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Université de Lorraine – UFR Lettres et Langues

Metz – Dept. d’anglais


H. Lechevallier Parent - UE 33 CULTURE LINGUISTIQUE

Cours 5 – Formalisme

Distributionnalisme et Grammaire
générative
Cours 5. Formalisme - Distributionnalisme et Grammaire générative

• 1. Le structuralisme américain
a) Bloomfield et le distributionnalisme
b) Harris et le transformationnalisme

• 2. Chomsky et la grammaire générative


a) La grammaire chomskienne
b) Structure profonde / de surface
c) Apports de la grammaire générative

• 3. La relativité linguistique
1. Le structuralisme américain

Postulats théoriques :
- Etude de la langue
- Etude synchronique
- Langue = unités discrètes
- Morphème – syntagme

- Constitution d’un corpus → analyse de faits attestés


- Distribution des unités
- Conception mécaniste // behaviorisme
- Structure linguistique d’une langue = strates/niveaux hiérarchisés et
indépendants:
Phonèmes
se combinent
Morphèmes
se combinent
Phrases
• Leonard Bloomfield 1887-1949 –
• Zellig Harris 1909-1992
1. Le structuralisme américain
a) Bloomfield et le distributionnalisme
Analyse de la distribution des unités
= ensemble des environnements dans lesquels on rencontre l’unité
considérée
= analyse descriptive à partir d’un corpus
- distribution des éléments
→ ensemble de règles.
Ex. Cette ville est immense
Ma ville est immense commutation (substitution)
La ville est immense ∅ sens

Ex. Elle est très belle


énormément belle
plutôt belle
bien belle axe paradigmatique
fort belle
assez belle
*beaucoup belle
1. Le structuralisme américain
a) Bloomfield et le distributionnalisme

• Il a bien mangé. combinaison


aux. pp.
beaucoup
trop
= adv.
• Le film est bien.
vb.état axe syntagmatique –
*beaucoup environnement syntaxique
*trop
= adj.
• C’est pour ton bien.
dét.
*beaucoup
*trop
= subst.
→ Bien = trois unités distinctes
1. Le structuralisme américain
a) Bloomfield et le distributionnalisme
Analyse en constituants immédiats / grammaire de dépendance
(cf. Stemma de Tesnière)

NP (noun phrase) = SN (syntagme nominal)


VP (verb phrase) = SV (syntagme verbal)
PP (preposition phrase) = SP (syntagme prépositionnel)
D (determiner) = déterminant
N (noun) = nom
V (verb) = verbe
1. Le structuralisme américain
a) Bloomfield et le distributionnalisme
Analyse en constituants immédiats

syntagme
= suite de morphèmes que l’on peut isoler en constituants immédiats,
articulée autour d’un noyau accompagné de mots qui le déterminent
(satellites).
= la plus petite unité syntaxique et essentielle de la compréhension du
fonctionnement de la phrase. Il permet d’établir la fonction des éléments de
la phrase.

Ex. C’est [un méchant garçon]


= SN

= noyau « garçon »
+ article indéfini + adjectif épithète (dét.)

SN = noyau nominal (+ Dét°): [un gentil garçon]


SV = noyau verbal (+ compléments (COD, COI, Circ, attribut etc): (le film) [est bien]
S Adj = noyau adjectival (+ complément) (le film est) [trèsadv bien].
S Adv = noyau adverbial (+ complément) : (il a mangé) [trop précipitamment]
SP = noyau prépositionnel (+ complément) : (le film) de W. AllenSN (est trop bien)
1. Le structuralisme américain
b) Harris et le transformationnalisme

Problème 1: similitude syntaxique mais transformations


différentes
Ex. Le chasseur chasse le sanglier.
Le chasseur chasse le matin.
→ Transformation interrogative
Que chasse le chasseur ? Le sanglier
Que chasse le chasseur ? *Le matin
Quand le chasseur chasse t-il ? Le matin
Quand le chasseur chasse t-il ? Le sanglier
→ Transformation passive
Le sanglier est chassé par le chasseur.
*Le matin est chassé par le chasseur.
1. Le structuralisme américain
b) Harris et le transformationnalisme

Problème 2: ambiguïté – 1 énoncé mais ≥ 2 lectures

Ex. Il juge les enfants coupables.


