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PasseportSanté / Herbier médicinal - plante / Bouleau


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Bouleau

Sommaire

Son nom
Betula est d'origine celtique. « Bouleau » dérive directement du latin et de
l'ancien français « boul ». Papyfera, le nom de notre espèce la plus commune,
signifie « bouleau à papier ». On l'appelle aussi « bouleau blanc » ou « bouleau à
canot ». À noter que le nom générique anglais birch, qui désigne toutes les
espèces de bouleaux, est d'origine sanscrite (bhurga) et signifie « ce sur quoi
l'on peut écrire ». Bref, tous les bouleaux présentent une écorce caractéristique
qui rappelle le papier.

Une certaine confusion s'est installée au Québec à propos de deux espèces de


bouleau que l'on appelle à tort « merisier » (B. alleghaniensis) et « merisier
rouge » (B. lenta). L'erreur viendrait des tout premiers débuts de la colonisation
lorsque, cherchant à identifier les espèces botaniques qui poussaient sur ce
nouveau continent, nos ancêtres auraient été confondus par une certaine
similitude entre la forme de la feuille du bouleau jaune et celle d'un cerisier
européen.

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En Europe, on a appelé le bouleau « l'arbre de la sagesse » et toute une petite


mythologie s'est créée autour de lui. Axe du monde, pilier cosmique, arbre sacré,
il a tantôt symbolisé le printemps et les jeunes filles, tantôt les esprits
protecteurs. Ses branches ont servi à recouvrir les dépouilles mortelles ainsi
qu'à confectionner des torches nuptiales que l'on brûlait le jour des noces pour
attirer le bonheur sur les nouveaux mariés.

Son rôle dans l'équilibre écologique

Les bouleaux sont des espèces pionnières qui occupent rapidement les lieux
dévastés par les feux de forêts ou autres cataclysmes naturels. Par ce
squattage tout à fait licite, ils empêchent l'érosion du sol par le vent, la pluie et le
soleil. En outre, ils fournissent une ombre bienfaisante à d'autres espèces
émergentes, qui ne peuvent germer à la lumière. Eux-mêmes n'occupent jamais
un endroit donné pendant plus d'une génération puisqu'ils ne tolèrent nullement
l'ombre, ni pour germer ni pour croître et s'épanouir. Le vent disperse donc leurs
semences aux quatre horizons et la deuxième génération s'établira parfois à
plusieurs kilomètres de la première. D'une certaine façon, ce sont d'incorrigibles
errants qui ne prennent racine et n'adoptent pays que le temps de perpétuer
l'espèce.

Je craque pour toi mon bouleau


Dans l'écologie humaine, le bouleau blanc a, plus que tout autre arbre de
quelque espèce, genre ou famille que ce soit, contribué au développement de la
culture amérindienne du Canada et du nord des États-Unis. Arbre fétiche, arbre
culte, aux innombrables variétés, certaines très locales, il était vénéré pour les
services qu'il rendait aux collectivités humaines, particulièrement son écorce qui
servait, bien sûr, à la fabrication des canots, mais aussi à celle de contenants
de toutes catégories, depuis le cassot vite fait qui ne servait qu'une fois à la
boîte finement ouvragée dans laquelle on transportait ses biens les plus
précieux, en passant par les récipients à aliments. Les Amérindiens avaient
d'ailleurs compris que les aliments se conservaient plus longtemps au contact de
l'écorce de bouleau que de toute autre substance, d'où la pratique d'en tapisser
les fosses qui leur servaient de garde-manger. Ils avaient également mis au
point une technique permettant d'imperméabiliser leurs contenants de manière à
pouvoir y transporter de l'eau. Pour ce faire, ils les enduisaient d'un mélange de
gomme de sapin et de graisse d'ours. En outre, inflammable même mouillée,
l'écorce était inestimable quand venait le temps d'allumer un feu après une pluie.
Enfin, pour ainsi dire imputrescible, on s'en est servi comme doublure dans les
chaussures pour protéger contre l'humidité.

Un culte semblable a été porté au bouleau blanc (B. pendula) européen par les
peuplades nordiques de la Sibérie, la Russie et l'Asie centrale, à qui il a rendu
des services tout aussi remarquables.

