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Objectifs
1. Définir l’incompatibilité médicamenteuse
2. Décrire les manifestations d’une réaction d’incompatibilité en précisant les facteurs
favorisants
3. Décrire les différents types réactionnels d’incompatibilité avec des exemples
PLAN
Définition
Manifestations
Facteurs favorisants
Types réactionnels d’incompatibilité
Quelques médicaments à risque
Définition
On parle d’incompatibilité lorsque plusieurs médicaments associés (dans un flacon de
perfusion ou au cours de la préparation) en vue de l’administration, un ou plusieurs sont
inactivés en dehors de l’organisme grâce à des réactions chimiques ou physicochimiques
entres composants des médicaments.
Manifestations :
- Précipitation, trouble, opalescence, cristallisation (visible)
- Changement de coloration (visible),
- Dégagement gazeux ou de chaleur
- Ni précipitation, ni trouble
- Immédiat ou retardé
Facteurs favorisant :
Variation de pH (invisible), ne pas mélanger solutions de pH diamétralement
opposé ;
Concentration du principe actif (invisible) ;
Instabilité : dégradation, résultat des réactions continues et irréversibles formation
d’entités chimiques inactives et/ou potentiellement toxiques s’oppose à stabilité :
capacité d’une molécule à conserver au moins 90% de sa concentration initiale ;
Temps de contact : plus il est long, plus le risque de réaction augmente ;
Température et lumière : augmentation de la température et forte lumière entraînant
réactions (photoréactions) ;
Composants des médicaments.
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Bonne connaissance des phénomènes physico-chimiques permet de prévenir des
incompatibilités, permet d’éviter associations lors de mélange dans un flacon pour
perfusion.
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Ex. Propocol rupture de l’émulsion si administration par la même voie de sel de
Ca ou Mg.
Complexation
Formation de chélates ou de complexes insolubles
Ex. ceftriaxone + sels de Ca
Coloration
Résultat d’un changement dans la structure moléculaire du médicament
EX. idarubicine + acyclovir coloration pourpre
Dégagement gazeux
Réaction chimique libérant du CO2
Ex. bicarbonate (pH=8) + métoclopramide (pH=5)
Adsorption
Interaction physique entre certains groupements de la molécule avec des sites de
liaison à la surface du contenant matériel de perfusion) diminution de la quantité
de médicament administré.
Dépend: surface/temps de contact.
Ex.
*Diazépam, warfarine, phénobarbital, dérivés nitrés
+ poches en PVC (polychlorure de vinyle)
*Chloroquine + verre.
Désorption
Extraction de l’un des composants du contenant du médicament dans la solution du
médicament.
Ex. plastifiant du PVC libéré par excipients (sandimmum).
PVC + cyclosporine, paclitaxel : huile de ricin contenue dans la formulation peut dissoudre
le diéthylphtalate (plastifiant potentiellement toxique des poches de PVC).
Conséquences
Obstruction des cathéters
Perte d’efficacité
Formation de dérivés toxiques
Risque d’embolie potentiellement mortelle.
Dépôts de cristaux dans certains organes (poumons)
Eviter d’associer :
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*Médicaments acides (Héparine) + Médicaments basiques (Chlorpromazine)
Acide ascorbique, Pénicilline + Bases xanthiques (caféine, Théophylline)
Acétyl salicylate de DL-lysine + Quinine
*Substances protéiques ou Polypeptidiques (Insuline) + Sels minéraux ou organiques
précipitation ou inactivation
Les préparations de nature protéique doivent en principe être administrées seule !
Cas du diazépam :
Diazépam (10 mg/2mL)
+ Héparine sodique 2 500 UI /mL turbidité ou précipité 5 mn
+ Ranitidine chlorhydrate 50 mg/2 mL trouble blanc immédiat
+ Lidocaïne chlorhydrate 1% (1mL/1mL) précipité immédiat
Autres médicaments à risque :
Acyclovir, amiodarone, amphotéricine B, bicarbonate, sels de Ca, furosémide,
ganciclovir, héparine, sels de Mg ; midazolam, propofol, phénytoïne, phosphates,
sulfamidés (cotrimoxazole).
Conclusion :
Limiter le plus possible le nombre de médicaments dans un flacon de perfusion !
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