Vous êtes sur la page 1sur 97

INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME

DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]

DEDICACE

A toute ma famille, mes parents, mes frères, mes sœurs, mes ami(e)s.
Mention spéciale pour mon père DAN JEAN PIERRE et ma mère KOHOU YVONNE, pour
leur soutien sans faille tout au long de ce parcours. Retrouvez en ces mots l’expression de ma
profonde gratitude.

DAN SERGE WILLIAM 1


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
REMERCIEMENTS

Nous tenons à remercier toutes les personnes qui ont contribuées à la réalisation de ce travail.

D’abord, à notre encadreur de recherche Dr SECA ASSABA PAUL, nous disons infiniment
merci pour toutes ses critiques constructives et conseils avisés qui nous ont permis de
surmonter les obstacles au cours de la réalisation de ce mémoire.

Ensuite, au Pr ANASSE AUGUSTIN nous exprimons notre profonde gratitude pour avoir
contribué de fort belle manière à notre formation, et d’avoir initié ce programme qui est
aujourd’hui un pôle de référence et d’excellence en matière de formation universitaire et
surtout de recherche en côte d’ivoire.

Enfin, à nos ainés KONE GNINGNINRI et KOUASSI SERGE ; à nos condisciples les plus
proches, à vous tous, nous disons merci pour votre soutien indéfectible.

DAN SERGE WILLIAM 2


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]

« L’université Alassane Ouattara n’entend


donner aucune approbation, ni improbation
aux opinions émises dans ce mémoire. Ces
opinions doivent être considérées comme
propres à leurs auteurs. »

DAN SERGE WILLIAM 3


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
SOMMAIRE

DEDICACE...............................................................................................................................................1
REMERCIEMENTS...................................................................................................................................2
SIGLES ET ABREVIATIONS.......................................................................................................................8
LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX...........................................................................................................9
INTRODUCTION GENERALE..................................................................................................................10
PARTIE I : CADRE ENVIRONNEMENTAL ET THEORIQUE DE L’INFORMATION COMPTABLE ET LES PME16
CHAPITRE I : PRESENTATION DU CADRE ENVIRONNMENTAL DE L’INFORMATION COMPTABLE ET DES
PME......................................................................................................................................................18
SECTION I : CADRE ENVIRONNEMENTAL DE L’INFORMATION COMPTABLE.....................................18
SECTION II : LES PME : DEFINITION, IMPORTANCE ET CONTRAINTE.................................................24
CHAPITRE II : CADRE THEORIQUE DE LA RELATION FACTEURS DE CONTINGENCE ET L’UTILITE DE
L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME......................................................................................31
SECTION I : THEORIES MOBILISEES...................................................................................................31
SECTION II : REVUE DE LITTERATURE................................................................................................35
PARTIE II : ETUDE EMPIRIQUE DE L’INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE
L’INFORMATION COMPTABLE..............................................................................................................43
CHAPITRE III : DEMARCHE METHODOLOGIQUE DE RECHERCHE..........................................................45
SECTION I : PHASE QUALITATIVE......................................................................................................45
SECTION II : PHASE QUANTITATIVE..................................................................................................49
CHAPITRE IV : PRESENTATION ET DISCUSSION DES RESULTATS...........................................................56
SECTION I : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS................................................................56
SECTION II : DISCUSSION DES RESULTATS ET IMPLICATIONS............................................................70
CONCLUSION GENERALE......................................................................................................................75
BIBLIOGRAPHIE.....................................................................................................................................80
TABLE DES MATIERES...........................................................................................................................85
ANNEXES..............................................................................................................................................88

DAN SERGE WILLIAM 4


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
Résumé

Cette recherche a pour objectif de mesurer l’influence des facteurs de contingence


(structurelle et comportementale) sur l’utilité de l’information comptable dans les PME de la
ville d’Abidjan en vue d’en prédire les pratiques comptables. Pour cela nous avons réalisé une
enquête auprès de soixante PME repartis dans huit communes de la ville à l’aide d’un
questionnaire. Les données recueillies ont fait l’objet d’analyses statistiques et
économétriques pour produire des résultats. Ces résultats montrent que la taille de l’entreprise
et la structure de propriété qui sont des facteurs relevant de la contingence structurelle
influencent significativement et positivement l’utilité de l’information comptable. Le type de
formation et l’expérience du dirigeant qui sont des facteurs relevant de la contingence
comportementale influencent significativement et positivement l’utilité de l’information
comptable. La variation de ces facteurs a un effet croissant sur la diversification des pratiques
comptables au sein des PME.

Mots clés : Utilité, contingence, information, pratiques, comptable.

Abstract

This research aims to measure the influence of contingency factors (structural and behavioral)
on the usefulness of accounting information in SMEs in the city of Abidjan in order to predict
accounting practices. For this purpose, we carried out a survey of sixty SMEs in eight
municipalities using a questionnaire. The data collected were analyzed statistically and
econometrically to produce results. These results show that the size of the firm and the
ownership structure, which are factors under structural contingency, significantly and
positively influence the usefulness of accounting information. The type of training and the
manager's experience that are factors under behavioral contingency significantly and
positively influence the usefulness of accounting information. The variation in these factors
has an increasing effect on the diversification of accounting practices within SMEs.

Keywords: utility, contingency, information, practices, accountant.

DAN SERGE WILLIAM 5


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]

SIGLES ET ABREVIATIONS

CA : Chiffre d’Affaire

CI : Côte d’Ivoire

CGA : Centre de Gestion Agrée

OHADA : Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires

IAS : International accounting Standard

IFRS : International Financial reporting Standard

IMF : Institution de Micro-Finance

INS : Institut National de la Statistique

INSEE : Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques

LARGE : Laboratoire de Recherche en Gestion d’Entreprise

PIB : Produit Intérieur Brut

PME : Petite et Moyenne Entreprise

SIC : Système d’information comptable

SYSCOA : Système Comptable Ouest Africain

SYSCOHADA : Système Comptable de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du


Droit des Affaires

DAN SERGE WILLIAM 6


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX
LISTE DES FIGURES

FIGURE 1 : Modèle conceptuel de recherche

FIGURE 2 : Services et pratiques comptables dans les PME enquêtées

FIGURE 3 : Aptitude des dirigeants à déchiffrer l’information comptable

FIGURE 4 : Facteurs de contingence structurelle et utilité de l’information comptable

FIGURE 5 : Facteurs de contingence comportementale et utilité de l’information comptable

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Caractéristiques des PME selon la Commission Européenne

Tableau 2 : Récapitulatif des hypothèses de recherche

Tableau 3 : Opérationnalisation des variables

Tableau 4 : Répartition des PME enquêtées à Abidjan

Tableau 5 : Description des caractéristiques des PME enquêtées

Tableau 6 : caractéristiques sociodémographiques

Tableau 7 : Indice KMO et test de Bartlett

Tableau 8 : Valeurs propres

Tableau 9 : Matrice des composantes après rotation

Tableau 10 : Matrice des composantes après suppression des items mal représentés

Tableau 11 : Indice de l’alpha de cronbach

Tableau 12 : Effectifs des réponses sur la variable centrale

Tableau 13 : Résultats de l’estimation du modèle d’utilité de l’information comptable

Tableau 14 : Récapitulatif de la validation des hypothèses

DAN SERGE WILLIAM 7


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]

INTRODUCTION GENERALE

DAN SERGE WILLIAM 8


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
1. Contexte

L’utilité de l’information comptable dans le processus décisionnel des PME est un sujet qui
ne manque pas d’intérêt dans un contexte marqué par la volatilité de l’environnement, et où la
maitrise de l’information est source de performance (Ngongang, 2005). En effet, la turbulence
de l’environnement a été favorisée en partie par la mondialisation et la globalisation (réelle et
financière), et celles-ci ont induit une concurrence féroce entre les entreprises du monde.
Ainsi, le besoin d’harmoniser les règles en matière d’affaire s’est fait ressentir. Dès lors on a
assisté à la conception des normes internationales relatives à la production d’informations de
nature comptable ou financière. A titre illustratif on peut citer les normes IAS, IFRS, le
SYSCOA en référence au pays d’Afrique de l’ouest. Si ces normes ont été édictées ce n’est
pas uniquement à des fins de réglementation, c’est aussi parce qu’elles permettent de produire
des informations (états financiers) pour l’évaluation et l’aide à la prise de décision fiable et
nécessaire pour la performance des entreprises en générale, et des PME en particulier.

En outre, les théories financières classiques postulent que toute décision que ce soit en matière
d’investissement ou de financement ou même pour des opérations courantes devrait faire
l’objet d’évaluation sur la base des informations de source comptable pour réduire au
maximum le risque de faillite et accroître la valeur de la firme. Il a d’ailleurs été démontré que
l’utilisation de l’information comptable pour la prise de décisions opérationnelles permet de
réduire la probabilité de faillite des PME (Keasy et Watson, 1991;Graham, 1994), surtout
quand nous savons que celles-ci sont les plus exposées au risque. Certains auteurs ont même
montrés dans leurs travaux que le système d'information d'une importante majorité de
dirigeants de PME est pour partie comptable (Chapellier, 1994 ; Reid et Smith, 2000;
Germain, 2000 ; Nobre, 2001 ; Lavigne et St-Pierre, 2002 ; Jänkälä, 2007) 1. C’est dire
combien de fois l’information comptable joue un rôle décisionnel très important dans la survie
et la performance des PME, surtout en matière financière.

Par ailleurs, tous ces développements théoriques et empiriques ont été abordés dans des
contextes occidentaux où le niveau des PME en matière de pratique comptable est plus ou
moins différent de notre contexte. Car, selon Hofstede (1987) la culture nationale influence la
culture d'entreprise, et donc les pratiques managériales. De ce fait, porté un regard critique sur
les pratiques comptables des PME en côte d’ivoire ne s’avère pas inopportun.

2. Problématique

1
Cité par Philippe Chapellier et Abdallah Mohammed, (2010)
DAN SERGE WILLIAM 9
INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
La performance des entreprises, les PME en l’occurrence est au cœur des préoccupations de
plusieurs chercheurs en gestion. Notre préoccupation singulière part du constat selon lequel
depuis plusieurs années maintenant les PME se développent dans toutes les régions du globe
et constituent un important levier de création de richesse et d’emploi. En France par exemple,
les PME représentent 99,8% des entreprises et 48,7 % de l’emploi salarié (en équivalent
temps plein) ; elles réalisent 35,6 % du chiffre d’affaires et 43,9 % de la valeur ajoutée 2 des
entreprises. Elles sont reconnues comme l’armature de l’économie britannique, et contribuent
à plus de la moitié du chiffre d’affaires global tous secteurs confondus dans le pays. Les
entreprises avec moins de 50 salariés contribuent aux alentours de 37% de ce chiffre
d’affaires et à hauteur de 44% des emplois du secteur privé 3. Au Canada, elles représentent
45% du PIB, et 60% des emplois 4. Selon des statistiques issues d’un rapport du ministère des
finances sud-africain, les PME contribuent aux alentours de 50% du PIB du pays, génèrent
environ 40% de la production et accueillent plus de 60% du total emploi 5. Tous ces chiffres
traduisent le dynamise et le niveau de performance des PME de ces pays respectifs.

Cependant, en Afrique subsaharienne, et particulièrement en côte d’ivoire les PME sont en


proies à de nombreuses difficultés notamment d’ordres managériaux. Ce qui explique
certainement leur faible contribution à la création de richesse nationale (20% du PIB) 6
contrairement aux PME des pays susmentionnés, et ce malgré leur effectif pléthorique (98%
des entreprises enregistrées)7. L’une des difficultés managériales qui impacterait négativement
leurs performances est la carence des outils de gestion utilisés par leurs dirigeants (Keasy et
Watson 1991; Graham 1994), notamment la carence de leurs SIC (McMahon 1999), et cela a,
depuis longtemps, été perçue comme facteur contribuant aux difficultés financières et à la
faillite de certaines d’entre elles. Certains chercheurs soulignent même que les dirigeants de
PME ne disposent que de SIC rudimentaires orientés principalement vers la production des
données comptables obligatoires, destinés principalement à satisfaire les obligations imposées
par l’administration fiscale (McMahon et Holmes, 1991 ; Bajan-Banaszak, 1993) 8. En effet, si

2
http://www.economie.gouv.fr/cedef/chiffres-cles-des-pme. Consulté 05 août 2016
3
Conseil déontologique des valeurs mobilières, Le Financement des PME au Maroc, Mai
2011
4
Idem
5
Idem
6
KOUASSI Vincent. « Ce qui change pour les PME Ivoiriennes», Côte d’Ivoire Economie - mag
Janvier 2015 N° 02, P.20
7
Idem
8
Cité par Philippe Chapellier et Abdallah Mohammed, (2010).
DAN SERGE WILLIAM 10
INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
les établissements de crédit éprouvent une réticence à financer ces entreprises, c’est bien
parce qu’elles ne produisent pas d'informations comptables fiables dans la majorité des cas.

En outre, quand bien même que certaines parviennent à produire des informations
comptables acceptables, on se demande si ces informations sont utilisées par ces dirigeants de
PME dans leurs prises de décision, par exemple pour les décisions stratégiques ou même pour
celles relevant du quotidien. Le taux de mortalité élevé et le problème de l’accessibilité au
financement (Banque et IMF) renforcent cette inquiétude. Il y a aussi le fait que ces dirigeants
parfois peu qualifiés seraient davantage impliqués dans la gestion quotidienne et stratégique
de leurs entreprises. Pourtant des décisions basées sur des sentiments personnels ou des
informations comptables biaisées peuvent conduire à la faillite de l’entreprise. Toutefois, cette
réalité décrite ne correspond pas à toutes les PME (Lavigne, 2002), certaines d’entre elles
accorderaient plus d’intérêt à l’information comptable et à la structuration de leur SIC. Il y a
donc des facteurs contingents qui ont une incidence sur l’utilité accordée à l’information
comptable par les dirigeants de PME.

C’est tous ces constats qui nous amènent à engager une réflexion sur les pratiques comptables
dans les PME ivoiriennes, en abordant particulièrement le problème de l’utilité de
l’information comptable dans les PME. Ainsi, la question majeure qui guide notre réflexion
dans ce travail est libellée comme suit :

Quelle est l’influence des facteurs de contingence sur l’utilité de l’information comptable
dans les PME?

De cette préoccupation principale découle les sous questions suivantes :

- quelles est l’influence des facteurs de contingence structurelle sur l’utilité de l’information
comptable dans les PME?

- quelles est l’influence des facteurs de contingence comportementale sur l’utilité de


l’information comptable dans les PME?

3. Objectifs de recherche

DAN SERGE WILLIAM 11


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
L’objectif général de cette recherche est de mesurer l’influence des facteurs de contingence
sur l’utilité de l’information comptable dans les PME ivoiriennes en vue de prédire leurs
pratiques comptables.

De manière spécifique, il s’agira :

- d’identifier l’influence des facteurs de contingence structurelle sur l’utilité de l’information


comptable dans les PME.

- d’identifier l’influence des facteurs de contingence comportementale sur l’utilité de


l’information comptable dans les PME?

4. Démarche méthodologique

Nous avons fait une étude exploratoire documentaire pour cerner les contours du sujet et y
apporter les premiers éléments de réponses. Puis nous avons réalisé des entretiens semi-
dirigés auprès des dirigeants de PME et des entretiens d’expert auprès des agents
d’encadrement de ces PME par le biais d’un guide d’entretien.

Notre échantillon pour la phase quantitative a été constitué à partir de la méthode par
convenance et comprend 60 PME. La collecte de donnée a été réalisée à partir d’un
questionnaire administré en face à face et de façon assistée.

En ce qui concerne l’analyse les données, nous faisons une analyse de contenu thématique et
de verbatim pour les données qualitatives. Puis nous faisons une statistique descriptive, une
ACP et une analyse économétrique à partir d’une régression logistique multiple pour tester
nos hypothèses.

5. Intérêts de la recherche

Notre intérêt pour ce sujet est triple, notamment l’aspect managérial, scientifique et pour le
chercheur.
D’abord, sur le plan managérial, les résultats de cette recherche permettent d’apporter un
éclairage sur les pratiques comptables des PME ivoiriennes. De façon spécifique, Cette
recherche permet de comprendre le problème de la fiabilité de leurs états financiers et de
l’utilisation des données comptables. En outre, elle permet de faire des propositions de
politique comptable en vue de réduire le problème de financement des PME et de les
sensibiliser sur l’utilisation des outils d’aides à la prise de décision.

DAN SERGE WILLIAM 12


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
Ensuite, dans un ordre scientifique, cette recherche contribue à enrichir la littérature
comptable en côte d’ivoire. Elle ouvre également des pistes de réflexions pour d’éventuelles
recherches.
Enfin, cette recherche s’inscrit dans un domaine dans lequel le chercheur veut se spécialiser,
la Finance/comptabilité. Ainsi, ce travail lui a permis d’acquérir des connaissances
supplémentaires en confrontant les théories étudiées et les pratiques observées sur le terrain.
6. Posture épistémologique
Il existe plusieurs paradigmes épistémologiques en Sciences de Gestion mais nous retenons
les trois (3) proposés par KHUN. Le positivisme, l’interprétativisme et le constructivisme. Le
positivisme permet d’expliquer la réalité. L’interprétativisme cherche à comprendre la réalité,
c’est-à-dire donner une interprétation de la réalité. Le constructivisme quant à lui cherche à
construire la réalité. Pour la réalisation de la présente étude, étant donné que nous voulions
mesurer la réalité, nous avons adopté le positivisme comme posture épistémologique.

7. Démarche du raisonnement
En ce qui concerne la démarche à suivre dans le raisonnement, il y a également trois (3)
possibilités à savoir la déduction, l’abduction et l’induction ; ou même une combinaison de
ces possibilités. Mais nous avons opté pour l’approche déductive (ou hypothético-déductive)
pour mener cette investigation. Cela consistait à émettre des hypothèses qui ont été testées à
partir d’une étude empirique.

8. Plan du mémoire

Notre recherche est structurée en deux grandes parties. La première partie essentiellement
théorique, donne un aperçu général du cadre environnemental et des concepts de base dans le
premier chapitre, puis présente le cadre théorique à proprement dit au second chapitre. La
deuxième partie est consacrée à la phase empirique de l’influence des facteurs de contingence
sur l’utilité de l’information comptable. En son chapitre premier elle expose toute la démarche
méthodologique, puis le second chapitre présente et discute les résultats.

DAN SERGE WILLIAM 13


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]

PARTIE I : CADRE ENVIRONNEMENTAL ET THEORIQUE


DE L’INFORMATION COMPTABLE ET LES PME

DAN SERGE WILLIAM 14


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]

INTRODUCTION PARTIELLE

Les PME ont depuis toujours représenté des acteurs importants de l’économie en termes
d’innovation et de création d’emploi9. Tout comme la définition, les performances
enregistrées par ces dernières diffèrent d’une région à l’autre. En effet, dans la région du
nord, notamment en occident, les PME soutiennent efficacement l’économie. Tandis qu’au
sud, leur niveau de performance laisse à désirer. C’est ce constat peu reluisant que nous
tentons d’élucider en recherchant les causes profondes dans le contexte spécifique de la côte
d’ivoire.

Les difficultés éprouvées par les PME ivoiriennes sont de plusieurs ordres, mais vu la
récurrence des problèmes liés au financement, nous pointons du doigt la carence des outils de
gestion, notamment les SIC (McMahon 1999) suscitant la sous-exploitation de l’information
comptable. Toutefois, ce constat est à relativiser en fonction de certaines situations
contingentes. C’est fort de cela que nous portons un regard critique sur le lien entre facteurs
de contingences et utilité de l’information comptable dans un contexte de PME.

Dans cette première partie, nous posons les jalons de notre réflexion en exposant le cadre
environnemental et théorique. Il s’agit dans le chapitre un (1) de présenter l’information
comptable et les PME, puis en chapitre deux (2) d’aborder le cadre théorique.

9
SalimaDjedji-Kooli. (2006), « l’accès au financement des PME en France : Quel rôle joué par la structure du
système bancaire ? », Thèse, Université Paris-Dauphine, P.29.
DAN SERGE WILLIAM 15
INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
CHAPITRE I : PRESENTATION DU CADRE
ENVIRONNMENTAL DE L’INFORMATION COMPTABLE
ET DES PME

L’information comptable est une donnée nécessaire pour le pilotage efficace de la


performance des entreprises, notamment des PME. Dans ce chapitre il est question d’élucider
la notion d’information comptable; la première section de notre travail s’attèle à cela. La
seconde section est dédiée au concept PME, il s’agit d’exposer brièvement ses dimensions
dans un contexte général et spécifique à la côte d’ivoire. 

SECTION I : CADRE ENVIRONNEMENTAL DE L’INFORMATION


COMPTABLE

L’évolution de l’environnement constaté depuis ces dernières décennies place l’information


au cœur du management des entreprises, et particulièrement des PME. L’information de
source comptable ou financière est décrite par les chercheurs comme la plus prisées par les
dirigeants de PME et leurs parties prenantes. Dans cette section, nous jetons les projecteurs
sur les concepts d’information comptable et les notions qui lui sont rattachées puis nous
faisons une présentation succincte de son cadre légal.

I.1. Approche définitionnelle


Qu’entendons-nous par information comptable, pratiques comptables, utilité de l’information
comptable? Nous faisons la lumière sur ces concepts à partir des définitions émanant de la
littérature spécifique.

I.1.1. L’information comptable


L’Association américaine de comptabilité définit l’information comptable comme étant une
donnée chiffrée relative à un phénomène économique passé, présent ou futur d’une entité, ceci
à partir d’une observation selon des règles établies (Bruns, Jr., et McKinnon, 1993).
Selon Chapellier et Montgolfier (1995), l’information comptable est la donnée comptable
(donnée de gestion interne disponible dans l’entreprise) qui contribue au processus de prise de
décision.

