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Louis-André Dorion
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Louis-André Dorion
Université de Montréal
1 Poét. 1, 1447a28-b13 ; voir aussi Rhét. III 16, 1417a18-21 ; fr. 72 Rose (=Athénée, XV 505c).
2 Cf. Clay 1994.
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ne peut-on pas faire l’hypothèse qu’ils ont ainsi fourni aux auteurs de dialogues
socratiques, qui mettent très souvent en scène des personnages historiques qui leur sont
contemporains, le modèle et l’exemple de discours fictifs prononcés par des personnages
historiques ? Telle est mon hypothèse.
Thucydide
Le point de départ est un passage célèbre et controversé du livre I de la Guerre du
Péloponnèse, où Thucydide expose la « méthode » qu’il a suivie pour la composition des
discours qu’il rapporte :
J’ajoute qu’en ce qui concerne les discours (ὅσα μὲν λόγῳ) prononcés par les uns et les autres,
soit juste avant, soit pendant la guerre, il était bien difficile d’en reproduire (διαμνημονεῦσαι)
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Comme il s’agit d’un passage qui soulève plusieurs difficultés qui ont fait l’objet
de très nombreuses études3, je n’aurai pas la prétention d’en proposer une nouvelle
interprétation. Je me contenterai plutôt de présenter quelques exemples contradictoires
de l’usage qu’ont récemment fait de ce passage de Thucydide des historiens de la
philosophie qui s’efforcent de déterminer le degré d’authenticité du discours prononcé
par Socrate à l’occasion de son procès. D’un côté, il y a ceux qui prétendent que le
discours de Socrate, tel qu’il est rapporté par Platon dans l’Apologie de Socrate, présente
une véracité historique égale, voire supérieure à celle des discours que Thucydide met
dans la bouche de certains personnages4 :
3 Pour la bibliographie pertinente jusqu’en 1973, cf. West 1973. Parmi les nombreuses études sur le même sujet
publiées depuis 1973, cf. Cogan 1981 ; Loriaux 1982 ; Rokeah 1982 ; Wilson 1982 ; Plant 1988 ; Develin
1990 ; Porter 1990 ; Badian 1992 ; Garrity 1998 ; Tsakmakis 1998 ; Winton 1999.
4 Le rapprochement entre Thucydide (I 22, 1) et les discours que Platon fait prononcer à Socrate dans l’Apologie
remonte au moins au XIXe siècle, puisque Zeller approuve ceux qui accordent aux discours de Socrate, dans l’Apologie,
la même véracité que l’on doit reconnaître aux discours rapportés par Thucydide : « Il n’était d’ailleurs assurément pas
dans l’intention de Platon de reproduire littéralement le discours de Socrate et nous pouvons par suite, en ce sens, accepter
la comparaison de Steinhart, qui compare le procédé de Platon avec celui de Thucydide dans ses discours ; il faudrait
toutefois ajouter cette restriction qu’on doit alors appliquer aussi à Platon ce que Thucydide, I, 22, dit de lui-même : qu’il
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On peut accorder à l’Apologie [scil. de Platon] le même type de vérité historique qu’on
reconnaît aux discours dans l’œuvre de Thucydide (c’est une comparaison qui s’impose) :
tout en reconnaissant qu’il “était impossible pour lui et ses informateurs de mémoriser
exactement ce qui avait été dit” (τὴν ἀκρίβειαν αὐτὴν τῶν λεχθέντων διαμνημονεῦσαι, d’après
la paraphrase de A. Andrews5 dont je trouve très convaincant le plaidoyer en faveur de la
signification du texte), Thucydide nous assure que ces discours “représentent ce qui m’a
semblé (ὡς ἂν ἐδόκουν ἐμοὶ) être les paroles les plus appropriées à chaque orateur concernant
le sujet particulier traité, en me maintenant le plus près possible du sens général des paroles
vraiment prononcées (ἐχομένῳ ὅτι ἐγγύτατα τῆς ξυμπάσης γνώμης τῶν ἀληθῶς λεχθέντων)”
(Thucydide, I, 22, 1)6.
On a encore moins de raison pour douter de la substantielle véracité du discours que Platon
prête à Socrate, que de celle des discours des personnages de Thucydide, qui dit “prêter à
chacun de ses orateurs les opinions les plus appropriées aux circonstances, comme [il a pensé
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s’est tenu aussi exactement que possible, dans sa relation, au sens et au contenu des paroles réellement prononcées. »
(1884, p. 180 n. 1 in fine).
