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La gestion de l’e-réputation

La gestion de l’e-réputation
Les community managers qui animent les réseaux sociaux sont devenus des éléments clés
dans les dispositifs de communication des entreprises.
Dans ce cours, nous désignerons sous le terme « organisation » les entreprises, les marques,
les associations et les personnes physiques.

Cette crise réputationnelle a pour origine un bad


I. Quelques définitions buzz. Le terme « buzz » est une information ou un
à connaître contenu à forte viralité, c’est-à-dire partagé par un
très grand nombre de personnes sur la toile. Le bad
Avant de rentrer dans le détail de la gestion de l’e-ré- buzz désigne un buzz négatif non souhaité par la
putation, il est nécessaire de définir quelques notions personne ou l’entreprise concernée. On l’oppose au
essentielles. good buzz.

Le travail du chargé de l’e-réputation d’une organisa-


tion se divise en plusieurs actions qui s’organisent de
la manière suivante :

Fig. 1  La crédibilité repose sur plusieurs facteurs.


© Buffaloboy - Adobe Stock

La réputation : c’est l’opinion que se fait le public


d’une personne, d’une entreprise, d’un groupe ou
d’une organisation.

L’e-réputation (aussi appelée réputation numérique


ou réputation online) : c’est la partie numérique de
la réputation d’une marque, d’une entreprise, d’une
personne physique réelle ou imaginaire. Elle se définit
donc par l’ensemble des contenus positifs ou négatifs
diffusés sur le web concernant une organisation.

La notoriété : c’est la renommée publique d’une


personne, d’un organisme, d’une marque ou d’un
produit. La notoriété peut être faible (peu connu) ou Fig. 2  Organisation des actions à mener sur l’e-réputation © Albert Grego
très importante (fortement connu).
L’audit, la construction d’une image positive, la
Il est donc important de ne pas confondre la notion de veille préventive sont des actions qui font partie de
réputation avec celle de la notoriété. la gestion au quotidien de la réputation numérique
d’une organisation.
L’e-réputation est liée à la gestion des réseaux
sociaux, à un site web/blog, au référencement dans La gestion des crises réputationnelles, la reconstruc-
les moteurs de recherche ainsi qu’aux avis. tion d’une image positive sont des actions qui font
partie d’une situation de crise.
Dès lors qu’il y a une atteinte à la réputation et à
l’image d’une marque, d’une entreprise, d’une orga-
nisation ou même d’une personne physique, on dit
que nous sommes dans une crise réputationnelle.

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II. La gestion Facebook, le nombre de like sera un indicateur à
d’une réputation numérique prendre en compte ;

Il s’agit de construire une bonne réputation sur –– dresser des portraits types d’utilisateurs (persona
Internet et s’assurer que celle-ci ne se détériore pas. type) qui pourraient parler de l’organisation ;
Pour y arriver, il faut mettre en place une stratégie
pour construire une image positive de son organisa- –– analyser l’identité numérique de l’organisation
tion. Comme en matière de crise, la mise en place existante. Cette action ne concerne pas les orga-
d’un dispositif de développement et de gestion de nisations nouvellement créées mais celles qui ont
l’e-réputation doit se faire sans agir trop vite. décidé de faire attention à leur e-réputation à un
instant T. Il y aura un travail d’identification des
La gestion d’une réputation numérique doit s’articu- traces laissées sur le Web suivi généralement par
ler autour de trois grandes étapes : un travail de nettoyage de ces traces.

–– l’analyse : auditer la e-réputation de l’organisation 2. Identité numérique


(faire un état des lieux de ce que l’on dit de soi sur
le Web) ; On distingue trois types d’identité numérique :

