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Odontologie prothétique
Collection Internat en Odontologie
Sous la Direction de
Avec la collaboration de
Pauline ANTONIOLLI
Jean-François NGUYEN
Marjorie ZANINI
3e tirage
MALOINE
www.maloine.fr
2014
Chez le même éditeur
Anatomie dentaire -Application à la pratique de la chirurgie dentaire-, par Woelfel J.8., Scheid
R.C.
Microbiologie en odonto-stomatologie, par Chardin H., Barsotti O., Bonnaure-Mallet M.
Urgences au cabinet dentaire, par Grubwieser G.J., Baubin M.A., Strobl H.J., Za ngerle R.8.
Dorosz, Guide pratique des médicaments 2014, 33è édition, par Vital Durand D., Le Jeunne C.
etcoll.
L'essentiel en anatomie, par Kamina P.
Guide pratique des analyses médicales, par Dieusaert P.
Examens de laboratoire, par Fiacre A., Plouvier E., Vincenot A.
Le Code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 2• et 3• alinéas, d'une
part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à
une utilisation collective, et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans le but d'exemple
ou d'illustration, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement
de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L. 122-4 du Code de la propriété
intellectuelle).
Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefa
çon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du CPI.
Imprimé en Espagne
Liste des auteurs
Avec la collaboration :
Odontologie Prothétique :
- Dr Jean-François NGUYEN : Docteur en Chirurgie Dentaire. Ancien I nterne des Hôpitaux de
Paris, Ancien Assistant Hospitalo-Universitaire (Université Paris Descartes)
V
Préface
Il est vrai, que contrairement aux DESODF et DESCO où les compétences acquises dans des
domaines très ciblés semblent évidentes, le périmètre de compétences de la spécialisation en
M B D peut paraître beaucoup plus flou car il est très vaste. Il est bien évident que chaque praticien
spécialiste en MBD ne pourra acquérir toutes les compétences. C'est pourquoi, dans nos Facultés
et nos services nous nous attachons et en accord avec la maquette nationale, d'orienter les internes
vers des parcours personnalisés, qui permettront une offre globale de soins. Ces spécialistes en
M B D seront capables seuls ou en équipe (avec les autres DES) de prendre en charge tout type de
pathologie bucco-dentaire, des plus simples aux plus complexes, des moins spécifiques aux plus
spécifiques. Ceci explique que le DESMD B qui a été pour longtemps affublé de « troisième filière »
trouve tout son sens et est essentiel à notre profession.
Dans cette collection en trois volumes sur l'internat en Odontologie, les auteurs se sont attachés
à rendre les ouvrages pratiques pour la préparation et la réussite au concours de l'internat en
Odontologie, mais également à la réussite du deuxième cycle des études odontologiques qui a une
finalité très clinique. Ces outils serviront également de référence aux internes de tous les DES en
formation, mais aussi dans la pratique quotidienne des futurs chirurgiens-dentistes.
Cette collection est organisée par grandes thématiques (volume orthopédie <lento-faciale -
odontologie pédiatrique, volume médecine orale et chirurgie orale - parodontologie et volume
odontologie conservatrice, endodontie - prothèses) et par items. Réalisés de manières claires et
concises, ces items sont traités dans l'esprit du concours.
Je remercie tous les auteurs pour ce travail important et essentiel dans l'actualisation des
connaissances en fonction des nouvelles données acquises de la science. Ces trois volumes seront,
j'en suis persuadé, des références du moment. Il ne faut pas oublier, et cela n'est pas faute de le
répéter à tous nos étudiants, qu'au-delà des examens ou des concours nous avons des patients
à soigner et que nous nous devons toujours de proposer la thérapeutique la meilleure et la plus
adaptée en fonction des connaissances actuelles.
vii
Introduction
Si vous lisez ces quelques lignes, c'est que vous vous apprêtez à préparer l'internat en
Odontologie et nous vous en félicitons. Lorsque nous avons passé l'internat, celui-ci était non
qualifiant et intéressait peu de candidats. Aujourd'hui, l'étudiant qui voudra exercer la chirurgie
orale ou l'orthopédie <lento-faciale n'aura plus d'autre choix que de préparer ce concours. Enfin,
ceux qui souhaitent évoluer en milieu hospitalier, hospitalo-universitaire ou approfondir leurs
compétences cliniques peuvent suivre la voie de la médecine bucco-dentaire.
A l'époque (pas si lointaine !), il n'existait pas d'ouvrage ou de collection dédiée à l'internat en
Odontologie. Nous avons passé beaucoup trop de temps (précieux) à chercher des documents en
bibliothèques. Il s'agissait le plus souvent de volumineux traités ou d'articles en langue anglaise,
finalement peu adaptés à la préparation au concours qui exige certes de solides connaissances
de l'ensemble du programme, mais aussi une acquisition structurée et une vivacité d'esprit pour
répondre aux questions posées en plaçant un maximum de mots clés, dans un laps de temps
limité. Nous nous sommes donc astreints à résumer ces articles, rédiger des plans détaillés et
mettre en avant ces mots clés sur des fiches afin d'être paré pour ce type d'épreuves.
Cette collection comprend 3 tomes : un tome odontologie pédiatrique et orthopédie dento
faciale ; un tome parodontologie, médecine orale et chirurgie orale ; un tome odontologie
conservatrice, endodontie et prothèses. Ils n'ont pas la prétention de remplacer vos
enseignements ni vos lectures. Ils sont là pour les compléter et surtout vous aider à raisonner et
à en faire la synthèse, le plus efficacement possible. Ces tomes ont été réalisés en se basant sur
les items exacts du programme de l'internat en Odontologie et dans l'état d'esprit du concours et
du futur interne. Vous y retrouverez des mots clés (souvent en gras), des plans détaillés avec un
raisonnement de chaque item par « tiroirs » qui permet de ne rien oublier sur une copie de
concours où chaque demi-point compte.
Ce travail a exclusivement été rédigé par des internes en fonction et anciens internes,
aujourd'hui AHU, anciens AHU ou MCU-PH (que je remercie sincèrement, compte tenu de
l'importance du travail engendré en plus de leurs activités hospitalière, universitaire, de
recherche ou libérale) et de chaque spécialité ou domaine de compétence (chirurgie orale,
parodontologie, odontologie pédiatrique, orthopédie <lento-faciale, odontologie conservatrice,
endodontie et prothèses) de façon à ce que la rédaction puisse rester dans l'état d'esprit du
concours.
Nous avons essayé autant que possible de mettre en avant les recommandations les plus
récentes dans chacune des disciplines. Ce sont ces consensus qui seront recherchés par vos
correcteurs lors de l'examen.
Nous espérons que ce travail répondra à vos attentes et constituera une aide précieuse pour
votre préparation et vos révisions.
Nous vous souhaitons bonne chance!
Pour les auteurs, Nicolas DAVIDO
ix
Table des Matières
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ODONTOLOGIE CONSERVATRICE - ENDODONTIE 1
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ODONTOLOGIE PROTHETIQUE 161
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xii
1 Abréviations dans les items d'Odontologie conservatrice - Endodontie 1
AAE american association of endodontists
ADAM algies dysfonctionnelles de l'appareil manducateur
ART atraumatic restaurative technic
ATCD antécédent
AVP accidents de la voie publique
BEWE basic erosive wear examination
BisGMA diméthacrylate glycidique de bisphénol A
CA contre-angle
Ca(OH)2 hydroxyde de calcium
CAOD nombre de dents permanentes cariées (C), absentes pour cause de caries (A) ou
obturées (0)
CBCT cane beam computed tomography
CMCP chlore phénol camphre menthol
CNEOC collège national des enseignants en odontologie conservatrice
CRCH crown remover Christensen
CSH silicate de calcium hydraté
CVI ciment verre ionomère
CVI-MAR CVI modifiés par addition de résine
DVO dimension verticale d'occlusion
EC excavation carieuse
EDTA ethyl diamine tetraacetic acid disodium
EVA echelle visuelle analogique
GP gutta percha
HAS haute autorité de santé
HBD hygiène bucco-dentaire
HEMA hydroxyéthyle de méthacrylate
HS hypersensibilité dentinaire
IADT international association of dental traumatology
!COAS international caries detection and assessment system
IP incisives permanentes
IRM intermediate restorative material
LOF laser doppler flowmetry
LIPOE lésions inflammatoires périradiculaires d'origine endodontique
LOE lésion d'origine endodontique
M&R systèmes avec mordançage et rinçage
MDP 10-methacryloyloxydecyl dihydrogen phosphate
MIH molar incisor hypomineralisation
NaOCI hypochlorite de sodium
NGS next-generation sequencing
OCE odontologie conservatrice, endodontie
OIRR orthodontically induced inflammatory root resorption
PAi periapical index
PCP-ACP phosphopeptine caséine - phosphate de calcium amorphe
PCR polymerase chain reaction
xiii
PCS pulp canal sealer
PED pays en développement
PMP 1 ères molaires permanentes
PNN polynucléaires neutrophiles
PT préservation tissulaire
RA rétroalvéolaire
RC rétrocoronaire
RCI risque carieux individuel
RCI root carie index
RGO reflux gastro-oesophagien
SAM système auto-mordançant
SCAPs stem cells of apical papilla
SiC significant caries index
UDI imagerie doppler ultrasonore
UFSBD union française pour la santé bucco-dentaire
us ultra-son
USPHS united states public health service
VL vestibulo lingual
VP vestibulo proximal
xiv
Abréviations dans les items d'Odontologie prothétique
AP antéro-postérieur
A I NS a nti-inflam m atoires non stéroïdiens
ATM articulation tem po-mandibulaire
ccc couronne céram o-céramique
ovo dimension vertical d'occlusion
DV dimension verticale
DVR d i mension verticale de repos
DVOIM d i mension verticale en occlusion d'intercuspidie maximale
DVO RC d i mension verticale en relatio n centrée
DTM dysfonctions des a rticulations tem po-mandibulaire
ELI espace libre d'innocclusion a u prémolaire
EDTA ethyl DiA m i ne Tetraacetic Acid disodium
C a (OH)2 hydroxyde de Calc i u m
N aOCI hypochlorite d e s o d i u m
I RM i m a gerie par Résonance Magnétique
MD mandibule
MX m a xillaire
O IM occlusion d'intercuspidie maximale
ORC occlusion de relation centrée
OCE odontologie conservatrice, endodontie
PE p o rte e m p reinte
P EI p o rte e m p reinte individuel
PAC p roth èse amovible complète
PACSI p rothè se a m ovible co m plète s up ra -im planta ire
PF prothè se fixée
P IP p rothè se im planta-portée
RC relation centrée
YTZP yttria tet ragonal zirconia polycrystal
XV
Odontologie Conservatrice - Endodontie
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1
ITEM 2 Epidémiologie de la carie dentaire
l 'épidémiologie, selon le dictionnaire Larousse, est «la science qui étudie, au sein de
populations, la fréquence et la répartition des problèmes de santé dans le temps et dans l'espace,
ainsi que le rôle des facteurs qui les déterminent».
la carie dentaire, selon /'OMS, est «un processus pathologique localisé, d'origine externe,
apparaissant après l'éruption, qui s'accompagne d'un ramollissement des tissus durs et évoluant
vers la formation d'une cavité». C'est une maladie infectieuse chronique dont l'étiologie est
multifactorielle. Elle touche toutes les populations et toutes les régions du monde. Son traitement
est coûteux et parfois inaccessible dans certains pays en développement.
l 'épidémiologie de la carie dentaire est donc l'étude de la répartition de la maladie carieuse
autant géographique que chronologie à l'aide d'indicateurs. De plus, elle met en évidence les
facteurs de risque liés à l'hôte et comportementaux.
1.1. Indicateurs
- Ils permettent d'apprécier l'état d'un phénomène à un moment donné. Dans le cadre de la
maladie carieuse, des indices de sévérité et non pas de fréquence sont utilisés.
- En effet, la prévalence de la maladie carieuse est proche de 100% dans différentes populations
et périodes étudiées.
- C'est le nombre d e dents permanentes cariées (C), absentes pour cause d e caries (A) ou
obturées (0) à un moment donné. Il a été défini par Klein et al. en 1938.
- Il ne tient compte que des lésions cavitaires et varie de 0 à 28 (3èmes molaires non prises en
compte). Il est utilisé depuis plus de 40 ans, au départ pour la conduite d'études comparatives
sur l'efficacité des méthodes de prévention, puis pour comparer les données et repérer les
évolutions de la carie au cours du temps. Généralement, il est utilisé à 1 2 ans dans le cadre des
comparaisons internationales.
- Cependant, il a des limites :
• il masque les disparités dans une population
• il ne tient compte que des caries coronaires et est inadapté pour les personnes âgées
• il comptabilise les lésions cavitaires, donc dentinaires, mais ne prend pas en compte les
stades précoces de la carie, accessibles à la prévention.
- C'est pourquoi 2 indices sont maintenant utilisés :
•le C3AOD qui prend en compte les caries dentinaires
•le C1AOD qui comptabilise les lésions précoces, amélaires.
- C'est l'indice CAOD enregistré sur les premières molaires permanentes des enfants à 6 et 1 2
ans.
- Il est aussi divisé en 2 indices selon le stade carieux pris en compte : (3AO D-M l et C1AOD-M l .
2
ITEM 2 Epidémiologie de la carie dentaire
- Il a été mis au point en 2000 par !'OMS. C'est l'indice CAOD pour le tiers de la population
étudiée présentant l'état de santé buccodentaire le plus défavorable. Il permet de préciser
l'information donnée par le CAOD, de cibler les individus nécessitant des mesures de prévention,
et d'évaluer l'impact des actions menées.
- C'est le nombre de dents atteintes de caries ou présentant des obturations sur les surfaces
radiculaires divisé par le nombre de dents dont les surfaces radiculaires sont exp osées.
- Au }(){ème siècle, la prévalence de la maladie carieuse dans les pays en développement (PED) est
faible, avec tendance à augmenter. Dans les pays industrialisés, la prévalence est forte chez
l'adulte, avec une tendance à l'amélioration chez l'enfant.
- Les disparités dans un même pays sont essentiellement liées au milieu socioéconomique.
- En France, malgré une amélioration de la santé buccodentaire, on note des disparités sociales
ou régionales : le N ord et les départements d'Outre M er sont les régions les plus touchées par la
maladie carieuse. Les régions les moins touchées par la maladie sont celles où les patients ont un
meilleur accès aux soins et consultent le plus. Les individus à risque sont donc difficiles à
atteindre.
- Ce sont les lésions des surfaces lisses des incisives temporaires maxillaires et occlusales des
molaires temporaires. On considère que la forme de la maladie carieuse est sévère lorsque
l'indice CAOD est supérieur à 4 à 3 ans, supérieur à 5 à 4 ans, et supérieur à 6 à 5 ans.
- Après une baisse de la prévalence au }(){ème siècle, cette forme de maladie carieuse n'a plus
tendance à diminuer en Europe.
- On observe une augmentation de la prévalence dans les pays en développement depuis la fin
du XXème siècle certainement due aux mauvaises habitudes alimentaires et à une insuffisance
d'exposition au fluor. I nversement, la situation a tendance à s'améliorer chez les enfants et les
jeunes adultes des pays industrialisés avec des disparités entre les classes sociales.
- En France, depuis 1987 selon les données de l'UFSBD, chez l'enfant de 6 ans, les atteintes des
dents permanentes ont été divisées par 4 et celles des dents temporaires divisées par 2,5, quelle
que soit la catégorie socioprofessionnelle, même si les besoins de soins restent élevés.
- Chez les enfants de 12 ans, 5 6% sont indemnes de caries mais on observe un fo rt « gradient
social ».
- On observe une amélioration globale de la santé dentaire chez l'adulte en Europe mais la
prévalence de la maladie carieuse reste fréquente.
3
ITEM 2 Epidémiologie de la carie dentaire
- Selon une étude de Griffin et collaborateurs de 2004, les seniors sont de plus en plus touchés
par les caries, surtout radiculaires. Il serait donc nécessaire de leur proposer des programmes
de prévention ciblés.
- La lère molaire permanente est la dent la plus atteinte chez l'enfant (70% des CAOD chez
l'enfant de 1 2 ans en France).
- Les faces occlusales de toutes les dents sont plus atteintes que les faces lisses.
2.1.1. Age
- L'indice CAOD est obligatoirement lié à l'âge car la maladie carieuse est irréversible.
- Certaines périodes sont plus propices au développement de la carie:
• période de minéralisation postéruptive
• période de sénescence : alvéolyse horizontale, port d'une prothèse amovible (rétention de
plaque).
2.1.2. Sexe
- La fréquence de la maladie carieuse est augmentée chez les filles et femmes. Cela est du:
• à une éruption plus précoce donc une exposition plus longue à un environnement cariogène
• aux hormones sexuelles qui modifient la composition biochimique et le flux salivaire
• à l'accès à la nourriture (préparation des repas) .
- C'est le facteur de risque universel autant pour les dents temporaires que permanentes.
- La prévalence de la maladie carieuse en Europe est augmentée chez les nouveaux arrivants et
les minorités ethniques.
Groupes à risque :
• maladies et traitements ayant des répercussions sur la salive
• personne âgées ou fragiles, personnes handicapées
• comportements alimentaires déséquilibrés, régurgitations acides
- Le facteur de risque le plus important dans l'estimation du risque carieux d'un individu est le
fait d'avoir déjà été exposé une fois à la maladie carieuse par le passé (HAS).
- Il est lié à la composition et à la structure des tissus minéralisés et au facteur anatomique
(rétention de la plaque bactérienne) : état de surface, anatomie, récessions gingivales,
restaurations défectueuses, appareils orthodontiques fixes/prothèses mal adaptées,
encombrement.
- L'état de santé buccodentaire de l'entourage influence le risque de maladie carieuse:
comportement alimentaire et habitudes d'hygiène orale.
4
ITEM 2 Epidémiologie de la carie dentaire
- Une lésion carieuse résulte de la production locale d'acides o rganiques par les bactéries
cariogènes du biofilm lorsqu'elles sont en contact avec des sucres fermentescibles.
- La relation entre carie et chute du p H a été démontrée par Lingstrôm : il faut que le pH
salivaire descende en dessous de 5,5 pour qu'il y ait une déminéralisation de l'hydroxyapatite de
l'émail. La dentine et le cément sont plus vulnérables car il suffit que le pH soit en dessous de 6,5
pour qu'il y ait une déminéralisation.
- Lors d'un apport ponctuel de sucre, le pouvoir tampon de la salive, grâce à sa composition en
phosphates et bicarbonates, permet de rétablir un pH neutre favorisant la reminéralisation de
l'émail (courbes de Stephan). Si les apports glucidiques sont fréquents (grignotage), le pouvoir
tampon salivaire ne suffit plus à neutraliser l'action de déminéralisation et le processus carieux
est initié.
- Le pouvoir tampon augmente avec le débit salivaire. Par conséquent les patients ayant une
diminution du débit salivaire (étiologie médicamenteuse, auto-immune, radiothérapique,
tabagique ...) ont un risque carieux augmenté.
- Le pouvoir cariogène d'une bactérie dépend de sa capacité à métaboliser un glucide
fermentescible pour générer la production d'acide capable de dissoudre les phosphates de
calcium de la dent. Il existe 3 groupes de bactéries cariogènes:
•streptocoques oraux: cocci Gram + , aéro-anaérobies, contamination orale. Le Streptococcus
mutans est prédominant dans la plaque dentaire cariogène. Il présente le potentiel cariogène
le plus important et est impliqué dans l'initiation du processus carieux de l'émail.
• bactéries du genre Lactobacillus: bacille Gram + anaérobies aérotolérants, retrouvés dans les
couches dentinaires profondes des lésions carieuses, certaines variétés au niveau des caries
radiculaires.
• bactéries du genre Actinomyces: les espèces buccales sont des bacilles polymorphes Gram +
aéro-anaérobies, impliqués dans les caries du cément.
- Elle consiste en l'élimination individuelle de la plaque par le brossage des dents et l'utilisation
du fil dentaire. Elle peut être évaluée à l'aide de l'indice de plaque.
- La relation significative entre indice de plaque et carie a été démontrée en 2 0 0 7 par Ruiz
Miravet et al.
2.2.2. Tabac
- Il a été décrit comme facteur favorisant de la maladie carieuse chez le jeune adulte, tout comme
le tabagisme passif chez l'enfant et l'adolescent.
2.2.3. Alimentation
- Le pouvoir cariogène des aliments est du à leur capacité à induire une diminution du p H intra
buccal suite au métabolisme bactérien. La fréquence d'ingestion et le temps de contact des
glucides fermentescibles avec la surface dentaire augmentent le risque carieux. Plusieurs études
ont montré une corrélation positive entre consommation de sucre et indice CAOD.
5
ITEM 2 Epidémiologie de la carie dentaire
- Les polyols (substituts du sucre) ne sont pas cariogènes. Les produits laitiers sont des aliments
carioprotecteurs grâce à leur concentration en calcium et en phosphore. Les aliments
entraînant une stimulation du flux salivaire ont un potentiel carioprotecteur.
2.2.4. Fluor
3. A RETENIR
- La prévalence de la maladie carieuse est proche de 1 00% dans la majorité des populations
étudiées dans Je monde.
- En France et en Europe, la prévalence a tendance à diminuer chez les enfants et les jeunes
adultes.
- Le milieu socio-économique est le facteur de risque retrouvé à l'échelle mondiale.
- La maladie carieuse a une étiologie plurifactoriel/e (facteurs de risque liés à l'hôte et
comportementaux).
- L 'utilisation d'un dentifrice fluoré est Je meilleur moyen de prévention de la maladie carieuse.
4. REFERENCES
- D O MÉJ EAN S, WHITE JM, FEATHERSTONE J O. Validation of the CDA CAMBRA caries risk assessment: a
six-year retrospective study. J Calif Dent Assoc. 2 0 1 1 Oct; 3 9 ( 1 0) :709-15.
- FEJERSKOV 0 , KIDD E. Dental Caries: The diseases and its clinical management. Blackwell
Munksgaard. 2nd Ed. 2008
- GRIFFIN SO, GRIFFIN PM, SWANN J L, ZLOBIN N. Estimating rates of new root caries in aider adults. J
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- HAUTE AUTORITE DE SANTE. Recommandations en santé publique. Evaluation des stratégies de
prévention de la carie. 2 0 1 0
- LASFARGUES JJ, COLON P . Odontologie Conservatrice et Restauratrice. Tome 1 : une approche
médicale globale. Chapitre 6. Ed CdP 2009
- LINGSTRÔM P, VAN RUYVEN FO, VAN HOUTE J, KENT R. The pH of the dental plaque in its relation to
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M édecine buccale, 28-260 - 0 - 1 0, 2009
6
ITEM 2 Epidémiologie de la carie dentaire
- MARIN HO VC, HIGGINS JP, SHEIHAM A, LOGAN S. Fluoride toothpastes for preventing dental caries in
children and adolescents. Cochrane database Syst Rev 2 0 3 3 (1) : CD002 2 78
- RUIZ M IRAVET A, MONTIEL COMPANY JM, ALMERICH S ILLA JM. Evaluation of caries risk in a young
adult population. Med Oral Patol Oral Cir Bucal 2007 ; 1 2 : E41 2 -E4 1 8
7
ITEM 113 Apexogénèse et apexification
Cet item concerne la dent permanente immature. Comme son nom l'indique, la dent immature
n 'a pas terminé son édification radiculaire : ainsi la faible épaisseur des parois radiculaires
associée à une racine courte accroissent sa susceptibilité à la fracture. les étiologies les plus
fréquentes des pathologies de la dent immature sont les lésions carieuses et les traumatismes
dento-alvéolaires. les thérapeutiques seront différentes si la dent est pulpée ou non.
1. DEFINITIONS
3. APEXOGENESE
- Les thérapeutiques d'apexogénèse sont limitées aux pulpes exposées vivantes des dents
immatures.
- Les indications sont très strictes et reposent sur le recueil rigoureux de données :
• A l'anamnèse :
./ L'absence de contre-indications générales .
./ L'absence de symptomatologie (dans certaines situations, elle peut être spontanée depuis
peu) .
• L'examen clinique doit mettre en évidence une pulpe vivante.
• La radiographie rétro-alvéolaire doit mettre en évidence :
./ Une édification radiculaire aux stades (7), 8, ou 9 (Classification de Nolla) .
8
ITEM 113 Apexogénèse et apexification
- Les contre indications : les contre indications générales, la pulpite irréversible, la nécrose
pulpaire (absence de saignement notamment) et les pathologies périapicales d'origine
endodontique.
3.2. O bjectifs
3.3.1.1. Définition
- Opération consistant à appliquer un biomatériau au contact direct d'une plaie pulpaire dans le
but de favoriser sa cicatrisation et son oblitération par un pont dentinaire néoformé (Collège
national des enseignants en odontologie conservatrice et endodontie, 2 0 1 0) .
9
ITEM 113 Apexogénèse et apexification
3.3.2. 1. Définition
- Une pulpotomie est définie comme « la section et retrait de la pulpe vivante limitée à sa partie
coronaire ou au début de la pulpe radiculaire » (Collège national des enseignants en odontologie
conservatrice et endodonti e, 2 0 1 0). Ici, la pulpotomie partielle correspond à la section de la
pulpe sur une hauteur de 2 à 3 mm.
3.3.3.1. Définition
10
ITEM 1 13 Apexogénèse et apexification
- La thérapeutique est simple à réaliser mais les tests de sensibilité pulpaires sont plus difficiles
à mettre en œuvre. Elle présente néanmoins un moins bon pronostic que la pulpotomie partielle
: approximativement 75 % (Gelbier et al., 1988), entre 72-79% des cas (Ifi Naulin 2 005).
- Elle est actuellement considérée comme une thérapeutique provisoire : une fois l'édification
radiculaire terminée, les auteurs préconisent la réalisation du traitement endodontique.
4. APEXIFICA TION
- Les thérapeutiques d'apexification sont limitées aux dents immatures à pulpe nécrosée. La
nécrose pulpaire a pour conséquence un arrêt de l'édification radiculaire.
4.1. I ndications
• Examen radiographique :
./ Dent immature : stades (7), 8, 9 selon la classification de Nolla .
controlatérale.
4.2. Problématique
11
ITEM 113 Apexogénèse et apexification
4.3. Objectifs
- Le patient est revu tous les 3 mois. Une radiographie rétro-alvéolaire est réalisée
systématiquement afin de savoir si le Ca(OH)z intra-canalaire s'est dissous et nécessite un
renouvellement et si une barrière apicale est formée. I l n'existe pas vraiment de consensus sur le
renouvellement du Ca(OH) z : certains auteurs considèrent qu'il faut renouveler
systématiquement le Ca(OH) 2 tous les 3 mois, d'autres qu'il faut le renouveler seulement si la
dissolution est objectivée sur la radiographie.
12
ITEM 113 Apexogénèse et apexification
- Faible solubilité, p H basique ( 1 2,5), bonne radio-opacité, étanchéité excellente, propriétés anti
bactériennes, propriétés anti-inflammatoires, matériau biocompatible et bioactif.
- Après réaction de prise du MTA® (qui doit être vérifiée avec une lime ou une sonde), le
système canalaire est obturé (gutta percha compactée).
- L'avantage de cette thérapeutique est qu'elle ne nécessite que 2 séances (permettant ainsi la
réalisation d'une restauration coronaire définitive plus rapide). Le taux de succès est e moyenne
de 89% (entre 7 7 et 100% selon les études) (Backland 2 0 1 2) . Par contre, elle impose
l'utilisation d'aides optiques. Cette thérapeutique ne permet pas de renforcer les structures
radiculaires donc le risque élevé de fracture persiste. Le MTA® peut être remplacé par de la
Biodentine® dont l'avantage est la réalisation d'un traitement d'apexification en une seule
séance (temps de prise : 1 2 minutes). L'inconvénient est qu'il existe très peu de recul clinique
sur les résultats obtenus avec ce matériau.
13
ITEM 113 Apexogénèse et apexification
6. A RETENIR
- Les thérapeutiques d'apexogénèse sont limitées aux dents immatures à pulpe vivante. Elles
regroupent le coiffage pulpaire direct, la pulpotomie (partielle ou totale).
- Les thérapeutiques d'apexification sont limitées aux dents immatures à pulpe nécrosée.
Elles regroupent les techniques d'apexification au Ca(OH) 2 ou au MTA®. Ces dernières
tendent à devenir le traitement de choix. ; le traitement par revascularisation canalaire tend
à représenter une alternative thérapeutique intéressante.
7. REFERENCES
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Dec; 137(12) : 1 699-705.
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pu/pal and periodontal Healing complications subséquent ta dental trauma ? a review. Dent
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- COLLEGE NATIONAL DES ENSEIGNANTS E N ODO NTOLOGI E CONSERVATRICE ET ENDODONTIE. Dictionnaire
francophone des termes d'odontologie conservatrice. 2 ième édition, Espace id Ed (Paris), 2 0 1 0.
- CVEK M, C LEATON-JONES PE, AUSTIN JC, ANDREASEN JO. Pulp reactions ta exposure after
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- GELBIER MJ, WINTER GB. Traumatised incisors treated by vital pulpotomy: a retrospective study.
Br Dent J. 1 9 8 8 M ay 2 1; 1 64 ( 1 0) : 3 19-23. Erratum in Br Dent J 1988 Jun 1 1; 1 64(1 1 ) : 3 6 1 .
- GRAHAM L , COOPER PR, CASSIDY N, N O R JE, SLOAN AJ, SMITH AJ. The effect of calcium hydroxide on
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14
ITEM 113 Apexogénèse et apexification
- RAVN JJ. Fo//ow-up study of permanent incisors with complicated crown fractures after acute
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- SI MON, S, RILLIARD, F, BERDAL, A MACHTOU, p the use of minerai trioxide aggregate in one-visit
apexification treatment: a prospective study, ! nt E ndod J. 2007 Mar;40(3) : 1 86-97.
15
ITEM 114 Consultation initiale et plan de traitement en OCE
Le plan de traitement est le résultat d'une démarche stratégique qui part de /'observation
clinique.
Le déroulement de la consultation initiale ainsi que les objectifs et la détermination du plan de
traitement seront abordés avec la mise en évidence des psécificités liées à /'OCE.
1 . 1 . Entretien clinique
../ Autre
- Examen exobuccal
• Forme et symétrie du visage
• Revêtement cutané, aires ganglionnaires
• Muscles et ATM
- Examen endobuccal
• Examen dentaire
../ Lésions carieuses actives et arrêtées
• Examen parodontal
../ Indice de plaque et tartre
16
ITEM 114 Consultation initiale et plan de traitement en OCE
17
ITEM 114 Consultation initiale et plan de traitement en OCE
- Nom, âge
- Motif de consultation
Présentation générale
- Etat de santé générale
- Facteurs de risque
- état de la maladie carieuse
Diagnostic dentaire
- risque carieux individuel
- étiologie etfacteurs aggravants
Diagnostic parodontal
Diagnostic des tissus ostéo-muqueux - lésion péri-radiculaire d'origine endodontique
Analyse fonctionnelle
Analyse esthétique
- Pour avoir une thérapeutique efficace, il est nécessaire d'organiser la prise en charge en
différentes phases :
18
ITEM 114 Consultation initiale et plan de traitement en OCE
3.4.3. Réévaluation
4. A RETENIR
5. REFERENCES
19
ITE M 115 Traumatologie dentaire : fêlures, fractures et luxations
la traumatologie dentaire peut concerner tous les âges. Très fréquente chez les enfants
scolarisés, elle est également rencontrée dans la population adulte. les étiologies peuvent être
diverses : les sports, les bagarres, les sévices, les chutes suite à une perte de connaissance [crise
d'épilepsie par exemple), les accidents de la voie publique (A VP) ...
concernées sont les dents antérieures et plus particulièrement les incisives maxillaires. Un
des facteurs de risque est la protrusion incisive associée très fréquemment à une
incompétence labiale.
• Si le traumatisme est indirect :
../ le choc est exercé à distance et implique très souvent une fermeture traumatique des deux
arcades. Dans ce cas, il faut chercher les complications extra-dentaires telles que des
fractures coronaires voire coronoradiculaires. Si le choc est postérieur, les dents
concernées sont les prémolaires, molaires associées ou non à des fractures mandibulaires
ou condyliennes ; s'il est antérieur, les dents traumatisées seront les incisives (maxillaires
et mandibulaires) associées ou non des fractures de la symphyse.
2. CLASSIFICATIONS
20
ITE M 115 Traumatologie dentaire : fêlures, fractures et luxations
3. CONDUITE A TENIR
3.1. Anamnèse
- Renseignements généraux.
- Pathologies générales ?
- Allergie connue aux médicaments ?
- Antécédents médicaux : antécédents de traumatismes ?
- Antécédents dentaires
- Les vaccins sont-ils à jour ?
- D escription précise du traumatisme (Où ? Quand ? H eure exacte du traumatisme ? D élai
écoulé depuis Je choc ? Comment ? (La description précise du choc va permettre d'aiguiller
considérablement l'examen clinique)).
- Palpation des rebords osseux (recherche d'un relief anormal, d'une mobilité anormale) .
- Palpation de zones douloureuses.
- Recherche d'adénopathies.
- N oter s'il y a une limitation, une déviation ou une déflection de l'ouverture buccale.
21
ITEM 1 15 Traumatologie dentaire : fêlures, fractures et luxations
- Formule dentaire.
- I nspection des couronnes dentaires : changement de teinte, fêlures, fractures coronaires
compliquées ou non, fractures coronoradiculaires.
- M obilité des dents ?
- O cclusion.
- Test de sensibilité pulpaire.
- Test de percussion.
- Test de palpation.
- Sondage parodontal.
- Transillumination.
- La gestion des plaies parodontales est prioritaire lorsqu'elles existent. La gestion des plaies
pulpaires est toujours secondaire.
- 2 types de luxations existent :
• La luxation sans déplacement (la concussion, la subluxation).
• La luxation avec déplacement (la luxation latérale, la luxation extrusive, la luxation intrusive,
l'avulsion traumatique) .
3.4.2. 1. La concussion
- Définition :
• « Ebranlement d'une dent consécutif à un traumatisme, caractérisé par l'absence de mobilité
et de déplacement et une sensibilité à la percussion ».
• La dent n'est pas déplacée, la mobilité est normale mais une hémorragie et un oedème
intraligamentaire surviennent suite au choc. Le ligament alvéolodentaire ne présente pas de
dommage la plupart du temps.
- Examen clinique :
• Pas de déplacement.
