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Analyse et propositions d’amélioration de la gestion de trésorerie de la SECC

La Société d’Expertise Comptable et de Conseils (SECC) est une personne


morale de droit privé. La SECC est une société d’assistance comptable, des
missions d’audit et de commissariat aux comptes au service des entreprises
pour le renforcement de leur capacité en vue du développement d’une
entreprise durable et compétitive.

Les principaux organes de la SECC sont l’Assemblée Générale, le Conseil


d’Administration et la Direction Exécutive qui est chargée de mettre en œuvre
sa politique générale telle que définit par le conseil d’administration.

Les ressources destinées à réaliser cette mission proviennent essentiellement


des honoraires d’assistance comptable, des missions d’audit et de
commissariat aux comptes, des règlements des clients relatifs aux prestations
de service, des produits financiers et de tout ce qui est susceptible d’entraîner
une entrée d’argent .Ces ressources servent à financer les démarches de
conquête de nouveaux marchés, renforcer des capacités du personnel et le
fonctionnement de la SECC. Tout un processus est donc mis en place partant de
la fixation du montant des honoraires pour en arriver à la gestion de celles-ci.

Cependant, la SECC connait des difficultés de recouvrement des créances, de


gestion des excédents de trésorerie et d’établissement des prévisions liées aux
flux de trésorerie. Ces difficultés ont une incidence néfaste sur la situation de
sa trésorerie .Cela entraine parfois des retards dans le paiement des salaires,
de règlement des fournisseurs.

De façon générale, la trésorerie doit permettre avant tout d’assurer un


équilibre des emplois et des ressources de l’entreprise et lui permettre de faire
face à ses engagements journaliers .Par conséquent, une « rupture »régulière
de trésorerie peut entraîner la cessation de l’entreprise si une solution n’est
pas trouvée au plus vite. La gravité de la conséquence des insuffisances de
trésorerie pour la pérennité de l’entreprise nous a amené à nous intéresser à la
situation de la trésorerie de notre structure d’accueil, la SECC, décrite ci-dessus.
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Partant ,nous avons pensé, dans le cadre de la rédaction de notre mémoire de


fin de cycle, qu’il serait intéressant de faire une analyse du mode de gestion de
la trésorerie de la SECC sous certains aspects ;cette analyse devant nous
permettre de déceler les faiblesses des pratiques en vigueur et de proposer
quelques éléments de correction pour une amélioration du mode de gestion et
par conséquent de la situation de la trésorerie.
Notre préoccupation ayant obtenu l’adhésion de notre maître de stage, nous
avons retenu le thème suivant : « Analyse et propositions d’amélioration de
la gestion de la trésorerie de la Société d’Expertise Comptable et de
Conseils(SECC) » que nous traitons en deux parties.
Dans la première partie nous proposons des notions théoriques sur la
gestion de la trésorerie en ne prenant en compte que les aspects qui nous
seront utiles pour la suite de notre analyse .La seconde partie sera consacrée à
l’analyse proprement dite du mode de gestion de la trésorerie de la SECC et
des propositions en vue de l’améliorer.

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CHAPITRE I : LA TRESORERIE

I-DEFINITION ET CONTENU DE LA GESTION DE TRESORERIE

La notion de gestion de trésorerie peut être appréhendée en termes de flux


correspondant aux encaissements et aux décaissements pendant une période,
ou en termes de stock, représentant la situation de trésorerie à un moment
donné.

On connait la relation reliant les flux aux stocks :

Situation de trésorerie au début de la période

+Encaissement de la période

-décaissement de la période

=situation de trésorerie en fin de période

Aussi nous ne pourrions définir la trésorerie sans faire intervenir les notions
suivantes:

1. La notion d’actifs liquides

Dans l’optique de la gestion de la trésorerie, il faut tenir compte non seulement


des moyens de paiements quasi immédiats mais de l’ensemble des placements
correspondant à une trésorerie excédentaire.

Les actifs liquides comprennent donc les disponibilités ou liquidités et les


différents titres de placements détenus par l’entreprise.

On peut ainsi définir les liquidités ou disponibilités de la façon suivante :


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« Espèces ou valeurs assimilables à des espèces et d’une manière générale,


toutes les valeurs qui en raison de leur nature sont immédiatement
convertibles en espèces pour leur montant nominal ».

2. Notion de trésorerie potentielle

De façon traditionnelle et classique la notion de trésorerie ne retient que les


seules valeurs de trésorerie actives et passives existant réellement aujourd’hui
mais devrait englober également les liquidités potentielles et les capacités
d’endettement inemployées. Une entreprise qui possède une trésorerie
excédentaire peut accélérer le règlement de ses fournisseurs pour bénéficier
d’un escompte pour règlement au comptant .Cette pratique qui peut constituer
un excellent placement de la trésorerie a pour conséquence d’accroître le BFE
et de diminuer la trésorerie disponible .

De même une capacité d’endettement non utilisée permettrait à l’entreprise


d’obtenir des financements nouveaux en cas de besoin. Si l’on tient compte
de tous ces éléments, on peut présenter une notion de trésorerie potentielle
qui est définie comme la somme des actifs de trésorerie, des capacités non
utilisées au niveau de l’endettement à court, moyen et long terme, diminuée
de l’ensemble des ressources de trésorerie.

Dans l’optique de la gestion de trésorerie, le trésorier aura pour but de


réduire, autant que faire se peut, le montant des actifs dits « oisifs »parce qu’ils
ne rapportent rien.

II-LE BUDGET DE TRESORERIE

1. Principe et définition

Le budget de trésorerie est un état prévisionnel des dépenses et des recettes


de l’entreprise. Le budget de trésorerie enregistre non seulement les flux de
trésorerie existants, mais toutes les recettes et dépenses liées au processus

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d’investissement, d’exploitation ou de financement de l’année à venir. Il donne


une prévision des excédents et des déficits de trésorerie, en montant et dans
une période bien déterminée. Il permet alors en perspective de :

1) Définir les utilisations prévisibles de crédit ;

2) Vérifier que les lignes de crédits initialement négociés suffiront à combler


les besoins éventuels.

2. L’élaboration du budget de trésorerie

Le budget de trésorerie s’élabore à partir de l’ensemble des budgets


d’exploitation, d’investissement et de financement. Il traduit en termes
d’encaissement et de décaissement l’ensemble des données prévisionnelles
relatives à l’exploitation.

