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PROJET SYFAAH

Système de financement et d’assurance agricole en Haïti

Etude de caractérisation de
la filière avicole en Haïti
Poulets de chair et pondeuses

IICA/ SYFAAH
Henry Chatelain

Révisé par Rachelle Pierre Louis et Antoine Ladouceur IICA

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Ce projet est réalisé avec l'appui financier du


gouvernement du Canada accordé par l'entremise de
Ministère de l’Agriculture, des l'Agence canadienne de développement international
Ressources Naturelles et du (ACDI).
Développement Rural (MARNDR)
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

Tables des Matières

RÉSUMÉ ....................................................................................................... 4
INTRODUCTION............................................................................................ 7
Chapitre 1- PRODUCTION ET COMMERCIALISATION DES POULES-
RELATION AVEC L’ECONOMIE INTERNATIONALE ......................................... 8
La production avicole mondiale .................................................................. 8
Production commercialisée : ........................................................................................ 11
Tableau 4. Evolution de la production et des prix de 2004 à 2012 .............................. 12
Tendance du marché : .................................................................................................. 13
Pays exportateurs et volume : ...................................................................................... 14
POLITIQUE D’APPUI AUX PRINCIPAUX PRODUCTEURS ................................................ 17
Chapitre 2 – PRODUCTION ET COMMERCIALISATION DES POULES-RELATION
AVEC L’ECONOMIE NATIONALE. ................................................................. 19
A. Importance économique de la filière. ................................................................... 19
Contribution de la filière avicole au PIB national ......................................................... 19
Production Primaire ...................................................................................................... 22
Encadrement politique : mesures adoptées ................................................................. 23
Facteurs pouvant affecter la compétitivité : ................................................................ 24
Ensemble d’institutions reliées à la filière : .................................................................. 25
Chapitre 3 - LA STRUCTURE DE LA FILIERE AVICOLE .................................. 26
3.1- Processus de caractérisation des acteurs ...................................................... 26
3.1.1 Identification des activités et acteurs de la filière......................................... 26
3.1.2 Les fournisseurs d’intrants ............................................................................. 26
3.1.3 Les poussins produits en HAITI .............................................................. 28

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Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

3.1.4 Les poussins importés ........................................................................................ 30


3.2 Les aliments produits en HAITI............................................................................ 31
3.2.1 Les entreprises industrielles ............................................................................ 32
3.2.2 Les entreprises artisanales de production d’aliments ....................................... 34
3.2.2.1 Les aliments importés ........................................................................................ 34
3.3 Les Distributeurs ................................................................................ 35
Caractérisation des producteurs ................................................................. 35
3.4 Répartition géographique des éleveurs de poulets d’après le recensement de
HAITI-BROILER ............................................................................................................... 37
3.6 Les producteurs de pondeuses. .............................................................................. 42
3.7 Les producteurs d’œufs de table ........................................................................... 43
3.8 Caractérisation des intermédiaires ........................................................................ 43
3.9 Caractérisation de l’offre : ...................................................................................... 44
Chapitre 4- FONCTIONNEMENT DE LA FILIERE ........................................... 46
5.1 Identification des circuits ....................................................................................... 46
4.2 Caractérisation des circuits ................................................................................... 48
4.3 Relation entre les acteurs de la filière poulet de chair .......................................... 50
4.3.1 Les relations horizontales ..................................................................................... 50
4.4 Dynamisation et régulation ................................................................................... 52
4.5 Analyse des coûts de production en fonction de la taille des élevages ............... 54
Chapitre -5 INTERPRETATION DES RESULTATS.................................................... 58
Conclusion .................................................................................................. 63
Recommandations ...................................................................................... 64
Bibliographie ............................................................................................... 65

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Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

RÉSUMÉ

Ce travail a pour objectif d’identifier les principaux acteurs impliqués dans la filière, de
comprendre leur mode de fonctionnement, d’analyser les relations qui existent entre eux et de
comprendre comment se fait la commercialisation dans un pays complètement ouvert au
commerce extérieur. Tout ceci afin de pouvoir identifier les maillons où il serait opportun
d’injecter du crédit et favoriser le développement de cette filière.

Le document est structuré en quatre chapitres : Production et commercialisation des poules-


Relations avec l’économie internationale, Production et commercialisation des poules- relations
avec l’économie nationale, Structure de la filière avicole et fonctionnement de la filière avicole.

Le chapitre premier est une analyse de l’environnement international et des différents marchés
pour situer la filière dans le marché mondial et évaluer sa compétitivité. Le deuxième chapitre
valorise les apports sociaux de la filière et détermine l’influence du contexte sociopolitique et
institutionnel. Le troisième chapitre identifie les activités et les acteurs qui font partie de la
filière avicole et les relations techniques et socio-économiques qui établissent son
fonctionnement. Le quatrième chapitre détaille le fonctionnement de la filière, circuits de
commercialisation et dynamisme de fonctionnement et régulation. Le cinquième et dernier
chapitre interprète les résultats obtenus à la lumière des chapitres précédents et détermine les
facteurs négatifs qui empêchent le développement de la filière et constituent de véritables
contraintes.

La production mondiale de poulet est en évolution constante et quatre pays produisent à eux
seul 64.56% des poulets élevés dans le monde (USA, Chine, Brésil et Union Européenne). Le taux
de croissance est de 18% en cinq ans et est étroitement lié à l’évolution du prix du maïs et du
soya. Les importations de poulet congelé en Haïti ont subi une augmentation de 70% en cinq
ans et celles des œufs sont aussi en évolution constante. La production nationale de poulet de
chair reste très faible par rapport au taux élevé d’importation qui envahit le marché local.

Le PIB avicole représente 6,43% du PIB agricole et 1,53% du PIB national. Les capacités installées
en élevage de poulet de chair en Haïti ont augmenté après 1994 de près de 80%.

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Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

L’investissement dans la production primaire (les fermes) n’a pas suivi le même rythme de
croissance que de l’industrie placé en amont de la filière.

Les acteurs de la filière sont : les fournisseurs d’intrants, les éleveurs, les distributeurs et les
revendeurs. Trois entreprises produisent des poussins en Haïti et ont la capacité de mettre sur
le marché 558 000 poussins par mois. Quatre entreprises importent des poussins de l’étranger.
Le secteur de la production d’aliments, composé de trois entreprises artisanales et trois
entreprises industrielles, est en pleine expansion. Parmi les éleveurs, cinq entreprises pratiquent
l’élevage de poulet de chair de manière constante depuis plus de 20 ans. Elles ont une capacité
de production de 20,000 à 30,000 poulets chacun. 16% des éleveurs recensés ont une capacité
de production de 5,000 à 10,000 poulets et sont incapables de commercialiser leurs produits.
Quarante vingt-deux pourcent (82%) des éleveurs ont moins de 5,000 poulets et se retrouvent
dans les zones rurales, ils font face à des difficultés liées à la mise en marché.

Haïti Broilers, Ferme des Délices, La petite ferme et FEPA sont les quatre producteurs de
pondeuses qui produisent des poulettes prêtent à pondre.

La commercialisation des poulets de chair se fait grâce à des intermédiaires. Le marché des
poulets de chair est constitué d’une part de la production locale et d’autre part des poulets
congelés importés des USA et de la RD. Cinq acteurs sont impliqués dans l’importation des
poulets congelés.

Le marché des œufs est alimenté par une production locale estimé à 1,2 million d’œufs par mois
et une importation des USA et de la RD estimée à 40 million /mois

Le circuit de distribution du poulet est composé de 2 réseaux : le poulet vivant (10%) et le poulet
congelé (90%).

La logique de l’importateur est d’offrir au consommateur un produit au prix le plus bas que
possible. Le poulet local est un poulet vivant qui demande à être transformé et qui ne se vend
pas à moins de trois cents gourdes. A la base de la production primaire, les coûts sont affectés
par le faible volume de production. L’agrandissement des élevages fait face au problème de
crédit. L’absence de l’industrie de transformation limite l’expansion des fermes. Les coûts de

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Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

production ne sont pas compétitifs conséquence de la politique tarifaire de l’état qui ne protège
pas la filière.

Le facteur limitant le développement de l’élevage du poulet de chair aujourd’hui est l’absence


d’un abattoir car malgré tous ces investissements réalisés en amont de la filière, le goulot
d’étranglement se situe en bout de ligne au niveau de la mise en marché du poulet. En effet, le
poulet en Haïti est commercialisé vivant et cette vente ne se pratique de deux fois par semaine.
On comprend le désir des producteurs stimulés par l’industrie à se lancer dans cette filière et le
problème énorme que constitue la vente du poulet vivant dans des milieux urbains sans
infrastructures pour ce genre de pratiques.

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Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

INTRODUCTION
Le MARNDR, dans un document intitulé « Plan National d’investissement Agricole », publié en
juillet 2010, considère l’agriculture comme l’axe de support à la croissance économique et à la
réduction de la pauvreté (Joanas Gué, juillet 2010). Il prévoit même que dans un futur proche
elle aura un rôle prépondérant à jouer dans le renforcement de la sécurité alimentaire des
populations les plus vulnérables ainsi que dans le redressement économique de la nation.

Cette politique agricole telle que définie dans le document, décrit les objectifs du MARNDR sur
les 15 prochaines années (2010 – 2025). Le ministère y reconnait une insuffisance de certains
secteurs de production à satisfaire la demande locale. Dans la filière avicole qui nous concerne,
d’après le MARNDR, ce déficit est compensé par l’importation annuelle de 360 millions d’œufs
et de 12,5 millions de poulets, en provenance principalement de la R.D. et des U.S.A.

De nos jours, dans le contexte de la libéralisation des marchés, les systèmes de production agro-
alimentaire des pays en voie de développement ne peuvent plus être analysés de façon isolée
mais plutôt observés dans la mouvance générale de l’économie mondiale.

La notion de compétitivité devient alors un élément déterminant, dans un monde lié par des
accords commerciaux et dont l’évolution de l’économie perméabilise les frontières entre les
nations.

Dans le document de politique agricole du MARNDR, l’aviculture a été choisie parmi les filières
prioritaires. Le présent document entre dans le cadre du projet SYFAAH, système de
financement et d’assurance agricole en Haïti, et présente une étude de caractérisation de la
filière avicole, afin d’identifier les acteurs, de comprendre les relations qui les lient et d’analyser
les différents niveaux pour une meilleure compétitivité.

La méthodologie CADIAC (« cadenas y díalogo para la acción ») est utilisée pour


l’accomplissement de ce travail, et nous avons concentré nos recherches sur la production
intensive de poulets et des œufs.

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Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

Caractérisation de la filière avicole

Chapitre 1- PRODUCTION ET COMMERCIALISATION DES POULES-


RELATION AVEC L’ECONOMIE INTERNATIONALE

L’analyse de l’environnement international et des différents marchés est tout d’abord


nécessaire pour permettre de situer la filière avicole par rapport au marché mondial, de faciliter
la compréhension des influences subies et d’établir sa compétitivité. Nous pourrons ainsi
dégager les opportunités qui peuvent en découler, et évaluer les risques représentés par la
production mondiale pour le marché interne.

La production avicole mondiale

o Production et producteurs :

La production mondiale de poulets est en évolution constante, avec des records de 83 millions
de tonnes prévus pour l’année 2012. De 2007 à 2012 la production mondiale est passée de 70
millions de tonnes à 83 millions soit une augmentation de 18% en 5 ans.
Cette production mondiale est dominée par les USA, avec plus de 16 millions de tonnes /an,
environ 20%, suivi de la Chine 13 millions de tonnes, soit 16.6%, du Brésil 12 millions, environ
16% et de l’Union Européenne 11%.
Ces quatre pays, les USA, la Chine, le Brésil et l’Union Européenne produisent à eux seuls,
64.56% des poulets élevés dans le monde.
L’évolution de la production mondiale de poulets vous est présentée dans le tableau 1.