DAN SERGE WILLIAM 16


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
Au sein des entreprises, l’information comptable est produite dans un cadre spécifique. Ainsi,
on ne saurait parler de l’information comptable tout en occultant ce cadre qui n’est rien
d’autre que le Système d’information comptable (SIC).
I.1.2. Le système d’information comptable
Le SIC se définit comme un ensemble de données pertinentes, c'est-à-dire effectivement et
utilement incorporées aux multiples processus décisionnels, individuels ou collectifs, conduits
dans les organisations (Dupuy, 1994). De même, Chapellier et Montgolfier (1995) notent que
le SIC est le système des données comptables pertinentes, utilisées. En outre, Chapellier et
Abdallah (2010) donnent une définition du SIC qui selon nous est la mieux indiquée en ce
sens que cette définition prend en compte tous les éléments qui interviennent dans le SIC. En
effet, pour ces auteurs, le SIC est défini comme « un ensemble organisé de structure, de
moyens et d’ acteurs permettant de produire des données comptables (obligatoires et
facultatives, historiques et prévisionnelles) utilisées par les dirigeants de PME pour gérer
leur entreprise ».

I.1.3. L’utilité de l’information comptable


D’abord, l’utilité selon le dictionnaire Larousse c’est le fait de servir à quelque chose ; c’est le
caractère, la qualité de quelque chose ou de quelqu'un qui sert à quelque chose10.

Ensuite, Davis (1989) dans le contexte d’élaboration du “modèle d’adoption de la


technologie“ définit l’utilité perçue (en anglais « perceived usefulness ») comme le degré
selon lequel une personne croira que l’utilisation d’un système augmentera sa performance
dans le travail. En outre nous avons défini précédemment l’information comptable comme la
donnée comptable (donnée de gestion interne disponible dans l’entreprise) qui contribue au
processus de prise de décision.

Enfin, partant de toutes ces notions nous définissons l’utilité de l’information comptable
comme la nécessité de l’utilisation des informations provenant du SIC pour prendre des
décisions qui permettrons à l’entreprise d’atteindre un but précis.

I.2. Les pratiques comptables

Les pratiques comptables desquelles proviennent les informations comptables des PME sont
diverses. Selon la littérature, on peut observer les pratiques telles que la comptabilité générale
(ou financière), la comptabilité analytique, l’analyse financière, le contrôle de gestion et ses
10
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/utilit%C3%A9/80821#FZ4pbqyEcyH5vCBA.99
DAN SERGE WILLIAM 17
INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
dérivés. Selon cette même littérature, l’implantation de ces pratiques dans les PME diffère
selon des critères imputables à la contingence.

I.2.1. Les pratiques de comptabilité générale


La comptabilité générale s’appréhende comme un ensemble de techniques permettant de
saisir, d’enregistrer et de classer des données de base chiffrée. Celle-ci fournit après
traitement approprié, des informations d’ordre économique, financière et juridique aux
décideurs de l’entreprise et leurs parties prenantes. Cette comptabilité est essentiellement
tournée vers la production des états financiers. Selon Chapellier (1994) la pratique
d’élaboration d’états financiers intermédiaires (allant d’une fois par mois à une fois par an) est
très répandue en PME. Pour d’autres, les états financiers produits par les PME sont destinés à
satisfaire les exigences fiscales.

I.2.2. Les pratiques de contrôle de gestion


Le contrôle de gestion, selon Anthony. R(1988) est un outil global de pilotage des
organisations dans le sens où il suppose l'existence d’un objectif préalable que le manager est
chargé de réaliser à travers l'action d'autres individus. Il s’assure de la mise en œuvre des
stratégies définies et de l'utilisation des ressources de manière efficace et efficiente. Selon
Lassoued et Abdelmoula (2006) le système de contrôle de gestion constitue une interface
intégratrice de plusieurs données facilitant la gestion quotidienne des PME. Van Caillie
(2002), dans son étude menée sur les PME de Wallonnes, montre que les activités
principales d’un système de contrôle de gestion d’une PME sont liées essentiellement aux
méthodes de calcul des coûts.

I.2.3. Les pratiques d’analyse financière


L'analyse financière est définie comme un ensemble de techniques visant à connaître la santé
financière de l’entreprise à partir des informations internes et externes, en vue de formuler des
recommandations pertinentes concernant la situation d'un agent économique spécifique, le
niveau et la qualité de ses performances, ainsi que le degré de risque dans un environnement
fortement concurrentiel (Dayan.A, 1999).

Les recherches en analyse financière sont peu nombreuses mais les résultats convergent.
Lassoued et Abdelmoula(2006) montre que les pratiques d’analyse financière sont très
répandues dans les PME, car 80% des dirigeants des PME interrogés réalisent une analyse
financière. Ces résultats sont en accord avec Chapellier (1994) qui montre que l’analyse

DAN SERGE WILLIAM 18


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
financière constitue une pratique très répandue dans les PME, les résultats de son étude
affirment que seulement deux dirigeants des 113 ne disposent d’aucune donnée d’analyse
financière.

I.2.4. L’élaboration des tableaux de bord


Le tableau de bord est un outil de mesure de la performance qui se focalise sur un nombre
restreint, mais suffisant d'indicateurs. II permet de suivre l’amélioration continue d'une
manière dynamique et rapide, par la comparaison des résultats dans le temps et 1' orientation
des analyses vers les secteurs problématiques (Guay, 1997). La littérature fait état de ce que
peu de recherches ont été réalisées dans le domaine de l’élaboration de tableau de bord. Pour
Lassoued et Abdelmoula (2006) les tableaux de bord sont constitués essentiellement des
informations comptables (prévisionnelles et actuelles). Il montre que l’élaboration du tableau
de bord est une pratique moins disponible dans les PME.

Après avoir identifié et défini les pratiques comptables qui ont cours dans les PME, nous
présentons son cadre légal dans notre contexte spécifique.

I.3. Cadre légal de l’information comptable : présentation du SYSCOHADA


La présentation du cadre légal de l’information comptable est marquée par la présentation du
contexte de création du référentiel (syscohada), son champ d’application, ses caractéristiques
etc.

I.3.1. Contexte de création


L’idée d’harmoniser les droits africains est apparue dans les années soixante (60). Cette idée
n’a pas pu se réaliser pour diverses raisons. Cet état de choses a entraîné des difficultés
certaines dans les relations entre les Etats et notamment dans le domaine des affaires.
Conscient de ce que le développement ne peut se réaliser que dans un environnement
juridique et judiciaire sécurisé, les dirigeants politiques ont fini par accepter l’idée
d’uniformisation et de modernisation des législations des pays africains. Le 17 Octobre 1993
est signé à Port Louis le traité relatif à l’harmonisation du droit des affaires en Afrique.

Le traité est entré en vigueur le 18 septembre 1995. Un organisme appelé « Organisation pour
l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires » est mis en place. L’OHADA est divisé en
région : la région de l’espace OHADA est constituée par un ensemble économique formé par
un certain nombre d’Etats parties dans le but de favoriser leur développement économique et

DAN SERGE WILLIAM 19


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
social, notamment par l’unification de leur marché intérieur et par la mise en œuvre de
politiques sectorielles communes : c’est le cas de la CEMAC et de l’UEMOA.

Les actes pris par l’adoption des règles communes prévues par le traité sont qualifiées «
d’ACTES UNIFORMES ». Les actes uniformes sont directement applicables et obligatoires
dans les Etats parties nonobstant toutes dispositions de droits internes antérieures ou
postérieures contraires. Différents actes uniformes ont été publiés. Le dernier acte est celui
portant organisation et harmonisation des comptabilités des entreprises.
Cet acte uniforme relatif à la comptabilité se propose d’harmoniser les règles comptables
applicables dans les pays de l’OHADA grâce aux référentiels mis en place le système
comptable OHADA.

I.3.2. Champ d’application


Le SYSCOHADA s’applique :
 aux entreprises soumises aux dispositions du droit commercial ;
 aux entreprises publiques, parapubliques, d’économie mixte ;
 aux coopératives ;
 plus également aux entités produisant des biens et services marchands ou non
marchands dans la mesure où elles exercent dans un but lucratif ou non des activités
économiques à titre principal ou accessoire qui se fondent sur des actes répétitifs à
l’exception de celles soumises aux règles de la comptabilité publique , les banques ,
les établissements financiers et les assurances qui sont assujetties à des plans
comptables spécifiques.

I.3.3. Caractéristiques du SYSCOHADA


Le SYSCOHADA se distingue par un certain nombre d’options regroupées dans les thèmes
ci‐ après :
 Une formalisation de la réglementation comptable
L’acte uniforme comprend 113 articles qui constituent l’émergence d’un droit comptable
autonome comprenant entre autre :
- L’obligation de la tenue de comptabilité pour les entreprises assujetties ;
- La tenue de livres et documents obligatoires (livres, journal, la balance générale des
comptes, livre d’inventaire).
 Une date de clôture des exercices unique imposée aux entreprises

DAN SERGE WILLIAM 20


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
L’exercice coïncide avec l’année civile, la comptabilité part du 1er Janvier au 31 décembre.
 La référence aux principes comptables fondamentaux et aux normes
internationales
Le SYSCOHADA énonce 9 principes comptables qui s’imposent dans la tenue d’une
comptabilité :

- La prudence
Le principe de prudence doit éviter de donner une vue trop optimiste de la situation de
l’entreprise : un gain (produit) ne doit être comptabilisé que lorsqu’il est devenu certain, au
contraire une charge doit être comptabilisée dès lors que son existence est probable.
- La permanence des méthodes
Les règles appliquées au cours des périodes annuelles successives doivent rester fixes afin de
permettre la comparaison dans le temps de l’évolution de l’entreprise.
- La correspondance bilan de clôture – bilan d’ouverture
- La spécialisation des exercices
L’activité de l’entreprise est découpée en période comptable appelée EXERCICES et ceux-ci
sont autonomes.
- Le coût historique
Les flux ou mouvements économiques qui traversent l’entreprise sont enregistrés de façon
définitive à la valeur nominale exprimée en FCFA courant.
- La continuité de l’exploitation
Pour l’établissement des comptes annuels, l’entreprise est présumée poursuivre ses activités.
- La transparence
La comptabilité doit se conformer aux règles et procédures édictées par le SYSCOHADA.
- L’importance significative
Toute information ou élément pouvant influencé les utilisateurs des documents doivent être
fournis.
- La prééminence de la réalité sur l’apparence juridique
La réalité économique prime sur l’apparence juridique. Il est donc possible d’inscrire au bilan
des biens détenus dans le cadre de contrat de bail, et de réserves de propriétés ,d’inscrire dans
les charges de personnel le coût des services fournis par le personnel extérieur non lié à
l’entreprise par un contrat de travail .

DAN SERGE WILLIAM 21


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
I.3.4- Adaptation des états financiers à la dimension des entreprises
Les informations comptables sont regroupées une fois au moins par an dans des tableaux de
synthèse qu’on appelle Etats financiers. Les états financiers sont rendus obligatoires en
fonction de la taille des entreprises, appréciées selon des critères relatifs au chiffre d’affaire de
l’exercice.
Deux modèles d’états financiers sont prévus conforment à la révision du SYSCOHADA :
 Le système normal
Toutes les entreprises sont soumises au système normal de tenu et de présentation des
comptes sauf exception liée à sa taille. Il concerne toute entreprise dont le chiffre d’affaire est
supérieur à 100 millions de FCFA quel que soit son secteur d’activité. Le système normal
comporte l’établissement du Bilan, du compte de résultat de l’exercice, du Tableau de flux de
trésorerie, d’un état annexé et d’un état supplémentaire.

 Le système minimal de trésorerie (S.M.T)


C’est le système de comptabilité admis pour les très petites entreprises dont les recettes
annuelles ne dépassent pas un certain seuil. Il répond à des conditions de formes et de fonds
dérogatoires aux dispositions comptables de droit commun. Il concerne :
- Les entreprises commerciales dont le C.A est inférieur à 30millions
- Les entreprises artisanales dont le C.A est inférieur à 20millions
- Les entreprises de services dont le C.A est inférieur à 10 millions

Après avoir présenté successivement les notions sur l’information comptable et son cadre
légal dans notre contexte, abordant maintenant le concept PME.

SECTION II : LES PME : DEFINITION, IMPORTANCE ET


CONTRAINTE
Le concept PME est l’un des concepts importants de la littérature contemporaine en Sciences
de Gestion, mais pour lequel il n’y a pas de consensus au niveau de la définition.
Généralement la PME est définie sur la base de critères fixés par les différents Etats. Ce sont
entre autre le chiffre d’affaire, le nombre d’employés etc. A présent, voyons comment
certains Etats définissent la PME, et particulièrement la définition proposée par l’Etat
ivoirien.

DAN SERGE WILLIAM 22


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
II.1. Définition des PME
Ici nous définissons la PME à partir de trois conceptions. Notamment, selon la conception de
la Commission Européenne, des Etats-Unis et de la Côte d’Ivoire.

II.1.1. Selon la commission Européenne

Dans le souci d’harmoniser les définitions données par les différents pays européens aux
PME, la Commission Européenne est intervenue lors d’une communication en 2003 pour
modifier et standardiser cette définition. Ainsi, est considérée comme PME toute entreprise
ayant11 :

 Un effectif de moins de 250 personnes ;


 Un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 50 Millions d’euros ou un
total bilan n’excédant pas 43 millions d’euros ;
 L’indépendance: l’entreprise ne doit pas être contrôlée à plus de 25%
par une autre entreprise qui n’est pas elle-même PME.
Le tableau récapitulatif des critères de définition proposée par la Commission
Européenne12 est présenté ci-dessous pour donner une vue synthétique au
lecteur.

Figure 1: Tableau des caractéristiques des pme selon la CE

Source : Commission Européenne

II.1.2. Selon les Etats unis


Contrairement aux états européens, la définition donnée aux PME aux Etats-
Unis diffère selon le secteur d’activité de cette dernière. En effet, la PME est
définie selon deux critères cumulatifs :
 L’indépendance tant pour la détention du capital que pour la gestion ;

11
Conseil déontologique des valeurs mobilières, « Le Financement des PME au Maroc », Mai 2011, P.7.
12
UTA : Unité de Travail par Année
DAN SERGE WILLIAM 23
INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
 L’absence de position dominante dans son marché.
Les autres critères purement qualitatifs varient selon les secteurs d’activité.
Selon le Small Business Act (SBA), le seuil de l’effectif global d’une PME est
fixé à 500 salariés mais pourrait être étendu à 1500 dans l’industrie
manufacturière. Le chiffre d’affaires varie également selon les secteurs : il doit
être inférieur à 5 millions de dollars dans les services, à 13,5 millions dans les
activités commerciales et ne doit pas excéder 17 millions de dollars dans le
secteur de construction13.

II.1.3. En côte d’ivoire


En côte d’ivoire, c’est le décret n°2012-05 du 11 janvier 2012 qui définit la Petite et Moyenne
Entreprise. Selon ce décret, est considérée comme PME une entreprise qui emploie en
permanence moins de deux cents (200) personnes et qui réalise un chiffre d’affaire hors taxe
inférieur ou égal à un (1) milliard de francs. Elle est une entité qui, indépendamment de sa
forme juridique, exerce une activité économique. Elle est légalement constituée et tient
régulièrement une comptabilité. L’entreprise peut être une société familiale ou individuelle,
une société de personne ou de capitaux.
Les Petites et Moyennes Entreprises (PME) sont composées de :
 La micro-entreprise qui est une entreprise employant en permanence moins de dix (10)
personnes ou qui réalise un chiffre d’affaire annuel hors taxes inférieur ou égal à trente
(30) millions de FCFA.
 La petite entreprise qui est une entreprise qui emploie en permanence moins de
cinquante (50) personnes ou qui réalise un chiffre d’affaire annuel hors taxes inférieur
ou égal à cent cinquante (150) millions de FCFA.
 La moyenne entreprise se définit comme une entreprise qui emploie en permanence
moins de deux cents (200) personnes ou réalise un chiffre d’affaire annuel hors taxes
supérieur à cent cinquante (150) millions de francs CFA et inférieur ou égal à un (1)
milliard de FCFA.

II.2. Importance des PME

Les PME, nous ne cesserons de le dire sont un maillon essentiel dans le tissu économique de
tous les pays, qu’ils soient développés ou en développement. Leur contribution à l’économie
13
Conseil déontologique des valeurs mobilières, « Le Financement des PME au Maroc », Mai 2011, P.8.
DAN SERGE WILLIAM 24
INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
se situe à plusieurs niveaux. Par exemple, au niveau de la création d’emplois, de richesse, de
l’innovation etc. Dans les lignes qui suivent nous analysons de près ces contributions.

II.2.1. Création d’emplois

Les PME sont, notons-le, de véritables pourvoyeuses d’emplois. Les statistiques l’attestent
bien. En France par exemple, les PME contribuent à hauteur de 60 à 70% dans la création
d’emplois (Données de l’INSEE 2011). En Grande-Bretagne, les entreprises avec un effectif
moyen de 50 employés couvrent 44% du total des emplois dans le secteur privé 14. Au niveau
du canada, les PME répondent à hauteur de 60% de la demande d’emplois. Il en est de même
pour l’Afrique du Sud.

En ce qui concerne la côte d’ivoire, les statistiques révèlent que les PME occupent 23% de la
population active15. Cette contribution, bien qu’elle soit relativement faible n’est pas
négligeable. Cela montre par ailleurs que ces PME peuvent accroître leurs chiffres si des
efforts sont fournis de part et d’autre des acteurs directement impliqués.

II.2.2. Création de richesse

Le poids des PME dans l’économie est perceptible également au niveau de la contribution à la
création de richesse. Généralement, cette contribution nous est donnée à travers le PIB et
d’autres indicateurs. A ce niveau les chiffres sont aussi évocateurs ; si nous nous référons aux
pays susmentionnés, on voit qu’au niveau de la France les PME réalisent 35,6 % du chiffre
d’affaires et 43,9 % de la valeur ajoutée 16. Dans l’économie britannique, elles contribuent à
plus de la moitié du chiffre d’affaires global tous secteurs confondus dans le pays. Les
entreprises avec moins de 50 salariés contribuent aux alentours de 37% de ce chiffre
d’affaires. Au Canada, elles représentent 45% du PIB. Selon des statistiques issues d’un
rapport du ministère des finances sud-africain, les PME contribuent aux alentours de 50% du
PIB du pays et génèrent environ 40% de la production.

Dans le contexte qui est le nôtre, c’est-à-dire la côte d’ivoire, la contribution des PME est
estimée à 20% en moyenne du PIB. Là encore on constat que cette contribution est
relativement faible, mais encourageante pour un pays dont le niveau de pauvreté et précarité
des populations est élevées.
14
Small and Medium Enterprise(SME)Statistics fortheUK,1999URN00/92)
15
Jean louis Billon, rôle des PME dans l’économie, communication, Abidjan, Mars 2013.
16
http://www.economie.gouv.fr/cedef/chiffres-cles-des-pme. Consulté 05 août 2016
DAN SERGE WILLIAM 25
INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
II.2.3. Autres contributions

De façon générale, les PME constituent un appui non négligeable pour les grandes firmes. Ces
deux parties se retrouvent généralement dans des relations de sous-traitance. Les PME
apportent des ressources nécessaires aux grandes firmes. Même en terme d’innovation et de
technologie, les PME sont les principaux vecteurs, surtout dans nos économies en
développement, vue leur nombre dominant dans le tissu économique.

En outre, la force de travail dans les économies du tiers monde étant dans son écrasante
majorité liée à la vie agricole ou artisanale, la Petite et Moyenne Entreprise peut constituer un
excellent instrument de diffusion de la mentalité industrielle en s’implantant dans les zones où
l’activité industrielle est pratiquement inexistante. La diffusion de l’esprit d’entreprise s’opère
également par les facilitées de reconversion des activités anciennes en activités industrielles
modernes que permet la promotion des entreprises locales dans les économies en
développement.

II.3. Les contraintes au développement des PME en côte d’ivoire

Toutes les PME éprouvent des difficultés de divers ordres, mais celles des pays en
développement sont les plus vulnérables. En côte d’ivoire, les obstacles auxquels sont
confrontées les PME peuvent être catégorisés en deux groupes : les contraintes liées à
l’environnement (de source institutionnelle, socio-économique etc.) et les contraintes intra-
organisationnelles.

II.3.1. Les contraintes environnementales

La première contrainte qui a contribué à fragiliser les PME ivoiriennes est l’instabilité de
l’environnement. En effet, depuis les années 1999 jusqu’ à 2011, le pays a été secoué par des
crises socio-politiques. Ces crises ont engendré la destruction de plusieurs entreprises et la
fermeture de certaines pour cause de faillite. Certains entrepreneurs ont dû délocaliser leurs
entreprises dans d’autres pays.

Un autre obstacle majeur à relever, c’est la pression fiscale (37,1%) 17 qui pèse sur ces petites
entreprises. Cette pression qualifiée de lourdeur fiscale par certains auteurs a pour
conséquence de freiner les initiatives d’investissement dans les PME, d’inhiber leur
17
Selon Célia Francesca Ake, dans « Etude des déterminants de la pression fiscale en CI », ENSEA, session
CPMS, 2013.
DAN SERGE WILLIAM 26
INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
croissance et de consolider le secteur informel. En outre, la lourdeur dans les procédures
administratives est un autre argument de la vulnérabilité des PME. Toutes les deux sont
imputables à l’Etat.

De tous, le problème le plus récurrent est sans doute le problème de l’accessibilité au


financement bancaire. A ce niveau, la quasi-totalité des PME pointent du doigt les structures
de financement, les banques en l’occurrence. Même les IMF qui étaient sensées pallier ce
problème semblent ne pas avoir de réponses satisfaisantes pour soulager les PME. Du coup,
ces PME se sentent abandonnées dans leur processus de croissance.

Il est vrai que les PME souffrent de l’influence de leur environnement, mais force est de
reconnaître qu’elles contiennent en elles-mêmes les germes de leur vulnérabilité. Cela nous
permet d’aborder le point suivant.

II.3.2. Les contraintes intra-organisationnelles

Toute entreprise qui se veut sérieuse et performante, doit bâtir préalablement une stratégie
globale fixant les buts, finalités et définissant la structure qui permettra de les atteindre. Au
niveau des PME ivoiriennes, on note une quasi-absence de cette réalité managériale. Cela est
dû souvent au manque de compétence du dirigeant et aussi au mode gouvernance qui est
généralement de type familiale. En effet, elles présentent souvent une gestion patrimoniale où
les membres de la même famille sont en charge de la gestion sans qu’ils y soient pour autant
qualifiés18. Les organigrammes définissant les responsabilités sont toujours flous diluant ainsi
les responsabilités et in fine les incitations à bien faire. Cela renforce l’opacité et empêche
l’apprentissage de la compétitivité en l’absence d’une évaluation rigoureuse des
performances.