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Schéma d’élaboration du budget de trésorerie

BUDGET DES BUDGET DES

ENCAISSEMENTS DECAISSEMENTS

BUDGET DE LA TVA

BUDGET DE TRESORERIE

Source : VIZZAVONA Patrice, Gestion financière, ATOL EDITIONS, 2004

Il ne peut donc être établit qu’une fois l’ensemble de la démarche budgétaire


d’un exercice élaborée et les différents budgets approuvés. Dans une optique
strictement budgétaire, le budget de trésorerie répond à deux impératifs :

- S’assurer d’un équilibre mensuel entre encaissements et décaissements


en vue de mettre en place, préventivement, des moyens de financement

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nécessaires à court terme en cas de besoins de liquidités pour un ou des


mois donnés ;

- Connaître le solde de fin de période des comptes de tiers et de


disponibles, tels qu’ils figureront dans le bilan prévisionnel.

L’établissement d’un budget de trésorerie nécessite plusieurs étapes


indispensables pour permettre un bouclage de démarche budgétaire finalisé
par les « documents de synthèse » prévisionnels :

- La collecte des informations nécessaires ;

- La préparation des budgets partiels de trésorerie ;

- L’élaboration et l’ajustement du budget récapitulatif de trésorerie.

Nous envisageons successivement les différentes étapes ci-dessous.

a-La collecte des informations

Le budget de trésorerie relie les informations budgétaires d’exercices


différents. C’est pourquoi la phase de collecte est obligatoire.

Les éléments nécessaires pour élaborer le budget de l’année à venir sont :

- le bilan de l’année précédente,

- tous les budgets approuvés de l’année en cours,

- la connaissance des modes de règlements de l’entreprise,

- les décaissements et encaissements exceptionnels qui n’entrent pas


dans le cadre d’un budget précis.

Chacune des informations fournies est relative aux encaissements et aux


décaissements (leur montant ou leur échéance) ; il est donc impératif de
s’assurer de l’exhaustivité des informations collectées et également de leur
fiabilité : version définitive des budgets, modes de règlements toujours en
vigueurs, etc.

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Il est important de s’assurer de l’exhaustivité des informations collectées et


également de leur fiabilité car elles influencent le montant et l’échéance des
encaissements et des décaissements.

Il est alors possible d’organiser la phase de préparation des budgets partiels

b- Les budgets partiels de trésorerie

Les encaissements et les décaissements doivent être enregistrés toutes taxes


comprises.

Par ailleurs, l’application des règles de droit commun en matière de TVA oblige
à un calcul particulier pour déterminer le montant de la « TVA à décaisser »
du mois qui sera payable le mois suivant.

C’est pourquoi, il est fréquent d’établir trois budgets partiels :

- un budget des encaissements,

- un budget de TVA,

- un budget des décaissements.

b-1. Le budget des encaissements

Ce budget comprend deux zones :

- la partie haute du tableau qui permet le calcul du chiffre d’affaires TTC et


du montant de la TVA collectée du mois (reprise dans le budget de TVA) ;

- la partie basse du tableau qui tient compte des décalages d’encaissements


introduits par les modes de règlement, elle intègre les créances clients
figurants au bilan de l’année précédente.

Ainsi se présente comme suit le budget des encaissements pour le premier


semestre de l’année N de l’entreprise Z :

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Budget des encaissements

Total du
Janvier Février Mars Avril Mai Juin semestre
Ventes hors taxes
(cf. Budget des ventes)
TVA collectée ………. ……….. ………. ………. …….. ……… …………….

Chiffre d'affaire T.T.C

.Clients de l'année N-1


(cf. bilan année précédente
le cas échéant pour le mois
de janvier)
.Encaissement comptant
.Subventions d'exploitation
.Encaissement par effets ………. ……….. ………. ………. ……… ……… …………….

Encaissements
du mois

(Source : Claude ALAZAR, Sabine SEPARI, Gestion budgétaire, éditeur DUNOD, 2004)

b-2. Le budget de TVA

Le budget de TVA permet le calcul du décaissement de la TVA selon les règles


du droit commun à savoir :

TVA facturée du mois M

- TVA récupérable/ immobilisations du mois M

- TVA récupérable/ achats du mois M

= TVA DUE DU MOIS M

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La TVA à décaisser d’un mois donnée est payable dans le courant du mois
suivant. La construction du budget de trésorerie oblige à déterminer le
montant de « TVA déductible » du mois, et donc à reconstituer les achats de
toute nature en valeur toutes taxes comprises(TTC).

La partie haute du tableau permet la reconstitution des achats TTC ainsi que le
calcul de la « TVA déductible »du mois reprise dans la partie basse du tableau.

La partie basse du tableau conduit à la détermination de la « TVA à décaisser »


d’un mois en appliquant la règle ci-dessous énoncée : c’est cette zone qui
constitue à proprement parler le budget de la TVA.

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Budget de la TVA

Total du
Janvier Février Mars Avril Mai Juin semestre
Achats de matières premières
(cf. Budget des achats)
TVA sur matières premières(A) …………. ………… ………… ………. ……….. ……….. ……………..
Achats de matières premières TTC
Charges diverses (entretien et …………. ………… ………… ……….. ……….. ……….. ………………
charges de gestion)
TVA sur charges diverses (B)
Charges diverses TTC
TVA déductible du mois(A) +(B)

TVA collectée du mois


(budget des encaissements)
TVA déductible du mois …………. ………… ………… ……….. ……….. ……….. ………………
TVA à décaisser du mois

TVA payable dans le mois (TVA à


décaisser du mois précédent)

(Source : Claude ALAZAR, Sabine SEPARI, Gestion budgétaire, éditeur DUNOD, 2004)

b-3. Budget des décaissements

Il regroupe les dépenses figurant dans les budgets de charges selon leur mode
de règlement. Ces éléments sont repris pour leur montant TTC.

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Budget des décaissements

Janvier Février Mars Avril Mai Juin BILAN


Achats de matières premières
TTC
Charges diverses TTC
Assurances

Taxe professionnelle
Salaires et appointement
(budget de production et des
services fonctionnels)
Charges sociales
TVA à décaisser
TVA déductible du mois
TVA à décaisser du mois
………… ………. ………. ………. ……. ………. ……….
Total mensuel

(Source : Claude ALAZAR, Sabine SEPARI, Gestion budgétaire, éditeur DUNOD, 2004)

Il est utile de faire figurer dans une colonne spéciale le montant des
décaissements attendus à la fin de l’année N ; cette information facilite
l’élaboration des documents de synthèse prévisionnels.

a- Le budget récapitulatif de trésorerie

• La version initiale du budget

Les encaissements sont comparés mois par mois avec les décaissements, tels
qu’ils sont apparus dans les budgets partiels précédents, en ne tenant compte
des disponibilités qui figurent dans le bilan de l’exercice antérieur.

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Cette version s’établit colonne par colonne puisque le solde final d’un mois
donné est la trésorerie initiale du mois suivant.