Et ça se mange?
Jeunes feuilles : les très jeunes feuilles se consomment au printemps, mais
avec l'âge, elles prennent une saveur par trop résineuse.

Bois : en Scandinavie, on a fait du pain avec de la sciure (!) de bouleau bouillie,


séchée au four, pulvérisée et mélangée à de la farine. Recevez des conseils
d'experts de la santé au
Écorce interne : en Europe, on a mangé l'écorce interne du bouleau blanc. En
naturel et prenez soin de
Laponie, on en faisait une farine grossière et, en Sibérie, on la consommait
vous grâce à la nature.
avec des oeufs d'esturgeon. Les Amérindiens consommaient l'écorce du
bouleau à papier qui était réputée très sucrée. Celle des sujets les plus âgés
Vos thématiques
était la meilleure et il paraît que les enfants en raffolaient.
Santé Naturelle Le Mag
Écorce de la racine : on a employé l'écorce de la racine du bouleau à papier Nutrition
pour faire un substitut de thé.
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Sève : dans le centre, le nord et l'ouest du Canada, régions d'où l'érable à sucre
est absent, les Amérindiens récoltaient la sève du bouleau à papier. Ils la
buvaient telle quelle ou l'ajoutaient aux soupes. On en faisait parfois du sirop qui
entrait dans la préparation de la bannique. Au Québec, les Algonquins récoltaient
la sève du bouleau jaune qu'ils mélangeaient à celle de l'érable à sucre pour la
L’alimentation
fabrication du sirop. Les Saulteux mélangeaient également ces deux types de
qui soigne de
sèves et en faisaient une boisson froide.
Claire
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En Europe, on a aussi recueilli la sève du bouleau blanc. Pour la conserver, on


ajoutait quatre ou cinq clous de girofle au litre. Elle a permis de faire un vin
légèrement pétillant, ou encore une bière aux propriétés rafraîchissantes et
diurétiques, dont vous trouverez la recette dans Documents associés.

Et ça soigne quoi?
Les feuilles, les bourgeons, l'écorce et la sève du bouleau blanc européen (B.
pendula) ont tous servi en médecine. À l'occasion, on s'est aussi servi des
fleurs, mais pour beaucoup de personnes, le pollen est source de problèmes
allergiques qui peuvent être graves.

En Amérique, chez certaines peuplades, on buvait la sève fraîche du bouleau à


papier comme tonique printanier; ailleurs, on s'en servait comme remède contre
le rhume. En médecine, celle du bouleau européen a été employée comme
dépuratif pour soigner les éruptions cutanées et dartreuses.

Les feuilles du bouleau blanc ont servi à soigner tous les types d'insuffisance
urinaire, particulièrement l'hydropisie, ainsi que le rhumatisme, l'arthrite, la goutte
et les infections urinaires. C'était, en fait, les principales indications de cette
plante. En outre, l'obésité et la cellulite ont parfois cédé à un traitement aux
feuilles de bouleau.

L'écorce a servi à soigner les fièvres intermittentes.

Les bourgeons ont servi à soigner l'engorgement des ganglions lymphatiques.

Par voie externe, les feuilles fraîches ont servi en application contre la goutte, le
rhumatisme, les maladies de la peau et l'hydropisie. Il arrivait que, dans les cas
graves, on enveloppe entièrement le patient de feuilles de bouleau, méthode qui
réussissait là où bien d'autres échouaient. Un rinçage aux feuilles de bouleau
serait efficace contre les pellicules et la chute des cheveux. L'écorce, les
feuilles, les bourgeons et les fleurs ont servi comme antiseptique externe et
détersif pour soigner les plaies et les irritations cutanées. Les minces feuillets
composant l'écorce étaient séparés pour servir de pansements antiseptiques.
On a fait avec l'écorce réduite en poudre un onguent contre les blessures
mineures.

