Sommaire

Dossier médical
Cannabis : le héros mal aimé !. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
Rencontre avec Emmanuel Druon
Écologie ou économie : pourquoi choisir ?. . . . . . . . . . . . . 7
Dans l’air du temps
La disparition annoncée du jardinier ?. . . . . . . . . . . . . . . . 9
Naturopathie
Doit-on s’emballer pour les laits végétaux ?. . . . . . . . . . . 11
Le bon choix
Diabète, problèmes de peau…
Le noyer vaut bien mieux que sa réputation. . . . . . . . . 16
Les plantes du bout du monde
Les plantes des Maasaï : un savoir en danger. . . . . . . . . 18
Et aussi : des news, les livres (p. 22), l’agenda (p. 23)
ISSN 2296-9799 ■ N° 65 ■ OCTOBRE 2019 et le courrier des lecteurs (p. 24)

Le meilleur de l’information sur les plantes au service de votre santé

Édito
Des arbres pas assez rentables
À Mexico, la pollution Cannabis :
le héros mal aimé !
chante plus fort que le
soleil. Si aujourd’hui en-
core le temps paraît trop
court, c’est pour changer
la donne… Du coup, on a
tout bonnement déconseillé à la popula-
tion de pratiquer des activités en exté- Vous n’avez pas fini
d’en entendre parler
rieur. Pas bête…
Mais voilà qu’une solution pointe le bout
de son nez : BioUrban. Le principe ? Un
« arbre » artificiel de 4 mètres qui absorbe
la pollution et purifie l’air grâce à des mi- Le chanvre est la seule plante à avoir
croalgues. Mieux, chaque arbre BioUrban
équivaut à 368 vrais arbres. Quelle au-
accompagné l’humanité durant toute son
baine à l’heure où l’Amazonie est en train évolution. Mais ces six dernières décennies,
de partir en fumée ! Pour l’instant, c’est
surtout pratique pour les grandes villes à
elle a été mise au ban de nos sociétés modernes.
forte densité, souvent difficiles à reboiser. Les dernières découvertes scientifiques sont
Puebla est la première ville du pays à avoir
bénéficié de cette technologie. Mexico,
en train de la réhabiliter et la voilà qui reconquiert
souvent sujette aux pics de pollution, est depuis peu ses lettres de noblesse. Alors le
la prochaine sur la liste. L’arbre BioUrban chanvre, futur acteur majeur de notre santé ?
est moche, mais qu’importe, y aura-t-il des
animaux ou des rêveurs pour s’en soucier
encore ? La nature n’a qu’à bien se tenir !
Petit détail, chaque BioUrban vaut
quelque 50 000 dollars. Les municipalités
Du plein-emploi au chômage technique
vont devoir sortir le carnet de chèques.
Rentabilité, quand tu nous tiens… Mais Le chanvre, Cannabis sativa, n’en finit plus d’agiter nos esprits.
séchez vos larmes, la bonne nouvelle est Depuis la nuit des temps, par la sélection et le croisement de ses
double : les Mexicains pourront de nou- cultures, deux espèces ont principalement émergé. La première
veau pratiquer des activités en extérieur, est le chanvre Cannabis sativa sous espèce sativa, destinée à produire
et on va pouvoir continuer de polluer de la matière première pour la fabrication de fibres et de graines
tranquillement. Quand les températures alimentaires.
seront insupportables, nous n’aurons qu’à
inventer d’immenses climatiseurs d’ex-
térieur, et quand la sécheresse frappera La deuxième, le chanvre dit indien, Cannabis sativa sous espèce
à la porte, nous boirons l’eau en poudre. indica, s’est développée pour son usage cultuel, médicinal et festif.
Applaudissements s’il vous plaît ! Depuis l’Antiquité jusqu’aux années 1930, le chanvre berçait donc
la vie des hommes dans toutes civilisations pour la confection de
Matthieu Conzales tissus, de vêtements, de cordages et de voilures de bateaux...
 DOSSIER MÉDICAL
2

Ses graines servaient à l’alimenta- Une priorité absolue : les protéger !

tion humaine et animale. On en
faisait de la farine et de l’huile. La
variété indica, aussi appelée mari-
juana ou plus simplement cannabis,
fut adoptée par les Occidentaux
bien plus tard, depuis les colonies
au XVIIe siècle, pour ses vertus
médicinales et récréatives du fait de
ses effets sur le cerveau. Au début
du XXe siècle, coup de tonnerre
dans les chaumières : un lobbying
de puissants industriels américains
finit par faire interdire par l’ONU la
variété indica comme substance dite
« stupéfiante ». Comme prévu, la
production de son cousin, le
chanvre industriel, en fut sévère-
ment touchée et drastiquement
contrôlée au bénéfice de l’industrie
du coton et des fibres synthétiques.
Il existe une population particulièrement à risque concernant l’usage de
psychotropes : les jeunes dans l’âge de la transgression et ce jusqu’à
25 ans. En effet, leur cerveau en voie de maturation est particulièrement
sensible aux substances qui peuvent modifier la chimie de leur cerveau.
Chez eux, la consommation régulière de psychotropes quels qu’ils soient
peut engendrer des troubles aigus ou chroniques de l’humeur et de la
personnalité, facteurs de décrochage scolaire et professionnel ainsi que
de désinsertion sociale.
Anxiété, dépression ou psychoses peuvent ainsi se déclencher plus facile-
ment, même si les études montrent qu’une sensibilité génétique au produit
y est pour beaucoup.
La solution consisterait à interdire tout psychotrope (alcool, tabac, canna-
bis, drogues de synthèse licites et illicites) jusqu’à au moins l’âge légal de
18 ans, et d’engager enfin une véritable campagne de prévention à desti-
nation des mineurs qui, en général, en consomment plusieurs en même
temps...
Pour les personnes majeures, la légalisation du cannabis sous contrôle
administratif et scientifique serait aussi pertinente. Cela pourrait permettre
d’éviter les surdosages et les dangers d’un mauvais chanvre issu d’un
trafic illicite.

les années 1970 certains hybrides l’alcoolisme, au tabac, ou même à

Une image
à reconsidérer
d’urgence
Encore aujourd’hui, le terme
« cannabis » semble irrémédiable-
ment associé au mot « drogue »,
d’où son jugement péjoratif auprès
de l’opinion publique. Ces solides
préjugés ont pour origine, d’une
part la catégorisation arbitraire
de Cannabis sativa en drogue dure,
avec les mesures et postures
politiques et scientifiques en
rapport depuis un demi-siècle,
et d’autre part, la méconnaissance
des autres variétés dotées de pro-
priétés pourtant fort intéressantes.
Il est vrai aussi que suite à sa
prohibition, les cultivateurs
illégaux avaient fait preuve de
créativité en mettant au point dès
de chanvre contenant des pour-
centages très élevés (jusqu’à 30 %
versus quelques pourcents seule-
ment en général) en tétrahydro-
cannabinol, le fameux THC qui
n’est autre que la molécule pla-
nante responsable de sa sulfureuse
réputation. Résultats : des effets
euphorisants incomparables pour
les consommateurs, mais aussi
brutaux et parfois responsables
de troubles neurologiques plus ou
moins sévères, allant jusqu’à la
chronicité. Ces états heureusement
peu fréquents n’ont pas manqué
de conforter les anti-chanvre dans
leur position. Une analogie gros-
sière mais parlante avec l’alcool
reviendrait à comparer ces
hybrides très chargés en THC à
l’ingestion d’une cannette de bière
par rapport à celle de plusieurs
verres de vodka pure. Alors certes,
il existe quand même une possible
addiction avec le cannabis « non
survitaminé », mais, contraire-
ment aux idées reçues, rien de
comparable avec celles de l’alcool
et du tabac d’après les nombreux
rapports sérieux sur le sujet. Idem
pour la dangerosité du cannabis,
toujours surestimée, et bien en
deçà des risques inhérents à
l’ingestion chronique de médica-
ments opioïdes, ces psychotropes
licites responsables de situations
sanitaires plus que préoccupantes.
Mais, au-delà du nécessaire
repositionnement scientifique
autour du chanvre, les bonnes
nouvelles viennent surtout de sa
composition unique réactualisée,
aussi bien pour l’optimisation de
notre alimentation que pour des
avancées médicales de premier
plan dans de nombreux secteurs
de la santé.
Un signe des temps qui ne trompe
pas : depuis dix ans, le pays à
l’origine de son interdiction, les
États-Unis, fait marche arrière,
et l’on ne compte plus le nombre
d’États américains qui, tous les
mois, optent activement pour
la libéralisation du chanvre.
De nombreux pays dans le monde
les imitent, se mettent à dépénali-
ser le chanvre et à autoriser
a minima des études cliniques pour
son utilisation thérapeutique...
quand ce n’est pas pour autoriser
son utilisation récréative
contrôlée !
 DOSSIER MÉDICAL
3

Un vrai super-aliment
Le chènevis, c’est-à-dire la graine
de chanvre, connaît en ce moment
un énorme succès dans les marchés
de qualité biologique. Il permet
d’obtenir une farine et une huile
lui valant la réputation de
« super-aliment ». Son goût assez
doux se prête volontiers à la
réalisation de sauces, mais il est
possible d’en profiter encore plus
simplement, en le saupoudrant
directement dans vos plats. Ici, nul
effet euphorisant ! La farine,
comme la graine, ne renferme pas
(sinon extrêmement peu) de THC.
La composition nutritionnelle de la
graine de chanvre est d’abord
remarquable par sa richesse en
vitamines, en minéraux et en graisses
de qualité. Ces dernières donneront
une huile exceptionnelle par ses
acides gras poly-insaturés, dits
essentiels : ce sont les fameux
oméga-6 et oméga-3, mesurés ici
avec un rapport de 3 pour 1, soit
l’équilibre idéal pour la santé !
Rappelons que les oméga-3 sont des
facteurs de protection cardiovascu-
laire et cérébrale à condition d’en
consommer régulièrement, soit
l’équivalent de 2 cuillères à dessert
par jour.
Les autres huiles
n’ont qu’à bien
se tenir
Entendons-nous bien, il ne faut
pas confondre, sur le plan séman-
tique, l’huile de graines de chanvre
alimentaire et cosmétique, sans
THC, et l’huile de chanvre totale-
ment illégale obtenue par extrac-
tion de la résine de chanvre
psychotrope, pouvant dépasser
40 % de THC. Dans les conseils
qui suivent, nous parlons bien
évidemment de la première.
Au goût, l’huile de chanvre est
meilleure que l’huile de colza.
Elle est aussi plus équilibrée. À y
regarder de plus près, aucune huile
ne fait mieux...