5 Andrews 1962, p. 64 sq., p. 65-71.
6 Vlastos 1994, p. 75, n. 15.
7 Ibid., p. 347-348.
8 Cf. Apol. 38b.
9 Cf. Danzig 2010, p. 19 n. 3 : Vlastos held that Plato followed a Thucydidean methodology in composing the speech and
that, because of being present, he succeeded better than Thucydides in putting this Thucydidean historical methodology into
practice. But he offered no arguments to clarify or support this interesting suggesting.
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10 Wilamowitz (1920, I, p. 124) était déjà d’avis que ce troisième discours est entièrement fictif.
11 Cf., entre autres, de Strycker et Slings 1994, p. 201-204 ; Danzig 2010, p. 40.
12 Comme il était absent d’Athènes à l’époque du procès de Socrate, Xénophon doit forcément s’en remettre au
récit d’un témoin oculaire, en l’occurrence Hermogène (cf. Mém. IV 8, 4 et Apol. 2). Ce dernier est l’un des principaux
compagnons de Socrate (cf. Mém. I 2, 48) et Platon reconnaît lui-même, dans le Phédon (59b), qu’Hermogène faisait
partie des intimes qui ont assisté à la mort de Socrate.
13 Montuori 1981, p. 137.
14 Ibid., p. 139.
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15 Je me suis appliqué, au cours des dernières années, à mettre en lumière les différences irréductibles que l’on relève
entre les exposés que Platon et Xénophon donnent de plusieurs thèmes socratiques communs, notamment le signe divin
de Socrate, la basilikê tekhnê, l’emploi de la réfutation (elenchos), la connaissance de soi, l’utilité de l’amitié, la possibilité
de l’akrasia, le refus de faire de la politique.
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Thucydide dans la mesure où les historiens ont fourni l’exemple de la possibilité de faire
prononcer à des personnages historiques des paroles qu’ils n’avaient pas prononcées. Les
auteurs de logoi sokratikoi n’ont ainsi eu qu’un tout petit pas à franchir pour prêter à leurs
personnages des conversations et des entretiens plus ou moins fictifs.
Xénophon
Le cas de Xénophon est singulier et précieux, puisqu’il est à la fois historien
et philosophe. À la différence de Thucydide, il a également composé des dialogues
socratiques et, à la différence de Platon, il a composé des ouvrages historiques. Comme
Xénophon est à la fois historien et philosophe, ce serait une erreur d’isoler ses dialogues
philosophiques de ses ouvrages historiques, ou vice versa, non seulement parce que sa
pensée est remarquablement homogène dans l’ensemble de ses écrits – il arrive en effet
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16 Buckler 1982, p. 180 : Just as Xenophon does not say specifically that he is continuing Thucydides’ history, so neither
does he tell his readers how he will deal with the speeches in the Hellenika. One can assume that he is following Thucydides’
famous pronouncement at 1.22, but because of his silence on the topic that must clearly remain an assumption.
17 À propos des discours rapportés aux livres VI et VII des Helléniques, Buckler (1982, p. 188) affirme : Xenophon
himself could have heard few of the speeches and conversations. Usher (1968, p. 128) estime qu’il est improbable que
Xénophon ait pu assister aux discours de Théramène et de Critias (Hell. II 3, 24-49).
Mém. I 3, 8 ; I 4, 2 ; I 6, 14 ; II 4, 1 ; II 5, 1 ; II 7, 1 ; IV 3, 2 ; Banq. I 1 ; Écon. I 1.
18 Cf.
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l’entretien qu’il rapporte19. Or si l’on peut établir que Xénophon n’a pas pu assister à
un entretien, alors qu’il affirme précisément le contraire, on sera peu enclin à considérer
qu’il ait pu être le témoin oculaire des discours qu’il rapporte sans jamais prendre la peine
de souligner sa présence.
