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112- DROIT DES SOCIETES

2019-2020
Application 1

Séances 1à6

Application du Cours n°1

Conseils méthodologiques
Le contrat de société
La personnalité morale
La société en nom collectif (SNC)
La société à responsabilité limitée (SARL)

Mise à jour : Laetitia TOMASINI

Institut National des Techniques Economiques et Comptables


40, rue des Jeûneurs
75002 PARIS

http://intec.cnam.fr
Accueil pédagogique : 01.58.80.83.34 ou 01.58.80.83.57
112 – Droit des sociétés 2019/2020

Séance 1 : Présentation de la matière, des apprentissages et des modalités


de l’examen
Méthodologie de la résolution de cas pratiques

Séance 1 : Le contrat de société

CAS PRATIQUE N°1


Paul, âgé de 16 ans et émancipé, souhaite constituer une société pour la conception et la
commercialisation d’applications mobiles.
1/ Précisez si Paul pourra ou non réaliser son projet. Et si oui, pour quels types de sociétés ?

Il souhaite profiter de l’expérience en comptabilité et gestion de sa grande sœur Virginie,


fonctionnaire dans une collectivité territoriale.
2/ Virginie peut-elle se voir attribuer librement la qualité d’associé ?

Les parents de Paul et Virginie voient dans le projet de leurs enfants une réelle opportunité de les
aider financièrement à se lancer dans la vie et envisagent de faire un apport financier conséquent.
Néanmoins, ils ont entendu dire qu’étant mariés sous le régime de la communauté légale, ils ne
pouvaient être ensemble associés d’une même société.
3/ Pouvez-vous confirmer cette information ?

CAS PRATIQUE N°2


La société à responsabilité limitée AROMS, constituée en 2014, offre à sa clientèle « des herbes
aromatiques fraiches, sèches et surgelées », distribuées sur Internet. En réalité, cette société propose
depuis 2016 des plantes d’une toute autre nature, illégalement importées et interdites à la
commercialisation en France et dans une partie des autres pays de l’Union européenne.
1/ Précisez l’objet de la société AROMS et si celui-ci est licite.

CAS PRATIQUE N°3


Luc et Marc constituent une société en nom collectif « LUMA », immatriculée au registre du
commerce et des sociétés le 15 mai 2017 dans laquelle ils sont les seuls associés et cogérants.
En réalité, ils agissent pour le compte d’une seule et même personne : Victor, qui est le véritable
maitre de l’affaire. En effet, Victor, par ailleurs exploitant individuel d’une entreprise
commercialisant des produits similaires, utilise la SNC pour écouler des produits de deuxième choix
sous une marque différente. Il donne presque quotidiennement des consignes très précises aux
cogérants qu’il rémunère d’une somme fixe de 2 200€ par mois chacun.
1/ La société LUMA est-elle régulièrement constituée ?
2/ Quelles conséquences pouvez-vous déduire de cette situation ?

CAS PRATIQUE N°4


Analysez les clauses suivantes au regard de l’exigence de participation aux résultats de la société par
les associés imposée par l’article 1832 du Code civil :
1/ Clause qui attribue ou réduit la part de l’associé à une part insignifiante.
2/ Clause conférant un droit conditionnel sur les bénéfices.
3/ Clause par laquelle un associé se fait garantir par un tiers contre les risques liés à sa
participation.
4/ Clause par laquelle un associé renonce aux dividendes d’un exercice écoulé.

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5/ Clause par laquelle un associé de SNC abandonne tous les bénéfices correspondant à sa part
dans le capital social moyennement le versement par le coassocié d’une redevance forfaitaire.
6/ Clause par laquelle est prévu le paiement d’un intérêt aux associés même en l’absence de
bénéfices.
7/ Clause disciplinaire par laquelle un associé est privé de sa part dans les bénéfices à titre de
clause pénale.

Séance 2 : La personnalité morale de la société

CAS PRATIQUE N°1


Trois couples d’amis ont décidé d’unir leurs économies pour investir dans l’immobilier et de racheter
une friche industrielle en vue de la transformer en lofts d’habitation. Ils s’accordent pour formaliser
leur projet dans une société civile.
Une belle opportunité se présentant avant même que la société soit constituée, l’immeuble est
acheté le 7 août 2016 par un des couples au nom et pour le compte de la société civile en formation.
Le 20 janvier 2017 les statuts sont signés et le 27 janvier l’acte d’achat est repris à l’unanimité des
associés. La société est immatriculée au RCS le 6 février 2017.
La signature de l’acte authentique n’intervenant pas, la société, par l’intermédiaire de son gérant,
voudrait assigner le vendeur en réalisation judiciaire de la vente. Le vendeur conteste avoir conclu
l’acte avec cette dernière.
1/ La société peut-elle obtenir gain de cause ?

CAS PRATIQUE N°2


Prune et Mirabelle se connaissent depuis l’enfance et partagent la même passion pour la cuisine
traditionnelle. Elles excellent notamment dans la création de confitures et autres préparations à base
de fruit. C’est tout naturellement qu’elles décident d’en faire leur activité principale. Pour cela, elles
font appel à Pierre, leur ami de toujours, qui vient de terminer ses études de gestion pour les aider
dans leur projet. Il sera donc nommé gérant de la société.
Les statuts d’une SARL sont donc rédigés. Une clause des statuts donne pouvoir au gérant, « dans
l’intérêt de la société et vu l’urgence » d’acquérir un fonds de commerce mis en vente judiciaire.
Finalement la société n’est pas immatriculée. Les associés sont donc poursuivis en paiement du prix.
1/ Prune et Mirabelle sont-elles tenues au paiement du prix du fonds de commerce ?