Comparaison du taux d’acide gras dans les graines à huile

Acide Acide
Rapport Acides gras Acide Acide
alpha- gamma- Acide Acide Acide
Graines oméga-6 / poly-insaturés linoléique stéaridonique
linolénique linolénique palmitique stéarique oléique
oméga-3 (AGPI ou PUFA) (AL) (SDA)
(ALA) (GLA)
Huile de graines
2,5 84 22 56 4 2 5 2 9
de chanvre*
Fibre de graines
2,7 77 21 55 1 <1 8 3 11
de chanvre*
Pépins
4,1 81 13 48 17 3 7 1 11
de cassis
Lin 0,2 76 61 15 0 0 6 3 15
Onagre > 100 85 0 76 9 0 6 1 8
Tournesol > 100 63 <1 63 0 0 5 11 22
Germe de blé 10,2 56 5 46 5 <1 3 17 24
Graines de colza 1,8 36 13 23 0 0 4 <1 60
Soja 6,9 63 8 55 0 0 10 4 23
Bourrache > 100 66 0 42 24 0 12 5 17
Maïs 60 60 1 60 0 0 12 2 25
Olive > 100 8 <1 8 0 0 15 0 76

*Variété finlandaise de chanvre (Finola)

Source : Hempseed as a nutritional resource : An overview J.C. Callaway Department of Pharmaceutical Chemistry, University of Kuopio, FIN-70211 Kuopio, Finland

Sur le plan protéique, la graine
de chanvre possède en outre tous
les acides aminés dits essentiels
assortis d’une excellente digestibi-
lité, égale sinon supérieure aux
autres graines couramment
employées comme les noix
et certains légumes secs.
C’est donc la nouvelle huile de table
« santé » par excellence ! D’autant
qu’elle résiste bien à l’oxydation !
Cela étant, nous recommandons
bien entendu des graines de
chanvre issues de l’agriculture
biologique, et une huile d’extraction
naturelle, non raffinée, sans sol-
vants ni chauffage industriel. À ce
propos, il est primordial de ne pas
dépasser 80 °C pour son chauffage
sous peine de lui faire perdre ses
qualités nutritionnelles. On la
privilégiera sans cuisson, pour des
assaisonnements crus par exemple,
ou après la cuisson.
 DOSSIER MÉDICAL
4
Valeurs nutritionnelles en vitamines
et minéraux dans la graine
de chanvre1 (mg/100 g)
Vitamine E
Thiamine (B1)
Riboflavine (B2)
Phosphore (P)
Potassium (K)
Magnésium (Mg)
Calcium (Ca)
Fer (Fe)
Sodium (Na)
Manganèse (Mn)
Zinc (Zn)
Cuivre (Cu)
Sachez également que des experts ont
réalisé un « lait » à base de graines de
chanvre. C’est une boisson à haute
valeur nutritive et à faible pouvoir
allergène. Une alternative intéres-
sante dont même les enfants pour-
ront profiter, à condition toutefois
de ne pas l’utiliser comme un lait
maternisé de substitution.
Mon dermato
végétal
Parmi les acides gras oméga-3
de l’huile de chanvre, il en est un
assez spécial. Rare au demeurant,
l’acide stéaridonique (SDA) est
présent jusqu’à 2 %. Une aubaine
quand on connaît ses propriétés
anti-inflammatoires ! Elle regorge
également d’acide gamma-
linolénique (GLA), de vitamine E
et de nombreux minéraux. Toutes
ces caractéristiques en font une
huile précisément adaptée pour
l’entretien de la peau : hydratation,
cicatrisation, antioxydation,
anti-inflammation et régénération
cellulaire seront au rendez-vous,
le tout sans réaction allergique.
Considérée comme sèche, l’huile de
graines de chanvre ne graisse prati-
quement pas. Elle pénètre rapide-
1. Variété finlandaise de chanvre (Finola). Source : Hempseed as a nutritional resource : An overview J.C. Callaway Department of Pharmaceutical Chemistry, Univer-
sity of Kuopio, FIN-70211 Kuopio, Finland
2. Protein Digestibility Corrected Amino Acid Score, ou SCCD (Score Chimique Corrigé de la Digestibilité), une échelle qui sert à évaluer la qualité des protéines en
fonction des besoins en acides aminés et de la digestibilité des protéines. Source : http://vegecru.com/graine-chanvre
Acides aminés essentiels
mg/g de protéine PDCAAS2
de la graine de chanvre
Histidine 28 100 %
90 Isoleucine 39 100 %
0,4 Leucine 69 100 %
0,1 Lysine 41 80 %
1160 Méthionine + Cystine 40 100 %
859 Phénylalanine + Tyrosine 81 100 %
483 Thréonine 35 100 %
145 Tryptophane 8 100 %
14 Valine 51 100 %
12
7
7 ment au niveau du derme et toutes les Du XVIIe siècle jusqu’au début du
peaux peuvent en bénéficier qu’elles XXe siècle, les Occidentaux profi-
2
soient jeunes ou matures. Une taient déjà du chanvre indien
application régulière sera des plus (indica), soit fumé, soit sous forme de
efficaces pour atténuer les rougeurs, teinture alcoolique pour traiter avec
les inflammations et les irritations succès de nombreux maux comme
cutanées qui peuvent nous agresser. les douleurs chroniques, l’insomnie
L’huile de chanvre peut également ou les convulsions. Ce chanvre
être employée pour l’entretien et le thérapeutique fut supprimé et
démêlage des cheveux. Rien de plus interdit de la pharmacopée française
simple, il suffit pour cela de la après deux conventions internatio-
mélanger au shampoing. nales (1925 et 1961). Une trentaine
d’années plus tard, la découverte
d’une substance dans les fleurs de
Thérapeutique, chanvre allait relancer l’intérêt des
vraiment ? scientifiques. Il s’agit des cannabi-
noïdes. Il en existe trois types :
Si la graine de chanvre peut
optimiser notre alimentation et ▪▪ les phytocannabinoïdes, issus des
protéger notre peau, les fleurs et plantes, dont essentiellement le
les feuilles de la plante élargissent chanvre ;
incroyablement ses possibilités sur
le plan de la santé. Mais le sujet est ▪▪ les endocannabinoïdes, secrétés
sensible, nous entrons dans le par l’organisme pour agir sur les
domaine des psychotropes. neurotransmetteurs cérébraux et
L’état de béatitude chimique
Dans les années 1960, une équipe scientifique israélienne a découvert
dans notre corps des récepteurs cellulaires particuliers, capables d’être
activés à la fois par certaines substances végétales issues des fleurs du
chanvre, les cannabinoïdes, mais aussi par une molécule circulante qui
fut baptisée « anandamide », ananda signifiant « béatitude » en sanskrit.
Sans le savoir, ces chercheurs avaient mis au jour un système biologique
fondamental pour notre organisme, car participant au développement neu-
rologique, aux fonctions immunitaire et cardiovasculaire, au métabolisme
énergétique, au développement osseux et à la reproduction. On suspecte
le système cannabinoïde de permettre l’équilibre entre le milieu biologique
interne et les fluctuations de l’environnement externe.

interagir avec les tissus contenant
des récepteurs aux cannabinoïdes
comme l’anandamide ;
▪▪ les cannabinoïdes de synthèse,
obtenus chimiquement ou en
modifiant les cannabinoïdes du
chanvre dans un but thérapeutique.
Parmi les 130 phytocannabinoïdes
identifiés dans les fleurs du chanvre
psychotrope, on distingue pour les
plus connus le THC, ou
∆-9-tétrahydrocannabinol, et le
CBD, ou cannabidiol. Le premier,
à l’origine des effets euphorisants
et planants, est sujet à caution en
France. Cela dit, le THC possède
également de nombreuses vertus
positives utilisées illégalement par
certains malades : anti-nauséeuses,
apéritives, antiépileptiques, décon-
tractantes musculaires, antimicro-
biennes, antalgiques, bronchodilata-
trices, calmantes et normalisatrices
de la tension oculaire... À l’heure
actuelle, le THC existe aussi sous
forme pharmaceutique extrême-
ment restreinte, mais il reste interdit
à la consommation en France sous
quelque forme que ce soit3. Ce
faisant, nous n’établirons pas ici sa
promotion ni l’article de ses mérites.
Avec le CBD, c’est une autre his-
toire… Pas de propriétés planantes
ou euphorisantes, pas d’addiction,
mais des actions très prometteuses.
Focus sur le CBD
Soyons clairs, pour le moment,
le CBD n’est ni complètement
autorisé ni complètement interdit
en France. La législation française
n’a pas encore tranché, mais c’est
bien cette molécule végétale au
potentiel thérapeutique immense
qui nous intéresse aujourd’hui.
Plus de 1 500 références scienti-
fiques, dont la moitié publiée ces
cinq dernières années, font état de
peu d’effets indésirables et d’une
faible toxicité.
3. Même en dilution homéopathique, la souche Cannabis sativa reste interdite en France. Elle pourra être remplacée par Apocynum cannabinum.
Profitant du flou juridique,
quelques points de vente de CBD,
boutiques de e-liquide et de
produits chanvriers commencent
à fleurir en France, mais la grande
distribution se fait surtout à partir
de la Suisse, de l’Allemagne et du
Portugal. Le Canada qui a aussi
franchi le pas en 2018, propose
même toute une déclinaison de
produits à base de CBD par
Internet.
Trois médicaments européens,
indisponibles en France, sont à base
de CBD : le Sativex®, l’Epidiolex®
et le Cannador®. Hors Hexagone,
le CBD est actuellement employé
pour traiter la toxicomanie, l’in-
flammation, les troubles anxieux,
la douleur, les nausées et pour
inhiber la croissance des cellules
cancéreuses. Des publications
récentes démontrent même une
efficacité dans la schizophrénie, les
troubles du tonus musculaire et la
sclérose en plaques. D’autres revues
confirment ses propriétés protec-
trices du système cardiovasculaire
(athérosclérose, AVC...) et du
système nerveux (épilepsie, dépres-
sion, psychoses, Alzheimer...).
Pour les maux de tous les jours,
les pays limitrophes de la France
autorisant la vente de CBD en
proposent pour lutter contre
l’anxiété, en cas de sevrage taba-
gique, pour les troubles du som-
meil, les douleurs et les inflamma-
tions chroniques quelles qu’elles
soient.
Le CBD se présente en général
sous forme liquide ou e-liquide
à vapoter, en gélules ou en crème
à appliquer. Les experts décon-
seillent la prise en gélules car le
CBD est majoritairement détruit
par les acides gastriques. Ils
recommandent plutôt la voie
sublinguale à raison de 2 gouttes
d’huile ou de teinture alcoolique
par jour, à une concentration
minimale de 5 à 10 % pour com-
DOSSIER MÉDICAL
5
mencer. Bien entendu, toutes les
personnes sous traitement médica-
menteux demanderont préalable-
ment l’avis de leur médecin pour
éviter d’éventuelles interactions.
Ça bouge en France ?
Depuis son interdiction totale dans
les années 1960, le cannabis
semble enfin opérer une percée
dans le milieu médical. En effet,
courant juillet 2019, l’Agence
française du médicament vient
de l’autoriser pour des patients en
impasse thérapeutique dans un test
en situation réelle : des personnes
en échec de traitement conven-
tionnel ou ne supportant plus leurs
effets secondaires pourront donc
avoir accès à du cannabis à ingérer
ou inhaler sous contrôle médical,
mais non fumé. Les situations
concernées sont les effets secon-
daires de chimiothérapies, les soins
palliatifs et des pathologies neuro-
logiques comme l’épilepsie, la
sclérose en plaques ou les
neuropathies.
La recette
pour faire le buzz
Depuis cet été, un jeune boucher
marseillais, Luca Morand, a déci-
dé de surfer sur la vague du CBD.
Son idée : commercialiser des
saucisses au cannabis. Enfin…
au cannabidiol. De quoi se dé-
tendre le temps d’un barbecue.
Baptisée « ouidi », sa chippo à
fait la une des journaux et la joie
des curieux, venus en masse dé-
couvrir l’intrigante saucisse. C’est
ce qu’on appelle un coup fumant !
 DOSSIER MÉDICAL
6

Chanvre Cannabis sativa Administration Indications

Farine Alimentation Optimisation nutritionnelle Complémentation
Protection cardiovasculaire 2 cuillères
Graines Alimentation
Huile et cérébrale à dessert/j
Protection cutanée,
Peau 1 à 3 applications/j
inflammation, rougeurs
(5 à 10 %)
Extrait huileux Sevrage tabagique
Voie orale 2 gouttes sous la
ou alcoolique
CBD (cannabidiol) Anxiété langue au départ
Douleur et inflammation Vapotage
E-liquide Voie inhalée
à la demande
Veuillez respecter la législation en cours dans votre pays concernant les extraits de chanvre

Dr Franck Gigon

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Cureus. 2018 Sep 10 ;10(9):e3278.

NEWS

Petite mesure de santé publique à adopter d’urgence !

S’entourer de plantes serait-il le meilleur moyen de prendre soin de sa santé cardiovasculaire ? Des chercheurs
de l’université de Louisville ont analysé des échantillons d’urine et de sang de 408 personnes, collectés sur une
période de cinq ans, à la recherche de molécules révélatrices de leur état de santé. Ils ont constaté que les per-
sonnes vivant dans des régions riches en espaces verts présentent des taux plus bas d’adrénaline et de F2-
isoprostanes, qui traduisent le niveau de stress oxydant dangereux pour nos cellules et sont dotées d’une meil-
leure capacité à réparer nos vaisseaux sanguins. De quoi repousser le risque de maladies cardiovasculaires !
Verdir les villes semble être une mesure de santé publique à adopter d’urgence.
Source : Ray Yeager et al., Association Between Residential Greenness and Cardiovascular Disease Risk, Journal of the American Heart Association, 2018; 7 (24).

