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M 2021
Introduction :
La mise en place un système de management de la qualité (SMQ) ne peut pas être une
fin en soi. Le seul objectif primordial de la mise en place d’un SMQ est la satisfaction des
exigences des clients laquelle satisfaction passe à son tour par la satisfaction des travailleurs.
Il faut, donc, inscrire ces mêmes systèmes de management de la qualité dans une démarche
d’amélioration continue.
Cette démarche passe nécessairement par une démarche de résolution d’un problème
comportant plusieurs étapes. Pour la maîtrise de chaque étape, on utilise au moins un outil
qualité.
Dans ce travail, nous allons aborder, d’abord, la notion de démarche d’amélioration
continue telle qu’elle est recommandée par les normes ISO 9000. Ensuite, la démarche de
résolution d’un problème. Et en fin, les outils qualité.
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Les normes ISO 9000 :2000 recommandent l’application d’un cycle d’amélioration
continue dit la roue de DEMING (cycle PDCA: Plan-Do-Check-Act). La norme ISO 9001
décline aussi ce cycle au niveau des processus (l’approche processus):
P: Etablir les objectifs et les processus nécessaires pour fournir des résultats
correspondant aux exigences des clients et aux politiques de l’organisme;
C: Surveiller et mesurer les processus et le produit par rapport aux politiques, objectifs et
exigences du produit et rendre compte des résultats;
A: Engager des actions pour améliorer en permanence les performances des processus.
Nous avons vu que l’approche processus était un principe de management qui contribue
à l’efficacité et à l’efficience de l’organisme ; l’identification et le management des processus
essentiels souvent dits «processus clés»- est à la base d’une démarche d’amélioration
continue. Cette démarche doit s’appliquer au niveau de chacun des processus clés et au niveau
global du système de management.
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- la maîtrise du processus, qui doit être « piloté » tout au long de son déroulement, ce qui
suppose des mesures, corrections et améliorations au cours du déroulement du processus
et au vu des résultats de sortie, par rapport aux exigences d’entrée.
Il faut agir sur tous les facteurs qui ont une influence critique sur les coûts de non qualité
qui réduisent la valeur ajoutée du processus et donc les performances. C’est donc au niveau
du pilotage de chaque processus que celui-ci peut être corrigé et amélioré en temps réel.
La non-conformité est la «non satisfaction d’une exigence» (ISO 9000 :2000). Les
anomalies «écart entre une situation existante et une situation attendue», les défauts «non
satisfaction d’une exigence relative à une utilisation prévue ou spécifiée», les défaillances
«cessation de l’aptitude d’une entité à accomplir une fonction requise». Il est important que
des dispositions rigoureuses pour le bon fonctionnement du management soient prises pour
identifier les non-conformités aussi tôt que possible dans le processus de la conception, de la
production ou de la prestation.
Le manuel qualité doit décrire clairement les mesures d’organisation prises en matière de
non-conformité soit dans un chapitre spécifique sous forme de la description d’un « processus
de traitement des non-conformité » soit dans le cadre d’une activité ou d’un processus de
réalisation d’un produit (par exemple non-conformité dans un processus de conception; non-
conformité dans le processus d’approvisionnement; non-conformité relative à la réclamation
des clients) soit encore dans celui d’un processus de support (par exemple non-conformité du
système détectées en audit; non-conformité dans un processus de formation).
La norme ISO 9001 impose que ces exigences soient «définies dans une procédure
documentée». Après détection, information des personnes désignées et analyse par
différents experts, on peut classer la non-conformité en :
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Il s’agit des actions à entreprendre par les personnes désignées pour trouver une
solution qui peut être une correction (ou action curative), « action entreprise pour éliminer une
non-conformité détectée » (ISO 9000) telle que :
- Une réparation : «action entreprise sur un produit non-conforme pour le rendre acceptable
pour l’utilisation prévue» (ISO 9000) ;
- Une reprise : «action entreprise sur un produit non-conforme pour le rendre conforme aux
exigences» (ISO 9000).
Ce traitement s’applique toutes les fois qu’une non-conformité pour un produit est
constatée et il est important que le manuel en résume le principe et fasse référence aux
procédures ou autres dispositions écrites qui en précisent les modalités. Ces principes reposent
essentiellement sur la désignation des services ou personnes aptes à prendre les décisions et
sur la formalisation de ces actions par des documents : «fiches de non-conformité», « fiches
d’anomalie », « fiches de dérogation », etc et qui doivent être conservées.
