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À travers cette dernière, nous allons ajouter cet aspect digital que l’on cherche à
montrer dans notre mémoire concernant le processus de recrutement. Nous finirons
ensuite par la proposition de préconisations pour l’entreprise experte pare-brise. Tout
d’abord, il nous semble pertinent avant d’entreprendre une quelconque explication à
ce sujet, de définir le recrutement numérique. Selon les auteurs Emmanuel Baudoin
et Caroline Diard, ils déf (2019), définissent cette notion comme “ l’utilisation de
différentes solutions numériques pour réaliser, enrichir, faciliter et/ou optimiser les
actions conduites lors des étapes principales du processus de recrutement ”. Ils
entendent, par l’emploi du mot solutions, l’ensemble des outils numériques.
De ce fait, pour bien comprendre les enjeux des NTIC dans le processus de
recrutement, mais aussi les diverses stratégies possibles à mettre en place ; il est
primordial de se renseigner sur l’ensemble des outils utilisés aujourd’hui. Dans cette
partie, nous allons axer notre analyse sur le « sourcing », une des premières étapes
du processus de recrutement, puis nous allons nous attarder sur la problématique de
l’entretien qui n’est maintenant plus considéré comme indispensable pour beaucoup
d’entreprises.
Avant toute chose, il est important de distinguer les deux types de recrutement que
les deux auteurs Emmanuel Baudoin et Caroline Diard (2019) ont développés. Selon
eux, dans un premier temps, nous avons un recrutement que l’on appelle : “
l’inbound recruiting
”. Celui-ci consiste à attirer le candidat vers le recruteur. De ce fait, il existe plusieurs
méthodes pour atteindre cette finalité-là :
Les premiers outils de sourcing qui ont pu émerger grâce à l’évolution technologique
sont les nombreux et multiples réseaux sociaux qui prennent de plus en plus de
place dans notre société actuelle. Commençons tout d’abord par définir ce qu’est
réellement un réseau social. Selon les auteurs, Boyd et Ellison (2007) ce sont des
services en ligne qui offrent à leurs usagers la possibilité de :
De ce fait, il existe différents types de réseaux sociaux, où chacun d’entre eux à une
utilité spécifique et différente les unes des autres. Premièrement, nous pouvons
retrouver des réseaux de plateforme de partage comme YouTube ou encore
Dailymotion par exemple, qui permettent de diffuser du contenu multimédia. Nous
avons également les réseaux personnels et plus généralistes comme Facebook,
Twitter ou Instagram par exemple dont le but premier est que chaque individu
partage son propre point de vue, ses centres d’intérêt, etc. Et pour finir, nous avons
les réseaux sociaux professionnels, ce sont ceux sur lesquels nous allons nous
attarder à développer à travers ce mémoire.
Les réseaux sociaux professionnels connaissent depuis plusieurs années une forte
croissance. Ils sont au 4e rang des canaux les plus utilisés par les recruteurs devant
la cooptation des salariés selon l’APEC. En effet, par exemple LinkedIn, réseau
social créé en 2003, est aujourd’hui le réseau professionnel le plus utilisé au monde
avec plus de 600 millions d’utilisateurs, dont 17 millions, en France, soit la moitié de
la population active de l'hexagone.
Les réseaux sociaux professionnels sont les plus avancés en termes de
fonctionnalités proposées pour la gestion de communauté.
L‘utilisation des réseaux sociaux professionnels est d’autant plus indispensable pour
les entreprises qui n’arrivent pas à trouver certains profils de candidats sur les sites
d’emploi classiques. En effet, beaucoup de secteurs d’activités déplorent une réelle “
pénurie de candidats ”. Un employeur sur quatre dit éprouver davantage de
difficultés à recruter que l'an passé selon le site internet Paris Job.
Les sites de réseaux sociaux professionnels comme LinkedIn ou encore Viadeo (4,5
millions d’utilisateurs en France) proposent des outils destinés aux recruteurs :
diffusion d’offres d’emplois, gestion des candidatures, suivi des projets de
recrutement, etc., mais permettent aussi de relayer une offre diffusée initialement sur
un autre site d’offres d’emplois.
Cependant l’utilisation des réseaux sociaux pour le recrutement diffère selon la taille
des entreprises : 57 % des entreprises de 1 000 salariés et plus ont recours à ce
moyen contre 46% pour les moins de 100 salariés. Toutefois, même si un écart
persiste dans l’usage des sites de réseaux sociaux, il est à noter qu’il s’est largement
diffusé dans tous les types d’entreprises, des plus petites aux plus grandes.
Les secteurs d’activités qui utilisent le plus ce canal de sourcing sont sans grande
surprise, les entreprises dites “ innovantes ” avec par exemple les entreprises qui
proposent des activités informatiques (69%), les entreprises du secteur des
équipements électriques et électroniques (64%), mais aussi celle de l’ingénierie R&D
(61%). Ces secteurs sont ceux qui recrutent beaucoup d’emplois-cadres, ils se sont
rapidement approprié ce canal de sourcing qui propose comme principal avantage
pour eux, son caractère d’approche directe auprès des futurs candidats. Les
recruteurs ont donc ainsi accès à des candidats très demandés et qui ne sont pas
toujours actifs sur les CVthèques.
Avec plus de 150 sites répertoriés sur la toile en 2019, les “ job boards ” autrement
dit “ sites d’offres d’emplois ”, sont un des canaux les plus utilisés aujourd’hui par les
recruteurs et les candidats. Selon l’APEC, la publication d'offres reste la forme de
sourcing la plus utilisée, avec en 2018, 86% des processus de recrutement.