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Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

Source: FAOSTAT

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Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

Tableau 1 – Evolution annuelle de la production mondiale de poulet de chair d'après les principaux pays producteurs
production (1000 tonnes) 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Etats Unis 16 226,00 23,12% 16 561,00 22,51% 15 935,00 21,44% 16 563,00 21,13% 16 757,00 20,68% 16 603,00 19,99%
Chine 11 291,00 16,09% 11 840,00 16,09% 12 100,00 16,28% 12 550,00 16,01% 13 200,00 16,29% 13 800,00 16,61%
Brésil 10 305,00 14,69% 11 033,00 14,99% 11 023,00 14,83% 12 312,00 15,70% 12 954,00 15,99% 13 602,00 16,37%
EU-27 8 320,00 11,86% 8 594,00 11,68% 8 756,00 11,78% 9 245,00 11,79% 9 500,00 11,72% 9 630,00 11,59%
Reste du monde 24 030,00 34,24% 25 552,00 34,73% 26 494,00 35,65% 27 727,00 35,37% 28 622,00 35,32% 29 439,00 35,44%
Total 70 172,00 100% 73 580,00 100,00% 74 308,00 100,00% 78 397,00 100,00% 81 033,00 100,00% 83 074,00 100,00%
Source: FAOSTAT

Selon les tableaux 1et 2, le volume de production chez les pays producteurs pour la période de 2007 à 2012 est constant.

o Les principaux exportateurs :

Tableau 2 – Evolution annuelle du marché d'exportation des poulets de chair


Exportations (1000 tonnes) 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Brésil 2 922,00 39,42% 3 242,00 38,33% 2 992,00 36,01% 3 181,00 35,71% 3 300,00 36,05% 3 465,00 36,11%
United States 2 678,00 36,13% 3 157,00 37,32% 3 093,00 37,22% 3 069,00 34,45% 2 966,00 32,40% 3 039,00 31,67%
EU-27 636,00 8,58% 742,00 8,77% 783,00 9,42% 992,00 11,13% 1 100,00 12,02% 1 120,00 11,67%
China 358,00 4,83% 285,00 3,37% 291,00 3,50% 379,00 4,25% 410,00 4,48% 445,00 4,64%
Reste du monde 820,00 11,06% 1 033,00 12,21% 1 150,00 13,84% 1 288,00 14,46% 1 377,00 15,04% 1 527,00 15,91%
Total 7 413,00 100,01% 8 459,00 100,00% 8 309,00 100,00% 8 909,00 100,00% 9 153,00 100,00% 9 596,00 100,00%
Source: FAOSTAT

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Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

D’après le tableau 2, on constate que le Brésil, bien que 3eme producteur mondial, maintient
sur la même période le leadership de l’exportation avec une part de marché variant entre 39%
et 36%.

Les USA, leader mondial dans la production de poulets avec près de 20%, ne sont cependant
que le second pays exportateur, 31% après le Brésil 36%, l’Union Européenne 11% et la Chine
4%. Ces quatre plus gros pays producteurs de poulets occupent 64% du marché mondial.

Production commercialisée :

Le tableau 3 fait état du volume de poulets produit, comparé au volume de poulets exporté par
pays, pour la période de 2007 à 2012.

Tableau 3 - Estimation de la production Mondiale commercialisée


Pays Moyenne de 2007 à 2012
Production Exportation Relation
(X) (Y) (X)/(P) %
1000t 1000t %
Etats Unis 16 440,83 895,50 5,45%
Brésil 11 871,50 3 183,67 26,82%
Chine 12 463,50 361,33 2,90%
Union Européenne 9 007,50 895,50 9,94%
Haïti 1,20 0,00 0,00%
Reste du monde 26 977,33 1 199,17 4,45%
Total 76 760,67 6 535,17 49,55%

On voit bien que le Brésil quoique 3ème pays producteur, exporte 26,82% de sa production
ce qui le met en tête de la liste des pays exportateurs, tandis que les Etats –Unis, 2ème pays
exportateur, ne commercialise que 5,45% de sa production.

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Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

Tableau 4. Evolution de la production et des prix de 2004 à 2012

Tableau 4 - Chiffres indicatifs de la filière avicole aux Etats-Unis


Production animale Prix du marché
Années Poules Œufs Poules Œufs
Million pounds Mil doz Cents/lb. Cents/doz.
2004 34 063,00 6 365,00 74,10 82,20
2005 35 365,00 6 413,00 70,80 65,50
2006 35 500,00 6 522,00 64,40 71,80
2007 36 126,00 6 435,00 76,40 114,40
2008 36 906,00 6 403,00 79,70 128,30
2009 35 511,00 6 475,00 77,60 103,00
2010 36 911,00 7 622,00 82,90 106,30
2011 37 209,50 7 656,50 79,00 115,30
2012 36 300,00 7 677,50 86,50 109,50
Source: World Agricultural Supply and Demand Estimates and Supporting Materials.
For further information, contact: Richard Stillman, (202) 694-5265,
stillman@ers.usda.gov
National Agricultural Statistics Service. Details may be found at
http://www.ams.usda.gov/dyfmos/mib/fedordprc_dscrp.htm

Le tableau 4 compare pour la période de 2004 à 2012 la progression de la production de


poulets et d’œufs aux Etats- Unis par rapport à leur prix sur le marché international.

On constate une croissance de la production de poulets de 6% en volume pour la période,


par rapport à une évolution du prix du poulet de 14% passant de 74,10 cents/lb à 86,50
cent/lb.
La production des œufs a eu une croissance de 17% en volume d’œufs produits par rapport
à son prix qui est passé de 82,20 cent/lb à $1,09/dz, une augmentation de 24.93% pour la
même période.

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Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

Tendance du marché :

Source : Elaboré d'après le tableau 4

Alors que le prix du poulet oscille aux alentours des 80 cents/lb passant en 2004 de 74,10 à
86,50 cent/lb en 2012, le prix des œufs subit une plus grande fluctuation.

Après une baisse de prix de 2004 à 2006 où il tombe à 65,50 cent/dz, il subit une augmentation
de 2006 à 2008 avec des pics dépassant $1,20/dz pour se stabiliser dans les années suivantes
au-dessus de $1/dz.

Tableau 5 - Evolution du prix du maïs et du soja


aux USA et en RD
USD/tonne USA RD
Mais Soja Mais
2000 73 167 236,2
2001 78 161 226,3
2002 91 203 215,5
2003 95 270 177,6
2004 81 211 224,2
2005 79 208 280,8
2006 120 236 318,8
2007 165 371 268,5
2008 160 366 452,1
2009 146 347 372,1

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Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

En observant les deux tableaux précédents, il est assez intéressant de comparer l’évolution des
coûts des intrants maïs et soya qui entrent dans la composition de la ration alimentaire des
poulets. De 2000 à 2009, le coût du maïs est passé de $ 73 à $ 146 /tonne soit une
augmentation de 100%. Celui du soya de $167 à $347/tonne soit une hausse de 107%.

Sur la période de 2004 à 2009 le prix du maïs a crû de 80%, celui du soya de 64.45%, alors que le
prix des œufs a augmenté de 25% et celui du poulet de 4.77% pour la même période. Ceci
traduit le degré d’efficacité de la filière qui arrive à maintenir son niveau de compétitivité et
d’efficacité malgré de telles variations.

Pays exportateurs et volume :

Le tableau 6 analyse l’exportation de poulets et d’œufs vers Haïti.

1. La colonne « poulet vivant » met en phase trois pays : les USA, la RD et la Jamaïque. En
provenance des USA et de la Jamaïque, les données ne s’appliquent qu’à des poussins
vivants. Tandis que pour la RD l’information concerne à la fois les poussins et les poulets
vivants.

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Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

Tableau 6 – Origine des productions (Poulets et Œufs) exportées vers Haïti de 2006 à 2011

Années Pays Produits importés (1000 US$)


Poulets vivants Œufs Poulets congelés
2006 USA 115,00 6% 223,00 3% 17 841,00 96%
RD 1 937,00 94% 8 646,00 97% 704,00 4%
Jamaïque 0,00 0% 0,00 0% 0,00 0%
Total 2 052,00 8 869,00 18 545,00
importations
2007 USA 58,00 5% 287,00 6% 24 760,00 99%
RD 1 109,00 95% 4 713,00 94% 374,00 1%
Jamaïque 0,00 0% 0,00 0% 0,00 0%
Total 1 167,00 5 000,00 25 134,00
importations
2008 USA 175,00 60% 553,00 23% 29 443,00 95%
RD 117,00 40% 1 817,00 77% 1 431,00 5%
Jamaïque 0,00 0% 0,00 0% 0,00 0%
Total 292,00 2 370,00 30 874,00
importations
2009 USA 348,00 23% 680,00 49% 28 953,00 91%
RD 1 165,00 77% 716,00 51% 2 718,00 9%
Jamaïque 0,00 0% 0,00 0% 0,00 0%
Total 1 513,00 1 396,00 31 671,00
importations
2010 USA 401,00 15% 453,00 18% 42 808,00 89%
RD 2 187,00 80% 2 061,00 82% 5 537,00 11%
Jamaïque 137,00 5% 0,00 0% 0,00 0%
Total 2 725,00 2 514,00 48 345,00
importations
2011 USA 291,00 738,00 62 020,00
RD
Jamaïque N/A 0,00 0,00
Total
importations
Source: TradeMap

Sous la rubrique poulet vivant, nous avons importé de la RD :

o 1.93 millions en 2006

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Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

o 1.10 millions en 2007


o 0.11 million en 2008 (année de l’embargo)
o 1.16 millions en 2009
o 2.18 millions en 2110

2. En analysant la colonne des œufs et des poulets vivants on peut constater pour l’année
2008, une réduction drastique des volumes de poulets vivants et d’œufs en provenance de
la RD. Il n’a pas été possible de séparer les poussins des poulets importés.

Par contre, les importations de poussins vivants en provenance des USA ont augmenté,
passant de :

o $ 115.000 en 2006
o $ 58.000 en 2007
o $ 175.000 en2008
o $ 348.000 en 2009
o $ 401.000 en 2010

L’année 2010 introduit un nouvel acteur : importation de $137.000 poussins vivants en


provenance de Jamaïque.

3. De 2006 à 2011, les importations de poulets congelés sont passées de 18.54 à 62 millions de
dollars soit une augmentation de 70% en 5 ans.

On constatera également qu’en dépit des mesures d’interdiction des produits avicoles
dominicains, l’importation de viande de poulet congelé de la RD est passée de 1% en 2007, à
5% en 2008 année où a été mis en place l’embargo, 9% en 2009 et 11% en 2010, gagnant
ainsi 11% de part de marché sur les poulets en provenance des USA.

4. Concernant les œufs, on constate deux phénomènes différents : d’une part une diminution
en valeur monétaire de la quantité importée et d’autre part une augmentation significative
de la valeur des œufs importés des USA.

16
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

De 2006 à 2010 la valeur des œufs importés passe de 8.86 à 2.51 millions soit une réduction
de 73.25 % en valeur monétaire. Ces valeurs correspondent à l’importation officiellement
déclarée.

En même temps on constate que la part de marché des œufs en provenance des USA passe
de 3% en 2006 à 6% en 2007, à 23% en 2008, à 49% en 2009, et à 18% en 2010.

