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Corrigé 2

▼ Barème indicatif
Partie analytique 10 points
Question 1 2 points
Question 2 1 point
Question 3 2 points
Question 4 2 points
Question 5 1 point
Question 6 2 points
Partie rédactionnelle 10 points
Appropriation des notions et contenus du programme 5 points
Qualité du raisonnement et de l’argumentation par rapport au sujet 3 points
Qualité formelle (structuration, expression…) 2 points

▼ Réviser
Un sujet de baccalauréat mobilisera nécessairement des notions et contenus du
programme de la classe de première et de terminale en droit ou en économie.
24 Il est donc indispensable de réviser l’ensemble de vos cours, et de réussir à
identifier pour chaque question les notions du programme mobilisées. À titre
indicatif, le tableau ci-dessous vous indique les principaux thèmes et notions du
programme concernés par les deux parties du sujet.
Thèmes du programme Notions
Partie analytique La coordination par le La décision de
marché consommation et
d’épargne
La politique Les objectifs de la
macroéconomique de politique économique
l’État

Partie rédactionnelle Comment est exercé le Forme juridique


pouvoir de décision d’entreprise, organes de
dans l’entreprise ? contrôle…
Économie – Droit • Sujet 2 CORRIGÉ 2007

1 • Partie analytique
Méthode : comme toute partie analytique, les questions s’appuient sur des docu-
ments. Pensez à bien analyser les tableaux et le graphique pour en tirer les informa-
tions pertinentes. Mais le questionnement ne se limite pas à une simple
observation : dans plusieurs questions il vous est demandé d’expliquer (ex : ques-
tions 1, 3 et 5) ce que vous avez au préalable constaté. Pensez à structurer et argu-
menter vos propos et n’oubliez pas que vos connaissances de cours sont utiles pour
trouver les facteurs d’explications liés aux phénomènes observés.

Question 1
On observe une évolution de certains postes de consommation des Français
entre 1995 et 2005. C’est ainsi que la part de certains postes de dépenses
dans le budget total des Français est en baisse : c’est par exemple le cas pour
l’alimentation, les boissons non alcoolisées, les boissons alcoolisées, le
tabac, les articles d’habillement et les chaussures. Par contre, la part
d’autres postes budgétaires comme les dépenses en communication ou en
loisirs et culture est en hausse.
Ces évolutions de la structure de la consommation traduisent tout d’abord
une évolution des modes de vie et des nouvelles attentes des consomma-
teurs. L’arrivée des nouvelles technologies de la communication et de l’in-
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formation a fortement fait croître les dépenses liées à ces postes budgétaires.
Mais ces transformations sont aussi liées aux évolutions des prix et du
revenu. On constate ainsi une baisse de la propension moyenne à consom-
mer pour l’alimentaire. Cela ne veut pas dire que les Français dépensent
moins pour l’alimentaire, mais que la part réservée à ce poste budgétaire
dans le total de leurs dépenses est devenue moins importante. En effet,
l’élasticité de la demande par rapport au revenu est inférieure à 0 pour les
biens inférieurs (biens de première nécessité) ou comprise entre 0 et 1 pour
des biens normaux. Par contre d’autres dépenses comme certains loisirs
peuvent être considérées comme correspondant à des biens supérieurs dont
la part dans le total des dépenses s’accroît.

Question 2
Depuis 2001, la dépense de consommation des ménages en volume croît à
un rythme compris entre 2,1 % et 2,5 %, demeurant ainsi le moteur princi-
pal de la croissance. Ce rythme est certes ralenti par rapport à la période de
forte expansion de 1999 à 2000 (+ 3,6 % et 3,5 %), mais reste à un niveau
satisfaisant dans un contexte économique parfois difficile. On peut de ce
fait s’interroger sur les facteurs à l’origine de cette évolution et sur la rela-
tive stabilité des dépenses de consommation.
2007 CORRIGÉ Économie – Droit • Sujet 2

Question 3
Un ensemble de facteurs peut expliquer les évolutions des dépenses de
consommation des ménages.
Le principal facteur est lié à l’évolution du pouvoir d’achat des ménages.
On constate que ce pouvoir d’achat avait fortement augmenté (plus de 3 %
en moyenne) entre 1999 et 2002. Toutefois, l’impact sur la consommation
fut fort en 1999 et 2000 et plus modéré en 2001 et 2002, les ménages ayant
alors décidé d’augmenter leur niveau d’épargne.
Le second facteur peut être lié à l’évolution des prix. La relative stabilité
des prix (inflation moyenne inférieure à 2 %) est plutôt propice à la stabi-
lité des dépenses de consommation.
On constate aussi que cette évolution des dépenses de consommation est
fortement dépendante des comportements d’épargne des français. Pour
maintenir ou accroître leur niveau de dépenses, les ménages ont puisé dans
leur épargne financière ces dernières années. La diminution de cette
épargne financière ne pourra se poursuivre et seule une plus forte reprise de
la croissance du pouvoir d’achat semble pouvoir soutenir les dépenses de
consommation.