CAS PRATIQUE N°3 (EXTRAIT DEVOIR D’ESSAI 2016-2017)


Les époux Maniffe et Monsieur Fête décident, en janvier 2015, de constituer une SARL dénommée «
Funday » ayant pour objet social l’organisation d’événements en tout genre. Le capital est fixé à 12
000 euros et composé d’un apport par les époux Maniffe d’un véhicule qu’ils ont estimé à 8 500
euros et d’un apport de 3 500 euros en numéraire de Monsieur Fête.
Les statuts sont signés en mars 2015 et mandat est donné par les associés à Monsieur Fête de
conclure un contrat de bail commercial au nom et pour le compte de la société. La société Déprime
cède alors, le 15 avril 2015, à la société Funday en formation, sous la signature de Monsieur Fête, son
droit au bail relatif à des locaux à usage de bureaux situés 40 rue des Jeuneurs à Paris, le contrat de
cession prévoyant que le prix de cession correspondrait aux arriérés de loyers dus par la société
cédante et serait payé directement au bailleur.
Au printemps 2016 la société est immatriculée et Monsieur Fête est nommé gérant. Pour promouvoir
l’activité de la société, il conclut alors un contrat de publicité avec une agence spécialisée pour un
montant de 11 000 euros, alors même qu’une clause des statuts lui imposait de demander
l’autorisation des associés pour tout acte supérieur à 10 000 euros.
Les affaires n’évoluant pas favorablement, la société Funday est dissoute à l’automne 2016 sans que
les créanciers n’aient été payés.
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1/ Le bailleur veut réclamer les loyers impayés à la fois à Monsieur Fête et à la société Funday. Que
pensez-vous des chances de succès de son action ?
2/ Votre analyse serait-elle la même si la société Funday n’avait pas été immatriculée ?

CAS PRATIQUE N°4


Mathieu, Paul et Nicolas ont l’intention de créer une SARL ayant pour objet l’activité de menuiserie.
Cette société à responsabilité limitée serait créée avec un capital de 12 000 euros, apporté à parts
égales par chaque associé et un apport en compte courant de chaque associé, effectué à partir de
l’immatriculation. Les statuts ne sont pas encore signés. Mathieu a, en août 2014 engagé plusieurs
dépenses, impression de documents, publicité. Paul a loué des locaux pour l’installation du futur
siège social. Tous deux ont déclaré contracter au nom de la société en formation.
Les statuts sont signés en novembre 2014 par les trois associés. En septembre 2015, la société n’est
toujours pas immatriculée. Les fonds correspondant aux apports des trois associés ont été déposés
auprès d’une banque en novembre 2014.
1/ Les fournisseurs de travaux impayés (impression et publicité d’août 2014) et le bailleur vous
demandent quels sont leurs recours.

A la signature des statuts, Mathieu et Paul ont donné mandat à Nicolas d’acquérir divers matériels
nécessaires à l’activité de menuiserie, ledit mandat étant assorti de modalités précises.
2/ Le cocontractant de Nicolas n’est pas payé et vous demande s’il a un recours et, dans
l’affirmative, contre qui ?

Les associés envisagent également de créer une société anonyme. Ils réfléchissent sur l’opportunité
d’inclure dans les statuts les clauses qui suivent :
• une clause qui donnerait mandat à Monsieur MAHE, administrateur, de gérer la société en
formation et qui indiquerait que tous les actes d’exploitation effectués par la société seront repris
automatiquement par la société une fois immatriculée,
ou
• une clause qui conférerait un même mandat à Monsieur MAHE et qui indiquerait que tous les
actes d’exploitation seront repris sur décision du seul PDG de la société après l’immatriculation.
3/ Qu’en pensez-vous ?

4/ Le banquier demande s’il doit rendre aux souscripteurs les fonds déposés lors de la souscription
des parts sociales dans un compte de son établissement.

CAS PRATIQUE N°5


1/ Les statuts de la SNC MARTIN fixent le siège social à REIMS. L’usine est située à BLOIS et le centre
de décision à PARIS.
a) Quelle est la localisation qui exprime la réalité ?
b) Les tiers doivent-ils se contenter du siège statutaire ?
c) Comment peut-on décider le transfert du siège ?

2/ Monsieur MARTIN est l’associé majoritaire. Il pense qu’il est resté propriétaire des biens qu’il a
apportés à la société. Est-ce vrai ?

3/ La SNC MARTIN est transformée en SARL MARTIN.


a) S’agit-il d’une nouvelle personne morale ?
b) Les droits des créanciers s’en trouvent-ils affectés ?

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CAS PRATIQUE N°6


1/ François souhaite contracter avec la Société Anonyme VERDIER.
Il vous demande qui exerce le pouvoir dans les sociétés commerciales.

2/ François sait que les statuts de toute société commerciale peuvent contenir des clauses
restrictives des pouvoirs des administrateurs (ou des gérants).
Il vous demande s’il devra consulter les statuts de la S.A. VERDIER à l’occasion de chaque opération.

3/ Si le dirigeant de la société commet une faute dans l’exécution du contrat conclu avec François,
celui-ci pourra-t-il engager la responsabilité civile de la société ?

CAS PRATIQUE N°7


Une SNC a été constituée pour vingt ans le 3 février 1995. En juin 2017, les associés ont prorogé la
société de façon rétroactive.
1/ Que pensez-vous de la situation de cette SNC ?

ANALYSE D’UNE DECISION DE JUSTICE


COUR DE CASSATION, CHAMBRE COMMERCIALE, 12 MARS 1985

LA COUR. – Sur le pourvoi formé en cassation d’un arrêt rendu le 8 novembre 1984 par la Cour
d’appel de Paris, 1ère Ch., au profit de M. Pierre BORDAS…

Sur le premier moyen, pris en ses trois premières branches :

Vu l’article 1134 du Code civil, ensemble l’article 1er de la loi du 28 juillet 1824 ;

Attendu que le principe de l’inaliénabilité et de l’imprescriptibilité du nom patronymique, qui


empêche son titulaire d’en disposer librement pour identifier au même titre une autre personne
physique, ne s’oppose pas à la conclusion d’un accord portant sur l’utilisation de ce nom comme
dénomination sociale ou nom commercial ;

