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LE RAPPORT DE GESTION
 
 
Le rapport de gestion est une obligation qui est
commune aux sociétés commerciales.
 
Ainsi, lors de chaque clôture d’exercice, l’organe
de gestion compétent, selon la structure, va
dresser l’inventaire, les
comptes annuels et établir le rapport de gestion.
 
L’obligation d’établir ce rapport de gestion vaut
même pour les sociétés à responsabilité limitée à
associé unique (SARLAU).
 
La rédaction de ce rapport est à la charge du
conseil d’administration (article 72 al.3 de la loi n°17-
95) et du Directoire
(article 104 al. 9 de la loi n°17-95) dans les sociétés anonymes, à la charge
du
ou des gérants dans les sociétés en nom collectif (article 10 al.1 de la
loi n°5-96), dans les sociétés
en commandites (l’article 21 de la loi n°5-96
renvoyant aux dispositions relatives aux sociétés en
nom collectif de
l’article 10 de la loi 5-96), dans les sociétés à responsabilité limitée
(article 70 de
la loi n°5-96) et dans les sociétés à responsabilité limitée
d’associé unique (article 76 de la loi n°5-
96).
 
Tous ces textes évoquent la nécessité d’établir un
rapport de gestion mais seul l’article 142 de la loi
n°17-95 sur la SA en
prévoit précisément le contenu.
 
L’article 72 al. 3 de la loi n°17-95 dispose en
effet que « Le conseil d'administration convoque les
assemblées
d'actionnaires, fixe leur ordre du jour, arrête les termes des résolutions à
leur
soumettre et ceux du rapport à leur présenter sur ces résolutions.
 
A la clôture de chaque exercice, il dresse un
inventaire des différents éléments de l'actif et du
passif social existant à
cette date, et établit les états de synthèse annuels, conformément à la
législation en vigueur.
 
Il doit notamment présenter à l'assemblée générale
ordinaire annuelle un rapport de gestion
comportant les informations
prévues à l'article 142. »
 
En conséquence, les gérants ou dirigeants se
reporteront aux dispositions de l’article 142 afin
d’établir leurs rapports
de gestion et ce, quelle que soit la forme de leur société.
 
1- Le contenu du rapport de gestion
 
Selon les dispositions de l’article 142 de la loi
n°17-95, le rapport de gestion doit contenir les
informations et éléments
suivants :
 
·      
tous les éléments
d'information utiles aux actionnaires pour leur permettre d'apprécier
l'activité de la société au cours de l'exercice écoulé :
o   les opérations réalisées,
o   les difficultés rencontrées,
o   les résultats obtenus,
o   la formation du résultat distribuable,
o   la proposition d'affectation dudit résultat,
o   la situation financière de la société,
o   ses perspectives d'avenir.
 
·      
la liste des mandats des
administrateurs ou membres du conseil de surveillance ainsi que
leurs emplois
ou fonctions principales ;
·      
le cas échéant, les mêmes informations pour les filiales (plus de
50% du capital),
participations (entre 10 et 50% du capital) ou pour
les sociétés contrôlées (majorité des
droits de vote grâce à ses
actions/parts sociales ou en vertu d’un pacte d’actionnaires, ou
lorsqu’elle
détermine en fait les décisions prises en assemblées générales), avec leur
contribution au résultat social ;
·      
le cas échéant, une annexe
contenant un état de ces filiales et participations avec
indication des
pourcentages détenus en fin d'exercice ainsi qu'un état des autres valeurs
mobilières détenues en portefeuille à la même date et l'indication des
sociétés qu'elle
contrôle ;
·      
en cas d’acquisition en
cours d’exercice de filiales ou des participations ou le contrôle
d'autres
sociétés cela doit être mentionné.
 
