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Une erreur ne devient une faute que lorsqu’on ne veut pas en démordre.
E RNST J ÜNGER
q1 q2
m1 m2
k1 k2 k3
F IG . 6.1 – Exemple de base : Système à 3 ressorts
90
CHAPITRE 6. DISCRÉTISATION DE SYSTÈMES CONTINUS UNIDIMENSIONNEL - CAS DE LA FLEXION SIMPLE 91
QF i représente la force Fi à appliquer au degré de liberté i pour maintenir en équilibre le système dans la
configuration q1 q2 donnée.
L’équation (6.13) permet dès lors d’interpréter les éléments k i j de la matrice des raideurs K du
système puisque :
Fi
ki j (6.14)
q j q j seul 0
F1 F2
m1 m2
k1 k2 k3
q1
Fi est donc la force à appliquer selon le degré de liberté i pour maintenir le système en équilibre lorsque
q j est le seul paramètre de configuration non nul. Dans le cas de l’exemple du système à deux degrés de
liberté de la figure 6.1, d’après la figure 6.2, si on impose le paramètre q 1 (avec q2 0), la force F1 à
appliquer au niveau de la masse m1 pour maintenir l’équilibre est :
F1 k1 k2 q1 (6.15)
On peut dinc en tirer k11 :
F1
k11
k1 k2 (6.16)
q1
On retrouve évidemment le même résultat que celui obtenu dans l’approche énergétique.
Un raisonnement analogue permet de déterminer les autres coefficients de la matrice des raideurs K .
F2
k2 q1
k21
k2 (6.17)
q1 q1 seul 0 q1
F2 k2 k3 q2
k22 k2 k3 (6.18)
q2 q2 seul 0 q2
F1
k2 q2
k12
k2 (6.19)
q2 q2 seul 0 q2
Dans le cas du système à deux degrés de liberté envisagé, l’expression (6.25) montre que l’application
au niveau de la masse m1 d’une force F1 (avec F2 0) permet de déterminer les éléments a 11 et a21 . En
effet, on a :
q1
a11 (6.26)
F1 F1 seul 0
q2
a21 (6.27)
F1 F1 seul 0
Dans le cas où on applique uniquement une force F1 au niveau de la masse m1 , les équations d’équilibre
statique (6.11) donnent :
F1
k1 q1
k2 q1
q2 0
(6.28)
k2 q2
q1 !
k3 q2 0
La résolution de ce système permet de déterminer a 11 et a21 . En effet,
k2 k3 k2 k3
q1 F1 " a11 (6.29)
k1 k2 k2 k3 k3 k1 k1 k2 k2 k3 k3 k1
k2 k2
q2 F1 " a21 (6.30)
k1 k2 k2 k3 k3 k1 k1 k2 k2 k3 k3 k1
Un raisonnement identique permettrait de déterminer a 12 et a22 , conduisant à la matrice des flexibilités
suivante :
1 k2 k3 k2
A K 1 (6.31)
k1 k2 k2 k3 k3 k1
k2 k1 k2
Le système d’équations différnetielles du mouvement
#
M ẍ K x 0 (6.32)
peut s’exprimer à partir de la matrice de flexibilité A . En effet si on multiplie ce système à gauche par
K $ 1 , on obtient :
1
1
K M ẍ K K x 0 (6.33)
ou encore %
A M ẍ x 0 (6.34)
y
Poutre ( ρ E I S L)
yL
θ x
y'L
L
Disque ( M J E JA)
1
Tdisque ' s T' S - M v2G (6.36)
2
1 1
JGzz θ̇2z M v2G (6.37)
2 2
1 1 2
M ẏ2L JE y˙L& (6.38)
2 2
Nous noterons dans toute la suite de ce cours le moment d’inertie mécanique par la lettre J (J E représente
le moment d’inertie mécanique équatorial) pour le distinguer du moment d’inertie géométrique que nous
désignerons par la lettre I.
La forme quadratique de l’énergie cinétique T (6.38) permet de déduire la matrice masse M du système :
M 0
M (6.39)
0 JE
∂2 y
M EI (6.40)
∂ x2
où E désigne le module d’élasticité de Young et I est le moment d’inertie géométrique. Notons par
ailleurs que le moment d’inertie géométrique I correspond au moment d’inertie mécanique J dans lequel
on a posé ρ 1.