Le tableau 6 est assez révélateur de la dépendance d’Haïti par rapport à la RD et aux USA
pour son approvisionnement en œufs, poulets vivants et poulets congelés.

POLITIQUE D’APPUI AUX PRINCIPAUX PRODUCTEURS

Cette politique d’appui se retrouve dans le code d’investissement et d’appui industriel ainsi que
la loi sur les zones franches .Ce sont des politiques favorables à l’investissement étranger. Au
niveau fiscal, les intrants agricoles et de pêche sont exonérés de TCA. De même, la production
agricole locale n’est pas assujettie à la loi sur la TCA.

Le gouvernement s’est engagé dans des accords avec l’UNION EUROPEENNE et les ACP pour les
réductions de tarif à l’export. Au niveau de l’OMC les accords concernant la liste 26 sont à
renégocier et les positions tarifaires à consolider.

Le décret fixant l’interdiction d’importation des produits avicoles en provenance de la RD est


toujours en vigueur et avait une durée de 5 ans (2008/2013).

En résumé, ce chapitre nous a permis de nous situer géographiquement parmi les pays leaders
de la filière, d’analyser les volumes de produits importés localement en tenant compte de leurs
pays d’origine et de remarquer la pénétration du produit jamaïcain sur le marché haïtien à partir
de l’année 2010. Pour remédier à la faiblesse du niveau de notre production avicole 1.8 millions
de poulets /an et 20.16 millions d’œufs et stimuler le développement de cette filière, il serait
opportun d’accompagner l’accroissement de la production locale d’une augmentation des tarifs
à l’importation, et de maintenir l’embargo contre les produits avicoles dominicains.

17
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

18
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

Chapitre 2 – PRODUCTION ET COMMERCIALISATION DES


POULES-RELATION AVEC L’ECONOMIE NATIONALE.

Importance économique de la filière.

L’objectif de ce chapitre est de valoriser l’apport socioéconomique de la filière et de déterminer


l’influence du contexte sociopolitique et institutionnel.

Contribution de la filière avicole au PIB national

Les tableaux suivants reflètent l’évolution du PIB agricole en relation avec le PIB national Nous
observons que sur les 10 dernières années de 2001 à 2011 le PIB agricole qui représente 25% du
PIB national, a régressé dans son ensemble de 3% par rapport au PIB national .Cette
décroissance s’est effectuée de manière graduelle reculant de 1% l’an, de 2001 jusqu'à 2004,
passant de 27% à 25% .Il se stabilise de 2004 à 2007 en se maintenant à 25% .Il chute à 23% en
2008 et 2009, pour croître de 2% en 2010, puis perd 1% en 2011.

Tableau 7 - Produit Intérieur Brut (Million de gourdes)


PIB National PIB Agricole %PIB agricole PIB Avicole
2001 13002 3455 27% 222
2002 12968 3326 26% 214
2003 13015 3334 26% 214
2004 12558 3174 25% 204
2005 12783 3256 25% 209
2006 13071 3302 25% 212
2007 13508 3378 25% 217
2008 13622 3125 23% 201
2009 14014 3288 23% 211
2010 13255 3289 25% 211
2011 13996 3326 24% 214
Source: http://www.brh.net/pibsecteur

Le PIB avicole, en référence au tableau 10 pour l’année 2010 serait de 6.43% du PIB agricole,
de 1.53% du PIB national.

19
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

Source:www.brh.net

Tableau 8 - Apport de la filière à la génération de l'emploi


Type d'emploi Production Primaire Agro
Industrie

Propriétaire 746 6
Employé permanent 2238 114
Employé temporaire 1492 30
Total 4476 150
Dépendent
de propriétaire 2984 24
d'employé permanent 8952 456
d'employé temporaire 5968 120
Total 17904 600
Qualification
Qualifié 0.50% 20%
Source : AHPEL (2011)

20
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

Industrialisation de la filière

Tableau 9 - Evolution de l’industrialisation de la filière et l’impact des décisions politiques

Années Qté Capacité unités Volume de unités % Production unités


installée production utilisé
80 Couvoir 4 1 million 0,4 million/mois 40% 4,8 million
Usine 4 350 t/jour 1600 t/mois 22% 19200 t/an
d'aliment
Abattoir 3 3.750 poules/hrs 100.000 poules/mois 16% 2100 t/an
90 Couvoir 1 0,5 million 0,250 million/mois 50% 3 million
Usine 4 350 t/jour 800 t/mois 11% 9.600 t/an
d'aliment
Abattoir 1 1.500 poules/hrs 48.000 poules/mois 66% 1000 t/an
2000 Couvoir 1 0,4 million 0,04 million/mois 10% 0,5 million
Usine 2 145 t/jour 160 t/mois 1920 t/an
d'aliment
Abattoir 0 -- poules/hrs -- poules/mois -- --
2012 Couvoir 3 0,558 million 0,150 million/mois 21,50% 1,44 million
Usine 3 265 t/jour t/mois 6%
d'aliment
Abattoir 0 -- poules/hrs -- poules/mois -- -- --
Source: Elaboration propre

L’industrialisation de la filière avicole a démarré comme l’indique le tableau précédent dans les
années 80 .On a vu s’implanter dans le pays quatre couvoirs, quatre usines d’aliment, trois
abattoirs. En observant les capacités installées de ces usines, comparées à leur pourcentage
d’utilisation, on se rend compte que l’investissement dans la production primaire, c'est-à-dire
les fermes, n’a pas suivi le même rythme de croissance que celui de l’industrie placée en amont
de la filière.

La réduction du nombre des usines ainsi que la diminution des volumes produits, dans la
décennie 90, sont les conséquences des sanctions économiques imposées par l’embargo
commercial en vigueur de 90 à 94.

21
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

En 1998, l’industrie avicole toute entière fermait ses portes, mise en faillite suite à l’ouverture
des marchés à la libre concurrence et la réduction drastique des tarifs douaniers .L’importation
des produits avicoles congelés se substituait à la production nationale.

La décennie 2000 est marquée par l’obstination des petits fermiers, regroupés en association
AHPEL, à lutter contre les produits importés en se faisant accompagner par le MARNDR dans un
programme de relance de l’aviculture. Egalement, suite à la découverte sur le territoire
Dominicain du virus H5N1 de la grippe aviaire, en 2008, le gouvernement Haïtien invoqua la
raison sanitaire pour interdire l’accès sur son territoire à tout produit avicole en provenance de
la République Dominicaine.

Production Primaire

Tableau 10 - Données globale sur la Production Primaire


Années Nombre de fermes Capacité installée (pieds carrés) Production annuelle (million)
Poulet Œufs Poulet Œufs Poulet Œufs
80 125 5 500,000.00 50,000.00 1.50 14.40
90 250 12 900,000.00 50,000.00 3.00 14.40
2000 565 12 800,000.00 50,000.00 1.20 14.40
2012 721 25 800,000.00 70,000.00 *1.80 *20.16
Source: AHPEL (*projection)

L’évolution des fermes de production parallèlement à l’industrialisation est analysée dans le


tableau (10). Contrairement au schéma classique observé dans tous les pays, selon lequel le
développement de la filière est accompagné d’une réduction du nombre d’éleveurs et d’une
augmentation de leurs capacités de production, en Haïti on remarque plutôt le phénomène
inverse. En 1980 il y avait environ 125 exploitations de poulets de chair et 5 de pondeuses ; en
2012, 721 de poulets de chair et 25 producteurs d’œufs. Cette augmentation du nombre
d’éleveurs s’accompagne d’une réduction du volume de production. En 80, la production était
de 1.5 millions de poulets /an, dans la décennie 2000, elle passe à 1.2 millions.

22
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

Les capacités installées en élevage de poulets de chair ont augmenté après 94, suite à la levée
de l’embargo, passant de 500.000 à 900.000 pieds carrés, près de 80%. Cet investissement n’a
jamais pu être rentabilisé, puisque quatre ans plus tard en 98, le secteur avicole était acculé à la
faillite.

Les deux tableaux précédents nous permettent d’apprécier l’impact des bouleversements
politiques que traverse le pays depuis 1986 sur la filière, ainsi que leur répercussion sur
l’investissement.

Encadrement politique : mesures adoptées

La politique monétaire est surtout orientée vers le maintien du niveau de la monnaie à travers
l’émission des bons BRH et des bons du trésor. Il n’existe pas réellement de marché boursier
dans le pays. La politique financière se résume à maintenir un cadre macro stable avec une
stabilité dans le taux de change, à maintenir l’inflation aujourd’hui à 6.7%, et la monnaie entre
41 /42 gourdes pour U$ 1. Le marché financier n’est pas très développé et le crédit au secteur
privé n’est pas aussi important qu’il le faille (Daniel Dorsainvil).

Le développement rural est tributaire de ce qui se fait au niveau agricole. Le rôle de l’état se
concentre sur l’accès des populations aux services sociaux de base, action menée par trois
ministères : le MICT, le MARNDR, et les TPTC.

Les politiques d’investissement et d’exportation se retrouvent comme précédemment citées


dans le code d’investissement et la loi sur les zones franches.

Cependant il est quand même opportun de noter certaines contradictions. Depuis 1994 le tarif
d’importation des œufs était fixé à 5%. Dans le document intitulé “Plan National
d’investissement Agricole” publié en juillet 2010 à la page 12, tableau 3, traitant du projet de loi
portant modification de certain taux et position tarifaire, 2009, on constate que le tarif sur les
œufs passe de 5% à 3.5%

23
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

Facteurs pouvant affecter la compétitivité :


Tableau 11 - Infrastructure physique
Transport Couverture Qualité Observation
Terrestre 30% mauvaise incidence sur les
coûts de
production et de
vente
Maritime 10% médiocre
Port 40% moyenne
Aéroport 15% moyenne
Energie incidence sur les
coûts de revient
Electricité 30% cher
Combustible 75% cher
Communication
Téléphonique 80% acceptable
Fax, Radio
Système d'information 50% bonne Très utile

Eau 30% mauvaise Doit être traitée


Chaîne de froid 40% Entretient coûteux,
disponible
seulement dans les
grands centres
urbains

24
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

Ensemble d’institutions reliées à la filière :

Tableau 12 - Institutions publiques et privées


Institutions Evolution de son Fonctions Incidence dans le Rôle futur et Impact positif
rôle durant les exercées et développement implications ou négatif sur
dernières rôle joué de la filière les différents
années acteurs
Institutions publiques
MARNDR appui à la Fonction de Facilite la Régulation du Attraction
restructuration tutelle. restructuration de marché. Tarifs d'investisseurs
de la filière Financement la filière étrangers
depuis 2000 de la filière
Organisations privées
AHPEL Relance de la Accessibilité Planifie la mise en Etablissement Sert de
filière avicole. aux intrants. production des normes référence pour
Formation et la filière
encadrement de
ses membres

25
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

Chapitre 3 - LA STRUCTURE DE LA FILIERE AVICOLE


3.1- Processus de caractérisation des acteurs

3.1.1 Identification des activités et acteurs de la filière


Etablir les caractéristiques d’une filière agroalimentaire, consiste à identifier les activités et les
acteurs qui font partie de sa structure, ainsi que les relations techniques et socioéconomiques
qui établissent son fonctionnement.

