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Bouleau
Sommaire
Son nom
Betula est d'origine celtique. « Bouleau » dérive directement du latin et de
l'ancien français « boul ». Papyfera, le nom de notre espèce la plus commune,
signifie « bouleau à papier ». On l'appelle aussi « bouleau blanc » ou « bouleau à
canot ». À noter que le nom générique anglais birch, qui désigne toutes les
espèces de bouleaux, est d'origine sanscrite (bhurga) et signifie « ce sur quoi
l'on peut écrire ». Bref, tous les bouleaux présentent une écorce caractéristique
qui rappelle le papier.
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Les bouleaux sont des espèces pionnières qui occupent rapidement les lieux
dévastés par les feux de forêts ou autres cataclysmes naturels. Par ce
squattage tout à fait licite, ils empêchent l'érosion du sol par le vent, la pluie et le
soleil. En outre, ils fournissent une ombre bienfaisante à d'autres espèces
émergentes, qui ne peuvent germer à la lumière. Eux-mêmes n'occupent jamais
un endroit donné pendant plus d'une génération puisqu'ils ne tolèrent nullement
l'ombre, ni pour germer ni pour croître et s'épanouir. Le vent disperse donc leurs
semences aux quatre horizons et la deuxième génération s'établira parfois à
plusieurs kilomètres de la première. D'une certaine façon, ce sont d'incorrigibles
errants qui ne prennent racine et n'adoptent pays que le temps de perpétuer
l'espèce.
Un culte semblable a été porté au bouleau blanc (B. pendula) européen par les
peuplades nordiques de la Sibérie, la Russie et l'Asie centrale, à qui il a rendu
des services tout aussi remarquables.
Et ça se mange?
Jeunes feuilles : les très jeunes feuilles se consomment au printemps, mais
avec l'âge, elles prennent une saveur par trop résineuse.
Et ça soigne quoi?
Les feuilles, les bourgeons, l'écorce et la sève du bouleau blanc européen (B.
pendula) ont tous servi en médecine. À l'occasion, on s'est aussi servi des
fleurs, mais pour beaucoup de personnes, le pollen est source de problèmes
allergiques qui peuvent être graves.
Les feuilles du bouleau blanc ont servi à soigner tous les types d'insuffisance
urinaire, particulièrement l'hydropisie, ainsi que le rhumatisme, l'arthrite, la goutte
et les infections urinaires. C'était, en fait, les principales indications de cette
plante. En outre, l'obésité et la cellulite ont parfois cédé à un traitement aux
feuilles de bouleau.
Par voie externe, les feuilles fraîches ont servi en application contre la goutte, le
rhumatisme, les maladies de la peau et l'hydropisie. Il arrivait que, dans les cas
graves, on enveloppe entièrement le patient de feuilles de bouleau, méthode qui
réussissait là où bien d'autres échouaient. Un rinçage aux feuilles de bouleau
serait efficace contre les pellicules et la chute des cheveux. L'écorce, les
feuilles, les bourgeons et les fleurs ont servi comme antiseptique externe et
détersif pour soigner les plaies et les irritations cutanées. Les minces feuillets
composant l'écorce étaient séparés pour servir de pansements antiseptiques.
On a fait avec l'écorce réduite en poudre un onguent contre les blessures
mineures.
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Pour les martiens lunatiques parmi vous qui n'ont jamais entendu parler des
« paparmanes » roses, soulignons qu'il s'agit d'une friandise dure, ronde et
tirant sur l'incarnadin. Naturellement, « paparmane » est une déformation de
l'anglais peppermint sauf que, tant qu'à déformer autant le faire pour de bon, il
n'y avait pas la moindre trace de menthe poivrée dans ce bonbon... Quant à
« antiphlogistine », c'est le nom de marque d'une crème anti-inflammatoire qui
est dérivé de « antiphlogistique », terme médical désuet, aujourd'hui remplacé
par « anti-inflammatoire ». C'est que, voyez-vous, « phlogistique », qui dérive
du grec phlox, « feu », rappelait un peu trop, au goût des scientifiques
modernes, la théorie sulfureuse qui voulait que le corps humain soit composé
de cinq éléments primordiaux, alors on l'a trucidé.
Pratiquement tout ce que nous savons des effets médicinaux du bouleau vient
d'Europe et a trait au bouleau blanc européen. Toutefois, certains croient que
notre bouleau à papier posséderait les mêmes propriétés.
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La sève se prend le matin à jeun à raison d'un verre par jour pendant deux ou
trois semaines.
À noter que le bouleau ne se limite pas à soigner les humains. Il guérit aussi les
terres abîmées ou épuisées et permet de leur rendre leur fertilité. C'est pourquoi
jadis, on ne manquait jamais, lors de la dernière étape de préparation du sol pour
les semis, de le « passer au bouleau ». Il s'agissait d'accrocher un fagot de
branches à l'arrière de la herse et de passer cet appareil sur toute la surface du
champ. On recommandait en outre de planter des bouleaux près du tas de
compost, car il encourageait la fermentation. Encore aujourd'hui, on
recommande d'ajouter des feuilles de bouleau au tas de compost.
On le trouve où?
Le bouleau à papier pousse partout au Québec, sauf dans l'extrême nord. Il est
particulièrement présent dans les Laurentides. Le bouleau jaune est général
aussi, mais on trouve de moins en moins de gros spécimens, son bois étant
prisé en ébénisterie et dans la fabrication de planchers. Quant au petit bouleau à
feuilles de peuplier, son aire est limitée à l'ouest et au centre du Québec. On
plante aussi beaucoup au Québec divers cultivars de bouleau blanc européen,
dont le bouleau pleureur. Le bouleau rouge est très rare au Québec. Pour ce qui
est de l'expression « Bouleau noir! », notre Alexis Labranche national a dû
l'apprendre durant son exil aux États-Unis parce que cette espèce ne pousse
pas chez nous.
Image : www.kurtstueber.de
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