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Dé nition

Effets
effetscontrat
c at titiers
s
La distinction entre tiers et parties

Les parties : est partie celui qui a manifesté sa volonté de conclure.

Il existe 2 catégories de parties :

◦ Les parties ab initio = les parties qui ont voulu conclure

◦ Les parties a posteriori = qui deviennent parties après la


conclusion du contrat

La réforme de 2016 envisage 2 hypothèses pour devenir partie a


posteriori : la cession du contrat et la transmission (aux héritiers
après décès de la personne physique par exemple ou à la nouvelle
entreprise suite à une fusion absorption pour les personnes
morales).

⚠ pour les contrats intuitu personae, les héritiers ne pourront pas


être considérés comme partie.

⚠ un contrat peut être conclu par un mandataire au nom d’une


autre personne. Le mandataire n’est pas partie au contrat.

Est tiers celui qui n’a pas consenti à l’acte lors de sa conclusion, qui
n’est pas cessionnaire du contrat et qui n’est pas ayant cause
universel d’un des contractants (=recueille le patrimoine du
contractant et y retrouve la qualité de partie).

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Il existe plusieurs types de tiers :

◦ Les tiers absolu = on l’appelle le penitus extraneus


(penitus extranei au pluriel), il n’a aucun lien avec les contractants et
le contrat.

◦ Les «  faux  » tiers  = il s’agit des créanciers


chirographaires et des ayants-cause à titre particulier.

Le créancier chirographaire est un créancier qui n’a pas de privilèges


mais une simple créance, il est donc démuni de toute sureté. Il a
toutefois un droit de gage reconnu à l’art 2225 civ. Ce créancier
peut souffrir de l’activité contractuelle de son débiteur et va pouvoir
agir sur un autre contrat où son débiteur est créancier (voir action
oblique et action paulienne).

Les ayants-cause à titre particulier : ce sont ceux qui reçoivent de


leur auteur un ou plusieurs biens déterminés. Dans le cas d’une
vente, le vendeur est l’auteur et l’acquéreur est l’ayant cause du
bien à titre particulier. Les contrats que conclu l’auteur concernants
le bien en question peuvent intéresser l’ayant tiers. Par exemple, le
vendeur meurt et son enfant hérite; le vendeur a conclu un contrat
de garanti avec son fournisseur on peut se demander si la garantie
va intéresser l’acquéreur,…

Effet relatif
Effets
effets contrat
c at titiers
s
I - Le principe de l’effet relatif (1999 civ; anc. 1165)

Le contrat n’a d’effet que pour les parties au contrats. (1103 civ)

Les tiers ne peuvent donc rien exiger des parties car il ne sont pas
créanciers. Ils ne peuvent pas non plus être rendus débiteurs
d’autorisations contractuelles.

Ce principe existe dans tous les systèmes juridiques et doit être


concilié avec l’opposabilité du contrat.

I I - Les limites du principe de l’effet relatif

Il existe quatre vraies limites au principe et une fausse limite :

✓ La stipulation pour autrui

✗ La promesse de porte-fort

✓ L’action directe

✓ La transmission du contrat

✓ La cession du contrat

Dans ces cas, le contrat va créer des obligations au bénéfice ou à la


charge des tiers.

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La stipulation pour autrui (1205 civ et suivants) :

Exemple le plus commun : l’assurance vie.

Conditions :

Il y a stipulation pour autrui lorsque dans un contrat une partie (le


stipulant) obtient de l’autre (promettant) qu’il s’oblige envers un tiers
(bénéficiaire).

Le bénéficiaire du contrat doit être déterminable (nom «  Sophie


Martin  » ou attribut «  mes enfants  »). Le temps que le bénéficiaire
n’a pas accepté la stipulation, le stipulant peut changer de
bénéficiaire comme il le veut. Lorsque le bénéficiaire accepte, il
n’est plus possible d’en changer.

La stipulation pour autrui ne peut pas créer d’obligation à la charge


du bénéficiaire, mais avant la JP a admit que la stipulation pouvait
adjoindre à ses droits une obligation. Toutefois l’obligation doit être
moins importante que le droit dont il bénéficie.

Effets :

Le bénéficiaire devient créancier du promettant (1206 civ). Il dispose


d’un «  droit direct  » soit un droit de créance. Il peut donc exiger
directement du promettant l’exécution de l’obligation. Mais s’il ne
s’exécute pas, il ne peut pas demander la résolution du contrat car il
n’est pas partie.

Le stipulant est lui aussi créancier du promettant (1209 civ). En effet,


le promettant doit respecter le contrat conclu avec le stipulant et il
doit également payer le débiteur.
➜ Bénéficiaire & stipulant peuvent agir contre le promettant.

La promesse de porte-fort (1204 civ) :

C’est un contrat unilatéral dans lequel une partie (porte-fort ou


promettant) s’engage envers une autre (bénéficiaire) ) ce qu’un tiers
consente à un contrat/fasse qqch.