Attendu que M. Pierre BORDAS a demandé qu’il soit ordonné sous astreinte à la Société anonyme
Editions BORDAS de cesser toute utilisation du nom BORDAS dans sa dénomination sociale et à cette
société et à la société à responsabilité limitée Société générale de Diffusion de cesser toute
utilisation de ce nom dans leurs « dénominations commerciales » ;

Attendu qu’après avoir constaté que M. Pierre BORDAS et son frère Henri avaient licitement choisi la
dénomination « Editions BORDAS » par acte sous seing privé du 23 janvier 1946 pour une société à
responsabilité limitée dont ils étaient les fondateurs, ultérieurement transformée en société
anonyme, la cour d’appel, pour accueillir la demande de M. Pierre BORDAS, énonce qu’il n’y a eu
aucune convention sur l’usage du nom BORDAS par la société ou sur l’inclusion de ce nom de la
dénomination sociale et que le patronyme étant inaliénable et imprescriptible, l’Incorporation du
nom BORDAS dans la dénomination sociale ne peut s’analyser que comme une simple tolérance à
laquelle M. Pierre BORDAS pouvait mettre fin sans pour autant commettre un abus dès lors qu’il
justifiait de justes motifs ;

Attendu qu’en se déterminant par ces motifs, alors que ce patronyme est devenu, en raison de son
insertion le 23 janvier 1946 dans les statuts de la société signés de M. Pierre BORDAS, un signe
distinctif qui s’est détaché de la personne physique qui le porte, pour s’appliquer à la personne

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morale qu’il distingue, et devenir ainsi objet de propriété incorporelle, la cour d’appel a violé les
textes susvisés ;

PAR CES motifs, et sans qu’il y ait lieu de statuer sur la quatrième branche du premier moyen ni sur le
second moyen ;

Casse et annule l’arrêt rendu le 8 novembre 1984, entre les parties, par la Cour d’appel de Paris ;
remet, en conséquence, la cause et les parties au même et semblable état où elles étaient avant ledit
arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la Cour d’appel d’Orléans, à ce désignée par
délibération spéciale prise en la Chambre du conseil ; (…)

1/ Identifiez les parties, rappelez les faits et la procédure antérieure.


2/ Quel est le problème posé par cet arrêt ?
3/ Quelle est la solution de la Cour de cassation ?

TEST DE CONNAISSANCE

Affirmations VRAI FAUX


1 La « constitution de la société » est synonyme de son immatriculation.
2 Les personnes qui ont agi au nom de la société en formation n’agissent jamais en
leur nom et ne s’engagent en aucun cas. C’est la société qui est engagée.
3 A défaut de reprise par la société, un acte accompli par un futur associé pendant
la période de formation de la société engage la responsabilité de tous les futurs
associés.
4 La reprise des actes accomplis avant l’immatriculation de la société au RCS est
décidée par le dirigeant de la société.
5 Dans les reprises, il y a toujours un contrôle par les associés.
6 Le siège social est toujours celui mentionné dans les statuts.
7 Les clauses statutaires limitant les pouvoirs du gérant d’une société commerciale
sont opposables aux tiers dès lors que ces derniers en ont eu connaissance
8 La transformation d’une société entraîne la création d’une nouvelle personne
morale.
9 La responsabilité civile d’un dirigeant de société ne peut être engagée que s’il
existe un préjudice, un fait générateur et un lien de causalité entre les deux.
10 La protection du nom de la personne physique peut être dans certains cas
écartée lorsque celui-ci est utilisé comme dénomination sociale ou nom
commercial.

Séances 3 & 4 : La société en nom collectif

QUESTIONS DE COURS
1. Définir la responsabilité des associés dans les SNC.

2. Quelles sont les conditions de majorité requises pour la révocation du gérant dans les SNC ?

3. Quelle importance accorde-t-on à la personne en ce qui concerne la dissolution de la SNC ?

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CAS PRATIQUE N°1


1/ La SNC « Louis et Compagnie », constituée en 1999, est mandataire en gros de volailles et gibiers
au marché de Rungis. Ses associés sont MM. BONNEL, JACQUET, MISCINI et PASCAL. Plusieurs points
sont à éclaircir par rapport à cette société :

a) En novembre 2008, la Société Générale de Banque avait consenti à la SNC un prêt de 80 000
€. Après avoir signifié à la société (le 12 mai 2015) la déchéance du terme en raison du non-paiement
d’échéances, la banque a assigné M. MISCINI, avec ses coassociés, en paiement solidaire de la
somme en question.
M. MISCINI a soulevé la nullité de la procédure, faute d’une mise en demeure préalable régulière de
la société. Il soutient que la banque s’était contentée d’une lettre recommandée avec avis de
réception. Il pense que cette lettre ne valait pas mise en demeure.

Comment doit s’opérer la poursuite d’un associé pour le paiement des dettes sociales ? Quelle
différence faites-vous entre la contribution aux pertes et l’obligation aux dettes ?

b) Parallèlement, la banque entend poursuivre M. PASCAL, en sa qualité d’ancien associé, aux


fins de le voir condamner à payer la somme en question. M. PASCAL a vendu l’intégralité de ses parts
sociales en décembre 2011.
Pour se défendre, ce dernier a invoqué le fait que cette déchéance était intervenue postérieurement
à la cession de ses parts. Il considérait que, pour cette raison, il n’avait pas à couvrir la dette sociale
en cause, et qu’il avait cédé ses parts avant la déchéance du terme du prêt.

Est-ce que la banque peut obtenir gain de cause ?

2/ Un créancier de la SNC exerce une action à l’encontre de M. BONNEL afin d’obtenir le paiement de
sa créance. Ce créancier a déjà procédé à la mise en demeure de la SNC par acte d’huissier, mais
cette démarche s’est révélée infructueuse. Cette créance est née en mars 2012.

M. BONNEL a fait valoir qu’il a cédé ses parts en octobre 2011. Il estime que n’ayant plus la qualité
d’associé, il n’est pas tenu par cette dette sociale.

Qu’en pensez-vous ?