–– l’action : construire une réputation positive ; –– l’identité agissante qui est constituée des diffé-
rentes actions menées par l’organisation sur le
–– l’écoute  : Écouter et analyser ce que disent web (les prises de parole, les actions marketing et
les internautes en faisant un travail de veille opérationnelles).
réputationnelle.
–– l’identité déclarative correspond aux diverses
A. Audit sur la e-réputation informations qui ont été déclinées par l’organisa-
tion (sa présentation, son état civil).
1. La visibilité
–– l’identité calculée qui résulte des différentes
La première démarche à réaliser est de faire un audit analyses menées à propos de l’identité agissante
préliminaire dit de « visibilité » sur l’organisation. Ce (les cookies, les API, l’historique de navigation).
travail va permettre d’évaluer le contenu et la tonali-
té de ce qui est dit sur une organisation, de faire un Pour découvrir ce que les consommateurs ou les
état des lieux des sources ou plateformes où les inter- internautes disent de l’organisation et notamment
nautes peuvent s’exprimer sur l’organisation. identifier ce qui est mal perçu ou qui fonctionne
mal, il faut vérifier ce qui remonte dans les moteurs
Combien de personnes vous recherchent sur de recherche. Concrètement, il s’agira d’effectuer
Google ? Combien de personnes cliquent sur vos plusieurs requêtes dans les moteurs de recherche sur
résultats ? Quels sont les contenus qui contribuent à sa marque, le nom de l’entreprise ou du produit.
votre e-réputation ? Votre réputation est-elle positive
ou négative ? Par ailleurs, en associant le nom ou la marque avec
certains mots-clés, on peut détecter le mécontente-
En d’autres termes, nous pouvons dire que l’audit ment et les avis négatifs concernant l’organisation.
d’e-réputation « est une cartographie qualitative et Par exemple, il est possible dans une requête d’asso-
quantitative de votre présence en ligne à un instant cier la marque ou le nom de l’entreprise avec certains
T ». mots-clés tels que « prix », « arnaque », « escroque-
rie », « avis », etc.
Pour réaliser son audit, le chargé de l’e-réputation
devra engager les actions suivantes : Aujourd’hui, de nombreux moteurs de recherche
proposent des suggestions de requête (outil de
–– déterminer clairement les indicateurs de mesure. saisie semi-automatique). Il se peut qu’à la saisie de
Par exemple, si l’organisation a un compte certaines suggestions, ces dernières soient négatives
pour l’image et la notoriété de l’organisation.

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La gestion de l’e-réputation

Ce constat se retrouve aussi à propos de l’outil Ce contenu peut être un article rédigé sur un blog,
« Recherches associées » se trouvant en bas de la une vidéo virale.
première page des moteurs de recherche :
À noter que la création de faux avis ou commentaires
–– gérer sa présence sur internet (être visible sur positifs sous un pseudonyme ou/et le discrédit des
le web en mettant en place une stratégie de concurrents pour mettre en avant l’activité de l’orga-
référencement) ; nisation sont à proscrire.

–– protéger sa marque sur le Web et notamment la Une fois le contenu publié, il est nécessaire de le
notoriété de la marque ; rendre le plus visible possible. Cette mise en visibilité
dans les résultats de recherche s’appuie sur des tech-
–– gérer sa prise de parole et forger sa communauté ; niques dites de référencement naturel (SEO).

–– anticiper les différents scénarios probables de cas Le contenu peut aussi venir d’une source externe :
de crise et détecter les signaux faibles porteurs de dans le cadre de sa veille curative, le chargé de la
menaces, grâce à une veille efficace afin d’éviter gestion de la e-réputation peut partager de l’informa-
une situation de crise. tion portant sur l’activité de l’entreprise afin d’en faire
un référent dans son domaine.
L’audit doit être un travail régulier.

À l’issue de cet audit, le chargé de la gestion de la


e-réputation aura les informations nécessaires pour III. Prévenir les atteintes
construire ou reconstruire une image positive de
l’organisation.
à l’image positive de l’entité
A. La veille e-réputationnelle
B. Construction et entretien
d’une image positive Comme dit l’adage, « il vaut mieux prévenir que
guérir ». Aujourd’hui, le besoin pour une organisation
Pour se bâtir une bonne réputation numérique, il faut de mettre en place une veille e-réputation est né de la
se poser les bonnes questions. fusion de trois phénomènes :

–– Pourquoi l’organisation doit être présente sur le –– les internautes sont de plus en plus nombreux à
Web ? s’exprimer sur les réseaux sociaux ;

–– Quels sont ses objectifs ? –– les outils de publication se multiplient et sont de


plus en plus faciles à utiliser par tout genre de
Avant de construire une image positive, l’organisation personnes ;
doit définir les valeurs, l’image qu’elle souhaite déve-
lopper sur le web. Elle doit aussi nettoyer son passé –– les entreprises et leurs dirigeants sont constamment
sur internet si elle a déjà une présence numérique. exposés publiquement, en dehors de tout contrôle
par eux-mêmes.
Ensuite, le community manager va produire du conte-
nu pour développer cette image positive et créer une En d’autres termes, on ne contrôle pas sa e-réputa-
communauté d’ambassadeurs autour d’elle. tion et on ne peut pas interdire aux autres d’avoir leur
opinion.
Ce contenu sert à contredire les opinions jugées
négatives. Le contenu doit démontrer l’expertise de La veille réputationnelle est le fait d’écouter la conver-
l’organisation dans son domaine d’activité et ce afin sation qui se fait sur une entreprise, une marque, une
d’engager le dialogue voire de devenir une source activité économique et une personne mais aussi sur
incontournable sur ces sujets. Il est diffusé depuis les concurrents.
les profils de l’organisation sur les médias sociaux
dédiés.