• L'occlusion est normale.
• La mobilité est normale.
22
ITEM 115 Traumatologie dentaire : fêlures, fractures et luxations
3.4.2.2. La subluxation
- Définition :
• « Déplacement traumatique d'une dent suivi d'un retour aux rapports alvéolo-dentaires
initiaux ».
• La dent n'est pas déplacée, mais elle est légèrement mobile ; une hémorragie, un oedème
intraligamentaire et une hémorragie gingivale surviennent suite au choc.
- Examen clinique :
• Pas de déplacement-l'occlusion est normale.
• H émorragie gingivale associée.
• La dent est légèrement mobile.
• Test de sensibilité peut être négatif initialement.
• Test de percussion sensible.
- Examen complémentaire :
• Radiographies rétro-alvéolaire, excentrée, occlusale : RAS
- Thérapeutique :
• Désinfection de la zone
• En cas de douleur à la mastication, effectuer un léger meulage de la dent antagoniste.
• Possibilité de contention pour le confort du patient (2 semaines).
- Conseils au patient :
• Alimentation molle pendant 1 semaine
• Instructions d'hygiène : brossage avec une brosse à dent très souple et bains de bouche
pendant 1 semaine.
- Prescriptions :
• Antalgique et bains de bouche 3 fois par jour pendant 1 semaine.
- Suivi :
• Dépose de la contention à 2 semaines.
• Suivi à 4 semaines, 6-8 semaines, 6 mois, 1 an et tous les ans pendant 5 ans.
23
ITEM 115 Traumatologie dentaire : fêlures, fractu res et luxations
- Définition :
• « Déplacement traumatique axial d'une dent en direction coronaire ».
- Examen clinique :
• Déplacement de la dent en direction coronaire-Occlusion anormale.
• Mobilité de la dent.
• Test de percussion sensible.
• Test de sensibilité pulpaire peut être négatif initialement.
- Examen complémentaire :
• Radiographies rétro-alvéolaire, excentrée, occlusale : élargissement de l'espace desmodontal
- Thérapeutiques :
• Désinfection locale.
• Anesthésie locale.
• Remise en place de la dent dans sa position initiale (pression digitale axiale) .
• Contrôle radiographique de la bonne position de la dent.
• Contention souple pendant 2 semaines.
• Contrôle de l'occlusion.
- Conseils au patient :
• Alimentation molle pendant 1 semaine.
• Instructions d'hygiène : brossage avec une brosse à dent très souple et bains de bouche
pendant 1 semaine.
- Prescriptions :
• Antalgique et bains de bouche 3 fois par jour pendant 1 semaine.
- Suivi :
• Dépose de contention à 2 semaines.
• Suivi à 4 semaines, 6-8 semaines, 6 mois, 1 an et tous les ans pendant 5 ans.
- Définition :
• « Déplacement traumatique non axial d'une dent associée à une fracture alvéolaire ».
- Examen clinique :
• Déplacement de la dent - Occlusion anormale.
• Fracture alvéolaire souvent associée.
• La dent est immobile.
• Test de percussion sensible : son mat (métallique) à la percussion.
• Test de sensibilité pulpaire souvent négatif.
- Examens complémentaires :
• Radiographies rétro-alvéolaire, excentrée, occlusale : élargissement de l'espace desmodontal
- Thérapeutiques :
• Désinfection locale.
• Anesthésie locale.
• Réduction de la luxation sous pression digitale : celle-ci se fait en 2 temps :
./ Traction axiale
24
ITEM 115 Traumatologie dentaire : fêlures, fractures et luxations
- Définition :
• « D éplacement traumatique axial d'une dent en direction apicale associée à une fracture
alvéolaire ».
- Examen Clinique :
• D éplacement de la dent en direction apicale- Occlusion anormale.
• Dent immobile.
• Fracture alvéolaire associée fréquente.
• Test de percussion sensible : son mat (métallique) à la percussion.
• Test de sensibilité très souvent négatif.
- Examens complémentaires :
• Radiographies rétro-alvéolaire, excentrée, occlusale : espace ligamentaire absent, j onction
amélo-cémentaire plus apicale que la dent controlatérale.
- Thérapeutiques :
Sévérité de la Choix du Reôositlonnement
luxation intrusive Rééruption Repositlonnement Reposltlonnement
spontanée orthodontique dllru!Jdciil
3 mm X
3 - 7 mm X X
+ de 7 mm X
• En présence d'une intrusion de faible sévérité, la rééruption spontanée peut intervenir. Si
aucun déplacement n'est observé après quelques semaines, le patient doit être adressé pour
une extrusion orthodontique.
• L'extrusion orthodontique permet une bonne réparation de l'os marginal. Cette méthode
nécessite 3-4 semaines.
• Le repositionnement chirurgical est indiqué dans le cas de luxation intrusive sévère et doit
être réalisé le jour du traumatisme. Une contention sera également réalisée pour stabiliser la
dent dans cette position.
- Conseils au patient :
• Alimentation molle pendant 1 semaine.
• Instruction d'hygiène : brossage avec une brosse à dent très souple et bains de b ouche
pendant 1 semaine.
- Prescriptions :
• Antalgique et bains de bouche 3 fois par jour pendant 1 semaine.
25
ITEM 115 Traumatologie dentaire : fêlures, fractures et luxations
- Suivi :
• Dépose de contention à 2 semaines.
• Suivi à 4 semaines, 6-8 semaines, 6 mois, 1 an et tous les ans pendant 5 ans.
- Pronostic :
• Le maintien de la vitalité pulpaire n'est jamais obtenu. Le traitement endodontique doit donc
être réalisé systématiquement dans les 3 semaines qui suivent le traumatisme (avec une
interséance au Ca(OH) 2 en médication intracanalaire).
- Définition :
• Il s'agit d'une expulsion de la dent hors de son alvéole consécutivement à un traumatisme.
• Le traitement est la réimplantation immédiate. Le pronostic dépend du temps extra
alvéolaire et du milieu de conservation.
- Examen clinique :
• Dent en dehors de l'alvéole.
• Hémorragie gingivale au niveau de l'alvéole.
- Examens complémentaires :
• Radiographies rétro-alvéolaire, excentrée, occlusale mettre en évidence une fracture
alvéolaire associée.
- Thérapeutiques :
• # 1er cas : la dent a été replacée dans l'alvéole sur le lieu du traumatisme
./ Désinfection de la zone .
./ Le traitement endodontique doit être réalisé dans les 1 0 jours qui suivent le traumatisme
• #2ème cas : la dent n'a pas été replacée dans l'alvéole sur le lieu du traumatisme
./ La dent est restée à l'air libre moins de 60 minutes OU la dent a été conservée dans un
./ Désinfection de la zone .
./ Anesthésie .
./ Le traitement endodontique doit être réalisé dans les 1 0 jours qui suivent le traumatisme
26
ITEM 1 15 Traumatologie dentaire : fêlures, fractures et luxations
• #3 ème cas : la dent n'a pas été replacée dans l'alvéole sur le lieu du traumatisme et est
restée à l'air libre plus de 60 minutes
../ Désinfection de la zone .
../ La dent est rincée au sérum physiologique .
../ Immersion de la dent dans une solution de fluorure de sodium à 2 % pendant 2 0 minutes .
../ Anesthésie .
../ Rinçage de l'alvéole avec du sérum physiologique afin d'éliminer le caillot sanguin .
../ Remise en place de la dent.
� Le traitement endodontique complet peut être réalisé préalablement à la réimplantation .
../ Contrôle radiographique de la bonne position de la dent.
- Conseils au patient:
• Conseils alimentaires.
• I nstruction d'hygiène : brossage avec une brosse à dent très souple et bains de bouche
pendant 1 semaine.
• Vérifier la vaccination antitétanique.
- Prescriptions :
• Antibiotiques + Antalgique + Bains de bouche 3 fois par jour pendant 1 semaine.
- Suivi :
• 4 semaines (dépose de la contention), 6-8 semaines, 6 mois, 1 an puis tous les ans.
- Définitions :
• « Fente microscopique ou macroscopique des tissus dentaires (coronaire et/ou radiculaire).
En général d'origine traumatique ou thermique, elle peut évoluer vers une fracture » .
• Elles représentent des voies de passage entre l'extérieur et le tissu pulpaire.
- Examen clinique :
- Pas de mobilité dentaire.
- Test de percussion normalement négatif.
- Test de sensibilité pulpaire normalement positif.
- Examens complémentaires :
- Radiographie rétro-alvéolaire : RAS.
- Thérapeutiques :
- Isolement de la dent à l'aide d'un champ opératoire+protocole de collage + résine composite
fluide+Polissage+Contrôle de l'occlusion.
- Prescription :
- Antalgique.
- Suivi :
- Le suivi clinique doit se faire sur une année après le traumatisme (6-8 s emaines, 1 an).
- La fracture coronaire non compliquée implique l'absence d'exposition pulpaire. Elle peut être
strictement amélaire ou amélodentinaire.
27
ITE M 115 Traumatologie dentaire : fêlures, fractures et luxations
- Examen clinique :
• Perte de substance visible.
• Pas de mobilité.
• Test de percussion négatif.
• Test de sensibilité pulpaire positif (le patient se plaint de plus d'une sensibilité plus ou moins
importante en fonction de la profondeur de la fracture).
- Examens complémentaires :
• Radiographies rétro-alvéolaire, excentrée, occlusale: mettre en évidence une fracture
associée (radiculaire).
- Thérapeutiques :
• Si la perte de substance est faible (strictement amélaire) : simple polissage.
• Si la perte de substance est modérée :
./ Si fragment est disponible et se coapte bien : recollage du fragment.
• Les procédures de collage sont identiques à celles d'une procédure restauratrice classique et
se font après pose d'un champ opératoire.
- Conseils au patient :
• Alimentation molle pendant 1 semaine.
- Prescription :
• Antalgique.
- Suivi :
• Test de sensibilité pulpaire à 6-8 semaines et 1 an.
28
ITEM 1 15 Traumatologie dentaire : fêlures, fractures et luxations
- Pronostic :
• Le coiffage pulpaire d'une exposition pulpaire après traumatisme présente un bon pronostic.
Le coiffage pulpaire au MTA® a un taux de succès 93%. Le plus important est l'asepsie dans
laquelle le traitement a été réalisé et la mise en place rapide d'une restauration coronaire
définitive étanche afin de prévenir la contamination bactérienne.
- Définitions
• La fracture corono-radiculaire intéresse la couronne et la racine avec ou sans exposition
pulpaire. En général, le fragment fracturé est toujours en place, maintenue par les fibres
gingivales.
- Examen clinique :
• Trait de fracture s'étend sous la gencive marginale.
• M obilité du fragment coronaire.
• Test de percussion positif.
• Test de sensibilité pulpaire normalement positif.
- Examens complémentaires :
• Radiographies rétro-alvéolaire, excentrée, occlusale : mettre en évidence une fracture
associée (radiculaire) : mettre en évidence la profondeur du trait de fracture et la longueur
radiculaire.
- Thérapeutiques :
• En urgence : stabilisation des fragments (si exposition pulpaire : pulpectomie associée) .
• Ensuite, les possibilités de traitements dépendent de la possibilité de conservation de la
dent (extraction du fragment mobile puis réévaluation des structures résiduelles).
- Conseils au patient :
• Alimentation molle pendant 1 semaine.
- Prescriptions :
• Antalgique + Bains de bouche 3 fois par jour pendant 1 semaine.
- Définitions :
• « La fracture radiculaire horizontale est d'origine traumatique, dans un plan transversal, et
séparant la racine en 2 fragments apical et coronaire. Elle implique le cément, la dentine et la
pulpe ».
- Examen clinique :
• Fragment coronaire peut être mobile, extrusé et /ou déplacé (ceci est fonction de la
localisation du trait de fracture : plus la fracture est située coronairement, plus le fragment
coronaire sera mobile).
• H émorragie gingivale peut être associée.
• Test de percussion positif.
• Test de sensibilité pulpaire le plus souvent négatif.
• Sondage parodontal : permet de mettre en évidence une communication de la fracture avec le
sulcus.
- Examens complémentaires :
• Radiographie : localiser le trait de fracture.
29
ITEM 115 Traumatologie dentaire : fêlures, fractures et luxations
./ Contention souple.
- Conseils au patient :
• Alimentation molle pendant 1 semaine.
• Instruction d'hygiène : brossage avec une brosse à dent très souple et bains de bouche
pendant 1 semaine.
- Prescriptions :
• Antalgique + Bains de bouche 3 fois par jour pendant 1 semaine.
- Suivi :
• Pour les fractures du 1/3 apical et 1/3 médian : la contention est déposée au bout de 4
semaines.
• Pour les fractures radiculaires du 1/3 coronaire : la contention est déposée au bout de 4 mois
• Contrôle clinique et radiographique à 6-8 semaines, 4 mois, 1 an puis tous les ans pendant 5
ans.
- Le pronostic dépend :
• du degré de déplacement du fragment coronaire.
• de la localisation du trait de fracture.
• de l'efficacité de la prise en charge de l'urgence (rapidité de la réduction de la fracture et la
pose d'une contention adaptée) et des suivis post-opératoires.
- La réparation du trait de fracture peut s'effectuer de différentes manières :
• via l'interposition d'un tissu calcifié,
• via l'interposition d'un tissu conjonctif,
• via l'interposition d'un tissu osseux et conjonctif,
• via l'interposition d'un tissu inflammatoire.
- Définitions :
• La fracture alvéolaire est une fracture du procès alvéolaire.
- Examen clinique :
• Les dents impliquées peuvent être mobiles : il s'agit très souvent d'une mobilité d'un seul
bloc.
• Déplacement du fragment alvéolaire.
30
ITEM 115 Traumatologie dentaire : fêlures, fractures et luxations
31
ITEM 115 Traumatologie dentaire : fêlu res, fractures et luxations
- Pulpaires :
• Nécrose pulpaire : Coloration grise, réponse négative aux tests de sensibilité pulpaire, lésion
périapicale-le traitement endodontique est nécessaire .
./ Traumatisme sévère .
./ Généralement observée dans les 3 mois suivants le traumatisme.
• Oblitération canalaire : diminution du volume de l'endodonte (le traitement endodontique
n'est pas nécessaire) .
./ Surtout traumatismes modérés .
./ Généralement observée 1 an après le traumatisme.
- Parodontales :
• Les résorptions (le diagnostic se fait généralement dans l'année qui suit le traumatisme) .
6. A RETENIR
32
ITEM 1 15 Traumatologie dentaire : fêlures, fractures et luxations
7. REFERENCES
- http: //www.dentaltraumaguide.org/
- ANDERSSON L. IADT guidelines for treatment of trauma tic dental injuries. Dent Traumatol. 2 0 1 2
Feb;28(1) : 1.
- ANDERSSON L, ANDREASEN J O, DAY P, HEITHERSAY G, TROPE M, DIANGELIS A J, KENNY DJ, et al.
International Association of Dental Traumatology guidelines for the management of traumatic
dental injuries: 2. Avulsion ofpermanent teeth. Dent Traumatol. 2 0 1 2 Apr; 28(2):88-96.
- DIANGELIS AJ, ANDREASEN JO, EBELESEDER KA, KENNY DJ, TROPE M, SIGURDSSON A, ANDERSSON L, et al.
International Association of Dental Traumatology guidelines for the management of trauma tic
dental injuries: 1. Fractures and luxations of permanent teeth. Dent Traumatol. 2 0 1 2
Feb;28(1) : 2 - 1 2 .
- IFI NAULIN C , Traumatismes dentaires d u diagnostic au traitement, CDP Ed, JPIO, 2005.
33
ITEM 116 Pertes de substance non carieuses : érosion, abrasion, abfraction, attrition
Les pertes de substance non carieuses sont des lésions dont la prévalence augmente de nos jours,
certainement à cause des modifications des rythmes de vie et des habitudes alimentaires.
Après avoir mis en évidence les facteurs de risque, les différentes formes cliniques seront
détaillées avant d'envisager l'approche thérapeutique du patient.
1. EPIDEMIOLOGIE
- Les lésions cervicales non carieuses sont plus fréquentes dans le pays développés. Elles sont
retrouvées à tous les âges, des études ayant été conduites chez les jeunes enfants et les adultes.
Les auteurs ont des résultats variables concernant la prévalence de ces lésions (4 à 85%) mais
sont d'accord pour dire qu'elle est en augmentation, particulièrement chez les adultes jeunes.
Les changements de mode de vie et d'alimentation sont responsables de cette augmentation.
- Il est important de ne pas confondre l'usure dentaire physiologique augmentant avec l'âge de
l'usure dentaire pathologique. Cependant cette distinction est difficile à mettre en évidence.
2. FACTEURS DE RISQUE
- C omme pour la maladie carieuse (voir item 2) tous les facteurs influençant la sécrétion
salivaire sur le plan qualitatif et quantitatif interagissent avec les processus d'usure, en
particulier avec l'érosion.
- Les personnes ayant un biotype parodontal fin présentent un risque de récession parodontale
plus élevé, entraînant une exposition de la dentine.
34
ITEM 116 Pertes de substance non carieuses : érosion, abrasion, abfraction, attrition
3 . 1 . Attrition
- C'est une usure située sur les bords incisifs, les faces occlusales, ou encore les zones de contact
inter proximales due aux seuls contacts dentaires et forces masticatrices physiologiques, sans
intervention extrinsèque.
- Elle est provoquée par des parafonctions, des édentements non compensés (en particulier en
postérieur) et est généralement associées à un biotype parodontal épais. Elle peut être combinée
à des phénomènes d'abrasion. L'évolution est lente tant que la dentine n'est pas exposée,
l'égression compensatrice maintient la dimension verticale d'occlusion (OVO). Lorsqu'il ne reste
plus que de la dentine sur les tables occlusales, l'évolution devient rapide avec souvent une perte
de la DVO.
3.2. Abrasion
- C'est une perte de substance due à un processus mécanique autre que la mastication.
L'étiologie principale est un brossage traumatique mais elle peut aussi être due à l'utilisation
d'un dentifrice trop abrasif, l'interposition d'objets durs (épingle de couture, clou, pipe ...) ou
autres.
- Les lésions se situent au niveau des collets, à la jonction cémento-dentinaire et peuvent être
associées à une récession parodontale et une hypersensibilité dentinaire. Leur surface est dure,
lisse, brillante, "polie". Les bords sont nets, la forme peut être en "coup d'ongle", en U, en coin. La
localisation préférentielle est en vestibulaire ou proximal des secteurs incisivo-canins et
prémolaires. Quand elles sont dues au brossage, les lésions sont plus importantes d'un côté.
- Lorsque le processus débute au niveau de l'émail, l'évolution est lente et asymptomatique
jusqu'à l'atteinte dentinaire. Dès que la dentine radiculaire est exposée, en rapport avec une
récession parodontale, l'évolution est rapide.
3.3. Abfraction
- C'est une théorie d'usure mécanique liée à une contrainte cyclique d'origine occlusale définie
par Grippa en 1991 et qui n'est pas validée par tous les auteurs. Une flexion de la dent amènerait
à une mise en tension de la structure cristalline située à la j onction émail-cément en vestibulaire
et des microfissures apparaîtraient, point de départ de la perte de substance. Ces lésions sont le
plus souvent observées sur une prémolaire isolée ou sur des dents non adjacentes, souvent
associées à une hypersensibilité. Elles ont une forme concave et arrondie.
3.4. Érosion
- C'est une destruction des tissus durs de la dent induite par des processus chimiques et/ou
électrolytiques faisant intervenir des acides d'origine endogène ou exogène sur les surfaces
dentaires. C'est un phénomène pathologique, chronique, localisé, sans envahissement bactérien.
- Causes extrinsèques
• Environnement professionnel acide (localisation au niveau des faces vestibulaires des
incisives supérieures des lésions)
• Alimentation acide (localisation cervicale des lésions)
- Causes intrinsèques
35
ITE M 116 Pertes de substance non carieuses : érosion, abrasion, abfraction, attrition
• Régurgitations gastro-oesophagiennes
• Troubles du comportement alimentaire (localisation des lésions en lingual des incisives
maxillaires, en occlusal des secteurs postérieurs, d'abord sur les pointes cuspidiennes)
- Le terme "tribo-érosion" est employé par certains auteurs pour définir les pathologies
secondaires au processus d'érosion : frottement sur une surface dentaire partiellement
déminéralisée.
- Les formes cliniques sont variables selon le stade d'évolution de la pathologie. Les contours
sont mal définis. Les lésions ont un aspect satiné, opalescent quand il reste de l'émail. Si la
dentine est atteinte et qu'il n'y a pas eu de formation de dentine sclérotique, il peut y avoir une
hypersensibilité.
- Le diagnostic étiologique est difficile car les causes sont multiples et peuvent être associées:
par exemple des vomissements plus prise de boissons acides et reflux gastro-œsophagien
(souvent méconnu du patient). Il faut mener un interrogatoire poussé pour déterminer les
facteurs d'origine intrinsèque et/ou extrinsèque afin d'envisager la thérapeutique adaptée.
3.5. Classifications
- Il n'existe actuellement pas de classification reconnue et consensuelle pour les lésions non
carieuses.
- Plusieurs auteurs ont proposé des classifications en fonction du degré de sévérité d'une lésion
d'usure. Lasfargues et Colon proposent dans leur ouvrage une classification des érosions et
abrasions en 4 stades: subclinique (stade 0), atteinte uniquement amélaire (stade 1), atteinte
avec implication dentinaire (stade 2), atteinte sévère (stade 3). Cependant cette classification
permet d'évaluer une lésion isolée mais n'a pas de but thérapeutique.
- Bartlett et al. en 2008 ont proposé un indice d'évaluation des érosions permettant de
déterminer une attitude à prendre face au patient. Il s'agit de l'indice BEWE (Basic Erosive Wear
Examination). Toutes les dents (sauf les 3èmes molaires) sont examinées par sextant. Seule la face
examinée avec le score le plus élevé est relevée pour chaque sextant (cf tableau 1). On en déduit
ensuite le score total qui permet de déterminer l'attitude à adopter par le praticien en fonction
de la sévérité de l'atteinte érosive (cf tableau 2).
36
ITEM 116 Pertes de substance non carieuses : érosion, abrasion, abfraction, attrition
Tableau 2: attitude clinique en fonction des scores obtenus par l'indice BEWE
Score
Sévérité de
cumulé de
l'atteinte A ttitude du prati.den
tous les
érosive
sextants
Absence - Maintenance et suivi habituel
< ou = à 2
d'érosion - Refaire un indice BEWE à 3 ans
- É valuation des habitudes d'hygiène orales et
É rosion faible alimentaires
3à8
- Maintenance et suivi habituel
- Refaire un indice BEWE à 3 ans
- Idem cas précédent
É rosion - Approches permettant d'augmenter la résistance
9 à 13 des surfaces dentaires (ex: fluoration)
m oyenne É viter la mise en place de restaurations, suivre
l'évolution avec des moulages, photos ...
- Idem cas précédent
É rosion élevée En cas d'évolution rapide, envisager des soins
> ou = à 14
spécifiques pouvant inclure des restaurations
- Refaire un indice BEWE à 6- 1 2 mois
- Cette classification ne prend pas en compte les problèmes occluso-fonctionnels occasionnés
par l'érosion (ADAM, perte de OVO) et ne propose d'intervenir par des restaurations qu'au stade
sévère, sans détailler les types de traitement envisageables.
- Lasfargues et Colon proposent dans leur ouvrage une classification à but thérapeutique des
lésions non carieuses en 5 groupes en fonction de la perte de substance et des troubles occluso
fonctionnels en détaillant les options thérapeutiques. Leur intervention par des restaurations
adhésives directes démarre dès les stades modérés et isolés (groupe 2).
4. APPROCHE THERAPEUTIQUE
- L'approche thérapeutique des patients présentant des pertes de substances non carieuses doit
se faire de façon globale (voir item 1 14) et après une première consultation et une anamnèse
détaillée. La connaissance du ou des facteurs étiologiques est primordiale pour la mise en place
des mesures prophylactiques. Il est cependant illusoire pour certains patients de vouloir
supprimer ce facteur étiologique (troubles du comportement alimentaire) mais il faut les
accompagner dans leur traitement, leur expliquer les risques de leurs habitudes orales et
essayer de prévenir l'aggravation des lésions.
37
ITEM 116 Pertes de substance non carieuses : érosion, abrasion, abfraction, attrition
5. A RETENIR
- La prévalence des pertes de substance non carieuses est en augmentation dans les pays
développés, surtout chez l'adulte jeune. Elle est due aux changements des modes de vie et
habitudes alimentaires.
- Il existe 3 grands types de lésions non carieuses : attrition, abrasion et érosion. Leur
localisation et forme clinique est fonction de leur étiologie. Ces différentes lésions peuvent être
combinées et il devient difficile de faire le diagnostic étiologique.
- L'approche clinique du patient doit se faire au cas par cas, le but principal étant de maintenir
le capital dentaire au maximum. La restauration doit être réfléchie, d'autant plus qu'il n 'est
souvent pas possible de supprimer complètement le facteur étiologique.
6. REFERENCES
- BARTLETT D, GAN SS C, LUSSI A. Basic erosive wear examination (BEWE): a new scoring system for
scientific and clinical needs. Clin Oral I nvestig. 2008 ; 1 2 (suppl. 1) : 15- 19.
- COLON P, Luss1 A Approche ultraconservatrice des traitements des lésions érosives et abrasives.
Réalités cliniques. 2 0 1 2 ; 2 3 (3) : 2 1 3-222.
- KOUBI SA, îASSERY H, BUKI ET F. lésions cervicales. Des problématiques cliniques au traitement.
Encycl Med Chir, Odontologie, 23- 140-A- 1 0, 2006, M édecine buccale, 28-735-V- 1 0, 2 008.
- LASFARGUES JJ, COLON P. Odontologie Conservatrice et Restauratrice. Tome 1 : une approche
médicale globale. Chapitre B. Ed CdP 2009.
- LUSSI A, HELLWIG E, GANSS C, JAEGGI T. Dental Erosion. Oper Dent. 2009 ; 34 : 2 5 1-262.
38
ITEM 116 Pertes de substance non carieuses : érosion, abrasion, abfraction, attrition
- VAILATI F, B ELSER UC. Fu/1-mouth adhesive rehabilitation of a severely eroded dentition: the
Three-Step Technic. Eur J Esthet Dent.
• Part 1 . 2008 ; 3 (1) Spring : 30-44
• Part 2. 2008 ; 3 (2) Summer : 1 28-146
• Part 3. 2008 ; 3 (3) Autumn : 2 3 6- 2 5 7
39
ITEM 117 Lésions cervicales
les lésions cervicales sont un motif de consultation fréquente des patients : hypersensibilité,
gène fonctionnelle ou demande esthétique. Elles peuvent être d'origine carieuse ou non carieuse.
les formes cliniques sont variables etfonction de l'étiologie (qui peut être multiple).
Après avoir envisagé l'étiopathogénie de ces lésions, la prise en charge restauratrice sera
abordée.
1. ETHIOPATHOGENIE
- Dans ce paragraphe, seules les lésions cervicales carieuses seront traitées. (voir item 1 1 6 pour
les lésions cervicales non carieuses.)
- L'étiologie des lésions cervicales carieuses est bactérienne (voir item 2). Ce sont les lésions de
site 3 selon la classification SiSta de Lasfargues et al. Cette zone anatomique est souvent
irrégulière et favorise la rétention du biofilm.
- Les facteurs de risque des caries cervicales sont identiques à ceux des lésions carieuses plus
quelques spécificités liées à leur localisation :
• Facteurs affectant la qualité et le débit salivaire : médicaments (neuroleptiques),
radiothérapie de la sphère orofaciale, maladie auto-immune (maladie de Gougerot-Sjôgren) ...
• Facteurs alimentaires et comportementaux : alimentation sucrée/acide, HBD défectueuse,
prises alimentaires rapprochées, troubles du comportement alimentaire ...
• Facteurs physiologiques : récessions parodontales et diminution de la dextérité chez les
personnes âgées.
2. CONDUITE A TENIR
- Pour le traitement préventif des lésions cervicales non carieuses, se référer à l'item 1 1 6.
- Le traitement préventif des lésions carieuses cervicales, comme pour les autres sites, est de
maîtriser l'étiologie bactérienne par le rétablissement d'une hygiène buccodentaire correcte et
d'une alimentation régulière et équilibrée.
- Lorsque l'étiologie est maîtrisée et si les lésions sont amélaires (SiSta 3.0), il est possible de les
stabiliser voire de les reminéraliser grâce à l'application topique de fluor.
- Il s'agit dans ce paragraphe de détailler les difficultés de traitement d'une lésion cervicale
isolée. La prise de décision de traitement se fera évidemment dans une démarche globale (voir
items 1 1 4 et 1 1 6).
40
ITEM 117 Lésions cervicales
- Après curetage de la lésion, le tissu sous jacent est de la dentine radiculaire, dont le nombre de
tubuli et leur diamètre est réduit. Il peut y avoir de l'émail cervical dans la partie coronaire de la
cavité dont les prismes sont réduits et fragiles.
- Dans le cas des lésions à progression lente, de la dentine tertiaire ou réactionnelle s'est formée
en réponse à l'agression pulpaire. Cette dentine est plus minéralisée que la dentine secondaire et
comporte moins de tubuli.
- Le collage va être plus délicat que sur des tissus coronaires. Un mordançage total de la dentine
tertiaire à l'acide orthophosphorique à 37% pendant 45s avant de mettre en place le système
adhésif est conseillé par les auteurs.
- De la dentine réacti onnelle est également présente. Cette dentine est recouverte de dentine
sclérotique (voir item 2: processus de sénescence, oblitération des canalicules par précipitation de
cristaux de phosphate de calcium) et d'un substrat dentinaire sus jacent constitué par 3 couches:
• Des colonies bactériennes non minéralisées : la chlorhexidine permet de nettoyer cette zone.
• Une matrice inter microbienne minéralisée : zone poreuse, permettant l'infiltration d'un
système adhésif.
• Une zone hyper minéralisée de subsurface : résiste aux acides doux contenus dans les SAM.
- Le collage du matériau de restauration sur cette dentine va être inhibé par une faible épaisseur
de la couche hybride, un nombre et une longueur des tags de résine peu importants et des
modifications structurelles du treillis collagénique.
- Il est conseillé dans la littérature d'éliminer mécaniquement les couches de surface de la
dentine sclérotique et de procéder à un mordançage total à l'acide orthophosphorique à 3 7%
pendant 45s avant de mettre en place le système adhésif.
- Le facteur de configuration cavitaire ou facteur C est défavorable dans le cas des cavités
proximales.
- Comme pour toute restauration collée, un champ opératoire est nécessaire pour garantir
l'étanchéité de la restauration et donc sa pérennité.
- Lorsque la lésion est supra gingivale, la digue peut être posée. Elle constitue le champ
opératoire le plus sûr.
- Lorsque la lésion est juxta ou infra gingivale, il n'est généralement pas possible de poser
correctement la digue ou bien elle constitue un obstacle à l'accès aux limites et à la réalisation
anatomique de la restauration. Une isolation à l'aide d'un cordonnet rétracteur, d'une matrice
transparente ou autre (Contour-Strip®) doit être mise en place.
- Lorsque la lésion est sous gingivale, il est parfois nécessaire de réaliser une chirurgie muco
gingivale afin de pouvoir réaliser la restauration dans des conditions étanches.
41
ITEM 1 1 7 Lésions cervicales
- Pour les différents systèmes adhésifs et leurs applications, se reporter à l'item 125.
- Il est rappelé la recommandation de mordançage total des dentines tertiaires et sclérotiques
pendant 45s.
- Le matériau de restauration utilisé pour les lésions cervicales doit être à la fois souple et
élastique pour compenser les forces masticatoires exercées au niveau cervical et posséder de
bonnes propriétés mécaniques (résistance à l'abrasion élevée) et esthétiques.
3. A RETENIR
- les lésions cervicales peuvent avoir une origine bactérienne ou d'usure. leur prise en charge est
fonction de leur étiologie.
- le site cervical et le substrat dentinaire en font une restauration difficile. Un champ opératoire
étanche, un protocole de collage maîtrisé et un matériau de reconstitution adapté sont garants
de la pérennité de la restauration.
4. REFERENCES
- FEATHE RSTO N E JO. Dental caries: a dynamic disease process. Aust Dent J. 2 008 Sep; 5 3 (3): 286-9 1.
- KOUBI SA, TAASSERY H, BUKIET F. lésions cervicales. Des problématiques cliniques au traitement.
Encycl Med Chir, Odontologie, 23- 140-A- 1 0, 2006, Médecine buccale, 28-73 5-V- 1 0, 2 008.
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42
ITEM 118 Dyschromies dentaires
les dyschromies dentaires sont un motif de consultation fréquent pour nos patients. On peut
distinguer les lésions pré-éruptives des lésions post-éruptives.
Seules les dyschromies des dents permanentes seront traitées dans cette fiche. l 'étiopathogénie
puis le traitement de ces lésions seront envisagés.
1. ETHIOPATHOGENIE
1.1.1. Fluoroses
43
ITEM 1 1 8 Dyschromies dentaires
- Définition : Hypominéralisation d'origine systémique d'au moins une des l ères molaires
permanentes (PMP) et fréquemment associée à des atteintes des incisives permanentes (IP).
(Weerheijm 2001)
- Étiologie : Ces altérations de structure sont consécutives à une perturbation de la fonction des
améloblastes lors de l'odontogénèse (de la naissance à 4-5 ans). L'étiologie n'est actuellement
pas établie, des hypothèses variables ont été posées (hypoxie lors de l'accouchement,
pathologies respiratoires et infectieuses multiples dans la petite enfance, exposition à la dioxine
par le lait maternel ou l'environnement) .
- Prévalence : Elle varie de 4 à 25% selon les pays, l'année de naissance des enfants e t les
critères de diagnostics des études.
- Diagnostic et formes cliniques : Les formes cliniques sont variables, concernent une ou
plusieurs dents. Le diagnostic de MIH est le résultat de l'ensemble d'observations:
• Opacité bien délimitée de couleur blanche, jaune ou marron, circonscrite, sur une des
couronnes des PMP et/ou I P.
• É clats amélaires (post éruptifs, dus aux contraintes mécaniques) perturbant l'anatomie
occlusale des PMP.
• Sensibilité accrue (au chaud/froid et au brossage) et difficulté d'anesthésie sur les PMP,
mauvaise hygiène sur les PMP avec lésion carieuse associée.