Question 4
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La politique économique comprend des politiques structurelles (effets à
long terme) et des politiques conjoncturelles (effets à court terme). La
croissance de la consommation des ménages a un impact sur les aspects
conjoncturels.
La consommation des ménages étant le pilier de la croissance économique,
une reprise ou bonne tenue de cette consommation a un effet favorable sur
la croissance du PIB. Ainsi, ces dernières années, c’est surtout la consom-
mation des ménages qui a permis de sauvegarder la croissance.
L’impact de la consommation sur la croissance exerce aussi un effet sur
l’emploi. Sans une croissance soutenue, il est difficile de faire reculer le
chômage. La reprise de la croissance en 2006 exerce ainsi un effet favorable
sur l’emploi.
On peut toutefois souligner qu’une trop forte reprise de la consommation
(ce qui n’est pas le cas) peut générer une poussée inflationniste (demande
supérieure à l’offre) et amplifier le déficit commercial si les ménages déci-
dent d’augmenter leurs achats de biens étrangers.

Question 5
Le taux d’épargne est mesuré par rapport au revenu disponible brut des
ménages. L’épargne correspond à la part de ce revenu que les ménages déci-
dent de ne pas consommer.
Économie – Droit • Sujet 2 CORRIGÉ 2007
Le taux d’épargne comprend l’épargne non financière (l’investissement en
logement est considéré comme de l’épargne) et l’épargne financière (les
placements financiers). C’est ainsi qu’en 2005, le taux d’épargne de 14,9 %
se décompose en épargne non financière pour 10,1 % et en épargne finan-
cière pour 4,8 %.

Question 6
L’épargne financière des ménages est pendant longtemps restée à un niveau
élevé en France.
Entre 1995 et 2001, ce taux d’épargne se situe entre 6,1 % et 7,2 % du
revenu disponible brut. On constate ensuite une forte poussée de cette
épargne financière en 2002, dans un contexte de croissance du pouvoir
d’achat qui amène les ménages à faire un arbitrage en faveur de l’épargne.
Depuis 2002, l’épargne financière est en forte baisse. Les ménages français
puisent dans cette épargne pour défendre leur niveau de consommation.

2. Partie rédactionnelle
Méthode : cette partie du sujet doit se présenter sous la forme d’une copie qui pré-
sente une introduction, un développement avec plusieurs parties (pensez aux transi- 27
tions entre les parties) et une conclusion. Il est essentiel de structurer et de hiérarchi-
ser les arguments de votre développement. Pour le sujet ici proposé, vous pouvez
réfléchir aux arguments qui montrent que pour certaines décisions, ou dans certains
cas de figures, le dirigeant peut décider seul. D’autres arguments souligneront que
ce pouvoir de décision est contrôlé. L’essentiel des points attribués est lié à vos
connaissances en lien avec le thème et à votre effort d’argumentation.

Introduction
Les scandales financiers de ces dernières années (ex : affaire Enron), le
nombre important de concentrations d’entreprises ou encore les décisions
de fermetures de certains sites, amènent à s’interroger sur le pouvoir de
décision dans l’entreprise.
Un dirigeant d’entreprise est-il à même de prendre seul les décisions qui
orientent l’avenir de l’entreprise ou doit-il rendre compte aux parties pre-
nantes ? Quels sont les facteurs qui amènent à contrôler ce pouvoir de déci-
sion, voire à dessaisir le dirigeant de ce pouvoir ?
Nous verrons que la faculté d’un dirigeant de prendre seul des décisions est
liée à la forme juridique de son entreprise (I), à la nature des décisions (II)
et à la volonté de protéger des intérêts généraux ou spécifiques (III).
2007 CORRIGÉ Économie – Droit • Sujet 2

Remarque : sur votre copie vous pouvez noter le titre de vos parties (I, II), mais
ensuite il faut rédiger et ne pas faire un plan détaillé. La correction ci-dessous, inté-
gralement rédigée, vous propose un exemple de structuration possible sur un tel
sujet.

