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as
hi 462532 26.336
DICTIONAIRE
CRITIQUE ,
44-3 nega3
E37 DE LA LANGUE
Y F R A N ÇAIS E.
PAR M. [ Abbé FÉRAUD , Auteur du Dictionaire Gramaticala
DÉDIÉ
A Monſeigneur de BOISGELIN , Archevêque d'Aix ; &c. l'un
des Quarante de l'Académie Françaiſe , &c.
TO ME SE C O N D.
E = N.
18
ACARDEEAM
L
IA
LATIN
A
A MARSEILLE ,
Chez JEAN MOssy Pere et Fils , Imprimeurs du Roi , de la Ville , de la Marine, etc.
et Libraires à la Canebiere , à côté du Bureau des Draps.
M. DCC. LXXXV I J.
AVEC APPROBATION , ET PRIVILEGE DU ROI.
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SUOSISSISSA SSSSS SSS SSSSSSSSSS
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1
AVERTISSEMENT
A La fin de la Préface , nous avons anoncé que , si l'on nous honorait de
quelque critique , ou qu'on nous demandât quelque éclaircissement, nous yo
satisferions à la tête du second Volume : nous venons remplir nos engagemens.
I. Plusieurs persones, qui aprouvent la nouvelle Ortographe, trouvent que nous
avons été trop timides , et que cette timidité peut nous faire acuser d être peu
conséquens , et de n'avoir pas, sur-cet article , des principes bien assurés. Ils
auraient souhaité que nous n'en eussions pas fait à deux fois , et que nous eussions
fait main-bâsse sur toutes les Lettres inutiles , et qui ne se prononcent pas. On
nous propose pour modèles MM . Duclos et BEAU ZE'E , dans quelques
uns de leurs Ouvrages , où ils ont poussé plus loin que nous les innovations,
Mais , outre que le premier n'a pas réussi dans ses tentatives, et que le se
cond parait s'en être dégoûté , quoique nous ayions lieu de penser qu'il y
a toujours un secret penchant , nous prions les persones , qui nous ont fait
ce reproche , ou qui nous ont doné cet avis , de considérer qu'un changeinent ,
qui peut révolter les uns et embarraſſer les aûtres , ne doit point se tenter , et ne
peut s'opérer tout d'un coup ; et qu'on doit y procéder par des ellais succellifs ;
et peut- être séparés par de longs intervales. Il faut éviter d'éfaroucher le lecteur',
et l'on doit l'acoutumer peu à peu à des innovations , qui le choquent, avant
qu'il en ait compris l'utilicé. Il nous a paru , par exemple , que le retranchement
d'une des doubles consones devant la syllabe féminine , où le muet , était plus
choquant quelquefois, que lorsqu'il était fait devant la syllabe masculine ; et qu'on
était plus surpris de lire come , pome , fome, home , avec une seule m , que de lire ,
>
comencer , pomier , ſomet, homage, &c. Il nous a semblé , en même tems , que , dans
les mots où la double neſt , ſuivant l'ancien usage , devant le muet , on pouvait en
retrancher une avec moins d'inconvénient, que de suprimer une des deux i dans
les mots terminés en elle. C'eſt pourquoi nous écrivons habituellement , courone ,
persone , consone , je done , j'abandone : et de même miène , tiène , anciène , qu'il prène >
quil vidne , etc. en remplaçant pour ceux- ci In retranchée par l'accent grâve sur
le qui précède : et nous n'avons pas encore ôsé écrire, bèle , immortèle , éternèle , quoi
que par essainous ayions quelquefois écrit , j'apèle , il s'apèle ; etc. = On objecte
que cette distinction , que nous faisons, a deplus grands inconvéniens qu'une
supression universelle de toutes les consones inutiles ; et qu'ayant anoncé que
c'était notre opinion qu'on prît la prononciation pour règle de l'ortographe , on
pouvait conclure qu'on doit prononcer toutes les lettres , que nous conservons
: dans notre manière d'écrire. Mais d'abord , quand nous avons avancé ce princip?,
nous avons ajouté que cette réforme était impraticable dans sa totalité , et que
nous ne visions qu'à diminuer les embarras de notre ortographe ; et non à les
retrancher entièreinent. Ensuite , si ces Critiques honêtesveulent bien y réfléchir ,
m 2
AVERTISSEMEN T.
il$ verront que c'est la règle , que done l'Auteur d'aprês l'usage , et non son
propre exerpie, qui doit servir de guide. Ce n'est donc pas sa manière décrire,
dans ce qui est du raisonement employé dans le cours de l'ouvrage , qu'on doit
considérer , mais les remarques qu il fait sur l'ortographe et la prononciation , à >
chaque mot , rangé suivant l'ordre alphabétique , qu'on doit consulter , quand
on a quelque doute
II. Un plus grand nombre tient à l'anciềne ortographe: et outre l'usage , qui
est la grande raison , ils en aportent d'alltres , qui sont assez spécieuses. Nous ne
pouvonsmieux faire que de transcrire ici ce que dit , à ce sujet , dans sa Gramaire ,
le P. Buffier , qui a instruit le prücês à charge et à décharge en y ajouta it quelques
réflexions. Nous nous étions déjà proposé de le faire dans la préface ;; mais nous
avons craint de trop grâssir le premier voluine = Les Fondemens de l'anciene
ortographe, dit çet excelent Gramairien , sont 1º. » Qu'il n'est point permis à des
» particuliers de changer rien dans le langage prononcé , et qu ils n'ont pas plus
» de droit de rien changer au langage écrit. =
= = 2º.° On perdroit , en quittant
>
» l'ancienne ortographe,la conoissance des étimologies qui font voir de quels mots.
» Latias ou grecs viennent certains mots françois . = 3 °. Il importe peu quels
» spient les caractères , dont on se serve , pour exprimer les sons par écrit ,
» pourvu qu'on puisse savoir le raport de ces caractères aux sons qu ils indiquent.
Toutes les nations ant quelque bizarerie sur ce point ; comme elles ne pensent
point à se réformer en notre faveur , nous ne devons pas prendre une autre
disposition à leur égard . 4º. On ne vient point à bout , avec la nouvelle
» ortographe , doter toutes les dificultés : il faudroit pour cela introduire de
» pouveaux caractères dans notre écriture , qui la rendroient tout- à - fait barbare ,
» et qui renverroient les gens de lettres à l'alphabet , pour recomencer , sur
» noueaux frais , daprendre à lire et à écrire. = 5 °. Par une suite nécessaire
» on méconoîtroit entièrement le langage , c'est à dire lort graphe de tous nos
» livres et cette quantité , que nous en avons d excelens, deviendroient , en peu
>
» d'années , hors d'usage = 69 L'on ne verroit plus le raport , qui est et qui
» doit êpre entre les mots dérivés l un de l autre ; par exemple , si lon écrit teins
» qu lieu de temps , en otant, le p , on ôtera le raport de temps aux mots temporel ,
» temporiser et à ses autres dérivés = . 7° La nouvelle ortographe ôteroit à
» Lécriture une prérogative considérable , savoir , que plusieurs mots de notre
» langue , qui sont équivoques par le son et à l oreille", ne le soient pas du moins
» par l'ortographe et aux yeux : le mot Ville est équivoque dans le son avec le
» mot v le : mais en le lisant , l'equivoque est entièreinent ôtée . »
En raportant les Fondemens de la nouvelle ortogra; he , le P. Biffier ne répond
peine à la premiere raison) , qu'on aporte pour prouver qu'on doit conserver
religieusement lanciène : nous devons y supléer. Nous disons donc qu'on y
établit une comparaison , qui n'est pas juste , entre la prononciation et l'ortogr.rphe.
La prononciation , arbitraire dans son origine , doit être , autant qu'il se peut. ,
jimuable. dès que l'usage la consacrée. Il n'y a aucune raison : il y aurait même
de grands inconvéniens à y introduire , à yy soufrir le moindre changement.
L'ortographe , au contraire qui est l'image de la prononciation , peut être
changée avec avantage pour y étre plus .conforme et pour cesser d'induire en
erreur ceux qui manquent de principes en ce genre Il n'y aurait d'inconvénient
que dans les changemens trop brusques , et qui seroient poussés trop loin .
1.Le P. Bufier répond au 24 article , que la raison des écimologies ne
AVERTISSEMENT.
prouve guère plus pour l'ancienne ortographe que pour la nouvelle ;; la première
écrivant beaucoup de mots d'une manière oposée à l'étimologie , témoin donner
sonner , couronne , personne , ect: où elle met deux n au lieu que selon l'étimologie ,
il'ne doit y en avoir qu'une , puisqu'ils viennent de donare sonare , coronii , persona ;
et de mê ne dans as ever , eslire , sousmettre , etc. Qilyersion , obinettre etc. qui n'ont point:
>
eu cette atention que pour quilques mots , ec que nous l'avons étendûe à
presque tous avec les restrictions dont nous avons parlé N.I. Notre langue ,
ajoutele P. Buffier ,a toujoursunpeu change : c'estlafatalité atachéeànotre
nation : nous ne l'éviterons pas dans la suite Tournons une fois son inconstance
en un véritable avantage , en têchant de rendre l'ortographe plus comode , plus
suivie , plusuniforme,en unmot , plus propreà faire déméler.et distinguer toug
vj AVERTISSEMENT.
les sons les uns des autres. Nous ajouterons que quant à ce qu'on dit qu'on
méconaîtra l'ortographe de nos meilleurs livres , et qu'ils deviendront, en peu
d'années , hors d usage , c'est une dificulté qui reg.irde l'ortographe actuelle
presque autant que notre nouvelle ortographe. Ceux , qui conaissent les anciènes
éditions de nos meilleurs ouvrages , en seront aisément convaincus en les
comparant avec les éditions nouvelles, et tout le monde pourra aussi aisément s'en
convaincre par la même méthode . Nous n'estimns pas que quelques accens plus
régulièrement placés , et quelques retranchemens des doubles consones , puissent
défigurer l'ortographe au point de rendre les livres du siècle pâssé horsd usage.
On lit encôre , sans beaucoup de peine , les ouyrages du 16e siècle , ceux d'Amyot
de Montaigne, par exemple ,quoiqu'on ait tout à la fois à combatre et la diférence
encore plus grande de Tortographe , et la diversité même du langage . = 5º. Il
se perd , continúe le P. Buffir , quelque léger raport entre les mots dérivés l'un
de l'autre , dans la nouvelle ortographe : l'inconvénient n'est pas considérable.
L'ancienne ortogtaphe elle même y est sujette , ténoin le mot priser , qui devroit
selon cette maxime, être crit prixer , puisqu'il vient du mot prix. Quelque parti
9
anti
culiers entraîneront-ils la foule : peut être aussi que la foule intimidera et arrêtera
les particuliers; et que de long- tems aucun des Auteurs ou des Imprimeurs ,
--&.
même parmi ceux , qui àprouveront la nouvelle Ortographe , nôsera atacher le
grelot.
I'analogie et au génie de la Langue Française , qui done à l'ý , placé entre deux
voyèles , la valeur de deux i , dont l'un se lie avec la voyèle , qui précède , pour
A VERTISSE M E N T. vij
former avec elle une diphtongue ; et l'autre se jointavec la voyèle quisuit. Ainsi
crayon , payer , essayer , apuyer,se prononcent comes ils étaient écrits crai-ion , pai ier
essai-ier, apui-ier . D'aprês ce principe , reconu de tout le monde , oy doit sé
prononcer commeoi-i : or oi a le son d'oa ;oy équivaut donc, dans la prononcia
tion , à da-i. C'est ce que l'Académie remarque dans son Dictionaire , à la lettre
>
comme s'il y avait , citoi-ten , emploi-ier , rci-ial, appui-ier , pai-is ; et où elle ajouté
que c'est mal à propos que quelques Auteurs ou Imprimeurs écrivent: citoïen ,
moïen avec un ï tréma.
Journal de la Langae-Françoise , föit exacte , foit ornée. Certes , il n'y va pas de main
morte ; et , s'il continue du train qu'il a comenté , ce Dictionaire sera pour le
Journaliste une mine riche et abondante , propre à remplir et à soutenir long
tems un Journal , qui languit souvent faûte de matière. M. D. parait avoir
entrepris la longue tâche de critiquer pied à pied tout le Dictionaire Critique,
Il débute par dire, que : » Si l'on excepte l'étymologie , partie non moins utile
» quecurieuse , dont l'Auteur ne s'est pas ocupé, le nouveau Dictionaire lui a paru
» avoir embrassé la totalité de la matière , et avoir , sur les autres Ouvrages de
» ce genre , l'avantage d'offrir une moisson plus ample .... Mais le bel Usage
ajoute-t'il ,» la logique et le goût ont-ils dicté tous les articles ? Si cela est , M.
» l'Abbé Féraud est , de tousnos Grammairiens celui qui a le mieux mérité des
» Lettres Françoises ; s'il lui est échapé quelques erreurs , leJournaldelaLangue
» Françoise doit les éclairer. — Voyonsdonc ces erecurs, qu'éclaire M. D. Il y en
a de générales , et qui influent sur un grand nombre d'articles de ce Dictionaire:
il yenade particulières etdelocales.
1°. M. D.n'aprouve pas trop que M. l'Abbé Féraud ait pris l'Abbé D'OLIVET
pour guide , et qu'il croit qu'il lui servira de garant. Quel guide est infaillible ?
$'écrie-t-il. J'avouequ'iln'y en a point ; pas même l'Auteurdu Journaldela
Langue Françoise , soit exacte , soit ornée. Mais enfin il en faut un dans uneroute si
dificile et si tortueûse ; et jusqu'à -présent il y en a point de plussûr pour ce
qui regarde la Prosodie , niqui aitune aussi grande autorité, quel'Ab. d'Olivet.
Nous nepensons pas queM.D.ait la prétention qu'ondoivepréférer sesopinions
à celles de cet illustre Académicien .
Le Journaliste dit ailleurs, qu'en général la Prosodie de ce Dictionaire n'est
pas trop sûre : mais lui, oùa-t-il puisé la sienne ? Il serait peut être convenable
qu'il fit ses preuves , et quil montrât sestitres et seslettres de créance.
possible qu'il y ait quelques erreurs dans le Traité dela Prosodie de l'Ab.
d'Olivet; et je croirais avoirrendu un serviceessentielau Public, simon Dictio
paire
beaucdonait
oup
ocasion à mieux examiner cet Ouvrage três-important , quon estime
sans le lire ; et d'en discuter avec soin les principes. Ce travail serait
sur-tout digne de Mrs. de l'ACADÉMIE FRANÇAISE et il ocuperait três-utile
ment les Séances Académiques. En atendant , je n'ai pu meux faire , je crois ,
que de suivre les règles tracées par un si habile homme en cette partie. M. D.
a pour oracles les Dames de sa Coterie , qu'il cite avec complaisance , sans les
nomer. Mais je n'ai pas eu l'avantage d'être à portée de les consulter.
2º. M.D. ne veut point de syllabesdouteuses, suivantleur position dans le
cours, ou à la fin de la phrase ; et c'est-là- dessus sur- tout quil trouve le systeme
>
Duy A VE K TISSE M E N T ..
de l'Abr d'Olivet presque ridicule. Il prétend que la distinction entre honête homme
et hommehonete, aimable homme et homine aimable , est une distinction: frivole
et qui n'a point de fondement. Selon lui, l 2 est moyen dans les adjectifs terminés
en able; cest- à- dire, quil n'est ni bref ni long. Il serait fort curieux d'entendre
prononcer à M. D. cer.a moyen : mais peut être n'aurions - nous pas l'oreille
assez subtile pour distinguer cette nuance de prononciation: —Les Latins ont
des syllabes douteuses pour la quantité., cest à dire , qui sont longues ou brèves ,
suivant qu'elles sont devant des mots començant par une consone ou par une
voyèle : on les apèle dans les Colèges fi fequitur. Mais , dans aucune Langue ,
il n'y a de voyèles qui soient toujours moyères , qui tiènent le milieu entre les
longues et les brèves , en quelque position qu'elles se trouvent, M. D.
remarque qu'il y a dans notre Langue des voyèles plus ou moins longues , et nous
l'avons remarqué nous-même d'après 1 Ab l'Oliv.1 ; mais le systême des voyèles.
moyenes n'est pas aussi facile à comprendre.
30. Le Journaliste de la Langue Française a une manière de peindre à l'æuil
la quantité de la voyèle longue,laquelle est de son invention , et lui apartient
en propre. Pour montrer le ridicule éfet que produirait la pénultième des
adjectifs en able , si on la faisait longue à la fin de la phrase , il écrit déploruable ,
misér.2..ble , etc. Il est certain qu'un Acteur qui prononcerait de la sorte , serait
siflé ; et le conte que fait M. D. à ce propôs , et qu'il trouve si plaisant , parceque
>
c'est lui', qui la fabriq : à plaisir , viendrait assez bien à lapui de cette suposi
tion. Mais ce n'est point ainsi qu'onprononce les voyèles longues. Qui a jamais
prononcé de cette manière ce vers latin ?
Huum.zanoo capitii ceervicceem piictor equiinaan .
table , que tin alonge et ouvre l'a ou l'o , qui précède , abdication , émotion ; et alonge
seulement l'e , l'i et l'e ; réplétion , pétition ,ablution ; et il ajoute que tion a tellement
le pouvoir d'alonger les syllabes , qu'il s'étend meine à celles , qui se terminent.
par une consone , satisfaction , atention , confection. Il y a bien des remarques
à faire sur ceite décision si tranchante. = D'abord cette règle n'est rien moins
qu'incontestable : elle est positivement faûsse. On ne sait où l'Auteur l'a puisée ;
et c'est bien la que l'autorité de quelque Homme de lettres conu aurait été bone
à citer. Il est vrai qu'en Bourgogne et en Franche - Comté , où j'ai fait , dans
ma jeunesse , un assez long séjour , on prononce assez volontiers , abdication
conversation , etc. Mais je n'ai point vu qu'on étendît cet alongement de syllabe
à émotion , réplétion , ablution , etc. et j'ai remarqué de plus , que les persones, qui
>
c'est parler comme tout le monde parle dans toutes les langues. Mais , depu's
quand est il permis , dans toutes les langues , d'employer tous les termes en mé.
taphôre? N'y en a t -il pas que l'usage a ,consacrés ; et d'autres que le génie
d'une langue réprouve ? Notre Langue , en particulier , n'est - elle pas , sur ce
9
ils pas élevés contre l'abus des métaphores ? Et n'a-t' on pas aujourd hui , plus que
jamais , sujet de remarquer les progrês de cet abus ? Une expression métaphorique
ne peut- elle pas être apelée une expression nouvelle , quand elle parait pour la
première fois , et que persone n avait encôre ôsé s'en servir ? Observer que
cest un neologisme , ce n est pas faire un reproche à 1 Auteur ; c'est avertir le
Lecteur , que l'usage ne la pas encôre adoptée.
10'. M. D) . pense qu'zbsurde se dit des persones , comme des choses , et que ce
mot , apliqué aux persones , ne doit pas blesser le goût le plus délicat. La rai.
>
son qu'il en done , c'est qu'une opinion absurde est contraire au sens comun ; et
que l'honme , qui agit contre le sens comun , est un homme absurde_Si telle est
1 logique du Journaliste , elle est d'une espèce toute particulière. De la défini
tion d'un mot , il conclut à son usage et à l étendue de son emploi . Cette con
clusion n'est pas fort juste. De ce qu'ab.irde signifie qui est contraire au sens comun ,
on peut conclûre qu un homme , qui a it contre le sens comun , tient une conduite
absurde ; mais on ne peut pas concláre qu'on puisse dire qu'il est absurde, si
l'usage ne le permet. Or , pour prouver qu'il le permet , il falait citer d'autres
exemples que celui de Volture, que j'avais critiqué, et que M. D. aprouve,
Iro.M.D. nous reproche de confondre leverberéciproque avec le verberéfléchi
1
3
AVERTISSE M E N T. xj
Mais à lui permis de faire cette distinction métaphyſique , introduite par de
nouveaux Gramairiens, qui , réduisant toute la Grainaire en définitions abstraites
et subtiles , n'ont réussi qu'à embrouiller les idées , au lieu de les éclaircir ; et
en introduisant un nouveau langage , ont rendu les règles de cet art plus obscures ,
sur-tout lorsqu'ils ne se sont pas acordés entre eux , et que chacun d'eux a voulu
faire prévaloir les termes qu'il avait inventés. Pour nous, nous avons pensé qu'il
était toujours dangereux de changer les termes d'art , auxquels on est acoutumé
et qu'il vaut mieux conserver les anciens , quoique moins conformes à la précision
mscaphysique , que d'en introduire de plus justes et de plus précis , auxquels on
n'est pas fait , et pourlesquels il faudrait établir de nouveaux Dictionaires. Ainsi,
en suivant l'exemple de l'Académie et des plus célèbres Gramairiens , nous
apelons verbes réciproques tous ceux qui se conjuguent avec le pronom personel
soit qu'ils soientréfléchis, ou qu'ils expriment l'action d'un sujet sur lui- même ;
comine il se pronène, il se divertit , soit qu'ils puissent être apelés réciproques, et
>
qu'ils se disent de l'action que deux persones ou deux choses exercent récipro
quement l'une sur l'autre ; com.ne : Pierre et Paul se louent l'un l'autre ; les
foudres se heiertent dans les airs , ec. Cette distinction ne peut contribuer en rien
à la pûreté du langage et à la correction du style ; seuls ob ets que nous ayions
en vûe ; et ce sont de pûres dénominations, qu'on peut regarder comme indi
férentes
12 °. Nous disons que dans acablé , la est bref , quoiqu'il soit long dans
j'acable. M. D. décide au contraire que ce est long dans tous les mots de cette
famille , soit qu'il précède une syllabe muette , soit qu'il précède une syllabe
sonore. Il ajoute que d'Olivet , ne parlant que d'acable , le silence du prosodiste
a induit en erreur le lexicographe. En vérité , ce Journaliste parait avoir une
>
1
2 liv . 10 s.
Quoique ce titre ne semble embrasser que la partie des Gensde iner ; ce livre peut être d'une utilité
générale dans toutes les familes , et l'esprit le plus borné peut faire et composer tous les remèdes propres
aux différentes maladies ; les connaitre , les guérir , et même les prévenir , etc.
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française , pour la commodité des personnes à qui la langue latine n'eſt pas familiere , suivies d'un Recueil
des Médicamens les plus usités ; de ceux qui ont éré nouvellemenc inventés ; tirés des meilleurs
Auteurs , avec la nréthode de les préparer la plus correcte ; leurs doses , leurs usages , et leurs effets
en Médecine ; la maniere de les adininistrer ; les cas où ils ſont miles , de maniere que ceux où leur
adıninistration pourroit entrainer des inconvéniens , y ſont décrits. Par M. A. J. Delaye , Me. ès Arts ex
>
en Chirurgie , ancien Chirurgien dans les Armées du Roi ; un vol. in-12 , 2 liv. 10's.
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troisième et dernier , que nous avons fini l'année derniere , eſt en vente. On séparera les second &
troisième volumes , à 4 livres chaque.
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différens Monumens anciens , qui sont répandus dans divers endroits de cette Province , etc. Par
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M.,l'Abbé Raynal, & altres , en ont fait le plus grand éloge.
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C'est un monument de notre Religion , contre lequel le système de nos prétendus esprits forts ne peut
manquer de se briser.
Cartes des Comptoirs des Changes de l'Europe , en sept fcuilles . 8 liv,
Commentaire sur l'Ordonnance de la Marine de 1681 , par M. Vallin ; nouv. édit. 2 vol . in -4 °. 24 liv.
Commentaire sur l'Ordonnance de la Marine de 1681 , avec les nouvelles Ordonnances de Louis XVI ,
Ouvrage nouveau et considérablenient augmenté , 2 vol. in- 12 . 6 liv.
Considérations sur la Grandeur et Décadence de l'Empire Romain , de Montesquieu , traduites en Italien
par M. Kelli Pagani, avec le français à côté , 2 volumes in 12. 4 liv.
Conversations Morales , dédiées aux Demoiselles de St. Tyr , par M. l'Abbé Collot , i vol. in- 12.
1787. 2 liv. 5 s.
Dictionaire ( nouveau ) Italien Français et Français Italien , par M. l'Abbé d'Alberti de Villeneuve : Nouv.
Edit. deux vol . in - 4 . 1783. 30 liv .
Eſprit ( véritable ) Militaire deux vol. in -8° grand papier , Liege, fig. 9 1.
Formules (Recueil des ; propres pour les Consuls de commerce dans les Villes et Ports de mer > par M.
Germain , aiicien Conſul; un vol . in -8 ° . 3 liv.
>
Gnomonique ( la ) mise à la porrée de tout le monde , par M. Garnier, Géometre , un vol. in - 8 ° . figure.
4 livres
Grammaire Italiene , par M. Veneroni , nouv . édit. augmentée , i vol. in - 8 ° 1786.4 liv.
Réſolution des Equations invariables , par M. Mouraille , de l'Académie de Marseille : 1 volumes in - 4 ',
fig. 9 livres .
Science ( la ) des Négocians et Teneurs de Livres , ou Instruction générale sur tout ce qui se
pratique dans les Comptoirs , par M. de la Porte : Nouvelle édition exactement revue , corrigée &
:
augmentée d'un Traité des Chianges étrangers , des Arbitrages , des Usances , Factures , Ordres , >
DICTIONAIRE
i ACARDEEAL
CRITIQUE , LATINA
MIA
DE LA LANGUE FRANÇAIS E.
E.
E , S.m.se
s.m.sºLettre de l'Alphabet
Lettre de l’Alphabet Français
Français , double consene , et d'un e muet sont moy:
et la 2de des voyelles. Une , un grand E , belle , tendresse , trompette. Pour ceux qui
an petit e. n'ont après qu'une consone et le muet , on
I. Remarque. On distinguie trois sortes d'e, les accentûe avec l'accent grâve : nièce re
qui exprimene divers sons , et dont la difé- mède , privilèg? , modèle crème cène
>
rence est sensible dans fermeté', hənêteté : on père , chèse , Prophère , brève , etc.
apèle E ouvert , celui qui se présente le pre- Cette pratique n'est pas anciène : elle ne dare
nier dans ces deux mots; E muer , celui du guère que du milieu du siècle , et ne s'é
milieu ; E fermé, celui qui est à la fin.= rendait pas à tous les mots qui sont dans ce
1 °. L'E ouvert est ainsi apelé , parce qu'on câs. Elle est aujourd'hui universelle , et la
ouvre la bouche en le prononçant : mais publication du Dictionaire Gramatical n'a
comme on l'oûvre plus ou moins on au pas peu contribué à la rendre plus comune ,
>
* L'Académie convient qu'on distingue deux je jetterai, je pèserais , etc. - On dit aussi
e ouverts ; l’e gråve , tel qu'il est dans suc- chapelain et chapelle , chandelier et chandel
cès , et l'e aigu , tel qu'il est dans la seconde lele , celui et celle etc. - Par la même
syllabe de trompette. Ce langage parait con- raison , quoiqu'on dise j'aime , je chante ,
> >
tradictoire ; car le mot aiga semble anon- nous disons aimé-je , chante -je , et non pas
cer un é fermé : comment est- il donc une aime- je , chante- je .
espéce d'e_ ouvert : La pratique de l'Acad. Les Anglais et les Allemans ont des e
dans son Dichonaire', n'est pas plus consé- muers : l’e de love en est un exemple pour
quente, puisque dans les e qui ne sont pas les premiers , et le second e de meine pour
suivis de deux consones , et qui sont pour les aútres. Les Italiens et les Espagnols n'ont
tant devant l’e muet , elle met tantôt l'ac- point d'e muer. Bur. = * Dans les Provinces
cent grâve , comme dans brèche , tantôt l'ac- méridionales , on done souvent à l'e final le
cent aigu , comine dans collége, et une foule son do ou d'ou :: on y prononce gloa- ro ,
>
1
d'aîtres ,quoique ces deux e soient de mêine ou gloa - rou , pour gloire. Et pour les mo
natúre. Cette variété fait croire que tous nosyll abes le
nosyllabes le ,, de
de , me , te ; se , ce , que ,
les articles des anciènes éditions n'ont pas et les particules re ou de , qui entrent dans
>
été revus avec soin et réformés dans la nou- la composition de beaucoup de mots , comme
velle . recevoir , demander , etc. on prononce un
Les monosyllabes , les , des , mes , les , é fermé : le, de > mº , té , sé , cé , qué ,
ses , ont le fort ouvert. Plusieurs le pro- ré , dé , etc. Ce sont des gasconismes , et des
noncent comme muet , devant une voyelle plus choquans., auxquels les habitans de
ou une h muette , les animaux , les hoinines :- ces Provinces doivent faire atention .
( le -zanimó , le - zome ) il faut prononcer , Ces e muets sont le désespoir des Musiciens ,
>
bés qu'il termine , sont apelées syllabe's fe- comme font les Gascons , é, ci non pas è.
minines , ou rimos feminines , comme les syl On troủve un correspondant à l'é-fermé
labes ou entre une ouvert ou un é fermé, chez les Allemans , dans chr ; chez les An
>
sont apek es syllabes masculines , ou rimes glais , dans equity ; chez les Italiens , dans
masculines. = L’e muet ne commence ja- ardore ; chez les Espagnols , dans emanar.
mais un; mot sans être précédé de quelque II. Aucun de nos mots , à l'exception
consone , et il ne se troûve jamais en deux d'être > ne comence par un E tout- à - fait
Syllabes consécutives ; ou , s'il s'y trouve , ce ouvert : aucun n'est terminé ainsi ; et l'e
n'est jamais à la fin du mor. C'est pour ouvert , à la fin des mots , est toujours suivi
cela que les verbes dont la pénulcième est d'une ou de deux consones : procès , désert
EAU EAU
arrers. = Dans tous nos mots , l'e inicial Aler aux eaux ; prendre les eaux. I
ou final , non muet , est fermé , et toujours Humeur , sérosité. » Les eaux qui tombent ,
bref. qui distilent du cerveau. » Ce cheval a des
III. L'E se prononce de plusieurs aŭtres eaux aux jambes. ** 6*.' Sueur. » J'étois tout
manières , comme quand il est suivi d'une en eau. » L'eau lui découloit du visaze.
O
n et d'un t ,où il prend ordinairement le son 7°. En style populaire, urine. » Faire de
de l'a : sentiment ( sentiman ). Mais si i'r l'eau. Retenir , ou lâcher , ou laisser aler
> >
tongues à leur place , dans l'Ordre Alpha- de grands éforts pour venir à bout dequel
bétique. que chose. — Faire venir l'eau au moulin ,
EA , EAI , EAU : diphtongues , où l'e est s'atirer des présens . Nager en grande eau ,
entièrement muet : il n'y est mis que pour avoir le vent en poupe , réussir dans ses
adoucir le son du g , après lequel ces diph- projecs , être dans les grands moyens', dans
tongues se troûvent : „ II mangea , je man- les grandes ocasioms de faire fortune. - Rea
venir sur l'eau , rétablir ses afaires. - Lais .
geai , engageant : si l'e ne s'y trouvait pas ,
on prononcerait , manga , mangai , enga- ser courir l'eau , ( il y en a qui ajoutent,
gan " : par le secours de l'e , on prononce sous le pone ) ne se point mettre en peine du
manja , manjé , ang ajan. train que prènent les afaires. - Rompre .
EAU , diphtongue , qui a le son d'un l'eau à quelqu'un , lui suscister des absta
>
o plus ou moins ouvert : » chapeau oi- cles , des traverses . Nager entre deux eaux
>
-
seau : pron. chapo , oazo. Dans fléau , se ménager entre deux partis. – Pêcher en
l'e se détache de l'o ( fleco ). Quelques-ups eau trouble , profiter , pour ses afaires , des >
deux mois vieillissent. On disait dans Trév. qu'en plaisantant. » A qui en avez-vous
dèsle commencement dusiècle, qu'ébahis- Madame , avec vos exclamations ?=Oh
? !
sement était vieux. Pour le verbe , on aver- rien ; mais me voilà bien ébaubie. Mariv.
tit qu'il ne se dit guère qu'avec le pronom Je suis tout ébaubie , et je tombe des
personel , s'Eb hir , et dans presque tous nlles . Mol. Tartufe.
fes exemples qu'on done, il est employé au ÉBAÚCHE , s. f. ÉPAUCHER , v . act..
>
passif : être ébahi : Je suis tout ebahi : ÉBAUCHOIR , s. m . { Ebôche > boché , bo
c'est - là en éfet son unique emploi. choar ; 2 ° lon , au 1 dour. aux deux aù .
Rem. Jacques Grevin dona en 156i une tres . ) Ebaîche ébaucher , se di sent au
Comédie , qui avait pour titre : Les Eba- propre d'un ouvrage de Peinture ou de
Ce verbe s'est maintenu , dit La Mon- Sculpture , qui n'est
his. Cë
noie , jusqu'au milieu du siècle dernier. Il mencé : au figuré
n'est que grossièrement co
> se dit des ouvrages
a depuis insensiblement vieilli , et il ne d'esprit. Ebaucher une statûe , un cableau ::
trouve plus sa place que dans le burlesque . » Ce n'est que la première ébauche. » Cet
Sri Amant s'en est servi dans son Moyse Auteur n'a pas mis la dernière main à son
Sauvé , où décrivant les Israélites, qui pas- ouvrage , : il ne l'a qu’dbauché. Cerre >>
saient la Mer Pouge à pied sec , il dic : pièce n'est qu'une ébauche . - Voyez Es
Les poissons ébahis les regardent passer . QUISSE .
Vers dont pour une autre raison , Boi Ebzuchoir ne se dit qu'au propre , et seu
leau s'est moqué dans sa Poètique. La Monn. fement en termes de sculptûre. C'est un
On se sert encôre du partic. dans le st. outil de bois ou d'ivoire , dont les Sculp
fam . , mais il est un peu "bas et populaire. teurs se servent pour ébaucher.
Il a le régime d étone : » Je la laissai * EBAUCHEMENT , adv. Brièvement ,
"
tristement ébuhie de tout ce qu'elle voyoit. , et sans entrer dans le détail. » Il ne m'en
Mariy . a parlé qu'ébauchement ; c'est un mot bar
ÉBARBER e
v. a a.. ÉBARBOIR S. m. bâre du jargon néologique moderne.
re
เ
[ " é fer . 3 ° é fer , au jer dout .
> au 2d. * EBAUDIR , v. a . ÉBAUDISSEMENT ,
Ebarbé , boir. ] Ebarber , c'est ôter les par- So m . Récréer , récréation . Ils sont vieux
ties excédentes et superAlues de quelque chô- er ne peuvent plus être bons que pour le
se . Eberber du papier , des plumes , des burlesque. Ebaudir ses esprits i s'ébaudir.
pièces de monnoie. Trév. ne le dit que des » Vous tous , Critiques à la journée , à la
EBL Е во
quinzaine , au mois , ébaudissez-vous bien , éblouissant , couleur éblouissante . Beauté
vous ne me ferez surement aucun mal , dit éblouissante. Raisonemens éblouissans. Pro
dans son dépit M. du B. . . auteur du vieux messes éblouissantes , etc, etc. - M. Murs
Garçon , Comédie . montel lui fait régir la prép, de : » Eblouis
EBÈNE , s. f. ÉBÉNER , v. act. [ 11e é sante de vivacité et de fraicheur. On le dit
>
ner à du bois la couleur de l'ébène. causent les richesses. Balzac a dit , et le Dict.
L'Acad. ne mer pas ce verbe : il est dans de Trev . l'aproûve :: » La grande estime que
Trév. et dans le Rich. Port.
EBENIER
nous avons pour les Prédicateurs , peut venir
ÉBENISTE , s. m . [ 1! " é de notre
nour éblouissement et de notre illusion .
>
On ne
fer. 2° e muet , suivant l'Acad. et le Rich . On le dirais
ne le dirait pas aujourd'hui, ou l'on di
Port. — Trév. met un accentaigu , ébénier = 2°. Dificulté de voir , ocasionce
rait mal. =
ébériste : ainsi ce 2d e serait donc fermé par quelque vapeur , ou autre caứse inté
comme le 1 ". Les sentimens et la pratique tieûre. » ' ll n’a pris un tel éblouissement
1
sont partagés,
Le
sur ces deuxprononciations.} queje ne voyois goutte. » Les vapeurs sone
se dit d'un arbre des Indes et d'Afrique, souvent accoinpagnées de vertiges ei d'éblouis
dont le bois est fort dur , et ordinairement seinens ,
noir ; le 2d , d'un ouvrier qui travaille en ÉBORG VER >, v . act. [ Mouillez le & :)
ébène , et en ouvrages de marqueterie. Rendre borgne. » Une branche d'arbre l'a
* EBÉTÉ. C'est ainsi que Rollin écrit éborgré. — Par exagération , faire grand mal
ce mot dans son Histoire Anciène . .
On à l'ail » Vous m'avez eborgné . = Figuré
écrit hébété avec une h . Voy . ce mot. ment , ce mur , cet arbre éborgne cette cham
>
ÉBLOCIR ' , v . a. ÉBLOUISSANT , ANTE , bre , cet apartement , lui ôte une partie de
adj. ÉBLOUISSEMENT, s. m. ( Éblou -i, i-san, sa *vûe,
sante , seman : 119 é fer., 4 lon. au 2d et 3 *,
de son jour,
LBOUFFER ( S ), V. réc. Richelet , 2
e muct au d * . ] Eblouir , c'est empêcher l'u- boufer de rire . Il est bâs et populaire.
sage de la vûe par une trop grande lumière. L'Acad. ne lemet pas. On dit, pouſer de rire .
Il se dit au propre et au figuré : » Le soleil , ÉBOUILLIR , V. n. [ Ebou -gli : mouillez
la grande blancheur, éblouit la vue , ou , les les11.] Diminuer, à force de bouillir. Il ne
yeux ; nous éblouit. —C'est une beauté qui s'emploie qu'à l'infinitif et au participe. » Ne
éblouit ( le régime est sous-entendu.)— Plus laissez point tant ébouillir le pot. » Le pot est
figurément , c'est rº. Surprendre l'esprit par tropÉBOULE
quelque chose de brillant, de spécieux. » Il
ébouilli.-»IENT
Cette, saứce est trop ébouillie .
s. m . S'ÉBOULER , v.r.
re
m'a allégué tantde raisons, qu'il m'a ébloui: Écoulis, s. m . [ Ebou -le-man , lé, li : 1
e
>
er
» On se laisse souvent ébloair par une élo- é fer., 3º e muet au " ' , é fer. au 2d.] S'6
quence artificieuse. » Les hypocrites ont sou- bouler , se dit des terres, des bâtimens qui
vent ébloui les simples parleurs spécieux de- se renversent. Acad. On le dit sur -tour des
hors. Fenelon . -2°.
° Tentar , séduire. » On terres . Pour les bâtimens , on dit d'ordinaire ,
se laisse aisément éblouir par les richesses , s'écrouler. » Le rempart s'éboule ; cette mu
par de séduisantes promesses. — Il régit raille , cetre pile de bois s'est éboulée. — Ec
ordinairement la prép. par , sur-tout au pas- neutralement:» Cela fera ébouler ce bastion.
şif. » Il fut ébloui parl'éclat de tant de Aam- Acad. == Eboul ment , chûte de la chose:
beaux. Il régit quelquefoisla prép.de .» Ebloui quis'éboule. » Eboulement des terres. L'Acad.
des charmes trompeurs de la gloire , de l'éclat dit, eboulement de la muraille , du bastion .
des richesses , etc. On dit plutôt , écroulement. = Eboulis ,
ÉBLOUISSANT , se dit dans tous les sens terre qui s'est éboulée. » Eboulis de terce
>
ébranlé le cerveau . — Il se dit figurément des qui est sur le feu. S29. ° Maladie , qui caûse
persones , dans le sens de fraper , toucher , sur la peau des élevûres , ou tache; rouges.
émouvoir : „ Ces raisons l'ont fort ébranlé. » Une ébullition de sang. » Il a une ébullition
» Les malheurs , les disgrâces , n'ont point
>
par tour le corps. Voy. EFFERVESCENCE.
ébranlé sa constance .» Il n'a point été ébranlé Molière s'est servi de ce mot au figuré ,
par tout ce qu'on a pu lui dire , par ce funeste dans sa Critique de l'Ecole des Femines : » Je
évènement : mais le réciproque s'ébranler , ne ne saurois soufrir les ébullitions de cerveau
s'emploie pas dans cette signification. On dit , de nos Marquis de Mascarille. Je crois , dit
de deux armées qui sont en présence, qu'elles La Touche , qu'on peut fort bien s'exprimer
s'ébranlent , pour dire , qu'elles comencent ainsi en plaisantant.
à se mouvoir et à agir ; et des troupes , pour EC . Cette finale est toujours brève. Bec
dire , qu'elles se metiene en motivement pour sec , etc. Les pluriels sont longs , Grecs
prendre la fuite; mais on ne dit point d'une échecs, etc. re e
tombent des yeux, pour dire , qu'on est dé- certains jeux. » Où est votre écare ? Que dites
trompé ; ou , comme disaient M's de Port vous de mon écart ?
Royal , désaveugle. Cette expression fait al-
>
A L'ÉCART , adv. En un lieu détourné
lusion à ce qui arriva à St. Paul , lors de sa écarté. » Mener, prendre , trouver à l'écart.
>
conversion. Elle ne peut être bone que dans - A part , en particulier. Tirer à l'écart ;
des ocasions pareilles. » Entin , les écailles se mettre , se tenir à l'écart.
lui tombent des yeux , il voit qu'il s'égare, Rei . 1°. L'emploi de ce mot au figuré ,
dit d'Avrigny , en parlant de M. de Turenne pour signifierfilije , désordre , n'est pas an
et de sa conversion . cien. La Touche , au.comencement du siècle ,
ÉCAILLER , v . a. ÉCÂILLER , ÈRE, s. m. en parle comme d'une nouveauté . » L'impru
et f. [ Eka -glie , gliè -re : " é fer. , 2'lon ., dence fait faire de grands écarts : » Il est sujet
e
>
ces deux sens, avec la prép. de pour régime. un t 8 L'Acad. Trév. er le Rich. Port. avec
» Sécarter de la foule. S'écarier du bon un d , ce qui est mieux , à caûse des dérivés.]
sens , de son devoir , de son sujet. 4º. Echafaud est , 1 ° : planches soutenues par des
treteaux, ou par des pièces de bois fichées dans
» Ce fusil écarte son
Ecarter , éparpiller.
plomb.35. A certains jeux de cartes , un mur, sur lesquels se mettent des Maçons ,
mettre à part des cartes dont on ne veut des Sculpteurs, des Peintres , pour travailler
en des lieux élevés.. =
point se servir , pour en prendre d'autres. = ° Espèce de théâ
22.
tre , sur lequel on place des spectateurs pour
» Ecarter un as , un roi. » J'ai écarté mon
jeu . voir como ment quelque cérémonie , quel
ECCLÉSIASTE , ou ÉCLÉSIASTE , s. m. que spectacle. 3° Théâtre élevé dans
.
ECCLÉSIASTIQUE , adj. ECCLÉSIASTIQUE. une place publique, pour exécuter les cri
NENT , adv . [ Eclezias-te , tike , tikeman ; minels.
re е
Ite et 2° é fer. - On pourrait ne mettre ÉCHAFAUDAGE , construction d'échafaud.
qu’un c , et mettre l'acc. aigu sur l'é : Ecle- Echafuuder , dresser des échafauds.
siastique, etc. ] Eclesiaste est le nom d'un Rem . Echafaudage se prend quelquefois
des Livres sapientiaux de l'Ancien - Testament. au figuré » Cet Orateur fait un grand
= Eclésiastiqu se dit des choses et des échaf pour ne
audage détrac nous dire ensuite que
persones qui apartieènent à l'Eglise. - Il suit des riens. » Les teurs de cet Art salu
toujou rs le nom qu'il modific. » L'ordre éclé- taire ( la Médec audag) ned'igno
siastique : biens , revenus , lois éclésiasti- comme un échafine
le regard que.
e rance ent
et d'im
gues. L'état éclésiastique. » Persone éclésias- posture. Voullone.
fique : Pair , Électeur , Eclesiastique. = ÉCHALAS, s.s. m. m . ÉCHALASSER , v. act..
e er
S. m . » Un Eclésiastique ; un bon Eclésias- [..
[ ?" é fer. 3 °• lon.. au rºs ;; é hulà , lacé. ]
sique. = L'Eclésiastique , un des livres de Echalás est un bâton qu'on fiche en terre
l'Écritûre Sainte, pour soutenir un cep de vigne. Ehalasser ,
ÉCLÉSIASTIQUEMENT , en Éclésiastique c'est garnir une vigne d'échalâs. On die
régulier et édifiant : » Vivre é·lésiastique- en style proverbial , d'une persone maigre
ment. et sèche, que c'est un échalas; etd'un homme
Rem. * Ces mots ne doivent se dire que qui afecte de se tenir droit, qu'il se rient
des Chrétiens M. l'Ab. Grosier parle des droịc comme un éshalás.. re
principaux Mahomérans éclésiastiques et sé- ÉCHALIER , s. m . [ Écha- lié : 1" et dern.
culiers. C'est un abus des termes , trop co- é fer. ] Clotûre d'un champ , faire avec des >
mun aujourd'hui . Bientôt on dira , Eglise branches d'arbres , pour en fermer l'entrée
des Turcs , et non pas Mosquée. Un Auteur aux bestiaux . Le Rich. Port. ne le done que
a déjà dit , Mosquée Cathédrale. Plusieurs , comme un mot de plusieurs Provinces : L'A
sans égardhiérarchie
emploient à l'originedans
et les
au matières
sens du mot, >
cadémie de met sansremarque.
ÉCHALOTE , s. f. [11
pro , s. f. [ 114 é fermé, dern. e
fanes. Que gagne à cela la langue ? muer. ] Espèce d'ail .
ECE : cette pénultièmeest toujours brève : ÉCHANCRER , v . act. ÉCHANCRÛRE ,
e
nièce , pièce : è moy . s. f. [ ite é fer. 2lon. 3® é fermé au res ;
ÉCÉRVELÉ , Ér , adj. [ ile ce dern. é fer. lon. au second . ] Couper une étofe en ligne
e
2° ê ouvert. 3 ° e muet. ] Qui est sans juge- courbe la vider en dedans. Trév. Tail
ment , sans prudence, étourdi , qui manque ler , vider , couper en dedans en forme de
de cervelle.'I'róv. Qui a l'esprit léger , éva- croissant. Il se dit des étofes , de la toile ,
poré , qui est sans jugement. Acad. Fou , >
du cuir , du bois, etc. Acad. Couper en mo
étourdi, fat. Rich . Port. Cette dernière dé- nière d'arc. Rich. Port. = Echancrûre :
finition ne vaut rien ; fou die trop , et fat coupe faire en croissant. Trey, Coupure faire
en
ECH É CH.
en dedans , en forme de demi-cercle. Acad. pourrait croire que Charles Emmanuel ob
Chose échancrée , la manière dont on échan- tint en
en échange
échange, et le Marquisat de Saluces ,
cre. Rich. Port. — Il y aurait beaucoup à et la Bresse , avec ayant souvent le sens de
dire à toutes ces définitions ; mais cela serait la conjonction et. On dit échanger pour ou
trop long , et la chôse n'en vaut pas la contre , et en échange de. - Avec ne s'em
peine. ÉCHANGER , v . act . ploie que pour le régime de la persone. » 11Il
ÉCHANGE , .s. m. Échanger > a échangé , ou il a fait échange avec moi
site é fer. 2° lon . z “ e muer au 1"er > é fer.
re
de sa montre contre ma tabatière . En
au 2d.) Le Dict. de Trév. en 1704, mar- échange , se dit quelquefois sans régime.
quele substantif fém . On lui a doné aútre- M. Sauveur n'avoit , ni voix , ni oreille , er
fois ce genre : Un Auteur moderne le lui a ne songeoit plus qu'à la Musique. Il étoit
ençôre doné tout récemment : une échange réduit à emprunter la voix et l'oreille d'au
virtuelle,une échonge proprement dite. C'est trui , et il rendoit en échange des démons
> >
de terre contre une autre . » J'ai échangé mon change Voy . CHANGE.
cheval
pour ou contre un coureur Anglais. 4 .* E hanger des Lettres avec quelqu'un ,
Rem. Ferrière
Suivant 1°. Echange
, le 1, permutation
>
( Synon.) est
se dit des immeubles pourun, anglicisme.
avoir comerce de voit
» On Lettres avec
bien parlui
mes,
ou des meubles précieux , ou des marchan- premières lectres , échangées avec M. Olden
dises en gros ; mais à l'égard du contrat , par bourg , que je n'étois guère allé plus avant.
lequel on done une chose mobiliaire pour Leibizitz.» Je ne m'étois point entretenu de
telies choses quoique nous eussions déjà
une altre , le mot depermutation lui con
vient mieux;. -- Cette distinction peut être éch irgé plusieurs Lettres. Id. » Les Lettres
bone au Palais ; mais , dans le langage or- que nous échangeons , M. Newton et moi ,
dinaire , on n'emploie guère permutation : vous instruiront du reste .
on dit échange ou iroc ; le premier , pour les ÉCHANSO
re
N , s. m . ÉCHANSONERIE , S. >
chosesconsiderabl
de moindre valeures. , le second, pour celles f. [ 1 " é fer. 2 ' lon . 4. et 6° e muiet au
= Echinger est du 2d .") Echanson est un Oficier qui done à
style noble , troquer du style familier ,, pero boire au Roi ou àun Prince. On ne ditplus
muter , du style de Palais. ce mot que du Grand Echanson , et dans la
2°. Malherbe a été repris par Ménage , Fable, ou l'on die de Ganimede qu'il est
d'avoir dit faire échange à, pour changer l'Echanson des Dieux ; etdans l'Histoire
en;surquoiM. d'Oliver remarque , qu'il est Sainte , l'Echanson de Pharaon.
> Echan
plusaisé de blâmer ou de plaindre un Poète sonerie est le Corpsdes Officiers qui servent
en pareil cas, que de lui suggéreruntour àboire au Roi, aux Princes,étc. etle lieuoù
>
en vers .
é fer. 2° lon . mouillez les Il ] Au propre, pe
titmorceau de quelque chose que ce soit ,
3. On die adverbialement, en échange qui sert de montre pour faire conaitre la
avec la prép.de : » Allez rendre à Dieu la pièce. Il se dit sur-tout des étofes.» Ce n'est
mequ'ilvous aprép
donée,et enéchange de qu’un échantillon de laages -
pièce. prit On le
talitélle
laque , ilvou s are la cour one d'im mor- dit au figu ré ,des ouvr> d'es .» Jugez
* Dans le Journal de Literatúre , de la pièce par l'échantillon, ce qui se die
on luifait régit mal-à-proposlaprép. avec aussi ,familièrement, dú caractère,de la con
SS.alCharlesEnimanuel
>
fait plusieurs échapées. = M. de Beaumar- désigne une chûse faite par inadvertence , le
chais ou l'Imprimeur d'une de ses Lettres , second , une chose non faite par oubli., »» Ce
fait échapatoire masculin . » On nomme en mot m'est échape' , c. à. d. je l'ai prononcé
Angleterre canards boiteux , ceux qui pro- sans y prendre garde. » Ce que je voulois
fitent d'un échapatoire ,i pour fuir à leursvous dire in'a échapé , j'ai oublié ce que je
engagemens d’honeur. - Fair à doit- il être voulois vous dire ( Encycl.) » Hors de là , dic
mis aussi sur le compte de l'Imprimeur? M. Beauzee , on dit assez indiféremment
Rem . 1 °. Echapatoire n'est que du style a échapé, ou est échapé. Je crois pourtant ,
familier. Bossuet s'en est servi dans son His- ajoute -t-il, qu'il y a un choix à taire , et que
>
toire des Variations. » Combien d'é hapa- quand on dit que le cerf a échapé aux
toirespouvoit se préparer Bucer , dans des chiens , c'est pour faire entendre qu'ils ne
termes que chacun tiroit à son avantage. l'ont pas ateint ou aperçu ; et quand on dit
Le terme est peu noble et peu convenable, le cerf est échapé aux chiens , c'est pour
même dans le style de controverse et de dis- faire entendre que les chiens l'ont vu et serré
sertation , dans lequel cette Histoire est agilité
écrite. Subterfuge aurait mieux valu.
, mais
de près ou qu'il . s'est
>
Cet adject if est un néolo gisme. l'auxiliaire avoir , et avec l'impersonel , tou
3°. Faire quelque chose par échapées , c'est jours l'auxil.. irre. - * » Il avoit échapé
.
la faire par intervales , et comme à la dé- dans ce Mémoire quelques assertions trop
robće. Dans cette expression
-
du style fortes. Anon . Il falait dire , il leur étoit
familicr , échapée n'a pas le sens ordinaire. 'échape', etc.
ÉCHAPER , v . act. etneur. [ ; " et dern . 2 °. S'Echaper a le 1' ' sens nº. 1°. on en
é fer. ] Ce verve a diférens sens , suivant ses voit la diference d'avec échaper , dans cette
divers emplois, ou ses divers régimes. En phrase. » Un des voleurs a éché au Prévôr;
parlant des persones : 1 °. actif , avec le ré- l'autre , qui avait été pris , s'est échapé de
> >
gime absolu , ou neutre , avec la prép.de , prison . Voy. s'évader. = s'échaper régie
il signifie éviter : » Echaper un danger , ou quelquefois la prép. en : » Elle s'échipe
d'un danger ; échaper la porence ; éé haper quelquefois en des discours un peu libres . Il
du naufrage , ou se sauver ;, échaper des se dit aussi sans régime. » Il est sujet à
mains des Sergens , etc. = 2°. Avec la prép. s'échaper ; il s'échape souvent:
à pour régime, n'être pas saisi , ou aperçu : Pour les verbes , il régit la prép. à , et >
3 :°. * Quoiqu'échaper ait le sens d'éviter, Juif , ou un homme échapé de Juif , qu'on
il n'en a pas tous les régimes ; et quoiqu'on soupçone d'être de race Juive.
dise éviter de faire o, n ne dit pas écha- ÉCHARDE , s. f. Piquant de chardon
per de faire. » * Il seroit inconcevable com ULEpurit ( viat de bois , qui tunc dans la
il auroit pu échaper de tomber chair.
ment
entièrement sous l'esclavage de , etc.
Hist . ÉCHARDONER , v. act. Arracher les
chardons d'un champ , d'un jardin. » Echar
d'ringi. 1 : 7 ; 6iwper a un danger , d'une ba doner une cerre , une prairie.
taille , et réchaper d'une maladie. * Boileau
> ÉCHARPE , s. f. Ľire é fer. dern.' e
en
n'a pas fait cette distinction . Il dit , çn par- muet. ] Large bande d'étofe , etc. qu'on
lans des Chanoines , poursuivis par les bé- portait autrefoisbaudrier
de la droite à la gauche
nédiccions du Prélar , et d'un Chanoine en forme en de , et qu'on a porté
particulier. ensuite en forme de ceinturon . Parmi
REAL
Il trembic , il cède , il fuit , mais aucun n'en réo les gens de guerre , la couleur de l'écharpe
chape. marque la Nation , ou le Parti . De lå l'ex-
> ACADE
Ilde ymaotdans ce vers deux impropriétés ; l'une pression proverbiale , changer d'écharpe LATIN
> l'autre du régime. Il falait dire , de parti. Coup d'épée en écharpe , qui >
lades. L'expression est vicieûse et le terme est l'écharpe de la jambe. Quand on a une
impropre. Si lerégime était bon , ondirait jambe malade , ilfaut se tenirau lit.-
plutôt réchaper ,'mais ni l'un nil'autre ne En provençal , on dit : jambe
régissent les persones .
> au lit , etbras
au cou , en écharpe.
6.- Laisser échaper se die dans des oca- ÉCHARPER , v. act. [ 1re et dern . é >
sions où échaper tout seul serait un barba- fer. ] Doner un coup d'épée de travers.
risme. » Elle me dit qu'il ne lui arrivoit Tâiller en pièces. Trév. Doner un coup
pas assez souvent d'avoir le plaisir d'entre d'estramaçon. Acad. — L'Académie explique
tenir étrangers
desL'Abé , pour en échaperdirel'o- moins
Richard .
un moi peu conu par une expression encore
conûe. » Il lui a écharpé le visage ,
casion . On doit >
per est neutre , coinme tomber. charseré. Echarseté est encore usité en
7º. On dit qu'une chôse est échapée de termes de Monoie . Défaut d'une pièce qui
la mémoire , pourdire qu'on ne s'en sou- n'est pas du titre ordoné. re
vient
main pas ; et qu'elle est échapée de la ÉCHASSES , s.S. fE. pl.[ Échâce ; ite é fer.
e
pour dire qu'on l'a laissée tomber 2° lon . 3° e muer. ] Deux longs bâtons , à
parmégarde. - Rien n'échape à la pré- chacun desquels il y a une espèce d'étrier ,
voyance , aux lumières de cet homme : il ou un fourchon , dans lequel on met les
voit tout, il prend garde à tout. — Il l'a pieds ; dont on se sert pour marcher..
échapé belle, ( st. prov .) Il aheureusement On dit , en style familier , d'une persone
évité un grand danger, qui est trop haut montée sur ses jambes, qu'il
st.
Écharé , te , adj. On dit , dans le semble qu'elle soit sur des é hâsses. - Ed
fig. fam . d’un jcune homme in considéré dans le style médiocre et critique , d'un >
et emporté ; que c'est un cheval échapé , homme qui a l'esprit guindé , qu'il est tou
qu'il fait le cheval echipe.- S. .m . » Un joursmonté surdes échasses. On le dic
échape des petites maisons, un fou. – Un aussi du style.,
échapé de barbe , un cheval engendré d'un ÉCHAUBOULÉ , Ée , adj. ÉCHAUBOU re
une ébullition ; et le 2d , d'une petite rou- même cas ? ( days lá Tragédie de Maho
geur , d'une petite élevûre qui vient sur la met . ) Ce régime n'est pas adn.is par l'u .
peau dans une échaufaison. Mais les exem- sage.
jks qu'elle done paraissent les confondre. 3º . On dir , figurement ( st. fam . ) qu'une
»5échiu
Ce n'est chose ei ,
fúre.qu'une échaufaison ; ce n'est qu'une me, h.üfé le sang , la bile à un honi
>
deux adjectifs sont des mots forgés peu heu- mence à jouer avec chaleur : - - En st . pro
reusement. » L'astre lumineux et échaufant. verbial et plaisant , on dit d'un homme
ler. » Des boissons , éouhau
FelÉCHAUFFEMENT fantes ; Tissct., qui
ECHAUFEMENT
se passione , qui s'anime trop , qu'il >
s'échaufe dans son hernois.
s . m. ÉCHAUFFER , ou ÉCHAUFER , V. a . 4 ". Se chaufer et s'é haufer ont des
[ Echóſcman , échofe ; ;" é fer. L'au de- sens diférens. Voy. CHAUFER .
Vant la syll. masc. est dout. , devant l'e muet , ECHAUFÉ , ÉÉ , adj. Il s'emploie ordi
il est long : il échalife ; é haufera , etc. nairement sans régime . Mde. de B... ( Hist.
Pron . échöfe , 6é,hóféra , etc. ) Echaufer d'Argl. ) lui fait "régir la prép. de. » Les
E CH ECH 13
convives étoient échaufes de vin et de joie . Dont la froideur tiene la joie en échec,
Ce régime ne fait point mal dans cette Que d'un tragique où l'oeil demellre sec.
phrase . = Il s'emploie quelquefois subs Rousseau .
tantivement. Sentir l'échaufe , exhaler une ÉC HE C , au figuré ,
, perte consid érable
odeur désagréable , ocasionée par une cha- que font des Troupes. » . Les énemis reçue
leur excessive. rent un grand échec. Par extension
ÉCHAUFOURÉE , s. f. [[ Écho-fou-rée; il se dit des particuliers . » C'est un grand
z" er pénult. é fer .] 1 °. Entreprise témé- échec. à secCour ", ou soufrit un grand , un
ge échaufourée. = 2 °. Rencontre impré- terrible échec en son honeur , en sa répu
.
lon .
e muet. ] Terme où échoit le paie- divisée en plusieurs espaces , pour mesurer
ment d'une chose dûe. » L'Echéance d'une les distances. 2° . Place de comerce sur
de change. A l'échéance du terme ,
lettrepaiement les córes dans les Mers du Levant. » Tra
du . re e
fiquer dans les Echelles du Levant.
ÉCHEC , s . m. [ Échèk ; ine é fer. 2¢ ¢ On dit proverbialement : après cela il
moy. ] Brébeuf écrit écher avec un t à la bell
foure tirer l'échelle : on ne peut voir de plus
chôse.
fin ; c'est une mauvaise ortographe . =
Jeu qui se joue par deux persones sur un ÉCHELON , dans le st. figuré familier , est >
tablier ou danzier , avec huit pièces et huit ce qui sert à mener d’un rang à un altre
pions de chaque côté. Il se dit aussi des plus haut. » Cette petite charge est un éche
pièces dont on joue à ce jeu , collective ton pour monter à une plus grande. » Il
ment pris . » De's échecs d'ivoire , d'ébène , est monté d'un échelon , d'un degré : il est
de bois ,esetc.
Le proverbe dit qu'au avancé d'autant. L'Acad. le - mer sans parler .
oisd'échecs,
Rjeu ; les fous sont les plus près des du style.
ce qu'on aplique malignement. * ÉCHELLER , v . a . Vieux mot , au lieu
ÉCHEC
que le
, audesingulier,se
Roi,
dit quand on ata- duquel on dit à présent
sorte qu'il est obligé de se Rich.
présent , escalader. Trév.
retirer ou de se couvrir . Doner é hec ; ÉCHENILLER v. a. [ Echeni-glie'; 1 re
>
mettre le Roi en échec . Echec au Roi et à et dern. é fer. 2° é muer : mouillez les ll. ]
la Dame .
= Echec et mat , c'est quand le ôter les chenilles des arbres.
1 re
Roi est ataqué de manière qu'il ne peut ni ÉCHEVEAU , s . m . Echevo ;
> é fer.
se retirer , ni se couvrir . Figurément , 2° e muet , 3° dout. ] Fil , soie ou laine ,
( st. fam .) Être échec et mat , être perdu replié ea plusieurs tours , afin qu'ils ne se
d'agir = Tenir en échec , empêc
cher ressource.
sans mêlent pas. Echeveau de fil , de soie. Dé
Armée , > tenir en crainte : Tenir une vider un écheveau . * Mde. de Sévigné
échec. une place , la partie adverse en l'emploie au figuré.. » Et puis cette Provi
dence , qui me revient ; car sans cela on
Il s'accorde encor moins d'un comique n'auroit jamais fait à retourner sur le passé :
14 ECH E C.H
C'est un écheveau , qui ne finiroit point . entendit ses regrets , et d'une triste voix let
.
ÉCHEVELE , É E , adj. [ 1" et 4 é fer. , répéta à toutes les Divinités champêtres. - li
>
2 et 3 e muer. ] Qui a les cheveux épars et estmasc . , quand on parle d'un son réfléchi.
en désordre . Suivant, l'Acad . , il se dit plus » Un bon écho : les échos redoublés , les échos
. femme que d'un
souvent d'une
,
hommne. » Elle d'alentour.
d'un homine. » Il y a des échos qui répètent
étoit é hevelée . jusqu'à six , sept , huit fois , et plus . En
--
de l'animal qui prend depuis le cou jusqu'aux vivre. Elle est l'écho de la vie ; on meure
fesses. Trév. Depuis le milieu des épaules jus- comme on a vécu. Tout cela est de mau
qu'au eroupion . Acad . -- On le dit toujours vais goût. - Gresset l'emploie plus élégam
au singulier , quand on ne parle que d'une ment.
seule persone. * En Provence, plusieurs disent Loin de ce Médisant infâme ,
les é.hines , mais mal. On ne s'en sere Qui, de l'imposture et du blâme
que dans le discours familier : l'Acad. n'en Est l'impur er bruyant écho .
distingue point l'usage . L. T. ÉCHOIR , v. n.[ E -choar. ] Au , présent
ECYINÉE , pièce d'un cochon , qui se coupe de l'indicatif , il n'est en usage qu'à la 3!
sur le dos. Trév. Morceau du dos d'un cochon. pers. du sing. il échoit , qu'on prono quel nce
Acad . quefois échet ( e-chol , ' éche ) . J'échusi j'é
ÉCHINER , au propre , rompre l'échine. cherrai , j'écherrais, que j'échusse, échéant .
» On luia donné un coup qui l'a échiné. » Il -- Il n'a point d'imparfaic de l'indicatif , et
s'est échiné en voulantsoulever un trop grand l'on ne doit pas dire comme Mde. de B ...
poids. = Au figuré , tuer , assomer dans ( Hist. d'Angl.) La Loi lui permetroit d'a
une ničlée, dans une déroute. » Allez à la liéner les terres qui lui échevient. M. des
guerre vous faire échiner. - Echiner de Essaris dit au futur , il échoira. „» Pour
coups , batre outrageíìsement: c'est du figuré jouir par lºs héritiers de la portion qui leur
familier. — Trév. mer é'chiner , ou échigner. & hộira. Causes Célèbres.
On n'écrit plus que le premier. ÉCHOIR , c'est 1°. Arriver par succession ,
ÉCHIQUIER , s. m . [ Echi-kić : 1" et dhe par donation , par fortune , ou par hazard.
>
é fer. ] Tablier carré sur lequel on joue aux Trév . Par sort', ou par cas fortuit. Acad.
>
échecs , et qui est divisé en plusieurs cases , » Il lui est échu une succession , un lot de
ou carrés de deux couleurs. » Planter des ar- mille écus , etc. – On dit ( st . famil . ,) , si le
bres en échiquier , c'est les planter en sorte câs y échoit , si l'ocasion s'en présente.
que leur figúre représente plusieurs carrés 2°. Il se dit du terme , du temps préfix auquel
faits en échiquier. on doit faire certaines choses. » Le premier
ÉCHO , s. m. er f. [ Pron. éko. ] Ce mot terme échoit à la Saint- Martio . » Cette lettre
est féminin, et s'em / loie sans article , quand de change est échue , et non pas a échu : Ce
>
:
il se dit de la Nymphe de ce nom . » Echo verbe prend dans ses temps composés l'auxil.
ECH ECL IS
erre. = 3°. Il se dit des persones , avec bien ÉCIMER , v.a. Couper la cime des arbres.
ou mal, dans le sens de rencontrer. » Vous » On écime de temps en temps les saûles.
ne sauriez que bien échoir , bien rencontrer. ÉCLABOUSSER , v. a. ÉCLABOUSSÛRE ,
re er
» Je suis mal échu ,> j'ai mal rencontré. - s. f.[ Eklabou -cé, sûre:," é fer. , 4 ° é fer. au I' >
Gressce lui fait régir la prép. en . lon . au 2d. ] Eclabousser , c'est faire rejaillir de
Pour un enfant qui sort du Monastère , la bolle sur ... Eclaboussüre , est la bolle
C'étoit échoir en dignes compagnons. Ververt. qu'on fait rejaillir. » Ce cheval, ce carrosse
ÉCHOLE , voy. École. m 2 tout éclaboussé , a éclaboussé jusqu'à
ÉCHOPPE, s. f. ( Echope . On pourrait mon chapeau. » Mon habit est tout plein d'e
r
l'écrire de mêine avec un seul p : 118 é fer . , claboussières .
da e muer. ] 1 °. Petite boutique , ordinaire-
> ÉCLAIR , s. m . [ Ecler ; ; " é fer. , 2° E
]
ment en apentis , et adossée contre une mu- ouv . On pron. I'r finale. ] Éclai de lumière
räille. = 2. Pointe ou aiguille , dont les subit et de peu de durée. Il se dit sur-tout de
Graveurs se servent pour graver sur le vernis celui qui précède le tonnerre. » Il fait des
dur. élairs' continuels. » On ne voyoit qu'à la
ÉCHOUER , v. n. et a. [ É -chiu-é : et lueur des éclairs. Figurément , passer
dhe efer.] Doner contre un rocher , ou sur comme un éclair , passer vite, ne durer guère.
le sable, dans un endroit de la mer où il n'y . » Illl ne s'est point arrêté , il a passé comme
a pas assez d'eau pour Hoter. Il se dit , et du un éclair . » La gloire du monde passe comme
vaisseau , ei de ceux qui sont dedans. » Le un éluir . * Par é lair, tout en cou
vaisseau échoua sur un banc de sable . » Nous rant, et sans beaucoup de réflexion : expres
échouanes sur cec écueil.On le dit aussi des sion nouvelle. » Des Ministres légers , sans
baleines. = Il est quelquefois actif et ré- soucis , sans nuages , voyant tout par éclair ,
ciproque. » Le Pilote nous échola , échora et décidant de même. Necker.
Le vaisseau. » Il aima mieux s'é:houer que de * Pourrait - on imaginer qu'un Poète de
nous laisser prendre. Au figuré ,ne réussir ce siècle ait fait ce mot féminin ? C'est pour
pas à ce qu'on a entrepris. Il se dit , et des tant ce qu'a fait tout récemment l'Auteur des
persones , et des choses : » Vous echoleren quatre Ages de l Homme.
dans cette entreprise. Ses desseins échouerent : Mes amis , le bonheur est semblable à l'éclair :
cette afaire a échoué. Elle brille , et n'est plus.
Ren. L'usage ne done à ce verbe que l'auxil. * ÉCLAIRANT , ANTE , adj. [ Éclèran
re e
>
avoir,soit dans le propre, soit dans le figuré. rante 1" é fer . ,, 2° è moy. , 3;e Ion . ] Qui
: e
* Quelques Auteurs l'ontemployé avec l'auxil. éclaire. » La grâce éclairanle et é hauffance.
élre. » L'expédient auquel ils avoient eu re. Ces deux adjectits ne sont pas usités.
cours étoit entièrement échoué. Hist. d'Angl. L'Auteur d'un Dictionaire de Physique es
» Octave Farnèse , voyant que son dessein simé l'a employé. » C'est ce commerce de lu
erit échoué. Hist. d'Allem . » Une fois que mière entre le corps élirant , qui sert à
le vaisseau étoit é houé. Let. Édif . - Le Père réparer abondamment les pertes immenses
Bouhours lui-même a dit ( Vie de St. Ign . ) : que doit faire l'atmosphère du soleil. Père
Bientôt l'affaire de l'enregistrement futéchouée Paulian. – On dit plus comunément, les
en apparence. Il seinble que dans cette phrase corps lumineux. :
çe verbe est employé au passif; mais on ne .
c'est une afaite échouée ; mais on ne dit pas en temps de brume. Il y a des Marins qui di
avec le verbe érre , le vaisseau , le dessein sent un éclairci. » Nous avons apperçu les
est échoue , l'afaire est échouée : on dit tou- ennemis ', dans un éclairci , à deux lieues.
jours a échoué . Journ . de Gen.
2 °. Echouer se fait sans dessein ; s'échouer ÉCLAIRCIR , v. a. ÉCLAIRCISSEMENT
avecdessein.» Cette place , où on vit les En. s. m. ( Eclerci , cice -man : ; " é fer. , 28
e
nemis s'écholer. Test. Polic. de Louvois. Il ouv. , 4º e muet au 2d . ] Eclaircir , est 1 °.
falait dire échouer .
Rendre clair , ou plus clair. » Le vene a
* ÉCHUTE ,s. f. Richelet. » Il m'est venu éclairci le temps. Eclaircir la voix , la vie ,
une bonne échute. Ce mot est un barbarisme. le teint ; éclaircir de la vaisselle. = 2 °. En
16 ECL É CL
parlant que
des chêses liquides , rendremoins de ce
ce verbe
quequerelle, ne partage pas. C'est , enmatière
verbe une
nepartage
: „ Eclaircir un sirop trop épais.
épais : explication que l'on demande
39. Diminuer le nombre. » Le canon éclair- à un homme, pour savoir si dans ce qu'il a
cissoit les rangs. »» Eclaircir une forêt. —- Il dit , ou fair, il a eu intention d'ofenser , ou
a bien éclairci son bien ( style plaisant ), il >
même s'il a dit, ou fait ce qu'on lui prête,
en a mangéune partie. = 4 :Figurément , et qu'on nous a raporté. Firer un éclaircis
rendre plus clair, plus intelligible. Eclaircir semene de... En venir à un é.laircisseinent.
un fait , un point de doctrine, une question , » Je veux avoir avec lui un éclaircissement .
une matière. » Le temps élaircira la vérité. - Plusieurs disent , en ce sens , s'éclaircir
Eclaircir un douie , une dificulté , les ré- avec : » Je veux m'éclaircir avec lui ; mais
>
la vérité de sa bouche : mais lui, avec sa parce qu'on yy est exposé à la vûe de tout le
finesse et sa souplesse ordinaire , il évita tou- monde . 1
Avec l’ablatif (la prép. de) pour 2d régime, voit de quoi il est question. Gir Synon. -
éclaircir se dit fori bien des persones en ré- Ces deux ' qualités sent entre elles comme la
gimeabsolu. » Je l'éclaircirai dece point science et la pénétration. Voy. INSTRUIT.
là : il faut l'en éclaircir . » Je veux m'en ÉCLAIRER , v. a . [ Ekléré : 3 é fer . ] 1°.
éclaircir. - On dit aussi , s'éclaircir sur. Au propre , répandre la clarté sur ... w Le
» . Il faut , s'éclaircir sur cette afaire. soleil éclaire la terre. » Le flambeau éclaire
ÉCLAIRCISSEMENT , n'a que le ° e
4 sens , le toute la chambre. Ee neutralement : » Le
sens figuréd'éclaircir .Explication d'une chose soleil éclaire ; la lune n'éclairoit plus.
obscûre : „ Eclaircissement d'une difficulté2° . Au figuré , doner de la clarté à l'esprit.
.
d'un doute. On ne dit point au propre , l'é Les bonnes lectures éclairert l'esprit , sans
claircissement du temps , de la vûe , de la corrompre le cæur. » Seigneur , éclairez mon
voix , etc.; du sirop , d'un bataillon , etc. , entendement. == ; ° . Instruire de ce qu'on
ers OS
comme on dit éclaircir dans les 3 1 n ignore ; détromper.
Mais il a une signification particulière , J'imagine un moyen d'éclairer votre mere.
Sur
ECL É CL 17
Sur le fourbe insolent qui la mène aujourd'hui. un grand éclat de voix. —- Cette action a fait +
comme l'Auteur l'a dit plus haut. * En Pro- lustre du brillant , et qu'on a remarqué
vence , plusieurs disent "faire lumière à ... qu'il aurait mieux dit , le brillant du lus
Fuires lumiere à Madame; faites -moi lu tre , s'il pouvait y avoir du mieux dans ce
mière . C'est un grossier provençalisme , un qui est absolument mauvais. Ma is ces
barbarisme d'expression. S
= 69 Érinceler , mots ne sont pas faits pour être
69.. Éti sous le ré
briller. » Les* yeux des chats éclairent pendant gime l'un de l'autre. On ne dit pas l'éclae
la nuit. Quelques-uns le disent, mais du brillant ; ni le brillant du lustre , end
mal , du feu , des Hambeaux , des lampes :
>
côre moins le lustre du brillant., ou le bril
Ce feu éclaire bien ; ces Hambeaux éclairent lant de l'éclat. Il faut opter pour l'un des
mal :: »ܙLes lampes , qui éclairent devant la trois suivant le goût ou la force de ce
Chapelle du Saint. Vie de St. Pierre d'Alc . qu'on veut exprimer ; ou si l'on veut les
* Et activement : » Eclairez ce feu. Il faut apliquer tous trois au même sujet , il faut >
dire , faites brûler , ou flamber. Desgr. En que ce soit sans régime et par forme de
Franche-Comté , on dit clairer ; » Ce feu gradation , en disant , par exemple , d'une
claire bien . Le barbarisme est encôre plus étofe , qu'elle a du lusire ' , du brillant
sensible. 7º V. neut. impers. , faire des
79. et même de l'éclat.. » Les couleurs vives
éclairs » Il éclaire , quand il tonne. » Il n'a
> ont plus d'éclat que les couleurs pâles : les
faię qu'éclairer toute la nuić. couleurs claires ont plus de brillant que les
ÉCLANCHE و, s. f. Du temps de Richelet couleurs brunes ; les couleurs récentes ont
ce mot était du bon style, puisqu'il dit que c'est plus de lustre que les couleurs usées. Il sem
ce qu'on apèle en Province gigit de mouton ; ble que l éclat tiène du feu ; que le bril .
l'A ina.ire
ordcad mentaugigcon
dit, ot.traire
, qu'on l'apèle plus lant tiene de la lumière , et que le lustre
Le Rich . Port. le tiène du polia = On ne se sert guère du
met sans remarque. mot de lustre que dans le sens littéral , pour
re
· ÉCLAT, s.m .[Etla : " é fer.] 1°. Partie ce qui tombe sous la vue. ; mais on em
d'unmorceau de bois, qui est rompu en long. ploie quelquefois celui d'éolat , etencore
Ilfut blessé de l'éclat d'une lance.» Les lances plus , celui de brillant , dans le sens figu
des deux Chevaliers volèrent en éclats. On ré , pour le discours et les ouvrages d'es
ledieaussides pierres, des bombes , des gre- prit. Etant considérés dans ce sens",il me
nades, etc. = 2°. Lueurbrillante.» L'éclat paroît , die l’Abé Girard , que c'est par la
>
certain éclat aux pensées ; cette expression droit la pourpre la plus éclatante .
>
m'a paru belle er naturelle : le mot d'éclat 2 °. Eclatant ne se dit point des perso
est bien placé : ne le trouvez-vous pas ? Sév . nes , sans régime . On peut dire sans dou
3 °. * Mettre en éclat , pour illustrer te , un Héros , un Auteur tout éclatant
est une locution surannée. Corneille s'en est de gloire ; mais on ne doit pas dire , un
souvent șervi . Hérôs , un Auteur éclatant.
Allons mettre en éclat cette belle journée. Uu Guerrier même , un Héros , un Achille ,
Edipe . En fait de goût, n'est pas plus compétent ,
Je lui dis qu'en éclat j'avois mis votre vie , etc. Qu'en fait de guerre , un Auteur éclatant.
4º. On dit , fuire un éclat , témoigner Rouss .
avec éclat son mécontentement.' * Du Cer. Cela ne vaut rien , même en vers , mênie
ceau , qu’une syllabe de plus embarrassait , dans le style demi-inarotique. Voyez ÉCLA
a dit ,> faire éclar. TER . Rem . Iº.
re
mine , je vous assure , et puis elles rioient plus que le diamant. ' - Fig . » Son nom
entre elles , et aux plus grands éclats . Th . sa gloire éclatent par tout le monde .
d'Educ. ŘEM.. 1 °. Eclater , ne se dit point des per
ÉCLATANT adj. [ pre é fer. sones dans ce dernier sens .
ANTE
3 lon . ] Qui a de l'éclat. Il se dit , comme
.
Jadis , non sans tumulte , on me vit éclater .
éclat , au propre et au figuré. Lumière écla Boil.
tante : couleurs , pierreries éclatantes. Tout » On peut compter parmi les plus grands
éclatant de lumière.. --- Action , gloire écla- hommes. Hipocrate , le Père de la Médeci
>
autrefois de la sorte. '» Quoiqu'il n'ait nulle gnifie qu’un obscurcissement passager , au >
envie de rire , il porte à la bouche l'un l'un lieu que le verbe éslipser désigne un obs
des bouts de son manteau , comme s'il ne curcissement total et durable .
pouvoit se contenir , et qu'il voulut s'em- Tel brille au second rang , qui s'éclipse au pre
pêcher d'éclater. » Parler sans cesse à un mier.
Grand ... rire jusqu'à éclater en sa pré Voltaire.
sence. - Comme éclater tout seul signifie Cette remarque est fort judicieuse. Cet ar
ordinairement faire un éclat , témoigner tout ticle est tiré de l'Encyclopédie , et raporté
haue son mécontentement ; il pourrait y avoir par M.Beauzée. re
quelquefois de l'équivoque à l'apliquer au ÉCLIPTIQUE , s. f. [ zte fer, derne
rire. * En Provence plusieurs disent éclater muet : Ekliprike.']Ligne , ou cercle qui
le rire. On ne peut excuser celui-ci de bar.. partage le zodiaque dans toute sa longueur
barisme. On doit dire >, éliter de rire. en deux parties égales , et que le Soleil n:
; ° . S'éclater , se fendre. La Quintinie le quitte jamais.
fait actif. » Prenez garde de trop baisser ÉCLISSE , s. f. ÉCLISSER , V. a. [ Eklice',
re e
>
I
cette branche , de peur de l'é ·later. Il faut cé : " é fer. 3 ° e muet au I é fer. au >
dire , de peur de la faire éclater. Voy . nº . 2d . ] Eclisse , morceau de bois pour serrer
1 °. — * En Provence encôre , on dit éclater les membres rompus . Trév. Bâton plat pour
>
pour forcer , briser , ouvrir avec effrac- tenir en état un bras > ou une jambe cas
tion. » Eclater une maison , un cofre , un sés. Rich . Port . La description de l'Acad .
tronc . C'est encore un barbarisme . est plus étendûe , mais celle du Rich. Port.
ECLÉSIASTE ; ÉCLÉSIASTIQUE. Voyez safit pour doner une idée de la chose. =
ECCLÉSIASTE ECCLÉSIASTIQUE avec
, 2 c. 2°. E lisse est aussi un petit rond de jonc
ÉCLIPSE , s. f. ÉCLIPSER v. a . [ ite ou d'osier , sur lequel on égoutrer le
é fer . 3 ° e muet au 1 ° é fer.. au 2d. ] lait pour faire des tromages met
e er
. Eclisser ,
Au propre obscurcissement , ou du Soleil c'est mettre des éclisses ( nº. 1 °. ) le long
,
par raport à nous , par l'interposition du d'une fracture.
corps de la Lune , ou de la Lune , par ÉCLOPÉ , te , adj . [ ; " et
er 3zº é fer. ) .
s'est éclipsé
S'absenter Il s'éclipsa
. » de la Cour. .
coup: Il, que
tourPard'unextension voici. Il éclôt , ils éclósent : il é : lôri ,
-il éclôrait qu'il éclose. Dans les tamps
il se ditdes choses : j'avoismislàdesli- composés,' il prend l'auxil. ,être ; il est
>
mence à paraître : » Le jour vient d'éclore , de Rubens, etc. == 4 °. Cemot' est beau au
comence d'éclôre. = Figurément des figuré. > Daguesseau savoit que les vertas
pensées , des desseins qui se manifestent se formene à l'école de la frugalité: Thomas.
après avoir été cachés quelque temps. Son = ': Au jeu de crictrac, faute qui consisee
projet était près d’éclôre , et non pas prêt à oublier de marquer les points qu'on ga
à éclôre , comme dit l'Acad. ( Voy:. PRÊT gne ,, ou à en marquer de trop. » Ib
Thaa fait
ec Près. :) Ses une écol .
desseins 'éclôront un jour.
Il est de tous les styles , mais sur- On dire , familièrement , qu'un homme est
tout du style élevé et soutenu. Il régit en bone école , quand il est avec des gens
>
quelquefois la prép. de : » Ces vains sys- très capables de:l'instruire. - -Dire les se
têmes , éclôs des cerveaux creux de nos crets de l'école , révéler les secrets d'un parti ,
prétendus Penseurs , qui , sous précexte de d'une cabale , d'une coterie. L'Acad . dir :
tout réformer , sèinent partout le trouble les nouvelles ; mais , outre que ce n'est pas
et la destruction . Journ . de Mons. l'usage le plus constant , c'est que la méta
re
ÉCLUSÉE , s.s f. [ 1" é phôre n'est pas soutenue :» L'Ecole avoir des
ÉCLUSE , s.s f. Éclusée >
er e er
fer. 2° lon . , au i , 3° e inuer au . I é secrets ; on n'y disoit pas de nouvelles.
fer. et long au 2d . L'éclúse est une cons- Ecole buissoniére ., Voy. Buissonier. Voyez
truction de pierre ou aûtre matière , pour aussi Chemin.
retenir ou élever l'eau dans une rivière ou ÉCOLIER , est 1º.' celui qui ' va à-l'écolc
dans un canal. - On done aussi ce nom ou au collége. Jeune ou petit écolier : éco
aux portes , qui y sont placées pour con- lier en Droit , en Philosophie T en Théo
tenir ou lâcher l'eau , en les levane ou en logie . Ecolier de Rhétorique , d'Humanités ,
les baissant. = Ecluses , est la quantité de Gramaire , etc. = 2°. Celui , qui aprend
>
d'eau qui coule , depuis qu’on a lâché l'é- quelque chose sous un maître. Ce Maitre à
cluse jusqu'à ce qu'on l'aie refermée. danser fait de bons écoliers . C'est une de sesi
ÉCÓ . Richelet . Voy. Écho . meilleures écolières. » J'ai éré son écolier ,
ÉCOLÂTRE , s.s . mm.. C'est le nom qu'on
nom qu’on son écolière : Voy. Élève .
done,dans quelques Églises Cathédrales On dit d'un hoinnie peu habile " : » Ce n'est »
rès , etc. - Parini les Peintres : diféren- mande : -- Vous ne serez pas éconduit et
tes manières des Peintres fameux , que leurs butu tout- à -la - fois.
Disciples ont rimitées , on ajoute au mor Rem . La Touche ne croyait pas qu'aucun
Ecole , ou le nom , des Provin- bon Écrivain voulíîe
des Villes lé employer ce verbe , și
es
ces où ces Peintr ont travail en badinant. Autrefois l'Acad . ne le
, ou le nom ce n'est
même de ces Peintres. » L'Ecole de Rome, blåmait point. Dans les éditions suivantes ,
Eco ECO 21
" elle dit qu'il vieillir . Dans la dernière , che Prudence économique. = Avec économie :
se contente d'avertir qu'on ne le dit que Vivre économiquement .
des persones. On l'emploie encore dans le ÉCONOMISER , v . ace . [ Ekonomize : 1 " re
style famil. et la nécessité le fera conserver. et dern. é fer. ] Gouverner , administrer avec
ÉCONOMAT , s . m . ÉCONOME , adj . et économie. » Il a bien économisé les revenus
subst. [ On écrivait aûtrefois Economat de cette terre .
econome , Economie , etc. On a retranché ECOPE , s. f. [ 1 re" é fer. dern . e muet. ]
>
ceto , qui ne faisait qu'embarrasser . On Pelle creûsé à rebords , dont on se sert pour
>
aurait dû rendre le même service pour Ecu- vider l'eau des bateaux .
ménique. ] Economat présente l'idée de la ÉCOPERCHE , s. f. [ 1;' " é fer. 3 ouv ..
. ,. e muet. ] Machine qui sert à élever
charge , emploi , ou ofice d'Économe . On dernpierres
ne le dit que de l'administration des reve- des , des fardeaux , et qui fait partie
nus d'un Évêque , d'une Abaye et -aîtres Bé- d'une grûe .
fices , pendant la vacance. = Bureau des ÉCORCE , s. f. ÉCURCER , v. act . [ .! "
er
Économies , Receveur des Econonats. » Jouir é ferm . 33° e muet au 1 " , é ferm . au 2d. ]
parEconomat ; obrenir des lettres d'Economiar. Ecorce est 1 °. la peau d'un arbre ou d'une
ÉCONOME , adj. Ménager , ménagère , qui écorce
plante ; boiseûse.
sait épargner. » Il ou elle est fort économe .
La première ou la grosse
écorce tendre , déliće. = 2° . La peau
Subst. » Uri sage Econome ; une bone de certains fruits, » Ecorce d'orange , de ci
Economne. =
= Dans les maisons religieûses, tron , de grenade. = °
3 ; Au figuré , la su
celui ou celle qui a le soin de la dépense. perficie des choses. » Il ne faut pas s'arrêter
Par rapport aux Évêchés , Abayes , etc. ce- à l écorce. » Combien de gens, qui s'arrê
lui que le Roi norme pour en adminis- tent à l'écorce , et ne savent rien aprofondir.
trer les revenus pendant la vacaixe Anon. » Cec homme n'a que l'écorce : il a :
ÉCONOMIE ,, s.s f. [ 1" é fer. 4. 101. f . de beaux dehors, mais dans le fond , rien
e muer. ] L'ordre, la règle qu'on aporte dans de solide. * Bossuet dit d'un Auteur :
la conduite et la dépense d'une maison. Avoir Qu'il ne se jète plus sur les matières théo
de l'économie ; entendre l'économie. User logiques , dont il n'entendra que l'écorce.
d'économie. Vivre avec économie . = Ce La métaphôre n'est pas soutenûe , et
mot vient de deux mots Grecs' , oikos , voilà deux mots qui ne sont pas faits l'un
maison , et nomo's , loi . Il ne signifie origi- pour l'autre ; qu'est-ce , en éfér ', qu'entena
nairement, que le sage et légitime gouver- dre , ou comprendre , comine on voudra
rement de la maison , pour le bien comuii l'écorce d'une science ? = Rousseau apèle la
de toute la famille . Le sens de ce terme a glace , lécorce des eaux. Cette expression est
été étendu ' au gouvernement de la grande poérique , et ne peut être admise qu'en
famille , qui est l'État. Pour distinguer ces Vers .
deux acceptions , on l'apèle, dans ce der- Et les jeunes zephirs , de leurs chaudes haleines ,
Tier sens , économie générale ou Politique Ont fondu l'écorce des eaux .
Il dit ailleurs :
( le second' est plus usité ) ; et dans l'áů
.
tre , économie domestique ou particulière. Dépouillez donc votre écorce ,
J. J. Rousseau. Le premier est le plus Philosophe sourcilleux !
en usage. - Quand on dit économie tout On verrait en dessous de belles choses.
seul, on entend toujours la dernière. = On dit , proverbialement , juger du bois
On dit aussi , économie , pour , harmonie , par l'écorce'; du dedans par le dehors. Voy.
entre les diferentes parties d'un tout. L'éco- ARBRE .
nomie de l'univers , l'économie du corps hu- ÉCORCER , c'est ôter l'écorce du bois. »
main, du tempérainent. L'éconoinie d'un
· cours , d'une pièce de Théâtre .
dis. Il y a des arbres qu'on écorce. ». Tous ces
L'éco- arbres ont été écorcés.
re
* nomie de la Grâce : les Lois quele Seigneur ÉCORCHER , v. act. [ 1 " et dern. é fer.]
s'est prescrites
grâces.
pour le don oule refus deses Ecorcher est proprement, dépouiller un ani
mal de sa peau : Ecorcher un cheval , un
ÉCONOMIQUE , adj. ÉCONOMIQUE- bæuf. =
= 2°. Emporter > déchirer une
MENT , adv. core é fer. ' se e muet : en au partic de la peau d'un animal , ou de l'é
ad a le son d'an. ] Qui concerne l'économie. corce d'un arbre. » Je me suis écorché le
22 ECO Е СО
bras ( et non pas , j'ai écorche' mon bras , qui ont des angles. Ėcorner une table une
comme le disent plusieurs en certaines Pro- pierre : » Ces des sont écornés. 3. Figuré
vinces ) . » La selle a écorché cé cheval : cette ment, diminuer : » Ecorner les privilèges ,
charette , en passant , a écorché cetarbre. = la Juridiction , l'autorité , etc. st. simp.
3 °. Par extension , on dit d'une boisson ÉCORNIFLER , v. act. [ " et dern. é
qu'elle écorche le palais , la gorge ; d'une fer. } Chercher à manger aux dépens d'au
voix aigre , d'une méchante musique , d'un trui. » Il, va écornifler un dîner où il peut.
parler rude et barbâre, qu'ils écorchent les » Il est venu nous écornifler . St. famil .
oreilles. = 4º. Exiger plus qu'il ne faut; et plaisant.
faire payer trop cher . » Hotellerie où l'on ÉCORNIFLERIE . s. f. ÉcorniFLEUR
écorche les gens. sº. Ecorcher une lan. s. m . [ 1" é fer. 4° er dern . e muer au i
с er
.
gue; la mal parler» l'écorche le frança is, Ecornifleur est celui qui écornifle , un pa
le latin. Au passif , il signifie , erre rasite. — Ecorniflerie : action d’écorni
dérivé : ce mot esi' écorché du latin. Cette feur . St. familier et critique. r
manière de parler est tout au plus du style ÉCORNÛRE , s. f. [ é fer. ;' lon.
parlant des 4e e muer. ] Éclat emporté de l'angle d'une
médiocre . L'Ab. Desfontaines , parlant>
che's du grec : Il falait en substituer de plus s. m. et fém. [ile é fer sº3 lon. au zé ] Ecos
intelligibles. ser , c'est tirer de la cosse. » Ecosser des
Le Proverbe dit : » Autant celui qui tient, poids, des fèves. = Ecosseur , eûse , celui , ·
que celui qui écorche ; les complices doivent celle qui écosse.
être punis comme les malfaiteurs. Il n'y
-
ÉCOT , s. m . [ Éto : 1 " é fer. ) Au pro
a rien de plus dificile à écorcher que la pre , la quote- part que doit chaque persone
quelle ; ce qu'il y a de plus dificile dans une pour un repas comun.- Au fig. ( st.'famil .)
afaire , est le point de la conclusion . payer son écot , contribuer au succès, à l'a
On dit aussi d'un homme qui se plaint sans grément ; faire sa tache. » J'ai assez bien
grand sujet ; qu'il crie , comme si on l'é- p.uyé mon écot dans ce 3 *. Livre , pour que
corchair. Voy. ẢNGUILLE . — Il faut tondre vous n'ayez rien à exiger de moi de long
-
les brebis et non pas les écorcher : Les temps. ř . Paulian . Traité de paix entre
>
Princes ne doivent pas trop charger les peu- Descartes et Newton. » Il a bien payé son
-
rº. Rompre la corne à... ce bæuffue écorné. la lumière , de la grâce , etc. — » Le torrent
2º. Il se dit plus souvent des chôscs s'est écoulé , l'eau s'écoule ; elle s'est écou
ÉCO ECO 23
lée. » Le vin s'est écoulé da torneau , etc. c'est prêter l'oreille pour les entendre. =
Letemps , l'argent s'écoule ; la foule , la 2°. Doner quelque croyance , ou quelque
presse s'écoule. » Cela s'est écoulé de la consentement à ce qu'on propôse , ou prendre
mémoire. = Ecouler, est neutre dans ces plaisir à l'entendre. » Ecouter une proposi
phrâses : Faire écouler l'eau : » Laisser écouler tion : » Il ne veut rien écouter, » Il parla
la foule. d'accommodement, mais il ne fut pas écoulé .
ÉCOULÉ , participe... Le temps est écoulé , » Ecouter la voix , les inspirations de Dieu ,
le terme préhix est passé. du ciel , de la grâce. 3 °. Suivre. » Ecouter:
Rem . 1. Un Auteur moderne fait régir à la raison , la passion .
s'écouler la prép. à et l'infinitif. » Ses heures En vain je veux contre elle écouter ma colere.
Corn .
s'écoulent rapidement à cultiver le jardin
dont on lui a permis l'usage. Du Plaisir. - II est beau en ce sens. » Il n'écoute que son
C'est le régime de se passer , transporté à ressentiment. = 4 ' . S'écouter , être trop
ne
s'écouler ; mais l'usage admet l'un , et re atentif à sa santé. » Naturelleinent , je Th .
prouve l'autre. m'écoute pas , je ne suis pas douilletre.
2°. * Eroulement , pour Coulage , est un d'Éduc . » Elle. s'écoute trop. » Il ne faut pas
>
gasconisine. » J'ai perdu beaucoup de vin tant s'écouter. -- On dit, d'un hommequi 1
par un écoulement imperceptible. *Gascon . pèse avec afectation sur ses mots , qu'il s'e
cort. coure parler , style familier et critique.
3°. * En Provence , plusieurs font ce On apèle un écoute s'il pleut , un moulin
verbe actif , et lui donent le sens de qui ne va que par des écluses . — Et on
en style
vider. » Il a écoulé toute la bouteille. proverbial , un homme qui s'atend à des
Cest un provençalisme , une locution pro- choses qui n'arrivent que rårement.
vençale , habillée à la Française . Rem . Ecouter , régit quelquefois l'infi
ECOULŮRES s. f. pl. C'est un mot nitif. » Elle l'écoutoit chanter : » Il écoute
des* Provinces , s. f. s .plOn
Méridionale . C'estdit un mot
ba- avec transport le vieux Silène ... chanter
querires. Gasc. Corr. d'une voix tremblante , etc. Anti- Lucrèce .
re
ÉCOURTER , v. a. [ É -cour- té ; 21 et
> * Ecouter avec des soupirs, est une mé
. é fer. ] Rogner, couper crop court. saphôre irrégulière. On dit , 'écouter avec
dern
? Ecourtir des cheveux , un manteau , une atention, parce qu'on dit des oreilles , qu'elles
jupe. » Cer habit est bien écourte: sont atentives : mais on n'a jamais fait sou
Ecouter un chien , un cheval ; leur cou- pirer les oreilles.
per la queue et les oreilles. Cet homme * On dir , ouir , entendre des témoins ,
est écourté : on lui a coupé les cheveux et non pas écouter. L. T.
fort courts. ÉCOUTEUR , s. m. Celui qui écoute.
>
grosse pierre tomba er lui écrasa la tête. » Il etc. S'éerier d'admiration , de douleur , etc.
re
fut écrasé sousles ruines.Ecrasez ces limaçons. ÉCRIN , s. in . ( E -brein : ¿ fer . ] Petit
Au figuré, ruiner , détruire. » Ne vous cofret , où l'onmer des bagues , des pierreries .
jouez pas à traverser cet homme, il vous Quelques- uns écrivent écrain , d'autres
écrasera . On dit dans la colère , je l'écraserai écrein . re
comme un ver. Plus figurément, vaincre, ÉCRIRE, v. a . et n . [ ite é fer. , 2e lon . ,
>
surpasser , en parlant de concurrens, de ri- 3° e muer. ] L'i est bref devant la syll.'masc..
)
vaux , de gloire. » Ce jeune homme se voit » Nous écrivons >, il écrivait , écrivant , etc.
é rasé par mon fils d'une si terrible manière , J'écris ; nous écrivons; j'écrivois
qu'il est à craindre que l'amour propre hu- j'écrivais ; j'écrivis ; j'ai écrit ; j'écrirai ,
milié ne le conduise promptement à la ja- j'écrirois , ou , j'écrirais ; écris , écrivez i
lousie et à l'aversion . Th . d'Educ . que j'écrive ( l’i est long ) ; j'écrivisse , écrir
ÉCRASÉ , É E ,adj . Trop aplati , trop court. vant , écrit . Tracer , former des lece
Nez écrasé , caille écrasée . » Le comble de tres , des caractères. » Il sait lire et écrire .
>
cette maison est trop écrasé . Figur, » Les Maitre à écrire. Enseigner, montrer à écrire. >
bibliothèque , ce cabinet : il en a pris, il en pas. » Il plaide bien , mais il é :rit inal', ecc.
a acheté ce qu'il y avait de meilleur , et n'ą 4º. Composer quelque ouvrage d'esprit,
laissé que du médiocre. » Ecrire en prôse , en vers,>
re
ECREVISSE , s. f. [ Ecrevice : 1" éé fer. , Qui ne sue se borner , ne sut jamais écrire.
2° er dre e muet Dans Richelét, on trouve » Les Auteurs qui ont écr sur cete matière.
-
écrevice en titre , et dans les exemples , écre- * Mallebranche lui fait régir la prép . de : » !!
visse . ] Poisson testacée , espèce de cancre. seroit assez ridicule qu'un homme s'appliquât
Trév . Poisson qui ,suivant l'opinion vulgaire , àà écrire d'une matière qu'il penseroit être
va toujours à reculons, et est du genre des inutile. L'usage veut qu'on dise , sur une
matière .
testacées. Acad . Poisson crustacé fort connu. En ce sens , il se dit particuliè
-
Rich . Port . On dit d'un homme qui a rement du style , mais absolument et sans
le visage haut en couleur , rouge comme une régime. » Il écrit polimerit , nettement. » Il
écrevisse. — » Ses affaires vont toujours plus. parle bien , il écrit mal, grossièrement,
,
mal ; il va à reculons comme les écrevisses Rem . 1 °. Quand on parle de lettres , écrire
- Eplucher des écrevisses , s'arrêter à des régit l’ablatif du lieu d'où l'on écrit , et lacu
minuties. » Vous savez combien on hait , en satif du temps. » Je vous ai écrit de Paris ,
le
ECR
E CR
te douze de ce mois. Dater , au contraire , une médaille , ou quelque aůtre monument,
régit de, pour l'un et pour l’alltre. Lettré pour conserver la inémoire d'une chôsc, ou
darée de Paris , du douze de , etc. * Bossaet d'une persone. Selon cette distinction ,
a confondu ces deux régimes. » Nousavons ce n'est pas bien parler , que de dire , par
une Lettre de Grégoire Ill , écrite de l'année exemple : » Ils marquèrent le sujet de sa
avant sa mort. Le de est de trop: condamnation dans une inscription , qu'ils
2. Leque apres écrire , régit l'indicatif, mirent au-dessus de sa tête :Celui-ci est le
quand la phrase est afirmative ; et le subo Roi des Juifs. Il falait dire en cet endroit ,
jonctif, quand elle est négative. » Je vous écriteau , au lieu d'inscription. Bouh . L.T.
ai écrit que votre frere étoit parti de Paris, ECRITOIRE , s . f. ( Ekri-toâ re : 1"" é fer .,
mais je ne vous ai point écrit qu'il fut arrivé zlon. J Plusieurs , en certaines Provinces ,
ići. font mal à propos ce motmasculin , etdisent,
3. Il est écrit , signifie , il est décidé : .
un grand , un petit écritoire , au lieu de dire,
» Il est écrit que je perdrai toujours. une grande , 'une petite écritoire. = Cé
>
4. Ecrire pour graver , imprimer , est qui contient ce qu'il faut pour écrire , encre ,
beau au figuré. » Son crime est écrit sar son plumes, canifs. Ecritoire portative ,de corne,
front. » Le spectacle de l'univers est un livre d'ivoire ,de cuivre , etc. Ecritoire de bureau.
>
public, ouvert aux ignorans comme aux sa- -On le dit aussi de ce qui ne contient que
vans... Or , l'existence de Dieu y est écrite l'encre ; Ecritoire de verre , de faïence
avec les caractères les plus éclatans. Pens . d'argent,etc.
Théol. ÉCRITURE , s. f. [ ; " é fer., 3 lon. ,
On die proverbialement, écrire de la bone 4 € muer. ] Il se dit i °. Des caractères écrits.
e .
un fameux Ecrivain . » Nos meilleurs Ecri- ni l'un, ni l'aûtre. On dit scrophuleux , mais
vains parlent de la sorte , etc. er
il se dit de la maladie , non du malade.
Ecrivain , Auteur ( synon .) Le 1 "' ne se » Tumeur scrophuleûse. Voy. ce mot. - Le
dit que par raport au style , le 2d a plus de peuple dithumeurs froides , pour écrouellesa
raport au fond de l'ouvrage qu'à la ‘forme. » Le Roi de France guérit des écrouelles
De plus , il peut se joindre par la particule en touchant les malades.
de , aux noms des ouvrages . » Ricine est un ECROUER , v. a. Il ne se dit que dans le
Ecrivain pur , élégant correct. Corneille
> 2d sens d'écrou : On l'a écroué un tel jour :
est un excellent duteur, » Descartes et New- » Il a éré arrêté et écroué.
ton sont deux Auteurs célèbres. » L'Auteur ECROULEMENT, s.m.[ E -krou -leman i
de la Recherche de la Vérité est un Ecrivain te é fer., 3º e muet. ] Eboulement. » Les
I
du premier ordre ( Encycl.) Beauzée , Synon . soldats furent étonnés par l'écroulement du
» Toujours de grandes et de belles idées > rempart.
hardiesse , ou plutôt , audace dans les figures , ECROULER ( S ), v. réc. [ E - troi -lê :
re
vivacité , nouveauté dans les tours : il y au- i ' et d'e é fer .) Tomber en s'ataissant. » La
roit bien là de quoi faire un Auteur divin. terre s'écroula sousleurs pieds. » Cette mai
Qui; mais sans la langue , sansla pureté du son vinc tout d'un coup à s'écrouler. Acad.
style , ce sera , quoi qu'il fasse , un méchant Rem . 1 °. Eboulement et ébouler , se disent
Áuleur. D'OLIV . plus proprement de la terre ; écroulement
* ÉCRIVANT , ANTE , adj. Qui écrit. erécrouler , des murailles, des bâtimens, etc:
» Lasecte écrivante , cabalante , intrigante, Plusieurs les confondent , er l'Acad . elle
dirigeante de l’Encyclopédie. Linguer. Ce même. » Les Nègres n'ont pas assez d'indus
mot n'est bon que dans le style critique et trie pour soutenir la terre dans les mines
mordant , ou plaisant et comique. et pour empêcher qu'elle ne s'écroule . Hist.
* ÉCRIVEUR , EÛSE , s. m . et f. Motz des Voy. - Je crois que , ne s'éboule , aurait
forgés. Qui écrit volontiers. Mde. de Sévigné été un
dit & riveux au masc . » Vous avez de l'obli-
terme plus propre.
2°. Plusieurs Auteurs ont fait Écrouler
gation à Langlade : cen’est point un écriveux; neutre. » La maison du Missionaire étoit
mais il parcît votre ami en toute occasion . sur le point d'écrouler . Letrr. Édif . » S'ils
» La Maréchale de Villeroi n'est pas écri- viènent à é rouler , ou å tomber. Ferrière .
veuse . La même. Le mot est imprimé en » La montagne a écroulé. Journ . de Gen.
italique dans les deux endroits. Il ne peut être - Il faut dire , de s'écrouler à s'écrouo
bon qu'en conversation et dans les lettres , ler , s'est écroulée.
et dans le style badin . zº. Avec le verbe faire , on peut l'em-.
ECROU , s.m .; ou EcroûE , s. f. [ Trév . ployer activement. » Les pluies abondantes
>
pressoir. = 2º . Acre d'emprisonement d'une écru , qui n'a point été lavé. Soie écrüe
persone, écrit sur le registre de la geole. qui n'a point été mise à l'eau bouillance.
» L’Arrêt porte que l'écrou sera rayé et biffé. ECT ; est toujours bref. Respect , asu
3 °. En parlant des rôles de la dipense pece , aspect. On ne prononce point le r
de la bouche du Roi , on dit écroíle. » Les même devant une voyelle. Pronon , ék , é
>
coup d'argent : c'est le père aux écus. - sieurs disent aculer , sans les condamner .
Vieux amis et vieux écus : les vieux amis L. T. Elle ne le dit plus dans les dernières
scoe les meilleurs de tous. dit aussi avec le pron.
éditions . = Il se
---
ÉCUEIL , s . m. [ On devrait écrire se. »" Quand un soulier est trop petit , il s'é
écueuil , car ue ne représente pas la dipht. cule facilement. re
eu . Voyez ACCUEIL. Pron . é- keuil ; mouil. ÉCUMANT , ANTE , adj. [ 1 " é fer. ; ' >
li finale . ] 1 °. Au propre , rocher dans la lon . ] Qui écume. - L'Acad . ne met pas .
mer, » Cette mer est pleine d'écueils, » Il ce mot . Il est beau en Poésie.
se brisa contre un écueil. 2 °. Au fig. Il vaincra ces lions ardens ,
Danger pour la vertu , la fortune , la répu- Et dans leurs bouches écumantes ,
tation. » Le monde est plein d'écueils. Il plongera sa main , et brisera leurs dents.
Voilà le sort et le fatal écueil Rouss.
Où , tôt ou tard vient échouer l'orgueil. Le jour , le triste jour où la voile flotante
Rouss . Emporta ses deux fils sur la mer écumante .
leurs honneurs , leur gloire , leur ri
J'ai vu que chesse Thomas .
, L'onde autour de son corps murmuroit écumante .
Ne sont que des filets tendus à leur orgueuil ; Marin , Fédéric.
Que le port n'est pour euxqu'un véritableécueuil. » Un vent favorable remplissoit déja nos
Id .
ECUELLE voiles : les rameurs fendoient les ondes écu .
ÉCUELLÉE , s. f. [ E.
s. f. Ecuellée É .
kuè-le, kué - lée : 1" é fer. 2° è moy: au mantes.
er
re
prép .. de . Télém . = Il régit quelquefois la
' , é fer. au 2d ; 3 e° e muet au į er é fer. Bouffi de rage , écumant de colère.
et long au 2d. ) Écuelle est une pièce de Ververt.
vaisselle , qui sert à mettre du bouillon Il la laissa écumante de rage.
du potage , etc. » Ecuelle couverte , écuelle Tels equ'on voit des bergers poursuivis par la rage
à oreilles. – Laver les écuelles. Dans cette
C D’un tigre , d'un lion , écumant de carnage.
>
expression
ce mot se pren pour toute
vaisselles assières d plats
Marin , Ferleric .
sorte de
-
, , , etc. ÉCUME , s. f. ÉCUMER , v.'n . [ 1" é re
е
= On dit, en st. prov . Rogner l écuelle à fer. 3° e muet an 1 , é fer. au 2d ) 1°. >
quelqu'un
ce. li
, lui retrancher de sasubsistan- Bouillon de quelque liqueur agitée. Trév.
>
a bien plu dans son écuelle : il a Mousse blanchâtre qui se forme et sur
beaucoup gagné ou reçu. Celui-ci est bås. nage sur l'eau ou sur quelqueaútre liqueur
dideMerire
Tu ment. roue par écuelles , traiter splen- agitée ou échaufée. Acid. » L'écume de la
.
Propre
chars; extrêmement malcomme
-propreune écuelle à mer , des Alots , d'un pot qui bout. ܐ ܒ°,
. -On apel- Bâve de quelques animaux , lorsqu'ils sont
-
D 2
28 ECU ECU
val , d'un chien . » Quand cet homme est Vraiment il te sied bien , écumeur iitéraire ,
en colère l'écume lui sort par la bouche. De joindre à tes forfaits ce métier de cersaire.
= 3º . Sueur qui s'amasse sur le corps du Palissot.
cheval . » Ce cheval étoit tout couvert d'é- ÉCUMEUX : Écumant , qui écume. . Les
cum e .
= 4 °. Suivant M. du B. ... tous . Aors écumeux. Il est du style Poétique.:
les gens sensés que sa Tragédie de Nadir a Acad .
révoltés ou ennuyés , ne sont que l'écume de Votre énemi superbe , à cet instant fameux ;
la Literature , qui a voulu empoisoner ses Du Rhin , près de Tholus , ferd les flots écu .
grands succès. -- L'expression est aussi bi meux .
sarre que la pensée est fausse .
ÉCUMER jeter de l'écume. » La mer in Ces cavales couroient sur la pointe Boil .
> des
écume: * Ce vin , cette bière écume , » Cet
homme écumoit de colère. vague
Actif : Ôter Mde écumeu
. sDacie r. ses , comm
M. Lingue rivageyé;
e sur tlea emplo
l'écume de ce qui bout sur le feu . » Ecu
mer le pot , la inarmire etc.
ce mot au fig. » Je ne me Hate pas de rendre
>
Au fig . avec toute leur emphase les expressions écue
( st. plais . et crit. ) écumer les marmites ; meuses de M. de .... Ann . Politiq. etc. .
se dit d'un parasite , d'un écornifleur. Ecu- ÉCUMOIRE , ustensile de cuisine , qui
mer les nouvelles. ( mêine st. ) en chercher sert à écumer.
partout , çà et là. Ecumer les mers ÉCURER , V. a . ÉCUREUSE , s. f. "
>
des côtes , exercer la piraterie » Ecumer sa fer. 3 ° lon. au 2d. 1 Ecurer , >c'est ne;tto
rage , sa fureur , expression fort usitée yer la vaisselle , la baterie de cuisine etc.
autrefois parmi les Poètes. ,
Ecureuse est la femme ou fille , qui
Au point qu'il écuma sa rage écure.
Le Dicu de Seine éroit dehors. Malherbe. ECUREUIL re
Les flors , en ecumant leur rage , > s. m. [ 11e é fer . Mouill .
S'enflent d'un tel orage , I'I finale. - On aa dit aùtrefois , escureuil
>
adj. ÉCUMOIRE , s. ff. [ Ekumeur meu , acompagnai un Chevalier portait son écu ,
met -ze. , moa-- re : ," t ,
méd 1 é fer. 3 ° lon. aux ; lui aidait à preudre ses armes et à se désar
dern .' ] Le r ' ' ne se dit point au propre 3; mer.
= 2. Aujourd'hui , titre que prè
il ne se dit que dans ces phrâses : écumeur nent les simples Gentilhommes et les an
de marmites , de nouvelles demer.. Voy. noblis. = 3°. Celui qui aa l'intendance de
Ecumer. – Des Poètes l'ont employé dans l'écurie d'un Prince , d'un Grand Seigneur.
le style critique et mordant . 4. Celui qui aprend le manège.
Fuyez surtout ces esprits céméraires On dit d'un homme , qu'il est bon écuyer
Ces écumeurs de dogmes arbitraires , quand il monte bien un cheval.
Qu'on voir tout fiers de leur corruption , Oficier qui done la main à une Princesse
Alambiquer toute Religion, pour la mener. Le premier Ecuyer de la
Rousseau
Reine :: l'Ecuyer d'une telle Princesse.
E DI E DI 29
Dans le style fam . on l'étend à tous ceux et d'édification ,qu'en parlant des Temples ,
qui donent la main à une Dame. » Mada des Palais et acres grands bâtimens pu
me , je serai votre écuyer , si vous me le blics. » Grand, supe édifun
rbeuire , bele. édi
ice édific La
permettez. Ofi-
j . Ecuyer tranchant , 06 fice. » Elever constr
cier qui coupe les viandes à la table d'un structûre d'un édifice . On s'en sert élé
Prince. - Ecuyer de cuisine , maître cui- gamment au figuré. » Il faut enfin que cet
sinie r d'un Prince ou d'un Grand Seigneur. édifice d'orgueil et d'injustice s'écroule.
EDENTE , ÉE , adj. ( Edanté , te- e Mass .
te é fer. 2 € lon. 3 ° é fer. long au fém .
re
EDILE > S. Édilité
m. ÉDILI TÉ , s. f. [ né
Qui a perdu toutes ses dents. » Vieille fer. der . e
muet au 1" , é fer . au 2d . }
édencée.
re
L'Edile était un Magistrat Romain , qui
ÉDENTER , v. act. [ Édanté ; 1' et zº avait inspection sur les édifices publics , sur
é fer . 2° lon. ]ſ Il ne se dit que des dents les jeux , etc. - Edilité , est la Magistra
d'une scie , d'un peigne , etc. Les user ,les tûre de l'Edile. » Obtenir , exercer l'édi
>
rompre. » Vous édenterez votre scie. » Il a lité. C'est aussi le temps qu'elle dure. »
édente son peigne. Pendant son édilité .
re
ÉDIFIANT , ANTE , adj . ÉDIFIER , V.
e
ÉDIT , s. m . [ 1" é fer. On ne prononce
>
act . [ 1 " é fer. 4' lon.. aus 2 1**$ , é fer.. point le 1. ] Ordonance , Constitution du
auIl ne
dern. ) Édifier , 1. Au propre, bâtir. Souverain. »» En France , les édits n'ont que
se 1dit que des Temples , et aútres la date du mois où ils ont été donés. » Par )
éduquée. Id . » Presque toute la génération viner le reste. » Cette lettre étoit pleine d'ef
d'alors avoir été éduquéepar eux. ld. - Mde. façures.
de Genlis mer ce mot dans la bouche d'une * EFFACEMENT , s. m . Ce mot est de
servante. » Elle m'offriroit de m'avancer de Port- Royal : il n'a pas été adinis par l'usage.
l'argent. D'autant plus que cetre Dame , » Le jeûne est l'effacement de nos offenses.
qui Th . d'Educe. et placée
vous a éiuqué ici , le lui ren- Voy. RETRACEMENT . re
droit. Freron blâme , dans ÉFFARER , ou EFARER , V. a. [ 1'e ec dhe
>
des contradicieurs. Il est d'ailleurs peu né- Qui éfarouche. » Ces assemblées si effarou
çeşsaire , puisqu'élever , qui est ancien dans chantes ne seront point rétablies . — Ce mot
Langue , a Rle mêmesens.
la EFAUFILE est nouveau : il peut être utile .
, v. a. [ Efofilé : 1" er dhe EFFAROUCHER , ou EFAROUCHER , V.
Efa-- roa -che'
é fer. ] Tirer la soie d'un ruban , ou d'un act. [ Efa -ché': !1" er
et dhe eé fer! ] 1 °. Epou
bout d'écofe , pour juger de sa qualité, ou vanter , éfrayer. » Efaroucher des pigeons ,
pour en faire de la ouate. le gibier. - Oa dit proverbialement , éfa
EFF. Les mots suivans sont écrits avec roucher les pigeons , éloigner d'une maison
Richelet :: Efacer
une seule f par Richelet Efacer ,, éfectif
éfectif ,, ceux qui aportent du profit » Ce marchand
éféminer , etc. Cetre ortographe serait plus est trop cher , il efl'ero:uche les pigeons. =
comode, et il est à souhaiter qu'elle s'établisse. 2°. Figurément, dégourer , doner de l'éloi
.
fasse. » Cet homme est effectif , sa parole est peu à peu on s'échauffoit. En général , dans
effective . » Je crains que M ... ne soit point toutes les affaires susceptibles de discussion ,
effectif. Mde. de Maintenon. c'est un malheur que cette effervescence. >
plus d'usage dans le style noble , le 1" dans aurait plus de justesse : mais gloire n'a pas
>
en -sous-entendant le régime : » Ce n'est pas 1 °. Ce qui est produit par quelque caûse.
tout que de promettre , il faut effectuer . On » L'effet d'une machine , d'une mine , d'une
sous- entend , ce qu'on a promis . Voy. 'Rés: médecine , ere. Bon éfet , mauvais éfet..
LISER .
» Elle a produit un bon effet , etc. » Votre
EFFÉMINER , ou EFÉMINER , V.a. [ 1" , discours à fait effet ,, un grand effet sur son
2° et d' é fer. ] Amollir , rendre faible, com- esprit. = 2°. Il se prend pour l'exécution
me l'est ordinairement une femme. » Les vo- d'une chose. » En venir à l'effer. Mettre à
luptés efféminent l'âme et le corps. » Les effet. » Il en faut voir l'effet. » La chose a
délices de Capoue eff:minèrent les soldats eu son effet , erc. On dit en ce sens,
d'Annibal. » L'amour des spectacles , où l'on pour cet éfet , à cet éfet ( le 1er est plus
prend toutes les passions qui peuvent effe d'usage que le 2d ) ,, pour l'exécution de quoi.
miner un peuple.'Raynal. » A quel effet? à quelle intention ? pourquoi ?
EFEMINE, adj. Honime éft'mine' ; visage, - A l'éfet de... pour l'acomplisseinent de...
air éfémine , mine éféminée . - S. m . C'est Co'ui- ci se dit au Palais. = 3 °. Partie d'un
.
un elféminé. » Il n'y a que des effeminés, qui bien d'un particulier , sur- tout d'un homme
puissent avoir de tels sentimens. d'afaires. » Ce biller n'est pas un trop bon
EFFERVESCENCE , ou EFERVESCENCE , effet. » Les effets d'une succession . Effet
re e
fF: ( Efërvë-sance : 112 et 3e é fer ., 2° € ouv ., dans le commerce , etc. Il se dit le plus sou
s.
4lon., se muet. ] Bouillonement qui se fait vent au pluriel.
dans
chaleuune
r.
liqueur,parla première action de la EN EFET , adv. Réellement : » Il a raison
>
efe3cti
°
vement. La Rue s'en sert souvent:il " ,é fer, au2d. ] Effigie figûre , repré
de l'u sage uel ens
act . » Les châtim ion e
sentat d'une person . - L'usage de ce moc
rcés par effer, sur tanc et tant de pécheurs, est fort borné.' » .On doit porter respec : à
exest
n'e
ne sonpatspoint pour vous des menaces , ni des l'effigie du Prince ,. » Après la mort des Rois ,
des Princes , on expose leuonr effigie en public ,
4. On dit souvent : » C'est un effet de la t. à, d. , leur représentati en cire. - Exé
-
ex ples
Proemvid . e que ... Dans ce tour de phrase , cater in criminel en effigie , c'est mettre sur
enc
il faut employer le subjonctif. * Le Gendre l'échafaud son portrait , ou un tableau , ou
met mal-à-propôs l'indicatif. » C'est un effet un manequin , où il est représenté soufrant
de la Providence que les animaux de proie le suplice auquel ilaa été condamné,, » Il fut
t ent ) peu onds , etsoqunte ce ux qui pend u , roué en effigie .
serven( tsoide pro
son ie féc
aux autres ( soient) EFFIGIER , ne se dit que dans cette der
d'une féconditéERqui les multiplic beaucoup . nière acception : Il a été condamné par contu
EFFEUILL , V. a. ( E - feu - glié : 1
et
maçe , et on l'a effigié. » Il a été e higié.
dern . é fer.; mouillez les ll. ] Depouiller de Effigie , Image , t'igûre , Portrait ( synon .)
feuilles. » Elfeuiller une branche d'arbre, des L'effigie , est pour tenir la place de la chose
).
roses, etc. » Les roses s'effeuillent du matiņ même. » On pend en effigie les criminels fu
gitifs. ( On avait mis sur le Catafalque l'effigie,
r . CA
soiFI
au EF
CE , ou EFICACE , adj. et subst. du Prince . ) Iin ige est pour en représenter
EFIC AC EM EN T , adv . EFICACITÉ , s. f. [ z simplement l'idée :« On peint des imag's de
é fer. , 4 emuet aux 2 1"'$ ; en a le son
> nos Mystères. La figure est pour en montrer
e
CIS
n , l'arricude et le dessein : » On fait des figures
ceman . ]Eficace , qui produit son éfet.»d'aRe-
mede fort efficace : discours efficace , érc, équestres de nos Rois. Le portrait est unique
La grage efficace . = Eficacement , d'une ment pour la ressemblance . » ( n grâve les
ière éficace. » Il y a travaillé efficacement. portraits des Hommes illustres .
manEFICACE Effigie
, subst. , et Ericacité , on le et portrait , ne se disent dans le sens literal
même sens. " La force , la vertu de quelque que des persones. Im igo et figure , se disent
>
caûse. » L'efficace d'un remède.» L'éloquence de toute sorte de choses. Portrait , se dič
a une grande efficace , est d une grande effi- dans le sens figuré, pour certaines descrip
Bacite = Le P. Bouhours condamnait efi- tions que les Orateurs font, soit des per
cacité ; l'Acad. le trouvait bon , mais elle sonnes , soit des caractères , ou des actions,
trouvait éficace meilleur et plus usité. Dans Gir. Synon,
la dern , édit, elle dit;, au contraire , qu'éga- EFFÍLÉ, LE , adj . EFFILER , V. a. [ Efilé ,
saciré est beaucoup plus en usage , etqu'il se lewe, le : 15 e fer.; 3° e fer. aussi , long au
, re
dit principalement en parlantde la graçe. 20. ) Effilé a 'plusieurs sens. Visage effilé >
La raison de le préférerest d’dter , ou de pré- long et étroit ; taille effilée , trop menue et
venir l'équivoque qu'eficace subst, peut faire trop déliée ; Cheval effile , qui a l'encolûre
:
ique s op po se ra ce s
e sices pé ni - fi ne et dé li će.
e adj
imér
avenccesdfichcac
te ectif.à »la 11péopp ncra
niteose e dei
ncèrpén EFILÉ , est aussi subst , mase , Linge qui
J. C .; la stérilité des premières à l’éficacité est ëfilé par le bout en espèce de frange , ' ec
de la seconde de sorte que le pécheur , qu'on porce dans le deuil. i Porter de l'éfil.e
EFILER ,
33
E F F
dern
de rnfo.. rc
éé fer. ] Au pr op re
ree ,,chem ployer , toute
uneEFtoiILleER
. », Ildéfa uteE
fair boun
ugF
F ie r ulefilboàrdfilde
tiss iler
. Efcet te sa efeàr. fai] re
Au qu opqu
prel ose. » Il s'est
toile, de cette étofe , de peur qu'elle ne s'é- éforcé à courir ; ne vous éforcez pas à par
ler . Au figuré , employer son industrie
EFFLANQUER , ou Éflanquer , v. a. pour parvenir à une fin . » Séforcer de
( " et d " è fer .,2. lon . ] Il ne se dit pro- gagner les bonnes grâces , de quelqu'un .
file .
t qulee dé
emenou noxurqu
evau igritrsa-, AcRadem. . Ce verbe a deux régimes . On dit ,
rietul'reexcèa smadu
[1vapril,
re
é defas utch; de er
à av
»jusLequ'tr urlre
leai , nd
la male ancsnocrureurixtuoureab, ara tuefs-. sis'itéf,oraceur P.
re uvsaiflse éfrs
à, etBoxhs'ou Le usi1 ité.paDraaniss
orce, rlede..plus
flanqué ce cheval. » Cheval efflanqué , bếre le Dict. Gram .on préfère lc 2d. L'Acad .
>
efianguee. Dans le style plaisant , on paraissait dire l'un et l'autre sans distinc
pe le di de hommes au propre ; et dans tion. On doit distinguer , avec M. de Wailly :
ut re s
le style critique , des s ouvrages d'esprit au Dans le sens le plus ordinaire à ce verbe
figurć. Verséflanqué , style é flanqué , mai- ( nº. 2º. ) de vaut mieux . » On voit bien que
vous vous éforcen dêtre plaisant , mais ce
.
que'enl
qu effllaeure it
fart l'Ac ÉF , s. m. [ É for ;
)
é fec. le e final ne se prononce jamais. ] 1 °.
Dans
ma il se
l, le ns guré ucher légèrement.
ne faitfi qu'e,ffletourer la terre. =
Action faite en » s'Faéfiroréçant. Il se dit du corps
le . dernier é fort , ou
fait qu'effleurer les chre oses , sans alleon rsitéf. ores,ou to» us ses éforts : cmà
r au fond. etles de rnl'eiespr
ts flqueui l'renlaqu
Tousalefasitobquje'eur
»» Iln' viroesnntioient.»neIlnei-
fa , pl oy er tous ses éfuports. " tsIl en est venu à
soient qu'eff le er ses sens : une seule idée bout sans beau co or
d'éf . -- Efor d' t es -
cupoit n m e o m m e n ic t
r it im ag in at io n e.
mésmoéfiorrts
ces exemples , on l'emploie ordinairemen Ouvrage qui est l'éfetde de
oc so a . - C o le vo pa pr , d' , . Celui20
-ci
avec ne faire que. On peut aussi lui associer se dit sur -tout de l'esprit et des calens . » Cec
à peine . » Il effleure à peine les matières , etc. ouvrage est un éfori d'esprit , un efort de
EFFONNDDRREEMR. ENT, ou ÉFONDREMENT, l'art; un des plus grands éforts de l'art. =
S. m. É FO t n c
,v.ac .[ ," é fer. 2* lon . 3°. Ce qu'o ne fait qu'ave beauco de up
3 muer zu1"?, dreman ', & fer . au 2d , peine , e en s'incomodant. » Ilafa
re it ir
4°. Avoun
drée.}illeIl t
s primen tion er ures áfort pour marier sa fille .q»=
e
En - Ef
» rlant de la volaille , vide . » É fond hazarda enfin de convoquer un Parlement.
r ondr
ement ne
rer
se. dipa
ser
t point dans ces deux dernières accep- Hist . d'Angl. Il falait dire , par ce vain
en chap on , des poulers. ort qu'on avait fait pour., etc.
EFFONDRILLES , s. fém . pl. [ é fordri- éf 2º. On dic , faire efort , sans article . »
glie : il é fer. 2° long .mouillez les 11. ] Faire éfort pour se détourner de toutes les
tions .
où la natûre nous porte .
rtiesle
Paserquedan s quoni arestfaitentcui
èreuel
grosssileq aurefoound inf
d'unu. De es mai. uvc.aià.sed.s s’éforcer de se détourner ,
chồsSac
lque chôse . » Ce bouillon est plein t e i
etc.uson speuorts s
dir auss s ré
, dan ce sen : fai
to se éf pour , etc. Il est des ocasions
EFFORCER , ( s' ) v. réc . [ É forcé ; ite et où faire efort vaut unieux . = Mais , que
d'éfondrilles. re E
>
Tome Ii.
34 E F F E F F
faut-il
nitif
penser de faire éfort åà , avec l'infi- qu'on lui a faite. » Philocles , éfrayé de
voir cant de malice dans les hommes , prit >
de plaire autant que l'on vous plait. fermés , le 3 est long au fém. ] Qui est
zº . * On dit > défendre de toutes ses sans frein , sans retenue . - Il ne se dic
forces . Mde. de B ... ( Hist. d’Angl . ) dir , qu'au figuré , et des chôses qui ont raporc
de tous ses éforis. » Prolemaïs , que Sala aux persones : il ne se dit pas des persones
din défendoit de tous ses éforis. — Je doute mêmes. On ne dit point un jeune homme
que l'usage autorise cette expression . éfréné ; mais on dit : licence , langue , am
EFFRACTION re
, ou EFRACTION , s. f. bicion éfrénée , etc.
| Efrak -cion : 1 " é fer. ] Terme de Pratique. * EFFRÈNÉMENT, s. m . Le Diction:
Fractûre que fait un valeur pour dérober. » d'Orrog. net ce mor.. Je ne le crois pas.
Vol avec érection. français. Il n'est point dans les Dictionai
EFFRAYANT , ou ÉFRAYANT , ANTE , res. Je ne me souviens pas de l'avoir lu dans
adj. ÉFRAYER , v. acc. [ Efré-ian , ian-te, aucun livre. Il serait utile pourtant ; et il esc
re
>
éfré-ié , ile et 2' é fer. }' long. aux deux à souhaiter que des Auteurs célèbres le met
>
effraïant ; mais cette ortographe induit à pro- z du derni e muet , 2 long: 4 longue au.
noncer éſr.a -ian , contre l'usage. Voy. à la dern. ] Efronte', qui n'a pas de front, impu-:
Lettre A au comencenient. ] Efrayer c'est dent, qui n'a honte de rien. Efrontément ,
doner de la frayeur. I frayant , qui étraie , d'une manière éfrontée. Impudeinment.
» Certe nouvelle est éfrayante : elle a éfrayé Efronterie ; impudence. » 'Homme éfronté' »,
tout le monde. » On s'éfraie de peu de chose. femme éfrontée .- Subst. » C'est un éfronté';s
Rem . 1 °. Efrayant marche après ou devant une petite effrontee: » Entrer , parler , re
le substantif, auquel il se raporte. » Exem- garder effrontément. » Soutenir etfrontement
ple éfrayant , pensée éfrayanie .» L'éfrayant un mensonge. » Il est plein depionierie ; il
tableau des désordres : l'éfrayanta pensée , n'a que de l'effronterie. » Il a eu l'effronterie
etc.
de soutenir ce mensonge. » Par-tout ou est:
Oui , d'une illusion , échapée à ma vue , 9 convenu qu'en négligeant les manières de
Je découvre , trop tard , i'efrayante étendue.
> leur sexe , les femnes en négligent les devoirs.
Sidney Par-tout on voit qu'alors tourn2010 en cffron
2°. Efrayer n'a pas ordinairement de 2d terie la niâle et ferıne résolution de l'homme,
régime ; mais quand il en a un , c'est plu- elles s'avilissent par cette odieuse imitation ,
tôt la prép . par que l’ablarif ( la prép. de'). et déshonorent, à la fois , leur sexe et le nôtre.
Dieu même , disent- ils , s'est retiré de nous... Efronté , Efronterie . Voy. HARDIESSE.
On ne voit plus pour nous ses redoutables mains , Rem . Efronté , ne se dit que des persones
e
Demerveilles sans nombre , éfrayer les humains. Boileau a pourtant dit , dans sa x® Sacire :
Athalie. Se font, des mois entiers , sur un lie effronté ,
La prép. de acomodait mieux le Poère ; et Traiter d'une visible et parfaite santé.
il serait ridicule de le chicaner là - dessus; Mais ce sont des figøres hardies , aprouvées:
mais , en prôse , il faudrait dire , éfrayer les dans les Poètes , et qu'on ne doit pas iiniter
humains par des merveilles sans nombre. en prôse , même dans le style le plus relevé.
3 °.° Efrayé et être éfrayé régissent la prép. On dit , en style proverbial, afronté com.
de devant les noms et les verbes. » Il est me un pige de Cour , extrênernent éfronté.
éfrayé , ou il s'est éfrayé de la menace EFFROYABLE , ou ÉL KOYABLE , adj .
EFF ' E GA 33
EFFROYABLreEMENT , adv. ( E -froa- ia - ble ne pas doner à l'un plus qu'à l'aûcre, ne pas
ia - bleman : 11e é fer ., 4° e muer. ] Efroyable ,
favoriser l’un plus que l'aître. Tenir la ba
qui cailse de l'éfroi. Spectacle éfroyable, » IÍ lance égale , a le même sens. Celui - ci est
faisoit des sermens effroyables. Par exa plus du style noble , l'aûtre du style familier.
geration ,froyable
gération >extrêine , étonant
: dépense » Cette = En parlant des choses , indiférent. » Touc
, prodigieux.
éfroyable.
n'e st éga
n'est l . ” Qu'on lui donne chaud ,qu'on
égal. )
femme est effroyable , extrênement diforme. lui donne froid , tout lui est égal. = 3; *. Fi
EFROYABLEMENT , d'une manière exces- gurément, qui est toujours le même. » Esprit ,
sive. » Il dépense effroyablement : elle est ef- caractère égal ; humeur égale. » Une amé
froyablemene laide. Voy. EPOUVANTABLE. égale et constante. == 4°.: Uni , qui n'est point
Rem . 1 ° . Efroyable est toujours pris en raboteux . » Chemin bien égal , allée bien
mauvaise part. Il y a une grande diterence égale . = % °. Uniforme : » Style égal. » Tou
-
entre cer a djectif er reloutube. Celui-ci se jours marcher d'un pas égil. » Il a tenu une
dit des Conquérans et des Hérôs ; l'autre , des conduite égule dans toutes les affaires. =
Monstres et des Furies. Ménage fait cette * 6 '. Corneille lui done le sens de tranquille .
observation au sujet de ces vers du Sonet de Er le prends- ru pour homme à voir d'un ceil égal,
Mulherb : å llenri le Grand : É¢ l'amour de son Frere , et la mort d'Annibai ?
Ec qu'après le trépas , ce miracle de guerre Nicom .
Soit encor ef -oyable en sa Postérite . Oui , pourrait -on répondre ; il est irrité de
Ce mot révolterait aujourd'hui : on dirait , l'un et de l'autre. Mais ce n'est pas ce que
redoutable . veut dire Prusias : par wil égal , il entend
2. EFROYABLE , suit ou précède le subs- æil tranquile. Pourra -t-il voir tranquille,
santif, au gré de l'Orateur, ou du Poète, ment ? Cet adjectif ainsi employé, outre qu'il
guidé par l'oreille et le goût. » Nuages ef est contre l'usage , peut faire un sens équi
froyables : un vaste amas d'efroyables nuages: voque.
Quels effroyables abimes ÉGAL , s. m . » Se battre contre son égal .
>
S'entr'ouvrent autour de moi! » Vivre civilement avec ses égaux. Cela est
Rousseau . bon entre égaux , d'égal à égal. -- * Bussi
Cet adjectif s'emploie d'ordinaire sans Rabutin dir, des amis égaux , pour des amis
régime. Crébillon lui taie régir la prép . à . qui soient nos égaux.
Monument effroyable à la race future. Des amis égaux , le corps sain ;
l'imitelerr en vers : en prôse , je n'ose-
On peutconseil Être prudent, sans être fin ;
rais le . Être complaisant et facile ;
* EFFROYÉ , Ée , adj . C'est ainsi qu'on Un sommeil pas long , mais tranquille ;
écrivait autrefois ; et cette ortographe était Erre satisfait de son sort ;
plus conforme à l'étymologie d'effroy. On Quel qu'il soir , ne s'en jamais plaindre ,
prononçait alors éfroa - ie'. On a puis écrit Et regarder venir la mort
Sans la desirer , ni la craindre.
et prononcé effrayé.
EFFUSION , s.. f. [ Efu -zion : 1"re é fer. ] Rem . 1 °. EGAL régit quelquefois le datif
.
#panchement. Acad. Trév. ajoute , de ( la prép. à : ) » Son génie est égal à son
choses liquides, qui se fait avec quelqu'éfort. emploi : » Sa vertu est égale à sestalens.
2. Quand il est sans régime , il se met
-L'Acad. ne done que ces deux exemples :
Efusion du vin dans les Sacrifices, » Il y eut assez indiféremment devant , ou après le
une grande effusion de sang dans ce combat. substantif: » Une égale douceur, une douceur
-
>
-L'emploi de cemoc est fortborné au pro- égale : mais quand il a un régime, il doit
pre. = Au figuré,on dit , éfusion de cæur , être toujours placé après. Gresset dit , dans
vive et sincère démonstration deconfiance la v Eglogue de Virgile :
et d'amitié.
ÉGAL , ALE , adj. ÉGALEMENT , Je goute , à vous entendre , une égale douceur .
adv . A celle que ressent l'avide Voyageur, etc. -
ÉGALER , v,a. [' á fer., ze emuet au 2d Il me semble que , même en vers ,
Іс е
il faut
et} ; fer. au dern .] Egil , ese 1°. Pareil, dire , une douceur égule à celle',etc.
.
semblable. Deus points égaux : deux lignes 3 °. Il est fort bien dans le moral. Esprit
emales : » Deux personnes d'un âge égal, égal, humeurégale: iſ me paraitqu'ilne
d'une condicion égale.---- Faire cout égal', se dit point des persones mêmes.»
E 2
Les Stoï
36 E GA ÉGA
1
ciens nous disent qu'il faut toujours être égal , qu'on puisse lui égaler . » Il se veut égaler à
et sansla moindre inquiétude , quoiqu'il un tel : quelle présomption !
puisse nous arriver. M.llebr . REM . Egolir et égaliser , ne sone point
4º. Quand il est substantif, ou il s'emploic synonymes. Le 1 " , se dit des persones et des
avec le verbe être : » C'est mon égül, 'mou chôses ;le 2d , ne se dit que des choses. Celui
égale, » Il n'est pas son ég I en talens , en là ese de tous les styles , et du discours comun ;
mérice ; ou il forme avec d'alltres verbes des celui - ci ne se dit qu'en termes de Pratique.
expressions composées. — Marcher 1 égal de * Un Avocat de Province dit , dans un Mé
quelqu'un , être au même rang. moire contre les Bénéficiers d'un Chapitre :
Ministre vertueux , que le Ciel a fait naitre
> a
» Il est bien surprenant qu'ils veuillent se
comparer , s'assimiier , et presque s'égaliser
Pour honorer ton siècle , et marcher mon égal.
C'est ainsi que M. Thomas fait parler Colbert aux Chanoines. On dit , s'egaler à , et non
à M. de Sechelles . pas , s'égaliser . - M. Linguet dit aussi :
>
-
Et quand , passant des jeux aux soins de votre » Pour égıliser les parties contractantes : mais
rang , c'est un aûire sens ; et il s'agit là de partage ,
1
* Vous marcherez égal aux Dieux de votre sang. et non pas de rang et de privileges. Voyez
Grosset. ÉGALISER .
Je crois qu'on dit toujours , marcher l'é ÉGALISATION , s. f. ÉGALISER , .
v. act.
re
régie de et l'infinitif. » Il étoit cgal à ces Pi- nonymes. Le 1e", se dit de l'action d'égaliser ;
>
rates de dévaster les Provinces de France , le 2d , de ce qu'on done pour rendre égal un
ou celles d’Angleterre. Moreau . lot qui est moindre que les aîtres. » On donne
į A L’ÉGAL DE, adv. Autant que , aussi -bien à ceux qui ont reçu moins, un également,
que. » Il est craine à l'égal du tonnerre. tel , qu'ils ayent autant que celui qui a reçu le
Et son Coursier , qui vole à l'égal des Zephirs , plus.
Suffic encore à peine à ses bouillons desirs. ÉGALITÉ , s. f. [ 1'e et d' é'fer.] 1º. Con
>
re
EGALEMENT , d'une manière égale If formité , raport entre des choses égales.
les estime également,. » ll les traite tous éga L'égalité des persones , des conditions. =
lement. = Aurant , pareillement : » Fgu- Distribuer avec égalité, en portions egules:
lement utile et glorieux ; aussi glorieux == 2°. Uniformité. » 1 galité a'esprit , d'hu
qu’utile. * Un Auteur moderne lui done meur , de conduite. Égalité de style. Voyez
le même régime qu'à aussi , autant . » Plu- ÉGAL , nº. 3 °. et sº:
.
On lit aussi , dans une Lettre écrite de marques d'estime.» Avoir égard à la prière
Bretagne , et imprimte : » Ellesont également de; àà ce qu'on nous représente. » Un homme
>
que moi, à se louer de la méthode curative circonspect et tout rempli d'égards. » Avoir
>
de ,, etc. Il faut là , autant que moi. de grands égards pour ... Avoir égard au
ÉGALEMENT, s. m . Terme de Pratique. mérite des personnes, etc. etc. .
parts et les portions. » La mort égale tous les la justice ; les me'nagemens , de l'intérêt ;
hommes. = 2 °. Rendre uni : » Cette allée est
ܐ
, les’atencions , de la reconaissance ou de:
raboteûse , il faut l'égaler. = 3 ° Erre égal l'amitié ; la circonspection , de la pruden
à ... » Ce Prince égale les Héros les plus fa- ce . » On doit avoir des égards pour les
meux. » Cet Auteur a égalé les Anciens = honnêtes gens , des menagemens pour ceux
4 °; Egaler quelqu'un à un aûrre , prétendre de qui on a besoin ; des atentions pour ses
qu'il lui est égal. » Il n'est aucun Auteur vivant parens et ses amis , de la circonspection area
1
EGA ÉGA 37
ceux avec qui on traite . - Les égards su- [ Egareman , té : 11€ é fer. 3° e muet au
posent , dans ceux pour qui on les a , des ier , é fer. au 2d. Devant l'e muer l'a
qualités réelles ; les ménagemens de la est long : il égáre , il égárera , etc. ) F82
> :
» Eu égard à la qualité de l'a faire. » A ques sont tombés dans de grands égaremens.
l'égard , 1 °. Pour ce qui regarde , pour ce » Egarement d'esprit , démence. » Il est
qui concerne. » A l'égard de ce que vous revenu des égaremens ( des désordres ) de sa
disiez ; des propositions que vous faites , jeunesse, etc.
je vous dirai que , etc. 2°. Par comparai- ÉGARER , au propre , fourvoyer , tirer du
son
, par proportion. » La terre est fort droit chemin. » Notre guide nous a égarés.
perite à l'égard du soleil. = A cet égard , Au figuré , jeter dans l'erreur, » De mau
adv. On le met rarement au pluriel , même vais conseils l'ont égare. Il se dit sur
quand il est relatif à plusieurs choses , dour tout au réci progåe : » Il s'es t égar é de son
on a parlé. » Nous ne nous vîmes pas seu- chemin :: il s'egara dans la forêt. .
» La
lemeni irom d'An- présomption , l'orgueil , font que les Héré:i
pés à ces égards. VoyageOn
son . —
Dites , à cet égard. = On dit ques s'égârent. — » Il s'est égaré dans ses :
bien , à diférens égards , à divers égards, pensées, dans les voies de l'iniquité , etc. »
mais c'est dans un autre sens : sous diférentes Il se perd , il s'égâre dans son discours ; il
vues . s'éloigne du sujet qu'il traite.
Rem. 1 °. Plusieurs ont die , à mon égard , ÉG ARÉ ,ÉE , adj. » Brebis égarée. » Avoir
à l'égard de moi , pour dire , pour moi , la vûe égarée , l'air égaré', les yeux égare's you
conversationn l'esprit égaré. » Ce cheval a la bouche éga
pour ce qui me regarde. » La conversatio
tomba sur le Poèine Héroïque. Chacun en rée : on lui a gâté la bouche en le menant
parla suivant ses lumières. A l'égard de · mal. = Au figuré , brebis égarées , ceux:
moi .. je soutins que , pour être excel- qui sont sortis du sein de l'Eglise , pour em
lent > ce Poème devoit être chargé de peli brasser l'hérésie.
de matière. Boil. » Un Religieux parlant * ÉGAUDIR ('s') v . réc. Vieux mot , qui
de ses aliances , qui étoient considérables , dabord signifiait chasser dans un bois , et
le Saint luirépondit qu'à sont égard il étoit ensuite , se réjouir. Il n'est plus usité , ni
>
le fils d'un pauvre tisserand. Vie de Saint dans une acception , ni dans l'autre.
Jean de la Croix. » Ces Marchands dirent ÉGAYER , v. act. [ éghe -ie ; 3 é fer. -
au Roi qu'à leur égard ils étoient résoļus Devant la muer le 2d ê est ouvert : il
>
de soutenir leurs plaintes , etc. Hist . d'Angl. égaie , ils égaient'; pron . pour l'un et pour
L'Acad. dit bien : à mon égard , à son l'autre eghệ : Au futur et au conditionel ,
rases , mais
egard;
ph sans les employer dans des le après ai, est entièrement muet : il égaiera ,
qui en dévelopent lé sens. - Je igaierait : pron. éghêra , éghére , en trois
pense que , pour moi , pour lui , pour eux , syll. ] Fgayer, réjouir , rendre gai . » Fgayer
est plus de l'usage actuel ; et qu'à mori une compagnie ; égayer la conversation ..
égard
à son égard ', à leur égard , dans égayer un malade. » Il faut s'égayer, » Ta
les
d'usphrâses précédentes , sone vieux et hors chez devouségayer l'esprit , etc.
Oir
age. Pour à l'égard de moi , qu’a dir , dans le bon style , égayer un ouvrage;
employéBoileau,
fait mauvais. j'ose dire qu'ilest tout -à- égayer son style , son sujer; le traiter d'une
manière plus riante , plus fleurie : » Il n'y a
20.On dit , par égard'pour : * J. J. Rouss, rien de sisombre qu'on nepuisse égayer par
a dit, par égard à.» Cependant ,par égård l'adresse del'esprit. Le Chev. de Méré.Ec
au sentiment de ceux de mes compatriotes, dans le style familier છે égayer son deuil ;
qui, etc. je veux bien rechercher encore pierter
porter un
un deuil
deuil moins
moins exact
exact,, moins régu
cet expédient est praticable .
si EGAREMEN .
T , š. m. ÉGARER V. act . Egayer du linge. Voyez Aigayer. -L'A
38 EGO EGO
cadémie les met tous deux à leur place , sans aussi , mais plus rarement , de l'opinion de )
avertir que c'est le même mot sous deux or. certains Philosophes , qui prétendent qu'on
>
tographes diferentes , et que celui-ci est le ne peut être sûr que desa propre existence.
meilleur et le plus conforme à l'écymo- Egoïste , celui ou celle qui a le vice , ou
logie. quisuit la doctrine de l'Egoïsme.
° ÈGE. Dans cette finale , l'è est moyen et Egoiste , Homme personel ( synon . ) Le 1er
long : sacrilège,, collège , siege , privilège, ne parle que de lui ; le 2d ne songe qu’à
lui : l'un se met au milieu
etc. de la scène , et
ÉGIDE >
s. f. Nom qu'on done au bou- l'autre au centre des choses. L'égoïste , tout
clier , ou à la cuirasse de Pallas
) Ce ocupé de lui - même , veut vous ocuper de lui :
mot est beau au figuré, dans le style poé- L'Homme personel , quelquefois ocupé de
cique. vous , ne s'en ocupe que pour lui : l'amour
Le Batave vous vit oposer votre égide propre de celui-là est plus vain , l'amour
Au cruel déinon des combais. propre de celui-ci est plus profond : le ree
Rousseau . est ridicule , le 2d est redoutable . Extr . des
re e
ÉGLISE , s. f. [ ile é fer . 2° lon . 3° e muet; synon . de M. l'Ab. Roub..
Fgli-ze. ] 1° . L'assemblée des Fidèles. » * ÉGOISTIQUE , adj . Mot forgé d'après
L'Eglise Catholique , etc. » Le Pape est le égoïsme er égoïser. Á mesure que ce vice ese
chef visible de l'Eglise. »» Hors de l'Eglise , devenu plus commun et plus sensible , on a
point de salut , >
etc. =
= 2°.. On done aussi inventé des mots pour l'exprimer. » Le phi
ce nom aux diférentes parties de l'Eglise , losophisme egoistique de nos jours. L'Abé
en les distinguant par lesnoms des lieux . Guénée .
« L'Eglise d'Orient , d'Occident, d'Afrique. * ÉGOLOGIE , s. fém . Autre mot forgé
L’EglisedeLatine
»L'Fglise , Grecque , Gatiicane , ete. depuis peu . Egvisme, dans le premier sens.
Milan , de Paris , etc. - Par » 11 ( Boindin ) ne s'épargne pas les louan
>
extension , on le dit même des Eglises schis- ges ; ce qui sufirait pour dispenser le public
matiques : » L’Fglise Anglicane , les Eglises de lui en acorder. L'Éditeur aurait dû su
Protestantes, etc. = 3 °. Temple consacré primer cette égologie. Sabat. Trois Siècles ,
à Dieu. » Bâtir, consacrer, fonder une Eglise. etc. L'Auteur inet ce mot en italique , pour
Eglise Métropolitaine , Cathédrale, Collé- montrer qu'il le hazarde..
giale, Paroissiale , etc. = 4°. Il se prend ÉGORGER , v. act. [ 1" et dern. é fer. 1
pour l'état du Clergé : » Un homine d'Eglise; Au propre , couper la gorgé : " Egorger
gens d Eglise ; se faire d'Eglise. » Dams un beuf ; un mouton , ou tuer de quelque
les
les cérémonies , l'Eglise a le pâs . etc. manière que ce soit. » Les Siciliens égorge
Cour d'Eglise , la Juridiction de l'Evêque rent tous les français. Au figuré , ruiner la
ou de l'Archevêque. réputation , la fortune ; porter un prejudi
On dit , en style proverbial , gucux , ce considérable.. » Ce Tuteur a égorgé son >
et loin de Dieu . Pour être près de l'Eglise , ÉGOSILLER , ( s' ) v . récip. [erozi-glié
Égozi :
on n'en est pas pour cela plus dévot. re
1 " , et der. é fer. mouillez les il. ) Se faire
ÉGLOGUE , s. f. [ égloghe : 150 é fer. inal au gosier à force de crier. » Il s'est
dern . e muer. - On écrivait aîtrefois éclo- egosillé à force de chanter . re
gue ; et quelques- uns l'écrivent encore de ÉGOUT ; s . m. [ goû ; ite é fermé ,
e
EGOÏSTE , 6. m . et fém . [ go- izé , is- me , rère. » Cer ulcère est l'égoût du corps ; tou
re
iste : 1" é fer. au 1r " > tes les mauvaises humeurs passent et sortent
e muet aux deux
alltres. ] Fgviser , parler trop de soi. Egoismº, par là. = 4º. On dit en scile plaisant >
amour propre , qui consiste à parler trop de ou critique qu'une Ville est l'égoût d'un
soi , ou qui raporte tout à soi. — Il se dit pays, pour dire que c'est le lieu où se re
39
tirent les gens demauvaisevie , etc.» Nice grains de la grape.. 9 Egréner du blé ,
)
et Avignon sont les égoûts de la Provence . fenouil , du raisin . » Le raisin s'égrène , >
dern . é fer. ] Faire écouler l'eau . » Laisser EGRILLARD , ARDE , adj. ( Égri.gliar ,
égouier ou faire égouter du lait câillé , arde; 1 '' é fer. mouillez les ll. 7 Vif , éveillé ,
> >
meûre quand on a été égratigné. On égueulé sa cruche , son pot , etc. = S'égueu
le dit quelquefois d'une légère blessîre. » Iller , s'igosiller . » Il s'égueule de crier , à
a reçu un coup d'épée ; mais ce n'est qu'une force de crier , - – S'égueuler est plus du
égratignûre. = On dit, proverbialexient st. plaisant et comique, et s'égosiller du style
et du discours
d'une persone peu endurante et trop sensić simpleEGUIÈRE ordinaire.
ÉGUILLE
ble , qu'elle ne saurait soufrir la inoindre
>
* , , voy. AIGUIÈ.
égrarig
ÉGRnúre
ÉNE.R , V. act. [ égréné'; } é fer RE , AIGUILLE.
* ÉGUILLETIER , ÉGUILLETTE , Voy.
més : devant l'é nuet , le ad2d c est moyen,. AIGUILLETIER, AIGUILLETTE. — Ménage,
Il égrène , égrènera , etc. - Richelet écrit qui emploie la première ortographe , veus
égrainer ; et cette manière est plus conforme qu’on prononce égulletier , egillette; il se
à l'étymologie de grain ,graine. - L'Acad . trompe ; et pourquoi mettre un i devant les
écrit égrener ,sans accent sur le 2d'e . Je li, si on ne les mouille pas? Et l'orto
ne sais si cet usage est bien constant et as- graphe et la prononciation sont également
suré , et si l'on doit prononcer cet e muet. vicieủses.
t que l'anal
11.semble
manden ogie et l'étymologie de * ÉGUILLONER. C'est l'ortographe de
que cet e soit fermé ; 'er que si l'on quelques Auteurs ou Imprimeurs ;mais Ar
a écrit pas égrainer , on doit du moins écrire GUILLONER , est plus selon l'usage et l'éry.
et prononcer égrénér. ] Faire sortir le grain mologie. Voy . cemot.
de l'épi, la graine des plantes,détacherles * EGUISÉR . Voy. AIGUISER . Quelques
40 É LA E L A
Auteurs ont einployé la première manière dit que dans le style badin. » Artistement
d'écrire ce mot. » Le vice : .. s'éguise con- élaboure'.
tre la Loi , et devient plus fin , à mesure ÉLAGUER , v . act.[ Elaghe'; 1 " et dern .
qu'elle devient plus ferme. Servan. » Un zèle é fer. ] Couper les branches inutiles des
săge
s'animest souvent obligé de s'éguiser er de arbres. = Fig » Il faut élaguer cet article.
er , pour infruc
n'être pas tueux. Sab. Elaguer , Emonder ( syn . ) Le premier
Trois Siècles , etc. signifie proprement retrancher , le 2d. nel
* ÉGYRE s . f. On écrit ordinaire toyer. Elaguer un arbre , c'est en retran
menc Hégyre. Voyez ce mut. cher les branches superAues et nuisibles , etc.
EH ! ou hé ! interj. qui exprime l'admi- Emonder un arbre ; c'est ôter ce qui le gâte
ration , la surprise. Le premier est le plus et le déagure. Emonder a surtout un objet
usité. Ils se mettent souvent devant bien : » d'agrément ; Eligier , un objec d'utilité ,
Eh bien ! ou hé bien ! Fénélon emploie le etc. Erer. des Syn. de M. l'Abé Roub : ud .
dernier. Eh ! se đít aussi tout seul , તેå la tête ÉLAN , s. m . Espèce d'animal , qui se
de la phrase . » Eh ! qui pourrait suporter troûve dans les Pays Septentrionaux. = Fig .
plus long-teins de pareilles ia justices ? » Des élans d'imagination , qui étonent.
>
'
opinions vulgaires , s'élabore et. fermente
>
celle quefait la pointe d'une aiguille ou d'une
mieux dans la tranquille solitude: – C'est alêne.' On ne le dit point de la persone qui
une métaphore tirée de la Midecine , où soufre où
cetteelle
douleur , mais de la partie du
>
ÉLANCÉ , ÉE , adj. Cheval élancé , qui ei ce titre se done à St. Paul par excellence .
est devenu élanqué par l'excès du travail , 2°. ÉLECTION signifie aussi un Tribunal
eu le défaut de nourriture. - On dit aussi , composé de plusieurs Oficiers pour juger les
par dérision , homme élancé , persone elan-
> diférends , touchant les Tâilles , les Aides ,
céeÉLARGIR
, dont la taille est ÉLARGISSE
trop afilée. er les Gabelles ; et l'étendue du Ressort de
, v . act. MENT , S. ce Tribunal.
m . ÉLARGISSÛRE s. F. [ Elargi , gi-ce- Rem . On se servait autrefois d'élection
€
e
man , gi-sûre :. 1 " é fer." 4 e inuet au 2d. au lieu de choix er d'élire , au lieu de
lon. au dern. ) Elargir , rendre plus large. choisir. » L'élection qu'on aloir faire d'un
v Elargir des souliers , un just au corps ; Gouverneur , pour le Prince de Castille.
une chambre ane alée u2 fossé . Acad. Sentimens sur le Cit . Le Roi choi
V. n . et réc. « Le visage lui élargit , lui sit , il n'élit point : il fait choix , et non
est élargi. » Le chemin s'élargit en cet en- pas élection d'une persone pour un emploi.
droit , va en s'élirgissau!. Vraiment , je suis ravi que mon élection
ÉLARGISSEMEMT , est l'action d'élargir , Ait enfia mérité con aprobation .
et Elargissûre , ce qu'on ajoute pour élar Corn . Suite du Menteur.
gir.
. » Elargissein nt d'un canal , 'd'un che > Mde. de Sévigné , parlant à sa fille du
min , etc. » Elargissière d'un corps de jupe , systê na de Descartes sur l'âme des bêtes
d'une robe , etc : lui dit : » Parlez un peu au Cardinal de
Rem . * On écrivait autrefois eslargir vos machines : des machines qui aiment ,
et on lui donait le sens de distribuer . » Il qui ont une élection pour quelqu'un , etc. >
vendit tout sɔn bien , et leslirgit aux paủ- Le mot est impropre aussi bien que le ré
vres. Chron. C'est un latinisme : elargiri. gime. Le P. Mallebran he parle aussi
ELASTICITÉ , s f. ÉLASTIQUE , adj.
re
ет
d'un amour électif. » Ils ne peuvent con
lite é fer. dern . é fer. au jer وe muer 1
seryer long- temps leur amour électif pour
au 2d . ) Elastique se dit de ce qui a du Dieu , contre l'amour naturel pour les biens
ressort ,; corps élastique ; ou , de ce qui sensibles. Cela ne se dit plus , et n'au
produit le ressort ; force ou vertu élaſii- rait jamais dû se dire. L'Acad. défi
que . » Elisticité, propriété d'un corps élas-
élas nit élection , choix fait par plusieurs perso
tique. » L'élasticité de l'air. nes,ÉLECTORAL
Voyez Choix . Voyez ÉLIRE.
ELBE , s. m. Rivière. Le Père Barre ÉLECTORAT
, ALE , adj . ,
e
( Hist . d'Allem . ) le fait fém . » Il trouva ss. m . [ 1"e é fer. 2° è moy. l'l finale se pro
l'Elbe toujours plus large , plus profonde. nonce dans le res , mais on ne prononce pas
>
avertit qu'il ne se dit guère que des Elec- Electeurs. » Bonnet électoral ; Collège élec
reurs de l'Empire.
Bavière » L’Electeur de Saxe , de foral; Altesse électorale.
, de Cologne , etc. —
Electorat
> Il me pa- la dignité d'Electeur ; et l'étendue du pays
raît pourtant qu'on le dit sans dificulté soumis à un Electeur . » L’Electorat est une
detiontousqueceux quiélisent , dans quelque élec- très-gran
ce soit.
de dignité.» Dans toutl'Electorat
de Mayence.
"
tparéélfeecrt.'z .éEmloecy. ] Ele1c.tifAc,t qui ds'eél fai,t dtreicliaté.ma»ti L’E.leAcntrnic. isLin . et le magnétisme
ion tion ion ire ère ine
é
»élecLtiefs.Pa-pe est lectif. » Il ya y a des Rois ÉLECTRIC
ITÉ , s. f. E , adj. ÉLECTRIQU
re
-
Royaume électif , où le Roi se [ ite é fer. 2 ° è moy. ] Electricité , est la
fait par élection. — » Faire , aprouver , propriété
ropriété des corps ', qui étant frotés , en
> >
confirmer une élection . On dit , en ter- atirent d'aútres. Electrique , qui a cette
Tome II. F
42 E L E É LÉ
propriété. » L'électricité du verre , de l'am. 2 '. ÉLÉGANCE , est aussi un goût finec
bre . » Corps électrique , vertu électrique. délicat , qui se fait sentir dans les Arts , dans
>
» Les phénomènes de l'électricité sont aussi la parure , dans le bon air et les belles ma
adipirables qu'inexplicables. nières. Trév. Rich . Port. » Élégance de pin
çeau ; élégance de lala parure. - L'Acad. ne
ÉLECTRİSABLE, adj . Qui peut être élec- cean
trisé. Les Dictionaires ne mettent pas ce moi, le met point dans le dernier sens.
mais il est fort employé par les Physiciens. 3º. ÉLÉGANT , suit ou précède. » Discours
ÉLECTRISATION , s. f. ÉLECTRISER , élégant.e
quelquefois réussi à les guérir. élégante du jour , qui' n'aime que les amu
Rem . Electriser et électricité , sont des semens et la dissipation. On le fait aussi
mots à la mode. On électrise non- seulement adjectif en ce sens , en l'apliquant aux per
les corps , mais encôre les âmes . » Ce n'est sones. » Un Seigneur éligint pousse devant
point dans la solitude, c'est dans le concours lui un coureur et un chien. Coyer. Tout cela
général que les ames s'échauffent et s'electri- n'est bon que dans le style critique et mordant.
sent . Le Mierre. - Je crois qu'on peut , ELÉGIAQUE , adj. ÉLÉGIE , s. f. [ Elé,
re e
sans prévention , trouver cette métaphôre gia-ke , gi-e : 1 et 2¢ é fer . , 3 lon . au 2d .]
forcée. –M. Ř . D. L. , dans le Discours l'élégie est une espèce de poésie quis'emploie
Préliminaire aux Promenades de Chloe , dit dans les sujets tristes et plaintifs. Élégiaque ,
que son plan est de donner à l'ame des ado qui apartient à l'élégie. » Les Élégies d'Ovide,
>
lescens un coup d'electricité morale . Quelle de Tibulle , de Properce. » Vers élégiaques.
métaphore ! re
Poères élégiaques.
ELECTUAIRE , s . m. [ Elektu -ère : 1 " é
e
Rem . En parlant des vers , élégiaque se dit
е
fer. , 2" è moy . , 44® èèmoy. aussi et long , se sur-tout des vers latins, qui sont alternative
e muer. ] Composition de Médecine, qui a ment hexamètres et pentamètres, et qui s'ein
la consistance de conserve. Espèce d'opiat. ploient dans d'aứcres poésies que des ělégies.
ÉLÉGAMMENT , adv . ÉLÉGANCE , s. f. > ELEMENT , s. m. ÉLÉMENTAIRE 2 adj .
re
ÉLÉGANT , ANTE , adj. [ Elégaman , gince , [_léman ,
e
mantère : 15€ et 2° é fer., ze3 lon .,',
gan , gante : 11€ et 2¢ é fer., 3º lon . , excepté 4 è moy. et long. ) 1°. Corps simple , qui
.
Eléfun :: 1", er
ÉLÉPHANT , s. m. (( Eléfun 2 ¢é qu’une adhésion aux sentimens du Maitre,
fer., z lon.] La plus grande des bêtes à sans rien indiquer de la manière dont on en
)
quatre pieds, qui a une trompe , et dont les a pris con noissancee.. - On forme des élèves ;
connoissanc
dents principales , quand elles sont détachées on enseigne des écoliers ; on fait des Discia
BEAUZÉE. -
ples. BEAUZÉE.
de lagueule de l'animal , sont apelées ivoire . ples. .
On dit , les écoliers de
ELËVATION, s. f.Élève, s. m. et F. T'Université ; les élèves de Rubens ; les Dise
ÉLEVER, V. a.( Eléva -cion , en vers ,ci-on ; ciples de Platon , de St. Augustin , etc.
élève, élevé : " é fer ., 2é fer. au r " , é
er 0
1
exhaussement. Il se dit au propre et au figuré. élève les vapeurs. » Elever la voix , parler >
» Elévation d'un bâtiment : » Monter sur plus haut. Figurément, élever son style ;
une élévation>
sur un terrein élevé , sur une élever son cæur , son esprit , son âme à Dieu.
éminence. » Elévation du pôle , d'un astre. » élever quelqu'un aux charges , aux dignités.
» Elévation de fortune. » Elévation d'esprit , » Élever quelqu'un jusqu'aux nues, jusqu'au
1
de caur, d'âme. » Elevation dans le style. ciel , lui doner des louanges excessives.» Cela
1
» Elévation de voix. » L'élévation du pouls. lui a élevé le cæur , l'ame , les sentimens
-
licu ) d'autres tableaux, qui font aisément prisdansun sensindefini: maisFon2dil, elever,
44 E I. E É L1
à une haute dignité, à un grand honeur. - muet , 3' 101.] Bouton qui vient sur la peau .
Le P. Bouhours a repris aussi, avec raison , » Il a le visage tout plein d'élevûres.
les phrases suivantes de Port-Royal : En ÉLIDER , v. a. ELISION , s. f. [ Elidé >
s'élevant d'orgueil, il perdie tous ses États, éli-zien , en vers , 'zi on . ) Elision , est la
et devint semblable aux animaux. Il falait , supression d'une voyelle dans un mot, à là
en s'enflant d'orgueil. „ Ne vous élevez point rencontre d'une aûire voyelle. Elider , c'est
de vos bonnes æuvres : Il ne s'éleva point faire une élision . En français, l'élision se mar
d'une grande puissance. Dites , ne vous glo- que par une apostrophe ; l'âme , l'homme,
>
rifiez point; il ne se glorifia point. S élever. qu'il , qu'elle , s'il, etc. - Il se fait , dans la
a ce sens , mais il n'a pas ce régime. prononciation , beaucoup d'elisions qui ne
>
( l'acuszif ), se dir de l'edication , et non pas car , si plusieurs conviènent entr'eux de faire
de l'élévation. » Nous venons de parler de la choix d'un lieu , et de le préférer à un aîcre,
mort de Concini , et nous touchons ici le pour une partie de plaisir; on ne dira point :
commencement des malheurs de l'infortunée qu'ils l'oni élu , mais choisi. * Rucine dity ,
Princesse , qui l'avoit élevé. D'avr. - Sans dans son Ode de la Renoir.de aur Miscs :
le mor de Princesse , qui enpêche qu'on ne Venez donc, puisqu'enfin vous ne sauriez élire ..
s'y méprène, on croirait que cette infortunée Un plus charmant séjour.
avait été sa gouvernante. ' Il falait ajouter , à Quoique les Muses soient plusieurs , le
élever , quelque chûse qui marquật mieux le terme elire n'est pas propre , parce qu'il ne '
sen7s;'. pa r exemple , qui l'avait élevési haut: s'agit pas dans cet endroit de faire une élec- -
S'ÉLEVER est quelquefois suivi de la tion , mais simplement de faire choix d'un
> >
prép. contre . » Il s'éléva avec force contre lieu , pour yy fixer son séjour. - * Molière a
ces dangereuses opinions: donc aussi parlé improprement, quand il a 2
* ÉLEVEMENT , .s. in. C'est la même dit : » Quel conseil vous me faites élire ! an
chôse qu'élévation ; mais il a été réprouvé lieu de choisir. Corneille lui done les
par l'usage. Suivant Richelet , il est con- mêmes régimes qu'à ce dernier verbe.
damné par les uns , et aprouvé par d'aîtres.. Le Roi doit, à son fils , clire un Gouverneur.
» Elévement de cæur. » L'honneur dumonde Et le régime, et l'emploi da mor, sont éga
et la gloire de vaincre ont un attrait et un lement vicieux. Le Roi choisit , it il n'élit pas.
- Ce sont
élévement qui éblouir. Arn . Conf. - On dit , à la vérité , élire sa sépultúre
de vieilles phrases dont on ne se sert plus.
te
élire domicile ; mais ce sont des phrases con
ÉLEVYRE ,.s.£ . [ 1 " é fer ., zet dhe e sacrées , qui ne cirent pas à consequence pour
+
E L L ELL
d'autres. Voyez ÉLECTION . de Malherbe :
ÉLIRE , régit les noms , ou sans article et Que ce qu'elle est à cette heure ,
sans préposition , ou avec la prép. pour . „ On » Elle soir jusqu'à la mort.
la élu premier Consul. » Roinulus , Fon- Il faut , elle le soit . Nos Anciens auraient
dateur de Rome, en fut élu pour le premier dir , el le soit .
>
dhe e muet. Séjour où , suivant la Fable, il son , elle est agréable ; mais aux câs obli-
n'y a d'admis que les Hérôs et les hommes ques , elle , ne convient pas à la chose co
>
vertueux. – On a dit , les Champs élisées, me à la persone ; et l'on ne dirait pas , par
ou élysées , ou élysiens. Ménage préféraie exemple , d'un homme à qui la philosophie
élisée , sans condamner les altres. L'Acad. plait extrêmement , il s'atache fort à elle
les dit également. L. T. - Gresset se sert il est charmé d'elle.. Il faut dire , pour bien
d'élisée , sans article. parler , il s'y atache fort , il en est charme.
Sous ces lauriers , vainqueurs du sort , Gresset a manqué à cette règle. Valère dit
Que les Citoyens d'Èlisée à Ariste , en parlant de Cléon :
Sauvent du souffle de la mort , Il faut l'entendre ; après une pièce nouvelle ,
Je ne crois pas que , inême en vers , on puisse Il règne, on l'environne; iil prononce sur elle.
dire élisée pour tl'élisee , et que cette licence Le Méchant .
poétique soit admise par l'usage. On doit excuser , ou plaindre les Poètes ,
ÉLITE,s. f. [1** e fer. ,demuet. ] Ce mais les Prosateurs sont inexcusables. » Les
mot a un sens passif; il n'exprimepas l'action frontières de la Flandre Espagnole étoient
de choisir , mais ce qui a été choisi. » Lélice presque sans fortifications et sans garnisons.
l'armée
Voy . Choix, .ce
de qu'il y avoit de meilleur. Louis n'eut qu'à se présenter devant elle.
Volt. – L'usage seul peut bien aprendre
-
ELIXIR , s. m. [ Élikcir , et non pas éliko quand on peut se servir du pronom elle' ,, dans
eier
comme quelques -uns prononcent , dans les câs obliques , en parlant des chôses inani
certaines Provinces.] Au propre ,liqueur spi. mées. Avec les noms féminins, on peut
ritueuse , extraire des parties d’une , ou de mertre elle au lieu de lui. » La terre renferme
plusieurs substances: --- Suivant l'Acad ,. c'est dans elle (ou dans soi ) toutes les semences..
la mêrne chôse que ce qu'onnome teinture o
ELLE, pron . pers. fém . de la 2 persone. C'est aujourd'hui une règle indispensable ::
re
e
elles ; d'elles , à elles', ou leur ; les , vouloit dévorer elle et son fruit. Bossuet.
ou Dites , la dévorer elle , etc. - M. Linguer
elles ; d'elles . Voy. Il er Lui . a dit plus récemment: » Il est affreux d'accuser
1.
syllRem. Lesles
abe de...plus anciens Poètes,
embarras quand une
sait , disaient el
l'Eglise d'un genre d'excès qu'elle a toujours
désavoué... C'est caloinnier elle , et l'époque
avec l'apostrophe. Ménage dit , sur ces vers à laquelle on lui fait cette injure. Dites , la
ELL EL M
40
calomnier , elle , et l'époque , etc. Peut- être Je t’aimois insconstant , qu'aurois -je faitfulėle.
la a été omis par l’Imprimeur. C'est un Il faut sous - entendre ,> si tu avais été
pléonasme reçu , et qui est même élégant, fidèle.
-
que de se servir d'elle , ou , de la , quoiqu'il Et je charge un Amant du soin de mon injure.
y ait déjà un nom au nominatif, ou à l'acu Ibid .
satif, qui sert de sujer , ou de régime. Pour , du soin de venger mon injûre .
Qu'elle a d'autorité , l'Histoire, qu'en silence Toure science , enfin , toure industrie ,
Sont contraints d'écouter , des ténioins qu'elle Qui ne tend point au bien de la Patrie ,
offense . Ne sauroit rendre un mortel orgueilleux ,
L. Rac. Que ridicule , au lieu de merveilleux.
>
les esprits . Mascar. Or . Fun. d'Anne d'Au- Façon de parler elliptique. Figure ellip
tique.
triche. Le premier elle se raporte à la mort ,
le second à la Reine : c'est une irrégula- ELME. On apèle feu St. Elme , des feux
rité. — M. de St. Ange dit de Minerve , qui qui s'arachent aux mâts d'un vaisseau , et
ce
va trouver l'Envie . qui paraissent ordinairement après une tem
Elle frémit , s'arrête , et la pique aà la main , pête . Les Anciens les nomaient Castor et
Elle frape à la porte : elle s'ouvre, et soudain , etc.
. Pollux. = Un Missionaire dit que St.
Les deux premiers elle se raportent à Mi- Elme étoit de l'Ordre de St. Dominique.Je
nerve , le 3 à la porte : cela fait une cons- ne sais où il l'a pris. Le Patron des Ma.
truction louche. rins est St. Erasmė. ( honoré le 2 de Juin )
ELLÉBÔRE , s. m . ( Prononcez les 2 ll: qu'on a apelé par corruption , St. Elme.
>
e
2 é fer. 3º. lon. of e muer. ] Herbe qu'on ÉLOCUTION , s. f. ['éloku-cion ; en vers
croit propre à guérir la folie. C'est sur cette ci-on. ] Langage , manière dont on s'expria
erreur populaire, très-anciène , qu'est fondée me. » Elocution nette , élégante , ou faible,
la phrase proverbiale.» Il a besoin d'ellébó- triviale. = La 3... partie de la Rhétori
te : il n'est pas dans son bon sens. que , qui a pour objet le choix et l'aran
ELLIPSE , s. f. ELLIPTIQUE , adj . [ Pro. gement des mots.
noncez les deux ll. ) .En Gramzire , retran- ÉLOGE , s . m . [ 1r" é& fer.dern. e muer. ]
chementd'un ou de plusieurs mots qui se- Discours à la louange de quelqu'un. Pané
raient nécessaires pour la régularité de la gyrique. » Eloge historique. Eloge funèbre.
construction , mais que l'usage perinet de Il se prendquelquefois pour de simple
s
suprimer . Acad. Expression abrégée ,, par louanges
par louang es.. » En voulant le ' blâmer VOUS
> >
laquelle on retranche quelque chose du dis- faites sor éloge. » On a fait de grands
faires son
cours, qui est sous entendu , ct qu'on doit éloges de lui. Doner , mériter des éloges , >
.
ne soit indigné de voir l'élogier ( M. d'A ... ) dre ensuite . » Un Juge doit écarter toute
(
atacher aussi lestement l'épithète de coupable prévention , et mettre à l'écart tout senti
à un nom ( celui de Jacques II. ) que la ment personel. ( Encycl . ) Beauzée.
postérité ne prononcera janiais sans atendris- 2 °. Erre éloigné de , au figuré , être dans
sement et sans respect. Elogier est imprimé une dispositioncontraire à ; avoir delaré
en italique. - M. l'Ab . de Fontenai s'est pugnance pour , etc. » Je suis bien loigné
servi d Elogiste . » L'un et l'autre de ces de vouloir vous surprendre. » Il est pas
n'
Élogistes ne manquent pas , comme c'est beaucoup éloigné , ou , il ne s'éloigne pas
>
soit de » L'éloigremen
temps..
sons , de deux campagnes : Étre dans un
d'hui.
t dedeux mai- soufrirait pas aujoursommes
II. On dit , nous éloignés des cieux,
grand éloignement d'une Ville. - L'éloigne. nous en sommes fort éloignés. Mais doit-on .
meat des temps. » Il ne voit cette afaire que dire : » Etant aussi éloignés des cieux que
dans un grand éloingnemet. 6°. En éloi- nous en sommes , ou que nous le sommes ?
grement , » De ce lieu on voit Paris en Mallebranohe a préféré la première manière ;
>
éloignement. Dans l'éloignement. Ce ta. mais la seconde est la seule bone , la seule
bleau présente dans l'éloignement des trou- conforme à l'analogie de la langue. On pour
peaux et des bergers.
ÉLOIGNER , écarter une persone , une rait en raporter mille preûves : une seule
sufic. On dit , j'en suis fort aise : mais on
chôse d'une aứcre. Il régit de. » On l'a doit dire , étant aussi aise de cela que je
éloigné du Palais. » Il est éloign
Il est éloignéé ,, ou il le suis , et non pas, que j'en suis.
ou il
s'est éloigné dela Cour . » S'éloigner du rivage ,
>
ÉLOQUEMMENT, adv . ÉLOQUENCE ,
qu'oson
de but , etc. de son devoir , du respects. t. ÉLOQUENT, ENTE , adj.[ Elokaman ,
n doit , etc. e
kance , kan و, kante ; 1" éé fer. 3 °€ lon . aux
Eloigner , Ecarter , mettre àà l'écart 3 dern . ) 1 éloquence est l'art de bien dire ,
( synon . ) Lérer est plus fort que le 2d. » de toucher et de persuader. Eloquent se dit
Un Princedoit éloigner de soiles traitres, de celui qui possède cet art. Eloquemment
et cu ecarter les dateurs. -- Le 2d est plus avec éloquence. » Eloquence , inâle , rapide >
48 É LU E L Y
sublime
r
eloquenze. » L'eloquence de la Chai- pour critiquer. » Toujours malheureux dans
e ? du Barreau . Cet homme a beaucoup ses elucubrations licéraires , cet Ecrivain a
>
d'eloquence . - Eloquent se dit des per- doné une Traduction de Suétone , qui n'a
sones et des choses. » Homme éloquent ; qui fait que le jeter dans un autre genre de dé
parle , qui écrit eloquemment. » Discours convenủe. Sabat. Trois Siècles , etc.
eloquent , termes éloquens. -
» Les larmes ÉLUDER v . act. Éviter avec adresse. »
sont éloquentes elles persuadent mieux Eluder une dificulté proposée . » Eluder les
elles touchent plus que les discours. » La co- poursuites , les artifices de quelqu'un .. » M.
lère est éloquente : elle rend éloquent. » Il Moreau Peinploie neutralement. » Ils vou
y a un silence plus éloquent que les paroles. lurene eluder. Il sous - entend , les questions
- Voyez ÉLFGANCE. qu'on leur faisait.
Rem . 1 °. Du temps de Malherbe on écri- Rem . * Eluder ne se dit que des chô
vait éloquance , éloquant. Il serait à sou- ses. Molière l'aplique aux persones ; lui done
haiter qu’on fic revivre cette manière d'é- lede .sens de tromper , et lui fait régir la prép
crire , ct pour ce mot et pour tous ceux ,
qui se terminent en ence et en ènt : ce se- J'éludois un chacun d'un deuil si vraisemblable ,
rait un des moyens de simplifier l'ortogra- C'est dans l'Etourdi , sa première Pièce
phe. 2°. L'adjectif n'aime pas à précéder composée en Languedoc ܙ, que Molière parle
>
sur tout au masc. » Un des plus éloquens de la sorte. C'est un vrai barbarisme de
hommes , comme disent Charlevoix et Mar- pbrâse.
solier , fait une construction dure. Dites * ÉLUSION , s.. f. Tromperie.. Trév.
un des hommes les plus éloquens. Voy. Di- C'est un moc barbâre . On l'a retranché dans
SERT . = Neuville lui fait régir la prép. l’Abregé.
à et l'infinitif. » Le Sanctuaire , changé en ÉLYSÉE. Voyez ÉLISÉE.
Académie , ofre , à la place d'un Paul , qui É MAIL S. m . EMAILLER , v. act.
er
préchoir la folie de la Croix de J. C., un [ Mouillez l'l finale du 1 " et les Il du 2d :
Philosophe éloquent à débiter les leçons de | E- mail , et non pas E - mel ; Ema-glie
la sagesse fastueuse du Portique. Ce ré- et non pas Emé glie : ai n'y a pas le son
-
gime ne fait point mal en cet endroit. de l'e , mais il conserve son propre son . ]
3 °. Le P. Rapin l'emploie substantive Email est , au propre , une espèce de verre
ment . » Quand on a du discernement , on coloré . » Email noir > verd , rouge , blanc.
trouve qu'il y a peu de véritables éloquens ,
a Porcelaine ou Faiance d'un bel email ;
Cer illustre Ecri
et de parfaits Orateurs . - Cet Ecri- dont les couleurs sont vives et brillantes.
vain traite éloquent comme Orateur : mais Figurément et Poétiquement , grande diver
on dit , un Orateur : on ne dit pas un elo- sité de Heurs et de couleurs . » L'email des C
L'émail
quent . Il falait , peu d'hommes véritablement prairies , din parterre , etc.
céloquens. des dents , la superficie luisante qui couvre
* ÉLOQUENMENT ; Richelet. Voyez Élo- la partie osseứse de la dent :
QUEMMENT . L'ortographe de Richelet , qu'il ÉMAUILER S2 dit aussi , au propre et au
étend à tous les adverbes , supose dans lui, figuré. » .Emailler une bague , la botte d'une
et produirait dans ceux qui voudraient le montre. » Le priatemps einaille la terre . »
suivre , une mauvaise prononciation : élo-
> La nattire a e'maillé ces prairies de mille
kann in . On prononce éloka man . Aleurs . » Mille Azurs naissantes énailloient
ELU , s. m . 1 ° . Prédestiné à la vie éter- les tapis verds dont la grotte étoit envi.
nelle . » Il y a beaucoup d'apelés , mais il ronnée. Télém .
y a peu d élus. » Il est du nombre des élus. La terre s'émailloir de fleurs.
= Oficier d'une Election . Voyez ÉLEC Mde. de la Suze.
TION , nº. 2º . On apèle Elúe la femme Ces argumens , émaillés d'antithèses ,
1
de l'ouvrier qui travaille en émail ; émail- ne'; it lon, dero, é fer . ) Amuser , repai
lüre , de l'art d'émailler : il excelle dans tre quelqu'un de belles espérances , se ren
l'émaillûre : ou de l'ouvrage de l'émailleur. dre maître de son esprit. Trév. L'engager
» Cette émaillure s'est écaillée. par des paroles fateuses à faire ce qu'on sou
ÉMANATION , s . f. ÉMANER
>
V. n . ) haite. Acad. – Il n'est que du style fam .
[ Emana -cion , en vers ci-on : Eminé. ) Ema- » Cette femine l'a embabouiné , il s'est laissé
rer , c'est tirer son origine de ... » Le embabouiner. = Ce mot vient de babouin .
verbe émane du Père éțernel , le St. Esprit; C'est comme qui dirait , traiter quelqu'un
du Père ec du Fils. » Édit , qui émane de en sot , en enfant , en Babouin . Trév.
>
maner. » L'émanation du verbe , l'émana- celui qui embale. Embalage , action d'em
tion de la lumière ; et de la chôse qui émanc. baler , ou choses qui servent à embaler.»
» Les émanations des corps odorans. » L'au- Payer l'embalage. 1 Mauvais embalage. »
)
torité des Parlemens n'est qu'une émanation Embaler des marchandises. » Habile emba.
de l'aurorité Royale . Les émanations de leur. === En style populaire , hableur ,
tous les corps se mêlent dans l'air. » Les qui en fait acroire. » Ne vous fiez pas à lui ,
Anglais prènent la précaution de renfermer c'est EMBARCADERE
un embuleur.
la matière qu'ils veulent fondre , dans des > * ou EMBARQUAD
creuses , où les éinanacions de la houille RE , s. m . Moc espagnol qui a passé dans
ne
Mars puissent pénétrer. Bernard , Acad . de la Langue Française. L'Acad . ne le mec
. pas. — Lieu à s'einbarquer. Le P. Chir. .
we Ville alliée et invincible . Dict. Néol . » C'est le moinent d'un besoin extraordi
La Touche l'aprouvait dans la signifi- naire , qui fait embarras entre celui qui
cation d'engagement , en avouant pourtant demande et celui qui doit fournir.
que l'Acad. ne le mettoit point en ce sens-là. EMBARRASSANT , qui cause de l'embarras.
>
Il cite cette phrase : » On dépeine votre ein- » Les bagages sont embarrassans dans une
barquement , le plus bas où se soit jamais marche. » Cette afaire est fort embarras
mis une personne de votre qualité. — Cela sante. » Ce choix est emlárrassane.
n'est point du goût d'aujourd'hui . EMBARRASSER se dit au propre et au
2°. S'embarquer , au figuré , régit à de- figuré dans les diverssens d'embarrás . » Em
vant les verbes. » Voilà une belle chose de barrasser le chemin , les rues. ». On a em
m'être embarquée à vous conter ce que vous barrassé cette afaire , cette question. Ce
>
saviez déja . Sév. = Aútrefois on faisait que vous m'aprenez m'embarr.isse fort : je
un grand usage de cette expression. Le ne sais que résoûdre. » Sa tête , sa poitrine
Comte de Bussi-Rabutin l'employait sou- s'embarrasse .
vent , et même avec le seul régine des per- Ce verbe régit souvent la prép. de » Ir
sones. » 1 apréhendoit de s embarquer avec m'a embarrassé de cette afaire. „ ' Il ne faut
elle. » Il s'écoit embarque à aimer plus par pas s'embarrasser des afaires d'autrui. » Il
gloire que par amour. = Gresset l'a mis à est embarrassé de sa persone , de son temps »»
I'actif sans autre régime que l'acusatif. de son rang;; — Le passif régit aussi àà de
Cléon dit de Florise . vant les verbes. » Il est embarrassé à chyi
Embarquons-la si bien , qu'amenée où je veux , sir , à se determiner ..
Mon projet soit pour elle un parti nécessaire. Rem . S'embarrasser , sans régime , a un
Le Méchant.
sens bien diférent de s'embarrasser > avec
En style figuré familier s'embarquer la prép. de. Dans le premier câs , il signifie
sans biscuit , s'engager dans une afaire sans s'intimider , se troubler. » . Il est timide
avoir le moyen de réussir. il s'embarrasse au moindre mot qu'on lui
EMBARRAS s. m. EMBARRASSANT dit. Dans le second , il signifie se meler ,
ANTE , adj . EMEÅRRASSER, V. act. [ Anbá s'inquiéter : » De quoi vous embarrasseze
rá , ra - san , sinte ; ra - sé ;, 2 ° lon . r f. 3lon
3 . vous ? * Le P: Rapin emploie mal-à-pro
Ć e
au 1 ", 4 jongue au 2d et au °3* , é fermé pos le régime dans le premier sens. » Ceux
au dernier ) Embârrâs est, 1 °. un obstacle qui n'en ont pas ( du naturel, c. 8. d. du
qu'on trouve dans son chemin , dans son talent ) s'embårrassent des préceptes que les;
passage. .» Il y a toujours de l'embarrâs dans Maîtres donent dans l'école. Il faut , sont
plusieurs rûes de Paris. — Faire , causer embarrasse's.des préceptes , ou encóre mieux ,
de l'embârrâs , un embarras. = 2°. Au fig. les préceptes les embarrassent — * Bour
confusion de plusieurs choses > dificiles à delore dit aussi. » De s'embarrasser de peu ,
débrouiller." » Embârrâs dans une afaire ,
.
3°. Peine que done la multitude des afaires.. qu'il faudrait dire , d'être embarrassé de
» Erre dans un grand embůrrás d'afaires. = peu de chôse. * Malle branche lui done
4°. Irrésolution , perplexité. Je me vois le sens de se mettre en frais pour , etc. se
dans
faire.
un étrange - embarras
Embârrâs d'esprit , , peine
je ne ,saisirréso-
que sent
fairefort
unedeafuire
venirdeà , bout
etc. »d'une
. Ils s'embarras.
chose con
lution d'esprit. =' ;°. En parlant de mala- traire au bon sens , mais qui contente leur:
E MB E MB SI
vanicé.= Dans la phrase négative , ou avec qui a une odeur exquise. Embaúmement
peu , il a le sens et le régime de se mettre ne se dio pas dans ce sens.
»
en peine. » Il ne s'embarrasse pas de faire Rem . Plusieurs Arcétiques l'ont employé
crier tout le monde . » Les grands Vassaux au figuré, pour exprimer les douces impres
s'embarrassèrent peu de définir leur posi- sions d'un discours pieux , qui console et
tion . Moreau . ranime. » Ce Prédicateur nous a tous em
* EMBAS ( EN ) , adv. Fontenelle l'a em- baumes. D'autres le disent des bons
ployé pour en bâs. » Chaîne dont chaque exemples et des vertus. » La piété de ces
partie est tirée en embas par son propre poids. ' Dames , dont il avoit été embaumé. Vie de
Cet adverbe ne se trouve point dans les Diocèse
Dictionaires , ni dans d'autres Auteurs .
M. S... , Év. de S.toute
laissant . . »la IlVille
revint
. .
dans
d'Aix , son
édi
EMBASEMENT, s. m . Anbázeman ; 1" et fiée de ses Sermons , et einbauinée de ses
2 ° lon . 3. e muet . Terine d'Architecture. vertus. Ibid. » Sa conversation étoit si dou
Espèce de pied -d’estal continu sous la masse ce , son humilité si profonde , etc. qu'elles
d'un bâtiment. Acad. Båse continûe , en ma- embaumoient toute cette maison . P. Giry ,
nière de large retraite , au pied d'un édi- Vie de St. Fr. de Paule. - Les bons Écri -
fice . Trév. Cette 2de définition vaut incom- vains ascétiques n'ont point employé cette
parablement mieux que la première . expression.
* EMBASSADE , EMBASSADEUR . Cette re EMBÉGUINER >
v . act. [ Anbeghiné ;
mauvaise ortographe se trouve dans la Tra- it lon . 2° et dern . é fer. ] Proprement,
duct L'Iliade par Mde Dacier . Voyez .
,
. de E AMBASSADE
AMBASSAD c'est mettre un béguin ; mais il n'est pas
, UR .
usité en ce sens . Dans l'usage actuel >
EMBÂTER , v. act. [ Anbaté ; itee et 2° enveloper la tête de linge ou aûcre chôse ,
lon . 3 ° é fer .) Mertre le bât à un mulet. en forme de béguin. II est du style plai
L'Acad . avait dabord mis cé mot dans sant » Qui vous a embéguiné de la sorte !
son Dictionaire . Elle l'ota dans la suite . Elle Figurément ( st . famil.) entêter , per
l'a remis dans les dernières edicions., ~» Em suader.. » On l'a embéguiné de cette femme.
bacer un âne, un cheval , un muler. = » Il s'est embéguiné , ou s'est laissé en
Au figuré ( style chagrin ou moqueur ) bégriner de cette opinion. Il se prend tou
chargerquelqu'un
mode d'une chôse quil'inco- jours en mauvaisepart. » Il est embéguine ,
. „ fl m'a embaré d'un sot homme ou il s'est embéguiné d'une idée bien ridicule.
d'une vilaine commission , d'un emploi pé Il se dit sur-tout au passif et au rés
nible , et qui ne rend rien . ciproque .
EM BAUCHER , v. act. EMBAUCHEUR , ou EMBÉLIR , V. act. EM
'EMBELLIR , ой e
siin .fer[ .Anboché
au , cheur ; i"
1'e
dontlonles
. 2* dout. theau
BÉLISSEMENT, s. m . »[ Anbeli , liceman ; °2°
3º é 19.1 Terines ouvriers é fer . ', orner. Embellir une mai
é fer. 4° e muet au 2d . ] Embellir , c'est
se servent . Embaucher , c'est engager un
garcon pour travailler dans une boutique. son.. – V. neut. Devenir plus beau. Elle
- En style familier , enrôler un homme par embellir tous lesjours. En mauvaise part ,
adresse
ou qui. =Embaucheur,
enrôle . celui quiengage embellir un conte ,une histoire , l'orner aux
dépens de la vérité. On dit proverbialement ,
EMBAÚMEMENT , s. m . EMBAUMER de toutes les choses qui croissent , soit en
> و
v1 ° act. [ Anbômeman , anbome ; 2° lon .. au bien , soit en mal : cela ne fait que croitre
V.
er
e
e
dout. au 2d , 3 é muet au res , é fer . et embellir .
au
mer
2d . ] Embau mement est l'action d'embau- Rem. Avec les persones , embellir , neut..
de remplir un corps more de baûme, est plus propre , és avec les cliôses , le ré
et d'alltres drogues pour empêcher la cor- ciproque s'embellir, » La campagne s'em
ruption. » Embaumer
embaumemen mort. » Les bellit , et non pas embellit.
un corps poudres
s se font avec des aro EMBÉLISSEMENT est l'action d'embélir.
matiques , et des baûmes liquides .
Il s'ocupe depuis longtemps de l'embellis ,
EMBAUMER nesignifie quelquefois que »sement de sa inaison ; ou l'ornement qui
parfumer,
m'embaumerempliede bone odeur. » Cela embélit. «» On a» fait
. » Ces odeurs ont embaumé la embélissemens. à cette
Cette maisonestdeun
fontaine grands
am
chambre. = Vin qui embaume la bouche bellissement pour ce jardin.
Gij
E MB É MB
52 * EMBERLOQU ER , ou EMBER LUCO- Pluche. » L'Apocalipse est un livre scellé ,
QUER ( s ) v. rée . Le premier ne se dit plus , et chacune de ses emblèmes , couverte d'un
tel
le 2d est' populzire. Si coifer d'une opinion . voile impénétrable. Béraud deé Bercasene
Trév. le mer au propre : coifer , cpveloper Hist. de l Egl. La charit chréti
de quelque chose. Cela ne peut être bon qu'on nous représente sous l'emblême sacrée
d'une mère tendre , entourée d'enfans. Journ .
que* dan
EMBE burles
s leSAS que. U. Voy. AMEESAS ,
, ELEIG de Mons. — Richelet done à ce mot les
AMBIGU . Ces micts viènent d'ainbo : ils deux genres , et préfère le féminin.
doivent donc être écrits avec un a : et l'é- L'Acal . Trév . lc Rich . Port. ne marquent
le mase. et ce genre a prévalu.
iymologie et la prononciation le demandent que* EMBLER . Vicux mor . Prendre , voler.
égalem ent. NÉ , ÉE , adj . [ Anbezog ne' ; » Le bien d'autrui tu n'embleras. » N'est
EMBESOG .
une Ville ; et figurement , une afaire d'em- 3 e muet au 1" , e fer. au 2d. ]Embuîtement
e
blée. — Mar ivaux dit , en parlant des est l'action d'emboiter , d'enchâsser une chôse
Marivaux dit
livres obscènes . nt» I) est vrai que nous soin dans une aûtre. Ils se disent proprenent des
mes naturelleme libertins, ou , pour mieux ôs, et par extension , des assemblages de me
dire , corrompus ; mais, en fait d'ouvrages nuiserie , d'autres ouvrages en bois des
d'esprit il ne faut pas prendre cela à la tuyaux dont on met le bout dans celui d'un
>
lettre , ni nous traiter d'emblée sur ce pied aûrre , des ouvrages demélal.
>
e
queEMBL , adj . EMBLÊMB , en bon poiiit , conne qui dirait, en bon état :
S.
m . [ Anblematike , blême ; 2 ° é fer . au i
2
e
mais l'usage a prévalu d'écrire emborrpoint.
er
ê ouv. et long. au 2d. ) Emblêne est une »lla , il prend , il recouvre de l'embonpoint .
figîre symbolique , ordinairement acompa- » Il perd de son embo.zpoinı . C'est que suivant
gnée de paroles sententicises. Emblém.iti- l'analogic , en devant le ó et le , change
I'n en in .
que , qui
blémat iquetient
. » de eme lème
Embll'emb ing..éni Figúre
» eux , expem
li- Remm . 1 °. Embonpoint , ne se dit que des
e
persones un peu grasses Trev . Acad . Et il
un embl
quer m
Re . Plusieêmurs.
Auteurs ont fait emblême parait aussi qu'on ne le dit que du corps en
féminin. » La hape étoit donc la plus na- général, et du visage en particulier . On ne
turelle emblême du vent annuel , qui sou- dit point d'un brâs , d'une jambe , qu'ils ont
danss le
fle du nord au sud , رdan solsticee d'été.
le solstic d'écé. aquis de l'embonpoint , M. de Coulanyes écrit
E MB E MB 53
à Mde . de Grignan : » Je ne puis quitter la de bois , qui sert à élargir des bottes. » Mettre
Mère- beauté : nous nous promenons sans fin des bottes à l'embouchoir. === Trév. le dic
et sans cesse , et sa jambe (malade ) n'en fait aussi du bout d'une trompette , ou d'un cor ,
que rire et augmenter d'embonpoint. - Le qui s'aplique quand on veut soner , et que
- L'Acad. ne
moresc imprimé en italique, soitpar les soins les ouvriers apelent bocal. =
de l'Éditeur , soit parce qu'il était sous- ligné le dit ni sous l'une , ni sous l'aútre dénomi
dans l'original , pour montrer que ce mot nation .
est impropre , et qu'on ne s'en servait qu'en EMBOUCKÚRE,, ese 1°. L'endroit des ri
badinanc. vićres par où elles se déchargent dans la mer ,
2. Embonpoint , se dit au figuré , mais ou dans d'aîtres rivières. = 2°. La partie de
seulement dans le style polémique, ou cri- l'instrument à vent qu'on embouche , quand >
tique , ou au moins didactique. » L'éloquence on veut jouer. --- Et en ce sens aussi ,la ma
de la Chaire se laisse dessécher à ces subtilités nière d'emboucher certains instrumens. » Ce
de raisonnemens , qui peuvent donner du joueur de fûte a l'embou chůre excellente.
corps et de la force au discours , mais qui lui 3 ° . Partie du mors d'un cheval.
ôtent sa grâce et son embonpoint . P. Rapin . * EMBOUCLER . L'Abr . de Trév . se con
» Cette douceur et ce moelleux , qui , sans tente de dire que boucler vaut mieux . Il est
nuire à l'énergie, donnent, si l'on peut s'ex- le seul bon.
primer- ainsi , de l embonpoint aux vers , et * EMBOUER , v. a. Salir avec de la boứe.
les font paroître faciles. Subar . Trois Siècles. Il est très-bas. Trév. , et si bâs , qu'on n'ô ..
re
ment , action d'emboucher. Trév: - L'Acad. lon. , 3º é fer.] Au propre , jeter dans un
ne le net pas. Emboucher , 1 °. Soufler »bourbier. » Ce cocher nous a embourbés.
Nous nous soinmes embourbés . » Le carrosse
avec la bouche dans un cor , dans une trom
on2°.Emboucher
pette. -2 quelqu'un , l'instruire, s'est leembourbé. Aufiguré: » S'embourber,
>
quand l'envoie , de ce
0
qu'il doit dire , ou, dans vice. Boil . , Trev . » On l'a embourbé,
ne pas dire. = ;3°". S'emboucher , se dit des ou , il s'est embourbe dans une mauvaise afa
.
rivières qui ont leur embouchûre dans une faire. Il n'est que du style familier , ou sati
aútre. » LaSomme prend sa source dans le rique. On dit proverbialement , jurer
Vermandois , et se vient emboucher dansl'O comme un charretier embourbé.
céan. » La Marnes'embouche dans la Seine, EMBOURRER , v. a. Garnir de bourre.
Suivant le Dicc. de Trév . on dit mieux , On dit plus comunément, rembourrer .
EMBOURSEMENT , s. m . EMBOURSER ,
marvient
se que. jeter ...
L'Acad. le met sans re e
v. a. ( An -bour-seman , sé :: " lon. , 3 € e
Rem . Emboucher , dans le sens d'instruire , invet au ier,
1 é.fer. au 2d. ] Emboursement
est bâs. L'Acad . die seulement qu'il est du action d'embourser. Trév . - L'Acad . ne le
style familier. » Le P. Joseph lui fait endosser mei pas . Embourser , mettre en bourse.
l'habit son Ordre,
dans ledeCouvent le garde quelques
, pourl'eabo jours
ucher , et lui entoursé. Il n'est que dueçu ,j'ai rien
apprendre son personnage.D'Avr. –- Je ne EMBRASEMENT , S. m . EMBRASER
sais si ce mot est du P. d’Ayrigny , ou des v . a . ( Anbrázeman , zé : 2° lon. au i ' et au er
Mé
P.moJos es , dequ'iRol necite
ireph cheforque ou r s'en
t , pou de lamoq
Vieuer.
du 2d , deva, nte l'è muet': 1 embráse,
e
embrasera ,
etc. ; 3 ° e muet au 1 ' ' , é fer. au 2d . ] Em.
style. brâs emene , au propre , grand incendie.
» L'embrasement de Troie. - Au figuré , .
EMBOUCHOIR ,
s. m . EMBOUCHÛRE , trouble , sédition , désordre dans un État.
e
ş. f. [ An-bou -choar , chire : 3 ° dour, au re * » Cet einbrasement gigna peu à peu toutes
lon. au zd. ]Embouchoir,est un instruinene lespersonnes.Voy. EMERASŪRE.
54 E MB E MB
Rem . L'Acad. définit embrasement , par en style figuré , noble et élégant, embrasser
grand incendie , et incendie , par grand em- un parti , une profession . » Embrasser la
bråsement : cela est fort synonyme, ce me cause , la defense , la querelle de quelqu'un.
semble , dit La Touche , Suivant Bou-Il ne régit pas , en ce sens , toute sorte
hours , incendie se met ordinairement sans de noms , et l'on ne doit pas dire , à l'exemplo
régime : Embrásement, s'emploie toujours au de Molière :
propre, avec la prép. de : » Rien de plus Et sans rien embrasser ,
effrayant que l'embrasement du Palais. Voyez Vous- même vous verrez ce qu'on en doit penser.
INCENDIE . Dum Garcie .
EMBRASER , mettre en feu . Il se dit au EMBRASÛRE , s. f. [ Anbrazûre : 3 ° lon. ,
propre etau figuré
. » Embraser une maison , 4'e muet .] 1. Ouvertüre, par où on tire les
une ville. » Cette matière s'embráse facile canons . = 2°. Ouvertûre entre les trumeaux ,
nent . Que l'amour de Dicu embrase ou l'endroit des fenêrres et des portes . On
tous les cæurs ! » Le malheureux ! il est em- l'apèle aussi embrâsement , en termes d'Ar
brasé d'un feu impur! » La guerre embrasa lechitecture. — M. Desgrouais
dernie parmi gascon
met nial-à-propos
bientôt toute l'Europe. r les ismes.
Rem. Racine parle du courroux embrasé · EMBRENEMENT , s . m . EMBRENER ,
des Dieux . v. a. Ils expriment l'action de salir de bran ",
Il est vrai que des Dieux , le courroux embrasé , de matière fécale. – L’Acad. ne met point
Pour nous faire périr , semble s'être épuisé.
> le subst. ; il est dans Trév . Ils sontbâs , sur
Fr. En . tout au figuré. » S’embrerer dans une mé
Embrasé pour allumé , ne vaut rien ; et la chante affaire ; ou simplement, s'embrener :
préférence donée au premier est dûe à la rime, » Cet homme s'est embrené.
Le courroux s'allume , et comme le feu , il * EMBRICONER . v. a. Tromper. Il est
embråse tout , mais il n'est pas embrasé'. vieux 'et hors d'usage. L'Acad. l'avait d'abord
EMBRASSADE , s. f. EMBRASSEMENT mis dans son Dictionaire : clle l'a retranché
s. m. EMBRASSER , v: a. (Anbra sade, semin , dans les éditions postérieures.
e
> Ce mot
sé': 3 ° e muet au 2d , é fer. au 3 . ] Les deux vient de l'italien "bricone. Il est probable
substantifs ont à -peu - près lemêmesens ; mais que le Cardinal Mazarin l'avait introduit en
ils n'ont pas le mênie emploi. Le " se 1 dit France.
se dit
des embrassemens qui se font en signe d'a- * EMBROCHEMENT , s. m . EMBRO
mitié. » Ils se sont faits mille embrassades : CHER , V. a. Ler" est vieux et inusité. Action
le 2d signifie seulement l'action d'embrasser , d'embrocher , de mettre en broche , ou , à la
de quelque caûse qu'elle viène. » Leur que- broche.. - On dit bassement , embrocher
relle a tini par des embrassemens. 'L. T. quelqu'un
L'Acad. les met sans marquer cette distinc-
, lui passer l'épée à travers le corps.
EMBROGLIE , s. mn . [ Anhro - glie :mouil
tion ' , qui parait fort juste. - Elle n'a pour- lez le gli. ]) Mor italien habillé à la française:
tant pas lieu dans tous les styles. Embrassade
Embroglio ( Néol . ) Embrouillement. » Ces
n'est que du style familier. Embrassement droits torment un embroglie pour l'Adininis
peut entrer dans le beau style. * On a tration . Necker. Il faut atendre ce que l'usage
dit anciènement embrassée . décidera sur ce mot.
1
-- EMBRASSER , 1 °. Serrer , étreindre avec * EMBRONCHER , v. act. Vieux mot.
les deux brâs. Acad. Environer , serrer de ses Broncher. On disait aussi embronchier ,
bras. -'176v, » On les a accommodés , et ils Plus anciènement, on avait dit embruncher
se sont embrassés. » Embrasser les genoux mais dans un aútre sens , pour dire , couvrir >
d'un Prince , dont on implore la clémence. de tuiles; et par extension , couvrir de quoi
» Cet arbre est si gros , que deux hommes que ce soit. » Solier, die Rabelais ( c. d. d.,
ne peuvent l'embrasser . = 2º. Figurément , plancher d'en haut), embrunché de sapin.
>
question embrasse bien des matières . > La Monn . Plusieurs le disent encôre. C'est
4 °. Entreprendre; se charger de. » Il embrasse un mot de conversation . L'Acad. ne le mec
trop d'affaires. De là le proverbe : » Qui trop pas, ni Trév: , ni le Rich. Port.
embrasse , mal étreint. = s . On dit aussi * EMBRQUILLAGE , s. m . Embrouil
E MB E MB 5
ternicit ( gasconisme. ) » Il y a dans cette 2º. On a romarqué , depuis long-temps ,
aface de l'arbrouillage , de l'embrouille qu'on dit tendre des piiges , et dresser des
de Pamprouilli . Trois barbarismes en usagé embûches ; cependant de grands Écrivains ,
sur les bords de la Garone . 620. corr . ou faûre d'arention , ou se mettant au -dessus
EMBROUILLEMENT, s. m . EMEROUIL- des règles et de l'usage , disent , tendre des
LER , v . a .[( An- brou glie- man , glie':mouil-
e
en bu hes . M. d'Alemberi fait dire à Germa
:
lez les ll ; 3 e muet an 1 " ' , é fer. au 2d. ) nicus : » Allez apprendre à mon père et å
Einbrouillemert , embarrâs, confusion . I'm . mon frère... les embllches qu'on m'a tendues.
brouillir , mettre de la confusion , de l'ein- M. l'Ab . Grosier prétend qu'on ne dit
bârrâs , de l'obscurité. » Embrouillement d'es- plus aujourd'hui les embûches que dans le
prit , d'afaires.» En voulantéclaircir l'affaire, style de la Chaire, quand on
>
parle du démon ,
llá ci qu'on ne soupçonerait pas un Philosophe
il l'a embrouillée: il lui a embrouillé l'esprit. et
» Il s'embrouille aisément , ii perd bientôt de parler le langage de la mysticité. – Je
le fil de ses pensées , de son discours. = crois que cette critique n'est pas fondée , et
Ces inors sont du style médiocre : ils peuvent qu'emi't hes n'est pas réligué chez les Ascé
absolument entrer dans le beau style. tiques. - L'Acad. done trois exemples d'em
EM BRUINER , v. a. Gater , brûler par biche
la bruine. Trév , - L'Acad . ne le met pas.
, où il n'est question ni du démon , ni
de la mysticité; mais elle dit dresser , et non
EMBRUMÉ , És , adj. [ Anbrumé,mie : pas , tendre des embû. he's.
re
> >
z'e lon . , ; é fer. ] Terme de Marine. Il se 3 °. EMBÛCHE , personifiée, est une nou
dit d'un temps de brouillards. » Temps em. veauté qui peut devenir heureuse , et qui, à
brumé. Qui est chargé de brouillards : mon avis , le mérite. Le Rédacteur du
» Terres embrumées . Acad. Merclre parait ne pas l'aprouver.
* EMBRUNCHER , voy. EMBRONCHER. L'âge de'fer , souillé des plus noirs attentats ,
ENIBRYON , s. m . [ Anbri.on. ] Fætus وز Amenant l'avarice et l'embứche homicide ,
qui comence à se former dans le ventre de la Chassa la foi sincère et la pudeur tinide.
Anon.
mere. = - Figurément, et en terme de mé
pris , fort petit homme : » Ce n'est qu'un
> EME. On dit , dans Trév. , que les mots
embryon. qui finissent en eme ont la pénult. longue ,
: EMBÛCHE , s. f. EMBUSCADE , s. féin . comme carême , blême. Il pouvait ajouter,
STY BUSQUER , v. rác. [ An bíche , même ,, Baptême , Chréine ( le St. ) , diademes
baskade
buské : 2 Ion.-- Des Imprimeurs peu instruits etc. : mais cela n'est pas vrai de tous; car dans
écrivent ambuche , ambuscade . ] Embache crème ( la ) , je séme, il seme , la pénultième
entreprise secrète pour surprendre quelqu'un, est douteuse , brève dans le cours de la phrâše,
-
piège
dresséequ'on
dans lui tend. Embuscade , embûche longue s'il la termine. - Les premiers doi
un bois , ou aûtre lieu caché , vent porter l'acc. circ. et les autres l'accent.
pour surprendre les énemis. S'embusjuer, se grave.
mettre en einbuscade. '» Dresser des einbra ÉMENDER , V.act. [ Émande': per er die
ches. Faire , ou dresser une embuscade. Se é fer. , 2° lon . } Corriger. Il ne se dit qu'au
mertre en emóuscade. „ Donner , tomber dans Palais : c'est un lacinisme : emendare . » La
une embusade
US . - » S'embasquer dins un Cour émendant , ordonnere, arc .
bois , etc. » Ces précautions sont nécessaires , ÉMERAÚDE, s. f. [ 1" é fer., 2° et d'e:
pour n'être pas insultés par ces Barbares , les- e muer , 3 * lon. ] Pierre précieûse , verte ,
quels sont souvent embusqués dans lesbois diaphane, etla plus dûre, après le rubis.
qui règnent le long du Geuve. Let. Edif. ÉMERI , ou EMERIL , s. m. [ erTrév. met
Rem. 1º. Embûche s’emploie, le plus sou- les deux. L'Acad . ne met que le is. ] . Pierre
vent , au pluriel. On dit , dresser des embli- ferrugineûse fort dûre, dont on se sert pour
>
ches , dresser une embuscade. L'Acad. mer polir les métaux et les pierres.
un exemple du singulier, en avertissant que É MERILLON , s . m . ÉMERILLONÉ , ÉE re
ce ne-e : ,lon,
" é fer.
cumot à plus embus
tous iesstyles: e au pluriel. Ilauplus,
d'usagcadeest,tout est de 22 Emeri-glion,
adj.[muet; les ll.], Emeril
mouillezslione
e de proie. Emerilloné , vif et gai ,
du style médiocre ; s'embusquer n'est que du oiseau
petit
style simple
rema et
familier. -- L'Acad. les met éveillé comme un emerillon . Il n'esi que
sans rque.
du style familier. » Vous nous feriez plaisir
SG E ME É MI
de nous donner cette petite émerillonée. Skv. émiettera , ou , emière , emiètera . ] Ces
Il est là subst. » Vous voilà bien émerillonée , deux verbes ont à- peu- près le même sens.
Mademoiselle ? - Oh ! tu ne sais pas , si je Réduire en petits inorceaux en miettes .
yeux , ma fortune est faite. Mariv . Emier , émieter du pain , de la cassonade,
EMÉRITE , adj . [ ire et 2 é fer. , dhe eе etc. » Cela s'émie ; prenez garde de l'émier ,
muet. ] Qui a servi son temps dans un emploi. de l'émiéter.
-» Professcur émérite . — Il ne se dit que dans
S
ÉMIGRANT, ANTE , adj . et subst. ÉMI
le pays latin . Emeritus miles , chez les Ro- GRATION , s. f. ÉMIGRER , 'v. n. Ces trois
inains, était un soldat qui avait blanchi sous mots sont nouveaux ; mais les deux premiers
le harnois. On l’apelait aussi Vétéran , et sont déjà reçus par l'usage. Il parait que le
c'est le nom qu'on done dans plusieurs Com- troisième ne tardera pas à l'être. Ils se disent
pagnies. On dit aussi honoraire : Conseiller , de ceux qui quittent leur pays pour s'établir
President honoraire . ailleurs. » Le Nord , toujours fécond en Na
* ÉMERVEILLABLE , adj . ÉMERVEIL- re
tions émigrantes. FELLER. » Un généreux
LER , v. act. ( Emêrve- glia- ble , glie : 11ėé
> attachement à leur état , une grande ferveur ,
fer ., 2° Eouv. , 3 ° è moy. ; mouillez les Il .
> un surcroît d'édification sont la dot que >
Si jadis , l'horreur d'un festin sera le nombre de ces Emigrans, qui nous
Fit, que, de ta route ordinaire arrivent en foule des autres contrées. Linguet.
Tu reculas , vers le matin ; » Quelques choses qu'on ait dites , de
>
fut en émeute. Hist . ANC . Voy . ÉMUTE . mincir , et amincer ne vaut pas mieux qu'es
* ÉMEUTER . Quoiqu'on dise émeute mincer . = I Le Rich. Pori. ne dit qu'e
et non pas ameure , on dit ameuter , et non cée. Viande coupée par tranches fort minces.
pas émeuter , s'érneuter , comme die le peuple
>
» Une émincée de mouton .
en certaines Provinces. ÉMINEMMENT , adv. ÉMINENCE , s. f.
ÉMIER, v.a. ÉMIETTER , V. a. [ Émi-é , ÉMINENT,ENTE , adj.[ Eminaman , nance,
&miéré : dans le ad , le 2de se change en è nan
, nante ; , " é ferme , 33 lon . excepić
moy. devant la syll. masc, » ļl ériette , il au 1"1 '. ] Eminemment , par excellence , au
souverain
EMI E MM 57
souverain degré de perfection . » Il possède déclarer
Henault .
le Prince d'Orange Stathouder
éminemmeut cette science , cetre vertu .
Eminence est , 1 °. Haureur , lieu élevé , lieu EMINENTISSIME , adj . C'est un des su
éminent. Acad. Petit tertre ou colline , qui perlatifs usités en français , et c'est le titre
est élevés au-dessus de la râse campagne, qu'on done aux Cardinaux qui en ont un
» Voir le combat d'une éminence. » S'em- aútre. Votre Altesse éminentissime. re
EMISSAIR
parer d'une éminence. » Les énemis s'étoient E , s. masc. [ É micère ; "
>
C
saisi de toutes les éminences. 2°. Ti- fermé , zº è moyen , et long , 4 é muet. )
tre d'honeur qu'on done aux Cardinaux, et Persone afidée et adroite , qu'on envoie se.
>
au Grand -Maitre de Malche.. » Votre Emi- crètement sonder les sentimens d'autrui , lui
nense .. – Il ne se dit des persones , que faire quelque proposition. — C'est aussi ce
dans cetre ocasion. * Massilion die de J.C. lui qui fait courir des bruits pour servir les
» Son origine éternelle , son titre de Fils uns et nuire aux aîtres , qui épie , etc. » Il
de Dieu , qui est le titre essentiel de Sa a fait doner cet avis , courir ce bruit , etc.
Sainteré , l'est aussi de son Eminence par ses émissaires. - Ce mor se prend en
Le terine n'est pas propre : prééminence mauvaise part : il est du style élevé , comme
aurait mieux valu . - La Bruvere a dit du style simple .
aussi ; » Celui qui est d une en 'nonse au- EMISSION , s. 'féin . [ Émi- cion ; 1" , éé
dessus des autres , qui le met à couvert de fer.,] Terme didactique. Action par laquelle
la répartic , ne doit jamais faire une râil- quelque chose est poussée au dehors. Il a
lerie piquante. On dirait aujourd'hui : ce- le sens passif, et se dit de ce qui est pous
lui qui est assez élevé au-dessus des autres sé , et non pas de ce qui poussse. » L'é
>
pour , etc. * Voiture a dir , en émi- mission des rayons du Soleil , des corpuscu
п есе ,,
pour , à un degré éminent.» On les des corps ojorans, etc. = En termes de
prétend que lé talent du Peintreer du Sculp- Droit Canon , émission des væux , pronon
>
pas imminent , comme il semble qu’on le Trev, ne met pas ce mot , qui est très- usice
devrait dire , suivant l'éty inologie. Peut-être et très utile.
re
aussi , die Vaugelas , que ce mot ne vient * EMMAIGRIR , v . act . [ Anmegri : 110
pas d'imminens , mais d'éminens , qui si- l'a
gnite grani ; manifeste , fort aparent.
lon. emmai
2° é gri.
fer. ] Rendre maigre. » Le travail
V. neut. et rác. Deve
Vaug. Corn. L. T. - Pour moi , je crois nir maigre. » Il emmaigrit tous les jours ::
qu'on a dit dabord péril imminent , comme son visage s'emmaigrit visiblement. — ' Trév.
il étoit naturel de ledire , periculum immi- renvoie à Amaigrir. L'Acad. avertit qu'on
nens: quepéril qui ignoraient
ceuxéminent l’etymologie "ne prononce plus qu'umuigrir, Il ne faut
ère.
on die , >
mi co s parc e que ce mot donc plus l'écr ire que de cette mani
leur était eux nu EMMÂILLOTER , v. act. [ Anmå-glio
et qué sur cet arti
cle, commesur beaucoup d'autres ,l'usage ré ; z2€ lon . mouillez les21. )] Mettre un
a prévalu sur la raison . - Quoiqu'il en enfant dans son mâillor. » C'est une mau
soit ܕ
imminentde ; bons Écrivains
et il est mieux disent , danger
de l'écrire et de yaise coutume d'emmâilloter
EMMANCHER les enfans. : 1re"
, V. act. [ Anmanche
2
Hollandois , Icur fit prendre le parti de » Emmancher une coignée , des couteaux , >
Tom . II. H
E M M EMO
58
une faulx ,, etc. = En prise
style de
fig.mauvais EMMESSE , ou Amesst , adj. Qui a oui
famil. la *Messe.
a faire mal emmanchée > » Eres vous emmessé : '» Elle n'est
biais. ».Cela ne s'emminche pas ainsi , ne pas encore amessée . Tous les deux sont bâs.
s'ajuste pas de la sorre ; ne s'emmanche pas Rich. Trév .. - L'Acad ne met ni l'un ni
comme vous le penser n'est pas si aisé que l'aître.
vous croyez . * EMMI , ou EMMY. adv . Vieux, Par
EMMANCHEUR Sa masc. [ Anman- mi , au milieu de. » Tout le grain s'est ré
cheur. ] Ouvrier qui emmanche des instru- pandu emmi la place. - On le dit encore
mens. » Un emmancheur de couteaux. dans certaines Provinces.
EMMANTELEE , s. fém . [ Anmantelée; EMMIELLER , v . act. [ An mié - lé : " .
3° e muec ;. 4 é fer. ] Il ne se dit que d'une fon. 2° et 3º é fer. Devant l'e inuet
corneille , qui est de plumage gris cendré la 2d se change moyen . Il, emmièlera
en è emmiele emmielle ',,
sur les ailes , et noir sous le ventre . emmiel , etc. ou emm ièllera e
EMMANUEL ; nom doné au Messie . Em etc. ] Au propre , 1 ° . Enduire de miel . » II
n'y a pas le son d'an : on pron . les deux faut emmieler les mors aux jeunes poulains..
mm : e'me-manual . 2°. Mettre du miel dans une liqueur : » Em-
EMMARINER , v . act. [ Anmariné. ) miéler du cidre , du via d'Espagne . = AN
Garnir
pour le monter. =
l'équipagesenécessaire
un vaisseau de Emmarine figure, paroles emmiellées , discours Hateur
dit d'un et d'unedouceur afectée , fade , etc. — Le
homme acoutumé à la mer . Poère Regnier dit :
* EMMÉLER . Vieux mot. Méler , brouil- * O Muse ! je t'invoque , emmielle-moi le bec.
Ier. Emmélé , brouillé , confus. Pluche EMMITOUFLER , v . act . Anmitok - fle :
.
s'est encôre servi de ce mot. » . Rien de si dern . é fer. ] Enveloper de fourtûre ou d'ati
emmêlé que la marche des. Planètes , dans le tre chose
chose , pour tenir quelqu'un chaude
systéme de Prolomée. ment. » Emmitoufler un vieillard. » Il aime
EMMÉNAGEMENT s. m. EMMÉNA- à s'emmitoufler. Il est du style familier , et
e
Elle
Le P.
ard Tar, ter
ament imponertécri
com
inatmen meteonmanpro
t. Cet ièrnon
e ce le peu
ple , en cer
tai i. Th .vin
est. est encore tout en émones
Pro
ces . »
d'Éduc..
ns
noi con for me à l'écim olo gie et à l'usage , ÉMOLLIENT >, ENTE , adj . [ Émoli-ang,
et plus favorable à la prononciation. Qace , I Qui amollit. Il ne se dit qu'en
É MO EMO $9
Medecine.» Remède , emplâtre emollient. » Il est frais émoula sur cette matière : 'il
ÉMOLUMENT , s. in . ÉMOLUMENTER l'a étudiée depuis peu .
re re
v. n . [ Emoluman , manté ; ÉMOUSSER , v. act. [ E -mou-cé ; ;" cc
" é ferm . 4
lon . | Emolument ', gain , profit. Emolu- dern . é fer.] Rendre moins tranchant, moins
> >
d'une charge , par oposition aux revenus , meus , nous émouvons , ils émeûvent ; qu'il
de cet émeûve » que nous émouvions
fixes . » II s'est réservé les gages de , qu'ils é'mell
ofice , de cette charge : et il en laisse les veilt. j'ai ému , j'avois ému , j'aurois éinu ,
emolumens à ceux qui travaillent sous lui. etc. * M. l'Ab. du Bos , dit au futur , émou
Acad . vra , et Regnard , émouvera , » Une action
ÉMONDER , v .act. ÉMONDES , s. fém . er
qu’on nous montre dans un récit , nous
plur. lise é fer., 2° lon . 3° é fer. au i émouvra moins que ne le ferait une action ,
emenues
muet aubranches
2d. ] Emonder, c'est couper ce
d'un arbre . Emondes , les
>
qui se passerait
aîtrefois soustraduccion
, dans la
-
nos yeux.gauloise
- On disaic
de la
sout ces branches qu'on a coupées. Bible. » Ils m'ont ému à jalousie , ainsi les
ÉMOTION , s. fém . [Emo -cion , en vers émouvrai-je à colère. » Qu'alors il émou
ci-on ] Agitation , moúvement ou dans le vroie les Nations, et qu'il feroitvenircelui
corps ou dans l'âme. J'ai senti quelque que les Nations devoient desirer.
émotion : je crains d'avoir la fièvre. Et je vais lui dicter une lettre d'un style ,
a de l'émotion dans le pouls. » Cette nou Qui , de Madame -Argante , émouvera la bile.
velle l'alarma ; on vit de l'émotion sur son Lég . Univ.
visage. » Il entendit sans émotion ces injus L'Acad . dit , qu'émouvoir se conjugue
tes reproches. Comencement de sédi- comme mouvoir et à mouvoir ; elle met , je
tion . » Il y a de l'émotion dans le peuple. mouvrai. Il me parait que le futur et le con
EMOUCHER , v. act. [ pre ei dern. é dicionel, tant du simple que du composé ,
fer. ] Chasser les mouches . » Les chevaux son peu en usage.
s'émouchent avec leur quelle. ÉMOUVOIR , 1 ° . Mettre en mouvement. »
ÉMOUCHETTE, s. f. [ É -mox-chète ; le vin blan émeut ,done de l'émotion.»
1 " é fer. z' ė moy. 4e muet. ]Housse Ces pillules émeuventles humeurs, la bile
de réseau avec des cordes pendantes , qui fait
sert à garantir les chevaux des mouches.
et nepurgent pas. » Cette médecinen'a
que l'émouvoir. = 2°. Exciter , agiter ,
EMOUCHOIR , s. m . [ Émou -choar. ] Ins- en parlant des Hors de la mer , d'une tem >
trument
les m o u avec
ches. lequel on émouche , on chasse pête. » Le inoindre vent emeut les Aots. »
ÉMOŮDRE La mer comence à s'émouvoir : » Il s'érue
> v. act. [ Il se conjugue une grande tempête. == 3.° Dans le mo
comme molidre. 'ſ Aiguiser sur une meule. ral, exciter les passions. » L'art d'e'mouvoir
»ciEmoûdredes
seaux. couteaux : faire émzûdre des les passions
D'un Dieu jaloux , émouvoir la colère .
ÉMOULEUR , s. m . Celui dont le mé- » Rien ne trouble cet homme , rien ne
tier est d'émoûdre
ciseaux
, d'aiguiser les couteaux ,
aútres ferremens
l'émeut. » Il ne s'émeut , il n'est ému de
et . rien . Émouvoir unesédition , une querelle
ÉMOULU re
lon . LủE , adj. [ 1 " é fer. 3°3 une
une dispute
noise ,
; et en style proverbial , émouvoir
Aiguisé,
batre auà fémfer .]é'mou afilé ,depointu.
lu : tout bon et» àCom
ou
Rem . 1 °. On trouve , dans un ouvrage de
Crance. Il se dit au propre et au figuré . M. Linguet, émouvoir pour mouvoir. » Achć.
Hz
60 EMP EMP
née cite un vaisseau construit en Égypte
Égypte,, qui des habits , des livres , etc = 2°. Enveloper.
nepouvoits'émouvoir(se mouvoir )qu'à l'aide Il se dit, surtout au réciproque et au pas
de quatre mille hommes, divisés ea quarante sif.» Il s'emp.... era dansson manteau : »
>
rangs. – On doit croire que c'est une faute Elle étoit emp.yuetée dans ses coifes. =
d'impression. 3 °. Serrer , presser . » Nous étions six dans
2 ° Quoiqu'on dise , émouvoir une que- ce carrosse , et tellement empaquetes , qué
relle , une dispute , je ne crois pas qu'on nous ne pouvions pas nous remuer.
doive dire , émouvoir des questions, des di- EMPARER ( s' ) 'v. r. [ Anparé ; devant
ennemis l'e inuet , l'ú est long. Il s'empare sen
ficultés. » La question émue par les ennemis >
Si rien , à la pitie , ne vous peur émouvoir. emparés de l'âme , d'un cæur , d'un homme ,
L'Auteur du Dict . Néol. le condamne. Je ne ils y. font les plus grands ravages .
serais pas si sévère. Je pense que ce régime EMPÂTER v . act . [ Anpâté ; 2° lon,
>
e
Cela m'a
jest utile , et qu'il est dans l'analogie de la zº é fer. ] 1 °. Remplir de pâte . »
Langue. - Suivant Acad. on dit quelque- emparé les mains. = 2 °. Rendre pâieux.
fois émouvoir ( porter ) à compassion , à sé- Cela empate la langue ; m'a tout empaté
dition . Il est vrai que ce sont des plırâses la bouche . 3 ° . Empûler la volaille ,
comme consacrées, et qui ne paraissent pas lui doner de la pire d'orge pour l'engrais
tirer à conséquence pour d'autres-mets. Je ser. Trev . L'Acad. ne met pas cette 3 ас .
m'en raporte . ception .
EMPÂILLER , v . a . [ Anpá glié : 2° lon,, EMPAUMER , v . a. [ Arpomé ; 2° dout .
.
3. é fer. ; mouillez les ll. ] i° Garnir de Devant l’e muet elle est longue : il em
paille. » Empâiller des chaises. == 2 °. Enve- paume , empa ûmera , etc. ] i '. C'est propre
>
loper de paille. » Empâ:ller des porcelaines, ment recevoir une balle ou un éteuf dans
'des balois , des boîtes . = 3 ° . Remplir de le milieu de la paume de la main ou du
»
pâille. » Empâiller des peaux d'animaux >
bato ir , et la pousser fortement. == 2 ° .
pour en conserver la figure. Au fig. se rendre maitre de l'esprit d'une
EMPALEMENT , s . m . EMPALER , v. a. persone. » Empaumer une persone, se laisser
>
[ Anpaleman ,le : 3e muet au 1s" é fer. · empaumer pár quelqu'un. == ,3º°. Empau
au 2d. ] Ils se disent &un horrible suplice en mer une afaire ; la bien prendre , la bien
>
le sens négatif, où elle ne doit pas être ein- quand il ne s'y raporte pas , ' il faut dire ,
ployée. . Je n'empêche poire qu'on nete empê.h:1 et non pas s'empêcher , et le
done. Mde. Dacier , Odyssée. L'Acad. les faire suivre de la conjonct. que , et du sub .
pas même être employé au passif et avec le pour Imperatrice , qui est lacin . Celui-ci a
>
» Il est empêché à rendre ses comptes. , II vant la syll. fem . cet e devient moy. ec
a les mains empê hées. » Ceux-ci n'yétoient long. Il empèse , il empèsera , etc. ) Empe
guère moins empê he's. Linguet. „ Vous êtes sage est l'action d'empeser , d'acomoder le
bonne encore quand vous dites que vous linge avec de l'empois. Empeseur , Empe
avez peur des beaux esprits. Ah ! Si vous selse , celui ou celle qui empèse. Fig .
saviez qu'ils sont perits de près , et com Homine empesé , femme empesée , qui a un
bien quelqu efois lesilsremeteriez
sont empêc hés deà leurs air , un ton Style
trop composé
compo , des manières
persones , vous dabord hau- afectées. -
empesésé, où l'on remar
teur d'apui . Sév. » S'il faut écrire à M. de que une trop grande afectation d'arange
Montausier et à Mde . de Crussol , me voilà ment, d'exactitude et de pureté. » C'est une
>
plus empêchée quequandAdhémar écrivit au bien mauvaise qualité dans le style d'être
Roi et à ses Ministres. La même. empese'. Trév. dit aussi esprit empese ,
Au gué d'une rivière à la fin arrivèrent , contenance empesée. Ceux - ci ne sont pas
Ec fort empêchés se trouvèrent. tout -à-fait aussi usités. Empesé se dic
Ce mot n'est pas assez noble pour entrer au propre et au fig . ; mais empesage , em
dans le haut style. peser , empeseur ne se disent qu'au propre.
Les mystères de cour souvent sont si cachés , EMPEŞTER , v. a. [ Anpèsié, 2 èmoy.