3.1.2 Les fournisseurs d’intrants


Dans la filière avicole, les intrants sont principalement :

i. les poussins
ii. la nourriture

Les fournisseurs d’intrants sont à classer en deux catégories :

a) les fabricants locaux


b) Les importateurs

26
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

Ils sont au nombre de dix :

Fabricants Locaux Importateurs


1 Haïti Broiler 7 M&M
2 IMBA 8 Germalot
3 Javec 9 Vidro Traiding
4 FACN Taiwan 10 AHPEL
5 Signal de la victoire
6 Ti Moulin

27
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

Tableau 13 - Fournisseurs d’intrants

Poussin Aliment Œufs


Fertiles
Haïti Broiler * *
IMBA *
Ti Moulin X *
MFT *
Javec * * *
AHPEL X X
Germalot X X
Signal de la * *
victoire
M&M X X
Vidro Trading X X
FACN *
* : Fabricants locaux

X : Importateurs

3.1.3 Les poussins produits en HAITI

Sous cette rubrique, nous avons répertorié trois entreprises :

1. JAVEC, installé dans le département de l’Ouest, section Sud à Gressier (Christian-Ville)


2. HAITI-BROILERS, (multinationale), dans le département de l’Ouest, section Nord à Laffiteau
près de cabaret
3. FACN (coopération Taïwanaise), dans le département du Sud-est plus précisément à Jacmel

Ces trois entreprises ont en total une capacité de production de près de 558.000 poussins /mois.
Quatre vingt quinze pourcent (95%) de cette capacité se trouvent concentrée dans le
département de l’Ouest, et cinq pourcent (5%) dans le Sud-est.

28
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

Tableau 14 - Capacité installée en offre de poussins par


mois
Entreprises Quantité Incubateurs Capacité Utilisation Product Part de marché
Haïti Broiler 4 Chick Master 400 000,00 25% 75 000,00 75%
Javec 1 Jamesway 108 000,00 37% 40 000,00 20%
FACN 25 Taiwan 50 000,00 13% 13 000,00 5%

Le tableau 14 présente la potentielle production mensuelle des fournisseurs d’intrants


opérant dans le pays.
i. HAITI BROILER, installé à Laffiteau près de Cabaret, importe ses œufs fertiles de la Jamaïque
et travaille avec la race « COBB » .Il a une capacité installée de 400.000 poussins /mois. Son
poussin se vend à 29 gourdes à des distributeurs qui le revendent entre 30 / 35 gourdes. Le
prix varie suivant la zone de livraison. Ces poussins sont vaccinés à l’usine contre les
maladies « NEW CASTLE » et « GUMBORO » (bursite infectieuse) ce qui représente un
avantage énorme pour les éleveurs. Cette entreprise, à travers un réseau de distribution
bien établi, a une présence dans 8 départements géographiques du pays et contrôle 75% du
marché des poussins, avec un volume de production d’environ 74.000 poussins /mois.
Inaugurée en Février 2012, l’usine a démarré ses opérations à 25% de ses capacités de
production.

ii. Parmi les fabricants locaux, seule l’entreprise JAVEC localisée à Christian-Ville produit ses
propres œufs fertiles. En effet, l’entreprise s’est lancée depuis 2011 dans la production de
poussins pour combler un besoin créé par l’embargo de l’État contre les produits avicoles en
provenance de la RD. Elle possède un incubateur de la marque JAMESWAY, d’une capacité
installée de 108.000 poussins/mois et travaille avec la race « HUBBARD » . Le poussin
produit par JAVEC est vendu à 28 gourdes /l’unité. Cette entreprise contrôle le marché du
poussin dans la zone de Gressier et Léogane, sa part de marché pouvant être évaluée à
environ 20%. L’usine produit environ 40.000 poussins par mois et travaille à 37% de sa
capacité installée.

29
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

iii. FACN fait partie de la coopération Taïwanaise en Haïti ; il s’est installé à Jacmel et possède
25 petits incubateurs de 2000 œufs de capacité chacun. Son marché est plutôt régional :
Jacmel et ses environs, et sa production est surtout en appui à de petits élevages. Ils
importent les œufs fertiles des USA et produisent des œufs fertiles de Rhodes Island Red
(1000 femelles et 400 mâles). Ils ne fonctionnent pas de manière régulière et font huit
incubations par an, ne produisant ainsi que 160.000 poussins par an. L’usine travaille à 13%
de sa capacité installée et occupe une part de marché estimée à 5%. Le poussin est
également vendu à 29 gourdes.

3.1.4 Les poussins importés

Depuis l’an 2008, suite à la découverte du virus H5N1 en République Dominicaine, tous les
poussins importés proviennent d’une entreprise basée en Floride dans la région de Miami
dénommée MORRIS HATCHERY. Le poussin coute U$ 33 cts /l’unité au USA, le transport aérien
U$ 68 cts/livre, représentant à peu près U$ 28 cts /poussin. Comme intrants agricoles, ils sont
exonérés de droit de douane et de TCA. Ils ne paient que les frais de vérification 4%, l’acompte
2%, les taxes pour les collectivités territoriales 1%. Les importateurs revendent les poussins à un
prix variant entre 30 et 32 gourdes.

Les importateurs de poussins les plus connus sont :


1. M&M
2. GERMALOT
3. VIDRO TRADING
4. AHPEL
o M&M et GERMALOT sont deux entreprises patentées qui possèdent leurs propres fermes
d’élevage et vendent leurs services aux petits exploitants en commandant pour eux,
poussins et autres intrants.
o VIDRO TRADING est une entreprise de services spécialisée dans la vente d’équipements
agricoles, incluant des produits pour l’aviculture. Avant le séisme, elle représentait PMI
(Purina Mill Inc.) en Haïti et ne possède pas d’élevage.

30
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

o AHPEL (Association Haïtienne pour la Promotion de l’Elevage) est comme son nom l’indique
une association de producteurs impliquée dans la production animale qui jouit d’un accord
de partenariat avec le MARNDR depuis les années 2000, dont l’objectif principal est la
relance de l’aviculture.

AVANTAGES

Deux investissements majeurs sont réalisés en 2011 et 2012 dans le secteur de production de
poussins. Ils répondent à un besoin de résoudre la dépendance des éleveurs en matière
d’approvisionnement en poussins. Les différentes stratégies mises en place par les acteurs
traduisent la compétitivité de la filière : le premier misant sur la qualité (poussin vacciné) le
second jouant sur les prix.

INCONVENIENTS

JAVEC investit dans des capacités pour satisfaire la demande actuelle qui est de 100.000
poussins par mois. HAITI-BROILER entreprend un investissement quatre fois supérieur au
besoin actuel du marché, avec comme objectif stratégique d’atteindre cette capacité dans un
délai de quatre ans.

Les deux opérateurs travaillent en dessous de 30% de leur capacité installée et offrent les
poussins au même prix que les importateurs. Deux ans après le démarrage de leur opération,
95% des poussins sont produits localement, et tous les importateurs ont été convertis en
distributeurs de poussins. Il faudrait que des investissements se réalisent en aval dans les
fermes pour justifier le fonctionnement de deux couvoirs et les rendre rentables.

3.2 Les aliments produits en HAITI

On peut les catégoriser en deux groupes :

1. les entreprises industrielles de production d’aliments


2. les entreprises artisanales de production d’aliments

31
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

3.2.1 Les entreprises industrielles

Elles sont au nombre de trois :

o IMBA
o HAITI BROILER
o TI MOULIN

A. IMBA

Filiale de « Les Moulins D’Haïti » et ayant comme actionnaire UNIBANK , « SEA BOARD » et
CONTINENTAL GRAIN ,unique producteur de farine de blé en Haïti, localisée à Laffiteau au Nord
de Port-au-Prince dans le département de l’Ouest, cette usine bénéficie de sa propre facilité
portuaire, d’une capacité de stockage pouvant décharger des bateaux de plus de 5000 tonnes
de grains, et d’une autonomie en énergie. Elle a une capacité de production de 85 tonnes /jour.
Son objectif principal est la commercialisation du son de blé, sous- produit de la farine, vendu
pour la consommation animale. L’IMBA malgré ses énormes capacités de production est très
limité en ressources humaines.

Environ 95% de sa production d’aliment est destinée à l’élevage des pondeuses et 5% à la


production de poulets de chair. Sa part de marché dans l’industrie avicole est inférieure à 5%.
Ceci est dû en partie à des difficultés d’accès à l’usine, qui est située en dehors de la zone
métropolitaine, également au fait que l’IMBA ne vend qu’un seul produit, l’aliment. Il ne vend
pas de poussins. Autre particularité, cette usine utilise le blé comme céréale pour fabriquer
l’aliment alors que les compétiteurs fabriquent le leur à partir du maïs.

Leur prix de vente est de 50% moins cher que ceux des compétiteurs, 370 gourdes pour un sac
de 55 livres d’aliment pour pondeuse. L’entreprise importe ses matières premières des USA.

32
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

4 HAITI BROILERS

Filiale de « JAMAICA BROILERS », multinationale qui contrôle en Jamaïque plus de 65% du


marché du poulet, installé en HAITI depuis juillet 2010, Haïti Broilers est le premier investisseur
étranger à investir dans la filière avicole depuis le séisme. Installé également à LAFFITEAU, voisin
limitrophe d’IMBA, les deux usines se partagent la même facilité portuaire pour la réception de
grain. Haïti Broilers dispose d’un réseau commercial de 57 distributeurs répartis sur 8
départements géographiques du pays, dont 47% se trouvent dans le département de l’Ouest
avec 27 points de distribution de leur produit dans l’Ouest.

D’une capacité de production de 120 tonnes /jour, l’entreprise développe une stratégie de
proximité en allant à la recherche de ses clients. En plus de ses 57 distributeurs, elle déploie sur
le terrain 22 médecins vétérinaires pour encadrer les éleveurs. Une particularité de cette
entreprise, elle n’offre à ses éleveurs de poulet de chair qu’un seul type d’aliment, une ration
unique du premier jour jusqu'à la vente. Bien que ses prix de vente soient plus élevés que ceux
de son voisin (IMBA), HAITI BROILERS contrôle environ près de 50 % du marché de l’aliment. Ses
matières premières arrivent de Jamaïque et des USA.

5. TI MOULIN

L’entreprise « Ti Moulin », située à Cazeau dans le département de l’Ouest, a travaillé dans les
années 80 sous Licence Purina. Malgré sa capacité de production d’environ 60 tonnes /jour, elle
est quand même limitée par une capacité très faible de stockage de matière première,
comparée aux deux précédentes. Ses matières premières proviennent de la République
Dominicaine.

33
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

3.2.2 Les entreprises artisanales de production d’aliments

Elles sont également au nombre de trois :

o MFT
o JAVEC
o AHPEL

Ces entreprises sont toutes localisées dans le département de l’Ouest, et sont de petites unités
de fabrication équipées de mélangeuses de 10 tonnes /heure. Elles bénéficient du support du
MARNDR à travers un programme de relance de l’aviculture instauré depuis l’an 2000.
L’approvisionnement en intrants (maïs –soya) se fait en RD.

3.2.2.1 Les aliments importés


Trois entreprises importent de la nourriture complète :

o Vidro-Trading
o M&M
o GERMALOT
a) VIDRO-TRADING importe des USA la marque PMI Inc. (Purina).
b) M&M importe de la république dominicaine du maïs, du soya, ainsi que de la nourriture
complète de la marque AGRIFEED
c) GERMALOT est un éleveur de poulets qui pour réduire ses coûts de production
commercialise ses excédents de maïs et de soya, achetés en RD.

AVANTAGES

La présence d’une multinationale jamaïcaine qui investit dans la production d’aliments et qui
en moins de deux ans a déjà gagné 50 % de part de marché serait un signe avant-coureur d’une
dynamisation de la filière.

34
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

INCONVENIENTS

A la lumière des tableaux (9 & 10) du chapitre précédant concernant les données globales de
l’industrialisation et de la production primaire, on constate un besoin urgent en investissement
du côté des fermes. Aucun investissement et l’utilisation d’une technologie vieille des années
80, caractérise les producteurs.