Si le tiers refuse de conclure le contrat, le promettant engage sa


responsabilité. Il a promis qqch qu’il n’a pas pu fournir et a donc
manqué au contrat. Si le tiers accepte, il devient partie au nouveau
contrat.

Forme particulière de porte-fort : si la promesse de porte-fort


porte sur un contrat de vente et que le tiers le ratifie alors on va
considérer que la vente a eu lieu le jour de la ratification. S’il ne le
fait pas, le promettant engage sa responsabilité à l’égard du
bénéficiaire et le contrat n’a pas d’effet.

Porte fort d’exécution : un individu s’engage à ce que le débiteur


exécute correctement le contrat. Le cas échant, le porte-fort
d’exécution engage sa responsabilité.

⚠ C’est une fausse exception au principe d’effet relatif. En effet en


vertu de l’art 1199 al 2 civ «  Les tiers ne peuvent ni demander
l'exécution du contrat ni se voir contraints de l'exécuter, sous
réserve des dispositions de la présente section et de celles du
chapitre III du titre IV. »
Dans une promesse de porte-fort le seul débiteur est le promettant
qui en plus d’engager sa responsabilité si le contrat n’est pas conclu
avec le tiers pourra payer des dommages-intérêts au bénéficiaire.

L’action directe (1341-3 civ) :

Art 1341-3 civ « Dans les cas déterminés par la loi, le créancier peut
agir directement en paiement de sa créance contre un débiteur de
son débiteur. »

Le créancier peut donc directement s’adresser au débiteur de son


débiteur pour être payé.

Art L124-3 du Code des assurances prévoit également cette


situation : quand un dommage est causé la victime peut agir
directement contre l’assureur si l’auteur du dommage a une
assurance de responsabilité civile. On constate que la victime n’a
pas conclu de contrat avec l’assurance, mais elle peut se tourner
vers femme pour être indemnisée.

La transmission du contrat :

Le contrat ne s’éteint pas forcément à la mort d’une des parties. Le


contrat sera transmis à ses héritiers sauf s’il est intuitu personae
(personne physique).
Pour les personnes morales, dans le cas de la fusion absorption tout
le patrimoine est transmis.

La cession du contrat (1216 civ et suivants) :

Elle peut être prévue par la loi ou par l’accord des parties :

Le Code civil accepte qu’une partie cède sa position dans le contrat


si son cocontractant est d’accord.

Cette hypothèse était déjà envisagée pour les contrat de bails (1743
civ) et les entreprises (1224-1 Code du travail).
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I I I - L’action du créancier contre un tiers

Si son débiteur est solvable, le créancier dispose d’actions contre


son débiteur. Si le débiteur est insolvable, la loi prévoit des
protections pour le créancier.

L’action oblique (1341-1 civ) :

Cette action permet au créancier d’agir contre le débiteur de son


débiteur afin de restituer le patrimoine du débiteur négligeant. Le
créancier va donc se substituer à son débiteur.

Conditions :

✓ Le créancier doit saisir le juge. Le demandeur sera le


créancier et le défendeur sera le tiers (débiteur du débiteur).

✓ Le créancier doit prouver qu’il a une créance certaine,


liquide (on connaît le montant) et exigible à contre son débiteur

✓ Le créancier doit montrer que son débiteur est négligeant


et que cette carence entraine l’insolvabilité de ce débiteur

✓ Le créancier ne peut se substituer à son débiteur que


pour des actions caractère essentiellement patrimonial.

Effets :

Si l’action oblique réussi alors l’argent réintègre le patrimoine du


débiteur. Le créancier devra ensuite agir contre son débiteur pour
que celui-ci le paye.

Contrairement à l’action directe, le créancier ne récupèrera pas


directement l’argent. C’est pour ça qu’on dit que l’action est
oblique.
⚠ si le débiteur a plusieurs créancier, il n’a pas à payer en premier
le créancier qui a fait une action oblique, il peut le payer en dernier.
C’est un créancier chirographaire, contrairement au trésor public qui
lui est un créancier privilégié (s’il est créancier il est payé en
premier).

⚠ présentation du Code peut suggérer que l’action oblique est


une exception à l’effet relatif mais ce n’en est pas une.

L’action paulienne (1341-2 civ) :

Par l’action paulienne, le créancier peut lutter contre la fraude de


son débiteur qui s’est volontairement rendu insolvable pour éviter
d’être condamner à le payer.

Ex : je ne veux pas payer mon créancier et sais que j’ai une voiture
qui si je la vendais pourrait me permettre de le payer. Je vais donc
vendre ou donner ma voiture à mon frère pour pas cher, je n’aurais
donc pas assez pour payer le créancier. Le créancier ne peut saisir
aucun de mes biens car je suis insolvable.

Conditions (cumulatives) :

✓ il y a eu un acte d’appauvrissement du débiteur (vente


insignifiante/donation).

✓ l’acte porte atteinte à la solvabilité du débiteur.

✓ l’acte est frauduleux (le débiteur sait qu’après pourra pas


payer créancier).
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✓ le tiers est complice (quand c’est à titre gratuit JP


considère qu’il l’est automatiquement; quand c’est à titre onéreux il
faudra prouver la complicité).