Que les plus clairvoyans y sont bien empechés. 3º é fer. ] 1 °. Infecter de peste , de mal con
Corn . Nic . tagieux. » Ces balors , ouverts sans précau
Un Poète tragique ne l'emploirait point tion , empestèrent toute la ville. » La quan
aujourd'hui, tité prodigieûse de corps morts laissés sans
* EMPÊCHÉ > ocupé. » Aucuns ( les uns ) sépulture empestèrent l'air , et produisirent
"
Mouill . le g. 3 ° e muet : Richelet écrit rigoureux aquilon n'ont osé éfacer les vi
enpegne , mais l'n devant le p comme devant ves couleurs qui ornent ce jardin . Télém . »
le b se change en m . ] La partie de dessus Fuyez cette cruelle terre , cette lle em
d'un soulier. » l'empeigne de ce soulier s'esc pestée , où l'on ne respire que la volupté.
bien - tôt fendue. Ibid. 2°. Par exagération , empuantir ,
.
gager. Au propre , il se dit des pieds . » Ce tion par laquelle on empiète , ou l'éfet de
cheval s'est empêtré : il s'est empêtré les ceite action . » Certe alternative de conces
pieds dans ses traits. =
= Au fig . il se dit sions et d'empièremens. Hist. d'Angl. » Le
de toute sorte d'embarras et d'engagemens. ferme dessein de réprimer les empière menis
Empeirer quelqu'un dans une méchante de la puissance éclésiastique. Ibid. - L'u
.
afaire. » Il s'est fortement empêcré. >
Vous
sage de ce mot est douteux. Il n'est pas dans
m'avez empêtré d'une femme importune. les Dictionaires. Je crois qu'il mérite d'y
Quelqu'un, qui me conseille être inséré. C'est un anglicisme : Incroa
De m'empêtrer ici d'uneespèce pareille. ching :
M'aime-t-il ? Le Méchant .
Par-là vous ne vous fussiez pas empêtré 2 EMPIÉTE , v . aa . et n . [ An -pie -té
et 3 é fer.R Devant le muce la 2d se
dans vos propres réponses. Anor .
EMPHÁSE ,s. f.f '** EMPHASÉ , Ée ,, adj. change en è moy .» Il empiète , ilempiè
>
re
Anfáze , fázé ; she lon . 2° lon. au i
er
tera , etc. ] Usurper , prendre. Il se dit avec
é fer . aux 2. la prép. sur. » Empiéter quelques sillons
e er
br. au 2d zº è muet au ?'
autres. ] Emphase manière pompeứsede quelques d'autrui.
toises sur lechamp ;surleterrein
s'exprimer et de prononcer. Il se prend or V. n. Empiéter sur les droits ,
dinairement en mauvaise parr , et c'est un surEMPIFRER
la charge , sur l'emploi de quelqu'un.
, v.a. [ Anpifré. ] Faire man
sujet de blâme , et non pas un éloge.» Il
parle , il déclame avec emphâse . • Cette ger excessivement. » Il ne faut pas empifrer
période doit être prononcée avec emphase. les
-
enfans
confitûre . », Illes empifrer
s'est de empifré
tellement pâtisserie, ,qu'il
de
Cette dernière phrase est de l'Acad.en est malad Rendr e e excessivement
Il semble donc qu'elle pense que ce mot peut gras et replet. . » Ces festins continuels l'ont
être pris quelquefois dans un bon sens.
* Emphaséaétéfabriqué par Rousseau.. ilempifre ...A force de mangererdeboire ,
s'empifre à faire peur. — Quelques per
On dit comunément , ton d'emphase . As sones trouvent ce mor bâs . L'Acad. se con
>
servi
par la rime , il a dit ton emphasé.
Ni les grands airs , ni le ton emphasé , tente de dire qu'il est du style familier ; on
Au sens commun n'ont jamais imposè. pourrait ajouter , chagrin el critique.
Dans l’Abr . de Trév . on le marque comme EMPILER , v. a . .Anpilé : 11€ lon ., 3º é
an mot , qui n'a pas encore été reçu. Des fer.] Mettre en pile. » Empiler du bois, des
Néologues Provinciaux le disent des perso livres , des paquets.
pies. » Cet homme est emphasé. EMPIRE' , s. m. [ Anpire : 2 Ton. >, 3º e
EMPHATIQUE , adj. EMPHATIQUE muer. ] 1°. Comandement , puissance , auto
MENT , adv. [ Anfatike , rikeman. ]] Em- rité. » Avoir, prendre de l'empire sur quel
phatique . Ilse dit de qu’un. » L'empirede la raison. - Avoirde
oferqui a ,qui
raportadel'emphase
>
ce aux persones , maisnon pas l'empire sur soi. Traiter quelqu'un avec -
des persones mêmes. On ne dit pas , un empire , avec hauteur. = 2°. Domination ,
monarchie. - L'Empire des Assyriens , des
homme
ton airemphatique ; mais on dit , discours
Mèdes , des Turcs. : 3. Le temps que dure
pharique: emphatique .. » Prononciation em
>
Empire , règne . Le 1 '' a une grâce parti- lade empire à vue d'æil.
culière , quand on parle des peuples et des Rem. Un Auteur moderne a doné à ce
nations :le ad convient unieux à l'égard des verbe le verbe éire pour auxil . » Je serois
Princes. L'on die , 1 Empire des Assyriens , fâché que son état fiit empiri . Anon . Il faut
des Turcs ; et le Règne des Césars ; des Pa- dire , eut empire. - J. J. Rouss . dit aussi :
léologues , etc. Le mot d'Empire s'adapte au » Mon sort ne sauroit être empiré , pour , ne
gouvernement domestique des particuliers. saurait empirer.
On dit d'un père , d'une mère , qu'ils exer- EMPIRÉE , voy . EMPYRÉE..
cent un empire cruel sur leurs enfans , sur EMPIRIQUE , adj. EMPIRISME , s. m m.. >
. e muet.
" lon: , d' grecque
ris-mede: l'étymologie
Anpirike, áܕ, calîse
leurs valers.
qu'au Le mot
gouverneme nt de règneounegénéral
public , et (Plusieurs
s'applique ,
non au particulier. On ne die pas qu’une ont cru qu'il falait écrire ces mots avec un y ;
femme est malheureuse sous le regre , mais mais ils n'en one point dans l'origine. ] Em -
sous l'empired'un jaloux . » Ce n'est ni les pirique n'a guère d'usage qu'en cetre phrase ;
longs règnes, ni leurs fréquens changemens , un Médecin empirique , ou substantivement ,
qui causent la chute des Empires , c'est l'abus un Empirique ; un Médecin qui ne s'arache
de l'autorité. = Empire , Royaume. ll qu'à l'expérience, et ne suit pas la méthode
semble que le mot d’Empire fait naître l'idée ordinaire. – Empirique , se prend souvent
-
d'un vaste État , et composé de plusieurs peur pour charlatan . == Empirisme, médecine
ples , et que celui de Royaume marque un pratique, qui consiste à doner des rentèdes
État plus borné , et fait sentir l'unité
> de la sans principes et sans raisonemens , unique
nation , dont il est formć. On dit, l'Empire ment parce qu'on a expériinenté , dit-on
d'Allemagne, l'Empire de Russie, l'Empire qu’un tel remède est bonpour tellemaladie.
Otroman ; le Royaume de France , d'Angle- * EMPIRIQUEVENT , adv . Par la pra
terre , etc. = Empire, aurorité , pouvoir. tique. C'est un mot de J. J. Rousseau . « Je
Ces trois mors signifient ce qu'on peut sur crois qu'il faut commencer à connoître empi
l'esprit des aîtres. Il semble que pouvoir die riquement un certain nombre d'espèces , pour
plus qu'autorité , et qu'empire enchérit sur déterminer les autres. Let sur la Botan .
pouvoir. L'autorité qu'on a sur les autres EMPLACEMENT , s . m . ( Anpliceman :
re e
vient toujours de quelque niérite , ou supé- I
" lon. , ;* e muet. ) Lieu , plice propre à
riorité d'esprit , de naissance , ou d'état : y faire un bâtiment. » Il a un grand, un bel
Le pouvoir vient, pour l'ordinaire , de quel. emplacement. = Un illustre Ecrivain done
que liaison de cour, ou d'intérêt : l'empire à ce mot une signification singulière. Parlant
vient d'un ascendant de domination , arrogé du reproche fait à Boileau , d'avoir einprunté
avec art , ou cédé par imbécillité : l'autorité quelques vers d'Horace : » Ce n'est pas en
laisse plus de liberté: le pouvoir parait avoir cela , dit- il , que consiste la vraie resseme ,
plus de force : l'empire est plus absolu. » C'est blance des ouvrages ; c'est dans leurs propor
à un ami sage et éclairé que nous devons tions ; c'est dans leur emplacement , qu'elle
donner quelque autorité , et quelquepouvoir se trouveroit : mais rien de tout cela n'est
sur notre esprit ; mais nous devons nous dé- pareil dans les deux ouvrages. Le Duc de N...
fendre de tout empire , autre que celui de la Qu'est-ce que l'emplicement d'un ouvrage ?
raison . Gip.. Synon . Est-ce le plan , le dessein , l'ensemble ou
On die , dans le style familier , pas pour l'exécution ? Ce mot d'emplacement étant
un Empire : rien ne pourrait m'y engager, très-nouveau dans son aplication aux ou
Lui de crier , chacun de rire , vrages de literatúre , il n'est pas aisé de de
viner
E MP E MP 65
viner la pensée de l'Auteur. Académie.
EMPLÂTRE , s. m. [ Anplátre : 2' lon. , Rem . Suivant La Touche et M. de Wailly ,
ze e muet : Trev .le marque fém. et plusieurs on ne dit guère emplir , que de ce qui con
Auteurs lui ont doné ce genre. Alltrefois on tient des choses liquides : Emplir un toneau ,
écrivait et on prononçait empl.astre. ] On- une bouteille. Allirement on dit remplir. -
guent étendu sur un morceau de linge , de L'Acad. done des exemples contraires à cette
>
peau , etc. ( l'Acad. dit , de cuir ), qu'on remarque. On peut trouver une aútre
aplique sur une plaie. » Metire , apliquer un diférence entre ces deux verbes ; c'est que le
er
emplâtre. 19 ne se dit qu'au propre , et que le 2d s'ein
On apèle figurément ( st. famil.) emplâtre , ploie aussi au figurć. Boileau dit :
une persone qui n'ese bone à rien , un moyen De sa vaste folie emplir toute la terre.
Sat. VIIL .
assez mauvais pour plàrrer une afaire , etc.
Pour remédier à cette funeste rétieence , Emplir, est là très- impropre : il falait dire
M. C ... pose tranquillement de samain une remplir ; mais la mesûre du vers ne le per
belle et bonne ( bel et bon ) emplaire sar la
mettait pas.
plaie fai:e à l'authenticité des Lettres. Anon .
EMPLOI, s. m. [ Anploa : 1se" lon . ] 11.
- Mettre un emplître sur une jambe de bois , L'usage qu'on faitd'une chôse. Faire un bon ,
employer un remède , ou un moyen fort ou un mauvais emploi de son temps , de ses
inutile. = Le proverbe dic : Où 0 il n'y a biens. Faire voir l'emploi de l'argent qui nous
point de mal , il ne faut point d'emplárre . a été remis. = 2 °. Fonction d'une persone
EMPLETT
plète E ,, ;ou* c EMPLÈTF.,
: 2° è moy.
s. .f. [Ar- qu’on emploie. » Emploi honorable ; emploi
muer. ] Achat de mar- lucratif. · Doner de l emploi , un emploi.
در
chandise. Faire emplette , faire des emplettes , » Être , demeurer sans emploi .
ure bone , une inauvaise em "lère . = Flire Rem . 1 °. Emploi ne parait pas un terme
emplète , régit de : J'ai fait emplète d'un propre , en parlant des grands Oficiers de
joli bureau. la Courone, d'un Chancelier , d'un Général :
Emplète, aquisition , ach u ( synon.) Ces il semble que ce mot n'est fait que pour les
trois mots ne sont synonymes que par l'idée subalternes : cependant debonsAuteurs n'ont
générale ,qui leur estconiune; inais ils n'ont paseucette délicatesse. » II (M.de Turenne)
pas le même emploi. On dit emplète , des regardait , à la vérité , les richesses comme
petits meubles et des marchandises prises en des moyens nécessaires pour soutenir la gran
detail; aquisition , des meubles ; a hlt, de deur de sa naissance ei de ses illustres em
toute sorie de chôses. Plusieurs confon lent plois . MASCAR. L'épithère illustres relève
er
ces mois , sur- tout le j'avec le 2d . Ils disent un peu ce que le mot d'emploi a de bâs en
à un homine qui a acheté une terre , vous cette ocasion . Ce célèbre Orateur se sert
.
avez foie une bonne emplette ; et à celui qui : dans le même discours , et pour le même
a acheté une montre , vous avez fait une jolie objet , du mot poste , qui vaut mieux , sur
aquisition . En transposant les inors , tout ira tout avec l'adjectif éclatant , dont il l'acom
bien. L'Acad.
demarchandises.
dianitemplette ,achat pagne. »S'il y a une occasion dans lemonde
Le dirait-elledes marchan- bù l'ame pleine d'elle-
dises en même soit en danger
gros ? Je ne le crois pas. * Le d'oublier son Dieu , c'est dans ces postes
P.Griffei,parlantdu bonheur du Ciel, dit: éclatans , où un homme devient comme le
» Quic nedonneriez-vous pas ,pour acheter Dieu des autreshommes. 11. lbid.— M. le
en cemonde une santé maltérable , et pour Prés. Hennutdit aussi de M. le Chancelier de
être affranchi de la loide lamort?Il ne tient Pontchartrain , qu'il fut plus grand encore
é sivousdefaire uneemplette șiprécieuse dans sa généreuse retraite , que par les im
qu'à
ocasion . Ce mot fait bien mal dans cette portans emplois qu'il remplit avec des talens
supérieurs. - Enfin , l'Acad. dit : » Il a eu
.
ein. Il se ,
plEMPLIR >
v.a. ([Anpli : 1 " lon..]) Rendre de grands emplois, 'les plus beaux emplois
dit , ou avec le régime absolu dans la Robe , dans l'Épée. - On voit qu'il
l'acusatif ) tout seul : emplir un sac , une faut toujours ajouter quelqu'épithète , qui
bouteille, ouaveclaprép
» Emplir un .d : pour 2drégime: ennoblissece mot,quandon parle de per
cofre, une armoire de hardes sonnes illustres.
emplir un vâse, un verre, de quelque liqueur . 2°. On dit , être dans l'emploi , dans le
Tome II. I
6.5 EMP E MP
grand emploi, être employé , être fort em- Employons , s'il se peut , à flatter sa tendresse ,
ployé. == Double emploi , se dit , lorsque Les momens de raison que mon dépit me laisse.
Créb .
dans un compte on passe deux fois la mêine
suinme pour des objets diferens. -. On le dit EMPLUMER , v. a. [ Anplumé. ] Garnir
tant au "figuré qu'au propre , de la même de plumes. Il ne se dit au propre que des petits
chôse , et non pas de deux choses diférentes. morceaux de plumes , dont on garnit un cla
Et par un double emploi si doux , vecin. - Au higuré ( st. famil.), on dit qu'un
-
Vous enrichissez vos tablertes , homine s'est bien emplumé dans une maison ,
E: des jolis vers que vous faites , pour dire , qu'il s'y est enrichi. Trév . On dis
Et de coux que l'on fait pour vous, plutôt, remplieme?.
Dans le Journal de Paris , où sont insérés EMPOCHER , V. a. [ Anpoché. ] Mettre
cas vers , on mer le mot en italique , critique en poche. Il se dic proprement de l'argent ,
indirecté. Ce n'est pas là un double emen- ou de quelque autre chose que l'on serre dans
ploi ; c'est comme on dirait proverbialement, saet d'av
pocheiditavec quelque sorte d'empressement
é. Trév . , Acad .
faire d'une pierre deux coups . re
EMPLOYE , s. m . [ An- ploa - ié : 1" lon . , - EMPOIGNER ', v . act. [ An -pong -né :
re
>
dhe e fer. ) Celui qui aun einploi. — On ne mouillez le 3 : d' é fer. ] Prendre et serrer
le dit que des emplois des Fermes. » Un em- avec le poing . » Il l'empoigna par le bras ,
ployé des Fermes. » Il y a beaucoup d'employés par les cheveux.
"
dans les Fermes du Roi . EMPOIS , s. m . [ An - poá : 2 longues. ]
EMPLOYER , v. a. [ An- ploa -ié.] J'emploie Colle faire avec de l’ainidon délayé et cuit ,
(an-ploa) ; nous employons, vous employez , dont on se sert pour afermir le linge , afin
ils emploient. J'employais ; nousemployions, qu'il ne se chifone pas.
vous employien , ils employaient. J'employai, EMPOISONEMENT , s. m. EMPOISO e
j'ai employé ; j'emploirai , j'emploîrais ; que NER, V. a. [ An - poa - zo:reman , né: 4€ e muet
er
j'emploie , nous employions , ils einploient. au i é fer. au 2d . ] Empoisonement est
>
nous l'avons fait. Il en est de même de l'im- lantdes choses , faire mourir par unequalité
pératif employen ,> er du subjonctif, que vous vénéneûse. » il y a des champignons qu
employiez - On écrivait aûrrefois , et plu- empoisonent. = 4 °.Par extension , infecter par
>
phrase , une raison , une pièce , une preuve , sene tout ce qu'on dit , les actions , et les
>
Théâtre. – Fénélon employait volontiers le les chaussées. = 3;.° Ôrer. » Reméle qui
verbe . » Ses Maitres avoient empoisonné , par emporte la fièvre. » Le jus de citron en
la Harterie, son beau naturel . 'i élem . » Com . porte les taches. 54º . Fig., en parlant >
me la trop grande autorité empoisonne les des passions , jeer dans quelque excès blà
>
Rois , le luxe empöisonne toute une Nation. mable. » La colère , la douleur l'a emporté
Ibid . Racine a dir aussi : aux plus horribles excès. » Se laisser em
Pallas , de ses conseils , empoisonne ma mère. porter à la vengeance , à l'amour du plai
E: Campistron : sir. - S'emporter , sc fâcher violemment.
-- D'un malheur éternel j'empoisonne ma vie. » Il s'emporte pour rien . » Il s'est emporté
3 °. * Empoisoner le vin , pour dire , puer contre moi , je ne sais pas pourquoi.
le vine. , est un barbarisme , un provença- 5º. Gâgner , obtenir.» Ilfl a tant de crédit ,
lism
qu'il emporté tout ce qu'il veut. = 6 ° .
EMPOISONEUR , EÛSE, s. m . et fém . Avoir le dessus. » Virgile et Horace l’em
с
poissonement d'empoisson
, 'est l'action er, . naçes frivoles , autani en emporte le vent.
EMPORTÉ , ÉE , adj. EMPORTEMENT,
>
e
REM . 1 ° . Emporter , Remporter , Rapor
S. m . [ Anparté , té-e ,'te-m -ın ; 3° é fer.
e
ter ( syn . ) On dit toujours , rein porter la
quis
lent ,? colèr
prem e.. «e inue
C'estt au
un3.hom
] L'mp
me orté , vio-
emport victcont , et non
oirerair pas emporter : mais on dii ,
femm emport é, au e , emporter , et non pas rem
>
une e ée . Subst. C'est un porter le burin. Mén . Bouh . Corn .
emporté , une emportée .
Selon l'Acad. dans la dern . édition de son
n’EMPORTEMENT
exprime pas ,ne se dit qu'au fig. Il Dict, >, .on disait également raportir , ou
>
doit pas le retrancher . » Vous l'emportez tendait qu'empreindre n'est d'usage qu'au pas
sur moi > je l'avoue sans peine. » Le plai- sif. Il s'est trompé , on le dit aussi à l'ac
sir de lui être utile l'emporta sur la dou tif. » C'est une loi que la nature a em
leur de le quiter. Volt. - Fontenelle dit , preinte dans nous. Acad. » Cela est bien
l'emporter par - dessus , ce qui n'est pas siempreint dans ma mémoire. L. T.
bien. » On me met , dit Seneque , avec un z'.° Porter l'empreinte de , est une ex
Poète badin : cela veut dire que le Poère pression fort noble, dans le style fig. » Son
l'emporte bien par dessus moi. - » Le plus ouvrage porte l'empreinte de son esprit .
habile l'emporté à la longue . Mme. la Prés. de Brisson . » Ses écrits ( de
Enfin vous l'emportez , et la faveur du Roi M. Danchet ) portèrent toujours l'empreinte
Vous élève en un rang qui n'étoit dû qu'à moi. de son cœur. Gresset. * Un Auteur mo
Le Cid. derne a employé cette expression d'une ma
a
Ne crains pas qu'emporté d'un zèle téméraire, dent. La Bruyére le fait subst. » Ils
Le mensonge flateur profane mes accens. ont fait le théâtre >, ces empressés , les ma
En prôse , on dirait , emporté par un zèle chins etc. On ne l'emploie substantive
>
téméraire. ment que dans cette expression qui est >
6º. Se laisser emporter régit la prép: à tout au plus du style médiocre : Fuire l'em- '
plutot que par. Sé laisser emporter à la pressé. ។
colère , est mieux que per la colère. EMPRESSEMENT , s. in. S'EMPRESSER e
EMPOURPRÉ ,'ÉE , adj. [ An- pour- pré, vv.. réc
> Anprèceman , précé ; 1 " lon. 2° èé
réc.. [ Anprèceman e
pré-e ; 3 ° é fer. long au fém. ] Coloré de moy . aurer é fer , au 2d , 3º e muet au
rouge , de pourpre. "» Raisins empourpres , subst . é fer. au verbe ; le fer. de la 2dº se
fleurs empourprees . Il ne se dit qu'en change en è moy. devant le muet ; il s'em. '
Poésie. L'Acad. dit qu'il vicillit. Mais c'est presse ; s'empressera etc. Pron. , anpréce ,
un des privilèges et des charmes de la Poé- anprècera , etc. ] Empressement est l'action
sie d’employer de vieux mots à propos et d'une persone , qui s'empresse.. S'empres
avec goût. ser , c'est agir avec ardeur , avec diligen
EMPREINDRE v . a. EMPREINTE
re
> CC
> avec afeccion . Agir avec empresse
s . f. [ An- prein-dre , an -preinte ; ite et 2
e
1 2 ment ; marquer , témoigner, avoir de l'em
lon . 3° e inuer. ] Imprimer , Impression. pressement pour quelque chose , à servir
Ils se disent au propre et au fig: Em- quelqu'un , etc. S empresser de parler ;
preindre une figúre , une marque , des ca- s'empresser à faire sa cour. » Il s'empresse
ractères . » Sentimens que la natûre a em- trop , il agit avec trop d'empressement.
preints dans tous les hommes. » L'em- REM. 1 °. Empressement a un sens actif ,
1
EMP E MP 69
et répond à empresse , et non pas à pressé. Dict. de l'Acad. Elle ne le dit pas des per
Celui-ci est l’éter de la nécessité ; l'aùcre de son es , à la vérité , mais elle le dit de l'air ,
des manières. » Avoir un air emprunté : em
la volonté . Bossuet parlant de l'anciène dis
cipline sur la Comunion sous les deux es- bârassé , contraint qui n'est pas naturel .
pèces , dit qu'on ne donoit que le Corps Nom emprunté , déguisé , faux. » Celi
scul dans l'einpressement; c. à d. quand on vre a paru sous un nom emprunté. Ra
étoie pressé. L'expression est vicieûse. conter une histoire sous des nois em
2º. M. Berault de Bercastel emploie pruntés.
s'empresser d'une manière qui me paraît EMPRUNTER , v . act. [ An-prean té';
inusicée. Le jeune Héros ( St. Cyrille )'s em- 1" et 2 Ion . ; ° é fer. ] Deniander qu elque
pressa de tout son pouvoir vers le feu , où chose à crédit, pour la rendre ou la payer
l'on feignoic de le vouloir jeter. Hist. de dans la suite. » Emprunter de l'argent" , des
l'Egl. L'Auteur veur dire qu'il s'éforça d'al- livres , etc. Emprunter à quelqu'un ou de
ler vers le feu ; mais ce n'est pas le sens quelqu'un. indi
Il semble que ces deux régimes
férenment. Il ine parait pour .
du verbe s'empresser: se disent er
3 °. S'empresser a les deux régimes devant tant que le , ' est meilleur pour les per
sones
les verbes, à et de. Il s'empresse de ren et le 2d pour les choses. » Il ' l'a
dre service ou à rendre service. Il y a un empruntée toute entière ( cette jolic descrip
a
choix à faire entre les deux , ec c'est au tion ) à M ... · Ann. Litt. » Les Anciens
.
goût et à l'oreille à le diriger S'empressa pensoient que l'Éloquence peut bien emprun
à rendre , par exemple , ferait une caco- ter à la Philosophie ses idées , mais que la
phonie , à cause de la rencontre des deux Philosophie ne doit point emprunter à l'É
4. S'empressa à avoir , serait encore plus loquence son fard et ses couleurs. Journ. de
désagréable , puisqu'il y avrait trois aà' de Mons. Là , Philosophie et Eloquence sont,
suite. Par la meine raison , il s'est empre personssé ifiés.
de demander , ne serait pas si bien que à Un Héros , qui de la victoire
demander. Dans les temps terminés par l'e Emprunte son unique gloire ,
muer ou par une consone, à est plus doux : N'est héros que quelques momens.
» Il s'empresse à rendre service: La Fontaine lui fait régir l'acusatif de la
Tout alors s'empressoit àcoinbler leurs desirs. persone. Dans la Fable des Souhaits , deux
Marin , 6 Égl . de Virg. omnies deviènent riches:
EMPRISONEMENT , s. m . EMPRISO- Les voleurs contre eux complotèrent ;
NER
V.
eo a.{ Aprizonei.in , né; 4º e muet Les Grands Seigneurs les empruntèrent ;
au 1
é fer. au 2d . ) Emprisonement est Le Prince les taxa. Voilà les pauvres gens
l'action d'emprisoner , de mettre en prison ,
ou l'éfer de cette action .
Malheureux par trop de fortune.
Ce régime est inusité. Emprunter ne régit
ridic .... emplo
M. Ruleme nt , 'à ie
emprisoner
mon avis . au fig. assez l'acusatif que
de la chôse : il régit de ou à
pour la persone .
Dans la'soie et l'azur de ses replis mouvans , EMPRUNTEUR > EÛSE S S. m. er f.
L'étend ardde Bourgogne einprisone les vents. [
re
EMPR UNT S. in .
,
An preun-teur ,:, tetze ; 1I et 2dº. lon. 3
. [ An -preun : 2 lon- ion. au 2d . ] Cclui ou celle qui a acoutu
gues. ] Il se dit de l'action d'emprunter et tumé d'emprunter. » C'est un hardi em
dela chose qu'on emprunte . Faire un ein- prunteur ; une éfrontée empruntelise. =
prunt.
ChevVivre d'emprunt.
al d em prunt. =Aller auxemprunts. Celui ou celle qui emprunte. Il ne se dit ,
Fig . ( st . plais . en ce 2d sens , que quand il est joint á
>
15 et 2C
che , il selon., é fer.
e
]Suivant La Tou- et zº lon. se é muer au 2d . ) Empilanțir ,
prend pour embarrassé. » Il est infecter. » Ce cloaque empuantit tout le
tout
Dès empru
qu'il ynté , quand
a compa il estelle
gnie chez à ,la elle
Cour.
, quartier. » Il a empuanti tout le monde de
roit toute einp
runtée .
sonhaleine. = Empuantissement, étatde ce
La Touche avoue qui s'empuantit. » L'empuantissement des
que ce mot n'est pas , en ce sens , dans le eaux.
70 EMU É MU
EMPYRÉE , s. m. et adj . [ An -pirée ; rivalité l'obtenir. Les ralens inspirent l'é
3º é fer. et long , 4º e muer. ] L'Empyree , mulariol, et les prétentions , la rivalité. » La
plus éle- vertu n’excite que l'emulation.
ou le Ciel Empyrée , le Ciel le Bienheu- .... I a gloire
vé , où l'on établic le séjour des pourra exciter la rivalité. ... Nous di
reux . sons des rivals de gloire , et des émules de
EMPYRIQUE , EMPYRISME. Voy. EM- vertu . L'Abé Roubind , synon .
PIRIQUE , EMPIRISZE. Emulation , Jalousie', ( synon. ) L’Einz
ÉMULATEUR , ÉMULE , s . m . Plusieurs
>
lation est un sentiment volontaire > COU
confondent ces deux mors. Ils ont un sens rageux , sincère , qui fait profiter des grands
diferent. Emulateur est , celui qui est touché exemples, et porie souvent au- dessus de ce
d'émulation , et quelquefois de jalousie ; qu'on alnire. La J.zlousie au contraire ,
Emule , concurrent , antagoniste. » Il y a est un moûvement violent > et comme un
beaucoup d'émulateurs de la gloire , et peu aveu contraint du mérite qui est hors d'elle ;
de la vertu d'autrui. » Il est l'émnule d'un tel. elle va mene jusqu'à nier la vertu dans les
"
= Suivant M. l'Abé Roubaud on est énale sujets où elle existe , ou , forcée de la re.
de ses pairs et compagnons , et érnal.teur conaître , elle lui refuse les éloges , ou lui >
bon , et le second ne se dit que dans les d'ail , tenir de près à l'envie ; mais clle en
Collèges . Selon le Dict. de l'Acad. on dit est fort éloignée: L'Emulation sert d'aiguil
aussi Emnule pour Concurrent , Antagoniste. lon à la vertu : l'envie étouffe les talens.
>
» Ces deux Peintres sont émules. Il se dit L'une produit de grandes actions ; elle les
surtout des persones d'une inêine profession, admire' au moins , ct tâche de les imiter ;
qui ont un mérito à- peu-près égal. = Ema- l'autre anéantit . , autant qu'elle peut , l'a
Lateur n'est que du style soutenu : émule est vantage qu'on en peut retirer . La première
aussi du style simple : celui-là ne se dit que nous porte à prendre les devans dans la car
relativement aux chốses ; emulateur de la rière de l'honneur ; la seconde , à arrêter >
gloire , de la vertu : celui-ci n'a de raport dans leur course , ceux qui s'exercent dans
qu'aux persones. » M. D. L. C. généreux la imême lice , etc. Marin , l'Homme Ai
émule de M. G. . . Emule de la gloire et mable .
émulateur d'un tel seraient également im-
> * É MULATRICE , s. f. Trév. Celle qui
est touchée d'émulation . Ce mot est peu
propres. • M. de Volt. l'emule et le copiste est
du Philosophe de Rotterdam ( Bayle . ) Le d'usage. L'Acad . ne le met pas.
Chev . des Sabl. EMULE. Voy . EMULATEUR.
ÉMULATION s . f. [ Emula -cion , en * ÉMULER , V. v. act . Néologisme peu
vers ci- on . ) Espèce de jalousie qui excite heureux. Nous le devons à Ni. Sherlok. Il
à égiler , àà surpasser quelqu'un en quelque dit du Roi de Prusse , qu'ila emulé Ho
chose de louable. » Noble , louable éinu . race , et qu'il a su le balancer même dans
Larion . » Exciter , doner de l'émulation . ses chefs d'oeuvre.
REM . 1 °, Emulation exprime une vertu ; * EMUTE. C'est ainsi que La Fontaine
Rivalité en est l'excès qui dégénère en écrit ce mot , pour le faire rimer avec des
>
vice. » Dans une classe d'hommes les Avo. noms en uté. Peut-être le prononçait -il de
cats ) où la rivalité est souvent plus vive même.
que l'emulation . Linguer . re
Mars autrefois mit rout l'air en imute ,
Emulation , Rivalité ( synon . ) La 1 ne Certain sujet fit naitre la dispute.
désigne que la coneurrence ; la 2 ° dénote L'Écrevisse en håre s'en va
le conflit : l'une excite , l'autre irrite...... Conter le câs : grande est l’émute ,
L'émulation veut mériter le succès , et la On court , on s'assemble, on députe, etc.
EN EN 71
On écrit et on prononce émeute. Voyez ce 1' . le raport au lieu et au temps . » En
mot. haut , en bas > en arrière , en avant , en
EN , au milieu du mot , alonge
labe , quand il est suivi d'une consonela syl-
au
dedans , en dehors. Vivre en sa maison :
aller de Ville en Ville. » En hiver , en été ,
tre que l’n : il a le son d'an : » Prendre , en temps de peste , ou de guerre , etc. =
décadence , évidence , tenter , cimenter, Pro- 2. L'ét at , la disposition d'une persone. » En
poncez , Prandre , décadance , tanié , etc. bonne santé en humeur en colère etc. =
, , ,
Mais si l'n est redoublée , il suit la règle 3 °. La manière : » Etre en veste : agir en
générale , et la voyelle précédente est brèv e . maître. = 4 °. Le motif : » Il le fit en haine ,
breve.
En n'a le son d'an que devant les ou en considération de , etc. = Ş ”. L'ocupa
consones ; devant les voyelles , et l'e et l'n tion : » Il est en faire , ezordison , etc. =
66°, Il a encôre in grand nombre d'usages,
ont leur son propre : énemi , energie. Pron. qu'on
é-nemi , énergie ", etc. Voyez ENN.
. trouvera en cherchant les noms avec
EN final a le son d'an , quand il est suivi lesquels il s'associe.
d'une 'consone , expéiient , moment : pron . En et dans ont beaucoup de ressemblance
expédi- an , moman ; mais s'il n'y a pas de et il est dificile de dire précisément quand il
consone , il conserve le son qui lui estpro- faut préférer l'un à l'aûre. Voici quelques
pre : moyen , citoyen , etc. Exceptez de règles générales. = I. on niet toujours en
certe règle les temps des verbes en ent , où devant les noms de Royaumes , ou de Pro
le est muer , où l’n ne se prononce pas , vinces , lorsqu'on ne leur done point d'ar
et où le t ne ne se prononce que devant ticle : » En France , en Normandie , en Pro
une voyelle . Ils aiment , ils aimeezrent ; pro- vence. Devant les noms de Villes , on met à :
noncez éme émère. Except aussi les » A Paris , à Avignon .
.
Les noms de
verbes en enir , qui font iens et ient , au Royaumes qui prenent l'article , sont , la
présent : tenir , je tiens , il rient. Dans ces Chine , le Japon , le Pérou , le Mexique
verbes , quoique en soit suivi d'une conso- le Canada , etc. , et presque tous les pays du
ne, il n'a pas le son d'an. == Rouen et Nouveau -Monde. On dit , aller à la Chine,
Caen se prononcent Rouan et Can . et non pas, en Chine ; au Japon , au Pérou ,
On dit ,> dans le Dict. Gram. que nous etc. Le P.Borzhours excepte le Canada : l'on
terminons par la voyelle nazale en les mots dit , aller en Canada : mais on dit certaine
latins terminés en anus. » Tertullien , Cy- ment , au Mcine , au Perche . = Il est des
prien , etc. qu'on écrivait autrefois Tertul- Villes , en parlant desquelles on se servait
lian , Cyprian , etc. Le P. Rapin dit Clau- autrefois de la prép. en . On disait, en Jéru
dian; M. Coeffetcau , les Prétorians , etc. salem , en Arles , en Avignon ; et plusieurs
>
Il
manque quelque chôse à cette règle : le disent encore aujourd'hui : il faut dire ,
c'est d'y ajouter ", lorsqu'en est précédé d'une à Jérusalem , à Arles , à Avignon. Pour les
ou'à ; lernéen , némeen , lieux qui ont un article constant devant leur
voyelle , comme” e ou‘z
lernean , néméan , etc. Quinti-
et non pas lernean no m , au lieu d'à , on dit all , ou , à la :
lien,et non Trajan
pas Quintilian ;,car hors delà Au Caire , au Mans, à la Mecque, àà la
>
Corneil dit que quelques-uns pensent qu'on lide point. Ainsi , on ne peut dire ,en le
le Elien
peut dire
>
M. de Wailly , aiment mieux à l'hɔneur , sion : on ne dit pas dans quelle Province , dans
qu'en l'honeur . L'Auteur des Réflexions , etc. quelle Pension et la preûve que le sens est
préfère , en l'amitié et en l honeur. On dit , indéterminé, c'est qu'on ne pourrait pas dire,
mettons-nous en la présence de Dieu , ayons il est en province de Normandie ; je l'ai mis
en Pension qui est très-belle. Il faut se servir
confiance en la sions
miséricorde du Seigneur. Ce
sont des expres consacrées . On ne dit alors de dans , qui marque un sens précis et
pas , en la louange , en la gloire , on dit , déterminé ; comie, par exemple : la poli
>
>
à la louange , à la gloire . » Un Poèine tesse règne plus dins la Capitale que dans les
'
composé à la louange , à la gloire du Roi . Provinces. Wailly . – Les noms régis par en ,
- On die aussi à l'âg?, plutôt qu'en l'âge .. s’emploient , le plus souvent , sans article ?
» M. de Voiture étoit d'Amiens ; il mourue ceux que dans gouverne , prènent toujours
en . Aussi , en réformant les phrases ci
M. l'âge d: so
de Waill y ,ans. Pelissor
pourra . Peut-enêtrel'áge
it -on mettre ,, die, l'article
tées plus haut,
et substi tuant
dans à en , il ne
pour éviter deux à de suite . » Un accident faut pas dire , il est dans province de Norman
inopiné le déroba à la France en l'âge de die; je l'ai mis dans Pension qui est fort belle .
24 ans . En l'âge parait bien dur : pour éviter Il faut dire , dans la province de , etc.; dans
une cacophonie , 'il ne faut pas tomber dans une Pension qui , ctc. Une , est l'équivalent
une aître. - Hors de ces phrases consacrées , de l'article .
qui sont en petit nombre , en la est dur á V. On met dins , ou en , avec tout soit
l'oreille , même devant une voyelle , ou une qu'il ait un article , soit qu'il n'en ait point.
h muette , à plus forte raison , devant une » Dans tous les lieux , dans tous les temps ,
consone. Rousseau , dit en -l'eau , mais c'est ou bien , en tous les lieux , en tous les temps.
Quand il n'y a pas d'article , en vaut mieux
style marotique.
en Freres, jetons en l'eau le Compagnon. que dans , » Er tout tems , en tout lieu. On
Racine a dir , en la richesse , dans le Can- pourrait peut-être dire , dans tout tems, dans
tique sur le bonheur des Justes. tout pays , et il y a des Gramairiens qui le
Heureux , qui de la sagesse disent ; mais dans tout lieu choquerait l'o
Attendant tout son secours , reille , qui n'y est pas acoutumée.
N'a point mis en la richesse VI , On met aussi en , ou dans , devant les
L'espoir de ses derniers jours. adjectifs de nombre , et devant ceux qui y
En les , est encôre plus dur qu'en la. * Bos- ont raport ; comme , plusieurs , divers , cha
suer emploie l'un et l'aître dans la même que , quelque , etc. » J'ai lu cela en un bon
>
phrase. » Ainsi qu'il arriva en les personnes livre , ou , dans un bon livre ; en mille oca
de Libérius , d'Honoriis, et en la personne sions , ou ; dans mille ocasions ; en plusieurs
>
chez , dit Bossuet , en foi , en humilité vant de >,ou des , comme devant un . » En un li
et en confiance. On dirait aujourd'hui, dans vre ancien ; en des livres anciens; en de vieux
la foi , dans l'humilité et dans la confiance. livres ,ou , dans un livre , dans des livres, etc.
VIII,
EN EN 73
VIII. Quand on emploie les adjectifs de le sens de comme : » Agir en furieux , en in,
nombre avec les noms de temps , comme sont sensé , parler en maitre , en Roi , etc. , c. à. d. ,
heure , jour , mois , année , etc. , on doit comme un furieux , un insensé, etc. s comme
>
toujours se servir d'en , quand on veut mar- doit parler un maître , un Roi , etc.
quer le temps qui s'emploie à une chose , et Sous l'or et sous la pourpre ils sont chargés d'en
dedans , pour signifier le temps après lequel traves :
on veut faire quelque chôse. » J'ai lu ce livre On les adore en Dieux , ils souffrent en esclaves.
en deux heures , et dans deux heures d'ici , je Thomas.
commencerai la lecture de cet autre . – Ainsi , Dans ce cour de phrase , le mot régi par en
dans répond à la question , quand ? er en , à doit se raporter au sujet ( au nominatif ) : ils.
les adôre
la question , en coinbien de temps ? Le pre- soufrenc en esclaves , est .bien ; onRem
mier se mer avec le futur , l'aútre avec les en Dieux , ne vaut rien arq
uez
aûires temps des verbes,etavec le futur même , encôre que en , dans cet einploi , a un sens
quelquefois. » Il le fera dans trois jours ; il actif. Aimer en Dieu , c'est aimer , non pas
l'a fait en trois heures ; il apprend son Ser- comme un Dieu doit être aimé, mais comme
mon heures
en troi , ou qua heures
si je le veux ,s en deux tre de temps.
un Diequ'u onaimdoie.t Ain
; je le ferai, dit, aimsi le uPré, dic
er, Die parate l esta
ce urqu'iqui
Ix. On peut mettre en et dans devant les Dieu , et l'aimer en Dieu , s'est fort mal ex
pronoms demonstratifs , ou personels , ou on
posssessifs, comme ce , ces >, celui , soi
primé. Et c'est encore là une raisen pourquoi
les adore en Dieux , de M. Thomas , n'est
> >
ROUS, etc.; son , nous , notre; quel , quel- pas un tour de phrase régulier.
que , tel , etc. Il y a pourtant des endroits où EN , pronom , répond à de , et sert à dé
>
dans ne vaut rien. Par exemple , quoiqu'on signer une chôse dont on a déjà parlé. » Il en
dise, rentrer en soi-même , ou , dans soi-
> est le père , l'auteur : le père de cet enfant ,
même
II , on dit toujours , penser en soi-même,. ouvrage.'»» Il est mon ani,
l'auteur de cet ouvrage.
y en a d'alltres ou en ne serait pas si bien , mais je n'en suis pas content : je ne suis pas
comme quand il s'agit d'un lieu où l'on met content de lui. Il est alors employé comme
quelque cofre., »sa Ilcassette
en ), son châse a serré, dans ( plutôt que cependant
son cabinet. de, au génitifet à l'ablatif.» Quelquefois
il tient lieu de nominatif et d'acu
, comme quand on dic , aprèsavoir parlé
X. Quand on parlede la matière des ou-. satif
vrages des arts , en vaut mieux que de vertu : » C'en est une grande. » Vous parlez
dans
On dit , des ouvrages enor en argent , de belles actions ; il en a fait une admirable .
er
en bois , en cuivre , etc.* Charlevoix dit : Dans le 1"' exemple , en est du nominatif ;
» Des Ouvrages en or , et dans les autres dans le 2d , à l'accusatif. REGN.
métaux . Dans ne fait pas bien là. Dites , en C'est une propriété d'en , pronom relatif ,
er et en aútres métaux. Voy. DANS. de changer les temps et les modes des verbes;
XI. Enfin , quoiqu'on puisse mettre quel- de sorte que se raportanc à un mode et à un
quefois en et dansindiféremment devantun cemps,ilsuplée pourun modeet pour un
mor; cependant , s'il y a plusieurs mots semi- temps diférent, et qui est sous- enfendu. » Je
blables dansla période, et quece soit lemême l'aimerais,sisoninconstancene l'en rendoit
sens, le même ordre et la même suite de dis- indigne. En, se raporte au futur conditionel
cours, ayant misdans au premier mot, il ne aimerais, etsupléepour l'infinititd'être aimé;
fautpasmettre
demande
que
enausecond; l'uniformité si son inconstancenele rendait indigne d'Etre
dans règne par-tout. » C'est un aimé. = En , ese même quelquefois relatif
Dicu.fidèle dans sespromesses, inépuisable d'une phrase entière.» Quand ilte vitdeias
dans ses bienfaits , juste dans ses jugemens ,
un si deplorable etat , il en fise touché. ,
etc.
lemême Que peut pas
on n'est
senssi, ce varier , et onordre
le même et
doit le En , comme pronoin relatif , se raporte ,
faire en certains endroits . w Socrate passa un et aux persones , et aux choses , dans les deux
>
méditation , qu'il
se tint toujours dans la fautpas l'éloigner
veur mettre de sonantécédent
de lanetteté dans la phrase. ,si l'on
Isabelle
même posture. Bouhours.
XII. 'En, placé devantdes adjectifs et quel- dirIl, dans les Monochmes de Régnard :
est vrai ; mais enfin , l'esprit yicar avec l'âge:
ques substantifs employés adjectivement ,' a 2
J'en connois les dangers
Tome II. K
EN EN
77
Les dangers de quoi ? de l'esprit, qu de l'âge? Fr. 11Il falait dire , ne peut en percevoir les
Non
vers ;plus
de l'hymen
haut. 2°., dont
En , ne ilsuplée
est parlé
bien deux
que fruits. = ?';En
verbes qui , précède» régulièrem
le régissent.
ent les
J'en ai eu l'âme
pour la prép. de. » Il avoit de bonnes troupes, troublée pendantlong -temps. » Que mes yeux
et -il en a gagné la bataille , pour dire, qu'il voient ton corps mangé par les vautours !
a vaincu avec ses troupes. C'est une façon de Celle que tu aimes le verra aussi. Elle le
parler vicieûse. » Cléopatre va son train : le verra : elle en aura le cœur déchiré , et son
caractère n'en plaît beaucoup plus que le désespoir fera mon bonheur. Calypsó , dans
style ... Voilà qui est bien ,pourvu qu'on. Télemaque . = 6°. En style dePalais, de Chan
m'en garde le secret . Sév. Il y a du sous- en- cellerie et de Traités , le pronom en est régi
tendu dans ce ad en ; pourvu qu'on ne dise par des participes employés adjectivement.
pas que je fais une pareille lecture. » Ces bois · Que le Roi remettroit au Duc , Pignerol...
'étant fort légers , ils n'en étoient que plus la Pérouse , et les Forts en dépendans . D'AVR .
propres à rendre légers les bâtimens qu’on: En style ordinaire, on dir , qui en dépendent.
en construisoit. Orig. des Lois. Soit que en = 7°. En , ne suplée pas pour toute sorte de
suplée là pour avec , ou pour l'ablatif de noms et de verbes : l'usage y met des excep
bois , il ne fait pas un bon éfer. - Cepen. tions . On dira , par exemple : » Je ne veux
dant , dans le discours fainilier on peut passer pas le faire , mais j'en suis bien tenté : il su
un en , ainsi employé. » Guérissez-vous avec plée là pour un infinitif ; mais on ne dira pas :
votre bonne pervenche ... Ratraîchissez -en si je veux faire cela , j'en suis libre . » On
cette poitrine enfamée. Sév. = 3°.Quoique or publia parmi les troupes, que quiconque vou
-
dinairement en er de ne doivent pas se trouver droit se retirer, en étoit libre. Hist . d'Angl .
ensemble , apliqués au même nom , puisque Il falait dire , était libre de le.faire . En
le premier est le supléant du second , cepen- général, la correction et l'élégance du style
dant cette espèce de pleonasme et de double demandent que le pronom en se raporte plu
emploi a souventbone grâce , et favorise une tôt à un nom qu'à un verbe. On dit , je m'en
transposition élégante. » J'estime , dit. Saint- suis dégoûté , en parlant de rl'étude , plutôt
Evremont, le Précepteur de Néron ; l'ambi- que , j'avais comencé d'étadie , je m'en suis
tieux , qui prétendoit à l'empire : du Philo-
>
dégoûté. Dans l'Ann. Litt . on critique cette
sophe et de l'Ecrivain , je n'en fais pas grand phrase de M. d'Alembert , tirée de l'Éloge
cas. Il aurait pu dire , je ne fais pas grand câs de La Motte : » Après ses Humanités , il étu
de l'Écrivain et du Philosophe ; mais outre dia dia , comme beaucoup d'autres Hommes cé
que le tour irrégulier est plus vif et plus lèbres , pour être Avocat , et s'en dégoûta
.
harmonieux , Saint-Evremont croûve par là bientôi comme eux. 58º = 8°. On doit apliquer
le moyen de varier son style ; secrec si im au pro nom en , ce
ce qu' on die
qu’on dit du
du pronom le ,
portant, que quiconque l'ignore ne sera ja- la ,
; qu'on ne doit
doit pas le faire raporter à des
mais , quoiqu'il fasse, qu'un très- méchant noms pris indéfiniment , comme dans cette
Écrivain. Coste , Notes sur La Bruyère. phrase : » Le Sénat , en permettant aux fem
» Au fond , qu'est- ce que la finance ? C'est mes les modes françoises, a semblé leur doner
l'art de régir les impôts. Il en faut des impôts : le droit d'en suivre les maximes de liberté.
c'est une vérité triste et démontree. Linguet. Descript.d'Italie. » Démosthène étoit affir
I.'Auteur aurait pu dire , il faut des impôts , matif à un point , qu'il vouloit qu'on crût
ou , il en faut , et ne pas mettre tout-à-la- qu'il avoit toujours raison . Cicéron se con
tois , et le substantif , er le pronom destiné tentoir de le faire sentir , quand il croyoio
à le remplacer ; mais cette espèce de pleo- en avoir . P. Rapin. En suplée en cet endroit
nasme done de la grâce et de la force au dis- pour de la ; quand il croyait avoir de la raia
cours. 4 °. En ne peutprécéderson régime , son. Or , avoir de la raison et avoir raison ,
si c'est un nom , quand ce nom est aux câs sont deux chồses très-diférentes. Voy. Raison.
>
obliques. On dit , j'en ai vu le portrait;mais Voy. LE , Rem . 2. 39º. Ménage critique
on ne dit pas , j'en ai disposé, de la valeur , ces vers de Malherbe , dans son Sonet à Mgr.
j'en ai décidé de la justesse , etc. » Tout si- le Dauphin.
ironiaque ne peut être légitime titulaire du J'ai prédit, en mes vers ,
bénéfice qu'il a acquis par simonie... Il ne Que le plus grand orgueil de tout cet Univers ;
peut en jouir des fruits. Hist. du Dr, Ecl. Quelque jour, à vos pieds , doit abaisser la tête...
Ε ΝΑ EN C
Si vous ne vous hårez.d'en faire la conquête, met ni en enbas , ni en embas .
Vous en serez frustré , par les yeux de vos Seurs. ENCADREMENT , s. m. ENCADRER ,
Dans la pensée du Poère , dit le Critique, v. act. [ Ankádreman, dré : 2° lon ,, 3º e muet
en se raporte à Univers ; et suivant les régles au i1" , é fer. au 2d. ]] Encadrer , c'est mettre
de la Grammaire , il se raporte à orgueil; dans un cadre . » Encadrer une estampe. Er
Jaconquête de Lorgueil, ce qui serait ridi- cadrement , action d'encadrer , ou l'éfet de)
orgueil. Il est pourtant vrai de direque la Que le couple encagé ne s’aime plus si fort.
force du sens , foute seule , 8te l'équivoque, La Morte .
Sio ° . En , s'emploie encôre par une cer- tion d'encaisser , de mettre dans une caisse ,
taine re don dance , que l'usage a autorisée et ou , en caisse , ou c'est l'éfet de cette action .
rendûe élégante . is. Il ne faut en aser mal » Tant pour l'encaissement de ... » Cet en
avec personne : ils en sont venus aux mains : caissement a été mal fair. - 1 Encaisser des
secs. --- Encaisser des orangers , etc.
raisins secs.
il sen va partir , il s'en retourne à Paris , raisins
etc. Il en est de lui comme des autres, » Un ENCAN , s. m. [ Ankın . ] Cri public qui
Savant de ce siècle concient dix fois un Savant se fait par un Sergent, pour vendre les msu
dusiècle d'Auguste;mais
de commodité
ilen a eu dix.fois plus bles à l'enchère. Mettre à l'encan, vendre à
pour devenir savant. Fonten. L'encan . Il court tous les encans .
» Il ( M. Barreux ) décompose les plus petits ENCANÂILLER , v. ace . [ Ankana glié :
ouvrages , et les juge par les règles fonda- 3 lon. ; mouillez les Il. ) Mettre avec de la
mentales d'une vérite si générale e si claire, les
qu'elles en sont criviales . Ann. Litt.
canaille encaniillé
. » Onaqu'on
réceptions la Compagnie, par
a faites. Il se dic
Il faut éviter de mettre deux en de suite ; sur- tout au réciproque : hanter de la canâille.
dont l'un soie l'article du gérondif , et l’alltre » Il ne faut pas s'encanailler comme vous le
pronom , comme,en en faisantmention . faites. = Ce mot n'est pas ancien dans la
* En
après pour après, est entièrement aboli, Langue. La Touche le traite de
mot nouveau.
demêmequ'en
qu'au Palais. en faisant, quineseditplus. Ilest du dernier siècle
. Molièrefaitdireà
* ENARRIÉRÉ , ou plutôt ENNARRIÉRĖ, mement
une précieuse : » Le gott des gens est extrê
gâté , et le siècle s'encanaille furieu
BE , adj. [ Arariéré ,ré-e. Voy. Enn. 3° et
>
sement.
Prefer.) L'usage de ce mot est douteux. ÉNCAPUCHONER , v. a . [ Ancapuchont.)
enarriérées. On dit ordinai. Il est du style plaisant. Qui vous a ainsi
» Des sommesarrérages
rement, des . encapuchoné ? » Il s'est plaisamınent enca.
* ENAMOURE , adj. Vieux mor. Amou- puchone'.
roux. » Enamouré d une donzelle. Rich . " ENCAQUER , v. a. [ Ankaké. ) Au pro
EN BÀS ( en ), adv. » Labarbese replie , pre , meccrc dansunecaque. » En aquer du
et pend en en bas . J. J. Rouss. Let. sur la hareng . - Au figuré , presser , encasser les
Botanique.
devant le b -
et leCepnor
on estcontre
doit mettrel'analogie:
une m , et uns sur les altres.» Onnous avoir encaqués
cu, nous étions encaques ( dans cecảrosse.)
Ron pas une n . 'Voy. Embas. L'Acad . ne
де comme des harengs. St. famil. :
K ܐ
76 ENIC ENC
ENCÀVEMENT , s. m . ENCAVER er
, V. a. la main d l'encensoir , entreprendre sur l'au
[ 3e
Ankáveman , vé : jemuet au 1 " , é fer. torité de l'Église. Doner de l’er.censoir par
au 2d. ] Ils expriment l'action de mettre en le nez , doner des louanges outrées et gros
-
câve du vin , ou d'alltres boissons. - On dit sières, qui blessent plus qu'elles ne fatent.
aussi encaveur , celui qui encâve. Mais un Auteur novice à répandre l'encens ,
ENCEINDRE , v .act. ENCEINTB , S. f. Souvent, à son Héros , dans un bisarre ouvrage ;
[ An -cein dre , cein - te : 1" et 2zº lon. , 3º e Donne de l'encensoir à travers le visage.
muet. ] Environer , entourer, Circuit, tour , Boileau . !
clotûre. » Enceindre de murailles , de fossés. » Il est certaines sociétés , dévouées à des hom
L'enceinte d'une Ville. Enceint , einte , mages mutuels , où l'encensoir passe de main
Enceint
partic. er adj.» Ils étoient enceints d'ennemis de en main . On obtient de ses Confrères une
tous côtés. Dans le Dict. de Trév. on dit qu'on ample dose d'encens, en revanche de celle
doit éviter de se servir du féminin , qui est qu'on leur a distribuće. Sabat. Trois Siècles ,
consacré à une aütre signification. »» Femme etc.
enceinte , grosse d'enfant. ENCHAÎNEMENT, s. m . ENCHAÎNÛRE,
Rem . Suivant La Touche , on ne dic femme S.
s f. ENCHAÎNER , V, act. [ Anchêneman ,
>
enceinte que dans le style relevé ; et grosse nûre , né : 2 êê ouv . et long i 3 ° e muet au
er
est plus de la conversation et du style fami- 1 " , é fer. au dern . , lougue au 2d. J I. En
>
lier. L'Acad. ne détermine point l'usage de chafinement , ne se dit biea qu'au figuré. Liai
ces mots. Ce qu'on peut dire , c'est qu'enceinte son , ou suite de plusieurs choses de même
est plus noble quegrôsse , mais il n'est point natúre. » Iss propositions de Géométrie ont
exchu du discours ordinaire. un merveilleux enchainement entr'elles. A
ENCENS, s. m . ENCENSEMENT , s. m. l'égard d'ench.zfnüre , l'Acad. dis qu'on ne
ENCENSER . ( Ansin , sinceman , cé ;: l'emploie qu'en parlant des ouvrages del'Art,
, V. a.
>
е
>
au figuré , pour louange , louer. Port. met enchaînûre sans remarque. Liaison ,
-- Je ne puis , en esclave , à la suite des Grands, atachement. Trév, dit comme l'Acad .
A des Dieux sans vertus , prodiguer mon encens. II. ENCHAÎNER , v. a. Au propre , lier
>
encensaient les Divinités , etc. dansmon cour une nouvelle audace , qui as
ENCENSEUR , s. m. ENCENSOIR , S. m.
re
brisé les liens dont la pudeur enchainoit mon
( Ansan- ceur , soar : 1 et 2 lon .] Le per sexe. – Ce dernier régime est peu usité : il
ne se dit qu'au figuré, dans le style plaisans faut en user sobrement. Mais la diférence de
et critique ; le 2d se dit ordinairement au ces deux régimes , le datif , ou la prép. à et
>
er
propre , mais seulement dans le style mé- l'ab!atif , ou la prép.de, c'est que le c' est
diocre , ou familier.. » Les faiseurs de Dédi- pour les choses auxquelles on arache : : Il
caces sont de grands encenseurs , de grands enchaîna la victoire à son char ; le travail
louangeurs. - Encensoir , perite cassolette auquel je suis enchaîné : le 2d : est pour les
qui pend à de petites chaines , et dont on se chốses avec lesquelles on arache » Les liens
sert dans l'Église pour encenser. Metire dont je suis enchaîné. Ce 1" régime ( la
1
ENC ENC 77
prép. à , est sur - tout d'usage avec le passif. enchanteresse. Il se prend en bone , ou en
Que d'épouvantables calamités enchafnées mauvaise pari , suivant le sens de la phrase.
les unes aux autres. Volt. = Il est quelquefois employé adjective
La victoire , à son char , sembloit être enchainée. ment ; et il suit toujours le substantif. »
Cromwel .
Style enchanteur و, voix enchanteresse.
ENCHAÎNÛRE , voy. ENCHAÎNEMENT. On oublioit ses attraits enchanteurs ,
ENCHANTEMENT , s. m. ENCHANTER, Dès que sa voix frapoit les audireurs.
V. acc. ENCHANTEUR , ERESSE , s. in . et f. Ververt.
[ Anchanteman , té ,er teur , terèce : 1" et 2 De ce loisir fatal fuis le charme enchanteur ,
lon . , 3 % e muet au 1 et au der >, é fer. au 2d , Donne d'utiles jours aux travaux d'un Pasteur.
4 èmoy. au dern. ] Enchantement , est l'éfer Gress. Égl.
de prérendus charmes : Faire, défaire, rompre * ENCHANTERIE , s. f . Cela s'est fait
unenchantement, ou l'action de l'enchanteur : par enchanterie . Trév . Ce moi n'a pas été
Les enchantemens de Médée. Au figuré, admis par l'usage , et il est inutile. On dit
chônse merveilleûse et surprenante. » Rien ne enchaniement. Le style burlesque ou maro
manquoit à cette fête ; c'étoit un enchanté- tique pourraits'acomoder d'enchanterie.
meni . ENCHÂSSER , v . a . EncHÂSSÛRE, s. C
EOCHANTER , au
ay propre , charmer , en- f. [ Anchacé, súre , " et [2º lon . z' é fer .
er
sorceler. » Le peuple croitqu'il y a des Ma- au , lon. au 2d. Enchâsser , c'est pro.
giciens qui enchantent les hommes, les ani- prement mettre dans une chasse ; Enchasser
etc. — Au
maux , etc. figuré, surprendre, char- des reliques. Il est peu usité en ce sens. –
>
mer , séduire , tromper. » Cette femine est Par extension , mettre dans du bois dans >
précieux. ces régimes ,il n'est point du style ment. » Ces RéHexions sont pour la plupart
avec
= Apliqué aux chồses , l'usage ingénieuses , et ne sont défectuelises Le
quemo
part
de ce por
mot est plus ancien : Beau , surprenant. leur forme etleurenchassûre.
Un trait enchanté ,une maison enchantée , est en italique , pour montrer qu'il n'était
conseillx,e des jardins enchantés . LeP.Bouhours pas encore admis par l'usage. L'aplication
deslieu
pourtant de ne se servir que rârement en parait heureuse. Il semble qu'on pour
deces sortes deprécieux
termes,qui sentent l'afectation rait s'en servir en pareille ocasion.
et le langage .
Il est à remarquer
-
ENCHÈRE § . f. ENCHÉRIR , v . a .
e
sent
teursaudepropre et au, Circé
Pharaon. figuré-:l'Enchanteresse
» Les Enchan-. sur , au» Enchérir
qu’un. .
une -dessus
dessus , par maison quelqu'un
, the terre
.
» C'est un grand enchanteur , une grande Neutralement et fig. Surpasser. » Néron a
78 ENG ENC 11
les jours sa marchandise. » Le blé enchérit Enclave est, 1 °. les limites d'une terre ou
ou renchérit . » Il enchérit sur la cruauté d'une juridiction. » Cela est dans l'enclave ,
de Néron . » Il renchérit sur le ridicule des ou hors de l'enclave de , etc. 2 °. Ter
plus grands sots. - Cet habile Gramairien re enclavée dans une autre. » Certe terre
-
dit qu'il aimerait mieux renchérir , dans le fait une enclave dans la vôtre. » Cette pa
>
figuré, et je crois qu'en- hérir est meilleur roisse est l'enclave d'un tel Evêché. » Avi
pour le propre. Massillon à employé gnon et le Comtat Vénaissin sont des encla .
celui-ci figurement et sans régime . » Une ves de la France .
simple légéreté ( dans un Roi ) va autoriser Enclavement est l’éfet d'enclaver , d'en
la licence et l'impiété. . . . On croit plaire fermer d'enclôrre une chose dans une au
0
en enchérissant , et les râilleries du Maître tre. » Éncluver une pièce de terre dans un
deviènent bientôt des blasphêmes dans la parc. « Deux Juridictions enclavées l'une
bouche du Courtisan . dans l'autre . » Enclavement d'une terre dans
ENCHÉRISSEMENT , s. m. ENCHÉ . une autre terre , etc.
RISSEUR >
e
m. [ Anchériceman ; cerr ;
S.
e er
Rem. 1 °. M. de Ramsay emploie encla.
, " lon, za é fer. 4 e muet au 14. ] Ils ne ver au figuré : " Tous les épisodes de no
se disent l'un et l'autre que dans le sens pro- tre Auteur ( Fénélon ) sont si habilement en
pre ; le 1" relativement au n °, 2°.' d'en- clavés les uns dans les autres , que le pre
chérir , et l'autre au nº. 1. Enchérisse- mier amène celui qui suit. Disc. sur le poème
ment , haussement de prix . » L'enchérisse- Epique.
ment des vivres , des denrées. Enché ENOLIN , INE , adj. [ Anklein , kline. ]
>
risseur celui qui enchérit. » Il s'est pré- Porré de son naturel à . Il ne se dit que
senté beaucoup d'enchérisseurs. » Ce meu- des chöses morales , et plutôt du mal que
ble a été délivré au plus ofrant et dernier du bien . » Télémaque avoit trop de cou
enchérisseur. rage et de candeur pour être enclin à la dé
ENCHEVÊTRER ( s ) v, réc. [ Anche- fiance. Télém . » Enclin à mal faire , à més
e
4 é dire.
vêtré : "2 e muet , 3 e ouv.. et lon. de Il est peu usité au fém .'* Elle
fer. Encheyestrer est vieux. ] Au propre , étoic encline à ces deux petits vices-là ( la
en parlant d'un cheval , engager un pied coquetterie et l'avarice : ) Mariv. » La ma
dans la longe de son licou ité humaine est encliné à la censûre. Merc.
. » Ce chevallignRem
s'est enchevêtre. Au fig . ( st. fam . ) S'en-
CP
. Quoiqu'on dise enclin , on ne die >
gager dans des choses , dont on a de la peine pas encliner , mais incliner. Vaug. Il faut
se tirer. » Il s'est enchevêrré dans une ajouter qu'enclin n'est jamais qu'adjectif , et
mauvaise afaire.» LesSophistes s'encherêrrent qu'on ne le faic substantif qué dans le bur
souvent dans des raisonnemens d'où ils ont lesque et le bas comique : fuire l'enclin. On
peine à sortir. le disait autrefois sérieusement , et on le dic
ENCHEVÈTRŮRE , s. f. [ Anchevêtrů- encôre dans certaines Comunautés Religieu
re ; 2° e muer , 3 ° ê ouv . 4 lon . On a ses. » S'aprochant deux à deux , elles firene
>
>
alors il signifie enfermer , enclaver. » En. trail. » Ce cheval a l'encolûre fine. » Il est
.
clórre les fauxbourgs dans la ville ; enciórre chargé, ou déchargé d'encolare . = Au fig .
une pièce de terre dans son parc , etc. = en l'apliquant aux hommes , air , aparence .
Enclos se dit , et de l'espace enfermé entre » Il a l'encolûre d'un sot , d'un fripon . On
des murailles : grand cnclós , bel en los ; et ne le dit guère en bien ; on ne dit dit pas ,
de l'enceinte même : augmenter acroitre avoir l'encolure d un honete homme , d'un
son enclos, homme d'esprit. » A chaque page on devine
ENCLOUER , v. . a. EncLOUÛRE , s . ff. le faussaire (( le fabricateur des lettres de..)
[An-klou- é , An- klou-ûre , ; ' é fer. au ietOn y reconait son encolûre , ses manières ,
lon . au 2d . On écrivait autrefois encloueu- son langage. Anon.
re.] Enclouer est , 1 '. en parlant d'un che
. REM . Kichelet écrit encolure ou encou
val, le piquer jusqu'au vif avec un clou , lure : il préfere le 2d . L'Acad . s'est déci
quand on le ferre.On dit aussi qu'un che- dée pour le ref:
. On dit , dans le Diction.
val s'encloûe , qu'il s'est encloué , lorsqu'en Grain . qu’encoulure est contraire à l'étymo
marchant il a rencontré un clou qui lui logie , ce mot venant de co! ; mais comme
est entré dans le pied . 2 °. En parlant d'un on prononce cou , ce serait au contraire
canon , enfoncer de force un clou dans la une raison pour dire encoulûre. Il faut donc
lumière , pour empêcher que les énemis ne en revenir à l'usage , qui s'est déclaré pour
s'en servent. encolare .
Enclou úre au propre , correspond au * ENCOMBRE , s.. mm . [ Ankonbre ; ;' ite
premier sens d'enclouer. » Ce cheval est et lon . s ' e muet. ] Empêchement , em
boiteux d'une enclouûre. - Au figuré ( st. barras. Ce mot est vieux. La Fontaine l'a
.
cofre, -- Fig. dans le style plaisant et brer , c'est embarrasser une rue , un passa
un peu burlesque : mettre en prison . ge , etc. de gravois , de pierres , de décom >
discours ordinaire , qu'en plaisantant et en se mieux que mais même , dont plusieurs se
moquant. servent , et qui est bien dur .
* ENCONTRE , s. f. Vieux mot. Aven- 1. Éncore , Aussi ont quelque raport ,
tûre. » Bonne , mauvaise encontre. mais ne sont pas synonimes. Le 1er a plus
* A L'ENCONTRE DE , prép. Contre. » de raport au nombre et à la quantité. » Il
>
Il plaide pour un tel à l'encontre d'un tel . n'y en a pas assez : il en faut encore . Le
L'Acad. avait dabord mis alencontre tout 2d tient davantage de la similitude et de la
en un mot ,; dans la dern. édir. elle a mis comparaison . » Lorsque le corps est malade ,
à l'encontre. = Ce mot était en usage l'esprit l'est aussi. - * Leibnitz s'en sere au
au Palais : on ne s'en sert plus : on dit , il lieu de même. » De la manière dont je prends
a son recours contre un tel , et non pas , les chôses , encôre ( même ) les hyperboles
>
à l'encontre d'un tel. C'est une remarque du de Platon se vérifient souvent.
P. Borhours. Th . Corn. sur Vaug. - Dans Encóre pour déjà , est un gasconisme. >
l'Acad. , et-marque cette façon de parler , temps simples. » Je n'ai pas encôre fini :
comme du style fam . Elle peut servir au j'y travaille encôre. adverbes Avec les
burlesque ou au bas comique. de comparaison , il doit précéder . Racing
ENCÔRE , ou ENCOR , adv. [ Anköre , ie fils le fait suivre.
er
Ankor ; 2° lon . au "i . ] Le second ne se
.
le serait plus qu'un grand nombre de mots. vant quil est afecté ou non par une parti
de cette terminaison : on peut dire , au con- cule négative. » l'atends encore , c. à d. j'ai
traire , qu'encor est dur et sec , et qu'en- atendu jusqu'à présent , ce qui signifie une
core est plus sonore et plus soutenu. Quoi- continuation de la chose. » Je ne l'atends
qu'il en soit , les Poètes ont à choisir entre pas encore c. à d. le temps n'est pas venu
>
où
enzôremêmen'ya farèglunerai -je lesquetro pcôt Té où
Dieux .nous autret M.
il ne sera point dur , e telSuivan
il le sera extrêmement.
lémaque. » 11
)
que
aient envoyés pour desabuser Idoménée ... l'Abé d'Olivet , dans la prose , où l'on n'est
encóre a-t-il falu des espèces de miracles point gêné par la mesûre , nos bons · Écri
!
pour lui ouvrir les yeux .. Ibid. - Mais si le vains donent constamment la préférence à
verbe est éloigné d'encôre , on peut se dis- encôre , dont la pénultièine , alongée par l'e
penser de mettre le pronom après. » En muet , soutient la prononciation ; au lieu que
córe mêne la plupart des hommes , en ce dans les entretiens fami liers , où il n'est pa
pays, étant adonés à l'agriculture , ou à con- permis d'être lent , on ne dit guère que '
duire leurs troupeaux , ne laissent pas d'e encor dont la dernière est brève.
xercer les arts nécessaires à leur vie simple L'Acad. dit , qu'en Poésie , on dit in
-
tion et raprochant le verbe d'encôre , l'id- soin. — Encores a tout-à- fait vieilli. Il
i lustre Auteur aurait surement dit , ne lais- était pourtant comode pour les Poètes d'a
sent-ils pas , etc. — » Mais encôre faut- jouter cette s devant une voyelle, quand ils
il arendre Doralice . Marin . avaient besoin d'une syllabe de plus , et de la
6. Encôre adv. se met aussi quelquefois retrancher , quand elle leur était inutile.
à latête de la phrase ; et une de ses pro - ENCOURAGEANT , ANTE , adj. Qui
priétés , quand
>
il est ainsi placé , c'est à au- encourage. Ce mot n'est pas dans les Dic
foriser la supression du verbe. » Encore une tionaires ; mais il est très -beau , très -utile
fausse l'i,déequi nous prouvera combien est
rélexion et l'on s'en sert aujourd'hui sans dificulté. »
que l’Auteur nous done , etc. On Après quelques succès encourageans , il finit
-entend , je fais , ou permettez -moi en- par échouer . Hist. d'Angl. » Institution aussi
sous
côre etc.
',
Encore encourag-ante pour l'industrie , que Aatellse
bannir que,
le Erebre de laquoique. , aussi bien voulu
LanguePlusieursont l'humanité.
que , àpourcoudre , qui a Linguet. Si c'est l'aiguille
été le premier
> objet de
malgré que. Il serait bon de le conserver : leurs encour.igeantes atentions ( des Econo
ilj'enestsoisleplus sonoredestrois.. » Encóre que mistes)
fort touchée , j'aime mieux sentir
Id.
ENCOURAGEMENT , s. mn . ENCOU .
cette sorte de douleur , que de ne point sa- RAGER , v. act. [ An kou-rageman , gé ;
voir la suite de votre amitié. Sév. - L'Ac. 4 e muet au 1er é fer. au 2. ] Encou
mer encøre quesans remarque. Elle ne dit ragement
cou
doner
, ce qui encourage . Encourager ,
rage , exciter . » Les arts ont bes .
point qu'il vieillisse.
Rem. Coquillart et d'autres vieux Poètes , soin d encouragement. Ce bon succès l'a
ont ditencoire , et l'ont fait rimer avec més fort encouragé.
moire , histoire , etc. La Monnoie . Au 17 . Rem . 1 °. Autrefois on n’employait point
siècle , on disait encores et l'on prononçait encouragement au pluriel : Et M. l'Abé Da
l's devant une voyelle . » Celles qui ne se- Bos l'employant dans ce nombre , l'a faic
de S.pas encores habicućes à
ront l'Office. S. Fr. imprimer en italique , pour montrer qu'il
En vers , on dit encôre et encor . le hazardait . » Croit-on qu’un Peintre fran
Corneille et Segrais s'en servaient indife- cais , qui aurait pris son essor avant la Paix
)
Tome II, L
82 ENC E N D
de Vervins , cût reçu les mêmes encourage- ENCROUTEMENT, ENCROUTER . Voy.
mens qu'en 1660 . Aujourd'hui ce mot INCRUSTATION , INCRUSTER .
est bien établi > et il est du beau style. ENCUIRASSLR ( s' ) , v. réc. [ An -kui
L’Acad. ne doned'exemple que du singulier. racé. ] Il se dit de la peau , du linge , des
2°. Encourager régit la prép. à devant étofes, des inétaux , qui se coûvrent d'une .
les noms et les verbes. Encourager au tra- crasse épaisse. » Des mains encuirassées d'or
vail , à bien faire. - Encourager les Sol- dures. » La poussière, l'ordure se sont en
.
dats à la guerre : les encourager à se bien cuirassées dans ces habits , etc.
batre . Le régime des nous est râre. Ra. ENCUVER , v. a. [ Ankuve.] Mettre dans
cine a bien dit , dans Andromaque : une cuve. » Encuver la vendange.
Allez , en lui jurant que votre âme l'amore , ENCYCLOPÉDIE , s . f. ENCYCLOPÉDI e
portées par la loi, les censires , l'indig- disies, en parlant des Auteurs de la fameise
nation , ! , haine de Dieu , du Roi , etc. Encyclopédie.
>
l'infamie , le mépris public , la honte , ſ'o Rem . Richelet , qui écric Enciclopé.lie
probre. avec un i , dit que ce mot avait vieilli , et
ENCRASSER , v. act . [ Ancrace. ] Ren- qu'il ne se disait plus que dans le hurlesque.
dre crasseux. » La poudre encrasse les ha- Il a fait depuis une prodigieưse fortune. .
e
REM . 1 ° . Encre à écrire et Ancre ou en- [ Ancê é : 2 Ĉ ouv . et long , sur -tout devant
>
presse ; un reste de vanité le retient , etc. aux 2 I é fer, au ; . ] Endisse est du style
Royou. - Adj.» Depuislong-temsson zèle familier. ». Vous en aurez l'enlésse. Doner
endoctrineur paraissait condamné au silence. l'endôsse , tout le faix, toute la peine.
ENDÔSSER , c’ese 1. Mettre sur son dós.
la *doENDOLORI,
uleur, - IE , adj. Qui ressent de En ce sens, son usage est fort borné. » En
Comme douloureux se dit des dôsser, le harnois , le cuirasse . = 2'. Charger
maux , et non de ceux qui les soufrent, il de : On l'a endóssé de cela, C'est dans le sens
manquait
sens. J. J. unterme
Rousseaupourexprimer ce dernier d'endôsse. = 3 °. Endôsser une lettre dechan
--
Turenne fut tué. » L'endroit ( du corps ) ou durcir au froid , à la fatigue ; aux injûres ,
il a été blessé. Voy. LIEU . = ll se dit des aux coups.» Mesmains,endurcies au travail,
chôses qu'on mange. » Donnez -moi de cet me donnent facilement la nourriture simple
endroit -là; d'une partie d'un livre , d'un dis- qui m'est nécessaire. Télém . = 4 °. Rendre im.
cours : » Il sait les plus beaux endroits de Vir- piroya
gile , de Racine , etc. == Il se dit aussi au
ble. » L'avarice lui a endurci le cæur.
; °. S'endurcir , devenir dur. Il se dit au
figuré. » Il se montre par son bel endroit propre et au figuré. » Le corail s'endurcit à
par son , mauvais
endroit
endroit. » C'est le plus bel l'air. » Il s'est endurcià la peine , au travail ;
ou , le vilain endroit de sa vie. » Je aux misères d'autrui ,
ne le connois que par cet 'endroit, » Il m'a ENDURCISSEMENT , ne se dit qu'au figuré.
pris par mon endroit sensible. = Il se prend Érar d'une
sentim âme qui n'est plus touchée d'aucun
ent pour
encôre pour'le beau côté d'une étofe, et il est
> la vertu , pour les chôses de
oposé à envers. » Voilà l'endroit de ce drap. Dieu . » Cela marque un grand endurcisse
endroit
* En ment , „ Tomber dans l'endurcissement.
de , en mon endroit , etc. ,
adv . Envers lui , envers moi , sont vieux. Rem . Massillon a une belle pensée , qui
» Il se persuadent d'être quittes par-là en leur lui fait pardoner l'impropriété de l'expression.
endroit de tous les devoirs de l'amitié et de » La prospérité endurcit le Grand au plaisir ,
la reconnoissance. La Bruyère. On dirait etnelui laisse de sensibilité que pour la peine.
aujourd'hui , envers eux:. – Un Auteur plus Régulièrement, endurcir , acoutumer , ne se >
récent a dir , à son endroit , qui est encôre dit que des chôses fâcheuses ; mais les grands
>
plus mauvais. » Après avoir exercé à son en- Écrivains s'élèvent souvent avec succès au
droit tous les devoirs de l'hospitalité chré- dessus des règles et de l'usage. re
tienne. Let . Edif. Dires , envers lui . ENDURER , v. act. [ Anduré. ] ," lon .
Ces >
taçons de parler sont hors d'usage, .si ce n'est Devant l'e muer l’u est long aussi : Il endûre ,
dans le style de Pratique. - On dit aussi , il endurera. } 1°. Soufrir , même involontai
dans ce style , chacun endroit soi , pour ce qui rement. » Erdurer du froid . » Les peines que
le regarde. Voy. DROIT , Rem . II. j'endáre ,, = 2'. Suporter avec patience , avec
ENDUIRE V. a. ENDUIT, s. m . [ An- constance. » Il y a des gens qui endárent
>
t er
duire , dui : 2* lon. au 14. ) Enduire , c'est mieux la faim et le froid que les aîtres. =
couvrir d'une couche de mortier , ou de plá- 3 °. Trév , et l'Acad. lai donent le sens et le
tre , etc. Enduit , ese cette couche dont on régime de permettre , savoir que , et le sub
coûvre, etc. » Enduire unemuraillede plâtre, jonctit : » Il ne faut pas qu’un Magistrat
un vaisseau de goudron. » Faire un enduit. endure qu'on blasphême: Triv. » N'endurir
ENDURANT , ANTE , adj . [ Anduran pas qu'on fasse tort à personne. dead. — Je -
rante : 3 ° lon .] Qui soufre aisément les in- ne l'ai guère vu employé en ce sens par les
jûres. Il sedit ordinairement avec la negative , bons Auteurs.
ou l'équivalent.. »» Il n'est pas fort endarant. ENE. Dans cette terminaison la pénule.
» Il estpeu endurant , malmal endurant ; femme est longue ; dans chêne ; cène , scène , 'alene ,
peu endurante . rênes f, rène, arène ; pêne : brève dans phé
En luranı , patient ( synon. ) Patient , est nomène , ébène , etc.; douteûse dans les noms
>
le genre ; endurant , est l'espèce: mais le 1er propres , Diogène , Athènes , Mécène , etc.
a beaucoup d'acceptions, selon lesquelles il ÉNEMI. C'est ainsi qu'il faudrait écrirea
ENF 85
EREGIQUE , adj . ÉNER- eEchose.
laFmAêNmC
queEN 1
ÉNERGIE ,s.f. E
ÉNN , s . f. ENFANT , s. m . et f.
Voyez ENNEMI . Anfanc , fan : , et zº2 lon .] 1. Enfunce ,
e re
ma M1"ENé Tfer,
GIenQUmu:Eer a,dgiv2°.e ê(E ner.g,i 3é°, ve
o:iv girtće.u au
lon " -, [1 °. L'âge depuis 1la naissance jusqu'à douze
,, fogirrcke
. ] En, er , éficacit-e, er e. ans , ou environ : » Dès mon enſance , dès
il se dit principalement du discours, de la sa plus tendre enfance :ntSortir de l'enfance,
e
dans les Prophères des expressionsd'une grande fance du monde , l'enfance de Rome.
énergie. Energique, qui a de l'énergie . 3 °. Puérilité. » Ce que vous faites ' est une
enet. , Td'eunrmeema vraie enfan'ee, » Ne prenez pas garde à ces
quyles.e ,=
giSi Enrsergi
discou éner emqu
qugi s niénèr
ere- faenceesn.fu»r Je
enai
vr , soupçonne qu'elle est un peu
énergique. » Parler , s'exprimer énergique- menteuse. -Oh !! elle ne fait jamais que de
s eries nocerntes. Mais quand
· Rem. Energie et énergique sont fort à la onite
pet inentment
pour son in
plaisi , on pourroit bien
ment .
aussi mentir par intérêt. -Oh ! que non ;;
testines», C'est
mode. l'effetr ordina
de donne au couraire ge
desune s in-e aussi
énergi
guerre c'est de l'enfance ; cela passera . Th . d'Educ ..
mentir
atroce , qui le fait dégénérer en cruauté. „ l'oulez - vous que je l'appelle ? - Je n'ose. -
Journ . Hist. de Gen. » Une éloquence muette , - Allonser; quelle ennc fance ! Ibid . = 3 °. Erre ,
ou tomb en enfa e , se dit d'une vieille
exprgeimsteres 'sa
des énerlaging es Detlce
quue. ,Jérer.ndca perstoonmbe erquien est
. que neEnpeerut- ou béecille. » Elle estfort
enfaimnc
gique , ne se dit point des persones . UnquAu
> teur vieille , d'un caracière foible; em
et depuis six
moderne nous peint ces esprits énergiE es , qui mo :s , elle est presque entièr ent combée
s'élancent au-delà de leur existence actuelle en enfance . Quelques -uiis disent , dans
e qui , peu contens d'exciter l'admiration et l'enfance. CeNT
lui- ci n'est pas si bon .
l'amour de leurs concitoyens, veulent encore il. ENFA - , fils , ou fille , par relation
arracher des louanges des races futúres. — au père et à la mère. Fils et fille , se disent
eiLà , esprit est personifié. Mais que signifie un avec l'expression de cette relation , et avec
esprit énergique , une aine énergique ? Diraic- le régiine. „ Hesi fils d'un tel ; elle est fille
on un homme énergique ; un Auteur éler- d'une telle. C'est le fils ; c'est la fille de M ' ...
gique ? Je ne le crois pas. M.Mallei du Pan de Mde ... Enfant , se dit ordinairement sans
>
e M.LingieRAr l'ont dit . „ Nation énergique. régine et sans cxprimer la relation . » Enfant
Voy . CONT STANT. » Ils étoient énergi- måle : enfant gâté. » Certe mere aiine fort
ques , emportés quelquefois , dans le Parle- ses enfans ;s elle souffre tout à ses enfans.
oi
Qu el qu ef me ets la rareselas tion sous
le erédagins
s.m .et f. [Énêrgumène : exprinés comm ce ph . » No nt
nE. Polit.moy . , se muet : soinmes tous enfans d’Adam : Les Juifs
>
ment (d'Angl.)Àn Ü N
ÉNEles sort d'e ,se. trouvent réunis dans étoient apelés les enfuns d'Israël. » Le Bap
tout es R G Ü M es
édé è possédéeindu ns lise
ene dia- tême nous fait enfa de Dieu et de l'Ég ce ,
r v . , 4'ou
1"4 émofetr.. ], 29zPoêssou
ble , » ExorciRse un , ou une énergu e . etc. - On dit aussi , les enfans de Fran
ÉNERVE , v.'a .( Enérvét etdhe é pour dire , les Princes qui descendent des -
fait qu'on à des bagatelles , faute de v . act. [ dnfintem 112 , té : fre et 2€ lon : 3
conaitre le solide ; une conduite puérile , e muet al 1 " , é fur . au 2d. ] Enfartement ,
1
Ic défautde convenance. » Allez , mon enfant, Ces deux mots se disent au fig. mais le
i Cr sculement dans le st. plais . ou crit . » Cet
l'honneur de vos pareils csi d'avoir de quoi
'vivre . Marir . Auteur est dans les douleurs de l'enfante
4º. Mal d'enfant , travail d'erfunt. Ce ment. » Il a peine à enfanter. » Cei autre
sont les douleurs d'une fenine près d’acou- enfante tous les ans de giôs volumes. Le
cher. » Elle a le mal a cajunt , eile est en verbe est plus noble. » L'imagination en
travail dan funt. funte souvent des monstres.
Une Mentyre , en mal d'enfant , ENFANTILLAGE , s. m . ENFANTIN ,
Jeroit une ciamenr si baule ,> etc. INE , adj. [ Anfanti- glie g? , tein cine :
Li Font. 1rre et a 2.° lon . mouillez lcs il dans le re . ]
* En Provençal on dit , le mal de l'enfant . Enfuntillage ne se dit que des persones qui
C'est un barbarisme. ont passé l'enfance , pour signifier des dis
5°. ENFANT , s'emplois élégamment au cours , des manières d'enfant. » Pour un
figuré. » Renaud demeure un moment confus , bonne de votre âge, de votre caractère ,
inmobile et sans voix : mais enfin , l'n ge- voila bien de l'enfantillage. = Enfantin ,
néréux dépit , enfant du courage et de la au contraire , ne se dit que des enfans ;
raison , s'empare de son âine, et en bannit vis.ge enfnin , voix enfantine.
la honte . Jer. Dil. » Ces écrits ténébreux , * ENFANTISE , s. f. Enfantillage.
enfans de la nuit, du mensonge et d l'orgueil , C'est un mot de Province. L'Acad. ne le
désavoués en naissant par leurs propres Au- met pas. Dans le Dict. de Trev. on dit qu'il
teurs à cause de leur honteuse origine. n'est pas du bel usage.
Rygoley de Juvigny. ENFARINÉ , ÉE , adj. ENFARINER , V.
>
e 1
On die proverbialement, fiire l'enfunt , act. [ Afurine née né. 4 é fer. long >
badiner comme un enfant, faire des chôses au 2d. ] Le verbe ne se di:qu'au propre.
puériles. * En Provence , on le dit pour Poudrer de farine » Les Bateleurs s'enfäri
acoucher. » Elle n'a pas encore fait l'enfant , nent. Si on le dit au fig. ce ne peut ètre
elle n'est pas encore acouchée. C'est un pro- que dans le style comique ou satirique. »
vençalisme, un barbarisme. - Ce n'est pas Le Cardinal .dú Perron'n'y entendait sans
ENF Γ Ν 5 87
doutë pas finesse , quand il aralait ce livre me d'uns une maison , un habit dans un
i les Essuis de Montagne ) iu ir,viaire des cofre , dis papiers duris tin cabinet.
honêtes gens. L'Evêque d'Avranches ( Hue ) A'ec le seul regime absolu ( l'acusatif ) c'est
était plus judicieux , en le regardant com.ne mettre dans un hôpital des foux , ou dans
le bréviaire des honêtes paresseux et desig un lieu de correction . » C'est un homme
norans studielix , qui veulent s'enriicur ..e à enfermer . » On a été obligé de l'enfer.
quelque conoissance du monde , et de quel mr. = 2". Env
>
ironner et clôrre de tou
que teintûre des Lettres. Sabat. Trois Siecl .s rmer illes
tes part . » Enfe un parc de mura ,
- On dit , en se servant du passif , qu’un de haies . » Les énemis se laissèrent enfer
homme est enfariné de quelque science mer entre deux rivières , entre deux mon
9
pour dire , qu'il n'en a qu'une légère tein- tagnes. I 3º. Conienir , comprendre. »
tûre ; et aise enfariné d'une opinion , Co passage
qu'il est rine enferme bequcoup de vérités.
d'une mauv doct , pour dire qu'il en est REM . Enfermer se dit proprement de ce
imbu , prévenu . L'ans ce dernier sens , qu'on met dans un cofre , dansun cabinet ;
on dit aussi en farine tout seul. - Cet hoin et renfermer , de ce que la Nature fait
>
me est enfariné : il est ataché à des erreurs naicre dans la terre ou dans la mer , etc.
condamnées. =
= On dit , proverbialement, Ainsi le P. Bouhours n'a pas parlé assez
il est venu nous dire cela , la gueule enfa exactement , dans ses Entretiens L'Ariste et
rinée , c. à di inconsidérément et avec une d'Eugène , quand il a dit : » Les perles que
>
fer .; - Au pluriel , il se prend pour le lieu dies autrefois pour Infirmité , Infirmier. Mé
où les Païens croyaient que les âmes allaiene nage nous aprend que le 2d se dit dans la
après leur nort : „ Mircare conduisvit les plupart des Provinces , et cec habile Gram
âines es enfers ; et pour celui où étaient
les âmaux imairien , en disant qu'à Paris on dit Infir
que N. S. visita après sa mort. » mer , ajoute que c'est ainsi qu'il faut dire .
J. C. est descendu aux enfers. = Erfer mais que c'est sa:15 biâiner ceux qui disent
se dit figurément d'un lieu où l'on se dé- l'enferinier. Ce que est , pourtant contraire
plairbeauc oup ,où
Cerre maison l'onsoufr
ese pour extrémnement.»
moie un enfer. et à l'usag
jourd' à l'étym
e etvrai
hui un isine. : et c'est au
barbarologie
Porler son enfer ( " son suplice ) avec soi .” * ENFERMEUR , s. in . Celui qui en
>
Lesméchan s porten
Il signifie
aveceux
aussi ,tles Démonsleur
, les enfer
Puis-. gret.
ferme.Il C'estun
ne peut mot fabriqué
se dire par nl. Lin,
qu'en plaisantant
sances de l'eafer. » L'Enferea gémit. » L’En ou dans le st. barlesque , ou satirique.
")
for s'est déchainé contre moi. ENFERRER ,> v . acr. ( Alféré : 2 é ouv .
Rem. Altrefois on ne mettait point d'ar- et lon . r forte , jº é fer. ] Percer avec une
Masc.devant enfer. „ Les flames d'enfer.
ticle épée , une pique', ctc. » Enferrer son éne
mi. » Il s'est enferré lui-même. = Au fig.
Et si les pales Euménides s'en ferrer , c'est dans un discours , dans une
Toutes trois ne sortent d'enfer. interrogatoire , dire ou avouer des choses
Malherbe. qui font contre nous ; se nuire à soi-même
Aujourd'hui on dir de l'enfer ou des enfers. par ses paroles ou sa conduite.
On dit seulement , furie d'enfer , tison * ENFIELLÉ , ÉE , adj. [ Anfielé , lé -e ,
d'enfer
ENF, Edans
R
le st. fam. et chagrin . C e
2 et 3º é fer. ] Rempli de fiel. » Son caur
MER
Anjêrmé : 1; " enfielle n'a pa se contenir . Ling'tet.
act.] 1.[ Mettre
.fer.
;? vpuisse
>
lon. 2° € ouv.
lieu d'où l'on ne
e
filade , lé. ] Au propre , le subst. ne se enfin finale , pour micux apuyer ; et plu
dit que d'une longue suite de chambres sur sieurs le disent encôre aujourd hui . Mais
une même lignc. » Une longue enfilade. cette façon de parler est vieille , et elle est
Une belle enfilade de chambres. » Huit devenue bâsse et populaire.
chambres en enfilade. » Au fig st. fam . et Rem . 1 ° . L'Acad ne marque enfin que
crit. , Une longue enfil.ide de discours ; une adverbe et il ne figure dans les exemples
>
enfiler lä venelle , ( bas et populaire ) s'en- doit comparer enfin avec à la fin , que
tuir. Enfiler un discours , s'engager , s'em- lorsque celui - là est adverbe comme celui
barquer dans un long discours . » Le canon ci ; et dans ce cas , la remarque de Mé.
enfile la tranchée le vant enfile la rue ; nag ’ est fausse.
la bat , y soulle en ligne droite . ENFLAMMER , ou ENFLAMER , vv . a ..
* ENFILÛRE , s.ºf. On disait dans le [ Anfumé , "re lon . 3°z é fer. ] Au propre ,
Dice . de Trév . au comencement du siècle , alumer , mettre en feu : » Une seule érin
que ce mot serait utile au fig. pour signi- celle enflimine de la poudre à canon . II
fier une suite de discours lié et raisonable. se dit sur - toui au réciproque et au passif.
Mais l'usage l'a rejeté , et ne l'almet pas » Le vaisseau s'enluma ; tout le palais fut
même au propre. enflamé dans un instant. = Âu fig. Échau
ENFIN adv. et conjonct. A la fin , fer , doner de l'ardeur. » Le vin enflamme
Pour conclusion , en un mot. = Il ne faut le sang , la bile. » La colère enflamine les
>
er
pas contondre , Enfin , et à la fin : le 1 yeux , le visage . » L'ardeur qui l'enflamme .
est le plus souvent employé comme conjons- · Les Anglois s'enflamèrent , ou ils étoient
rion , servant à lier le discours. Il se met enflames de deux puissantes passions , de
ordinairement au comencement du sens . l'intérêt et de la gloire .
Enfin , que vous dirai - je de plus. » Mais * ENFLE , adj . Enfé. C'est un barba
enfin que vous a -t-il dit ? cte. Le second ' risme coinmun en Provence. Il est tout enfle.
est un adverbe qui se met au comencement ENFLER , v . acc . ENFLetÛRE , s . f. [. An
ou à la fin : il exprime le tandem ou le fé, Allre : 2 é fer. au r " ; lon. au 2d. ]
den ique des Latins. » A laOnfin emploie
il est venu à la fin.
il est veaussi
nu , "Enf
ou ile r , c'estchose
d'autre prop, requi
mentfait,, rem plir de
excéder la
vent
gros
enfin dans ce dernier sens et alors il est seur > ou la mesure ordinaire. » Enfler un
adverbe . » Enfin il est venu , il est venu ballon , la joue , les voiles. » Les pluies ont
eufin. On le redouble même quelquefois , enflé la rivière. – V. n . et réc. Les jam
pour marquer qu'on a atendu long-temps. bes lui enflent , la rivière enfle ou s'enfle.
Vous devez avoir reçu nos lettres , duis Les jambes comencent à s'enfler , etc.
Mai , qui vous auront fait voir qu'enfin , Fig : Augmenter. Enfler le cæur , le cou
enfin nous avons reçu les vôtres . Sév . » Je rage. – Ennorgueuillić. » La prospérité la
extrêmement
ENF ENF 89
extrêmement enflé. — Enfler son " style ,
-
Rem. Enfoncer , neutre , n'est point d'u
écrire d'un style ampoulé. Enfler les sage au fig. » Enfonçons davantage , dit
rolles , la dépense , y mettre des choses ina- Bossuet , dans les sentimens du Ministre.
tiles ou fausses pour les grossir. Voyez On dirait plus régulièrement , creusons
BOURSOUTLER davantage dins , ou aprofondissons davan
ENFLÉ , adj . Au propre , il se dic tout tage les sentimens , etc. — Cet illustre Au
seul , ec suit toujours le sulyse. » Homme teur fait enfoncer actif dans le même sens ;
enflé , hydropique. Au figure , il régit de ; ce qui est encôre plus irrégulier. » Si nous
enflé de son savoir , de ses succès. enfonfons avec eux la matière de la Com
ENFLÛRE se die aussi ei dans le sens li- munion , ric . » Rien ne pressoir ces saints,
téral, et dans le métaphorique. » L'enflure Docteurs d'enfoncer le sens caché de l’Apo- .
Aprofondir est encore là le terme
de l'hydropisie. — Exilûre qui vient d'une calypse. -
Auxion . Lenflitre du caur , l'orgueuil , la propre. La Bruyère a dit aụssi des hom
» Ils n'ont pas , si je l'ose
vanité. Enfluré du style , vice d'un style . dire deux pouc: es de profondeur : si vous
mes superficiels
>
enté .
Rem. Ce sont MV . de Port- Royal, qui los enfoncez , vous rencontrez le cuf.
les premiers ont caractérisé l'orgueuil par Ce verbe est plus suportable dans cette
l'enflare du cxur. Mde. de Sévigné n'aimait phrase ., parce qu'il est préparé par le mot
pas cette expreșsion , mais elle s'est bien de profondeur , qui précède ; cependant l'ex
etablie , et on la trouve dans les meilleurs pression est encore hardie.
livres. » Les grandes actions enflent le cæur , ENFONCEUR , s . m. ENFONÇURE , S.
re
et inspirent une présomption dangereûse. f.'[ Anfonceur , süre : 1" er z lon . 3° lon.
er
Téléin . au 2d. ] Le 1 ne se dit qu'en style prov.
ENFONCEMENT > S. m . ENFONCER >
Enfonceur de portes ouvertes homme qui
e
act. [auAnf
V.é muet er
1
onceman , 'cé. et 2 * lon. 3 se vante de faire une chose facile , comme
71 "
]
é fer. au 2d. Enforceme si elle était dificile. - Le 2d est , 1 ° . Tou
a tantôt le sens actif , tantôt le sens passifnt, tes
5
fonçure de ce lit.
-Enforcer ese 1. Pousser vers le fond . ; ENFORCIR , v . act. neut . et réc . [ An
faire pénétrerbien avant. Enfoncerun clou forci. ] Rendre plus fort : enforcir un mur.
da zs la muraille , un poignard dans le sein , La bone nourriture a enforci ce cheval. –
>
un? épée jusqu'aux gardes. Enfoncer des pi- Actif , il ne se dit poine des persones.
locis.19 Enfoncer son chapeau ,faire que la Devenir plus fort. » Cecheval enforcittous
tête entre plus avant dans le chapeau . les jours.. » Cet enfant a enforci , ou s'est
2º. Rompre , briser. » Enfoncer uneporte , enf orci de moitié . » Ce vin s'enforcira à
la gelée.
un
Ir cabilanervoûte
fonça ncher . » La bombe en.
, le ,plaetc.
Enfoncer un ba- ENFOUIR , v. act. [ Anfou -i. ) Au pro
taillon , un escadron , les rangs , les per- pre , Cacher en terre. » Enfouir de l'argent.
cer , les rompre
les renverser. = 3º. V. Au fig. il se dit des talens , par allu
A. Aller au fond. „ La chaloupe ,infonça sion à la parabole , du Serviteur paresseux.
dans l'eau. » Le cheval enfonça dans la » Il ne faut pas. enfouir le talent que Dieu
boûe jusqu'au poitrail . = 4°. S'enfoncer nous a donné. Cette expression est du bon
pénétrer bien avantdans le fond. » S'enfoncer style.
dans le bois , dans une caverne . - Au fig. * ENFOUISSEMENT , s. m . L'action
S'enfoncer dans l'étude le jeu , la débaŭ- d'enfouir. Mot forgé peu heureusement. L'u
che , etc. ==
Enfoncé. » Il a lesyeux en- sage la rejeté. Il pourrait être utile.
foncés dans la têre i; il a l'esprit enfoncé ENFOURCHER , v. act. [ Anfourché. ]
dans la matière.Stylesimpleetfamilier, Monterà chevaljambedeçà, jambe delà. (st.
i pour
tique. le dernier ,un peu plaisant etcri- famil.) l'enfourchai mon cheval , ei je >
partis.
Tome 11. M
ENG E NG
ENFOURNER , V. act. { An - four-né. ] en goy : » Eng ger ses meubles , se vais ,
Metiré dans le four. » Enfourner le pain , selle. = Doner jour assurance . » Engeger
des petits pâtés, etc. - V. neut. Figurément une maison à des créanciers. - Figurément ,
( st. fainil. ) Bien ou mal enfourner ; comen- engager sa foi , sa parole , son honeur. =
cer bien ou mal une afaire. Obliger à ... Il dit quelque chose de moins
ENFREINDRE , V. act. ( An- frein -dre: fore et de plus gracieux. On nous oblige à
1 et 2€ lon . 3. e muer. Mde. Dacier faire une chose, en nous en imposant le
écrit enfraindre, avec un a : c'est contre devoir , la nécessité. On nous y engage par
l'usage et l'analogie. ] Trangresser , violer , des promesses ou par de bones mavieres. „ IL
1
contrevenir à... » Enfeindre les coutumes , m'a eng igé à cela par ses honêtetés. » Il
les privilèges , les ordonnances. Enfreindre m'aRem.
engagé à solliciter pour lui.
Ce n'est que depuis peu detemps ,
un traité , etc.
ENFUIR , ( s* ) v. réc. [ An - fuir : ; " disait le P. Bouhours à la fin du siècle passé
lon . Dans les temps composés , il ne faut que l'oa a coinencé à dire , engager de ;
9
pas séparer en « e fuir. » Ils s'en étoient fuis. mais engiger à est toujours plus usité.
Abadie. Dites , ils s'étoient enfuis. ) Fuir On ne croûve point dans le Dict. de l'Acad.
de quelque lieu. Il se dit ordinairement sans engager de. L. T. On peut employer de
régime. »s 11] vouloit s'enfuir , on l'a ar
ar-, pour éviter plusieurs à ; ou la rencontre de
Fêté. Maisde illarégit
s'enfuir quelquefois
prison. la prép. ,deon: cheter
= Figurément plusieurssonvoyelles. » Il nous eng.gea d'a
livre. Si l'on disait , il nous en
le dit, dans le style simple , d'une liqueurs.ge à acheter ,, il y aurait trois a de suite ,
qui s'écoule > er du vâse d'ou elle sort. » ce qui choquerait l'oreille. Hors de là , il
Votre vin s'enfuit. » Le tonzau est mal re faut toujours dire engager à. S'engis
lié : il s'enfuit. - Voy . s'ÉVADER. ger a le même régime. »» Je m'engage à
ENFUMER , V. act. [ Anfumé. ] 1 °. Noir- vous servir dans cette a faire, Il se die
quelquefois absolument
cir par la fumée. » Erfumer des tableaux , servir pour , s'obliger à
pour les faire paroître ancieris. » Le feu , les pendant un certain teinps. » Il s'est
Aambeaux enfument les apartement , les meu- engage pour trois ans. < Enguager un Sol
bles. = 2° . Incomoder par la fumée. » dar , l'enrôler . » Il s'est engagé : il s'est
Ce bois est verd , il vous ênfumera : vous' enrôlé. S'endetter. » Il s'engage tous
vousenfumerez. = = ; º.° Enfumer des renards ,,
les jours de plus en plus. S S'empérrer :
des abeilles etc. les obliger par la furnée » Cette perdrix : est engagée dans les filets :
la furnée
de sortir de leurs terriers , ou de leurs ru- » Il s'eng -gea les pieds dans l'étrier , etc.
ches. - Figurement. » Vous vous engager dans
ENGAGEANT , ANTE , adj . ENGAGE. une méchante afaire. » . Ne vous engages .
etc. etc.
atachement par lequel on s'engage. » Pren
dre az eng g'ment , des engagemens. Obser-. ENGAGISTE s. m . [ Ang gis-te. ] Qui
ver. ou rompre ses engagemens. » Engige- jouït d'un. Domaine du Roi par engager
ment de sa foi , de sa parole : enggement ment.
de cæur . ¿ '. Enrôlement d'un soldar , EN GAINER , V. act. [ Enghéné; 2° { ouvi .
et aussi: l'argent qu'il reçoit en s'enrôlane. er lorigi , 3º é fer. ] Maire dans une gaine..
» Son engagement est pour six ans. » . Il a Englivier des couteaux .
reçu six louis d'engagement. ENGARDER , v. act . ( Angardé. ] E.
ENGAGER a plusieurs, sens. 5.Mettre pêcher , préserver. Vicux mot..
EN C
ENG
En Paradis trouva l'eau de jouvence ; dogmatique. » Le Père engendre le fils de
Dont il se seur de vieillesse engarder. toute éternité , ou dans un petit nombre de
> Il s'est conservé dans ce proverbe .. » Peut- phrases , comine : » Chaque animal engen
être en garde de mentir. dre son semblable ; la vertu d'engendrer ,
$ ENGEANCE, s. f. ( Anjance; 1 et 2° lon. etc.
re
Au figuré, il a un usage plus étende.
E emyet : dans ean , l'e est muet : il n'est » Le mauvais air engendre des maladies , des
là que pour
doner au g un son doux qu'il catarres , des fluxious. Cela engendré des
devant l'a : sans cet e surajouté , on vers. » La mai - propreté engendre la vér
n'a pas rait enginc: >
pronunce e. - Richelet et Danet mine. » L'or s'engendre dans les entrailles
écrivent engince : Cette ortographe serait de la terre. - Ei plus figurément encore ,
-
plus simple; mais elle est contre l'usage ) dans les choses morales. » La diversité d'in
Race , en parlant des volailles . Canes , pou- térêts engendre les inimitiés , les querelles.
>
des, d'une belle engeance , de la gran.le » L'oisiveté engendre toute sorte de vices.
engeance. = En parlant des hommes , il ne » Les procès s'engendrent aisément dans les
se dir que par injure , et n'est pas du beau faniilles.
siyle. La Fontaine a eu raison de s'en ser- pasOnmélanc dit , en style proverbial , n'engendrer
vir dans une Fable . olie , être l'un naturel gai et jo
Mais ne vous moquez point , engeance sans pitié , vial . - » La familiarité engendre le mépris.
Souvent il vous arrive un sort comme le nôtre, Quand on est trop familier avec les perss
Et M. l'Ab. Reyre . nes , on s'en fait bientôt mépriser.
Quand autrefois , par sa toute puissance , * ENGENDREUR, s. m . Mot fabriqué par
.
angliire, en trois syllabes. J Froter de glu. bilions de vent qui entrent avec violence en
Engluer de petites branches pour prendre des quelque endroit , er des rivières , ou des ra
oiseaux. » Cet oiseau s'est englue les ailes. vines quise perdent en quelque ouvertûre de
e
ENGONC ER, V. a. ( Angincé : 1" er zº • la terre. » Le vent s'est engraffré dans la
lon . , 3º é fer. ] Il ne ase dit que des habits , cheminée. » Le Rhône s'eng ujjre dans un
qui , montant trop haut , rendent la taille endroit , et ressort par un autre.
contrainte , génée . „ Faites retâiller votre ENGOULER , v . a. [ Angoulé : [" lon . ,
habit ; il vous engonce. » Il a la taille en- z é fer. On a dic aussi engreuler. ] C'est un
goncée dans cet habit. » Il est tout enginci. mot bâs et populaire. Prendre tout d'un coup
ENGORGEMENT , s. m. ENGORGER , avec ta gueule. » Ce chien engoule tout ce
e
év .fer.
a. au
[ Angorgeman , gé : ; *este muet
28. ] Engorgement, au 1"' , qu'on
un embarras
> lui jette. , v. act. ENGOURDISSE
ENGOURDIR
formé dans un tuyau, dans un canal. » L'en- MEMT , s. m . [ An- gour -di , dicennar : 4 e
gorgement d'un conduit , d'un égoût , des muet au 2d. ] Engourdir , c'est propremeni ,
>
vaisseaux du corps humain , etc. = Engorger, dier la liberté du mouvement à quelque mem
boucher le passage par où les eaux doivent bre ; le rendre comme perclus. Engourdisse
s'écouler. » Les immondices ont engorgé cet ment , est l'état de quelque partic du corps
égoût. » Il est engorgé ; il s'engorge. - qui est engourdie. » Le froid ergourdie les
-
san , sante : 2"è moy., zlon.] Qui engraisse. bateau . „ Notre bateau s'est engrave. e
s'engraisser dans unea faire ,y faire un grand engrené, c'est à lui à moudre. - Il se dit
profit. = ;°. Salir avec de la graisse. » En- plus souvent de cette manière. === En style
»
-
graisser de l'écofe en la maniant.» Cette étofe fig. famil., engrener bien , ou mal ; bien
smigraisse aisément. == 4 '. S'épaissir et ou mal comencer dans une afaire.
- 3 .
centraciet une certaine graisse , en parlant Nourrir les chevaux de bon grain , pour les
du vin et des liqueurs.» Cevin s'engraisse , rét ablir , lorsqu'ils sont maigies , ou qu'ils
ont été malades.
>
voit qu'une connoissance légère et superfi- blés , des avoines, etc. , qui étaient en ja
cielle de la nature, ce qui lenhardit de nier velle, pour en faire des gerbes. » Enjaveler
la Providence. Trad. de Cumberland . Il faut, des blés , etc.
à nier , etc. ENJEU , s.m.. ( An-jeu
- ? 1" , 1ɔn . ] L'ar
ENHARNACHER , v . act. [ An-arnache : gent qu'on met au jeu. Trév . Ce qu'on met
aspirez l'h . ) Il signifie la même chose qu'har . au jeu , en commençant à jouer , pour être
nacher , mettre les harnois à un cheval. =
> pris par celui qui gagnera. Acad . „ Voilà
On dit par plaisanterie , à un homme véru mon enjeu : garder ses enjeux . » J'ai retiré
d'une manière extraordinaire :: » Comme mon enjeu. * Richelet dic ar - je!, ou ,
vous voilà enharnaché ; qui vous a enhar- enjeu. “ Tirer son au jeu , ou , son enjeu.
nach : si plaisamment? res
On ne dit plus que le second,
ENJA MBÉE ,s. f. [ Anjanbe-e : les 3 ,"'s I ÉNIGMATIQUE , adj. ENIGMITIQUE
lon. , 3® é fer. , 4€ e muer. ) Espace entre les MENT , adv. ENIGME, s. f. [ On ne mouille
deux jambes étendues. Trev . L'espace qu'on pas le g : tike , likeman ; e muer. ) Enigme,
enjambe ; l'action d'enjamber. Acad . Rich . est une proposition qu'on done á deviner ,
Port . » Faire de grandes enjambees . = et qui est cachée sous des termes obscurs ,
D'une enjambée , adv. » Des bottes qui font ambigus , et leplus souvent contradictoires
sept lieues d'une enjambee , étonnent notre en aparence. » Faire deviner une énigme. .
imagination , mais nous n'y ajoutons aucune Figurément, discours obscur , et dont on ne 2
lon. au 2d. ] Ces deux möts ont le mène sens. : a.ces möts. L'ortographeordinaire est capable
Joli ornement, ajustement : mais le 2d ne se d'induire en erreur pour la prononciation. En
dic que des ajusternens qu’on taic à de petits écrivant enivrer , enivrani , etc. , il semble
>
ouvrages de peu de valeur. » Il a fait bien qu'on doit prononcer énivrer , énivrant , >
des enjolivemens à sa inaison. » Cet étui est coin ne o.2 prononce énigne , énigmarique.
trop uni, ilytaut
vûres .
у mettre quelques enjoli- Que si l'on écrit enzivrer, cəmne ennuyer ,
l'ortographie est alors conforme à la pronon
ENJOLIVER , v . a. ENJOLIVEUR , S. m . ciation . Dans l'un , co:nme dans l'aître de cus :
re
[ Anjolivé , veur. ] Enjoliver , rendre joli , deux mois , la 1 n ne sert qu'à doner å l'e
plus joli , en parlant des choses,car il ne se le son de l'e , et la 2e se joint à la voyelle :
>
dit point des persones.. » Il a enjolive sa mai suivante. Pour être conséquent , il faut écrir;
šon, sonivecabinet , etc: ŞEnjoliveur, celui enuyer , enoblir , comi ne on écrit enivrer ;
quienjol , qui pâre , qui embellic . e
ou il faut écrir enni vrer , common écric
ENJOLIVŮRE , voy. ENJOLIVEMENT: eirrblir , ennuyer . Il serait donc convenab !:
ENJOUÉ. ÉE , adj . ENJOUEMENT, s. m .
.
qu'ennemi , qui a una n de trop , la cédâe å
[42
An--- jou-e, ée; an-jshmın : 3® éter .aux enivrer , qui en a une demains. Voy.Env.. ,
dans eni.
219 " , l'e du 3e est entièrement muer. Ri- Voy. ENNEMI. L'Acad. avertit re
que
chelet écrit commeon proaonce , enjoiment . ] vrer ec ses dérivés , la pte syllabe est nasale.
Enjoué , qui est d'huineur gaie , badine . L'A Il ne reste donc plus d’n pour l'i qui suit , ce
c.al, ajoute , folâtre ; mais il se :nble que: il faudrait prononcer an - ivré. On écri-.
cedern
de l'enier
joûm t ...for
estentrop t, et qu'il désigne l'excès. yait aùcrefois enyvrer avec un y , parce qu’o:12
Home fori enjoué. Que écrivait yvre , yuresse ; mais il n'y a aucun :
cette femme est enjouée ! » Esprir , air enjoué: raison pour mettre là cęty , qui est une lettre
>
humeur, conversation enjorée , styl : enioné étrangère qui ne doit plus êtiz employée que
Enjoué, gri }, réjouissant (Synon. ) C'est pour narquer l'éry:nologie grecqu: , ou pour:
par l'humeur qu'on est gai; par le caractère faire fonction de deux i , con ne dansayant ,
d'esprie qu'on est enjoué par les façons d'a- essuyer. Voy A , voy. Y.
gir qu'on est réjouissant. Le triste est opposé: ENNIVRANT , qui ennivre.Liqueur enn
auau premier;
troisième.le »serieux au second ; l'ennuyeux vrante.Il est plus usité au figuré qu’r u propri..
Un homme gui veut rire ; » Bientôr les sois niênus seront forcés d'ou •
un homme enjoué est de bonne compagnie; yrirles yeux, au milieu de la vapeur enivr.int
>
cst loin des éloges enivrans que lui prodigue act. * ENLEVÛRE , s. f. [ Anlèveman , An
se
une aveugle prevention. Sal.jun . levé' , Anlevure ; 1 ' lon . °
2 è moy . aure :) с Cr
ENNIVRER , rendre ivre : » 11 l'ennivra . e muet aux deux aîtres ; 3 ° e muet au 1
» La bière ennivre conime le vin . » Il s'eil- ; , - Dans le verbe ,
é fer. au 2d , lon , au *
nivre tous les jours. -- Ondit , par extension , l'e muet se change e : è inoy . » Il enlève ,
que le tabac ennuvre ; que les vapeurs d'un il enlèveral , etc. 1 Enlèvemºné ne se dit que
pressoir ; 94 ? certaines odeurs ennivrent. du Rapt , de l'activa par laquelle une per
= Il est beau ari tiguré. » Les louanges , sone est enlevés maigre elle , ou une chose
les flaccerie ; ennivrent. » Cet homme s'eiz- est enlevée malgré celai à qui elle apar
nivre de la bonne opinion qu'il a de lui- tiens. » L'enlèvement de Proser: ine est fa
même. Rizcine , dans Androm 190e , dit , de meux dans 12 Fable ; et celui d's Sabines ,
Pyrrhus : dans l'Histoire Romaine. » Bien des Filles
consentent à leur entivement , sous l'espoir
S'ennivrer , en marchant, du plaisir de la voir.
» Heureux , au sein de Dieu , qui couronne de forcer leurs par :!1s i consentir à un ma
tes travaux ; nageant dans son immensité , riage qui ne leur agrée pas. Après l'enle >
ses doux pavors ; ce fut la discorde, qui l'en- Enlever. des pierres avec une grûe. » Un
rivra de ses poisons . Ibid. » Sa,redoutable tourbillon l'enleva . 2°. Emmener par
épée s'enrivre de carnage , et sèine par- tout force . » Il a enlevé cerre fille. » On l'a
le trépas. Ibid . = 3 ° . Enlever , en par
enlevé de sa maison . = .
Ainsi l'Auteur du Dithyramb:', aux mânes poste. == 4.° Enlever , transporter d'ad
de Voltaire, a dit ce qu'il ne voulait pas dire , miration . » Ce Prédicateur cette pièce ,>
des passions.
ENLACEMENT , s. m . ENLACER , V. a . * ENLEVIRE , petite vessie ou bube>, qui
[ Anlaceman , enla -cé : 2€ lon . aur"er , ze vient sur la peau. Ce mot est corrompu
e
muer ; ! ) est fermé au 2d . Devant le must d'élevare , et l'on ne dit plus que celui-ci.
l'a est long : il enlace , enlicera , etc. ] En- * ENLEVÉE , s. f. Enlèvement. C'est
lacer , est l'. Passer des cordons, ou des la- un mot de Pluche . » Il seroit encore mieux
cets , etc. , les uns dans les autres . » Enlucer de défendre les enlevées , et de laisser aux
des rubans , dis branches d'arbres, = 2°. Passer particuliers le soin de conserver leur blé.
- 2 -
dans un même lacet. » Enlacerdes papiers. Enlevée n'est point dans les Dictionaires.,
= Enlacement , est l'action d'enlacer , ou On* dit
ENL Enl
IASève ment. v . act. est un gasconis
SER
l'éfet de cette action .
ENLAIDIR , v.v.a.
> a . et n . [ Ar - ledi : 1"€ lon ., me. Ondic Accoupler . » Enliasser des tor
On dit Accoupler.
.2° é fer. ] Rendre laid : » La petite vérole l'a chons. Gasc. Cori.
enlaidie. = Devenir laid, „» Elle enlaidic * ENLUMINER , v. act. ENLUMINEUR 9
tous les jours. EUSE s. m. et fém . ENLUMINÛRE , S. f.
[ Anluminé,
Ε Ν Ν Ε Ν Ν 97
e
[ Anlumine', neur , neú --ze , nfüre : 4® é fer. ennuyer , etc. Voy. Enn. - Ennemi devrait /
er
au '' , loa. aux alicres. ] Enluminer , c’ese céder à enivrer une n , qui est inutile au
> >
excès et devenir rouge et en Hainé pour avoir version pour , qui est oposé à . : . . Enemi
trop bu. -- On dit , moins basseinent , que des
l'ardeur de la fièvre enlamine le visage d'un
cérémonies, des procès. » Enemi de la
vertu , de la raison , de la société. 4.
malade. - Dans le Dict. de Trév. en dit Enemi se dit des animaux , meine des
même que : » la puleur enlumine agréa- choses inanimées. » Le Chat est l'énemi de >)
la Souris
blement un visage, mais cela ne pourrait chou , le Crapaud de la Beletre. » Le
est l'énemi de la vigne. » La débau.
se dire que dans le st. badin .
ENMĖNER . Voy. EMMENER . che est l'enemie de la santé . = ſ '. En Poé
ENN. Dans
comence cette syllabe , quand elle
le mot , lai n est muette : elle
sie , on l'emploie comme adjectif,. » Les des
tins énemis, les vents énemis , la fortune
ne sert qu'à doner à l'e le son de l'a. La enemie , pour dire , contraires. - On dit ,
2d s’unit avec la voyelle suivante : Enno- en prose , nacion.enemie , peuple én?mi , en
blir ,ennui , ennuyer , etc. Pron . Anoblir pays énemi, = = Il suit toujours , même.
anni , anuyé, etc. On ne devrait donc pas
mettre, cette double n à ennemi , puisqu'on enChasse
vers,l'avide
lenom qu'il
oiseau modifie.
, détruis l'ombre enemie.
ne prononce pas anemi , mais énemi; et on De Lille.
devrait la mettre à ennivrer et à ennorgueil- Le même Poère die du Soleil :
lir , qu'on écrit mal-à-propos enivrer , enor-
> Si de taches semé , sous un voile éneri ,
gueillir , puisqu’on prononce anivre , an- Son disque renaissant se dérobe à deini,
orgueilli et non pas énivré , énorgaeilli. Crains les vents pluvieux .
Ex ne. La pénultième est bréve , Étrenne, On dit , en st. prov. Autant de pris sur
qu'ilprenne , qu'ilaprenne, etc.'— On - l'énemi: c'est toujours beaucoupd'avoir tiré:
pourrait re mettre qu'une n , et remplacer quelque chose d'une persone avâre , qui ne
, qu'on suprimerait par un accentgrâve veutjamaisriendoner.
celle
sur l'e ',
, pour marquer le son de l'è moy.» Rem . Enemi régit le darif , mais avec l'ar
Etrène , qu'il prène , qu'il aprène ,etc.
> ticle défini. » Les impies sont les énemis de
ENNEMI , ou plutôr ÉNEMI , IE, subst. l'État bien plus encôre que de la Reli
>
m . et fil Prononc. die l’Acad. comme s'il gion . Voyez plus haut plusieurs altres exem
Y avaitenemi , c. à d . avec un e ouvert : ples. * M. Sabatier de Castres enipluie l'ar
mais aucun de nos mots , excepté être , ne ricle indéfini ( la prép. de sans article.) » Ce
comience par un é ouv. L'é d'énemi est fer. ton éremi de parûre et de prévention , a
comme
mencént
tous les mots de la Langue qui co vraisemblablement contribué au peu de suc .
par un e , et qui ne sont pas sui- cès des productions de M. Tanevót , dans un
vis d'une' in ou d'une ñn . - Mais si énemi siècle où l'on ne goûte que les pointes , le
a le 1" é fer., et quand mêmeil2 auraitcet persiAage , et la fatigante énergie de nos
& ouvert, pourqul'oiécrire avec2 n?Cette prétendus penseurs en vers. - Jepense que
ortographe est capable d'induire en erreur et l'Auteur devait dire , ce ton énemi dela pa
Le peupleet lesétrangers ,et à faire pro rûre ? de la prétention ; comme on dit
boncer , ou an -nemi , comme on prononce énemi de la joie , de la paix , de la con
>
en certaines Provinces, ou du moins anemi , trainte , et non pas enemi de joie , de paix ,
>
gociant. » Les Sciences , les beaux Arts en cette manière d écrire ne représente pas la
noblissent une langue.. L'un signifie , rendre prononciation , cù il me seirble qu'on fait
>
dern, ] Ennui , Lassitude, langueur d'esprit, l'écrit l'Acad. » Cet homme ennaie tous ses
causée par une chose qui déplatt par 'elles auditeurs. Au futur , il enneyera , etc. Peut >
sa sedurée.
même , ou oùparl'on Trév. être en conversation , où la prononcion est
par la plus
Ou l'Acad.
disposition troûve , ajoute rapide , peut- on prenoncer ennaira.
» On ne peut entendre cela sans ennui. » syllabesduseulement
L'Abé Resnel , qui fait ce mot de trois
, n'aurait dû l'écrire
Le pas
longSermon , quoique
: il m'a fort beaud'ennui.
causé beaucoup , étair trop avec un y co un e muet .
Au pluriel, il signifie quelquefois , tristes- Pour les désigaer tous , il me faudrait vingt
>
aussi sensiblement que si je n'avois point de nuyer à atendre c'est s'ennuyer en aren .
déplaisir. dant ; s'ennuver l'atendre , c'est s'en aler ,
Rem. 1 '. Ennui a un sens passif : il se parce qu'on est làs d'atendre . = On dit
dit des persones , qui s'ennuyent , qui sont aussi , il m'ennuie ici , il n'ennayait de
>
> d'une
l'on dirait , l'ennui d'un discours , d'une que. » L'ennuie beaucoup que ma scur are
conversation :: ce n'est pas l'usage. Je pense rive. Mais on dit fort bien , en enpr.yane
que l'on devait dire , malgré l'ennui qu'elles l'impersonel.» Il m'ennuye que vousnesoyiez
lui donaient ou sausaient. vena. Acad . * j'ennuie pour je men
2°. Dans cette expression mourir d'en- nuie , est un aûrre gasconisme. — * An
nui , ce mot a son sens propre , et non ciènement on disait être ennuyé pour érre
pas celui de chagrin. » Je comprends bien fâché , chagrin , désolé de , etc. » Il eroit
tous les soins que se done M , de Grignan , fort ennuyé pour quelques scandales , qui
pour vous empêcher d'y mourir d'ennui. Sé- étoient survenus. Chron .
vigné . ENNUYANT et Ennuyeux se disent indi
13. Op dir , Sécher d'ennui. Rousseau >
féreinment. » Homme ennuyant , ou 12
avait besoiu d'une syllabe de plus . , a
qui dessécher nuyeax . » Cela est fort ennuyhnt : discours
dis d'ennui , ennuyeux . Temps ennuyeux ou ennuyant
ENO ENO 99
- Ces deux adjectifs suivent ou précèdent son dicte cette manière d'écrire , cet adverbe
leurs substantifs. C'est à l'oreille et au goût étant forinć d'énorme, dont l’e foal est muet ,
à leur assigner la place qu'ils doivent ocu- mais l'usage a prévalu , d'écrire énormément
per. avec un accent aigu sur le ed é ; et c'est
ENNUYEUSEMENT , adv. [ A -nui nne exception à la règle de la formation des
ień-zeman : 3 ° lon. 4° e muet. ] Avec en- adverbes. ] Enorme , démesuré , excessif ,
>
il faut prendre garde aux moindres énoncia- querant , qui s'enquiere avec crop de cu
tions. = Enoncer s'exploie surtout avec riosité. Il n'est que du style fanilier , badin
le pronom pers. Enonciation
nonce mal .
» Il s'énonce sebien, il s'é- ou
dit aussi
critiquc. » Vous êtes crop enquérant ».
C'est une femme fort enquér.inte .
en ce sens , pour la manière de s'énoncer. S'ENQUÉRIR. Je m'enquiers , tu t'ens
Avoir l'énonciation belle , heureûse. — Mais quiers ; il s'enquiert : nous nous enque
-
le verbe est plus usité que le substantif.. rons , vous vous enquérez , ils s'enquièrent.
ENORGUEILLIR
NORGUEUII
, cu bien mieux , Ex- Je m'enquerais , je m'enquis , je me suis
LIR
v.act.[ 4-nor- ghen gli : enquis. Je m'enquerrai, je m'enquerrais. En
>
mo uillez les II. L'usage est pour la 150ma- quiers- toi qu'il s'enquière , que je m'err
prononciation
nière ; mais la prononciati on exigerait quière , que je m'enquisse . — S'informer ,,
qu’on adopât. la 2d" . Pour la double n , faire recherche. Il régit l’abl . ( la prép . de. }'
voyez -en la raison à Enn et à ENIVRANT , Enquérez -vous soigneusement de cela .
etc. . Pour l'x ajoacé après l'e , voyez Cueil Il faut s'enquérir de la vérité du fait.
LIR. --- M. l'Abé du Resnel écrit orgueuil , Pour le régime de la persone , il régit à ou >
enorgueillir , on serait porté à prononcer court est vrai. = On dit,, dans le Dict.
énorghégli : ue n'exprime pas le son de la Gramm . que ce verbe est peu usité hors de
dipht eu. Voyez ORGUEIL. ] Ennorgreuil- l'infinitit et des temps composés. On devait
lir, rendre orgueuilleux . » Les succes l'ont se contenter de dire > qu'il est plus usité
ernorgu erilli
lissez-vous ?. »» JeDequoi vous ennorgueuil-
m'ennorgueillis justement dans
ples. ces temps-là queétait
S'enquerir dansdulesbeau
teinpslangage
sim
d'être le fils d'un tel père. Th. d Educ. Le
Magistrat dans le dernier siècle : il a un peu vieilli";
. » Ces rivaux ( les Anglais ) en- mais il est bon et utile , et il 'dit quelque
richis de nos dépouilles , enorgueillis pen-
dant cinq ans ans de nos écaris , etdeve- chos e de plus fort que s'informer son sy
nonime. S'informer c'est seulement cher >
musgrands fatalLiiténg,uequi
paréllaever.
choie de nous t, nous empê- cher , demander des éclaircissemens pour sa
ÉNORME voir ce qui est. S'euquérir , c'est faire des
adj . ÉNORMÉMENT plus ou moins étendues , pour aqué
E NORMITÉ , s. f.[ 7" ¿ fer.3° e mueradv.au enquêtes
>
re e
rir
ormeau 2d :
éénfer. énorméman . Richelet chốse. Enconaissance
une ample
demandant une et exacte
chose de la,
à quelqu'un
écrit ment
> et il semble que la rai. on s'en informe : en le demandant à plu
N2
100 E NR ENR
sieurs , ou en pressant , en poursuivant de soin vif et pregant : » Il enrage de la faim ;
questions une persone instruire , on s'en- d'un desir ardent et violent. Il enrage de
quiert. Ce dernier verbe est l'espèce , l'aû- parler , de jouer ; d'un dépit ,d'un déplaisir
>
peut - on pas dire que ce mot s'est introduit beaucoup de la disette et de la fatigue. On
par corruprion , de s'inquiéter ? » Il ne s'in- le dit sur- tout des jeunes libertins , qui cou
quiere de rien . rent le monde. - Il n'enrage pas pour men
EXQUÊTEUR , ne se dit qr’au Palais. Juge tir : il a une grande inclination à mentir.
ou Officier comis pour faire des enquêtes . On dit aussi , d'un homme qui ne fait que
ENRACINER , v . neut. et récip . [ Anra- tracasser , et qu'on ne saurait satisfaire sur
cine. Son plus grand usage est au figuré. Il rien , qu'il ferait enrager la bête et le Mare
laisser. chand.
avec laisser.
s'emploie comme verbe neutre , avec
» Il ne faut pas laisser enraciner les maux , ENRAGÉ , Ée , adj. Violent , extrême : mal
>
les abus , les mauvaises habitudes. — Il est enragé, douleur enragée , faim enragée , pas
aussi réciproque. » Quand une opinion vientsion enragée. -On le dit aussi des per :
à s'enraciner , il est dificile de la detruire . sones , pour insensé, furieux . » Il faut qu'il
Enracine'se dit au propre et au figuré. soit enragé de faire ce qu'il fait. = S. m .
» Arbre bien enraciné. : un mal enraciné. C'est un enragé , un homme fougueux et im
ENRAGEANT , ANTE , adj. ENRAGER , pétueux. Un Auteur assez moderne l'emploie
re
v. neut [ Anrejan , jante , jé ; ; " lon. aux au fém . dans une accception aprochante du
deux premiers ; l'e devant l'a y est muet : sens propre. » Ces enragées ( les Prêtresses
il n'y est mis que pour doner au g un son Idolâtres ) impriinent tant de crainte aux
doux , qu'il n'a pas devant l'a et l'o; et c'est Assistans, que , et Ler. Edif. Tout cela
aussi pourquoi on écrit j'enrageais , il enra- n'est que du style familier , chagrin et cri
>
plus souvent au figuré , parce que les oca- avec une chaine de fer , ou avec une pièce
sións de l'employer sont plus fréquentes. On de bois pour en retarder le mouvement dans
le dit d'une douleur qui fait beaucoup sou les descentes rapides. » Il faut enrayer une
frir. » Il enrage du mal de dents ; d'un be- des roủes ; ou , neutralement , il faut enrayer.
EN Ř ENS 1or
3. Figurément , style familier et badin , ENRICHISSEMENT ne se dit qu'au figuré.
arrêter la trop grande vivacité de quelqu'un. On ne dit point , dans le sens litéral , l'en
» Vous êtes trop vif , il faut enrayer. = richissement d'un homme , son enrichisse .
4. En agriculture , enrayer ( v . n . ) Tracer ment par le comerce. Il ne se dit que pour
le premier sillon . ornement , et il n'est aplicable qu'aux choses.
e
ENRAYURE , s. f. [ Anré- ill- re ; 1 " et zº » L'enrichissement d'un habit , d'une tapis
lon, 2º é fer. dern . e muet . Autrefois , serie. » Les dorûres sont d'un grand enri
enrayeure. ] Ce qui sert à enrayer. » L'en- beaux
rayûre câssa au milieu de la descente.
çkissement dansun apartement. » Il a faitde
enrichissemens dans sa maison . » Ces >
cent, ni n'écrivent l's. 'Et les opinions et la marine, sur-tout des premiers. Enróler des
pratique des Auteurs et des Imprimeurs étant Soldats , des matelots. » On l'a enrôlé , il >
ne pouvons nous
ainsi partagées , nousl'aître déci-: s'est enról. = Par extension , et dans le
der sur l'une ou sur de ces manières style familier , on dit , s'enróler dans une
on choisira celle qui plaira le plus . On es' confrérie , dans une compagnie.
également partagé entre registre et regître. ENROUEMENT , s. m. ENROUER , v. a.
Voy; Ce mor . ) Enregistrer , c'est mettre [ Anrolman , anrou -é ; z lon . au rer : l'e
sur les registres où sont les actes publics. après l'u y est tout - à - fait muet. ] Enrouer
Enregistrement est l'action d'enregistrer . c'est rendre la voix rauque et moins nette.
L’édit aétéduenregistré:on
Déclaration
a enregistré la Enroúment est l'incomodité de celui quiest
Roi . » Une saisie réelle ne enroué. » Le brouillard l'a enroué : il s'est
vaut rien , si elle n'est enregistrée. » On enroué depuis huit jours . » J'ai un grand en
s'est oposé à l'enregistrement , etc, roument.
ENRHUMER , V. act. [ Anrumé: 1" lon. Rem . M. Tissot die enrouûres , c'est un
3º
3 é fer. ] Causer du rhume. » Un rien barbarisme. M.Desgrovais lemet au nombre
L'enrhume. » Vous vous enrhumerez. = On des gasconisines , et l'illustre Médecin Suisse
, birlesquement , d'une couleurmanquće l'avait
dit
et peu agréable , couleur de diable enrhume.
probablement pris à Montpellier.
ENROUÉ , ÉE , adj. Il doit toujours sui
L'Acad .ne met pas cette expression et il vre le substantif. Rousseau le fait précéder.
n'est
pas trop sûr de s'en servir. A chaque instant redoublent les injures ,
ENRICHİR , v. acc. ENRICHISSEMENT , Les a gres sons , les enroues murmures.
s. m. [ Anrichi , chiceman ; 1" lon. 4° e muet Cette inversion est à peine suportable dans
au 2d. ] Enri, hir se dit au propre et au figuré. le style marotique.
» Ce comerce l'a enrichi : S'enrichir des ENROUÉ est employé adverbialement dans
dépouilles d'autrui.- „» La broderie enrichit cette locution. » Il parle enroué.
(Orne ) fort les habits. » Enrichir son âme ENROUILLER , v. a. [ An- rou - glie'; ire
de mérites et de verrus. „ Il s'est enrichides lon. 3º.é fer. mouillez les 11. ) Au propre ,
dépouilles
richit p de l'antiquité . »» Lamémoires'en
La mémoire s'en rendre rouillé. » L'huinidicé enrouille le fer.
ar la leçare. -
Enrichir une lan- » Le fer s'enrouille. - Au figuré. L'oisiveté
-
gue : la rendre plus abondante , plus riche enrouille l'esprit. » L'imagination s'enrouille
>
verbe , l'afest long devant l’e muet. » Je m'en- crois et je sais que vousêtes tout comme il faut
súble , vous vousensábleret , etc. ] Ensâble- pourn'être persuadée qu'à bones enseignes.Sév.
ment , amâs de sâble , fornie par les eaux ou » Je ne mefierai à lui qu’à bones enseignes.
>
gene la navigatien dans cette rivière. » Le enseignes de quelqu'un , suivre son parti.
vene cause des ensäblemens dans les déserts ( n '. 3º. ) Et proverbialement,, ( nº. 2º. )
de l'Arabie. == Ensabler , faire échouer sur être loge's à la même enseigne. Etre dans la
le sable. » Le bacelier nous a ensablés . Il ne même situation , avoir le même sort. - On
se dit que sur les rivières. S'ensabler , cii d'un méchant portrait , d'un mauvais ta.
échouer sur le sâble.. » Le båtcau s'ensabla . bleau , qu'il n'est bon qu'à faire une enseigre
» Il s'ensáble à tous momens. à bière.
ENSACHER , v. a . ( Ansaché : 1ro lon . .
ENSEIGNEMENT , s. m . ENSEIGNER ,
3º é fer. ] Mettre dans un grand sac. - En v . act. [ Ancègneman , né. , "ree.lon . 2° è noy ;
sacher des noix , des pommes. mouillez le g : 3 * e muet au 1er , é fer. an 2d ]
ENSANGLANTER
res
v. act. [ Ansanglan-
, V. Ansanglan lastruction. Instruire. —— Le substantif ne se
; i
te;lesertrois ?"** sont é
longues, dern,. ter.] dit guère que deschoses morales. Le verbese
Souill de sang. » La blessure qu'il reçut dis aussi des Lettresetdes Arts.. » Iln'a guère
ensanglanta
ensanglantée.tout son habit. » La terre étaie profité »des bous enseignemensqu'on lui
nousa
Nous eussions dans le meurtre ensanglanté nos mains. servir d'enseignement. » Enseigner les igno .
MARIN . Fédéric.
rans.. »» Enseigner la vertu ; les sciences , les
La figøre est hardie , mais elle est belle. = langues. =
Enseigner , c'est aussi indiquer,
Figurement. » Ce Prince a ensanglanté son doner conaissance de... » Enseignez moi s!
règne ;ila été crual , il a fait mourir beau- maison ,certe recette.» La natúrenorsensei
>
glanter la scène , représenter aucun meur seigné ne se dit que des choses. On ne dit
sur leIGNE
treENSE théâtr, es.
. f. er m . [ An -cèg-ne ; qre point d'un enfant qu'il a été bien ou mal en
lon. z' è moy: mouillez le 83,3e9muct.] seigné,' quoiqu’on dise enseigner des enfan
е s;;
» Les
mais on die fort bien , par exemple ,
Enseigne est fém . 1 °. Quand il signifie mar sciences enseignées methodiquement ne s'ok
que, indice servant à faire reconaitre quel blientguère.
que chose. » L'enseigne que vous m'aviez
)
Rem.
donée pour trouver cette maison , n'était pas noms
1. Enseigner , régit à devant les
et les verbes. » C'est lui qui a enseigné
fort juste, - Il se dit ordinairement au plu à ce jeune homme la Philosophie. » Il lui a
riel . » Doner
Tableau de bones
que l'on atacheenseignes.
à la maison- d'un
2 . enseigné à lire , à écrire. * Ancièneinent on
Marchand, d’un Artisan , d'un Aubergiste, disait, enseigner de. » Elles leur enseigneron!
etc. Son enseigne est an lion d'or. »» Il de >
seignes que , etc. Cela est si vrai que , etc, Bossuet l'a employé dans le sens de rout-à
Abones enseignes , avec conaissance et sur la -fois, » Ilsméprisoientensemble le mariages
ENS ENS 103
l'usage des viandes , et les Sacremens. - Eni
C
ENSERRER , v. act. [ Ancéré : 2° ê ouv.
2
e
semble n'est plus usité dans ces deux accep- et long , r forte , 3º é fer.] Enfermer , con >
renlu de mes oreilles , voler en l'air , etc. , ment enveloper un corps mort dans un suaire,
expressions universellement reçues , et copićes pour lui doner ensuite la sépulture dans la
meine des Anciens. terre. Ensevelissement , c'est l'action d'ense
2º. Montesquieu a fait d'ensemble une velir. = Le substantif ne se dit que dans
espèce d'adjectif, et lui done le sens de réuni , le sens litéral ; le verbe s'emploie aussi dans
Tassemblé. » Pendant qu'il resta avec son ar- le figuré . » Etre enseveli dans le sommeil ,
>
mée ensemble , Annibal battic les Romains : dans la retraite , dans les livres dans le
mais lorsqu'il fallur qu'il mît des garnisons chagrin , dans la débauche. » Son nom est
dans les Villes ... ses forces se trouvèrent enseveli dans l'oubli , etc.
trop petites. Le mêine Auteur dit : » La » Il faut ensevelir ce secrer.
Ville, déchirée , ne forma plus un tout en- Un coeur que l'univers eût eu peine à remplir ,
semble. Je doute que cela fût du goût d'au- Dans un désert affreux peut-il s'ensevelir ?
jourd'hui. CAMPISTRON
3. A propôs de tout ensemble , on disaie ... Un gros de soldats , se jetant entre nous
autrefois, le tout en seinble d'un tableau : on Nous a fair, dans la foule , ensevelir ros coups.
die aujourd'hui l'ensemble , et on l'étend
>
Rac. Alex.
aux ouvrages de l'esprit : on l'emploie aussi ENSORCELER , v. act. ENSORCELLE
an figuré : « Qui peur développer les ressorts MENT, 5. m . [ Ansorceli , cèleman : 3 e mues
sagesse
demondcerree ? C'e éternelle qui gouverne le au 1 " , è moy. au 2d , dont la 4º e muer. -
st un plan immense , dont nous Dans le verbe, l’e muet de la zº se change
n'appercevons ni l'ensemble , ni les détails , en è moy. devant la syll. fém . : il ensorcelle
ai les moyens, ni les motifs. P. Berthier. ou , eniorcèle ; ensorcelleri , ou , ensorce
>
l'Acad. ne le dit qu'en Peintûre et en Ar- lera , etc. ) Ensorceler, c'est jeter un sort ,
chitectûre. » Il y a de belles figures dans ce ou maléce sur quelqu'un. Ensorcèlement ,
tablera
, de beaux morceaux dans cebâtiment, c'est l'action d'entorceler, ou cxagér
mais l'ensemble n'en vaut rien .
le préte ndu
Elle dit éfer de cette action . Par ation ,
roue ensemble , mais dans un sens ils se disent au figuré ( st. famil.) » Cerce
aussi, ledifé
peu rent. » Il y a quelques défauts femme l'a ensorcelé : elle l'ensorcélera , s'il
prend garde.
dans ce cableau , mais le roule ensemble ne n'y prend garde. » Il y a de l'ensorcelcment
a
1
104 ENS ENS
ensuite où vous m'avez dit ; et non pas ensuite avons dit plus haut , ce qui s'en ensaivit.
éré. = Ensuite est aussi préposition , régissant Ces deux en de suite font une cacophonie ,
>
le genitif ( la prép. de ) » Ensuite de quoi, en- qu'il faut éviter. Il faut dire alors tout ce qui
suite de cela , expression, dic Vaugelas, qui s'ensuivit de là , etc. ou prendre un autre
est française , inais qui n'est pas du beau tour. Voyez un exemple de Mallebranche , au
style. L'Acad. avertit qu'elle ne se dit mot suivre. = 3º. Il s'ensuit que regit
guère que dans les deux phrases que nous l'indicatif dansla phrase afirmative, et le sub
avons citées. === * Alltrefois on l'einployait jonctif , quand elle est négative ou interro
avec toute sorte de mots . » Lorsque la ven- gative. » Il s'ensuit de là que vous avez tort.
geance comence , c'est ensuite de la prière » li ne s'ensuit pas , ou s'ensuit-ilde là
»
la que
des saints . Boss. » Ensuite de cette beile ré vous ayiez raison ? * Le P. Griffer met l'indi.
flexion , mon cœur galope comme le vôtre, catif dans une phrase interrogative. » S'en
et je ne souhaite rien tant que de partir. Sév. suit- il de là qu'il sufit de croire en J. C.
On dirait aujourd'hui ; en conséquence de la pour avoir la vie éternelle ? - Je crois qu'il
prière etc. Après cette belle réflexion etc. - faut dire , qu'il suffise. On nploie , il
* Un Auteur moderne en fait un adverbe de s'ensuit dans les aûeres temps. » Il s'ensui
temps. >> Quelques jours ensuite , le Brame ' voir, il s'ensuivroir, il s'ensuivra que ,
honora le Missionaire d'une seconde visite. ENT', terminaison de certains teinps des
Let édif.Dites , quelques jours après. M. l'Ab. verbes , l’e y est muet , l'n ne s'y,' prononce
Grosier l'emploie comme adv. de lien.» Deux jamais; le i ne se prononce que devant une
pages ensuite l'apologiste ( de Sénèque ) oublie voyelle. » Ils aiment , ils aimerent . ( pron .
>
parfaitement le rôle dont il s'est chargé. Je ème, émère. ) Les gascons prononcent l'n
voudra dir : deux pages apr
is e ès. Md de et le i , fais
e en ant l'é fermé. » Il- 7éménte .
B. dit immédiatement ensuite , peu de ENT , finale brève dans , accident , dent ,
temps ensuite , et même, l'année d'ensuite , ce argent , arpent , parent , serpent , torrent ,
qui est encore plus barbare. Dans toutes ces content, présent , vent , moment , joliment ,
phrases il faut mettre après , ainsi que dans la ecc. Quand l'e se prononce comire un é
suivante. » Le Duc d'Hanover le fic peu de ouvert , violent , ardent , opulent , prési
temps ensuite un de ses Conseillers privés de dent , etc. , elle est dourcûse. Tous les pluriels
Justice. Neuf-ville , Vię de Leibnitz: Le sont longs asciitens , momens , violens , etc.
>
vice de toutes ces phrases , c'est d'associer Du temps de Malherbe on les écrivait
ensuite avec des noms ou des adverbes : il ne comme on les prononce , accidant , aparant ,
s’unit qu'à des verbes. » Puis ensuite, expres- éloquan! , il 'attant , contant , différant ,
sion , qui revient souvent dans l'Histoire présant, etc. = Les noins terminés en ent
>
grand usagede ce mot employé au mode en tant que cela me rouche. Voy. TANT.
actif, pour dire , imprimer une tache à ... ENTASSEMENT , s. m . ENTASSER , v .
» Ils laisserent le Duc de... jouir de son act
er
. [ Antaceman , ce : 1 " * lon . 3 ° e muet au
triomphe, sans mêine l’entacher
>
comune> 1 " , è fer. au 2d ] Entasser , mettre en un tâs.
1 >
ils firent quelques années après au Duc de... Entassement , amas de plusieurs chôsesdisent en
Anor. » Le seul M. . . est resté entaché, et s'en tassées les unes sur les autres. Ils se
es: moqué. I.. au propre et au figuré. » Entasser papiers sur
>
ENTÀILLE , s . f. ENTÂILLER , v.
v. act.
act. papiers , afaires sur afaires. » Il a entassé
ENTÂILLÛRE , s . t. [ Anza -glie, glié , gliû- irop de citations dans ce livre. » Entassemene
)
Te: 2 lon.3 € e inuet au 1er , é fer. au 2d , lon . de papiers , de livres , de meubles. Entasse
e Cr
boiter,» Entâiller une poutre , pour y emboi se dit d'un scion d'arbre , lorsqu'il est greffe
ter des solives . sur un aùrre arbre. Enter , greffer , faire une
7
ENTAMER v . act. ENTAMÛRE , s . f. ente. » Une belle ente ', faire une ente , des
e
i
Į[Antamé,mare : ;1 te lon . ; ° é fer . au rer > entes. » Enter un poirier , un pommier. Enter
lon, au zd. ] Entamer,au propre, c'est faire une franc sur franc ; enter sur sauvageon .
petite déchirûre ; entamer la peau , la chaire ; Ente ne se dit que dans le propre : enter se
petite partie d'une chôse entièr ; dit aussi au figuré, mais seulement dans le
entamer pain , un pâré , une pièce de
du style familier. » Cerre farnille est entée sur
drap, unsacd'argent. ='Aufiguré, co- une telleetaùcre : c !le y est entrée et en a pris
les armes. » Ils se sont entés sur
mencer;entamer une matière , un discours , etc. le nom
Rem. Ce mot se dit élégainment au figure . une telie maison : ils prétendent être de cette
» Il s'est laisséentamer :( on a découvert ses maison : ils n'en sont pas. » Gascon enté sur
sentimens) ne vous laissez pas entamer , pé- un normand , qui réunit le caractère des
nétrer ou gagner. (» Ilnese laissa pas enia deux Provinces.
mer ni à leurspromesses , ni à leurs menaces, Diferens préjugés , entés sur la nature,
er
entiut ferme pour lebien public. Rollin.. )) Du jugement humain corrompent la droiture.
du Resnel.
Dès qu'un Ambassadeur se laisse entamer,
ilest perdu, c. àd.dès qu'il sufre qu'on REM. * Quelques-uns écrivent et pronon .
lui retranche quelque chốse des honeurs, cert uile hante , se hinter ; c'est une fallie
qu'on lui doit, ou qu'on nelui acorde pas cé grossière ;c'estconfondredes mots yuiont
qu'o lu promi
n ia s . » Entamer une afaire , une ortographe , une prononciation et une
commencer àen parler , à en traiter.Boun. signification bien diférentes. » Ils se servent
Entamer
le un escadron, un barâillon ; l'ouvrir, de l'argentdu Roi pour senanter ( s'enter)
>
bien. }l ne s'emploie que dans ces phrases tandis que la cupidité plaidait la şière... je
proverbiales . » A bon entendeur salut-à bon ne savais auquel entendre. » S'il veut entene
entendeur peu de paroles. dre à ce mariage , s'il y veut entendre , etc.
III . ENTENDRE a diférens sens ; ouir , » Il n'y veut point entendre.
comprendre , pretendre , consentir. Voitûre ENTENDRE , vouloir , avoir intention ,
renferme deux de ces significations dans la régit que avec le subjonctif. » J'entends que
même phrase . » Il n'y a pas une dame qui ait vous le fassiez. Quand il est au prétérit , on
si bien entendu la gilanierie , ni si mal en- met le verbe régi au futur conditionel. » J'ai
tendu les galans. --Ce jeu de mots paraitra toujours entendu que vous le feriez.— Il n'est
à plusieurs de mauvais goût. pas du style élevé.
ENTENDRE , difère d'écouter et d'ouïr , en S'ENTENDRE s'acorder régit avec ou
>
ce que , entendre c'est être frapé des sons ; ens emble pour les noms et la prép: pour de
écouter , c'est prêter l'oreille pour les enten- vant les verbes. Voiture a employé la prép.à.
dre ; ouir difère d'entendre en ce qu'il marque » Vous vous êtes entendu avec elle å me
une sensation plus confûse. Quelquefois on nuire. Dites pour me nuire. – Ce régime de
n'entend pas, quoiqu'on écoute, et souvent on la prép. à apartient à s'entendre , signifiant
entend sans écouter , et l'on écoure sans en- se conaire à , être habile , exerce à , etc.
tendre. Quelquefois aussi on a oui parler » Il s'entend à conduire un procès con:me à
sans avoir entendu ce qui a été dic. „ Il est ramer des choux . Siyle proverbial.
souvent à propos de feindre de ne pas enten- ENTENDRE entre dans plusieurs expres
dre. Il est nialhonête d'écouter aux portes. sions familieres ou proverbiales. On dit
Pour répondre juste , il faut ouir distincie- entendre la Messe , pour assister à la Messe
ment. Gir . synon. » Votre solution me prol- - Entendre à demi- moi , comprendre faci
ve que vous m'avez entendu, ( compris ) ou lement, sans avoir besoin d'une grande expli.
soin que
pluíôt
be quevousm'avez écouté ,,car vous n'avez cation. — Entendre finesse ou malice à
d'écouter pour entendre. J. J. quelque chose , y doner un sens fin ou malin.
Rouss . .
N'entendre ni rime ni raison , refuser par
Rem. Entendre , ouir , régit les verbes à humeur de se rendre à ce qu'co propósc de
>
l'infinitif , sans préposition ; mais il n'a ce plus raisonable. -- DonerJeà entendre , 'laisser
régime qu'à l'actit ; il ne l'a pas , quand il est enten.dre , insinuer. in'entinis bien :
Je sais
employé au passif. Au lieu de dire avec le nous ce que je veux dire. — L'ntendons
, écoutons ce que chacun de nous dit ,
P. Charlevoix. » Ils furent entendus pro-
norcer les Saints Noms de Jesus et de Marie ou bien , comprenons bien las intentions les
>
dices : on les entendit prononcer , etc. Un uns des aîtres , ou encôre , agissons de con
Auteur très-moderne,en employant ce régime cerr. - Comment l'entend-il ? Commentdit-
l'ens
it
des verbes , met les noms au datif. » Les Evê- tendez- vous ? De quel droit fait il ,
ques protecteurs de l'Hérésiarque lui enten- cela : le faites -vous , le dites-vous ? —• Cela
doieni froidementproférerces erreurs. Berault s'entend , cela s'entend bien. Cela se supôse
de Bercastel. Il faut, l'entendoient profé- ainsi, cela doit être ainsi, cela n'est pas dou
rer , eie. » Les Peres lui entendoient pousser teux. = A l'entendre , adv . » A l'entendre ,
de profonds soupirs . Vie de St. P. d'Alc. rien n'étoit jamais difícile. Tilém . » Il semble
denienacient pousser. Il n'a ce régime à l'entendre , que je demande quartier. Bosso
..
Ε Ν Τ Ε Ν Τ TOT
On die , proverb. , ils s'entendent comme chốses. On ne l'a dit dabord qu'en Peinture
Larrors en foire , ils sont d'intelligence dans et en Architecturc. » Ce tableau est de bone
cetre afaire. Cela se prend en mauvaise part. entente. » L'architectûre en est de bonne en
Il s'entend à cela comme à faire un tente. » Il n'y a pas d'entente dans ce ca.
cofre. -On fait cant de bruit , qui'on n'en- bleau. On comence à s'en servir pour les
tendroit pas Dieu toner. – Il n'y a pas ouvrages de l'esprit. » Il y a dans ces pièces
de pire souri, que celui qui ne veut pas en- des détails heureux ; mais nulle entente du
tendre. Théâtre. Sabar. Trois Siècles , etc. » Le Lu
ENTENDU , UE , adj. [ Antandu , di-e. trin lui est préférable ( à la Henriade ) par
2' lon. 3" lon. au 2d. ] Én parlant des chô- la justesse et l'entente du plan , l'unité d'ac
>
i SeS , Bien ordoné , assorti , etc. » Cei éli- tion , etc. Id. ibid.
> Mais
.
avec ente12
fiee est bien entendu ; ce tableau est mal- te , pour dire , avec intelligence , est ua
entendu , ce discours n'est pas bien enten- barbarisme d'expression. » Ceux qui érudient
du , le dessein en est bon ou mauvais.
>
.
avec entente de pareils recueils", ea
en cirenc
En parlant des persones , Intelligent. » Il la vraie conoissance des afaires. Neufville ,
est fort entendu aux afaires, dans les afai. Vie de Leibniz,
res, du métier de la guerre. Et absolument : ENTER . Voyez ENTE .
» Il est entendu , fort entendu , ere. - S. ENTÉRINEMENT, s . m. ENTÉRINER
>
e
m . Faire l'entendu , le capable , le sufisant , v. acc . [ Antérinein an , né : 2° é fer. 4° é
er
l'important. » Voilà le peric Beaulieu, qui muet au j's , é fer. au 2d. * On a dit
s'en va faire l'enteniu cet hiver à Versail- autrefois interinement > intériner . - Le
les. Sev. Gendre écrit enthérinement avec une h >, on
BIEN ENTENDU , adv. Sans doute. » Ce ne devine pas pourquoi. Ces deux mmières
sont-là vos intencions ? d'écrire ces mots sɔnc vicieuses. ] Ce sont
Bien entendu . =
Bien entendu que , conjonction. A coodi- des termes de pratique. Entériner une Re
tion pourtant que....Il régit , ou le fu- quêre; acorder' ce qu'on demande.» L'en
tur, ou les conditionels , ou le subjonctif,
. térinement d'une grâce , din. rémission
» Bien entendu que vous le ferez , que vous etc. La vérification, l'homologation de , etc.
le feriez, que vous le fassiez. Le premier ENTERREMENT , s. m . ENTERRER ,
se merquand le verbe régissant est au pré- v. act. [ Antêreman , antêré : 22° ê ouv . et
er
sent ; le zd ,quand il est à l'imparfait, ou long; storie . 3 ° e muti au é fer . au
I
sent qu'au figuré : le per régie pour , et le régime, ce qui est un neologisme ; et aussi
2d dé. » Il a un grand entêtement pour cette adjectivement. » Les États Protestans de
femme. » Il est entêté d'une folle. l'Allemagne et de la Suisse , en housiastes de
ENTÊTÉ , opiniâtre , têtu , obstiné ( sy- leur liberté, comme de leur religion. Thom .
>
nonim . ) Tous ces mors marquent un grand » Ce Peuple enthousiaste de sa liberté jus
atachement à son sens : mais ce défaut, dans qu'à croire que les Grecs étoient les seuls
un entéré , semble venir d'un excès de pré- hommes libres par natûra. J. J. Ross22!.
vention ; dans un opiniâtre, d'une constance » Je suis enthousiaste de tout ce que les
mal-entendue ; dansun têtil , de pure in- Peintres et les Sculpteurs apellent antique,
docilité , ou d'une bonne opinion de soi- Le Chev. de la Barre. » Peut- être faut-il
même ; dans un obstiné , d'une espèce de qu’un Traducteur soit enth.siaste de son
mutinerie afectée , qui le rend intraitable. Auteur , pour le bien traduire. Ann. Litt.
- Entêté et têtu désignent un défaut, plus ENTHYMÈME s , s. m. [ Antim -me ; ;' d
>
fondé sur un esprit trop fortement persua- moy. 4° e muer. ] Terme de Logique. Ar
dé , que sur une volonté trop dificile à ré- guinent qui n'est composé que de deux pro
duire.'
au Opiniâtre
contraire obstiné
, un etdéfaut désignent
, plus fondé, tout
sur »positions l'antécédentnentet ainable
Dieu est, souverainei la conséquence.
: il faut
une volonté revêche, que sur une convic- donc l'aimer de tout son cæur:
tion d'esprit . Gir. Syn . : ENTICHÉ , ÉE , adj . [ Antiche', che;
ENTHOUSIASME , s. m . ENTHOUSIAS- fer. longue au 21. ] C'est le participe
39. é .
MER , V. act. ENTHOUSIASTE , s. m . [ An, dų verbe enticher , gâter , qui n'est guère
ENT Ε Ν Τ 109
d'usage. Il se dit au propre , des fruits qui qière liberté à ses amis. – Dans cet emploi,
comencent à se pourrir. » Ces fruits sont un il se plait à précéder le substantif . – Dans .
peu entichés . — Au figure' , il n'est quedu le Dice. Gram . on critique ces deux vers de
style familier ou critique. Il signifie enta- Molière , tirés de la comédie des Faicheux.
ché ou préocupe , opiniarrément atachéà ... Un caur bien enflamé prend assurance entière , etc.
„ Il est entiché d'avarice . » Qui vous a en Je te parle , Vicomte, avec franchise entière.
tiché de cette opinions. درOn le soupçone C'est être trop sevère envers un Poète , et
d'être un peu entiché des nouvelles opinions. sur- tout Poète comique ; mais en prôse , ce
• Enriché de cette idée , il n'en démordra pas. serait une faûre. On doit dire : une en’ière .
„ * Je vois à présent que vous n'êtes pas assurance , une entière franchise. — Avec
entiché de Malle. Amélie , comme je le tout , et les pronoms possesifs son , su , leur ,
croyois. Th . d'Educ . - M . Desgrouais traite etc. I'on doit le mettre après. » Conserver sa
cette expression de gasconisme. Enci hé raison route entière ; sa réputation , sa veriu
در
d'une fille. Je ne crois pas , en éfet , entière. 3 ° . Entier est sa m . dans ces
locutions ; en son entier , en leur entier.
qu'on ledise des persones en régime.
ENTIER , IÈRE , adj. ENTIÈREMENT » Cette pièce est raportée en son entier dans
adv., [An-tié , rière , cièreman ; 2® é fer. ce livre. » choses La chose est en son entier. Re .
e
2
au 1 ė moy. et lon , aux deux ' alltres . merire les en leur entier. * Leibnitz
Il parait au P. Bil ffier que le dernier e d'en- dit l'entie
l'entier r , pour
pour tout , ce qui n'est pas
,, le cont
sier se prononce ouvert , et qu'on fait soneradinis par l'iisage.» Ces in perfections des
l'r ( comme dans fier ) ; cette prononciation parties servent à la perfection de l'entier .
ne parait pas la plus comune”, ni la plus Dires du cout. = = ° #. Enticr se prend quel
autorisée . ) Entier se dit , 1 ° . de ce qui est quefoi s pour obstin é , opiniâtre . » C'est un
compler , qui a toutes ses parties , ou que homme entier, fort entier en ses opinio ns.
l'on considere dans toute son étendue. Un Femme opiniâtre et fort entière. Hors de
pain , un jour entier ; une Province , une là , il ne se dis point des persones. * „ Guil
Arinée entière . Le monde entier , etc. = --
laume parut tout entier dans ces ocasions.
Il difère pourtant de complet , en ce qu'une Rayn . Il me semble qu'il aurait été mieux
chốse est entière , lorsqu'elle n'est , ni muti- de dire : le gérie de Guillaume parut rout
lée , ni partagée >
h :bileté de
et qu'elle est complète , entier , ou ſ etc. parut toute
lorsqu'il'ne lui nranque rien .Le premier dé entière. Avec le verbe être, tout entier se die
ces mots a plus de raport à la totalité des pour entièrement. » Il s'aplique unique
portions qui constituent l'intégrité essen- ment à cet ouvrage : il y est tout entier.
tielle , et l'autre à celles qui constituent la En entier , alv. Je voudrais pouvoir vous O
perfection accidentelle. » Les Bourgeois , citer cette pièce en entier . Voy. nº. 3 °.
dans les Provinces , ocupent des maisons ENTIÈREMENT , totalement, tout- à- fait .
entières : à Paris ils n'ont pas toujours des » Il est entièrement ruiné. » On l'a abandoné
apartemens
maure n'est conplers. Gir
pas coinpelte Synonce.qui L'ar-
, . mais reste
enrièrement , ou entierein ne abandoné.
ENTOILAGE , s. m . ENTOILER , V. act.
er
est entier. Entier s'assòcie quelquefois avec . [ An-10.1 -laje , lé ; dern . e muet audi é >
tout , mais il aime à marcher de compagnie ter ., au 2d 24. ] Entoileg? , toile à laquelle on
avec lui, et il ne veut pas en être éloigné. coud une dentelle. Entoilage de mousseline,
» Lire un livre tout entier , arendre une etc : Entoiler , c'est l ' . Remettre de la
heure toute entière. » Toute la troupe en toile à la dentelle d'un mouchoir d'une
tière le maudit. Mine . de G... Cela res cravate . » Entolis un mouchoir , etc. = >
tachement des chosesdu monde. » Avoir une Entonner a deux s.115 , szivant ses deux éty
entièreconfiance en Dicu, » Laisserune en- mələgies, 10:?neau ei ton . 1°. Verser une
2
1 Ε Ν Τ Ε Ν Τ
liquer dans un tonneau . » Entonner du vin , conversation et dans les lettres , mais il n'est
dre cidre , etc. - On dit , proverbialemen ', pas dans les Dictionaires, et je ne me sou
d'un homme qui boit beaucoup , qu il en- viens pas de l'avoir vu ałans aucun livre im.
tone bien . - Par analogie , s'entoner se dit prime.
du vent qui s'engoufre dans un lieu étroit A l'entour, adv . [ Alintour ; L'Académie
2º. Mettre en ton . Comencer à chan- le mer sous la lettre À . Quelques Auteurs
ter . » Enroner un air , » Entoner une an- ou Imprimeurs écrivent alentour en un seul
tiene. » Il entone bien , il a mal entoné. mot. ] De bons Auteurs du siècle passé ,
ENTONOIR ne se dit que dans le sens du comae Mrs. de Port- Royal , Voi :ûre , d'An
nº. 1. Instrument avec lequel on entone une dilly , Benser.de Boileau , etc. ont fait
liqueur. » Entonoir de bois , de fer blanc. ce inot préposition ; tant en prôse qu'en vers.
ENTORSE , s. f. [ Antorse ; ; " long. Il n'est plus aujourd'hui qu'adverbe sans ré
derii . e muer . Richelet écriç entorce , er gime. On dit d'une mère , qu'elle a ses filles
prétend que l'usage est déclaré pour cette auloir d'elle , et non pas à l'entour d'elle.
manière d'écrire ce mot. Il a donc changé La préposition correspondante est autour.
Il met aussi désorse , qu'il rejerre. L'Acad. » On a bâti à l'entour. » On a bâ : i coul
dit au contraire, qu'entorse a la même si- aatour de ce Palais. = Boileau avait mis
gnification que déiorse.] Violente extension dans les premières éditions de ses Satires :
d'un muscle , d'un nerf , qui se fait par ac A l'entour d'un castor j'en ai lu la préface.
cident. » Se doner une en!orse au poigner, Il mit dans sa dernière édition de 1701 :
au picd etc. = Figurément ( st. 'famil.) Autour d'un caudebec , etc. A l'én
» On lui a doné une entorse ; on a diminué tour , s. m . est un barbarisme., » Il tâchoit
de son autorité , de ses droits. » Doner une de s'assurer des à l'entours de ce Monar
entorse à un passage , le détourner de son que. Hist. d'Angl. Des entours de , etc.
sens naturel. sera it plus suportable ; mais il n'est pas trop
ENTORTILLEMENT , s. m . ENTOP- sûr.
e
ie
TILLER , V. act. [ Antorti-glieman gl ; ENTOURAGE, s. m . [ Ancourage . ] Ce
er
>
sieurs tours . » Le serpent s'entortilla au- superbe. Th. d'Educ. - Un Poère moderne
tour de ma jambe. » La vigne er le lierre l'a employé au figuré.
s'entortillent autour des ormes. - Encore Un bon ouvrage
tillement se dit dans le dernier sens. » Ene Est un brillant qu'il faut polir ,
tortillement du serpent , du lierre. = Et le chant n'est que l'entourage
> Le Qui doit le faire ressortir.
participe du verbe et le substantif se disent Le Réveil de Thalie.
au figuré , de l'embarras du style. » Il y a
de l'entortillement dans cette phrase. » Style Un Prosateur en a étendu l'emploi . » Les
entorrillé , pensée entortillie ; phrase , pé- feinmes Valaques ont une sorte de cablier
riode entortillée. - Richeletle ditcaché."
.
Ee pour lier des mots si mal s'entr’acordans , charie , per viscera misericordiæ Dei nostri.
Prendre dans ce jardin la lune avec les dents . » Cet homme a des entrailles , de la com
Boileau .
ENTR’ACCUSER ( s' ) v. réc. [ Antra- reux. passion=, de L'Acad
la tendresseaussi
pour avoir
les n.albeu
.. dit , de bo
kuzé. ] S'accuser l'un l'autre. » Ils s'entr'a- nes entrailles , les meilleures entrailles de
cusoient de crimes énormes. minde > avoir un caur très- tendre et très
ENTR’ACTE , s. m . [ Antrakte : ;" lon. sensible pour ses amis , pour ceux qui sou
dern. ę muet. ] Espace , intervalle qui est frent ; niais ces manières de parler ne sont
entre les actes d'un Drame. » Il y a plu- 19 * ? du style familier ; encore sont-elles peu
sieurs évènemens qu'on supôse qui se pas- usitées . = On dit d'un Acteur >, qu'il a des
sint peudant les entr'actes.
res. On apèle entráilles pour dire , gn’il s'afecte de son
aussi entr'acte , ce qui se jolle , se chiante rôle , ec le'rend avec chaleur et vérité.
entre les actes d'une pièce de théâtre. »ErIlay ENTRAILLES , se dit figurénient des chôses
avait des danses pour entr'actes. u inanimées. » Les entrailles de la terre.
singulier, et adverbialement: dans l'entrac- On l'a vu dans nos champs, semant les funérailles ,
le , il y avoit des danses cic . Marin .
> De son propre pays déchirer les entrailles.
Ce mot sé met ordinairement au pluriel. P. Marion . Cromvel.
On dit , un des entr'actes plutôt que , ENTR’AIMER ( s' , v . réc. [ Antrémé ;
un ener'acte , » Un des ener'actes croit une ise lon . 2° et 3º é fer. ] Ce mot est un
re e
noce de Village On dit aussi , dans ce peu dur , et on s'en aperçoit dans ces vers
sens interine les. Le P. Bouhours re- de Corneille .
marque fort bien , au sujet de ces deux J'adore cer orgueil ; il est égal au mien ,
mets , que ceux qui viènent tout entiers Madame , et nos fieriės se ressemblent si bien ,
du latin ', conservent la péposition inter , Que si la ressemblance est par où l'on s'entr'aime ,
comme intervalle , interrégie , etc. au lieu J'ai lieu de vous aimer comme un autre moi-même.
que les aires dont la composition est Arila.
>
toute française , prenent entre au lieu d'in ENTRAÎNANT, ANTE , adj . [ Antre
ter , cominz entremets , entreprendre , etc. nan , nante ; 2° ê ouv . et long. ] Qui en
ect ,
traîne. C'est un mot nouveau , qui ne se
* ENTR’ADMIRER , ( s' ) v. r'e . [ An- dit qu'au figuré. Il est beau et utile , et l'on >
oblir, s'entr'aider,
éfets . et par là , produire des peu heureứsement, mais forgé sans préten
iion . Il est employé dans une lettre de M.
ENTR’AIDER , ( s ') v. réc. [ Antrédé : l'Évêque de Chartres (Des Marais. ) à Mde.
>
;" lon. 2 et 3 é fer. ]'S'aiderl'un l'aûtre . De Maintenon . » Tant que vous ne consen
» Les hommes doivent s'entr'aider. tirez pas à ces distractions , l'entrainement
ENTRÂILLES ;s.f. Antra -glie ;; 2°? involontaire de votre imagination n'inter
pl. [[ Antra-glie
s. f. pl.
e
Au propreéchaufécs
lon.)eneráillés , intestins, boyaux.»Avoir
brûlées Humecter
rompra pas le mérite de votre action .
les , . , ENTRAINER , V. acc. [ Aniréné ; 2 ê e
JI 2 Ε Ν Τ Ε Ν Τ
e
ouv . et long. 3º é fer. ] Trainer avec soi . tous les temps employé au figuré et dans
» Les torrens entraînent tout ce qu'ils trou- tous les styles. » Le génie ne peut point
vent sur leur passage. Au figure , il souffrir d énerêves. » Cet hornin : s'esimis
se dit de tout ce qui nous porte à quelque des entrives. — Entraver , jusqu'à présent
chôse avec force , et comme malgré nous. ne s'était dit qu'au propre : on commence à
» Le penchant nous entraîne , la passion l'a l'employer au figure. » Ils n'auro : rė pas bee
entrüíne'. » Entraîner les sufrages , les cæurs, -soin d'entraver leur commerce pour faire
les esprits , etc. = Entruîner avec soi , face à leurs engagemens. Journ . Polit. de
avoir des suites , des conséquences. » Ceire Genève.
fausse démarche entraîna avec soi les suites Rem . Dans le sens propre et litéral, en
les plus funesies. tráves ne se dit qu'au pluriel; mais dans le
Rem . Boileau fait régir au participe la sons figuré et métaphorique, il se dit éga
prép. de. » Ode pleine de mouvemens, où lementau singulier. er au pluriel: „ Ce jeune
Ei se
l'esprit parut plecôt entrálne du dénon de fou auroit besoin d'une entrave. »
la Poésie , que guidé par la raison. -- mariant cette feinme
à s'est , il mis de ter
En vers , ce régime peut être bon , et les ribles entraves . L. T. re
Poètes sont dans l'anciène possession de l'em- ENTR’AVERTIR , ( s' ) [ Aniravêrri : I
ployer avec les verbes passits. En prôse , on lon : 3 ° ê ouvert. ] S'avertir mutuellement. »
doit se servir de la prép. par. » Entrainé Ils tirent des feux sur les montagnes pour
par le démon de la Pošie ; par les charmes s'entr'avertir. Acad . » Les ailes servent aux
de la passion , etc. abcilles , non -seulement à se transporter ou
* ENTR re
ANT, ANTE , adj. [ Antran , elles veulent , mais aussi à faire un
' bruit
trante : 15€ et 2 ° lon. ) Aisé à s'introduire , par lequel elles s'entr'avertissent de leur
à se présenter. » Cet homme est entrant, départ , de leur arrivée , er s'animent entre
cette femme est fort entrante. Je doute que elles au travail. Pluche. — Cet Auteur aimait
cette locution soit française. Richelet le beaucoup
met en ce sens. » . C'est un homme entrank.
ces composés d'entre. Il n'a pour
tant pas osé dire s'entr'animer.
Quelques-uns disent , bassement et bur- ENTRE , prép. [ Altre :" 1" long. 2 ° e
lesquement , entrant comme une canule" muer. ] C'est une preposition , ou de lieu :
L'Acad. ne le dit pas des persones mêines , » Encre le ciel erla tirre ; ou de temas : »
et avertit qu'il est de peu d'usage. » Homme Entre Pâque et Pentecôte. Dans le pra
dont le caractère a je ne sais quoi d'entrant, mier sens, elle signific al milieu ; s'asseoir
( d'insinuant, d'engageant ); = Dans sa entre deux persones ; ou d.111s : remettre
signification ordinaire. M. Linguel en fait quelque chôse entre les mains de quelqu'un.
un substantif. ورLes entrans et les sortans. = On l'emploie aussi dans une acception , 2
1" Jon . z e muet , te fer. ] Sarcler l’un Nager entre deux eaux ; floter entre la crainte
I
lièrement dur. Il est digne de Brébeuf, ou ont cela de conmun entr'eux ; ou disp.urité:
de Chapelain. » Il y a une grande diférence entre l'un et
Enfin , on s'entr'aproche , et les raines contraires , l'aître.
D'un air impétueux font choquer les galères. Rem . 1 '. Entre ne perd le muet et ne
Bréb .
prend l'apostrophe que devant eux et elles.
ENTRAVER , v. act. EntrÂves , s. f. pl. On lie dans des livres , entr'autres. Il fauc
e
aussi au 2d ; 3 é fer. au per e muet au 2°. Entre se construit quelquefois avec des
qu’on met aux infinitifs employés commesubstantifs. » Il n'y
2d.] Entrayes , sont des liens qu'on
pieds des chevaux, pour empêcher qu'ils ne a nulle comparaison à faire entre s'ennuyer
s'enfuycnt. En:raver , c'esc inettre des en- et se noyer , dic Mde. de Sévigné à sa fille.
tráves. » Entraver un cheval ; luia mettre Voyez la phrase entière , au inot Long :
ses entraves.
sics Le substantif été de 2º. Le Traducteur de l'Hist , d'Angl. de
M.
Ε Ν Τ Ε Ν Τ 113
M. Hume ( Mde. de B. . :. ) emploie cette nais , ceux qui ont montré plus de prédi
préposition dans une acception qui n'est pas lection pour ces composés d'entre. Un Poète
aprouvée par l'usage. » Tous les Lancas- qui faisait des vers dignes de la Pucelleet
triens exiles acoururent auprès d'elle , et de la Pharsale , fait dire à un des per
entr'eux , le Duc de Somerset etc. Parmi sonages d'une Tragédie représentée et non
eux , ou dans le nombre , auraient été dans imprimée.
cet endroit , des expressions plus régulières. Pour nous entrevenger nous entretuerons-nous !
Entr'eux a bien l'air d'un anglicisme. En nous entredonant nos chagrins l'un à l'autre
C
L'Abé Prévôr, Traducteur aussi de l'anglais, Quelle dureté ! = Sur ces composés , voy.
dit : » Il avoit entr'eux ( les Mores ) beau- une Remarque de Bouhours , au mot EN
coup d'amis. Il falait dire , parmi eax. - TR’ACTE .
Malherbe avait dit , long-temps auparavant : ENTRE BÂILLÉ , ÉR , adj. [ Antreba.
e
D'où pâquit entre nous ce miracle de fleurs. çlie , gliée ; 2° e muet , 3º Ion. Mouillez
>
J'aurais dit , parmi nous , dic Ménage. les il : 4 é fer. long au 2d. ] Il ne se dit
Entre nous signifie aûtre chose. Il veut dire; que d'une porte ou d'une fenêtre, qui n'est pas
je vous le done sous le secret , ne le dites entièrement fermée .
pas. » Mais c'est entre vous et moi , la ENTRECHAT , s. m. [ Antrecha : , re
belle , car je sais bien comme il faut dire lon .2 ° e muet. On ne prononce point le
)
pays maritimes s'efforcèrent toujours entre sont des substances , qui s'entre chassent ,
eur d'entretenir une communication souvent qui
qui s'entre - comuniquent , par leurs chocs
s'entre -comuniquent
interrompủe . L'Abé Prévôt. Il falait dire mutuels , des vitesses plus ou moins gran
d'entretenir entr'eux , etc. des . Pluche .
. Entre a une espèce d'ablatif, d'entre. * ENTRE- CHERCHER ( s ) v. réc. Il a
Les Athéniens
» Un grand voluptueux est plus malheureux été employé par Rollin. »
est plusàplaindre quele dernier er le plus s'entre -cherchoient sans se pouvoir rencon
vil d'entre le peuple. Massillon . - Je pense trer .
que d'entre ne convient guère qu'avec des ENTRE -CHOQUER ( s' ) v. réc. [ An
re
noms employés au pluriel, et que d'entre trechoke'; ," lon . 2° e muet, dern . é' fer. ]
les hommes aurait été beaucoup plus régu- Se choquer l'un l'aûcre. C'est un des com
hier
Noblesse, voudraleisClergé
. - Je ned'entre pas dire d'entre la
, d'entre l'Ar- posés d'entre ,qui est le plus en usage. »"
Il11 s'éleva un bruit sourd , semblable à ce
mée,Je diraisd'entre lesNobles , les Gens
d'Église les Soldats
luidesvagues de la mer, qui s'entrecho..
quent dans une tempête. Télémaque. = Au
, .
6.Ondit.(st. fam . ) Entre chien et loup , figuré , se contredire avec aigreur. » Ces
à l'entrée de la nuit. Mde. de Sévigné en deux hommes ne font que s'entrechoquer.
faitun substantif , et on peur , je crois , * ENTR’ÉCLAIRCIR ( s ' ). v. réc . Il est
le dire comme elle , sans dificulté. » J'y suis bien dur.
sans dificulté.
demeurée au-delà de l'entre chien et loup. Et vos craintes secrètes ,
ENTRE , forme avec des verbes et des Qui vons ont empêché de vous entr’éclaircir ,
substantifs des termes composés. Loin de tromper l'oracle , ont tout fait réussir.
@d. de Corn .
Sentr'ai, der
trefaites , entr'ouvrir , entrevoir ; en
entremets entremise
, , etc. Ceux ENTRECOUPER v . act. [ An -tre.
lou-pé ;;;"lon
e . 2° e muer , dern. <fer.]
re
é
usités aujourd'hui , et sont la plupart Couper en divers endroits. » Les canaux ,
ils sont
et ils
durs à prononcer.'Corneille , Brebeuf et quientrecoupent lesjardins , les rendent
Pluche sont , de tous les Auteurs que je co
Tome II.
plus agréables.» En parlant ainsi,de
Р
pro
114 ΕΝ Τ Ε Ν Τ
fonds soupirs entrecoupvient toutes mes pa- ENTRE - DONER , ( s ) v. réc. [ Antre
roles . Télém . Il est sur - tout en usage au doné : " lon . 2° e muer , dern. é fer. ]
participe , ou employé absolument et sans Se doner mutuellement quelque chose. re
de troubl , qui est entrecoupée .de passions l'entrée d'un soulier , d'un chapeau , d'une
furieûses e et de cuisans rem ords Téle'm , is manche d'une serrûre . » Ces bottes sont
Vénus répondit à Jupiter d'une voix douce , trop larges
trop lar ntrée. = 2°. L'action d'entrer
d'entrée.
ges d'e
mais entrecoupée de profonds soupirs. Ibida » à son entrée dans la prison , il paya sa
-- Style,
do discours
citations enirecoupé deetc.digressions,
, de parenchèses, qu'on-venue.
On ne le bien fait dans Solennelle
= les3 °.villes aux Roisréception
, aux O
chifres sont faits avec beaucoup d'art. S'ENTREMETTRE , وv. réc. ENTREMISE , S.
Entrelacer tch-re , * mètre , mize ;
l' autre. des branches d'arbres l'âne dans f. [ Antremeteur e
" lon. 2° e muet , zº è moy. aux 3 prein.
e
ENTRELARDER
ze e muet , v. act. [ Antrelarde ; 4° lon.au 2d.. 1] S'entremettre , c'est s'em
dern.. é fer. ] Faire des trous ployer pour quelque chose qui regarde l'ini
dans quelque viande , et y mettre du lard térét d'un autre . Entremetteur est celu
pour la rendre plus grasse. Par extension ,
.
qui s'entremet. Entremise , est l'action de
>
on le dit de ce qu'on entremêle dans cer- s'entremettre , d'interposer ses bons ofices. » 9
taines chôses , quoique ce ne soit pas du lard. S'entremettre pour acorder des gens qui sont
d'Entrelarderdeclousde
écorce de citron , etcgirofle
.? ,decanelle,
' brouillés,pour
,obtenir la grâce d'un homine
S'entremett
Entrelarder un discours Figurément , qui a fait une faûte. -
re ( se
vers
un ouvrage , de méler ) d'une afaire. »» Il s'entremet de beau
> de
passages . Joubert met entre- coup de choses. » Il a été l'entremetteur de
larder des plaisanseries à un discours sé- cette affaire. » Elle a réussi par son entre
rieux. C'est un faux régime. Il faut dire , mise. "» Il s'est servi de l'entreinise d'un tel
entrelarder un discours de , etc. pour y réussir , etc.
ENTRE -LIGNE , s. f . ['Antreligne : " REM. 1 °. Entremetteur n'est pas du style
ce dern.
lon1°.,L'espace entreemuer :mouillez
deux lignes.
le g.faut
» Il ne
. ) noble , et celui qui,paila i del'intercession
.
A l'exemple des chefs , les soldats s'entrexhortent. faire , exécuter une entreprise. Venir à bouc
Ils soufrent , sans gémir, les coups qu'ils s'entre de son entreprise. Manquer son entreprise.
porient. == 2 °. Pour atentat , usurpation. Entreprise
Anciènement, s'entreporter avait encore sur la juridiction , sur ou contre les droits
un autre sens ; il signifiait , s'engager , se de , eic, =re
Remarquer que ce mot , danssa
porter mutuellement à quelque chose. » Elles I signification, porte à l'esprit quelque chose
doivent être unies ensemble et s'entreporter d'important , qui demande des talens. ec des
au zèle de l'observance.St. François de Sales. soins ; et que tout dessein , tout projet n'est
ENTREPÔT, s. m .[ Antrepô : ; '* et: 34 pas une entreprise. Racine fait dire par
lon. a' e muet : le « final ne se prononce 'Arsace à Antiochus. BÉRÉNICE. Acte. 1 .
jamais. }).Lieu où l'on met en dépôt des sc . 3 .
marchandises , que l'on veut porter plus loin. Rien ne peut- il Seigneur , changer votreentreprise ??
Un bon entrepôi.Lieu , ville d'entrepôt. Cette entreprise. n'était que le dessein
ENTREPRENANT , ANTE , adj. L'Antre; de quiter Rome, pour n'être pas témoin
prenan ', nante : -2* . et 3° e muer , 4 lon . ] du mariage de Bérénice avec Titus. Le mot
Hardi , qui se porte aisément aux entrepri- est impropre en cet endroic.
ses . — Il se prend ordinairement dans un ENTREPRIS ISE , adj. [. Anirepri
re с
* ENTRE -PRODUIRE , ( s') v. réc. Il de... Mais il faut dire , en qualité d'Aumo
semble que ces deux vertus se soient entre- nier , etc. etc.
produites dans son âme. Corneille. Ce verbe 2º. On die fort bien , ce chapeau entre
n'a pasété adopté par l'usage. facilement dans ma tête , ce gant ne saurait
entrer dans
. Se raissent
ENTRE -QUERELLER , ( s ) v. récs'en ma main. Ces expressions pa
fort extraordinaires , mais elles sont
quereller l'un l'autre . » Ils ne font que
K Irequereller. autorisées par L'usage. Dars la réalité, c'est
re
ENTRER , v. n. [ Antré : 11€ lon. 2° é la tête qui entre dans le chapeau , et fa inain >
riens disent Interrex , mot latin d'où est venu mot n'est d'usage qu'en style de Finances ec
le mot français interrègre. L'Acad . ne met de Palais. Hors de là , on dit entretien .
ni interrex , ui enire -roi
>
Mde de Sévigné l'a employé. » L'amitié de
ENTRE - SECOURIR , ( s ) v. réc . Se se- cer oncle ne va pas toute seule : Il y faut de
courir mutuellement. » Les Troupes étoient l'entrélènement. Le mot est imprimé en
bien postées pour s'entre-secourir. - * Le italique par les soins de l'Éditeur. Il parait
Gendre dir , que : » La Natúre et l'Are doi que ce mot serait quelquefois utile dans le
vent s'entre secourir mutuellement. C'est un discours familier.le L'Acad , ne condam
vrai pleonasme. Il sufisait de dire s'entre- nait pas d'abord. Dans les Éditions suivantes,
secourir ou , se secourir mutuellement. elle dit qu'il vieillit. Dans la dernière , elle
re
ENTRE SOL , s. m . [ Antresol : 11€ lon . remarque qu'il est de peu d'usage, excepté
2° e muet. Il a le pluriel suivant la règle gé- en style de finances et de Palais.
nérale , entre- sols. · L'ancien Trévoux avait
> ENTRETENIR , v . act. ENTRETIEN ,
>
mis entre -sole. L'Abé Laugier qui a écrit sur s. m . [ Antreteni , tien : 2° e muet ; 3'e
l'Architectûre , avoit aussi adopté cette orto- muet aussi au 1er : dans le 2d ien , na pus le
graphe. On n'écrit et l'on ne prononce plus son d'an. ) Entretenir , est i ° . Tenir ensem
que , entresol. ] Logemene pratiqué dans la ble. » Cette pièce de bois entretient toute la
hauteur d'un étage. Il se dit surtour d'un écage charpente. 2 °. Tenir en bon écar . » En
pratiqué dans la partie supérieûre du rés-de- tretenir un bâiiment, les ponts , les che
chaussée. mins, etc. 3º. Faire subsister , et conti
ENTRE -SOUTENIR , ( s' ) v. réc. Se sou nuer . » Entr tenir la paix , l'union, , la
tenir mutuellement. désunion , etc. 4 °. Fournir les choses
Il faut doner aux bons , pour s'entre- soutenir. nécessaires à la subsistance. » Enerеnir une
Le temps de se renettre er de se réunir. armée , une garnison. Entretenir un enfant
Corn . Ochon . au collège , à l'Académie. S'entretenir :
ENTRE-SUIVRE , ( s ) v. réc. Aller de » Il s'entretient d'habits, de linge et de tout.
suite l'un après l'aêtre. » Les jours et les nuits -5 °. Parler à quelqu'un. » Je l'ai entre
s'entre - suivent . tenu , nous nous soinmos entretenus assez
dans cet entre - temps. Sév . » En cas que les Entretien des chemins , des ponts. » Ce
régataires viènent à mourir dans l'entre bâtiment est d'un grand éntrecien. - Subsis.
ENT , ENT 119
tance. ( nº. 4.) L'entretien d'une maison , Par de nouveaux éforts les rameurs s'entr'excitent.
TH d'une armée d'une garnison , etc. Con Brebeuf.
versation . (nº. 4°.) Avoir un entretien avec ...
.
A l'exemple du chef les soldats s'enri’exhorteni.
» Ils ont eu un long entretien ensemble. -- Id. Ces mots sont durs et peu usités..
Entretiens spirituels : pieuses, conversations. * ENTR’IMMOLER ; ( s' ) v. réc. S'immo
>
l'entretien des siècles , etc. Ilest beau et élé- Usurper. » Envahir un Érat , une Province , 与
gant employé de cette manière. un héritage. Envahir la puissance souveraine,
3 ° . ENTRETI2N , dans le sens de conversa- l'autorité .
tion , ne se dit pas absolument etdans un sens * ENVAHISSANT , ANTE ANTE , adj . En
indéfini. On ne dit point, il faut être poli VAHISSEUR , s. m . Mots nouveaux. Qui
et discret dans l'entretien , comme on dit , envahit . » Soumis à la volonté d'un voisin
dans la conversation . » Est il rien de plus si supérieur et si envahissant. Hist. d’Angl.
commun dans l entretien , que de rendre les „ Ne jugeant pas
se jugeant
Ne se pas assez
plus louables actions suspectes , même en les »devant assez fort pour aller au
de cet envahisseur . Journ. de Gen.
fouant. La Ruz. Il falait dire dans la conver- » Il croyoit que toutes les avances pour une
sation .
ENTREVOIR , réconciliation devoien : être faites par le
pou
v. act. [ Antre -voar : 1"
voir envahisseur au pouvoir envahi . Ibid. Il
lon. 2° e muer. ] Voir imparfaitement ou en faut atendre ce que l'usage décidera sur ces
passant. » Je
Je n'ai
n'ai fait
fait que l'entrevoir. deux Néologisines .
$ entrevoir ,
> avoir une entrevue , ou se ren-
dre visite. Acad. Il est peu
* ENVELOPANT, ANTE , adj. ENVE
usité .
LOPE , s. f. * ENVELOPEMENT , s. m . EN
ENTREVŮE , s. f. [ Antrevil-e : 7 " et VELOPER En
, v . act . [ Anvelopan , pante , pe , .
concertée entre deux ou plusieurs persones , 3 et 4 ", é fer. au dern. ) Enveloper , c'est >
pourse voir ou parler d'afaires. Avoir , de couvrir , enfermer quelque chose, pour la
mander une entrevue ; convenir d'une entre conserver , avec du linge , de l'étofe du >
vie: - On dit, dans le D I. Gram. que ce papier , etc. Enveloper des habits"; s'envelo
>
1
120 EN V EN V
prendre. » Enveloper quelqu'un dans une mer les esprits , et c'est une expression
acusacion. » Se trouver envelope dans de comme consacrée ; mais je doute qu'on dise
maavaises afa:res. = Discours , raisone- qu'un homme esi envénimé, qu'une femme
mteilt envelope , confus , embarrassé. est envénimée contre une autre , pour dire
envelopó, qui ne s'explique pas clairement. qu'il est aigri , qu'elle est irritée , etc. re
* ENVELOPANT, qui envelope. C'est un ENVERS , s. m. [ Anvêr. 1 et 2' lon. &
mot de J. J. Rousseau. « Partie envelopante ouvert. ] Le côté le moins beau comme
et colorée. Let, sur la Botanique . l'endroit est celui qui est le plus beau.
ENVELOPE > ce qui sert à enveloper. Il » L'endroit , l'envers d'une étofe. - On
ne s’emploie qu'au "sens propre ce literal. dit,, étofeà deuxenvers. C'estabusivement
» L'envelope d'un paquer , d'une lettre. - On devrait plutôt dire à deax
-
ts>
endroi
ou sans euvers . Serge , velours à deux
»
Ecrire sous
mettre de de
l'envelope
soils l'adresse quelqu'un
quelqu'un , c'ese
, des lec- envers.
tres qui sont pour un aứcre. Quel. A L'ENVERS , adv . En sens contraire.
ques - uns disent sous le pli , style mercantile Méttre un manteau un collet , des man
et barbâre. D'alltres sous le couvert. Celui- chettes à l'envers. Figurément : » Ses
ci est moins mauvais. afaires vont à l'envers. C'est un esprie
* ENVELOPEMENT , action d'enveloper. à l'envers , mal fait , mal tourné, » Cette
>
Trév. Çe mot n'est pas fore usité. L'Acad. fiction lui a mis l'esprit à l'envers , lui
ne le met point. a troublé l'espric.
Rem. Envelope est moins d'usage au figuré ENVERS , prép. À l'égard de... Charitable
qu'enveloper. Vous ne verrez la vérité envers les pauvres. Ingrat envers Dieu .
qu'à demi , et sous de belles envelopes. Té- S Vers et envers
Traitre envers sa patrie. =
lémaque. Le terme n'est pas fort noble. » ne doivent pas être confondus. L'un a ra
Antoine s'envelopa en quelque sorre dans sa port au lieu , l'autre à la persone. L'un est
dignité ( de Consựl ) , er s'en servit comme le versùs , l'aútre est l'ergi des latins.
d'ene barrière , pour empêcher que Cesar ENVI ( à l' ) adv. A qui mieux mieux.
dans
( Octave ) ne lui présentâi de trop près la Avec émulation. Il n'a de régime que
justice et la vérité . Vertot . » Hélas ! abusée cette phrase ; à l'envi l'un de l'aûtre. Hors
par ces illusions , l'inseasée se forge la fé- de là , il s'emmploie absolument. » Ils l'ont
ficité suprêne ; mais mille doutes envelo- ruiné à l'envi" ce royaume si forissant.
pent ses esprits d'un nuage épais. Jér. del. * On trouve dans plusieurs livres , à l'envie ,
* ENVELOPEUR , s. m . Celui qui en- peut- être par l'ignorance des Imprimeurs.
velope. Il ne se dit qu'au figuré , dit - on -
grosse. = 4 °. Petits filers , souvent doulou- dernière ressource. La Bruy. Quand ces
reux , qui s'enlèvent de la peau autour des deux mots sont relatifs à ce que possèdent
ongles. les autres , envieux dic plus que jaloux. Le
er
Rem . 1 °. Envie , dans les deux sens a marque une disposition habituelle et de
une signification active. Il se die d : celui caractère : l'autre peut désigner un senti
qui envie , ou qui desire , et non pas de ment passager. Le premier désigne aussi un
celui qui est envié, ou de ce qui est desiré. sentiment actuel
actuel , plus fort que le second .
Voiture
a dit. s'est donc mal exprimé , quand il On peut être quelquefois jaloux , sansLaêtre
ja
» Ne vous éconnez donc point qu'avec naturellement envieux , ( Encycl. )
tant de gloire , vous ayez beaucoup d'envie.lousie est l'effet du sentiment de nos désa
Il falait dire , beaucoup, d'envieur. vantages , comparés au bien de quelqu'un.
2. Prendre envie régit, quand il est im-
personel , le datif des noms et de devant
Quand il se joint à cette jalousie de la
> haine , et une volonté de vengeance , dissi.
Les verbes. » Il me prit ensié de savoir ce mulée par foiblesse , c'est envie. ( Conaiss.
qu'il diroit. de l’Esprit humain ) . Beauzée. = A l'envie .
3°. Envie se dit sur- tout des chôses; por. Voy. Envi.
ter envie se dit chôses
des persones
et des . ÉNVIEILLI , IE , adj . [ An -vie- gli , gli- e :
>
re
». Il ne faut pas envier le bien d'autrui. Te lon . 2° é fer. mouillez les il ; 3 € lon.
1)
Au bonheur du prochain ne porter point envie. au 2d . ) Il n'est en usage qu'au figuré.
Moi, qui ne vous enviepas votre esprit, Pécheur envieilli , habitudes envieillies.
ni votre science , je vous porte envie de Au propre , on dit , il est fort vieilli, er
ce que vous avez été huit jours à Balsac. non pas envieilli. - Celui - ci avait été
Voirlire
omis dans le Dict. de l'Acad. Il se trouve
4. Avoir envie ( desir ) régit quelquefois dans les dernières éditions avec certe remar
la conjonction que et lé subjonctif. » J'ai que . » Ce mot n'est en usage qu'au figuré.
envieil vique
ène
veniez
vous , je n'ai pas envie Dans le Rich. Port, on dit qu'il est vieux.
qu
Remarquez que le subjonctif Erreurs envieillies. = Jeetpense
se met quand le verbe régi ne se raporte l'employer sans crainte
qu'on peut
mêine avec la
pas au sujet de la phrâse, au nominatif du prép: dins » Homme envieilli dans le vice ,
verbe porte. envie ;* et l'infinitif , quand il dansladébauche , dans les sales voluptés.
s'y raavoir » J'ai envie qu'il y aille ; je ENVIER , v. act . ENVIEUX, EUSE , adj.
n'ai pas envie d'y aller moi-même. II et subst. [ Anvie, vi-eû , eu-ze ; 1 " € lon. 3
er
e
en faut dire autant de mourir d'envie. » Je é fer. au ?" , longue aux deux aûtres. ']
retournd'envie dein'en retourner,qu'il s'en
meurs e. Envier , c'est 1°. Avoir du déplaisir du bien
d'autrui. Il régit , ou l'acusatif seulement :
sº. On doit dire , perdre l'envie , et non » Tout le monde l'envie ; n'enviez pas le
pas quitter l'envie de , etc. l'aug : bonheur des méchans ; ou il a le datif de
Passer
faire le son enviedequelque
desir chosey ,vîmes
qu'on en a . » Nous satis- aux
la persone pour
méchans régime : »= N'enviezpas
leur2d bonheur. Au passif,
un chatdequila vouloit
de M. Fayette ,arracher lesdeux
et qui pensa yeux
bien en il régie <
monde. la Ènvié
prép. s'emploie
de. » Ilestaussi
envié
sansderégime,
tout le
passer son envie
si vous vous en souve- pour recherché ; poste bien envié , charge >
.
nez. Sev.= Faire passer l'envie de quel- fort enyiée.
que égoûter.à quelqa’un : l’en rassasier , ou
t'en dchêse -2°. Envier ne signifie quelquefois que
souhaiter pour soi-même un bonheur pa
6º. Envie , jalousie ( synon. ) On est ja- reil à celui qu'un aútre possède. Voyez
Tome II. Q
422 EN V E NV
Porter envie , au mot Envie , ni à la ENVIRON , prép. [ Anviron : 1" lon .]
fin . » J'envie voire bonheur. = 3°.o Dé- .
A peu près , un peu plus , un peu moins..
sirer. » C'est le poste du monde que j'en »di Il anest environ deux heures; il y a environ
vierois le plus . x s. Il a une espèce de génitif ,
Envier , avoir envie , ( synon. ) Le premier d'environ. » Son armée étoit d'environ 20mille
>
périeurs : les enfans ont envie de tout ce 2 °; Environ, comme préposition , est mieux
qu'ils voient, = = ll me parait , ajoute placé devant qu'après le nom auquel il est
d'enviGirard
l'Ab. er pour
, qu'on se sert plus à propos joint. Il est mieux de dire : il est environ
>
pour les avantages personels et gé- deux heures, que , deux hcûres environ : un
néraux , mais qu'avoir envie va mieux pour homme d'environ 30 ans , que de 30 ans
les choses particulières et détachées de la environ . Ce n'est qu'avec la conjonction ou
n
persone. I'on dit , envier le bonheur d'au- qu'il doit être placé après , er alors il est
irui , et avoir envie d'un mecs. Gir. Syn.
> adverbe. » Il est deux heures , ou environ.
= Envier , porter envie. Voyez Envie. 3º . On doic dire , environ deux heures ,
Rem, nº . 3º . et non pas environ de deux heures , comme
Rem . Envier au futur et au conditio- disent les Poitevins et les Angevins.
nel , n'est que de trois syllabes : l’e inuet ne Environ régit le génitif et non l'acusatif.
s'y faie pas sentir . On prononce j'envie- ENVIRONS , s. m . pl . Lieu d’alentour. »
rai, j'envierais , comme s'il était écrit j'en- Paris et ses environs : on a publié cette Or
vîrai , j envErais. Il en est qui l'écrivent de donnance dans tous les environs , dans les
même. Paroisses des environs . Il régit quelque
Pour le trône cédé , cédez-moi Rodogune , fois la prép . de. » L'armée se logea aur
environs de la place .
Et je n'envirai point votre haure forcune.
Corn . * ENVIRONANT , ANTE , adj . ENVI
Envieux ; qui porte envie. Il n'a que RONER , V. act.. [ Anvironan , nante né :
le premier sens d'envie et d'envier. » Homme 4lon. aux deux 1°'s , é fer. au ; . ] Envi
e
>
envieux , femme envieuse . » Etre envieur du roner , c'est l'. entourer , enfermier. Envi.
bien d'autrui. » Les Auteurs enreux de la
roner une ville de fossés , de murailles .
gloire d'autrui, ternissentpar là l'éclat de 20. Etre autoué de ... Les énemis environrient
leur propre gloire. Quand il est sans la place : il fut impossible d'y pénétrer.
régime , 'il suit dans la prôse ordinaire , et Figurement. ». Les dangers l'environaient
précède plus volontiers dans la próse ora- de toutes parts. L'éclar qui l'environe ; la
toire ou poétique. Auteur envieux , femme gloire dont il est envirore. » Le plus grand
envieuse et maligne. malheur des Princes , c'est d'être environé de
Toujours à vos élus l'envieuse malice faceurs.
Tendra ses filets caprieux .
Rousseau . * ENVIRONANT , qui environe. » Il fic
construire une chaussée dans les marais en
Victime abandonnée à l'envieuse feinte. Id.
vironans. Hist. d'Ang! C'est peut- être
Envieux , jaloux ( synon. ) Voy. Envie , le deux inilième adjectif verbal créé de
Rem. nº. 6 . Envieux est aussi subst. puis 20 ans. Celui - ci est sonore , et peut
» Un envieux n'a jamais de repôs. 3 Les être utile : on peut en bien augurer : M.
.
envieux sont toujours tourmentés. l’Ab . Garnier l'a employé depuis peu . » Le
* ENVINE , ou Aviné ,,adj. Suivant le pont et les rûes environantes étoient cou
Dict. de Trév. le premier est le meilleur. verrs des monceaux de ces malheureux , etc. >
Il se dit des Marchands de vin et des vais- Hist. de Fr. » Tout le terrein environant
»
seaux, imbus de vin , -- L'Acad. ne met que n'étoit qu'un amas de cailloux,et de sable,.
Links Ibid .
EN V EN V 123
ENVISAGER , v. act. [ Anvizagé. ] Au verbe. Mde. de Sév. dit : ».Où sont ces pe
propre , regarder au visage. » Dès que j'eus tits oiseaux , qui s'en étoient envolés au
envisagé cet homme , je le reconus. » Il Pui. » Je crains bien qu'à l'arrivée de cerco
Rôserait seulement m'envisager. = Au lectre , tous les oiseaux ne s'en soient en
touré
figuré, considérer en esprit . » Cette action volés. - C'est comme ceux qui disent , je
est belle , si vous l'envisagez de ce côté là. m'en suis en allé. Pourquoi répéter en ?
» Le Sage n'envisage pas les richesses comme L'Acad. dit en exemple , les o seaux se
un bieu. Envisager de sang froid la mort , sont envolés ; et plus bas on dit prover
>
le Rem.
péril ,* etc. bialement , lorsqu'on cherche une chose ou
C'est un gasconisme que de dire , une persone dans un endroit où elle n'est
que deux portes s envisagert , pour dire plus. » Il n'y a plus que le nid : les oi
qu'elles sont vis-à - vis l'une de l'autre . seaux s'en sont envolés. Cette aiférence
ÉNUMÉRATION , s. f. [ Enum?ra - cion , viene elle de ce que les phrases proverbia
e
En vers , ci- on ; 1" et 4 ¿ fer. ) Dénom- les , quoique irregulières , sont consacrées
brement de plusieurs choses , dont on fait par l'usage ? Mais au mot oiseau elle dic
>
mention par le menu . » La simple énuméra- au contraire , l'oiseau s'est envolé , expres
tion de ses conquêtes est un grand
grand éloge.
éloge. » Sion proverbiale. Les deux manières seraient
L'énunération des parties est un des lieux elles égalemene bones ? Ce n'est pas mon
com nuns dela Rhétorique . sentiment. Je pense qu'il n'y a style pro
les
* ÉNUMÉRATEUR ', s. m . ÉNUMÉRER , verbial qui tične, et qu'on doit dire ,s'en
v. act. Le premier est un mot risqué par oiseaux se soolt envolés , et non pas ,
La Bruyère : nous devons le second à M. sont envolés .
Lingiei. » Depuis trente années , on prête * Gresset einploie envolé adjectivement ,
rs
l'oreille aux Rhéteu , aux Déc lam ate urs , avec la prép . de.
aux Enumérateurs . Lá Bruy . Il mer le mot Envolé de mon hermitage ,
en italique. L'usage ne l'a pas encore adopté. Je vous aparoitrai soudain .
Pour énumérer , son utilisé le fera peut-être Les verbes réciproques n'ont pas proprement
recevoir. Il seraiset plus court et plu s comode de participes passits. On ne tdis pas enfui de
que la périphra , faire l'énum
>
ération
de , cet endroit s m'étan enfui.
, mai ,
etc. ENVOYÉ s. m . [ An - voa.ié . Voyez
ENVOI , s. m. [ Ar-voa : 1 " lon. ] Ac- Envoyer.
ENVOYER ] Ministre envoyé par un Prince
tion par laquelle on envoie. Il se dit par- souverain ou une république. C'est un
ticulièrement des marchandises. » Par len- grade inférieur à celui d'Ambassadeur. » .
voi d'un tel jour , j'ai reçu , etc. » Je vous L'Envoyé de France , de Gènes', etc. re
ai déjà faitdeux envois , etc. = L'em- ENVOYER , v. act. [ An - voa - ié : " lon.
>
ploi de ce nom est bien plus borné que dern. é ter. — Richelet écrit envoier ,, et le
celui du verbe Envoyer.* Bossuet l'emploie P. Follard , envoïer ; mais aucune de ces
dans une ocasion où Mission est le terme deux manières d'écrire ce mot , n'en exprime
consacré . » Les Vaudois étoientde purs (laï-
ques , aussi embarrassés de leur envoi lafaireprononciation. L'y est nécessaire pour
de tonction de deux i , dont l'un se joint
justifier leur mission ) et deleur titre, que àl'o , et forme la dipht. oi , et l'autre se
ceux ( les Protestans ) qui ont recours à joint à l'e qui suit. f * Plusieurs disent
fux. is
au présent de l'indicatif , j'enve , tu en
ENVOISINÉ , te adj. [ Anvoa -ziné. } vois, il envoit. Ils écrivent et parlen . mal.
Qui ain des—voisins. » Il est bien ou mal Il faut dire et écrire, j'envoie tu envoies ,
envois t, C'est un mot du discours il envoie . - On disait autrefois , au furur ,
familier. j'envoyerai , nous envi verons. » Je vous
ENVOLER, ( s' ) v. réc . [ Anvolé : il les envoyerai par le premier
re
lon .dern.é fer. ] S'enfuir en volant.» Les » Nous lui envoyerons, etc. vaisseau. Voit.
Mde Dacier.
Rollin
' envolés. = Au figuré , pas On dit
oiseaux sesone mer envoie
aujourd'hu rai dans l'Hist . Anc.
i , j'enverra ',nousonvera
ser rapidement : » Le temps , l'occasion s'en rons. - Dès le temps de Th . Corneilie , on
vole,
Rem .On ne doit pas , ce me semble , le prononçait ainsi:on comença it même à
mettre deux fois en dans l'emploi de ce l’écrire,
喜
Q2
124 EN Y É P A
ENVOYER , avec le régime des persones , VREMENT , ENIVPER . Il n'y a aucune rai
»c'est dépêcher
Envoyer quelqu'un
un homme à lavers quelque lieu
campagne, à la. son pour écrire
IVRESSE
ces mots et ceux
IVROGNE avec un y. d'Ivre
ville , en Province. — Avec le régime des
.
ÉPAGNEUL , EULI , s. n . et f. [ Épa
chôses, faire qu'une chose soic portée en quel- gneul , nenle :: 1" é fer. mouillez le & 1]
des étrèncs : Sorte
un paquet ,place.
Envoyer dans
que lieu : » secours de chien de chasse à long poil , ainsi
envoyer du une -
Er apelé , parce que la race en est venue d'Es
dans les choses inorales. » Les maux que pagne. · Perit, joli épagzeul : cette épa
.
bâton ; et envoyer une pierre',etc: sont des qui a peine à comprendre. Figurément
gasconismes ridicules. Il faut dire , doner ou Brouillard épais , ténèbres épaisses , nuit
2 . Il se dir:
apuyer un coup de , etc. Jeter une pierre , etc. épaisse , ignorance épaisse. = 2°
>
Envoyer lamain oule pied est un proven- d'une chose liquide , qui prend une consis
çalisine encôreplus barbare : tance inoins claire et plus ferme. » Du vin
20. ENVOYER régit ou l'infinitif sans trop épais , de l'encre trop épaisse. = 3º.
prép. ou précédé de pour. » . Il envoya son Il se dit d'un amas de certaines choses
hls l'assurer ou pour l'assurer que., etc. L'un qui sont près à près.» Bois épais , blés trop
er l'aûcre est bon, die Vaugelas ; et la ques- épais , cheveux épais" , herbe épaisse , ba
O
tion ayant été proposée à de gens capables tâillons épais. 4°. Il est substantif ,
de la résoudre , les uns crurent qu'il était plus mais toujours précédé de
naturel de mettre pour , et les aútres , plus , qui a deux pieds d'épaisla ,prép
>
: de. » Pierre
femme qui mer
élégant de le suprimer. - La Touche et beaucoup de rouge , qui en a toujours un
M.de Wailły font là-dessus une distinction doigt d'épais. sºll est aussi adverbe :
fort judicietise. On met l'infinitif tout seul , » Il a neigé épais de trois
Semer épais. .
quand il est proche ;. et l'on se sert de pour , doigts.
quand l'infinitif est séparéd'envoyer par più-. Rem. Épais suit ou précède le substantif.
sieurs mots. » J. C. a envoyé annoncer sa Nuage épais, épais nuage , ténèbres épais
parole aux gentils. Ec Dieu a envoyé son fils : ses , épaisses ténèbres. En prôse et dans le
unique
humain .
sur la terre , pour racheter le genre style simple et au sens propre , il se plait à
marcher après. Dans le style figuré,oratoire et"
3º. Etre envoyé régit les nonis apellatifs poétique , il aime à se plácer devant. » Son
sáns article: » Il a été envoyé Ambissadeur épaisserueuscrinière se dresse autour de sa tête
à Naples . » . Les Magistrats furent arrêtés et inonsi ?. ,
envoyés prisonniers à Edimbourg. Targe , Les corbeaux même, instruits de la fin de l'orage;
Trad. de Smollet : - Fontenelle done lemê- . Folátrent à l'envi parmi l'épuis feuillage.
me régime à l'actif. » . Boulogne envoya le De Lille.
Marquis de Tanara Ambassadeur extraor-- Nous errons dans dépaisses ombres ,
dinaire au Pape. » Le Roi eut la pensée de Où souvent nos lumières sombres
l'envoyer ( M. Dangeau ). Ambassadeur en Ne servent qu'à nous éblouir.
Rousseau
Suisse. - Er le P. Rapin emploie de la -
même manière le participe. » Tite-Live nous D'épaisses ombres est une inversion un peu
représente Scipion Enroyé Géréral de l’Ar- durc. En prôse , il vaudrait mieux
sse
dire
inee des Romains en Espagne. Cette cons- des ombres épaisses. Epai nuit ses
truction n'est bien sûre qu'avec le passif. rait encore moins agréablec Epais air ne
ENYVREMENT >, ENY.VRER. Voy, Eni pourrait se suporter .-
É P A É PA 125
Épaisseur , profondeur d'un corps solide, fruits que la terre épanchoit de son sein . .
Il se dit dans tous les sensd'épais,, excepté Télém . - Ce régime fait fort bien dans cette
en parlant des liqueurs
sissement.
, où l'on dit épais- phrase. Il ne serait peut-être pas aussi bon
L'épaisseur d'un mur , d'un dans d'autres.
bois , d'une forêt. L'épaisseur de l'air ,> des REM . Epanchein'nt , éfusion..( synon. )
brouillards ; l'épaisseur des ténèbres. L'effusion est plus vive , plus abondante ,
ÉPAISSIR , v. act. ÉPAISSISSEMENT , Si plus continúe que l'épanchement. » Un épan
re
4m .( Epèci,au cicemin
é muet ; 1" é ,fer.
2d . ] Epuissir 2 è épais.
rendre moy: chement
l'effusion de
de labilebilecause
causedesla incommodités
jaunisse. - Er:
Epaississement , étai
érai de ce qui est devenu au figuré : un crur sensible cherche à se
.
épais Il est actit, neutre et réciproque. soulager par des épanchemens : un cæar trop
Mettre du sucre dans un sirop trop. clair , plein cherche à se décharger par des effu
pour l'épaissir. » Les vapeurs épiississent sions , etc. Voy . les SYNONYMES de M. l'Ab.
.
L'esprit de cet homine s'épaissit. Voyez lant de l'eau , de la pâille , du såble , des
Epais. - » L'épuississement des liqueurs, pièces d'argent , etc.
de la langue .. Celui-ci n'a pas un em- Ce fleuve épand ses eaux dins de vertes prairies:
ploi aussi étendu que l'adjectif et le verbe. Epandre du foin , du fumier, du grain , etc.
Rem . Epaissir se dit élégamment au fig: » Les eaux s'épandirent dans la campagne .
sur-tout avec le pronom personel. » Un Il a vieilli , surtout au figuré.
nuage de douleur s'epaissit sur les yeux du Un bruit s'épand , qu:Enguin et Condé sont passés.
Sultan : des larmes inondent ses joues. Jér. Beil .
Del .» Tout semble tourner autour de lui : Je ne sais d'homme nécessaire.
un voile s'épaissit sur ses yeux. Ibid. Que celui dont le luxe épand beaucoup de bien.
ÉPAMPRENENT , s. m . ÉPAMPRER , v . La Font .
re е
aci. [ Epanpreman , pré ; 1 " é fer. 2° lon . Repand , vaudrait mieux , surtout dans le
ет
3 ° e muet au 1 é fer. au zd. ] Epam- premier exemple. Il ne faudrait pourtant pasi
prement , est l'action d'épamprer , d'ôter de faire le procès à un Poète , qui aurait besoin
la vigne les pampres inutiles , qui empê- depréférer épandre.
chent que le raisin ne mûrisse . ÉPANOUIR , v. réc. ÉPANOUÏSSEMENT,re
ÉPANCHEMENT , s. m. ÉPANCHER s: m. ( Ep.2 -nou - i, iceman : 1" é fer. sé
y. act. [ Epancheman , che' ; 1" é ter. 26 muet au 2d. ]. S'épanouir , c'est , en parlant
>
lon . e
3 ° te ,muet au 1 ' , é fer. au 2d. ] Epan . des Acurs , s'élargir , s'ouvrir. » Les fleurs
chemen
éfusion . Au propre , il ne se dit començaient à s'épanouir. » Le soleil fait
guère que dela bile. I Son plus grand épanouir les heurs. Il est actif , dans cette
usage est au fig: mais cet usage n'est pas phrase proverbiale , épanouir la rare , ré
fort étendu . » "Epanchement' de, caur
cæur , de jouir. » Ce conte lui a épanouï la rate.
joie. = Epancher , verser doucement. » On dit figurément , son front, son visage
Epancher du vin de l'huile. Il est peu s'epanouit, se déride , devient serein.
usité dans le sens litéral . Figurément Cela ne passe pas le style médiocre.
épancher son cæur , l'ouvrir avec confiance à ÉPANDUISEMENT , Action de s'épanouir.
un ami ' , etc. Racine le dit avec le L'épanouissement des fleurs. —- Et figurément,
pron. personel . épanouissement de rare , du cæur .
Monceur pour s'épancher n'a que vous et les Dieux. ÉPARGNANT , ANTE , adj . EPARGNE , >
I le dit mêine des persones ; ce qui est s. f. ÉPARGNER , V. act .. [1 €" é fer, mouillez
e ers
une plus grande hardiesse. le g : 3 € lon. aux 2 I e muer au 3º , é
Il s'épanchoit en fils , qui vient en liberté , .. fer. au dern. ] Epargne , ménage dans la dé
Dans le sein de sa mère oublier sa fierté , pense. Epargner ; user d'épargne. Epar
Brit . . gnant, qui épargne. » Il a amassé de grands
Cela n'est bon que dans lahaute Poésie. biens par son épargne. » Aller à l'épargne ,
Fénelon fait régir à l'actif la prép. de : épargner , etc. — Il faut épargner les provi
» Des laboureursis, acablés sous le poids des sions. » On ne lui épargnepas l'argent. » On ?
126 É PA E PA
n'a pas épargné le poivre dans cette sauce , est double , au haut du tronc ou du dos', et
etc. - Cethommeest trop épargnant , il est qui se joint au brâs . » Porter un fardeau sur
d'humeur épargnante. l'épaule, sur son épaule ou ses épaules. Pous
On dir , figurément, épargner sa peine , ser del'épaule ou avec l'épaule. - On le vie
-
ses pås , s'exempter d'agir , de prendre de la aussi des animaux. » Epaule de mouton , de
peine. Ne m'epargnez pas, employez -moi veau. » Le sanglier fur blessé à l'ép.rule.
fibrement. — S'épargiter du chagrin ', l'évi- ÉPAULE , entre dans plusieurs expressions
ter , le prévenir par sa prévoyance. » Com- figurées du discours familier. - Pousser le
>
bien alors Lothaire se futépargné de chagrins, temps à , ou avec l'épaule , gâgner dutemps ,
si , etc. Epargnez moi le chagrin , la douleur passer le temps comme on peut. » J'atends
la honte de , etc. Epargner quelqu'un : vendredi avec de grandes impatiences. Voilà
ne lui pas faire tout le mauvais traitement comme je suis à pousser tonjours le temps
qu'on pourrait. » La mort n'épargne perso-
perso avec l'épaule. Sev . » Quand le temps me dé
-
ne. » La peste épargna peu de gens. - Cec plait , je le pousse à l épaule co nie vous.
hommen'épargne persone : il inèdic de tout La même. – Prendre quelqu'un per les
le monde . épaules , le chasser , le mettre dehors. La
Rem. 1 °. Plusieurs , en Prorence , pronon- Bruyère dit du Prince d'Orange. » Il s'agit
cent épruigne, épragner , parce que telle est de prendre son père et sa mèr: p.ir les épau
la prononciation dans le mot du patois. les , et de , les jerer hors te lcur maison.
2: Epergne , s'est die autrefois pour signi- L'Acad. dit , m?utre dihors par les épaules.
fier le 'Tresor public. Trésorier , biller ,= Porter quelqu'un sur ses épaules ; être
Ordonance de l'Epargne : mais dans le temps inquier sur sa fâcheuse situation. Mme de
même qu'il étaitd'usage en ce sens , il n'étaic Sevigné l'emploie dans un sens , qui n'est
pas convenable de l'employer dans l'Histoire pas tout à fait celui - là , et qu'on sent mieux
des Anciens Peuples : qu'on ne peut le ren tre. Il s'agit d'une des
* Le Tribun,à ces ntors, plus fortement s'obstine Demoiselles de Grignan , qui s'était retirée
A défendre l'Epargne , ou trouver sa ruine. dans un Couvent . » Je suis plus fâchée de
Brebeuf. Pharsale . cette fuite , que je n'en suis surprise. Elle
Le mot est impropre en cet endroit . nous porioit tous sur ses épaules : tous nos
те
ÉPARPILLER , v . act. ( pre et dern . é discours lui déplaisoient.
> Regarder pur
fer. mouillez les ll ] Epandre çà et là . » Epar dessus l'épaule avec mépris. Prérer
piller de la paille, du foin , de la cendre , etc. l'epaule à quelqu'un : l'aider , l'apuyer. -
>
éparé , grós , large et court . » Il vous a épaulé : ilfut épaulé par plusieurs
ÉPAULE , s. f.[ F ; ôle : 1" é fer. 2° lon.
ze e muet. ] Partie du corps de l'homme , qui persones. st. famil.
39 EPAULÉ ÉE. » Cheval épaulé , berebệts
É PE Ё РЕ T27
épaulée. Figurément , Style familier et Quand on manque son coup , on dit
satirique : bête épaulée , fille déshonorée . que c'est un coup d'épée dans l'eau.
» On l'a trompé, on lui a doné en mariage L'épée d'un homme est trop courie , quand
une bére épaulée. il n'obtient pas ce qu'il demandait. – A .
porter l'épée à la main , avec hauteur , et mettre qu'une 1? , pour ne pas induired
non par prières , et par insinuations. prononcer un é fer. L'Acad. le Richi Port .
l'Abr . de Trév , n'en metient qu’une . De
Rien d'assuré , point de lipée , vant le muec on en mer deux , et alors le:
Tout à la pointe de l'épée. 2d e devient moyen . Il épelle ou épèle ; il
La Fontaine. épellera ou épèlera , etc. ] Nommer les lettres
Mourir
un beau d'une belle épée
coup, que perdre au ;jeupérir
faie. ,,l'adversaire par les
de assemblant
l'alphabet , l'une
er en avec
formerl'autre.
des syllabes en
On dit à
pour une belle caûse. Se fuer de la uu enfant : épelen ce mot. V. n. Il co
mêine épée ; par les inêmes chôses qui ont mence à épeler.
fait mourir un aücre. » Vous ne direz pas Rein . On doit dire epeler , et non pas:
aujourd'hui que je vous done un mauvais apeler les lettres , quoiqu'en dise l’Auteur:
èxemple ( par une trop longue lettre ), et des Réflexions sur laLangue. L. T.
que vous voulez vous cuer de la même épée . ÉPERDU , ÎE , adj. EPERDUMENT , ády..
Sév. Se blesser de sa propre épée. ( Epèrdu ,, dú-e , duman : ple é fer. 2° ê ouv.. e
M. le Chevalier en eur les yeux rouges en 3 lon . au 2d . ] Eperdu > troublé par la
la lisant ( cette lettre ) ; et moi je me bles- crainte parquelque autre passion. » Elle
sai tellement de ma propre épée , que j'en acourut ou toute éperdue. » Il est éperdu d'a
pleurai de tout mon cæuſ. Lá méme. mour. = Eperdument ,, violemment. Éper
Meure du côté de l'épée , s'aproprier les duznent amoureux..
choses , ferrer la muka ÉPERON , s. m. ÉperonÉ , Ée , adj.
>
re
regarde point ; de celui qui est coujours est 1º. une pièce de fer , composée de deux:
prêtà se batre, queson épée ne tiene point branches qui embrassent le talon d'un Cx
dans son fourreau ; de celui dans qui la valier's et d'une pointe
. , rôse ou molette
vivacité de l'esprit nuit
l'épée use le fourreau.
à la santé , que faire en forme d'étoile ' , qui avance par der
Il n'a que la rière » pour piquer le cheval. == 2º. It
cape et l'épée : il n'a pas de bien.
bien . Er si l'on se diç de certaines rides qui se voient aux
Ersi
ouvrage į.i il n'a rien de solidc. coins de l'æil des persones qui vicillissenso.
pable d'un quyragę
128 É PH ÉPI
3° . De l'ergot que les coqs one au derrière ductions éphémères. Sabat. de Castres.
de la jambe , vers le bâs , et les chiens au Ouvrages éphémères , J. J. Rousseau. —- M.
derrière des jambes de devant . = 4 °. La l'Ab. Boulogne le dit même des persones :
proûe et la pointe des vaisseaux et galères , c'est une plus grande hardiesse. » Qu'ils em.
qui fait une grande saillie , et avance en brassent ce tancôme ( de la gloire ) ces im
mer. On l'apèle aussi cap , avantage et mortels éphémères . El . du Dauphin . Ec M.
pouluine . <° Sorte de fortification en angle Raynal. » Les llibustiers , peuple éphémère,
säillant. 6º. Ouvrage de maçonerie terminé qui ne brilla qu'un instant. — ' Il parait qu'il
enpointe.– Il1lsedit sur-toutdecelui qui y a encore de l'afectation à se servir de ce
sert à rompre le cours de l'eau devant les mot , hors du style critique.
1
piles des ponts , ou sur les bords des ri- EPI , s. m . [ " é fer.') . Tête du tuyau
vières. de blé où est le grain. Epi de froment ,
, d'orge , etc. » Les bleds sont
ÉPERON se dit au figuré , dans le discours épi de blémon
familier. Il a besoin d'éperon : il faut en épi , tent en épi. M. de Bou
le presset . = lll a plus besoin de bride que gainville écrit épic au sing. et M. Linguet
d'éperon , plus besoin d'être retenu que d'être met épics au pluriel. Est- ce le goût de ces
pressé . Il n'a ni bouche ni éperon ; ni deax Auteurs , ou la faute de leurs Impri
sentiment , ni courage. — On le dit , au
>
meurs ? Je n'en sais rien : mais cette orto
propre , d'un cheval qui a la bouche forte , graphe est contre l'usage ; et si elle a quel
et qui n'est point sensible à l'éperon . = que fondement dans l'étymologie , il y a
Chausser les éperons à quelqu'un ; le d'ép
pour- long -temps qu'on n'y a plus d'égard .
sulvre vivement . — Doner un coup e. Le peuple , en certaines Provinces , fait épi
ron jusqu'à un certain endroit ; y courir , feminin . » Les épis sont fort belles fort >
y aller en diligence . » Donez un coup d'é- hautes . Il faut dire , fort beaux >
fort
peron jusque là. hours .
EPERON É se dit dans le jer le 2d et le ÉPICE , s. f. [ ire é fer. dern . e muer. ]
°3sens d'éperon. - ! est boré et éperone'; Drogue aromatique , chaude et piquante
tout prêt à monter à cheval.. » Coq, chien dont on se sert pour assaisoner les viandes,
éperoné. Elle est épéronée , elle a les yeux comme sont le clou de girofle , la muscade,
éperonés : elle a des rides au coin de l'ail. re
le poivre , etc. = Alltrefois on apèlaic
ÉPERONIER ne se dit que dans la 1" ac- épices les confirûres. Les plaideurs en faisaient
ception . Artisan , qui fait ou vend des épe- des présens aux Juges ; ils ont été convertis
rons , des mors , des écriers , etc.
re
en argent ; et c'est delà qu'on apèle épices
EPERVIER , s . mm . [ "e et dern. é fer. ce qui est dû aux Juges pour le jugement
2 ° ê ouv. Epér -vie. - Nos Anciens écra d'un procés par écrit.
vaient éprevier. Richelet met l'un et l'aútre. ÉPICER , v. act. [ Épicé : 1€" et er dern. é
On ne dit plus que le premier . ] 1 °. Qiseau fer. ] Assaisoner avec de l'épice . » On a crop
de proie. 2°.'Sortede filet à prendre du épicé ce pâté. Ec neutralement : » Co
poisson . cuisinier épice trop.
On apèle , proverbialement , mariage d'é- ÉPICERIE re
, s . t. ÉPICIER , IÈRE , s. m .
1 ; é fer.
pervier, celui où la femelle vaut mieux que et fém . [ ;" é fer, 3° e muet au ""
e
! eté fer. dern. e muet. ] Qui tient de voudrait toujours servir dans ce genre. Il
l'épidémie. » Malépidémique. Maladie épidé- y en avait enfin qui le fesaient feminin ,
mque: – Figurémeni. » Le délire épidémie quand l'adjectif précédait une belle épigram
que , qui faisoit alors tourner toutes les tê me, et masculin , quand il suivait : un épi
tes, einpecha qu’un tel éfet ne produisit , gramme bien aigu. - Aujourd'hui ce mot
mine la sensation qu'il devoit causer. Anon. est constamment féminin , quoiqu'en dise
EPIDERME , s. m. [ 1" é fer. ; ê ouv. l'Ab. Vallart.
>
Devant l'é muet , Ti est long : il épíe. Au fer. dern. e muer. ] Ce terme est devenu à
futur et au conditionel , cet e muer ne se la mode , depuis que les Auteurs mettent de
>
fait
presque pas sentir : épiera , épierait. courtes maximes , en vers ou en prôse , au
Prononcezépira
qu'un , épirė.
et ses actions . » JOnObserverquel- titre de leursouvrages. » Noussavons enfin
l'épie depuis votre secret , dit l'Ab. Guénée à Voltaire.
long-temps.
» On a mis quelqu'un auprès Vous l'avez dit , et il est venu jusqu'à nous.
deétesluipour Je letout
épié, » épier qu'il. fait. „ Vous Abbe... il m'importe beaucoup d'erre lúm.
ceépier
fais -
Avec les et très - peu d'ê re cru. C'est donc là votre
choses, pour régime, ĉireatentif à saisir ; devise , Monsieur... Elleserait bonne à met
profiter de... Fpier l'ocasion temps , le , tre pour épigraphe à la tête de vos ouvrages.
lemoment , etc. ÉPILEPSIE , s. f. ÉPILEPTIQUE, adj. et
re re
EPIERRER
d.rn. é fer. r f., 2v.° êact.
ouv . [j Orer
. É -piê-ré ; 1 " .et(" subst. [ Epilepsi-e, tike : 1 " èé fer.. 3jeè
les pierres
r
» moyen . ] Convulsion de tout le corps , ou
Ilfautépierrerles
l'on veut carreaux ( d'un jardin ) ou de quelqu'une de ses parties , accès avec lésion de
planter des fleurs. » Ily a des champs l'entendement , qui vient
qu'on ne sauroit épierrer .
parde temps
re
en temps. Etre sujet à , ou avoir des ata
.
EPIEU,s.m. [E-pieu : 1" & fer. 2° dout, ques d'épilepsie,. Epileprique , qui apar
au sing. long. au plur. épieux . ] Arme faire tient à l'épilepsie. » Sympiôme, convulsion
enfornie
lièrement
de hallebarde
chasse
qui sert particu- épileptique.
", sanglier Subsc,en parlantdes pers
à la du , sones ; qui est sujet à l'épilepsie. » Un ép.
EPIGRAMMA TIQ UE , adj. Épigram- leptique perd route aconnoissance , on un
MATITSTE, S.
ome II.m . EP IG RAMME , §.s I.t [ épie moment.
R
130 ĚPI É PI
EPILOGUE > s . m . ÉPILOGUER , V. n . que , plus petit qu'un clavecin ; mais du
EPILOGUEUR , S. m . [ Epiloghe , ghé , sheur: même
> genre. » Jouer de l'épinette.
>
sent point dans le sens d'épilogue. Ils sont nelise. En parlant des persones ; qui
synonymes de censurer , censeur : mais ceux- fait des dificultés sur tour. „ Homme épineux ;
ci sont de tous les styles ; les premiers n'a- esprit épineux. » Il est trop épineux.
partiènent qu'au discours familier. » Il épi- ÉPINGLE , s. f. ( É -pein -gle : 1 " é fer .
logue sur tour. » C'est un grand épilogueur.
EPINARDS , s. m.
2° lon. 3 ° e muer. – Dans certaines Pro
m . p ?." [ épinar. Il n'a vinces on prononce éplingue , mais mal. ).
point de singulier. ') H. rbage qu'on mange Petit brin de fer ou de léton qui sert à ata
cuir. Plat , tourte d épinards. cher , à coifer , et à d'autres usages. =
ÉPINE, s. fém . [ ire é fermé, dernière e On dir, figurément , ( stile familier ) tirer
muier. ] Arbrisseau dont les branches ont des sonépingle du jeu , se retirer d'une afaire.
piquans. » Haie d'épines. Dans ce champ Etre tiré à quatre épingles ; être fort leste
il ne croît que des épines.. == Epine se et fort ajusté. - Tuer àà coup d'épingles ;
dit aussi du piquant même de cet arbrisseau, faire soufrir par des douleurs ou par des
et d'autres arbres ou arbustes. » Il lui est mortifications réitérées. = Epingle's se dit
entré une épine dans le pied , dans ke doigt. de ce qu'on done à une servante pour le
Figurément, embarras , obstacle , dit- service qu'elle a rendu , et de ce qu'on sti
cultés. » Le monde est plein d'épines. Les pule avec un mari en faveur de la femme..
épines des sciences abstraites , de la chicane, » On lui a tant promis ; elle aura tant pour
etc. Epine du dôs : la suite des vertèbres ses épingles.
qui règne le long du côs de l'hôme et de ÉPINGLIER , IÈRE , s. m. et f. [ E -pein
>
re e
plusieurs aîtres animaux. glie', glière : 1" é fer. 2° lon. 3 ° è fer. au :
er
Poème épique ra
de Mme. de Villars. Jamais vous n'avez vu
un si joli fagot d'épines. Sév , » Elle me conte : le Poème dramatique représente. »
ار
dit que pour nepoint souhaiter mon amitié, L'Iliade , l'Odyssée , l'Énéide , la Jérusalem
il n'y a point d'autre invention que de ne m'a délivrée, le Paradis perdu sont des Poèmes
voir jamais vûe : et toute la lettre dans ce épiques. Plusieurs pensent que la Pharsale
goût là. N'est -ce pas un fagot de plumes, et la Henriade ne sont que des Histoires en
au lieu d'un fagot d'épines . Se tirer 'vers.
une épine du pied : se débarrasser d'un souci, * ÉPIQUIE, s.s f. [ On voit dans l'ancien
d'une afaire désagréable, » Que ne finissez- Trévoux. épikié , avec un k : mais le qu est
»
vous promptement ?Que ne vous ôtez-vous, plus dans le goût de la langue française. ]
et à nous, cette épine, du pied. Sév. = Il n'y Vertu par laquelle on se relâche de la ri
asirspoint de rôses sans épines; point de plai- gueur de la loi par principe d'humanité et
sans peines.
re
d'équité naturelle. --Ce mot est peu usité.
