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L’on fait le reproche majeur à la méthode des coûts complets de faire une distinction des
charges en directes et en indirectes. Cette analyse ne peut permettre fondamentalement
d’apprécier le lien pouvant exister entre le niveau des charges et des activités.
Or l’on tient pour évident que les charges au cours d’une période d’activité peuvent être
rattachées à cette activité ou en être indépendantes.
La comptabilité analytique conçue désormais dans une optique de gestion retient la séparation
des charges en variables, en fixes et en semi variables afin de faire une autre analyse par
rapport à l’objet principal de l’entreprise.
S’il est admis que la rentabilité est le véritable but recherché, l’on peut admettre par ailleurs
que toutes les possibilités de simulation et de prévision conduisant à une réduction des
charges, à augmenter la compétitivité de l’entreprise facilite la rentabilité et garantit mieux la
survie de l’organisation.
Chapitre I : Analyse des charges et leur utilisation en gestion
Nous étudierons les différents modes de reclassement des charges et l’étude du seuil de
rentabilité.
On considère généralement que la classification des charges par fonction concerne pour
l’essentiel les entreprises commerciales qui achètent pour revendre en l’état. Dans ces
entreprises, on considère deux grandes fonctions : la fonction achat et la fonction vente. On
retient une fonction auxiliaire : la fonction administrative et financière.
Notons qu’une fonction est une subdivision des activités professionnelles ou non
professionnelles selon le rôle qu’elles jouent dans l’entreprise. Le plan comptable retient
généralement les fonctions suivantes :
Fonction de financement
Fonction d’approvisionnement
Fonction de production
Fonction de distribution
Un seul tableau ayant pour point de départ le chiffre d’affaires va permettre de calculer les
différences ou marges et de déterminer le résultat.
Coût d’achat des marchandises achetées = Achats de marchandises + frais sur achats – RRR
obtenus
Coût d’achat des marchandises vendues = coût d’achat des marchandises achetées + variation
de stock
= Marge brute
Frais de distribution
= Marge commerciale
Frais généraux
= Résultat d’exploitation
Frais de fabrication
= Marge brute
Frais de vente
= Marge commerciale
Frais généraux
Résultat d’exploitation
Exercice d’application :
L’entreprise YAO nous communique les renseignements et documents suivants (en milliers
de francs).
Transports 8.000
RRRO 600
Solution :
Le classement des charges par nature et leur répartition dans les différents centres d’activité
ne donnent aucune indication sur les relations existantes entre ces charges et le volume
d’activité de l’entreprise. Et pourtant, les charges peuvent dépendre du volume ou du niveau
d’activité comme elles peuvent en être indépendantes.
I-2-1 : Les charges fixes
Les charges fixes ou charges de structure sont des charges indépendantes du niveau ou du
volume d’activité de l’entreprise. Ces charges rattachées à une structure donnée sont
insensibles aux changements de niveau d’activité.
Cette structure peut être cependant modifiée pour des raisons de politique interne ou de
stratégie (investissements pour répondre à une demande supplémentaire ou pour étendre la
part de marché de l’entreprise). Dans ce cas, il y a accroissement des charges fixes ; c’est-à-
dire naissance d’un nouveau palier de charges fixes.
Les charges fixes sont généralement représentées par les amortissements, le loyer des
bâtiments, le téléphone, les salaires du personnel administratif, les primes d’assurance, les
impôts fonciers.
Représentation graphique
Tableau de variation
X 0 100 300
Y 20 20 20
Charges fixes
20
Tableau de variation
80
50
20
Chiffre d’affaires
Certaines charges telles que les consommations de matières premières, la main d’œuvre
directe, le coût des fournitures varient généralement avec le niveau d’activité de l’entreprise.
Elles évoluent en accord avec l’activité de production et de vente. Cette évolution dépend
étroitement du degré d’utilisation, de l’intensité et du rendement dans l’emploi des capacités
et des moyens disponibles. Ces charges sont dites variables ou proportionnelles au volume
d’activité.
Remarque : On dit parfois que la liaison qui existe entre ces charges et le volume d’activité est
approximative puisqu’en réalité le montant unitaire des charges variables pour une période
d’activité donnée n’est pas constant. Il est plutôt décroissant d’abord, puis croissant avec le
volume d’activité.
Représentation graphique
Tableau de variation
Y=
0.1X
Chiffre d’affaires
I-2-3 : Charges semi-variables
La distinction entre les charges variables et les charges fixes est approximative et parfois
arbitraire. L’analyse qui sous-tend cette distinction résulte toujours du bon sens et de
l’observation des charges antérieures. C’est pourquoi une classification des charges en fixes et
en variables est délicate. En effet, certaines charges ne sont ni totalement fixes ni totalement
variables. Ces charges sont dites semi-variables. On les appelle également des coûts mixtes.