De plus, les PME utilisent des outils et technologies souvent rudimentaires et caduques,
pourtant l’environnement dans lequel elles baignent est devenu hautement concurrentiel.
L’information est devenue très capitale dans le processus de prise de décision. Chapellier
(1994) soulignait que le système d'information des dirigeants de PME repose dans la plupart
du temps sur la comptabilité. Or dans notre contexte les PME ne tiennent pas de comptabilité
fiable, et cette comptabilité est principalement orientée vers des préoccupations d’ordre fiscal
(Dupuy, 1987 ; McMahon et Holmes, 1991). C’est l’une des sources fondamentales du
18
GOUEU ZRAN Fulgence,« Qu’est ce qui freine les PME/PMI ivoiriennes ? »,
http://www.libreafrique.org,septembre 2014.
DAN SERGE WILLIAM 27
INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
problème de financement des PME, et c’est le problème qui retient particulièrement notre
attention dans cette recherche.

En somme, ce chapitre nous a permis d’avoir une vue panoramique sur les concepts de base
qui constituent notre objet de recherche et notre terrain d’investigation qui est la PME. Le
chapitre suivant nous emmène dans les méandres de la littérature pour mettre à nu la
problématique que nous soulevons dans ce travail, et élabore le cadre conceptuel qui sera testé
par la suite.

DAN SERGE WILLIAM 28


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
CHAPITRE II : CADRE THEORIQUE DE LA RELATION
FACTEURS DE CONTINGENCE ET L’UTILITE DE
L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME

La littérature en matière comptable est riche d’enseignement, mais vu la vitesse d’évolution


de l’environnement, une actualisation perpétuelle des connaissances s’impose. Dans cette
recherche, il est question de mesurer l’influence des facteurs de contingence sur l’utilité de
l’information comptable du point de vue des dirigeants. La finalité étant d’éclairer les contre-
performances des PME et de prédire leurs choix en matière de pratiques comptables. Pour
cela, dans ce chapitre, nous faisons un encrage aux théories des organisations en rapport avec
la problématique mis en relief, et aussi aux théories et travaux empiriques de nos
prédécesseurs dans le domaine spécifique de la comptabilité avant de présenter notre modèle
de recherche.

SECTION I : THEORIES MOBILISEES

Dans cette section, il est question de présenter les théories mobilisées dans ce travail de
recherche pour apporter un éclairage à la problématique que nous y traitons. Ainsi, la théorie
positive de la comptabilité, la théorie du signal et la théorie de la contingence ont su retenir
notre attention parmi la myriade de théories qui peut exister dans la littérature.

I.1. Théorie positive de la comptabilité


L’écart constaté entre les pratiques sur le terrain (ce qui est) et ce que postulait la théorie dite
normative de la comptabilité (ce qui devrait être) a suscité des interrogations chez les
chercheurs, et a débouché sur l’élaboration de la théorie positive de la comptabilité.

Watts et Zimmerman (1978) considérés comme les pères de cette théorie, fondent leurs
analyses sur le paradigme de l’utilité contractuelle et politique de l’information comptable. La
théorie positive de la comptabilité tend à expliquer et à prédire le comportement des
producteurs et des utilisateurs de l’information comptable, dans le but ultime d’éclairer la
genèse des états financiers19.

19
Jean-François Casta. Théorie positive de la comptabilité. Coordonne par B. Colasse. Encyclopédie de
comptabilité, contrôle de gestion et audit, Economica, Paris, p. 1393-1402, 2009.
<halshs-00679544>
DAN SERGE WILLIAM 29
INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
Dans notre contexte spécifique, on constate que les pratiques comptables des PME sont dans
la plupart du temps rudimentaires et orientées vers la production d’informations obligatoires.
Ce choix de pratique comptable rudimentaire vient du fait que les PME sont pilotées en
majeure partie par leurs propriétaires. Or le postulat de l’utilité contractuelle de l’information
comptable mis en relief par la théorie positive de la comptabilité nous dit que cette
information comptable est cruciale pour juguler les problèmes d’asymétrie informationnelle
entre dirigeant et actionnaires. Cela dit, lorsqu’on est dans une PME de type familiale, les
pratiques comptables seraient de facto moins développées. Et le propriétaire-dirigeant a une
perception moins importante de l’utilité de l’information comptable.

Toutefois, l’environnement des PME ivoiriennes ne regorge pas uniquement que des
entreprises familiales. Il y a également des structures constituées de tiers (associés au capital).
Si on se réfère au raisonnement précédent, ce type de PME auraient une perception plus
importante de l’utilité de l’information comptable, et partant auraient des SIC plus développés
avec des pratiques comptables plus diversifiées.

En clair, le problème de l’utilité de l’information comptable est contingent, ou du moins


dépend de certains facteurs de contingence.

Certains auteurs (Christenson, 1983 ; Sterling, 1990 ; Chambers, 1993) évaluant cette théorie
sur son aptitude explicative et prédictive en focalisant leur attention sur les choix effectués par
les acteurs (dirigeants ou normalisateurs), contestent les orientations de la théorie positive de
la comptabilité. Selon Christenson (1983), cette théorie devrait exclusivement s’intéresser aux
faits comptables (états financiers) et non à prédire et à expliquer le comportement des
comptables ou celui des dirigeants en matière de choix de méthode comptable. Cette critique
l’a conduit à contester l’appellation de cette théorie comptable et à la qualifier de « sociologie
de la comptabilité »

I.2- Théorie du signal


La théorie du signal (Ross, 1977) beaucoup utilisée dans la recherche en finance est adossée
au concept d’asymétrie informationnelle développé par Akerlof (1970). Selon la définition
proposée par Kelly (1991, p. 190) un signal est une action (ou une caractéristique
manipulable) qu’une entreprise peut entreprendre et qui communique sincèrement aux autres
une information privée sur elle-même afin de la distinguer20.
20
Guillaume Chanson et Véronique Rouges, « L’externalisation de la fonction comptable à l’épreuve de la
théorie du signal », Finance Contrôle Stratégie [En ligne], 15-3 | 2012, mis en ligne le 05 novembre 2012,
DAN SERGE WILLIAM 30
INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
Utilisée par Myers et Majluf (1984) dans la “pecking order theory“ pour expliquer le choix
des modes financement des entreprises, elle s’analyse dans ce contexte par le fait que ces
dernières émettent un signal lorsqu’elles font recours aux marchés des capitaux ou aux
institutions financières classiques (Banques) pour leurs besoins de financement. En effet, ce
signal est perçu par les investisseurs et les banquiers à travers les informations comptables et
financières (états financiers) produites par ces entreprises. Ainsi, après analyse de ces
informations mis à leur disposition, ces “bailleurs de fonds“ vont en faire une interprétation
selon leurs différentes perceptions et adopter une attitude qui se matérialise par le fait qu’ils
choisissent ou non de financer l’entreprise. Certains auteurs appréhendent le signal comme un
mécanisme de régulation de l’asymétrie informationnelle qui règne sur les marchés entre les
différents acteurs (Michel Albouy, 1990)21.

En ce qui concerne les PME, l’information comptable est perçue comme un signal qui permet
d’évaluer la qualité de la gestion des dirigeants d’un point de vue aussi bien interne
qu’externe. En interne, le dirigeant et les salariés peuvent jauger la qualité de leurs décisions
stratégiques (investissement dans des projets…) et opérationnelles (gestion commerciale…).
Au niveau externe, l’utilité du signal émis par l’information comptable peut s’analyser par le
fait que les partenaires de l’entreprise peuvent lui accorder une certaine crédibilité sur la base
de la fiabilité de ses données comptables. Cependant, dans notre contexte particulier
(ivoirien), les dirigeants de PME refusent d’émettre des signaux positifs par leurs
informations comptables de peur d’être soumis à des charges fiscales importantes. Les
conséquences de cette situation peuvent se résumer au fait que les PME biaisent délibérément
leurs informations comptables ou refusent de formaliser leurs SIC. Cela a tendance à réduire
drastiquement l’utilité décisionnelle perçue par ces PME.

I.3- Théorie de la contingence


Cette théorie est née de l’instabilité constatée de l’environnement après la seconde guerre
mondiale et de son incidence sur les organisations. Woodward (1958), Burns et Stalker
(1961), Lawrence et Lorsch (1967) sont considérés comme les pères de la théorie de la
contingence. Ces derniers dans leurs travaux sur la contingence s’intéressent aux variables
internes et externes ayant un impact majeur sur la structuration des organisations.

consulté le 06 septembre 2016. URL : http://fcs.revues.org/1189 ; DOI : 10.4000/fcs.1189.

21
Albouy Michel, « La politique de dividendes des entreprises. In: Revue d'économie financière », n°12-13,
1990. Articles divers. pp. 240-251.
DAN SERGE WILLIAM 31
INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
La théorie de la contingence défend le postulat selon lequel l’entreprise baignant dans un
environnement en perpétuel mouvement doit s’adapter aux différentes situations qui se
présentent à elle. Cela éclaire un peu plus la problématique que nous traitons dans ce travail.
En effet, l’utilité que perçoivent les PME par rapport à l’information comptable serait
contingente à la situation dans laquelle elles s’y trouvent. Or toutes décisions (de
structuration) proviennent de la perception que peuvent avoir les dirigeants de la conjoncture.
A cet effet, la structuration du SIC, le choix des pratiques comptables et les orientations qu’on
leurs donnent (décisionnelle ou fiscale) dépendent d’un certain nombre d’éléments
contingents ; sachant que l’information comptable est le produit dérivé du SIC et des
pratiques comptables que nous venons d’évoquer.

La plupart des recherches scientifiques menées (Chapellier, 1996 ; Lavigne, 1999 et 2002) sur
le système d’information comptable (SIC) dans les PME font apparaitre deux perspectives
distinctes dans la théorie de contingence qui sont la théorie objective (ou structurelle) et la
théorie subjective (ou comportementale).

I.3.1. Théorie de la contingence structurelle ou objectiviste


Cette théorie soutient qu’il existe un lien déterminé entre la structure des organisations et les
traits qui caractérisent les situations dans lesquelles elles opèrent. En effet, l’environnement
peut être incertain, instable ou complexe. A cet effet, Brennemann et Separi (2001) identifient
six facteurs : la structure, la taille, l’âge et la culture de l’entreprise, l’emploi de la technologie
et l’environnement. Pour Mintzberg (1990) les facteurs qui influencent le plus l’utilité de
l’information comptable et par ricochet les systèmes de gestion sont : l’âge, la taille, la
technologie, l’environnement, la culture et les relations de pouvoir. Chapellier (1994) quant à
lui retient comme facteurs de contingence structurelle : la taille, l’âge de l’entreprise, le degré
d’informatisation de la gestion et la nature de l’activité.

Si les caractéristiques organisationnelles (et tout particulièrement la taille des


entreprises) sont, jusqu’à un certain point, liées aux pratiques comptables de gestion des
dirigeants de PME, celles-ci ne peuvent seules, expliquer l’ensemble de ces pratiques
(Chapellier, 1994).

Etant donné que les dirigeants jouent un rôle crucial dans les PME (ils se situent au centre du
système d’information, de décision et de contrôle de l’entreprise), les auteurs
(Chapellier ,1994; Lavigne, 2002) ont jugé opportun d’élargir l’approche contingente en
intégrant dans l’analyse les facteurs de contingence comportementale.

DAN SERGE WILLIAM 32


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
I.3.2.Théorie de la contingence comportementale ou subjectiviste
Cette théorie est un complément à la théorie de la contingence structurelle en ce sens qu’elle
intègre dans l’analyse les dimensions humaines, notamment celles de l’acteur qui devient
ainsi le centre d’intérêt et l’objet de recherche. Selon cette théorie les caractéristiques
comportementales propres à chacun des acteurs sont susceptibles d’influencer leurs
jugements et partant, la structure et le fonctionnement des entreprises. L’ensemble de la
littérature s’accorde en effet pour souligner que le profil du dirigeant (compétence, histoire,
culture, famille) joue un rôle très particulier qui fait la spécificité de ce type d’organisation :

« Comprendre la PME, c’est tout d’abord découvrir le profil et percer les motivations de son
dirigeant » (Raymond et al, 2004). Parfois autodidacte, parfois diplômé de l’enseignement
supérieur, parfois jeune créateur sans expérience, parfois cadre démissionnaire d’un grand
groupe ou bien héritier d’une vieille affaire familiale, la diversité des profils de dirigeants
représente un élément caractéristique de l’univers de la PME. Le dirigeant joue aussi un rôle
central dans la conception des documents comptables en fonction des besoins de l’entreprise
(Lacombe, 1994). Certains auteurs tels que Lassoued et Abdelmoula (2006), dans leurs études
portant sur les déterminants du système d’information comptable des PME, retiennent
comme variable de leur étude le niveau de formation du dirigeant, son âge, son expérience
professionnelle, la mission du comptable salarié et son niveau de formation. Quant à,
Ngongang.D (2006) il retient dans son étude le type de formation, le niveau de formation,
l’expérience, et l’âge.

En somme, ces théories nous montrent comment les PME perçoivent l’utilité de l’information
comptable et quelles réactions elles ont face aux situations qui s’y présentent dans leurs
pratiques managériales. La section suivante est destinée à la revue de la littérature de laquelle
émerge nos hypothèses et notre modèle de recherche.

SECTION II : REVUE DE LITTERATURE


Dans cette section nous établissons le lien entre les facteurs de contingence et l’utilité de
l’information comptable à partir des travaux théoriques et empiriques des auteurs qui nous ont
précédés dans ce champ de réflexion. Rappelons au passage que nous définissons l’utilité de
l’information comptable comme la nécessité de l’utilisation des informations provenant du
SIC pour prendre des décisions qui permettrons à l’entreprise d’atteindre un but précis.

DAN SERGE WILLIAM 33


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
II.1- Facteurs de contingence structurelle et utilité de l’information comptable

Comme nous l’avons vu dans la section précédente de notre travail, les auteurs ont identifié
plusieurs facteurs de contingence structurelle. Cependant, vu la spécificité de notre contexte
nous avons retenu comme facteurs : la taille, la structure de propriété, le domaine d’activité de
l’entreprise.

II.1.1- La taille de l’entreprise et l’utilité de l’information comptable

Un bon nombre de travaux empiriques montrent que la taille de l’entreprise est une variable
qui est susceptible d’influencer le comportement des dirigeants face aux choix des pratiques
comptables et partant, à l’utilité qu’ils accordent à l’information comptable dans leur gestion.
Cela peut être observable de façon direct ou indirect dans la littérature.

Selon Chapellier (1994), la taille est sans conteste un élément explicatif des pratiques
comptables. En effet, lorsque les activités de l’entreprise s’accroissent, il devient difficile pour
les dirigeants d’avoir une maîtrise des différents flux et leurs besoins en information pour le
pilotage efficace de l’entreprise augmente. La conséquence d’une telle situation se matérialise
par la complexification des systèmes d’informations comptables, la diversification des
pratiques comptables et une utilisation plus accrue de l’information comptable par les
dirigeants de PME. Bajan-Banaszak (1993) conforte cette idée lorsqu’il affirme que plus la
taille de l’entreprise est grande, plus les outils de gestion sont diversifiés et compliqués.

Pour sa part, Lavigne (1999) démontre que la taille des PME constitue un déterminant des
pratiques de comptabilité générale. Germain (2000) quant à lui indique que le degré de
complexité moyen des tableaux de bord de PME ayant entre 10 et 99 salariés est nettement
inférieur au degré de complexité moyen de ceux présents dans les PME disposant de plus de
99 salariés. Dans le même ordre d’idée, Nobre (2001) montrent que les PME les plus petites
(de 50 à 100 salariés) utilisent peu ou pas les tableaux de bord, la procédure budgétaire et
l’analyse des écarts et que dans les PME de plus de 100 salariés, ces outils du contrôle de
gestion sont généralisés et plus formalisés. Dans la même perspective, Gandaho (2007)
montre dans ses travaux que dans les petites entreprises ivoiriennes le budget et les
mécanismes de contrôle budgétaire sont peu ou pas du tout utilisés contrairement aux
entreprises de taille relativement grande22.
22
Roger Gandaho, (2007), «Pratiques et méthodes budgétaires des entreprises en ci », vol. 008 No 1-2007 (1er
semestre).
DAN SERGE WILLIAM 34
INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
Ainsi, nous pouvons déduire l’hypothèse H1.1 suivante :

H1.1 : La taille de l’entreprise exerce une influence positive sur l’utilité de l’information
comptable.

II.1.2- La structure de propriété et l’utilité de l’information comptable

Une entreprise est dite familiale lorsque le dirigeant est aussi propriétaire de l’entreprise, qu’il
dispose, seul ou avec les membres de sa famille proche, à la fois du pouvoir de gestion et de la
propriété du capital (Chapellier et Zouhour, 2012).

Dans le contexte ivoirien à l’instar des pays de la sous-région, nombreuses sont les PME qui
appartiennent à un individu qui généralement en assure la gouvernance. Mais il y a également
des PME qui sont constituées d’associés. Certains chercheurs (Lavigne, 1999; Lavigne et
Saint-Pierre, 2002) soulignent qu’il ne faut pas occulter la structure de propriété comme
facteur pouvant influencer les pratiques comptables et l’utilisation de l’information
comptable.

D’aucuns notent que la présence dans une entreprise d’associés ou d’actionnaires non
apparentés pourraient conduire le dirigeant à mettre en place des outils comptables formels
d’une part pour légitimer ses actions et ses décisions (Bescos et Mendoza, 1998; Cheffi, 2007)
et d’autre part pour réduire l’asymétrie informationnelle perçue par les associés ou
actionnaires extérieurs (Saint-Pierre et Bahri, 2000). De ce fait, Lavigne (1999) affirme que la
structure de la propriété (familiale ou non familiale) influence l’utilité de l’information et les
pratiques comptables en PME. Germain (2000) note que le mode de propriété de l’entreprise
est à l’origine de différences dans l’usage des tableaux de bord.

Aussi, lorsque la PME est gouvernée par le dirigeant-propriétaire il n’est pas rare de voir que
celui-ci s’appuies constamment sur son intuition pour prendre des décisions (Ngongang,
2006) au lieu de se référer à l’information comptable.

Nous pouvons de ce fait énoncer l’hypothèse H1.2 comme suit :

H1.2 : la structure de propriété influence positivement l’utilité de l’information comptable


selon qu’on se trouve dans une PME familiale ou pas.

DAN SERGE WILLIAM 35


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
II.1.3- Le domaine d’activité et l’utilité de l’information comptable

Le domaine d’activité est l’un des critères de classification des entreprises. Dans les manuels
de comptabilité on peut observer trois domaines d’activité que sont : l’industrie, le commerce
et les services (DOUMBIA. D, 2014). Cette catégorisation peut varier d’un auteur à l’autre.

Les chercheurs en comptabilité ont montré dans leurs travaux le lien entre le domaine
d’activité, les pratiques comptables et in fine la production et l’utilisation de l’information
comptable. Holmes et Nicholls (1989) dans une étude menée auprès de 928 PME
australiennes démontrent que le secteur d’activité a un effet sur le niveau de production de
l’information comptable non obligatoire des PME. En effet, la nature de l’activité peut
susciter un important besoin en information comptable, et l’utilité de cette information va se
matérialiser par une production et utilisation accrue de celle-ci. Dans la même veine, mais
tout en relativisant Chapellier (1994) affirme que le type d’activité est partiellement associé
aux pratiques comptables des PME.

En outre, l’étude de Bajan- Banaszak (1993) révèle une carence dans les comptabilités
orientées gestion dans les entreprises du bâtiment (38℅). Il aboutit par la suite à un
classement sur la base du niveau des outils de gestion. Dans l’ordre décroissant, les
entreprises les plus outillées sont les suivantes : les entreprises du secteur industriel (37℅)
puis, les prestataires de service (26℅), ensuite les entreprises du bâtiment (25℅) et enfin les
entreprises commerciales au taux de (20℅).
Plus loin, Nobre (2001) souligne que la diversité des secteurs permet nécessairement une
analyse plus concrète puisqu’elle reflète l’hétérogénéité des PME et évite la sectorisation des
résultats, et donc une généralisation de ces résultats.
Cela nous conduit à l’hypothèse H1.3 qui est libellé comme suit :
H1.3 : le domaine d’activité influence positivement l’utilité de l’information comptable.

Après la contingence structurelle, abordons la littérature sur la contingence comportementale.

II.2- Facteurs de contingence comportementale et utilité de l’information


comptable

Tout comme les facteurs de contingence structurelle, les auteurs ont identifié plusieurs
éléments de la contingence comportementale. Mais dans cette recherche nous en avons retenu
trois : le niveau et type de formation, l’expérience du dirigeant.
DAN SERGE WILLIAM 36
INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
II.2.1- Le niveau d’étude (formation) du dirigeant et l’utilité de l’information
comptable

Plusieurs auteurs ont étudié l’impact du niveau de formation des dirigeants sur le degré
d’utilisation des données comptables (Martel et al, 1985 ; Nadeau et al, 1988 ; Julien et
Marchesnay, 1988 ; Holmes et Nicholls, 1989 ; Holmes et al, 1991 ; Chapellier, 1994 ;
Lavigne, 1999…). En effet, lorsque le dirigeant à un niveau de formation élevé, il est plus à
même de manipuler les données comptables pour en extraire l’information utile. Celui-ci
connait davantage la valeur de cette source d’information dans le pilotage de la performance.

D’autres chercheurs au niveau de la littérature confortent ce point de vue quand ils affirment
que les dirigeants les plus formés présentent un degré d’utilisation des données comptables
plus fort ou plus intense (Chapellier et Zouhour, 2010). Leur perception de l’utilité de
l’information comptable se trouve ainsi renforcer. Un dirigeant moins instruit ne reconnait pas
forcement son utilité, cela explique d’ailleurs en partie le recours à l’intuition de plusieurs
dirigeants de PME, surtout africains.

A la suite de cet argumentaire on peut formuler l’hypothèse H2.1 comme suit :

H2.1 : le niveau d’étude du dirigeant influence positivement l’utilité de l’information


comptable.

