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Port-au-Prince, le 29 août 2022

Au Commissaire du Gouvernement
Près le Tribunal de Première Instance
De Port-au-Prince
En son Parquet.-

Honorable Magistrat,

Le citoyen Edgard JEUDY, propriétaire, demeurant et domicilié à Port-au-Prince, identifié


tant par son NIF que par sa CIN aux : 003-146-851-8, 01-01-99-1962-02-00216, ayant pour
avocats constitués Maitres Pierre-Richard CASIMIR et Manette DORCEUS ROCK du Barreau
de Port-au-Prince, identifiés, patentés et imposés aux numéros : 003-153-786-7,
2007093216, 2007093218-7 ; 007-708-662-3, 5907133770, 5907134958-8 ; avec élection de
domicile au Cabinet Casimir sis au no. 74, Rue Stephen Archer, Pétion-Ville ;

A l’honneur de vous exposer ce qui suit :

Que depuis août 2019, il est nommé membre du Conseil d’Administration de la Banque de la
République d’Haïti – BRH ;

Que par ailleurs, comptable public agréé avec plus de 30 années d’expérience, il a été
nommé Directeur du Fonds de Développement Industriel – FDI en février 2017 ;

Qu’il a occupé ce poste pendant environ 2 ans et 6 mois, soit de février 2017 à août 2019 ;

Que durant toute la durée de sa fonction au FDI, sa contribution à la promotion des


programmes d’incitation aux secteurs productifs de la BRH a été remarquable notamment
dans l’agro-industrie, la pêche et l’aquaculture ;

Que 6 mois plus tard après sa nomination, soit le 25 août 2017, il a reçu une correspondance
du Directeur de l’Unité de Lutte contre la Corruption – ULCC d’alors, Major David Bazile, lui
demandant de lui communiquer la copie des dossiers de prêts accordés aux entreprises et
personnalités suivantes :………. ;

Qu’en réponse, en date du 30 août 2017, l’exposant a informé au Directeur de l’ULCC que les
livres du FDI lui sont ouverts tout en lui proposant de les consulter sur place, vu le caractère
confidentiel et la quantité de documents sollicités ;

Qu’il a offert toute sa collaboration mais que l’ULCC ne s’est pas manifestée après sa
réponse. Appert correspondance de l’ULCC en date du 25 aout 2017 et accusé de réception
de l’exposant en date du 30 aout 2017 ;
Que grande a été sa surprise de constater que l’Unité de Lutte contre la Corruption a, dans
un résumé exécutif de l’enquête conduite par elle sur le FDI, recommandé la mise en
mouvement de l’action publique contre lui pour abus de fonction et entrave au bon
fonctionnement de la justice ;

Que la grande majorité des faits exposés dans le résumé exécutif de l’enquête de l’ULCC ne
concerne pas l’administration de l’exposant ;

Que de tous les motifs présentés dans ledit résumé de l’enquête, il n’y a qu’un seul qui
concerne l’administration de l’exposant : il s’agit d’un prêt d’un montant de quatre millions
de Gourdes (HTG 4, 000, 000.00) d’une durée de 18 mois approuvé en date du 13 décembre
2017, en faveur de la Réserve S.A. ;

Que ce prêt a déjà été épongé par le Fonds de Développement Industriel en date du …… ;

Que d’ailleurs aucun reproche ne lui a été adressé dans le résumé exécutif de l’enquête
conduite par l’ULCC en ce qui a trait à ce prêt octroyé à la Réserve S.A. sous sous
administration ;

Qu’il est de principe juridique généralement admis que « la responsabilité pénale est
personnelle » ;

Que « nul n’est responsable pénalement que de son propre fait » ;

Qu’en droit pénal, l’imputabilité est une condition nécessaire pour engager la responsabilité
pénale d’une personne ;

Que les faits exposés par l’ULCC dans son résumé d’enquête ne sont pas amputables à la
personne de l’exposant. Donc, aucune responsabilité pénale ne saurait lui être attribuée ;

Que de plus, la responsabilité suppose non seulement un fait dommageable mais aussi un
lien de causalité ;

Que nulle part dans le susdit résumé d’enquête de l’ULCC, il n’est établi l’implication de
l’exposant dans la commission d’une infraction ;

Que l’article 5.5 de la loi portant prévention et répression de la corruption dispose  : « l’abus
de fonction est le fait par un agent public d’abuser de ses fonctions ou de son poste, c’est-à-
dire d’accomplir, dans l’exercice de ses fonctions, un acte en violation des lois afin d’obtenir
un avantage indu pour lui-même, une autre personne ou entité… »

Que le prêt octroyé à la Réserve S.A. a été fait suivant les normes et les conditions prévues
par la loi et les règlements en vigueur ;

Que l’exposant, en octroyant ledit prêt, n’a nullement exploité les opportunités liées à ses
fonctions pour se livrer à des fins personnelles ni permettre à une personne physique ou
morale d’en tirer un avantage ;
Que l’Unité de Lutte contre la Corruption ne peut non plus établir ces faits ;

Que dans ledit résumé d’enquête de l’ULCC, l’exposant est aussi reproché d’ « entrave au
bon fonctionnement de la justice » ;

Que l’article 21.c de la loi portant prévention et répression de la corruption tel que
mentionné dans le résumé d’enquête de l’ULCC précise : « … le fait de refuser sciemment et
sans justification de fournir les informations et documents requis dans le cadre d’une enquête
menée en matière de corruption » ;

Qu’en ce qui concerne l’exposant, comme il est mentionné plus haut, il a offert toute sa
collaboration à l’ULCC dans le cadre de l’enquête ;

Que l’exposant était disposé à effectuer des démarches auprès du Conseil d’Administration
de la Banque de la République d’Haïti – BRH, de qui relève la FDI, afin de trouver
l’autorisation de soumettre la copie des documents sollicités par l’ULCC dans le cadre de
l’enquête ;

Qu’aucune suite n’a été donnée à la correspondance datée du 30 août 2017 et reçue le
même jour, adressée au Directeur Général de l’ULCC par l’exposant ;

Qu’il y a donc lieu pour le Commissaire du Gouvernement de constater que dans le cadre de
l’enquête conduite par l’Unité de Lutte contre la Corruption – L’ULCC sur le Fonds de
Développement Industriel – FDI, aucun des faits qui lui sont reprochés n’est établi dans ledit
rapport ;

Pourquoi, l’exposant requiert, qu’il vous plaise, Honorable Commissaire du Gouvernement,


constater que les faits, pour la grande majorité, exposés dans le résumé exécutif de
l’enquête conduite par l’ULCC sur le FDI, ne concernent pas son administration ; constater
également que l’unique acte posé par son administration et qui est mentionné dans le dit
résumé d’enquête l’a été suivant les dispositions de loi en vigueur et n’a d’ailleurs fait l’objet
d’aucune critique de la part de l’ULCC ; reconnaitre que les faits qui lui sont reprochés sont
sans fondement pour n’avoir pas été établis par l’ULCC . Par conséquent, classer le dossier
sans suite. Ce sera droit.

Considérations distinguées,

Edgard JEUDY Pierre-Richard CASIMIR


Exposant Avocat

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