L’énergie potentielle d’un élément de volume d’une poutre en flexion simple est donnée par :
2
1 ∂2 y
∆V EI ∆x (6.41)
2 ∂ x2
ce qui donne pour l’ensmeble de la poutre de longueur L :
2
1 ∂2 y
V /. EI dx (6.42)
2 ∂ x2
Conventions de signes utilisées en mécanique rationnelle pour le moment fléchissant M et l’ef-
fort tranchant T
Pour une section donnée, on considère l’effet de la partie droite sur la partie gauche, les efforts étant
considérés comme positifs suivant les axes.
Les figures 6.4 et 6.5 résument les conventions de signes utilisées dans ce cours.
y
M
T
x
N
∆x
P
T( x + ∆ x )
x
∆x
p x représentant une sollicitation uniforme par unité de longueur (positive vers les y positifs).
y M( x + ∆ x)
P
T( x + ∆ x)
x
x x +∆ x
Ces quatre conditions aux limites déterminent donc univoquement les quatre constantes C i apparaissant
dans l’expression générale de la déformée statique y x .
On peut dès lors déterminer l’expression de l’énergie potentielle en remplaçant dans l’équation (6.42)
y x par son expression :
L 2
1. 1
V EI 9 C1 x C2 : dx
2 EI
0
L
1 .
C12 x2 C22 2C1 C2 x < d x
2EI
0 ;
1 L3
C12 C22 L C1 C2 L2
2EI 3
Finalement, on obtient :
1 EI EI 6 EI
V 9 12 3 y2L 4 yL& 2 2 yL yL&
:= (6.61)
2 L L L2
d’ou l’on peut tirer la matrice des raideurs K :
12 EI
6 EI
K
L3 L2
(6.62)
EI
6 L2 4 EI
L
Le système est donc décrit par les équations dynamiques (cf. équations de Lagrange) :
M 0 ÿL 12 EI
6 EI yL 0
L3 L2
(6.63)
0 JE ?> ÿL& @
6 EI
L2
4 EI
L BA yL& C A 0 C
Nous avons également vu dans la section 6.2 que la déformée statique d’une poutre encastrée-libre en
flexion simple, dans le cas où il n’y a pas de charge exterieure (p x 0), est donnée par :
x3 x2
EI y C1 C2 (6.65)
6 2
F1 > 0
y
q >0 q >0
1 2
x
F IG . 6.7 –
Les constantes C1 et C2 sont ici déterminées en imposant les efforts tranchants et moments fléchissants
d’extrémité. En x L, on a donc :
T TL " C1
TL
M ML " C1 L C2 ML " C2 ML TL L;
L3 L2
EI yL
TL M
L T L
L (6.66)
6 2
L3 L2
yL TL ML (6.67)
3 EI 2 EI
qui est la déformée d’extrémité quand on impose un effort tranchant et un moment fléchissant en extrémité.
La dérivée par rapport à x de la déformée statique,
x2
EI y& C1 C2 x (6.68)
2
nous permet d’écrire en x L:
L2
EI yL&
TL ML TL L L (6.69)
2
L2 L
yL& TL ML (6.70)
2 EI EI
On peut aisément déduire des équations (6.67) et (6.70) les éléments de la matrice de flexibilité A .
q1 yL L3
a11
F1 F1 seul 0 TL TL seul 0 3 EI
q2 y& L2
a21
F1 F1 seul 0 TL TL seul 0 2 EI
Finalement, on obtient :
L3 L2
A EDF
3 EI 2 EI
(6.71)
L2 L
2 EI EI GH
Si on inverse cette matrice, on retrouve la matrice des raideurs K (cf. équation (6.62)).
Comme nous venons de le voir dans la section précédente, les éléments de la matrice des raideurs
K sont donnés par la relation :
Fi
ki j (6.72)
qj q j seul 0
y q =0
2
(a) q =0
1
x
y q =0
2
(b) q =0 d
1
A B x
l
Si on se réfère au formulaire relatif à un appui dénivelé (formulaire Dunod de RDM) (cf. figure. 6.8(b)),
on obtient :
RA
RB 12LEId 3
(6.73)
MA
MB
6 EId L 2
ce qui donne I I I I
12 EI 12 EI 12 EI
F1 q1 " F1 q1 " k11 (6.74)
I I L3 I I L3 L3
6 EI 6 EI 6 EI
F2 q1 " F2
q1 " k21
(6.75)
L2 L2 L2
On retrouve bien pour k11 et k21 le même résultat que celui obtenu par la méthode énergétique (cf.