Il est important de prendre des mesures pour éviter qu’une même non-conformité, un
même incident ou qu’une même cause d’insatisfaction se reproduise et pour prévenir autant
qu’il est possible l’apparition d’autres formes d’insatisfaction. Le manuel qualité doit faire
référence aux procédures ou autres dispositions écrites qui sont établies dans ce but.
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Pour les actions préventives, l’action préventive est une «action entreprise pour
éliminer la cause d’une non-conformité potentielle ou d’une autre situation potentielle
indésirable » (ISO 9000). Elle nécessite les mêmes types d’amélioration de l’organisation que
les actions correctives, mais aussi une analyse des problèmes potentiels en fonction de
l’importance des risques encourus (satisfaction du client, fiabilité, sécurité, etc).
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+ + +
Etape 1
+ + + +
Etape 2
+ + +
Etape 3
+ +
Etape 4
Source : l’auteur
3) Les outils qualité
Un outil qualité, dans son sens le plus strict, est un moyen ou un instrument conçu pour
réaliser de façon efficace une tâche, selon un mode opératoire bien défini. Relativement
autonome, il permet de cibler et d’appuyer les activités d’amélioration continues. Les outils
qualité facilitent le changement et l’amélioration continue, accompagnent et animent le
système de management de la qualité.
Dans le cadre du management de la qualité, on peut recenser plus de 700 outils. Mais, il n’est
pas nécessaire de les utiliser et les mobiliser tous. Le plus important est d’utiliser au moins un
outil pour chaque étape de la démarche de résolution d’un problème. Plusieurs outils donc
permettent de mettre en place une démarche d’amélioration continue. Ces outils ont un objet
différent mais visent tous la mise en place de la démarche d’amélioration continue.
3.1) Le diagramme d’Ishikawa
Le diagramme d’Ishikawa est aussi connu sous le nom de diagramme cause-effet, diagramme
des 5M ou encore diagramme en arête de poissons de par sa forme.
Le diagramme d’Ishikawa1 est en forme d’arête de poisson comme suit :
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Kaoru Ishikawa, la gestion de la qualité : outils et application pratique.
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Effet
Sa construction est basée sur un travail de groupe. Le travail de groupe est à effectuer dans
l’ordre défini ci-dessous :
1 - Pratiquer auparavant un brainstorming et trouver toutes les causes possibles au
défaut de qualité. Chacun doit émettre ses opinions librement sur les origines possibles.
2 - Classer les causes en grandes familles : les " 5M " : Machine, Main d’œuvre,
Méthodes, Matières, Milieu et les placer sur le diagramme. Ces 5 critères sont les plus utilisés
comme point de départ à la réflexion, en convenant qu'ils peuvent être remplacés et/ou
complétés en fonction du problème à résoudre.
Machine : tout ce qui nécessite un investissement et sujet à amortissement, comme les
locaux ou l’outillage.
Main d’œuvre : c’est le personnel, la hiérarchie, toutes les personnes qui concourent au
fonctionnement de l’entreprise.
Méthodes : c’est la façon de faire, les gammes de production, les spécifications, les modes
d’emploi, les notices, les instructions, les processus…
Matières : tout ce qui est consommable, les fluides, les matières premières, le papier,
l’électricité.
Milieu : c’est l’environnement physique et humain, les conditions de travail, l’ergonomie,
l’ambiance de travail, les relations, les contacts, les fournisseurs.
Le diagramme d'Ishikawa permet :
de classer les causes liées au problème posé,
de faire participer chaque membre à l'analyse,
de limiter l'oubli des causes grâce au travail de groupe,
de fournir des éléments pour l'étude de la solution.
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Il est difficile de définir plus de six grandes familles de causes pour garder un schéma lisible.
En effet, le développement des causes dépassant six niveaux sur l’arrête de poisson
(diagramme d’ishikawa) devient moins lisible et rend difficile l’action sur les causes.
3.2) Le brainstorming :
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Wilfredo PARETO (1848-1923) a montré que dans une large majorité des situations, un petit
nombre de facteurs a une influence majeure sur les résultats. C'est la loi dite de Pareto des 80-
20, où 20% des facteurs expliquent 80% des résultats. Cette répartition inégale se retrouve
souvent et permet de distinguer les problèmes importants de ceux qui le sont moins. Cette
priorisation des problèmes a pour but de choisir les actions prioritaires à effectuer et donc de
concentrer son attention sur les phénomènes importants à résoudre
Le groupe qui étudie un problème doit faire différents choix au cours de son travail. Choix du
problème à étudier, choix d’une orientation pour la réflexion, choix d’une solution à
proposer… se mettre d’accord sur des critères de choix peut aider le groupe à prendre des
décisions.