C
tion àla rigueur des lois, leur laissa la li- ment que comme substantif , et en parlant
berté de garder leurs sièges , en renonçant des Auteurs, dont les lettres ontété recueil
à leurs erreurs. Hist . del Egl . On disait lies. » La seconde partie contient . . Les
1
autrefois , user d'épiquie envers : avoir de Epistolaires ancienset modernes.
lepiouie pour , etc. * ÉPISTOLIER , s. m. Ce mot est de l'in
*** ÉPISCOPAL , ALE , adj . ÉPISCOPAT , vention de Ménige : mais cette invention
re
$. m . [ ; " é fer . le { final du dernier ne n'a pas été heureuse. » Ce mot parfaite
se prononce pas. ] Episcopat , dignité d’É- ment, dit-il , ne peut être mis avec un com
végue. Episcopal, qui apartient à l'Evêque. paratif , et moins encore avec un superlatif,
»
Il fair honeur à l'épiscopat. Pendant son comme l'emploient ceux qui finissent leurs
épiscopar. » Ornemensépiscopaux.Digni- lettres par cesmots : je suis parfaitement
te;fonction épiscopale. votre très- humble serviteur. Cette faute est
re
Trév, » Episodier une action. — L'Acad . fém . que masc . Th. Corn . - Richelet le dit
ne met pas ce mot . aussi m. et f.; mais le plus souvent masculin.
EPISODIQUE
apartient , adj.. [ Épizodike. ] Qui
à l'épisode. · Action épisodique.
-
merce de lettres , etc. Comerce epistolaire lame, est un genre d'ouvrage assez insipidc.
pas admis par l'usage. M. l'Ab. Sa- Gresset dit , un épithalame à la glace .
R 2
132 EPI EPL
re e
ÉPITHÈTE , s, fF. [ 1ite é fer. 3 ° è moy. vinçial , ou plutôt à un homme de Province .
4 € e muet : on l'a fait autrefois, masc. et fém . ÉPLORÉ , ÉE , adj . [ 1" et 3º é fer. Il est
>
Ce dernier genre a prévalu. » Une belle long à la 3 ° du fém . ] Qui est tout en pleurs.
>
epirkete. ] Nom adjecit , qui désigne quel- » Je trouvai ses parens tout éplorés. » Elle
que qualité du nom substantif, auquel il est entra toute éplorée.- Il se dit surtout des
joint . Nuit obscire , pays froid . Un des femmes.
défauts les plus ordinaires des vers , c'est Rem . 1 °. Suivant La Touche , on dic e pleuré
d'être trop chargés d'épithètes » Voltaire ou éploré. » Ils furent au Palais tout épleurés .
)
conseille de ne point rimer par les épithètes: Vaug . Quinte - Curce. » Les femmes des prin
ces sortes de rimes rendent les vers lâches et cipaux Officiers étoient toutes éplorées. D’ABL .
pesans, Ann . de Tacite. Le premier , ajoute La
Rem . Quand on joint une épithète à un Touche , est plus du style familier , et le se
substantif , il faut qu'elle ajoute quelque cond du style relevé. Cette distinction ese
chose au sens.
sens. » Ils furent surpris iour- à- inutile aujourd'hui. On ne dit plus épleuré.
coup par une tempêze orageuse. Cette épi- 2°. Eploré, se dit absolument et sans régi
thète orugeủse ne parait rien ajouter au sens me. Boileau luifait régir de devant l'intiaitif,
du mot tempête. On pourrait dire , par une dans son Ode sur la prise de Namur.
afretise , ou une violente tempête. ivailly. Cérés s'enfuit éplorée
ÉPITÔME , s. m . * ÉPITOMERer , V. act . De voir en proie à Borée.
[ ite é fer. 2° lon. dern. e muet au i od fer, au Ses Guérets d'épis chargés .
żd] Epitôme,abrégé , précis d'un livre. * Épi Qu'on ne le condamne point dans un Poere ,
zomer un livre , le réduire en abrégé . - Le Le à la bone heure : mais ce serait , je crois ,
substantif est aujourd'hui peu usite , e: le une faûte en prôsc .
verbe est entièrement ha :5 d'usage . - L'Acad. ÉPLUCHEMENT , s . m. ÉPLUCHEO
met épitôme sans remarque , et ajoute qu'on v. act. ÉPLUCHEUR
re
EUSE ,
e
ecť er
S. m.
disait autrefois épitomer , pour dire , faire [ 1'e é fer. 3° e muet au 1 é fer. au 2d ,
un abrégé . Epitôme , ne se dit plus que longue au dernier ; cheman ', ché , ch ?ur , >
des anciens livres qui portent ce titre. » Epi- cheti-ze. ] Eplucher , c'est ôter ce qu'il y a de a
zôme deTrogue Pompée. Epitôme de Baro. mauvais, degâté dans les herbes , les grai
nius. — On pourrait le dire encôre en plai- nes, etc. Epluchement, est l'action déplucher.
santant , ou en se moquant.
>
re
Eplucheur , eûse , est celui , celle , qui éplu
ÉPÎTRE , s. f. [ is1 é fer. 2° lon. ze3 e che. Celui -ci et le verbe se disoni au
muer. ] Lettre missive. - L'Acad. avertit figuré pour examiner , rechercher curielise
qu'il ne se dit guère que des Lettres des ment et malignement. » Eplucher la généa
Anciens. » Les Epitres de Ciceron , de St. logie , la vie , les actions de quelqu'un » Il
>
1)
Jérome , de St. Paul. » Les Epitres canoni est ppeeuu de persones , dont on puisse éplucher
ques . Aujourd'hui on ne le dit presque la vie sans y trouver quelque cache.
plus que des dernières. L'on dit les épitres de Dans le Journ. de Mons:. on dit sur ces vers
St. Pierre , de St. Paul, de St. Jean ; mais de M. de Florian .
on dit , les lettres de Cicéron , de Pline , de Er de rocs escarpés une chaine terrible
Șr . Jérôme , de St. Augustin , etc. = Epi- G.zransit ce séjour paisible,
tre , ne se dit plus que de celles qui sont en
>
Et des Aquilons et des Rois.
vers , les épitres d'Horace , de Boileau , de » .Laissons ces éplucheurs de mots , se borner
Rousseau , etc. On ne le dit sériensement en au vice littéraire de ce bisarre raproche
próse qu'avec dedicatoire. Autrement on ne ment , etc. - Les Auteurs critiqués donent
s'en sert qu'en plaisantant ou en se moquant. volontiers ce titre aux Auteurs critiques.
On dir , proverbialement , familier comme
> Mais dans la plupart des ouvrages modernes
les Epitres de Ciceron , parce qu'on done , il y a autre chose que des mots à éplucher ,
mal-a-propôs pourtant, à quelques unes des à censurer. e
lettres de Cicéron , le titre d'Epiires Fami- ÉPLUCHÛRES, s. f. pl. [1: " é fer. ;
lières. Leur vrai titre est,, Epistolæ ad Fami- lon.. 4°°e met ., 11 n'a point de singulier. ]
liares , lettres écrites aux Parens , ou aux Les crdûres qu’on ôte de quelque chose qu'on
Amis. - C'est ainsi qu'on a apelé Lettres épluche. » Cherchez dans les épluchures :
Provinciales , les Lettres écrites à un Pro- vous y trouverez encore quelque chôse de bon
E PO E PO 133
re
ÉPOINTER , v. act.[ É-poin-té : 12 et ÉPOPÉE , s . f. [r" et 3 ? é fer. dern . e
dern. é fer. 2 ° lon . ]ôter la pointe à quelque muet . ) Genre du poème épique. » L'Epopée
instrument. » Epointer un couteau , une demande un génie člevé : le bel-esprit ne sufi:
aiguille. pas pour y rcussir.
EPONGE , s . f. ÉPONGER , v. act. [ 110 é€
)
re é fer. zee
ÉPOQUE , s.f .. [ Epoke : 11e
e er
fer. 2° lon. 3 ° e inuer au r" , é fer. au 2d ] muer. ] Poine fixe dans l'Histoire. L'Epoque
Plante marine, aride erporeûse , dont on se du Deluge . » La Naissance de J. C. est l'épo
sert pour nettoyer et laver certaines choses que d'où nous començons à compter les
en la trempant dans l'eau , dont elle s'iinbibe années.
fortement. Eponger nettoyer avec une On dit , en style familier et critique
éponge.. » Laver les jambes des chevaux avec brouiller les époques , confondre les dates :
une éponge. » Eponger an carrosse. » Un peu plus d'atention , s'il vous plait :
Rem. On dit , passer l'éponge sur, éfa- vous êtes sujet à brouiller les époques. L'Ab.
cer ; ce qui se dit sur tout au figuré. » Passer Guenée à M. de Voltaire. re
l'éponge sur quelque action : en éfacer le ÉPOUDRER , v . act . [ é-pou-dré : , "e er
sowvenir , l'oublier , n'en parler plus. Cette dern. é fer.)] Orer la poudre.. » Epoudrer un
expression n'est tout au plus que du style tapis , un habit , desmeubles ,des livres , etc. re
médiocre. On ne diraic pas aujourd'hui dans EPOUFFER , ( sở v . rec . [ e- pou- fe :
une tragédie , comme a fait Corneille dans raitre
et dern. é fer. ] S'enfuir secrètement,
. » Il s'est épouſé.
dispa
Ce inot ëse bàs
Rodog une :
Surles noires couleurs d'un si triste tableau , et populaire. re
Il fautpasser l'éponge, ou tirer le rideau . ÉPOUILLER , v . act. [ 6-pou-glie: iece
>
L'Ab. Coyer faisant parler 1 Ab. des Fontaines, dern. é fer. mouillez les 17 ] 'ôter les poux.
dans son Testament Littéraire , a pu lui faire » Une mère qui épouille son enfant. Un
dire. » Je consens de passer l'éponge sur tout gueux , qui s'énouille. re
ce que j'ai pu écrire de contraire aux vrais EPOUMONER , v . act. [ ite et dern. é
sentimens que je consigne ici . Mais Masca- fer.] Fatiguer les poumons. » » Ce discours
Je me suis
r02 s’est servi d'une expression trop , familière , était long : il m'a époumné.
quand il a dit , dans l'Or. Fun . d'Henriette époumoné à faire entendre raison à cet hem
d'Angl. » Il me semble que ce cæur me me. Il est du style familier.
reproche... que je ne passe pas assez vite ÉPOUSAILLES , s. f. pl . ÉPOUSÉE , s. f.
l'éponge sur tous ces traits d'Adam corrompu , ÉPOUSER , V. uct. ÉPOUSEUR , s. m . [e-
> é pou
que Rome payène adore , et que Rome za glie ; zee, zé, zeur. " é fer. 3°lon. au
chrétiens déteste. - Dans le siècle passé oa is , é fer. au 2d et au 3 ^ ] Epousailles, se dit
>
n'était
!
pas aussi délicat et aussi dificile qu'on de la célébration du mariage ; Epousée, de
l'est aujourd'hui sur l'emploi des expressions celle qu'un homme vient d'épouser ou va
figurées. * Montesquieu s'en sert aussi épouser : Epouser, c'est prendre en mariage:
3
figurément,
lière: et d'une manière assez singu- Epouseur, celui qui est connu pour avoir
Juif: »je Quand
vous aila doné
sagesse
desdivine dit au, peuple
pré:eptes qui ne envie de se marier , et qui cherche une
femme. » Le jour des épousáilles , l'épousée
sont pas bons , cela signifie qu'ils n'avoient se trouva mal. Celui qui devait l'épouser en
qu'une bonté relative ; ce qui est l'épog'de eut un grand chagrin. Une mere sage dit :
foutes les dificultés que l'on peut faire siir je veux des épouse'urs pour ma fille, je ne
GY
les lois de Moïse. Esprit des Lois. N'y veux pasdes amans.»
aurait-il Ses enfans l'embarras
5
vcủve ) elle sent très-bien
pas une falie d'impression en cer sent , ( cette jeune
3
endroit , er ne faudrait-il pas lire réponse à qu'ils écartent les époulseurs.
>
toiles les dificultés ? Ou bien est - ce une REM . 1 °. Esouser, se dii au figuré ; les
1 métaphore hardie ? Si c'est le dernier , elle autres ne se disent qu'au propre et dans lc
ne sera pas du goût de tout le monde. style simple. Epoulser les intérêts , les
On dit, proverbialement,boire commºure querelles , les opinions d'autrui , les adopter ,
éponge, c. å d.. beaucoup. —- Presser l'éponge ,
dronge en faire les siens propres. * Cette expression
faire rendre gorge àceluiqui s'estenrichipar figurée ne s'étend pas àà toutesorte de choses.
des voleries .
Youloir sécher le mer avec Un Auteur moderne dic que : » 'Le lecreur
des éponges : tenter des choses impossibles . épouse en idée la situation des Héros fabu ,
184 E PO EPO
leux. Je crains que la métaphore ne paraisse se prènent toujours en mauvaise part : mais
pas juste à bien des gens. terrible peut se prendre en bone part , ec
2°. Epouser , est neutre en certre phrase et suposer une crainte mélée de respect.
proverbiale , tel fiance , qui n épouse pas ; Ainsi on dit , un cri effrayant , un bruit
ce qui s'aplique à d'autres choses que le ma- épouvantabl e , un monstre 'effroyable , un
Les deux premiers su
ONLY
parée comme ane épouséede village. mouillez l’l finale : ai n'y a pas le son de
ÉPOUSE , s. f. Voy . ÉPOUX. l'e ; tail , et non pas rel. — · Il a au plur.
ÉPOUSSETER , v. act. ÉPOUSSETTE , épouvantails et non pas épouvantaux. ] Hail
e
s.f., [ èé-pou
et
° muet au
-ceté, cète : 1" é fer. 3e lon que l'on met au bout d'un bâton dans
I
e
moy, au 2d ; 4° é fer. au 1er e muer
> les champs , les jardins ,
les chenevières
au 2d ) Epoussette vieillic on dit plutôt pour épouvanter et écarter les oiseaux . —
vergelie , qui a le même sens. - Epousseter , On dit , proverb. d'une persone laide à faire
se die encore , comme vergeter. » Epousse- peur , ou d'une chose qui fait peur sans pou
tezbience manteau ,ce tapis – Et au fig. voir faire demal , que c'est un épouvantail
( st. fam . ) Batre . » On l'a bien épousseté. de chenevière .
» Je l'époussetterai comme il faut. EPOUVANTE , s . f. * ÉPOUVANTE
Molière retranche l’e muet d'épousseter. MENT , s . m . ÉPOUVANTER , V. act. [ 15 e
e ers
Je l'épousterai bien . fer. 3 ° lon. 4 fer. au
e muet aux 2 I > é
e
Quels que soient les droits des Poêtes , cet
3 ° ; le , teman , .
té ] Epouvante , terreur ,
exemple n'est pas à initer , même dans des peur causée par quelque accident imprévu .
yers de Comédie . * Epouvantement à à-peu -près la même sig
ÉPOUVANTABLE , adj. ÉPOUVANTA- nification , mais il n'est plus du bel usage.
Trey - L'Acad
BLEMENT , adv. [ Plusieurs écrivent ces mots . . ne le met pas.
et les suivans avec un e devant l’n : épou- Epouvanter, causer de l'épouvante. » Cau .
е
ventable , etc. i15° é fer. 3 ° lon. se e muer : ser , doner de l’epouvante. » Jeter l'épouvante
table , tabléman. ] Epouvantable , qui caủse dans le pays énemi. Prendre l'épouvante.
>
que dans le dernier 'sens. » Epouvantable- poủ-ze ; 1" é fer. 2° lon . ] Quiest conjoint
ment laide. par mariage . - On ne dit guère ces mots
Epouvantable , Effrayant , Effroyable
> que
୩ des gens nouvellement mariés , dit La
Terrible (synon.) Litrayant est moins fort Touche (j'ajoute , et le jour seulement du
>
qu'épouvantable , et celui- ci moins fort que mariage ) ou dans le style relevé. Le peuple
effroyable ( quoique épouvanté soit au con- dit mon époux , mon épouse. Les honêtes gens,
traire plus fort qu'effrayé. ) Ces trois mors qui ne disent pas Monsieur , Madame , di
E PR E PR 139
seunt , mon mari , ma femme. - On ne gime: » Sa vertu est à l'épreuve ; ou avec
dit qu'u pluriel , les epoux. = L'Aod. les la prép. de : » Cuirasse à l'épreuve du mous
met sans remarque . Elle done pour exem , les : quer. » Vertu à l'épreuve de la médisance .
son époux , son cher époux. » Voilà votre » Il est à l'épreuve de tout , à toute épreu
époux , le futur époux , la furûre épouse. Pour ve , etc.
les deux premiers, je crois qu'on ne peut ÉPREUVE , en termes d’Imprimerie , est
les dire qu'en badinant. Les autres sont rela- la feuille d'impression , qu'on envoie à l’Au
tifs à la remarque de La Touche . Au teur pour en corriger les fautes avant que
fig.et dans le style relevé , on dit époux , da la cirer. Recevoir , corriger une épreûve.
épolise. On dit que J. C. est l'époux de l'E- - Il se dit aussi des premières feuilles qu'on
glise , et que l'Eglise est l'épouse de J. C. tire d'une estampe.
On ledit aussi des Vierges consacrées à Dieu . Rem . 1 °. Quoiqu'éprelive et expérience
Pour St. Joseph , on dit , dans le sens aient à peu près la même signification , on
>
( rre é fer. 2° lon . 3 ° e muet. ] Epreindre On dit bien , je vois par ce que j'éprouve ,
c'est presser quelque chose pour en expri- par l'épreuve que j'ai faite , etc. mais on
mer le jus. » Epreindre des herbes , du ver. ne dit pas , je vois par mon épreuve, etc.e
jus. „ Faites bouillir ces herbes , ces racines , 20. On dit adverbialement
> à tout>
ei épreignez- les : épreignez -en le suc. épreûve , et nous en avons doné un exem
Epreinte n'a qu'un raport, éloigné avec ple. La Bruyère a dit ; au pluriel , à toutes
épreindre. Il exprime une douleur , causée épreuves , ce qui n'est pas aussi conforme
par une matière acre , qui done de fausses à l'usage. » Avec un esprit sublime , une
envies d'aller à la selle. » La bile cause des doctrine universelle , une probité à toutes
épreintes. 'épreuves , n'apréhendez pas de tomber à la
EPRENDRE ( s' ) v. rée . Se laisser sur- Cour , ci
et de perdre la faveur des Grands,
prendre par une passion . Ce verbe n'est usité pendant tout le temps qu'ils auront besoin
qu'au participe et dans les temps composés. de vous. =
S On dit , erre et mettre à
» Il est épris , ou il s'est épris d'amour l'épreủve. » Ils ne filrent pas à l'épreuve
pour certe femine , Voyez ÉPris. d'une plus longue soufrance. Boss. Cette
ÉPREVIER . Voy. ÉPERVIER. amitié fut mise à une épreuve , qu'elle eyt
EPREUVE , s. f . ÉPROUVER , v. act peine à soutenir. Marm .
er
{ e.preu-ve , E-prouvé : Le é fer. 2 lon ." 3º. Rollin a die dans une, ocasion , faire
au e er
ce mot est de tous les styles. - On l'em- prier pour eux. = Il régit encore la prép.
ploie , ou absolument : » Il est fortement à devant 1 infinitif. » Il s'est épuisé à tra
épris; ou avec la prép.. de ; » Il est épris vailler. === L'actif est beau au figuré >
du plus violent amour pour la persone,qui avec la prép. sur. » Seigneur , épuise sur >
le mérite le moins. » Il en est extrêmement nous ta colère en ce monde , pour nous >
épris. » L'objet , dont il est si fort épris , épargner dans l'autre. Mais il ne s'unit pas
>
le méprise et le trahit . Voy. ÉPRENDRE . avec toute sorte de mots. Et Racine n'est
ÉPRON ÉPERON. Suivant Richelet , pas à iiniter , quand il dit dans Bajazer :
l'un et l'aître se dit . Les aûcres Dictionai- O ciel ! si notie ainour est condamné de toi ,
res ne mettent qu'éperon , et c'est le seul
> Je suis la plus coupable , épuise tout sur moi.
qu'on écrive. Voy . ce mot. Sans la gêne de la mesure , le Poète au
EPTE . Dans cette terminaison , la pénul-, raiç dit : épuisé sur moi tous tes traits.
tième est toujours brève : précepte , il ac- ÉPUISANT , ANTE , adj . verbal . » Il faut
ceste, etc. le p doit se prononcer : èpte , è moy. que l'art s'arrête dans tous les câs , où le
EPUCER ', v. act. Orer les puces. » Épi- secours qu'il qu'il se propose d'employer , n'est
cer un chien. pas éficacement dirigé contre la caûse épui
EPUISABLE , adj . ÉpuisEMENT , s. mr . sante . Voulonne .
> Ce mot n'est pas dans
3
ÉPUISER, V. act. [ --pui- qabia zeman , ze ; les Dictionaires. Il peut être utile dans les
Іe с
-)
fre é fer . 3 ° dout. au premier , e muet au ocasions où cet illustre Médecin l'a employé.
re
second , é fermé au dernier . ) Épuiser, c'est ÉPURER ; v. acc. [ 1"* e dern. é fer. ]
tarir , mettre à sec ; Epuisable , qui peut Rendre plus pur. » Il se dit quelquefois au
être épuisé. É puisement n'est pas l'action d’é propre , mais plus souvent auesfigure. Il
puiser , mais l'état d'un corps epuisé. = faut épurer ce sirop. Épur de l'eau
L'adjectif ne se dit qu'au propre , et il est bourbevise , en la filtrant avec du sâble. =
>
{ E-kola -teur , cion: 1 " é fer. ] L'équateur cun côté.Acad. Cette zde définition est plus
est un grand cercle de la sphère , également nette et donne une idée plus juste de la chồse.
distant des deux pôles. Equation est un » Cela est en équilibre ; fait l'équilibre ;
terme d'Astronomie et d'Algèbre. mettre dans l'équilibre. » Les fluides tendent à
EQUE. Excepté dans Évêque et Archevê- se mettre en équilibre. - Figurement, » Te.
que ,> cerre finale est toujours brève : èke , è nir les Puissances voisines dans l'équilibre.
moy. Bibliothèque , hypothèque , reetc. » L'équilibre de l'Europe : le système de l'équi
EQUERRE ,'s. f. [( Etére ; il é fer. 2° libre'n'a été bien dévelopé qu'à la fin du der
>
e
lon. ê ouvirforte , e muet. ] Instrument nieţ siècle .
servant ÉQUINOXIAL, ALE , adj. EQUINOXE ,
àl équeà tracer un angle droit. » Dresser
rre. » Ce bâtiment n'est pas dé- s. m .[ Ekinokci-al, ale , nokce : 1 " é fer . ] re
querre .
L'Equinoxe est le temps de l'année , auquel
Rem. 1°. * On écrivait aútrefois équierre, le soleil , passant par l'équateur , fait les >
et Boileau a suivi cette ortographe. Fleury nuits et les jours égaux , = Equinoxial;,
dit aussi : » Ils avoiene grand soin que tout ale , qui apartient à l'équinoxe . » Cercle
für
l'équibien
erre ,uni et bien dressé au plomb et à equinoxial. Ligne équinoxiale.
- S. m .
tes .
et au niveau. Mæurs des Israëli- L'Équinoxial : l'équateur. re
ÉQUIPAGE, s. m . [ Ekipage : ,, " é fer..
2 ° . * Quelques -uns font'mal -à -propôs ce dern . e muer.
] 1 °. Train suite.
, » Equipige
mor masculin." Ils disent: bâtià fauxéjuer- de guerre, dechasse. » Grand, superbe équi
:
c'est à fuisse équerre qu'il faut dire .
Te EQUESTRE page. » Dans cette déroute , il perdit son
l'ul se
, adj. [ prononce : ės équipag ?. » Les équip.ges de l’arinée. » Se
re
équipage. 2. Carrosseerche
ne se dit qu'avec starile , figure, ordre.. vaux .. » Il a un équipage. ”» Il est venu avec
inIl- Statûe ou figure équestre”, représentant sonéquipag ?. = 3 °. L'Equipage d'un vais
O
une persone
Tomeàcheva
1 1. l. Ordre équestre , l'or- seau , ne se dit que des soldats erS des mate-.
138 E QU E QU
lots. » Le vaisseau a péri, mais l'équipage à et il l'a équipédetoutes choses. » Il lui faut
été sauvé. » Il y a des vaisseaux de douze cens tant pours'équiper.
homines d'équipage. Rem . Quand équiper signific habiller , il
Rem. 1°. Quand on parle d'un carrosse , se dit de l'habillement complet. Fontenelle
lemot équipage comprend aussi les chevaux . parlant des cérémonies de l'Initiation , dit :
L'un sans l'autre n'est pasun équipage. Ainsi i On vous équipe d'une cunique de lin. C
c'est mal parler que de dire :* attelez les che- Ainsi l'on pourrait dire qu'on a équipé un
vaux à l'équipage. Gasc . Corr. -pauvre d'une chemise neûve , ce qui parai
2 °i Scudéri avait critiqué ce vers du Cid , trait ridicule , si on le disait seriellseinenr.
niarcher en si bon équipage ; et l'Acad. Equiper , ne peut être employé de la sorte
trouva que l'observateur avait eu raison de que dans le style comique , ou satirique.
dire , qu'il eût été mieux de mettre , en bon Dans ce style s'équiper, c'est se parer. » Ma
ordre , qu'en bon équipage ; parce qu'ils fille , êtes vousfolle de vous équiper de la
allaient au combat et non pas en voyages ; sorte ? Savez-vous à qui vous ressemblez ?
mais qu'il avait eu tort de dire que le mot A unedanseúse de corde. Th . d'Educ.
d'équipage était vilain . Sent.sur le Cid . Ce
ÉQUIPOL LENCE , s. f. ÉQUIPOLLENT ,
qu'on peutdire, c'est qu'il n'est pas fort noble, ENTE , adj.ÉQUIPOLLER , v.act. [ On pro
ei que dans le discours soutenu et le style nonce les deux ll: étipol-lance , lan , lante ,
relevé , en bon ordre vaut mieux , tant pour lé : " é fer. 4. lon, aux 31's, éé fer. au
le voyage que pour le combat .. = Equipage dern. ) Equipoller , c'est valoir autant que...
est encore moins propre pour exprimer la Equipollent, qui vaut autant que...Equipol
parûre d'une femme. » Agesilas , dit Rollin , lence : égalité de valeur. » Le gain équipolle
ne changea rien ni à ses repas , ni à ses bains , la perte. » La perte est équipollée
:
au gain.
ni à l'equipage de sa femme . - L'Auteur L'un est équipollent
n'entendait par là que l'équipement , la pa- equipollent à la perte.
à l'afitre : le profit est
L'Equipollence de
süre de la Reine ; car assurément les Reines ' l'un avec l'aútre.
Spartiares n'avaient pas de carrosses. A l'équipollent , adv . A proportion , a
On dit, proverbialement, l'équipage de l'avenant. Il se dit seul , ou avec la prép. der
Jean de Paris , pour dire , un équipage, un » Il a perdu mille écus dans cette affaire et
train magnifique ; et un équipagede Boheme, Ics autres à l'équipollent , ou à l'équipollence
( qu'on prononce boame ) pour dire , un équi- de ce qu'ils y avaient mis.
page délabré. = Etre en bon ou en mauvais REM. l'Acad. remarque qu'équipollence
équipage , bien ou mal vétu , » Cet homme ne se dit guère que dans cette phrase , l'équi
est en mauvais, ou , en triste , ou , en paltyre pollence des propositions , pour dire , des
équipage : sa santé , ses afaires sont en mau- propositions , qui reviènent , qui équivalent
vais état. l'une à l'aørre. C'est un terme de logique .
ÉQUIPÉE , s. f. ÉQUIPEMENT , s. m. Mais c'est trop restreindre l'usage de
ÉQUIPER , V.act. ( Ekipé-e, peman , pé;
с
ce mot .
" é fer. 3° é fer. au 1°er er au dern. e muet
e * ÉQUIPONDÉRANT ANTE , adi.
au 2d ] Equipée , se dit d'une action , d'une Équipollent ; c'est un mot de Rousseau le
entreprise ou démarche indiscrète , témé- Philosophe. » Article essentiel , article équi
>
raire et qui réussit mal. » Cet écolier , par dondérant à tous ceux qui vous sont con
•
'esprit de libertinage , s'est allé enrôler , ce traires. - Ce neologisme n'a pas fait for
.
» L'Equipement d'une flotte , d'un vaisseau. Jant des persones ; qui a de l'équité. » Hom
» Equiper un vaisseau , une flotte.
> Le me, Juge équitable.» Il y a peu de genséqui
Le
' substantif ne se dit que des choses ; le verbe tables. = Equitablement d'une manière
se dit aussi des persones .» Equiper un cava- équitable , avec équité. » Il faut juger équita
»
lier. v Il a envoyé son fils dans une pension , blement de toutes choses.
EQU EHU 139
ÉQUITABLE.Voy .Juste. Cet adjec. adere. » Discours , expression équivoque.
tifsuitou précède le substanțif: mais c'est à Action , réputation équivoque. C'est une
l'oreille ei au goût à lui assigner sa place équivoque : user , se servir d'equivoqu pour
tromper . » Il équivoque continuellemenest . » Il
>
vers ci-or : 1 " é fer. ] L'art de monter à che- 2°. Equivoque , adjectif , suit presque tou
!!!
val,»Dissertation sur l'equitation anciène et jours le nom qu'il modifie , du moins dans
M moderne. = On le dit aussi depuis quelque la prose ; langage,équivoque , démarche equi
temps de l'exercice , ou de l'action de monter voque . On peut absolumentle faire marcher
àcheval.» L'Equitation est un exercice très-
»
devant en vers, et dans la prôse poétique ſer
salucaire. — L'Acad. et le Rich . Port. ne le oratoire : équivoque langage , équivoque dé
er
mettent sens ; Trévoux ne le marche : mais souvent aussi l'inversion serait
que dans le
dit
que dans le second. Je crois qu'on peut dure ..
s'en servir dans tous les deux. 3º . Un Auteur moderne lui fait régir le
ÉQUITÉ , s. f. [ ékité : , "e et dern. é datif
re
( la prép. à2 ) » Les signes de plaisir, que
fer.]rº. Justice, droitûre: » Avec équité , donen la plupart des Animaux, nous sono
selon l'équité. En toute équité ; contre toute équivoques. Du Plaisir. Cela sent lejargon
équité. » Homme , plein d'équité , ou , sans de l'École.
équité, qui la
signite aussi n'a justice d'équité
pointexercé .
e , non = 2'
pas . Il
selon 4°. Ceauxmot
raport ne seesdit ique des choses qui ont
person
; se dic point des
la rigueur de la Loi, mais avec un adoucisse- personnes mêmes. On ne dit point un hom
mene raisonable. » Les Juges subalternes sont me une persone équivoque. Cependant la
desJuges de rigueur , mais les Juges Supé- sens
tieurs peuvent juger selon l'équité.
P.d'Orlé ins l'a employé plusieurs fois en ce
là dans son livre des Révolutions d'An
ÉQUIVALENT , ENTE, adj. ÉQUIVA- gleterre. L'Acad. ne dit point cet adjectif
re
LOIR, V.n. ( Ekivalan , lante, loar : 1" des personnes.L. T.
e fora lon. aux 2 ;'"*) Equivaloir , c'est
ers
II. Les équivoques nuisent beaucoup à la
être de même prix ,de même valeur. Equi- netteté du discours , quiest la plus précieuse
Halene, qui équivaut.» Uneonce d'or équi- qualité du langage. Il vautmieux être long
1:22 à
biletaquinze onces d'argent et plus. » ‘ Un que d'être obscur. Brevis esse laboro : obscu
héritage équivalent; chose équivalente. rus fio. Hor. Et il est quelquefois à propos
D estaussisubsc.Ofrirun équivalen !; des d'expliquer ce qu'on veut dire , plutôt que de
equivalens, etc.== Leverbe régitla prép. le laisser àdeviner. » Je vousdéfiecousdeux
;lesubstantif peut régir la prép. de; mais d'aimer mieux Mº de Grignan , que moi
l'adjectif s'emploie ordinairement sans régi- c'est à dire , que je l'aime. Sev. que moi
me.» Celaequivaut à ce que j'ai fourni pour étoit-là équivoque ; car il pouvait signifier ,
Yous: né. l'équivalent de ce que vous aimer mieux Mde de Grignan que vous ne
C'est
m'avez » do
équivalent. » Je vous donerai un bijou m'aimez moi , ou l'aimer mieux que je ne
l'aime ; moi pouvant êcre également bier
EQUIVOQUE , s. f.et adj.ÉQUIVOQUER, sujet oule régime du membre de la phrase.le
son etréc,[ ékivoke , voké ) Equivoque,qui MedeSévigné, en déterminantlesensqu'elle
iun double sens. Équivoquer, user d'équi lui done, ôtel'équivoque. Mais cela ne faic
Hoque. S'équivoquer ,-dire un mer pour un bien que dans lestylefamilier. Dansle
S 2
140 ER E RE
discours soutenu ÉRÂBLE , s. m. [ ,"cé fer.
ces paranthèses ne font re
lon . ze
qu'embarrasser , et il faut alors ôter l'équi- muet. ] Espèce d'arbre , du genre de ceux , qui >
voque , en changeant de tour et de construc ne portent point de fruit .
tion. -- ll y a aussi une équivoque dans cette ÉRÂFLER ) v . act. ÉRâFLÛRE , s. f.
phrase de J. J. Rouss . qui ridiculisant la [ zhe e fer. 2 lon . surtout devant l'o muet , il
coutume de haranguer les Princes au ber- éráfle , éráftera , etc. 3® é fer. au 1° , lu ...i
ceau , dit : » Les Présidens du Sénat et des au 2d ) Eråfler , c'est éjeurer la peau , l'éc
Académies coininencèrent à composer , ratu- corcher légèrement. Erafllûre , écorchure
rer , étudier , feuilleter leur ! mosthene pour légère.
aprendre à parler à un Embryon. Reine Fan- ERAI , terminaison des futurs de plusieurs
y est muet ; j'aimerai , je ferai ,
tasque . Le sens de l'Auteur est pour apren- verbes : lefaûte
dre à parler eux -mêmes à , etc. Mais ces c'est une grossière , et cependant très
mots peuventsignifier aussi et signifient plus comune de le prononcer avec un èèmoyen ,je
souvent pour aprendre à l'embryon à parler , fèrai, je trouverai. — Ceci est aplicable au
et le contexte seul détermine le sens.- Voy . futur conditionel terminé en erois. Restaur.
la conjonction Er. ÉRÂILLER , v . act. re
ÉRÂILLÛRE , s. f.
ER'au milieu des mots . Dans plusieurs [ Era -glie , gliú - re : 1" é fer. 2° lon. mouil.
Provinces on prononce cette syllabe comme Tez les il : 3º é fer. au 1" lon. ani 2d. ] er
>
s'il y avait un a : on dit variu , sarge , etc. Erailler une toile , ou une écofe , c'est la
pour vertu , selge , etc. tirer avec éfort , en telle sorte que les fils se
ER , est bret dans Jupiter Lucifer , relâchent. » On a éraillé cette coile. » Cette
Ether', Clerc , Cancer , Pater , Magister ', étofe ese éraillée. Par extension , æuil )
Frater et quelques aútres , ou noms pro- eraillé , où il parait des filets rouges et dont
pres , ou noins étrangers. = Il est bien plus la paupière est trop ouverte par la violence
Auxion . = Eraillûre , marque
ouvert et long , dans altier , fer , enfer, de quelque Auxion.
léger , mer,
douteux dans, amer
les infinitifs car , si l'rllest
, ver , ;hiver. est qui reste à une toile , ou à une étofe, quand .
elle est éraillée .
muette , comme dans aimer Dieu , qu'on ÉRATER ,v. act. Ôter la rate. Il est peu
prononce aimé Dieu , il est bref ; mais si usité. » On dit qu'on a ératé des chiens,
fr sonneavec la voyelle suivante , comme il pour *savoir s'ils pouvaient vivre sans rate.
Ir
le faut dans le vers et dans la prononciation Fig. Eraté, ée , adj. Gai ,, enjoué ,
seutenûe , il est long. éveillé. » Il est fort ératé , elle est bien >
Mais je sais peu louer et ma muse tremblante , etc. ératée. Subst. » .. C'est un ératé , une ératée..
Rem. Plusieurs Poètes français , parmi les Trév. L'Acad. ne le met point en ce sens
.
Anciens , suposant que cette r dans les infini. ni le Rich. Port . On dit , proverbialement
tifs se prononce fortement, les ont fait rimer draté comme une potée de souris., qui a beau-
avec des mots , dont l’e final est ouverte coup degaité.
Et soufree que je tâche enfin à mériter , ERBE , finale , dont la pénultième esti
Au défaut de Phiüée un fils de Jupiter. brève. Herbe , acerbe , etc.
Andromede. ERCE , ERCHE , ont la pénulième tou
>
Que vos droits , sans ma main , ne sont que jours brève : comerce , il berce , etc. Perche;
droits en l'air. il cherche , etc.
Ciel .... Allez , et du moins aprenez à parler. ERDE et ERDRE ', sont brefs aussi : qu'il
Atrila . perde , perdre .
Malherhe employait souvent ces rimes vi- ÈRÉ a la pénule. longue ,lè y est moyen :
cielises , qu'on appelle normandes, parce
> père , mère , sincère , il espère , etc..
re
les normands , qui prononcent er des
que itifs ÈRE , s. f . ( 11 è moy. et longg , 2
infin comme er ouvert , les ont intro- muet. ] Terme de chronologie .lon
Point fixe
duites dans la langue . Quitter et vanter , d'où l'on come nce à compter les années. La
comence
riment chez lui avec Jupiter ; aveugler avec Naissance de J. C. est l'ère des chrétiens :
clair; philosopher avec enfer. D'autres Poé- celle des mahométans , au aûrement l'Hégiren,
tes du teinps deMalherbe , comme Gombaud , c'est la fuite de Mahomet :
Voiture , etc. le pratiquaient de même. Au-
> ÉRECTION , s. t. [ Érèk-ción , en vers
с
jourd'hui , on ne le souffrirait pas.. ci-on ; ?." é fer. 2° è moyen. ) Institution ,
ERG : ERL 141
établissement. » L'Erection d'un Parlement, et moqueur , dont on șe sert pour se mo
d'un présidial ; d'une terre en Duché. = quer de ceux qui font de grands raisone.
Acion d'ériger ; l'érection d'une statûe , d'un mnens qui ne concluent rien . C'est l'abregé
monument . de , ergo glu capiuntur ares , donc on prend
ÉREINTER , v . act. [ é- rein-té : 1" et les oiseaux avec de la glu ; et cela revient
dern.é fer. 2 lon . ] Rompre les reins. » Si à ce que Molière fait dire au Médecin male
vous lui mettez un fardeau si pesant , vous gré lui : » Et voilà justement pourquoi vo
l'éreinterez. » Il fit un si grand éfort qu'il tre fille est muette .
"
dern. e muet . ] Tension violente des fibres. Ergoter , c'est pointiller , disputer et argu>
Plusieurs écrivent érétisme sans h . M ..tout sans cesse. Ergoteur
menter sur et
Linguer l'emploie au . fig; » La fièvre , qui pointilleux , qui dispute et pointille sans
consum e déjà deux des plus grandes Nations, raison ..» Il ergote sans cesse : il ergote sur
de l'Europe et l'érérismo qui comence à
> choses. » C'est un ergoteur impor
toutes choses.
tourmenter les autres , etc. La fureur de. tun insuportable. - On ne le dit guère
tirer leurs métaphores des termes d'arts in- des femmes . L'Acad. dit pourtant : c'est une
conus à la plupart des lecteurs , est une ma- ergoteûse.. — Mde . de B.... emploie le
ladie des Auteurs de ce siècle. On ne parle. masc. adjectivement. » Le génie ergoteur:
Réformés.
et on n'écrit que pour se faire entendre ; et desERGUE. Hist. d’Ang!:
c'est une affectation pédantesque que. d'em- La pénult. est brève : Exergue ,
ployer des termes d'art avec ceux pour qui vergue ,etc. re
ce n'est point une honte de les ignorer. Con- ERIGER , v . act.. [ 5e . et dern . é fer. ]
yulsions
>
aurait exprimé à-peu- toutlelemême.
sens , et aurait été entendu de près Consacrer
mop- autel des., élever.
trophées» ,Eriger une statue,à.......
un monument un
de.rivaUnin aussi beau génie et un aussi grand à la gloire de...,
Éc Eriger une com
que M. Li nguet , n'a pas besoin de mission en titre d'ofice une terre en Du
la ressource de ces mots extraordinaires , et ché , etc. = S'ériger en ... S'atribuer unc ::
certainement:il ne les afecte pas. Mais dans qualité , un droit qu'on n'a pas , ou quine .
sa brillante imagination tout se peint forte- convient pas. » Sériger en censeur públic ,
ment , et il rend les choses comme il les sent. en réformateur , en bel esprit , en Auteur
ERGE , a la pénultième brève : verge , en diseur de bons mots , etc. etc. — Voyez :
serge , etc.
>
FONDER .
ERGO -GLU. Façon de parler du st. plais. ERLE. Finale , dont la pénultième est:
142 ERR ERR
brève : Perle , merle . jusqu'à la fin du monde . D'habiles, ou plu
FRME , dans cette terminaison , on pro- tôt de hardis imposteurs , ont abusé de cette projet
utent
nonce brève la pénult : Ferme , il ferme , erreur populaire , pour tromper les sets et
afferme , etc. s'enrichir à leurs dépens,
ERMITAGE , S. m. ERMITE , s. m.. ERRATA , s. m . [ Er-rata : la re" est ERRE
>
qui s'est retiré dans un désert , pour y ser- un errata fort exact. Il ne prend point ܕ
vir Dieu . Ermitage est l'habitation d'un Er- d's au pluriel . » Les errata des livres sont
mite . Figurément , lieu écarté et soli- rârement bien faits. те
taire. Vivre comme un ermite , mener ERRE , s. f. [ Êr- re : ; ê ouv. et lon.
>
une vie fort retirée. Voyez HermITAGE , 2° e muet. ] . 1° Train , allure. Au propre,
HERMITE . aller grand'erre , ou belle erre , aller bon
ERNE , a sa pénultième brève :caverne , train . Au figuré , faire trop grande dépen
>
ho
citerne , etc. se. C'est le seul emploi de ce mot , qui n'est
EROÍS , terminaison du futur conditionel que du style familier. 2°. On dit au
ou aller
d'un grand nombre de verbes : j'aimerois ; pluriel , suivre les erres , marcher conduite
je donnerois , je ferois , etc. Voy. ERAT.
re
sur les erres de : tenir la même
ÉROSION , s . f. [ Ero-zion : 7 " é fer. ] que , etc. Et en parlant d'afaires , repren
Terme de Médecine. Action de toute liqueur dre les premières erres , les dernières erres ,
acide , qui ronge quelque substance. » Les recomencer à travailler sur une afaire , la
humeurs âcres mangent les chairs par éro- reprendre où on l'avait laissée. On dit aussi
sion. erremens. Voy. ce mot. Celui- ci est même
ÉROTIQUE , adj. ÉROTOMANIE , subst. , plus usité.
f. [ Erotike , tomani-e : 7 ". é fer. pénult.
lon. au 2d
ERREMENS , s. m. pl. [ Ês-reman : {"*
dern. e muer dans les deux. ] é ouv. er lon . 2° e muer. ] C'est la même
e
>
Erotique
mour ousequidit de ce qui apartient
en procède. à l'a- chose qu’erres. Voyez le mor précédent , à
Délire éroci la fin . ' ll ne se dit qu'au figuré , et en par
>
ques. , Poète
Poèmetout
que. » C'est l'emploi mot. éroti-
de ce Vers
érotique. lant d'afaires.
= erremens Acad. Reprendre les derniers
d'une afaire.
Erotom nie , délire amoureux. Rem. Boileau et Voltaire ne pouvaient
ERR , dans Erreur , terreur errant soufrir cette expression , apliquée aux per
errore , erra , l'e est presque fermé et bref. sones. » Suivre des erremens , s'écrie le pre
Dans terre , glerre tonerre , il erre , per- mier , juste ciel ! Quelle langue est celle
>
ruque , ferrer , terrein , nous verrons : il là ? » Quand Bossuet , dit Voltaire , quand >
Thoneur de vous en entretenir. On dic au- Latines et Françaises , n'est qu'un pétant
jourd'hui courses. » Tels qu’croient les Is- érudit. L'Abé des Font. » Les Dissertations
saélites , lorsqu'après de longues erreurs , ils ( de l'Abé Anselme ) sont plus propres à le
mirent enfin le pied dans la terre promise. bon regarder comme un sage érudit et un
faireLitérateur.
the Rue . Sabatier , Trois Siècles , etc,
Cet espoir m'a guide dans mes erreurs diverses. Voyez SAVANT.
P. Folard , Themistocle .
> 4. Comme on dic , un homme d'esprit ,
Ce termeest aujourd'hui suranné en ce sens. un Auteur , par analogie , a dit : un homme
re
ERRONÉ , ÉE , adj . ( Er - roné , né -e , it d'érudition ; un aûtredit : Eclésiastique d'é
>
presque ferez é fer. aussi , long. au féin .] ruditión : ce qui vaut encore moins. » Vous
Il ne se dit point des personesmêmes. Il ne m'étonez de m'assurer que ces örébis désobéis
signifie pas , qui est dans l'erreur , mais santes ont pour protecteurs non - seulement des
qui contient des erreurs. On ne dit pas , gens grossiers et débauchés comme eux , mais
homme erroné, mais sentiment errone', opis des Eclésiastiquesd'érudition Ler.deM.deSte.
nion ,proposition erronée. Marthe. On ne pourrait pas même dire des
ERS'est toujours long, ou à cause de l'ê l’e Eclésiastiques d'esprit ; encore moins peut
ouvert : univers , pervers', etc. ou par la na- on dire , des Eclesiastiques d'érudition. -
tûre du pluriel, dangers , passagers. Dans L'Abé Prévot a dit , dans la Traduct. de
Jes premiers on prononce l'r ; dans les autres er
l'Hist. des Stuarts : » Homme de mérire ec
onEne la prononce pas. d'érudition. L'Acad . met aussi pour .excm
RT
, est douteux au singulier , concert , ple : il est homme d'érudition ; mais cela ese
désert , ouvert , etc. er long au pluriel , un peu diférent er on ne peut pas con
déserts
concerts etc. clure de-là qu'on puisse dire, c'est un home
ERTĖ a sa pénuſt.brève ,perte , ouverte,
alerte , etc.
me d'érudition Gomme on dit : c'est un
homme d'esprit.
ERTRE
testre ,
est aussi bref dans sa pénultième, ERUDITION signifie aussi , remarque , re
cherche savante curieuse . » Voilà une éru
144 ESC ÉS C
dirion très recherchée , mais mal placée.
ÉRUPTION
livres Anglais s'y sont mépris , et ont dit
,> s. t . [ Erup-cion , en vers un escadron de dix vaisseaux : barbarisme
i ci- on : 1" é fer. ] En Médecine > évacua- ridicule.
tion subite et abondante ; ou sortie des pus- EscâDRE , nombre de galères ou de vais
tules , boutons , etc. »Eruption de la pe- seaux de guerre sous un même chef. » On
tite vérole. = En parlant des volcans , arme une Escadre. » Chef d Escá tre .
sortie proinpte et avec éfort. » L'éruption ESCADRON , troupe de cavalerie , com
du Vésuve . posée ordinairement de quatre compagnies.
ÉRYSIPELE >
ÉRYSIPÉLATEUX . Voy. » Former un escadron . Aiaquer , enfoncer,
ÉRÉSIPÈLE , etc. roimpre , défaire , renverser , faire plier un
ES. Cette finale est toujours longue : tu escadron .
ESCADRONER , se mettre en escadron .
es , , progrès
mes
> procès , etc. les, des ,
ces ,, pronoms et articles ; » Notre Cavalerie escadrone bien .
les , ses, ,succès On
l'e est ouvert : tu es , lès , dès , etc. dit que deux troupes escadronent ensemble ,
Es , prép. C'est un mot fait par con- pour dire , qu'elles se joignent pour en for
traction
les : en les . Il n'a plus d'usage que dans ,
unescadron.,, s. f. ESCALADER ,
de la prép. en , et de l'article plur. inerESCALADE v. act.
, et en quelques [ įskalade, ludé :24.1 "] è-moy.
Maître-és-arts ( en les arts)usage >
dern.e mues
locutions qui ne sont en qu'au Pa- au 1 " , é fór. au >- J'ai vu dans des
lais. = 'On disait aîtrefois , ès mains , livres scali:de. L'imprimeur était aparem
>
ës droits , pour , en les miins , en les ment Provençal. ] Escalade est l'ataque d'une
droits : Cette façon de parler , qui était place avec des échelles. Escalader , c'est
>
autrefois si élégante, est devenue si barbâre , ataquer , ou même emporter par escalade. »
que Ménage ne voudrait pas qu'on s'en ser- Ils escal.idèrent la place : ils montèrent à
vit , même au Palais . l'escalade. » Ils emportèrent le fort par es
ESC : Il paraitra à plusieurs fort inutile calade.
d'avertir que dans les mots qui commencent ESCALIER , s . m . [ Es ka- lié : re" ėè moy.
е
par cette syllabe , on doit prononcer l'e ; 3® é fer: ] Degré , la partie du bâtiment qui
mais dans les Provinces méridionales , on sert à monter et à descendre. » Grand ,
trouvera l'avis nécessaire . Plusieurs y pro- perit escalier . Escalier à deux rampes. » Le
noncent scabeau , scadre scamoter , etc. palier le repôs d'un escalier . » Monter
au lieu de escabeau , etc. ce qui est une faute descendre l'escalier.
Rem. Dans les Provinces méridionales
grossière .
ESCABEAU , s . m. ESCABELLE , s. féin .
re
on dit , les escaliers · pour l'escalier
[ Èskabo , bèle : 1 " è moy: 3 è aussi moy.
er
monter 9 descendre les escaliers ; et l'on
au 2d , dout. au i" : au pluriel elle est lon- dir , un escalier , pour une marche d'esca
gue : éscabeaux.] Ces deux mots ont le même lier, Une Dame disait : j'ai monté ( je suis
sens
mais le 2d est moins usité que le montée ) jusqu'au dernier étage de cette mai
premier. Simplesiège debois , sans brâsson , j'ai compté quatre-vingt-dix escaliers.
ni dossier . » S'asseoir sur un escabeau . = Vous devez être bien fatiguée , lui dit-on ,
On dit , proverbialement , remuer les esca- car à soixante marches par escalier , c’esc
belles ; déménager , changer de domicile . cinq mille quatre cent marches que vous
Et figurément style
( plaisant ), on lui a avez montées. Dans ces mêmes Provin
bien dérangé les escabelles , on lui a rompu ces , on dit aussi , rouler les escaliers , pour
>
01:
au jeu. — Ces deux mots ne se diseni escarmouches. Escarmoucheur, quiva à l'es
carmouche. — Escarmoucher et s'escar
au figuré, que dans le style familier.
* ESCAMPER , v . n .' ESCAMPETTE , s.S. mouches se dir figurément , des disputes de
fém . Cesmots sont populaires. » Ilescampa , l'école.. » Ces deux Docteurs escarmouche
il s'enfuir. » Il a pris de la poudre d'es- rent , ou s'esc.irmuchèrent long-temps. Le
>
re
l'ancique.phrases
On ne proverbiale
se sert pluss. de» ce ESCÀRRE , s. f. [ Èskäre : forie : 1
mot que, è moy. 2° lon . 3 e muet. ] ! '. Croûtenoire
e e
dans
il a ces
vide"son es-arcelle. Mettrela Il arempli
main à faite sur la chair ou les plaies. » Il faut
Lescarcelle ; fouiller dans l'escarcelle . atendre que l'escárre tombe. 2°.
2 Ouvertûre
faite avec violence. » Le canon a fait une
Bon homme,c'est
tendez , ce coup qu'il faut , vous m'en grande escarre dans ce barâillon , dans la
muraille de ce bastion .
Qu'il faut fouiller à l'escarcelke . La Fontaine. * ESCIENT, s. m. [ ' E -cian : 1" é fer. ]
* Bref , il plut dans son escarcelle ; Ce mot est vieux , et Th. Corneille a dir ,
>
Oa ne parloit chez luique furdoubles ducats. il y a près de cent ans qu'il avoit tout à -fait
Idern , vieilli. ' Faire quelque chôse à bon escieni ,
On ditqu'il pleue dans l'é uelle de quel- toutde bon , sans feinte. A son escient
qu'un. Voy. Écuelle. Mais, il pleur dans sciem ment , sachant bien ce qu'on fait..
sciemment ►
3
146 ESC ESC
3 e muet. ] Ce mot n'est pas du beau style: nie. On peut ajouter , et de noblesse. Si
ze
Accident fâcheux qui trouble. le cours d'une on ne pouvait donc l'employer dans des vers ,
afaire , qui fait de l'éclat , et qui est acom que restait- il de mieux à dire que moisson
pagné de quelque honte. » Il est arrivé un esclave : Le P. Follard avait dit longtemps
grand esclandre dans cette ville , dans ce auparavant.
corps , cette famille.
Pour retenir esclave un transport té néraire ,
ESCLAVAGE , s. m . EscLÂVE , s . m . et
re e
f. [ 1 è moy. 2°2 lon. au 2d. ] Esclave , Ma voix , mes yeux ont feine la haine et la colère.
Themistocle .
est celui ou celle qui est sous la puissance
actuelle d'un maître. Esclavage est l'état et la Certe figûre hardie n'est que de la baute
condition d'esclave. » Un jeune esclave , poésie.
)
une vieille esclave.. » Rude , cruel , dur * ESCLAVITUDE , s. f.. Mulherbe se ser
esclavage. = Ils s'emploicnt élégamment vait toujours de ce mot , et ne pouvait sou
au figuré : » L’esclivage des passions. frir esclavage. Vaugelas , en assurant que
L'amour est un esclavage . celui- ci est beaucoup plus usité , conseille
La Royauté n'est rien qu'un brillant esclavage. d éviter l'un et l'autre , autant qu'il est .
P. Marion . Crunsvel. possible ; et il ajoute qu'il n'est pas le
Il est esclave de la faveur , de ses intérêts > seul de cet avis. Thomas Corneille dit qu'il
de ses passions : il fait , il sacrifie tout pour , n'a jamais entendu condamner esclavage ,
etc. » Il est esclave ałe tous ceux qui peu- et qu'il l'a toujours cru un bon mot ;
vent contribuer à sa fortune. » Il est oil il mais que pour esclavitude , M. Chapelain
n'est pas esclave de sa parole ; il est , ou a grande raison de dire qu'il ne vaut rien
il n'est pas exace à la garder. » On est esodu tout , que c'était une des fantaisies de
clave auprès de ce maitre , dans cetre mai. Malherbe , et que persone ne l'a jamais dit
son ; on y est à l'atache , on ne peut s'é- que lui . —- Il est probable que ce Poère avait
>
droit. Au figuré , esclive n’a point de sexe. Elles se battirent et s'arrachèrent leur escof.
= Il se dit non seulement des persones ,
= fion .
mais des choses. » Sous le gouvernement ESCOGRIFE , s. m . Ce mot est pure
>
féodal , tout était esclave ou tyran Anon . ment burlesque. On ne s'en est guère seryi
Voilà , pour le propre , esclive employé ad- avant 1643. Cirano de Bergerac a écrit es
jectivement » C'est une situation triste pour cogrif er caïf , dans une boutade de 73 pe.
un Général , de songer qu'il n'a autour de tits vers , tous rimés en if. La ironn. --
>
lui que des caurs aliénés , et qu il ne peut Escogrifé se dit , 1 °. d'un homme qui prend.
être servi qut par des brâs esiláves. Lin- hardiment sans demander. 2. D'un homme
guet. de grande taille , et mal bati.
Ies procés renaissans , les campagnes désertes , ESCOMPTE , s. m . те
ESCOMPTER ,> V. a.
Qu'une moisson esclave à regret a couvertes . [ Losto!!! té ; 1 ė moy. 2° lun . zee
Maisonneuve. muet au 1 ° , é fer. au ud . ] Fs ompte est
: » Une moisson esclâve me paroit une heu- la remise que fait au payeur celuiqui veut
die in
reuse hardiesse , die un des Auteurs de être payé avant l'échéance. Escompier c'est
des Auteurs TO
PAnn. Lit. Dans le Miercúre , au contraire , faire l'escompte. On disait autrefois >
fer. au 2d ) Escorte' est 1. une Troupe de cad. ) et en côre mieux Maîcre en fait d'armes.
gens armés, quiaccompagnent quelqu'un ou Trév . - » Ils escriment tous les jours l'un
quelque chôse dans un voyage. Escorier , contre l'aître. » Il y a plaisir à voir faire des
faire escorte , acompagner pour mettre en armes à deux bons Escrimeurs. ACAD.
sûreté. L'escorre d'un convoi, da bagage. » Remar. Plusieurs pensent qu'esprimer est
Escorter la caisse militaire. Faire escorte ou vieux dans le propre et qu'on die plutôt fuire
servir d'escorte à .... » Je vous ferai des armes. - Au figuré' il est du style fami
escorte , je vous servirai d'escorte, » Il se lier, et sedit des disputes,débats,contestations.
fait toujours escorter quand il voyage. Mais laissons-les entr'eux s'escrimer en repos. Boil .
2°. Suite d'une persone de qualité , troupe S'escrimer de quelque chose į savoir
- du luth ? il s'en es
de courtisans , d'amisou de persones, qui s'en servir. » Joue-t-il
acompagnent. Trév. Rich. Port. - L'Acad. crime un peu.-- Et bassement, s'escrimer dela
ne met pas ce 2d sens. Est -ce par oubli , ou mâchoire ", manger beaucoup ; et burlesque
parce qu'elle le condamne ? Il semble que l'u- ment s'eserier des arm ?s de Samson, qui
sage l'admer, qu'on le dit , et qu'on l’écrit défie lesPhiliſtins avec une mâchoire d'âne.
sans dificulté. « Je me fais un honeur de · ESCROC , s. m . ESCROQUER , V.
v a . ( Esa !
grossir votre escorte , de vous escorter. krol , èskroke : zte è moy. 3 ° è fer. ] Fourbe,
re
ESCOUADE , s . f. [ eskoua - de : 1 à tripoii, qui atrape quelque chose par impu
moy. dern. emuet. ] Certain nombre de Sol . dence , par artifice, soit sous prétexte d'em
dars détachés , coniandés par un oficier. On prunt , soit autrement. Escroquer , tirer , atra >
brigadedivisée
est dans la Cavalerie :
escouades
une Compagnie verbe régit aussi les persones en régime di
était en trois . rect ( à l'Acusatif ) . » Il n'y a point de mar
re
Et
ESCOURGÉE , s. t. [ eskour-ge-e ; i" . chand qu'il n'escroque.— Ee
e neutralement. »
moy. 3° é fer. & long . 4 e muet ). Fouet, Il escroque tant qu'il peut, par tout où il
qui est fait de plusieurs courroies de cuir. peut. — 'On dit d'un Parasite , qu'il escroque
ESCOURGEON , s. m . [ ès -kour-jon : des diners .
1" è moy. le devant l'o® est muet : Rem . Plusieurs écrivent excroc , excroquer ,
il n'est là que pour doner au g un son doux , contre l'usage. » Tous les Citoyens qu'ils au
qu'il
fait n'a pas devant l'o ] Orgehâtive , qu’on ront trompés ,abusés, excroqués. M. Linguet,
manger en vert aux chevaux. ou plutôt fon Imprimeur.
ESCOUSSE , s. f.f [ ès -cou ce : 1" è moy.
re
ESCROQUERIE , s. f. ESCROQUEUR ,
3' e muet ). Prendre son escousse , c'est faire s.: m . [èskrokeri-e ,beur.i " èė moy. 3° e muec
er
quelques pås en arrière pour sauter et s'élan- au I 4 lon .] Escroquerie est l'action d'es
>
cer
dit
avec plus de force. - SuivantTrév. il se ' croquer. Escroqueur , celui , qui escroque.
par corruption de secousse. Dans les Pro- On dit au fim . escroqueúse.
vincesméridionales , on dit prendre course et Rem : Escroc et escroqueur ont à -peu - près
er
tervalle , a dit depuis long -temps Vaugelas, pour le 2d, ils disent Spatuleet c'est ainsi qu'il
>
quoiqu'on l'ait fait aâtrefois féminin. Il faut faut dire. On dit en éfet avec la spatule
dire un long espace , soit que l'on parle d'un et non pas avec l'espatule. Celui- ci est un
carevil sdee diede
espace temps tousles
, ou d'undeuxespace
;etaudepluriel,
lieu
,
SAESPISTE
gasconisme.Vor:. spatule sousla lettre s.
S.
ESPÈCE , s. to [ 110 et 2' è moy. 3 ° e
il en est de même qu'au singulier , de grands muer. ] 1°. Terme de Logique. Ce qui est
>
espaces et non pas de grandes espaces. * » sous le genre , et contient sous soi plusieurs
Ce monument renfermoit une espace très- individus. Ainsi dans cette phrase ,; animat
spacieuse , dit le P. Sicard. Outre le vice raisonable , ou irraisonable , animal est le
du genre , espace & spacieux vont mal en genre , qui contient les deux espèces , le rai
semble, précisément parcequ'ils se ressem > sonnable", qui est l'homme , .et l'irraisonable
blent trop. C'est comme si l'on disait des qui comprend les alleres sortes d'animaux.».
gra'e's fort grácieuses. L'espèce la plus parfaite des animaux c'est
ESPACEMENT , s. m. ESPACER , a. l'homme. = 2 ° . Sorte. Il ne se dit sérieu
a. .
[ espaceman , cé ; 1 " è moy . 3 ° e inuet au sement que des choses : quelle espèce de
Is é fer. au 2d ] Espacement est la distan •: drap , de cheval est ce là ? Des poires ,
ce entre un corps et un aûtre. Il se dit des pommes d'une belle espèce. - On ne
surtout en Architecturea » L'espacemene des le dit des hommes qu'en critiquant et en
colonnes, des solives &c. = Espacer c’est se moquant. » Quelle espèce d'homme nous
ranger les choses de telle manière qu'il y avez- vous amené là ? C'est une pauvre es
ait entr'elles l'espace nécessaire. Espacer pèce d homme , ou absolument , une.pauvre
des arbres . » Ces arbres n'ont pas été bien espèce:. » On prétend que c'est un homme
espa cés » Colones bien espacées.. On qui n'a espèce is eu de chagrin : je voudrais .
le dit particulièrement des lettres , des mots voir unejaina si râre.. Volt .
et des lignes dans l'Imprimerie .. A moi les proposer ! Hélas ! ils for epitis
ESPADON , s.m. ESPADONER ,v.n: [ Espa-
re
Voyez un peu la belle espèce ! La Font:
don , done'; me è moy: ] l'espadon est une Que diable voulez-vous? quelqu'un ,qui me conseiile .
De m'empêtrer ici d'une espèce pareille ,
grande épée à deux mains. Espadoner, se
servir de l'espadon . » Il espadone bien. - M'aimetil ? .... Gresset , Le Méchant.
* Le peuple , en certaines Provinces ( et par On dit aussi , una espèce de valet de
raport à la Langue le ſens de ce mor a une chambre ; une espèce de Demoiselle de com
grande étendue ) dit espadron , espadroner. pagnie , pour dire quelqu'un qui avait la
ESPALIER , s. m. [ èspa -lie ; 1" è moy. mine de eic. une fille qui avait l'aparence.
3. é fer. )| Arbre qu'on ne laisse pas croi- de etc. - On die encore , adverbialement ,
tre en plein vent ,et qu'on atache à la mu- de nouvelle espèce , ou d'espèce nouvelle : le
er
râille , auprès delaquelleonl'a planté , de 'est plusdu style simple ,et ci l'aître du style
manière que
d'un évantail.
ses branches prènent la forme badin ou plaisant et critique: » C'est un Sage
denouvelleespèce ; unPhilosophe d'espèce
Espalier, v . a . [ Èspa -li-é';1" è moy. nouvelle. » Vous aimerez , je crois, la ma
>
4 é ter. — Dans le Substantif, lier n'est nière ,, dont ce méchant d'espèce nouvelle,
que d'une syllabe : dans le verbe il est de trace le portrait de son maître. Ann. Litt.
deux syllabes. ] Mettre des arbres fruitiers 3 °. Au pluriel, espèces , les diverses piè
en espalier . ces de monoie. » Tant en billets et tant
ESPALMER , v. a. Enduire de suiffon- en espèces. » Payer en espèces sonantes. »
du & d'autre composition le dessous d'un Je ne veux pas des éfetsnégociables , je veux
Dans le Sa
Vaisseau . On le dit particulièrement d'une des espèces , de l'argent.
Galère. Trév. Acad. Le Dict. de Trér. crement de l'Eucharistie ,les aparences.dim
ESP ESP 149
pain et du vin.. = Dans la vieille Phi- Phi convenable de faire accorder l'adjectif, qui
losophie , les images , les représentations doit modifier , avec ce substantif qu'avec le
des ebjeis sensibles. » Certe mémoire, qui mot espèce. Fontenelle dit , dans l'Eloge de
avoit été si prompre , si présente , vint rou- Mr. Harisockir, que » les Hollandois lui
te vide des espèces, es des images du siècle. firent dresser une petite espèce d'observatoire.
Fléchier.» C'est la crèche où le Sauveur Il me semble qu'une espèce de petit obser
envelope de drapeaux et d'espères etrangè- vatoire aurait été mieux . Ainsi l'on dira , >
tes , est adoré des Rois, aussi bien que des une espèse de gros bâton et non pas une grosse
Bergers. La Rue , - Il est suranné en ce , espèce de talon .
sens : espèces pour aparences ne s'est con ESPÉRANCE , s. f. ESPÉRER , V, act. et
servé qu'en parlarede l’Eucharistie ; et pour n. [ 1" è moy. 2° é fer. 3 ° lon . au rer é fer .
images, il ne se dit plus que dans cette phrâ- au 2d. ] Ces deux mois expriment l’atente
se du style familier , brouiller les espèces , d'un bien qu’on desire et qu'on croit qui
confondre les idées. » Toutes les Filles de arrivera . » Espérer une succession , une meil
la Reine farent chassées hier , on ne sait leøre fortune. » L'esperance d'une meilleure
pourquoi. On soupçone , qu'il y en aura fortune , d'une succession . Avoir esperance ,
eu une qu'on aura voulu @ref , et que , pour se nourrir d'esperance. Vivre d'espérance ,
brouiller les espèces, on aura fait tout égal. ou en espérance. Mettre son espérance en
Mme. de Sevigné. Son fils dit , dans le mê- Dieu ; espérer en Dieu. Perdre espérance ,
me sens, confondre les espèces. » Les Etats: ou l'esperance, ou toute espérance. * Jeune
nous vont tellement confondre les espèces , Prince de grandes espérances. L'usage est
que je ne pourrai profiter du temps qu'elle pour le singulier , de grande espérance . Avec
( ma mère ) sera encôre en Bretagne . le v. doner , on met le pluriel , qui donait de
Rem . 1º. Jepense qu'on doit dire, de toute grandes espérances.
espèce au singulier , et de toutes les espèces I. Rem . i°. Espérance a un sens actif : il
au pluriel , comme de coule.sorte et de lou- se dit de celui , qui espere et non pas de
tesles sortes ; en tout genre et dans tous les celui de qui ou en qui l'on espère . C'est
penres. Il me parait que ç'a été toujours donc un latinisme que de traduire , comme
l'usage le plus commun et le plus autorisé , a fait M. d'Alemberi . » Si quos spes mer , si
comme laplus raisonable. Depuis quelque quos propinquus sanguis ... movebat. » Ceux
temps il comence à changer , eret plusieurs que les liens du sang et mes espérances m'ont
Auteurs disent de toutes espèces , en touls attaché. Il fallait dire , ceux , qui fondaient
genres , etc. Pour moi j'aimerai toujours sur moi des esperances. Journ. de Lite. Mes
mieux dire , de toute sorte , de toute espece , espérances , ne peut s'entendre que de celui',
comme de tout état , de toute condition. La qui parle , et non de ceux , dont il parle. Si
taison est que roue équivaut à un pluriel : l'expression était française , il faudrait dire
qui dit toutn'excepte rien ; et que les noms en parlant de ceux- ci , les espérances en moi,
employés sans article , le sont dans un sens qui a un tout autre sens que mes espérances.
indekni , qui , suivant l'analogie , demande le 2°. Esperance , régit de devant les verbes
singulier.'Quand l'article le modifie , il est comme devant les noms . » L'espérance de
bien force alorsd'employerlepluriell » Des réussir le soutientdansses travaux. Avec ce
:
)
vaisseaux de route espèce. » Des marchandises régiine pourtant , espoir vaut mieux.
de toutes les espèces. Voy . Sorte et Tour . 3 °. Esperance , se dit quelquefois des per
.
De route espèce doit suivre le nom qui sones , pour , sujet d'espérance , comme
Jerégit
, etnon pasle précéder. On doit dire, consolation , rerreur. »Dieuestnotre espe
par exemple. IT y a des arbres fruitiers de rance . » Il est l'espérance et la consolation
coule espèce ; et non pas , comme dit un desa famille. » Il est la terreur de ses Énemis.
Auteur moderne : „· Il y a de route espèce II. Espérer , est quelquefois neurre , et il
d'arbres fruitiers. =Ảu
— nominatif, ondit régit en et de. Avec ſele zd régime il. est actif.
Loule sorte , on ne dit pas toute espèce. » Le » Espérer en Dieu.. » J'espère en vous ; en
terroir est fertile , ( chez les Chinois ) Toute votre Justice. » J'espère tout de votre bonté.
espèce de légumesy réussiroit, etc. Ler.Edif. „» On espérait de lui de grandes ehốses. —
Rem. 2º. Quand espèce est joint à un nom Il régit aussi ordinairement l'infinitif sans
substantif qu'il régit au génitif, il est plus préposition.» J'espère gagner mon procès»
ESP
et ESP
Isonon pas de gigner. J'espère revertir et mat , à la vertu des eaux , et plus encore à la
non pas de revuir. Corn . Acad. Cependant douceur consolante d'être avec vous et avec
quand espérer et à l'infinitif, il faut mettre sa funille. Sév. » Malheureûse , mon Dieu
de devant l'infinitif, qui suit. » Puis -- je espé- de n'avoir pas mis en vous mon unique espé
rance , et d'avoir pu espérer à la vanité et
rer de l'obtenir. Ibid . r. L'Acad. ne met
2°. Il ne faut pas confondre espérert avec au mensonge . Misca
atendre, et les employer indifé remmen l'un d'exem ple quede la prép. en.
à la place de l'autre , comme on fait assez 4º. Le que après espérer régit le futur
mal à propos, dans les Provinces méridionales quand la phrase est afirmative, etle subjonc
sur tout , 'où l'on dit : * Je vous esperais , tif, quand elle est négative ou interrogative .
pour je vous atendais , et« ce qui est pis en- » J'espère que vousz le ferezriez: je n'espère pas
Côre ; * Il s'espère tous les jours , pour , on que vous le fassie . Espe vous que je le
atend tous les jours son arrivée . Mde de B ... 'fisse? - * On lit dans le Mercûre sur l'Éloge
dit ( Hist. d'Angl.) on esperait à toute heure de M. Le Maréchal du Muy : » Quelles que
ions
le passage du Roi . Atendait , était là le mot soient la force et l'évidence de ces Réflex ,
propre , le, seul qu'il falut employer. il ne faut pasespérer qu'on les verra adop
Espérer, renferıne l'incertitude de la chôsetées dans les Cours. Il faut dire qu'on les
méme, atendre ne désigne que l'incertitude voie , etc. - Dans le sens interrogatif, on
du temps , où une chose assurée arrivera. peut mettre assez indiféremment le futur ou
J'espère que vous viendrez : j'atends que le subjonctif ; Espérez -vous que je le fasse ,
vous venie . = Il semble aussi que ce ou que je le ferai ? Espérait- il que je vinsse
qu'on espère, soit plus une grâce ou une ou que je viendrais lui demander pardon ?
faveur , et que ce qu'on atend soit plus une Mais dans le sens négatif il faut toujours
chôse de devoir et d'obligation . Ainsi nous mettre le subjontif.
espérons des réponses favorables à nos de- sº. Esperer ., ' se raportant au passé ou au
mandes, et nous en atendons de convenables à présent est un anglicisme. Les Anglais di
nos propositions. Gir. synon . Voy. ATTEN- sent : j'espere que vous ne l'avez pas dit ;
PRE. Suivant M. l'Ab. Roubaud , oa espère j'espère que vous en êtes persuadé. Mde
un bien incertain , et l'on attend une chose de Sévigné et Malebranche ont employé
ou nécessaire , ou probable : on espère ce cette façon de parler . » J'espère que Pauline
qui peut arriver : on attend ce qui doit arri- se porte bien >, puisque vous ne m'en parlez
ver. Nous espérons de la bonié divine des pas . Sév. » L'erreur des Libertins et des
grâces , ce qui peut être refusé : nous atten- Hérériques vient... de ce qu'ils espèrent que
dons de la Justice divine le prix de nos les vérités de la foi se peuvent conoître avec
@uvres , ce qui est dû . L'espérance nait du évidence . Espérer n'était pas là le terine
desir , et la crainte la contrebalance: l'attente propre : l'Auteur devait dire : pensent ou
nait de l'opinion , et elle peut être exempte croient que , etc. Espérer , ne porte à l'esprit
de desir et de crainte . » Le vrai chrétien que l'idée d'une chôse futûre. Pour les cho
espère la sainte mort qu'il désire et qu'il ses présentes on dit croire , penser , se flater
craint de ne pas obtenir. Le Philosophe que: » Je crois que Pauline se porte bien.
(dit qu'il ) attend la mort sans la désirer ni » Je me flatte que vous en êtes persuadé.
la craindre. Synonyines Français. Enfin » J'aime à penser que vous le croyez et non
atendre régie les persones et les choses i pas j'espère que vous le croyez. Cec
espérer ne régit que les choses en régime anglicisme est aujourd'hui à la mode : mais
direct ( à l'accusatif . ) Mde de Sévigné a dir , en France les modes ne dûrent pas. Voy .
il est vrai. „ Je lis , je me promène , je vous Espoir , Rem . nº. 2° .
» a dit très-bien ; mais c'est par
espère ; et elle 6°. L'espère, termine quelquefois la phrase,
Ellipse. Je vous espère , signifie là , je m'ocu- et se dit pour , je l'espère; mais c'est seule
pe de l'espérance de vous voir bientôt. Il ne
> ment dans le style familier . » Je me Hate
signifie pas , je vous atends , car elle n’aten- que la méprise sera détruite sans retour : mais
> voici une dernière raison , qui n'y laissera
dai3. enc
Espé
t pas ore, sa
rer t e.quelquefois
régifill la prép. à plus lieu , j'espère . LINGUET . C'est comme
Mandez -moi bien des nouvelles de M. le s'il y avait , à ce que j'espère,
Chevalier . J'espère au changement de cli- ÉSPIEGLE , adj. et subst. ESPIÈGLERIE ,
ESP ESP IST
: e
è moy. 3e é muel , 4€ lon . s'abaisse jusqu'aux plus petits Synonymes
24 25 piès le , vif , éveillé. Espièglerie , Français.
tour d'uplegie. Ils ne se disent que des en- RÉM . 1 °. E spoir régit de devant les noms
1
le met sans remarque. Nous croyons que stérile. — On le dit aussi absolument. »
l'opinion de Bouhours est la mieux'fondée L'esprit est si commun dans ce siècle , qu'il
mais qu'espoi r estplus du discours sou tenu n'y a plus de mérite à en avoir Marin.
e familier
que du styl . »Espoir trompeur : N'avoir pas l'esprit de ... » Il n'a pas
vain espoir. « Je n'ai d'espoir qu'en vous , eu l'esprit de répondre , etc. J'ai eu l'es
etc.
s'étenSuivant M. les Roubaud , l'espérance sance
d sur tous l'Ab. prit desurnat
m'en urelle.
dispenser.
»
Søv. 5 °. Vertu , puis
genres de bien que nous L'esprit de Dieu. ,
désirons d'obtenir : l'espoir s'adresse pro- L'esprit du Démon. » L'esprit de Prophétie
prement à cette sorte de biens , dont nous Le motif ou la manière d'agir ; Esprit
sirons le plus ardemment la possession , et de charité , de paix , ou de vengeance , de
etc.
faction ,, etc.
dont la privation seraitpour nous un mal- faction 66°. L'huineur , le caractè
heur.Vous parlez d'espoir , lorsqu'il s'agit re. » Espritdoux, souple ,, commodeIl outse
de votre saluc de votre vie , de votre fàcheux , turbulent , factieux , etc.
bonheur , de. votre fortune , etc. Vous par- dit en ce sens, et par raportaux talens , de
lezd'espérance et vous ne parlez pas d'es. la persone même. « C'est un bon esprit , un
poir , lorsqu'il ne s'agit que d'un objec des meilleurs esprits du Royaume. » Un bel
agréable , ou simplement utile , etc. esprit , un esprit fort , etc. = 7º . Le sens
Vous trouverez généralement l'espoi spérance
à de grands objets , tandis que l'erapliqué
d'un
ľ Auteu r. » Vous n'avez pas pris
l'esprit de cet Auteur ; ou le caractère de
ESP ESP
152
lon génie , de son style . » Il a voulu imi- tions cultivent leurs esprits etc. Il me sem
ter cet Auteur ,mais il n'en a pas pris l'es- ble que ieur esprit irait mieux là, et que c'est
prit . == 8 °. En chimie ,, fluide tres -subril, ainsi que parlear les bons Auteurs.
ou vapeur très volatile . » Esprit de vin , 4. L'Adjectifmis devant esprit fait quel
= ° Esprits au quefois une aútre signification qu'étant mis
de soutre, de vitriol etc. ='9'.
plurici se dit surtout des esprits animaux , après. Saint- Esprit signifie la 3 persone de
dont parlent encore ceux-là même, qui n'y la T. S. Trinité: Esprit-Saint co: vient éga
croient plus. Li Bruyère dit : » Le Philo- lement aux Trois persones , er signifie d or
sophe consomme sa vie à observer les hom- dinaire l'esprit de Dieu . = = 'De mêine ,
mes , et il lose ses esprits à ea démêler les il y a de la diference entre mulin esprit et
er
vices et le ridicule . - S'il avait dit :: il ûse esprit malin : le , ' se dit du Dénon , l'all
son cerveau ou son esprit, cela n'aurait pas tre d'un homme malicieux. On dit pourtant
été si plaisant . — Hors de là , esprit'ne quelquefois d'un homme, estunmılin espri's
=
s'emploie ordinairement qu'au singulier , du inais alors , on dit plus,, ce semble , que si
moins dans la próse. En vers on l'emploie l'on disait , c'est un esprit malin . Comme
au pluriel pour cæur ,mespersone.
, âme , acâble mulin esprit convient proprement au Dé
*L'excès de la douleur esprits. mon , c'est doner à l'hoinine la malice du
Rac , Beren . Démon que de l'apeler , mulin esprit. Bour.
Hélas ! da quelle horreur sé's rimides esprils = On distingue aussi en re avoir bon es
A ce nouveau spectacle auront été surpris ! prit et avoir un bon esprit : le r' ' va plus
Brit. aux Sciences et à ce qui regarde l'esprit :
Dailleurs , mille desseins partagent mes esprits. l'autre va plus aux afaires et à la conduite
Mithrid. Enfin , il y a bien de la diférence en
Comme si les beaux noeuds où vous me renez pris tre ouvrage de l'espritet ouvrage d'esprit :
Ne devoient arrêter que defoibles esprits. on dit le premier de tout Livre , bon ou
Alex . mauvais , de coue Ouvrage de la raison ,
En prôse on diroit des amos faibles , des quelle qu'en soit la qualité. On ne dic le
second que des Ouvrages , où brille cette rai
cæurs faibles. Espric se dit de l'âme pen Son , assaisonée par la finesse et le goût. » »
adverbiale. Par raison et en quelque sorte sorte ce , céi; 1" è moy. 3° e muet au res, é fer.
malgré soi. » Il est dificile de se soutenir long- au 2d.
2d . — M. Retif ou son Imprimeur ,
temps , quand il faut tout faire à la pointe écrit exqaisse avec un x : c'est une faûte grosa
de l'esprit Cette manière de parler n'est sière. Le P. Bufier écric esquice. C'est qu'il
pas du style relevé. * Mascaron s'en est pour s'était fait une Ortographe particulière qu'il
tant servi plusieurs fois dans ses Oraisons raprochait le plus qu'il pouvait de la pro
Funèbres ; mais , alltrefois on n'était pas nonciation. ] Esquisse , premier crayon
maîtresse de d'un Ouvrage des Peintres , ou premier mo
si délicat . » La vérité > >
cette pointe de l'esprit par ses rayons et ses dèle que font les Sculpteurs en terre ou en
lumières , déclare la guerre à la volonté ou cire. Esquisser , faire une esquisse. » Ce Pein- ?
rebelle, ou parésseûse
. tre a fait l'esquisse de son tableau. » Il en
8º. On die d'un homme devenu fou , que a esquissé l'idée ect.
l'esprit lui a tourné. * Il y en a qui di- Esquisse , ébaliche ( synon. ) L'éballche ese
sent, dans le même sens , il a tourné l'es- la première forme qu’on a donée à un Ou
prie; ils disent inal; et c'est un gasconisme. vrage : l'esquisse n'est que le modèle in
Avoir l'esprit aux talons , manquer de correct et touché légèrement . — Ainsi quand
jugement et de bon sens. Expression bâsse on dit d'un tableau , j'en ai vu l'esqaisse
et populaire on fait entendre qu'on n'en a vu que le pre
* Faire de l'esprit , et faiseur d'esprit, mier trait au crayon ( ou au pinceau ) ; et
Expressions modernes. » Un Ivrogne , qui quand on dit, j'en aivu l'ebaúche, on fait en
faitde l'esprit, un ivrogne dont la tête est tendre qu'on a vu le comencement de son
assez froide , pour trouver des pointes et exécution . -- Esquisse ne s'emploie au pro
encojeux
des de mots, c'est ce que personen'avait pre que dans les Arts où l'onparle du ino
re vu
et l’honeur de l'invention est _ dèle de l'ouvrage : ébauche est aplicable à
dû à MM . de P ... et B ... Ann. Litt. tout Ouvrage comencé , e ! qui doit s'avancer
»
Quelques faiseurs d'esprit , pour se de l'état d'ébauche à celui de perfection.
doner un air de singularité ,ne se sontpoint Esquisse dit toujours moins qu'ébauche ,
fait scrupule( dedel'Alcoran
du Koran se déclarerles
, ) d'enadmirateurs quoiqu'il
exaltar les ger soit peut-êtremoins
de l'ouvrage sur l’ebaúche facilede ju
que sur l'es
dogmes. M.Porter, cité dans le Cat. Philos. quisse. (Encycl. ) Beauzée , - synon.
- Fréron dit dans le même sens , ouvrier Rem. Ces mots n'ont été dits , pendant
d'esprit. » Tantdemalheureux ouvriersd'esa long-temps que parles Peintres et les Sculp
prit , gai se trainent dans des routes batlles.
teurs. Depuis le milieu de ce siècle , ils ont
re
S'esquiver , se cirer subtilement d'un moy. 2° lon. 3 ° é fer. ] Laver du linge sale,
>
endroit où l'on ne veut pas demeurer , » Il avant de le meitre dans le cuvier de la lesa
s'esquiva et ne parut plus. sive. » Essanger du linge. ))
Essanger la
ESSAI , s, m: [ E -se': ," è moy . 2° é lessive. re
fer. ] 1°. Epreuve qu'on fait de quelque ESSARTER , v. act. [ 8Ě -sarté ; 1" ?
chose. Faire un eſſai. » Faire essai ou l'essai moy. 3° é fer. ] Défricher , en arrachant les
d'une machine. » J'ai fait elſai de cette vie : bois, les épines . re CE
y réussira. = Coup d'essai , premier essai ie-ré , etc. ) – En vers pourtant on écrit
que l'on fait en quelque chose. » C'est mon au futur et au conditionel , j'essairai , cu
coup d'essai. essairais , etc. = Le plus grand nombre
Mes pareils à deux coups ne se font pas con écrit à l'imparfait comme au présent, nous
noitre , essayons, vous essayez. Il semble cependant
Et
pour distinguer
pour leurscoups d'essai veulent des coups de ilqueconvient
Le Cid.
d'écrire , nous essayious second,
le premierdu , vous
essayiez, = Rollin met toujours ésséier :
ESSAI. Voy. EXPÉRIENCE. re
cette ortographe est , particulière à cet Au
ESSAIM , s. n. [ E -cein : 1 " è moyen. te ur .
barbares , qui sont bien aussi grands et aussi contraire , avec lepron. pers. à vaut mieux
> >
grôs que les tritons ; mais l'usage nous a que de. » Il s'est essayé'inutilement à pein
acoutumé à l'un , et depuis long- temps , dre , à dessiner. Il régie dans cetie signifi
sans tirer à conséquerrte pour l'autre , carion , cette préposition à , devant les noms
ESSAIMER , v. n . [ Esemé: -3 éé ferm . ) comme
comme devanc les verbes. Cet Essayez-
devant les
It se dit des ruches d'où sort un essaim , Je n'y'ai point essayé. » » enfant ,M ..."
cet
et des jeunes abeilles 2 qui'en sortent , , être fragile , quicomence à s'essayer à la
ESS ESS ISS
vie et à la lumière. Trad . de Favorin . sones. » Homme , ami essenciel , solide et>
ESSAYEUR , s.m. [ È -ce -ieur : 1" èmoy. súr qui on peut compter. = ' S. m. »
e é fer.] Il ne se dit que dans le 2d sens Voilà l'essenciel de l'a faire.
d'essai.Oficier préposé pour faire l'essai de ESSENCIELLEMENT , par son essence. »
>
la monoie er des matières d'or et d'argent, > » Dieu est essenciellement bon : l'homme
destinées à la fabrication . est essenciellement raisonable, s D'une ma-.
ESSE. La pénuit. est longue dans Abesse , nière essencielle ( nº. 3 °. et 4°. ) Il m'a,
professe , confesse , presse , compresse : obligé essenciellement : Il aime essenciel
expresse , cesse , lesse , on s'empresse , il lement ses amis.
>
als presse , ilprofesse. Hors de là' , elle est * ESSEULÉ , ÉE ,,adj. Qui est abans
brève. Tendresse , paresse , .caresse , etc., donné de ses amis et de ses conaissances.
Pron . ere , moy. — Ces noms termi- Acad. Rich. Port, Il n'est point dans le
nés en esse , qui ont la pénult. longue , ne Dici . de Trév . Ce moi est peu usité,
riment pas avec les mots terminés en èce , Il a l'air précieux. L'Acad. le met sans, re
qui ont la pénult. brève.Sans cesse ne rime apartient
pas avec Grece. D'Olivet.
marque. . Elle ne dis point à quel style il
» Cet homme est entièrement
be
ESSE ,s. £. !{ Èce : 1" è moy. 2° e muer. ) esseulé.. re
1. Cheville de fer faite à- peu-près en forme ESSIEU , s, m . [ È-cieu : 1 " è moy. ]
d's, qu'on met au bout de l'essieu . » L'esse Plusieurs écrivent aissieu > et le Dict. de
est sortie de l'essieu . == 2. Morceau de Trév . y renvoie. Pièce de bois ou de fer ,
fer , en forme d's , dont on se sert pour passant dans le moyeu des roues d'une char
acrocher les pierres qu'on veut élever. = rette d'un carrosse , etc.
3. Crochet qui est au bout du fléau d'une ESSOR , s. m. [ E-sor ; 1" è moy. -
balance . Le Gendre , Crouzaz et d'autres Auteurs ont
re
ESSENCE , s. f. essori. Cette inanière d'écrire est con
Èsance : 1" è moy. °2° écritl'usage
ļ
lon. z ' e muer. ) 19.Ce qui constitúe la tre contre l'analogie puisqu'on
et , >
chose. » L'essence de l'homme est d'être ani- dit s'essorer , prendre l'essor , et non pas
„mal raisopable. » Ces paroles sont de l'esc s'essorier. ] Vol qu’un oiseau de proie prend
sence du Sacrement. 2 '. En Chymie , en montant fort haut en l'air et s'abando
Huile
tillation.aromatique , qu'on obtient par la dis- nant au vent. « Cetoiseau
» Essence de romarin , de canelle , son essor.
a prisl'essor
Il se dit figurément, d'un
etc.
jeune homme qui se tire de la contrainte
* ESSENCÉ, Ée , .
adj. Mot forgé par M. oùon l'avait cenu.. On dit aussi , au
Pluche.» Ces esprits qui sont essencés ou figuré : Doner l'essor à son esprit , à sa
aromatiques dans bien des fleurs , se disper- plume , parler , écrire avec émulatio , avec
sent aisément dans un air raréfié par les liberté. » Il est dangereux de prenndre un
chaleu Spect
rs. . de la Nat. trop grand essor. Doner l'essor à ses pas
ESSENCIEL
LEMENT , ELLE , adj. Essenciel- sions ,; leur lâcher la bride , ne point les
adv. È - san - ciel , cie- le sie
leman : 1re > combatre. »» Dès que la passion eut pris son
. »
qui est de l'essence", qui apartient àl'es- l'essorer. S'essorer a un autre sens ;
sence. » Il est essenciel à l'homme d'être rai- prendre l'essor , en parlant des oiseaux. Il
sonable » Lasontcontrit
l'absolu.tion les partie confes
ion ,s laessenc sion duet ne ESSO
ielles , v.figuré.
ER au
point
se ditRILL act. ( E - sori-glie': , re
et le Rich. Port . disent simplement : » Linge etc. pour en détourner le cours , ou pour
à essuyer les mains. en fermer l'entrée.
ESSUYER , v. act. [ èsu-ié : 1" è moyen ,
.
ESTAFETTE, s. m. [ È stafète : 1 " et 3°
e
dern . é ter. ] Devant l'e muet , l'ú est è moy . 4° e muer. ] Nom qu’on done , en
long : il essuie. Au futur et au conditionel plusieurs pays, à un Courrier qui ne porte
>
en prôse , on dit , essuyera , essuyerait ; son paquet que d'une poste à l'aûrre , pour
( l'u long : è su - ie - ra , é su -ie- re ). En vers le remettre à un autre Courrier qui le >
au " ". JEstimable se dit de ce qui mérite il a voulu avoir en côre celle d'écrire et de
d'être estimé , considéré. Il se dit des perso- parler mieux que persone. Voiture. - Mal
res et des choses. „Cer homme , certe fem- lebranche dit , danslemême sens, de Sénèque ,
me est estimable pour sa vertu. Cela est que : » Cet Aureur a beaucoup d'estime
le
fore estimab . - 11 suit ou précèda
-
e u gré dans le monde, pour dire qu'il est beau
de l'Orateur ou du Poète. Dans la prôse or coup estimé. - Et P. Corneille.
dinaire et le style simple , il se plait à mar- Et vous ne deviez pas enveloper d'un crime
cher après; en vers et dans la prôse poéti- Ce que votre victoire ajoute à votre estime.
que et oratoire , et dans le style relevé , il Nicom .
aime
es placer
timaàblsee. » devant. Auteur , Écrivain C. à d. à l'estime qu'on fait de vous , à votre .
porte aux Égyptiens qui estimaient tous les dit Matthieu dans un quatrain . On est arrêté
>
métiers, et non pas aux métiers qui étaient en lisant ce vers , et l'on ne sait si le sens
estime's par les Égyptiens. C'est comme si est , qui voudra estime la mort , qui est
l'on disait : étaientdans l'estime des Égyp- épouvantabl e ; ou bien , eşſtime, croie que
la mort est épouvantable. Ce dernier sens est
tiens. celui de l'Auteur. On le devine bien : mais il
ur ti me r
; poVoltaire
es ,
3º . Faire estime de >
est
une expression surannée. a criti- ne faut rien laisser à deviner.
qué, avec raison ce vers de Corneille dans ESTOC , s. m. ESTOCADE , s. f.reESTOCA
Nicomede.
DER , V. n . [ éstok , kade , kadé : 11 è moy.
Et vous offenſeriez l'estime qu'elle en fait. dern . e muet au 2d , é fer, au 3 ° ] 1 ° . Escóc
>
On trouve fréquemment cette expression était autrefois uneépée longue et étroite , qui
dans nos anciens Auteurs >
ne servait qu'à percer. Ce mot s'est conservé
mais elle n'est
dans cette phrase :fraper d'estoc et de
pluso.d'usag
Quand e: on écrit à des persones au -des- du tranchant et de la pointe. - On taille ,
le dit
sus4' °de soi , on ne doit point se servir du figurément dans le style plaisant ou critique .
mot d'estime tout seul , dit le P. Bouhours ; » Là dessus , voilà qu'il tombe , à bras ra >
mais quand il est joint à d'autres termes , courcis , d'estoc et de taille sur les Hérôs
il peut être employé , même à l'égard des de l'anciène chevalerie. Journ . de Mons. -
Princes et des Rois. L'usage a bien On apèle brin d'estoc un bâton ferré par les
2 changé sur cet article. Aujourd'hui il n'est deux bouts. = 2 °. Ligne d'extraction . » Il
' aucun terme qui pût faire passer le mot est de bon estoc. » Les biens qui viènent de
d'estime , quand on écrit à ses supérieurs . son estoc . -- On die , familièrement ; cela
Il est aussi surané que celui de veneration . ne vient pas de son estoc , ne vient pas de
Estime , en termes de Marine , se dit du lui . Dites vous cela de votre estoc ? De
calcul que l'on fait tous les jours du sillage vous- même ?
du vaisseau, afin de juger à peu près du lieu ESTOCADE , se disait d'une longue épće.
où l'on est, et du chemin qu'on a fair. Aujourd'hui on le dit d'un grand coup d'épée
: II . Estimer est 1 °. priser quelque chose allongé , d'une borte qu'on porte , ecc. » Il
en déterminer la valeur. Estimer des ineu- lui alongea deux ou trois estocades de suite.
bles , une terre ,> une maison . » Cetre Char- Figurément , demande d'un escroc qui veut
ge a été estimée tant ; ou à tant.= 2°, Faire emprunter ce qu'il n'est pas en état de rendre.
câs de ... » On estime beaucoup cet hom- ESTOCADER , porter des estocades. » Ils
me. » Il se fait estimer par- tout , de tout oni estocadé long -temps sans se toucher .
le monde. » ' ll est généralement estimé. » Figurément ( style plaisant) disputer vive
On estime son mérite i sa vertu , etc. .
ment l'un contre l'allire dans des Thèses , etc.
3 °. Croire , penser , présumer. Il regit que ESTOMAC , s . m . S'ESTOMAQUER , v .
et l'Indicatif, et quand la phrase est négative réc. [ éstomak devant une voyelle : mais de
avec le Subjontit. » J'estime que cela est ; vant une consonne , ésioma : estomrké : ["
j'estime l rait
qu'i pour : je n'estime è moy. ] C'est: 1 °. Dans le corps de l'animal ,
le faire
pas qu'il le puisse. - Avec ce régime il est la partie qui reçoit les alimens, et où ils
neutre , mais avec .le régime des noms ii est se cuisent et se digèrent. Il se dit particulière
acrif. » On estime cette place imprenable. ment de l'Homme. » Viandes , qui pèsent ,
Alors il régit toujours un Adfectif. qui sont pesantes sur l'estomac , qui char
Rem . Du temps de Bouhours , il y avait gent l'estómac. » Avoir mal à l'estomac . »
des personnes , qui ne pouvaienc soufrir , eso Sor estomac ne digère point. Avoir un
E -ST EST 159
estomac d'Autruche , (style proy.) Avoir un disent strapontin. Richelet écrit straponsain
bon estomac , qui digère bien . = 2°. La et cite l'Acad. Franc. Elle écrit aujourd'hui
partie extérieire du corps, qui répond à strapontin , et c'est ainsi qu'il faut écrire et
l'estomac. » Le creux de l'estómac, » Il lui prononcer ce mot. Voyez- lesous la lettre S.
dona un violent coup de poing dans l'esto- ESTRE : la pénult . est brève : terrestre ,
mac
..= Rem. Quoiqu'on dise estonac , il trimestre , etc.
i
faut dire stomacal et non pas estomacal , * ESTROPIER , v. act. [ èstropi- e: 1" è
>
re
comme disent les Gascons. Mên . moy. dern . é fer. ] Casser un brâs , ou une
S'ESPOMAQUER, c'ests'ofenser de ce que jambe , en sorte qu'on ne puisse s'en servir.
quelqu'un dit ou fait. » Il s'est estomaqué de Ôter par une blessûre l'usage d'un membre.
*
N
ce que je ne lui ai pas rendu la visite , d un On le dit par extension des maladies.
S
mot que j'ai dit fort innocemment : il s'en » Une paralysie' l'a estropie. On die
'
estestomaqué.— * Quelques-uns l'emploient figuréinent , en Peintûre et en Sculptúre ,
activement pour , chagriner , mortifier. » estropier une figúre , n'y pas observer les
Vous l'avez estom.igué. » C'est un Provença. proportions. Estropier un passage , une
lisnie. -— Mde de Genlis l'emploie au passif. pensée; en ôter quelque chôse , qui en altère
»· Votre chèremère est-elle bien estoin que le sens.
contre elle ? Th. d'Educ. - L'Acad. l'admet ' ESTURGEON , s. m. [ ésturjon : 1" è re
as participe, mais sans régime. » Il est moy . le devant l'o ese muet : il n'est mis là
estom.qué. que pour doner au g un son doux qu'il n'a
re
ESTRADE , s. f. [ 11" è moy . dern . ' e pas devant l'o. ) Dans le Dict. de Trévoux , on
muct. ] 1°°. Chemin . Il ne s'emploie plus que disait que beaucoup de gens , qui parlaiene
dans cette phrase , battre l estrade , batire bien , prononçaie nt érurgeon
pronon
, mais
esturg
que
la campagne pour avoir des nouvelles des l'Acad . voulai
t qu'on çât eon
2°
Enemisai.Lieu
. plus élevé que le reste en faisant sentir l's . Dans ce même temps
de la chambre , où l'on met un lit.» Il y a Richelet décidait que ceux qui la suprimaient
ane estrade dans cette chambre à cette parlaient mal. Il y en a encôre plusicurs qui
alcôve. font certe faûre :: 'on ne doit pas les imiter.
ESTRAMACON 9 s . m. ESTRAMAÇO- Esturgeon , est un gros poisson de mer ,
NER ,V. act. { èstrama-son
> so - né : 1 rė į qui entre dans les rivières comme les sau
moy.) Estramaçon , était autrefois une sorte mons.
>
d'épée. On ne dit plus ce mot que dans cette ET : Cette finale' est longue dans arrêt
locution du style familier , coup d'estrana- benêt, forêt , genêt , prêt , aprêr , aquét ,
çor , coup du tranchant de l'épée. == intérêt , têt , prorêe, il est , qu'on pro
Estramaçoner , doner des coups d'estrama- nonce é. Hors de là il est bref, cadet , bidet ,
çon . Ilest peu usité. er , conjonction , hochet , etc. Il serait bon
ESTRAPADE, s. £. ESTRAPADER , V. act. de mettre l'accent grâve sur ceux - ci , pour
f!" è moy. . dern . e muet au 1€!, é fer. au 2d ! marquer l'è moyen , comme ont fait Plu
>
L'estrap ade, est un suplice par lequel on lie che Piron , etc. objèr , regrèl , cofrèt
les mains derrière le dôs à un soldat ou à un siljet, etc. == Tous les pluriels sont longs ;
matelot, et on l'élève avec une corde au haut arrêts , bidèls , sujèrs , etc.
d'une longue pièce de bois , puis on le laisse ET , conj. ( pron . é et non pas ê , l'è esc
romber jusque près de terre, en sorte que le moyen , et c'est un gasconisme de faire cet éê
poids
er
deson corps lui fair disloquer les bras ouvert ; le e ne se prononce jamais. ] C'est
et les jambes. On le dit aussi de l'arbre ou une conjonction , qui lie les parties d'Orai
potence élevée , pour doner l'estrapade. son , comme les noms , les pronoms , les
>
Estrapader, c'est faire soufrir l'estrapade. verbes et les adverbes . » Pierre et Jean :: le ,
On die,figurément, dans le style plaisant feu et l'eau , vous et moi. Aimer et estimer.
et critique ,doner l'estrapade à son esprit , Sagementet fortement.
se fatiguer, se tourmenter l'esprit à la re- Rem . 1 ' . Dans l'énumération , on ne mul
>
tiques , etc. Dans la première , on lie un tous deux régis par le v . être. Cet avertisse
substantif avec un adjectif; dans la seconde , ment fue le signal des hostilités et suivi de
un substantif avec un infinitif. Pour réformer conquêtes rapides . Anon . Il fallait répéter
ces phrases , il faudrait dire' : David était fur ; et fut suivi
Roi et homme prudent : vous aimez à rendre . Ce qui met encore plus d'embârrâs dans
la justice et à chanter de saints cantiques , la phrase et nuit à la clarté du discours , c'est
etc. Racine lie un imparfait à un pré- d'unir par la conjonction et deux pronoms re
sent. latifs, qui se raportent à des noms diffrens.
Amurat est content , si nous le voulons croire, Vengez l'honeur de la Religion , vous ,
Et sembloit se promettre une heureûse vi&oire. dont les illustres , Ancêtres en ont été les pre
Bajazet. miers dépositaires , et dont vous devez être
er
Je doute , die Mr. d'Olivet , s'il est bien les premiers défenseurs. Missill. Le les dont
de passer ainsi brusquement du présent est se rapporte à vous , le 2d à Roligion . Pour
>
On pardone cette inversion à un Poète Père a établi tous ses enfans les uns dans la
1 mais en prôse , il faudrait dire : je vois robe , les aûcres dans l'épée , etc. On die
- croitre mes honcurs et tomber mon crédit , qu'on établic une fille , pour dire qu'on la
ou : je vois mes honeurs croitre et mon marie , mais hors de là , on ne dic point éta
crédit romber. D'OLIV. blir pourmarier , et c'est un provençalisme
8°. * Anciènement la conjonction et faisait que de dire , il est établi , pour dire qu'il
souvent placer le pronom nominatif après est marié : s'établir , se marier. » Il s'est
le verbe : c'était une clégance. » On comen- bien porté depuis lors : il est maintenant
cera à leslui faire pracquer , et lui fera-t'on établi. MOURET , Médecin d'Aix en Pro
entendre, que,etc. au lieu de , et on lui fera vence . On dit à la vérité , cette fille est bien
$ entendre que,etc. » Une chacune pensera à établie , elle est avantageusement mariée :
taire l'élection qu '|lle estimera meiilcûre mais on ne dit point absolument, elle n'est
selon Dicu , et dira.i'on tous les jours , etc. plus fille, elle est établie
>
, pour dire qu'elle
pour, on dira tous les jours , ect. est mariée . = = 3 °. Fonder , doner comence
ÉTABLAGE , s. m .ETABLE
re
ÉPABLE , s . f. Éra- ment à quelque chose. Etablir une comu
N BLER , v. act. [ ite é fer. dern . emuet aux nauté, une chambre de justice. Etablir des
>
21", é fer. au 3º.- Dans les Provinces lois , des opinions , des maximes . Etablir
méridionales, plusieurs font étable masc. et un mot , une façon de parler. Voy . Fonder.
disent un grand écable , pour , une grande 4 '. Régler : » Or a établi, ou il est
etable.]Elablage,est ce qu'on paye pour établi qu'on doit faire , etc. Dans la phrase
placer un cheval, etc. dans une écurie , dans négative on met le subjonctif. » On n'a point
une étable. C'est aussi un droit qu'on paye établi, ou il n'est pas établi qu'on doive
au Seigneur pour avoir la permission d'expo- faire , etc.Sjº. Nomer , constituer.» On 1
serdic desmarchandises en vente. Acad . On le l'a établi ,ou il a été établi juge de cette
par corruption d'écalage. == Etable, afaire. * Fontenelle lui fait régir la prép.
lieu où l'on met des bæufs, vaches , brebis pour., » Il ne se croyoit jamais acquité par
et altres bestiaux. — - Il signifiait adtrefois toutes ces compensations , dont on s'établir
darie, et il s'est conservé dans cette phrase soi-même pour juge. Je voudrais dire , en
-
proverbiale , fermer l'étable , quand les che- pareil cas , dont on s'établie juge soi-mêrne ,
>
kayx
mal
n'y sont plus. Songer à remédier à un ou , mieux encore à mon avis , dont on s'éta
, quand il est arrivé , quand il n'en est blit soi-même le juge .
> = 6º. Etablir un
plus temps. = Etabler , mettre dans une fait , l'exposer . Elablir une proposition , une
etable. „ Il y a dans cette hotellerie de quoi question , son droit , etc. les prouver. » Il
clabler cinquante chevaux. On dit etabler, à établi sa proposition par des raisonemens
dans cette ocasion , quoiqu'on ne dise pas convaincans. » Il a établi son droit sur des
élable; mais écurie . pièces authentiques.
ETABLI , s. m. Espèce de grosse table où * ÉTAPLI, s'est dit altrefois pour reno- .
lesvaillent
ouvrierspôsent les ouvrag as où ils tra- mé , estimé.»
. Ce terreestsur-tout usité parmi les mettre ensemble Atticus
( Brutus eiprieCicéron
plaisiràles co
, ) non pas
Menuisiers
ÉTABLI,RlesSerruriers,lesArquebusiers,etc.
, v. act . ÉTABLISSEMENT , pour les brouiller , maispourdoneràBrutus
>
re
s. plus d'idée de Ciceron , si établi de ce côté
m. (Etabli , bliceman : _ " é fer. 4° e muet ſd , (de l'éloquence ) et pour les upir encôre
au ad.] Erub!ir , c'est 1°i . Rendre stable , plus. P. Rapin. Il est vicux en ce sens.
fixe : » établir sa deneure , ou s'établir en ÉTABLISSEMENT , a tantôt un sens
quelque lieu . » Il est bien établi dans cette actif ; il se dit de l'action d'établir. » Il a
maison, auprès de ce Prince : il y a
coup de crédit . - S'établir un empire beau- réussi dans l'établissement de sa fortune;
, une l'établissement d'une communauté ; l'établis
spèce d'empire sur ... acquérir de l'empire sement d'un faic,
sement d'unequ
faic ,d'une
> question , d'un droit ,
>
Souto Remarquez que dans s'établir , le etc. tancóc un sens passif : il se dit de ce qui
pron. se est tantôt l'accusatif s'établir
à , est établi. » Les Hôpitaux sont des établisse
Tom . II. X
162 Ε Τ Α É TA
ment trèsutiles. - Poste , étatavantageux. jede n'aime
w Il a un bel établissement. » On luia trou-
ce petit
vous . - L'Acadpeuple
. admetque pourau l'amour
étage figuré ,
vé un bon érablissement.= Dans le style sans dire à quel style il apartient.menton À
-
de divers étages , etc. Dans ce sens, ce mot dit de la partie la plus fine de la laine cor
se
qui portent des sommets , où est enfermée : point aux lieux où l'on a coutume de s’ar
pouss
uneÉTA MÛRièreE .,Voy germ. er les graines . rêter. = É tapier , est celui qui a soin
fait MER
qui. ÉTA
de fournir , et de distribuer l'étape aux gens
ÉTANCHE ( á ) adv. Mettre à étanche de guerre .
un bårardeau , c'est le mettre à sec . ÈTAT , s.s m . [ " é fer. le : final ne
L’Acid, ne met point ce mot. se prononce que devant une voyelle et seu
ETANCHEMENT , S. m . Étancher , lement dans le discours soutenu. } Ce mot
re
>
3* muet au res i fer. au 2d. ] Etanche- laquelle se trouve une persone', une chôse ,
ment est l'action d'étancher , d'arrêter l'écou
>
Il y a les Etats Généraux , etet les Etats. moins que l'étymologie ne le defende. Pro
les Ecars
Provinciaux. phète , Poère . , tablette , muserte , etc. l'è
Rem. 1º. On dit , dans le premier sens , y est moyen. - Le temps viendra ou
mettre en étar une chose , la mettre au point l'on écrira tahlète , musère , etc. comme Pro
où elle doit être. -- La tenir en érat , la phère ,, etc.
-
tenir prête ou ferme , afin qu'elle ne branle ETÉ , S. m . ( deux é fer. ] Celle des qua
pas. = . Faire étar de... pour estimer tre saisons de l'année qui est la plus chau
2.
ou résoudre ; et faire étar que ... pour de. Elle comence au solstice de "Juin > et
présumer , penser , compter que ... me pa- finit à l'équinoxe deSeptembre. » Jours , cha
raissent vieillis . L'Acad. les met sans re leurs , fruit , habit d'été. » L'été prochain.
marque. Mais si l'on peut encô:e s'en ser- » Nous étions en écc .
vir , du moins ce n'est pas dans le beau ÉTEIGNOIR , s. m. Etèg -nar : 1"re e
style. » Ils faisoient un particulier état de fer. 2° è moy. mouillez le . ) On a die
son esprit . Pref. des Euvres de Voiture . » autrefois ércindoir. Les Gascons disent , ane
Tite- Live écrivit un Traité d'Éloquence éreignoire, a InstrumentI creux , en forme
dont Quintilien fuit grand état . P. Rapin . d'entenoir
d'entenoir , pour éteindre la chandelle , la
» Ils faisoient état de
)
se retirer à Carane , bougie , les cierges , etc.
ÉTEINDRE v . act . | E -tein dre : " &
s'ils étoient victorieux. Rollin .. - » Vous é
e
pouvez faire état que je vous enverrai cet fer. 2° lon . 3 ° e muet. ] J'éteins , nous étei
argent. « Je fais état qu'il y a plus de cent gnons , j'éteignais , j'éteignis , j'ai éteint ,
mille âmes à Marseille.= On dit, en 'séat jéteindrai, j'éteindrais, éteins, que j'étei
que , ou bien , en l'état où , avec l'indica- gre , j'éteignisse , éteignant , éteint étou
> , einte.
fer
tif. » Si vous pouviez la voir en l'état = 1 °. Au propre , Faire mourir
qu'elle est , etc. Sev. le feu, » Ereignez ce feu . Ereindre un em
É TÉ ET E 105
bråsement , un cierge >
un Alambeau. » Le ret emploie le rºl . ) Au propre , Enseigne
er
.
fer:2. lon.
Rollin écrit étandart
En lit dans unDictio
Le d finalnese prononce ja- recommandoit
et met
naire. » Le livre que
M.le Cardinal de... c'étoit
un
et un à d'abord
achelet de l'e et du d. - Ri
la placeérendart les Rcilexions Morales dans toutes leurs
écrit , et plus bâs , étendúes. C'est contre l'usage . Il falait dire :
étendard . Le dernier est le seul bon .Villa- dans toute leur étendue.
166 E TE É TH ,
ÉTERNEL , ILLE , adj. ÉTERNELLE- par'exagération et abusivement ', et seule
>
nèleman ; ment dans le 3 ° sens d'érernel. » Ererniser
MENT , adv. [ Èternèl , nèle
te é fér. 2° e ouv. 3 ° é moy. 4° e muer. ) son nom ,
те Sit mémoire. » La chicane et la
1°. Qui n'a jamais eu de comencement , e mauvaise foi éternisent les procès. = Eter
qui n'aura point de fin. En ce sens , il nité , est 1 °. Durée , qui n'a ni commen
ne peut se dire que de Dieu. » Dieu seul cement , ni fin . » L'éternité de Dicu . „ Dieu
est éternel. Le Père éternel , le Verbe érer est de toute éternité . = 2 °. Durée qui a
nel , la Sagesse éternelle . Et substantivement. un comencement , et qui n'a point de fin .
» La loi de 1 Eternel : l'Eternel a dir , etc. » Eternité de bonheur ou de suplices , de
= 2°. Qui a eu un comencement , et n'aura tourmens. -3 °. Un fore long.tems. » Ce
.
jamais de fin . » Lesuplice éternel , la gloire batiment darşra une éternité. » De toute
eternelle. = 3. Abusivement , qui doit élernité , de temps immémorial. » Cela est
durer si long-temps , qu'on n'en sait pas la de lluie éternité
fin . » Proces éternel : » Gucrre éternelle. » ÉTERNUER , v . n. ÉTERNÛMENT , s. e
Des haines éternelles etc. = En st. pro- m . [ Ecernil - é , nûman : re" é fer. 2' ê ouv. 4°
°
verbial , plaisant et critique , p.irleur , 'h2- é fer. au " , long. au 2d . - On écri
>
rangueur "éternel , qui parle , qui harangue vait autrefois éternuem ne. Le Gendre
long -temps , et qui ennuye: O, dit aussi , écrit même éternuement avec deux points sur
et plas souvent , parleuse éternelle. l'e , ce qui ferait prononcer éternu eman :
kem . 1° . Dans le discours ordinaire , éter- l’e y est si inuet , qu'on ne le fait pas sen
nel est mieux placé après le nom qu'il mo- tir . : 09 a bien fait de le retrancher. ] L'é
difie : » Le bonheuréternel , la loi éter- ternúment est un moûvement convulsit des
nelle. En vers et dans le discours relevé , il muscles de la poitrine , qui servent à l'ex
précède élégamment le substantif. piration , dans lequel l'air est classé avec
1
L'éternel entretien des siècles à venir. violence par le nez et par la bouche. Eter
Rac . Iphig . nuer , c'est faire un éternumcet. „ Le rliú
Est-ce à nous , vils atômes , me , la fumée , le tabac font éternuer . »
A sonder de ce Dieu les éternels décrets ? Parini nous , dit le Gendre , lcs uns , à l'o
De sa Toute -puissance adorons les secrets. casion des eternuemens , pensent que celui ,
Marin , Fédéric . qui éternile doit recevoir le salue', comme
» Ils t’invoquent , Ô toi , Père Tout-Puis- un souhait fair en sa faveur ; les aớcres es
sant , et toi , fils égal au Père , ct toi timent que c'est à lui à saluer la compa
gnię , comme par excuse de son importu
qui les unis tous deux par les næuds d'un nice.
éternel amour. Jér. Déliv .
Ses jours sont dévoués à d'éternelles larmes . ÉTÊTER , v. act. [ "* et dern . é fer. 2°2
Grosset. ê ouver long. 1 Couper la tête d'un arbre.
» Erecer Jes saules.
2°. Éternel ne se dit des persones que dans ÉTEOF s. m .. ( re
é fer. On ne pro
le Tant
styledecomique.
gens éternels , dont le public est las. nonce I'f finale qu'en Poésie , devant une
Gresset. voyelle. ) Petice baile , dont on joûe à la
C'est l'éternelle Célimène , longue pau: ne. – En style proverbial, ren
-
Qui depuis vingt ans se promene , voyer l'éreuf , c'est repousser avec vigueur
Boude et rit sans savoir pourquoi. l'in ;ûre qu'on nous veut faire. Courir
Mercure . après son éreus , prendre bien de la peine
Voyez une Remarque au mot IMMORTEL. pour recoavrer un bien , un avantage qu'on
ÉTERNELLEMENT , il se dit dans les trois a laissé échaper.
sens principaux d éternel. » Dieu engendre ÉTEULE , ou ESTEUBLE s. f. [[ 1" é >
son Verbe éternellement. » Les peines des fer. au 1 è moy . au 2d. ] L'Acad . les
>
damnés dûreront éternellement , » Voulez- met tous deux . Tréy , er le Rich . Port. ne
vous demeurer -là éternellement. » Il parle mettent que le r' ' ; ' le 2d n'est usité qu'en
éternelleinent. certaines Provinces. Chame. Ce qui
ÉTERNISER , v. act. ÉTERNITÉ , s. f. reste sur la terre du tuyau des grains , quand
e
re
[ Eterni-zé , nité : " éė fer. 2°, ê ouv. 4 ° on a fait la moisson .
é fer. ] Eterniser , rendre éternel. Il se dit ÉTHISIE , ou Érhysie : ÉTHIQUE ;
ETI É TI 167
voyez ÉTISIE , ÉTIQUE. phtysie : maladie qui dessèche , etc. Puis
ETIMOLOGIE : Richeler. Voyez Éty- qu'on laisse dire aux Médecins phrysique ,
MOLOGIE et qu'on dit érique , pourqnoi ne pas dire
"1"
ETINCELANT , ANTE , . adj.ÉTINCE- étisie ? On répondra que ce n'est pas l'usage.
LER , v. act. [ E- lein celan , clé : e" , é Eh bien ! il n'y a qu'à le faire venir . » Cé..
fer. 2lon 3 ' e muet . Devant la syll. toit une éıhysie , qui le minoit depuis long
Di
fem . cet e se change en è moy. Il érincelle, temps . Il avoit voulu le guérir
ouerincéle , étincrilera , ou étincelere, etc. )] d'une étisie. Tissor. -Mme. de Slain
Etinceler , briller > jeter des éclars de lua tenon emploie étisie pour maigreur. » L'em
mière. Einelint , qui étincelk . » Il y a bonpoint sied mieux à la vieillesse que l'é
)
é .
>
f. [ Erikeié ,bete; ,'
1 ée fer. 3° emuerau ies
è moy. au 2d. Dans les verbes, l'e mues de
s m .&[ plein-cèle , celeman
>
: !" é fer. 2°
lon 3 è moy. ¢4 ée muet ( Erincelle , pe- la z3 se change en è moyen devant la syll.
1 tire parcelle de feu ; bluette Etincellement , fém . Il étiquette , étiquettera , etc. ) Eri
éclar de ce qui étincelle. » Une petite erin- quelle , petit écrireau qu'on arache sur un
celle peut causer un grand embrasemene Ce sac de procès, ou à des sacs d'argent,, à des
quiest aplicable au moral, comme au phy- liasses de papiers , à des paquets de hardes,
sique. » L'étincellement d'un charbon ardent , etc. Etiqueter , c'est mettre une étiquette.
des étoiles fixes. = Celui-ci ne se dit qu'au » Il faut ériqueter ces sacs , y mettre une '
propre.
des Etincelle
lumières de s'emploie
l'esprit , auIlfg en parlant ériquette. = On dit , proverbialement ,>
étincelle de bon sens n'a pas une juger , conduruer quelqu'un sur l'etiquette
du sec , sur les aparences
de raison , etc. et sans avoir exa
ÉTIOLER ,('s') v .réc. En parlant des miné le fond. = Eriquette du Palais est ,
plantes et des branches des arbres , c'est de- å la Cour d'Espagne , à celle de Vienne et
venir
*ÉTIS F. ÉTI,QUE
IE ,ets menu
foible pour, adj Etizserré
être. [ trop ie
dans ded'aûtres
. tail Cours, le cérémonial , le dé
ce qui se doit faire journellement
rike : 11e é feri derne
se dans ces Cours.
muet.. ]] Etique sé
dit de celui ou de celle , qui est atteint » ÉTOFFE , ou ÉTOFE , s. f . ÉTOFFER 5, re
ou atteinte d'une maladie , qui dessèche et ou ÉTOFER ', v . act. [ 15e é fer. 3 ° e muer
23
consume toute l'habitude du corps, » Deve- au subst. é fer. au verbe . ] Erofe est , 1°.
nir erique . » Elle est morte
» érique. » Il se Drap., tissu de fil , de coton , de laine, de
? ditiqausside
ér ue. la fièvre , quidesséche ; fièyre soie , d'or ou d'argent , servant à faire des
5 Quelquefoisil
maigre ,atténué ne signifie que habits, ou ement
.. » H a le visage érique.
à garnir des meubles. Ond'leordit:
er
particulièr de celles de soie
On le, dans
maux , dequelquesani-
dit, enle cestylesensplaisant l'argent.
et moqueur : lours. » C'est une belle étofe que le ve
»
» Le Tâilleur n'a pas épargné l'étofe.
2.3 un pouler ,un chapon , un chevnl érique. = 2 °. Cemot s'étend à la matière de quel
Il
* Tiste,ou, commeécrivent certains, ques aútres ouvragesdemanufacture. ).II
į dihisie , est ce quelesMédecins apellent. ny a pas assezd'étofeà. ce chapeau.» Cuir
.
E TO É TO
168 re e et
rasse de bone érofe. 3 ° On dit , figa- toa- le , lé , le - e; " é fer. 3 ° e muét du i
rément , dans le style familier , d'un jeune é fer. aux 2 autres. ] Etoile , astre , corps
homme , qui a des qualités et des talens, lumineux , qui briſle au Ciel pendant la
qa'il y a chez lui de l’étofe pour faire un nuit. Il se dit plus proprement de celles qui
homme ; ou simplement , qu'il y a de l'é- sont apelées fixes , 'er qui étant lumineuses
tofe. » Il y a bien des gens à qui l'étofe par elles-mêmes , ont une scintillation sen
.
ét qui voient à tout moment le sible. Les aûtres sont apelées étoiles errantes ou
boue e leur
manqude , esprit. Sév. „J'y prends un planères. - On apelle abusivement , étoile,
-
intérêt aussi vif ( à ce procès ), que ma ten- ces météores que l'on voit courir dans l'air
dresse pour vous est vive ; c'est la mêine la nuit , et s'éteindre incontinent. On
érofe. Šév. » Il y a des gens d'une certaine dit , proverbialement , loger , coucher à la
érofe , ou d'un certain caractère avec qui belle étoile , coucher dehors. » Il fut bien
il ne faut jamais se cometre. La Bruyère. » tôt réduit à passer la nuit dans la rûe. .. Il
C'est un homme de petite , de basse étofe , fait à ce sujet une peintûre si gracieûse
die basse condition . qu'elle doneroit envie de coucher à la belle
étoile. Journ .. de Mons. - On dit aussi de
Un Ariste , un esprit d'assez grossière étof ,
C'est une espèce d'ours qui se croit Philosophe. celui à qui l'on a doné un grand coup sur
Gresser . la tête , qu'on lui a fait voir les étoiles en
Rem. Comine on dit , tailler en plein drap, plein midi (d'aîtres disent toutes les étoiles );
M.Palissot a cru pouvoir dire , tâiller en et de celui qui est imposteur ou visionaire ,
qu'il fait voir aux autres , ou qu'il croit
Vous étofe.
pleine pouvez maintenant tailler en pleine écofe. voir lui-même les étoiles en plein midi.
On peut ie passer à un Poète comique. Étoile a divers autres sens. = 1 °. Cen
On dit , familièrement , doner dans l'étofe , tre où se réunissent plusieurs allées d'un
dépenser beaucoup en habits et en meubles. pare, ou plusieurs routes d'une forêt. =
On n'a pas épargné , ou l'on n'a pas 2°. En termes d'Imprimerie , astérisque. Ce
0
plaint l'étofe à cette vaisselle , etc. On y a lui- ci est plus savant : eroile est plus vul
mis plus de matière qu'il ne falai.. gaire. S ; Marque blanche sur le front
ETOFER ne se dit qu'au propre et dans d'un cheval .
les deux sensd'étofe : garnir de tout ce qui ÉTOILÉ , É E , adj . Semé d'étoiles ; Ciel fort
est nécessaire , soit pour la comodité, soit évoilé , fort serein!). = Où il s'est fait une
pour l'ornement. Lit , carrosse bien étofé , félure en forme d'étoile. Bouteille étoilée..
maison bien écofée. Il se dit sur- tout au par- — Cet adjectit marche toujours à la suite
= C'est aussi mettre de la matière du substantif. L'étoile firmament sent le
ticipe.
dans la quantité et la qualité qu'il faut. » Ronsard , ou le Du Bartas.
Ce Chapelier n'a pas bien étos ce chapeau. Rem . On se sert beaucoup du möt étoile
1 On a mal étofi cette cuirasse. pour exprimer le destin , la fatalité. » C'est
On dit , en style familier , un homme mon étoile d'être malheureux . » L'étoile de
>
bien étofi , bien vétu , bien ineublé , qui a M. de Lausun 'repålit. Il n'a point de loge
en abondance toures ses aises et toutes ses ment : il n'a point ses anciènes entrées . Sev.
comodités. » Vous n'avez que quatre valets -- Cette manière de parler sent un peu
de chambre , qui ne sont pas micux mis l'astrologie judiciaire . Elle me déplait sur
que des Gentilshommes de Province un peu tout dans la phrase suivante de l'Ab. Du
écofés. Coyer. Ler. à un Grand. » Ses ocu- Bos : » Un grand Magistrat , un grand Gé
pations sont de fusiller un lièvre et de mé- néral , un grand Ministre ne deviennent ce
dire des roturiers mieux érofe's que lui. Du qu'ils sont capables d'être que dans un âge
Plaisir. == Brébeuf lui done le sens et le plus avancé que l'âge où les Peintres et les
régim e d'orné. Poères atteignent le degré d'excellence où
Ce saint jour ne voit point leurs portes étofées leur étoile leur permet d'atteindre. Que
D'écharpes , de bouquets, de festons , de trophées , font les étoiles aux talens des Poètes et des
En ce sens et avec ce régime , il est su- Peintres ?
ranné. Discours bien écofé , rempli de toute ÉTOLE , s. fém . [ 1 e é fer. z e muer. }
la matière nécessaire et convenable. Longue bande d'étofe , que le Prêtre met
ÉTOILE , s. £,F. ÉTOILÉ , ÉE , adj. ( É- sur le cou et croise sur l'estomac , et que
le
E ' TO E ' TO 169
leDiacre porte en manière d'écharpe. - Les extrémement étoné. Style proverbial. On
Curés la portent sur leurs surplis , pour mar- dit pourtant , avoir la tête éronée , ébran
que de la supériorité dans leur Eglise. lée , lourde , embarrassée. » C'est un assez
Les aûtres Prêtres la portent de même sans grand contentement que votre Belle-Sæur,
la croiser , dans plusieurs fonctions Eclésias- après avoir eu deux jours la tête fort éronée
tiques. soit tout- à - fait remise de sa chûte. Sev. =
ETONNANT, OUÉTONANT , ANTE, adj. Eront régitde et l'infinitif ,etil a lesau
ÉTONEMENT , s. m. ÉTONER, v. act. [ Eto- tres régimes de s'éroner. Voy. plus bâs. »
IC
nar , nante , neman , né, 1" é fer. 3° lon . Calypso , étonée de voir dans une si vive
c
)
aux deux premiers , e muer au 3 ' , é fer. jeunesse tant de sagesse et d'éloquence , ne
au dern . ] Eronant , qui étone , qui surprend. pouvait rassasier ses yeux en le regardant.
2
beaucoup érone'; m'a causé un grand étone- ( synon . ) Ils ditèrent entr'eux en ce qu : le
mentmonde
; m'adans
rempliétonement.
d'eronement, a jeté tout premier est plus dans les sens , le second
le l dans l'esprit ; le troisième dans le caur.
Eronement et éconor signifient quelquefois. Le preinier vient des choses blamables, ou
ébranlement , ébranler. » Depuis sa chute , peu aprouvées : le second des choses extraor
il lui est resté un étonement de cerveau : » dinaires : le troisième des choses alligeantes.
Ce lui a étoné la tête. » Le branle Etonement 'ne se dit guère en bone part :
coup
des cloches a étoné cette tour. Acad. surprise se dit également en bone et en
1. Rem . Eronant peut être placé,indife. mauvaise pare : consternation ne s'emploie.
reniment devantou après le nom qu'il afecte. jamais qu'en mauvaise part. Gir. Synon.
En prôse et dans le style simple ou médio- SÉtonement , comme espérance , éfroi ,
cre , il est mieux qu'il suive : en vers er terreur se dir de la persone qui le caûse .
dans le style relevé, il est plus élégant qu'il Ec des plus vaillans même il ese l'étonemeni,
Corn.
précède. » Les succès étonans , les étonans
succès. C'est au goût età l'oreille àdiriger Il ne se dit guère au pluriel ,même dans
l'Orateur. L. Racine , dans le Poème de La son sens et son emploi ordinaire Mde. de
Religion, dit , en apostrophant le Limaçon , Sévigné dit pourtant. » J'en voudrois qui
;
Mais qu'on doit t'admirer , quand tu nous déve pussentce me donner de grands étonnemens.
n'est pas une conséquence pour
lopes Mais
Les étonans ressorts de tes longs télescopes. d'autres phrâses . Ainsi l'on ne doit pas irni .
Indépendamment de ce que par cette cons- ter Corneille , quand il dit : >
fruction , ressort est plus raproché de son Dans ces éronemens dont mon ame est frapée.
régime , ressorts éconans ne serait pas si On dic , ne pas revenir d'éronement ,
bien.. = Il est étonant régit le subjonc- avecla prép.de pour régime, » On ne reo
tif , comme s'éroner et étre croné.»Tout venoit pas d'étonement de la fortune de
>
ce qui environe les Grands , s'étudie à les cette rapsodie sans méthode , sans ordre .
tromper. Est- il étonant qu'ils puissent se Linguet. = Au grand étonement de, adv .
laisser, séduire. Massill . » Il est étonant , >
» Al grand éconement de tout le monde .
7
ou je suis étoné , ou tout le monde s'étone IV. S'éroner que régit le subjonctif. Quel
que vous vous obstiniesez dans une opinion ques Auteurs déjà un peu anciens lui ont
ci faâsse et si dangereû , -Un Auteur fait régir l'indicatif. Voicûre : » Je m'étone
moderne ajoûte la particule neétonant
négative *
dans la phrase qu'étant si heureux en cela , je suis si mal
heureux d'ailleurs. » Je m'étone que vous n'en
. » Il ne seroit pas que ce
poste ne fût emporté en moins de temps et avec avez trouvé un meilleur. Il falait , que je
moins de perie que n'en éprouvèrent les sois; que vous n'en ayie pasztrouve', etc.
Français.. Je crois que cette négative est Le P. Rapin :»Il y alieu
a de s'éroner que
contre l'usage Plutarque ne prenoit pas ( ne prſt pas
II. Econe ne se die ordinairement que avantage pour "Demosthène de ce qu'il avoić
des persones. Econé comme un fondeur de près de trois cens ans de réputation sur Ci
cloches
comme s'il tombait des nûes
. céron . Le P. Sicard : » Il ne faut pas
comme si les cornea lui venaient à la tête , s'étoner qu'on les fuit ( fuie ) du plus loin
Tome II. Y
170 E ' TO ETO
qu'on découvre les banderoles ", etc. - blés. —'V. neur.Avoir la respiration em
Leibniez : » Je m'étone que vous dites ( di- péchée. » Délacez cette femme
, elle étoufe .
siez ) que , etc. Après le que régi par » Nous pensâmes étoufer de chaud.
ce verbe, quelques uns retranchent pas dans Rem. 1. Éroufant marche ordinairement
le sens négatif. » Je m'étone que l'estime après le substantif , sur-tout au masculin . Le
qu’on avoir pour lui ( Térence ) n'ait obligé féminin pourrait quelquefois le précéder.
quelqu'un à nous conserver son véritable Erbufantis
nom . Mme. Dacier . Voy. plus haut le 2d
vapeurs.
2°. Erou fant' et étoufement ne s'emploient
exemple tiré de Voiture. Il est plus sûr de qu’au propre ; mais cloufer se dit élégam
mettre pas ; n'ait pas obligé , etc. == On mene au figuré . » Eroufer se's plaintes ;
met quelquefois sį au lieu de qué : mais: ses soupirs ; son ressentiment , les moûve
ce n'est que dans les phrases interrogatives: mens de l'amour - propre. 'Etoufer les re
Alors l'indicatif est indiqué. » Vous vous mords de la conscience .
éronez après cela , si vous êtes maigre ! Étoufe promptement une naissante flamme.
Sev. Faut il s'étoner s'ils ne sont point ai Corneille:
més , puisqu'ils n'aiment rien que leurs Eroufer une afaire ; une querelle , l'empêcher
>
finitif
commun
avec la prép. de est un régime moins fer. ] Espèce de croche de métal , dont on
et il ne doit être employé que se sere pour étoufer et éteindre des char
quand le verbe régi se raporte au nomi- bons.
natif de s'étonner. ÉTOUPE , s. f.f Érouper , v. ace.. Į É-
Ce timide chevreuil ne songeoit plus à fuir , tou - pe , pe :, " é fer . z3 ' e muet au 17 é
Ec le daim si léger s'étonoit de languir. fer. au' second. ) étoupe est la partie la plus
De Lille . grossière du chanvre ou du lin. Étouper ' ,
Ainsi l'on doit dire , en parlant de soi , c'est boucher avec de l'étoupe , ou quelque
je m'érone d être , et en parlant d'un aútre, autre chôse semblable.'» Écouper les fentes
--
qu'il soit toujours malade. = Pour les noms , d'un tonneau. ' » Érouper les oreilles , etc,
s'étoner régit l’ablatif ( la prép. de.) » Il ne = On dit, en style figuré famil. metire
véngaen
w'étone de rien ; il s'étone de tout » ; je ne le feu aux étoupes , exciter à la
m'en étone" pas. » il s'étone du moindre ce , à la révolte ; le feu est aux étoupes ;
bruit . * Corneille lui fait régir le datif ( la les esprits sont échaufés.
prép. à ) . » Quoique le mien mon courage ) ÉTOURDERIE , s . f. Étourdi , IE
s'étone'à ces rudes alarmes. C'est un faux adj. et subst. ETOURDIMENT, ' adv . [ 1"
e er
régime. fer. 3 ° e muet au ' zet : en dans la dern. a le
* ÉTOUBLE , Trév. Voy . ÉTEULE . son d'an : Étourdimin. ] Erourdi , qui agic
* ÉTOUFFADE. Trév. Sorte de ragout. sans considérer ce qu'il fait. Erourderie ,
Des perdrix à l'étoufade. L'Acad. ne mer action d'étourdi , ou l'habitude de faire des
pas ce mor . actions d'étourdi. Erourdiment, à l'étourdie.
ÉTOUFFANT, ANTE , adj. ÉTOUFFE- » Jeune hommebien étourdi. » Femme'forç
ĶENT ou ÉTOUFEMENT, s. m . ÉTOUFFER" étourdie. » C'est un érourdi , un jeuneétour
2
ou ÉTOUFER , V. act. et neut . [ E -tou- fan , di. - Le Proverbe dit , écourdi comme le
re
fante , feman , fé : 1;" é fer." lon. aux premier coup de natines сотте un ba
fer. z3°lon.aux e
deux premiers, e muet au 3º , e fer. au 4% .] neton. --- » C'est une étourderie.'Faire des
Erou fant, qui fait qu'on étoufe , qu'on res- , étourderies. » On ne saurait le corriget de
pire mal. Ervufer , sufoquer ,, faire perdre son étourderie: -- »» ll fait routes choses si?
.
une grande étourderie. » Il entra étourdi- quant, on dit d'un jeune homm : , qui veut
ment. Ils sont bien établis aujourd'hui ; mais faire le capable. » Voilà un bel étourneau. =
ils ne sontpas du style noble et élevé. Etourneau . Cheval d'un poil gris-jaunâtre. "
ÉTOURDIR , v . act. ÉTOURDISSANT , ÉTRANGE , adj . ETRANGEMENT . adv.
ANTE , adj . ÉTOURDISSEMENT , s. m . ( E- [ ite é fer. 2€ lon . 3 ° e muet : dans le 2d en a
>
tour-di di-san , sante , diceman :-1Ie !é le son d'an : étrangeman. ] Ecrange., se dic
fer. 4 ° lon .au 2d et 3 , e muer au dern .] de ce qui n'est pas dans l'ordre et l'usage
Etourdir , c'est ébranler ou rompre la tête comun . » Etrange façon de parler , d'agir.
à force de faire du bruit . Etourdissant , qui » Etrange humeur , étrange esprit. » Cela
étourdit. Etourdissement , éfet de l'action est fore étrange. On le dit quelquefois
homme , une femine
qui étourdit. » Il lui dona sur la tête un des persones. » Voilà un
OC
coup de bâton qui l'étoardit. » Le bruit bien étrange. = Etrang inent, d'une mą
bien étrange
du canon , des clôches étourdit ( on sous- en- nière écrange. » .Il s'est conduitExt
tend le régime ) . Il crie à pleine tête ; il ment dans cette ocasion. rêmeme nt ,
>
nous étourdit, » Vous m'étourdissez les oreil- excessivement. » Il l'a étrangement gour
les.. - » Bruit étourdissant , voix étourdis- mandé .
sante. » Causer de l'étourdissement. Rem . 1º. On a dit alltrefois étrange pour
» Il a
de grands erourdissemens. étranger.
Rem. 1°. Erozrdissant ne se dit qu'au pro- Peu denos chants , peu de nos vers ;
pre ; étourdir et étourdissement s'emploient Par un encens flateur amusent l'Univers.
aussi au figuré. „ Cette nouvelle , ce coup Er se font écouter des nations étranges.
La Fone.
imprévu les a fort étourdis , étonés , em
>
barrassés . » Ils en sont tout étourdis. » Le Que te sert , grand Pompée , en un climat étrange,
9
Roi avoit besoin d'étourdir ses remords. D'armer pour ta querelle et l'Euphrate er le Gange.
Brébeuf.
Moreau. » Les méchans ne craignirent plus
scsrepr oches er ils achevereni derourdir M"s de l'Académie avaient dit d'abord que ,
les
inspi
remords que Noé avoir tâché de leur dans ce sens là, érrange est en usage dans ces
rer .
- Etourdir la grosse fum , l'a- phrases: terres écringes, nations éiranges,
paiser. Elourtir li douleur í l'endormir , venu d'étranges pays , mais ils ajouraient
ſa calmer : ce qui se dit aussi de l'adiction. qu'il est meilleur en Poésie. Dans les éditions
» Peut-on s'aveugler soi-mêine jusqu'à suivantes, ils disent qu'il est vieux , mais
cet excès , sans être trapé de l'esprit d'é- qu'on s'en sert encore en Poésie. Ils disaient
tourdissement. Boss. Dieu a répandu sur cet aussi : » Vous pouvez entrer , il n'y a persone
imposteur
tige. Patrul'esprit d'étourdissement
. » Certe nouvelle causaetundegrand
ver- cet
d’étrangé,
exempleet du
>
ils style
remarquaient
familier. qu'il est en
Je dirais
étourdissement dans cette famille. » Ils ne étrang?, dit La Touche , mais ces M's sont
+
sont pas revenus de leur étour.lissement. nos maîtres : il faut lcs en croire. C
Pour
Acad .'. S'étourdir sur est élégant pour moi , qui n'ai pas moins de respece pour
signifier s'ôter le sentiment d'une chose , et eux , j'ôse dire qu'étrange ne se dit plus
se tromper en quelque façon soi-même. » pour étranger qu'en certaines Provinces; qu'il
Les libertins s'étourdissent sur la crainte de n'est plus ni de la prôse , ni de la Poésie ,
la mort. » Certe femine tâche de s'étourdir ni du style noble , ni du style familier. Aussier
sur tousles
d'elle bruirs qu'elle sait , qui courent l'Acad, dans la dern. É lit. die du l'exemple
. Bouh .
qu'il est vieux , sansparler de poésie , et du
2°. Etourdir , est ordinairement suivi au 2d qu'il est populaire.
propre de la prép. par et au figuré de la **Errange , pour interdir , embarrassé,
prép. de. » Vous nous écourlissez par vos est un gasconisine. » Il est tout étrange.
cris redoublés. » Ces clameurs éternelles , Gasc . CORR.
dont on nous étourdit , sont donc destituées de 2º . Etrange; se plait àà précéder. » Quelle
.
tout fondement.
étrango union ! Gresset. Quelle étrange
Y 2
--
172 E'TR ET R
démarche ! Id. w C'est une ërrange femme. d'y venir. » Les rats et les moineaux or
11 peutsuivre aussi , sur-tout en prôse. Il le étrange les pigeons du colombier. » Le gi
doit inême quelquefois. » étrange homme bier s'est éirangé de cette plaine. - On le
9)
par ex. fait une construction fort dûre. » dit familièrement des personnes. » Etranger
Voilà un étrange homme : il est aussi peu les importuns, la mauvaise compagnie. » Cet
ému , que si nous mettions au pillage la homnie
> s'est étrangé de cette maison.
ÉTRANGLANT ANTE adj
maison d'un de ses énemis . Ler. Édif. * , , . C'est
L'Acad . met aussi en exemple. „ Voilà un un mot de Mde de Sévigné. Il peut être bon
étrange homme ! mais j'en apelle aux oreilles pour la conversation et pour le style episto
délic ates. laire. » Si vous étiez à Paris ( où on la pres
ÉTRANGER , ÉRE , adj . et subst. ÉTRAN- sait de retourner. ) Ah ! ce serait une raison
re
ger , v.act.[ étrange , gère , gé :;" é fer. étranglante : mais vous n'y êtes point.
2 ° lon . 3 ° è moy. et long au 2d ] teranger , J'adınire la gaité de votre-style au milieu de
>
.
tant d'afaires épineuses , acablantes , étran
adjectif , 1 °. qui est d'une aútre nation. » >
avoit été entièrement étranger aux intri- respiration et la vie , en pressant le gosier
gues , qui avaient causé la disgrâce de la ou en le bouchant, » On l'a étranglé : il
Reine et du Prélat. Moreau . Il régit la s'est étrangle. » Elle le tenoit à la gorge , et
prép . à. St. Évremont etBossuet emploientla l'aurait étrangle', si elle enavait eu la torce.
prép. de, » Un goût d'Afrique , étranger des -V . n . » Secourez -moi , j'étrangle .» j'étran.
alltres nations . St. Ev. » Tenez -le comme glede svif ; j'ai grande soif. == Au figure,
étranger du christianisme. Boss. Dans ne doner pas l'étendûe nécessaire. » Vous
cette dernière phrase il est apliqué aux per- étranglez cette chambre en voulant y mettre
sonnes. Neufville dans la Vic de Leibnitz , alcôve ei cabinet. » Cet endroit de votre
le leur aplique aussi avec la prép. en , er discours est étranglé : il n'est pas assez éten
dans le sens d'ignorant, ; Il étoit sujet à la du. » Vous en avez étranglé les preuves, les
goutte , qu'il traitoit à sa manière, ou selon raisonemens. » Voilà le seul chapitre , qui
Les conseils de quelques amis étrangers en ne fût peine étranglé. Sév. = On emploiele
Médecine. — Je n'oserais condamner ce ré- participe adjectivement dans le même sens.
gime. Puisqu'on dit que quelqu'un est érran- » Habit étranglé ; corridor , parterre étrane
ger dans son pays , pour dire qu'il n'en sait slé, Croisée étranglée.
pas les coutumes , et ce qui s'y passe , on peut ÉTRANGUILLON , S. m . [ écran - ghi
dire aussi qu'il est étranger en Médecine , glion : 1 " é fer. 2° lon. mouillez les Il ] Sorte
quand il en ignôre les Principes. de maladie , qui est aux chevaux ce que
Rem . étranger , n'est guère bien placé , l'esquinancie ese aux hommes . = Poire
mêmeen vers , sur-tout au masculin, devant d'éiranguillon : espèce de poire fort âpre.
le nom qu'il modifie. Son nom lui vient de ce qu'elle étrangle ca
Des Tours, des Boulevards et des Forts menaçans, quelque sorte ceux qui la mangent.
D'un art fier et terrible étrangers monumens. ÉTRAPE , s. f. ÉTRAPER , v .act.[ 1" [
er
Thomas. fer. 3 ° e muet au 1e , é fer. au 2d. ( Etrape
L'inversion est dûre. est une petite faucille , qui sert à couper le
ÉTRANGER , V. act. En parlant de certains chaûme . Écraper , c'est le couper avec une
animaux , éloigner d'un lieu ; désacoutumer étrape .
ETR ETR 173
ETRE : la pénult. est longue dans être , l'auxiliaire avoir. » J'ai été , j'avais été , ee >
ancêtre : salpêtre , fenêtre , Prêcre , etc. non pas je suis éré , comme dit le peuple en
dans to us ceux , en un mot , qui ont l'accent certaines Provinces. Les Étrangers et les Ica
circon il exe sur l'e pénultième. Elle est brève liens sur- tout doivent y faire atention. Dans
par cou e ailleurs , soit que le e soit redou- la langue de ces derniers ;; le verbe Etre prend
blé, comme dans lettre , melere , etc. soit
>
chez lui ses temps composés ; sono stato
qu'il n'y ait qu'un 1 comme dans diamètre , sarei stato , je suis été , je serois été , au
etc. lieu qu'en français il faut dire, j'ai été ,
ÊTRE : v. auxil. et substantif. Ainsi j'aurais été , etc.
l'apelle nat les Gramairiens. Je suis , tu es , 4º. Le v. être sert à conjuguer tous les
il est : nous sommes , vous êtes , ils sont. verbes passifs , une partie des verbes neutres ,
J'étois ou j'étais Je fus. J'ai éré , je serai. comme aller , arriver , devenir , etc. qui
Je serois , ou serais. - Sois
Sois,, soyen
soyez , que je ont au prétérit , je suis allé , je suis arrivé,
sois, tu sois , il soit : nous soyions , vous etc. et non pas j'ai"allé , j'ai arrivé , etc.
soyiez , ils soient. Que je fusse , j'aye été tous les verbes pronominaux ou réciproques
j'eusse e'té. Etant . Ayant été. comme se blesser , qui fait au préterit je
Rem , °. On ne doit écrire avec un accent me suis blessé , etc.
circonflexe que ces deux temps , être à cause
>
s : Le participe étant est indéclinable.
de la prononciation , et êtes par complai- Ainsi il faut écrire au pluriel comme au
7 sance pour l'usage. On devrait écrire ce der- singulier , étant , et non pas étans. I. Être ,
signifie proprement
nier avec l'acc. grave , vous ètes , parce que employé exister: mais il est peu
en ce sens. » Dieu dans l'Écriture
:L l'e y est moyen er non pas ouvert.
15 2°. Il y a deux choses à réformer dans le s'apèle celui qui est , qui existe nécessaire
Dict. Gram . par raport aux deux " i S per- ment, et par lui-même. On dit : » Vous
sones de l'Impératif , et du présent du sub- n’ériez pas encore au monde , (vous n'existiez
те
jonctif au pluriel. La re, c'est que sé-ion , pas ) lorsque cela est arrivé. » Tousles hom
sé-ié , n'est que pour la conversation. Dans mes qui ont été, qui sont ou qui seront. »
le discours soutenu il faut prononcer , Cela sera ou ne sera pas , arrivera , ou
soa-ion , soa- ié. Et ainsi pour l'oi du singu- n'arrivera pas. = II. L'usage ordinaire de
Co lier , sois , soit ; pron . sé ou soa . M. ce verbe est d'atribuer quelque chose à un
Harduin assure que l'o se prononce nécessai- sujet par des adjectifs ou par des adverbes
rement en ou dans une diphtongue , et que auxquels il se joint. » Il' est sag?, grand ,,
> >
l'on doit prononcer soue-ion , soué-ić.' Il vertueux , eic. » Il est couché , il ese de
of nous parait
ticuli
quecette pronon ciatio n n'est par- bour. » Je veux qu'il soit de la sorte . » Il
ère qu'aux
la loué , pour
Provinces où l'on dit le Roué, estmieux , il est plus mal. = III . Il signifie
le Roi , la Loi ; et apareminent quelquefois aparienir , joint à la prép. à.
que c'est ainsi qu'on prononce en Arrois ou » Cette maison est à moi, „ Ce linest - il à
Artoue . Pour nous , si nos oreilles ne nous vous ? etc. inarquer le seno
- Il sert aussi à
trompent point , nousoi avons
dans la diphtongue le sontoujours
d’oa , oui
l'a
timent : je suis pour un tel ; ou l'opinion.
„ Il est fortement pour cette opinion , pour
fermé. La 2de , c'est qu'en persistant à ce systéme. = IV. On l'einploie souvent
diférencier le subjonctif de l'imperatif comme verbe impersonel , ou avec des adjec
d'après l’Ab. Regnier , par un i ajouté à l'y , tifs ou avec des noms substantifs. Alors il
nous soyions , vous soyiez, nous aurions dû régit ou de avec l'infinitif, ou que avec le
marquer cette diférence dans les signes re- subjonctif, » Il est bon , il est utile de faire ,
présentatifs de la prononciation ; et écrire , de dire , que je fasse , que je dise, » ll est de
vi-ion , sei- ié, ou sửai-ion , soai -i2 au sub- ma gloire de savoir céder ; » Il est de votre
jonctif; et à l'impératif, sé ion ou soa- ion , justice de réparer ou que vous repariez le
sé- ié ou soa - ié avec un seul i , c'est une . tort que vous m'avez fait. Le i14 régime est
contradition que M. Harduin nous a fait re- ordinairement le meilleur. = - = V . Dans le
marquer , et dont il s'est prévalu contre sens négatif ou avec le pronon démonstratif
notre sentiment : nous devons être jaloux de il régic les noms sans article. Rousseau
l'ôter. dit de la Raison.
3 : Etre , dans ses temps composés prend Mais ce rayon , parmi vous si vanté ,
Ε'T R E'T R ,
174
N'est rien en soi qu'ombre et qu'obscurité. * Vaugelas voulait qu'on retranchât en : lo
„ Dans ce monde changeant et mobile , c'est P. Bouhours soutenait au contraire que cette
souvent constance de varier dans ses desseins . particule était nécessaire. Son sentiment a
Jér. Dél. Voy . C'est , au mot Ce. prévalu ; et ce serait aujourd'hui une faûte
VI. Ce verbe entre dans beaucoup d'ex- que de dire , il estdes hommes.comme , etc.
pressions , qui sont purement françaises , et qui Il sera de sa félicité comme, etc. Mde' Da
sont de vrais gallicismes. = C'est àà qui fera : cier y est tombée.» Il est du Théâtre commede
e
chacun se dispute la gloire ou l'avantage de la Peintûre , où les uns sont bons pour
faire : „ Les Romains et les Tusculans com- l'ordonance , les aûcres pour les attitudes ,
batirent avec une égale émulation : c'étoit à etc. Il falait : il en ést du Théâtre comme ,>
qui auroit la gloire d'emporter les premiers etc. — * Mas aron met , il est , au zd mem
retranchemens . Vertot. Pour ce qui est bre de la phrase et après comme. » Il en est
de, équivaut au quod attinet des latins. » des âmes basses et vulgaires , comme il est
,
Pour ce qui est de la Religion chrétienne , des oiseaux domestiques et terrestres. Il falait
( au Japon ) elle ne soufrit point pendant les dire, comme des oiseaux ou du moins comme
troubles. Charlev. » Pour ce qui est des il en est des oiseaux. La ise manière est la
femines ( sauvages ) , elles travaillent depuis meilleure : la 2de est lâche et trainante. =
le matin'jusqu'au soir comme des esclaves. En être , signifie quelquefoisen arriver. » Il
Let . Edif. = Etre sur une matiere , sur un en sera' ce qu'il plaira au ciel . Rayn.
sujet ; être ocupé à les traiter , à les discu- * Restons encore quelques joursici , pour voir,
ter. » Pendant que nous sommes sur cette ce qui en sera . MÁRiv. Il faut dire ce qu'il
matière. Boss . - »» La main de Dieu fut en sera , ce qu'il en est , comme on dit ce
sur lui . Id. Cecce dernière expression a un qu'il vous plaira , et non pas ce qui vous
aücre -sens. Elle est tirée des Livres Saints , plaira. Voy. PLAIRE. » Elle pense qu'il se
et ne peut être bonne que dans des discours roit mieux'de lui dire dabəri ce qui en est.
sur la Religion. Eere long-tems à faire ,, Fielding. Dires, ce qu'il en est.
c'est employer beaucoup de temps à faire VII. Les préterits du v. être s'emploient
quelque chose. » Nos Demoiselles sont ordi souvent pour ceux du v. Aller. On dit , j'ai
nairement dix ans à savoir ce qu'elles veu- été, je fus chez vous , et au futur je serai
lent. Mariv . * Ua Auteur moderne done à bientôt chez vous , pour dire , je suis alle ,
cette manière de parler un aître sens , qui j'allai, j'irai , etc. On le trouve plusieurs
bon , et qui fait entendre autre fois chez Corneille . Mais, ceite manière de
chôse pas
n'est quebon , cet Auteur veut dire . »
ce que parler , admise encore dans le langage fami
Les descendans de Noé ne furent pas lòng- lier , ne peut plusêtre tolérée dans un ouvra
tems à altérer la pûreté du culte. — Il semble ge , qui demande de l'élégance . Journ. de
.
par cette expression , que les descendans de Paris . -Il est ou il n'estt', se dic pour il
ce Patria rche avaient pris à tâche d'altérer y a ou il n'y a . Vaugelis et Th . Corneille
le culte . Ce n'est pourtant pas ce que l'Auteur ont fait là-dessus de grandes remarques . Elles
a voulu dire. Il aurait parlé plus correct :- se réduisent à dire que de ces deux manières
ment , en disant, qu'il ne furent pas long- de parler , l'une , en certaines ocasions , vaut
teins sans alıérer la pûreté du culce. Il mieux que l'aîcre , mais qu'ordinairement
IL
n'est pas en moi , en lui , etc. Il ne dépend on peut les employer indiféremment , » Ilest,
pas de moi , de lui , etc. » Le danger fût- il ou il y a des herbes si venimeûses qu'elles
>
encôre plus grand , il n'est pas en moi de font mourir subitement. » Il n'est ou il n'y a
l'éviter. Marm . » ' Il avoit fait tout ce qui point d'homme si stupide, qui ne reconoisse
étoit en lui . Moreau. Il n'est pas que une Divinité . — En vers , il est ou il n'est ,
vous n'ayiez sû , c. à. d. sans doute vous avez sont les seuls bons : il y a ou il n'y a , ne
sû. » Il n'est pas que dans votre retraite vous peuvent y être employés à caûse de l'hiatus.
n'ayez lu ces saintes maximes avec édifica- VIII.- être, joine'à ce , signifie quelque
tion. Let. Edif. Ce tour de phrase est un fois le devoir ou l'autorité , et alors il ré
gallicis:ne, qui n'est bon que dans le style git à devant les noms , et de ou à devant
simple. = llenest de.. , comme de ... » Il en les verbes, » C'est au maître à parler ; c'est
est des hommes comme des animaux . » Il en at disciple d'écouter : c'est au Prince àju
sera de 6a félicité comme de ses songes , etc. ger de ses Ministres ; c'est à nous d'être
E TR E TR 175
soumis à ses volontés. - -
De vaut mieux , de ces phrases irrégulières que l'usage a 'con
quand le verbe comence par une voyelle : sacrées .
c'est à nous d'obeir , et non pas à obéir. Je ne soufrirois pas , si j'érois que de vous ,
On doit le préférer aussi pour éviter la ren- Que jamais d Henriette il pût étre l'époux.Mol .
contre de plusieurs à . Ex.: C'est à lui à se
conformer à la volonté des Magistrats. Ces = * On disait autrefois , n'était qae pour ,
-
trois a si près l'un de l'aútre , n'auraient si ce n'est que ; lequel équivaut à mais. «
pas boune grace. Ainsi , il vautmieux , dans Aussi les aurions-nous remarqués ( ces vers
cette ocasion , se servir de la prép. de, 'quoi- excellens ) n'étoit qu'ils se découvrent assez
qu'elle soit devant une consone.. » Cest cese àà d'eux mêmes. Acad. Sent. sur le Cid .
lui de se conformer , etc. Voyez C'EST au > Er j'y pouvois , Seigneur , mériter quelque part .
mot Ce. N’étoit qu'afermissant votre heureuse fortune
IX. On dit , n'être pas pour , n'être pas Je n'ai fait qu'empêcher qu'elle nous fût commune.
capable de..... » De pareils engagemens Corn . Bérén .
n'étoient pas pour arrêter un homme ambi , N'eiit éré Mucian , qui le tint dans Lyon ;
tieux. Vërtot. „ Un homme de ce caractère Il se faisoit le chef de ia rébellion . Ibid .
n'étoit pas pour s'aquiter modérément de C. à d. sans Mucian ; زqui , etc.
cerre commission . Anon . Si ce tour est fran- Rem. 'l'. Avec la négative','être se met
çais, il n'est pas du moins du beau style.' quelquefois à la tête de la phrase et devant
- Sans la négative , il ne vaudrait tout- le sujet ( le nominatif. ) » N'est pas toujours
à -fait rien . On ne dirait pas : „ De pareils gai qui veut ( st. fam .) vaut mieux que :
engagemens étaient pour arrêter , etc. » Un qui veut être gai ne l’es: pas toujours. =
tel homme était pour s'aquiter , etc. = ¿' . L'adjectif devant le v. être est un tour
.
1
ÊTRE, s. m. [ 1 " è ouv. et long , 2e qualification au verbe que l'Acad . mer sans
muer. ] Ce qui est. » Dieu est un éire in- remarque.
finiment parfait . » L'Etre Souverain . » Les L'éfroyable serpent sur eux promt à s'étendre,
alltres êtres ne sont rien devant lui : ils Érreini ces malheureux sous son poids acablés.
n'existent que par lui. = Être signifie aussi » Le vieux mot d'étreint , qui écorche les
l'existence. « C'est Dieu , qui nous a doné oreilles , est assez déplacé. - J. J. Rous
l'être. = Au pluriel , les êtres d'une mai- a employé plus d'une fois étreinte , et des
SOR , les degrés , corridors , chambres , etc. Âureurs
>
modernes l'ont imité .
mots seraient beaux et bons
Ces deux
conserver
» Il sait tous les êtres de cette maison , » Il à ,
conaît les êtres. s'ils n'étaient si durs à prononcer.
Rem. Ce mot a paru long - temps , dans Le Proverbe dit : Qui trop embrasse ,
les deux premiers sens , un terme trop scien. mal étreint ; qui entreprend trop des choses
tifique pour être a mis dans le langage or ne réus sit pas. - Plus il gèle , et plus il
C
dinaire . Aujourd'hui on l'emploie et dans la étreint ;, plus il arrive de maux , plus il est
próse et dans les vers ; et à l'exception d'un dificile de les suporter.
petit nombre de gens d'un goût peut - être ÉTRENNE, ou ÉTRÈNE , s.f. [ 11e é fer.
trop délicat , persone n'en est blessé. 2 è
moy. 3 ° e muet .
е
On a écrit au
L’Eire Suprême est le mot de ceux qui trou trefois étreine et Ménage lui-même l'écriet
vent qu'il est trop bourgeois et trop chré. vait de la sorte. ] Présent qu'on fait le 24
tien de dire Dieu . La Les Dieux , 'dit M. jour de l'année. Doner les éirennes. » Doner
Le Mierre , >
une chose pour étrenne. C Les Marchands
A lout étre sensible ont inspiré ces voeux . le disent du premier argent qu'ils tirent ,
Ah ! la secrette voix de ces étres augustes qu'ils reçoivent chaque jour. « Je n'ai point
Crie au fond de nos cours : soyez bons , soyez encore eu l'étrène , je n'ai encore rien vendų,
justes. » C'est mon étrenne de cetre semaine.
ÉTRÉCIR ,v.act. ÉTRÉCISSEMENT , S.s. Figurément, on le dit du premier usage qu'on
re
m . ÉTRÉCIŚSÜRE , s. f. ( 1 et2* &é fer. fait de quelque chôse . Cettevaisselle n'a
temuet au 2 ° , lon. au 3. ) Autrefois pas encore servi ,> vous en aurez létrenne.
plusieurs écrivaient étressir. On trouve cette » Il a bien plu sur cet habit neuf :: c'est
ortographe dans Brébeuf , Corneille et aú- son étrenne.
tres . E récir , c'est rendre étroit. Etré- ÉTRENNER ou ÉTRÉNER , v. act.
cissement ; l'action de rendre écruit. Ecré- [ Trois é fermés. j] Doner les étrènes. Il e
cissûre , l'état de ce qui est étroit . L'Acad, étrene tous ses domestiques , tous ses enfans.
ne met pas celui -ci , elle dit étrécissement dans Il régit quelquefois la prép. de. » Il
deux sens , et de l'action , et de l'état de , l'a érréné d'un beau tableau,. Etréner un
ect . » Eteecir un chemin , une rûe , an ha- Marchand , être le premier à acheter chez
bit. » Le cuirs'étrécit à la pluie.» Leche- lui. — Etréner quelque chose, en avoirle
-
à franc érrier : cela était bon du temps Qui, de cent diversses manières ,
d'Henri IV. Donnent à l'air les étrivières.
On apelle le pied de l'étrier , dans un OITE , adj. ÉTROITEMENT,
ÉTROIT , Oire
cheval , le pied gauche du devant , celui adv. [ E-rroa, proa -te , temin : ;" é fer. I
aporte aux voyageurs quand ils sont à che- te? , érréteman . Richelet veut qu'on prononce
val , ou prêts à y monter — Bâs à l'étrier , de la sorte , mais il se contredit' ; car à
qui n'ontpoint de pied. étroitement , il dir , prononcez étroitement.
re
ÉTRILLE , s.f. ÉTRILLER , v. act. [ 1e Brébeuf écrit étrère , et le fait rimer avec
er
é fer. mouillez les ll : dern. e muet au i des noins terminés en ère , ou aite.
é fer. au second . | Étrille est un instru- Il suit en indompté des ardeurs indiscrères ,
ment de fer , avec lequel on ôte la crasse La terre dans son cœur a des bornes étrères .
qui s'est
chevaux . attachée
-
à la peau et au poil des Ailleurs
On apelle populairement étril- du v. faire, faitluirimer
il le en avec faiteson, participe
conservant ortogra-.
le, un cabaret où l'on fait payer trop cher. phe ordinaire.
En style proverbial, ce qui ne vaut pas Donc , si tu te souviens de l'alliance étroite
un minche d'étrille , vaut bien peu de chôse. Que doit , le Grand Pompée , entre nous avoir
ÉTRILLER , c'est froter avec l'étrille. » faite.
Erriller un cheval. = Figurément ( st. La Fontaine écrit aussi étrète et le fait
de ceux qui
famil. et plaisant ) batre , rosser, » On l'a rimer avec belette. La plupartlaissent
bien étrille . „ Si 'nous rencontrons les éne- prononcent le moyen , ne pas de
mis , nous les étrillerons bien.- On dit l'écrire avec la dipht. oi : mais cette pronon
-
proverbialement : „ On l'a écrillé en chien ciation ne vaut rien , mêine dans la con
courtaut. Et d'un homme qui afecte d'être versation .
grâve, qu'il est sérieux conme un âne qu'on ETROIT , au propre ,, qui a peu de lar
ètrille. L'expression est bâsse . geur : chemin étroit , rue étroite habic
ÉTRIPPER , ou ÉTRIPER'; v. acé. [ re étroit, robe trop étroite , etc. = Au fig .
et dern . é fer. j ôter les tripes d'un animal. génie étroit , esprit étroit , et proverbialeinent
Erriper un veau , un cochon . Aller front étroit, crâne étroit , génie, esprit de
à etripe cheval, presserun cheval excessi peu d'étendue,hommequi a peu de juge
vement . st . famil . ment .. = En morale , il se dit par oposis
* ETRIQUÉ
Voltaire
. Est-il'de Genève ou du paysde tion àà relácht.»
, ÉE , adj. Mot employé par fense Droit étroit ;; étroite dé.
éiroire observance. » Conscience
>
Gex, où ce célèbre Écrivain a fait unlong étroite, - chemin erroit,lavoie, la porte >
Etre à l'étrétroit.
un espace oit , rédu me sans étude.
3 °. Il se dit par extension de toute autre
Remoit. Au
l'ésr , écre linre,. é !roii aime à suivre. chôse que des sciences . » La bonne chère
pauv
mascu
M. Racine le fils , dit de la raison , qu'elle , est toute son érude. y met toute son
11
Pour vouloir tout aprendre , ôsa d'un pas rebelle, étude ; il en fait toute son érude. » Il niet
Sortir du cercle étroit que Deu trace autour d'elle. toit toute son étude à ne montrer , à n'avoir,
nt
il peut précéder élégamme . à n'être rien de faux. Masc
aron :
» Le fémini
Au retr n ,emen
anch t du superflu , et l'étroite Rem . 1 ° . Être dans l'étude , pour étu
mesure du nécessaire , caractérisent l'état re dier est une expression de Fontenelle , assez
ligieux . - Il y a même desocasions où il particulière , et qu'on n'imiterait peut-être
doit, selon l'usage , marcher devant ; l'écroi- pas avec succès. » Un homme , tel que M.
te observance , étroite défense , et non pas Leibnitz , qui est dans l'étude de l'His
observance étroite , defense étroite. Il y en toire , en sait tirer de certaines réfexions
a d'alltres où il doit toujours marcher après , générales , élevées au - dessus de l'Histoire
comme la conscience étr oite , la voie étrois même.
te , et non pas l’étroite voie , l'étroite cons- 2°. Dans l'Année Littéraire , on doute que
l'étude des livres soit français , quand on
nce . ITEMENT
cieETRO , adv. A l'étroit. » Logé ne met pas en contraste l'étude des hommes.
étroitement. = Extrêmement. » Etroite. En efet , on n'étudie pas les livres , mais ce
== A la rigueur : » Saracher qui est contenu dans les livres .
uni. à la règle . = Expressément. »
inent ement
érroit Étude se dit aussi du lieu , dans lequel:
On lui a étroitement défendu , enjoint étroi- un Procureur , ou un Noraire travaillent ;
tement ONÇ
de faire , etc. et du dépôt des minutes et des papiers qu'ils
ÉTR ONE R , v. act. [ Étron -soné : conservent .
que et dern .' é fer. 2' lon. ] Couper la tête
re
e
II. ÉTUDIER , 1°. Apliquer son esprit ,
à un arbre. travailler pour aprendre les sciences , etc.
ÉTUD E , s. f. ÉTUDIER , v . act. et n . » Etudier l'Écriture - Sainte , la natûre , un
ÉTUDIANT , s ., m. [ " é fer. ie et ian Auteur , l'Architectûre , 1 Histoire , la Na
re
>
Et neutralement , ns sa ré
font deux syllabes dans le discours soutenu ; vigation .
en conversation où la prononciation est plus gime. » Il étudie nuit et jour. » . On ne Ils -
ils n'en
rapidend, qu'étu
préte forment
de est qu’une.
mascul ) Ménage
in , dans devient
la si- ont point
étudié
savant sans étudier.
ensemble : Ils ont été ensemble
gnification de travail , et féminin dans celle au colege. Voy. APPRENDRE . = 2° . Ta
,
de cabinet. Ce mot n'a plus que ce dernier cher de mettre dans sa mémoire , aprendre
genre , dans quelque sens qu'on l'emploie. par cæur. » Etudie r une harangue , un ser
rver
mon . =
-3 ° . Obse meur
avec soin l'hu ,
.
Malherbe et les Auteurs de son temps le caractère d'une personeié. » Étud ier les
l'ont fait masculin . hommes. » J'ai bien étud cethomme-là
Et mentiront les prophéties - et je le connois bien . = 4 °'. S'étudier ,
· De tous ces visages pális , s'apliquer à ... Il s'étudie à plaire. » Il ne
Dont le vain étude s'aplique
A chercher l'an climatérique s'étudie qu'à faire du mal .
De l'éternelle fleur des lys . Rem . Quelques uns écrivent au futur er
On dit constamment aujourd'hui , la vaine au conditionel , j'étudirai , j'étudirais , au
lieu de j'étudierai , j'étudierais , etc. Les
I. eÉTU
étud . DE , 1 °. Travail , aplication d'esprit Poètes ont ce droit là ; mais en prôse ,
pour aprendre les sciences , les lettres , les quoique l'e muet ne se prononce pas, l'u
arts. S'adoner , s'pliquerà l'étude. » " aire une sage veut qu'on l'écrive .
étude particulière de la Géométrie , de l'His-* Mascaron fait régir à étudier , neut.
toire , etc. - » Il a fait ses études, il a la prép. à devant l'infinitif, qui est le ré
étudié en Grammaire,
- en Rhétorique , en gime du réciproque s'étudier. » C'est ici
Philosophie. » Il a fait de bones études , que V. A. R : écudiera à se désabuser par
ÉTU É VA 179
religion , de l'amour de cette éclatante gran ÉTYMOLOGIE , s. f. ÉTYMOLOGIQUE ,
re
deur. — Le mot propr: était là aprendre. adj . ÉTYMOLOGISTE , s . m. ( , " é fer. dern.
» Aprendra à se désabuser , etc. e muet. ] L'étymologie , est l'orig ne , la
ÉTUDIÉ , LE , adj . Feint , afecté,. » Joie,
Joie , source des mots , d'où ils sont dérivés. Éty
douleur étüiée. » Manières étudiées. Il est mologique , qui apartient à l'étymologie. >>
ETUI , s. m . [ 1" é fer. é - rui. ) Envelo- comme iu ; Europe , iurope. Ce n'est pas
pe , boite qui sert à mettre ارà porter à ainsi qu'ils doivent prononcer en français.
conserver quelque chose. » Etui de cha- Les premiers doivent faire soner eu comme
peaux. Etui à peigne; étui de ciseaux , de ils font leur oo surmonté d'un e ou de deux
couteaux. Erui de violon , de basse , etc. = points moyens , et les Anglais comme l'u dans
>
On le dit, figuremont, dans le styleplai- nitimur. Les Italiens et les Espagnols n'ont
d'un endroit où l'on est renfermé, point de son correspondant dans leurs Lan
d'un habit , d'un cabinet , d'une voitûre . gues. = Les Gascons l'apliquent mal : ils
A la fin leur fureur s'arrêre. prononcent eu pour u , et u pour eu : ils pro
Et moi , non sans bosse à la tête ,
,
noncent peur comme pur , et pur comme
Avec quelque secours d'autrui , peur. L. T.
Je sors de inon maudit étui. EU , prétéric d'avoir; j'ai eu , tu as eu ,
Rousseau . etc. n'est qu'une syllabe , qui se prononce
C. à d. du carrosse qui avait versé. comme un u. Ménage , dit qu'il n'y a que les
On dir , proverbialement, d'un homme fort Badauts de Paris , qui prononceni e -u.
laid, que c'est un visage à étui , pour dire Malherbe écrivait toujours u , il a u , il ut.
qu'il faut le cacher . Il reprenait cependant Racan de rimer eu
ÉTURGEON : Voy. ESTURGEON .re
avec vertu , parce qu'il disait qu'on pronon
ÉTUVE,s.f. [ * é fer. z' e muer. ] çait à Paris eü en deux sylabes. C'était se
Lieu afin d'y faire suer. ”
qu'on échaufe étuve contredire lui-même , et aporter une mau
Chaud comme une .
On le dit vaise raison de sa critique. = On doit aussi
le plus souvent au pluriel. Aller aux étuves. prononcer , j'eus , tu eus,il eut , nous
» Les écuyes sone bones pource mal là. eumes , vous entes comme s'ils étaient
>
ETUVÉE , s. f. [1" eczéfer.] Il se dit , écrits sans e , j'us , iu us , il ut, nou zume ,
et d'ime inanière de cuire des viandes ; vou - zute , et non pas j'eus , et encore moins
mettre du veau , une carpe à l'éruvée ; et j'e- us , etc.
des viandes même cuites de la sorte. » Une Eu , est bref au sing. feu bleu , jer ;
étuvée de pigeoneaux.
ÉTUVEMENT long au pluriel , qui prend l'x : feux , jeux ,
>
fication, se disent d'une place d'où l'on fait LISTE , s. m. [ évangélize , liste : ple et zº
e er
sortir la garnison . Leur usage est borné à ces é fer. 2° lon. dern. é fer. au 1 e muet >
MENT , s. m . [ Eva -nou - s, noz- iceman : 1 " Rem. * Bouhours pensait qu'évaporation
á fer. je muer. ] Je m'évanouis , tu t'éva .
> n'était usité que dans le propre , et qu'on ne
nouis , il s'évanouit ; nous nous évanouis- dit pas l'évaporation de l'esprit, comme on
SONS , vous vous évanouissez ; ils s'évanouis dic , un esprit évaporé. L'Acad . dit au con
sent. Je m'évanouïssais ; je m'évanouïs ; traire qu'il est aussi d'usage au figuré.
nous nous évanouïmes, vous vous évanouïtes; * Le P. Rapin done à s'évaporer le sens de,
ils s'évanouïrent. Je me suis évanoui , ecc.. avoir de la vanité , penser avantagetiseinent
Je m'évanouirai; je m'évanouirais . Que je de soi- même . » Homme profond et savant ,
mévanouisse, (bon pour le prés.et l'imparf.), qui , bien loin de s'évaporer , a assez de
ie = 1. " Tom : modestie pour se défier deses lumières. — Il
s'évanouissant ;زévanoui ,,ië. -
t.
crève , il se lève , ( è moy .) et cette pénult. poinEvei
devient multe er brève , quand elle estsuivie ller , Réveiller . La plupart des Au
d'une syllabe masculine . » Achever ; il se teurs confondent ces deux verbes dans le
leva , il creva .
propre. Cependant, dit Bouhours , il semble
ÉVÉCHÉ , ÉVÊQUE , s. m . [ Évêché , qu'ils ne signifient pas tout-à-fait la même
éveke : 1 re é fer. 2° e ouv. 3 e é fer. aur" , e chose. Le pse dit proprement par raport
muer au 2d. On faisait aútrefois Evêché , à une heure inai
réglée
re
; le żd par rapore å un
tems extraord le
. » Son valet 1 éveil tous
Archevêu ké féminins. Ils sont àà préPrélat
sent cons les matins à s heures . » Il ne s'est éveillé que
tamment masculins . ] Evêque ; Prélat du du
premier ordre dans l'Eglise , chargé de la fort card. „ 'M. Le Prince vouloit qu’on le
conduite d'un Diocèse. = Evêché, se dit , et réveillâ: toutes les fois qu'il arrivoit un
du districed'un Diocèse sujet à un Évêque. courrier. » Un grand bruit m'a réveillé en
» Il fait la visite de son Evého. » Cer Eve- sursaut.
. On voit , par ces exemples 9
ché est fort étendu . Acad. ( En ce sens on dit qu'éveill ?r va à ce qui est doux , ordinaire,
plutôt Diocèse ) , et de la dignité épiscopale: naturel; au lieu q'ie réveiller emporte quel
» Prétendre à l'évêché; et du siège épisco- que chôse d'irrégulier et de subit. Bouh. -
pal : » Cette ville a été érigée en Évéché. » L'Acad. n'a pas goûté cetre distinction , qui
Depuis peu Nanci est un évê hé ; et surtout parait juste : elle ne met point de diférence
du Palais où demeure l'Évêque : » Il est logé entre ces deux verbes. — Suivant l'Ab.
à l'Évêché. Girard , Éveiller , est d'un usage plus fré
On dit, proverbialement , se débatre de la quent dans le sens litéral , et réveiller dans
chape à l'évêque , contester sur une chôse , le sens figuré. L'un se fait quelquefois sans
où l'on n'a point d'intérêt . = On a dit le vouloir ; l'autre marque ordinairement du
de
d'abord , d'Evêque devenir aumenier , puis dessein . » Le moindre bruit éveille ceux , qui
"
par corruption on a dit meinier , passer d'une ont le someil tendre. » Il faut peu de chose
belt leencô
charerge n rge infeéri eure . =ÉvOn réveiller une passion , qui n'a pas été
di : unà une
chiecha regard bien un pour
ê- pa rfaitement déracinée du cãeur. Voy . les
que ; pour dire qu'une persone de basse con- SYNONYMES FRANÇOIS de M. l'Ab . Roubaud.
dision peut se présenter devant un grand Sei- Depuis quelque temps , on emploie plus
r
fréquemment éveiller au figuré. On éveille
gneu
ÉVE. IL , s . m . Éveiller , v. acr. (mouil- les choses , comme les persones . M. de Lille
lez l'l finale du 1 ° , et les deux ll de l'aître : dit , dans les Georgiques , que l'Auteur de la
er
>
1 " é fer. 2° é fer. aussi au 2d. é-veil : eveglié , Natúre n'acordant ses fruits qu'à nos soins
re
zº é fer.
.leDeva
il3 eveil ntller
, évei a , ,etc.
l'e muet le zde ent moy :. vigi
deviévè-glie
pron. lans
Voul ut,que l'indigence éveillât les talens.
évè-gliera . ] Eveil , est l'avis qu'on done à » Le mérite comence par éveiller l'envie ,
quelqu'un d'une chôse qui l'intéresse ; et à mais il peut toujours la désarmer par la mo
laquelle il ne pensait pas. » C'est lui , qui dération et la modestie.Mme. de Genlis.
m'en a doné l'éveil . Acad . » C'est moi , qui >
ÉVEILLÉ , ÉE , adj.Gai, vif. „ Vous êtes
.
donai l'éveil à nos Astronomes. ( sur une co- bien éveillé aujourd'hui. » Il a l'esprit éveillé ,
mère qui paraissait ) Marm . » La difficulté les yeux éveillés. - En style proverbial : » :
Ey E E VE 183
est éveille comme une potée de souris. = ÉVENTÂILLIER , ÉVENTÂILLISTE , S.
e
Ardent : » Il est fort éveillé sur ses intérêcs. m. [ Evanta-glie , gliste ; 1 " é fer. 2 et 3 °
= Femme fort éveillée , coquette.= Subst. lon .Mouillez les 11. ] Dans le Dici. Gram .
» C'est un éveille , c'est une petite éveillée. on dit que le z ' ' sc dic de celui qui fait les
ÉVÈNEMENT , s. m . [ Évèneman : r1 e éventails ; et le 2d > de celui qui les vend.
é fer. 2zaè moy. złemuet.]
3 1 °. L'issûe de L'Acad. ne dit que le ad dans cesdeux sens.
quelque chose. »» L'évènementd'un procès , Le Dict. de Trev. écrit Eventalier , et ren
d'une afaire. » Je ne réponds pas de l'évène- voie à eventailliste.
ment. » Vous chargez- vous de l évènement , EVENTE , Í E , adj . et s. [ Évanie , té
e
re
etc. A tout évènement > adv . A tout e ; " et 3º é fer. 2€ lon . ] Qui a la tête
hasard , quoiqu'il arrive. I
> = 2°. Aventûre légère , qui est évaporé , étourdi,» Homme
remarquable. · Ce Règne est plein d'évène- bien éventé. » Femme bien éventée . » C'est
mens. 1 Cette histoire est remplie d'évène- un éventé , une jeune éventée.
mens extraordinaires . ÉVENTER , v. a. ÉVENTOIR , s. masc. re
Evènement ,Accidene , Aventûre. (Synon.) [ Evanıé , toar ; il1" é fer. 2€° lon. )] Even
er
Le r " est le not convenable pour les fairs ,ier ,.c'est 1°. Doner du vent en agitant l'air
qui concernent l'État ou le Gouvernement;. avec un éventail . » Il a un domestique, qui
le 2d se dit de ce qui arrive de fâcheux , soit
l'évente quand il dîne. » S'eventer àpour se
à un seul , soit à plusieurs particuliers
> : aven- rafraîchir : = 2° . Exposer au vent é l'air.
zure, dit quelque chôse de plus personel et » Il faut évenier ce meuble. = 3º. Doner
-Il de l'air. Eventer une mine , et par - là la
diene pius du bonheur que du malheur. — Il »
semble aussi que le hazard a moins de part rendre inutile. = 4'O . On dit , au figuré , 9
dans l'idée d'évènement , que dans celui d'ac éventer un dessein , un secret : et prover
cident et d'aventêre. Les révolutions d'état bialement , dans le même sens , éventer la
sontdesévènemens : les cbûres d'édifices sont mine , découvrir une afaire secréte et la faire
des accidens : ce que les jeunes gens apellent échouer.
(si mal à propôs) de bonnes fortunes, sont ÉVENTOIR , sorte d'éventail fait grossiè
des avenclires. „ 'La vie est pleine d'évène- rement , servant principalement aux cuisi:
mens , que la prudence ne peut prévoir. niers pour allumer les charbons.
La plupart des accidens n'arriveni que par EVENTRER , V. a. [ È vantré : 1" et,
défaut d'atention . » Il est peu degens, qui dern. éfer . 2 lon. ) Fendre leventred'un
aient vécu dans lemonde , sans avoir eu animal , pour en tirer les boyaux. S'e .
quelque aventure . Gır . Synon . ventrer , se rompre quelque partic vers le
EVENT , s. m . [ Évan: 1" é fer. 2° lon .] ventre , par quelque efort , ou à force de
Mauvais gout d'un aliment ou d'une liqueur , çrier, Figurément et bassement , faire
qui comence à s'altérer. » Jambon , lard les derniers éforts.
vin , qui sent 1 évent. » Ce vin a de l evené. EVEQUE . Voyez ÉVÊCHÉ.
Mettre à l'évent , c'est au contraire , EVERSION , s. f. [ Evêrsion , en vers
mettre à l'air. » Au Lazaret , on met les ci-on :'7 " é fer. 2 & ouv . ] Ruine , rena
marchandises à l évent. Doner de l'évent versement d'une Ville , d'un État. On dit
à un muid de vin , y doner de l'air , en fai- dans le Dict. Gram . que ce mot est peu
şant une petite ouvertûre par en haut. usité . L'Acad. le met sans remarque.
Figurémene, (style plaisant et critique ) Tête EVERTUER ( s') v. réc. [ Evêrtu -é : 1" .
e
à l'évent, homme étourdi et léger. »1. C'es
C'estt et dern. ė fer. 2° ê ouv. Devant l’e muer
une tête à l'évent : il a la cére à l'évent. l’u est long ; il s'évertûe. Au futur et au con.
* Quelques uns disent , au vent, mais mal. ditionel cet e muet ne se pron . pas. Il s'éver
>
re
EVENTAIL , s.m .'[ Évantail: 1" é fer. tuera , s'évertuerait. Pron. evercúra , . túrè. ]
>
qui se replient r unssur les aútres , etdont tué , pour se tirer de la misère oùil étaic.
on se sert poules
s'éventer.
Jardinier , railler En termes de ÉVIDEMMENT , adv . ÉVIDENCE , s .
un arbre en éventail , c'est f. ÉVIDENT
lui en doner la forine.
ENTE >
те
adj . [ Evidaman ,
e
dance dan danie : 71 " é fer. 3 ° lon . ex
184 E VI E VO
er
cepié au 14. ] Evidene est ce qui est clair , est seul , mais il est bon , comme régime
est relatif de la persone » Le lapin évite par
njanifeste. Evidence , qualité de ce qui est
evident. Evidemment d'unemanière evi- là à ses petits les inconveniens du bas âge.
dente. » Cela est évident.. » Vérité , preu- Bufon . » Jeveux vous éviter l'ennuide trou
ve , tausseté é idente. » L'evidonc d'une pro ver cet hoinin : maussade. Marm . Alors il
position , d'une vérité , d'une fausseić . » Cela signifie épargnor et il en a les régimes.
>
paraît évidemment , avec evidence. - Met- L`Acad. ne le met pas en ce sens. Ce peut
-
Rem . En Anglais , Evidence signifie té- Poète Santeuil signait toujours Sinteul
moin. Le Traducteur du Procès de Charles parce que sa famille n'ayant jamais sigaé au
I. se sert en français de ce moc dans le mê treinent il ne voulait pas changer. La
me sens : c'est un anglicisme grossier. Monn .
* M. Targe , Traducteur de Sinoliet ,, dit EULE , long dans moule et vedle bref
aussi : » Il soutint qu'il n'y avoit contre lui dans les aûrres , seule , girºule , etc.
aucune évidence ( preuve par témoins ) , mais EUNE , long dans jeiine , ( abstinence )
>
seulement, des conjectures et des oui-dire. bref dansjeune ( qui n'est pas vieux. )
ÉVIER , 5.m . [ E -vie : Lé fer. ] Con- EUNUQUE , s.'m . Châtié. Il ne se die
duit par où s'écoulent les lavûres d'une cui- que des hommes.
sine. ÉVOCABLE , adj. ÉVOCATION , s. f.
EUIL est toujoursbref. Seuil , fauteuil , ÉVOQUER , v. .a. [ Evokable , tacion', ké';
etc. Mouillez l'l finale. Voyez Eur. I" é fer . ze dout. au 14. ) Evocable , qui
EUILLADE , voyez BILLADE . - C'é se peut évoquer. Il n'est d'usage qu'au Pa
tait l'ortograph
Auteurs e de Mulherbe et de plusieurs lais. Evocation et évoquer expriment , 1°.
de son temps , l'action d'apeler , de faire venir à soi , en
ÉVITABLE , adj. Éviter , v. act. [ pre parlant des âmes , des esprits.» L'évocation
e
é fer. 3 dour. au 2d. ) Évitable , qui peut des démons , desdesombres. » Eroquer les es
être évité . L'Acad. ne le condamne pas , morts , les démons. Le
prits , les amnes
mais elle dit qu'il est peu d'usage. Nous Peuple croit que les précendus Nécroinan.
= 2° . L'action de
avons plusieurs mots composés , qui sont ciens ont ce pouvoir.
très usités , quoique les simples ne le soient tirer une caûse d'un Tribunal à un autre. »
pas : comme inexorable , implacable , irré- du Parlement , au
Evocation d'une afaire >
de nuisible ou de désagréable.»» Eviter les ter. ] Evolution , moủvement que font les
périls , les écueils , le combat , les ocasio's , Troupes pour prendre une nouvelle dispo
>
les querelles , etc. Eviter les mauvaises cons- sition: * Evoluer , faire des évolutions. =
tructions les équivoques , en écrivant
> Ce verbe estun néologisme, sur lequel il faut
etc. = Il régit de et l'infinitif : éviter atendre la décision de l'usage . » L'Armée de
de secomettre de déplaire , etc. ou que , France s'était bien trouvée de la faculté d'é
avec le subjonctif, précédé de la particule voluer.. Anon ..
ne : » Henri voulut éviter que Louis ne príc ÉVOQUER. Voyez ÉVOCABLE.
parti dans la querelle. EUR , bref au singulier , Oleur , ma
etc.
Rem . Plusieurs , dit Vaugal.s , font ré- jeur , etc. Long au pluriel , odeurs
EURE , pénultième douteûse. Si le mot
gir le datif à éviter , et disent , éviter aux
inconvéniens. Il faut dire en ce sens , ob- est dans le cours de la phrâse elle est lon
vier . - Çe régime ne vaut rien quand il ve. » Une heure entière , la mijeure partie 9
etc,
EUX EXA 185
etc. S'il la termine , elle est longue. » J'att gneux. » Récit , compte exact. » Exacte
rends depuis une heure : » Cette fille est perquisition , relation exacte. Exacle
majeure . meni , d'une manière exacte. » Suivre exac- .
EVRE , Pénult. longue , soit que l'e soit tement les ordres qu'on nous done. 1
fort ouvert , orfèvre , levre ; soit qu'il soit Rem. 1 °. Exact "régit à devant les noms
moyen , cheyre , lièvre , etc. et les verbes : Exaci à tous ses devoirs :
EUROPÉEN ENNE adj. Qui apar
> » Exact à payer , à tenir sa parole , etc.
ļient à l'Europe. L'Abé du Bos , M.du Pan , 2 '. Exactement cst un des mois à la mode.
et autres disent Européin. L'usage er l'Acad. On en fait une selle à tous chevaux , et
les condamnent. On doit le passer aux poè- »on. Cela
lui estdone toute sorte de significations.
exactement vrai . » L'eurs vaches
( es.
Quel frein arrêteroit l'avidé European ? meurent exactement de faim . » Conjecture
exactement ingénieuse. » . L'Auteur scmbloic
Mais puisqu'il a bravé les flors de l'Océan , erc.
La Liberié des Mers , par M Cuxilhe. exactement se jouer avec les grâces. Journ.
EUX. Quelques Auteurs , commela Mor- de Mons . -- C'est un vrai abus des ter
roie , l'Abé Girard , etc. écrivent eus , ceus , mes .
curieus , merveilleus , etc. Cette ortogra- EXACTEUR , s. m . Exaction , s. fém .
phe est raisonable , mais l'usage y est con- [ Egzak-teur, cion , en vers , ci-on : ?"
traire. Elle serait bone à établir. Elle sim- è moy. ) Exaccior est l'action par laquelle
pliferait lesigne du pluriel , et se raproche- on exige durementplus qu'il n'est dû. Exac
cherait de la prononciation ; puisque l'r teur , celui qui esi commis pour exiger des
voyelle. prononce coinmeune's
finalse droits , et qui lesexigeavecdûreté.Faire
devant une de grandes , d'horribles exactions. Exac
EUX est toujours long : deux , creux teur dur , impitoyable. 1
heureux , etc. L'x ne se prononce pas de- EXACTITUDÉ , 5. f. [ ;" è moy . ] Soin
vant une consone . Il se prononce comme un que l'on aporte pour faire exactement les
a devant une voyelle. choses. » Exactiiude dans les afaires. » Elle
EUX , pluriel du pronom personel lui. »
Il ne
est exacte à bien prier ; mais elle n'a pas
Ils ont eu querelle entre eux. autant d'exactitude à remplir ses autres do
s'emploie pas tous seul au nominatif. » Eux voirs.
et leurs bestiaux soufraient également de la Rem. M. de Vaugelas avait vu naitre
famine. Hist. d'Angl. Il falait : Ils soufraient ce mot , contre qui tout le monde s'écriait ;
.
es
des muct. 1Exact seditdesperson
chồsesquioneraport à lapers esa
one.» درIii
I
gère.Exagérer
crime , les unevictoire,l'énorm
défauts deceuxqu'o n itén'aime
d'un
est fort exact , régulier , ponctuel , sol. 1
justice au génie et à l'éloquence de ces deux même style , s'examiner. Cer habit comence
Ecrivains célèbres. à s'examinir. Acad .
Rem .. Exagéré ne se dit que des choses. * EXAMINATION . Mor forgé peu heu
Eloge exagéré , louange exagérée. * Dans reusement. Nous avons examen qui á le
le Mercure , on le dit des persones. » Plai- même sens,et qui est d'un grand usage.
>
gnons ses persécuteurs et ses admirateurs EXAUCER , v . act. [ Egzo : 6; " è moy , re
exagérés , ('de J. J. Rousseau . ) dern . é fer. Devant l'e muet l'au est long !
EXALTATION , s. f. EXALTER . v. act. il exaûce , exaứcera , etc. ] Ecouter favora
[ Egzalta -cion , té; 1" è moy:. ) Exalta- blement > et acorder ce qu'on demande. Il
tion ne se disait pu
que du Pape ;; de la croix, régir les choses et les persones. » Le Ciel a
>
de la toi . De is quelque temps , comme exaucé nos væux . » Dieu a exaucé son peu
les téres sont fort exaltees , on parle beau- ple. » . Si vous le priez avec confiance , if
coup d'exaltation de rêre. » Que reste- t- il vous exaucerą .
de cette subversion totale des principes ? EXCAVATION s. f. [ Ètskiva -cion ; 1 "
Un égoïsme impardonable , et une exalta- è moy . ] L'action de creuser : l'excavation,
tion de tête , qui en impose au coeur , et des fondemens ; = - Le creux qui se fait dans
tue le sentimeni. =
= Exalter, c'est pro- quelque terrein . » La rivière a fait en cer
premene louer , vanter > élever par le dis- endroit une excavation .
cours.' » Exalter un homme qu'on estime ; EXCÉDANT ANTE , ou EXCÉDENT ,
re
exalter son mérite. * .Dans le sens d'élever , adj. [ Ekcédan , dinte , té è moy: 2 é fer.
c'est un anglicisme. » Par le même
meine principe zlon . – L'Académie , le Diće. de Trev.
qui avoit fait exalter les Apôtres de la plus Danet , Richelet , le Dicti d'Ortographe
vile des professions. Prévôt. Hist. des Stuarts.. écrivent excedant avec un a mais exce
Rem. Mme. de Sévigné emploie , en badi-: dent est plus conforme à l'analogie : excel.
nant , exaltation , pour promotion. » Mon lent , succulent , etc. etc.] Qui
>
excède. »;
S. m . » S'il
petit Colonel m'a écrit , et à son Oncle , les sommes excedentes.
pour vous doner part de son exaliation, se trouve plus de cinq cens livres , vous
On le dit au figuré , du style ; et il expri. aurez l'excédent.
me le même défaut qu'exagération. » L'exal. e
EXCÉDER '; v. act . [ Ekcédé : 11€ è moy:
tation du style...et la pédanterie philoso- 2° et 3; é fer. Devant l’e muet , le second
phique s'acordent mal avec la modeste sim e 'se change en è moyen : il excède , excè
plicité de l'histoire. Ann. Lit. Dans le Mera dera , etc.
cure , on dii exalration , tout seul. „ C'est de.
) Outre- passer ', aller Dette
»» Excëder son pouvoir . au» -delà
encore là de l'exaltation . On dit aussi qui excède cent francs . = Traiter à l'ex-.
un esprit exalté , une imagination exaltée ; cês soie en bien , soit en mal . » On vous
mais on ne dit point un Orateur , un Poètea fait si bone chére , ou tant de complimens
exalté's , ni comme dit M. Linguet , des qu’on a nous excedés. » Cet homme est im
>
:
spéculateurs exaltés.Ce terme métaphorique, portun ', ou grand parleur , ou railleur : Il
tiré de la chimie , ne se dit point des per- nous excède. Style famili» erDes
, badin
Notair, es
ou, cha
des
sones . grin . Fatiguer.
EXAMEN , s. m . EXAMINATEUR , s. m. contrats , des arrangemens , tout cela m'ex
re
.
Examiner, v. act. [Ègzumène ; 1" è moy. cèle à périr. MARIN , Amante Ingenue.
3º è moy. aussi : l’e muet surajouté très- Rem . Bossuet lui done le sens d'errer ,
bref: Egzamina -teur , ne. ) Examen ,recher » On ne laisse au
tomber dans des faûtes.
che , discussion exacte . Examiner , faire ement
cun lieu à l'égar , quand on ne par
l'examen de... Exuminateur , qui a la co- done pas à ceux qui excèdent. C'est la tra
mission d'examiner . » Subir l'examen ,faire duction trop littérale de cette parole du
>
e
Examiner sa conscienc , un écolier , un Excéde n'a
livre , un écrit , etc. Examinateur des li- pas cette signification en français.
1
? 7
EXC Exc 18
Titre de
lent. Titre
S'excéder régic de : » S'excéder de tra . lent. dignité , qui n'est en usage
de dignité
wail , de débauches. On dit aussi , êtreex- qu'en parlant des Sénateurs de Venise. On
celé de visites , de complimens. Le dit au Doge , Sérénissime Prince , et aux
participe est à la mode. On dit absolu- Sénateurs , excellentissimes Seigneurs.
>
ment, » Je suis excélé' , je n'en puis plus. Hors -delà, on ne le dit que dans le style
» Etes-vous un peu fatiguée ? Il'faut être familier. » Son vin est excellentissime. »
e: célée , anéantie. Coyer. » Il passe sa vie Ce discoursest excellentissime. re è
sur un lit , dans un fauteuil , dans un car- EXCELLER v . neut. [ Ekcélé : te
e
fosse : encore esi - il souvent exce'de'. Id. moy. 2° et 3 ° é fer . - Devant le muet ,
EXCELLEMMENT, adv.. EXCELLENCE, le żd
ad e se change en è moy..il excelle
s. fém . EXCELLENT , ENTE , adj . [ Fkcéla- ou excèle": excellera , ou excèlera,etc. )
man , lance , liin, lante: 1" è may . 2° é Avoir un degré de perfection au-dessus de... 1
fer. 3 ° lon. excepté au premier. Riche Il régit.en ou dans pour les choses , et sur.
let écrit excelenment , par une suite des ou par - dessus pour les persones. » Il ex
mauvais principes qu'il s'était forınés sur la celle en poésie , en peinture ; dans tous les
prononciation des aliverbes : il voulait qu'on genres , etc. par - dessus , on sur tous les
prononçat la première m comine une n : aútrcs , au -dessus des autres. re e
elle ne se prononce point. ) Excellence , EXCEPTÉ , prép . [ Etcèpté : 11€ et 2' è
degré de perfection ·au -dessus des aútres. moy. 3 ° é fer. ] Hors : à la réserve de.
Excellent , qui excelle. Excellemment , Quand il précède le nom , il est indécli
d'une manière excellente. » L'excellence de nable. » Excepté une femme ,, exceptecent
cette méthode est conưe : » Cette musique persones , et non pas exceptée , ou excep
est excellente, » Excellent Musicien , Poeie , iées. Quand il suit les noms , il devient
Orateur . » Excellent livre , excellent hom- déclinable : » Les femmes exceptées.
me. » Il peint , il écrit excellemment. Quelques-uns lui font régir de et l'infinitif.
Par excellence , adv . 1 °. Excellemment. » Excepté d'en avoir un extrême besoin .
» Cela est beau par excellence . =
manière
De Ce régime n'est pas trop sûr. L'Académie
2 °. De
= 2°.
que ce qui parait commun à plu- n'en done point d'exemple. * D'autres
sieurs, soit comme le nom propre , le pro.
> font pis encore , et y ajoutent
> la négative..
pre caractère d'un seul..”» Le sage, par ex Excepté de n'avoir perdu le sens , on ne
cellence. « C'est donc là l'homme à la mode, peut pas dire ce que vous dites. C'est un
l'honne aimable par excellence ! Marm . · gasconisme. On doit dire , à moins que >
*pourLeibnitz dit , dans le sens eisellent > d'avoir , etc. = Pour la conjonction que,
dire , dans le sens rigoureux . » Ori- qui l'acompagne quelquefois, elle régie l'ina
gène cite le livre du Pasteur parmi les li- dicatif ', quand excepté est pris dans son
vres divins , ce qu'il n'entendoit pas dins sens naturel. „ Ils se ressemblent parfaite
le sens excellent et rigoureux . C'est ment , excepté que l'un est plus grand que
un latinisme scolastique. l'autre : mais dans le sens d'à moins que ,
dit , excellºne
ditOnexcellent à. „ Lapour : Mme
morale . de Sévigné
chrétienne régitmele voir
est ilvenir subjonctif . » Je
, excepté que vous prie de
vous n'ayiez
excellente à tous les maux ; mais je la veux des afaires plus pressantes. Alors la négative
chrétienne : elle est tropcreûse ettrop inu-
tile autrem:ent. ne est d'usage . – A moins que est plus usité
rne
et plus sûr . ER ION
Rem. Un - Auteur mode a dit : le plus EXCEPT , v. act . ExcePT , s . f.
>
excellenepourle
étant
meilleur : mais excellent
déjà un superlatif , n'est pas suscep
[Èkcepté , etcèp -cion; ileeter 2 è moyen ,
e
re
Hist. d'Angl. Voy. PERSONEL à la fin . pour , excite dans moi. - Et Marsolier.
20. On dit aussi', adverbialement , avec ex L'indignation que son discours lui avoit
Es. Boileau dit , par exces et Mme de excitéc. Dites , avoit excitée dans elle.. -
Coulanges , dans l'escls. » Les Romans y Corneille l'emploie avec le même régime
son loués par excès Boil. » Laides par ex dans le sens de susciter . ;
cès. Ido » J'en prends ( du café ) dans l'ences. Qu'il t'exrise par tout des haines immonelles.
Coul.
Percharite .
EXCESSIF ; qui excède la règle , la me
stire , etc. » Froid excessif ; chaleur crces- EXCLAMATION , s . f. [ Eksklama-cion ;
sive. Travail excessif ,dépense exces- 1", , moy. ] Cri quel'on fait par admira
sive. Avarice , prodigalité excessive. = tion , par joie ; par indignation . Les CO
Il se dit des persones. Il y a des hommes , Oratcurs modernes prodiguent les exclama
bienn , cions. Elles leur servent le plus souvent de
danss le bie
qui sont excessifs en toué , dan
comme dans le mal. fiaison et de transitions. Ils les emploient
EXCESSIVEMENT; avec excês, » excessi d'ailleurs pour donner de la chaleurà leur
Temene gros. 1» Boire , louer , batre <sceso style , mais ce n'est qu'une chaleur factice:
Exc EXC 189
EXCLURE , v. act. [ Eksklüre: 1 " è moy . prit exclusive à toute aditre. Anon . - J. J.
2 lon. 3° é mucr. ) J'exclus ; nous excluons; Rouss.. done ce régime à l'adverbe. » exclusi
j'excluois, ou excléais ;i j'exclus ; j'ai ex- vement à toutes sortes de Aeurs .
VW
clu ; j'exclurai , j'exclurois , ou j'exclu- EXCOMUNICATION , s . f. EXCOMU
rais; que j'excide', que j'esxclussé ; ex . NIER , v. act. ( Ekskomunika-cior , ni- é : >
R L'Acad. mer les deux. » Les femmes sont d'excomunication , à peine d'excomunication.
.22 excluses ou exclues de... — * On doit Fulminer , lever l'excomunication . » On l'a
6 écrire au préscut j'exclus , il exclut , et non menacé de l'excomunier.
pas l'exclue , il exclue , comme écrivent EXCOMUNIÉ , s. m . » Il n'est pas permis
Certains Auteurs ou Imprimeurs. d'enterrer un erronunić , les excomunie's en
EXCLURE, 1°. Empêcher quelqu'un d'être terre sainte. - En style proverbial, on dit
admis. » On voulait l'exclûre decette com- d'un homme qu'il a un visage d'excomunié ,
.
pagnie. = 2°. Chasser , expulser. » On pour dire ,qu'il a un mauvais visage , qu'il
( l'a exclus de cette société. 3°. Empe- est_pâle , défait.
cher d'obtenir. » Ses énemis voulaient l'er- EXÇORIATION , s. f. ExcoriER, V. с
=
cláre de cette charge. = * Bossuet fait act. [( Èkstori-a -cion , rice : 1" è moy. ] Ils se
1
régir au réciproque s'exclare , la prép. de et disent , en chirurgie , de l'écorchure de la
>
l'infinitif. » Je ne crois pas que Dieu se peau. Ce sont des termes d'art , et c'est une
soie e'clus de se servir de ce moyen. Il pédanterie de s'en servir dans le discours
dit aussi , en employant l'actif : « Je ne ordinaire. On doit dire , il a un écorchüre
.
veux pas que vous vous ocupiez l'esprit de et non pas une excoriation : il s'est écorché
cette pensée, sans vous exclure cependant et non pas excories ic
la volonté de , etc. Là exclure a le sens de EXCRÉMENT , s. m . [ Ètskrémın : 1'
défendre , d'interdire. Ce dernier verbe se- è moy . 2° é fer. ] Ce qui sort du corps de
.
rait le mot propre dans les deux exemples ; l'animal par les conduits natucels.On com
maisle régime
il faudrait
du premiernevaudrait
le changer
rien: prend sous ce nom non seulementles matiè-.
, et dire : » Je ne vois res fécales , mais l'urine , la salive , ce qui
>
pas que Dieu se soit interdit le choix de sort du trés , quand on se mouche , etc. et
ce moyen. - * M. Targe . dit aussi , etre en physique , les ongles, les cheveux , et >
exclus d'avoir séance , etc. Ce régime ne les cornes des animaux. = Figurément
vaut pas
ciproque.
mieux avec le passif qu'avec lo rće
ré ( style mordant) excrement de la ferre , de
la nature , du genre humain : persone vile
EXCLUSIF , IVE , adj. EXCLUSION s . et méprisable. L'expression et basse. La
f
{EXCLUSIVEMENT, adv. [ Ėkskluzif, zive,
>
Fontaine a pu dire ,dans une Fable..
" è moyen , ; e Ion. 4 !
zion, ziveman , 1** Va- t'en , chétif insecte , excrément de la terre .
muer au 2d et au dernier.] Exclusif , qui Mais on ne doit pas imiter Malherbe , quand
aforce d'excláre.Droit , privilège exclusif ,, il dit dans une ode , sur le Maréchal d'An
Voix esclasive. = Exclusion d, éclaration cre , ( donc nous n'avons qu’un fragipent )
par laquelle on exclut. Doner l'exclusion à... Va - t'en #À la malheure , excrement de la
exclure . Avoir l'exclusion: être exclus.= terre. M. de Balsac trouvait ce mot trop bas
Fxlusivement, à l'exception , en excluant, pour un tyran.Il ne permetrait de le dire que
ouOu ne comptant pas. » Depuis le z ' du mois des rats , des mouches , des vermisscaux , etc.
B jusqu'au 21 exclusivement , c . à d . n'y com- Pour moi , je crois que cela dépend des
prenant pas le 21. styles ; que dans le style noble , co mot ne
Rem . * Le Dict. de Trév . dit l'exlusive peur jamais trouver sa place , a que dans le
pour l'exclusion ; a , ce qui est encore burleque,, le bâs comique, lemarorique ,
>
moins usité , im Auteur moderne dit l'exa il peut signifier tout ce qu'on voudra .
clusif, au masculin . » Pourétendre indi- EXCROISSANCE , 8. t. { rs-kroa-sance:
rectement l'esclusif jusqu'aux alltres com r" è moy. 3 ° ton . 4emet. } SurperHuité de
paghies ( de comerce ) . Rayn. = Plusieurs chair , qui s'engendre en quelque partie du
qu'uneslaortedes La
font régiràavaitexclusif corps del'animal.»Excroissance de chair.
prép. á : * loupeest une excroissance.
*Auteurs
Comenes'ily - Le
190 Exc E X E
Dif. de Trév . mer excrescence , et les senti- Sévigné se moque de cette expression. „Ma
mens , comme la pratique sontpartagés entre chère enfant , je vous demande excủse à la
>
ces deux manières d'ecrire ce mor. Mais mode du pays. ( elle était alors en Bretagne.)
quand on devrait prononcer excreçance , ce Rousseau 'le'Poère a employé cette manière
qui est fort douteux , l'analogie demanderait de parler populaire dans sa Comédie du Fla
>
toujours qu'on écrivit excroissance , ce mot teur . On la trouve aussi dans Mirivaux ,
yenant de croître . dans l'Ann. Litt . et dans le conte de la Reine
EXCROQUER , est un gasconisme. Il faut Fantusque , atribué à Rousseau de Genève.
écrire escroquer. Voy. ce inot. 3º. On peut dire aussi faire excủse avec
l’ablatif. „ ' Je vous fais excúse de ce qui est
EXCURSION , s. f. Course , irruption sur l'ablatif.
. — Mais cette expression n'est
lepays énemi: faire des excursions sur les arrivé . pas du
terres des énemis. beau style : elle est familière.
EXCUSABLE , adj. EXCUSATION . f. S * j'en suis au désespoir et vous en fuis excrise.
re ܕ܂ Cora .
[ Eksku -zable , za -cion : 1 è moy: 3 dour .
au ier. ]] Excusable , qui peut être excusé. Il
.
EXCUSER c'est 1 °. Justifier quelqu'un
se dit des persones et des choses, » Il est bien auprès d'un aître de quelque faứce. » Oa la
excusable . » Cette faîte est ou n'est pas excu excusé auprès du Roi.- S'excuser , se justi
sable. - Avec les persones , il régit quelque- fier. » Comment pourra-t'il s'excuser d'un
fois de et l'infinitif. » Il est fort excusable tel procédé ? Il s'en exsúse sur un défaut
d'avoir fait , etc. d'avoir cru que , etc. d'atention , etc. = 2 '. Admetire les excủses
Excusation, ne se dit qu'au Palais. Raison de... Après avoir our ses raisons , on ne peut
que quelqu'un allègue pour être déchargé que l'excuser. 3 °. Pardoner , tolérer. » 11
d'une turelle ou d'une charge publique. faut excuser la vivacité qui est sans malice.
EXCUSE , s. f. ExcusER , v. act: [ Èks-
re
.
I
Excusez -inoi ; terme de civilité , quand
P kaze , kuze : 1" è moy. 2° lon. au 110 , et on contredit quelqu'un . » L'avez -vous fait ?
devant le muer , il excủse , excủsera , etc.
er
> - Excusez -moi : c. à d. je ne l'ai pas fair.
3e emuet au " , eé fer. au 2d. ] Exusé , est Tenir pour excuse .» Je vous prie de me
1 °. Raison qu’on allègue pour s'excuser soi- tenir pour excusé.
même', ou pour excuser quelqu'un de ce REM . 1 °. S'excuser, régit de devant les
qu'on a fait ou dit. » Excûse légitimne , vala- noms et les verbes. » Il s'est excusé de cette
>
ble , ou mauvaise , sote , impertinente. Do- commission , d'entrer dans ce procès; mais
ner, aporter , alléguer , chercher , forger ce régiine ne s'emploie que quand on s'exclîse
>
excủse , employć absolument, car faire des quand l'un done beaucoup et que l'aùcre n'est
excûses et demander pardon , se ressemblent pas content. » Je vous croûve des grâces , de
fort. l'esprit, etc. -- Vous avez bien de la bonté.
-
EXECRATION , s. f. *re EXÉCRER , V. que l'analogie n'est point blessée ; car com
acr. (Egzekra-cion , kré : itº è moy. 2° é bien de substantits , qui sont terminés en
fer. ] Exécration ,est l'horreur qu'on a pour eur , et qui s'emploient adjectivement. Quant
ce qui est exécrable. Avoir en exécration . » à ce qu'il ajoute que c'est la même faûre
Etre en execration à tous les gens de bien . que si l'on disait , le pouvoir législateur ; à
=*Exécrer , détester , avoir en exécra- cela on peut répondre qu'on le dirait fort
tion.Ce mor est vieux. Deux Auteurs mo- bien , si l'usage n'avait pas déjà adopté ligis
dernes l'ont employé , un Anonyme et M. latif. Enfin , pour exécutive qu'on pourrait
Lingiet. » On detestait , ou exécruit le mons- mettre à la place , je ne le condamnerais pas,
tre qui, etc. » Ces opresseurs execrés. je le préfèrerais même : mais c'est à l'usage à
* EXECUTABLE , adj . Qui peut être exé- l'admettre.
>
de son temps , joint l'un et l'aútre de ces faut faire sérieusement et avec conoissance
mots dans la même phrase et sur le même de caûse , comme prendre femme, par exem A
objet , ce qui est un pléonasme. » Cerce illus- ple. Sev. La dernière construction n'est que .
gelas. ] I. Exemple , est ce qui peut être un sous entendu. » Elle n'en a pas prouvé le
imicé , il est alors masculin . i Montrer moindre étonement . --- Ah ! par exemple !
donec l'exemple . Prêcher d'exemple. Se ré- Th. d'Éduc. On sous entend , cela est étran
prendre exemple sur ge ou ridicule. » Vous vous trompez , ma
quelqu'un, » C'est unouhomme
gler sur l'exemple d'exemple, etc. suur , Clarinde a beaucoup d'esprit. Ah !
Faire un exemple de quelqu'un ou le cela , par exemple ! Ibid. On sous- entend
faire servir d'exemple , le punir pour inti- n'est pas possible ou croyable. » Laisse-roi
mider les autres. = Exemple , se dit quel- Aéchir , prends ma bourse , ne me refuse pas
quefois des chôscs. » Cela est sans exemple. la grâce que je te demande. — Par exemple,
» Il n'y en a point, il n'y en a jamais eu je n'ai rien à répondre à cette raison là.
d'exemple : cela n'est jamais arrivé ; on n'a Marin. Farce.
jamais parlé de la sorte. » Je vous en mor- 2' . A l'exemple de , doit se raporter au
trerai cent exemples. Alléguer , citer un sujet de la phrase et non pas au régime.
exemple. Cela ne fait point d'exemple : çe Alexandre VI. leur dona ( à Ferdinand et à
n'est pas un exemple à çiter , ni un modèleà Isabelle) cette qualité (de Rois Catholiques )
5
A l'exemple de , à son exemple , ne doit à une seule , à votre exemple , sur votre
pas être trop éloigné du nom auquel il se exemple, etnon pas à vos exemples , tur vos
raportę. » La conduite que tint Lepidus fic eremples. Et de niême avec la prép. de. » A
voir que son caractère n'avoit pas échapé à l'eexmple, et non pas aux exemples des
Sylla , malgré toute la dissimulation , dont alltres , etc. » L'Institut veut qu'on entende
il avoit taché de le couvrir. Er à peine étoit-il les bons Prédicateurs pour se former sur
entré en posssesion du consulat , qu'on s'aper- leurs exemples. Ceratti. Dites sur leur exem
ple ,
EXE EXE 193
»
ple ; comme on dirait sur leur modèle, et une exemption. » Exempcion de toutes char
non pas sur leurs modèles. En matière de ges publiques.
.
meurs,> exemple peut se mettre au pluriel . EXEMÍ , EMTE , adj . ExEMTER , V. act. e
permitez les bons exempl es , règlez-vous sur [ Ègzın , zinte , zince. " è moy. 2° lon.
lesbonsexemples de vos prédécesseurs , sur L'Acad. écrit ces mots avec un p , en
leurs exemples. avertissant qu'il ne se prononce pas. Mais
4°. EXEMPLE , ne régit ordinairement que puisqu'il ne se prononce point pourquoi
„ Îis nousont laissé des l'écrire , sans aùtre raison que l'usage ,, qu'on
des noms au génitif. Ils
>
tique un Auteur moderne , pour avoir dis : On dit que c'est un tiran : c'est la faute de
» Ils nous ont laissé l exemple de les suivre , ceux qu'il tiranise ] Exeint, qui n'est point
où exemple régit un verbe. Je ne le con- sujer &à ... Exemter , rendre exeme. Ils régis
damnerais pas si facilement aujourd'hui , sene de. » Exent de tailles , de logemens de
quoique l'on croûve peu d'exemples de ce gens de guerre. » Il est exemt de servir, » La
régime. Fénélon nous en fournit un : »» Nous Ste Vierge seule a été exemte de tout péché..
laisserons aux homines l'exemple de préférer exemt
la vertu sans tache à une longue vie. Telen .
Exemtdedela douleur
mort.
, deOnpassion , nul n'est
l'exemta du ser
5 °. * Pascal dic hors d'exemple , pour , vice. = Dispenser. » On l'a exeinté de cette
3.1ns exemple. » Des chôses si extraordinaires corvée. » Jenepuis m'exemter de ce devoir ,
et si hors d'exemple. On dit qu'une chởse de rendre cette visite.
est hors de prix , hors de raison , hors d æu- ExemT, est subst. masc. Au pluriel , on
yre , mais l'usage ne veut pas qu'on disc , dit les exeinis , ceux des gens d'église , qui ne
hors
naires
d'exemple. Il-falait dire , si extraordi- sont pas soumis , en certains points , à la
>
et quisont sans exemple. Juridiction de l'ordinaire. Au singulier
6. * On die servir d exemple ... d de ... Exem! , oficier de certaines compagnies de
» Moyse servie d'exemple à la sévère jalousie gens de guerre.. Exeme des gardes ; bìton
de Dieu. Boss. Dans cette phrase , le régi- d’exemt , charge d’exeme. » Exeint de la
nie est mal apliqué. Ce n'est pas à la jalousie Maréchaussée , etc.
de Dieu, que Moyse servit d'exemple, mais EXERCER , v . act. EXERCICE S. m .
re e
au peuple , de li sévère jalousie de Dieu. [ Ègzêrue' : " " è moy . 2° ê ouv. 35 é fer..
1
sty3.
le Prêcher
médiocred'exemple , estconserva
. » L'ordre tout au' toute
plus dusa égzéroice.] Exercer, est 1°. Dresser , former,
instruire. » Exercer des soldats , des acteurs ,
ferveursousun sage conducteur
si. Griffet
pre hoie d'exemple
,qui des
. - Crébillon nier les armes .
exerce longtems
écoliers.Onl'a S'exercer à ma
à ...» Je me
dit, instruire d'exemple.Ilne pouvait pas suis longtems exerc; à ce genrede travail. »
direprêcher d’reempledans une Tragédie. Il s'exerce à combatre :1Il est exercé à
Mais l'usage a consacré celui-ci ce n'a pas écrire.== 2°.On dit aussi exercer son corps,
adinis l'allire. Il faut dire , instruire par son
-
seâcprononce
gr e :: ; re è moy. 2° lon. ] Droit ', un acte et l'on n'exerce pas un sentiment. Et
Tome ège e
>
privil 1 1., qui exemt . » Acord
er quand on dit , exercer la liberalité , la cha
Bb
194 E X H E XH
rite'; on parle des actes de ces vertus , et non act. [ Ègzôceman , zéce': 1" è moy. 2° lon .ze
pas de ces vertus mêmes. muet au 1 ° é ter. au 2d. ] Elévation . Ele
EXERCICE , est 1º . l'action par laquelle ver. On ne s'en sert qu'en parlant de bari
on s'exerce. » Cela ne s'aprend que par un mens. » Ce plancher n'a pas assez d'exhaus
long exercice. = 2 °. Pratique : exercice sement, » Exhausser une maison , un plan
0
de piété. = ; °. Travail pour exercer le cher , etc. Voy . LEVER .
corps. » L'exercice est bon pour la santé. EXHÉRÉDER , v. act. Déshériter. Le
er
Faire exercice ou de l'exercice. == 49. Fonc 1 '' n'est que du Palais : l'autre ese du langage
tions d'un emploi. » Erre en exercice : sortir comun. Ils ne sont pas tout-à-fait synonymes.
embârrâs. » IlIl
. Peine , embarras.
d'exercice. Sr. Désheriter , c'est par sa voionté pure , priver
done bien de l'exercice à ses troupes , à ses de sa succession l'héritier naturel ou légal ;
gens. » S'il m'ataq6.ue Exerci
, je luicesdonera i bien de quel qu'il soit. Exhéréler , c'est priver les
l'exercice . , au pluriel , se enfans , pour des causes légales , de leur légiº
dit des diverses chôses qu’on aprend dans les timemême.Voy. les SYNONYMES FRANÇOIS
Académies. » Il a fait ses exercices ; des espè : de M.l'Ab.Roubaud.
ces de thèses sur les belles lettres dans les EXHIBER , v . act. ExHIBITION , s . f.
re
collèges. » Exercices littéraires , etc. bi- cion : 1" è moy . ] Termes de
[ Egzibé , -
Rem . 1 ° . Il y a bien de la diférence entre Palais. Représenter en Justice des papiers ,
.
et sans régime. Les nouveaux Tribuns entrè riens ontprétendu qu'il régit de ou à. L'Acal.
rent en exercice de leur dignité Vertot . Il ne met d'exemple que du dernier , et c'est le
sufisait de dire seul bon. » On l'a exhorté longtems à se
entrèrent en exercice.
re
EXHALAISÓN , s. f. [ Egzalèzon. "€ et convertir , à garder plus de mesûres.
>
e
Ègzalé : 1 " è moy.
EXHALER , v. act. [ Ègzalé EXIGEANT , ANTE , adj . EXIGE
re
NCE ,
3 ° é fer. ] Pousser en l'air des vapeurs , s. f. [ Egzijan , jante , egzijance : 7" è moy.
e
odeurs, esprits , etc. » Fleurs, qui exhalent 3° lon. 4 e muet. - Quelques- uns pour
une odeur agréable. Marais , qui exhalent ront demander pourquoi on ecrit exig,ant
des vapeurs grossières et malignes. » Il s'ex avecer un d , et eigence sans a . C'est que dans
hale de ces marais de funestes vapeurs.— lei" 1 " , il est nécessaire pour montrer que c'est
S'exhaler , s'évaporer. Il y a des liqueurs un participe employé adjectivement , et l'on
>
qui s'exhilent aisément. Au figuré il est sait que les participes se terminent en anı.
beau . » Exhaler sa colère , sa douleur. „ Sa Certe raison n'a pas licu pour le substantif. 1
tendresse pour Dieu s'exhale en prières en- Exigeant , se dii des persones , qui par ca
ractère exigent crop d'atencions. » Il est bien
flamées , en élans sublimes . L'Ab . Duserre
Figon , Panég. de Ste Thérèse. exigeant : elle est trop exigeante. Exi
EXHAŮSSEMENT , s. m .ExHAŮSSER , V. gence , se dit des choses , ( et seulement dans
E XI EXI 195
Exist
ces phrases ) suivant l'exigence du câs , da ss.. f. Exister
er , v. n . [ Egzistan
9 , tante , e
,
temps , des afaires ; c. å d. selon que le tance té ; ire à moy. 3 ° lon. aux 3 prem .
cas , le temps , les afaires l'exigent , le
' de- étuelfer., l'état
au dern. ] Existence , c'est l'être ac
de ce qui existe. Exister , être
mandent.
EXIGER v. act. [ Égzige ; 1 " è moy. actuellement , avoir l'être. Existant, qui
re
dern . ¿ fer. ] 1. Obliger à faire quelque existe. » L'existence de Dieu , des choses >
exige souvent sans droit et sans raison . » existe , il y a . » Il existe encore des mo
s , des traces , des souvenirsnede,
Nexiger que des choses raisonables . Exiger numenEXOR >
etc.
des égards, des atencions qu'on ne nous doit * s'est pas
ABLE , adj. Ce mot
pas.. = 2. Obliger à payer . » Exiger des soutenu , quoique employé par Corneille >
contributions » Usurier , qui exige de gros quoique sonore et énergique ; et son com .
intérêts. = 3°. Il se dit des choses : Obli- posé , inexorable , s'est sibien établi , qu'il
ger à de certains devoirs . » Votre naissance , est employé dans le style le plus noble. J'a
votre honeur , votre état exigent cela de voue que je regrette exorable , et que j'en
vous ; exigent plus de générosité , plus de desire la résurrection .
retenue ; exigent que vous fassiez paraitre Rendez-la , comme vous , à mes veux exorable.
9
plus de courage , de régularité, eic. Corn.
EXIGIBLE , adj. [ Egzigible : 1 "* è moy . EXORBITANT , ANTE , adj . EXORBI
»
dern. e mueró ] Qui peut être exigé. TAMMENT , adv. (/ Egzorbitan , tante : ég
re e
Sommes exigibles , droits, decres exigibles. zorbitaman : " è moy. 4° lon. aux deux
EXIGU , ŬE , adj. Exiguité , s . f. [Eg. prem. ] Excessif , qui passe de beaucoup la
re
zig4 , gûi , gil-ité : 11€ è moy. ] Pecit , juste mesure. » Taille ', grosseur , dépense
>
modique. L'usage de ces mots est borné au exorbitante . » Pouvoir exorbitant autorité >
style plaisant et moqueur . Repàs , reve- exorbitante . Exorbitamment S excessi.
nu , exigu i somme exigüe. » Les Ge- vement : d'une manière exorbitante. » Dé
nevois ne demandent pour consolation de penser exorbitamment..
leur exiguité. que l'assurance de ne pas su * EXORBITER , v . n. Sortir des justes
bir
des in es . »Le corps bornes. Néologisine peu heureux.» Elles
dessectmétamorphoses.Linguet
dont l'exiguité est inexprima sont extrêmement rares , ces voies extraor
ble Trad, de Pline. » L'abondance ou l'exie dinaires : elles exorbitent de l'ordre com
Brité des étrennes. De layer. Ce substantif mun . Anon . Pourquoi un nouveau mot
n'est pas dans les Dictionaires , mais depuis quand il y en a un ancien ; aussi ex a
quelque temps , c'est un mot à la mode. v de pressif ? Pourquoi ne pas dire : elles sortent
EXI!., ss. m . EXILÉ , S.s m EXILER , V.
re e
l'ordre comun.
act. [ Egzil , zilé , lelé : 1"' è moy. zº é fer. ] EXORCISER , v. a . EXORCISME , s. m.
EXORCISTE
Erilaa la même signification que bannisse- Exorciste , s. m. [ Egzorcize , cisme
ment , mais il n'a pas le même emploi . Ce cist ; 1" è moy. dern. è ter. au 1er
lui-ci est une condamnation faite en 'Justice ; muete aux aưrres. ]
> e
réable se
agExit figurémen
ditcelui td'unlieu moins
où l'on est acoutumé de
presserfortemene quelqu'un
que chose , qui est de son devoir. » On l'a
de fairequel
demeurer .que
» Pour les gens de la Cour , la
prêché , exhorté , exorcisé , mais inutile >
Bb 2
196 E XP E XP
cours , d'une harangue , pour préparer les d'Avignon , natif de Marseille, remporta le
auditeurs à ce qu'on va dire. » L exorde ne Prix , par un excellent Mémoire , qui est
doit pas être trop long , ni pompeux , etc. imprimé. - C'est un nouvel emploi du mot
= Rousseau einploie ce mot au fig. expectant. Voy. plus haut Expectation. M.
Ainsi des Dieux le suprême vouloir , Poullonne se sert aussi du mot Expectation .
De l'harınonie écablir le pouvoir . EXPECTORATION , s. f . EXPECTO
Elle ére gnit par ce sublime exorde RER , V. act. [ Ekspektora - cion , tore'; ,"
e
Le regne obscur de l'afreûse discorde. et 2 è moy. ] L'expectoration ese lI action
Ce sublime exorde de l'harmonie , c'est le d'expectorer , de chasser par les crachats les
débrouillement du cahos. L'expression est pblegmes, qui engluent les
hardie et noble.
. EXPÉDIENT S. m .
poumons.
et adj. [ Ekspédia
e
EXPANSIBLE > ou EXPANSIE , IVE , an ; ite è moy. 2° é fer. ] Subst. Moyen
adj . [. L'Acad. met le 1 "er , le Dict . de Trev. de terminer une afaire. » Trouver un ex
le 2d : le Rich. Port. les met tous deux.] pélient Proposer des expediens. » Il est hom
Qui est capable d'expansion , de dilatation. me d'expédiens. L'Acad. dic d'expédient , au
- M. l'Abé Boulogne l'emploie au figuré. singulier. Je crois que le pluriel vautmieux.
» . L'âme du Dauphin tut peut être moins Adj . Convenable , nécossaire . Il ne se
expansive : il eut plus de ce caracière cou - dit qu'avec le v. être impersonel. » Il esc
- C'est à expedient de faire ou
chant d'une vertu qui se cache. — > que vous fassiez
l'usage à consacrer cette expression . L'infinitifs’emplois
cela. quand on parle en
EXPATRIER , v. a . [ Elsparrié : " è général , et d'une manière indétinie.' Le sub
moy , dern. é fer. ] Obliger quelqu'un à jonctif vaut mieux , quand on parle d'une
quiter sa patrie. Il se dit ordinairement avec chose ou d'une persone déterminément. »
le pronom personel , S’expatrier. = On Il est expedient qu'il parte promprenient. =
a dit autrefois expatriation pour bünnisse- On dic , dans le st. fam . en êire aux ex
ment. Je pense qu'on pourrait le dire en- pédiens ; être embarrassé pour trouver de
côre pour l'action de s'expatrier. quoi vivre. » Il en étoit aux expédiens , lors
EXPECTANT , s . m . EXPECTATION , que sa mère lui écrivit pour lui demander
*
Expectant , qui, a une expectative , une es- moy. 2° et dern . é fer. ] 1 °. En parlant des
1
pèce de survivance. * Expectation , atente : chốses , les terminer promptement. » Ex
>
il ne se dit que d'une Fère de la Sainte pé.lier une afaire. Ec sans article , expedier >
Vierge , qui se célèbre huit joursavant Noel. besogne, expédier matière. — Il avait beau
Dans le Dict . de Trév. on condamne ce inot. coup d'arge
.
, de vin , de vivres
nt & Il l'a
On veut qu'on dise , l'arente des couches bientôt expedie. = En parlant des per
de la Ste. 'Vierge. On dit , dans l'Eloge de sones , terminer les afaires qui les regar
M. Cusson , fameux Médecin de Montpe!- dent. » Ce Juge expédie promtement les
lier : » Il louoit et pratiquoit la Médecine parties. » Ce Ministre a expedié beaucoup
d'expectation , que les ignorans n’exercent de monde
monde ce matin.
matin . »» Expediez cet hom.ne.
jamais. Journ . de Paris. Voyez plus bâs. = Expédier un courrier. 2 ° . Faire inou
Expectarif ; qui done droit d'atendre , d'es- rir vire. » Il a eu une maladie , qui l'a
pérer. » Grâce expectative. - S. f . Avoir bien :ôt expédié. Er par extension. » Ce
l'expectative d'un emploi , d'un bénélice : pauvre plaideur a été bientôi espé lie'. » Ce
>
e e
posa en 1776 , pour sujet du Prix , cette 2° é fer. 4 lon. 'au 2d! ] Expéditif , qui
question :»» Quelles sont les maladies dans expédie promptement les afáires, l'ouvrage.
lesquelles la Médecinc agissante est préfé- » Il est expéditif : » Elle est expéditive .
rable à l’expectante , et celle-ci à l'agis- Expedition
Expedition , action par laquelle on expédic.
>
acte de Justice. » L'expédition d'un contrat. que de celles de Physique. Ailleurs on die
- Au pluriel , dépêches. » Ce Courrier toujours experience au singelier , sur-tout
> >
voyage de guerre', sans qu'il soit besoin d'y les phrascs > comme la rime et la mesûre
ajouter militaire , pourvu que la matière dans les vers , ont produit beaucoup de fall
détermine expedition à la guerre. Il en done tes contre la languç.
ces exemples. » César partii pour cette gran- 3 °. En Physique , où le pluriel est ad
de expedition, » Il ne s'est jamais vu ex- mis , on dit , faire et non pas, avoir des
pédition plus bardie , ni plus lieurcûse que expériences , comme dit Leicniz. » On ne
celle d'Alexandre. Th . Corn . L. T.
re
saurait avancer dans le détail de la Physi
EXPERIENCE , s . f. [ Ekspéri; ance ; [ he que , qu'à mesure qu'on a des expériences,
e
>
nions ; l'essai conduit notre golit ; l'épreuve rimantal, ale ; i " è moy. 2° è fer. 4° lon . )
rassure notre confiance. Gir . Synon . Qui est fondé sur l'expériencé. Philosophie
EXPÉRIENCE est sur- tout d'un grand usa- Physique Expérimentale. » Vous avez au
ge pour exprimer la conaissance des chôses dedans de vous des preuves experimentales
aquise par un long usage . » Il aa de l'expé- de cette vérité. - Pluche l'emploic subs
-
nomé par autorité de Justice , ou qui est Auteur cité dans le Dict. Néol. lorsqu'ilfut
choisi par les parties intéressées pour exami- expire. - Cela est regardé comme une fallce
ner où estimer certaines chôses et en faire par l'Acad. et par tous les Gramairiens.
leur raport. » Nomer des experts. Convenir EXPIRATION , ne se dic que des choses.
d'experis. S'en raporter au dire des experts.L'expiration d'un bail , d'une crève. En
' EXPIATION , s. f. EXPIATOIRE , adj.