3/ M. JACQUET, le gérant de la SNC, envisage d’utiliser une partie de la trésorerie de la société pour
réaliser un investissement immobilier. Il souhaite ainsi acquérir, au nom de la société, un studio à
Ivry-sur-Seine afin de le mettre en location. Les loyers perçus permettraient de rembourser la
majeure partie des mensualités du crédit immobilier que la société devra contracter pour réaliser ce
projet. Cet investissement à long terme vise à tirer profit du développement probablement
important de cette ville dans les années à venir et à faire ainsi profiter la société d’une plus-value
immobilière. M. JACQUET pense réaliser cet achat sans en parler aux autres associés.

Peut-il le faire ?

CAS PRATIQUE N°2


Romain et Isabelle sont mariés sous le régime de la communauté légale depuis 2010. Ils sont tous les
deux salariés, elle styliste de mode dans une maison de haute couture et lui analyste financier dans
une société de crédit-bail. En 2011, Isabelle ouvre un compte d’épargne en actions à la BNP-Paribas
et consacre en moyenne chaque mois 300€ de son salaire pour acquérir de nouveaux titres. Grace à
ses différentes transactions et à sa grande capacité d’anticipation, la valeur de son portefeuille
dépasse 25 000€ début 2018.

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Les conditions de travail d’Isabelle se sont sensiblement dégradées : elle est de plus en plus souvent
remise en cause par de jeunes recrues et le climat social dans la maison de haute couture s’est
fortement dégradé depuis qu’elle a été rachetée par un groupe spécialisé dans le luxe. Une nouvelle
équipe de direction a été nommée et Isabelle a beaucoup moins d’autonomie.
Au printemps 2018, elle décide de se lancer avec son amie Olivia, travaillant chez un concurrent,
pour créer leur propre ligne de vêtements essentiellement constituée de robes de soirées.
Romain est un peu effrayé par ce projet car il sait que le monde de la mode est particulièrement
difficile.
Isabelle lui répond qu’elle n’engagera que ses propres économies qu’elle possède dans son compte
épargne en actions et qu’elle compte constituer une SNC pour qu’Olivia qui n’a pas de capital puisse
apporter son savoir-faire et avoir autant de parts sociales qu’elle-même. Elle précise aussi à Romain
que comme il est fort probable que la société soit en déficit les deux premières années, les déficits
pourront être déduits des autres revenus, et qu’ils paieront moins d’impôt.
Romain la met en garde sur les risques d’une telle forme de société et lui dit qu’il pourra s’y opposer
dans la mesure où la moitié de la valeur de son compte d’épargne en actions lui appartient. Il s’ensuit
une violente altercation et Isabelle vient vous consulter le lendemain pour avoir des réponses aux
nombreuses interrogations qu’elle a eues durant sa très mauvaise nuit.

1/ Romain a-t-il un droit sur la valeur de son portefeuille de titres ?


2/ Romain peut-il s’opposer à la constitution de la société ?
3/ Olivia pourra-t-elle être associée en n’apportant que son savoir-faire et recevoir la même part
de bénéfices qu’Isabelle ?
4/ Un créancier de la société pourra-t-il effectivement demander à Romain de le payer à la place de
la SNC, comme Romain l’a affirmé la veille ?

CAS PRATIQUE N°3


La SNC Tabac de la gare exploite un débit de tabac. La société a un capital social de 35 000€ et a été
créée en 1994. Son capital social est détenu par six associés dont Edouard. La société est gérée par
l’une des associés, Angeline, qui détient 10% du capital social.
Edouard est brutalement décédé en fin de semaine dernière. Son seul héritier est son fils, Luc, âgé de
15 ans. Les autres associés se demandent comment la société va réussir à poursuivre son activité. Les
statuts prévoient que le décès d’un associé n’entraine pas la dissolution de la société et que celle-ci
se poursuit en intégrant les héritiers de l’associé décédé.

1/ Quelle est l’incidence du décès d’Edouard sur la SNC ?

Les associés reprochent à Angeline un certain nombre de fautes de gestion commises récemment. Ils
envisagent de la révoquer de ses fonctions de gérante.

2/ Comment la décision de révocation doit-elle être prise ? Les associés doivent-ils prendre des
précautions lors de cette décision ?

CAS PRATIQUE N°4


Les sociétés « Axes développement » et « Immobel aménagement » sont les seules associées d’une
SNC. Elles sont cogérantes. « Axe développement » reproche à sa coassociée l’existence de
facturations fictives, de règlements non justifiés etc…
Elle pose les questions suivantes :

1/ Pourrait-elle révoquer le gérant en se fondant sur l’article L 221-12 al. 2 du Code de commerce
selon lequel « si un ou plusieurs associés sont gérants et ne sont pas désignés par les statuts,

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chacun d’eux peut être révoqué de ses fonctions, dans les conditions prévues par les statuts ou, à
défaut, par une décision des autres associés, gérants ou non, prise à l’unanimité ».
2/ Pourrait-elle demander cette révocation en justice ?