• Restaurations atypiques, échecs de restaurations précoces sur des PMP, restauration des I P
sans antécédent de traumatisme, extractions précoces des PMP dans une bouche indemne d e
caries.
- L'atteinte des IP est toujours secondaire et moins importante que sur les PMP. Les
dyschromies observées sur les IP sont des taches blanches légères et l'épaisseur de l'émail reste
intacte au fil du temps. Cependant, l'hypominéralisation concerne le 1/3 interne de l'émail,
contrairement aux autres pathologies précédemment décrites, et représente une difficulté pour
le traitement.
44
ITEM 118 Dyschromies dentaires
2. TRAITEMENT
- Seules les approches thérapeutiques seront envisagées dans cette partie, pour la description
des différentes techniques utilisées se reporter à l'item 1 22.
- Les différentes techniques peuvent être combinées afin d'améliorer les résultats. Il est
important de prendre des photos avant et après traitement pour pouvoir comparer les
situations.
45
ITEM 118 Dyschromies dentaires
et de colorations dues aux tétracyclines. Il peut être combiné avec l'érosion-infiltration et/la
microabrasion et peut aussi être préalable à un traitement prothétique.
- Selon les nouvelles réglementations, la concentration en peroxyde d'hydrogène libéré doit être
comprise entre 0,1 et 6% (soit 16% de peroxyde de carbamide). Le patient doit être majeur.
2.1.1.2. Erosion-infiltration
- Lorsque l'émail de surface est conservé (fluoroses légères à modérées), cette technique est
particulièrement efficace. Un éclaircissement externe au préalable favorise l'infiltration de
l'émail fluorotique: l'urée contenue dans le peroxyde de carbamide déprotéinise l'émail.
- C'est une abrasion chimique et mécanique des couches superficielles de à l'aide d'acide
chlorhydrique et de particules de silice.
- Elle permet d'éliminer les couches superficielles de l'émail au niveau desquelles se situent les
défauts. Elle peut être combinée à l'érosion-infiltration et est efficace sur les colorations
blanches, jaunes et brunes, donc sur les formes légèrse à modérées des fluoroses et améliorera
l'aspect des colorations dues aux tétracyclines.
- Dans les formes modérées à sévères (fluoroses avec atteinte de l'émail, dyschromies
importantes), il est faut éliminer une partie de l'émail atteint et réaliser des restaurations
composites directes par stratification afin de masquer les lésions.
- Cela permet de temporiser les cas sévères de dyschromies chez le patient jeune avant
d'envisager un traitement prothétique à l'âge adulte.
- Dans les formes sévères, les thérapeutiques non ou peu invasives trouvent leurs limites. Des
facettes en résine ou en céramique collées permettent de redonner le sourire aux patients.
- Cette option doit être retardée au maximum chez le jeune patient.
- Le traitement par érosion-infiltration est peu prédictif en raison des différentes angulations
possibles du défaut d'émail. L'éclaircissement externe n'est pas indiqué car les lésions sont
généralement unifocales.
- S'il y a une forte demande esthétique, l'association érosion-infiltration + restauration adhésive
directe peut être envisagée.
2. 1.3. MIH
- Le traitement envisagé dans cette fiche concerne uniquement les dyschromies des incisives.
Une prise en charge globale du patient doit être mise en place et le traitement préventif et/ou
thérapeutique des PMP est prioritaire, les atteintes étant généralement plus importantes et
d'évolution rapide. (se reporter aux fiches de pédodontie)
- Pour rappel, la lésion amélaire des M I H est située au niveau du 1/3 interne de l'émail, les 2/3
externes étant sains (sauf des les formes sévères). La méga abrasion et l'érosion-infiltration ne
sont donc pas indiquées.
46
ITEM 118 Dyschromies dentaires
- Lorsque la lésion blanche est uniquement visible après séchage de l'émail (score 1 ICDAS), une
reminéralisation topique à l'aide de fluorures ou de phosphates de caséine suffit pour retrouver
l'état initial.
- Lorsque la lésion blanche est visible même sur un émail humide (score 2 I C DAS), l'érosion
infiltration permet de masquer et stabiliser la lésion.
- Un détartrage suivi d'un polissage soigneux suffisent à enlever les colorations (quand elles
n'ont pas pénétré l'émail par d'éventuelles fêlures). Cela doit être suivi de conseils sur les
habitudes d'hygiène et alimentaires pour éviter les récidives rapides.
- Cas des dents dépulpées : Après dépose des différents matériaux de reconstitution générateurs
de la dyschromie, la reprise de la reconstitution peut suffire à gérer le changement de teinte. Si
des pigments se sont fixés dans la dentine, un éclaircissement interne au perborate de sodium
(après retraitement canalaire et étanchéification du canal au CVI) permet de gagner plusieurs
teintes.
- Cas des dents non dépulpées : Si la dent est non vitale, un traitement canalaire doit être
entrepris avec précaution (risque de rétraction pulpaire) et peut être suivi d'un éclaircissement
interne.
Si la dent est vitale mais présente une dyschromie post traumatique (elle apparaît souvent plus
saturée), il est possible de réaliser un éclaircissement externe au fauteuil seulement sur cette
dent.
47
ITEM 1 18 Dyschromies dentaires
3. A RETENIR
4. REFERENCES
48
ITEM 119 Hypersensibilité dentinaire
1. EPIDEMIOLOGIE ET PREVALENCE
- La prévalence de l'HS est variable selon les études et les auteurs (3 à 73% en Europe de l'ouest
et aux Etats Unis). Cela est du aux méthodes d'évaluation qui vont des questionnaires à l'examen
clinique.
- L'HS semble toucher plus fréquemment les femmes que les hommes ainsi que les patients
atteints de maladie parodontale.
2. DIAGNOSTIC
- L'HS est caractérisée par une douleur brève, aiguë, au niveau de la dentine exposée, en réponse
à des stimuli thermiques, tactiles (brossage, matériau métallique), osmotiques ou chimiques
(nourriture acide ou sucrée), qui ne peut être attribuée à aucune pathologie ou défaut dentaire.
- Cette douleur est rapportée par le patient et peut être mise en évidence à l'examen clinique par
le passage de la soufflette ou de la sonde au niveau des collets.
- Il y a une hétérogénéité des tableaux douloureux : cela peut aller de l'inconvénient mineur
pour le patient jusqu'à une perturbation de sa qualité de vie.
- Lors du diagnostic, il faut penser à faire évaluer au patient la douleur ressentie (EVA ... ) pour
évaluer ensuite l'efficacité du traitement.
- L'H D est due à une exposition des tubuli dentinaires. 2 étiologies sont possible:
• perte de l'émail cervical par attrition, abrasion, érosion.
• dénudation de la surface radiculaire due à une récession parodontale ou à un traitement
parodontal.
- Les 2 étiologies peuvent être combinées.
- Le diagnostic de l'HS est exclusif, c'est-à-dire qu'il peut être posé quand les autres hypothèses
diagnostiques ont été éliminées :
• douleur post opérative suite à un traitement restaurateur
• fêlure/fracture
• hypersensibilité dentaire post éclaircissement ou idiopathique
• pulpite réversible ou irréversible due à une lésion carieuse ou à une restauration fracturée.
49
ITEM 119 Hypersensibilité dent i n a i re
- L'anamnèse sur les habitudes alimentaires (alimentation acide) et d'hygiène orale (brossage
horizontal) permettra d'affirmer le diagnostic.
4. PRISE EN CHARGE
- La prise en charge du patients doit se faire dans le cadre d'un traitement global de la
prévention au traitement, du moins invasif au plus invasif.
- 2 approches sont actuellement possibles :
• Entraver ou diminuer la transmission nerveuse.
• Obstruer les tubuli dentinaires.
4.1. Prévention
50
ITE M 119 Hypersensibilité dent i n a i re
51
ITEM 119 Hypersensibilité dentinaire
S. A RETENIR
- l 'HS est un motif de consultation de plus en plus fréquent. Elle est due à une exposition des
tu bu li dentinaires due à une perte de l'émail cervical d'origine non carieuse ou à une dénudation
de la surface radiculaire.
- le patient doit être pris en charge dans le cadre d'un plan de traitement et toujours de façon la
moins invasive possible.
- De nombreux agents désensibilisants sont disponibles sur le marché et leur efficacité est
reconnue.
6. REFERENCES
52
ITE M 120 Pathologies pulpa ires et périradiculaires
Les pathologies pulpaires et périradiculaires sont toutes deux liées à des processsus
inflammatoires, de la pulpe pour les pathologies pulpaires, et du parodonte profond pour les
pathologies péri apicales.
- La pulpe est un tissu conjonctif innervé et vascularisé enfermé dans un tissu minéralisé (non
extensible). On parle d'environnement non compliant. Elle assure les fonctions nutritives,
nerveuses et de défense de l'organe dentaire.
- Elle comporte :
• des fibres sensitives afférentes (corps cellulaires se trouvent dans Je ganglion trigéminal) qui
assurent la fonction nociceptive,
• des fibres efférentes du système autonome (système sympathique) (corps cellulaire se
trouvent dans Je ganglion cervical supérieur) qui permettent la régulation du flux sanguin
(via la vasoconstriction) et j ouent un rôle dans l'inflammation pulpaire.
- Les éléments nerveux pénètrent dans la pulpe via les foramen sous forme de faisceaux de
fibres myélinisées et amyéliniques. A la périphérie, ils vont donner naissance à des
ramifications. Au niveau coronaire, les fibres forment, sous la couche odontoblastique, le plexus
de Rashkow. Elles donneront des branches soit au niveau des odontoblastes, soit dans les
tubules dentinaires. La région radiculaire est toujours moins innervée que la région coronaire.
- Les fibres sensitives rencontrées dans Je tissu pulpaire sont 1 5 % de fibres Aô, moins d'l %
d'A�, 85% de fibres C.
53
ITEM 120 Pathologies pulpaires et périradiculaires
2. L'INFLAMMA TION
- L'inflammation doit être perçue comme un moyen de défense de l'organisme contre une
agression. L'inflammation est systématiquement caractérisée par 4 signes: la douleur, la
rougeur, l'œdème, la chaleur.
3. CLASSIFICA T/ON
- Beaucoup d'auteurs ont montré qu'il n'existait pas de corrélation entre le statut histologique
de la pulpe et la symptomatologie clinique : il est donc difficile en pratique de classer les
différentes situations cliniques, de leur faire correspondre un état histologique et d'y adjoindre
une thérapeutique de choix. Néanmoins, les classifications les plus connues sont :
• La classification OMS des maladies des tissus dentaires, de la pulpe et des tissus périapicaux.
• La classification de Baume (1962).
• La classification de Seltzer et Bender.
4. 1 . Anamnèse
- Historique dentaire
- Douleur ressentie par le patient et ses caractéristiques :
• qualité, intensité, fréquence, localisation, facteurs déclenchants, facteurs soulageants.
- Les tests diagnostiques ont un intérêt primordial : ils doivent reproduire les symptômes
du patient.
54
ITEM 120 Pathologies pulpa ires et périradicu laires
Dans le cas des tests électriques surtout : ceci peut être liée à une difficulté d'isolation,
./
persistance d'un tissu inflammatoire pulpaire, nécrose pulpaire localisée, fluides des tissus
nécrosés, dent calcifiée, conduction du courant à une dent adjacente.
- Selon la littérature, les tests au froid seraient plus fiables que les tests au chaud (Petersson et
al., 1999). Pour un meilleur diagnostic, il est conseillé d'associer le test au froid au test électrique
(la sensibilité est de 96% (pour une dent nécrotique) et la spécificité de 92%) (Weisleder et al.,
2 009). De plus, ils renseignent uniquement sur la fonction nerveuse (et notamment sensitive) et
non sur l'état de la vascularisation de la pulpe. Dans la pratique courante, les résultats de ces
tests sont extrapollés mais selon Reiss et Furedi (193 3), les structures nerveuses sont beaucoup
plus résistantes en cas de phénomènes pathologiques.
- Actuellement, ces tests ne sont pas possibles en pratique courante (coûteux, mise en œuvre
difficile) .
4.3. Radiographies
- Doivent être réalisées avec des angulateurs permettant de minimiser les déformations) :
Rétrocoronaire (RC) (permet d'apprécier la profondeur d'une lésion carieuse, la relation
•
55
ITEM 120 Pathologies pulpaires et périradiculaires
4.3.2. CBCT
5. PA THOLOGIES PULPAIRES
- Toute stimulation sur la dent et particulièrement sur la dentine même mineure induit un
phénomène inflammatoire au sein de la pulpe. Ceci est lié à la structure tubulaire de la dentine
qui constitue des voies de communication directe entre l'environnement externe et la pulpe.
- Au sein de la pulpe :
• La pénétration des composants bactériens ou antigènes déclenche une réaction immunitaire.
• Les cellules immunitaires vont libérer les médiateurs de l'inflammation qui entretiennent
voire aggravent le processus.
- Les médiateurs de l'inflammation vont être directement responsables d'une réponse
neurovasculaire :
• notamment de la vasodilatation et de l'augmentation de la perméabilité vasculaire
engendrant une extravasation des fluides et des protéines plasmatiques (œdème) et d'une
arrivée massive de polynucléaires neutrophiles (PNN). L'œdème implique une augmentation
de la pression hydrostatique et donc de la pression tissulaire. Comme les tissus dentaires
minéralisés ne sont pas extensibles (faible compliance ), l'augmentation de la pression
tissulaire ne peut être compensée par une déformation tissulaire. La pression continue donc
à augmenter.
• « sprouting » des terminaisons nerveuses contenant des neuropeptides (sensibilisation
périphérique).
- La douleur résulte de la compression des fibres nerveuses sensitives notamment via la
pression tissulaire élevée et de la sensibilisation des fibres nerveuses par les médiateurs,
substances de l'inflammation.
- Lorsque la lésion carieuse progresse, l'inflammation va progressivement s'accentuer
(phénomène toujours progressif) ce qui implique une arrivée massive des polynucléaires
neutrophiles (PN N) provenant de la circulation sanguine. Ces cellules vont libérer de radicaux
libres, enzymes lysosomiales, oxyde nitrique à l'origine de la dégradation des tissus pulpaires.
- La charge bactérienne augmente et les fonctions vasculaires vont être largement altérées
(vasodilatation, ralentissement du flux sanguin, stases veineuses favorisant l'œdème).
- Anamnèse : Le patient se plaint de réponses aigües à un stimulus mais qui disparaît une fois
que le stimulus a cessé. La douleur est toujours provoquée (relation de cause à effet) .
L'historique peut rapporter un soin dentaire récent, une restauration métallique, une fêlure, une
fracture, un surfaçage ou une thérapeutique parodontale.
56
ITEM 120 Pathologies pulpaires et périradiculaires
- Signes cliniques :
• Test de sensibilité positif.
• Test de percussion négatif.
• Test à la palpation apicale négatif.
- Radiographie (RC) : lésion carieuse, restauration métallique, . . .
- La douleur peut être expliquée par l a théorie hydrodynamique d e Brannstrôm o u théorie des
mouvements de fluides (voir Item 1 19).
S.S. Nécrose
57
ITE M 120 Pathologies pulpaires et périradiculaires
- Signes cliniques : Lésions carieuse, polype pulpaire (si forme ouverte), fêlure, etc ...
- Tests de sensibilité pulpaire : positif
- Test de percussion : négatif.
- Radiographie (RA) : RAS.
- La pulpite chronique hyperplasique ou polype pulpaire est une forme de pulpite non
douloureuse. Elle intervient chez le sujet jeune, dans les cas de chambre pulpai re large. La lésion
carieuse a détruit le plafond pulpaire (forme ouverte) et a initié une réponse proliférative au
sein de la pulpe et causé un polype pulpaire. Cette prolifération tissulaire est l'expression de la
phase de réparation de la réponse pulpaire.
- D'autres formes de pulpites chroniques existent (la pulpite dégénérative (forme fermée),
pulpite chronique ulcéreuse).
S. 7. Calcifications
6. PA THOLOGIES PERIAPICALES
- Depuis l'étude de Kakehashi (1 965), il est clairement défini que les microorganismes jouent un
rôle essentiel dans le développement des parodontites apicales. Le développement d'une
parodontite apicale est la conséquence directe d'une réponse de l'immunité innée et
adaptative à la présence de bactéries confinées dans l'endodonte. Elle représente l'ultime
moyen de la défense péri-apicale afin de limiter l'infection dans l'endodonte et d'éviter sa
dissémination dans le tissu osseux.
- La première à intervenir est l'immunité innée : celle ci peut être divisée en 2 phases.
58
ITEM 120 Pathologies pulpaires et périradiculaires
• La phase initiale est immédiate : c'est la réponse pré inflammatoire. Elle est sous la
dépendance des macrophages présents dans les tissus et du système du complément.
• Cette phase va déclencher la libération de médiateurs chimiques de l'inflammation qui sont à
l'origine de la réaction inflammatoire à proprement parler et notamment des changements
vasculaires. Il s'agit de la deuxième phase. La vasodilatation va notamment permettre de
recruter de nouvelles cellules de défense.
- Comme la réponse aigüe ne peut à elle seule éradiquer complètement l'infection (le seul moyen
est le traitement endodontique ), un équilibre va s'instaurer entre les bactéries et les défenses de
l'hôte (dominée essentiellement par les macrophages et par les lymphocytes T), entre réparation
tissulaire et infection : le processus inflammatoire devient chronique. C'est la parodontite
apicale chronique. Lorsque ce processus ne réussit pas de manière efficace à réduire l'intensité
de l'agression et que l'équilibre est instable, il va être exacerbé ; les défenses de l'hôte sont
submergées et ceci aboutit au passage en phase aiguë, exsudative (Parodontite apicale aiguë).
Dans une forme encore plus avancée, l'infection peut sortir de l'espace confiné de l'endodonte, et
envahir les tissus périapicaux enflammés, créant ainsi un exsudat purulent et conduisant à la
formation d'un abcès apical aigu.
- La destruction localisée des tissus prévient la progression de l'infection et constitue également
un espace pour l'infiltration des cellules de défense. En fonction de la pathogénicité de la flore, la
lésion tissulaire aura différentes présentations cliniques (notamment en termes d'extension et
de sévérité).
6.3. Classifications
59
ITEM 120 Pathologies pulpaires et périradicu laires
- Lorsqu'une réaction inflammatoire aigüe n'est pas suffisante pour éviter l'invasion des tissus
périapicaux par les bactéries, la contamination va engendrer une exacerbation du processus
inflammatoire et la formation d'un exsudat purulent. Les polynucléaires neutrophiles (PNN)
vont relarguer des enzymes lysosomiales et des substances toxiques (substances dérivés de
l'oxygène) qui vont dégrader les cellules et les tissus et aboutir à la formation de pus.
- Au centre se trouvent la nécrose tissulaire et les PNN morts et actifs alors qu'à la périphérie se
trouvent des fibres de collagène et une résorption osseuse.
- Signes cliniques : Douleur spontanée, localisée et exacerbée à la mastication, sensation de
dent « haute » = la dent peut s'extruser légèrement en réponse à l'œdème, elle est très souvent
mobile.
- Signes généraux : peuvent être présents (fièvre, fatigue, adénopathies) .
- Tests de sensibilité pulpaire : négatif.
- Test de percussion : toujours positif et extrêmement douloureux.
- Test à la palpation apicale : positif.
- Radiographie : espace ligamentaire épaissi, une zone de résorption osseuse apicale peut être
visible (LIPOE).
60
ITE M 120 Pathologies pulpaires et périradiculaires
- La fistule est une voie de communication entre un espace clos infecté et une surface
épithélialisée (American Association of Endodontists). Elle permet de réduire la surpression
intraosseuse en permettant un drainage. L'ostium fistulaire représente le point d'émergence du
trajet fistulaire. Il peut être intra ou extra oral.
- Signes cliniques : Pas de douleur, présence d'un ostium fistulaire.
- Signes généraux : inexistants.
- Tests de sensibilité pulpaire : négatif : associée à une nécrose pulpaire liée à une invasion
bactérienne du système endodontique.
- Test de percussion : normal ou légère sensibilité.
- Test à la palpation apicale : normal.
- Radiographie RA :
• Une radiographie avec un cône de gutta percha inséré dans l'ostium fistulaire permet de
mettre en évidence la dent causale.
• Une zone de résorption osseuse apicale visible (LIPOE).
- L'ostéite condensante correspond à une zone d'hyperminéralisation osseuse. Celle-ci est une
réaction osseuse liée à un processus inflammatoire de faible intensité de longue durée qui
disparaît après traitement endodontique.
- Signes cliniques : Pas de douleur.
- Signes généraux : inexistants.
- Tests de sensibilité pulpaire : négatif : associée à une nécrose pulpaire liée à une invasion
bactérienne du système endodontique.
- Test de percussion : normal ou légère sensibilité.
61
ITEM 120 Pathologies pulpaires et périradiculaires
7. A RETENIR
- La pathologie pulpaire est liée à une inflammation du tissu pulpaire en réaction à une
agression mécanique, chimique ou bactérienne. En fonction de la sévérité de /'inflammation, les
symptômes seront accentués.
- La pathologie périapicale est toujours liée à une étiologie infectieuse. Elle résulte de la réaction
immunitaire de l'organisme contre la présence des bactéries dans le système endodontique. Le
but est d'éviter la progression de l'infection en dehors de la dent, dans le tissu osseux.
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62
ITEM 1 2 1 Résorptions radiculaires internes et externes
1. DEFINITIONS
- Selon l' « American Association of Endodontists » (AAE), une résorption est un « état associé à
un processus physiologique ou pathologique provoquant une perte de tissu dentaire, cémentaire
ou osseux » .
- Deux types de résorptions existent :
• les résorptions physiologiques ou rhizalyses (rencontrées uniquement sur les dents
lactéales ).
• les résorptions pathologiques.
- Ici, s eront traitées les résorptions pathologiques concernant surtout les dents définitives. Deux
types de résorptions pathologiques peuvent être décrits selon le point de départ du processus
::iathologique : les résorptions internes et externes.
- Elles sont dites internes car elles se développent au sein de la cavité pulpaire. Elles peuvent
�tre de deux types : inflammatoire ou de remplacement.
- Prévalence :
• Elle n'est pas vraiment connue ; elle varie entre 0,01 et 1 % selon les études (Gabo r et al.,
2 0 1 2).
• Elles concernent notamment les incisives.
- L'étiologie :
• Plusieurs facteurs ont été cités : traumatismes, lésions carieuses, infection d'origine
parodontale, traitement orthodontique, ... L'étiologie est mal connue mais il semblerait que
ces lésions soient liées à une inflammation pulpaire chronique. La dentine est détruite par
des odontoclastes (cellules géantes capables de résorber la dentine) et est remplacée par un
tissu de granulation : le processus est irréversible.
- Caractéristiques :
• Très souvent asymptomatique, la découverte est le plus souvent fortuite (elle devient
symptomatique lorsque la résorption est perforante). L'évolution est centrifuge. Le test de
sensibilité pulpaire est le plus souvent positif. Sa vitesse de développement est aléatoire. Elle
peut être localisée au niveau du 1/3 apical ou du 1/3 médian (localisation la plus fréquente) .
Elle peut également concerner le 1/3 coronaire : dans cette situation, le tissu de granulation
donne une teinte rose à la couronne dentaire : c'est le pink spot. C'est le signe
pathognomonique de la résorption interne cervicale. Elle peut être associée à une
inflammation gingivale associée. Les limites de la lésion sont en général bien définies, très
souvent rondes ou ovalaires.
- Thérapeutique :
• La thérapeutique dépend de la sévérité de la résorption notamment s'il y a perforation ou
non de la paroi radiculaire.
63
ITEM 1 2 1 Résorptions radiculaires internes et externes
- Prévalence : Inconnue
- Etiologies :
• L'étiologie est encore mal connue : mais elle serait probablement due à une irritation
pulpaire continue (au cours d'une pulpite chronique ou d'un traumatisme) .
• Le tissu dentinaire est détruit et remplacé par du tissu minéralisé proche du cément ou de
l'os.
- Caractéristiques :
• Auto-limitante.
• Les contours sont irréguliers.
- Thérapeutiques :
• Le traitement endodontique de la dent est requis
• Un suivi à la fois clinique et radiographique régulier doit être ensuite réalisé.
- Le dommage localisé sur la surface externe de la racine va causer une perte de la couche
cémentaire. La dentine exposée est alors susceptible d'être résorbée par les cellules clastiques
de l'os en perpétuel renouvellement. Ce processus est auto limitant et donc non évolutif. La
réponse dépend de l'étendue du dommage et peut ainsi prendre diverses formes :
• Si Je dommage est localisé : la réponse est caractérisée par une apposition cémentaire.
• Si le dommage est diffus (plus de 20% de la surface totale radiculaire) : il est remplacé par du
tissu osseux.
- Etiologie :
• En présence d'un dommage radiculaire localisé avec perte locale de la couche cémentaire
(par exemple, après concussion ou subluxation de la dent), une réaction inflammatoire
localisée est ainsi déclenchée causant une résorption localisée de la surface radiculaire. Selon
!fi Naulin (2005), elles apparaissent dans 4% des cas de concussion, 7% des cas de
subluxation, 15% des cas d'extrusion, 30% des cas d'intrusion, 3 4% des cas de luxation
latérale.
64
ITEM 1 2 1 Résorptions radiculaires internes et externes
• Si aucun autre stimulus inflammatoire n'est présent, un processus de guérison se fait dans les
1 4 jours sous forme d'apposition cémentaire.
- Caractéristiques :
• Ce type de résorption passe le plus souvent inaperçu sur un cliché radiographique.
• Lo rsqu'elles sont visibles sur le cliché, elles prennent l'apparence de petites excavations
entourées d'un ligament parodontal sain.
• Lésion asymptomatique.
• Elles sont limitées et transitoires.
- Thérapeutiques :
• Aucune thérapeutique n'est indiquée car ce type de résorption n'est pas évolutif. Le
traitement endodontique n'est pas requis étant donné que la pulpe n'est pas impliquée.
• Une simple surveillance clinique et radiologique est de rigueur.
- Etiologie :
• En présence d'un dommage radiculaire diffus (supérieur à 20% de la surface radiculaire)
avec perte de la couche cémentaire (par exemple, après un traumatisme sévère comme une
intrusion ou l'avulsion de la dent avec un délai extraoral long), une réaction inflammatoire
importante est ainsi déclenchée (Andreasen JO, 1 975).
• Les cellules vont tenter de recoloniser les larges zones radiculaires dépourvues de cément :
une compétition entre les cellules fibroblastiques du ligament et les cellules osseuses va avoir
lieu. Dans la plupart des cas, les cellules osseuses seront les plus rapides.
• La conséquence est la formation d'un tissu osseux au niveau de ces zones de résorption : le
tissu osseux est en contact direct avec la dentine : c'est l'ankylose dentoalvéolaire.
• Contrairement à la dentine ou au cément, le tissu osseux est en perpétuel remaniement : ceci
implique qu'il est perpétuellement résorbé puis remplacé par un nouveau tissu osseux. Ce
processus fait intervenir les cellules ostéoblastiques (formation de tissu osseux) et les
cellules ostéoclastiques (résorption du tissu osseux).
• La dentine radiculaire va donc être progressivement remplacée par du tissu osseux.
• Le processus persiste jusqu'à ce que la racine soit complètement remplacée par de l'os : la
pérennité de la dent est compromise.
- Caractéristiques :
• En général asymptomatique, la pathologie est évolutive : Le processus persiste jusqu'à ce
que la racine soit complètement remplacée par de l'os. La vitesse de résorption dépend du
métabolisme du patient. Chez les patients jeunes, elle peut être très rapide.
• Comme il y a disparition progressive du ligament alvéolo-dentaire qui est remplacé par du
tissu osseux : ceci implique une perte de la mobilité physiologique de la dent.
• Son métallique à la percussion.
• Sur les sujets jeunes, la dent est en infraclusion par rapport à l'antagoniste.
• Radiographiquement, la dent a un aspect « mité » (contours irréguliers).
- Thérapeutiques :
• Plusieurs stratégies peuvent être décrites :
./ Les thérapeutiques doivent stimuler la voie de réparation cémentaire plutôt qu'osseuse.
65
ITEM 1 2 1 Résorptions radiculaires internes et externes
- Caractéristiques et étiologies :
• La pression exercée sur la surface radiculaire va causer des dommages cémentaires.
• Elle constitue une stimulation continue pour les cellules de résorption.
• Des exemples de pression sont les forces orthodontiques, les dents incluses, les tumeurs.
• Les résorptions radiculaires inflammatoires induites par l'orthodontie sont appelées OIRR
(orthodontically induced inflammatory root resorption) et sont multifactorielles :
../ Elles peuvent être liées au traitement orthodontique :
66
ITEM 121 Résorptions radiculaires internes et externes
- Etiologie et caractéristiques :
• La présence de bactéries intra-canalaire va déclencher une réaction inflammatoire au niveau
du parodonte en regard des portes de sorties du système canalaire aboutissant à la lésion
d'origine endodontique (LIPOE) (voir item 1 20). Celle ci est très souvent associée à une
résorption radiculaire. La résorption n'est pas toujours visible radiographiquement.
- Thérapeutiques :
• Elle est stoppée dès suppression des irritants intracanalaires, c'est à dire dès que le
traitement endodontique a été réalisé.
- Etiologie et caractéristiques :
• Le second type de résorption provient sur une dent ayant subi un traumatisme avec perte
localisée de la couche cémentaire et nécrose de la pulpe. Les toxines bactériennes contenues
dans !' endodonte vont diffuser via les tubules dentinaires bactéries jusqu'à la surface
radiculaire et vont entretenir et amplifier le processus inflammatoire. La résorption va donc
être entretenue grâce à ce stimulus inflammatoire. Elle est donc évolutive.
- Thérapeutiques :
• Une bonne surveillance clinique de la vitalité pulpaire après un traumatisme permet d'initier
si besoin un traitement endodontique le plus rapidement possible.
• L'utilisation d'une médication intracanalaire à base d'hydroxyde de calcium est envisageable
pour ses qualités anti inflammatoires.
• Une approche chirurgicale peut permettre d'éliminer l'ensemble du tissu de granulation, et
de combler la cavité. Néanmoins, la gestion parodontale notamment sur le plan esthétique est
particulièrement délicate.
- Etiologie et caractéristiques :
• Non connue.
• Liées à des maladies systémiques ou pathologies endocriniennes (trouble du métabolisme
phosphocalcique).
• Certaines hypothèses concernent la présence de bactéries au niveau du sulcus.
• Elle se caractérise par la présence d'un tissu de granulation, qui lorsqu'il est cervical donne à
la couronne dentaire une coloration rose : le pink spot.
- Etiologie :
• Les mécanismes ne sont pas totalement élucidés mais les facteurs de risque regroupent :
./ L'utilisation de produits agressifs de blanchiment interne (peroxyde d'hydrogène 3 0-
35%) .
./ Un antécédent de traumatisme sur la dent.
67
ITEM 121 Résorptions radiculaires internes et externes
- Caractéristiques :
• La résorption n'apparaitrait pas systématiquement immédiatement après la procédure
d'élaircissement mais peut survenir quelques années plus tard : J e suivi est donc
indispensable.
• La lésion apparait en dessous de l'attache épithéliale marginale.
• Les lacunes de résorptions sont comblées par du tissu fibreux et des vaisseaux sanguins puis
par des cellules clastiques qui vont résorber le tissu minéralisé puis par un tissu fibro-osseux.
- Thérapeutiques :
• Débridement des lésions par voie chirurgicale.
• Prévention en utilisant des alternatives : préférer le perborate de sodium.
4. LE DIAGNOSTIC RADIOGRAPHIQUE
- L'important est de distinguer les résorptions internes des résorptions externes car J'approche
thérapeutique est différente.
- Une radiographie orthocentrée n'est pas suffisante car la résorption peut être centrée sur Je
canal.
- Il est donc nécessaire de réaliser des radiographies excentrées : dans le cas de la résorption
interne, la lésion restera centrée sur le système endodontique, quelque soit l'angulation. Dans Je
cas d'une résorption externe, la lésion se déplacera en fonction de J'angulation de la
radiographie. Dans ce cas également, grâce à la règle de Clark, la lésion pourra être également
localisée (paroi vestibulaire/paroi palatine). Un autre moyen est l'utilisation du CBCT (Co ne
Bearn Computed Tomography) qui permet grâce à une reconstruction 3D de visualiser la lésion,
sa localisation son étendue et donc d'affiner Je diagnostic et les possibilités des traitements
conservateurs (Olijnyk M et al. 2 0 1 3), (Patel et al. 2 009).
5. A RETENIR
6. REFERENCES
- www. aae.org
- ANDREASEN JO. Periodontal healing after replantation of traumatically a vulsed human teeth.
Assessment by mobility testing and radiography. Acta Odontol Scand, 1975, 3 3 (6), 3 2 5-35
- ANDREASEN J.O., BAKLAND L.K., Chap 37 Pathologie tooth resorption in I NGLE BAKLAND
BAUMGARTNER (eds) lngle's Endodontics 6, BC Decker lnc 2008 p 1 3 58- 1 3 82
- C LAISSE-CRINQUETTE A., GUIGAND M., Chap 1 7 Résorptions radiculaires pathologiques in S I MON S.,
MACHTOU P., PERTOT W.-J. Endodontie, Editions CdP, 2 0 1 2 p 387-41 0
68
ITEM 121 Résorptions radiculaires internes et externes
- GABOR, C., TAM, E., SHEN, Y., & HAAPASALO, M. (20 1 2). Prevalence of internai inflammatory root
resorption. J ournal of endodontics, 38(1), 24-7.
- I FI NAULIN C, Traumatismes dentaires du diagnostic au traitement, Editions cdp, JPIO, 2005
- LEVIN L.G., Chap 1 7 Root resorption in Seltzer and Bender's Dental pulp, Second édition,
Quintessence publihishing 2 0 1 2
- LEVIN L., TROPE M ., Chap 1 9 Root resorption i n HARGREAVES K., GOODIS H .E., TAY F.R. (eds) Seltzer
and Bender's Dental pulp, Quintessence Book 2002
- OLIJNYK M, S I MON S., Résorption interne inflammatoire: diagnostic et prise en charge. Clinic,
2013
- PATEL, S., KANAGASI NGAM, S., & PITT FORD, T. External cervical resorption: a review. J Endod, 2 009,
3 5 (5), 6 1 6-25.
- PATEL S, RICUCCI D, DURAK C et al. Internai root resorption: a review. J Endod 2 0 1 0, 36(7) : 1 10 7 -
1 1 2 1.