Budget récapitulatif de trésorerie (version initiale)

Janvier Février Mars Avril Mai Juin


Solde de trésorerie en début du
mois
Encaissements
Décaissements
………….. …………… ………….. ………….. …………. ……………..

Solde de trésorerie de fin de mois

(Source : Claude ALAZAR, Sabine SEPARI, Gestion budgétaire, éditeur DUNOD, 2004)

• Le budget de trésorerie ajusté

Il représente obligatoirement des soldes de trésorerie nuls ou positifs puisqu’ils


tiennent compte des modes de financement retenus par l’entreprise pour
enregistrer sa trésorerie.

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Budget de trésorerie ajusté

Janvier Février Mars Avril Mai Juin


Solde début du mois
Encaissements bruts +
Effets escomptés dans le mois précédent- …………….. ………….. ………….. …………. …………. ……………
Encaissements net =
Décaissements - ……………. ………….. ………… …………. …………. …………..
Solde de trésorerie brut =
Effets escomptés dans le mois +
Intérêts sur les effets -

Solde de trésorerie net


(fin de mois) =

(Source : Claude ALAZAR, Sabine SEPARI, Gestion budgétaire, éditeur DUNOD, 2004)

Ce budget de trésorerie peut, dans la pratique, être amélioré : il considère la


notion d’encaisse minimale comme un montant en deçà duquel il ne faut pas
descendre. En toute logique, un excès de trésorerie non placé est un signe de
mauvaise gestion, au même titre que des déficits non souhaités. Il faut donc
envisager des placements pour les mois à trésorerie excédentaire.

3. L’utilité du budget de trésorerie

Le budget de trésorerie permet de vérifier, globalement, s’il y a cohérence


entre les fonds de roulement et le besoin de financement d’exploitation. Si le
budget est alternativement excédentaire et déficitaire, il traduit une situation
qui peut être qualifiée de normale.

Le budget de trésorerie permet également de déterminer les dates optimales


auxquelles doivent avoir lieu certaines opérations exceptionnelles de manière
à éviter de trop grands déséquilibres.
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III- Les modalités d’équilibrage

L’entreprise peut souhaiter affiner les informations données par le budget de


trésorerie en faisant intervenir l’escompte des effets escomptables et les
placements des excédents prévus. Il s’agit ici de procéder à des ajustements
pour résorber ces soldes. Une fois le budget de trésorerie établi, le trésorier
doit se poser les questions suivantes :

En cas d’excédents de trésorerie : quel type de placement effectuer ? Quel


montant ? Pour quelle durée ?

Selon les objectifs de l’entreprise, la direction financière peut diminuer des


excédents de trésorerie en investissant (croissance externe, développement …)
en remboursant par anticipation des emprunts ou en effectuant des
placements.

En cas de trésorerie déficitaire : quel type de financement effectuer ? Quel


montant ? Pour quelle durée?

Les frais et les produits financiers doivent être incorporés dans le plan de
trésorerie.

1. L’élimination des soldes très largement excédentaires

Ils sont le plus souvent utilisés à cour terme pour :

• Rembourser par anticipation les emprunts à long terme ;

• Financer les programmes d’acquisition des investissements prévus ;

• Réaliser des placements financiers à cour terme.

2. L’élimination des soldes négatifs

Elle s’opère grâce à la mise en place de plusieurs solutions possibles :

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• La mobilisation des créances commerciales existantes (escompte


d’effets négociables, crédit de mobilisation de créances commerciales…)

• L’obtention de crédits bancaires (découverts, crédits de campagne dont


l’objectif est de permettre le financement du besoin d’exploitation des
entreprises dont l’activité connait des fluctuations saisonnières, les
obligations cautionnées qui permettent de différer le paiement de la
TVA….).

Naturellement les résultats obtenus ne peuvent être qu’approximatifs, ils


donnent simplement des ordres de grandeur et permettent de préparer les
décisions qui résulte de ces opérations est appelé plan de trésorerie.

CHAPITREII : LA GESTION DE LA TRESORERIE


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I-LE TRAITEMENT DES EXCEDENTS DE TRESORERIE : LES PLACEMENTS A

COURT TERME

Une entreprise peut dégager des excédents de trésorerie. Il faut trouver les
placements adaptés à la durée des excédents.

1. Critères de choix de placements

L’entreprise doit définir quel niveau de risque elle est disposée à prendre et par
conséquent à quel niveau de rendement elle se limite. L’entreprise s’assigne
ainsi un couple rentabilité /risque admissible.

Le choix des placements dépend des facteurs suivants :

-Durée prévue du placement ;

-Anticipations sur l’évolution des taux d’intérêts et des taux de change


dans le cas de placements en devises. Ces prévisions tentent de limiter le
risque de taux ;

-Attitude de l’entreprise par rapport au risque.

2. Différentes formes de placements

a- Les placements sur les marchés

• les valeurs mobilières


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Les valeurs mobilières sont des titres réunissant les trois caractéristiques
suivantes :

- ils sont négociables ;

- ils confèrent des droits à leur détenteur ;

- ils sont cotés et susceptibles de l’être.

Les valeurs mobilières peuvent être dématérialisées c’est-a-dire inscrites en


compte. Il existe différents placements en valeurs mobilières.

- placements en actions : l’action est un titre qui constate les droits

d’un associé dans le capital d’une société et c’est un titre risqué.


- Placements en obligation : c’est un titre de créance négociable à

intérêt fixe et peu risqué.

• Les titres de créances négociables(TCN)

Il existe différents TCN :

- Les bons du trésor négociables ;

- Les billets de trésorerie ;

- Les certificats de dépôt.

L’usage des billets de trésorerie tend à éviter le banquier, intermédiaire


traditionnel entre l’emprunteur et le préteur. C’est ce qu’on appelle la
désintermédiation bancaire.

b- Les placements bancaires

• Dépôt à terme : il consiste en un dépôt de fonds sur un compte spécial,


pour une durée d’au moins un mois, à l’aide d’une lettre de blocage.

Le taux de rémunération est fixé librement, d’un commun accord, entre


la banque et l’entreprise.

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De nombreuses banques locales telles que l’ECOBANK CI, la COBACI


proposent ces produits.

• Bons de caisse : Ce sont des titres négociables représentatifs d’une


créance à court ou à moyen terme. Ils sont émis par les banques .Le taux
d’intérêt est librement négociable. Il existe des bons à échéance libre et
des bons d’épargne à intérêts progressifs. La durée se situe entre un
mois et cinq ans. Ils sont remboursables à tout moment à l’issue du
troisième mois.