CAS PRATIQUE N°5


La SNC Pharmacie de Bagatelle exploite une officine de pharmacie près de Paris. Elle comporte cinq
associés personnes physiques : Arnaud, Béatrice, Cécile, David et Eva. Arnaud en est associé
majoritaire ; il détient 2 650 parts sociales sur les 3 500 parts sociales qui composent le capital de la
société. Le capital social de la SNC s’élève à 35 000€. Cette société a été créée en septembre 2016 :
les statuts ont été signés le 12 septembre et l’immatriculation est intervenue le 26 septembre.
Le 16 septembre, David a acquis du mobilier professionnel pour pharmacies pour un montant de
12 000€, afin de meubler leur future pharmacie. Il a accompli cet acte sans avoir reçu préalablement
de mandat de la part des autres associés. Le 20 septembre, les autres associés lui ont attribué un
mandat indiquant qu’ils « donnent mandat à David d’accomplir tous les actes nécessaires au
démarrage de l’activité de la société ».
Cécile est décédée brutalement le 10 octobre 2016. Elle n’avait pas d’enfant. Ses héritiers sont son
frère (Etienne, mineur non émancipé, âgé de 16 ans) et sa sœur (Chloé, âgée de 26 ans).
Arnaud a été désigné gérant de la SNC dans les statuts. Il vient d’apprendre que le local contigu à
celui occupé par la pharmacie est sur le point d’être mis en vente. L’acquérir peut s’avérer
intéressant pour la pharmacie si elle souhaite un jour s’agrandir (projet naturellement très
hypothétique pour l’instant car elle début à peine son activité). Arnaud ne veut pas que le local à
vendre lui échappe. Il a donc immédiatement contacté le propriétaire de ce local et lui a fait une
proposition d’achat au prix du marché. Cette proposition a été acceptée hier par le propriétaire. Le
compromis de vente a été signé ce matin entre le vendeur et Arnaud (agissant au nom de la SNC). Le
propriétaire du local a eu communication des statuts de la société et de divers documents (dont le
projet de compromis) hier après-midi ; il a profité de la soirée d’hier pour lire l’intégralité des statuts.
Arnaud n’a pas eu le temps de prévenir des autres associés de la signature du compromis, car ils sont
tous à Venise en vacances pour dix jours. Il est persuadé d’avoir bien agi.

1/ Qui est engagé par l’acquisition du mobilier professionnel ?


2/ Quelle est la conséquence du décès de Cécile pour la société ?
3/ Quelle est la valeur juridique de la signature du compromis de vente pour la société ?
4/ Arnaud peut-il être sanctionné par les autres associés pour avoir accompli cet acte tout seul ?

Annexe : Extrait des statuts de la SNC Pharmacie de Bagatelle

Article 2 – Objet social


La société a pour objet la gestion et l’exploitation d’une officine de pharmacie sise à Neuilly-sur-
Seine, 3 rue du bois de Boulogne.
Article 12 – Pouvoirs du gérant
Le gérant de la société ne peut accomplir seul aucun acte d’acquisition immobilière au nom de la
société. Pour la réalisation d’une telle opération, l’accord écrit de tous les autres associés est
indispensable.
Article 21 – Décès d’un associé
La société n’est pas dissoute par le décès d’un associé. Les héritiers, conjoint survivant et ayants-droit
de l’associé décédé deviennent associés de la société et se partagent la propriété des parts sociales
détenues par l’associé décédé.

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CAS PRATIQUE N°6 (EXTRAIT D’UN SUJET DE DEVOIR DE FIN DE SERIE INTEC 2009-2010, MIS A JOUR AU
01/09/2017)
La SNC « Alp’ Authentic », au capital social de 1.000.000 € (réparti en 10.000 parts d’une valeur
nominale de 100 € chacune), a pour objet l’exploitation d’activités de restauration sous toutes
formes et l’acquisition de locaux permettant cette exploitation. Son siège social se situe à Bourg-
Saint-Maurice (Savoie).

Lors de la constitution de la société, le capital se répartissait de la manière suivante :


- Monsieur FRED 2.500 parts sociales
- Monsieur LUCAS 1.500 parts sociales
- Monsieur SERGE 3.000 parts sociales
- Madame IRENE 1.200 parts sociales
- Madame BIANCA 1.800 parts sociales

Aujourd’hui, cette répartition est différente, suite à la cession (intervenue hier) des parts sociales de
Madame BIANCA et au décès de Monsieur FRED:
- Alain FRED : 1.250 parts sociales
- Jules FRED : 1.250 parts sociales
- Monsieur LUCAS : 1.500 parts sociales
- Monsieur SERGE : 3.000 parts sociales
- Madame IRENE : 2.000 parts sociales
- Melle HORTENSE : 1.000 parts sociales

Lors de la constitution de la société, en mars 2015, les cinq associés ont effectué des apports en
numéraire et en nature. A ce titre, Monsieur LUCAS a apporté, entre autres, à la société un véhicule
estimé à 10.000 €. Il avait acquis ce véhicule en janvier 2012, avec l’accord de son épouse (avec
laquelle il est marié depuis mars 2000 sous le régime matrimonial de la communauté réduite aux
acquêts). Ce bien constitue donc un bien commun. Monsieur LUCAS avait oublié de prévenir son
épouse de la réalisation de cet apport. Elle vient d’en apprendre l’existence hier, lors de son retour
d’un périple de six mois en Inde. Elle se dit que l’investissement de son mari peut se révéler rentable
et regrette de ne pas en avoir été informée, car elle aurait aimé devenir associée de cette société.

Monsieur FRED vient de décéder dimanche dernier. Il laisse pour héritiers ses deux fils : Alain, 21 ans,
et Jules, 16 ans.

Par ailleurs, l’un des créanciers de la société, la SARL « La Crémerie de la Tarentaise », commence à
s’impatienter : la SNC « Alp Authentic » ne lui paye plus les livraisons de produits laitiers depuis 3
mois. Les dettes de la SNC à l’égard de la SARL se sont donc accumulées et représentent aujourd’hui
la somme globale de 35.000 €. La dernière facture impayée date du mois dernier et correspond à une
livraison effectuée il y a 3 semaines. Furieux, le gérant de la SARL est déterminé à agir : il vient de
mettre en demeure Madame BIANCA de lui régler sous 8 jours la somme de 35.000 €. Il a exercé
cette action à son encontre, car il la connaît personnellement et est garanti de sa solvabilité. Or,
Madame BIANCA estime ne plus devoir garantir les dettes de la SNC, dans la mesure où elle vient de
vendre, hier, l’intégralité de ses parts sociales.