II.2.2- Le type de formation et l’utilité de l’information comptable


Holmes et Nicholls (1988) dans leurs travaux ont montré que le type de formation peut
expliquer le degré d’utilisation de l’information comptable. Dans ce sens, Chapellier (1994)
note que les dirigeants disposant d’une formation de type comptables ou gestionnaires
présentent un degré d’utilisation de l’information comptable de gestion plus accru. Pour lui,
les dirigeants en fonction de leur formation peuvent fixer les objectifs de production des
données comptables. En réalité, ceux-ci auraient une capacité d’analyse, de synthèse et
d’interprétation des données comptables plus développée vue qu’ils ont acquis des
compétences dans la discipline durant leur parcours académiques. De plus Affès et
Chabchoub (2007) démontrent que la nature de la formation du dirigeant a un impact positif
sur les pratiques comptables des PME.

En revanche, les dirigeants qui sortent d’un autre domaine de formation seraient moins
disposés à utiliser l’information comptable à moins qu’ils soient assistés d’un spécialiste dans

DAN SERGE WILLIAM 37


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
le domaine, ce qui génère nécessairement des coûts supplémentaires. Or nos PME sont
caractérisés par la rareté des ressources, surtout financières. De plus, les hommes sont plus
disposés à faire naturellement ce qu’ils connaissent (Chapellier et Abdallah, 2010). Ceci peut
avoir des conséquences sur l’utilité qu’ils accordent à l’information comptable.

Au regard de ces travaux nous pouvons formuler l’hypothèse suivante :

H2.2 : le type de formation exerce une influence positive sur l’utilité de l’information
comptable.

II.2.3. L’expérience et l’utilité de l’information comptable

Les auteurs au niveau de la littérature ne semblent pas parvenir à un consensus sur la relation
entre l’expérience du dirigeant et l’utilité accordée à l’information comptable.

D’abord, un groupe soutient la thèse selon laquelle l’utilisation de l’information comptable


baisse au fur et à mesure que le dirigeant gagne en expérience (Nadeau et al., 1988;
Chapellier, 1994). Selon eux, plus le dirigeant est expérimenté, plus il est âgé, plus il
consomme moins d’informations et par la suite il utilise moins les données comptables de
gestion.

Ensuite, une autre catégorie de chercheurs (Marchesnay, 1985 ; Nelson, 1987) opposés aux
précédents soutient que la relation est plutôt croissante. C’est-à-dire, plus le dirigeant est
expérimenté, plus il a recours à l’information comptable. Ils expliquent que les décideurs
expérimentés sont le plus souvent capables de modélisations plus sophistiquées des problèmes
à résoudre impliquant des représentations plus riches du réel perçu.

Enfin, Reix (1981) et d’autres chercheurs ne trouvent aucune relation entre le degré
d’utilisation de l’information comptable et l’expérience de l’utilisateur, notamment le
dirigeant.

De cette divergence de résultats, nous retenons la seconde proposition et formulons


l’hypothèse suivante :

H2.3 : l’expérience du dirigeant influence positivement l’utilité de l’information comptable.

H1: les facteurs de contingence structurelle H2 : les facteurs de contingence


influencent positivement l’utilité de l’information comportementale influencent positivement

DAN SERGE WILLIAM 38


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
comptable dans les PME. l’utilité de l’information comptable dans les
PME.
H1.1 : La taille de l’entreprise exerce une influence H2.1 : le niveau de formation du dirigeant influence
positive sur l’utilité de l’information comptable. positivement l’utilité de l’information comptable.

H1.2 : la structure de propriété influence H2.2 : le type de formation exerce une influence
positivement l’utilité de l’information comptable. positivement sur l’utilité de l’information
comptable.
H1.3 : le domaine d’activité influence positivement H2.3 : l’expérience du dirigeant influence
l’utilité de l’information comptable. positivement l’utilité de l’information comptable.

Tableau 2: Récapitulatif des hypothèses de recherche

Source : l’auteur (2016)

II.3. Cadre conceptuel de la recherche

A la suite de nos hypothèses découlant de la littérature, nous proposons le modèle conceptuel


ci-dessous. Ce modèle fera l’objet d’un test empirique dans la suite du travail.

Figure 1 : Modèle conceptuel de recherche

Source : L’auteur (2016)

DAN SERGE WILLIAM 39


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
II.4- Cadre opératoire de la recherche

Dans ce travail, suite à un examen de la littérature nous avons formulé des hypothèses et
élaboré un modèle de recherche qui sera testé dans les prochains chapitres. Mais avant il
convient de préciser les conditions de validité des hypothèses qui fondent notre modèle
conceptuel.

H1: les facteurs de contingence structurelle influencent positivement l’utilité de


l’information comptable.

Cette  hypothèse sera validée si la corrélation entre la variable expliquée (utilité) et les
variables explicatives (taille, structure de propriété et domaine d’activité) est significative au
seuil de 5% et que le coefficient de corrélation est de signe positif.

H2 : les facteurs de contingence comportementale influencent positivement l’utilité de


l’information comptable.

Cette  hypothèse sera également validée si la corrélation entre la variable expliquée (utilité) et
les variables explicatives (niveau, type de formation et expérience du dirigeant) est
significative au seuil de 5% et que le coefficient de corrélation est de signe positif.

CONCLUSION PARTIELLE

Cette première partie nous a permis d’avoir une idée sur les PME dans différent pays et en
Côte d’ivoire spécifiquement. On a pu également mettre en lumière les différentes pratiques
comptables des PME et avoir une notion des concepts rattachés à l’information comptable.

Nous avons pu faire un inventaire des écrits qui établissent le lien entre les facteurs de
contingence et l’information comptable en contexte PME. A partir de ces travaux de
recherche, nous avons pu élaborer un modèle de recherche qui sera testé sur la base des
hypothèses énumérées.

DAN SERGE WILLIAM 40


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
Cette conclusion marque la fin de la première partie de notre travail, et nous permet ainsi
d’ouvrir la seconde partie. Celle-ci sera consacrée à l’étude empirique. Il sera question de
présenter notre démarche méthodologique, puis les résultats des tests et les discutés en
fonction de la littérature.

DAN SERGE WILLIAM 41


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]

PARTIE II : ETUDE EMPIRIQUE DE L’INFLUENCE DES


FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE
L’INFORMATION COMPTABLE

DAN SERGE WILLIAM 42


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]

INTRODUCTION PARTIELLE

Tout travail de recherche qui tente d’appréhender la réalité doit être bâti non seulement sur
des fondements théoriques solides, mais aussi et surtout sur une démarche méthodologique
rigoureuse et cohérente. Ainsi, après avoir présenté le cadre environnemental et théorique
dans une première partie, il est maintenant opportun pour nous d’ouvrir les chapitres sur la
phase empirique de notre recherche portant sur l’influence des facteurs de contingence sur
l’utilité de l’information comptable. Cette partie comprend deux chapitres où le premier
présente l’approche méthodologique mise en œuvre et le second la présentation et la
discussion des résultats.

DAN SERGE WILLIAM 43


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
CHAPITRE III : DEMARCHE METHODOLOGIQUE DE
RECHERCHE
Ce chapitre présente notre méthodologie de recherche, c'est-à-dire la démarche générale
structurée qui permet d’étudier le thème de recherche (Hlady Rispal, 2002). Il est structuré
en deux sections. Dans la première section, nous présentons la démarche qualitative, puis la
phase quantitative dans la seconde section. A chacune de ces phases nous présentons les
outils et techniques mobilisés (instruments de collecte, technique d’échantillonnage et
d’analyse des données).

SECTION I : PHASE QUALITATIVE


La première étape de notre étude est essentiellement exploratoire. Elle a consisté à faire une
étude exploratoire documentaire puis à réaliser des entretiens en profondeur sur le terrain
d’étude, notamment des entretiens semi-directifs.

La phase qualitative constitue un passage de plus en plus indispensable dans la recherche


en Sciences de gestion et son apport est considérable, dans la mesure où elle permet de mieux
cerner la nature du problème étudié. Elle permet de comprendre et d’expliquer les raisons du
comportement des individus. La phase qualitative précède l’étude quantitative (Dayan et al,
2004). Elle peut suffire pour mener une recherche, car elle constitue une étude à part entière.
Son objectif est d’explorer en profondeur toutes les facettes du phénomène étudié et d’en
identifier les grandes lignes. L’étude qualitative regroupe diverses techniques à savoir :
l’étude exploratoire documentaire, les techniques projectives et associatives, les entretiens
individuels ou collectifs (focus group). En générale ces techniques servent à comprendre les
opinions, les attitudes, les motivations profondes, les freins et les raisons du comportement
des individus.

I.1. Etude exploratoire documentaire


L’étude exploratoire documentaire permet de prendre connaissance des points de repères et de
mettre en évidence les questions non encore suffisamment explorées. Plusieurs méthodes
peuvent être mises en œuvre pour réaliser l’étude exploratoire documentaire. Les plus
utilisées sont l’étude des données secondaires qui présentent, à toute étude ou recherche,
l’examen de la littérature spécialisées (Lambin, 1990).

Dans le cadre de notre travail, l’étude exploratoire documentaire a consisté à faire une
recension d’articles (en majorité) et d’ouvrages relatifs à la thématique étudiée. En effet, nous
avons entré les mots clés de notre sujet dans les moteurs de recherche (Google, Google
DAN SERGE WILLIAM 44
INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
scholar etc.), cela nous a permis d’avoir une sélection d’articles spécifiques. Nous avons
également effectué des recherches d’ouvrages en bibliothèque, notamment les bibliothèques
du LARGE et de l’Institut Français. Certaines données statistiques ont été recueillies sur des
sites internet (INSEE, INS…).

Cette recherche documentaire nous a permis non seulement d'avoir des connaissances
sur les pratiques comptables des PME de façon générale mais aussi d’acquérir des
connaissances théoriques sur certains facteurs qui fondent l’utilité de l’information comptable.
Elle a également permis d’identifier les variables de notre recherche et de formuler les
questions du guide d’entretien pour la conduite des entretiens en profondeur que nous avions
annoncé préalablement et qui constitue la prochaine étape de notre travail.

I.2. Phase des entretiens


A partir de notre objet de recherche et des informations recueillis dans littérature (étude
documentaire) nous avons élaboré un guide d’entretien pour effectuer un premier test sur le
terrain. Ce guide d’entretien comportait trois grands thèmes et chaque thème était constitué
de questions spécifiques. Nous proposons un extrait des questions de notre guide
d’entretien :

-Pouvez-vous nous présenter brièvement votre entreprise et votre profil ?

-Qu’est-ce que l’information comptable pour vous dirigeant d’entreprise  ?

-Quelles sont les décisions pour lesquelles vous faites recours à cette information  ?

-Quelles sont les pratiques comptables que vous développez dans votre entreprise  ?

L’entretien en profondeur constitue la forme la plus courante de l’investigation qualitative


(Vernette et Giannelloni, 1994). Les différentes formes d’entretien en profondeur sont :
l’entretien non-directif, semi-directif et l’interview papier-crayon. Dans cette recherche, étant
donné que nous voulons mesurer l’influence des facteurs de contingence sur l’utilité de
l’information comptable par les dirigeants de PME, nous avons opté pour l’entretien semi-
directif parce qu’il présente l’avantage d’être plus concret et efficace. En effet, les personnes
ressources que nous avons sollicitées sont caractérisées par un agenda chargé. De ce fait, cette
technique nous a permis d’optimiser le temps de l’entretien.

I.3. Techniques d’échantillonnage et collecte de données


Dans cette phase qualitative nous avons eu recours à la méthode par convenance pour
constituer notre échantillon. L’échantillon était composé de cinq dirigeants de PME, d’un
DAN SERGE WILLIAM 45
INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
analyste crédit de micro-finance et d’un dirigeant de CGA. La taille de cet échantillon obéit
au principe de la saturation sémantique énoncé par Glaser et Strauss (2006). En ce qui
concerne la collecte des données nous avons, d’entrée de jeu, relevé le caractère
scientifique de l’étude et garanti l’anonymat et la confidentialité des informations qu’ils
mettent à notre disposition. Notre guide d’entretien nous a été d’une grande utilité dans cette
étape du travail.

Pour le deuxième groupe de personnes (analyste crédit et dirigeant de CGA), nous avons
réalisé un entretien de type expert. Il s’agissait d’avoir leurs avis sur les pratiques comptables
des dirigeants de PME et d’en relever les déterminants. Ces entrevues ont duré environ une
heure. Cela nous a permis d’identifier les différentes décisions qui permettent de mesurer
l’utilité de l’information comptable et de confirmer les autres variables recensées dans la
littérature. Les informations recueillis lors de ces entretiens nous ont permis de concevoir par
la suite notre questionnaire pour la phase quantitative.

I.4. Méthode d’analyse des données qualitatives


Après la phase de collecte des données, place est fait à l’analyse de ces informations. En
Sciences Humaines et particulièrement en Science de gestion, il existe plusieurs techniques
d’analyses de données qualitatives. On a entre autre l’analyse de contenu thématique et
lexical, l’analyse de verbatim etc. Dans ce travail, nous avons privilégié l’analyse de contenu
thématique et de verbatim ; cela nous permet d’avoir des résultats plus probants et détaillés,
renforçant ainsi la validité interne de notre travail. L’analyse de verbatim, vu son caractère
simpliste et pertinent semblait la mieux adaptée pour répondre à notre préoccupation.
L’analyse de contenu, lui présente l’avantage d’être structurant. Pour cela il nous a fallu
retranscrire entièrement et fidèlement l’enregistrement des discours des acteurs interviewés
pendant la phase des entretiens avant de procéder aux différentes analyses. Etant donné que
nous avons promis garder l’anonymat des répondants, nous avons procédé à une codification
de leurs différentes identités.

I.5. Résultats de l’analyse qualitative


Lors de notre première phase de terrain, notamment pendant la phase des enquêtes qualitatives,
nous avons pu recueillir un certain nombre d’informations utiles à notre étude. Ce sont ces
informations que nous exposons dans ce titre après leur traitement par l’analyse thématique.
Au cours de cette étape cruciale de notre recherche, nous avons eu à interroger des dirigeants de
PME sur l’utilité qu’ils accordent à l’information comptable dans leur processus décisionnel et
quels sont les éléments qui sont susceptibles d’avoir un effet sur la façon dont ils pouvaient
DAN SERGE WILLIAM 46
INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
exploiter cette information. Mais avant, il fallait s’enquérir de la conception qu’ils avaient de
l’information comptable. A cet effet, nous leur avons demandé de proposer une définition de
l’information comptable en fonction de leurs pratiques managériales. Nous avons retenu deux
propositions que nous jugeons pertinentes et qui reflètent le débat dans littérature. Le premier
dirigeant (P1) a répondu avec raillerie :

« … l’information comptable est l’information que je dois communiquer


au Fisc sur ma gestion, …mais pour ne pas payer beaucoup d’impôt. »

Ce dernier est dirigeant d’un dépôt de boisson, il nous a confié tenir une comptabilité de
trésorerie et bénéficiait des services d’un comptable externe pour ses déclarations périodiques à
l’administration fiscale. Pour lui, étant donné que le flux de ses activités est faible (taille), il ne
trouvait pas nécessaire d’avoir recours constamment à l’information comptable, que d’ailleurs il
parvenait à maitriser tous les flux de l’entreprise. Mais ce dernier a affirmé que sa formation
(ingénieur en mécanique) ne le disposait pas à manipuler les données comptables.
Le second dirigeant (P2) lui est gérant d’une Start up qui exerce dans le service de livraison. Pour
P2 :

« …l’information comptable est l’information relative à la traçabilité de


toutes les actions de l’entreprise et qui aide le gestionnaire à prendre les
bonnes décisions pour la bonne marche de l’entreprise… »

Ce gérant a affirmé que l’information comptable est indispensable pour le pilotage de la


performance de son entreprise. Rappelons que cette entreprise est le fruit d’une coopération entre
amis qui avaient à cœur de monter une structure ; et donc l’information comptable permettait à
chacun d’eux d’avoir une idée de la progression de l’entreprise. Il a même affirmé que grâce à
cette information il est parvenu à démasquer le comportement opportuniste de ses agents
livreurs. En outre, il a ajouté que l’information que lui fournissait son comptable lui permettait
d’avoir une idée de l’évolution de la demande et par conséquent d'orienter stratégiquement
l’entreprise.

« …nous renforçons notre dispositif comptable au fur et à mesure que


nos activités s’accroissent. » a-t-il renchérir.

DAN SERGE WILLIAM 47


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
Dans nos enquêtes qualitatives, nous n’avons pas interrogé uniquement que les PME. Nous
avons eu également des entretiens avec un dirigeant de CGA et un analyste crédit d’une
Institution de Micro-Finance (IMF). Nous voulions connaitre leur avis sur les pratiques
comptables des PME, notamment les problèmes liés à la fiabilité de leurs informations
comptables. Le dirigeant du CGA (P3) est celui qui nous a le plus éclairé sur les pratiques
comptables des PME, l’utilité que ceux-ci accordent à l’information comptable et quels en
sont les principaux déterminants.

P3 : « … dans mes prestations de services aux entreprises, j’ai pu


constater que lorsque c’est une entreprise familiale le dirigeant recrute
ses proches qui ne sont pas souvent qualifiés, et puis il n’accorde pas
grande importance aux données comptables… Il y a aussi le fait que
les activités des entreprises de certains domaines sont très irrégulières.
Cela a une incidence sur leurs productions et utilisations de
l’information comptable. »

P3 est celui qui a confirmé en premier nos variables recensées dans la littérature et nous a
donné de plus amples informations sur les difficultés que rencontrent les PME en matière de
comptabilité.

Quant à P4 l’analyste crédit, il nous a renseigné sur la fiabilité de l’information comptable des
PME contenu dans leurs états financiers. En effet, il a relevé le fait que les PME maquillent
leur compte pour accroître leurs chances d’obtenir du financement.

« Bon nombre de PME ne tiennent pas de comptabilité formelle, …


quand elles ont besoin de financement, elles louent les services d’un
particulier qui monte ces états financiers irréalistes. Mais nous avons
un dispositif de calcul qui nous permet de les démasquer. Par exemple
on a pu constater d’après leurs chiffres que certaines vendent plus
qu’il n’y a de marchandise en stock. »

Cette première phase d’enquête nous a beaucoup aidé dans l’étape suivante de notre
recherche, à savoir la phase quantitative.

DAN SERGE WILLIAM 48


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
SECTION II : PHASE QUANTITATIVE

Une étude quantitative a pour objectif d’apporter des éléments de précisions quantifiables
aux réponses ou résultats de la phase qualitative (Dayan, 2004). Contrairement à l’étude
qualitative, avec un échantillon de petite taille, l’étude quantitative porte sur un
nombre important de personnes interrogées. Il est plus couteux, difficile, voire impossible
d’étendre l’enquête quantitative à l’ensemble de la population étudiée. Cette étude consiste à
collecter sur le terrain des informations précises et chiffrées sur la population. On veut
identifier l’influence des facteurs de contingence sur l’utilité de l’information comptable.
Pour cela, l’outil qu’on utilise est le questionnaire avec différentes techniques préconisées
qui sont :

- Le recensement ou enquête exhaustive qui consiste à prendre en compte l’opinion de


toute la population ;
- Le sondage auprès d’un échantillon représentatif lorsque la population mère est trop
importante ou lorsque le budget est limité ;
- Le panel qui est un échantillon répétitif qui se renouvelle régulièrement.

Lorsque l’enquête s’étend sur l’ensemble de la population, on parle de recensement. Si elle


porte sur une partie de la population, on parle de sondage. Pour cette étude relative à
l’influence des facteurs de contingence sur l’utilité de l’information comptable dans les PME,
nous avons opté pour le sondage. En effet, l’enquête par sondage est la technique d’étude
quantitative la plus utilisées (Hermel, 1995). Il s’agit d’une technique relativement moins
coûteuse par rapport au recensement.

II.1- Technique d’échantillonnage


On désigne par échantillon, une partition représentative d’une population en termes de
structure et de répartition utilisée en général pour des sondages. Pour la sélection
d’un échantillon, on a recours à des méthodes et des critères de choix. Ces méthodes et ces
critères de choix fondent le processus d’échantillonnage. La constitution de
l’échantillon, le plus souvent représentatif, a toujours été une question importante pour la
collecte des données en sciences humaines (Quivy et Campenhoudt, 1995). En effet, pour
que les résultats de l’étude soient proches de la réalité, l’échantillon doit refléter dans sa
structure, la diversité de la population étudiée.

Au niveau de la littérature, il existe deux méthodes d’échantillonnage, les techniques

DAN SERGE WILLIAM 49


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
probabilistes et non probabiliste (Gauthier, 2009 ; Pettersen, 2010). Les techniques
probabilistes ou aléatoires sont basées sur le hasard dans le choix des unités et elles assurent
une meilleure représentativité de l'échantillon et permettent la généralisation des résultats à
l'ensemble de la population avec précision (Croutsche, 1997). L'utilisation de cette
technique nécessite de grandes ressources (temps, argent, accès à une liste exhaustive de la
population mère).

Par contre, les techniques non probabilistes (empiriques) ne se basent pas sur le
hasard (Hermel, 1995), mais plutôt sur un choix raisonné de l'échantillon. Elles sont les plus
adaptées dans le cas de notre étude vu qu’elles sont plus simples dans leur application et ne
nécessitent pas l’existence d’une base de données. Il existe quatre façons de procéder
dans un échantillon non probabiliste pour en tirer la population étudiée: convenance,
estimation (jugement), quota et boule de neige.
Pour définir notre échantillon nous avons utilisé la méthode d’échantillonnage par
convenance à cause de la difficulté d’accès aux dirigeants de PME et le timing qui nous a été
imparti. Les critères de sélection des unités de l’échantillon sont les suivants, tenir une
comptabilité formelle (informatisée) en interne ou externalisée, avoir au moins cinq (5)
employés et un chiffre d’affaire (CA) compris entre cinq (5) million et un (1) milliard en
référence au critère de la catégorie PME énoncé par le décret n°2012-05 du 11 janvier 2012.
Ces critères que nous avons définis nous ont permis d’éliminer les PME qui n’ont pas la
capacité de produire de façon formelle des informations comptables selon la réglementation.
Nous avions estimé à cent (100) le nombre de PME à enquêter. Celles-ci sont issues des
domaines de l’industrie, du BTP, du commerce et des services localisées dans les différentes
communes de la ville d’Abidjan. Au final nous avons pu interroger 60 dirigeants de PME soit
un taux de réponses de 60%.

