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Selon la théorie générale des contrats

commerciaux, la vente est parfaite dès qu'il


y a accord des parties sur la chose et le prix,
l'une pour vendre, l'autre pour acheter et
qu'elles sont d'accord sur les autres clauses
du contrat. Et l'article 283 de l'Acte Uniforme
de l'OHADA portant sur le Droit Commercial
Général précise que: "le transfert de
propriété s'opère dès la prise de la livraison
par l'acheteur de la marchandise vendue".
Mais faut-il le reconnaître, devant les difficultés
de recouvrement des créances, le vendeur a
de plus en plus tendance à avoir une garantie
contre le non paiement par son acheteur.

La clause de réserve de propriété est l'une de


ces garanties.

C'est une clause qui, inscrite dans le contrat de


vente et acceptée par les parties, retarde le
transfert de propriété jusqu'au paiement définitif
du prix.
Dans la pratique l'accord des parties est
matérialisé par:

Une offre d'achat est faite sur un Bon de


Commande
L’acceptation de cette offre à travers la livraison
(transfert de propriété) des marchandises
commandées.
La facture constatant le prix convenu, qui peut
être payé immédiatement ou plus tard par
l'Acheteur.
Dans sa conception juridique, la comptabilité
enregistre cette opération dans les livres des
parties parce qu'il y a eu transfert de propriété
et la chose vendue ne se trouve plus dans le
patrimoine du vendeur, mais dans celui de
l'Acheteur.

Cette position juridique explique le fait que


toute opération enregistrée mais n'ayant pas
fait l'objet de livraison est annulée.
En matière de clause de réserve de propriété
l'on serait tenté de dire que puisqu'il n’y a pas
encore livraison, les paiements effectués
soient comptabilisés comme créances en
"Avance et Acompte".

Cette position n'est pas cependant


défendable dans la mesure où bien que la
livraison soit juridiquement retardée
(signature du Bon de Livraison ou d'un PV de
réception) le bien se trouve quand bien même
chez l'Acheteur qui l'exploite.
Donc économiquement, ce bien contribue à
l'exploitation de l'Acheteur, à la formation de son
résultat.

C'est en vertu de ce principe de prééminence de la


réalité économique sur l'apparence juridique que le
SYSCOA préconise la comptabilisation de l'achat -
vente avec "clause de réserve de propriété" comme
une opération d'achat et de vente ordinaire.

Les écritures concernent:

 La constatation de l'opération (achat - vente)


 L’extinction de la créance - dette avec R / P
 L'inventaire de fin d'exercice.
 Chez le vendeur

C'est un produit ordinaire qui est constaté.

D: 411Client ventes avec R / P


C: 70 ventes
C: 443 - TVA collectée.

 Chez l'Acheteur

C'est une opération d'achat ordinaire.

Débit: 60 achats
Débit: 445 TVA récupérable
Crédit: 401 Fournisseurs.
A l'arrêté des comptes, il est utile de distinguer les
stocks achetés avec R / P des stocks ordinaires en
créant un sous-compte approprié.

Lorsqu'il s'agit d'une immobilisation:

Débit: immobilisation
Débit: 445 TVA récupérable
Crédit 48 Fournisseur d'investissement.

L'information sur les immobilisations acquises avec


clause de R /P doit être donnée.
Le SYSCOA estime même que l'on peut créer des
sous-comptes pour distinguer les biens frappés de
clause avec R / P.
La situation juridique et comptable particulière
créée par la clause de R / P disparaît au
moment du règlement final, ou à celui de la
"revendication" du bien par le vendeur impayé.

Règlement final à échéance

Aucune écriture n'est à passer ni chez le


vendeur, ni chez l'acheteur. Peut être le
reclassement en compte ordinaire des comptes
spécifiques ouverts.
Revendication du bien par le vendeur
impayé

Elle entraîne la reprise du bien par le vendeur. Cette reprise se


fait à un prix ®. Les acomptes ne seront restitués à l'acheteur
que dans la mesure où le vendeur aura totalement récupéré le
prix initial.

Pour l'acheteur, ce sont les écritures de cession, le bien étant


entré dans son patrimoine depuis la conclusion du contrat.
Le prix de reprise encaissé par lui est un produit de cession
d'éléments d'actif.
Pour le vendeur, c'est une écriture d'acquisition, le bien
étant sorti de son patrimoine depuis la conclusion de
l'opération. Le prix de reprise payé par lui est une valeur
d'acquisition du bien.

Soit P le prix initial convenu


A = les acomptes versés
Le reste à payer = P - A.

Soit R le prix de reprise à la revendication

Si R > P - A, le vendeur a récupéré les sommes dues et


peut reverser à l'acheteur la différence R - (P - A) en
remboursement partiel des acomptes.
Si R < P - A, le vendeur subit une perte = (P- A) - R
Les écritures d'inventaire nécessaires
doivent être passées par les parties à la
clôture des comptes de chaque exercice.

Chez l'acheteur, il convient de passer les


écritures d'amortissement nécessaires. Si le
bien connaît d'autres détériorations, il
passera les écritures de provisions
nécessaires, puisqu'il se comporte comme
le véritable propriétaire d'un bien dont il
exploite.
Chez le vendeur, celui-ci est titulaire
d'une créance garantie.
Le bien n'étant plus exploité par lui, il
n'a pas le droit de l'amortir quand bien
même il reste propriétaire.
Il pourra constituer des provisions pour
couvrir toute insolvabilité éventuelle de
l'acheteur: les provisions pour créances
douteuses.

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