1°= les enfants sont coupables et il les juge
= Il juge [les enfants coupables] – structure SVO

2°= Il juge que les enfants sont coupables


= Il juge [[les enfants] coupables] (intégré au procès)

Ex. Jean aime plus Paul que George.


1°= Jean aime plus Paul que George [n’aime Paul]
2°= Jean aime plus Paul qu’[il n’aime] George

→ Réponse: syntaxe = stock réduit de phrases de base +


transformations
Cours 5. Formalisme - Distributionnalisme et Grammaire générative

• 1. Le structuralisme américain
a) Bloomfield et le distributionnalisme
b) Harris et le transformationnalisme

• 2. Chomsky et la grammaire générative


a) La grammaire chomskienne
b) Structure profonde / de surface
c) Apports de la grammaire générative

• 3. La relativité linguistique
2. Chomsky et la grammaire générative
a) La grammaire chomskienne
Modèle – syntaxe

Mécanisme génératif

Rendre compte de toutes les phrases (grammaticalement correctes)
= système formel
= ensemble fini de règles

Données possibles
Créativité
Compétence (vs. Performance) – innéïsme

« Par grammaire générative, j'entends une description de la compétence tacite du


locuteur-auditeur, compétence qui sous-entend sa performance effective dans la
production et la compréhension du discours. Une grammaire générative idéale
spécifie un couplage de représentations phonétiques et sémantiques sur un domaine
infini ; elle constitue ainsi une hypothèse pour expliquer comment le locuteur-auditeur
interprète les énoncés, abstraction faite des nombreux facteurs qui se mêlent à la
compétence tacite pour déterminer la performance effective ». Chomsky, Linguistique
cartésienne (Ed. du Seuil, Paris, 1969, p.).16
2. Chomsky et la grammaire générative
b) Structure profonde / structure de surface

structure profonde abstraite compétence


Détermine l’interprétation sémantique

transformation

structure de surface performance


Organisation superficielle des unités
Détermine l’interprétation phonétique
Cours 5. Formalisme - Distributionnalisme et Grammaire générative

• 1. Le structuralisme américain
a) Bloomfield et le distributionnalisme
b) Harris et le transformationnalisme

• 2. Chomsky et la grammaire générative


a) La grammaire chomskienne
b) Structure profonde / de surface
c) Apports de la grammaire générative

• 3. La relativité linguistique
3. La relativité linguistique
Hypothèse Sapir Whorf
= la langue organise la culture d'une communauté
= la structure d’une langue détermine/influence la manière dont ses
locuteurs perçoivent le monde
= la langue contient une vision propre du monde qui organise et conditionne
la pensée

“The process of acquiring speech is, in sober fact, an utterly different sort of thing
from the process of learning to walk.(…) The child is individually equipped, by the
complex set of factors that we term biological heredity, to make all the needed
muscular and nervous adjustments that result in walking (…) In a very real sense the
normal human being is predestined to walk (…) because his organism is prepared
from birth (…) To put it concisely, walking is an inherent, biological function of man.
Not so language. It is of course true that in a certain sense the individual is
predestined to talk, but that is due entirely to the circumstance that he is born not
merely in nature, but in the lap of a society that is certain, reasonably certain, to lead
him to its traditions. Eliminate society and there is every reason to believe that he will
learn to walk, if, indeed, he survives at all. But it is just as certain that he will never
learn to talk, that is, to communicate ideas according to the traditional system of a
particular society (…) Speech (…) is a purely historical heritage of the group, the
product of long-continued social usage. (…) Walking is an organic, an instinctive,
function (not, of course, itself an instinct); speech is a non-instinctive, acquired,
‘cultural’ function.” (Sapir 1921 p.1)
3. La relativité linguistique

Termes de couleurs en anglais et en


Langue 1 ––> réalité 1 Tiv (Nigéria) :
Langue 2 ––> réalité 2

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