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3ème

Séquence n°2 : Comment l’engagement peut-il


devenir musical ?

S'engager, c'est revendiquer, affirmer ses idées et inciter les autres à les adopter.
Dans un contexte historique précis, l'artiste décide de mettre son art au service d'une cause.
L'artiste vise à révéler la réalité en témoignant ou dénonçant. Il peut ainsi transmettre un
message d'espoir, convaincre les hommes d'adhérer à une cause, défendre des valeurs, faire
réagir et/ou agir le spectateur. Il peut également le mettre en garde contre l'oubli en le devoir
de mémoire, en rendant hommage. Pour atteindre ces objectifs, l'artiste engagé doit toucher la
sensibilité du spectateur, l'émouvoir, le faire réfléchir, l'amener à une prise de conscience.
C’est précisément le cas de l’œuvre de Steve Reich : Different trains.

Écoute n°1 : America – Before the war extrait de


Different trains (1988) créé par Steve REICH
(1936-)
« Bien qu'à l'époque ces voyages fussent excitants et romantiques,
je songe maintenant qu'étant juif, si j'avais été en Europe pendant
cette même période, j'aurais sans doute pris des trains bien
différents. En pensant à cela, j'ai voulu écrire une œuvre qui
exprime avec précision cette situation. » (Steve Reich)

Les aspects généraux de Different trains


Cette œuvre est composée pour quatuor à cordes (2 violons, alto, violoncelle) et pour
bande magnétique. Elle dure approximativement 27 minutes. Different trains est en 3
parties : America – Before the war en est la 1ère partie.
Donne le caractère de l’œuvre : ……………………………………..
Précise le tempo : ………………………………………..

Comment a-t-il créé cette œuvre ?

Steve Reich superpose des sons joués par le quatuor à cordes à des
enregistrements de voix parlées (grâce à une bande magnétique) et à
des bruits.

Déportation des juifs du ghetto de Varsovie Bande magnétique

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3ème

Les paramètres musicaux Les éléments entendus Les effets et sentiments


produits
Ils sont …………………..
Les rythmes

Le tempo

Quatuor à cordes

Les sons utilisés

Le quatuor imite le ……
Les mélodies …………………………

Les voix entendues dans Different trains


Avec Different trains, Steve Reich met en parallèle son expérience de très jeune enfant de
parents divorcés - dont le père vit sur la côte est des États-Unis à New York et la mère sur la
côte ouest à Los Angeles - qui devait fréquemment de 1939 à 1942 prendre le train pour aller
d'une ville à l'autre au cours d'un voyage de deux jours, avec la mémoire des déportés
d'Europe convoyés dans les trains vers les camps de concentration.

On entend par exemple la voix de sa gouvernante évoquant leurs voyages de New York à
Los Angeles, celle de Lawrence David, ancien employé des wagons-lits sur la ligne New
York-Los Angeles mais aussi celles des survivants de l'Holocauste vivant aujourd'hui aux
États-Unis (Rachel, Rachella et Paul). Ils évoquent ainsi leur douloureuse expérience.

La phrase « From Chicago to New York » a été échantillonnée pour qu’elle puisse être
répétée. Elle est d’ailleurs reprise par le quatuor à cordes puisque Steve Reich transforme les
paroles en mélodies.

En faisant le choix d'utiliser des enregistrements « authentiques »,


Steve Reich donne à son œuvre la dimension d'un témoignage
historique.

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3ème

Écoute satellite n°1 : La chanson de Craonne (1917)


→ Chanson de Raoul Le Peltier créée à partir de l’air Bonsoir m’amour, une chanson
d’Adelmar Sablon (1911)

Texte de la chanson :

« Quant au bout de huit jours, le repos terminé,


On va reprendre les tranchées,
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile.
Mais c'est bien fini, on en a assez,
Personne ne veut plus marcher,
Et le cœur bien gros, comme dans un sanglot
On dit adieu aux civelots.
Même sans tambour, même sans trompette,
On s'en va là-haut en baissant la tête.
Texte de la chanson Bonsoir m’amour :
Refrain : Adieu la vie, adieu l'amour, « Bonsoir m'amour, bonsoir ma fleur,
Adieu toutes les femmes. Bonsoir toute mon âme !
C'est bien fini, c'est pour toujours, O toi qui tient tout mon bonheur
De cette guerre infâme. Dans ton regard de femme !
C'est à Craonne, sur le plateau, De ta beauté, de ton amour,
Qu'on doit laisser sa peau Si ma route est fleurie,
Car nous sommes tous condamnés Je veux te jurer, ma jolie,
C'est nous les sacrifiés ! » De t'aimer toujours ! »

→ La chanson de Craonne est un chant très populaire pendant la 1ère et la 2de guerre
mondiale. Appelant à se révolter, à se mutiner, ce chant était entonné par les soldats lors
des combats meurtriers qui se sont joués sur le Chemin des dames en 1917. La chanson
de Craonne est interdite de diffusion jusqu’en 1974 car elle est jugée antimilitariste.

