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Dans une optique économique, les charges prises en compte par la comptabilité
de gestion sont différentes de celles de la comptabilité financière, de même
que leur critère de reclassement et le traitement spécifique qu’il induit.
Exemple
L’achat de laine pour fabriquer une couverture, l’achat de gasoil pour le
camion dédié aux livraisons des clients, les frais d’électricité pour éclairer les
locaux et faire fonctionner le matériel, les intérêts d’emprunt payés au
banquier, les impôts payés à l’État, une partie du matériel immobilisé que l’on
consomme sur plusieurs années.
Exemple 1
Le mode de calcul des dotations aux amortissements en comptabilité générale
est imposé par des contraintes fiscales. En comptabilité analytique, on peut
choisir un calcul d’amortissement plus proche de la réalité économique.
Exemple2
1. Charges d’usage
Soit une immobilisation dont la valeur d’acquisition est de 100 000 €, il est
amorti de façon linéaire sur 10 ans. Ce matériel a une valeur marchande de 240
000 € et a été acquis pour répondre à un marché spécifique et qui ne dépassera
pas 8 ans.
Dotation comptable aux amortissements au titre de l’année N :
100 000 €/10 = 10 000 €
Charge d’usage au titre du même exercice :
240 000 €/8 = 30 000 €
Différence d’incorporation sur amortissements :
30 000 € – 10 000 € = 20 000 €
2. Charges étalées
Soit des dotations pour risques et charges qui s’élèvent à 10 000 € en N–1, 12
000 € en N et 9 000 €
en N+1.
Pour tenir compte des variations des dotations d’un exercice sur l’autre,
l’entreprise retient des charges étalées pour un montant moyen de 10 000 €.
Elle fait ainsi apparaître des différences d’incorporation de 2 000 € en année N
et de – 1 000 € en année N+1.
3. Charges abonnées
Après avoir repris les charges pour des montants différents afin de rechercher
une meilleure expression économique des coûts de l’entreprise, la comptabilité
de gestion intègre, dans ses calculs, des charges inconnues de la comptabilité
financière.
La différence entre les charges comptables et les charges incorporées aux coûts
s’appelle la différence d’incorporation.
Différence d’incorporation = Charges non incorporables + Charges
supplétives
Exemple
Ainsi, pour prendre en compte dans ces calculs, du coût de la mise à
disposition de ressources (passif), une entreprise tiendra compte d’une
rémunération conventionnelle de ses capitaux propres.
Elle peut retenir le coût de l’intérêt statutaire servi dans la répartition de
bénéfices, soit 6 % comme niveau minimal de rémunération de ces ressources.
Montant du capital : 200 000 €.
La charge supplétive prise en compte s’élèvera à : 200 000 € × 6 % = 12 000 €
pour l’année.
Informations complémentaires :
Parmi les dotations aux amortissements, 5 000 € concernent des actifs
fictifs ;
Parmi les dotations aux dépréciations, 3 500 € ne concernent pas
l'exploitation normale de l'entreprise ;
Les charges supplétives concernent :
- La rémunération fictive de l'exploitant : 3 000 € par mois ;
- La rémunération (au taux de 7 %) des capitaux propres qui s'élèvent à
750 000 €.
TRAVAIL A FAIRE :
Calculer le montant des charges incorporables aux coûts pour le mois de juin.
II. Le traitement des charges indirectes par la méthode des centres
d’analyse
Il existe deux modes de cheminement des charges vers l’événement étudié : un
cheminement direct et un cheminement indirect. Quel que soit l’élément
étudié, le calcul de son coût distinguera donc deux types de charges : les
charges directes et les charges indirectes.
Les charges directes ne vont pas nécessiter un traitement puisqu’elles sont
directement affectées aux coûts tandis que les charges indirectes vont
nécessiter un traitement avant d’être imputées aux coûts et sont calculées
dans des centres.
Nature
des Signification Exemple
charges
Exemple (suite)
Le salaire du responsable de l’atelier A est direct pour le calcul du coût de cet
atelier dans la mesure où le responsable travaille exclusivement pour cet
atelier. Son salaire peut être affecté immédiatement et sans ambiguïté au coût
de l’atelier A.
Ce même salaire est indirect pour le calcul du coût de fabrication du produit P1
dans la mesure où l’atelier A fabrique plusieurs produits différents. Dans ce
cas, seule une partie de ce salaire sera affectée au calcul du coût du produit
P1.
En cas de doute pour distinguer les charges directes des charges indirectes, on
peut interroger le responsable administratif, le comptable ou l’expert-
comptable de l’entreprise, les responsables de service…
a. Intérêt
Les charges indirectes (charges d’administration, charges financières,
amortissement d’une immobilisation polyvalente, énergie consommée, charges
d’un service d’entretien général…) nécessitent des calculs préalables pour
connaître leur destination.
La méthode utilisée par le comptable pour réaliser la répartition de ces charges
sur les différents objets de coût est appelée « méthode des centres
d’analyse ».
Un centre d’analyse est une subdivision comptable de l’entreprise qui regroupe
les éléments de charges indirectes, préalablement à leur imputation aux coûts.
Les centres d’analyse peuvent correspondre à une division effective de
l’entreprise :
– un atelier, un service, un bureau… On parle dans ce cas de centre de travail ;
– une section fictive ouverte dans le seul but de faciliter les calculs :
financement, administration… On parle dans ce cas de section de calcul.
b. Méthode
D’une entreprise à l’autre, les centres d’analyse ne sont pas déterminés de la
même manière : ils dépendent de la complexité de l’entreprise, de ses
activités et de ses besoins d’information.
Le découpage de l’entreprise en centres d’analyse nécessite donc de mener
une réflexion avec le responsable administratif ou l’expert-comptable, par
exemple.
Il faut distinguer :
L’ensemble de ces travaux est effectué dans une cadre unique : le tableau de
répartition des charges indirectes.
b. L’assiette de répartition
Cette unité de mesure permet de calculer un coût moyen par unité qui
permettra :
– de suivre l’évolution du coût du centre de responsabilité dans le temps ;
– de répartir les coûts du centre sur les différents produits fabriqués par
l’entreprise. L’unité d’œuvre sert donc de clé de répartition.
Exemple (suite)
Le coût du centre Approvisionnement est de 175 000 € pour le mois de mars.
On choisit comme unité d’œuvre les quantités achetées (en kg). Pour le mois
de mars, 10 000 kg ont été achetés.
Le coût d’une unité d’œuvre est donc de : 175 000 / 10 000 = 17,50 €.
Cela signifie que pour approvisionner 1 kg de matière première, on dépense en
moyenne 17,50 € de frais de fonctionnement du service Approvisionnement.