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Dans le poème de Louise Labé l'amour est perçu comme une passion dévorante "meurs", "brûle",
"noie" et destructrice. Ici, le terme "passion" conserve son sens étymologique latin puisque "patior"
signifie "souffrir". Tout le poème est dominé par l'expression de la douleur "maint grief tourment",
"mon bien s'en va", "malheur". En effet, les nombreuses virgules rendent la lecture difficile. C'est
comme si, symboliquement, Louise Labé ne parvenait pas à avancer et qu'elle était sur une route
parsemée d'obstacles qui la faisaient trébucher.
Le sentiment amoureux est vécu dans une extrême confusion des sens et de l'esprit. Ainsi, les
antithèses envahissent le poème "ris"/ "larmoie"... Les sensations physiques sont troublées et
notamment le toucher puisque là encore, on retrouve des oppositions "molle"/ "dure", froid
"froidure"/"chaud", sec "je sèche"/mouillé "je larmoie", "je me noie". Cette douleur est évoquée
grâce aux sonorités du poème. L'allitération en [ R] "meurs", "brûle","endurant", "froidure",... vient
contraster avec la douceur des allitérations en [ m] et 
[ d] "m'est", "molle", "maint".. "dure", "douleur", "désiré". Face à ce sentiment incompréhensible, il
ne semble y avoir aucune issue possible pour Louise Labé. Donc la présence du présent de
l'indicatif à valeur énonciative vient confirmer cette idée. "vis", "meurs", "noie"... De même, le
thème de la métamorphose végétale "je sèche et je verdoie"  confirme cette idée de cycle sans fin.
Enfin, lorsqu'on compare le premier mot "je vis" avec le dernier "malheur", on comprend qu'on ne
peut trouver un apaisement à cette souffrance exceptée la mort de la narratrice.

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