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Lamia Bereksi-Meddahi
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Lamia Bereksi-Meddahi
Université de Marne-La-Vallée.
Abdelkader Alloula,
un dramaturge au
carrefour des générations
S
’intéresser à la jeunesse, c’est d’une certaine façon don-
ner de l’espoir en œuvrant à semer la graine de l’amour.
Seulement, l’ignorance aveuglante des terroristes a mis fin
à la vie d’Abdelkader Alloula le 10 mars 1994. Nous rapportons
les propos de l’écrivain et reporter Patrick Forestier : « Le jour où
Abdelkader Mekki programma l’exécution d’Abdelkader Alloula, il ne se
doutait pas que la mort allait provoquer autant de réactions, en Algérie,
comme en France. L’Emir d’Oran savait tout au plus qu’A. Alloula était
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Algérie, 50 ans après
le directeur du théâtre régional d’Oran. Peu lui importait qu’il fût drama-
turge ou qu’il ait monté « Les bas-fonds » de Gorki ou « Arlequin, valet de
deux maîtres » de Goldoni. Son adaptation des œuvres de Gogol, Tchekhov,
Dostoïevski, restait pour la majorité des moudjahidines quelque chose d’abs-
trait (…) Mekki, paysan, croyant mais illettré, avait appris qu’Alloula avait
monté au début des années quatre-vingt « Mohamed prends ta valise » qui
signifiait Mohamed (c’est-à-dire le prophète) remballe ton islam et pars. Nous
avions jugé qu’A. Alloula était blasphémateur et un apostat, doublé d’un
communiste athée. » 2
Né à Ghazaouet (dans le littoral ouest de l’Algérie) le 8 juillet
1939, d’un père gendarme et d’une mère au foyer, Abdelkader
Alloula fréquente l’école primaire Ain El-Berd, entre Sidi Bel Abbès
et Oran. Il suit ses études secondaires successivement à Sidi-Bel-
Abbes puis à Oran. Il les interrompt en 1956 pour se consacrer au
théâtre. A ses débuts, entre 1956 à 1970, il s’est d’abord intéressé
au théâtre au sein du F.L.N (Front de Libération National). Il y
avait recruté quelques militants qui avaient fait du théâtre dans les
prisons sous la colonisation. A l’indépendance, il contribue à la créa-
tion et au fonctionnement de l’Institut National, à l’Art Dramatique
de Bordj El-Kiffan et à ses créations collectives dont El Meida.
Il joue en 1963 Les Enfants de la casbah (avec Abdelhalim et Mustapha
Kateb), Hassen nia (avec Rouiched et Mustapha Kateb), La vie est un
songe (avec Mustapha Kateb), Le serment (avec Mustapha Kateb).
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Dossier Portraits
Abdelkader Alloula, un dramaturge au carrefour des générations
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