La SNC « Alp Authentic » est gérée, depuis l’origine, par Monsieur SERGE. Celui-ci a été désigné
gérant dans les statuts de la société. Il vient d’effectuer, la semaine dernière, un acte d’achat dont il
n’a pas encore parlé à ses co-associés. Craignant leur colère, il préfère attendre des jours meilleurs
pour leur annoncer la nouvelle. Il a réalisé un acte d’achat d’un nouveau local, au nom de la SNC. Il
s’agit d’un ancien chalet d’alpage, situé sur les nouvelles pistes de ski alpin que la station va ouvrir
cet hiver. Ce bâtiment est en bon état général et bénéficie d’un emplacement exceptionnel ainsi que

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d’une vue sublime sur les sommets enneigés. Cette acquisition s’est réalisée au prix de 1.150.000 €.
Elle est destinée à ouvrir un nouveau restaurant d’altitude dans cette partie du domaine skiable.

Les statuts de la SNC contiennent un certain nombre de clauses dont le contenu a été déterminé
librement par les associés lors de la constitution de la société. Dès lors, la licéité de ces clauses n’est
pas garantie, dans la mesure où les associés n’ont pas systématiquement vérifié que ces clauses
étaient conformes aux dispositions du droit des sociétés.

Ainsi, les statuts contiennent une clause subordonnant l’entrée dans la société du conjoint d’un
associé au vote d’un agrément, à l’unanimité des autres associés, dans l’hypothèse où ledit conjoint
exercerait le droit que lui reconnaît l’article 1832-2 du Code civil.

Par ailleurs, une autre clause des statuts envisage l’hypothèse du décès d’un des associés et prévoit
que les héritiers de l’associé décédé deviendront automatiquement associés de la société, et se
répartiront entre eux les parts sociales détenues par le défunt.

De plus, une clause des statuts prévoit que le gérant ne peut pas engager la société pour des actes
d’une valeur supérieure à 300.000 €, sans avoir obtenu au préalable l’accord de la majorité des
autres associés.

Questions à traiter :

1) Quelle est la valeur juridique de l’acte d’achat effectué par Monsieur SERGE ?
2) Une fois mis au courant de l’acquisition du chalet réalisée par Monsieur SERGE, certains
associés souhaitent le révoquer. Comment y procéder ? Quelles précautions prendre ?
3) Quelle est la conséquence du décès de Monsieur FRED sur la SNC ?
4) Le gérant de la SARL « La Crémerie de la Tarentaise » pouvait-il valablement s’adresser à
Madame BIANCA pour obtenir le paiement de sa créance ?
5) Quelles formalités restent à accomplir pour que la cession des parts sociales de Madame
BIANCA produise ses effets ?
6) Madame LUCAS peut-elle devenir associée de la société, sans réaliser un nouvel apport ?

TEST DE CONNAISSANCE

Affirmations VRAI FAUX


1 Un mineur non émancipé peut être associé dans une SNC.
2 La responsabilité des associés de SNC est conjointe.
3 Dans la SNC, la désignation d’un gérant n’est pas indispensable.
4 La SNC peut être gérée par plusieurs gérants.
5 Le gérant d’une SNC peut être révoqué à tout moment sans juste motif.
6 La révocation du gérant associé d’une SNC peut entraîner la dissolution de la
société.
7 Le décès d’un associé de SNC n’emporte en aucun cas la dissolution de la société.
8 La révocation du gérant non associé d’une SNC est prise à la majorité des
associés aux conditions prévues par les statuts.
9 Dans la SNC, l’associé peut être poursuivi indépendamment de la procédure
engagée à l’encontre de la société.

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Séances 5 & 6 La Société à responsabilité limitée

CAS PRATIQUE N°1


Constitution d’une SARL – Actes conclus pour le compte de la société en formation –
Cumul mandat de gérant et contrat de travail – Garantie.

Après avoir acquis une expérience de plusieurs années dans l’imprimerie, Jérémy Dupont décide de
créer avec trois amis, Paul, Marc et Didier, une SARL « Imprim’J » située à Meaux (77000). Jérémy
apporte 22 500 € et chacun des trois autres associés 5 000 €, soit au total 37 500 € libérés
intégralement.
La semaine dernière, Jérémy a conclu les contrats suivants pour les besoins de la société en
formation :
contrat de bail d’un local commercial moyennant un loyer mensuel de 1 200 €, dans lequel la société
exercera son activité ;
contrat de location d’une machine d’imprimerie deux couleurs d’un montant de 1 000 € par mois
pendant 7 ans.
Les statuts ne sont pas encore signés. Ils doivent l’être d’ici trois semaines.

1) Quelles sont les conditions de création de la SARL « Imprim’J » ?


2) Quel sera le sort des actes conclus par Jérémy avant la signature des statuts ?
3) Jérémy envisage d’assumer la gérance de la société. Déterminez les conditions de nomination
du gérant lors de la constitution de la société.
4) La société est constituée depuis 2 ans ; Jérémy en est devenu le gérant unique ; il souhaite
maintenant que son professionnalisme soit davantage reconnu ; il envisage de conclure un
contrat de travail en qualité de directeur technique avec la société. Est-ce possible ?

CAS PRATIQUE N°2


Pouvoirs et responsabilité du gérant – Révocation – Nomination du gérant.

Les époux Patrick et Catherine MASSEHER sont propriétaires de vignobles à Jaulgonne dans la région
de Reims. Ils cultivent, récoltent et distillent le raisin pour en faire du champagne. Ils distribuent le
champagne à des revendeurs par le biais d’une SARL qu’ils ont créée en 1998. Les deux époux
possèdent chacun 20 % des parts sociales et les cinq autres associés détiennent ensemble 60 % des
parts sociales.

Patrick est le gérant ; il décide le 10 septembre 2016, avec l’accord de son épouse, d’effectuer des
travaux dans la société pour un montant de 50 000 € ; or une clause statutaire interdit au gérant de
conclure des contrats d’un montant supérieur à 30 000 € sans l’autorisation des associés. Les cinq
associés s’opposent au contrat conclu par Patrick avec une société de travaux et réaménagement de
bureaux.

1) L’opération effectuée par le gérant est-elle valable ? Les associés peuvent-ils s’y opposer ?
2) Pour quels types de fautes, la responsabilité civile du gérant peut-elle être engagée ? Qui peut
l’engager ? Quel est le délai de prescription de l’action en responsabilité ?
3) Déterminez les conditions et modalités de révocation du gérant.