69
ITEM 122 Approche thérapeutique non ou peu invasive de la maladie carieuse
les avancées dans la détection des lésions carieuses, les matériels et matériaux à notre
disposition permettent actuellement de préserver le plus possible les tissus sains originels. C'est le
concept de la dentisterie restauratrice a minima (minimal/y invasive dentistry).
la prise en charge du patient est globale et fonction de son risque carieux individuel. Elle va de
la prévention à la réparation en passant par la reminéra/isation ou l'intervention chirugicale
minimale.
- Le diagnostic des lésions carieuses se fait classiquement par l'observation clinique, le sondage,
et les examens complémentaires (radiographie rétro-coronaire).
- Il existe des outils permettant d'augmenter la précision de la détection précoce des lésions
carieuses, par exemple les systèmes d'imagerie par fluorescence.
ex : DIAGNOdent® : mesure quantitative de la perte minérale à l'aide d'une émission laser qui
mesure en retour la fluorescence des dérivés bactériens inclus dans la dentine infectée.
- Le risque carieux individuel (RCI) du patient doit être déterminé à cette étape car la prise en
charge ne sera différente s'il est élevé ou faible.
- Principe : Réalisation d'une barrière physique étanche, lisse et plane qui s'oppose à
l'accumulation de la plaque bactérienne au contact de la surface amélaire protégée, et qui
prévient la déminéralisation acide à ce niveau par un matériau adhésif fluide. (HAS 2005)
- Indications : Dent indemne de carie, RCI élevé, l ères et 2èmes molaires permanentes, patient
de mois de 20 ans.
- Contre-indication : Lésion carieuse.
70
ITEM 122 Approche thérapeutique non ou peu invasive de la maladie carieuse
amélaire et y précipiter. Ils permettent une reminéralisation de l'émail. Peu d'études ont encore
été réalisées sur cette gamme de produits. Il est dérivé des protéines du lait (caséine).
- Le GC Tooth Mousse® est le premier produit à usage professionnel contenant du Recaldent®
(PCP-ACP pour Phosphopeptine Caséine - Phosphate de calcium amorphe).
- Application : Ils peuvent être utilisés au fauteuil ou en ambulatoire en application directe
après le brossage ou à l'aide d'une gouttière souple. Ils sont aussi utiles en prévention.
4. THERAPEUTIQUES MICROCHIRURGICALES
71
ITEM 122 Approche thérapeutique non ou peu invasive de la maladie carieuse
4. 1.2. Aéra-abrasion
- Principe : Fraises de formes classiques, de petit diamètre dont la dureté est inférieure à celle
de l'émail et de la dentine sains et supérieure à celle de la dentine ramollie.
- Avantages : Economie tissulaire.
- Inconvénients : Risque de sous préparation des murs de la cavité.
- Indications : Finitions.
72
ITEM 122 Approche thérapeutique non ou peu invasive de la maladie carieuse
5. A RETENIR
73
ITEM 122 Approche thérapeutique non ou peu invasive de la maladie carieuse
6. REFERENCES
- BANERJEE A, KIDD EAM, WATSON TF. ln vitro evaluation of five alternative methods for dentin
excavation. Caries Res. 2000 Mar-Apr; 34(2) : 1 44-50.
- COCHRANE NJ, CAi F, HUQ N L, BURROW M F, REYNOLDS EC. New approaches ta enhanced
remineralization of tooth enamel. J Dent Res. 2 0 1 0 Nov;89 ( 1 1 ) : 1 187-97.
- DECUP F, TISON B, LASFARGUES JJ. Intervention restauratrice minimale : minicavités et
miniobturations. Encycl Med Chir, Odontologie, 23- 144-A- 1 0, 2 006, Médecine Buccale, 28-735-
G- 1 0, 2 008.
- FEATHERSTONE JO. Dental caries: a dynamic disease process. Aust Dent J. 2008 Sep; 5 3 (3 ) : 286-9 1.
- HAUTE AUTORITE DE SANTE. Recommandations pour la pratique clinique : Appréciation du risque
carieux et indications du scellement prophylactique des sillons des premières et deuxièmes
molaires permanentes chez les sujets de moins de 18 ans. N ovembre 2005.
- HOLMGREN C, GAUCHER C, D ECERLE N, DOMEJ EAN S. Prise en charge non invasive des lésions
carieuses occlusales. Réalités Cliniques. 2 0 1 2 ; 2 3 (3) : 19 1 -2 00.
- NEVES A, COUTINHO E, DE MUNCK J, VAN M EERBEEK B. Caries-removal effectiveness and min imal
invasiveness potential of caries-excavation techniques : a micro CT investigation. J Dent. 2 0 1 1
Feb;39(2).
- TASSERY H, VICTOL J L, COUDERT G, BROUI LLET J L, KOUBI S. Dentisterie restauratrice a minima. Encycl
Med Chir, Odontologie, 2 3 - 1 45-A-05, 2006, Medecine Buccale, 28-735- M - 1 0, 2 008.
- TURPIN Y.-L, VULCAIN J.-M. Principes généraux de préparation des dents en vue de leur
restauration. Encycl Med Chir, Odontologie, 23-070-C- 1 0, 2005, Médecine buccale, 28-72 0-V-
1 0, 2008.
74
ITEM 123 Préservation de la vitalité pulpaire : objectifs, critères décisionnels et thérapeutiques
Les progrès dans les matériaux de coiffage et l'avènement de la dentisterie adhésive permettent
d'augmenter les cas de conservation de la vitalité pulpaire.
Après avoir mis en évidence les objectifs, les critères de décision de conservation de la vitalité
pulpaire seront abordés et suivis par les différentes thérapeutiques, de la moins invasive à la plus
invasive.
1 . OBJECTIFS
- Maintenir toutes les fonctions du complexe pulpo-dentinaire :
• Résistance à l'infection par la vascularisation pulpaire : apport dans la pulpe de tous les
éléments anti-infectieux, anti-inflammatoires et immunitaires.
• Potentiel de régénération/réparation en réponse aux agressions bactériennes ou
traumatiques.
• Fonctions neurosensorielles et proprioceptives : protection contre les dommages des tissus
durs dus aux forces de mastication, conservation du "signal d'alarme" de l'agression pulpaire.
• M eilleure résistance mécanique des tissus minéralisés
• Maintien de la teinte
• Cas des dents immatures : apexogénèse
2. CRITERES DECISIONNELS
75
ITEM 123 Préservation de la vitalité pulpaire : objectifs, critères décisionnels et thérapeutiques
2.2.2. Â ge
- Plus la taille de l'exposition pulpaire d'origine carieuse est importante, plus la pulpe est
infectée par les bactéries, plus Je pronostic est mauvais.
- Lorsque l'exposition pulpaire est d'origine traumatique ou iatrogène (après éviction carieuse
complète), si Je temps d'exposition est court et les conditions opératoires bonnes, le pronostic
est favorable car il n'y a eu que peu de contamination bactérienne de la pulpe.
- Le diagnostic clinique du statut pulpaire ne correspond pas touj ours au diagnostic histologique
(Seltzer et Bender, 1963).
- La méthode la plus fiable pour déterminer le statut pulpaire est l'interprétation
p récautionneuse de plusieurs tests (froid, chaud, électrique, percussion axiale) afin d'établir un
diagnostic pré opératoire. Dans les cas d'exposition pulpaire, l'état de la pulpe sera observé dans
un 2 ème temps lors de l'ouverture de la dent à l'abri de la contamination bactérienne pour poser
le diagnostic post opératoire et choisir la thérapeutique la mieux adaptée.
- L'élimination complète de la partie inflammatoire de la pulpe est essentielle pour la guérison.
- Facteurfavorable : dent asymptomatique, symptomatologie provoquée.
76
ITEM 123 Préservation de la vitalité pulpaire : objectifs, critères décisionnels et thérapeutiques
2.3.5. Hémostase
- Lors d'une exposition pulpaire, le diagnostic définitif pulpaire peut être fait grâce au degré de
saignement après pulpotomie partielle ou totale.
- L'absence d'hémostase en 10 minutes signifie que la pulpe inflammatoire n'a pas été
complètement supprimée. La procédure de traitement doit être modifiée, par exemple en
passant de la pulpotomie partielle à la pulpotomie totale ou de la pulpotomie totale à la
pulpectomie.
3. THERAPEUTIQUES
3.1. Stepwise
- Principe : technique dite « en deux temps » (King, 1 965) ; éviction carieuse complète au niveau
des bords et des parois de la lésion en laissant de la dentine affectée déminéralisée au niveau
para pulpaire afin d'éviter une exposition pulpaire. La dent est restaurée avec un matériau
provisoire de longue durée. Une deuxième intervention a lieu 6 à 1 2 mois plus tard, moins
invasive en raison des changements dentinaires (aspect de carie arrêtée).
- Actuellement, il est question de ne plus réintervenir et de réaliser seulement une excavation
carieuse partielle et une restauration définitive.
- Indications : patient jeune, dent vitale, mature ou immature, asymptomatique, carie profonde.
- Restauration : coiffage pulpaire indirect avec technique sandwich, c'est-à-dire constituée de 2
matériaux ; un matériau bio-inducteur (MTA®, Biodentine®) ou bioactif (CVI) et une restauration
définitive directe ou indirecte collée.
- Principe : lors d'une effraction pulpaire ponctuelle, mise en place d'un matériau de coiffage
pulpaire qui protège le tissu pulpaire d'autres agressions et favorise la cicatrisation.
- Indications : patient jeune, dent mature ou immature, dent asyptomatique, effraction pulpaire
ponctuelle d'origine carieuse, traumatique ou iatrogène.
- Restauration : matériau bio-inducteur (hydroxyde de calcium, MTA®, Biodentine®) au niveau
de l'effraction pulpaire, restauration définitive directe ou indirecte collée.
77
ITEM 123 Préservation de la vitalité pulpaire : objectifs, critères décisionnels et thérapeutiques
- Principe : lors d'une effraction pulpaire d'origine carieuse ou traumatique, lorsque l'hémostase
ne peut être obtenue par pulpotomie partielle, élimination chirurgicale du tissu pulpaire
coronaire inflammatoire et mise en place d'un matériau de coiffage pulpaire qui protège le tissu
pulpaire d'autres agressions et favorise la cicatrisation.
- Indications : exposition pulpaire d'origine traumatique des dents permanentes non nécrosées,
exposition pulpaire d'origine carieuse des dents permanentes immatures avec ou sans signe
d'inflammation pulpaire irréversible.
- Ces indications ont été proposées à partir d'études histopathologiques de la pulpe dentaire
mais ne sont pas la conclusion d'études cliniques et ne prennent pas en considération les
matériaux actuels (matériaux bio-inducteurs) ni les progrès réalisés dans les techniques des
restaurations adhésives. Dans le cas des expositi ons pulpaires d'origine carieuse, elles
pourraient être ouvertes aux dents matures à l'avenir.
- Restauration : matériau bio-inducteur (hydroxyde de calcium, MTA®, Biodentine®) au niveau
la chambre pulpaire, restauration définitive directe ou indirecte collée.
4. A RETENIR
S. REFERENCES
- AGUILAR P, LINSUWANONT P. Vital pulp therapy in vital permanent teeth with cariously exposed
pulp: a systematic review. J Endod. 2 0 1 1 ; 37(5) :58 1 -587.
- ALLEMAN DS, MAGNE P. A systematic approach to deep caries removal end points: the peripheral
seal concept in adhesive dentistry. Quintessence I nt. 2 0 1 2 Mar;43 (3) : 197-208.
- BJ0RNDAL L, REIT C, BRUUN G, MARKVART M, et al. Treatment of deep caries lesions in adults:
randomized clinical trials comparing stepwise vs. direct complete excavation, and direct pulp
capping vs. partial pulpotomy. Eur J Oral Sei 2 0 1 0; 1 1 8: 290-297
- RICKETTS D NJ, KIDD EAM, I N N ES N, CLARKSON J. Complete or ultraconservative removal of decayed
tissue in un.fi lied teeth. Cochrane Database of Systematic Reviews 2 006; issue 3
- TROPE M, MCDOUGAL R, LEVIN L, MAY KN JR SWIFT EJ JR. Capping the injlamed pulp under different
,
78
ITEM 124 Critères de choix des biomatériaux de restauration coronaire
Le matériau de restauration coronaire idéal est biomimétique, c'est-à-dire qu'il a les mêmes
propriétés physiques, mécaniques, physico-chimiques et biologiques que les tissus dentaires. Hélas
ce matériau n 'existe pas.
Nous avons à notre disposition un panel de matériaux de reconstitution et il est impératif de
connaître leurs propriétés et leurs indications en dentisterie restauratrice afin de pouvoir choisir
celui ou ceux qui sont le plus adaptés à chaque situation clinique.
Seront abordés ici uniquement les matériaux utilisés couramment dans le cadre des
reconstitutions coronaire directes et indirectes partielles.
- Propriétés physiques :
• Faible rétraction de prise, propriétés optiques, propriétés thermiques (conductivité,
dilatométrie) proches de celles des tissus dentaires, radio-opacité.
- Propriétés mécaniques :
• Résistance à la compression, à la flexion et à l'abrasion.
- Propriétés physico-chimiques :
• Faible solubilité, potentiel d'adhésion aux tissus dentaires.
- Propriétés biologiques :
• Biocompatibilité générale et locale.
79
ITEM 124 Critères de choix des biomatériaux de restauration coronaire
CVI -MAR de
CVl conventionnels CVl condensables
restauration
- CVI conventionnels
rendus visqueux
- CVI modifié par
(nouvelle distribution
- Poudre de fluoro- incorporation de
de la taille des
Composition alumino-silicate petites quantités de
particules et addition
- Acide polyacrylique résine (25 à 30%,
d'acide polyacrylique
H EMA et BisGMA)
lyophilisé dans la
oudre
- Acide- base
Réaction de
- Acide - base - Acide - base - Polymérisation
prise
Ehotoactivée
- Adhésion aux tissus - Adhésion aux tissus
dentaires dentaires et au
- Adhésion aux tissus - Bonne étanchéité composite
dentaires - Haute tolérance - Bonne étanchéité
- Bonne étanchéité pulpaire, tolérance - Haute tolérance
Avantages - Haute tolérance parodontale pulpaire et parodontale
pulpaire, tolérance - Relargage de fluor - Relargage de fluor
parodontale - Résistance à - Tolérance à la
- Relargage de fluor l'abrasion manipulation
- Facilité de mise en - Résistance à la fl exion
Ela ce et à la comEression
- Faible résistance
mécanique (flexion,
- Faible résistance à la - Faible résistance à
compression,
flexion et à la l'abrasion
Inconvénients abrasion)
compression - Propriétés optiques ( >
- Propriétés optiques
- Propriétés optiques CVI)
- Sensibilité à la
manipulation
Composites
Composites hybrides Composites fluides
condensables
- propriétés optiques et
aptitude au polissage
- facilité d'utilisation
- abrasion et usure
pour les - haute mouillabilité
Avantages similaires à celles des
reconstitutions - haute flexibilité
tissus dentaires
proximales
- rétraction de prise
contrôlée
- rétraction de prise
- résistance mécanique - propriétés esthétiques élevée
Inconvénients
perfectible (» CVI) médiocres - faible résistance à
l'usure
- Secteurs antérieur et
- Sites 3
postérieur
- Secteur postérieur - Fond de cavité quand
Indications - Esthétique :
(peu recommandé) limite sous la jonction
microhybride
amélo-cémentaire
nanochar�é
80
ITEM 124 Critères de choix des biomatériaux de restauration coronaire
- Définition : Matériau constitué d'une matrice organique résineuse et d'un renfort de charges
minérales ; la cohésion entre ces deux matériaux étant assurée par un agent de couplage, le
silane.
- Les composites n'adhèrent pas spontanément aux tissus dentaires, ils nécessitent un systèm e
adhésif (se reporter à l'item 125).
1.4. Amalgame
- Définition : Alliage de mercure avec un ou plusieurs autres métaux (argent, étain, cuivre, zinc).
- l i existe différents amalgames, en fonction de la pondération des différents constituants. En
France, il est recommandé d'utiliser des amalgames non-gamma2 sous forme de capsules pré
dosées et une condensation manuelle.
- Réaction de prise : Amalgamation, c'est la réaction à froid du mercure liquide sur une poudre
métallique qui conduit à la formation d'un alliage solide cristallisé.
- L'amalgame n'a pas de potentiel adhésif. La préparation doit être de contre-dépouille pour
permettre la rétention du matériau.
- Indications : RCI élevé et lésions de grande étendue.
Avantages Inconvénients
- longévité - inesthétique
- tolérance et rapidité de la mise en œuvre - présence de mercure (problèmes
- inhibiteur de la croissance bactérienne, environnementaux)
faible taux de caries secondaires - pas de potentiel d'adhésion, préparation
- coût limité (par rapport à une rétentive consommatrice de tissus sains
restauration indirecte) - fragilité dans le temps de la dentine corrodée
(risque de fractures)
- phénomènes de corrosion avec les autres
restaurations métalliques
- Composition : ciment de la famille des silicates de calcium sous la forme d'une poudre de
trisilicate de calcium, carbonate de calcium et oxyde de zirconium et d'un liquide composé de
chlorure de calcium, d'eau et d'un superplastifiant.
- Réaction de prise : dissolution du trisilicate de calcium pour donner une nouvelle phase peu
soluble le silicate de calcium hydraté (CSH) qui forme une matrice gélatineuse avec des
incorporations de cristaux de carbonates de calcium comme des "charges".
- Indications : Substitut dentinaire ( coiffage pulpaire indirect) en technique sandwich lors du
traitement des lésions carieuses profondes.
- Le matériau peut être utilisé comme matériau de reconstitution temporaire. Jusqu'à 6 mois
plus tard, une élimination partielle (en occlusal et proximal) peut être réalisée pour mettre en
place la restauration d'usage (composite direct ou restauration indirecte).
A van es lnconvenients
- propriétés adhésives à la dentine et aux - inesthétique
systèmes adhésifs - faible recul clinique, très peu d'études in vivo et
- résistance à la compression (> CVI-MAR) sur modèle humain
- faible solubilité
- haute tolérance pulpaire
- bioactif : induction de la régénération
dentinaire
81
ITEM 124 Critères de choix des biomatériaux de resta uration coronaire
- Le but d'une restauration coronaire est d'être biomimétique. Il est possible et même conseillé
d'utiliser une combinaison de matériaux permettant de reconstituer au mieux la dualité des
tissus dentaires.
- Idéalement, c'est le tissu à reconstituer et non la situation clinique qui nous guide pour le
matériau.
- Ex: Biodentine® (pour ses qualités de substitut dentinaire) + composite micorhybride (pour
ses qualités mécaniques et esthétiques) dans les restaurations des lésions carieuses profondes
en technique directe.
- Ex: Remontée d'une marche et comblement des contre-dépouilles en composite + onlay
céramique.
82
ITEM 124 Critères de choix des biomatériaux de restauration coronaire
1
Restaurations directes :
1
CVI Coml!.osite
Critères de choix Amalgame Biodentinee
Condensable CVJ-MAR Fluide Hybride
RCI élevé X X X X
RCI
Liés au X X X
maîtrisé
patient
Demande
X X
esthétique
1 X X X X
Site 2 X X X
3 X X X
1 X X X
Taille
2 X X
(corrélée
3 X X X
au stade)
4 X (X) (X) X
Antérieure X X X
Situation
Postérieure X X X X X X
Proximité pulpaire X X X
Temporisation X X X
Restaurations indirectes :
Espace Faible X X
prothétique Normal X X X
Saines, reconstitutions en
céramique, couronne en métal X
Dents
non précieux
antagonistes
Alliage précieux, amalgame,
X X
composite
Antérieure X X
Situation
Postérieure X X X
Parafonctions X X
3. A RETENIR
83
ITEM 124 Critères de choix des biomatériaux de restauration coronaire
4. REFERENCES
- BERTHAULD GN, DURAND AL, LASFARGUES JJ, D ECUP F. Les nouveaux composites : évaluation et
intérêts cliniques pour les restaurations en technique directe. Rev Odont Stomat. 2 008; 3 7 : 1 77-
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- DIETSCHI D, SPERAF!CO R. Restaurations esthétiques collées composite et céramiques dans les
traitements esthétiques des dents postérieures. Quintessence Internationale. ed. 1997.
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- RAUX F, DAHAN L. Comment faire un inlay onlay esthétique ? De la préparation à la temporisation .
I n f Dent. 2 0 1 1 ; 7 : 1 6 février.
84
ITEM 125 Adhésion des biomatériaux aux tissus dentaires
Depuis déjà plusieurs décennies, le collage aux tissus dentaires a permis une évolution
considérable de la médecine bucco-dentaire : les traitements sont moins mutilan ts, les
restaurations ont une meilleure étanchéité, les matériaux sont plus biocompatibles et leur
comportement mécanique est meilleur. Enfin l'esthétique des restaurations postérieures comme
antérieures a été améliorée.
Après une définition des principes d'adhésion de deux matériaux entre eux, nous verrons plus
particulièrement les mécanismes de collage aux tissus dentaires. Les moyens de collage des
différents biomatériaux utilisés en dentisterie seront ensuite abordés.
1. PRINCIPE D'ADHESION
1.1. Définitions
- Adhésion : (= union) force qui lie deux matériaux de nature différente mis en contact intime.
La résistance du collage dépend de l'intensité des forces présentes sur chaque site de contact. Il
est difficile de mesurer une valeur d'adhésion. On peut mesurer l'adhérence.
- Adhérence : (= séparation) énergie nécessaire pour séparer deux matériaux mis en contact On
l'évalue en laboratoire par des tests de traction ou de cisaillement.
- Phénomène d'adhésion :
• théorie micro-mécanique : engrènement de l'adhésif après durcissement dans les
irrégularités de surface du substrat. C'est l'explication la plus courante de l'adhésion d'un
matériau sur les tissus dentaires.
• théorie chimique : liaisons chimiques fortes covalentes ou ioniques entre l'adhésif et la dent
(monomères ayant la capacité de se lier à l'hydroxyapatite de la dentine)
• théorie de la diffusion/interdiffusion : diffusion des chaînes macromoléculaires de l'adhésif
dans celles du substrat On obtient une interphase mixte tissu-biomatériau.
• théorie thermodynamique ou du mouillage : des liaisons chimiques faibles assurent un bon
mouillage initial de l'adhésif. Ce modèle favorise alors les autres interactions.
- Le contact entre les 2 matériaux doit être intime pour que leur adhésion soit durable. Ce
contact dépend de :
• la mouillabilité de l'émail et de la dentine : C'est l'aptitude d'une surface à être mouillée par
un liquide (plus le liquide s'étale sur la surface, meilleure est la mouillabilité). Elle dépend de
la tension de surface de l'adhésion (donnée fabricant) qui doit être la plus faible possible. Elle
est caractérisée par l'angle de contact entre les deux surfaces : très bonne mouillabilité si
8:::: 0, faible mouillabilité si 8:::: 9 0°, pas de mouillabilité si 8:::: 1 80°.
• la viscosité de l'adhésif (donnée fabricant)
• la morphologie et la rugosité du substrat
- La polymérisation de l'adhésif doit être correcte pour que l'adhésion soit durable.
- Au cours du protocole d'adhésion, la surface dentaire doit être préparée (rugosité de surface)
et maintenue en l'état pour recevoir l'adhésif. Il faut ensuite laisser l'adhésif en contact i ntime
85
ITEM 125 Adhésion des biomatériaux aux tissus dentaires
avec la surface dentaire suffisamment longtemps pour obtenir une mouillabilité du substrat
adéquate.
- L'émail est constitué d'une partie minérale à 96% (cristaux d'hydroxyapatite) et d'une partie
o rganique à 4% (eau, glycoprotéines). Il est formé de prismes et de substance interprismatique.
Sa surface est lisse et humide. Il a une faible énergie de surface.
- Avant Je protocole de collage, l'émail doit être nettoyé de la plaque bactérienne (empêche le
contact intime d'un matériau avec la surface amélaire) et préparé pour rendre sa surface
rugueuse donc rétentive.
- La dentine est constituée d'une partie minérale à 70% (cristaux d'hydroxyapatite) e t d'une
partie organique à 30% (12% d'eau et 18% de collagène). C'est un substrat humide,
contrairement à l'émail. On distingue la dentine inter-tubulaire, peu minéralisée, et péri
tubulaire, très minéralisée. Plus on s'approche de la pulpe, plus Je nombre et Je diamètre des
tubuli augmentent et la concentration en hydroxyapatite diminue.
- Il existe plusieurs types de dentine selon la localisation et Je vécu de la dent:
• dentine primaire (se forme jusqu'à l'édification radiculaire complète)
• dentine secondaire (se dépose sur les parois de la chambre pulpaire et des canaux
radiculaires après l'édification radiculaire complète et durant toute la vie)
• dentine tertiaire ou réactionnelle (processus de défense contre une agression)
• dentine sclérotique (processus de sénescence: oblitération des canalicules par précipitation
de cristaux de phosphate de calcium)
- Chaque utilisation d'instrument rotatif laisse en surface une couche de boue dentinaire
poreuse et hétérogène dont la morphologie et l'épaisseur varient en fonction de l'instrument
utilisé. Cette boue dentinaire a été mise en évidence en 1965 par Provenza et Sardana et
86
ITEM 125 Adhésion des biomatériaux aux tissus dentaires
dénomée "Smear Layer" par Eick et al. en 1970. C'est un agglomérat d'hydroxyapatite et de
protéines et éventuellement de bactéries. on distingue deux zones dans cet enduit: une zone de
surface (recouvre la dentine) et une zone incluse (bouchons canaliculaires dans les tubuli
dentinaires ).
- Le manque de cohésion et la faible adhérence aux tissus dentaires préparés de la boue
dentinaire ne lui permettent pas d'être un bon support aux biomatériaux adhésifs.
- La difficulté du collage à la dentine résulte de la présence de deux substrats différents,
l'humidité intrinsèque du tissu, Je réseau de collagène à infiltrer et la boue dentinaire à éliminer.
- Nakabayashi, en 1982, décrit Je principe d'adhésion micromécanique à la dentine avec la mise
en évidence de la couche hybride: c'est un entrelacement de deux types de polymères :
• les fibres de collagène de la matrice dentinaire, polymère d'origine naturelle
• les macromolécules de résine adhésive, polymère de synthèse
- Lors de l'application de la résine adhésive sur la dentine, elle pénètre dans les tubuli et infiltre
le réseau protéique péri et inter-tubulaire. Il s'agit d'un ancrage micromécanique.
- M&R3
• Mordançage avec acide orthophosphorique à 3 7% pendant 30s sur l'émail et 1 5s sur la
dentine -7 Mise à nu du réseau de collagène.
• Rinçage et séchage doux. (étape délicate)
• Application du primaire ou promoteur d'adhésion: stabilise le réseau de collagène avant
évaporation de l'eau qu'il contient puis créé une interphase hydrophobe propice à la
pénétration de la résine adhésive.
• Séchage pour vaporiser les résidus de solvants.
87
ITEM 125 Adhésion des biomatériaux aux tissus dentaires
• Application de la résine adhésive: pénètre dans les tubuli et s'infiltre dans le réseau protéique
péri et inter-tubulaire stabilisé par l'HEMA (monomère contenu dans le primaire) .
• Polymérisation (selon les données du fabricant) � formation d'une interphase: couche
hybride + brides résineuses.
- M&R2
• Mordançage avec acide orthophosphorique à 37% pendant 30s sur l'émail et 1 5 s sur la
dentine � Mise à nu du réseau de collagène.
• Rinçage et séchage doux.
• Application du produit contenant à la fois le primaire et l'adhésif.
• Séchage.
• Polymérisation.
- SAM 2
• Application du primaire acide qui déminéralise et infiltre simultanément pendant 2 0 à 30s.
• Séchage (pour évaporer l'eau)
• Application de la résine adhésive (similaire à celle des M&R3).
• Polymérisation
- SAM 1
• Une seule application du produit contenant l'acide, le primaire et la résine. Séchage et
polymérisation.
2.3.3. Applications
- Le principal avantage des SAM est de réduire le risque de sensibilités postopératoires. Leur
principal inconvénient est leur faible valeur d'adhérence sur l'émail comparée à celle des M &R.
- Les systèmes M&R3 demeurent les adhésifs les plus performants et les moins sensibles à la
technique de mise en œuvre.
- Dans les restaurations antérieures, du fait de la présence importante d'émail, le choix se
portera sur un système M&R.
- Dans les restaurations postérieures, la surface dentinaire exposée est plus importante et
permet de poser l'indication d'un SAM avec mordançage total préalable des marges d'émail pour
assurer l'adhérence et l'étanchéité du joint périphérique.
- Une bonne indication et une manipulation rigoureuse s'avèrent plus importantes que la nature
de l'adhésif utilisé.
3. COLLAGE DE LA RESINE
- Les résines composites en reconstitution directe se collent avec les systèmes adhésifs décrits
précédemment.
88
ITEM 125 Adhésion des biomatériaux aux tissus dentaires
- Les CVI ont une adhésion intrinsèque à la dentine et à l'émail grâce à une composante physico
chimique: certainement une interaction ionique en la terminaison COO- du CVI et le calcium de
l'hydroxyapatite. L'utilisation d'un système adhésif n'est pas nécessaire.
- Cependant il est possible d'optimiser cette adhésion en réalisant un traitement des surfaces
dentaires à l'acide polyacrylique à 10 ou 20% pendant 1 5 s puis rincer abondamment et sécher
modérément.
- Ce traitement élimine la boue dentinaire mais pas les bouchons dentinaires, réalise une légère
déminéralisation de la dentine inter-tubulaire et laisse une couche d'acide polyacrylique
adso rbée en partie sur la surface dentinaire qui améliore le mouillage du CVI sur la dentine.
- Sur l'émail, ce traitement entraîne une légère déminéralisation qui améliore le mouillage du
CVI.
4. COLLAGE DE LA CERAMIQUE
- Ce sont les céramiques feldspathiques et les céramiques pressées. Elles contiennent des
silicates qui peuvent être mordancés par un acide fort, l'acide fluorhydrique, pour créer un relief
propice au collage.
- Un agent de couplage, le silane, doit ensuite être utilisé pour lier chimiquement la phase
vitreuse de la céramique et la résine de collage. Il permet aussi d'augmenter la mouillabilité à la
surface de la céramique.
- En fonction de la translucidité et de l'épaisseur de la pièce prothétique, il est possible d'utiliser
un adhésif photopolymérisable ou chémoplymérisable.
89
ITEM 125 Adhésion des biomatériaux aux tissus dentaires
potentiel d'adhésion, contenant des résines de type 4-M ETA ou M D P (Superbond®, Panavia®)
sont importantes.
5. COLLAGE DU METAL
- Comme pour les céramiques renforcées, le collage est obtenu par microrétention (grâce au
sablage à l'alumine) et liaison chimique (grâce à la projection de silice) .
- Il est recommandé d'utiliser une résine de collage avec potentiel d'adhésion de type 4-META
ou MDP.
6. A RETENIR
- L 'adhésion aux tissus dentaires repose sur un contact intime entre les tissus et l'adhésif
- Les mécanismes d'adhésion sont différents pour l'émail et la dentine. La difficulté du collage à
la dentine résulte de la présence de deux substrats différents, l'humidité intrinsèque du tissu, le
réseau de collagène à infiltrer et la boue dentinaire à éliminer.
- il existe de nombreux systèmes adhésifs sur le marché, la classification de Degrange selon le
nombre d'étapes est la plus clinique.
- Le protocole de collage aux différents biomatériaux doit se faire de façon rigoureuse et en
connaissance des agents de liaison à utiliser pour un résultat clinique acceptable et
reproductible.
7. REFERENCES
- B RESCHI L. et al. Dental adhesion review: aging and stability of the bonded interface. Dental
M aterials ; 24, no. 1 (Janvier 2 008): 90- 1 0 1 .
- GUASTALLA o., VIENNOT S., ALLARD Y . Collages e n odontologie. Encycl Med Chir, Odontologie, 23-
065- D l O, 2005, Médecine Buccale, 28-220-PlO.
- MARSHALL S. et al. A review of adhesion science. Dent Mater. 2010 Feb;26(2) : e 1 1 -6. Erratum in
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clinical trials. Dent Mater. 2005 Sep; 2 1 (9) : 864-81 .
- ROULET J.F. E T D EGRANGE M . Collage e t adhésion : la révolution silencieuse. Paris: Quintessence
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- TERRY D., LEINFELDER K.F., GELLER W. Aesthetic & restorative dentistry: material selection &
technique, lst Ed. (Stillwater Minn.: Everest Pub. Media, 2009).
- TOUAT! B., M IARA P., NATHANSON D. Esthetic dentistry and ceramic restorations (Distributed in the
United States and Canada by Thieme New York) 1999.
90
ITEM 126 Restaurations coronaires de la dent pulpée : techniques d i rectes et i n d i rectes
Les dents pulpées peuvent être reconstituées de façon directe par le praticien au fauteuil ou
indirecte par l'intermédiaire du laboratoire.
Après avoir vu les différents critères de choix de restauration directe ou indirecte, les spécificités
de chacune seront abordées.
- Les critères de choix de restauration directe ou indirecte sont présenté dans le tableau ci-après
dans l'ordre dans lequel il doivent être abordés :
1 1
Technique Technique
Critères de choix
directe indirecte
Volume de la perte de Petit, moyen (stades 1 à 3) X
substance Important (stades 3 et 4) X
Valeur des structures
Perte d'une cuspide X
anatomiques résiduelles
Nombre de > ou = à 3 X
restaurations/arcade <à3 X
Situation des limites : > ou = à l mm X
émail périphérique < à l mm X
Situation de la dent sur
Difficulté d'accès X
l'arcade
Esthétique
Visibilité de la restauration, X
demande du patient (sauf reconstitution en o r)
jeune X
Âge du patient
Âgé X
Capacité financière du Faible X
patient Non problématique X
(Pour les critères de choix des matériaux, se reporter à l'item 124.)
2. TECHNIQUE DIRECTE
- La technique directe consiste à placer un matériau en phase plastique dans la cavité résiduelle
et de l'y faire durcir. Les matériaux utilisés sont : les amalgames, les résines composites, les CVI
et les substituts dentinaires. (Pour les critères de choix des matériaux, se reporter à l'item 1 24.)
Cette technique est rapide, simple et peu onéreuse. Néanmoins, elle présente des inconvénients
pour les restaurations de volume important avec des faiblesses au niveau de la qualité du j oint,
de la forme anatomique, des profils d'émergence, et des contacts proximaux et occlusaux. Il
existe également un risque majoré de fêlure des parois dentaires résiduelles.