On trouve également au début des Mémorables un passage programmatique qui
rappelle, par certains aspects, le passage I 22 de Thucydide : « Comment il m’a paru être
utile à ses compagnons, d’une part en acte (ἔργῳ) en se montrant tel qu’il était, d’autre
part par sa conversation (διαλεγόμενος), c’est ce que je vais rapporter en exposant tout ce
dont je me souviendrai (διαμνημονεύσω) à ce sujet. » (I 3, 1). Je suis frappé, peut-être à
tort, par la présence dans ces deux textes de mots et d’expressions identiques : le diptyque
ergon-logos, le verbe διαμνημονεύειν20 et le verbe ἤκουσα qui n’est pas présent en Mém. I
3, 1, mais que Xénophon emploie ailleurs à plusieurs reprises pour insister sur sa qualité
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19 Le cas le plus flagrant est celui de l’entretien rapporté dans le Banquet (I 1). Cf. Dorion 2000, p. xxxix-lii.
20 Il n’y a qu’une seule occurrence de ce verbe chez Thucydide (I 22, 1) et seulement deux chez Xénophon (Mém. I 3,
1 ; Cyrop. I 2, 2).
Mém. I 2, 31 ; I 4, 2 ; II 4, 1 ; II 5, 1 ; IV 8, 4 ; Écon. I 1.
21 Cf.
22 Cf., entre autres, Usher 1968 et Buckler 1982.
23 Gray (1989, p. 97 n. 6) est toutefois une exception : elle propose un rapprochement entre le discours de Théramène
(Hell. II 3, 15-24) et une position exprimée par Socrate (Mém. I 2, 32). Ce rapprochement est pertinent, mais très peu
développé. Pontier 2001, démontre que la place et la fonction des discours, dans les entretiens socratiques de Xénophon,
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des discours, que ce soit dans les œuvres historiques ou dans les dialogues socratiques, des
arguments qui sont très similaires et qui me paraissent tout aussi peu convaincants.
Je me contenterai d’un exemple. Dans un article publié en 1968, mais qui est
encore régulièrement cité, Usher s’efforce de démontrer que le discours de Critias contre
Théramène, au livre II des Helléniques (II 3, 24-29), est pour l’essentiel authentique et
fidèle au discours que Critias a réellement prononcé24. Parmi les arguments avancés pour
étayer cette position, Usher fait valoir que l’on trouve dans le discours de Critias quatre
mots rares que l’on ne trouve nulle part ailleurs chez Xénophon. Ces hapax25 seraient
un gage d’authenticité, en ce qu’ils confirmeraient le souci de respecter la lettre même
du texte prononcé par Critias. Dans un article récent (2004), D. Sansone s’est efforcé
de démontrer que l’apologue d’Héraklès à la croisée des chemins, que l’on trouve au
livre II des Mémorables (II 1, 21-34) et que Socrate attribue au sophiste Prodicos, est une
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sont comparables, mutatis mutandis, à ce qu’elles sont dans les autres œuvres de Xénophon, mais il ne soulève pas la
question de la véracité ou de l’authenticité de ces discours.
24 La position de Usher a été critiquée et rejetée par Gray 1989, p. 97 : The authenticity of Xenophon’s speeches has been
upheld. I remain unconvinced. Voir aussi Gray 1989, Appendix I : « The speech of Critias », p. 183-184, où elle réfute
point par point les arguments de Usher.
25 Usher (1968, p. 131) relève quatre hapax qui confirmeraient l’authenticité du discours de Critias. Un de ces
hapax (ὑποτέμοι, II 3, 34) n’en est pas un puisqu’on relève deux autres occurrences du verbe ὑποτέμνω chez Xénophon
(ὑποτεμνόμενος, Hell. I 6, 15 ; ὑποτεμοῦνται, Cyrop. I 4, 19).
26 Cf.
Gray 2006, p. 427.
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À l’occasion d’une étude très minutieuse des expressions et des pronoms (τάδε,
τοιάδε, τοιαῦτα, ταῦτα) que Xénophon emploie pour introduire les discours qu’il
rapporte, Buckler affirme qu’aucune de ces expressions ne nous autorise à considérer
que Xénophon rapporte fidèlement les paroles qui ont réellement été prononcées27.
Or la plupart de ces expressions sont également celles que Xénophon emploie lorsqu’il
rapporte les propos qu’échangent les interlocuteurs qui prennent part à un dialogue
socratique, ce qui confirme, d’une part, que les procédés de composition sont bien les
mêmes dans les œuvres historiques et dans les dialogues socratiques, et, d’autre part, que
le caractère approximatif, voire fictif, des discours rapportés dans les Helléniques vaut
également pour les dialogues contenus dans les écrits socratiques.