Comme un tableau, la chanson décrit la vie à l’arrière, quand la relève est passée, puis dans
les tranchées, où l’on ne va pas le cœur léger et la fleur au fusil. En 1917, déjà trois années de
combats, de souffrances se sont écoulées assombries par des milliers de pertes humaines tant
du côté français que du côté allemand. C’est aussi dans le dernier couplet et le dernier refrain
un reproche aux civils, aux bourgeois (« ces gros qui font la foire ») qui ne font pas la guerre,
qui préfèrent s’amuser et dont c’est le tour d’aller mourir dans les tranchées (« Ce sera votre
tour, messieurs les gros/De monter sur le plateau/Car si vous voulez faire la guerre/Payez-la
de votre peau »).

Caractéristiques de la Chanson de Craonne :

* Utilisation de la voix : parlé-chanté plus que chanté


* Instrument : accordéon
* Valse (comme dans la chanson Bonsoir m’amour)
* Structure : Couplets et refrain
* Tempo : rapide mais qui ralentit sur les couplets

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3ème

Écoute satellite n°2 : Zombie (1993) par The Cranberries


Cette chanson a été écrite par la chanteuse et guitariste Dolores O’Riordan suite à la mort de
deux enfants tués dans un centre commercial à Warrington (en Angleterre) par deux bombes
de l’IRA. Le thème de cette chanson concerne le conflit nord-irlandais (catholiques contre
protestants) qui intervient entre les années 1960 et les années 1990. La métaphore du zombie
évoque les fabricants d'armes, mais aussi les soldats de l'armée britannique qui agissent
comme des morts-vivants, sans réfléchir, perpétuant la violence, mais aussi les personnes
civiles qui ont vécu comme des zombies, dans la peur des bombes et des attentats.
- Dans quel style a été écrite cette chanson ? ………….
- Pourquoi ? …………………………………………….
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Quels sont les scènes qui choquent dans ce clip ? ……..
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Compétences travaillées au cours de la séquence n°2 :

Compétences évaluées
Domaine 1 du socle commun : Langages pour penser et
communiquer
Élève Professeur
Compétence n°1 du chant : Définir les caractéristiques musicales
d’un projet puis en assurer la mise en œuvre en O O
mobilisant les ressources adaptées
Élève Professeur
Compétence n°2 du chant : Définir les caractéristiques
expressives d’un projet puis en assurer la mise en œuvre O O
Domaine 1 du socle commun : Langages pour penser et
communiquer
Élève Professeur
Compétence n°1 de l’écoute : Mettre en lien des caractéristiques
musicales et des marqueurs esthétiques avec des contextes O O
historiques
Domaine 1 du socle commun : Langages pour penser et
communiquer
Élève Professeur
Compétence n°2 de l’écoute : Situer et comparer des musiques de
styles proches ou éloignés dans l’espace et/ou dans le O O
temps

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3ème

Séquence n°2 : Comment l’engagement peut-il


devenir musical ?

Pratique vocale : Le soldat (2013) interprété par Florent Pagny

Musique de Calogero et paroles de Marie Bastide

1. À l'heure où la nuit passe au milieu des tranchées,


Ma très chère Augustine, je t’écris sans tarder,
Le froid pique et me glace et j'ai peur de tomber.
Je ne pense qu'à toi
Mais je suis un soldat.
Mais surtout ne t'en fais pas,
Je serai bientôt là.
Et tu seras fière de moi.
Le texte de cette chanson est sous la forme
2. À l'heure où la guerre chasse des garçons par milliers, d’une lettre. Le Poilu y décrit ses
Si loin de la maison et la fleur au canon. conditions de vie dans les tranchées et
Ces autres que l'on tue sont les mêmes que moi. exprime sa souffrance mais il reste
Mais je ne pleure pas, optimiste pour rassurer sa fiancée. Il est
Car je suis un soldat conscient du danger et de sa mort probable
Mais surtout ne t'en fais pas, ici mais il est fier d’être un soldat de la
Je serai bientôt là. 1ère guerre mondiale.
Et tu seras fière de moi. La musique est basée sur un rythme de
valse lente à 3 temps dont le 1er temps est
3. À l'heure où la mort passe dans le fleuve à mes pieds, accentué par la basse et les 2ème et 3ème
De la boue qui s'en va, des godasses et des rats. temps frappés par la caisse claire.
Je revois tes yeux clairs, j'essaie d'imaginer
L'hiver auprès de toi,
Mais je suis un soldat,
Je ne sens plus mes bras,
Tout tourne autour de moi.
Mon Dieu sors-moi de là !

4. Ma très chère Augustine, j'aimerais te confier


Nos plus beaux souvenirs et nos enfants rêvés.
Je crois pouvoir le dire : nous nous sommes aimés.
Je t'aime une dernière fois.
Je ne suis qu'un soldat.
Non je ne reviendrai pas.
Je n'étais qu'un soldat.
Prends soin de toi.

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