- Les restaurations par technique directe sont recommandées dans les cas de petitee et
moyennes pertes de substance (stades 1 à 3), chez le patient jeune ou dont les capacités
financières sont limitées.
91
ITEM 126 Restaurations coronaires de la dent pulpée : techniques directes et indi rectes
- En postérieur, leur rôle est de reconstituer la forme originale de la dent. En antérieur, elles
peuvent aussi servir à modifier la forme originale de la dent dans le cadre d'une réhabilitation
esthétique.
- Les CVI et amalgames sont peu sensibles à la manipulation. Les composites le sont plus. Pour
éviter les contraintes de rétraction de prise, améliorer les résistances d'adhésion et obtenir u ne
meilleure anatomie occlusale, il faut déposer le composite selon la technique de "composite-up".
Elle est dérivée de la technique de wax up (montage des cires par addition) et consiste en
l'apposition de petits incréments composite par couches de moins de 2mm et
photopolymérisation pendant 3 sec entre chaque couche, suivi d'une photopolymérisation finale
de 40 sec.
- Pour améliorer l'esthétique des composites antérieurs, il faut utiliser la technique de
« stratification naturelle » proposée par D. Dietschi en 1995. I l s'est inspiré des techniques
utilisées par le technicien de laboratoire lors du travail de la céramique. Il s'agit d'observer les
différents effets optiques et les particularités de la dent naturelle pour les reproduire en
utilisant des matériaux doués de propriétés optiques capables de se substituer aux tissus
dentaires.
- Le protocole consiste à stratifier la dent en 3 couches dans un arrangement spatial identique à
la structure dentaire : masse émail palatin, masse dentine, (masses d'effets), masse émail
vestibulaire.
- Cette technique est également applicable aux composites postérieurs.
- Les nombreuses études de longévité des restaurations en résine composite ont démontré une
longévité souvent supérieure à 10 ans. Les performances cliniques des résines composites sont
en augmentation compte tenu des évolutions des techniques de collage.
- En théorie il existe un avantage des restaurations indirectes en résine composite grâce à la
rétraction de prise limitée au matériau de collage, seulement les études ne m ontrent pas de
différence de longévité à moyen terme entre les restaurations directes et indirectes en
composite.
3. TECHNIQUE INDIRECTE
- La technique indirecte consiste à prendre une empreinte de la cavité qui sera envoyée
au prothésiste. Puis, le prothésiste fabrique la pièce prothétique. Les matériaux pouvant
être utilisés sont : les métaux et alliages métalliques (or, nickel-chrome ...), les résines et les
céramiques. Après réalisation par le prothésiste, le chirurgien-dentiste vérifie la pièce
prothétique en bouche et peut ensuite la sceller ou la coller à la dent.
- Sont abordées ici les restauration indirectes partielles, pour les restaurations périphériques se
référer aux fiches de prothèse.
- Les reconstitutions des dents antérieures par facettes collées sont indiquées lorsque :
• la perte de substance est trop importante pour une stratification directe.
• le défaut de forme ou de couleur est trop compliqué à masquer au composite (dépend de
l'habitude du praticien). Cependant il faut signaler que la revue Cochrane n'a pas mis en
évidence de bénéfice de la restauration indirecte sur la longévité pour les réhabilitations des
dyschromies.
• plusieurs restaurations doivent être réalisées.
92
ITEM 126 Restaurations coronaires de la dent pulpée : techniques d i rectes et indirectes
Cérami
Collage après traitement de l'intrados à Collage après traitement de l'intrados à l'acide
l'alumine et appl ication d'un silane. fluorhydrique et appl ication d'un silane.
- En postérieur, la technique directe est indiquée pour les pertes de substance importantes
(stades 3 et 4) afin de pallier à la contraction de polymérisation des composites et éviter ainsi les
caries secondaires. De plus, lorsqu'il y a plusieurs restaurations à réaliser dans le même secteur,
il est conseillé de passer par la technique indirecte car les points de contact et l'anatomie
occlusale seront mieux maîtrisés.
- Les inlay-o nlays en or restent le gold standard de ce type de restauration (taux de survie > à
80% à 2 0 ans), même si les études sur les restaurations en composite ou en céramique montrent
un très bon taux de survie à court et moyen terme.
- Inlay : pièce proth étique assemblée par collage ou scellement, destinée à restaurer une perte
de substance dentaire ne nécessitant pas de recouvrement de cuspide ; peut être métallique ou
cosmétique en matériau polymère ou céramique.
- Onlay : idem mais restaure une ou plusieurs cuspides.
93
ITEM 126 Resta urations coronaires de la dent pulpée : techniques directes et indirectes
94
ITEM 126 Resta urations coronaires de la dent pulpée : techniques directes et indirectes
4. A RETENIR
- les indications d'une restauration directe ou indirecte sur une dent pulpée se recoupent parfois
et sont prises au cas par cas en fonction des différents critères de jugements énoncés.
- le but d'une restauration est d'être le plus homothétique possible par rapport aux tissus
dentaires. le matériau idéal n 'existe pas et il est possible de combiner différents matériaux sur
une même dent.
- l a connaissance des propriétés des matériaux et des principes de préparation est indispensable
à la pérennité d'une restauration, qu'elle soit directe ou indirecte.
5. REFERENCES
- DAHAN L, RAUX F. Pourquoi et quand faire un inlay onlay ? Inf Dent. 2 0 1 0 ; 3 4 : 6 octobre.
- D I ETSHI D. Optimising aesthetics and facilitating clinical application offree-hand bonding using
the 'natural layering concept'. Br Dent J. 2008 Feb 2 3 ;2 04(4) : 18 1-5
- D IETSCHI D, SPERAFICO R. Restaurations esthétiques collées composite et céramiques dans les
traitements esthétiques des dents postérieures. Quintessence Internationale. ed. 1 99 7.
- HAUTE AUTORITE DE SANTE. Reconstitution d'une dent par matériau incrusté. Rapport d'évaluation
technologique. Juillet 2 009
- MAGNE P., BELSER U. Bonded porcelain restaurations in the anterior dentition-a biomimetic
approach. Chicago: Quintessence Publishing Co, 2002.
- PENA C. and al. Esthetic rehabilitation of anterior conoid teeth: comprehensive approach for
improved and predictible results. Eur J Esthet Dent. 2009 Autumn;4(3) : 2 10-24.
- RAux F, DAHAN L. Comment faire un inlay onlay esthétique ? De la préparation à la temporisation.
Inf D ent. 2 0 1 1 ; 7 : 1 6 février.
- WAKIAGA J M, BRUNTON P, SILIKAS N, GLENNY AM. Direct versus indirect veneer restorations for
intrinsic dental stains. Cochrane Database Syst Rev. 2004; (1):CD004347.
95
ITEM 127 Esthétique en OCE
A vec la demande esthétique croissante de la population, les praticiens sont amenés à réhabiliter
fréquemment le sourire de leurs patients. la préservation tissulaire et le gradient thérapeutique
doivent rester en ligne de mire.
la céramique est considérée comme le gold standard des restaurations esthétiques. Mais la
longévité à moyen terme des composites a été démontrée. leurs propriétés mécaniques et
esthétiques en perpétuelle évolution, leur facilité de mise en œuvre et de réparation et les moyens
financiers de nos patients font que ce sont des matériaux de plus en plus utilisés en esthétique.
Malgré un protocole clairement décrit, la restauration des dents antérieures par stratification
est un acte long et difficile qui demande une analyse des tissus à reproduire, une connaissance des
matériaux utilisés et une réalisation technique rigoureuse.
Propriétés optiques de l'émail et cahier des charges des masses émail des composites esthétiques
d'après D. Dietschi :
Composites esthétiques émail
Propriétés optiques de l'émail
Jeune Adulte Âgé
- Quantité de blanc dans une couleur
Luminosité - Facteur prépondérant dans la couleur Forte I ntermédiaire Faible
d'une dent
- Capacité à laisser passer la lumière
Translucidité Faible I ntermédiaire Forte
- I nflue sur la luminosité
- Phénomène optique par lequel u n objet
apparaît d'une couleur lorsque la lumière .
est réfléchie et d'une autre couleur lorsque
Opalescence Forte Moins marquée Faible
la lumière est transmise
- Aspect bl euté ou orangé de l'émail en
fonction de l' incidence du rayon lumineux
Jaune-
Teinte Blanc Neutre
ambré
96
ITEM 127 Esthétique en OCE
Propriétés optiques de la dentine et cahier des charges des masses dentine des composites
esthétiques d'après D. Dietschi :
Composites esthétiques
Propriétés optiques de la dentine
dentine
- Nom de la longueur d'onde dominante de la
lumière réfléchie par l'objet (vert, jaune ...)
Teinte - Facteur le moins i mportant dans le relevé de la - Teinte unique (vita A)
couleur dentaire.
- jaune-orangé (vita A ou B)
- Large échelle de saturation
- I ntensité, quantité de pigment contenue dans une (permettant de couvrir les
couleur toutes les variations des
Saturation
- Deuxième facteur à prendre en compte dans dentitions naturelles, ainsi que
l'évaluation de la couleur d'une dent quelques particularités comm e
la dentine sclérotique)
- Capacité d'un corps soumis à une lumière non
visible (par exemple, les ultra-violets) à réémettre
spontanément cette lumière avec une bande
Fluorescence spectrale visible de longueur d'onde courte et de - Proche de la dentine naturelle
couleur blanc-bleutée
- Influe sur la luminosité
- De plus, les dents présentent des caractérisations spécifiques qu'il faut reproduire pour
obtenir un résultat naturel. L. Vanini en a réalisé une classification :
• I ntensifs : colorations blanches, opaques, localisées ou sur l'ensemble de la dent.
• Zone d'opalescence : dessin du bord libre (mamelons ...) .
• Caractérisations : pigments, tâches parfois d'origine extrinsèques (traumatismes, fluorose. .)
qui donnent une spécificité à la dent.
- Il existe des masses « effets » qui permettent de reproduire ces caractérisations.
- Analyse de la dent
• carte chromatique : réaliser un schéma précis des teintes et des caractérisations de la dent le
jour de la prise de teinte et à l'aide de photos.
• forme : correcte ou à modifier.
• macrogéographie : anatomie dans le sens vertical (lobes, sillons, fosses, lignes de transition).
• microgéographie : anatomie dans le sens horizontal (texture de surface).
- Réaliser le wax up/mock up s'il y a besoin de modifier la forme et de la dent.
- Réaliser la clé de transfert en silicone : permet le transfert de la forme, facilite le montage de la
face occlusale et positionne le bord libre.
- Préparer les surfaces dentaires :
• éviction carieuse ou de l'ancienne restauration.
• biseau vestibulaire pour permettre l'intégration esthétique de la restauration. 2 écoles
existent sans supériorité de l'une ou l'autre : biseau en forme de congé ou chanfrein.
97
ITEM 127 Esthétique en OCE
- Stratifier
• Mise en place du mur d'émail palatin et des faces proximales à l'aide de la clé palatine
• Mise en place des masses dentine
• Mise en place des masses effets (si nécessaire)
• Mise en place de la masse émail
• La grande difficulté va être de gérer l'épaisseur des masses dentine et de la masse émail
vestibulaire, notamment au niveau du joint afin d'éviter l'échec esthétique. La stratification
est différente selon le biseau réalisé.
- Réaliser les finitions et le polissage
• Caution de la longévité et de l'intégration marginale de la restauration.
• Finitions : définir les contours de la restauration et sa forme globale (bombés, lignes de
transition, profil d'émergence), obtenir un état de surface similaire à la dent controlatérale et
régler l'occlusion.
• Polissage/brillantage : lustrer la surface afin d'obtenir une restauration brillante
réfléchissant la lumière.
3. A RETENIR
4. REFERENCES
- BARATIERI LN, ARAUJO E, MONTEIRO S. Co/or in natural teeth and direct resin composite
restorations: essential aspects. Eur J Esthet Dent. 2007 ; 2 (2) : 1 72-186.
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classiques à la stratification. Encycl Med Chir. 2 008 ;Médecine Buccale (28-7 25 -V- 1 0).
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concept. Quintessence lnt. 2 008 ; 39 : 63 3-643.
- TIRLET G, ATTAL JP. Le gradient thérapeutique, un concept médical pour les traitements
esthétiques. Inf Dent. 2 009 ; (41/42) : 2 5 6 1 -2 568.
- VANI N I L. Conservative composite restoration that mimic nature: a step-by-step anatomical
stratitfication technique. Journal Of Cosmetic Dentistry. 2 0 1 0 ; 2 6(3) : 8 1 -96.
98
ITEM 128 Le retra itement corona i re
le taux de survie des restaurations coronaires est variable en fonction du matériau utilisé, des
habitudes du praticien (conditions de mise en place) et du patient (risque carieux, schéma
occ/usa/).
lors de la prise ne charge de nos patients, on est amené à évaluer des restaurations existantes.
la question de la réintervention de pose régulièrement. Après avoir vu les facteurs de
réintervention sur une restauration coronaire, nous envisagerons la démarche thérapeutique à
adopter.
1. POURQUOI REINTERVENIR ?
- La cause la plus fréquente de réintervention est la carie secondaire, c'est à dire une lésion se
développant au niveau des bords d'une restauration existante, dans les zones rétentrices de
plaque.
- La deuxième cause de réintervention est une perte d'intégrité de la dent ou de la restauration:
perte d'intégrité marginale, fracture de la dent ou de la restauration, défaut du contact
interproximal.
- Une symptomatologie pulpaire ou parodontale peut être associée à ces facteurs de
réintervention.
- Enfin, il peut y avoir une d emande esthétique du patient due à un état de surface altéré, un
défaut de forme, de teinte, des colorations marginales.
2. COMMENT REINTERVENIR ?
99
ITEM 128 Le retraitement coronaire
2.2. Remplacement
- Principe :
• Déposer la totalité du matériau de restauration et réaliser une nouvelle reconstitution.
- Objectif:
• Prévenir ou supprimer un risque réel pour la santé dentaire, parodontale ou générale.
• 3 problématiques : évaluer le rapport coût / bénéfice / risque de la thérapeutique
• Dépose de la restauration : production de débris et de vapeurs
• Aménagement tissulaire : sacrifice de tissus sains, agression dentino-pulpaire
• Insertion de la nouvelle restauration: choix du matériau et de la technique directe ou
indirecte
- Remplacement de l'amalgame :
• La dépose ne doit pas être systématique. Elle doit être réalisée sous digue, irrigation
constante et aspiration efficace. Les déchets doivent être récupérés et retraités selon les
normes en vigueur. Il faut informer le patient des risques éventuels (inhalation des vapeurs
de mercure, type de restauration à envisager, statut pulpaire) . Cet acte est à éviter chez la
femme enceinte.
• La dentine sous une restauration à l'amalgame est corrodée, cela inhibe le collage. Il faudra
donc l'éliminer partiellement ou totalement en fonction du rapport dentine corrodée /
dentine saine. Un compromis est généralement fait entre la qualité du collage et la proximité
pulpaire.
- Remplacement du composite :
• Il est parfois difficile de distinguer la dent du matériau. Cela entraîne un élargissement de la
préparation et donc un sacrifice de tissus sains.
- Indications :
• défaut de teinte d'un composite esthétique
• défaut de contact interproximal
• carie secondaire
• fracture de la dent ou de la restauration
2.3. Réparation
- Principe :
• Correction limitée qui a pour but de retrouver la santé dentaire et/ou parodontale.
- Objectif:
• Augmenter la durée de vie de la restauration.
• C'est un traitement a minima. L'objectif peut être à court terme (lors de la phase de
préparation initiale, avant réévaluation) ou à long terme.
- 3 possibilités (d'après Mjor et Gordan) :
• Réparer : dépose d'une partie de la restauration et des tissus dentaires défectueux adjacents
et restauration de la partie manquante.
• Sceller : application d'un sealent sur un petit défaut (moins de 2mm) ou un joint défectueux
• Retoucher : polissage des limites colorées ou débordantes et reprise de l'état de surface
1 00
ITEM 128 Le retraitement coronaire
- Indications :
• petite perte d'intégrité marginale
• surcontour, défaut de forme d'une restauration composite antérieure
• défaut d'état de surface
• colorations marginales des composites
• carie secondaire si élimination totale des tissus cariés et contrôle visuel
• défaut de contact interproximal (lorsque le retrait complet de la restauration risque de
compromettre la santé dento-parodontale)
• fracture de la dent ou de la restauration si le facteur étiologique a été supprimé et que la
perte de substance engendrée ne nécessite pas une restauration indirecte
- Lors que la restauration est jugée défectueuse mais non nocive, que le RCI du patient est faible
et maîtrisé et qu'un suivi périodique peut être instauré, la surveillance doit être envisagée.
- Le patient doit être informé des risques et de la nécessité de contrôle régulier de ces
restaurations.
- Contre-indication :
• carie secondaire
3. A RETENIR
- les restaurations existantes doivent être évaluées selon des critères objectifs.
- l a réintervention coronaire doit être décidée après évaluation de la restauration et de la
pertinence du traitement : rapport coût/ bénéfice / risque.
- la réparation des restaurations permet d'augmenter leur longévité. Elle se fait a minima pour
les tissus sains. Il faut respecter les indications et les limites.
4. REFERENCES
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(CA) : US Public H ealth Service Publ. No. 790-244, USGPO; 1 9 7 1.
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replacement of composite restorations. J Esthet Restor Dent. 2006 ; 1 8 (3) : 144-53; discussion
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- GORDAN VV, RILEY J L 3 RD, B LASER PK, MJôR IA. 2-year clinical evaluation of alternative treatments
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- MJôR IA, GORDAN VV . Failure, repair, refurbishing, and longevity of restorations. Operative
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- KIDD EA, B EIGHTON D. Tooth-colored restorations: a clinical and microbiological study. journal of
Dental Research. 1996 ; 7 5 ( 1 2) : 1 942- 1 946.
- LASFARGUES JJ, COLON P. Odontologie Conservatrice et Restauratrice. Tome 1 : une approche
médicale globale. Chapitres 6 et 7. Ed CdP 2009
1 01
ITEM 128 Le retraitement coronaire
- SHARIF MO, CATLEUGH M, M ERRY A, ÎICKLE M, DUNNE SM, BRUNTON P, AGGARWAL VR. Replacement
versus repair of defective restorations in adults: resin composite. Cochrane Database Syst Rev.
2 0 1 0 Feb ; 1 7(2) : C D0059 7 1 .
1 02
ITEM 129 : La préparation canalaire en endodontie
./ La préparation canalaire est cylindrique et large (le diamètre apical du canal préparé est
1 03
ITEM 129 : La préparation canalaire en endodontie
présentant une forte courbure. Avec cette technique, les erreurs iatrogènes sont
importantes).
• L'approche américaine (H. Schilder, 1974) :
../ Elle est basée sur 3 principes essentiels :
);;> La mise en forme doit présenter une conicité régulière depuis l'apex jusqu'à la cavité
d'accès.
);;> Elle doit permettre un maintien de la trajectoire initiale du canal : la préparation doit
être « calquée » sur l'anatomie initiale du canal.
);;> Le foramen doit être maintenu le plus étroit possible .
../ Cette approche est également associée au principe du traitement en 1 séance, et n'impose
- En 1 9 5 5, Kuttler publie une étude descriptive de l'anatomie apicale. Celle-ci est très complexe
mais on en retient que :
• Deux triangles opposés par leurs sommets se rejoignent au niveau de la constriction apicale :
../ La constriction apicale ne se situe jamais au foramen .
../ Elle peut être située dans le cément, dans la dentine et à la jonction cémentodentinaire.
• La jonction cémentodentinaire (limite idéale de préparation mais cette limite est purement
histologique et impossible à déterminer cliniquement) .
• Le foramen apical ou sortie du canal.
• Le vertex (zone la plus apicale de la dent).
• L'apex radiographique (zone radiographique la plus apicale de la dent) .
- Dans s o n étude, le foramen apical est situé approximativement à 0 . 5 m m du vertex e t à 0.5 mm
de la constriction apicale. De plus, la position du foramen peut évoluer en fonction de l'âge
(dérive mésiale), de forces orthodontiques, de phénomènes pathologiques.
- Définitions :
• Ceci revient à bien distinguer la longueur canalaire de la longueur de travail.
• La longueur canalaire est la longueur depuis la couronne jusqu'à l'apex de la dent. I l s'agit
d'une longueur définie par l'anatomie de la dent.
• La longueur de travail (Lt) est la longueur choisie par le praticien et qui est définie comme la
longueur entre un point de repère coronaire et la limite apicale de la préparation canalaire ou
pointe de l'instrument.
• Le choix de la longueur de travail dépend du concept de mise en forme choisi (cf paragraphe
précédent).
1 04
ITEM 129 : La préparation canalaire en endodontie
../ La radiographie : cette technique est intéressante, reproductible mais il ne faut pas oublier
que la radiographie est une représentation bidimensionnelle d'une structure 3D. De plus
le foramen n'est pas toujours situé au niveau de l'apex radiographique. Dans le cas de
dents pluriradiculées, il est nécessaire de réaliser la règle de Clark ( .
../ Le localisateur d'apex : Le fonctionnement des appareils de 4ème génération est basé
sur l'utilisation de 2 fréquences et une mesure en ratio des impédances électro niques
obtenues. Ils utilisent un courant alternatif. Les conditions d'utilisation strictes imposent :
� Pas d'humidité, de fluides de salive. Seule la présence d'hypochlorite de sodium dans le
canal est tolérée.
� La perméabilité du canal.
� La nécessité d'un élargissement coronaire du canal.
� L'utilisation d'une lime de diamètre en adéquation avec celui du canal en cours de
préparation.
� Les mesures sont erronées en présence d'une perforation, d'une fracture, de la présence
d'éléments métalliques résiduels ...
• La vérificatio n finale de la l ongueur de travail se fait avant l'obturation par l'utilisation de
cônes de papier.
- Actuellement, les localisateurs d'apex sont largement utilisés mais il est quand même
recommandé de faire une radiographie peropératoire lime en place (HAS 2008).
2.3. L'instrumentation
- Plusieurs types d'instruments sont disponibles : ils sont actuellement tous conçus en acier
inoxydable ou en nickel titane. Ce dernier alliage peut subir plusieurs types de traitements qui
lui confèrent des propriétés mécaniques particulières.
- La norme N F E N ISO 3 6 3 0 - 1 : 2008 spécifie les exigences générales et les méthodes d'essai
relatives aux instruments pour canaux radiculaires utilisés en endodontie, par exemple
élargisseurs, instruments de mise en forme et de nettoyage, condenseurs et instruments
auxiliaires. En outre elle couvre les désignations générales de dimensions, le code des couleurs,
l 'emballage et les symboles d 'identification.
- Elle fait correspondre un code de couleur à un diamètre de pointe : rose : 06/lOOème, gris :
08/lOOème, violet : 1 0 / lOOème, blanc : 1 5 / l OOème, jaune : 20/lOOème, rouge : 2 5 / l O Oème, bleu :
30/lOOème, vert : 3 5/ l OOème, noir : 40/lOOème.
1 05
ITEM 129 : La préparation canalaire en endodontie
- Leur conicité est de 2% (norme NF EN ISO 3630- 1 :2008). On les trouve en 3 longueurs : 2 1, 25,
3 1 mm.
• Le tire nerf :
../ Ce n'est pas un instrument de mise en forme
../ Il est parfois utilisé pour retirer le tissu pulpaire en intégralité lors d'une biopulpectomie
(canal large uniquement)
• La lime K (symbole carré) :
../ Fabriquée à partir d'une matrice carrée
../ Utilisation : Mouvement de traction pure ou rotation
• La broche (symbole triangle) :
../ Fabriquée à partir d'une matrice triangulaire torsadée
../ Utilisation : M ouvement de rotation
• La lime H (symbole rond) :
../ Usinage d'une matrice ronde
../ Utilisation : Mouvement de traction
- Il existe également les forets Gates-glidden (6 insruments (numérotés 1 à 6) dont le diamètre
de pointe est respectivement de 50/ l OOème, 70/lOOème, 90/l OOème, 1 10/l OOème, 1 30/l OOème,
1 50/l OOème). Ils peuvent être utilisés en séquence croissante (step back) ou décroissante (ou
crown down) (=élimination des interférences coronaires) (Machtou 2 000).
- Les intérêts du nickel titane sont (1) la mémoire de forme, (2) la super-élasticité, (3) la
flexibilité.
- Les instruments en nickel titane peuvent être utilisés manuellement, en rotation continue
mécanisée ou en mouvement alterné réciproque (la rotation continue : mouvement horaire de
l'instrument, le mouvement réciproque : mouvement alterné asymétrique).
- Parmi les instruments rotatifs disponibles sur le marché qui fonctionnent en rotation
continue, nous pouvons trouver sur le marché français (liste non exhaustive) : le système
Protaper® (Dentsply Maillefer), le système H E RO Shaper® Revo S® (Micro M ega), le FlexMaster®
et Mtwo® (Dentsply VDW), le Race® (FKG), l'AlphaKite® (Komet), le K3®, Twisted Files®
(SybronEndo), le One shape® (Micromega). Les instruments rotatifs disponibles sur le
marché qui fonctionnent en mouvement réciproque (instrument unique de mise en forme) sont
le Wave one® (Dentsply, Maillefer), le Reciproc® (Dentsply VDW).
- Chaque instrument est défini par (Pertot 2 0 1 2) :
• un diamètre de la pointe d'un instrument (en centième de millimètre),
• une conicité (exprimé en %) : elle représente l'augmentation du diamètre de l'instrument par
millimètre de longueur. Celle-ci peut être constante (identique sur toute la longueur de
l'instrument) ou variable,
• un angle d'hélice : angle formé entre l'axe de l'instrument et ses spires (plus il est fermé, plus
l'instrument sera actif dans les mouvements de rotation, s'il est ouvert il sera surtout
intéressant dans les mouvements de traction),
• un pas d'hélice : distance entre 2 spires consécutives (affecte notamment la flexibilité de
l'instrument),
• une masse centrale : dépend de la profondeur de spire : affecte la flexibilité et la résistance à
la fracture.
1 06
ITEM 129 : La préparation canalaire en endodontie
1) Préalable :
• Radiographie rétro alvéolaire pré opératoire (analyse de l'anatomie et de l'intégrité du
parodonte) (HAS 2008).
• Anesthésie locale ou loco régionale.
• Reconstitution pré endodontique (en cas de délabrement) nécessaire car confère une cavité à
4 parois pour pour la solution d'irrigation, pour l'obturation temporaire, les repères
coronaires fiables.
• Essayage du clamp (une pré celle doit être utilisée pour s'assurer de la stabilité du clamp),
pose et désinfection du champ opératoire.
2) La cavité d'accès doit répondre à des impératifs bien précis :
• Visualisation des entrées canalaires.
• Accès direct des instruments aux canaux sans interférences.
• É limination de la totalité du plafond pulpaire.
• Elle doit être de dépouille, présente une forme de contour bien définie (différente selon la
dent concernée) et doit respecter le plancher pulpaire. Elle implique parfois une
relocalisation des entrées canalaires (Simon et al. 2 0 1 0) .
3) Estimation de la longueur de travail grâce à la radio préopératoire
4) Trois étapes essentielles valables pour la plupart des situations cliniques :
• La cavité d'accès est remplie d'hypochlorite de sodium puis le canal est exploré avec une lime
de petit diamètre = cathétérisme (la lime de perméabilité est une lime de faible diamètre :
08/lOOème ou 1 0 / l OOème, précourbée, insérée dans le canal jusqu'à blocage avec un
mouvement de reptation associé à des mouvements de ';4 de tours alternés)
• Le pré élargissement
• La mise en forme en alternance avec une irrigation abondante à l'hypochlorite de sodium :
./ réalisée grâce à une séquence de plusieurs instruments utilisés en rotation continue .
./ réalisée grâce à un instrument unique utilisé en mouvement réciproque ou rotation
continu.
- Ici le principe de mise en forme obéit à la préparation Crown Down (le but est de donner une
conicité au canal en commençant par la portion coronaire et en progressant au niveau apical) .
107
ITEM 129 : La préparation canalaire en endodontie
./ M ise en forme des 2/3 coronaires : c'est le pré élargissement : ici, la longueur de blocage
de la lime de perméabilité est pris comme référence et le pré élargissement se fera
toujours en deçà de cette longueur :
};;>- I nstruments utilisés : instruments manuels puis instruments rotatifs N ITI à forte conicité
coronaire ou Gates glidden
};;>- Les instruments sont utilisés le long de la paroi de sécurité (paroi du même nom que le
canal instrumenté) avec un mouvement de brossage .
./ Une fois le pré-élargissement fini, la lime de perméabilité est libérée des contraintes
coronaires et peut progresser plus apicalement.
./ La séquence instrumentale est ensuite identique au 1 er cas .
./ M ise en forme à la longueur de travail.
apicale .
./ Il minimise les risques de procédures iatrogènes .
./ La fiabilité des localisateurs d'apex électroniques est améliorée.
• L'utilisation de la lime de perméabilité amenée au-delà de la longueur de travail entre chaque
instrument a trois rôles essentiels :
./ S'assurer du maintien de la perméabilité du canal et donc d'éviter la formation d'un
3. INCIDENTS
- Fracture d'instruments.
- Création de butées.
- Transport interne (mauvais contrôle de la longueur de travail ou sous estimation de la
longueur de travail).
- Transport externe (mauvais contrôle de la longueur de travail ou surestimation de la longueur
de travail)= foramen déchiré.
1 08
ITEM 129 : La préparation canalaire en endodontie
5. A RETENIR
- La mise en forme est une étape clé de la triade de désinfection proposée par Schilder.
- Deux concepts différents de mise en forme (méthode standardisée et concept américain).
- Les étapes essentielles préalable à la préparation cana/aire: la reconstitution pré
endodontique, la pose du champ opératoire, la cavité d'accès qui doit répondre à des
impératifs bien précis.
- La détermination de la longueur de travail est une étape clé.
- La préparation cana/aire utilise 2 types d'instruments :
• Les instruments en acier inoxydable
• Les instruments en nickel titane
- Chaque instrument est défini par un diamètre de pointe, une conicité, un pas d'hélice, une
masse centrale qui vont influer sur les propriétés de /'instrument et donc sur son utilisation.
- Seul le respect rigoureux des procédures cliniques permettra d'obtenir des résultats
reproductibles et de prévenir les erreurs iatrogènes de mise en forme cana/aire.
6. REFERENCES
- CARON G, Champ opératoire, préparation pré endodontique et cavité d'accès in SIMON S, MACHTOU
P, PERTOT WJ. Endodontie, Editions CdP, 2 0 1 2
- CASTELLUCCI A, Endodontics Volumes 1 e t 2 editions I l Tridente, Florence, 2004
- Chap 2 6 Endodontics instruments and armamentarium I NGLE BAKLAND BAUMGARTNE R (eds)
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- HAUTE AUTORITE DE SANTE. (2008), ANDEM (1996). Rapports d'évaluation technologique sur le
traitement et retraitement endodontiques. (http://www . has-sante.fr).
- MACHTOU P, MARTIN D. Utilisation clinique des forêts de Gates-glidden, lnf Dent n°3 l 2000
- M ETZGER Z, BASRANI B, GOODIS H E, Chap 8 Instruments, materials, devices I N HARGREAVES K, COHEN
S, Pathway ofpulp, l Oth édition, St LOUIS 2 0 1 1 Cohen M osby Elsevier p 2 23-282
- N F EN ISO 3 6 3 0- 1 : 2008 Art dentaire - Instruments pour canaux radiculaires - Partie 1 :
exigences générales et méthodes d 'essai
- PERTOT W, Chap. 1 0 Mise en forme et nettoyage du système cana/aire in SIMON S, MACHTOU P,
PERTOT WJ. Endodontie, Editions CdP, 2 0 1 2 p 1 87-2 18
- PETERS OA, PETERS Cl. Chap 9 Cleaning and shaping the root canal system in HARGREAVES K, COHEN
1 09
ITEM 129 : La préparation canalaire en endodontie
110
ITEM 130 Thérapeutiques d'i nterséance en endodontie : restaurations coronaires et médications
- Lié à la thérapeutique
• Thérapeutique de maintien de la vitalité pulpaire.
• Traitement endodontique et notamment au concept choisi :
./ Le concept dit de « l'école américain » prône un traitement endodontique en une seule
séance .
./ Le concept dit de « l'école scandinave », quant à lui, revendique le traitement
2.1. O bjectifs
111
ITEM 130 Thérapeutiques d'interséance en endodontie : restaurations coronaires et médications
- Facilité de dépose.
- Etanchéité :
• É viter les percolations et une recontamination du système endocanalaire via les bactéries,
fluide, matières organiques salivaires.
• É viter la fuite de la médication intracanalaire.
- Résistance mécanique suffisante.
- Esthétique.
Un matériau de restauration temporaire non adapté est la 2ème cause expliquant une douleur
persistante après début du traitement endodontique [Abbott, 1 994). Les matériaux de restauration
temporaires seront d'autant plus intéressants si la dent est préalablement restaurée
[reconstitution pré endodontique).
- Ces matériaux contiennent de l'oxyde de zinc, du sulfate de calcium, de l'acétate de glycol, des
résines polyvinylacétate, de l'acétate de polyvinyl de chloride, du triéthanolamine et des
pigments.
- Propriétés :
• Propriétés hygroscopiques comme le platre (lors de sa prise, il présente une expansion de
prise (du fait de l'absorption d'eau). Cette propriété contribue à son excellente étanchéité.
• Bonne stabilité dimensionnelle.
• É tanchéité intéressante pendant 3 semaines si épaisseur minimum de 3.5 mm.
- Forme commerciale :
• Produit prêt à l'emploi
• Cavit®, Coltosol®, Cident rose® etc ...
- Avantages :
• Facile à manipuler.
• Facile à déposer.
• É tanchéité suffisante entre 2 séances (si mis en place en épaisseur suffisante soit 3.5 mm) et
si le délai entre 2 séances ne se prolonge pas au delà de 3 semaines.
• Esthétique acceptable mais se colore très rapidement avec le temps.
- Inconvénients :
• Résistance mécanique faible.
• Temps de prise long.
• Détérioration avec le temps.
- Indications :
• Dents dépulpées.
• Petite cavité entre 4 parois dentaires.
• Durée de temporisation inférieure à 3 semaines.