3.3 Les Distributeurs

Seule l’entreprise HAITI BROILERS déploie une stratégie commerciale basée sur des rapports de
proximité avec sa clientèle. Le groupe est présent dans 8 départements géographiques sur 10 à
travers ses 57 représentants et ses 22 médecins vétérinaires.

Le distributeur gagne :

o 10% sur la vente des poussins et de la nourriture


o 25 % sur la vente des équipements
o 10-25 % sur la vente des médicaments.

Tous les anciens importateurs d’intrants avicoles sont actuellement distributeurs de produits
HAITI-BROILERS, la compagnie ne pratiquant aucune politique d’exclusivité.

Caractérisation des producteurs

a) Les producteurs de poulet de chair

Le poulet de chair a un cycle de production de 38 à 42 jours. Les performances d’un producteur


s’évaluent selon un ensemble de critères qui sont :

 l’indice de conversion alimentaire


 le taux de mortalité

35
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

 le nombre de rotation annuelle

D’après la littérature consultée il existerait 125 éleveurs de poulets en HAITI. La manière


habituelle de classifier les éleveurs a toujours été de les regrouper par rapport à leur capacité
installée en termes de nombre de pieds carrés disponibles.

 capacité supérieure à 30.000 poules


 capacité comprise entre 5.000 et 10.000
 capacité inférieure à 1.000 poules.

HAITI BROILERS dans ses relations de proximité avec les producteurs à travers l’ensemble du
territoire en a recensé 746 éleveurs. Les critères d’identification se sont surtout basés sur la
présence du poulailler. De ces 746 éleveurs potentiels 97 % serait impliqués dans l’élevage du
poulet de chair et 3% dans la production des œufs de table. Serait éleveur, tout individu
possédant une infrastructure de base pouvant faire de lui un potentiel client.

Depuis Février 2010, après le séisme, la présence des ONG dans la production avicole n’a cessé
de se manifester. On pourrait citer à titre d’exemple les interventions de :

o USAID/ WINNER dans la région des Gonaïves (50.000 pondeuses)


o PDLH/OXFAM dans la région de Paillant avec la AFAP (Association femme Paillant 4.500
pieds carrés installés pour produire des poulets de chair)
o USAID/ HI FIVE dans la région des Cayes avec ASSAVIS.

Nous sommes donc tentés dans le cadre de cette étude, d’établir une nouvelle typologie pour
caractériser les éleveurs à partir du mode d’accès au financement. Ainsi on pourrait classer les
éleveurs en 3 groupes :

a) ceux qui ont accès à une institution financière


b) ceux qui travaillent avec leur fond propre
c) ceux qui sont encadrés par une ONG.

36
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

3.4 Répartition géographique des éleveurs de poulets d’après le recensement


de HAITI-BROILER
Département Répartition
Ouest 51,07%
Sud 13,67%
Sud Est 10,16%
Nord 9,96%
Centre 8,56%
Grande Anse 3%
Artibonite 2,19%
Nippes 1,27%
Source: Haïti Broiler

Un pourcentage de 74.9% des élevages de poulet se trouvent réunis dans 3 départements


géographiques qui sont : l’Ouest, le Sud, et le Sud-est.

Les 24.1% restant sont constitués principalement d’éleveurs nouveaux ayant des opérations qui
ont moins de 5 ans (tableau 17)

37
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

Tableau 15 - TYPOLOGIE DES ELEVEURS DE POULETS DE CHAIR D’HAITI

Entreprises Mode de Source de Niveau Ressources Capacité de Rotations Source Marché


gestion financement Technologique Humaine Vente annuelles d'alimentation
Plus de 10 Javec Familial Fonds Années 80 insuffisant Autonome 5 Fabriquent Vivant
ans propres leur propre
>30,000.00 aliment
Bobary Familial Fonds Années 80 insuffisant Autonome 5 « Congelé
propres
Mémé Familial Fonds Années 80 insuffisant Autonome 5 « Vivant
propres
Germalot Familial Fonds Années 80 insuffisant Autonome 5 « Vivant
propres
Signal Familial Fonds Années 80 insuffisant Autonome 5 « Vivant
propres
Moins de 125 Rural Fonds Archaïque Inadapté Dépendant 4 Fabrique et Vivant
10 ans propres des achète
<10,000.00 intermédiaires l’aliment
industriel
Moins de 616 Rural ONG Années 80 Non Dépendant 3 Aliment Vivants
5 ans qualifié des industriel
<5,000.00 intermédiaires
Moins de Haïti Multi Capital Moderne 22 autonome Aliment Pondeuses
2 ans Broilers national Etranger vétérinaires industriel prêtes à
pondre
Assavis Associations USAID Hi Années 80 Aliment Vivant
Five industriel

Sonje Haïti Association Moderne Aliment Vivant


industriel

38
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

On pourrait classer les éleveurs en quatre groupes homogènes distincts :

A. Cinq entreprises pratiquent l’élevage du poulet de chair de manière constante et régulière,


depuis plus de 20 ans, avec une séquence de production de 5 rotations par an. Ce sont :
1) BOBARY FERME (localisée à Jacmel dans le Sud-est)
2) JAVEC (localisée à Gressier)
3) SIGNAL DE LA VICTOIRE (localisée à la croix des bouquets)
4) FERME MEME (localisée à Despinosse, Croix des Bouquets)
5) GERMALOT (localisée à Despinosse)

Ils ont une capacité de production d’environ 20.000 à 30.000 poulets chacun.

Ils travaillent tous avec leur fond propre par incapacité à mettre en place les conditions
nécessaires pour accéder au crédit bancaire, aussi par crainte des taux d’intérêt jugés trop
élevés. Quatre-vingt- quinze pourcent (95 %) de leur production est écoulée sur le marché de
Port-au-Prince sous forme de poulets vivant.

De plus ce qui caractérise ces éleveurs, ils sont autonomes pour la vente. Ils possèdent leurs
propres camions, leurs caisses, et apportent eux-mêmes leurs poulets au marché.

Si l’on tient compte du recensement effectué par HAITI-BROILERS, ces cinq éleveurs
représentent moins de 1% du total des éleveurs recensés, mais produisent 65% des poulets
commercialisés.

Ce sont toutes des entreprises familiales, limitées en ressources humaines qualifiées, utilisant
comme équipement la technologie des années 80.

Elles importent toutes du soya et du maïs de la RD et fabriquent de manière artisanale leur


propre aliment.

A l’exception de BOBARY FERME localisée à Jacmel dans le département du Sud-est, qui s’est
dotée d’un petit abattoir artisanal et qui commercialise le poulet frais dans les supermarchés de
Port-au-Prince, tous les autres éleveurs vendent leurs poulets vivants soit directement, soit à
travers un réseau d’intermédiaires.

39
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

B. Une seconde catégorie d’éleveurs, 125 au total représentant 16% du nombre des éleveurs
recensés a une capacité installée comprise entre 5.000 et 10.000 poulets. Ils se
caractérisent par une utilisation d’équipements inappropriés ou en quantité insuffisante, ils
sont installés en périphérie des grands centres urbains, et sont dépendants des
intermédiaires pour la commercialisation des poulets.

Disposant de ressources humaines non qualifiées, sans source de financement, ils sont livrés à la
merci des intermédiaires qui leur imposent les prix de vente. Cette catégorie d’éleveurs a
généralement un temps de vente plus long, ce qui les empêche de réaliser plus de quatre
rotations par année.

C. Une troisième catégorie d’éleveurs, environ 616, soit 82% ayant moins de 5.000 poulets et
également ayant moins de 5 années dans la pratique de l’élevage. On les retrouve le plus
souvent dans des zones rurales, sont arrivés dans l’élevage grâce à l’intervention de
certaines ONG, utilisent des équipements neufs, reçoivent leur financement à travers les
ONG qui leur fournissent poussins et aliments achetés chez les fournisseurs d’intrants locaux
à travers des appels d’offres.

Cette catégorie de petits éleveurs s’est multipliée surtout après le séisme de 2010, par
l’intervention des organismes d’aide internationale et arrivent difficilement à faire trois
rotations par an en raison de difficultés liées à la mise en marché.

D. Dans ce quatrième groupe apparu après 2010 :


1) Haïti Broilers occupe 556.000 pieds carrés de ferme soit 61% de la capacité installée
pour l’élevage dans le pays. C’est une multinationale qui s’est fixée pour objectif de
promouvoir l’activité avicole, et stimuler la production d’œufs de table, en se
tournant vers l’élevage de poulettes prêtes à pondre.
2) SONJE HAITI, une association qui évolue dans la zone du Cap-Haitien et qui s’est
donné pour objectif entre autre chose, le développement de l’aviculture. Cette
entreprise est en phase d’installation et de mise en place des infrastructures de
production.

40
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

3) ASSAVIS, une association avicole du sud réunie dans la plaine des Cayes, qui reçoit le
support du MARNDR et qui pourrait disposer d’un financement d’USAID/ HI-FIVE
s’ils arrivent à remplir les conditions requises.

3.4 La production de pintade

Les facteurs limitant la production de pintade sont :

1. Le coût élevé du poussin importé des USA et qui rendu en Haïti est cinq fois plus
cher que le poussin de chair. En effet le pintadeau de un jour importé coûte 150
HTG, environ US$ 3.56, contre 33 HTG pour le poussin de chair.
2. Son temps d’élevage est deux fois plus long que celui du poulet. Il prend quatre
mois pour atteindre un poids moyen de 4 livres.
3. Sa disponibilité est saisonnière. Les poussins ne sont pas disponibles toute
l’année.
4. L’éleveur peut à peine faire deux rotations par an.

Il n’existe qu’un seul producteur de pintades qui s’est installé dans le Sud-Est et qui
produit environ 500 pintades deux fois l’an.

La pintade, en raison de son coût de production élevé, est considérée comme un produit
de luxe.

3.5 La production de la dinde

La production de dindonneaux est saisonnière. Ils ne sont pas disponibles toute l’année,
mais le plus souvent en juillet.

Le grand marché de dinde aux USA est la période qui correspond au jour de l’action de
grâce ou « Thanksgiving » le dernier jeudi de Novembre.

En Haïti, un dindonneau acheté en juillet ne pourrait être écoulé que pendant la période
des fêtes, en décembre. Il pèserait alors, 5 mois plus tard, 40 à 45 livres.

Les dindes généralement importées des USA , sont vendues en supermarchés à des
poids variant entre 12 et 25 livres.

41
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

Le facteur limitant la production de dindes en Haïti est le dumping pratiqué par les
importateurs de morceaux de dinde importés des USA.

3.6 Les producteurs de pondeuses.

Quatre entreprises sont engagées dans la production de pondeuses :

o HAITI-BROILERS
o La ferme des délices S.A.
o FEPA
o La petite ferme

 HAITI -BROILERS occupe un espace de 556.000 pieds carrés installés de ferme et a l’intention
de mettre à la disposition des éleveurs, des poulettes prêtes à pondre, pour combler un
manque qui est en partie responsable du faible niveau de production d’œufs dans le pays.
En effet la production de poulettes requiert un certain savoir faire et une compétence
spéciale. La difficulté des éleveurs à pouvoir produire eux-mêmes ces poulettes, et le faible
niveau de production des firmes spécialisées dans ce secteur ont toujours constitué le
facteur limitant la production des œufs de table. Installée dans le département de l’Ouest,
cette firme qui a démarré cette opération depuis moins d’un an constitue un apport
important dans le futur de la production des œufs.