> Médecine on le dit de l'action par laquelle
EXPIER , V.act. [ Exspi-a-cion ,pi-a-roa-re, l'air est rejeté , comme on apèle inspiration,
>
re
>
pi- é : 1 " è moy. 4'lon.. au 2d.] Expier , l'action par laquelle attiré.il est Mais ou
c'est réparer un crime envers Dieu, une faûte ne le dit point de la mort , quoiqu'en dise
envers les hommes. Expiation , est l'action le Dict de Trév.
par laquelle on expie. Expiatoire , qui expie.. EXPLICABLE , adj . EXPLICATION , S.
f. EXPLIQUER
» L'expiation d'un crime , de ses péchés. v . acc. [ Eksplikable , ka
re е
Euvré expiatoire. » La Messe est un Sacri- cion , ké ; i è moy:. 3e° dout . au jer > é
fice expiatoire. » Expier ses péchés par une fer. au dern. ) Expliquer , c'ese interprétere
sincère pénitence . » On lui a tait expier sa faire comprendre. Explication , interpréta >
faûre parun long exil. tion . Explicable, , qui peut être expliqué.
EXPIRANT , ANTE , adj. EXPIRÉ , ÉE, re
Expliquer l'Écriture - Sainte. Expliquer
adj. [ Èxspiran , rante , ré , ré-e: 1'e émoy. Virgile , Cicéron. » L'explication des s0:2
e
3 ° lon. aux deux premiers , é fer. aux deux ges . » Cet article peut soufrir deux explica.
aútres , long au dernier. ] Qui expire , era diférentes
cions expl.cable
. » Ce passage est
parlant des persones et des choses. » Il est de telle ou telle manière ; il n'est pas expli
expirant. cable . Il se dit sur- tout avec la néga
tive .
Et de l'astre du jour les regards expirans.
Là son expirante tendresse EXPLIQUER signifie aussi déclarer. »
Veut que ses ôs soient ramenés. Expliquer sa pensée , ses volontés.
Gresset, Ode sur l'amour de la Patrie. S'expliquer se dit , ou tout seul >, expliqueza
Expiré , ne se dit adjectivement que des vous; ou avec la prép . sur . » Il faut vous
expliquer
thôses : terme expiré, trève expirée. - * » Il SUS -
sur cette proposition , ou là-des >
a prit la mort de Succin, expiré à Gains- Sus . * Bossuet lui done l'ablatif ré pour
boroug. Hist. d'Angl. » Cette nation n'a eu gime. » N'est-ce pas vouloir tout embrouil
que ii ou is wille de ses enfans assomés , ler , que de s'expliquer si foiblement du li
brûlés, dechiquerés , expirés dans les plus bre arbitre. - On dirait aujourd'hui , sur
bre arbitre. >
point cet adjetif verbal apliqué aux persones. s'en expliquer , mais l'ablatif n'est bon qu'a
- L'Ab . D'OLIVET l'a repris dans Racine. vec ce pronom . Voy. Developer.
Ce Héros expire. EXPLICITE , adj. EXPLICITEMENT ,
>
re
N'a laissé dans mes bras qu'un corps défiguré. adv. [ Èksplicite , ciieman ; ;" è moyen ,
Il falait : ce héros ayant expiré. 4 e muer ) Explicite , clair , formel , déve
.
EXPIRATION ,'s. f. EXPIRER , v. n . lopé : » Conaissance , foi , volonté explici
.
apelé cela , dans un aûrre ' , des barbarismes 3" é fer. Devant l’e muer, lo est long : il
>
ploits , sont aussi des expressions surannées.St. Sacrement. Exposer en vente des
101
2 Scipion fit des exploiis d'armes , qui éco- meubles , une maison , etc. Exposer de
noient ses énemis. P. Rizpin. la fausse monsie , la débiter , la répandre.
EXPLOITABLE , adj. EXPLOITANT , s . S2° . Placer , tourner d'un certain côté ,
m . ExplOITER > v . neut. et act . ( Eks- exposer au nord , au midi . = 3 °. Expli
ploa-tutle , tan , té : 1 " è moyen , 3 dout . quer , faire conaitre : »» exposer ses pen
au 1"" , lon. au 2d , é fer au "3": ] Exploi- etc.
ter a deux significations. 1 °. Doner des ex-
ses sentimens
sees, Exposer , les raisons , les motifs,
sa comission , etc. — 4 ". >
>
1
ploits , des assignations. Alors il est neut. Mettre en péril . Exposer sa vie , sa per
1
Ta » Les Sergens du Châtelec ont droit d'ex- sone . En ce sens , il régit à devant les noms
ploiter par tout le Royaume. == 2°. Ex-:- es les verbes. » Vous m'avez exposé à un
ploiter des bo s les abatre , les façoner . trop grand danger , à périr , etc. Il s'ex
>
Expl orer une terre , la faire valoir par ses pôse sans crainte à tous les périls. Il s'est
>
mains. Exploitant , qui exploire , ne se exposé mille fois à mourir , à être tué. »
er
dit que dans le sens ; mais exploitable Être exposé à la mauvaise humeur , etc. à
s'emploie dans les deux significations d'ex- être insulté , etc.
ploiter. Qui peut être saisi et vendu par EXPOSITION s. f. [ Èkspozi-cion ; re 5
l'action d'exporter, de transporter hors d'un avertit qu'il se dit plus ordinairement d'un
Etat des marchandises. Exportateur ,celui Courrier. Il ne parait pas que l'usage soit
qui exportc.
tion . .
— l'Acad.
Exporter, plusqu'exporta-
ne met
quoique nouveau , conforme à cette remarque:. == Adv. A
A
dessein. » 11 l'a fait exprés, ou tout exprês :
est trèsbien établi. Exportateur a besoin on ajoute quelquefois pour , etc. » Votre >
du sceau de l'usage. Il est dans l'Ann. Lit. raisonement est fait exprés pour vous do
EXPOSANT, ANTE , s. m . etF.f Expo- ner du chagrin. Sev .
sé , s.m .[ Èkspozan ,zante, té : 1" è moy . ,
> EXPRESSÉMENT , en termés exprês. » Dé .>
200 EXP EXT
CT
fendre , comander expressément. 11. J Ils expriment l'action de chasser , de
Rem . 1 °. On dit une loi expresse , et un déposséder. « On l'a expulsé de sa terre , de 3
terme expressif . Le premier signifie clair , son bénétice. » L'expulsion des Maures , des
précis , formel; l'autre signifie , qui exprime Juifs. — L'Académie ne done le verbe que
fortement ce que l'on veut dire. Mnie. de comme un terme de Pratique. Cependant
* B ... a employé l'un pour l’alır.e. » Le prin- ' on le dit hors du Palais ;mais seulement dans
cipe d’exclûre les feinmes de la succession le style fainilier. re
au trône étoit adopté en France depuis un EXQUIS , ISE , adj . [ Ekski, líse ; ile è
tems immémorial , ec avoit aquis toute l'au- moyen , 2 ° long au 2el. ) Excellent en son
thenticité par la loi la plus expressive. Hist. espèce. » Vin exquis , viandes exquises ,.
tra
d'Angl. Il falait , ' par' l. loi la plus ex- vail exquis. Goût , discerneinent exquis. =
presse . Il se plait à suivre , sur tout au masculin.
2º. * On disait aútrefois , cet Auteur y Le féminin peut quelquefois précéder.
est exprès c. à d. en parle expressément.
> Mille bon "bons , mille exquises douceurs
Bossuet a employé cette manière de parler. Chargeoient toujours les poches de nos Sæurs.
Ververt.
» Ce ne sont pas seulement les Pères latins,
qui établissent le retour d'Enoch : les grecs * EXQUISSE. Barbarisme. Voy. ESQUISSE
y sont exprès. - L'Ab. Guénéea EXTASE , s . f. EXTASIER , v . act . Ex
dit tout
récemment. » L'écriture y est expresse. - TATIQUE , adj. [ Estiese , tazi-é , tatike ;
re
Cette locution est surannée. Ir è moy . 2€ lon . au 1er . dern . e muet au
er
EXPRESSIF , IVE , adj . EXPRESSION , S. I
et au dern . , é fermé au 2d . ] Extase ,
f . [ Ètsprècif, cive, cion : 1 "* et 2' è noy.: ravissement d'esprit . » Être en extase : avoir
z lon . au 2d. ] Expressif , énergique , qui des extâses. — Figurément, et par exagéra
exprime bien ce qu'on veut dire.» Terms, tion , Admiration . » Ravir en extase , être
ton , geste expressif. » Manière de parler ravi en extase. » A tous ces discours , il
très -expressive. Voy. Exprês , Rem . -1 °. demeurait en extase. Volt. Il était étoné , et
EXPRESSION. 1 ° . Action d'exprimer le sue ne disait mot. = Extasier ne se dit que
de quelque chose. = 2. Manière dont on dans la 2de acception .» Ce Prédicateur nous
se sert pour exprimer ce qu'on veut dire. » a tous extasiés . » Tout le monde a été
Expression noble , élégante , ou basse, tri- exiasié. » Il y a bien des gens qui s'extasient
viale .., etc. Voy. MOT 3 °. En termes aisément. - L'Aul. Tr v. le Rich . Port.
de Peintûre et de Sculptúre ; représentation ne l'admettent qu'au réciproque et au pas
vive er naturelle des passions. sif. Je crois pourtant qu'on peut le dire à
EXPRIMABLE , adi. EXPRIMER , V.act. l'actif , comme dans le premier exemple .
re e
[ Èksprimable , me'; 1** è moyen , z. dout. Extacique s'emploie dans les deux sens. »
au sér , é fer . au 2d. ) Exprimer c'est , 1 ° . Ravissement exiatique , transport extatique.
>
tirer le suc d'une chose en la pressant. L'exiatique grimace d'un faux béar. Rous
2 ° Enoncer , représenter par le discours ce
2°. Semu .
re
que l'on a dans l'esprit. » Bica exprimer sa EXTENSION , s . f. [ Èkstan-sion : 11ė
pensée sa douleur sa reconaissance . » moy. 2° lon . ) i1 °. En Physique , étendue .
Ce mot exprime bien la chose. » Ceste pensée Extension en longueur , largeur et profon
est belle , mais elle est mal exprimée . deur. = 2º. Action de ce qui s'étend. »
") -
un discours , dans un poèine , dans un fa-ta 4 °. Explication dans un sens plus étendu. »
bleau . Extension d'une loi , d'une clause , etc. Mot
EXPRIMABLE , qui peut être exprimé . Il par extension , signifie telle
quiEXTÉNUATION autre chose.
d'exprimer.
n'est usité que dans le 2d sens , s . f. EXTÉNUER , v .
Il ne s'emploie qu'avec la négative. » Il n'est act . [ Eksténu -a -cion , nu -e : 1 " è moy . 2
"
WENT,moy.adv.[2ėÈkstéri-eur,
nėè
eure , ëureman : extinction de voix , extinction de chaleur
fer. p e muer. ] Qui est au naturelle; je poursuivrai cette afaire jusqu'à
dehors. » Les ornemens extérieurs, la face extinction ; mais ce n'est que depuis le co
extérieure d'ua Palais. S. m . Avoir un mencement du siècle qu'on a comencé de
bel extérieur ; un extérieur modeste , honêre. dire , extinction de piété, de raison , de
Juger par l'extérieur , c'est souvent mal l'esprit de pénitence , etc. Encore y avait-il
juger. » Les faux dévors n'ont que de l'exté- des gens, qui n'aprouvaient pas ces façons
rieur. = Al'extérieur ou extérieurement, de parler. L'Acad. n'en parle pas . Mais je
au dehors. » Il n'est humble , dévot qu'à n'oserais les condowner.
l'extérieur , ou extérieurement . EXTIRPATEUR , s. mm EXTIRPATION , >
mina-teur, cion , né : 1 " è moy. 2° e ou- disent au propre des mauvaises herbes qu'on
vert. ? Exterminer , faire périr entièrement. díracine , er d'une loupe, d'un cancer , qu'on
Exterminateur, qui exterinine. Exterinini- ârrache entièreinent ; et au figuré des vices ,
7
hérésies , etc.
$207 , destruction entière. » Exterminer les des hérésies, etc. Le 1" ' ne se dit qu'au figu-.
boups, les assassins. - Figurcient , exter- ré ; extirpateur des vices , des hérésies, et il
>
-
soit en mal : mérite , génie , mémoire ex- mais comme il a naturellement ce son de
traordinaire. » Avarice, laideur extraordi- vano l'a , l'u у devient inutile .
naire . Ridicule , bisarre , extravagant . EXTRAVAGANCE , Bizarrerie, folie. Extra
» Coifûré extraordinaire ; manières extraor- vagant , qui est contre le bon sens et la rai
>
bizarre.
dinaires. - Il se dit des persones , en ce sens; son , fou , persones et
Il se dit des
c'est un homme fort extraordinaire. Cepen- des chôses. Extravaguer , penser et dire des
dant quand on ajoute dans sa profession , ou chốses , où il n'y a ni sens , ni raison.» II
quelque chôse de semblable , il se prend en faut avoir pitié de son extravagance .» Il a
bonne part , pour une persone d'un grand fait une horrible extravagan ce : il ne die
mérite. s
que des extravagance . -
— » C'est un homine
Rem . 1 °: Extraordinaire }, n'est , générale- extravagant ; c'est un extravagant , une
ment parlant, bien placé qu'après le substan . extravagante. ( subst. ) Discours extrava
tif. On peut passer à Mme de Sévigné , de gant ; pensées , paroles extravagantes. Habit
dire dans une lettre : » La vie de cet homme extravagant. - » llextravague. » La fièvre ,
réligion le fait (xtravaguer.
est une extraordinaire chôse ; et ailleurs ; je la colère , l'irjust >
vous avoûe , que j'ai une extraordinaire envie Rem . * L'in e censeur de LA BRUYÈRE,
de savoir devos nouvelles : mais ordi naire Vigneul -Marville done mal à propôs à eixra
ment on doit dire , chốse extraord inaire , rer
vaguer le sens d'er e
çà et là . » Il devai
envie extraordinaire . s'en tenir aux caractères de ce siècle , sans
i 2' . On dit bien , substantivement : c'est un extravaguer parmi cent choses, qui ne dis
extraordinaire pour lui que de boire du vin , tingucnt point notre siècle des aútres siècles.
de prendre du café. » Il done tant par repas , EXTRAVASATION , s . f. S'EXTRAVA
et quand il y a de l'extraordinairs , il le SER , V. réc. [ Fxstravaza.cion , vaze : 1" ;
paye. Mais le dit-on au pluriel , comme par moy.: - Devant l'e muei , le 2d a est long:
exemple dans cette phrâse : les Arabes ne il s'ex !ravâse , s'extravasera , etc. ) S'erº
font pas de plus grands (z'raordinaires ? Je travaser , ne se dit proprement que du sang
n'ose ni le condamner , ni l'aprouver. Il se et des humeurs , qui sortent de leurs vaisscaux
>
es
qu'il eût été mieux de suprimer leur , 'et de sions parlementair d'Angleterre . » Hommes
dire, ce qui n'était pas exiraordinaire. assez heureux , pour pouvoir influer sur les
EXTRAORDINAIREMENT, d'une façon ex- opérations du Gouvernement , ne perdez pas
EXT F 203
dit-il , dans des extravasions puériles, votre at figurément,. » Cette place est à l'extre
temps et votre enthousiasme. - Trév. mer mité , elle ne saurait tenir plus de vingi
extravasion , maisil renvoie à extravasation. quatre heures. =4º. Le plus triste état od l'on
EXTREME , adj. ExTRÊMEMENT , adv . puisse être réduit. » Il est réduit à l'extré
EXTRÉMITÉ , s. f. [ Exstreme meman
re
mité , à la detnière misère . = 5 °. Excês: » il
>
destrémité': 1" è moy. 2° ê ouv . et long aux va toujours à l'extrémité. » Il porte les
deux premfers, é fer. au dern . ) Extrême, qui choses aux dernières extrémités. » Il passe
est au dernier point , en parlant des choses. sans cesse d'une extrémité à l'autre . » Tou
» Egırême froid : chaleur extrême, w'extrême tes les extrémite's sont vicieuses. 6.
plaisir , extrême joie. » Amour extréme. Péril Excès de violence , d'emportement. » Il s'est
extrême. = Excessif, en parlant des per- porté contre lui å la dernière extrémité.
sones : il est extréine en sout. =S. m . pl . Rem. * On die d'un homme , qu'il est à
Le froid et le chaud , la prodigalité et l'ava- l'extremite'; mais on ne dit pas l'extrémité
rice sont les deux extrêmes , les deux con- de cet homme calise un grand déplaisir à tout
traires. le monde. * » Si l'extrêmité de l'Empereur
>
REM 1 ° Extrême , ayant la force d'un et de Dom Juan d’Autriche vous pouvoit
superlatif , n'est pas susceptible des degrés de satisfaire, on assure qu'ils n'en reviendront
comparaison ; on ne doit pas dire plus , pas . Sev. C'est une expression vicieuse , mê
muins, si exprême. L'Acad . dit pourtant qu'il ine dans une lettre. = * On ne dit pas non
devient quelquefois positif. » Les maux les plus mettre à l'extrémité , comme dit Jurieu .
plus extrêmes. Cette phrase est consacrée par La maladie angmente et met le patient à
l'usage : mais hors de là on ne doit pas dire , l'extrémité.. -Il y a dans toutes les lan
men mal est plus , moins extrême que le gues des expressions, qui ne se disent que
vôtre.» Un déplaisir si extrême, etc. d'une manière. Chang:z -y quelque mor , la
2°. Extrême-onction , n'a point de pluriel. locution devient irréguliere. - On dit bien
11 faut dire , on lui a administré l'extrême- réduire à l'ererémité , mais il se dit de la
onction , etnon pas les extrême-onctions , et pauvreté et non de l'agonie.
encôre moins le's extrêmes-onctions. Er un EXUBÉRANCE , s. fém . [ egzubérance :
Prêtre de Paroisse doit dire non pas qu'il a re
е moy. 3 ° é fer . ] Surabondance. On dit
administré plusieurs extrême-onctions mais au Palais , exuberarce de droit et c'est un
qu'il a administré l'extrême-onction à plu- avantage. En litératûre , on dit ; exubérance
sieurs malades. = * Extrémonctier quelqu'un de style , et c'est un défaut.
pour dire lui donner , lui porter l'extrêinonc- EŽ : * Anciène terminaison du pluriel des
tion
Corr.
est un étrange barbarisme. Desgr . Gasc. mots terminés en é.On écrivait bontez , cru
auten , amitier , au lieu de bonté's etc. et
EXTRÊMEMENT , grandement , beaucoup , les participes passifs , aimez , honorez ; re
au dernier point. » Extrêmement beau , laid ; cherchez , au lieu de aime's , etc. Cette
bon , mauvais ; vertueux , vicieux , etc. terminaison est réservée aujourd'hui pour les
Rem .Doit-on dire , il a extremément d'es- 2des persones des temps des verbes'en er ;
prit ou de l'esprit ? Il y a des autorités pour vous aimez , vous aimiez , etc. = * Cet
fél'unrabletepour
L'Acl'autre : mais
ad. le pr éfère.le premierest pré- ez était encoreplusmauvaisà la fin des
ê ouvert , succer , pro
w Il n'y» aura
erirêmement de vin cette année. pas mots terminés
Il s'est par un >
cette phrase .
sans régime , etaupluriel dans ités
» I! semeurt : il adéjàlesextrém froides.
Extrémité , Bout , Fin . ( syn. ) Voy.
F
Bout . 2º. Ledernier moment l'ex
. » A l’ex. F , s. fém . ( pronon . efe. -
° - Les Maîtres
irémité,
so N'attendez
nger à »votre pas. à l'extrémité
conscience pour d'écolefont prononcer fe ,e muet. Alorsil
: 3 °. Les der- est mașc. » Une èfe , un fe. = l'f fran
Allemands dans
niers momensde lavie. » Ilest à l'extrémité; çaise àle son de colle desCc 2
204 FAB F A B
feind , des Anglais dans false , des Italiens se disent tous deux d'un Auteur qui a écrit
dans fede , des Espagnols dans fuego. - L'f des fables: mais le 2d se dit sérieusement, la
a beauc
un oup de raport
v prononcé avec l'v consone , étant premier en plaisantant .
avec Ce nom de
fortement , comme le v est Fablier avait été doné par Mme. de la Sa
une f prononcée faiblement l'f finale blière à la Fontaine. Elle l'apelait. de ce
ne se prononce point dans clef et baillif , noin , parce qu'elle disait qu'il poriait des
que plusieurs pour cette raison écrivent clé fábles , comme un poirier parte des poires.
et bailli. Elle se prononce rârement dans L'Ab. d'Olivet atribue ce mot å lle.de
cerf ; jamais au pluriel , nerfs , bæufs (' nèr , Bouillon. C'est à quoi' on fait allusion dans
>
bell ) plusieurs même ne la prononcent pas l'Ann . litt.» Nous avons à oposer au Fc:blier,
au singulier , quand elle est suivie d'une du grand siècle un fatuliste de la preinière
CO2.sone . Dans le mot de noinbre neuf , discinction .. Le moi de Fablier ese en ira
s'il est suivi d'une voyelle , elle prend le son lique', celui de Fábuliste en caractères ro
du v consone ; mais s'il est suivi d'un mot mains.
començant par une consone, I'f ne se pro- FABRICANT , s. m. FABRICATEUR , S. )
nonce pas. Neuf arbres , neuf pistoles : m . FABRICATION ,.s. féin . [. Fabrikan , ku
ka
pron . neu - varbre , neu pistole . Que și neuf leur , cion ) Fabricant , qui fait fabriquer
est à la fin de la phrase , I'f doit s'y pro- et entretient plusieurs métiers . Futricaieur
noncer , de même que dans æuf er bæuf : ne se dit au propre que des faux-monoyeurs
ainsi placés. * Quelques persones disent pour- er des faussaires. H - a un emploi plus érendu
tant à Paris , le pɔnt-neil et non pas le pont au figuré. » Eatricateur de mensonges , de
neuf: mais dans
prononcer on passerait
quandcette cette manière de caloirnies. » Fabricateur de faux dogmes. Le
occasion , et n'est pas une P. Fontenai. Fabrication , action de fabri
conséquence pour d'atitres mots , ni même quer. Il se dit sur- tout de la fausse mo,
pour celui de neuf placé aprèsd'autres ter-- naie.
mes.. Dans chef , nef , fief , bref , vif, Rem . La Fontaine écrit fabriquateur et
naif, esquif, if, juif , neuf ( adjectif ) nomi- Trev . fabriquant ce n'est pas l'ortographe
natif , génitif ec tous les aûtres noms ter- la plus autorisée.
minés en if, l'f se prononce non seulement FABRICIEN , S. m. Voy. le mot suivant
devant les voyelles , et à la fin des vers & FABRIQUE.
des phrases , mais aussi devant les consoncs.
re
FABRIQUANT , Voy. FABRICANT.
>
FÂBLE , s. fém . [ ;" lon , 2°e muer 11 °. FABRIQUE , s. fém .' FAERIQUER , V. ac.
Conte, narration tabuleuse : chose feinte pour [ Fabrike , ké : dern . e muet au r ' ! > é fer,
instruire ou pour divertir.. » Les Fábles d E au 2d . ) Fatrique est 1 , la façon de cer
sope , de Phédre, de la Fontaine , etc. = tains ouvrages: Fabrique des draps , des
> >
2°. Sujet , argument d'un poème épique ou étotes , des chapeaux . 20. Construction
dramatique ; '.° I hiſtoire fabuleuse des d'une Eglise. » Fonds destinés à la Fabrique
Dieu , etc. En ce sens , il n'a point de plu- d'une église paroissiale .
x 3 , Le revenu
3.9
riel . » Un Poère doit savoir la Fible. afecte å l'entretien d'une Église. Quêter
On dit plus souvent , liz Michalogie. pour la Fabrique . - On apelle. Fabriciens,
4'. Dans le discours ordinaire , conte , faus ceux qui sont chargés du soin du temporel
seté. » Il ne conte que des fábles.» C'est des églises. Morguilliers & Fabriciers. -
une fáble. 5°: Etre la fáble de ... lob- Quelques - uns disent febricier , n'ais mal.
jet du mépris, de la critique. Cette expres- plus
sion est de tous les styles.
Trev.mauva
dit aussi
is. —Fabriqueur , qui est encore
Fabricien vient de fi
Songe au inoins qu'il se rend la fillede nosbois. brice , qu'en
qu'on a dit aútrefois
aútrefois pour fabriques
Gresset . F :briyuer, au propre , travailler à certains
On dit , dans le même sens , servir de fui ouvragesde main. " Fabriquer des draps;,
ble à ...» Le paûvre homine sert de fåtle des étofes, etc. = Au fig : , il se prend en
à tout le monde . mauvaise part. » Fabriquer un testament ,
FABLIAU , s . m . [ fabli-o : lo ese lon . une donation . »Fabriquer un mensonge ,
au pluriel , fabliaux ] Kom doné aux anciens une calomnie. » On a fubriqaé cette hiſtoire
Colies en vers.
pour nuire à d'honêres gens.
* FABLIER , S. m. EABULISTE , s. m. Il's FABULEŃSEMENT , adv. FABULEUX
FAC
FAC
FŮseat, adj. [ Fabulelizeman , lett , let-ze: 3 né vers., Faire volte face , tourner visage 205,
lon . 4 e muet ) Fabuleux , feint, contiokvé,, faire tête. Faire face à ses
>
afái res, y satis faire
inventé. » Conte fubuleux , hiscoire fabuleti- FACE se dit figurenent des choses . » Tou .
še . = Qui regarde la fable . » les temps tes les chốses ont deux faces . » Il faut con
fabuleux , les Divinités fabuleases. = Dans sidérer un sujet ( de discours ) , une afaire
Je discours ordinaire, cet adj. précède : il peut toutes ses fuces, » César chan , gea la face
par
suivre dans le discours soutenu et en vers . » Le ( l'état ) du gouvernement de Rome.
fabuleux Robinson . » La fabillelise antiquité. Ma fortune va prendre une nouvelle face.
FACULEÛSEMENT , d'une manière fabu- Changer de face, d'érat, de situation :
feuse. » Histoire écrite fabuleusement .
Il est peu usité. Voilà que tout à coup le jeu change de face
Ce ne fut plus un jeu , ce fut un vrai combat. .
elle décide que face ,dans le sens de visage , ra cela si - tieủsement ; qu'il nous fis mou
sérieux qu'e
ne se dit ausoute n parlant de Dieu. rir derire.
Ils n'ont pu nir sa faceétincelante. Le Franc. Facétieux , plaisant ' , boufon. ( sya. ) Le 1
Elle ajoute ces autres expr essions ; voiſ , re dit plus que le 2d , et dit mieux que le 3.
2
garder en face , couvrir or se couvrir la fa Scarron si souvent boufon est souvent aussi
ce ; il lui a dit en face. On peut y joindre , très- facétieux ... Moli eree n'e
Molier n'est
st pas seule
d'ap Vaugel reprocher, soutenir , re ment plaisant : il est facétieux , quand it
sisterrèsen face.as, ;
veut l'être. Le plaisant plait et récrée par
A la face, et en face , ady. en présence. sa
er
facétieu
Le "gaîté plaiese ,etsonréjo
, sa xfines , sa vival'ab
seluitpar citéando
, erc.n
Le 1 "' régit de , le 2d. s'emploie sans régi- d'une humeur enjouée , un mélange heureux
>
chose en face à
* Fénelon
fait régir à celui-ci le génitif. Loua Roub synon . • etc
que les Hateursdonent enface des Princesng. e , -
Rem. Facérie est un mot à la mode , mais
Je crois qu'il faut dire , donent aux Princes ilfarl . Dan
neierpass les coni
s la
e pas bornédie Mechinte er
.dustylesimpl
es du
en face .
>
Face à face , adv . Il ne se dit dans Cléon répond à Valère , qui trouve Paris ra
cette expressionconsacrée. » Les Saintsquevoient vissant , que
Dieu face fai à e. Il ne nous reste plus que des superficies ;
fuce ; mais ceiui- ci ne seTredit
v, met aussi en
point , et il .
.
Faire face à ... etre tour taillés à faceites.
206 FAC -ГА С
FÂCHER . t. act. FÂCHERIE , s. f. Fa vantait de lui 'avoir apris à les faire dificis
CHEUX , EÛSE , adj. [ Fáché , cherie , chet , lement.
> 4º. En parlant des persones ,
cheûseizre lon . 2 é ter. au 1 " , e muet au condescendant , homme fucile ; naturel doux
2d. lon. aux 2 dern . ] Mettre en colère et facile ; ou faible ; » il est si facile qu'on
causer du déplaisir . Acad. Choquer , doner lui fait faire tout ce qu'on veut. = Ficile,
un sujet de chagrin ou de colère. Trév. » Il aisé ( synon. ) L'un ci l'autre marquent ce
ne taur facher persone. » Prenez garde de qui se fait sans peine ; mais le premier de
le få her . » Cetre mauvaise nouvelle m'a ces mots exclu proprement la peine , qui
extrêmement faché. Se fâcher , se mere nait des obstacles et des opositions qu'on
tre en colere. » Ne vous få han pas. il se fâ- met à la chôse ; et le 2d exclud la peine,
che de tout. Être fâch : régit de de- qui nait de l'état de la chôse même. Ainsi,
vant les noms et les verbes. » Je suis bien l'on dit que l'entrée est facile , lorsque per
fa hé de ce qui est arrivé. » J'ai été bien sone n'arrête au passage , et qu'elle est aisée,
fâché d'aprendre cette triste nouvelle. - !1 lorsqu'elle est comode et large à pâsscr. -
régit aussi que, et le slibjonctif. ور
Je suis Par la raison de cette diférence , en dit d'u
fashe que vous ne me layiez pas die plutôt. ne femme , qui ne se dcfend pas , qu'elle est
fâche
** Leibnitz se sert mal à propos de l'indi- facile , et d'un habit qui ne gène pas , qu?
catif. » Je suis fahé qu'un aussi habile hom- est aisé. Gir . synon .
me que M. Newton s'est aniré la censure Rem . Iº. Facile joint au v. être imperso
des personnes intelligentes . Il falaic dire , se nel régir de. Joint à un substantif, il gou
soit attiré. = Fácher est quelquefois im- verne 2.» Il est facile d'ajouter aux inven .
personel. » Il me fâche , il lui fa,he qué tions des autres. » Cicéron est facile à en
er
.
ou de. Le 1 '' s’emploie quand le verbe ne tentre. * C'est par distraction que J. J. Rous
se raporte pas au pronom ; le 2d quand il seau a dic. » Il est facile à démontrer que ;
s'y raporte. » Il me fâche que vous ne veuil. etc. pour. Il est facile de démontrer, etc.
liez pas le faire. » Il me sähe de voir que 2°. Facile, avec le 2d régime, done au ver
vous n'en conveniez pas. be rigi le sens passif. » Facile à lire , à être
FÂCHERIE , déplaisir , chagrin . Il est vieux lu . En conséquence il ne doit pas régir de
et n'est bon que pour le style plaisant, rail- cette manière des verbes réciproques . * Pam
leur ou comique , ou critique. phlers facilesà se procurer. Linguet. Il faut :
។ FACHỆUX ,' en parlant des choses; qui
s qu'il est facile de se prorurer.
fache , qui incomode, fâcheux accident, /13- FACILEMENT avec facilité , sans pei.
>
cheứse nouvelle , fâcheux état , fúcheilse con- ne. » Parler , écrire facilement. » Il fait tous
dition . - Pénible , dificile. » Chemin fic facilement.
cheux , montée fâcheuse . = En parlant -FACILITÉ , s. fém . FACILITER , v. act.
>
des persones et de ce qui y a rapori , inal [ dern . é fer. dans le verbe comme dans le
aisé à contenter , peu traitable. » Cethom- substantif. ] Facilité est la disposition qu'on
me là est facheux. Esprit, naturel , facieux , troûve , ou dans les chôses ou dans soi-mê
humeur fâcheûse. S. m . » C'est un fâ-
fa me, pour les faire sans peine. » Cela se peut
cheux , je hais les fâcheux. Joint au v. faire avec facilité. Il a une grande facilité
être impersonel, il régit de er l'infinitif. » Il de parler , de s'expliquer. Acad. » Une fa.
ese fâcheux d'être si mal récompensé après cilité de parler , qui saisit avidement les pre
avoir tant travaillé.
mières pensées , et qui ne permet jamais aux
* FACIENDE , s. fém. Cabale, intrigue. secondes de leur donner leur perfection et
Il est vieux et peu usité. leur maturité , d'Agues. » . On n'a toujours
FACILE , adj. FACILEMENT , adv. [ 3 ° e que trop de facilité à mal faire. - fa
muet : en dans le zd a le son d'an ) 1°.Aisé: cilité d'esprit, de génie ; facilité de style ,
qui ne done point de peine.. » Chôse faci- facilité de meurs. Voy. FACILE.
>
Faci
le . Auteur facile , aisé à entendre.= 2°. lite', indulgence , faiblesse. » On abuse de
Qui fait tout aisément. Esprit , génie , fa- sa facilité. » Elle se reprocheit d'avoir eu
cile . 3 ° Naturel et aisé ; style facile. la facilité de consentir à une visiçe , qui
Il y a bien de la diférence entre des vers blessoit son devoir. Le Sage.
faciles et des vers , facilement faits. Boil. Les Rem . Facilité régit de ou à , suivant qu'il
vers de Racine sont faciles , et Boileau șe est employé avec l'article ou défini, ou in
FAB 207
FAC
défini, , Ha , dans cet endroit la facilité 2d , quelque chôso de plus naturel. » Beata
d'aprendre plutôt les nouvelles. » Il a de la coup d'hommes ont aujourd'hui comme les
NI facilité à écrire , à peindre. L'exemple cité femmess , de petites façons pour se doner
femine
plus haut du Dictionaire de l'Acad. paraît des grâces ; et quelques femmes ont les ma
nières libres des hommes. » Les manières de
contraire à cette remarque ; mais j'ôse aussi'
1 pens e qu'il faut dire. t
ne pas l'aprouver. Je pense qu'il faut dire. la Cour devièren façons dans la province.
» .Ila une grande facilité'à parler , à s'ex- Voyez MANIÈRE .
pliquer , et non pas de parler , etc. » Son 2 °. De Façon que , conjonct . De manière
heureûse facilité à tout saisir , à tout con- que.. Dès le temps de Bouhours , ces conjonc
cevoir devançoit les soins qu'on se donoit tions étaient dans la bouché de tout le
pour l'instruire. » Des hommes d'un esprie monde , et il dit que quelques-uns de nos
fare et supérieur ont souvent moins de fa- boas Auteurs ( d'alors ) 1.e faisaient pas di
cilité à s'exprimer que des persones d'un ficulté de s'en servir ; mais il ajoute que
esprit médiocre parce qu'ils pensent da- de sorte que est plus en usage , et dans le
vantage. L'Abé , Trubler. discours familier et en écrivant. Vaugelas
FACILITER c'est rendre facile. » On , en avouant que ces façons de parler sont
lui a facilité les moyens de ,etc. » Faci- françaises , ajoute qu'elles sont si peu élé
liter le passage aux Troupes. = Il a le gantes , qu'il n'y a pas un bon Auteur qui
datif pour 2d régime. Un Auteur moderne s'en serve ; en quoi il n'est point aprouvé
lui fait régir à devant les verbes . » Facili- de Lamothe le Vayer et de Thomas Corn.
ter les Chimistes à tirer cette matière de L'Académie disait que , de façon que était
etc. Ce régime serait utile , mais l'usage de plus du style familier : elle ne par .
lait point de la conjonct. de manière que.
l'a FAÇON , s. admis.
pas encôre f. 1°.. La manière dont une Dans la dernière édition , elle met de fa
chose est faité. » La façon de cet ouvrage con que , sans remarque .
est belle , est nouvelle. = 2 ° . Le tra- 3º. On sépare quelquefois que de la con
vail de l'Artisan quiafait quelque ouvrage . jonction de façon.» Vivre de façon , avec
Payer la façon d'un habit , d'une robe , ses amis , qu'ils n'aient point à se plain
etc.
3º. Labour qu'on done à la terre . dre . Mais ceite construction n'est pas bone
» Doner une première, une seconde façon , par -tout. » Cette Cavalerie soutint de façon
.
etc.
4º. Manière le choc et l'impéruosité des Macédoniens ,
de eurs, faço
plusifaire ns àr ,de parler , etc. » C'est qu'eile empêcha que les Romains ne fussent
depense >
des façons, z7° . 'Soin excessif. „ Vous en garde les Traducteurs des Livres. Anglais.
y faites trop de façons. „ Voilà bien des * FACONDE , s. f. Éloquence. Lati.
façons nisme et vieux mot , qui n'est plus bon que
Voilà ,bien
pourdesune
> chose
façons de servent
qui ne rien . à rien. dans le marotique. Rousseau la employé
La Chauss. plus d'une fois dans ses Épitres.
8º. Afèterie , minauderie. » Femme FAÇONER , v. act. 1 °. Orner o em
toute pleine de façons. En style
: 9, '.°Sorte bellir.' 2°. Doner un labour à . 3 °. Fig .
,, critiq ue et moque ur , es- Former. » Les Belles- Lettres façonent l'es
familier
» C'est une façondebel >
esprit
>
, de prit. 4º. Acoutumer, » Sa mère l'avait fa
pèce. etc: Il se donne
>
exprime plus quelque chose d'afecté ; et le dans les deux premières acceptions : .il es
108 FAC FAC
e
parlant des mots , forgé. « C'est un mot factotum , ou le factorum d'une maison est
>
facrice. = Ce terme est aujourd'hui fort celui qui s'y mêle de tour , qu'on emploie
à la mode dans le style figure. „ Carac- , à cour.'-- IÍ ne se dit guère qu'en dénigre
rère factice . Marm . » Graces factices. Com ment. Acad .
yer . » Tout devient factice er joué , ho FACTUM , est l'exposition du fait d'un
neur amitié , vertu , ctc. I. I. Rousseau . procès,
Il suit ordinairement le substantif. En Rem . et des raisons
Factum d'une
ne prend point parties.
des d's au plur.
vers il peut le précéder. M. Cuvithe , dans » Tous ses facrum sont bien écrics , et en
un Pocine sur la Liberté des Mers , qui a core mieux raisonés . Wailly .
remporté le Prix , au jugement de l'rcad. FACTURE , s . f. État des marchandises
de Marseille , dit : qu’un Marchand envoie à un autre Mar
+
caur fade , avoir du dégoût. = Au figuré vous veniez nous débiter tant de fagots.
qui n'a rien de piquant . „ Beauté fide , L'Ab. , Grosier. — Il y a fagots et fi
blond fade. » Dis cours >, conversation fade. gots : entre chôses de la même espèce , il y
Discours
» Des louanges fades. — · Il se dit dit même a de la diférence . Voy. Epine.
des persones. » Cet homme est bien fade FAGOTAGE S. ' masc . FAGOTER , V. a.
dans ses propôs. Le travail d'un faiseur de fagots. - Mer
Fade , Insipide ( synon . ) Le dernier en- tre en fagots. = Le substantif ne se die
chérit sur le premier. Ce qui est fude ne guère qu'au propre : Le verbe se dit aussi ,
pique point le goût : ce qui est insipide ne et plus souvent au figuré. Mettre en mau
le touche point du tout. ' ll ne manque à vais ordre , mal arranger. » Qui a fugore
l'un qu’un degré d'assaisonement , et tout ce paquet ? » Voilàqui est bien malfugoté..
manque à l aû re. - Dans les ouvrages d'es un
prit ; ils sont tous deux éloignés dů beau : le voilà fagoté, se dit d'un homme mal fait
mais le fade paraissant en afecter et en ou mal vétu . St : famil .
chercher les grâces , déplaît et dégoûte ; Rem. Mme de Sévigné emploie fagotage ,
l'insipide ne paraissant pas même les conai- figurément. » J'admire quelquefois les riens
tre, ennuye et rebute. Gir. Synon . que ma plume veut dire. Je ne la con
Fadeur , qualité de ce qui est fade. Il se trains point : je suis bienheureuse que de
ditau propreetau figuré.. »Corrigerla tels fogotages vousplaisent . Cela peut être
badin , ou critique et mor
fadeur d'une sauce. » La fadeur des maniè. bon dans le style
res , de la conversacion de . » Louan- dant.
ges pleines de fadeur. FAGOTEUR , s. m . FAGOTIN , s . m . >
s'emploie qu'à l'infinitifet à l'aoriste , faillir , sequoi vivre. -- La faim épouse la soif ,
je faillis , nous faillimes , et aux tems com- dit de deux persones sans bien , qui se >
posés , j'ai failli , j'avais failli , j'eusse , marient. Richelei atribue cette expression
j'aurai failli , ayant failli , erc. au Duc d'Orléans ( Gaston ) . » 11 ( M. de
FAILLIR , c'est , 1°. Faire quelque chôde Bussi ) veut toajours marier sa fille au
contre son devoir. » Il ése de la faiblesse Comte de Limoges : c'est la faim et la
humaine de faillir. 2º. Se tromper. soif ensemble. Sév . Voy . Níort.
0
Les plusdoctes sont sujets à faillir. 3 °. FAÎNE , s . féin . [ Féne : 1 " ê ouvert et
>
Finir , manquer. » Cer édifice a failli par long : 2° e muet. ] Fruis du hêcre. » Pour
2
le pied : » Ce chevalL'Académie
par les jambes. -
commence leà faillir
dit des
ceaux engraissés de faîne.
FAINÉANT, ANTE , adj . FAINÉANTER , e
familles. La branche royale des Valois a v . neur. [ Féné-an , ante , anté , 1" et 22 é€
failli en la persone de Henri III. * D'A- fer. ) Paresseux, qui ne veut rien faire. » Il
>
blancourt a dit : » Il faillit son coup. 11 est fuineant , elle est faineante. Et substan
est vieux en ce sens. 4 '. Erre sur le tivement., » C'est un fainéant , unefainéinte. >
point d'arriver. Il régit à ou de. » Il a » Il ne fait que fainéazter : il fait le fai
failli à arriver un grand malheur. '» J'ai néant; il ne fait , rien par paresse . Ces deux
failli à tomber . » Il a failli à être Pape. mors ne sont pas du beau style.
» On leur tira quelques coups de Canon FAINÉANTISE , s. f. [ Féné-antize : 1"
2
qui faillirent de les submerger. L'Acad. qui et 2° é fer. 3 ° et 4 Ton. 1 P.iresse. Celui
parait admettre les deux prépositions ne ci est plus noble' : l'aître n'est que du st.
.
done d'exemple que de la première. famil.
FAILLIBILITE , s . f. FALLIBLE , adj . FAIRE , v. act. ( Fère : 1 " èè moyen et
[ Faglibilité , lible mouillez les Il : on long , 2° e muet. Je fais , tu fais , il
ne prononce point ’i qui est après l'a . ] fait ; nous faisons ( Acad . ) ou fesons ( Res
Faillibleité, qui peut rse troinper . Fail libilité', taut , Wailly ), vous faites , ils font. Je >
ll. 1 La faillite est distinguée de la banque que je fasse , je fisse ; faisant , ou fesant,
Toure , qui est toujours frauduleuse. La fail- fait. * Autrefois on écrivait au fu
tite est forcée, et la banqueroute ese volon- tur
Au
, je fairai , nous fairons , et quelques
taire. Ferrière. - La faillite est donc une teurs ou Imprimeurs l'écrivent encore
banquesoute non frauduleuse. » Ce Mar- ainsi , par une mauvaise habitude . = *
)
chand , a fait faillite . » Sa faillite est for: Malherbe écrivaic face , au lieu de fasse ,
mauvaise : il a peu à doner à ses créa il- commeau subjonctif, pour le faire rimer aux yeux
tiers. à l'oreille , et sacrifiait , à cette ma
FAIM , s . f. [ Fein. ] Desir et besoin de nie , l'usage er l'ortographe reçue. = L'in
1
manger.
>
Avoir faim , avoir gran.!'faim , pératif de ce verbe s'emploie à la zº per
et non pas grande faim. — Au propre , il sone sans la conjonction que : » Fasse le
- :
se dit sans régime : on ne dit point avoir Ciel que mes craintes soient vaines ! Le Sage.
faim de pain , de viande , de fruit ; mais pour , que le Ciel fusse , ect.
on dit au figuré , la fuim de la justice , de
> Faire a rant d'acceptions diférentes , qu'il
>
la perfection , de la parole de Dieu ; la faim formerait lui seul un Dictionaire , avec les
>
insaciable des richesses , des honeurs . mois avec lesquels il secombine: Il signifie
Rem . Ce mot n'a point de pluriel. On agir , travailler , venir à bour. Créer , °ter
dit à plusieurs , comme à un seul , voire mer , produire. Fabriquer, composer. Cons
>
faim , et non pas vos faims . = Faim truire. Exécuter . Tâcher de... Susciter , exci
canine , maladie dans laquelle on a toujours ' ter , causer. Raconter. Amasser . Constituer. >
faiin . = Crier à la faim , et mourir de Disposer. Erre. Doner. Entreprendre , etc.
faim , avoir extrêmement faiin . Le dernier On troứvera ces divers sens ,> en cher
signifie aussi , manquer des choses néces- chant les diférens mots qu'il s'associe .
FAI FAI 211
Rem. i '. Faire se mer élégamment pour court trajet qui nous restera. Télem . Çe
un autre verbe qu'on ne veut pas répéter, sont là des négligences de style , qui dépâ
come : » Je n'écris plus tant que je faisais rent un peu cet ouvrage admirable.
autrefois , c'est- à-dire, que j'écrivais. » II 6º. Ne faire que , devant l'infinitif, a un
n'a pas si bien marié sa dernière fille qu'il sens diférent , selon que cet infinitif est pré
a fait les autres , c'est- à- dire , qu'il a marié. cédé ou non de la prép . de .» Ne faire que
>
Vaug. » On ne peut s'intéresser plus tendre- sortir et rentrer , c'est sortir et rentrer con
ment que je fais ( que je m'intéresse ) à tinuellement. » Ne faire que de sortir c'est
ce qui vous touche. Sev. — . Il prend les ré- être sorti depuis peu de tems. * Vertot a
gimes qu'ont les verbes qu'il remplace . employé l'un pour l'aûtre . » Âgé à peine de
2º. Une des propriétés les plus particuliè- dix- huit ans >
et ne faisant que sortir des
res de faire , c'est de doner aux verbes écoles , etc. Et M. Des Essaris : » Aban
neurres le régime simple ( l'acusatif) et de doner un enfant qui ne fuit que sortir des
doner aux verbes acuits un 2d régime qu'ils entrâilles de sa mère. Causes célèbres.
n'ont pas ordinairement. » Il fie perdre au Peut-être les Imprimeurs ont-ils oublié la
Roi cette couquête . » Faire jouir les citoyens prép. de.
de leurs droits. 7. N'avoir que faire régit de devant les
3 °. Faire se joint à des infinitifs , et joint noms et les verbes. ' » Je n'ai que faire de
>
à des verbes neutres , il leur cone un sens cela , de l'acheter : je n'en ai pas besoin ,
actif. Remarquez que quand cet infinitif est je ne m'en soucie pas. » Je n'ai que faire ,
un verbe acrit de sa natúre , on met le nom je pense , d'expliquer pourquoi il opinait sans
du régime relatif au · datif. » On lui fit quartier pour ma sortie . Mariv. — * Bose
avoir un emploi . Quand ce verbe à l'infini-
tif est neutre
suett dit , n'ayant qu'à faire de , etc. Peut
sue >
d 2
212 FAI F AI
fait bien , il fait mal , il fait mieur ; etc.
> on demande si une chôse est faisable ou
Ce sont tout autant de barbarisines. - * Dans
non , on ne veut pas dire s'il est permis
>
certaines Provinces , le peuple dit faire ;; de la faire mais s'il est possible de la
pour dire. » . Mamzelle , que je luifaisois , faire. Mais l'Acad. aprouve faisable dans
vous vous tuerez ( à force de travailler ). .. le sens de permis comme dans celui de pos
Non , non , faisoit- elle , c'est pour mamère , sible.
>
* Sur les bords de la Garone , on dit , il iseliers faisante. - Trev. met faisande
faitdu brouillard , du serein , de la rosée , l'Acad. et le Rich. Port . poulé faisane. -
de la pluie , du verglas, etc. Il faut dire , Un anonyme écrit faisants au pluriel. Pour
il tombe , etc. Desgr. quoi ce i ?
12°. C'est jait de ; c'en est fait , est le FAISAN , espèce de coq sauvage , qui se
conclamatum est des latins. » Si cela conti- nourrit dans les bois. Fuisandeau , jeune
nue , c'est fait de la religion er des mæurs faisan .
parmi nous , c'est-à-dire , 'elles sont perdûes. FAISANDER , ( SE ) v . récip: [ Fézande:
er e
sans ressource. = Sans régime , il a un ai-
> 1
et dern . é fermé , 2º lon . ] Aquérir du
tre sens. » . C'est fait , la chose est faite. fumet. » Ces perdrix se faisandenitrop .-
== C'est bien fait à lui, il fait bien » V. neutre. Laisser faisander, „ Vous avez
C'est prudemment fait à eux : ils font pru- trop laissé faisanter ce lapin .
demment. » . C'est fort bien fait à vous : FAISANDERIE , s. f. FAISANDIER , S. m.
re e
tout le monde ne peut ateindre à une si rare. [ Fézanderie ,.dié : 2" é fer. 2° lon. 3 ° e muec
er
prudence. Marin . au é fer. au 2d. ) Lieu fermé où l'on
1
13.º. On dit ', proverbialement , cela vaut élève des faisans. Celui , qui les nourrit
fait, on peut compter là-dessus. Ce qui et les élève.
est fait , n'est pas à faire ; quand on peut FAISANT, partic . act. du v. Faire [ Fézar
faire une chôse , il ne faut pas. la diférer à ou Fezan . On prononce fesant commepesant
un aûtre tems. Paris n'a pas été fait suivant la remarque de Ménage , contre
.
tout en un jour : il faut avoir patience , il Beze, qui prétendait qu'on devoit pronon
y a des choses qu'on ne peut faire qu'avec cer faisant,faciens , comme fuisani , pha
beaucoup de temps . sianus. La Monn . - L'Acad. écrit faisant
FAIRE , s. m . Terme de Peinture , qui et ne die rien de la prononciation. M. de
équivaut à maniere. Depuis quelque temps Wailly mer les deux faisant ou fesant. ] Ce
on l'emploie en litératúre. » . On jugera du participe est indéclinable, et l'on doit dire
style ce du faire de l'Auteur par ce comen- d'une femine comme d'un homme, je l'ai
cement de l'eloge. Fontenai. 'Il parait qu'il trouvée faisant , et non pas faisante arran
y a encôre de l'afectation à employer ce mot. ger son apartement..
Ce que je crois plus sûr encore , c'est qu'il FAISCEAU , s. m . [ fé - so : ' ! te lon . ?
e
ne prend point 'd's au pluriel . * » Deux moy . 2° dout. au sing. lon . au plur. Faisa
faires diferens se nuisentnécessairement l'un ceaux. ] Paquet ou fågot ( Trév. ) ou amas
à l'autre , Ann . Lir.. ( Acad.) de plusieurs choses liées ensemble.
FAISABLE , adj. [ Fézable "e é fer. 2° Amâs est plus noble. Dirait-on des armes en
dout. 3 ° e muer. M. Linguet écrit fesable. faisceau , qu'elles sont en fagot. - Faisceau
Suivant cette ortographe , l'e serait muet. de piques ; de flèches , de mousquets. Fais
Plusieurs en éfet le prononcent de la sorte. ] ceau d'herbes , etc. = Les faisceaux ro
Suivant. Vaugelas , faisable regarde l'action mains , trousseaux de verges liées ensemble
seuleinent , et non pas le devoir ; et quand avec une hache au milieu ., »On
" portaie douze
FAI 213.
faisceaux devant lesFCon
AI suls : les Préteurs et en fuit :( le 2d me parait le meilleur: l'Acad .
les dit tous deux indiféremment.) Il régic la
TesFAI onsuRls, n'e
ProcSEU avaSE
oun FE URt qu
ien SE. , s . m. et conjonct . que , et l'indicatif. » Il met en fait
, eESsix
94'ils ne peuvent produire aucun Père ( de
emue r. Tré
F. [Ft-zeu r, v.ouerfel' Acadr ,. zeû
- zeu ne -zemett
re
enté fer.
: 11e que oule l'Église . ) Boss . » Les Romains põsent en fait
Rous seau e
s'élèv contre les
' . Dans le Rich . Port. on ne met que le 2d : que , etc. Id .
-
onon-> Impi
es en ifaitôsquen'at u corps subordonée,
Poser qu
enttr’al'o
c'es utrrto de'phe
es ,gra M. de
Lingque . PoesurÉcr
uerlqu prins
la iva
ciation , il parait que le plus grand nombre e
L'âme avec lui meurt , ainsi qu'ell est née .
de ceux-là même, qui écrivent faiseur pro- Dire ou doner à quelqu'un son fuit , lui rés
noncent feseur .] Ouvrier , ouvrière . Faiseur pondre de manière à le confondre .
de luths , de clavecins , de malles , d'alma . Plus d'une fois ta piquante hyperbole :
16
nachs . Faiseuse de collets , de modes , etc. A ces censeurs a su doner leur fait.
Rouss .
On ne dit pourtant pas faiseur de sou »seApr ès lui avoir dit' son fait , ( au Roi ) elle >
fiers, de serrures , d'éperons, etc. On dit ret ire fort tranquillement. Ext. Crit. de
cordonier , serrurier , éperonier , etc. La rai Warêtr
vice hau
. fait de. * La Bruyère , dit dans
son de cette diférence est sensible : c'est que » Leur
ceux-ci ont un nom particulier qui les dis leavefa it , ce qui est contre sage.
tíngue , et qui est conu de tout le monde : z - vous lu un seul endroil'u t de l'ouvrage :
c'e st ass ez , ils son t da ns le t : ils enten
des modresesn'oet ntdespoi
les aut ountvrag
de es m her
norec chéuli
partic s , on our dent l'ouvrage. - On doit dirfai
er , dit e : ils sont au
le bon fuiseuno m peu
r,la nu seu
bonecofai En c'e
. se ; et parstlanunt fait. Il régii quelquefois
de : » Il est au fa it
n'ont qu'un '
mot fore usité parmi les petits maitres , et les de certe at aire:. Prendre» sur le fait
petites maitresses .» Ne sommes-nouspas les surprendre quelqu'un , fesant une action qu'ií
tort - voulait cacher. Fontenelle a dir , prendre la
vraisrope
l'Eu ? Coy
faiseu Votrefour
rs eret. » les panniier rs stdepato
sseun'e dee nature sur le fuit ,deviner es
s ut son secret,décou
vrir la cause des phénomèn . = C'est votre
On dit ,par mépris , feseur de vers , fi- fait , çela vous convient . » C'est mon fait ,
la bonne faiseûse .Id . cela m'acomode .
52 Une mouche , en faisant sa ronde ',
seur de livres , d'un mauvais Poète et d'un
>
no ns au
manières fai t,'* Bossuet dit , à notre fait , que j'avance. = 11 entend bien son fait , il
-
FAIT , FAITE , adj. [ Fé , et devant une falut. On ne mouille point les ll. = L'in
> >
voyelle fét , fète : " è moy: ) Homme fait, finitif n'est point usité.— Ce verbe régit le
qui est dans un âge mur. Bien fait , fait à datif des noms, l'infinitif des aútres verbes,
plaisir , fait à peindre ; beau ) de belle ou que avec le subjonctif . » On ne sait ce
çaille , de bonne mine. » Femme , fille bien qu'il lui faut. » Il nous faudra tous mourir:
faite. — Mal fait , laid , mal bâti. On il fautqu'il me rende raison. = Il a quelque
dit aussi d'un cheval, qu'il est bien fait, fois pour second régime des noms le nomi
ou
malmal fait dansbizarre
faite , être sa taille., déraisonable
= Avoir la. -
- Le sommet des arbres. - On dit au figu- c'est le caractère d'un bon esprit. Gaickiés.
-
de la mer. =- Falaiser ( Marine ) se briser sur pas prendre cette distinction à la rigueur .
une falaise . » La mer falaisoit. Rem. Le peuple retranche assez volontiers
* FALLACE , s. f. FALLACIEUX , EÛSE , le pron . il. Mde de Sévigné raportant les dis
adj . Vieux mots. Tromperie . Trompeur . cours des goujats de l'armée dit : » Nous
Fallacieux a été employé par Corneille et avons été joliment téméraires : nous n'ćtions
par Bossuet , mais il n'a pu se soutenir . J.J. que 7,000 hommes, et nous en avons ataqué
Rouss . a tenté de le rétablir . » Ce seroit un 26,000 . Aussi faut voir comme nous avons
droit illusoire et fallacieux . M. l'Ab. Gar- été frotés. » Elle est très- posée pour son âge ,
nier l'a aussi employé. » Ce: idées s'accor- faut lui rendre justice. Th. d'Educ .
doient avec la politique fallacielise , qui do- Malherbe répérant ce verbe , retranche le
>
tant d'alleres aux Poères les plus exacts. pour , il faut que. » Vous avez beau dire
Anciènement cette supression du pron. il siaisfaut- il que je vous dise que je suis très
était comune . e , ect . C'est ur faire il le faut
Il s'en faue, ainsi que , peu s'en faut , et ( l'Acad . retranche il. ) C'est une nécessité.
il s'en fautde peu que , régissent le subjonc- = Des gens coinme il fiut , ce qu'on apelle
tif, précédé de la particule ne : » .Il s'en faut d'honêtes gens , gens au dessus du commun.
deuxpouces que vos girandoles ne descendent » Hortence fit entendre à son Epoux qu'on
assez bas . Coyer. „ Peu s'en faut que son trouvoit mauvais que sa porte fût interdite ,
ouvrage ne soit achevé : » Peu s'en est fallu que des gens comme il faut s'en plaignoicnt.
qu'il ne soit tombé. = Quand ce verbe n'est farm . » Des gens comine il faut,c'est-à -dire,
acompagné d'aucun adverbe , ou qu'il est, trop souvent des gens comine il ne faudrait
acompagné d'un autre adverbe que peu , les pas. iinguet.
uns retranchent , les aîtres emploient la né- FALOT , s. m . FALOT , OTE , adj . FALO
>
gative ne : » Il s'en faut beaucoup que son TEMENT , adv . [ Falo , lo , lote , loteman :
> >
Poème de Roland l'amoureux ait été aussi se muet aux deux dern . ) Falot , espèce de
estimé. La Monn , » Il s'en faut beaucoup que grande lanterne. = Falor , falote , imper
je ne sois de son avis. Menage. » Il s'en faut tinent , ridicule , plaisant, drôle. » Conte
beaucoup que l'un soit du mérite de l'aître. falor , aventûre falote. — Il se dit substan
>
Acad. S'il m'est permis de dire mon senti- tivement des persones. » C'est un plaisant
ment,
do it
dit. M. de Wailly, il me semble qu'on falot , il fait le falot. = Falotement
toujours mettre ne , quand le verbe est d'une manière falote. » Il conte , il narre fa
acompagné
s'en faut peud'une négation ou de peu.. » Il
, ou il ne s'en faut pas beau-
lotemení. St. famil.
FALOT, au masc . suit toujours le substantif
coup , ou , il ne s'en faut presque rien qu'il
9
auquel il se raporte:au fém . il peut le précéder.
ne soit aussi grand que son frère. Au con Dans ce siècle falor,
traire , on retrancherait ne , quand le verbe Nui n'est en tout si bien traité qu'un sot.
il
sent imenn'aurait
faui t
ni peu , ni négation - Ce
C
Rousso
est très - raisonable et très -conforme » Avez- vous oui parler de cette falote aven
augoûtetau géniede la Langue.-L'Acad. tûre?
?
FALSIFICATEUR , S. m . FALSIFICA
met la négation avec peu , et ne la met pas
av ec beaucou p.
==On dit aussi il s'en faut TION , s. f. FALSIFIER , V. act. [ Falsifika
bien ,etquelques Auteurs y mettene la né- teur , cion , en vers ci- on , fie. ) Falsifier;,
gative, » Il s'en faut bien que votre prédé- contrefaire l'écriture , le cachet etc. de
termination ... ne soit laDoctrine de Si . Au- quelqu'ur. avec dessein de tromper . Falsifi
gustin . P. Daniel.* En Provence , on dit , il , cacion action de falsifier. Falsificateur
sen fauldebien. C'est un provençalisire qui celui , 'qui falsifie. Falsifier , sedit
estéchapé à l'Auteur d'un excellent Mémoire aussi de la monoie , desdrogues , du vin ,
sur le charbon de pierre , couroné par l'Acad. den tex
d'un te , d'un passage. Falsification , se dit '
texte
de Mers.Il s'enfaut de bien quetoutesles encôre de la chose falsifiée. Dansun fameux
Louilles se ressemblent.Bernard.LesGascons
* Recueilona trouvé plusicursmilliers defal
disent, bien s'en faut,pour, il s'en faut
> sifications,
bien .Gasc.Corr. = Peu s'en faut, doit sui- * FÂME , s. f. Vieux mot. Renomée. II
Pre le tems
écrivait du verbe
à sa sæur qu'ilrégie.
: » Peu s'en faut' HenriIV
que vous est
cien.encoreusité
» Rétabli endanscette phrase
sa bone fume de Prati
et renomée.
n'ayez étémon héritière. On dirait aujour
d'hui , „ Il a été rétabli dans sa bonne fâme , et reno
, peu s'en est fallu que , etc. mée. Cochin .
e
Tant s'en faut... qu'au contraire , est un FÂMÉ , ÉE , adj . [ 1 " lon. 2° é fer.] Bien
216 FAM FAM
ou mal famé ; qui a une bone od mauvaise fie commerce Criminel. » Il a ed 'des fami
réputation , relativement aux mæurs . Il n'est liarités avec elle. Quand on ne veut pas
9
1
ze : 2° lon . ] Renomé , fort conu . Il sere : 3º é fer. au re ' è moy. et lon . au 2d.]
prend en bone et en mauvaise part. Fameur 1 ° . En parlant des persones , qui vit avec
Conquérant , fameux Écrivain. Fameux bri- quelqu'un librement et sans façon. Être
gand. » Iris >, vous devenez fameuse. - En familier avec ... Ils sont familiers ensem
parlant des chôses , il régit quelquefois la ble. » liest trop familier. - ll se dit en ce
prép. en devant les noms , mais ces noms sens , des choses qui ont trait aux persones .
doivent être au pluriel . » Airs anniliers , manières familières.
Vous, qui sur cette mer , si fameuse en orage , Discours ou style familier: style de la con.
Redoutez sagement la honte du naufrage. servation et des lettres . » Il y a beaucoup
Boil. de mors et d'expressions qui ne sont que du
11 falait , fameûse en orages , mais le pluriel discours ou du style familier . = 2. En
n’acomodoic pas le Poère. Il aurait pu dire parlant des chôses ; qui est devenu facile par
la honte des naufrages pour pouvoir met- un long usage. » Cette chôse lui est deve
tre , fameuse en orages ; mais, avec la honte, nue familiere. » Il s'est renda cette langue
des naufrages aurait choqué le goût et l’u- familière , cet Auteur , ce style familier. »
sage . Toutes les vertus lui sont familières. » Les
FAMILIARISER ( se ) v. réc. ( Fami- lia- Auteurs de profession ont souvent peu d'u
rizé ] 1°. Se rendre familier. » Se familiari. sage du monde . . . Le style de la conversa
O
ser avec les grands Seigneurs. = 2 °. S'a- tion ne leur est poiat familier , l'Ab. Tru
.
milières. » Il se familiarise aisément ; bien- 2°. Quelques Auteurs ont fait de fa milier
tôt , etc. un substantit. » Ses familiers , ses amis , Ale
2. Anciènement on disait familiariser pour nage . » Le Dauphin vivoit avec quelques
secefamiliariser. » Gardez une humble erdou- familiers , qui formoient sa cour. Duclos.
gravité sans familiariser avec ceux , qui Il n'est substantif
que dans ces deux phra
vous parleront. St. Franc. de Sales. – On ses : les familiers du St. Ofice. » Il fait un
dirait aujourd'hui , sans vous familiariser pcu trop le familier .
>
en vers li-a : dern , é fer. } Alanière de vivre manière familiere. Vivre familièrement ; s'en
familièrement avec quelqu'un . » Avoir de la tretenir familièrement; etc. * S'acoutumer
familiarité avec ... En user avec familiari- familièrement sent bien le pleonasme. Volt
.
té.– Prendre des familiarités , ou des airs raire parlant des travaux mécaniques du
de familiarité , se dit en mauvaise parc et en Czar Pierre, dit que . » Les ouvriers d'a
blámant. - Le proverbe dit : la familiarité bord . interdits s'y'acoutumèrent familière
engendre le mépris. En parlant d'un ment. ---- L'acoutumance comme on parlait
homme et d'une femme, familiarité , signi- aütrefois produir la familiarité. Ainsi, dire ,
s'accoutumer
F AN Ρ Α Ν 2.17
s'acoutumer familièreinent c'est comme si du temps et elle peut se flétrir promtement
l'on disait se familiariser familièrement. par accident. Gin. synon.
FAMILLE , s. f . [ Fini-glie: mouillez les FANAL , s. m. [ Au pluriel fanaax. Pron.
il:dern.é muer] 1. Tous ceux d'un même fang : 2€ lon. ] Espèce de grosse lanterne
I
sang : » Devoirs de famille. Aimer sa fa- dont les vaisseaux se servent dans la navi- .
, diner en famille. 2°,. Race , maison, gation . » Les vaisseaux,Anglais après le com
»mille
B:ne, honêre famille. » Il est de famille bat , qui finit à l'entrée de la nuit , éteigni
de robé , d'une famille .bourgeoise.
9
rent leurs fanaux.
Tous ceux qui vivent dans une même mai- FANAL a été employé au figuré par Rouss.
son sous un rê ne chef. » Famille nombreû- Il dit dans son Epitre à M. Racine , parlant
se.Chef de famille. = En Italie et chez les de ces jours de ténèbres et d'impiété. - Où
Grands, les domestiques d'une maison . La
7
nous voyons, enfin , j'ose le dire.
famille d un Cardinal , d un Ainbassadeur. La vérité soumise à leur empire
Rem. s . Fumille ( nº. 2° . ) est plus de Ses feux éteints dans leur sombre fanal ,
bourgeoisie es maison plus de qualité. On Et Diez cité devant leur tribunal.
dit en parlant de naissance , être d'honêre Fanal n’ese rien moins qu’un terme noble ,
famille et de bone maison. - On dit aussi et il dépare un peu cette tirade.
Fomille Royale et Maison souveraine . - FANATIQUE , adj . FANATISME , s. m.
Filsde fimille. Jeune homme, qui vit sous [ On écrivait autrefois phanitique et phana
>
l'autorité du père et de la mère. On dit aussi iisme. ] Fanatique se dit de celui qui se croit
enfure de familie. Ils se disent surtout de transporté d'une fureur divine , et prend ses
ceux qui sont d'une famille honêre. idées pour des inspirations du ciel. On le
29. Famille se die aussi pour enfans. Erre dit aussi de celui, qui porte le zèle jusqu'à
chargé de famille , avoir beaucoup d'enfans . la fureur et à l'extravagance . » Cet homme
Fonten. Marm . * En Provence on dir , en est fanarique, s. m . C'est un vrai fanatisme.
cesens , avoir beaucoup de famille , mais
>
Entetement ou zèle outré et bizarre , »
c'est un barcarisme de phrâse. Il y a là du fanatisme. - Tréy. met aussi
FAMINE, s . f. Diserte publique et ex- fanatiser, faire le fanatique.
trême. » La famine se mir dans la Provin FANATIQUE aime à marcher après le subs
ce. Prendre une Ville par fumine. Crier tantif . En vers et dans le style élevé il peut
famine, crier la faim . Voy . Blé. se placer devant .
Elle ala crier frine Qae dis- tu sage Malherbe
Chez la Fourini sa voisine. De voir res maiores proscrits
La Font. Par une foule superbe
FANAGE, s. m . FANAISON , s. f. FANER ,
.
De fautiques esprits.
Y. Rouss .
V. act. [ < émoy. au 2d , é fer. au ; , fa
nezon , né.] Faner c'est tourner et retourner FANER , FANEUR , voy : Fanage. e e
l'herbe d'un pré fauché ,pour la faire sé- FANFARE , s. fém . [ ire et 2 lon. 3° e
cher muer ] Bruit ou concert d'instrumens miili
lair.e de
Fanage
ceux est l'action de faner et le sa
qui fanent . - Fanaison , temps taires, etc. Trév. Sorte de bruit et d'air de
On ditaussi
de faner le foin. >de celle ' faneur , trompette, ensigne de réjouissance. Acad.
faneûse de celui et qui fane. Richi Port . Les troinpetres ne sont pas les
FANER signifie arissiAstrit.« Le vent fa- seulsinstrumens quijouentdes fan fåres. C'est
ne les lleurs, l'herbe se fane , etc Figuré- une espèce d'air de musique , qui de la gran,
ment. " Cette femme commence à se faner. de chasse et de la musique militaire a passé
» Son teint se fune , sa beauté est fance. dans la inusique ordinaire, qui l'enploie
Mes yeux
Ma nuit et jour sont ouverts t dans quelques ocasions. On dit fanfare , ou
peau par mes pleurs est finée air de fanfire .
ôs ont(percé
mes, flétri
ErFané mes chairs. Le Franc. FANFARON , s . m . et adj. FANFARONA
synon . ) Le 2d enchérit au , FANFARONERIE , s f. e
frivole , de peu de valeur. Acad .- On die humeur, esprit fantasille. » Il est fantasqué
dans le Dict . de Trév. que ce mot est bâs comme une inule . ( St. prov . ) Il s'habille
et burlesque. C'est trop dire. fantasquement. = Fantasque se dit des chô.
FANGE , s. fém . FANGEUX , EÛSE ,adj. ses
с
ses , dans le sens de bizarre , extraordinaire.
[ 2° e muet au 1' ?, Jong:
2
long; aux
aux 22 autres' : )
ouvraage
Opinion , décision , ouvr ge , habit fan
geú ; gell -ze ] Bouë , bourbe. Boucux. » Il tasque .
est tombé dans la fange. » Couvert de fan- Fantasque , bizarre , capricieux ,quinieilt,
ge. » Chemin fangeux . - Le subst. se dit bourru ( synon .) S'écarter du goût général
élégamment au figuré. » Ton âme est tou- pâr excès de délicatesse , ou par une recher
jours plongée dans la fange d'un monde che du mieux , faite hors de saisor , c'est
corrompu . Jér. Dél. être fantasque : s'en écarter par une singu
FANON , s. mn . 1 °. Peau qui pend sous larité d'objet non convenable c'est ètre
la gorge d'un Taureau , d'un Beut . 2º. Fa- bizarre ; par inconstance ou changement su
0
nons, barbe de la Baleine. - 3 °. Manipule bit de goût , c'est être capricieux ; par une
>
que les Prêtres , les Diacres , les Sous Dia. cetaine révolution d'humeur, ou de façon de
cres portent au brâs. 4 °. Fanons , les deux penser , c'est être quinteuxd'éducation
; par grossiéreté
pendans de la mitre d'un Evêque . de meurs et défaut , c'est
FANTAISIE , s. fém. FANTASQUE , adj. être bourru. ---- Le fantasque dic propre
FANTASQUEMENT , adv . [ Fantezie , fantas- ment quelque chose de dificile ; le bizarre ,
er e
ke , keman : 1" lon. 2 è moy , au 7 " د3 ° quelque chôse d'extraordinaire ; le capri
er
I
lon . au i't e muet aux 2 aưrres ] Ces mots ciezx , quelque chose d'arbitraire ; le quire
>
devraient être écrits avec ph , mais l'usage teu , quelque chose de périodique ; le bour
veut une f. Dior . D'ORTH . ru , quelque chose de in iussade.Gir . synon. re
FANTAISIE est 1º. Esprit , pensée , idée. FANTASSIN . s. m . [ Fanta-ce- in : 1
Il a cela dans la fantaisie. » Il a eu la fan- lon.Quelques-unsécrivent fantasin , mais mal.
taisie d'aler voyager. = 2° . Humeur ; vi- Quoiqu'on dise Infanterie et non pas
vre à sa fantaisie. = Desir , envie . » Il Fanterie , on dic Fantassin et non infantas
lui a pris funtaisie de le faire. » Il lui a sir . ] Soldat d'une compagnie d'infanterie.
pris une fantaisie. » Il a pris cela en fun- FANTASTIQUE ,, adj. FANTÔME ,, $.m .
toisie. = 3º.. Opinion. » Juger selon sa [ €2 lon. au 2d ] Quelques uns écrivent
Funtaisie , à sa fantaisie.» Il écrit , il chan-
chan phantôme, phantastique , conformément à
te à ma fantaisie. 4. Caprice , bou- l'éthymologie. On l'écrivait ainsi alltrefois,
tade. Faire les chôses par fantaisie.» Avoir mais l'usage a prévalu d'écrire ces mots avec
one 1.
des fantaisies , etc. » Fantaisie de Peintre , Fantôme est 1°°: Spectre ', vaine
de Musicien , de Poète. » Il peint de fanta- image qu'on voit , ou qu'on croit voir. ”
sie :: tête , figûre , de fantaisie , etc. = Fantôme hideux ; vain fantôme. Figures
On apèle les caprices des fantaisies mus- ment ; chimère qu'on se forme dans l'esprit,
FAR FAR 219
Il se forme des fantômes pour les com- ou critique ; furcir un livre , un discours,
battre. — 2 °. Ce qui n'a que l'aparence de citations et de passages.
de ... » Après la bataille de Pharsale , Ro- Ce vain amas d'antithèses pointues ,
me ne fut plus qu'un fantôme de Républi- D'expressions flasques et rebatues ,
que . = On dit d'une personne maigre et Dont nous voyons tant d'auteurs admirés ,
déchárnée ; ce n'est plus qu'un fantôme. * Farcir leurs vers du badaud révérés.
Comme on a dit autrefois fantaisie pour Rousseau.
imaginarior, on a aussi apelé fantôme , les FARCI , IE
LE , adj . » Des aufs farcis ;
images qui s'y forment.. L'Acad.. l'admet en- çarpe farcie. »v Honime furci de grec et de
côre pour le didactique. Voy. FANTAISIE à lacin, » Écrit tout farci d injures. -- * S.
la fin . maso: c'est un gasconisins : » Donez moi du
FANTASTIQUE , chimérique , imaginaire. farci. Dires de la farce. Gasc. corr.
» Dessein , projet fintas!ique. Corps * FARCISSEUR , s . m . FARCISSÛRE ,
fantastique , fantõine ; qu i n' a que l'apa- s. fém . Ces mots se trouvent dans Pomey ,
rence d'un éire corporel . Source suspecte. I.e Rich . Port. ne met pas
FAON , s. m. FAONER , V.v n . [ lo ne se le premier , et cite Trév. pour le second.
>
pron.
ne biche ou dou chevreuil . Faon tout court ,
L'Acad.
pas , fun , funé. ] Faon, le petit d'u- - FARD ne met ni l'un ni l'aître.
C
On disajt ar trefois , après la grande pièce , farler le visage : cette femme se farde.
la farce.On dit aujourd'hui , la petite piéce ; Au figurë , déguiser , doner un faux
et farce ne se dit plus qu'en méprisant. lusere. Furier sa marchandise Son dis
On le dit par extension , de ce qui est plai- cours , son langage,
sant et boufon. » Cet homine nous a doné Je ne farderai point l'aven que je vous dois.
la furce. Forceur ne se dit que dans le Non , la vérité seule est la langue des Rois.
second sens de furce : on ne dit point d'un Gress . Édouard.
bon furceir , pour
cuisinier , que c'est ur bɔr FARDÉ , Ée , adj . Visage ferdé , femme
dire qu'il fait bien les farces . On ne le dit fardée. Discours farde , marchandise far
que d'un Comédien , qui joue ordinairement dée. » Elles ont le creur encôre plus farde
dans les farces , dans les pièces boufones ; et que le visage. L.Lº Sage. = Le Proverbe
par mépris d'un mauvais Auteur dans le co- dit que temps ( ou Ciel ) pommelé et femme
mique. furde'e , ne sont pas de longue durée.
FARCIN S. m . FARCINEUX EÛSE FARDEAU , S. m . [ Fırdo : 2° dout, au
adj. (Far-cein , ci neil, nelze :3" longue. ) sing.longue auplur. fordeaur. ] Faix
>
Farcin , est rogne des chevaux et des mu- charge. » Avoir un pesant fardeau sur les
lets. Farcineux , qui a le farcin . épaules.. » Elle est près d'acoucher , elle se
farFARCIR
ce. » , v. act. [ Farci. ]Remplir de délivrera bientôc de son fardeau . = Figh
Farcir des poulers , des pigeons. rément. » Cette administration ese pour lui
- Figuré familier , se farcir l'estomac un trop grand fardeau. « L'épiscopat est un
>
ou furcir son estomac de viandes. S'en rem- fardeau redourable. » La gloire des Pères
plir avec excès . Plus figurément encôre , est un pesant fardeau pour les enfans.
et toujours dans le même style , ou plaisant L. Rac.
Ee 2
120 F A R FAS
Mais je sais peu louer, et ma mớse tremblante verre d'une poussière blanche , seniblable à
Fuit d'un si grand fardeau la charge trop pesante. la farine.
Boil. On dir , figurément , dans le style prover.
Quelques critiques , dit M. Brossette , one bial , de deux personnes qui ne valent pas
condamné ce dernier vers prétendant que mieux l'une que l'autre , qu'elles sont de
>
l'on ne peut pas dire la charge d'un får- mene farine. Il signifie aussi, de même ca
deau ; mais ces deux mots ne sont pas syno ' bale .
nimes. C'est comme si l'on disait le poids FAROUCHE , adj. Au propre , il se dit
d'un fardeau ; ce fardeau est d'un poids des bêtes . Sauvage qui n'est point aprivoisé.
trop grand . Ces expressions n'ont rien d'ir- Par extension , il se dit des hommes.
régulier ; et Malherbe en a employé une Espric , naturel, humeur furouche. Homme,
toute semblable à celle de Boileau. femme farouche. » Mine farouche ; air ,
Mais si la pesanteur d'une charge si grande cil , regard farouche.
>
FASCINAT
glié : mouillez les ll. ] Fouiller en brouil ION , s. fim. FASCINER , V.
lant. » It farfouille dans les armoires , ace. [ Fec.n.2--10:2 , en vers , ci- on , ciné. ]
>
dérange tour. » Vous avez farfouillé mes Ensorcèlement, ensorceler . Ils expriment une
habits mes papiers : Ils sont tous pêle- sorte de charin : , qui fait qu'un ne voit
mêle. st. famil. pas les chốses telles quelles sont. » L'amour
FARIBOLE , s. f. Chộse frivole et vaine. fascine les yeux. » Elle lui a fasziné l'es
» Ce n'est qu'une faribole. » Ce sont des prit. » l'entêrement qu'elle a pour cet horn
fariboles , conter des fariboles. — - Cen'est me , est une vraie fus. In 1:02 . , On se laisse
point un terme noble ; il n'est bon que fasciner par l'arareil des grandeurs.
FASTE s . m . Vaine ostentation . Afece
pour le style familier , critique ou plai
> >
3 °. Dartre farineuse , peau furineüse , cou- » Les fastes sacrés de l'Eglise ; le Martyro
F AT FAT 221
dage
. – Dans
on ledit le sensau desingulier.
toujours vaine ostentations
On dir de pertinentest
la grossièreté. une espèce
Le soidefat, enté sur
est embarrassé de.
plusieurs persones , leur faste ,, et non pas , sa persone ; le fat a l'air libre et assuré ;
>
tal.
Sans plus les fatiguer d'inutiles prières.
Racine. Phédre.
Deux fois le ciel voulut que ces fatales plaines
S'engraissassent du sang des Légions Romaines . » Ils vous importuneront par leur assiduité :
De Lille. ils vous farigueront de leurs demandes et de
FATALEMENT , par fatalité , par un mal- leurs væux intéressés.. Neuville.
heur extraordinaire. » Il arriva futalement Le ciel ne serait plus fatigué de nos larmes.
que , etc. Il ne fait pas si bien avec d'autres inots.
FÁTALISME , s. m . ,FATALISTE , s. m. Un stupide Crassus , énervé de langueur ,
[ dern, e muet. ) Le Fatalisme est la doc Qui fatigue mes yeux d'un luxe sans pudeur.
trine de ceux qui atribuent tout au destin . Thom .
Le Fataliste est celui qui suit cette insen- Je ne vais point des Grands esclave fas .
sée et dangereûse doctrine. tueux
s. F. FATIGUER , v . a . [ Dans les deux dern. beaucoup pour parvenir aux Dardanelles.
l'a est muer , il n'est là que pour doner au Miss . du Lev. » Je fariguai beaucoup dans
& un son fort qu'il n'a pas devant le : mes tournées. Letir . Edif. » Les autres ani
er
fatighe , ghé ; ; " e muet au 1'
e
° , é fermé maux ne peuvent fatiguer sans boire. Buf.
au 2d . Dans l'adj . l'u était inutile : on a » On fatigue à monter et à descendre.
bien fait de le suprimer. ] Fatigue , travail L'Abé Laugier. - Avec ce pronom on ,
pénible ce capable delasser. Fatiguer , doner il semble qu'il vaut mieux quese fatiguer.
de la fatigue. Farigant , qui fatigue. ». La FATRAS , s. m . Terme de mépris. Il n'est
fatigue du chemin. » Les fatigues de la bon que pour le critique ou le polémique.
guerre. " Se faire , s'endurcir à la fatigue, Amâs confus de choses frivoles é inutiles.
etc. » La lectûre fatigde la vue. » Ses pro- - Un farras de papiers , d'écritûres. » Un
pos fatiguent les oreilles . » Travail fati- facrâs de paroles.
gint , journée fatigante. = Le verbe et Dans ce fatrás de morale sans meurs .
Rousseau
l'adjectif se disent aussi de ce qui ennuye
F AU F AV 223
✓Ce Livre est plein de facras , ce n'est qu'un coupes de foin dans un jour.
fatrás. FAUCHET, s. in. FAUCHEUR , s. m . ( Fo.
er e
* FATRASSER , FATRASSEUR , mots bas
> cheur : 2° è moyen au 11.
che ] Fau
e populaires. Ils sont usités dans quelques chet est une espèce de rateau de bois , qui
Provinces. S'ocuper à des bagatelles. Celui sert aux faneurs à amasser l'herbe fauchée
qui s'ocupe à des riens. et fanće , etc. Faucheur , l'Ouvrier qui
FATUITÉ , s . f. [ Faru-ité ; dern . e'fer.] faûche, qui coupe les foins , les avoines,
Caractère du fat. » N'admirez -vous pas la FAUCILLE , s. f. [ Foci-glïe : mouillez
faruité de cet homine ? les ll , dern , é muet. ] Instrument dont
Pat-tout également goûté ; on se sert pour scier les blés. On dic
Et cependanı point d'airs , nulle facuité. ironiquement de ce qui est cortu droic ►
gue. Le P. Bouhours doutait s'il était fran- [ Fokon , kono , neri- e , nié ; 1'e dout. au
er C
çais. La Touche trouvait au comencement dour. au 2d , e moet au 3 , é fer.
du siècle , qu'il sentait fort le látin . Il dit au dern. ] Fzucon est un des plus nobles en
cependant que La Bruyère et quelques au- tre les oiseaux de proie. Il a doné son nom
tres bons Auteurs s'en sont servis , et qu'il à l'art de dresser ces sortes d'oiseaux , et à
serait à souhaiter que l'usage l'autorisât tout- la chasse où on les emploie qu'on apèle
Faucorerie , et à celui qui les dresse , qui on
à -fait. Il observe enfin , comine une chose Fauconerie
dign: de renarque , que ce mot est aprouvé nome Faucanier.
par l'Acad. Le souhait de L2 Touche est FAUCONEAU est une petite pièce d'artil
acompli ; et ca mot est si bien établi au- lerie. Coup de fauconeai. Tirer un fauco
jourd'hui , qu'on le croirait de toute an ne2u.
cicneté . FAVEUR , s. f. [ fa -veur. ] 1 °. Grâce ,
re
,,s.m .. [[ Fo-bour » » Comble de
FAUBOURG
Cest ainsi qu'écrivait Ménage ;et qu’écri- 1"te
dout. bienfait. . Grande
fiveur. » Faites- moi faveur.
la faveur d'accepter ce
vent aujourd'hui l'Ac. le Rich. Port . et quel petit présent . » Je tiendrai cela à faveur.
>
mais qui ne sont pas dedans , qu'ils sont il faut einployer la prép. de er le nom >
dans les fauxbourgs. de celui dont on est favorisé. Le P. Rapin
FAUCHAGE , S. m. FaucHAISON , s. f. dit de Tite -Live , qu'il sacrifia :: ses
apèle gensde faveur , ceux qui ne doivent l'ocasira a été fuvorable à nos desseins.
>
= Favorablem :nt , d'une manière tavo
leur élévation qu'à la faveur.
3 °. Ilfaut éviter de se servir de ce mot rable . » Traiter , recevoir , écouter fuvo
au pluriel , quand on parle d'une femine. » rablement . Interpréter favorablement , en
J'ai oui dire à un Prédicateur > dans un bone part .
Sermon , dailleurs bien pensé er bien écrit. FAVORABLE , se dit aussi de certaines
>
» Pour partager les fuveurs de Migdelaine ; choses , qui méritent d'êire exceptées de la
il faut imiter sa pénitence . Outre i'irrégu- rigueur de la Loi. » Ce câs est favorable ;
larité de ce régime , cette p'ırâ je présente un votre caûse est favorable .
sens peu honêre. Il falait dire ; pour parta- Favorable , Propice ( synon . ) L: 2d anonce
ger les faveurs dont Dieu combla Magde- une influence plás grande , plus puissante ,
laine , etc.
plus éficace que le prenier. » Ua Client
FAVEUR se dit aussi pour recomandarion ; prie un Patron de lui êrre favorable. Un
lettres de faveur ; trouver faveur auprès pécheur prie Dieu de lui érre propice. Ca
d'une persone puissante : -- Par oposi- ion est favorable à Pompée : les Dieux sont
tion à rigueur de justice. » Je ne deinan- propices à César. L'ocasion nons es! fuo
de point füveur , mais justice. Pour vorable, et le destin propie. Extr . des
crédit , en parlant des choses : cette mar- Nouv. Synon . Fr. de M. l'Abé Rozbaud.
chandise , cette opinion , ce livre prend fa- Rem . On die voralle à ... M. l'Abé
de Fontenai die favorable pour , qui n'est
* yeur.
En faveur et à la faveur , adv. régissent pas si bon , s'il n'est pas positivement mau
l'un et l'aître le génitif : en fuveur d'un vais. » Dès le règne de Louis le Grôs , il
tei à la faveur de la nuis. Le 1 '' se dic ( M. Moreau ) và trouver une matière plus
er
des persones , et se co nbine avec les pro- favorable pour son éloquence. == Le P.
noms possessifs, en su faveur, en mafa- d'Orlenus lui fait régirà devant l'infinitif.
en faveur de lui , de » La Rein : fut contraint : d'atendre une con
yeur , et non pas ,
moi ? le zd ne'se dit que des choses , et ne jonctûre plus favorable à pousser plus loin
Ces la persécutio .
peut point s'unir avec les pronoms. = Ces C: régime a été rare
deux adverbes ont daijlers des sens difé employé.
rens. En fuyeur , signifie , ou en conside- ment
FAVORI, ITE , ali. Celui , cclle , qui
ration de : : ; » On slui a , pardoné en fa- tient le premiers ranz dans les bones grâces
veur des belles action qu'il a faites ; ou , d'un Roi , d'unc Reine , etc. L: Favori du
à l'avantage , au profit de . . , " Il aa testé Roi, son Favori; la Favorite de la Reine ,
.
FAÛTE, ,etc.
Crime , Péché , Délit , Forfait
>
hi Fausser
Sa sa
promess e toi
, ,
etc. sa
lcsparole
violer, , son
>
y serment
manqu er., ( synon. ) La fiúte tient de la faiblesse hu
.sa
- En style familier , Fausser compagnie', maine ;le crime part de la malice du cæur ;
se dérober d'une compad gnie , ou manqu er le pé.ké ne se ditque par raport aux pré
de s'y trouver quan on l'a promis. On ceptes de la Religion ; le délit vient de la
le dit même d'une seule persone , qu'on désobéissance ou de la rébellion àà l'au
. avait promis d'acompagner . torité légitiine ; le forfiit vient de scéléra
d'une corruption entière du ceur.
moy; ] 1ET
FAUSS , s. m . aigre
°. Dessus 1" dout. 2ntè tesseLeset emportemen
°
[° Foceet, ordinaireme s de la colère sont des
. » Chanter en fausset ; avoir unbeau filltes ; les calomnies ee les assassinats sont
forcé
ou un méchant flusset. = Voix ou ton des crimes ; les jugemens téméraires sont
deflusset ,voixgrêle , ton aiguetdésa- sont .hés ; les duelset les contrebandes ,
des pe'des
gréable. delits ; les incendies , les empoi
2°. Fausset , cheville pointûe qui sert à sonemens sont des forfrits. Gir. Synon .
bouche r Tirer
petit dutrou = La flûte est moins grâve que le for
d'un muids , d'un fuit
toneau. ·le vin au fausset. ; le crime est la plus grande des fau
FAUSSETE $ . f. | Fôceré , i lon . 2° tes : le forf uit est le plus granddes cri
>
re
e mulet , ; ' é fer. ] 1°. Qualité d'une chôse mes ( Encycl . ) Le péché et le délit , selon
fatisse ; ce quila rend faûsse. » Fausseré le degré de méciranceté ,sont des fautes ,
c
d'un ompte : d'une nouvelle. == 2°. Chôse des crimes , ou des furfries ; et la même
>
farisse. » C'est une falissete. Histoire pleine mauvaise action peut être un péché ,
de fúüssezés. 3 ° . Duplicité , hypo- sous un point de vue , et un délit sous un
crisie. » Faứssere de caractère . Fallssere dans alltre. Beauzée , Synon .
la conduite dans les procédés.
>
FAÛTE , se dit des persones , et défaut
Rem. Fausseté'difère d'erreur , en ce qu'il des persones et des choses, mais sous des
orek
supôse de la malice , et qu'erreur n'en su- raports diférens. » Le meilleur Poème , dit
pose pas.. Cetre distinction , très juste , aa l’Abé Du Bos , est celui qui nous séduit au
fait dans son temps beaucoup debruit , dans point de nous cacher la plus grande partie
Ja célèbre querelle de deux 'Docteurs , dont de ses fuûres. Je crois qu'il falait , en cet
l'un acusait l'aûtre d'avoir mis beaucoup de endroit de ses défauts. Ce n'est pas le
Tome II. Ff
F A U FAU
226
Poème , mais le Poète , qui fait des fali tif du verbe régissant. » L'union était déve >
tes. On peut dire seulement qu'il a des di- nûe caduque , faure d'avoir fait publier
fauts. On dit , il est vrai , qu'il y a la résignation de ... Cachin. A qui se ra
bien des fulles dans un ouvrage , mais ce porte ce verbe avoir fait publier , ce n'est
sont les fuûtes de l'Auteur. Ainsi , en se ser- pas à l’union , mais à ceux , qui s'en faisaient
vant de ce mot dans la phrase de l'Abé du un titre. I.a phrase a donc quelque chose de
Bos , il ne faut pas dire , la plus grande louche. Des Avocats disent, faute par eux
partie de ses fuûies , mais des faûres qui d'avoir fait , etc. mais cela n'est bon qu'au
>
s'y troivent. == Pour les persones , faite Palais.. = Faute de , et par la faute de , cr
et défaut , de ont des sens diferens. Le jer marque le mans
se dit
l'ha bitud'un
de deacte passager
ces actes . On; peut faire une que d'une chose , er l'autre la faute d'une
füüte contre la sincérité , sans avoir le dé- persone , » Faûte de Musiciens on n'a pas pu
t de n'ĉire pas sincère.
fauOn exécuter ce motet ; par la faute des Musi
dit , tomber dans une fuûte , la co- ciens , il a été très -mal exécuté.
mettre ; retomber dans la même fuite , la SANS FAÎTE , adv. Sans régime. Certaine
comettre de nouveau après en avoir été ment , sans manquer : » Il arrivera sans
repris . » Je suis moi-même tombé dans cette faủle la semaine prochaine. re
faîte. Télém . » Vous retombez toujours dans FAUTEUIL. , s .m . [ Fo- teuil : 11€ dout.
les mêmes fautes. - Faire faute sur faute. mouillez l’l finale. ] Grande chaise à dôs et
Trouver en fuûte. » Le plus grand àà brås..
nombre était peu disposé à trouver le, Mi- FAUTEUR , TRICE , s. m. et f. [ fo- teur
nistre en fuüie. Targe-Smollet. = Par trice : 1 "* dout. ] Celui , celle , qui favorise ,
-sa faûte , fuửie
par ma faute , etc. » Ce n'est
, > qui apuye un parti , une opinion .Il ne se dit
pas par sa fuüle que la chose est arrivée. qu'en mauvaise part. Ezuteur de rebelles
* M. Linguet dit de sa faûte . » Une Puis- d'hérétiqucs. Fauirice d hérésie. = — Danet
• sance supérieure ( la France ) dégradée , épui- det le féin. au rang desmots nouveaux , quoi
.
sie , un peu de sa faúte , par une rivale qu'il soit dans Pomey. Il est éar à prononcer,
( l'Angl . ) hors d'état de lui résister long- mais la nécessité le fait suporter et le fera
temps. Arn . Polit. , etc.
>
conserver .
FAUTE , manque , disette , » Avoir faûle FAUTIF , IVE , adj. [ Forif , tive : 1"
>
e
la more. Un Médecin en fait présent d'une à .En prôse , on dirait, d'un faux zèle.
et rusé , Rousseau a die aussi , d'un zèle fiux.
la fièvre maligne. » Cet énemi cruel ec
qui fait tomber tant de malheureux sous sa Racine le fils , le fait suivre et précéder dans
aux . MOURET . le même vers. C'est dans sa Repuise à l'Épitre
***
En style figuré, porter ou mettre la faux de Rousseau contre les Espriis forts.
dans la moisson d'autrui ; empiéter sur ses Et de toujours briller l'ambitieux espoir.
droits. Voy. Moisson. » Une de leurs plus Amena l'esprit faux avec le faux savoir.
balles prérogatives , c'étoit d'empêcher qu'un En prôse même , fuux esprit n'irait pas bien ,
aútre ne vintporter la flux dans leur moisson . et savoir faux irait encôre plus mal.
( c. à d. jeter la vûe sur ce qui se passoit dans 2º. Faux , est fort mal apliqué dans la
leurs départemens.) Linguet. » Ce n'est pas phrase suivante de Muscaron' : » Faux gl.2
1
l'envie de passer pour mathéinaticien , mais diuteurs , qui cherchez la mort dans les
JE
celle de doner une Physique solide et démon- duels , véritables braves , qui la cherchez
>
trée, qui nous a fait jeter notre faux dans dans les combats, etc. Assurément les duellistes
La moisson d'autrui . PAULIAN . On ne sont de vrais et non de flux gladiateurs ;
dic point jeter la faux , on ne dit pas même mais le véritables aplique à braves a produit
porter ou mettre sa faux , notre fuux , mais le faux atribué à gladiateurs , et cela par la
>
la fauxdans , etc. fureur des antithèses.
FAUX , FAÛSSE , adj . [ Fô , föce : 1re lon . Faux , s. m. Depuis quelque-tems, on dit
2*emuer.] I. En parlantdes choses, 1°.qui lefuuxpourle faussere.» Le vrai etlefaux.
.
est contraire à la vérité; chose fausse ; fausse » Le faux de ce principe. » Le cæur , vide
doctrine , faux serment ; histoire fausse ; ou de Dieu , n'a plus que le funx et les bassesses
***
à la règle: faux argument,fulisse consé- de l'homme. Massill. — Mais avec un,, faux
quence, etc. = 2°. Suposé ou alıéré contre ne se dit qu'au Palais. Il signifie un acte
la bone foi : » faux contrat , fullsse pro- faux. Ils ont donc parlé improprement les
miesse ; faux seing , fallsse dare ; falisse deux anonymnes , qui ont dit : » La première
monnoie. = 3 °. Qui est feint et contrefait: partie de la comparaison renferine eviden
» Faux cheveux , fausse barbe ; diamant ment un fauu . » L'envie d'établir un paradoxe
fiux. - Et , dans le moral , fusse vertu ,
-
a jeté un faur dans tout son discours . Dans la
re
fullsse modestie , etc. Faûsse honte ; mau- 1 phrase , il falait dire ; renferme une faus
vaise
n'est honte , honte
déraisonable. = 4. Qui seté , ou une idée fausse , ou une erreur ,
pas tel qu'il devrait être en son genre. suivant le sujet qu'on traite. Dans la zde ,
Faux brâve > , faûsse galanterie. Pensée il falait , a jeté du feux dans , etc.
.
2°. Qui afecte de beaux sentimenspourtrom- manquer d'y trouverce qu'on cherche.
per : » C'est un homme faux. = } °.Qui n'a · Porter à faux , se dit au propre ,, de ce qui ne
pas de justesse dans l'esprit. » Il a l'esprit porte pas à plomb sur ce qui doit le soutenir ;
faux ; c'est un esprit faux . poutre , pierre , colonne , qui porte à faux.
>
Rem. 1 °. Cet adjectif aime à précéder le Au figuré; raisonnement, qui porte à faux ,
substantif; faux avis , faûsse alarme .
Douce sécurité , préjugé si flateur , qui est fondé sur une chôse , qu'on supôje
vraie et qui ne l'est pas. Corneille dit
Que safausse vertu nourrissoir dans mon cæur ! parler à faux , et celui- ci parait réprouvé par
La Chaussée. l'usage actuel.
Les Poètes ont le droit de changer cette cons Lui, qu'Apollon jamais n'a fait parler à faux.
>
truction , quand elle. les incomode , et de Horace .
placer fáux après le substantif. FAUX , FAÛSSE , entrent dans la composi
Couvrant d'un pèle faux votre ressentiment , tion plusieurs mote. Faux -fu , fuux gere
Le sang à vôtregrécoule trop lentement. Athal. me , de
faux - fourreau , faux bourdoi. Fausse
Ff 2
C FÉE
FA
228 e , fuusse fenêir
couch e, fausse-porte , fausse- beaucoup . Sujet fécond , matière féconde ,
clef , etc. On en trouvera l'explication , en qui fournit beaucoup ..
Ram . Cet adj . peut se placer devant ou .
REMant
cherch les simples..; faux -dévots', fiuc- après le substantif .» Féconde imagination
. Fauf-Dieux >
savans , etc. quoique composés d'un adjectif esprit fécond. Le féminin peutplutôi précé
et d'un subtantif , ne forment qu'un seul mor , der que le masculin .
>
Comme du haut des airs , la féconde rosée ,
comme petit-maître , petites,maisons, -etc..
de
Relève l'herbe tendre , et rafraichit les fleurs.
On doit dire des faux - Dieux , des flux Le Franc .
vots -Dieux
faux , des faux savant
, etc. s و, etc.
et ainsi de etfaux-germe
non pas de, Quand il est suivi d'un régime, il est clair :
faux -bourdon, et alltres composés do faux et qu'il doit marcher après le substantif : »
faûsse.Voy. PETITE -MAISON , au de mot Mar- Auteur fécond en saillies, en épigrammes.
Mais lors même qu'il est seul , il ne fait
SON. „ Si ce sont des faux -savans , ils se con bien devant toutes sortes de noms : fe
fondent par leurspropres paroles . Mallebr . pas
cond Auteur , ficond Écrivain , feconde terre ,
FUYAGNT
FAUX BOUR
FAUX . Voy. FAUB
, s. m. OURG
[ föfü . . ] Prés féconde source soneraient fort mal.
-iant
texte , subter fuge. >
» Il( Abaila rd) avoit pris FÉCONDER ,, rendre fécond . » La pluie
la voie de l'apel, comme le premier faux- a FÉCO fécondNDAT IONgnes.
é noscampa , s. fém . Fécondité,
fuyant, qui s'étoit présenté à son esprit.Le s . fém . Lei est un mor tout nouveau ,
er
P. FAU X ai
Fonten . NAGE , FAUX -SAUNIER ,.S. né deféconder , qui n'est pas lui réme fort
SAU
m. [ Fosanage , nié. ] Vente , débit de faux- ancien. » Une foule d'Auteurs anciens at
sel. - Celui, qui le vend et le débite. testent cette fécondation acrveilleuse ( des
FAUX -SEMBLANT , s. m . [ Fô-sanblan : cavales par le vent ). De Lille . Les
3 longues. ] Aparence trompeûse . » Sous U12 Diccionaire s ne merrent pas ce moti .
FÉCONDITÉ , en parlant des animaux ,
>
furuf-semblani
FAYANCE , d'amitié.
FAYANCIER , etc. Voy. FaïAN-' signifie la faculté de devenir fécond , et
> fecondario est l'action d'êere actuellement
CEFEA L , adj. m ..FIDÈLE . Vieux mot , en- fécondé. Il ne faut pas confondre ces deux
, etc.
core employé en style de chancellerie . » A mots. Voy. FERTILITÉ . = Fécondation ne se :
>
nos amés et féaux , etc. On le dit encore dans dit qu'au propre , et seulement des animaux .
le style badin , mon très - cher et féal ; c'est : °Fécondité se dit , et au propre et au figure .
» La fécondité des animaux , de la terre , de
sonFEBRICITANT,
fial. adj . et s . m . FÉBRIFU- l'esprit. La fécondité d'un sujet, d'une ma
GE , s. m . FÉBRILE , adj . [ ite FÉCOND = Quelques , uns
é fer. dern. e tière. Voy. Fécond.
muet au 2d er au 3°: ] Febricitant , qui a la . l'ont die des Auteurs niême. » Cet écri-
fièvre. Febrifuge ,remède qui chasse la fièvre. vain est d une grande fécondité. » La fe
Febrille , qui a raport à la hèvre. » Homme condité de Voltaire était vraiment aussi er-
fábricitani. » Un fébricitant. » Le quinqui- traordinaire que déplorable .
na est un excellent febrifuge. » Chaleur fé FÉE , s. t. tineTe eé fer.et
: long, 2° e muet.]
.
Reconoissez l'erreur qui vous prévenoit tous , La rime a produit cette impropriété de terme.:
En faveur d'une femme instruire en l'art de feindre. La Fontaine a dit aussi , feinte pour fic
! La Chaussée , tion . -
2º. Inventer: Il se dit sur - tout des Poètés.
» Feindre des choses , des caractères , qui La feinte est un pays plein de terres désertes:
n'ont point de vraisemblance. = 3 °. Aørre * FEINTISE s'est dit - alltrefois pour ,
négsationve en faisait un grand usage avec la
foi feinte , déguisement . L'Acad.la en
>
dans le sens de craindré. » St.- côre employé dans ses Sentimens sur le Cid.
Basile ne feignoit pas de toucherer d'em- Cela se pourroit bien défendre par l'exem-
brasser les lépreux . Fleuri .» Je ne feignis ple de plusieurs Princes qui ont usé de fein
point d'ajouier
Bruyère
quelques nouvelles remar iise dans leurs jugemens. Elle dit dans i
ques. La . » Caron ne feignit point son Dictionaire , que ce mot vieillit ; et
de lui dire que , etc. Rollin.» Il nefeignoit comme elle le dit depuis longtems , il faut:
pas de dire , etc. Boss. » Les anciens ne qu'il soit bien vieux.
feignoient point de comparer les engagemens FÉLER 2.V.
- act. FÉLURE , -S.so F.f [ Félés, >
231 FEL F E MI
félire : 1 " é fermé : il ' cst long devant la L'Acad. ne le met au pluriel que dans cette
syllabe fém . » Il file , félera , etc: 2° lon. phrase, consacrée par l'usage. · Les felici
aú 2d. ) Fendre une chose fragile , comme iésFÉLON de cemonde sont peu durables.
verre , crisial , ecc. en celle sorte pourtant ONE , adj . FÉLONIE , s. tém:
re
que les pièces demeurent étroitement jointes [ 1 " é fermé z3 lon. 'au subst. ) Ils expri.
>
ensemble. -- Fente d'une chôse félée. » La ment la rebellion du vassal contre le Sei
gelée a félé ce vâse. » Il se filera , si vous l'a gueur. Ils se sont dits alltrefois pour
prochez trop près du feu. „ Pot verre cruel et féroce ; cruauté, férocité .- L'Acad.
félé'; clôche félée. » La filure est légère : dit qu'ils vieillissent en ce sens. Je crois quel
on a peine à l'apercevoir. z Le Proverbe ce n'est pas assez dire.
dit , que les pors felés sont ceux qui dtirent TELOUQUE, s. f. [ Fe- lou-ke : 1" et dern.
le plus : les persones qui ont une santé e muet. ] Petic bâtiment de bâs bord er à
délicate , vivent quelquefois plus longtems raines , qui n'est en usage que dans la Mé
que des persones plus robustes , parce qu'elles diterranée
se ménagent davantage. Avoir la tête fé- FELURE . Voy.FÉLER.
lée , le rimbre félé : être un peu fou FINI LLE , 's. fém . [ Femèle : 2" et dern .
FÉLICITATION , s. fém . FÉLICITER
> e muet :-2" è moy . ] Il exprime par raport
v. act. [ Felicita -cior , té : lere é fer. ) Fé- aux animaux , ce que fimme signifie par ra
liciter , c'est témoigner à quelqu'un qu'on port aux hommes. » La vache est la fimelle
est bien aise d'une bone fortune , qui lui du taureau , la biche di cerf , etc. » Dans
esc nouvellement arrivée. Trév. Lui marquer ces deux genres ( des insectes et des poissons)
que l'on prend part à sa joie. Felicitation , les fimelles sont plus grosses que les mâles.
Pierre. = Employé adjectivement , il
action de féliciter. » Ils vinrent le féliciter St. Pierre.
de ses victoires. » Faire un compliment ou est des deux genres ; mais il ne se dit que
écrire une lettre de félicitation . —. Il ne se des animaux et des plantes. » Un ser in fe
dit qu'avec lettre et complimenti *
= Sef li melle ;; une perdrix femelle. » Un palnier
• citer; s'aplaudir , se savoir bon gré de ... femelle'; du chanvre fimelle.
» Je me félicite de m'être tenu sur mes Rem . * Mme. de B... ( Hist. d'Arg!. )
gardes. emploie femelle au lieu de femme. » Le
Rem . Féliciter > ne date que du dernier principe d'exclûre les femelles de la succes
siècle. Il était tenu pour barbáre à la Cour , sion au trône, étoit adopté en France. Les
>
au raport de Vaugelas , lorsque Belzac en- fimelles furent admises peu à peu à la poss :
treprii de l'acréditer et en vint à bout. session des propriétés féodales. Nous disons
» Le mot f liciter n'est pas françois , disait- femmes dans ces ocasions. Femelle ne se die
il , dans une lettre à M. l'Huillier : mais il' que des animaux , excepté dans le style ba
le sera l'année qui vient. Sa prédiction din ou satirique. C'est une étrange fimelle.
fue acomplie. Voy . les Nouv. Synon. Franç. Catin veut épouser Martin ,
de M. l'Ab. Roubaud. . Féliciter a suc C'est fait en très fines femelle ;
cédé à congratuler , qui est presque hors Martin ne veut point de Catin ,
d'usage re
Je le tronve aussi fin comme elle.
FÉLICITÉ , s.. fém [ 11e et dern.. é fer .] Marot .
Béatitude, grand bonheur. Acad. Jouissance. * Le même Traducteur se sert de fe
des biens qui peuventsatisfaire le corps er melle , adjectif. »» La Pucelle d'Orléans ...
l'esprit. Trév. » Jouir d'une parfaite félicité. ne démentit jamais ce caractère par aucun
» La véritable félicité ne peut se trouver' trait de pusillanimité femelle. C'est un
.
qu'en Dicu. = Ce imot n'a pas ordinairement anglicisme. Nous disons en pareilcas, fé
de pluriel : les Poères sont en possession de minin , feminine : les Anglais disent fe
lui en doner un. male. Il n'en est pas de mêmede mâle. On
Jouissez des felicités dit un courage mâle , des résolutions måles
Qu'ont mérité pour vous mesboniés secourables. et généreuses : on ne dit point un courage
Rouss.
femelle , etc.
Allons aprendre au Roi, pour qui vous combatez Mme. de Sévigné se servait volontiers du
Mon crime , mes remords et mes félicités. mot femelle , mais toujours en badinant. »
Volt, La bone Troche est toujours la bonté même
FEM FEN 231 .
et allante et venante. On dit qu'elle est la Il sera votre époux , et vous serez sa femme.
femelle de d'Hacqueville ( homine très-ofi Destouches .
cieux et toujours en exercice pour sesamis). Il faut que je ménage un cruel qui me brâve !
» Nous la trouvâmes ( Mme. de Chaulnes ) Sa femine est sa compagne, et non pas son esclave: .
acompagnée pour le inoins de quarante fem 2
La Chaussée.
mes ou filles de qualité... la plupart étoient
les femelles de La
ceuxMême.
qui étoient On dit quelquefois la femme pour les
devant de nous. „ Mmevenus au femmes.
de L... Voy. SINGULIER à la fin. +
se décrie si fort , qu'on commence à la re En style familier , prendre femme , se ma
garder comme la femelle de M. de Mazarin rier. » Il y a des choses qu'il faue faire sé
le Duc de ce nom si fameux par ses ex rieusement, comme de prendre feinme , par
travagances ) M. de Coul. La Touche exemple. Sév. On dit , burlesquement ,
pense que ce mot se dit bien , en l'oposant quand il pleut et qu'il fait soleilen même
teinps, que
à måles .. » Les mâles et les femelle's . Je PÉTIT le diable bat sa femme. Voy . Ap
, DIEU .
crois qu'il se trompe. On die , les hommes Rem. 1 °. Femme s'emploie quelquefois
et les femmes : les garçons et les filles. - comme adjectif. » Faure de pouvoir se ren
On dit seulement dans quelques coutumes : dre homme , les femmes nous rendent fem
les máles excluent les femellis.
FÉMININ , NE , adj. FENINISER , v. mes. J. J. Rouss. » Chaque femme de Paris
>
act. ( Fémi-nein , nine , nizé : 718 é fermé, renferme dans son apartement un serrail
>
re
rendus féminins , de masculins qu'ils étaient. Femme d'une esprit très simple et très- borné.
» L'usage a féminisé le mot Epigramme , et On le dit quelquefois des hommes. » Ce
>
)
23-2 FEN FER
fanfaron. Qui fait le mauvais , qui menace. si on le chasse par la porte , il rendre par
FENDRE , diviser. ll se dic des persones les fenêtres. On dit aussi de ce qui est
er des chosescomme
seulement, , comme
>
sujet et des chôses
régime. » , Fendre indispensable , qu'il faut en passer par là,
un ar ou par la fenéire. Et d'un fanfaron , en
bre , fendre du bois , fendre la tête d'un s'en moquant , si l'on n'y prend garde ; il
coup de sabre. » Il veut fendre un cheveu jettera la maison pur les fenêires. re
en quatre ; il est trop rafiné dans ses dis- FENIL > s. ni. [ . e muet : mouillez
tinctions , dans ses remarques. -
— »» La trop
La trop l'I finale. ) ll ne se dit que du lieu où l'on
grande sècheresse fend la terre. » La gelée serre le foin à la campagne. Ailleurs on dit ,
fend les pierres. » Oiseau qui fond l'air ; grenier à foin.
navire qui fend l'eau , les vagues , etc. FENOUIL , s. m. FENOUILLETTE , s. f.
re
Figurément , fendre la presse , les bataillons, [ Fe- ncuii , nou glie - te : 1'e e muet : mouil
l'l finale du 1"
les escadrons des énenis. » Bruit qui fend lez l’i e
et les Il du 2d : 3 è
lá tête. » Cette triste nouvelle fenó le moy . 4 e muer. ] Fenouil est une plante
ceur . aromatique. On le dit aussi de la graine
FENDRE est aussi récip. et neutre. " Ce de cette plante .. 5 Fenouillette csi , 1°::
bois se fend aisément : cette muraille co- Eau - de-vie distillée avec la graine de fe
mence à se fundre. » La tête me fond du nouil. 2 °. Pomme qui a le goût du fenouil.
bruit qu'on fait. » Le cæur ne find de FENTE , s. f. [ Fante ; le lon
douleur, de voir soufrir , etc. muet. ] Crevasse , ouvertûre en long , in >
FENDU , û E , partic . du V. Fendre et tervalle entre deux choses mal jointes. Trév:
adj . Avoir les yeux bien finlus , grands et Crevasse dit trop , et signifie une ouvertûre
.
un peu longs ; la bouche fendue jusqu'aux plus grande qu'une fente. Regarder par
oreilles ( st. plaisant) la bouche fore grande. la fenie d'une porte. » Il s'est fait beaucoup
» Cheval qui a les naseaux bien findus , de fontes dans cette muraille. On dit
les narines ouvertes. - Homme bien finiu
-
aussi la finte d'une chemise , d'un haut de
qui est de câille à bien cmbrasser un che- chaûsses , en parlant des ouvertûres .qu’on
val. y fair.
FENÊTRAGE , s. m . FENÊTRE , s. fém .
re
> FÉODAL , ALE , adj. FÉODALEMENT , re e
[1'e et dern . e muet; 2 ° ê ouv.au 2d] Fenêtre, adv. FionaLITÉ s. f. [ ite é fer.. 4
>
est une ouvertûre dans une muraille pour muet au 2° et au 3. Fé -odal , dale , dule
doner du jour. Il se dit aussi du bois et du IRAN dalité. ) Féodal , qui concerne le
vitrage dont elle est garnie. ---- Fenêtrage fief. » Droitfinal , Seigneur féodal. Re
est un terme colectif. Toutes les fenêtres trait féodal. Niatières fodales. = Féoda
d'une maison. » Ouvrir , fermer les fenê- liment , en vertu du droit de fief. » Saisir
ires. Mettre la tête à la fenêtre , regarder une terre féodalement. = Feodalité , est ,
par la fenêtre , etc. » Le fenêtr.ge de ce 1. Qualité de fief. 2º. La foi et hommage
Palais est tout de glaces. » Ce fenêtrage est dús au Seigneur du fief.
mal - entendu . FER , s. m . [ Le est onv. et Ion . I'r se
Rem . On dit aujourd'hui , plutôt croisée prononce. ] 1 '. Méral fort dur , et heureu
que fenêtre en parlant des fenêtres des sement fort commun , dont on fait route
maisons au -dessus du commun. On laisse le sorte d'armes et d'instrumens pour les arts.
"
mot de fenêtre au perple. » Il y a dans cette » Bârre de fir. Batre le fer. »» Le fer se
maison dix croisées à chaque étage. » L'on- rouille aisément. Les Poères ont apelé
cle et la nièce ocupoient une croisér. Marm . siècle de fer , le siècle le plus dur et le
Cependant, quand on parle indifinimene plus barbare. On le dit encêre d'un siècle
commedans les phrâscs citées plus haut , on où règne l'injustice , où tout le monde
dit fenêtre. soufre .
Ce mot entre dans plusieurs expressions 2°. Fer en style oratoire et poétique ,
du style familier et proverbial. — Jeter poignard , épée , sabre , etc. » Il se plongea
tout par les fenêtres , être prodigue et dis- le fer dans le sein. » Vaincre les inemis ,
sipateur. Entrer par les fenêtres , autant par la clémence , que par le fer. 3
0
réussir par des voies détournées . - On
On dit
dit , 3 °. Fer de cheval , ou absolument fer , est
daus un autre sens , d'un importun ", que , un fer dont on garnit la corne des pieds
des
FER FER 23
des chevaux. Fer à cheval , est un terme Ferie jusqu'au Vendredi , qui est la 6
de fortifications et d'architecte. Ouvrage fait Le Dimanche et le Samedi gardent leur
Es- nom ,
en demi- cercle autour d'une place. nom , et ne s'apèlent point la ire ou la 7°
calier à deux rampes et en deini- cercle. Férie. On dir , en ce sens , Ofice de
4°. Fer , instrument de fer pour repasser le la Ferie , ou Ofice Férial.
linge. = 5 : Fers au pluriel , chaines , * On a dit autrefois , jours fériés. On dic
ceps , menottes. » Êire, ou mettre aux fers, plutôt jours férés. Trév . Et mieux encore ,
ou dans les firs. — Aax est plus usité que jours de fite .
dans. » Le peu qui restoit de l'equipage FERR , v . act . FÉRU , RÛE , adj. Blesser.
demanda la vie , ei fut mis dans les fers. Blessé. Vieux məts : Ils se sont conservés
Marm. Fig . ( st. poér. ) L'état d'es- dans les phrases suivantes . » Sans coup férir.
clave. » L'amour le tient dans ses fors. = Sans rien hazarder. » Il en est venu à bout
-
6º. Outils de fer. » Fers à friser , à faire sans coup férir. » Il est feru , il est irrité ,
des gaútres , des oublies. Fers pour décou- femme
indisposé contre , etc. » Il est féru de cette
per. Fers à dorer. ainour
; il en est eux .
Fer fournit à plusieurs locutions figurées FERMAGE , s. m. Prix dont on est con
du style simple ou proverb. Employer le venu pour une ferme.
fer ei le feu , les remèdes les plus violens. FERMANTE , adj. f. il ne se dit guère
Mentre les fers au feu , comencer sé- qu'avec porte et au plur. " A portes fer
rieusement à poursuivre une afaire. mantes , quand on ferme les portes d'une
On dit , en ce sens , que les fers sont au ville. » Chacun part le soir à portes fer
feu , qu'on y travaille. – AA fer
-
L'Acad. dit aussi ,
et à clou , mintes . J. J. Rouss .
fer et -
solidement .' » Vous savez bien que notre à jour furmint , quand le jour ese fini. Le
Cardinal ( de Recz ! l'est à fer éi à clou . Rích. Port . A nuit firmante , quand la nuit
Sév. Ilvoulait quiter le chapeau ; le Pape aproche. Un Auteur die,
ne voulut pis y consentir. — Il a un corps n'est pas si bien . » A la nuit fermante ,
-
à la nuit , qui
de fer : il est robuste et infatigable. toutes les rues de la peuplade retentissent de
Tomber les quatre fers en l'air , se dit , au pieux cantiques. Let. Edif.
propre , d'un cheval ; au figuré , d'un FERME, adj.adv.
e
. et subst. ļ{ " é ouv.re
homme
dos . renversé , et qui esttombé sur le z e muer. ) Ferme ,adj. est, 1°. Qui cient
> >
è fer. 2° lon. au dern . ) Férie chez les tion ferme. Ferme propos ,ferme croyance ,
Romains signifiait cessation de travail. Les espérance , foi ferme. » Etre ou demeurer
Féries étaient distinguées des fires , en ce ferme dans ses résolutions..
que celles -ci étaient célébrées par des sacri Ferme suit ou précède , au choix de
1
fices et des jeux que
taientmarquées ,auparlietke gave
repôscelles-là
. Férin'é- l'Orateur qui
, doit consulter l'oreilleet le
>
e , goût, » C'est un homme ferme. C'est le
dans l'Eglise Romaine , we un mor par le ferme soutiende cette maison. Ferme homme
quel ondistingue cing jours dela semai- et soutica ferme seraient égalemens ridicu.
De
depuis le Lundi , qui est la seconde les. Voyez . CONSTANT. = Il régit à et
Tome II. Gg
234 FER F ER
l'infinitif. » Il demeura ferme à la rejeter. VESCENCE.
» Ils sont laborieux adonés au comerce , Rem . Fermenter n'est plus que neutre.
fermes à conserver la pureté des ancièncs Autrefois on le faisait actif et récip. » Il se
lois. Télém . mêle avec les esprits quelque matière capa
FERME , adv. Fortement ,> d'une manière ble de les fermenter. Malleer . Dites , de
ferme. Parler ferme, heurter ferie , fraper les faire fermenter, » Si le sang ne se fer
>
ferme , ou fort et ferme. Tenir une chose mente pas assen , les esprits animaux seront
bien ferme. Faire ferme , ne pas lâcher languissans. Mallebr. On dirait aujouru'hui 3
le pied. » Faités ferme , braves Troyens > si le sang ne fermente pas assez. Dans le
ne fuyez pas devant les Grecs. Mme . Da- Dict. de Trév. on dit aussi , les corps qui
cier , Iliade. Tenir ferme , ne pas se se fermenient , et le levain de l'estomac qui
laisser gågner . * Marivaux dit se tenir ferinente les alimens. On doit dire , les
ferme qui n'est pas si bon , qui est même corps qui fermentent : le levain fait fer
>
plutôt avec le régime , tenir fortement à ... Fermer une chambre , un cofre la porte ,
Soutenir ou nier fort et ferme , avec beau- la fenêtre , etc. Par extension , fermer
coup d'assurance et sans hésiter . Mme .. de une lettre , un paquet , former un chemin ,
Sévigné dit aussi , penser ferme. Celui-ci
> un passage. Fermer la main , les yeux ,
n'est pas trop sûr . » Elle pense ferme > la bouche , etc. Figurément : firmer
comme vous disiez : ce qu'elle . a résolu est les yeux à la lumière , se refuser à l'évis
>
immanquable. = Ferme ! interjection. Cou- dence ; aux vanités du inonde , être en garde
rage ! Tenez ferıne. » Ferme'! ne mollis- contre ses vanités. Fermer l'oreille à ..ne
sez pas . pas vouloir ouïr. » Fermer l'oreille aux mé
Mesdames, à votre aise ! il ne faut point se ren- disances , etc. Voyez Bouche , CHEMIN ,
dre. LETTRE , PALAIS , PAQUET , PASSAGE ,
Ferme ! Continuez à ne vous pas entendre ! Port , POSTE , YEUX , etc. = 22°° .. En
La Chaussée. clorre . Fermer un parc , un jardin , une
: Ferme , s. f. est , 1 °. Petic domaine de ville . Fermer de murâilles , de haies de >
l'esprit,
sité.
dans les résolutions, dansl'adver- batre. — Figur .. ( st . plaisant ou critique )
Disputer,. » Maintenant' on s'amûse ( au Par
Rem. Le P. Bouhours avait dit fermeté lem . d'Ang!:) à ferrailler avec les Ministres
de style . Il s'est critiqué lui-même dans les sur le nombre des soldats et des marelors.
Doutes d'un Gen ! ilkonime Breton. Mais il Linguet. = Ferr & illeur , Brecteur
Ferrailleur Bretteur , qui fait
me semble que sa critique n'est pas juste ; profession de se battre. re
car , outre que par analogie on peut dire , FERRANT , adj. m. ( Fêran : le êê ouv.
l'ra
fermere' de style",, puisqu'on dic , un stylé 2° lon. I'r ]
a le son forc. )*Ilse joint toujours
ferme , cette expression est reçue par l'u- au mot Maréchal . Qui ferre les chevaux.
sage , et a été et est encôre employée par FERRE.NIENT, s. m. [ Fêreman : " e
de bons Auteurs . ouv. l'r doit être prononcée forcement. 2°
Fermeté est pour le bien , Opiniâtrété , muet. ] Outil de fer. » On trouva sur ce
FERMETé
pour le mal : l'una est une vertu , l'autre voleur toute sorte de“ ferremens. Ce mot est
est un vice. Vovez SrAFALITÉ. peu usité . L'Acid. dit. » Les ferremans d'un
FERMETURE , s. f. FERMOIR , s.S. m.
. chirurgien. On ne pourrait le dire que par
{ Fermeture , mo ir ; I re
mépris.
ê ouv. 2 ° e muer instrumens. On die ,
au 1er , 3 ° lon . ] Fermetûre , en matière de FERRÉ , ÉE , adj. FERRER , V. act. [Féré',
>
gent ou d'autre métal , qui sert à tenir un fond est ferme et pierreux . -Style ferre', qui
C
livre fermé. « Mettre des fermoirs à des a de la dûreté. — Eau ferrée, où l'on a plongé
heures . un fer ardent ou rouillé.
FERMIER
Fig. ( st. famil. )
TÈRE
re
>
so m . ct f. [ Fér- Homme ferré, qui possède parfaitement la
mie , mie-re , ite ê ouv. 2® é fer. au masc. matière dont on parle ; ferré à glace , capa. >
è inoy.et long au fém . ))Celui, celle qui ble de se bien défendre si l'on l'ataque surun
prend des droits ou des héricages à ferme : sujet. - Gueule ferrée , qui mangele potage
Fermière , se dit leplussouventde la femme extrêmementchaud , ou,quiditfacilement.
du fermier d'un petit domaine. » C'est le des injûreset
rettes
fermier d'une telle terre . les Fermiers - Gé- ferréesdesdûretés.-Avaleur
, fanfaron , ou grandde man
char.
néraur. » Il est fermier -Général. geur .
re
FEROCE , adj. FEROCITÉ , s. f. [ ;" é FERRER , estr . Garnir de fer . » Ferrer .
muet. ] 1°. Garnitûre de fer des portes des fe- ment de condoléance à Mme de Grignan , sur
nêtres , des rođes , etc. * En Provence , on dit la mortdu petit Marquis de Simiane , dit:
» La jeunesse et la fertilité du père et de la
ferremente2º:. c'est
tois. Accionun de
motferre
dur pays et duauxpa
les chev et mère doivent doner de grandes espérances de
le fer qu'on y emploie . » Tant pour la fërru- voit bientôt cette perte réparée.—Fécondire
re. de quatre. chevaux. ».3 ° . La manière de vaudra it mieux.
vaudrait mieux pour la mère ; mais pour le
ferrer un cheval. » Ferrûre à la française , à père,, il serait aussi ridicule que fertilité. =
âre
M. Beauzée comp ces deux mots. Il sem
la hongro
FERTIL iseE, à, laadj. FERise
polona TIL. EMENT , adv. ble , dit -il , que la fécondité vienne de la
[ fértile , tileman : 1" e ouv. 3° e muer.
>
. و
] natúre , et que la fertilité tienne plus de l'art.
» .La chaleur du soleil , la pluie du ciel fé
Ferr ile , qui produit , qui raporte beaucoup.. mohdentala terre ; le labour ,les engrais la
Fertilement. Abondamment; avec fertilité.
FERTILE , suit ou précède le nom qu'il fertilisent. » Un esprit , heuređsement né,
modifie. » Champ, terre , pays fertile. : peut être fécond en grandes idées : un esprit
naturellement moins fécond , peut devenir
De Lille , fertile par la cultûre , l'étude et le trayail.
He fertiles cailloux semant d'afreux déserts.
Et les arbres plantés sous son fertile auspice, FÉRU . Voy. FÉRIR ,
FES FET 237
FERVEMMENT , adv. FERVENT , ENTE , gage. Quelques-uns le disent simplement
adj. FERVEUR , s. f. ( Férvaman , van , van-
те
de tout avâre .
te', veur : " ¿ ouv.2 ° lon. au 20 et 3º. ) .
Rem. Ces deux mors ne doivent point pren.
La ferveur est l'ardeur , le zèle avec lesquels dre d's au pluriel. » Ce sont deux fesse-caüer ,
on se porte aux choses de piété , de charité , trois fesse-mathieu .
ecc. Fervemment , avec ferveur. Fervent , qui FESSIER , s . m . Fessu , ûE , adj. [ Fè
a de la ferveur. » Prier , servir Dieu avec cier , su , si- e : 1" è moy. 2° éé fer. au 1"
re
ferveur. » Etre plein de ferveur . » Ferveur de lon. au 3 €. ] Fessier , est un rerine populai
novice , ferveur passagere . » Homme extrê re , pour signifier · fesses de l'homme.
>
mement fervent. » Zéle fervent ; dévotion Il se dit aussi adjecuvement de plusieurs mus
fervente. » S'aquicer fervemment des devoirs cles des fesses. = Fessut , qui a de grosses
de la Religion. fesses.
Rem . Sur ce vers de Corneille . FESTIN s. m. FESTINER , V. act . [ Feser
Entre tous ces Amans, dont la jeune ferveur. tein , line : 11ė
se moy..] Festin ', repas honête
L'Acad. remarque que ce mot de ferveur est et quelquefois spleadide. Festiner , faire un
plus propre pour la dévotion que pour l'a festin. » Grandfistin. Convier , inviter à un >
mour. Rousseau l'a employé dans sa comédie festin. Être toujours en fistin. » Festiner ses
du Flateur .
amis. = Festin , est de tous les styles :
>
Mes caresses , mes soins , ma trompeuse ferveur, fésainer , n'est que du style familier.
M'ont de cet homme là su gagner la faveur. La Fontaine emploie festiner neutralement,
Il ya aparence que c'est la rime, fui a fait
>
Il vient : l'on festine; l'on mange :
préférer ce mot à un aûtre , qui aurait été Chacun étoit en belle humeur.
plus propre. —- Illl est plus suportable dans ces
FESTON , s .branches
m . [ Feston : 1 " èmoy. ] Fais
vers du même Poère , tirés de sa cinquième ceau
> de petites d'arbres , garnies de: >
Epitre. leurs feuilles , et entremélées de fleurs et de
Peu m'ont aussi vu briguer la faveur. fruits. - Ornement d'Architectûre , qui re
Qu'obtient des Grands une aveugle ferveur . présente ces sortes de festons.
Dans cet endroit , le Peère compare le zèle Cen'étoient que festons, ce n'étoient qu'astragales.
Empressé des courtisans à celui des dévots. FESTONER , V. act. Découper en festons.
Mais ce mot fait fort mal dans cette phrase » Festoner des manchettes , etc.
du Hamlet de Shakespear. » Ce point , où FESTOYER , c'est ainsi qu'écrit l'Acad.
tout est consommé , doic être désiré avec mais l'usage le plus commun , l'analogie er:
ferveur. Pourquoi ne pas dire avec l'étymologie française sont pour fêroyer..
ardeur ? Voy.ce mot. Dès le milieu du siècle der
re
FÉRULE , s. f. [ i" é fer. dern . e muer. ) nier , on disait féroyer. M. l'Ab . Garnier
Instrument, dont on frape les mains des éco- dit
Lers. = Espèce de plante
d'après l'Acad. •Festoyer ses amis. Hist..
. de Fr.
v act. FESSEUR ,
FESSE , s. f. FESSER , V. FÊTE . s. f. FÊTER a v . act . [ ire ê ouv. et:
er
et f. [ Fèce , cé , ceur , cenze : long : 2° emuer au 1 é fer. au 2d . ] Fête ,
EÚSP, s. m . er >
I " è moy. 2°
° e muet au er, é fer. au 2d , lon . est r° un jour consacré au service de Dieur
au dern . Fesse ,, est la partie charnúc du en mémoire de quelquemystère , ou en l'ho-
derrière de l'homme et de quelques animaux neur de quelque saint ;; durant lequel il n'est:
à
quatre pieds. Fesser , fouetter. Fesseur , pas permis de travailler. » Célébrer , chom
celui, qui fouette.. = On dit , populaires mer , solenniser une fête . Le ' re et le 3e sont
ment , n'aller qued'une fesse , agir noncha- de tous les styles : le ad
> 2d n'est que du style
lamment';. avoir chaud'aux fesses , avoir simple . » Fête comandée , ou de comande
grand'peur: – En avoir dans les fesses , re- ment. La fête d'une persone , est le jour
cevoir quelqueéchec , quelque domage . de la fête du Saint', dont elle porte le nom .
Fesser bien son vin , en boire beaucoup , sans Payer sa fête : Faire un festin à ses amis le:
en être incomodé. - Fesser le caïer,, faire jour de sá
sa féie. = 2. Réjouissance publi
diligemment des rôles d’écritures. que , qui se fait en des ocasions extraordi-,
Fesse- Caïer , celui qui gagne sa vie à naires. On le dit par extension des ré-
faire des écritûres pour les aitres. Fesse- jouïssances qui se font en des assemblées par
mathieu , usurier , homme , qui prêce sur ticulières. a Doner une fêre į une grande filer
1
238 FET FEU
FÊTER , chommer , célébrer une fête. s Inêmes sous un nom emprunté. Sabat. Trois
On fête aujourd'hui un tel saint. On die siècles , etc. Dès le milieu du siècle'der-.
proverbialement d'une persone , qui n'a ni nier , ce mot començait à vieillir , et La
crédit , ni autorité ; c'est un saint qu'on ne Bruyère le met au nombre des termes qu'il
fête point. Homme bien féré', qui est bien regretroit. » Verd ne fait plus verdoyer ; ri
reçu par - tout. » Ronsard , dans son siècle , fête , fêtoyer , ni larme , larmoyer. - FE
> >
fui aussi fêté que Voltaire dans le nôtre. toyer , s'est pourtant soutenu , mais seule
Ann . List . #
trouvé à telle fête ; il n'a jamais rien vu de ge est composé de cent eux, il y a »cent feux.
pareil . „ Nous suions tous à grosses gouttes : 4 °. Flambeaux , torches , ' fanaux. » On
jamais les thermomètres ne seroient trouvés avait allumé des feux sur toute la côte . » Il
à telles fêtes . Siv. - Se faire de fête , se est défendu de chasser , de pêcher au feu, =
rendre nécessaire , se méler d'une chôse où sº. Coups des armes à feu. » Erre exposé au
l'on ne nous apelle pas. — Il n'est pas tou- feu , ou être sous le feu des énemis. » Les
-
joursfêre , on ne fait pas tous les jours bonne Anglais faisaient grand feu . = 6°Météores
chère , ou l'on n'a pas tous les jours le même enflamés , la fondre , les éclairs . » L'air était
bonheur . » Aujourd hui ma lettre ne sera pas tout
en feu . » Le fra du Ciel. Poétique.
si longue , par la raison qu'il n'est pas toll ment , les feux du firmament , - les feux de la
jours fêre.M. de Coulanges. On dit de nuit , les astres. : 7°. Brillant, éclat. » Le 1
celui qui anonce comme une nouvelle ce que feu d’un rubis , d'une escarboucle . » Ce dia
tout le monde sait depuis long-temps , qu'il 'mant a beaucoup de feu . » Il a les yeux
>
bonne chère., » Fêtoyer ses amis . - Faire Brûlé de plus de feux que je n'en allumai.
fête à...» Il sembloit que la terre etle ciel ... Le poète mêle le propre avec le figuré. Ce
Vouloient fêroyer la plus belle Princesse du vers a été fort critique. C'est un concetti à
monde. Voit. » Auteurs , dont la modestie l'italiène ; et on l'apèlerait aujourd'hui un
sait se mettre à l'aise , en se féroyant eux- calembourg ..
FEU F EU 239
Quoi ! ton volage cour se livrera toujours paille , est au figuré ( st. famil. ) une ardeur,
A des feux étrangers , à de folles amours ? un zèle bientôt refroidis.
La Chaussée . Mettre à feu et sang . ( style historique )
10 °.Sédition , mouvement populaire. sacager , ravager. » Ils mirent tout à feu etáà
Le feu de la discorde , de la révolte. » Toute sang dans la campagne. Vertot. - * d'Avri.
la ville était en feu . = 11 °. Vivacité de l'es. gnidit , écrire à feu et à sang. » Un homme
prit. » Orateur plein de feu : esprittout de ( Jans. ) qui avait écrit à feu o à sang contre
feu. » Ce Peintre a un grand feu d'imagi- nos Rois. -- L'analogie trompe , et elle a
nation . trompé ici cet excellent écrivain . Cette ex
12°. Feu compôse , avec un grand nombre pression est un vrai barbarisme. == * M.
de mors,des expressionsdu style simple et fa- Desgrouaisdone certe qualification à faire
milier. – Prendre feu : s'échaufer , parler · faux feu: il veut qu'on dise rater. Cependant
avec vivacité.
-
o
-- Erre entre deur feur , l'Acad. dit au mot Faux , que faux feu dit
( nº.; ?.) ataqué des deux côtés. —-N avoir ni d'une arme à feu , lorsque l'amorce prend et
-
à un. grand danger , pour en éviter un moin- mortes , que nous avons vûes , ou que nous
dre -- Se jeter au feu pour quelqu'un , avons pu voir; suivant l'Acad . de ceux, qui
laimer jusqu'à tout sacrifier pour lui.. sont morts il n'y a pas long - temps ; feu mon
Au feu pour lui , Monsieur , nous nous jesterions père ; le feu Roi , la felle Reine. - On ne
tous ... dira pas feu Platon ,> feu Aristote ,> etc. ex
Pardon , on n'en dit pas peut-être autant de vous. cepté en vers burlesques , comme a fait Scar
Barihe , l'Homme personel . ron. Men.
En meure la main au feu , assurer qu'une Rem. 1°. Ce mot n'a point de pluriel , et à
chôse est ou n'est pas. » L'en mettrais la main en croire Bouhours, il n'a pas même de fémi
au feu. -
Jeter de l'huile sur le feu ,irri- nin ; et l'on doit dire mafeu mere , et non
ter des persones déjà aigries. — Merire le pas, ma felle mère. Mais il yⓇy a une distinction
feu sous le ventie à quelqu'un ; l'encourager . à faire. Quand feu est après l'article ou le
-- Jerer feu et fiamme , être dans une pronom , on dic feu au fiủe , suivant le gen
grande colère. --Être tout de feu , plein re >> La feüe
feu.; quand Reinedevant
il marche , ma feủe mère
, on dit ; feu
toujours
d'ardeur, de zèle pour , etc. » La plupart la Reine , feu mamère. = 2°. Si nous avons
des jeunes persones prennent les choses vive >
ment ; et dans certains momens , elles sont conu ou pu conaître plusieurs de ces persones
loutes de feu pour la piété ; mais dès que leur mortes , qui aient eu même dignité , ou même,
imagination cessed'êtrefrapée,ce feu s'éteint emploi,, alors ces mots de feu, feủe nes'en
et elles retombent dans leur première lan tendent que de la persone , qui est morte la
gueur . L'Ab. Reyre , Éc . des jeunes Demoisel dernière. Le feu Pare , est aujourd'hui Clé
les . -
La Fontaine retranche tout. ment XIV . Er du temps de Louis XIV , ceux
L'homme est de glace aux vérités , qui avoient conu Anne et Thérèse d'Autri
Il est de feu pour les mensonges. che , quand ils disaient l. feûe Reine , enten
En prôse du moins , il faut dire , tout de daient parler de la feinme et non pas de la
On dit de deux persones , qui ont mère ce grand Roi .
fea . 3 ° . de
* Le feu Bu ha pour l'Ex-bacha , est
de l'antipathie l’une pour l'alltre , ou dont une nouveauté assez burlesque. » Il a fait des
les caracières sont fori oposés , qu'elles sont inander au feu Bacha , etc. Journ . de Gera.
le feu et l'eau, „ Mme de B ... et elle for
ment le plus bel assortiment defeu et d'eau , == Cela
comique . ne peut se dire que dans le style
que j'aie jamais vu . Sév . - Faire grand chere Feu mon esclive , enfin s'il me faut l'épouser.
et heuru feu , faire beaucoup de depense. Voy . Pourroir bien en venir à me tyranniser.
MOUR , Corn , ÉTOUPE , FER , FUMÉE ,
BRÛLER
Mūril
IR. = - Onapèle au propre un grand Barthe .
FEUDATAIRE , S. m . et F. FEUDISTE , s.
feu , feu à rôtir un breuf , fed dereculée , m .[Feu -datère , diste: 3 * è moy. er long, I
)
feu de verrerie . Au contraire , feu dé Feudataire , est celui ou celle , qui possède
40 FEU FEU
un fief, et qui doit foi et hommage au Sei- Qui a peur des feuilles , n'aille point au
gneur suzerain . » Il ou elle est feudataire de bois ; il ne faut point s'engager dans les
la couronne de l'Empire. = Feudiste , afaires , quand on craint les suites qui en
Homme versé dans la matière des fiets. sont inséparables. Voy. FEUILLET .
re
FEVE ,' s. f. FÈVEROLE , s. f. [ 1 " è moy.
.
FEUILLE -MORTE , adj. Sorte de couleur ,
2° emuet.-- à Paris on prononce feve , le qui tiresur celle desfeuilles sèches. Ruban,
1
-
jer é fermé, et i Acad. y met en éfet un accent satin , étofe , feuille -morte. - S. m. » Un
aigu : mais devant l’e muet , suivant le gé- beau feuille -morle.
nie et l'analogie de la Langue , l'e quand il FEUILLER , v. n. [ Feu -glié ;وmouillez
n'est pas ouvert, est du moins un è moyen. les ll ; 2' é fer. ] Ternie de Peinture . Re
Voy. E. Pourquoi ne prononcerait -on pas présenter les feuilles d'un arbre . » C'est un
-
fève comme brève. On dira que ce n'est pas talent rare que celui de bien feuiller.
l'usage . A la bonne heure. Pour moi , il ine S. m. » Le feuiller de ce Peintre est léger ou
parait que féve est une prononciation molle pesant , erc .
et mignarde . Je me contente de dire mon sen- FEUILLET , s . masc. FEUILLETER , V.
time nt, et je nie garde bien de rien décider. ] ace. [ Feu.glie , glie-té
Fève est une sorte de légume long et plat , 2° è moy. au e
; mouillez les II,
er
, e muet au 2d . Devant
qui vient dans des gousses,. Acad . Don la la syll. fém . cet e muet se change enė
tige est quadrangulaire. Trév: Sorte de gros moy. il feuillette , ou f'uillère ; il feuillet
légume. Rich . Port. Ces définitions n'aprè- tera , ou feuillèrera, etc. ) Feuillez est une
nent pas grand chose : mais il faut s'en con- partie d'une feuille de papier, qui contient
tenter , pour éviter une longue description . deux pages . » Déchirer quelques feuillets
Feve de haricot , fèves blanches ou rad'un livre. * Quelques-uns disent fruille en
yées de diferentes couleurs, qui viènent ordi. ce sens , mais mal. » J'ai perdu deux feuil
nairement dans l'arrière-saison. A Paris , on les de mon livre. Dites , deux fuillets.
les apelle, simplement fèves. Dans les Pro-
. Gasc. corr. == On dit , Figurement (( st.
vinces on dit haricots: Fèverole , petite fainil.) rournez le feuillet, comme on dit ,>
fève. Il se dit principalement des fèves de tournea la medảille ; vous avez vu les rai
haricot , quand elles sont sèches. sons pour , voyez les raisons contre.
FEUILLAGE , s. m. FEUILLE , s. f. Feuilleter est , 1. Tourner les feuillets
FEUILLÉE , s. f. { Feu -glia -ge , feu -glie , d'un livre , ne faire que le parcourir. » Je
glie-e :mouillez les ll : 2 e muer au ad , té n'ai pas vu ce livre , je n'ai fait que le fai!
fer. et long au 3º , on écrivait anciènemen leter. 2°. Étudier , consulter des li L
fueillage , fueille , etc. ) I. Feuillage , est un vres, » Pour éclaircir cette question , ilm'a
nom collectif. Branches d'arbres couvertes de falu feuilleter un grand nombre de livres.
feuilles. » Feuillage vert , teufu , épais. 3º. Acomoder la pâte' en sorte qu'elle 1
Se mettre à couvere sous un épais feuillage. se lèvé comme par feuillets. » Feuilleier de
= II. Feuille , est r °. la partie de la plante, la pâte. - Il se dit sur- tout au participe.
-
>
.
\ qui en garnic les tiges et les rameaux. Il se dic » Pâte bien feuilletée.
des arbres et des plantes. = 2°. Feuille de Rousseau emploie f -uilleter au figuré.
papier. » Une main de papier doit avoir 25
feuilles. » Feuille d'impression ,. » Feuille vo Interrogez vos meurs , vos passions ,
Lante , qui est seule etdétachée. = 3º. Or , Ec feuilletons un peu vos actions.
argent, cuivre , etc. batu extrêmementmin- Cela n'est bon que dans le style plaisane;
çe. » Feuille d'or , etc. 4º. Un des châssis ou critique et mordant.
d'un paravent , qui se plieno l'un sur l'atre. FEUILLETTE , s.f. [Feu glie-te : mouil
» Paravent de trois , de quatre , de cing lez les Il ; 2° è noy. } e muet ] Vaisseau
feuilles. Slll. Feuillée , couvert fait avec contenant environ un demi-muid.
des branches d'arbres , qu’on a coupées.
> FEUILLU, adj.m.Qui abeaucoup de feuil
Les feuillées ne sont agréables que les pre- les. » Arbre feuillu.
miers jours . FEUILLŮŘE , s. f. [ Feu-gli -re; mouil
>
On dit d'un poltron , qui a grand'peur , lez les Il : 2' lon. 3. e muet. ] Encaillûre
qu'il tremble comme une feuille. — A la faite dans le dormant ou le châssis des por
chûte des feuilles , à la fin de l'automne . tesetdes fenêtres , pour ques'yenfonçant
un
FIB FID 241
un peu , elles ferment juste. – Dyable feuil.
!, commeune fatte de ne pas lui d'oner ce genre.
lürë ne signifie pas deux feuillires ; mais = On dit quelquefois la fibre pour les
une feuillire qui a le double de profon- fibres.
deur des feuillures ordinaires. FIC , s. m. [ Fik. ] Tumeur , qui ressem
FÉVRIER , s. masc. [ Fé -vrie ; 2 é'fer. ] ble à une figue. Il ne se dit que par les
Le second mois de l'annde. - Le Proverbe Médecins et Chirurgiens.
dit , Février le court , le pire de tous FICELLE , s. f. FICELER , V. act . Fi e
parce qu'il fait souvent plus de froid dans CELLIER s. in.. ( Fiedle , cell, cé lié : 2 e
ce nois que dans aucun autre. moy. au 1 " > e niet au 2d , é fer. au 3 :
FEUTRE , s . . FEÙTRER , v. act. [ 1. " dern . e muci au ier , é fer aux deux aû
lon. 2° e muer au 1'' , é fer.'au 2d. ) Le tres. ] Ficelle , petite corde faite de plusieurs
>
feüzre est une espèce d'étofe non tissûe , qui · fils de chanvre. Ficeler , lier avec de la
se fait en foulant ier
la laine , dont elle est ficelle. Ficell ir>, dévido sur lequel on
composée. · Par dérision , il se die d'un cha- met de la ficelle Il se dit sur - tout de
peau mal fair. == Feuerer , c'est remplir celui,dont les Marchands se servent , pour en
de bourre. » Felt !rer une selle . Voy. CAL- tirer la ficelle , dont ils ont besoin à cout
FEUTREB . = En termes de chapelier , fa- instant, pour lier les paquets des marchan
çoner un chapeau . dises qu'ils vendent.
FI ! Interj. On s'en sert dans le discours FICHE , s. F. FICHER , v. act . [ 2° Eemuet
familier , pour témoigner du mépris , du au ier , é fer . au 2d. [ Fiche est un por
dégoût. Fi le vilıin ! » Fi de la bonc chère , ceau de fer ou de cuivre , servant aux pen-,
quand il y a de la contrainte ! »„ Fi de tûres des portess , fenêtres armoires , etc.
l'avarice !
Ficher, faire entrer par la pointe .”
FIACRE,S. m .[ Fia - kre : 22° e muer. ] C'est Ficher un clou , un picu. = En style fa
le nom , et d'un carrosse de place et du co-, milier , ficher se dit pour fixer. »» Avoir les
9
etc; –seFaire
verbe , célébrer
dit , et de celuiles
quifiançailles.
promet , etLc
du de Mile. de... Sévi » Il est fi:hu, perdu . =
* Suivant Richelet , on dit aussi , en style
Curé devant qui l'on pronet , et du Père bâs, fichument. » Tu es fichument bảci.
qui autorise cette promesse. » M. un tel a c'est un de ces mots qu'on forge tous les
fiancé Mlle. » Le Curé les a fiances. » Un jours dans la liberté de la conversation . =
tel fiance aujourd'hui son fils sa fille . Fichal , subst . Sorte de mouchoir , que les
fiaFiancé
ncér.
, ÉE , s . m . et f. » L? fiancé , la femmes meitent autour du cou.
>
FICTIF , IVE , adj. FICTION , s. fém .
)
FIBREUX EÛSE
FIBRE, s.s. tém.
FIBILE
féin . [FierEUX , EŮ
2° e muet au SEer, adj
lon..
1
[ Fiktif, rive ,; fit cion ;; en vers ci-on : 2°2.9
Ion. au 2d , 3 emuet. ] Fictif , qui est teine ,
e
au 2d et 3 ; mouillez les Il au dernier : qui n'existe que par suposition. Les ren
brell , brel -ze , bri-glie. ] Fibre se dic des tes sont des meubles fictifs. Propriétés fic
filamens déliés des parties charnuesou mem tives. = Fiction. 1 ° . Invention fabuleûse.
braneûses du corps de l'ani.nal. Fibreux » Ce poème est rempli de belles fictions.
qui a des fibres. Fibrille ; petite fibre. = 2. Mensonge. » Ce qu'il vien: de dire
Par extension et par analogie , fibre se dic est une pure fiction . » Parler sans fiction ,
des longs filets qui entrent dansla compo- sincèrement,
FIDEICOMIS
et ea disant la vérité.
sition des plantes et des animaux. = * Les s . masc . FIDEICOMIS9
fim . a tellement prévalu , qu'on peut regarder un testateur charge son héritice de rendre
Tome Ii . Hh
242 FID F I E
la totalité , ou une partie des biens qu'il il vaut mieux que retour fidéle ; niais filele
>
laisse , soit dans un certain tems soit guide , et surtout fidel compte , ou fidèle
dans un certain câs . = Ou , 2 °. C'est Au pluriel ,
une disposition , par laquelle un testateur compte
>
sont un peu durs.
il peut plutôt précéder , lorsque le substan
nomme héritier ou légataire , un homme tif coinence par une voyelle. » Ses fidèles
de confance , pour reinettre l'héritage , amis .
ou le legs à un aître , à qui le Testa- 3°. FIDÉLITÉ régie à : » Une femme doit
teur ne pouvait rien doner par la Loi. Ces fidélité à son irari. » La fidélité aux Lois
derniers fideicomis sont défendus. Fidéi ese commandée par la Religion. * Fénélon
comissaire , est celui qui est chargé d'un emploie la prép. pour. » Le desintéressement,
fideicomis. La fidelité pour les hommes. Télém . Dans
FIDÉLITÉ , s. f. Fuelle ou FIDÈLE , cet endroit je voudrais la prép. envers. Elle
vaut mieux dans ces ocasions que la prépo
adj . FIDELLEMerENT ou FIDÈLEMENT , adv .
[ 2 é fer. au jes >
è moyen aux deux au- sition à
tres , dont la 3e é inuet : en au dern , a le FIEF , s. masc. Fieffé , ou FÉFÉ , ÉE ,
són d'an : fidèleman. ] Fidèle 1.° Qui adj . FiEFFER , ou FUTER ,> v act. [ Fief :
> >
garde la foi , en parlant des persones. » monos. fiéfé' , fé-e , fiéfé : 1 " è moy. au
Serviteur fidéle. » Fidèle à son Prince , à 1 " , é fermé aux autres 2e é feriné aux
son maître. » Lorsqu'à peine on croit en trois derniers , long au fém . ] Fief, do
Dieu ; lorsqu'on a cessé de lui êrra fidèle , maine noble. Fieffër , bailler en hef. =
comment pourroit-on s'assurer d'être encôre Fiéfé , au propre , se dit d'un Oficier dé
fidèle aux hommes ? Le Comte de Valmonta pendant d'un fief. » Sergent fief --- Au
2°. En parlant des choses , conforme figuré ( st.famil.) » Fripon , ivrogne fiift;
à la vérité. » Récit , raport , histoire , co- coquette fiéfée : qui l'est au suprême degré.
pie , portrait , miroir fidele. » Traduction * FIEFFÁTAIRE , s . m . Franc-Fiéffatai.
fidèle . re. Ces mots reviènent souvent dans l'Hist .
Je vois qu'on vous a fait un raport trop fidèle : d'Angl. de M. Eume : Ils signifient, posses.
On pouvoir l'adoucir. La Chaussée. seur de fief , de franc- fief. Ils ont en français
3 ° . Quiest dans la vraie Religion . 99
un air sauvage. Ils ne se trouvent point dans
Le peuple fidèle. S. m . pl. » L'assem- le Dist, du Droit civil. - Trev . et le Rich.
-
blée des fidèles. = Fidèlement , d'une ina- Port: mettent le premier. Pour le free
ñière fidèle.» Servir , administrer fidèlement. holder , anglais , il serait mieux rendu par
» Raporter les choses fidèlement. Franc -renuncier.
FIDÉLITÉ , foi, loyauté. » Garder fidélité Rem. Fief , fieffer , sont des mots relatifs
à son Prince. Vérité , exactitude. » .La à des Lois modernes, et au Gouvernement
>
fidélité d'une histoire , * d'un raport. féodal , espèce de monstre inconu aux An
Fidélité de la ménoire ; qualité d'une mé. ciens. Il semble donc qu'on ne doit point
moire fidèle, qui reticnt bien , et rend avec les emplo: 6. dans l'histoire des anciens Peu
exactitude ce qu'on lui a confié. ples, conime l'a fait Verlot. » Il étoit bien
Rem. 1º. Onaisait aîtrefois fidel au masc. dificile de déméler les anciènes bornes qui
et quelques-uns le disent encore aujourd'hui. séparoient ce qui apartenoit au Public , du
» Il lui rend un fidel compte de sa com- domaine qu’on uvoic fiéfé à chaque parti
n
mission . La Bruy. » L'édificatio des Fidels . culier . Revol. Rom .
Vie de St. Jean de la Croix . Fidel est FIEL , s.m . [ Fiel : monos. è moy. ) Au
>
encore plus mauvais quand il est employé propre , liqueur jaunâtre et amère , conte
substantivement comme dans la dernière nue dans un petit réservoir ataché au foie.
phrase. » La vésicule du fiel : amer comme fiel ,
2 °. Fidèle se plait à suivre le substantif , comme le fiel. == Au figure , haine , aver:
et rârement sonne-t-il bien quand il est placé sion , animosité. » Il n'a point de fiel. » Elle
devant. a vomi rout son fiel. "
Conduit sur les ormeaux par ce fidèle guide. Tant de fiel entre- t- il dans l'ame des dévors ?
De Lille . Boileau .
» Des torrens de fiel et de bile coulent de
Il m'aimait , je lui dois ce fidèle retour. Gresset .
Fidèle retour est bien , et même en prôse , sa plume. St. Eyri = Chagrin , tristesse ,
FIE 201
FIE
A Il se nourrit de fiel et d'amertume . Fier aime à précéder , mais sans choquer
Vous voulez empêcher un coeur de s'épancher , l'oreille.
Quand vous le remplissez de fiel et d'amertume. Au dixième croissant de la Lune nouvelle ,
La Chaussée . On peut du fier taureau dompter le front rez
belle . De Lille.
FIENTE , s . fém . FIENTER , V. neutre . Vous auriez à rougir , si vos fiers ravisseurs ,
[ Fian- te ié : 1 " lon . 2° e muet au r " , é
) Voyant Alzonde en vous , voyoient tous vos
fer. au 2d. ) lls ne se disent que des bêtes , malheurs. Gresset.
en parlant de leurs excrémens. » Fiente de Chaste paix , c'est ainsi que le maitre du monde
>
i'e
FIER
condit , v. act. [ Fi-e : 2 éfer.Deva
ionel,
muet, le long
l'i est muet ne se :fait
au pas
nt
sentir, Ce ne
ple fier seMars est pas
fortconten
dur. té» Cefier peu
, il fie futur et au seroit d'une subsis
tance si incertaine . Hist . d'Angl. Fier
il flera , fiirait ; pron. fira , fire. ] Comer peuple et peuple fier choquent également
tre à la lidélité de. Il a pour 2d . régime, l'oreille . Il faut dire alors , ce peuple si
le datif, » Je lui fierais tout inon bien. = fier , ou bien , ce peuple fier et courageux ,
Il se dit plus souvent au réciproque : Se etc. - L'Abé Velly dit : ces fiers Princesa
fier.Il a plusieurs régimes. 1°. Le datif : on l'inversion est dûre . Je dirais , ces Princes
ne sait à qui se fier. 2. La prép. sur : » si fiers etc.
Il se fie sur son mérite. zº . La prép . en ; Fier régit élégamment la prép. de. » Voilà
je me fie en vous. Enfin , suivant Vaugelis , cette superbe Babylone , si fière du contour
il régit quelquefois l'ablatif . » C'est celui immense de ses vastes remparts et des tours
dont il croyait devoir le plus se fier. qui la défendent . L'Abé Massieu .
Je crois que ce régime n'est pas de l'usage Personages frivoles ,
actuel. On dit , se défier de , et se fier à ou Fiers d'avoir peut -étre cu le coeur de quelques
en quelqu'un : le premier est le plus sûr. folles. La Chaussée.
Cependant avec à ou sur , l'ablatit est fort FIÉRABRAS s. m . [ 1 " é fer. dern . >
bon. » Il ne se fie de son salut qu'à son lon . ] Fanſaron , qui fait le brâve et le fu
courage . Il étoit porté à se fier plutôt du rieux . » Il fait le ferabrás . Il est po
-succès de ses prérentions sur le tems et la pulaire. Acad . On pourrait se contenter de
politique , que ser des moyens sanguinaires . dire , qu'il est du style familier.
Hist. d' Angl.= En style proverbial , pour FILREMENT , adv. [ Fiè- reman ; rte eè
dire , ne vous y fiez pas, on dit : fiez-vous- moy. 2° e muet . ] D’une manière hautaine .
y ; fiez-vous à celu ; bien fou qui s'y fie. Avec fierté . » Marcher , regarder , parler ,
FIER , ÉRE , adj . [ Fier , nonos. ê ouv,. répondre , traiter fièrement.
ıè : 1"re é ouv . 2°
e
fiè- re : ite è moyen et long; 2° e muer. ]
re FIERTÉ , s . 1. [ Fier-te
1 ° . Hautain , aliier , audacieux. Il se dit des é fer. ] Caractère de celui qui est fier. »
persones et des choses qui y ont raport. Homme plein de fierté. » Il a de la fierté;
» Homme fier er hautain. » femme fière et beaucoup , trop de fierté. = Il se prend
impériense. Courage fier. Esprit fier. quelquefois en bone part , comme audace
Beauté fière , ou fière beauté. Mine fière. » Nobe , généreuse " fierté. » Un peu de
Fier de son mérite , de ses richesses , de ses fierté Ine sied pas mal aux femmes.
avantages Rem. Fierté ne s'emploie point au plur.
Rem . Fier , dans sa signification ordinaire, On die de plusieurs , leur fierté', et non
se prend en mauvaise part, er dénote l'or- pas leurs fiertés. Ainsi , le bruit de ses
gueuil et la hauteur. Quelquefois pourtane il fiertés ; et si de ses fiertés , qu'on trouve
à un beau sens un sens fin et délicat. » dans Molière , sont contre l'usage.
La vertu est fière sans orgueuil , quand on FIÈVRE > S. f . FIÉVREUX > EÛSE , adj .
>
lon . au 2d
tout seul. Bossuet , dans une de ses Oraisons trois autres > 2 >
pris. » Il n'a qu'une fiévrole. » L'automne Faire la fižue à ... Mépriser , défier ,
est la saison de l'année la plus fiévreuse. braver . La Font. dit dans la Fable de la Chau ;
Rem. * 1. On dic en Provence , treme ve - souris .
bler la fièvre : c'est un barbarisme d'expres- Plusieurs se sont trouvés , qui d'écharpe chan ,
sion . * Suivant le Dict . de Trév. on dit ,
geans
avoir les fièvres , pour dire , avoir la fièvre
tierce ? quarte , ou quotidiène ; suivant
Aux dangers , ainsi qu'elle , ont souvent fait la
9
figue.
l'Académie , cette locution n'est en usage Le Sage dit : selon les gens
que parmi le peuple. Elle est fort comune Vive le Roi , vive la Ligue.
dans les Provinces Méridionales . - On Cette maxime n'est ni sage , ni honêre. —
dit seulem :» Il a beauc
ent fièvres -là. oup
année de ces
couru cette Cette expres
sion me paraît bâsse er popu
Jaire. L'Acad. dit qu'elle est du scyte fam .
2 °. Fièvre se dit , fig. d'une inquiétude En style prove on dit d'un homme
-
fiievreux dans la ville. » Dans cet hôpital , Danseuse , qui figûre aux ballers dans les
on ne reçoit que les fiévreux . L'un corps d'entrée.
sage n'admet pointfiiévreux en ce sens. FIGURATIF , IVE , adj . FIGURATIVE
FIFRE , s. m . Petite flute d'un son fort MENT , adv. [ Figuratif ; tîve , lícemen ;
e
) >
aigu , qui était autrefois fort en usage dans 4€ lon se muet aux 2 dern . ) Figuratif,
l'Infanterie. Joueur de
Joueur de fifre.
fifre. »» C'est
C'est se dit de ce qui est la figure , le symbole
un des fifres du Régiment. „ Un bon , un de quelque chose . » Tout eroit figuratif dans
mauvais fifre. !
l'anciène Loi. = Figurativement , d'une
FIGEMENT , S. .
m. FIGER , v. act. [ ri- manicre figurée. Tous les Mystères de la
geman , gé : 2° emuet au 1er , é fer au zd. } nouvelle Loi sont compris figurativement
Figer , coaguler , épaissir par le froid. Fin dans l'anciène. е
gement, action de figer , ou état de ce qui FIGURE , s. f. [ 2€ lon . 3° e muet. ] 1 °.
est figé. » L'air fige la graisse des viandes. Superficie ce forme extérieure des corps.lie"
» Poison qui fige le sang. » E’huile se fige. Plaisante , sote figure d'homme. » Jo
se fige.
» Ce bouillon s'est figé. — Le figement de fizire d'enfant. » Animal , poisson , plante
l'huile , du sang , de la graisse , etc. >d'une figüre bien bizarre d'une étrange
* FIGNOLER ', ou FINIOLER. Trév. v. figúre. = 2 °. Bon ou mauvais érat d'une
>
n. Rafiner , vouloir enchérir sur les autres persone , relativement aux afaires , au cré
par un ton , un langage , ou des manières dit , etc. » Faire une bonne , uneméchante
>
afectées. Il est populaire. L'Acad. ne le met figûre dans le monde. Faire figúre . >
s. m. [ Fighe , gheri-e , ghie': 2° e muet aux peintûre , en sculptûre , Il ne se dic que des
t
2
e
2 prem . e fer. au 3 ; l’u est muet , il n'est persones. » Dessiner la figure ; cette figúre
>
là que pour doner au g un son fort qu'il ese estropiée. » Il n'y a point de figures dans
n'a pas devant l'e et l'i. ] Figue, fruit mou ce paysage. = 4 °. Symbole L'Agneau
ei doux, qui vient en forme de poire. Fi- Pascal éroit une figure de l’Eucharistie. =
guier est le nom de l'arbre qui porte cette sº. En termes de Rhetorique , certain tour de
sorte
figuiersde
.
fruit.QuoFiguerie , eſieufiguie
iqu'on dis planté de un
r , on pensées ou de paroles , qui fait une beauté ,
ornement dans le discours . * Les Éco
pe dit pas figuierie ; mais figuerie. Rich . liers prodiguent les figüres , et elles deviè
les mec tous deux , et dit pourtant que le nent ridicules. » Les Orateurs modernes
FIG FIL
abusent de la figare de l'exclamation et de ce que disoient de bons Juges , ceux , 245
qui
l'apostrophe. Plusieurs ne conaissent pas fiiguroient le plus. Coyer. Dans les
d'autre transition et d'autre liaison des phra- deux dernières" acceptions , ce verbe est
ses et des idées. Ces figures sont celles qui neutre .
fatiguent le plus le Lecteur , quand elles REM . Se figurer régit la conj. que avec
sont entassées. Elles ne doncnt au discours l'indicatif , quand le sens est afirmatif , et
qu’une chaleur factice. * s °. Bossuet avec le subjonct. dans la phrase négative.
einploie fizare au lieu de sorie , espèce . » » Je me figûre que vous ne l'avez pas dit
Telle a été la conduite de ces grands hom- sincèrement.
mes ; et il faut du moins avouer qu'il n'y Certes , plus je médite , et moins je me figure
en a de cette figûre que dans la Reforma- Que vous m'osiez compter pour votre créature.
tion . - Cette expression ne pourrait être
-
Bric .
bone que dans le style plaisant', ou critique Moins équivaut à la négative. * L'Auteur
et moqueur. du Traité du Plaisir lui fait régir l'infiniti
Être bien de figure , est une expression sans préposition. » Un homme qui , le ventre
>
assez nouvelle , mais qui n'est que de la à jeun , se figureroit se rassusier de mets
>
conversation . » Il étoit assez bien de figûre , exquis , cette imagination le réjouiroit- elle
niais sansélégance et sans grâce. beaucoup Ce régime a l'air sauvage.
FIGURÉ , ÉE , adj. En parlant du style Dites
etc.
: 'se figurerait qu'il se rassasie
métaphorique , on dit' , le sens figuré , ou
le figuré ; et c est l . rsqu'un mot est trans- FIL , s . m. FILAGE , s. m . FILATÛRE ,
porté de sa signification ordinaire et natu- s . f. FILER , V. . 3 €. ] Fil
v acr. [ 3 Ion.au
relle à une autre , qui ne s'emploie que est , 1°.l'écorce
un petit brin
.
fautdudire
mence du discours , etc. Voyez Méta- ilfaire filage. Gasc. Corr. - Filer ,
PHÒt r. 61. » Filer de la soie , de la laine ;
FIGURÉMENT, adv. [Figuréman : zº du FI
linL , du chanvre > etc.
le Peintre a figuré une danse de Bergers. parties longues et déliées , par où les plantes
= Se figurer , se représenter. » Figarez- se nourrissent et qui en sont comine les
vous deux arınées campées l'une devant l'aû- fibres. » Suivre le fil du discours.
bois . 6°. Figures
tre, et prêtes à en venir aux mains. » Figu- ment , dę la suite d'un » Inter
Tez-vous la joie d'une mère , qui revoit son rompre le fil d'un discours , de l'histoire
fiis après une si longue absence. » On se etc. '» Je me suis doné la peine de les faire
figüré
.
mal-aisément ce qu'on n'a pas éprou- courtes ( ces notes ) afin qu'elles ne fissentpas
vé. = 2° . Représenter comme symbole. » perdre de vûe le fil de l'histoire . Le Pere
2
chose . » Ces deux pavillons ; ces deux ta- rouet : Filer grós ou menu . » Les vers à
bleaux figûrent bien l'un avec l'aître , ou soie , les araignées filent. = Couler len
figirent bien ensemble ; ou simplement tement. » Ce vin comence à s'engraisser : il
figúrent bien. = 4°. Faire figûre. » C'est fils. = Aller de suite l'un après l'aûcre
FIL FIL
246près à près. » Faire filer les troupes , le moy. et lon. 4° e muet. ] Femme ou fille
et
bagage. » Pendant que les troupes filoient ,, donc lo métier est de filer. – En style poé
etc.
tique burlesque , on apèle les Parques , les
En style proverbial , doner du fil à re- Sæurs filandières.
tordre à quelqu'un , lui doner des embar- FILÁNDRES , Ss,Fém . plur.. FILANDREUX, e
râs , dont il ne se démélera pas de long- EÛSE , adj . [ 2° lon " m'iet au 1 " ,
lon .. Ce
tems . C Ne tenir qu'à un fil , être sur le lon. aux deix alicres. ) Filandres se die
point de sucomber , d'être disgracié. » Cou- des longues fibres qui se trouvent dans les
rage , disoit le Philosophe , Cléon ne tient viandes . Filandreux rempli de filandres.
Marm . - Aler contre le » Ce bæuf est plein de flandres : il est
plus qu'à un fil. MARM
fel de l'eau , entreprendre un dessein auquel filandreur.
)
tout est contraire. 'Voyez AIGUILLE . FILASSE , s. fém . [ Filare: dern . e muet.[
De droit fil , adv . Sans biaiser. Couper de Filamens qu’on tire de l'écorce du lin , du
droit fil , ou aller de droit fil. - au fig. chanvre , ecc. Acad. - L- Dict. de Trévoux
C
-
>
Cette expression est surannée. Ouvertement ajoute , pour les inettre en quenouille , et
et sans détour. » Les louanges de droit fil en faire du fil. Certe addition est nécessaire.
sont trop grossières. P. R.pin . » Démös . Le Rich . Port. dit encôre mieux ,
thène n osa pas s'oposer de droit fil à l'avis mon avis. » Lin ou chanvre peigné, et prêc
qu’on avcit proposé
' erbe. , Rollin. — On dit à filer. » Tilassé à faire du filº; filasse å
encore , en prov il ne faut pas aller faire des câbles .
>
de droit fil contre le sentiment des persones FILASSIER , IÈRE , S. m . et fém. [ Fila er
FILER entre aussi dans des expressions figu au 2d . ] Celui , celle , qui façone les filasses,
>
* FÍLAGRAMME ou FILAG FANE. Ils ne >> Couper le filet ( quand il est trop long ).
valent rien ni l’un ni l'aûtre. Voyez Fili- Cet enfant a le filet , il a peine à parler.
GRANE .
Et proverbialement : il ou elle n'a pas le
FILAMENT , s . m. FILAMENTEUX , filet ; il ou elle parle beaucoup. = 2°. Pe .
EÛSE , adj. ( Filaman ,, m.in -te , le -ze ; tic fil des plantes et des herbes. = 3°. Un
3° et 4' lon . ') Filament se dit des plantes ,
r
filee de... un peu. » Un filet de vinaigre ;
des herbes , des nerts et des muscles. Petit un filet de voix. = 4. Et c'est l'usage le
-
fil ou brin long et délié . = Filamenteux plus ordinaire de ce mor ; rets pourprena
nese dit quedes plantes: qui a des filamens.. dredes oiseaux ,des poissons == 5°.Espèce
FILANDICRE , s.; f. pl. [ 2€ lon, zº o de petite bride. » Tenir un cheval au filet,
FIL FIL 247
pour qu'il ne mange point. Proverbia FILLE > s. f. FILLETTE , s. fém . [ Fi
tement , il se dit des hommes. » Ils meurent glie , glie - te : mouillez les Il : 2° e muet au
> er
de faim ; il y a trop long-temps qu'ils sont I è moy. au 2d . ] 2° . Persone du sexe
au filet. Tenir quelqu'un au filet , l'a- féminin , par raport au père et à la mère.
muser , le faire atendre. » Il m'a tenu tout » Voilà voire fille , c'est ma fille. 2º.
le jour au filet. Absolument , persone du sexe féminin : »
Rem. Filet ( n '. 4°. ) est beau au figuré. Elle est acouchée d'une fille. = 3 °. Qui
J'ai vu que leurs honears , leur gloire , leurs ri- n'est pas mariée : » Elle est encore fille ;
chesses , et non pas , c'est unefille , ce n'est pas une
Ne sont que des filets tendus à leur orguil. femme. Voy. la Rem . qui suit.
Roussean . Rem . FILLE , employé tout seul et sans
On dit, mais dans le style familier , de addition , se prend ordinairement en mau
plusieurs afaires qui réussissent à la fois , vaise part , pour une fille de joie une fille >
que c'est un beau coup de filet. débauchée . » C'est une fille : on la prendroit
FILEUR , EÙSE , s. m : ec
led-ze: 2' lon. au 2d. ] .Celui fém . [ ti- leur , pour une fille. Il se ruine avec des filles.
>
, celle qui filc. On doit donc prendre garde comment on
» Fileur de soie de coton . » Fileuse de emploie ce moi. – Autrefois on ne disait
laine , de lin , de chanvre. pas , en ce sens , fille , tout court , on disait
FILIAL , ALE , adj. FILIALEMENT , adv. fille de joie ; et cette locution
e
S .
une fille,
( Fili - al >, ale , aleman ; 4 e muet au 2d avait un sens honcte. Boileau dit de Mlle.
et au . 3: – Filial n'a point de plur. masc. Scudery. » Ne voulant pas doner ce cha
on ne dit, ni filials, ni filiaux. ] Filial , grin à une fille qui , etc. Aujourd hui la
qui vient du fils , de l'enfant. Filialement , politesse comme la décence, demanderait
d'une manière filiale. » Respect
Respece ,,amour
amour qu'on
qu’on dit
dît , à une Demoiselle qui , etc. -
filial. Crainte , obéissance filiale. » Se com- Avec une épithète , le mot de fille est poli
porter filialemini envers son père et sa et décent. » Cette illusure fille ; une fille
mère. vertueuse.
FILIATION , s. f. [ Fili- a-cion. ) Des- 2'. Ma chère fille est du style simple , et
cendance du fils ou de la fille , à l'égard me parait une expression trop familière pour
du père et des aïeux. » Il a prouvé sa un Poème. » Ma chère Fille , dic Jupiter à
filiation depuis 300 ans. On dit , au Vénus , quelle est votre peine ? Télen .
>
plus autorisé . Quelques Auteurs ont écrit neille , tous ceux qui parlaient bien se mi
Filagramm , ou Filagrane , mais mal. = rent à dire Filleul.
> L'Acad. elle -même
Ouvrage d'orfevrerie , travaillé à jour , en avait dabord dic Fillol et Fillole ; et c'est
ce qui deétonait
forme de petits grains ou de pecicsfilets. shéose grandementl'Auteurde l'Apo
son Dictionaire.
» Un chapelet de filigrane.
243 FIL FIN
FILON , s. m. Veine mérallique. » Ren- cette laine est grossière.
contrer un filon en creusant. Exploiter un FIN , s. fém . [ Fein , in.onos. ] 1 °. Ce qui
filon. termine. Il est oposé à comencement. ” La
e
FILOSELLE , s. f [ Filozèle ; ; ' è moy. fin de l'année , du mois , du jour , de la
4 e muet. ) Grosse soie où Heurer. » Des vie , du monde. - Mettre fin à ... » Mettez
bâs de filoselle . fin à tous vos raisonernens. Prenire fin ,
FILOU , s. m. FILOUTER , V. act, et neut. finir, » Tour prend fin en ce monde = Ex
FILOUTERIE , s. fém ([ 3º é fer.au 2d , e trémité , bout ( synon .)) Voy. Bour: = ?'. 2
muer au 3 *. On dit au plur. filous ou fiioux. But qu'on se propóse. » Avoir sa fin ou ses
Le premier est le meilleur. ] Filou est , 1 °. fins en ce qu'on faic. Aller , tendre à
celui qui vole avec adresse. == 2 '. Celui ses fins. 2 ' . Mort. 9») Faire une belle ,
qui trompe au jeu . — Filoter , voler une bonne , ou une mauvaise > une mal
avec adresse. Tromper au . jeu . » Il m'a filouté heureuse fin . - Tirer à la fin , à sa fin.
in bourse. „ Nejouez pas avợc lui, il vous I.es Poètes , sur- tour , l'emploient dans cette.
filoutera. » Il ne fait que filouter. » Ce Juif acception .
en me vendant ce bijou , m'a filouté de six Je sens, comme rru fin , l'instant qui nous sépare
louis. Filouterie , action de filou. » Il Grosset.
cines et les philtres ( filtres) qui séparent les pression surannée, mais qui est encore bone
alimens de ces petites plantes -- Philtre dans le style pliisant ou critique , et bur >
Molière.
62:
eacôre
afin que Provinces
pour , cerraiacs ; et le peuple le dit Avec sa Pénélope , il a plié bagage ,
en celle
. » A
En fin fond de Province il l'a contrainte à fuir.
fin que vous et tous le monde sachiez , etc.
Chron . La Chaussée.
On dit, en style proverbial , faire une FINAL , ALE , adj. FINALEMENT , adv.
de l'état du mariage » Il faut bien faire man. e—muet
fir; sefixer à un érat ; ce qui se dit sur-tout [ 3°
Le
au żd et au 3º , nale , nale
masc. n'a point de pluriel. On
une fin , dit un vieux garçon qui se marie, ne dit ni finals , ni finaux. ] Final , qui
>
La fin courone 1æuvre; la fin répond finit , qui termine. » Écat , compte final;
au comencement, ou même le surpasse! On jugement final; quitance finale. Qui
le dit du mal , comme du bien. dûre jusqu'à la fin de la vie.» Persévérance -
FIN , FINE, adj. [ Fein ,fine. ] 1 °. Dé- finale's,impénitencef.nile. – L'usage de ce .
lié cemenu en son genre, par oposition à mot est borné à ces sortes de phrases.
grós, grossier.Papier fin', toile fine.
-
Causefinale; le but, lemurić.
- Taille fine , menûe et bien prise. = FINALEMENT , à la fin , en dernier lieu .
2. Excellent en son genre. » Or , argent .
» Finalement , il en est venu à bout. L'Acid
fin.; fine Aeur de farine. » Avoir le goût dit qu'il
fin vieillit , hors du style de prati
t. »parlant
licaEn
subtil , dé3... des choses d'esprit, que. Vauglas se contente de dire qu'il ne
Esprit fin , goût fin. » s'emploie plus dans le beau style , quoique
Pensée, raillerie fine , oreille fine. = l'on sen serve dans le style ordinaire. Il ne
Enparlant des persones;
fin; elle est fine.
rusé.» Il cse parait pasque l'usage aitchangédepuis cette
Fin , subril , délié ; Remarque .
Tome II. li
1
1
1
250 FIN . FIN
Rem . On apèle consone finale , celle qui cerie , ceur ,celze : 3ºé fer. au i ' ' , e nuet
>
termine le mot, comme i dans 'at , eif au 2d , lon . au dern . ) Finasserie , petite ou >
dans clef. - On dit , en ce sens , substan- mauvaise finesse . Finasser, agir avec tiriasse
tivemeni , la finale , pour la dernière lettre , ric. Finasseur, qui finasse. » Il n'a que des
ou la dernière syllabe d'un mot. finass:ries : il ne fait que firasser. » C'est
" Ridole . On prononce la consone finale un finasseur , une finasseuse . == Ces trois
des mors placés inimédiatement devant leurs mois se disent plus souvent de l'habitude que
conjoints ; qui commencene par une voyelle , des actes particuliers . Ils sont du style simple.
tels que , 1 °: l'adjectif devant le substantif ; ESSER
Voy. FIN .
franc animal , sot ouvrage : pron.fran kani- FINAUD , AUDE , adj . [ Finó , nôde : 2
>
mal , so- touvrage. 2º . La préposition ou lon . ] Fin , rusé dans de petites choses . ( style
.
l'adverbe devant son régine , chez eux critique et inoqueur.) » Il est finaud , elle est
fort adroit ; pren . che zoil, for-ta -droul. ; °. finende.
>
vous offria , on leur aprent : pron . i- lème , NET , ETTE , adj. [ Fin eman , nèce , né ;
>
er
vou -zofré', on leue-rapran , etc. Buf. nère : 2° e muet au I è y es
mo , aux z aêtr . ]
>
II RÈGLE . Plusieurs consones finales se Finesse , 1 ° . Qualité de ce qui est fin et délié .
>
1 °. Argent compiant ( st. fam. et plaisant ) sens. » Râiller finement : cela est finement
il n'a pas grande finance : il est couri de pensé. » Il la atrapé bien finement. = Fi
finance . net , finette , diminutif defin ,> fine , dans
Un Pince maille avoit tant amassé. le 2d sens de Finesse .» Il est finet , elle est
Qu'il ne savoit ou loger sa finance. finette. » C'est un finet, une finette .
2°. Somme d'argent qu'on paye au Roi Rem. On dit fiire finesse de , et entendre
pour les charges et ofices. » La première finesse à , sans article. » L'afectation de frire
finance de cetie charge n'est que tant. Aug. finesse des moindres choses ( de les cacher )
mentation ; remboursement , quitance de est quelque chose de fort ridicule. --- » !ly
finance , etc. = le trésor en a , qui le font de bonne foi, sans y enten,
3 ° . Finances , Ic >
afaire sans financer sans doner de l'ar- consacrées , qui s'emploient toujours de la
gent. même manière , conime faire part ; rendre
FINANCIER , qui est dans les afaires des raison , etc. Or on ne dit pas, fiire la méine
Finances. » Riche, habile Financier, » Le part, rendre la même raison que , etc. Mais
luxe des Financiers. on dit >, p. ex. » Je vous en ferai pari roue
FINANCIERE , adj. fém. On apèle ,
>
comme à lui ; je vous rendrai raison, comme
'écritère financière , ou écritûre de finance , je le lui ai rendu , etc.
une écriture de lettres rondes . On dit qu'un homme est au bout de ses
FINASSER , v. n . FINASSERIE , s. fém . finesses , quand il aVoy:
>
tion au plus petit détail . --Ce qu'on peut 4 °. Se firir , est peu usité , et il est inue
mieux faire n'est pas parfait : ce qu'on peut tilc : finir , neutre , a le méme sens. » Là se
encore travailler n'est pas fini. » Les Anciens finissent los gemissemens : là s'achève le tra
se sont plus atachés au parfuit, et les Moder- vail de la Foi. Boss. On dit s'achever : on ne
nes au fini. Gir.Syn . dit pas se finir : Dires , en pareil câs , là finis
FINIR , v. act. 1 ° . Achever , terminer. » sent , etc.
Finir une afaire , un ouvrage , un discours. si Finir en entier , est un vrai pléonas
= 2° . Mettre la derniere niain . - Finit un me. » On est faché que cette Histoire ( de la
tablea", un ouvrage. = ; °. V. n . » Finissez conjuration de Valsiein ) ne soit qu'un frag
> )
à Pâque , etc. 1 C'est un méchant hoinine , 6°. Dit - on tout a fini, ou bien , tout est
il finira mal . fini pour moi ? Lei" , est sans contredit le
>
REM. 1°.Finir régit ordinairement de et meilleur , s'il n'est pas le seul don . » J'ai
l'infinitif. » Quand il eur finide parler. Dans vécu , j'ai régné: tout est fini pour moi : .. ;
1)
1 1.2
aîtres.
FIX FI. A
252
Fistule , ulcère , dont l'entrée est étroite et le Ce régime n'est pas selon l'usage. On nie
fonddeordinairement . - Fisculeux , qui pourrait pas dire non plus , est fixé à cet
large.=
est la natûre de la fistule. heureux retour. Le datif ne s'emploie qu'avec
FIXATION , s. f. Fixe , adj . FIXEMENT , desnoms, quiexpriment le tems.
adv. Fixer , v. act. [ Fiksa -cion , fikse , FLACON , s. m . Bouteille, qui se ferme
kseman , kseize
ksé': 2 muet au 2d et 3º , é fer. au avec un bouchon . Acad. qui le plus souvent
dern . ] Fixation , ne se dit que dans deux se ferme à vis. Trév. Sorie de vase. Rich ..
ocasions : 1°. Opération de chiniie,par laquelle Port. Celui - ci n'aprend rien . L'Acad. con
un corps volatil est fixé : la fixation du mor- fond le flacon avec toutes les bouteilles , qui
cûre. 2. Détermination du prix d'une charge. se ferment toutes avec un bouchon. . La defi
» La fixation du prix , etc. nition de Trév. est la plus satisfaisante. » Fla
FIXE , certain , arrêté , d'terminé. » De-
> con d'or , d argent , à écain , de criſtal.
meure fixe , prix , somme fixe. Jour', heure
>
FLAGELLATION , s. f. FLAGELLERY
fixe. = Qui ne se meuc point. » Point fixe.: V.
y. act. On prononce les 2 1:: fiogel-la-cion ,
e
» Etoiles fixes. SI Avoir la vue fixe ,, les le lé : 22°,é fer: )] Action defiglier , de fouetter.
fermeinent.. Le subst. ne se dit que de la flagellation de
yeux fixes , les regards fixes , fermèinent
arrêtés au lieu où l'on regarde. - Molière dit N.FLAGORN
Et ces fixes regards tont chargés de langueur.
S. Le verbeERque, vde. nN.S. eret des Martyrs.
. FLAGORNERIE , S.
l'inversion est dûre . f. FLAGOKNEU'R , NEÛSE ,.S. m . et f. [ Fla
e
FIXEMENT , d'une manière fixe. » Regar- gorné, neri- e , neur , neú ze : 3 °: é fer. au
er
der fixement. Il ne se dit que dans cette locu- 1" e muet au 2d , Ton. au dern. ) Flagoro
*
> >
tion. = * Quelques-uns écrivent et pronon- ner , fater en faisant de faux raports. Fla
cent fi c'ment avec un accent aigu sur l'é : gornerie basse flaterie , acompagnée de >
Litt. » Obligée de le fixer pendant une heure. tir par l'odorat. » Les chiens ont faire la
( en faisant son portrait ) Th . d'Educ. » Elle bête. » Flairez cette rôse. Au figure ,
me regarde à son tour : je la fixois sans le ( st. famil. ) pressentir, prévoir. » .11.
Il a faire
savoir.. Créb.. F.» Après m'avoir longtemps cela de loin . = Flaireur de table , de cui
fixé , etc. Id . - Le même Auteur dir ailleurs sine : parasite. Il est familier , dic 1'Acad.
reg.irder fixement et fixer ses regards , et * Molière a die fleureur. Tu viens ici mettre
c'est ainsi qu'il faut dire. — Fénelon a em- ton nez , impudent fleureur de cuisine.
ployé la 1" de ces deux locutiors, et Mari- * Anciènement, on disait aussi fleurer.» A
vaux la 2de: » Pendant que Télémaque par- la mode des chiens, qui figureni leurs maî
>
20. En parlant des jours et des époques , dern. ] Flamber , actif , passer par le feu ou
Erre fixé régit à : » Mon départ esi fixé au par dessus le feu . » Flamber une chemise. - -
12 de ce mois. Voltaire mer à la place. la Flamber un chapon , des alouettes , etc. faire
prép . pour , qui l'acomodait mieux . dégoutter dessus du lard fondu. Neutre ,
Plysthene-est d'Épidaure atenda chaque jour. jeter de la flamme, » Cebois no flambe poin !:
Vorre hymen wt fixé pour cet heureux retour. Faites flamber le feu. = Flambant , qui
F L A LA 253
Alambs, dans le 2d sens. » Tison flambant ; extension , Flanc se dit de diverses choses. »
>
les étoiles. - Le flambeau de la raison , etc. de mauvais air , qui n'a nulle contenance.
.
Brillant . Briller. Le verbe ne se dit que de au 1I , é fer. aux- 2 altres , long au 2d. ]
3
l'éclat des armes , ou des pierreries , et il est Flaque, petite mâre d'eau . » Il y a des flaques
peu d'usage on dit encore , astre flam- d'eau dans ce chemin. == Flaquée , quan:
boyant, épée , comère flambovante . tité d'eau qu'on jeite avec impétuosité contre
FLAMME,( ou mieux flame, puisque l'a quelque chôse. « Le vent lui a jeté une fla
+ Flaquer, jeter
feu long: ). s. fi ia partie la plus subtile du quée d'eau par le visage.
.
est >, quis'élève en haut, » Éreindre , amor- avec impétuosité de l'eau ou autre liqueur.
tir , étoufer la flame. = Poetiquement , la » S'il trouve qu'on lui a doné trop de vin , il
-
crifié la régularité à l'harınonie. Voy. De. donée dans le dessein de se rendre agréable.
2° . Se flater que ou de a le sens d'espérer. Flateur , qui lotie avec excès. Flareusement ,
"Un Auteur moderne lui done un aître sens d'une manière farelse, » Flaterie grossière
que l'usage n'admet pas. » Ce Seigneur se ou délicate. Dire quelque chôse par flaterie.
flucoit de l'avoir dans son Régiment. Vous Parler sans flaterie. Je hais la flatèrie.
F L É F L. É 255
» Amis fiateurs , discours , langage flatert. bassins d'une balance. === zº. Barre de fur
2 Il a toujours quelque chose de flottur ( d'obli- qu'on ner au derrière desre portes cocherus.
geant) à dire." Manières Flateises , douces et FLÈCHE , s. fém . [ 1" * èmoy. 2 * e muet. ]
>
insinuantes . - Subst. » Lâche flizeur , c'est 1°. Trait qui se décoche avec un arc ou une
- >
un lateur à gages. » Je hais les fiateurs. » Il arbalète. • Tirer uneflèche » Il fendit l'air
.
0,"
n'y a pas loin de la mauvaise foi du flateur à comine une flèche décochée avec violence.
celle du rebelie . Massill. — » Parler flatelse. Le Sage. Fig. » Les fliches de l'Amour .
1
ment . Voy. Bois. = 2°. Longue pièce de bois
;:
Rem. 1 °. Flateur , se dit élégamment des cambrée , qui joint le train de derrière d'un
chốses qui donent une agréable espérance ou carross avec celui du devant. ; . Par
causent un honêre plaisir.» La pluietse espć- tie du clocher qui en fait la couverture
rance , une fluteise image. » Les charmes et qui est en pyramide . On dit aussi aiguilles
flareurs d'une éloquence douce et insinuante. 4°. Flèche ou l.ame au Trictrac , les
Jamais un mor flateur n'est sorti de sa bouche.
Barthe .
figures coniques sur lesquelles on place les
dames.
2°. Corneille donc à flarer le sens de favo FLÉCHIR , v . act. et neut . FLÉCHISSE , re
riser et à flaterie celui de faveur , bonheur. MENT , s. m . {Fléchi , chiceman : 11e é fer!
La fortune me flase assez pour m'en louer. 3 e muet. [ Fléchir , 1 °. ployer , courber ;
.
Mon père est gouverneurde toute la Syrie , fié hir le genou , ou les genoux. -- V. n.
Ti Et comme si c'étoit trop peu de fluterie ; » Que tout genou fléchisse au nom de Jé.
Moi - mêine elle m'embrisse er vient de me doner , SUS. 1 Fléchir sous le joug. » Tout le monde
Tour jeune que je suis , l'Égypre à gouverner. fléchissoit devant lui. 20. Adoucir
Théodore. atendrir. » Rien ne peut le féchir. Se
On dirait encore aujourd'hui que la fortune laisser fléchir aux ou par les prières. »
nousflute ; mais on ne dirait pas qu'elle nous Fléchir le courroux lá dứrtié d'un Ty
>
-
embrasse , et que ses faveurs sont des flarea ran . = V. neut. 3 °. Cesser de persister ,
ries. céder par complaisance ou par foiblesse. ♡
FLATUEUX , EÛSE , adj . FLATUOSITÉ , Il fléchit aisément . » Il ne sait ce que c'est
s. f. [ Flu:u -ell , ei-ze' ozité , ;' lon. aux que de fléchir. * Il se dit sans régime :
deux premiers. ] Venteux. Vents dans le corps. Molière lui done celui de céler. » Il faut
» Leslégumes sont flatueux ; ils causent dus fléchir au temps.
flatuosités. - Dans le discours ordinaire ces
-
Rem . 1 ° . Suivant le P. Bouhours , ce verbe
mors ont l'air précieux et sentent l'afectation. ne se dit point dans le propre rout pur.
FLÉAU , s. m. ( Flé-o , et non pas Flo: On dit bien , flé hir un homme; fléchir la
>
re
celui-ci est un gasconisme : 1 " é fer.2 dout. colère de quelqu'un mais on ne dit pas
5
au sing. lon. au plur. fléaur. ? .1 °. Instru- fléchir un arbre ; flé, hir un bâton. Et quand
ment, qui est composé de deux bâtons d'iné- on die fléchir le genou , cela signifie ado
gale grandeur , atachés l'un au bout de l'autre rer , et non pas simplement plier le genou
avec des courroies , et quisert à batre le ble. devant l'idole. L'Acod. dit pourtant fléchir
- Au figure , il se dit des maux que Dieu le genou , ou les genoux . Il est vrai qu'elle
envoie aux hommes pour les chârier. » La avertit que ce verbe ne se dit que dans ces
guerre est un terrible fléau . » La peste et la deuxx phr
deu phrases
ases , mais elle ne dit pas si elles
famine sont des fiéiux . sont au propre ou au figuré. L'autorité de
Sur ces cours durs et perfides , l'Acad. est très-grande ; mais l'opinion du
Il épuise ses fleaux. P. Bouhours me parait fondée... Richelet le
Le Franc. dit neutralement au propre : Ce bois ne
fléau dit des
OndeleDieu persones.
, »„ Cet enfant est s’apelait
Atila le fléchit point.=M.' Pascal'a dit. » Ce
le fléau de n'est pas à la règle à se fiéchir ; pour con
son père , celle femme de son mari , etc. venir au sujer . J'aimerais mieux dire , à se
On l'a dit des critiques. » Les censeurs de plier.
Boileau devraient faire réHexion qu'en étant 2º. Le P. d'Orléans emploie faire fléchir
flézu. desAuteurs
lela vertu , il fut
Le Chev.de's Sabl .
toujou rs l'amid e avec la prép. à etl'infinitif , dans le sens de
faire consentit , déterminer. » L’un et l'aútre
2°. Verge de fer oùsont atachés les deux fireni fléchir, eplin de Roi de France à nés
256 FLE F LE
gicier. Ni l'expression , ni le régime ne sont ou le fruit. » Fleur de pêcher , de jasmin,
suivant l'usage. de pois. » Les blés sont en fleur . » Bou
1
[ Flègme , matike : 2° è moy, dern . e muer.] = La fleur de... l'élite . » C'étoit la fleur
Flegme est 1º.° une des quatre humeurs , qui de la jeune noblesse , que le Roi avoit em cm
l'animal , menée de Crère. Télém . – En style fa
compôsent la masse du sang de l'animal
et qui est froide et humide. 2°.Piruite milier , on dir d'un ho:nme qui a beaucoup
» Jeter de valeur et de probité
épaisse que l'on jère en crachant.sens , c'est la fine fleur.
beaucoup de flegmes. En ce , il se de chevalerie. Plus familièrement en
dit ordinairement au pluriel. 3 °. Qua- côre , on dit de toute persone , qu'on veut
fleur des pois.
lité d'un esprit posć , qui se possède. » Avoir louer, c'est lad'un
du flègme ; an grandfiègme. » Son flègme Rem . On dit homme , qu'il est mort
démonte tout le monde. Ce flègme pourra- à la fleur de l'âge , à la fleur de ses ans ,
t- il ne s'échaufer de rien ? Mol . fort jeune, et non pas duns sa fleur, comme >
tôt flétries., » Sa beauté comence à se flén pé-e : 2' e muet : 4® é fer. ] 1 °°. Couvert
grir. de fleur de lis. » Baton fleurdelise.
Mon corps , victime infortunée , 2 °. Qui ressemble aux fleurs de lis des ar
Du feu dévorant qu'il nourrit , moiries. » Fleurfleurdelisee.
Privé d'alimens , se flétrit ,
Comme l'herbe aux champs moissonée.
FLEURER , v. neut . Répandre , exhaler
une odeur. » Cela fleure bön . Prover
-
FLEUR , s . f. [ Monos. dout. aụ sing. n'est usité que dans la poésie pastorale. =
Jong, au pluriel. Fleurs. ( Ge qui vient sur Au figure ( st. familier) cajolerie. » Dire ou
les plantes etsur lesarbres avantla graine conter des fleurettes. Elle aime la fleurette,
ou
FLE FLE 257
ou les fleurettes. » Diseur ou conteur de hautes poésie ) et que fletiye n'est pas du dis
lier
Benoit fleurettes. cour fami ,
rfir FLEURI, IE , adj. ( Flex - ri , ri- e : 2 ° lon. 2°. Quelques - uns établissent cette distinc
er
en deur.» L'amandier est un des arbres qui distinction de Min.ge est donc plus juste , et
fleurissent le plu :ôr. Fig . être en cré. il faut s'y tenir.
dit , en vogue. »n Les Sciences , les beaux 3 °. Les fleuves , qui sont du genre mascu
Arts ont toujours fleuri sous les grands lin , exigent du , del ( ç, à . d . l'art, défini )
>
etc. » Le bord , la rive , le cours , le canal , bonne et exercée, plus elle sera choquée de.
le lit , le courant , l'embouchûre d'un fleuve. ce qui est contre l'usage.
REM . 1 ' . Rivièra : Flelive. Le c ' ' se dit des M. Marin pense qu'on dit toujours les
grandes et des petites rivières ; le 2d ne se dit rives de la Seine, de la Loire , etc. et non pas
que des grandes, si ce n'est qu'on parle du de Seine, de Loire , etc.
Dieu de la rivière ; car alors on dit fie úve. FLEXIBILITÉ , s. f. FLEXIBLE , adj.
I
Menige fait encore remarquer que rivière [ Fiètibilité , cible : 1 è moy . dern. é fer.
er
n'est pas poétique , ( il entend parler de la au i'' , e inuet au 2d. ] Flexible , souple , qui
Tom . II. Kk
1258 FLO F I O
se plie aisément. --Il se dit au propre et sait,
au " figuri . » Un osier flexible , une canne
qu'il était florissant
FLORISSANT en tel tems.
, ANTE , adj. Quiest en
flexible. » Un esprit flexible , une voix flexi- honeur , en crédit , en vogue. Voy. FLEU
ble. —- Inflexible,son contraire,ne se ditqu'au rir.= ’Aumasc.ilseplaitàsuivre le nom
figuré ; et il se prend en bonne et mauvaise qu'il modifie ; au fim .il aime à le précéder.
part. » Un Juge inflexible.» Une âme inflexi- „ Un empire florissant est mieux que , floris
ble. Boun . sont empire, mais florissante jeunesse sone
FLEXIBILITÉ, qualité de ce qui est flexi- mieux que jeunesse, florissante .
ble : » La flexibilité de l'osier , de la voix , Vous , filles de sion , florissante jeunesse. ,
de l'esprit . re
Joignez - vous à nos chants sacrés.
FLEXION , s. f. [ Flèk -cion : 1" è moy. ] Rouss.
État de ce qui est Aéchi . » La flexion d'un REM . * Leitnitz dit , fleurissant empire ;
ressort, d'une poêtre , etc. Acad. Ce mot est le Genére , état fleurissant ; et M. Astruc , le
peu usité i; il est pourtant nécessaire , et nous fleurissant commerce d'Amsterdaın . — Dans
n'avons pas d'aître mot pour signifier ce ces trois phrases , on doit dire florissant. Ce
qu'il exprimc . = Son plus grand usage est lui- ci ne se dit qu'au figuré , ľaútre ne s'em
en Anatomie, » Flexion simple ou composée, ploie qu'au propre.
FLIBOT , s . m . FLIBUSTIER , s. m . [ Fli-
.
FLOT , s. n . [ le e ne se prononce point. ]
bo , bus- tie : dern . é fer. ] Flibot , est une 1º. Onde , vague. Voy. VAGUE . » Les frais
sorte de petit vaisseau . === Flibustier, sorte de la mer'; fendre les flors. = Ce vaisseau
-
de Pirates de l'Amérique , fameux dans le est à flor ; on l'a mis à flor ; il est soutenu sur
siecle passé , et qui étaient un ramassis de l'eau', il a assez d'eau pour florer. = 2°. Le -
toutes les nations de l'Europe.On On ne flux et reflux , la marée . » Le flot vient jusque
>
doit point le dire des Pirates des anciens là . === 33 ° . Fig. Foule :
temps . * » Il envoya ces émissaires en Nor- Corin à ses sermons traînant toute la terre ,
vège pour exciter Ics Flibustiers de ce Royau- Fend les flors d' Auditeurs , pour aller à sa chaire.
me à prendre les armes. Hist. d'Angl. 1066 . ال وpassa à travers les fiors d un peuple im
- C'est comme si l'on parlait de grenadiers , mense assemblé pour le voir.. =
.
= Grande
quantité ; des flors de sang : Le sang coule à
de dragons , de housärus , en parlant des grands
armées romaines. er
flors.
* FLOC ou Flocon , s. m . Le r' est peu Et les chiens tremperont leurs langues altérées,
asité ; et le Dict . de Trev ., qui les met tous Dans les flors de leur sang ,
deux ne done d'exemple que du 2d, » Flocon Le Franc .
petites toufes ) de laine, de soie . » La neigeA Flots , adv. Il se dic au propre ei au
tombait à g: os flucons. figure. » Les pluies tombent à flors sur la
FLORÈS , terme emprunté du latin : il n'a Zone- Torride. Pluche.== On dit plus ordi
d'usage que dans cette expression : fuire f.orès; nairement à grands flors. = M. de St. Ange
faire une dépense d'éclar , ou briller de quel- aplique assez mal ceite expression adverbiak .
que autre manière. » Quand il a de l'argent Er d'un miel savoureux la liqueur précieuse.
il fait fic rès; ce qui se dit en critiquant et en Distilloit à flors d'or des branches de l’yeuse.
se moquant. » Cé Prédicateur fait florès ; il Distiller , c'est tomber goutte à goute; et
ett fort couru . Si. f.mil. coinment donc le miel pouvoit-il distillerà
FLORIN s. m . [ Flo -rein. ] Pièce de granis flors ? ANN . LITT . ==
M. Linguet
Monaie , qui tire son nom , à cequ'on pré- dit par flots. » On verse le sang p.:r flors.
>
"
tend , de ce que les premiers furent batus à C'est un néologisme. = A fiors , ar fig..ri';
Fiorence , et de ce qu'ils étaient marqués d'une en foule, » On les a vus acourir à florstu
fieur . = C'est aussi une monaie de compte multueux. Th -mas.
=
qui est de diverse valeur , suivant les pays où .. FLOTTABLE , ou FLOTABI E , adj . Flo.
elle a cours . TAGE , S. m . FLOTAISON , s. f. FLOTTANT ,
* FLORIR ,v.n.Iln'est usité qu'au participe ou FLOTANT, ANTE , adj.[2€ dout. au1"
actif etàl'imparfaitde l'indicatit.Voy.FLEU- lon. aux 2 dern. è moy . auzº; fotezan]
RIR .* Les Marchands qui y font fierir le Florable , se dit des ruisseaux et des rivières
comerce. Sc. des Nied. On dit aujourd'hui sur lesquels on peut Aoter. Florge , esc
fleurir , quoiqu'on dise que le comerce floris:. la conduite des bois sur : l'eau ,lorsqu'on le
F LU FLU 259
faie floter. partie
Floraison , la part
> ie du nécessairement dans le prix des efets négocia
vaisseau qui est à fleur d'eau . = Florani, bles . Necker. » Il y a dans le cours de nos
au propre ,- qui fore.
Hote » Arbres flotans , Iles idées, je ne sais quelle fluctuation bisarre
flotantes. Au figuré , incertain , irré: qui souvent éloigne de notre esprit les aper
solu . » Esprit flotant. çus , qui sembloient devoir en être le plus
>
Rem. Cet adjectif suit ordinairement le tur et au conditionel , cet e muet ne se fuit
substantif. Le fém . peut précéder en vers , et pas sentir . » Il flûeri , flüeroit : prononc.
dans la prose poétique . fillra , flürė. ] Couler. Découler. » La mer
Nos florantes forêts couvrent le sein de l'onde. fide et reflúe . » Les humeurs qui filent du
L. Racine. cerveau . » Sa plaie pre toujours . Fistule
FLOTTE , ou FLOTE s. f. FLOTE- lacrymale , qui cesse de fluer. = Il ne
e
MENT , s. m . FlOTER , V. n. [.2° e muet se dit que dans ces sortes de phrases. e
au i ' et au 2d , é fer. au dern . } Flote , FLUÊT , ETTE , adj. ( fiu -è , ère ; 2°
noinbre considérable de vaisseaux , qui vont è moy. ] Délicat , de foible complexion. » >
ensemble. La flote des Indes ; li flote Il est fluel , elle est flueste ; visage fluet >
FLOTÉ , ÉE , adj . Bois floué , qui est venu de plusieurs trous , e qu’on einbouche. Il >
disent fluet ; l'Acad. met l'un et l'alltre réussir une afaire. Il a de l'ordure à
disait - on dans le Dict . de Trév . -
Au- sa flite : il y a fort à redire à sa conduite.
jourd'hui l'Acad. ne dit que fluet ; et Trév. = 2°. Şorte de navire à gros ventre.
y renvoie . Voy. FlueT. FLUTÉ , ÉE , adj . FLUTER , V. n . FLU
FLUCTUATION , s. f. [ Fluktu -a -cion . ] TEUR , EUSE s. in . er f. [ L'Acad. mer
.
Cest, en Chirurgie , le moûvement d'un un acc . circ, sur l’re ; mais cet u n'est long .
>
Huide épanché dans quelque tumeur , ou que devant le muet. Il Flûte , flitera . Ce
dans quelque partie du corps humain. - n'est donc qu'alors qu'on doit mettre lac
-
Depuis quelquedans
» Entretenue tems une
on l'emploie au figuré.
fluctuation conti- cent sur l'u: ) Fluté ne dit qu'avec
er voir . Doux , agréablesecomme sons
le son de
nuelle , la Langue finiroit par s'apauvrir , la Ante. » Voix flurée , sons flutés.
ou par se dessécher , en se polissant ,, si Fluter , jouer de la Aute . Il ne se dit que
les gens de Lettres et les bons Auteurs ne par mépris.. » Il ne fait que flucer toute la
concouroient à la fixer et à l'enrichir . L'Abé journée . - Boire. » Il aime à fiuter . -
Arnaud . » Les fluctuations qui surviènent il est populaire . = Fluteur ne se dit aussi
Kk 2
260 FLU FLU
.
que par mépris. Qui joue de la Aute. » C'est fui , ou de peu de foi. » Doner garder >
»desLeexcrém
flux etledevenu
reflux.= 2 °. Écoulement à quelqu'une i Homine digre de fii.
ens s trop Auides. » Il a sº. Téinoigaage assurance . » Faire > foi
le flux de ventre. » Il lui a pris un flur de d'une chose , en faire foi.
ventre. » Flux de sang. » Flux hépatique , De ces deux vérités deux Fâbles ferontfoi.
dévoiement provenant de ce que le foie ne La Font.
faic bien ses fonctions.
pas
Flux de
» En foi de quoi j'ai signé, etc.
bouche. » Flux de paroles. »» Coinment ce REM . 1º. Foi pris absolument , ne se dic
re
fiux d'éloquencene donne-t -il pas du ressort que de la 1 " des vertus théologales. » Ilese
à votre langue ! Cover. = Flux de bourse , reinpli de fji : » Sa foi est in brandable.
folles dépenses. Es flux de larmes , style Cultivez vos amis , soyez homme de foi.
Boil.
burlesque.
REM. Malherbe écrit flus ; le
le Dict
Dict.. de On.dit , homine sans foi , ou de peu de fii.
Trév. met flüs ou flux. Dans les dernières. On nedic point ,homme defói : l'usage
éditions , on ne met que le dernier. admet rejète l'autre. Rousseau
l'un et a imité
Rousseau emploie figurément le flux et le Boileau .
reflux. Duine fui mäle revêru ' .
L'âme d'un vrai héros., tranquille , courageuse Sa propre vereu le condamne
Sait , comme il faut , soufrir d'une vie ora . A s'immoler å sa vertu.
geuse
Le flux et le reflux . Sans ce qui précède , on croirait que le Poère
C. à d. les biens et les maux. parle de la foi chréti enne Le P. Fol
FLUXION , s. f. FLUXIONAIRE , adj. lard dit aussi dans Themistocle.
C
[ flluk-cion , cio -nere ; 3°, è moy. er long. Xerxés ese plein de foi , inais quel complot sinistre:
Fluxion ,' écoulement d'hu-
4º e muct. '] Fluxion Sous un Roi chargé d'ans , n'ôje pas an Ministre?'
meurs malignes. » Fluxion sur le visage , sur Je n'oserais condamner ces expressions dans
la poitrine , ou de poitrine , etc. Fluxio . les Poètes , mais on ne doit pas les imiter
>
Lebesoin d'une syllabe de plus lui a fait pré- des persones , ie principal défaut. » Le jeu
férer dessus à sur , ce qui est pardonable est son foible , » Avoirlu du foible ( une ami.
dans une fable et ne doit pas être imité tié aveugle et trop complaisante ) pour ,etc.
ailleurs. Voyez Dessus . Laisser quel- = Au pluriel , les füibles : « Il ne faut
qu’unsur safoi
donner à sa , sur
propre sa bonne
conduite. foi , l'aban:
» Votre fils est passcandalise
singulier foiblefoibles.
, le rles Onne *ditLepasau
, un foible. do.
à Versailles sur sa bonne foi. Sév, » Trop cile et le foible sonc susceptibles d'impres
ocupé de son avancement pour s'établir le sions. I'nin en reçoit de bones ; l'autre de
gardien de sa femme ; il l'a laissoit sur sa mauvaises . La Bruyère. Régulièrement , on
bonne foi. Marm . =>= Digger si fui , exé doit dire l'honné docile ,'l humme foible.
cuter ce qu'on a promis. Rem . 1' . Cet adjectif aime à précéder le
Er l'offre et le serment , j'accepte tout de soi ; substantit. » A la foible lueur d'un flame
Mais par de prompts eff is dégage icita foi. beau , il pénètre dans ce s-jour d'horreur.
Follard, Themistocle. Marm. * Une résistancefo.ble. Hist. d'Angl.
= Qui n'a ni fsi ni loi, méchant homme. Dires , une faible résistance.
De bonne foi , en bonne foi , adverbes. Ton foible coeur s'est- il lassé de sa vertu ?
A la tête de la phrase , ils signifient , en
> La Chaussée.
vérité', ei s'emploient comme une interjec- On ne dirait pas pourtant , un fuible
tion , is De bɔine foi , pouvez -vous parler homme , une flible femme. Il faut dire , un
de la sorte ? » Erbonne foi , pouvons nous
honim e une femme frible. » Les Dieux
avec justice nous emporter contre, etc. L'Ab. cachent aux foibles hommes leurs destinées.
Arn1ui. Dans le cours de la phrase , le 1er Télém . Aux fuibles mortels , aurait été
signifie avec bɔnne intention , sans malice. » mieux .
agit de korne foi , de la meilleure foi 2 ° . Faible signifiant , plein de faiblesse
du monde. On dit aussi , à la bonne foi. " et de lâcheté ne doit se dire que des per
Traiter à labonne foi. » Il y va , à la bonne sones. Fénélon a parlé correctement , quand
foi, de bonne foi. il a dit : » Ces hommes feibles , qui crai
FOIBLE , ou FAIBLE , adj. FOIBLEMENT gnent de voir la vérité , etc. mais il a parlé
> >
esprit foible , qui reçoit facilement toute 3 °. Faible régit quelquefois la prép . de,»
sorte d'impressions : courage faible , timide. Faible de corps et d'esprit ; et M. d'Ablana
Dans le moral : faible raison , faible court a dit : * Les énemis étoient foibles
>
espérance ; faible
bile ( synon. ) Onsecours. = ,Faible
est faible soit ,qu'on
Dé d'Infanterie.
que On voit , dans ces exemples
l'article ese indéfini , ( ou , qu'on
>
n'aie pas aquis assez de forces , soit qu'on ait a’emploie point l'article ) > et que l'on
perdu une partie de celles qu'on avoir : on ne dirait pas bien , fuible du corps et de
n'est proprement débile quedans ce der nier l'esprit , etc. On dit , en ce sens , faiblesse
câs. Un enfant est faible ; un convalescent d'esprit ; mais plus communéinent , après fui
est faible ; un vieillard est débile : on nait blesse ; on mei l'article . » La faiblesse de
avec une constitution faible : l'âge nous rend l'âge , du corps , de l'esprit , cic. Ce qui
-
202 FOI
doit s'entendre des ocasions où l'article de est de nous aprendre à ne pas craindre avec
trop de faiblesse , etc. Le P. Rapin a donc
faiblesse est aussi dénni : la faiblesse , etc.
4. Bossuet fait régir à faible la prép. à dic tout le contraire de ce qu'il voulait
. » Ce que vous voulez faire dire.
et l'infinitif.
frible : ( c. à d . ce que vous prétendez être FOIBLESSE , ou FAIBLESSE , s. f. [ Fe e
fible ) à vous feire du mal', le devient blèce : 19 et 2 è moy. 3 ° e muet. ] 1 ° .
proportion
autantCeàà régime à vous faire du bien . Manque de force. Faiblessé de jambes, de
fait bien dans cette oca- vue , d'estomac ,de reins . » La faiblesse de
> >
sion ; mais l'usage n'en est ni sûr ni l'âge , du sexe. Voy. Faible , Ren, nº. 3 °.
constant . = 2° . Défaillance. » Il lui a pris une f.li.
sº. FAIBLE S. m . FAIPLESSE , S. f. blesse. Tomber en fuiblesse. Revenir d'une
( synon.) Il y a la même difére entre friibi
les foibles et los foiblesses , qu'entrencela cause
esse . 3 ° . Manque de puissa
blesse d'un État .
nce. »raport
4 °. Par
La f.ià
et réfet. Un foible est un penchant qui peut l'âme. » Faiblesse d'esprit , de jugement,, de
être indiférent ; une foiblesse est une faute . mémoire. » Li faiblesse d un argument,
toujours répréhensible. Encyel. = Corn. d'un raisonement. » Les friblesses de l'hu
a confondii ces deux mots Il fait dire à manité. » Avoir des faiblesses. Voy . Faible ,
Didyme , dans la Tragédie de Théolore : Rem . nº. 5sº°. - Il régit quelquefois de, et
Ma raison s'est troublée , ct mon fuible a paru.
l'infinitif. » Il eut la faiblesse de n'ôser ré
Faiblesse était , dans cette ocasion , le mot pondre. = Avoir de li faiblesse pour quel
propre. Il signifie là , le peu d'empire qu’on qu’un ; avoir une grande disposition à tout
a sur ses passions . — Etre frible , avoir excuser dans fui . » La fıiblesse des mères
des foiblesses ( synon . ) Nous sommes fois pour leurs enfans fait le malheur et des Code
cale
bles , par la disposition habituelle de man- fans et des mères.
quer , en quelque sorte malgré nous , soit FOIBLIR , ou FAIBLIR , V. n . ( flèbli. ]
aux lumières de la raison , soit aux princi- Perdre de sa force. » La première ligne des
pes de la vertu. Nous avons des foiblesses, énemis faiblissoit visibleinent. » Sa Muse
quand nous y manquons en efet, entraînés comence à faiblir . » Dabord il paraissait
)
par quelque cause diférente de cette dispo- inébranlable",' bientôt on le vit friblir.
Žition habituelle. » Persone n'est exempo FOIE , s . m . [ floa >, monos . lorg.
d'avoir des foiblesses ; mais tout le monde On ne doit pas écrire fiye , qui ferait pro
n'est pas homme foible . » Turenne n'érant noncer foa - ie , l'y faisant fonction de deux
i . ) Partie du corps de l'animal , qui est
plus jeune , eut la foiblesse d'aimer Mme.
de C ... Il eut la foiblesse encore plus au-dessous du diaphragme , du côté droit.
grande de lui révéler le secret de l'État. Il Rich. l'ort. Située dans l'hy pocondre droit
répara la première , en cessant d'en voir sous le diaphragine et les fausses côtes. Trév.
l'objet : il répara la seconde , en l'avouant. La description de l'Acad . est plus étencie.
Unhommefoible auroit fait les mêmes fautes;; »„ Il a le foie brûlé , un squirre dans le foie,
mais jamais il ne les auroit réparécs. Ency- etc.
clopedic Rem . M. de Wailly remarque fort bien
FAIBLEMENT , avec faiblesse. » Il com- que le moi foie étant masc . devrait s'écrire
mence à marcher , mais bien faiblement , sans e , comme Roi , envoi , emploi , etc.
>
D'une manière faible. » Se défendre , et que l'on devrait écrire avec un é , la foie ,,
résister , agir , araquer faiblement. comme on écrit la joie , la soie , la voie ,
Rem . Il ne se dit point dans le moral etc. On objectera que la dipht. oi est longue
et ne signifie pas are: fuiblesse de c ur. Pris dans le foie , et douteuse seulement dans la
dans ce dernier sens , il ocasione un contre- foi. Mais il reste à savoir si on écrit le
sens dans cette phrase du P. Rapin. » La fin foie , parce qu'oi y est long dans la pro
de la Tragédie est d'aprendre aux hommes nonciation ; ou , si on le prononce long
à ne pas craindre trop faiblement des dis- parce qu'on le termine en oie. Quoiqu'il en
graces commures. Craintre faiblement , c'est soit , c'est l'usage d'écrire ces deux mots de
craindre peu ; ainsi ne pas craindre fui- la sorte er il n'y a pas d'aparence qu'il
blement, c'est craiadre beaucoup; er le sens change sitôt.
de. l'Auteur est que , la fin de la Tragédie FÖIN , s . *m. [ Foein , monos. ] Herbe
FOI FOI 263
sèche des prés , qui sert de nourriture aux fois , combiné avec d'autres mois , forne
bestiaux . » Meule de fuin , grenier à foin. un grand nombre d'expressions , presque
On dit proverbialement, chercher une ai- toutes adverbiales . Pour une fois s'em
guille dans une charretee ( ou dans une ploie avec la négative. » Le Ministre ne le
boule) de foin. Prendre une peinc inutile.Voy. dit pas pourune fois. Boss . c. à d . une
BOTTE. seule fois : Il le dit plus d'une fois. » Cela
:
}
Foin ! Interjection , quimarque le dépit , n'a pas été vu pont une fois à la Chine.
ou le mépris. Foin ! Voilà un habit tout Fonten . = A cette fois , ou cette fois. >
gâté. Foin de lui ! ll est bâs et populaire. Connoissez à cette fois pour toujours les
FOIRE , s. f. [ Fod-re ; i" lon . , 2° e raisonnemens de votre Défenseur . Poss . =
nuet. ] 1°. Marché public , où les Mar. A difirentes fois. Linguet . + A plusicurs
chands s'assemblent à certains jours pour fois. Boss . Journ. de litt. Ler. Édit. et all
vendre en liberté leurs marchandises. Foire irs Auteurs. » Châtié à plusieurs fois ; il y
franche. » Aler à la foire. = On dit , revient à plusieurs fois ,
dans le discours familier : s'entendre comme Il ruinine , il grifone ; enfin , son ordonnance ,
larrons en fjire , s'acorder , sur -tout pour A plusicurs fois il la relic.
mal faire. - La foire n'est pas sur le pont : Fáble de M. d'Aruanne.
il n'est pas nécessaire de se tant presser . etc. L'Acad. ne le mer point. Plusieurs fois ,
Er quand on voit arriver plusieurs persones diférentes fois est plus selon l'usage ; a plie- -
dans une compagnie ? » La foire sera bɔne , sicurs fois , à difirentes fois , a plus d'uner
dit-on , les varuhinis s'assemblent. Celui- gie. > On dit , plus a'zine fois. L'n Bic
ci est un peu trivial. = 2°. Foire se dit graphe a dit , plus que d'une fois , c'est un
aussi du présent qu'on fait au tems de la gasconisme. = Mille fois pour une. » Epar
foire. » Donar la fuíre à ( et non pas faire gnez -moi des longueurs qui me font mou
la foire ) lui doner sa fire. Que me rir mille fois pour une = De fois à cúire ,
donerez-vous pour ma foire ? = 3°. Foire , de temps en tomps. Il n'est pas du beau style.
cours de ventre . » Avoir la foire. » Ces fruits » Les fâcheux évènemens qui la traversent
lui ont donc la fuire. Il me paraît bâs et ( la vie ) de fois à auire. Du Plaisir.
peu usité -parmi les honêses gens, à moins Non pour une fois , plus d'une fois.
qu'on ne plaisante. - L'Acad. se contente Tu pinces et tu mords ; et si tu le remarques ,
de dire qu'il est du style familier. Il n'est aucun dans la maison
FOIKER , v . n . FOIKEUX , Eûse , adj. Qui , non pour une fois , n'ait porté de tes marques.
rul - ze ; 2" é fer .
et subst. [ F0.2 - ré , reú , rc4 Reyre.
au է1 ": , lon . aux deux autres . ] Ces deux ' * On disait autrefois , infinies fois , pour
mots sont bâs et vilains . Se décharger le dire souvent,” Il fut infinies fois importuné
ventre , quand on a la foire. ( NO 3º. ) de , etc.on dirait aujourd'hui , dans ce style
Qui a la foire , ( ibid . ) » Il a foiré par hyperbolique , un nombre infini defois.
tout. » Elle a la mine fvirese , d'un foi. Y regarder à deux fois , prendre bien garde
>
reux , d'une foireuse . » C'est un fuireux , à ce qu'on fait . » Cuand on veut inculper
une foireuse . un grand homme , il faut y regarder à deux
FOIS , s. f. ( Foi , monos. long : devant fors. Anon. = Une fois se joint quelquc
:
une voyelle , fariz. ] Ce mot ne s'emploie fois à dès que , lorsque', et sert à doser plus
>
qu'avec des noms de nombre : une fois, deux de force à ces conjonctions. » Dès qu une
fuis , etc. Plasieurs fois , quelquefuis , etc. fois , ou lorsqu'une fois on a perdu la Foi ,
» Je ne l'ai vu qu'une fois . » C'est la pre- on perd bientôt les maurs. = Il faut line tone
mière fois que je lui ai parlé. » Je l'ai oui fois,
dire cent ei cent fois .
șavoir à quoi s'en tenir sur le compte
d'un Écrivain ( L.H.) dont le mérite est in
Rem. Il semble à La Monnvie , qu'au lieu côre un problème. Ann. Lit. = N'en pos
de fois , on a dit originairement foie pour faire à deux fois ;ne pas balancer , hésiter
yoie , d'où vient le toute voie de nos an- à le faire. Cette façon de parler est du st.
ciens et le tutta via des Italiens , pour famil . Aussi Bossuet voulant l'employer dans
toutefois. Le fiata des derniers vient ma- une matière sérieuse et respectable , en de
nifestement de viata ; et viuge , en plusieurs mande-t-il permission à ses Lecteurs.» On n'en
Provinces de France , signifie la mêmechôse. fait pas à deux fois , s'il m'esc permis de
FOL FOL
264
parler ainsi et l'Antichrist périt tout d'un folle espérance , folle idée. = Subst. » Cest
coup . - Fluche dit , sans tant de façon : un for;, une folle. == 2 °. Gai , badin : »»
Descartes n'en fir pas à deux fois ; il n'em- C'est un jeune fol ; il a l'humeur folle. =
ploya qu’una calise physique pour former la 3 °. En parlant des chôses , qui est fait sans
terre et l'habitant. ' Ei Mariv.alx faisant raison , sans prudence. » Folle entreprise;
: » Si Baptiste
valet aimeroit
parler ilun vous n'étoit pas action foile , extravagante. Stº. 4 ° Au Pa
encore , car moi , lais , fol ap ?l , mal tondé ; folle en here ,
>
oui lui ressemble , je n'en firois p.is à deux faire ténérairement. jo. Chien fou ,
.
fois. Suns en feire à deux fois, cour de chien enrage; follºf.irine , ( er non pas fa
suite et sans y revenir. » Pour inoi , ma rine folle. ) , la plus subule Aeur de la ta
fille , suns en grire à deux fois , je vous rine . 6º. Fuire l. fou
. , le boufon. =
conjúre d'ombrasser cous vos aimables Gri- 7°. Foll , au jeu des échécs , dont la marc' e
>
gnans. Sév. Par fois , n'est plus bon et toujours en ligne transversale : » Le fou
que dans le style fainilier » Sa touche ese blanc , le for nor » Le fou du Roi , le for
ferme, rapide, vigoureuse , exacte , et son de la Dame.
coloris , si c'est un dofane , est p.ir fo's trop Rém. I. Fou est plus du style fimilier et
brillant. Journ, de Lil. De qui parle t-on ? insensé du haut style. » Projet fou ; projet
D'un Peintre ? Non : mais d'un Historien ; Insi'nsé . == Fou , ex'riv.g.int , insensé ,
Insinsé.
de l’Auteur de l'Esprit des Croisades. imóécile ( synon .) L. for minque par la rai
L'Acad . dit que par fois vieillit. son , et se conduit par la scale impression
A la fois, tout à la fois , adv. En même mécanique : l'ex !riv.:gint manque par la
temps ; tout d'un coup , ou tout ensemble. règle , et suit ses caprices : l'insensé man
» On n'en peut pas tant faire à la fois. » que par l'esprit , et march : sans lumières ;
Il en entreprend trop tout à lafois. »» Il est l'imé.ile manque par les organes, er va par le
lout à la fois , sage , brâve et homme de mouvernent d'autrul sans aucun discernement,
bien . Les fous ont l'inagina:ion torte: les ex!ravl
:
Prendre oz saisir un homme à fois de gins ont les idées singulieres : les insensés
corps; le prendre , le saisir par le milieu les ont bornées : les inéiles n'en ont point
du corps . Cette expression est assez de lcur propre fonds. Gir. Synon.
singulière. On ne voit pas trop bien qu'elle Il . Fol précède toujours le substantif: for
en ese l'origine , et elle n'a guère de raport le suit toujours , excepté dans cette phrâse
au sens du mot fois. L'Acad. fa admise unique : un for rire , un rire dont on n'est
dans son Diccionaire. pas le maire. On pourrait dire aussi un rire
FOISON , s . f. FOISONER ر, verbe neut. fin , et celui-ci
>
- pourrait paraître meilleur ;
[ Foa -zon , zoné. ] Abondancé, Abonder. ; mais il a un aire sens . C'est un rire sans
» Il y aura foison de blé cette année . » Il raison . - folle peut suivre ou précéder. Il faut
y a de tout à foison , abondamment.." . Les pourtant consulter l’oreille, Femme foile ;
>
Japins foisonent beaucoup. Ils multiplient folle entreprise. On ne dirait point si bien
singulièremení, » Cetre Province foisone en entreprise foile , et folle femme sonerait fort
blés , en vins, » Certe ville foisone en oue, mal. » Concenter sa vanité fylle. TÉLÉM .
vriers » La France foisonne en beaux esprits. Je voudrais là , se folle v.inité.
Trév. » Une carpe à l'éruvée fo: sono plus III . Être foi de... aimer avec une passion
qu'étant acomodce d'une aútre sorte ; elle démesurée . Vous jouez quelquefois aux
3
fournit plus à manger,. Tout cela n'est échecs. Pour moi , je suis fo!le de ce jeu.
que du style simple . = Le proverbe dit : Sér. » Il a acheté un tableau , et il en est
cherié foison2 : quand les choses sont chères, fol. Cette expression n'est que du style fa
elles dûrent davantage , parce qu'on les milier , et quelquefois critique et mordant..
ménage inicux , IV. On apèle vieux for , un vieillard ex
FOL , ou Fou , FOLLE . , adi, et subst.
subst, travagant... Bermésidle est un vieux fou ,
[ On écrit et l'on prononce fol devant une eniete d'une fausse idée d'héroïsine. Ann.
voyelle , et fou devant une consone.) 1 ' . Qui Litt.
a perdu le sens , l'esprit. » Il est foil , if
> V. Je suis faite commeune folle , propôs
est devenu fou '; fou à lier , à courir les à la mode parmi les Petites Maitresses. ·· Vous
ques. » Fol espoir , fil anour , fol apels vous placez sans avoir dit aux glaces , que
yous
FOL F OM 265
vous êtes faite comine une folle. Coyer. On vant Dieu . » Il a fuit la folie de se défaire
dit que la célèbre Princesse des Ursins tint de sa charge. 3 °. Passion excessive . »
ce propôs à la jeune Reine d'Espagne ( Far- Les tableaux sont sa folie. » Chacun a sz
1 nèse , 'seconde femme de Philipe V ) et que folie.
la Reine, sur ce propôs , la fit conduire hors Rem . Folie , avec fairę , se prend tou
du Royaume. jours en mauvaise pari ; mais avec dire
FOLÂTRE , adj. FOLATRER , V. neurs il a quelquefois un sens fort bon. » Il est
FOLÂTRERIE , s. fém . [ La n'est long que toujours honteux de fuire des foliès : il est
devant l'e muer : il ne faut donc point niettre quelquefois agréable d'en dire.
d'accent au 2d : l'Acad. écrit pourtant Fo- Le Proverbedit : qui fait la folie doit
lâtrer
. Je n'empêche. ) Folaire , qui s'amûse la boire. On doit porter ' la peine de sa
à badiner. Acad. Qui a l'humeur plaisante et faûre.
badine. Trév. Badin , qui réjouit , qui fait er A 1.2 folie , adv. Šperdûment , avec une
die des chôsus plaisantes. Rich. Pore. passion extrême. » Aimer à la folie. Il est
Folatrır , badiner , faire des actions folâ- du style familier.
tres. = Folâtreries ; action , parole folâtre. Valère , d'autre part , vous aime à la folie ;
Il ou elle est extrêmemene folâtre : il ou Et , grâce à vous, Geronie en va voir le poro
trait
elle ne fait que folatrer. » Il fit , il dir mille Comine d'un libertin et d'un colifichet.
folâtreries. L'Acad. dit que ce dernier Le Mé: hinc.
est peu d'usage. Je ne vois pas pourquoi il
serait moins usité que les autres. FOLLE . Vov . Fol.
Folárre, badin , ( synon . ) L'humeur fj- FOLLEMENT , adv . [ Folem in ; 2° e
låtre , fait qu'on agic sans raison , mais avec muet. ] Extravagainment , Imprudemment.
assez d'agrément pour se passer de raison ? Entreprendre föllement ; parler , répondre
l'esprit b.din fait qu'on jolle sur les choses , follement,
quelquefois avec de la raison , mais en l'é FOLLET , ETTE , adj . [ Folè , lète :: 2° ¿
gayant. .. Le folitre est plus remuant, plus moyen. ] Diminutif de fou ,folle. Il dir moins
Sémillant : le badin est plus plaisant , plus que foldere. Qui aimeà badiner. Il est follet:
rieur. .. Une persone posée n'est pas fola- elle est un peufollette, » Il ou elle aa l'es
tre : une persone bedine n'est pas sérielise . prit follet. Il s'emploie dans quelques
On ne foláire pas sans des manières foláires : expressions. Poil follet , le premier poil
on badinequelquefois sansavoir l'air budin, qui vient mentondedesjeunesgens.
et quelquefois on n'en badine que mieux. Feu fulletau, espèce météôre. Figur, faux
Rois iud. Nouv. Syn. Fran , brilla ouvrag
nt dans les es c'esprit. Un
FoLÅTre suit ou précède au gré de esprit follet , ou simplement , un fullet ,
Rem. FOLÂTRE
l'oreille et du goût. lutin, qui, suivant un préjugé populaire ,
L'essaim des folitres amours. Gressel. se divertir sans faire du inal.
* FOLLICULAIRE , s. m . Terme de mé
Nous irons réveiller les folátres échos. Ich
» La jeunesse foláire. TÉLÉM. » Les jeux pris. Nom que des Auteurs le plus sou
foláires. IBID . - On pourrait dire aussi , vent justement critiqués , ont doné aux>
la folâtre jeunesse ; mais , les folâtres jeux faiseurs de feuilles ,' Journaux ou autres
formerait une dissonance . ouvrages périodiques. On l'imprime encôre
FOLICHON , ONE , adj. Il enchérie sur en caractères italiques , pour montrer qu'il
folâtre , et il n'est que du style familier, au n'apartient point à la Langue , mais seule
lieu que foláire peur entrer dans tous les ment au jargon des Auteurs disgraciés , ou
styles. » Esprit folichon , humeur folichone, de leurs bénins Protecteurs.