Le système bancaire ivoirien est composé de plusieurs structures qui proposent


d’intéressants taux de rémunération des placements .Nous avons :

• ECOBANK CI

❖ DAT à moins d’un an à 3,5% l’an pour un minimum de

5000 000 F CFA ;

❖ 1 AN <DAT<2 ANS à 3,75% l’an pour un minimum de

5000 000F CFA

• COBACI (Compagnie Bancaire de l’Atlantique Cote d’Ivoire)

DAT à au moins 1 mois à 3,5% l’an pour un minimum de

5000 000 CFA.

3 .Choix de placements pour l’entreprise

Le choix des placements dépend :

• De l’environnement financier du moment (évolution des taux d’intérêts,


rendements des différentes catégories de placement) ;

• Des données propres à l’entreprise :

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-Taille : une PME choisira des placements plus simples, plus souples,
moins risqués ;

-Montant total et montant unitaire des placements ;

-Durée certaine ou probable des excédents de trésorerie ;

-Politique à l’égard du risque en capital ;

-Compétence de l’entreprise en matière de placements et de contrôle


de ceux-ci.

II-LE TRAITEMENT DES SOLDES DEFICITAIRES DE TRESORERIE :

LES FINANCEMENT A COURT TERME

Le trésorier s’efforce de prévoir au mieux ses besoins de financement .S’il ne


connait pas d’avance, il ne pourra optimiser les charges financières qu’il aura à
supporter.

En outre, le coût d’un financement ou la qualité d’un placement ne se mesure


pas aux taux affichés mais aux taux réels, calculés en tenant compte des frais,
des coûts d’opportunité et des coûts cachés.

L’entreprise doit trouver des sources de financement destinés à couvrir les


besoins de financement du cycle d’exploitation (stocks, créances clients).

La banque est le partenaire traditionnel de l’entreprise dans la recherche de


financement.

On distingue les crédits de trésorerie finançant l’exploitation en général, les


crédits fondés sur la mobilisation des créances commerciales et
professionnelles.

• Crédits de trésorerie

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Les crédits de trésorerie sont des prêts non affectés. Ils correspondent à des
crédits à banc. Cela signifie que le bénéficiaire peut disposer du crédit et
l’utiliser comme il le souhaite, sans avoir aucune justification à donner à la
banque.

- Crédit par caisse : Il se réalise au moyen d’une avance en compte courant.

Le banquier accepte que le compte de son client soit débiteur .On parle de

découvert. Il s’agit d’un crédit revolving, c’est-à-dire que le remboursement

progressif du découvert permet le renouvellement de celui-ci.

- Crédit par billet : l’entreprise, bénéficiaire de ce type de crédit, souscrit un

billet à l’ordre de son banquier .Ce dernier escompte l’effet et crédite le

compte du bénéficiaire.

• Classement des crédits de trésorerie selon leur durée.

-Crédit de courrier : consiste à un crédit de courte durée (24 à 48h).

-Crédits spots : sont destinés aux grandes entreprises industrielles qui ont
des besoins de trésorerie importants mais pour des durées très courtes (parfois
quelques heures). Leur coût est faible puisque très proche du taux moyen du
marché. Le crédit est mis en œuvre par billet financier émis par l’entreprise à
l’ordre de sa banque.

-Facilité de caisse : ce sont des concours bancaires utilisés périodiquement


pendant quelques jours, afin de permettre aux entreprises de faire face à des
décalages de trésorerie.

-Le découvert : il est destiné à faire face à des besoins renouvelés plusieurs
fois dans l’année mais sans qu’il y ait une périodique régulière. Normalement
un découvert ne devrait pas être utilisé de manière continue. Bien utilisé, le
découvert est un moyen de financement intéressant, souple il permet de
couvrir exactement les besoins de l’entreprise. En général le banquier fixe un

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plafond (montant maximum débiteur) en fonction d’un certains nombre de


critères. Parfois le nombre de jours de découvert est limité.

III-Négociations des conditions bancaires

Le sujet de conditions bancaires est intimement lié au problème des relations


entre les banques et les entreprises. Cette relation a changé en raison de la
concurrence entre les établissements financiers, de l’évolution des outils
informatiques et de l’organisation des entreprises.

Le coût de crédit est fonction d’un certain nombre de données telles que le
montant du crédit, le barème des commissions et les dates de valeur. Il faut
donc négocier avec le banquier les conditions bancaires afin d’en déduire par
exemple les effets sur le coût du crédit. Il n’est pas nécessaire de négocier
toutes les conditions de la banque. L’objectif de toute négociation est de
conduire à des économies de charges et à des augmentations de produits
financiers.

Il faut choisir le moment de négocier. Toute négociation ne sera efficace que si


l’entreprise se trouve en position de force (bonne rentabilité, croissance….).

IV- Détermination des éléments constitutifs du coût des

financements à court terme

Chaque mode de financement a un coût qui est un élément déterminant pour


le choix du financement. Plusieurs paramètres interviennent dans la
détermination du coût.

De nombreuses informations sont nécessaires pour déterminer le coût d’un


crédit à court terme. En effet le taux d’intérêt nominal n’en constitue que l’un
des éléments et le taux de revient réel lui est parfois supérieur.

1. Le taux d’intérêt

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a-Le taux d’intérêt nominal

Il s’agit du taux annoncé par la banque (taux de l’escompte ou du découvert)


ou fixé en négociation avec l’entreprise en fonction du marché monétaire. Les
taux fixés par la banque varient d’une entreprise à l’autre, ils sont déterminés à
partir d’un taux de référence auquel on ajoute des majorations pour tenir
compte de la nature du crédit et de la catégorie de l’entreprise.

Le taux du marché monétaire ou inter-bancaire est le taux négocié auquel les


institutions financières se refinancent mutuellement lorsqu’elles ont besoin de
liquidités. Le taux de base bancaire est le taux servant de référence à une
banque lorsqu’elle accorde un prêt. Il n’est défini par aucun texte légal ou
réglementaire et chaque banque le fixe en fonction du taux du marché.

b-Taux d’intérêt réel ou coût de crédit

Le coût réel du crédit est le taux d’intérêt qui mesure le coût effectif du crédit.
Il inclut toutes les majorations qui s’ajoutent au taux d’intérêt nominal et qui
résultent des particularités présentées ci après (jours de valeur, jours de
banque, commissions).

2. Dates de valeur et jours de valeur

Les dates de valeur influent également sur le coût du crédit en augmentant la


durée du crédit et en conséquence le montant des intérêts.

a-Dates de valeur

Ce sont les dates effectivement prises en compte par la banque pour le calcul
des intérêts débiteurs .Les opérations effectuées par une entreprise avec sa
banque sont enregistrées en comptabilité à leur date réelle, nommée date
d’opération, et par la banque à une date différente, nommée date de valeur.

