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Mécénat de compétences : une réponse à la

quête de sens au travail ?


 Par  Amaury Bucco LeFigaro. Fr Décideurs 17/1/2019

Le premier baromètre de la fondation SNCF sur le mécénat de compétences révèle le désir


grandissant des salariés de mêler vie professionnelle et engagement associatif. Un désir
partagé par de nombreuses entreprises, qui y trouvent aussi leur intérêt.

Donner du sens à son travail... Ce besoin partagé par de nombreux salariés, (75% selon la
dernière étude d'ADP Group) le mécénat de compétences tente d'y répondre par une formule
inédite, qui «consiste à mettre à disposition un salarié sur son temps de travail et ses
compétences au profit d'un projet d'intérêt général».Telle est la définition du site l'Admical,
l'Association pour le développement du mécénat industriel et commercial, qui comptabilise
24.000 entreprises pratiquantes en France. Une sorte de mécénat nature donc, qui gagnerait à
être largement développé à en croire le premier baromètre lancé par la fondation SNCF, avec
l'Ifop, auprès de 3000 personnes.

Selon ce baromètre, 63% des salariés français estiment légitime que l'entreprise «favorise
l'engagement citoyen», et particulièrement les jeunes générations de moins de 35 ans, chez
qui ce pourcentage s'élève à 75%. Ces mêmes salariés font valoir un double effet positif à ce
dispositif: d'une part l'occasion de renforcer les liens avec l'entreprise, d'une autre celle
d'évoluer pour eux. Mais pas seulement. L'étude montre encore que chez les salariés déjà
rompus à cette pratique, le mécénat de compétences est un moyen de sortir de leur routine
pour 71% d'entre eux, ainsi que d'acquérir de nouvelles compétences (64%).

Dix-sept dirigeants s'engagent dans le sillage de la SNCF


Par effet de ricochet, la fondation parle même «d'un levier de performance pour l'entreprise».
Le mécénat de compétences aurait un impact sur l'attachement des salariés à leur entreprise,
c'est ce que 67% d'entre eux déclarent, au même titre qu'elle augmenterait l'estime de soi pour
61% de ces mêmes répondants passés par cette pratique. 64% d'entre eux font encore valoir
l'évolution positive de «leur regard sur l'intérêt général». À tel point qu'ils sont 70% de
salariés engagés à déclarer vouloir être ambassadeurs du dispositif, à condition toutefois que
le mécénat de compétences soit ouvert à tous les postes (81%), que les managers eux-mêmes
jouent le jeu (76%) ou encore que les missions à remplir soient bien choisies et bien encadrées
(63%).

À la SNCF, où le dispositif est lancé depuis 2013, 3500 salariés de tous les métiers se sont
déjà laissés tenter. Si bien que le groupe ferroviaire a vu plus large encore en gagnant 17
dirigeants de 16 entreprises différentes à sa cause, parmi lesquels des groupes comme Total,
Vinci, Radio France, Accenture, Schneider Electric, groupe ADP, ManpowerGroup France ou
encore IBM France. La banque américaine JP Morgan avait pour sa part ouvert ce dispositif
en novembre dernier à ses 200 salariés français en novembre dernier en mettant 26 millions
d'euros sur la table, étalés sur cinq ans, pour des programmes de développement de
compétences professionnelles et des petites entreprises en Seine-Saint-Denis.
Pour ces sociétés d'envergure, un tel dispositif d'apparence chronophage et coûteux en
productivité, ne manque pas d'avantages. Le mécénat de compétences leur permet de gagner
en attractivité et en respectabilité, et donc de redorer leur image. Au-delà encore des aspects
managériaux, mis en avant par ce baromètre, le dispositif détient un dernier atout: la
défiscalisation. Les entreprises y ayant recours peuvent déduire 60% des salaires des salariés
en mission, au prorata des heures de travail proposées gracieusement.

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