 La ferme des délices S.A. a une capacité installée de 24.000 pondeuses. Etablie dans le
département de l’Ouest depuis 1980, elle commercialise ses œufs sous le label « JAUNE
D’OR ». Elle produit également pour des tiers des poulettes prêtes à pondre.

 FEPA a une capacité installée d’environ 25.000 pieds carrés et s’est spécialisée dans la
production de poulettes .Etablie au nord de P-A-P dans le département de l’Ouest, cette
entreprise ne vend pas d’œufs. Elle produit également les poulettes rustiques qui sont

42
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

distribuées aux paysans à travers des programmes d’aide financés par le MARNDR, la FAO
ou l’IICA.

 La petite ferme, installée dans le département de l’Ouest, opère depuis 5 ans et se consacre
uniquement à produire sous contrat des poulettes prêtes à pondre. Elle ne produit pas les
œufs et a une capacité installée de 30.000 pieds carrés.

3.7 Les producteurs d’œufs de table

Ils visent le marché niche et on retrouve leurs produits sous différents labels tels : (JAUNE D’OR,
TI COCOTTE, ASSOCIATION SODA, ZE LAKAY, ZE PAYS).Ce sont des firmes qui ont choisi de
maximiser leurs profits en présentant leurs produits uniquement dans les supermarchés où
ceux-ci sont vendus moins chers que les œufs importés des USA. En effet la douzaine d’œufs
locale est à l’étalage à 140 gourdes tandis que celle importée des USA est à 175 gourdes.

3.8 Caractérisation des intermédiaires

Quatre-vingt-quinze pourcent (95%) des poulets produits sont commercialisée sous forme de
poulets vivants à travers un réseau d’intermédiaires .90% des intervenants sous ces appellations
d’intermédiaires sont des femmes. A travers AHPEL, elles sont au courant des calendriers de
production des différents producteurs et assurent la liaison entre producteurs et
consommateurs.

La commercialisation du poulet est assurée de deux manières :

1) Les cinq plus anciennes entreprises possèdent leurs propres véhicules et leurs propres
caisses et acheminent les poulets vers les marchés communaux où ils sont livrés aux
intermédiaires.
2) Dans le cas des élevages de moins de 5.000 poulets ces éleveurs sont à la merci des
intermédiaires pour le transport des poulets vers les marchés. Il n’existe pas de

43
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

transporteurs spécialisés dans ce domaine. Ils utilisent des véhicules de transport


publics inappropriés à cette fin.

Les poulets ne sont pas vendus au poids, mais plutôt à la douzaine. En général une douzaine de
poulet pesant entre 5 et 6 livres est vendue à 2400 gourdes la douzaine. L’intermédiaire réalise
une marge de 500 gourdes /douzaine.

3.9 Caractérisation de l’offre :

1. Poulet de chair

Le marché du poulet de chair est régulé de deux façons :

a. d’une part par une production locale d’environ 120.000 poulets vivants /mois, soit
1.44 millions /an d’une valeur de $ 6.85 millions/an.
b. d’autre part par une importation de morceaux de poulets congelés en provenance
des USA, et de la RD qui est passée de $ 18.545 millions en 2006 à $ 62.020 millions
en 2011.

Les acteurs impliqués dans l’importation des produits congelés :

1. Société de Distribution Générale


2. Sogedipa
3. Les aliments congelés S.A.
4. Tasha Store
5. Haiti Food Supply

44
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

2. Les œufs

Le marché des œufs est alimenté par :

a. une production locale estimée à environ 50.000 pondeuses produisant environ 1.2
million d’œufs/mois.
b. une importation en provenance de la RD et des USA évaluée à près de 40 millions
/mois

45
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

Chapitre 4- FONCTIONNEMENT DE LA FILIERE

5.1 Identification des circuits

Tableau 16 - Caractéristiques du circuit de commercialisation


Circuit Chiffre d'affaire Transformation Marge Marge Prix au
Volume % grossiste détaillant consommateur
Poulet Local vivant 6M 10% 5% artisanal 20% 15% 300 gds/pièce
Importé congelé - 5% 40% 50 gds/pièce
62 M 90% 40% Niche 450 gds/pièce
Œuf Local 1,44 M 13,37% - 30% - niche 140
gds/douzaine
Importé RD 8,6 M 79,85% 20% 15% populaire 69
gds/douz
Importé USA 0,73M 6,77% 40% - niche 175 gds/douz
M= Million Gds= Gourdes

Le concept de circuit s’entend de la représentation de la route que suit le produit entre deux
pôles bien définis, allant de la production à la consommation, route constituée par une série
d’acteurs et de relations bien spécifiques.

A. Dans le circuit des œufs, il n’y a pas de transformation. Le produit passant de la ferme à
l’intermédiaire, puis au consommateur. En analysant le tableau 16, les œufs proviennent de
trois pôles :
a) ceux produits localement 13.37 %
b) ceux importés de la R.D. 79.85 %
c) ceux importés des USA 6.78%

I. Les œufs locaux sont vendus directement au supermarché (marché niche) qui les offrent au
consommateur à 140 gdes /dz, avec une marge de 30%.
II. Ceux importés de la R.D., sont destinés à un marché populaire, passent par un grossiste qui
réalise 20% de marge, puis un détaillant qui en fait 15%, et arrivent au consommateur à 69
gdes /dz.

46
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

III. Les œufs sont généralement importés des USA par les supermarchés eux- mêmes, qui les
revendent à 175 gdes /dz, avec une marge de 40%.
B. Le circuit du poulet est composé de deux réseaux de distribution nettement distincts :
a) le poulet vivant 10%
b) le poulet congelé 90%

En analysant les valeurs monétaires des morceaux de poulets congelés importés et les chiffres
de production de fabricants de poussins, on observe que 10% du poulet est produit localement
et 90% est importé.

De ces 10% produits localement, à peine 5% sont transformés de manière artisanale ; la


différence transite par deux catégories d’intermédiaires :

o les grossistes qui réalisent 20% de marge.


o les détaillants qui en font 15%.

Le poulet vivant produit localement arrive au consommateur à environ 300 gdes / l’unité.

Le congelé importé suit à son tour deux réseaux distincts :

o le marché populaire
o Le marché niche.
Dans le marché niche, le poulet congelé entier qu’il soit importé ou local, est vendu à 110
gdes/lbs, le commerçant réalisant une marge de 40%.
Les morceaux de poulets sont importés des USA par cinq entreprises qui se partagent le
marché. (Citées plus haut, voir page 44). Ils ont une couverture nationale avec des points de
distribution à travers le territoire qui constituent les grossistes. Ils réalisent une marge de 5%.
Les produits sont stockés en chambre froide.
Autour de ces grossistes gravitent les détaillants qui acheminent les produits au consommateur.
Le détaillant fait 40% de marge.

47
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

4.2 Caractérisation des circuits

La caractérisation des circuits s’appuie sur 2 éléments qui sont :

o la compréhension de la logique et stratégie des acteurs d’une part


o l’identification de la relation entre les acteurs d’autre part.

En se référant au tableau (17 ?) suivant qui compare les prix du marché populaire à ceux du
marché niche, on réalise que la logique de l’importateur, est d’offrir au consommateur un
produit au prix le plus bas que possible ; il importe donc des morceaux de poulets de bas de
gamme tels (dos, cou, patte, gésier). Le grossiste réalise 5% de marge sur le volume de ses
ventes, tandis que le détaillant qui achète au poids mais revend à la pièce réalise ainsi sur des
volumes plus faibles des marges allant jusqu'à 40%.

Il est donc possible pour les petites bourses d’avoir pour 50 gdes, une des pièces suivantes
achetée au détaillant :

- 1 cuisse
- 3 pilons
- 6 dos
- 4 cous
- 6 pattes

De plus, l’importateur met à la disposition du consommateur un produit prêt à cuire (RTC) à 50


gdes alors que le poulet local est un poulet vivant qui demande à être transformé et qui ne se
vend pas à moins de 300 gdes .

Généralement, le morceau importé est offert prêt à être consommé (RTE) à 75 gdes /cuisse de
poulet, dans les restaurants populaires .

48
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

Tableau 17 – Distribution des prix du poulet sur le marché

Marché Cuisse Pilon Dos Cou Patte Poulet poulet Poulet


entier entier vivant
importe local
Gds/lbs Gds/lbs Gds/lbs Gds/lbs Gds/lbs Gds/lbs Gds/lbs Gds/unité
Grossistes 30 – 34 40 - 43 18 – 20 20 - 21 38,45 90 200
RTC
Détails 50Gds/pièce 3 6pieces/50 4 6 300
pièces/50 pièces/50 pièces/50
RTE 75 gds
Supermarchés
Eagle 75 gds/lbs 87 gds/lbs 45 gds/lbs 45 gds/lbs 75 gds/lbs 110 gds/lbs 110 gds/lbs
Caribbean 68 gds/lbs 57 gds/lbs 110 106 gds/lbs
Olympic 67 gds/lbs 54 gds/lbs 110gds/lbs 92 gds/lbs

49
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

4.3 Relation entre les acteurs de la filière poulet de chair


Acquisition Vente Marge

Usine d’aliment Industrielle Fournisseur de poussins Œuf fertile Poussins 52%


13,65 HTG/œuf 29 HTG/poussin

Distributeurs Poussins Poussins 12%


29 HTG/poussin 33 HTG/poussin

Usine d’aliment artisanale

Eleveurs de poulet de chair Poussins Poulet de chair 12%


33 HTG/poussin 200 HTG/poule
Cout de production: 175 HTG/poule

Poulet de chair Poulet de chair 20%


Intermediaires 200 HTG/poule 250 HTG/poule
Importateur d’aliment

Marché de consomation

4.3.1 Les relations horizontales

La compétition entre les fournisseurs d’intrants.

- En moins de 2 ans, HAITI BROILERS a déjà capté près de 74 % du marché des poussins. Sa
stratégie est basée sur :
1. des relations de proximité avec ses clients grâce à son réseau de 57 distributeurs.
2. son service après vente grâce à ses 22 médecins vétérinaires qui interviennent
gratuitement chez tous les éleveurs.
3. son service de livraison qui apporte ses produits chez le client.
4. la reconversion des importateurs de poussins en distributeurs de ses produits.
5. l’offre d’un poussin déjà vacciné.
6. Ses prix moins chers que ceux des aliments importés

- JAVEC par sa présence à Gressier essaie d’établir une certaine fidélisation des éleveurs de
la région de Léogâne, il capte 12% du marché des poussins. Sa stratégie est basée sur :
o un poussin vendu 1 gourde moins cher que la compétition
o le service de livraison.

50
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

- IMBA a le prix d’aliment le moins élevé. Sa part de marché atteint à peine 5%

Tableau 18 - Prix du poussin

Producteurs Prix de production


Javec 28 GDS
Haïti Broilers 29 GDS

Distributeurs Prix de distribution


M&M 32 GDS
Ti Moulin 32 GDS
Vidro Trading 32 GDS

Les fournisseurs de poussins offrent à leurs distributeurs une marge de 10 %.

Tableau 19 – Classification des prix des différents types d’aliments : marché local
Type d'aliment Producteurs locaux (cents US/lbs ) Importateur (cents
US/lbs )
IMBA Haïti Broiler Ti Moulin Germalot M&M
Poulet de Starter 0.16 - 0.30 - -
chair Grow 0.14 0.27 0.29 - -
Finisher - - 0.27 - -
Pondeuse Starter - 0.27 - 0.28 0.28
Grow - 0.25 - 0.27 0.27
Finisher - 0.25 - - -
Ponte 1 0.16 0.26 0.27 0.26 0.26
Ponte 2 - - - - -

Haiti Broilers est à 27 cts/lbs pour la nourriture de poulet de chair alors que Ti Moulin est entre
30 et 27 cts/lbs. La nourriture importée est entre 28 cts et 26 cts la livre.