II.2. Elaboration et pré-test du questionnaire


Le questionnaire est un instrument de collecte d’information en Sciences Humaines dont la
rédaction nécessite en générale les étapes suivantes (Baillargeon et Martin, 2001) :
- faire l’inventaire et préciser les informations à recueillir ;
- identifier les modalités pratiques de l’enquête (type d’enquête, budget, taille de
l’échantillon) ;
- le contenu et la formulation des questions (question compréhensible, question ouverte,
fermées, à choix multiple, les échelles de mesure…) ;
- déterminer les séquences de réponses (présentation et ordre des questions) ;
DAN SERGE WILLIAM 50
INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
- pré-test du questionnaire ;
Etant donné que le questionnaire est l’instrument qui nous a servi pour la collecte des
données, cette exigence des auteurs Baillargeon et Martin a été respectée au cours de nos
travaux. Rappelons qu’il a été conçu à partir des informations recueillis pendant la phase des
entretiens. Après la conception de notre questionnaire, un pré-test a été effectué auprès d’un
échantillon restreint constitué d’étudiants ; ce qui nous a permis d’apporter des corrections.
II.3. Collecte de données
En ce qui concerne l’administration du questionnaire, il convient de noter qu’il existe
plusieurs modes. Les modes les plus souvent utilisés sont : les modes d’administration
par l’enquêteur et les modes d’administration sans l’enquêteur. Les modes
d’administration par l’enquêteur comprennent : l’interview directe ou face à face ;
l’interview par téléphone. Les modes d’administration sans l’enquêteur sont : l’interview
par voie postale et par internet.
Pour notre travail, nous avons opté pour l’interview en face à face, étant donné qu’elle est
la méthode la plus efficace pour les enquêtes sur le comportement des individus et pour le fait
qu’elle est d’un coût financier moins excessif par rapport aux autres méthodes. Finalement,
le questionnaire a été rédigé dans notre étude de manière à répondre aux objectifs de la
recherche. Il aborde les thèmes suivants: L’utilité de l’information comptable, la taille de
l’entreprises, la structure de propriété, le domaine d’activité, le niveau et type de formation du
dirigeants, son expérience, les pratiques comptables. La phase de collecte de donnée s’est
déroulée sur deux semaines. Nous rappelons qu’elle s’est fait de façon assister, nous avons
sollicité l’aide de nos proches, notamment nos cadets et condisciples. Pour cela une formation
préalable était indispensable. Nous leur avons donc donné des instructions fermes pour
réduire au maximum les biais d’enquête.

II.4- Méthode d’analyse des données quantitatives


Pour la partie quantitative, nous avons d’abord procédé à une description des caractéristiques
des composants de l’échantillon et les occurrences des variables. A cet effet, nous avons eu
recours à la méthode du tri à plat lors du dépouillement du questionnaire. En effet, la méthode
du tri à plat ou tabulation simple consiste à réorganiser l’ensemble des valeurs prises par
chaque variable (Vernette et Giannelloni, 1994). Nous avons débuté nos analyses par cette
méthode, car selon Vernette et Giannelloni le tri à plat est souvent la première opération à
mener, sur chacune des variables, lorsque l’on commence à analyser les résultats d’une
enquête. Cependant, ils précisent que le tri à plat ne permet pas d’analyser les relations entre
DAN SERGE WILLIAM 51
INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
les variables. Etant donné que nous voulons mesurer l’influence des facteurs de contingence
sur l’utilité de l’information comptable par les dirigeants de PME, nous avons eu à faire des
tris croisés. Nous avons également eu recours à des méthodes de type causal ou explicatif.

Avant de montrer comment nous avons mis en relation les différentes variables, nous avons
procédé à leur opérationnalisation.

 Opérationnalisation des variables

Nos variables d’analyse dans ce travail de recherche sont les suivantes : utilité de
l’information comptable (variable expliquée) ; taille, structure de propriété, domaine
d’activité, niveau d’étude, type de formation, expérience du dirigeant (variables explicatives).
Leur opérationnalisation est consignée dans le tableau suivant.

Tableau 3 : Opérationnalisation des variables

VARIABLES MESURES EXPLICATIONS

L’utilité de l’information comptable


est mesurée par une échelle de Likert

1- Pas du tout d’accord à cinq points. Les items ont été


empruntés au professeur BIGOU
L’utilité de 2- Pas d’accord
l’information (2011) et adapté à notre recherche.
3- Ne sais pas.
comptable L’adaptation a consisté à préciser les
4- d’accord.
décisions de gestion qui servaient à
5- tout à fait d’accord
mesurer l’utilité de l’information
comptable dans son étude.

quand le CA et nombre d’employés


est important, la taille l’est également.
Taille de l’entreprise Chiffre d’affaire et nombre
Et inversement.
d’employés de l’entreprise.
(Chapellier et Mohammed, 2007)

Structure de propriété 0- Familiale Elle est soit familiale soit non


1- Non-familiale familiale. (Lavigne, 1999)
1- Industrie L’entreprise exerce soit dans
2- BTP l’industrie, soit dans le commerce ou

DAN SERGE WILLIAM 52


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
Domaine d’activité 3- commerces soit dans les services. (Ngongang,
4- services 2006)
1- moins de Bac Le dirigeant à soit un diplôme d’étude
2- Bac inferieur au bac, supérieur ou égal au
Niveau d’étude
3- Bac + (1-3) bac. (chapellier et Mohammed, 2007)
4- Bac + (4-5) adapté.
5- 3e cycle
Le dirigeant est soit gestionnaire de
formation soit issu d’un autre
Type de formation 1- gestionnaire
programme de formation (Chapellier
0- non-gestionnaire
et Mohammed, 2007)
Elle mesure la durée du dirigeant à la
tête de l’entreprise. (Ngongang, 2006)
Expérience du Nombre d’année passée dans
dirigeant l’entreprise

Source : l’auteur (2016)


Le processus d’opérationnalisation de la variable centrale est expliqué plus en détail dans les
lignes qui suivent vu sa complexité.

 Utilité de l’information comptable

Par définition, une échelle de mesure est un ensemble d’éléments portant sur le
même construit et dont la somme (ou la moyenne) représente la « quantité » du construit
pour un sujet donné. Une caractéristique fondamentale de l’échelle de mesure est que
l’on répond à tous les éléments qui la composent à l’aide d’une échelle de type Likert, soit
un choix de réponse gradué. Il est également possible d'avoir une échelle de mesure
composée d'items dichotomiques (0-1). Dans notre recherche, nous avons utilisé une échelle
pour mesurer notre variable centrale.
L’échelle que nous utilisons pour mesure notre variable est une échelle empruntée au
professeur Bigou-Lare (2011) et adapté à notre contexte. Il s’agit d’une échelle dichotomique
que nous avons transformée en échelle de Likert à cinq points. Les propositions données par
les auteurs sont les suivantes :
1. Pas du tout d’accord ; 2. Pas d’accord ; 3. Ne sais pas; 4. D’accord ; 5. Tout à fait
d’accord.
Il nous fallait donc développer des items spécifiques à notre terrain d’étude. Pour cela l’étude
qualitative, notamment les entretiens semi-directifs que nous avons préalablement mené nous
ont permis d’adapter à notre contexte les items que nous avons emprunté au professeur Bigou-

DAN SERGE WILLIAM 53


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
Lare. En effet, ce dernier a mesuré l’utilité de l’information comptable à partir de cinq types
de décisions. Notre adaptation a donc consisté a spécifié chaque décision. Les questions qui
nous ont permis de spécifier nos items sont les suivantes : quelles sont les décisions pour
lesquelles vous faites recours à cette information ? Quelles sont les décisions
quotidiennes pour vous ? Quelles sont les décisions stratégiques pour vous ?

Ensuite, il fallait s’assurer de la cohérence ou l’homogénéité de notre échelle de mesure en


vue d’assurer la validité interne de notre travail. On dit d’une échelle qu’elle est cohérente ou
homogène lorsque tous ses éléments convergent vers la même intensité de réponse. En
d’autres mots, plus les réponses aux éléments sont corrélées entre eux et au score total de
l’échelle, plus la cohérence de cette échelle est élevée. Au contraire, si les scores de plusieurs
éléments vont dans le sens contraire du score total, on peut douter de la cohérence de cette
échelle.
Après avoir opérationnalisé nos variables, nous expliquons tous 1es tests statistiques de
corrélations entre nos différentes variables et les conditions de validité de nos hypothèses.

La relation entre les variables explicatives et la variable expliquée est établi à partir de la
régression logistique multiple pour confirmer ou infirmer nos hypothèses. La régression
logistique multiple ou modèle logit est une variante de la régression multiple. Il a pour objet
d’étudier l’effet d’une ou plusieurs variables explicatives sur une variable à expliquer mesurée
sur une échelle dichotomique ou booléenne (Gavard-Perret et al, 2012).

Notre variable centrale, comme nous l’avions susmentionné, a été mesurée sur une échelle de
Likert à cinq points et comportait vingt-deux items. Nous avons pour ce faire tester la fiabilité
de l’échelle en calculant les indices de KMO et de Cronbach. Puis nous avons réalisé une
ACP pour redimensionner notre variable; après les traitements sur SPSS 22 nous avons
obtenu une nouvelle variable de type dichotomique (0 pas utile; 1 utile). Une fois notre
variable redimensionné, nous avons procédé à l’analyse économétrique. Celle-ci a consisté à
régresser, à partir de la régression logistique sur STAT 12, la variable utilité de l’information
comptable sur les six variables explicatives.

DAN SERGE WILLIAM 54


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
CHAPITRE IV : PRESENTATION ET DISCUSSION DES
RESULTATS
Dans ce chapitre, il sera question de présenter les résultats de nos investigations et de les
discuter en fonction de la littérature mobilisée.

SECTION I : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS


Cette section est consacrée à la présentation et à l’analyse des résultats. Nous avons procédé à
une statistique descriptive (uni-variée et bi-variée), puis à une analyse économétrique.

I.1. Analyse descriptive


Notre analyse descriptive est constituée, comme nous l’avons annoncé, de l’analyse uni-variée
et de l’analyse bi-variée.

I.1.1. Analyse uni-variée


L’analyse uni-variée ou méthode du tri à plat consiste à réorganiser l’ensemble des valeurs
prises par chaque variable (Vernette et Giannelloni, 1994). Nous avons débuté nos analyses
par cette méthode, car elle est souvent la première opération à mener, sur chacune des
variables, lorsque l’on commence à analyser les résultats d’une enquête (idem).

I.1.1.2.Description des entreprises enquêtées


Afin d’étudier l’influence des facteurs de contingence sur l’utilité de l’information comptable,
nous avons administré un questionnaire à 60 entreprises réparties dans huit (08) communes de
la ville d’Abidjan. Le tableau suivant présente la répartition par communes des entreprises
enquêtées :

Tableau 4 : Répartition des PME enquêtées à Abidjan

Villes Effectif %
Anyama 3 5%
Plateau 5 8%
Marcory 6 10%
Treichville 6 10%
Koumassi 7 12%
Cocody 8 13%
Adjamé 12 20%
Abobo 13 22%
Total 60 100%
Source : Travaux de l’auteur sur Excel 2013

DAN SERGE WILLIAM 55


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
 Secteurs, statuts, structures de propriété et chiffre d’affaires

Quatre secteurs d’activités sont représentés au sein des entreprises enquêtées : le commerce
(38%), les services (37%), l’industrie (17%) et les BTP (12%).

Les statuts juridiques SARL et Entreprise Individuelle sont les plus représentés dans notre
échantillon avec des proportions respectives de 33% et 30%. L’échantillon comprend
également des SA, des SAS et des SCS aux proportions respectives suivantes : 22%, 8% et
5%.

Tableau 5 : Description des caractéristiques des PME enquêtées

  Effectif %
Secteurs
Commerce 23 38%
Services 22 37%
Industrie 8 13%
BTP 7 12%
Statut juridique
SARL 20 33%
Entreprise Individuelle 18 30%
SA 13 22%
SAS 5 8%
SCS 3 5%
Autres 1 2%
Structure de propriété
Entreprise familiale 36 60%
Entreprise non familiale 24 40%
Nombre de personnes employées
Moins de 10 25 42%
10-50 26 43%
Plus de 50 9 15%
Chiffre d'affaires
5-30 millions de FCFA 31 52%
30-150 millions de FCFA 16 27%
150-400 millions de FCFA 8 13%
400-1000 millions de FCFA 5 8%
Source : Travaux de l’auteur sur Excel 2013
60% des entreprises enquêtées sont des entreprises familiales. Aussi, une analyse de la taille
des entreprises enquêtées révèle que 85% des entreprises enquêtées sont des micros et petites
entreprises. En effet, 42% des entreprises enquêtées ont moins de 10 employés et 43% ont

DAN SERGE WILLIAM 56


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
entre 10 et 50 employés. Les moyennes entreprises (plus de 50 employés) ne représentent que
15% de notre échantillon.

 Pratiques comptables

La pratique de la comptabilité est plutôt répandue au sein des entreprises enquêtées. En effet,
respectivement 78% et 60% des entreprises enquêtées ont un service comptable interne et un
service comptable externe.

FIGURE 2 : Service et pratique comptable dans les PME enquêtées

Disposez-vous d’un ? Quelles sont les pratiques comptables


développées par l’entreprise ?
100%
22%
80% 40% Comptabilité générale 93% 7%
60% Comptabilité de
trésorerie 53% 47%
40% 78%
60%
20% Tableau de bord 33% 67%
0%
e e Système budgétaire 33% 67%
rn rn
x te te
e in
le le Comptabilité analytique 25% 75%
ab ab
pt pt
m m
co co Analyse financière 18% 82%
ice ice
rv rv
Se Se 0% 20% 40% 60% 80% 100%

Oui Non Oui Non

Source : Travaux de l’auteur sur Excel 2013


La comptabilité générale semble être la pratique la plus répandue au sein des entreprises
enquêtées avec un pourcentage de 93%. La comptabilité de trésorerie quant à elle est
pratiquée par 53% des entreprises. La mise en place de tableaux de bord et d’un système
budgétaire est une pratique commune à environ 1/3 des entreprises enquêtées. La comptabilité
analytique et l’analyse financière viennent en dernière position dans le classement avec des
proportions respectives de 25% et 18%.

1.1.1.3. Description des dirigeants d’entreprises enquêtées


 Caractéristiques sociodémographiques
62% des dirigeants d’entreprises enquêtées sont des hommes contre 38% de femmes. La
plupart des dirigeants enquêtés sont relativement jeunes et plutôt bien instruits. En effet, 75%
des dirigeants ont moins de 50 ans et 61% un niveau d’étude supérieur au BAC.

DAN SERGE WILLIAM 57


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
Tableau 6 : Caractéristiques sociodémographiques

  Effectif %
Sexe
Féminin 23 38%
Masculin 37 62%
Tranche d'âge
25-29 7 12%
30-39 23 38%
40-49 15 25%
50-59 11 18%
Plus de 60 4 7%
Niveau d'étude
Moins de Bac 12 20%
Bac 11 18%
Bac+ (1-3) 15 25%
Bac+ (4-5) 17 28%
3e Cycle (Doctorat) 5 8%
Type de formation
Gestionnaire 25 42%
Non-gestionnaire 35 58%
Durée à la tête de l'entreprise
Moins d'un an 11 18%
1-5 ans 25 42%
Plus de 5 ans 24 40%
Source : Travaux de l’auteur sur Excel 2013
42% des chefs d’entreprises enquêtées sont des gestionnaires et 82% ont plus d’un an
d’expérience à la tête des entreprises.

 Aptitude à déchiffrer l’information comptable

Un peu plus de la moitié des dirigeants d’entreprise (52%) ne parviennent pas à déchiffrer
aisément les données comptables et parmi eux, 82% font recours à un spécialiste.

DAN SERGE WILLIAM 58


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
FIGURE 3 : Aptitude des dirigeants à déchiffrer l’information comptable

Source : Calculs de l’auteur sur Excel 2013

Source : Travaux de l’auteur sur Excel 2013

I.1.2. Analyse en composantes principales (ACP)


L’ACP poursuit un double objectif (Vernette et Giannelloni, 1994) :

- simplifier un tableau de données brutes en passant d’un grand nombre de variables à un petit
nombre de nouvelles variables obtenues par regroupement des premières.

- structurer et interpréter les données de départ, grâce à ce petit nombre de nouvelles


variables. La mise à jour de ces composantes cachées simplifie l’interprétation de données
peu lisible au premier abord.

I.1.2.1. Purification des échelles de mesure de l’utilité de l’information comptable


Afin de mesurer l’utilité de l’information comptable, nous utilisons 22 items que nous
mesurons avec une échelle de type Likert à 5 points.

L’objectif de cette section est de procéder à la purification de nos différentes échelles de


mesure. Pour atteindre cet objectif, nous procéderons à deux analyses :

Dans un premier temps, nous étudierons la dimensionnalité de nos concepts à travers


l’Analyse des Composantes Principales (ACP). La rotation Varimax sera systématiquement
utilisée puisqu’elle donne toujours de meilleurs résultats. Pour le choix du nombre d’axes à
retenir, nous retenons le critère de Kaiser qui recommande de retenir les facteurs ayant des
valeurs propres supérieures à 1. Les items mal représentés sur les axes seront supprimés.

DAN SERGE WILLIAM 59


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
Avant d’effectuer l’ACP, il est important de s’assurer que la matrice de données est
factorisable. Deux critères seront utilisés : l’indice KMO qui doit avoir une valeur supérieure
ou égale à 0,5 et la p-value du test de sphéricité de Bartlett qui doit être inférieure à 5%.

Dans un second temps, nous étudierons la cohérence interne de nos échelles de mesure à
travers le calcul de l’alpha de Cronbach. Une échelle possédera une bonne cohérence interne
lorsque ses items auront un alpha de Cronbach proche de 1.

I.1.2.2. Factorisabilité
L’indice KMO est égal à 0,85. De même, le test de sphéricité de Bartlett affiche une pvalue
inférieure à 5%. Les conditions d’application de l’analyse factorielle sont donc remplies.

Tableau 7 : Indice KMO et test de Bartlett

Mesure de précision de l'échantillonnage de Kaiser-Meyer-


0,848
Olkin.
Khi-deux approximé 969,264

Test de sphéricité de Bartlett Ddl 231

Signification de Bartlett 0,000


Source : Travaux de l’auteur sur SPSS 22
I.1.2.3. Dimensionnalité
L’analyse factorielle dévoile l’existence de cinq facteurs ayant une valeur propre supérieure à
1. Ces cinq facteurs saisissent 74% de l’information initiale (voir annexe 3).

La matrice des composantes ci-après présente les coordonnées factorielles de nos différents
items sur le facteur (voir annexe 4).

Plusieurs items (surlignés en orange) ne sont pas bien représentés sur les différents axes car
leurs coordonnées factorielles sont inférieures à 0.7 sur tous les cinq axes factoriels. Nous
supprimons donc un à un ces items mal représentés.

Après suppression des items mal représentés, nous obtenons une structure factorielle suivante
à trois facteurs et restituant 76.45% de l’information initiale.

DAN SERGE WILLIAM 60


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
Tableau 10 : Matrice des composantes après suppression des items mal
représentés

Composante

1 2 3

1. L’information comptable m’est utile pour le choix de mes


0,807 0,272 -0,018
projets d’investissement
4. L’information comptable m’est utile pour l’analyse de la
0,461 0,707 0,028
demande de mon entreprise
5. L’information comptable m’est utile pour l’analyse de notre
0,313 0,850 -0,070
secteur d’activité
6. L’information comptable m’est utile pour l’analyse de la
0,189 0,872 0,068
concurrence
10. L’information comptable m’est utile pour la production de
0,797 0,359 0,107
bien/service
12. L’information comptable m’est utile dans la détermination
0,844 0,163 0,192
des marges bénéficiaires
13. L’information comptable m’est utile pour la rémunération
0,906 0,093 0,060
des apporteurs de capitaux
15. L’information comptable m’est utile pour le payement de
0,075 -0,224 0,859
mes impôts
16. L’information comptable m’est utile dans la gestion des
-0,014 0,016 0,850
contentieux avec l’administration fiscale
18. L’information comptable m’est utile dans mes relations
0,179 0,429 0,118
avec mes clients
19. L’information comptable m’est utile dans la gestion de la
0,762 0,328 0,090
masse salariale de mon entreprise
20. L’information comptable m’est utile dans la gestion des
0,228 0,014 0,841
litiges et contentieux avec mes clients et fournisseurs
Source : Travaux de l’auteur sur SPSS 22
Tous les items restants ont une coordonnée factorielle supérieure à 0.7 sur au moins un des
trois axes factoriels.

 Cohérence Interne

Pour chacun des trois facteurs, nous calculons le coefficient Alpha de Cronbach afin d’étudier
la cohérence interne des différents facteurs :
Tableau 11 : indice de l’alpha de cronbach

Alpha de Cronbach Nombre d’éléments


Facteur 1 0,92 5
Facteur 2 0,86 3

DAN SERGE WILLIAM 61


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
Facteur 3 0,71 2
Source : Travaux de l’auteur sur SPSS 22
Tous les facteurs ont des coefficients alpha supérieurs à 0,5 ; les informations fournies par ces
facteurs sont donc fiables.

I.1.2.4. Création d’une variable dichotomique « utilité de l’information


comptable »
Après purification des échelles de mesure relatives à l’utilité à la section précédente, 12 items
ont été retenus comme mesurant l’utilité de l’information comptable de façon fiable. Nous
utilisons ces douze items pour créer une variable dichotomique mesurant l’utilité.

Puisque nous utilisons une échelle de mesure à cinq chiffres, nous procédons de la manière
suivante :

- Pour chaque individu i, nous calculons une moyenne des différents scores de cet
individu pour tous les 12 items retenus relatifs à l’utilité de l’information comptable.

- Lorsqu’un individu obtient un score moyen supérieur à 3, on lui affecte la valeur 1 =


« Oui » (l’individu perçoit l’utilité de l’information comptable), dans le cas contraire,
on lui affecte la valeur 2 = « Non » (l’individu ne perçoit pas l’utilité de l’information
comptable).

Le tableau suivant présente les proportions de Oui et Non de notre variable dichotomique.
Ainsi, 55% des dirigeants d’entreprises enquêtées perçoivent l’utilité de l’information
comptable contre 45% qui ne le perçoivent pas.