= Subst. " » Un petit folichon ; une petite FOMENTATION , s. fém . FOMENTER ,
folichone. v . a. ( Fomanta - cion , foin nié : forti
2 lon . ] Fo
FOLIE , s. fém . [ 2. lon . 3 ° e muer. ] m’nler 1. ° au propre , c'est fier une
1 °. Démence , aliénation d'esprit. » Sa folie partie débilitée , en y apliquant quelque
>
augmente tous les jours, Accès de folie . » Il remède . 9. Entretenir , faire durer le
a un griin de folie Le dernier est du mal. » Ce remède fomente le mal, au lieu
style plaisant. = 2°. Déant de jugement.» de le guérir. Fig . » Fomentar l'amitié ,
La sagesse des hommes n'est que folie de La paix ou la division , la mauvaise incelli
la paix
Tom . il. LI
266 . FON FON
gence ; les désordres , les révoltes , le's sédi. dort bien .
tions, etc. Il se dit moins souvent en bien .Rem . Je doute que fonctions conviene a des
> .
qu'en mal. FOMENTATION ne se dit qu'au soldats. Rollin l'a pourtant employé en per
propre , dans le 1er sens , et ordinairement lant d'eux . » Se trouvant désormais plus libros
au pluriel, » Faire des forinentations. » Adou- pour leurs fonctions , les Soldats partirende
>
cir , amollir par des foinentations. avec joie. - Je crois qu'on ne le dit que
FONCER , v. neut. On a dit alltrefois ceux qui comandent. C
forcer sur , pour fondre sur ; et foncer , * FONCTIONER , v. n . Mot forgéparM.
tout seul , ou foncer de l'argent , pour finan- Tissot. » Quand l'estomac fonctione bien ;
cer , payer , débourser , fournir. On fait bien ses fonctions. Ce mot est de mau
ne le dit plus que dans cette phrase prover vaise fabrique , et l'on ne peut guère en bier
biale : foncer à l'apointement , où ce verbe augurer.
à le même sense FOND , s. m . ( On ne prononce point le
qui a un d , même lorsque le mot suivant comence
FONCÉ , ÉE ; adj . 1 °. Riche , qui
>
grands fonds d'argent. » Cet homme est par une voyelle : fond inépuisable , pron . for
bien foncé. En ce sens , il est du style fa-' inépuizable. ] 1°. L'endroit le plus bas d'une
inilier , et un peu badin. = 2 °.Habile dans chose creuse. » Le fond d'un puits , d'unto
une science , dans une matière. » Il est bien neau , du sac , .du pot, etc. » Le fond de la
foncé. = 3. Couleur foncée , fort chargée. mer , des abîmes , etc. Aller au fond ou à
Rouge, bleu , violet foncé, etc. fund. Trouver fond ou le fond. Perdie fond.
FONCIER , IÈRE , adj. [ Fon - cié , ciè-
>
er
E2°. Ce qu'il y a dans un pays de plus
re : 1Te lon. 2. é fer. au 1 è moy. et retiré du comerce. " Se retirer au fond d'une
long au second .] 1 °. Qui concerne le fonds Province. » Le fond d'un bois, d'une allée.
d'une terre. Seigneur foncier , le Seigneur du » Du fond du Nord vint un essaim de Barba
fonds , par distinction du Seigneur Haut- res.3. Ce qu'il y a de plus essentiel dans
.
Justicier , ou du Seigneur direct. -- Rente une afaire , dans une question. » Tel est le
foncière assignée sur un fonds de terre. fond du procès , de la question. » Il a pour
2 °. Habile, qui a un fonds de science. lui le fond, mais la forme est contre lui. =
» Cet Avocat n'est pas éloquent, mais il 4'. Figurément , ce qu'il y a de plus caché
'est funcier dans le Droit et dans la Pratie dans l'âme de l'Homine. Dieu seul conait le
foud des cours , le fond de nos pensées.
>
ises fonctions. » Etre en fonction. » C'est la mal- a - propôs. L'Acad. l'admet dans son Dic
principale fonction de cetemploi. » Les fonc- tionaire : cepend elle ditfaire fond sur. ,
tions du saint ministère. Il régit quelque- au lieu de fonds,anten quoi elle n'est pas con
fois deet l'infinitif.. » Sa fonction est de ren- séquente , àmon avis. == Pour la même rai
dre la justice , et non de régler le gouverne- son , on doit dire couler à fond , et non pas
ment. Anon .= Fig. on le dit de l'estomac à fonds comme écrit M. Linguet , ou plutôt
et des autres viscères du corps humain : » son imprimeur. * Anciènement on disait , en
Quand le foie , la rate , l'estomac font bien ce sens, mettre à fond, » Soubise met à fond
leurs fonctions , tout va bien , » Cet homme et prend cinq de leurs vaisseaux, Mém . dalis
fait bien ses fonctions ; il bois , mange et Rohane
FON FON
201
ro nomme est ruiné de fonden
II. En parlant des vaisseaux ; il me parait comble. »? ict .
coulé bás. J'avouerai pourtant que l'Acad. d.imentale. Au figuré. .» Les points fon lamen
mier couler à fond pour le neutre comme pour taux de la Religion . Loi fondamentale d'un .
l'actit. = couler à fond ( actif ) au figuré ; Erat. = Fondamentalement, sur de bons fon
c'est ruiner , décréditer. demens, sur de bons principes. Il ne se dic
Couler à font ,
qu'au figuré , er il n'est usité qu'en style de
dans la dispute , c'est réduire l'adversaire à disser
ne pouvoir répondre. tation . » Ce point érant fondam ?ntale
II. Au fond et dans le fond , adverbes , ment établi , tirons -en les conséquences.
peuvent se placer à la tête de la phrase. » Aú FONDANT , ANTE , adj . Lire et 2° lon . ]
ford, il a raison de se plaindre : « Dans le 1 °. Qui se fond dans la bouche. Fruits fon
fond vous avez tort de ne l'avoir pas averti. dains , paire fondante. 4. Qui sert à
Ils régissent quelquefois la prép. de. » fındre les humeurs. » Remède fontane.
Au fond du sac , dans le fond de l'aparie. S. m. C'est un fondant ; 'user de fondants.
ment. FONDATEUR , TRICE , s. mn . er f. Fon
Tes cris , semblables au tonnerre DATION , s . f. [ Fonda -teur , trice , da -cion ,
>
- Jusqu'au fond de l'abime ont porté la terreur. en vers ci-on.] Fondueur , fondatrice , r° . Ce
Le Franc. lui , celle , qui a fondé quelque grand éca
* Bossuet a dir, en son fond ,pour , au font de blissement. » Fondateur d'un Einpire , d'une
son cæur. » Il sait bien , en son fond, que République; d'un ordre Religieux.. See Thé
çela n'est pas : l'expression n'est pas de l'usage rèse est la fondatrice des Carmélites. ==
actuel. * M. Linguet emploie le pluriel: » 2°: Celui , celle qui a établi une Église , un
Aux fonds de ses États . On dit toujours ail Monastère , une @uvre pie , avec des revenus
fond , au singulier.
t
>
$
fixes. » Les droits du fondateur , de la fonda .'
IV. A fond', adv. On dit , parler à fond trice. Suivre les intentions da fondateur , etc.
d'une afaire ; mais parler à fond , tout seul = On dit , proverbialement, c'est ou ce
ne se dit pas » Il parlerait plus juste et plus n'est pas l'intention du fontateur, de celui
à fond, s'il disoit qu'il ne peut doner ce qu'il qui l'a ordoné , qui en a doné la comunission.
na pas. Boss. On dit aussi , traiter à » Son mari lui mande', que si elle n'emploie
ford. * Vaugelas dit à plein fonds, en quoi, à s'habiller les neuf cene francs qu'il lui fait'
și ce n'est pas une faute d'impression , il au- tenir , il ne reviendra point de son quartier
rait lui-même manqué à la régle qu'il a éca- d'hiver : telléinent que la perire Dame aa doné
blie, Et quand mêine il aurait dit à plein dans l'étofe , selon l'intention du fondateur.
fond, il se serait servi d'une location , qui Sév . = Fontation , i'. Travaux entrepris ,
est aujourd'hui être traitées
matières veulent hors Toutes
d'usage.'à »plein ces pour asseoir les fondemens d'un édifice. » La
fonds fondation ,' ou les fondationsd'un bâtiment.
etc. Dires simplement , être traitées à fond. Quand il eșt fini, on doit dire les fin lem2ns.
On dit , proverbialement, voir le fontdu = Fon latión , tient davantage du sens actif ,
>
>
sac , c. à d.de l'afaire. » Voilà un long dis- et fondemens du sens passif. »Pout faire une
cours , mais j'ai voulu vous faire voir le fond bonne fondation dans un terrein marécageux ;
du sac d'elle et de moi. Sev . — Déjeûner à il faut asseoir les fondemons sur des pilocis.
fond de củve : faire un grand déjeûné . = = 2 °. Fonds légué pour quelque cuvre de
On dit plus noblement d'une afaire , d'une piété. ».La fınlation d'un Monastère, d'une
question fort embarrassée , fort embrouillée , Messe à perpétuité , etc.„ C'était le siécle des
qu'elle n'a ni fond ni rivé. Et de ce qui est Fondations : c'est aujourd'hui le siècle des des
hors de la portée de l'esprit humain : c'est tructions. Anon ,
une iner , qui n'a ni fond ni rive . * FONDE , c'est ainsi qu'on écrivait aûtre
De fond en comble , entièrement , se dit fois, et cette manière d'écrire était pluscon
au propre et au figuré , et il est de tous les formecollett
à l'étymologic , fiendi.
styles. » Démolir une maison de fond en
.
Cet hommeincomparable ,
Ll2
468 FON FON
A lancer de la fonde un piombinévitable. fisant pour un établissement. Fonder ,
Brebeuf. oblit , Instituer , Ériger , ( Synon. ) Fon
On ne dit plus que fronte: der , c'est doner le nécessaire pour la subsisa
FONDË , É E , adj.et participe du v. Fon- tance : il exprime proprementdes libéralités.
>
der. Au Palais on lui fait régir la prép. de : temporelles. » St. Louis a fondé les Quinze
fondé de procuration. --- Il est aussi subst,”» vingt. Établir, c'est acorder uneparticulier
-
place erun
Un fondé depouvoirs. Moreau . » Le fondé des lieu de résidence. Il a un raport à
Id.
pouvoirs du Pape. re
l'autorité et au gouvernement civil. » Louis
FONDEMENT, s. m . [ Fondem.1n : 1 " XIV a établi les filles de St. Cyr. Instituer ,
e 0
lon . 2' e muet. ] ! . Le fossé que l'on fait c'est créer et former les chôses. 'Il en désigne
a
pour comencer à bâtir, » Fouiller , creuser l'Auteur , ou celai , qui les a le premier ima
les fondemens d'un édifice. = 2 °.La maçone- ginées. » St. Ignace de Loyola e institue les
rie qui remplie le fôssé. Fondemens profonds, Jésuites. Ériger , c'est changer en mieux
solides.. » Asseoir , poser les fondemens. » l'état des choses : il ne s'emploie bien que
Ebranler , saper les fondemens. Voy .FONDA- ' pour les fiefs et les dignités. » Paris a étéérige
TION , nº. 1 °. = Au propre , il se .dit tou- en Archevêché sous Louis XIII. GIR. Synor.
jours au pluriel. = 3 °. Se fonder , régit sur ou en . » Il se
.
Justice , c'est saper les fondemens de l'État . » Avanttout , il faut fonder la cuisine , éta-.
>
de quoi vivre.
» Il n'y a point de f indement à faire sur son blirFONDERIE
sa parole. = 3. Au figuré aussi ,
sursa
amitié , sur FONDEUR , S. m . [ 2
, s... f. Fondeur
caûse , motif , sujet. » Quel fondement a - t'il et dern. e muer au. 1" , 3 ° l'on. ] Lieu ou
de se plaindre ? » Il se plaint avec fondement. l'on fond du métal . - Ouvrier en l'art de
» Il l'a dic, ou il ne l'a pas dir sans fonde fondre les métaux. » Il y a là une fonderie. »
fondeur.Voy . CLOCHE.
ment. » Ced bruit est sans fondemènemt.en»t Apet Un MaitreŘE
( d'Abailar ), destitué de cour fond vala- FOND , V. act. et n . { " lon. 2e .
ble. Le P. Fórtemai. 4 °. Fondement est muer. ] 1°. Liquéficr , rendre Huide. » Fondre )
un terme honéte pour exprimer l'anus , l'en- dupl omb, de la cire , de la neige, de la
droit par où sortent les grôs excrémens. » glace , une cloche , etc. Voy. CLOCHE.
Avoir mal au fondement .. fig. Fondre un ouvrage dans unaûtre , ren
Rem . 1'.. On dit d'une opinion qu'elle a du fermer , = = V. n .ou sans régime.. »La
Di
fondement dans l'Écritøre , etc. * Bossuet dit neige fond au soleil; l'étais au feu.
sur, ce qui n'est pas au moins de l'usage 'minuer deforce , maigrir. ». Ces homme fond
重
actuel. » Ces livres n'ont guère de fondement à vûe d'ail;ou avec la prép.en : fondre en
sur l'écriture. On dirait aujourd'hui , dans pleurs, en larines , ,répandre
rEcrirâre.
beaucoup de
Fondre aussi neutre;s'abimer:
Tarmes. = 2°.
22
Fonder une maison sur le roc., sur le sâble , Bouhours », ce verbe , dans ce sens ,ne se dic
sur pilotis. Fonder une ville , être le que des choses visibles et animées ; fondre
premier à la bârir. Au figuré , fonder un Em- sar l'éncmi, sur la proie. On ne dit pas
>
pire , un Royaume, un Etat ; fonder ur bien : » Les vents sont venus fondre sur cette
Ordre Religieux. ..
2°.Donerun fonds su- maison. » . Un cousbillon de vent vint,tout
FON FOR 269
'd'un coup fondre sur le lac. L'Acad.die Dictionaire , on lui reproche d'avoir écrit
pourtant, l'orage est prêt à fondre : l'orage fonts baprismaux. Elle a corrigé ces deux
fondit tout à coup ; et je crois que l'usage erreurs dans les dernières Éditions. Elle met
autorise à le dire. On dit ord inairemenntt Fonds avec un d , et Fonts baptismaux avec
ordinaireme
fondre en larines. * Madame de Sévigné dit , un 1.
être fondu , en quoi on ne dois pas limiter : 2 è moy.
FONTAINE ,, s.s f. [ Fontène : c'
» Il s'en va dans peu de jours : ses gens sont 3 ° e muel. Dans la même page , Ménage
fondus enlarmes. — . Ailleu elle ditfon- écrit tro foicsaifon: tei
dre. » Je fonds en larmes , enrslisant vos let- fontai neisave derave
le ne ei ,et
niecr est le seuune
l bofoi
n . s]
tres. Il me semble que mon cæur veuille se 1°. Eau vive , qui sort de terre . Ale à la r
fendre par la moitié . fontaine. Eau de fontaine. 2 °. Corps
FONDRIERE , s. f. [ 2* è moy. et long: d'Architectûre, qui sert pour l'écoulement
ze muet : Fon -driè re ; en vers fondri-ère : pour l'ornement ou pour les jeux d'une fon
4 syll. ] 1. Lieu creux , où la terre s'est taine. » La Fontaine des lanocens. Les Fon
fondúe ou abimée. = 2 °. Terrein maréca- taines de Versailles . = 3. Vaisseau de cui
geux, sous lequel les eaux croupissent, faûte vre ou de marbre , etc. ou l'on garde de l'eau
d'écoulement. dans les maisons. =: 4 °. Robinet et tuyau
FONDS , s. m. [ On ne prononce jamais de cuivre par où coule l'eau d'une fontaine ,
le d ; l's ne se prononce avec le son du z que ou le vin d'un tonneau , etc.
devant une voyelle. ] 1° Le sol d'un champ , FONTANGE , s. f. Næud de rubans que
d'un héritage. Riche en fun.is de terre. » les femmes portent sur leur coifûre. Il tire sor
Bon oumauvais fonds. » Il ne faut pas bâtir nom de Madamede Fontange .
sur lefonds d'autrui. = 2°. Somme d'argent. FONTAINIER . Voy. FONTENIER . re
» N'avoir point de fonds pour payer, Faire FONTE , s.f . [ '; " lon. 2° e muer. )
un fonds. Assigner un payement sur un mau- 1 °. Action de fondre. » La fonte des métaux ;
.
vais fonds. = 3 °. Le capital d'un bien, „ It de la peige ; des humeurs dans le corps hu
a mangé une partie du fonds , outre les reve- main. Ouvrage de fonte , de fer fondu.
nus. » Fondsde boutique. » Ce Marchand a 2°. Certaine composition de métaux , donc
1
cuiv est la base. » Canon , mortier de
vendu son funds. = 4' . Il se dit de l'esprit , le re
du savoir , de la capacité. » Il a un grand fonte. = °. 3 : En Imprimerie , corps com
funds d'esprit . * L'Acad. dic aussi , avoir plec d'une même sorte de caractères. ».Une
beaucoup de fonds d'esprit : celui- ci ne me nouvelle fonte. Une fonte toute neuve. » Une
parait pas admis par l'usage. » Cela marque fonte de petit romain , de Philosophie , etc.
>
e
un grand fonds de savoir , d'érudition , de
> FONTENIER , s. m . ( Fonte -nié : 2 ° c
probité , demalice , etc. » Un fonds inépui- muet
sable de science . , 3© é fer. — Le Dici. d'Orth., doneà
choisir entre Fontainier et Fontenier. Le ree
Faire fonds sur , comprer sar. » Je fais est plus conforme à l'étymologie . ( Fontaine )
fonds ou peu de fonds sur vos promesses. L'Acad. s'est décidée pour le 2d. Si la pro
-
L'Acad. met faire fond, mais celại-ci ne nonciation de ce moc'était constante , elle
rend pas l'idée qu'exprime cette locution résoudrait le doute ; mais elle est partagée
figurée. Carfaire fonds, c'est mettre en quel. comme l'ortographe.) Celui, qui a charge de
que sorte son fonds, son bien , son espoir »faire aller les fontaines et de les entretenir .
Maitre Fontenier.
-sur , etc. ce que fonds exprime mieux que
fond. —- Voy . Fond.
FOND Rem:. I. FONTS , s. m. pl. [ On ne pron. ni le t ,
>
Être en fonds , avoir des espèces , des nil's: fon , long. I'll se dit d'un grand vais
fonds. Gresser l'emploie au figuré. » Avec ce seau de pierre ou de marbre , où l'on conserve
que j'ai vu , dit ciłon. l'eau , dont on se sert pour bapriser. » Les
Je suis en fonds, je crois , pour prendre ma re- fones baptismaux. » Bénir les fúnes. » Tenir
vanche. un enfant sur les fonds , en être parrain ou
Le Méchant. marraine. — Proverbialement, tenir quel
?falRiche de ndsons. propre fond. LE GENDRE. II qu’un sur lesfonts ; parler de lui, ou en bien
ait là fo ou en mal.
Rem . Dans ses sentimens sur le Cid , l'Aca- FOR , s. m. Juridiction. For eclésiastique
sdémie écrit funs sans d. Dans l’Apothéose du For extérieur : Juridiction éclésiastique
170 FOR FOR
For intérieur ou For de la conscience : le poậrre , d'un bâtiment, d'ane toile , d'une
jugement de sa propre conscience. » Tel est étofe. Violence. » User de force ; eni.
absous dansle for extérieur , qui ne l'est pas ployer la force , cte . 6º. Énergie..» Ce
>
ce qui résiste . ( Trév. ) Cerre dernière explica- employé. = De force .» Prendre une ville
tion vaur mieux. » Force de corps , de brâs. de force, d'assaut. — De vive force , par une
» Y aler ou fraper de toute sa force. » Etre violencemanifeste . A toute force , abso
sans force : manquer de force. » Il est dans sa lument et sans en démordre , à quelque prix
force. que ce soit. » Il veut , à toute force venir avec
Le courage , la peur , la force , la foiblesse , nous . Sév,
Et l'esprit de verrige er l'auguste sagesse , Voulut, à toute force , atraper le lârron .
Sont les présens de Dieu propice ou couroncé. La Font.
Le Franc. = A force ouverte . Il se dit toujours au singu
2°. Au pluriel , il se dit proprement du lier. Rollin le dit au pluriel . » Araquer le >
surtout au pluriel , il ne se dit que de la force pêche , il me sera bien force de la laisser
du corps. Quand on veut exprimer celle de là. Mariv. = Dans cette façon de pare
l'âme, il faut ajouter quelque terme qui le ler , qui n'est que du style simple , force >
désigne.» C'est ainsi que meurent les Politi- se place quelquefois à la tête du membre
ques par le secours de la Philosophie. C'est de la phrase et l'on retr anche le pronom
ainsi que meurent les Héros par l'excès de il. » Il ne restait plus que l'étain ; ( pour
-
leurs forces .MASCARON. — Leurs forces , se Jupiter ) force lui fut de s'en contenter.
dirait plutôt des Porte -faix que des Hérôs. == Pluche .
M. Moreau dit aussi . » Qui le croiroit ? Il 7º . On dit , par force , c. à d . par vio-»
faut quelquefois plus de forcesà un Roi pour lence. * Bossuet , par analogie , die , une
régler sa Maison , qu'il ne lui en faudroit forze , pour une violence . » Elle a souscrit
pour gouverner ses Etats. por force à sa condamnation . Est- ce une
2 °. Racine a dit , doner force sans article. force , de la souscrire dans un Monastère ?
Seconde mes soupirs , done force à mes pleurs. L'usage n'admet point cette analogie. Il fau
Cela est bien dit en vers , dit M. Racine le drait dire : est - ce la souscrire par force ,
Fils , ( tout le monde n'en convient pas ) et que de la souscrire dans un Monastère ? =
seroit maldit en próse. On doit dire , donne Il dit ailleurs : » Les Romains afecroient de
de la force à mes pleurs . — Bossuet a dit paroître impitoyables à qui attendoit la
aussi , sans article ; perdre force , pour , perforce ; c . à d. envers ceux qui attendaient
dre ses forces , on dit : perdre haleine : on nequ'on les forcâte Le moins qu'on puisse dire
dit pas perdre force. de cette manière de parler c'est qu'elle
3. On dit faire violence à son inclination , n'est pas de l'usage aciuel .
à ses desirs , les surmonter . * Corneille dit 8º. Par force se dit , quand il se raporte
dans le même sens , fiire force. au sujet de la phrase ; et de force , quand
Faites un peu deforce à votre impatience . il se raporte au régime. » Il l'a fait par
force : on le lui a fait faire de force . » Il
Pompée. ne paroit devant la Justice que quand on
Cegrand Poère dit ailleurs, à force pour l'y traine de force. Ann. Litt. On dit
à peine. aussi , amener de force ; mais un peu de
>
On ne conçoit qu'à force une telle fureur. force me parait un peu niais. » Dès qu'il a
Cinna.
pu amener un peu deforce l'éloge de Fran
çois I. et de Louis XIV , il s'ecrie , etc.
M'. de Sevigné. Il peut être ben dans le mots diferents par l'ortographe , la pronon
style familier , badin ou critique. » J'ai fort ciation et le genre. Forê , Fore ; 2 ouv.
er
envié le plaisir qu'elle avoit de tenir com- et long au , è moy. et bref au 2. ]
pagnie à ma mère , et je l'aurois, préférée Forêt , grande étendue de pays couvert de
de bon cæur à la forcenerie des États ('(de bois. = Foret , instrument avec lequel
ne . ) on perce un conneau . Acad. Quril de fer
Bretag
FORCER v. act . 1 °. Contraindre , vio- pointu en forme de vis , dont on se sert
lenter. Il y a une gradation entre ces trois pour percer , faire des trous. Triy. En ajou
verbes ; violenter , dit plus que forcer , et tant , dans le bois > certe 2dº définition sera
re
forcer , plus que contriindra . » forcer son meilleure que la ileen. L'Aca d . borne trop
per l'usage
humeur , son inclination . » L'art doit per: l'usage du foret ,,
du foret en ne parlant que des
fectioner la nature , et non pas la forcer. tonneaux .
Gaichies. Il régit à ou de devant les FORFAIRE v. ' n. FORFAIT S. m .
er
verbes,
ment mais
forcé passif ,on dit ordinaire-
de ,au comme obligé et contraint
[( Forfire , fè2"
, è moy. long 14.
>
au is ] Le
verbe ese moins usiré ec moins noble que le
de. Bouh. » On l'a furcé de partir , ou à substantif. Celui- là ne se dit qu'au Palais
parlir . Le res vaut mieux dans cette phrase , pourprévariquer.» Un Jugequi vient i
pour éviter l'hiatus de forcé à. » Il aа été forfuire ; et danscettephrase , forfaire un
fürcé de partir. fief , le rendre confiscable de droit au pro
Le plus fin ,2 tôt ou tard 9, forié d'étre sincere , fit du Seigneur , et dans cette expression du
A des yeux atentifs s'est en vain dérobé. style familier : förf..ire à son hineur , en
Il se croitsous le! masque, et le masque estBarth
tombé . parlant d'une fille ou d'une femme , , qui
e.
s'est laissé séduire. Forfrit est du beau
Il régit aussi à devant les noms. » Les style , pour signifier un crime odieux. » Il
éneinis nous for seront au combat. » Ils les a été puni pour ses forfaits. Voy. FaỦTE .
0.9t forces à cette déınarche. 22 '. Pren Mais s'ils sont malheureux , s'ils soufrent , s'ils
dre par force. » Forcer une place , une bar. périssent ,
ricade , un passage: Forcer une bêre , Ce n'estqu'à leurs forfaits que ces malheurs sont
dûs. Le France
un lièvre >, un cerf, etc. les prendre avec
des chiens de chasse , après les avoir cou- FORFAIT est aussi , dans le style simple , >
rus . — 3 ° , Rompre avec violence. » Forcer un marché , par lequel un homme s'oblige
.
les prisons , une porte , un cofre. de faire une chose à un certain prix , à
Forser une clef , une serrure > les fausser. perte ou à gain . » Faire un furfuit avec un
= Forser un cheval , le faire trop courir , Architecte. * Traiter à forfiit , prendre à
l'outrer. = Se förver , faire de trop grands forfiit.
cforts. Forcer de voiles faire force
> Ren . Forfaire n'a que l'infinitif et les
de voiles. Il se dir au propre et au fig. temps composés : il a furfuit , il avait , il
FORCÉ , ÉE , adj. 1°. Contraint, qui n'a ent , il aurait forfait , etc.
>
rien de naturel, » Cet homme est forcé dans FORFAITURE , S.F. ( Förferüre , 2è
ܐ°
toutes ses actions; style forvé , vers forcé. moy. 3 ° lon. ] C'est un terme de Pratique. er
2º. Décourné du sens naturel et véri- Il ne se dit que dans le sens de forfaire.
table. » Dəner un sens furcé à un passage , Prévarication d'un Magistrat.
è un Auteur , ' FORFANTE , ou FORFANTÉ , s. m. [ Le
FORCES , s. f. pl . Grands ciseaux , dont 1 " est dans les Dictionaires , qui écrivent
>
on se sert pour tondre les draps pour ce moc sans accent. Plusieurs y niertent l'acc.
couper des étofes et les cailler :: pour cou. et prononcent comme les Italiens , qui nous
por des lames de laiton , cke fer-blanc , etc. l'ont fourni. ] Hableur , Charlatan , fourbe.
Acad.
-
FOR FOR 273
Acad .. » C'est un forfante. Il est du style fa- f. [ Dern. e muet au 1e", é fer. au 2d.")
milier et satirique. e
Formalité , est la manière de procéder en
FORFANTÉRIE , s. f. [ 2 et 4 lon . 3 ° Justice selon les règles et les formes. Gar
e dern . e muer. ] Il est plus usité que le der , observer les formalités. => Forma
précédent.. Hablerie , charlatanerie.. „ On aa liste , qui est ataché aux formes , aux for
reconnu sesforfanteries. malités. » Grand formaliste. En style
.
FORGE , s. f. FORGER , v. a.Forge- familier et critique ,faconier , vétilleux. »
e
des cuillers , des fourchettes , etc. Au mot. » La forination des temps d'un verbe
fig. Inventer , suposer , controuver . » Forei'un adverbe , etc.
gir un mensonge , une caloinnie , une his- REM. Formation a un sens actif , et il
toire. Forger des mots > des expressions. exprime ! action de formir , et non pas l'état
Forger des nouvelles. — Se forger des de ce qui est formé. Ausst , quoiqu'on dise
chimères , être visiunaire . Se forger des que les filles sont plutôc formées que les gar
-
dificultés , ou des monstres , pour les com- çons , on ne dit pas : » L2 fornation des
>
buiresoit à dessein , soit par crainte. filles n'est pas une règle générale , comme
M. Le Fran ? dic de Dieu , dans un sens le die l'Apologiste de l État Religieur.
figuré , qui tient du sens propre . FORME , S. F. ([ 2° e muer. ] 1.° Ce qui
Touché du remords sincère , détermine la matière à être telle chôse plutôt
Il rompt les fers redoutés que telle aître. » La matière reçoic toutes
Qu'il forgea dans sa colère sortes de formes. Dans les Sacremens ,
. Pour ses enfans révoliés. les paroles sont la forme. --On a long
Le Proverbe dit : à force de forger , on teinps disputé en Philosophie sur les for nes
devient forgeron : à force de faire un mé- substantielles. 2. La figûre extérieûre
tier on l'aprend. Fabrican
, lo fabri fimus. d'un corps . » L'Ange aparut à Tobie sous
FORLIGNER ,
v. n. Dégénérer de la la forme d'un voyageur. » Doner une forme
yertu de ses ancêtres. Il est vieux. On ne convenable à un bâtiment, » Cela coinence
le dit plus que dans le style fam . et dans à prendre une bone , une meilleure fırın . "
cette phrase
laissé séduire: . cette fille a forligné ; elle s'est pluche dit , prendrº forme sans article.. .
*
Tout prit forme. - Je pense qu'il faut
FORMALISER (-se ) v. réc. [ Formalizé ; dire , tout prit une forme. == 3 "Modèle
°:
dern. é fer. l'i est long devant l’e muer. 11 de bois sur lequel oa fait un chapeau , un
se formalije , se formalisera , etc. )] * Plu- soulier. » Le forme d'un soulier , 'd'un chao
sieurs lui donent , mal à propos , le sens de peau. Z.C'est aussi la partie qui est faire
s'informer. » Je ne m'en suis pas formalin sur ce modèle. » L.l forme de ce chapeau est
see
de .. II.nesignide que s'ofenser,se choquer toute gâtée, ec. = 4°. Ilse die des staitis
;:
...» Je lui ai parlé franchement , il ne du chæur , et des bancs garuis d'écofe et
199
3 s'en
tout,
est pas forinalise'. » Elle se formalise de rembourrés. = ſº . En termes d'Imprine
rie châssis dans lequel sont arrangés los
>
K FORMALISTE , s. m . FORMALITÉ , S. caractères. Il se dit aussi d'un des côtes de la
Tome II, Mm
*74 FOR FOR
feuille qu'on imprime. » On a tiré la pre- d'une place. sº. Instruire , dresser
mière forme. = 6°. Manière , règle , con- élever. Il se dit , ou avec le seul régime di
duire. » Garder toujours une méme forme rect , Formerun jeune homme, un aprenti ,
de vie , ou de vivre. » Garder , conserver , un disciple. » La lecture des bons' livres
changer la forme du gouvernement. » Ma- forme extrêmement les meurs ; ou il régit
riage fait dans les formes. » Sans aucune à ou sur : former un élève à la vertu , aux
forme de proces. Observer les formes ; se bones
dispenser des formes.
meurs. » Former son style sur les
meilleurs modèles. =
all régit aussi la pré
EN FORME , adv. Il se dit , ou sans ré- position à devant les verbes. » On assure
gime :: argument en forme ,qui est selon que l'éducation de la jeunesse ese générale
les règles de la Logique ; Lerires en bonne ment beaucoup meilleure qu'elle n'étoit au
forme ; ou avec la prép . de. » Une aile de trefois. Il est certain que les enfans savent
bâtiment en forme de pavillon . décider , trancher , interroger , couper la
>
d'avoir observé les forines , que la forme meri avec le temps , ( nº. . )
emporte le fond , qu'il est bon dans le fond , FORMIDABLE , adj . Qui est à craindre.
mais que la forme n'en vaut rien ; ce qui Il se dit des persones et des chôses. » Hom
s'aplique , dans le discours ,familier , à d'au- me formidable ; armée formidable ; se rendre
>
è moy. 3° e muer. ] Fornel , exprès , précis. aiine à marcher après le substantit , comme
Ternes formels ; paroles , clauses formelles. on le voit par les exemples.il En -vers , et
Désaveu formel. - Formellement , en ter- dans le discours soutenu ر peut clégam
mes exprês. » La Loi de Dieu le dic , l'or- ment le précéder .
done , le defend formellement. Et de Bellone en furie
FORMER , v . a . 1 °. Doner l'être et la Les formidables concerts.
forme, » Dieu a formé l'homme à son ima- Régit- il la prép. à ? ( le datif. ) Je
ge. = 2°. Produire. » Les exhalaisons n'en ai guère vu d'exemples. » On voit com
forment le tonnerre. » Prince , l'auguste sang bien il leur étoit formidable. Targe , Hist.
dont vous avez été formé , etc. For- de Smollet. » Redourable a ce régime : on
mer ( faire ) des væeux , des souhaits. pourrait bien le doner à formidă ble.
3 °. Figurer , façoner. » Le vâse que le po. FORMULAIRE , s. m.erFORMULE , s.s f .
tier a formé. » Former bien ses lettres , etc. [ 30 è moy. et long au 1' , ee muer au 2d ;
= Figurément , Former un dessein , un lère , le . ) Formule , modèle des actes . For
projet . Se former des chimères . - Former mulaire , livres de formules. » Formule d'ar
une question , une dificulté. Au Palais rêt , de serment. » Chez la plupart des Chré
former så plainte ; former oposition à ; for- tiens , lesactes des vertus ne sont que de
ion
mer son oposit devant le Juge , etc. = vaines formules . » Le formulaire des No
4. Composer une chose de plusieurs aûtres , taires , des Arrêts du Conseil. = Formu
et luiéedoner une forme. » Former uncorps laire , s'est ditquelquefois, et se dit eng >
l'arın une République , une société . » côre d'une profession de foi. : » Signer le
Former une cabale , une conspiration , etc. Formulaire . = Dans l’Ann. Litt. on l'em
Former un siège , comencer le siège ploie cominc adjectif. » Cette aprobation ..
FOR FOR 275
se réd visoit à ces trois lignes formulaires : = 9'. t
Dans les choses morales ; grand ,
extrême : » Forte inclination, forte
>>
vaincre. » Je me fuis fort d'en venir à bout. met toujours après les temps simples des ver
» Je n'ai pas ces mille écus , dit l'usurier bes , et dans les temps composés entre l'auxi
mais je ne fais frt de vous trouver un liaire et le participe. » Il n'amûse fort , il me
homme, qui vous les prêtcra. Le Sage. = plair fort : il m'a fort ennuyé. Voy. Très
Dans cette expression , fort est indéclinable ; * Ancienenrent en disait fort pour trop.
„ M. de Chaudebonne est fort chagrin pour
de sorte
et non pasqu'une ; et audira
furiefemme , je m²il foris
pluriel, fort
se font batre les sonnettes. Voiture. On dirait aujour
fort et 'non pas forts. Du reste cette d'hui, trop chagrin pour , etc. Fort,
expression n'est pas forc noble , et elle est vigoureûsement. » Fraper fort : heurtez plus
fort. = Fort et ferme , adv. » Il travaille
peuLedigne
Roi , s'ildus'en
style tragédtie
d'unepourroi
faitfort, . trouver mal.
s'en fort et ferme à une espèce de liquidation des
Nicoin . controverses . Boss. Cette expression n'est pas
II. FORT , subst:== L'endroit le plus fort du beau style.
d'une chose :: » Mettre une poutre sur son IV . FORTEMENT , avec vigueur ,avec véhé
fort ; le fori de la voûte , de la balance , de mence.. » Parler , agir fortement. » Apuyer
l'épée etc. = er L'endroit le plus toufu d'un fortement
Ibois. »,> S'en son opinion .
fonc dans le fort du bois. » Re- FORTERESSE , s. f. Forterèce ; 2° et
>
e
lancer une bête dans son fort. = Fig. Ce dern . e muet , 3 ° è moy. ) Petite place bien
giu'sa sait le mieux ; par où l'on excelle . » La · forrifiée . » Ataquer , prendre une forteresse.
>
chronologie est son fort. » Il faut le tirer de FORTIFIANT , ANTE , adj . Qui fortifie.
et vous le trouverez fort ignorant Il ne se dit que des remèdes et des alimens.
son fore ,
sur tout aûre article.. = Le fort et le faible ; FORTIFICATION , s. f. [ Fortifika -cion ,
du fort au faible ; le fort portant le faible , en vers ci- on. ] 1 °. Ouvrage de terre ou de
compensation faite d'une chose avec une maçonerie , qui rend une place forte. » Forti
alltre. Le tems où une chose est à son , fication régulière ou irrégulièrc. » Abatre ,
plus haut point. » Dans le fort de l’hiver , râser les fortifications. 2.
° L'art de fors
de l'été , au fort de la tempête . » Dans le tifier les places : » Il entend bien la fortifica
fort de ma colère ,je n'ai point fait de plain- tion. » Se conaitre aux fortifications.
tes contre vous. Voit. Dans l'un et l'autre sens il s'emploie plus sou
Ce ver caché , ce remors , qui vous ronge, ventau plurielqu'au singulier.
Jusqu'au plusfort de vos égareinens. FORTIFIER , v. act. ( Fortifi - é : dern. é
Rouss. fer. Devant l'emuet , l'i est long : il forrifie .
>
= Faire son fait de et faire fort sur , expres- Au futur et au conditionel , cet e muet ne se
et fait pas sentir : il fortifiera , fortifierait ;
sions souvent employées par Bossuet , et
aujourd'hui peu en usage. » Faire son före pron. fortifira , fire, en 4 syllabes. ) i°. Ren
d'une preuve » Je n'ai vu aucun hommefort
de dre fore. Fortifier un camp , une ville. » Les ,
bien , qui fft fort sur cet article. Que Enemis s'étaient forrifiés dans un poste avan
d'expressions utiles , que l'usage a abandonées tageux. = 2°. Doner plus de force. Il se
depuis moins de cent ans, et qu'il n'a pas rem. dit du corps et de l'esprit. » Le bon vin for
tifie l'estomac , si l'on en boit avec modéra
placées !
terree ou
de terr
FORT , ouvrage de ou de maçon
de maç e-
one tion. » La Philosophie chrétienefortifie l'eso
rie , propre
Bâtir; à résiter
ataquer aux ataques des Enemis. prit et le cæur. » sefortifier dans sa résolu
,,,,,
, prendre un fort. » Un fort tion. 3 °. Se forrifier, deveniir plus forr.
de terre défendait l'entrée du pont. „ Cet enfant se fortifie tous les jours.
III. FORT , adv. de quantité. Extrême- Rem . Se forrifier et fortifié , régissent de
ment; beaucoup. Il modifie les adjectifs , les ou contre , et quelquefois tous les deux. »
adverbes et les verbes ; il est fort aimable; L'admiracion qu'on avoit pour son mérite
fort bier , fore heureusement; il m'a fori personel se fortifioit de l'atendrissement
>
divert i ; mais il y a beaucoup de verbes avec qu’inspiroient ses malheurs. Hist. d'Angl.
lesquels il ne se combine pas heuređsement. Cette corruption générale de mours fortifiée
de l'ignorance et de la férocité des Barbåres.
deplan
fortdevu Cou
»meJeditl'aiM. que,lqua eque
uisges temlqu m
ps e, cose
cho Le Franc .»Octave ne cherchait qu'à seforti
FOR FOR 277
ܕ fierdu secours d'Antoine contre les défenseurs die encore : courir, tenter , chercher foriu
de laRépublique. Vertor. ne .» Un jeune Manceau , qui venoit à Paris
FORTIN , s. m . [ For -tein. ) Petit fore. chercher fortune. LE SAGE. Faire fortune.
FORTUIT , UITE ,adj.FORTUITEMENT , Celui-ci se dit même des choses. » Cesystème )
adv. ( Fortu -i , ite , ite -man; en conversa- n'a pas fait fortune.
a tion , for- tui:) Hs se disent de ce qui arrive On dit figurément, adorer , encenser la
par hazard. » C'est un câs forrait. Rencontre fortune ; sacrifier à le furtune ; courir après
fortaite. „ Cela est arrivé; je l'ai rencontré la fortune , s'acacher a ceux , qui sont en fa
fortuitement. veur , en crédit. Et proverbialeinent, atacher
Rem. 1°. Fortuit , est de trois syllabes , un clou à la role de la Fortune', crouver
même en próse. A plus forte raison en vers. moyen de la fixer.
Le Maitre vient le voir , et par un câsfortuit Rem . 1°. En parlant de la Fortune en géné
11 oublie , en parlant de refermer la porte. ral , on l'emploie toujours au singulier. On
13 L'ab . Reyre. dit des fortunes rapides , de bones fortunes ;
Il y a une syllabe de trop dans le premier mais on dit ; la gloire , la fortune et non pas
>
vers. Peut- être est - ce une faire d'impression , les fortunes , conime dic St. Evremont.
et faut-il lire, par cas fortuit. 2 °. Dans Athilie , Josabet parlant de Joas
2°. Il semble à La Touche que fortuitement à la Reine , رlui dit :
signifie quelque chôse de plus quepar hasard , Vous avez entendu sa fortune ;
ce qu'il marque souvent un hasard heureux . Sa présence à la fin pourroit être importune.
» Il trouva fortuitement un vaisseau , qui le Qu'est ce qu'enten 're li fortune de quelqu'un ?
porta où il avoit dessein d'aller . - La re En prôse ce serait une expression barbâre ;
marque me parait juste. mais les Poères ont de grands droits. Ils su
FORTUNE , s. f. FORTUNĖ , ée , adj. priment souvent des mois que le lecteur doit
>
[ 3' e muet au 1er é fer. aux 2 autres. ] For- sous entendre . Vous avez entendu sa fortune ,
eune , ese 1 °. Cas fortuit, hasard . » Les acci- veut dire , vous avez entendu le récit de ce
dens de la fortune. Tenter , brusquer fortune. qui lui est arrivé.
Le 2d de ces verbes est bâs. = 2°. Il signifie , De fortune , de bonne fortune , adverbes ;
tantôt bonheur.» Il est en fortune ; il n'a pas par hasard , par un heureux hasard. Ils ont
ou il a peu de fortune ; tantôt malheur.. y vieilli et ne peuvent plus être bons que pour
Contre fortune bon cæur ; Dieu vous pré- le style familier. » Le loup de fortune passa .
serve de mal et de fortune. Sc. prov. = La Font.
3 °. Avancement et établissement favorable. Au mot de guer , que de fortune ,
Faire fortune , ou sa fortune. Établir Notre loup avoit entendu. Id.
afermir , ou perdre , ruiner sa furtune. » Il » Elle vous a envoyé Mlle ... qui , de bonne
me doit sa foriune, etc. = 4. État ou fortune n'avoit pas encore trouvé de condi- '
condition où l'on est. » Erre content de sa tion . Voiture.
fortune. = 5sº.: Biens de la fortune , les FORTUNÉ , heureux. Il est peu usité en
>
richesses , les honeurs , les charges. prôse dans le discours ordinaire ; mais en
09. Homme ou soldat de fortune , qui d'un vers et dans le discours relevé , il est quelque
perit comencement est parvenu à de grands fois plus noble que le terme d heureux. Vaug .
biens, à des grandes considérables. » Cenégo- L. 1. Prince fortuné, siècle fortune.= For- '
ciant est un homme de fortune.» Le Maréchal tuné , heureux , ( synon .) le 2d se dit à
Faberi était un soldat de fortune.= 7º.. La l'égard de tous les genres de biens et de
er
Fortune , Divinité païène , dont on parle bonheur, le ise die d'un bonheur singulier
encôre aujourd'hui plus qu'iln'est permis , ce er des grâces signalées. Si vous jouez à pair
semble, à des chrétiens. » La Fortune lui rit , ou non , et que vous gâgniez , vous êtes heu
le favorise , » La Fortune lui a tourné le dos , reux : et quand vous aurez peu de chances
etc. etc. » La Fortune se joûe de tout , etc. pour vous , à la loterie , par exemple, vous
» Les Hommes demandent à la Fortune un ères fortuné, si vous gagnez. Celui-là est
présent qu'ils ne doivent atendre que de la fortuné, qui doit beaucoup plus à la fortune
Vertu. D'Aguesseau. = Anciènement on qu'à sa sagesse : celui-là est heureux , qui doit
employait presque toujours fortune sans arti- à sa sagesse tout ce qu'il a pu ne pas abando
de .» Contre fortune instruit. Malherbe. On ner à la fortune , etc. Roub . Syn. = lb
278 FOS FOU
aime à suivre le nom qu'il modifie, surtout terrer les morts. » Shakespear a introduit des
au fém . En vers le masc. peut précéder. fossoyeursdanssa Tragédie de Hamlet.
Pour acomplir ces fortunes présages. FOU , Voy. Fol.
Fortuné Prince , fortuné siècle soneraient fort FOUDRE , s . m. et f. [ 1 " lon: 2e muet :
mal; forrané homme serait épouvantable , foú dre.] Exhalaison enflamée , qui sort de la
Rem. Fortune , signifie heureux , et non nuë avec éclat et violence. > Ilyy a longtems
pas riche , qui a de la fortune. » Par les lar- que Murei a remarqué , sur un sonnet de
gesses de plusieurs prosélytes fortunés , dit Ronsard , que ce mot est masc . et fem ,
M. Berault de Bercastel. En ce sens , c'est un MALHERBE le fait tantôt d'un genre , tantôt
barbarisme. de l'aûrre. » Prend ta foûdre, Louis. » Portant
+ FORT-VÊTU , s. m . Homme qui a un la foûdre de nos Rois.
>
Fôsse , est 1 °. un creux large et profond dansfiguré. L'Acad. done plusieurs exemples du
la terre وfait par la natûre ou par l'art . » féminin , et n'en done que deux du masculin
Tomber dans une fôsse . Faire , creuser une au propre. » l'éclat de la foûdre , la foudre >
fosse pour un arbre , des fósses pour des est tombée. Lancer la foûdre ; toucbé de la
vignes. 2 °. Ilse dit plusparticulièrement fordre ; crime digne de la foûdre. » Le foudre
du creux qu'on fait en terre poury mettre un vengeur. » Etre frapé du foudre ou de la fois
corps mort. = Fösse', est une fosse creusée dre: == Au figuré, il fautdistinguer. Parle..
en "long pour enfermer quelque espace de ton d'un homme , c'est le foudre , un foudre
, ou pour la défense d'une Place , ou de guerre.
terre ,
Mânes des grands Bourbons , brillans foudres de
pour faire écouler les eaux. » Remplir , com-
bler , sauter le fóssé. Pays tout coupé de guerre.
fôssés. Corn .
On dit , proverbialement , avoir un pied Parle-t'on du courroux des Dieux ou des
dans la fosse , étre vieux ou malade . Princes , c'est la foûdre .
Mettre les clefs sur la fósse , renoncer à une Ton Monarque éternel ne cherche qu'à t'absoûdre,
succession . Faire de la terre le fossé ; Il t'aime , la douleur peut éteindre sa foudre.
ce qu’oa ôte d'une chose la faire servir à une = On dit au pluriel , les foudres de l'Église ,
l'excomunica
aître ; ne rien laisser perdre. tion .
· FOSSETTE , s. f.. [ Focète : 2° è moy. 3 ° e FoûDRE , est aussi le nom d'un grand
muet. ] 1°. Petit creux que les enfans font en vaisseau , dont on se sert en Allemagne, et
terre , pour jouer à qui y fera tenir plus de qui contient plusieurs muids de vin .
noix , de noisettes , ou de pièces de mon- Coup de foudre , se dit figurement , d'un
noie , etc. » Jouer à la fossette. = 2°. Petit malheur imprévu .» Cette séparation fue un
)
creux , que quelques persones ont au bout du coup de foudre pour moi. Télém . Aller
menton , ou qui se forme au milieu des joûes, comme la fjûdre ( st. famil.) tort vite.
>
dans ces
Au propre , ilsnese disent que dans ces phr- lins, comme de coups de fouet. Crème
ses. == Au figuré , on ne dit point fou- fouettée. Voy. Ckème , à la fin. те
droiement ; on dit poétiquement , brâs fou- FOUETTEUR , s. m . ( Fouè- leur : 1 è
droyant , épée foudroyanie ; et dans le style moy. )Celui , qui fouette. Il ne se dit point
noble sans être poétique, foudroyer une ville , sans épithère. » Ce Maitre d'école estun grand
un bastion , les barre à coup de canon et de fouetieur , un fouetteur impitoyable.
mort avec gran
ier de violence. Et en parlant FOUGÈRE, s. f. [ Fou -gère : 2' è moy.
d'un Orateur , foudroyer les vices , les > 3 ° e muet. ] Sorte de plante qui croît ordinai.
erreurs. rement dans les bois. Il en est beaucoup parlé
Il ne suporte plus les reproches terribles , dans les chansons et les poésies pastorales. »
Dont il est foudroyé par la divine loi. Sur la verte fougère. Danser sur la fougère.
E cherche àsurmonter par des transports horribles, » La cendre de la fougère sert à faire le
Les reinords et l'effroi. verre.
FOUGUE , s. f. FOUGUEUX , EỨSE , adj.
Le Franc.
e 1
er
Foudroyer , est quelquefois neutre , sans [ Fou - ghe , gheû , ghell -ze : 2 emuet au i
régime. » Il conne , il foldroie , il méle le lon . aux 2 autres. L'u est muer : il n'est mis
ciel et la terre. Parru. là que pour doner au g un son fort qu'il n'a
Rem. 1 °. Foudroyé , dans le propre , ne pas devant l’e. ] Fougle , est proprement un
>
doit se dire que d'un homme frapé de la foû- moûvement violent et impécueux , ordinaire
dre en punition de ses crimes : ordinairement ment acompagné de colère. » Etre entrer
on doit dire ; frapé de la foudre ou du 10- se mettre en fougue. » Quand la fougue lui
nerre . prend. » Dans la fougue , ou sa fougue.
2°. Foudroyer , ne me parait pas si propre On le dit aussi des animaux. » Ce cheval a
dans les batailles anciènes , où il n'y avait pas trop de fougue. Figurement , enthoa
de canons. » Il est surpris de crouver une siasme , saillie.
armée enemie , qui * foudroie la sienne. Mo- La plupart emportés d'une fougue insensée ,
REAU . Louis le jeune. Toujours loindu bon sens vontchercher la pensée.
FOUET , s . m. FOUETTER > v . act. Boil.
[ Fouer , ionos. è moy. foue-té' : fe è inoy . FOUGUEUX , qui est sujer à entrer en fou
>
z® é fer. Le 1 '' è est plus ouvert devant l'e gue. Il peut se placer aprês ou devant le subs
muer : il fouette , fouettera , ou fouère , iantif. » Cheval fougueux , le fougueux Aqui
fouètera. ) Fouet , cordelette ,atachée à un lon ; vivacité fougueuse . » L'Ardente et foue
bâton , avec laquelle les cochers et voituriers gueíse Bellone.. Il faut toujours consulter
>
frapent les chevaux , mulets , etc. pour les l'oreille. Fougueux cheval, par exemple ,
faire aller. = Coups de verges ou de corde Aquilon fougueux, fougueûse vivacité , et
dont on chârie les enfans.» Boner le fouet; Bellonefungueúse soneraientmal.
avoir le fouet. Coups de verges dont la FOUILLE , s . f.f FOUILLER , v . act.
Justice fait châtier quelques criminels. » [ Fou -glie , glie : mouillez les ll : że e muet
Condamné au fouet. " Voy. CUSTODE et au 1 " , é fer. au 2d. ) Fouille , est le travail
CLAQUER . qu'on fait en fouillant la terre. Faire une
FOUETTER , doner des coups de fouet. » fouille. » La fvuille des terres. = Fouiller ,
Fouetter les chevaux , un enfant ; un coupeur creuser pour chercher quelque chôse. » Fouil
de bourse.. = Au figuré, v . n. » Le vent ler des mines d'or , d'argent. » Fouiller la
fouette ; il lui fouette dans le visage. » La terre pour chercher des antiques , des mé
pluie , la neige , la grêle fouettent. » Le dailles. =—
>
= Fouiller, quelqu'un , un voleur
canon fouette tout le long de la courtine. par exemple , chercher soigneûsement dans
Ce canton a été fouetté du mauvais temps. ses poches, ses habits , s'il n'a pas caché
Pour dire , nouspartons , on dit pro- quelque chose. V. n. » Fouiller dans un
verbialement, et puis fouette cocher. » Un champ , dans sa poche , sa bourse.- Fouil
A
9
fiacre est venu nous prendre : nous nous y ler dans les livres , les archives. > * u
sommes emballés sans façon , et puis fouette figuré, il est bâs et il fait un mauvais éfet
cocher. MARIY dans une histoire sérieuse. w Sa Saintecé fouil
1
280 F OU FOU
loit fréquemment dans la bourse des fidèles. Parl . de Paris ) et Mme. de B ... escorté d'une
Hist.d'Angl. Il n'est bon que pour le style foule de peuple ( Hist. d'Angl. ); et Prévot
familier , plaisant ou critique , ou pole ni- ( Hist. des Voyages ) dic aussi une foule de
que. » Boileau ne calomniáit pas les mæurs peuple.. Je voudrais dire , escorté d'une foule
de ceux qu'il critiquait. Ilnefouilla pasdans de Gentilshommes, de gens du peuple.
tous les replis de leur vic... ainsi qu'ont faic 3º. Le verbe , après foule , doit-il être au
d'autres Écrivains à l'égard desdeux Rousseau , pluriel ou au singulier ? Doit- il s'acorder
de M. Le Frans ,> etc. Le Chev. des Sabl. avec foule , ou avec le pluriel que foule ré
FOUILLE- AU- POT , petit marmiton. git ? Doit-ou dire ,? avec M. Moreau,, » Une
FOUINE , s. f. [[ Foui- ne , 2 syll. emuet. ] fyule de cour!isans cherchent à deviner son
Grosse belette. » La fiente de fouine sent le foible ; ou bien , faut-il dire , cherche , etc.
musc . Je crois qu'il faut le singulier. Voyez Col
FOUIR , v. n.
. [ Foui , monos. f Creuser. LECTIF .
» Fouir la terre ; un puits , etc. = V. n . Il 4°. Faut-il dire en foule , ou à la foule ?
faut fouir bien avant. = Il ne se dit pro-' Le preinier me parait le meilleur , et La
prenent que de la terre . Aved. Touche est dans ce sentiment. L'Acad. les
FOULANTE , adj. fem. Il ne sedie qu'avec dit également. » Ils entrèrent tous à la foule,
>
= Four se dit aussi du lieu avoir trop travaillé , ou pour avoir bu trop
point du pain . = >
où est le four à cuire du pain . Aller au tôt après avoir eu chaud . » Cheval fourbu;
four , revenir du four. Il se dit en- jument fourbûe. » Dessoler un cheval pour
côre des lieux voutés et ouverts par en haut , la fourbúre.
où I on fait cuire la chaux , la brique , le FOURCHE , s. fém . FOURCHER , v. n . 1
plåtre. Lieu où l'on cache ceux qu'on en- [ 2 ° e muet au 'er' , é fermé au second. ]
>
act. FOURBERIE , s. f.f. [[ 2° e muet au ref en manière de fourche. » Ces arbres four
et au 3 , é fer. au 2d. ] Fourbe , adj . Troin- chent i chemin qui fourche .
> Figure'm .
peur , qui trompe avec finesse. Fourber famille , qui n'a point fourche' ; qui n'a fai“.
tromper par de mauvaises finesses. Fourbe , qu'une seule branche. = » La langue luc
subst. et Fourberie ; tromperie. » Il ou elle a fourche : il a dit un mot pour l'aútre. =
est bien fourbe. — Subst. masc. « C'est Se fourcher, » Ces cheveux se fourchent ,
--
bois et la braise dans le four. = Le Pre- rûres , dont la société fourmille.. Marm.
verbe dit : la pelle se moque du fourgon : Voyez un aûcre exemple au mot FOURNIS
cet homme se moque de quelqu'un qui au
rait autant de droit de se inoquer de lui. SE YOURMILLIÈRE.. Voyez Foueme
FOURGONER , V. n . C'est proprement Trév. écrit fourmillère ; mais cette ortogra
>
tout. » Ce cheval fournit à tout le travail . qui se met sur le véritable fourreau de l'é
FOURNITŪRE ,provision. » Fournitûre
blé , de vin, de bois , etc. =
de pée,pour
Ce que les
le garantir de la pluie.
FOURRER , v . act . ( Fou -ré : r forte ; 2°
Tailleurs, Tapissiers fournissent, outre leur é fer. Devant le mie ', ou est long : il
travail . » Tant pour la façon , et tant pour foûrre; fjarrera. ] Mettre en quelque en
les fournitúres. = On apèle aussi fourni- droit parmi d'aîtres chôses. » Fourrez ces
türés ,les petites herbes , dont on acompagne livres avec les alltres. » Fourrez cela dans
la salade. l'armoire . » Il lui a fourré son épée dans
FOURNISSEUR > celui qui entreprend de le ventre. =
— 2°. Insérer hors de propôs.
faire la fournitûre de quelque marchandise. » Il fourre toujours des Proverbes dins son
» Les on fourrisseurs des troupes discours. = ;° . Fourrer dans l'esprit , dans
figuré, l'emploie dans le style. badin Au
ou la tête de... » On eut de la peine à lui
critique. Ne soinme - nous pas les vrais fourrer dans la tête que , etc. » Vous vous
9
habits , des robes , etc. = ll se dit aussi ruprire ou fractre avec violence er grand
pour une robe fourrée. » La fourrure d'un bruit. Fracasser , briser en piusieurs pieces.
Président , d'un Docteur.. » Le vent a fait un grand fracàs dans certe
e
FOURRIER , s. m . [ Fou -rié : r for. 2 é forêt. » Un éclat de bombe lui a fracassé
2
fer. ] Oficier dont la fonction est de mar- la jambe , et non pas , a fracassé sa jambe.
quer le logement de ceux qui suivent la » Dans sa fureur , il fracassa toutes les por
Cour , ou le lieu où doivent loger ou cam celaines.
per des gens de guerre. » Fourrier de chez FRACâs se dit plus souvent pour désor
le Roi . Loger par Fourriers. » Les Four- dre , grand bruit , sans qu'il yy ait rien de
> >
non pas fourvoyera , fourvoyerait. On pro- [ Frak -cion , en vers 'ci-on , frakcûre . ] Ac
nonce fourvoára , vəåre , en trois syllabes.] tion par laquelle on romt. En ce sens , il
Fourvoiement est l'erreur de celui qui s'ć- ne se dit que de l’Eucharistie : la fraction
gâr
re
e dedétourner
son chemin . Fourvo . , c'esIls
du chemin yer
t égase- rupiứre
du pain avec
, de l'ho stie.; On
éfort
>
et auditPalais , pour
fractû,re effrac
r »
disent au propre et au figuré. Le substan- tion. » Fracture ou effraction de portes ,
tif est peu usité. » Ils s'aperçurent de leur et non pas fraction. Celui-ci , en ce sens ,
fourvoiement, » Il est tombé dans un étrange est un gasconisme. == Fraction n'ese d'u
fourvoiement, » Ce guide nous a fourvoyés. sage qu'en Arithmétique , ítá, etc. sont
» Nous nous sommes fourvoyés . » Lesonmau- des fractions. —Fractûre , en Chirurgie,
vais exemples l'ont fourvoyé. Plus 9) suit est une rupture faite à un ôs par la vio
ses passions, plus on se fourvoie du chemin lence de quelque caů se externe
>
avantage.. Il semble que fréle anonce quel vent,, qui devient tort .» Le vent fraf.hit.
que chose de plus frivole , de moins con- FRAIRIE , s . f. [ f'risie : i" è moy. 2°
sidérable. = fragile , faible ( synon . ) long. ) Partie de divertissement , de bonne
>
L'homme fragile cède à son cæur , à ses pen- chère. » Faire frairie. » Erre d'une frairie ,
>
elle le soutient , elle lui pardone . une nui t , une matinée fraîche . Il se
Religion est donc supérieure à la Philoso- dic quelquefois pour froid. »" Au printemps
phie . Car tout ce que celle -ci se vante de les marinées sont encôre fr sî his. Ir .
Récent. » Un cuf frais , des figues fraîches.
faire en faveur de l'homnie fragile , et qui Récent.
n'est que trop souvent inefficace dans ses » Des lectres , des nouvelles fraîc he's. De
mains ) la Religion le fait d'une manière fraiche date ; de fruithe mémoire.. Acad .
bien plus sûre et bien plus abondante. Elle » J'en ai encore la mémoire ficî he , toute
fait plus : elle n'abandone pas même l'hom- fraîche. » La plaie est encore toute fraîche.
me faible , qui devient fort dans celui qui = On le dit même des persones dans cette
le fortifie. — Le triomphe de la Reli- phrase. » Je suis tout frais de cette lec
gion a été d'inspirer à l'âge et au sexe le plus fure. » Il étoit en côre rout frais de ses le
faitle un courage invincible au milieu des çons , de ses exercices . IlDélasséen avoir la mé.
tourmens ; et aux âines les plus fragiles moire récente . 3º . , qui a re
une fermeté inébranlable contre les tentations couvré ses forces par le repos. » Je suis à
les plus séduisantes. Beauzee. Synon. présent tout frais ; frais er reposé .
FRAGMENT , s. m . | Prononc. comme 4 °. Visage ou tein frais , coloré et vif. »
s'il était écrit , fragheman ; l'e surajouté ex- Il est frais , il a bon visage. = 5° . Bouche
trêmement muer. ] Morceau de quelque chose fraîche , en parlant d'un cheval , 'humide er
qui a été brisé. » Les fragmens d'une statue écumeûse. == 66° . Qui se conserve long
antique. Fig . Les fragmens d'un Poème. temps sans se trop sécher . » Le pain de
-
» Nous avons plusieurs fragmens de Saluste. seigle se conserve long - temps frais. » Ces
FRAI , S.So m.
m [ Frè , è moy: Trev. herbessont encore fraîches , quoique cueuil
écrit fraie , er le marque s . f . ] Il se dit lies depuis plusieurs jours. 7. Qui n'a
et de l'action de la multiplication des pois point été salé. » Du beûrre , du saumon
sons , er du temps où elle se fait , et des frais. De la morůe fraîche .
aufs de poisson inélés avec ce qui les rend FRAIS , S. m . Un froid agréable. درUnt
féconds et du petit poisson . bon frais , chercher le frais , voyager au
>
d'un frais agréable. Fraîchement , avec un herbus fraiches cueuillies. » Frais arrivé. » Il >
frais agréable. » La fraîcheur des bois , est tout frais émoulu de ses études:
de la nuit . Fraîcheur du teint , des FRAIS , s . m. [ Fre ; & ouv. et long. ]
couleurs , des fleurs , leur éclat , leur vi- Dépense ; dépens. » Grands frais , nenusi
vacité . - Ètre logé fraîchement. frais. » Faire des frais ; faire les frais de ...
L'ady. signifie aussi récemment. » J'ai » Tous frais faits. Sur nouveaux frais.
>
reçu fraîchement de ses nouvelles. » Cet homme est de grands frais , il coûté
Rem. On ne dit point fraîchaur au fig. beaucoup à entretenir. » Constituer quel
On dit , des troupes fraiches ; de fraiche qu’un en frais , l'obliger à quelque dépense
date į; mais la fraîcheur des troupes , la extraordinaire,>
266 FRA FRA
Rem. 1 ° . Quelques Auteurs , M. le Prés. * FRAISQUE ou FRESQUE. Dans l'anc.
Henaut > enır 'autres > écrivent fraix avec Trév, on met les deux. Le dern . a prévalu ,
un 2°.x :cette ortographe est contre l'usage et *c'est
Se mettre en frais , est du style fa-
le seulqui. soit
FRALATER Voy. aujour
.
d'hui d'usage
FRELATER .
milier. Il se dit au propre et au fig . » Il se FRAMBOISE ; s. I. FRAMBOISER , V.a.
met en frais pour peu dechose., » Jc i'en FramBOISIER , Ss.e m . ( Fran -box-ze , broa..
croyois sûr avant qu'il se mîc en frais. Zé , broa-zie': 2 lon . au 1"" , 3 ° e muet
Coyer. c. à d. avant qu'il fit tant d'éforts au 1" é fer. aux 2 autres . ) Framboise est
pour l'assurer. = M. l'Abé Dusserre - Fż un petit fruit , qui croît sur un arbrisseau
gon a employé cette expression dans un fort épineux. Framboisier est le nom de cet ar
beau Panegyrique de Sie. Thérèse. » L'on brisseau .I raniboiser , c’est acomoder avec des
voit en Thérèse une de ces favorites du framboises. » Framboiser des cerises , des
Très Haut , en faveur desquelles sa mag- groseilles.
nificence se met en frais , si je puis parler FRANC , s. m . [ .On ne pron. jamais le
ainsi , pour montrer comment sont glorifiés c final . ] 1 °. C'est le nom qu on doie aux
ceux que le Roi des Rois veut spécialement anciens Français du temps de Clovis. =
honorer . Malgré le correctit , plusieurs 2°. C'est aussi le nom d'une anciène pièce
blâmeront cette expression en cet entroir. de monaie valant vingt sous. Aujourd'hui
Sur nouveaux frais , adv. De nouveau . ce n'est plus qu'une monaie de compie , de
» Il faloir recomencer sur nouvelux frais. même valeur. On ne dit , ni un frunc , ni
> trois ou cinq francs : on dit vingi
Rollin. » Je vous en remercie sur nouveaux deux
frais. Sév . » Nous nous embrassâmes en
sous , quarante sous , trois livres , cent sous.
>
>
arra , etc. ) Ce verbe répond aux deux der. quette.== >°. Entier , complet.. » Ils n'y
niers sens de fraise.. -- Ilisser à la manière ont été quc deux jours francs. 6º. En
d'une fraise . » Fraiser des manchettes , du parlant des arbres ; qui porte du
r
fruit do:IX ,
papier. Garnir de pieux par dehors. » sans avoir écé enté. » Noisetie franc , noi
Fraiser un bascion , etc, = » Manchestes seçtes franches. » Franç pêcher ; pêche fran
fraisées . » Lastion fraisé et palissadé. che . » Enter franc sur franc : enter franc
FRÁISETTE , s. f. [ Frèzète ; 11 " et ܐ22 ܘsur sauvageon . S - 7 °. Cheval fronc de .
è moy. ;' e muet. ] Petite fraise , ( nº. 3º.) collier, qui tire bien , sur sout en inontant,
En grand deuil lçs hommes portent des frai. Fig. ( sr. fam. ) Homme frainc de collier ,
seties au lien de manchertes. toujours prêt à servir ses amis , ou à tirer>
FRAISIER , ş.s. m.
m . [ Trè-zié : !" èè inoy, l'épée, et à aller au combat toutes les fois que
2º é fer ] La plante qui produit les
re
fraises. l'ocasion s'en présente .
FRAISIL s. m. [ Prezil ; le é fer.' ] FRANC , adv. Sans déguiser , sans biaiser,
Cendre du charbon de terre dans les forges, » Il m'a parlé franc, „ll lę démentit tout
FRA FRA 287
franc , ou franc et net. au lieu de liberté. Tous les amoureus se
Rem . Aêtrefois on employait plus sou- plaignaient d'avoir perdu leur fran. hiss
vent franc dans le sens de libre. Les Poères Cesse de soupirer , Roine , pour ta frozchise.
sont encôre en possession de le prendre dans Corsi .
cette acception , et ils feront bien de la con- Ce mot est vieux , même en vers. M. Lin
server . guer l'a employé tout récemment. » A Athè
nes ,
Cette vertu franche de tout sophisme. à Rome, les Citoyens doivent être re
Rousseau . gardés comme ayant su conserver coute la
Et les siècles futurs francs de haine et d'envie. Franchise, dont la société laisse les hommes
Colardeau . susceptible s.
L'Acad. dit encore , franc de toute passion , FRANÇAIS , ÇAISE , adj .. et s. m . et f.
franc d'ambition ; ranc d'envie , etc. Libre ( Fran.è , cèze 2 è moy . et long. C'est
> 2
est plus noble et plus usité ; et franc , en ce ainsi qu'écrivait M. de Voltaire , et un peric
sens , ne me parait bon , en prðse , que dans nombre d Auteurs l'ont imité. Il serait à sou
le st. fam . haiter que cette ortographe s'établît. Voyez
FRANCHEMENT , adv
te
Francheman :: Ois. Voy: François.
adv.. [ Francheman
" lon. ze muer. ] Sincèrement , ingénu- FRANCISER , v . act . [ Francize : dern . .
ment, » J'avoue franchement que , etc. » fer. ] Doner une terminaison française à 1
Parlez-moi franchement. = ll so met quel- des mots tirés du latin , ou des langues étran
quefois à la tête de la phrase comnie une in- gères. = Se franciser , ( st. fam . ) a un
terjection. » Franchement , il ne se peut pas autre sens : c'est prendre l'air , le ton , les
qu'il ne reste quelque dificulté en certe ma- manières françaises. » Cet étranger s'est bien
tière . Fonten . francisé depuis le peu de temps qu'il est à
re
FRANCHIR , v. a. ( Franchi : 1 " lon . ] Paris.
1 °. Sauter par-dessus » Franchir un fôssé > FRANÇOIS , OISE , subst. et adj. m. ec
>
une barrière. = 2°. Pâsser hardiment et f. Il se prononce tantôt , Fran- soa , spacze,
-
heureusement des endroits dificiles. » Après quand c'est un nom de baptême ; tantôt
avoir fran hi les Alpes , Annibal entra en France , cèze , quand c'est un nom de na
Italie . zº. Fran hir les limites , les tion . Pour ne pas confondre ces deux pro
bornes , passer au-delà. Fig . Franchir nonciations , il serait bon que , dans le der
les bornes de la pudeur , de la modestie , du nier sens , on écrivît français , française . » >
devoir , etc. » Rejeter de pareilles pièces, ce Qu'il ( l'Orateur ) joigne la politessé fran
>
seroit franchir les justes bornes de la criti- coise au sel atrique des Grecs et à l'urbanité
que. Le P. Longuevil. = 4º. Romains. D'agu
4. Franchir , des Romains. ess. = On dit , pro
D'aguess.
( surmonter ) les dificultés les obstacles ; verbialement , parler français , parler clai
etc. = s. En seyle proverb, on dir , qu’un rement, franchement. » A présent vous par
homme a franchi le pas ou le saut , quand len français. C'est aussi parler avec autorité
aprds avoir hésité quelque temps , ilil s'enga-
s'enga et d'un ton menaçaat. » Il lui a parlé fran
ge enfin dans une entreprise périlleûse. = Ne pas enten.ire le français ; ne
çais. =
Franchir le mot , parler franc et net. » En- pas
fin il a fran hi le mot , et l'a apelé un comprendre ce qu'on veut nousfaire en
tendre . » Après ce qu'on lui a dit , il au >
fripon ; ou bien , c'est prononcer une chôse roit dû se retirer : inais il n'entendpas
» A elaonfinavait
àdre.laquell de la peine
il a franchi le mot il a franç
à se, etréseủ- ais. = En bon français , clairement,
en propres termes » Mon histoire étoit celle
promis de le faire à ce prix. d'un paysan , d'un valet , en bon fran
IC
FRANCHISE ,s.f . '[ Franchîze ; I" eret zº2 fuis. Mariv. == A la française , à la ma
lon. 3 ". e muer . ] 1 ° . ' Exemption , immu.. nière des Français. » Habillé à laV.française
I :
piré,» Lieu de franchise.» Jouir de la fr.ft FRANGE , s . f. FRANGER et a. s. ,
re
chise . = 2°. Il se dic du droit d'asile er de er
m . [ i" lon . 2° e muer au 1 " , é fer. au 2d ..]
l'asile même, » Les frun: nises des Eglises Frunge , tissu de fil , de soie , etc. Franger ,
n'ont pas lieu en France. = 3º. Et c'est frange. » Franger une jupe.
c'est garnir de frange.
son usage le plus commun , Sincérité, can- Š. m . Artisan qui fait de la frange.
deur. » Parler avec franchise,. » Il est plein FRANQUE , adj. f. C'est le nom d'un
de franchise. = 4" . Il se disait autrefois jargon, mélé de français, d'italien , d'espa 3
288 FRA FRA
gnol , et d'aůtres langues , usité dans le Le- qui frape. Il est du style familier , plaisant
et comique,
vanr, » La Langue Franque. e e
FRANQUETTE , s. f. [ Frankète :: 2 è FRASQUE , s. f. [ Fras ke : 2° e muer. ]
moy . 3 ° e muer. ] Il n'a d'usage que dans cette Mauvais tour qu'on fait à quelqu'un pour le
phrase adverbiale du style familier. tromper , le choquer ou le trahir. Trev. Ce
franquette , franchement , ingénument , ou n'est point cela.» Action extravaginte, impré
sans façon , sans cérémonie . » Parler à la vûe et faire avec éclat. Acau . C'est le vrai
franqueite : agir à la franquette. sens de ce mot. Le Rich . Port , les met sous
FRAPPEMENT , ou FRAPEMENT , s. m. les deux . » La jeunesse est sujette à faire des
FRAPPER , ou FRAPER , V. a. ( Frapeman , frasques. » Il m'a déjà fait une frasqıle , plu
>
pe'; 2' e muet au 1 " , é fer. au 2d. ] L'Aca- sieurs frasques,, etc.
derie ne dit frappement que de l'action de FRATER , s. m. [ 2º € ouv. ] Mor latin ,
Moyse , frapant le rocher . Trév. ne dit que transporté dans notre langue sans change
frapament de mains , aplaudissement. On ne ment. En latin , il signifie frère , en fran
le dit sérieusement que dans la première ac- çais , garçon chirurgien. Il ne se dit que par
ception : l'autre ne peut avoir lieu que dans mépris.
le style badin , plaisant , comique , ou cri FRATERNEL , NELLE , adj. FRATER
tiqué. = Fraper , 1°. Doner un ou plu- NELLEMENT,, adv. FRATERNISER , v. n.
s nėle
2 ê ouv. 3 ° ènele,
sieurs coups . » Pourquoile frapez . vous? FRATERNITÉ , $.
Fraper la terre du pied. 2-2°. V. n . Froper man , nizé, nité : f.[fratêrnel; moy.
e
aux
e r s
à la porte » L'heure a fr. pé. = Fig. » 3 p
) dont la 4º e muer. ] Fraternel, qui
>
Le son frape l'oreille. » Objet qui frape la est propre à des frères. Fraternellement, d'une
vue ; l'imagination , l'esprit. Il régit de ou manière fraternelle. Fraterniser , vivre fra
dans . ternellement. Fraternité , relation de frèreà
frère. Union fraternelle . » Amour fraternel.
Fatale vérité , que j'ai trop combatue ,
De quel afreux éclat viens - tu fraper ma vue ? Afection fraternelle. » Ils ont toujours vécu
Créb. fraternellement. » Ces deux compagnies fra
Je vais fraper son cæur par l'endroit le plus tendre. ternisent, » Les næuds sacrés de la fraternité,
Camp. » Ils vivent dans une grande fraternité. » Ily
Dans l'endroit aurait mieux été , à mon avis . a fraternité ( liaison étroite ) entre ces deux
Avec prendre , la prép. par est plus
0
corps , ces deux familles.
selon l'usage: 3 °. Être frapé , régit l'a-
.
FRATRICIDE , s. m. Il se dit , et du meur
blatif ( la prép. de ). Etre frape d'étonement,
trier er du meurtre d'un frère ou d'une saur,
d'anathème , d une opinion . Être frape de » Caïn est le premier fratricide. » Il a été
la foudre , du tonerre , de la peste , d'apo-
> > condamné pour fratricide . = Quelques
plexie. = Frapé au coin , se dit au propre uns disent sororicide pour le meurtre et le
er au figuré. Monaie frapée au coin du Roi ; meurtrier d'une sæur.
honime frapé à un bon , ou à un mauvais Rem . Vaugelas voulait qu'on dît toujours
coin , qu'on a imbu de bones ou de mauvai- parricide pour le frère et la sæur , comme
ses impressions. En parlant des ouvrages pour le père et la mère. Mais fratricide dis
d'esprit , un endroit bien frapé , un portrait tingue fort bien le genre du crime. On peut
bien fropé, des vers bien frapés, pleins d'é- s'en servir et l'Acad. l'aproûve. L.T.
nergie. = Du vin frapé de glace , qu'on a FRAÚDE , s. f. FRAUDER , v .act. Frau
>
sion vicieûse et presque ridicule. La méta. Sans fraúde . Par fraûde. User de fraúde.
phore n'y est pas juste. Un ulcère n'est pas faire un contrat en fraude de ses créanciers.
censé fraper, comme la peste , l'apoplexie , »" On emploie la fraude et l'artifice pour
etc. qui se déclarent tout d'un coup et avec éluder la loi . Cochin .--- Frauder. * Alltrefois,
violence . tromper. » Il m'a fraudé, —- Aujourd'hui ,
**. FRAPEUR , EÛSE , s. m. et f. Celui, celle, frustrer par quelque fraûde. » Il a fraudé ses
créanciers ,
FRA FRE 289
créanciers, ses cohérjriers. Frauder les droits FREDAINE , s. f. ( Fredène : 1 " et derne
duRoi,etc. = Fraudeur , frauleuse , celui , muet : 2° è moy . ) Trait de libertinage ; folie
celle qui fraude. » L'art des fripons et des de jeunesse. Il se dit le plus souvent au
fraudeurs se subrilise. Anon, » Que seroit - ce pluriel . » Il a fait une fredaine, » l! fait
»
à trois mille lieuës de distances , quand les beaucoup de fredaines. » Tout le monde est
premiers fraudeurs seroient les chefs mêmes indigné de vos fredaines. Il est du style fami
du gouvernement. Linguet. lier et chagrin. On dit , dans le Dict.
FRAUDULEÛSEMENT , adv. FRAUDU- Gramm. que ce mot n'a point de singulier :
LEÛX , EÛSE , adj. ( Frodu -let -zeman , led
e
c'est trop dire.
let-ze : 3 lon . ¢ e muer. ] Frauduleux , est FREDON , s. m. FREDONER , V. n . [ 1re
'. frauduleux . Il e muet . ) Fredon ,> espèce de tremblement
Esprit frauduleux.
i enclin à la fraúde, » Esprit
est moins usité en ce sens que dansle suivant. agréable dans le chant. Fredoner , faire des
= 2° . Fait avec fraúde.i Contrat fraudu- fredons. » Il fredone agréablement. = *
>
Je serais pour la 2de manière. } R. Marquer, propre Mors. Celui-ci est plus du discours
tracer. Frayer la voie , le chemin :. -- Fig.se ordinaire : l'autre est plus du style noble et
frayer le chemin aux dignités, à la gloire
>
élégant. On dit bien qu'un cheval ronge sor
frayer le chemin à quelqu'un , lui doner les frein ; mais on dit qu'il prend le mors plu
moyens ,, ou l'exemple de faire quelque chose. tôt que le frein aux dents. = Ronger sort
2 °. Froler , toucher légèrement en pas- frein,même
fait
en style figuré familier , c'est retenir
Figurément
sant : » Le coup n'a que lui frayer la en soi- , son dep , il se dit ,
borte. =- 3º . V. n . Il exprime la jonction la faire éclarer. = 22°.
des poissons pour la multiplication de l'espè- de tout ce qui retient dans le devoir. » La
ce. ;; Dans la saison où les poissons frayenti crainte de Dieu sert de frein à nos passions.
Acad . = 4°. Convenir , ensemble, s'acor- L'honeur , les lois , les bienséances sont
der. Il se dit presque toujoursavec la négati- autant de freins pourretenir les hommes..
ve , et il n'est que du style familier. » Ces Rem . On dit plutôt mettre que doner un
deux hommes ne frayent point ensemble. frein . Madaine des Houlières qui avaic
é
Fray , adj. ne se dit qu' ave c che min , » bes oin d'u ne syl lab e de plu s , a pré féré le
Il n'y a point ,des. chf. em( in é
fray dans ce bois. der Pour
re nie r . être heureux pour être
FRAYEUR Fré -ieur : 11e é fer . ] , sage.
Agitation véhémente de l'âme , causée par la Il faut savoir doner un frein à ses desirs.
prévoyance d'un mal réel ou aparent. » L'Acad. ne met ni mettre , ni doner un frein ;
re
e locution est très- usicée , et ein
Grande frayeur. Trembler defrayeur. » Les maisla 11 >
soit joint au v . avoir. On peut dire , la n'est point frelatée , pour dire qu'on n'a rien
frayeur que les saints ont eu des jugemens de fait pour la faire paraitre plus belle qu'elle
Dieu i; mais on ne dit point absolument, la ne l'est en éfet. » On ne voit guère aujour
frayeur des jugemens de Dieu , comme on d'hui que des ouvrages frelares, des beautés
dir , la crainte de ses jugemens. frelatées. On n'entend que des sermons frea
Tame II. Oo
290 FRÉ FRÉ
lates. Rousseau et Gresser l'ont aussi Mon coeur s'en effarouche et j'en frérris d'horreur .
employé au figuré dans le style critique ; Corn .
mais la métaphôre n'est pas fort juste , de On le dit quelquefois des choses , comme de
la manière , dont l'un et l'autre l'ont em- l'eau , qui est près de bouillir et de la mer
ployée. qui comence à s'agiter ..
FRÉMISSEMENT , s.m . [ Fre'miceman :
Et tout mortel , qui porte un caur gåré re
N'a jamais eu qu'un esprit frelate. fer. muet." é Émotion treinble
3° e ] 1 °. ,
Rouss . ment causé par quelque passion violente. »
Aux plaisirs de la vérité. En aprenant cette nouvelle , je fus saisi d'un
Préférant le goutfrelaté. frémissement involontaire. = , 2 °. Tremble .
Des plaisirs qu'a faits l'impostûre , ment causé par la maladie. » Il m'a pris un
Ou qu'inventa la vanité. grand fremissement par tout le corps. =
Gresset. 3°. Comencement d'agitation dans l'air , la
Dans le propre , ce n'est pas le goût qui est mer , les eaux . = 4 . Rage , fureur. .
frelate , ce sont les boissons. Dans le figuré , D'un ciment éternel con Église est bâtie ,
donc on ne devrait pas le dire de l'esprit et Er jamais de l'Enfer les noirs frémissemens,
du goût , mais des ouvrages et des plaisirs , N'en pourront ébranler les fermes fondemens.
dont ils se nourrissent . Boil.
FRELE , adj . [ . " & ouv . et long : ܐ2°
re
e FRÈNE , s. m. [ O e moy . ze e muer . 1
muet . ) Frúgile, aisé à casser , à rompre. Sorte de grand arbre.
Voy. FRAGILE. = Il se dit au propre et au FRÉNÉSIE , s. f.re FRÉNÉTIQUE , adj.
2 éé ferm . dern.'e
figuré : » Frêle , comme un roseau . » C'est [ Frenézi- e , rike : 11 et 24
un frêle apui que le sien . Ilaimeà mar- muet . ] L'étymologie demanderait que ces
cher devant le substantif. deux mots s'écrivissenc avec ph : mais l'usage
Pour empêcher qu'un frele chalumeau le plus général est de les écrire avec unef,
Ne languisse acablé sous son riche fardeau . et l'Acad. a préféré cette ortographe. — Ri
De Lille . chelet met les deux , frénésie ou phrénésie ,
> Les Tyriens furent les premiers , qui ose- > et Trév. aussi.
rent se mettre dans un fréle vaisseau , à la FRÉNÉSIE , aliénation d'esprit , acompa
merci des vagues et des tempêtes. Télém . gnée de fureur. Frénérique , qui est ateint de
Ces citoyens des mers , qu’une ardeur vagabonde frénésie. » Accês defrénésie. „» Tomber ,, en
. "
Dès l'enfance enchaina dans de freles vaisseaux. trer , être en frénésie: - »Malade frénéti
re
Le Franc. que. Il ou elle est frénétique. Subst. »
FRELON , s. m. [ ile e muer. Sorte de c'est un frenétique , unefrénérique.
muet . ]) Sorte
.
fair frémir nos veuves et nos filles. Rac . kance , kan , kante : 1" é fer.zelon.
2 excepté
Le faux calme , dont ils jouïssent . au 1er. ) Fréquemment, souvent. Fréquent
Est toujours prêt à se troubler. qui arrive souvent. Fréquence , وréitération
Un éclair seul les fait trembler. fréquente. » Il va fréquemment dans cette
Ils blasphêment , mais ils frémissent. maison. » Celaarrive fréquemment. » Usage
Le Franc. fréquent, » Visites ; rechutes ; confessions ,
Qu avec la prép. de. » Frémir d'horreur, de communions fréquentes . Discours sur la
Grainte , de colère . fréquente communion . En Médecine , pouls.
FRÉ FRÉ 291
Aéquent, qui bat plus vite qu'à l'ordinaire. ne dirait pas si bien hanter. On dit au con
On dit dans le Dict. Gramm . que Fré- traire , hanter les brelans , les tripors , les
quence ne sedit qu'en Médecine , en parlant mauvais lieux. Ici fréquenter ne serait pas si
du pouls. Es un célèbre Académicien souhai. propre.= Suivant M. l'Ab. Roubaud, "l'idée
zait qu'on pûc dire , la fréquence des visites propre de fréquenter est celle de concours ,
m’inportune. Ses souhaits ont été remplis. d'afluence ; l'idée distinctive de hanter celle
L'Acad. admet cetre phrase , et la fréquence de société , de compagnie . Rigoureusement
de ses lettres , de ses rechutes M. l'Ab . parlant , c'est la muliitude qui fréquente , et
Royou a dit plus récemment, la fréquence de elle frequente des lieux , des places; ce sono
la pulmonie. Je ne garantis pas celui ci . des particuliers, qui hantent , et ils hantent
Quoique l'usage permette de dire, que la des persones, des assemblées... On fréquente
pulinowie ese un mal fréqueni dans un tel un ſieu quel qu'il soit : on hante proprement
pays, je doute qu'il aprouve, la fréquence des lieux d'assemblée , les églises , les caba
9
compagnies, les sacremens. » La fréquenta- de même mère,ou de l'un des deux seulement.
tion des sacremens , des gens de bien . " Les premiers s'apèlent frères germains , les
Mauvaise fréquentation.== * Avoir une friés aûtres s'apèlent frères consanguins , s'ils sont
quentation , une intrigue avec une fille ou du même père; et utérins, s'ils sont de la
unefemme, me paraitun gasconisme. même mère . On apèle aussi vulgairement
FRÉQUENTER , est aussi neutre
est aussi neutre ,, inais
mais seu.
seu. les r''s frères de père et de mère , etles alltres
lement danslestyle familier . » il fréquente
fréquente demi-
demi- frères. Frère de lait , l'enfant de
dansunetelle maison , chez un tel ; il y est la nourrisse eret son nourrisson qu'elle a nourri
Souvent, il yparlant
fait de fréquentes
Regnier visites. Bois dumêmelạit . = 2 . Tous les hommes sont er
leau dir , en de . frères , en ce sens qu'ils ont un r" père com. /
Heureux,si ses discours, craints du chasteLecteur. 'mun. » Noussommes tous frères en Adam.
Ne se sentoient des lieux où frequentoit l'Auteur. -- Les Chrétiens le sont plus particulière
l'Acad.mer
Hérétiques aussi fréquenter avecles ment.» Ilssont tousfrères en J.C.» Lespaû.
, pour dire , avoir un fréquent vres sont nos frères, et comme hommes er
comerce avec eux : celui- ci ne me parait pas comme chrétiens. : Tous les grands Pré
aussiusité,
plus sûr. et fréquenter les hérériquesest dicateurs,lesBourdalous,lesMassillon,les
Neuville , etc. ont toujours dit , Mos Frères,
Rem. 1º. Fréquenter , est plus enusage et Mes tres-chers Frères, en adressant la pa
plusdu beau style que Hanter. Réflex . role à leurs Auditeurs. Plusieurs rougissent
distingue
Fasad.ne, leshanter
Fréquenter paset:"elle
souvent sur Hanter aujourd'hui
dit sur, tûent cette expression
celle dedeMessieurs. , etyquesubsci
Il est vrai leurs
Cesc donc blanc bonnet , bonnet blanc. Il y Discours académiques. - mais des
.
3°.Frère,estun
a pourtant de la diférence dans l'emploi de nom que les Religieux prènent dans les acces .
cesdeux mots : d'abord celle qu'établit l'Au- publics: On disait autrefois plus souvent
herundes Réflexions;
avons établie
fréquenter
ensuite
plus haut. celle
Outre cc!.quenous qu'aujourd'h
on dit res ui ,OnlesFrères
Prêcheurs. Mineursles,les
dit aujourd'hui Fre
Corde
le barreau , les spectacles. Là on liers , les Dominicains. On dit encôre les
0 ܘ ܐ
292 FRE FRI
frères de la charité , les frères des écoles ter. Frétillant , qui frétille. Frétillement
chrétienes , parce qu'ils ne sont pas Prêtres. moûvement de ce qui frétille. » Cet enfant
Dans lesCouvens on dit frère lai , frère frérille sa is cesse ; il ne fait que frériller. »
Convers , de celui qui n'a pas été reçu pour Il est fort frétillant : il est dans un freriile.
étre pretre , etqui n'est pas dansla clérica- ment continuel. = Proverbialement ,la
ture. On dit plus comunément frère tout langue lui frérille , ( à cet homme , à cette
court et sans addition. » Le frère quêteur , le femine ) il ou elle a grande envie de parler :
= 4°: Faux -frère , celui les piés luifrétillent, il a imparience d'aller,
frère cuisinier . = .
qui trahit une société où il aa été admis. FRETIN , s. m. ( Fre -tein : 1" e muet. )
En style proverbial , bon frère , bon compa- Menu poisson. » Vous n'avez pris que du fre
gnon , homme sans souci et qui n'aime qu'à tin . = Figurément , choses de rebut , de
faire bonne chère et à se divertir. peu de valeur. » Il ne reste plus que le frerin ,
FRÉRIE , Richeler. Voy . FRAIRIE.
re
il n'y a plus que du fretin dans cette tiblio
FRESQUE , s. f. [ Frèske : 1" èmoy .2° e thèque, dans cette boutique, dans cet eucan.
muer. ] Richelet niet Fresque ou Fraisque : Il est du style
er
familier.
on n'écrit plus que le 1 ° . = Sorte de pein- FRIABILITÉ , s. f. FRIABLE , adj. Ils >
târe apliquée à une murâille , à une voûte , expriment la qualité de ce qui peut arsément
à un platond fraîchement enduits. Ce mot être réduit en poûdre. » La friabilité du sel. »
nous vient des Italiens. » Dans les lieux humi. Le sel est friable.
des , la fresque ne dûre pas longtems. FRIAND , ANDE , adj. FRIANDISE , s. > f.
Mengs a traité la fresque d'une manière sur- [ Fri-an , ande , díze : 2. lon. ; " e muer au
>
prenante. La Lande. » Peindre à fresque ec id , lon au 3 ) Friand , qui aime les bons
non pas à la fresque , comme disent les morceaux et s'y conair. Il dit quelque chôsc
ignorans. de moins bas et de plus rafné que gourmand.
FRESSŮRE , s. f. ( Et ron pas frésûre. =
= En parlant des choses , soul friand , dé
Pron. Fré-sûre, s forte. C'est un terme licat ; inorceau friani , mers ou morceau
collectif, qui se dit de plusieurs parties de délicat. =
= Figurément (st. fainil. ) en par
certains animaux , prises ensemble , comme lant des persones , il régit quelquefois la
prép . de.musique
sont le cæur, la rate, le foie , le poumòn . dies
>
» Friand de nouvelles , de comé
» Fressûre de mouton , d'agneau , de veau , , de , etc.
etc.
L'homme friand de haute renomée
FRET , s . m . FRÉTER , V. act. FRÉTEUR , Craint tout rieur , qui pèse sa fumée.
s. m . (Frét, è moy. le : se prononce légère Rouss.
ment : frété , teur : ; " é fer. 2° é fer. aussi FRIANDISE , amour des bons morceaux. »
er
au r" de ceux-ci. --L'ancien Trév, écri- La friandise caû se beaucoup de dépense,,
2 t , on n'en a mis qu'un excepté chez
vait fretter avec postérieures. les par asites. = Au pluriel,
dans les Éditions Le Dic. d'Ori . morceaux friands, comme sucreries , pâtisse
écrit mal à propos ces deux mots sans accent rie. Aimer les friandises. Doner des friandi
sur l’e. ] Frer , est le louage d'un vaisseau ses aux entans ,c’est nuire à leur corps et à
pour aller sur mer. C'est aussi , et plus comu- leur âme. = En style proverbial, avoir le
>
nément le transport par mer des marchandi- nez tourné à la friandise , c'est en parlant
ses d'un lieu à un aûire. Fréter, c'est doner d'une femme , avoir l'air coquet en éveillé.
ou prendre un vaisseau à louage. Le Dict,du Style plaisant ou satirique.
Citoyen ne le dit que du Bailleur. On le die FRICANDEAU , s. m . ( Frikando : 2 lon.
de même dans le Dict. du.Droit Civil. Fré- 3. dout. au sing. lon . au pluriel : frican
teur , ne dit que du Propriétaire du vais- deaux. 7 Tranche de veau lardée. » Un plat
seau qui le lođe , et non pas de celui qui le de fricandeaux.
prend louage
à : FRICASSEE , s. f. FRICASSER , V. act.
>
e
MENT , s. m . FRÉTILLER , V. n . Fréti- 3 ° é fer . aux 2
fe
1 of fricasteries for the
ers
glian , glian -te , glie-man, glié : é fer. cuire quelque chose dans la poile , après
mouillez les ll : 3º lon, aux 2 I , e muet l'avoir coupee en morceaux.
ers
» Fricasser des
au 3º, é fer. au dern . ] Frétiller , ( st. famil. poulets, etc. Fricassée , viande fricassée. »
er badin ) c'est se démener , se remuer , s'agi- Fricassée de poulets , depieds de mouton. -
FRI FRI 293
Fricasseur, mauvais cuisinier. * FRIMOUILLE , ou FRIMOUSE , s . fém ,
On dit populairement ; cet homme a tout Ils sont bas et populaires , comme le pré
fricassé, tout dissipé en débauche, en folles cédent , » Bone frimouse , bone mine.
dépenses. » Il est fricassé, il est ruiné : cet Ils sont dans l'ancien Trey . L'Acad. ne met
argent est fricassé , il est perdu . ni l'un ni l'autre .
FRICHE , s. f. [ 2° e muer. ] Dans le Dict. FRINGANT , ANTE , adj . FRINGUEP
>
Gramm. On remarque qu'on disait aútrefois v. act. ( Frein- gan , gante , ghé : 1 " lon. 2.
ane friche . C'est suposer qu'on ne le dit plus.lon. aux deux premiers, é ferméau second
On . etde bons Auteurs le cù l’u est muet , et n'est employé que pour
se trompe. L'Acad.
disent encore. Pièce de terre qu'on a doner au g un son fortqu'il n'a pas devane
laissée quelque tems sans la cultiver . » Certe le. ] Fringant , fort alerte , fort éveillé. »
vigne n'est plus qu'une friche. Acad . » Les ll est fringane : elle est bien fringante. » Il
chèvres trouvent autant de nourritûre qu'il a l'air fringine , la mine fringente و, st. fa
leur en faut dans les bruyères , les friches. milier. = Cheval fringant , qui a beau
>
Bur. = Le plus souvent on le dit adver- coup de vivacité. Faire le fringani , se doner >
bialement : en friche , sans culture. » Laisser toute sorte de libertés. Il se dit sur - tout des
une terre en friche. jeunes gens. Is Fringuer * , s'est dit all
FRICTION , s . f. [ Frik-cion .] Frotement trefois pour danser. Il ne se dit plus qu'ac
quel'on fait en quelque partie du corps par rivement dans cette phrase : fringuer un verre,
remède.User de friction : seservir defric- jeterdel'eau
tions. » Les frictions ouvrent les pores .
dessus et le rinser.
FRIPER , v. act. FRIPERIE , s . E Fria
Friction , n'est pas du discours ordinaire , et PIER , IÉRE 9. m . et fém . [ 2º é fer. au
er
il serait ridicule de s'en servir hors des oca- 1 '' et au } ' , e muer au 2d , è moyen et
sions de maladies et de remèdes. On doit dire fong au dern. Trév. écrit ces deux mots avec
ailleurs frotement. deux p ; l'Acad. avec un seul. ] Friper"( st .
|FRIL.LEUX , ou mieux FRILEUX , EOSE , famil . ) c'est chifoner , ou gâter user . " >
adj. ( On ne mouille point les ll , et il est Vous avez fripe votre coller, vos manchet
Votretous
habitses est ; toutfripé. » Cet en
n'en écrire
l'Acad . de Fri-leû
mieux -
qu'une
, leû- ze. comme fant »fripe
éro- res.
Il est fait habits en peu de temps.
bant que Richelet , qui retranche tant qu'il Figurement ; consumer , dissiper en dé
.
frilleux. Peut -être de son tems mouillait -on ou quatreIl ans.
pour les lettresdoubles >
, ait pourtant écrit bauche. = tout
a fripe son bien, dans
Fripe-sauce trois,
goinfre
les ll: peut-être était-ce son opinion particu- goulu ; il est bâs.
lière. Fort sensible
] au froid. » Il est fort FRIPERIE , se dit du métier d'acheter ,
frileux ; vous êtes bien frileise . d'acomoder er de reyendre de vieilles har
des , de vieux meubles. Il se dir aussi du
Et déjà les tristes hyades. lieu où logent ceux qui font ce métier.
Forcent les frilleuses Dryades Fripier , iere , celui , celle qui se mêle de:
De chercher l'abri des rochers. friperie. = Ces deux mots s'emploient au
Rouss: figuré, en parlant des ouvrages d'esprit ;
ce n'est qu'en style critique ou comique.
» Ce n'est pas assez de savoir coûdre des
FRIMAS, s. m . [ 2 . Ion . Frimâ. ] Brouil- lambeaux étrangers à son ouvrage , et dont
Tard froid et épais , qui se glace en tombant . en conoît dabord la friperie . L'Ab. Sabato
» Arbres couverts de frimäs . Trois Siècles , etc.
FRIME , s. f. Mine , seinblant: „ Il aa frit : Les fables romanciéress
la frime de s'en aller. Faire la frime à quel De.ces fripiers d'impostures grossières.
qu'un , lui faire un mauvais acueuil. Rouss.
Ces deux expressions sont basses. L'Acad. ne Se jeter, tomber ; ou se mettre sur la fria
met que la ire , etsecontente de dire qu'elle perie'de quelqu'un ; c'est ,en style prover
est familière. Trév. lcs met toutes deux , ct bial , parler de ses défauts , en dire du mal.
>
traite ces mots de populaires ..» C'était une FRIPON , ONE , S. m . er f. FRIPONER , е
frime pour faire la généreuse. Th. dÉduc. v . act. et neur. FRIPONERIE , s. fém. [ 3 ° e'
C'est une persone du peuple qui parle , muet au 2d' et au 4 , é fermé au 3. ] Trés .
294 FRI FRI
écrit ces mots avec deuxp : l'Acad. n'en thias , en aprocher de fortprès. Dans beau
met qu'un. Fripon , fourbe qui dérobe coup d'ouvrages modernes ,il y a bien des
secrètement , qui tâche de tromper ceux qui morceaux qui frisent le galimathias.
ont afaire à lui. » C'est un fripon , une * Je m'en frise , je n'en moque , je m'en
)
fripone. = Adjectif , il a un sens moins soucie peu , est bâs et populaire : il est
odieux : il ne signifie que gai , éveillé , co- sur-tout peu décent dans la bouche des
>
Cetre frisøre est belle où ridicule , etc. FRIVOLITÉ , qualité , caractère de ce qui
>
visage ;, ( et non pas , a frisé son visage.) femme. » Le goûtdu siècle est la frivolité':
SEn style proverbial, friser la cordes voilà la règle des leçons philosophiques ;ou
risquer d'éire pendu. - Friser le galima- bien, elles seront 'en pure perce . L'Abé
FRO FRO 195
Gauchst. Au pluriel , choses frivoles. une jeune étourdie assez mal élevée > ес
» Ce discours est rempli de frivolites . avec quije te prie de buttre froid .-- A qui
FROC , s. m . [ Frok. ] C'est proprement vaudrait mieux. = Froid
Froid ami , qui n'ese
la partie de l'habit monacal qui coûvre la pas empressé à rendre service. Froid
tête; mais on le dit ordinairement de tout Orateur , qui ne couche pas ses Auditeurs,
l'habit.» Porter , prendre , quiter le froc. = En matière d'ouvrages d'esprit , qui
- Onne s'en sers guère que par plaisan- n'a point d'agrément , qui ne pique ni ne
terie et par mépris. En style prover- touche. Style froid ; raillerie froide. » Cette
bial , jeier le froc aux orties , quiter l'ha- harangue estbien froide , etc.
bir et le monastère , après avoir fait pro-.. Rem. 1 °. Dans la prôse ordinaire , froid ,
fession. Et par extension , renoncer à quel- marche après le substancif. En vers et dans
que profession que ce soit ; abandoner par le discours élevé , il peut quelquefois aller
dépit une ataire comencée , etc. devant, sur- tout au fém . » Le froid Borée, »
FROID , s. m. Froid , OIDE , adj. Frore Aux froides eaux du Ciel. De Lille. » Les
>
2emuet. On dic dans le Dici, 2 °. Froil , dans le moral , se dit des per
.
Grain, que froid se prononce de deux ma- sones . » Vous écrivez à des amis ( anglais )
nières : froa et frè , que la ile est du style aussi froidis que leur 'patrie. Coyer. Mais
soutenu , et l'aûire de la conversarion . Tout dans le physique , il nes dic poiirt des per
le monde il s'en faut bien n'est pas de sones. On ne doit pas dire je suis froid ,
cet avis ; et les Litérateurs et critiques les vous êtes froide : On ferait entendre toute
plus estimés , veulent qu'on prononce toujours aúcre chôse que ce qu'on voudrait dire. On
. ] Froid exprime la qualité oposée à la doit dire alors, j'ai froid , voas avez froid,
froa
chaleur. » Froid et chaud sont les deux con etc.
traires
ble r de froid.
froid ; avoir froid ; crem-
. » Il fait A FROID , adv. Sans inerrre au feu . „ In
Figurément. Air sérieux fuser , tremper à froit, » Fer batu à froid .
et composé. » Il a un froid qui glace tout Dans l'Ann. litt . on dit au figuré ,
leordmonde. » Il s'exhale en lieux com
inaire , » Ilm'a répondu avec son froid laisser à froid,
L'emploie de cette expres muns , en déclamations , qui laissent le
sionn'a pas beaucoupd'étendûe : il est pres- spectateur à froid. = Je deute que l'u
famirenfermé
styletout
que lier. dans ces deux phrases du sage admetre cette expression,
FROIDEMENT , dans un état où l'on est
LeRoi,sombre etpensif, m'écouroir froidement. exposé au froid. « Etre logé froidement. Il
Ce silence , ce froid est un consentement. est peu usité en ce sens. Son emploie ordi
P. Follard , Thémistocle. naire est au figuré : d'une manière sérieuse
Cefroid , pour cet air froid n'est pas une et réservée . » Il me reçut , il me répondic
expression fore noble , ei elle est peu digne froidement:
Tr
du style d'une agédie. On dit , pro- FROIDEUR , s. fém . FROIDIR , v . neut.
verbialement, soufler le froid et le chaud , FROIDÛRE , §. fém . [ Froa-deur, di , dúre.
parler pour et contre . Fro :deur est la qualité de ce qui est froid.
Froid , Froide :qui participe actuelle- Froidêre ,le froid répandu dans l'air. Le res
ment à la narúre , à la qualité du froid. » se dit au propre et au figuré : » Le froi
Paysfroid , temps froid avoirlesmains deur de l'eau , du marbre",du tems , dela >
froides,
réservé etc. = Figurém . Sérieux , posé, . vieillesse. » Il n'a reçu avec froideur,. » l!
l'abon'est
rd , ému de rien . » Il est , y a de la froideur entr'eux . Le 2d
froid;il a qui
a l'air froi d.» Il croyoit ne se dit qu'au propre. ». La froidûre d'un
nousfaire rire, mais tout le monde demeura climat , de la saison :
froid
Etre , agir , écouter , etc.de Loin de vous, l'aquilon fougueux
sang froid , se posséder , ne pass'émouvoir. Soufle sa piquante froidire.
Faire froid barre froid àà quelqu'un ,
, Rousseau .
le recevoir avec unair froid et moins gai
moins ouvert qu'à l'ordinaire . " Pourquoi Tel un'arbre' , que la nature
Plaça sur le courant des eaux ,
taze faire froid et vousplaindre ! La Bruy. Ne redoute pour ses rameaux ,
Marivaux dit, batre froid avec . » C'est Ni l'aquilon , ni la froidurs Le Franco
396 F RO FRO
Du jour , la chaleur dévorante ,
res et au dern. é fer. au 2d ; é moyen et
Et la froidúre de la nuit. Id . long au 3. ] Fromage est une sorte de lai
On s'en s’ert aussi pour signifier l'hiver ; tage , câillé et égouté. » Fromage de Ro
mais , en ce sens , il n'escº d'usage qu'en quefort, de Hollande, de Gruyère , etc. »
Poésie. De la soupe au fromage. On dit , pro.
verbialement, entre la poire et le fromage ,
Attends que dans les cieux disparoisse l'arcture , dans la gaité où l'on est d'ordinaire à la
Et poursuis jusqu'au temps où règnela froidure, fin d'un bon repàs.
De Lille.
Fromager , gère, celui , celle qui fait ou
O ! qu'après la triste froidure , qui vend des fromages. Fromagerie ,
Nos yeux , amis de la verdure , manufactûre de fromage.
Sont enchantés de son retour.
Rousseau . FROMENT , s . m . [ Froman : on disaic
alltrefois froument. ] C'est le nom de la meil
FROIDIR , devenir froid. Il est neutre et leure espèce de blé. » Terre à froment : fa
réciproque. » Ne laissez pas froidir le dîner. rine de pur froment,
» Les viandes se froidissent. · FRONCEMENT , s. m . FRONCER , V. a.16
FROIDUREUX , EÛSE , adj . [ Froa - du- FRONCIS , s. m. [ Fronce
e er '
-man , cé , ci : 1
reú , rell - ze : 3 € lon . ) Frileux, sujer à avoir lon. 2 é muet au 1° , é fermé au 2d . )
>
froid. » Vous avez déja pris l'habit d'hiver : Froncer , plisser , en parlant de certains plis
vous êres bien froidureux. On dit sérieuse- que l'on fait à du linge, à des étofes. Fron
ment frileux ; on ne dit guère froidureux , cis est le nom de ces plis. » Froncer une
qu'en raillant et en blâmant. jupe ; faire un froncis à une robe. — Le
FROISSEMENT , s . m . FROISSER V. Dice . de Trév . met aussi fronçure dans le
act. FROISSÛRE , S. fém . [ Froa- ceman
er , cé, même sens. L'Acad. ne le met pas. ce sens ,
Süre : 2° e muet au 1 ° é fer. au 2d , lon . Froncer signifie encôre rider , et en
au dern . ] Froisser , c'est. ,» 1. meurtrir par il ne se dit que du sourcil . » İl fronça le
une impression violente Sa chute lui a sourcil de dépit et de colère. Ce n'est aussi
froissé toute la cuisse ( et non pas , a froissé qu'en ce sens qu'on dit froncement. » Le
sa cuisse ) . Il s'est froissé toui le corps en froncement des sourcils .
tombant. 2º . Chifoner, » Froisser une FRONDE , .s. f. FRONDER , verbe act.
re e
écofe à force de la manier . Froisse- . FRONDEUR > Š. m . [ " lon. 2° e muer au
ment est l'action de froisser ; froissûre , l'im- ' r , é fer au 2d. Sans considérer l'é
pression qui demeure à une partie qui a été tymologie de ce nom , qui vient du latin
froissée : Le premier a le sens actif , et le funda , où il n'y a point d'r , il faut dire
> >
second le sens passif. Le froissement des fronde', et non pas fonde , comme ont dit
>
cailloux excite du feu . » Il sera bien dificile autrefois des Auteurs estimables de leur tems
de guérir cette froissûre. L'usage de pour le langage. ) Fronde est un tissu de
ces deux mots est borné. corde , avec lequel on jète des pierres.
>
FRÔLEMENT , s . m. re
FROLER Les anciens avaient dans leurs troupes , des
, V. act.
[ Frôleman , frolé
frolé :: 1 " lon ., au jer
1 2° e frondeurs , des gens armés de frondes.
muet au 1er,
1 é fer au 2d. - L'Acad. met Fronder , au propre , jeter des pierres avec
une fronde. » Fronder des pierres. - V.n.
un acc. circ. sur l'o dans les deux ; mais
cet o n'est long que devant l'e muec : il » Ces petits garçons s'amusenc à fronder,
frôle , frôlera , etc. On ne doit donc pas Par extension il se dit de tout ce
>
mettre l'accent devant la syll. masc. Froler, qu'on jète avec violence. » Il luifronda une
Frolant , Frola , etc. ) Froler , c'est toucher assiète à la tête. — Au figuré , blâmer ,
légèrement en passant. Frólement , est l'ac- critiquer hautement. » On a frondé sa ha
tion de froler , ou l'état de ce qui est frolé. rangue. » Je suis le premier à fronder les
» La balle lui frola les cheveux, le brâs . » ridicules de la Cour. "Mol. » Dès qu'il eue
Le frôlement de la balle lui a fair une lé- ouvert la bouche , tout le monde le fronda.
gère contusion. » Ce n'est qu'un simple frô- C'est aussi parler contre le gouverne
lement : il sera bientôt guéri. ment. Dans ce sens , il est neut. » Ilne fait
FROMAGE , s. m. FROMAGER , ÈRE , que fronder tout le jour. » C'est un des
>
2 doui. au sing . du dern . long. au plur. quelques articles , même intéressans ; et quon
°
fronteaur.) Fror est , 1 °. la partie du vi ne pense jamais à cour.
sage , qui est depuis la racine des cheveux Rem . Front , pour air , est poétique .
jusqu'aux sourcils. » Avoir des rides au froze Ah ! je n'en doute pas , et ce front satisfait
ou sur le front, Il se prend quelque- Dit assez à mes yeux que Porus est défait.
fois pour tout le visage . » On lit , on voic R20. Alex ,
sur son front , etc. = 2. Il se dit du de- » Le sort me verra , d'un front toujours égal
vant de la tête de quelques animaux. » Le recevoir ses bienfaits er braver ses rigueurs.
front d'un cheval , d'unbrut, d'un éléphant. Jér. Del . - On dirait , en prose , cet air
= 3º
»
3 °. Figurément; audace , impudence. satisfait , d'un air toujours égal. A front
Aurez-vous le front d'assurer 'un pareil dé:ouvert , est aussi plutôt du style soutenu ,
mensonge ? De quel front Virgile osait- que du familier .
il vous dire , etc. Fort . N'avoir point Mais en ce siècle à la révolte ouvert ,
de front , n'avoir ni honte , ni pudeur. L'impiére marche à front découver :.
Il a un front d'air.iin , ou c'est un front Lever in front orgueilleux , est aussi une ex
d'air zin ; il ne rougit de rien . Toutes ces pression poétique ou oratoire.
expressions , et sur -tout la dernière , sont De vils mortels jusqu'au plus haut des cieux
du haut style , comme du style familier. = Osent lever un froni audacieux.
4. Front se dit des chôses , quand on parle Roiss.
d'une armée , d'une troupe , d'un bâtiment. FRONTAL et FRONTEAU ont la même
L'armée présentait un grand front. » Ce signification , mais ils n'ont pas le même
bataillon avoit tant de front. »« Il faisoit emploi. Ils sigņirent tous deux , un bande au
se dit
>
frort de tous côcés. » Le front d'un bâti- qu'on met sur le front : mais le :
ment , d'un bastion . d'un remède pour apaiser le mal de tête ;
DE FRONT
l'énemi de front., adv. Par devant. » Araquer et d'une corde à plusieurs næuds , dont on
» Il se présente , pour ainsi serre le front d'un homme , pour le forcer
dire, de front au péril ." Vertot.» La fausse d'avouer quelque chose. Le 2d se dit d'un 1
grandeur est farouche... elle se cache et bandeau sur lequel était écrit le nom de Dieu , >
ne à
se montre pas de front. — Tour-á-la- ou quelque passage de l'Écriture Sainte , que
fois et en même tems : » Leibnitz mena de les Juifs avaient acoutumé de porter sur le
toutes
frozedeux les sciences. » Loin de séparer front ; de cette partie de la têtière , qui passe
les méthodes , celles de l'expérience et au - dessus des yeux du cheval ; et encore du
du raisonement on ne peut aporter crop morceau de drap noir , dont on couvre le
>
de soin à les mener de front, et à les unit front d'un cheval , quand on l'enharnache de
perpétuellement. Ann . Lit. » Le talent râre deuil . = Dans ces deux derniers sens , on
de combiner les événemens politiques avec dit aussi frontail. e
les succès guerriers , de les enchaîner avec FRONTIERE
'
s . f. [ Fron - tiè - re : 2° è
adresse
; e deles fuire m.ircher ,, pour ainsi moy. et long ,, 3 e muet. ] Les limites qui
dire , de froit. Ibid. » L'embarras de fire séparent les États de diférens »Souverains.
Reculer par»
mur. her decurfront=une
tères. M
intrigue et des carac- L'armée étoit sur la frontière,
Les uns disent choquer , ses victoires les frontières d'un État . =
- e. >
les aútres , heurter de front , ouvertement . Adj . f. „ Ville , place , province frontière.
Tome 11. Рp
298 FRO FRU
FRONTISPICE, s. m . Il y a plus de po 2 .. Linge dont les Barbiers se servent pour
ans que L... Touche a remarqué qu'on ne dit essuyer leurs rasoirs , quand ils font la barbe.
>
plus ce mot, ni de la face d'un bâtiment , ni 3 °. Brosse à laquelle est atachée une courroie,
Іe
de la 1to page où est le titre d'un livre , qu'il où le froteur passe le pied pour troter le
apèle la iéte ou le devant. Il avoue pour- plancher des apartemens. L'Acad. dans
tant que l'Acad. l'aprouve en ces deux sens la définition et dans les exemples , ne met
là. Elle a continué de le dire dans la dern . que le r'' sens.
édition . Pour les deux mots que La Touche FRUCTIFIER , v . n . [ Frucrifié. ]. Il se:
a voulu substituer à frontispice ܝils sont dic plus souvent au figuré qu'au propre.
1 bien moins usités. Ce qui est plus vrai , c'est Raporcer du fruit. » Une terre bien fumée
qu'en parlant de bâtimens , on ne dic celui. fructifie davantage.» L'Évangile a bien fruc a
ci que des grands édifices et de leur face tifié dans les Indes. Dieu a béni son travail ,
principale , qui est la mieux décorée. » Le son zèle , et l'a fait fructifier.
frontispice du Louvre de St. Pierre de FRUCTUEÛSEMÉNT , adverbe , Fruc
Rome , etc. TUEUX , EÛSE , adj. [( Frukru- eu - zeman ,
e
tecture , qui est ordinairement en trian lueux , utile , proficable , lucratif. Fructuell
qui termine un frontispice , et qu'on met sement , utileinent , avec fruir. » Emploi
quelquefois aussi en haut desportes , des fructueux , charge fructueûse . Il ne se die
>
croisées . que des choses. » Les Missionaires ont tra
FROTTAGE , ou FROTAGE , s. m. FRO- e
vaillé fructuellsement en cette Province.
TEMENT s . m. FROTER , V. a. [ 2° e muet
e
FRÚGAL , ALE , adj. FRUGALEMENT ,
au 2d , é fer , au 3 € , froteman , té. adv. FRUGALITÉ , S. f. [: 3° e muer au 2di
e
Quelques- uns prononcent froaté : prononcia-
0
et au 3 € , galé , galeman dern . é fer. au
>
tion très vicieuse. ] Froter , c'est ,' 1 ° . passer ,
.
4*. ] Frugal, qui se contente de peu pour
plusieurs fois la main par dessus. » Froter sa nourtiture , qui vit de choses comunes.
tort , ou doucement. • Se froter les yeux , Frugalité , vertu de l'homme frugal. Fruga
et non pas froter ses yeux. » Se faire froter. avec frugalité. » Il est extrêmc
lement , avec.frugalité.
» Froter, le plancher. == 2. 2. Oindre..» On ment frugal., il mène une vie frugale :» I
lui frota le bras, avec du baûme. » Les ach- vit frugalement , avec frugilité. » La fru
:
lèces se frotoient d'huile avant que de luter . galité sert à la santé du corps comme au.
= 3°. En style familier,, Baire , fraper. bien de l'âme. == Frugal se dit du repas
-
» On l'a froté comme il faut.. - Se frører et de la table , où l'on ne sert que desmets
à , hanter , fréquenter. » Ne vous frorez simples et comuns , et seulement ce qu'il en:
pas à ces gens là , ils pourroient vous sé- faut pour se nourrir.
duire. = S'ataquer à . Il ne fait pas
.
REM. 1°. Frugal n'a point de pluriel au
bon se froter à lui . mase . On dit , des persones frugiles ; mais
FROTEMENT ne se dit que des choses : on ne dit point , des hommes fruguls, ni
collision , de deux choses qui se froient. » fugiur. Réflex . Acad .
Le froiement de l'essieu îsc le moyen de la 2. Il aime à suivre le substantif , qu'il
2
roue .
Frotage , le travail de celui qui modifie. » Homme frugil , vie frugile. En
frore. Il ne se dit guère que des planchers. vers , il précède élégammeut.
Rem . Froremene est à la mode au figuré. Ami des frugales demeures , .
» Le frorement qui éprouvaient sans cesse les Sommeil, pendant les sombres heures ,
idees , les passions , les préjugés avec des Tu répands. sur ses yeux tes songes favoris.
Gresset.
idées , des passions , des préjugés contraires.
>
femine enceinte porte dans son sein , ou nom , parce que par la petitesse de son vo
On le
qu'elle vient de mettre au monde. » Une lume , il est sujet à se perdre.
femme est obligée de conserver son fruit. dic sur- tout des morceaux détachés de poésie
Elle s'est délivrée de son fruir. En Droit , légère. » Si's Piè es fugitives ( de Dorat )
on apèle fruits , les revenus d'un bénéfice. ont un ton et une physionomie , qui sont
» Pouvoit-il , sans choquer la raison et la particuliers à ce Pocie. Sabatier , Trois Siè
pudeur, s'apliquer tous les fruits , et refuser ckesRem, 'etc.
la pension : Cochin. . ' Fugitif se dit ordinairement sans
Au figuré , on dit fruit , pour utilité , régime. M. des Essaris lui fait régir la pré
profit, avantage qu'on retire de quelque position de et au propre : fugitivis de Pa
chose. fruit
» Le travaux de ses
de ses ris , de Flandres , d'Angleterre ; et au fig .
vcilles , de ses études. * Anciènement > 011 » O , y voit une mère fugitive de ses Tri
disait , tirer fruit : Aujourd'hui , on dit , du bunaux, qui veut faire ordoner par les nôtres
fruit. » Pour tirer fruit ( du fruit ) de ce le déshoneur de sa - fille. Causes célèbres. Ce
saint exercice , etc. » Jen'aitiré aucun fruit régime peut être bon au Palais , au Barreau ,
de toutes mes peines.. On dit aussi retirer le mais, hors de-là , il n'est point admis par l'u.
fruit. » Saladin , qui devoit en retirer tout sage: re
le fruit , ( de cette expédition ) fue le seul FÛIE , s. f. [ Fa -ie : ;1 te lon. 2°
2 e muet. ]
qui refusa d'accompagner son oncle. Marin , Petir colombier où l'on nourrit des pigeons
Hist. de Saladin . =
= Faire du fruit , pro- domestiques.
duire des éfets avantageux pour le salut des FUIR , v. n . [ Monosyllabe. ] Malherbe ,
>
aines . » Ce Prédicateur fuit du fruit.» .Cette qui avait l'oreillë bonne , a toujours fait feir
Mission aa fait un -grani fruit , ou beaucoup de deux syllabes , et feit d'une seule .
de fruit dans cette ville. C'est aussi , figu- Misérable qu'il est , se condamne lui même
rément , l'éfer bon ou mauvais d'une cause. A fuir & mourir.
» C'est le fruit de sa piété , de ses soins. » Si le plaisir me fuit , aussi fait le sommeil.
La honte et le repentir sont les fruits or- Il a été suivi par plusieurs Poètes , et aprouvé
dinaires des passions . de Vaugelas Le P.Mourgues prétend , au
FRUITERIE , s. f. FRUITIER > IÈRE
e
> contraire , qu'il est d'une seule syllabe ; ei il
adj. et subst.
er
[ Frui-teri- e , tie , tie- re : 2 e en raporte des exemples de Quinaut , Raciné ,
inuet au ' , éé fer. au 2d , èè moy. et lon . Despreaux, et même de Corneille. = [L'A
au 3. ] Fruiterie est , dans les maisons , cadémie est de ' ce sentiment. La Torche
le lieu où l'on garde le fruit. Fruitier , ière , prétend aussi que cette diphtongue en deux
celui. , celle qui fait métier de vendre du syllabes rend le vers languissant et désagréa
fruit = Adj. Arbre fruitier, qui porte ble , et que deja de son tems( au comence
ment du siècle ) les bons Auteurs le faisaient
du fruit. Jardin fruitier , où il y a beau
coup d'arbres fruitiers. -- On dit aussi monosyllabe. Fuï', participe , est aussi
substantivement , un fruitier. de deux syllabes , suivantMénageet suivant
>
sion du procès. On dit proverbialement , en mettre en fuite les autres , mais je ne crois
jouant sur le mot : il fuit , mais je l'atra- pas qu'on puisse dire s
, e mettre en filite ( soi
perai bien sans courir. Avec le pron.. imême.) » Qu'il ( le Démon ) voie seulement
pers. il présente un beau sens : se fuir soi- le signe de la croix, il se mestra en fuite.
même , chercher à éviter les remords et l'en- P. Berthier. Ilfaut dire ; il prendra la fuite.
nui. » Je vivrai au milieu des remords ... FULMINANT , ANTE , adj. FULMINA-,
Je me craindrai moi - même , et ine filyan : TION , s. f. FULMINER , V. act.et n . [ 3 ". Jon.
>
toujours , je me retrouverai sans cesse. Jér. aux deux premiers , é fer. au dern. nan , nan
Dil. te , na-cion , né. ] Fulminer , c'est en termes
>
Rem.Voltaire fait régir àà ce verbe la pré- de Droit Canon, publier quelques actes avec
position de certaines formalités. » Fulminer des bulles ,
une sentence d'excomunication. = V. ni
Vous chercherez la mort , la mortfuira de vous. Dans le discours familier , s'emporter , in >
Trév. écrivait fuitre. C'était alors une fureur mé-e , mé ] 1 °. Fumée , vapeur épaisse , qui
de inettre partout de doubles consones , et sure des ciruses brûlées ou extrêmemeneíchau.
l'on n'en est pas encore guéri. SI!. Ac- fées par le ſuu . Eumer , jeter de la fuméc.
tion de fuir. » Etre ou mettre en fuite , fuir , kumuine, qui fure. » S'exhaler en fumée .»
ou faire fuir. Prendre la fuite. Figir. Le bois verdfait beaucoup de fumée ; ilfume }
» I.a fuite du vice , de l'ocasion. ==2. beaucoup. » Tison firman::.= 'On dit qu'une
.
Délai , échapatoire , retardement artificieux. chemince, qu'une chambre, etc. fime , lors
» Il ' use de fuites. Toutes ces pros que la fuve au lieu ou sirrir par le tuyau
céd ure s ne son que, fuites. » . Ce que vous entre dans la chambre. 2 °. Fume et fim ?r , se
t
disent aussiesdes vaper:s
dites n'est pas une bone raison :, c'est une corps , qui s'exhalent des
fuite . humid , lorsqu'ils vienent à être échau
FUM F U M 301
fés par o que calıse que ce soit. Au prin- point de fumée sans feu , que les mauvais
temps, ilure des fumées dela
des fuméesde terre ;;onvoit
la terre on voit bruits ont toujours quelque fondement, ( ce
les prés , les marécages fumer. qui n'ese pas toujours vrai ),et qu'il n'y a
3. FUMÉES, au plur . se dit des vapeurs point de feu sans fumée , qu'on ne peut pas
violenie passion.
qu'on croit qui s'élèvent des entrâilles au cer- réussir à cacher une Ne -
veau. » Les fumées du vin , de la mélan- fréquentez pas mauvaise compagnie , si vous
colie . it'y êtespas brillé du feu , vous y serez noirci
4. FUMER , actif , mettre des viandes à la par la fumée , si vous n y perdez pas vos
cheminée, et les y tenir longtems pour les meurs, vous y perdrez votre réputation.
sécher et leur doner un certain goût ,qui plait On dir d'un homme, qui tire parti d'un crédit
au plus grand nombre. » Fumer des langues, qui n'est qu'aparenr , qu'il vend de la fumée ;
du bæuf salé, etc. == C'est aussiprendre du que c'est un vendeur de fumée. — Manger
tabac en fumée. » Fumer du tabac, une pipe son pain à la fumée du rồi , voir prendre aux
de tabac.---- Et neutralement. » Il n'aime alleres des plaisirs , ou faire des profits qu'on
pas à fumer : il a fumétout le jour. ne peut partager.
. FUMER , épandre du fumier sur un
> I'll .· Fumer , figurément et proverbiale
>
champ cultivé. » Fumer un champ une ment , signifie ĉire de mauvaise humeur. »
>
vigne. » Les inondations des Acuves ... pério. Pour la moindre chôje , il fume, ou la tête
diques fument les terres qu'elles submergent. etc.
lui fume, » Il fume de couroux , de colère ,
St. Pierre .
Rem. I. Fumant , suit toujours le nom qu'il FUMERON , s . m . [ 2° e muet. ] Mor
modifie , et rarement ferait- il on bon éfct ,
> ceau de charbon de bois , qui jère encore de
s'il étoit placé devant.. la flamme.
Je le verrai ce Dieu puissant FUMET , s . m . FUMEUR , S. m . Fu
Foudroyer leurs rétes fumantes. MEUX , EÛSE , adj . ( Fumè , meur , mell
mell-zé : 2 ܐ° è moy. au i'r , lon . aux 2 dern . Í
Rouss . er
= ll ne se dit pas tout seuldes persones. On Fumul , est une vapeur , qui s'exhale de ter
dit un homme fumant de colère , mais on ne tains vins et de certaines viandes , et qui
ditpas comme Brebeuf. chatouille l'odorat ec le goût. » Ce vin , ce
LeGent-d'Arme, à ces mots tout fier et tout lapin , cette perdrix a un bon ou un grand
fumant , fumet , un trop grand fumet , a trop de fu
>
Pousse vers l'énemi son coursier écumant. met .. = Fumeur , qui a acoutumé de fumer
On dit aussi des mains d'un meurtrier du tabac , » Un grand fumeur. = Fumeux ,
qu'elles sont fumantes du sang qu'il a versé ; se dit du vin et d'autres liqueurs qui envoient
mais on ne die pas du meurtrier lui-même des fumées , des vapeurs à la tête. » Vin fu >
qu'il est fuinant d'un meurire , * L'audacieux meux : bière fumeuse . ==== * Suivant le Dic ..,.
Joab , qui se montre à David , fumant du de Trév. Il se dit des persones et signifie vif ,
meurtre d'Absalon. Neuville. — Ce grand boaillant. On ne pourrait en ce sens le dire
Orateur dit mieux en un aître endroit. » Une que par métaphore et seulement dans le style
montagne fumante de son sang ( de J. C. ). comique.. - · L'acad. ne le mer pas..
sacrilègement répandu. FUMIER , s . 41. [ Fu - mié : 2e é fer. ] Paille
II. Fumée , entre dans quelques expresó mélée avec la fiente , dont on se sert pour
sions figurées du beau style:. - S'en aller amender les terres. < En style proverbial
en famée , s'évanouir. » Ces grandes espéran- être slit.son fümier , c'est être chez soi. » Il
ces s'en alièrent en fumée. Se repaître de ne faut pas ataquer un homme sur son fumier.
fume'e ; de vaines espérances , ou , de vains » Le coq est bien fort sur son fumier. -- Je
honeurs . » Les choses du monde ne sont suis sur mon fumier , comme toi sur le sien.
que fum.ee , sont vaines er frivoles. » Lors- On dit , dans le même style d'un dissi
qu'on vieni à rééléchir que c'est pour un peu parenr , qu'ilmourra sur un fumier.
de fumée que les Fhilosophes sont capables FUMIGATION , s. f. [ Fum ge -ċion : 1
d'en venir entr'eux à des extrémités si cruel- 1 ° . Action de brûler quelque aromare ou
ks... on est bien tenié de les regarder en quelque liqueur pour en répandre la fumée.
pitié. Palissor. » Les fum gariois sont quelquefois salutai
En style proverbial , on dit qu'il n'y a res.. 2. action d'exposer un corps à la
202 F UN FUR
fumée. oratoire ou poétique , il peut élégaminent le
FUMISTE , s. m. Ouvrier , dont la pro- précéder.» Jusqu'au'funeste port. Thomas.»
> ,
fession est d'empêcher que les cheminées ne Le venin des funestes vapeurs. Delille .
fument. 1
2°. Il ne se dit que des choses : ROUSSEAU
FUNAMBULE , s. m. Ce mot ne se dit l'aplique aux persones.
que par lessavans , pour signifier un danseur La mort expia les crimes
de corde. Il signifie proprement , qui marche
> De vos funesies aïeux ,
sur une corde . Il ne faut pas chicaner les Poètes , mais il
e e
FUNÈBRE , adj. [ 2 ° è moy. 3° e muet . ] ne faut pas imiter en prôse des licences que la
Qui concerne les funérailles. » Ornemens Poésie autorise , et souventmênie nécessite.
honeurs funèbres. Ponipe funèbre. Convoi , FUR. On dit au fur et à mesure , ou à fur er
apareil funèbre. Oraison finèbre. = Fig. et à mesûre , pour dire à mesûre que . Le 1
triste , lugubre ; cri , image funèbre . De fum est employé par les Notaires : lé zd est du :
de me faire chanter : mais je n'ai pas ici ma FURIEUX ' , 1 °. Qui est en furie, » Il est
musique , et je ne sais presque rien par cæur: devenu furieux.» Tigre , lion furieux : lione
>
MARIN , l'Amante Ingénué. » Cette fureur furieûse.. = S. m. » Doner des armes à un fu-
de grossir: indiscrèrement les volumes est rieux . » Ce sont des furieux. » C'est une
comune à tous les Éditeurs. Sabat. Trois furieûse. = -2°. Véhément , impétueux , en
siècles , etc. parlant des chôies : '» Venus furieux ; fuo”,
Furibond , furieux , sujer à de grands rieûse tempête ; Furieux combar", furiellse
eniportemens de colère. » Il arriva tout furis ataque. -3 °. Excessif, extraordinaire en
bond : = Si m . » C'est un füribond . 11 son genre. » Un furieux'mangeur ; un furieux
n'est pas da beau style. Il est excellent pour coup , une furieứse dépense. En ce sens ,
le style badin ou critique.» Nos jeunes Poètes il REM
précèdetoujoursle substantif.
. 1 °. Furieux, est fort célébré dans le
sont de petits füribonds , qui reçoivent avec
indignation les conseils les plus ' sages. Ann. jargon moderne. » En bien et en mal ils
Liti. -
L'Auteur ou le Rédacteur ontmis le escaladene tous les superlatifs ; ils sont com
mor en italique . blés , enchantés , furieux à propûs de rien ..
Furieur ; furibon:1.. ( Synon . ) Le ret dénote Coyer. = C'est aussi une mauvaise habi
particulièrement l'acte de fureur,ou l'accès de tude d'employer à tout propôs furieux, pour
>
qu'augmenter leurs demandes. Hist. des St. volantes. Fusées à serpentaux, = ;'. En
- Lerégimede l'infinitif s’emploie quand le termes d'Horlogerie , petit cône canelé, au
> >
verbe régi se raporte au sujet de la phrase ; lo tour duquel tourne la chaîne d'une montre.
régime du subjonctif , quand il ne s'y raporte FUSELIER. Voy. FUSILIER.
pas.
FUSIBILITÉ , s. fém . FUSIBLE , adj.
Mettre des armes entre les mains d'un fu- [ Fuzibilité , zible. ] Fasible , qui peut être
rieux , c’est figurémene , doner à un méchant fondu, Fusibilité, qualité de ce qui
homme ou à un fou des chôses dont il abu- sible. Tous les métaux sont fusibles.est» La
fu
sera four mal faire , et pour nuire aux aîtres fusibilité de l'or et de l'argent.
et à lui -inêine . - Cette expression peut être FUSIL , s. m . FUSILIER , s . m . FUSIL
>
employée dans tous les styles , inais avec pré- LER , v. act. ( Fuzi, zi- lié , zi- glié : mouillez .
caution , dans le style soutenu . les ll au ; *:. }) Fus il est , 1 ° . Une perite pièce
FURIEÛSEMENT, avec furie . Il est peu usité d'acier , avec laquelle on bat un câillou pour
>
en ce sens , ou pour mieux dire , il ne l'est en tirer du feu. » Pierre à fusil, batire le
point du tout. Excessivement : » Furiel- fusil. = 2. La pièce d acier qui cou.
sein ?nt grand , riche , laid , laide . » Il ment vre le bassinet de cortaines armes à feu . »
furieû semene. — On peut dire que plusieurs Fusil de pistolet, d'arquebuise. = 3 °. L'ar
sont furi et is em en t am at eu rs de fu ri eu x et qu cb ûs e el le-mêm e , qu an d cl le est à fusil.
furieusement : ils les ont sans cesse à la bou . » Il le tua d'un coup de fusil.
che. C'est une mauvaise habitude . REM . Richelet met fusil ou fisi ; mais
FURONCLE , s. m ). Fleginon enflamé et on écrit toujours fusil , quoiqu'on ne pro
douloureux , qui se termine par un abscês . nonce jamais l'I,
FUSILIER , soldat qui a pour arme un
On l'apèle vulgairement clou . >
FURTIF , IVE , adj. FURTIVEMENT , adv, fusil. Il ne se se dit
dicque de l'infanterie.» Com
[ 1'f finale se prononce , l’i est long devanıl'e pagnie de fusiliers.
>
muer. ] Furtif , qui se faic en cachette , à la Rem . L'Acad. ne disait dabord que fue
dérobée. == Suivanc La Touche , il ne se dit selier : elle a dit ensuite fusilier. = Rich.
guère qu'en Poésie et dans les phrases suivan- écrit l'un et l'autre , et dit : prononcez fu.
tes : entrer d'un pâs furtifes,. de furtiv
furtif es silier. Il yaut donc mieux qu'on l'écrive de
amours , des ailladpås
es flreiv L'Acad. lą sorte ; et dâilleurs , fusil, d'où il dérive ,
done les deux derniers exeır.ples sans remar doit le faire préférer. 5. Ménage voulais
= Au masu . il suit toujours : au féin . qu’on dît fuselier des soldats , et fusilier
que. des ouvriers ; mais on dit toujours le dernier
il peut précéder,
FURTIVEMENT , à la dérobée. » Entrer dans quelque sens qu'on prène ce mot.
furtivement. -- Il est plus de la prộse que de FUSILLER , tuer à coups de fusil un sol
haute poésie.
la FUSEAU е
dat condamné à être pâssé par les armes. »
, s. m . FUSÉE , s . f. [ Fuze , 2 On a fusillé trois déserteurs.
FUSION , s. f. [ Fu -zior .) Fonte , ܐli
le fiseaux : fuze -e !
dout . au sing. lon. au plur.
2° é fer, ef long ) Fuse , est un petit ins- quéfaction . » La fusion desmétaux. » Mettre )
qui est reliée. = Fucâille se prend aussi col- charme des hommes futiles. Ibid .
lectivement , poursignifier une grande quan FUTUR , ÛRE , adj . [ 2° lon . au second.]
rité de concaux , Qui est à venir . - Suivant Vaugelas
FUTAINE , . f. [ Futène : 2° è moy. 3° çet adjectif est plus de la Poésie que de la
e muer. ) Sorte d'érofe de coton .
:
e
bonne prôse ; ei il n'y a que les Notaires
FUTÉ , ÉE , adj.[ 2° é fer. long au fém . ] qui s'en servent : les futurs époux , les fua
Fin , rusé. » Il est bien fucé : elle est bien turs conjoints , etc.>Mais le P. Bouhours a
futée. Il est du style familier. = -= On dit , fort bien remarqué qu'on dit : les présages
proverbialement
futé compère
, fusé merle , futé matois , de sa grandeur fucire , les biens de la vie
. futûre ; qu'il y a plusicurs autres endroits
FUTILE , adj . masc . et fém . FUTILITÉ , où on peut l'employer , et qu qu'il est bon
s. fém . Frivole ; frivolité : » Rais ons , dis-
Raisons en prôse comme en vers. = Ce qui est par
cours futiles . » La futilité de ce raisone- ' ticulier aux Notaires , et au style familier
ment. Ce livre n'est plein que de furilirés. et plaisant , c'est de l'employer substanti
Rem . Ces mots ne sont pas anciens dans vement : le futur, la futüre.
Tom . II. Qa
F U T FUT
306
Furile peut se placer devant ou après le etc. dit qu'il faut tenir le milieu entre ferox
substantif', au choix de 1 Orateur ; guidé etfrais. Il se trompe , dit La Tou hé , le
par l'orcille et le goût. Futire vie . , par est entièrement fermé , suivant la nature du
>
exemple, ne serait pas suportable : ;les fito ñ , qui est de rendre fermé l'e qui précéde.
tûres races ne vaudrait guère mieux. 2 Dans les verbes de la 1" conjugaison ,
Mais si ce qu'aujourd'hui j'écris sans impostures, l’e pénultième du futur est un e muel; je
Vainquant la nuit des temps , passe aux races fu mangerai , tu aimºras ; il passera , etc. Quel
lures.
quefois cet e muet est précédé d'une voyelle
Gresset. ou diphcongue ; il sacrifiera , vous oublierez ,
t , les pré j'avouerai , tu essuie ras , etc. Alors l'e muet
On peut dire assez indifé remmen t dans la prynoncia
sages de sa futire grandeur , ou de sa gran- se perd ordina iremen
deur fucire. tion , et l'on prononce , il sacrifira , vous
FUTUR , s. masc . Tenis des verbes , qui oublirez , j'avoirui , tu essaírus ,etc. En voici
expriine les chồses à venir. Je frui , je quelques exemples chez les Poètes. Corneille:
>
dirai , vous ‘ir?, il revien.ira. » Nos corps Son sang criera vengeance .
ressusciteront au dernier jour . I. Ce
Que ne publieront point l'erreur et l'imposture !
temps n'a aucune dificulté. Il est à remar Je n'oublierai jamais , etc.
quer seulenient que les étrangers s'en ser
yent quelquefois au lieu du présent du sub- Racine:
jonctif , Ils disent , par exemple : » Je ne Qu'il s'essaira sur vous à combatre pour eux.
crois pas que le Roi " fera la campagne , au Androm.
lieu de,
bles fisse la campagne.
assurément, Ilsdans
puisqu'on dit sont l'afirma-
excusa Que tout autre que lui me paierait de sa tête.
Britan,
tive , je crois qu'ilfr.l. Ils ignorent seule
ment que dans la phrase négative, le futur Avant la fin du jour vous me justifierez.
Beren.
se change en présent du subjonctif après
certains verbes. Je ne crois pas qu'il viène , vous louerez mon silence . Ibid .
et non pas , qu'il vien.Ira. Lorsque le sens Tu le nierois en vain. Baiaz.
est interrogatif , on peutmettre l'un et l'au- Je l'avouerai pourtant . Athalie .
le ez vous
tre : : croy
dra est qu'i viènele, meille
pourtl' ant ou qu'iur,l *vien
il Parmi ces exemples , il y en a trois qui re
est plus étonant que le Gazetier de Leyde , gardent le conditionel présent , qui est dans
qui doit savoir sa langue ,, ait fait une faûté le même câs.
39. On se sert souvent du présent pour
si grossière
p.issera rien. »de Ilconsidérable , etc.t» qu'il
n'est pas aparen se exprimer un futur : je réviens sur mes pas,
Il n'est
pas probable que l'administration actuelle je suis à vous dans l'instant , où allez-vous
voudra s'y oposer. — Il faut dire , qu'il se ce soir ? etc. c . à d . je revien 'rii , je serai,
On se sert même tou.
passe ; que l'administration veuille , etc. où irez-vous ? etc.
Rem . 1° . Plusieurs prononcent l'e qui est jours du présent après la particule si : je le
à la dernière syllabe des futurs , comme s'il ferai , si je puis. Le prétérit composé
ou indéfini s'emploie aussi souvent pour le
>
étaitferè.
pas je ferai:
ouvertLes; Poères pron . rimer
le font et non
feré, avec des futur. » Avez- vous bientôt acheva ? pour ,
noms terminés en ré.
aurez -vous , etc. j'ai fait dans un moinent,
Pour moi j'obéirai , au lieu de j'aurai fait , erc .
Aux ennuis de l'exil mon cœur est préparé. 4º. Le présent de l'infinitif , précédé des
Gresset. sa
verbes promettre , esperer , compter , 527
Quelques-uns l'écrivent avec un y feray , ten ?re, menacer , etc. dsigre un futur. » Il
et prononcent fereï : d’aútres enfin y ajou- promei de venir , c. à d . qu'il viendra. » Il
on ",
teni un a ferèk , et ils confondent le futur espère vous contenter , c. à d . qu'il vous
avec le conditionel , je firiis. Pour contendera , etc.
la seconde persone du pluriel , il y a des sº . Le falur simple a la signification de
gens qui prononcent aussi mal à propos l’e l'impératit, quand il exprime un corande
nse rez
ouvert , vous ferez , vous direz Comune meni ou une défe . „ Vous aime Dieu
>
fira is , dira is. L'Au teur des Réfl exio ns , de tout votr e cæur . : Vous ne ment irez pas
FU Y G. 307 .
c'est- à -dire > aimez Dieu, ne mente?' p.is. pas le confondre avec leur ge, fi, qu'ils:
09. ! l y a un rour de phrase a'siz parti-, prononcent comme s'il était écrit dge , dgi.
culier , où lc fitur se place à la tête de la = Quand il faut prononcer le g devant
phrase devant son noininauif ( yai relarit).' a , o , u , comme on le prononce devant e
Crora qui voudra 19istorien C.prolin ; eti , on met une entre le g et ces vovel
et quelques autres Ecrivains , qui font aussi les : mangea , geolier , gageure. Alors le esc
>
j'aurai fini mes ataires , je vous irai voir . qu'il a devant 2,0 , 1 , on met un -u après
Dans cette phrase , la fin de mes a faires est le g , guérir , gl épe , guimpe. Mais cet u
glépe
encore à venir , mais je la marque comme est muet , et ne se prononce point : ghori ,
4à
pâsiée l'égard de ma visite , qui est aussi gh’pe , gheinpe. 2 °. Le g devánt n a un son
à venir. -
Ce futur passé s'exprime par particulier , qui répond au n des Espagnols.
le futur des auxiliaires avo'r ou être , ci le Magnanime, règre , dignité , ignorance. C'est
participe passif du verbe. Il se mer ordi- comme si l'on écrivait ma - ignanime , reigne ,
nairement après dès que , aussitôt que , après etc. mais cet i ajouté n'exprime pas encore
que , lors que , quand et autres conjonctions tout le son de ce g mouillé : il faut l'en
semblables. » Dès que j'aurizi dîne'; dès que tendre prononcer. = Les Allemands n'ont
je srži arrivé , j'irai vous voir . » Couchez- point de son pareil dans leur langue , mais
vous aussirôt que vous aurez soupé. le mot Anglais minion , l'Italien gradagrare ,
III. Il y a un 3® futur , qu'on peut ape : l'Espagnol dona l’expriment parfaitement. =
ler , antérieur sur-composé, et dont l'usage Toutes les prononciations du g se trouvent
est assez râre. Ex . » Il sera sans doute sor- renfermées dans le mot gignage. On y trouve
ti , dès qu'il aura èu achavé sa leetre. Ce le son du g rude dans la 1 syllabe gl ,
temps est composé du futur antérieur du v . le son du g doux dans la dernière g?, et le
Qynir etdu participe d'un autre verbe . son du gn mouillé dans la 2dº gra..
FUYARD , s . m : [ On ne pron. jarnais le * Quelques Gramairiens disent , et nous l'a
d. ] Soldat qui s'enfuit du combat. Il se dit vons dit nous - meines dans le Dict . Gram .
ordinairement au pluriel . » Poursuivre les que dans signer , assignès on ne fait pas
fuyards. Rallier les fuyards. = Adj. Adj. » . sentir le g , et qu'on prononce sine' , assiné.
Animaux f.xyaris , troupes fuyardes. Mi. de Wailly croit que cette prononciation
est vicieúse et il s'apuye de l'autorité de
l'Acad. qui dit dans son Dicuonaire , que
le g ne se prononce pas dans signet , ruban
qui est dans un livre et ne fait pas la
G même remarque pour signer et cssigner. " )
gabier : c'est le son de l'; consone. Le par un g ) et ont peut les réduires ceux
son du 8 rude se trouvé chez les Allemans ci. Jo : g, étang , rang , sang , long ,à ving',
dans gube , chez les Anglais dans give, chez doige, legs , coing , poing , bourg. Le der
و
les Italiens dans godere , chez les Espagnols nier est le seul où le g se prononce come
dans goder,. — Pour le g doux , ces peuples le c final ,, ou le k : bourk ': encôre ne se
n'ont aucun son aprochant dans leur langue , prononce -t-il pas dans son composé faza,
et ils ont besoin de l'entendre prononcer bourg. Dans étang , il ne se proronce ja
pour comprendre ce que c'est. Les Italiens , mais , même deyant les voyelles . Oa ne le
e particulier , doivent prendre garde à ne fait presque pas sentir dans ring ;et quant aux
Q q2
308 G A C GAG
mors 'sang et long , on ne les prononce que quide. » Le dégel cause bien du gîchis, an
quand le 1er est suivi d'un adjectit , er le grand gâchis ,
2d d'un substanrif començant par une vo- GADOUARD , s. m. GADOûE , s. f.[ 2°
yelle : alors , il prend le son du k ; sang . lon . au 2d. şa -dou-ar , g1 -doll -e. ) Gadoue,
échaufe ; long éré : proiy san -kéchofe , lon- matière fécale qu'on tire d une fosse d'ai
kéré. Il a ce même son dans la 1 " syllabe de sance. Gadouard , celui qui la tire ec la
gangrène , qu’on prononce kingrèze. transporte .
Dans vingt , doigi , logs , poing , il ne s'y > GAFFE ou Gafe , s . f. GAFFER , v. a.
er
.
prononce en aucune ocasion , et il y est par. Le 1 ' ' se dit d'une perche avec un croc de
faitement oiseux . L'Abé Regnier Desmarais fer à deux branches , dont l'une est droite
y ajoute loing , qu'on écrivait de son reinps er l'aûrre courbe. Le 2d se dir de l'action
avec un 8 .
er
d'acrocher avec une gafe.
GABARI >, ou GABARIT , S. m . [ Lees GAGE , s . m . GAGER V. a . et m . GA
est le meilleur : car , puisque le e ne se pro- GEUR , EÛSE , S. m . et f. GAGEURE > S. for
nonce jamais , pourquoi l'écrire ? ) C'est [ Gaje, je , jeur , jei -ze , jûre :: 2' emuet
>
proprement , le modèle de construction d'un au I
er
, é fer. au 2d , lon. aux 3. derniers . ]
vaisseau . » Le gabari d'un vaisseau, » Un Gage , est, t °.ce qu'on met entre les mains
navire d'un tel gibari. Dans les ports de quelqu'un , pour sûreté d'une dette. »»
de mer , où ce mot est fort conu , on l'em- Meccre en gage , prendre en gage. Doner ,
>
ploie figurement. On dira d'un bureau laisser , prendre desgages. Prérer sur gages ..
>
d'une comode , etc. qu'ils sont d'un joli 2º. Assurance , preuve : » Gage de l'a
gabari. Dans les autres villes , et sur- tout mitié de la fidélité. = 3°. Ce que l'on
dans la capitale , on trouverait cette méta- dépôse en main tierce , pour être doné à ce-
phore ridicule , et plusieurs ne la compren- lui en faveur de qui est la vérité ou la jus
drai ent pas. tice , dans une contestation privée. » Met
GABÁTINE , s. f. Il ne se dit que dans tonsdes gages entre les mains de quelqu'un ..
biale , doner de la gaba
proverer
eette phrase Tromp Au pluriel , Salaire des domesti
rine à . , en faire acroire. & ques . » Gâgner de gros gages. Etre aux
GABELER , v . act. GABELEUR giges de , etc. =
s . in . j . Le payement que .
le
GABELLE s. f. [ 2° e muet aux 2 prem. ė Roi done, aux Oficiers de sa Maison, de
1
bion , bio -né.] Gabion est une espèce de pa- style. Rousseau l'a employé au fig: mais c'est
nier qu'on remplit de terre , et dont on se dans un style demi-marotique. Il dit de la
sert dans les sièges pour couvrir les travail. raison .
leurs , les soldats , cic . Faire , dresser , rem C'est un sophiste qui nous joue ,
plir , poser des g bions. Gabioner , Un vil coinplaisant , qui se loue
9
1
couvrir avec des gabions. A tous les fous de l'univers ,
те e
GÂCHE , . f. fire lon . 2° e muer. ] Pièce Qui, s'habillant du nom de sages ,
de fer percée > dans laquelle entre le pêne. La richent sans cesse à leurs gages ,
Pour autoriser leurs travers.
d'une serrure.
GÂCHER , v. a GACHEUX , EÛSE , adj.
3
Laisser en grige , et laisser pour gage ,
GÂChis , s. m . [ Gå he', hú , cheil- , chi.] ont des sens diférens. L'un se dis' , quand on
Gå her , détremper , illayor , en parlax du veut retirer dans la suite le gage , en payant
nd
la somme empruntée ; l'antre , qua on
>
qu’un sur une contestacion , que celui des perdans. On ne dit pas , un gegnant, mais
deux qui sera condamné payera à l'autre une un des gagnans. = 'Quelques Auteurs l'one
telle somme. Il est actif. » Je gigerais vingt employé adjectivement dans le sens de sés
pistoles
>
cela est
, que, etc. ou neutre : je gage que duisant, insinuant. » Dom Sanche étoit d'un
Giger avec ou contre quelqu'un. caractère fier . . Mais quand il vouloir
. »
= On dit proverbialeme:t , je gage ma il étoit gagnant. P. d'Orl. » Toujours gaz
yie>ou ma tête à couper , et quelquefois gnant , toujours bon. i'. Breloneau: » Un air
on répond : c'est la gigeure d'un fou. =- modeste , afable , gracieux et gagnant. Let.
>
11 régit de et l'infinitif , ou la conjonction Édif. Cet adjectif n'est pas admis par
que avec 1 indicatif : Je zage de le faire , l'usage.
ou que je le ferai. Mme. de Sév . l’emploie GAGNE. Il ne se dit pas tout seul, mais
fore plaisamment, » Vous voudriez que Pau- il se joint à d'autres mors , avec lesquels il
line fût parfaite. Avoit-elle
a sortir du couvent ?
gagé de l'être
2. Doner des
forme des substantifs ; tous du genre masc.
- Gagne- Denier , Porie - faix Porteur
gages. » Je l'ai gagépour cela . d'eau , etc. Gagne-pain , ce qui fait sub
>
GAGEURqui
gage ,
, GAGEÜ SE , celui , celle qui sister quelqu'un , ce qui lui fait gagner sa vie.
dans l'habitude gâgne-pain.
souvent. » Le Gagears, laGagdise.o»rgest »Remouleue",comune,
C'est Gágne-
dont le métierrespet abler
ingrand sugeur, une grande gageuse.
> dans les rues , pour émoudre des couteaux ,
GAGEÛRE ,, est r °. Promesse que les per- des ciseaux , etc. re
sones , qui gagene , se font réciproquement GÂGNER , V. act. [ " lon . Mouillez le
de payer ce dont elles convienent. Faire une & devant l'n . ] 1 °. Faire un gain , tirer un
gageure. Faire gageure , ou la gageure que , profit. » . Un bon Ouvrier gágne quarante ou
etc. Perdre une gageure ou la gageure. cinquante sous par jour. » Il a beaucoup
2º. La chose gagée. » Voilà la gageure que gagné dans le comerce , au jeu , etc. » Gá
je vous dois : Payez-moi ma gageure . Sig sa vie à filer , etc. - 2º. Avec
ner la
Soutenir la gageire , c'est persévérer dans prép. sur : obtenir quelque chose de quel
>
une entreprise ,dans une opinion où l'on s'est qu'un par persuasion ou par prière , etc. »
engagé. Cette expression n'est que du st. fam . Je n'ai rien pu gagner sur lui . » Gagnez cela
» On ne eroic pas que la place ( de Philis- sur vous , faites- vous cette violence. „ Dans
bourg ) dure long tems. Le Gouverneur , et l'observation de la ( Loi de Dieu ) il faut à
celui qui comandoir à sa place étant pris et toute heure., prendre et gágirer sur soi , pour
0
mort , on espère que persone ne voudra sou- lui être fidèle . Segaud . 3i°. Figurément's
tenir une si mauvaise gageure. Sév . Cela Aquérir : » gagner le cœur , l'amitié , l'ateco
est excellent dans une lettre ,> mais dans un tion , l'estime , les bones grâces , les sutra
> >
sermon , l'expression est trop familière. » A ges , les voix . » Gágner les âiues à Dieu , 19
l'exception de deux ou trois malheureux Gágner quelqu'un à la Religion , à l'État.
qui sont regardés comme les héros du li. • Mériter, » Si j'ai quelque avan.
310 G A G GAT
tage , je l'ai bien gagné. jº. Corrom- dans ce sens li. On ne dit pas- srustant gel
Parve Prer un comb 11. l'Ac17. a rouva lacritique
: » Il gigni se's gardes. = 6 °. Parve.
prc.
nir. » Gigner le grand cherrin , le gite , le de S.udiri
logis. * La gangrène a g- gné le dedans. » , qui ava t'ra, is din; le Cid.
>
Gagner du temps. --- L'Acad . dit aussi : 5.Cágner ses Pâques , est un gasconisme.
o
Gågrzer temps ,; dans cette 2dº . acception ; On dit , gon'r les Indulgencis , ei fuire
mais , gigier die
> temps , est plus conforme ses Paques. Gisc . Corr.
>
usité que le 2d', présente lide de la gaieté , se dit au propre , comme aussi le guin du
jointe à celle de la boufoncrie. » Un propôs combat , ei on le dit au figure de l'heureux
succès d'une afaire . = Guin de cause , se
gaillard est toujours
pas toujours guillard gui, Beauzee
: un propôs
, syngái. n'est dit proprement des proces et figurément des
Cette remarque n'est juste qu'en parlant des disputes .
gillar GAČNE ,s. f. GAINIER , s. m. [ Ghine ,
discours libre.gaillari,
: conse » Il y a chanson
e
de un peu
ܕ dans ce livredes nié : " * ê ouv.et long : 2° e muet au 1" é
endroits on peu trop grillar./s. Bussi-Ra- fer. au 2d
20 : l'Acad. écrit ces deux mots sans
BUTIN. Mais en parlant des persones , giile accent. ) Étui de couteau . Faiseur de gaînes.
bir anonce une gaité extrême , mais l'idée GALA , s . m . Au propre , c'est un mot de
>
de boufonerie n'yest pas toujours atachée. gazettes : dans plusieurs cours,ilsignifie , fête ,
I'road le desinit , joyeux avecdémonstra- réjouissance. On le dit par extension dans le
tion, » Il est toujoursgaill.rid : ila l'humeur style badin desfestins chez lesparticuliers. »
gaillarde. = 2". Il signifie quelquefois éva- ll y a auſsurd'hui grunty ila chez Mr. un tel.
poré.» Il est un peu grillird .
) 3 °. Qui » Pour ce gila champetre ( de la Rosière ) il
est entre deux vins . » Il sortit de ce festin faut quantité de fans, de fromages , du pain
>
peine de ceux , qui sont condamnés å ramer ne prononce point l's. ] Logement qui est
sur les galères. » Condamner aux galères. = au plus haut étage de la maison. » Etre loge
Par extension , on le dit d'aîtres châtimens , > au galeras. Par extension , logement
où les condamnés sont mis à la chaine , et paứvre et mal en ordre . » Il est logé dans un
employés aux travaux publics. On ne fusille vrai gileras. e
plus les déserteurs , on les condamne auxga- GALETTE , s . f [ Galète : 2° è moy . 3° c
>
leres de terre. muet. ] Espèce de gâteau plat . Dans
| On die , proverbialement, vogle la galère, quelques villes maritimes, on done ce nom
arrivera ce qui pourra. » Nous avons besoin au biscuit.
de quelque évènement , comıne vous dites , GALEUX , EÛSE , adj. [ Ga -lell, lell -ze :
»„ Chien gileux. Bre
aux dépends de qui il apartiendra . Puisque 2. lon. ) Qui a la gale. BRE
ce ne peut-être
- la mort de M. de Turenne, bis gileúse. BIS
Voy. Brebis = On dit ,
vogue la galère. Sév. Qu'aloit- il fuire proverbialement, qui se sent gileux , qu'il
dans cette gılère ? Pourquoi alait -il là ? se grille , ou qui se s?n? morveux , qu'il se >
Pourquoi faisait- il cela? On doit cette expres- morche , quand quelqu'un se plaine de ce
sion à Molière , .qui l'a employée dans les que l'on l'acuse sourdement, de ce dont il
>
se dit d'un grand vaisseau qu'on emploie à val , et du cavalier. » Ce cheval galope bien ,
faire le voyage d'Espagne aux Indes occiden- sur le bon pied. » Ils ont galopé deux heures
tales; le 2d , d'uneespèce de petite galère. = durant. = Viact. » Galoper un cheval, le
=
construction propre de la langue française ; le dit par extension et par mépris , comme po
on dit : il vient de faire ; il va venir , sont liçon , d'un homme de néano.
des gallicismes. = 2°. Façon de parler pro- GALVAUDER , v. act. [ Galvo.lé: 2 dout.
pre de la langue française , transportée dans Devant l'e muer, elle est longue, il galvaú.
une autre langue. » Cette traduction est pleine de , galvaúdera .]] C'est en st. famil. maltrai
de gallicismes. ter quelqu'un de paroles avec aigreur , ou
GALOCHE , s. f. Chaussûre de cuir 9, hauteur.
avec
qu'on porte par dessous les souliers , pour se GAMBADE , s. f. į Ganbade : dero. e
garantir de l'humidité. En style prover- muer. ] Espèce de saut sans art et sans caden
bial , menton de galoche , menton long, pointu ce. » Faire une gambade , des gambades. =
et recourbé. Fig. ( st. famil.) mauvaise défaite, lorsqu'on
GALON , s. m . GALÓNNER , ou
с Ou GALO- substitúe une mauvaise plaisanterie à une ré
NER , v. act. [ 3º é fer. au 2d . ] Galon , est ponse satisfaisante, » M.de M... ne sait com
un tissu d'or , d'argent, de soie , de'fil , de ment s'échaper : il se tire d'afaire par une
laine , etc. qui a plus de corps qu'un simple gambade. J.J. Rouss. = Payer enmonoic
ruban. » Habic chamarré de Galon. = Ga- de singe , en gambades. L'origine de cette
loner , orner ou border de galon . » Galoner expression proverbiale est , dans la coutume
un habit . = Il se dit surtout adjectivement anciène, d'exempter les bateleurs du péage,
au participe , et des habits et des persones. » lorsqu'ils faisaient danser leur singe devant le
Habit galoné , homme tout galoné. péager.
GALOP , s. m. GALOPADE, s. f. Galo-
er
GAMBADER , v. n . Ganbadé : itelon.
PER , V. 11. ( Dans le " lep ne se prononce 33e ée fer .] Faire des gambades, » Il gambade
jamais .] Galop , est l'alûre d'un cheval qui sans cesse.. te
court. » Le petit , le grand galop. » Alerle GAMBILLER , v. n. [ Ganbi-glié : 1
)
galop : mettre un cheval au galop; revenir lon, mouillez les ll. ] Frétiller , Lemuer sans
>
GAN GAR رو
cesse les jambes , comme font les enfans. ressent pas de remords. On dit aussi d'un mé
GAMELLE , s. f. ( Gamèle : 2° è moy. 3 ° chant homme que c'est une conscience g.u
e muer. ] Écuelle de bois fort grande , ou l'on grense. re
mec la portion d'un certain nombre de soldats GANSE , s. f.. [ .1
. " lon . 2° e muer. Le
ou de matelots. » Être ou m.inger à la ga- Rich. Port. renvoie à Gance , et préfère celui
melle' , manger avec les soldats ou les ma- ci . ] Cordonet d'or , d'argent , de soie , dont
telots. on se sert pour atacher quelque chôse. On s'en
GAMME ou GAME , s. f. Table conte- sert aussi comme de boutonière. Ganse
nant lesnotes de musique , disposées suivant de Diamans , boutonière faite en forme de
leur ordre naturel. » Aprendre , savoir la ganse, et garnie de diamans.
gamme. » Il ne sait encore que la gume. » GANT, s . in . [ Il est long : le t ne s'y
Sortir de gime . = Ce mor fournit à quel- prononce jainais. Plusieurs , d'après Richelet ,
ques expressions proverbiales. — Chanter àà écrivent gans au pluriel sans i. ] Chaussûre
quelqu'un sa game, le quereller. - Changer de la main , divisée en cinq , pour y faire
de gene , de conduite , de mesure . -Etre entrer les cinq doigts et le reste de la main .
hors de gime , ne savoir plus où l'on en est. On l'emploie ordinairement au pluriel .
Metere quelqu'un horsde game, le dé- » Porter des gans. » Mettre , ôter ses gans.
concerter , le réduire à ne plus savoir que » Une paire de gans.
> On dit dans le style
répondre . familier , souple comme un gint, » Il faisait
GANACHE , s. f. La machoire inférieure le fier , le murin ; cette afaire , ces menaces
du cheval . Être chargé de ginach ! , ou avoir l'ont rendu souple comme un gint. -- Avoir
la ganache pesante , se dit , au propre, d'un les gens d'une chôse , en avoir les prémi
cheval , qui a l'os de la machoire inférieure ces. — N'en avoir pas les gans , ou la paire
fort grôs et revétu de beaucoup de chair , et de gans , n'être pas le premier à anoncer une
qu figuré ( style plaisant et critique ) d'un nouvelle ,à proposer une idée.
homme , qui a l'esprit pesant . — On dic GANTELET , s . m . [ Gantele : , " lon . re
aussi : „ Cet homme est une ganzche. 2 e muet , 3 ° è moy. le t ne se prononce pas. ]
GANCE , voy. GANSE . Gant couvert de lames de fer , faisant partie
GANGRÉNE, s. f. [ Quelques Auteurs de l'armûre d'un homme armé de toutes
écrive ne comme on prononce cangrène. Le pièces.
Rich. Port, renvoie du zer au 2d . Vau- GANTER , v. act. Mettre des gants. » »
gelas voulait qu'on écrivit gangreine, etqu'on Voilà des gants qu'on ne sauroit ganter. » Se
prononçât cangrène : mais l’i était là fort inu- ganter. V. n. Des ganes , qui gantent
tile : on l'a suprimé. ] Au propre,mortifica- bien, qui sont de mesûre à la main .
>
fer. qu :"",lon. aux 2 aútres : devant la syll. une plante ,dont la racinesert àteindre en
fém. le muet se change en è moy. Il se gan- rouge.Garancer , c'est teindre en garance.
grène , se gangrènera. ] Se gangrener , c'est · GARANT , ANTE , s. m. er f. GARAN.
.
manière à empêcher l'impression , qui se- qu'il était plus naturel d'écrire g ?rson de girs
roit nuisible , garantit : ce qui assiste ou que garçon de garce : on auroit évité d'em
>
prémunit contre quelque danger funeste , ployer la cédille , qui eſt une lettre étran
qui pourroit survenir , préserve : ce qui gère à notre Langue. ] M. Retif dit fou
délivre d'un grand péril , suứve. » Les vêu jours garson , perit-garson . 1 °. Enfant måle:
temens, qui vous couvrent , vous garantis- » Il a six girçons et quatre filles . » Elle
sent des injûres du tems : les gens armés , est accouchée d'un beau garçon . = En Pro
qui vous acompagnent, vous préservent de vence on dic enfunt , en ce sens. Voy. En
l'ataque des voleurs : la. natúre vigouretise fant , nº . 2°.. –On
— dit aussi jeune homme
encôre et des remèdes , qui la secondent. pour garçon , qui n'est pas marié. Voy.JEUNE.
vous souvenit d'une maladie . On est Rem . nº. 4° . à la fin. = 2 ° . Célibaraire. »
garanti par la résistance on est pré. Il veut mourir garçon ; » ởieux garçon .
servé par la vigilance on est sauvé Faire vie de girçon ; mener une vie de gar
par les secours , etc. Roub . Synon. gon , se dit d'un homme, qui n'est assujéti à
Garantie a aussi deux significations : aucun devoir.
devoir. = : 3 °. Populairement , valer,.
s '. obligation de garantir.. » Acte de ga- qui ne porte point de livrées.» Apelezle garçon.
rantie.= 2°. Dédomagenientauquelons'oblige. = 4° . Chezles ouvriers , celui qui travaille
» Être tenu à la garantie , s'obliger à garan: chez un -Maitr
- Maîtree ; garçon;
garçon tailleur, cordo
tie. nier , péruquier. Sj. Brave garçon ,Enea
Rema 1'.. Autrefois. on disait prendre à gì- parlani d'un Soldat , brave homme.
rant. La Fontaine l'a dit dans la Fâble de style familier , glant homme . » Vous êtes
ta Fortune et du jeune enfant . un brave gurron >, d'être venu nous voir. C'ese
Elle est prise à garant de toutes aventures : le propós d'une grande familiarité. Voy.
Est - on set , étourdi, prend- on mal ses mesures, Mauvais .. - Ironiquement , beau ou joli
.
On pense en être quitie en acusant le Sorr. girçon , homme qui a fait quelque sorise»
>
Bref, la fortune a toujours cort. qui s'est ennivré , etc. » Vous étes un joligipe
Sur quoi Vaugelas fait cette remarque , qu'on fon : » Il s'est fait beau girçor , etc.
doit dire : je vous prends tous à garant, et non. GARÇONIERE , s. £. Termebaset popus
AR GAR 317
laire. ) ده
Ciascondermi les garçons. » C'est garde
qui conduisent les aveugles : Jeme suispris
UNE 8 onden , dit - il , comme ils s'arrêtent à certaines
* GIẢD. Suivant Richelet , on dit , dans portes , etc. En Provence , plusieurs disent
le familier , Dieu vous gird > Dieu vous comme Montagne : je ne me suis pas pris
conserve. Gard est-là pour garde. Cetre ex- garde de lui ; il ne s'en est pas pris garde,
pression n'est plus d'usage que chez le peu- pour dire , je ne l'ai pas apperçu ; il n'y
ple. à pas fait atention . = Prendre garde,
GARDE , s. f. er m . GARDER
ег
> v. act. régit aussi le Subjonctif précédé de que et
[ 2° e muer au é fer. au 2d. ſ Garde de ne, » Je l'avais souvent averti de prendre
est fém . quand il exprime l'action de garder, garde que ses débauches ne lui alirassent
-
et une femme qui garde et soigne un ma- quelque grand malheur. - ll est à remarquer
lade ; il est mis . quand il signiñe celui qui que ce régime du Subjonctif , s’emploie quand
>
garde , et surtout ceux qui sont préposés à le Verbe régi ne se raporte pas au sujet ( au
fa garide du Roi. » Un garde du corps ,, un Nominatif ) du v . prendre garde , et l'In
girie du Roi. Cependant l'usage le fait féin .' finitif quand il s'y raporte. » Prenez garde
en deux ocasions ; les gardes Françaises et que cet enfant ne tonbe : prenen garde de
les gardes Ecossaises. En parlant distribu- cornbir. - Il faut observer aussi que la par
-
per
tivement, on dir , un Soldás , deux Sollars ticule ne est indispensable dans le ses régime.
aur girdes , et non pas deux garles Fran- * Prenez garde que persone vous séduise.
çaises , une girde Française . : Il
Il est aussi
est aussi Nouv . Test. Dices : ne vous séduise.
fém. quand il est collectif , pour signifier des L'Acad . ne met point d'exemplee de ce ce
régime:
gens de guerre , qui font la garde. » Assoir, c'est un oubli. = De gard , espè d'Ad
poser la garde. Relever , renforcer , doa- jectif ; facile à garder , à conserver . » Ces
e
bler la gird , etc. fruits sont ou ne sont pas de garde , de bonne
REM . I.. Garde se combine avec plusieurs girde : » Olives , figues sèches et aûcres noura
verbes. — N'avoir garde régit de ; et l'In- ritûres de garde. Pluche . » Les filles sono
finitif. Ordinairement itsignifie ne pas ôser : de difficile girde : il faut veiller soigneu
»Il n'a garde d'y revenir . Quelquefois pourtant sement à leur conduite. On dit , dans un
")
il veut dire , ne pas pouvoir. » Ils n'avaient aútre sens , qu'un homme est de bonne garde
>
garde de le reconoître au milieu des Hors. pour dire , qu'il garde long-tems ce qu'il
TéEem . » Le Cardinal Infant n'avait girde possède; et qu'un chien est de bonne garde ,
de comander alors dansles Pays-bas , puis- pour dire, qu il garde, qu'il avertit bien ..
qu'il étoit mort à Bruxelles au mois de Mai . = En garde , adv. Erre , ou se mettre ,
>
me est le plus usité. On peut'employer l'aî- gurdes. : le 1e se dit d'un des quatre Capi
tre , sous la direction de l'oreille et du goût . taine des Gardes du Corps ; le id , d'un Ca ,
* Se prendre garde de est un gasconisme. pitaine du Régiment des Gardes Françaises..
Montagne, qui était gascon, parlant des chiens, Rem . 3°. Garde entre dans la composi
318 GAR GAR
tion de plusieurs nots , rais il me suit pas possesion d'employer garder neutre , au lion
.
poire pour la soif , se conserver une ressour- sans dire gâre. » Il frape sans dire gare.
ce . Et quant on veut avertir quelqu'un 2°. Gåre , subst. Lieu préparé sur les
de prendre garde qu'on ne le trompe : bon rivières pour mettre les bateaux en sûreté.
homne , garde ta vache , lui dit- on. 3º. Garer un bateau > c'est l'atacher
Quand chacun fait son métier , les vaches dans une gâre. Se garer , se défen
sont bien gardées : tout va bien , quand dre de quelqu'un ou de quelque chose . Il
chacun ne se mêle que de ce qui le regarde. est familier , et d'un usage peu étendu. » Il
>
GARDE- ROBE , s. f. [ C'est un gasconis- faut se garer d'un fou : girez- vous de cette
S.
jaune , etc. =
guère tout seul , et sans quelque épithère : que 2°. Assortiment com de
» C'est un franc girnement ; an mauvais lque chôse que ce soit . .» Une garple
nitrure
garnement . = Ce moc est bâs. La Font . de dentelles , de boutons , de porcelaine, etc.
a pu dire dans la Fable du Chat et d'un 3° . En termes d'Imprimerie , les divers
yieux Rat. bois , dont les Compositeurs se servent pour
Le peuple des souris croit que c'est châtiment, former les marges et séparer les pages,
Qu'on a perdu ܬle garnement. GAROU ( Loup ) adj. m . L'on a apelé de
Mais Mme. Dacier a commis une double ce noi les mauvais loups , dit M. de Bufon ,
faute d'avoir dit dans un Poème épique. c. à d. des loups , dont il faut se garer. =
»
Egisthe choisit dans le peuple vingt gurne- En style proverbial , on apèle loup-garou ,
L'Acad. met un homme bourru et farouche.
mions des plus : terminés.
:
"le dit figurément ( st . famil. ) d'un homme bon marché. Gate -påre , gíte -bois , gâte
qui a reçu quelque ateinte à sa réputation , cuir , etc. ouvrier ignorant , qui gâre les
qui nuit à son avancement. ==== 2°. Bâton matières qu'il emploic. Gâte -p.pier ,
court ,dont on se sert pour garoter et ser- ( st: plaisant ) mauvais Auteur .
1
imposer à l'Empereur par des plaintes , et famil.) avoir partau gâteau , au profit.
de le garroter par des soupçons. Moreau , » A qui mieux mieux , ils tirent tous ripâille ,
Les liens par lesquels ce Prince s'est lui- Chacun d'eux eut part au gâteau.
La Font.
même g :rroté. Id. La métaphore n'est pas
fort noble , et a l'air un peu sauvag .. Le moins de gens qu'on peut à l'entour du gåteau,
Idem,
Bénissez la sage prévoyance de vos ancêtres,
qui par les douces chaînes dont ils vous ont Trouver la five au gâteau ( allusion à la
garroté dès votre enfance , ont su vous dé- fève qu'on met dans le gâteau des Rois )
rober à la fureur... de vos propres passions , faire une bone découverte , une rencontre
plus redoutables peut- être que vos plus cruels heureûse.
énernis. L'Ab. Royon. Là güroter contraste GÂTER , v. a. [Gåré': 1"se lon. 2 ° é fer.]
trop sensiblement avec douces chaînes . Il ne 1 °. Endomager , mettre en mauvais état . »,
dev roit s'employer qu'en mauvaise part. La nielle a gâté les blés : le Tailleur a
GASCON , ONE ', s. m. et fém : GASCO- gâté votre habit. » . Vous avez gâté vorre
NADE , s. fém . GASCONISME , s. m. Le 1 " maison , en voulaut la racomoder. - Fig.
est le nom des habitans de la Guienne. Il » Ils étaient convenus de tout : un mot a
est passé en prcorbe > pour signifier un tout gâté.. = 2°. Salir , tacher. » La pluie ,
fanfaron , un hableur. » C'est un gascon . la boûe ont gâté cette robe : on ne peut plus
On le dit rarement des femmes . Gas- la mettre. = 3 °, Gåter , être trop indul
1
corade , fantaronade , vanterie outrée. Gas- gent. » Gåter un enfant un domes : ique. >
cinisme , façon de parler propre des Gascons; » C'est domage qu'on gâte ce jeune homme
>
et l'on comprend sous ce nom , les peuples il étoit bien né il pouvoit réussir. Marm .
de toutes nos Provinces méridionales. · Non- Mais vous me le gérez , Madame , et je ne peux
,
choses inuules ; qu'il gâte le métier , qu'il qui vont avec les grandes tailles en tout
>
»
fait trop bon marché de sa peine ou de sa genre. Linguet.” Par une suite de cette gall
marchandise , ou qu'il fait au -delà de son cherie , vous faites , M. le Marquis , ensei
devoir . — Gâter quelqu'un dans lesprit gner par Gang ... à ce Cardinal'( Que
d'un autre : nuire à sa réputation . » On l'a rini ) le Tolérantisme. Anon .
bien gåré duns lesprit de ses protecteurs. » Ce REM . Gaúchement n'est pas dans les Dic
mauvais procédé l'a gåté dans le norde. tionaires : mais il est dans la bouche de tout
GÂTÉ , Ée , part. et adj, En, in ? galé , le monde , et de ceux qui parlent le mieux ;
pour qui l'on a eu trop d'indulgence , ei qui et quand ce serait un néologisme , il est
>
>
ment. Mais on est surpris d'entendre dire au
cheri - e : qre lon . 2°. e muer. ] Gátiche , au grand Rousseau , dans une Ode :
propre, se dit dece qui est oposé à droit. » Ecartons , ont-ils die , ce censeur intraitable ,
Le coté gliche , le pied gauche. » La main Que des plus beaux dehors l'atrait inévitable
galihe. Tourner, prendre à giûche , et non Ne fit jamais giuchir contre la vérité.
pas , à la gauche. » De- là tournant à gat- Gauchissement , est l'action de gauchir , ou
che , on voit l'autel principal des Chanoi- l'éfet de cette action. Ce mot est peu usité.
nes. La Lande. Il se dit par extension , * GAUDERON , s. m . C'est ainsi qu'on
des animaux. « Cheval qui galope sur le pied écrivait autrefois : on écric depuis long-temps
guứche ; et de certaines choses qui ont deux goudron . Richelet mer l'un et l'autre. Quel
parties , dont l'une répond au côté droit de ques-uns ont écrit godron , mais celui -ci a
l'homme , et l'autre au gaúche , » L'aile giù
. un autre seus. Voy. Goud.vn er Godron . =
che d'un bâtiment > d'une arınée . Au
* Depuis peu , gauderon a reparu dans le
figure , mal faic ct mal tourné. Il se dit Journ . de Mons. Le P. Fauque dans une des
des persones , et des choses , qui y ont ra- Let. É f. a dit 8giudrɔné. Dans le Journal
>
port. » Il est gztache à tout ce qu'il fait. Polit . de Gen. on voit dans le même article
22
1
»• Il a l'esprit all he , les manières gizli gaudron et plus bas goudron , mais en diversi
sens .
ches . » M. de Carac. . . . est dan giche
mais d'un gaúche qui fait pitié. Anon. = GAUFRE , s . f. GAUFRER , v. a. ( Gófre ,
>
che , pour la main gaûche. = Il s'em- -muer dans le subst. é fer. dans le verbe. ] 0
gaư- Gaufre est r ° . un rayon , un gâteau de
ploie aussi adverb. A gauche , du côté gall .
che, » A droite et à giû he. Fig. fam . miel. 2 °. Une pièce de pâtisserie fort
Prendre une chôže à giû he , à contre-sens , mince cuite entre deux fers', qu'on apèle
etdrecout autr
Prenemen
qu'on ne devrgrûc la pren
ait he
dre tà droite et à giúche
- gaufrier. = En si prov. Etre la gaufre
. , tirer dans une afaire , c'est se trouver entre deux
de l'argent à toutes mains, sans distinction extrémités fàcheuses > entre deux persones ,
d'afaires ou de persones. puissantes et oposées.
G A Z 323
G AV
Gaufrer, c'est imprimer de certaines figures ou une gavote. = L'origine de ce mot
sur des écofes avec des fers fait exprès. On vient des Provinces Méridionales , où l'ori
1 dle, en ce sens , gaufreur , de l'ouyrier qui apele gavot , gavote , les montagnards de
gaûfre ; et gaufrire , de l'empreinte qu’on Provence et de Dauphiné , qui pendant l'hi•
faitRemsur. On nt. ces mots ver quitent leurs montagnes pour chercher à
une étote en autref
écrivait la gaufra
ois tous vivre dans les villes .
avec deux f. Aujourd'hui on n'en met plus GAUPE , s. f. [ Gópe : 1"re lon. 2° e muet. ]
Terme d'injûre et de mépris. Femme mal
qu’u ne.
* GAVION , s.m. Mot populaire. Gosier. propre etdésagréable. » O la vilaine gaúpe !
» Il en a jusqu'au gavion : 'on lui a coupé le la sale gaúpe. Ilest baset populaire. L'Acad.
>
le font ?quelqu efois les noms des autres Ro GÂZE , s. f.Gazer , v . a. [ " lon . au
>
qu'on fait des gazons pour quelque mi les Savans. Gelée esc 1 °. grand )
ge
vra . froid qui glace . » Une forte gelée. = Gelée
GAZOUILLEMENT,s..m .Gazouiller, blan. he ,perite bruine froide et blanche ' ,
v. n. ) Gu: zou -glie-man , glie : 3 e muet au qui parait le matin sur les herbes , etc.
1' ' , é fer. au 2d : mouillez les 11. ) Faire 2° : Sec de viande congelé et clarifié. » Man
.
seau d'un plumage bigarré , qui est du genre Les pieds lui ont galé. » On gèle dans cetre:
de ceux auxquels on aprend àà parler: chambre : on y a extrêmement froid .
GÉANT , GÉANTE , s. m . e . f. iitehenėį V.rée. » L'eau-se gèle : le froid était. si grand
V.
. 2° lon.
fer. On a dit autrefois , gente , que le vin se gelait dans le verre. V
ou ge'anne. Le 1 ' est le plus usité , dit Lá impersi » Il gèle. » Il a gelé bien serré . » Il >
Touche ; on peut dire aujourd'hui qu'il est cèle à pierre fen?re . Je suis tout le jour à
le seul en usage . L'Acad. ne dis point le froter dans le bois. Siv === Le proverbe dit:
2d et l'analogie ne lui est point favora- plus il gèle , plus il étreint , ce quise dit au
ble ; car, puisqu'on-dit géant avec uae ,.il propre ;eet au sfigure ,pourdire que plus un
cile à suporter !
est plus naturel dediregéante , que géane.1 mal dûr , plu ilest difi . » Il
Celui ou celle qui excède de beaucoup la
taille ordinaire des hommes. » C'est un géint,
a le bec gele: il est interdit : ifnedie mor:
Rein . 1 °. Dans le v . geler , le 1 ' ese change
er
une géante, » Taille , statûre de géant. > en è moy . devant la syil. fém .-il gèle , il géa
Alps à pas de géant > c'est , figureincnt , leri , ere .
faire de grands prog : ės dans quelque chose 2 °. * Se geler, ne se dit point des perso
que ce soit , Certe expression est de tous nes : c'est un gasconisme que de dire : je me
GEN 325
GE N
d'u n bon feu : on doit zº e muet . ] La chair qui est autour des
gèle quoiqu'au près d'un bon feu : on doit
dents .
dire: re gèle . re GENDARME , s. m . Se GENDARMER , V.
GELINE , les.Rich.
fi ĠÉLI NOTE , s.nef.mett é
[ 1 ent rec. GENDARMERIE , s. f. [ Jandarme , mé
fer.dcad. Port.er Trey. >
C
une merie 3 ° e muer au ier et au dern . é fer. au
e
poleuneuladejeu
qui en est le dim inu tif , po ur sig nif ier armé de toutes pièces , qui avait sous lui
ne poule engraissée . On le dit deux aûtres cavaliers . Aujourd'hui , c'est un
certaines compagnies d'ordonan
aussi d'une petite poule sauvage , pluxs déli- cavalier de ine
cate encore à manger que la perdri , avec ce: » Gendar du Roi . » Les Gendarmes de
laquelle elle a beaucoup de ressemblance. » la garde ,, etc. = Gendarmerie , tout le corps
a s ou simplement , gelinote .
Gelinde de boi des gendarmes et des chevau -légers , aurres:
GÉMEAUX , s. m. pl . [ ire é fer.Acad. le que les gendarmes et les chevau -légers de la
Dict. d’Ort.e: Trèy. ne mettent point d'accent garSedeGEN
du Roi
DAR. MER , se fâcher mal à propos ,
mais il ne
sur le.J C'ess'em inée ine
t laploi qu'e n se
cho parl antjum
que d'un x , et pour une case légère . » Il n'y a pas de
eaudes
quoi se tant gendarmer . » Pourquoi vous
GÉMIR
douze signes, du
v . Iodi
n: GÉMISSANT,
aque . ANTE, adj . gandarmez-vous là dessus. = Dabord l'Acad.
GÉMISSEMENT , s. m. [ Gémi , san , sante , n'en distinguait point l'usage : dans la denn .
>
ceman : 1 " é fer. ;' lon . au 2d et au 3 " , ée Édit. elle ne l'atribúe qu'au style familier.
>
e
e
muer au dern. Gémir a diférents sens , suivant == Suivant l'ancien Trév: on pourrait dire
les prépositions qu'il régit. Gemir de ou sur ; aussi gendarmer quelqu'un contre un aútre :
c'est pleurer , se plaindre : géinir de ses pé- mais si c'était l'usage aûtrefois, de quoi je
chés devant Dicu. Gémir szir les pécheurs,
> doute, cene l'est plus aujourd'hui. e
sur les désordres , etc. = Gémir sous , c'est GENDRE , s. m . [ Jandre : 7 lon . 2° 0
ère acablé , succomber. * Madame de B ... muer. ]Celui qui a épousé la fille de quel
amis l'un pour l’aucre. » L'opression dont les qu’un . » C'est mon gendré, votre gendre ,
Provinces g miss.zien . Hist.d'Angl. Il falait son gendre. » Prendre ou choisit quelqu'un
dire , sous laquelle , etc. = G &mir , se dit pour gendre.== Le Proverbe dit : quand la
de certains animaux , de la colombe , de la fille est mariée , on trolive beaucoup , ou il y
de genures', ce qui se dit figurément:
tourterelle.
choses inanimLes
éesPoètes
. » Lesfont
terrmême gimir
ibles mar ceauxles, a
desassez
autres a faires , pour dire , que quand elles
qui, frapant l'enclume, faisaient gémir les sont faites ', on croave beaucoup de secours et
profondes cavernes de la terre. Télém . » L'en- de moyens , qui ne se présentaient pas, quand
Faire d'une fille
. Lelésmas
clume gémissait sous les coups redoub s gend
deux éta
. Ib.c. elle t à, fai
ienres re.
prómerire une même chồse à .
GÉMISSANT
suittoujo c .le, fém
, ANTE
urs lesübs gémitquelquefois deux persones
qui.peut
GÉNE , s. plu
. f. GÊNER , V. act. [ 1 '"e -ouv. re
préc
le éder . :ouvert
et long : il ese pluss ouv au i1e" ,et devant la
ert au
er
Que de son peuple gémissanii syll. féin . qu'au 2d , et devant la syll. masc. }
e s Gêne , est i °. törtûre , peine qu'on fait sou
lag eics misèreiss. ante colombe. frirà
e géminiss
ColombSama souani , ougém Roussi un criminel pour lui faire avouer la
vérité . Acad . == On le disait aussi simple
Ente8 nds ma gémissante voHip
ix. p. et Aricie. ment pour tourment .
ISSEMENT
GMissement plasint e ulur oure ûse » Le Non , non , l'enfer n'a point de gêne. "
gém , ssé
des ble , desdomo ans , .de là Oni ne soit pour ion crinie une trop douce peine.
Mol .
colo
GEMME
mbe . , adj. [ Em , n'a pas le son d'art : Il est peu usité en ce sens.. On le dit plus
Pron;gnme.] Il se dit duselfossile ; qui se souvent des soldats qui font soufrir , injuste
mént et par violence , ceux dont ils veulent
áre des mines.
GENANTt, ANTE , adj.[ iter zalon. 1 tirer de l'argent.» Ilsmirene cepaủvre paysan
rain
Qui cont e me
; qui gén :»'Hom , emploi à la gêne, pour luifaire avouer où était son
>
2°. Son usage ordinaire est pour
e
GENC , 5. F. (Janci 18ct2lon. signifier" contraint fâcheûse ; unétars
e
.
gênant.»IVE
Sa con versation estye:
fort gên ant e, un
312 G A L GAL
homme honêre , juste, raisonable, d'un bon galanterie à satisfaire les siens. Beauzée.
comerce : » L'idée d un gel ne homme est La coquetterie est un dérèglement de l'esprit:
incompatible avec l'idée d'un hominc sans la galanterie est un vice de complexion, » "
honneur et sans probité. Mirn. Lhme Une femme galante veut qu'on l'aime et
Aimable. Un homme galant est un homme qu’on réponde તેà ses désirs : il suffit à la co at
1
qui fait la cour aux dames. ==Illl a un autre quelle d'être trouvée aimable et de passer !
sens au fém . Une femme gilante et une fem- pour belle. La première va sans cesse d'un
me qui a des intrigues , et qui ne se conduit engagement à l'aůtre : la seconde, sans vouloir
pas régulièrement. Voy : plus bas , après s'engager, cherche sans cesse à séduire . Ce qui
Galanterie. = En parlant des choses , ou do nine dans l'une , est la passion , le plaisir
>
un galant banal. Hors de là , on dit am in ', » peut plus être employé que dans le bâs co
Une femme qui n'a qu'un galant croit n'être mique. » Galaniiser les daines, On die sé
point coquette : celle qui a plusieurs gilans rieusement, fuire le gilant auprès d'elles, ou
croit n'être que coquetie. La Bruy. On dirait leur faire la cour. Celui- ci est plus honêre ,
aujourd'hui amant. Le peuple dit encôre l'autre est plus du style basin ou critique.
galant, et c'est ainsi qu'il faut le faire parler. · GALBANUM , s. m . [ On pron . gulba
>
Galant, subst , a encórc un aûire sens : non.] Espèce de gomnetirée d'une plante.=
on dit le galant , c'est un gilant , comme on On dit , proverbialement, doner du gilba
dit , le drôle , c'est un drôle : mais il n'est nim , troinper par de faûsse promesses.
que du style fainilier. M. Garnier , ( Hist. de GÁLE , s . f. 'Sorte d'humeur , qui parait
Fr. ) dit de Borgia . » Telle était l'équipage sur la peau , et qui cause une grande deman
du galun !. Cela est peu digne du style de geaison .
l'Histoire. GALÉACE ou GALÉASSE , s. f . [[ 2° €
Rem . Quelques Écrivains et l'Ab. Du Bos fer. dernę, muet : Richelet mer les deux.
entr’autres diseni galand avec un d à la fin , L'Acad. ne
er
met que le 14: Trév . renvoie aussi
et La Fontaine a dit galande au fém . Fâble du 2d au 1° Grosse galère.
de la Belette , GALEFRÉTIER , s. m . [ 2 et 3 ° e muet :
La Galande fit chère lie . 4 é fer. ( Terme de mépris , bas et populaire.
Mangea , rongea , dieu sait la vie. Homme de néant et sans bien . » Il est fait
Et dans celle de la Grenouille. coinme un galefretier, » Ce n'est qu'an ga
>
peine de ceux , qui sont condamnés å ramer ne prononce point l's. ] Logement qui est
sur les galères. » Condamner aux galères. = au plus haut crage de la maison. » Etre logé
Par extension , on le dit d'aứcres châtimens , au galerås. — Par extension , logement
où les condamnés sont mis à la chaîne ,et palvre et mal en ordre . » Il est logé dans un
employés aux travaux publics. On ne fusille vrai gilerâs. e e
dans cette gıılère ? Pourquoi alait- il là ? se gr.ite , ou qui se sen ? morveux , qu'il se
Pourquoi faisait- il cela ? On doit cette expres- mozche , quand quelqu'un se plaine de ce
sion à Molière , qui l'a employée dans les que l'on l'acuse sourdement, de ce dont il
Fourberies de Scapin : elle est devenue pro- est coupable en éfet. Certe expression est un
.
que. .
4 °.Le travail que font les assié- dont les diferens membres n'ont pas de liaison
geans pour s'aprocher d'une place , à couvert entr'eux ; la mauvaise construction des mois ,
dela mousqueterie . On le dit aussi de ceux qui les composent ; l'assemblage des termes
qui travaillent aux mines , et des routes qu'ils qui ne sont guère faits l'un pour l'aûcre ;
pratiquent sous terre . l'emploi peu régulier des pronoms relatifs
On die figurément d'un discours , d'une sont autant de caûses du galimathias. Une
Histoire, où ily a beaucoup de portraits des construction nette et régulière ; la propriété
principaux personages dont on y,parle , que des termes; le soin de couper lesphrases trop
>
c'est une gilerie de portraits. C'est un bien longues ; l'atention à nepas prodiguer les que
ñauvais goût de les irop multiplier. Être et les qui , et à les placer à propôs , en sono
sur la galerie. ( nº. 3º . ) n'ê : re pas intéressé les remèdes. Voici un exemple remar
dans un évènement, dans uneafaire, done dequable
on parle. = -
de galimnathias. * Mascaron , parlant
la bataille de Rocroi ( dans l'Or. Fun.
On apèle les galeries d'un
homme , les lieux ou il va souvent. » Ce d'Anne d'Autriche.) » On demande ,dit -il ,
sont là ses galeries.
GALÉRIEN si ce jour fur le dernier miracle de la vie du
, s. m . [ 2° é fer. ien n'y a père , ou le premier de la vie du fils .. . Te
pasleson
auxgalères.d'ian.
ForçſatCelui,
. qui est condamné nonsle milieu et disons... ( C'est ici où co
>
Tome II. Rr
314 GAL GAL
cendres par la félicité et le courage de son au galop . En parlant d'un cheval , prendre le
fils. —
- Après cette période,on est tenté de dire galop, se mettre au galop. = On dit,proverbia G
commeMolière lement vers
: ei voilà justement pourquoi entend oler le grand galop
, s'enle tombeau. : on sous
votre fille est muerte. . Si on ajoute vers
Boileau apelait gilimathias simple , ce l'Hôpital, on veut dire qu'on sera bientôt 13
qu’un Auteur entendait , mais ce que les ruiné. = Courir le grand galop: ( st. fig.
autres ne pouvaientcomprendre , et galima- famil.) » Il est vrai que votre enfant est un
thias double , ce qui était également inintelli- bon grôs garçon, mais il n'est point noir Cs
gible , et pour le lecteuret pour l'Auteur comme Bouters. Je ne puis soufrir cette com MAR !
lui même. Ann. Lite . Dans une note sur paraison , si ce n'est à courir le grand galop 11
encore davantage par la perte de ce:x , qui 2 °. Espace qu'on court en galopant. » D'ici-là CC
construction propre de la langue française ; le dit par extension et par mépris , comme po
on dit : il vient de faire ; il va venir , sont liçon , d'un homme de néant.
des gallicismes. = 2°. Façon de parler pro- GALVAUDER , v. act. [ Galvolé : 2° dout.
pre de la langue française , transportée dans Devant l'e muet, elle est longue, il galvaú
une aître langue. » Cette traduction est pleine de , galvaúdera .] C'est en st. famil,maltrai
)
garantir de l'humidité. En style prover muer. ] Espèce de saut sans art et sans caden
bial, menton de galoche , menton long , pointu ce. » Faire une gambade , des gambades, =
et recourbé. Fig . ( st . famil.) mauvaise défaire , lorsqu'on
GALON , s. m.
m GALÓNNER , ou Galo- substitúe une mauvaise plaisanterie à une ré
NER ,v. act. [ 3® é fer. au 2d. ] Galon , est ponsesatisfaisante. » M.de M ...ne sait com-.
un tissu d'or , d'argent, de soie , de'fil , de ment s'échaper : il se tire d'afaire par une
laine , etc. qui a plus de corps qu'un simple
ruban. » Habit chanârrc de Galon . Ga-
gambade. J.J. Rouss. = Payer enmonoie
de singe , en gambades. L'origine de cette
loner, orner ou border de galon . » Galoner expression proverbiale est , dans la coutume
un habit. Il se dit surtout adjectivement anciène,
anciène , d'exempter les bateleurs du péage ,
au participe , et des habits et des persones. » lorsqu'ils faisaient danser leur singe devant le
Habir galone , homme tout galoné. péager .
GALOP , s. m. GALOPADE , s. f. Galo- GAMBADER , v. n . [Ganbadé : ; Ion.
PER , .
v, 11. ( Dans le res lep ne se prononce 3 e'fer.] Faire des gambades, » Il gambade
jamais.] Galop , est l'alûre d'un cheval qui sans cesse.
court. » Le petit , le grand galop. » Alerle GAMBILLER , v. n. [ Ganbi- glié : 3 €
galop : mettre un cheval au galop; revenir lon. mouillez les ll. ] Frétiller , gemuer sans
GAN GAR ;' S
cesse les jambes , comme font les enfans. ressent pas de remords. On dit aussi d'un mé
i
GAMELLE , s. f. ( Gamèle : 2° èmoy. 3 °° chant homme que c'est une conscience gu
e muer. ] Écuelle de bois fort grande , ou l'on grense. e
mer la portion d'un certain nombre de soldats GANSE , s. f. [ " lon . 2° e muer.Le
>
NEUX , EÛSE , adj . [ ire lon . 2° e muet ; zė L'ancien Trév. écrit garence. ] Garance est
er
fer. au € , lon. aux 2 aútres : devant la syll. une plante ,donela racinesert à teindre en
1
5
fém. l’e muet sechange en èmoy. Il se gan- rouge.. Garancer , c'est teindre en garance.
grène , se gangrènera. ] Se gangrener ,c'est · GARANT , ANTE , s. m. er f. GARAN
>
grené, jambe gangrenée. = En style figuré , Garant est i °. caution , celui qui répond
on apèle gangrenée uneconscience , quine du fait d'autrui ou de sonR propre
r 2
fait. »
3 16 GAR GAR
Lire
Se rend: e garant. » Je ne suis point 3.7.0 pas à grants , comme on dit : je vousprends
>
tient une nouvelle . » J'ai pour garants de terrogatif. » Je vous garantis que cela est EJS
çe que j'avance , non -seulement les Pères et ainsi : je ne vous garantis pas que cela soit.”
les Théologiens, mais l'Oracle infaillible Qui me girantira qu'elle ( la postérité )
J. C. lui-même. » En raportant , pour ga- doit ( doive ) être plus équitable que . mes
tant de ma sincérité , les traits des anciens contemporains. Ling.
Auteurs, etc. Le P. Longleval, » Cette nou- 3 °. Garanti, participe , s'emploie substan
velle vous étonne ; un tel est mon garant. 0
tivement au Palais. » Le garanti exerce son
Garantir a deux sens : 1 ' . se rendre recours contre le garant.
garant ; garantir un Contrat >, une vente , GARCE, s. f. On apèleainsi , par injúre, une
ou assurer, affiriner. » Je vous garantis la fille ou une femme publique. C'est un terine
vérité du fait. == 2°. Préserver. Il régit inusité chez les honêtes gens. En cer
de. » Je ne puis vous garantir de la taines Provinces , on s'en sert pour signifier
mort. »» ll m'a giranti , ou je me suisgaranti une petite Fille ou une petite Servante. Voy.
d'être pris . Garantir , préserver , sau Garsi RE
ver ; ( synon. ) ce qui couvre ou protège de GARÇON , .s. m . [ Garson : 11 semble
manière à empêcher l'impression , qui se qu'il était plus naturel d'écrire garson degirs
roit nuisible , garantit : ce qui assiste ou que garçon de garce : on auroit évité d'em
prémunic contre quelque danger funeste , ployer la cédille , qui eſt une fertr: e: étran
qui pourroit survenir préserve : ce qui gère à notre Langue. ] M. Retif die rou
délivre d'un grand péril , saúve. ». Les vê. jours garson , perit-garson. 1 °. Enfant mâle :
>
temens, qui vous couvrent, vous garantise » Il a six girçons et quatre filles..”» Elle:
sent des injúres du tems : les gens armés est accouchce d'un beau garçon.= En Pro
qui vous acompagnent, vous préservent de vence , on dit enfunt , en ce sens. Voy . En
la nature vigoureise fant, nº . 2.
l'ataque des voleurs : . On dit aussi jeune homme
.
cncôre et des remèdes , qui la secondent. , pour garçon , qui n'est pas marié. Voy.JEUNE.
>
nt
vous salive e
d'une maladi . On Rem . nº. 4° . á la fin. = 2° . Célibataire. »
est . .
garanti par la résistance on est prés Il veut mourir garçon ; » vieux garçon.
servé par la vigilance on est sauvé Faire vie de girçon ; mener une vie de gar
.
par les secours , etc. Roul . Synon. con , se dit d'un homme, qui n'est assujéti à
= Garantie =
a aussi deux significations : aucun devoir.-3°.Populairement , valet.,
tion
s '. obliga de garantir . » Acte de gu- qui ne porte point dé livrées.»Apelez legarçon ..
rantie. = 2°.Dėdomagementauquelons'oblige. = 4° : Chez les ouvriers , celui , qui travaille :
» Être tenu à la garantie , 's'obliger à garan: chez un -Maitre ; garçon railleur , cordo
)
Rema 1°. Autrefois, on disait prendre à gi- parlant d'un soldat , brave
rant. La Fontaine l'a dit dans la Fáble de style familier , gilant homme. homm?. — En
» Vous êtes
1a Fortune et du jeune enfants un brave gargon , d'être venu nous voir. C'est
Elle est prise à garant de toutes aventures: le propós d'une grande familiarité. Voy.
Est-on
On
sat,étourdi,prend-on malsesmesures, Mauvais..— Ironiquement, beauou joli
,
pense en éire quitte en acusant le Sorr. girçon , homme qui a fait quelque sorise
Bref, la fortune a toujours tort. qui s est ennivré, etc. » Vousêtes un joli gire
Sur quoi Vaugolas fait cette remarque , qu'on pon :» Il s'est fait beau girços , etc.
doit dire : je vous prends tous à garant et non. GARÇONIERE , s. f. Iernebas et popus
GAR GAR 317
laire. Cuisisco..i les garçons. » C'est qui conduisent les aveugles : Je me suispris
une g '. ore.co garde , dit - il , comme ils s'arrêtent à certaines
* GLRD . Suivant Richelet , on dit , dans portes , etc. En Provence , plusieurs disent
le faini lier , Dieu vous gird , Dieu vous comme Montagne : je ne me suis pas pris
conserve. Gard est-là pour girdde. Cetre ex- garde de lui ; il ne s'en est pas pris garde,
pression n'est plus d'usage que chez le peu- pour dire , je ne l'ai pas apperçu ; il n'y
>
ese fém . quand il exprime l'action de garder , garde que ses débauches ne lui auirassent
et une femme qui garde er soigne un ma- quelque grand mall.eur . - Illl est à remarquer
lade ;il est mis . quand il signiñ celui qui que ce régime du Subjoncti , s'emploie quand
>
garde, et surtout ceux qui sont epréposés à le Verbe régi ne se raportef pas au sujet ( au
fa garite du Roi, » Un garde du corps , UnNominatif ) du v . prendre garde , er l'In
garde du Roi. Cependant l'usage le fair féin .' finitif quand il s'y raporte . » Prenez garde
en deux ocasions ; les gardes Françaises et que cet enfant ne tombe : prenen garde de
les girdes Ecossaises . En parlant distribu- 10mbir.. - Il faut observer aussi que la par.
-
tivement , on dit , un Soldat , deux Soliais ricule ne est indispensable dans le 1er régime.
aux gırdes , et non pas deux gardes Fran- * Prenen garde que persone vous séduise .
çaises, une girie Française . = Il est aussi Nouv. Test . Dires : ne vous séduise.
fém. quand il est collectif , pour significr des L'Acad . ne met point d'exemple de ce régime:
gens de guerre , qui font la garde .» Assoir, c'est un oubli.—De garde , espèce d'Ad
poser la garde . Relever , renforcer , dod- jectif ; facile à garder , à conserver . » Ces
bler la gurde , etc. fruits sont ou ne sont pas de garde , de bonne
Rem . 1. Garle se combine avec plusieurs girde : » Olives , figues scèles et alltres nour
verbes. — N'avoir garde régit de ; et l'In- ritûres de garde. Pluche. » Les filles song
finitif. Ordinairement il signifie ne pas ôser : de difficile girde : il faut veiller soigneu
» Il n'a garde d'y revenir. Quelquefois pourtant sement à leur conduite. On dit , dans un
il veut dire , ne pas pouvoir: „ Ils n'avaient alltre sens , qu'un homme est de bonne garde
>
garde de le reconoître au milieu des Aots . pour dire , qu'il garde long -tems ce qu'il
Télém . » Le Cardinal Infant n'avait girde possède ; et qu'un chien est de bonne garde ,
de comander alors dansles Pays-bas , puis pour dire , qu il garde , qu'il avertit bien ..
>
qu'il étoit mort à Bruxelles au mois de Mai . En garde , adv. Erre , ou se mnetare
D'Avr. —l'Acad. fait observer que cette ou se tenir en garde , contre • se de
expression n'est que du style familier. fier de ... » A moins que d'être toujours
Se doner garde ou de garde de , se dit à en girde contre les discours de ces Messieurs ,
peu près dans le même sens. La Touche ad- on pren.d insensiblement leurs sentimens. Sey ..
iner l'un et l'aûre : on ne se sert plus que du * Ni . Linguet dit se tinir og gurde , er je
24. Les Français se donèrene bien de garde crois qu'il est le premicr à l'avoir dit : »
d'acuser l'Église Romaine . Boss. - Leibnitz Ces Sparri ates se viennent de garde contre
ajoute , à la préposition de , la négative ne. »
> cette molesse des Sibarites. On dit , se :
Il se devaitdoner de garde de nerien faire tenir en garde et se donar de garde avec des
que ce qui lui seroit ordoné. Retranchez ne. sens et des régimes diférens. » La jeunesse
C'est comme ceux qui disene je crains de ne doit se doner de garde de hunter des liber- er
faire , ou , je vous défends de ne pas faire. tins . — Doner ou avoir en gurde; le 1°
SPrendre garde régit à des noms , et à ou régit l'Acusatif et le Datif ; le 2d n'a
n’a que
de des verbes. » Prenez garde à vous , à ce le 1"' régime. » Il m'a donné sa bourse en
que vous faires. » Je prendrai girde uue garde : je l'ai eủe long-tems en girde .
0
» Prenez garde" de tomber. Ce dernier régi- Cupitaine des gardes > et Capitaine aux
er
me est le plus usité. On peut'employer l'au- girdles : le 1e se dit d'un des quatre Capi-
tre , sous la direction de l'oreille et du goût . taine des Gardes du Corps ; le 2d, d'un Ca- .
* Se prendre garde de est un gasconisme. pitaine du Régiment des Gardes Françaises.
Montagne , qui était gascon , parlant des chiens, Rem . 3 °. Garde entre dans la composi-
318 GAR GAR
tion de plusieurs mots , rais il me suit pas possesion d'employer garder neutre , au lieu
le genredu mot auquel il est joint. Garde- du réciproque se garder WC
1
PA
bourique , garde- chasse, garde -côre , garde- Gardez qu'avant le coup votre dessein n'éclate.
nape sont masculins , ainsi que garde- bois , Rac. Androm .
garde- fou >, garde -magasin . On dit
Gardez de négliger une amante en fureur.
!
! 1
genres , garde -robe : on se trompe , il est Dans le premier vers , Racine done à gar five
toujours fém . aussi bien que garde -noble et der le sens de prendre garde , et dans le
garde - bourgeoise. Ceux -ci sont des termes second , celui de se garder. — C'est dans 1
de Pratique . Il est à remarquer que ce dernier sens que Boileau a dit aussi dans
dans ces composés , garde est indéclinable , son Art Poétique .
et que le signe du pluriel ne doit afecter Gardez donc de doner , ainsi que dans Clélie ,
que le mot >, qui lui est joint. On doit dire L'air ni l'esprit françois à l'antique Italie.
au pluriel , garde-côtes et non pas gardese Et ailleurs :
côtes , comme écrit M. Linguet ou son Im
primeur. Et ainsi garde- boutique , et non Aux dépens da bon sens , gardez de plaisanter.
pas gardes-boutiques , comme on le lit dans
>
On trouve aussi dans Molière , et gardez
la Marchande de modes Th. d'éduc. Là , de rien dire ; et dans Volcaire , gardez de
dans
onc point être hazarder. Jien ai trouvé des exemplesd'autres
garde est un verbe : il ne doitdFrançaises
décliné : mais dans gardes ,gar- Poères estimés
Rousseau . OnCrébillon
, dans dans servir en
peut doncer s'en
des Suisses , garde , est un nom , c'est pour
quoi on le decline. Et deplus ,ce n'estpas der
vers ,; gardez
mais en
-vousprôse
,etc., il faut dire , se gar
un nom composé ; et il ne doit point y
' avoir de cirer entre ces deux mots com Rem. 1 °. Quoique garder et conserver
me on en met un dans lespremiers. Voy. aient
Pluriel , nº. 1º . Voy. aussi Prête et Porie.
beaucoup de raport , ils ne sont pour
tant pas synonyms, et on ne doit pas les
GARDER, v. a.' ? ? é fer. ] 1°. Con- employer indiféremment l'un pour l'autre.
server . » Dans les chaleurs on ne peut gar Il me semble qu'il y a un défaut de pro
der la viande = 2°. Ne point se dessai. Lois
priété: »dans cetteaddition
Cette phrase est
>
de très-anciène
l'Origine des;
sir : » Il ne peut rien garder , il done tout.
3 • Veiller à la conservation ; les trou.
Théodorion l’a gardée dans sa Traduction ,
pes qui gardent le Roi; ou à l'assistance , Je crois que conservée était là le mot pro
garder un malade ; ou à la détention , gar- pre.
der un prisonier ; ou pour empêcher la dé 2 °. On employait volontiers autrefois le
térioration ; garder les bois , les vignes. Vi garderdans lesens de préserver;, garan
v .
Garder les brebis , les agneaux ,, les vaches, țir , empécher. " Je te garderai de l'heure de
les cochons . = 4 '. Défendre , protéger : la tentation. Boss.
» Ce que Do
D .. garde est bien garde . Les belles feuilles , toujours vertes ,
>
Garantir : Dieu vous garde de pareils amis. Qui gardent les noms de vieillir.
Voy. plus bas. Rem . 2º. 5o. Observer , Malh .
garder les Comandemens de Dieu , le silence :
la chascecé , etc. Garder des mesûres, la bien Des roses que sa niain gardera de vieillir.
séance , etc. = 6º. Se garder , se défier. Rac.
» J'aime mieux mourir , que d'avoir tou- Les Poères feront bien de ne pas laisser
jours à me garder , et de mes amis et de perdre cette locution : mais dans la próse ,
mes énemis. Se garder de avec l'Infinitif ; elle est moins nécessaire : elle parait suran
se doner de garde . » Il se gardera bien de née dans le beau style , et ne s'est conser
le faire , il ne sera pas assez sot , ou assez vée que dans quelques phrases du style fa
téméraire pour le faire. » Il faut bien se garder milier. » Dieu vous garde de mal : Dieu
de l'ataqaer. » Saladin , qui craignoit encore vous en garde ;
plus sa rencontre que celle des ennemis Le goût public aurait-il, par mégarde ,
se garda bien de l'atendre. Hist. de Saladin. Reçu la loi du leur. Dieu nous en garde.
Dans ce sens , il est souvent mieux d'ajou Rousseau,
ter bien à garder, = Les Poères sont en » Dieu vous garde de mal encontre , etc.
G A R GAR 319
3. On dit , garder la maison , la cham- n ' Un garde-robe de bois de noyer. Ce inot
bre, le lit ; ne point sortir de la maison : n'a ni ce nombre , ni ce sens.
demeurer dans la chambre , dans le lit pour GARDEUR , EỦSE , S. m . et f. GAR
>
cause de maladie. » Il ne garde pas le lit DIEN , ENNE > ou ÈNE , adj. et subst. [ Gar
mais il garde la chambre . * . Il est échapé deur , dell-ze , dien : die-ne : 2" lon . au 2d ,
>
à Mme . de Sévigné de dire : elle a girdė è moyen au dern. ] Ces deux mots ont le
son lit , sans rien avaler que des bouillons. même sens , ( celui , celle qui garde ) mais
Pourquoi son lit ? Garde- t- on le lic d'un ils sont bien éloignés d'avoir le même em
aúrre ? C'est comme ceux qui disent , j'ai ploi. Le premier ne se dit que dans ces
mal à ma jambe . phrases ignobles : gardeur de vaches ; gar
4. Garder s'unit à plusieurs noms pour deuse de cochons. Le second s'emploie pour
former des expressions composées. Garder des objets plus nobles. — Adj. » L'Ange ))
ger; favoriser les plaisirs d'autrui sans en cède.. Mariy . = Sans dire gare , sans
jouir ; se tenir à la porte tandis que les aû avertir. » Je sortis avec mon petit paquet ,
tres jouissent en dedans. MARIN . - Garder sans dire gare à persone. Id. On l'emploic
le mu let , s'ennuyer à atendre . - Garder une ordinairement sans régime. » Il est parti
poire pour la soif , se conserver une ressour- sans dire gare. » Il frape sans dire gâre.
>
ce.
.
— Et quant on veut avertir quelqu'un 2°. Gåre , subst . Lieu préparé sur les
.
de prendre garde qu’on ne le trompe : bon rivières pour mettre les bateaux en sûreté..
Garer un bateau
homne , garde ta yache , lui dit- on.
> l'atacher , c'est
Quand chacun fait son métier , les vaches. dans une gâre.. Se garer , se défen
sont bien gordées : tout va bien , quand dre de quelqu'un ou de quelque chose. Il
chacun ne se mêle que de ce qui le regarde. ese familier , et d'un usage peu étendu. » Il
GARDE-ROBE , ś. f. [ C'est un gasconis- faut se girer d'un fou : garez- vous de cette
>
LER , v. neut. GARGOUILLIS, s. m . [. Gar- nison , et donnoit des loix dans le Serrail
>
gou -glie- man , glić , gli .: mouillez les ll ; et dans la ville . MARIN , Hist. de Saladin.
e
2° e muet er jo é ter. au 2d . ] Gargiuil- On dit , laisser girnison , sansarticle :
lis exprime le bruit que fait l'eau en com- » Le Vizir y llissa gernison. Ibid.
bant d'une gargouille. Par métaphore,, = Par extension , on le dit d'une troupe
on apelé gargouillement le bruit que fait de Soldats , ou de Sergens qu'on envoie dans
>
l'eau quelquefois dans la gorge , dans l'es- une maison , pour s'y établir et y être dé
tomac er dans les entrailles ; et l'on a dit frayée jusqu'à ce que le maître ait payé ,
gargouiller , des petits garçons qui barbo- ou se soit présenté ; ou pour veiller à la
tent dans l'eau ; et font un bruit semblable conservation des meubles saisis sur lui. =
au gargouillis. L'Acad. remarque qu'on se sert du terme
même qu'il n'y a qu'un
GARGOUSSE , s. f. [ Gargou -ce : dern . de garnison , lors inême
e muet. On a dit aussi autretois gorgsuche. Soldar, qu’un Archer .
Trév . les met tous deux ; l'Acad . ne met GARNITÚRE , 6. f. [ 3 € lon . dern. e
que le 1 "', ] Charge de poûdre pour un ca. muer. ] 1 °. Ce qui est mis pour garnir ou
non , envelopée dans du gros carton . pour orner quelque chôse. »· La garnitúre
GARNEMENT , s. m. ( Garneman : 2° e d'une chambre. » Une garnitlire de diamans ,
muet . ) Libertin vaurien. On ne le dit de rubans. » Une garnitúre verte , bleứes
>
guère- tout seul , et sans quelque épithère: jaune , etc. = 2°. Assortiment compler de
C'est un franc girnement ; an mauvais quelque chose que ce soit. .» Une garniture
garnement. Cemot est bâs. La Font . de dentelles, de boutons, de porcelaine, etc.
>
puisse être véritable. Télém. » Je suis bien maisils ne sont quedu st. fam . » Il fait tout
gâtée sur le bon goût. Sév. =— gaúchement. » Il a fait une étrange grûche
6º. On dit grâchement.
en st. fig . fim. qu'un homme gâte bien du rie. » L'homme vraiment honêre ... donc
papier , qu'il écrit beaucoup et mal , ou des l'ame élevée à la roideur et à la giûcherie ,
choses inutiles ; qu'il gâte le métier , qu'il qui vont avec les grandes tailles en tout
fait trop bon marché de sa peine ou de sa genre. Linguet. » Parune suite de cette gat
marchandise ' , ou qu'il fait au-delà de son cherie , vous faites , M. le Marquis , ensei >
devoir . — Gåter quelqu'un dins l esprit gner par Gang ... à ce Cardinal ( Que
>
d'un autre : nuire à sa réoutation. » On l'a rini ) le Tolérantisme. Anon.
bien giré dans lesprit ie ses protecteurs. » Ce REM . Gaúchement n'est pas dans les Dic
mauvais procédé l'a gåté dans le no.de. tionaires : mais il est dans la bouche de tout
GÂTÉ , Ée , part. et adj. En'in gilé , le monde , et de ceux qui parlent le mieux ;
i pour qui l'on a eu trop d'indulgence , ei qui : et quand ce serait un neologisme , il est
est devenu volontaire , capricieux, délicat , utile et inême nécessaire.
dificile. » C'est un enfine gâr ; ce qui se dit GAUCHIR , V. 11. GAUCHISSEMENT , S.
souvent avec raisin , iné ne des persones m . [ Gochi , chiceman : ," dout. 3 ° e muet
âg 3. On doit éviter de le dire au au 2d. ) Au propre ,, giuchir , c'est dérour
fein , parce qu'il a un sens peu honete: ner le corps pour éviter quelque coup. » !!
* GÂTELR , s. m. Ce mot est dans Ri auroit été percé , s'il n'eût un peu gauchi.
n
mais d'un gaûche qui fait pitié. Aron. = GAÙFRE , s. f. GAUFRER , v. a. ([ Gofre ,
re
&giú . gofré ; le lon . au 1" dout. au żd. 2 ?
Au propre , grû, he ests. f. Oa dir ,Illa sem.
)
golé : re" lon. au 1" , dout. au 2d. 2° e muet 2° é fer. Devant le muet , l’au est long : il
>
dans le subst. é fer. dans le verbe. ] Gaûle
o
se galisse , se gaûssera , etc. ) » Vous vous
est , 1 ° , une grande perche : et gauler , c'est gausser de moi ; il se gaússe de tout le
>
houssine , dont on se sert pour faire aler un lon . au 1 dour. aux 2 autres . 2° e muet
er
cheval. au , lon. au dern. ] Moquerie , raille
OISE
rie. Moqueur, râilleur.» Il ne l'a dit que par
GAÚLES , s. f. pl. Gaulois .
re
adj. et s. m . et f. [ Göle, loker, loa-ze : 15€ gaússerie. » C'est un giusseur , il estgaus
lo au
n. 1er ; 2e e muer au 1 > lon . aux 2 seur de son naturel . » Elle est ausseitse ;
autres. ] Galles est le nom ancien du pays , c'est une méchante gausseûse. Ces deux
apelé aujourd'hui le Royaume de France . On mots sont populaires comme le précédent.
dit la Gaule , ou les Gaúles : mais plus GAZ , s. m . [ Gâs , monos. long. ] Terme
souvent le dernier . Le P. Longueval , Hist. de chimie , tort en vogue aujourd'hui. C'est
de l'Égl.Gallic. dit indiféremment, la Gaule , la partie aromatique volatile d'une plante.
ou les Gaules. Au singulier , prend - il l'art . Acad . On done aussi ce nom à l'air in
$ indéfini, ( la prép. de sans article) comme Alam nable : gaz méphitique , etc.
le font quelquefois les noms des autres Ro- GAZE , s.s f. GAZER , v . a . [ " lon. au
>
chise gauloise. » Il a les manières gauloises , en partie les horreurs se montre avec toute
les manières du vieux teinps. = Ea fait son effronterie . Un goût sévère pourraic
de langage , on dit d'un vieux mot, d'une trouver cette expression peu digne de la gra
vieille locution , c'est du giulois. » Ce dis- vité d'un discours religieux .
)
cours estulremp
tions ga oiseli de termes gaulois , de locu GAZELLE , s. f. | Gazele : 2 ° è moy : 3 °
s.
e muer. ) Sorte de bête fallve ; qui est d'une
GAVOTE , s.f. il se dit er d'un air de danse , grande légèreté. C'est un animal' d'Asie .
et de la danse dont les pas sont faits sur cet GAZER. Voy. GâZE.
air, » Jouer une gavote , danser la gavote
> GAZETTE , s. f. GAZETIN , s. n . Ga
SS 2
324 GÉ A GÉL
ZETIER , S. m. [ Gazère , zetein , ze -tié : 2 ° les styles.
е
è moy, au jer e muet aux 2 autres. 3 ° e GÉINDRE , v.'n. Gémir , se plaindre.» dure:]
muet au 1er é fer. au dern. ] Gazette Il ne fait que Geindre. Rich. » Elle geine GE!
feuille volante qui contient des nouvelles continuellement. Acad . » Toute la nuit elle
et qu'on distribue à certains jours de la se- n'a fait que geindre etsangloter. Th. d'Éduci point
maine. Gazerin , petite gazette manuscrite. 11C'est une fille de boutique qui parle. poruke,
Gazetier , celui qui compose la gazeite , ou у bien long- temps que Richelet a re hands
qui la colporte et la done à lire. On marqué que ce mor était vieux , et qu'il ne
apèle , en st. prov . , gazette du quartier. pouvait trouver place que dans le style le
une persone qui est toujours la preinière à plus bâs. L'Acad. se contente de dire qu'il
savoir et à répandre les mauvais bruits , les . est du st. fam . Elle ajoute qu'il ne s'emploie
anecdores scandaleuses. guere que pour blâmer ceux qui se plaignent. W
2
GAZIER , s. m. [ 2° é fer. On ne prononce dans la moindre incomodité.
point l'r. Gü- zić. ] Ouvrier en gâze. GÉLATINEUX , EUSE , adj . GELÉE, s.
GAZON s. mm . GAZONEMENT ,
>
e
s. m
m.. f. GELER , V. n. et.a. [ ire é fer. aux deux
ers
GAZONER , V. a. [ 3 ° e mueo au 2d , éfcr. e
e muet
е
aux 2. autres.:ers2ė fer. au zé et
au ; : neman , né. ] Gazon ., terre couverte 4° : le 4e est lon. aux 4 !""$ : neli
neủ , nelze.]
úze
d'herbe courte et menue. » Un siège , un lic Gélarineux , qui ressemble à une gelée (nº.
> G
Com
de gazon. = Gazoner , revétir de gazon. 2 °.. ) Suc gelatineux ; matière gélatineúse.
Gazonement,action de gazoner , ou l'emploi
> Ce mot n'est guère en usage que par.
qu'on fait des gazons pour quelque ou- mi les Savans. Gelée , est 1 °. grand
vrage: froid qui glace . » Une forte gelée. = Gelée
GAZOUILLEMENT,s. m. Gazouiller , blanhe , perice bruine froide et blanche,
.
V.
er
n.
} Gu - zou -glie -man , glie : 3 ° e muet au qui parait le matin sur les herbes , etc. =
Iº > é fer. au 2d : mouillez les 11. ) Faire ° 2 : Sec de viande congelé et clarifié. » Man
•
IN
un petit bruit , doux et agréable. Ils se disent ger de la gelée. = C'est aussi da jus que
au propre , des oiscaux et des ruisseaux ; . et l'on tire de quelques fruits ,cuits avec le sucre,
au figuré , des jeunes enfans , qui comencent et qui prend la consistance de la gelée.
>
:
Celui ou celle
taille ordina quihomme
ire des excèdes. »deC'est
beauc oup la a leRen.
un géant, bee 1°gele
.
. Dans .gelert , :leilne
: il estle vinterdi > se moto
1" edit change
une géante, » Taille , starúre de géant . en è moy . devant la syil. fém . ilgèle , il ge
Aller à pas de géant , c'est , fi crement
> lera , ere.
faire de grands prog: ės dans quelque chose 2 °. * Se geler , ne se dit point des perso
que ce soit , Cette expression est de tous nes : c'est un gasconisme que de dire : je me.'
GEN ĠEN 325
gèle quoiqu'au près d'un bon feu : on doit dents.
dire : i gèle .
ze muet. ] La chaiř qui est autour des
re
GÉLINE , s. f . GÉLINOTE , .ss. f. [ 1 " & GENDARME , s. m. SeGENDARMER , V.
fer. Acad . le Rich. Port.er Trey. nemettent rec. GENDARMERIE , s. f. [ Jandarme , mé
.
point d'accent sur l'e. ] Le 1'' signifiait une merie 3 ° e muet au 1 et au dern , é fer. au
er er
poule , ( gallina)il est vieux. On dit encore 2d .] Gendarme , était autrefois un homme
Ic 2d qui en est le diminutif , pour signifierarmé de toutes pièces , qui avait sous lui
une jeune poule engraissée . === On le dit deux aîtres cavaliers . Aujourd'hui , c'est un
aussi d'une petite poule sauvage , plus déli- cavalier de certaines compagnies d'ordonan
care encore à manger que la perdrix , avec cc: » Gendarine du Roi . » Les Gendarmes de
laquelle elle a beaucoup de ressemblance. » la garde , etc. = Gendarinerie , tout le corps
Gelingte de bois ou simplement , gélinote . des gendarmes et des chevau -légers , aücresi
GÉMEAUX , s.m. pl . [ rre é fer.Acad. le que les gendarmes et les chevau -légers de la
Dice. d'Orie: Trey. ne meitene point d'accent garde du Roi .
sur le. ] C'est la inême chose que jumeaux , Se GENDARMER , se fâcher mal à propôs,
>
mais il ne s'emploie qu'en parlant d'un des et pour une caûse légère. » Il n'yquoi
a pas de
douze signes du Zodiaque. quoi se tant gendarmer. » Pour vous
GÉMİR , v. nn:GÉMISSANT , ANTE, adj . gindarmez -vous là dessus.= Dabord l'Acad.
GÉMISSEMENT , s . m . [ Gémi , san , sante , n'en distinguait point l'usage : dans la deun.
re e e
ceman : 1" é fer. ;' alon .au 2d er au € 3 , é Édir. elle ne l'atribûe qu'au style familier::
muer au dern. ] Gémir a diféreurs sens , suivant S
I = Suivant l'ancien Trèv. on pourrait dire'
les prépositions qu'il régir. Ge'mir de ou sur' , aussi gendarmer quelqu'un contre un aútre :
c'est pleurer , se plaindre : géinir de ses pé- mais si c'était l'usage alltrefois, de quoi je
chés devant Dicu. Ge'mir sur les pécheurs
Gémir sous , c'est, doute , cene l'est plus aujourd'hui. re
sur les désordres , etc. GENDRE , s. m . [ Jandre : 1" lon . 2° 3
être acablé , succomber. * Madame de B ... muer.] Celui qui a épousé la fille de quel
amis l'un pour l'autre . » L'opression dont les qu’un . » C'est mon gendré , votre gendre
Provinces 8g miss.iens. Hist. d’Angl. Il falait son gendre. » Prendre ou choisir quelqu'un
dire , sous laquelle , etc. = Geinir , se dit pour gendre. Le Proverbe dit : quand la
de certains animaux, de la colombe, de la fille est mariée , on troûve beaucoup, où il y
tourterelle. Les Poères fone même gémir les
a asser de genures', ce qui se dit figurémenc:
choses inanimées. » Les terribles marteaux , des autres afaires , pour dire , que quand elles
qui , frapant l'enclume, faisaient gémir les sont faites', on troầve beaucoup de secourset
profondes cavernes de la terre. Télém . » L'en- de moyens , qui ne se présentaient pas, quand
clume gémissait sous les coups redoublés. 16. elles étaient à faire. Faire d'une fille
GÉMISSANT, ANTE , qui gémit. Le masc. deux gendres , promettre une même chose à
suit toujours le subst. le fém. peut quelquefois deux persones.
le préc : der. GÉNÉ , s. f. GÊNER , V. act. [ ire e-ouv.
er
Sa main soulage ics inisères. syll. téın . qu'au 2d , et devant la syll. masc. }
Roussi Gêne , est i °. tortûre , peine qu'on fait sou
Colombe gémissante , ou gʻmissante colombe. frir à un criminel pour lui faire avouer la
>
Qui contrains, qui gêne: » Homme, emploi à la gêne , pour luifaire avouer où était son
gênant. » Sa conversation est fort gênante, argent. -2°. Son usage ordinaire est pour
GENCIVE , s. f. [ Jancive : 1 et 2? lon. signifier une contrainte fâcheûse ; un étars
>
GEN GEN
326 t, où l'on se trouveréduit. » C'est une Maxime, règle , aprobation générale.
violen
terrible gêne de n'oser jamais dire ce qu'on Général, universel ; ( synon.) ce qui est gés
pense. » La rime et la mesûre mettent l'esprit néral regarde le plus grand nombre des parti
du Poère à la gêne,, » La crainte du blame et culiers , ou tout le monde , en grôs : ce qui
du mépris ciènent le vice comme à la gêne. estº universel regarde tous les particuliers ,
MARM . ou tout le monde >, en détail . » Le gouverne
REM. Gênes , dans le sens de douleurs est ment des Princes n'a pour objet que le bien
général ; mais la Providence de Dieu est uni
vieux .
Sur le duvetd'un lit , théâtre de ses génes. Boil. verselle. Gir
Gir.. Synon. En parlant des
C'est le Seigneur qui nous guérit,
persones , qui a un comandement ou une
Il prévient nos besoins , il adoucit nos gênes. administration d'une grande érendûe. Lieute
Il délie , il brise nos chaines, nant général des armées du Roi. Colonel
Rouss . général. Trésorier , Receveur général , etc.
S.m. Il se dit ou de celui qui comande
L'exactitude de la rime a fait préférer à Rous
scau >, gênes à peines .= Se doner la gêne , en chef une armée , ou du Supérieur g'néral
-
laisse pas la liberté de bâtir comme on vou- muer : il generalise , généralisera. ] Rendre
drait ; ce qui se dit aussi figurinent d'un général. » Généraliser un principe , une mé
ouvrage , d'une afaire.
= Géné, ee , adj . thode , une hypothèse, etc.
Contraint. » Air gêné ; taille , démarche GENERALISSIME, s. m . Celui qui dans
génée , etc. une armée comande aux généraux eux mêmes.
REM . * Autrefois les Poètes disaient se GÉNÉRALITÉ , s. f. Qualité de ce qui est
gêner , pour se tourmenter . général . » Beaucoup de propositions , de
Quoi ! ne vous plairez-vous qu'à vous géner sans maximes sont fausses dans leur généralité.
cesse .