51
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

4.4 Dynamisation et régulation

Tableau 20- FACTEURS HISTORIQUES AYANT EU DES IMPACTS SUR LA FILIERE

Evénements Année Acteurs Impliqués Impacts


Découverte de la PPA 1976 MARNDR Stimule l'investissement
(Peste Porcine Africaine) dans l'aviculture en 1980.
Modernisation de
l'industrie avicole
Fin du protectionnisme - 1986 Gouvernement Haitien Ralentissement des
Début de la politique de investissements dans la
libéralisation filière
Embargo économique sur 1990 – 94 Gouvernement Haïtien et Destruction des
Haïti Américain infrastructures de
production par manque de
matière première et
décapitalisation des acteurs

Fin de l'embargo 1994 Gouvernement Haitien Invasion du marché par les


économique. Elimination morceaux de poulets
des tarifs douaniers congelés des USA. La filière
avicole s'éteint en 98
Cri d'alarme des petits 2000 Association des Début de relance de la
producteurs et formation producteurs et MARNDR production avicole
d’AHPEL
Apparition du virus H5N1 2008 MARNDR, AHPEL Mesure de protection du
en RD marché contre les produits
avicoles dominicains
Apparition d'investisseurs 2011 Multinational, MARNDR Nouvelle modernisation de
internationaux dans la l'industrie avicole.
filière

De 1980 à 1990, Haïti évoluait sous un régime de protectionnisme et après la découverte du


virus de la peste porcine africaine sur son territoire, avait mis en place tout un train de mesures
devant faciliter l’investissement dans la production d’une autre protéine animale devant
remplacer le porc.

Ainsi l’industrie du poulet commençait en 1980 à se structurer, se développer et se moderniser.


Les quatre années d’embargo économique imposées par les USA de 1990 à 1994, ont eu pour
effet l’affaiblissement de toute la structure de production avicole en la privant d’intrants.

52
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

La levée de l’embargo en 1994, s’accompagna d’une mesure de libéralisation des échanges


commerciaux et le pays passa brusquement du protectionnisme à la libéralisation avec des tarifs
maximum de 15%. L’industrie avicole déjà affaiblie par quatre années d’embargo, se trouva
asphyxiée par l’apparition massive de l’importation des morceaux de poulets en provenance des
USA. Quatre ans plus tard, en 1998, toutes les infrastructures mises en place depuis 1980 furent
contraintes à la faillite.

En janvier 2008, la RD déclare sur son territoire, la présence du virus H5N1 de l’influenza aviaire.
Le gouvernement Haïtien saisit l’occasion pour appliquer une mesure en accord avec les
règlements de l’OMC : la barrière sanitaire. En effet depuis 2008, tout produit avicole en
provenance de la RD est frappé d’interdit d’entrée en territoire haïtien.

Le maintien de cette mesure jusqu'à date a suscité l’intérêt d’investisseurs tant nationaux
qu’étrangers pour le secteur avicole en Haïti. Depuis 2010, une firme Jamaïcaine investit dans le
pays et satisfait un vide qui existait au niveau de la fourniture des intrants de base pour
l’élevage depuis 1998.

Située géographiquement entre les USA, le plus grand producteur mondial de poulet et
deuxième exportateur, et la république dominicaine, pays le plus efficient de l’industrie avicole
de la région Caraïbe, Haïti n’a de chance d’évoluer que grâce au recours à l’investissement pour
la modernisation et l’agrandissement de ses infrastructures de base, ainsi qu’à
l’accompagnement de l’Etat par des mesures d’incitation à l’investissement et des tarifs par
pallier pour accompagner cette croissance .

53
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

4.5 Analyse des coûts de production en fonction de la


taille des élevages
Tableau 21 – Analyse du coût de production des œufs (HTG)
Cas 1 Cas 2 Cas 3 Cas 4
Nombre de poules installées 300 5 000,00 15 000,00 50 000,00
Prix achat/poule 273 273 231 210
Amortissement/mois 19,5 20% 19,5 21% 16,5 20% 15 19%
Consommation (lbs) 0,22 0,22 0,22 0,22
Frais

Prix nourriture/lbs 11,54 11,27 10 9,5


Coût d'aliment/mois 76,16 80% 74,4 79% 66 80% 62,7 81%
Frais total mensuel/poule 95,66 93,9 82,5 77,7
Frais total 28 699,20 469 500,00 1 237 500,00 3 885 000,00
Production

Production/jour 225 3 750,00 11 250,00 37 500,00


Production mensuelle 6 862,50 114 375,00 343 125,00 1 143 750,00

Coût de production/œuf 4,18 HTG 4,1 HTG 3,61 HTG 3,4 HTG
Résultats

Prix de vente du marché 5 HTG 5 HTG 5 HTG 5 HTG


Marge bénéficiaire unitaire 0,82 HTG 0,9 HTG 1,39 HTG 1,6 HTG
Profit brut mensuel 5 627,25 HTG 102 937,50 HTG 476 943,75 HTG 1 830 000,00 HTG
Source : Elaboration personnelle

Le tableau 21 ci-dessus montre la variation du coût de production de l’œuf de table local


en fonction du nombre de pondeuses installées. Il est obtenu par le rapport des
données de ponte mensuelles d’une ferme versus les coûts fixes générés par l’activité
d’élevage.

Les coûts fixes à prendre en compte par l’éleveur sont les suivants :

1. Le prix d’achat de la pondeuse.


C’est le prix moyen d’acquisition d’une pondeuse prête à pondre chez un
fournisseur local. Ce prix subit une variation à la baisse en fonction du nombre
de poules à acheter.

2. Le coût d’amortissement mensuel par pondeuse.


C’est un coût fixe obtenu par le rapport du prix d’achat de la poule et de sa
durée de vie productive optimale de 14 mois. De par sa relation directe avec le

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Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

coût d’acquisition, nous pouvons conclure que ce coût sera moindre à mesure
que la capacité de pondeuse installée va augmenter.

3. Le coût de consommation en aliment.


C’est le coût indicatif de consommation d’une pondeuse. Il est directement
proportionnel au prix de vente de l’aliment par livre chez le fournisseur et à la
consommation de la poule qui est de 0,22 livre par jours.

La moyenne de production de la poule est obtenue en multipliant la quantité de poule


installée par un facteur de 75% qui représente son taux de ponte sur une durée de 14
mois. Le rapport du nombre obtenu par 14 mois conduit au nombre d’œufs moyen
qu’une pondeuse produira en élevage.
A partir des résultats obtenus nous constatons comment la capacité installée d’une
ferme influence directement le coût de production.
Avec 300 pondeuses, l’éleveur aura un coût de production par œuf de 4.18 gds et une
marge de 0.82 gds /oeuf
Avec 5.000 pondeuses son coût de production sera de 4.10 /œuf et une marge de 0.9
gds/oeuf
Avec 15.000 pondeuses le coût de production passe à 3.61 gds et la marge à 1.39 gds
/oeuf
Avec 50.000 pondeuses le coût passe à 3.40 gds/œuf et la marge à 1.60 gds
Dans le marché de masse, l’œuf est revendu à 5 gds /l’unité
Ainsi avec 300 pondeuses et un rendement moyen annuel de 75%, l’éleveur réalise un
profit brut de 5.535 gds /mois s’il vend ses œufs à 5gds /unité sans passer par un
intermédiaire.
La plus petite unité de pondeuse rentable serait de 500, quantité qui permettrait de
réaliser une marge de 9225 gds/mois

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Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

Tableau 22 - Analyse du coût de production du poulet de chair (HTG)


Cas 1 Cas 2 Cas 3
Nombre de poules installées 300 5000 20000
Prix d'achat/poussin 31 19% 30 20% 30 22%
Transport à la ferme 5 3% 5 3% 5 4%
Coût d'aliment 91,35 55% 93,09 62% 80 58%
Production

Coût de transport d'aliment 15 9% 3,18 2% 2,5 2%


Eau 3,5 2% 3,5 2% 3,5 3%
Electricité 3,33 2% 0,2 0% 0,05 0%
Litière 2,88 2% 2,88 2% 2,88 2%
amortissement équipement 1 1% 1 1% 1 1%
transport poulet à la vente 12,5 8% 12,5 8% 12,5 9%
Coût de production/poule 165,56 100% 151,35 100% 137,43 100%
Prix de vente du marché 175,00 175,00 175,00
Marge bénéficiaire unitaire 9,44 23,65 37,57
Résultats

Profit brut/troupeau 2 832,00 HTG 118 250,00 HTG 751 400,00 HTG
Rotations annuelles 6,00 6,00 6,00
Profit brut annuel 16 992,00 HTG 709 500,00 HTG 4 508 400,00 HTG
Estimation mensuelle 1 213,71 HTG 50 678,57 HTG 322 028,57 HTG
Source : Elaboration personnelle

Le tableau 22 montre la variation du coût de production du poulet de chair local en


fonction du nombre de poules installées. Il est obtenu à partir de la somme des
différents coûts engendrés par l’élevage.

Les coûts fixes à prendre en charge par l’éleveur sont les suivants :

1. Le prix d’achat du poussin.


C’est le prix d’acquisition du poussin chez le fournisseur local. Ce prix subit une
variation à la baisse en fonction du nombre de poussins à acheter.

2. Le coût de transport du poussin à la ferme.


C’est le cout de livraison calculé par le fournisseur pour son client. Il ne varie pas.
3. Le coût d’aliment.
C’est le coût en aliment que génère la poule sur la durée de l’élevage jusqu’à ce
qu’elle arrive à maturité et prête à être revendue. Ce coût varie selon le volume
acheté chez le fournisseur.

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Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

4. Le coût de transport d’aliment.


C’est le coût engendré par l’acheminement de l’aliment de la poule depuis
l’usine jusqu’au client final. Ce coût varie selon la capacité installée de la ferme
et le moyen de transport choisi.

5. Consommation en eau.

6. Consommation de la ferme en électricité

7. L’amortissement de l’équipement d’élevage

8. Le transport de la poule vendue.

Le prix du poulet vivant de 4 livres à la ferme est de 175 gds /l’unité.


Avec un élevage de 300 poules, le coût de production sera de 165.56 gds /poule et la
marge de 9.44 gds /poule.
Avec un élevage de 5.000 poules, le coût de production devient de 151.35 gds/poule et
la marge de 23.65 gds /poule.

Avec un élevage de 20.000 poules le coût sera de 137.43 gds/poule et la marge passe à
37.57 gds/poule.
Il faudrait un minimum de 1.500 poules pour permettre à un petit exploitant de réaliser
14.160 gds en 1.1/2 mois d’élevage, ce qui lui permettrait de gagner 7.080 gds /mois,
somme supérieure au salaire minimum officiel.

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Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

Chapitre -5 INTERPRETATION DES RESULTATS

Il s’agit ici de déterminer les facteurs qui influencent le niveau de compétitivité entre les
acteurs.

-Les coûts de production

A la base de la production primaire, constituée par celle des poussins et des aliments, les coûts
sont affectés par le faible volume de production. Les usines travaillent en dessous de leur seuil
de rentabilité. Les éleveurs sont mal équipés et utilisent une technologie peu efficiente.

L’agrandissement des élevages fait face au problème du crédit pour financer leur expansion et
leur niveau de technologie. L’absence de l’industrie de transformation, l’abattoir, limite à son
tour l’expansion des fermes.