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CAS PRATIQUE N°3


Conventions entre la société et son gérant ou ses associés – Cessions des parts sociales à
des associés et à des tiers.

La SARL « Au bon climat », créée en 1995, au capital de 25 000 €, dont le siège social est situé à Paris
11e Boulevard Voltaire, a pour objet la vente, l’installation et la réparation de chaudières.
Jean-Luc PARITON est gérant associé : il possède 40 % des parts sociales. Les trois autres associés,
Véronique, Alain et Michel se répartissent le capital à raison de 20 % chacun. La société n’a pas de
commissaire aux comptes.

Différentes opérations sont effectuées :


 Michel achète auprès de la société une chaudière à gaz Gazauto pour un montant de 2 000 €
avec une remise de 10 % pour son logement personnel.
 Les associés font réparer leur chaudière personnelle par la société et concluent chaque année un
contrat d’entretien.
 La SARL a accordé sa caution à une banque pour garantir le prêt octroyé à une filiale de la SARL.
 Jean-Luc contracte auprès de la société un emprunt d’un montant de 10 000 € pour faire le tour
d’Europe pendant ses vacances.
 Jean-Luc vend un immeuble appartenant à la SARL pour un montant de 100 000 € à une SA dont
il est administrateur.

1) Qualifiez ces actes ; déterminez leur régime juridique et leurs conséquences.


2) Alain décide de céder 10 % de ses parts à Véronique et 10 % à un ami non associé. Déterminez
les conditions de cession des parts sociales.

CAS PRATIQUE N°4


Décisions collectives ordinaires et extraordinaires.

La SARL « Aux bons gâteaux », au capital de 15 000 €, a son siège social à Paris (1er arrondissement),
rue Saint-Honoré. La société a clôturé son exercice au 30 septembre. Le capital est réparti de la façon
suivante :
 Pierre, le gérant : 320 parts
 David : 100 parts
 Olivier : 180 parts

1) La société est prospère et le gérant décide d’augmenter le capital de la société par apports
nouveaux en numéraire d’un montant de 10 000 €. Quel est le montant de la libération des
apports ? Déterminez les opérations à effectuer par l’organe compétent.
2) Huit mois après le dépôt des fonds, l’augmentation de capital n’a pas été décidée ; David veut
récupérer ses fonds. Quelle démarche doit-il suivre ?
3) Le gérant veut augmenter sa rémunération. Qui est compétent pour prendre cette décision ?

CAS PRATIQUE N°5


Extrait du sujet d’examen d’essai Intec 2010

La SARL « Olivbio », dont le siège social est à Nyons (Drôme), s’est spécialisée dans la production et la
commercialisation d’olives biologiques et de produits dérivés. Créée en 2007, elle s’est très
rapidement développée grâce à l’engouement récent du grand public pour les produits biologiques.
Elle a conclu des partenariats avec plusieurs enseignes de distribution et connaît aujourd’hui des
résultats très confortables.

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Cette société est gérée par Laure Olivier depuis sa création. Son capital social, d’un montant de 40
000 € (400 parts sociales d’une valeur nominale de 100 €), se répartit de la manière suivante entre
les quatre associés :
Laure 210 parts
Benjamin 90 parts
Pierre 50 parts
Blandine 50 parts

Le capital social a été constitué par des apports en numéraires, intégralement libérés lors de la
constitution de la société. La SARL n’est pas dotée de commissaire aux comptes.

Dotée d’un grand esprit entrepreneurial, Laure est également gérante d’une autre société : la SARL «
Les balcons du Mont Ventoux », une société exploitant plusieurs gîtes et une maison d’hôtes dans le
Sud de la Drôme, à quelques kilomètres de Nyons.

Les statuts contiennent une clause, dont Laure a d’emblée reconnu la légitimité, aux termes de
laquelle le gérant de la société ne peut effectuer seul au nom de la société un acte d’une valeur
supérieure à 150 000 € (un tel acte ne peut être réalisé que si le gérant obtient l’accord de tous les
associés).

La SARL « Olivbio » est une société à caractère familial (les quatre associés sont cousins germains),
très largement dominée par Laure qui est à l’origine de ce projet. Si cette domination se retrouve
dans la répartition des parts sociales, elle est également morale. Aussi les statuts contiennent-ils une
clause destinée à éviter tout changement dans la répartition des parts sociales et devant assurer ainsi
à Laure une position relativement confortable. Cette clause prévoit que toute cession de parts
sociales entre associés ou au profit du conjoint, d’un ascendant ou d’un descendant de l’un des
associés devra être autorisée à la majorité des associés représentant la majorité des parts sociales.

Les statuts ont été rédigés par Benjamin, qui n’est pas juriste et qui a trouvé un exemple de statuts
sur Internet. Les trois autres associés lui ont fait confiance et n’ont pas interrogé un professionnel
compétent (notaire, avocat ou expert-comptable) sur la validité des clauses statutaires figurant dans
ce modèle. Ils les ont reprises en les adaptant à leur situation et en espérant qu’elles soient licites.

Laure a acquis au nom de la SARL, en novembre dernier, un appartement dans une résidence
médicalisée pour personnes âgées à Lyon, pour une valeur de 180 000 €. Après de longues
hésitations, elle a estimé qu’il était préférable de dissimuler cet investissement et n’en a donc pas
parlé à ses co-associés. Malheureusement, Laure n’a pas réussi à échapper à la grippe et a dû cesser
son activité de gérance pendant une dizaine de jours en décembre. Pendant cette période, Benjamin
a géré les affaires courantes et a, malencontreusement, découvert une copie de l’acte notarié
d’achat de l’appartement. Il en a aussitôt parlé aux deux autres associés qui, comme lui, en sont
restés perplexes.

Par ailleurs, un contrat a été conclu, également en novembre dernier, entre la SARL « Olivbio » et la
SARL « Les balcons du Mont Ventoux ». Par ce contrat, la SARL « Olivbio » vend à l’autre société des
bouteilles d’huile d’olive, de la tapenade et des olives, pour toute l’année 2010, et s’engage à en
livrer une certaine quantité chaque mois.