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L’objectif de la veille réputationnelle est de recueillir B. Caractéristiques et déclencheurs
tant d’un point de vue quantitatif que qualitatif les d’une crise bad buzz et notion
données portant sur : de crise
–– le volume de discussions à votre sujet ; 1. La crise digitale

–– les personnes qui parlent de vous ; La notion de crise


La crise est une situation insolite caractérisée
–– les sujets de discussion portant sur vous ; par son instabilité, qui oblige à adopter une gouver-
nance spécifique pour revenir au mode usuel de vie. Par
–– les résultats dans les moteurs de recherche ; gestion de crise, on entend ce mode de gouvernance
(selon Wikipédia).
–– les avis et opinions favorables ou défavorables
(tonalité) ; La crise digitale se forme lorsqu’il y a inflation de
contenus négatifs autour d’une marque, d’une entre-
–– les canaux sur lesquels s’expriment ces opinions. prise ou d’une personne physique sur le Web. On dit
que ce n’est pas toujours l’ampleur de l’événement
Pour effectuer une veille, des outils sont à la dispo- qui qualifie la gravité de la crise mais son potentiel
sition du chargé de gestion de l’e-réputation, dont : viral. Un simple incident de consommateur peut
générer un cas de crise grave ou même une rumeur
Google Alerts (https://www.google.fr/alerts). non vérifiée. Et c’est sa reprise sur les médias offline
qui caractérise un cas de crise d’e-réputation.
Mention (https://fr.mention.com/).
La crise commence par un événement réel ou une
Alerti (https://fr.alerti.com/). rumeur sous forme d’un commentaire sur un blog ou
sur les réseaux sociaux, d’un avis négatif, de la publi-
Netvibes (http://www.netvibes.com/). cation d’une vidéo ou d’un article.

La veille permet aussi de comprendre quelle est la Il existe différents types de crise :
source de la crise. Soit d’où vient l’information, de
quel émetteur, comment s’est-elle propagée, par quel 1. Avis négatifs d’opinions de consommateurs sur
biais, en combien de temps, etc. blogs et forums

Le chargé de la e-réputation va pouvoir repérer au 2. Diffusion de fausses informations


plus vite tout message négatif (ou positif) posté sur
Internet. 3. Rumeur sur Internet

La veille permet d’anticiper les atteintes à une e-ré- 4. Dénigrement sur Internet
putation en sachant ce qu’il se dit sur une entreprise
ou une marque. 5. Détournement de logo

La veille doit être effectuée de manière permanente 6. Usurpation d’identité


avant, pendant et après une crise. Même si un bad
buzz est terminé, la veille doit cependant continuer. La crise se propage de deux façons de manière
générale :
La veille doit porter sur le nom de la marque, de l’en-
treprise ou de la personne concernée mais aussi sur –– la crise venant d’un événement offline et qui se
les actualités dans le secteur d’activité de ces derniers propage sur les réseaux sociaux ;
et les actions des concurrents. Exemple : un artiste exprime son opinion dans une
émission de télévision sur un sujet polémique. Cette
opinion suscite rapidement des contestations et
débats sur les réseaux sociaux avec des posts/tweets
portant atteinte à la réputation de l’artiste.

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La gestion de l’e-réputation

–– la crise numérique née sur le Web et ne se diffusant Il faut sensibiliser les utilisateurs à l’existence de ce
que sur le Web. type de tromperie, à ses objectifs et à la façon d’agir.
Exemple : diffusion d’une vidéo polémique sur les
réseaux sociaux et relayé par les internautes sur leur Une version plus récente de cette arnaque consiste
propre compte. Ce n’est pas l’événement qui caracté- à utiliser des pièces jointes dans les courriers élec-
rise la gravité de la crise, mais l’ampleur de sa diffusion troniques offrant un contenu susceptible d’intéresser
sur Internet. l’utilisateur.