Écologie ou économie :
pourquoi choisir ?
« Entreprendre sans détruire », c’est le mantra d’Emmanuel Druon. Dans son livre
Écolonomie, il développe l’idée que, contrairement aux conventions, il est plus
économique de produire de manière écologique. Interview d’un quinqua engagé
à la tête de 62 employés.
Emmanuel Druon est d’abord
un amoureux des lettres.
À l’université, il suit une
formation littéraire avant
d’intégrer l’industrie cosmé-
tique, puis textile. Il a 32 ans
lorsqu’il prend le poste de di-
recteur de l’entreprise de son
père, Pocheco, qui produit
des enveloppes. Il y mène un
ensemble de réflexions qui le
conduiront à transformer en
profondeur l’entreprise, qu’il
rachètera dix ans plus tard.
Il a témoigné de son parcours
industriel précurseur et écolo-
gique dans le film Demain de
Cyril Dion et Mélanie Laurent.
À lire : Écolonomie :
Entreprendre sans détruire,
Emmanuel Druon,
Ed. Actes Sud, 2016
Comment est née la notion
d’« écolonomie » ?
Emmanuel Druon : Il s’agit d’un
néologisme issu du livre Vivre autre-
ment1, de Corinne Lepage, ancienne
ministre de l’Environnement. Elle y
explorait des pistes pour s’orienter
vers une société plus respectueuse
de l’homme et de l’environnement
et proposait ce terme qui associait
économie et écologie. J’y ai immédia-
tement reconnu ce que nous mettions
en œuvre à Pocheco. Nous nous
sommes rencontrés et elle m’a autorisé
à utiliser ce mot qu’elle avait inventé.
En 1997, lorsque vous avez repris
Pocheco, aviez-vous déjà le projet
d’aller vers l’écologie ?
E. D. : Enfant, j’ai appris à l’école
publique le respect de l’autre, de son
travail et de l’environnement. Ces
valeurs, qui se sont nourries de mes
lectures, sont profondément ancrées
en moi. Lorsque je suis arrivé chez
Pocheco, il m’a d’abord fallu rencon-
trer l’équipe, comprendre les spécifi-
cités de l’usine et les difficultés de la
filière… J’étais animé par l’idée
d’entreprendre sans détruire. On m’a
dit rapidement : « Ton rapport au
monde semble important pour toi,
mais te rends-tu compte que tu
massacres la forêt pour fabriquer
des enveloppes en papier ? »
Mon premier engagement a donc
été, très vite, de trouver un fabricant
1. Vivre autrement, Corinne Lepage, Ed Grasset & Fasquelle, 2009
NOS EXPERTS ONT LA PAROLE
7
de papier respectueux de l’environ-
nement. J’ai rencontré une entre-
prise de forestiers qui replantait dix
arbres chaque fois qu’elle en coupait
un. Mieux encore, l’énergie de
l’usine était fournie par les bran-
chages. Cette usine exemplaire ne
laissait pas de trace ! Cette façon
de travailler m’a beaucoup inspiré.
J’avais trouvé mon producteur.
Certes, le papier que nous fabri-
quions était plus cher mais la qualité
était parfaite. Je considère que nous
sommes « trop pauvres » pour
acheter de la mauvaise qualité. Faire
un produit de qualité nous a permis
de rendre le travail plus agréable,
de limiter la pollution et de gagner
en productivité.
Puis nous avons cherché à appliquer ces
règles à l’ensemble de notre production.
Nous avons commencé par remplacer
les encres à base de solvants toxiques
par des produits naturels. Nous avons
ainsi pu nous débarrasser des gants et
des masques, ce qui a amélioré la qualité
du travail. Et nous avons renouvelé
l’opération avec les colles et l’ensemble
des matières premières qui composent
une enveloppe.
Enfin, nous avons considéré l’usine
elle-même en installant des pan-
neaux photovoltaïques, un toit
végétalisé et un verger à l’extérieur
de l’usine. Nous avons même rem-
placé les véhicules par une flotte
de voitures électriques partagées.
 NOS EXPERTS ONT LA PAROLE
8
Pouvez-vous nous résumer
votre démarche ?
E. D. : Notre réflexion repose sur trois principes de base,
qui sont liés les uns aux autres. Chez Pocheco, notre
priorité a été de baisser la pénibilité et la dangerosité
des postes de travail : il me semblait primordial que les
produits utilisés et la manière de travailler ne mettent
pas en risque la santé humaine. Nous nous sommes vite
aperçus que ces choix respectueux de la santé préser-
vaient aussi l’écologie. Le lien était immédiat.
L’autre conséquence était financière. On me soutenait
que la préoccupation écologique était toujours coûteuse.
Lorsque nous avons écarté les encres à base de solvants
toxiques pour passer à des produits hydrosolubles, on
m’a objecté que cela allait coûter « plus cher ». « Mais
de quel point de vue ? » demandais-je. « Au regard de la
santé humaine ? Plus cher pour l’environnement ? »
« L’écologie est plus coûteuse financièrement », me
répondait-on. C’est une erreur ! Mes collègues et moi
avons démontré, chiffres à l’appui, que les solutions que
nous avons mises en œuvre ont réduit la pénibilité du
travail tout en ayant des conséquences favorables sur
l’environnement et sur les coûts… à long terme.
Cela semble contre-intuitif mais cela s’explique pour-
tant simplement : la complexité des formules chimiques
a considérablement compliqué les tâches industrielles,
comme les manipulations et le nettoyage des machines.
Ainsi, retourner vers des produits plus sains et plus
sobres réduit le danger, les risques… et les coûts.
Vous parlez de bénéfices à long terme…
E. D. : C’est un point fondamental : le court-termisme
qui guide aujourd’hui le management d’entreprise est
incompatible avec la démarche écologique. Exiger
des rendements financiers au trimestre ou à l’année
dessèche littéralement l’industrie. Pour ma part,
je conçois l’argent comme un moyen d’entreprendre
et non une fin en soi. On peut envisager des retours
sur investissement raisonnables entre trois et dix ans
mais on ne peut abroger le temps industriel.
Chez Pocheco, qui prend en charge le changement ?
E. D. : Si j’impulse la réflexion, les procédés que nous
avons mis en place sont issus de l’écoute, du bon sens
et du savoir-faire de mes collègues. Ajoutez un peu
d’audace, des discussions, du partage… et une bonne
dose d’informations. Il est indispensable de s’appuyer
sur des données scientifiques fiables, précises et rigou-
reuses… et non sur le dernier post publié sur Facebook.
2. Global Warming of 1,5 °C, IPCC, 2018
3. Ouvert (bureau d’écolonomie) : ouvert.eu
4. En 2018, un plan social a forcé l’entreprise à licencier plus de la moitié de son personnel.
Face à un problème, on se renseigne, on creuse, on
cherche dans les livres et les revues. Je suggère à tous mes
interlocuteurs de lire le dernier rapport publié par les
scientifiques réunis au GIEC2. Ils produisent une informa-
tion si fiable que nous en avons fait notre feuille de route.
Bien sûr, cela prend du temps, mais cela nous a permis de
construire à notre rythme une entreprise résiliente qui
fonctionne un peu en dehors des sentiers battus.
Et avec le temps, certains se sont mis à appliquer
chez eux ce qu’ils faisaient à l’usine : produire sa
propre électricité, récupérer son eau… Lorsque les
enfants s’en mêlent et que les idées se diffusent dans
d’autres cercles, les comportements évoluent…
Partager cette expérience,
c’est important pour vous ?
E. D. : À travers l’entreprise, nous sommes engagés dans
une aventure humaine. Forts de notre expérience, nous
avons créé un bureau d’études3, qui accompagne des
communes et des communautés de communes, ainsi que
des entreprises de toutes tailles dans le monde entier.
Permaculture, toitures végétales, récupération de l’eau…
L’écolonomie est en train de nous aider à résoudre
intelligemment des problèmes qui semblaient insolubles.
Quels ont été les principaux freins au
changement que vous avez rencontrés ?
E. D. : Ceux que l’on s’impose à soi-même : on manque
de curiosité et d’informations fiables, on s’interdit de
penser et on se raconte à soi-même (et aux autres) que
le système ne peut changer. S’ouvrir au changement
est une question d’état d’esprit. J’ai une grande
confiance dans l’intelligence humaine. À nous de la
mettre au service de l’humain et de l’environnement.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un
qui souhaiterait engager son entreprise
dans cette démarche ?
E. D. : Je dirais qu’il faut commencer par repérer les 10 %
de collègues qui se posent eux-mêmes des questions et
ont envie de faire bouger les lignes. Puis les réunir en un
groupe ouvert de personnes engagées, parce qu’on est
plus intelligents à plusieurs et parce qu’on a besoin de la
force de l’équipe pour faire face aux coups durs. Mes
collègues et moi n’avons pas été épargnés par les difficul-
tés, qui ont failli nous mettre à terre4. Pourtant, nous
sommes toujours là. Si c’est possible pour nous, cela doit
être possible pour beaucoup d’autres.
Propos recueillis par Anne de Labouret
 DANS L’AIR DU TEMPS
9

La disparition annoncée
du jardinier ?
Du robot tondeuse aux capteurs en passant par le pot de fleurs connecté,
le jardinage fait peau neuve. Les entreprises du secteur rivalisent d’inventivité pour
proposer des objets toujours plus performants, et indépendants. Tour d’horizon
des solutions qui pourraient bien mettre le jardinier sur la touche… ou pas.

Une révolution
dans votre jardin

Le robot tondeuse

Faisant presque office d’ancêtre sur le marché du

jardinage connecté, la tondeuse autonome reste un
incontournable.

Des premiers prix, comme le modèle Robomow

La maison connectée où chaque objet répond au doigt
et à l’œil n’est plus de la science-fiction. Ce marché est
estimé, à l’horizon 2021 en France, à 2 milliards
d’euros1. Électroménager, sécurité, gestion de l’éner-
gie, domotique… Mais un autre marché, en progres-
sion constante lui aussi, est désormais dans la ligne
de mire des entreprises : votre jardin.
Le futur est déjà là
RX20u (450 €), jusqu’à la Rolls-Royce en la matière,
le modèle Husqvarna Automower 450X qui chiffre
à presque 4 000 €, il existe des réponses pour tous
les besoins. La grande partie des robots tondeuses
disponibles sur le marché embarque une application
mobile pour démarrer l’appareil à distance, définir
les zones à tondre, le moment de la journée, etc. Sans
surprise, les modèles les plus chers vous proposeront
une plus grande surface de tonte (jusqu’à 5 000 m²
pour un modèle premium), des lames d’une très
grande qualité et une autonomie record.

Vous rentrez chez vous après une longue journée.

Le soleil tape fort. Vous jetez un œil dans votre jardin
pour vérifier si l’arrosage est en cours. Au même
instant, votre téléphone vibre pour vous avertir que
vos plants de tomates ont souffert de la chaleur et qu’il
faudrait les arroser davantage. Votre assistant jardi-
nier connecté vous propose de programmer tout ça.
Vous vous exécutez, sans bouger de votre canapé.