Tableau 12 : Effectifs des réponses sur la variable centrale

Utilité Effectif %
Oui 33 55%
Non 27 45%
Source : Calculs de l’auteur sur Excel 2013

DAN SERGE WILLIAM 62


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
I.1.3. Analyse bi-variée
L’analyse bi-variée ou tri croisé, consiste à croiser de ou plusieurs variables. Ici nous avons
croisé les la variable centrale avec les autres variable de l’étude pour en dégager les
statistiques.
I.1.3.1. Facteurs de contingence structurelle et utilité de l’information comptable
Dans cette section, nous croisons l’utilité de l’information comptable avec les facteurs de
contingence structurelle (taille, structure de propriété et secteur d’activité).

Figure 4 : Facteurs de contingence structurelle et utilité de l’information comptable

Utilité de l'information Utilité de l'information


comptable et tailles d'entre- Utilité de l'information comp- comptable et secteurs d'acti-
prise table et structure de propriété vité

Industrie 100%
Plus de 50 employés 100%
Entreprise non familiale 100%
BTP 100%
10-50 employés 62% 38%
Service 45% 55%
Entreprise familiale 25% 75%
Moins de 10 employés 32% 68%
Commerce 35% 65%

0% 50% 100% 0% 50% 100% 0% 20% 40% 60% 80% 100%

Oui Non Oui Non Oui Non

Source : Calculs de l’auteur sur Excel 2013


L’analyse de l’utilité de l’information comptable par tailles d’entreprise nous révèle que, plus
la taille de l’entreprise est importante, plus l’information comptable est perçue comme utile.
Ainsi, toutes les entreprises (100%) de plus de 50 employés perçoivent l’utilité de
l’information comptable contre 62% des entreprises de 10-50 employés et 32% des
entreprises de moins de 10 employés.

Par ailleurs, seulement 25% des entreprises familiales perçoivent l’utilité de l’information
comptable contre 100% des entreprises non familiales.

Le croisement de l’utilité avec le secteur d’activité nous révèle quant à lui que toutes les
entreprises de l’industrie et des BTP perçoivent l’utilité de l’information comptable ; par

DAN SERGE WILLIAM 63


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
contre, seulement 45% et 35% respectivement des entreprises dans les services et le
commerce perçoivent l’utilité de l’information comptable.

1.1.3.2. Facteurs de contingence comportementale et utilité de l’information


comptable
Dans cette section, nous croisons l’utilité de l’information comptable avec les facteurs de
contingence comportementale (niveau de formation, type de formation et expérience du
dirigeant).

Figure 5 : Facteurs de contingence comportementale et utilité de l’information


comptable

Utilité de l'information comp- Utilité de l'information comp- Utilité de l'information


table et niveau de formation du table et type de formation du comptable et expérience du
dirigeant dirigeant dirigeant

3e Cycle (Doctorat) 80% 20%


Plus de 5 ans 79% 21%
Gestionnaire (économie,
Bac+ (4-5) 88% 12% gestion) 88% 12%

Bac+ (1-3) 73% 27% 1-5 ans 44% 56%


Bac 27% 73%
Non-gestionnaire (autres) 31% 69%
Moins de Bac 100% Moins d'un an 27% 73%
0%
0%

%
%
%

0% 20% 40% 60% 80% 100%


20
40
60
80

0% 50% 100%
10

Oui Non Oui Non Oui Non

Source : Calculs de l’auteur sur Excel 2013


Le niveau d’étude du dirigeant semble influencer l’utilité de l’information comptable. Ainsi,
tous les dirigeants d’entreprise d’un niveau d’étude inférieur au BAC ne perçoivent pas
l’utilité de l’information comptable, seulement 27% des dirigeants ayant le BAC perçoivent
son utilité, un chiffre qui passe à 73% pour les dirigeants de niveau « entre le BAC et la
licence » et à plus de 80% pour les dirigeants ayant un niveau supérieur à la licence.

88% des dirigeants ayant eu une formation de gestionnaire perçoivent l’utilité de


l’information comptable contre seulement 31% des dirigeants n’ayant pas eu une formation de
gestionnaire.

DAN SERGE WILLIAM 64


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
L’expérience du dirigeant semble aussi influencer l’utilité de l’information comptable. Ainsi,
79% des dirigeants ayant plus de 5 ans d’expérience perçoivent l’utilité de l’information
comptable contre 44% des dirigeants ayant entre 1 et 5 ans d’expérience et 27% des dirigeants
ayant moins d’un an d’expérience.

I.2. Analyse économétrique


Afin d’étudier l’influence des facteurs de contingence sur l’utilité de l’information comptable,
nous nous proposons de réaliser une régression économétrique avec pour variable
dépendante : l’utilité de l’information comptable et pour variables explicatives : la taille de
l’entreprise, la structure de propriété, le domaine d’activité, le niveau de formation du
dirigeant, le type de formation et l’expérience du dirigeant.

Puisque notre variable dépendante est une variable binaire, nous procédons à l’estimation
d’un modèle binaire en l’occurrence le modèle logistique.

I.2.1. Présentation théorique de la modélisation binaire


Soit Y la variable à expliquer : elle prend pour valeur 1 lorsque le phénomène à étudier est
observé et 0 sinon. Les variables explicatives, matérialisées par le vecteur X peuvent être non
seulement qualitatives mais aussi quantitatives. Ne pouvant pas trouver directement la
distribution de probabilité suivie par les données, le modèle se propose de lier la variable
dépendante aux variables explicatives au travers d’une variable latente inobservable, dont
Y est supposé être la manifestation. Le modèle est spécifié comme suit :

{
¿
1 siYi > δ
Yi = 0 sinon

Avec Yi* = Xiβ + εi

Où εi sont indépendant identiquement distribuées, suivant une loi centrée et  est le seuil.

On a : P (Yi = 1) = 1 – F (δ - Xiβ), où F est la fonction de répartition de la loi suivie par les
erreurs εi.

La littérature sur les modèles binaires suggère deux lois pour les erreurs : la loi logistique et la
loi normale, chacune de ces lois laissant place à un modèle particulier respectivement modèle
Logit et le modèle Probit.

Nous estimons dans la présente étude le modèle logit. Sa fonction de répartition se présente
comme suit :

DAN SERGE WILLIAM 65


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
ex 1
F(x) = = 1+ e−x
1+ e x

I.2.3. Spécification du modèle économétrique


Notre modèle économétrique estimé à partir de la régression logistique est formulé comme
suit :

Utilité = β0+ β1 Taille + β2 Struct + β3 Sect + β4 Niv + β5 Type + β6 Exp + εi

Taille : taille de l’entreprise ;


Struct : structure de propriété ;
Sect : secteur d’activité
Niv : niveau de formation du dirigeant
Type : type de formation du dirigeant
Exp : expérience du dirigeant
I.2.4. Résultats de l’estimation du modèle
Les résultats du modèle logistique estimé sont synthétisés dans le tableau suivant :

Tableau 13: Résultats de l’estimation du modèle d’utilité de l’information


comptable
  Coefficient Odds-ratio Z P>|z|
Taille de l'entreprise
  0,18 1,20 2,44 0,015
Structure de propriété de l'entreprise (Référence : Entreprise familiale)
Entreprise non
familiale 1,10 3,00 2,85 0,004
Secteur d'activité (Référence : Industrie)
BTP -0,10 0,90 -0,00 0,991
Service -1,38 0,25 -0,08 0,993
Commerce -1,83 0,16 -0,10 0,994
Niveau d'instruction du dirigeant (Référence : Moins de BAC)
BAC 1,35 3,87 0,21 0,792
BAC (+1-3) 1,35 3,84 0,18 0,691
BAC (+4-5) 1,35 3,86 0,21 0,791
3ème cycle (Doctorat) 1,72 5,59 0,23 0,891
Type de formation du dirigeant (Référence : Gestionnaire)
Non gestionnaire -2,77 0,06 -3,88 0,000
Expérience du dirigeant (Référence : Moins d'un an)
1-5 ans 0,74 2,10 0,94 0,348
Plus de 5 ans 2,32 10,13 2,75 0,01
Pseudo R2 0,42
Test de Hosmer Lemeshow (pvalue) 0,35

DAN SERGE WILLIAM 66


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
Pourcentage de bonne classification 82%
P > Chi2 0,03
Source : travaux de l’auteur sur Stata 10
 Adéquation du modèle

Avant de passer à l’interprétation des résultats fournis par le modèle, il s’avère nécessaire
dans un premier temps de vérifier la qualité d’ajustement de notre modèle.

Le test de Hosmer Lemeshow permet de préciser l’adéquation du modèle aux données. La


probabilité associée au test de Khi-deux affiche une valeur de 0,35, ce qui est supérieur au
seuil de significativité de 5%, nous ne pouvons donc pas rejeter l’hypothèse nulle de bonne
adéquation du modèle ; le modèle estimé s’adapte donc bien aux données récoltées.

Par ailleurs, le pourcentage de bonne classification du modèle affiche une valeur de 82%, ce
qui témoigne également d’une bonne adéquation de notre modèle. Nous notons également que
le pseudo R2 de McFadden est de 0,42, ce qui est acceptable étant donné que le pseudo R2
n’est généralement pas élevé lorsqu’il s’agit de l’estimation des modèles dichotomiques.

Aussi, la p-value associée au test de Chi-deux affiche une valeur de 0.03, ainsi, à un seuil de
significativité de 5%, le modèle estimé est globalement significatif.

 Interprétation des coefficients et odds-ratios

L’analyse des p-value associées aux différentes variables explicatives du modèle nous
apprend que seules les variables « Taille de l’entreprise », « Structure de propriété »,
« Type de formation du dirigeant » et « expérience du dirigeant » ont une influence
significative sur l’utilité de l’information comptable. En effet, seules les pvalues associées
aux modalités de ces quatre variables sont inférieures à 5%.

Le modèle peut être résumé par l’équation suivante :

Utilité = 0,18 Taille + 1,10 Struct[Entreprise non familiale] – 2,77 Type[Non


gestionnaire] + 2,32 Exp[Plus de 5 ans]

S’agissant du modèle logistique, seul le signe des coefficients est interprétable. Ainsi, un
signe positif traduit une influence positive de la variable explicative sur la variable
dépendante alors qu’un signe négatif traduit une influence négative. Les odds-ratios (ratios de
chance en français) permettent de quantifier l’influence des variables dépendante sur la
variable explicative. Pour des variables explicatives qualitatives, les interprétations se font par
rapport à la modalité de référence.
DAN SERGE WILLIAM 67
INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
Ainsi, l’analyse du signe des coefficients et des odds-ratios nous apprend ceci :

- Plus la taille de l’entreprise est importante et plus elle a des chances d’accorder de
l’utilité à l’information comptable ; La taille de l’entreprise a donc une influence
positive et significative sur l’utilité de l’information comptable.
- Les entreprises non familiales ont 3 fois plus de chances que les entreprises familiales
d’accorder de l’utilité à l’information comptable ; Une structure de propriété non
familiale influence donc positivement et significativement l’utilité de
l’information comptable.
- Une entreprise dont le dirigeant a reçu une formation de type « Non gestionnaire » a
0,06 fois moins de chance d’accorder de l’utilité à l’information comptable qu’une
entreprise dont le dirigeant a reçu une formation de type « gestionnaire ». Une
formation de type gestionnaire influence donc positivement et significativement
l’utilité de l’information comptable.
- Les entreprises dont les dirigeants ont plus de 5 ans d’expérience ont 10 fois plus de
chance que les autres entreprises de percevoir l’utilité de l’information comptable.
L’expérience du dirigeant influence donc positivement et significativement
l’utilité de l’information comptable.

En résumé, suite à notre étude, nous pouvons conclure empiriquement que les facteurs de
contingence structurelle comme la taille de l’entreprise et la structure de propriété ainsi que
les facteurs de contingence comportementale comme le type de formation et l’expérience du
dirigeant ont une influence positive et significative sur l’utilité accordée à l’information
comptable.

 Synthèse de la vérification des hypothèses

Après avoir testé nos hypothèses, nous présentons une synthèse de la validation de nos
hypothèses de recherche.

DAN SERGE WILLIAM 68


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]

HYPOTHESES SOUS HYPOTHESES RESULTATS

H1.1  La taille de l’entreprise exerce une influence positive Validée


et significative sur l’utilité de l’information
comptable.
H1.2  la structure de propriété influence positivement et Validée
H1
significativement l’utilité de l’information
comptable.
H1.3 le domaine d’activité influence positivement et Rejetée
significativement l’utilité de l’information
comptable.
H2.1  le niveau de formation du dirigeant influence Rejetée
positivement et significativement l’utilité de
l’information comptable.
H2 H2.2 le type de formation exerce une influence positive et Validée
significative sur l’utilité de l’information comptable.
H2.3 l’expérience du dirigeant influence positivement et Validée
significativement l’utilité de l’information
comptable.
Tableau 14 : Récapitulatif de la validation des hypothèses

Source : l’auteur (2016)

SECTION II : DISCUSSION DES RESULTATS ET IMPLICATIONS


Dans cette section, nous expliquons les résultats de nos travaux empiriques à la lumière des
théories et des travaux issus de littérature que nous avons mobilisée dans cette recherche. Puis
nous présentons les implications managériales qui en découlent.

II.1. Contingence structurelle et utilité de l’information comptable


En prélude à la phase empirique de notre étude, nous avions annoncé que les facteurs de
contingence structurelle influençaient positivement et significativement l’utilité de
l’information comptable perçue par les dirigeants de PME. Nous confrontons ainsi nos
résultats avec la littérature.

DAN SERGE WILLIAM 69


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
II.1.1. La taille de l’entreprise
Les résultats de notre étude attestent que la taille de l’entreprise exerce une influence positive
et ce de façon significative sur l’utilité de l’information comptable dans les PME. De façon
plus explicite, cela signifie que plus la taille de la PME est importante, plus l’information
comptable est utile dans le processus décisionnel des dirigeants ; et inversement. Ce résultat
concorde avec ceux de plusieurs auteurs (Lassoued.K et Abdelmoula.I. (2006) ; Affès.H et
Chabchoub.A. (2007) ; Chapellier et Mohammed, 2010). Pour ces auteurs la taille est aussi un
élément déterminant des pratiques comptables. Ainsi, nous pouvons prédire conformément à
nos résultats que les PME d’une taille relativement importante auront en majorité des
pratiques comptables plus diversifiées ; et l’information comptable ne serait pas dédiée
exclusivement à des fins fiscales.

II.1.2. La structure de propriété


Conformément à nos résultats, la structure de propriété est indéniablement un élément
déterminant de l’utilité décisionnelle de l’information comptable au niveau des PME.
L’hypothèse ainsi validé sous-tend que lorsque le mode de gouvernance de la PME est de type
actionnarial, l’information comptable joue un rôle capital dans le pilotage de sa performance.
Ces résultats sont en phase avec le postulat de l’utilité contractuelle de l’information
comptable que défend la théorie positive de la comptabilité de Watts et Zimmerman (1978).
En effet, l’information comptable est cruciale dans ce contexte pour juguler les problèmes
d’asymétrie d’information (Saint-Pierre et Bahri, 2000) et permet de satisfaire autant que faire
se peut les intérêts des parties prenantes concernées. Par contre, lorsque le mode gouvernance
est de type familial, le dirigeant qui est souvent propriétaire n’a de compte à rendre à personne
à part l’extérieur. De ce fait, l’utilité décisionnelle de l’information comptable s’en trouve
affecter, et la conséquence directe est le recours constant à l’intuition dans le processus
décisionnel. En ce qui concerne les pratiques comptables, Cheffi, (2007) souligne que la
présence dans une entreprise d’associés ou d’actionnaires non apparentés pourrait conduire le
dirigeant à mettre en place des outils comptables formels pour légitimer ses actions et ses
décisions. Il va s’en dire que ce besoin en information va susciter une diversification des
pratiques comptables orientées gestion telles que le système budgétaire, les tableaux de bord,
l’analyse financière etc.

II.1.3. Le domaine d’activité


Les tests statistiques montrent que cette variable n’influence pas significativement l’utilité de
l’information comptable au niveau des PME de la ville d’Abidjan. Ce résultat est similaire à

DAN SERGE WILLIAM 70


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
celui de Lassoued.K et Abdelmoula.I. (2006). En effet, à la suite de leurs travaux, ils ont
montré que le secteur d’activité est indépendant du degré d’utilisation des données
comptables. Cela peut s’expliquer par le fait que le besoin en information de gestion est
devenu plus qu’une nécessité pour toutes les entreprises qu’importe le domaine. Eu égard à la
vitesse d’évolution de l’environnement et surtout quand nous savons que la maitrise de
l’information est devenue source de performance (Ngongang, 2005), les PME ne devraient
plus se priver de produire et d’utiliser efficacement et constamment l’information comptable.
Cependant, l’analyse bi-variée a pu révéler que les PME de certains secteurs telles que
l’industrie perçoivent plus l’utilité de l’information comptable contrairement à d’autres (PME
de service et commerce). Et relativement aux pratiques comptables, nous pouvons affirmer
avec réserve que les PME du secteur de l’industrie et du BTP disposeront d’outils comptables
plus diversifiés.

II.2. Contingence comportementale et utilité de l’information comptable


Tout comme la contingence structurelle, nous avions identifié une série de variables relevant
de la contingence comportementale que nous avions mis en relation avec la variable « utilité
de l’information comptable » et que nous avons testé empiriquement. Voyons à présent
comment ces résultats peuvent être discutés à la lumière de la littérature.

II.2.1. Le niveau de formation du dirigeant


D’après nos résultats, le type de formation du dirigeant n’influence pas significativement
l’utilité que ce dernier peut percevoir de l’information comptable. Cela signifierait que même
quand le dirigeant n’a pas effectué de longue étude, ça perception pour l’utilité de
l’information comptable demeure inchangée. Au niveau de la statistique descriptive, nos
resultats ont montré que lorsque les dirigeants ne parviennent pas à manipuler l’information
comptable, ils font recours à des spécialistes (expert-comptable, comptable spécialisé etc.). Ce
résultat conforte celui de Lassoued.K et Abdelmoula.I. (2006). Mais cela est à prendre avec
beaucoup de réserve eu égard aux nombreux biais que peut contenir une recherche. Par
ailleurs, l’analyse bi-variée a montré que les dirigeants plus instruit ont une perception plus
grande de l’utilité de l’information comptable même si cela n’est pas significatif.

II.2.2. Le type de formation du dirigeant


A ce niveau nos résultats confirment la thèse selon laquelle le type de formation du dirigeant
(gestionnaire ou non) influence significativement la perception de ce dernier quand à l’utilité
de l’information. Cela signifie tout simplement que lorsque le dirigeant a reçu une formation
de type gestion, il est plus disposé à privilégier l’information comptable dans son processus
DAN SERGE WILLIAM 71
INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
décisionnel. Ce dernier étant probablement plus apte à manier l’information comptable, il aura
tendance à formaliser son système de gestion et produira davantage de données comptables de
gestion. Toute chose égale par ailleurs, les PME avec un dirigeant gestionnaire de formation
disposeraient de pratiques comptables plus diversifiées, et inversement. Ce résultat est en
conformité avec ceux de plusieurs auteurs tels que Holmes et Nicholls (1988), Affès et
Chabchoub (2007), Chapellier et Abdallah, (2010). Ils justifient cela par le fait que les
hommes sont plus disposés à faire naturellement ce qu’ils connaissent.

II.2.3. L’expérience du dirigeant


La question de la relation entre l’expérience du dirigeant et l’utilité de l’information
comptable a toujours opposé les chercheurs en comptabilité. Les résultats spécifiques à notre
contexte soutiennent la position selon laquelle il existe une relation positive entre ces deux
variables (Marchesnay, 1985 ; Nelson, 1987). Pour être plus explicite, cela signifie que plus le
dirigeant gagne en expérience, plus il accorde de l’importance à l’information comptable dans
sa gestion tant sur le plan stratégique que sur le plan opérationnel. Cela dit, les pratiques
comptables évolueraient avec l’expérience du dirigeant. De façon pratique, on peut interpréter
cette situation par le fait que l’entreprise peut débuter avec pour seul pratique la comptabilité
générale et au fur et mesure que le dirigeant évolue dans l’entreprise, ses besoins en
information comptable s’accentuent. Ainsi, ce dernier sera contraint d’implanter de nouvelles
pratiques telles que le contrôle de gestion, l’analyse financière etc.

En somme, l’utilité de l’information comptable dans les PME ivoiriennes est déterminée par
un ensemble de facteurs contingents comme le soutient la théorie de la contingence.

II.3. Implications
Cette recherche à l’instar des autres travaux en comptabilité fait ressortir des implications tant
managériales que théoriques et méthodologiques.

II.3.1.Implications managériales
Sur le plan managérial, cette recherche a permis de connaitre plus ou moins l’origine des
difficultés, surtout en comptabilité, auxquelles sont confrontées les PME. Ainsi, elle pourra
servir l’Etat ivoirien dans sa politique de redressement des PME engagée par le canal des
CGA. En effet, ces derniers (CGA), dans leurs missions de conseil et d’encadrement des PME
peuvent faire une segmentation des PME en vue d’adapter leurs offres de service. En outre,
cette recherche peut aider les institutions de crédit en ce sens qu’elle fournit des indicateurs
sur lesquelles les analystes-crédit peuvent se baser pour plancher sur des dossiers de crédit,

DAN SERGE WILLIAM 72


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
surtout que le profil du dirigeant devient déterminant dans les décisions d’octroi de crédit. En
ce qui concerne les PME, nous leurs recommandons d’utiliser plus souvent l’information
comptable dans leurs processus décisionnels, car celle-ci est source de performance et
d’avantage concurrentiel. Si le dirigeant n’est pas assez qualifié pour produire et utiliser cette
information, il devra se faire assister par un spécialiste. Il lui appartient donc de faire un
arbitrage entre recruter un comptable et sous-traiter le travail avec une structure spécialisée.
Ce dernier pourrait aussi utiliser l’option de la formation aux techniques comptables.

II.3.2.Implication théoriques
Notre objet de recherche se situe dans un champ de réflexion théorique basé sur la théorie
positive de la comptabilité, non pas pour son contenu exclusivement, mais aussi pour sa
démarche de raisonnement. La majorité des travaux sur les pratiques comptables des PME se
sont focalisés sur la relation entre le niveau de complexité du SIC des PME et les facteurs de
contingence (Chapellier, 1994 ; H. Affès et A. Chabchoub, 2007 ; Philippe Chapellier,
Abdallah Mohammed, 2010 ; Philippe Chapellier et Zouhour Ben Hamadi, 2012 ; Abbé
Michelle, 2015 etc.) et le lien avec la performance financière (H. Affès et A. Chabchoub,
2007 ; Lavigne et St-pierre, 2002 etc.). Notre recherche fait le lien direct entre ces facteurs et
l’utilité de l’information comptable. Elle a révélé que l’utilité de l’information comptable est
affectée par certaine dimension relevant de la contingence.