Rac . Bérén . = Au pluriel , discours vagues. » Il n'a die
GÉNÉALOGIE , s. f. GÉNÉALOGIQUE , que des généralite's qui n'avaient qu'un
adj.GÉNÉALOGIS TE , s.m . [ 11 et 2 é fer. raport indirect au sujet qu'il trairait, et qui
dern . e muet. ] Généalogie
re
muet, 2° ê ouv. au r'" , è moy. au 2d. ] Genét, pour la persone qui a du génie : mais on ne
est le nom d'un arbuste, qui a les fleurs jaû- peut l'employer dans toutes les ocasions où
ne ! C'est aussi le nom d'une espèce de l'on emploierait le nom de la persone. On
328 GEN G RN
dira bien : cet homme est u’n beau , un grand est désigné en français par l'article du au
génie ; un génie supérieur : les productions masculin, devant une consoneou une h aspi
de ce grand génie oni illustré sa nation , etc.rée ; ou bien du héros ; par de 1 devant
mais je ne crois pas qu'on doive dire avec M. t.ne voyèle ou une h muette ; de l'amour ,
de Wailly, parlant de Corneille , et donant un de l hommc; par de la devant les féminins,
nouveau tour à une phrâse de Racine , que : qui commencant par une consone ; de la grâce ;
» Deux jours après la mort de ce grand génie , par de 1', quand ils comencent par une vo
le Roi lui envoya des marques de sa libérali- yèle ; de 1 abondance ; par des devant tous
té. Qu'est- ce que la mort d'un génie , et les pluriels masculins ou féminins ; des biens ,
un génie qui reçoit des libéralités? Voy. des héros, des amours , des hommes ,des
= Travailler
ÂME. Voy . Lui. de genie , grâces , etc.
c'est faire quelque chôse de sa propre inven- Rem. I. Quelquefois , et sur-tout en vers ,
tion. » Cette gêne et ce travail servile étein- le génitif précède élégamment le nom,qui le
draient tout le feu de son imagination : il ne régit etparait même à la tête de la phrase. --
travailleroit plus de genie. TÉLÉM. » Pour OH creuse les fòssés : on élève les murs :
réussir en quelque genre que ce soit , l'on De ceux de ses voisins , on jure la ruine. L. Rac.
doit étudier son talent et le suivre ; en un Mais aussi il faut éviter les inversions dú
mot travailler de génie . ANON . 4 ° . Le res. Ex.
génie d'une Langue est le caractère propre et C'est l'heureux fondateur d'un empire naissant ,
distinctif de cette langue sº . Genie , est Que d'un nouvel empire alarme la naissance. Id.
aussi l'art de fortifier , d'ataquer et de dé- Avec bien , lous , celui , il fait fort bien à la
> >
fendre les places , les postes , les camps ; et tête de la phrase : » De bien des gens ,il n'y a>
l'exercice de cet art ; et le corps des militai- que le nom , qui vale quelque chose. La
res , qui l'exercent , des Ingenieurs. » Il est , Bruyère. » De tous ceux que j'ai vus , c'est le
il s'est mis dans le ginie. plus aimable. » De tous les livres que vous
re
GENIÈVRE , s. m . [1; " et dern . e muet , m'avez envoyés , c'est celui que j'aine le
2° è moy. et long. ] Arbuste , qui porte un ' plus.
petit fruit rond et noir comme le laurier ; et II . C'est pécher contre la construction et la
le fruit , la grainemêmedu genièvre. » Brû. . netreté du discours, que de trop éloigner le
ler du bois de genièvre. Manger du genièvre. genitif du nom , qui le régit. Les phrases
Extrait de genièvre. Voy . GENEVRIER .
re
suivantes ont ce défaut.. « L'objection , qu'il
GÉNISSE , s. f. [ Génice : 1" é fer. dern. vouloit détruire de ma lettre pastorale , étoit,
e muer, ) Jeune vache , qui n'a point porté. etc, l'Auteur a voulu éviter l'équivoque,
GÉNITIF , s. m . [iéfer. On prononce qu'aurait produit le que relatifsuivant immé.
I'f finale. ] Second cas de la déclinaison des diatementla Lettre pastorale, s'il l'avoit mis
noms . 11°. Il exprime le raport d'une chose après objection. In vitium ducit culpæ fuga.
qui apartient à une aûtre , de quelque ma- On veut fuir un défaut, on tombe dans un
nière que ce soit ; comme le raport du tour à qûrre . = Fontenelle dit aussi : le nombre
la partie; un membre du corps ; du sujet à est fort grand des orâcles , qui se rendoient
l'atribut : utilité des sciences ; de l'atribut au par des songes. C'est le même vice dans la
sujet : fleurs d'odeur agréable ; de la caûse à contructiou .
l'éfet? l'ouvrage de Dieu ; de l’éfet à la caûse : III. Quand le génitif est régi par deux noms
le Créateur du Monde ; de la matière au com- diférens , il doit être placé après le second.
posé ; vaiselle d'argent ; de l'objet aux actes » Tournant en prudence ou la petitesse de
de notre âme : l'a :nour de Dieu ; du posses- sonesprit , ou le peu de grandeur. St. Évr.
seur à la chose possédée : les Etats du Roi ; Il falait dire , ou la petitesse , ou le peu de
de la chôse possédée au possesseur : le Roi de grandeur de son esprit.
France , etc. etc. 2° . Le génitif se trouve * GÉNITÚRE , s. f. Ce qu'un homme a
s.
à la suite des noms, soit substantifs, soit engendré. Il est vieux et n'est bon que pour
adjectifs : avide de gloire, jaloux de sa répu- le style comique ou plaisant. On le disait
tation , etc. Il est aussi précédé de certains alltrefois sérieusement et niême élégamment.
adverbes et de certaines prépositions ou con-Royale genitüre. Marot. == La Fontai
»
jonctions , comme autour de lui , près de ne l'a employé dans ses Fables , et c'est le style
vous , à fleur d'eau , etc. ; ° Le génitif qui lui convient.
zº.
1)
GEN GEN 329
Il avint qu'au hibou Dieu dona génitúre ... ne me plairait pas. * On ne dirait pas pour
Un père eut pour toute lignée tant un genre de peindre , un genre de com
Un fils, qu'il aima trop , jusques à consulter, poser.
Sur le sort de sa génitúre. Rem . Genre et sorte ont à peu près le
Les diseurs de bonne aventûre. même sens. Ainsi des richesses de toutes sortes
GENOU , ou GENOUIL , s . m. [ 1 " e de genres , comme dit l'Ab . Prévot. Hist. des
muer . -
Pendant long-temps on a dit l'un Voyages, est évidemment un pléonasme, une
et l'aûtre ; et genouillère , s'agenouillermon- répétition d'idées superfiue ; et a tout l'air
traient que le ad était plus conforme à l'ana- d'un anglicisme , d'une traduction trop lité
logie. On ne dit plus que le 14.] Partie du rale . A се
ce propôs , nous dirons de genre
corps humain qui joint la cuisse à la jambe , ce que nous disons ailleurs de sorte , espèce
pardevant. » L'os du genou. » Avoir les ge- et alltres mots semblables , que joint à tout ,
noux fermes ou foibles, tremblans, etc. » il doit être mis au singulier , quand il est
Etre , se mettre à genoux. » Plier le genou ou sans article , et au pluriel, quand il est avec
les genoux . » Parler , prier à genoux ; le l'article. Ainsi l'on dira ., de tout genre , en
genou en terre . - Demander à 82noux à tout genre , et de tous les genres , en tous
deux genoux , ue signifie quelquefois que de- les genres . Voy. Espèce ; Sorte , Tout. Je
>
mander avec un grand empressement. sais que plusieurs Auteurs estimables four
Fig . Fléchir le genou devani quelqu'un , c’est nissent des exemples contraires ; mais la rai
lui céder , se soumettre. Fléchir les ge- son , l'analogie et l'usage le plus comun , le
noux devant les idoles : les adorer . plus ancien et le plus autorisé sont pour cette
Rem. Dans le temps qu'on disait indifé- règle.
remment genou ou genouil au singulier , on 4° . GENRE , en Gramaire , est dans l'o
disait toujours à genoux et non pasà genouil, rigine , une manière de distinguer par l'ex
comme dit l'Ab. Dubos. » St. Pierre tenant ses pression , le sexe de l'homine de celui de la
dire, à genoui= l devant
clefs , à etgenoux. L'AcadJ..reprit Il faut
C. etc.autref femmee,. Les
ois femell
généra
et enlatins avaien mâle, ou
qui estgenres
l , cet trois le
Corneille d'avoir dit . masculin , le féminin et le neutre. On ne
Madame à vos genoux j'aporte cette épée. conait en français que les deux premiers. On
On peut bien aporter une épée aux pieds de se sert de le ou un pour le misc. et de la
quelqu'un , mais non pas aux genpux. ou
une pour le fém . Ainsi dit-on , le père ,
AT
GENOVES , s. m. C'est le nom que le frère ; un père , un frère; et la mère , la
d'Avrigni doneà l'État deGènes. » Les places sveur , ou une mère , une sæur , etc.
ocupées dans le Genovesat s'étoient renduës , Il y a pourtant un grand nombre de mots ,
etc. Ce mot paraitêtre
Historien
de l'invention de ce qui n'ont aucun raport au sexe , et que l'u
dit l'État de Gènes.
. On sage a distingué en 'masculins et en féminins,
re
GENOUILLÈRE , s. f. [ 1 " e muet : 3e on ne sait pas trop pourquoi , comme le
è moy. et long : mouillez les ll : ge-nou- livre , la table etc. e Les substantifs
>
glie-re. Dans l'ancien Trév. On lit genouilliè- n'ont qu'un genre, ou masculin ou féminin :
re. ] Alltrefois , la partie de l'armûre qui les adjectits en ont toujours deux ; bən , bonne ;
couvrait le genou . Aujourd'hui la partie de la savent savante . Ceux qui sont terminés
>
botte , qui le coûvre. en e muet servent pour les deux genres ; ai
re
GENRE , s . m. [ Janre : "e lon. 2 e in zble , brave , comode , sage , etc. sv
muer.] 1 °. Ce qui est comun à diverses espè- GENT , s . f. [ Jan : long, - Au plu
ces. Dans la définition de l'homme : animal : riel gens sans t. ] °. Nation . Au Singulier ,
raisonable
raisonable .
, le genre est animal , et l'espèce,
> il est surané. Dict, Gram . » La gint qui
On dit , le genre humain , porte le turban ; les Turcs , la Nation des
pour signifier tous lesles hommes ensemble. Turcs . Suivant l'Acad . on ne s'en sert que
))
5,2 °. Espèce, sorte , manière. » Cela est dans la Poésie : elle ne dit point dans quel
excellent
tient pas ,au parfait,
coupableendesonchoisir
genre.le» genre
Il n'apar- genredans
de pas
pas de Poésie ; mais ce Au
la haute. n'est certainement
dans la haute. -
pluriel , il n'est
son suplice. Chemin . = 3 °. Style, manière. d'usage en ce sens que dans cette phrase ,
.
» Le genre simple , le genre sublime, le le droit des gens. = 2°. Persones. C'est
>
genre médiocre. C'est un genre d'écrire , qui sa signification ordinaire. Il n'a point de
Tome II. Tt
330 GEN G EN
Singulier. Il est masc. quand l’Adjectif suit , plusieurs
ne dit
persones , quelques persones. * On
et fém . quand il précède : » Voilà des gens pas , )
comme a fait Regnard . » Plus
bien sots'; ce sont de sotes gens . rout , sieurs gens l'ont tenté inutilement ; ni comme
est excepté de la règle . On dit tous les jeunes La Touche. » On ne doit pas l'employer à
gens , tous les honêtes gens , et toutes les tour propôs , comme font quelques gens. =
vielles gens , toutes les bones gens etc. Gens se dit quelquefois sans article. » Gens
Ainsi , il est masc . quand l’Adjectif est du qui se conaissenc en allégories , etc. » Il
genre comun , ou des deux genres , et fém . avait à faire à gens , dont l'obstination était
quand l’Adjecuif est fém . Il est encore au dessus de ses artifices. » Tous gens à
à remarquer que , quand dans ‘la phrase il beaucoup entreprendre . J. J. Rouss. = Gens,
y a un Ådjectif devant gens , et un Adjectif persones ( syn .) Le 1 ' ' dit quelque chôse
ou un Participe après , on doit mettre le de général , et de vague ; le 2d quelque chôše
féminin devant , e le masculin après . C'est - là de particulier , et de détermine . Vous direz
une des bisarreries de l'usage ; mais ces sor- plutôt gens , lorsque vous parlerez d'une
tes d'irrégularités font en partie la beauté foule ou d'un nombre confus , sans conoître
des langues. On dira donc : il y a de cer- ni pouvoir spécifier qui : vous direz per
taines gens ,
qui sont bien sois : ce sont les sones , lorsque vous pourrez parler de tels
meilleures gens , que j'aie jamais vus. Bour. et tels , sans vouloir les nomer. Un bruic
» Les vieilles gens sont soupçonneux. Acad. vague , ce sont des gens , qui le répandent :
>
* Bossuet a dit , de tels g'ns pour de un raport particulier , ce sont des persones ,
telles gens ; et j'ai lû récemment dans l'Ann. qui le font, etc. Rous. Synon. =
Litt. » Quelques Philosophes de ce siècle tris• Gens , se dit pour les Domestique s mâles,
les femmes
'tes et chagrins , sans en être meilleurs gens , comme femmes , ' tout seul pour
et dans le Journ. gen . de Fr. » C'est une de chambre . » Sont-ce là vos gens ? Est-ce un
manie qu'ont les vieux gens de lettres d'écrire, des gens de Monsieur , que je viens d'en
4º. Ceux
et de paperasser comme les aîtres vieillards. tendre avec vous ? Marin.
Ce qui a peut-être trompé ce dernier qui sont d'un même parti : » Nos gens ont
Écrivain1" , ordinairement très - correct , c'est batu les vôtres : ils ont été batus ; ou d'une
qu'on dit tous les gens d'esprit , tous les même partie : » Tous nos gens sont arri
>
gens, de bien ; mais vous est une exception à la vís. Ssº:. Suivi de la prép. de , il désigne
Règle , comme nous l'avons dit plus haut. une profession , une qualité , comune à plu
- Il faut donc dire,, sans en être meilleures sieurs. » Les gens de lettres; les gens d'É
gens. Et pour gens de lettres , je ne vou- de
drais dire ni vieux , ni vieilles : l'un et
glisemer
; les; les
gensgens
de robe, de Ce sons lestoutes
de bien . finance; gens
l'aître me choque. Je dirais. » C'est une expressions consacrées : il n'est pas permis
manie des gens de leurres , quand ils sont d'en inventer de nouvelles. On dirait mal ,
vieux d'écrire , etc. Avec ces
-Avec ces ,, on
on ajoute
ajoute les gens d'écriture; pour Plusieurs
dire , lesgens
Négo
là , ou ci. On dit ces gens là , et non pas Ecrivains.
cians > les » de
simplement ces gens , commedit La Fontaine. plume', dit M. le Suirre... ont formé des
Je crois que je deviendrai fou avec tous ces gens-ci. entreprises littéraires. - L'expression est
Mol . ridicule . » Les aiteintes de l'envie sont in.
— MÉN AGE аa bien remarqué que gens séparables des gens d’Aris , comme des gens
Ménage
ne se dit point d'un nombre déterminé, et de Lettres. L Ab. Fontenai. — Les gens li
qu'on ne dit point quatre gens , six gens etc. d Aris n'est pas une locution admise par Lu
( » Il y a là vingt gens , qui sont fort as- sage. Si c'est un néologisme il n'est pas
surés de n’entrer point. Mol. – On doit heureux . - Voy. Lettres .
alors se servir du mot person s. ) Mais quand * GENT , GENTE , adj. Il s'est dic autre :
on met un Adjectif ou quelqu'autre chôse fois pour gentil , gentille.
devant gens , alors on peut y joindre un , Gente de corps et de façon
nombre déterminé. On dit aussi cent gens , Marot.
mille gens ; mais lå cent et mille signifient De gent amour la belle trame .
un nombre indéterminê. C'est le sexcenti Idem .
des Latins. BoUH. — Plusieurs et quelques Il n'est plus bon que pour le style maro ,
ne s'allient pas bien avec gens. On doit dire ; tique.
GEN 331
GEN familier. Suivant l'Acad. il ne se dit guère
Gente épigramme, et plaisante satyre :
qu'en plaisantant , et par une espèce de dé
ss .
rision . » Vous voilà gentiment acomodé ,
* GENT- D'ARME. C'esRou
t ains i qu'on écri- dit on à quelqu'un qui revient tout écla
vaie anciènement : on écrit aujourd'hui Gen- boussé. », Vous voilà gentiment coifée , mal
darme , sans i et sans tirer . Mais de quel- coifée. Je crois pourtant qu'on peut le
que manière qu'on l'écrive , il ne doit se sérieusement et en louant ; témoin cette
dire
dire que des croupes inodernes . On est sur- phrase de Mme. de Sévigné. » J'ai été forc
prisd'entendre parler de Gendarmes grecs aise de savoir... que le petit discours a été
n et .gen
bieRem cé.
timent pronleonmo
... Devant c homme , l'adj .
ou romains . gen til a un tou aut sens que quand il
t re
Le Gent-d'arme , à ces mots , tout fier et tout fu •
Pousse vers l'ennemi son coursier écumant, est placé aprês . Un Ge,ntilhɔmme , est un >
Mme. de B ... ( Hist . d'Angl . ) a encôre 2º. On a dit autrefois gentillement , pour
rmes .
écrito genss d'arme »AilIls le ur env oyè rent gentimentIL
: il ne se dit plus.
Irc gen d'a s : leurs elle dit , hom- GENT HOMME , s. m. GENTILHOM
mes d'armes qui vaut mieux , pour le MERIE , s. f. GENTILHOMMIÈRE , s. fém .
[ On mouille I'l à ces trois mots : janti
>
GEdeNTlaILChe, val
tems GENTILLESSE , S. glio -me , meri-e, mid -re : 11€
LE e, . adj.
ILeri re lon
lon .. 4
4° e muet
f. GENTIMENT , adv. [ Janti : on ne pro- aux deux premiers è moyen et long au
l'l devant une consone : geneil 3* . Au pluriel , Gentilsho.n mes , prononcez
Cavalier : on la mouille devant une voyelle: jantizom . ] Gentilhomm2 se dit parmi nous
nonce point de celui qui est noble de race. » Un bon
nt :tion
etgentauil 3°ama:jan - glimou e èaus
e ,illgli -cesi: les4 Ile au 2d
muet Gentilhomine. Un Gentilhomme d'anciènc ex
au 2d, è moy . au 3® : jantiman . ) Geneil , e
on
tracti . hom
Gentil in de nom et d'armes .
1º. joli, agréable, gracieux . Il se dit des
e
Gentilhommerie , la qualité de Gentil
persones et des choses , qui ont trais à la homme . Gentilhommière , pecite maison de
>
ions
rie l , to ur s de so up le ss . avertit qu'il n'a ce sens qu'abusive.neat ;et
ch sit és
rioien à mi : ll
» eIl agemi ll e pete ite
ntillesses ; ou s ge nt il le ss es da ns qu'il ne signifie , dans le fond , que , homme
NTIMENT dessus plebia
peuver . lement , troc de gen
soGEn cabiner. , joliment, d'une manière auOn apèledu,> pro
gentille but - à - but , sans
. Son usage ne passe pas le discours tilhomme , lorsqu'on troque
Tt2
332 GEO GÉR
retirer d'argent, en retourde part ni d'autre. qui pratique la géomance. L'Acad. dit aussi
GENTILITÉ , S. f. [ Jantilité : 1" lon . Geomancienne. — Trev. et le Rich . Port.
dern . é fer. ] 1 °. Les Nations Parènes. Toute ajoutent géomantique , qui a raport à la
la gentilité. 2°. La profession d'ido- géomancie. = Tous ces mots sont peu usi
lâtrie. » On trouvait encore dans ce pays , tés , parce que cette sorte de superstition est
des marques de gentilité. Il n'estusité
Il fort peu en usage. re e
dans les deux sens , que dans le langage de GÉOMÉTRAL , adj. masc. [ 15 et 36
la Religion. Voy . GENTIL ; nº . 2°. fer: ] ll ne se dit qu'avec plan. On apèle
GENTILLÂTRE , s. m. [ Janti-glia- tre
е
: plan géométral , celui où toutes les lignes
mouillez les ll : 3 lon . ) Il ne se dit que d'une figûre sont marquées sans racourcis
par mépris. Gentilhomme dont on fait peu sement.
de câs GÉOMÈTRE , s. m . GÉOMÉTRIE , s. f.
GENTILLESSE, GENTILLEMENT, GEN- GÉOMÉTRIQUE , adj . GÉOMÉTRIQUEMENT re e er
>
et par raport au Cièl , etc. == Géographe, 1" é fer. dern. e muer. )] Poème didactique
celui qui sait la géographie. On le dit plus qui enseigne l'art de cultiver la terre. » Les;
particulièrement de celui qui fait des cartes Géorgiques de Virgile.
géographiques. Géographique , qui con GER : Terminaison de l'infinitif de cer
cerne la géographie. » Description géogra- tains verbes ; juger, manger , obliger , etc..
phique ;Dictionaire gé graphique, Dans les tems de ces verbes , où il se ren
GEOLAGE , s. m . GEOLE , s. f. Geo contre un a ou un 0 , il faut ajouter devant:
LIER , IÈRE , s. m. et fém . [ Jolage , jole , ces voyèles un e , qui ne se prononce pas ;
e
lié
e
> liè - re ; 2° e muet au 2d , é fer. au
e
> et qu'on ne met que pour doner au gun son
3° è moy. et long au 4 ) Geole , pri- doux qu'il n'a pas 'Daturellement devant l'a';
son en termes de Palais. Geolage , droit er lo. » Jugeant, il jugea , nous jugeames
qu’on paye au Geolier. Geolier , concierge nous jugeons , il jugeoit , etc.;
de la prison. Geolière , femme du Geolier. * GERANT , s. m . Qui gère. Ce mot a
Voyez' CONCIERGE et CONCIERGERIE . été enployé par M. Linguei ,et je le crois.
GÉOMANCE , ou GÉOMANCIE ,s.fém . de son invention . » L'on reprochait à un
re
GÉOMANCIEN , s. masc. [ 1" é fer .. 3 ° lon. des quatre gérans , l'énormité des sommes
= L'Académie ne met que Géomance : qu'ils absorboient:
M. de Wailly préfère Géomancie : le Dict. GERBE , s. fém . GERBÉE , s. fém . GER .
de Trév . les met tous deux . Quelques BER , v: V. act.[ ite e ouv. 22° é muet au ? '
re
faisau
Auteurs ont écric geomantie , géomantien , - é fermé aux deux autres ,unlong, ceausecon d
de bl, e
aparemment par respece pour l'étymologie . Gerbe est, au propre ,
C'est un respect poussétroploin.] La géo. coupé. == 'On dit , figurément , unegerbe
mance est une sorte de divination supersti- d'eau, pourdire , un assemblage de jers
tieuse , qui se fait par le moyen de plusieurs d'eau , qui forment comme une gerbe ec ;
points qu’on, marque sur la terre ou sur du gerbe de feu , dans les feux d'artifice , pour
papier, au hazard , etc,Géomancien estcelui signifier un assemblagedefusćes,qui , par
G ER GER 333
rant toutes ensemble , représentent la figure issus de germains , qui sone sortis de deux
d'une gerbe. Gerbée , bote de pâille , où cousins germains.
> Il a le germain sur
il reste encore quelques grains. Gerber , moi , sur vous ; il est le cousin germain de
mettre en gerbe. » Il faut gerber ce fro- mon ou de votre père , ou de ma ou votre
ment . mère. C'est ce qu'on apèle autrement , oncle
GERBIER , s.. m. Tâs de gerbes. Trév. à la mode de Bretagne .
L'Acad. ne met pas ce mot. Il est usité. Germain germanie germanique
, , , noms
en plusieurs Provinces. Quelques- uns même de peuple , ne se disent que des anciens peu
disent, gerberon , pour signifier périt ger- ples de l'Allemagne , ou en vers , de l’Al
bier . femagne moderne . » Les fiers Germains,
GERCE , s. f. Insecte qui ronge les ha- Rouss. Dans la Germanie. Id . » Le fer
bits et les livres. - germanique. Id. — Un sujet emprunté d'une
GERCER , v. act. GERÇÛRE , s. f. [ Gér
re
Ger- Mûse Germaine. Anon. Le P. Fontenai dit
sé, sûre :
, ê ouv . 2° é fermé au rer dans le 12° siècle : » En Italie , en Germa
Jon. au zd : autrefois on écrivait gerceure.] nie. Hist. de l'Égl.Gall..
. Il me semble que
Gercer, c'est faire de petites crevasses à la dès lors ec depuis du temps , on disait , en
>
peau. Gerçûres , sont ces petites crevasses. Allemagne.
• Le froid gerce les lèvres , les mains. = Germanisme , façon de parler propre de
On dit aussi que le soleil, la sècheresse ger• la langue allemande. » Les ouvrages de M.
cent la terre. » Pommade bonne pour les Formey sont pleins de germanismes.
gerçures. GERME , s. masc. GERMER y , neutre ,
re
Řem . Gercer est aussi neutre et réciproq .: GERMINATION , s. fém . [ ite êé ouv . Dans
» Les lèvres gercent, ou sé gercent au grand le der vier , tion a le son de cion , en vers ,
froid. Gerçure se dit , par extension ci- on . ) Germe est , au propre , cette partie
des fentes qui se font dans le fer , le bois du grain ou de la semence qui pousse la pre
>
a
qu'avec cousin et cousine , de ceux qui sont nourris avant que de germer.
sortis de deux frères ou de deux sæurs , ou dit depuis plus long-tems" , que la parole:
du frère et de la sæur : „ C'est mon cousin de Dieu a geriné dans un cæur , pour dire ,
germain ', ma cousine germaine. = Quel qu'elle y a fructifié..
-
ques - uns disent on « le gerinzin ' ,, tante gera GÉRONDIF, s. masc: [ ite é fermé. On ?
miine pour les distinguer des oncles er prononce l'f finale. ].C'est une inflexion du:
des tantes qui ne le sont que par alliance.. verbe , par laquelle on marque une signifi-
Au Palais , on dit frère germaini, pour: cation subordonée à celle d'un autre verbe..
dire , frère de père et de mère.. » Qui empêche de dire la vérité en riant.
Rem . Autrefois on faisait germain subst .
!
Dans cette phrase , dire la vérité est le :
On disait : il est mon germrin ; nous sommes verbe principal" , auquel en riant est subor
Germains. » Les mariages se pouvoient faire doné , comme exprimant un moyen de dire :
satre les germains. Boss. Il est encôre au- la vérité. i ° . Le gérondif est indéclia
jourd'hui substancit dans ces expressions ;: nable de sa natúre ; c. à d . qu'il n'admet jau
GER G E S
334
mais aucun changement dans sa terminaison
en ant, à quelque genre et à quclque no n . De son fils , en mourant , lui cachèrent les pleurs,
:
bre qu'il se raporte. —-2 ° La prupin Est ce Claudius , est - ce son fils qui mou
n'est pas toujours jointe au géroniif. Il y a rait ? Er , qu'est- ce que des soins qui ca
des ocasions où elle est suorimée par exem- chent des pleurs en mourant ? D'Oliv .
ple , croyez-vous qu’agissant avec iant d'im- ll y a , à la vérité des phrases où le gé»
>
prudence , vous mèritiez la contiance de vos rodif est bien placé, quoiqu'il ne se raporte
amis ? Agissant pour en agissant. Les pas au nominatif ; mais c'est qu'alors le
gérondifs ayantei étant n'ont jamais la prép. nominatif est sous entendu. Exemple . » On
en. Pour les autres , quoiqu'ils puissent s'en ne voit guère les hɔmm ?s plaisanter en mou *
påsser , il est toujours mieux de s'en servir ; rant . C'est comme si l'on disait , on na
et on ne peut guère manquer en s'en servant. voit guère que les hommes plaisantent en
REGN. Or , quand on veut juger si le mouront. D'OLIV .
terme est au gérondif ou au participe pré- GEROFLE est un gasconisme. On dit
sent, il n'y a qu'à voir si on peut y join- Girofle.
dre la prép . en , sans forcer ou gâter le sens , • GERSER , GERSÛRE. Voyez Gercer
et sans faire violence à l'usage. Si elle, peut Gerçûre.
s’y joindre de la sorte: , le terme est employé GÉSIER , s. m . [ Gé -zié : 2 é fermés.
>
pose ; et nous disons même que notre Sau- gigots. = On dit , dans le style comique ,
-
veur est mort surun gibet , ' er ce gibet est étendre ses gigots : étendre ses jambes indég
unc croix . Gibet est plutôt le genre du cemment.
7
336 GIR GLA
GIGOTER , v. n. En parlant d'un lièvre, cieuses ; pendant d'oreilles
GIROFLE
.
GIROFLÉE
ou d'un autre animal semblable , secouer les , ś. m. , s. f.Gr
jarrers en mourant. ' En parlant des enfans ROFLIER > s. m . [-3° e muer au ier é fer.
remuer continuellement les jambes. aux 2 autres . ) Girofle , épicerie qui ressem
GIGUE , s. f. [ Gighe : 2° e muet. L'u ne ble à un petit clou ; aussi on dit ordinai
se prononce pas : iln'est mis là que pour rement clou de girofle. On l’emploie aussi
doner au g un son fort qu'il n'a pas devant absolument. »
Huile essenc ,»
e de girofle :
l'e. ] 1 ° . Grande fille dégingandée , qui ne
.
çela sent le girofle. — Giroflée , fleur très
fait que gambader . Il est bâs en ce sens. = belle et très-odorante. Giroflier se dit , et de >
2°. Air de musique fort gai , ctec la danse l'arbre qui porte le clou de girofle ¿ et de la
faite sur cet air . » Jouer ; danser une gi-
O
plante d'où naît la giroflée.
gue. 3 °, * Dans les Provinces méridio- GIRON s. m . 1 °. Espace qui est depuis
nales , gigot. C'est un gasconisme. » Man- la ceintûre jusqu'aux genoux dans uue per
ger une gigue. Dites , un gigor. sone assise. » Enfant qui dort dans le giron
GILET 2 s. masc. [ Gile , è moy. ] Ca- de sa mère. = Fig . Le giron de l'Église,
misole , corset . la Comunion de l'Eglise Catholique .» Ra.
GILLES. Il ne se dit que dans cette phrâse mener , revenir au giron de l'Église.
proverbiale et populaire. Faire gilles , s'en- 2 °. En termes d'Architecture , la partie de
fuir . la marche , sur laquelle on pose le pied en
e
GIMBLETTE ,s. f.f [ Geinblète : 2° ee moy. montant ou en descendant. » Les inarches
3 ° e muer. ) Petite pâtisserie dure et sèche , doivent avoir au moins douze pouces de
faite en forme d'aneau . giron.
GINGUET , adj. [ Geinghe ,
ETTE GIROUETTE , s. ' .f. [ Gi-rouète, at en
ghère : 2 è moy. ] Qui a peu de force. » vers gi-rou-ète ; le rè > 1 est moy. et
le 2°
Vin ginguet. Fig . fan. Esprit ginguet , muet. ) Au propre , banderole qui est au
style ginguet. haut des maisons ou des mâts d'un vaisseau ,
* GIR, ou GĖSir , v. n. Il n'est plus en que le vent fait tourner , et par le moyen
usage qu'à la 3; persone du présent : git. = de laquelle on sait quel est le vent qui soufle.
Il est fort employé dans les épitaphes . Ci- Figure'ment , persone légère et chan
GIT , hic jacet. geante. » Cet homme > cette femme est une
Ci-git ma femme , ah ! quelle est bien , girouette.
Pour son repos et pour le mien. GISANT. Voy. Gir .
Il est beau au figuré , dans la poésie. GISEMENT s . m . Terme de Marine.
Peuples , Rois , vous mourrez , et vous , Viiles
> » Le gisement ( la situation ) des côtes ( de
aussi : la mer. )
Là git Lacédémone , Athènes fue ici. GÎT. Voy. GIR.
L. Rac.
GÎTE , s. m . GÎTER , V. n. Le subst . se dit ,
On dit , proverbialement, c'est- là que git le °, du lieu où l'on demeure , où l'on cou
lièvre ; c'est-là le point de la dificulté , le che ordinairement. » N'avoir point de gîte
neud de l'afaire . assuré . 20. Lieu où couchent les vo
Rem . Suivant l'Acad . on dit encore , nous yageurs . » Gagner le gire , arriver au gîte.
gisons , vous gisez ,ils gisent. Elle ne dit 3º. Le lieu où le lièvre repose .
pas dans quel style. Ce ne peut être que dans On die d'un homme qui est venu mourir en
Te style plaisant. Mine. Dacier s'est 'servi de son pays , qu'il est comme le lièvre , qu'il
gisant . » Un vieillard gisant sur la terre..... est venu mourir au gîte.
le jouet des bêres , etc. Iliade. Il me semble GITER , demeurer , coucher. Il est popu.
qu'en cet endroit , gisant est plus poétique laire. » Où gîtez- vous ? Nous avons éte' mal
que couché , étendu. = L'Acad. dit : gisant gîtes.
dans son lit malade. == La Fontaine l'em- GIVRE , s . m. Glace qui s'atache aux ar
ploie substantivement. » Le gisant , le ma- bres , aux buissons. » Il est tombé bien du
>
lade. Cela peut être bon dans une Fâble. givre, » Les arbres étoient couverts de gi
GIRANDOLE , s . f. 1 °. Chandelier à vre .
plusieurs branches. = GLACE , s. f. GLAÇON , s. m . GLACER ,
= 22°.°. Au pplur . assem-
blage de diamans ou d'autres pierres pré- v. a. et n . [ 2° e muet au i é fer , au e er
dern. ]
GL A GLA 337
dern . ] Glace , ese 1 ° . Eau congelée et durcie doné à un Japonais . == Ferré à glace , se
par le froid. Glaçon , morceau de glace. dit au propre , des chevaux à quil'on met
»
Il a gelé à glace . Froid comme glace.Mettre des fers cramponés , pour empêcher qu'ils ne
>
toute couverte de glaçons. Fig. Air de d'un hoinme très-habile dans la matière done
froideur, » Recevoir quelqu'un avec un vi- il s'agit.
sage de glace , un air de glace. = Avoir GLACIAL , ALE , adj. GLACIÈRE , s. f:
un cæur de glace : n'être point touché des [ Gla - cial , cia -le , ciè-re ; en vers , ci- al . ,
er
marques d'amitié, etc. = Glaces , liqueurs ci-ère ; le ir e du dern . est moy. et long ,
ou fruits glacés qu’on sert en été. = 2° . le 2d muet. ] Glacial , 1°. qui glace. Il se
Plaque de cristal dont on fait des miroirs, dit au propre et au figuré. „ 'Vent glacial ,
ou qu'on met aux carrosses et aux chaises air glacial, mine , réception glaciale .
àdesporteurs ; et quelquefois à des portes , à Il n'a point de pluriel masculin . =
fenêtres.
> 2' .
qui est glacé. Mer glaciale Glacière
, qui est sous
GLACER , congeler , durcir , en parlant de le pôle. Zone glaciale. : creux
l'eau et des autres liqueurs. » Le grand froid conserve
glace les rivières , glace le vin même.
fait en terre et couvert de paille , où l'on
de la glace , pour s'en servir en été
V. n . L'esprit de vin ne glace jamais. = à boire frais. Fig. Chambre extrême
V. réc. » Le bassin comence à se glacer. I mert froide, » Votre chambre est une gla .
= Glacer se dit , par extension , d'autre cière.
chose que des liquides. On dit qu'un air GLACIS , s. m . ( Glaci. ] Pente douce et
froid glace le visage , les mains , etc. = unie. » Le glacis d'un étang , de la contr'es
>
au figuré dans tous les styles. celui qui se batait sur l'arène , pour le plai
L'homme est de glace aux vérités , sir du peuple. = Parmi nous , bretteur ;
Il est de feu pour les mensonges . La Font. celui qui fait une espèce de profession de se
Et je verrois enfin de mes froides alarmes barre et de tirer l'épée pour la moindre oca
Fondre tous les glaçons. Rouss. sion . On ne l'emploie que pour blâmer .
Ses froids embrassemens ont glacé matendresse , GLAIEUL , s . m . [ gla -ieul : on écrivait
Racine , Phèdre. autrefois glayeul , et plusieurs l'écrivent en
» Son abord glace les gens ; son sérieux me core de même ; mais avec cette ortogra
glace; m'embarasse , m'intimide. » L'image phe , on serait induit à prononcer şle ieul ,
de la servitude l'avoit glacé d'un moriel contre l'usage. ] Plante ainsi nomée du mot
effroi. Marm . = A glacer, locution équi- latin gladius, glaive , parce queses feuilles
>
1 ° . ,Sorte
dontla 2' ese
d'humeur
visqueuse. » Avoir des glaires dans l'este
Rompre la glace ; faireles premières pro mac
positions d'une afaire délicate , dans
est tout au la vessie . » Il a vomi des glaires
plus du style médiocre. On ne blâme point teintes de sang. = 2°. Le blanc de l'æuf ,
Dionis d'avoir dit dans un ouvrage de ce quand il n'est pas cuit. - En Provence ,
style : » Nous sommes obligés à Descartes on dit , claire : c'est un barbarisme. =
d'avoirexpliqué
mier rompų par
la glace, , ei d'avoirleslemou-
la méchanique, pre. veau
Glaireux
et de ,mouton
plein desontglaires. » Les» Humeur
glaireux. pieds de
vemens du cœur. Mais l'on est étoné de lire matière glaireûse .
dans l'Hist. du Japon , qu'un Gentilhomme GLAIS. Voy . GLâs.
d'Amangachi fut le premier qui rompit la GLAISE , s. f. et adı. GLAISER V. act .
re
glace ; c. .à.Cetteexpression
Chrétienne d. qui' embrassadéplaît
la Religion
autant èGLAISIÈRE, s . f.au [ 1er
moy. et long Glèze
: 2°e, e zé , ziè-re
inuei au i : é er
dans cette phrase, que le nom de gentilhomme fer. au 2d , è moy. et long au 3*. ] Glaise
Tome II. Vv
GLA GLI
338
ou terie glaise , espèce de terre grasse que dée > les envoyer dans la forêt manger du
l'eau ne pénètre point , et dont on fait de gland.
la poterie. Glaisière , endroit d'où l'on tire GLANDE , s . f. GLANDULE , S. f. Glan
de la glaise . » Glaiser , enduire de terre DULEUX , EÛSE , adj. [ 3 ° lon. aux 2 dern .
glaise. » Glaiser un bassin de fontaine. Glande est , đans le corps de l'animal ; 1 °.
re
GLAIVE, s. m .(Glève : 1" è moy . et long. une partie spongieuse servant à filtrer cer
2° e muer. } Épée tranchante. Il 'ne se dit taines humeurs du corps . 2 °. Une tumeur
point dans le discours ordinaire , si ce n'est accidentelle , qui se forme en quelque partie
en badinant
prose ; mais
et la poésie il est »fort
relevées. beau qui
Contre danstirer
la du
leuxcorps. Glandule
, composé de ,glandes.
petite glande ; Glindu
1s Les mamelles
le glaive de la justice , dic Patru. sont des corps glanduleux .
D'avoir reçu la mort par un glaive barbare. GLANE , GLANER , GLANEUR , GLA
>
phrases suivantes : le Souverain a la puis- aigre des petits chiens et des renards ; et au
sance du glaive , le pouvoir de vie et de figuré , du son aigre de la voix d'une per
mort ; le glaive de la justice ; le glaive sone qui parle ou qui chante. » Il glapit en
vengeur , le glaive spirituel , le pouvoir chantant. » Elle ne fait que glapir. ». Elle
qu'a l'Église de retrancher de la Comunion parla d'un ton glapissant , d'une voix gla
des Fidèles. = Il me semble que c'est trop pissante, » Ses glupissemens sont plus . inco
borner l'emploi de ce mor. = Du temps modes que ceux d'un petit chien.
de Ménage ", quelques -uns trouvaient glaive Je les vois toutes deux ; l'une , aisée à con
trop vieux , et faisaient dificulté de s'en ser fondre ,
vir. Il pense que Desmarets avait raison de A trente questions ne saura que répondre ;
les blâmer , et de trouver ce mot fore beau . Et l'autre , pour l'aider , haussant vite la voir ,
>
des glanes des épis de blé ramassés après la sade , san , sante , sé , soa - re : 2 lon . au
moisson ..Glanage , action de glaner. Glaneur, 2d , 3 " et's :? ) Glisser , se dit d'une per
e
.
etise , celui celle qui glane. Glanûre , ce sone dont le pied vient tout d'un coup à
que l'on glane après la moisson faire. couler sur quelque chose de grâs ou d'uni.
Le verbe est le seul de ces mots , qui s'em. On le dit de la persone et du pied. Glisser
ploie au s figu ser
ré.» Il n'y a pas de quoi gla- sur le pavé. » Le pied lui a glisse'. » GlisPar
ner aprè ma fille : elle a en vérité toutdit. sur la glace par divertissement. »
extension , il se dit des choses. » L'échelle
Sév. voit
l'on fait cepe
n'ai j'ai
» Jeque glanter fait
que ndan s euxasse
aprèune , etz glissa ; cela m'a glissé des mains . = Fig:
riche moisson . Journ: de Mons. » L'on ne fait Pâsser légèrement sur une matière . Glissons
là dessus. » Nous avions à faire à une femme
que glaner aprèss. les
m . Anci
GLANensDÉE
. , s . f. [ 1 те sur qui toutes ces choses là glissoient , qui
GLAND , s. m . GLANDÉE
>
lon le d ne se prononce pas dans le r ' er
2
e
n'étoit pas capable d'y faire atention.
& fer. er long dans le 2d. ) . Gland est le fruit Se glisser,se couier adroitement. » Il se glissa
que porte le chêne. Glasdee est la récolte doucement dans le cabinet.. = M. Bros.
du gland . » La glandée a été abondante cette sette , dans son Comentaire sur Boileau , dic:
année , Envoyer les cochons à la glan- qu'on trouve peu d'exemples de glisser acte
GLO GLO 339
Cependant les exemples en sont multipliés . lui est pas permis de l’être pour l'honeur.
Glisser sa main dans la poche dequelqu'un ; » Aimer , chercher la gloire. Aquérir de la
un papier dans un sac , une claûse dans un gloire : être comblé de gloire. » Ils ne per
contrat, un mot dans un discours : une er- dent la gloire , à laquelle ils aspirent, que
>
reur parmi le peuple. » Cetre opinion s'est par l'aveugle impatience qu'ils ont de l'a
glissée insensiblement dans les esprits , etc.quérir. D Aguess. = 2°. Éclar , splendeur.
-
Acad. » Dans la conversation , qui devint „ Le Fils de Dieu viendra dans sa gloire.
générale , elle me glissa mille choses fines. Il ne se dit , en ce sens , que dans cette
Glissant, ANTE , sur quoi l'on glisse ocasion . = 3. Orgueil ,
3º sote vanité. »
facilement sans pouvoir s'y tenir ferme. Il Sote gloire.» La gloire le perdra . Danscette
seest glissani
dit au propre et au figuré. » Le chemin acception , on dit sur-tout , la vaine gloire.
; un pâs glissant. » De la défen
>
EÛSESE ,, ad
BULEUX , EÛ adjj .. 4 aux 2aude1rn.
re
[ io"en lon. °" ;) dans , avec les noms , et à avec les verbes.
dern. e muet aux 2 I i 3 .
» Les Saints mettent leur gloire dans les hu
Globe est un corps tout rond , aútrement miliations. » Il a fait des faûtes , mais il
sphérique. » Le centre , le diamètre , la cir-: mer sa gloire de les reconnoître. TÉLÉM .
conférence d'un glsbe. » Le globe de la terre. STirer sa gloire de. » Les Saints ont tiré
Les glóbes célestes les astres .
> leur gloire de leurs abaissemens mêmes. *
Globe terrestre , globe d'airain ou de car- Faire gloire ou se faire une gloire de ;
>
en ce sens il ne se dit que de Dieu . »naires des Langues , mais encore les Dic
>
mais fort en usage. Il n'est point pourtant é fer.au 2d. ) Ces deux mots expriment le
dans les Dictionaires. » Quand on n'aspire, cri de la poule qui veut couver , ou , qui
point en écrivantà la gloriole du bel esprit... apele ses poussins. = Richelei dit indi
on est moins jaloux de doner des vérités féremment glousser ou glosser ; mais celui
neuves , que d'en rapeller d'utiles. Ann. ci exprime le cri naturel et ordinaire de la
Litt . poule ; il a un aûire sens que glousser.
Et de gloriole afamé. GLOUTON , ONE , adj. GLOUTONE
Dorer. MENT , adv. GLOUTONERIE , S. fém . [ 3 *
e muet aux trois derniers ; dans l'adv . en a
Ce mot apartient au style critique. le son d'an : gloutoneman. ] Glouton , qui
GLÖSE , s. fém . GĽOSER , v. act. Glo- mange avec aviditéetavec excès. Gloutone
SEUR , EÛSE , s. m lon.
zeur , zerenze je . et au
re
fém . [ Glőzemuet
1 ° : 2° e
, gloze, rie , vice de celui qui est glouton. Glouro
au nement , d'une manière glourone. » Il esr
j !!, é fer. au 2d , lon . au dern . ] Gløse est fort glouton. Il mange gloutonement , avec
G'OB GOD 341
gloutonerie. Voy. GOURMAND.= Richelet d'argent , de verre , etc. » Les Escamoteurs
et La Touche préfi raient gloutonie à glouto. vulgaires se servent de gobelets de fer blanc,
Rerie. L'Acad. ne disait point le premier , pour faire certains tours de passe-pâsse .
et remarquait que le second vieillissait. Elle Joueur de gobelets . Figurément , em
ne le dit point dans la dernière Édition. ployer toutes sortes d'artifices dans les afai
La Touche dit que gourmandise est meilleur res .
que gloutonie : mais celui - ci enchérit sur GOBELOTER و, buvoter. Il ne se dit qu'en
l'autre. Ils sont bons tous deux à conserver ; mauvaise part et dans le style familier ,
en mettant pourtant gloutonerie à la place plaisant et critique. » Il aime à gobeloter :
de gloutonie. Ilivrognes.
a passé trois heures à gobeloter avec des
GLU s. fém . GLUẢNT , ANTE , adj.
>
devant l’e muer , l'u est long : il glüe. Au avec avidité , et sans savourer ce qu'on avale.
futur et au conditionel cet e muet ne se æuf frais . = 2. Fig . famil.
» Gober un cuf
prononce pas : il gluera , gluerait , etc. Pron . croire légèrement. » Il gobe tout ce qu'on
glůru , glure. ] Glu , composition visquelse , lui dic de plus absurde. 3 ° Saisir quel
avec laquelle on prend les oiseaux à la glu . qu’un dans le tems qu'il s'y attend le moins,
= Quelques-uns, et l’Ab. Prévot , entre „ On l'a gobé au soriir de la Comédie , pour
>
alltres , écrivent glue , contre l'usage le plus le mener en prison. = On dit , prover
>
en ce qu'il est sans pied. » Gobelet d'or , mots sont du st. plaisant et critique. Le 2'i se
342 G OG GON
dit d'un jeune homme qui fait l'agréable et et traite ce mot de bàs. L'Acad. ne le
le galant auprès des femmes. » Jeune gode- met point.
lureau . Le second est , au propre , une GOGUETTES , s. f. pl . [ Goghère : 24 d
c
figûre d'ivoire , qui représente un perit hom- moy . 3 ° e muet. ) Propôs joyeux. » Conter
me , et dont les joueurs de gibecière se ser- goguetes. = Etre en g guettes , en ses
vent pour amuser les speciareurs; au figuré, goguettes , ( autrefois en ses gogues ) en hu
petit homme mal fait. „ Voilà un plaisant meur de rire et de se divertir. —Chanter
godenor ; fait comme un godenot. goguettes à quelqu'un , se dit par contre
GODER , V. n . Faire de faux plis.» Voilà vérité ; c'est lui dire des injúres , des choses
>
GOGÂILLE , s. fém . Terme populaire. MEUX , E ÛSE , adj . [ Gome, me', meủ, meuze:
er
> >
aise , dans l'abondance : » Vivre à gogo , Gommer , enduire de gomme. Gommeux , qui
être à gozo . jetre de la gomme. » Arbre gommeur . Ma
GOGUENARD , ARDE , adj.GOGUENAR- cière gommeúse.
DER , v . n . Goghenar , narde, narde'; 2e GOND , s. m. [ On ne pron . point le d .
inuet. ] Goguenard . Qai aime à plaisanter. On l'écrit pourtant , même au pluriel. Riche
Trév. Bâs et mauvais plaisant. Acad. Cette let l'y retranche : gons. ) Morceau de fer
dernière définition en die trop: Celle de coudé, dont une partie est arrêtée dans la
Trév. me parait plus conforme à l'usage. feuillûre d'une porte , et l'autre apelée mame
Il est gogueuard ; il fait le goguenard . S lon entre dansles pentûres qu’on atache à
S. m. C'est un goguenard. Humeur goguenar- cette porte. » Gonds à bois. Gonds à plâtre.
de. On ne le dic guère des femmes. = Fiche à gonds. = On dit figurémene er
Goglenarder , râiller , plaisanter. Trév. Faire adverbialement ( st. famil. ) Hors des gonds ,
de mauvaises plaisanteries. Acad. Même ré. hors de son assiète naturelle. » Mettre hors
flexion que sur l'adjectif.. » Il n'aime qu’à des gonds. » Tous les jours par ses chicanes ,
gog"!?rarder. = Le Dict . de Trév. met il me met hors des gonds ; il me fait sortir.
aussi goguenarderie, propos pour faire rire , hors des gonds.
GOR GOS 243
GONDOLE , s . f. GONDOLIER , .s . m. beaucoup d'expression figurées , presque tou
Petit bateau plat et fort long , et celui qui tes du style familier. Suivant Menage ,
on doir dire ; on lui a fait écrire cela le
le conduit.
* GONFLE , adj. En Provence le grand poigrard à la gorge , et non pas sur la gorge ,
>
nombre dit , gonfle , enfte , trempe , pour comme dit Voiture ; mais l'usage est pour le
dernier ; er l'Acad. dit , mettre , tenir le poi
gonflé, enflé , trempé. » Je suis tout gonfle : gnard sur, et non pas à la gorge. =
elle est enfle à faire peur ; il est arrivé tout gnard sur, et non Prendre
trempe. Ce sont des barbarismes. un hommeà la görge , exiger quelque chose
GONFLEMENT , ,s. m . GONFLER
> , V. de lui avec violence. == Couper la gorge à
att: [Gonfleman , fié : :2" ?e muet aù i , é quelqu'un , le ruiner. » Il ne peut parler à
e
. au 2d. ] Gonfler , rendre enflé. Gonfle- M. Colbert : cela no:zs coupe la gorge. Sév.
fer
ment, enfúre. » Les légumesgonflene l’esto - Se couper la gorge , dire ou faire quelque
mac . » Gonflement de rate , d'estomac , etc. chose de nuisible à ses intérêts. C'est aussi
Gonfler, est aussi n. et réco » Dès
Dès qu'il se battre en duel.
amangé, l'estomac lai gonfle. » Sa rate se Pour de moindres sujets quelquefois on s'égorge .
goufle. = Le subst. ne se dit qu'au propre; J'ai vu qu'en cas pareils on se coupoit la gorge.
Barthe.
verbe s’emploieélégam
lefortune ment au figuré.»
l'a gonflé d'orgueil. Acad. » L'or-Sa Rire sous gorge ou sous cape , ( le ad est
gueildont nous sommes gonfles. La Bruy. le plus usité ) rire tout bầs bàs, et sans qu'il y
Quoique gonflé de sa victoire , il conserva paraisse. » M. de Lavardin rioie sous gorge et
"
ble . = On dit , proverbialement, avoir' » Il n'en a fait qu'une goulée.= = Brebis qui
>
le gosier pavé : manger les viandes fort chau- bêle , perd sa goulée. On est à table pour man.
des sans se brûler. ger etton pas pour parler.
GOTHIQUE, adj . (Rich. metgorique ou gol- GOULET , s. m : GOULOT , s. m . [ On
tique , ou gothique. Dans le Rich. Port . on ne ne pron . point le e final . ] Goulot , se dit du
mer que le dernier, et c'est le seul bon.] Auprop. cou d'une bouteille , d une cruche , etc. On
il ne se dit qu'avec Architecture et Écricûre. a die anciènement goulet . - Celui -ci ne se
Architectûre gothique,diférente des cinq ordres dit plus que de l'entrée étroite d'un port. –
d'Architecture , et arribuée aux Goths. Ecri- * On trouve dans Danet gouleau pour goulot.
tire Gothique , écritûre anciène , dont on a
>
GOULIAFRE , adj . GOULU , û E , adj.
aussi attribué les caractères aux Goths. GOULUMENT , adv . [ 2º lon , au 3 " . ] Gou
>
Au figuré, il se die par mépris de ce qui est liafre et goulu , se disent d'un homme qui
hors de mode. » Cela est guthique. » Habille- mange avidement. Le 1'' est populaire , ' le
ment gothique , manières gothiques. 2d est familier. Goulument , avidement. »
On diroit queRonsard , sur ses pipeaux rustiques, C'est un homme extrêmement goulu ; il mange
Vient encor frédoner sesIdylles gothiques. goulument.
On dit substantivement , il y a du gothique GOUPILLE , s. f. [ Gou - pi- glie : dern. e
muet ; mouillez les ll ] petite fiche , dont on
dans cette architectûre , dans cette écritûre .
= Dans l’Ann . Lilt . On die gothisme , pour se sert pour arrêter quelques parties d'une
style gothique . » Convenons debonne foi que montre ou alltres petits ouvrages .
nous sommes retombés dans l'ignorance , la GOUPILLON , s. m . [ Gou - pi- glion :
>
dron est une espèce de poix , qui sert princi- les mains gourdes. Fig . Fainil.» Ce filou n'a
*
palement à calfater les vaisseaux. Goudroner , pas les mains gouries. * Richelet dit n'avoir
enduire de goudron . pas, les piés gourds , être prêt à courir. On
GOUFRE , s. m . [Gou - fre : 2° e muet. ) ne le dit que des mains. - S. f. Calebasse ,
> e
Creux profond. »„ Tomber dans un goufre. – dont les soldats , les pélerins , les mendians se
Il est beau au figure. » Tire-moi servent pour porter de l'eau ou du vin.
Du goufre où m'a plongé le crime. L'Ab. Téru. GOURDIN , s. m . [ Gour.dein . ] Gros
» Tomber dans un goufre de malheurs , de bâton court , des coups de gourdin. Il est po
misères . » Les proces sont un goufre : ils cou- pulaire.
tent des frais immenses . GOURGANDINE ,> s. f. Femme de mau
GOUGE , s. f. 1 °. Femme publique et dé- vaise vie. St. famil.
bauchée. » C'est une franche gouge. SCAR. Il GOURMADE , s. f. Coup de poing. » Il
est vieux en ce sens. — Borel dit
dit qu'en Lan.
Lan lui donna deux ou trois gourmades bien
guedoc , il signifie simplement une servante. assenées .
= 2°: Espèce de ciseau de Menuisiers , sculp- GOURMAND ANDE , adj . et subst,
teurs et aútres ouvriers . GOURMANDISE , s. f. GOURMANDER , v .
GOUJAT , s. m. Valet de soldat. » Les act. [ 2€ lon . 3 ° løn. au 3 , dize. ] Gourmand,
goujats de l'armée. C'est aussi un terme qui mange avec avidité etavec excês. » Il est
de mépris. » Que veut dire ce vilain goujat. fort gourmand ; elle est extrêmement goar
* GOULE , GOULÉE , s. f. Vieux mots . munde. » C'est un gourmand , une gourmande.
Verville dit souvent goule pour gueule , et Gourmandise vice de celui , qui eść
de là gouler , engoaler engoulevent. La gourmand. » Gourmandise insatiable. Le
,
Mon. = Vous en avez menti par votre péché de Gourmandise . = Gourmand , goinfre ,
goule , dit Charles de Valois à Enguerrand de glouton ; ( synon . ) ils vont en augmentant
Marigni. Voy. Gorge à la fin . = La Fon- Fon pour exprimer une avidité plus grande, plus
grossière ,
GOO GOU
345
grossière , plus basse , plus méprisable. » Il d'ail.
n'est pas seulement gilrmand : il est goinfre: GOUSSET , s. m . [ Gou- cè : 2° è moy.]
il est glouton. Ce dernier fait image : c'est 1°. Creux de l’aisselle ; et aussi ce petit mor
comme qui dirait homme, qui englourit ce ceau de toile , qui sert à faire tenir le corps
Plusieurs disent
qu'il mange. = * Plusieurs gour
disent gour- de la chemise avec la manche à l'endroit de
mond , gourmandise, pour friand , friandise . l'aisselle. Delà cette expression bâsse et dé
Ce n'est pasle sens de ces deux mots. = On goûtante , sentir le gousset , sentir mauvais.
dit l'adjectif desanimaux et desarbres mê- 11 ne parait pas qu'elle soit anciène dans la.
mes. » Un oiseau gourmand . » Le brochet est Langue : elle n'estni dans Rabelais , ni dans
un poisson gourmand.-Branche gourman- Marot , ni même dans aucun des Poètes sati
de;qui pousse avec trop de vigueuret épuise riques , dont fourmillait le comencement du
GOURMANDER , n'a aucun rapor: runs
)
17€ siècle. Scarron s'en sert souven t. La Monn .
sens avec les deux murs précédens. Il signifie ceinture de la cu.ou'on met en dedansdela
réprimander avec dureté. » Pourquoi le gour. set bien garni . = * Ménage a été très-mal
"
persone qui n'est pas encôre formée. » Hélène » Il n'a pas de goût pour les vers , la musi
ne vient pas avec inoi... J'ai Marie , qui que , etc. = 7º. Opinion , aprobation..
jette sa gourme, comme vous savez ; mais ne Cela n'est pas de mon golde. » Cela est du goûe
soyez pas en peine de moi .. Sév. » Ce jeune de tout le monde. » ilIl ne faut pas disputer
homme fait bien des extravagances : il n'a pas des goûts. = 8°. Manière , dont une chose
.
liberté. = Gourmer un cheval , luimettre bens, etc. = 10° . En goût de avec l'infinitif.
>
la gourmette. = Gourmer un homme, le » Il vit ce Prince assez en goût de l'entendre.
batre à coups de poing. » On l'a bien gourme. = 1 °. On dit , avoir ou prendre du goût
» Ils se sont long-temsgourmés. pour .... Gresset dit , dans le même sens , se
GOURMET®, s. m . [ Gourme, moy..]] pren.ire de goût. C'est peut-être une expres
Gourme ,,22°èè moy
Qui sait bien conoître et goûter le vin. Bon sion du jargon à la mode qu'il emploie pour
ou méchant gourmet. = Quelques- uns le s'en moquer.
disent des viandes. On ne le dit que des Ce petit étourdi s'est pris de goût pour moi ,
liqueurs. Et me croit son ami , je ne sais pas pourquoi:
GOURMETTE , Voy. GOURME. Le Méchant,
GOUSSE , s. f. [ Gouce : 2° e muer. ] En- On dit avoir du goût pour , et avoir le goût
velope , qui couvre certaines graines, comme de : il a du goût pour la musique : il a le goût
pois , fèves. .
Gousse d'ail , petite tête de la peintûre. Mais quand le goût est afecte
Tome 11, Xx
346
GOU GOU
d'une épithère , je pense qu'il régit pour er 2°. Fluxion âcre et douloureuse , qui s'atache
des ge
non pas de. » Il a le goût le plus vif de la aux jointûres des piés , des mains ,
Philosophie. L'Ab. Gauchut. Je voudrais dire, noux. » Avoir la goute aux piés , à un pić,
pour la Fhilosophie. Si l'épithère était après aux mains, etc. = Goutie-sereine , mala
le régime , de pourrait être employé. »» Il a die qui cause subitement la perte de la vûc.
le goût de la Philosophie le plus vif etle plus GOUTTELETTE , petite goutre, a raportau
décidé. On dit d'une chose trop chère , que le j er
' sens, et goutteux , qui est sujet à la goutte,
coût en fait perdre le goût , ei qu'on n'a pas prend dans
se prend dans le second. » Une gouttelette
d'envie de l'acheter , dès qu'on en sait le prix . d'eau. » Il est goutteux ; c'est un gjutteux. =
Bon sens , bon goiit. ( synon .) On borne gouttelette , est peu usité.
>
la sphère du bon sens , aux choses plus sensi Rem . On dit figurément , goutte à goutre, 1
goût à des objetsplusfinset
bles, et lebon goile
plus relevés.Ency.1 Entre bon smerehdé lenteinent et aveanlegóqúi
, distille sur eux
kon.gn ausd a'i eter. . - Lale distinction de
goutteà goutte, etquinecarira
Dans le style proverb. on dit jamais.
, de ceTélém.
qui
l'Encyclopédiste est plus juste. achève de ruiner , ou de faire perdre pa
GOUTER , v. act . et n . et s. m . [ Gouté ; tience ; c'est la dernière goutte d'eau , qui
2 é ter. l'oil est long devant le muet , il fuit verser le verre. Et quand on ne
golite, il gollera. 1: Acad. met l'acc . circ. done que de petits secours pour de grands
Sur cet ou à l'infinitif , où il est bref. Cer besoins , c'est d, it- on ,, une goutte d'eau dans
accent y fut mis lorsque l'on suprima l's ; la mer. -On dit aussi , de deux perso.
car on écrivait anciènement gouster . Plusieurs nes > qu'elles se ressemblent comme deux
gouttes d'eau
et l'Acad. elle même ont conservé sans né- goultes d'eau .. — Je regarde la fin de cette
cessité cet acc: circ. dans plusieurs mots : on automne avec une horreur , qui me fait suer
ne doit plus l’employer que sur les syllabes
le sens
les grosses gouttes. Voy. SUER.
longues. ] Il y a de la diférence pour 2. Goutte , maladie , se dit toujours au
entre giuier actif , trouver bon ; et gouter à singulier.
> Anciènement on disait assez indi
neutre , essayer à manger d'une chose , gru- féremment li goutte ou les gouttes , et on
, >
ter y M. Gilbert n'a pas fait cette distinction le dit encore dans certaines Provinces. L'Acad .
dans sa Sat. du 18 ° Siècle. dit mangé de gouttes i expression unique ou
La comédie est belle et le drame est divin. le pluriel soit employé.
Pour moi , j'y golite fort ; car j'aimela natûre. 3°. Goutle , adv., n'a , dans sa significa
>
Il falait, dans le sens de l'Auteur , je le goûte tion , aucun rapport avec les deux sens du
fort :maisil y aurait eu unesyllabe de trop. subst. Il signifie proprement, p.is ou point.
= = Dans le 1er sens , il régit de ou à; goutez » Ne voir goutte , n'entendre goutte,» Il ne
de cette sausse , de ce tabac. » Voulez - vous voit goutte , il n'y voit goutte : il n'entend
gouter de notre vin , à notre vin. » Ce n'est goutte. » On ne voit , on n'entend goutre
que pour en gouter , pour y gouter. Dans» dans cette afaire, » Ces phrases ne sont que
cette acception , il se dit aussi activement. du style familier , sur- tout, n'entendre goutte.
gol !ez cette sauce , goutez bien ce tabac. GOUTTIERE s. f. [ Gou - riè- re : 21
GOUTÉ , se dit des persones coinine des moyen et long , se muet. ) Petit canal,
choses. » Ce prédicateur est fort gouté. par où les eaux de la pluie coulent de dessus
Cette pièce est universellement grutée. pes les coits. = Par extension , bande de cuir ,
Partout également gour '; qui avance autour de,l'impériale
Et cependant point d'airs, nulle facuité. Bart. GOUVERNAIL s. m . [ Gou d'un
>
carrosse.
vêr-nail , 29
GOUTER , s. m. Petit repas qu'on fait en- ê ouv. mouillez l'I finale : ai n'a pas le son
tre le diner et le souper. d'e ; mais l'a et l'iy conservent leur propre
GOUTTE , s. f. GOUTTELETTE , s. .f. son . ) Pièce de bois arachée au derrière d'un
>
GourTEUX, EÛSE , adj. et subst. [Gou - te, telè vaisseau , d'un bateau . , etc. qui sert à le
е
>
te , teủ , cell -ze : 2° e muet aux deux premiers , gouverner. On dit aussi timon. Au fig.
lon . aux 2 dern. 3° è moy .au 2d. ] Goutte , est Tenir le gouvernail oule timon , gouverner, >
1 °. petite partie d'une chôse liquide. » Petite conduire les afaires. » Tout alla bien , tant
ou grosse goutte.» Une goutte àà eau ,de vin ,. que ce Ministre tint le gouvernail.
d'huile , etc. Verser goutte gourte . Jules , qui de l'Etat tenoit le gouvernail. Marigni.
GOU GRA 347
GOUVERNANTE , s. f. GOUVERNER , remettre dans son naturel. - L'Acad. ne
P. act. GOUVERNEMENT , s. m . GOUVEE- met point de phrâse pareille , ni aprochante.
>
ner , c'est, 1 °. Régir , conduire avec auto- place forte , etc. et celui qui est commis å
rité.» Il gouverna bien ses États ; son Royau- l'éducation et à l'instruction d'un jeune Prin
»
Gouvernante
me. = Administrer, » Gouverner les afaires , ce , d'un jeune Seigneur.
le ménage. = V. n. II Il , ou elle gouverne a un emploi plus étendu. Il se dit , et de
>
dans cet Etat, dans ce Royaume. = 2°. En la femme du Gouverneur d'une Province ,
parlant d'un vaisseau > le conduire : » Le d'une place : Madame la Gouvernante ; et
Pilote qui gouvernoit ce vaisseau . = 3 °. d'une feinme, qui a par elle-même le Gou
Avoir soin de... Gouverner les enfans , les vernement d'une Province. » La Gouvernante
malades. = » Il sais bien gouverner les' des Pays-Bas ; et de celle qui a soin des
. chevaux : elle gouverne bien la basse - cour. enfans : » La Gouvernante des Enfans de
= Il entend à bien gouverner le vin , à France. » La Gouvernante de ses enfans ; et
gouverner une câve.. 4 °. En parlant des de celle qui a soin du ménage d'un veuf ,
persones, avoir du crédit sur de l'esprit. » d'un garçon d'un éclésiastique. » La goko
>
e." sens
ilecharge de gouverner. Il sedit, et dela Dict.de Trév.dit qu'il est vieux.Ilestpou . r
de Gouverneur. » Il a eu le gouver- tant encôre usité dans le st. fam . » Il y a
nement de Normandie ; et de la ville , du toujours du grabuge entre le mari et la feinme.
pays , qui est sous le pouvoir du Gouver- Peut- être près d'un mois , après cet éfort- là ,
neur. » C'est un des grands Gouvernemens Il sirvint entre noiis un terrible grabuge. La Chi
GRÂCE , s. f. GRACIABLE , adj. Gra
>
du Royaume fut durdeetgouver
; et de lantmanière er
ner, » Son gouverneme tyran- CIEUX , EÛSE , adj. [ rere lon dans le r " :
nique ; et de la constitution d'un État. » Le ia est de deux syllabes ; ieux n'en fait qu'une :
Gouvernement de Vénise est Aristocratique ; ci -able , cień , ciell -ze : en vers et dans la
etdesMinistres qui gouvernent : il est sus- prononciation soutenue, ci-ci , ci-et-ze ; l'ed
pece ; il a déplu au Gouvernement ; et en- est long: ] Grâce a plusieurs significations :
fin , de l'hôiel -du Gouverneur : il est logé 1°. Faveur qu'on fait à quelqu'un sans y êre
au gouvernement. = Pour les particuliers obligé. » Je vous demande cette grise : je
>
gouvernement ne s’emploie que dans cette le demande en gráce , » J'ai reçu de lui plu er
te , etc. Gráce sanctifiante . » Eire en grâce; dire , gagner les bonnes grâces , et non pas ,
en état de grave , etc. = 4° . Grâce ,agré- la tonne grâce de , etc. V aug. = Bonnes
er
.
mert, ( șynon.) Le 1" a plus de raport au grâces , ne fait point de conséquence pour
corps ; le 2d . a l'esprit. L'on dit d'une per- mauvaises grâces : l'usage est pour l’un , et
sone , qu'elle marche , danse , chante avec n'est point pour l'autre. Il y en a qui di
grâce , et que sa conversation est pleine sent ,' il a encouru les mauvaises grácesdu
d'agrémens. Gir. Synon . = 5 ° . Pardon , Prince ; il faut dire , la disgráce. Bcuh.
abolition d'un crime. » Il n'apartient qu'au 4° .On dit également, rendre grâces ( ou grâce)
Prince de doner grâce. Il a obrenu sa grâce. et rendre desactionsde grâces. Ler" pourtant
Coup de gráce ; le coup que le bourreau est plus de la conversation , et l'aître du style
donc sur l'estomac à un roué , pour l'em- soutenu. Dans l'un et dans l'aûtre, grâces doit
pêcher de languir plus long-temps. être au plur ., du moins dans la próse. Nos
Rem . 1 °. Faire grâce absolument , c'est meilleurs Poétes disent : rendre grâces , ou >
pardoner;faire grâcede , remettre , ne pas grâce , selon le besoin qu'ils en ont. * D'A
>
exiger : Faire une grâce , c'est faire un plai- blancourt et d'autres Écrivains de son tems
sir. » Le Roi lui a fait grâce. » Je vous ont dit , faire des actions de grâces : mais
filis grâce de la moitié. » Il m'a fait une on ne le dit plus aujourd'hui . Faire , s'em
grande grâce. L. T. Wailly. ploie avec remerciniens , et rendre avec ac.
2° . Grâce , agrément , ne s'emploie pas cions de grâces.
>
tout seul au singulier. De grands Poètes l'ont sº . Grâce s’emploie adverbialement , ou
pourtant employé de cette manière. Dans avec la prép. à , qui le suit et qu'il régis.
Phèdre , Aricie dit d'Hypolite : » Grâce à Dieu , grâce à votre bonté , etc.
Non quepar les yeux seuls lâchement enchantée, ( Grâces à Dieu , est un gasconisme. )
>
J'aime en lui sa beauté , sa grace tant vantée. Les devoirs , les vertus perdent jusqu'à leur nom ,
On dirait , en prôse , ses grâces ; encôre ne Devenus , grâce aux maurs , des mois de mau ,
vais ton . Barthe.
le dirait - on pas d'un homme : on dirait , sa
bone grâce. On peut louer un homme d'a- Ou avec !ala prép. de , en ou par , qui le pré
voir des grâces وmais en parlant de lui, cèdent : De grâce , en grâce , par la gráce.
er
on ne dira pas , comme on le dit d'une Le 1" des trois se met à la cête de la phrase,
3
femme , ses grâces , son esprit , charment comme une interjection : de grâce , dites
tout le monde. Mme. de Genlisa dit : moi ce que c'est : le 2d se met après le v:
sa grâce au singulier , en parlant d'une demander. » Elle me demanda en grâce de
femme. » On vanta sa grâce , sa physiono- venir voir l'arrangement de ma maison . Mme
mie , etc. L'Acad. ne met pas d'exemple de Coulanges. v M. de Malezieu demanda
pareil , et j'ôse douter que l'usage admetre du moins en grâce qu'il lui tớt permis de
cette locution . - Voltaire a dit aussi ne point recevoir d'apointemens du Roi.
met devant certains
dans son Epitre à Horace. Fontenelle . Le 30 se
Je t'écris , aujourd'hui , voluptueux Horace , noms de dignité . » Louis , par la gráce de
A toi , qui respiras la tendresse et la gráce. Dieu , Roi de France et de Navarre. » N...
Quand respirer ne serait pas là un mot im- par la grâce de Dieu et du St. Siège Apos
propre , la grâce au sing. le serait certaine- tolique , Évêque de ... De bone gráce,
ment. On voit bien qu'elle n'est en ce nom- adv. Voyez , 'de bon gré , au mot Gré.
· bre que pour la rime. Avoir bonne Graciable qui est rémissible , qui est
>
grâsé , se dit toujours comme les expresc digne de gıdcé , i nº. °. ) Gracieux , agrée.
sions consacrées par l'usage , sanschangement ble, qui a beaucoup de grâce,; (n24 .) Le
er
dans l'ordre desmots. * Mme. deSévigné " nese dic que des choses ; fait , cás gri.
place bonne après grâce. » Cela ne fera au- ciable : le 2d. se dit des per»sonHesometmedeschố.
extrêa
cun tort à vos afaires , et vous n'en aurez ses , au propre et au fig.
pas l'air plus mal-adroit ,ni
a la grâce moins memen Gracieux, femme fors gracieuse ;
GRA GR A 349
air ,sourire gracieux , manière gracieủse, » GRADE , s. m. 1 ° . Degré d'honeur . » Il
Tableau gracieux , pinceau gracieux. Voy. est monté à un nouveau grade ; au plus haut
HONETE . grade. = 2 °. Il se dit des diférens degrés
Rem. 1 °. Des Auteurs ou des Imprimeurs que l'on aquiert dans les Universités.
ont écric gratieux avec un r ; mais puis- GRADIN , s. m . [ Gra -dein. ] Petit degré
qu'il vient de grgâe , il vaut mieux l'écrire qu'on met sur les Autels, sur des bufets
e
avec un c. Ils ont suivi l'étymologi latine : etc. = Barcs élevés les uns au dessus des
autres en amphithéâtre. On doit dire
gratiosus.
2º.Gracieux ne plaisait pas à Vaugelas. les gradins , et non pas les gredins. Le peu
Le P. Bouhours ne le trouvait bon qu'en ple confond souvent ces deux mots.
termes de peintûre. Ménage l'aprouvait en GRADUATION , s. f. GRADUER , V. aš >
gracieuser, , est un mot qu'on dit souvent , premier se dit du bled ; le 2d. de la semence
et qu'on écrit rârement. On peut en dire des herbes. » Un grain de froment , un grain >
autant de gracieuseté. Ils ne sont l'un et l'au- d'orge : recueuillir ses grains , etc. de la
tre que du style familier . graine de choux , de laitûe , de moutarde ,
* GRACIOSITÉ , s . f. On lit , dans une de melon , de concombre , etc.
>
Relation de la Peste de Marseille en 1720 . GRAIN se dit encôre , ou par extension ',
» Marseille n'oubliera jamais les services grain de raisin , de grenade , de poivre , etc.
qu'ils ( les Procureurs du Pays de Provence ou , par analogie , grain de chapelet , d'en
et les Consuls des Villes particulières ) lui cens , etc. Futaine à grain d'oige ; marro
rendent dans certe calamite, non plus que quin d'un beau grain , etc. ou , figuréin .
lesgraciosités , le zèle , l'empressement qu'ils (st. famil. ) il n'a pas un grain de bon sens ;
oni à le faire.
Graciosité , est un mot bar- il a un grain de folie dans sa tête ; ou >
báre : mais avoir des graciosités à faire , simplement, il a un grain. » Il n'y a pas
quelque chôse est le comble du barbarisine. un grain de sel dans cet ouvrage : il est
GRACILITÉ , s. f. Qualité d'une voix insipide ; il n'y a rien de piquant , d'agréa
>
e la
la natûre de la graisse. Corps graisseur , grammatication. Il veut dire les règles de
matière graisseuse. la Gramaire. = Ce mot est peu utile , et
Graisse et graisser entrent dans quelques l'usage ne l'apas adopté.
=== Se plaindre de
expressions proverbiales. = GRAND , GRANDE , adj. GRANDEMENT,
trop de graisse , d'une chôse avantageûse. - adv . GRANDEUR , s. fém . [ °1 e muet au
.
Ce n'est pas tout que des chous ., il faut en : 2d et au 3 ° : Dans le der > le d est muet
côre de la graisse , dit on , quand il manque devant une consone , il a le son du i devant
>
encôre quelque chêse pour terminer une une h muette ou une voyelle . Grind hoonme,
afaire , pour finir un ouvrage. Grais- le Grand Alexandre : pron . gran - rome , le
ser la peau à quelqu'un , le batre , le fro- Gran-t Aleksandre , etc. ] Il y a des mots
ter .
Graisser la patte , corrompre parféminins devant lesquels on retranche le de
présens. grande : on dic , Grand Mère , Grand Messe.
Vous serez pleinement contente de mes soins ,
» C'est grand'pitié ; il nous a fait grand
Mais ne vous laissez pas graisser la parte au moins. chère ; il m'a fait grand ' peur .
Molière . Il ne faut point mentir : oui , tu m'as fait grand
Graisser le marteau , doner au portier pour peur.
Destouches .
avoir les entrées.
On n'entroit point chez moi sans graisser le mar » Nous l'avons obtenu à grand peine . On dit
teau . aussi la grandchambre , la grand'salle. Re
Rae . Les Plaid . marquez pourtant qu'excepte Grand Mère ,
Grani Misse , la Grand'Chambre du Parle
>
Graisser ses bottes , se préparer à partir , ment, ces mots reprènent l'e quand ils sont
ou à mourir.
GRAMMAIRE , s. fém . GRAMMAIRIEN , précédés du pron . une. Ainsigrande
grand peine , et j'ai eu une l'on die , à
peine;
s . m. GRAMMATISTE , S.s. m. [ Gramere
Gramère , j'ai cu grand peur , et j'ai eu une grande
e
Gramérie
er
n mati ste : 2 è moy . et long peur. Men . 'Ih. Corn. * M. Linguei avaic
au 1'" , é fer. au second . ] La Gramaire oublié cette règle , quand il a dit : » Elle
est l'art qui enseigne à parler et à écrire raportera de sa visite au moins une grand påur.
correctement. Gramiirien , celui qui a écrit = * Bossuet dit la Grand Bretagne ,
de la Gramaire. » Les Anciens ne confon- Gresset , grand coeffe ; l'Auteur d'une Fable
daient pas les Gramairiens, apelés aussi Phi. insérée dans le Mercûre , grand'derresse. "
GRA GRA 351
M. Moreau et Villaret disent au contraire homme qui a de grandes qualités c'est
aus grande mère , et ce sont peut-être les seuls un grand homme. BOUH .
4
Aureurs qui parlent de la sorte. On troûve 2. Grand , quand il est seul , se met
aussi Grande Messe dans les Let. Edif. = toujours devant le substantif. Grand cabinet ,
On écrit grande écurie , et l'on prononce grande anti-chambre ; joint à un adverbe de
>
ཀན༡༠ grant écurie : c'est le seul mot où le d de quantité , il peut se mettre après ou devant :
grande se change en e dansla prononciation , un fort grand cabinet une très-grande an
comme le d de grand le fait toujours devant ti - chambre ;e ou un cabineet. fort grand,
une voyelle. Cette remarque est de Ménage ; anti-chambr une
très - grand Les Poètes
mais je pense qu'il ne faut l'entendre que sont eux mêmes assujétis à cette règle ; et
de la grande écurie du Roi; et qu'en par- dire , comme a fait Molière dans le Misan
Alert luu dro particuliers , on doit dire la grande trope .
écurie , et non pas grant écurie. M. Marin
est d'un sentiment contraire à celui de Men On a pour ma persone une aversion grande.
nige, qui n'est rien moins que sûr. Au lieu de dire ; une grande aversion , c'est
GRAND , 1°. fort étendu dans ses dimen- parler comme font les Allemandset les Suis
, grand arbre ; grande
sions : grand hommechambre. ses , quand ils comencent à écorcher le
ouvertûre , grande = = 2. Qui français. Les anciens Auteurs employaient
a coinencé à croître. » Cet enfant, cet ar sans peine cette construction . » Tous les
1.14 bre est déjà grand. = 3°. Qui surpasse les Artisans entrèrent en suspicion grande. Amyot.
aútres du inềme genre . Il se dit dans le phy Comment - il faudroit donc pour faire line Quvre
sique et dans le moral. » Grand nombre ; grande.
grande quantitć. Grand froid , grand chaud.
>> Grand génie ; grande éloquence. Grand Regnier.
Prince, grand perso nage, e
grand injusti ,
> ce 3º . Grand n'est pas en usage avec toute sorte
etc. etc. » March er
grande dépense , etc.à grands pas. Faire une de mors , pour signif ers célèbre , ceillustre .
4 °. Impertant. » Dans les Frères Énemi Polini
>
dit à
C'est un granddeprinci
de morale
pe, une grande maxime Jocast e , qui avait peint les malheurs des
politique , que , etc. = Rois.
sº. Grand , vaste.'Voy. 'VASTE. = 6º. Grand Mon cæur , jaloux du sort de ces grands mala
>
est le titre de plusieurs Officiers principaux heureux ,
dans leurs départemen . Le Grand Ecuyer : Veut 's'éleyer , Madame , et tomber avec eux .
Grand Chambellan ; sGrand Auinonier. Le
Grand Prévôt ; le Grand Maître des Eaux et Grand n'est pas un terme noble dans cette
Forĉis , etc. ocasion . On dit , dans le style familier et
Rem. r°. Grand , placé devant le subst. méprisant ; c'est un grand malheureux , un
a quelquefois un sens diférent de celui qu'il grand coquin un grand menteur.
a quand il est placé après. L'air grant , Dans le style noble , on dit , grand Roi ,
and néral Gé
c'est une phisionomie noble : le grand air , gr , grand Poère , grand Ora
ce sont les manières d'un Grand Seigneur. teur , etc. Mais, ,, s'il en faut croire Boil.
» Un homme grand , signifie un homme de quand il est précédé de l'article devant un
grande tâille : un grand homme , signifie un nom propre , il ne se dirque des Conqué
homme d'un grand mérite. Wailly. = rans et des Saints. » Le Grand Condé le
Molière , dans le Médecin inzigré lui , grand St. François. Il reprend donc le poète
Bouillon d'avoir dit :
s'acomcdant au personage de Sganarelle >
après lui avoir fait dire qu'Aristote était un Que Zeuxis et le grand Apelle.
grand homme lui fait ajouter , en levant
le coude >
grand homine tout-à-fait , qui On peut bien dire, dit-il, qu’A pelle étoit
étoit plus grand que moi de tout cela. LA un grand Peintre; mais , qui a jamais dit ,
MONN . Observez qu'en parlant d'une le grand
grand Apelle.
Apelle. On peut bien apeler Cicéron
femme , cet adjectif n'a raport qu'à la taille , un grand Orateur , mais il serait ridicule de
et qu'on ne dit point c'est une grande femme , dire le grand Ciceron.
pour dire une femme d'un grand imérite , 9. Grand s’emploie substantivement , sur >
comme on dit , dans le même sens , d'un tout au pluriel. On dit , les Grands , les
352 GRA GRA
vercus , les vices des Grands , le service de doner une ferme à louage. On le dit en.
>
des Grands, » Un Grand , un homme élevé côre dans certaines I'rovinces. Trev .
en dignité . » Un Grand d'Espagne. -
11 met ces mots sans remarque. L'Acad . ne les
est aussi substantif abstrait . » Il y a du grand met pas.
dans cette action . » Si c'est le grand ou le GRATE , ou GRAPE , s. f. GRAPILLON ,
sublime de la Religion qui éblouit , ou qui s. m . GRAPILLFP , v . n. GRAPILLEUR ,,
confond les esprits foris , ils ne sont plus EÛSE و, s. m. et f. 2° e muer au rer ; mouillez
des esprits foris , mais des foibles génies les ll aux aûires , grupi glion , glie , glieur,
>
mene où l'on serre les blés en gerbes. On a die en ce sens grâssei , qui est un 32 peu grâs :
dit all :refois grangier ou grunger, pour me- il est grasset , elle est grâssette. = 2°. Îmbu
sayer , fermier ; et grangeage , pour manière de graisse ou de quelque matière onctueûse.
» Essuyez - vous
GRA GR A 353
» Essuyez -vous ; vous avez le menton grâs. resentment. Le P. Rapin a dit gratifier
» Son habic , son chapeau est grås. Cheveux pour flater. » Bucanan Aétrit l’honeur de la.
grás, etc. 3 °. En parlant du vin et aứcres Reine d'Ecosse, pour gratifier Élisabeth.
liqueurs, qui s'est trop épaissi. » Du vin GRATIN, s. mm .[ Gra -tein.] Ce qui s'ata
>
grás , de l'huile , de l'encre grâsse. = che au fond d'un vaisseau , où quelque chose
4. Fig. Sale , obscène , licencieux , » Des a cuit et initoné long -temps. » Le grátin d'une
>
mase. » Le grås et le maigre . Il aime le grâs , rien . » On lui a expédié ses provisions gratis.
je veux du grâs. » Le grâs de la jambe , etc. » Il a obtenu le gratis de ses Bulles. Fig.
= 6°. Il est aussi adv. Manger grâs , faire Il dit cela gratis , sans preve , sans fonde
grás. Manger de la viande les jours maigres . ment. Voy.GRATUITEMENT.
Parler grås, grasséyer. GRATELLE , GRATER , Voy. GRAT
On dit, en se.prov. Grâs comme un moine, TELLE ,GRATTER avec 2 1 . >
ler quelqu'un extraordinairement. - Quand quefois il peut paraitre plus noble et plus
vous aurez fait cette sotise , ou obtenu cet élégant. M. Marin n'est pas de cet avis .
avantage , en serez-vous plus grâs , plus ri- Selon lui , gratitude n'est pas d'usage ; et ce
che, plus content. Voy. Choux . n'est pas un terme noble.
GRASSEMENT , ne se dit dans ces deux GRATTE -CU , ou GRATE-CU S. m .
que ,
phrases, vivre grâssement ; être er vivre fort Bouton rouge , qai reste de la rôse , quand
àson aise. Payer , récompenser grâssement , les feuilles sont tombées. On dit proverbiale
au-delà de ce qu'on doit. ment , rouge comme un grate . : Toute
GRASSÉYEÑENT , s. m. GRASSÉYER , rôse devient grate-cu : les plus-cubelles femmes
V. n. (Grace- ie -man , ié : 2 é fer. 3 ° e muet deviènent laides en vieillissant.
au 2" , é fer. au 2d. ] Grasséyer , parler grâs ; GRATTELLE , ou GRATELLE , s.f. GRA .
prononcer certaines consones , et surtout l ', TELEUX , EÛSE , adj . [ Gratèle , grateleû ,
e er
e 2d et
avec dificulté.Grasséyement, manière donc lell-ze
leû : 2 ° è moy. au 1r* ° , emuet au zdec
la z ese longue. ] Grutelle , me
prononce une persone , qui grasséye. » Cette au ; ' , dont
femme grasséye agréablement. Plusieurs afec- nue gale. Grateleux , qui a de la gravelle. »
Il lui est venu de la gravelle : il est devenu
tent de grasséyer, mais le grasséyement afecté. gretel
éable.
désagrLLET
le plusSOUI
estGRÂS eux .
ETTE , adj . [ Grå- GRATTER ou GRATER , v. act. GRA
re
sou-glie , gliè -re : lon .3° é moy . mouil. TOIR , s. in . [ Graté , tear : 2° é fer. au 1 '' ]
lez les ll.) Diminutif de grâsset , qui est lui- Grater , c’est. 1 ° . Froter avec les ongles , ou >
même un diminutif de grás.»» Cetenfant est quelque chose de semblable , l'endroit »oùUnil
gråssouillet. Cette petite fille est grassouil- démange: » Gratez- moi les épaules .
lette. chien qui se grite. Il est impoli de se grater
GRATIEUX , Voy. GRACIEUX.
GRATIFICATION
et sur-tout la tête en compagnie. » Les gueux
GRATIFIER
, s. f. , se gratent continuellement. 2° . Il se dit
.
vV. act. [ Gratifica-cion , en vers ci-on , gris des animaux qui remuent la terre avec leurs
tíficé.] Gratification , don , libéralité. Gra- ongles. » Les poules gratent la terre , pour
rifier , favoriser en faisant quelque don .» Il chercher du grain ou des vers. = 3°: Ra
a reçu une gratification ; des gratifications. cisser . Grater du par
r
chemin , une muraille
ent e
» Le Roi l'a gratifié d'une pension . » Dieu a etc. = 4'. Heurte doucem
.
, » Ongrat
promis les secours dont il gratifie le monde à à la
tous les disciples de son Fils. Le P. Le Cha-
porte du Roi : on n'y heurte pas.
GRATOIR , ratissoir , ne se dit que dans le
e
Relain . = * Gratifier , pour satisfaire est 3 ° sens de grater. Instrument propre à grater
un anglicisme.» Les États résolurent de gra- le parchemin , le cuivre , etc.
tifier l'orgueil du Parlement , etc. Hist . des GRATUIT , Uite , adj . GRATUITÉ , S.
Slu@rls. On dit en anglais , to gratify one's f. GRATUITEMENT ر, adv. ( Gra -tui , tui-le ,
Tome II. Yy
354 GRA GRA
tui -té, tui-teman : en vers et dans le discours me parait un néologisme. . En parlant
3 °.
soutenu, graru- i , etc. ]Gratuit , qu'on done, des choses ; important , qui est de conséquen.
sans y être obligé. » Ce que je lui done ce ce . » Le badinage ne sied pas dans un sujet si T!
fait pas un bon éfet devant le nom qu'il mo- sont de poids , de considération dans les ma
difie. » Recevoir la grâce , dit Bossuet , par tières dont il s'agit. On ne le dit guère que
une pûre et gratuite libéralité , etc. Un des dans les matières de morale et de Théologie.
> 0
se dit Gratuiteme
que de la Grâce , derºla. D'une
nt , c'est O
Prédestination.
manière gravèle , grâvelúre
2 ° e muet aux deux: premiers
1" lon. au, et1"auet dern.
au 3* ,¿
zd : 3º lon . aux 2 premiers et au
gratuite. » Il lui a doné gratuitement cent moy , au 20
écus. 2°. Sans fondement. » Vous avancez , dern . ] Gravelle , se dit d'une maladie causée
vous suposez cela gratuitement. = Suivant par du sâble ou du gravier , qui fait obstruc:
l'Auteur des Réflexions, etc. gratis, ne se dit iion dans les reins , ou dans les ureières >
que plus
est dansnoble
le discours
et plusfamilier : gratuitement
français. Gravellire
L'Acad. ne de , discoursGraveleux
l'obscénité.
trop librea les
et aprochant
deux sens ;
distingue point l'usage de ces deux mots. L.T. qui est sujet å la gravelle. » Il est gouteux et
те
GRAVE , adj. GRÂVEMENT , adv. [ 1'e graveleux ; qui est chargé de gravier ; ter
>
marche , contenance grâve et décente. VÛRE , s. f. [ Gravé , veur , vüre ; l'a est
Dans le moral , il est commesynonyme de long devant le muet ; il grâve , grävera ,
sérieux et de prude : mais la diférence de ces etc.) Grurer , c'est tracer , imprimer quel
trois mois , dit l'Ab. Girard , c'est que : » On que trait sur du cuivre , du marbre , etc. Au
est grâye par sagesse et par maturité desprit : propre : graver une inscriprion ; une planche
on est sérieux par humeur et par tempéra- de cuivre, des caractères . - Au fig . graver
ment
tion .
: on est
La prude
légèretéparestgoût et par
l'oposé de afecra- dans son» Les
la gran moire. cæurbienfaits
, dans son
sontesprit
gravés, sur
danslesasâble,
mé
vité ; l'enjouement l'est du sérieux ; le badi- or les injures sur l'airain .
nage l'est de la pruderie. Gruiveur et gravûre , ne se disent qu'au
Suivant un
Encyclopédiste , le grâve est au sérieux , ce propre , le r' decelui , dont la profession
que ' le plaisant et à l'enjoué : il a un degré est de graver ; le 2d de l'art de graver , er de
de plus et ce degré est considérable. On la la manière degraver
de , et de l'ouvrage du gra:
peut être sérieux par humeur , et même faute veur. » Excellent graveur. » Il s'est adoné à
")
d'idées. On est grâve par bienséance , ou par la gravüre. » Cette gravúre n'est pas de bon
>
l'importance des idées .. On dit ordinai- goût : » Voilà une belle graváre.
rement , prendre une chôse au sérieux , au GRAVIER , s. m. [ Gra -vié : 2 é fer. ) gros
tragique , s'en montrer vivement afecté , et sâble mélé de petits cailloux . = Menu sable
> 1
qu'on doit au Public ; la dignité, ceux qu'on se soumettre de bon gré aux lois ; obéir à ses
doit à sa place ; la gravité , ceux qu'on se maitres de bonne volonté ; servir ses amis de
doir à soi-même. Encyclopédie. 3 °. En parlant bon cæur , et faire plaisir à ses inférieurs de
.
Rem. Gravité , au propre , ne se dit que quelque chose en gré, l'agréer , y prendre
>
parmi les savans :dans le discours ordinaire, plaisir.» Elle est assez raisonable, pour pren
on ditpesanteur . dre en gré tous les lieux où son mari et son
GRAVOIS , s . m. [ Gra - voa : 2 ° lon . ] devoir la réduiront. Madame de Grignar. ---
1". La partie la plus grossière du plâtre, Prendre en gré ,signifie aussi recevoir avec
après qu'on l'a sassé.. 2° :º. Les menus dé- patience , avec résignation. » Il faut prendre
brisd'une murâiile , qu'on a démolie . en gré les afliccions , que Dieu nous envoie.
GRAVURE , Voy.GRAVER . Degré à gré , de bon gré , de part et
GRÉ , s. m. Bonne volonté qu'on a de d’aútre. » Ils ont fait cela d gréi gré.
>
faire quelque chose. Il ne se dit que dans des Bon gré , mal gré , de gré ou de force.
expressions adverbiales, » Faire une chose de Dans savoir gré , ou bon gré , et sivoir
son gré ; de son bon gré, de plein gre ; mauvais gré , il se dit toujours sans article
contracter de gré à gré. » Degré ou de force , avec à ei de pour régime. » Je sais bon gré ,
volontairement ou malgré soi. = Amin gré , qu , je sais gré à votre frère de ce qu il a
àson gré ; selo! mon os votre gré , selon mon
fait pour moi. » Je me sais quelque gré de
04 votre goût ; mon ou votre sentiment. l'avoir fair. Se savoir bon gré d'une chôse ,
La Raison , à son gré , s'en aplaudir. » Je ne puis croire que le
Ne règle pas un cæur par l'amour égaré. Créb. Public me sache mluvais gré de lui avoir
-Fig . Au gré des flors , du vent , en sui- doné cette Tragédie. Rac. Préf . de Bérénice.
vant le mouvement qu'ils impriment. » Ses GREC , GRECQUE , a lj. ( Grèk , grète :
re
crins Rotaient au gré du vent . » Il vit au gré ile è moy. 2 ° e muer. ] Qui est de Grèce . Il
deses passions , de ses desirs . suit toujours au masc.. Peut- être peut- il pré
Er dois je préférer , au gré de vos souhaits. céder le subst. au fém . » La grecque beauté ,
Le soin de votre amour à celui de la paix. die La Fontaine ; mais c'est dans un seyle
Rac. demi marotique.
Remarquez que cette expression , pour ne pas On dit , proverbialement, d'un homme qu'il
jeter de l'obscurité dans la phrase , doit se estgrec dans une afaire , pour dire qu'il y est
raporter au sujet , ( au nominatif. ) Voici un habile etprofond ; er de celui qui n'y est pas
exemple contraire. » Au gré de leurs passions, fort habile ; qu'il n'y est pas grind gr2c. On
la chrétienté étoit un empire , dont ils étoient le disait aútrefois litéralement d'un homme
lesmaîtres.Raynal.Qu'est-ce quirégit au gré quisavaitounesavait pas legrec.. » Casau
se îtres
dans cette phra ? Si c'est lesma ant
, le ré- bon ... un sigr ure ord grec, deme d'ac , etc.
gissant est trop éloigné du régime. Et d'ail- GREDIN , INe, adj . et subst . GRE DINE
re
leurs, qu'est -ce que", étre lesmaferes dela Rie , s. f. ['Gre-sein, dinerie : se emuet..
>
chrétienté au gré de ses passions ? Si c'est une
>
Le Peuple dit grelin pour grilin .
ellipse , et quel'Auteur ait sous-entendu agis- Gredin, adjectif, sedit deschồses, substantiť
sant ou gouvernant, l'ellipse est un peu forte des persones. Gueux , mesquin. » Cela est
et la phrase louche ou obscure . bien gredin . » C'ese un gredin , une gredine.
De bon gré , de bon cæur , de bonne vo- = °Gredinerie , misère , mesquinerie. » Il
bonnegrâce, (synon.) on agit de vitdans une gredinerie étrange.
lonté, delorsqu'on
bon gre, forcé
n'y est pas ; de bɔn GREFFE ou GRÈFE , s. m . et F. GRÉFER ,
cxur , lorsqu'on y a de l'inclination ; de bone .
v . acr. GRÉFOIR , s. m. GRÉFIER , s. m .
volonté, lorsqu'on n'y a point de répugnan- [ite è noy .. au 1 " , é fer.. aux aîtres : ' 2° c
Y y 2
356 GRE GRE
muet au 1 " , é fer. au 2d et au dern. fe , fé , les vignes ; tout le pays a été grélé. II
foar , fié. ] Gréfe , est masculin , quand il est aussi impers. » Il grèle , il a grélé , il
signific les archives du Palais , etfem. quand grèlera . On ledit quelquefois des per
il signifie un rejeton d'arbre , qu'on ente sur sunes , » Il a été grélé , c. à d. ses terres ont
er
un aútre. Gréfier , apartient au ?I "" sens : été grélées. Fig. fam . Il a fait de grandes
oficier , qui tiene un grèfe ; gréfer et grifoir pertes . = En st. proverb . on dit , neu >
couteau 'dont on se sert pour gréfer tir son ressentiment à des gens fort infé
Gréfer , enter . ( Synon. ) Le 1 ' ne se dit que rieurs, Rousseau dit , greler sur les roseaux.
dans le propre ; le 2d s'emploie aussi dans le GKÉLON , grain de grèle extrêmement
figuré. Voy. ENTER . grós.
GRÉGÉOIS , adj . m . [ Gré-jod : 1 " é fer. GRELOT , s. m . GRELOTER , v. n. [ 1 "
re
sert de grigeois au lieu de prec. Parlant des froid , au point que les dents claquent l'une
>
galères desMarseillois, qui étaient grees d'ori- contre l'autre . = En st.. prov . 'Atacher le
gine , il dit : grelot , faire le premier une chôse hazar
Mais celles des Grégeois se montrent mieux ins- deûse. » L'avis est bon , mais qui atachera
truites , le grelot ? On doit cette expression prover
A provoquer l'ataque et feindre des refuites. biale à La Fontaine.
On ne die point Grégeois pour Grec . Il ne se Rem.. * Quelques-uns disent grignoter, pour
dit qu'avec fiue grelorer. C'est un barbarisme grossier. Ce
* GRÈGUES, s. f. pl. Vieux mor. [Grèghe : verbe a un autre sens.. Voyez ce inot à sa
re e
>
bien . – Rendre beaucoup de grains. » Les ce dernier sens : action de grésiller , ou érat
blés ont bien grené cette année . Actif , de ce qui est grésillé. re
rédnire en petits grains ; grener de la pou- GRÈVE , s. f. GRÉVER v. act. [ 1 " è >
e
e're à canon ; du sel , du tabac. moy. et long au 1 " ' , dont la 2° e muet ; é
GRENETERIE , s. s f. GRENETIER , IÈRE ,
er
fer, au 2d , dont la 2° est aussi un é ter.
s. m . et f. ] Dans le 1 '' , il y a trois e muets Devant l’e muet , le 1" e se change en è
de suite , ce qui est contre le génie de la moy . Il grève , grèvera , etc. L'Acad. écric
Langue. Il serait plus convenable d écrire et grever sans acc . sur l’e . Trév. Gréver avec
de prononcer , grenetterie ou grenèterie : 2€ l'accent aigu. Cette dernière ortographe me
è moyen. = Grenetier, ière , celui ou celle parait préférable, ] Grève , plage unie et
>
qui vend des grains et des graines. Grenet- sabloneúse. = A Paris , place publique ,
terie , comerce que fait un marchand gre où l'on fait les exécutions ; ainsi nomée >
I é ter. ] 1. Lieu où l'on serre les grains.. GRÉVER , Léser , faire tort et domage.
>
Province est le grenier d'un Royaume , ou usité hors du Palais ; et dans le langage or
des autres Provinces , parce qu'on en tire dinaire , il n'est pas du beau style. Richelet
beaucoup de blé.» L'Égypte étoit le grenier le trouvait déja un peu vieux. Dans Trév.
de Rome. » La Beauce est un des greniers on dit qu'il comence à être un peu suranné.
de Paris. – On dit , proverbialement , dans L'Acad. le mer sans remarque..
-
le 2d sens , aler du grenier à la cave , avoir GRIDELIN . Voy.Gris delin, au mot Gris.
des inégalités dans l'humeur , dans ses dis- GRIEF , GRIÈVE , adj. GRIÈVEMENT >
cours ; du hautet du bâs dans sa conduite..
GRENOUILLE , S. f . GRENOUIL LER adv. GRIÈVETÉ , §. f.[ 1 " è moy. et long ,
e
2 ° e muer. Dans le jer
>
, on prononce l'8 :
v.n.GRENOUIL
1 €
LÈRE , S. f. [ Gre-nou-glie, grief , griève , reman ,veté.I] Grief ; adj..
" ,
glie , glière : " e muer , 3º e muet au 1 e 1°. Grand et fâcheux ; grièye maladie. »
é fer. au 2d , è moy . er loni au 3 : mouillez Défendu sous de grièves peines. 2° . Énorme. .
les ll. 1 Grenouille , petit animal qui vit or- » Péché grief , faute griève,. Griève
dinairement dans les marais. Grenouillère > ment , d'une manière griève. » Grièvement
lieu marécageux
rent .
, où les grenouilles se reti- malade , blessé. Ofenser grièvement.
Fig . fim . Lieu dont la situation Grièveté , énormité. » La grièveté du fait
est humide etmal saine. Grenouiller , du câs , du crime , du péché. Ces deux
ivrogner. Il est populaire. re mots ne sont pas anciens dans la Langue.
GRENU , ûE , adj . [ 1 e muet , 2 Ton. Au comencement du siècle , La Toucheres
au 2d. ] Il se dit , au propre , des froments marquait qu'ils n'étaient pas généralement
qui ont beaucoup de grains : un épi bien reçus , quoique de bons Auteurs s'en fussent
grenu ; & au figuré , de certains cuirs bien servis. Il avouait pourtant que l'Acad. les
grenelés i; du maroquin bien grenu. aprouvait. Ils sont aujourd'hui très bien éta
GRÊS , s. m. [ L’ê est ouv. ) Pierre com- blis , et l'on s'en sert sans dificulté.
posée de grains de sâble plus ou moins fins .» GRIEF est aussi subst. masc. Domage que
Pavé de grêsí Aiguiser des couteaux sur un l'on reçoit , et la plainte que l'on fait pour
grês. le domage reçu . Il se plaint de plusieurs
GRÉSIL , s. m. GRÉSILLEMENT s. m. griefs. » Examinons vos griefs.
GRÉSILLER v . impers. et act. [ 1 " é fer. REM . Grief est de deux syll. en vers...
e
30 e muet au 2d
er
é fer. au 3 € ; inouillez l'2: Aůtre grief i tu contrefais les gens.
finals dų. 19 et les Il. des deux aûtres. Tréy.. Du Cerceau
GRI GRI
3
GRIFFADE , s. f. GRIFFE ou GRIFE , 5. des Religieủses. Plusieurs confonden
f. [ Dern. e mucr. ] Grife , ongle crochu et grille avec gril: » Ils furent mis sur une grille -
-
pointu de certains animaux. Grifade, coup de fer rouge. Grifet , Ann. Chrét. Il falait, >
l'en
[ Mouillez le gn . ] Grignon , morceau de
>
avâre , qui ayant de quoi , vit d'une ma- les Normands, un griet. L'Acad. ne met
nière sordide. » C'est un grigou , il'vit com- que grillon .- Perit insecte , cigale de nuit,
me un grigou. ( sr. fam . ) qui a un cri aigu et perçant. v. n . GRI
GRIL , s. m . GRILLE , s. f. GRILLADE , GRIMACE , s . f. GRIMACER e
nonce gri. Les deux l sont mouillées dans sage , souvent faite par affectation , quelque.
les autres. Gri-glie , glia - de , glie. Dern. e fois seulement par habitude. Grimacer, faire
muer aux deux prem. é fer. au dern,] Gril des grimaces. Grimacier , qui fait des gri
est un ustensile de cuisine , qui sert à faire maces. » Laide , vilaine , horrible grimace.
rôtir sur les charbons plusieurs choses qu'on » Il ne peut s'empêcher de grimacer ; il est
mange. Grille se dit de plusieurs bârreaux fort grimacier ; c'est un grimacier. Elle est
de bois ou de fer , se traversant les uns les fort grimacière, » C'est une grimacière. =
autres , mis à une ouvertúre , pour voir à Grimacier , hypocrite , faux dévot.ulation
travers , sans qu'on puisse y pâsser. On le Grimace , au fig. F.einte , dissim .
dis sur -tout de ceux , qui sont aux parloirs Ce qu'il en fait , ce n'est que par grimace ;
2
GRI G.RI 359
e'est pûre grimace. » Il en fuit la grimace, aura des pleurs et des grincemens de dens.
mais il n'en fera rien . = On dit ( style Evang:
famil. ) des habits , souliers , botes , qui GRINGOTER , v. neur.[ Grein - gote ]
>
font de vilains plis , qu'ils grimacent, qu'ils Frédoner. Au propre, il se dit des oiscaux ;
font la grimace. = En style proverbial, au figuré, style plaisant et moqueur , d'un
faire la grimace à quelqu'un , c'est lui faire homine qui frédone mal. » Il a gringolé
mauvaise mine ; mauvais acueuil . un air fort ridiculement.
GRIMAUD , s. masc. [ Grimô : 2° lon. GRIOTE , s . fém . GRIOTIER > S.
> masc.
Quelques- uns écriveni grimaut avec un [[ 33° e muer au 1er é fer . au 2d. ]
i à la fin ; mais grimauder , quoique peu En quelques Provincs , on dit mal àà pro
usité, montre bien que l'analogie demande pos agriore,ou aigriote. )] Le premier se
qu'on écrive ce motavec un d. J)Onapèle dit d'une espèce de cerise à courte quelle ,
ainsi , par mépris , les écoliers des basses ferme , plus douce que les autres , grosse eć et
classes. » S'amuser avec des grimauds. noirâtre; le second , de l'arbre qui la porte .
En style satirique ; ignoranc. GRIPPE , ou GRIPE , s. f. 'GRIPER ; V.
>
act. (Grein-ceman , :
CI cé: ," long.. 2° emuet Gripe- sou , Comissionaire qui fait métier
au 1 , é ter . au 2d. ] Il ne se disent que de retirer les rentes pour autrui. C'est un
des dens. Les serrer avec rage ou douleur. terme de mépris. Il ne se dit qu'à Paris,
» Il grince les dents. » En enfer il y Dans le Rich , Port, on écrit Gripe -sous,
360 GRI GRO
Le Dict. de Trév. et l'Acad. mettent sou au lement , soll comme une grivé.» Il y avoit
singulier. l'autre jour une Dame qui , au lieu dedire ,
GRIS , GRISE , adj . GRISAILLE , s. fém . elle est saoule ( soûle ) comme une grive ,
GrisÂILLER , V. v a. GrisÂTRE , adj. [ Gri , disait que la première Présidente étoit sourde
re
gri-ze , zâ - glie , glié , zâtre : , 'lon. au comme une grive : cela fit rire. Sév.
2d , 3 ° lon . aux trois aîtres. ] Gris, qui est e
GRIVELÉ , É e , adj . [ 1" lon. 2° e muet ,
>
blanc , comme les perles. Gris de lin , gris tirs profies illicites dans un emploi. Grive
mélé. de rouge. = On dit d'un homme qu'il lée , ou grivelerie , action de griveler. Gri
est tout gris , quand il a les cheveux gris ; veleur , qui fait de grivelées.
GRIVOIS
>
et qu'il est gris , un peu gris , quand il est s. masc. GRIVOISE . s. fém .
>
e
demi ivre . Il fait gris, il fait un tems [ Gri voa, voâ-ze : 2° lon. ] Le premier se
gris , le tems est couvert et froid. Tout dit d'un soldat éveillé et alerte ; le second
cela est du style familier. d'une vivandière , qui est d'une humeur li
GRISÂILLE , façon de peindre avec deux bre er hardie. » C'est un grivois , une gri.
couleurs , l'une claire , l'autre brune: C'est voise.= Par extension , il se dit d'autres que
un terme de Peintûre. Grisailler , barbouil- des Soldats , pour dire bon drôle , bon com
ler de gris. pagnon . = Adj. » Air grivois , chanson
GRISÂTRE , qui tire sur le gris : Couleur grivoise .
grisâtre. GROGNEMENT , s. m. GROGNER , V.
GRISER , v . act. [ Grizé : 2° e fermé. ) neut. GROGNEUR , Eûse , adject. et subst.
>
Faire boire quelqu'un , jusqu'à le rendre ſ Grogneman , ne, neur , nell -ze : mouillez
er
demi- ivre. » À force de le faire boire on le gn
> 2° e muet au 14
2 é fer. au 2d. ) >
l'a grisé. » Pour peu qu'il boive , il se Les deux premiers se disent proprement du
grise. cri du cochon ; et figurément , des persones ,
GRISETTE , s. fém. GRISON , ONE ;; adj. qui grondent et se plaignent entre leurs dens.
GRISONER , V. neut . ( Grizère , zon , zore ,
e
Le në se dit qu'auº figuré. Cette femme
zoné : 2º è moyen au 1''. ] Griseite , 'écofé ne fait que grogner. » Ce sont de consi
grise , de реа de valeur ; d'où l'on a apelé nuels grögnemens. » Il est d'humeur gro
grisette , une jeune filleou femme de perite greuse : » C'est un grogreur , une grögneúse.
condition . » Il ne voit que des grisettes. Voy. GRONDER .
GRISON , gris , en parlant du poil , ou > Rem. Richelet écrit groigner ou grogner ;
des persones , pár raport au poil. » Poil
et en écrivant groigneur , il veut qu'on pro
grison , barbe grisone : il devient grison. nonce groignet. Cet i sur -ajouté change
S. m . » C'est un vieux grison. == On apelerait la prononciation , et il faudrait pronon
aussi grison , un homme de livrée , qu'on cer groagneu contre l'usage. L'Acad .
fait ·, Onl'employer
gris , pour
habiller desecrecces. à des avait d'abord écrit grogneux avec
l'a fait suivre a ensuite écrit grogneur.
un x ; elle
commissions Elle disait aussi
par des grisons.' = Populairement , on apèle faire la grogne : elle l'a retranché dans les
un âne , un grison . dernières Éditions. Quelques-uns disent
GRISONER , devenir grison. » Il comence grognard pour grogneur , et grognon , pour
>
à grisoner, » La tête , la barbe comencent à grogneuse. Ces trois dernières locutions sont
lui grisoner. - L'Acad. avertit qu'il ne se populaires.
dit guère des persones. - On le dit plutôt
-
GROIN , s. m . [ Groein , monos. ]Mu
du poil , par raport à la persone. · seau du cochon , » Les cochons fouillent avec
GRIVE , s. fem. [ 1re lon . 2° e muer. ] leur groin.
GROMMELER , v. n. [ Gromelé : 2e
Petit oiseau , bon à manger , qui est à peu
>
e
près de la grosseur d'unmerle. » Chasser , muet , 3º é fer. ] Murmurer entre ses dents.
tirer aux grives. = On dit , proverbia- Style famil, » Il gromèle coujours. Voyez
GRONDER.
GRO GRO
GRONDER . pais , et il est oposé à delié, délicat, » Du
* GRONDANT , ANTE, adj. Qui gronde. grês fil , de la grôsse coile. » Grôs drap , $
Je ne me souviens pas d'avoir vu cei adjec- grôs pain , grôs vin la grosse besogne , etc.
tif verbal autre part que dans Corneille et - = 2° . Suivant les ; noms auxquels ils s'as
La Rue. socie , considérable. » Grôs marchand , grós
Ces Guerriers intrépides bourgeois. » Grösse famille , grôsse Abaych
» Jouer
grós grôs , prérer
péchéjeu, une gróssela
Percent des flors grondans les montagnes liquides. Un grøsseà fièvre , usure.
grösse»
» La foûdre de Dieu grondante sur VOS fain , etc. Muuyais. Un grôs tems ; enflé :
péchés. L'usage n'a point admis ce participe » La mer , la rivière est grösse .
comme adjectif. GRôs, s. m . Ce qu'il y a de plus gros ou
GRONDER, vv. n.. EÛSE
s. fém . GRONDEUR
et act., GRONDERIE de principal. » Le grôs de l'arbre ; le gros
,
adj . et subst. de l'armée. » On lui a doné le grôs de la
[ Gronde , deri.e , deur , deû ze : " long. besogne à faire. —- Un grós ( une grande
er
że é fer . au 19 e muet au 2d , lor . au troupe ) d'Infanterie , ou de Cavalerie.
dernier. ] Gronder , se plaindre entre ses Le gros ( la plus grande partie ) du monde.
>
dents. » Il gronde sans cesse ; laissez - le gron- SGrôs , drachme : » Un grós de soie , de
:
Outre cela , gronder est plus du style sim- me, une grosse femme; mais quand il est
ple ; gromeler et grogner apartienent da- modifié par quel que adverbe de quantité .
qu'au propre ;ܪgronder se dit aussi au fig. grôs. Une bien grösse femme , ou une
")
du tonerre er de l'orage. » La foûdre gron.de femme bien grösse. Avec extrêmement >
muer. ]' r °. Qui est étendu en largeur et en grosse de son ainć. = Figurément , il se
épaisseur.» Grôs arbre , grôs homme ;-grosse dit des deux sexes , et régit de er l'infinitif.
boule , grôsse femme. = Grôs , epais , » Je suis grôs de vous voir ; j'en ai une
( synon. ) Une chôse est grösse par la quan- grande envic. = * Anciènement on le disait
tité de sa circonférence : elle est épaisse par au figuré , avec la prép. de devant les noms.
l'une de ses dimensions. » Un arbre est gros: » Son imagination ( d'Homère ) toujours
une planche est épaisse. » Il est difficile grösse de nobles idées , enfante continuelle
d'embrasser cequi est grôs : on a de la peine ment de nouvelles images. Mme. Dacier.
à percer ce qui est épais. Gır . Synon. Cette expression ne plairait pas aujourd'hui.
Giôs ne signifie pourtant quelquefois qu'é- 2. Gros se disait plus souvent autrefois
Tom , II. Z z
362 GRO GRO
pour grand. On disait , un grós mérite , une On dit aussi la grosse d'un inventaire ;
grôsse santé , un gros plaisir , une grösse d'une production.
passion , une grösse fortune , pour dire un
>
GLØSSERIE est 1 ° . Grôs ouvrages des
grand mérite , une grande santé , etc. On Taillandiers. 2. Comerce en giôs. » Ce
dit encôre , jouer gròs jeu , une grösse pen . Marcha ne vend poin en detail : il ne
* sion , une grosse garnison , une grôsse ar- fait quendla grosserie . t
mée , une grösse cour , une grosse faîte , GROSSESSE s . fém . [ Grocèse : 2 €
>
e
un grôs rhume, une grösse fièvre. Bour . moy. 3 ° e muer. ] L'état d'une femme grösse ,
sesse heureûse ou dangereu
L. T. Fontenelle a encore dit : » Je viens enceinte. » GrosCom
d'avoir une grôsse querelle avec Cator d'Uri- me on dit d'une femme
se , etc : *
que. On dit aussi grós lourdeau , grösse bête. qu'elle a étoufé son fruit , Brébeuf a cru
Pour grós mérite , grösse santé ils ne se pouvoir dire , dans le même sens 9, étoufer
disent plus que dans le style plaisant er ino- la grissesse : expression barbâre et tidi
queur . cule .
3 °. Grôšse et grâsse ont quelquefois des GRÔSSEUR , s. f. GROSSIR , v. act. et
sens diferens, quand on parle d'une femme. neut. í Gró - eur , gróci : 1" lon . ] Grôsseur
M. Corbinelli ccrit à Mine. de Grignan. » est , 1. le volume de ce qui est grós.
>
Mme votre mère n'a pas peur d'être grösse , Grôsseur énorme prodigieûze. Mediocre >
mais elle craint d'être grásse. Soyez le con- grộsseur. » La grosseur d'une persone , d'un >
Les yeux baignés de pleurs , le cæur grós de soupirs. grössir ; la foule se grössissoit. Le nombre
de ses énenis se grøssissoit tous les jours.
Corn .
Hise. d'Angl. N'en déplaise à nos Maîtres;.
Avoir les yeux grós , boufis, les avoir grôs je crois que le neur. vaut mieux , et que
de larmes ; être près de pleurer en abundance. l'usage n’admet guère sose grössir . Je dirais .
Avoir de grösses paroles avec quelqu'un ;ܪ ܐle plus volontiers, le nuage grossit, la foule ,
quereller fortement . le nombre , etc. grössissair.
On dit , proverbialement , d'une femme Rei . 1 °. Grössir régit quelquefois la prépa
près d'acoucher , quand elle est fort grosse; de .
qu'elle est grösse jusqu'au inenton » Vous
voilà donc à Lambesc, ma fille ; mais vous De mes pleurs chaque jour je grossis la tempête.
Créb.
étes grösse jusqu'au men !on. - Apetit ou
envie defomme grösse , goût dépravé pour De la substance de leurs fréres
des chôsesmauvaises. Voy. ARBRE , CORDE , Leurs biens criminels sont grossis ,
Par le luxe méine endurcis ,
DENT , Mot .
GROSEILLE , s. fém . GROSEILLIER , Ils sont riches de nos misères.
Le Franc.
s.,m . [ Groze glie, zéglie : 2 èè moyen au
S ..
cr
é fer. au 2d . mouillez les ll. ] Groseille, 2 °; Grôssir s’emploie au figuré , mais il
petit fruit un peu acide , qui vient par ne s'allie pas avec toute sorte de verbes.
grapes à un petit arbrisseau apelé grosiil- Pascal a dir dans ses Pensécs. » Norre ima
Zier. gination nous grossit tellement le teins, à.
GRÔSSE , s. fém . GKÔSSERIE S. féin . force d'y faire des rédexions continuelles ,
[ 1; " lon. 2° e muer. ] Grösse est , 1. douze et nous amoindrit tellement l'éternité, man
douzaines d'une marchandise : une grosse que d'y faire réilexion , que nous fais uns de
de boutons, Z = 2 °• Expédition en parche- l'éternité un néant , et d'un néanc une éter
mia ou en papier d'un contrat , etc. » Le nité. Cette pensée si belle , die M. Racine le
Notaire garde la minute des actes , er en Fils , n'a pas fait vivre ces deux mors grøssity
délivre une grosse aux parties intéressées. dans ce sens , et , encôre moins , ámoindrir.
GRO GRO 363
On dit, proverbialement , la pelote , ou l'un ni l'aútre ne sont dans le Diction . de
la boule de neige grossit ; le trouble , ou la l'Acad. re
sédition , ou le péril , ou le nombre aug GROSSOYER , v . act. [ Grô -soa- ié : 1" O
2 mente . lon . dern . e muet ) Faire la grôzsé. ( nº. 2 °:) .
GROSSIER IÈRE , adj . GrỘSSIÈRE- l'expédition d'un acte , d'un contrat . » Gros
>
au1.] Lerer nese dit qu'en parlant des lu- ne , etc. Le peuple dit,» Il a six enfans cour
metres ; le grossissement des objets; et le 2d , grouillans , qui grouillene , qui remûent.
en parlant des microscopes. » Le moindre GROUPE , s. in .GROUPER , V. act. [ ° 2 :
grâssisseur de son microscope. Merc. Ni muet au 1" ' , é fer. au 2d . ] Ce sont des termes
Zz 2
364 GRU GUE
des Arts du dessin. Assemblage de plusieurs On nous mange , on nous gruge,
objets tellement raprochés que l'æil les em- On nous mine par des longueurs.
brasse à la fois. » Groupe d'enfans , d'ani- GRUMEAU , s. m. se GRUMELER , v.
maux ,2 de fruits. = Grouper >
mettre en réc. GRUMELEUX, HÛSE , adj.. [ Grurno er
groupe. » Ce Peintre sait bien grouper ses melẻ , me-lea , leủ- c : dout. au ""
figûres; et neutralement ces figúres groupent muel aux 3 aútres : 3° é fer. au 2d , lon. aux
bien . = * On a dit alltrefois grouper et 2 dern . ] Grumeau , se die des petites porcions
agrouper. Richelet disait que depuis peu le sang ou de lait câillés dans l'estomac . Se
de
CA
r était plus usité. Au comencenent de ce Grumeler , devenir en grumeaux. Il rendait
>
siècle , La Touche se contente de dire que le sang par grumeaux. » Ce lait s'ese grume.
grouper parait le plus en usage, et qu’agro- lé : il s'est mis tout en grumeaux.
per n'est pas dans le Dict . de l'Acad . On ne Grumeleux , qui a de perices inégalités
le ditCes
plusmots
du tout : on ne dit que grozper. dûres , ou en dehors , caillou , bois grume
>
bic: grûe , pour , etc. » Le monde n'est pas nille. Que voulez -vous faire de cette gue
»
grúa . nille ; de ces guenilles. » Il n'a que des
3 °. GRÛE , est aussi le nom d'une grande guenilles , de vieilles hardes.. » Je n'ai que
machine avec quoi on élève de grosses pierres faire de ce guenillon. = Ils se disent au
pour les bâtimens. figuré dans le style familier. » On est si avide
GRUGER
quelque act.C'est
chose, dev .dur dens. de
avec les, briser
sec propre
ou de au
>
nouvelles
ne parle d'aútre a pris
qu'onchôse cette
. Sév guenille
. » Je
, et on
vousmandai
» Grüger descroutes , etc. — Par exagéra- hier par un guenillon de biller que, etc. La
tion , 'il se dit pour manger. » C'est peupour Même .
trois qu'ils sont : ils auront bientôt gruge GUENIPE , s. t. [ st, famil. ] Femme mal
cout cela. propre , maussade. Courellse , femme
Courellse
Tant que j'aurai de quoi gruger. de mauvaise vie .
St. Amant. GUENON , GUENUCHE , s. f. Au propre ,.
la femelle d'un singe. e guenon • Un a ; un
.. Ilfait trop de dépense : il aura bieniltôt joliee grenmeuche ( pecit e guenon ) Au figuré
grugé tout son bien . Au fig. ( st. fam .) laid fem . » C'est une gueron ; un visage
>
49. Guère , se joint à il n'ya, ou à il n'est. ainsi que Madame de Sévigné le dit ailleurs.
» Itit n'y a guère que lui , qui puisse le faire; » Le Chevalier m’écrit qu'il a été guéri par
il est le seul qui , etc. » Il n'y a guère qu'il notre Anglois.
est venu ; il n'y a pas long terns que , etc. » Je GUÉRISON. Recouvrement de la santé. Ce
voudrois qu'il vînt bien vite , afin qu'il n'y mot a un sens passif : il se dic de celui , qui
eû guère qu'il vous etit vûe. Sév . est gueri , et non pas du Médecin qui guérit.
re
GUÉRET , s. m . [ Ghérè : ,1 "e é fer. 2 è » Il doit sa guérison à un tel remède . » La
moy : ] Terre labourée et non encôre ense- guérison de ces maladies est dificile, etc.
mencée, » Au bout d'un guèret. „» Cette terre Voy. CÛRE .
est demeurée en gueret. En Poésie , on Rem . * On disait autrefois avoir guérison ,
366 GUE GUE
pour guérir. L'Acad, met aussi avoir guerre , peut- être
2
santé , et non pas la guerison. Pompée avoit mis ( porté ) la guerre dans les
qu'on peut guérir , dont
GUÉRISSABLE , qu'on dont trois parties du monde.
on peut guérir . » Ce mal' n'est pas guéris- Ce mot entre dans plusieurs locutions pro
sable . verbiales . On dit : à la guerre comme à la
GUÉRISSEUR ; s. m . Celui quiguérit. Ce guerre , dans des ocasions, où l'on n'a pas
mot n'est bon que pour le style comique ou luures ses commodités. - Faire la guerre ;
critique. » Le guérisseur , s'adressant au pre- ou la perite guerre à quelqu'un de . . Le
mier du cercle ; lui dit , etc. l'Acad. ne met plaisanier amicalement. '» Il lui en fit la
pas ce mot. Le Rich . Pori , l'admet pour le guerre , Y aler de bone guerre , sérieu
SA
>
ment. ) Guerre, est proprement une querelle teté , à l'équité , etc. == En guerre et en
entre deux États Souverains , qui se poursuit marchandise , bon , propre à tout ; au poil
la voie des armes, » Déclarer , faire , et à la plume . » Il se vante de l'avoir vu
par
entreprendr e , soutenir , allumer , entretenir en guerre et en marchandise. Sév. c . à . d.
>
la guerre , entendre la guerre , l'art de la dans toutes sortes d'ocasions à aprécier son
guerre.= Il se dir, par extension des animaux . mérite. = Moitié guerre , moitie marchan
» Le loup fait la guerre aux brebis, le renard dise , moitié de gré, moitié de force.
aux poules. = Fig. dans les choses morales. » GUERRIER , 1 °. qui apartient à la guerre .
Faire la guerreà ses passions . Peuple guerrier , Nation guerrière. » Ex
>
teni les passans. » Le chatguette lu souris.. [ Gheut-za glie , glie' ; 2° lon. 3 ° emuet au
= Fig. Atendre quelqu'un à un endroit où ier , é fer . au 2d ; mouillez les 11. ] Termes
il doit passer. » Il guerrait son debiteur , de mépris da discours famil, Canaille
>
fer. au 2d . ) Chaussûre qui sert à couvrir grieûserie dans cette Province : elle est fort
la jambe et le dessus du soulier. Guerrer , paûvre, Fig . ( st. fam . ) . Chộse vile et
mettre des guêtres. » Guêtres de cuir , de aopp nod op valeur. » Ce n'est que de la guella
>
GUEULE , s . f. GUEULÉE , s. f.. GUEU est réduit à mendier..» Il est si gueux , qu'il .
>
LER , V. n. ( Gheu - le , k - e , le : 2 ° e inuct n a pas de pain » C'est une famille fort
au 1" é fer . aux 2 autres. [ Gueule , est guerise. Ce n'est rien moins qu'un terme
et des noble. Il ne se dit que dans le discours fa.
dans la plupart des quadrupedes, ei >
poissons ; ce qu'est bouche par raport à 'milier et un peu méprisant. Dans le discours .
Phomine.» La gueule d'un chien", d'un loup, rrlevé, on dit', puuvre ,indigent. ==Subst .
> >
dun lion , d un bauf , d'un brocher , etc. Il Il a au masc . son sens naturel, i C'est un' ,
de l'homine.
se dir, por mépris , de l'homme. » Il a la gueux ; il mène une vie de gueux.
gueule fendue jusqu'aux oreilles. === En st.
Aus
tem . Fenime de mauvaise vie : » C'est une
prow. Metire quelqu'un à la gueule du loup , gueúse. == On die ,, proverb.queux comme
l'exposer sans difense à la fureur de ses un Peintre comme un rat d’Egli se .
enemis . == Être fort en gueule , crier fort Gueux revéru , homme de néant , quia fais
:
haut. = N'avoir que de la gueule ; avoir fortune. » Doner ma fille à un gueux revêru :
>
beaucoup de caquet , et peu de bon sens. = non , je n'y consentirai jamais. Rerif.
Venir la gueute enfarine'e , persuadé qu'on GUI , il se prononce en un seul teinps ,
etouvera ce qu'on desire. » Je hais ce style mais en fesant sentir l'u dans iguille , ai
de dire que tout est de nos amis : c'est un guillette , aiguillon ; etc. Guise , nom proq
368 GUI GUI
pre : Aiguillon , ville . ( Pron . Gui-ze ; b-é gu- lez le gnº; 2° é fer. ] Au propre , regarder
glion , etc. ) Mais' on prononce , sans faire du coin de l'ail . Il régit de : » Guigner de
vivre à sa guise , etc. etc. Pron . ghi.
:
sentir l’u , guichet , guide , etc. Anguille ; l'eil , d'un ail . — V. act. » Guigner le
jeu de son voisin. Fig . Convoiter . »
GUICHET , s. m GUICHETIER , s.
S. m . Guigner une charge , une héritière;etc. Voy.
[ Ghicgè, che- rié : 2° è moy. au 1er e muet GUINGƠIs .
е
>
e
au 2d , 3º é ter. ] Guichet , pecite porte pra-
> GUIGNON , s. m . [ Ghignon ; Malheur. »
tiquée dans une grande. Il se dit aussi des Avoir du guigion. Jouer de grignon . Porter
portes d'une armoire . » Armoire à quatre , guignon à .. Etre en guignon . Quel gui
à six guichets . = Guicherier , valec ' de gnon ! C'est un grand guignon. Il est famil .
geolier , qui ouvre et ferme les guichets. Il se dit proprement du jeu , et par extension ,
GUIDE 9 s. m . et fém . GUIDER , V. act. de toute autre chose.
e
[ Ghide , dé : 2° e muet au 1 ' ' , é fer. au 2d. ] GUILLEE ,s. f. [ Chi-glie -e ; mouillez les
Guide ese nasc. quand il se dit de celui qui 11 ; 2º é fer. et long , semuer. ] Pluie Sou>
Il a besoin d'un guide pour sa conduite et aler souvent , et sur-tout la nuit , dans des
pour ses afaires. — Il est fém . das ces lieux de débauche.
deux titres d'ouvrages, consacrés par l'usage : GUILLEMETS , s. m. pl . [ Ghi glie - ne : e
GUIDON , s. m. [ Ghidon . ] Il se dit et (Ghein dage,, dé; " lon . dern .e muet au
d'une petite enseigne d'une Compagnie de 1 " , é fer . au 2d. ] Guinder , c’est hausser
Gendarmes , et de celui qui la porte.
> par le moyen d'une machine. Guinter un
GUIGNÉ , s. f.GUIGNIER , S. m. [ Ghig- fardeau , des pierres. = Figurément , ilse
e
ne , gni é ; Mouillez le gn : 2€ e muet au dit des choses d'esprit où l'on afecte trop d'é.
>
er
1'' , é fer. au 28. ] Le 1"*
i sedic d'une espèce lévation . On le dit sur-tout au réciproque
depetite cerise : le 2d de l'arbre qui la pro- et au participe. » Il se guinde l'esprit. » Il
duit. se guinde si haut , qu'on le perd de vue.
GUIGNER , V, n. et act. [ Ghig- né : mouil- Boil. » Il est aisé de se guinder sur de grands
sentimens. »
GUI GUI 369
sencimens . »Il ést toujours guindé. » Discours , C'est un gymnase qu'il faut dire.
style guir:de', force , afecté. Esprit grindė. GYMNASTIQUE , s. f. L'art d'exercer les
>
deaux .
GUINGOIS , s. m . [ Ghein - ged , 2 long. ) .
e s me
adv. »„ Prendre de la sauge , des vulnérai la hont , je hais , le héro ( com on dit
res , en guise de thé. age
L'emploi de ce la crainte ,le cour , je fais, ) et non pas ,
mot est à -peu -près borné à ces phrases. l'haine , l'honte , j hais , l'héros , ( comme
On dit , proverbialement : chacun sse fouette on dirait , l'avarice , l'amour , j'aime. )
à sa guise , se conduit comme il veut, et em- On ne lie pas non plus , avec cette h aspirée
AREodes
e les méth e 2°t: lon. 3 ° e les
lui plaî consones finales des mots précédens , qui
ploiGUIT , s. f.qu'il
[ Chitar e ont coutume d'être liées avec les voveles .
muet. } Instrument de Musique , qui a cinq Ainsi , les héros
t , un coup hardi , en haut
>
nonce du gosier. » Le G et le Q sont des lec- l'amour , l'éfroi , etc. Les hommes , sc pro
tres gutturales . noncent , lè-zome , comme on prononcerait,
GYMNASE , s . m . [ Gimenáze : le muet les amours , lè-zamour , etc.
sur-ajouté est très -muet. )] Lieu où les Grecs Voici , pour ceux qui savent le latin , deux
s'exerçaient à luter , à jeter le disque et à règles assez générales pourdistinguer les mots
d'autres exercices . * Fleuri fait mal- à- où il faut aspirer l'h . Tous les mots français ,
propos ce mot fém . » On bâtit une gymnáse. qui vienent des mots latins,començant par une
Tom . 11. A a a
370 HAB HAB
h , ne s'aspirent point. Ainsi , humme , ho- met après le substantif : un homme habile ,
Reur , viènent d'humns , honor : ils n'ont pas des gens habiles. Quand il marche devant ,
l'h aspirée . Exceptez seulement de cette re- il a quelquefois la signification de savant ,
gle, héros , hennir , harpie ,halerer , où l h ec le sens de ce mot est déterminé par la ma
s'aspire , quoique leur étymologie latine co- tière qu'on traite. » Les plus habiles Aureurs
mence par une h. = L'autre règle , c'est ne sont pas les plus aplaudis. » Un habile
que : les mots français.començant parune général vaut seulla moitiéd'une armée. V.
h , qui viènent des mois latins , qui ne co- ŠAVANT = Suivant un Encyclopédiste ,
mencent pas par une h, doivent s'aspirer. Ainsi habile , en général , signifie plus que cae
>
l'on dit , la hiine , la hinte , qui ont pour pable. Un homme peut être capable de co
>
étymologie latine , odium , pudor , mots , mander , mais pour aquérir le nom d'habile
comme on le voit , qui ne comencent pas General, il faut qu'il ait comandé plus d'une
par une h . Exceptez de cette règle , heureux , fois avec succès. Un Juge peut savoir tou
huit , huitre , huile , hièble . tes les loix , sans être h.ibile à les apliquer.
Dans les dérivés et les composés , on suit Un Savane peut n'être hubile , ni à écrire,
la règle du simple. Il n'y a que les dérivés ni
ni àà enseigner. - L'habile homme est donc
de héros , qui ne s'aspirent point, quoique celui qui fait un grand usage de ce qu'il
héros s’aspire. Exceptez aussi , exhausser sait. Le capable peut , et l'habile exécute.
>
dont l'h n'est point aspirće , quoique celle de Rom . 1 °. Habile , quand il est seul , se
haut s'aspire. mct ordinairement devant le substantif. Un
A la tin des mots , l'h n'est aspirée que habile homme, d'hobiles Docteurs ; quand
,
dans ces trois interjecuions ; ah ! eh ! oh il est joint aux adverbes de quantité , il peut >
HABILE , adj . 'HABILEMENT, adv . Ha- se placer devant ou après : un fori habile
BILETÉ , s.f. [[ l'h n'est point aspirée. 3'° homme , ou un homme fort habile. Avec
e muer , dern. è fer. au 3*: [ Habile , dans d'autres adverbes , il se met toujours après.
>
afaires , dans son métier. 2 ° . En ter doit dire , un habile homme , d habiles gens.
nies de Jurisprudence , capable . Il régit à : 18 * Il y a des Artisans , ou des hibiles, dit
>
» Habile à succéder , à se porter pour hé- la Bruyère , dont l'esprit est aussi vaste que
ritier , etc. = Habilement et hibilète'ne l'art ei la science qu'ils professent = 3 °;
er
s'emploient que dans le r '' sens . D'une ma- Habile et habileté régissent la préposition à
nière habile. Qualité de ce qui est habile. » er l'infinitif. » Habile à profiter de tous ses
Ils'est tiré habilement d'afaire. Il a beaucoup avantages. » Il montre une grande habileté
d'habileté. à tirer parti de tout .
Habile , savant , docte , ( synon . ) » Les HABILISSIME , adj . Très habile . C'est
conoissances , qui se réduisent en pratique, un de ces superlatifs que l'usage soufre ,
> >
rendent habile : celles qui ne demandent que tout au plus dans la conversation , et dans
lettres familières.
la spéculation , font le savant į celles qui lesHABILITÉ , S. fém . [ L'h n'est point as
remplissent la mémoire , font l'homme docie. >
qu'ils sont habiles ; du Philosophe et du Ma- habileie; : Celui-ci signifie la science des
ihématicien , qu'ils sont suvons ; de l'His- afaires ; Celui là ne signifie que la capacité,
torien et du Jurisconsulte , qu ils sont docies. le pouvoir , le droit de faire certaines fonc
( Cette dernière partie n'est pas exacte : tions , de recueillir certains avantages , etc.
docte ne se dit que de l'Antiquaire , du Co- Habilité à succéier. = * L'Historien du
mentateur , Compilateur , de l'érudit , en un Droie Eccl. Fr. dit : » S'ils eusseni eu assez
> >
mot. ) Nous devenons hºbiles par l'expé- d'habilisé pour couvrir ce grand dessein , etc.
rience > savans par la méditation , docies, Il est clair qu'il faut , en cer endroit là ,
par la lecture. Gir. Syn . == On peut être habileté.L'Auteur cite Alczerai ; mais quel
un habile homme , dit Bolih . sans êtreun que soit 1 Auteur de cette phrase , le morest
savant homme. Habile n’ensporte quelquefois iinpropre. Mezerai comence à être vieux;24
que le savoir - faire , sur- tout quand on le er auciènement on disait habilité pour
H A B НА В 371
1 biletė. St. Fr. de Sales dit Habilité de (Synon . ) Les trois premiers mots signifient
l'esprit. à peu près la même chose ; cependant ils
HABILITER , v. act. [ L'h est muette : ne se disent pas indiféremment. Habit est le
11
abilité : dern . é fer. ] Terme de Jurispru- terme ordinaire : habillement va un peu à
dence. Rendre habile à ... ( Voy . HABILE , la manière dont l'habit est fait : » Voilà un
nº. 2°. ) » Habiliter un bâtard à se faire plaisanthabillement , c. à. d. Un habit fait
Prêtre , à posséder des bénétices. d'une plaisante manière. Vêtement se prend
1
HABILLEMENT , s . m . HABILLER , v. pour tout ce qui sert à couvrir le corps. »
act. [ L'h est muerte : habi- glie-man , glie ; Son vêtement étoie une peau de lion . Hardes
>
PC mouillez les ll ; 3 ° c muet au " , é fer. an comprend les habits , le linge et tout ce qui
1
2d. ] Habillemen !, vêtement , habit.. Habile sert au vêtement. Ce moc n'a pointde singu
ler , vérir , merire un habir,
> Magnifique lier.
3)
"
habillemºnt. » Valet qui h.ibille son maitre. Habit n'est pas un terme noble ; et la
+
» Il s'habilloit ; il n'est pas encôre habillé. Langue n'avait pas encôre aquis tant de dé
= Il régit quelquefois la prép . de, » Illicatesse , quand' Racine a dit dans les Frères
$ s'habilla , il étoit habillé de velours. Énemis .
Habiller signifie aussi doner , faire faire
un habit à quelqu'un. » Habiller les troupes , Quelles traces de sang vois-je sur vos habits ?
les pauvres , les domestiques. =
> Faire
un habit : » C'est un tel Tailleur qui l'ha- Habit , pris absolument , l'habit de Reli
bille ; et neutralement : ce Tailleur habille gieux , ou de Religietise. » Prendre l'habit ;
>
bien . - On dit aussi qu'un habit habille prise d'habit. Doner , recevoir l'h.zbit. Pors
bien , pour dire qu'il est bien tait ; et qu’un ter ,, quiter
quiter l'habit. = Le Proverbe dir :
homme s'habille bien pour dire qu'il se » L'habit ne fait pas le Moine . Au propre ,
>
met bien , et de bon goût. En ce sens, se le sens est que la prise d'habit n'est pas ce
>
Dans une de ses Lettres à sa fille , Mme. Il n'a point d'habitation. C'est- là mon habi
de Sévigné force un peu la métaphôre. tation. » Ce logement n'est pas habitable.
Elle trouve bien plus honête d habiller son Rein . 1 °. Habiter est aussi neutre. » Hi
visage, et parce que vous montrez celui que biter dans un Palais , sous des tentes , etc.
Dieu vous à doné , vous lui paroissez toute = Au passif , il ne se dit point des per
déshabillée . sones. On dit qu'une maison est habiiée :
Habillement. Voy. Habit. on ne le dit point d'un homme. » Les fa
HABIT , s. m. [ l'h est muerte ; abi. ] Ce milles qui s'y troûvent habitées. Relat. de la
qui est fait pour couvrir le corps . Au sin- Peste. Dites , qui y habitent, ou bien , qui
gulier , il se dit ordinaireirent des hommes : y sont logées . 20. Habitant n'est ad
---
au pluriel , il se dit aussi des femmes. » Habitjectif qu'en style de Palais : » En relle
déceat, modeste , tout uni , riche , magnifi- maison où elle est habitante. Ailleurs on ne
que. » Le luxe des habits , etc. l'emploie que comme substantif. » Les Ha
Habit , habillement , vêtement , hardes bitans. » Les habitans logeoient sous des
Aą a 2
372 HAB H A B
tentes , et campoient sur les ruines de leurs des choses ; ce qui est une nouveauté. » Le
maisons. Hist.de Saladin. Au singulier , on courage est d'habitude , comme les autres
>
cette place , parce qu'il n'y en avait point tion ; employé comme adjectif et substant.
>
eu encôre. Acad . des Inscr . il ne se dit que d'un Éclésiastique , qui est 1
Et puis d'ailleurs je suis animal d'habitude ; employé aux fonctions d'une Paroisse.“
Où trouverois- je mieux ! Prétre habitué : il est habitué à une telle
Gress, Méch.
Vous n'aimez rien : moi je suis d'habitude. paroisse. » Un habitué de paroisse. Un sim
ple habitué.
Palissot . HABLER , v. neut. HABLERIE , S. fém .
M. de la Harpe ( Hist. des .Voy. ) le dit HaelEUR , EÛSE , subs. masc . et fém . [ Lila
G A G HAI 373
er
s'aspire : 2 ° é fer. au 1' >
e muet au 2d , que de l'extérieur : des yeux hacards ; un
lon . au dern. ] Habler , c'est parler beau- air higard. Cependant , ajoute- t- il , l'Acad.
coup , avec vanterie et exagération. Hable- aprouve esprit hagard , pour signifier rude ,
rie , vanterie , discours plein de mensonges. qui n'est pas sociable. Rousseau la aussi
Hableur , eứse ; celui , celle qui hable , qui employé en ce sens .
>
se vante , etc. » Il ne fait que habler ; tout Toujours ces sages hagards ,
ce qu'il dit n'est que hablerie ; c'est un grand Maigres , hideux et blafards ,
kableur, une grande hableûse.. > On dit Sone souillés de quelque oprobre.
HAGIOGRAPHE , s . m . HAGIOLOGI
plus souvent hableur des hommes , que h.2
bleíise des femmes ; et on dit babillarde de QUE , adj . [ L'h est muette , et plusieurs ne
celles ci , plus souvent que babillard des la mettent pas , et écrivent agiographe >
Če régime est inusité. Habler se dit absolu vres autres que ceux de Moyse et des Pro
ment.
phères. Elle n'a pas l'usage pour elle , ce me
HACHE , s. fem. HACHEREAU , s. masc. semble.Hagiologique,quiconcerne lesSaints.
HACHETTE , s. fém. [ On aspire l'h :h.ch HAIE , s. fém . [ HÊ , monos. long : l'h
hichero , hzchete - La hiche , le h..hereau
h ... hereau , s'aspire : la haie . et non pas l'haie. ] Clo
la hachette , et non pas l'hache , l'hachereau , tûre d'un champ , faite deronces , d'épines,
e
>
l'hachette : 2 ° e muer aux deux prem . è moy. d'arbustes épineux, etc. Le long de la haie ,
au - 3 °. ] Hache est un instrument de fer. derrière la haie. =- Figurément, se mettre ;
tranchant , qui sert à fendre et à couper le se ranger ; être en haie , ou des deux côtés ,
bois. Hachereau , petite coignée. Hachette ou d'un seul , en ligne droite ; comme font
petite hache. Marteau tranchant d'un côté. les soldats , quand quelqu'un de leurs Ofi
Avoir un coup de hache à la tête , ou ciers , quelque Prince , etc. passe. On die
simplemene , un coup de hache, être un peu dans le même sens , border la haie.
fou. = Faię à coup de hiche ; mal fait. HÂILLON , s. m . [.Ha-glion : r"e lon.
Voy . SERPE . mouillez les ll : ai n'a pas le son d’e i; l'a
HACHER , v. act. HachIS , s . m. HA- y a son propre son , et l'i n'est là que pour
CHOIR , s. m .. HACHÛRE , s. f. [ L'h est as- faire mouiller les ll : l'h est aspirée ; le
pirée . On dit , il faut le hacher ; et non hâillon , et non pas l'hâillon . ] Vieux lam
>
pas l'hucher ; le hachis , le hichoir , la ha- beau de toile et d'étofe. Ce mot s’emploie
Haché , ordinairement au pluriel. » Que voulez-vous
chüre. , et non pas l hachis , etc. - Haché
-chi , choar , chüre . On écrivait autre- » Couvert de hâil
faire de ces haillons.
fois hucheuré. ] Hacher , c'est couper en pe lons .
tits morceaux . Hachis , viande ou poisson HAINE , s. fém . HAINEUX , EÛSE , adj.
>
» Hacher du veau , ect. Hacher menu. Ha- est longue. L'h s'aspire : la haine , et
>
chis de perdrix , de carpe , etc. ce hachis est non pas , l'huine , etc. ) Haine inimitié
fort bon . » Nettoyez ce hachoir.
>
La haine est plus volontaire , et parait marque , et des Auteurs modernes l'ont em
jerer ses racines dans la passion et le res- ployé. » Si vous me punissez de vous avoir
sentiment d'un cæur irrité et plein de fiel : si bien servi , craignez qu'on ne hain
vous com
l'aversion et l'antipathie sont moins dépen- parę aux Philosophes ingrats , eux et
dantes de la liberté , et paraissent avoir leur vindicatifs de ce tems. Le Frans , Dial. de
>
source dans
naturel
le temp cetteent
; mais avec éram
ou dans le , l'a- neux
diférence que goûc Lucien, .etc.
» Hom me violent, impé tueux , hai
Th. d'Éduc. = Anciènement
version a des caûses plus conies ; et que on le disait substantivement pour énemi.
l'antipathie en a des plus secrettes. Pour la Dans un sonet sur le chien d'Henri IV ,
répugnance , elle n'est pas comme les aî- d'Aubigné dit :
tres , une habitude qui dûre : c'est un sen Mais il fut redoutable
timent passager , causé par la peine ou par A vos haineux , aux siens , pour sa dextérité.
9
le dégoût de ce qu'on est obligé de faire. HAIR >, v. act. HAÏSSABLE , adj . [ Ha-i,
GIR . synon . i-sable : l'h est aspirée ; le haïr. * Ceux
Rem. Haine a un pluriel en vers et dans qui
le discours élevé.
prétendent le plus d'haïr et de fuir le
genre humain , cherchent un admirateur.
Combien je vais sur moi faire éclater de haines. Crousaz. Dites , de haïr. ] Je hais , tu hais,
Dit Pyrrus à Andromique ; savoir , la haine il hait , nous haïssons, etc. je haïssais;j'ai
d'Hermione, celle de Menelas, celle de toute haï ( il n'a pas d'aoriste ) ; je haïrai , haï
la Grèce. » Combien de fois , pour ne point rais ; que je haïsse ( pour le prés. et
s'atirer des haines par sa liberté à contredire , l'imparf. du subjoncrif ); haïssant , hai. =
un esprit éclairé , mais souple et timide , * Le P. Follard écrit toujours haït au pré
a laissé l'imprudence er l'ignorance risquer sent ; mais haït est de deux syllabes , et le
et perdre l'État. Neuville. - Haine, régissant vers où il l'emploie n'en demande qu’une,
En secret
la prép. de , ( le génitif) a un sens actif ;
>
spart hais.
et il a un sens passif , quand il régit les
> Vous protégez ce Grec que votre e
prép. pour ou contre . La haine des Juifs Themistocle .
c'est la haine qu'ont les Juits ; la hiine pour Il n'y aurait , ni rime, ni mesûre. Il falait
ou contre les Juifs , c'est la haine que l'on a écrire hait. isin Celui qui aime l'iniquité',
contr'eux . Il me semble donc que Fleuri haït son aine. P. Berthier ou son Imprimeur.
s'est mal exprimé , quand il a dit : » Heli- Ôtez les deux points : hait son âme
con s'apliquoit à inspirer à Caligula la haine * Me. Dacier écrit à la première persone
"
des Juits ; et qu'il devait dire , de la haine du prés. haï avec l'ż tréma et sans s. » Je
pollr les Juifs. = On dit pourtant , la haë, plus que la mort , ceux qui déguisene
haine du prochain , pour dire , la hiine leurs sentimens. Iliade. Il y a là une double
qu'on a pour le prochain , comme on dit ; faûre.
l'amour du prchiin , etc. mais ce n'est pas HAÏR , c'est vouloir mal à ... Haïr sor
une conséquence pour d'aâtres mots. = prochain , ses énemis . » Les haïr mortelle.
Avoir la haine du public , c'est être l'objet ment ; à mort , à la mort. Et proverbia
de la haine publique. Cette phrase confirme lement haïr comme la peste 2 comme la
notre remarque . mori . = Avec les choses pour régime ,
=
En haine de , adv. » Tout le monde de- avoir en horreur ;وhaïr le vice , l'erreur , le
vrait s'unir contre les méchans , en huine mensonge ; ou seulement , avoir de l'aver
de leur inhumanité. Joint au verbe sion , de la répugnance. » Haïr les com
avoir , il n'a point de régimne , et c'est ce plimeris , les livres, le travail , le repos , la
verbe qui r'git le nom à l'acusatif . » La solitude , ete. Haïr le froid , le chaud , etc.
société serait plus tranquille, si tout le monde Être haï et se faire haïr régissent
H A L HAL 273
l’ablatif. ( la prép. de. ) » Les génies tracassiers sous la lettre A , elle met Albrené. Voy. l'ar
son hais , ou se foni haïr de tout le monde. ticle précédent. ) Au propre , et en termes de
Rem . Duiret dans sa Sophonisbe , dit hais Fauconerie ; dont les pennes, les ailes sont
à l'impératif en deux syllades. Hais-moi, si rompûes. Au figuré. (st. famil.) Fatigué ,
tu veux , ablörre ma persone. Cet imperatif mouillé , déguenillé , en mauvais ordre, en
ht
est peu usité : mais il est utile , et quelque- mauvais équipage.
fois même nécessaire. Il semble qu'on devrais HÂLE , s . m . HÂLER , v. act . [ l'â est
le prononcer ha -is en deux syllabes , plutôt long , eret 1l'hh s'aspire : le hâle; se hâler : 2
I
que huis en une seule , tant parce que la pro- muet au 1 " , é fer. au 2d. ) Impression de
nonciation est plus soutenûe , que pour ôter l'air sur le teint en le rendant brun et rou
l'équivoque de ait , tems du v, avoir, Mais ce geåcre ; sur les herbes , en les férrissant, » Il
n'est.pas l'usage. Eh bien ! il n'y a qu'à le faire fait un grand hále. » Les femmes craignent le
venir: Hüir , est toujours de deux sylla- hile. » ° Le hâle fane les herbes. » Lesoleil
bes , excepté au sing. du prés. de l'indicatif : hâle en été ceux qui voyagent,
je huis , tu hais , il hait. Ces deux difcrentes HALEINE , s. f. HALÉNÉE , s. f . Halt.
prononciations se trollvent réunies dans ces . NER , V. act. [ l'h estmuere : alène , léné - e :
vers de Racine. léne : 2 è moy .. au 1" , é fer. aux 2 alltres.
Et je souhaiterois dans ma juste colère , L’Acad. Trév. le Rich. Port. ne mettent point
Quechacun lehuit, comine le haitson Père. d'acc . sur la 2de des deux derniers > et
On doit être atentif à mettre le trema ( les 2 écrivent hilenee , halener : Richelet écrit
point sur l’i ) par-tout où haï ese de deux sylla- halénée ou haleinee ; haléner ou haleiner :
bes. = Hair , a quelquefois pour ad regime nous croyons le '' préférable , et pour l'or.
la prép. de. - Je hiis le Cardinal d'Étrees de tographe et pour la prononciation. Il nous
sa bonne volonté . Sev . semble qu'il est davantage dans le génie , et
HAÏSAELE , qui mérite d'être haï. Il se dans l'analogie de la Langue. ] Haleine SC
dit des persones; homme fort haïssable ; et die de l'air aitiré et repoussé par les poumons.
des chises ; » Rien n'est plus huissable que le Halénée respiration accompagnée d'une
>
NE lui ôte cette coinpagnie , et dit haire tout et contraine est plus fort et plus sensible que
seul . la simple haleine. Avec l haleine vous échau
Vos pareils y sont misérables , fez , avec le soufle vous refroidissez. Votre
Cancres, háires , et pauvres diables. hiléine fera vaciller la lumière d'une bougie :
Suivant l'usage , il falait , pulvres hères et votre soufle l'éteindra. On dit l'haleine des
paûvres diables. L'ancien Trév. dit Haire ou Zéphirs , et le soufle des aquilons, etc. Roub .
Hère : le 2d est le seul conforme à l'étymolo- Synon .
gie ( Herus ) et à l'usage actuel . Des vents les brûlantes haleines.
* HAIREUX ou HÉREUX , EŃSE , adj . > Le Franc.
Richelet. Froid er humide , en parlant du Rem . Haleine , entre dansbeaucoup d'ex
kins. L'Acad. ne le met pas . pressions du style simplc. Avoir beaucoup
HALAGE , s . m . [These muelle ; alaje. ] d haleine ; avoir la faculté d'être un tems
>
L'action de haler , de tirer un bateau . considérable sans respirer . Tout d'une
HALBRAN , s . m . [lh s’aspire , Acad. le haleine ; tout de suite et sans se reposer. »
Halbran. Sous la lettre À , l'Acid.met Albran. Boire un grand trait ; réciter un discours
Ces deux articles sont en contradiction . Le tout d'une haleine. Fig. » Ne me gron
Dic . de Trév. renvoie de Albrent ou Alebran dez point sur la longueur de mes lettres : je
à Halbran. ] Jeune canard sauvage. ne les écris point tout d une haleine. Sév.
HALBRÉNÉ, ÉE , adj . [ l'h s'aspire.Acad. = Courte haleine : Asthine. = Faire ou
3,6 HAL HAN
tenir des Discours à perte d'hiline , des HALLIER , s. m. [ 1 h s'aspire : ha -lie': 2 6
>
discours vagues et trop longs. - Tenir € 11 fer. ] Buisson fort épais. » Parmi, àà travers
haleine , dans un état d'incertitude >
mélé les hlliers .
d'espérance et de crainte. » Je vous ai tenus HALTE , s. t. [ Aspirez l'h ] Pase , que
en haleine pendant une longue suite d'années, font des gens de guerre , dans leur marche.
et à la fin je me suis moquée de vous. Fonten. Faire halie. - Holte ,Interjection. Arrêtez .
Tenir des troupes en håleine , est autre chôse ; Falle, est aussi le repas qu'on fait pen
c’estnepas les laisser reposer, de peur qu'elles dant la halte. On le dit des chasseurs, des voya
des gerus de guerre. » Hálie
geurs ,, comme des
ne s’amolissent. = Hors d haline. » A la geurs
fin on les vit acourir kors d'haleine. Id . c. à. de chasse. Il avait fait préparer une bonne
= Afaire
d . tout essouflés. = ouvrage de halte. Voy . AITE .
A faire , ouvrage
longue haleine , qui demande beaucoup de HAMÁC , s. m . [ l'h s’aspire : on pron. le
tems. = Haleine ( perit soufle ) de vent : » 11 c final. ] Espèce de lit , fort en usage dans nos
ne fait pas une haleine de vent. colonies d'Amérique. C'est une forte toile sus
· HALER , v. act. [ 1h s’aspire : l'a est bref pendue
HAMEAU
à deux point fixes.
et sans accent , à la diférence de Haler , doner > aspi
, s. m . [ Ha -mo : 1 h est
du hâle. Voy. HÂLE. ) 1°. Tirer à force de rée : plur . hameaux ) Petit nombre de mai
brâs et avec une corde . Haler un bateau . » sons écartées du village ou de la paroisse, ».
= °. Exci. Ce n'est pas un village ; ce n'est qu'un hu
Hale , hale ! crient les Bateliers.32
te: des chiens à se jeter sur... Haler les chiens meau ; un méchant hameau.
après quelqu'un . HAMEÇON , s. m . [ l'h est muette : ame
HALETANT , ANTE , adj . HALETER , son : 2 " e muet J. J. Rouss, ou son Im
lon.
v . n . [ l'h s'aspire : 2 ° e muet ; 3° lon . aux primeur aspire 1 h : » Ils inventèrent la ligne
deux premiers , é fer. au dern. ] Haleter , et le hameçon. Dites et l'hameçon . ) Perie
soufler, comme quand on est hors d'haleine. crochet de 'fer ou de fil d'archal, qu'on met
Haletant , qui halère , qui est essouflé. » Ce au bout d'une ligne , avec de l'apât , pour
chien ne fait que hileier. » Il arriva tout prendre du poisson . — En styl . fig. famil.
haletant. mordre à l'hameçon , prendre l'hameçon , se
HALLE , s. f. [ l'h est aspirée : Hale : la laisser leurrer , tromper.
halle. ] Place publique , ordinairement cou- HAMPE , s. f. [ Hanpe : l'h est aspirée :
>
verte , qui sert à tenir le marché ou la foire. " lon. 2° e muer. ] Le bois d'une halebarde.
» Grande halle , sous la halle. A la halle , aux On doutait du tems de Vaugelas , s'il
halles.. On dit , en st . prov . d'une mai- falait dire , la hampe ou la hante d'une hale
le 1' ' est
son , où il se fait beaucoup de bruit , et où barde ; et il se contente de dire
> que
toute sorte de persones abordent indiférem- incomparablement meilleur ct' plus usité.
ment , que c'est une halle. Le langage Mais depuis la remarque de Menage ,on ne
T.
des Hales; langage bas et grossier.» La scène dit plus que la hampe . "Th . Corn. L. 1.3
comique fut long-tems en proie au burlesque on dit aussi la hampe d'un pinceau.
de Scarron. Ce langage des halles , si opose à HANCHE , s. f. [ Aspirez l'h : la hanche:
la délicatesse et au ton précieux , alors en pre lon. 2° e muer. ] La partie du corps hu
vogue , fut cependant goûté de la multitude, main , dans laquelle le haut de la cuisse est
Journ . de Mons. emboíté. » Avoir mal à la hanche. » Elle a
HALLEBARDE ou HALEBARDE , s . f. de grosses hanches : elle n'a point; elle a
HALEBARDIER , s . m . [ On aspire 1 h ; la er
trop de hanche.
halebarde :: 2° e muer , dern . e muet au i > é HANGAR , s. m. [ Aspirez l'h : le hangar.]
fer. au 2d , un halebardie , et non pas u -nale- Espèce de remise ouverte par devant , destinée
bar-die. | Halebarde , pique garnie par le haut pour des chariots , des charrettes , etc.
d'un fer large et pointu , traversé d'un aûcre HANNETON , ou HANETON , s. m.
en forme de croissant. Halebardier , sorte de [ 1h s'aspire : 2 e muet.) Insecte, qui a des
garde à pied , qui porte la halebarde. ailes , et quiparait au printems. = On dit ,
La halebarde , est l'arme que porte un ser- st. prov. étourdi comme un haneton. » C'est un
gent dans une compagnie de Fantassins. Ainsi, haneton.
doner la halebarde à un soldat , c'est l'élever * HANICROCHE . C'est ainsi que ce mot
au grade de sergent. est écrit dans les Lettres de Madame de Sévi
gné
HAR H A R 377
gne' et dans l'ancien Trévoux. Voy . ANICRO- sone , pas même Télémaque , tout grand
CHE. harangiieur qu'il est. Mine Dacier , Odyssée.
HANTER , V. act . HANTISE , s. re
f. [ 1h En style familier et critique , on apèle
1
s'aspire : le hanter , la hantise : "e lon. 2 harangue un discours ennuyeux ; harangueur,
lon . au 2d , é fer. au 1 ' ' : l's a le son du z. ] un grand parleur ; ou un homme, qui a
Hanter , visiter souvent et familièrement. acoutumé de faire des remontrances sur tout.
Hanrise, fréquentation . = Hanter , se dit Haranguer , parler beaucoup et avec em..
>
L'Acad. dit seulement qu'il est du style fami le ? " e se changeen è moy. » Il harcele, har
lier , et qu'il ne se dit guère qu'en inauvaise cèlera. ). Provoquer ,importuner. » Il faut
part. le harc:ler pour le faire travailler. » Il n'a
HAPPELOURDE ou HapeLOURDE , s. f. harcelé pour m'y faire consentir. = Fati
[ l'h est aspirée: 2° et dern. e muer. Au guer par des combars continuels. » Il évita
propre, pierre faûsse, qui a l'éclaret l'aparence uneles
action générale et se contenta de harces
infidèles. Hist. de Saladin .
d'une vraie pierre précieúse. Au figuré, ce ler
qui a plus d'éclat que de valeur. -- Persone , HARDE , s . f. [ 1h s’aspire :la harde . ]
qui sous un bel extérieur n'a pas d'esprit. Troupe de bêtes faûves.= * Le Traduc
HAPPER ou Haper , v. act.[ 1 h s’aspire : teur du Voy.d'Anson , met herde , parce qu'il >
le haper et non pas l'haper . ] Il se dit propre- traduit litéralement le mot anglais herd , que
ment des chiens :prendre avidement avec la Boyer traduit pourtant par Harlaspi e.
gueule ce qu'on lui jète. Figurément , Arra- HARDES , s . f. pl . [ l'h est rée. ] Il se
per , saisir. » Les sergens i ont hapé , style dir en général de toui ce qui est de l'us age né
familier. cessaire et ordinaire pour l'habillement. Voy.
KAQUENÉE , s. f. [ Aspirez l'h , une Haeit.-- Ce mot n'a point de singulier.
haquenée , et non unakenée : 2° e muet , 3º é HARDI , IE , adj . HARDIESSE , s. f.HAR
ter. etlong. 1 Cheval ou cavale de médiocre DIMENT , adv. [ l'h doit s'aspirer dans tous
>
tâille, qui va ordinairement l'amble. ces mots . Hardi , -e , di -ee, diman : 2" lon.
HARANGUE , s. F. HARANGUER , V. act . au 2d ; ܨjº ܘemuet au 2d , è moy.au 3 : ] = O
l'arangue , l'arangueur ; plus d'harangues : Impuissans dans la guerre , assassins dans la Paix.
L'Ab. Des Font. ou son imprimeur. Il faut Laches pour vous défendre , hardis pour les for
plus de harangues : on lit aussi dans le même fai Thomas ,
Auteur l'habitude d'haranguer , pour de La Fontaine , ou n'aspite point l'h , ou il fait >
harenguer, etc. 2° lon. 3 ° e inuer au jer , é fer. hardiesse de 3 syllabes seulement.
au 2d. ) Discours fait à une assemblée , à un Son fait consistoit en adresse.
Prince , à une persone distinguée. Il est peu Quelques termes de l'art et beaucoup de hardiesse.
usité aujourd'hui . On dit plutôt discoirs. Dans le Voyage de Chapelle et de Bachau
= laranguer , prononcer une haran- mont , l'h n'est point aspirée dans hardiment.
gue . Huranguer le Roi, le Peuple , les Quoi donc , ici l'on ôsera
Soldats. Il se dit surtout dans les histoires Dire hırdiment ce qu'on voudra.
anciènes. Harangueur, celui qui harangue. Il llenage, qui cite ces vers, avertit M. de
ne se dit ordinairement que par mépris et Bachaumont que l'h dans hır.liment est aspi
pour se moquer. „ Nous ne craignons ici per- rée. » Lus Scolastiques , die M. Linguer ,écri.
Tome 11. B b b
HAR HAR
378
voient avec autant d hardiesse que Cicéron . Fig. femine qui se plait à quereller ,à
manière dire des injures. » Crier , parler , dire des
ll dit, ailleurs de hardiesse. La "ree manière
doit donc être mise sur le compte de l'iin- injures comme une harengère .
primeur. HARGNEUX , EÛSE , adj . [ Aspirez l'h :
e
Hardı et HARDIESSE , se prènent en bone mouillez le gn : 2 lon . Harg nella , nců ze. )
>
ou en mauvaise part , suit au propre , soit Qui est d'huineur chagrinc, querellcûse. »
au tiguré, selon le sujer dont il s'agit. Tantôt Homme hargneux ; avoir l'esprit hargneux;
ils signifient assurance et couruge , et tantôt femme hargneuse : elle a l'humeur hargneuse.
audace er simérité. » Hardi soldat , hardi ca- On le dit par extension des chiens qui
pitaine. Discours hirii, réponse hurdie , etc. mordent , et deschevaux qui mordent ou qui
Avoir , montrer , témoigner de la hirdiesse, ruent. En st. prov.on apèle chien har
manquer de hır.liesse, » La hardiesse de cette gneux , un hommemutin et querelleur. Et le
action fut admirée . » Tout le monde fut ré. proverbe dit que : chien hirgreux a toujours
les oreilles déchirées.
volté d'une si ,grand e hardiesse , et ..
Hardiesse audace , éfronterie , ( synon .) HARGNERIE , s . f. Ce mot est de l'inven
Il y a dans la hardiesse quelque chose de tion de J. J. Rouss. » Le véritable respect
mâle; dans l'audace , quelque chose d'empor. qu'on doit au Public , est de lui épargner les
té ; dans l éfrontarie , quelqu e chose d'incivil. pecites hh.ranaries d'Auteurs , dont on remplic
La hardiesse marque du courage et de l'assu- les écrits polémiques.
rance ; l'audace marque de la hautcur et de HARICOT , s. m . (On aspire l'h : le t
la réimérité ; l'éfrontcrie marque de l'impu- final ne se pron. pas.) Il se dit , et d'une
. dence. Gie. Synon. = L'homme « frente plante à Heurs légumineûses , et des semences
>
> est sans pudeur; l'homme audacieux, sans res- que contienent les siliques qu'elle porte ;
pect ou sans rénexion ; l'homme hardi, sans qu'on apèle aussi fèves des haricots ,
crainte. » La h..rdiesse , avec laquelle on doit
ilarico !, est aussi le nom d'un ragoût de mou
toujours dire la vérité , ne doit jamais dégé- ton avec des navets , etc. » Manger un hari
nérer en audace , et encôre moins en efronie- cor . C'est ce qu'en Provence on apèle la care
rie. Éfronté , ne se dit que des persones : bonade.
L'ardi et audacieux , se disent des persones et HARIDELLE , s. f. [ l'h est aspirée : hari
c
on s
des acti , des Di sc ou rs . En cy cl. Be au zé c . dè : 3 ¢ è móy . 4° e muet . ) Méchant cheval
le
Rem. Hardi er hardiesse régissent à , ee maigre. » Ce n'est plus qu'une huridelle ; une
l'infinitif. » Hardi à décider. » Peut-on sou- vieille , une méchante hiridelle.
frir sa hardiesse à décider de tout à fort et HARMONIE , s . f. HARMONIEUX , EÛSE ,
àà travers. = Mais on dit uvoir la hirdiesse adj . HARMONIEUSEMENT , adv . [ Th est
de dire , de faire. armoni.e , eû , eû zeer, eu -ze -man:
On dit aussi prendre inucite : armonie
la hardiesse pour la licen'e , mais seulement 3 ' lon . au 1 " ' : 4 ° e muet au i'r , lon., aux :3
dans le style familier. » Excusez- moi , si je autres : 5 ° e muet au 3e et 4' . Harmonie , est
prens la hirdiesse de vous représenter, etc. l'acord de divers sons. » L'harminie des ins
» Qui vous a fait prendre celle hirdiesse? trumens. » Il y a dans ce chąur plus d'harmo
HARDIMENT , avec hardiesse. » l'arler , nie que de milodie . On le dit des vers , et
pirc. Harun , gezon , gère : 2 ,lon. ; “ è moy . dres sont nécessaires à l'harinmie de toutes
au zd et au ; , long à celui-ci, ] Petit poisson ,
>
les parties de la terre. St Pierre. = Fig.
qui ne se pêche que dans l'océan , et qui Concert, acord. » Ce qui fait la beauté d'un
vient par troupes, et multiplie prodigieuse- bâtiment, c'est la parfaite harmon ie de toutes
ie civile se dé
ment . » Les côtes de la mer noire sont le les parties. » Dès que l'harmon
terme de l'émigration des harengs. St. Pier- mcnt , toute la religion elle -mêine chancelle.
RE . Harengeaison , tems de la pêche du ha- Massillon .
reng. Harengère , poissarde , femme qui
> Harinonieux , qui a de l'harmonie. ”
vend des harengs et aûires poissons en détail. Chant harmonieux . = Mélodieux. Musi
HAR HAR 379
que, voix harmonieuse ., nieusse
Harmonieu
Harmo e ler en se jetant l'un sur l’alltre, ou simple
ment, avec harmonie. » Ils chantaient harmo- ment, disputer avec indécence. » Ils se sont
nieusement. harpaillés . Sc. famil .
HARMONIQUE , adį. [ Armonike . ] Qui HARPE , s. .f.[ l'h s’aspire : 2° e muer. [Ins
produit l'harmonie. Il n'est point synonyme trument de musique , qui a plusieurs cordes
d'harmonieux : celui- ci est l'éfet , l'aûtre est de longueur inégale, et qu'on touche des deux
la caûse. » Sons harmonieủx : intervales har . côtés avec les deux mains en même tems. »
moniques. Toucher la harpe. » David est peint jouant
*HARMONIQUEUR , HARPoèr
er
s . m. Le " est de Rous
MON,IST E , de la harpe . (Ondiepincer de la hurpe.Ma
leseau et n'est. RIN ) »
e RIN . ) » Un joueur de harpe.» Au son de la
bon que pour le marotique. Musicien. harpe. On die bâssement d'un voleur
Et s'avez los de bon poériqueur qu'iljoue dilzharpe, pourdire qu'il prend
Aussi l'avez de bon harmoniqueur. subrilement avec la main .
Le 2d est de Rousseau Ic Philosophe. Qui est HARPER , v . act. [ l'h s’aspire : herpes ]
savant dans l'harmonie. » Je ne doutois pas Prendre et serrer fortement avec les mains. »
que le sieur Noblet ne fûc bon harmoniste er Il l'a hurpé. = Se harper , se saisir , se
n'acompagnât très exactement. prendre l'un l'aútre avec les mains. ( Sc. famil.).
* S'HARMONIER , est un mot de M. de i Ils se hırpèrent. » Elles se sont hirpées.
Saint- Pierre , » Une large lisière de gazon HARPIE , s. f. [ On aspire l'h :: 2Ton. 3 °
d'un beau verd gris... s'harmonie d'un cô :ó e muer. ] Grand oiseau fabuleux , extrêine
avec la verdure des bois , et de l'autre avec ment vorace, qui avait un visage de femme
l'azur des Hots. Étud . de la Nat. et des oncles fort crochus et tranchans.
HARNACHER , v. act. HARNOIS , s. m . On le dit figuréin'nt , de ceux qui prenent
[ l'h s'aspire : harnáché, harnê : dern .' é fer. avec avidité le bien d'autrui : » Les deux
au 1"' , couv. ec long au 2d . == Suivant harpies dévoroient chacune un poulet. Le
Ménage , le motharnois se prononce de deux Şage. » Les gens de chicane sont des harpies,
manières. On dit , en parlant des harnois de vraies harpies; et d'une femme méchante
des chevaux , harne : mais dans endosser le et criarde : » C'esi'une herpie .
harnois , suer sous le harnois , je dirais har- HARPON , s. m . HARPONER > v. act.
noa : cette distinction n'a pas été admise par HARPONEUR , S. m . [ l'h est aspirée. ) Espèce
l'usage. = Il seraitmieux d'écrire harnais, de dard , dont on se sert pour la pêche des
pour mieux marquer la prononciation .] Har- baleines et alîcres grôs poissons. Harponer ;
nois ou Harnais, s'est dit aútrefois de l'ar- acrocher avec le harpon. Harponeur ,
mûre complette d'un homme d'armes. Il est Pêcheur choisi pour lancer le harpon.
resté , en ce sens , dans ces expressions figu-
> HART , s. F. [ l'h s’aspire : la harta )
rées , endôsser le harnois , embrasser la pro- 1° Lien d'osier ou d'aûtre bois fore pliant ,
fession des armes.métier
Blanchirarmes.
sous le harnvis , dont on lie les fagots. 2. La corde dont
yieillirdans le des On le on étrangle les criminels. Style d'Ordonan
ditpar plaisanteric d'un hommed'Église ou ces. » Souspeinede la harı , d'être pendu. *)
Péquipage d'un cheval de selle ; et de tout ce Auteurs ou Imprimeurs n'aspirent point l'h
qui sert à ateler des chevaux de carrosse , de dans ces inots. » J hasarde aujourd'hui la
>
charrette , etc. = Cheval de harnois , cheval lectre que j'ai l'honeur de vous écrire. Anon .
de charrette .
Dites , je hasarde. » Qu'hasardez, vous dans
HARNACHER , Mettre le harnais, » Har- l'entreprise dont il s'agit ? Rollin . Il fautdire,
nacher les chevaux ; un cheval , ctc. Cheval que hasardeu- vous ? » Me sera-tilpermis
bien harnaché : mule richement hurnachée. d'hasarder une conjecture ? Paulian . Dict . de
HARPÀILLER , (se )v. réc. [ 1 h est aspi- Phys. Il falair , de hasurder.
е
rée : harpa -glié : lon. ; ' é fcr. ] Se querel- HASARD) , 1 Fortune , sort , câs fortuit.
B b b ܐ
380 HAS H A T
Coup de hasard ; éfet du hasard .» C'est un Et siparun hasard le peuple pensoit bien ,
grand hasard s'il réussit , etc. Stehasard , Ils raisoneroient mal , pour ne le suivre en rien .
un destin aveugle. » Il est absurde de mettre Le Poère avait besoin d'une syllabe de plus.
de l'ordre et de la sagesse dans les effets du HASARDER , c'est risquer exposer au pé
hasard Le Comte de Valmont. En style ril , au hasard. » Hasarder son argent au jeu;
poérique , il se dit au pluriel des dangers de son bien dans le comerce. » Hasarder sa vie ,
la guerre. sa réputation. Hasarder , risquer. ( synon .)
On t'a vu cherchant les hasards Le premier de ces mots n'indique que l'incer
Braver mille morts toujours prêtes. titude du succes ; le second menace d'une
Rouss. mauvaise issức. A chances égales on
, hasarde:
Er au singulier , de la victoire , de la fortune. avec du désavantage , on risque. Vous hasur-.
Bientôt sa valeur Souveraine dez en jouant contre votre égal : vous risquez
Dans l'école du grand Turenne , contre un joueur plus habile . L'homme froid
April à fixer le hasard. et prudene hasarie peu : l'homme ardent er
2 °. Risque , péril . » Courir ou courre intrépide risque beaucoup. La raison même
hasard de. » Il a couru hasard de sa vie , de ' hasarde ; la passion risque , etc. Rous.
son honeur. sans ne
absolument et* On le dit point aujourd'hui HASARDER
régime. Corneille dit dans Synon . , avancer témérairement : »
la Toison d'Or . Je le perdrois sans eux , sans C'est hasarder indiscrètement les acusations les
eux il court hasard . - L'Acad. met aussi plus odieuses. Cochin. Se husarder , régie
courir hasard , courre hasard : courir un à devant les noms et les verbes. » Wallace se
grand hasard. J'ôse dire qu'il n'y a que la hasarda par degrés aux entreprises les plus
dernière phrase , qui soit de l'usage actuel. importantes. Hist. d'Angl.» Je me hasarde
= ll entre dans plusieurs expressions adver- raià faire encore ici une réflexion.** Madame
biales. = Au hasard , se dit ou absolu- de B ... ( H. d'Angl.) emploie la prép. de. »
ment : » Dire quelque chose au hasard ; par- Ils se hasar.lèrent de s'éloigner des côtes. Je
ler au hasarda n'ồse condamner ni aprouver ce régiune. Il
est peu usité. » ll hasarda de l'instruire, des
Ou tout au plus quelque léger regard mens de son peuple . H. des Tud.
D'un courtisan , qui vous icûe au hasard. Rouss. inécontente
L'art de se rendre heureux ne s'aprend point d'un HASARDEUX , en parlant des persones ,
maitre ... hardi , courageux. » Pilote ; joueur ; Mar
Qui mettant de sang, froid la prudence et l'écart, chand hasardeux. » Elle est trop hasardellser
Veut vivre à l'aveniúre er mourir au hasard. -
En parlant des choses , périlleux , où il
L. Racine. yyaa du danger, » Coup hasardeux. » Entre
Qu il régit de , et l'infinitif. » Au
perdre la vie. = --- En hasard , sanshasard de prise hasardeltse.
régime , HASARDEUSEMENT , d'une manière hasar
» La vie d'un corps frapé de peste, est moins deûse : avec risque. » Il a entrepris cela bien
-en hasard que celle d'une aine malade , et hasardeisemene.
endurcie dans le péché. Rtjiex . » Avant que HASE , s. f. [ Aspirez 1h : 15€ lon . 2° ¢
cette gloire , par son excês, eut mis en hasard muet. ] La temelle d'un lapin , d'un lièvre. -
sa modération. Boss. Se mettre en hasard. Fig . et par mépris : vieille håse , vieille fein
Acad. Dans l'usage actuel on dit plutôi , me, qui a beaticoup d'enfans..
mettre en danger. A tout hasard : HÂTE , s . f. HÂTER , V. act. [ l'h s'aspire :
Nous en filâinesle sentier à toute hasard. » Se 1 lon . 2° e muet au 1e , é fer. au 2d. ] Hale,
re
Þar hasard , Fortuitement. » Cela est arrivé náte , avec laquelle il fait toutes choses, est
1
par hazard.* Un P. Philipe, cité par M. de calîse qu'il ne fait rien de bien. = Avoir
Bufon , a dit de hasart. „ Si de hasard quel- håre , qu une grande hâre de faire , être for
qu’un avait vu les éléphans en cet état , etc. . Dé.
pressé de , etc. == Avec hâte ; en hâte.»
De hasard , fait fort bien avec acheter: pêcher un courrier en hâte , promptement,.
Des habits hors de mode , achetés de hasard . A la hâle ;avec précipitation . » On voit
9
Mais l'actif n'a ce régime que dans cette 2° e muer. ] Port de mer. » Gagner le håvre ;
expression proverbiale » On le harera bien sortir du hayre . » Pori est .plus souvent
d'ailer : on lui fera bien faire ce qu'on sou- employé.
baite. » Trouvant toujours que le temis mar HAVRE - SAC , s. m . [ L'h s’aspire : 1 ,
che asseż, sans qu'on le håre d'aller. Sév. lon. 2 e muer. ] Sorte de sac , . que les
2 Sol
* Le P. Barre ( Hist . d'Allem . .) dit toujours dans et Ouvriers portent sur leur dôs dans les
háter de , etc. » C'est ce quile háta de pren-, voyages ', et où ils mettent leurs petites pro
dre ce parti . » Cette faction le hâta de sacri. visions , leurs ustensiles , leurs outils.
>
re
fier ces places à l’atente d'une alliance ima- HÂUSSE , s . f. [ Höcé ; ite lon. 2° e muet :
>
ginaire. Souvent l'analogie trompe. l'h est aspirée. ] Ce qui sere à hausser. »
Rollin a dit aussi : » Ils comencèrent àfraper Mettre une hausse à des souliers ; à des
le cheval , pour le hâter de marcher. H. ANC, bottes.. = = Quelques Auteurs l'ont employé
HATIF , ive , adj . HÂTIVEMENT , adv, pour haussement , en parlant des actions des
>
HATIVETÉ,, s. t. [1h est aspirée : pron . ' Compagnies de Comerce. » La huusse des
au " 2 lon aux alltres ; 3* e'mwer. ] Härif áctions de la Compagnie d'Occident monta
er ses dérivés ne se disent guère que des fruits parallèlement à celle des actions de la banque.
et des fleurs , qui viènent avantle tems ordi- Anon .
naire : » Fruit haiif; cerises , feurs hâtives. HAŮSSE - COU , ou HAÛSSE - COL , s. m .
» Le plus ou moins de hâriveté , etc. dépend [ L’h s’aspire : Hôre-cou ou hộce -kol ; ite
hâli- fon . 2 ° e muet.] Petire plaque de cuivre doré
de la cultúre er des soins. » Faire venir ħâri-
verent . On dit au figuré , esprit hárif ; que les Oficiers d'Infanterie portent au-des
formé avant l'âge . sous du cou , lorsqu'ils sont de service, ac
Hérif, précoce , prématuré. ( synon .) Le tuel .. = On a dit long- tems l'un et l'autre
" indique seulement une chôse avancée ; le er te " était même le plus usité. L'Acad
2d narque la circonstance de devancer la les dansdisait également
les éditions . Hausse-col
suivantes. Dans fut suprimi
la dernière
saison , le tems propre ; le z ' disigne une
maturité forcée ou une fausse maturitě;; quel, il a été rétabli , et hausse-cou retranché.Tror
que chêse , qui est
5 contre nature. La diligence préfère celui- ci.
et la vitesse distinguent le hârif ; la célérité HAŮSSEMENT , s. m . [ On aspire l'h ,
e
er l'antériorité , le précoce ; la précipitation et Hôceinan : 2 " lon . 2° e muer. ] Action de
l'anticipation , le prémature. Les fruits qui hausser: L’Acad. ne le dit que des épaules ,
viennent
sont hârifsles: premiers
ceux , qui, etviennent
dans la naturelle-
primeur qu'on
mépris.hausseTrév
, en. dit
.
signe: led'indignati
hussementon oud'un
de
ment avant la saison propre à leur espèce , mur , de la voix , de la parole. Les Écrivains
sont précoces: ceux , qui viennent par force Politiques le disent, du change des “ AG
avant la saison convenable , et trop- tôt pour tions. Voy. HAÜSSE .
acquérir la perfection de leur maturité natu HAUSSER , v. v act. [ Aspirez l'h : Hocé";
relle sont prématurés , etc. Roub. Synon . е
l'o est douteux ; 2e é fer. mais devant le mwet ,
HAUBANS, s. m . pl. [ aspirez 1 h : les lo est long, il haứsse, haûssera , etc. ] Hausser ,
re
8
haubons. Pron . Hoban 1 dour. ] Gros cor- c'est ,, 1 °. Elever , rendre plus faut. »“ Hausser
dages , qui tienent et afermissent les mâts. une muraille , une maison . Hausser la
HAVE , adj. HAYIR , V. act. et n . [ l'h parole , la voix , un instrument de musique,
, s'aspire : 15 lon. au 1" . ]Háve , pále, mais quiest trop, bas. =?°. Lever en haut. )>
gre ,défiguré. Ce mot est fort énergique , dic Tausser le brâs , la jambe. Șe hausser sur la
382 HÁ U HAU
pointe des pieds. Fig . ( st. fam . ) Haus- Valais. Voy. plus bâs. Rem . 1 °. Étre haut
ser les épaules , en signe d'indignation ', de en couleur avoir le visage rouge.
mépris. 3. Augmenter . » Hausser le Viande qui est de haut goût, poivrée , salée,
prix de , les gages , les impôts , etc. Fig . etc. — Haut-mal, Epilepsie.
•» Hausser le cæur , le courage à quelqu'un . On dit , proverbialement, tenir la bride
4 °: V. n. Devenir plus haut. » La ri-, haute à un jeune homme , ne lui laisser guère
vière à haussé'; le prix du blé a haussé . de liberté. Erre haut à la main , emporté et
Voy . LEVER . usant de voies de fait. Faire an haur le pied,
Rex . Se hausser , ne se dit qu'au propre. s'enfuir. Cadet de haut aperit , jeune homme
>
Voiture et Dessuet l'ont employé au fig . Le qui mange beaucoup. Cela est du haut alle
jes a dit : » Vous yous êtes haussé autant a'u in and pour moi , je n'y entends rien .
dessus de vous inėme, que vous étiez acoutu- HAUT, s. m. Élévation , hauteur. Maison ,
>
mée d’être au-dessus des aîtres. On dirait au- tapisserie qui a tour
jourd'hui , elevée. - Le 2d a dit : se hausser, » Le haut d'une
C
a
tant, de haui. = Le faite.
d'une montagne , d'un
pour paraitre grand. La pensée fait passer clocher. Fig. ( st. fam .) Tomber de soz
l'ex pression , qui ne plairait pas aujourd'hui haur , tomber du haut des nées ; etre surpris
dan's one Oraison Funebre . et étoné , en entendant dire quelque chose
En st . proverb. , Hausser le coude : bien d'extraordinaire. La Fontaine dit : iomber de
boire. - C'est
' un homme , qui ne se haûsse , så hauteur.
ni ne se baisse :: il est mou , tranquille E: le pauvre voleur ne trouvant plus son gage ,
indolent. Cer emploi lui a bien haussé Pensa tomber de sa haureur.
le nez ou le mºnton ; lui a hausse le cæir ; plas
Danslececsensendroit , cette expression avoisine
littéral : ainsi , hauteur était le
l'a ' ennorgueilli.
HAUT, Hjute , adj. ['Ll s'aspire : Hô , terine propre. - Regarder de haut en bas ;
>
»
hôté ; l'öest long ; że é muer.) 1 *. Elevé ? traiter avec dédain ct avec mépris. » .Ce Sa
peiito's lialt
le contraire de vás , petit.'» Hille clochi:
clochirr , vant nous regarde du haut de son esprit.
haute montagne. =
2 °. En parlant des Il! y a du haut et du bâs dans la vie ; des
son's , éclaran : : » Il a la voix hauie , la pa biens er des maux . il y a bien du haut
role haute : à haute voir. ; . Ex. cllent , et du bås , ou des hauts et des bâs dans l'hu.
éminent. » Les hauts faits ; le haut style. meur de cetGagner
homme : il est d'une humeur
le hiut , s'enfuir. Á
Haute estiine , hüre
haute vertu :. = 4º. Exces inégale
sif. » Haure insolence , hiute injustice, hauté
>
haut , auv. s'i haut de la montagne , au
>
sotise. = S. Haur's associe avec plusieurs plus hrut de la maison . - En haue , adv..
noms , en diférens sens . L'argent est haur, » Aler , monter ; loger en haut, » Passer par
à un gros'intérêt. L'eau est fort hante en en hiat; tirer , pousser en haut , vers le haut.
tel endroit , fort profonde.
profonde . - La rivière est
-
hiute , plus grösse qu'à l'ordinaire. = La par haue erel par bås.
micr est haute, agitée. - Aler en haute mer ,
C
HAUT , adv. Hautemene. Parler haut , à >
en pleine mer. = Crier , ou jeter les hauts haute voix. - Avec force , avec audace. »
cris', se plaindre à haute voix. — Le Haut- Les Députés parlèrent si haut , qu'ils empê
Languedoc , la Haute -Provence , etc. : la chèrent qu'il y eût rien de décidé. P. Fabre
partie de ces Provinces , qui est la plus éloi. » Parlez plus haut. Montez plus haut. Dé
gnée de la mer . Le haut-ihin , l'endroit où pense qui monte haut, qui est fort grande.
il est le plus près de sa source. = Le haut Le prendre bįen haut , parler repondre
LE
boue d'une chambre, d'une cable ; la place arrogamment. Le porter haut, faire une
la plus honorable. Messe haute , grand’Alesse. grande dépense'et au- dessus de sa condition.
Hautes Sciences, Théologie , Philosophie , C'est aussi , avoir les manières hautaines.
>
crus y apercevoir un ton haut et décisif :sans tions de ses dérivés. Haureur, pour fierté, est
doute c'est un style d'autorité. Le Philos. du selon l'usage : hiut , pour fier ,'est tout au
HAU H A U 383
re
39 lon . 2° et dern.
moins douteux , quand il n'est pas acom- , s. m. [ Hošechóce : ; et ze
pagné de quelqu'autre adjectif,, qui en dé- muer . La partie du vêtemenc de l'homme
termine le sens.» Ce jeune Roi , bien fait qui le couvre depuis la ceinture jusqu'aux
d'une mine haute et fière avoit dans ses genoux. On dic plus ordinairement aujour
yeux la fureur et le desespoir. Telém . » Le d'hui , culote'. == En . st. prov.on dir qu'une
Roi de Saxama eroit hjul , dit le P. Charle- femnie porte le haut-de -chausses , quand elle
voix. L'Acad. dit , en ce sens , c'est un homme a plus de pouvoir dans la maison que son
haut, mais ce n'est pas une conséquence pour , mari .
il est haut . = Haur , hautain . Le id est HAUTE ,adj. fém. Voyez Haut. Il entre
>
toujours pris ea mauvaise pare : le 1“ peut dans la composition de plusieurs mots , tous
avoir un bon sens . » Une áme haute , est une du genre fémin. comme de raison. On y
âme grande : une âme hautaine , est une aspire l'h . = Haute- contre , celle des quatre
âme superbe. On peut avoir le cæur huut parties de la Musique , qui est entre le dessus
:
avec beaucoup de modestie : on n a point et la taille ; et celui qui la chante. » Chanter
l'huineur hautaine , sans un peu d'insolence, la haute-contre., » Une voix de haute- contre,
Extr. de l'Ecycl. Haui , Hautain , Al- » C'est une haute -contr2. = Haute- lice i
sier ( synon .) L'homme haut ne s'abaisse Tapisserie de haute- lice. = Haute --luche
pas : l'homme huurain vous rabaisse ; ne se dit qu’adverbialement et au figuré.
Phonime allier veutvous asservir , plutôi Em porterquelquechisedehaute-lutie, d'au
que vous abaisser . L'homme hizui soufre im torité et avec une grande supériorité.
patiemment 1 humiliation ; le hautain , la Haute- Paye , ou Haute- paie. Voyez Paye,
contradiction ; l'altier , la résistance .... Solde plus grande que l'ordinaire , et celui
L'hoirme hout veut de la considération et qui la reçoii. = Haute- taille ; voix mo
des égards : s il rend ce qu'il doic , il exige yène entre la râille et la haute -contre.
ce qui lui est dû. Le hautain veut des bo- HAÙTEMENT , adv . HAUTESSE , s. f.
mages et des bassesses : il croit que tout lui HAUTEUR , s. f. [ Aspirez l'h : Hóteman ; ho
re
est dû , et oublie ce qu'il doit : l'altier rèce , ho - te'ür ; ? lon . au 1 er
° dout. aux 2
i , .é moy . au zd. )]
veut des ménagemens et l'empire : ilrend autres ": 2" e muet au ;' 2 >
fiérement ce qu'il doit , et exige duremene Haûrement ne se dit point au propre. Il signi
ce qui lui est dû , etc. Roub. Synon. fie , au figuré , 1°. Hardimcnt , librement
HAUTAIN , AINE, adj. HAUTAINEMENT, résolument.» II le dit hautement. » .Je le lui
adv. [ L'h s aspire : Ho - tein rène tène- ai déclaré , haurement. == 2º . Avec hauteur
>
e
la e ," dour.
man3 ° ;e muet. ]Ils2°seéprèn
moy.au 2d et ; , dont à force ouverte,. » Protéger hautement. Se dé
ent toujours en mau- clarer haurement pour , etc.
vaise part . Fier , fièrement, » Un esprit hauHAUTESSE , est consacré pour exprimer
sain ; mine , humeur hautuine. » Homme le titre d'honeur qu'on done au Sulian des
h.utain , femme huutaine, » 11 m'a parlé , Turcs , apelé aussi Grand- Seigneur.» Sa Haus
répondu traité fort hautainement. Voyez lesse.
HAUT , à la fin . = Autrefois on les pre- HAUTEUR se dit , dans le propre et dans le
nait en bone part ,du moins l'adjectif . figuré. 1 °. Etendue d'un corps , en tant qu'il
Les Muses hautuines et bráves , est baut. » L., hauteur d'une montagne , d'un
Tiennent le flater odieux. Malherbe. clocher.. === 2 '. Colline , éminence.. * Il y
---
HAUT- BOIS , s. m . [ On aspire l'h : Ho. avoit une hauteur , qui comandoie la place.
boa : 2" lon . ) Instrument à vene er
et à anche , Gagner les hauteurs. == 33 ° . Profondeur.
dont le ton est fort clair . Jouer du huilta » La mer avoit tant de brasses de hiuteur .
buis. Il se dit aussi de celui qui en joớc. 4°. Hauteur d'un bataillon ; d'un esca
» C'est un excellent hiul- lois = = On dit dron ; la quantité de rangs dont il est com
proverbialement,, jouer du haut-bois , abatre posé. » Il étoit àà six , à dix de hauteur. =
une tutaie pour avoir de l'argent. C'est un 1 Hauteur ou élivarion du Fóle , l'arc du
quolibet , un jeu de mots , un calembour. méridien , compris entre le pôle et l'horison
HAUT -BORD , s. .n . ( Hôbor : aspirez du lieu où l'on cst. Prendre hauteur >
l'h. ] Vaisseau de huur-bord, se dit des grands observer avec un instrument l'élévation da
-
hauteur . = 8º. De hautear , adv. De haute: Rois. On dit en style fig. famil. ce que
vous dites est de l'hébreu pour moi ; vous
lutte , d'autorité. » Le Sénat se Hatroit d'ern-
porter certe afaire de hauteur. VERTOT . = me parlez, hébreu : je n'y entends rien . re
T'omber de sa hauteur , étant debout ; com. HÉCATOMBE , s. m . [[ Ekatonbe : 116é
ber tout de son long. Voy. Haur , S. 171 . fer. 3 * lon .] Sacrifice de cent bæufs , ou de
On dir des figûres de hauteur , et non plusieurs animaux de diférente espèce , que
pas à hauteur naturelle , comme dit Rollin. faisaient les Anciens.
re
HAZARD , HAZARDER. Voy . HASARD ,
> HÉGIRE , s . f. [ Égire : 1 " é fer. 2°
e
HASARDER . lon . 3 ° e muet. ) L'époque d'où les Maho
HÉ ! Interj. Voy. Eu ! métans comencent à compter les années.
HEBDOMADAIRE , adj . HEBDOMA- HÉIDUQUE , s. m . Fantassin hongrois.
DIER , S. m . [ L'h est muette : ebdomadère , On donne ce nom en France à des domestic
>
er
dié inte è moy : + è moyen er long , au ques vétus à la hongroise .
1
2,
* à là 3 syllabe , tantôt à la ge et à la qu'ils feraient fortmal aussi ; mais lesrepôs à
gʻméme qui coupent' l'uniformité de ce grand la 84 syllabe sont fort fréquens.
repôs de la 6 *. Nous en citerons quelques Que toujours - le bon sens s'acorde - avec la rime.
exemples. . Repôs à la re syllabe , et à
те
>
Au jeu de la raison sans peine elle fléchit ;
Et loin de la gêner - la sert - et l'enrichit.
Boil.
Oui-je viens dans son temple adorer l'Éternel.
Je viens - suivant l'usage antique et solennel. Repôs à la 9 Syllabe ; outre tous ceux qu'on
Athalie. a vûs plus haut.
L'un - peut tracer en vers une amoureuse flame , Un et quatre font cinq • ôtez deux - reste trois.
L'autre d'un trait plaisant aiguise l'épigramme . Bail.
Boil. Quelque sujet qu'on traite , -ou plaisant , .ou su .
O
Mais tout - s'il est ingrat - lui parle contre moi. Que toujours, etc.
Brit. Ton nom , Roi Très - Chrétien , fils ainé d'une
.
Mère
Repôs à la 2de syllabe . Dont les droits , - la beauté , - la gloire - c'est si
Grand Roi ! - c'est vainement qu'abjurant la satire, chère.
L. Rac .
Pour toi seul - désormais j'avois fait veu d'écrire,
Boil. 11 ° sont râres : en
Les repôs à la 10 et à la riº
Er moi - qui sur le trône ai suivi mes ancêtres ; voici un à la 10 .
Moi - fille - femme - sæur et mère de vos maitres. La paix se rompt , - les Grands sont dissipés - et
Brit . moi
Que de repôs dans le dernier vers ! à la 1" N'ayant plus que le titre , et le vain nom de Roi,
e
etc. P.Marion , Cromnyel.
la ;", a la s" , à la 6*.=
àsyllabe Repôsà la 33
. M. Geofroi a raison d'aimer à voir M. l'Ab.
e - avec la rime ! De Lille
Quetoujours- le bon sens s'acordBoil. transposer à son gré la césure , pour
rompre l'uniformité du vers alexandrin .
Vous marchez , : l'horison vous obéit , - la terre
Par quel charme - oubliantitant de tourmens sou
-
Les vrais Poètes , guidés par le goût et plantes , qui ne sont , ni arbre , ni arbris
le talent , observent , sans y penser, ces va > seau > ni arbuste. Herbages >
au pluriel ;
riétés dans le repôs , et quand ils ne le font toutes sortes d'herbes. Herberte , l'herbe courte
>
pas , leursvers , quelque ronflans qu'ils soient ; et menue de la campagne. Kerber , exposer
et plus même ils seront ronflans, seront di- sur l'herbe . » Herbe fraiche , tendre molle,
ficiles à lire ou à déclamer , et paraitrone etc. l'herbe comence à poindre , etc.
d'une uniformité monotone et ennuyeûse. Vivre d'herbages. - Danser sur l'herbette.
Telle est , par exemple , la narrarión de » On herbe de la toile , des cheveux , etc. >
qui se remplit de sang. = On dit qu'un choses Sur quelle herbe avez . vous mare
homme a les hémorroïdes , lorsque les vei ché ? Qui est la caûse de votre mauvaise hu
nes héınorroïdales sont gonflées et lui causene meur: V. COUPER , CROÎTRE.
HERBEUX , EÛSE , adj , HERBIER , S.
de la douleur. Hémorroïsse , femme ma-
lade d'un Aux de sang . On ne le dit que de re
Er-bell , beü-ze,
m . HerbiÈRE , S. fém . ([ êr
1 é ouv. 2° long.. auxdeux
celle qui fut guéric , seulemententouchant bie',biè-re : neè e
sur-tout dans la conversation. Gresset l'asa fermé au 2d. , e muer au 3 €...] Herboriser,
pire inême dans la bouche d'un valet. c'est aller dans les champs , les bois , les >
Vraiment , Maitre Henri , je la trouve gentille. jardins , chercher des herbes et des plantes ,
On dit , Maitr'Henri.
soit pour s'instruire , soit pour s'en servir
re
aux usages propres de la Médecine. Her
HERAUT , s. m . ([ Hérô : 21" é fer. 2° 2 borisation est l'action d'herboriser. Herbo
lon. - On aspire 1 h : le héraut , et non pas riste se dit plus souvent de celui qui vend
>
l'héraux : le e final ne se pron . point. ] Of- les simples ; que de celui qui les conait
cier d'un Prince ou d'un Ecat souverain , au- On dit d'un Médecin , d'un Savant , que..
>
>
quel on comettait aútrefois les défis et décla- c'est un grand Botaniste : On ne dit guère
rations de guerre . Il fait aujourd'hui les un grand herboriste ..
HER HER 387
HERBU , ûe , adj.[ Êrba , bu-e : 1" į phe n'a aucun fondement, ni dans l'étymo
ouv. 2º lon . au 2d . ] Couvert d'herbe. » logie , ni même dans l'ancien usage. Voy.
Chemin , champ , pré fort herbu . ÉRÉSIPÈLE .
HERDE . V. HARDE . HÉRÉTIQUE. Voy . HÉRÉSIARQUE .
-
HERE , si m. [ L'h s'aspire : 1 " è moy. * HERGNE , ou HERNIE , s. fem . HER
et long , 2 e muer. ] Il n'a d'usage qu'en GNEUX , Eûse, adj. et subst. = Suivant
cette phrase : c'est un pallyre hère ; un hom- La Touche , l'usage est partagé entre her
>
me , ou sans biens , ou sans mérite. Voyez gne , hernie et hargne ; mais le premier est
>
HAIRE . le plus usité parmi les persones qui parlent
HÉRÉDITAIRE , adj . HÉRÉDITAIRE bien ; et quoiqu'on doive préférer hergne ,
MENT > adv . HÉRÉDITÉ 9 s. fém. [ Érédi- il faut dire hargneux , plutôt que hergneur.
tère , ièreman , té : Les deux premiers é fer.
>
er Il ajoute que l'Acad.dans la nouvelle édit.
4d moyen et long au q ' et 2d, é fermé ( d'alors , en 1718 , ) ne dit que hernie ,
>
ther , de Calvin . Dire des hérésies. Abju S'élève et redescend dans les brûlans climats.
rer l'hérésie » Parmi ces demandes , il y en> De Lille .
avoit plusieurs qui sentoient l'hérésie. P. Mais il est douteux que l'actif et le récipro
Fabre . » Dogme, proposition hérétique. »
L'héréricité d'une proposition.=Il nefaut que aientce même régime. Dans l'Ann .Lit.
on a critiqué ce vers de M. de Saint
pas confondre hérésiarque et hérérique : le Ange.
premier signifie l’Auteur de l'hérésie , et le Aux deux extrémités, des neiges éternelle,
second le Seccateur d'un hérésiarque. » Calvin Hérissent de glaçons deux zones parallèles.
a été un des plusfurieux hérésiarques.» Les On dit , l'hiver hérissé de glaçons mais je
Calvinistes sont des hérétiques. On dit u'ai jamais oui dire que l'hiver hérisse les
quelquefois l'heresie , pour les hérériques. arbres de glaçons dit le Critique . Mrs.
)
i
» Constantin ne connoissoit point encore Racine le fils et l'Ab. De Lille l'ont pour
le génie de l'hérésie , toujours prête à tirer tant dit avant Mr. de Saint- Ange.
avantage des moindres complaisances qu'on L'Algèbre avec
a pour elle. Le P. Longueval. honneur débrouillant ce cahos ,
* HÉRÉSIPELLE , s. fém . C'est ainsi De ses hardis calculs hérisse son héros.
L. Rac.
que Le Gendre écrit ce mot. Cette ortogra
CCC 2
388 HER HER
Colchos , pour labourer res valons fabuleux ... Le berger qui jadis herita le haur-bois
Que des dens du dragon les fatales semences Du grand Pasteur de Syracuse.
Hérissent les guérets d'une moisson de lancesa Fonten .
De Lille .
Héritez , cher Gallus , ce haut-bois révéré.
Ce dernier Poère done le même régime au ré Gresser,
ciproque se hérisser.
D'arbustes épineux les sillons se hérissent. Appius avo:t hérité de son père des biens
considérables. » Il avoit hérité de lui son ala
Je pense donc que ce régime n'est pas con chement inviolable pour les intérêts du Sénat.
damiable en vers, mais qu'en prôse il n'est Vertoi. » Presque tous leurs descendans héri
pas assez autorisé. L'élégant Traducreur des tèrent d eux cette disposition d'antipathie et
Géorgiques l'a employé dans des notes qu'il a de haine. Rollin. » Donna Petronilla avoit
jointes à sa Traduction. » Jupiter obligea Royaume d'Arragon immédiate
hérité le ,
I'Homme à cultiver la Terre , en la héris
sant deplantesinutiles ou nuisibles. » La lement de son l'ère . D’Orleans.
marque L'Acad.
aussi actif,et donepour exemples
,
Natúre a hérissé les jambes des Abeillesale ' » Il n'a rien hériré de son Père : il en a hérisé
poils très-longs. = L'Acad. ne marque point de grands biens. = Disons donc , que
Ilerisser acuit.
-
Avide , sépara ses champs , Érmine. ] Perit animal blanc , qui a la queuë
Et ce fut ce premier parrage noire. Sa peau est une fourrûre assez estimée.
Qui fit les premiers mécontens. Mantcau doublé d hermine. Robe fourrée
La Morte. d hermine .
» Il hérira de son oncle. » Il a été héritier de HERMITAGE , S. m . HERMITE , s. m .
sa tante. = Ils se disent au figuré. » Da- [ Ermitage, Ermite. C'est ainsi qu'écritl'Acad.
guesseau recueillis en naissant ce double hé- et il n'y a pas en éfet de fondement dans l'écy
ritage de gloire et de vertus. Thomas. » Hé- mologie, pour écrire ces deux mots avec une
ritier des vertus de ses Ancêtres, il hérita h : Eremus, Eremita. —Triv. et le plus
aussi de leur gloire. = On dit , ordinaire grand nombre des Auteurs écrivent Hermita
ment se porter pour. héritier. M'Cochin , dit g , Hernite. Voy. ces mots sous la lectre E.)
se porter héritier : c'est peut-être l'usage au On apèle figurément hermitage une maison de
Palais. retraite à la campagne : mais cette expression
REM . 1 °. Héritage , se dit d'un champ , n'est que du style familier , badin .
d'un domaine , quoiqu'on ne le possède pas Il faut bien embellir son petit hermitage.
par voie de succession » Vendre, acheter , Die Gerunde , dans le Mié. h.int, et ce vers est
aquérir un héritage. == L'Acad. le dit aussi devenu proverbe. Mais on ne peut pardoner
des maisons. Il me semble qu'il n'est pas aussi au P. Rapin d'avoir doné ce nom à la superbe
usité dans cet empioi. maison de Chantilli. » Les pensées qu'il ( le
2 °. Dans le Dict. Grim .on n'aprouve pas Prince de Condé ) a eles pour parer son her
kiriter , employé activement. Cependant de mirage , sont à proportion aussi sublimesque
3
bons Auteurs l'ont employé , et en vers et en les grandes actions qu'il a faites pour sa gloire
et pour celle de l'Etat.
próse.
HER HER 389
Le proverbe dit : quand le Diable fut que. » Il suffit que l'action en voit grande ,
vieux , il se fit hermite : la vieillesse nous que les Acteurs en soient héroïques. Il veut
rend sages. Pas toujours. Du moins plusieurs dire que les personages en soient illustres. Il
nefendant.
le sont que par force et à leur corps dé- y a autant à redire au mot Acteurs, qu'à celui
d'héroïques. Le Traduct. de l’Hist. d'Angl.
HERNIE , s. f. [ l'h s'aspire : Hérnie : 1" dit aussi : » Ces six Héroïques Citoyens ( de
é ouv. 2* lon . 3 * muet. 'Voy. HERGNE . ] Calais ) parurent devant Edouard , commeon
Descente de boyaux. » Ecre sujet à la hernie. auroir pu y trainer des malfaiteurs. Dans
» Écre incomodé d'une hernie . un Quatrain sur le Conite de Saxe , atribué
HEROICITE , s. f. Voy. HéroïQUE pendant quelque -teins à Mr. d'Alembert , et
Rem . nº.1 qui est de l'Auteur des Giboulées de l'hiver ,
HÉROI-COMIQUE , adj. [ Éro - ikomike : on lit :
Il é fer. dern . & muet : 1 h est muerte , quoi Dans Annibal Carthage eut un chef héroïque.
que celle de Héros soit aspirée. ] Qui tient de Les exemples de Boileau et de Massillon sont
l'héroïque et du comique. » Le Lutrin de plus imposans . Le r " dir : » Combien Har
Boileau est un Poème héroïcomique. mère est héroique lui-même, en peignant le
HÉROIDE, s. f. HÉROÏNE , s. f. [ Ero -ide, caractère des Hérôs ! Trad. de Longin. Le 2d
Ėro ine : 1 " é fer. dern. e muci : quoique apèle Louis XIV. » Cet héroïque vieillard.
dérivés de hérôs, dont l'h s’aspire , ils ont l'h Perit Carême. Malgré le respect dû a de si
er
est aspiréc.] Héroique , qui apartient au Hé- le bec fort long ei les jambes forthautes , et >
rós, » Courage, vertu , sentiment, action , qui vit de poisson. Héroneau ,, petit héron .
patience, etc. héroïque. Poème héroï- Héronière, le lieu où les hérons se retirent ,
que , épique . Vers he'roïques , alexandring , et où ils fontleurs periis.
nos grands vers. Tems he'roïques , tems * HERONDELLE , Voy. HIRONDELLE.
mélés de Fable et d'Histoire où vivaient les suivant Vaugelas on dit arondelle , hiron
anciens Hérôs , Thisée , Hercule , etc. = delle et herondelle , mais le dernier est le
Heroiquement , d'une manière héroïque. » Il meilleur er le plus usité des trois. Suivant la
s'est comporté héroïquement:=
. Héroïsme Mothe. - Le Vayer, le vrai mot françois est
ce qui fait le caractére du Héros. Il se dit des arondelle : ce sont les gens du pays latin ,
actions et non pas des persones. » Cette action ajoute-t'il , qui ont préféré hirondelle à cause
est
l'héroïsme de hirun'o : pour herondelle , c'est du franc
au-dessus. d'une veriu ordinaire : il y a de hollan
dois . Mr. Chapelain pensait au con
REM . 1 ° . L'éroïcité , ne se dit que des vere traire qu'hirondelle était le seul bon ; et l'usa
tusdes Saints,et sculement dans les procés de ge a confir sa décisi . —
leur canonisation. Ailleurs on doit dire hé- était arondemé, qui se on Le vieux mot
dit encôre dans quelle
roisme,
leurs vertmême
us .
en parlant des Saints et de d'aronde, terme de menuisier.
HÉROS, s . m . [ Hérô : " é for . 2° lon l'h
z",Héroïque , ne se dit point des persones. s'aspire. ) 1. Titre que l'antiquité païenne
.
On dir des actions héroïques; on nedicpoint donaità ceux qui étaient nés d'un Dieu ou
un Roi héroïque .* Dans la Préface de Béré d'une Déesse , et d'une persone mortelle. »
rice, Racine dir , parlant de la Tragédie Hercule , Achille , Énée étaient des Hérása
390 HER HES
== 2°. Les Anciens ont aussi apelé Hérôs , 2d , é fer. au 3 : ] Herse , est i°. Un Instru
>
1
ceux qui par une grande valeur se distin- ment de laboureur , qui a d'un côté divers
guaient des aûcres hommes. = On done à rangs de dents , lesquels étant tournés vers la
ce mot à peu près le même sens aujourd'hui. terre , servent à recouvrir les grains nouvel
3 °. Mais on done aussi ce nom à ceux ' lement semés. » Passer la herse sur un champ.
qui montrent dans les ocasions une grandeur On se sert aussi de la herse pour rompre les
d'âme peu comune. = Herôs , Grund Homme motres d'une terre labourée.S2 °.Espèce
( synon .) Suivant La Bruyère , le Héros est de grille à grosses pointes de bois ou de fer,
d'un seul métier , qui est la guerre : le grand qu'on place entre le pont-levis et la porte
>
Homme est de tous les métiers, ou de la robe, d'une ville , d'un château, » Abatre , faire
ou de l'épée , ou du cabinet , ou de la cour : tomber la herse: = Herser , passer la herse
mais l'un et l'atre , mis ensemble , ne pèsent dans un champ. Hersage , action de Herser.
pas un homme de bien. Suivant un Ency- = On dit aussi herseur > de celui qui
clopédiste, le nom de César done l'idée d'un herse.
Hérós , celui de Trajan , de Marc-Aurèle , HÉSITATION , s. f. HÉSITER , v. n.
- Plusieurs
nous présente un grand homme. Titus réunis- [ Ezita-cion , ézité : 11" é fer. ---
soit les qualités du grand homme' , et celles du aspirent l'h dans ces deux, mors , et disent je
Hérôs. — Le titre '
de hérôs dépend du suc he'site : elle est muette : on doit dire l'hésite.}
cês ; celui de grand homme n'en dépend pas Hésiter ; être embarrassé à parler , à exprimer
toujours : son principe est la vertu , qui est ce qu'on veut dire, » Dès le comencement de
inébranlable dans les malheurs , comme dans son discours , la crainte le fic hésiter, » C'est
la prospérité. L'humanité , le patriotis- un triste sort que celui d'un Orateur qui
me, réunis aux talens , sont les vertus du hésite. Dans la nécessité de penser toujours
grand homme : la bravoúre , le courage , le à ce qu'il va dire, il ne penseEn jamais à ce
ce sens , il
génie militaire , caractérisent davantagé le qu'il
herós . s'emploie Gaichiés.
dit. LesansP. régime. - C'est aussi être
33
Hérôs d'un Poème est le principal perso- incertain sur le parti qu'on doit prendre.
nage , pour lequel le Poème a été entrepris. He'siter dans les a faires. » Il n'y a pas à he'si
Achille est le 'Hérôs de l'Iliade , Énée de ter. = Il régic à devant les verbes. » Il
l'Enéide , Henri IV de la Henriade. - On n'hésita point à répondre. » C'est une erreur
ne l'a dit dabord que du Poème Épique; de hésiter à prendre par ti du côté où il y a
ensuite de la Tragédie. On l'a érendu jusqu'à le plusd'évidence. Bouh. On voit que ce cé
la Comédie , et,dans le style familier , on le ditlèbre Gramairien aspirait l'h d'hésiter. Il
du principal personage, qui figûre dans un évè- faut écrire et prononcer d'hésiter.
nement. • Socrate est le ridicule hérôs de cette Hésitation , embarras , incertitude en
pièce. i les Nuées d'Aristophane ) Mercûre. parlant. » L'hésitation
L dans un Orateur nuit
Empressement , regards , soins , billets , doux à l'éfet de son discours.
langage. HÉTÉROCLITE , adj. [ Étéroklite : ? "
Le Héros d'un roman n'eut pas fait davantage. et 2 é fer , dern . e muer. 1 Terme de Gram
Barthe.. muire. Qui est contre les règles comunes ,
On dit aussi dans ce même style qu'un tel et y fait une exception . » Nom , verbe héré
-
est le héros d'un tel homme , pour dire que roclite. = Fig. famil. quia quelque chốse
c'est lui que cet homme loûe , et admire en d'irrégulier et de bizarre. 15 C'est un homme
toute ocasion . » C'est mon herôs , c'est son fort hétéroclite. » Humeur , conduite , action
hérós. hétéroclite. » Ils parcouroient mon hétéroclite
Rem . * Des Imprimeurs inatentifs mettent figure. Mariv .
hérôs au lieu de heraut. » Il ( Louis XI ) fic HÉTERODOXE , adj . HÉTÉRODOXIE ,
un présent considérable au Héros.(d'Édouard) $. f. [ Étérodokce , ci-e : 1te et zº é fer. pénult.
Il saisit ensuite l'ocasion d'envoyer un hérôs Ion. au 2d : dern. e muer. ] Ils se disent de ce
au Camp des Anglois. C'est héraut qu'il fa- qui est contraire aux sentimens reçus dans la
lait dire : la diférence est grande
raurs ne sont rien moins
, et les hé- doxe
des héros,
vraie. »religion. » Docteur , opinion hétéro
L'hérorodoxie d'une préposition. =
que
HERSAGE , s. m. HERSE
re
, s . f. HERSER Ils sont les oposés d'orthodoxe , orthodoxie.
v. act. [ l'h s’aspire : 7" é ouv . 2° e muet au Hétérodoxe , Hérétique. ( synon .) Le 2d
HEU HEU 391
die plus que le 2 " . Hérérique , désigne la lheûre que, forsque. » Peut- être que tout
scission. Hétérodoxe , n’indique que la dis- cela se démêlera à l'hellre que nous y pense
cordance dans l'opinion. » Un sentiment héré- rons le moins. Sév.= A cette heure que ,
9
rique est contraire à celui de l'Église Catho- à présent que ( il est vieux.) » Je ne saurais
lique. Une opinion hétérodoxe est,contraire plus m'en passer à cette heure que j'y suis
à la foi ou à la règle des fidèles. L'un supôse acoutumé. Voit. On dit encore à cette heúre
l'opiniâtreté , la révolte : l'autre n'anonce
> (sansque) présentement. » Tout à cette hellre;;
quel'erreur. Hérérique , est oposé à Catholi- tout à l'heûre , dans un moment. Sur
que , et Hétérodoxe à Orthodoxe. Extr . des l'hettre , sur le champ. » Il les envoya sus.
Nouv. Syn . Fr. de M. l'Ab . Roubaud. l'hellre même prendre possesion des terreins
HÉTÉROGÈNE, adj. HÉTÉROGÉNÉITÉ , çoncédés. Charlevoix » Dès cette heure , dès
s. f. [ Étérogène , géné-ité : 10 et 2° é fer . 4 à présent ( il est vieux .) » Dès cette hellre
moy . au 119 é fer. au 2d , dont la 5er dern. même , j'ai toutes les peines du monde de
aussié fer.] Hétérogène, qui est dediférence m'en empêcher. Volt:. Tout à l'heure; à
natûre. » Corps composé de parties hérérogè- l'heure même; tout de suite , bientôt. „ Im
nes. Hétérogénéice' , qualité , état de prudent vieillard , vous sentirez ce que pour
ee qui est hétérogène.: » L'hétérogéne ité des le courroux d'une Déesse , si vous ne l'arra..
L'hétérogéné'ité
parties. chez d'ici tout à l'heure. TÉLÉM. Il ne se dit
1 HÈTRE, s. m. (l'h s'aspire : le hêtre et que du futur , et l'exemple cité n'y est pas
e
ê
non pas l'hêtre : Ike & ouv. et long : 2 contraire ; car , si vous ne l'arracher , expri- .
1.
{ muer. ] Grand arbre , qui porte un fruit me un futur. * En Auvergne et dans d'autres:
'on apèle fafne. » Bois de hêtre. » A l'ombre Provinces on l'unit au passé , et l'on dit : '»
des hôtres. ( Pron .' dè- être , et non pas dès . Je l'ai fait tout à l'heure , pour , il n'y a
zêre.) qu’un moment.-Mmede Genlis le dit de
* HEUR , s. m. Bonne fortune. Vieux même. » Elle a eu tout à l'heure une ataque
mot , qui n'est resté que dans ces deux phrâ, de nerfs , etc. — L'Acad. dit , tout à l'helle
ses proverbiales ; il n'y a qu'heur et malheur re , dans un moment , ce qui marque le futur..
dans ce monde; cet homme a plus d'heur que * La Fontaine et Gresset le disent avec le
de science ;وil est plus heureux qu’habile ; et présent , pour tout de suite :
dans ses composés, bonheur , malheur. Eh ! Madame , reprend son époux tout à l'heure.
Corneille a encore dit dans Le Cid . LA FONT.
Chimene , qui l'eut dit , L'on écrit tout à l'heure.
Que notre heur fut si proche et sitôt se perdit: En Nivernois à la supérieure.
La Bruyère regrettait ce mot. » Heur, dit- il , Ververt.
plaçoit où bonheur ne sauroit entrer . Il a Cela n'est pas à imiter. A toute heûre
fait heureux , qui est françois, et il a cessé à chaque instant. » Le monde entier est ocupé
de l’être: Si quelques Podres s'en sont servi ,
c'est moins par choix
à observer un seul homme ('un Roi), à toute
que par la contrainte de heure , et à le juger en toute rigueur. Télém ..
.
tion , pour dire , soit : je le veux bien , ou D'assurer à vos noms un heureux souvenir.
avec que commeconjonction , ( il régit le sub
>
Rouss.
jonctif) pour dire j y consens. » À la bonne Prépare , heureux rival , cette charmante fête.
Gress .
heure qu'il sorte , pourvû qu'il revieno
Ainsi que d'heureux jours , il est d'heureux instans
.
bientôt. le
De Lil .
Heures , au pluriel, Livre de prières. II
H EU HEU 393
.
Il peut aussi marcher après. même emploi , que par bonheur. » Heure itse
Et les nochers heureux , meni , il prit une aître route : par bonheur ,
Bientôt sur le rivage aquitteront leurs voeux . Id. ilfonttourna d'un autre côté. Plusieurs le
suivre de la conjonction que . » Heurell
Heureux , se place quelquefois à la
tête de la phrase , en exclamation .' » Heu sement que les forces militaires furent cons
tamment entre les mains de la Noblesse et
reux le peuple , qui est conduit par un Sage du Peuple. Hist. d’Angl. Heureusement
Roi! Télem .» Heureux le peuple, qui troûve que le Corsaire se trouvoit dans un tel désor-.
ses modèles dans ses maîtres ! Massil. " Heu dre , qu'il ne put se mettre en état de revenir
reur le peuple, qui ne fournit pointd'ali- àl'abordage. L'Ab. Prévoi.» Heureísement
ment à la curiosité de ses voisins ! Lingret. = qu'il vous laisse à votre aise. Marin , » Heu
Alors ilest suivi du pronon relatif, comme reúsement que ces éloges dictés par la ręco
dans les exemples précédens , ou de la con noissance sont suivis de tableaux , supérieu
jonction que:'» Heureuse servitude que celle, rementdessinéset colorićs. Ann.Liti.=
.
qui captivenotregénie pour le régler !4pol. Quelquefois même la conjonction que , peut
de l'Institut ; ou de la conjonction si : »
Heureux s'il s'était défiéde lui-mêine ! » Trop êcre
pourséparée
le jeuned Monarque
hourcû sement, » Heureû sement
et pour la Nation
heureux ( ô mon Dieu ) si je puis m'assurer que l'autorité ne pouvoit être confiée à des
que je satisfais à cetre justice inexorable , de- mains plus habiles et plus fidèles. Hist. d'Angl.
vant laquelle les plus justes doivent trembler. - L'Acai.. n'en donne point d'exemple ,
Chemin .
et ce
3 °. Dans son sens le plus naturel , heureux gisme.cour de phrase peut paraître un néolo
régit de devant les noms et les verbes. » Cha HEURLER , Voy. HURLER .
cun d'eux servoit sa Patrie , heureux du bien HEURT , s. m . HEURTER , v. act. et n .
qu'il lui faisoit . Marm . » Puisse-cu jouir du [ l'h s’aspire : le heurt , et non pas l'heure ;
bien que je te cède et êrre heureux de mon le heurier , et non pas l'heurtër. ) Heurler
malheur. Id. Mais ce régime n'est bon qu'avec choquer , rencontrer' rudement. » Un cro
les noms qui expriment le bonheur ou le chereur l’a heurré. » Un vaisseau a heurté
avec
malheur : il' ne vaudrait rien avec les aîtres. l'aớcre . Ils se sone heurtés. V. n . ou
Il est plus commun devant les verbes. »
Il est heureux d'avoir eu votre protection. - la prép. contre : » Heurier contre une pierre ,
-
heureux régi la prép. à devant l'infinitif , le monde , qu’on a cherché toute sorte de E : d'un homme diticile à
Un esprit promt aà concevoir les matières les protections.
plus élevées , et heureux à les exprimer , persuader que : » C'est heurterde la tête con
quand il les avoir une fois conçues. Flechier. ire la muraille, que de lui vouloir persuader
» Cette science heureuse à faire mouvoir les quelque châse.
ressorts de l'abondance et de la félicité publi- HEURT , choc , coup doné ou reçu en
que. Neuville. heurtant contre quelque chôse. » Le heurt d'un
.
l'éfet du choc. » Ce cheval a un heurt à un des HIE , s. f. [ L'h s’aspire. » La hie , et non
pieds de devant. pas l'hie : [ " " lon . 2° e muet . ] Instrument
HEURTOIR , s. m . [ Heur -toar : l’h s’as- dont on se sert pour batre et pour enfoncer le
pire :: le heurtoir , et non pas l'heurtoir. ] pavé. Vulgairement , demoiselle. = C'est
Marteau dont on se sert pour heurter à une aussi l'instrument apelé autrement mouton ,
porte . Le mot de martean est plus usité. re dont on se sert pour enfoncer les pilotis.
HEXAGÔNE , adj . [ Erzgône : 1" è HIER , adv. En prôse , ier , moncs. En
moy. 3 ° lon . dern . e muet. Plusieurs écrivent poésie , i-er , 2[ syll . ; èr est ouv. ] Quelques
exagone sans h . ] Qui a six angles , six côtés. Poères l'ont fait monos. Brébeuf.
» Plan , bassin , carreau , hexagone , figûre Hier long- temps renfermé dans un nuage blême ,
hexagône. re Le Soleil n'étoit pas d'acord avec soi-même.
HEXAMITRE , adj. [ Egzamètre : 15€ et
e
Sarrazin.
3º è moy . dern . e muet. j] Il se dit de certains Mais à propos , hier au Parnasse ,
vers grecs et latins , qui sont de six pieds. » De s onnets Phébus se mêla.
L'Iliade et l'Enéide sont en vets hexamètres . Et Corneille .
Arma vi- rumque ca-no Tro-jæ qui- primus ab- oris. Mais hier , quand elle sut , etc.
HIATUS , s. m. ( latus : on prononce l's Je vous vis encor hier , etc.
finale. ] Terme emprunté du latin . Sorte de Les modernes sont plus exacts.
bàillement, qui fait un méchant éfet dans la Hier , je fais venir des érofes pour moi :
Poésie , causé par la rencontre de deux vo- La voilà qui déroule et parcourt chaque pièce
yèles , dont l'une finit un mot , et l'autre en Barthe.
comence un autre , sans qu'il y ait d'élision . Il arrive d'hier , à peine je l'ai vu.
Dans les vers , les hiatus sont des solé Idem .
cismes , des faûtes grossières : mais en prôse Des Prosateurs aspirent l'h d'hier , contrelc
même , ce sont souvent des imperfections , l'usage. „ Votre frère me marque, par
sur-tout quand c'est la rencontre des mêmes Courrier de hiees
r. L'Abé Reyre. École des
voyèles . Les hialus ou rencontre des vo- jeunes Demoisell .
yèles y sont très- fréquens ( dans le Suétone Hier est un adverbe de temps , qui n :erque
de M. D. L. H. ) Rien de plus comun que ce le jour , qui précède immédiatement celui
choc éternel de voyèles, qui se heurtent :il où l'on est comme demain marque celui
acorda à ; وil engagea à ; il se détermina à , qui suit. Jl peut se placer devant , ou
etc. Pour peu qu'on ait d'oreille , on évitc après le verbe , mais jamais' entre l'auxi
liaire et le participe. » Hier nous allámes ,
ces sons désagréables . Ann. Litt.
HIBOU , s. m . [ L'h s’aspire : Le hibou , ou , nous allâmes hier, » Quand hicr nous
>
et non pas l'hibou . Des Auteurs ou des Im- serions arrivés , ou , quand nous serions ar
primeurs écrivent hiboux au pluriel : on doit rivés hier : ( le 2d est le meilleur ) et non
l'écrire avec une s : hibous. ] Oiseau noctir- pas , quand nous serions hier arrivés.
ne. En parlant des vieilles masûres , des vieux REM. Boileau fait hier de deux syll. et il
châteaux inhabités , on dit , que c'est une re- ne lui en done qu'une dans avant-hier. C'est ,
traite de hibous . On dit aussi , d'un
d'un disoit-il , parce que hier ne seroit pas assez
homme sombre et farouche , que c'est un soutenu , si on ne le faisoit que d'une syll.
hibou , ct
et de celui qui , dans une compagnie , quand il est seul , au lieu que joint avec
se tiene écarté et ne dit mot و, qu'il fait le avant dans avant-hier , il est assez sou
hibou . tenu. Brossette. M. de St. Marc ajoute qu'en
HIC , s. m. [ L'h est aspirée. ] En st. fam . éfet , dans la prononciation ordinaire,hier
le neud , la principale dificulté d'uneataire. seul fait deux syllabes : mais en cela , il ne
» Voilà le hic ; c'est- là le hic. parait qu'il se trompe , et cela ne doit s'en
HIDEUX >, EÛSE ,> adj . HIDEÛSEMENT tendre que des vers .
adv . [ L'h est aspirée . Hi-deủ , dell -ze , deli- D'HIER , adv. Depuis hier. » Mon fils ese
zeman : 24 lon . 3° e muet. ] Ils expriinent ce à Rennes d'hier . Sév . » Je ne le sais que
qui cst horrible à voir , afreux , dégoûtant. d hier. Mme. de G ...
HIE HIS
391
HIÉRARCHIE , s . f. HIÉRARCHIQUE , m. Ce sont deux animaux fabuleux ; le i
adj . HIÉRARCHIQUEMENT , adv . [ Lh s'as. moitié hommeet moitié chevel : on l'apèle
pire : » La hiérarchie , et non pas l'hiércre ordinairement Centaure ; le 2d , cheval ailé.
chie. Richelet veut qu'on prononce Jérar. HIPPOPOTAME , s. m . [ Ipopotame :
chie : il n'a pas pour lui le bel usage . ]La hié- dern. e muet. ) Animal amphibie ; Cheval
rarchie se dit de l'ordre ec de la subordina- marin ou de rivière.
tion des neuf Cheurs des Anges , et des di HIRONDELLE, s. f. [ Irondèle ; 3 ° è moy.
Hie- dern . e muet. ] Oiseau de passage , qui pa
vers degrés de l'État Éclésiastique. = Hit
rarchique, qui apartient à la hiérarchie. » raît au printemps , qui fait son nid dans les
Ordre ,, gouvernement hiérarchique. » La bâtimens , et disparait en hiver. Delà le -
mission légitime des Prédicateurs est fondée proverbe : une hirondelle ne fait pas le prin
sur la subordination hierarchique. Gaichiés. temps ; une fois n'est pas coutume. Voy. He
= Hierarchiquement ; en hiérarchie. » RONDELLE .
L'Église a toujours été gouvernée hierarchi- HISTOIRE , HISTORIETTE , S. f. His
quement.. TORIEN , s. m. [ Is-poa- re , tori- ète , 10
c
Rem. Suivant l'écimologie, l’asage et le sens rien : 2° lon. dans le 1"' : dans le dern , ien ,
propre de ces mots , ils ne se disent que des n'a pas le son d’ian ;; l'e yconserve son pro
diférens degrés dans l'Eglise. Depuis quelque pre son : ie est de deux syll.au 2d , et mono
temps on les aplique aux matières profanes. syllabe au 3 °. ] L'Histoire est la narration
.
Un Auteur très-moderne les emploie en par- des chôses et des actions dignes de mémoire.
lant des grades militaires. » Récompenser le Historiette , petite histoire : narration de
mérite sans suivre la constante hierarchie des quelqueaventure peuimportante. Historien ,
grades. Le mot est impropre. M. Moreau et celui qui écrit l'histoire. » Savoir l'histoire ,
autres modernes > s'en servent dans l'ordre s'adoner à l'histoire , c. à d. à l'étude de l'his
civil et politique. toire. » N'aimer que les historieties. » Il y
* HIEROME , Jérome. Suivant La Tou- a peu d'Historiens fidèles.
che , on dit ec l'on écrit l'un et l'autre.: il Rem . 1 °. Histoire de , se dit tantôr de
ed est le plus usité . l'Historien , tantôt de celui dont on raconte
avoue pourtant que le 2d
Aujourd'hui c'est le seul qui soit en usage. les accions. Ainsi , l'on dit , l'Histoire d'He
>
* HIÉRUSALEM . C'est ainsi qu'on écri- rodote , de Tite- Live , de Salluste , et l'his-.
vait et qu'on prononçait autrefois ce mot : on toire d'Alexandre de Cyrus , de Charle
n'écric et
'er on ne prononce plus que Jéru- magne , etc. » UneÉglise si illustre ( l'Église
salem . Gallicane ) méritoit bien une histoire parti
HIEROGLYPHE , s. m. HIÉROGLYPHI- culière. Le P. Longueval. Voyez Relation.
QUE , adj . [ Ieroglife , fike :.: 2€ é fer. dern . ė 2'. Par extension on dit histoire , non
muet. Le P. Sicard écrit Jeroglife seulement de toutes les aventures particuliè.
contre l'usage et la prononciation.- M. Lin- res : » Il nous a conté son histoire , l'histoire
guer le fait fém. C'est probablement une faute de sa vie ; mais encore de la description des
d'impression. » Hyéroglyphes convenues dans chồses naturelles ; » L'Histoire Naturelle de
l'école de M. l'Abé de l Épée. Il faut dire., Pline , de Bufon. Histoire des Animaux , des
>
D d d 2
396 HIV HOC
HISTORIER ,> v . act. ( Istori- é : dern . & Prétendois- tu que les Parques
fer. ] Enjoliver de petits ornemens. * Pluche Dussent , filani res instans ,
Jui done le sens de convertir en histoire . » En Signaler des mêmes marques
1
adv . [ Is - sorike , rice -man : 4°e muer. ] Ils se bero : 2° e muet ; } dout. aù sing. lon . au
disent de ce qui apartient à l'histoire.» Style , plur. Hobereaux. ) Au propre, espèce de pe
narration , recueuil historique. » Narrer'his- tit oiseau de proie. Au figuré , si. tanil. et
toriquement ; ce qui se dit par oposition à méprisant , perit gentilhonune de campagne.
oratoirement , et à fabuleusemenei On HOC , s. m . [ L'h s'aspire : le hoc , et non
dit aussi , temps historique , par oposition à pas l'o'. ] Sorte de jeu de cartes. Il a doné
temps fabulenx ; et dans le Dramatique naissance à cette locution proverbiale ? cela
personages historiques , qui sont tirés de l'his- lui est hoc , lui est assuré.
toire , par oposition à ceux qui ne doivent Un loup vit un cheval qu'on avoit mis au verd :
leur existence qu'à l'imagination du Poère. Je iaisse à penser quelle joie.