Cette situation sera peut-être la vôtre si vous passez

au jardinage 2.0 : c’est en tout cas la promesse des
jeunes entreprises qui ont investi le domaine.
Intelligent et connecté, le « jardin branché » sait aussi
se montrer autonome. De nombreuses tâches peuvent Le pot de fleurs intelligent
maintenant être entièrement gérées par l’intelligence
artificielle. Faisons le tour de ces outils. Le pot de fleurs du XXIe siècle intègre une armée de
capteurs : humidité du sol, besoins en fertilisation,

1. Source : https://www.la-maison-connectee.fr/chiffres-daffaires-lies-a-la-maison-connectee-en-france-de-2017-a-2022-en-million-de/
 DANS L’AIR DU TEMPS
10
température, durée d’ensoleillement, etc. Pour ne rien
manquer de tout ça, des applications mobiles vous
alertent et vous guident au quotidien.
Certains fabricants poussent le niveau de développement
encore plus loin, comme le finlandais Tregren et ses
modèles Genie pour importer la culture hydroponique2
directement chez vous. Ce pot de fleurs intelligent est
vendu avec des sachets de nutriments pour les plantations,
un réservoir d’eau et une pompe pour assurer l’arrosage
automatique. Ludiques et originaux, ces pots restent
néanmoins assez chers : 75 € pour le potager d’intérieur
Tregren Genie 3. Pour ceux qui souhaiteraient monter
en gamme, optez pour le Lilo Prêt à Pousser à 99,95 €.
Le prix peut être un obstacle, mais les promesses ont
de quoi séduire les citadins pressés n’ayant pas l’espace
ou le temps nécessaires pour jardiner : des plantes
qui « poussent 3 fois plus vite que dans la nature »,
des « récoltes abondantes et de qualité »3…
Attention au revers de la médaille : à l’image de
l’agriculture hors sol à grande échelle, vos fruits et
légumes cultivés en hydroponie sont éloignés des
standards nutritionnels attendus. En comparant des
tomates « hors sol » et des tomates « pleine terre »,
une étude a fait des conclusions saisissantes : un taux
de vitamine C qui passe de 20 à 12 mg/kg, des polyphé-
nols en net recul également (333 à 200 mg/kg)4…
Vous savez à quoi vous attendre !
Les capteurs de sol connectés
Comme ceux des pots de fleurs intelligents, des
capteurs connectés sont commercialisés pour être
plantés directement dans votre jardin. L’objectif :
vous informer de manière fiable au sujet des données
importantes à prendre en compte. Ces capteurs
peuvent être reliés à une « unité de contrôle » au
niveau de votre système d’arrosage. Économies d’eau,
de temps, vous êtes gagnants sur tous les tableaux !
2. Agriculture hors sol.
3. Le potager d’intérieur intelligent EXKY a été développé par une start-up à succès, française par-dessus le marché ! Récemment récompensé à Las Vegas par un
CES Innovation Award dans la catégorie « Tech For a Better World », le smart potager sera commercialisé au printemps prochain. Plus d’informations sur le site
Internet de la start-up Véritable : https://www.veritable-potager.fr/fr/potagers-d-interieur/109-potager-exky.html
4. Pour en savoir plus : http://www.environnement-et-energie.fr/2015/07/les-carences-de-l-agriculture-hors-sol-hydroponique.html
Un SMS pour arroser les champs
À destination du grand public, les outils de jardinage
2.0 se tournent aussi vers l’agriculture. On les re-
trouve jusqu’en Inde où de plus en plus d’agriculteurs
arrosent leurs champs en… envoyant un SMS ! Ces
agriculteurs lancent leur système d’arrosage connecté
à distance sans avoir à se déplacer et reçoivent des
notifications sur l’état de santé de leurs plantations.
La fin du « vrai » jardinier ?
Ce petit tour d’horizon des solutions nouvelles pour
votre jardin vous a peut-être permis de prendre la
mesure des progrès réalisés. Et ce n’est pas près de
s’arrêter, en témoigne le développement du « robot
potager » : un robot capable de gérer en parfaite
autonomie une parcelle de 3 mètres sur 6. Semer,
arroser, désherber… Aucune tâche ne résiste à ce
robot développé aux États-Unis. Depuis quelques
mois, l’association nantaise Farmbot se targue d’avoir
lancé une solution similaire. Quoi qu’il en soit,
ces velléités de développement à travers le monde
illustrent les visées principales du jardinage 2.0 :
réduire la pénibilité et produire plus.
C’est peut-être là le principal problème du jardinage
connecté. Quid du plaisir simple de jardiner, de
l’odeur de la terre fraîchement travaillée et du senti-
ment du travail bien fait quand nous nous régalons
avec les fruits et légumes que nous avons semés ?
Ne soyons pas négatifs pour autant : de la roue aux
réseaux d’eau en passant par tout un tas d’autres
inventions historiques, la technologie a souvent été
l’amie du jardinier. Autant de béquilles sur lesquelles
se reposer, dans une juste mesure. Peut-être fau-
drait-il percevoir ces nouveaux outils ainsi : sans
remplacer les jardiniers, capteurs, robots et intelli-
gence artificielle seront des atouts intéressants pour
offrir des conditions de développement idéales à nos
plantations.
41 % des Français jardinent pour le plaisir.
Voyons cette technologie galopante comme une
chance d’augmenter le plaisir lié au jardinage. L’avenir
nous dira si ces solutions et notre libre arbitre seront
utilisés de la meilleure des façons. Mais c’est peut-être
aussi un moyen pour les générations futures, de plus
en plus connectées, de se reconnecter à l’essentiel.
Céline Remy
 NATUROPATHIE
11

Doit-on s’emballer
pour les laits végétaux ?
Les laits végétaux ont le vent en poupe. Amande, riz, soja… Les magasins
proposent un choix de plus en plus large, au point que les consommateurs non
avertis sont même parfois dubitatifs face à cette tendance censée remplacer le
traditionnel lait de vache du petit-déjeuner : pourquoi ce changement ? S’agit-il d’un
effet de mode ? Est-ce vraiment meilleur pour la santé ? Et mon calcium dans tout
ça ? C’est l’heure de faire le tri entre croyances et vérités.

Le lait a mauvaise presse chez les
adeptes de la santé naturelle. Les
naturopathes sont les premiers à
conseiller d’en limiter la consom-
mation. Et c’est le bon sens qui
semble déterminer cette position.
Aucun grief particulier à l’en-
contre de nos généreuses vaches
normandes, mais ce qui est bon
pour leurs petits, l’est-il nécessai-
rement pour nous ?
Chez les mammifères, le lait
constitue l’alimentation des
nourrissons. Une nourriture
parfaite pour apporter tous les
éléments nutritifs nécessaires à un
bon développement. Le problème
se pose lorsque l’adulte continue à
se nourrir comme s’il était dépen-
dant des bienfaits du lait maternel.
En grandissant, les besoins
changent, le système digestif se
modifie et ce qui était bon pour
nous ne l’est plus forcément.
Hormis l’être humain, connais-
sez-vous beaucoup d’animaux
sevrés qui persistent à téter leur
mère ?
Alors certes, le lait a des qualités
gustatives indéniables, il est
associé au plaisir, à la douceur de
l’enfance, au réconfort. Mais au vu
des désagréments qu’il fait subir à
notre organisme, en consommer
tous les jours est une hérésie. Sur
le banc des accusés : trois malfai-
teurs coupables de mettre un sacré
bazar dans notre système digestif
et immunitaire.
Accusé numéro un,
levez-vous !
Bien connu de ceux qui souffrent
de maux de ventre ou de nausées
après avoir bu un verre de lait, le
lactose n’est autre que le sucre du
lait. Pour le digérer, notre intestin
grêle produit de la lactase, une
enzyme qui fragmente le lactose
en sucres simples facilement
assimilables (glucose et galactose).
Or, la production de lactase, très
présente chez les nourrissons,
diminue avec l’âge. Seulement 25 %
des adultes produisent suffisam-
ment de lactase pour continuer à
bien digérer le lait, et ce jusqu’à un
quart de litre par jour maximum.
Pour les 75 % restants, on parle
d’intolérance au lactose1.
Mieux vaut alors consommer
le lait caillé, sous forme solide
comme dans les yaourts et les
fromages. Autre alternative : le
kéfir qui, grâce à la fermentation,
réduit la teneur en lactose du lait.

1. L’être humain n’a jamais été capable de digérer le lactose après la petite enfance. Ce n’est que depuis environ 6 000 ans qu’une faible proportion de l’humanité a
développé la capacité de produire de la lactase.
 NATUROPATHIE
12

Accusé numéro deux, de 5 kg à environ… 350 kg ! Les végétaux,

à la barre !
Le lait de vache contient plus de
trente protéines, toutes potentiel-
lement allergisantes. Parmi elles :
la caséine. On en retrouve environ
30 g/L dans le lait de vache
et 9 g/L dans le lait maternel.
Chez l’enfant, l’allergie aux proté-
ines de lait de vache est la pre-
mière à apparaître2. En termes de
volume, c’est la quatrième allergie
alimentaire chez l’enfant, derrière
l’œuf, l’arachide et le poisson. Elle
touche environ 7,5 % de nos chères
têtes blondes.
Problème, des biscuits aux sauces
toutes prêtes en passant par les
charcuteries industrielles, la
caséine est loin de se faire rare.
Plus surprenant, elle est aussi
utilisée pour fabriquer des colles,
des adhésifs et des matières plas-
tiques ! Voilà qui aurait peut-être
pu nous mettre la puce à l’oreille…
Vous noterez qu’en plus de son
potentiel allergisant, la caséine
augmente considérablement les
pathologies inflammatoires et
favorise l’acidose tissulaire.
Accusé numéro trois,
présentez-vous !
Les hormones de croissance sont
des molécules produites chez l’être
humain et de nombreuses espèces
animales. Le lait maternel contient
par exemple 7 facteurs de crois-
sance essentiellement destinés au
système neuronal3. Le lait de vache
en contient trois4 qui aident à la
croissance du veau. Un an après sa
naissance, le petit veau passe ainsi
De quoi éveiller la méfiance.
Sur ce sujet, la communauté
scientifique se déchire. Certains
affirment que ces facteurs favo-
risent l’apparition de cancers,
d’autres crient le contraire.
Et si une étude de l’Anses5 de 2012
affirme que « des associations
positives ont été observées entre
la concentration sanguine d’IGF-1
et le risque de cancer de la pros-
tate, de cancer du sein et de cancer
colorectal », c’est pour tempérer
un peu plus loin « l’IGF-1 favorise
la prolifération cellulaire, quel que
soit le type de cellule. Il existe donc
une plausibilité biologique sous-
jacente aux associations observées
entre la concentration sanguine
d’IGF-1 et le risque de certains
cancers. Ce facteur ne peut toute-
fois pas être incriminé de façon
isolée dans la survenue d’un
cancer, dont l’origine est multifac-
torielle, avec des déterminants
génétiques, physiologiques
(comme le sexe, l’âge, le statut
hormonal), comportementaux
(comme le tabagisme, l’alimenta-
tion) ou encore des facteurs liés à
l’environnement. » Bref, il est très
compliqué de se faire une idée
précise en l’état actuel des
recherches. À vous de voir si vous
préférez accorder le bénéfice du
doute ou vous ranger derrière le
principe de précaution.
une vraie alternative ?
Pas de suspense : la réponse est
oui ! Quelques mises au point sont
quand même nécessaires.
Oui, mais pas pour
tout le monde
En effet, les laits végétaux ne
doivent jamais se substituer aux
laits infantiles. Remplacer le lait
chez les bébés, c’est les exposer à
des complications nutritionnelles
extrêmement graves ! La composi-
tion des laits végétaux n’est pas
adaptée à leur alimentation.
L’allaitement reste la meilleure
solution. En l’absence, il faut
utiliser les préparations infantiles
du commerce : lait 1er âge (de la
naissance à 4-6 mois), lait 2e âge
(de 4-6 mois à 10-12 mois). De
10 mois à 3 ans, le lait de crois-
sance sera d’ailleurs préféré au lait
de vache6. Seules les préparations
à base de riz ou de protéines de
soja 1er ou 2e âge vendues en
pharmacie et destinées à des
enfants présentant certaines
pathologies (allergie aux protéines
de lait de vache, intolérance au
lactose, etc.) sont sans risque et
peuvent être conseillées par des
professionnels de santé.
Dans une récente publication
scientifique7, le Pr Patrick
Tounian, gastro-entérologue
pédiatrique, met en garde : « La
consommation de laits végétaux
par les nourrissons entraîne des
complications nutritionnelles,
parfois très sévères, justifiant
souvent une hospitalisation. Les
carences en protéines, fer, calcium,
zinc et vitamines D et K ont été les

2. Les signes d’une allergie sont : nausées, vomissements, diarrhées, douleurs abdominales, sang dans les selles, réaction cutanée avec apparition de plaques
rouges, démangeaisons, boutons, difficultés respiratoires, asthme, toux, nez qui coule…
3. NGF (Nerve Growth Factor).
4. IGF (Insulin Growth Factor), EGF (Epidermal Growth Factor), TGF (Transforming Growth Factor).
5. Source : https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2009sa0261Ra.pdf
6. À partir de 3 ans, les laits végétaux peuvent occasionnellement être associés en complément alimentaire.
7. Végétalisme chez l’enfant : une véritable maltraitance nutritionnelle, Professeur Patrick Tounian, Service de nutrition et gastro-entérologie pédiatriques, hôpital
Trousseau, Paris.