L’obligation de faire
figurer l’ensemble de ces informations au sein du rapport pèse sur toutes les
sociétés anonymes (et par analogie également sur les autre sociétés commerciales)
sans distinction
suivant que leurs titres soient cotés ou non.
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Outre les informations
prescrites par ledit article 142 de la loi n°17-95, certains textes spéciaux
prévoient l’insertion d’éléments supplémentaires.
 
Ainsi le rapport de gestion
doit en outre rappeler les méthodes d’évaluation et la forme de
présentation
des comptes annuels et leurs modifications éventuelles (article 328 de la loi
n°17-95
et article 13 de la loi n°09-88).
 
Pour les sociétés faisant
appel public à l’épargne, les dispositions des articles 140 à 152 de la
loi
susvisée sont applicables. Le conseil étant responsable de l'information
destinée aux actionnaires
et au public, le rapport de gestion doit donc faire
ressortir la valeur et la pertinence des
investissements entrepris par la
société, ainsi que leur impact prévisible sur le développement de
celle-ci.
 
Il doit faire, également,
ressortir, le cas échéant, les risques inhérents auxdits investissements.
 
Le rapport indique et
analyse aussi les risques et événements, connus de la direction ou de
l'administration de la société, et qui sont susceptibles d'exercer une
influence favorable ou
défavorable sur sa situation financière.
 
Force est de constater
toutefois, surtout pour les sociétés ne faisant pas appel public à l’épargne,
que dans la pratique ce rapport ne contient pas toujours l’ensemble des
informations prévues par
l’article 142 de la loi n°17-95 relative aux
sociétés anonymes.
 
2- La communication du
rapport de gestion aux actionnaires/associés, outil de contrôle
interne et
externe
 
2.1- Droit de
communication des actionnaires/associés : outil de contrôle interne
 
L’article 146 de la loi
prévoit que « Tout
actionnaire a droit, à toute époque, d'obtenir
communication des documents
sociaux visés à l'article 141 et concernant les trois derniers
exercices
ainsi que des procès-verbaux et feuilles de présence des assemblées générales
tenues au
cours de ces exercices. »
 
L’article 141-(5) de la loi
n°17-95 permet donc aux actionnaires de prendre connaissance à
compter de la
convocation de l’assemblée générale ou au moins pendant les quinze jours qui
précèdent la date de la réunion, au siège social « du rapport de
gestion du conseil d’administration
ou du directoire soumis à l’assemblée,
ainsi que, le cas échéant, des observations du conseil de
surveillance. »
 
Dans l’hypothèse où la
société refuserait à cet actionnaire de lui communiquer notamment ledit
rapport de gestion, celui-ci peut demander au président du tribunal, statuant
en référé, d’ordonner
à la société, sous astreinte, de le lui
communiquer (article 148 de la loi n°17-95).
 
Il peut se faire assister
par un conseil pour exercer son droit de communication, il peut l’exercer
lui-même ou par le biais d’un mandataire.
 
Il faut signaler que ce doit
de communication appartient également aux copropriétaires d’actions
indivises, au nu-propriétaire et à l’usufruitier d’actions ainsi qu’aux
propriétaires de certificats
d’investissement et de droit de vote.
 

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Le rapport de gestion doit

même être adressé d’office aux actionnaires nominatifs à l’adresse
indiquée
par eux aux frais de la société.
 
Lors de l’assemblée
générale le rapport de gestion est donc présenté aux actionnaires (ou aux
associés) réunis en vue de l’approbation des comptes annuels relatif
l’exercice écoulé.
 
A travers la présentation
et la lecture de ce rapport, les actionnaires peuvent ainsi obtenir une
vision complète de l’activité et des perspectives à venir de la société et se
prononcer en
connaissance de cause sur les résolutions qui leurs sont
soumises.
 
2.2- Obligation de
communication aux Commissaires aux comptes : outil de contrôle
externe
 
En effet, conformément aux
dispositions de l’article 173 de la loi n°17-95, le rapport de gestion est
tenu à la disposition du ou des commissaires aux comptes 60 jours au moins
avant l’avis de
convocation de l’assemblée générale annuelle.
 