Il existe trois façons d’atteindre l’e-réputation d’une c. Vishing


personne morale ou physique : Il s’agit d’une variante du phishing, car il poursuit le
même objectif, mais au lieu d’agir par le biais de la
–– les atteintes informationnelles : diffusion d’avis technologie Web, il le fait au moyen d’un appel télé-
négatifs de consommateurs, dénigrement, rumeur phonique (VoIP).
et diffusion de fausses informations ;
d. La publicité et le spam
–– les atteintes touchant à l’identité : détournement Les courriers électroniques sont une voie d’expan-
de logo, usurpation d’identité ou détournement de sion de la fraude informatique avec l’envoi massif
marques ou de produits ; de messages non sollicités. Attention, car le spam
concerne également la diffusion de contenu inap-
–– les atteintes d’ordre technique, comme le phishing, proprié ou illégal, de l’apologie du terrorisme, des
le piratage de site, le flog, splog, cybergriping ou programmes « pirates », de la pornographie mettant
bien cybersquatting. en scène des enfants ou de menaces.

2. Vols d’information et usurpation Enfin, il existe également la diffusion de messages via


d’identité : les cas les plus répandus des groupes de discussion et des listes de distribution.
Dans tous les cas, puisqu’il contient un message d’in-
Malheureusement, il existe une grande variété d’acti- formation commerciale, il est également considéré
vités délictueuses liées à ce type de criminalité. Celle comme spam, bien que certains préfèrent l’appeler
qui nous concerne porte même le nom d’ingénierie message hors sujet (off topic).
sociale. Elle consiste à obtenir les données de l’utili-
sateur au moyen de plaisanteries, d’arnaques ou de
mensonges, de sorte que, finalement, c’est lui qui
fournit des informations aux pirates, par ignorance. IV. La communication à mettre
Ces mêmes informations peuvent aussi bien nuire à
une e-réputation qu’à la protection de la personne et
en place lors d’une crise
sont considérées comme des fraudes et délits. A. Une communication réactive
mais réfléchie
a. Usurpation d’identité
Dans ce cas, le pirate informatique prétend être La réactivité est le facteur principal d’une gestion de
quelqu’un d’autre pour atteindre son objectif. crise réussie. La personne chargée de la gestion de
la e-réputation doit réagir vite lorsqu’un bad buzz
b. Phishing survient ; d’où l’importance d’avoir constitué aupa-
C’est la technique la plus simple. Elle tire parti de ravant une cellule de veille.
l’importance des informations d’identité pour accé-
der aux systèmes. Elle consiste à créer un faux portail Attention, être réactif à un bad buzz ne veut pas dire
Web d’une entreprise, d’une communauté impor- qu’il faut se précipiter. Une réponse inadaptée à un
tante ou de l’intérêt du client afin de demander des bad buzz ne fera en effet qu’amplifier la crise. La prise
codes d’accès pour plusieurs objectifs légitimes. Les de parole doit être réfléchie.
utilisateurs reçoivent des messages dans lesquels
ils doivent entrer leur mot de passe pour effectuer,
apparemment, des opérations simples. C’est ainsi
que les pirates pêchent les précieuses informations
d’identification.