plus fréquemment rapportées.
Dans les cas extrêmes, ces compli-
cations peuvent conduire au décès
de l’enfant. »
Calcium et ostéoporose :
le mirage des industriels
« Remplacer le lait par des boissons
végétales est le meilleur moyen de
manquer de calcium et de souffrir
d’ostéoporose », nous assène l’indus-
trie du lait, à grand renfort de slogans
entêtants. Argument infondé !
L’ostéoporose n’est pas une patholo-
gie liée à un manque de calcium, mais
bien à des phénomènes pro-
inflammatoires chroniques. Or,
le lait est connu pour favoriser cette
inflammation… surtout si vous avez
tendance à en abuser. En effet, le
calcium lui-même contient de l’acide
phosphorique qui a un effet acidi-
fiant. Pour combattre l’acidité,
l’organisme a une méthode très
simple qu’on appelle l’effet tampon :
il utilise les minéraux à sa disposition,
ceux des os notamment, afin de
rétablir un milieu plus alcalin.
Résultat : l’excès de lait aurait plutôt
tendance à déminéraliser l’organisme
et à fragiliser le système osseux.
On ne le dit pas assez, mais pour
un bon apport en calcium, il suffit
de vous tourner vers le règne
végétal : les algues (environ
1 000 mg pour 100 g), l’ortie
(713 mg), les amandes (250 mg),
les poireaux (250 mg), le chou frisé
(185 mg), les noix et les noisettes
(175 mg), les épinards (140 mg), le
cresson (100 mg) ou encore les pois
chiches (90 mg) sont ici de précieux
alliés. Pour rappel, 100 g de lait de
vache contiennent 120 mg de
calcium et l’Anses recommande
un apport journalier de 800 mg.
Open bar !
C’est l’heure de faire le point sur
les différentes boissons végétales
8. Les laits végétaux sont un mélange d’eau et de céréales (avoine, riz, blé), d’oléagineux (amande, noisette, noix) ou de légumineuses (soja).
9. Les chiffres donnés dépendent des fabricants et doivent être considérés comme une moyenne. La référence principale provient du site ciqual.anses.fr.
NATUROPATHIE
13
On n’est jamais mieux servi…
Que par soi-même ! Faites donc vos propres boissons végétales. Vous allez
voir, c’est facile. Le broyage (l’utilisation de farine facilite la tâche des moins
courageux), l’apport d’eau puis le filtrage sont les trois étapes clés.
Pour certains laits, s’ajoute une étape de cuisson.
Voici deux recettes délicieuses :
▪▪ Pour 250 ml de lait d’amande, comptez 50 g d’amandes. Faites-les tremper
quelques heures dans de l’eau, enlevez la peau et mixez-les en ajoutant
deux verres d’eau. Filtrez le résultat à l’aide d’une passoire à maille très fine
ou d’une étamine à confiture.
▪▪ Pour 2 l de lait de soja, comptez 250 g de graines de soja jaune dépellicu-
lées. Faites-les tremper une journée entière en les rinçant plusieurs fois.
Mixez-les avec un demi-litre d’eau et faites cuire le mélange avec un litre et
demi d’eau supplémentaire, pendant 30 minutes, à 70 °C. Filtrez le résultat.
Conservez vos laits végétaux au frais, dans un bocal hermétique. La durée
de conservation est la même que celle d’un pack de lait entamé. Bonne
dégustation !
et leurs nombreuses vertus. caséine et pauvres en acides gras
Car oui, précisons-le, l’appellation saturés. Elles sont, en revanche,
« lait végétal » encore très répan- riches en vitamines (A, B, C et E),
due est pourtant inappropriée. en sels minéraux (calcium, potas-
Compte tenu de la composition sium, magnésium, phosphore) et
de ces boissons dépourvues de en graisses insaturées. Chacune à
lait8, il serait plus juste de parler ses qualités propres, qu’elles soient
de boissons végétales ou de jus de gustatives ou nutritionnelles.
céréales. L’arrêt rendu il y a deux
ans par la Cour européenne de Alors comment s’y retrouver et
justice clarifie en ce sens toutes les choisir parmi les boissons à base
dénominations : seuls les produits d’amande, de noix de coco, de riz
laitiers issus de lait animal peuvent ou de noisette ? Bien souvent il
bénéficier des termes « lait », s’agit d’une affaire de goût et de
« yaourt » ou « fromage ». Avis texture, mais aussi de santé lors-
aux fabricants de produits alimen- qu’on les intègre à un régime
taires à base de végétaux : il va spécifique. En effet, certaines
falloir vous montrer plus précau- contiennent du gluten, sont plus
tionneux quant aux noms donnés sucrées que d’autres, ou plus riches
à vos produits. en lipides. Leurs valeurs nutrition-
nelles varient également de façon
Pour ce qui est des vertus, ces importante. Voyons en détail ce
boissons sont sans lactose, sans qu’il en est pour les plus courantes9.
 NATUROPATHIE
14

Boissons à base de châtaigne Boissons à base de coco

Les + : Les - : Les + :

Le lait de châtaigne contient peu
de lipides. Il est très digeste.
Reconnaissable à sa couleur fon-
cée et à sa saveur douce, le lait de
châtaigne est naturellement sans
gluten et contient tous les acides
aminés essentiels. Il enrichit la
flore intestinale.
La châtaigne a la propriété d’alca-
liniser l’organisme, elle est un allié
pour ceux qui souffrent d’acidité
gastrique.
Boissons à base de noisette
Les + :
Le lait de noisette se caractérise
par sa richesse en fer, calcium et
magnésium et en acides gras mono-
insaturés. Avec son goût sucré
caractéristique, il est très digeste
et riche en vitamines.
Antioxydante, reminéralisante et
vermifuge, la noisette protège nos
Forte teneur en sucres.
Informations nutritionnelles* :
▪▪ Protéines : 0,3 g
▪▪ Lipides : 1 g
▪▪ Acides gras : saturés 0,1 g,
insaturés (pas d’information
fiable)
▪▪ Glucides : 14 g
▪▪ Fibres : 0,6 g
▪▪ Minéraux principaux : pas d’infor-
mations précises en ce qui
concerne les boissons. De
manière générale, la châtaigne
est une bonne source de calcium
(46 mg pour 100 g), de magné-
sium (54 mg pour 100 g) et de
potassium (715 mg pour 100 g)
cellules des effets nocifs
des radicaux libres.
Les - :
Pas d’inconvénient notable.
Informations nutritionnelles* :
▪▪ Protéines : environ 1,2 g
▪▪ Lipides : environ 3,1 g
▪▪ Acides gras : pas d’information
fiable
▪▪ Glucides : environ 10,7 g
▪▪ Fibres : pas d’information fiable
▪▪ Minéraux principaux : pas
d’information fiable
Le lait de coco est un produit
reconstitué à partir de la pulpe
du fruit, mélangée à de l’eau
bouillante. C’est l’idéal pour
parfumer les recettes, notam-
ment les plats exotiques et
les smoothies. Cette boisson
contient en outre une quantité
intéressante de magnésium,
de phosphore et de potassium.
Les - :
Le lait de coco contient des
lipides, essentiellement des
acides gras saturés. Il est peu
digeste, à consommer avec
modération.
Informations nutritionnelles* :
▪▪ Protéines : 1,8 g
▪▪ Lipides : 18,4 g
▪▪ Acides gras : saturés 16,5 g,
insaturés 1 g
▪▪ Glucides : 3,4 g
▪▪ Fibres : 0,57 g
▪▪ Minéraux principaux : calcium
18 mg, magnésium 46 mg,
phosphore 96 mg, potassium
220 mg, fer 3 mg

Boissons à base d’avoine

Les + : Informations nutritionnelles* :

Pauvre en graisses, cette boisson est idéale pour ceux ▪▪ Protéines : 0,5 g
qui cherchent à perdre du poids. L’avoine contient beau- ▪▪ Lipides : 1,5 g
coup de fibres et aide au transit. Très riche en hydrates ▪▪ Acides gras : saturés 0,3 g, insaturés 0,16 g
de carbone, il apporte des protéines.
▪▪ Glucides : 6 g
Les boissons à base d’avoine sont intéressantes en hi-
▪▪ Fibres : 1 g
ver grâce à leurs vertus toniques. La saveur est légère,
douce et agréable. Appréciée des sportifs, ▪▪ Minéraux principaux :
elle est excellente pour diminuer les fringales ! pas d’informations
précises
Les - :
Contient du gluten.

Boissons à base d’amande
Les + :
Les boissons à base d’amande
sont très digestes et figurent
parmi les plus nutritives. Elles
contiennent peu de sodium. Elles
sont antiseptiques pour les intes-
tins, contiennent des vitamines A,
B et E, du calcium et des fibres en
bonne quantité.
L’amande est l’un des fruits secs
les plus riches en potassium et
en acide linoléique (oméga-6), in-
dispensable pour un équilibre des
proportions entre HDL et LDL.
Boissons à base de riz
Les + :
C’est la boisson la moins allergène
de toutes, la plus douce et la plus
proche du côté onctueux du lait
de vache. Fabriquée à partir de
riz bouilli, elle est très appréciée
pour son goût un peu sucré et sa
digestibilité.
Utile en cas de gastro-entérite ou
de troubles digestifs, elle est sur-
tout riche en sucres lents, en ma-
gnésium et en vitamine D. Elle ne
contient pas autant de calcium et
de protéines que le lait de vache,
mais apporte de la silice, consti-
tuant essentiel des os et carti-
lages, qui permet la bonne fixation
du calcium et du magnésium.
* Moyenne estimée pour 100 g
Les - :
La plupart des boissons à base
d’amande contiennent des sucres
ajoutés (sirop d’agave, sucres
divers). Elles ne conviennent pas
aux personnes allergiques aux
fruits à coque. Elles ne sont pas
les plus riches en protéines.
Informations nutritionnelles* :
▪▪ Protéines : 1 g
▪▪ Lipides : 3 g
▪▪ Acides gras : saturés 0,12 g,
insaturés 1,35 g
▪▪ Glucides : 3 g
▪▪ Fibres : 2 g
▪▪ Minéraux principaux : calcium
7 mg, phosphore 15 mg, potas-
sium 25 mg, fer 0,1 mg
Les - :
Son index glycémique est plutôt
élevé. Attention à ne pas trop en
consommer. À éviter en cas de
diabète.
Informations nutritionnelles* :
▪▪ Protéines : 0,4 g
▪▪ Lipides : 1 g
▪▪ Acides gras : saturés 0,11 g,
insaturés 0,9 g
▪▪ Glucides : 10,8 g
▪▪ Fibres : 0,4 g
▪▪ Minéraux principaux : calcium
5 mg, magnésium 3,5 mg,
phosphore 10 mg, potassium
16 mg, fer proche de 0
NATUROPATHIE
15
Boissons à base de soja
Les + :
Le soja est la légumineuse la
plus riche en protéines (à peu
près la même quantité que le
lait de vache), et celles-ci sont
très digestes.
Les boissons à base de soja
contiennent tous les acides
aminés essentiels, ce qui n’est
pas le cas des autres boissons.
Le soja est une très bonne
source de vitamines B, spéciale-
ment la B9, et de minéraux.
Les - :
Attention aux personnes souf-
frant de problèmes de thyroïde,
notamment en cas d’hypothyroï-
die. Le soja inhibe les hormones
thyroïdiennes et perturbe les
traitements médicamenteux.
Certaines boissons contiennent
beaucoup de sucre (jusqu’à
12 g pour 250 ml, ce qui équi-
vaut à plus de 2 sucres dans un
verre !)
Choisissez impérativement
des marques bio et sans OGM.
Informations nutritionnelles* :
▪▪ Protéines : 3,5 g
▪▪ Lipides : 2 g
▪▪ Acides gras : saturés 0,26 g,
insaturés 1,40 g
▪▪ Glucides : 0,7 g
▪▪ Fibres : 0,6 g
▪▪ Minéraux principaux : calcium
12 mg, magnésium 16 mg,
phosphore 15 mg, potassium
110 mg, fer 0,4 mg
Stéphane Morales
 LE BON CHOIX
16
Diabète, problèmes de peau…
Le noyer vaut bien mieux que sa réputation
« Il ne faut jamais dormir à l’ombre d’un noyer ! » Cette injonction populaire reflète
la sinistre réputation de cet arbre au port majestueux dont l’ombrage est connu
comme « le salon des dames aux sorcières ». Pourtant, les hommes ont su tirer
bénéfice de sa nature généreuse, consommant ses noix nourrissantes et utilisant
ses feuilles pour combattre de nombreux maux.
Nom latin : Juglans regia (regia vient du latin
regius, « royal »)
Autres noms : noyer commun, noyer d’Europe,
noyer royal, calottier, goguier, noguier
Famille : Juglandaceae
Partie utilisée : principalement les feuilles,
mais aussi l’écorce, les graines, le brou ou les
inflorescences mâles
Principaux constituants des feuilles : acides
phénoliques, tannins, acides gras essentiels, acide
ascorbique, flavonoïdes, acide caféique, acide
paracomarique, juglone
Principales propriétés : astringente, anti-
diarrhéique, vermifuge, hypoglycémiante,
antibactérienne
La mauvaise image du noyer est en partie liée à sa nature
solitaire. Peu de ses consœurs végétales sont en mesure
de pousser à son pied. Son cas est loin d’être unique :
de nombreuses espèces possèdent cette caractéristique.
Elles sécrètent des substances qui nuisent à la croissance
de leurs semblables, évitant ainsi d’entrer en compétition
pour accéder aux éléments nutritifs et à la lumière. Chez le
1. Kale, Anandrao et al. (2011). In vitro anthelmintic activity of stem bark of Juglans regia L.Journal of Chemical and Pharmaceutical Research. 3. 298-302.
2. Asgary S et al. Effect of ethanolic extract of Juglans regia L. on blood sugar in diabetes-induced rats. J Med Food. 2008 Sep ;11(3):533-8.
noyer, cette mission est assurée par un composé toxique,
la juglone. Les agriculteurs turcs utilisent cette spécificité
pour séparer leurs cultures, plantant des haies de noyers
en guise de barrières infranchissables qui permettent de
s’affranchir d’herbicide… et d’insecticide également, les
petites bêtes n’appréciant guère ce composé. Cela explique
pourquoi on utilise les feuilles de noyer fraîches comme
répulsif naturel ; sèches, elles n’en contiennent que
d’infimes quantités. Mais ça n’est pas là leur seule utilité.
Les feuilles de noyer sont utilisées en médecine tradition-
nelle pour leurs propriétés antimicrobiennes, astringentes,
anti-diarrhéiques, leur capacité à combattre certains
parasites intestinaux1 et leurs effets hypoglycémiants.
Des progrès contre le diabète
Les chercheurs s’intéressent de près à cette vertu,
qui pourrait aider les patients souffrant de diabète de
type 2 – une maladie en forte progression – à contrô-
ler leur taux de sucre sanguin.
Une étude chez l’animal a montré que l’administration
d’un extrait éthanolique de feuilles de noyer est aussi
efficace qu’un médicament antidiabétique, le gli-
benclamide, pour abaisser la glycémie2. Son méca-
nisme d’action a été mis au jour : le traitement naturel
permet d’augmenter la taille des îlots de Langerhans,
ces structures qui assurent la production de l’insuline
au niveau du pancréas, l’hormone clé pour éviter que
le taux de sucre sanguin ne s’envole.
Qu’en est-il chez l’homme ? Un essai clinique mené en
2014 auprès de personnes souffrant de diabète de
type 2 montrait une baisse de la glycémie, du taux
d’hémoglobine glyquée (un paramètre qui reflète la
glycémie des semaines précédant l’analyse) et du taux
de cholestérol avec la prise de gélules contenant 100 mg
de feuilles de noyer 2 fois par jour pendant 3 mois,
 LE BON CHOIX
17

