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Cours 02 

: - Les techniques de paiement non documentaire

Introduction

Le choix de l’instrument et de la technique de paiement résulte du processus de


négociation commerciale initie par le vendeur dans l’offre commerciale. Il constitue un
élément de négociation très important qui doit être clairement arrêté dès la conclusion de
l’accord.

On doit bien faire la distinction entre la l’instrument de paiement et de la technique de


paiement. L'instrument est le support physique du paiement (chèque, virement, cash...), alors
que la technique de paiement est la procédure qui doit être remplie par le vendeur pour obtenir
l'instrument de paiement.

I- Les techniques de paiement du commerce international

1- Définition : La technique de paiement désigne la procédure suivie pour que le paiement


puisse être réalisé. Il s’agit donc des modalités d’utilisation de l’instrument de paiement, qui
résulte de l’accord des parties au contrat. Elles concernent les méthodes utilisées pour activer
le moyen de paiement prévu.

Elle est rattachée à

- L’organisation du règlement

- La sécurité du règlement

- La vitesse avec laquelle il sera réalisé

2- Les caractères des techniques de paiement du commerce international

- N’est pas obligatoire mais c’est fortement conseillé


- Son utilisation dépend du degré de confiance entre l’importateur et l’exportateur
- Grace aux techniques de payement, le vendeur expédie la marchandise avec une quasi-
certitude d’être payé et l’acheteur pourra payer sans avoir peur de ne pas être livrer.

3- les types des techniques de paiement du commerce international

À l'international on distingue deux grandes formes de techniques de paiement :

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- L'encaissement non documentaire qui consiste pour le vendeur à se faire payer à l'avance
ou après livraison par virement, par chèque... contre une simple facture

- L'encaissement documentaire qui consiste à organiser l'échange des documents


représentatifs de la marchandise contre le paiement.

II- L'encaissement non documentaire

On peut distinguer trois types d’encaissement non documentaire

1- Le transfert libre

a- Définition

Le transfert libre est une opération qui consiste, pour un banquier, à prélever, par une
simple écriture (débit), du compte du donneur d’ordre de virement, une somme déterminée et
de créditer le compte du bénéficiaire s’il est tenu dans la même banque. Le compte crédité
peut lui-même appartenir au donneur d’ordre.

Il peut être effectué avec plusieurs manières :

 Par courrier : Soumis alors aux incertitudes du courrier international, ce qui enlève
une grande partie de son intérêt. Ce moyen est utilisé très rarement.
 Par télex : Dans ce cas le risque de l’émission est relatif à l’absence d’information sur
les qualités de la réception du transfert chez la banque domiciliaire (télex en panne, manque
de papier à la réception…), et ce moyen présente certain sujétions (nécessité que le poste soit
libre, contenu du message non normalisé empêchant le traitement automatique des
informations…).
 Par le réseau Swift : C’est le moyen le plus efficace pour réduire les délais de
transfert car il permet de virer une somme presque instantanément de la banque de
l’importateur à celle de l’exportateur. Le temps d’acheminement des messages d’un pays à
l’autre est de moins de 20 minutes (le plus souvent de l’ordre d’une minute). Il fiabilise aussi
l’information grâce à la normalisation des données communiquées.

b- Les conditions d’un transfert libre

Les conditions d’un transfert libre sont :

- L’opération doit être domiciliée au préalable ;

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- Le transfert libre ne peut être exécuté qu’à la suite d’une transaction commerciale conforme
à la réglementation des changes et après la réception des marchandises.

c. Le déroulement d’un transfert libre

Les étapes de déroulement de transfert libre sont :

Étape 01 : Tout d’abord, l’acheteur et le vendeur concluent un contrat commercial dans lequel
ils prévoient le règlement par encaissement simple ;

Étape 02 : Avant tout paiement, l’acheteur reçoit de la part du vendeur la marchandise


accompagnée des documents d’expéditions, en son nom, pour lui permettre d’en prendre
possession au près du transporteur ;

Étape 03 : À la réception de la marchandise, l’acheteur ordonne le transfert de règlement à sa


banque pour le compte du vendeur. Donc, le règlement du vendeur par cette technique n’est
en aucun cas conditionné par la remise à la banque des documents destinés à prouver qu’il a
rempli ses obligations concernant l’expédition de la marchandise.

Notons, par ailleurs, que cette technique n’engage pas la responsabilité des banques car ces
dernières n’agissent qu’à titre d’intermédiaire pour faciliter l’opération.

d. Les avantages et les inconvénients du transfert libre

Les avantages et les inconvénients de transfert libre se résument comme suit:

- Avantages

 La sécurité : grâce à des procédures de contrôle très sophistiquée (cryptage des


messages
 Empêchant les écoutes pirates, accès au système par l’émetteur grâce à une clé codée
et normalisation des messages évitant les risques d’erreur et d’incompréhension ;
 La rapidité ;
 Le coût très réduit ;
 La facilité d’utilisation.

