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Suite conception SMA

approche constructiviste
Dans la première approche, le comportement individuel de chaque agent est obtenu par calcul
(par planification) ou par apprentissage (apprentissage par renforcement). Nos efforts dans ce
contexte, portent notamment sur la conception de modèles issus de la théorie de la décision. Nous
sommes confortés dans cette démarche par des résultats préliminaires qui nous assurent qu’il
est possible de calculer dans le cadre de la théorie de la décision un ensemble de comportements
individuels simples qui permettent à des agents de réaliser une tâche qu’aucun ne pourrait résoudre
seul. En particulier, on peut formaliser les interactions d’une société d’agents et déterminer le
comportement optimal de chacun pour atteindre un objectif donné dans le cadre des modèles de
décision markovien. Un défi important pour nous est de construire une théorie de l’intelligence
collective fondée sur la rationalité.

global et cohérent émergera à partir d’éléments


de base en interaction ? Approche émergentiste
Dans la seconde approche, le comportement individuel de chaque agent est donné en instanciant
des modèles
a priori
. Dans ce dernier cas, les deux questions duales et fondamentales que nous
nous posons sont de savoir :

avec quels composants simples en interaction (niveau micro) peut on résoudre une
tâche donnée (niveau macro) ?

comment prédire qu’un comportement
Nous sommes confortés dans cette démarche par les travaux récents issus de la biologie du
comportement animal qui nous apprennent que des êtres aussi rudimentaires que des fourmis
ou des araignées sont capables à partir de mécanismes extrêmement simples de réaliser en groupe
des tâches complexes comme la construction d’un abri ou le fourragement. Certains systèmes
biologiques, comme les sociétés d’insectes par exemple, parviennent malgré des capacités cogni-
tives individuelles réduites à résoudre des problèmes complexes en mettant en place une certaine
organisation par l’intermédiaire des seules interactions qu’ils entretiennent avec leur environ-
nement. Ces organisations possèdent des propriétés émergentes non présentes chez l’individu
mais qui vont permettre à la collectivité de résoudre le problème auquel elle est confrontée. Ces
phénomènes constituent une source d’inspiration non négligeable pour nos travaux.

Les SMA ont émergé comme étant un paradigme puissant pour la conception et
l'implémentation des systèmes complexes. Cependant, comme tout nouveau concept,
il nécessite de nouvelles méthodes d'analyse et de conception pour guider surtout la
phase d'implémentation et générer des composantes réutilisables. Durant ces
dernières années, plusieurs travaux de recherche ont donné naissance à des nouvelles
méthodes de conception des SMA dans le cadre d'une contribution au génie logiciel
orienté agent. Une première classification de ces méthodes distingue deux
grandes approches : approche organisationnelle et approche centrée-agent.
IV.1. Approche centrée agent
- L'approche centrée-agent se focalise sur l'étude des différents formalismes de
représentations des connaissances internes des agents (croyance, Désire,
Intention, ...).
- L'accent est alors mise sur le niveau micro du système et non pas sur une vue
globale de l'ensemble. Le comportement du système est issu de l'ensemble des
comportements individuels et des interactions, dans ce cadre du raisonnement
orienté vers la prise en compte des états mentaux,
- Parmi les modèles de cette catégorie on trouve l'architecture BDI (Belief,
Desire, Intention).
IV.1. 1.Modèle BDI
L'idée de base de l'approche BDI est de décrire l'état interne d'un agent en termes
d'attitudes mentales et de définir une architecture de contrôle grâce à laquelle l'agent
peut sélectionner le cours d'action de ses attitudes mentales. Trois attitudes mentales
de base sont définis : les croyances (beliefs), les désirs (desires) et les intentions
(intentions) :
· Les croyances décrivent l'état de l'environnement du point de vue d'un agent. Elles
expriment ce que l'agent croît sur l'état courant de son environnement.
· Les désirs sont une notion abstraite qui spécifie les préférences sur l'état futur de
l'environnement d'un agent. Une caractéristique importante des désirs est qu'un agent
peut avoir des désirs inconsistants et qu'il n'a donc pas à croire que ses désirs sont
réalisables.
· Les intentions représentent les actions que l'agent s'engage à exécuter. A partir du
moment où les agents sont limités par leurs ressources, ils peuvent leur arriver de ne
pas pouvoir poursuivre tous leurs buts. Même si l'ensemble des buts créés est
consistant, il est nécessaire que l'agent choisisse un certain nombre de buts pour
lesquels il s'engage. C'est ce processus qui est appelé la formation des intentions.
Ainsi, les intentions courantes d'un agent sont décrites par un ensemble de buts
sélectionnés avec leur état de traitement.
Dans ce qui suit on a procédé à une brève description de l'ensemble des notions
définies dans une architecture de ce type :

