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1. Ruquier : <en serrant la main de Poutou qui va 1. Ruquier : <en serrant la main de Poutou qui va
ensuite s’asseoir> bonjour bienvenu <> ben vous ensuite s’asseoir> bonjour bienvenu <> ben vous
voyez monsieur poutou ça commence BIEN voyez monsieur poutou ça commence BIEN
parce que vous aurez au moins appris / voilà /
parce que vous aurez au moins appris / voilà /
j’sais pas si on vous l’a dit mais que / le politique
j’sais pas si on vous l’a dit mais que / le politique salue la main toujours
salue la main toujours de tout le monde sur un 2. Pulvar : faut faire un tour de table
plateau quand il arrive/ ça y est vous êtes prêt =. 3. Ruquier : de tout le monde sur un plateau quand
2. Pulvar : faut faire un tour de table il arrive/ ça y est vous êtes prêt =.
3. Poutou : = on m’la dit hein 4. Poutou : = on m’la dit hein
5. Ruquier : ah ouais vous l’auriez pas fait
4. Ruquier : ah ouais vous l’auriez pas fait
naturellement
naturellement
5. Poutou : je sais pas Cette option n°2 permet de mieux visualiser
Option 1 de transcription : Ce choix permet de l’enchaînement du tour de parole de Ruquier et de
celui de Poutou mais elle a un défaut : elle fait
montrer la continuité de l’intervention de Ruquier,
apparaître 1 et 3 comme deux interventions ou
qui n’a pas prêté attention à la tentative tours de parole distincts alors qu’il ne s’agit que d’un
d’interruption de Pulvar. Défaut ! on a le seul tour de parole (Ruquier ne s’est pas du tout
sentiment que l’intervention de Pulvar s’est interrompu malgré l’intervention de Pulvar, il a
intercalée entre Ruquier et Poutou. produit son énoncé comme un seul tour de parole)
Option 3 Cette présentation a l’avantage de mieux rendre compte de la superposition des prises
de parole (chevauchement) et de respecter une visualisation de l’axe du temps (la succession
des lignes suit le déroulement temporel). Ce type de transcription est difficile à mettre en page
(ici nous avons utilisé un tableau en deux colonnes. Ce type de transcription peut se révéler peu
« ergonomique » s’il y a de longs passages sans chevauchement car la colonne de droite, dans
ces cas-là, est vide.
Avec une telle transcription, on pourrait choisir de ne pas numéroter la prise de parole de Pulvar
car elle n’a pas vraiment réussi à construire un « tour de parole ».
Option 4 : La transcription en partition (cf. modèle Vion dans le document sur la transcription) permet de ne pas
trancher sur le statut ou non de tour de parole des interventions qui se font uniquement par chevauchement
(Pulvar). On y numérote des lignes et non des tours de parole. Ceci a entre autre comme avantage de permettre
de faire plus facilement référence au corpus en cas d’intervention longue. (les transcriptions à l’aide de logiciels
adoptent généralement cette numérotation des lignes et non des tours de parole)
1. Ruquier : <en serrant la main de Poutou qui va ensuite s’asseoir » bonjour bienvenu <> ben vous voyez
2. monsieur poutou ça commence BIEN parce que vous aurez au moins appris / voilà / j’sais pas si on vous l’a
3. dit mais que / le politique salue la main toujours de tout le monde sur un plateau quand il arrive ça y est
4. Pulvar : faut faire un tour de table
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5. Ruquier : vous êtes prêt =. ah ouais vous l’auriez pas fait naturellement
6. Poutou : = on m’la dit hein
En résumé
Pour parler des interactions, on a besoin de parler des différents moments qui constituent une interaction. Les termes « échanges »,
« séquences » « interventions » aident donc à parler des « moments » qui constituent une interaction.
Certaines analyses d’interactions peuvent demander de porter une attention fine au « découpage ». Par exemple, si on étudie l’extrait
du film présenté pour voir comment se construisent les rapports de place Prof-élève dans cet extrait, on peut s’intéresser au
découpage de l’interaction. On pourrait regarder par exemple qui prend l’initiative de l’ouverture et de la clôture des unités. Par
exemple, la séquence parenthétique étudiée dans la diapo 7 a été ouverte et fermée par l’apprenante. L’enseignante accepte cette
prise d’initiative et ce « partage » des prérogatives enseignantes. Quand l’enseignante décide de clore la séquence, l’enseignante
reprend son cours. On peut imaginer une autre réaction, plus autoritaire du type « comment ça « c’est bon » ! Alors tu interromps le
cours, tu gesticules pour prendre la parole et maintenant que je te la donne tu ne veux rien dire ! Bon alors la prochaine fois tu
réfléchis avant de demander la parole. Allez, on reprend le cours ». Ce serait une manière de « reprendre la main », de contester
l’initiative de l’élève qui a ouvert et fermé une séquence. Mais ce n’est pas sur le terrain du « contrôle de la parole » que
l’enseignante de ce film essaie d’instaurer son autorité.
Les participants à une interaction co-construisent le découpage de l’échange, négocient les changements thématiques, ritualisent
dans certains cas, le passage d’une séquence à une autre (lorsque le médecin se lève de derrière son bureau et dit « bon allez je vais
vous ausculter », on sait que l’on passe à la séquence auscultation » qui suit la séquence « exposé des symptômes » et précède la
séquence « diagnostique et prescription ». Mais dans beaucoup d’interactions, notamment les interactions conversationnelles, le
découpage est « fluide », peu marqué, des marqueurs de clôture peuvent être suivi d’une reprise de la séquence etc. Bref, le
découpage de l’interaction, surtout lorsqu’il est non-planifié, peu ritualisé, et donc co-construit par les participants dans le hic et
nunc de l’échange, est souvent complexe à établir et peut donner lieu à des analyses divergentes suivant les critères que l’on prend.