Vient ensuite, en 1571, Marianus Victorius qui édite,
à Rome, les Oeuvres de S. Jérôme. Beaucoup de bruit dans sa préface, car il tient à dénoncer « l'hypocrisie et l'impiété » et « l'ignorance » d'Érasme ! Il dit avoir amendé le texte du De Spiritu Sancto... On peut en discuter, car il l'aurait amendé à l'aide de manuscrits grecs (Titre du Traité, éd. de Paris 1579, t. VI, col. 481) ! De vrai, il y a une quarantaine de variantes qui lui sont propres, dont 18 reviennent à Benet. En cent ans, Vic torius fut édité dix fois. On lui doit une bonne innova tion : l'indication des références scripturaires, dans les marges. Margarin de La Bigne, en 1575, dans sa première édition de la Bibliotheca Patrum, reprend, autant qu'il nous a semblé, bien des leçons de Praël. Mais Margarin de La Bigne n'est pas un éditeur, c'est un diffuseur. Ne lui demandons pas un travail critique personnel. Il inau gure, en quelque façon, la division du texte, en réalisant huit alinéas, mais en des endroits qui paraissent arbi traires. Ces alinéas feront partie de ceux que Vallarsi conservera. Les éditions de la Bibliotheca Patrum, sauf celle de Lyon en 1677 et celle (analogue) de Cologne de 1618, reprennent toutes (1589, 1609, 1624, 1644, 1654) le même texte que la première. Jean de Fuchte, en 1614, édite un tout petit volume, de format presque in- 16, dans le but — il enseigne la théologie à l'Université protestante de Helmstedt — de faire connaître l'accord des docteurs grecs et latins sur la doctrine trinitaire. Il fait un travail critique à l'aide de quatre manuscrits. Mais le texte, philologiquement, ne progresse pas. Martianay, le mauriste chargé des Oeuvres de s. Jé rôme, lesquelles paraissent en 1706, rejette en appendice, après les Index du tome IV, le De Spiritu Sancto, sans un mot de justification, sans introduction, sans notes