Il n’est pas du tout nécessaire, dans le cadre de mon hypothèse, d’adopter la position
extrême, défendue par certains, qui consiste à soutenir que tous les discours rapportés dans
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(III 5, 1831). De même, Polydamas conclut en ces termes le portrait qu’il brosse de Jason,
qu’il présente comme un chef exemplaire : « D’ailleurs il n’en est pas moins l’homme le
plus maître de lui (ἐγκρατέστατος) que je connaisse quand il s’agit des plaisirs du corps
(τῶν περὶ τὸ σῶμα ἡδονῶν) et ce n’est pas là non plus ce qui l’empêche jamais de faire ce
qu’il doit32. » Or l’affirmation que la maîtrise de soi (enkrateia) à l’endroit des plaisirs
corporels est une vertu indispensable au chef (politique ou militaire) est un véritable
leitmotiv dans les Mémorables33.
L’influence des historiens sur les méthodes de composition de Xénophon ne
se limiterait pas aux discours, puisqu’elle s’étendrait également aux dialogues qui sont
contenus dans les Helléniques. Comme le souligne V. Gray dans une étude consacrée
aux dialogues dans les Helléniques, Xénophon ne s’est probablement pas inspiré de
Thucydide pour la rédaction de ces dialogues puisque les échanges dialogués sont plutôt
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31 Hatzfeld (1948, p. 171 n. 1) a également fait ce rapprochement, mais la référence qu’il donne (Mém. IV 4, 18)
est erronée.
32 Hell. VI 1, 16 (trad. Hatzfeld).
33 Cf. I 5 et surtout II 1, 1-7, où Socrate cherche à convaincre Aristippe que l’enkrateia à l’égard des plaisirs corporels
(boisson, nourriture, sexualité et sommeil) est une vertu indispensable à celui qui exerce le commandement (politique ou
militaire).
34 Cf.
Gray 1981, p. 321.
35 Ibid., p. 332-333.
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Conclusion
L’hypothèse que j’ai esquissée a l’avantage de fournir un modèle et, partant,
une explication du caractère fictif des logoi sokratikoi, là où le témoignage d’Aristote ne
fournit au mieux qu’une attestation, mais non une explication, du caractère fictif de cette
littérature. Le témoignage d’Aristote confirme en effet après coup, pour ainsi dire, que
le genre du logos sokratikos accordait aux auteurs une grande licence poétique, mais il
n’explique pas vraiment, en amont, ce qui explique et autorise cette liberté d’invention.
L’hypothèse que je propose opère un renversement de paradigme par rapport à une
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Références bibliographiques
A. Andrews 1962, « The Mytilene debate: Thuc. 3.36-49 », Phoenix, 16, p. 62-85.
E. Badian 1992, « Thucydides on rendering speeches », Athenaeum, 30, p. 187-190.
Ém. Boutroux 1901, « Socrate fondateur de la science morale » [1883], in Études d’histoire de la philosophie,
Paris, F. Alcan, p. 11-93.
J. Buckler 1982, « Xenophon’s speeches and the Theban hegemony », Athenaeum, 60, p. 181-204.
D. Clay 1994, « The origins of the Socratic dialogue », in The Socratic movement (P. Vander Waerdt, éd.),
Ithaca, Cornell University Press, p. 23-47.
M. Cogan 1981, The human thing, the speeches and principles of Thucydides’ history, Chicago and London,
University of Chicago Press.
G. Danzig 2010, Apologizing for Socrates: how Plato and Xenophon created our Socrates, Lanham (Md.),
Lexington Books.
E. de Strycker ; S.R. Slings 1994, Plato’s Apology of Socrates, Leiden, Brill.
36 La position de Boutroux est représentative de la communis opinio qui prévalait au XIXe siècle : « l’historien a le
droit aujourd’hui, non seulement d’invoquer le témoignage de Xénophon à côté de ceux de Platon et d’Aristote, mais
encore de le mettre en première ligne, puisque, seul des trois, Xénophon est historien de profession. [...] Xénophon a
dû y apporter [scil. dans les Mémorables] les habitudes de fidélité et d’impartialité qui distinguent ses récits proprement
historiques. » (1901, p. 17).
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