1 12
ITEM 130 Thérapeutiques d'interséance en endodontie : resta urations coronaires et médications
- Ciments à J'oxyde zinc eugénol associé à de l'acide o rthoétoxybenzoïque et/ou avec adjonction
de résine.
- Avantages :
• Force de compression importante.
• Résistance à l'abrasion.
• Dureté.
• C ontient de J'eugénol (action antibactérienne à l'interface).
• Utilisation sur dent pulpée ou dépulpée.
• Action sédative, antalgique, anti inflammatoire.
- Inconvénients :
• M oins bonne étanchéité que le Cavit®.
• À éviter si une restauration coronaire au composite est envisagée ensuite.
- Forme commerciale :
• Capsule pré dosée.
• Poudre/liquide à spatuler (Je ratio doit être de 4 (0.4g poudre et 0.1 mL liquide).
• Les 2 spécialités les plus connues sont : I RM® (Dentsply), Super-EBA® (Harry J.Bosworth).
- Indications :
• M atériau de temporisation en endodontie : un excellent compromis est d'utiliser le cavit en
couche interne pour profiter de son étanchéité, et de l'I RM ® en couche externe (l'IRM® étant
plus résistant mécaniquement).
• M atériau de temporisation dans les thérapeutiques de maintien de la vitalité pulpaire
(Coiffage pulpaire indirect).
• Obturation provisoire dans les techniques indirectes (inlay/onlay) .
1 13
ITEM 130 Thérapeutiques d'interséance en endodontie : restaurations coronaires et médications
• Substitut dentinaire.
• Reconstitution préendodontique.
• M atériau de choix de temporisation en cariologie.
- D 'autres matériaux dérivés existent : CVJ-Mar (CV! modifiés par adjonction de résine).
3.1. Objectifs
- Propriétés du Ca(OH) z :
• Action antiseptique : surtout liée aux ions OH· (destruction de la membrane des cellules
bactériennes, dénaturation de !'ADN).
• Induction de minéralisation (surtout liée aux ions Ca 2 +).
• Hémostatique.
• PH basique (lié au relargage des ions OH-), entre 1 2,5-1 2,8.
- Avantages :
• Coût.
• Bon recul clinique.
- Inconvénients :
• Propriété mécanique faible.
• Non efficace contre certaines espèces (Enterococcusfaecalis notamment).
• Dissolution de la matrice et libération des protéines matricielles : diminution de la résistance
mécanique à la flexion de la dentine si utilisé au long cours.
• Perte d'efficacité rapide dans un canal mal nettoyé préalablement
• Faible radioopacité.
• Soluble.
- Formes disponibles :
• Spécialités prêtes à l'emploi.
• Formule magistrale : poudre à mélanger avec de l'eau distillée.
• M atériau à prise rapide (protection pulpaire).
- Manipulation :
• Forme en suspension/pâte :
114
ITEM 130 Thérapeutiques d'i nterséance en endodontie : restaurations coronaires et médications
./ la poudre est mélangée à de l'eau stérile jusqu'à obtention d'une consistance crémeuse .
./ la pate est ensuite déposée dans le canal (séché préalablement) grâce à un lentulo® (5000
tours/minutes CA bague bleue) (le lentulo® est préalablement esssayé de sorte à ce qu'il
soit inséré à la longueur de travail -2 mm) .
./ Puis des cônes de papiers vont permettre d'absorber les excès d'humidité.
• Forme condensable :
./ La poudre est mélangée à de l'eau stérile .
./ L'excédent d'eau est absorbé à l'aide d'une compresse stérile .
./ Il est inséré dans le canal à l'aide d'un porte-matériau (porte amalgame).
• Forme à prise rapide : l'hydroxyde de calcium est appliqué grâce à un porte dycal®.
- Indications :
• Action hémostatique (en cas de perforation) .
• Actio n anti inflammatoire (dent symptomatique, traitement des résorptions) .
• Action antis eptique.
• I nducteur de minéralisation (apexification).
• Réparation pulpodentinaire.
3.1. 2. La chlorhexidine
- Médications sédatives :
• Utilisée sur un coton exprimé, ces médications peuvent être utilisées dans le cas d'une
impossibilité de finir la geste clinique (pulpotomie/pulpectomie) en cas de pulpite
(généralement liée à des difficultés d'anesthésie) . Ex. : Eugénol ou spécialité type Pulperyl®
(Septodont) .
- Les anhydrides arsénieux : utilisés pour fixer la pulpe, ils doivent être proscrits.
- Les autres produits utilisés peuvent être classés en fonction de leur classe chimique :
• Formol et dérivés (cytotoxique, cancérigène, mutagène)
• Phénol et dérivés (cytotoxique ; l'action antiseptique est inhibé par les matières organiques
et est limitée dans le temps : elle devient négligeable après 24h) ex : crésatine,
parachlorophénol, CMCP (chlore phénol camphre menthol) : effet par vapeur (coton imbibé)
ou en solution liquide dans le canal. phénol associé à un anti inflammatoire (Mépacyl®) (effet
par vapeur).
• Huiles essentielles.
• Antibiotiques (utilisés notamment dans la technique de revascularisation voir item 1 1 3) .
1 15
ITEM 130 Thérapeutiques d'interséance en endodontie : restaurations coronaires et médications
• Anti inflammatoires.
- Leur utilisation notamment en situation d'urgences n'a pas permis de prouver un effet
bénéfique additionnel (Hasselgren & Reit, 1 989; Walton & Fouad, 1 992).
4. A RETENIR
5. REFERENCES
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116
ITEM 131 Thérapeutique de l'infection de l'endodonte
Dans ce chapitre, nous reviendrons sur l'infection endodontique et les facteurs responsables puis
sur les moyens techniques actuels à notre disposition pour l'éradiquer.
1 . INFECTION ENDODONTIQUE
1 . 1 . I nfection polymicrobienne
- Elle est causée par des microorganismes qui n'étaient pas présents lors de l'infection initiale.
Le nombre de bactéries est très restreint. On retrouve surtout des Gram+. Ces microorganismes
proviennent d'une contamination bactérienne soit pendant le traitement endodontique, soit
entre deux séances, soit après la fin du traitement endodontique.
- Elle persiste malgré la mise en œuvre du traitement endodontique de bonne qualité. Les
bactéries sont issues soit de l'infection initiale soit de l'infection secondaire. Elle est directement
due à des bactéries capables de survivre même en milieu très restrictif. La flore comporte peu de
bactéries ; en général ce sont des bactéries Gram + ou des levures. La bactérie la plus étudiée est
Enterococcus faeca/is.
117
ITEM 131 Thérapeutique de l'infection de l'endodonte
- Elle est rare. Elle peut être primaire, secondaire ou persistante. Elle peut être liée à l'infection
intraradiculaire ou être indépendante.
- Si elle est dépendante de l'infection intraradiculaire, les bactéries issues de l'infection
intraradiculaire se sont déplacées via les tubules ou les canaux latéraux, accessoires et se sont
implantées à la surface radiculaire. Elles sont hors de portée des manœuvres endodontiques. Ce
qui aboutit à l'échec du traitement ou du retraitement endodontique.
- Si elle est indépendante de l'infection intraradiculaire : la bactérie la plus souvent incriminée
est Actinomyces.
- La voie coronaire : la dentine présente une structure tubulaire (ce qui implique des voies de
communication directe entre l'environnement externe et la pulpe dès perte de la couche
amélaire). Les différentes étiologies sont la lésion carieuse, la fracture/fêlure, la perte de
substance non carieuse (attrition, abrasion, érosion), une restauration non étanche, une zone de
dénudation radiculaire, une anomalie dentaire.
- La voie parodontale (voir item 1 36)
- La voie générale ou a retro (anachorèse) : cette hypothèse est largement controversée. Elle
serait liée à une bactériémie transitoire ou non, issue d'une flore orale de la plaque dentaire. Des
bactéries de la flore buccale ont pu être mises en évidence dans le sang veineux immédiatement
après extraction, chirurgie parodontale, traitement endodontique, brossage des dents,
mastication. Ces observations sont à l'origine des recommandations concernant les patients à
risque d'endocardite infectieuse.
2. OBJECTIFS
118
ITEM 131 Thérapeutique de l ' infection de l'endodonte
3 . 1 . Le traitement endodontique
- Le traitement endodontique doit être réalisé sous champ opératoire étanche et après
reconstitution préendodontique (si nécessaire).
- Le champ opératoire en endodontie :
• empêche l'inhalation ou l'ingestion accidentelle de liquide ou d'instruments,
• évite toute contamination bactérienne (par la salive) lors du traitement endodontique,
• assure un confort opératoire (écarte et protège les tissus mous, permet à l'opérateur de se
concentrer sur le traitement, améliore la visibilité en cas d'utilisation d'aides visuelles,
m eilleur s ensation tactile de l'opérateur).
- La reconstitution pré endodontique va garantir une pose stable du champ opératoire, un
repère coronaire fiable pour les instruments endodontiques, un renforcement des structures
résiduelles, une réserve pour la solution d'irrigation et préservera les risques de contamination
bactérienne salivaire entre 2 séances ou au cours du traitement (Caron 2 012).
3.1. 2. L'irrigation
- L'intérêt de l'irrigation a été mis en évidence par Bystrôm et Sundqvist (Bystrom et Sundqvist,
1 9 8 3 ; 1 985). L'instrumentation seule ne peut permettre une élimination suffisante des bactéries
(Bystrôm & Sundqvist, 1981). Ainsi, instrumentation et irrigation sont indissociables : on parle
de préparation chimio-mécanique.
- Physique :
• La lubrification des instruments de mise en forme.
• La mise en suspension et l'élimination par le flux des débris organiques et minéraux, des
bactéries en suspension.
- Chimique :
• Actio n solvante des tissus organiques.
• É limination des micro-organismes.
• Innocuité pour les tissus du périapex.
Son rôle est d'autant plus important que nous savons aujourd'hui que les instruments n'entrent
pas en contact avec 45% des parois canalaires (Peters, 2004). Le rôle de l'irrigation est donc
d'atteindre les zones non instrumentées afin de compléter la désinfection.
- L 'irrigation passive
• La solution est dispensée dans le canal à l'aide d'une seringue.
• Sa pénétration dans l'endodonte est directement liée à la mise en forme du canal. La
meilleure désinfection passive sera celle réalisée en fin de mise en forme. Plus la mise en
forme canalaire progresse, plus il est possible d'insérer l'aiguille profondément dans le canal.
• Les facteurs qui améliorent la pénétration passive de la solution lors de l'irrigation à la
seringue sont : l'augmentation de la conicité apicale, le volume de la solution utilisée, le
positionnement de l'extrémité de l'aiguille.
119
ITEM 131 Thérapeutique de l'infection de l'endodonte
- La solution idéale doit permettre l'élimination des débris, l'élimination de la boue dentinaire, la
désinfection dentinaire et tubulaire, être biocompatible, antibactérienne, lubrifiante, avoir un
effet rémanent, avoir des propriétés solvantes sans entraîner d'altération des propriétés
physiques de la dentine.
- L 'hypochlorite de sodium : NaOCI
• NaOCI se dissocie en solution aqueuse en acide hypochloreux et ion hypochlorite : c'est le
chlore actif :
./ Acide hypochloreux : action antibactérienne .
./ I o n hypochlorite : action solvante.
• Les deux composés sont en équilibre mais leur concentration respective est fonction du pH
de la solution : pH basique (prédominance d'ion hypochlorite donc l'action solvante
augmente), pH acide (acide hypochloreux prédominant donc l'action antibactérienne
augmente).
• Utilisé en concentration comprise entre 2,5 et 5%.
1 20
ITEM 131 Thérapeutique de l'i nfection de l'endodonte
• Afin d'améliorer son efficacité, la solution doit être présente en volume suffisant (chambre
pulpaire remplie), renouvelée régulièrement (réserve de chlore actif toujours disponible),
doit être agitée mécaniquement (lime de perméabilité, rinçage final) . Il doit y avoir contact
direct avec les tissus pour qu'il y ait dissolution du tissu considéré.
• l'hypochlorite de sodium est la seule solution d'irrigation qui réunit tous les critères d'une
solution d'irrigation idéale en endodontie. Elle présente néanmoins quelques inconvénients, à
savoir :
./ Altérations des propriétés physiques de la dentine .
./ Corrosion des instruments .
./ Dommage des vêtements .
./ Toxicité importante (notamment si pourcentage élevé) en cas d'éjection du produit dans le
périapex.
- La chlorhexidine :
• Action antiseptique Bactériostatique à 0,2%, bactéricide à 2%, efficacité surtout sur les
Gram+.
• Pas d'action solvante.
• Action rémanente.
- Les solutions acides :
• EDTA 1 7%, Acide citrique 1 1 %.
• Action chélatante.
• Avantages : capacité à détacher le biofilm.
• I nconvénient : altération de la dentine (à utiliser moins d'une minute et toujours finir le
rinçage final par NaOCI), pas d'action solvante.
- Les ammoniums quaternaires.
- Eau oxygénée à 1 0 volumes en cas de saignement.
- Alcool 70% (utilisée pour améliorer le séchage du canal).
121
ITEM 131 Thérapeutique de l'infection de l'endodonte
4. A RETENIR
5. REFERENCES
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endodontic therapy. ! nt Endod J. 1985 Jan; 18(1) : 3 5 -40.
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1 22
ITEM 132 L'obturation canalaire
1 . 1 . Obturation Tridimensionnelle
1 23
ITEM 132 L'obturation can a l a i re
- La longueur de travail est la longueur choisie par le praticien où celui ci souhaite finir sa mise
en forme. Celle-ci doit être maintenue pendant toute la mise en forme canalaire et l'obturation
doit être réalisée à ce niveau. Le choix de la longueur de travail dépend de l'approche envisagée
(école scandinave ou américaine) (voir item 1 29). Il semblerait que la meilleure limite
d'obturation soit la limite cémento-dentinaire, représentant la j onction entre endodonte et
parodonte.
- Ce qui implique que le matériau d'obturation endodontique soit radio -opaque, perm ettant au
chirurgien dentiste de contrôler la qualité de l'obturation canalaire.
- On parlera de sur extension (ou sous obturation) en cas de dépassement de matériau dans la
zone périapicale (sur extension) mais sans scellement étanche du foramen apical (sous
obturation) (Machtou 1993). Ceci est le plus souvent lié à un mauvais ajustage du cône ou à un
déchirement du foramen lors de la mise en forme. I ci, l'échec endodontique est surtout lié au
manque d'étanchéité apical plutôt qu'à la présence des matériaux dans la zone périapicale.
- On parlera de surobturation en cas de dépassement du matériel d'obturation dans la zone
périapicale mais avec un scellement étanche du foramen (Machtou 1993).
- Ils sont utilisés en association avec des matériaux solides ou semi-solides. Ceux-ci ne peuvent
donc être utilisés pour remplir le système canalaire mais uniquement pour améliorer
l'adaptation aux parois canalaires des matériaux d'obturation. Il participe à l'obturation du
système canalaire car permettent le scellement des canaux latéraux, accessoires, isthmes. Un
1 24
ITEM 1 3 2 L'obturation canalaire
ciment idéal doit adhérer à la fois à la dentine et au matériau d'obturation et doit avoir une force
de cohésion adéquate. Il doit être inerte, facilement manipulable et sa réaction de prise doit être
rapide. Il doit être facile à mélanger, biocompatible, avoir une expansion de prise, physiquement
stable, non résorbable, insoluble dans les fluides tissulaires, radio-opaque, ne doit pas colorer les
tissus dentaires, bactériostati que, non immunogène par rapport aux tissus apicaux, non
mutagène, non carcinogène et facile à enlever en cas de retraitements. La consistance doit être
telle qu'il puisse être déposé en une couche fine sur les parois canalaires.
- Les différents types de ciment sont les ciments à oxyde de zinc eugénol, à base de résine, à base
de Ca(OH) 2 ou d'oxyde de calcium, à base de verre ionomère, à base de silicone, à base de
bioverre. Pendant plusieurs années, des ciments à base de paraformaldéhyde étaient utilisés.
M ais, en raison de leur fort potentiel toxique, ceux-ci doivent être évités.
- Autrefois utilisées afin de remplir le système canalaire, leur utilisation seule est considérée
comme obsolète. Un des problèmes majeurs de ces pâtes et ciments est leur haute résorbabilité
(Lange land 1 9 7 4) dans le temps. Ceci peut aboutir à des échecs endodontiques. C'est pourquoi, il
faut leur préférer des matériaux semi solides ou solides qui sont non résorbables.
- Différents pâtes canalaires peuvent être décrites : les pâtes à base d'oxyde de zinc - eugénol, à
base de résine, à base de méthacrylate, à base de polycétone, à base de polydiméthysiloxane, à
base de salicylate avec hydroxyde de calcium, à base de CVI, à base de gutta percha, avec additifs
médicamenteux (paraformaldéhyde ou corticostéroïdes).
- Les cônes d'argent ont été introduits par J asper en 1 9 4 1 . A l'époque, ils étaient surtout utilisés
dans les canaux étroits et courbés qui auraient nécessité une préparation plus conséquente en
cas d'obturation à la gutta percha. Comme les cônes d'argent étaient plus rigides que la gutta
percha, leur mise en place étaient beaucoup plus simple. Ils sont très radio-opaques.
- Mais ceux-ci présentent des inconvénients non négligeables :
1) Les cônes d'argent ont une section ronde alors que beaucoup de canaux ont une section
ovoïdes ce qui implique que l'obturatio n n'est pas tridimensionnelle et l'épaisseur de ciment
pour compenser trop importante.
2) En cas d'extrusion du cône, possibilité de corrosion.
3) La réintervention est particulièrement difficile voire impossible.
- Caractéristiques :
• Dérivée du caoutchouc, elle est stable (contraction de prise uniquement lorsqu'elle est
ramollie chimiquement (choroforme) ou physiquement (lors de la période de
refroidissement) de l'ordre de 1 - 2 %), non résorbable, biocompatible et inerte, activité
antibactérienne (composition en oxyde de zinc), facilement manipulable (malléable et
plastique, déformable à froid, propriétés optimales une fois réchauffée et compactée),
radioopaque, stérilisable (immersion pendant au moins 60 secondes dans NaOCl 5,25 %),
125
ITEM 132 L'obturation canalaire
6. COMMENT OBTURER ?
Matériel :
- Cônes de gutta percha normalisés.
- Cônes de gutta percha accessoires.
- Fouloirs de condensation latérale ou Finger Spreader® (différentes tailles existent).
- Associé à un ciment à l'oxyde de zinc eugénol ou résine époxy.
- Après avoir enduit les parois de ciment, la maitre cône est i nséré à la longueur de travail. Le
ftnger spreader® est ensuite inséré dans le canal à 1 ou 2 mm de la longueur de travail et grâce à
un mouvement de rotation va plaquer le cône contre une des parois canalaires : il libère ainsi
une place suffisante pour l'insertion d'un cône (cône accessoire). Une fois le cône accessoire
enduit de ciment introduit, le ftnger spreader® est à nouveau réinséré afin de créer la place
suffisante pour l'insertion d'un nouveau cône accessoire et ainsi de suite. Un « bouquet » de
plusieurs cônes est alors obtenu. Ceux-ci sont sectionnés à l'entrée canalaire à l'aide d'un
instrument chauffé. La technique présente plusieurs avantages (risque d'extrusion faible, bonne
étanchéité apicale) mais présentent également des inconvénients (forces iatrogènes exercées
sur les parois canalaires : risque de fracture, chronophage, la gutta percha ne donne pas une
126
ITEM 132 L'obturation canalaire
masse homogène car non réchauffée, moins de scellement de canaux latéraux (en comparaison
de la technique à chaud).
6.2. Thermocompacteu r
- Le thermocompacteur (Mac Spaden) est monté sur C A bague bleue (vitesse : 1 0 0 0 0 à 1 5 000
tours/minute) . Lorsqu'il est mis en rotation, la force de friction va réchauffer la gutta percha, qui
va s e ramollir, et la propulser en direction apicale. Celui-ci doit être inséré progressivement
jusqu'à la longueur de travail - 2 mm. Une fois cette longueur atteinte, l'instrument est maintenu
en place quelques secondes puis remonté doucement.
- Indications :
• canaux rectilignes
• associée à l'obturation par condensation latérale à froid : technique mixte
• phase de remontée après une condensation verticale à chaud
- La technique présente plusieurs avantages (rapidité de mise en œuvre, efficacité, peu de
matériel nécessaire) mais présente également des inconvénients (nécessite une bonne expertise
de la technique, risque de fracture et de dépassement de matériaux au niveau apical).
- Elle est basée sur les forces hydrauliques générées par le compactage de la gutta percha
thermo plastifiée.
Matériel :
- Cônes de gutta percha non standardisés ou normalisés.
- Ciment de scellement : le P.C.S. (Pulp Canal Sealer®) celui-ci doit être préparé selon une
consistance permettant l'étirement du ciment selon un fil de 2 cm.
- Heat carrier.
- Fouloirs :
� Ceux utilisés en France sont appelés « fouloirs de Machtou » (au nombre de 4).
� Les fouloirs (pluggers) de Schilder (au nombre de 7) sont parfois associés à un réchauffeur à
l'autre bout du manche (heat carrier).
127
ITEM 132 L'obturation canalaire
pression est maintenue 10 secondes (ce qui pallie la contraction de la gutta lors de son
refroidissement). L'étape va être renouvelée en progressant lentement en direction apicale
jusqu'à obtention du « bouchon apical ». Une radiographie de cette étape de descente doit
être effectuée.
• La remontée : plusieurs techniques sont possibles : technique de Schilder avec des petits
tronçons de GP ou injection de G P chaude (Obtura I I , l'extruder de SybronEndo) ou
l'utilisation du thermocompacteur.
- Cette technique est utilisée avec le concept américain de mise en forme canalaire (basé sur la
conicité) :
• permet de convertir la composante verticale en forces latérales (obturation
tridimensionnelle ; obturation des canaux latéraux),
• le maintien d'un foramen étroit associé à la conicité de la mise en forme offre une résistance
et limite Je dépassement de matériaux.
- La technique peut présenter des inconvénients (la technique est dépendante de la qualité de la
mise en forme préalable (la conicité doit être suffisante et le maintien d'un foramen Je plus étroit
possible) (le fouloir doit pouvoir être inséré à la longueur de travail - (5-7) mm), risque de
dépassement de matériaux d'obturation).
Matériel :
- Un même instrument est utilisé à la fois pour chauffer et pour compacter la gutta percha
(System B® (SybronEndo, Orange, Calif.), Elements Obturation U nit™ (SybronEndo, Orange,
Calif.) Il est en général associé à un système d'inj etion de gutta percha Obtura (Obtura Spartan,
Earth City, M o.), Elements Obturation unit™ (SybronEndo, Orange, Calif.), H otShot® (Discus
Dental, Culver City, Calif.)).
- Fouloirs de Buchanan (plusieurs tailles sont disponibles : fine, fine m edium, m edium, medium
large).
- Cônes de gutta p ercha adaptés.
- Le fouloir de Buchanan utilisé sera celui qui pourra être introduit sans contrainte à 5 mm de la
longueur de travail (cette longueur peut être visualisée à J'aide d'un stop en caoutchouc). Après
voir enduit les parois canalaires de ciment, Je maitre cône est inséré. Le fouloir est introduit dans
Je canal au contact de la GP. Celui-ci est activé et enfoncé de 5 mm environ. Le fouloir est ensuite
désactivé puis maintenu sous pression dans Je canal pendant 1 0 s econdes. Le fouloir est réactivé
puis pénètre à nouveau 5 mm puis désactivé et maintenu sur place. L'éta p e est renouvelée
jusqu'à atteindre la l ongueur de travail moins 5 mm : Je fouloir est activé et retiré du canal,
emportant la gutta. Le fouloir est introduit et la GP compactée. La technique présente plusieurs
avantages (obturation tridimensionnelle) mais présentent également des inconvénients (risque
de dépassement de matériaux élevé).
6.5. Thermafil®
Matériel :
- Tuteur plastique radioopaque associé à de la gutta percha en phase a (réchauffée à 1 30°C).
- Cuve à température contrôlée « Thermaprep® » .
1 28
ITEM 132 L'obturation canalaire
- Un stop caoutchouc est placé sur le thermafil® à la longueur de travail (celui-ci est choisi en
fonction du diamètre apical du canal).
- Le thermafil® est introduit dans la cuve puis réchauffé. Le tuteur est ensuite introduit dans le
canal d'un mouvement lent et continu j usqu'au stop en caoutchouc.
- Le tuteur est sectionné à l'entrée coronaire grâce à une fraise dédiée appelée « thermacut ».
- Le canal peut ensuite être partiellement désobturé avec une fraise dédiée (le Post Space Bur®)
avant de préparer le logement de tenon avec un système spécifique.
- La technique présente plusieurs avantages (obturation tridimensionnelle, rapidité, facilité)
mais présentent également des inconvénients (risque de dépassement de matériaux élévé,
risque de séparation tuteur et gutta percha en cas de courbure marquée, désobturation plus
difficile (en cas de retraitement) .
6. 7. Cône moulé
129
ITEM 132 L'obturation canalaire
- Le ciment canalaire est inséré dans le canal (le plus souvent avec un bourre pâte). Puis un
maître cône (ajusté au diamètre du dernier instrument utilisé) est inséré à la longueur de travail.
Cette méthode est certes simple et rapide mais elle ne remplit donc pas les critères nécessaires à
l'obtention d'une obturation tridimensionnelle du système canalaire. Elle n'est donc pas
recommandée.
7. A RETENIR
- l 'obturation cana/aire :
• Isole le réseau endodontique des structures parodontales.
• Crée un environnement biologique propice à la cicatrisation périapicale.
• Doit être tridimensionnelle.
• Doit être étanche.
- la littérature scientifique n 'a pu mettre en évidence la supériorité des techniques de condensation
à froid par rapport à la condensation à chaud. la meilleure obturation est celle que le praticien
maitrise et pour lequel il obtient des résultats satisfaisants et reproductibles.
8. REFERENCES
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130
ITEM 132 L'obturation canalaire
1 31
ITEM 133 Retraitement endodontique
1. DEFINITION ET OBJECTIFS
132
ITEM 133 Retraitement endodontique
- Certains auteurs utilisent également le terme de "survie de la dent" (que l'on peut définir
comme le succès selon des critères lâches) :
• L'absence de symptômes et de signes cliniques.
• L'absence ou persistance d'une lésion radioclaire préexistante.
- I ci, tant que la dent est sur l'arcade et est associée à un silence clinique, la dent est j ugée
fonctionnelle.
- L'échec selon des critères lâches est défini par:
• L'apparition/persistance de signes cliniques/symptômes.
• L'apparition/agrandissement d'une lésion radioclaire périapicale.
Dent traitée
endodontiquement
Evaluation du traitement
JJ
Echec endodontique Echec endodontique
avéré potentiel
JJ
Non
JJ Oui Non satisfaisante
JJ
Satisfaisante
Nouvelle restauration
nécessaire ?
133
ITEM 133 Retra itement endodontique
4. PROCEDURES CLINIQUES
./ M atériaux ?
./ Quel type de prothèse fixée ? Prothèse fixée unitaire ou plurale ?
./ Nature du ciment de scellement/collage ?
• Examen de l'ancrage radiculaire :
./ Type d'ancrage ? inlay-core ? Couronne monobloc ?
./ Tenon anatomique ou préformé ?
1 34
ITEM 133 Retraitement endodontique
./ Combien d'ancrages ?
./ Matériau ?
./ Axe du tenon ?
./ Rapport tenon/racine ?
./ Longueur du tenon ?
• Examen des parois résiduelles
• M atériau d'obturation canalaire ? Et qualité de l'obturation canalaire ?
- Plusieurs systèmes peuvent être utilisés pour déposer les prothèses fixées. L'arrache couro nne
et la pince de Furrer® ne doivent être utilisés que pour le descellement des prothèses
provisoires et des prothèses définitives peu rétentives ou scellées au ciment provisoire. En effet,
les contraintes exercées sont importantes et les forces d'extraction peuvent entraîner des fêlures
voire des fractures de la dent sous jacente.
- Outre la possibilité de découpe de la couronne, il existe d'autres systèmes de dépose des
prothèses fixées :
• Le système Wam Key® (3 clés différentes sont disponibles). La séquence clinique est la
suivante :
./ Créer une gouttière sur la face vestibulaire parallèle à la face occlusale et située à 1 mm de
celle-ci. La gouttière doit être suffisamment profonde (doit dépasser la moitié de la face
o cclusale) Elle est réalisée à l'aide d'une fraise diamantée (pour la partie céramique) et
.
- C oronaflex system®.
- Technique parachute associée à un système Kavo coronaflex® ou easy pneumatic crown and
bridge remover® (Dentco ).
1 35
ITEM 133 Retra itement endodontique
- Le principe est le même que précédemment puisque le matériau de restauration composite est
éliminé. Puis les inserts US sont appliqués de sorte à détruire la résine de collage.
4.4.3. lnlay-core
- Le matériau de restauration coronaire est déposé en prenant garde de laisser intacte la partie
émergente du cône d'argent.
- Puis utilisation d'US.
- Une lime de petit calibre est insérée entre le cône et les parois dentaires afin de libérer
progressivement le cône d'argent.
- Alternance lime KlO et lime H 1 5.
- Il est nécessaire de bien libérer le cône sur au moins 2 parois avant de chercher à le retirer.
- Les pâtes canalaires utilisées sont le plus souvent non résorbables. Le solvant sera choisi en
fonction du matériau à éliminer (de son aspect, de sa radio opacité, de sa dureté, de sa densité).
- Pour les pâtes à base d'oxyde de zinc eugénol : utiliser des solvants type dérivés du tétra
chloroéthylène (Endosolv®), xylol, ou solvant à l'orange.
- Pour les pâtes phénoplaste ou bakélite : Endosolv®, resosolv® mais ces résines sont insolubles
et plus dures que la dentine.
136
ITEM 133 Retraitement endodontique
./ L'instrument peut ensuite être vibré à l'aide d'US ou capturé grâce au système de
préhension.
5. PRONOSTIC
137
ITEM 133 Retraitement endodontique
6. A RETENIR
- le retraitement endodontique n 'est pas systématique: il répond à des situations cliniques bien
précises:
• En cas d'échec avéré.
• En cas d'échec potentiel et d'une nouvelle restauration coronaire.
- l 'anamnèse, l'examen clinique et radiographique donneront tous les éléments essentiels
nécessaires pour mettre en place la meilleure stratégie possible.
- les stratégies seront adaptées en fonction des obstacles coronaires et des matériaux
d'obturation cana/aire.
- le taux de succès du retraitement endodontique est inférieur au traitement initial.
7. REFERENCES
- CARR G. New definition of retreatment in COHEN S, BURNS RC, (eds) Pathway of the pulp. Saint
Louis :Mosby Co. 1998
- CASTELLUCC! A. Endodontics Volumes 1 et 2 editions Il Tridente, Florence, 2004
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- MACHTOU P, Endodontie, Editions CdP, Paris, 1993
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MACHTOU P, PERTOT WJ. Endodontie, éditions CdP, 2 0 1 2 p 295-320
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treatment. J Endod 2005; 3 1 ( 1 2) :845-50.
138
ITEM 134 Chirurgie endodontique et périapicale
les objectifs de la chirurgie endodontique sont les mêmes que ceux pour le traitement et le
retraitement endodontique, à savoir de créer un environnement biologique adéquat à la guérison
parodontale et donc de redonner une fonction biologique à l'organe dentaire. Ces objectifs
nécessitent donc de procéder à la désinfection du réseau cana/aire et d'obturer les portes de sortie
du système endodontique.
la chirurgie endodontique moderne ou microchirurgie endodontique se distingue nettement de
la chirurgie endodontique dite traditionnelle en terme de matériel, de technique, de matériaux. les
taux de succès ont donc considérablement évolué. la méthode traditionnelle reposait sur une
résection apicale parfois associée à une obturation à l'amalgame. la microchirurgie endodontique
repose sur l'utilisation d'aides visuelles, sur une résection apicale a minima, une préparation a
retro avec des inserts ultrasonores et une obturation a retro.
- Risque anatomique : proximité d'éléments nobles (Nerf alvéolaire inférieur, nerf lingual, sinus
maxillaire, artère palatine).
- Etat parodontal déficient (maladie parodontale non stabilisée, hauteur/épaisseur de la gencive
attachée, présence de défauts parodontaux).
- Hygiène bucco dentaire mauvaise.
- Facteur dentaire (intérêt de la conservation de la dent, fracture/fêlure, rapport
racine/couronne, qualité de la restauration coronaire) .
1 39
ITEM 134 C h irurgie endodontique et périapicale
- La chirurgie endodontique peut être effectuée en l ère intention (sans retraitement o rthograde
préalable) dans quelques cas cliniques bien précis :
• Présence d'une restauration prothétique plurale d ont la dépose représente un risque pour la
conservation des dents sous jacentes.
• Présence d'une restauration prothétique étanche unitaire récente.
• Présence d'un ancrage radiculaire dont la dépose peut s'avérer dangereuse pour les
structures sous jacentes.
4. 1 . Anamnèse
- Recherche d 'adénopathies.
- Tonicité des lèvres, facilité à les récliner.
- Evaluation de l'hygiène buccodentaire.
- Ouverture buccale.
- Examen des tissus mous :
• Hauteur/épaisseur/qualité d e la gencive attachée (hauteur estimée avec une sonde graduée)
• Fond du vestibule, freins, insertions musculaires
• Présence d'une tuméfaction, d'un ostium fistulaire
- Examen dentaire (con cerne toutes les dents susceptibles d'être incluses dans le lambeau) :
• Qualité de la restauration coronaire.
• M obilité de la dent
• Sondage parodontal (il est très important : il permet à la fois de bien apprécier la qualité des
tissus parodontaux et de m ettre en évidence une éventuelle fracture radiculaire (voir item
1 3 6) .
1 40
ITEM 134 Chirurgie endodontique et périapicale
- Radiographie rétro-alvéolaire (origine de la fistule si elle est présente grâce à une radio
réalisée avec un cône de gutta percha inséré dans la fistule par l'ostium gingival), évaluati on de
l'anatomie de la dent à traiter, de la positio n des apex, de la longueur radiculaire, évaluation du
rapport couronne/racine, évaluation de la taille de la lésion périapicale (contour, taille), de sa
proximité avec des éléments anatomiques et les dents adjacentes).
- Cane Bearn Computed Tomography (CBCT).