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C’est pourquoi il est nécessaire, avant de répondre, de C. Une communication d’ouverture
respecter les étapes suivantes :
Dans la gestion d’une crise d’e-réputation, il faut faire
La première étape de la communication de crise est preuve d’empathie et reconnaître que votre client
de prendre le temps de comprendre le message néga- a rencontré un problème sur un service ou produit
tif. Il faut analyser les facteurs à l’origine du bad buzz proposé. Par exemple, la réponse doit commencer
et identifier le problème. par ce genre de phrase : « Nous sommes désolés
de votre mauvaise expérience » ou « Merci pour
La deuxième étape sera d’établir à partir de cette votre avis. Nous avons bien pris en compte votre
analyse un plan d’action pour retourner cette crise mécontentement ».
en votre faveur (si cela est possible). C’est à ce stade
que sera choisi le ton et le vocabulaire à employer Ne jamais laisser un avis négatif sans réponse. Ce
ainsi que les messages à diffuser sur le web. Ce principe est malheureusement très peu appliqué
travail ne doit pas être fait seul par le community par de nombreux acteurs économiques du Web. Un
manager. Il doit être réalisé en mode collaboratif premier message simple doit être communiqué afin
avec d’autres services de l’entreprise : la direction d’indiquer à l’auteur du bad buzz qu’il a été entendu
des affaires juridiques, la communication interne, le et que son mécontentement a été pris en compte. Ce
commercial, etc. message a pour objectif de déclencher un dialogue
avec celui-ci.
B. Une communication
transparente et identification Ne jamais remettre en cause la parole de l’auteur
des détracteurs du commentaire/avis. Ne pas le faire passer pour
un menteur ou une personne de mauvaise foi. La
Une communication en toute transparence se traduit méthode à adopter est celle de reprendre point par
par le fait que nous ne supprimons pas la publication point les différents éléments du message.
à l’origine du bad buzz. La suppression de contenu est
très mal reçue par les internautes et risque d’amplifier Le community manager peut contacter directement
la crise. Une communication transparente permet de l’auteur de l’avis/commentaire pour engager la
gagner la confiance des internautes. conversation. Il cherchera à comprendre le pourquoi
de cette attaque.
Dans la majorité des cas, il ne faut jamais supprimer
la source qui a fait l’objet de critiques. Sa suppression
ne réglera pas la crise mais au contraire l’accentuera.
V. Reconstruire l’image
Ce mécanisme est nommé « l’effet Streisand » en
référence à l’actrice Barbra Streisand, qui avait atta-
positive d’une entreprise
qué en justice le diffuseur d’une photographie de son A. La sortie de crise
domaine privé afin d’éviter qu’elle se propage sur la
toile. L’écho de cette procédure juridique a eu pour Après la crise e-réputation, il est nécessaire de restau-
conséquence de rendre populaire l’image auprès des rer l’image de l’entreprise qui a été dégradée.
internautes américains. En demandant la suppres-
sion de cette photographie, sa diffusion a ainsi été La première action pour le community manager est
multipliée. d’orienter sa veille sur le Web de façon à pouvoir
d’une part anticiper de nouvelles attaques et d’autre
Cependant, il est possible d’engager des pour- part constater si sa stratégie mise en place pour
suites judiciaires à l’encontre de l’auteur d’un avis contrer la crise réputationnelle commence à porter
ou commentaire négatif si ceux-ci comportent des ses fruits.
propos diffamatoires ou injurieux. Dans ce cas, une
suppression des contenus litigieux est envisageable.
Consultez les textes sur notamment le droit à la
personne, sur le site la CNIL : https://www.cnil.fr/fr/
rgpd-par-ou-commencer

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La gestion de l’e-réputation

La seconde action est de créer des contenus positifs. Il –– le nombre de pages indexées sur Google. Ce
s’agira de solliciter des avis et commentaires mettant chiffre démontre votre expertise dans un sujet et
en avant les valeurs de l’entreprise. Cette méthode votre présence sur le web ;
aura pour conséquence de réduire la visibilité des avis
et commentaires négatifs à l’origine de la crise dans –– les positions de vos pages sur Google attestent de
les résultats des moteurs de recherche, sur des sites la pertinence de vos contenus ;
d’e-commerce, sur des plateformes de mise en rela-
tion B to C (telles que TripAdvisor, Booking, AirBnb) –– le nombre de liens entrants qui prouve également
et surtout sur les fiches Google My Business créées la qualité et la renommée de votre établissement
par de nombreuses entreprises qui recherchent de la dans un domaine d’activité stratégique ;
visibilité localement.
–– sur les réseaux sociaux, il faut prendre en compte
On peut également agir via les produits et les services le nombre de mentions de votre entreprise, le
que la société peut vendre avec des demandes de nombre d’abonnés, de « likes » et les autres signes
commentaires simplifiées (questions orientées pour d’engagements avec votre établissement ;
cadrer les retours des utilisateurs), avec un système
proactif pour inviter l’internaute à donner son avis. –– sur les plateformes d’avis, prenez en compte le
nombre d’avis et la note générale ;
De même, la stratégie marketing ou le contenu propo-
sé devra se transformer et s’améliorer « pour prendre –– le nombre d’ambassadeurs sur les réseaux sociaux
soin des clients ». et a contrario le nombre de détracteurs qui vous
procurent une visibilité positive ou négative ;
B. Le suivi de sa réputation
sur le Web –– souvent négligées, l’image et la vidéo sont pour-
tant souvent la source de propagation. La qualité
En dehors d’une crise réputationnelle, une bonne des images et vidéos doit également tenir compte
réputation numérique n’est jamais acquise sur le du poids ou temps de chargement.
web. À chaque information partagée, la e-réputation
d’une entreprise peut être mise à mal. C’est pour cette Un suivi rigoureux de ces indicateurs donne une vue
raison que chaque jour, le community manager devra d’ensemble de l’e-réputation d’une entreprise et leur
effectuer un reporting en prenant en compte les KPI analyse permet au community manager d’adapter sa
(indicateurs clés de performance) suivants : stratégie marketing et commerciale.

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