Les commissaires aux
comptes devront ainsi faire état dans leur rapport à l’assemblée générale de
leurs observations sur la sincérité et la concordance avec les états de
synthèse, des informations
données dans le rapport de gestion de l’exercice
et dans les documents adressés aux actionnaires
sur la situation financière
de la société, ainsi que sur son patrimoine et résultats.
 
En revanche il faut noter
que les tiers n’auront pas accès à ce rapport de gestion puisqu’il n’est pas
prévu de le déposer au greffe du tribunal de commerce, que ce soit pour les
sociétés anonymes ou
les SARL, seul le dépôt de deux exemplaires des états de
synthèse accompagnés d’une copie du
rapport du ou des commissaires aux
comptes, le cas échéant, dans les trente jours à compter de la
date de
l’approbation des comptes.
 
3 – Sanctions
Afin de faire respecter le
droit de communication des actionnaires, des sanctions de deux types
sont
prévues.
 
3.1- Nullité
 
L’article 152 de la loi
n°17-95 prévoit en effet qu’en cas de violation des dispositions du présent
chapitre, l’assemblée peut être annulée.
 
La nullité est prévue pour
les SA (article visé ci-dessus) mais aussi par exemple pour la SARL
l’article
70 de la loi n°05-96 le prévoit et l’article 76 le prévoit aussi pour la
SARLAU.
 
3.2- Amendes
 
Les amendes sont également
prévues pour les SA mais également pour les SARL qui ont les même
sanctions
mais les montants sont inférieurs.
 
Ainsi pour les membres des
organes d'administration, de direction ou de gestion des sociétés
anonymes,
l’article 388 disposent qu’ils seront punis d'une amende de 30.000 à
300.000 dirhams,
s’ils n’ont pas soumis à l'approbation de
l’assemblée ordinaire annuelle les états de
synthèse annuels et le
rapport de gestion.
 
Des amendes sont également
encourues par les mêmes personnes, en cas d’irrégularités dans la
mise à
disposition des documents nécessaires aux actionnaires, ainsi seront punis
d'une amende
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de 8.000 à 40.000 dirhams, ceux qui n'auront pas

mis à la disposition de tout actionnaire, au
siège
social :
 
 1) pendant le délai
de quinze jours qui précède la réunion de l'assemblée générale ordinaire
annuelle, les documents énumérés à l'article 141 ; (…)
 
(…) 4) à toute époque de
l'année, les documents suivants concernant les trois derniers exercices
soumis aux assemblées générales : inventaire, états de synthèse annuels, rapport
du conseil
d'administration ou du directoire, rapport des
commissaires aux comptes, feuilles de présence
et procès-verbaux des
assemblées.
 
Pour les gérants de société
à responsabilité limitée, les dispositions de l’article 109 de la loi n°5-96
précisent qu’ils « seront punis d'une amende de 2.000 à 40.000
dirhams », s’ils n’ont pas, pour
chaque exercice, dressé
l'inventaire, établi les états de synthèse et un rapport de gestion. 
 
En cas d'entrave au droit
de communication des associés de la SARL, le ou les gérants seront punis
d'une amende de 2.000 à 20.000 dirhams s’ils n’ont pas
mis à la disposition de tout
associé, au siège social, les
procès-verbaux des assemblées, les états de synthèse, l'inventaire, le
rapport des gérants et, le cas échéant, le rapport du ou des commissaires aux
comptes ou s’ils
n’ont pas soumis à l'approbation de
ladite assemblée ou de l'associé unique l'inventaire, les
états de synthèse
et le rapport de gestion.
 
Enfin en cas de non
communication du rapport de gestion dans les délais avant l’assemblée
générale, le ou les gérants seront punis d'une amende de 2.000 à 10.000
dirhams (article 11 de la
loi n°5-96).
 
 

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