Elles proviennent essentiellement d’un mélange des frais d’entretien des équipements
(pendant ou en l’absence de production), du coût d’électricité (au-delà d’un certain niveau
d’activité, la charge n’est plus fixe, elle varie plutôt avec le niveau d’activité), du coût de la
location de véhicule (avec un coût fixe par jour ou par semaine et coût variable dépendant du
kilométrage).
variable
fixe
L’entreprise YAO a établi sur une période donnée les charges totales et le niveau de
production portant sur un produit A.
a-Analyse du tableau
Un certain nombre de charges notamment les matières premières et la main d’œuvre directe
varient avec le niveau d’activité. Ces charges variables ont, par rapport au niveau d’activité de
la période, permis d’obtenir la même valeur unitaire pour la charge variable unitaire : 5
Si on considère les matières premières et la main d’œuvre directe comme étant Y à partir
desquelles varie X, le niveau d’activité ; on peut poser : Y = aX qui est une droite linéaire.
Charges
20.000 Y= 5 X
Activité
2.000 4.000
Charges Y = 5 X/X
Activité
Jusqu’à 4000 unités produites, nous remarquons que les amortissements sont fixes. Si nous
reprenons le modèle de 0 à 4000, on pose Y = b ; b étant = 7.000 Y = 7.000
Y Charges
Y = 7.000
Pour les autres charges, nous remarquons que d’un niveau de production de 2000 unités à
4000 unités, il y’a eu accroissement mais pas dans les mêmes proportions de changement du
niveau d’activité. Ce qui signifie qu’il y’a une partie dans ces charges qui varie avec le niveau
d’activité et une qui reste fixe. Ce sont des charges semi-variables. Ces charges s’analysent
mathématiquement sous la forme de Y = aX + b qui est une droite affine.
Déterminons a et b
500 = 2000 a
.a = 0,25
.b = 2.500
Charges
Activité
Si nous avons désormais la décomposition en partie fixe et en partie variable des charges
semi-variables, nous avons, pour les niveaux d’activité de 2000 et 4000 unités, les tableaux
suivants :
Y = 0,25 X + 2.500
Après décomposition des charges semi-variables, les charges totales ne contiennent plus que
des charges fixes et des charges variables. Les charges variables unitaires sont alors égales à :
Y ,charges
Charges totales
X Activité
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b-Changement de structure
Nous avons remarqué que les charges fixes sont liées à une certaine structure de l’entreprise.
C’est pour cela qu’à chaque fois qu’un investissement nouveau est fait (achat de matériel de
production), il y a accroissement des charges fixes. On dit qu’elles augmentent par paliers.
Dans le tableau relatif aux charges totales et aux différents niveaux d’activité de l’entreprise
YA O, nous remarquons une augmentation des charges d’amortissement considérées comme
étant des charges fixes. Ces variations de charges sont la résultante de changement de
structure pour passer d’une production de 4000 à 10.000 unités. Cela veut également dire que
l’ancienne structure de l’entreprise YAO ne peut pas permettre d’obtenir des unités
supplémentaires. Elle est donc arrivée à saturation. L’entreprise est obligée d’investir ; d’où
l’augmentation des amortissements et des charges fixes. Pour la nouvelle structure,
établissons notre modèle à partir des charges semi-variables :
500 = 2000 a
.a = 0,25
.b= 3.000
Y = 0,25 X + 3.000
Nous pouvons donc décomposer les charges de niveaux d’activité de 8.000 et de 10.000
unités en charges fixes et en charges variables.
Y = 5,25X + 12.000
Pour tous les niveaux d’activité, nous avons la charge unitaire de :
charges variables / Nombre d’unités = 5,25
Charges totales Y
12.000
9.500
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(B)*Coût d’achat variable des marchandises achetées = Achats + charges variables sur achats
– RRR Obtenus
(C)*Coût d’achat variable des marchandises vendues = Coût d’achat variable des
marchandises achetées + variation des stocks
(F)*Marge sur coût variable = Marge sur coût variable d’achat – coût variable de distribution
*Résultat d’exploitation = Marge sur coût variable – charges fixes (- éventuellement les
produits financiers considérés comme fixes)
Achat de marchandises *
-RRR obtenus sur achats *
+charges variables sur achat *
= coût d’achat variable des marchandises achetées =*
L’analyse des charges de l’entreprise LSG se fait en charges fixes et charges variables. Cette
distinction a entrainé le reclassement suivant des charges par nature.
L’analyse des charges d’une entreprise se fait en charges fixes et charges variables. Cette
distinction a entraîné le reclassement suivant des charges par nature.