En 2017, 88 % des recruteurs ont publié une offre d’emploi lors de leur dernier
recrutement de cadre, un niveau inédit de l’utilisation de ce moyen de sourcing. En
2017, dans 88 % des recrutements de cadres, une offre d’emploi a été diffusée. Et
dans 82 % de ceux-ci, elle est publiée sur un site externe à l’entreprise (+4 points par
rapport à 2016). En 2017, 18
% des entreprises de 1 000 salariés et plus ont publié une offre sur 4 sites et plus
(contre 11
% pour les plus petits moins pourvus de ces outils).
Globalement, en 2017, 31 % des recruteurs ont diffusé une offre d’emploi sur un seul
site internet contre 41 % l’année précédente. Ce résultat peut être lié à la hausse de
l’utilisation des sites de réseaux sociaux comme relais de diffusion des offres
d’emploi. Dans une moindre mesure, le développement des progiciels de
recrutement qui facilitent la diffusion de l’offre de manière simultanée pourrait être à
l’origine de la baisse de la diffusion de l’offre sur un seul site. Enfin, la publication de
l’offre sur un seul site est plus souvent observée dans les plus petites entreprises.
En France, les annonces d’offres d’emplois sont, selon l’article publié par la revue
économique en 2017, le canal d’information sur les emplois vacants le plus
fréquemment mobilisé par les chercheurs d’emploi, mais elles ne mènent qu’à une
faible part des signatures de contrats. En mettant en évidence l’autosélection des
individus à la lecture des annonces, cet article apporte des éléments d’explication à
ce paradoxe.
En effet, l’organisme Pôle Emploi propose, pour remédier à ce problème, une plus
grande transparence du marché du travail, par une plus large diffusion et visibilité
des offres d’emplois. Le problème n’est cependant pas lié à l'accessibilité, car
aujourd’hui, la quasi-totalité de la population active a accès à internet, mais le
problème est que les annonces sont rédigées de telle sorte qu’un grand nombre
d’entre eux n’y répondent pas. En outre, les emplois offerts requièrent des titres, des
diplômes ou la maîtrise d’outils faciles à transcrire dans les annonces. Ce ne sont
donc pas tous les emplois vacants qui peuvent circuler via les annonces et celles-ci
ne s’adressent au bout du compte qu’à un public limité.
De plus, il est important de souligner que l’utilisation d’un job board pour son
recrutement a un coût. En effet la diffusion des offres d’emplois n’est pas gratuite.
Par exemple, le site Monster propose pour 500 euros, l’accès au site version
“recruteur” et la possibilité de publier une annonce (le prix étant dégressif pour
l’entreprise qui souhaite publier des annonces).
Ce qui peut être intéressant de souligner est le fait que tous les secteurs ne sont pas
sujets à l’utilisation de ces outils de recrutement dans la même mesure. Il a été
remarqué par ailleurs que dans les secteurs de l'ingénierie-R&D et de la banque-
assurance, plus de 7 recruteurs sur 10 ont publié au moins une offre d’emploi via la
rubrique “ emploi ” du site internet de leur entreprise lors de la dernière embauche de
cadre.
Ils permettent, dans un premier temps, de présenter son entreprise sur une
plateforme dédiée via un e-stand et de toucher ainsi un grand nombre de postulants
à travers toute la France, tout en limitant les déplacements et les frais. Sans quitter
ses locaux, l’employeur peut organiser des entretiens avec les candidats par
téléphone, visioconférence ou encore par messagerie instantanée, puis il gère en
ligne les candidatures retenues.
Le type de candidats attirés par ce genre de dispositifs est, selon le pôle emploi, pour
la plupart à la recherche active d’un emploi et ils appartiennent à la nouvelle
génération friande des nouvelles technologies et de toutes les opportunités qu’elles
peuvent leur apporter en termes de flexibilité, de souplesse et de liberté.
Pour ce qui est du fonctionnement, il est très simple et ludique d’utilisation. Tout
commence par un test afin de définir la compatibilité entre les candidats et les
entreprises, afin de proposer aux candidats une liste d’entreprises qui pourraient leur
correspondre au vu de leurs critères de recherche. Par la suite, les candidats
peuvent se “ promener ” dans le salon, choisir une entreprise susceptible de les
intéresser. Ils peuvent ensuite récupérer des informations générales sur celle-ci,
regarder les offres disponibles et postuler à celles qui les intéressent.
Une fois que le candidat a sélectionné une offre qui l'intéresse, il peut commencer un
chat avec le recruteur afin d’échanger sur son projet et son profil et voir s’il est en
adéquation avec ce que l’entreprise recherche. Dans ce cas-là, l’échange se
concrétise par un entretien réel programmé par les deux parties.
Ce type d'évènement est un gain de temps réel pour les recruteurs qui peuvent
présélectionner des candidats avec qui ils ont échangé. Pour les candidats, les
principaux avantages sont le gain de temps, le fait d’avoir une plus grande
interactivité en comparaison avec les sites d’annonces traditionnels où on candidate
via l’envoi d’une lettre de motivation et d’un CV.
Dans leur ouvrage, Jacques Digout et Besson Laurent (2012) évoquent l’exemple
des “monster e-day”, organisés par le site en novembre 2011 et qui avait généré un
flux de plus de 65 000 visiteurs uniques en moins de 3 jours. Cet évènement avait
regroupé plus de 150 entreprises et a permis 360 embauches.
Ce sont des évènements de plus en plus fréquents, en 2018, plus de 300 salons
virtuels ont eu lieu regroupant plus de 10 000 entreprises. Les salons traditionnels
ont cependant toujours leurs adeptes, en effet, selon une étude réalisée par
Médiamétrie, près de 42 000 entreprises ont participé à des salons en France en
2018.