L'essence de wintergreen naturelle, extraite jadis par distillation des feuilles du


thé des bois, provient aujourd'hui de l'écorce du bouleau jaune (B.
alleghaniensis). Petite plante aux feuilles elles-mêmes minuscules, le thé des
bois donne relativement peu d'essence, laquelle est, par conséquent, fort
coûteuse. Du moins elle l'était jusqu'à ce qu'on découvre que l'écorce des
bouleaux, particulièrement celle du bouleau jaune, en était riche. L'action
analgésique, tant interne qu'externe, du bouleau serait due en bonne partie à
cette essence composée, en fait, de salicylate de méthyle, substance proche de
l'acide acétyl-salicylique. En passant, si « salicylate de méthyle » ou « huile de
wintergreen » ne vous disent rien, peut-être que « paparmane » rose et
« antiphlogistine » vous rappelleront, eux, quelques souvenirs d'enfance. Il s'agit
bien sûr de deux produits renfermant du salicylate de méthyle.

« Paparmanes » roses et antiphlogistine...

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Pour les martiens lunatiques parmi vous qui n'ont jamais entendu parler des
« paparmanes » roses, soulignons qu'il s'agit d'une friandise dure, ronde et
tirant sur l'incarnadin. Naturellement, « paparmane » est une déformation de
l'anglais peppermint sauf que, tant qu'à déformer autant le faire pour de bon, il
n'y avait pas la moindre trace de menthe poivrée dans ce bonbon... Quant à
« antiphlogistine », c'est le nom de marque d'une crème anti-inflammatoire qui
est dérivé de « antiphlogistique », terme médical désuet, aujourd'hui remplacé
par « anti-inflammatoire ». C'est que, voyez-vous, « phlogistique », qui dérive
du grec phlox, « feu », rappelait un peu trop, au goût des scientifiques
modernes, la théorie sulfureuse qui voulait que le corps humain soit composé
de cinq éléments primordiaux, alors on l'a trucidé.

Pratiquement tout ce que nous savons des effets médicinaux du bouleau vient
d'Europe et a trait au bouleau blanc européen. Toutefois, certains croient que
notre bouleau à papier posséderait les mêmes propriétés.

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L'infusion se prépare en versant un litre d'eau chaude sur 40 g de feuilles.


Infuser 10 minutes, puis ajouter un gramme de bicarbonate de soude. En
dissolvant les principes résineux, le bicarbonate augmente l'efficacité de la
tisane. Prendre trois tasses par jour.

La décoction de bourgeons se prépare à raison de 150 g de bourgeons par litre


d'eau. Faire bouillir jusqu'à réduction de moitié. Filtrer, laisser refroidir
légèrement, puis ajouter un gramme de bicarbonate de soude. Prendre deux ou
trois tasses par jour.

La décoction de l'écorce se prépare en faisant bouillir dix minutes une cuillerée à


thé d'écorce réduite en poudre par tasse d'eau. Pour les emplois par voie
externe, on fait bouillir 40 g à 50 g d'écorce dans un litre d'eau.

La sève se prend le matin à jeun à raison d'un verre par jour pendant deux ou
trois semaines.

À noter que le bouleau ne se limite pas à soigner les humains. Il guérit aussi les
terres abîmées ou épuisées et permet de leur rendre leur fertilité. C'est pourquoi
jadis, on ne manquait jamais, lors de la dernière étape de préparation du sol pour
les semis, de le « passer au bouleau ». Il s'agissait d'accrocher un fagot de
branches à l'arrière de la herse et de passer cet appareil sur toute la surface du
champ. On recommandait en outre de planter des bouleaux près du tas de
compost, car il encourageait la fermentation. Encore aujourd'hui, on
recommande d'ajouter des feuilles de bouleau au tas de compost.

On le trouve où?
Le bouleau à papier pousse partout au Québec, sauf dans l'extrême nord. Il est
particulièrement présent dans les Laurentides. Le bouleau jaune est général
aussi, mais on trouve de moins en moins de gros spécimens, son bois étant
prisé en ébénisterie et dans la fabrication de planchers. Quant au petit bouleau à
feuilles de peuplier, son aire est limitée à l'ouest et au centre du Québec. On
plante aussi beaucoup au Québec divers cultivars de bouleau blanc européen,
dont le bouleau pleureur. Le bouleau rouge est très rare au Québec. Pour ce qui
est de l'expression « Bouleau noir! », notre Alexis Labranche national a dû
l'apprendre durant son exil aux États-Unis parce que cette espèce ne pousse
pas chez nous.

Image : www.kurtstueber.de

Rédaction : Paulette Vanier


Rédactrice
Janvier 2012

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