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Les banques justifient l’utilisation de ces dates de valeur par les délais
d’encaissement des remises en banque et le financement de la trésorerie
destinés à couvrir les débits.

Les dates de valeur sont variables suivant la banque et peuvent être négociés.

La règle est la suivante :

-Pour les opérations de crédit, la date de valeur est postérieure à la date de

l’opération ;

-Pour les opérations de crédit, la date est antérieure à la date d’opération.

Tableau des dates de valeurs appliquées par la COBACI

Opérations Jours de valeur

Versement en espèces J+1

Retrait d’espèces J-1

Remise de chèque J+2

Paiement de chèques J-1

Virement au débit du compte Date de traitement -1 jour calendaire

b-Jours de valeur

Ils correspondent au temps écoulés entre la date à laquelle une opération de


débit ou de crédit est effectuée et la date à laquelle cette opération est prise
en compte par la banque, c’est-à-dire sa date de valeur.

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3. Jour de banque

Pour le calcul des intérêts, la banque ajoute des jours supplémentaires, appelés
jours de banque lors d’une opération d’escompte d’effets .Ces jours
augmentent la durée du crédit et majorent ainsi le montant des intérêts, donc
le coût du crédit .Les banques justifient cette pratique en déclarant qu’elle
constitue une composante de leur rémunération.

4. Les commissions

Les commissions ont pour but soit de rémunérer le travail de la banque soit de
prendre en compte le risque qu’elle supporte. Il existe une grande variété de
commissions, elles ne se calculent pas toutes de la même façon.

• Commissions fixes (indépendantes de la durée et du montant de


l’opération).

-Commissions de manipulation exigée pour chaque effet remis à

l’escompte ;

- Commissions d’acceptation lorsque la banque se charge de faire

accepter les effets par les tirés ;

- Les commissions d’impayés réclamés sur chaque effet impayé à

l’échéance ;

-Les commissions proportionnelles au montant de l’opération ;

-Commissions des plus forts payés chaque trimestre, sur les forts

découverts de chaque mois. Son montant total est plafonné à la

moitié des intérêts débiteurs du trimestre ;

Techniques comptables et financières promotion 2006-2009 26


Analyse et propositions d’amélioration de la gestion de trésorerie de la SECC

- Commissions de mouvement : généralement 0.025% du total des

débits du mois. Certains débits peuvent être exclus de la base de

calcul.

• Commissions proportionnelles au montant et à la durée de


l’opération

Commissions d’endos : taux appliqué au montant des créances


commerciales remises à l’escompte.

• Commissions appliquées à l’escompte

- Commissions d’endos : elle est calculée au prorata du montant de


l’effet et du temps .Elle s’ajoute au taux nominal de l’escompte. Elle
s’applique à toutes les opérations d’escompte. La commission
d’endos est destinée à rémunérer les services rendus par la banque.

-Commissions de service ou de manipulation : elle est variable selon


les banques effets, elle est appliquée pour chaque effet remis à
l’escompte.

• Commissions appliquées au découvert

Deux sortes de découverts sont appliquées au découvert par la banque :

➢ Commissions de risque : rémunère les risques encourus par la


banque.

La commission du plus fort découvert est payée chaque trimestre, sur les
plus forts découverts de chaque mois. Son montant total est plafonné à la
moitié des intérêts débiteurs de trimestre. (En raison de son mode de calcul,
cette commission pénalise fortement les entreprises qui ont un important
découvert sur une courte période. On peut négocier une forfaitisation de cette
commission).

Techniques comptables et financières promotion 2006-2009 27


Analyse et propositions d’amélioration de la gestion de trésorerie de la SECC

▪ La commission de dépassement est appliquée lorsque


l’entreprise dépasse le plafond de découvert quelle a obtenu de
sa banque.

➢ Commissions de services : rémunèrent les services rendus à


l’entreprise.

▪ La commission de compte ou de mouvement est sur le montant


des opérations portées au débit.

▪ Les frais d’écriture et de port correspondent à une facturation


des écritures passées et des frais de port. Les tarifs sont
variables selon les banques.

CONCLUSION PARTIELLE

Cette partie nous donne ,sans le choix des instruments et techniques de


paiement à l’international, une notion de la gestion de trésorerie avec les
différents éléments qui permettent d’établir des prévisions en matière de flux,
de soldes et d’exécution de celle-ci. Elle donne une vision claire de ce que
représente la trésorerie d’une entreprise et constitue pour nous un support sur
le quel nous nous basons afin d’effectuer notre analyse de la gestion trésorerie
de la Société d’Expertise Comptable et de Conseils.

Techniques comptables et financières promotion 2006-2009 28


Analyse et propositions d’amélioration de la gestion de trésorerie de la SECC

Techniques comptables et financières promotion 2006-2009 29


Analyse et propositions d’amélioration de la gestion de trésorerie de la SECC

CHAPITRE I : ANALYSE DU MODE DE GESTION DE LA


TRESORERIE DE LA SECC

La gestion de la trésorerie de la SECC est effectuée au sein du Département


Administration Finance et Comptabilité, plus précisément par le trésorier.

Il établit les budgets en fonction des propositions des directeurs de


départements. Il évalue les dépenses, les salaires et les autres dépenses. Il
exerce donc un suivi budgétaire à travers les demandes d’engagements des
différents chefs de service et rend compte à l’Associé-gérant sur l’état
d’avancement de la trésorerie, du recouvrement des honoraires.

Il est chargé de la gestion des engagements qui est en fait le suivi des dettes
(paiement de celles-ci) et des créances (recouvrement des honoraires).

Le trésorier est aussi chargé de l’instruction et du contrôle des paiements émis


ou reçus par virements, par chèques, en espèces ou à l’aide d’effets.

Toutes ces tâches sont accomplies avec l’aide d’un agent de recouvrement et
des comptables.

La SECC est chargée d’apporter leurs services en matière d’audit et d’expertise


comptable, de conseils en organisation et de conseil juridique et fiscal. Quels
sont donc les différents éléments qui constituent la gestion de la trésorerie de
la SECC et quels en sont les limites ?
Cela nous est expliqué à travers les points ci-dessous.

Techniques comptables et financières promotion 2006-2009 30


Analyse et propositions d’amélioration de la gestion de trésorerie de la SECC

I .Les prévisions de trésorerie de la SECC

L’établissement des prévisions de trésorerie concernant l’activité d’une


entreprise est l’un des éléments clés permettant une gestion efficace de la
trésorerie de celle-ci .En effet, les prévisions des recettes et des dépenses
synthétisées au sein d’un budget de trésorerie permettent d’avoir une vision
nette de l’activité de l’entreprise et montrent aussi chaque mois les flux de
trésorerie prévisionnels découlant de l’exploitation future de l’entreprise.