II.3.3.Implication méthodologiques
Notre étude n’a pas d’apport considérable en matière de méthodologie, mais elle présente
l’avantage d’être complète. En effet, nous avons utilisé presque tous les procédés de la
démarche méthodologique (approche qualitative et quantitative). En outre, la plupart des
auteurs ont utilisés la régression logistique multinomiale et les tests non-paramétriques. Nous
avons privilégié la régression logistique multiple et fait des tests de validité (Khi-deux,
Hosmer Lemeshow).

CONCLUSION PARTIELLE

Comme nous l’avions annoncé en début de titre, tout travail de recherche qui tente de se
rapprocher de la réalité doit être bâti non seulement sur des fondements théoriques solides,
mais aussi et surtout sur une démarche méthodologique rigoureuse et cohérente. Dans ce
chapitre nous avons exposé notre démarche méthodologique, puis nos résultats issus du
terrain d’investigation.

DAN SERGE WILLIAM 73


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
Nous avons d’abord faire une étude qualitative de type exploratoire pour apporter plus
d’éclairage et préparer la phase de l’étude quantitative. Ensuite, pour ce qui concerne l’étude
quantitative nous avons, après la collecte de données, fait une statistique descriptive et une
analyse économétrique pour établir les relations entre les variables. Enfin, nous avons
présenté et discuté les résultats. Il est ressorti de notre analyse que la taille, la structure de
propriété, le type de formation et l’expérience du dirigeant influence positivement et
significativement l’utilité de l’information comptable.

CONCLUSION GENERALE

DAN SERGE WILLIAM 74


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]

Le constat qui a motivé notre intérêt pour ce sujet est venu du fait que les PME, notamment
celles de l’Afrique subsaharienne sont en proie à de nombreuses difficultés d’ordres
managériaux. Les auteurs tels que Mc Mahon (1999) expliquent que ces difficultés sont dues
à une carence des outils de gestion. Il y aussi le débat opposant les chercheurs en comptabilité
au sujet de l’utilité de l’information comptable. En effet, le premier groupe soutient la thèse
selon laquelle l’information comptable est produite pour satisfaire les exigences fiscales
(McMahon et Holmes, 1991 ; Bajan-Banaszak, 1993). Tandis que le second groupe (Lavigne,
2002, Bigou-Lare, 2011) affirme que cette vision réductrice ne correspond pas à toutes les
PME, mieux le système d’information de la majorité des PME est pour partie comptable. Eu
égard à ce qui précède, nous avons intitulé notre sujet comme suit : « l’influence des facteurs
de contingence sur l’utilité de l’information comptable dans les PME de la ville
d’Abidjan ». La question de recherche qui a modulée notre travail était libellée comme suit :
quelle est l’influence des facteurs de contingence sur l’utilité de l’information comptable
dans les PME de la ville d’Abidjan?

Pour rendre cette question plus opérationnelle, nous l’avons subdivisé en deux sous questions
de recherche. Il s’agissait de connaitre l’influence des facteurs contingence structurelle et
comportementale sur l’utilité de l’information comptable dans les PME de la ville d’Abidjan.

Nous avons choisi Abidjan comme terrain d’investigation parce qu’en côte d’ivoire la
majorité des PME s’y trouvent.

Notre objectif de recherche était de mesurer l’influence des facteurs de contingence sur
l’utilité de l’information comptable en vue de prédire les pratiques comptables dans les PME
de la ville d’Abidjan. Et pour cela nous avons bâti notre méthodologie selon l’approche mixte,
c’est-à-dire une approche qualitative et quantitative. Pour la phase qualitative, il s’agissait

DAN SERGE WILLIAM 75


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
d’explorer le terrain d’étude avec pour référentiel la littérature, et cela en vue de préparer la
phase quantitative. Ainsi, nous avons débuté cette étape par une étude documentaire avec pour
objectif de déceler dans la littérature ce qui existe déjà sur la question et ce qui reste à
découvrir. Puis nous avons, sur la base de cette étude documentaire, élaboré un guide
d’entretien et réaliser des entretiens semi-directifs et d’expert auprès de personnes ressources.
Ces données qualitatives recueillis ont fait l’objet d’analyse et ont débouché sur l’élaboration
d’un questionnaire pour la phase quantitative.

En ce qui concerne cette phase quantitative, nous avons effectué une collecte de données
auprès d’une population composée de cent (100) PME avec pour cible principale les
dirigeants. Cette population a été obtenue à partir de la méthode par convenance, et
l’administration du questionnaire s’est fait en face à face. Nous avons obtenu un taux de
réponses de 60%, soit 60 questionnaires dûment renseignés et exploitables.

Après la collecte de données, nous avons effectué des analyses statistiques et économétriques
respectivement pour décrire les tendances du terrain et mesurer la relation entre les
différentes variables de la recherche.

En ce qui concerne les tendances du terrain, les statistiques descriptives que nous avons
effectuées ont montré que quatre secteurs d’activités sont représentés au sein des entreprises
enquêtées : le commerce (38%), les services (37%), l’industrie (17%) et les BTP (12%). Les
statuts juridiques SARL et Entreprise Individuelle sont les plus représentés dans notre
échantillon avec des proportions respectives de 33% et 30%. L’échantillon comprend
également des SA, des SAS et des SCS aux proportions respectives suivantes : 22%, 8% et
5%. Nous avons noté aussi que 60% des entreprises enquêtées sont des entreprises familiales.
En outre, une analyse de la taille des entreprises enquêtées révèle que 85% des entreprises
enquêtées sont des micros et petites entreprises. En effet, 42% des entreprises enquêtées ont
moins de 10 employés et 43% ont entre 10 et 50 employés. Les moyennes entreprises (plus de
50 employés) ne représentent que 15% de notre échantillon.

Au sein de ces PME enquêtées la pratique de la comptabilité est plutôt répandue. En effet,
respectivement 78% et 60% de ces entreprises ont un service comptable interne et un service
comptable externe. La comptabilité générale est la pratique la plus répandue au sein des
entreprises enquêtées avec un pourcentage de 93%. La comptabilité de trésorerie quant à elle
est pratiquée par 53% des entreprises. La mise en place de tableaux de bord et d’un système
budgétaire est une pratique commune à environ 1/3 des entreprises enquêtées. La comptabilité

DAN SERGE WILLIAM 76


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
analytique et l’analyse financière viennent en dernière position dans le classement avec des
proportions respectives de 25% et 18%.

Les statistiques sur les répondants ont montré que 62% des dirigeants d’entreprises enquêtées
sont des hommes contre 38% de femmes. La plupart des dirigeants enquêtés sont relativement
jeunes et plutôt bien instruits. En effet, 75% des dirigeants ont moins de 50 ans et 61% un
niveau d’étude supérieur au BAC.

Au départ, notre modèle de recherche était constitué de six (6) variables explicatives et d’une
(1) variable expliquée. Notre variable centrale a été mesurée sur une échelle de Likert à cinq
points et comportait vingt-deux items. Nous avons pour ce faire tester la fiabilité de l’échelle
en calculant les indices de KMO et de Cronbach qui se sont révélés significatifs au seuil de
5%. Puis nous avons réalisé une ACP pour redimensionner notre variable; après les
traitements sur SPSS 22 nous avons obtenu une nouvelle variable de type dichotomique (0 pas
utile; 1 utile). Une fois notre variable redimensionné, nous avons procédé à l’analyse
économétrique. Celle-ci a consisté à régresser, à partir d’une régression logistique sur STAT
12, la variable utilité de l’information comptable sur les six variables explicatives. L’out put
nous a donné un modèle globalement significatif à 42% selon le pseudo R 2 de Mc Fadden et
une p-value associé au test de khi-deux estimé à 0.03 (inférieur au seuil de 5%).

Au final, nos résultats ont confirmé quatre des six variables explicatives et en ont rejeté deux.
Il s’agit de la taille, la structure de propriété de l’entreprise, le type de formation et
l’expérience du dirigeant qui influencent significativement notre variable centrale. Ces
variables permettent donc de prédire peu ou prou les pratiques comptables dans les PME. En
effet, on a pu constater avec nos résultats que lorsque ces variables sont développées dans la
PME, la nécessité d’utiliser l’information comptable ou les besoins en informations de gestion
s’accentuent et les pratiques comptables de ce fait s’en trouvent diversifier. Par exemple ce
type de PME peuvent à la fois disposer de système de comptabilité générale et analytique et
même l’élaboration de tableaux de bord pour fournir des informations nécessaires au pilotage
de sa performance.

Toutefois, il convient de noter que notre recherche recèle des insuffisances ou encore des
limites qui affectent aussi bien sa validité interne qu’externe. Tout d’abord nous notons la
faiblesse et la non-représentativité de notre échantillon. En effet, même si les travaux en
Sciences de gestion peuvent admettent une population d’étude estimée à soixante PME,
relativement à la population mère notre échantillon est très faible. Aussi, la méthode

DAN SERGE WILLIAM 77


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
d’échantillonnage (convenance) que nous avons utilisé ne permet pas d’avoir un échantillon
qui soit représentative de la population mère. L’un des biais imputables également à cette
méthode est le biais de réponse, car les répondants sont choisis selon leur accord ou nos
affinités ou encore nos relations avec ces derniers.

Ensuite, les facteurs de contingence que nous avons recensée dans la littérature sont
nombreux et variés. Mais nous en avons retenu que six à cause des difficultés au niveau de la
collecte de données, ce qui présente l’inconvénient de rendre notre modèle de recherche
lacunaire.

Enfin, les questions que nous avons posées pour découvrir les pratiques comptables qui ont
cours dans les PME étaient moins détaillées, ceci pouvait accroitre les biais de réponses.

Partant de ces limites nous proposons des pistes de recherche pour d’éventuelles recherches
sur cette thématique. Les chercheurs pourraient utiliser les méthodes probabilistes pour
constituer leurs échantillons. Cela permettra d’avoir une population d’étude plus grande et
représentative de la population mère. Aussi, ils pourraient intégrer d’autres variables dans le
modèle de recherche telles que la stratégie de l’entreprise, la culture qui est une variable très
importante dans les travaux contemporains etc. Nos prédécesseurs dans ce champ de réflexion
ont constamment mis en relation les facteurs de contingence et le SIC, mais nous avons plutôt
mis en relation ces facteurs de contingence et l’utilité de l’information comptable. Ainsi, dans
une autre recherche l’on pourrait établir une relation entre ces trois variables. L’un des points
saillant de notre enquête de terrain est que nous avons remarqué des pratiques peu éthiques
dans bon nombre de PME au niveau des pratiques comptables, une recherche future pourrait
s’intéresser aux déterminants de ces pratiques.

DAN SERGE WILLIAM 78


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]

BIBLIOGRAPHIE

DAN SERGE WILLIAM 79


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]

OUVRAGES
Dayan. A (1999), manuel de gestion financière, Ed. Marketing, volume 2, 1999, p.59

Evrard.Y et al. (2003), « Market: études et recherches en marketing ». Fondements et


méthodes, Nathan, 3è édition.

ARTICLES
Affès.H et Chabchoub.A. (2007), « Le système d’information comptable: les déterminants
de ses caractéristiques et son impact sur la performance financière des PME en Tunisie. La
Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion 224-225.

Ake C. F. (2013), « Etude des déterminants de la pression fiscale en CI », ENSEA, session


CPMS.
Albouy M. (1990), « La politique de dividendes des entreprises. In: Revue d'économie
financière », n°12-13, Articles divers. pp. 240-251.

Anasse A. 2013, «Arbitrage homogénéité / taille des segments : proposition d’une approche
pour les PME africaines», Management international, vol.17, n°2 ,2013.
Bajan-Banazak L. (1993), « L’expert-comptable et le conseil de gestion des PME: une
enquête en Poitou Charente. Revue française de comptabilité 249:95-101.
Bergeron H. (1996), « Différenciation des systèmes de données et représentations en
contrôle de gestion – essai d’observation et d’interprétation ». Doctorat en sciences de
gestion, Montpellier : Université de Montpellier II.
Bescos.P et Mendoza.C. (2000), «Contrôle de gestion, qualité des informations pour la prise
de décision et facteurs de contingence », Papier de recherche, Groupe ESCP.
Caillie.V. (2003), «L’exercice du contrôle de gestion en contexte PME: étude comparée des
cas français, canadien et belge», 24ème Congrès de l’Association Francophone de

DAN SERGE WILLIAM 80


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
Comptabilité, Louvain-la-Neuve, mai (pp.1-16).
Casta J.F. (2009), « Théorie positive de la comptabilité ». Coordonne par B. Colasse.
Encyclopédie de comptabilité, contrôle de gestion et audit, Economica, Paris, p. 1393-1402,
<halshs-00679544>
Chanson.G et Rouges.V, « L’externalisation de la fonction comptable à l’épreuve de la
théorie du signal », Finance Contrôle Stratégie [En ligne], 15-3 | 2012, mis en ligne le 05
novembre 2012, consulté le 06 septembre 2016. URL : http://fcs.revues.org/1189 ; DOI :
10.4000/fcs.1189.
Chapellier. P. (1996), «Données comptables de gestion et système d’information du
dirigeant de PME», Système d’Information et Management, N°2, Vol1, pp23-38.
Chapellier.P et Zouhour.H (2012), « le système de données comptables des dirigeants
de PME tunisiennes : complexité et déterminants » Management internationale en
entreprenariat et PME.

Chapellier.P et De Montgolfier.C. (1995), « Une synthèse des approches méthodologiques


du système d'information comptable.16ème Congrès annuel de l'Association Francophone de
Comptabilité, Montpellier.
Chapellier.P et Mohammed.A. (2010), « Les pratiques comptables des dirigeants de PME
syriennes dans un contexte de libéralisation de l’économie », 31ème Congrès de l’AFC, Nice.
Chapellier.P. (1994), « Comptabilités et systèmes d’information du dirigeant de PME : essai
d’observation et d’interprétation des pratiques ». Doctorat en sciences de gestion, Montpellier
: Université de Montpellier II.
Chapellier.P. (1997), « Profils de dirigeants et données comptables de gestion en PME »,
Revue Internationale PME, Vol. 10, n°1,9-41.
Cheffi. W. (2007), « Contribution à l’étude de l’utilisation des Systèmes Comptables par les
managers de grandes entreprises en France », Ph.D dissertation. DRM - CREFIGE, Université
Paris Dauphine.

Colot V et Michel P. A. (1996), « Vers une théorie financière adaptée aux PME. Réflexion
sur une science en genèse ». Revue Internationale PME.
Crozier. M et Friedberg. E. (1977), « L’acteur et le système », Paris, Edition du seuil.

Davis.G et Olson.M. (1986), « Systèmes d’information management », Edition G.


Vermette Inc, Economica, Volume1: Les bases et volume2: Les approfondissements 46.

DAN SERGE WILLIAM 81


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
Dupuy, Y. (1994), « Une lecture des recherches actuelles en Comptabilité-Contrôle», Annales
du Management, XIII e Journées Nationales des I A E, Montpellier, 2 et 3 février, pp.17-33.

Dupuy. Y (1987), « Vers de nouveaux systèmes d’information pour le chef de l’entreprise ».


Papier de recherche de CREGO, Université de Montpellier II.

Gandaho R. (2007), « Pratiques et méthode budgétaire des entreprises en côte d’ivoire », vol.
008 No 1-2007 (1er semestre).
Gasse .Y. (1989), « L’utilisation de divers techniques et pratiques de gestion dans la PME »,
Revue Internationale de gestion des PMO, Vol. 4, n° 1, pp. 3-11.

Holmes.S et Nicholls.D. (1989), « Modelling the accounting information requirement of


small business», Accounting and Business Research 19 (74):143-15.
Julien. P. (1997), « Les PME: Bilan et Perspectives », GREPME, Edition Economica.
Kalika.M. (1995), « Structures d'entreprises, Réalités, déterminants et performances ». Paris:
Economica.
Lacombe-Saboly.M. (1994), « Les déterminants de la qualité des produits comptables:
Lassoued.K et Abdelmoula.I. (2006), « Les déterminants des systèmes d’information
comptables dans les PME: une recherche empirique dans le contexte tunisien.27EME
CONGRES DE L’AFC,May,Tunisia. pp.CD-Rom. <halshs-00581065>
Lavigne et ST-Pierre. (2002), «Association entre le système d’information comptable des
PME et leur performance financière»,6°Congrès international francophone sur la
PMEoctobre2002-HEC-Montréal.
Lavigne.B. (1999), «Contribution à l’étude de la genèse des états financiers des PME »,
Thèse de Sciences de Gestion- Université Paris IX –Dauphine, 432p.
Lavigne.B. (2002), « Contribution à l’étude de la genèse des systèmes d’information
comptable des PME: Une recherche empirique», Actes du ΧΧІІІème Congrès de
l’Association Française de Comptabilité, Toulouse.
Marchesnay. M. (1997), «La spécificité de la gestion des PME», Petites entreprises et grands
enjeux d’E. Lopez et J. Munchnik, Tome1, l’Harmattan, Paris, pp.33-48.
Mévellec.P. (1988), «La comptabilité analytique face à l’évolution technologie» Revue
Française de Gestion, P. 29-36.
Nadeau et al(1988), «L’utilisation des méthodes quantitatives pour les décisions de gestion
dans les PME québécoises: une étude empirique», Papier de recherche Université de Laval,
GRADERR88, Québec, Novembre.
Nelson. W (1987), « Information needs of female entrepreneurs », Journal of Small Business
DAN SERGE WILLIAM 82
INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
Management, p.38-44.
Ngongang.D. (2006), « Profil du dirigeant et facteurs déterminants du système d’information
comptable et des pratiques comptables des entreprises tchadiennes». Comptabilité, contrôle,
audit et institution(s) tunisia. pp.CD-Rom. <halshs-00558412>
Ngongang.D. (2007), « Analyse des facteurs déterminants du système d'information
comptable et des pratiques comptables des PME tchadiennes », La Revue des Sciences de
Gestion (n°224-225), p. 49-57.
Saint-pierre.J et Bahri.M. (2000), «Relations entre la prime de risque bancaire des PME et
différents indicateurs de risque », Cahier de recherche 00-18, Institut de recherche sur les
PME, Trois-Rivières, Canada, 30 p.
Salima Djedji-Kooli. (2006), « l’accès au financement des PME en France : Quel rôle joué
par la structure du système bancaire ? », Thèse, Université Paris-Dauphine, P.29.
Simons. R. (1987), «Accounting control systems and business strategy: an empirical
analysis». Accounting, Organizations and Society 12 (4): 357-374.
Torres. O. (1999), « Les PME », Edition Dominos Flammarion, 1999.
Waterhouse.J et Tissen.P. (1978), «A contingency framework for management accounting
systems research », Accounting, Organisations and Society, Vol. 3, n° 1, pp 65-76.
Watts.R et Zimmerman.J. (1978), «Toward a Positive Theory of the Determination of
Accounting Standards », Journal of Accounting Research, pp.112-134.
COMMUNICATIONS ET PERIODIQUES
Billon J.L. (2013), « rôle des PME dans l’économie, communication », Abidjan, Mars.
Conseil déontologique des valeurs mobilières. (2013), « Le Financement des PME au
Maroc », Mai x, P.7.
Goueu Z. F. (2014), « Qu’est ce qui freine les PME/PMI ivoiriennes ? »,
http://www.libreafrique.org, septembre.
GREPME. (1997), « Les PME : Bilan et Perspectives », 2e édition, Sous la direction de
Pierre-André Julien, Les Presses Inter Universitaires et ECONOMICA.

KOUASSI V. (2015), « Ce qui change pour les PME Ivoiriennes», Côte d’Ivoire Economie –
mag, Janvier N° 02, P.20

THESES ET MEMOIRES
Nyengue.E (2006), « L’organisation du système d’information comptable des entreprises

DAN SERGE WILLIAM 83


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
camerounaises : essai d’observation et interprétation des pratiques ». Thèse de doctorat en
sciences de gestion, Bordeaux, Université de Bordeaux IV.
Rosenzweig. K. (1977), «Effects of company organization structure on the accounting
system». Thèse Ph.D. Université du Michigan.