equation (6.62)). Remarquons que la convention de signe utilisée dans le formulaire de RDM n’est pas la
même que celle utilisée en mécanique rationnelle. Il convient donc de déterminer le signe adéquat par un
raisonnement physique. (Si q1 seul est imposé, les forces pour maintenir cette configuration particulière
sont positives pour le degré de liberté 1 et négatives pour le degré de liberté 2)
Recherchons les deux autres coefficients :
F1
k12
q2 q2 seul 0
F2
k22
q2 q2 seul 0
Pour se faire, utilisons la table se rapportant à une poutre encstrée-appuyée soumise à un couple in-
termédiaire (formulaire Dunod de RDM). Si on se met dans le cas où le couple est appliqué à l’extrémité
I I
(a 0), on obtient : I I
CL F2 L
yA&
4 EI " q2
4 EI
4 EI 4 EI
" F2 q2 " k22
L L
On a par ailleurs :
3 C 2 2 3C
RA L
a ; (6.76)
2 L3 2L
y
a b
A C
x
D B
l
F IG . 6.9 – Utilisation des formules de RDM
I I
I I I I
ce qui donne
3 F2 3 4 EI EI EI
F1 2
q2 " F1
6 2 q2 " k12
6 L2 (6.77)
2 L 2 L L
Les équations dynamiques du système s’écrivent donc :
Matrice de flexibilité .
qi
ai j
Fj Fj seul 0
y
p
x
Si on se réfère à la table relative à une poutre encastrée libre soumise à un effort vertical selon l’axe
y (cf. figure 6.10), on obtient :
P x2
y
3 a
x ;
6 EI
ce qui donne en x a L :
PL2 P L3
y
3 L
L
(6.79)
I I I6 EII 3 EI
ou :
L3 L3
q1 F1 " q1 F1 ; (6.80)
3 EI 3 EI
La flexibilité a11 correspond donc à :
q1 L3
a11
F1 F1 seul 0 3EI
On a par ailleurs :
Px
y& 2 a
x L (6.81)
2 EI
ce qui en x a L, se réduit à :
PL PL P L2
yL&
2 EI 2 L
L
2 EI (6.82)
2 EI
Cette dernière relation permet de déduire la flexibilité a 21 .
I I I I
En effet,
L2 L2 L2
q2 F1 " q2 F1 " a21 (6.83)
2 EI 2 EI 2 EI
Exemple : si λ 2 5, on a ω1 0 94 ω0 et ω2 5 30 ω0
6.2.7 Effets gyroscopiques sur les fréquences propres d’un arbre en rotation Ω
Si on considère comme précédemment une poutre encastrée-libre avec un disque en extrémité, la
combinaison d’un rotation relative de flexion d’axe Z, par exemple, et d’une rotation d’entraı̂nement
autour de l’axe X, conduit à un couple gyroscopique d’axe Y , ce qui cause un mouvement de la poutre
hors plan XY .
Le problème devra donc être considéré en cas spatial, pour lequel les 4 paramètres de configuration
sont :
3 y
3 θ dy
y&
z dx
3 z
3 θ
y
dd xz
z&
(a)
x
z y
θ
(b) y z
x
z y
(c)
z x
z θ
y
où
3 k est la raideur entre le ddl y et la force qui agit dans la direction y
yy
3 k est la raideur entre la force qui agit dans la direction y et le ddl θ .
yθz z
y F >0
y
(b) y
A B x
l Mz > 0
y
(b) y
A B x
d2 z
m
d t2
kzz z
kzθy θy (6.90)
M y >0 x
z
z
Fz >0
F IG . 6.13 –
EI
kzz 12
L3
EI
k θy z 6
L2
dω
La projection de l’équation d’équilibre dynamique de rotation I dt MG sur l’axe z donne :
JE θ̈z k θz θz θ z k θz y y (6.91)
où
3 k est la raideur entre le ddl θ et le moment de force qui agit dans la direction z
θz θz z
3 k est la raideur entre le moment de force qui agit dans la direction z et le ddl y.
