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• Sémiologie : étude des types de relations entre ces deux faces (sens littéral -
dénoté ou sens figuré - connoté)
• Trichotomie de Charles S. Peirce: « Un signe peut être appelé icône, indice ou
symbole » (Charles S. Peirce, Ecrits sur le signe, Paris, Editions du Seuil, 2017, p.
163)
– Symbole – convention ; ne fait pas, en tant que tel, partie des figures de style
en rhétorique (mais les allégories, oui)
• « signe dont la relation à l’objet est conventionnelle (par opposition à
l’icône dont la relation est analogique et à l’indice dont la relation est
causale) » (selon la définition du Trésor de la Langue française
informatisé)
• « un symbole est un signe qui renvoie à l’objet qu’il dénote en vertu d’une
loi, d’ordinaire une association d’idées générales, qui détermine
l’interprétation du symbole par référence à cet objet » (Charles S. Peirce,
Ecrits sur le signe, Paris, Editions du Seuil, 2017, p. 164).
Illustration : J’accuse (Abel Gance, 1919)
trois types de comparaisons / fusions (surimpression) :
dénotation (vanité, vieillissement), symbole (conventions), métaphore
(physiognomonie animale)
• L’unité de la séquence
-
Fritz Lang (1890-1976)
Cinéaste d’origine autrichienne
Période allemande (sélection)
• 1934 : Liliom
Période américaine (sélection)
Luc Moullet, « Le morceau de bravoure (2) », Positif, n°539, janvier 2006, p. 60-
61.
Un titre programmatique : « M »
icône, indice ou symbole?
« la lettre-emblème apparait en définitive comme une condensation, figurant
sous la forme la plus ramassée ce que déplie le récit, et, éventuellement,
traçant des voies associatives transversales entre ce récit et d’autres récits (les
Mabuse). (…) L’analogie iconique, procédure métaphorique en ce qu’elle met
en jeu la ressemblance, lie le ‘M’ comme motif aux jambes du pantin et à la
marque, qui à leur tour renvoient, par métonymie, aux fantasmes sexuels, aux
victimes, et au personnage du meurtrier. Le ‘M’ comme lettre désigne une
seconde fois ce meurtrier en remplaçant le mot ‘Mörder’ par son initiale, selon
une procédure synecdochique, appliquée au signifiant linguistique et non au
signifié. »
Laurence Moinereau, Le générique de film. De la lettre à la figure, Rennes,
PUR, 2009, p. 181-182.
Un remake hollywoodien : M (Joseph Losey, 1951)
« C’est ce que les psys appellent la prise en considération de la figurabilité :
quand vous ne pouvez pas vous représenter quelque chose, quand c’est
interdit, vous substituez autre chose qui y ressemble. »
Daniel Arasse, « La toison de Madeleine », in On n’y voit rien. Descriptions,
Paris, Denoël, 2000, p. 120.
Avant l’image : le noir, le son
• trois types de sons :
– la voix
– la musique
– le bruit
• « le tri-cercle » (Michel Chion, L’audio-vision. Son et image au
cinéma, Paris, Nathan, 1990, p. 65) :
– Son in (zone visualisée)
– Son off (non diégétique ; musique de fosse ou voice-over :
voix de commentaire ou de narration)
– Son hors champ (zones acousmatiques)
• Acousmatique : « Cet adjectif d’origine grecque, qui désignait au départ les
paroles du philosophe dissimulé derrière une toile, a été repris par le créateur
de la musique concrète, Pierre Schaeffer (1966), pour caractériser tous les sons
entendus dont on ne voit pas la source, parce qu’elle est masquée. Le son
filmique est par nature acousmatique puisqu’il est livré au spectateur
séparément de l’image, par l’intermédiaire du haut-parleur dissimulé derrière
ou à côté de l’écran. Le synchronisme est le processus qui consiste alors à
‘désacousmatiser’ le son, à l’ancrer dans une source visuelle, à incarner la voix
dans le corps. Toutefois, le cinéma sonore joue autant qu’il le peut des
virtualités acousmatiques du son filmique (voix off, musique non diégétique,
hallucinations auditives, etc.) » (Jacques Aumont, Michel Marie, Dictionnaire
théorique et critique du cinéma).
• « Dans un film, un son peut accomplir dès ses premières apparitions deux
sortes de trajets :
– Soit il est d’emblée visualisé, et ensuite acousmatisé
– Soit il est pour commencer acousmatique, et n’est visualisé qu’après »
(Michel Chion, L’audiovision, Paris, Nathan, 1990, p. 64)
• acousmêtre : « être dont on entend la voix sans avoir jamais vu son visage »
(Michel Chion, La Voix au cinéma, p. 32)
La dimension programmatique de la comptine
« Du bist raus »
L’exclusion d’une communauté
« Bald kommt der Schwarze Mann zu dir… »
« les ombres (…) n’appartiennent pas au monde réel. On ne peut les toucher ni
les saisir. D’ailleurs, le langage courant recourt souvent à la métaphore de
l’ombre pour désigner quelque chose qui n’existe pas, ou que l’on ne connait
pas, comme dans ‘lâcher la proie pour l’ombre’. Les Grecs de l’Antiquité
croyaient qu’après avoir pris congé du monde réel, les hommes ne survivaient
qu’en qualité d’ombres parmi les ombres. Il y a pourtant des situations où
l’apparition d’une ombre atteste en revanche la matérialité d’un être ou d’un
objet, car ce qui projette une ombre est forcément réel. »
E. H. Gombrich, « Aspects des ombres portées », in Ombres portées. Leur
représentation dans l’art occidental (1995), Paris, Gallimard, 2015, p. 36.
« L’ombre d’un corps humain est à la fois un indice et un signe, au sens
fort de l’un et l’autre de ces deux termes. Indice, c’est-à-dire, dans les
termes de Peirce, ce qui montre la probable existence de quelque chose (la
fumée et le feu, l’empreinte et le pied, etc.). Qui voit l’ombre voit l’indice
d’un corps – et même, l’indice d’un corps situé à proximité, puisque sa
projection lointaine est rare. Signe, c’est-à-dire plus largement ce qui vaut
pour autre chose (…) »
Jacques Aumont, Le montreur d’ombre, Paris, Vrin, 2012, p. 34.
Indices
(rapport métonymique, de
continuité ou de contiguïté)
-Une mise en abyme intra-diégétique, à travers les compétences et les
méthodes des personnages, de la posture de l’analyste (ici : la déduction
indicielle)
-
M le maudit (Fritz Lang, 1931)
• -
Le remake - M (Joseph Losey, 1951)
Métonymie ou métaphore ? De la polysémie
Jacques Aumont qualifie Red River (Howard Hawks, 1948) de « film d’un
classicisme exemplaire » (in Doublures du visible. Voir et ne pas voir en
cinéma, Villeneuve-d’Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2021, p. 66)
« Le style de Lang, c’était déjà en Allemagne des moments très élaborés
plastiquement dans les décors, la lumière, les surimpressions, le jeu
corporel des acteurs, et en même temps un substrat narratif soucieux
d’efficacité dramatique, structuré par la maîtrise d’un cadrage et d’un
montage précis, concis et nerveux, au service d’intrigues passionnelles à
péripéties violentes et inquiétantes que le cinéaste retrouvera en
Amérique. » (Frank Curot, « Du style au cinéma », études
cinématographiques, vol.65, lettres modernes minard, Paris-Caen, 2000,
p. 13-14)
Indications bibliographiques