- La radiograhie rétroalvéolaire orthocentrée associée à diverses angulations semble être la
solutio n de choix de manière générale. M ais, dans certains cas, des examens complémentaires,
type CBCT ou scanner trouvent leur indication : suspicion de fracture, anatomie complexe,
suspicion de canaux non traités, proximité avec des éléments nobles, épaisseur des corticales,
fenestrations (cf Recommandations de l'HAS de 2 009 pour l'utilisation du CBCT en endodontie).
- Toutes les données issues de l'anamnèse, de l'examen clinique et des examens
complémentaires vont permettre de poser ou non l'indication d'une chirurgie endodontique. La
décision revient ensuite au patient, après que le praticien lui ait expliqué les avantages et les
inconvénients de la technique et des alternatives thérapeutiques p ossibles. En cas d'acceptation,
la date de la chirurgie endodontique est programmée et une o rdonnance peut être également
délivrée (voir items correspondants). A noter que la prescription systématique d'antibiotiques
ne montre pas une influence significative sur le succès de la chirurgie (Lindeboom et al., 2005).
5. CHIRURGIE ENDODONTIQUE
5.2. I ncisions
- Objectifs :
• Permettre une bonne visibilité de la zone à opérer.
• Permettre un bon repositionnement du lambeau à la fin de l'intervention et donc permettre
une m eilleure cicatrisation.
• Eviter tout dommage esthétique après chirurgie.
- Le choix des tracés d'incision dépend :
• D e la taille de la lésion.
• De la l ocalisatio n et des facteurs anatomiques
• De la qualité/quantité de gencive attachée et de l'état parodontal.
- Communément, le lambeau doit être centré sur la dent à traiter et englober au minimum une
dent de part et d'autre.
1 41
ITEM 134 Chirurgie endodontique et périapicale
- Dans certains cas, la corticale est préservée, et une trépanation est nécessaire pour accéder à la
lésion et à l'apex de la dent à traiter. Pour cela, le matériel à utiliser est la fraise boule à os
montée sur une pièce à main chirurgicale (ou turbine à tête angulée). Il est nécessaire de réaliser
l'ostéotomie sous irrigation abondante afin d'éviter un échauffement trop important de l'os. Le
curetage de la lésion est ensuite réalisé manuellement avec des curettes de Lucas ou à l'aide
d'inserts US. La lésion est fixée et conservée pour analyse histopathologique.
- La résection doit concerner les 3 mm apicaux. Celle-ci permet de bien mettre en évidence
l'anatomie radiculaire et d'améliorer la désinfection endodontique (car la zone apicale est la
zone anatomique la plus complexe). Elle permet également d'améliorer la visibilité lors du
curetage en cas de lésion apicale large. Cette étape est réalisée à l'aide d'une fraise Zekrya®
chirurgicale montée sur turbine ou contre angle grande vitesse (sans sortie d'air). La résection
doit être parallèle au grand axe de la dent et un biseau est réalisé afin de bien visualiser
l'ensemble du système canalaire. La partie apicale ainsi réséquée doit faire l'objet d'une
attention particulière et doit être observée sous aides visuelles : meilleure visualisation de
l'anatomie : canal non traité ? isthme ? fracture/fêlure ? (la visualisation peut être améliorée par
badigeonnage de la structure avec du bleu de méthylène).
1 42
ITEM 134 Chirurgie endodontique et périapicale
- Le système canalaire est observé à l'aide de miroirs spéciaux (micro miroirs) et sous aides
visuelles (loupes, microscope opératoire).
- Préparation canalaire à l'aide d'inserts ultrasonores spécifiques à la chirurgie endodontique
(avec une partie travaillante de longueur variable) sous irrigation abondante.
- Obturation a retro :
• Le matériau doit être facile à utiliser, doit être antimicrobien, doit avoir un temps de prise
adéquat, être radio opaque, ne pas être affecté par l'humidité, être biocompatible ou au mieux
bioactif, assurer une étanchéité, être stable dans le temps. La plupart des matériaux utilisés
sont l'I RM®, le Super EBA®, le MTA® (plus récemment la Biodentine®). Le MTA® et l'IRM®
sont les matériaux le plus recommandés (excellentes propriétés d'étanchéité) (Chang, et al.,
2 009; Lindeboom et al., 2005). L'amalgame a longtemps été utilisé mais les risques de
corrosion (apparition de coloration) et de perte d'étanchéité ont réduit ses indications à
néant.
- Protocole clinique :
• La préparation est séchée à l'aide de cônes de papier.
• Le matériau est inséré avec l'aide de microfouloirs de différentes tailles qui permettent de
compacter le matériau.
S.7. Sutures
- Elles doivent reposer sur du tissu dur (d'où l'importance du choix des tracés d'incision en
début d'intervention) . Elles sont réalisées après remise en place du lambeau et compression. Un
fil de suture fin (5/0 ou 6/0) est le plus souvent utilisé.
- Une radiographie post opératoire est réalisée.
6. PRONOSTIC ET GUÉRISON
1 43
ITEM 134 Chi rurgie endodontique et péria picale
est d'environ 90%. Mais les études montrent une récidive dans 5 à 2 5 % des cas à 3 ans. Une
étude randomisée a montré un taux de succès de 75,9% à 5 ans (Von Arx et al., 2 0 1 2) .
7. A RETENIR
8. REFERENCES
- HAUTE AUTORITE DE SANTE. Tomographie volumique à faisceau conique de la face (cane beam)
Rapport d'évaluation technologique, Décembre 2 009.
- JOHNSON B R, M OHAMED FI, WITHERSPOON DE, Periradicular surgery in HARGREAVES K, COHEN S,
Path way ofpulp, l Oth edition, St LOUIS 2 0 1 1 Cohen Mosby Elsevier p 7 2 0-776
- KHAYAT B, COCHET JY, Endodontie chirurgicale in SIMON S, MACHTOU P, PERTOT WP, Endodontie,
Editions CdP, 2 0 1 2 p 3 2 1-346
- S I M ON S, Chap 3 Endodontie chirurgicale in Memento Endodontie Volume 2 retraitements,
éditions CdP, 2009 p81-107
- GLICKMAN GN, HARTWELL GR, Chap 33 Endodontic surgery in INGLE BAKLAND BAUMGARTNER (eds)
Ingle's Endodontics 6, BC Decker Inc 2 008 p 1 2 3 3 - 1 294
- VELVART P, Chap 20 Surgical retreatment in BERGENHOLTZ G, H O RSTED-BIN DSLEV P, REIT c. (eds)
textbook of endodontology, Blackwell Munksgaard 2003 p31 1 - 3 26.
1 44
I T E M 135 Les urgences en OCE: Conduite à tenir
Elles représentent la majorité des consultations des patients en urgence. la compréhension des
mécanismes pathologiques (voir item 120) associée à une anamnèse et un examen clinique
rigoureux constituent la clé pour aboutir à un diagnostic précis. Une fois le diagnostic posé, la mise
en oeuvre de protocoles cliniques permettra une prise en charge efficace du patient.
1. LE DIAGNOSTIC
1 . 1. Anamnèse
1 45
ITEM 135 Les urgences en OCE: Conduite à tenir
• Test de la palpation apicale (palpation des régions à l'aide de la pulpe de l'index en regard des
apex dentaires).
• Sondage parodontal (effectué à l'aide d'une sonde parodontale graduée) permet de mettre en
évidence une perte d'attache, signant une atteinte parodontale (voir item 135).
• Test du mordu.
• Evaluation de la mobilité dentaire.
- Il est conseillé de réaliser les clichés radiographiques avec des angulateurs afin de minimiser
les déformations (technique des plans parallèles) . Un cliché rétro coronaire permettra
d'apprécier la morphologie de la chambre pulpaire, la présence de calcification mais surtout la
profondeur de la lésion carieuse et son rapport avec la pulpe. Un cliché rétro alvéolaire
permettra d'apprécier l'anatomie radiculaire, la qualité d'un traitement endodontique, la
présence de résorptions radiculaires, fractures, mais également le support parodontal (niveau
de l'os proximal, présence d'une lésion intra-osseuse d'origine endodontique).
1 46
ITEM 135 Les urgences en OCE: Conduite à tenir
- Elles sont liées à un traumatisme occlusal et peuvent donc intervenir sur une dent à pulpe
vivante.
- Symptomatologie rapportée par le patient :
147
ITEM 135 Les urgences en OCE: Conduite à tenir
canalaire dans le cas d'une dent déjà traitée) et irrigation abondante à l'hypochlorite de
sodium .
./ Médication intra canalaire type Ca(OH)z .
1 48
ITEM 135 Les u rgences en OCE: Conduite à tenir
• M obilité de la dent
- Examen radiographique :
• É paississement ligamentaire et LIPOE.
- Conduite à tenir :
• Conservation/restauration de la dent ?
../ Si oui : le but du geste d'urgences est de faciliter le drainage du pus pour obtenir un
pré endodontique .
../ Cavité d'accès .
d'obtenir un drainage intra canalaire du pus contenu dans l'abcès intra osseux.
../ D eux cas de figures peuvent alors se présenter :
� Si un drainage est obtenu et que le réseau canalaire peut être séché : une médication
intracanalaire au Ca(OH)z est mise en place après nettoyage et désinfection du canal.
� Si aucun drainage obtenu ou si drainage intarissable, la dent est laissée ouverte 48h puis
le patient est revu pour refermer la dent
• Par voie muqueuse : en cas de collection suppurée au niveau de la muqueuse alvéolaire, une
incision à l'aide d'un bistouri doit être réalisée. L'incision doit être franche, jusqu'au périoste.
• Prescriptions :
../ Antalgique .
../ Les antibiotiques sont indiqués dans deux situations seulement : (1) dans le cas de
patients à risque (2) en présence de signes généraux associés (asthénie, fièvre, etc.).
../ Le patient est également invité à réaliser des bains de bouche à l'eau chaude salée.
4. A RETENIR
- Le diagnosti c précis ne peut être obtenu qu'en reproduisant la douleur ressentie par le patient
à l'aide des tests cliniques.
- Une prise en charge efficace repose essentiellement sur un diagnostic précis et sur la mise en
œuvre d'un protocole clinique adapté.
- L'utilisation de substituts chimiques ou pharmacologiques seuls n'est pas conseillée : seul le
geste clinique adapté du chirurgien dentiste permettra un soulagement efficace du patient
- L'antibiothérapie doit être réservée aux patients à risque infectieux majeurs dans le cas des
urgences infectieuses et aux patients présentant des signes généraux.
- En cas de tableaux cliniques sévères et/ou en cas d'altérations de l'état général, le patient devra
être adressé dans les plus brefs délais pour une prise en charge hospitalière.
149
ITEM 135 Les urgences en OCE: Conduite à tenir
5. REFERENCES
1 50
ITEM 136 Relations endo-parodontales
- La dentine présente une structure tubulaire normalement scellée au niveau coronaire par
l'émail, et au niveau radiculaire, par le cément. Les diamètres des tubules augmentent en
direction pulpaire.
1 51
ITEM 136 Relations endo-parodontales
- Celles ci seront davantage décrites dans l'item 1 2 1. Elles peuvent être internes et externes. Les
perforations peuvent être la conséquence des résorptions évolutives internes ou externes.
- L'approche thérapeutique n'est pas forcément la même et justifie l'importance d'un diagnostic
précis. Celui-ci est essentiellement radiographique (radiographies rétroalvéolaires voire
l'utilisation du Cane Bearn Computed tomography (CBCT)).
endodontique doit être obturé à la gutta percha (la perforation est ici gérée comme un
canal latéral) (Simon 2 009).
3. LA PATHOLOGIE ENDO-PARODONTALE
- Que l'origine soit endodontique ou parodontale, elle affecte de toute façon le parodonte.
1 52
ITEM 136 Relations endo-parodontales
- Les bactéries :
• Les pathogènes parodontaux et endodontiques sont similaires.
• Les spirochètes.
- Les levures.
- Les virus.
3.2. Classification
3.3. Diagnostic
- L'anamnèse et l'examen clinique doivent comprendre tous les tests précédemment décrits
(item pathologies pulpaires et périradiculaires). Nous insisterons davantage sur :
• L'anamnèse (notamment les thérapeutiques précédemment réalisées).
• L'inspection des muqueuses (hygiène buccodentaire, présence de tartre, inflammation
gingivale, fistule) et de l'occlusion.
• La dent concernée doit faire l'objet d'un examen minutieux :
./ présence d'une anomalie dentaire, fêlure, fracture, ... (transillumination)
./ Test de sensibilité pulpaire :
� une réponse positive indique une pathologie purement parodontale .
./ Le sondage parodontal :
� U n sondage étroit ponctuel ou ponctiforme (dit en U) peut indiquer une anomalie
dentaire, une fistule desmodontale, une perforation ou une fracture de la dent
� Un sondage dit en V ou arciforme indique une pathologie parodontale.
� L'association des 2 indique une lésion combinée .
./ Le test du mordu .
./ La radiographie rétroalvéolaire renseigne notamment sur la qualité du traitement
endodo ntique, la présence ou non de résorptions, d'un ancrage radiculaire, la visualisation
d'un trait de fracture, la quantité /qualité de la perte osseuse (une lésion en « doigt de
gant » indique très souvent une fracture radiculaire). Le diagnostic peut être affiné par la
réalisation d'une radiographie avec un cône de gutta percha inséré au niveau du point de
sondage.
1 53
ITEM 136 Relations endo-parodontales
- La dent répond normalement aux tests de sensibilité pulpaire. Dans le cas d'une dent traitée
endodontiquement, le traitement est de bonne qualité (homogène, .sans vide, l ongueur située
dans les 2 mm apicaux) . Le sondage parodontal montre une perte d'attache en V. La pathologie
parodontale pure est le plus souvent liée à une accumulation de plaque et de tartre.
- La prise en charge sera parodontale. Le pronostic dépend du stade et de la sévérité de la
pathologie parodontale, du patient (réponse de l'hôte) et de la qualité de la prise en charge.
1 54
I T E M 136 Relations endo-parodontales
dent. Néanmoins, certaines études histologiques ont m ontré que la pulpe réagissait à la
pathologie parodontale sous forme de changements dégénératifs tels que des calcifications, des
fibroses pulpaires . . . (Langeland et al., 1 9 74) .
- Elles sont rares. Elles interviennent lorsqu'une lésion parodontale progresse au niveau apical
alors qu'une lésion endodontique progresse en direction coronaire. Les deux lésions vont se
rejoindre et former une lésion combinée vraie. La thérapeutique repose dans un premier temps
sur le traitement endodontique qui est le plus prédictible. L'état parodontal est réévalué après
un délai minimum de 3 mois. Un traitement paro dontal pourra être envisagé (Mandel 2 0 1 2 ) .
4 . A RETENIR
5. REFERENCES
germ-free and conventional laboratory rats. Oral Surg Oral Med Oral Pathol. 1965 Sep;2 0 : 340-9.
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Oral Surg Oral Med Oral Pathol. 1974 Feb;3 7 (2 ) : 2 5 7-70.
1 55
ITEM 136 Relations endo-parodontales
- MANDEL E. Chap 1 6 Les lésions endo-parodontales in S I MON S., MACHTOU P., PERTOT W.-J.
Endodontie, Editions CdP, 2 0 1 2 p 347-386
- M IYASHITA H, B ERGENHOLTZ G, GRÔNDAHL K, WENNSTRÔM J L. Impact of endodontic conditions on
marginal bone loss. J Periodontol. 1 998 Feb;69 (2) : 1 5 8-64.
- ROTSTEIN 1, S I MON J H, chap. 1 6 Interrelationship of pu/pal and periodontal diseuses in Seltzer and
Bender's Dental Pulp, Second édition, HARGREAVES K, GOODIS HE, TAY F R. Quintessence
publishing, 2 0 1 1
- ROTSTEI N 1 , SIMON J H , Chap 1 8 Endodontic-Periodontal interrelationships I N I N GLE BAKLAND
BAUM GARTNER (eds) lngle's Endodontics 6, BC Decker lnc 2008 p 1 088- 1 1 6 1
- SIMON S, Chap 2 Retraitement (traitement des perforations) in SIMON S . Endodon tie Volume 2 :
retraitements, Editions CdP 2009 p 68-79
1 56
ITEM 137 Thérapeutiques restauratrices et endodontiques chez le patient âgé
Avec le vieillissement général de la population, nous sommes confrontés dans notre exercice à
un pool de plus en plus important de patients âgés. Les patients dépendants ou vivant en institution
présenten t plus de problèmes dentaires que les patients indépendants. L 'état de santé générale,
physique et mental, doit être pris en compte lors de l'établissement du plan de traitement.
De plus, ces patients présentent des risques spécifiques en raison du vieillissement physiologique
du corps humain. Notre thérapeutique devra être adaptée en fonction de ces risques, tant au niveau
de la prophylaxie qu'au niveau du déroulement des séances de soins.
- Le s uj et âgé peut présenter plus fréquemment que Je sujet jeune une ouverture buccale
limitée. Il va ressentir plus rapidement une fatigue lors de la séance de soins. Sa dextérité
manuelle est dim inuée.
- Conséquences :
• augmentation du risque carieux individuel (RCI) et de l'inflammation gingivale en raison de la
difficulté à maintenir une hygiène buccodentaire correcte.
• difficultés techn iques : champ opératoire parfois difficile à mettre en place, radiographies
rétroalvéolaires difficiles.
• nécessité de réaliser des séances courtes pour éviter des douleurs articulaires et une fatigue
du patient.
- Conséquences : Pour certains médicaments, une réduction de leur posologie habituelle devra
être observée.
- De plus, l'état général du patient et les traitements médicamenteux en cours devront être
évalués et pris en compte dans le choix de la thérapeutique et des prescriptions.
- Les patients âgés souffrent de xérostomie et le p H salivaire donc le pouvoir tampon est
diminué.
- Conséquences : augmentation du RCI.
1 57
ITEM 137 Thérapeutiques restauratrices et endodontiques chez le patient âgé
- La dentine secondaire s'appose tout au long de la vie au dépend du volume pulpaire. Il s'ensuit
un volume pulpaire coronaire et radiculaire réduit La réponse de la pulpe aux agressions et sa
sensibilité sont diminuées.
- Si le patient est sujet aux lésions non carieuses (érosion / abrasion / attrition), leur volume
augmente avec l'âge.
- Conséquences :
• insensibilité pulpaire, d'où la fréquence de caries radiculaires asymptomatiques
• difficulté d'accès au réseau canalaire radiculaire.
2. MESURES PROPHYLACTIQUES
- Après évaluation et diagnostic d'un RCI élevé, comme pour tous les patients, il faut favoriser la
reminéralisation grâce à des apports topiques de fluor (dentifrices à plus de 5000 ppm, vernis
fluorés) ou de phosphates de caséine (produits à base de Recaldent® comme le GC Tooth
Mousse®). Voir l'item 1 22 .
- Pour diminuer l'inflammation gingivale, il est conseillé de prescrire d e s bains d e bouche à base
de chlorhexidine pendant 3 semaines. Il faut éviter les bains de bouche contenant de l'alcool car
cela augmente la xérostomie.
- L'idéal est de diminuer la quantité de sucres fermentescibles ingérés par des mesures
d'hygiène alimentaire et si nécessaire de les remplacer par des sucres non fermentescibles
(xylitol, sorbitol, aspartame).
- La difficulté chez le patient âgé est d'obtenir sa compliance ou celle de l'aidant (à domicile ou
en institution). Il ne vaut mieux pas introduire trop de produits en même tem ps. Il est préférable
de les prescrire un par un et de réévaluer régulièrement leur nécessité.
- Le risque carieux est augmenté chez le sujet âgé. Les caries s econdaires et radiculaires (site 3)
sont les plus fréquentes. Ces dernières ont tendance à s'étendre circonférentiellement plutôt
qu'en profondeur. Le risque de fracture associé à la récession parodontale modérée à sévère est
augmenté.
1 58
ITEM 137 Thérapeutiques restauratrices et endodontiques chez le patient âgé
- Comme pour tout patient, l'éviction carieuse doit être réalisée selon les principes de
dentisterie a minima. L'effraction pulpaire doit être prévenue au maximum, en raison de la
difficulté de réalisation des traitements endodontiques (le risque est cependant diminué à cause
de la rétraction pulpaire). 2 techniques sont particulièrement adaptées au patient âgé :
• Excavation carieuse partielle : les bords de la lésion sont propres, la dentine ramollie à
proximité de la pulpe est laissée en place. La restauration est réalisée en sandwich fermé CVI
+ composite.
• ART (atraumatic restaurative technic) : lorsque l'accès à la lésion carieuse est
particulièrement difficile et ne permet pas l'utilisation de l'instrumentation rotative
(ouverture buccale très limitée, soins au lit) il est possible de réaliser une excavation
manuelle et une restauration au CVI. Cette technique peut aussi être utilisée en dentisterie
humanitaire.
3.2. E ndodontie
- La procédure opératoire de l'acte endodontique est la même que chez un patient jeune et en
bonne santé générale.
- La pose de la digue est parfois difficile (problèmes de déglutition et respiratoires) mais
nécessaire pour assurer la pérennité du traitement
- Les étapes de la réalisation de la cavité d'accès et du cathéterisme sont difficiles du fait de la
rétractio n pulpaire. Le risque de perforation augm enté.
3.3. Prescriptions
- L'état de santé général et les prescriptions en cours doivent être pris en compte dans la
prescription éventuelle de notre part.
- Il faut éviter les A I N S en raison du risque d'aggravation d'une hypertension artérielle et du
développement d'une insuffisance cardiaque congestive et rénale fonctionnelle.
- Il n'y a pas de contre-indication aux anesthésiques et aux vasoconstricteurs chez le sujet âgé
indemne de pathologie générale.
4. A RETENIR
- Comme tout patient la prise en charge du sujet âgé doit se faire de manière globale.
- Le risque carieux est a ugmenté chez le sujet âgé.
- Les techniques et matériaux utilisés doivent être adaptés à son état général. S'il est en bonne
santé physique et mentale, les traitements seront les mêmes que chez le patient sain.
- Les actes endodontiques son t complexes sur une dent âgée, il convient d'utiliser au maximum
les techniques de conservation de la vitalité pulpaire.
1 59
ITEM 137 Thérapeutiques restau ratrices et endodontiques chez le patient âgé
5. REFERENCES
- CHALMERS J. Minimal Intervention Dentistry: Part 1. Strategies for Addressing the New Caries
Challenge in Older Patients. J Can Dent Assac. 2006 ; 72 (5) : 427-33.
- C HALMERS J. Minimal Intervention Dentistry: Part 2. Strategies for Addressing Restorative
Challenges in Older Patients. J Can Dent Assac. 2006 ; 7 2 (5) : 435-40.
- M c COMB D. Operative dentistry consideration for the eider/y. J Prosthet dent. 1994 ; 72 : 5 1 7-24.
- NGO HC, ÜPSAHL-VITAL S. Intervention minimale en caria/agie. La place des ciments verre
ionomère. Réalités cliniques. 2 0 1 2 ; 2 3 (3) : 2 3 5-242.
- REVOL P, D EVOIZE L, D ESCHAUM ES C, BARTHELEMY 1, BAUDET-POMMEL M, M ONDIE JM. Stomatologie
gériatrique. Encycl Med Chir, Stomatologie, 2 2-052-A- 1 0, 2 006, Médecine Buccale, 2 8-850-B-
1 0, 2 008.
1 60
Odontologie Prothétique
O DONTOLOGIE PROTHETIQUE
!H.M.H.4..:..�X�.m�.r.i..ç![n[g�-�- -��. .PJ.ê! D. ��-tr.�Jt.�m.�m. .�n. P.f.9.th�?�?. . ........... ... . . ...... . ..... .. . ....
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..... .. .... . ...
1 61
ITEM 138 Restauration de la dent dépu lpée
Une dent dépulpée est un organe dépourvu de tissu pulpaire, ayant eu un traitement
endodontique. La restauration de la dent dépulpée a pour objectif la reconstitution des pertes
tissulaires afin de rétablir les fonctions de l'organe dentaire mais aussi d'assurer le contin uum
endo-prothétique, autrement dit l'étanchéité coronaire.
1.1. Biologiq ue
1.2. Mécanique
- Les pertes de substance due aux lésions carieuses, traumatismes, et dans une moindre mesure
les manœuvres endodontiques diminuent la résistance de la dent aux contraintes mécaniques
(Reeh 1 999).
• cavité occlusale = - 10%
• cavité occlusale + 1 crête marginale = -46%
• cavité occlusale + 2 crêtes marginales =- 63%
1 62
ITEM 138 Restauration de la dent dépulpée
- Les pertes tissulaires sont reconstituées par une restauration en composite en méthode
directe ou avec un inlay/onlay en composite, céramique, alliage métallique par méthode
indirecte
- Avantages :
• absence d'agression du parodonte
• économie tissulaire
• réintervention
• ancrage radiculaire inutile
- Inconvénients :
• mise en œuvre exigeante
• faible recul clinique pour la dent dépulpée
- Indications : (arbre décisionnel) ce type de reconstitution ne peut être réalisé que selon
certaines conditions : faible perte tissulaire à restaurer, patient j eune, sans parafonction,
traitement endodontique récent. Il est indiqué, dans le cas échéant, de réaliser une restauration
par couronne périphérique.
- L'inlay core est réalisé au laboratoire à partir d'une empreinte de la préparation, ou d'une
maquette en résine calcinable produite directement en bouche.
1 63
ITEM 138 Restauration de la dent dépulpée
- Inconvénients :
• coût tissulaire élevé
• réintervention délicate
• agression parodontale possible
• ancrage radiculaire fréquent augmentant le risque de fracture radiculaire
. ...... . ........
Architecture et
• Non
volume de la perte
tissulaire faible Nécessité d'une reconstitutio n
.. . . . . . . . . . . . r
.
. . . . . . . . . . .• pré-prothétique
.
.. . . . . . . . . . . t. . . . . . . . . . . .
..
:·······················�
parafonction .
. . . . . . . . . . . .r
.
. . . . . . . . . . .•
Non support de .
bridge, ni couronne
.. . . . . . . . . . . t .
.. ........ �
Reconstitution
Traitement • Non .
, .............
. fraisée
........�
corono
endodontique
I
:·······················�
radiculaire
coulée
récent
.· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · : � 3 parois restantes :
�
, .............
.
........ �
·
I
:·······················�
·
Limite cervicale
.
. supra gingival
� .......................�
Reconstitution
corono-radiculaire
foulée
1 64
ITEM 138 Restauration de la dent dépulpée
4. A RETENIR
5. REFERENCES
- ANDREASEN JO, FARI K B, MUNKSGAARD EC. Long-term calcium hydroxide as a root canal dressing
may increase risk ofrootfracture. Dent Traumatol. 2002 Jun ; 18(3 ) : 1 34-7.
- BUKIET F, LEHMAN, N ,TIRLET G, Restauration Partielle collée de la dent dépulpée : Préserver pour
différer /'échéance prothétique. Réalités Cliniques, 2 004; 1 5 (1) :67-78.
- MACHTOU P, Etanchéité apicale versus étanchéité coronaire, Réalités Cliniques, 2 004 ; 1 5 (1) :5-
20
- RAN DOW K, GLANTZ P. On cantilever loading of vital and non-vital teeth. Acta Odontol Scand 1986;
44: 2 7 1 -7.
- MAI S, KIM YK, AROLA DD, Gu LS, KIM J R, PASH LEY DH, TAY FR. Differential aggressiveness of
ethylenediamine tetraacetic acid in causing canal wall erosion in the presence of sodium
hypochlorite. J D ent. 2 0 10 Mar;38(3) : 2 0 1 -6.
- PASCON FM, KANTOVITZ KR, SACRAM ENTO PA, NOBRE-DOS-SANTOS M, PUPPIN-RONTANI RM. Effect of
sodium hypochlorite on dentine mechanical properties. A review. J Dent. 2009 D ec; 3 7( 1 2) :903-8.
- RAY HA, TROPE M ., Periapical status of endodontically treated teeth in relation to the technical
quality of the rootfilling and the coronal restoration, Int Endod J., 1 995 ;28(1) : 1 2-8.
- REEH ES. Reduction in tooth stiffness as a result of endodontic restorative procedures. J Endod
1989 ; 1 5 : 5 1 2-6
- SIM TP, KNOWLES JC, N G YL, S HELTON J, GULABIVALA K. Effect of sodium hypochlorite on mechanical
properties of dentine and tooth surface strain. Int Endod J. 2 0 0 1 Mar; 34(2) : 1 20-32.
- TRONSTAD L, ASBJ0RNSEN K, D0VING L, PEDERSEN 1, ERIKSEN HM, Influence of coronal restorations on
the periapical health of endodontically treated teeth, Endod Dent Traumatol., 2000; 1 6(5) : 2 1 8-
21
1 65
ITEM 139 Justification clinique des déficits anatomiques, fonctionnels et esthétiques i mpliquant un recours aux thérapeutiques
prothétiques.
L 'anatomie spécifique de chaque dent lui permet d'assurer ses différentes fonctions. La forme
permettant la fonction, une altération de la morphologie dentaire ou l'absence de la dent sur
l'arcade va induire respectivement une détérioration ou une absence de la fon ction. Les
conséquences cliniques aboutissent à une dégradation de la qualité de vie du patient. La
thérapeutique prothétique aura pour objectif le remplacement des fonctions perdues.
1.2. Canine
1 66
ITEM 139 Justification clinique des déficits anatomiq ues, fonctionnels et esthétiques impliquant un recours aux thérapeutiques
prothétiques.
2. THERAPEUTIQUE PROTHETIQUE
2.4. Surveillance
- La surveillance peut être une possibilité dans le cas où la perte d'une dent :
• n'entraine pas/peu de déficit esthétique, fonctionnel (ex : ze molaire)
• induit un coût biologique important pour son remplacement élevé (dents adjacentes saines,
manque d'os pour un implant)
• présente peu de risque de migration dentaire (dent antagoniste calée par une dent contigüe à
!' édentement)
3. A RETENIR
- Une altération des fon ctions entraîne la détérioration de la qualité de vie du patient et nécessite
un traitement prothétique. Toutefois la réussite de la restauration des fonctions dépend de
l'intégration biologique et occlusale du traitement.
167
ITEM 140 Dysfonctions des articulations temporo-mandibulaire
1. ETIOPATHOGENIE
1 . 1 . Facteurs Traumatiques
1.1.1. Exogènes
1.1.2. Endogènes
- Les douleurs sont provoquées par une anatomie déviée de l'idéal théorique.
- Pente du tubercule articulaire : une pente plus élevée pourrait augmenter les contraintes et les
frictions au niveau de l'ATM
- Statique corporelle : déséquilibre postural
- Malocclusion pathogène/iatrogène (voir item 141) : nocivité non démontrée mais innocuité
non plus
1 68
ITEM 140 Dysfonctions des articulations temporo-mandibulaire
2. EXAMEN CLINIQUE
2.1. Anamnèse
- L'anamnèse et le questionnaire médical mèneront à une hypothèse qui sera validée ou non par
l'examen clinique
2.4. Imagerie
2.4.1. Arthrographie
- Injection sous anesthésie locale d'un liquide de contraste dans les compartiments disco
temporal et disco condylien dans les cas de suspicions de luxation discale, collage discal.
- De moins en moins pratiqué en raison du risque de paralysie faciale
2.4.4. IRM
- Bonne visibilité de l'os spongieux, muscles, vaisseaux, disques, ligaments, capsule articulaire
- On peut voir les luxations discales réversibles et irréversibles, les inflammations, les pertes
d'attache discale
- Contre indication en cas d'éclat d'obus, de port de stimulateur cardiaque
2.4.5. Arthroscopie
1 69
ITEM 140 Dysfonctions des articulations temporo-mandibulaire
) 1
1 1 1
Musculaire (IRM)
.___
_ _________.
...__
__ _ _. ----. Osseux : panoramique puis scanner
3. PHYSIOPA THOLOG/E
3 . 1 . M uscu laires
3.2. Articulaires
4. DIAGNOSTICS DIFFERENTIELS
- N évralgie essentielle du V
- Algie faciale atypique
- Stomatodynies : dysesthésie orale/glossodynie
1 70
ITEM 140 Dysfonctions des articulations temporo-mandibulaire
4.7. Céphalées
4.8. Cervicalgie
5. TRAITEMENTS
- li n'a pas été démontré que les traitements invasifs sont plus efficaces que les traitements non
invasifs. l i faudra dissocier les besoins classiques (OCE, prothèse, parodontologie, orthodontie),
du traitement de la DTM.
- Le traitement de dysfonctions temporo-mandibulaire devra :
• ne jamais présumer d'une seule étiologie
• être non invasif
• pouvoir être interrompu sans séquelle
• peu coûteux
- Traitement médicamenteux : myorelaxant (dans le cas d'une origine musculaire), AINS
- Kinésithérapie et rééducation
- Traitement comportemental : relaxation
- Traitement par gouttière : diminuer la pression articulaire
- Restauration prothétique et orthodontie : ces traitements ne peuvent être envisagés que s'ils
sont nécessaires indépendamment de la DTM
6. A RETENIR
7. REFERENCES
1 71
ITEM 141 L'occlusion et les rapports dente-dentaires pathogènes
L 'occlusion est la manière dont s'organisent les rapports entre l'arcade maxillaire et l'arcade
mandibulaire en statique et en dynamique. Elle est décrite par son centrage, son calage et son
guidage. Il existe plusieurs occlusions : la normocclusion qui correspond à des rapports idéaux,
théorique, l'occlusion fonctionnelle, la malocclusion fonctionnelle et la malocclusion pathogène.
1 . 1 . La normocclusion
- Proche de la normocclusion, les traitements prothétiques devraient être réalisés selon ces
rapports.
- Cette occlusion peut induire, contribuer, entretenir des altérations structurelles au niveau des
dents, de l'articulation temporo mandibulaire, le parodonte.
-------�
Normocclusion Occlusion Malocclusion Malocclusion
fonctionnelle fonctionnelle pathologique
- Une occlusion est définie par son centrage, son calage et son guidage.
2.1. Le centrage
- Le centrage définit la position de la mandibule par rapport au maxillaire dans les 3 plans de
l'espace (sens antéro-postérieur, le sens vertical et le sens frontal), en d'autres termes la
différence entre l'occlusion de relation centrée (ORC) et l'occlusion d'intercuspidie maximale
(OIM).
1 72
ITEM 141 L'occlusion et les rapports dente-dentai res pathogènes
2.2. Le calage
2.3. Le guidage
- Bien que la nocivité des rapports occlusaux iatrogènes ne soit pas démontrée, son innocuité ne
l'est pas non plus. Ainsi l'objectif du traitement prothétique est de ne pas induire ni accroître les
anomalies occlusales.