Les critères sont des éléments qui servent de base pour porter une appréciation. Par exemple:
que prend t-on en compte pour l’achat d’une voiture ? Prix, consommation d’essence,
sécurité, confort, aspect extérieur…ce sont des critères.
Devant un choix à faire, une bonne façon de préparer une décision collective consiste à
déterminer en groupe les critères qu’il convient d’adapter. On peut d’ailleurs classer ces
critères par ordre d’importance.
Une matrice de comptabilité est un tableau qui permet de comparer différents choix
possibles. De déterminer quels sont ceux qui sont compatibles avec les critères que l’on veut
satisfaire.
REMARQUE: 1) remplir le tableau(1) en inscrivant plus (+) si le choix est compatible avec le
critère, moins (- ) s’il est incompatible et (?) si un complément d’information est nécessaire.
On peut affiner encore l’outil en pondérant certains critères (on multiplie alors la note donnée
par le coefficient de pondération pour obtenir la note corrigée). Cet outil est proche du vote
pondéré, mais il est plus fin. Au lieu que chaque membre du groupe émette une opinion, on
compare les opinions à des critères, le groupe émet donc une seule voix.
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Personne ne doit être forcé de participer aux travaux d'un cercle et les sujets qu'on y aborde ne
peuvent être imposés.
3- Développer un état d'esprit d'ouverture et de créativité
On fait appel à l'intelligence du personnel, à leur capacité de suggérer des adaptations
pertinentes aux nouvelles situations.
4- Respecter la dynamique habituelle d'un groupe de travail
5- Intégrer les cercles dans la gestion usuelle de l'entreprise
6- Tabler sur la formation des membres
7- Favoriser les échanges inter-cercles
Le fonctionnement des cercles peut se résumer sous trois rubriques principales.
1- Des réunions régulières
Le groupe de volontaires, incluant les membres du personnel d'encadrement, se réunit
régulièrement une heure ou deux, sur les heures de travail, pour identifier et résoudre des
problèmes reliés à leur travail. Le calendrier des réunions est convenu d'avance et elles ne
sont pas déplacées par un surplus de travail ou pour toute autre raison. Toutes les réunions
sont documentées: convocation et ordre du jour, procès-verbal. Des invités peuvent y assister
si les membres du cercle le jugent à propos.
2- Des problèmes circonscrits et concrets
Ces problèmes peuvent être de plusieurs types; par exemple: la qualité des produits ou des
services, la sécurité, l'efficience des procédés, la réduction des coûts, le moral du personnel,
l'environnement.
Toutefois leur envergure ne doit pas dépasser le cadre des possibilités du cercle lui-même, i.e.
qu'il faut retenir des problèmes pour lesquels on peut prévoir réalistement trouver une
solution en quelques réunions du cercle. Ces problèmes sont suggérés par les membres du
cercle et proviennent de leurs propres observations ou de celles de leurs collègues de travail
non-membres avec lesquels ils s'assurent de demeurer en contact.
3- Un processus rigoureux de résolution de problème
Un tel processus peut être décrit de plusieurs façons. Pour sa part, Monteil (1983) suggère une
démarche en quatre phases.
a- Une phase d'expression
Dans laquelle les membres, i.) dressent l'inventaire des différents problèmes, ii.) les classent
et iii). déterminent lequel ils traiteront en priorité. Ce choix se fait en regard de deux critères:
l'importance subjective que les membres y accordent et l'importance technique et économique
que les données objectives montrent.
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Conclusion
Il est possible de combiner les outils dans la démarche d’amélioration contenus ; car
certains outils sont complémentaires. Chaque entreprise a donc un choix très varié et il nous
est donc relativement difficile de conseiller une méthode plutôt qu’une autre.
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La panoplie d’outils2 peut être combinée aussi avec d’autres outils de communication (la
lettre qualité, le bulletin qualité, les boîtes à idées...) et des indicateurs de performance.
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Pour plus de détails voir Kaoru Ishikawa, la gestion de la qualité : outils et application pratique. Aussi,
P.Lyonnet, les outils de la qualité totale, lavoisier 1991
3
Etienne Collignon, Michel Wisseler, qualité et compétitivité des entreprises, Economica, 1988.
4
Notamment la stratégie de différenciation par la qualité des produits développée par Michael porter.
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