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Marie-France Castarède
2007/4 n° 48 | pages 7 à 21
ISSN 1266-5371
ISBN 9782847951165
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn.info/revue-champ-psychosomatique-2007-4-page-7.htm
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Métapsychologie de la voix
Marie-France Castarède
L
e concept de métapsychologie fut forgée par Freud pour
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LA PULSION VOCALE
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22. MILLER (J. A.), il ne s’attarde pas sur son contour intonatif et musical,
« Jacques Lacan et la
voix », in La voix,
c’est-à-dire sa signification affective. D’ailleurs, « la voix
colloque d’Ivry, La comme objet a n’appartient nullement au registre sonore22. »
Lysimaque, 1989, p.178. S’appuyant sur la linguistique structurale, il déclare : « L’in-
conscient est structuré somme un langage. » Il oublie la
fonction expressive et émotive de Jakobson.
André Green, en 1973, se démarque de Lacan dans l’écri-
ture du Discours vivant : « Je n’eus pas de peine à découvrir
que la théorie lacanienne était fondée sur une exclusion, un
23. GREEN (A.), Le
discours vivant, Paris,
« oubli » de l’affect23». Il écrit : « L’affect est entre soma et
PUF, 1973, p.6 psyché (…) L’affect est lié, d’une part à la fonction de commu-
nication, donc du langage, d’autre part à l’expérience corpo-
24. ibid., pp. 36 et 38. relle par l’image motrice de la décharge24. » Par sa dépendance
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rythme, politique du
l’écriture, s’inscrit la voix qui accueille l’esprit en lui donnant sujet, Paris, Verdier,
un corps. C’est avec le poète que l’analyste a le plus d’affi- 1995.
nités, alors que le discours du patient est le plus prosaïque qui
soit.
Ainsi, dans le langage, il faut distinguer, d’une part, le
symbolique, le langage de la conscience, avec sa temporalité
linéaire et ses catégorisations, d’autre part, le sémiotique, le
langage inconscient, celui des écholalies de l’enfant, des
rythmes, des souffles, des allitérations, des cris, des spasmes, 30. « Les idées sont des
comme celui du sanglot30. Le sémiotique mobilise les succédanés des
sanglots », écrit Marcel
mimiques, les gestes, la voix, c’est-à-dire les affects, intime- PROUST.
ment arrimés au pulsionnel.
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33. ibid., p.116. charmeurs33. » En accord avec André Green, je pense qu’il y a
une « écoute musicale » des patients, surtout avec ceux pour
lesquels les affects ont été gelés, inactivés, inanimés, déserti-
fiés, enfouis. L’analyste doit se comporter comme la mère qui
rêve, imagine, anticipe, devine et comprend sans mot dire..
L’émotion doit renaître, là où elle a été suspendue et réprimée.
Comme l’écrit subtilement Ilse Barande dès 1976, il s’agit
d’être des mélomanes de la prose de nos patients : « Mélodies,
séquences, ruptures se silhouetteront peu à peu, ne délivrant
leur pleine signification qu’en fin de parcours, parfois à l’occa-
sion de leurs variations. Ces aspects ont une grande importance
pour composer notre audition, nous muer en mélomanes de la
prose parlée, informer notre sensibilité, instruire nos soupçons,
nuancer nos certitudes… La réceptivité de l’analyste aux effets
de voix, inhérents au langage parlé, est exaltée et amplifiée
d’être « flottante », non infléchie par les soucis du dialogue, de
la réplique, de la compétition, de la politesse … Les intona-
tions sont autant de mimiques, de postures vocales d’une
grande subtilité… Le ton fait une musique qui, plus impérati-
34. BARANDE (I.),
Le contre-transfert vement que les contenus, peut sauver l’analyse du contre-
est informé par la vocali- transfert de la pente glissante des refoulements34. »
sation, Revue française Julia Kristeva remarque : « Parler de la voix conduit l’ana-
de Psychanalyse, tome
XL, mai-juin 1976,
lyste au lieu le plus intime et le plus insaisissable de l’écoute
pp.541 et 544. analytique, là où le sens s’échappe dans l’affect. (…) L’agres-
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BIBLIOGRAPHIE
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