Les personages de Cinna , Britannicus, sont Bonne chasse , dit- il , qui l'auroit à son croc.
des personages historiques ; ceux de Zaïre , Eh ! que n'es- tu mouton , car tu me serois hoco
La Font.
d'Alzire ne le sont pas.
HISTRION ,> s. in . [ Istri -on . ] Farceur , HOCHE , s. f. [ L'h s'aspire : la hoche , et
boufon . On le disait autrefois de tous lesnon pas , l'oche. ] Coche , entaillûre . Il se
Comédiens : on ne le dit plus que quand on dit sur- tout de la inarque qu'on fait sur une
veu t les mépriser . » Ce vil histrion ose luter taille , pour tenir compte du pain , du vin
avec moi . de la viande qu'on prend à crédit. » Faire une 3)
fois hyver , à cause du latin hyems. On n'est Hochet, s. in. [ On aspire l'h. Hochemin ,
>
e
plus aujourd'hui si fort esclave de l'étymolo- hoché , hiche ; 2 e muet au 1" , é fer,. au
gie. ] Hiver est le nom de la saison de l'an- 2d. , è moy.au 3.. ] Hocher ,,secouer , bran
née la plus froide. Elle comence au 22de Dé ler. » Hocher un prunier pour enfairetomber
cembre',etfinit le 21 de Mars. » Dans la
> des prunes. Hocher la têie , en signe d'impro
rigueur , dans le fort, au milieu de l'hiver . bation . Hocher le mors, la bride à un che
» Mettre des Troupes en quartier d'hiver. = val. Fig. En parlant d'une persone
se dit »quelquefois
Illement. par raport au froid seu l'animer
L'hiver est venu de bone heure
l'exciter . à faireHoch
quelque
ement chose ; essayer de
, action de hochez
avant le tems. L'hiver ese long , etc. la tête . » Hochement de tête : c'est tout l'em
En style figuré , l'hiver ese la vieillesse , et ploi
>
de ce mot. = Hochet , petit instru
ment, qu'on met entre les mains d'un jeune
le printems , la jeunesse.
ном re
HOM 397
enfant , pour s'en troter les gencives. bre : ;" lon . 2 e muer. ) Sorte de jeu de
HOIRS , s. m. pl . HOIRIE , s . f. ] Oår , cartes , qui nous est venu d'Espagne. Hombre ,
e e
oa- rie : 2€ lon: 3 ° e muer. ] Hoirs , en termes en espagnol , signifie homme. » Faire une
>
excepté dans toile , fromage: d'Hollande.Pro- têmes , le défaut de faire acheter quelques
noncez Holande , dè , dèze : €2 Jon. 3 ° emuet aplications heureuses
beureuses , par un plus grand
au 1 " , eè moy . et lon. aux 2 aútres. Dites , nombre d'aplications forcées, et quelquefois
la Hollande , ' et non pas l'Holande , les Hol- puériles. = Dans le style satirique , on le
landais , sans prononcer l's de les et non dit abusivement , d'un discours ennuyeux .
>
pas le-zolande. ] Hollande se dit proprement Afin qu'un jour leur oisive pitié ,
de la Province de ce nom , qui est une des Par les douceurs d'une tendre homélie ,
sepe Provinces-Unies , mais quelquefois de
> Puisse enchanter votre mélancolie.
Rousseatt .
toutes ces Provinces prises collectivement.
La République de Hollande. Hollan HOMICIDE , adj . et subst. * HOMICIDER ,
dais , qui est membre , ou sujet de cette Ré- v. a. [ Omicide , dé : dern , e muet au res , é
>
1 >
la foi et homage . Figuréineni , soumis- leurs il met l'article un devant homme , mais
sion , vénération , respect . » Rendre à Dieu , sans nécessité , puisque c'est le même tour,
à la Religion les homages qui lui sont dûs. » Au milieu des plus violentes agitations que
a Rendre homage à , sans article. » Dieu se
3 puisse sensir un homme vivanı. Retranchez
montre assez , pour qu'on ne puisse le mé-un ; qu'homme vivant puisse sentir . Au reste ,
conoître , pour qu'on soit mêine forcé de ce tour et cette expression ne sont que du st.
rendre homage à la prééminence de sa na- famil. » Si on le prenoit , et qu'on lui fît son
tûre : mais le fond de cette nature incom-- procés , homme vivant ne pourroit le sauver .
>
préhensible est caché pour nous. Le P. du Sév. On dit aussi sans article : Il est homme à
Rivet . On dic en st. fam . :: rendre ses tout entreprendre : il n'est pas homme à endz
homages à quelqu'un , lui rendre ses devoirs , rer un afront , etc. Et avec l'arr. uni » C'est
ses respects. C'est une expression à la mode. un homme à pendre ; un homme à parvenir aux
On dit aussi : fıire h mige á ... de.... premières places, etc. C'est un hommeà nazar
J'espérais vous en feire homige . = Il Il se des, etc.
dit ordinairement absolument et sans épithère . Homme a souvent gens pour pluriel . Jeune
Je ne crois pas qu'on doive imiter Corneille, homme, jeunes gens , pluiôt que jeunes hɔm
>
quand il dit dans Nicomede. mes. Fénélon emploie presque toujours le der
Et de toute la gloire aquise à ses travaux , nier. Homme de bien , hoinme d'Église , homme
> 9
Faire un illustre homage à ce pen que je vaux. de Lettres , homme d'afaires , etc. et gens de
HOMAGER ne sedit que dans le sens pro- bien , d'Église
d'Église , de ,Lettres
celui qui doit l'homage au Seigneur du Roi, Ambassadeur
, etc. Homme du
Gouverneur , Intendant
pre ;
fief. dans leur Département : et Gens du Roi , le
HOMME , s . m. [ Ome : 2° e muer. ] Ani- Procureur et les Avocats du Roi. Ce dernier
mal raisonable . 1 °. On comprend sous cette est consacré dans cette ocasion . On ne dirais
première acception l'homme et la femme. » pas , de plusieurs Ambassadeurs ou Intendans:
L'homme ese sujet à beaucoup d'infirmités. ce sont les Gens du Roi. On doit dire , les >
Tous les hommes sont sujets à la mort. hommes du Roi. On dit aussi : c'est un hi
2°. Il se dit spécialement du sexe masculin . » nête homme , un brave homme , un saint
Le premier homme. » Il y avoit dans cette homme , et ce sont d'honnêtes gens , de braves >
assemblée autant d'homines que de femmes. gens , de sain :es gens , etc. et non pas d'ho
Joine à un autre substantif par la prép. nêces hommes , de braves hommes de saints
de > il marque la profession. » Homm de hommes . » Ne confondons pas les honnêtes
guerre , d Eglise , d'Épée , de Lettres. On gens avec les gens de bien. Marm . Voy . Hon
dit aussi , homme d'esprit , homme de bon NÊTE . - Grand homme. Voy . HÉROS .
sens , pour , qui a de l'esprit , du bon Avec les pronoms possessifs , homme signi
sens : mais cela ne s'étend pas à toute sorte de fie, quelquefois on homme propre et conve
noms ; et j'avoue que je n'aime pas dans l’Abé pable à ce qu'on veut , un homme tel qu'il
Gauchat : » L'homme de bon sens et de can- le faut. » C'est mon hoinme. » Je ne serai pas
deur » L'idée de l'Orateur , chez les Païens votre homme , leur homine , etc. Et par ironie,
même , renfermoit celle de l'hommede bien . vous avez bien trouvé votre homme, etc. Son ,
Le P. Gaichies.
n'est quelquefois aussi qu'une particule. »
=4° . Hoinne se dit paroposition à enfant. Une fièvre maligne a bientôt emporté son
» C'est un hume faii ; il se fait homin ?. » hɔmme.. == Les femmes du peuple disent ,
Quand il sera ho nm .. = I. Il se dit ab mon homme , pour mon mari.
solument , pour hommede cæur. » Se mon- HOMOGÈNE , adj . HOMOGÉNÉITÉ , s.s
trer homme. » C'est un homme, que cet hom- f. [Homogène , généité : dans le 1" , 3º è moy,
>
е
>
mes de Pratique , qui se disent de l'aproba- certain rang : l'autre signifie un homme ci
tion et confirmation des actes par autorité de vil , et piein d'atention et de politesse.
Justice, » Homologuer une transaction , ane On peut être honéte homme et faire mal les vers .
Mol.
délibération. » L homologation d'un contrat.
HONETE et ses dérivés. Voyez Hon- Honêre homine a , au pluriel , honêtes gens ,
NÊTE , etc. et non pas honêtes hommes. Voy. HOMME.
HONEUR. Voyez HONNEUR . » En quel tems et en quels pays a - t - on
honêtes gens. COVER .
HONGRE , adj. et subst. Châtré, en par. distingué le peuple des vous
lant des chevaux . » Un cheval hongre : un » Pour ma société savez que je ne
hungre. L'h s'aspire . vois qued'honêres gens - Ne confondons
HONGRER, v. act . (L'h s'aspire : hongré ; point
re MAEMles
.
honêtes gens avec les gens de bien . .
non pas l'Hongrie ; lè Hongroa , et non pas trop dificiles à saisir. „ Nous sommes ho
lè-zo'rgroa. On dit pourtant: du point d'Hon- nêies par l'observation des bienséances et des
grie; eau de la Reine d'Hongrie, et non pas usages de la société : nous sommes civils
de Hongrie . ] La Longrie est le nom d'un par les honeurs que vous rendons à ceux ,
Royaume d'Europe , apartenant à la Maison qui se trouvent en notre rencontre : nous
d'Autriche. Hongrois , peuple de Hongrie. sommes polis par les façons fateuses que
Les Soldats hongrois : l'Armée hongroise. " nous avons dans la conversation et dans la
C'est un hongrois , une hongroise . conduire , pour les persones avec qui nous
HONIR . Voy . HONNIR. vivons : nous sommes gracieux par des airs
HONNÊTE , ou HONÊTE , adj . HONÊ- prévenans pour ceux qui s'adressent à nous :
TEMENT , adv. HONÊTETÉ , S. fém . Onêre , nous sommes afables par un abord doux et
e
inférieurs , qui ont à nous par
leman >, teté : 2° ê ouv. et long ; 3 ° emuer, facile à nos inférieurs
dern..é fer. au dern . ) Konêre , en parlant les. - » Les manièrcs korétes sont une
des chôses, est , 1. vertueux, conforme à marque d'atention ; les civiles sont un té
l'honeur pris pour la vertu . » Amour honete. moignage de respect ; les polies sont une dé
» Honéte émulation. Conduite sage et honêie. monstration d'estime ; les gracieíises sont
2. Bienséant , convenable. Il se dit dans une preuve d'humanité , les efables sont une
cette acception , ordinairement avec la né- insinuation de bienveillance - Il faut être
gative. » Cela n'est pas honéte. » Il n'est honêre sans cérémonie ; civil sans importu
-
pas honéte de se louer soi-même. = On nité ; poli sans fadeur ; gracieux sans mi
dit , sansnégative , excuse , prétexte , refus nauderie , et afable sans familiarité Gir.
)
à la valeur de la chôse. Habit honête , crécent: cyclopédiste , que l'homme de bien est celui
encore honêre , qui peut encôre être porté
> qui satisfait exactement aux préceptes de la
sans indécence: Naissance honêre , condition Religion ; l'homme d honeur , celui qui suit
honêre , quin'a rien de bâs. Honéte famille , rigoureusement les loix et les usages de la
àlaquelle il n'y a rien à reprocher. = société ; er 1 honête homme , celui qui ne
1. En parlant des persones , civil, poli. C'est perd de vûe , dans aucune de ses actions ,
l'homme du monde ledesplus
aussi , en ce sens
honéte.
châses Il se dit les principes de l'équité naturelle,
qui ont ra L'Homme de bien fait des aumones , l'homme
400 HON HON
d'honeur ne manque point à sa promesse ; HONNEUR , ou HONEUR , 8. m . ( 0
l'honêre hoinme rend la justice , même à son neur. On peut demander pourquoi on écrit
énemi. » L'homme de bien et l'homme d'ho- honneur avec deux n , et honorable , hono
neur ne doivene point faire des chôses que raire , honorer , etc. avec une seule . Je crois
l'honêre homme ne se permet pas. Beauzée, qu'on seraic embarrassé à en doner d'autre
synon . raison qu'un usage aveugle et bisårre. ] 1°.
En st. famil, honêre garçon , garçon bien Démonstration de respect. » Rendre honeur à
né , bien élevé >, de meurs douces et ver Dieu . » Porter honeur et respect à , etc.
tucuses. » C'est un fort honêre garçon . On ne dit pas porter honeur tout seul. Ren
Honêre femme , honéte fille , irréprochable dre des honeurs à . » Il ne faut pas rendre
dans sa conduite. = En style plaisant, aux hommes des hɔneurs qui ne sont dûs
honêre débauché ; homme qui aime le plai. qu'à Dieu . En l honeur de. Voy. En ,
sir ; mais sans exces . Hozête , dans le prép: = Honeurs funèbres, les cérémonies
beau style , est aussi un substanrif abstrait. des funérailles. = 2 ° . Vertu , probité : »
» Préférer 1 horête à l'utile.
>
il ne signifie que la qualité de celui ; qui Ho.nine per.li honºkr. Faire rép.1r.1tion
est honéte , il n'a point de pluriel : on dit d horeur . Avoir action en réparation d'ko
à plusieurs persones coinne à une seule , n ? ur . Point d horreur, » Ils se s out bacus
inte re
voire horêrié, et non pas vis hinêretés. On pour le poin : d hone!! , par cra d'êt
ne mer le pluriel que quand on veut expri- blà : nés , déshonorés , s'ils ne le fesaient pas.
mer les éfets sie ceite qualité. C'est comme – Parolė d honeur , promesse à laquelle on
charité et charités ; civilité et civilizés. » ne peut maiiquer sans se dáshozorer .
J'alai dîner chezMme. d'Armagnac , qui me sº . Au pluriel, dignités , places honorables.
5
fit mille honêtetés. M. De Grignan le fils. Aspirer aux horeürs; briguer les hineurs .»
J'en ai reçiz toute sorte d'horêterés. * Mais Parvenir , étre élevé aux honeurs. '
dit -on avoir des honéletés pour , comme dit Rem. 1 °. Ce mot , honeur , est , à tout ins
Fontenelle. » Ce fleuve se contentait des ho. tant dant la bouche de tout le monde :
nêtetés qu’oiz avait pour lui , mais n'en on le prodigu : , et dans les coinplimens ,
abusoit pas ; ou avec le singulier , comme et dans les lettres ; et en le prodigant ; Sou
dit l'Acad, » Il a beaucoup d honêteté po:lr venit on le prostiriiz. Jamais on n'a cant
tous ceux qui ont afaire à lui ? Je ne le parlé d'honeur , et jamais il n'y a eu si peu
crois pas ; et je ne voudrais pas le dire. de vrai honeur. » Il n'en est pas de l'honeur
On dit en style famil . dire coinme faire comme du mérite : il en faut absolument ,
des honé:etés. » Il a tort de s'en prendre à et ils ( les Frivolit?s ) en mettent par rout.
ce pauvre Marquis , qui ne lui dii'et ne lui Ils n'on! pas le plaisir , mais l honeur de
fait que des hinterés. Merc. -3 °. Pré- vous voir , de vous parler, de vous servir ,
senr. Frire una horieté par reconaissance. etc. Ils ont pour les papilles , des tuteurs
54°: Manière d'agir obligeante. » L'ho- d'hɔnellr ; dans les Tribunaux , des Conseil
des
nêrele de son procéd m'a touché. » Il en a lers d honeurs ; dans les Hôpitaux ,
usé avec la plus grande honêteté, ;i °º . Economes d horeur ; et les
femines acachées à
Chasreté. „ ʻL'orerece des meurs. Paro- la cour, sunt des Dames d'honeur. Cover. V.
les contre l'honézeté, Cela blesse l'honêteté. Honokaire. Voyez aussi Honète HOMME,
au
HON HON 401
au mot Honnête . Sr. Jérdme n'auroit pas été trop facile à
2°. * On ne dit pas doner , mais rendre ajouter foi à ce qui faisoit à l'honeur de
deshoneursà. (nº. 1º.) » Appion, die Fleury, Tertullien . Cerre expression a -t-elle été au
.
acusoit les Juifs de ne pas dones ( rendre ) trefois en usage ? Je n'ai pas été à portée
à l'Empereur les mêmes honeurs que lui do- de le vérifier. Mais j'ôse croire qu'elle n'est
noient ( ren doient touss les autres peuples. pas du moins de l'usage actuel.
re
3 ° . Fai eur
les hon son
de la mai se 5. Faire l'honeurde , avec l'infinitif , est
charger de bien recevoir ceux quiy vienent, dustyle familier. » Un Marchand à qui il
est une expression du style familier. Dans faisoit l'honeur de devoir. COVER.
un ouvrage critique , l'Ab. Du Resnel a pu Fairehoneur de, est plus du beau style. » On
dire : ne sait à quel peuple on en doit faire ho
Tout faux raisonement estpar eux adopté ; neur ( de l'invention de la Peintre ) Les uns
Ils en font les honeurs , sans l'avoir inventé. en font honeur ( l'atribuent ) aux Égyptiens ,
Et La Chaussée . d'autres aux Grecs . On die , familie
Son courage surpasse encor son infortune , rement , fuire honeur , sans article et sans
Elle fait les honeurs d'une fêre importune. régime de la chose. » Volontiers , Monsieur,,
Mais je ne vois pas avec plaisir , dans un vous me ferez honeur. MARM . = Se faire
des Discours sur l'Hist. de Fr. par M. Mo- honeur de , se glorifier de... Il se dit sans
reau , que le prétexte du voyage de Boson , article , même avec les adverbes de com
fût de faire au Pape les honeurs du Comté paraison . » Ce parti se faisoit plus d'ho
d'Arles ; ni dans un Sermon de l'Ab. Poulle. neur de son courage , que du secret . Hist.
» Si vous exceptez quelques âmes libérales , des Stuarts. Se faisait plus honeur , et non
qui font en secret les honeurs de la charité. pas , plus d'honeur .
Cela me parait trop familier pour le dis sº. Tenir à honeur de avec l'infinitif. »
cours soutenu , Faire les honeurs de , se Nous aurions tenu à horeur de délibérer
dit , dans un aûtre sens , des parens qui se avec un homme de ses lumières. Boss .
croient obligés de rabatre des éloges qu’on Mettre son honeur à : » Mettre plus son
fait devant .eux de leurs enfans. » Votremo honeur dans le succès que dans la généro
destie auroit été bien embarrassée de tout ce
sité des moyens. = Se faire un honeur,.
= 'se
que Mde. de Coulange ec moi nous disions de..
de vous ; car je n'en saurois faire les ho Allez ! je me fais un honeur
neurs. Sév . Une Dame , entêtée de ses De la faire changer d'idée et de langage.
alliances , et honêrement médisante , finissait La Chaussée .
presque toujours les portraits assez ridicules 6°. Être engagé d'honeur régit à . » Vous
qu'elle faisait de plusieurs persones de qua- aviez tant fait les Philosophes l'un et l'au
lité, par dire : je puis en faire les honeurs ; cre , que vous étiez engagés d'honeur à
car c'est mon parent ou ma parente . ne point craindre la mort.
Dans Le Méchant , Cléon dit à Florise , en 70. En venir à son honeur , sortir d'une
parlant de Geronte son frère. afaire à son honeur , expressions qui ne
Et la bête est si bonne , sont que du st. famil. La première paraît
Soit dit sans vous fâcher... nouvelle. » Il faut donc , pour en venir à
Florise lui répond : son honeur , achever le trajet. Ann. Lit.
Ah ! je vous l'abandone , Pour convaincre une femme , il faut bien du
Faites- en les honeurs : je me sens , entre nous ; bonheur.
Sa s@ur , on ne peut moins. Rârement un époux en vient à son honeur.
La Chaussee .
4' . On dit , faire honeur à : » Cela fait
honeur à votre fils. » Ces sortes de pièces „ Ils ne sortoient jamais à leur honeur de
les Harangues ) qui font quelquefois ho ce combat. Charlevoix . Voyez SORTIR ,
neur à l'éloquence d'un Historien , n'en font nº. 3º.
jamais à sa sincérité. Le P. Longueval. " En honeur ; d'honeur ; sur mon honeur :
Rien n'a fait plus d'honeur à l'Église Gal- espèces d'interjections et de sermens. » Er
licane, que le nombre et le courage de ses honeur , je ne conçois pas cominent dans ces
Martyrs. Id . * Mallebr. dit , dans le même siècles barbares , on avoit le courage d'épou
sens , faire à l’honeur de. » Je ne sais si ser . Marm . - » D’honeur , M. le Marquis
.
Ее е
Tom . II.
402 HON HON
il faut abjurer le sens comniun , pour croire faîtes et faire mieux. Gresset. » C'est un
à de parcilles supositions. Anon . homage que le vice rend à la vertu , en
Tu crois ? - D'honcur , Monsieur , j'en serois peu s'honorant de ses aparences. Massillon.
surpris.
Barthe. Vouloir , par vos désordres mêmes ,
Justifier vos désordres extrémnes ;
» Rien de plus vrai , sur mon hɔneur. Ling. Et , sans rougir , enflés par les succès ;
= Le Proverbe dit : à tous Seigneurs Vous honorer de vos propres excès.
tous houeurs. Il faut rendre honeur à qui Rousseau .
il apartient. Il ne se dit guère qu'en plai
santant . M. Saurin lui fait régir l'infinitif. » Trou
HONNIR , ou HONIR , v . act. Désho- ver le tems de cultiver les Mûses , s honorer
porer. Il est vieux , et ne se dit plus que de partager leurs travaux . ( il parle du Card .
par plaisanterie , et au passif. » Il est honi de Richelieu .)) Cerégime est inusité.
par-tout . La devise de l'Ordre de la Jar-
e
HONORAIRE , adj. et subst. [ Onorère :
e
retière en Angleterre est : honni soit qui mal zº è moyen et long , 4 € e muet. ] Adj. Il
y rense . se dit des persones qui , après avoir exercé
HONORABLE , adj.HONORABLEMENT , certaines charges , en retiènent les honeurs
adv. HONORER , v. act. [ Onorable , rable- principaux. » Consciller , Président , Cha
man , ré'. Devant l’e muet, le 2d o est long:
>
ioine honoraire . = Tuteur honoraire
il honôre , honor: ra . Mde. Dacier écrit Économe honoraire , etc. celui sous les or
toujours honnorable , honnorer , avec deux n , dres duquel le Tuteur ou l'Économe one
aparemment à cause d'honneur , qui en a raire adivinistre. = S. m . Ce que l'on
deux , et qu'on ferait bien d'écrire avec une done à un Avocat pour avoir plaidé ou écric
seule.] Honorable , 1 °. quifait honeur. » Pro. en quelque cause. On étend ce terme à d'au
fession , condition , emploi, rang honorable. tres persones de Profession honorable ; et
= 2 °. Splendide , magnifique , en parlant l'on ajèle de ce nom les rétributions et le
.
de ( lablar. ) il m'honôre de son amitié, de fois Corneille d'avoirdii , ipargre ma honte, >
présence. » Les bontés dont vous m'avez Les reproches de la conscience causent la
honoré. » Il a ce régime au passif et au ré- honte : les sentimens de la modestieLaprodui
honte
ciproque. » La patience est honorée de tous , sent la pudeur. Gip . Syron.
elle soit en brassée de peu de perso- est le remord du mal qu'on a fait :: la pa
ncs. De Saci. » On doit s'honorer des cri- deur , la modestie sont une horreur naturelle
tiques , mépriser les satires , profiter de ses du mal qu'on ne veut pas faire :
H ON HON 403
La honte me retient. -- D'Orval , elle t'abuse : honte de etc. Je ne dissimulerai pas que
La horte est dans l'ofense , et non pas dans l'ex- l'Acad. met en exemple. N'avez- vous point
cuse.
La Chassée .
de honte de manquer de parole. Mais jem'en
e
raporte. --- La l' chose à remarquer , c'est
Rem. 1°. Honte n'a point de pluriel. Core la prép. à devant l'intuitif au lieu de la prép.
Reille et La Bruyère lui en donent un. de. Il paraît que l'illustre Auteur a confondu
Non , mais vous avez dû perdre le souvenir dans cette ocasion le v . avoir actif , avec avoir
>
Des hontes que pour vous j'avois su prévenir. impersonel. On dit : il y a de la honte à être
Rodogune. méchane: il n'y a pas de honte à être paủvre :
» La plus brillante fortune ne niérite point, mais on dit :il a honte d'être pauvre : il n'a
nile tourment que je me donne, ni les hu. pas honte d'être méchant. * Li Bruyère mer ,
miliations, ni les hontes que j'essuie. -'ll au contraire , la prép . de avec avoir imper
me semble que ce pluriel ne fait point malsonel. » Quelle plus grande horte y a-t'il
en cet .endroit ; mais il ne ferait pas si bien d'être refusé d'un poste que l'on mérite , ou,
ailleurs d'y être placé sans le mériter ? — Avec l'ar
Rem. 2° . Horte , quand il est seul, et qu'il ticle , honte a un autre sens , et c'est le ad de
n'est pas joint à quelque verbe , n’a de' ré- ce mor : c'est avoir la confusion , I humilia
gime que dans une seule ocasion . On dit : rinn.
tinn . »» Le
Le pauvre Abbé Téru a toujours des
la honte de nos fuúres , est un moyen de
>
vapeurs : j'ai la honte de faire de mon mieux
nous corriger : mais on ne dit pas , lá honte pour le guérir, sans pouvoir réussir. Madame
de cette action , pour dire la honte qu'on en De Coul. Се que nous avons die d'avoir
a , ou qu'on doit en avoir. Encôre moins , honte , s'aplique à faire honte : il doit être
dit-on , la honte du mal, la honte du bien , également sans article. » Votre fils ne fera
pour dire , la crainte de cometre le mal , de pis de honte à ses parens. Sév. le de est ina
pratiquer le bien , le respect humain . Ainsi ; tile.= Au reste , frire honte a deux sens ,
Boileau, ne me paraît pas exact , quand il tantôt il a raport à celuiqu'on veut corriger ,
dit , ( Ép . III . ) en lui inspirant de la honte ; tantôt il a
raport à ceux qui soufrent de la confusion en
Des superbes mortels le plus afreux lien ,
.
N'en doutons pas , Arnaud , c'est la honte du conséquence de leurs faîtes ou de celles des
bien. autres. » Ce discours de Coriolan fie honte au
Avec le régime, honte a le 2d sens d'ignomi- peuple de son animosité. Verlot. » La pros
nie , de déshoneur. » Comment soutiendrez- cription de cet illustre Sénateur fuit honte au
vous la honte de cette action . peuple romain . Un Pèrc dit à son fils. „ Je »
Rem . 3 °. Honte , régit de et l'infinitif. » La vous fais honte de vos égaremens, afin qu'un
honie de céler l'emporte dans son cæur sur jour vous ne nous fassiez pas honte par
VOS
la crainte du trépas. Jér. Del. » Le Roi bassesses. Faire honte , ne se dit pasavec
( Amauri ),rapporte dans la Syrie la douleur le pron . pers.» Ceux, qui reçoivent une belle
d'avoir échoué dans une entreprise injuste, letire d'amitié, se foni honeur, en la mon
et la honte de s'être laissé tromper. Ma- trant : ceux qui reçoivent une lettre d'amour ,
RIN , Hist. de Saladin. — Avec le v. avoir, se feraienthonte ,en la publiant. Quoiqu'on
il se dit ordinairement sans article , même dise , se faire honeur , sé frire un mérite de ,
dans la proposition négative. » Il a honre de etc. On ne dit point , se faire honte , se faire
sa folie , il a honte de bien faire . » Il n'a pas confusion de , etc. Wailly.
> Altachir de
honte de méconaître son bienfaiteur. * Féné- la honte à. Voy. INEXPLICAELE. Il vaut
lon dit : » N'ayez point de honte à attribuer à mieux dire, ce me semble , atacher du dés
leurs instructions ce que vous ferez de meil- honeur. = Voy. Honteux .
leur. --Il y a deux chôsesà remarquer dans A ma honte , à sa honte , adv . » Je le dis
>
hommes , qui n'avoient jamais vu l'énemi en ledit , et d'une sorte de casaque , que portent
face , fussent avancés aux places des braves les archers du Grand -Prévot , et de l'Archer
oficiers , qui etc. cela sent l'anglicisme. Nous qui la porte. » Porter le hoqueton. »» Il étoit
dirions, en pareil câs : il était honteux pour suivi de deux hoquetons.
la Nation que , etc.
> HORDE , s. f. [On aspire l'h : la horde
On dit , proverbialement, s'en retourner et non pas l'orde. ] Peuplade de Tarrares
avec si courte honte ; sans avoir réussi . errans .
Un peu de honte est bientôt hủe ; bientôt HORIZON , ou HORISON , s. m. Ho
passée. RISONTAL , ALE , adj . HORISONTALE
HONTEUX , qui a de la honte. ( nº. 1º . ) II MENT , adv. [ Orizon , tal , tale , laleman :
régie de devant les noms et les verbes : il se z lon . s e muer . ] Horizon , se dic d'un grand
dit des persones . » Les méchans sont souvent cercle , qui coupe la sphère en deux parties ,
hunteux de leurs succès : ils devraient l'être dont l'une est l'hémisphère supérieur, l'aútre
de leur bonheur. » Les jeunes gens ont honte l'inférieur. ll se dit , dans le discours
de pratiquer la vertu : ils sont honteux d'être ordinaire de l'endroic , où se termine notre
surpris à bien faire. = Qui cause de la vûe , et où le ciel et la terre seinblent se join
honte : il se dit des choses : » Crime , procédé dre. u Horison borné , ou étendu. = Horison
hunteux : action , conduite ontheúse , etc. = tal , qui est parallèle à l’horison. » Plan ,
En parlant d'un jeune homme , qui parait cadran horisontal : ligne horisontale .
dans le monde et qui n'en a pas l'usage , em- Horisontalement, parallèlement à l'horison.
barrassé : » Il est encôre tout honteux. Le » Cadran placé horisontalement.
Proverbe - dit , en ce sens , qu'il n'y a que HORLOGE , s. f . HORLOGER , ÉRE , S.
e
les honteux qui perdent. m . er f. HORLOGERIE , s. f. [ ; ' e muet au
er
REM. Être honteux de , et avoir honte de , 1 ' et au dern. é fer. au 2d , è moy. et long
I
lui verrez bientôt toutes ses dettes payées , et est horlogère. » Il ou elle entend fort bien
le voilà hors de l'Hôpital , oùilétoitassuré. l'horlogerie, » Je serai toujours persuadé
ment . Sév . qu’une horloge prouve un horloger , et que
HOQUET , s. m . [ l'h s'aspire : le hoquet , l'Univers prouve un Dieu . Voltaire.
e
et non pas l’oquet : Pron . Hoke : 2° è moy. ] HORMIS , prép. [ Ormi. ] Hors , excepté.
>
Moâvement convulsif de l'estomac , qui se » Tout est entré , hormis deux ou trois.
produit par un son inarticulé. » Avoir le L'Auteur des Réflexions , remarquait dans le
hoquet.» On dit que la peur fait passer , faic sičele passé , que quelques persones faisoient
HOR HOR 405
scrupule de se servir de ce mot. Mais il assire ou de l'hôrreur pour le vice. Erre en horreur
que tous nos bons Auteurs ne faisaient point à , etre l'horrekr de.
difficulté de l'employer . = Hormis que ne Je me trouve , au milieu de mon bonheur extrême
s'est pas si bien soutenu . » C'étoit son parent , Un traitre , un malheureux en horreurà lui-même.
hormis qu il ne mangeoit pas tant . Séy. l'Ac. La Chaussée .
ne le met pas. Je crois pourtant qu'on peut » Ce Tyran était en horreur à , ou était
l'adinettre dans le discours familier . = Pour l'hôrreur de tout le genre humain . Danscette
hormis de , c'est un provençalisme , un gas- dernière phrase ; l'horreur, est l'objet de l'hôr
conisme. * » Cela n'est pas possib le , hormis reur , un objet d'horreur. 4º . En par
de ne partir deux heures plutô .. Il faut dire , lant des choses, énormité. » L'horreur du
à moins que vousnepartiez , etc. crime ; d'une action ; et en parlant des su
HOROSCOPE , s. m . ( Oros-kope : dern . plices, cruauté. » L'hôrreur de ces cour
e muer. ] M. de Wailly , dans sa Gramınaire , mens.. . Hôrreurs au pluriel , choses
dit que ce mot est des deux genres ; masc . déshonorantes .
et fém . Dans le Rick . Port. ilne le marque Quoi Florise et Geronte
que masculin. * M. Dorat l'a fait fêm . Vous comblent d'ainitié , de plaisirs er d'honeurs ;
Remplis , en dépit des Censeurs , Et vous mandez sur eux quatre pages d'hórreurs.
.
Être hors de son bon sens. Hors de prix , hors HORS - D'OUVRE , eadv , et subst. ( Hor .
re
de raison . === ; '° . Quelquefois aussi , on ne dell -vre : 11 € et 2° lon . 3 ° e muet. ] Adv. Il se
l'emploie que pour marquer exception. » Ils dit dans un bâtiment, d'une pièce détachée
y sonttous allés ,hors ( excepté ) deux ou trois. du corps. » Un cabinet hors- d'autre.
> -S.
Dans lesdeux premieres acceptions , il régic m . ll se dit de cer tains petits plars on
la prép. de : dans la seconde l'acusatif. dans les grandes tables avec les potqu’ages,sereet
ŘEM. I. Hors et excepté admettent à leur avant les entrées. » Il y avait douze horse
suite un grand nombre de prépositions ; chez , d'auvres. — Fig.. On le dit des ouvrages
dans , sous, sur , devant , derrière , parmi , d'esprit. Après la mort d'Hector , il y a
>
yers , avant >, après , entre , depuis , avec , encore deux livres , qui sont hors- d'auvre.
>
chez les Hébreux , victime. » Hostie pacifi- teau. ( Synon . ) Les Bourgeois ocupent des des
que. » Immoler des hosties à Dieu . Acad. On maisons ; les Grands à la Ville ccupent
dit plos souvent des victimes . Parmi les Hotels; les Rois , les Princes , les Évêques y
Catholiques , pain très-mince er sans levain ont des Palais. Les Seigneurs ont des chá
que de Prêre ofre et consacre . On l'apèle teaux dans leurs terres. Beauzée. Grande
ainsi avant même qu'il soit consacré. Mettre maison garnic.” L'hoteetc.
I hostie sur le calice : rempli le ciboir des quatre Natio
Venise,
l de= d Yorck ,
3 °. L'Hot
r e ns, el
d hosties . Après la consécration de i hostie et Dieu , l'hopital ordinaire des malades .
du calice. » Recevoir la sainie hostie. On apelait autrefois Hotel la maison que le
REM . Hostie , pour pain à chanter est un Roi habitait . De là les titres de Prévor de
gasconisme . Pour victime , il est vieux . l'Hotel; Maitre des Requêtes de l'Hotel , etc.
Ou si le triste sort de ces armes impies, Hotel- de -Ville , la Maison , où l'on
de tous les combarans aa fait autant d'hosties. s'assemble d'ordinaire pour les afaires de la
Horace . Ville . Hotel des Monnoies , le lieu où on les
Cette seconde hostie est digne de ta rage. fabrioue.
Polyeucte . Maître d'Hotel, oficier préposé pouravoir
* HOSTILE , adj . HOSTILEMENT , adv. soin de la table des Grands , des riches parti
HOSTILITÉ , s. f. [ Ostile , leman , lité : 3º culiers ; et qui sert ou fait servir sur table.
ę muet aux deux premiers : dern . é fer, au HOTELIER , IÈRE , s. m . et F. HOTEL
dern . ) Hostile est un mot asscZ nouveau . LERIE , s. f. [ Ole -lié ), liè- re , otèleri- e , "
er е
action d'énemi. » Comertre des hostilités, vieux , et il n'est pas du discours ordinaire.
>
des actes d'hostilité. » Dès lors , comencèrent On dit cuberge et Hotellerie , n'est guère bon
les hostilités . aujourd'hui que dans les ocasions , où auberge
HÔTE , ESSÊ , s. m. et f. [ Ôte , sèce : serait un termetrop bâs.
;" lon. 2 e muet au 1 " , è moy. au 2d. }
> HOTTE , s. f. HoʻTTÉE' , s.s f. HOTTEUR ,
1° . Celui ou celle qui tient cabaret. » L'hote
"
EÛSE , s . m . et f. [ l’h s'aspire :: Houe , ré-e ,
er
de la croix blanché. » Faites venir I hôtesse reur , teil-ze : 2° e muei au I é fer . et
pour compter . Voy . COMPTER. S 2º. 11 long au 2d , longue aussi au dern . ) Horte
se dir de celui qui loge , et de celui qui est panier , ordinairement d'osier er qu'on mer
logé en hôtel garni. - C'est un hôie intraita- sur le dôs avec des bretel . Port la horte .
les er
ble Je suis un hste tranquille et comode. = » Porter du pain dans une hɔle. Horée ,
3º . l'Acad. le dir aussi pour Picataire. Il n'est plein une horte . » Une horée de pain , de
pas universelfement usité en ce sens . fruits. » Dix horrées de terre , de fumier .
4 °.r.Hô» reVo,usse pou
dit rre
aussi cha
quelqu deisl'É
pogyp
urétran Hoteur. , وeise , celui , celle , qui porte la
ge z sserefo te ce's- hotte
Hôres , qui vous font la loi , et reprendre
> HOUBLON , s. m . HOUBLONER , v . act .
l'autorité que vous avez perdue. MARIN. HOUBLONIÈRE , s. f. { Aspirez l'h ; le hou
>
Hist. de Saladin. On dit , proverbialement , blon er non pas l'oublon : ; é fer. au 2d , &
bon visage d'hôte , bon acueuil, de celui qui moy. et long au z : né , nière .] le lorb! r
>
che de bois et avec lequel on reinûe la terre Fig. disputer avec emportement. » Ces deux
en la tirant vers soi. Houer , c'est labourer å Docteurs se sont houspillés.
HOL'SSAGE
la hoûe , avec la hoûe . » Il fauthouer če jar s. m . HOUSSER v . acı .
din . V. n. Ce vigneron ne fait que houer tout HOUSSOIR , S. m . [ On aspire l'h : Hou -sage ,
le jour . se , soar.] Houssoir , balai de houx ou d'all.
HOUILLE , s. f. [ On aspire l'h : lou- tre branchage. Housser , nétoyer avec un
glie : nouillez les lz : dern. e muet. ] La houssoir. Houssage , action de housser.
houille est une sorte de charbon de terre . » HOUSSAIE , s. f. Houx , s. m. [ Aspirez
Brúler de la houille. l'h. le houx , la houssaie Pron . Hoû.long ,
HOULETTE , s. f. [ l'h s’aspire : hou- hoa-cê : 2° éouv. et long. ) Houx , arbre tou
lète : 2° èè moy. ze muet. ]Bâton , que porte jours verd å feuilles luisantes, et armées de
un berger , au bout duquel il y a une plaque piquants. Houssaie , Lieu où il croît quantité
de fer , en forme de goutière , pour jeter des de houx.
mores de terre aux moutons , qui s'écartent . HOUSSARD ou HOUSARD , s . m. [ On
» La houlette est fort célèbre dans les Poésies aspire l'h : Hou-sar ou Hou -zar. L'Acad. met
Pastorales. = On die , proverbialement , les deux , et ne cite que le dans les exem
>
» La houle était encore fort grosse . Houleur val , et qui en coûvre la croupe. » Housse
agité, bouillonant. » La mer était houleuse . de drap , de velours , etc. > On done
HOUPPE ou HOUPE , s. f. [ l'h est aspi- aussi ce nom à des étofes légères , dont on
rée: la houpe , et non pas l'oupe. ) Assemblage se sert pour couvrir les meubles de prix. »
de plusieurs filets de laine ou de soie , liés Housse de lit , de chaise , de carrosse.
commepar bouquets. » La houpe d'une cein- On apèle encore housse , la couverture du
ture , d'un bonet carré, » Une houpe à pou- siège
HOUS
du cocher .
drer, SER , Voy. HOUSSAGE,
HOUPPELANDE ou HOUPELANDE , S. HOUSSINE , s. fém . On aspire l'h : haz
f. [ Aspirez l'h ; 2° et dern. e muet, 3 lon . ] cine ; dern . e muer . ] Baguette de houx ,ou
Sorte de casaque. Ce mot a vieilli avec la d'autre arbre , dont on se sert quelquefois
chose qu'il exprime. = On ne le dit qu'en pour faire aler an cheval,
plaisantant des longucs rédingotes. HOUSSOIR , Voy . HOUSSAGE .
HOURDAGE , s . m . HOURDER , V, act. HOUX, Voy. HOUSSAIE.
( On aspire l'h. ] Maçonerie grossière : bâtir HOYAU , s. m .[. Aspirez l'h : hoa -io ; au
grossièrement. e
plur. hoyaux. ] Hoge à deux fourchons, dont
HOURET, s. m. [l'h s'aspire: hou-rè: 2 ° è
> on se sert à fouiller la terre,
moy . ] Mauvais petit chien de chasse. « Trois HUCHE , s. fém . [ On aspire l'h : la ht
houreis galeux formaient sa meute. che.où] onCofre.
Is dit plus que dans cetie locution prover- ( L'hs’aspire : hu -â-glie ,huére , hue ; 2' lon.
av
HUI HUM 409
au 1", mouillez les ll ; é fer. aux deux au- chargés de signifier les actes de justice. =
>
tres, long au 2d. ] Huée , au propre , bruit * L'Ab . Verioi se sert souvent du mot d’lluis.
que l'on fait pour faire lever un loup qu’on sier , au lieu de Licteur , dans son Histoire
poursuir, et le pousser vers les chasseurs. des Révol. Romain. Il n'est pas à imiter en .
Figurément , cris de dérision qu'une assem- cela .
blée dedu gens fait contre quelqu'un . Huer , HUIT , adj. HUITAINE , s. fém . HUITIÈ
faire des huées . » On le hua : on fic de ME , adja HUITIÈMEMENT , adv . [ Uit , ui
e e
grandes huées après lui. » Il s'est fait huertène , rie-me , meman : 2" è moy. 3 ° e muer.
er
>
الها
de tout le monde. devant
Le e du r'' ne se prononce pas un
* HUÂILLE , terme nouveau , synonyme mot qui commence par une consone. ] Huit ,
de canaille. » La huâille philosophique. L'ing. nombre pair , contenant deux fois quatre.”
l'Ab. de Fontenai. Huit écus , huit Cavaliers. SS. m . » Un
HUILE , se fém . HUILER , V. act. Hur- huit de chifre. Au jeu des cartes ,
S. un huit
T.
LEUX EÛSE , adj. HUILIER , s. m . [ Ui- de pique , de cœur , etc. =
>
e er
Huitaine ,
le, lé, leû , leú -ke , lié : 2° e muet au 1:
е
huit jours. » Nous avons été une huitaine de
é fer. au 2d et au dern . lon . au 3e et au 4.1 jours à...
à Au Palais , assigné à huitaine >
Huile , en général , est une liqueur grâsse et dans huit jour s. = Huitième , adj . de nom
bre ordinal . » Le huitièine jour ; chapitre
onctuelise , qui se tire de plusicurs choses , huit
>
soitpar la simple expression , soit par le moyen ième , etc. S. m. » Il est le huitième. »
du feu. » Huile d'Olive , de noix , d'amendes Il a un huitième dans cette afaire .» Le hui
>
Bruyère le met au nombre des mots qu'il neman , manité 2° è moy:3*.e muet au 2d
regrette. L'usage ,dit-il , a préféré porie à et 3 °. ) Humain , 1 °. qui concerne l'homme.
huis ; navire à nef , armée à ost ; Monastère » Le corps , l'esprit humain ; la natûre , la
à monstier; tous motsqui pouvaient durer raison la vie , la faiblesse humaine. =
ensemble d'une égale beauté , et rendre une Les choses humaines , toutes les chồses aux,
langue plus abondante. quelles l'homme est sujet. = Les moyens hu.
HUISSERIE s. fém . ( Ui-cerie : 2 et mains; dont les hommespeuventse servir. 2°
dern. e muet; } lòn . ] Assemblagede pièces En parlant des persones , doux , secourable
de bois qui forment l'ouverture d'une porte. pitoyable. » Prince , vainqueur humain . =
HUISSIER , s. masc. [ Ui- cie' : 2. & fer.] 3º. On dit , en vers , les humains , pour les
>
mordicante , maligne , etc. Fondre , dessé- ' MIDITÉ , ' s. fém. [ Umide , derran , dité :
с
cher , purger les humeurs. » Le mal n'est ; " e muet aux deux premiers, dern . é fer.
o
pas dans le sang , mais dans les humeurs . au 3 : ] Humide , 1 ° : qui est d'une substance
= 2°. Dans lemoral, certaine disposition aqueúse, qui tient de la natûre de l'eau . En
de tempérament, de caractère , ou naturelle, ce sens , il ne se dit qu'en Poésie. L'humide
bone hu- elément, l'eau:
en bone ou demauvaise
ou accidentelle. Êtrehumeur. les humides plaines, l'humide
>
humeur lui prend souvent. » Elle est d'une imbu de quelque vapeur aquelîse. » Terre ) .
humeur toujours égale. » Il a changé d hyo air , lieu , chambre , linge humide. Le
meur , etc. tems est humide : l'air est chargé de vapeurs
J'ai cru pourtant lui voir un petit air d'humeur: aqueûses.
Les filles qu'on marie ozu assez l'air boudeur. De l'humide sein des nues ,
Barthe . Le pain que tu fis pleuvoir ,
A nos tribus éperdues ,
Rem . 11 °. On ne doit pas dire indiféremment Rendit la vie et l'espoir.
être d'humeur, être en humeur : le " mar · Le Franc .
que en quelque sorte , l'inclination , la cons- Avoir le cerveau humide, chargé de sé .
titution naturelle : le 2d ne marque qu'une rosités ; le temperament humide , abondant en
disposition présente et passagère. Bous. Être pituite. 3.° S. mn. » L'humide est oposé au
sec .
d'humeur régit la prép. à ; éire en humeur,
la prép. de. » Il est d'humeur à tout soufrir: HUMIDEMENT , ne se dit que d'un lieu
il est en humeur de rire . — Fréron me la humide. » Etre logé humidement.
prép. de après le 1er » Ces sortes de plaisan-
reries ne sont bones qu’entre amis : rårement
HUMIDITÉ , qualité de ce qui est humide.
>
du P. Bouhours , adoptée par l'Acad. n'est TÉ , s. fém . Umili -an , ante , li-a- cion
pas générale. Pour être en humeur , li- é , li- té , 4 Ion, aux deux premiers , é fer.
>
il est toujours suivi de la prép . de. » Je aux deux derniers. ) Humilier , c'est rabaisser ,
ne sais si je serai en humeur d'écrire à M. doner de la confusion. Humiliant , qui hu
d'Aix , sur son Abaye : elle n'est pas meil- milie. Humiliation , action par laquelle on
leûre que mon compliment. Sév. s humilie , ou érar de celui qui est humilié.
2°. Il ne faut pas confondre avoir des hz- Humilité , vertu chréciène , sentiment inté
meurs et avoir de l'humeur : le jer a trait rieur de notre faiblesse, » Dieu humilie les
au physique ; le 20 au moral. » Si Pauline superbes. » On l'a humilié : il a été humilié.
a des' huineurs , je crains qu'elle n'ait pas » Il s'oposoit ouvertement aux vues du Vi
pour vous une amitié solide. Sev . Il falait zir , et l'humilioie dans toutes les occasions.
dire a de l humºur , ou mentre souvent de MARIN , Hist. de Saladin . Cela est bien he
L'humeur. L'Acad. dit , à la vérité , ce miliant . » Ne l'acablez pas , il est dans une
sont deux humeurs diférentes ; mais c'est un assez gran de hanliariir : il seno vivennene
aûtre sens. Là, il signifie caractère. Elle dit sa faủię, » Il a essuyé une grande humilia
Frf 2
412 H U R HYD
rion : il la méritoit. » L'humilité'est le fon- une hûre de thon . Fig . famil. » Il a
-
dement de coutes les vertus chréciènes. Acte une vilaine hüre , des cheveux mal faits et
d'humilité. „ Souvent l'humilisé est le recours hérissés.
de l'amour propre : elle sert de voile à la HURLEMENT , s . masc. HURLER , V.
lâcheté , et de prétexte à la nonchalance. neut. {Aspirez l'h : hurleman , lé: 2 emuer
:
devant : » S'humilier devant Dieu et devane chien. Figurément , il se dit des cris que les
les hommes. =: 2° . Humiliation , au plur. hommes font dans une violente douleur ou
se dit des évènemens quihumilient. Recevoir afliction . Hurler , c'est pousser des hurle
les a Alictions et les humiliations de la main mens. » Ce chien a hurle coure la nuit.
de Dieu . ; °. Humilité est un mot pû- » Il ne crie pas : il hurle .
rement 'chrétien , dit Vaugelas : il ne faut Vous avez sur la scène ,
pas s'en servir pour exprimer la modestie , En vers boufis fait hurler Melpoinene.
qui n'est qu'une vertu humaine. = Les Rouss.
aútresmots se disent dans le profane, comme On dit proverbialement, qu'il faut hurler
dans le sacré. avec les loups , faire comme les autres ,
HUMORAL , ALE adj . HUMORISTE , s'acomoder à leurs inclinations. On a souvent
adj . [ Umoral , rale , riste. ) Ler" se dit abusé de cette maxime.
dans le physique de ce qui vient des hu- HUSSARD . Voy . HOUSSARD .
meurs , etne se dit qu'en Médecine : fièvre HUTTE , ou HUTE , S. fém . HUTER ,
humorale : le 2d se dit dans le moral , et v. act. ( L'h s’aspire : 2° e muet au 1 " , e
il est du style familier. Qui a de l'humeur ; fer. au 2d . ] Hurte est une petite loge ou
avec lequel'il est dificile de vivre . S. m . cabane , faite à la hâte avec de la terre ,
Il se dit des Médecins Galénistes . du bois, de la pâille , etc. Huter , faire une
HUNE , s. fém . HUNIER , s . masc. [ l'h hute . Il ne se dit guère qu'avec le pron. pers.
-
s'aspire :la hune , le hunier : 2° e muet au Se huler . » Les soldars se hurèrent comme
1
mât qui porte la hune. font ce mot masculinº: il est fem . Jacin
| HUPPĖ , ou HUPE , s. fém . Hupé , ke , er
THE . = Pour les noms d'homme, on dit
adj. [ Aspirez l'h : 2.e muet au '', é fer. Hyacinte. En quelques Provinces on dit Ja
>
au 2d. )]' Hupe , espèce d'oiseau , qui a une cinte. Il s'apelle Jacinte ; St. Jacinte. Je
petite coufe de plumes sur la tête, Il se dit voadrais toujours dire Hiacinte.
aussi de la coufe de plumes que porte cet HYACINTHE s pierre précieûse. Hya
oiseau , et quelques autres. » La hupe d'une cinthe d'Orient, d'Allemagne. Confec
alouette. Hupé se dit au propre , des sion d'hyacinthe , électuaire où il entre des
oiseaux qui ont la hupe ; au figuré ( style pierres d'hyacintheet divers ingrédiens.
famil . ) des persones considérables. L'Acad. HYDRAULIQUE , adj . fém . [ Idrolike. )
dit qu'on ne le dit presque jamais qu'avec Il ne se dit que de la science , de l'art qui
plus. » Il y avoit plusieurs Gentilshommes , enseigne à conduire ou à élever les eaux ; et
et des plus hupe's; plusieurs femmes des plus des machines qu'elle emploie. Architectûre
hupées. Molière a pourtant dit : Bien hydraulique. Machine hydraulique.
hupe , qui pourra m'atraper. On peut , sans HYDRE , s. fém . [ " lare ; 1'se lon . 2 e
dificulté , le dire d'après lui. = Le Prov .. muer. ] Au propre , suivant quelques natu.
dit : les plus hupes y sont pris ; ceux qui se ralistes , serpent qui vit dans les rivièresleset
croient les plus habiles y sont atrapés. les étangs. - Serpent fabuleux , que
HŮR , s. f. ] L'h ese aspitée : la hâre ; Poètes représentent avec sept têtes , à qui
re
E >
e
PHIE , s. 6. HYDROGRAPHIQUE , adj. [ Idro- était écrit , imene. ] Ce mot est fém. quand
grafe, fi e , fike : dern . e muer. ] L'hydro- on parle des Cantiques de l'Eglise dans lOrice
graphie est la description des mers , et aussi Divin ; et masc . quand on parle de ceux des
l'art de naviguer. Il se dit le plus souvent Anciens en l'honeur de leurs Dieux . » Saz
dans le second sens. Hydrographe, qui est teuil a fait de très-belles hymnes. » Les hym
versé dans l'hydrographie. Hyurographique, nes sacrées d'Orphée. L'Abé Des Fon
qui apartient à l'hydrographie , dans le " taines le fait masc . en parlant de celles de
sens. ·is Cartes d'hy írographie, » Professeur, l'Église. » Dans quelques-uns de ces hymnos
Maître d'hy.irographie. » Savant Hydrogra- ( de Coffin ), on remarque le feu et le goût
phe. » Description , carte hydrographique. de l'Ode . L'Acad. se contente de dire qu'il
HYDROMEL s. m. ( Idromèl : dern. è s'enıploie ordinairement au fém . en parlant
moy. ] Breuvage fait d'eau et du miel . des Hymnesqu’on chante dans l'Église.
HYDROPHOBE , s . m . HYDROPHOBIE , HYPERBOL.E , s. f. HYPEPROLIQUE , adj.
s. f.[ Idrofobe , bi e. ] Termes de Médecine.
> HYPERBOLIQUEMENT, adv . [ Ipêrbole , like &
L'Hydrophobie est la crainte de l'eau . Hydro- likeman
lik dernn . du
eman : der e
er et du 2d , et gé du z3
du res
phabe, qui craint l'eau et tous les liquides. e muet : la 2° ê ouvert. ] Hyperbole , figure
C'est un syłnplôme de la rage, et c'en est de Rhétorique. Exagération excessive. Hy
aussi le synon. Ainsi , l'on dit', hydrophobie , perbolique , qui exagère beaucoup. Hyperbo
>
est une enAûre causée par les eaux , qui s'é- dic hyperboliquemeni.
panchent : hydropique , qui est malade d'hy- Sans la métaphore à deux faces ,
dropisie . » Erre menacé d'hydropisie ; Tom- Sans L'hyperbole et ses échasses ,
ber dans l'hydropisie. » Il devient hydropia Ses vers ramperaient languissans .
que. » C'est un hydropique. Ląmotte .
HYGROMÈTRE , S. m. ( Igromètre : 3 ° è
e
HYPERBORÉE , adj. [ Ipêrboré- e; 2° ê
e
J'ai vu beaucoup d'hymens : ancun d'eux ne me fit hypochondre avec une h après le c. ] Hy
tente . pocondre , terme d'Anatomie , 'se dic des par
ties latérales de la région supérieure du bâs
La Font .
» Les chansons des Bergers et des Laboureurs, ventre . » L'hypocon Ire droit , où est le foie.
qui célèbrvient leurs hyméndes . Télém . L'hypocondre gauche , où est la rate.
Pour le malade , die La Touche , on dit hy
quelques veux , c'est pour votre hy. po.ordre
Si je faismenée. La Chaussée. ou hypocondriaque , mais pour la
414 - HYP I J
maladie , on ne dit que le dernier ; maladie . tion dont on tire une conséquence . Faire une
hypocondriaque , qui vient du vice des hypo- hypothèse : argumenter sur une hypothèse.
condres. Au fig. on dit l'un ou l'aútre. = 2°. Systême d'où , sur des principesqu'on
.
» Son hypocondre demari .. La Font.. » La so- supôse , on déduit l'explication des phéno
litude rend quelquefois les hommes hypocon- menes , des éfets dont on ignore la cause. Hy.
driaques , bisârres , d'humeur inégale , atra- pothèse de Descartes , de Newton. - Hypo
bilaires. thetique , qui est fondé sur une hypothèse.
HYPOCRISIE , s . f.. HYPOCRITE , adj ..et
e
Proposition hypothetique. Hypothé
- krite ; 4 lon. au res ; dern. riquement , par suposition..
subst.[Ipokrizi-e, » Cela n'est vrai
e muet. ] L'hypocrisie est la fausse aparence qu'hypothetiquement.
de la pićié , de la vertu , de la probité , etc. HYPOTYPOSE , s. f. [ Ipocipóze : 4€ lon .
Hypocrite, qui afecte de faux dehors de vertu. dern . e muer. ] Figîre. de Rhétorique. Des
» Sa conduite n'est qu'hypocrisie. » Il est hy- cription vive et animée..
pocrite au dernier point.» C'est un hypocrite. HYSOPE , s. f. [ lzope : quelques-uns écri
» Air hypocri!e, zele , contenance hypocrite. vent hyssope , contre l'usage et la prononcia
>
Hypocrite, Cafurd , Cago! ,, Bigoil synon..) tion. ) Sorte de plante aromatique. Voyez
Faux dévor. L'Hypocrite jolie la devotion : le CÈDRE.
Cafard afecte une dévotion séduisante : le HYSTÉRIQUE , adj . [ Isterike : °2° é fer.
Cagot charge le rôle de la dévotion : le Bigt dern. e muer. ] Qui a raport à la matrice. »
se voue aux petites pratiques de dévotion , Vapeur , afection , passion hystérique. >
créancièr hypothécaire . Hypothécaire- Allemands ont ce même son dans irren ; les
ment, hypothécai
obligé rement. = L'adv . est est
par une actionhypothécaire,”Il un les Espagnols dans ir. les
Anglaisdansiniquity; — Le dans
Italiens finire;
son de l'I
l'!
terme de Pratique : Les aútres sont aussi du consone , devant toutes les voyèles , est le
discours commun . même que celui du g devant ee er i. L'on pro
HYPOTHÈQUER , v. act. [ Ipotheke : '3' nonce Jesus " comme Gesus. Les Étrangers
et 4
° é fer. Devane l’e muet , le r're se change doivent faire atention à la prononciation de
en è moy. Il hypothèque , hypothèquera, etc.) cette lettre , qui est bien diférente de celle
Doner pour hypothèque. » hypothéquer tous que lui donent les autres Nations de l'Europe.
ses biens , une terre , une maison , pour sû- Car les Italiens et les Anglais la prononcent
reté de la derre. plus fortement, et comme si elle étaitprécé
HYPOTHÈSE , s. f. HYPOTHÉTIQUB *) dée d'un d ; les Espagnols lui donent le son du
adj. HYPOTHÉTIQUEMENT , adv. [ Ipotèze , k ; les Allemands ne la distinguent pas del'i
>
er
· tétike , keman ; 3 " è moy. er long au 1 ' ,; é voyèle , et prononcent jeunecomme ieune.
.
er
fer. aux 2 aûires ; dern .' du r " , et du 2d
e o
< L'I consone aproche beaucoup ,pour la
er du 3 ° , e muet. ] hypothèse , I1 ° . Suposi- prononciation , du ch français , de sorte que
ICE I DE 415
ci ,uoi IDÉAL ALE , adj. IDÉE , s . f. [ 2ė
prononcé
.
l'I est un
forteme nt. chC'est
radou
pourq et le plusie
ch unurs
) prono n- fer. ] Idéal, chimérique. » Pouvoir ideal :
cent ajeve ,jeval , au lieu de achevé ,cheval; richesses idéales. === Il n'a point de plur.
et des Musiciens ,> Chesus , Cherusalem , pour masc . On ne dit point , trésors idéaux , mais
Jesus , Jérusalem. = Pour la prononcia- trésors en idée. = Idée est r °. la notion que
tion de l'i devant l'm et l’n : Voyez 1m , IMm l'esprit se forme de quelque chốse » Idée claire,
>
et In.
distincie, ou confi.se , obscûre .» Se faire , ou
IA : ces deux voyelles ne font une diphton- concevoir une idée de. » Un bonheur ( celui du
une seule syllabe que dans diable , dian- Ciel ) qui surpasse toutes nos idées. Le P. da
gue,, diamant , fiacre et leurs dérivés. L. T.
ire 1° Idée , pensée , imagination ,
Rivet. Sr.
River.
Ajoutez y viande , qu’on prononçait autre ( synon . ) L'idée représente l'objet ; la penséera
fois vi - ande .
le considère ; l'imagination le forme. La 1"
YAMBE , s. m . [ l-anbe : 2° lon. 3 ° e muet.) peint , la 2 examine , la 3 séduit.
Pied des vers grecs et latins , composé d'une On est sûr de plaire dans la conversation
brève et d'une longue. On done aussi ce quand on a des idées justes , des pensées fines
Tad nom à un vers composé . d'iambes , sur-tout et des imaginations brillantes. On ne
e t
s'entend pas dans la plupar des contes tation s,
au 2d , au 4 et au 6° pied. Horat . faûre de simplifier les idées : on reproche
procul negotiis.
ICELUI ,, qui
Beatus ille
ICEL LE , pronom démonstratif aux Anglais de trop creuser les pensées : on
et relatif. Il est malheureûsement rélégué au acûse les femmes de prendre souvent des ima
Palais. Il serait utile , et même nécessaire ginations pour des realités . Gir. Synon .
pour
éviter des amphibologies , où l'on tombe 2°. Dans l'idée et dans la tête , expressions
sans son secours .
adverbiales , ont quelque chôže de comun
ICI , adv . de lieu. En ce lie..ci. » Venez pour le sens : en voici la diférence. On a dans
ici. » Il est ici. Hors d'ici. = Ici désigne l'idée ce qu'on pense : on le croit ; on a dans
»
-
le lieu où est la persone qui parle ; Là dé- la téte ce qu'on veut : on y travaille . Nos
signe un lieu diférent : » Venez ici, allez là. imaginations sont dans l'idée , et nos desseins
L'un est plus près , l'aûtre est plus éloigné. dans la téte.. — Les Courtisans se mettent
Le 1" marque ec désigne l'endroit : l’alltre est aisément dans l'idée que le Prince doit faire
er
plus vague : il a besoin , pour être entendu leur fortune : mais il en est peu , qui se
d'être acompagné de quelque signe de l'æil mettent dans la tête de la mériter par des
ou de la main . Gir. Synon. Voyez là . = services marqués au coin de la vertu. Idem .
l se met toujours après le verbe , même Ibid. = 3 °. Dans l'idée de , avec l'infi
I' >
dans les temps composés. » Je suis ici arrivé, nitif , doit se raporter au sujet de la phrase ,
>
dit Voitare. Il faut dire , je suis arrive ici. au nominatif du verbe. » Pour les places de
Il suit la même construction , lorsqu'il est
>
l'Afrique , elles avoient été démantelées par
associé avec de , par , jusque. » Il a passé Genseric, dans l'idée de s'assurer des ha
par ici ; il est parti d'ici ; il est venu jus- bicans. Montesq. Il me semble qu'il falait
qu'ici ; et non pas : il a par ici passé , il est dire : Genserić les avait fait démanteler
dans l'idée de 5 etc. 4°. Idée tout seul
Rem.parti
d'ici , etc. uns disent ici , pour ci :
» Quelques- régit aussi de et l'infinitit. » Le Peintre lui
cet homme ici , cette chambre ici ; etc. au fic naitre l'idée d'avoir mon portrait et le
Jieu de , cet homme-ci , cette chainbre-ci. sien. = sº: On dit', avoir grande idee
Mallebranche dit , ces trois ici , pour , ces de , au sing . Mme. de Sévig. emploie le plur.
trois - ci. Cela
est populaire et gascon. contre l'usage. » C'est l'homme du monde
Dès ici, pour d'ici , n'est pas dans l'ana- dont j'ai les plusgrandes idées , et que jese
>
logie de la Langue , parce que dès est une rais le plus aise de voir . Gº. Se faire
prép. non de lieu , mais de tems. " Je sen “ des idées , est une expression de bon goûr.
tirai dès ici des effets de vos souhaits , dit J'employai toute la nuit à m'encourager
on dit , d'ici. = Les choses à ne plus penser à elle ; sans doute elle se fit
Voiture : on dit , d'ici. des idées plus gaies. Créb. Se former des
d'ici-bas , de ce monde , de la terre. Fonte-
nelle a dit , dans le même sens , les choses idées sur, » Dans l'homme tout tient aux
d'ici haut , parce qu'il adressait son Epitre à idées qu'il se formesur la Religion : le chan
Lucien , qu'il suposait aux enfers poétiques, gement , qui s'introduit dans sa façon de
416 I DI I DO
penser à cet égard , change en lui l'esprit > * L'Abé Girard , tout habile Gramairien
le caractère et lesmeurs. Le Comte de Val- qu'il était , a donc mis un mot pour l'aî
mont. » Ce doute si cruel , dont je ne puis tre , quand il a dit : » Lorsque cerre sorte
>
Il est riche en idée. latin , sont des idiomes diférens ; les façons
IDENTIFIER , v . act. IDENTIQUE , adj. de parler , les cours propres de ces idióines
.
é fer. au !ér et dern . 4° e muet au 2° 2 et 3º. ] nous exprimons des idiorismes , et non des
Ces mots sont consacrés dans le langage de idi ômes.
l'École , et n'en sont point encore sortis. On IDIOT , OTE , adj. et subst. [ Idi-o , ote. ]
ne les emploie point dans le bon style . Le Stupide , imbécille . ' » C'est l'homme le plus
>
verbe est pourtant énergique , et placé à pro- idiot. » Elle n'est pas si idiote. » C'est un
pos , il n'a point du tout l'air barbare. 1. A idiot , unepauvre idiote.
force de vivre avec des étrangers , dit M. * IDOINE , adj . [ Idoa-ne ; 2 ° lon.Ze
Guys , on prend insensiblement leurs ma- muet. ] Vieux mot. Latinisme : idoneus. Pro
nières , et l'on parvient à s'identifier avec
eux. Voy . Litt, de la Grèce . * Mme. de Sév .
pre à , capable de. Il ne se dit plus qu'au
Palais.
se sert du subse , , et le cite d'après M. de IDOLÂTRE , adj. et subst. IDOLÂTRER,
>
e CI
Nevers. » Dieu sait si notre Ambassadeur sou- v . n. et act. ( 3€ lon. dern , e muet au zer
tiendra bien l'identité du plus grand Roi du é fer. au 2d . ] Idolâtre , qui adôre les idoles,
monde , comme dit M. de Nevers. Qu'est- ce les créatûres. » Peuple idoláire , Nation ido
que soutenir l'identité de quelqu'un ? M. de lâtre. = S. m. Les idolâtres. Fig.
Nevers voulait dire , sans doute , que l'Am- Il est idolâtre de cette femme. » Elle est idor 1
bassadeur , par sa hauteur et sa fermeté sou- lâtre de ses enfans. Idoláirer , adore
tiendrait la gloire et la prééminence du Roi : les idoles. » Les Hébreux idolâtrèrent dans le
ne ce sens plutôt qu'on ne l'en .. désert.
mais on deviL'Acad. Fig. v . act. Aimer avec trop de
tend . met ces mots sans re- passion. » Il ldolâtre cette femme : elle ido
marque . laire ses enfans.
Identité est ce qui fait que deux ou plu-
IDENTITÉ Rem. Idolare, ne régit l’ablatif qu'au fig.
sieurs choses ne font qu'une. = Identifier , Insensible aux plaisirs , dont j'étois idolárre.
comprendre deux ou plusieurs chồses sous la Gresser.
même idée, ou de ces chôses n'en faire qu’une. On ne dirait point au propre , ces Peuples
Identique , qui ne fait qu'un avec un étaient idolaires du feu , ni avec le verbe
aître , ou qui est compris sous une même actif , ils idolâtraient le feu. Avec ces régi
idée. » Propositions Identiques. » Deux et mes , il faut se servir d'adorateur , adorer.
>
temples . --
Ce mot est aujourd'hui cons- bien qu'au subjonctif : nous priions , vous >
tamment fém . et depuis long-tems : idole priiez , etc. Il est peu de persones qui aient
sacree ; les idoles furent brisées. = Idole , certe atention , et l'Acad ." elle- mênje ne l'a
figûre , statue , représentant une taûsse di- pas. Nous la croyons pourtant juste et né
vinité, et exposée à l'adoration . » Adorer une cessaire. Cette remarque doit être étendue
idole, les idoles. » Temples , Prêtres des aux verbes terminés en yer , essayer , ema >
-2°.
Idoles.. = Fig. avec la prép. de , objet d'une ployer , etc. = Dans ces verbes ter
passion extrême. » Il est l'idole de sa mère. minés en ier , l’e du futur simple et du con
* L'avare fait son idole de l'argent. » Bien ditionel ne se prononce pas. Je prierai , je
revenu de ce phantôme d'honeur , dont il crierai , je justifierais, je sacrifierais , etc.
avoir fait son idole , Abailard jouissoit à Prononcez pri-ré , cri-ré , justiffrè , sacri
> >
Clugny de son obscurité. Le Pere Fontenai. fire , etc. REM. Corneille a été le premier à faire
Śans régime : belle persone , qui n'est
pointanimée.»
idole ; ou personeC'estune
stupide. »idole , une vraie meurtrierdetroi
C'est une idole. syllabes.
par l'Acad, dans sses Il en futrepris
Sentimens sur le Cid :
» Il se tient là comme une idole ; sans mais cette manière a prévalu ; et ier , dans
rien faire. Dans le cer sens , et avec le régi- les noms terminés de la sorre est constain
me , il est de tous les styles : dans le 2d, il
ment de deux syllabes en vers , sangli- er ,
n'est que du style fam , boucli-er , peupli-er , etc. En prðse , il est
IDYLLE , s. f. [ Idile; ) petit Poème qui monosyll. san- glie , etc. : lumière ;carrière ,
>
IE : nos anciensne fesaient poine dificulté e muer. ] Ignorant, qui n'a point étudié. »
de retrancher l'e dans les mors de cette ter- Il est fort ignáre. Ec , dans le style plaisant ,
minaison , et de dire : je re pri' , je te sup- ignêre et non lettré. == : Ce mot dépare la
pli', pour : je to prie , je te supplie , et par phrase suivante. » La Natüre est un livre
ter harmonieux , qui ofre à tout le monde le
conséquent, d'employer , en vers , cette ter-
minaison devant une consone . spectacle ravissant de ses merveilles. ... Les
Passant , je te suppli d'arrêter pour entendre . gens ignáres et non leurés n'en sont pas ordis
Ronsard. nairement afectés. Du Plaisir. Quelle discor
Quitre-moi, je te pri', dance de cette expression d'un bâs comique ,
Malherbe.
Mais il y a déja long -tems que cette licence avec l'expression pompeûse du livre harmo
est bannie de notre Poésie. Men ge. - Dans nieux de la nature ! Pourquoi ne pas dire
simplement ,, et par
cette terminaison , la pénult.est toujours lon- tout simplement par-là même plus no
gue : il prie , il crie', etc. Mais cile devient blement , que les ignorans n'en sont point
brève
etc.
, quand l'e devient fermé ; prier, crier , afeccés. = Ignare ne se dit que des per
sones . » Leur controverse , dit M. P'Abé Gau
IEL , Jen , sont dout. Fiel , rien , mien , chat, git à débiter , lorsque persone ne peut ,
>
etc. Les noms terminés en latin en ou n’ôse répondre , des blasphêmes ignares et
ianus , se terminent en français en ien :all- brutaux. La penséc a plus de vérité , que l'ex
trefois on les terminait en 'ian. On disait pression n'a de correction et d'élégance.
Dioclérian , Tertullian , Cyprion ; et Boileau IGNÉE , IGNICOLE , adj. ( Le g n'est pas
a encore dit Aurélian pour Aurélien. mouillé : pron . comme s'il était écrit 33 i-gue
IER , est douteux , quand l'é est ouvert , née , i- gue-nicole , l’e sur-ajouté fort muet )
er
fier , alrier. Dans les verbes dę cenie Lei" signifie , qui est de feu , substance izo
=
terminaison , où l'é est fer. , il faut observer , née , d'une nature ignée. C'est un terme di
Tome II.
G 8%
1 GN IGN
418
dactique. Le 2d veut dire , adorateur du feu . La diférence entre ces phrases , c'est que dans
le jer ex . de Bossuet et dans celui de Boileau ,
» Les
IGNOpeuple
BLEs ignico
, adj.lesIGNO
. BLEMENT , adv . ignorances est pris pour des fautes, des actes
[ Mouillez le g : 3e muet ; dans le 2d , ena d'ignorance; et dans les aútres pour l'igno
le son d'an : blemin . ] Ignoble , qui est bâs Tance même, principe de ces faûces . Ainsi
qui n'est pas noble. Il ne se dit que des chô- l'ou dit : un livre plein d'ignorances grossiè
ses : » Air, physionomie ignoble, » Maniè res , c. à d. plein de faûtes , quimarquent une
res sentimeks 'ignobles.. » Dans les grandes ignorance grossière.
villes , dit J. J. Rousseau avec son exagéra- 2°. Ignorance, régit quelquefois la prép.de.
tion ordinaire , la pudeur est ignoble et basse. Ignorance du Droit ; ignorance du fait. » I!
== On fait un grand usage de ce mot dans vit dans une grande ignorance de tout ce qui
le jargon moderne. » Quelle extravagance ! sę
se passe .. = Prétendre cause d'ignorance,
quel mauvais, goût ! Cela est ignoble à un c'est s'excuser sur une ignorance qu'on afecte
excès. Th. d'Édur. Voyez CRAPULEUX. = et qui n'est pas réelle.
Ignɔblement , d'une manière ignoble . » Il est 9) 3 °. Ignorant, régit aussi la prép. de , mais
>
le g : 4€ du 1 " ' ,. ct s des aûtres lon . nice done ce régime en l'employant comme parti
ni-eû , ett-ze , zeman. ] Ignominie , grand cipe actif , ce qui est un vrai solécisme. '» Le
>
déshoneur. Ignominiers , qui caûse de l'igno- monde ignorant de vos sentimens intérieurs ...
>
minie. , Ignominieúsem.ni , avec ignominie . sur quel fondement voulez -vous qu'il vous
» Etre couvert d'ignominie. Soufrirde gran- croie changé.. Il falait dire, ignorant vos sen
des ignominies . Suplice ignominieux , timens , etc. = L'Acad . dit bien ; il est
mort ignominieûse.— » On l'a traité igno- ignorant du fait : j'en suis aussi ignorant que:
minieusement. l'enfant qui vient de naître , phrâse provere
IGNORAMMENT , adv. IGNORANCE , biale; mais elle dit , ignoranı en Géogra
s. f. IGNORANT,ANTE و, adj . et subst. [mouil- phie ; ignorant là -dessus , sur ces macières
>
lez le g : 3 € br. au r er" , lon. aux aûtres : igno- la. =* Être ignorant que pourignorer que
e
>
Ex.
,
raman, rance , rar , rande] Ignorance , dé- est un barbarisme d'expression. Voy..un
faut de savoir , de conaissance. Ignoramment , de Malherbe au mot Demeurant . On
avec ignorance, Ignorant , qui n'a point de 4 °. Ignorant , ne se dit que des persones. On
savoir .» Grande , profonde , grossière igno- lit dans l'Hist. du Droit Écl. Fr.» Le pre
Tance. » Siècie d'ignorance : croupir dans mier des Apôtres fut aussi leur chef , non leur
l'ignorance. » Il parle de ces matières Prince , suivant l'ignorante interprétarion de
fort ignoraminent. - Il est si ignorant , ces paroles latines , Princeps Apostolorum .
qu'il ne sait pas lire. — Subst. C'est un On die , une interprétation savante ; on ne
>
franc ignorant; une paûvre ignorante. » Il dit point, une interprétation ignorante. L'adj.
fait l'ignorant : vous faites l'ignorante , mais Sayant modifie les chôses comme les persones •
bien . l'adj . Ignorant ne modifie que les persones.
vous
Rem. 1° .savez
ne le Ignora ncetrop,
que , n'a pas ordinairement Bossuet a dit aussi :: » Leurs ignorantess
de pluriel . Bossuet lui en done un dans une et iniques décisions . Et Boileau , choqué de
etc. Er
ecasion , où ce pluriel ne fait point mal.» l'ignorante audace avec laquelle
On y trouve autant d'ignorances que de mots. Rousseau .
Er Boileau : » Dieu a permis qu'il soit tombé Un ignorant sufrage
dans des ignorances si grossières qu'elles bui Ne l'est pas moins qu'un ignorant ouvrage:
ont atiré la risée des gens de lettres. - Hors Ces exemples ne sufisent pas pour infirmer
de là , on dit de plusieurs, leur ignorance et une remarque fondée sur l'usage le plus cons
non pasleurs ignorances. » Dieu abandone la fant parmi les bons Écrivains .
sagesse humaine à ses ignorances. Le pluriel IGNORANT , ÂNE. ( Synon. ) Voy. ÂNE.
n'est pas si régulier en cet endroit , ni dans
> IGNORÉ , ÉE , adj. [Mouillez le 8 : 3
la phrase suivante de Madame de Sévigné. » fer. long au 2d : 4 e muer. j Il se dir ou cout
e
Voilà une excûse toute prête pour nosigrom seul, et ilmarchetoujoursaprès le substantif.
rancès . Je voudrais là notre ignorance. Dans des pays jusqu'alors ignorés.
IGN IGN 419
On avec la prép. de. » Les Amours d'Astarbé réellement négatif : ignorer , c'est ne pas
n'étoient ignorees que de Pigmalion . savoir. Et ne pas ignorer sous une aparence
IGNORER , v. act. ( Ignore': mouillez le g : de négation a le sens afirmarif : ne pas igno
dern. é' fer. l'oest bref devant la syll. masc. rer , c'est savoir. On dira donc. J'ignore ou
J'ignorais, il ignorait, etc. Il ese long de- je ne sais pas que vous dussiez venir , et je
vant le muer : il ignôre , ignôrera , etc. ) n'ignore pas , ou je sais que vous deviez
>
Ne pas savoir, » Ignorer les premiers princi- venir.
pes des choses. = Il est neutre dans cette IL , ILE , terminaison du masculin de cer
phrase du discours familier. » Il n'ignore de tains adjectifs : Subril , paéril, civil , vil , etc.
>
rien ... Ils ignorent les hommes : ils s'ignorent déclinaison est , il , elle ; de lui , d'elle ; à
> >
vis-à- vis , en retranchantde lui . Dites-en de Elle n'a d'utilité , en cet endroit , qu : pour
>
même des prépositions , à côté , à l'oposite , fournir deux syllabes de plus au Poète. »
à couvert, à l'abri , au deçà , auprès , au Alexandre, pour faire plus d'honear àIliade
delà , au- dessus , loin , proche , au travers , d'Hnière , il la mit dans cette riche cassette.
>
contre , etc. La prép . sans ne devient jamais Rapin. » Ce grand Prince ( Salomon ) entre
adverbe. On ne dira pas , il me faut ma prenant de faire le portrait d'une femme
canne , je ne puis être sans , ni , je ne puis forte ... il étudie tous ses traits , etc. Masca
erre sans elle ; ( le 1er est un provençalisme ) ron. Ce pronom est dans toutes ces phrases
un aûtre tour , et l'on dira : je ne contre l'usage , et coutre le génie de la Lan
on prendra un
puis m'en passer. 6º. Ces pronoms per- gue. Au reste , cela se duit entendre ,
sonels de la 3 persone s’acordent en genre quand le substantif précède ; car , quand il
et en nombre avec leurs substancifs ; et ils suit, le tour est élégant , et depuis quelque
se mexent au câs que demande le mot , done tems surtout, il a pris grande faveur. Il sert
ils sont suivis. » Cette femme , est une sote : à rompre l'uniformité de la construction , et
on se moque d'elle. Elle est au singulier et au à faire que le verbe puisse précéder le sujet ,
féminin comme femme et à l'ablatif que ( le nominatif ) c'est le tour favori de Nez
régit se moquer . = 7° . Il et ils se mettent ville. » Ils sont rares , parmi ceux-mêmes ,
immédiatement devant le verbe ; et ils souf. qui font profession de piété , les hommes
frent tout au plus après eux les autres pro- assez éclairés pour conoître toute l'étendue
noms personels. » Il in'a doné , ils nous ont de la Sainteté Evangelique.» Il viendra le
fait, etc. - Dans les interrogations, ils se jour où seront jugées les justices des hommes.
mettent après le verbe , et dans les tems com- » Ils sont rares les hommes , qui se piquent
posés devant le participe. » Que demande- t'il de ne rougir de rien. Ce tour est encore
Que veut-il ? Qu'ont-ils fait? --- Remarquez plus régulier dansles interrogations.
C
frère il m'adit : mı sæur Sophie elle m'a ses deinandes , souvent on ne veut rien lui
écrit , etc. Cependant , quand il , elle , sont acorder.
> Il ya des exemples contraires à
éloignés des noms qu'ils représentent plu- certe règle , que je crois fondée en raison. Il
sieurs Auteurs , et des plus hapès, n'ont pas y a des Auteurs , qui mettent toujours le nom
>
fait dificulté de les employer avec ces mêmes au nominatif , quoique le pronom corres
noms ; ce qui est un double emploi peu né- pondant soit à un autre câs. » Une ame noble
cessaire et peu régulier. » Licinius étant venu er élevée , la grace lui montre... le honteux
à Antioche, et se doutant de l'impostûre , il esclavage des indignes atachemens. Neuville.
fit mettre à la question les Prophètes de ce Le rang usurpé dont ils tombent ( les Anglais)
nouveau Jupiter. Fonten. Cet il est là inutile , la France s'y trouve replacée sans efforis et
et fait un mauvais éfer. sans inspirer d'alarmes . Linguet. J'aimerais
IGN I LL 421
mieux dire , à une ame ; , au rang , etc.
> le 2d , à son bienfaiteur, ce qui met du louche
11. 11, ils, elle ,, elles ,tenant la place dans la phrase .» Il doit être considéré
desnoms,dont on a déjà parlé , ne doivent pas comme le Père du Monasière, puisque c'est
en être séparés par de longsintervales : autre- par ces soins qu'il subsiste. Ces deux il , dont
mene ils jettent de l'obscurité et de l'embarras l'un se raporte à un Religieux , et l'autre au .
dans le discours. Qu'on en juge par ce mor- Monastère, sont au moins une négligence de
ceau de l'Hist, du Parl. de Paris . » De l'hu- style.
miliation , où le Parlement fut plongé par le VI. * Anciènement , on retranchait le pron .
Cardinal deRichelieu , il monta tout d'un il aux verbes impersonels : on disait , faut
coup au plus haut degré de puissance , etc. voir , pour ilfaut voir,; y a pour,il y a; lui
Et après dix lignes. » Il l'exerça librennent sera doné, pour , il lui sera doné , etc.,
للنشین
Demosthène. Il falait dire , suivant le sens déraisonable ; desir , prétention ill. gitime.
qu’on avait en vûe . » Tout ce qu'Hypéride = Illégitimement , injustement , sans rai
a de beau est imité du célèbre Démosthene . son. » Il prétend cela illegitimement. =
neOua »deHypéride a imi:é
beau . Wailly .
tout ce que Demosthè- Iliégitimité, qualité de ce quid'u
estneillégitime.
convena
» L'illégitimité d'un titre
IV. II , coinme les aâores pronoms relatifs , tion , etc.
ne doit pas se raporter à un nom pris indéfi- * ILLÉTRÉ , ou ILLITÉRÉ , adj . Le jer a
>
niment.Les phrases suivantes ne valent rien . été forgé par l'Ab. des Fontaines ; l'autre est
» LeLégat publia une Sentence d'interdit ... employé par plusieurs . L'usage n'a encôre
ildura septmois , etc » Octavi déclare en adopté ni l'un ni l'aûcre. Qui est sans lettres ,
plein Sénat qu'il veut lui remetten
re le gouver- sans étude .
nement de la République . Il faut dire : » Le ILLICITE , adj . ILLICITEMENT , ady.
Lég pub durune
cei atinterditlia
Sentenceavi
a , etc. » Oct
d'intedéc
rdit ... et ( pron. les 21 : 4 e muet .) Illicite , qui est
e au défendu par la loi . Illicitement , contre le
en lar
Sénat assemblé qu'ilveut luiremettre, etc. Id. droit et la justice. » Action , plaisir , amour,
tous les relatifs , doit se assemblée illicite. » Cela s'est fait illicite .
V. ll , comme
raporter au sujet de la phrase précédente : ment. - L'adv. est peu usité hors du Palais.
autrement le discours manque de clarté. Si L'adj. est de tousles styles.
cet homme secouru eût pénétré les intentions ILLIMITÉ , ÉE , adj. ( pron. les 2 1 : 4
de son bienfaiteur,e ne serait- il pas dispensé é fer. ] Qui n'a point delimites , de bornes :
de la reconaissanc : Il l'aurait sans doute » Pouvoir illimité , autorité illimitée .
laissé succomber à ses malheurs , sans une cir ILLUMINATION , s. F. ILLUMINER , v.
constance qui a fait agir son zèle aparent. acr. [ Pron . les 2 l sans les mouiller : il-lumi
Le " il se raporte à cet homme secouru ; et na -cion , né.) Illuminer , éclairer; répandre
422 'ILL CILO
la lumière- sus ... Ilumination , action d'illu- Flu'soirement , d'une manière illusoire.
miner. Ils ne sont 'girère usités aujourd'hui Celui-ci n'est d'usage qu'au Palais.
qu'en parlant des lumières disposées avec ?,2: ILLUSTRATION , s.f. ILLUSTRE , adj.
ordre et symétrie dans une ocasion de fête , ILLUSTRER ,' v. act: [ Il- lus- tra- cion ; tre
de réjouissance. » Les rues étaient illuminées. tré : dern . é muet , au ' rer ر, é fer . au 2d. )
On avait ordoné des illuminations. = L'Acad. ļllustre , éclatant, célèbre par le mérite, ou
dit que » le Soleil illumine toutes choses , et la noblesse, ou les talens , les succes , etc.
>
que». la Lune n'éclaire que par Tillumination - Illusirer , rendre illustre. '» Homine , race ,
!
du Soleil. C'ese du vieux style , če me semble ; maison illustre ; se rendre illustre . » Le Cha
tout comme l'emploi de ces mots au figuré. pitre de S. Jean de Latran est un des plus
» Illuminant l'Église par sa Doctrine , dit distingués et des plus illustres de Rome. La
>
Bossuet , » Alors par une soudaine illumina- Lande. = 'llse dit quelquefois des chồses.
tion , elle se sentit si éclairée. Id. » Les illa . » Les illustre's monumens , qui nous restent
minations divines. Id . de l'antiquité. » Les grandes charges ont illus.
Mais un esprit , solide , illuminé, tré ceste famille. » Il a illustré son pays par
Du monde entier semble être énemi né. Rouss. ses ouvrages.'» Les Saints or les Grands'Hom .
Et je ne puis de mes célestes flammes mes , qui ontillustré l'Église de France. Le
Malgré vous-même illuminer yos ames. Id. P. Longreyal.
Et dans la splendeur divine , ILLUSTRATION , ne se dit que des marques
De ces vertus qu'illumine d'honeur , dont une famille est illustrée. »
Tout l'éclat du plus grand jour. Id.
1 Les charges, les dignités sont des illustrations
Tous ces vers ne sont pas du bon tems de dans une famille. » Elle est anciène , mais
Rousseau ; et àmon goût, cet esprit illuminé, ' sáns illustration . = * Autrefois on disait
ces âmes illuminées et ces verius que. l'éclat illastration , illustrer , pour éclaircissement,
du jour illumine , sentent plus le siècle de éclaircir , comentaire , comenter. » Les pa
> >
Malherbe
récemment
que le nôtre, M. Le Franc'a dit plus roles de M. Racan étant considérables pour
: l'illustration de plusieurs endroits des Poésies
Illumine enfin les pensées de Malherbe. Ménage. » Cette solution y est
Du dernier de tes serviteurs. illustrée par plusieurs exemples. Trad. d'une
Le Franc. Lettre de Newion .
Le substantif serait plus nécessaire à con- REM . ,
1 °. Illustre , se dit ordinairement en
server au figuré que le verbe. Nous avons un bien et comme un éloge. Quelquefois pour
équivalent a illuminer , qui est éclairer : nous tant comme célèbre , il se dit en mal pour
n'en avons point à illumination : clarté , lu. fameux. » Un illustre Scélérat. = 2°. İllus.
mière n'ont pas , comme ce nom , le sens ire , s'emploie quelquefois substantivement
actif. --- M : Thomas aa dit assez récemment, » Ce Peintre est un illustre . Acad. » La Pose
Agir tantôt par des réflexions profondes , et térité mertra M. Tiron du Tillet au nombre
tantôt par ces illuminations soudaines, qui des Illustres, qui ont honoré et encouragé
sont les élancemens du génie. Il me semble les talens. L'Ab. des Font. Ce mot ese
que ce mot est beau, employé de cettemanière. peu usité comme substantif dans le style sé
- L'Acad, ne dit illumination et illuminer rieux. Il est plus du style badin ou même
au figuré qu'en termes de dévoţion. Le moqueur .
verbe ne s'est bien conservé qu'au participe, ILLUSTRISSIME , adj . [ Illustrissime. )
employé substantivernent.» C'est un illumine: Titre d'honeur doné aux Evêques. » Illus
un visionaire en matière de religion . trissime et révérendissime ; très-illustre et
ILLUSION , s. f. ILLUSOIRE , adj . ILLU- très - révérend ,
SOIREMENT , adv. [( Il-lu - zion , zoa-re , re
e
ÎLOT , s. m . [ ſlo :: 1 " lon . ] Petite ile.
man : zº3 lon , 4 % e muet au 2d et 3*. ] L'illu- Quelques-uns disent fler: mais celui-ci n'est
sion est une aparence trompeuse ; un fantô. pas adinis par l'usage .
me >une imagination chimérique. » Une IM . Devarit une consone, c'est une voyèle
illusion agréable; de douces illusions. » Il nasale , qui a le son d’ein , long. Imbiber , >
ne se repait que d'illusions. = Illusoire , timbre. Devant une voyèle , l'i fait seul une
capable de tromper par une fausse aparence. syllabe , ec l'ın est consone et se joint à la
» Contrat, proposition , demande illusoire. yoyèle qui suit, Image , Imniter : pron .I-ma.
IMA I MB 423
ge , l-miter. Devant l'e , l'o et l'a , on re- er du goût.
double l'm . Inmediat : immoler , immuable . IMAGINATIF , IVE , adj. IMAGINATION ,
Voy . Imm . s. f. IMAGINER , v. act. [ l.maginatif , tive ,
IMAGE , s. f. [ I-mage : dera. é muet. cion , en vers ci- on : i-maginé : penult. lon.
Dans les Provinces méridionales ,ร่ on fait au 2d. ] Imaginer , c'est former quelque chose
assez coruunément ce motmasc . On dit , un dans son esprit. Imagination, faculté de l'âme ,
bel image ; c'est une belle image qu'il faut par laquelle elle imagine. Imaginatif , qui
dire. ) image, est 1. Representation , en imagine aisément, qui a une grande ferti
Sculptûre et en Peintûre ; il ne se dit en ce lité d'imagination . » C'est un homme qui
sens que des images des faux Dieux ; et de imagine de belles chôses. » Il a une belle ima
celles des Saints ; et surtout en parlant des gination. » Telle est la natúre de l'esprit
Iconoclastes. » Honorer les images des Saints ;;·' humain , qu'il veut que la raison même
briseur d'images. » On voit dans le milieu s'assujétisse à lui parler le langage de l'ima
l'image du Sauveur. La Lande. » Cette image gination . D'AGUESS. » Ce n'est que dans un
= 2° . Estampe.Il nese
a été restaurée. Id. = ne se roman qu'ilest permis de peindre unimagina
dir que des plus grossières. » Ce livre est tior. Le P. Longueval. » Il est fore imagina
plein d'images. » Les images sone le grand tif: il a l'esprit imaginatif. » Qu'imaginez
Ornement des chambres des parivres gens. = vous là ? C'est un éfet de votre imagination :
3. Ressemblance. » Dieu a fait l'homme à son ce n'est qu'une imagination : il n'y a rien
image. » Les Rois sone l'image de Dieu . » Cet de réel ,
enfant est l'image de son père. 4°. Idie .REM . 1 °. Imaginer a divers sens suivano
tableau de l'imagination. » . L'image de la qu'il est réciproque ou actif. S'imaginer
mort , du péril lui est toujours présente. » Ce signifie croire , se persuader. It régit ou l'in
discours est rempli de belles images. Voy. finitif sans prép. ou la conjonction que avec
EFFIGIE . l'indicatif ou le subjonctit , suivant que la
On dic 9 proverbialement , d'une belle phrase est afirmative ou négative. » Il s'ima
femme sans esprit, que c’est ane image , une gine être le seul , ou qu il est le seul qui
belle image; d'un enfant retenu et posé, sage, sache penser. » Il ne s'imagine pas qu'il soit
comme une image . plaisantant
Ec en le seul , etc. Avec le seul régime simple , il
vous avez bien tait , on vous donera une imao signifie concevoir. » On ne saurait s'imaginer
ge , par allusion aux images qu'on done aux rien de plus ridicule. - Iına giner , actif ,
écoliers pour récompense. On dit au signifie toujours concevoir ou inventer ; et
contraire , il a fait là une vilaine action : il l'on ne met jamais de que , ou d'infinitif après
n'en aura pas une image. lui . On dit bien . » On ne peut rien imaginer
e
IMAGER , ÈRE , subst. [ I-migé, gère: 3 ° de plus extravagant : j'imagine une chose.
>
é& fer. au 1" , è moy. au 2d. ] Celui , celle , l'imagine un moyen de, etc. mais on ne doit
>
qui vend des images, des Estampes. pas dire : j'imagine que cela est : il imagine**
IMAGINABLE , adj. IMAGINAIRE , adj. être un grand homme ; il faut dire je m'ima
>
er
[ Imaginable , nèro: pénult. dour. au i1e" , è gine , il s'imagine , etc.
er
moy . etlong au 2d . ] Le r '' se dit des châsés ; 2 °. Imaginative , est s . f. Dans le discours
qui peut être imaginé . Il ne se dit guère familier.
qu'avec la négative ou en interrogation. 1)
Rare et puissant effort d'une imaginative,
Cela n'est pas imaginable . » Cela est-il
- im -2 Qui ne le cède en rien à persone qui vive.
ginable ? —Le 2d se dit des persones ',dont Mol.
l'imagination est blessée ou trompée; malade, » Le goût pour les Romans a fait naître un
riche imaginaire , qui croient l'ètre et ne le nouveau genre tragique , champ vaste, et qui
sont pas ; et des choses plus souvent'; qui n'a d'autres bornes que l'imaginative du créa
n'est point réel et n'est que dans l'imagina- teur: Coyer.
tion . » Biens , honeurs , félicité , bonheur
> IMBÉCILE , adj . et subsr. IMBÉCILITÉ ,
imaginaire . Cet adjectif n'aime pointà s. f.[ Inbecile , cilité : 2 " é fer.] Faible et
précéder . Son imaginaire voyage (Let: Édif.) faiblesse d'esprit. » Le grand âge l'a rendu:
forme une inversion dûre et choquante. imbécile. » C'est un imbécille , un grand ima
>
bibé, inbú , bû- e : Le lon . 2° lon. aussi au seule voyèle, qui est du nombre des nasales ,
dern . ] Leverbe ne se dit qu'au propre. Mouil- et qui sone come in . Voy. In . Mais dans
ler de quelque liqueur , en sorte que la chose Imm , les 2.m fonc leur orice de consones ;
en soit pénétrée. » La pluie a imbibé la terre.. la première se lie avec un e muet sous - en .
» Imbiber une compresse d'eau - de- vie , de tendu; la seconde , avec la voyèle suivante .
vinaigre . L'adjectif ne se dit qu'au fig . Ainsi , immaculé , imméliat , imminent , im
Pénétré de .... » Imbu d'une afaire , d'une moler , immuable se prononcent comme si
nouvelle , d'une mauvaise doctrine. » Voilà l'on écrivait , ime-miculé , ime -médiat , etc.
deux jeunes gens imbus des mêmes principes , ( le sur - ajouté extrêmement muet ) et non
etc. Marm , pas einmaculé einmédiat , etc.
IMITABLE , adj. IMITATEUR , TRICE , >
IMMACULÉ , ÉE adj. [ Im -maculé , lé-e;
adj. et subst. IMITATION , s. fém. IMITER , 4 é fer. long au second .']Qui est sans tache
v . act. [ Imitable , tareur , trice , ta
ta--cion
cion , de péché. Ce mot est consacré pour carac
en vers ci- on , imité. ) Imiter , se conformer tériser la conception de la Ste. Vierge. On
à un modèle , suivre l'exemple. Imitable , ne l'emploie que dans cette ocasion . Ail
qui peut , qui doit être imité. Imitateur , leurs on ne pourrait s'en servir que dans le
qui s'atache à imiter . , Imitation , action par style burlesque.
laquelle on imice . » Imiter les Anciens ; ' IMMANQUABLE , adj. IMMANQUABLE
les vertus des Saints . » Cette action n'est MENT , adv. [ Im -mink..ble , blemun 2 Ion.
>
, €
4 e muet. - Bouhours , La Bruyère , Leib
pas imitable ; elle est plus adınirable qu’imi.' 4º
table. » Les Peuples imitateurs . Rousseau. nitz et ' autres , ont écrit immancable , ) Iin
Les imitateurs des Anciens . » Fidèle imita- manquable se dit de ce quine peut manquer
trice des Saints , etc, » Ils ( les Saints ) se- d'arriver , de réussir. Cette afaire , le gain
roient peu touchés de la pompe de notre de ce procès est imm inquable. » Il est im
culte , si nos mæurs ne leur présentoient pas manquable de le trouver à celle heure. Il ne
dans nous des imitateurs de leurs exemples. se dit point des persones. On ne dit point
Le P. Chipelain »» L'imitation des vertus , cet hommesse immanquable , pour dire qu'on
des vices . » Faire quelque chôse à l'imita- ne peut le manquer. Immanquablement,
tion ( à l'exem ple ) de quelqu 'un . » Les ou- . infail liblem ent , sans manqu er. » Cela arri
vrages que l'imitation des Anciens a pro vera immanquablement.
duirs , ont mérité à leur tour d'ètre l'objet Immanquable, infaillible ( synon.)) Le ""
de limitation de tous les siècles suivans . désigne la certitude objective , ou que l'ob
D'Aguess . » L'imitation est souvent dan- jer est en lui-même certain : le 2d' la cer
gereuse : on perd ce qu'on a de génie en rutude idéale qu’on a , une science certaine
voulant prendre celui d'un autre, Gaichies . de l'objet . » Un éfet est immanquable , qui
Imiter, copier , contrefaire. Ces trois ter- dépend d'une caûse nécessaire : une prédic
mes désignent en général l'action de faire rion est infaillible, qui procède d'une science
xessembler. On imire par estime : on copie certaine. » Le lever du Soleil est imman
par stérilité : on contre fait par ainûseinent. quable :'une règle d'arithmétique est infail
On imite les écrits ; on copie les tableaux; lible , etc. Roub. Synon .
>
IMMATÉRIALITÉ
I MI M I M M 425
IMMATÉRIALITÉ , s. f. IMMATÉRIEL , troupes immensement nombreuses. = ܐ° ,
е
ELLE , adj [ Im -matérialité, él, èle : 3 " é Immense est une espèce de superlatif : il ne
fer. sé è muy aux deux dern: ] Ces deux comporte donc pas le plus ou le moins, et
mots ne se disent que parmi les Savans, de ne peut admettre de rerines de comparaison.
ce qui est sans mélange de matière. » L'âme » Des desseins plus immenses. Acad. des Insc.
est imn téri Il : limmaterialité de l'âme. - Plus étendus , plus considérables auraient
>
(IMMEDIAT
MENT , ATE , adj. . IMMÉDIATE- été des termes plus propres , car , étendu ec
, adv. [ Immédia , ate , ateinan : 2 considérable ont des bornes , et immense n'en
é fer . ſe muer . ] Immédiat , est 1 °. Qui a point. = 3º.° Immensement n'est point
agit sans milieu ; cause immédiate. » Les ancien dans la langue. Il est aujourd'hui fort
eaux du déluge n'ont pu se trouver sur la en vogue : et plusieurs l’emploient à tout
terre et en disparoître que par un effet propôs : C'est pour eux un terme favori.
imméliat de la toute - puissance divine. Les Dans le nombre , il y en a qui écrivent et
Helv. = 2°. Qui précède ou suit sans in- prononcent mal à propôs immensement , avec
tervale, » Prédécesseur , successeur , Seigneur, un accent aigu sur le 2d e .
Vassal imm’diat. — Immédiatement , d'une IMMERSION , subsp. fém . [ Im -mêr cion :
manière imınédiate. » Le Roi tient immé 2° ê ouv. ] Accion de plonger dans l'eau.
diatement de Dieu son autorité. —Tout Baptême par immersion . = En Astronomie ,
de suite et sans intervale . » Immédiatement entrée d'une planète dans l'ombre d'une au
après. - * Les Traducteurs d'ouvrages An- tre planère. L'immersion de la Lune dans
-
ment les armes. Hist. des Štuarts . L'Abé maisons , les terres sont des immeubles. »
Prévot dans l'Hist. des Voyages , et Mde. Obliger ses biens, tant meubles qu'immeu
de B... qui a traduit les Plantagenets et les bles .
Tudors l'emploient de même. C'est la tra- * IMMINENCE , subst, fém . IMMINENT 2
de l'adv. Anglais im- ENTE, adj. [ Im minance, nın , nante : 3
duction trop littérale
mediately , qui a un emploi plus étendu lon. ) Imminent ,qui est prêt à tonber sur ;
que l'adv. Français immédiatement. —= Il qui menace, ou dont on est prochainement
doit être placé devant les prépositions et les menacé. Il ne se dit qu'en ces phrases. Dan
adverbes qu'il modifie; immédiatement après, ger , péril imminent : ruine , disgrâce immi
et non pas après pâques iminédiatement , nente.. == M . Necker a risqué imminence.
comme le dit un des Auteurs des Ler. Édif. » L'imninence du danger. Ce mot serait
IMMÉMORIAL ,ALE , adj. [ Im -mémori- utile, etmanque à la langue.Voyez Émi
al, ale : 2° é fer. ] Qui est si ancien , qu'il NENT.
n'en reste aucune mémoire , aucun souvenir. , .
IMMOBILE , adj . IMMOBILITÉ > s. fém .
» Temsal, us
)
age immémorial . Possession im- [ Im-mobile , bilité . ] Ils se disent de ce qui
mémori e . ne se meut point. » On a cru long-tems que
IMMENSE , adj . IMMENSEMENT adv .. la cerre écoitiinmobile au centre du monde.
IMMENSITÉ , s. féin . [ Iin manse , semin ,
e
L'immobilité de la terre est un systême en
e
sité : 2 lon. 3 ° e mue aux deux prem . į tièrement abandoné. Immobile se dit des per
Immense , qui est sans bornes. Immensement, sones , mais non pas immobilité , du moins
>
deur ; ce qui est excessif , par surabon- € 2€ lon. dern , e muer. ] Immonde , impur
dance et abus; ce qui est ouiré, par vio- ne se dit que dans le langage de l'Écritûre.
lence er exagération. » Il faut retenir er » Animaux , viandes immon les. Fem me ima
' contenir ce qui deviendroit immodéré ; répri monde . Qui dirait animaux impers ; etc.
mer et resserrer ce qui seroit cémesuré; ar- femme implire , ne parlerait pas correcte
rêter et réduire ce qui devient excessif ; ment , surtout dans le dernier exemple ,
adoucir er afoiblir ce qui est outré , etc. où la substitution du mot impur fait un sens
Roub . Synon. == Dans le Dict. de Trév . tout diferent. Bauh .
on disait , au comencement du siècle , qu'im- IMMONDICE , ordure. En ce sens , il
molération n'était pas encôre bien reçu , se dit toujours au plur . » Les rûes sont plei.
mais qu'il pourrait l'être avec le tems. Il a nes d'immondices. Auguste fit nettoyer le
1)
de la peine à s'érablir . Peu d'Auteurs l'ont lic du tibre, qui étoit embarrassé et élevé par
employé. L'Acad. ne le mec point: Peu usité. les in mordices et les décombres. La Lande.
Rich. Port. Ce mot est pourtant fort beau = Immondice légale , qualité de ce qui
et il est utile. » L immodération des desirs. est immonde , suivant la Loi mosaïque.
IMMODESTE , adj . IMMODESTEMENT , IMMORTALISER , v . a. IMMORTALITÉ a
man , line , et non pas ci-e : 3 è moyen , lité , tèl , lèle : zº è moy . aux deux dern.
e е
elle ne dit que s'immoler pour , etc. Mais On dit plus ordinairement l'Éternel.
le régime du datif est autorisé par l'exem- Oui , je viens dans son Temple adorerl'Éternel.
ple de tant de bons Auteurs , que le silence IMMORTIFICATION , s. f. IMMORTH
I MP I MP 427
FIÉ, ÉE , adj. [ Im -mortifika -cion , en vers , juste ; car ce qui est impalpable , peut pour
ci-on ; fi- é , fi- e- e. ] C'est le contraire et tant être sensible , comme les cieux , l'air
l'absence de la mortification. » Passions im- la matière électrique, la lumière , et touc
mortifiées ; l'immortification de l'esprit , des ce que l'on voit et l'on sent sans le pou
passions. Ces mots ne sont pas anciens voir toucher.
dans la langue. Au coinmencement du siè- IMPARDONABLE , adj . [.Inpardonable :
cle , La Touche les compte au nombre de pénult . dour. ] Qui ne mérite point de par On
ceux qui se trouvaient dans de bons Auteurs , don. Crime , faute impardonable.
mais qui n'étaient pas généralement reçus. ne le dit point des persones . On ne dit pas :
Ils étaient pourtant , des-lors , insérés dans cet homme , cette femme est imp erdon.ible ,
le Dict. de l'Acad. qui ne les admet qu'en par la même raison qu'on ne dit pas par
style de dévotion . doner un homme ou une femme ; ni , il doit
IMMUABLE , adj. * IMMUABILITÉ , s. être pardoné'; elle ne doit pas être pardo
f. [ Im- ml-able , abilité. ) Immiable , qui nee.
n'est point sujet à changer . » Dieu seul est IMPARFAIT , AITE , adj . IMPARFAITE
>
re
immuable. » Ses immuables décrets. =
* Quoiqu'on dise imizable et non pas
9
MENT,
lon . 3° è adv.
e
moy.[ Inparfè, fète,
45 e muer. fètemin ,; qui
} Imparfait 1'
immutable; on die immutabilité, et non pas n'est pas achevé , à qui il manque quelque
immuabilité : ainsi le veut l'usage. Le P. chose. » Laisser un ouvrage imparfiit. »
chose.
Griffet a préféré celui- ci , » Vous imiterez Guérison , joie imparfaite. SIl ne se dit
en quelque sorte l'immuabilité de Dieu . Ann. que des chôses , excepté peut-être chez les
Chrét. Ascériques , qui le disent des persones , au
IMMUABLEMENT , adv. D'une manière pluriel. „ Nul n'estexempe cette guerre
de
immuable . Il est peu usité. continuelle : les imparflies y sont engagés
IMMUNITÉ , 5. fém. Exemption des im- comme comme les Saints. SSo
giud.
iud. Imparfaire
pôts , charges , etc. » Les iminunités de l'É- ment , d'une manière imparfaite. » Il n'est
glise d'une Ville , d'une Province.
> i
guéri qu’imperf.itement. « Il a traité ce sa
Iirmunite', examprion ( synon. ) Le 1er est jet imparfaitement .
la dispense d'une charge onéreûse ; le 2d est Imparfuit , tems des verbes. Il y a l'im
une exception à une obligation cominune. . parfait de l'indicatif et celui du subjonctif. 6
» L'imminité des persones et des biens éclé- Le premier se termine pour tous les ver
siastiques est un droit ancien : l’exemption bes en ois, oit , i0ns, iez , oient ; j'aiinis ,
>
des Eglises et des monastères soustraits à la tu lisois , il tenoit , etc. ou mieux encóre ,
juridiction des Evêques est un droit plus en ais , ait , aient ; Il enseignait , j'écri
>
IMPAIR , adj. masc.: [ Inpêr : 11€re lon. 2° avait acoutumé de faire souvent: » jalais
>
& ouv . ] Qui n'est pas pair. Il ne se dit tous les marins
. manège , ensuite je f'suis
matins au manège
qu'avec nombre. » Tout nombre est pair ou des arm es, = 2°. Lorsqu'on parle des qua
impair : 33,5,7 , sont des nombres iinpairs. lités et des passions qu'une persone a eûcs .
>
lité de ce qui est capable de soufrir . » L'im- régime : mais il n'est pas encore assez autori
passibilité des corps glorieux. Après sa ré- sé: -- Dans les phrases précédentes , impa
surrection , le corpsde J. C. devint impassible. tient signifie , qui ne peur foufrir.
> Dans les
IMPATIEMMENT, adv . IMPATIENCE , exemples suivans , il veut dire , qui desire
s. fém . IMPATIENT , ENTE, adj. IMPATIEN- ardenment , qui atend avec impatience. Or,
TER , V. act, [Inp.1-cia-man , cian -ce , cian
e er
dans ce sens , le régime des noms est encore
ciante, cian -ie : 3 br. au 14 ,lon. aux autres. ! plus usité. La Noblesse impatiente de gloire,
Impatience est un manque de patience. Im- ne demandoit qu'à marcher.
pariemment , avec impatience. Iinpatient, qui Impatiens du tems de fraper leur victime.
manque de patience. Impatienter , faire La More.
perdre patience » Atendre avec impatien- Impatieni déjà des sacrés Aruspices. Ibid.
ce ; soufrir avec impatience . » C'est un Dans ce sens , il régit fort bien de et l'infi
homme , un malade impatient. » Ceux qui nitif. » Impatient de savoir ce qui en arrivera.
se piquent le plus de raison , sont les plus Impatient de briser ses fers , et de se ven
impatiens dans leurs souffrances. Chemin . » Il gır. Hist . des Tud . Corn. Jui fait régir la
soufre impatiemment que , etc. Il suporte son conjonct. que , suivi de la particule ne , )
dout . ] Qui ne se peut trop payer. aimeren Dieu de tout votre cœur ; c. à d .
aimez Dieu ' etc. 2 °. Faut - il mettre
C'est rompre mon lymen et celui de ma seur : une s à la 2 personedu sing. de l'impératif ?
Oh ! ce double succès me paroit impayable. Vaugelas répond à cette question , en distin
Barche. guant trois sortes d'impératifs : les uns , où
Il est du st . fam . d'un commun consentement on ne met poinc
IMPECCABILITÉ , s..f. IMPECCABLE , d's ; d'aûrres où l'on en met toujours ; et cer
adj . [ On ne prono nce qu'un c , et il serait tains alltres , où les opinions sont partagées.
bon qu'on n'en écrivît qu'un , Impecabilité , – Tout le monde s'acorde à ne point mettre
cable: ) Impeccable , incapable de péché. Im- d's à ceux qui se terminent en a et en e : va ,
peccabilité,, état de celui qui est impecca- aime. * M.' Le Mierre met presque toujours
ble. unes : entasses , gardes -toi, ecc. C'est peut>
TRABLE , adj. ([ 2* ec 3 °, é fer. ] Impénétra- tems que Boileau l'a reprise dans Perrauit.
ble , qui ne peut être pénétré. Au propre , Il y a pourtant des ocasions où va , est
Un bois impénétrable. Au figuré. د»رLes suivi d'une consone ; car devant en , il prend
desseins de Dieu sont impenetrables. = Il un , vi -t'en ; et devant y , il prend une
régit quelquefois la prép. à. ; Impénétrable » , vas-y. On met aussi une s devanty et en
à cous les traits. »Impénétrable à tous les à ceux qui se terminent en e muet : » Portes-y,
regards. L'Abé Garnier, Hist . de Fr. = En dones-en ; ce qui doit s'entendre d'en pro
parlant des persones ; qui est extrêmement nom ; car si en ese prép. on ne met point d's .
caché et secret . Cet hoinme est impéné- O Dieu ! porte en mon sein la douceur et la paix.
trable.» Il étoic d'autant plus impénétrable, == L'on met toujours une s à ceux qui se
que tout le monde croyoit le pénétrer. St. terininent en au , eu , ou , an , en ,.at , er ,
Real.. = Impénétrabilizé , état de ce qui qui eur , et , or , our ; exemple : vaus , veus ,
est impénétrable. Il se dit , comme l'adject. résous , répans , prens , bais , sers, meurs , per
au propre et au figuré » L'impinétrabilité des mets, dors, secours , etc. = Ceux sur qui les
corps , des desseins , de Dieu : mais il ne se opinions sont partagées, sont les terminés en er
dit pas des persones. On ne dit point, l'impé. i , béni ou bénis ; cn ai , fais ou fai: ( ler"
nétrabilité de cet homme déroute ses énemis. est plus usité ) en ain , crair ou crains ; le
IMPÉNÉTRABLEMENT , adv. D'une dernier est le meilleur : en ein , fein , ou >
manière impénétrable . Acad. Il est peu usité. mieux , feins; en oi , voi , meilleur quevois ;
IMPÉNITENCE , s. f.* IMPÉNITENT e
en ien , tien ou tiens ; le premier est le plus
ENTE , adj. [ Inpénitance , lan, tante :2* é suivi ; en ui; fui ,meilleurquefuis.Vaug.
e
.
fer. 4 " lon.semuet. ] Ils expriment l'endur- = 3 ° . Les pronoms suivent l'impératif im
cissement dans le péché. » Vivre , mourir im- médiatemeat , et l'on doit mettre un tiret ,>
pénitent , dans l'impénitence. ou division ( - ) entre l'un et l'aître. » Apora
IMPÉR ATIF , adj . et subst. m . [Inpératif:
>
lo
tez-moi , dites-lui , donez-nous , etc. Pour
>
1" lon. 2° é
n'est
fer.)] Dans le sens d'impérieux, il le , il faut éviter qu'il se rencontre avec l'ar /
que du style plaisant. » Prendre un ton ticle d'un nom qui suit , comme cela se trouve
imperarif , parler d'un air impératif. en ce vers des Plaideurs de Racine.
Son emploi le plus ordinaire , est de signifier Condamnez -le à l'amende , ou s'il le casse , au
le 2d mode des verbes , le mode impératif ; fouer .
l'impératif. Car , en próse, on est obligé de s'arrêter, pour
L'Impératif est une manière de signifier, éviter la cacophonie de la la ; et en vers , où
dans les verbes , l'action de comander , de l'on est obligé d'élider , on ne l'évite pas.
>
prier , d'exhorter. » A porte-moi cela ; faites- D’Olivet.—* Les Poètes se donent quelque
moi cette grace craigr , ez Dieu plus que les fois la licence de placer les pronoms avaas
1
430 IMP IMP
l'i mpératif. „ Parlez et lui montrez. Racine , ne saurait se perdre. » Jeu , procés , imper.
Androm. » Allez , et vous joignez à , etc. dable .
>
dire , sans tiret , parce que noas , en cet en- l'Empereur , ou à l'Empire. » Manteau im
droit, est régi par dire , et non pas par venez. périal, Courone , Armée impériale , etc. Les
>
aúrres verbes ; mais l'usage ne permet pas IMPÉRIALE , s. f. Le dessus d'un carrosse ,
>
qu'on dise , transporte -ty , envoyez - y nous : ou d'un lit. = Espèce de jeu de carres.
il faut dire , transportes - y toi , trvoy
envoyer IMPÉRIEUX , EUSE , adj . IMPÉRIEUSE
noals y MENT , adv. I Inpiri- eủ , eû ze , zeman : 1
e
Rem . Quelquefois on se sert de la 1" per-, lon. 2 é fer. 4° lon. ça é muer. ] Impérieux,
sone du plur. de l'impératif , quoiqu'il ne qui comande avec hauteur. Impérieû sement ,
s'agisse qiie d'une persone. Un homme se dira avec orgueuil. » Homme , esprit , air , ton ,
à lui mêine : écrivons-lui, oublions ses torts, geste impérieux. Femme, humeur impérieuse.
pour ne nous souvenir que de ses malheurs. » La prospérité rend l'homme impérieux, fier ,
SOn emploie aussi l'impératifdansle sens méprisant, à mesure qu'elle le rend indépen
de , vous auriez beau faire , ou être , etc. » dant. Chemin . Il se dit aussi des choses. »
Sayez savant , habile , vertueux ; instruison Rien n'est plus puissant et plus impérieux que
>
les hommes ; sauvez la Patrie , etc. vous êtes l'exemple sur lecæur de l'homme. Le Père Le
méprisés , si vos talens ne sontpas relevés par Chapelain.»Parlerimpérieủsement. » Il traite
le faste. Télém . impérieuse
tout le monde ment.
IMPÉRATIVEMENT , adv . [ Inperative-
re e
>
t
IMPÉRISSABLE , adj. Qui ne saurait pé
man : r" lon. 2 é fer. 4€ lon. , e inyer. ] D'une rir. On le dic souvent par hyperbole.
manière impérative. IMPÉRITIE , ss. f. [ Inperici-e : 2 é fer.
IMPÉRATRICE, s . f. La femose d'un Em- 4€ lon . dern , e muet. ] Défaut d'habileté. Ce
pereur , ou une Femme , qui de son chat motn'est pas ancien dans la Langue. Dabord
possède l'Empire. - * On a dit anciènement, Il n'a été dit que par les Savans : insensible
il
Empérière , et même au figu ré. » La Charité
figuré. ment l'usage s'en est étendu : mais il n'est
est l'empériere des vertuis . point encôre établi dans le discours familier.
IMPERCEPTIBLE , adj . IMPERCEPTI- » Un Oficier ignorant est l'assassin des soldats
BLEMENT , adv. ( Inpercèptible , bleman : 2° qui périssent victimes de ses faûres et de son
e e
ouv, 3 ° è moy: 5 emuer.] Qui ne peut être impéritie. Anon . » Avec quelle impéritie il
.
aperçu ou senti. » Objet , odeur, son imper- prenonce sur les Historiens de l'Antiquité.
ceptible. porn Fig. » L'art est imperceptible Ann. Litt. = Ce mot est dans le Dict.de
dans cet ouvrage. » Cela se fait impercepris Trév. dès le comencement de ce siècle : mais
blement , d'une manière imperceptible.
> on observait qu'il n'était pas reçu dans la lan
IMPERDABLE , adj . ( style famril. ] Qui gue ordinaire.L'Acad. le metsans remarque
I MP I MP 431
IMPERSONFL , adj . IMPERSONELLE- PABLE , adj. IMPERTURBABLEMENTe
re e e C
adv.
MENT , adv. [ Infêrsonèl ,nèleman : 2 ' ê ouv. [ " lon. 2® é ouv.4€ dout.au 2 °, 5 é muet
>
soin de quelques-uns
sur eux . Linguet.qu'ils ont
lui rayons',
inendier pourdes tré : 1 " lon. 2® é fer.Cet'e,devant l'e muer ,
Ce se change en è moy. Il impèire , impètrera
tour sert à varier la construction. etc. ) impétrer , obtenir. Impétrable , qui se
>
Rem . Le verbe impersonel ne vent après lui peut impétrer. Impetration , obtention , ac
que l'article indéfini. » Il se présenioit da- tion par laquelle on impérre. Ils se disent ,
berd à Albuquerquel'îlede Ceylan ,. Rayn. suttout au Palais. » Impétrer une grâce du
Il me semble qu'il' falait dire : il se présentait Prince , un bénéfice. » L'impetration d'un
dabord une ile : c'était celle de Ceylan ; ou , bénéfice , d'une grâce. » Bénéfice impetrable.
sans employer le verbe impersonellement : » L'Arrêc a déclaré ses bénéfices impetrables.
l'ile de Ceylan se présentaii dabord à Albu- * Autrefois on employait impétrer hors
querque. du Palais , et l'Acad. mer encôre : impétrer
>
pos imperiinent : femme' , action réponse im- eủ , eu -ze', eú-zemin , orice : ; " lon.
>
er
é
pertinente. » L'impertinence de cethomme , fer. 4° lon. aux 3 prem . s ' e muet au 1° et
de ce discours est révoltante. » Dire , faire au 3 €. ] Impétueux , véhément , violent , rar
des impertinences. Répondre imperrinem pide. Impéruefisement, avec impétuosité , avec
>
ment.. = Fat , Sot, Iimpertinent (synon .) violence. » Vent , torrent impétueux; » Hom
Voyez Fat. Impertinent , Insolent : le res me , esprit impétueux : humeur impetuense. »
manque avec impudence aux égards qu'il con : Le vent soutoit imperuetisemeni. »» Parler
vient d'avoir : le 2d manque, avec arrogan. agir impétueusement, avec impetuosité.» L'im
ce , au respect qu'il doit porter. L'Imperti. pétuosire des vents , des flors.» L'impétuosité
>
Nont vous choque : l'insolent' vous insulte. ~ de son humeur. » L'impétuosité des Français
L'Impertinent est ridicule et insuportable : dans les batailles.
I'Insolent est odieux et punissable'..... Un IMPIE ,adj. et subst. IMPIÉTÉ, s. f. [ Inpf-eg.
re
petit mérite , avec beaucoup de vanité , de- in -pie -ré ; 1' ion. 2 ° lon au i" , é fer. au
>
est insensible à la pitié : impitoyablement , sens. Il signifie , foi qui n'est pas distincte ,
sans aucunepitié , d'une manière impitoya- par laquelle on croit en général , ce que
ble. » Un homme , une âme , un cæur impi- l'Eglise enseigne. Elle est oposée à foi expli
>
toyable. » Censeur , critique impitoyabie. cite .
Ces critiques impitoyables', qui semblent ne IMPLIQUER , v. act. [ Inpliké : dern. é
lire les livres ,que pour y trouver des de fer. ] C'est , en parlant de crime, d'afaire fa
fauts. L'Abé Trubler. » Traiter , censurer > cheuse, Enveloper dans. » On l'a impliqué dans
impitoyablement. Impitoyable suit or- cette accusation . En terines d'École
dinairement le nom qu'il afecte. En vers , et impliquer , ( enfermer ) contradiction . » Es
prit et
peut prit
dans la prôse poétique ou oratoire , ilil peut matière , folie et sagesse impliquent
et matière
précéder. » Impitoyables conquérans. L'impi- contradiction . » Vous dites qu'il est sage, et
toyable loi . Rouss. » L'impitoyable Roi . De vous racontez de lui des folies : cela implique
Lille, » Impitoyable amour. Gresset. » L'im contradiction. re
pitoyable fer d'Ajax . Mde. Dacier . On voit , IMPLORER , v. act. [ Inploré : 1 lon.
par le dernier exemple , qu'il se dit figuré- dern. é fer. Devant l'e muet l'ô est long : il
ment des chôses. = Bossuet lui fait régir implôre , implôrera. ) Demander avec ardeur;
le datif (la prép. à. ) Il fait semblant d'être Implorer le secours du Ciel , la grâce du St.
impitoyable aux Sociniens. L'Acad. ne met Esprit. » Implorer la protection , la clémence,
pas d'exemple de ce régime : il est peu usité , etc. Il erne régit point les persones. On dit :
mais je n'ose le condamner. implor Dieu dans ses afictions . On ne dit
e
IMPLACABLE , adj. [ Inplakable : 3 ° point implorer , mais invoquer les Saines ; ni
» Homme implorer le vainqueur , mais la clémence du
Qui neimplac
haine ,] colère
dout. ableapaise
se peut r.Dans le
. style vainqueur. * L'Auteur d'Inès ( La Molte ),
simple et modéré , il se place après le subsc. dit : implorer un secret,
Dans le style élevé , il le précèdeavec élé Et je me flate encôrę
gance . » Les implacables fureurs. Rouss. »
L'implacable vieillesse. L. Rac. = * Il ne
- De mériter de vous ce secret quej'implore.
se dit que
-sone. desdit
On ne choses
pointquidesont raportà
Aots laper,
implacables Il est condamné dans le Dict. Néol. = Cré
une teinpête implacable. » Ses injustes pré- billon lui fait régir l’abl . ( la prép. de ) des per
tentions venoient del'engager dans unegüerre soncs ,
implacable. Hist. d'Angl . Le mot est im- Et c'est des Immortels le seul bien que j'implére.
propre.
Ce régime me parait forebon en cet endroit,
IMPLEXE , adj . [ Inplèkce; 2°è moy. 3 ° e ec je pense qu'on peut l'employer dans des
ocasions
muer. ] Il se dit d'un sujet de Poésie Drama- ocasio pareilles
ns pareill es .. * On a ditaütrefois ,
tique, où il y a duplicité d'action . imploration pour , l'action d'implorer . On ne
IMPLICITE , adj . IMPLICITEMENT, adv. le dit plus qu'au Palais. L'imploration du bras
{ Inplicite , teman : 4° e muet. ] Implicite se séculier.
e
dit de ce qui est contenu dans une proposi- IMPOLI , ir , adj . IMPOLITESSE , s. f,
tion , non pas en termes exprès et formels , [ Inpoli , lidé , litèce : 1"re lon . ;' lon, au 2d .
maisqui s'en tire parune conséquence natu- 4º è moy, au ; *. ] Ils se disent de ce qui est
> e
.
relle. Implicitement , d'une manière implicite. contraire à la politesse. » Air , ton impoli ,
(J Cela est contenu dans le contrat d'une ma. . manières impolies. » . La fierté , ou le manque
nière implicite. » Cette clause y est contenue d'éducation sont les sources ordinaires de l'im
»)
quantes: rebute.
défaut des ilgens L'impolites
d'une médiocre se,est; lela te.
éducation —d'importanc
afaire sans y ajouter
Le Sage dite pourtant uneépithe
, ouvrage d'im
° changement d'importance.
grossièreté l'est de ceux , qui en ont une mau- portance. * „» Un
vaise ; la rusticité de ceux , qui n'en ont H. des St. » Fraper un coup d'importance.
point eu . Ibid.. — » Un point de si haute importance,
Rem. Richeler traire impoli er impolitesse Ibid. * Descouches dit , &cre d'importance à
de mots nouveaux , que l'Acad. n'avait pas
>
Il vous est d'importance
encore adoptés , et qui étaientpourtant confir- Desavoir ce qu'il dit , ce que Géronte pense.
més par l'usage
. On disait aussi , au L'Ingrat.
comencement du siècle , dans le Dict. de Trév. Er La Chaussée.
que , Impoli était un mot nouveau , hazardé J'ai de fortes raisons
par l'Ab . de Bellegarde , et que l'usage co- Pour ôser vous presser , et même avec instance , .
mençait à confirmer ; que l'Acad. ne l'avait D'éclaircir ce mystère... il nous est d'importance.
pas encore adopté , mais qu'aparemment elle Le Préjugé à la mode.
l'adopterait. Il estsi bien établi aujourd'hui, * Mde de B... lui fait régir le datif ( la prép.
aussi bien qu'impolitesse , qu'on les croirait à. ) » Un aûtre incident de la dernière impor
Pun et l'autre très anciensdans la Langue. tance à ses intérêts et à sa sûreté. Hist.
= les Dictionaires n'ont point encore d'Angl. On dit , pour ses intérêts , etc. Elle
admis impoliment , adverbe ; parler impɔlic done ce même régime àimportant. » La pro
ment , avec impolitesse : mais il est reçu dans tection de la France étoit très importanteaux
la conversation et il s'y montre aussi sou Écossois. Hist.
> des Tud. -- L'Acad. met en
-
vent que poliment, dont'il est le contraire. exemple. » Il est important pour la Républi
* IMPOLICE , IMPOLITIQUE, s. f. Deux que , pour le bien de vos afaires , etc.
mots nouveaux. Défaut de police , de politi- Imporiant, se place ordinairement à la suite
que . » On se plaint de l'impolice , qui règne du nom qu'il modifie : évènement important;
dans le Parlement d'Angleterre. J. J. Rouss. afaire importante. En vers pourtant et dans
» C'estune
la politiquedesouplus étonantes singularités
de l'impolitique modernede, la prôse poétique ou, oratoire on peut le
mettre devant , mais il faut éviter les inver
que l'existence des Compagnies. ( de comerce ) sions dûres. » Une importante destinée.Rouss.
>
Linguet. Il met ce mot en italique. M. Necker = ll est important, a les mêmes régimes
l'emploie souvent comme adjectif „ Des qu'importer. Voy. ce verbe. = Dans le
droits, des démarches impolitiques. J'ôse dire style critique , il est s. m . » C'est un impor
qu'il est à souhaiter que l'usage admette ces tant . » Les Importans du second Ordre. Sa
deux mors . bat . » Il est juste que la Nacûre comence
IMPORTANCE f. IMPORTANT
S. par ks importans de l'espèce. Coyer. Voy .
TANTE ,) adj . [ Inportance , tan , tante : 3& plus haut faire l'importani. Voy. aussi suf
lon. 4° e muet. ) L'Importance d'une chôse est FISANT .
ce qui fait qu'elle est considérable et de con IMPORTATION , s. f. IMPORTER , V.
séquence , ou par elle-même, ou par ses act. [ Inporta.cion ,, ré : 1 " lon . dern . é fer.
suites. Importani, qui importe , qui est de au 2d . ] Ils se disent de l'action de faire arri
grande conséquence. » L'importance d'une ver dans son pays les productions étrangères
ataire. » Discours , mot inportant. » . Afaire comme exportation , exporter ,signifient l'ac
importante , qui est d'une très grande im- tion de porter chezles étrangers les produc
portance. D'importance, adv. Extrême- tions de son pays. Ces quatremots ne datent
ment. » Je l'ai querellé d'importance. = pas de bien long-tems, mais ils sont fort
On dit aussi faire l'homme important , ou employés dans les livres , qui traitent du
l'homme d'importance , ( st. critique) se faire comerce. Nous les devons aux Anglais. Les
trop valoir , faire l'homme de conséquence. Néologues comencent à les employer au figu
Mais on neditpas l'importance decetboin- ré. »LesSouverainsdu Nord , quiont favo
Tom . II . lii
I MP I MP
434
risé dans leurs États l'importacion de notre du Siège leur importait fort peu , etc.
doctrine philosophique corruptrice des Nous rímarquerons à ce propôs , qyils ont
>
mæurs et du goût, ont choisi le plus court tort ceux qui croient qu'importer n'est que
moyen pour y empoisoner et tarir la source verbe impersonel : il est quelquefois verbe
des bonnes letires et des beaux arts. Ann. neurre , ayant un sujer ( un nominatif) autre
Lir. que le pronom il; toujours pourtant de la 3°
'IMPORTER , V. n. Il ne s'emploie qu’à l'in- persone. » Qu importe la vérité de l'imita
3
finitif et aux troisièmes persones du singulier. iion , pourvu que l'illusion y soit ? J. J.
Étre de conscquence . . Cela ne lui peut Rouss. Cela étant , avec le nom au pluriel,
importer de rien , ne lui importe en rien . on ne doit pas dire qu'importe , mais qu’im
Il est le plus souvent employé comme imper- portent. » Qu'importe , dit l'Ab. des Fontai
sonel , avec le datit des noms et l'infinitit des Res , les plaintes et les murmures des Au
verbes avec de , ou le subjonctif avec que. » teurs, si " le Public s'en moque ? Il devait
Il lui importe de partir promptement : il dire, qu'importen ! ?SN'importe quel,ou
importe à vos associés que vous partiez sur lequel est du style familier, „ A l'éfét de ra
l'heûre. Sur quoi vous pouvez remarquer que peler les Oficiers, Soldats et Matelets, em
quand le verbe régi se raporte au câs, il faut ployés dans n'importe quel service étranger.
se servir de l'infinitif , et que quand il ne s'y Journ. Polit. de Gen. » J'ai lû dans un Auteur,
raporte pas , du que avec le subjonctif . Car si n'importe lequel, etc. >
l'on disait , il importe à vos associés de partir IMPORTUN , UNE , adj . IMPORTUNG
>
sur l'heure , on dirait tout autre chốse que ce MENT , adv . IMPORTUNER , v . act . IMPOR
que l'on veut dire , et l'on énoncerait la né- TUNITÉ , S. f . [ Inporteun, tune , némen ,
cessité du départ de vos associés , et non cellené, nité. ) Imporiun , fâcheux ennuyeux
de votre départ . = Dans la phrase négative, à forced'assiduité ou de questions trop sou
ou interrogative ,, on retranche quelquefois vene répétées , etc. Imporiunément , d'une ma
le pron . il , et quelque fois la particule néga- nière importune . Importuner , incomoder
live pas . » Il faut que le bien soit conu , il fatiguer par ses assiduités ou par ses discours.
A'i mporte par que voi . Mar . On pou
lle e m r- Importunité , action d'importuner, »» Éirey
rait dire aussi , n'importe sans il. „ N'importe , se rendre , devenir importun.
que tout soufre , pourvu que vous vous con- Je crains d'être importun , même avec mes amis,
tenticz . » Qu importe , ou que vous importe Barthe.
que les alltres m :inqueur de tout , pourvu que“ » Presser importunément ..» Je crains de vous
vous ne manquiez de rien ?! -- C'est surtout importunei . » Il l'a obtenu par importunité,
dans l'interrogation qu'il faut retrancher le à force d'importunité. » Ils (les Incréduies)
pronom il . * Qu'importe- t'il de mourir éloignent d'eux , le plus qu'ils peuvent , un
vingtans plutôr , pourvu que le cours de la Dieu , dont la seule idée les importune ; et
>
vie ait été bien employé? Du Plaisir. Il falait ils ne le dispensent si volontiers de ses soins ,
qu'importe que nous mourions , ou , que nous que pour qu'il daigne àåson tour les dispenser:
importe de mourir , etc. de leur obéissance . Le Comte de Valmont.
REM. Montesquieu et Racine lui font régir Rem . 1 ° . Importunime nt e importunité
la prép. de devant les noms. » Si en général ne se disent que des persones Importune
le caractère est bon , qu'importe de quelques importuner, se disent aussi des choses dans le
défauts , qui s'y trouvent ? Es; rit des Lois. sens d'incomode , in : oinoder , » Vent , chaud ,
Et que m'importe hélas ! de ces vains ornemens ? froid imporiun. Pluie importune. » Cela de
Bérence. vient importin longue
à la .
L'Ab. d'Olivet a critiqué ce vers : l'Ab. Di's L'observance de tes décrets
· Fontaines et Racine . Le Fils le justifient : à Ne me fut jamais importune.
la bone heure , pourvu qu'on conviène qie Le Franc.
le régime est irrégulier : c'est tout ce qu'on » Bruit qui importune. Tout lin porture.
prétend. - Campiseran a dit au si . 2 °. En parlant des persones , impurtun est
S'il faut vous perdre héla ! que m’immonde du reste ? aussi subst. masc. » C'est un importun : ce
Et Vertot : » Il leur importit peu in sur, és sont des importuns. On ne dit point une im
du Siége , pourvu que leurs Gin rauxn'en portune , des importunes. = Apliqué aux -
cussent pas la gloire. Il falaic dire ; le sucres persones, il aimeà suivre lesubstantif: »U !
I MP I MP 435
demandeur , un Poère , un Auteur importuni *Dans ce sens , le pronom en est néces
Quand il modifie les choses , il peut marcher saire. Quelques Auteurs', et des plus habiles,
>
devant ou après ; c'est au goût et à l'oreille l'ont retranché mal-à-propôs. Bossuet et Mas:
à lui assigner sa place. » Importun souvenir , sillon leur en ont doné l'exemple. » Il nous
souvenir importun. » Importune largesse. acuse de lui imposer. Boss . » On craindrade
Rouss. » L'importune cohorte. P. Follard. » yous imposer , quand l'impostûre n'aura plus
L'importune envie. De Lille. » Une importune à atendre que votre colère: Massill. On doit
rêverie. Gresset . dire , de lui en imposer , de vous en imposer.
>
s'ous importuner de cela. qu'il est plus sûr et plus régulier de l'y join ,
çº. Importanité , s'emploie souvent au plu- dre. Maremarque est fortifiée de l'autorité
riel. » Essayer des importunités. » Il est bien de l'Acad. qui avertit.que , pour dire trom ,
»
dificile de résister long tems aux importanités per , abuser; il faut toujours dire , en imposer
de ce qu'on aime. » Il se laissa vaincre par et non pas imposer .'
ses importunités , et ce fut la source de tous IMPOSANT, ne se dit que dans le 4 sens
les malheurs de sa vie. d'imposer ; qui impôse , qui imprime du res
IMPOSANT , ANTE , adj . IMPOSER , V. pect. » Ton imposant , gravité imposante.
act. IMPOSITION , s. f. [ Inpozan , zante , » Cet apareil de splendeur imposante , qui >
à
= 3°. Imputer å torr. » On lui a imposé un la natûre ; et impossibilité morale , ce qui est
crime, dont il était inocent. = 4'. En vraisemblablement impossible , quoique pos
parlant de respect , inspirer. » La présencesi ble absolumentparlant.
du Général impos.i du respect aux mutins. Rem. 1°. Impossible , par lui-même, n'a
On ditaussi absolument, » C'est un homme point de régime : il ne régit l'infinitif ou
dont la présence im pôse. » Un homme, qui le subjonctif que par le moyen du v.être
faitrire les aùcres,imposepeu.L'Ab.Trublet. auquel il s'associesouvent.» Il lui est in
sº. Avec la prép. en , sans régime : possible d'arriver, ou il est impossible qu'il
mentir. ».Nele croyez pas, il en impôse. Avec arrive aujourd'hui. Le 1 " ' régime se met
ledatif(laprép. a) tromper.» Vous en im- quand impossiblerégit un nom au datif
.
parez à vos Juges : vous nous en imposez. comme dans le .1er exempleIi
;lei12d , quand
436 I MP I MP
impossible n'a point de régime des noms. quelle comence un arc , et qui fait saillie
Mãe. de B... dit : leur rendit impossible de sur les aîcres pierres , pour cacher la nais
persévérer , etc. er rendoit impossible aux sance de l'arc .
Princes d'entretenir etc. Cet adjectif n'a IMPOSTE R , s. masc. Trompeur. Qui
point ce régime avec tout autre verbe que acuse à taux. » Mahomet fut un grand im
les v . être et devenir ; il falait dire : leur pasteur. » C'est un imposteur , un calom
rendir impɔssible la persévérance ; metrait niareur. En
Eu parlant des choses , on
les Princes dans l'impossibilité d'entretenir , l'emploie adjectivement dans le " sens. »
etc. car impossibilité a aussi ce régime de Un voile imposteur. Rouss. » Des Joure
l'infinitif. » Je suis dans l'impossibilité de naux imposteurs. Cerutti. * Qui croi
vous satisfeire. » Cela lui est devenu im- tait qu'un Auteur moderne ait pu doner
possible ; ec impersonellement : » Il lui est pour 'f'minin à cet adjectif le mot impis
devenz impossible de le faire. iûre. » Cette gloire impostire. El . de Gus
+
2 °. Quoiqu'impossible ait un sens négatif,, cave III , Roi de Suède. Voilà un singulier
il ne doit pourtant pas être employé comme barbarisme .
possible , joint à une négative. Ainsi , quoi- IMPOSTURE s. féin . [ Insos- türe : 3
qu’on dise, la châse ne me sera possible qu'a- menc.
vec votre secours ; on ne peut pas dire
ton.4imputée
e muer.à quelqu'un.
j calomnie';» chose fausse
Horrible im
elle me sera impėssible qu'avec votre secours. postûre. » C'est une impostûre aisée à dé
On doit se servir alors de la prép . sans , et truire. = Illusion. » L'impostûre des sens
dire . » Sans votre secours elle me devien Hypocrisie. » Toute sa vie n'est qu'im
来
dra impossible. * Rollin dit : ( Hist. Anc .) postüre. = * Impostures ne se dit au plu
Philippe sentoit qu'il lui seroit impossible riel que dans le premier sens. On die rou
de mettre fin à ceite guerre qu'en soulevant jours sans imposiûre au singulier. La con
les Thébains , cte. Il devait dire , ou qu'il crainte de la pime a fait dire à Gresset :
>
ne lui serait possible qu'en soulevant ; ou , Mais si ce qu'aujourd'hui j'écris sans impostéres ;
qu'il lui serait impossible s'il ne soulevait , Vainquant la nuit des tems , passe aux races fue
etc.
tures.
3 °. Impossible est quelquefois employé
substantiveinent , quoique abusivement : Scu. IMPÔT , s. m . [ Inps ; Deux longues. )
deri avait repris Corneille d'avoir dit , faire
>
Droit imposé sur certaines choses. » Cer
l'impossible : mais l'Acad. condamna certe impôt est onéreux. Établir de nouveaux im
critique. » L'usage a prévalu ', dit-elle , ' de pôts. Acabler d'impôts .
dire , fiire l'impossible , pour dire , faire IMPOTENT , ENTE , adj . [ Inpotan ,
e
tout ce qu'il est possible. -
On dit plus tante : 3€ lon. ) Privé du mouveinent d'un
naturellement. » Je ne puis flire l'impos- brâs , d'une jambe. Qui ne peut presque ni
sible ; et proverbialement , à l'impossible marcher , ni agir. » Il est devenu impo!ent. »
nul n'est ienu . On dit encôre , réfuire un Elle est implinte.
homme à l'impo-sible , exiger de lui ce qu'il * IMPOURVU ( à l '). On a dabord écrit
ne peut faire. C'est aussi , dans les disputes, à l'impourveu ; puis à l impourvů , avec l'ac
le réduire à ne pouvoir répondre sans com- cent circ. pour marquer la supression de l'e;
ber en contradiction. — Dans le jargon ensuite à l'impourvu', sans accent. Suivant
moderne , perdre l'impossible au jeu , c'est VAUGELAS , à l'impourvu et à l improviste
perdre immensement. » Verglan perdoit l im- sont tous les deux bons , mais le 2d estplus
poss. ble. Le tremblement de sa main , et la élégant que le rel. L'A ał. n'avait dabord
påleur de son visage exprimoient le trouble mis que celui-ci : Dans les éditions sui
qu'il vouloir cacher. Marm - » Qui; etdoute vantes , elle inséra aussi à l'impourvu. Elle
>
que vous ne le puissiez , dit Voitûre qui l'a retranchédans la dernière. Voy . IMPRO
ne sait que pour votre esprit il n'y a point VISTE.
d'impossible. Il aurait pii dire : il ny a IMPRATICABLE , adj. [ Infraritable:
rien d impossible , mais il n'y a roint i im- pénult.d out ) Ita divers sens. Projet , chốse
possible
IMPOTE , s. fémpré
me parait , Terme impratiuble
en cet endroit cuter
'rable Architecture. ; qui ne peut se faire , s'exé
.. » Delà , ces fades railleries , dont on
et dont le
La dernière partie d un pied droit , sur lan cherche à égayer ses remords
/
1 MP I MP 437
trai principe est le dépit secret de voir faire que l'action d'un corps fair sur un autre. -
à d'autres ce qu'on croit ou ce qu'on vou- Les impressions de l'air , du froid , du chaud
droit croire impraticable . SEGAUD. humain. » Il y a encôre une
sur le corps humain.
Chenin impraticable , où l'on ne saurait impression de chaleur. = 'Figurément , en
. » Maison impraticable , qu'on ne peut parlant de l'esprit , du ceur , de l'âine : ni 1
passer
habiter sans de grandes incomodités. — les menaces , ni les promes ses , ni les ré
Homme impraticable , avec qui on ne sau- proches n'ont fait aucune impression sur lui .
rait vivre. » H est d'un esprit , d'une hu- » Ce discours n'a fait aucune impression
. impraticable , dont on ne peut s'aco- dans l'âme des Auditeurs . » On ne sauroit
meurr. - * Voltaire le dit de certains sujets
mode trop ménager dans les enfanys les premières
de Tragédie. » Ce sont les sujets les plus impressions. Le Comte de Valmont. » La
ingrats et les plus impraticubles . On le dit prospérité fait sur le cæur de l'homme des
aussi dans l'Àn. Litt .» Ce sujet ( Cléopâtre ) impressions dangereuses . Chemin. = 2° . Em
est presque impraticable sur notre scène . Ni preinte. » L'impression d'un sceau , d'un ca
l'analogie , ni l'usage n'admettent ce mot en cher sur la cire., 3 ° . Éfet de l'Imprime
ce sens. Jusqu'à ce qu'on dise pratiquer un rie. » Belle ou vilaine impression . » Ce livre
sujet de tragédie ou de comédie , il semble
>
est de l'impression de Paris , etc. = Édi
que sujet impraticable n'est pas un terme tion. » On a saisi toute l'impression >, tous
propre. On dirait mieux intraitable , si l'u- les exemplaires. » Les anciènes impressions
sage admettait cet adjec.if apliqué aux chô- Sac fort' recherchées . = + . En termes de
ses. Voy . INTRAITABLE. Peintûre , la couleur celle qu'on la met da
IMPRECATION , s. fém . [ Inpreka -cion , bord sur la coile pour la préparer à recevoir
en vers , ci- on : ?" lon. °2 é fer. ] Malé- les vraies couleurs du tableau. = On apèle
2
diction acompagnée de souhaic funeste. » en ce sens , peinedre d'impression , l'ouvrage
Faire des imprecations contre quelqu'un : de ceux qui peignent des bâtimens , pour la
le charger d'horribles imprécations. Les im- distinguer de la peint ,- en tableau .
précarions retomb ent sur ceux qui les font. Rem . 1°. Au figuré , impression régit de :
= Imprecation , malédiction >, execration » Ce terrible combat laissa dans tous les
f synon . ) Le premier est proprement une cæurs une impression profonde et durable
prière; le second un souhait , 'ou un arrêt d'étonement et d horrear.
>
l'exécration à la consécration , qui met sous er ne fit pas une impression profonde sur
la protection de ia Divinité. L'Imprecation l'énemi;c. à d. qu'elle ne lui fit pas grand inal:
invoque la puissance contre un objet ; la L'Ab. Prévoc (H. des Stuarts ) å aussi traduit
maiédiction prononce son malheur ; l'exéo trop litéralement , quand il a dit. » Il déclara
tration le dévoûte à la vengeance céleste , etc. à ce Ministre qu'il falait de plus fortes im
Roub . Synors. pressions pour amener la France à des ter
IMPŘENABLE , adj. [3° e muet , z dout.] mes raisonables.
Qui ne peut être pris, en parlant des villes Un noble de nouvelle impression c'est , en
et placesde guerre. » Cette place passoit pour style proverbial , le novus homo de Ciceron ,
>
foiblesse , et l'image de notre mort. D'A- tion un peu au - dessus de l'humanité , que
guesseau . » Imprimons-nois fortement celle l'indiférence qu'il ( Nicole ) veut de nous
vérité dans l'esprit , que Dieu ne nous en- pour l’escime ou l'improbation du monde.
voie des disgrâces que pour nous corriger. Danet l'avait mis dans son Dictionaire. Ri
Chemin . 2°. Empreindre des lettres sur chelet remarque qu'il n'était pas encore
du papier , du parchemin , etc. avec des reçu . L'Académie n'en fesait pas mention :
caracteres de fonte. Faire imprimer un li- elle l'a admis dans la dernière édition . Il est
vre. Imprimer un ouvrage . - V. n. » Il employé par un grand nombre de bons Au
imprime bien , correctement , avec goût. teurs; et l'on peut s'en servir sans scrapule.
Cer homme n'a pas encore imprimé ; il n'a Improbation a produir improbateur , qui
encore rien doné au public. -- On dit aussi atend encôre le sceau de l'osags » Com
imprimer des estampes ; imprimer en bois ment un pareil discours n'a-t-il pas excité
en raille douce. ce inurmure improbateur qui rapèle un ha
REM. Molière done à être imprimé le sens rangueur public au ton de la décence et de
l'honêteté. C'Ab. Grosier.
d'être persuadé. Et pourtant Trufaldin
IM.PROMPTU , C'est ainsi qu'écrit L'A.
Ese si bien imprimé de ce Conte badin. cadémie , contre l'étymologie ; ce mot est
Je ne sais si cette expression écạit en usage tout latin , composé de la prép. in. L'Acad.
du tems de Molière : aujourd'hui du moins a voulu peut-être suivre l'analogie , qui ne
on ne l'entendrait pas. permet point que la particule in se montre
figuré , même pour devant le b et le p , et qui la change en
IMPRIMER se dii au figuré,
les chôses physiques. Nous ne trouvions im devant ces deux consones. Mais In promptu
aucun champ où la main du Laboureur dis n'était pas proprement un mot composé ,
ligenc ne fill imprimée, Télém. mais un assemblage de deux mots séparés
Et mille foudres allumés par une division , ' il semble qu'il est plus
Brûleront jusqu'à la poussière naturel de l'écrire avec in . V. IN -PROMPTU.
Qù ses pas furent imprimés. Le Frano.
** IMPROCÉDURE, Voy. INPROCÉDURE.
IMPRIMERIE et IMPRIMEUR ne se disent : IMPROPRE, adj. IMPROPAEMENT , ade,
ED1123
I MP IMP 439
hab
IMPROPRIÉTÉ , sS. f . [ Inpropre spreman , j'admire leurs imprudences , vos impruden
priété'; se muet aux deux premiers , é fer. ces : il faut dire , leur imprudence , votre
. au ; *. ] Ils ne se disent qu'en parlant du imprudence.
langage , pour exprimer ce qui n'est pas IMPUBERE . adj . et subst. Celui ou celle
puisie dans l'expression. » Mor , expression qui n'a pas ateint l'âge de puberté.
impropre. L'impropriété d'une expression , IMPUDEMMENT , adv . IMPUDENCE ,
d'un mot. » Parler improprement. s . fém . IMPUDENT , ENTE adj. [ Inpuda
Propre se dit des persones et des chôses : man , dance , dan , dante ; ite lon ." , br. au
impropre ne se dit que des mots. Quand il 1' >, lon. aux aưrres . ]) Efrontément . É fron
on doit
n'est pas question du langage , on doit dire,
dire, terie. É fronté . Ils marquent un manque de
qui n'est pas propre. * » Un homme im- pudeur, » Parler , répondre impudemment. »
propre à la guerre. Montesq . » Il s'étoit Il a eu l'impudence de le nier. » Homme
rendu impropre à gouverner. L'Ab. Prevot, impudent, fille impudente. » Discours im
Buckingham , Ministre
Hist. des Stuarts. » pudent , action impudente . S. in . C'est
.
improuvé d'aprendre et de prononcer les Ser combatre une proposition.. Il est vieux ,
mons d'autrui. Le P. Gaichiés. – Ce régime mêmeauPalais et dans les écoles.
-
expression qui soic devenue très- française. lubrique . » Vie impúre , amours impurs ,
>
Brebeuf a dit aussi , impuissante à porter ces meurs impures. Impûreté se die dans
-
éforts : et on trouve dans le Mercire : Impuis les deux sens. L'impureté des humeurs.
sante à sauver ceux , etc. Il ne parait pas que » Vivre dans l'impûreté. » Livre rempli d'im
l'usage ait encôre adopté ce régime. paretés . * Autrefois on a dit , siyle im
2 °. Impuissance et impuissunesont des ter- put. » La diction doit être congrúe,er n’a.
mes négatifs. Il est donc inutile , et contre voir rien d impur. P. Rapin. Ce motimpur,
le sens et la Gramaire d'ajouter une autre est là fort impropre. On dit , style pur et cor
négation aux verbes qu'ils régissent. » Plut à rece : on ne die pas style impur et incongru.
Dieu , dit Mascaron , que je sois autant dans l'Acad. dit aussi', dans ses sentimens sur le
la nécessité de ne rien diminuer , que je suis Cil , qu'il y a dans cette Tragédie... beau
dans l'impuissance de ne rien ajouter, Re- coup de façons de parler impúres : elle ne le
tranchez ne , et dices : dans l'impuissance de dirait pas aujourd'hui: = * Quoiqu'on dise,
rien ajouter, l'impureté des humeurs , on ne dirait pas ,
IMPULSIF , IVE , adj. IMPULSION , s. f. des humeurs impares,ni de la pâille impire,
e
S.
[ Inpulcif , cíve , cion ; en vers ci-on : 3 len. comme on le dit dans la Traduct . de Sha
au 2d. ] Impulsion au physique,c'est le moû- ų, speare: c'est sansdoute un anglicismz.
des métaux
vement qu'un corps done à l’alltre,par le choc. Impur ne se dit au Physique , que
Suivant Descartes , tous les mouvemens se er des matières soumisos à l'analyse. = Chez
font par impulsion .. Au maral, Lustigation , les Juifs , impureté légale , était celle qu'on
>
L'Abé Gauchat . » Le pécheur est un coupa- Imputation , acusation faire sans preûre. »
ble , qui voudroit que le crime fût impini. Faûsse imputation. » Il a montré la fausseté
Chemin , » L'impunité des crimes augmente de tant de noires imputations. = 2°. En
ļes désordres, w Comettre impunement toute termes de Finance , apliquer un payement à
sorte de crimes. Impunement a un aücre certainedette.» Impuier une somme payéesur
sens que n'ont pas impuni er impunité. » Ne le principal, et non pas sur les intérêts.
pouvoir faire une chose impuniment ; c. à d. Imputation , action d'imputer , dans les deux
>
sansqu'il en arrive quelque inconvénient. - sens. » Justifiez -vous de ces horribles imputa.
Mentir impunément , pour impidemment , tions qu'on vous a faite s. » Imputation d'un
faires.
est un gasconisme. == Impuni ne se dit pas payement sur le principal.
des persones, » Ils craignirent que ce Prince IN , devant les consones , est un son sim
ne le laissât impuni. P. Barre (Hist, d'Allem . ) ple , une voyèle du genre des nazales ;qui a le
>
Dices , ne laissât son crime impini , son au- son d'ein, soit au comencement,au milieu, ou à
dace impurie. === Cet adjectif doit toujours la fin des mots. Incomode, extinction , destin :
suivre le substantif. prononcez , ein -bomode , exs- teink.cion , des .
IMPUR , UF E , adj. LMPUR TÉ , 5. >
f. [[ In- tein. Le P, Brifier prétend qu'il n'y a que des
pir , pire , pureté : zº 1on.au .ait 3 *; la Bourgesis de Paris et quelques beaux esprits
( 3 wemuer.] Inpur , au lysique, qui de Province , qui prononcent de la sorte ;
p'est pas pur , qui est miangé de quclquç mais Mrs. Cullin ei Duclos sont d'un autre
sentiment ,
INA IN A 441
sentiment , et leur autorité est plus grande. INACOUTUMÉ , Ée , adj . [ I-na-kou
Devant lesvoyèles , i est voyèle aussi , et l'n tumé , mée : 5° é fer. long au fém .) Que l'on
se joint à la voyèle suivante, Inabordable n'a pas coutume de faire , d'éprouver. Rich.
inexcusable , inique , inopiné , inutile : pron. le mec sans remarque . Suivant Trév. il a pris
>
i-zabordable , i-nutile , etc. Dans plusieurs la place d'insolite qu'on disait autrefois.
Provinces , on prononce , ein-nutile, ein-na- Celui-ci a repris faveur , et il est plus d'usage
bordable , et M. Duclos avait remarqué cette aujourd'hui que inacoutumé. L'Acad. n'avait
prononciation dans quelques Acteurs du pas dabord mis celui- ci dans son Dictionaire:
Théâtre de Paris , qui l'avaient aportée de elle l'a inséré dans les dernières éditions. Ils
leurs Provinces. sont tous deux bons à conserver , d'autant plus
IN entre dans la composition de plusieurs qu'inacoutumé n'a pas tout- à -fait le même sens
mors, et signife ordinairement, privation ܕ, qu'insolite. On dit, par exemple , sentir des
oposition, négation. In ibɔrdable ", inconso- mouvemens inacoutuines : on ne dirait pas ,
lable , qui ne peut être abordé , consolé. des mouvemens insolites. Le re
1 répond à la
Quelquefois le composé est usité , et le simple signification , d'être acoutumé de et le 2d ,
ne l'est pas. On die , in onsolable , mais cin-
> au sens d'être acoutumé à . Voyez ACCOUTU
solable ne se dit point. MER . Rem . nº. 3º .
Rem. L'n d'in se change en m devant les * INACTIF , IVE , adj . INACTION , s. f.
moes qui comencent par m , b ou p ; et en [ 1-naktif, live , i-nak-сion . ] L'iniction ese
>
let r devant ceux qui comencent par ces deux la cessation de toute action . Inicrit , qui de
consones : immo teste , imbiber , imba , im- mzure dans l'iniction . Lesubstantif n'est
patient , illégitim ? , irrigulier , etc. Elle se pas ancien , mais il est très bien érabli . » A la
change en g devant noble , ignoble , etc. vue de tant de désordres, des visiteurs doivent
IN final est doureux , vin ,, destin ; mais ils demurer dans l'inaction ? Cochin. L'ad
>
suivi d'une conso :30
il est long , soit au jectif est tout nouveau , et il a besoin du sceair
:
milieu du mat , soit à la fiz : pinte, il vint, de l'usage. » Les spectacles ne serviroient qu'à
INABORDABLE , INACCESSIBLE , adj. rendre un peuple inactif et làche. J.J. Rozss.
>
l'accês est impossible , ou (dans un sens plus fonds inicrifs et infructueus. Id .» Mari d'une
modéré ) extrêmement difficile , pénible. Ils femme malade , ou inactive faûre d'ouvrages.
>
cherie est inabordable aux vaisseaux d'Europe. INADVERTANCE, Acad. S. f. Défaut d'aten
» Le port est in iccessible aux vaisseaux, mê- tion , d aplication.
aplication. » C'est une in advertance .
me d'une médiocre grandeur. Lett. Édif. » Il „ Il l'a fait , il l'a dit par inadvertence.
est inaccessible aux sollicitations : elles me * INAFFECTATION , s. f. Not , dont
peuvent rien sur lui. Boursault s’est servi , pour se moquer des
Et désormais au trouble inaccessibles . expressions d'une Précieuse. Richelet. » Ce
die ironiquement Rousseau auxmécréans. = serait le contraire d'affectation ; mais ce mot
Il dit âilicurs de Dieu :
n'est point reçu . Trév .
Une profonde obscurité Des mots pleins d'énergie et d'érudition ;
Aux regards des humains le rend inaccessible. Comine inintelligible , inaffectation.
INACOMODABLE , INACOSTABLE , adj. INALIÉNABLE , adj. [ I -nali -énable : 4 c
cion , ké', kée :pénult . dout . au 1" : 44 é fer. ment un défaut d'atention. » Enfant toujours
lon. au dern. ) in aplicable se dit des choses, » indentif . »» Il l'a fait par inatention.
Cet exemple, cette comparaison est inaplica- INAUGURATION , s. f. [ Inog u-racion's
ble au fait présent . In iplication , inapliqué, en vers ci-on . ) Cérénionie religicũse , qui se
se disent des persones , et marquent un défaut pratique au Sacre ou au Couronement des Sou
d'aplication ; d'atention. » Il esttrop inapli- verains. — Par extension , on le dit dans les
> >
que : son inaplicarion a nui à sa fortune , au Universités étrangères , de' I installation des
Touche , dèsntledecomen
dévelopeme
>
ses rares
cementtalens. = , met
du siècle La gue
Professeurs. -. »»C'est
inaugurale M. un
Formey parle de haran
vrai lacinisme.
inaplication au nombre des mots nouveaux , INCAPABLE , adj. INCAPACITÉ , s . f.
er
dont on peut se servir sans scrupule . Il est [ 3 ° dout . au i1° , dern .. e muet au 1" , é fer.
dans Trév .dės 1704. On n'y cite , à la vérité , au 2d. ) Incapable , qui n'est pas capable . Ila
que l'Abé de Bellegirde, à qui laLanguedoit tous les sens et les régimes du simple.» Un
plusieurs mots. Aujourd'huiil estparfaiteipent mineur estincap..ble de disposerde son bien .
INC IN C 443
la 1 " : on dit , l'incendie d'un Temple , d'un
» Sa mauvaise santé le rend incapable d'apli . Ja
cation. » Il est incapable de vigilance , de Palais. Une distinction plus juste , ce me sem.
,
veiller, de pourvoir à , ecc. » Son estomac est ble , c'est qu'Incendie ne se dit que d'un em
incapable de digerer les alimens les plus lé- brásement ordinaire , et bråsement d'en
geis, On le dio du mal comme du bien . » Incendie mémorable et extraordinaire. On ne
Il est in apable de lâcheté , d'une mauvaise dit pas l'incendie de Troie , l'incendie de.
action ; de manguer à sa parole. Sans l'Univers ; mais l'embrasement ; on ne dira
régime, il signifie mal h.bile, » C'est l'homme pas non plus l'embrasement, mais l'incendie
du monde le plus incapable. = Incapacité d'une
que ce dernier sens . Son incapacité ese re-
maison , et même d'un village.
INCENDIAIRE , Auteur volontaire d'un in
D'a
Conue, Au Palais , il régit de et l'infinitif. cendie. » Il n'est point de suplice assez grand ,
» Quand il y a incapacité de doner de la part pour les incendiaires.
du Testareur , la reconoissance d'une dette Rem. Ces deux mots s'emploient au figuré
>
qui n'est pointérablie dailleurs , est inutile. pour exprimer les troubles que les hérésies
Co: hir .
er les factions excirerit dans un Étar ; mais
INCARNADIN , INE , adj . Il ne se dic dans cet emploi , incendiaire est un néologis
que d'une couleur plus faible quel'incarnat me heureux , et il s'einploic adjectivement.
ordinaire, » Les nouvelles hérésies ont causé de grands
INCARNAT , ATE , adj. Espèce de cor- incendies dans le Royaume. Acad.» Ces pro
leur qui est entre le cerise et le couleur de pôs incendiaires se tiennent publiquement à
tô . Londres. Lingker. Discoureur incendiaire .
INCARNATION , s. f. S'INCARNER , v. Dupan . * Dans les Provinces inéridio
réc. ( Inkarna-cion , né. ] Ils ne sont usités nales , plusieurs fort incendie féininin , et
qu'en disent
parlantdu Mystère par lequel le Verbe un une grande incendie , au lieu de dire ,
s'est fait homme. » L'Incarnation du Verbe. grand incendie .
» Un Dieu s'est incarné pour racheter les INCENDIER , v . act. [ Insandi-é : dern.
Hammes. = Incarné , éé, adj . » Le Verbe é fer. ) Brûler , consumer par le feu . » Ce
incarne. Fig. et fam . » Diable , Démon village a été entièrement incendié. Il se dit le
a
incarné. Méchant homme . » C'est la veriu , plus souvent au passif.
la prudence , on la milice incarnée . INCERTAIN , AINE , adj. INCERTAINE
INCARTADE , s. f . Espèce d'insulte faite MENT , adv . InCERTITUDE , s. f. [ Incér .
inconsidérément
lier ,
. Il n'est que du style fami- rein , tène , ièneman , titude : 2° e ouv. 3.° e e
Kk k2
444 INC INC
Bossuet. L'Egypte elle- même est incertaine ne s'emploie que pour désigner le futur. »
des rems les plus éclatans de sa Monarchie. arrivera , il doit jartir ; on l'attend inces:
= Douteur , Incertain , Irrésolu. ( Synon .) summeni. = * Autrefois on lui fesoit mo
Le doute vient de l'insufisance des preuves ou difier tout autre tems des verbes , dans le sens
>
ves pour ou contre : l'incertitude du défaut ment. VERTOT ,dic d'Auguste. » Le souvenir
des lumières nécessaires pour se décider ; des Ides de Mars ( ou César fut assassiné ) se
l'irrésolution du défaut de motits d'intérêt, présentoit incessaniment à son esprit. On di
ou de l'égalité des motifs oposés. Les rait aujourd'hui , se présentait sans cesse.
deux premiers concernent l'esprit ; le troi- INCESTE , s. m . INCESTUEUX , EÙSE, adj.
sièine concerne le caur.-- Douteux, ne se INCESTUE
dit que des choses ;incermin ,se dit des
ÛSEMENT,
et-ze , ell-zeman: 1"? adv.] èmoy: 4"tu-eú,
lon .'zoIncèsie, lon. e
, eú 1 2 '
cho es et des persones ; Irrésolu , ne se dit aux 3dern . ] L'inceste est une conjonction
que des persones. Il niarque de plus une dis- illicite entre des parens ou alliés au degré
position habituelle er tjent au caractère. - prohibé par les lois. » Comettre un incesse
Ba dit , d'un fait légèrement avancé , qu'il avec , eic. = Incestueux , coupable d'in
>
qu'il en arrivera. » L'incertitude où l'on est théâtre est trop chargée d'incidens. = 3°. En
du succes tient les esprits en suspens. » Il est matière de proces , point à débatre, qui naic
dans l'incertitude du parti qu'il doit prendre. Qu qu'on fait naître dans le cours de l'action
= Incerairude , Doute , Irrésolution (Synon.)
> principale. Il survine ; l'on fit naître un
Dans le sens où ces mots sont synonynies , ils incident etc. = 4 °. Dans les disputes ,
niarquent tous les trois une indécision ; mais contestation le plus souvent étrangère au
l'incertitude vient de ce que l'évènement des sujet .
chôses est inconu ; le douie de ce que l'esprit Rem . Les Traducteurs de livres anglais
ne sait pas faire un choix ; et l'irresolution de emploient souvent incident , pour évènemen !,
ce que la volonté a peine à se déterminer. - parce que ce mot a cette signification dans la
On est dans l'incertitude sur le succès de ses langue anglaise.M. Linguet, dans le séjour
démarches ; dans le doute sur ce qu'on doit qu'il a fait au barreau , et en Angleterre, s'est
faire; et dansl'irrésolution surcequ'on familiarisé avec ce not.» Onapris des
veut faire. --- L'homme sage ne sort guère in.idens ( évènemens) particuliers , pour des
de l'incertitude sur l'avenir , du doute sur preûves générales. Incident , comme on
les opinions et de l'irrésolution sur ses en l'a dit , ne se dit pas de tout évènement , mais
gagemens. Gir . Synon . Voy . IRRÉSOLU et d'un évènement , qui survient dans le cours
IRRÉSOLUTION . d'une entreprise, d'une afaire , et qui y a quel
INCERTITUDE , se dit quelquefois dans un que raport .
sens indéfini. » Il y a beaucoup d incertituie Incidemment et Incident , adjectif, ne se
dansl'Histoire ,dansla Médecine.— On disent qu'au Palais et dans les disputes. V.
o
dit , aussi l'incertitude , pour l'inconstance nº. ; . et 4°. » Il s'est constitué incidemmene
.
la in :ilé à cette démarche , à intenter ce le même sens : état de ce qui penche : mais
procês. le 1jer se dit dans le propre en Géométrie. »
INCIVIL , ILE , adj .: INCIVILEMENT > L'inclinaison d'un plan : l'angle d inclinai
adv . INCIVILITÉ , s. f. Ils expriment - un son . Le 2d se dir au figuré dans le langage
manque de civilité. » Homme incivil; per- ordinaire et au propre, en, chimie ; verser
sone in ivile. » Procédé incivil et mal-honêre.'
.
par in lination. On dit aussi inclination de
- Demande ;, prière incivile , contraire à tête ;'faire une profonde inclination devant
446 INC INC
lc Saint- Sacrement. == Inclination , Pen INCOHÉRENCE , Incohésioy , s. f.
L'inclination INCOHÉPINT ENTE,, adi. [ Inko-érance,
dit quelque Incohér.INT,
chose de( Synon.),
chanı. moins fort re
que le pen .hant : la ile e -zon , frin , rante :: ; ' é ter. Jen . au i
nous porte vers un objet , et l'autre nous y et aux 2 dern .] Ils expriment un défaut de
entraine. Il semble aussi que l'inclination cohérence , de liaison , d'acord , de raport
doive beaucoup à l'éducation , et que le pen .. entre los parties. Ces mots sont assez nou
chanı ciène beaucoup du rempérament. veaux. Des Dissertations Physiques , ils ont
On done ordinairement à l'in lination un passé dans les discussions litéraires ou politi
objet honête ; mais on supôse celui du pen- ques. » L'Ab. Grossier troûve une incche-.
chant plus sensuel , et quelquefois même hon- rence monstruetse dans le mélange d'objets
teux. Ainsi , on dit qu'un homme a de l'inclina. sacrés et profanes que fait M. Le Mierre dans
tion pour les Arts et pour lessciences, et qu'il a ses Fastes. » Ces crises ocasiones en Pologne
>
qui n'est plus d'usage. Enfermé dans... Le C'est un de ces mors qu'on dir , et qu'on
billet ci:inclus; la lettre ci- inclîs?, =S.f. n'écrit pas.
L'inclase, la lettre renfermée dans un paquet. INCOMMODÉ , Ée , ou INCOMODÉ ,
Inclusiveirent , en y comprenani, yÉE , adj. [ 4° é fer. Ion. au 2d. ) Malade. Il
compris. Il est oposé à exclusivement , qui se dit ou seul, ou avec régime. » Depuis
veut dire non compris, Depuis le is jus- quelque tems il est incomo.dě. » Elle est in
qu'au 30 inclusivement , c. à. d . y compris cmolée de la vûe , d'un brâs , d'une jambe.
le 30; -
: Pauvre , qui n'est pas 2.à sou aise. Mar
ÎNCOGNITO , adv . [ mouillez le g] chand incomoże. Trév. La Touchen'aprouve
Sans être conu . » Il a passé incagrito. Ce incomode en ce dernier sens qu'avec l'addi
terine italien est fort usité dansnotre Langue,' tion , dans ses afaires. L'Acad. ne le met
Vaugelas en parle comme d'un mot nouveau, aussi qu'avec cette addition. Voy. ACCOM .
Les Italiens, quivinrent avec Marie de Me- MODÉ .
dicis ( femme de Louis XIII ) l'avaient mis INCOMMODE , ou INCOMODE , adj.
sans doute à la mode. La Moche. Le Vayer INCOMODÉMENT, adv. INCOMODER , V. act.
ne le pouvait soufrir : Th . Corneille l'aprou- INCOMODITÉ , s. f. tr[ Inkomode ; déman ; dé,
e
yait fort ; et il est très bien établi depuis diré : 4€ e muet au 1 , é fer, au zd et au 3:
ong.tems, Boursaut a dir , rire incognita. incomodement, doit avoir l'acc . aigu sur
INC INC 447
l'e , quoique formé d'Incomode , dont l'e est INCOMPARABLE , adj. IMCOMPARA
>
on nepeut faire part. » Bien in omunicable. qu'il puisse être employé sans régime , il
» Droits , honeurs incomunicables. faut qu'on exprime les deux ternes de la
INCOMMUTABILITE , s. f. INCOMMU . relation , les deux choses qui ne peuvent
TABLE , adj. INCOMMUTABLEMENT , adv. compatir ensemble . L'Évangile et les
( Inkomulabilité , table tableman : 5 € spectacles sont incomparibles. * Fleuri dit :
moet aux 2 dern . ] Ce sont termes de Prati- » Ne tâchons-nous pas d'acorder avec l'É
que , qui se disent d'une possession , où l'on vangile plusieurs divertissemens que toute
>
sous -entend , entre eux , ;entre elles. Inconséquence , défaut deconséquence. Acad.
* INCONCLUANT , ANTE , adj. Qui Oposicion dans les diférentes conduites de
n'est pas concluant. » Cette objeccion est la vie. Trév. » Il y a de l'inconséquenie
inconcluante. Me. Portalis , Avocat. - Ce dans ses discours , dans sa conduite. =
conséquent , qui
mot n'est point dans les Dictionaires. Il se. parle
rait utile .
équent,
Inconsou agit contre sespas
qui n'est principes. » Il; est
INCONDUITE , s. fém . Défaut de con- inconséquent dans sa conduite , comme dans
duite. » Il s'est perdu par son inson :duite. ses propos. Ce mot d'inconséquence
.
= Ce mor ne s'est dii dabord que dans n'était pas apareinment fort usité du tems de
la conversation ; on n'osait pas l'écrire. Il Bossuet , car il demande permission de l'em
ployer.
INC INC 449
ployeľ. » C'est une marque de fausseté et thelemi des Martyrs.
d'inconséquence ( qu'on me permette ce mot) INCONSTAMMENT adv. INCONS
dans la doctrine. - Il n'a plus besoin de TANCE , s. fém . INCONSTANT , ANTE , adj. e
correctif; et il est assez à la mode. Il est vrai (Inkonstaman , tance , tan , tante : 3 “ br.
er
que les ocasions de l'employer deviènent tous au 14 , lon. aux trois autres. ] L'incons
les jours plus fréquentes , et en literatúre , tance est une facilité à changer d'opinion ,
er en morale. » C'est une inconséquence de de résolution , de sentiment de conduite .
>
croire un enfer , et de mener une vie déré- Inconstamment, avec inconstance .Inconstant ,
glée. Rich . Port. qui est sujet à changer. » Agir , se conduire
INCONSIDÉRATION , s. fém . InCON- inconstamment. » Rien n'est plus indigne
SIDÉRÉ ,ÉE , adj. INCONSIDÉRÉMENT , adv. d'un homme sage , que l'inconstance. »
[ Inkonsidéra-cion , ré , rée , réman
réman :: 4
4 ° é Homme , esprit inconstant. Femme incons
fer. so é fer. aussi aux trois derniers ] In- tante , » Inconstant dans ses résolutions. *
considération , légère imprudence , ou dans Le subst. et l'adject. se disent figurément ,
le discours , ou dans la conduite. Inconsi- des chôses sujètes à changer. » L'incons
.
1
déré , étourdi , imprudent. Inconsidérément, tance des vents , de la mer , des saisons , de
>
rait utile , soit pour varier , soit parce que volage , celle qui ne sait si elle aime , ni ce
le dernier est plus fort et plus énergique. qu'elle aime : une indiférente , celle qui
Dailleurs nous avons déjà consistance dans n'aime rien. La Bruy. » Les femmes accus
le sensoposé. sent les hommes d'être volages , et les hom
INCONSOLABLE > adj . INCONSOLA- mes disent qu'elles sont légères. Id. Voyez
BLEMENT , adv. [ 2' lon. 4 ° dout. au ier > LÉGER .
e muer. ] Inconsolable , qui ne se peut con- INCONTESTABLE, adj . INCONTESTA
soler . Inconsolablement > de manière à ne BLEMENT , adv. INCONTESTÉ , ée , adj . e
pouvoir être consolé, » Homme inconsolable. ' [ Inkontèstable , bleman , lèsté , ré-e : 32
e er
» Douleur , afliction inconsolable.. » Etre moy. 4 ° dout,. au i'r , é fer,. aux deux der
> >
nence a été la caûse de sa perte. » C'est un dessein incórrect.. Je ne sais pas pourquoi
homme incontinent . L'adject. est moins les Dictionaires nele mettent pas.
usité que le substant . INCÓRRIGIBILITÉ , s . fém. INCÓRRI
INCONTINENT , adv. de tems. Aussi- tôt , GIBLE , adj . [ 2 ° lon . r force. Inkôrigibilite',
>
au même instant . » Dès qu'il eut reçu cet gible. ] Ils expriment le caractère de celui
avis , il partit incontinent. Bientôt : » qui ne veut pas, ou de ce qui ne peut pas
Trois heures soneront incontinent. se corriger.. i Il est incôrrig ble. » Il y a
Tout de suite. » Je vous parlerai incontie des défauts qui sont incórrig bles. » Son in .
nent après. SL'Auteur des Réflexions , côrrigibilité l'a faic abandoner de ses mai
etc. trouvait que c'était fort mal à propôs tres . Celui - ci ne se dit que des persones.
qu'on avait du dégout pour cet adverbe. Un ne dit point l’incorrigibilité d'un livre ,
d'une faûre d'impression .
Dans le Dict. Gran . on dit qu'il est vieux
et qu'on ne s'en sertguère plus. L'Acad. le INCORRUPTIBILITÉ , s. fém . Incor
mec sans remarque. On peut dire qu'il n'est RUPTIBLE , adj . INCORRUPTION s. fér .
> >
que de la conversation , et qu'il n'entre point [ Inkôrruptibilité , title , cion : 2° lon. ) Les
>
VAINCU و, adj. Mots hasardés par M. Servan. qui ne croit que dificilement, ou qui refuse
» Il faut plaindre l'inconvaincu. » Ne dis- même de croire ce qui est croyable. L'in
tinguera-t-on jamais l'inconviction , qui doute crédulité est le vice de l'incrédule. » Esprit
cn examinant > de l'incrédulité ., qui nie incrédule . » Vous êtes bien incrédule,» Ir
-
dificile à croire. Suivant l'Ab. Girard > il phrase. « L'inculture de l'esprit , du naturel,
difere de paradoxe , en ce que celui- ci re- sont la source de beaucoup d'erreurs et d'é
garde les opinions , et l'autre les évènemeizs. garemens. Il serait à souhaiter que l'usage
Oa raconte des chôses incroyables : on pro- adoptât ce mot.
pôse des paradoxes. On dit avec le
> Rem . Bourialvue aplique inculte aux per
verbe être impersonel : il est incroyable sones. » Le Prince n'étoit pas de ces Héros
combien , ou quel , etc. C'est un lacinisme incules , qui , de la bravoure , se font un
adopté par l'usage. » Il est incroyable con- droit d'ignorance pour tout le reste. On
bien cet homme fait de chôses. Acad. » Il voit aussi dans Trev. jeune homme inculte.
est incroyable quel est l'amour et le respect L'Acad. ne le dit que de l'esprit , des meurs ,
du naturel : on ne le dic point des per
que les chrétiens de cetre bourgade ont pour sones
le P. Bouche r. Let. Édis. .
Incroyable se dit souvent par exagération , INCURABILITÉ, s. f. INCURABLE , adj.
pour excessif, extraordinaire. » Joie ,plaisir , Ils expriment l'état de ce qui ne peut dire
douleur , mal , peine incroyable. guéri . » Mal incurable. Nalade incurable.
INCRUSTATION , s. fém . INCRUSTOR , » L'incurabilité d'une plaie . == Le subst..
V. act. [ Intrus- ta -cion , té'. ] Ils se diseno ne se dic point des persones.= Incurable , in
de l'aplication de quelque pièce de marbre, guérissable ( synon .) Le premier se dit du
etc. contre une murâille pour l'orner, » In- mal qui résiste à tous les remèdes ; le 2d ,
eruster un pilastre : Église incrustée de mar- de celui qui ne laisse aucun cspoir de salut.
bre. La Lande. » Une belle incrustation . » Le mal incurable est celui contre lequel
-
= Le subse. se dit aussi d'une croûte qui les éfores de l'Art ne peuvent rien ; la ma-.
se forme autour de quelques corps qui ont ladie inguérissable , celle contre laquelle la
séjourné dans l'eau . Nature et l'Art ne peuvent pas davantage.
INCULPABILITÉ , s. f. Inocence. État » Il n'y a poine de remède à l’un : il n'y
de celui qui n'est pas coupable , à qui l'on a pas de ressource contre l'autre. Rous.
atribue falassement quelque faûre. ( Mo: nou- Synon. ~ Fontenelle emploie ladj. au fig.
veau ). » Nous avons vu M. de... près de » Quand les Philosophes s'entêtent une fois
>
se voir englouti , au moment où son incul- d'un préjugé , ils sont plus incurables que
pabilitééroit devenue incontestable. Lingilet.. le peuple mêine ; parce qu'ils s'entêtent éga
-INCULPATION , s . fém . INCULPER ,
> lement, et du préjugé, et des fausses rai
v. act. [ Inculpa.cior , pé.
pe ] Ils expriment sons dont ils le soutiennent. L'Acad. dit aussi
l'action d'acribuer une faâce à quelqu'un. caractère , passion incurable . = Incura
On l'a mal-à-propôs inculpé . » 'Il s'est lavé ble n'a point de régime : l'on ne dit point
de cette inculpation. Ils ne se disaient dabord incurable à cous les remèdes , comme l'a dit
qu'au Palais : Ils ont ensuite passé dans le Voirîre. Bouh .
langage comun ; mais ils ne sontpas encôre INCURIE , s . fém . [ 3 € lon. te muer.
du beau style: Ondit mieux et plusélégam- Défaut de soin , négligence.'» Il a dérangé
ment acusacion acuser : mais il seinble ses afaires par son incurie. » , Macrin să
qu'inculper , inculpation sont plus énergi- bandona à la mollesse ; à lla crapule et à
ques. l'incurie , qui en est la suite. Depuis
L112
452 IN D IN D
quelque tems on dit insouciance à peu près avons indécis.. Dans le Dict. Gram. on
dans le même sens. Celui -ci,, est plus fran- condamne mal-à-propôs indécis apliqué aux
çais ; l'autre sent toujours un peu le pays persones. On veut qu'on dise , irrésolu, in
latin . certain . On a tort : l'Acad. admet , homme
INCURSION , s. f. [ Incur sion , en vers indecis , et les bons Auteurs se sont servis de
si on. ] Course de gens de guerre en pays cette locution.
énemi. » Les incursions des Barbâres dans les INDÉCISION , s. f. [ Indéci-zion , en
Gaules. Voy . IRRUPTION . vers zi-on : 2° é fer.] Indétermination i état
INDE , s. f. On dit tantôt l'Inde , tantôt d'un homme indécis. » Rester dans l'indéci-:
les Indes , plus souvent le dernier. Le P. Ta- sion. Son indécision ese caûse qu'on ne peut
chard , Missionaire des Indes , dit toujours finir avec lui.
l'Inde. INDÉCLINABLE , adj. Terme de Gra
* INDÉBROUILLABLE ,adj . Qui ne peut maire. Qui ne saurait être décliné. » Nom
erre débrouillé. Mor nouveau assez heureuse- indéclinable , est celui qui se joint à d'autres
mois en
ment, inventé, » Le cahộs politique le plus mots en toute sorte de
de câs , de genre , ec do
indébrouillable , celui de l'associatioa ger- nombre sansrien changer à sa terminaison.
manique. Linguet. INDÉCROTABLE , adj . Qui ne peut se
INDÉCEMMENT , adv. INDÉCENCE , décroter , se polir. Balzac a employece mot:
s. f. INDÉCENT , ENTE, adj. [ Indé-saman
>
e
il apèle un Pédant , animal indécrolable. Il
er
sance , san , sante : 2 é fer. 3€ br. au i ne se dit que dans le style figuré , comique ou
lon. aux autres. ] Ils se disent de ce qui est satirique.
contraire à la décence. » Agir , se comporter INDÉFECTIBILITÉ , S. f. INDÉFECTI
indécemment ; avec indécence. » Parole BLE , adj. Ils ne se disent que de l'Église ,
action ,postúre indécente. » Il y a del'indé qui nepeutfaillir ,, errer.» L'Église est indé
cence é , ou il est indécent à un hommegrâve fectible ; l'indéfectibilité de l'Église.
de dire , de fuire , etc. M. l'Ab. Trublet, par- INDÉFENDU , ûe , adj . [ Indéfandu ,
>
frable. » Lettre indéchifrable. Fig. Hom- indéfini. Voy. PRETÉRIT. Article indéfini..
me indéchifrable : » Sa conduite est indé hi- Voy. ARTICLE . » Promettre indéfiniment ,
frable , impénétrable. = Obscur , embrouillé.. sans rien marquer de précis.
>>
Passages d'un Auteur indéchifrables à tous INDÉFINISSABLE , adj. [ 2° é fer. pénult.
les Comentateurs . dout . ) Qu'on ne saurait définir. Il ne se dit
e
INDÉCIS , ise , adj. [ Indéci, cize : 2° é que des persones, » Un caracière , un homme
3 lon. au 2d.) En parlant des choses , indéfinissable. * Les Gascons disent indefi
fer. z'
qui n'est pas décidé. » Ce point ese demeuré urbie. e
des persones , irrésolu , qui a de la peine à se ne peut ê re éfacé. On dit dans le Dict. Gram .
déterminer. » Il est indécis; ou , qui ne s'est que ce mot est inusité et inutile , et que nous
pas encôre déterminé : il est encore indécis. avons pour le même sens ineffaçable. Le
M. Bastide a dit ind?cidé, pour in lécis. Rih. Pore. le met sans remarque. Trév.Sacetrele
» Qui laisse la question indécidée. Ce mot Dict. de l'Acad. l'admettent pour las
n'est ni usité , ni nécessaire , puisque nous meas ; caractère indélébile. Richelet le dit au
IND I N D 453
figuré du Pédantisme. La Touche le met au Aspirer à l'indépendance, » Tous les hommes
nombre des mots nouveaux , dont on peut se aspirent à l'ir lépendance ; mais cet heureux
servir sans scrupule . Plusieurs Auteurs esti état , qui est le but et la fin de leurs desirs ,
mables l'ont employé . » Leibnitz se dépouil- est celui, dont ils jouissent le moins. D'Agues
loit avec elles ( les femmes) du caractère de seau .
savant et de philosophe , caractèrecependant L'instant , qui fic les Rois , fit leur indépendance.
intélébile . FONTEN. » On ne corrige point P. Marion. Cromvel.
le naturel... Mais quel cil assez fin démêlera » Indépendamment de tout cela , de ce qui
ce naturel indélebile . MARM . peut en arriver ,
C'est de la Nation le vice indélébile. Rem. 1 °. L'Ab . des Fontaines écrivait tou
jours indépendemment contre l'usage et l'ana
Bret .
M. Moreau s'en est aussi servi : on le croûve logie , puisqu'on écrit indépendanı, indépen
dans l’Ann. Lit. et ailleurs. » Ces organes dance , et non pas independence , indépen
n'ont jamais manqué aux besoins des ani- dent. Certe ortographe est dans plusieurs
maux , et ils sont indolébiles comme leurs livres , ou par le goût, ou l'inatention des
instincts . St Pierre. Cet adjectif ne me pa . Auteurs ou par l'inadvertance des Imprimeurs.
rait pas propre avec le mot organes. Dirait- = 2 ° . Indépendamment, ne s'emploie point
on des organes , des instincts ineffables ? absolument
absolument régime, » Lá Posiérité
et sans régime.
- Ce mor n'est usité que chez les Savans : d’Adam jouïtindépendammene ( l'Auteur veut
dans le langage comun , on dit inéfaçable.* dire , duns l'indépendance ), et paisiblement
>
M. Linguet a employé indélébilité. » Depuis de la terre , qui lui avoit été donnée. Anon.
que le mariage a acquis l'indelebilité majes 3º. Dans l'Ann . Lit. on emploie indé
tueúse, atachée au caractère de Sacrement. pendaminent dans le sens de , à pari , excepté. >
Les critiques de cet illustre Écrivain diront » Indépendamment des erreurs, que j'ai re
que le mot est impropre, et que l'Auteur ne marqué ( remarquées ) dans cette traduction ,
sait pas son catéchisme. Comme on ne dit pas elle n'est point sans mérite du côté du style.
éfacer, mais dissoudre un mariage , indissolu- Indépendamment de veut dire outre : que dans
bilité aurait mieux, convenu que Indélébilité. cette phrase on mette outre à la place, et elle >
Celui-ci , ne serait bon que pour les Sacre- n'aura pas de sens. Il falait dire. » A part les
2
mens , qui impriment un caractère ; le Bapt. erreurs que j'ai remarquées , etc.
la Confirm . et l'Ordre. 4 °. Indépendant , n'a pas toute l'étendue du
.
celui qui est indépendant. Indépendaminent Ž ' ê ouve qe é fer, alix 3 dern. ] Iniéterminé ,
d'une manière indépendante, » Il est indépen- i . En parlant des choses , indetini, qui n'est
dant ; esprit indépendant. » Indépendant des pas déterminé. » Espace , tems , pombre indé
évènemens. » Vivre dans l'indépendance, » . terminé. 2. En parlant des persones
IND IN D
454
Irrésolu. » Il est encôre indéterminé là - dessus.
style familier. Pour le discours soutenu , OR
Indétermination a raport au 2d sens , die inefable ; et quelquefois inenarrable.
irrésolution. » Il est encore dans l'indetermi- Le P. Charlevoix dit , une consolation indi
nation . Indeterminement , est relatif au cible ; et Rollin , des tourmens indicibles .
1'
er sens : d'une manière indéterminée , et sans Peu d’Auteurs ont employé ce mot. On le
rien spécifier. » Il lui a 'promis beaucoup de dit souvent , onNne l'écrit guère.
chôses , mais indéterminément. Indeter- INDICTIO , 's. f. [ Indik -cion . ] Convo
miné suit toujours le substantif. cation d'une grande assemblée pour un tel
INDÉVOT, OTE , adj . et subst. Inde- jour. Il a raport au 2d sens d'indiquer , com
>
VOTEMENT , adv. InDÉVOTION , s. f. [ In- me Indication au r' '. » L'indiction d'ex
dévo , vote , teman , vo-cion : 2° é fer . 4e Concile. » La Bulle de l'indiction.
e
» Sur votre indication , je me suis adressé à ... F2°. Qui touche peu , qui n'intéresse
» C'est une indication d'un abscês , etc , guère . » Tout cela m'est indiférent, )» Cet
Indicarif , s . m . Le 1' mode des verbes , qui homme-là lui est fort indiferent. = 3 °. En
est une manière d'exprimer l'action avec parlant des persones, qui n'a pas plus de pena
l'afirmation simple , j'aime , j'aimais , j'ai chant pour une chose que pour une autre.
» Il est indiferent pour tout, à tout, » Le
aimé , j'ai
INDI , s .i m
CEmeri , etc.
. Signe aparent et proba-
>
Peuple indiférent à la fortune de son vizir ,
ble d'une chose. » Violent , puissant ou fai-, s'irrita au récit des cruautés exercées par
> les
ble , léger indiee. » J'en ai de grands indices. chrétiens. MARIN . Hist. de Saladin. » Ce
» On ne condamne point un homme sur de n'est plus le cas de demeurer indiférent : il
simples indices. » Plusieurs autres indices fuat prendre un parti. Seguud lui fair
font voir que les portes ( de Rome ) écoient à régir à devant l'infinitif. Pour confondre
peu prèsoùelles sont actuellement.La Lande. leur froideur indiferente à écouter et à croire
* INDICIBLE , adj . Qu'on ne saurait expri. à sá parole. Ce régime est peu usité.
mer. » Joie , douleur , plaisir indicible. If 4 °. Qui n'a d'arachement à rien , qui n'est
est peu d'usage hors de ces phrases. Il est du couché de rien. Il est d'une humeur indife
IN D IND 455
rente. » Il regarde tout d'un æail , d'un air, digérer. Indigestion , 'mauvaise digestion.
d'un esprit indiférent = $ . S.S. m. pl. » Il Viande indigèste.» Causer ; avoir , sentirdes
>
n'y a que les indiférens, qui puissent juger indigèstions. » Ce mal provient d'indigès
sainement : les amis et les énemis sont égale- tion . Indigèste ,> se dit >, au figuré , des
ment suspects. ouvrages mal conçus , sans ordre et sans
Indifér a raport
au nº:
encee indiférente. 3,47 4 ° : état nettere. » Cerérer
ouvra ge ( qu'une
le Dict.compil
de Bayle
d'une person » L'indiférence à le bien consid , n'est arion)
poarles biens de ce monde. » Il a une grande indigèste , où l'on troûve dix articles inutiles
indiférence pour l'éclat , la magnificence. » avant d'en rencontrer un intéressant. Sabat .
Vivre dans l indiférence , sans aucun vif ata- Trois siècles.
chement. Indiférence , Insensibilité , INDIGNATION , s. f. INDIGNEB , vv .
(synon.) La première est à l'âme ce que la act. [ Inlig -na - cion , né : mouillez le 8 . ]
tranquillité est au corps ; et la léthargie est L'indignation est une colère que done und
au corps ce que l'insensibilité est à l'âme. chốse indigne , injuste , contraire à la rai
L'indiférence détruisant les passions , ou son , à la verth. Indigner , c'est exciter l'in
plutôt naissant de leur non -existence , fait dignation. » La prospérité des Méchans done
l'indignation . » On ne peut la voir sans
que la raison sans rivales exerce plus libre de l'indignation.
nient son empire : l'insensibilité',' détruisant indignation. » Elle nous indigne , on en est
l'homme lui-même , en fait un étre sauvage indigne'. Cette action a indigné tout le
er isolé , qui a rompu les liens, qui l'ara- monde contre lui
monde contre lui = S'indigner , concevoir .
chaient au reste de l'Univers. » L'indiférence de l'indignation. » L'auditeur s'indigne con
fait des sages e, t l'insensibilité fait des mons- tre le Prédicateur , qui ne fait pas ce qu'il
tres. Encycl. Beauzée , Syn . dit. Le P. Gaichie's. Il régie de ei l'infinitif.
Indiféremment , avec indiférence , avec » Il s'indigne de voir les injustices des hom
froideur. » Il fut reçu fort indiféremment. » mes. Erre indigné a le même regime , et il
Il reçoit tout indiféremment. Sans dis- régit aussi que avec le subjonctif. il est
tinction.» Je mange de tout indiféremment. indigne d'aprendre cette méchanceté. » Je
» La diférence des conditions ne prouve rien suis indigné que vous ayiez manqué à votre
contre lesrègles générales ( de sainteté ) pres- parole. Rem. Que le régime de l'infinitif
crites indiféremment à tous. Segaud . s'emploie quand le verbe régi se raporte au
IŅDIGENCE , s. f. INDIGENT, ENTE , sujet de la phrase , et le régime du subjonctif,
>
adj. [ Indijance , jar , jante : 1" et 3° lon. quand il ne s'y raporte pas. » Les Anciens se
qe muet ) Indigence, grande paûvreté. In- sont indignés de voir cette jeunesse inconsidé
digent , paủvre , nécessiteux. » 'll est tombé rée préten dre leur doner des leçons. Linguet.
royaum
dans l'indigence. » Il faut assister ceux qui » Les vill
es , les es , tout meurt
sont indigens. Voy . BESOIN . tout a son tombeau.... Er l'Homme s'indigne
Le riche , qui tarit les pleurs de l'indigent , d'être mortel ! Jér. Dél.
Au plus haut intérêt a placé son argent. INDIGNE , adj. INDIGNEMENT , ady .
Barthe.. INDIGNITÉ , S. f. ( Indig - ne ,> neman ,2 nité :
e
Rem. Indigent , s'emploie sans régime. mouillez le ş ; 3 ° e muet aux 2 25. [Indigne. ers
INDIGENE , subst. m. er f. Il se dit des vient pas au rang , au caractère. » Cela est
naturels d'un pays. » C'est un indigène , une indigne d'un honêre homme , d'un homme
indigène ; les indigènes. Ce mot n'est usité de qualité. = 3. Condamnable. Il se dit
que parmi les savans.= Adj. Plante indi- alors sans régime. » Traitement indigne ,
gène par oposition à plante exotique. action indigne.
INDIGESTE , adj. INDIGÈSTICN , s. f. REM . Indigne , se prend toujours en mau
[ 3* èé moy. dans le ad le a le son , qui lui vaise part. On est indigne du bien et non pas
est naturel , et non pas celui du c , iion et du mal. Pour signifier donc que quelqu'un
von pas cion. ) Indigèste , qui est dificile à ne meritait pas les malheurs qu'il essuie ر, on
456 IN D IND
ne doit pas dire qu'il en était indigne. Ainsitement, niindirectement.
Racine a employé une expression impropre , INDISCIPLINABLE , adj . INDISCIPLI
quand il a dit dans Les Frères Enemis : NÉ , Ée , adj . INDISCIPLINE >, s. f. Indici
Ménécée , en un mor , digne frère d'Hémon , plinable , né, ne -e , ne : 5 dout. au ?". é
>
Et trop indigne aussi d'être fils de Créon. fer. au 2d er ze , e muet au dern. ] Le 1 دمعse
M. De Wailly fait la même remarque d'après dit de ce qui n'estpas capable d'être disci
l'Auteur des Réflexions. On dit , il est indi- pliné; le 2d de ce qui ne l'est pas. » Enfant
gne de vos bontés , de pardon ;mais on ne
> indisciplinable ; troupe indisciplinée.
dirait pas bien , il est indigne de punition , Indiscipline, manque de discipline. » L'indis
de mort; il faut dire : il ne mérite pas d'être cipliredes troupes. — Ce dernier est fort
puni , de mourir. ** M. l'Ab . Royou , par nouveau : mais il est assez bien érabli.
>
adjectif, » Je suis indigne de ces lâches ména- kré , brèrere , krèteman , kré - cion , en vers
e
gemens. Journ . de Mons. Il veut dire qu'il ci-on : 15€ lon. 3 ° હેè moy. aux 3 premiers , é.
n'en est pas capable , ou qu'ils sont indignes fer. au dern ,,- L'Acad. écrit' Indiscréte er
de lui. ment avec l'acc. aigu sur le 1e; mais cet e
INDIGNEMENT , a raport au 3e sens d'Indi. est moyen et non pas fermé : l'acc. grâve lui
>
gne.» On l'a traité indignement. » S'acquiser convient donc mieux. ] L'indiscrétion , est un
deson emploi indignement. manque de discrétion , de prudence. Indis
INDIGNITÉ , qualité de ce qui est indigne. crer est celui qui en manque. Indiscrètement,
» Il fut exclus de cette charge à caûse de son imprudemment , d'une manière indiscrère. »
indignité , de l'inligniré de sa persone , de sa Homme fort indiscrèt ; femme in liscrète. »
profession. = Enormité. » L'indignité de Zèle indiscrèt ; action , parole indiscrère ;
cette action à révolté cout le monde. = prière , demande indiscrèie.
Outrage, afront. » C'estune indignité; trai- Un éclat indiscret ne fait qu'aliéner
ter avec indignité. Il n'a de pluriel que - Un caur , que la douceur auroit på ramener.
dans ce dernier sens. » Il a soufert 'mille indi La Chaussie.
gnités de votre part. --Hors de- là , on dit » Il ou elle aa beaucoup d'indiscrétion. » Je
à plusieurs comme à un seul, votre indignité ne le croyais pas capable d'une si grande
et non pas vos indignités. l indiscrétion. » Il parle inliscrètement. » Il en
· INDIQUER , v. act. [ Indiké : 1re on . a usé bien in discrètement. Ils se disent quel
dern . e' fer,] 1°. Montrer à quelqu'un ce qu'il quefois de celui , de celle , quine garde aucun
>
cherche , ou qui peut lui être utile. » Inti- secret ; et les exemples cirés , du moins plu
quez-moi la demeure de , etc.» Je lui ai indi- sieurs
3
peuvent avoir ce sens. Il s'emploie ,
surtout alors substantivement : » C'est un
que un bon Médecin . = 2°. Marquer , en
parlant d'une Assemblée. Indiquer la Session indiscret.
d'un Concile. Indiquer une Assemblée à un
er
Rem. Quand on parle du vice , on le met
tel jour . = Indication a raport au i sens toujours au singulier . On die de plusieurs ou
et Indiction au 2d . à plusieurs , leur indiscrétior , votre indis
INDIRECT , ÉCTE , adj . INDIRECTE- crétion est bien grande ; et non pas leurs
re
MENT , adv. [ Indiret , rekre , rèktemi : 1 indiscrétions , vos in liscrétions sone bien
e
>
e
> >
lon . 3 è inoy. 4° emuer. ) Indirect, qui n'est grindes.On ne l'e met au pluriel , que quand
dis
pas direct. On ne l'emploie point au propre. on parle des éfets de ce vice, des actions,
On dir , au figuré , louanges indirecies , do- paroles indiscrètes. » On n'a vu que trop de
nées adroirement, et sans qu'il paraisse qu'on ces malheureûses entretenir l'audience des
a intention de louer . = Vues indirectes , indiscrétions de leur vie. Parra . Dans cet
desseins intéressés , que l'on cache sous l'apa- emploi , il se dit aussi au singulier. » Co.
rence dequelque autre dessein. Moyens indi- mettre une indiscrétion.
Tects , voies indirectes , mauvais moyens INDISPENSABLE , adj, INDISPENSABLE
employés pour parvenir à ses fins. MENT , adv . [ Indispansable , bleman: ;*lon.
INDIRECTEMENT , d'une manière indi- 4€ dout. au i e
:semuet. ) Indispensable
recte. » Ce qu'il a dit à M.de.... s'adressait dont on ne peut se dispenser. Indispensable..
indirectement à moi.» Ilnel'assistenti direc- ment ,nécessairement,parune loi, un devoir
indiſpenſables.
IND IN D 452
indispensable. » Loi , devoir , engagement , On dit indisposer contre. == Indisposé , lé
afaire indispensable. » Il y est indispensable- gèrement malade. » Il est un peu indisposé..
ment engagé . Indisposition , incomodité légère. » Ce
Rem . Indispensable est très-bon ; mais il n'est pas une maladie, ce n'est qu'une indis
n'en est pas de même de dispensable , dont position. = Disposicion peu favorable à
s'est servi M. Le Maitre . Nous pensons quelqu'un . » Tout le monde est dans une
qu'indispensable ne doit se dire quedeschôn grande indisposition contre lui. Dans le
ses , dont on ne peut être dispensé. Quelques langage de la Religion , on dit , défaut de
>
? ,'zi-cion : 4® é fer.
>
:
aux 3 prem .devant le . Sans distinction , sans faire aucuve difé
muet, 10 est long : il indispôse , indispåsera.] rence de l'un à l'allure. » On reçut indistinc
Le verbe se dit de l'âme ; l'adj. du corps ; le tement les parens et les étrangers. » Il médic
substantif , de l'un et de l'adcre. Indisposer , indistinctement des amis et des énemis.
c'est aliéner , fâcher , mettre dans une dispo- INDIVIDU ,s.m.INDIVIDUEL, ELLE,adj.
sition peu favorable. » Vous l'avez indisposé INDIVIDUELLEMENT, adv. I sº è moy:: 61.
contre moi. M. Barthe dit , s'indisposer. muet aux dern . du-el , èle , eleman. ) In
J'ai su m'indisposer Mine. de Nozan. dividu se dit de chaque être organisé , soit
Ainsi l'on dirait : vous vous êtes indispose' vos animal , soit végétal , par raport à l'espèce
protecteurs : il s'est indisposé son meilleur dont il fait partie .» Chaque individu.
ami. Assurément ce régime est contre l'usage. En style plaisant , on dit ,avoir soin de son
Tome II. M mm
458 IND IND
individu ; conserver son individu . In- Le Nég ?igent craint l'aplication : il n'aime
dividuel, qui a raport à l'individu. » Qua- que la dissipation. Le Paresseux craint l'ac
lité , diférence individuelle. = Individuelle- tion : il n'aime rien tant que le repôs. Le
ment , d'une manière individuelle.. »» Pierre Faine'anı craint
Fainéant craintle travail ::
le travailil n'aime que l'oi
est individuell
l'est emententdiférent
pas spécifiquem . — de Paul, et ne siveté .... L'In.lolence
>
peut-être forgé parM. Moreau, d'après in- dans la prononciation soutenue;il faut donc
er
divis. » Plan formé par nos deux premiers l'écrire.') Ler" se dit de celui qui ne peut être
Empereurs , pour assurer à l'Empire Français dompré í; er le 2d , de celui qui ne l'a pas en
l'unité et l'indivision. côre été. Celui-là peut se placer devant le
INDOCILE , adj . INDOCILITÉ , s. f.. Ils substantif : celui-ci doit toujours marcher
expriment un manque de docilité , une difi- après. » Animal indompiable :: courage in
culté à être instruit et gouverné. » Enfant , domptable.»" L'indomptable vainqueur. » Che
hoinme , esprit , peuple in locile. » Des mæurs val'indompte.
indociles. » L'indo.ilité d'un enfant ; l'in to i- INDU , DûE >, adj . [ 2° lon . au 2d . ] Il ne
lité de son esprit : son in docilité. - Ils se dit qu'au fém .» Heure indúe : et au Palais,
régissent la prép. à : » Indocile à toutes les vexation inlứe ; contre l'usage , contre la
řemontrances, «is Son indocilité aux avis qu'il règle et leslois. , voy . INDÛMENT
INDUEMENT .
recevoit , a perdu ce jeune homme. Mascaron , voy.
fait réyir à l'adjectif la prép. à devant l'infi- INDUBITABLE > adj. INDUBITABLE
e
nitif. » Notre Hérôs ( Turenne ) indocile à MENT , adv. [ + dour. au i ' : 5 e muet :
>
soufrir de grandes richesses , n'a jamais pu table , bleman :] Indubitable , certain , assuré ,
consentir à en ' recevoir qu'autant qu'il en dont on ne peut douter . » Droit , succès ,
falloit pour mettre la bonté et la reconnois- afaire , nouvelle , indubitable. = Indubila
sance de son Prince à couvert. --Ce régime blement certainement , assurément , saris
>
n'est pas admis par l'usage. aucun doute . » Il réussira , il se ruinera indu
INDOLENCE , s . f. INDOLENT
>
re
; ENTE bitablement .
adj . ( Indolance , lan , lante : 1 " et į lon 4 INDUCTION , s . t. INDUIRE , v. act.
emuer.] Ils marquent l'état d'un homme, qui [ Induk-cion, duî- re ; 2° lon. au 2d. ) Induire, 0
n'est sensible à rien de ce qui touche les ał
- - c'est i °. Porter à quelque chose , » Qui vous
tres hommes , » Indolence de caractère. » Son a induit à cela ?
in lolence a ruiné ses afaires . » Caractère , air
> Tiens , prens.
> Je n'ai pas cru vous induire en
inlolen ! , mine ; humeur indolente . » C'est dépense. La Chaussée.
l'homme du monde leplus indolent. = Inlo. Induire en erreur ( et non pas à erreur. ) In
jent , Nonchalant ent
, Neglig seux
, Pares , duire à mal faire. Les uns disent , induire
Fainéant , (Synon.) L'indolent craint la peine: en erreur et les autres , iniuire à erreur ,
il n'aime que la tranquillité. Le Nonchlant die M. l'Abé Roubaud. Il ne paraît pas aprou.
craint la fatigue : il n'aime qu'un beau loisir . ver ces derniers. Il croit pourtant qu on peut
IND INÉ 459
dire l'un et l'aître en des sens diférens. Induire INDUSTRIE , s. f. INDUSTRIEUX , EÛSE ,
en erreur , c'est tromper à dessein . Induire adj . INDUSTRIEÛSEMENT , adv. [ crise , eri cr
trompent : ce qui peut se faire sans malice. autres longue, se muer.) Industrie , dexté
2 °. Inférer , conclûre , tirer une consé- rité , adresse à faire quelque chôse. Indus
>
([ Indulte , Inſultère : zº3° è moy. et lon . au 2d . Rocher inébranlable à l'impétuosité des vents..
l'e muet ajouté au 1er très-bref. ] L'Indult est Acad. » Courage inébranlable à toutes sor
un mandat par lequel le Roi nomme un Clerc tes d'accidens. Ibid. On die aussi , de
à un Collateur , sur la présentation d'un Ofi- meurer 'inébranlable contre , etc. Acad . Ce
cier du Parlement de Paris , pour qu'il dis- lui - ci n'est pas si bon. » Inébranlable dans
pose en sa faveur du premier bénétice qui ses résolutions vaut mieux ..
vaquera à sa collation ,> ou à sa présentation . INEFFABLE , ou INÉFABLE ,adj. INÉFA
e
= Indultaire , qui a droit à un bénéfice en BILITÉ , s. f. [ 2° é ter . 4° dour. au 1er . ] .
rertu d'un indulc. Ils expriment l'impossibilité d'exprimer quel
INDUMENT , adv. [ Indúman : 2° lon . que chose par des paroles. » La grandeur ,
On écrivait autrefois induement . ] D'une ma- le nom inef.ible de Dieu . Mystère inefable.
nière indûe, » Procéder indûment. Il ne se dit „ L’inéfabilité des mystères. Inéfuble peut quel
qu'au Palais. quefois précéder le subst. RIBUT
OR
Mmm 2
400 I NE IN E
Grace au pécheur qui vous implore ! * INÉLÉGANCE , s. fém INÉLÉGANT,
Grace , ô inon Dieu , j'espère encore ANTE , adj . Qui manque d'élégance .
En vos ineffables bontés. Bossuet a employéle substantit. » L’inele
Le Franc. gance et l'irrégularité du langage. M. L'Ab.
Inéfable , indicible , inenarrable , Inex- de Fontenai s'est servi de l'adjectif; mais il
primable sont synonimes pour le sens ; ils l'a mis en italique pour montrer qu'il le
ne le sont pas pour l'emploi. Le je ne se hazardait : » Une prose trop souvent inélé
dit que dans le haut style ; le 2d , dans le gante. Celui-ci est dans Trév. sans re
style familier ; le 3 ' , dans quelques phrases marque ; et dans le Rich . Port, comme peu
consacrées . » Joie inenarrable. Gémissement usité. L'Acad. ne mer ni l'un ni l'autre.
inénárrable . etc. Le dernier est de tous les INÉLIGIBLE , adject. Qui ne peut être
styles. élu .
e
'INEFFAÇABLE, ou INÉFAÇABLE , adj. [ 2 INÉNÂRRABLE , adj. [ I-nénárable :2
é fer. pénult. dout. ] Qui ne peut être éfacé. é fer. 3" lon. 4° dour. ]Qui ne peut être
» Tache , souvenir inéfaçable: Traits inéfa- raconté. Il ne se dit que dans certaines phra.
çables. Voy, Indélébile. ses de l'Ecriture - Sainte. » St. Paul Crans-,
* INEFFECTIF , adj.C'est un mot de M. porté au troisième Ciel , vit des choses ine
L'Ab. De Rancé. Il l'a dit tout seul , à ce narrables. Voy. INEFFABLE.
que je crois , dit M. l'Ab. Roubaud. INEPTE , adj. INEPTIE , s . f. [ l- nèpte ,
INEFFICACE ou. INÉFICACE , adj. népci-e : 2" è moy. 3 € lon. au 2d . ] inepte,
>
INÉFICACITÉ , s. f. [ 2º é fer. ] Ils marquent qui n'a nulle aptitude à certaines chôses,
un défaut de vertu , d'éficacité. » Secours , Ineprie , absurdité , sotise , impertinence.
remède inéficace. » L'inéficacité d'un remède, Il est inepte à tout. »» C'est l'homme du
d'un secours moyen
, d'un . monde le plus inepte. Il ne dit que des
INEGAL. ', ALE , adj . INÉGALEMENT ,
>
e
inepries. = Suivant le P. Bouhours , l'adjec
e inuet
adv. INÉGALITÉ , s . f. [ 2° é fer . 4 .
tit ne se dit que dans le discours familier ,
au 2d et au 3e i dern . é fer. au 4 ] Ils er l'on se seri plus souvent d’ineprie . Cela
expriment un défaut d'égalité. » Mouvement est encôre vrai aujourd'hui , et le substan
inégal. » Deux chêses de grandeur inegale ; tif est plus usité que l'adjectif ; mais ni
deux persones d'une condition inégale . l'un , ni l'autre ne sont du beau style. L'Acad.
» Homme inégal , esprit inégal , qui est lesmet sansremarque. Les critiques emploient
d'une humeur bisarrę.. --- Style inégal , qui ne volontiers ces deux mots. » Le grand ' nom
se soutient pas. » Uu homme à saillies" er á bre d'inepries , qui se produisent tous les
bons mots est très.inégal , et même journa- mois dans ce Journal, 'étoient un préjugé
lier . L'Ab . Trublet. C
Terrein , chemin contre le mérite de ces Drames . Sabai. Trois
Terrein
inégal , raboreux. » Se conduire inégalement. siècles. = Rousseau dit d'Horace qu'il :
» L'inégalité de deux lignes ; d'un terrein , Des sors Auteurs berue les vers inepres:
d'un plancher.. » Inégalité de Style , d'hu
meur , d'esprit , de caractère. » Avoir de Nous instruisant par gracieux préceptes.
l'inégalité dans l'humeur. – Et au pluriel , L'Ab . des Fontaines fait inepte substantif.» »
avoir
Remde. Inegal inégalités
grandespeutprécé der. élégamment
les Quoide plus capable de décourager etd'é
substant. teindre le vrai mérite , que de voir les ci
Des mois l'inégale courrière. tres, les honeurs, les emplois prodigués aut
Malherbe . ineptes. On voit dans Trév. l'adverbe
Comment de nos soleils l'inégale clarte. Ineptement, d'une manière impertinente. On
S'abrège dans l'hiver , se prolonge en été. y dit qu'il est peu usité. L'Acad. ne le met
De Lille. point.
» L'inégal assemblage , etc., INÉPUISABLE , adj. [ I-né-puł-zable : 2
Inégalité,
Voy. Diférence. Ils'emplois sans régime. é fer.4° dout. ] Qu'on ne peut iarir », épuiser.
Source
Corneille lui fait régir la prép . à Il se dit au propre ei au figuré.
Et l'inégalité de son destin au mien d'eau inépuisable. » Fonds inépuisable de
Ravaleroit son sang , sans élever le mien science . » Sujet , matière inépuisable , extre
mement abondans.
Ce régime n'est point d'usage.
INE IN E 401
Mais, pour les justes , tes faveurs * INEXECUTABLE , adj. Qui ne peut
>
teniu du mal . Voyez INATTENDU pemuet. ] Ils signifient, qui ne peut être
Inespéré suit toujours , et inespéré succês Aéchi , apaisé. »» Il est inexorable : » Il
( Test. de Louv. ) forme une inversion into refûse inexorablement ce qu'on lui demande.
lérable . = L'adj. régit à mais non pas des pers. ce me
INESPÉRÉMENT , adv. [ 1-ne'sperėman: semble.'» Aurez-vous le coeur assez dur pour
e
2® è moyen , 3 et 4 é fer.] Lorsqu'on s'y être inexorable à votre Roi. Télém . On dit
atend le moins . » Il lui est survenu inese inexorable aux prières , aux larines , etc.
pérément une succession qui a rétabli ses INEXPERIENCE s. fém . INEXPÉRI
aafaires. - Il ne se dit que des bons évè. MENTÉ , ! e , adj. [ "I-neks- péri-ance , rin
e
nemens.
manté , cé - e ; 2° è moyen , é fer. slon.
INESTIMABLE, adj. [ I-nestimable , 22 6 éfer.aux deux derniers. ] Ils expriment
è moy. pénulc. dour. ] Qu'on ne peut assez un manque d'expérience. L'inexperience
estimer , assez priser. Il ne se dit que des d'un jeune homme. » Ceux qui avaient abusé
chồses. « C'est une chose inestimable ;; d'un de son inexpérience.
prix , d'une valeur inestimable. L'inexpérience indocile
INEVITABLE , adj . INEVITABLEMENT , Du compagnon de Paul Émile ;
adv. ( 2° é fer. sé e muer. ] Ils se disent de
.
Fit tout le succès d'Annibal.
ce qui ne se peut éviter. » Malheur inte Rouss.
vitable » Fatale et inévitable nécessité . Che
min . » Inevitable destinée. Le P. Du River. » Général, Chirurgien , etc. inexpérimenté.
» Vous comberez inévitablement dans ce mal- » Ceux qui sont nouveaux et in’xpérimentés
heur. dans les voies de Dieu . De Saci. Ces
INEXACT , ACTE , adj . INEXACTITude , mors sont de la fin du siècle passé. L'Acad.
s. fém. On condamne ces deux mots dans le pas dabord admis : elle les à
ne les avait
Dict. Gram. mais l'Acad. les aprouve , et placés dans la dernière Édition sans re
ils sont assez bien établis aujourd hui. Ils marque.
expriment un défaut d'exactitude. » Mémoi- INEXPIABLE , adj. Qui ne se peut ex
res suspects et inexacts. Sabat., » Idées trop pier .. » Crime inexpiable.
vagues , trop inexactes. J. J. Rouss. » Il y INEXPLICABLE , INEXPRIMABLE , adj
a bien de l'inex
Acad .
actitude dans cet ouvrage. Le jer se dit de ce qu'on ne peut expliquer ;
Dans le Dici. Hist. on a em- et le zi de ce qu'on ne peut exprimer. »
ployé inexactement, » Il en a parlé inexac- Mystère inexplicable. » Joie , douleur inex
tement. primable. = Inexplicable régic quelque
INEXCUSABLE , adj. [ Inèks-kuzable : 2 fois le datif. » Ils sont une énigme inex
èmoy.pénalt.dour. j Qui ne peut être excusé. plicable à eux mêmes. Masss. — Cet
Il se dîc des choses et des persones : » Faute illustre Orateur aplique cet adjectif aux per
irtexcusable . » Le pécheur est inexcusable de sones. » Le monde , toujours inexplicable ,
ne penser pas à sa conversion dans l'adver- a de tout tems attaché également de la honte,
sité >ec de n'en pas devenir meilleur . et au vice et à la vertu . On dit d'una
Chemin . homme qu'il est indéfinissable ; mais je
N
1
462 IN E IN E
-
doute fort qu'on dise qu'il est inexplica- . 3° lon , au 4. ] L'inf -me est une flétrissûre
ble . notable à l'honeur , à la réputation , soit
INEXPUGNABLE , adj . [ I -neks- pug- par la loi , soit par l'opinion publique.
noble ; 2° è moyen , ne mouillez pas le gğ ; Cela porte inf imie ; encourir note d'infamie.
pénult. dout. ] Qui ne peut être pris d'as Couvrir quelqu'un d'infamie. = Il
Се
saut., » Fort , Ville inexpugnable. > Ce se dit aussi des actions et des paroles
mot avait paru long -tems vieux , et n'être infames ou injurieûses , et alors il peut
>
propre que du burlesque. Mais de bons se mettre au pluriel. » C'est une grandein
Auteurs l'ont rajeuni et ennobli. » Laville famie plaider contre promesse.
de sa » Il a
de Derbent , du coté de la terre > paroît fait mille infimies. » Il lui a dit toute sor:e
inexpugnable. Volt. » Cette ville superbe , d'infimies.
( la Rochelle ) jusqu'alors réputée inexpug- Infamie , ignominie , oprobre ( synon. )
nable. L'Ab . Royou , etc. L'Acad. avertit Suivant la force des termes , l'infamie óré
qu'il ne se dit guère que dans le style sou. Ia réputation ; l'ignominie souille le nom ;
tenu . l'oprobre soumet aux reproches , aux outra
INEXTINGUIBLE , adj.I-nelis -lein -ghi- ges. – Les
e
idées de
Les idées honte et
de honte de blâme sont
ble : 2" è moyen , zº lon. 1 Qui ne peut comunes à ces termes. L'infamie agrave ces
être éteint. » Écu , lampe inextinguible. idées par celles de décri, de flétrissûre ; l'igno
* INEXTIRPABLE ; adj. Qui ne peut minie par celles d'avilissement , de turpitu
être extirpé. Fléau honteux; destructeur inex- de ; l'oprobre par celles de scandale , d'ana
theme. ROUB . Synon .
tirpable. "Linguet. - C'est un néologisme.
ÍNEXTRICABLE , adj . [ 1- neks- trikable: INFÂME , difamé , noté , Aétri par la loi
may' ». Labi
déniè élé.
2° . dour
pénultrinc par l'opinion publique. » Gens infimes.
. ] Qui ne peut être ou Subs
e inextricable . », Chaos t.is C'est un infime , une infame. =
IN
z dour. Quelques-uns écrivent et pronon- mais l'z ese 'nécessaire à celui- ci , à caûse
cene infesable , 2 ° e muer. ] Qui ne peut être de l’e qui le suit; il est inutile à ceux-là où
fait. » La chose est irifiis.ble. Il n'est que le g est suivi d'un a. J Infuigible , quime
>
» Il étoit inftigable à expélier prompie- avoit mangé fut infecté si subitement , qu'il >
ment les caûses. Hist. d'Angl. Je croûve mourut sans pouvoir être sauvé par aucun
ce régime fort bon . secours . H. des Voy. On ne dit point être in
INFATUATION , s. fém . INFATUER , fecté toutseul , en parlanc des persones.
v. act . [ Infalu - a- cion , tu -é. ] Ils expri- INFECTION , s. f. [ Infèk -cion ; en vers
ment une prévention ridicule et excessive en ci- on : 1" lon. 2 ° è moy. ] Grande puanteur .
faveur de quelqu'un ou de quelque chose.» » Causer , doner de l infection . = Corrup
Son infaruation est extrême . » Qui vous a tion , contagion . L'infection des corps >
tentifs, ont confondu infecter avec infester. INFERNAL , ALE , adj . Qui apartient à
» Les Athénienss'étoient mis en mer pourin- l'enfer. » Monstre infernal. « Les puissances
fecter ( infester ) les côtes de la Béotie.. infernales. =- Dans le style simple , il aime
Rollin. » Cette mer est souvent in ſectée
"
àsuivre. En vers etdans la prósepoétique ,il
(infestée ) deCorsaires. P. Sicar1.Mêine peut précéder.
avec infestée , il faliait dire , par les Cor Ou percer par mes chants les infernales voûtes
saires. » Il convertit unefamille , qui étoit De l'Empire des morts .
infectée (infestée) par le Démon. Ler. Edif. Rouss .
Que le démon infectoit ( infestait ) depuis INFERTILE , adj . Stérile , qui n'est pas
long -temps. Idid . fertile. » Champ inferʻile, terres infertiles.
2 °. Infecter ne régit point les persones en -Fig. Esprit infertile , sujet ' infervite.
464 INF INF
Il ese plos de la poésie que de la prôse , l'action d'un liquide, qui passe dans les püres
aussi bien qu'infertilité. L'Acad. les met sans d'un solide , comme par un filere. » L'eau
remarque. s'infiltre dans le bois. » L'infiltration des
Les parens de l'Athlète étoient Gens inconus; humeurs. » Hydropisie pur infitiration ,
INFINI , re , adj . INFINIMENT , adv . IN
Son père un bon bourgeois , lui saisautre mérite, FINITÉ
Matière infertile et petite . s. f. [ Infini, nie, nimin , nité;
re
>
e
La Font. lon . 2“ br. ; Ion . au 2d .] Infini, est pro
Quoi, dis-je tour chagrin , dans ma verve infertile. prement , qui n'a point de bornes. En ce sens,
Des vertus de mon Roi spectateur inutile, etc.
il ne peut se dire que de Dieu. „» L'être infini.
1 Boil . » Tous les atributs de Dieu sont infinis; sa
Voiture dit aussi que les lauriers sont des gesse , miséricorde infinie , ecc . S Inom
plantes infertiles. » Terres froides et inferti- brable. » Il y avait un monde infini dans cette
les . BUFON. assemblée. « Un nombre infini d Auteurs ra
INFERTILITÉ , s. f. Stérilité. » L'inforti- portent que , etc. = = Å l'infini, adv. »
TILE
lité de ces terres. Voy. INFER Ces Cela irait à l'infini.
.
deux mots ont soufert des contradictions . Ils
INFINIMENT , sans bornes , sans mesûre.
prènent faveur aujourd'hui. » Dieu est infiniment bon. — Extrêine
re e
INFESTER v . act. [ Infèsté': " lon. 2° ment:. » Il est infiniment heureux ; il soufre
è moy : 3® é fer. ] Piller , ravager , vexer par infiniment.
des incursions . » Les Pirates infestoient toutes INFINITÉ, qualité de ce qui est infini.»
ces côtes.. = Incomoder. » Les rats infes- On ne saurait comprendrel'infinité de Dieu.
tent cette maison . Voy. INFECTER . = Dans Grand nombre : » Une infinité de per
quelques-unes des Lettres Édifiantes , il est sones , de choses , de raisons, etc.=Rem . que
parlé de l'infestation des Démons. Ce mot quand infinité régit ainsi des noms ay plu.
n'est pas dans les Dictionaires. riel , le verbe doit se mettre aussi au pluriel.
* INFIDELE , adj . INFIDÈLEMENT , adv . » Une infiniré de gens croieni , et non pas
e
INFIDÉLITÉ S. f. [ 3 è moy. aux 2 pre- croit. VAUG , Par la même raison , il faut
e
>
miers , é fer.au 2d ; 4 e muer. 11°. Déloyal , mettre le pluriel quand infinite'régit le pro
déloyauté , manque de foi, trahison.. Infidèle nom en , parce que ce pronom relatif expri
apliqué aux persones , se dit ou seul : époux , me un pluriel. » Il y en a une infinité, qui
épouse ami infidèle ; ou avec la prép . à souliènent le contraire, c. à, d . il y a unein
( le datif) Femme infidèle à son mari. Apli- finité de persones , etc. Ph . Corn. = Infinisé,
qué aux choses, il se dittoujours sans régime, n'a pas ordinairement de pluriel : mais dans
>
Raport, récit infidèle , où l'on déguise la le style épistolaire on peui loi en doner un.
vérité . Mémoire infidèle , qui manque au » Je vois des Harangues , des infinités de
>
besoin. 2°. Qui n'a pas la vraie . foi, » complimens , de visites. Sev. » Il faut avoir
Les peuples , les Nations infidèles ;; et subs. combiné des infinités
> de raports pour aquérir
convenance , de proportion ,
tantivement les infidèles : être pire qu'un des idées de
infidèle. d'harmonie et d'ordre. J. J. Rouss. Une
INFIDÈLEMENT , d'une manière infidèle. infinité paraissaitsufirepour rendre la pensée
» Agir infidèlement avec.... raporter les châses de l'Auteur : mais des infinités la rend plus
infidèlement. énergiquement.
INFIDÉLITÉ , se dit dans tous les sens d'In- Rem. Il y a long -temsqu'on a agité laques.
fidèle. » Noire , horrible infidélité. » L'infi- tion , s'il ' faut dire : il'a de l'esprit infini
délité d'un domestique , d'un ami, d'une ment, ou , il a infiniment d'esprit , ou enfin,
>
femme. Faire , comettre une infidélisé. il a infiniment de l'esprit. RICHELET trou
Avec tant de mérite , avec tantde beauté , vait la "e
! manière la meilleûre et la plus
Vous n'avez pas dû craindre une infidelizé . sûre et la 2de après. L'Auteur de l’Apothéore
Destouches . du Dictionaire prétendait au contraire que
Infodélité de la mémoire , d'un récit , d'un la dernière vane mieux , parce que infiniment
raport. » Les Juifs sont obstinésहै dans leur me change point le régime. L'Acad. dısait
infidélité. aussi il a infiniment de l'esprit et ne faisait
INFILTRATION , s. f. S'INFILTRER >
pas mention des alltres. Dans la dern. Édit,
v , réc. [ Infiltracion , tré. ] Ils expriment au contraire elle ne met que infinimene
d'esprit.
INF INF 465
d'esprit. Madame de Genlis etbeaucoup d'aů- rirorit ', etc. = La prép. de devant l'infini
eresle disent aussi. Cette illustre Auteut dit tifse met plus régulièreinent à la place du
aussi sapérieurement d'esprit , mediocrement Gérondif. „ Vous êtes bien cruel à vous-même
d'esprit , par analogie. =Infiniment
Infiniment , ne de vous refuser ( en vous refusant ) ces adou
parait pas susceptible de degrés de comparai. cissemens. » Vous avez fait une action géné
son et ne fait pas bien , cemesemble , avec reuse de leur donner ( en leur donant ) un
>
des superlatifs et des comparatifs. » La tra- azyle dans votre nouvel établissement. Télém .
duction de Petra est infiniment la meilleure , 3 °. L'infinitif , précédé de la prép . à ,
dit Boileau. Il devait se contenter de dire , est se met aussi quelquefois à la tête de la phrase ,
la meilleure de beaucoup, » Il y a sans doute , comme les ablatifs absolus des Latins. » A
dit MALLEBRANCHE , infiniment bien plus tout prendre , il en arrive à-peu -près comme
de plaisir et plus d'honeur à se conduire par au jeu , où le plus habile l'emporte à la lon
ses propres yeux , que par ceux des aútres. . A ne regirder que les rencontres parti
gue."
Infiniment plus était déjà trop : mais culières, la fortune semble seule décider de
infiniment
rarion .
bien plus met le comble à l'exagé- l'établissement etde la ruine des Empires.
L'infinitif s'emploie même de la sorte
INFINITIF, s. m. C'est , en Gramaire, sans préposition. » Fairepérir le Roi, ou le >
un mode des verbes , ainsi apelé, parce qu'il rétablir, il n'y avoit poar elle qu'un de ces
exprime d'une manière indefinie , sans aucun deux partis à pren ire. Riyr. » Ayɔir tane
raport de nombres , ni de persones : aimer travaillé ; et tout se termine non à vivre ,
Dieu , lire un livre. = 1. iº On peut dire mais à mourir dans la splendeur. Neuville.
qu'il se décline comme les noms. Nominatif. Ces infinitifs sans préposition s'emploient
» Aimer Dieu est notre premier devoir. Lire sur-tout en exclamation . » Quoi , disois- je ,
est une utile ocupation. Génicif. » J'ai tirer un homme de sa Patrie... er puis l'aban
envie de lire . -- Datif , je passe mon tems doner dans cette isle désere pendant son
à lire . Acusacif. » Je veux lire. sommeil ! Télém . » Traduire Milion en vers !
Ablatif ; je viens de lire. L. De , avec Mais n'est- ce pas une entreprise peut êrre
l'infinirit , se met quelquefois à la tête de la impossible ? l'Ab. de Fontenai. Ou en inter
pbrâșc. » De vous dire que tout cela se passe rogation : ” Quel usage plus doux et plus
sans larmes , il n'est pas possible. Sév. i De Aateur pourriez vous faire de votre élévation
violer des traités écrits et confirmés par ser- et de votre opulence ? Vous atirer des hom :
ment , tout homme... devroiten avoir honte mages. Mais l'orgueil lui - même s'en lassc.
et horreur. Moreau. Dans ce tour , en est né- Coman ler aux hommes et leur dorer des loix ?
cessaire. C'est la inême construction que Mais ce sont-là les soins de l'autorité ce
celle qui est citée au mot ... Rem. I. Elle n'en est pas le plaisir , etc. Massill. =
rompt un peu l'uniformité de la construction 4. L'infinitif sert quelquefois de sujet à la
française. S Dans le seyle plaisant , de et phrase.