- Inconvénients

 L’initiative de l’ordre de virement est laissée à l’acheteur (débiteur) ;


 Il peut exister un risque de change dans le cas d’un virement en devise ;
 Lenteur d’encaissement si le virement est par courrier ;
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 Elle apporte peu d’assurance à l’exportateur qui est exposé au risque de non-paiement
puisque l’acheteur prend possession des biens avant de payer ;
 De plus, en n’étant pas basée sur des documents, elle ne prévoit aucune garantie pour
se couvrir contre le risque de non-paiement.

2- Le contre remboursement (Cash on delivery)

a- Définition

Cette technique de paiement demande la participation d'un intermédiaire "financier"


particulier qui est le transporteur. C'est lui qui présente au moment de la livraison au client les
documents de la transaction : bon de livraison et facture, pour encaissement. Il ne délivre la
marchandise que contre paiement. Le transporteur a donc la responsabilité d'assurer
l'encaissement pour le compte de son client auprès de qui il doit rapatrier les fonds contre une
rémunération.

Cette technique est très utilisée dans le cadre du commerce électronique (notamment à
destination des particuliers). Il peut être effectué par l'intermédiaire des sociétés de transport
de bagages et de colis, de la poste, des transitaires ou des transporteurs ou des compagnies
aériennes. Elle est utilisée pour des opérations de faibles montants. Le règlement peut
s’effectuer au comptant, par chèque ou par acceptation de lettre de change. Elle est très peu
utilisée dans les opérations de commerce international et ne peut pas l'être dans certains pays.

b- Le déroulement du contre remboursement

- Étape 01 : le vendeur (exportateur) expédie la marchandise par l’intermédiaire, jusqu’à


l’acheteur (importateur) avec l’instruction irrévocable à ce transitaire de ne livrer la
marchandise que contre paiement reçu ;

- Étape 02 : le transitaire, au moment où il présente la marchandise au destinataire


(l’acheteur), il demande le paiement de celle-ci ;

- Étape 03 : dès que le paiement est effectué, le transitaire remet la marchandise à l’acheteur
(importateur) : c’est la livraison ;

- Étape 04 : le transitaire transmet le paiement à son donneur d’ordre qu’est le vendeur


(exportateur).

c- Avantages et inconvénients du contre remboursement

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- Les Avantages

- Simple

- Rapide

- Sûr

- Pratiqué dans des opérations de vente par correspondance.

- Les inconvénients

- Coût élevé ;

- Domaine restreint ;

- Risque de non-paiement.

3. Compte à l’étranger

a- Définition

Lorsque la banque de l’exportateur dispose d’une filiale ou d’une succursale dans le


pays de l’importateur, il a la possibilité d’y ouvrir un compte. La technique est très
intéressante quand l’exportateur exporte couramment vers un pays et pour des sommes
importantes.

La banque de l’exportateur ne doit pas forcement disposer d’une filiale ou d’une


succursale dans le pays où il désire ouvrir un compte. Il est possible d’en ouvrir un dans une
banque étrangère avec laquelle sa banque a éventuellement passé des accords.

b- Le déroulement du l’opération

L’exportateur donne l’instruction à ces acheteurs d’envoyer leur chèques, virements,


lettres de change et factures à payer aux guichets de cette filiale ou cette banque étrangère.
Cette filiale ou cette banque avise très rapidement l’exportateur des payements effectués, le «
rapatriement » des sommes payées se faisant dans les délais convenus avec l'importateur.

Notez cependant que l’ouverture d’un compte à l’étranger entraine des frais de tenue
de compte et un mouvement minimum est souvent requis pour « amortir » ces frais. Il est
possible cependant que des considérations purement commerciales ou des techniques locales
de paiement puissent pousser l’exportateur à ouvrir un compte à l’étranger, même lorsqu’il
réalise peu de transactions avec ce pays.

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b- Documents requis

De manière générale, les documents nécessaires pour l'ouverture d'un compte à


l'étranger sont

· Une copie des statuts de la société ;

· Une copie de la carte d'identité des personnes pouvant valablement engager la société ;

· Une copie de l'inscription de la société au registre de commerce ;

· Un spécimen des signatures engageant valablement la société ;

· Enregistrement TVA

c- Les avantages et les inconvénients

- Les avantages

En effet, cette centralisation des recettes provenant de ce pays sur un compte local permet :

- De réduire le montant de commissions liées aux rapatriements, vu la globalisation des


recettes ;

- À l'acheteur d’être payé sur un compte de son pays ;

- Les paiements effectués à partir d'un compte étranger coûtent généralement moins cher que
les paiements internationaux.

- C'est une technique très intéressante, lorsque l'exportateur exporte couramment vers un pays
et, de surcroît, pour des sommes importantes.

- Les inconvénients

Le délai de paiement et le degré de la sécurité dépend de l’instrument de paiement qui est


associé.

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