θz y
θ >0
z
x
Les coefficients kθz θz et kθz y se calculent de la manière suivante (cf. formulaire de RDM) :
4 EI
Mz R 0 " k θz θz R 0 " k θz θz (6.92)
L
et
6 EI
Fz S 0 " kyθz S 0 " kyθz
(6.93)
L2
Ainsi l’équation (6.91) devient :
EI EI
JE θ̈z
4 L θz
y 6 (6.94)
L2
Projetons sur l’axe y l’équation d’équilibre dynamique de rotation :
JE θ̈y k θy θy θ y k θy z z (6.95)
Les coefficients kθy θy et kθy z se calculent de la manière suivante (cf. formulaire de RDM) :
4 EI
My R 0 " k θy θy L
(6.96)
6 EI
Fz R 0 " kzθy L2
Dynamique et vibrations de systèmes mécaniques - Le 24 mars 2004 Prof. C. Conti
CHAPITRE 6. DISCRÉTISATION DE SYSTÈMES CONTINUS UNIDIMENSIONNEL - CAS DE LA FLEXION SIMPLE 104
θ >0
y
x
EI EI
JE θ̈z
4 L θz 6 y
L2
EI EI
JE θ̈y
4 L θy
6 L2 z
Etant donné que θy
z& et θz y& , ces équations peuvent se mettre sous la forme matricielle suivante :
WX Z\[ WX Z\[ WX Z\[
m 0 0 0 X ÿ [ 12 EI
6 EI 0 0 X y [ X 0 [
DT X [ DT L3 L2 X [ X [
T X [ T X [ X [
T 0 JE 0 0 X ÿ& [ T
6 EI 4 EI 0 0 X y& [ X 0 [
T
T GVU XY [
T
T L2 L
GVU X Y [ XY [
(6.97)
T 0 U T U
F 0 m 0 UU z̈ F 0 0 12 EI
6 EI U
U z 0
] L3 L2 ] ]
U U
0 0 0 JE H U z̈& 0 0
6 EI
L2
4 EI
L H
U z& 0
Ainsi, si la vitesse de rotation Ω est nulle, le système est découplé 2 à 2 et les pulsations propres sont
groupées par deux et identiques à ce qui avait été obtenu précédemment :
ω1 2 ω0 ^ 2 1 λ2 NPO 1 λ2 λ4 (6.98)
y
Ωu
x
x
z
F IG . 6.16 –
Si la vitesse de rotation de l’arbre est non nulle, il y a alors l’apparition d’un effet gyroscopique dû à
la combinaison d’une rotation de flexion relative (axes y et z) et d’une rotation d’entraı̂nement (axe x) :
ωdisque ' s ωR ωE (6.99)
où
ωR θ˙y uy θ˙z uz
ωE Ω ux
Il faudra donc ajouter à l’équation d’équilibre de rotation l’expression du couple gyroscopique (cf. cours
de seconde candidature), faisant intervenir le moment d’inertie mécanqiue axial J A :
Cg JA ωR ` ωE
JA a θ̇y uy θ̇z uz < ` Ω ux b
;
JA Ω θ̇y ( uy )+` * ux, JA Ω θ̇z ( uz )+` * ux,
uc y
2uc z
JA Ω θ̇y uz JA Ω θ̇z uy
JA Ω ż& uz JA Ω ẏ& uy
Ainsi aux équations projetées de l’équilibre de rotation, il faut ajouter la matrice gyrosqcopique,
conduisant à des termes proportionnels aux vitesses de sparamètres de configuration :
WX Z\[
0 0 0 0 X [
ẏ
DT X [
T X [
X y˙& [
T 0
T
0 0
JA Ω YX [
T GVU
T 0 U
F 0 0 0 U ż
U ]
U
0 JA Ω 0 0 U z˙&
H
Le suystème de 4 équations différntielles devient donc couplés et les fréquences propres du système se
dédoublent ; on a donc quatre fréquences propres pour chaque vitesse de rotation Ω de l’arbre.
L’évolution des pulsations propres du système en fonction de la vitesse de rotation de l’arbre est
représenté dans la figure 6.17. L’intersection de la bissectrice ω Ω avec ces courbes (ω k f Ω ),
donne les vitesses critiques du rotor. La vitesse critique d’un rotor coı̈ncide à une vitesse de rotation du
rotor pour laquelle la vitesse de rotation correspondant à une pulsation propre du rotor à cette vitesse
de rotation. A cette vitesse de rotation, le rotor ”s’autoexcite” donc, les inévitables balourds qui lui sont
associés excitant donc le rotor à l’une de ses fréquences de résonance.
ω
1
Vitesse critique
ω
2
45˚
Ω
Ω =0