✓ le créancier doit prouver qu’il est créancier du débiteur et


que sa créance est antérieure à l’acte d’appauvrissement.

Effets :

Si les conditions sont remplies, le créancier pouvoir considérer la


vente comme non opposable. Il peut donc considérer que le bien
est toujours en la propriété de son débiteur et va le récupérer pour
le vendre et se rémunérer dessus ou alors récupérer l’argent si c’est
de l’argent.

Remarque : quand le débiteur D a plusieurs créanciers C1, C2 et


C3 et qu’il donne un bien immobilier à son fils F pour le faire
échapper aux créanciers, C1, C2 et C3 ne pourront plus saisir le bien
puisqu’il n’est plus dans le patrimoine de D. Cependant, si C1
exerce l’action paulienne et arrive à prouver que la donation était
frauduleuse, celle-ci lui sera déclaré inopposable et il pourra saisir le
bien comme s’il était toujours dans le patrimoine de D. C2 et C3, en
revanche, ne pourront toujours pas saisir le bien, puisque la
donation, même frauduleuse, est toujours valable et leur reste
opposable, à moins qu’ils n’exercent à leur tour l’action paulienne.

L’action paulienne n’est pas non plus une exception au principe de


l’effet relatif, c’est une exception au principe d’opposabilité.

Opposabilité
Effets
effets contrat
c at titiers
s Simulation

I - L’opposabilité (1200 civ)

Les contrats sont opposables aux tiers et par les tiers

Opposabilité = aptitude d’un acte juridique à faire sentir ses effets


à l’égard des tiers non pas en soumettant les tiers aux obligations
directement nées du contrat, mais en les forçant à reconnaître
l’existence de l’acte, à le respecter comme un élément de l’ordre
juridique et à en subir les effets.

L’opposabilité du contrat aux tiers (1200 al 1) :

Les tiers doivent tenir compte de la nouvelle situation juridique


créée par le contrat.

Il y a 3 types de situations :

• L’opposabilité a une dimension probatoire. Le contrat est


un titre pouvant être invoqué contre un tiers pour prouver de
l’existence d’un droit.

• L’opposabilité impose au tiers de respecter le contrat.


Dans certains contrats de vente si l’acquéreur est marié le contrat de
mariage peut prévoir que pour certaines vente l’accord des deux
époux est nécessaire. Le tiers (vendeur) devra donc s’assurer de
l’accord des deux époux.

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• L’opposabilité est une source de responsabilité pour le


tiers. Un employeur embauche un salarié d’un concurrent en sachant
pourtant que ce dernier est lié pendant un certain temps par une
clause de non concurrence.

L’opposabilité du contrat par les tiers (1200 al 2) :

Les tiers peuvent se prévaloir de la nouvelle situation juridique créée


par un contrat auquel ils ne sont pas partie.

1 grand arrêt : Cass. Ans plén., 6 oct 2066 «  Myr’ho  » ou


« Bootshop ».

Avant Bootshop :

➤ La 3ème chambre civile exigeait que les tiers établissent la


preuve d’une faute extra-contracuelle. Elle refusait d’assimiler
manquement contractuel à la responsabilité extra-contractuelle.

➤ La 1ère chambre civile considérait que les tirs étaient


fondés à invoquer l’exécution défectueuse d’un contrat lorsqu’elle
leur avait créé un dommage et ils n’avaient pas à apporter de
preuve. Elle assimilait le manquement contractuel à la responsabilité
extra)contractuelle.

Après Bootshop :

Attendu de principe «  attendu que le tiers à un contrat peut


invoquer sur le fondement de la responsabilité délictuelle un
manquement contractuel dès lors que ce manquement lui a causé
un dommage ».
L’assemblée plénière adopte donc la solution de la 1ère chambre
civile.

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Limites au principe d’opposabilité :

Pour être opposable aux tiers l’acte doit avoir une date
certaine, afin d’éviter les fraudes.

Le contrat est inopposable aux tiers lorsqu’il a été conclu


en fraude leurs droits. Cette inopposabilité intéresse en majorité les
« ayants cause » ( ‘ faux tiers ’ )

I I - La simulation (1201 et 1202 civ)

Simulation = fait pour les parties de dissimuler leur accord réel sous
le faux masque d’un accord « officiel » différent. L’acte simulé est dit
contrat ostensible. L’acte réel est dit « contre-lettre », il est destiné à
dentier secrètement l’acte ostensible.

La contre-lettre (contrat occulte) peut être interdite (1202 civ) :


lorsqu’elle porte su une vente d’immeuble, cession de fonds de
commerce/clientèle, cession de droit à un bail,….

En dehors des cas prévus par le législateur, la simulation est licite


(1201 civ).

Si le tiers a connaissance du contrat occulte, il peut choisir de


l’opposer aux parties ou non. S’il n’en a pas connaissance il ne
pourra leur opposer que le contrat apparent. De même, les parties
ne pourront opposer l’acte occulte à un tiers que s’il en a
connaissance.

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