Blandine souhaite céder une partie de ses parts sociales à son fils Pierre, passionné par la culture des
oliviers.

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En octobre dernier, conscients des belles opportunités à venir dans le secteur de l’agriculture
biologique, les associés ont envisagé d’augmenter prochainement le capital de la société, pour le
faire atteindre 80 000 €. Ils pensent réaliser de nouveaux apports en numéraire.

Laure, souhaitant suivre son concubin qui vient d’obtenir une mutation professionnelle à Avignon,
pense transférer le siège social de la SARL dans le Vaucluse (ce département et le département de la
Drôme sont limitrophes). En effet, elle s’apprête à emménager définitivement avec son concubin
dans un village au sud d’Avignon et trouve pertinent que le siège social de la société la suive. Elle
partira dès la semaine prochaine à la recherche d’un petit local pouvant abriter son bureau et
commencera à entreprendre les démarches de transfert du siège social.

1) Quelle est la valeur juridique de l’acte d’achat de l’appartement lyonnais réalisé par Laure en
novembre dernier ?
2) Que vous inspire le contrat qui vient d’être signé entre les deux SARL ?
3) Blandine peut-elle céder librement une partie de ses parts sociales à son fils ? Comment
procéder pour que cette cession produise ses effets ?
4) Comment doit être prise la décision d’augmenter le capital social de la SARL ?
5) Laure peut-elle décider seule de transférer le siège social dans le Vaucluse ?

I - ANALYSE DE DECISION DE JUSTICE


Cour de cassation
Chambre commerciale
Audience publique du mercredi 13 novembre 2013
N° de pourvoi: 12-25675

LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE COMMERCIALE, a rendu l'arrêt suivant :

Sur le moyen unique, pris en sa première branche :

Vu les articles L. 223-18 du code de commerce et 117 du code de procédure civile ;

Attendu, selon l'arrêt attaqué, que la SARL Société de transports de marchandises (la société STM),
ayant formé une surenchère du dixième à la suite de l'adjudication, sur saisie immobilière, de biens
qui appartenaient à M. et Mme X..., la société Deleflie, adjudicataire de l'un des lots, a demandé que
la surenchère soit déclarée irrecevable au motif que le gérant de la société STM ne justifiait pas avoir
été autorisé à accomplir un tel acte par une décision collective des associés ;
Attendu que pour accueillir cette demande, l'arrêt, après avoir énoncé que les tiers peuvent se
prévaloir des statuts pour justifier du défaut de pouvoir du dirigeant pour figurer au procès comme
représentant de la personne morale, retient que la limitation des pouvoirs du gérant de la société
STM résulte de la clause des statuts de cette dernière selon laquelle tout achat, vente ou échange
d'immeubles ne pourront être réalisés sans avoir été autorisés par une décision collective des
associés ;
Attendu qu'en statuant ainsi, alors qu'elle relevait que les statuts de la société STM précisaient que la
limitation, « à titre de règlement intérieur », des pouvoirs du gérant pour l'accomplissement de
certains actes ne pouvait être opposée aux tiers ni invoquée par eux, ce dont il résultait que la
société Deleflie n'était pas fondée à se prévaloir des statuts de la société STM pour contester le
pouvoir du gérant de cette dernière de la représenter en justice, la cour d'appel a violé les textes
susvisés ;

PAR CES MOTIFS et sans qu'il y ait lieu de statuer sur la seconde branche du moyen :
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CASSE ET ANNULE (…)

1) Résumez les faits.


2) Identifiez le problème de droit.
3) Présentez et analysez la solution de la Cour de cassation et ses arguments.
4) Quel élément connu des tiers est-il de nature à annuler l’engagement d’une SARL ? Qui doit
invoquer la connaissance de cet élément ?
5) Comment pouvez-vous expliquer la différence de règles entre les SNC et les SARL en matière
d’engagement de la société à l’égard des tiers ?

II - TEST DE CONNAISSANCES

Affirmations VRAI FAUX


1 Les apports en industrie sont interdits dans la SARL.
2 La SARL est gérée par une ou plusieurs personnes physiques ou morales.
3 Le nombre de gérants dans la SARL est déterminé par la loi.
4 Le commissaire aux comptes est obligatoire dans toute SARL.
5 Un gérant de SARL peut toujours cumuler le mandat social avec un contrat de
travail.
6 La SARL est une société commerciale par l’objet.
7 A l’égard des tiers, le gérant d’une SARL est le représentant de la société.
8 Les statuts d’une SARL peuvent interdire le cumul de mandat de gérant avec
celui d’administrateur ou de gérant d’une autre société.
9 La loi fixe les règles de démission du gérant de SARL.
10 Pendant le mariage, dans le régime de la communauté légale, les parts achetées
par l’époux ou l’épouse constituent un bien commun soumis à l’administration
des deux époux ; les deux époux ont la qualité d’associé.
11 Les pouvoirs du gérant de SARL dans ses rapports avec les associés sont
déterminés par les statuts, à défaut par la loi.
12 Le gérant de SARL peut faire tous les actes de gestion dans l’intérêt de la société.
13 Les associés de SARL sont tenus de libérer intégralement, lors de la constitution
de la société, le montant de leurs apports en numéraire et en nature.
14 Le gérant d’une SARL qui vire 1 000 € du compte de la société à celui de sa fille
qui remboursera la somme dans un délai de deux mois, au taux du marché,
constitue une convention réglementée.
15 La cession des parts sociales par un associé de SARL à son conjoint non associé
est toujours soumise à l’autorisation des associés.
16 La transformation d’une SARL en SA est une modification statutaire.
17 La transformation d’une SARL entraîne la création d’une personne morale
nouvelle.
18 L’associé unique de l’EURL est obligatoirement une personne physique.
19 L’EURL est une forme de société.
20 La création d’une EURL peut résulter de la réunion de toutes les parts d’une SARL
en une même main.

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