· L'agent perçoit son environnement : cette perception est utilisée pour mettre à jour
un ensemble de croyances. Cet agent est muni de buts explicites, ce qui lui confère
son autonomie. Ses capacités de raisonnement lui permettent de raisonner sur ses
connaissances et ses buts pour en déduire des plans d'actions possibles qui décrivent
des alternatives d'actions que l'agent peut mettre en oeuvre de façon à satisfaire ses
buts.
· Les désirs sont issus du caractère partiel des plans possibles, les motivations sont
l'expression symbolique ou numérique des préférences qui serviront de critères pour
choisir entre les différents plans possibles.
· Les capacités de décision de l'agent vont donc appliquer les critères de préférences
pour sélectionner parmi les alternatives possibles, le plan qui semble le meilleur. Les
intentions sont donc l'expression du plan choisi et qui seront exécutés finalement sous
forme d'actions sur l'environnement ou sur les autres agents via des langages de
communication.

IV.1.2. Approche Voyelle


C'est une approche qui incite à penser à la conception du système simultanément en
termes de quatre dimensions : agent, environnement, interaction et organisation.
- Les agents : ils concernent les modèles (ou les architectures) utilisés pour la partie
active de l'agent, d'un simple automate à des cas plus complexes, comme des systèmes
à base de connaissances.
- Les environnements : ils sont les milieux dans lesquels sont plongés les agents. Ils
sont spatiaux dans la plupart des applications proposées.
- Les interactions : ils concernent les infrastructures, les langages et les protocoles
d'interaction entre agents, depuis de simples interactions physiques à des interactions
par actes de langage.
- Les organisations, qui structurent les agents en groupes, hiérarchies, relations
IV.2. Approche organisationnelle
L'approche organisationnelle se base sur les concepts de plus haut niveau d'abstraction
tel que les groupes, les rôles, les protocoles d'interactions, les responsabilités, les
permissions.... Elle peut être vue comme une technique qui sert à contraindre les
comportements individuels des agents vers les objectifs globaux à satisfaire. On part
alors d'une organisation conçue par les développeurs du SMA pour arriver aux
comportements individuels de chaque agent.
Il existe plusieurs modèles qui s'inscrivent dans ce cadre organisationnel. P exemple
Le modèle AGR.
IV.2.1. Le modèle AGR
Cette démarche s'articule selon quatre axes :
1. Un axe conceptuel présentant un modèle s'articulant autour des trois concepts
d'agent, de groupe et de rôle.
2. Un axe proposant une sémantique formelle au modèle Agent-Groupe-Rôle.
3. Un axe d'implémentation fournissant la plate-forme MadKit.
4. Un axe étudiant des pistes pour une méthodologie de conception des SMA
organisationnels.
L'organisation dans ce modèle s'articule autour de trois notions : agent, groupe
et rôle.

- Agent
Dans ce modèle, un agent est une entité capable d'agir et de communiquer, qui peut
jouer un ou plusieurs rôles dans un ou plusieurs groupes. Il n'existe aucune contrainte
sur la structure interne de l'agent.
- Groupe
Un groupe est un ensemble d'agents qui partagent des caractéristiques. Il est utilisé
pour diviser l'organisation en groupant des agents dont l'activité se rejoint. Deux
agents peuvent communiquer uniquement s'ils appartiennent au même groupe.
- Rôle
Un rôle est la représentation abstraite de la fonction d'un agent dans un groupe. Un
rôle est local à un groupe et n'a plus aucun sens en dehors de ce contexte. Pour jouer
un rôle dans le groupe, l'agent doit postuler pour ce rôle, et l'affectation se fait en
fonction de ses compétences. Ces rôles peuvent être portés par un nombre d'agents
arbitraire, dépendant de la situation et des normes de l'organisation.
Emergence

Le terme d’émergence peut désigner le résultat même ou le processus qui a conduit à


ce résultat. Il est difficile d’expliquer ce qu’est l’émergence, le concept permet de
couvrir certains phénomènes souvent inexplicables ou relevant du domaine de la «
magie »…

Le terme d’émergence était employé à l’origine par les philosophes, les biologistes et
les physiciens pour caractériser le fait qu’une chose « sorte » d’une autre sans que
celle-ci la produise à la manière dont une cause produit nécessairement un effet et
suffise à en faire comprendre l’apparition.
On observe un phénomène d’émergence dans beaucoup de processus naturels comme
les phénomènes climatiques.
« L’ordre économique est une émergence, c’est la conséquence non intentionnelle et
non
voulue des actions d’un grand nombre de personnes mues par leurs seuls intérêts
[Friedman,
1992]. Le résultat global est l’auto-organisation du marché.

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