Ventes……………………………………………………………6.001.525
Travail à faire:
I-2-4 : Analyse des résultats fournis par les tableaux fonctionnels et différentiels
Il exprime au cours d’une période donnée le nombre de fois que le stock moyen a été consommé ou
utilisé (cas des matières premières et autres…) ou vendu (cas des marchandises et des produits finis).
R = coût d’achat des marchandises vendues (ou des matières consommés) / stock moyen (au coût
d’achat)
R = Chiffre d’affaires net / Stock moyen (au prix de vente)
Plus le coefficient de rotation des stocks est grand, meilleure est la gestion. En effet, les charges
d’acquisition et de conservation de stock sont lourdes et les capitaux affectés à leur constitution sont
temporairement improductifs.
C’est le temps moyen qui s’écoule entre deux approvisionnement où le temps moyen de
renouvellement de stock.
DMSS = 360 / R
Cela signifie que l’entreprise renouvelle son stock chaque deux mois.
Le seuil de rentabilité ou chiffre d’affaires critique ou point mort est le point d’équilibre pour lequel,
le chiffre d’affaires couvre tout juste les charges : R = 0.
Le seuil de rentabilité est atteint lorsque l’une des trois égalités est vérifiée :
1-R=0
Retenons que le seuil de rentabilité est un CA qui a la capacité de couvrir l’ensemble des charges à un
moment donné au cours de la période d’activité.
La détermination est basée sur une hypothèse simplificatrice liée essentiellement au taux de marge
sur coût variable. Ce taux est supposé constant d’une période à une autre.
Il est donc lié à une certaine structure de l’entreprise caractérisée par les charges fixes.
CA = CV + CF
CA – CV = CF
Tm/cv.x = CF
X = 30/0,25 = 120
SR = CA SR (en quantité) = SR (en valeur) / Prix de vente unitaire = 120 / 6 =20 produits
SR (en quantité) = CF / marge sur coût variable unitaire (PV Unitaire - CV Unitaire)
III-2-1 : M/CV = CF
II-2-2 : R = M/CV – CF
II-2-3 : CA = PR
II-3 : Date d’obtention du seuil de rentabilité
Il est important après calcul algébrique du seuil de rentabilité de déterminer la date exacte
d’obtention de ce CA critique.
D SR = 360 jours x SR / CA
Exemple : si on a 237,6 jours on aura 237,6/ 30 = 7, 92 mois ce qui fait 7 mois donc fin juillet
7,92 – 7 = 0,92 mois on a 0,92 x 30 = 27, 6 jours ce qui fera si on arrondi à 28 jours d’où le 28 Août
Sinon ou pourrait continuer les calculs afin de trouver l’heure et on aura 27 Août 14 heures 24 mn.
CA = 180
Septembre 15 134
Octobre 15
Novembre 14
Décembre 17
CA = 180
SR = 120
CA restant SR = 1
MS = CA réalisé – SR
= 180 – 120 = 60
Cela signifie que si la CA baisse de plus de 33,33% l’activité va se solder par une perte
∆ R/ R
lo= ∆ R/ R
∆ CA =
∆ V /V
CA
CA
lo=Tm / CV . R
1
lo=
IS
Exemple :
180 1
lo=0,25 x = =3
15 0,3333
Lo 3 2,8 2,3
∆ m/cv
DSR 30 Août 25 juin 15 mai
IS 33,33% 35,2% 35,6%
Par rapport à l’objectif de rentabilité, l’indicateur de variation du chiffre d’affaires montre bien que
les deux projets ont des CA à la hausse.
Cependant le projet 2 a un chiffre d’affaires plus amélioré. On remarque malgré cela que le projet 1
est susceptible de fournir un résultat plus élevé de 27 contre 22. De plus le projet 1 offre une
sensibilité du résultat par rapport au CA plus élevé que le projet 2 (2,8 ˃ 2,3) même si ces deux
indicateurs sont inférieurs au levier opérationnel du projet de base (3).
Par rapport à l’objectif sécurité, le projet 2 présente un taux de marge sur coût variable plus élevé. Si
l’on rappelle que son résultat est plus faible que le projet 1, cela doit être certainement le fait de
l’importance des coûts fixes au niveau du projet 2. Par ailleurs, avec le projet 2, le seuil de rentabilité
(SR) est plus vite atteint (15) contre 25 juin pour le projet 1. S’il est vrai que les deux projets 1 et 2
donnent des dates d’obtention du SR plus récentes au plan sécuritaire, le projet 2 sera préféré.
L’indice de sécurité qui précise le niveau d’invulnérabilité de l’entreprise semble être le même pour
les deux projets avec un léger avantage pour le projet 2 : 35,6 % contre 35,2%.