A la SECC, les prévisions de trésorerie doivent être préparées par le DAF. Il


analyse les écarts et propose des actions correctives. Le DAF élabore les
budgets annuels de trésorerie du cabinet à partir des budgets d’investissement
et de fonctionnement et en se conformant aux objectifs stratégiques. Soumet
ces budgets à l’approbation de l’associé-gérant. Il élabore les budgets mensuels
sur la base du budget annuel de trésorerie .Fait un suivi des prévisions de
trésorerie (encaissements et décaissements).

Le DAF fait éditer chaque fois un état de contrôle budgétaire. Analyse les écarts
prévisions/réalisations et recherches les causes. Propose des actions
correctives dans un rapport adressé à l’Associé-gérant. L’Associé-gérant
examine le bien fondé des écarts, et vérifie que les actions correctives
proposées n’auront pas une incidence néfaste sur le fonctionnement du
cabinet .Il donne son accord pour l’application dans une note de service
adressé au Directeur Administratif et Financier.

Les ressources de la SECC proviennent du règlement des honoraires par les


clients.

II-La mobilisation des ressources

1. Provenance des ressources

Les ressources de la SECC proviennent essentiellement des honoraires


d’assistance comptable, des honoraires de commissariat aux comptes, des
états financiers annuels, des règlements des clients relatifs aux prestations de
Techniques comptables et financières promotion 2006-2009 31
Analyse et propositions d’amélioration de la gestion de trésorerie de la SECC

service, des produits financiers et de tout ce qui est susceptible d’entraîner une
entrée d’argent …

Les honoraires versés à la SECC par les entreprises sont fixés selon les
modalités établies par le DAT en accord avec l’Associé-gérant.

2. Processus de recouvrement

S’assurer que toutes les factures émises ont bien été adressées aux clients
concernés, toutes les factures ont été recouvrées dans les délais et que les
créances échues sont recouvrables.

Il faut définir les conditions de règlement appropriées à chaque type de


prestation (Audit, Assistance comptable…) .Informer l’Associé-Gérant sur tous
les retours d’impayés clients. Les règlements reçus en Jour le matin doivent
être remis en fin de matinée et ceux reçus l’après-midi remis le soir(en fin de
journée) au DAF. Le Pool secrétariat doit relancer systématiquement et
régulièrement les clients en fonction des délais de règlement. Après deux (2)
relances infructueuses du client dans un délai de 30 jours après l’échéance, le
Pool secrétariat doit transmettre le dossier au DAF.

Réception des règlements comptants : le DAF reçoit du coursier le chèque du


client accompagné d’une photocopie du chèque déchargé par le client,
contrôle la concordance entre le règlement et la facture réglée et appose le
cachet payé sur la facture .S’il s’agit d’une facture d’Assistance Comptable, met
à jour son fichier client mais s’il s’agit par contre d’une facture d’Audit,
transmet une photocopie du chèque au DTA pour mise à jour de son fichier
client. Transmet la facture et la photocopie du chèque au comptable pour
comptabilisation.

Recouvrement des factures à crédit : Le Pool secrétariat, avant l’échéance,


prend contact avec le client pour règlement des factures en instance, relance le
client si à l’échéance le règlement n’est pas effectué.

Techniques comptables et financières promotion 2006-2009 32


Analyse et propositions d’amélioration de la gestion de trésorerie de la SECC

Relance : passé l’échéance sans règlement du client, le pool secrétariat


prépare la lettre de relance au client, fait signer par le DAF et transmet
l’original au client. Après plusieurs relances infructueuses, transmet le dossier à
l’Associé-Gérant pour le recouvrement par voie de contentieux.

Traitement des chèques impayés : le DAF prend contact avec le client muni des
pièces d’impayées .Si dans un délai de 10 jours, le client n’a pas régularisé
l’impayé, transmet le dossier à l’Associé-Gérant pour le recouvrement par voie
de contentieux.

3 .Reception et répartition des honoraires et des autres ressources

Les ressources sont reçues dans des comptes bancaires de la SECC appelés
comptes collectifs avant d’être reparties dans d’autres comptes appelés
guichets.

L’affectation des honoraires dans les différents guichets est effectuée par le
DAT.

La SECC est une jeune structure. Elle souffre du fait d’être mal connue ou
totalement méconnue de certaines entreprises et même de certains agents
devant effectuer le recouvrement .Cela entraine des retards dans la
transmission des chèques destinés à la SECC et augmente le besoin de
financement d’exploitation. Le manque de l’intégrité qui règne au niveau de la
gestion de ce genre de structure ternit l’image de la SECC et démotive les
entreprises sur le point du règlement des honoraires. Ce qui constitue un
risque grave car 99% des ressources de la SECC proviennent essentiellement
du règlement des entreprises. Une méthode doit donc être mise en place afin
de ne pas laisser la SECC subir les vices de l’environnement dans lequel il
évolue.

Techniques comptables et financières promotion 2006-2009 33


Analyse et propositions d’amélioration de la gestion de trésorerie de la SECC

III-La gestion des comptes bancaires de la SECC

1 .Processus d’approvisionnement des comptes

La SECC dispose de deux comptes bancaires ouverts dans différentes banques


locales. Ces deux comptes sont destinés à recevoir les honoraires et autres
ressources avant que celles-ci ne soient reparties. Ces deux comptes sont
appelés « comptes collectifs ».Les autres comptes bancaires de la SECC,
reçoivent les fonds qui sont destinés à des dépenses spécifiques .Ils sont
appelés « guichets » et on n’en dénombre trois.

Nous avons donc :

-Le guichet 1, ouvert à la Société Ivoirienne Banques(SIB) dont les fonds

sont destinés à financer la conquête de nouveaux marchés ;

-Le guichet 2, ouvert à ECOBANK dont les fonds sont destinés à financer

la formation et le renforcement des capacités du personnel ;

-Et enfin le guichet 3, ouvert à la Société Générale de Banque Côte

d’Ivoire dont les fonds sont alloués au fonctionnement de la SECC.

2. Traitement des excédents de trésorerie

Il arrive que certains comptes disposent de fonds qui ne peuvent être


immédiatement utilisés .En effet, des honoraires versés à un certain moment
peuvent correspondent au financement de projets devant être réalisés plus
tard et ce à cause du programme établi ou encore à cause du fait qu’aucun
service n’ait manifesté au cours de l’année de besoins pouvant engendrer
l’utilisation des fonds disponibles.