en comparaison avec un placebo3. Une étude plus
récente n’a pas permis d’observer ces bénéfices sur la
glycémie de patients diabétiques avec un traitement sur
deux mois. Elle a cependant mis en évidence une perte
de poids et une baisse de la tension artérielle, des
éléments favorables à la santé cardiovasculaire4.
Pour optimiser les bénéfices des feuilles de noyer, une
autre équipe de recherche a conçu un mélange contenant
également des extraits de feuilles de trois autres plantes
médicinales aux vertus hypoglycémiantes et antioxy-
dantes utilisées en médecine gréco-arabe : le pourpier
de mer (Atriplex halimus), l’ortie (Urtica dioica) et l’olivier
(Olea europea). La mixture favorise l’entrée du sucre dans
les cellules et limite son absorption au niveau de l’intes-
tin. Administrée pendant 4 semaines à 16 volontaires,
elle a conduit à une baisse de leur glycémie5.
Le brou est utilisé de manière traditionnelle pour préparer
un jus auquel on ajoute du miel, utilisé en gargarisme pour
soulager les maux de gorge. Les inflorescences mâles
servent aussi à la fabrication d’une boisson qui apaise
la toux9. Les noix, ainsi que l’huile qui en est issue,
sont utilisées pour leurs qualités nutritives et curatives.
Elles sont réputées vermifuges, diurétiques et stimulantes.
Un cataplasme
pour apaiser la peau
L’un des usages traditionnels des feuilles de noyer
consiste à les appliquer directement sur la peau, pour
lutter contre les maladies inflammatoires et la transpi-
ration excessive des mains et des pieds.
Elles peuvent être utilisées en cas de petites blessures,
car les tannins qu’elles contiennent exercent une action
astringente, qui contribue à assécher les plaies qui saignent
et qui suintent. En cas de dermatite, ils assurent une
coagulation des protéines de surface des cellules, ce qui
forme une couche protectrice à la surface de la peau.
De plus, les tannins sont dotés de propriétés antimicro-
biennes qui semblent en mesure de neutraliser
Propionibacterium acnes, la bactérie responsable de l’acné10.

Les noix peuvent également être écrasées pour former

Des vertus à tous les étages
Les feuilles ne sont pas la seule partie de la plante
bénéfique pour la santé. L’extrait d’écorce possède
des propriétés antioxydantes qui permettent de
contrer le phénomène de glycation, facteur contri-
buant au vieillissement de l’organisme et à l’appari-
tion de complications chez les patients diabétiques6.
Il est également doté de propriétés antibactériennes7.
L’extrait de brou (l’enveloppe épaisse qui abrite la
noix), riche en juglone, est étudié pour ses capacités
anticancéreuses. Dans une étude sur la leucémie
publiée en mai 2019, des chercheurs ont montré sa
capacité à bloquer la prolifération de cellules cancé-
reuses tout en préservant les cellules saines8.
une pâte à appliquer en cataplasme en cas d’eczéma
par exemple. Bien sûr, tous ces remèdes sont
contre-indiqués en cas d’allergie aux noix.
Quelques produits de confiance
▪▪ Feuilles coupées de l’herboristerie du Valmont ou
de Louis herboristerie : usage externe en décoction
(50 g à ébullition durant 10 minutes) afin de faire des
compresses ou des lotions. Usage interne, en infusion
(20 g dans de l’eau non bouillante durant 10 minutes).
Boire 4 tasses par jour.
▪▪ Extrait de Noyer Bio Herbiolys. Solution buvable en
gouttes : 15 gouttes matin et soir, avant ou après un repas,
à diluer dans de l’eau peu minéralisée en cure de 25 jours.
Céline Sivault

3.  Hosseini S et al. Effects of Juglans regia L. leaf extract on hyperglycemia and lipid profiles in type two diabetic patients : a randomized double-blind, place-
bo-controlled clinical. J Ethnopharmacol. 2014 Mar 28 ;152(3):451-6.
4.  Rabiei K et al. Effects of a hydroalcoholic extract of Juglans regia (walnut) leaves on blood glucose and major cardiovascular risk factors in type 2 diabetic pa-
tients : a double-blind, placebo-controlled clinical trial. BMC Complement Altern Med. 2018 Jul 4 ;18(1):206.
5.  Omar Said et al. Maintaining A Physiological Blood Glucose Level with ‘Glucolevel’, A Combination of Four Anti-Diabetes Plants Used in the Traditional Arab Herbal
Medicine. Evid Based Complement Alternat Med. 2008 Dec ; 5(4): 421–428.
6.  Ahmad H et al. Antiglycation and antioxidation properties of Juglans regia and Calendula officinalis : possible role in reducing diabetic complications and slowing
down ageing. J Tradit Chin Med. 2012 Sep ;32(3):411-4.
7.  Kamel Chaieb et al. (2013) Cytotoxicity, Antibacterial, Antioxidant, and Antibiofilm Properties of Tunisian Juglans regia Bark Extract, Journal of Herbs, Spices &
Medicinal Plants, 19:2, 168-179.
8. CarmenSoto-Maldonado et al. Polyphenolic extracts of walnut (Juglans regia) green husk containing juglone inhibit the growth of HL-60 cells and induce apopto-
sis. Electronic Journal of Biotechnology Volume 39, May 2019, Pages 1-7
9. Parle Milind et Khanna Deepa. Walnut : not a hard nut to crack. International Research Journal of Pharmacy.
10. Sharafati-chaleshtori A et al. Antibacterial effects of ethanolic extract of walnut leaves (Juglans regia) on propionibacterium acnes. J Zanjan Univ Med Sci 2012;18:42-9
 LES PLANTES DU BOUT DU MONDE
18
Les plantes des Maasaï :
un savoir en danger
Depuis des temps immémoriaux, les Maasaï vivent en intime relation avec
la nature. Ils connaissent le nom de chaque animal et chaque plante de leur
environnement. Ces plantes, ils les utilisent dans la vie de tous les jours, dans leur
alimentation, pour la construction de leurs maisons, pour leurs cérémonies, mais
aussi pour se soigner et soigner leurs bêtes… à l’heure où les traditions semblent
de plus en plus menacées.
Chez les Massaï
Ce peuple de pasteurs nilotiques1 aux traditions hautes
en couleur n’a cessé d’exciter l’imaginaire de l’Occident.
Autrefois nomades, les Maasaï ont été repoussés par les
colons anglais sur des terres arides du sud du Kenya et
du nord de la Tanzanie. Pendant des siècles, ils se sont
protégés des influences extérieures en se repliant sur
eux-mêmes et en conservant intactes leurs traditions,
leur art de vivre et leur sagesse. Obligés de se sédentari-
ser, ils ont dû s’ouvrir au monde moderne. Pour ne pas
disparaître totalement.
Une connaissance menacée
Traditionnellement, la connaissance était transmise
aux enfants par les parents et grands-parents dans
leur langue maternelle, le maa. Or cette connaissance
disparaît.
Aujourd’hui les enfants vont à l’école anglaise et
swahilie et les anciens n’ont plus le temps de leur
transmettre leur savoir. Sans compter que depuis
quelques décennies, la terre est privatisée. Un concept
étranger aux Maasaï. Les territoires où ceux-ci
1. Relatif au Nil, aux régions riveraines.
2. Guérisseur spirituel et devin que l’on consulte lors de décisions graves à prendre pour le peuple entier. Il soigne avec les plantes et il en consomme certaines pour
prédire l’avenir.
faisaient paître librement leurs troupeaux ont dimi-
nué comme peau de chagrin, les terres ont été ven-
dues. La population kenyane augmente et la demande
de terres cultivées est de plus en plus forte. Ce nouvel
état des lieux met en danger les écosystèmes naturels.
C’est pour ces raisons que Kenny Matampash Ole Meritei,
directeur de l’ONG Neighbours Initiative Alliance, a lancé un
projet de documentation de la tradition orale maasaï.
En commençant par la flore. En effet, par la flore, on a
accès à toutes les facettes d’une culture : l’alimentation,
la médecine, l’artisanat, les rituels…
L’arbre sacré des Massaï
Il existe en Inde le Ficus benghalensis, ou figuier des
banians, au pied duquel Bouddha aurait atteint l’éveil.
Les Massaï, eux, ont le Ficus thonningii, l’un des arbres
les plus sacrés du pays. Ils l’appellent Oreteti. C’est un
arbre étonnant pouvant atteindre des hauteurs
impressionnantes. Certaines de ses branches, retom-
bant à terre, s’implantent dans le sol, forment des
racines et se transforment en troncs. En pays maasaï,
il est absolument interdit d’abattre un oreteti.
Un mythe fondateur raconte comment, au début
des temps, le dieu Enkai ne faisait qu’un avec la terre
et possédait tout le bétail. Mais un jour, terre et ciel
se séparèrent. Enkai prit avec lui les zébus dans le ciel.
Mais, comme ceux-ci mouraient de faim, il dut les
envoyer sur terre et demanda aux Maasaï de les
protéger. Les zébus descendirent du ciel le long des
racines aériennes de l’oreteti qui, symboliquement,
relie ciel et terre.
Les Maasaï l’utilisent pour tous leurs rituels. Le grand
oloiboni2 Mokombo Ole Simel dit recevoir les messages
d’Enkai sous un grand oreteti de la forêt sacrée de Loita.