Ce problème de coût de production ramène à l’impact du commerce international et au rôle de


l’Etat qui dans sa politique tarifaire ne protège pas la filière. Il y a lieu de revoir ces positions
tarifaires qui pénalisent notre agriculture.

-La capacité de l’Etat à stimuler ces changements se retrouve dans les objectifs du MARNDR
pour le développement de la filière. Le maintien de la mesure d’embargo sur les produits
dominicains a servi à stimuler l’investissement étranger en Haïti.

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Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

Tableau 23 - Compétitivité des usines d'aliment


Usine d'aliment Industriel Artisanal Importateur
HB IMBA Ti Moulin
Capacité installée 120 T/jour 85 T/jour 60 T/jour 10 T/jour -
Source Maritime Maritime Terrestre Terrestre Terrestre RD
d'approvisionnement USA USA RD RD
en intrant
Part de marché 50% 5% 5% 30% 10%
Volume de 3552 T/an 240 T/an 241 T/an 1440 T/an 480 T/an
production
Coût d'achat des Référence Référence Référence Référence Référence
matières premières tableau 5 tableau 5 tableau 5 tableau 5 tableau 5
Mode d'achat Gros en détail en détail en détail en détail pour
volume pour sac de pour sac de sac de 100 lbs
100 lbs 100 lbs
Achat maïs local 30% 30% 30% 30%
Prix de vente/ poulet 23 16 28 cent/lbs
cent/lbs cent/lbs
Prix de vente/ 26 16 27 cent/lbs 26 cent/lbs
pondeuse cent/lbs cent/lbs
Contraintes Volume de Problème Volume de
production de production
trop faible marketing trop faible

Source : Elaboration propre

Trois entreprises industrielles sont en compétition :

o Haiti Broiler (HB) s’approvisionne en intrants (maïs, soya) de sa maison mère en Jamaïque
au coût des grains sur le marché international. Il utilise le transport maritime et en plus
bénéficie de sa propre facilité portuaire. L’usine possède une capacité installée de 120
tonnes/jour.
o IMBA profite des livraisons de blé pour s’approvisionner en petites quantités de soya des
USA, bénéficiant ainsi du coût de transport maritime. Son prix de vente est le moins élevé
sur le marché.

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Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

o Ti Moulin ainsi que les entreprises artisanales achètent soya et maïs au prix fort en RD par
sacs et les transportent par camion. Le maïs leur revient à $392.85 la tonne et le soya à
$595.23
Le tableau 5 à la page 10 fait référence aux prix des céréales sur les marchés américains et
dominicains pour la période 2000 – 2009
Le faible niveau de production avicole (1.8 millions de poulets de chair et 50 000 pondeuses par
an) et l’absence d’un élevage rationnel de porcs et de vaches laitières font que les usines
d’aliments sont dans un marché de moins de 9 000 tonnes par an. Il y a donc un excédent de
capacité installée à produire de l’aliment par rapport à la production réelle de poulets et des
œufs.
La stratégie des usines est d’inciter de nouveaux entrepreneurs dans la production de poulets et
d’œufs. Les contraintes rencontrées sont le manque de connaissances relatives aux techniques
d’élevage, la difficulté d’accès à la technologie efficace (infrastructure et équipements adéquats)
ainsi que l’absence de financement pouvant permettre cette expansion.

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Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

Tableau 24 - Compétitivité entre les couvoirs


Couvoir Fabricant de poussins Importateurs
HB Javec FACN
Capacité installée 400000 100000 50000 0
poussins/mois poussins/mois poussins/mois

Source Jamaïque USA USA -


d'approvisionnement en
œufs fertiles
Part de marché 75% 20% 5% -
Volume de production 75000 40000 13000
Mode d'achat de matière par contrat marche libre marche libre
première
Transport Maritime Aérien Aérien Aérien
Prix de vente 29 Gds 28 Gds 29 Gds 33 Gds
Contraintes Volume trop
faible
Source : Elaboration propre

Trois entreprises sont en compétition :


o Haiti Broiler s’approvisionne en œufs fertiles de sa maison mère en Jamaïque à un prix
constant qui oscille entre $2.40 et $2.60 la douzaine selon les fluctuations du prix des
céréales. Elle utilise le transport maritime, moins onéreux, et les œufs arrivent dans des
containers réfrigérés de 20 pieds.
o JAVEC et FACN achètent des œufs par petits volumes et sans calendrier préétabli aux USA.
Elles achètent donc sur un marché fluctuant entre $2.80 et $4.00 en fonction de la
demande. Elles sont donc contraintes à utiliser le transport aérien plus onéreux (68 centime
la livre).

Le faible volume de production de poussins ne nous permet pas de faire des économies
d’échelle, tant à l’achat des œufs que sur le transport.

61
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

A titre comparatif un poussin coûte :


- 13.86 gds aux USA
- 16.57 gds en RD
- 29 gds en Haïti

Le poussin dominicain coûte 19.55% plus cher que celui produit aux USA. Le poussin haïtien est
109% plus cher que le poussin américain et 75% plus cher que le poussin dominicain.

Les incubateurs utilisés par les deux entreprises, JAVEC et Haiti Broiler, sont à l’avant garde de la
technologie.

Haiti Broilers utilise Chickmaster, numéro 1 mondial des incubateurs et fabriqué aux USA. JAVEC
utilise la marque Jamesway fabriquée au Canada.

Le point faible de ces deux entreprises est qu’elles ne peuvent pas à elles seules stimuler la
croissance de la production du poulet et des œufs, seule alternative pouvant leur permettre de
baisser leurs coûts.

Le réel problème de la filière est celui des tarifs. L’Etat devrait à l’instar des autres pays de la
région tels Jamaïque, RD, protéger son aviculture, en établissant des tarifs par paliers
proportionnels au développement de la production nationale.

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Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

Conclusion
Cinq pour cent (5%) des produits avicoles consommés sont fabriqués localement, le
reste soit quatre-vingt-quinze pour cent (95%) est importé des USA ou de la RD. Des
investissements importants sont effectués dans la fabrication d’intrants avicoles,
poussins, aliments. Les nouvelles habitudes alimentaires créées par les importateurs de
viande de volaille (présentation de leurs produits sous la forme (RTC) prêt à cuire, ou
(RTE) prêt à être consommé), compliquent davantage la tache de nos petits producteurs
qui en l’absence d’un abattoir ne savent comment écouler leurs poulets vivant.

Il est évident que le dynamisme créé par la compétition entre les fournisseurs de
poussins est freiné par l’incapacité des éleveurs à augmenter leur niveau de production
faute de financement.

Nous avons évalué dans les tableaux 22 et 23 les quantités minimales à produire pour
permettre aux exploitations avicoles d’être rentable. L’aviculture en HAITI pour être
viable a besoin d’être financée au niveau de la production primaire c’est-à-dire les
fermes. L’agrandissement de la taille des exploitations avicoles, la modernisation des
équipements d’élevage, la mise à la disposition des éleveurs d’un fond de roulement
leur permettant de boucler le cycle de production, le crédit à des taux inferieurs à 10%
sont les premiers éléments à prendre en compte comme facteurs qui contribuent à
promouvoir l’aviculture .

En second lieu, l’absence d’un abattoir empêche aux éleveurs de réaliser plus de 5
rotations par année, ce qui a un effet très important sur le prix de revient du poulet.

63
Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

Recommandations
La relance du secteur avicole n’est pas uniquement liée à l’investissement .Elle dépend
également en grande partie d’un accompagnement de l’Etat qui devrait le considérer
comme un secteur sensible.

Tel que stipulé dans le document intitulé « Apport au développement de l’aviculture,


cadre d’orientation politique » de décembre 2011, nos recommandations se résument
aux points suivants :

1. Le maintien de l’interdiction d’importation des volailles et leurs dérivés en


provenance de la RD en raison de la présence du virus de la grippe aviaire H5N1.
2. La renégociation avec l’OMC du trop faible taux d’imposition des produits
agricoles à l’importation en temps que pays le moins développé de l’hémisphère
occidentale.
3. La négociation avec les pays producteurs en vue de pouvoir s’approvisionner en
mais et soya à coûts préférentiels sur le marché international, avantages que
confère à Haïti son statut de PMA (Pays moins avancés).

Présentation d’une demande à l’OMC en janvier 2012 pour la mise en œuvre d’ici
janvier 2013 des mesures suivantes :

1. Augmentation du tarif douanier aux mêmes niveaux que ceux des pays de la
CARICOM c'est-à-dire 137%
2. Soumission obligatoire de toute importation, pour approbation, au MARNDR
comme dans tous les Etats de la CARICOM.
3. Exigence doit être faite à toutes les entités étatiques engagées dans la
restauration, notamment les cantines scolaires, les hôpitaux, de
s’approvisionner sur le marché local en produits avicoles à partir de janvier
2015
4. Organisation de la production et la transformation des produits avicoles de
telle sorte que 70% de la production proviennent de petites fermes.

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Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

Bibliographie
1. El Entorno Internacional del Sector Avicola Centroamericano – Danilo Herrera Soto

2. Base de données FAOSTAT. Disponible sous http://www.faostat.org

3. Estudio sobre el mercado de pollo en la repùblica dominicana – Danilo Herrera

4. Base de données TradeMap. Disponible sous http://www.trademap.org

5. USDA (United States Department of Agriculture). Poultry Grading Manual.

6. Enfoque participativo para el desarollo de la competitividad de los sistemas


agroalimentarions – Robin Burgeois, Danilo Herrera. CADIAC.

7. Sea, 2002. Diagnosticos del sector agropecuario del 1999-2002.

8. CONAPROPE, 2001. Registro de Reproductoras Pesadas Importadas por Empresas


y/o Productor (1996 – 2001)

9. Banco Central, 1998. Informe de la Economia Dominicana del 1997 – 2002

10. IHSI, Institut Haïtien de Statistique et d’informatique. Statistiques Economiques,


http://www.ihsi.ht/produit_economie.htm

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Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

11. BRH, Banque de la République d’Haiti. Indicateurs Macroéconomiques - Rapport sur

le Produit Interieur Brut par secteur. http://www.brh.net/pibsecteur.pdf

12. MARNDR 2010. Programme de développement de l’aviculture en Haiti 2010-2014.

13. MARNDR 2010. Plan National d’investissement agricole.

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Etude de caractérisation de la filière avicole en Haïti 2012

Liste des sigles et Abréviations


ACP : Afrique, Caraïbe, Pacifique
AHPEL : Association Haïtienne pour le Développement de l’Élevage
ASAVIS : Association des Aviculteurs du Sud
BID : Banque Interaméricaine de Développement
BRH : Banque de la République d'Haïti
FAOSTAT : Food Agriculture Organisation Statistique
FACN : Fédération des Associations Caféières Natives
IMBA : Izin pou Manje Bèt Ayiti
MARNDR : Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et de Développement Rural
MICT : Ministère de l'Intérieur et des Collectivités Territoriales
OMC : Organisation Mondiale du Commerce
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PIB : Produit Intérieur Brut
PMA : Pays moins avances
RD : République Dominicaine
RTC : Ready to cook
RTE : Ready to eat
TCA : Taxe sur le Chiffre d'Affaire
TPTC : Ministère des Travaux Publics, Transports et Communications
UNFPA : United Nation Population Fund
USAID : United States Agency International Development
USA : United States Agency International
Lb : Livre
UE : Union Européenne
FACN : Fédération des Associations Caféières Natives
Cts : Centimes ou « cents »
PMI : Purina Mill Inc.
PDLH : Programme de Développement Local en Haïti

FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation

IICA : Institut Inter américain de Coopération pour l’Agriculture

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