- La nocivité des anomalies occlusales peut se traduire par :
• Lésions cervicales, migrations et usures dentaires
• Récessions parodontales
• C ontraintes et tensions neuromusculaires et articulaires
1 73
ITEM 141 L'occlusion et les rapports dente-dentaires pathogènes
4. A RETENIR
5. REFERENCES
1 74
ITEM 142 Les matériaux utilisés en prothèse : critères de choix
1. MA TÉRIAUX D'ENREGISTREMENT
1 . 1 . Matéria ux d'empreinte
- Une empreinte est une réplique négative de la structure anatomique enregistrée. Il existe de
nombreux matériaux d'empreinte (Fig 1), le choix dépend des propriétés du matériau (viscosité,
temps de travail, propriétés mécaniques, aptitude au mouillage, stabilité dimensionnelle) par
rapport aux objectifs de l'empreinte (Tableau 1).
Pâtes oxyde de
zinc eugénol
Non
élastique Plâtres type 1
.-------./
Matériaux
d'empreinte
Cires et pâtes
thermoplastiques
Réversibles
Hydrocol/oïdes
I rréversibles (alginate)
Polysulfures
Élastiques Elastomères
Diméthylpolysiloxanes
polycondensés
Polyvinylpolysiloxane
(silicone A)
Polyether
Résines à prise
retardées
1 75
ITEM 142 Les matériaux utilisés en prothèse : critères de choix
1 76
ITEM 142 Les matériaux utilisés en prothèse : critères de choix
- Les plâtres sont le plus souvent utilisés pour le moulage des empreintes. Le choix du plâtre
dépend de la finalité du modèle. Un modèle d'étude ou un modèle à partir duquel sera fabriqué
une prothèse fixée ou une plaque base métal nécessite une résistance à l'abrasion élevée, et sera
moulée avec un plâtre de type 4.
..--�����--, � I� Préci·eux
_______��
Alliages
métalliques ------... Non précieux
Polycristallines
Matériaux de
restauration Céramiques
?
I� 1 Alumineuses
Vitrocéramiques
1 Feldspathiques
Polymères/ �I Résines
:-----.
1
verres Composites
ionomères
Verres
ionomères
- Les matériaux destinés aux prothèses transitoires doivent permettre une réintervention
simple, n otamment pour le rebasage, une aptitude au polissage. Les résines méthacryliques
(polyméthacrylate de méthyle) ou résines composites remplissent ces conditions.
1 77
ITEM 142 Les matériaux utilisés en prothèse : critères de choix
3. MATÉRIAUX D'ASSEMBLAGE
1 --- 1
Avec ou sans eugénol
Temporaires
� Ciments
polycarboxylates
�
conventionnels
d'assemblage
:-----. Ciments
Adhésifs
Ciments verres
ionomères hybrides
Avec potentiel
Colle.<;
/ adhésif
Sans potentiel
adhésif
�
Autoadhésives
1 78
ITEM 142 Les matériaux utilisés en prothèse : critères de choix
• Les ciments polycarboxylates peuvent être utilisés pour les prothèses transitoires nécessitant
une temporisation de longue durée
. .
-;----.·--.· - -- -
�.
f
_'b :�
transitoires
céramiques feldspathique /
vitrocéramique (facette, inlay/onlay,
couronne)
céramo-céramiques (céramiques
alumineuses, zircone YTZP)
céramo-métallique ou coulée
fraisées, couronnes
antérieures (contraintes en
cisaillement)
implanto portées (pilier usiné)
implanto portées (pilier anatomique)
Tableau 3 : Choix du matériau d'assemblage en fonction de la nature de la prothèse
4. A RETENIR
5. REFERENCES
- DEGRANGE M . Structure, propriétés des élastomères et précision des empreintes. Actual Odonto
Stomatol 1995 ; 1 9 1 : 369-85.
- O'BRIEN WJ. Dental Materials and Their Selection. Quintessence Publishing Company; 2 008.
- DARVELL BW. Materials Science for Dentistry: Ninth Edition. 2009.
- HOE 0, B E RTERETCH E MV, Prothèse complète réalité clinique solutions thérapeutiques,
Quintessence Paris 2004
- BUCH D, BATAREC E, BEGIN M, RENAULT P, Prothèse partielle amovible au quotidien, CdP, Paris,
1996.
- RIGNON-BRET C, RIGNON-BRET J M, Prothèse amovible complète, prothèse immédiate, prothèses
supraradiculaires et implantaires, Wolters Kluwer France, 2002
1 79
ITE M 143 Objectifs thérapeutiques en prothèses
les traitements prothétiques permettent le remplacement des pertes de tissus dentaires et des
organes dentaires manquants dans le but de restaurer leurs fonctions. Ces dernières doivent être
maintenues dans le temps notamment par une intégration biologique et occlusale.
1. OBJECTIFS
- Les dents prothétiques devront remplir les fonctions des organes dentaires remplacés.
- Mastication
- Rapports <lento-dentaires en normocclusion ou d'occlusion fonctionnelle (voir item 141)
1.2.2. Phonation
1 80
ITEM 143 Objectifs thérapeutiques en prothèses
- En d'autres termes, la restauration ne doit pas induire des lésions au niveau de l'os, du
parod onte, et des dents et de l'articulation temporo mandibulaire (ATM) (Figure 1).
- -
- --- -
- - - - - - - - - - - - - ,
1
Conception Intégration 1 Pérennité du
1
1
prothétique biologique 1 traitement
Prévention des :
ATM - - - � - x - +j
- - DTM
Résorpti ons
Os
osseuses
Intégration
Parodonte Alvéolyses
occlusale
Structure
Fractures
dentaire
Vitalité
Nécroses
pulpaire
1 81
ITEM 143 Objectifs thérapeutiques en prothèses
3. A RETENIR
- La réussite d'un traitement prothétique à court terme réside la restauration des différentes
fonctions assurées par les organes dentaires, toutefois la pérennité du traitement et le maintien
des objectifs dans le temps sont conditionnés par l'intégration biologique et occlusale.
1 82
ITEM 144 Examen clinique et plan de traitement en prothèses
l 'examen clinique rassemble les informations nécessaires afin de pouvoir poser un diagnostic et
aboutir à une stratégie thérapeutique à partir de laquelle un plan de traitement permettra
d'organiser la progression du traitement.
1 . L'EXAMEN CLINIQUE
1 . 1. Composante psychologique
- Les informations recueillies lors du questionnaire médical ont une valeur médico-légale,
peuvent contre-indiquer certaines thérapeutiques
- Des pathologies rendront plus difficile le contrôle de l'hygiène bucco-dentaire des prothèses
mais aussi l'insertion et la désinsertion pour les prothèses amovibles
• Affections articulaires : arthrose des mains / polyarthrite rhumatoïde
• Ophtalmologiques : cataracte/glaucome/dégénérescence maculaire
• Neurologiques : dyskynésie/tremblement à l'effort
• Systémiques : diabète (muqueuse fragile, lente cicatrisation)/cancers
1.4. Pharmacopée
- M usculature : fluorocalcique/carbocalcique
- Lèvres : tonicité/volume/contour
- Visage : forme (carré, ovalaire, triangulaire), symétrie, profile
- D imension Verticale d'Occlusion
- Sourire : exposition des dents antérieures et leur parodonte
- Ouverture buccale : amplitude/trajet
1 83
ITEM 144 Examen clinique et plan de traitement en prothèses
- Crêtes : volume/forme
- Muqueuse : dépressibilité/adhérence
- Palais : court/plat/ ogival/ en « U » / voile
- Zone de la réflexion de la muqueuse
1.6.4. Parodonte
- Epaisseur
- Situation de la gencive attachée
1.6.5. Salive
- Quantité
- Qualité : séreuse (aqueuse)/muqueuse (grasse et plus protectrice)
- Radio panoramique
- Bilan long cône
- Modèles d'études
2. LE PLAN DE TRAITEMENT
- Réorientation vers les disciplines connexes pour éliminer les foyers infectieux
• Parodontie : traitement initial (motivation à l'hygiène, détartrage, surfaçage radiculaire)
• OCE : traitement des lésions carieuses
• Chirurgie : avulsion des dents infectées non conservables
1 84
ITEM 144 Examen clinique et plan de traitement en prothèses
- ODF : tractions, traitements des axes des dents suite à des versions, ingressions
- Prothèse : reconstitutions corono (-radiculaires) pour assurer l'étanchéité du traitement
endodontique suivi des prothèses transitoires
- Réalisation des prothèses transitoires :
• de 1 è re génération qui ont pour objectifs de rendre la fonction (manducation, esthétique,
phonation), biologique (protection de l'organe dentaire, du complexe dentino-pulpaire pour
une dent pulpée, du parodonte)
• de 2ème génération qui ont les mêmes objectifs que celles de lère génération et en plus de
valider, si prévu dans le traitement, les modifications des paramètres occlusaux (OVO, OIM,
plan d'occlusion) et esthétique (ligne du sourire).
• Les prothèses transitoires apportent des informations sur la future intégration et valident le
projet prothétique.
- Réévaluation du plan de traitement en fonction des circonstances et aléas thérapeutiques
- Durant les phases d'assainissement biologique et préprothétique, le plan de traitement peut
être amené à être modifier en raison de :
• La présence d'une fêlure après dépose d'une prothèse
• Impossibilité endodontique
• M otivation à l'hygiène du patient insuffisante
• Evolution défavorable des traitements préprothétiques (parodontie, endodontie)
• Trauma
2.5. Suivi
1 85
ITEM 144 Examen clinique et plan de traitement en prothèses
3. A RETENIR
4. REFERENCES
1 86
ITEM 145 Facteurs biomécaniques et conceptions prothétiques
les tissus et structures de la cavité orale subissent des contraintes. la conception du traitement
prothétique doit prendre en compte les propriétés mécaniques de ces structures orales et de leurs
contraintes afin d'assurer le succès et la pérennité de la restauration. De plus, chaque type de
restauration prothétique est confronté à des facteurs biomécaniques spécifiques.
1. PROTHESE FIXEE
- En prothèse fixée, les principes de préparation sont influencés par les contraintes
biomécaniques.
- Les restaurations fixées unitaires sont sujettes à des mouvements de déstabilisation pouvant
entraîner leur descellement (tableau 1) :
1 87
ITEM 145 Facteurs biomécaniques et conceptions prothétiques
- Les prothèses fixées plurales sont soumises à des contraintes nocives pour le système
prothétique (Tableau 2).
Mouvements Etiologie Risques Conséquences
cllni ues
- Bascule : - Différence entre - Descellement - Augmenter la rétention
• Contraintes sur l'un des les valeurs partiel du du pilier le moins
piliers prothétiques (ou rétentives des moyen rétentif (hauteur de la
sur le pontique dans le cas piliers d'ancrage le préparation, rainures)
d'un bridge cantilever) moins rétentif - Connexion semi-rigide
induisant une traction sur (attachement de
l'autre pilier prothétique précision) sur le moyen
• Rotation autour du pilier d'ancrage central (à 3
central (bridge à 3 piliers) piliers)
- Renversement vestibulo - Contraintes - Descellement - Faire participer la canine
l inguale des bridges tangentielles des moyens en diduction
latéraux rectilignes d'ancrage - Augmenter la rétention
les i liers
- Flexion : - Longue travée - Descellement - Matériau de l'armature
• Contraintes au m ilieu de la - Armature avec des moyens avec module d'élasticité
travée induisant une module d'élasticité d'ancrage élevée
traction sur les piliers peu élevé (alliage - Fracture - Forme de la travée :
prothétiques précieux) coronaire de la augmenter la hauteur
dent support des connexions
- Fracture de la
travée à une
connexion
- Torsion : (bridges - Contraintes plus - Augmenter l e nombre de
- Descellement
curvilignes canine à canine) i mportantes : des moyens plan de Roy dans lequel
• Contraintes au niveau des • avec une arcade d'ancrage le bridge est i mpliqué en
incisives en porte à faux en forme de V - Fracture incluant les dents
menant à un mouvement que carré coronaire de la
distales, ce qui rendra le
de rotation autour de l'axe • au maxillaire dent supportsystème prothétique
passant les piliers (contraintes plus stable/rétentif mais
dirigées en ces dents vont subir des
centripète) contraintes en traction à
leur tour
Tableau 2 : Contraintes nocives sur les restaurations plurales
1 88
ITEM 145 Facteurs biomécaniques et conceptions prothétiques
- Valeur extrinsèque :
• Rapport partie extra osseuse/ intra osseuse : majoration des contraintes sur les piliers
prothétiques avec parodonte réduit par augmentation du bras de levier. Un rapport de 2/3
serait idéal, mais 1 / 1 est acceptable.
• Evolution du parodonte (maladie parodontale)
- Valeur intrinsèque :
• Racines : formes (convergente/ divergente (meilleure)), longueur, rapport couronne
clinique/racine, résistance mécanique délabrement (dent pulpée/dépulpée)
• Etanchéité des reconstitutions, qualité du traitement endodontique
• Axes des points d'appui : divergence des axes d'insertions des points d'appui. Augmenter la
dépouille nuirait à la rétention et la stabilité => connexion semi rigide avec attachement de
précision, onlay comme moyen d'ancrage, insertion avec légère rotation voire orthodontie à
envisager
1 89
ITEM 145 Facteurs biomécaniques et conceptions prothétiques
- Cette dualité est gérée avec des techniques d'empreintes mais aussi avec la conception des
tracés de châssis :
• Appui occlusal et sa potence en mésial d'une dent bordant un édentement postérieur libre
pour favoriser la transmission des forces le long de son axe et limiter les effets
scoliodontiques
• Pas de fraisage en épaulement mais plutôt une surface guide sur la face linguale d'une
couronne fraisée bordant un édentement postérieur libre
• Améloplasties axiales en linguales des dents support de crochets pour que le bras de
réciprocité soit toujours en contact de la dent tout au long de l'insertio n/désinsertion et
contrer l'effet scoliodontique de l'extrémité rétentive du bras de rétention du crochet
• Etendre la surface de la selle pour diminuer la pression exercer sur la muqueuse et limiter la
résorption osseuse des crêtes.
• Placement des éléments de rétention et de sustentation (Tableau 3)
- L'orientation du plan d'occlusion en postérieur, parallèle aux crêtes perm et d'optimiser les
forces de mastication.
4. PROTHÈSE IMPLANTO-PORTÉE
5. AUTRES FACTEURS
- Il existe d'autres facteurs biomécaniques qui vont moduler les contraintes sur les restaurations
et leur tissu environnant :
• Facteur occlusal : parafonctions (bruxisme)
• Typologie du patient (plus de contraintes avec un patient carbocalcique)
• Nature de l'antagoniste (contraintes plus faible avec une prothèse amovible en antagoniste)
1 90
ITEM 145 Facteurs biomécaniques et conceptions prothétiques
6. A RETENIR
- l 'analyse biomécanique des contraintes subites par les tissus dentaires, environnants permet :
• Une décision thérapeutique adaptée
• D'anticiper les causes d'échec
• D'améliorer l'intégra tion
• De favoriser la pérénité du traitement
7. REFERENCES
1 91
ITEM 146 Esthétique et prothèses
l 'esthétique peut ce définir comme se qui est en rapport à la beauté. l 'esthétique peut être la
demande première du patient, toutefois, même en absence de demande explicite, le praticien doit y
accorder une grande vigilance. En effet, la réussite du traitement dépend de l 'intégration
biologique, occlusale et esthétique avec le choix correct des techniques et matériaux utilisés.
1. CRITERES
- Sur le plan horizontal : la ligne de référence est la ligne bipupillaire qui est parallèle à la ligne
intercommissurale et au plan d'occlusion
- Sur le plan vertical : les lignes de références (Figure 1) :
• vont déterminer les proportions harmonieuses (1/3)
• doivent être perpendiculaire à la ligne verticale passant par le milieu de la lèvre supérieure
- L'étage inférieur correspond à la dimension verticale d'occlusion (OVO).
1 92
ITEM 146 Esthétique et prothèses
- Cette analyse dento-labiale permet de placer le bord incisif Nous devons prêter attention sur :
• les incisives maxillaires qui sont plus exposées chez la femme par rapport à l'homme et plus
chez le patient jeune que l'âgé.
• la courbe incisive, convexe à 1 mm de la lèvre supérieure au repos
• la ligne du sourire (exposition des incisives maxillaires et du parodonte), un sourire
esthétique découvre 1 mm de gencive
• le corridor labial : espace entre les faces vestibulaires des dents maxillaires et la commissure
labiale (déficit= effet trou noir, excès = effet tout rempli /sourire américain)
• la ligne inter incisive et la ligne médiane : la discordance (dans 30% des cas) reste inaperçue
si <4mm et si elles sont parallèles
1 93
ITEM 146 Esthétique et prothèses
2. MOYENS
Propriétés mécaniques
Propriétés optiques
Figure 2 : Les différentes céramiques utilisées pour les restaurations esthétiques
• Préparation :
./ espace prothétique
./ limite cervicale forme (congé large, épaulement à angle interne arrondi) et situation (infra
sulculaire, juxta gingivale)
• Choix de la teinte, caractérisation
• Prothèse transitoire : validation des formes et des dimensions
• Assemblage : mode d'assemblage des CCC (voir item 1 50), le collage permet le choix de la
teinte et avoir plus de translucidité
1 94
ITEM 146 Esthétique et prothèses
3. A RETENIR
/
- La pérennité de l 'esthétique est conditionnée par /'intégration biologique [parodonte) et
l 'intégration occlusale [fracture de cosmétique).
4. REFERENCES
1 95
ITEM 147 Les concepts occlusaux et la réhabilitation occlusale
Un concept occlusal est l'organisation des rapports dento-dentaires en statique avec leur
nombre et leur situation lors de /'engrènement et en dynamique lors des mouvements de propulsion
et de latéralité. On distingue les concepts de fonction canine, de fonction de groupe et
bilatéralement équilibré.
Chaque réhabilitation orale nécessite un concept occlusal spécifique, pour s'intégrer aux
contraintes biomécan iques, afin de permettre le succès et la pérennité du traitement.
1. CONCEPTS OCCLUSAUX
- Il a pour objectif d'éviter les forces de déstabilisation. Il est indiqué en prothèse amovible
complète (PAC) et en prothèse amovible complète supra-implantaire (PACSI).
• En statique : O I M =O RC, pas de contacts entre les dents antérieures maxillaires et
mandibulaires
• En propulsion : contact simultané entre les dents antérieures et les dents postérieures durant
le trajet de propulsion
• En latéralité : contact simultané au niveau des dents postérieures du côté travaillant et non
travaillant
- Il s'agit d'éviter les forces tangentielles sur les dents postérieures. En effet l'anatomie des dents
postérieures est adaptée aux forces de compression selon leur grand axe alors que les dents
antérieures, notamment les canines avec la forme et longueur de leurs racines, sont plus
appropriées aux forces tangentielles pour permettre le guidage.
• En statique : O I M ou O RC, contacts répartis en postérieur et moins marqués en antérieur
• En propulsion : désocclusion postérieure
• En latéralité : prise en charge par la canine côté travaillant et désocclusion des secteurs
latéraux en travaillant et non travaillant.
- L'intégration biologique et occlusale d'une réhabilitation orale est déterminée par le choix des
paramètres occlusaux (plan d'occlusion, relation intermaxilaire, dimension verticale d'occlusion
et concept occlusal).
1 96
ITEM 147 Les concepts occlusaux et la réhabilitation occlusale
- Le concept occlusal est déterminé pour favoriser la prothèse dont l'équilibre est la plus
instable (PAC>PAP>PC) (Figure 1)
Restauration
prothétique
1 NON 1
PAP OUI 1
1
1
Guidage Guidage Guidage par
fonctionnel fonctionnel par dents
par dents dents naturelles prothétiques
1
PF ou PIP
,. ' '.
1 97
ITEM 147 les concepts occlusaux et la réhabilitation occlusale
Calage stable
NON
Absence de pathologies
articulaires /musculaires NON
OIM:t:ORC 5 2 mm NON
OIM OIM=ORC
Traitement prothétique
3. A RETENIR
1 98
ITEM 147 Les concepts occlusaux et la réhabilitation occlusale
4. REFERENCES
- H O E 0, B E RTERETC H E MV, Prothèse complète réalité clinique solutions thérapeutiques,
Quintessence Paris 2 0 0 4
- MARGERIT J , JOULLIE K, NUBLAT C , VIEVILLE F . L e montage directeur : matérialisation des différents
paramètres occlusaux en PAP. Stratégie Prothétique, 2 0 0 2,2, l, 4 1 - 5 1
- STEPHAN G , N O HARET R , MARIANI P , Choix d u concept occlusal chez /'édenté total réhabilité par une
prothèse implantaire, Stratégie Prothétique, 2 006, 6(1) : 3 5-46
- RIGNON-BRET C, RIGNON-BRET JM, Prothèse amovible complète, prothèse immédiate, prothèses
supraradiculaire et implanta ire, Wolters Kluwer France, 2002
1 99
ITEM 148 L'équilibration occlusale
l 'équilibration occlusale est l'ensemble des corrections occlusales permettant de récupérer des
rapports inter dentaires harmonieux.
Elle permet de :
� favoriser l'intégration biologique, occlusale, psychologique
� restaurer les fonctions physiologiques
� préserver l'intégrité tissulaire
� assurer la pérennité de la prothèse
Bien que les objectifs soient identiques, /'approche de l'équilibration occlusale diffère selon le cadre
de la prothèse complète ou d'une restauration fixée en denture naturelle.
- L'équilibration occlusale est précédée par une analyse occlusale sur articulateur permettant
d'objectiver plus facilement les paramètres de l'occlusion (calage, centrage, guidage) qu'en
bouche.
1.1.1. Prérequis
1.1.3. Centrage
- Un trait au crayon est tracé sur les faces vestibulaires des incisives centrales maxillaires et
mandibulaires en ORC, puis en mettant en position d'OIM, un écart entre les traits traduira un
décalage du centrage.
1. 1.4. Guidage
200
ITEM 148 L'équilibration occlusale
- L'analyse occlusale est suivie d'une simulation d'équilibration sur les modèles montés sur
articulateur. Cette équilibration sur articulateur se fera par :
• Soustraction : meulage
• Addition : ajout de cire à inlay, montage de dents du commerce
Secteur Objectif
Obtenir Je calage et Je centrage par des contacts simultanés inter-canin
Antérieur
bilatéraux et des contacts légers inter-incisifs
Tige incisive réglée sur DVO J M . Obtenir un maxi mum de contacts
En statique dentaires avec OIM=ORC (arrêt des meulages lorsque la tige touche le
plateau pour ne pas perdre de OVO)
Postérieur
Après l'équilibration en statique, éliminer les i nterférences pour arriver
En dynamique au concept occlusal choisi (ne pas toucher sur les points de contacts
obtenus en statique)
Tableau 1 : principe de l'équilibration occlusale
- Les modifications apportées sur les modèles ne doivent pas être systématiquement reportées
en bouche et dépendent de la situation clinique (Tableau 2) :
- L'équilibration est la dernière étape de la réalisation d'une PAC. Elle est mise en œuvre lors de
l'insertion (équilibration immédiate) et des séances suivantes (équilibration secondaire). Elle
est réalisée en raison des imperfections lors de l'enregistrement de la RC et de la chaîne
technologique.
201
ITEM 148 L'équilibration occlusale
2.1. Objectifs
EQUILIBRATION OCCLUSALE
BIOLOGIQUE BIOMECANIQUE
Concept occlusal
Equilibre Intégrité des surfaces bilatéralement équilibré
neurophysiologique d'appui muqueux et (voir item 1 4 7) :
prévention de la rétention stabilité de la
résorption osseuse
prothèse
Equilibre Fonction
musculo masticatoire
articulaire optimale
- L'équilibration occlusale peut se faire en bouche ou sur articulateur. Cette dernière méthode
nécessite la réalisation de modèles d'équilibration et de les monter : le modèle maxillaire via une
clé (réalisée avant la polymérisation) ou un arc facial et un articulé de Tench pour le modèle
mandibulaire. Elle a pour avantage une meilleure précision et permet d'éviter la perte de DVO
grâce à la tige incisive.
202
ITEM 148 L'équ i l i bration occlusale
Règles
Statique-ORC - Correction sur les versants externes des cuspides d'appui et les versants
internes des cuspides palatines
- Déplacer et positionner les sommets cuspidiens en face de leur fosse/
embrasure antagoniste
- Si le sommet cuspidien est bien placé=> approfondir la zone de réception
antagoniste
- Pas de contacts antérieurs=>meuler l es bords libres des incisives et
canines mandibulaires
Propulsion (pente - Ne pas éliminer les contacts obtenus en statique
condylienne à 40° et - Dents postérieures : corriger les cuspides secondaires de préférence
aile de Benett à 0°) (versants mésiaux des cuspides MD et distaux des cuspides M X
- Dents antérieures : corriger l e s faces palatines d e s i ncisives M X si contact
en postérieur ou l es bords libres des incisives MX et MD si pas de contact
postérieur
Latéralité travaillante - Ne pas éliminer les contacts obtenus en statique
(aile de Benett à - Corriger les cuspides secondaires (versants internes mésiaux au MX et
15°/30°) distaux à la MD)
Latéralité non - Ne pas éliminer les contacts obtenus en statique
travaillante (aile de - Corriger les versants internes des cuspides vestibulaires MD dans la
Benett à 15°/30°) direction disto-vestibulaire
- L'équilibration occlusale en PAP a pour but comme en PAC de favoriser la rétention, la stabilité
de la prothèse, préserver l'intégrité tissulaire mais elle doit aussi prendre en compte les dents
restantes :
• en statique : contacts répartis et harmonieux sur les dents restantes et les dents prothétiques
• en dynamique : favoriser la stabilité de la PAP en veillant à avoir au moins 3 contacts non
alignés si la PAP participe aux latéralités et propulsions.
4. A RETENIR
203
ITEM 148 L'équilibration occlusale
5. REFERENCES
- BERTERETCH E MV, HOE 0, Insertion et équilibration occlusale, Encycl Med Chir, Odontologie, 23-
3 2 5-G- 1 0, 2005 ; 1 (1) : 29-45
- BERTERETCHE MV, l 'équilibration en prothèse complète- Aspects psychiques, physiologiques et
biomécaniques, Actualités odonto-stomatologiques, 1996 ; 1 9 6 : 5 59-579
- H ELFER M, BEMER J, LOUIS JP, Equilibration occlusale en prothèse amovible complète, Stratégie
Prothétique, 2 0 1 0 ; 1 0 (3) : 1 - 1 0
- ÜRTH LIEB JD, BROCARD D , SCHITTLY J , MAN IERE- EZVAN A, Occlusodontie pratique, Editions CDP
Collection JPIO, Rueil-Malmaison, 2000.
204
ITEM 149 La prothèse fixée u n itaire
1. GENERALITES
1 . 1 . I ndications
Perte tissulaire
Faible Reconstitution directe
Modérée I nlay
M odérée avec une cuspide fragile Onlay
Elevée avec risque de fracture d'un pan Couronne périphérique + reconstitution
coronaire foulée
Elevée avec risque de fracture et parois Couronne périphérique+ reconstitution
résiduelles de faible épaisseur corono-radiculaire coulée
Très élevée- pronostic de conservatio n Pas de restauration =>Avulsion
compromis
Tableau 1 : Restauration en en fonction du volume et de l'architecture de la perte tissulaire
1.2. Contre-indications
2. OBJECTIFS
- Mastication
- Sociale (esthétique)
205
ITEM 149 La prothèse fixée unitaire
- Guidage
- Phonation
2.2. Mécanique
2.3. Pérennité
AssemblaE
Espace
Restauration
t8 Avantages Inconvénient
..
] e
El
prothétique
206
ITEM 149 La prothèse fixée unitaire
- Préparation
- Empreinte (sectorielle pour une molaire/prémolaire si présence de dents contigües et fonctio n
canine sinon empreinte globale)
- Essayage vérification de l'intégration esthétique/occlusale
- Assemblage collage/scellement
5. A RETENIR
6. REFERENCES
207
ITEM 150-151 La prothèse fixée de petite-moyenne-grande étendue
1. Généralités
1 . 1 . Terminologie
- Indications :
• Remplacement de dents manquantes ($2 dents postérieures, $4 incisives)
• Points d'appui dentaires délabrés nécessitant une restauration par technique indirecte
- Contre-indications :
• Manque de coopération du patient (hygiène orale, maintenance insuffisante) (valable pour
tout traitement prothétique)
• Maladie carieuse et parodontale non stabilisées
• Valeurs intrinsèques et extrinsèques des points d'appui insuffisantes
- Un édentement encastré peut être traité par une prothèse fixée plurale, par une prothèse
amovible partielle et par prothèse implanta portée. Le choix de la prothèse fixée plurale dento
portée comporte des avantages et des inconvénients par rapport aux autres propositions
(Tableau 1).
208
ITEM 150-151 La prothèse fixée de petite-moyenne-grande étendue
- Les bridges sont sujets à des contraintes pouvant mener au descellement: bascule,
renversement, torsion et flexion (voir item 145, 1.2.1).
- Etendue/Situation/Forme
209
ITEM 150-151 La prothèse fixée de petite-moyenne-grande étendue
3.1. Biomécanique
- Ces restaurations ne sont incluses que dans un plan de Roy et sont donc plus sujets aux forces
de bascule et de renversement.
4.1. Biomécanique
- Une travée plus longue va induire une majoration des contraintes sur les piliers prothétiques
et le parodonte (par augmentation du bras de levier).
- Ces contraintes sur les piliers prothétiques peuvent amener :
• Une fracture de l'armature au niveau d'une connexion
• Une fracture de la dent point d'appui
• Un descellement partiel du moyen d'ancrage et développement de lésions carieuses
210
ITEM 150-151 La prothèse fixée de petite-moyenne-grande étendue
- Le moment de flexion et donc les contraintes subies par les piliers sont :
• Proportionnelles à la force appliquée au centre de la travée
• Proportionnelles au cube de la longueur de la travée
• I nversement proportionnelle au cube de la hauteur de la travée (au niveau des connexions)
• I nversement proportionnelle au module d'élasticité du matériau du bridge, à la largeur de la
travée
- La présence d'un point d'appui central peut induire un mouvement de bascule autour de
pilier central (voir item145).
5. PRONOSTIC
5.1. Longévité
- Le taux survie des restaurations plurales à 1 5 ans est 74% selon Creuger (1994) et 75% selon
Scurria (1998).
- Les échecs des restaurations plurales sont dans l'ordre de fréquence décroissante :
• Carie>descellement>carie+descellement>fracture de la prothèse>fracture de la dent point
d'appui> problème endodontique - parodontale
• Il est à noter que certaines configurations telles qu'un élément intermédiaire en extension
associé à un point d'appui dépulpé majorent les risques d'échec par fracture de ce dernier.
21 1
ITEM 150-151 La prothèse fixée de petite-moyenne-grande étendue
6. A RETENIR
- La décision de réaliser une prothèse fixée plurale doit se faire après avoir étudié les autres
possibilités de remplacement de dents.
- Son pronostic dépend de sa bonne indication par rapport aux paramètres cliniques.
7. REFERENCES
212
ITEM 152 Les prothèses implante-portées
1. GENERALITES
- Le bilan préliminaire permettra la validation du projet implantaire qui sera suivi de la phase
chirurgicale (Figure 1).
� �
Traitement implantaire envisageable
.-------___ _ _....,
r,,.,aitem en t
conventionnel
! î
M o dèles d'études /
Guide radiologique (scanner/ cane beam)
analyse occlusale
+
Chirurgie implantaire (avec
aménagement tissulaire si nécessaire)
Phase prothétique
213
ITEM 152 Les prothèses impla nte-portées
Prothèse implantaire 1
i � Prothèse irnplanto
Prothèse implanta-portée stabilisée
unitaire ou plurale
- Les implants permettent la stabilisation de prothèses amovibles dans le cadre des prothèses
amovibles complètes/partielles supra-implantaires ou portent des prothèses fixées (prothèses
implanta-portées) (Figure 2). Les piliers sont assemblés à l'implant par une connexion interne
ou externe.
- La fixation des P I P sur les implants peut être par scellement ou vissage (Tableau 1) :
• La prothèse vissée est transvissée directement sur l'implant ou par l'intermédiaire d'un
pilier.
• La prothèse scellée est scellée sur le pilier qui lui est transvissé sur l'implant.
214
ITEM 152 Les prothèses implante-portées
- On distingue les piliers pour prothèses scellées et les piliers pour prothèses vissées.
- Les piliers pour prothèses scellées sont utilisés comme faux-moignon pour la prothèse fixée et
peuvent être :
• Usinés (droit/angulé), en titane/zircone, ils peuvent être fraisés (éviter de fraiser la zircone),
et permettent de rattraper une divergence d'axe de 1 0°
• Anatomiques, ils possèdent une base en or surmontée d'une gaine en résine calcinable
modifiable qui sera surcoulée à la base. Ils permettent de rattraper une divergence d'axe de
30°
- Les piliers pour prothèses vissées sont des piliers coniques/angulés ou s ervent de base p our la
réalisation d'une couronne monobloc (il ne s'agit plus dans ce cas d'un pilier).
3. ETAPES CLINIQUES
3.1. E mpreintes
3.1 . 1 . Objectifs
- Enregistrer la s ituation des implant(s) ou pilier(s) et la morphologie des dents adjacentes afin
d'obtenir un modèle de travail sur lequel la restauration prothétique sera réalisée.
- L'absence de desmodonte se traduit par l'immobilité de l'implant par rapport à une dent
naturelle. Ainsi, une approximation de l'empreinte en prothèse sur implants aura pour
conséquence un défaut d'adaptation passive et donc des contraintes au niveau du système
prothétique qui nuiront à sa pérennité.
3. 1.3. Techniques
3.1.4. Matériaux
- Le matériau doit d'une part présenter les propriétés nécessaires à l'enregistrement des
arcades dentaires (dents, crêtes) du type de celles utiles en prothèse conjointe ; d'autre part
obtenir une indexation spatiale très précise de la position des implants (ou des piliers
prothéti ques) grâce des qualités spécifiques comme une haute stabilité dimensionnelle et une
rigidité finale très élevée.
- Les matériaux utilisés sont des élastomères : polyéther ou polyvinylsiloxane (silicone par
addition). Le plâtre de type 1 ou la résine ou le composite fluide sont utilisés pour solidariser les
transferts si nécessaire.
3.2. Essayage
215