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Le Dahir des obligations et contrats prévoit qu’en cas d’inexécution d’un contrat
ou retard dans l’exécution, la partie défaillante doit verser à son co-contractant
des dommages-intérêts comme il est prévu dans l’article 263, ce dernier dispose
que :
Mais peut-on admettre que ces dommages-intérêts sont dus en cas d’avènement
d’un cas de force majeure ?
« La force majeure est tout fait que l’homme ne peut prévenir tel que les
phénomènes naturels (inondations, sécheresses, orages, incendies, sauterelles),
l’invasion ennemie, le fait du prince, et qui rend impossible l’exécution de
l’obligation.
N’est point considéré comme force majeure la cause qu’il était impossible
d’éviter, si le débiteur ne justifie qu’il a déployé toute diligence pour s’en
prémunir.
N’est pas également considérée comme force majeure la cause qui a été
occasionnée par une faute précédente du débiteur ».
On déduit à travers l’article cité ci-dessus que la force majeure rend impossible
l’exécution d’une prestation, elle désigne un événement à la fois imprévu,
insurmontable et indépendant de la volonté d’une personne et par conséquent
susceptible de dégager la responsabilité du débiteur tel qu’il résulte de l’article
269 du code des obligations et contrats qui dispose que :
Les parties peuvent invoquer le cas de Covid-19 pour aménager l’exécution des
obligations ou carrément la cessation du contrat sans dommages-intérêts.
L’imprévision diffère du cas de force majeure dans le fait que cette dernière
rend impossible l’exécution du contrat tandis que l’imprévision la rend
excessivement onéreuse mais pas impossible. Ainsi, les parties peuvent décider
de négocier ou de renégocier un contrat sous certaines conditions.
En cas d’absence de ces clauses d’imprévision, les parties peuvent d’un commun
accord modifier les clauses du contrat de façon à ce qu’il soit adapté avec les
circonstances survenues. Mais le problème se pose en cas du refus de l’une des
parties de procéder à la révision du contrat.
On déduit de cet article que le contrat constitue la loi des parties et possède la
même force obligatoire qu’une loi, ces derniers ne peuvent modifier les clauses
insérées dans un contrat qu’en cas d’un consentement mutuel entre eux ;
Les parties peuvent prévoir dans un contrat une clause de révision qui permet
de fixer les conditions et les modalités en cas de révision du contrat. A cette
clause on peut ajouter une autre se rattachant à la clause de mobilité, cette
dernière permet l’adaptation automatique aux fluctuations économiques.
A l’inverse, le code civil français prévoit dans son article 1195 ce qui suit :
Le droit français vise donc à créer un équilibre contractuel entre les parties pour
garantir la protection du contractant le plus faible de la relation contractuelle
tout en préservant le principe du consensualisme.
Ainsi, il est sans doute reconnu que les contrats conclus avant la date du 31
décembre 2019 sont revêtus du caractère d’imprévisibilité, mais la difficulté qui
se pose concernent les contrats conclus après cette date, peut-on évoquer le
caractère d’imprévision susceptible de bénéficier de la révision du contrat ?
B. La charge de preuve :
Ainsi et pour garantir la protection des parties contre tous abus dans le cas où le
contrat n’est pas clair et précis, le juge a le pouvoir d’appréciation afin
d’interpréter le contrat tel que prévu dans l’article 462 du Dahir des obligations
et contrats qui dispose que :
On conclut à travers l’article cité ci-dessus que le juge peut user de son pouvoir
d’interprétation pour décider les termes d’exécution du contrat ce qui assure la
protection des parties et l’institution d’un équilibre de leurs engagements
réciproques.
Conclusion :