Oreteti
L’oreteti est tout naturellement devenu l’emblème du
projet3 de documentation de la tradition orale maasaï.
Une petite équipe de quatre personnes fut créée en
août 20154. Entre 2015 et 2019, l’équipe a sillonné le pays
maasaï sur plus de 3 000 km, de Kajiado à Kweenia au fin
fond de la vallée du Rift, d’Oloitokitok au pied du
Kilimandjaro à Loita, de Maasai Mara au Mau Hills…
accompagnée de guides locaux, de botanistes ou d’anciens,
tous Maasaï, afin de prendre des notes pour chacune des
plantes rencontrées. Dans ces régions d’Afrique de l’Est,
il s’agit surtout d’arbres et d’arbustes dont beaucoup sont
épineux. Les petites plantes à fleurs à ras du sol que nous
connaissons en Europe sont plutôt rares dans les savanes
arides qui constituent la majorité des terres maasaï.
Ce projet a donné naissance à un ouvrage en langue
anglaise5 qui transcrit la connaissance et la tradition
maasaï à travers l’utilisation et la signification des plantes
sauvages. Plus qu’un livre, c’était d’abord une nécessité :
la tradition orale disparaît rapidement. Il s’agissait de la
mettre sur papier avant qu’il ne soit trop tard. C’est non
seulement une transmission aux jeunes générations,
mais aussi une meilleure compréhension, à l’extérieur,
de la culture maasaï. À travers les plantes, est ainsi
évoquée toute une culture. Le catalogue de 400 pages
décrit environ 130 plantes parmi les plus communes
ou les plus utilisées dans la vie courante. À partir des
données collectées, de petits livres simples seront bientôt
publiés pour les jeunes des écoles du pays maasaï.
Il est tellement important que ce savoir soit conservé !
Les 17 plantes les plus
importantes du peuple maasaï
▪▪ Oreteti, Ficus thonningii : l’un des arbres les plus
sacrés du peuple maasaï.
▪▪ Olamuriaki, Carissa edulis : un arbuste dont les
jeunes bergers mangent les délicieuses baies noires.
3. www.oreteti.org
4. En plus de Kenny Matampash, l’initiateur du projet, Lucie Hubert, coordinatrice générale, a réuni les fonds, effectué les recherches préliminaires et rédigé l’ouvrage
final, Elza Kortenoever a pris quasiment toutes les photographies et Kone Matampash a été l’assistant logistique et le chauffeur sur ce projet.
5. ORETETI, Plants in the Daily life of the Maasai, de Kenny Matampash et Lucie Hubert, préface de Nigel Thomas Crawhall, UNESCO, Ed Nature et Savoirs/Le Petit
Flamboyant, mars 2019.
LES PLANTES DU BOUT DU MONDE
19
Olamuriaki
▪▪ Olamai, Ximenia Americana : les décoctions de son
écorce et des racines ont une grande valeur médici-
nale et fortifient notamment les enfants.
▪▪ Oloiren, Olea europaea ssp. Africana : l’un des grands
arbres sacrés des Maasaï, utilisé lors des cérémonies.
Son bois à l’odeur et au goût très prisés sert pour le feu,
mais aussi pour nettoyer les calebasses de lait et comme
parfum pour les jeunes filles et les guerriers.
▪▪ Oltepesi, Acacia tortilis : les rois de la savane, ils sont
sur toutes les photos de safaris et attirent toute une
faune : oiseaux, abeilles sauvages, girafes ou éléphants.
▪▪ Olngaboli, Ficus sycomorus : les enfants adorent
ses fruits sucrés (ilngabolo), mais aussi les oiseaux,
le bétail et les singes qui viennent de loin pour les
manger lorsqu’ils sont mûrs.
▪▪ Empalua, Pyrenacantha malvifolia : une liane avec
un tronc démesurément gros qui retient l’eau et que les
bêtes sauvages aiment à croquer lors de la saison sèche.
Les enfants l’utilisent comme cible dans leurs jeux de tir
à l’arc et sculptent son tronc en petits jouets.
▪▪ Oseki, Cordia ovalis or monoica : c’est l’arbre de la
paix ; on brandit une de ses branches devant celui que
l’on a offensé en demandant pardon.
▪▪ Enkaiteteyiai, Commelina benghalensis : petite
plante à fleur bleue, symbole de fertilité, utilisée lors
de nombreux rituels et pendant les mariages.
▪▪ Olmisigijoij, Rhus natalensis : arbuste aux fruits
comestibles présent dans de nombreuses cérémonies,
il symbolise la maîtrise de soi, notamment durant le
rituel de circoncision.
▪▪ Eluai, Acacia drepanolobium : un buisson très épineux
porteur de galles appelées iluaa, abritant souvent de
 LES PLANTES DU BOUT DU MONDE
20
petites fourmis noires. Empilées, ses branches servent
de clôture pour protéger les habitations et le bétail.
▪▪ Olkimitare : arbuste magique très apprécié des bergers ;
sa racine donne un goût de réglisse à l’eau saumâtre.
▪▪ Olmaroroi, Combretum molle : le bois est utilisé
pour sculpter le jeu de mancala (ou enkeshui) très prisé
des Maasaï.
▪▪ Oltiyiani, Arundinaria alpina : bambou utilisé dans
la construction des huttes et dont on fait l’olkidong, un
récipient pour porter le tabac autour du cou. C’est un
objet très symbolique que l’on se passe de père en fils.
▪▪ Oltiameleteti, Ipomea kituiensis : plante aux belles
fleurs mauves, mais toxique. Introduite récemment en
pays maasaï, elle envahit les pâturages. Il est important
de l’éradiquer ou de lui trouver un usage éventuel.
▪▪ Osuguroi, Aloe vera spp./secundiflora : des breuvages
fermentés utilisés lors des cérémonies et rituels sont faits
à partir de ses racines. Les feuilles ont un usage médicinal.
▪▪ Oltukai, Phoenix reclinata : arbre sacré associé aux
rituels de fertilité. Les branches servent d’abris pour les
bergers à la recherche de pâturages pour leurs troupeaux.
Vivre au rythme des plantes
Traditionnellement, les Maasaï ne construisent que
des abris temporaires. Ils restent quelques mois ou
quelques années dans un endroit puis se déplacent
vers d’autres pâturages. Ce sont les femmes qui bâtissent
les huttes avec des végétaux bien précis, toujours les
mêmes. Elles vont chercher dans la forêt ou la savane les
troncs d’arbre, souvent d’acacias, qui serviront de pilier
central à leur habitation ainsi que les branches qui feront
la structure horizontale. Elles couvrent ensuite l’en-
semble de brindilles et de feuilles, puis d’un mélange fait
de terre et de la bouse de leurs vaches.
Autour de leurs habitations et des enclos des bêtes,
ou emboo, ils amassent les branches d’épineux, d’eluai
ou d’olpiripiri par exemple. C’est là que viennent le
soir se réfugier zébus, moutons et chèvres.
Le peuple maasaï n’est pas à proprement parler un peuple
de sculpteurs, mais ils créent de nombreux objets en bois,
comme les bâtons et les cannes qui jouent un rôle impor-
tant dans la vie de l’homme maasaï. Dès son enfance, le
petit garçon part garder les chèvres et les moutons armé
d’un bâton d’ositeti ou d’oirri avec lequel il se défend et
défend son troupeau contre les bêtes sauvages. Il existe
aussi des bâtons de cérémonie, dits de connexion, sculptés
dans le bois dur d’acacias, comme l’olkiloriti (Acacia
Artisanat massaï
nilotica), qui relient symboliquement celui qui le porte à la
terre et au cosmos. Un bâton tout à fait spécial, appelé
orinka orok, sculpté dans le bois de cœur de couleur noire
de l’oiti (Acacia mellifera) n’est porté que par les chefs.
Ainsi la forme et le bois sont typiques de la position sociale
et spirituelle de son propriétaire.
L’importance de connaître
On entend souvent que les Maasaï ne se nourrissent
que de la viande de leurs troupeaux, de lait frais ou
caillé, et du sang de leurs vaches. C’est oublier les
plantes sauvages, les écorces, les racines et les baies
qui font partie intégrante de leur alimentation.
Les enfants qui ne boivent qu’un peu de lait le matin et
ne rentrent qu’à la tombée de la nuit lorsqu’ils gardent
les troupeaux, se nourrissent de ces baies et de ces
tubercules. Le lamuriak, une petite baie violette exsudant
un lait blanc au goût très sucré est l’une des baies préfé-
rées des petits bergers. Ils connaissent aussi les plantes
toxiques et ont appris de leurs parents à se méfier de
l’olauui, aux baies rouges appétissantes mais mortelles,
et de l’olmorijioi, avec la sève duquel on fait le poison
pour les flèches.
Ce sont ces racines et ces écorces que l’on fait bouillir
dans de l’eau, en famille, ou que préparent les
moranes, ces ilmurran, dont la beauté a contribué
à faire connaître le peuple maasaï au-delà des fron-
tières. Ces jeunes guerriers à la silhouette élancée,
habillés de courtes tuniques rouges, parés de bijoux
magnifiques et aux longues chevelures nattées se
rassemblent lors de camps appelés ilpuli qui peuvent
durer des semaines ou des mois. Les jeunes ilmurran
dorment sur des matelas de feuilles d’olmongushi ou
d’oleleshwa à la senteur agréable. Avec l’écorce
moulue de l’esonkoyo, ils aspergent leurs longues
dreadlocks pour se parfumer. C’est ici qu’ils
apprennent toutes les techniques de survie ainsi que
les bases d’une sagesse immémoriale ancrée dans une
connaissance de la nature et de l’univers. Ces décoc-
tions de plantes sont mélangées au bouillon d’abats,

en des soupes qui renforcent le physique et le moral.
Elles ont une action préventive pour la santé.
Certaines de ces décoctions appelées impilei, faites à
partir d’écorces et de racines spéciales (d’olpopongi
par exemple), étaient utilisées autrefois pour rendre
intrépides les moranes, leur permettant d’affronter
sans peur l’ennemi britannique ou les lions, avec pour
seules armes une lance et un bouclier de peau.
Écorces bouillies
Plus qu’une simple médecine
Parents et grands-parents utilisent les plantes sau-
vages qui poussent autour des habitations pour
soigner la maisonnée. Si tous les Maasaï savent
soigner les troubles de la vie courante avec les plantes,
certains en ont une connaissance plus approfondie et
sont de véritables guérisseurs. Ils traitent des maladies
plus graves ou plus complexes.
Tous ces guérisseurs, dont les oloiboni, se disent
guidés par Enkai. Ils font appel à lui lorsqu’ils vont
dans la forêt ou la savane cueillir les plantes, et
lorsqu’ils traitent leurs patients. Ils ont développé une
grande intuition et une connaissance du corps humain
et de la psyché. Ils connaissent l’influence des émo-
Guérisseur
6. Osokonoi est l’une des plantes médicinales les plus utilisées des Maasaï. Ils s’en servent pour soigner toutes sortes de douleurs (migraines, maux de dos, dou-
leurs menstruelles et de l’accouchement) ainsi que certains problèmes digestifs. On prend un morceau d’écorce séchée que l’on râpe finement pour en faire de la
poudre. On fait macérer cette poudre dans de l’eau avec un peu de miel ou de graisse de mouton pour en adoucir le goût amer et piquant. Cette macération est aussi
utilisée pour soigner la malaria.
LES PLANTES DU BOUT DU MONDE
21
tions négatives sur la santé et évoquent la joie de
vivre comme agent de guérison. Ils organisent parfois
des rituels pour soigner des maux psychiques, dont
certains rappellent nos constellations familiales.
Les maux les plus courants en pays maasaï sont les
maux du système digestif. « Quand le ventre va bien
tout va bien », disent les Maasaï. C’est pourquoi
beaucoup de plantes utilisées dans leur pharmacopée,
telles empalua (Pyrenacantha malvifolia) ou olmugutan
(Albizia anthelmintica), ont des vertus purgatives.
Les autres maux de la vie courante sont aussi traités
par des plantes : les faiblesses infantiles, les blessures,
les parasitoses, les brûlures, les dermatoses, la malaria,
les problèmes respiratoires, les dents (on voit souvent
les Maasaï se nettoyer les dents à l’aide de brindilles
aux vertus curatives provenant d’arbustes tels oremit,
Salvadora persica, osokonoi6, Warburgia ugandensis,
ou oloisuki, Zanthoxylum usambarense).
Ilngosuani, le sauna maasaï
Pour soigner les infections pulmonaires et les pro-
blèmes de peau, les Maasaï associent différentes
plantes comme Empere epapa Asparagus africanus
(feuilles et rameaux), Olngosua Balanites aegyptica
(épines), Oleturot Epaltes gariepina (plante entière),
Enchani pus Cabada farinosa (feuilles et rameaux)
bouillies ensemble dans un grand pot rempli d’eau.
Le patient se déshabille et revêt un tissu qui lui
couvre tout le corps. Le pot est placé entre ses pieds.
La vapeur de la décoction ouvre les pores de sa peau,
provoquant une intense sudation, ce qui permet de la
purifier, ainsi que ses poumons et tout son corps.
Aujourd’hui des cliniques de médecine occidentale
surgissent ici et là dans la savane, et chaque ville a
son hôpital. Du côté des éleveurs, les acaricides et
les antibiotiques gagnent du terrain. Mais dans les
régions reculées, ce sont toujours les plantes que l’on
utilise. Cette médecine est accessible et gratuite.
Ce n’est que lorsqu’elle s’avère inefficace, notamment
pour les maladies récentes dues à un mode de vie plus
sédentaire, une alimentation de plus en plus riche
en sucre et en produits raffinés, que les Maasaï se
tournent vers la médecine moderne. C’est pourquoi il
est essentiel de parler des plantes des Massaï, car c’est
en les connaissant que les jeunes auront envie de les
protéger. Le respect de l’environnement et de la
nature passe par ce lien entre l’homme et la nature.
Lucie Hubert
 LE BON DU
LIVRES CHOIX
MOIS
22