WEBOGRAPHIE
http://www.economie.gouv.fr/cedef/chiffres-cles-des-pme. Consulté 05 août 2016
http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/utilit
%C3%A9/80821#FZ4pbqyEcyH5vCBA.99

TABLE DES MATIERES


DEDICACE...............................................................................................................................................1
REMERCIEMENTS...................................................................................................................................2
SIGLES ET ABREVIATIONS.......................................................................................................................8
LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX...........................................................................................................9
INTRODUCTION GENERALE..................................................................................................................10
PARTIE I : CADRE ENVIRONNEMENTAL ET THEORIQUE DE L’INFORMATION COMPTABLE ET LES PME16
CHAPITRE I : PRESENTATION DU CADRE ENVIRONNMENTAL DE L’INFORMATION COMPTABLE ET DES
PME......................................................................................................................................................18
SECTION I : CADRE ENVIRONNEMENTAL DE L’INFORMATION COMPTABLE.....................................18
I.1. Approche définitionnelle........................................................................................................18
I.1.1. L’information comptable.....................................................................................................18
I.1.2. Le système d’information comptable..................................................................................19
I.1.3. L’utilité de l’information comptable....................................................................................19
I.2. Les pratiques comptables.......................................................................................................19
I.2.1. Les pratiques de comptabilité générale...............................................................................20
I.2.2. Les pratiques de contrôle de gestion...................................................................................20
I.2.3. Les pratiques d’analyse financière.......................................................................................20
I.2.4. L’élaboration des tableaux de bord.....................................................................................21
I.3. Cadre légal de l’information comptable : présentation du SYSCOHADA................................21
I.3.1. Contexte de création...........................................................................................................21
I.3.2. Champ d’application............................................................................................................22
I.3.3. Caractéristiques du SYSCOHADA.........................................................................................22
I.3.4- Adaptation des états financiers à la dimension des entreprises.........................................23

DAN SERGE WILLIAM 84


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
SECTION II : LES PME : DEFINITION, IMPORTANCE ET CONTRAINTE.................................................24
II.1. Définition des PME................................................................................................................24
II.1.1. Selon la commission Européenne.......................................................................................25
II.1.2. Selon les Etats unis.............................................................................................................25
II.1.3. En côte d’ivoire...................................................................................................................26
II.2. Importance des PME.............................................................................................................26
II.2.1. Création d’emplois..............................................................................................................27
II.2.2. Création de richesse...........................................................................................................27
II.2.3. Autres contributions...........................................................................................................28
II.3. Les contraintes au développement des PME en côte d’ivoire...............................................28
II.3.1. Les contraintes environnementales....................................................................................28
II.3.2. Les contraintes intra-organisationnelles.............................................................................29
CHAPITRE II : CADRE THEORIQUE DE LA RELATION FACTEURS DE CONTINGENCE ET L’UTILITE DE
L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME......................................................................................31
SECTION I : THEORIES MOBILISEES...................................................................................................31
I.1. Théorie positive de la comptabilité........................................................................................31
I.2- Théorie du signal....................................................................................................................32
I.3- Théorie de la contingence......................................................................................................33
SECTION II : REVUE DE LITTERATURE................................................................................................35
II.1- Facteurs de contingence structurelle et utilité de l’information comptable.........................36
II.1.1- La taille de l’entreprise et l’utilité de l’information comptable..........................................36
II.1.2- La structure de propriété et l’utilité de l’information comptable.......................................37
II.1.3- Le domaine d’activité et l’utilité de l’information comptable............................................38
II.2- Facteurs de contingence comportementale et utilité de l’information comptable...............39
II.2.1- Le niveau d’étude (formation) du dirigeant et l’utilité de l’information comptable...........39
II.2.2- Le type de formation et l’utilité de l’information comptable.............................................39
II.2.3. L’expérience et l’utilité de l’information comptable...........................................................40
II.3. Cadre conceptuel de la recherche.........................................................................................41
II.4- Cadre opératoire de la recherche..........................................................................................42
PARTIE II : ETUDE EMPIRIQUE DE L’INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE
L’INFORMATION COMPTABLE..............................................................................................................43
CHAPITRE III : DEMARCHE METHODOLOGIQUE DE RECHERCHE..........................................................45
SECTION I : PHASE QUALITATIVE......................................................................................................45
I.1. Etude exploratoire documentaire...........................................................................................45
I.2. Phase des entretiens..............................................................................................................46
I.3. Techniques d’échantillonnage et collecte de données...........................................................46

DAN SERGE WILLIAM 85


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
I.4. Méthode d’analyse des données qualitatives.........................................................................47
I.5. Résultats de l’analyse qualitative............................................................................................47
SECTION II : PHASE QUANTITATIVE..................................................................................................49
II.1- Technique d’échantillonnage................................................................................................50
II.2. Elaboration et pré-test du questionnaire..............................................................................51
II.3. Collecte de données..............................................................................................................51
II.4- Méthode d’analyse des données quantitatives.....................................................................52
CHAPITRE IV : PRESENTATION ET DISCUSSION DES RESULTATS...........................................................56
SECTION I : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS................................................................56
I.1. Analyse descriptive.................................................................................................................56
I.1.1. Analyse uni-variée...............................................................................................................56
I.1.1.2.Description des entreprises enquêtées.............................................................................56
1.1.1.3. Description des dirigeants d’entreprises enquêtées.................................................59
I.1.2. Analyse en composantes principales (ACP).........................................................................60
I.1.2.1. Purification des échelles de mesure de l’utilité de l’information comptable....................60
I.1.2.2. Factorisabilité...................................................................................................................61
I.1.2.3. Dimensionnalité................................................................................................................61
I.1.2.4. Création d’une variable dichotomique « utilité de l’information comptable ».................63
I.1.3. Analyse bi-variée.................................................................................................................64
I.1.3.1. Facteurs de contingence structurelle et utilité de l’information comptable.....................64
1.1.3.2. Facteurs de contingence comportementale et utilité de l’information comptable.........65
I.2. Analyse économétrique..........................................................................................................66
I.2.1. Présentation théorique de la modélisation binaire.............................................................66
I.2.3. Spécification du modèle économétrique.............................................................................67
I.2.4. Résultats de l’estimation du modèle...................................................................................67
SECTION II : DISCUSSION DES RESULTATS ET IMPLICATIONS............................................................70
II.1. Contingence structurelle et utilité de l’information comptable............................................70
II.1.1. La taille de l’entreprise.......................................................................................................70
II.1.2. La structure de propriété....................................................................................................71
II.1.3. Le domaine d’activité.........................................................................................................71
II.2. Contingence comportementale et utilité de l’information comptable..................................72
II.2.1. Le niveau de formation du dirigeant...................................................................................72
II.2.2. Le type de formation du dirigeant......................................................................................72
II.2.3. L’expérience du dirigeant...................................................................................................73
II.3. Implications...........................................................................................................................73
II.3.1.Implications managériales...................................................................................................73

DAN SERGE WILLIAM 86


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
II.3.2.Implication théoriques.........................................................................................................74
II.3.3.Implication méthodologiques..............................................................................................74
CONCLUSION GENERALE......................................................................................................................75
BIBLIOGRAPHIE.....................................................................................................................................80
TABLE DES MATIERES...........................................................................................................................85
ANNEXES..............................................................................................................................................88

ANNEXES

DAN SERGE WILLIAM 87


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]

ANNEXE 1 : GUIDE D’ENTRETIEN ET QUESTIONNAIRE

GUIDE D’ENTRETIEN
THEME 1 : DESCRIPTION DE L’ENTREPRISE ET PROFIL DU DIRIGEANT
1. Pouvez-vous me parler brièvement de votre entreprise (description) ?
 Taille de l’entreprise (CA ou Nombre d’employés)
 Structure de propriété (Familiale, Non familiale)
 Domaine d’activité (Industrie, service, commerce)
 Service comptable (interne, externe ou mixte)
2. Pouvez-vous me décrire votre profil ?
 Niveau d’étude
 Filière étudiée
 Expérience professionnelle
THEME 2 : PRATIQUES ET INFORMATIONS COMPTABLES
1. Si vous devez définir l’information comptable, que diriez-vous ?
2. Quelles sont les décisions pour lesquelles vous faite recours à l’information comptable ?
 Décisions quotidiennes
 Décisions relatives au produit
 Décisions relatives aux concurrents
 Décisions relatives au secteur d’activité
 Décisions d’investissement
3. Si vous devez spécifiez chaque décision nous vous avons proposé, que diriez-vous ?
4. Quelles sont les pratiques comptables que vous développez dans votre entreprise ?
 Comptabilité générale
DAN SERGE WILLIAM 88
INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
 Comptabilité analytique
 Système budgétaire
 Tableaux de bord
 Analyse financière
 Comptabilité de trésorerie
5. Quelle est de façon précise la finalité de chaque pratique comptable que vous développez ?
6. Pour vous, quelles sont les causes des difficultés en matière comptable au niveau des PME ?

THEME 3 : FACTEURS DE CONTINGENCE ET UTILITE DE L’INFORMATION


COMPTABLE
1. Pensez-vous que votre domaine d’activité requiert une utilisation plus accrue de
l’Information Comptable ?
2. Pensez-vous que votre Structure de propriété a une incidence sur la façon dont vous utilisez
l’Information Comptable ?
3. Pensez-vous que votre la taille de l’entreprise à un effet sur l’utilité à accorder à l’Information
Comptable ?
4. Pensez-vous que votre formation influence la fréquence avec laquelle vous exploitez
l’Information Comptable dans la gestion de votre entreprise ?
5. Expérience professionnelle et nécessité d’utilisation de l’IC

QUESTIONNAIRE

Je m’appelle Serge William DAN. Je suis étudiant en sciences de Gestion à l’Université de


Bouaké. Dans le cadre de la préparation de mon mémoire de master sur le thème : l’influence des
facteurs de contingence sur l’utilité de l’information comptable dans les PME de la ville d’Abidjan, Je
suis appelé à recueillir auprès de vous des informations relatives à ce sujet. Les informations collectées
sont strictement confidentielles et ne s’auraient être utilisées à d’autres fins qu’à des fins académiques.
Indications :
II n'y a ni bonnes ni mauvaises réponses. Nous nous intéressons à ce que vous pensez vraiment.
Veuillez donc répondre librement à toutesDE
A. UTILITE lesL’INFORMATION
questions. COMPTABLE

Dans ce titre, nous souhaitons mesurer l’utilité que vous accordez à l’information comptable
dans la gestion de votre entreprise. Pour cela nous avons listé une série de décisions de
gestion. On souhaite donc que vous indiquiez votre degré d’utilité pour chaque proposition.

DAN SERGE WILLIAM 89


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
1. Pas du tout D’accord ; 2. Pas D’accord ; 3. Ne sais pas ; 4. D’accord ; 5. Tout à fait
D’accord

N° ITEMS 1 2 3 4 5
1 L’information comptable m’est utile pour le choix de mes
projets d’investissement.
2 L’information comptable m’est utile pour le choix des sources
de financement de mes activités.
3 L’information comptable m’est utile dans la définition de la
stratégie globale de l’entreprise.
4 L’information comptable m’est utile pour l’analyse de la
demande de mon entreprise.
5 L’information comptable m’est utile pour l’analyse de notre
secteur d’activité.
6 L’information comptable m’est utile pour l’analyse de la
concurrence.
7 L’information comptable m’est utile pour les décisions de
diversification des activités.
8 L’information comptable m’est utile pour l’allocation des
ressources aux différents services.
9 L’information comptable m’est utile pour le recrutement du
personnel de l’entreprise.
10 L’information comptable m’est utile pour la production de
bien/service.
11 L’information comptable m’est utile dans la détermination du
prix du produit/service.
12 L’information comptable m’est utile dans la détermination des
marges bénéficiaires.
13 L’information comptable m’est utile pour la rémunération des
apporteurs de capitaux.
14 L’information comptable m’est utile pour la gestion des stocks.
15 L’information comptable m’est utile pour le payement de mes
impôts.
16 L’information comptable m’est utile dans la gestion des
contentieux avec l’administration fiscale.
17 L’information comptable m’est utile dans mes relations avec
mes fournisseurs.
18 L’information comptable m’est utile dans mes relations avec
mes clients.
19 L’information comptable m’est utile dans la gestion de la masse
salariale de mon entreprise.

DAN SERGE WILLIAM 90


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
20 L’information comptable m’est utile dans la gestion des litiges
et contentieux avec mes clients et fournisseurs.
21 L’information comptable m’est utile dans la vente de mes
produits/services.
22 L’information comptable m’est utile dans l’achat des
fournitures et matières de l’entreprise.

B. FACTEURS DE CONTINGENCE STRUCTURELLE


STRUCTURE DE L’ENTREPRISE
N° QUESTIONS REPONSES ET CODES SAUT
Abobo………………………………… 1
Adjamé……………………………….. 2
Anyama………………………………. 3
Attecoube…………………………….. 4
Cocody……………………………….. 5
Où se situe votre entreprise ? Koumassi…………………………….. 6
Q2.1 |___|
Marcory……………………………… 7
Plateau……………………………..….8
Port Bouet………………………….…9
Treichville…………………………....10
Yopougon………………………….…11
Autres…………………………………12
Industrie……….…………………..…. 1

Quelle est le secteur d’activité de l’entreprise ? BTP……………………………………2


Q2.2 (Sélectionnez le secteur d’activité principal) |___|
Service…………………………………3

Commerce……….…………………….4

Entreprise Individuelle……………..…1
SARL……………………………….. 2
SA…………………………………… 3
Q2.3 Quel est le statut juridique de votre entreprise ? |___|
SAS………………………………….. 4
SCS………………………………….. 6
Autres (précisez)..……………………7

Quels est la structure de propriété de l’E/se ? A. Entreprise familiale


Q2.4 (Cochez toutes les réponses pertinentes) |___|
B. Entreprise non familiale

Quel est le nombre de personnes employées


Q2.5 dans votre entreprise ? |___||___||___||___|

Q2.6 Quelle est l’année de création de l’entreprise ? |___||___||___||___|


Disposez-vous d’un service comptable interne ? Oui …………….…………… 1
Q2.7 |___|
Non …………………............ 2
Disposez-vous d’un service comptable externe ? Oui …………….…………… 1
Q2.8 |___|
Non …………………............ 2
Q2.9 Quelles sont les pratiques comptables A. Comptabilité générale |___|

DAN SERGE WILLIAM 91


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
|___|
B. Comptabilité analytique |___|
développées par l’entreprise ? C. Système budgétaire |___|
(Cochez toutes les réponses pertinentes) D. Tableaux de bord |___|

E. Analyse financière |___|


F. Comptabilité de trésorerie

Moins de 5 millions de FCFA…… 1


5 – 30 millions de FCFA………... 2
Dans quelle fourchette se trouvait votre chiffre 30 – 150 millions de FCFA……... 3
Q2.10 d’affaires en 2015 ? |___|
150 – 400 millions de FCFA…….4
400 – 1000 millions de FCFA….. 5
Plus de 1000 millions de FCFA…6

C. FACTEURS DE CONTINGENCE COMPORTEMENTALE


PROFIL DU DIRIGEANT
N° QUESTIONS REPONSES ET CODES SAUT
Sexe du principal dirigeant de l’entreprise Masculin…………….……………… 1
Q3.1 |___|
Féminin ………………….......... ….. 2
Moins de 25 ans……………...………. 1
25-29……………………………….... 2
Tranche d’âge du principal dirigeant de 30-39………………………………… 3
Q3.2 l’entreprise |___|
40-49………………………………… 4
50-59………………………………… 5
Plus de 60……………………………. 6
Moins de Bac………………………… 1
Quel est le niveau d’étude du principal dirigeant
Bac……………0…………………..….. 2
de l’entreprise ?
Q3.3 Bac+ (1-3)……………………………. 3 |___|
Bac+ (4-5) …………..……………….. 4
3e Cycle (Doctorat)……………………5
De quel type de formation est issu le principal
Q3.4 dirigeant de l’entreprise ? Gestionnaire (économie, gestion)……..1 |___|
Non-gestionnaire (autres précisez)..…..2
Depuis combien de temps le principal dirigeant
Q3.5 est à la tête de cette entreprise ? |___||___| / (1.moins d’un an ; 2. 1-5ans ; 3. plus de 5ans)

Parvenez-vous à déchiffrer aisément les données


Oui …………….………..………… 1 Si 2, passez à
Q3.6 issues de la comptabilité pour exploiter les |___| la question
informations qu’elles contiennent ? Non …………………...................... 2
suivante

Sinon, faites-vous recours à un spécialiste ? Oui (précisez)….………………….. 1


Q3.7 |___|
Non …………………...................... 2

Merci de votre participation !

DAN SERGE WILLIAM 92


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]

ANNEXE 3 : Tableau 8 : valeurs propres

Composante Valeurs propres initiales Extraction Sommes des carrés des facteurs retenus

Total % de la variance % cumulés Total % de la variance % cumulés

1 10,117 45,988 45,988 10,117 45,988 45,988


2 2,179 9,903 55,891 2,179 9,903 55,891
3 1,694 7,702 63,593 1,694 7,702 63,593
4 1,350 6,138 69,731 1,350 6,138 69,731
5 1,007 4,578 74,309 1,007 4,578 74,309
6 0,758 3,445 77,754
7 0,697 3,170 80,924
8 0,673 3,059 83,982
9 0,531 2,414 86,397
10 0,440 1,998 88,395
11 0,402 1,826 90,221
12 0,368 1,673 91,895
13 0,353 1,603 93,498
14 0,291 1,321 94,819
15 0,263 1,194 96,013
16 0,202 0,917 96,930
17 0,172 0,780 97,710
18 0,136 0,618 98,328
19 0,116 0,528 98,856
20 0,098 0,446 99,302
21 0,086 0,391 99,693
22 0,068 0,307 100,000
Source : Calculs de l’auteur sur SPSS 22

DAN SERGE WILLIAM 93


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
Tableau 9 : Matrice des composantes après rotation

Composante

1 2 3 4 5

1. L’information comptable m’est utile pour le choix


0,765 0,301 0,256 -0,046 -0,070
de mes projets d’investissement
2. L’information comptable m’est utile pour le choix
0,601 0,562 0,309 -0,020 0,034
des sources de financement de mes activités
3. L’information comptable m’est utile dans la
0,456 0,673 0,185 0,211 0,038
définition de la stratégie globale de l’entreprise
4. L’information comptable m’est utile pour
0,371 0,779 0,156 0,100 0,173
l’analyse de la demande de mon entreprise
5. L’information comptable m’est utile pour l’analyse
0,291 0,810 0,093 -0,099 -0,087
de notre secteur d’activité
6. L’information comptable m’est utile pour l’analyse
0,136 0,827 0,042 0,043 -0,151
de la concurrence
7. L’information comptable m’est utile pour les
0,358 0,646 0,293 0,050 -0,174
décisions de diversification des activités
8. L’information comptable m’est utile pour
0,684 0,382 0,153 0,242 -0,145
l’allocation des ressources aux différents services
9. L’information comptable m’est utile pour le
0,382 0,617 0,217 0,395 -0,124
recrutement du personnel de l’entreprise
10. L’information comptable m’est utile pour la
0,729 0,421 0,252 0,135 0,050
production de bien/service
11. L’information comptable m’est utile dans la
0,541 0,460 0,274 0,284 0,252
détermination du prix du produit/service
12. L’information comptable m’est utile dans la
0,783 0,233 0,186 0,207 0,270
détermination des marges bénéficiaires
13. L’information comptable m’est utile pour la
0,875 0,142 0,057 0,071 0,072
rémunération des apporteurs de capitaux
14. L’information comptable m’est utile pour la
0,430 -0,328 0,610 -0,094 -0,097
gestion des stocks
15. L’information comptable m’est utile pour le
0,098 -0,193 0,197 0,058 0,797
payement de mes impôts
16. L’information comptable m’est utile dans la
-0,019 0,056 -0,047 0,861 0,281
gestion des contentieux avec l’administration fiscale
17. L’information comptable m’est utile dans mes
0,290 0,376 0,692 0,133 0,038
relations avec mes fournisseurs
18. L’information comptable m’est utile dans mes
0,048 0,275 0,821 0,083 0,133
relations avec mes clients
19. L’information comptable m’est utile dans la
0,723 0,380 0,168 0,078 -0,048
gestion de la masse salariale de mon entreprise

DAN SERGE WILLIAM 94


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
20. L’information comptable m’est utile dans la
gestion des litiges et contentieux avec mes clients et 0,248 -0,080 0,147 0,761 -0,333
fournisseurs
21. L’information comptable m’est utile dans la
0,139 0,243 0,441 0,661 0,082
vente de mes produits/services
22. L’information comptable m’est utile dans l’achat
0,236 0,154 0,663 0,218 0,154
des fournitures et matières de l’entreprise
Source : Calculs de l’auteur sur SPSS 22

ANNEXE 5: RESULTATS DES ESTIMATIONS SOUS STATA 12


Estimation des coefficients

Logistic regression Number of obs = 60

LR chi2(8) = 10.60

Prob > chi2 = 0.0324

Log likelihood = -32.994976 Pseudo R2 = 0.4211

Epargne Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]

Taille de
l'entreprise 0.1792519 0.0734271 2.44 0.015 0.0353375 0.3231662

Structure de
propriété

Entreprise non
familiale 1.09696557 0.3849002 2.85 0.004 0.3442218 1.853003

Secteur
d'activité
BTP -0.1 28.935 0.00 0.991 -550.452 550.452
Service -1.37997 18.185 -0.08 0.993 -377.954 374.194
Commerce -1.82618 19.185 -0.10 0.994 -377.4 374.747
Niveau
d'instruction
BAC 1.35419 6.347 0.21 0.792 -327.186 330.894
BAC(+1-3) 1.34635 7.347 0.18 0.691 -326.193 330.886
BAC(+4-5) 1.34973 6.347 0.21 0.791 -326.19 330.89
3ème cycle
(Doctorat) 1.72104 7.347 0.23 0.891 -326.819 330.261

Type de formation

DAN SERGE WILLIAM 95


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
Non gestionnaire -2.772589 0.7150969 -3.88 0.000 -4.174153 -1.371024

Expérience
1-5 ans 0.7396667 0.7878267 0.94 0.348 -0.8044452 2.283779
Plus de 5 ans 2.31583 0.8431873 2.75 0.006 0.6632131 3.968446
_cons 0.6744552 0.2554197 2.64 0.008 0.1738417 1.175069

Source : Travaux de l’auteur sur STATA 12

Estimation des odds-ratios

Logistic regression Number of obs = 60

LR chi2(8) = 10.60

Prob > chi2 = 0.0324

Log likelihood = -32.994976 Pseudo R2 = 0.4211

Epargne Odds Ratio Std. Err. Z P>|z| [95% Conf. Interval]

Taille de
l'entreprise
1.196322 0.0734271 2.44 0.015 0.0353375 0.3231662
Structure de
propriété

Entreprise non
familiale 2.99506391 0.3849002 2.85 0.004 0.3442218 1.853003
Secteur
d'activité
BTP 0.90483742 28.935 0.00 0.991 -550.452 550.452
Service 0.25158610 18.185 -0.08 0.993 -377.954 374.194
Commerce 0.16102752 19.185 -0.10 0.994 -377.4 374.747

Niveau
d'instruction
BAC 3.87362205 6.347 0.21 0.792 -327.186 330.894
BAC(+1-3) 3.84337159 7.347 0.18 0.691 -326.193 330.886
BAC(+4-5) 3.85638417 6.347 0.21 0.791 -326.19 330.89
3ème cycle
(Doctorat) 5.5903394 7.347 0.23 0.891 -326.819 330.261

Type de formation

DAN SERGE WILLIAM 96


INFLUENCE DES FACTEURS DE CONTINGENCE SUR L’UTILITE DE L’INFORMATION COMPTABLE DANS LES PME
DE LA VILLE D’ABIDJAN
[TITRE DU DOCUMENT]
Non gestionnaire 0.0625 0.7150969 -3.88 0.000 -4.174153 -1.371024

Expérience
1-5 ans 2.095237 0.7878267 0.94 0.348 -0.8044452 2.283779
Plus de 5 ans 10.13333 0.8431873 2.75 0.006 0.6632131 3.968446
_cons 1.96296326 0.2554197 2.64 0.008 0.1738417 1.175069

Source : Travaux de l’auteur sur STATA 12

DAN SERGE WILLIAM 97

Vous aimerez peut-être aussi