Cette méthode américaine revue dans sa version française a été scindée en deux sous analyses. Le
direct-costing simple et le direct-costing évolué ou amélioré.
Eléments Total A B C D
Le tableau présente une situation d’entreprise exploitant 4 biens A,B,C et D. les produits A et C
dégagent les chiffre d’affaires les plus importants ont des contributions négatives. En effet les marges
sur coût variable calculées sur les 2 produits sont négatives. Elles ne peuvent donc pas participer à la
couverture des coûts fixes de notre entreprise.
Par ailleurs, nous remarquons que le produit B avec le CA le plus faible permet d’avoir la m/cv la plus
élevée. Le fait le plus important dans cette analyse est de se prononcer sur l’organisation nouvelle à
mettre en place dans le but de renforcer la contribution de A et de C. L’on retient à cet effet que
compte tenu de l’importance des charges variables au niveau de ces deux produits, il est nécessaire
de faire une analyse au niveau de ces charges.
Cela doit nous conduire à apprécier le prix d’achat des matières premières à évaluer, les quantités
utilisées, à revoir les heures de main-d ’œuvres utilisées et les taux horaires payés et à analyser les
charges commerciales.
Il s’agit en réalité de revoir autrement la structure des couts variables dans le seul but de privilégier
la rentabilité ce qui nous permettra d’éviter l’arrêt de la production dans les unités défaillantes et de
réduire les tensions sociales.
Malgré leur autonomie, ces départements sont sous la supervision d’une direction responsable dont
les charges fixes appelées charges fixes communes sont supportées par les m/cv spécifiques
dégagées par chacun des départements.
Composantes Total A B C D
C A net
-CV
MB ou m/cv
CF spécifique
m/cv spécifique ou MSB
-CF communes
Résultat d’exploitation (RE)
Remarque : Le direct-costing est aussi utilisé dans la méthode des sections homogènes. Ce qui
signifie que le direct-costing peut servir à l’établissement d’un tableau de répartition des charges
indirectes , au calcul d’un coût d’achat et d’inventaire permanent des matières, à la détermination du
coût de production et à l’inventaire des produits finis ainsi qu’au calcul des marges représentées par
le coût de revient.
L’on doit surtout retenir que l’ensemble de ces opérations est basé sur la prise en compte des
charges variables uniquement. Ce qui signifie que les différents coûts obtenus avec le direct-costing
sont plus faibles que ceux obtenus dans la méthode des coûts complets. Cela montre bien que les
stocks en direct- costing sont sous-évalués par rapport au même stock dans la méthode des coûts
complets. D ce qui précède, il est nécessaire pour faire un rapprochement des deux résultats « coûts
complets et direct-costing » de tenir compte d’une part des charges nn utilisées (charges fixes) et
d’autre part de la différence de valeur entre les stocks finals.
Exo cours.
La méthode des coûts directs repose son analyse sur une distinction des charges regroupées d’une
part en direct (variables directes et fixes directes) et d’autre part en charges indirectes (variables
indirectes et fixes indirectes).
Généralement compte tenu de la forte influence des variables directes et des fixes directes, la marge
sur charge directe est inférieure à la marche sur charge variable en direct costing.
Le coût marginal n’est pas un coût comptable, c’est plutôt un coût économique permettant la prise
de décisions en entreprise au travers d’une meilleure organisation de la production.
Supposons le cas d’une entreprise qui a une production régulière de 137 U = Po et du coût total =
862 = CTo.
a-A la suite d’une réaction de la demande de la production passe à 138 U = P1 et le coût total se fixe
à 866 = CT1
b-Pour les raisons internes à l’entreprise la production est fixée à 136 U = P1 et le coût total se fixe à
357 = CT1
Dans ce cas précis, l’entreprise consentira à accepter la commande si le Cm lié donc à l’unité
supplémentaire demandée par le client est inférieur au prix unitaire de vente. C’est-à-dire
PV U ˃ Cm d’où acceptation
(pour fidéliser une clientèle l’entreprise peut accepter de faire Cm = PVU ou conquérir un nouveau
marché)
PVU ˃ Cm Acceptation
PVU ˂ Cm refus
*Sous-traitance
C’est la situation qui conduit l’entreprise à s’adresser à un tiers extérieur pour disposer des biens au
lieu de les produire par ses propres moyens.
L’on compare dans ce cas, le prix auquel, on obtient le bien avec le coût marginal relatif à certains
biens produits par l’entreprise elle-même.
Produits A B C D
Indicateurs
Cm 27 22 31 23
Ce tableau présente l’ordre des priorités dans la production des biens ABC et D. On doit surtout
retenir que si l’entreprise opte pour l’arrêt d’une production, les autres biens doivent pouvoir couvrir
les charges fixes du produit mis en attente.