Grand manuel de phytothérapie

Dr Eric Lorrain – Éditions Dunod, 2019 – 1 248 pages – 89 €
Cet ouvrage aborde les bases de la phytothérapie médicale clinique et scienti-
fique, et propose la description de 100 plantes médicinales (propriétés, indica-
tions, associations, toxicité, effets secondaires, précautions d’emploi...).
Un guide complet, destiné à un public averti et aux professionnels de santé.

Gemmothérapie & affections aiguës

Stéphane Boistard et Lauren Hubele – Éditions Dangles, 2019 – 136 pages – 18 €
Ce guide pratique présente l’intérêt de la gemmothérapie, méthode naturelle
basée sur l’utilisation de bourgeons, pour combattre les principales affections
inflammatoires aiguës. Vingt macérats sont décrits, ainsi que la manière de les
utiliser grâce à 36 protocoles de soins.

À fleur de pet
Dora Moutot – Guy Trédaniel éditeur, 2019 – 96 pages – 22 €
Dora, 30 ans, est constamment au bord des larmes et au bord des gaz. Elle est à
fleur de peau… et à fleur de pet. Le SIBO, maladie du microbiote, faisait l’objet
du dossier médical du mois dernier. Si le sujet vous intéresse, ce livre parle du
cheminement de Dora pour aller vers la guérison, de la solitude face à ce pro-
blème et de cette maladie qui provoque des ballonnements encore si peu connue.

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sans l’avis d’un médecin.
Sauf précision, nos conseils ne s’adressent
ni aux enfants, ni aux personnes
fragilisées par une maladie en cours,
ni aux femmes enceintes ou allaitantes.
Privilégiez les plantes et les marques de
qualité, de préférence bio ou garanties
sans produits phytosanitaires avec une
bonne traçabilité.
Vérifiez toujours la plante par sa
dénomination botanique, genre et espèce
en latin. Exemple : camomille romaine
désignée par Chamaemelum nobile.
Pour réduire le problème de la falsifica-
tion des plantes médicinales, évitez de les
acheter à des sociétés n’ayant pas pignon
sur rue.
Fuyez systématiquement des prix trop
faibles pratiqués par rapport au marché.
Gardez toujours à l’esprit que des
médicaments et les plantes peuvent
interagir.
Les conseils donnés ici par les auteurs ne
remplacent pas une consultation chez un
médecin ou un autre praticien de santé. Ils
sont donnés d’après les éléments fournis
par les lecteurs dans leur question. En cas
d’éléments manquant (problèmes de santé
non signalés, grossesse etc.), ils peuvent ne
plus être valables.
Revue mensuelle - Numéro 65 -
Octobre 2019
Directeur de la publication :
Vincent Laarman
Rédacteur en chef :
Matthieu Conzales
Santé Nature Innovation - SNI Éditions SA
Adresse :
Am Bach 3, 6 072 Sachseln – Suisse
Registre journalier N° 4835 du 16 octobre
2013
CH-217-3553876-1
Capital : 100 000 CHF
Abonnements :
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59 963 Croix Cedex - FRANCE
ISSN 2296-9799 (print) / 2504-4877 (online)
Achevé d’imprimer sur les presses de
Corlet Imprimeur
CPPAP 0923 N 08441
Fête des jardins 2019
au Château de Pommorio
Les 26 et 27 octobre 2019,
Tréveneuc (22)
www.pommorio.com
L’édition d’automne de cet
événement se déroulant dans un
petit village côtier de la baie de
Saint-Brieuc aura pour thème
« les arbres ».
Elle réunit des pépiniéristes
collectionneurs et des spécialistes
de France et d’Europe ; l’invité
d’honneur, Didier Willery,
jardinier au jardin remarquable
du Vasterival, présentera une
conférence « Auprès de vos
arbres, vivez plus heureux ».
Conférences-échanges et ateliers
animeront ce week-end.
Stage d’herboristerie
pratique « Brai, pommades
et savons »
Du 31 octobre au 3 novembre
2019, Ferme-École de Mercin,
Mérinchal (23)
https://www.herbesdevie.com
Ce stage animé par Cédric
Perraudeau et Thierry Thévenin,
paysans herboristes et botanistes,
offre les clés pour identifier des
plantes médicinales de saison
grâce à leurs écorces ou leurs
racines et permet de découvrir
leurs usages. Après cueillette et
récolte, plusieurs produits seront
Pour mémoire, toutes les notions fondamentales
abordées dans ce magazine sont expliquées en
détail dans le dossier spécial La Phytothérapie,
tout savoir pour bien commencer. N’hésitez pas à
vous y reporter.
Petit rappel :
HE = Huile Essentielle
HV = Huile Végétale
CH = Centésimale Hahnemannienne
TM = Teinture Mère
LE BON
AGENDA
CHOIX
23
fabriqués : un brai de bouleau,
une pommade de consoude et un
savon à la poudre de racine ou
d’écorce.
Salon Marjolaine
Du 2 au 11 novembre 2019,
Parc Floral, Paris (75)
www.salon-marjolaine.com
Le salon Marjolaine, le plus grand
marché bio de France, revient
pour sa 44e édition.
Pendant dix jours, il permet aux
consommateurs de rencontrer,
échanger et découvrir le travail
de 560 exposants, pionniers et
passionnés de l’agriculture
biologique et des produits
écologiques.
Atelier « La cuisine
des plantes sauvages »
Le 9 novembre 2019,
Rayol-Canadel-sur-Mer (83)
www.domainedurayol.org
L’objectif de cette journée de
formation est d’apprendre à
cuisiner et mettre en valeur les
plantes sauvages dans nos
assiettes : épices, aromates, condi-
ments et fleurs. Elle est animée par
Aurélia Leroux, guide naturaliste
et Pierre-André Aubert, chef
cuisinier. Une balade permettra
de découvrir les plantes sauvages
comestibles du jardin.
Andrey_Popov – paulista – onair – George3973 –
HandmadePictures – Matauw – nadianb – Melica – MR .
JOE 666 – Akkalak Aiempradit – Hadrian – Abracadabraaa
– angelinast – Foxyliam – Peratek – solprincipe/
Shutterstock.com | orestegaspari – AlasdairJames – Avalon_
Studio – Geo-grafika – Zapp2Photo – mauinow1 – skodon-
nell / Istockphotos.com | Cécile Huyghe – Lucie Hubert
 COURRIER
LE
LIVRES
BON DU
CHOIX
DES
MOISLECTEURS
24
Pour vos questions, écrivez-nous à : SNI Éditions - CS 70074, 59963 Croix Cedex -FRANCE
ou à questions@plantes-bien-etre.com
Quand les problèmes
s’accumulent
Je suis atteinte d’insuffisance rénale
et d'hypertension. Depuis trois mois,
Escherichia coli a rejoint la troupe et
je n’arrive pas à m’en débarrasser,
alternant antibiotiques et médecines
naturelles : oroken, flagyl, amoxicil-
line arrow, 120 gouttes d’extrait de
pépins de pamplemousse par jour
dans 1,5 l d’eau, 6 gélules d’origan,
4 gélules d’Ergyphilus intima, pas de
sucre (même pas de fruits). Je ne
sais plus à quel saint me vouer,
avez-vous une solution ?
Claudine D.
En cas d’atteinte rénale, d’hy-
pertension artérielle et d’infection
urinaire résistante, la prise
régulière d’ail (Allium sativum)
pourrait vous faire du bien.
C’est peut-être la plante médici-
nale la plus adaptée. En effet, l’ail
a démontré dans de nombreuses
études ses propriétés protectrices
sur la fonction rénale, normalisa-
trice de la tension artérielle et ses
qualités antibactériennes sur
l’Escherichia coli. Pour un maxi-
Partez à la rencontre des plus grands
connaisseurs du monde des plantes !
Retrouvez l'équipe de Plantes
& Bien-Être, dans une aventure
exclusive sur les plantes et leurs
bienfaits.
Grâce à eux, rencontrez les plus
grands spécialistes des plantes,
apprenez à travers leur expérience
et transmettez ce précieux savoir
à vos proches.
Si vous souhaitez en savoir plus sur Les Rendez-vous de Plantes & Bien-Être
utilisez ce lien : http://bit.ly/RDV-PLANTES
Vous pouvez aussi consulter ce numéro
sur Internet grâce au lien suivant : https://sni.media/s2Fk
mum d’efficacité, nous conseillons
les extraits en poudre d’ail séché
noir vieilli qui garantissent un
taux minimal de principes actifs.
C’est par exemple le cas d’un
extrait sec à 10 pour 1 de bulbes
d’ail noir vieilli standardisé en
S-allyl-cystéine. Ces formules
concentrées représentent l’équiva-
lent de dix grammes d’ail frais
dans une seule gélule. Notons que
la S-allyl-cystéine constitue une
forme stable de l’aillicine de l’ail
frais, obtenue par le processus de
vieillissement et une fermentation
qui le noircit. Cette molécule
en outre peu odorante est très
biodisponible, donc facilement
assimilable par notre organisme.
Se débarrasser
d’un staphylocoque
Comment éradiquer un staphylo-
coque contracté dans une narine
après une intervention chirurgicale ?
Les plantes ou les huiles essentielles
pourraient-elles être utiles ?
Chantal de T.
Le staphylocoque ou Staphylococcus
aureus est habituellement, quoique
temporairement, présent dans les
fosses nasales d’environ 30 % des
adultes sains. Le pourcentage
augmente chez les personnes
hospitalisées ou qui travaillent
dans un établissement de santé.
La transmission de cette bactérie
peut se faire par contact direct
entre humains ou par l’intermé-
diaire d’objets souillés comme le
matériel d’une salle de sport, les
téléphones portables, les poignées
de porte, les télécommandes ou
même les boutons des ascenseurs,
mais rarement par inhalation de
gouttelettes infectées dispersées
dans l’air. Quant au matériel
chirurgical, cela reste exceptionnel.
De nombreuses souches de
Staphylococcus aureus, appelées
SARM, ont notamment déve-
loppé une résistance aux antibio-
tiques. Ces bactéries sont cou-
rantes lorsque l’infection est
acquise dans un établissement de
soins de santé. On parle d’infec-
tion nosocomiale. Elles sont
néanmoins sensibles à des huiles
essentielles qu’il peut être intéres-
sant d’essayer avec les conseils
d’un aromathérapeute, selon une
dilution optimale. Il s’agit des
huiles essentielles de thym à
phénols, de cannelle, de citron-
nelle, d’eucalyptus et d’arbre à thé.
Dans votre prochain numéro
▪▪ L'aromatologie : une autre manière
d'appréhender les huiles
essentielles
▪▪ Rencontre avec un paysan
résistant
▪▪ Faire du pain avec du bois :
c'est possible !
▪▪ Dites adieu à la sinusite