Techniques comptables et financières promotion 2006-2009 34


Analyse et propositions d’amélioration de la gestion de trésorerie de la SECC

Le DAF procède alors au placement de ces excédents en dépôts à terme .C’est à


dire que chaque excédent constaté dans un compte est placé en D.A.T. au sein
de cette même banque .Ainsi on se retrouve à un certain moment avec
plusieurs placements effectués dans différentes banques. Ces placements sont
effectués de la sorte afin de maîtriser les risques éventuels.

Plusieurs entreprises ne peuvent pas bénéficier des avantages réservés aux


firmes de leur dimension parce qu’elles ont l’habitude regrettable qui consiste
à s’adresser à de nombreuses banques, cela fait qu’elles ne sont pas
considérées telles qu’elles devaient l’être par leur banquier lors des
négociations des conditions de placements de fonds .C’est pratiquement le cas
de la SECC. Cela représente un manque à gagner et nous croyons que la SECC
doit mettre en œuvre tous les moyens qui lui permettraient de bénéficier de
plus d’avantages concernant la fixation du taux d’intérêt des DAT.

IV-La gestion de la caisse de la SECC

1. L’approvisionnent de la caisse

La caisse est destinée à financer les achats de biens et services en espèces


n’excédant pas (individuellement) une valeur de 100 000F CFA. Elle est tenue
par le DAF et gérée sur la base d’un fond fixe de 100 000F CFA. Ainsi, pour le
réapprovisionnement, le Directeur Administratif et Financier, après contrôle
des pièces fait établir le chèque qui après signature est remis au comptable
pour encaissement. Ce réapprovisionnement est effectué à concurrence du
montant des dépenses justifiées et des prévisions de dépenses dans la limite du
plafond autorisé.
Toutefois la caisse peut être exceptionnellement approvisionnée au-delà du
plafond indiqué pour faire face à un besoin immédiat de trésorerie (exemple :
paiement des salaires en fin de mois, frais de mission).

Techniques comptables et financières promotion 2006-2009 35


Analyse et propositions d’amélioration de la gestion de trésorerie de la SECC

1. Procédures de sécurisation

L’arrêté de caisse doit être effectué à la fin de chaque journée par le caissier.
Cela consiste à comparer le stock théorique de la caisse au stock réel. S’il y a
des écarts, le caissier est tenu de les justifier afin d’être validé par le DAT.Ce
que nous avons pu constater lors de notre stage, c’est que l’arrêté de caisse en
question n’était pas effectué chaque jour, il n’y avait pas de respect de cette
mention que proposait le manuel de procédures.
Nous soulignons aussi que le DAF en même temps qu’il effectue les règlements
par la caisse procède aussi à l’enregistrement de ces mêmes opérations de
caisse. Il y a des risques d’erreurs et même de fraudes.
Nous croyons qu’il est préférable de dissocier le poste de caissier de celui du
DAF et de respecter au jour le jour toutes les mentions du manuel de
procédure.

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Analyse et propositions d’amélioration de la gestion de trésorerie de la SECC

CHAPITRE II : PROPOSITIONS D’AMELIORATION DE LA GESTION DE


LA TRESORERIE DE LA SECC

I-Elaboration des prévisions de trésorerie de la SECC

La spécificité de la SECC, c’est le fait que les principales ressources soient


issues des honoraires du commissariat aux comptes et d’assistance comptable.
Les dates d’exécution du programme d’activités ne sont pas fixées en fonction
des fonds disponibles liés au recouvrement des différents règlements.

L’élément que nous voulons faire ressortir ici, c’est le fait que les honoraires
soient issus des services effectués. Nous savons aussi que les missions de
certains départements se font de manière saisonnière. On a par exemple le
département d’Audit qui connaît une période creuse, c’est-à-dire une période
pendant laquelle aucune mission n’est effectuée. Si l’on doit établir des
prévisions annuelles concernant le recouvrement des honoraires dudit
département, l’on doit s’attendre à recouvrer une minime partie du montant
annuel des règlements.

Ce sont tant d’éléments sur lesquels l’on doit s’appuyer pour établir un budget
de trésorerie présentant des montants prévisionnels de règlements plus réels
et plus justes et ce à un moment correspondant le plus possible à la réalité.

Nous proposons le tableau suivant afin de permettre à la SECC d’établir et de


contrôler les prévisions concernant le recouvrement des honoraires de manière
plus détaillée et en tenant compte des spécificités de chaque entreprise.

Il permettra aussi de comparer par entreprise et de façon mensuelle les


honoraires prévisionnels aux honoraires réellement recouvrés afin de faire
ressortir les écarts éventuels .Ces écarts contribueraient à corriger et affiner les

Techniques comptables et financières promotion 2006-2009 37


Analyse et propositions d’amélioration de la gestion de trésorerie de la SECC

prévisions des années à venir de manière à être plus pertinents dans


l’établissement du budget de trésorerie.

Techniques comptables et financières promotion 2006-2009 38


Analyse et propositions d’amélioration de la gestion de trésorerie de la SECC

TABLEAU PREVISIONNEL DE RECOUVREMENT DES HONORAIRES

TRIMESTRE 1
MONTANT
N° ENTREPRISES Janvier Février Mars TOTAL ECART
(REEL-
PREVU REEL PREVU REEL PREVU REEL PREVU REEL PREVU)

1 SOTRA
2 NSIA
3 MATCA

4 APROCANCI
5 MTA-CI
6 CONDICAF
7 SAFCACI
8 SOGEPE
9 SICOGI
10 PROVETO

11 LA LOYALE VIE
12 LA LOYALE ASS
13 CNA
14 BIAO-CI
Pride
15 petroleum
Pharmacie
16 CODO
Pharmacie
17 Santé
18 FDPCC
19 PAA
La POSTE DE
20 CI
MONTANT
TOTAL
ECART (REEL-
PREVU)

Techniques comptables et financières promotion 2006-2009 39


Analyse et propositions d’amélioration de la gestion de trésorerie de la SECC

Les éléments sus mentionnés doivent être pris en compte dans l’établissement
du Programme d’Annuels d’Activités de la SECC.

Ainsi on peut par exemple faire concorder l’exécution d’un programme donné
ainsi que le recouvrement des fonds destinés à le financer.

Toutes ces propositions sont faites dans le but d’éviter à la SECC d’être
confronté à un besoin de financement de son activité et aussi d’être contraint
de recourir à un quelconque moyen de financement qui engendrerait des
charges financières supplémentaires.

II-Amélioration des opérations de recouvrement de la SECC

A ce niveau, la principale action à mener est la réalisation d’une campagne de


sensibilisation. Le but de cette campagne sera de motiver à nouveau les
entreprises considérées comme contribuables afin que celles-ci ne perdent pas
de vue l’importance de la SECC en ce sens qu’elle est chargée d’assurer la
bonne gestion de leur entreprise.