I. Un pouvoir de décision lié à la forme juridique de l’entreprise


Dans un ensemble de cas de figures, le dirigeant peut prendre seul un
ensemble de décisions. Quand il est à la tête d’une entreprise individuelle,
il est seul décideur. En effet, une entreprise individuelle n’a pas la person-
nalité morale. Le dirigeant prend donc seul les risques, ce qui explique qu’il
a les pleins pouvoirs. Il est également seul décideur dans une société uni-
personnelle comme l’EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité
limitée). En effet, l’associé unique possède l’ensemble du capital social et
n’a pas à rendre compte à d’autres associés ou actionnaires.
Dans les autres sociétés, le capital est détenu par plusieurs associés, le pou-
voir de décision est alors partagé. Le partage des décisions est particulière-
ment vrai dans les sociétés de personnes ou l’affectio societatis revêt un rôle
important. En effet, dans les sociétés de personnes, les associés sont solidai-
rement et indéfiniment responsables des dettes sociales. On comprend faci-
28 lement que, dans ces cas de figures, il est essentiel que chaque associé
prenne part aux décisions importantes et qu’en général la règle de l’unani-
mité est appliquée. Dans les autres sociétés, le pouvoir de décision est en
principe déterminé par la part du capital social que détient chaque associé
ou actionnaire. Les décisions sont notamment prises dans le cadre des
assemblées générales.
Transition : Mis à part quelques cas de figures, l’intérêt de la société, de ses
associés ou actionnaires, mais aussi des salariés, exige un contrôle des prises
de décisions. Le contrôle de la prise de décision d’un dirigeant sera cepen-
dant variable selon la nature des décisions en jeu.

II. Un pouvoir de décision lié à la nature des décisions


L’entrepreneur dispose d’un pouvoir de direction qui l’amène à prendre lui-
même un ensemble de décisions. Même si la structure juridique est socié-
taire, un dirigeant pourra prendre seul des décisions liées à la gestion cou-
rante de l’entreprise. L’embauche d’un salarié, l’évolution de ses missions
voire de sa rémunération sont du ressort du dirigeant. Un processus de déci-
sion trop contraignant pour les décisions courantes serait facteur d’immobi-
lisme dans les entreprises. Pour l’ensemble de ces décisions, le pouvoir sera
simplement contrôlé par les assemblées générales ordinaires des associés ou
actionnaires qui se réunissent une fois par an pour approuver les comptes
Économie – Droit • Sujet 2 CORRIGÉ 2007
de l’exercice écoulé et pour statuer sur la répartition des bénéfices. Dans les
sociétés plus importantes, un contrôle est également exercé par des com-
missaires aux comptes qui ont pour mission de certifier la régularité des
comptes et des informations données par les dirigeants. D’autres organes de
contrôle existent (par exemple le conseil de surveillance dans les sociétés
anonymes à directoire) pour éviter des abus de pouvoir des dirigeants.
Pour des décisions de plus grande importance, un dirigeant ne pourra à lui
seul être décideur. Les décisions qui orientent l’avenir de l’entreprise (déci-
sions stratégiques) seront du ressort de l’ensemble de la direction générale.
D’un point de vue juridique, toute décision qui affecte la structure juridique
(ex : changement des statuts ou de la forme de société) ou la situation des
associés (ex : augmentation du capital social) sera directement prise par les
assemblées générales extraordinaires.
Transition : Bien que la plupart des contrôles du pouvoir de décision des
dirigeants soient effectués dans l’intérêt de l’entreprise et de ses associés, le
législateur a limité le pouvoir de décision des dirigeants afin de sauvegarder
des intérêts généraux ou particuliers.

III. Un pouvoir de décision lié à la protection d’intérêts généraux ou


particuliers
Bien que le droit consacre la liberté d’entreprendre et les libertés écono-
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miques, le pouvoir de décision d’un dirigeant peut être restreint pour proté-
ger l’intérêt général. C’est ainsi que des règles d’ordre public de direction
peuvent s’appliquer en matière de concurrence. En principe, un dirigeant
est libre de s’allier avec un concurrent ou de le racheter. Toutefois, pour
éviter une atteinte à la libre concurrence, certaines autorités de régulation
peuvent intervenir. Pour des concentrations de grande importance, le
ministre de l’Économie français décidera d’autoriser ou non ce processus.
La décision d’un dirigeant peut aussi mettre en péril les clients ou parte-
naires de l’entreprise. Pour protéger des intérêts spécifiques, voire l’intérêt
général, une décision de justice peut dessaisir un dirigeant de son pouvoir
de décision au profit de mandataires de justice. Un dirigeant peu scrupu-
leux peut aussi être interdit d’exercer de telles fonctions.
La prise de décision du dirigeant est aussi contrôlée par son obligation d’in-
former certaines instances. Le comité d’entreprise, obligatoire dans toute
entreprise ou établissement de plus de 50 salariés, remplit des missions éco-
nomiques. Le dirigeant devra par exemple consulter le comité d’entreprise
pour toute décision relative aux conditions de travail, d’emploi, de forma-
tion professionnelle et de gestion de son entreprise.
2007 CORRIGÉ Économie – Droit • Sujet 2

Conclusion
L’évolution juridique se caractérise par le renforcement des contrôle exer-
cés sur le pouvoir de décision du dirigeant. Cette contrainte peut cepen-
dant devenir un atout pour un dirigeant ou des sociétés qui démontrent
une volonté forte de transparence allant au-delà de leurs obligations légales
d’information.

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