Il est aussi important de souligner que la SECC ne dispose que d’un agent de
recouvrement. Cela ralentit aussi le processus de transmission des chèques
destinés à la SECC et peut aussi causer des problèmes en cas d’indisponibilité
de celui-ci. Une équipe de deux ou trois agents doit être constituée afin de
gagner en efficacité.

III-Optimisation de la gestion des excédents de trésorerie de la SECC

C’est dans le but d’optimiser les placements effectués par la SECC que nous
avons porté notre analyse sur le traitement des excédents de trésorerie. La
SECC a effectué des D.A.T. dans chacun des ses guichets excepté le
guichet « Fonctionnement » .Ainsi tous les excédents sont placés dans leurs
banques respectives, aux différents taux que celles-ci proposent.

Techniques comptables et financières promotion 2006-2009 40


Analyse et propositions d’amélioration de la gestion de trésorerie de la SECC

Nous croyons que la SECC peut bénéficier de conditions plus avantageuses si


tous les excédents constatés étaient regroupés en un seul ou deux dépôts à
terme .En effet les négociations entre la SECC et son banquier concernant les
placements en DAT peuvent être influencées par le montant proposé. Nous
faisons allusion ici à une augmentation du taux de rémunération ou aussi à une
révision de la durée minimale du placement.

Nous avons relevé les taux de DAT appliqués par certaines banques à la SECC.
Nous avons ECOBANK avec 6% l’an et la SIB avec 3.5% l’an.

Nous croyons qu’il serait plus avantageux pour la SECC de placer les excédents
de trésorerie en DAT à ECOBANK car cette banque offre de meilleures
conditions de placement en occurrence un taux très élevé qui est de 6%.En le
faisant, la SECC pourrait même bénéficier d’une augmentation de ce taux.

Faisons une simulation selon laquelle la SECC dispose de fonds qui ne seront
pas utilisés durant au moins 1 mois au sein de 2 guichets différents .Ces
guichets sont :

-Le guichet 1 (SIB) pour 10 000 000 du montant total des fonds ;

-Le guichet 2(ECOBANK) pour 20 000 000 du montant total des fonds ;

La SECC aurait procédé de la façon habituelle qui consiste à placer ces fonds en
DAT au sein de leurs banques respectives :

-Guichet 1 : 10 000 000 x 3.5% X 1/12 =29 166

129 166

-Guichet 2 : 20 000 000 X 6% X 1/12 =100 000

Au bout d’un mois, l’on se retrouverait avec des produits financiers s’élevant à
129 166 F CFA pour un montant total de 30 000 000 F CFA placé.

Techniques comptables et financières promotion 2006-2009 41


Analyse et propositions d’amélioration de la gestion de trésorerie de la SECC

Mais la SECC pourrait tenir compte de nos propositions et placer la totalité des
excédents constatés dans les différents guichets en un seul DAT à
ECOBANK .Nous aurions donc eu l’opération suivante :

-Guichet 2 : 30 000 000 X 6% X 1/12 =150 000

Pour le même montant de 30 000 000, la SECC aurait gagné 150 000 F CFA, soit
une augmentation des produits financiers de 20 834 F CFA.

La SECC pourrait engager des négociations en se basant sur l’importance du


montant à placer pour obtenir une augmentation que nous estimons à 0,25%.

-Guichet 2 : 30 000 000 X 6.25% X 1/12 =156 250

Pour cette opération, les produits financiers s’élèvent à 156 250 F CFA , soit
une augmentations des produits financiers de 27 084 F CFA.

CONCLUSION PARTIELLE

Cette seconde partie nous a permis, à travers une analyse, de connaître le


mode de gestion de la trésorerie de la SECC. Nous soulignons qu’il y a plusieurs
points positifs notamment au niveau de la gestion des soldes excédentaires de
trésorerie effectuée de manière à en dégager des profits financiers .Cependant
nous avons relevé plusieurs points qui, selon nous, pouvaient être l’objet de
révisions en vue de leur amélioration et nous avons, à partir de ce constat, fait
des recommandations dans le but d’optimiser la gestion de la trésorerie de la
SECC.

Techniques comptables et financières promotion 2006-2009 42


Analyse et propositions d’amélioration de la gestion de trésorerie de la SECC

Au terme de notre stage de fin de cycle à la SECC, nous sommes heureux


d’avoir pu effectuer une analyse de la gestion de sa trésorerie. Cela nous a
permis de savoir comment fonctionne une société d’expertise comptable et
ainsi d’accroître nos connaissances et aptitudes professionnelles dans ce
domaine.

La SECC, malgré la situation sociopolitique et les difficultés liées à celle-ci, a pu


obtenir d’importants résultats pour l’année 2008 dont le plus significatif est le
recouvrement de créances de 350 000 000 millions contre 270 000 000
millions en 2007.

Cependant la SECC rencontre des problèmes de solde de trésorerie qui mettent


en mal la bonne exécution de sa politique générale. Nous croyons que
beaucoup reste à faire et nous avons, après notre analyse, fait des propositions
qui permettraient une gestion plus optimale de sa trésorerie.

La SECC doit mettre en place une stratégie de communication avec ses


partenaires de manière à se faire connaître en vue de faciliter ainsi le
recouvrement des honoraires. Elle doit aussi tenir compte de la spécificité de
son activité pour l’établissement des prévisions de trésorerie et prendre en
compte nos propositions au sujet du traitement de ses excédents de trésorerie
afin de bénéficier de profits financiers plus importants.

Nous espérons que la compréhension et la prise en compte de nos suggestions


aideront la SECC dans sa mission.

Techniques comptables et financières promotion 2006-2009 43


Analyse et propositions d’amélioration de la gestion de trésorerie de la SECC

I. OUVRAGES

▪ Claude ALAZAR, Sabine SEPARI, Gestion budgétaire,

éditeur DUNOD, 2004;

▪ Patrice VIZZAVONA, Gestion financière, ATOL EDITIONS, 2000.

II. DOCUMENTS INTERNES A L’ENTREPRISE

▪ Manuel de procédures,

▪ Rapport annuel 2008.

III. AUTRES DOCUMENTS

▪ BROU Fulbert, cours de gestion de trésorerie, TCF 3,

année 2008-2009.

IV. INTERNET

▪ Nathalie GARDES, Gestion de trésorerie, 15/07/2009, document,


disponible sur gestionfin.canalblog.com/docs/NG Gestion de
trésorerie.pdf

Techniques comptables et financières promotion 2006-2009 44


Analyse et propositions d’amélioration de la gestion de trésorerie de la SECC

• ANNEXE 1 : Organigramme de la SECC au 31 décembre 2008 ;

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