>
l'infinitif s'emploient sans être régis par rien Vivre , sans se conaitre , est un trop dur suplice.
et expriment un présent ou un imparfait de L. Rac.
l'indicatif. Mais il n'y a pas beaucoup d'ocasions , où
Grenouilles aussi- tôt de sauter dans les ondes ; l'infinitit puisse être ainsi le nominatif du
Grenouilles de rentrer dans leurs grores profondes. yerbe ,, ei je ne conseillerais pas d'imiter
La Fonta l'exemple suivant . » Soifrir sur le trône un
Souris derevenir , femme d'être en posture , etc. ld . usurpatcur si monstrueux ,> sembloit déshono .
c. à . d . les grenouilles sautent , rentrent , rer la Nation . H. d'Angl. Il faut alors se
etc. Les souris reviènent , etc. La femme se servir de c'est , et dire , par ex. » So:ufrir ,
etc. c'erait déshonorer etc. - L'Acad .
remet en postúre , etc. » On ajoûte qu'il y
,avoit 200 litières ( au siège d'Orange ) et de dans ses sentimºns sur le Cid , reprend ce
. d. on riait. --- Il peut même vers de Corneille.
rire. Sév. c. à.
exprimer un futur. » Alors hurlemens de E: paroitre à la Cour eút hazardé ma tête.
cesser , pantomimes lugubres de disparoirre , Il fallait, dit - elle , dire : c'elle été hazarder ,
larmes comiques de carir : on aura honte etc. Car' on ne peut faire un substantif de
d'avoir aplaudi à des comédies larmovantes. parafure pour régir eut hazarde. – C'est
Sabat. c.à di cesseront , disparaîtront , ti- a même cet emploi , quoique l'infinitif soic
Tome 11. Nnn
406 INF INF
précédé de la prép. de : » Il est évident que de mots avec une seule m, et ce serait le mieux
laisser les crimes impunis , c'est les multi- que tout le monde les écrivît de même. ]
plier. » De vous dire à présent s'il y a plus de inflamable , qui s'enfâme facilement. » Ma
gens à lier dans un pays que dans l'aître tière infiamable. - Fig . » Un zèle infla
c'est ce que mes faibles lumières ne me per- mable , que la contradiction et les obstacles
mettent pas. Volt. font dégénérer en fureur. Marm . » Ce carac
Rem . Plusieurs infinitifs de suite rendent tère opiniâtre, inflamable , et en même tems
ordinairement la phrase dûre. » Je veux aller inflexible , que la Natúre m'a donné. Linguet.
faire sentir , etc. Cependant , quand ces INFLAMATION ,action qui enfâme unema.
infinitifs ne sont pas régis l'unVous
par l'aútre, ils tière combustible . » Le feu prit aux poûdres,
l'avez vu et l'inflamation fut si prompte que, etc. =
ne sont pas désagréables. »
rougir , pâlir , irembler , gémir , menacer , Âcreté et ardeur , qui surviènent aux parties
prier , etc. du corps excessivenient échaufées . » Inflama
INFIRME, adj. [ dern. e muer. Plusieurs tion de poumon , des entrailles , etc.
>
Le Fils rend à son Père , infirme et sans défense, adj, INFLÉXIBLEMENT, adv. [ In-flét-cibi
е
Les secours que de lui reçut sa foible enfance. lité , cible , bleman : 2 " é fer. 4° e muet aux
Barthe . dern . ] Ces mots sont bons au figuré , et ne
Subst. » C'est un infirme, les infirmºs. valent rien au propre. On dit un homme
* Autrefois on disait infirme, infirmité inflexible , qui ne se laisse point mouvoir à
au figuré , au lieu de faible , faiblesse. » Les compassion ; une vertu inflexible , qui : se
Evêques doivent prêter leurs voix aux infir- laisse point ébranler par aucune considéra
mes. Boss . » La foi infirme des peuples. Id. tion . On dit , en ce sens , l'inflexibilité d'un
» Il faut aider l'infirmité de nos frères. Id . juge ; l'inflexibilité du cæur de... Son inflexi
Le P. Fabre a dit plus récemment : Le pape bilire'; » Demeurer inflexiblement ataché à
n'avoit envoyé un Légat que pour les soula- son opinion , etc. Mais on ne dic point , un
ger dans les infirmités, dont ils alloient être arbre inflexible , l'inflexibilité de cet arbre,etc..
accablés. Hist. Eccl. L'Acad. le dit en Inflexible , inexorable , impitoyable , im
ce sens : » Le péché a rendu l'homme infir- placable. ( Śynon. ) Le jer se dit de celui
me , la volonté infirme. L'infirmité de la na- qu'on ne fiéchit enaucune manière ; le 2d , de
>
tûre causée par le péché. J'ốse dire , que c'est celui qu'onne fléchit point par les prières; le
e
du vieux langage
. 3 ° de celui , qu'on ne Aéchit point par les
INFIRMÈR , v. act . Au Palais , invali- signes de la douleur ; le 4 , de celuidont on
der . » Infirmer un acte. Dans lele style
style ne Aéchit pas la colère. — Le " parait être
-
FUSION s. f. [ Infils', fize', fuze , fu -zion : INGÉNŮMENT , adv. [.2® é fer. 4 ' lon. au 2d
e CAS
lon . 2 ° lon . aux 2 1 , 3º e muei au 2d , é et au dern ., muce
nu- e , nüman. On écrivait all
.
fer. au 3 °. ] L'adjectif ne se dit qu'au fig. et trefois ingénuem ?ne. ] lls expriment une fran.
.
il a un emploi très borné : science in fuse chise mélce de naïveté et de simplicité. » Hom
savoir infus, sagesse infilse ; qu il a plu á me ingénu ; discours,air , aveu ingénu.. »» Il
Dieu de répandre dans des homes privilégiés. a dit cela ing 'núment, de la manière la plus
Leverbe ne se dit qu'au propre. Faire ingérte. » Eile montre une grande ingénuité
infuser du séné ; de la rhubarbe dansdu vin : dans son air , dans ses paroles. L'Amante In
lesmettre tremper dans quelque liqueur , afin géntie : Comédie de M.Marin .
qu'elle en cire le suc. Infuser à froid ; infuser INGÉRER ( 8' ) v . réc. [ 2€ et 3º é fer.]Sc
.
àl'action
chaud. d'infuser
- Le subse.
, et se dit au
pour propre , où
la liqueur pour
les méler
régit de quelque
dans, pour chôse sans ,enetêtre
les noms de requis. II
pour lesIl
drogues ont séjourné : une infusion de séné ; verbes. » S'ingérer dans les afaires d'autrui.»
et au fig. Les Apôtres avaient les dons des Il s'ingère decorer des avis.
langues par infusion. Il ne se dit dans ce style INGRAT , ATE , adj . INGRATITUDE: ,,s.
)
INGAMBE , adı . [ Inginbe : 2° lon. ; e sance pour un bienfait reçu. Quand ingrar se
muer. ] Léger , alerte. » Il est ingambe. Style dit absolument, en parlant des persones, on
>
INGÉNIEUR , s. m. [ 2° é fer. ) Celui qui même, ingrar à tes bontés, ingratà ton amour.
1
possède l’Architecture militaire, et qui trace M. l'Abé Roubaudpense qu'on dir , ingrat aur
et conduit les travaux pour l'ataque et la dé- chôses , et ingrat envers les persones. Il pré
fense des places. tend qu'on dit ; une terre ingrate à la cultúre;
INGÉNIEUX , EÛSE , adj . INGÉNIEÛSE une pierre ingrate au ciseau , un esprit ingrat
MENT , adv. ( Ingéniel , et -ze , cú-zeman , 2 ° aux leçons ; une persone ingrate à nos soins.
e
é fer. 4 ° lon. j' e muer. ] Ils se disent , et des
> Ingratitude se met , ou absolument, ou
persones qui ont du génie , et des choses qui avec le même régime qu'ingrat. » Les gens de
en anoncent et en marquent , dans celui qui bien détestent l'ingratitude. » Son ingraritade
les fait. » Homme ingénieux : femme ingé envers vous l'a fait abandoner de tout le
nieuse. » Ouvrage fort ingénieux. » Machi- monde.
ne , invention , composition ingénieuse : ré .
et fertiles en mérites. Ségaud. Ou qui fournit point habité , et le r'' de ce qui ne peut l'être.
peu à l'esprit dans les compositions; sujet » Lieux inhabités. » Pays , maison inhabita
matière ingrate.
ingrat , marière ingrate. Le subst . ne ble . = La Bruyère emploie celui- ci dans un
se dit point des chôses. On ne dit point , l'in- sens , qui parait contraire au sens naturel ,
gratitude d'une terre , d'un travail , d'un mais qui est piquant dans la circonstance. »
sujet , etc. Un Bourgeois se fait bâtir un Hôiel si beau
Rem . Quand on parle du vice de l'ingrati- si riche e si ornć , qu'il est inhabit.ble. Le
tude , on met toujours ce mot au singulier. maítre , honteux de s'y loger , se retire au
On dit , même en parlant de plusieurs, leur galeras.
ingratitude , et non pas leurs ingratitudes. * INHABITUDE , s. f. Défaut d'habitude.
Lepluriel signifie non le vice , maisles actes Mot forgé par M. de Condorcet. Il dit , en
qu'il a produits. » Vous servez Dieu , cornme parlant de la déclamation d'un Comédien ,
s'il étoit aveugle à vos infidélités et à vos in- que, par parenthèse , il apèle mal-a-propos,
gratitudes. La Rue. » Les fréquentes ingr.ti- la diciion ; » C'estdel'inhibitude de phraser ;
tudes qu’on éprouve. Moncrif et de moduler que naissent ces transitions
On fait un long récit de mes ingratitudes . brusques, qui étonent sans séduire . » Je
Rac. Brit. passe, dit M. Linguet , l'inhabitude , pour
INGRÉDIENT, s. m. [ Ingredi-an : zº é le défautd'habitude. L'usage ne sera pas peut
>
fer. dern . lon . ] Ce qui entre dans la compo- être aussi complaisant. Inhabitude serait pour.
sition d'un remède ; d'un vernis , etc. » Il tant un mot utile. Il est à souhaiter qu'il
entre bien des ingrédiens dans , etc. » Il y a passe.
frop d'ingrédiens. Par extension on'le INHÉRENCE ,> s. f. INHÉRENT , ENTE . e
dit d'une sauce, d'un ragoût. adj. [ Inérance , ran , ran!e : 2° é fer. 3 ° lon.
INGUÉRISSARLE , INGOUVERNABLE , 4€ e muer.] Termes de Philosophic, quiexpri
adj. Qui ne peut être guéri : qu'on ne peut ment la jonction des chôses. » L'inhérence de
gouverner. » Ce mal est inguérissable. » Cet l'accident à la substance. »» L'accident est inhes
esprit fier et presque ingouvernable. Le La- rent à >, etc.
boureur sur Castelnau . » Alors nos vaisseaux INHIBER v . act. INHIBITION er
, s . f.
étoient ingouvernables. Journ . Polit. =- [.1-ribé , bi-cion : 3º é fer. au 2 ". ] Termes
Ingouvernable n'est point dans les Dictio- de Palais . Défendre , défense. » Nous avons
naires. Inguérissable est dans Trév. Ce sont inhibé et défendu. » L'Ordonance porte dé
des mots de conversation , qui se disent et ne tenses et inhibition à ... de , etc.
s'écrivent point. Voy. INCURABLE . INHOSPITALITÉ , s. f. [ Irospitalité :
INHABILE , adj. INHABILITÉ , s. f. [ l'h dern. é fer. ] Défaut d'hospitalité. » Irez-vous
>
est muette : i -nabile , bilité. ] Il ne faut pas vous exposer à la barbarie et à l'inhospitalité
confondre ces mots avec incapable , incapa- de ces peuples ?
cité. Ceux-ci dénotent un défaut de talens et INHUMAIN , AIŅE , adj . INHUMAINE
de lumières ; les aîtres marquent seulement MENT , adv. INHUMANITÉ , s. f. [ l-nu-mein ,
>
e
le défaut de certaines qualités requises pour mène , mènem.in , manité : } è moy: 4'e
certaines fonctions. » Il est inhabile à possé- muet au 2d et au 3 ". ) Cruel . Cruellement..
der aucun bénéfice : il est incapable d'en rem- Cruauté. Ce qui est contraire à l'humanité. »
plir les obligations. La condamnation aux Tyran , maitre inhumain. Action inhumaine.
galères emporte inhabilité à recueillir aucune loi , coutume inhumaine. » Iraiter quel
succession . » Son incapacité pour remplir ce qu'un inhumainement , avec inhumanité. »
>
poste est reconủe de tout le monde. Exercer de grandes inhumanités.
Boileau done à inhabile le sens d'inutile . INHUMATION , s . f. INHUMER
e er
v . act .
Mais pour moi , de Paris Citoyen inhabile. [ l-numa- cion , mé : zº é fer. au 1.) Encer
Il aurait pu , il aurait du , et peut-être voulu rement. Enterrer. Ceux-ci sont plus vulgai.
>
mettre inutile , mais il avait besoin de ce mot res ; les autres plus nobles et plus recherchés.
pour le vers suivant , ce qui ne le justifie » Inhumer les corps , les moris. On l'inhuma
pourtant pas . dans le cimetière. » Les frais de l'inhuma
INHABITABLE , INHALITÉ , te , adj. tion .
1
INI INJ
470
INJECTER , v . act. INJECTION ; s. f. » Il se fit initier aux Mystères de Cérés , de
[ Injelié ;jèk-ción : 2° è nioy. 3 ° é
fer. au 1 "'.] Bacchus. = Par extension , on le dit de
ils expriment l'action de jeter avec une serin- quelque religion que ce soit. “ Fig.» Être
gue quelque liqueur dans une plaie. » Injec- initié dans une science , dans une société , y
ter une plaie . » Faire des injections. être admis , être reçu au nombre de ceux , qut
INIMAGINABLE , adj. Qui ne se peut la compôsent.
imaginer. Il est dans d'Ablancourt: on le dit Dans ta Justice et ta sagesse ,
souvent : mais on ne l'écrit guère. L'Acad. le Quand tu m'auras initić ;
mer sans remarque. A tes élus aſſocié ,
INIMITABLE , adj . Qui ne peut être Mes hymnes te loûront sans cesse .
Le Franc .
imité . » Homme , action inimitable. Il est
plus usité que son simple imitable. = Quand INJURE , s .. f. INJURIER , v. act. INJU
on veut signifier qu'une chôse ne doit pas RIEUX , EÛSE , adj. INJURIEÛSEMENT , adv.
être imitée , il ne faut pas se servir d'inimita- [ Injaré , jurié , ri- et , eûcze , eů- zeman.
ble. Quelques Auteurs ont fait cette mé- 2º lon . au 1.4 ° lon . se muet. ] Injure,
"prise. Il faut dire siinplement , qu'on ne doit tort , outrage. Injurier , dire des injares.
ofensant.
pasINIMITIÉ
l'imiter. Injurieux
, s. f. [ I -nimi-tió : dern. é sement , d'une manière, injurieûse.Injurielle
, outrageux Faire >>
fer.) Haine , aversion. » Avoir , concevoir injure , ou une injúre à quelqu'un. » Oublier,,
de l'inimitié contre quelqu'un. » Encourir pardoner les injúres.
son inimicie. Je ne veux point , dit-il , me répandre en injures.
Destouches,
ININTELLIGIBLE , adj . [ I-nein -téligi
ble : 2° lon . ;e é ter. ] Qu'on ne peut pas en- » Il m'a injurié. » Il injurie tout le monde.
tendre. » Ce discours est inintelligible .
9 » Discours , écrit injurieux pour la Religion ; .
vers ci- on : 2° lon . ] Comandement exprès. ment contre quelqu'un : le traiter injuriei
On a fait injonction à tous les habitans de seineni .
prendre les armes, » L’Arrêt porte injonction Injûre , invective , ( synon .) Le nºs con
siste dans les termes ; le 2d , dans les choses
à un tel de , etc.
INIQUE , adj . INIQUEMENT , adv. Ini- et la manière. » Lemépris , l'insolence inju,
QUITÉ , s . f.f [ Inike , keman , kité : 3 ° e muer rient : la colère , le zèle invectivent. Une
aux 2 premiers.] Ils ne se disent qu'en par- injure , dite de sang froid , est plus piquante
lant des Juges , et expriment ce qui est con- qu'une longue invective , parce qu'il vaut
tre l'équité.» Juge , arrêt, conseil inique. » mieux exciter une grande colère que le mies
Juger iniquement. » L'iniquité des Juges, pris , etc. Rous. Synon.
>
des Jugem ens . = Iniqui té sans régime , RÉM. 1 °. Faire injure , ou une injúre , et
signifi e dans le langage de la Religion , cri- dire une injúre, des injúres, sont deux choses
, péché.
» Boire l'iniquité comme l'eau. diférenres. Le ier signifie faire cort , injus
wmeEnfant d'iniquité : c'est le comble de l'ini- tice , ( Voy. TORT.) le 2d veut dire , parler >
quité. » Notre Seigneur s'est chargé de nos à quelqu'un en termes injurieux. Madame de
' Sévigné les réunit tous deux dans la même
iniquite's. phrase. » Je vous avertis , Ma très- chère ,
Fermez les yeux sur mes offenses , que vous n'aimez point à lire , et que votre
Er du livre de vos vengeances fils tient cela de vous. Je vous dis cette in
Effacez mes iniquités. jûre , pour me venger de celle , que vous
Le Franc .
INITIALE , adj. [ Ini-cia -le : dern. e m'avez faite .
>
muer. ] Lettre initiale ; lettre qu'on met à la 2 °. Richelet dit , tirer quelque chôse à
tête des chapitres , des alinéa et des noms injúre : cette expression n'est point de l'usage
propres . Les Imprimeurs disent au misc. Un actuel, On dit , tenir , réputer à injúre.
On dit figurément, les injúres de il'air;
ser l'in,
INITIATIO , s . f. INITIER , v , act . júre du tems, de la fortune . » Dégu le delst'iinn
A , un C , un DN initial, ere.
[ Inici-a - cior , cié. ] Ils se disent propre- jûre de ses vieux ans. Corn . Le sort ,
ment de l'admission dans les Mystères chez injurieux , la fortune injurieuqseu.e des choses ,
les Païens . - Les cérémonies de l'initiation . EUX
3 °. INJURI , ne se dit
>
INL INN 47,1
qui ont raport à la persone. ** Bossuet le dit celui-ci aura de la peine à être admis.
des persones mêmes. » Le St. Esprit nous INN .: Dans les mots >, qui comencent par
ayant montré deux moyens de conoître la cette syllabe on ne prononce qu'une n , excepté
>
vérité ( l'Écritûre et la Tradition ) nous se- dans Inné , innome , irromine , Innovation ,
prononce , in -né, in -nova
innover , qu'on prononce
rions injurieux envers lui , si nous négligions innover
l'un des deux . Cela n'est pas à imiter. tion , etc. Dans les aûires in n'a pas le son
INJUSTE , adj. INJUSTEMENT , adv . d'ein : la 1 " e est muette , la zde se joint
INJUSTICE , s. f. [ Injus-te , teman , rice: 3 % avec la voyèle suivante. Innocent , et ses dé
e muer aux 2 premiers . ] Ils se disent dece qui rivés, innombrable , etc. Pron . I-nosan, i- noz
>
est contre la justice . » Homme , arrêr , sen- brable; et non pas In- rosan , In -nombrable ,
tence , guerre , demande injuste. » Moyens encôre inoins Ein -nosan , Ein - nombrable ,
injustes . » Il a été condamné injustement. » comme on les prononce dans quelque pro
Procédé plein d'injustice. i Comettre des in- vinces , trompé par ces deux n , dont il y en
justices .» Il y a un Dieu , qui permet l'in- a une tour au moins d'inutile . On les con
>
justice des Hommes , et qui ne la fait pas. serve , dit-on , pour l'étymologie. Mais en
L: Comte de Valmont.. Latin on les prononce toutes deux : pourquoi
INJUSTE , suit ou précède, au choix du les transplanterdans une Langue, où l'on n'en
Poète ou de l'Orateur.'» La guerre la plus prononce qu'une ?
heuretise est le plus grand fléau des peuples , INNÉE , adj. f. [ In -né - e : 2° é fer. et
et une guerre injuste est le plus grand crime long. ] Qui est né avec nous. » Espèces , idées,
des Rois. » Une injuste censûre refroidit les qualités, innées. -- Ce mot ne se dic que
talens.» Son injuste manie. Boil. » L'injuste parmiles savans.
fortune. Rouss. INNOCEMMENT , adv. INNOCENCE ,
>
Quel est le prix d'une érude si dure ? ou INOCENCE , s. f. INOCENT , ENTE , adj .
Le plus souvent une injuste censure . id. et subst. [ Inosamin , sance , san
e
, sante :
Rem . Injustice , ne se dit au pluriel que 3 ° br. au 1i "' , lon . aux aîtres, 4 é muer. ]
9
quand on parle des éfers de l'injustice , et Inocent, 1 ° . En parlant des persones , qui
.
>
alors ce mot a un sens passif. » J'aienduré de n'est point coupable , qui est exemt de crime.
sa part de grandes injustices. Quand on veut » Il est inocent du crime dont on l'acuse . » Il
parler du sentiment même oposé à la justice , a été reconu inocent. Suðst.il a ce même
à la droitûre , on doit se servir du singulier ; sens au pluriel . '» Protéger ou persécuter les
et alors ce mot a un sens acrit. La contrainte innocens. Au singulier , quand il est
>
tion de Barbäres : une inondation d'écrirs , adjectivement, ce que l'Acad.. nefait pas. »
de brochůres. --- » Le Nil inonde l'Égypte, Un voyage aussi impromptu
О
anonce.c-il up
Tom . 11. оо ;
1
İNS
474 INQ
Voy. Im -promptu et In- prépositions exprime la cäûse de l'inquiétude;
projet médité ? la że en exprime l'objet. » Je suis fort in
éduresIÈT
procINQU . , ÈTL , adj. INQUIÉTANT , quiet de ce trište événement , exprime le
ANTE , adj . INQUIÉTER .
>
, v.act. INQUIÉTỬ- chagrin qu'il me caủse ; je suis fort inquies
>
DE , si fém . [ In -kiè , kie-te , kie-tan , tante , sur ce qui en résultera , exprime ma crainte
e er er au żd . é fer , aux sur ses suites . * » Inquiets de l'indépendance
*
té :. 2° è moy . au 1 e
e , et de la liberté de leur pays , ils eurent soin
aut res ion
agitat ° lon . tau
; 3 d'espri , impati 4. causée
3e etence partud
]) Inquié quel- de régler des condicions, ecc . Hist. d'Angl.
que passion. Inquiet , qui est en inquiétude. La prép . sur aurait été plus convena
Inquiéter, rendre inquiet. Inquiétant, qui ble en cet endroit. Car ils ("les Écossais )
inquiète . » Cela le rend inquiet; elle est in- n'étaient pas chagrins de leur indépendance,
quiète sur cette afaire. » Elle est fort in- au contraire ; mais ils craignaient de la
quiétante : elle l'inqu iète extrêmement . » perdre.
De quoi vous inquiétez -vous ? » D'où vie. 3°. Inquiet se dit des choses qui ont ra
nent ces inquiétudes ? » Je l'ai tiré d'in- port à la persone. » Joie inquière ; esprit,;
quiétude. » Cette affaire leur causoit beau- caractère , tempérament inquiet. » Humeur
coup d'inquiétude. P. Fabre, » Embarrassé inquiète . = Pour inquiétude , on le dit
non seulement de l'âme , mais du corps. »
de sa dignité, et rongé d'inquiétude. Le P. Elle à des inquietudes aux jambes. Sév. »
Font
Rem ai
en . 1°. fautgl.pas
, HiIlst.nede l'É l . ndre , être Ce nalade a passé la nuit dans une grande
Galconfo
inquiet , être inquiété et s'inquiéter. Le " inquietude , dans de grandes inquietudes.
ne signifie qu'unecertaine situation de l'âmei , Acad. On dit , en ce sens , malade inquiet;
sans qu'on ait égard à la calîse d'où cette sommeil inquiet.
situation peut venir : le 2d renferme tout 4°. Inquiétant , employé adjectivement ,
à la fois ,' et l'idée de cette situation , et peut être regardé comme un néologisme
l'idée d'une cause étrangère d'où elle vient. heureux . » La situation la plus inquiétante.
Enfin , pár s'inquiéter ,nous entendons que Moreau . » Ce cortège dut paroître inquie
l'âme qui est dans cette situation , agit sur tant aux , etc. Linguet. » Ces incursions qui
elle - même. ( » Vous êtes inquiet sans sa
+
avoient été si inquietantes pour ses prédé
ċesseurs . Hist. d'Angl. » Un voisinage si
vous vous plaignez que vous
uoi : ement
voir pourqnuell
@tes conti té
inquié par tout le inquié- INQtant
UIS.ITE
IbidUR
. , s. m . INQUISITION , S. >
usité, x
Celui des verbes est douteu . » e un insensé. = Il se dit a issi
les rûes comin
Cette émulation sainte , non moins insatia- des chôses qui ont raport à la persone . ”
>
ble de vertus et de mérites que l'ambition Discours insensé. » Action , démarche, con
humaine est avide des honeurs du monde. duire , passion insensie. Insensé s'em
'Le P. Le Chapelain . ploie élégamment en exclamation . » Insonsé !
INSCRIPTION , s, f. INSCRIRE , V. act. Qui croit que sa fureur peut balancer les
e
ļ Le pi se prononce dansle premier; z lon. décret s de l'Etre suprême. Jer. Dél.» Une
dans le 2d. ] Inscrire, c'est écrire dans unfemme est volage indiscrète : elle veut ,
>
registre public. » Inscrire dans un registre. elle ne veut plus. Insensé , qui s'endort sur
» Se faire inscrire , s'inscrire . = Au Pa- la foi de ses promesses !
lais , s'inscrire en faux , soutenir en justice * INSENSÉMENT , adv. Comme un in>
'qu’une
verse
pièce , produite par la partie ad- sensé. On dit dans le Dict. Gram . qile ce
-
est fausse: -Cette expression a passé mot , hazardé par un Auteur moderne , est
dans le langage comun , » te m'inscris en encore barbåre 2t qu'il a l'air ' de l'être
>
faux contre ce que vous dites, » Je ne sais long-tems. On s'était contenté jusqu'à pré
pas contre laquelle de ces assertions un Car- sent de le dire en conversation : on com :
tésien peut s'inscrire en faux. mence à l'écrire , » Galere désespéré , et ne
INSCRIPTION, titre
paroles,etgravé sur lerenfermé
cuivre , en peu de, ses
le marbre sachant à quis'en prendre ( de la violence de
maux ) faisoit insensement mourir les
etc. » On trouve encôre en Italie beaucoup Médecins. Berault de Bercastel. Histoire de
d'inscriptions antiques,= Inscription en faux l'Église.
eșt au Palais , un acte par lequel on s'ins. INSENSIBILITÉ , s. fém . INSENSIBLE >
0 0 0 ܐ
496 INS İNS
adj . INSENSIBLEMENT adv. ( Insancibi- separables : » ce sont deux amis inséparables.:
>
bilité. » Il est insensible à la honre , aux in- 2d . ) Insérer , faire entrer dans . . . Il ne .
jûres . » Etoit - il permis à . . . d’être insensi- se dit qu'au fig . »” Insérer une pièce dans une
.
ble à des maux si pressans. Cochin. » Elle a Histoire ; une claûse dans un contrat.
l'âme dûre et insensible. = S. . m . » C'est Insertion , action par laquelle on insère. » In
un insensible , iln'est point sensible à l'amour. sertion d'un mot dans un discours , etc. -
INOCULATIon.
» Insensibilité aux reproches.» Vit- on jamais Voyez Inoculati ON
une telle insensibilité * INSIDIATEUR , s. m. C'est un mot de
Tant de tranquillité M " . de Port - Royal : l'usagenel'a point adpté ;
Peut vous faire acuser d'insensibilité. l'on peut dire que c'est domage.
La Chaussée. INSIDIEUX , EÛSE , adj. INSIDIEÛSE
En parlant des choses , l'adjectif a un MENT , adv . [ Insidi-elt , etell -ze , eû_zeman :
aître sens , dont on ne peut s'apercevoir. » Le 4' lon.se muer.- Des Imprimeurs écrivent
moûvement de l'ombre d'un cadran est insen- mal- à-propos incidieur avec un c . } Ils se di
)
sible.» L'insensible transpiration. — Insen . sent dece quitend à surprendrequelqu'un.»
sibilité ne se dic point en ce sens. Présens insidieux : caresses insidieuses. » Faire
Insensiblemeni , n'a point la 1 " significa- une demande insidieusement. = Ces mots
tion du subst. et de l'adj . Il signifie , peu -à- n'ont été long- temps d'usage qu'au Barreau.
peu , d'une manière peu sensible. » L'eau Ils ont passé ensuite dansd'autres écrits;mais
creúse insensiblement les pierres. » Les abus ils ne sont point du siyle simple et famil.
se glissent insensiblement dans les sociétés les INSIGNE , adj ([ Mouillez le & , dern. e&
mieux réglées. Une molle oisiveté détruit in- muer . ] Signalé , remarquable. » Bonheur
sensiblement l'ouvrage qu'un travail opiniâtre malheur insigne. » Grâce , faveur insigne.
avoit à peine élevé. D’Aguess. = Insensibi.
Insensibi. » Un insigne fripon , faussaire, etc. >
INSEPARABLE adj. INSÉPARABLE- des Danaides est bien au- dessus de ces ouver
MENT , adv. [ 22 é fer.semuer.] . Qui ne tûresinsignifiantes,quinepeignentrien..
peut être séparé. D'une manière à ne Mercúre . » C'est une de ces pièces insigni
pouvoir étre séparé.» L'ombre est insépara- fiantes , si l'on peut se servir de ce terme.
>
ble du corps : elle lui est inséparablement ata- Tourn. Gen. de Fr.
chée. Inséparable régit de : INSINUANT, ANTE , adj. INSINUATION, >
e
Les délices er l'abondance , s . f. IŅSINUER , v . act. [ + ton. aux 2 prem .
Inséparables de la paix. é fer.' au dern. I nu- an ante , nu - a -cion ,
Rousseau . nu- é: l'u , devant l’emuet , est long : il in
» La pensée de la mortest le contrepoids na- sinûe. Au futur , cet e est entièremeni muet
turel de l'orgueuil presque inseparable de la et ne se fait pas sentir : il insinuera , insi
fortune. Le P. Du River. Employé sans régi- nuerait : pron. , insinúra , insintiré. ) Insi
me , il se dit des choses et des persones ; mais nuer , 1. Au propre , c'est introduire douce
apliqué aux choses , il signifie , qui ne peut ment : » Insinuer le doigt, la sondedans une
éire séparé; et il a un sens passif.Apliqué aux plaie. » L'air s'insinue dans les corps. =
persones , sens acsif,
il a un e
et signifi , qui ne żº . Au fig. Faire entrer adroit
ement dans l'es
se sépare point.» La chaleur et le feu sont in . prit. » Insinuer de bons ou mauvais senti
INS INS 477
mens.» Il faut de bone heure insinuer de bons alltres : 4 muet ) Insolence , trop grande
principes aux enfans. » Insinuez-lui que , etc. hardiesse et manque de respect. Insoleni , har
» Un malheureux ( Abailard ) que l'afiction di , qui perd le respect. Insolemment , avec
préparoit à tout ce qu'on continueroit de lui insolence. » On ne peut soufrir son insolence.
insinuer avec amitié. Le P. Fontenai. S'insi. » Y eût il jamais une telle insolence ! » Il a
nuer dans l'esprit , dans les bones grâces, dans fait , il a dit mille insolences. » Il est insolent
la bienveillance de , etc. S'insinuer au dernier point. » Discours insolent , » Ré
3°. ,
s'introduire. » Il s'insinúe par- tout , dans tou- ponse in solente . — Subst. C'est un insolent ,
tes les sociétés. = 4 °. Insinuer , en termes une insolente . Il , ou elle a répondue
>
pèction dessus. Cochin . Dans cette phrase , le du cæur humain . = * Quelques-uns ont dit ,
mot me paraic impropre ; car inspèetion se en ce sens , instable : fortune instable ; et La
dit de la vigilance et de l'atencion , dont un Touche les aprouve quoiqu'ilavođe qu'instabi,
alltrenous charge , et non de celle que notre lité est dans le Dict.de l'Acad. et qu'instable
intérêt nous inspire. n'y est pas, Celui -ci n'a pas fait fortune.
INSPÈCTEUR , qui a inspection sur : n'a 'INSTALLATION , S. f. INSTALLERوا, V.
que ce dernier sens;Inspècteur de Cavalerie , act. [ Instala- cion , Instale : plusieurs pro
d'Infanterię ,du Comerce, des Manufactures , noncent, mal- à -propos les deux l : instal
etc. etc. lacion , etc. ) Insialer , c'est mettre en pos
* INSPÈCTER , exercer le droit d'inspection, session d'un office, d'un bénéfice . Instalation,
veiller , examiner. Mor nouveau . » Les bâti- action d'inscaler. »Instalation d'unChanoine,
mens publics doiventêtre encore plus sévère: d’un Magistrat, » Instalarion dans une char
ment inspèciós aà cet égard ( de la solidité ) que ge , dans un bénéfice, » On s'est oposé à son
ceux des particuliers. Linguet.» La direction instalation.» On l'a instalé danscette char
desÉcolesles inspèctera (ces Mairres d'École.) ge ,certe dignité,
Journ . Polit . INSTAMMENT, adv. Instance , s. f,
INSPIRATION >, Ss.,F. INSPIRER , V. act., Instant
[ Ins-pira -cion , ' ré. ) Inspiration , conseil >
INSTANT , ANTE, adj.[f Instaman
>
héritier , nomer , faire un héritier par testa- et l'instruirent , et après l'avoir baptisé , il
ment.--» L'institution du Parlement , d'un mourut. Chron. = S'instruire , Voy, APPREN
Ordre , etc.- - Institution d'héritier . - DRE .
Institution , se prend aussi pour la chise ins- Instruire , s'emploic quelquefois neutrale
>
tituée. » C'est une pieûse , une sainte instiru- ment et sans régime. » L'objet des écrits est
tion . Il se dit encore , mais plus rare- de plaire , d'instruire , de convaincre. L'Ab.
ment pour Éducation. » L'institution d'un Gauchat.. » Avant que d'instruire , il faut
Prince. s'être instruit. Le P. Gaichiés.
INSTITUT , s. m . INSTITUTEUR , TRICE , 2° . Instruit , éclaire', ( synon. ) . l'homme
s. m. et f. [ " lon . le e final ne se pron. pas instruit connait les choses ; l'homme éclairé
er
au 1.) Institut est une certaine manière de en sait faire un aplication convenable. » Il y
vivre selon une certaine règle. » Un pieux , a mille hommes instruits pour un homme
>
.
moire pour l'instruction de... L'instruction INTRUMENTER , ne se dit que dans le der
>
d'un procés; tout ce qui est nécessaire pour nier sens d'Instrument. Faire des contrats y
mettre un procés en état d'être jugé. = 4°. Au des exploits et alltres actes publics. » Ce No
pluriel , ordres donés à un envoyé, à un taire instrumente fort bien. » Les sergens ne
Ambassadeur. » Il n'a pas suivi 'ses instruc- peuvent point instrumexter hors de leur
tions. » Mes instructions portent que , etc. ressort .
REM . Avoir de l'instruction , pour dire , * INSUBORDINATION , s. f. Défautde
être instruit , est une expressionnouvelle , subordination . Mot nouveau , dont on peut
qui est assez à la mode. » Vous avez de l'es- bien augurer, » L'insubordination règne telle
prit , des talens , de l'instruction . TH . ment parmi eux , que , etc. Let. Édif. »9 Dans
>
D'ÉDUC . » Si j'avois plus d'instruction , j'au- un siècle , ou l'insubordination conjugale est
rois tout quitté avec joie pour me consacrer portée au plus haut degré , préconiséemême.
entièrement à l'éducation de Lucie . Ibid . » Retif.
Elle est un prodige d'instruction . Ibid. » Elle FFISA
INSUFFISAMMENT , adv . INSUFFI
est remplie d'instructions et de talens. Ibid . SANT , ANTE , adj . INSUFFISANCE , s. f.
Instruction s'est dit jusqu'à présent acti- [ Onne pron.qu’une f, et il conviendrait de
>
vement de l'action d'instruire : on l'emploie n'en écrire qu'une. Insufizaman , zan , zante ,
ici passivement, et on le dit de l'état de celui, zance :4€ br. au 1er , lon. aux aütres. ]Insz- ,
e
quiest instruit. Il faut atendre ce qu'en dé- fisant , qui ne sufit pas. Insufisam :nent ,
cidera l'usage. En ce sens , il est encôre plus d'une manière insufisante. Insufisance, man >
hazardé au pluriel qu'au singulier. que de sufisance. » Moyens insuffisans. »
parole , avec dessein d'ofenser. Faire insulte , dit Vaugelas , il était religieux à n'user d'au
ou une insulte à . » Recevoir une cruelle in- cun terme , qui ne fût en usage. On peut dire
sulte de ...= = Insulier quelqu'un , et insula qu'il l'était jusqu'au scrupuleet à la supersti
ter à quelqu'un , n'ont pas tout- à-fait lemê- tion . On done aujourd'hui dans l'excés con
me sens. Le re signifie simplement , faire traire.
insulte : il l'a insulté jusque chez- lui. *''INSUPORT , s. m . Mot qu’un mauvais
Nos Énemis , par leurs outrages , usage a adopté , et dont ne se servent pas
Insultent les autels détruits. ceux , qui parlent bien . » On est convenu
Le Franc. d'une pension , en cas d'insaport. = Sui
» Ses soldats étoient souvent insultéspar ceux vant MARIN ,
M.Marin c'est un terme très-reçu.Il
de la garnison. MARIN. Hist. de Saladin,. dit la chôse, et la dit d'une manière précise.. Je
Lezdajoute , à cette idée , celle de la lâcheté , m'en raporte. Le moins qu'on puisse dire,
>
qui fait qu'on prend avantage de la misère c'est qu'il est tout au plus du style familier.
de quelqu'un pour l'insulter.. » Il ne faut pas INŠUPORTABLE , adj. INSUPORTABLE
insulter aux inisérables. » C'est une indignité MENT , adv. ( pénult. dout. au r'' ; dansle
>
.
que d'insulter à la misère , même d'un énemi: 2d , en a le son d'an : table , tableman. ] In
res est sacra miser. » Vous parlez au nom suportable , qui ne peut être soufert , suporé :
d'une classe de citoyens , qui vient d'éprouver intolérable. Insuportablement , d'une manière
un malheur , ct à qui vous semblez me soup- insuportable. » Douleur insaportable .».Hom: .
» Il
çoner de vouloir insulter . LINGUET . me , humeur , manières insuportables
On a dit autrefois insulter contre , et insulter écrit , il danse ,S il chante insuportablement .
sur. Th. Corn . ne conda mnait pas tout- à-
à INSU RGEN , s. m. pl . INSURRECTION ,
>
fait le 1 er
' : mais il aimait mieux dire s'em- s. s f. Le 1 " ne s'est dit dabord que de certains
porter contre . Chapelain trouvait que le corps de troupes hongroises , levées extraor
ad était rude, mais il croyait qu'on pouvait dinairement pour le service de l'État.--- On
C
s'en servir. — L'un et l'a útre sont hors d'usage l'a apliqué dans la suite aux peuples de la
depuis long-tems. = En termes de Guerre
Guerre,, Nouvelle Angleterre , lorsqu'ils se séparèrent
insulter une place , c'estl'ataquer hautement de la Métropole. On les apėle aujourd'hui
et à découvert. Th . Corn . -
En ce sens , il les Etats anis. Insurrection est l'action
régit quelquefois la prép. de. » Il insulta- la de se soulever. On ne le disait au propre que
ville, 'la Aote de quelques coups de canon. de la Pologne. On l'a dit ensuite de la scission
On dit aussi , mettre körs d'insulte
mettre entre les Colonies Anglaises et la Métropole.
une place en état de ne pouvoir être prise » Il y avait dans les Colonies une insurrec
d'emblée. rion, que nous nous efforcions d'apaiser,
INSULTANT , qui insulte : il ne se dit que Journ. Polit. -- M. Linguer la employé au
des chồses : » Discours insutrant. » Paroles , figuré. » L'insurrection d'un Brutus littéraire
>
juger du plaisir , sans exposer son intégrité , sens actif : il exprime l'action d'entendre , de
> >
en s'y laissant corrompre: P. Rapin. comprendre. Il se dit aussi des choses dans un
• INTELLECT , s . m. INTELLECTIF , sens passif. » Les comentaires bien faits faci
IVE , adj. INTELLECTUEL , ELLE , adj. litent l'intelligence des textes dificiles. Il se
[ Intélék , lehtif , tive , tu -el , ru -èle : ܐ2 de
> dic alors de ce qui est entendu , compris :
tous é fer, 3 des 3 premiers , et se ç des 2dern, mais on ne le dit point des mots dans le sens
è moy. ] Termes de la vieille Philosophie. Ils de l'Auteur cité. On ne dit point doner une
se disaient de l'Entendement, et de ce qui lui fausse intelligence à un terme, comme on
apartient, » L'intellect;; la faculté , la vision dirait lui donner un sens faux et inusité..
intellectuelle į la faculté , la puissance in . 2. Le P. Rapin fait d'intelligene un subs
tellective. - Ces mots ne sont presque plus tantif. » Les intelligens sentiront bien par
d'usage chez les Philosophes modernes, leurs propres lumières la vérité de ce que je
· INTELLIGEMMENT,, adv. Intelli- dis. - Ce substantif serait utile à employer :
* GENCE , s. t. INTELLIGENT , ENTE , adj . je crois qu'on peut s'en servir sans dificulté.
[ Intélijaman , jan:e , jan , jante : 2° é fer.
er
INTELLIGIBLE , adj . INTELLIGIBLE re
A br. au r , lon. aux 3 aútres. ) Intelli, MENT , adv . [ Intélig ble , bleman : 1" lon.
gence
de a plusieurs
conaitre sens : 1°. Faculté
, de comprendre.
.
, capacité
>
» L'homme est 2° é fer. Se muer. ] Intellig ble , qui peut
être oui facilement , et distinctement. » Sons
>
doué d'intelligence, * Les animaux sont dé- distincts et intelligibles. » Parler à voix haute
pourvas de cette intelligence , vive et agis- et intelligible. = Qui est aisé à comprendre.
sante, qui raproche les objets par la ré- » Cet Auteur n'est pas intelligible. » Ce passa
Hexion , etc. Le P. Du Rivet. » Cet enfant a ge est fort intelligible. Il se dit quelquefois
de l'intelligence , peu d'incebligence. » Il ou des persones. » Il faut prendre plus de soin
elle a l'intelligence vive , promte , ou dûre , de se rendre intelligible , que de parofire
tardive , etc. zº, Conaissance , com- docte. Le P. Gaichies.
prehension. » L'intelligence des langues ; des INTELLIGIBLEMENT ; d'une manière in
textes obscurs ; des Pères ; de l'Ecritûre, etc. telligible, » Cela est écrit fort intelligiblement.
L'intelligence des afaires, zº. Amitié INTEMPÉRAMMENT , adv. ÎNTEMPÉ .
réciproque. » Etre en bone intelligence. » RANCE , s. f. INTEMPÉRANT , ANTE , adj.
Cetie afaire a rompu leur intelligence. INTEMPÉRÉ , ÉE , adj . ( Intanpéraman , ran
44. Acord , correspondance.» Etre d'incelli- re , ran ,rante , ré, rée :ze'lon
2° .; é fer.
Ppp 2
484 IN T I N T
er
* br. au 1 , lon. aux trois suivans , é fer, ANTE, 'S. m. et F. [ Intandance, dan , dante:
e
aux deux dern . ] Intempérance , vice oposé 2° et j ' lon. 4 emuet. ] Intendant est celui
àtempérance.
la tempérance. Intempéramment
Intempérant, qui a de, avec in- qui
l’intem- est préposé pour avoir la direction de
certaines ataires. » Intendant de la maison
pérance. Intempéré , déréglé dans ses pas- d'un grand Seigneur , d'un Prince. Intendant
sions , dans ses apérits. » Son intempérance des Finances , de la Marine. Intendant ou
a ruiné sa santé. » Il boit intempéramment. Comissaire départi dans les Provinces. In
» C'est un homme fort intempérant. Et subs- tendante , la femme d'un Intendant de la
tantivement : l'intempérant ruine sa santé Marine , ou des Provinces. On ne le dit
par ses débauches. C'est un homme intem- point des femmes des aútres Intendans. =
péré en toutes choses. Acad. Intendance , direction , administrarion. » IL
Rem. r°. On ne se sert guère d'intempé a l'intendance sur... » Il lui a doné l’Inten
ramment. L'Acad. le met sans remarque , dance de sa maison , de ses finances. L'In
et sans en doner d'exemple. = Intempéré tendance d'une Province. = Il se dit , dans
est aussi peu usité. Il n'est point dans Trév. ce dernier sens , du logement de l'Intendant,
Il est dans le Dict de l'Acad . et dans le Rich . du temas que dûre son administration et du
Porti district où elle s'étend. e
2 °. Intempérance se dit des hommes , et INTENTER , V. act . [ Intanté , 2 lon .
>
Roi ( St. Louis ) étoic mort de l'intempé- une acusation contre quelqu'un
rance du climar . Hist. d'Angl. Dans le Journ. INTENTION , s. f. INTENTIONÉ , !E ,
Polit. er dans la traduction d'un papier an- adj . [ Intan - cion , en vers , ci- on : Intan .
e
glais, on dit aussi l'intempérance du climata cio-né, né- e : 3 € lon . 4 é fer. aux deux dern.)
C'est un anglicisme. * Bossuet dit , au con- Dessein par lequel on tend à quelque fin . »
traire , intempérie dans le moral. Il dit , en Bone , droite ,, ' louable , ou , mauvaise in
>
parlantdes guerres civiles des Anglais. » Quel tention. » Avoir intention , ou l'intention
>
iransport , quelle intempérie a causé ces agi de faire. Dieu est le seul juge des inten
Or Fun. de la Reine tions. » Les hommes jugent souvent témérai
tations et cesviolences ? 01.
d Angl. = Intempérance , employé absola- rement de l'intention. » Je l'ai fait à votre
ment et sans régime, ne se dit que de l'ex. intention , en votre considération, – Dire
cês dans le boire et le manger. Autrefois on des prières, ou faire des aumônes à l'intention
lui donaic un sens plus étendu , et on le disait de quelqu'un , dans le dessein qu'elles lui ati:
de toute passion brutale . » Il se fit alors de rent des grâces de la part du Seigneur.
grandsmouvements par l'intempérance d'Ap- Rem . 1. Intention ne se dit point des chô
pius Claudius , un des Décemvirs , et le ses. * Il est certain , dit Bossuet , que l'in
meurtre de Virginie. Boss. = Au figuré , tention de la confession d'Ausbourg étoit
il régit la prép . de. » Quelques-uns, par une d'établir la présence réelle. - L'esprit au
.
l'Ann. Lit. on lui fait régir la prépos. à interdit l'entrée de cette maison. = 2.
devant l'infinitif. » Gens intencionés à lui Défendre par sentence aux Éclésiasciques
nuire .. C
Ce régime est inusité. Il faut dire , l'exercice de leurs ordres , et la célébration
qui ont intention و
ou l'intention de lui des Sacremens et du service divine . » Inter
nuire . dire un Prêtre , une Église , une Ville , etc.
INTERCALAIRE , adj. INTERCALATION , = 3 ° . Détendre à des Oficiers de Justice
ş, fém . INTERCALER , V. act. ( Intêrkalère,
e
d'exercer leurs charges. En termes de Palais ,
la-cion , le : 2 ouv. 4 è moyen et long c est défendre à on particulier de contrac
au c " , é fer. au dern. ) Intercaler c'est ajou. ter , de disposer de son bien , pour cause
fer un jour de quatre en quatre ans dans d'incapacité ou de dissipation. »» On l'a in
le mois de février. Voy . BissexTILE. In- terdit, on l'a falt interdire. = 4º. Éto
>
tercalarion , action d'intercaler. Intercalaire, ner , troubler , déconcerter. En ce sens il >
qui est inséré et ajouté. ·sy Jour intercas ne se dit que dans les tems composés : » La
laire. peur l'avait tellement interdit , que , ecc .
>
Cependant dans le même Journal , on dic le Dict:. Gram . on se contente de dire qu'in
à l'ocasion de l'exposition des Tableaux : » terdis est le meilleur. Ce n'est pas assez
Celui qui représente Saint Roch , intercé dire : il falait avertir que c'est le seul bon .
dant la Vierge pour la guérison des pesti- zº. Bossuet fait régir à interdire l'ablatif
férés , aa fait la plus vive sensation. C'est ( la prép: de ) qui est le régime de bannte.
la même faûte qui est échapée au critique. » Elles devoient erre interdites ( bannies ) de
INTERCEPTER , v. act. INTERCEP- toute la vie Chrétienne. Ce régime est
TION , s. fém . [ Intercepté , cèp.cion : 2° È inusité. S Interdire régit plus régulière
ouv. zo3 è moy . 4° é fer. au ref ] Intercep- ment la =prép :. de devant l'infinitif. » La na
>
e
ter , arrêter , interrompre le cours. Inter- ture n'a pas interdit aux femmes d'aire rai
::ceprion , action d'intercepter. » Intercepter sonables , sensibles , honêtes , vertucůses.
486 1 Ν Τ I NT
Marm . » Pourquoi seroit- il interdit aux jouant plus gros jeu . ** 6 °. Intéresser se dit
autres nations , en s'engageant dans la car- sur-tout au réciproque et au passif. S'inte
rière que les Grecs ont frayée , de pénétrer resser à plusieurs régimes : la prép. à.» S in
au delà des bornes , où ils se sont arrêtés. téresser aux afaires de l'État. ( nº. 1º. )
L'Ab . Laugier
INTÉRESSANT , ANTE , adj. INTÉRES- pour La prép.
vous. pour. » Mon cæur s'intéresse
· Intéressez -vous pour moi. -
2 et 3° é fer. º lon . aux deux premiers ; rope s'iniéresse dans cette afaire , dins cette
é fer. aux crois dern. ] Intéressant , qui in guerre .
téresse. Il se dit ordinairement des choses : Je m'intéresserL'infin itif
ai à vous avec la prép. à : »
procur er ce.poste.
ouvrage intéressant. Jeu intéressant. Pièce Être intéressé , avoir intérêt, » Tous
intéressante: - Dans le discours familier , les sujets sont intéressés au salue du Prince,
il se dir des persones : qui plait , qui s'atire à la prospérité de 1 Érar. * Vous Gres in
l'afection. « C'est un homme iniéressant. céréssé à ne le pas souffrir .
En ce sens , c'est un néologismeheureux. Rem . 19. M. l'Ab . De Cambacérès dic
INTÉRESSÉ$ , ÉE : Celui , ou celle qui a étre intéressé de : c'est un faux régime . »
intérêt à ... Il ne se dit guère qu'au plu- On n'a donc cessé de croire que quand on
riel : on ne dit point ; c'est un intéressé , a été intéressé de ne croire pas . Il faut dire ,
une intéressée : on dit , c'est un des inté a été intéressé à ne croire pas. » Vous êtes
resses ; une des intéressées. = Quand il intéressé à empêcher que... dit l'Acad.
est participe , il régic à comine son verbe. 2°. S'intéresser et étre intéressé ont des
» Il chargea de l'entreprise Schirkouh , non sens diférens : l'an signifie prendre intérêt,
moins intéressé que lui- même à la conquête et l'autre avoir intérêt à une chose. » Fuyez
de l'Égypte Marin , Hist. de Saladin. = les procès sur toutes choses. Souvent la cons
Employé adjectivement , il signifie , qui est cience sy intéresse ( y ese incéressée, ) , la
trop ataché'à ses intérets. » 11 est fort inté- santé s’y altère , les biensse dissipent. De w ...
ressé : c'est une femme fort intéressée. L'afectation de la symétrie dans la phrase
INTÉRESSER en parlant des persones , a peut-être produit ce contre - sens.
c'est 1 °, faire prendre part à : » Vos pro-
. INTÉRÊT , s. m . [ 1'e long: 2 e fermé,
re
célés m'ont intéressé à votre bonheur, Marm . °3 louv. ] 1°. C'est , en général , ce qui
e
• Cette afaire ne saurait se faire saps lui : toutes les passionsdans l'inté
la bassessedudemoihu
dansl'abjection
il faut l'intéresser . = 4 º: Émouvoir , cou- rêt particulier ,
cher de quelque passion. » Cette Tragédie main , et sape à petit bruit les fondemens de
intéresse les Spectateurs. Ec , neutra la société. 1. 1. Rouss. = 2°. Il se prend
Et
lement , on sous - entend le régime : » Cet en particulier et absolument , pour ce qui
ouvrage est bien écrit , mais il n'intéresse concerne le lucre , le profit, „ Il'est au dessus
pas, s ! Em parlant des choses : Im- de l'intérêt : il ne se laisse point tenter à
porter, ” En quoi cela vous intéresse-t-il ? l'intérêt, il y a peu de gens à l'épreuve
• Cela intéresse mon honeyr , ma réputa- de l'intérêt. M. Le Franc fait dire aux impies;
tion , ma santé. = Engager.. « Tout vous Le vice et la vertu sont des noms arbitraires;
intéresse à remplir vos devoirs . Atta Le plaisir , l'intérêt , la force fait nos droits.
cher : le gros jeu intéresse ; le petit jeu n'in Laissons aux malheureux Laissons aux cæurs
>
téresse guere. On dit , en ce sens , in. yulgaires.
téresser le jeu ; le rendre plus intéressant en Les autels et les lois,
INT INT . 487
= 3°. Profit que l'on retire de l'argent prété, coinme à et pour , que par le moyen des
» Préter , metire , emprunter de l'argent à verbes auxquels il est joint. On dit , j'ai in
intérêt , à gros intérêi. » Joindre l'intérêt térêt à cela , vousprenezintérêt à ce qui
au principal. Cet argent porte intérêt me regarde;mais on ne dit point , mon in
etc: = 4 °. Ce qui atache et intéresse les Lec- térêt à cette afaire, votre iniéret à ma si
teurs , les Spectateurs >, les Auditeurs , en tuation , etc. * » Il faut que le Ministre les
parlant des ouvrages d'esprit. » Il y a beau- anime ( les subalternes. ) , et par un intérêt
>
coup d'intérêt dans cette pièce. » Ce discours continuel au zèle qu'ils dévelopent , et par
est bien écrit , mais il manque d'intérêt ; il une aprobation éclairée. Necker. Je voudrais
ennuie par le défaut d'intérêt. dire : et par l'intérêt qu'il prend au zèle ,
Rem.'1 . On doit distinguer soigneuse- etc.
ment , avoir intérêt et prendre intérêt. Le 3*. Il est de l'intérêt de... il est de mon
premier signifie qu'on est intéressé à la chô- intérêt , de son intérêt etc. régit la con
>
se; le 2d , qu'on s'y intéresse . » J'ai intérêt jonction que avec le subjonctif, ou la prép.
au gain de ce procès : vous avez intérêt à de avec l'infinitif : la seconde, quand le verbe
le ménager » Je prends intérêt à cette per- se raporte au régime ou au pronom , joint
sone , à sa joie , à sa disgrace , etc. = à intérês : la première , quand il ne s'y ra
Avoir intérér régit à ou de devant l'infinitif. porte pas. » Il est de l'intérêt de votre fa
Fénélon fournit des exemples des deux ma- mille de faire , et qua vous fassiez ; etc.
nières . » Vous n'avez pas moins d'intérêt à » Il est de son intérêt de le dire , et que
empêcher que , etc. Télém . » Chacun de nous vous le disier , etc. Ainsi , la phrâse suivante
avoit un intérêt pressant de desirer la paix. est irrégulière pour le régime. » Il étoit de
Ibid . Remarquez qu'avoir intérêt se dit votre propre intérêt de céder à une autre
des persones , et signiße
' être intéressé à : une place dont nous ne pouvons remplir les
un Auteur moderne le dit des choses , et lui devoirs. C'est un Évêque , se démettant de
done le sens d'être intéressant pour : » Tout son Évêché , qui dit cela à ses Diocésains.
ce qui regarde l'Angleterre et l'Amérique a Il falait donc qu'il dit : » Il étoit de votre
un grand intérêt pour les François. nlerc. intérêt que nous cédasisons , etc. - Le P.
- Un Autre dit , avoir de l'intérêt ; pour
. Charlevoix dit mieux : » Il étoit de votre
4 ° ) » M. Le Beau intérêt que la guerre ne trainât pas en lon
mettre de l'intérêt ( nº. . .
n'a pas... dans son style , autant d'intérêt gueur. Il aurait pu dire aussi : de ne pas
que le célèbre Recteur de l'Université ( Rol- faire trainer la guerre en longueur. Trainer ,
lin ) Sabat. Trois siècles , etc. = * Avoir dans la première manière , ne se raporte pas
l'intérêt de quelqu'un , mériter et obtenir à leur : faire trafner s'y raportedans la 2de.
qu'il s'intéresse à nous , est une expression c'est la raison de la diférence des deux ré
nouvelle , qui a besoin du sceau de l'usage. gimes . Au reste , dans cette expression , 9
Elle me parait sentir un peu le jargon mo- on met toujours intérêt au singulier , lors
derne. „ On fait alors son devoir , et l'on a même qu'il s'agit de plusieurs. * » Ilest de
l'intérêt et l'aprobation de tous les honêres nos intérêts , dit M. l'Ab. Henr ... de varier
gens. Th . d Éduc . - Mde, de G ... dit âil- les actions vertueûses. Du Plaisir . Il devait
-
1
488 IN T INT
pédition des afaires. Je crois qu'il faut mene bref. ] Il n'est subst. que quand on
dire , en pareil câs , mettre intérêt avec l'art. parle d'un règlement fait par Charles V ,
le ou un , ou quelque. » L'intérêt que je mets ; sur les matières controversées entre les Pro
ou je mets un grand intérêt, ou quelque inté- testans et les Catholiques , en atendant les
ret >etc. Ainsi je voudrais dire , en réfor- décisions du Concile . - On l'emploie or
mant la phrase précédente. * Soit qu'on dinairement d'une manière adverbiale. Dans
l'entre temps: » Il arriva dans l'intérim ,
mít quelqu'intérêt , ou un assez grand in
térêt à ; etc. que , etc. » Il gouverna par intérim , dans
6º. Être dans les intérêts de quelqu'un ; l'intérim . C'est un mot emprunté du la
s'intéresser à ce qui le touche. *» Je suis tin . – Dans le discours familier, on l'em
trop dans vos intérêts pour vous faire faire ploie quelquefois adverbialement , sans prép.
un pas qui puisse vous nuire. Le Sage. i Intérim ( en aten dant ) tout va de travers.
INTERJECTION , s. f. [ Intérjék -cion : INTERLIGNE , s. m . INTERLINÉAIRE , re
2° ĉ ouv. 3 ° è moy. ] On apèle de ce nom , adj . Intêrlig ne , interliné-ére : 7" lon. 2 é
er e
en Gramaire , des mots dont on se sert pour ouv. mouillez le g au 1," ; 4 €° é fer. se è
exprimer quelques mouvemens de l'âme moyen et long au 2d. ] Interligne est l'espace
comme la joie , la douleur , la crainte. Ah! blanc qui reste entre deux lignes d'écritûre.
Hélas! etc. = Au Palais , interjection d'a- » Écrire
>
É :rire dans l'interligne. = Interlinéaire ,
pel , action d'interjeter un apel. qui est écrit dans l'interligne. » Glôse , co
INTERJETER v . aci. On ne le dicmentaire, explication , interprétation inter
que dans cette phråse : interjeter apel , ou linéaire.
un apel : le premier est le meilleur ; apeler Rem. 1°. Ligre étant fém . il semble qu'ir
d'un jugement . serligne doit l'être aussi. Trév. et le Rich.
INTERIEUR , EURE , adject. INTÉRIEU- Pori. lui donent en éfct ce genre. L'Acad.
REMENT , adv. [ Intéri-eur ,ell-re ; eûreman: le marque masc.
re e
I'e lon . 2 é fer. 4 lon . aux deux dern . ] 2 °. Mde de Sévigne l'emploie au figuré fort
Intérieur , qui est au dedans; il est oposé à joliment , à son ordinaire. Mde de Vinsme
extérieur. » Les parties intérieures du corps.
» Les mouvemens intérieurs de l'âine. » Feu
parur hier fort tendre pour vous , c'est-à-dire ,
à sa mode ; mais sa mode est bonne. Il ne
intérieur , paix intérieure. = Subst. m. me parut aucun interligne à ce qu'elle di
La partie de dedans. » L'intérieur du Tem- soit Voilà encore ce mot employé au mase.
ple."» Dieu seul conoit l'intérieur , ect. = mais on peut douter si c'est cette illustre
Intérieurement : dedans. » La grâce de Dieu ou l'Éditeur > ou l'imprimeur qui
Auteur , ou
agit intérieurement. » Il se sentit intérieu- lui a doné ce genre.
rement touché. » Il faut nétoyer ce vâse in INTERLOCUTEUR , .s. m. Il ne se dit
térieurement et extérieurement. que des personages qu’on introduit dans un
Intérieur , interne ,intrinsèque , ( synon .) Dialogue. M. Linguet
>
ditces
aussi interlocutric . e
Le premier , se dit plus particulièrement des » Les deux interlocutri de ce Dialogue
choses spirituelles : dévotion intérieure ; le sont deux femmes frivoles et ridicules..
second , a plusde raport aux parties du corps : INTERLOCUTION , s . fém . INTERLO
maladies internes ; ' le troisièine , s'aplique à CUTOIRE , adj. et subst. INTERLOQUER , V.
la valeur ou à la qualité des chôsesmêmes, neut. et act. ( Interloku -cion, toá-re, loté:
e
indépendamment de l'estimation des Hommes: 2 ê ouv. ç lon. au 2d ] Ce sont termes de
» La valeur intrinsèque des monoies. Gir. Prat . Interloquer, ou doner une Sentence , un
Synon. Andry de Bois-regard done la Arrêt interlocutoire , ou d'interlocution; c'est
même distinction pour intérieur et interne. doner un Jugement qui ordone une instruc.
L'Acad . dit intérieur du corps comme tion préalable. » On a rendu un Arrêt qui
de l'âme ; et elle a raison , dit La Touche. interloqile ; et activement : on a interloqué
>
est venu des Anglais . Vaisseau marchand , teur , la -cion , lé : 2€ Ĉ ouy. dern. é ter. au
qui trafique en fraude , pour éviter de payer dern . ) Interpoler , c'est insérer un m » , une
les droits, ou qui fait un comerce prohibe. On phrase dans le texte d'un manuscrit. Interpo
dit : faire un comerce interlope ,ou le comerce lateur , celui qui interpole. » Interpolation ,
interlope. Marin .
parINTERMÈDE action d'interpoler.
, s. m. INTERMÉDIAIRE , INTERPOSER 5, v. act. INTERPOSITION ,
er
adj. [ 2* Couv: 3. & moy.au 1" , é fer.au zdí ś. f. [ Intêrpozé , zi-cion: 2" é ouv. 4e é fer.
dont la 4e è moy, et long. [ Intermede ou en- au 1 “ ; l'o est long devantle muet : il incer.
tr'acte, est ce qu'on doneentre les actes d'une pôze , interpôzera , etc.]Ils ne se disent au pro
>
pièce de théâtre. Voyez ENTR’ACTE. = pre , qu'en Astronomie : Se mettre enıre deux.
Interméliaire , qui est entre deux. » Temps » La Lune venant s'interposer entre le Soleil
espace intermédiaire . -
On disait aussi ; et la Terre ; quand la Terre s'interpôs? entre 1
tantivement,
succède sans »intermédiaire
Ujie vieillesseà anticipée
l'enfance. , qai ses
> la médiation
bons ofices.de» ... Interposerson
L'interposition de autorité
l'autorité
Il me semble qu'en cet endroit , intermé du Roi. » Negocier par persones interposées ,
diaire vaut mieux qu’intervalle. Mais l'usage par la médiation , l'entremise de , etc.
ne l'a pas encore adinis. INTERPRÉTATIF ,, ive , adj . " INTER
INTERMINABLE, adj . ( 2 ° êêouv. pénult. PRÉTATION , s. f. INTERPRÈTE ê
, s.in. et f.
C
7
dout. ) Qui ne saurait être terminé. » Ques- INTERPRÉTER , V. a. [ 2* ê ouv. ; é fer. aux
tions, dificultés interminables. deux prem. et au dern. ; è moy . au 3 . In êr
INTERMIS
s
SION , s . f. INTERMITTEN- prétarif , tive , ta-ci-on , prèce , prété. ) In
CE, s. f. INTERMITTENT, ENTE , a tj.[ 11:- terpréter, c'est 1°. Traduire d'une Langue en
>
e
têmi-cion , tance ,, tan , tanie : 2 E buv. 49
4 une aûtre. = 2°. Expliquer ce qui est obs
.
'lon. aux ; dern. ] Ils expriment tous trois', cur ou caché. » Comment interprérez -vous ca
interruption , discontinuation :mais le 1"est passage ? Interpréter les songes. » Vouloir in
du langage 'comun . » Il travaille sans inter. erpréter les pensées , les intentions. = . 3°
mission. » La'fièvre lui a duré crois jours sans Prendre en bone ou en mauvaise part, » In
intermission : les deux alltres ne se disent que terpréter en bien , en mal. » Cela peut être
du pouls,et dela fièvre ; pouls intermittent, diversement interprété. = Interprétarif ,
quiinterp
fièvre intermittente. » L'intermittence du ou rète , qui explique ce qui est obscur
équivoque. If ne se dit que des choses. »
pouls , de la fièvre.
INTERNE, adj. [ 2 ° e ouv. ; e muer. ] Déclaration interprétative. Interpréta
Qui est au dedans. Qualité ,vertu interne ; cion , action d'interpréter; explication , etc. Il
Princi
>
pes , caủses internos. Voyez Inté- a tous les sens de son verbe. „ L'interpretation
RIEUR . de l'Écriture Saince. „ Doner une telle inter
INTERNONCE , s. m. Ministre chargé prétation à un tel texte. » L'interprétation des
»
des afaires de Rome
» L'Internonce , au défaut
de Bruxelles . d'un Nonce. songes. » Cela peut soufrirdiverses interpré
tations; est sujet à inrerprétation. » A force de
INTERPELLATION , s. f. INTERPEL- commentaires , on n'entendit plus ni le texte ,
IER , v. act. [ On pron . les 22 1 : 2° ê ouv. 3° (de
>
l’Alcoran )nil'ingerprétation. Hist. de St.
é fer. Interpél
.
expriment
-la -ción , lé. ] Ils , enladin .
termes de Palais, l'action desommer quelqu'un Interprète , c'est 1. celui qui interprète
de répondre sur la vérité ou la fausseté'd'un une Langue en une aûire, Savant , habile ,
fait, » Je vous interpelle de dire la vérité. » Il fidele Interprète. S2'. Celui qui éclaircit
Tome II. Q99
490 IN T I N T
le sens d'un Auteur , d'un discours. » Cela na Palais : Interrogatif ne s'emploie qu'en Gra
pas besoin d'interprète, » L'Église est l'inter- maire. In :errogation et Interroger', sont du
prète in faillible de la Sainte Ecriture. 3 °. langage comun etde tous les styles.
Celui qui a charge de faire conaitre les inten-, 2 ° . Quelques- uns disent point d'interroga.
tions , les volontés d'un aûcre, » Un tel sera rion ; d'aûtres , l'Acad. entre aûtres , point
mon interprète auprès de vous. » Les Interprèn interrogant (?).
tes des Dieux , chez les Payens ; les Intere 3 °. Les phrases interrogatives se forment
prètes des volontés du Prince = On dit , de deux manières ; ou par les pronoms in
figurément , que » les yeux sont les interprè- terrogatits ; qui , lequel ; quoi , quel ,que; ct
o
tes de l'âme, 4°. Celui qui explique ou les adverbes , oik, quaud , comment , coinbien,
qui présage quelque chose. » interprètes des etc. » Lequel voulez -vous ? » Que souhaitez .
songes , etc. Voyez TRUCHEMENT . vous ? » D'où venez,vous ? etc. Ou par les
REM . Interprète n'est guère d'usage au fém . pronoms personels , je , vous , il , etc. » Ai
> 9
On le dit au masc. pour les femmes comme je bien entendu ? Avez- vous fait ?' Veut-il
pour les hommes ; et j'aimerais mieux dire,' venir ? etc. Que si le nominatif du verbe est
que la tradition est le seul interprète de l'E- un nom , il précède le verbe , et l'on met après
vangile,, que de dire, d'après Bossuet , qu'elle le pronom personel de la 3 persone.»L'homme
en est la seule interpréie. L'Acad. met a -t- il été créé pour imiter les animaux ?
pourtant une phrase toute pareille. L'É. Quand la pbrâse comence par un pronom in
glise seule
est la Je interprète sûre de l'Écritûre terrogatif , employé dans un cas oblique , c.
dis mon sentiment et je n'en à d. dans tout autre cas que le nominatif , le
Sainte .
raporte à de plus habiles. nom se met après tour le verbe. » A quoipense
INTERREGNE, s. m . [ Inter-règne , ? cet homme ? De quoi se mêle cette femme?On
Couv. 3® è moy. Mouillez le gn ; °
4 emuet. ] peut dire aussi : A.quoi cet homme pense-r'il:
Intervale de rems , pendant lcquel il n'y a A quoi a- t'il pensé ? De quoi cetre femme se
pas de Roi . » Pendant l interrègne. On mêle-t'elle ?. de quoi s'est -elle mêlée ?
en étend l'emploi aux Chefs des Républiques ,, Remarquez que ſele pronom personel surajouré
quoiqu'ils ne règnent pas , à proprement par. doit toujours suivre le nom , et qu'il ne peut
ler. » Lorsque les, Romains ne convenoient pas jamais le précéder , même en vers..
pour l'élévation des. Consuls , il y avoir un . Va-t'il sur nous fondre un nouvel orage ?
interrègne. » . Aprèsla mort dư Doge de Ve Gustave de Piron.
nise, l'interrigne est fort court.. Il faut dire , un nouvel orage va - t'il fondre
INTERROGATIF , IVE , adj. INTERRO- sur nous ?
GATION , S. m . INTERROGATOIRE , s. m . In
IN- 4. Ur.e des propriétés du sens interrogatif,
TERROGER ,V. aa. [ Intérogatif , live , ga. employé avec le verbe régissant , ese de chan
>
re
>
cion, gu -toa- re, ge : 1 jon . r forte , 2 é ger les modes , et quelquefois les tems des
fer. M.de Wailly , dans le Rich . Port. met un verbes régis. Ainsi l'on dit.en afirmant , vous
asc. grâve sur l'é; il supôse donc que l'è està pensiez qu'il venait ; vous avez cru qu'il était
moyen ; je le -crois fer., dans le Dict. Gram.. venu , et en interrogeane; pensiez-vous qu'il
on dit qu'il est ouv. : c'est une erreur encâre vint ? Croyez -vous qu'il fue venu mettant le
e
plus grande. s . lon. au 2° et au 4. ] Interro- subjonctif au lieu de l'indicatif. : Quand le
ger , c'estfaire une question , une demande à... verbe régissant est au : présent, on mer avec
>
etc. Cic . er
muet au r " , lon. au 2d. ) 1°. Ils expriment
>
Dans tous ces exemples, il faut ajouter pas : ne l'action d'entrer dans une afaire; de deman
permettra-t'il pas ? Ne porte pas ; n'est pas der d'être reçu dans une instance. » Intervenir
contrat , darts un proces. » Cette
dars un contrac
capable , n'ai je pas soufertes , n'a-t'elle pas dans
Ösé , etc. intervention a été mendiée; n'a pas été admise .
° Les pronoms et lesadverbes interrogatifs =2 °. Ilsmarquent aussil'action dese ren
6'.
régissent quelquefois l'infinitif sans aller ? son
tion. » Que faire ? Qui consulter ? oipréposi dre médiateur , ou d'interposer son autorité ,
crédit, » Le Pape intervint dans le diffé
où en trouver ? etc. On sous-entend , que puis rend de ces deux Princes, pour les acorder.
je , que doit-on , etc. * L'autorité Souvcraine intervint dans cette
INTERROMPRE , .
v . act. INTERRUP- afaire. » L'intervention de l'autorité royale
"
timer un Concile , c'est assigner le lieu et le de l'intolérance civile .» Oui , je suis inrole
tems, auquel il doit se tenir. = Intima- rant pour les opinions contraires à la foi,
rion , esten l'acte
mation par.lequel
cas d'apel on intime,
» L’intimation du» Con-
Inci- mais non pour les
tolérantisme, est persones , quipar
l'indiférence errent. » Leहै
raport
cile. toutes les Religions : » L'intolerantisme est le
INTIME, adj. INTIMEMENT , adv. 1 3 € sentiment deceux qui ne croient salutaire
e muet , me , meman. ] Ils se disent de celui que la seule religion véritable.
pour qui l'on a une afection très forte. n INTONATION. , s . f. [ Intona- cion. )
Ami , amíe ini . Subst. » C'est son Manière d'entoner un chant . » Mauvaise in
»
intime. SÉv . ACAD. =On dit aussi , union ,
ronation. » Manquer à l'intonation .
liaison intime, Intiinement , avec une INTRADUISIBLE , adj. Qui ne peut être
afection très- particulière ; avec une liaison traduit. Fréron avair employé ce mot qu'il '
très - étroite. n Ils sont intimoment unis. imprima dabord en italique pour montrer
INTIMIDER , v . act. Doner de la crainte qu'il le hazardait. On s'en est servi ensuite
à... » Il ne faut pas trop intimider les enfans. sans cette précaution dans l'Ann . Litt. et
» On n'a qu'à l'intimider, pourvenirà bout
de lui . » Il est fort aiséintimider. Il était
ailleurs. » Ces facéties ( anglaises ) combant
sur des visages anciens sont par là même it
fort intimide. » Il s'intimide bientôt. traduisibles pour ceux , qui ne sont pas au
Le Dict. de Trév . mer intimidation comme courant de ces usages. Fréron . » S'il yaun
plus énergique que menace . Il n'est d usage Poète intraduisible
intraduisible , c'est assurément Théo
qu'au Palais. L'Acad . ne lemet pas. crite. Ann . Litt . L'Acad. ne met pas ce
INTIMITÉ , s.. f. Liaison intime. » Ils mor. Trev. le mer sans remarque. Dans le
vivent dans la plus grande inrimité. » Je Rich. Pori.on dit qu'il est peu usité.
INTRAITABLE, adj. [ Intrétable : 2'é
doute que leur intimité soit telle que vous le
dires . fer. 3 ° dout. ] Rude , d'un comerce dificile;
INTITULÉ , s. m . INTITULER , v. acc. qui n'est pas crairable. » Il ou elle est intrai
[ dern . é fer . aux deux. ] Titre. Doner un table. » Esprit , humeur intraitable . » Des
titre. Le substantif ne se dit que des actes. » enfans mal nés... des parens iniraitables ou
I N T INT 493
fâcheux à vivre. Chemin . * M. Clément Rem. Ce mot est pris de l'Italien . * Aůtre
le diedes sujets de literatúre , qui ne peuvent fois Plusicurs le fesaient masc. et quelques
être traice's. » Ce qui rend intraitable un Poètes disaient intrigae pour le faire rimer
Poème sur l’Agricultûre , c'est que , etc. Il est avec pratique , et autres mots en ique. * P . .
à souhaiter que l'usage admette l'emploi de ce Corneille fournit des exemples de l'un et de
mot dans cette acception . l'aútre.
INTRÉPIDE adj. INTRÉPIDEMENT Mais enfin ces pratiques ,
adv. INTRÉPIDITÉ ,> s. f. [ 2 é fer . 4 ° e muer Peuvent vous engager en defacheux intriques.
dans les 2 premiers : en au zd a le son d'an : Le Menteur .
intrépideman. ] Ils expriment une fermeté iné- Je connois avant lui la Cour et ses intriques ,
branlable dans le péril. » Homame , courage J'en connois les détours , j'en connois les pratiques,
intrépide. » Il soutint intrépidement l'ata Polieucilo
que de l'énemi.» Il montra une merveilleuse , Il écrit intrique , mêmeen prôse. Voy. L'ÉPI.
une héroïque intrépidité. TRE , RIG
qui ANT
est avant la Comédie du Menteur.
INTRÁPIDE , dans le discours ordinaire , INT qui se mêle debeaucoup
aime à suivre le substa . » Ces guerriers d'intrigu . (nº.? 1. » Homme fort intii
intrépides. En vers er nti es
dansf le discours sou- gant ; femme fort intrigante. Subste
ecnu ,il peut le précéder.» Mille intrépides » C'est an intrigant , une intrigante.
>
s. f. INTRIGUER >, v. a. ( Intrigan , garte > de dire > ils s'intriguent beaucoup.
>
ghe, ghe': 3 ° Ion . aux 2 premiers, e muet au L'Acad. les met tous deux sans remarque. Elle
, é fer. au 4 : — Quelques-uns écrivent dit : » Ils'intrigue par tout : il intrigue con
Intriguant avec un u , par analogie ; mais certinuellement. = 's'intriguer , signifie plu
un'est nécessaire que dans intrigue, intriguer, fôr , se doner beaucoup de peine et soin.
pour doner au g un so : fort , qu'il n'a pas pour faire réussir une afaire. » Il s'est beau
>
devant l'e ; mais comme le g a narurellement coup intrigué pour obtenir ce poste.
ce son devant l'a , l'u y est inutile. ] Intri- INTRINSÈQUE , adj. INTRINSÈQUE
gue , est 1º. Pratique secretre qu'on emploie MENT , adv. [ In - trein- såke , sèkeman : les
e
pour faire réussir une afaire. » Former , coa- 2' premieres lon. ; ' è moy. 4° e muet. ] Ce
duire , mener une intrigue. Déméler , de- sont termes de Philosophie.Intérieur , qui est
brouiller , dénouer uneintrigue. » Les intri- au dedans. » Qualités, propriétés intrinses
pues de la cour , du cabinet ; vivre d'intri- ques. = Eo parlant des monoies ,, valeur
gues. On le personifie quelquefois, et on le intrinsèque , c'est la valeur des espèces , par
» Des biens acoulu- raport poids.
met pour les intrigans. » Des biens acoutu raport au poids . - Voy. INTÉRIEUR . 5
més à être le partage de l'intrigue , quelque- » Cela est bon intrinsèquement.
fois celui du crime , et presque toujours re INTRODUCTEUR ,> TRICE , s. m . er f.
fusés au mérite. Le P. Du Rivet. = 2 . Dans INTRODUCTION , s. f. INTRODUIRE , V. act.
>
chelet, Godeau .--L'Acad .. ne l'avait pas rissent et croissent par intus- susception.
dabord mis : elle l'a inséré dans la dern. Edit. * INVAINCU , û E , adj . Qui n'a pas éré
= Introduction , action d'introduire , se vaincu. P. Corneille avait fait ce mot , et il
met au propre et au figuré. »» Introductio de l'avait placé si heureusement
Introductionn de aussi bien
la sonde dans la vessie. » Introduction d'une qu'exorable, que de bonnes raisons parlaient
coutume , d'un usage. » Introduction une en leur faveur :mais l'usage n'écoute , ni les
science. --- Au Palais , introduction d'une raisons , ni les étymologies. Rem, de L. Ra.
instance , comencement d'une procédûre. cine. = On lit dans Richelet que Messieurs
INTROMISSION , s. f. [ İntromi cion. ] de l'Acad. remarquaient que ce inot n'a d'usa
Il se dit en Physique , de l'action de s'intro- ge qu'en poésie , et par oposition à invincible,
duire. » L'in'roniission de l'air dans les inters- Son bras est invaincu , mais non pas invincible.
tices de l'eau . Corn,
| INTROJISATION , s. f. INTRONISER ,, Dans le Rich . Port,. on se contente de dire
v. act. [ Introniza-cion , nizé ]Ils ne se disent que Corneille a employé ce mot , et l'on cite
que de l'installation d'un Evêque dans son ce vers. L'Acad. n'a point mis invaincu dans
siège épiscopal. » Après son intronisation ; son Dictionaire..
après qu'il fut intronisé , on chanra le re INVALIDE , adj . INVALIDEMENT, adv.
Deum . INVALIDER , v. act. INVALIDITÉ , s. f.[ 4e
INTROUVABLE , adj. ( st . famil. ; Qui muet aux 2 premiers , é fer. au 3 ° ; de , deman, >
ine
ne peut se trouver. Vous êtes un homine de. ] Invalide , dans le langage comun ,
introuvable . firme, quine saurait travailler , ni gagner sa
>
Mais , mon cher Saiur-Geran, vous êtes introv- vie. » Les mendians tant valides qu'invalidis;
vable . soldat invalide : » Il est invalide. Subst.
Que devenez -vous donc ? L'Hôrel , l'Hopital des
C'est un invalide. »
Rarihe. Invalides. = Fig . Qui n'a pas les condi
INTRUS , ÚSE , adj. INTRUSION , s. f. tions requises par les lois pour produire son
[ Intrûs , trüze ; zion : " lon. 2° lon, aux żéfer. Acie , donation , mariage invalide.=
premiers. ] Intrus, se dit de celui , qui est C'est dans ce sens qu'on dit : qu’un homme
introduit par forcé, ou par ruse et contre le interdit contracte invalidement : » L’invali
droit dans une dignité , ofice ou bénéfice dité d'un contrat , d'unmariage: » ,Invalider
le ren
éclésiastique.- On le dit par extension des un acte ; le rendre nul , le déclarer
indrus dans
charges et des emplois. » Il s'est incrus dre invalide.
cette charge , dans ce bénéfice, » Cette Abesse INVARIABLE , adj. INVARIABLEMENT ,
est intrûse. Subst, „ C'est un intrus. = adv . INVARIABILITÉ , s. f.f. [ Invari-alle,
e { nuet
Intrusion , est l'action par laquelle on s'intro- ableman , abilité : 4€ douet . au 1er
duit , etc. » Intrusion te
violen . » Il n'est dans abl
au 1er au 2d. ] Invari , qui ne change
cc poste que par intrusion . ne varie point. Invariabilité , qualité de ce
ÎNTUITIF , IVE , adj. INTUITION s. f,
.
qui est invariable.Invariablement, d'une ma
INTUITIVEMENT adv. ( Intu - irif ; live
> nière invariable. » Il est invariable dans ses
re
icion, tiveman : i:le lon. 4. lon . au 2d etau résolutions. C'est une régle invariuble. "
4 , 5 e muet. ] Termes de Theologie , qui ne Constanceinvariable dans la pratique du
se disent que de la vision béatifique. » L'in- devoir . Le P. Du Rivet. „ Contestez-vous
tuition : la visionintuitive :voir bieu in!ui- l'invariabilité de cette règle, de certe loi de
tivement.» Etreadmisà la conoissance intuir laNatûre? » Ilestinvariablementataché à
sive de Disu même. Le P, Da River . oir son dev .
IN V IN V 495
INVASION , s. f. [ Inva -zion. ] Action de ce
CE , s. m . et f. [ Invanté , invan-tear , trice :
re
pas été encore vendu .. » Ces marchandises bien ) que l'idée de la découverte tient plus
sont encore invendtes. - C'est un mot utile de la science ; et que celle de l'invention
dans la conversation ,, et qui n'est pas du tient plus de l'art. Une découverte étend la
beau style. Richeler te mer comme nouveau , . sphère de nos conaissances : une invention
ét conseille de ne le hazarder que dans le ajoute aux secours dont nous avons besoin ..
satirique et le comique. Je ne vois pas qu'il » Une découverte peut être dủe au hazard ;,
ait aucun raport' , ni à la satire., ni à la mais une invention ne peut être que le ré
comédie. - L'Acad..ne le met point.
C
saltat recherche
d'une expresse. Beauzée. = :
INVENTAIRE, s. m. [ Invanière: 2° lon . Pour les pays nouvellement conus , on dit ,
>
2° et 3 € lon . dern . e muet. ] Mettre dans un trois é fermés : 1it€ lon . ) Devenir vieux , et
Inventaire. » Inventorier des meubles , des dificile à guérir. Il se dit au propre , des
maladies , et au figaré , des mauvaises ha
livres
INVERSAB un procés.
LE ,d adj.
, les pièces Il ne se dit qu'en bitudes. » Cette maladie s'est inverérée. .
parlant d'une voitûre qui ne peut verser. Quand les vices se sont invélérés dans une
Ou cherche depuis long-temps à rendre il est bien dificile de les corriger.
les âme Avec
voitûres inversables . Richelet le done le v . laisser il est neutre : »
comme un mot nouveau. L'Acad. l'a admis Il ne faut pas laisser :zverérer les mala
dans son Dictionaire. dies, les mauvaises habitudes . = Mal in
INVERSION , s. f. [ Invêr- sion , en yers , vetere , haine invétérée etc.
mors le loa
si-on :dans e
, surgemen
2 € ouv. ] Déran
la . construction t des adv.INVINCIBLE
- tout lors-
, adj. INVINCIBLEMENT ,
( In - vein -cible , cibleman : het
€ ܐzºlon.
re
qu’on place avant ceux qui ont acoutumé de 4' e muer. ]Invincible , qu'on ne saurait
vaincre, » Prince, arınée , courage invinci
marcher après. ,Les
dûreset forcées inversions
quelquefois sont souvent
élégantes, quel- ble. Figurement : » Obstacle , opinia.
quefois nécessaires. Exemple de ce dernier treté invincible. » Argument, raison invin
cible . Ignorance invincible , ignorance
càsEnrichir
: de ses dons , et couroner la France, des choses dont il est impossible qu'ua
Thomas Jumonville .
9
hommie ait eu conaissance . Invincible
Il aurait été mieux de dire : ment , d'une manière à laquelle on nepeut
De ses dons enrichir et couroner la France, résister. » Raison qui prouve invinciblement
parce que de ses dons étant le régime des que , etc. Il ne se ditguère que dans cette
deux verbes , doit être devant ou après tous ocasion .
les deux . Pour la même raisompt , l’in- INVINCIBLE suit ordinairement le subst
version n'est pas naturelle dans les vers sui. En vers et dans la prôse poétique , il le pre
yans où Mr. de Saint- Ange parle de la cède élégamment ,
Lune.
Rien n'en pouvoic dompter l'invincible poison.
Qui croit , et tour-a -tour décroit par intervalle . De Lille .
L'ordre naturel demandait qu'on dit : qui , Leur invincible fermere
Tour - à - tour , croit et décroit; ou , qui croit Lasse enfin l'injuste fortune.
et décroit toer.d - tour. Rouss .
INVESTIR , v . act. INVESTISSEMENT , Par toi seul , Prince invincible , etc.
Idem .
TITÚREE , s . fém . [ Investi, ti
InvesTITŪR
s. m . INVES
titúre :
ceman , وlitúre : 11" lon . 2° è moyen , 4
° * Invincible Prince sonerait fort mal.
é muet au 2d , lon . au 3. ] Invest a deux ir REM. Rollin fait régir à invincible la prép.
sig nifications : 1°, Doner le titre et la pos- à : Peuples invincibles au fer et aur ar
session d'un ficf. » L'Empéreur la investi mes . » Le Roi seul invincible à tant de maux,
de ce Duché , etc. = 2° . Environer une Ce régime n'est pas fort usité : L'A.
place de guerre , ou enveloper des troupes , cadémie n'en donne point d'exemple. Je n’ðse
en sorte que tous les passages pour le secours pourtant le condamner ;et fût- il de l’inven
et la retraite soient fermés. » Il investit la tion de Rollin , je crois qu'il mérite d'être
place avec trois mille chevaux . » Il tint adopté .
l'armée investie dans ces défilés . INVIOLABLE , adj.blINV IÓLABLEMENT
eman la : "re lor. 4
Ta main guidoit Jacob par l'Egypte investi. adv ( Invi-olable
Le Franc . dour. au 1 " , se é muer aux deux . ) Invio.
er
Investitáre répond au i '' sens ; inves- lable , qu'on ne doit jamais violer , enfredrine.
er
2.
IN V IN U 497
dre. » Serment , veu , druit , asyle inviola-
sen secours une puissance divine: » Invoquer
ble. == Qu'on ne viole point : C'est une le St. Esprit , les Saints. » Invoquer Dieu
ioi , une coutume inviolable parmi ces peu à son aide . ==Les Poères invoquent Apei
ples. » C'est un homine dont la parole est lon , les Múses , etc. = Invoquer régie
inviolable. les persones , et Implorer les choses. » In
INVIOLABLEMENT , d'une manière invio- . voquer un Saint , implorer son intercession.
lable : » Il tiene inviolablement ce qu'il a INVOCATION , action d'invoquer. » L'in
promis. » Cette règle est inviolablement sui- vocation des Saints est établie par toute la
vie . Cochin . Tradition. Dans cette phrâse , il a le sens
INVISIBILITÉ , s . fém . INVISIBLE passif : il se dit des Saints qui sont invo
adj. INVISIBLEMENT , adv. [ Invizibilité, qués. Dans la suivante , il a le sens actif,
e
zible , zibleman : 4 e muet au 2d et au et se dic de celui qui les invoque. » C'est
>
} ] Invisible , qui ne peut être vu . » Les au tombeau mênre où s'ensívelit toute gloire
Anges , les esprits sontinvisibles. » Il a reçu humaine , que comence la gloire des Saints :
un secours invisible. =
= En style famil. c'est- là qu'ils revivent , pour ainsi dire du
devenir invisible , disparaitre subitement. sein de la mort , pour recevoir l'encens et
Invisibilité , état de ce qui est invisi- l'invocation du fidèle. Le P. Le Chapelain.
ble. » L'invisibilité des arômes, des esprits. = Dans un Poème invocation se dit des
Invisiblement , d'une manière invisi- vers par lesquels on s'adresse à quelque Di
ble . » Le Corps de J. C. est réellement , vinité vraie ou fausse , pour lui demander
quoique invisiblement, sous les espèces sa- son secours.
cramentales. » L'Esprit saint descend invi. Múse , redis-moi donc quelle ardeur de vengeance
siblement dans les âmes bien disposées. De ces hommes sacrés rompic l'intelligence.
INVISIBLE , dans le discours ordinaire , Boil. Le Lutrin .
n'aime pas à précéder. En vers , il peutmar Descends du haut des Cieux , auguste vérité ,
cher devant. Répands sur mes écrits ta force et ta clarté.
Volt. Henriade.
Ils tombent enchainés d'invisibles entraves.
Le Franc , INVOLONTAIRE, adj . INVOLONTAIRE
Par d'invisibles feux périssoient consumées. MENT >, adv . [ Involontère ,> tèreman : 1 " et
e
4 e muet aux deux premiers , dern . é fer. est invulnerable à tous les traits de la Mé
au 3º. ) Quelques Auteurs , et le P. Sicard disance. » Vous vous exposez aux tentations,
entre altres , ont écrit inutil au masc. » Ces vous vous jetez au milieu de tous les traits
moyens ont tous été inutils. C'est contre l'un des énemis du salut , comme si vous étiez in
sage , au moins actuel . Inutile est des deux
> vulnérable .
genres. - Qui ne sert à rien , qui n'est pas
-
tilement . » Vous le tenteriez inutilement. 'souvent employé , dans ses vers , des mors
= - Il se met quelquefois à la tête de la de quatre syllabes, terminés en ion, comme >
phrase comıne envain ; et alors le pronom compassion'; mais il n'en a jamais employé
nominatif se met après le verbe , mais cette qui fussent de davantage.Mén .
construction ne vaut rien , quand cet ad- > IOTA , s. m. Lettre de l'alphabet grec. II
verbe n'est pas à cette place. » Inutilement a fourni à quelques expressions familières de
se Hatiera
des
it -on( évènemens
ocasions , que , etc.) est bien. * ent
qu'inutilem Il est la langue
se žota française., » Il n'y manque pas un
: » Il n'y a pas un iota à retrancher,
l . Let. » Il est si exact , qu'il ne manque pas un
flateroit - on de présenter au naturent
Édif. Là il falait dire qu'inutileme on se žota .
T IRASCIBLE , adj. Il ne se dic que dans
INUit
Batera etc. :Voy:
TIL, ITÉ 1 °. Manq ueEMEN
VAIN d'utilis.é. » L'inu- ces phrases surannées. L'apérit ; ou la
s
tilité de ses peines , de ses tentative . » L'i- partie , où la faculté irascible ; la faculté
>
nurilité rts
de ses effo ( de M.de Bufon ) est de l'âme , par laquelle elle se porte à sur
une nouvelle preuve qu'il faut absolument monter les dificultés qu'elle trouve à la pour
recourir à l'action immédiate du Tout -puis- suite du bien , ou à la fuite du mal. = >
sant , pour trouver une cause capable de » On dit encôre d'un homme , qu'il est iras
produire un déluge universal. Les Helv .,= cible, Marin . C, a: d . porté à la colère ,
2 °. Défaut d'emploi ou d'ocasion d’être utile. se fâchant aisément.
» On le laisse mal-a-propos dans l'inuri- IRE : Ccrie pénult, est longue : empire ,
lité. = 3 °. Chose inutile . En ce sens ,, ilécrire , sire , il soupire , etc. mais l'i est
>
se dit au pluriel. » Il ne dit que des inuri- bref devant une syll . maśc. soupirer , dési
lités. Discours, ourrage rempli d'inutilités. rer ; il sapirait , il in.pira , etc. re
Ce mor éiait nouveau du tenis de Bol. IRĘ , S. f. [ 19 lon. 2 ee muer. )] Colère. ܬ
hours , mais il defrauyait énergique,» lcs ll est vieux, et ne sedit plus que dans
I RR I RR 499
la haute Poésie > et dans la marotique. simple a l'e muet : Religieux , Religion , et
L'ire des Dicux. que le composé a l'é fer . Rich. ne met point
Sans trop d'effroi , je m'atends à leur ire. d'acc . l'Acad. met un acc. aigu , et Trév. or le
Gress . Rich. Port. ] Ils expriment un manque de Re
Avoir des sous excité l'ire : ligion ; ce qui est contraire à la Religion. »
Sentiment irréligieux . » Action irrélizieûse.
L'ire des sols et des esprits malins.
Rouss . Il ne se dit que des choses. - » Vivre , se
comporter irréligieûsement. » La cor
IRONIE s. fém. IRONIQUE , adj. IRO- ruption des maurs est la vraie source de l'ir
NIQUEMENT , adv.
er
[ Ironí- e , nike , nike- religion .
min : zº
3 lon . au14e
, ' muet dans tous. ] IRREMÉDIABLE , adj. IRREMÉDIABLE
e
L'ironie est une figure du discours, par la- MENT ,
er
adv. [ 2° e muer , 3º é fer. se dout.
2
» Enemis irréconciliables. » Ils ont roinpu , ils rable . » Il l'a ofensé irreparablement.
sont brouillés irréconciliablement, IRRÉPRÉHENSIBLE , adj . IRRÉPRÉHEN
IRRÉFORMABLE , adj. Qui ne peut être SIBLEMENT , adv. [ Irré- pré-ancible , bleman. 9
réformé. » Jugement irréformable. e
2 et 3 ° é fer. - Rich . ne met point d'accent
e
IRRÉFRAG ABLE , adj.[2° é fer. 4 ° dout.] sur la 2dº . Trév. l'Acad .eter le Rich. Port. y
Qu'on ne peut contredire. » Docteur,autorité mettent un aigu. ] Qu'on ne saurait repren
>
irrefragable. === Qu'on ne peut récuser. "» dre. Il se dit des persones et des chôses. »
Témoin, témoignageirrefragable. = L'Acad. Homine irréprehensible. » Vie , conduite , ac
remarque qu'iln'esten usage que dans l'École. tion irrépréhensible. » Il vit , il se conduit
Il mesemble qu'elle en resserre trop l’emploi . irrépréhensiblement.
IRRÉGULARITÉ , s. f. IRRÉGULIER IRREPROCHABLE , adj . IRRÉPROCHA
IÈRE , adj . IRRÉGULIÈREMENT , adv. [ Irré BLEMENT , adv . [ Ir-réprochable , bleman ;
>
e e
gularité, lié , liè-re , lièreman ܐ ;ܪ2° e fer. 4 2° é fer. Trév. n'y met point d'acc. l'Acad. et
é fer.au 2d , è moy et lon . aux deux aútres.] le Rich. Port. y mettent un accent aigu. ] Qui
Ils se disent de ce qui est contre les règles. ne mérite point de reproche. Il se dit des per
L'irregularité de la conduite , d'un procédé. sones et des chôses. » Homme irréprochable.
L'irrégulari
» is
sa ons.
té d'un Poème , du pouls , des » Sa vie , ses mæurs sont irréprochables .
>
- » Procédé irrégulier , conduite ir- Celles , dont la conduite étoit la plus irré
Tégulière. Poème irrégulier. Pièce irréguliè- prochable , ne l'abordoient qu'en tremblant.
Te. » Vivre irrégulièrement. » Maison bâtie Cochin . » Il a toujours vécu irréprochable
fort irrégulièremeni. ment .
IRRÉLIGIEUX , EÛSE , adj.IRRÉLIGIEÛ- IRRÉSISTIBLE, adj. IR RÉSISTIBLEMENT, 0
adv. IRRÉSOLUTION , s. f. [ 2º é fer. 4° lon. c'est un barbarisme que de dire qu'un homme
au 2d .; lu , l e , luman , lu- cion . ] Ils ex- est dans une grande irritation , pour dire ,
primeni l'état d'une persone , qui a peine à se qu'il est fort irrité..
>
résolidre , à se déterminer. » Homme toujours Rem . Depuis peu on die , irritable , et irri
irresolu . » Je suis irrésolu sur ce que je dois tabilité. On ne l'a dabord dit que des nerfs ;
faire. » Il a parlé fort irrésolumeni. » Il est ensuite on s'est hazardé à le dire des persones,
dans des irrésolutions perpétuelles. » Son irré- du moins le substantif. M. l'Abé Royou die
solution ou ses irrésiluiions a > ou ont fait de J. J. Rousseau : » Écrivain d'une sensibi
échouer l'ataire. lité vraiment profonde , d'une irritabilité
IRRÉVÉREMMENT , adv. IRRÉVÉREN- peut- être tropgrande.
>
reveraman , rance , ran , rante. 2 et 3e é fer. ci- on. ) Entrée soudaine des énemis dans un
e
4 ° br. au 1i , lon . aux aûtres. ] Ils expriment pays.» Lesénemis firent une irruption en relle
un manque de révérence , de respect . » Il se Province. Voy: INVASION . » Cette place met
commet mille irrévérences dans l'Église : on le paysà couvert d'une irruption . Incursion ,
s'y comporte fore irrévéremment. » Posture Irruprion ( synon. ) La première est brusque
irrévérente ; manières irreverentes. =- L'adj . et passagère ; l'aútre est violente et soutenue.
ne se dit point des persones : le subse. ne s'em- L'incursion est faire comme une course , dans
ploie guère qu'à l'égard de Dieu et de la Re- un esprit de retour : l'irruption est un acte de
ligion. L'Acad. le dit du Roi : » C'est une violence dans un esprit de destruction ou de
irrévérence de se couvrir dans la chambre du conquête. » Un peuple barbâre fait des incur
Roi, quoiqu'il n'y soit pas. sions dans un pays pour le piller ; il y fera des
IRRÉVOCABILITÉ,S. f. IRRÉVOCABLE , irruptions pour s'en emparer ... ou pour le
adj . IRRÉVOCABLEMENT, adv. [ 2º é fermé. dévaster , etc. Roub.synon .
Richelet est le seul des Lexicographes qui n'y ISE , pénult. longue : Remise , surprise ,
mette point d'accent . ] Qualité de ce qui est ils lisent , etc.
irrevocable , qui ne peut être révoqué.» L'ir- ISLE , s. f. Voyez ÎLE .
>
Tévocabilité des décrets de Dieu. » Serment , ISOLER , v.a. [ Izolé : dern . é fer. 1Faire 1
pre , lieu par où l'on peut sortir. » On a fait ire lon . au 1 ° , 2° e muet au 1
> è moyen au >
une nouvelle issie à cette Église : elle étoit 2d. ] Ils expriment l'état d'une persone qui a
du vin ou
nécessaire. » Les lieux publics doivent avoir le cerveau troublé par les vapeurs
évènement des de quelq l'ivresse. ivreivre
.» Il» estÉtre
autre boissonFig. .il
: » de
afaires.rs» issues
plusieu Quelle,fut Au fig.
. =l'issứe du combat ? celle est dans ue
qu'il étoit aisé de prévoir. „ On parla d'une vanité ; d'ambition , d'orgueil. » L'ivresse
aútre affaire , dont l'issúe ne dut pas plaire des passions. » Il sort de l'ivresse et de l'assou
au Légar. P. Fabre , Hist.. Eccl. = 'A l'issứe pissement de plaisir . Jér. Del. = Ivresse
de, adv. A la sortie de. » A l'issüe de Vêpres. n'a point de plur. Rousseau lui en done un ;
Voy., Insu . = Onapèle issúe les extrêmi- et il fait fort bien dans l'endroit où il l'em
tés et les entrâilles de quelques animaux. » ploie
Une issứe d'agneau Le réveil suit de prés vos trompeuses ivresses.
ISTHME , ou Istme , s. m. [ Richelet Et toutes vos richesses ,
mer les deux : Tréy. Ľ Académie et le Rich . S'écoulent de vos mains.
er
Port. ñe mettent que le 1 " , isthme : 2° e muer. ]
Langue de terre qui joint deux terres , sépare IVROGNE, adj . et s. m . IVROGNER V.
deuxmers . L’Isthme deCorinthe .» L'Isthme n . IVROGNERIE >
s. f . IVROGNESSE s. f .
de Panama, * L'Abé Prévor fait ce mot fém . » [ Ivrog -ne , né , 'neri-ee , nèce : mouillez le
Diu , ville faineûse , qui étant située sur une s : 3 ° e muet au i
er
et au ; ' ,> é fer. au 2d . è
.
péninsule triangulaire , joint le continent par moy. au dern. ) Ivrogne , qui est sujet à s'en
une fort petite isthme. Hist. des Voy. Il faut , ivrer. Ivrognesse , femme sujette au vin ,
par un fort petit isthme. Ivrogner , boire avec excès et souvent. Ivro
ITALIQUE , adj . et subst. [ Italike. ] Ca- gnerie , habitude de s'enivrer. » Un laquais
>
ractère d'Imprimerie diférent du romain , er ivrogne, » C'est un grand ivrogne : une vieille
un peu couché. Dans ce Dictionaire , les mots ivrognesse. » Il est tous les jours dans les ca
répétés entre deux crochets , sont en caractère barets à ivrogner.» Il est adoné à l'ivrognerie.
italique.On se sert de l'italique pour marquer REM . Ivrognesse est un mot populaire et du
ce qu'on veut distinguer du reste du discours. bâs comique. On dit plutôt femmeivrogne,
ITE : pénult, Jon. dans bénfte , gîte , vite , Ivrognerie se dit des actes , aussibien que de
et dans les troisièmes persones du pluriel l'habitude ; et alors il peut se mettre au plur.
>
dans le prétérit indéfini de l'indicatif : vous » Cette femme ne peut plus soufrir les ivro
fíres , vous vites ; brève ailleurs. gneries de son mari .
| ITEM , adv . et s . m . [ Pron . itème ; 2° è IVROIE , s. f. { l- yroa. 2º lon. Plusieurs
moy . 3 ° é muet fort bref : et non pas iten et écrivent et prononcent Ivraie. Le Rich . Port.
>
encôre moins itan. ] Mot tout latin , natura- ne met que celui- ci. L'Acad . est pour ivroie .
lisé dans notre langue.. De plus. On s'en sert Je crois, qu'au moins au figuré , ivraie vang
dans les comptes. » Pour tel article, tant. Item mieux. ] Espèce de mauvaise herbe , qui croße
pour tel aûtre, tant. On dir , en st. fam . parmi le froment. , et qui produit une graine
>
* C'estlà l'item : c'est le fait, le point de la noire . » Champ plein d'ivroie ; arraclfer l'i
dificulté. - Autre grand item , il fautvivre ; yroie.
>
Fig. Séparer l'iyraie d'avec le bon
après cour , il faut qu'on trouve son compte grain ; les méchans d'avec les bons ; la mau
vaise doctrine d’avec la bone,
à ce qu'on entreprend .
so2 JAB JAD
rien à se comuniquer , jasent encore long
tems , et ils n'en sont jamais las , comme dit
Molière. Des femmelettes caquettent sans au
cun sujet de conversation . Roab . Synon .
J. JACHÈRE , s. f. JACHÉRER >, v . act. [ 2°
er
è moy . et long au 1 ° , é fer. et br. au 2d :
J , so'm . Un J consone : dans l'apellation dern . e muet au subst. é fer. au verbe. ] Ja
moderne , on le nomme je , en le prononçant chère , terre labourable qu’on laisse reposer
comme la dernière syllabe du mot Ange. un an. » Terre
, qui est en jachère. » C'est
Voy. I , au comencement .
.
une jachère. = Jacherer : labourer des ja
* JA , ady. Il s'est dit aîtrefois pour déjà . chères; doner le premier labour à une terre
On le dit encôre dans le style burlesque ou qu'on avait laissé reposer.
demi- marorique . JACINTHE , ou HIACINTHE , ou HYA
Jà tout est prêt sur la fatale rive. CINTHE , s. f. C'est le nom d'une fleur et
Veryert. d'une pierre précieuse. Selon La Touche , le
er
Il signifiait aussi , point, pas. I ' ' est le plus usisé , et il me semble aussi que
Et quand Ribaud seroit pendu , c'est l'usage le plus universel. - L'Acad.
Ce ne seroit jà grand dommage. préférait dabord le dernier , et se contentaie
Voiture . de dire que quelques -uns prononcent , et écri.
re
JÂBLE, s. m. JABLER , V. CCE. [ " lon. ventmêmejacinthe. Dans la dern . Édit. Elle
au I" , br. au 2d . ] Ils expriment les rainures met sous la lettre H , Hyacinthe, et renvoie à
>
qu'on fait aux douves des toneaux, pour arrê- Jacinthe ; et sous la lettre J , elle met Jacin
ter les pièces du fond. » Faire le jáble des the ou Hiacinth ?.
douves . Les jábler. * JAÇOIT QUE , conjonct. Quoique.
JABOT , ' s. m . JABOTER , v. r. [ Jabo , Il est vieux , et n'est plus employé que dans le
.
à la lettre, signifie faire remuer le j.. bot ; le qu'au verbe se jactér. * De jeunes Orateurs ,
2d , faire aler le gosier avec une sorte de amateurs du néologisme , et qui au défaut
gazouillement ; le 3 *, c'est imiter le caquet des pensées neuves, ambitionent le mérite
plus facile des mois nouveaux , emploient
ou le cri de la poule. L'idée comune de ces volontiers
termes , est de ' causer familièrement et tout çe verbe: » Il se jacte ( se vante )
bâs. Jaboter , c'est parler de manière que des continuelle ment.
persones étrangères à votre entretien ne vous JACULATOIRE , adj . Il ne se dit que
entendent pas , du moins assez pour distinc dans cetre phrâse ascétique : Oraison jacula
guer ce que vous dites. Jaser , c'est parler toire , prière courte ei fervente , qui pare
frop, et indiscrètement. Caqueier, c'est par- du ceur commeun trait.
ler d'une voix haute et avec une continuité JADIS , adv. Autrefois. Au temps passé.
qui importune , étourdit. » Les jeunes filles , - Ce mot n'est plus usité parmi les prosa
ennuyées d'une conversation , dont elles ne teurs ; mais il est encore employé par les 1
sont pas , s'en vont tout doucement j.borer Poères et dans la prôse poétique. 1
dans un coin , » Des amans , qui n'ont plus Jadise dans leur fureur , non encor raleanie
JAL J AL 503
Ces esclaves , chassés des marais de Scythie JALOUSER , v. act. JALOUSIE , s. f.
Portèrent chez le Parthe et la mort et l'effroi. JALOUX , OÙse , adj . [ Jalouzé , lou> -zice ,
e
Rouss. loû , loû -ze : 2° br. aux 2 premiers , lon. aux
2 dern. ] La jalousie , est i °. Un chagrin de
„ Ivre de mes conaissances , jadis je m'admi-
fai moi-même. Dans le délire de ma vanité , voir possèder par un aûtre un bien qu'on dé
je crus que mon savoir étoit la mesure cer- sirerait pour soi. » Prendre , concevoir de la
iaine et infaillible du pouvoir du Créateur. jalousie . ==- Il se dit sur-tout de ce qui a
Jér. Del . = L'Ab. Regnier des Marais avait raport à l'amour. » Elle lui done de la jalou
comencé ainsi une perite pièce , intitulée : La sie. » La jalousie de sa femmele tourmente
Maison en décadence . beaucoup: = 2 °. Envie qu'excite la gloire
D'une architecture , ou la prospérité d'un concurrent, » Il y a
Dit leins de Jadis ; presque toujours de la jalousie entre les
La sage Nature Poères , les Artistes , les Artisans , etc. =
M'a fait un logis .
3. Ombrage qu’un Prince , un État done à
Cetre expression , du rems de jadis , ne fue d'autres par sa puissance , par ses entreprises.
pointaprouvée. La Monn. » La marche de ces troupes a doné de la ja
JAILLIR , v, n . JAILLISSANT , ANTE , lousie à plusieurs places ; on a craint pour
adj. JAILLISSEMENT , s. m .[ Ja -gli, gli-san, elles. » Son armement rint toure l'Europe en
sante, gli- ceman : mouillez les ill : 3 ° lon. jalous ie . Acad
jalousie. Acad.. = + °. Jalousie , treillis de
au 2d et au 3 , e muet au dern . ] Jaillir bois ou de fer , au travers duquel on voit
c'est , en parlant des Huides , sortir impétuell . sans être vu . » On aa mis des jalousies à toutes
sement. Jaillissant,qui jaillit. Jaillissement, les fenêtres. Regarder par la jalousie , au
action de jaillir. » L'eau quijaillit. » Quand travers de la jalousie.
on lui ouvrit la veine , le sang jaillit , ctc. » Rei . * Rollin die , prendre jalousie sans
Eaux , fontaines,, jaillissántes .» Le jaillisse. article. » Qu'Artaxerce ait été capable de
sment des eaux , du sang . prendre jalousie contre un Seigneur de sa:
Rem. Jaillir , ne se dit que dans le propre. Cour. On dit , prendre ombrage sans
Dans le figuré on dit rejaillir. » L'honeur de article , et prendre de la jalousie avec l'ar
cette action rejaillit sur lui . L. T. cicle .
Jaillir , rejaillir. ( Synon. ) Le 1er fut con- JALOUSER , avoir de la jalousie contre...
damné sans raison par Vaugelas : l'usage la » Celui , dont il jalousoit les succès et peut
maintenu dans son ancienne possession . Mé- être les calens. Níoreau . » Ces deux ordres
nage , qui le protégeoit , observe qu'on dit s'observèrent , se jalou sèrent quelquefois . Id.
jaillir , pour marquer une action simple , » Quelle époque que celle--ci pour notre Na
absolue et directe , et rejaillir , pour signifier tion , toujours noble , toujours brave , tou
le redoublement de cette action . jours jalousée. LINGUET .
J'aime ces jeux , où l'onde en des canaux pressée JALOUX , 1 °. Qui a de la jalousie. » Il est
Part , s'échape et jaillit avec force élancée. jaloux de sa femme : elle est julouse de son
Poème des Jardins.. mari ; ou , sans régime. »» Elle est jalollise ; il
Faites courir , bondir et rejaillir cette onde. Ibid. est jaloux. 2. Envieux. » Ils sont deve
» La veine s'ouvre et le sang jaillit : il re- nus ses énemis , parce qu'ils sont jaloux de
jaillit de toute part sur le lit du malade , etc. sa gloire. Regarder d'un æil jaloux , ou
Roub . Synon.
avec des yeux jaloux les succès d'autrui. Voy.
JAIS ou Jaïet , s . m .[ Jê , long. l'Acad. ENVIES ? '. S. m.. »” C'est un jaloux : il
.
que le ' . Trey . les mei tous deux , et ne dort non plus qu un jaloux ; en dépit des
ne met 1
er
même jayer. ] Substance bitumineuse , solide jaloux . = ' ll se dit absolument , et sans ré
et d'un noir luisant. » Cordon ,,bouton de gime. * »» Les jaloux de Li France n'auront pas
jais . » Cela est noir comme jais. » Huile de cternellement à lui reprocher les libertés de
3)
juis. 1 .
l'Église toujours employées comre elle-mê.
JALON , s. m. JALONER , V. n . Ils se di me. Anon . Quand on veut employer le
sent d'une perche ou grôsbâton , qu'on plante régime, il faut faire jaloux adjectif : » Celix
en terre pour des alignemens.. » Planter des qui sont jaloux de , ou , les hommes jaloux
jalurts de distance en distance. » Jaloner un de , erc . 4. Jaloux', ambitieux , em
chemin , une allée . pressé , désireux de' ; délicat sur , erc: Il régia
104 JAM J AM
de devant les verbes et les noms. » Je suis du second Ordre. Anon. » Vertus jamais de
jaloux de mériter votre estime. » . Jaloux des menties. HENAULT . » Une règle sacrée , er
droits de sa charge , de son honeur. » Jaloux jamais violée , etc. Linguer. Pour la régula
de ses opinions , de ses pensées. * M. Linguetrné de ces phrases, il faut ajouter la néga
>
emploie l'art. indéfini ( ou la prép. de sans rive ne et le v. erre ; qui ne sont jamais
article.) Le Philosophe jaloux à honeur , choisis , etc. Ne se sont jamais démenties ,
de considération , de fortune, et décidé à tout ou ne se démentirent jamais : » qui n'a jamais
sacrifier pour l'obtenir . - - Il me parait que été violée. On ne peut pardoner qu'aux Poè.
ce régime est contre l'usage. Je crois qu'il tes la supression de la négative dans cette
faut dire , jaloux d'acquérir de la gloire , de ocasion . Voy. NULLEMENT. — *°. Quel
la considération , etc.5°. En termes de quetois, avec jamais , les noms apellatifs
Marine, on dit qu'un Bâtiment est jaloux , s’emploient sans article : » Jamais homme n'a
pour dire qu'il roule beaucoup ; et par exten- eu plus de succes avec moins de mérite.
sion , on le dit des voitûres , qui sont sujectes . Alors ce nom apellatif doit s'employer au
à pencher d'un côté . = Poste jaloux , place singulier, parce que jamais avec la négation
jaloû se , fort exposés , et où des troupes peu- est une locution exclusive , qui n'a poine
>
jamais venu me voir. » Jamais, au milieu de des Pasteurs avoués de tout le corps. Anon. Il
ses peines , il ne laissa échaper aucune plain- falait , jamais bouche, etc. == sº
>. Jamais,
te. Les Poètes peuvent le placer après le par. dit l'Acad. se dit quelquefois sans être néga
ticipe . tif. » C'est ce qu'on peut jamais dire de
Nous n'eussions vu jamais une Mère tremblante , mieux. Il est vrai que la négation n'est pas
etc. L. Rac? exprimée; mais lesens est pourtant négatif;
Plút aux Dieux que l'Ingrat , {fatal àà mon repos , parce que le superlatif est exclusif , comme
N'eût abordé jamais aux rives de Colchos. la négation. C'est comme si l'on disait ; on
Médée de Clement. ne pourra jamais rien dire de mieux. =
Pour l'infinitif , il vaut mieux que jamais le 6º. On dit , pour toujours et à jamais, Fante
précède. -
Il peutpourtant lesuivre ,ctet c'està nelle, dit pour jamais.» Conservons-lesou
l'oreille et au goûe à lui assigner sa place. anéantissons-les pour jamais. Et dans l'ope
» Je n'espère pas de lejamais voir , ou de le de Cadmus.
voir jamais . -2° Jemais , suit la règle de
.
Les chagrins ont eu leur tems ,
pas ou point , et se fait suivre de l'art . indéf. Pour jamais le Ciel les chasse.
» Il ne boit jamais d'eau , et non pas de Le Rich. Port. met à jamais , pour jamais ,
l'eau, pour toujours. L'Acad. ne met lc 2d qu'avec
Jamais de tours nouveaux ; jamais de traits subli- adieu. » Adieu pour jamais , adieu pour tou
mes .
Du Resnel. jours . = A jamais semble exiger le futur.
Et non pas,des tours, des traits. Mais 'Gressee l'emploie avec le présent , mais, dans
çette prép, de , ne fait pas toujours bien . Ex, cette ocasion , le présent à le sens du futur,
» Il fit conaitre à ses amis qu'il n'acheteroit Ne pense pas que de la Poésie ,
jamais, ni de faveurs , ni de fortuneaux dé J'aille abjurer l'empiretrop charmant,
pens de sa probité. Fléchier. Il falait , ce me J'en fuis les soios , j'en crains la frénésie ,
semble , ai faveurs , ni fortune , etc. comme Mais j'en adore à jamais l'agrément.
on dit , il ne boit jamais ni eau , ni vin , et Suivant M. l'Ab . Roubaud on dit à jamais et
non pas , ni d'eau , ni de vin.. C'est la pour jamais , et le 1e! 1 "' est plus énergiquequç
particule ni , qui est cause de cette diférence, le 2d. » Un homme est perdu à jamais , quand
= ;'. Jamais, comme nullement, exige la il est impossible qu'il se releve de sa digrâce:
négative ne , dans la phrase où il est employé. il est perdu pourjamnis , quand il est àcroire
» Presque jamais choisis entre les Pasteurs qu'il nes'en relevera pas. Noay. Synon.Fr.
7º.
JAM JAR sos
= 7°, Vaugelas et La Touche condamnent bes d'un édifice; de cette chaine de pierre ou
jamais plus. » Je ne m'embarquerai jamais de maçonerie , qui le soutient. Jambage de
plus avec lui . Il vaut mieux , disent- ils , dire cheminee , assises de pierres qui soutiènent le
tout simplement : je ne m'embarquerai ja- manteau. On dit aussi, jambage de porte .
mais avec lui . = N'en déplaise à ces deux JAMBETTE , perit couteau de poche , dono
habiles Gramairiens , jamais plus, est utile la lame se replie dans le manche.
etmême nécessaire en certaines ocasions. Er , JAMBON , cuisse ou épaule d'un cochon ;
pour me servir de l'exemple doné par Vau- d'un sanglier , quandelle a été salée. On ne
=
gel.is, si je ne me suis jamais embarqué avec le ditpoint de l'animal vivant. = J..mboneau ,
quelqu'un , je dois dire simplement; je ne petit jambon .
m'embarquerai jamais avec lui ; mais si j'en JAMBÉ , ÉE , adj. Qui a la jambe bien
>
ai fait l'épreuve , et que je n'en sois pas con- faire. » Des hommes robustes bien facés , bien
tent , je ne puis exprimer ma pensée ec mon jambes . Linguet. L'Acad . ne le met pas.
sentiment , qu'en disant : je ne m'embarque- Rem . Jambé , ne signifie cela qu'avec bien
rai jamais plas avec lui . = 8 °. S'il en full On ne dit. point jumbe tout seul Marin. e
jamais , se joint à des adjectifs , pour expri- JANISSeAIRE , s. m .[( Jonicère : 3º è moy..
mer le plus haut degré de leur signification : et long : 4º e muer. ] Soldat de l'Infanterie
c'est une espèce de superlatif. » La Puissance Turque .
des Normands , Puissance exterminatrice JANTE , s. f. Pièce de bois courbée , qui
s'il en für jamais. Moreau. = 9'. Jamuis fait partie du cercle d'une roûe de voitûre .
est quelquefois subst. mase . " A tout jamais , » Il y a une jante rompûe. » Les jantes d'une
al grand jamais; mais il n'est que du style rolle.
familier.
JANVIER , s.. m . ( Jan - vie : i " lon . 2° é
: JAMBAGE , s. m . JAMBE , s. f. Jameet- fer. ] Le premier mois de l'année.
TE , s. F. JAMBON , s. m . [ Janbaje , janbe ,
e
JAPON , s. m. Porcelaine aportée du Ja
bère , bon : 7 " lon. 2° e inuer au 2d , è moy. pon . » C'est de l'ancien japon .
au ; . ] Jambe ,> est cette partie du corps de * JAPPE ou Jape , s. f. JAPEMENT , s.
e
.
l'animal , qui est depuis le genou jusqu'au m. JAPER , v.n. v. n. [ 2° e muet aux 2 premiers ,
pied. Plusieurs disent le grâs de jambe : é fer. au 3 ° ]Jape , caquer. Il est bâs et popu
l'Acad. dit le grâs de la jambe . = Avoir laire ,. » Cet homme , cette femme n'a que de
de bones jambes , aler bien à pied . = la jape . = Japer , aboyer. Il se dit sur-tout
A lạ
toute jambe , adv. fort vite. „ Un homme, du cri des petits chiens ; et ainsi japement ,
qui était au fond de l'allée , la traversa à toz action de japer. Voy. ABOYER . = Rousseau
ies jambes.* Dans le Journ. de Mons. on dit , fait japer actif , mais c'est dans une épigram
à route jambe , au singulier. » Pasquin pré- me en style marotique ;
fère l'escalier à la fenêtre , et s'enfuit à route Monsieur l'Abbé , vif comme un papillon , >
jambe : l'Acad . mer le pluriel . Jambe Jappe des vers , qu'il prit à la pipée.
deçà , jambe delà , adv. à califourchons. = JAQUEMARD ou JAQUEMART , s. m .
Ce mot entre dans plusieurs expressions fami- [ Jakemar : 2° e muet . Richelet les met tous
lières et proverbiales. - Renouveler de jam- deux. L'Acad. ne met que le 2d. ] Figure qui
bes , reprendr de nouvelles forces. — Erre représente un homme armé ,, et qui frape
haut en jamb e , avoi les jamb
es r esplus haut , avec un mart
es eau les heures sur la cloche d'une
qu'on ne les a ordinairement, même à pro- Horloge . Madame de Sévigné dans ses let
portion de sa taille . On die par mena- , parle du Jaque
tres de Lambe .
mart sc
ces , qu'on rompra bras et jambes à quel- JAQUETTE , s. f. [ Jakète : 2° è moy. 3°e
>
nie , niè-re. j Jardinage est , 1 °. L'art de cul- » dans notre Langue un idiôme, qui leur
tiver les jardins. » Il entend bien le jardinage. » est propre, auprès duquel celui des Pré
2°. État d'un terrein cultivé en jardin. w cieuses Ridicules paraitroit naturel et sans
» Il y a autour de la ville plus de cent arpens » affectation. Ce style est ren :pli de termes ,
en jardinage. » Il y a de beaux jardinages. » devenus communs dans nos conversa rions ,
== Jardinet , pecic jardin . = Jardiner , » où l'on aplique aux idées , le moins rele
travailler au jardin. » Il se plait , il s'amûse » vées , des expressions ridiculement pom
> >
à jardiner. Il ne se dit que de ceux , qui le » peuses. Rien de plus fréquent que d'enten
font par amusement Jardinier , ière , w dre dire, en parlant de choses vulgaires :
celui, celle , dont le métier est de travailler " c'est divin , c'est superbe , miraculeux.
au jardin . » Je vous enverrai mon jardinier, » Ou bien , l'on entasse de longs adverbes
ma jardinière. Jardinier , se dit aussi de » comme énormément , effroyablement, cruel
celui qui entend bien l'ordonance , la culture » lement, etc. On diroit que ces termes sont
et l'embélissement des jardins. » C'est un » des points d'apui, sur lesquels on pôse avec
habile jardinier. = Jardinière , manchette » la même prétention , que si ces mots , vides
brodée, dont la broderie est fort basse , et » de sens , servoient d'envelope à l'idée la
>
SEUR , EÛSE , s.,m . et f . [ Jazé , jazeri-e , ment. » Le blé javelle. « Il faut laisser ja
e
jazeur , jell - ze : l'a est bref au res et au 3 ° , veler cette avoine.
long au 2d ; dans le verbe , il est long , par JAVELINE , s. fém . JAVELOT , s . masc .
la même raison devant le muet : il jîse ; [ 2° e muer. ] Ils se disent l'un et l'autre
elle jásera , etc. ) Jaser , c'est r°. causer , d'une arme de trait ; d'un dard . Javeline
babiller. » Il ne fait que jaser. = 2 ' . Ré- est un petit javelot. » Lancer , darder un
véler quelque chôse qu’on devait tenir se- javelot , une javeline. Ces armes ne sont plus
>
cret. » Vous avez jasé. » Ce prisonier a d'usage , et l'on ne se sert de ces mots qu'en
>
on dit causer , ou jaser. Jaserie , ba- JAUGE , subst. fém . JAUGEAGE , s. masc.
bil, caquer. C'est un mor de Pomey. L'A- Jauger , v. acr. JAUGEUR ,resubst. masc.
cadémie' l'a adopté . = Jaseur , causeur , : ite lon . au 1er.
[ Jøge , jojaje , jogé , geur
babillard. » Un grand jaseur , une grande
jaseûse.
douc. aux deux dern . ]j Jauge se dit de la
.
juste mesûre d'un vaisseau destiné à conte
JASMIN , s. m . [ Jas mein. ) Il se dit , nir des liqueurs ou des grains. Jauger , c'est
et d'une Aeur odoriférante , et de l'arbuste> mesurer ces sortes de vaisseaux. Jaugeage
qui la produit. » Cueillir du jasmin. Bou- l'action de jauger ; et aussi le droit queprend
quet de jasmin .. — Jauge
Berceau de jasmin . leques- 10 scier qui jauge.—Qu l'ai
Fleurs de jasmin . uns ur,
disent jauger au figuré. » Je el
JASPE , s. m . JASPER ,V. act. JASPURE ,
e er
jaugé : je sais ce qu'il tient.
s. fém . [ 2 e muet au 1 > é fer. au 2d , JAUNÂTRE , adj. JAÛNE , adj . JAUNIR ,
lon. au 3. ] Jaspe , pierre døre et opaque , v . act . et neut. JAUNISSE s . fém . [ Jona
de la nature de l'agate. Jaspe Aeuri de tre , jóne , ni , nice : l'au ou l'o est long
diférentes couleurs mélées. Jaspe sanguin , dans le2dí dout. dans le 3º ; la 2' est long.
rempli de taches Jarouges. Jaspe blanc.Jaspe au 1.) Jaîne , qui est de couleur d'or , de>
purpurin . sper , bigarrer de di- citron, de safran , ecc . suivant les nuances.
verses couleurs , en forme de jaspe. Il se dit Drap , Aeur , couleur , teint jaune.» Cela
sur- tout au participe. » Marbre bien jaspé ; ese jatine comme du safran. » Jatine comme
colonne jaspée . i, La tranche de ce livre un coing , comme souci , comme safran ;
est bien jaspée . Jasplire , action de en parlant d'une persone , qui a le reine
>
fois pour le datit : il me l'a doné ; et pour de Fonderie , figúre d'un seul jet , qui a été
>
l'acusatif : il me choisira. Me se met toujours fondûe tout à la fois. - Canne d'un seul
avant , et moi après le verbe. » Il me donait : jet , qui n'a point de næuds. Un jet , une
'donez--moi. = Quelquefois je se met après canne ; un beau jet ; un jee bien droit , etc.
le verbe :alors , si le verbe est au présent ,
: JETÉE ; amâs de pierres et d'autresmaté
terminé par un e muet , cet e muet se change riaux , pour servir à rompre l'impécuosité des
>
en é fer. » Aime je > et non pas aime-je . vagues. » Faire une jetée = C'est aussi
Plusieurs ignorent cette règle , et conservent un amâs de pierres , sables , cailloux jetes
l'e muet dans l'ortographe etet la
la prono
prononncia long d'un chemin , pour le réparer .
cia.. le JETER
tion . D'autres , prononçant l'é' feriné, chan- : 1 °. Lancer avec la main , ou avec
gene , en écrivant , cet e muet en ai. Dus- quelque instrument , comme fronde , etc. »
sai-je y perdre la vie. Let. Édif. »» Puissai- Jeter des pierres , des javelots , des grena
je leur fournir , etc. Moreau . Et dans Boil. des , etc. » Jeter de l'eau , des hardes par
édit. de St. Marc , et de Brosseite .
>
la fenêtre , etc. = Se jeter , se lancer. »
Mais , ou cherchai-je ailleurs ce qu'on trouve Se jeter dans le péril ; se jeter au cou de
chez nous . quelqu'un ; se jeter sur l'énemi , etc. = Fig.
Épitre 1 , vers. 16. jeter un coup d'ail , ou les yeux sur... Je
Le P. Griffet fait habituellement cette faúte:. ter des larmes ; pleurer ;; jeier un cri , ouºu >
- Il faut , dussé- je ; puisse -je ; cherché des cris , crier ; jeter un soupir , ou des
je .
JÉRÉMIADE soupirs , soupirer. = 22 ". Jerer, mettre : »
>
, S. f. [ 1re et 2 é fer. ] Cela jette de l'obscurité dans la phrase .» »
Plainte fréquente er importune, styl. famil. Cela vous a jeté dans de grands embarras.
Allusion aux lamentations de Jérémie. » C'est = 3 . Produire en parlant des arbr et es
une jéré'miade continuelle . des plantes : » Certe vigne a jeté bien du
JET , s. m. JETÉE , s. f. Jeter , v . act. bois. » Cet arbre a jete bien des scions.
er
JETON , s. m. [ 11e è moy. au 1 e muet V. neut . » Les arbres commencent à
aux trois aûtres : 2° é fer. au 2d et au 3. jeter. » La vigne ne jette point encore. =
Le plus grand nombre des Auteurs et des 4º . Jaillir. » Certe fontaine jette tant de
Imprimeurs écrivent jerter , jettée ; ce qui pieds d'eau . = Par extension , sa plaie co
est contraire à la prononciation. Devant la mence à jeter : Ces ulcères jeitent beau.
syll. masc . l’e est inuet , jetant , jeté , nous coup. = ; Faire couler du métal fondu
jetons , je jetais , etc. Devant la syll. tém . dans quelque moule , pour en tirer une figúre.
l'e est moyen : je jette , ou je jète'; il jet- » Jerer en sâble , en moule. Jeter une figure
tera , ou jètera, etc. ) Jet a plusieurs sens : en bronze , etc.
Jet de pierre ; autant d'espace que peut par- JETON , pièce ordinairement ronde et pla.
>
courir une pierre qu'un hommejette de toute te , e de métal , dont on se sert pour cal
sa force. » 'Vous n'en
jet de pierre.
êtes éloigné que d'un culer , et plus souvent encóre pourmarquer
Jet , ou coup de filet : et payer au jcu . » Jetons de cuivre , d'ar.
» Acheter le jet du filet , tout le poisson gent , d'or d'ivoire, » Bourse de jetons.
qu'on prendra par le coup de filet qu'on JEU , s. m. [ Monos. dout. au sing. long.
va jeter. = Jet de lumière , rayon de lu- au plur. Jeux . )r °. En général , divertisse
mière qui parait subitement. Jet d'eau , eau ment , récréation . » Jeu inocení. Jeu d'en
qui jaillit hors d'un tuyau. = = Jet d'a- fant. Jouer à de petits jeux , etc.
þeilles , nouvel essaim qui sort de la ruche. Par jeu , adv. en badinant , sans malice. »
Jet., calcul qui se fait par les jetons : Il a fait ; il a dit cela par jeu.. – Prendre
Calculer,au jet et à la plume. = Jet de quelque chôse en jeu, en plaisanterie. Cela
marchandises se dit à la mer , quand on est passé le jeu , est plusfort que jeu , pâsse
forcé , pour alléger le vaisseau , de jeter une la râillerie. == ' Ce n'est qu'un jeu pour
partie des marchandises. = Jets , scions lui : il le fait facilement et sans peine. =
que poussent les arbres. » Cet arbre a fait » Il joúe un jeu à se perdre ; il joie gróis
do beaux jets cette année.= En Peintøre, jeu : ils'expôsc beaucoup , et ce qu'il en
JEU JE U rog
treprend peut avoir des suites fâcheuses: 3 * Il faudra que sur yous, dans tout cet entretien ,
>
2°. Jeu se prend particulièrement pour un Je dise un peu de mal , dont je ne pense rien ,
Pour lui faire un beau jeu.
exercice de récréation , soumis à des règles.
Jeu de cartes, jeu de hazard , que plusieu Faire bone mine à mauvais jeu ; faire sem
apèlent mal-à- propôs, jeu de reste : » Jeu de blant d'être content , quoiqu'on n'en ait pas
> >
comerče, » Aimer le jeu . » Éire âpre , ar- sujet. – Savoir bien couvrir , bien cacher
dent , ataché au jeu . Ce que l'on met son jeu ; c'est- à-dire , ses desseins. – Si on
‘au jeu . » Jouer grôs jeu , petit jer. = 33° le fâche , on verra beau jeu ; il s'en ven
de gera .
Jeu de
Lieu où l'on joưe à certains jeux. »» Jeu
paume , de boule , de mail , etc. = Les Je l'empêcherai bien , et nous verrons beau jeu.
Destouches .
instrumens de certains jeux. » Jeu d'échecs ,
de quilles , de cartes , etc. « Un jeu entier , Doner beau jeu à quelqu'un ; lui pro
ou complet. w Un jeu neuf , ou vieux. = curer une ocasion favorable. Jouer à jeu
Manière dont on touche les instrumens sûr ; être assuré de réussir. - Jouer bien son
-
de។ musique. » Avoir le jeu beau , brillant , jeu , savoir bien dissimuler,-- Un homme
tendre , délicat. 6. Manière dont un ou un Ministre qui joue bien son jeu , c'est
Comédien représente . » Avoir le jeu tou- un Ministre qui va adroitement à ses fins.
chant , pathérique . = 7°. Exercice et fa- Marin. - Se faire
.
fuire un jeu de , avec les noms
-
çon de manier les armes. » Le jeu de la et les verbes. » Il se fait un jeu de ma foi
hallebarde de la pique , de l'espadon. blesse , de m'alarmer -- Meure en jeu ;
8°. En parlant de certaines choses d'arts ; citer , intéresser , compromettre . Etre
aisance , facilité .» Doner du jeu à.. .» Ce piqué au jeu ; érre fortement piqué. » Vous
balancier n'a pas assez de jeu . = 9' . Jeux , êtes piqué'au jeu , mais il faut vous mode
spectacles publics des Anciens. » Jeux solem- rer . P. Daniel . - C'est le droit du jeu ;
-
nels , jeux séculaires , etc. » Le Peuple à c'est avec raison ; c'est bien le câs : » Si
Rome ne demandoit que da pain et des vous eussiez pu venir cet hiver , avec Mr.
jeux , panem et circenses. En Poésie , de Grignan , c'étoit bien le droit du jeu ,
on dit , les jeux et les ris ; les jeux et les que vous eussiez fini entièrement cerce afaire .
plaisirs , etc. Être à deux de jeu , ( et non pas à
JEU -JOUÉ , s. m . Chose faite à dessein , droit de jeu , comıne dissat certains ) être
>
et par un artifice grossier. » Vous voyez bien ,, à égalité. — A beau jeu , beau retour ; ren
C
Dans le Méchant , Lisette dit à Florise , en assez longue remarque. Elle se réduit à dire
parlant de Cleon. que deux mots unis en notre langue ne for
510 JE U JE U
ment qu'un seul mot , dont les parties doi- qu'ils ont acoutumé de vivre. » Un jeune
vent garder entr'elles l'ordre que l'usage chat, un jeune chien , un jeune coq , etc. >
leur a prescrit. Il est certain qu'onne peut 39. On le dic de même des arbres et des
dire, père-beau , pour beau -père, ni grâs. plantes. » Un jeune chêne : un jeune plant:
jeudi , pour jeudi-grás ; mais Saint- Jeudi une jeune vigne .
ne choque pas tant : et quoiqu'en dise Mr. JEUNEMENT , est un terme de chasse.
de St. Marc, il est plus élégant et plus poé- ment
Nouvelleme nt. » Un cerf de dix cors jeune
rique que Jeudi-Saint , qui est un peu tri . Ce mot n'est point usité dans le
»
viál pour la haute poésie. » Je pensecomme langage
M. de St. Marc . Marin :
comun. On ne dit point : il parle,
il se conduit jeunement.
JEUN ( à ) , adv. JEÛNE , s. m. JEÛ- JEUNE
SSE ; cette partie de l'âge de l'hom
NER
re
> v. n. JEÛN EUR ellse > s. m. et f. me , qui est entre l'enfance et l'âge viril. »
[ ; " long. excepté au res où elle est dout. Dans sa première , dans sa verte jeunesse.
Jeunesse
2° e inuet au 2d ; é fer. au 3 , lon . au der- » forte passer dans
est à ; la jeu.
nier. ] Etre à jeun ; c'est n'avoir pas mangé nesse on a bien de la peine à modérer ses
de la journée. = Jeûne , abstinence de passions. "= Jeunesse , les enfans, les jeu
viande' , et retranchement d'une partie de la ' nes gens. » Enseigner , élever , corriger la
nourritûre. » Le jeûne étoit plus rude autre jeunesse : » Il ne faut pas doner tant deli
fois, ou l'on ne mangeait qu'une seule fois berré à la jeunesse - »1 Toute la jeunesse
dans la journée , après le Soleil couché . » de la Ville étoit à cette fête. * Le Peuple
Le jeûne est plus rigoureux dans l'Orient à Paris , et dans plusieurs Provinces , dit,
que dans l'Ocident, » Le Jeune est de pré- une jeunesse , pour , une jeune fille. »; Une
jeunesse , comme vous , vendre comme ça
cepte . éclésiastique. — Jeûner , observer jeunesse
des jeûnes. » Il a jellné tout le carême :: Il toutes ses nipes , et en cachette , ça sonne
jeúne tous les samedis . Faire jeûner , mal. Th. d'Édu
d Éduc.
e. » Mde Dupré n'aime pas
retrancher une partie de la nourritûre ; do- que des jeunesses comme nous, sortent sou
ner peu à manger. » Il est trop replet : vent. Ibid. = Jeunesse se dit quelquefois
il faut le faire jeûner. » Cet avâre fait des folies des jeunes gens. » C'est une jeu
jeûner ses domestiques. — Jeûneur , qui nesse bien pardonable » Il a fait bien des
jeûne beaucoup et souvent. C'est un grand jeunesses.
jeuneur , une grande jeûnelise : Les Orien JEUN ET > extrêmement jeune . st . f.zmil.
taux sont de grands jeûneurs. " » Il est tout jeunet ; elle est bien jeunette ,
JEUNE , adj. JEUNEMENT , adv . JEU- > toute jeuneite.
NESSE , s. f. JEUNET, ETTE , adj. [ Ils di Fille connoy , qui ne sont pas jeunettes ,
fèrent des précédens , en ce que l'eu , n'y est A qui cette eau de jouvence viendroit
pas long , er ne porte pas par conséquent Fort à propos.
d'accent circon texe : 2 e inuet' aux deux Rèm . 1 °. Quand jeune est précédé de l'ar
premiers , è moyen aux trois derniers : ne , ticle , il a des sens diférens , suivant qu'il
neman , nèce , ne , nète. ] Jeune , est 1 ° , en est placé devant ou après le substantif. Le
parlant des persones , qui n'est guère avancé jeune Scipion signifierait que Scipion n'était
gar pas âgé : Scipion le jeune se dic pour le dis
en âge. » Un jeune enfant , un jeune gar-
>
çon , un jeune homme. » Une jeune fille , tinguer de l'ancien . Vertot n'a pas fait cetre
une jeune persone , une jeune femme. = distinction . » Il s'étoit signalé à la guerre
Qui a encổre quelque chôse de la vigueur de Numance , sous les ordres du jeune Sci
>
5. Jeunesse et jeunet ne se disent que des Le Ciel s'est fait , sans doute une joie inhuis
>
JOCRISSE , JODELET , s. m. [ Jokrice >, nous trouvâmes , à notre grande joie , réunis
jodele. ] Termes de mépris . Le premier , se avec nos compagnons. » Il arriva à la rade de
dit d'un benèr qui se laisse gouverner , ct Spithéad , á la joie inexprimable de tout l'É
qui s'ocupe des plus bâs soins du ménage. quipage . = Cela a tout l'air d'un anglicisme.
Le second , d'un homme qui fait rire par SNe pas se sentir de joie , est du style fa
ses sotises et ses folâtreries. milier,
JOIE , s . f. [ Joâ , nonos. long. C'est A ces mots , le Corbeau ne se sent pas de joie,
ainsi qu'il faut écrire et non pas joye ,
> > La Font.
avec un y , qui ferait prononcer joa-ie. Le * Par joie , adv. Pour se divertir . L'ex
P. Follard écrit joïe , qui est encôre plus pression ese vieille ou barbâre .»» On s'acuse
mauvais. Car , avec cette ortographe , il d'avoir dit , per joie des paroles inutiles. Et Er
faudrait prononcer jo -ie. ) Mouvement vit quelles sont ces paroles ? ' équivoques , raille
et agréable , que :'âme ressent dans la pos- ries immodestes , licencieuses , etc. La Rue.
session d'un bien effectif ou imaginaire. Acad. L'Acuil. ne mer pas par joie , et il ne se dic
Satisfaction , contentement , émotion de l'a-
l'â point. == On dit familièrement, s'en doner
me causée par le plaisir , ou par la posses- à cæur joie , se rassasier. » Il est à la joie , ou
sion de quelque bien. Trév. Satisfaction que dans lajoiede son cæur , il est transporté de
$ 12 JOI JOL
е
joie. Feux de joie , feux qu’on allume lon. 2° é fer. au 2d , 3 et 4° lon. au dern. ]
dans les réjouissances publiques. · On fic des Joine , articulation , endroit où deux ðsse
feux de joie pour la naissance de ce Prince. == joignent. » Le joint de l'épaule Vous ne
. »
Fille de joie , fille prostituée. On dit aussi pouvez couper certe volaille ; vous avez man
>
fille tout seul. Voyez FILLE . qué le joini. === Il se dit aussi des pierres,
JOIGNANT , ANTE , adj. JOINDRE , v . des pièces de menuiserie , etc. » Remplir les
act . [ Joag -nan , mouillez le & , nante ; joein- joinis des pierres.» Ces ouvrages sont si bien
e
>
son à la siène. » Il a joint ces deux jardins. blir les aûcres. Boss. » Joint que la correction
>
Joignez vos prières aux miềnes. = 3 °. Unir que j'y avois mise
allier , joindre la prudence et la valeur , ou , vert d'une faute , semblot me mettre à cou-.
etc. Boil. » Joint que les
à la valeur , ou , avec la valeur. — Voyez Israélites vivoient simplement. Fleury. =
Union , unir. 4°. Se joindre , s'unir': » On ne s'en sert plus qu'au Palais. Il est
Il se joignit au parti contraire. » Ils se sont vieux. Acad. On dit encôre , dans le style fam .
joints ensemble. Se rencontrer , se trou- Joint à cela que , etc.
ver, » Ils se joignirent en tel endroir. - On JOInté se dit d'un cheval , dans ces phra
dit , dans un sens aprochant , joindre un ses : cheval court jointé , qui a le pâturon
homme , l'aprocher de si près qu'on lui puisse trop court et disproportioné ; long jointé, qui
parler. » Il m'évite avec soin ; mais si je puis a cette partie trop longue. = Jointée ; au.
le joindre , je lui parlerai comme il faut. = tant que les deux mains jointes ensemble peu
Au passif, il régit par , et non pas de. » Ils se vent en contenir. » Une jointée d'orge , d'a .
rendirent au Palais , après avoir été joines de voine. = Jointûre, joint.»» Il a desdou
joindres. » Au dessns de la
( par) quelques persones de confiance. Anon. leurs dans les joinedres.
JOIGNANT , adj . Qui est si proche qu'il jointûre. = 'On ne le dit que du corps hu .
joint. » Une maison joignant à la miéne. » Les main : pour les animaux , on dic joint.
maisons joignantes. –Joignant
= , prépos, Aurait-on imaginé que ce moc piłc être em
Tout proche. Il régit l'acusatif.» Maison ployé au figuré ? Cependant M. de la Rohe.
joignant l'hôtel de .... l'Éylise de ... .
foucaulı l'y a cmployé fort joliment, » Le Ma
Trév. met en exemple : » Il a acheté deux hé- réchal de Bellefonda gâté cette affaire. M.de
ritages qui sont joignans son château . Avec le L. R. F. dit que , c'est qu'il n'a point de juin
régime direct ( l'acusatif) il faut se servir de túres dans l'esprit. Sev.
la prép: joignan ", qui est indéclinable.
> JOLI, I , adj . JOLIET , ETTE , adj . Jo .
>
JOINT, JOINTE , part. et adj. » Des ais LIMENT , adv. JOLIVETÉS, s. f. plur. [ 2* e
bien joints. » A mains jointes ; à pieds joints. lon au 2d er au dern . 3 ° e muet au żd et aue
* Mme, de Sévigné dir , à joints pieds. » Vous dern . è,moy.au 3 ° et au 4 ° ; li , lice , li-è,
>
9)
avez passé à joints pieds sur toutes les misères ète , liman , lîveré'. ] Joli , gentil , agréable.
>
des jeunes persones. Joint ne se dit point - Un joli enfant , une jolie persone. Un
des persones. » Soyez joints , mes enfans, dic joli cheval i; de jolies choses . » Il aa l'esprit
>
La Fontaine , pour dire , soyez unis. On ne joli. » Il a quelque chose de joli dans l'esprit.
le dirait point aujourd'hui , même dans une = Joli , de soi , est oposé à grand ; c'est
Fâble.On lit aussi dans le Dict. de Trév. pourquoi l'on dit de ce qui a un caractèrede
» Les Troupes Allemandes ne sont jamais grandeur : cela passe le joli.Et Boileau fait
jointes que bien avant dans la campagne. dire à son Campagnard , pour le rendre ridis
L'Acad . cule.
Rassemblées était là le vrai mot . - L'Acad.
-
dit bien : deux Armées jointes ; mais c'est dans A mon gré le Corneille est joliquelquefois.
un autre sens : on sous -entend , ensemble, Le Poère Regnier prête à son Pédant le même
JOINT , s. m. et conjoncť. JOINTÉ , ÉE , mauvais goût . Il lui faitdire :
>
adj . JOINTÉE , JointûRE , s. .f. [ Joein Que Pline est inégal , Térence un peu joli.
>
re
monos, long. Jozin -té , té-e , cére , çare; ! On opôse quelquefois joli à beau. » Elle
n'est
JOI JOU 21
n'est pas belle , mais elle est jolie. = Suivant son Père n'a pas eu tort. Il nous sufit que la
le P. Bouhɔurs , elle est jolie , signific , elle Remarque soie juste. re
a un air agréable. » C'est une jolie femme JONQUILLE , s. f. [ Jonki-glie : te lon .
>
C. à d. elle a un vrai mérire , et toute sorte mouillez les 11. ] Sorte de Meur jaline et odori
de bones qualités. Il ajoute qu'on ne dit pas : férante.
c'est un joli homme dans le sens qu'on dic JOUÂILLER , v . n . [ Jou -a glié : 2° lon .
>
c'est une jolie femme ; et que l'un est une 3º é fer. mouillez les ll. ] Jouer à petit jeu , et
raillerie , et l'autre une louange. L'Acad. seulement pour s'amuser, » Il ne fait que
au contraire dit le 1 " , et ne dit pas le 2d. = jouailler. Si. famil. re
Joli se dit quelquefois ironiquement. » Vous JOÛE , s . f. [ 2 " lon . 2° ee très-muet. ) La
voilà joli girçon ; vous vous êtes fuit joli partie du visage de l'homme , qui s'étend de
.
garçon, dit- on à quelqu'un qui s'est ennivré , puis les tempes et le dessous desyeux jusqu'au
qui a été batıl, qui a dissipé son bien , etc. menton. » Joie droite : joủe gauche. » Avoir
REM. Joli, précède ordinairement le subs- les joles enflées, creuses , vermeilles , etc.
tantif; mais joint aux adverbes de quantité , = On dit , proverbialement, s'en doner
il peut marcher devant ou après . » Joli hom- par les joies , manger son bien en débauches.
me, jolie femme ; c'est une fort jolie perso- Voy . COUCHER .
ne , ou une persone furt jolie. JOUER , v . n . et act. JOUET , s. m.
JOLIET , diminutif de Joli. » Elle est jo- JOUEUR , EÙSE , s. m . et f. [ Jou -é, jou-è ;
liette: — 2°
— - Il n'a d'usage qu'au f'm . et dans jou -eur , eu-ze : 3efer. 1 , è moy.au
au r"
le discours familier. = Jolimen! , d'une 2d , lon. au dern. ) Au futur, Jouer n'a que
manière jolie. » Ildanse , il écrit joliment. » deux syllabes : je jouerai , il joueroit. Pron.
Il est joliment véru. Jolivete's : 1°. Petits joûré , jourè :
bijous , babioles . 2° . Gentillesses d'enfans. Quelques arbres épars joueront dans les clarières.
Trév. le met sans remarque. L'Acad. dit qu'il De Lille : Jardins.
est vieux au 2d sens. Savent si bien leur rôle , et joúront si bien
JONC , s. m . [ Jon , et devant une voyel- Qu'à certe Comédie il ne manquera rien .
Destouches .
le , jonk. ] 1 °. Plante , qui croît le long des
caux et dans les endroits marécageux. » Jonc Jouer , 1 °. Se récréer , se divertir. Il se dit ou
de marais. Balais , nattes de jonc . Il , ou sans régime. » Ces enfans joúent ensemble ;
elle est droite comme un jonc . st. famil. ils jodent l'un avec l'aûtre ; ou avec le pron .
2º. Bague, dont le cercle est égal par tout . » pers. » Cet enfant se joủe avec tout ce qu'on
Jonc d argent, de diamans, de rubis , etc. lui done. = 2° . Se jouer a plusieurs sens :
JONCHÉE ,s.. f. JONCHER , v. act. [[ ,"
> 1 jouer de
se jouer
se chôse ,
quelque chôse
de quelque ou , la faire en se
>
lon. 2° é fer. long au 1 " . ] Joncher , suivant jouant , sans peine et avec facilité. Se
l'étymologie , c'est parsemer de joncs, mais jouer de... mépriser. » Se jouer de la Reli-.
on le dit aussi des Heurs , des branchages. gion , des Lois. — Se moquer : Les Dieux se
Jonchée , ce dont on jonche. » Toutes les jouent des desseins des Hommes. Télém , » La
rlles étaient jonchées de Heurs , d'herbes odo- fortune se jolle des ambitieux ;i il se jolie de
riférantes. » Jeter de la jonchée. » Faire une vous. - Se jouer dans , badiner , folâtrer. » La
>)
jonchée d'herbes et de Heurs. = On dit douce haleine des Zéphirs , qui semblaient se
figurément, joncher (couvrir ) la campagne jouer dans les rameaux des arbres. Se
de morts. == M. l'Ab. d'Olivet avait criti- jouer à avec l'infinitit ; s'exposer à... » Vous
qué ce vers de Racire. vous jouez à vous casser le cou . — S'amu
Er desang et de mort, vos campagnes jonchées. ser à... * La Bruyère dit , mais mal , se
M. Racine le Fils convientqu'on ne dit point jouer de : » Celui , qui a fait les arbres , et
des campagnes jonchées de sang. Il ajoute qui se joue de (á )les faire mouvoir.
qu'il n'y aurait rien à critiquer , si le Puére 3. Jouer , actif ; tromper : » On le jolle ( le
eût dit :
>
ment. » Ce ressort jolle bien. » Certe serrûre sous le joug. Imposer un joug insuportable.
ne jolie pas bien. -- Faire jouer le' canon , » Porter , subir , secouer le joug. » Le joug
uné mine. --- Faire jouer les eaux. » Les de la Loi , de la servitude , du mariage, etc.
o
eaux jouèrent tout le jour ; on les avait la- Rem . 1° . Brebeuf a dit , faire joug à ,
chées , elles coulaient ou jaillissaient. pour , se soumettre à . Je ne sais si cette
On dit , en style proverbial et familier , expression bizarre est de son invention , ou ,
jouer de malheur , avoir du guignon ; être si elle était usitée de son temps.
malheureux au jeu , et par extension à toute * L'Ausonie a par tout fait joug à ses efforts.
qûtre chose. -- Sentjouer à son maître , ata- 2°. Joug , ne régitles prép . à ou sur , qu'en
quer un plus puissa que soi . - Jouer les vertu des verbes , auxquels il est associé. »
deux ; tromper les deux partis . -- Jouer au Imposer aux peuples ou sur les peuples un
plus sûr , prendre le parti où il y a le moins joug de fer. * M. Moreau lui atribûe ce régi
de risque. -- Jouer du pouce , doner de me lors même qu'il est seul , » Tour fue
l'argent. --Jouer de son resté , faire les joug sur le peuple, etnon secours destiné à sa
derniers efforts. défense. Il sous- entend imposé.
Jouer , au propre , ce que l'on done aux JOVIAL , ALE , adj . [ Jovi-al , ale.]Gai,
> >
en fans pour les amuser , dont ils se joûent. joyeux. Il n'est que du st. famil. » Il est fort
Achete
»sert r des jouets àuns enfant : » Cela lui jovial. Esprit jovial. » Humeur , face jo
de jouet. == Chose , dont les animaux viale.
se joûent. » Tout seri de jouet à un jeune JOUIR , v. n. JouïssanCE , s. £ Jouis
chat , à un jeune chien . = Fig. » Le vais- SANT , ANTE, adj . ( jou -i , sance , san ,
seau devient alors le jouet des vents et des sante : 3° lon . ] Jouir , c'est avoir l'usage, la
flots. » Il est le jouei de la fortune , de ses posssession actuelle de... )» Jouir d'une terre ,
>
JouÏSSANCE , usage et possession de... les Énemis . Il se fit passage , etc. Voir
» Avoir la jouissance ; » Il n'a point la pro- jour à faire...» Ils ne virent jour à se tirer
priété de cette terre ; il n'en a que la jouïse d'affaire ou à gagner du tems qu'en deman
sance , l'usufruit. = Jouissant, anté, qui dant un Concile . Berault. H. de l'Égl.
jouït. Comme adjectif déclinable , il ne se dic Passer ses jours , sa vie. » Ilpåsse ses jours
qu'au Palais. „Majeur usant et jouïssant de à la campagne. * Un Auteur moderne a
ses droits. » Fille usante et jouïssante de ses dic , par analogie , prolonger ses jours , pour
droits. — Ailleurs on doit se servir de jouïse prolonger son séjour. » Nous y avons prolor
sant , participe indéclinable. » Toute société gé nos jours à proportion du nombre des
civile , qu’on supôse parfaite et jouïssante peuples, que nous avions à instruire. Miss.
de ses droits. Anon . Cela sent le factum. du "Ley. - Prolonger les jours de a un
L'Acad. le met sans remarque : mais par les aûtre sens : c'est prolonger la vie ; faire vivre
exemples qu'elle done, il est aisé de compren- plus long-tems. —- * Pluche aa dit , dans le
dre qu'elle borne l'usage de ce mot au style même sens , des jours , pour de longs jours ,
du Barreau . une longue vie. » Souhaitons des jours au
JOUR , s. m. JOURNÉE , s. f. JOURNEL- plus grand observateur de notre siècle .--
LEMENT adv. [ Jour , monos. Journée , » Il porta si loin les austérités de la Pénitence
>
nèleman : 2 ° é fer. et long au 2d , è moy . au que l'on crutqu'elles avoient avancé ses jours.
}', dont la 3 ° e muer. ) Jour , est 1°. Clarté, H. des Tud . —- Il falait dire qu'elles avaient
lumière que le soleil répand » Grand jour. avancé sa mort ; ou , abrégé ses jours. --
Jour clair et serein . Au point du jour ; sur le D'autres enfin ont dit , le fier mépris du jour ,
déclin du jour. Il fait grand jour , etc. et sauver le jour à , etc. Cela proâve que
>
Le jour artificiel , se prend depuis le lever Du Bos a dir , par analogie , » Un Historien ,
jusqu'au coucher du Soleil. Le jour civil , se qui parlera de l'état où la Peintûre se trouve
prendparmi nous , depuis minuit, jusqu'à de ses jours.. On dit, de sontems. Mais on
minuit suivant. — 4*. Jours , au pluriel , dit , de nos jours , pour de notre tems. L'Usa
la vie , l'âge , le temps où l'on vit. » Le fil , ge admet celui-ci , et réprouve l'aâtre. Voy .
>
la trame de nos jours. A la fin de ses jours. plus bâs. = = Vivre au jour la journée , er
» Les chagrins abrègent les jours. » De nos non pas du jour à la journée , comme disent
jours ,de notre temps, etc. =
>
= s . Jour plusieurs, et comme ont dit MM. Crousaz.es
fournit à un grand nombre d'expressions; Leibnitz, » Je vis au jour la journee, et n'ai
presque toutes du style familier. -- Mertre pas le courage de rien décider. Sev. M. de
量
au jour , faire paraître. Mettre dans un beau Coulanges, dit, au jour le jour: » Je vivrai
jour , ou , dans le plus grand jour , faire pa- au jour le jour. Dans le propre , c'est
raitre avec éclar , éclaircir. Racine dit , dans dépenser chaque jour cequ'on a gagné : dans
le même sens, mettre en jour. » J'y ai inséré le figuré , c'est jouïr du présent, sans se met
"
tout ce qui peut mettre en jour , faire conaî- tre en peine de l'avenir. Sufficit diei malitia
tre les mours et les sentimens de ce Prince . sua . Faire son bon jour , faire ses dévo
Ttt 2
516 J O U JOU
tions. Recevoir la Sainte Comunion. pluriel . Quoiqu'on disé cette nuit , on
UN JOUR , adv. Une fois , autrefois. » Un ne dit pas , ce jour , pour aujourd'hui.M.
> >
jour , il vint me trouver , et ine dit , etc. l'Ab. d'Olivet critiqué a avec raison ce vers de
Dans la suite : » Un jour les peines et Racine.
les soucis cruels , qui environent les Rois , Ce jour, je l'avouerai , je me suis alarmée.
>
que d'un jour à l'autre. * » Lecomandement raison , pour justifier son Père , savoir que
rouloit dejourà aùtre entre les deux Consuls. puisque
Rollin. Cet adverbe est mal apliqué en cet
le Poète pouvait dire simplement.
Aujourd'hui cependant je me suis alarmée.
endroit . Car de jour à allere , signifie de tems Il a eu ses raisons de préférer ce jour. Mais il
en tems , ou peu à peu. Et ce n'est pas ce que faut les dire ces raisons. Autrement ce n'est
pas répondre. M. d'Olivet ne blåme point
veut dire l'Auteur : il devait dire alternative.
ment . Un jour et l'autre non , exprimerait la même expression dans ces vers d'Andro
encore mieux la chôse; mais l'expression n'est maque.
pas noble. Un jour ou l'autre : tôt ou Cette nuit je vous sers , cette nuit je l'ataque ;
tard. » J'ai espéré qu'un jour ou l'autre , on Mais cependant ce jour il épouse Andromaque.
y rendroit justice. Necker. Cette façon de C'est qu'il y a une relation si. marquée entre
parler est douteuse.
douteûse. = Jusqu'à nos jours , cette nuit et ce jour , que l'un amène natu.
jusqu'aujourd'hui , jusqu'à notre tems. C'estrellement l'autre. = Du jour que , de ce jour :
une expression consacrée par l'usage, qu’on depuis le jour que ; depuis ce jour.
ne doit point changer. * Le P. de Neuville Du jour que je le vis jusqu'à ce triste jour.
dit , en imitation , jusqu'à ses jours. » Cal Bérén .
vin avoûe , que dans toute l'étendue des siè- A jour , adv. Qui a des ouvertûres , » Tra
cles , depuis la naissance du christianisme vaillé à jour. » Percé à jour , de part en part.
jusqu'à ses jours , il ne voit rien pour lui ; Homme du jour : Homme à la mode. » La
que tout ce qu'il voit est contre lui. Serm . frisûre finit à la gloire des Artistes : ce fu
pour le Jour des Moris. = M. de saint rent les homines dữ jour. Coyer. Ile frivole.
Ange a dit , jusqu'aux jours des Césars. = Bon jour , bone æuyre , expression pro
Erdès les premiers tems conduisez d'âge en âge , verbiale.» Nous couchons à six lieues d'ici,
Jusqu'aux jours des Césars le cours de mon ou- et le lundi 15 , bon jour , bone euvre , nous
vrage . arrivons à Rennes. Sév. On dit le point
Ces deux exemples ne sont pas à imiter . = du jour , ou la pointe du jour. Mâle ou fe.
Jour par jour', chaque jour. » Le Roi était melle , die Voiture : vous en userez comme il
instruit jour par jour de tout ce qui se faisoit vous plaira , et selon l'humeur
où vous serez.
dans l'Assemblée. Moreau. - Jour pour jour. L'Acad. les met tous deux. » Nous partimes
».Il est mort un an après sa femme, jour à la petite pointe du jour. * La Fon :aine
pour jour.' Acad. c. à. d. le même jour du fait lever le jour : il l'aurait fait coucher , s'il
mois un an après . Jour à jour : » Quand en eût été besoin .
je regarde en gros la longue absence où il nie L'épouse indiscrète et peu fine
paroit que noussommes condamnées, j'avoue Sort du lit, quand lejour fur à peine levé.
que j'en frémis : mais en détail , et jour à C'est le soleil , qui se lève et se couche : on ne
dit point
jour , il faudra la supporter pour le bien de le JOUR du jour .
NÉE , est 1 °. L'espace de tems , qui
nos affaires. Sey. = Doit - on dire dans nos >
jours , ou , de nos jours ? La Bruyère a em- s'écoule depuis l'heure où l'on se lève jusqu'à
er
ployé le 19 : » Térence, qu’on a dans nos celle , où l'on se couche. » Belle journée. 11
jours' si heureusement imité. - De nos a bien employé sa journéee.. =
sa journé 2 . Travail
jours est plus de l'usage actuel. On dit , de d'un ouvrier pendant un jour. » Homme de
notre tems , et non pas , dans notre tems ; journée . » Louer à journée , ou , à la jour
mais on dit dans ce siècle , et non pas , de ce née. » Gâgner , perdre sa journée. = 3.° Sa
'siècle. On dit , quelque jour au sing. et laire qu'on done au journalier. » Il lui doit
non pas quelquesjours au plur. » J'apréhende quinze journées. = 4. Chemin qu'on fait
fort que cet exemple ne se renouvelle quele dans une journée . » Il y a une journée de
ques jours. Ann . Litt. J'ôse désaprouver ce chemin de ce lieu à celui-là.»
- La journée est
JOU JOU
a nde 517
bai gr = 5 °. Jour de bataille , ou la .
. = nº. 2º. = Journalier , adj . Qui se fait cha
baráille même. » La Journée de Bouvines , de que jour. » Travail journalier; ocupation
Fornoues, deRocroi, etc. Remarquez qu'en journalière. En parlant des persones ,
ce sens, il se dit du lieu où s'est donée la ba- Inégal , sujer à changer . » Son esprit est jours .
taille , er von du Général. Scuderi avait criti- nalier ; son humeur estjournalière. » Beauté
>
tenoi; mais on ne peut dire , la glorieuses, m .[ l'ou est long au 11. D'Oliv.. L'Acad.
1.
e er
journée du Comte de Saxe. = 6 °. En style n'y met point d'accent : 2° e muet au 1'', é
0
familier , journée , signifie travail, éfort. » fer. au 2d : te , té , teur. ] Joûte , combár à >
Nous avons été une demi-heure à vouloir cheval d'homme à homme avec des lances.
ouvrir ce petit Hacon : nous avons tant fait » S'exercer à la jollte. » Le temps des joûtes
par nos journées, que le bouchon a tourné . et tournois est passé depuis longtems .
Sey. Il ne se dit , en ce sens , que de cette ma Jourer , combatre avec des lances l'un contre
nière. Il se prend souvent en mauvaise pare l'aître. = Jouteur, celui qui joûte. - Ils se
pour conſuite, procéde's. » Il a tant fuit par disent au figuré ( st. famil. ) des disputes et
ses journées , qu'il s'est fait chasser de la combats au jeu , dans les Sciences et Belles
Cour. = Comme on dit , prendre jour pour Lettres , etc.» Je n'ai garde de jouter contre
une afaire , Corneille a cru pouvoir dire , lui: c'est un rude jouteur.
>
Et qu'enfin la bataille alloit être donnée. 3 dout. au sing. du 1 " , Ion . au plur.. Jou
Horace . venceaux ; è moy. au 3.] Vieux mot encore
L'analogie trompe souvent . On ne dit point en usage dans le style badin , dans des Fables.
prendre journée . = -
Vivre jour Jeunesse. Jeune homme. Jeune fille. » La
Vivre au jour la jour.
née; Voy. Jour , nº. 5°. vers le milieu. Fontaine de Jouvence , qu'on feignait avoir
JOURNELLEMENT , adv. Tous les jours. la vertu de rajeunir. Il n'est resté que dans
» ]ltravaille à cela , il s'y emploie , jour- cette façon de parler . = » Joli jouvenceau.
nellement.
A cet aspect , le sage père
JOURNAL , adj. et s. m . JOURNALIER , Voulant à son cher Jouvenceau
IÈRE, adj.et subst. JOURNALISTE , s . m .
. Donner un avis salutaire.
[ 3* é fer. au 2d , è moy. et long au 3* ; lié L'Ab . Reyre.
liè-re. ] Journal, adj. ne se dit qu'avec livre Jouvencelle au teint délicat.
et papiers : » Livre journal , papiers jour Scar.
naux ; livre et papiers , qui contienent la re- Jouvenceau , dans ce style est plus usité que
cette, la dépense', la vente , l'achat , qui se Jouvencelle. - L'Acad.ne met pointcelui-ci.
fone chaque jour. Journal , subst. 1°. Re- Plus anciènement on disait jouvencel , et
lation , jour par jour de ce qui se passe. » on le dit encôre dans le style marotique.
Journal du Parlement. Journaldu Siège de ... Qu'il fasse mieux ce jeune jouvencel ,
= 2° . Par extension on a doné le nom de A qui le ciel donne tant de martel.
Journal, à des Écrits périodiques , qui s'im Rondeau de Corneille .
priment tous les mois , routes les seinaines, Jeune Jouvencel parait un pleonasme. L'Acad.
>
tous les jours. Journal des Savans , de Leipsic; dit pourtant aussi jeune jouvenceau , et il faut
de litteratúre. Journal général de France , croire que c'est l'usage .
Journal de Paris. Jour 207Politique de , etc. > * JOUXTE, adv. Vieux mot. Latinisine :
= Journaliste , celui qui fait un journal. : juxtà . - Conformément. Les Imprimeurs
518 J U B. JUD
re
mettaient autrefois à la î" page : » Jouxte la JUC , s . m . JUCHER , v . n . JUCHOIR
>
2 é fer. au 2d. Í
copie. = Proche. » Jouxte le chemin , le s. m. [ juk, juché', choar : 2°
-
lui , qui a le droit et l'autorité de juger , ou , Je ne juge pas que vous deviez le faire. » Ju
qui sel'arroge. » Dieu est le souverain Juge. giez vous que je dusse le faire ? = 7º. Se
» Les Rois sont les juges naturels de leurs ħgurer , comprendre. » Jugez quelle fut ma
sujets. » Juge royal, juge de village , etc. joie . » Vļus pouvez bien juger si je fus bien
- » Vous n'êtes pas bon juge de ces matières- aise de le voir.
là ; en cela , etc. » Je vous en fais juge . Et Rem . Dans le sens de croire , il régit quel
fig . » Les sens sont juges de cela. quefois l'infinitif , lorsque le verbe régi se
JUGEMENT,est 1. Décision prononcée en raporte au sujet de la phrase , au nomiiiatif
justice. » Rendre un jugement. » Apeler d'un du verbe régissant. » Le Roi de Portugal
jugement.. = = 22'. Avis , opinion. »» Je me
me jugea devoir réduire sous son obéissance cette
rends ; je m'en raporte ; je m'en tiens à youre Province. Voy. D’ANSON. Si le verbe régi ne
jugement. 38. Aprobation ou condam- s'y raportait pas, on devrait se servir de la
nation , en fait de morale. » Jugement favo- conj. que. » Le Conseil jugea que le Roi deo
rable , charitable , ou téméraire , mauvais , vait , etc. = Juger ,décider : ( syn . ) On dé
sinistre. — 4. Faculté de l'âme , qui juge cide une contestation et une question : on
des chôses. » Avoir du jugement. Manquer juge une persone et un ouvrage. Les particu
de jugement. · Homme de bon , de grand liers et les arbitres décident: les Corps et les
jugement. Il a de l'esprit, mais iln'a pas Magistrats jugent . On décide quelqu'un à
de jugement : il est sans jugement : il a perdu prendre un parti : on juge qu'il 'en prendra
le jugement. » Il n'y a pas de jugemeni dans un. Encycl. - -
lui
ment
cause .
, précipitamment; en conaissance de doit jager des hommes. M. l'Ab. Massieu
L'actif a quelquefois le sens du avait doné le même régime. » Je jugeai de
passif. » L'afaire est prête à juger , en état leur mérite ( des Philosoples ) à la gravité
de juger; d'être jugée : mais il ne se dit de la de leur extérieur , à la pâleur' de leur visage
sorte qu'à l'infinitif. Il régit quelquefois et à la longueur de leur barbe . Traduct . de
le jugeracommae
les persones : »2.OnDécider
demain .
sera jugé» Lucien . Je crois que l'usage veut par au lieu
, ou , il arbitre.
. d'à. M. Marin pense au contraire que l'usage
Jugez -nous. » Il nous jugera. » Jugez ce coup admet l'un et l'aûre. Madamede B ...
là , disent des joueurs à quelqu'un , qui les met sur au lieu de par. » Si nous pouvons en
regarde jouer. On dir , eu ce sens, au propre,
>
juger sur ( par ) la plậpart des Lois , qui pas
>
et au fig. famil . juger des coups. = 3°: Ju- sèrent sous son règne. M.
H.d'Angl. Juger ,
ger de , décider du défaut ou de la perfection imaginer , se figurer , régit de. » Jugez de ce
de quelque chose. » Il juge fort mal de ces que je dus sentir à cetre triste nouvelle. * Un
sortes de choses ' : il en juge commeun aveugle des Auteurs des Let. É dif.lui fait régir l'acus
des couleurs. - Er en matière de meurs : satif. » Il est aisé de jager ce que nous eûmcs
in
juger mal de son procha ; en juger légère- å essuyer d'insultes , etc. Peut-être l'Iinpri
ment , témérairement ; ou , favorablemene , ineur a-t'il oublié le de. Corneille et Molière
équitablement . » On ne doit point juger d'au- ont fait la même faute , mais on ne peut pas
trui par soi-même , ni en bien , ni en mal. = aporter la même excủse , du moins
pour le
4°. Faire usage de son jugement. » Les pré- dernier.
ventions nous empêchent de juger sainement. Et vous pouvez juger les soins qu'elle en a pris.
= Conjecturer ». Je jugeai bien que celle · Corn .
520 JUI JUR
Et vous pouvez juger ce que je devois faire. l'habillement des femmes , qui descena de la
Mol.
ceinture jusqu'aux pieds. Le 2d est le diminu
Il falait , juger des soins , juger de ce que, ecc. tif du 1 " . Le jupon est la jupe du dessons.
* On disait autrefois faire jugement de , » Voilà encôre des vers de Mademoiselle Ber
pour , juger de; et l'Acad. l'a encôre dit dans nard. Malgré toute cette Poésie , la paûvre
ses sentimens sur Le Cid. » C'est se condam- fille n'a pas dejupe ; inais il n'importe : elle
ner soi-même que d'en faire
fiire jugement ( d'en a du rouge et des mouches. Sey . e
juger ) selon ce qu'elles paroissent et non pas JURANDE , s . f. [ 2° lon. 3 ° e muer.]
selon ce qu'elles sont. 1 °. J.a charge de juré d'un métier. » Pendant
Au jugement de , adv..- La conscience , sa juranle.32 °. Le Corps des jurés. » La 3
jugulaire. s. f. » On l'a saigné à la jugü- 3º lon . 4° e muet. ] L'Acad. dit qu'il est de
laire . tout genre , et cependant qu'il n'est en usage
JUIF , s. m. Ce nom d'un peuple bien qu'en cette phrase , caution juratoire , qui est >
conu fournit à quelques expressions prover- un serment que fait quelqu'un en Justice ,
biales. On apèle juif un homme, qui prête à de représenter sa persone , ou de raporter ce
usûre , ou qui vend exorbiramment cher . » dont il est chargé.
C'est un juif. » Ce marcliand est un vrai juif. JURE , ÉE , adj. [ 2" é fer. longa au 2d. ]
- Il est riche comme un juif. - C'est le Juif tris
.
er
long. ] Le 2d est le sixième mois , et le 1 "' est des jurés. = 2°. Énemi jure'; irréconci
le septième de l'année. » Le mois de juillet . liable.
Au mois de juin. » Le ierer >
le deux de juin , JÛREMENT , s. m. Jurer
JURER , v.
. act. ec
de juiller. n . JUREUR , s. m . [ Júreman , ré , reur : 2° e
.
Doner , prendre un julep ; ier , ratifier par serment. » Jurer la paix >
dour. au re , è moy, au 2d : eau est long au article. ) 3 °, Promettre forcement sans jurer.
>
plur . jumeaux; pron . jumô, ] Il se dit de deux » Ils se sont juré une amitié éternelle. „ 'll lui »
ou trois enfans nés d'un mêmeacouchement., avoit juréle secret. 4.Faire une forte
» Deux frèresjumeaux. C'estsa sæur jumelle. résolution . » Vous aviez
S. juré
V. n. saDanmort,
s le 1
er
que , qui est selon le droit et les termes exemples, précédens. — Il s'unit pourtant
de la Justice. » Procédure , . acte juridique. avec diférentes acres prépositions : jusput
» Cela n'est pas juridique. Juridiquement , ver's le siècle d'Auguste ; jusque dans l'ave
d'une manière juridique. » Procéder juridi- nir ; jusqu'après minuit ; jusque bien avant
gacinant . dans la nuit ; jusqu'au delà de l'Euphrare ;
JURISCONSULTE , s. im . JURISPRU-
> jasque par delà la ligne . avoir des afaires
dence , s. fém. JURISTE , S. masc. [ On
>
e
jusque par dessus la tête.= 3 °. Doit-nig
pron . I's : 39 du 1er et 4 du 2d lori, er dire jusqu'à aujourd'hui. , ou jusqu'aujour
du 2dala le son d'an : prudance. ] Juriscon- d'hui ? L'un et l'autre ont des partisans. Th.
sulle est celui qui fait profession du Droit Corneille veut jusquas à aujourd'hui ; l'A
ex de doner conseil ; Juriste , Auteur qui a cadé'nie jusqu'à aujourd hui Pour moi
écrit sur les matières de Droir . ': - Juris- il me semble que la raison est pour jus.
prudence , la science du Droit. » Entendre, qu'aujourd'hui ; car ce mot est conposé ed
savoir , enseigner la Jurisprudence. » La au jour d'h !li ; au jour où nous sommes. Il
Jurisprudence Romaine , Française , etc. y a donc déjà un article , au : pourquoi
JURON , s. masc. Certaine façon afectée en ajouter un aûtre , à au -jourd'huiį; et
de jurer : commc , foide Gentilhomme , etc. ajouter par-dessus le marché , la rencontre
» C'est son juron : » It à juré son grand désagréable de à au , qu'on peut éviter. On
juron. Il n'est que du discours familier. objecte qu’on dic jusqu'à hier, jusqu'à de.
Tom . il. V v v .
$ 22 JUS JUS
main ; mais il n'y a là qu'un article. Voy. a lemême sens , mais il n'est que du style
>
nº. s °: == 4.
4º. Jusque a ccla de particulier , Il vous laisse voguer sa barque à l'aventure ,
qu'il exprime l'acusatifpar la prép. à , signe Jusqu'à cant qu'ilarrive enfin près des arceaux.
du datit. » Aimer jusqu'à ses énemis. * Le L'Ab. Reyre.
P. De Neuville retranche mal à propôs à .
» } l ( Jesus ) se livre aux oprobres avec une L'Auteur de la Science des Médailles , ou
indifférence pour sa réputation , qui semble son Iinprimeur , écrit jusqu'à tems que ;
cacher jusque sa modestie. Peut- être faut- c'est un barbarisme d'ortographe. 7
il mettre cette faûre sur le compte de l'Im- Il n'y a pas jųsqu'à , est un gallicisme, un
primeur. == * Crébillon fait de jusqu'à un tour propre de la langue française. Il est
nominatif : suivi d'un relatif , de la particule ne et du
Et jusqu'à la veriu s'y rendra criminelle. subjonctif.. » Il n'y a pas jusqu'aux igno
Quand on emploie ce tour , on doit ajou rans qui ne s'avisent de critiquer , etc. - -
ter tout ou roils avant ou après jusque ; et * » Il n'y eut pas jusqu'aux Déesses qui lui
c'est avec ce pronom , et non pas avec le firent leurs complinens. Anon . Il y a deux
nom régi par jusque que s'acordent le verbe faûres dans cette phrase , l'indicatif et le
. Tout , jusqu'à la vertu , s'y retranchement de la négative. Il falait dire,
er l'adjectif.« 9
rendra criminel. » Tous , jusqu'à Caton , qui ne lui fissent , etc. Cest comme si l'on
y consentirent. = çº: Jusque ne prend disait , les Déesses mêmes lui firent leurs
point la prép. à , quand il doit être suivi complimens. 8º. Jusques à quand vaut
des mots ici, là , ou d'une expression ad- mieux , dans le haut style , que jusqu'à quand.
verbiale , qui commence par la préposition Jusques à quand soufrirez-vous que les
à. Jusqu'ici , jusque-là , jusqu'à présent, Grecs fassent un si horrible carnage :? Mde
jusqu'auprès de Rouen , etc. D'aprês cette Dacier. Iliade. == * 9º. Jusque même est
règle , que fournit l'usage , on doit dire jus- un pleonasme. » L'espric de parti a pénétré
>
qu'aujourd'hui , et non pas jusqu'à aujoure jusque dans les sciences même”, qui semblent
d'hui. Wailly. Voy. nº. 3 °. * On disait au- en être insusceptibles. Obsery. sur la Litt.
trefois jusques à maintenant ; on dit au- en France.
jourd'hui et depuis longtems, jusqu'à présent. JUSSION , s. fém . ( Ju -cion )] Comande
Jusque- là doit avoir un tirct'ou divi- ment du Roi fait aux Compagnies supériell
sion. Il est non - seulement ady . de lieu res , de faire ce qu'elles avaient refusé
mais de tems ; et , dans ce dernier sens , comme d'enregistrer quelque Édit etc. »
il signifie jusqu'alors. = 6º.° Jusqu'à ce Le Roi envoja au Parlement , des Lettres
.
nd
éte l'in flue nce ime
de ce rég du subjon cit Tesse , JUSTICE , s. f. [ 2° e muet aux deux
TESSE
à la conjonct. que , régie par le verbe , qui premiers., à& moyen au 3e : juste , teman ,
est lui.même régi . Ainsi , quoique leque ièce , tice. ). I. Juste est 1. en parlantdes
>
après juges , croire , etc. régissent l'indica- châses : qui est conformeau droit , à la Jus
> >
jusqu'à ce qu'ils jugent que la femme soit juge ou qui agit selon l'équité. » Dieu
étoufée. Le Gendre. = Jusqu'à tant que est juste, » Juge juste et intègre.
JUS JUS 5523
Qui observe exactement les devoirs de la ne ferait pas bien en toute ocasion. = 3 °.
Religion. » Homme juste et craignant Dieu. * On dit parler juste , parce qu'on peut
= $. in . » A peine le juste sera sauvé,» Le dire parler avec justesse ; mais , comme on
juste pèche sepe fois le jour. Ce sont phrâ. ne dit pas marcher avec justesse, on ne doit
ses consacrées. = Qui est en état de grâce. pas dire comme Mascaron , que : » Le ma
!
» Ceux qui écoutent la loi de Dieu ne sont gnanime marche jæste au milieu de ces ex
pas pour cela justes devant Dieu. Bouh. = trémités.
II. Qui a la justesse convenable. » Juste me- JUSTESSE , précision exacte. » Justesse
sûre , proportion , poids , grosseur. Voix de la voix , de l'oreille. » Chanter avec jus
juste. Réflexion , observation juste. » Des- tesse. La justesse de l'esprit , d'une pensée,
sein d'un discours juste etbien ordoné. Bouh. d'un raisonement. » Penser , parler Ce
, écrire
moc
Certe montre est juste : elle marque avec beaucoup de justesse.
exactement les heures. Cer habit est trop n'a point de pluriel . »» Un discours aura ses
juste , court ou étroic. » Vousm'avez chaussé proportions , ses justesses, ses ornemens ,
trop juste , etc. ses 'beautés , sans être agréable , parce que
JUSTE , adv. avec justeste . JUSTEMENT , les chôses ne seront pas tournées de certain
avec justice. C'est la diférence de ces deux air qui plait et qui charme. P. Rápin.
adverbes. » Parler , chanter , raisoner juste. On dirait aujourd'hui , sa justesse , sans se
• Tout ne peut pas cadrer si juste dans un mettre en peine de garder toute cette sy
systême fait à plaisir. » Juger agir juste- mócrie de pluriels. =
, - Justesse se dit des
ment. » Il a éić puni justement. Tout pensées et du discours ; et justice des meurs.
juste et justemeni signifient aussi précisément. M. Moreau a employé l'un pour l'autre.
» Voilà tout juste , ou justement l'homme » Ce motif suffic pour faire sentir la
...
qu'il nous faut. Ils ne sont que du style justice ( justesse ) de l'aplication qu'on a
familier. » Ces Philosophes séditiçux , qui, faite de cette loi ( salique ) à l'hérédité du
Ec
d'après leurMaître , ( Volcaire ) prétendent trône, - Et Crébillon Fils : » Pendant ces
C
voir au juste si on est aimé pour son rang d'ôter le bien à des enfans pour le doner à
oupoursa persone. Fonten. des étrangers ? = 2°. Bon droit , raison :
Rem 1 °. Juste , équitable (synon.) Ce qui » J'ai la justice de mon côté. » Reconoissez
est juste se fait en vertu d'un droit rigou- la justice de mes prétentions. = 3 °. Il se
reux ; ce qui est équitable , ne se fait qu'en prend pour les Magistrats qui rendent la
vertu d'un droit imparfait et non rigoureux. justice , qui jugent. » Un homme ; les gens
Ce sont les lois positives , qui consti- de justice : sous ce nom , sont compris les
>
tûent le droit rigoureux , et qui par con- Officiers inférieurs. » La Justice en conoî
séque no , décident de ce qui est juste , ou tra. » Il ne faut pas se brouiller avec la
injuste : Ce sont les principes de la loi na- Justice. 4°. Dans le langage de la Religion .
turelle , qui constituent le droit moins ri- piété , vertu chrétiène : » Marcher dans les
État de grâce : »
goureux , d'après l'égalité naturelle , et qui voies de la Justice. ==Persévérer
par conséquent , décident de ce qui est équi- La justice originelle. dans la
table ou inique. »» H est juste de justice. Voy. JUSTE
de payer ses justice. 1 = Justice
Juste , nº. 2°.
dettes : il est équitable de secourir les paủ. Justesse. Voy. JUSTESSE.
vres. = 2. Corneille fait régir à juste Rem . 1 °. justice n'a de pluriel que quand
.
de la justice , j'espérais qu'ils fussent justes syll . au 2d : ci- able , cié , ci-é. ] Justicia
à mon égard. M. Moreau dit aussi atiendre ble , qui doit répondre devant certains Ju
justice , promettre justice , et devoir jus- ges. » Il est Justiciable du Châtelet. » Je
tice ; mais cet illustre Écrivain retranche ne suis pas voire Justiciable. » Le Roi n'est
souvent l'article au delà de ce que permet justiciable que de Dieu. Moreau. = Jus
l'usage. 3º. Faire justice ne se dit qu'enricier , subst. 1 °. Qui aime à rendre jus
mauvaise part , ou du moins , que de la tice. » Ce Prince était grand justicier
justice rigoureîse. Boileau dit dans l'Aver- 2°. Qui a droit de justice. Seigneur Justi
cier ,, Haut-
en parlant de ceux cier
tissement de sa IV Épitre , en Justicier
Haut- Justicier Justicier , V. n .
qu'il avait oubliés » » J'espère de leur faire Punir d'une peine corporelle , en vertu d'une
etc. » On en a justicié quatre :
justice dans une autre édition. Il falait dire Sentence , justicié.
de leur rendre justice. St. Marc. Et Boss . » Il a été Il est du st. famil.
-
Poètes l'écrivent sans é : “» Justifîra mes mot , qui est presque tout latin : il écrit
>
feux. Corn . er
2°.
2 Justifier , Défendre , juste position .
( synon. ) Le 1e' supôse le bon droit , ou au
moins le succès ; le 2d supôse seulement le
désir de réussir. » Cicéron défendit Milon ;
>)
quelle on justifie. Il a un sens passif, il se conus du vulgaire , mais employés par les
dit de celui qui est justifié , et non de celui Savans , et naturalisés dans la langue Fran
qui jusrifie. » Je veux travailler à ma jus- çaise. S'il en faut croire l’Ab. Girard le
lifica ion , à la justification de mon ami.
>
É pourrait toujours remplacur le lach dans les
= 2° . L'action et l'éfet de la grâce pour ocasions , où celui - ci n'a pas pronon
rendre les hommes justes. » La justification ciation française , mais celle du c'dur. Je
JUSTIFIER, conais des persones , ajoute-t-il , qui ne,
deshommes
nº 3 ° Justificati f , Voy.
,des pécheurs. en termes
er
de Pa- peuvent soufrir l'ortograph e de chiromancie
lais, se dit dans le i sens. » Fairs justio à moins qu'on ne le prononce comme chia
ficarifs ; pièces justificatives;. = On le mère , et quine désaprouvent pas thiroman
>
qu'elle étoit autorisée par un Prince Sou- presque toujours inutile , et quelquefois né.
verain. Hist. des. Tud. » Je suis justifiable cessaire sans que rien indique le câs de
par des raisons qui militent autant pour moi nécessité . On écrit, par exemple , également
que contre lui. Le 2d est un termede quarante et puadrature , sans qu'il yу ait rien
fondeur, de caractères , et se dit de l'ouvrier qui désigne que dans le premier la première
et desensl'instrument. M. Linguer l'emploie dans syllabe est la simple voyelle a ,,ei
ordinaire de justifier. » Avec nos second , la diphrongue oua.
dans le
le On pour
accusations , nous ne ľaurions jamais perdu ; rait donc écrire karante et quadrature et
avec son éclat justificateur >, nous sommes alors ces deux prononciations seraient dis
sûrs de le couler à fond.
tinguées par l'ortographe. Mais on ne peut
JUSTA - POSITION , s. > fém . Terme de espérer que cette ortographe s'établisse jas
Physique. Manière dont les corps augmentent mais. L'habitude er le respect pour l'étymo.
de volume par l'addition de la matière qui logie s'y oposeront toujours.
s'y ajoute extérieurement. » On croit comu- KYRIELLE , s. f. [ Kiri-èle : 3" è moy .
526 L LA
dern. e muet. ) Il est vieux et hors d'usage comme s'il était écrit belaglie. C'est une
dans le style sérieux : on dit Litanies. - prononciation très- vicieuse que celle qu'on
Kyrielle ne se dit plus que dans le style substitue très- comunément à celle de l'l mouil
badin ou critique. Il signifie dénombrement lée. On prononce fie , oré-ie , pa -ie, Ver
ennuyeux . sa -ie , etc. Ce défaut n'est pas moins comun
Tout horsd'haleine , il couroit après elle , à Paris que dans les Provinces. = llre
Eclui contoit pourtant la longue kyrielle doublée après l'i est ordinairement mouillée.
Des rares qualités dont il étoit orné. Il est pourtant des mots où clle ne se pro
Le Font.
nonce que comme une seule 1 simple,comme
ville , subst. , mille , disville , imbécille , syl
labe , tranquille , etc. Il serait à souhaiter
qu'on n'écrivis qu'une seule 1 à tous ces
mots . Dans ceux où l'l est redoublée ,
L sans être précédée d'un i , on ne la mouille
pas , mais ordinairement on n'en prononce
L , s. fém . Suivant l'anciène prononcia- qu'une ; allumer, collège , etc. Pron. alu
re
tion , le : le è moy. 2° e muet ; et s. m. me , colège. Dans un Discours de M. Godeau,
suivant la nouvelle , le e muet. » Une L.: qui est à la tête du Illº vol. .des @uvres de
un L. C'est la 12 lettre de l’Alpha- Malherbe , on croûve toutes les doubles ll
bet et la ge des consones. C'est aussi une suprimées : on y voit écrits cruele , excés
de celles qu'on apèle liquides , parce que leñte, vile , subst. Cette ortographe n'a pu
leur prononciation a beaucoup de douceur. prendre , malgré les tentatives réitérées que
Placée entre une de ces consones qu'on apèle quelques Auteurs ont fait de tems en reis
muettes et une voyelle , elle rend'la syllabe pour la faire passer. Nous ferons toujours
plus douce , comme dans blesser , cloche , de veux pour que l'usage l'adopte . , soit pour
Aame , plante , etc. = Leson de l'l fran- simplifier l'ortographe , soit pour faciliter
çaise se trouvedans le mot Allemand loben , la prononciation aux étrangers et aux fran
dans l’Anglais labour , dans l'Italien lavare , çais illitérés , et pour certains mors même aux
dans l'Espagnol leer. = A la fin des mots , Gens de lettres. On ne conserverait la dou
souvent elle ne se prononce pas , comme ble l que quand elle est mouillée , abeille ,
dans baril , chenil , nombril , persil, gentil , famille, citrouille, etc.
sourcil > oueil , fusil , soul , ( ou plutôt LA , article. fém . et pron . relat. Quand il
soul ) Toul, cul; qu'on prononce bari , che- est article , l'a s'élide devant une voyelle ,
ni , persi , etc. M. Marin est du sentiment ou une h muette , et est remplacé par une
que dans Toul ( Ville ) il faut prononcer 12 a ostrophe. » L'âine, l'habitude, l'espéran
Dans ces quatre mots , föl , col , mol , ce , l'horreur , cc . Quand il est pro
sol ( monaie ) elle prend le son de l'u : on noin relatif , il doit suivre les pronoms pero
dit : fol, cou , mol , 507; on l’écrit méme sonels auxquels il est joint , et non pas les
ainsi aujourd'hui. D'autrefois l'z finaleprécéder. » * Je vous la do : erai , et non pas ,
se prononce , ou simplement , comme dans je la vous donerai . Exceptez le pron . pers.
fil, ou mouillée , comme dans Avril, qu’on de la 3 persone , lui , leur , qui doit sui
prononce à peu près comme s'il était ecrit vre la . Ainsi ce serait mal parler que de
avrigle. Dites en de même d'orgueil , tra- dire , comme font certains ; je lui la donc
vail , soleil , somn.il. Cette mouillée rai : il faut dire , je la lui donerai. Plusieurs,
est toujours précédée d'un i, lequel est tan- dans ces ocasions', retranchent l: et disent
tôt seul , tantôt précédé d'une voyelle ou je lui donerai ; niais c'est une aúcre faure.
d'une diphrougue. " Il est seul dans péril, il Voy. Le .
est précédé d'une voyelle dans travail, d'une LÀ ,adv. [ On le distingue de la ,art. f.
diphtongue dans bouillir , deuil , etc. - L'l par l'accent grave qui est sur l'à : là. ] 2°Il
>
?". ||
mouillée est surtout à remarquer au milieu sert à désigner que la chose dont on parle ese
du mot , coinme dans bataille , vermeille , éloignée, comme ci désigne qu'elle est proche.
famille , recueille , ( ou mieux recueuille ) » En ce temps -ci , en ce temps- là : en ce
>
bredouille , etc. Les lialiens ont un son sem- lieu -ci , en ce lieu -là. == 2°. Quelquefois
)
bļable ; c'est leur gli : et baraille se pron. il se met après l'adverbe cà. » Toutes les
LA B LAB 527
croupes étaient dispersées çà et là. = 3.11 leurs. Il ajoute qu'on le dit encore dans cer
se joint aussi avec quelques aûtres adverbes. taines phrases : Vivre de son labeur; ouvrage
» Là haut , là bâs , là dessus , là auprès , là d'un grand labeur ; uneterre en labeur ; c. à
>
: er remarquez que dans cette teurs , n'érant ni proscrit , ni adopté par l'u
construction , le verbe peut quelquefois pré sage. » Il pensoit que c'étoit un labeur au
céder le nominatif. » Là avoieat droit d'être dessus de mes forces. Mme. Dacier , Odyss.
jugés les Magistrats immédiats. Moreau. = » Un domestique , dont Dieu a béni le labeur.
Là et ici servent encôre dans les parallèles. Ibid. » Le travail de limer et de polir ses
» Ici , les biens ne nous sont donés que goutte propres vers est encore ennuyeux : : . J'er
à goutte : là, les Élus seront inondés d'un apelle à témoins les Poètes , ' à qui la persé
torrent de délices , etc. Pensée du Ciel, vérance dans ce labeur a manque.L'Abé Du
6. Là , comin ; ci , se joint à des noins subs Bos , » Dieu a dit à l'homme . . Transmets
taatits : cet homins-ci , cette femine -là . Il à tes enfans le fruit de con labeur. Moreau.
doit alors en être séparé , et y être cependant Plusieurs condamnent terres en labeur ;
uni par un cire ou division. Il sert à mieux et veulent qu'on dise , en labour. Ils se trom
marquerce qu'on veut dire. = 7°. Quels pent : ces deux locutions ont des sens difé
quefois là n'est employé que par une espèce rens. Une terre en labeur, est une terre culti
de redondance , et pour doner plus de force vée , qui n'est pas en friche. Une pièce de
>
et d'énergie au discours. » C'est là une belle serré en labour , est celle qui est préparée
action . Que dites - vous là ? Qu'avez- vous fait pour recevoir la semence .
là : Sont-ce là nos gens , etc. ? 8 °. Là LABIALE , adj . fém . On apèle de ce nom ,
se met toujours après le verbe , même dans en Gramaire , les lettres qui se prononcent
les tems composés. »» Il s'assit là ; il est venu des lèvres , en latin labia ; conimele b , le p,
là , et non pas , il est là venu . Dans des I'f , l'm .
tours oratoires ou poétiques, il précède élé- LABILE , adj. fém . Il ne se dit que d'une
gamment le verbe. » Là', il s'assit ; là , il se mémoire peu fidèle, et qui manque au besoin .
plaignit , etc. là , je le vis expirer , etc. = » Il a la mémoire fort lábile .
9. Il est des phrâses où là' ne saurait être LABIRINTE Voyez LABYRINTE .
admis , sans une construction dure et sauva- LABORATOIRE , s. m. [ Labora -rod - re :
ge , ni avant , ni après le verbe. Exemple : 3 ° lon. 4° e muet. ] Lieu où l'on travaille. II
» L’Abrégé dont il est là fait mention. Trad. se dit proprement des Chimistes,
d'une Lett. de Newton . Dont là il est fait LABORIEUX , EÛSE , adj . LABORIEÛSE
mencion , ou , dont il est fait mention là , MENT , adv. [ Laborieit, eû - ze , et - zeman ; 4°
>
seraient encore plus mauvais. Il faut dire lon. Se muer. ] Laborieux , qui est degrand
alors : dont il est fait mencion en cet en- travail. Il se dic des persones et des choses. »
droit. » Certe méthode n'a pas besoin d'une Homme laborieux, femme laborieuse. » Vie ,
explication plus ample que celle que j'en entreprise laborieûse. = = Laborieusement
done , et qui est là raporrée. Ibid . Qui est avec beaucoup de peine et de cravail. » it
raportée là, ou , qui là estraporrée , seraient passe sa vie fore laborieûsement .
aussi durs. 10 ° . * Autrefois on disait là Rem . Quoique laborieux se disc des choses,
ou , pour , au lieu que : on le dit encôre en il ne se dit pas de toutes les choses , même de
certaines Provinces . » Je suis content avec toutes celles qui concernent la persone. On
peu ; là où vous n'êtes pas satisfait en pos- dit , des recherches laborieuses ; et l'Acad.
sédant beaucoup : dir , une entreprise laborietise ; mais je ne
LA LA , interj. et adv. Façon
milièrs . » La la '; cout beau !
de parler fa- voudrais pas dire avec le Dict. de Tréy . que:
La la rassu » un Dictionaire est un ouvrage bien labo
rez - vous ! = Adv . Médiocrement.» Avez- rieux ; j'aimerais mieux dire , bien pénible.
vous bien diné ? la la . LABOUR , s . m. LABOURABLE , adj. LA
>
ese dificile d'en trouver l'issûe , » Le fameux La hement et Lâcheté ne se disent qu'au
labyrinte de Crère. » On a fait dans ce jardin fig. On ne dit poine, cette ceinture tienr like
un beau labyrinthe. Ce mot est beau, au chement ; la l'acheté d'une corde : mais on
fig. » La vivacité , le caprice , l'envie de dit , travailler lâchement : s'entuir lâchement.
plaire et de s'amuser l'ont engagée dans le » La trahison est une lâcheté , une action la .
labyrinthe d'une société bruyante et frivole, che. » Il s'est déshonoré par sa lacheté:
Marma » Il est plongé dans un labyrinthe La he , Poltron ( synon. ) Le lache recule:
d'afaires, de négociations.'= Labyrinthe, Dé- le poltron nôse. Le 1er ne se défend pas : il
dale ( synon . ) Suivant M. l'Abé Roubaud , le manque de valeur. Le second n'ataque point:
že n'est que du style noble ; le r' ' est de tous il peche par le courage, » Il ne faut pas
les styles. On dira égaleinent le labyrinthe et compter sur la résistance d'un lâche , ni sur
le dedate des lois : on dira plutôt le labyrin- le secours d'un poltron. Gir. Synon .
re
the que le dé.lale de la chicane, » Le palais de LÂCHER , v. act. [ 1'e lon. 2° é fer.] 1.si
· la Justice est
sentquelqu un vaste
efois dédale , etlabyrinthes
de tortueux ses avenûes, Faire . qu'une
serrée "
chose
» La her corde ,plus
une nesoit
si tendûe ,
un corps de
etc. etc, une ceinture. » Lasher la main , ' la bride à
LAC , s . m . [ Lak. ] Grand zmâs d'eaux un cheval. - Fig. » Lâcher la bride aux pas
.
į
LA.C LAI 529
se sont lâchées. » Leressort s'est lâché. Voyez la ladreriede cet homme. Ladre
2°. Laisser aler. » Ils l'avoient pris , mais ils est aussi subst. et il a au fém . ladresse . » C'est
l'ont lâché. » Láher prise : '» Lâcher sa un ladre , une tadresse, » Notre maître est un
proie. - Lâcher les chiens , les laisser courir ladre vere. D'Aubigné. Expression prover
après la bête. — Lâcher des sergens après biale., = Bayle a dir ladre d'esprit, pour
quelqu'un , etc. - La her une parole, un hébété. Cette métaphore est ridicule .
mot, dire inconsidérément ce qui peut nuire . LAGUNE , s. f. Petit lac ; Alaque d'eau
Lâcher le mot , la parole : dire le der. marécageûse. » Les lagunes de Venise sont des
nier prix , ou doner enfin son consentement. canauxtormés par la mer..
>
Voyez Pied . * Lâcher , doner un coup , LAID , Laide , adj . LAIDERON , s. f. >
la dern. edit. elle n'a mis que le " . ] Cordon pas sans agrément.» C'est une laideron ; une
délié, » On l'étrangla avec un lacs de soie. = laideron , qui ne déplait pas. Elle dic
Neud coulant propre pour prendre du gi- même , une jolie laideron.
bier. Fig. Pièges. » Il est tombé dans les LAIDEUR , qualité de ce qui est laid. »
lacs." On lui a tendu des lacs . » Elle le tient Horrible laideur. » La laideur de cette femme
dans ses lacs. » Lacs d'amour , cordons pas. est peu comune. On ne le dit , au pro
sés l'un dans l'aûtre d'une certaine manière . pre , que des persones. On ne dic point la
LACTÉE , adj. fém . Il ne se dit qu'avec. »Zaideur
voie et veines. La Voie Lactée est une blan-
d'un animal, d'une étofe. =
La laideur du vice : la laideur
Fig.
d'une
cheur qui parait dans le ciel , formée par un action, » La méchanceté des Hommes se pré
assemblage prodigieux de petites étoiles. sentait à son esprit. avec toute sa laideur.
Veines láctées , qui contienent le chyle. Volt. Voy. DIFFORMITÉ .
LACUNE , s. F. * LACUNÉ , ÉE , adj. [ 2°
er
On dit', proverbialement, laid comme le
e muetau 15 ,é fer.au 2d . ] L'usage de la péché ,comme le diable, comme un démon.
cune est borné à ce qui manque à des livres , » On me mande que cette H... est à la cour ,
donton a égaré ou soustrait une partie , ce laide com :ne un demon. Sev.
qui forme un vide , une interruption . » Il y LÁINAGE s. m . LAINE , s. f. LAINEUX ,
>
a des lacunes , de grandes lacunes dans ce EOSE , adj. LAINIER , s. m . [ Lènage.; lène ;
re
livre, * Lacuné , neologisme , dont on ne ne, nell, neû
neli, zes nic j'e è moy: 2 ° ¢ muet au
neů ze e
[2"brève
propre , lépreux lépre,3
, 2 é ,muet .
lon.au2d.']Au tons sont plus laineux quedans d'aútres.»
Au fig . 1°. La. Un drap bien laineux , une étofa bien lais
.
dre ,insensible.»
>
Il est la dre ; il ne sent rien.
Excessivement ayâre. » Il est bien ladre : neûOn se,dit Linier, Marchand de laines.
, en st. prov.: d'un homme qui souf
c'est uneactio
Tome IIn.
bien ladre: quelleladrerie ! fre tout, qu'il »,se laisse m ing'rla laine sur
Xxx
130 LÀN LAI
ledos; et de celuietc.
ne se laisse
qui sait se défendre , qu'il empire dema raison sur la sienne ne laissoie.
pas ; pas que d'être fateur à mon âge. » H ne lais
LAÏQUE , s. m . [ La -i- ke : dern . e muet. ) , soit pas que de défendre le parti des bonnes
Qui n'est ni éclésiastique ni religieux .
> mæurs avec une noble franchise. Er M.
Officier, patron laïque. » Patronage laique. Sabatier
laissé
de Castres. » Ce Drame n'a des pas
S. m . » Un laïque : les laïques. que d'avoir du succès. - Et l'Ab.
LAISSE , s . f. Quelques-uns
fo écrivent Fontaines : » Un opéra bien écrit...ne laisse
lesse. Pron .' lèce , it 2 e muer. ] pas que d'échouer. Plus bâs il dir , ne laisser
I ' è moy. 2°
.
Corde , dont on se sert pour mener des lé- pas de plaire sans que : il n'avait donc point
vriers atachés. » Mener , tenir , en laisse. de règle là -dessus. M. Desgrouais met ce que
-
Fig. On le dit des hommes : » Il le mène en au nombre des gasconismes ; mais il n'est pas
laisse : il lui fait faire tout ce qu'il veut. particulier aux Provinces méridionales. On le
LAISSER , v. act. [ Lèce: i" è moy. 2' é voir bien par les exemples cités d'Auteurs
fer. ] 1 °. Quiter. » Il alaissé son équipage ec nésdans des Provinces diferentes. Mais quoi
ses gens en un tel endroit . = 2°. Ne pas qu'il y en ait parmi eux dont l'autorité est
emporter . » Laissez ici votre montre , de peur imposante , je crois avec Th . Corneille qu'il
qu'on ne vous la vole. = 3 ". Mettre en vaut beaucoup mieux retrancher le que . C'est
dépôr. » Il a laissé ses papiers , son argent l'usage le plus comun et le plus autorisé.
entre les mains d'un tel. = 4°. Céder : » Je
.
Se laisser , régie l'infinitif sans prépo
lui en laisse tour l'honncur. sº. Léguer. sition. » Se laisser conduire , entraîner, etc.
» Je laisse à un tel Hôpital mille écus. – Se laisser aller , régit de plus à devant les
-
6. Passer sous silence. » Je laisse une infinité noms et les verbes. » Il s'est laissé aller à des
d'autres preuves. 7º. Laisser faire , dire ; démarches , quiluiont fait beaucoup de tort
soufrir qu'on fasse , qu'on dise , ne pas se » Ils se sont laissé aller à faire des suposi
soucier , ni se mettre en peine que , etc. " tions assez hardies . Fonten . Hors de là
Laissez- le aller. » Il le laisse comander. » Il le pron. pers. ne fait pas bien avec laisser.
laisse faire. = 89. Ne pas laisser de faire ; » Le nom , qu'on prend alors , se laisse aussi
continuer, ne pas cesser ; ou s'abstenir de... dans la vieillesse. Charles. H. du Japon . Il
)
» Il ne laissa pas de faire ce qu'il s'était pro-, falait , on le laisse , ou plutôt , on le quite.
>
des noms , régit à devant les verbes. » Ii lui La Touche étaic surpris que l'Acąd. ne la con Lu
laisse tout à faire. » Je laisse aux témoins de damnât pas dans les nouvelles Éditions , co
ma conduite à me justifier . Quelques qu'elle se contentât de dire que cette expres
Auteurs mettent de, pour , à : » Ils laissent sion est du style familier. -» Il est plus du
à la Providence de veiller sur leurs besoins. vrai style familier de dire d'un livre ; qu'on
Anon. » Jelalaisse
de justifier à mesde actions
noblesse d'anoncer et
mon origine. fir sans ennui , qu'il se laisse lire. » J'ai lu
)
qui est dans les aufs frais , quand ils sont lambeau, un lambeau éloquent.
cuits à propos, = 3 °. Suc blanc, qui sort de LAMBIN , INE , subst. LAMBINER , V.n .,
re
quelques plantes. = 4°. Il se dit de certaines [ Lambein , bine , biné : 15 lon. 3 e muet au
liqueurs artificielles ; par la ressemblance 2d ; é fer. au 3 °. Í Lambiner , agir lentement.
qu'elles ont avec le lait, » Lait d'amande; Lambin ine ,, celui ou celle qui lambine. »
Lambin ,, ine
lait de chaux ; lait virginal . = Le Proverbe Il ou elle ne fait que lambiner. » C'est un
dit que : » Le vin est le lait des vieillards . !ambin , une lambine. st. famil.
Voy. Dent , Frère , Vache. LAMBRIS , s. m. LAMBRISSAGE , S. m.
LAMBRISSERR , v. act . ([ Lanbri , bri- sage ,,
LAITAGE , ce qui se fait de lait , come LAMBRISSE
beørre , crème, froinage, etc. - L'Acad . bri-se':: 1 " lon. dern . e muet au 2d , é fer. au
-
ne met pas ce mot : c'est un oubli . Lai- 3º. ) Lambris est un revêtement de menuiserie
.
terie , lieu où l'on serre le lait des animaux , sur le plancher d'en haut, ou autour des mu
ou l'on fait la crème ', le beûrre , les froma- râilles d'une chambre , etc: = = C'est aussi
ges. Laiteux , eúse , se dit de certaines , un revêtement fait avec de la latte er du plà
plantes, qui ont un suc semblable à du lait. tre au dedans de la couvertûre d'un galeras.
Laitière ; femme, qui fait métier de = Lambrissage est l'ouvrage du maçon ,
vendre du lait. Vache , qui done beau- ou, du menuisier , qui a lambrissé. = Lam
coup de lait; ou Nourrice , qui a beaucoup brisser , revétir de lambris.
de lait . » Cette vache est une bone laitière. LAME , s, f. 1 °. Table de métal , fort
» Cette nourrice est bone laitière . mince : » Lame de cuivre , d'étain .
LAITE , ou LAITANCE , s . f. LAITÉ, re
ÉE,, ' 2'.
° Clinquant d'or ou d'argent : » Habic
adj. [ Lère , lètance ; lèté , té -e : 1'è moy. cout couvert de'lames. » Passement à deux , ă
o
2 lon. au 2d , è fer. aux 2 dern . ] Laite , ou trois lames. = 3 °. Fer d'une épée , d'un cou
>
laitance , est cette partie des entrailles des eau , d'un canif. = 4°. En termes deMarine ,
poissons mâles, qui est de substance blanche les vagues d'une mer agitée. = On dit , pro
etmolle , et qui ressemble à du lait câille verbialement , d'un homme, qui a l'esprit
d'o lui vie son no .» Laite ne
d'uùn harengnt, d'un bromchet , d'u
, ou lai vif,, qu réf ou étu ,belaauco
carpe. tance par là nuiit àlécsahitsanté , qudie laup
, et qui
e me use le
Laité, se dir des poisso , qui ont de la laite. Fourre ; et populair
ns au ement! la fine lame ! , d'une femme
» Hareng laité , carpe laitee. fine et rusée , la bonne lame
LAITERIE , LAITEUX , LAITIÈRE , Voy. LAMENTABLE , adj. LAMENTABLE
LAIT . MENT ,'adv. LAMENTATION , s. f. LAMEN
LAITON , s . m. [ Trév. et Richelet écri- TER , V. act. [ Lamantable, tableman , ta
er
yent léton ou laiton . * Quelques -uns disent cion , té. ) 2° lon. 3° dout. aur" , é ter. au >
Cuivre
lamine.
ca gretter. Il est vieux commeverbe actif. » La
rendu jaûne par le moyen de la ca-
re
menter la mort de ses parens. — Il s'emploie
LAITŮE, s. f.[ Lèeti-e : 1'e èmoy .2 ° lon. neutralement : » Vous avez beau pleurer et
se muet. ] Herbe potagère du genre des lamenter. Son usage le plus ordinaire est
plantes laiteúses.
romaine .
» Laitủe pommée. Laithe avec le pron . pers . Se lamenter, » Des fem
re mes , qui se lamentaient. » Vous vous lamen
LAMBEAU , s. m . [ Lanbo : le lon . 2° ter envain .
dout au sing. lon. au plur. Lambeaux . ) Au LAMENTATION , plainte , acompagnée de
>
propre, pièce d'une étofe déchirée. » Son géinissemens. » On n'entendit que lamenta
habit est tout en lambeaux ; s'en va par lam, iations.
iacions. = Il ajoute à l'idée de plainte : la
beaux . » Il y a laissé un lambeau de son habit .' lamentation est une plainte forte et conti
Il se dit au figuré des ouvrages d'esprit: nuée . - La plainte s'exprime par le disa
Š xx 2
332 LAM LAN
cours ; les lamentations sont acompagnées de : M. Godeau a apelé la Lunc. N
Des troupeaux expirans les lamentables voix. guille , qui a des trous des deux côtés et qui
De Lille . entre au printemps dans les rivières. On apele
» Ce texte devient propre à mon lamentable lamproyon une petite lamproie.
sujet. LANCE , s . F. LANCER ,> v. act. LANCET
LAMENTABLEMENT , d'un ton lamentable. TE , sre. f.lonLANCIER , S. m. lance , cé, cete,
. 2° e muet au 1 er
» Il conta . ce funeste accident si lamentable- cie 1 > é fer. au zd er
' , è moy. .
ment, qu'il atendrit tous ceux qui l'écouraient. au 4 au 3". ] Lance', arme à long
LAMIE , ' s. F. [2lon . 3° e muer ] Monstre bois , qui aun fer pointu. » Tenir la lance
marin d'une grandeur extraordinaire. en arrêt. Baisser la lansa , » Un beau coup de
LAMINAGE , s. in . LAMINER , v . act . lance. =
= On apelait aûtrefois lance un
Laminoir . S. m. Le " estl'action de lami- gendarme armé de lances. » Une compagnie
ner ,, cc.à.
. à. d. de doner à une laine de métal de cent lances. > On dit proverbialement,
une épaisseur uniforme par une compression venir, retourner à beau pied sans tance , c à
toujours égale . Laminoir est la machine, qui d. à pied. » Madame de Chaulne arriva Di
sert à laininer. manche. Mais savez - vous comment ? à beau
LAMPAS , s. m . [ Lampâce , l’e sur ajouté pied sans lance ; entre onze heures er minuit.
très-muer.] En termes de Manège , tumeur Rompre des lances pour quelqu'un ; le
au palais du cheval . == La Fontaine et M. défendre contre ceux qui l'ataquent. M
l’A6. Le Monnier ont doné ce nom au palais Baisser la lance >, Aéchir , mollir , se rela
de l'homme . cher.
Vous humectiez volontiers le lampas. LANCER , Darder , jeter avec roideur ;
La Font: lincer un trait , un dard , un javelor. -
l'on met de l'huile avec de la mêche , pour pérances sans nombre. Traduca. d'Horace.
éclairer. » Lampe de verre , de cuivre, d'ar. C'est outrer la métaphôre. Lancer se dit
gent. » A la clarté de la lampe. = On dit , aussi , des anciènes machines de guerre. »
figurément ( st. famil .) d'un homme , qui Elles lançaient de grosses pierres. — Se
meurt par défaillance de nature , qu'il n'y a lancer , se jeter avce impétuosité.» Il se lan
plus d'huile dans la lampe. = mp'ron cerait par une fenetre plutôt que , etc. La
Impron
est le petic tuyau ou languerre , qui neno la Bruy . » ' l se lança à travers les énemis.
-
mêche dans la lampe. Lamp.cn , petite Aujourd'hui on dit plutôt , dans toutes ces
lampe, dont on se sere dans les illuminations. phrâscs, s'élancer : 'il s'élancerait par une
1
LAN LAN 533
fenêtre : s'élancer à travers les énemis. Lui jette , par défi , son assière au vis age. Boil
Marin . En termes de chasse , lancer , Sans plus de langage ne serait pas aprouvé
c'est faire aujourd'hui. = Quand on veut marquer
partir la bêtedu lieu ,, où elle seulement
se retire ordinairement : lancer un cert , la manière de s'exprimer d'un pays ,
loup , un sanglier. on se sert de langue plutôt que de langage.
LANCETTE n'est pas un diminutif de lance. » La langue maternelle , la langue fran
C'est un instrumeni de Chirurgie servant çaise , anglaise , etc. et non pas le langage
à ouvrir la veine , à percer un abscês , etc. maternel , le langage français , etc. Ainsi
Doner un coup de lancette. » Enfoncer la l'on dir , bien parler sa langue , et non pas
lancette bien avant . bien parler son langage , comme dit Racine
LANCIER , Cavalier dunt l'arme était une le fils. » A ce maître en succèderait UR
lance . » Une compagnie de Lanciers autre , qui for nerait cette jeunesse dans l'arc
LANDE , s. f. [ 1** lon . 2 e muer. ] Grande de bien parler leur langige . == Malle
étendues de terre où il ne vient que des br n he exprime parfait mentla diférence de
,
bruyère . Un pays plein de Landes. langue et de lang ge : » Les hommes sont
On apèle figurément landes dans un ouvrage , faits pour vivre en société : mais , pour l'en
des endroits peu agréables : » Il est obligé tretenir , ce n'est point assez de parler une
même langue ; il faut tenir un même lan
de , quiparsoitdessus
droitpâsser , pourCela
agréable. trouve r un en
s'apelle des gige : il faut penser les uns co nme les au
landes... Il y en a beaucoup dans mes let- tres. = Il sait la langue latine et la
tres avant que de trouver la prairie . Sév. la ngue grecque pour s'exprimer en quarre ma
nières ; celle là dabord ; ou bien , il sait la
ôre est( synon
La méta;phfrich souten.)ûeLe. premier anonce langue latine , et la grecque ; ou , il saic
>
-Lande
une plus, grande écendue que le 2d : il y a la langue latine et grecque ; ou enfin , il
des friches dans des cantons : il y a des lan- sait les langues latine et grecque. Les deux
des dans des Provinces. Les landes sont de premières expressions sont à peu près éga
lement bonnes. ( J'aimerais mieux la 2d ).
mauvaises terres : les friches sont des terres Les deux dernières ne valept rien du tout.
auxquelles
culture. ,Extr.
incultes manque
il neSynon
des Nouv. . Fr. que la On dit plus comunément , ( et mieux ) il
de M.
l'Ab . Roubiud . &
sait le Larin et le grec. VAUG . TH. CORN.
LANGAGE , s. m . LANGUE , s . f. [ L'u L. T.
dans le 2d est muet : il n'est là que pour Langue de terre , espace plus long que
doner au g un son fort qu'il n'a pas devant large , qui ne tient que par un bous aux
le : langhe. ] Langue ese 1° . cette partie aûtres terres , et qui est environé d'eau de
qui est dans la bouche de l'animal , et qui tous les atîtres côtés. » Il y a une langue
>
points sur lesquels on respecte trop un usage adj. LANGUISSAMMENT , adv. [ Langhi ;
ancien , mais déraisonable. Il en est d'autress.in , sinte , saman : yre lon . 3 ° lon . au 2d.
e
sur lesquels on secoue mal - à propos son et au 3 , br. au 4.] Languir c'est , 1° Etre
joug , et er c'est souvent lorsqu'il est plus consuiné peu àà peu par une maladie qui
conforme au génie de la langue. abat les forces. » Depuis longiems il lan
-
LANGE , s. m . [ Dans le Dict. Gram. guit : il devrait déjà étre mort, -2°.Sou
on le marque mal-à- propôs fém . ] Morceau frir un suplice lent. » Languir dans les tour
d'étofe , dont on envelope les enfans au mens , dans une prison , dans un long exil.
>
maillos, Le Pape envoie des langes beniss Languir de misère. 3.Soupirer après,
au Roi , à la naissance du Dauphin, » I: C, atendre avec impatience. Languir d'amour,
paît dans un étable : il est envelope de lan- » Nous ne faisons plus que languir après
ges paûvres et grossiers . P. Grifei, notre départ. Sév, » Il languissoit de revoir
L'ANGOUREUX , EÛSE , adj . LANGOU- sa femme et ses enfans, Prevôt , Hist, des
REÛSEMENT , adv . LANGUEUR , s . f. [ Lan- re
Voy. 4°. Languir pour s'ennuyer ne
gou red, red-te , rell-zeman , lan- gheur : 1' vaut rien dic Vaugelas. Quand j'ai été
>
9
Ion, 3 lon.person
état d'une aux etrois languirs
quipremie ] Langu
t..Lango eur ,
ureux , trois mois
d'envi à Paris
e de me , jener.langui
retour s , et je meurs
— Avec ennui , il
qui est en langueur ou quimarque de la lan- . peut se dire : mais c'est dans le sens inar
gueur. Langoureusement , d'unemanière lan- qué au nº. ;3 '. Languir d'ennui . = * En
goureûse, » Etre
Être , tomber en langueur, » I Provence , on dit se languir , pour dire ,
est encore tout langoureur. » Il parle d'un s'ennuyer. Il est plus mauvais encore que
ton langoureux. Regards langoureux . » le neutre languir . '. Languir se dit ,
Regarder langoureusement. figurémort , des chôses, » Les afaires lana
Rem, 1°. Langueur se dit aussi de l'ennui puissent , traînent en longueur . La convera
qui procède d'un désir violent. Ainsi, tenir sation languit , n'est pas animée. Ce discours,
quelqu'un en langueur , c'est lui faire aten- cet ouvrage languit ; il intéresse peu . Les
dre longtems ce qu'il désire. Il n'a guère ce nouvelles , les plaisirs languissent ; il y en
sens que dans cette locution , et dans le a peu ,
langage des amoureux , = Il ne se dit point
=
LANGUISSANT , qui languit . » Il est lan
de toute sorte de maladies corporelles. C'est guissant dans un lit , dans une prison . Voix
donc mal traduire les passages de l'Évangile , languissante. Discours , style lanilguiaim
> ssaen à!,.
que de dire : ») guérissant toute sorte de lan- — Dans la prôse or ſinaire
gueurs : il a pris lui-même nos langueurs. suivre le subst . En vers et dans la próse
2... Langoureux suit ou précède le subs-
tantif, au choix du Poète , guidé par t'o
poétique, Lailpeut suivre ou précéder,
Nature languissante
içille et le goût . Se ranine et se nourrit.
1
jourd'hui, sorte de jeu de hazard , où l'on lapro . Marin . 2° e mut, 3 dout, au sing.
joue avec des cartes. » Jouer au lansque- lon. au plur. lapereaux. ) Jeune lapin .
net. LAPIDAIRE , s . m. [ Lapidère : 3 è moy.
e
LANTERNE , s. fém . LANTERNER , V. et lon . : 4 e muer . ] Ouvrier qui tâille les
neur. LANTERNERIE , s. f. LANTERNIER , pierres précieûses. = Adj. style lapidaire ,
NIÈRE , S. m. et fém . [ 2° ê ouv. ; ' e muet style des inscriptions sur la pierre , le mar
e
au r '' et au 3 ° é fermé au 2d et au 4°
е
>
bre , le cuivre.
è moyen et long au 5.] Lanterne , 1 °. use LAPIDATION S. f. LAPIDER V. act.
tensile ou vâse où l'on mec de l'huile , de [ Lapida -cion , dé. ] Lapidation est l'action
la chandelle ou de la bougie pour éclairer , de lapider , d'assommer à coups de pierres,
et qu'on suspend , ou qu'on porte à la main. Ce subst . est peu usité . L'Acad . le met sans
» Lanterne de corne , de verre , de toile , remarque , et nedone pour exemple que »
etc. Allumer les lanternes . = 2°. En Ar- lapidation de St. Étienne . = Lapider , dans
chitecrûre , tuurelle ouverte , mise sur un le propre ,, n'a lieu que dans deux ocasions;
dôme ou sur le comble d'une maison. = savoir , quand il s'agit du suplice dont les
3°. Tribune grillée , d'où , sans être vu , Juifs punissaient de certains crimes , suivant
>
l'on peut voir et écouter. » Au Parlement la loi de Moïse ; et quand il s'agit de la
il y a des lanternes. 4. Lanterne ma . mort des Martyrs. » Les Juifs lapidoient les
gique , lanterne qui , par des verres dis- adultères, etc. » Ils
Ils lapidè rent Śt. Étienne.
lapidèrent
posés de certaine façon , fait voir diférens On ne dirait pas d'un homme qu'on au
objets sur une toile ou sur une muraille raic poursuivi à coups de pierre , et qu'on
blanche. - Sº. Laaternes ou lanterneries , aurait tué , il a été lapidé. Mais dans le
fadaises discours frivoles , contes imper- figuré , nous nous servons élégamment de
>
tinens. » Ce sont des lanternes. Dire des ce mot , en conversation. » Si je faisois cela ,
Lanterneries. » Le moyen qu'ils vous laissent on me lapideroit. » Je me ferois lapides
lire de telles lanterneries. Sév . = Lanter pour vous . Bouh . » Voilà mon ancienne
ner , être irrésolu perdre le tems en des thèse , qui me fera lapider un jour ; c'est
chôses de rien . » Il ne fait que lanterner', que le public n'est ni fou , ni injuste. Sér.
et n'avance rien . -- V. act. Fatiguer par 11n l'est par intervales.
des discours impertinens et hors de propôs. LAPIN , INE , s. m. et fém . Petit animal
» Je ne sais ce qu'il me vient lanterner tous sauvage , qui creûse sous terre. » Lapin de
les jours. Lanternier ne se dit point au garenne, lapin de clapier. = Lapine , fe >
propre , pour faiseur de lanternes . On ne melle du lapin . » . Une lapine prêre à merite
le dit qu'au figuré : diseur de fadaises. » bås. = On die , populairement , d'un homme
C'est un langernier — Homme irrésolu , qui habillé de neuf : brave comme un lapin ; et
lanterne , avec qui l'on ne peut rien con- d'une femme qui fait beaucoup d'enfans :
clûre. » Ce n'est qu'un lanternier. » C'est c'est une lapine , une vraie lapine.
un lanternier que son père , dont le style LAPS , s. m . [ On pron. le p et l '$. ]
536 LAR LAR
Terme de Droit. Laps de tems , écoule- leux . On dit proverbialement , ac omo
ment , espace de tems . Après un grand dez -vous-, le pays est, large , pour dire ,
>
laps de tems. » Cette coutume s'est abolie qu'on est en lieu où l'on peut prendre tou
par laps de tems . tes ses comodités. 3º. S. m . » Cetre étofe
LAOUAIS > s. m . [ Lake ; 2° ê ouv. et a tant de large. « Prendre ou gagn er le
long. ) Valet de livrée ; valec de pied . Voy. large, s'enfuir. 4. Au large adv.
VALET , » Se mettre au large . Etre logé fort at
; IARCIN , s. m. [ Lar-cein. 11°
] . Action large. — Éir
Erree au largº , c'est aussi être
de celui qui dérobe , quiprend furtivement. dans l'opulence ; et mettre au large , mertre
.
» Faire , cometre un larcin . 2°. La dans un état plus aisé. 7. * Large s'est
chose dérobée. » Receler un larcin . dir autrefois pour libér.il : il est resté dans
Figurément, in Leurs disputes ne rouloient ce Proverbe : aut int dépend ( dépense ) chi
que sur des larcins d'idées. Marm . » Les che que large : l'avarice mal entendúe ne
plus beaux endroits de son livre sont des fait point de profit . ** Largesse s est main-.
larcins. tenu honorablement : large , en ce sens , a
- LARD ,> s. m . LARDER v. acc. LAR- péri .
DOIRE , s. f. LARDON , وs. m . [ Lar , led LARGEMENT >
abondamment , » Il a été
ne se prononce jamais ; Pardé , dod -re , don : payé largement. — Il n'a que l'anciensens
2e é fer. au 2d , lon. au 3° ]Lard , partie de large, marqué nº. 5. = * Leibnitz
grâsse qui est entre la couenne et la chair l'einploie dans le sens du latè sumpra de
du pore . On le dit aussi des baleines , l'École ; et en ce sens, il est oposé à seric
marsouins et alltres grôs poissons de même tement. » Les livres Canoniques pris large
natûre . Lardon ,petitmorceau de lard ,
> ment . » Il en fait le dénombrement d'une
coupé Larder , dontdes
en longm, ettre pique les
on lardons viandes. manière large. Ce sont des latinismes.
à... = Lara
> LARGEUR , étendue d'une chôse conside
doire , brochette servant à larder. rée comme large. Il ne se dit que dans la
re
On dit , proverbialement , d'un avâre , ? e acception. » La largeur d'un fòssé, ďune
vilain comme lard jaline ; d'un bon ména- rivière. » Cette coile a tant de largeur.
ger , qu'il ne jère pas le lard aux chiens ; LARGESSE , s. f . [ Largèce ? 2 è moy.
d'une persone for: grâsse, grasse à lard ; 3º e muet. ) Libéralité. » Faire largesse at
de celle qui dore la grasse matinée , qu'elle peuple. = ' Il se dit ordinairement au plu
fait du lard. —= Larder ( percer ) decoups riel. » Faire de grandes largesses.
d'épée. Lardon , brocard , mot piquant. LARIGOT , s.'m . Autrefois, petit flagem.
is Chacun lui dona sonlardon. » tirer des let. Aujourd'hui, un des jeux de l'orgue.
exces .
lardons. Rousseau dir , jeter. En style prov. boire à tire larigot >
marque. On les emploie encôre dans le st.nuacion d'une même chôse lasse : la peine
familier . fatigue. » On se lasse à se tenir debout :
LÂRRON , ESSE , s. m. et fém , LÅRRON- on se fatigue à travailler. » Etre las , c'est
NEAU ou LÄRONEAU , s. m . [ Lâror
> ne pouvoir plus agir : être fatigué ; c'est
ronèce , rono : 1" lon. pron. I'r fortement: avoir trop agi . Dans le sens figuré
ş è moyen au 2d ; dout. au sing. du 1er un supliant lasse par sa persévérance ; etet il
lon. au plur. lárroneaur. ] Celui, ou celle fatigue par ses importunités . On se lasse
qui dérobe, qui prend furtivement. » C'est d'atendre , on se fatigue à poursuivre. GIR .
un lárron , "
une lårronesse. LASSITUDE - Se
» Il est lårron Synon. Voy. plus bas Lassitude.
comme une chouette , comme une pie. ( st. Lasser régit à quand il signifie se futiguer;
prov . ) Larron , fripon , filou , voleur et de , quand il veut dire , e tre lås ou ennuyé
synon. ) Le lårron prend en cachette il de faire , etc. » Se lasser à répéter , et se
>
dérobe : le fripon prend par finesse , il trom- lasser de répéter les mêmes chôses. » On
pe : le filou prend avec adresse , il escamote : se lasse plus à demeurer debout qu'à mar
le voleur prend de toute manière, et même cher. » Il se lasse d'entendre toujours les mês
de force , et avec violence. » Le lårron craint mes choses. » Être lassé. Voy: plus bas une
)
inutiles. » Elle est à l'agonie d'untravail, grand lavage pour bien peu de chôse. =
qui ne finit point , ei où Bouchet perd son 3°. Breuvages où l'on a mélé trop d'eau, » Ce
.
s'en laver les mains , déclarer qu'on n'est pas Licu destiné pour y faire faire quarantaine á
responsable de ce qui peut arriver. Allusion à ceux quiviènent des lieux infectés , ou soup
ce que fit Pilate. çonés de peste.
Je m'en lave les mains , Seigneur , c'est votre LE , article masc . et pronom. { e muet :
affaire . Ducerc. les gascons le prononcent comme s'il ' était
Laver la tête , ou la coife , ou le beguin , sui- fermné : lé roi : c'est une faûre grossière et
vant les persones , à qui ou de qui l'on parle ; fort comune dans les Provinces inéridiona
faire une vive réprimande. ».Ce qu'il avoit à les. ] La déclinaison de le article est:le, du,
"
sesMétamorphoses
Dé luge , dit que : en Rondeaux , parlant du s’élide , et il se déclinealors l ' , de l ' , à l ' ;
l' , de l ' : l'amour ; de l'amour , l'homme , à
Dieu lava bien la tée à son image . l'homme , etc.
die Boile
Peut- on , dit Boileaau
u , à propos d'une si gran- 1. Quand il est pronom , il doit coujours
de chose , que le Déluga , dire rien de plus suivre les pronoms personels et non pas les
petit, ni de plus ridicule que ce quolibera précéder. La Poésie même n'autorise pas à
LeProverbe dit , qu'à laver la rête d'un transposer ces pronoms. On doit dire , p.ex.
åne , ou d'an môre , on y perd se lessive. vous vous le figurez ; je vous le donerai , ec
Laver ses peche's avec se's larmes , leś non pas je le vous donerai ; vous le vo: s figu
pleurer . Se' laver d'un crime , prouver rez. Malherbe avait coutume de les transposer
son inocence .
On dit , en parlant d'un de la sorce : » Nous le vous amenons ; je le
fleủve qu'il lave les murailles d'une ville , vous dis en prôse , pour ; nous vous l'ame
pour dire qu'il y passe tout auprès. On nons, je vous le dis. Balzac le fait encore
On
dit plutôt et plus noblement qu'il les baigne. plus souvent, qui le vousconfirme , etc. de
LAVETTE; petit bout de torchon , dont le vous dire , etc. Vaug las improuvait certe
on se sert pour laver la vaisselle. construction , La Moche le Bayer la trou
Laveur , velse ; celui , celle qui låve. » vait fort bonne ; mais dès le tems de Ménage
Laveur de vaisselle ; Laveứse d'écuelles . elle avait vieilli ; et il assûre que ceux , qui
LAVOIR, s. m .[La-voar.] Lieu destinéà la- écrivaient avec délicatesse , ne s'en servaient
co plus . Le P. de Neuville a pourtant dit enco
ver ,ou le linge, ou la vaisselle; ou dans les .
munautés et les sacristies ,à se laver lesmains. re , représentez -le vous, etc. Il aa voulu éviter
>
Y y ý 2
LE LE
de0dire
54 , représentez-vous le , qui est dur : Dit -il , le temps est cher ; portons le dans le
.
qui doit suivre le. Ce serait mal parler que Vos jours , toujours sereins , coulent dans les
de dire , je lui le donerai : il faut dire , je le plaisirs.
lui donerai. Plusieurs , dit Vaugelas , re- L'Empire en est pour vous l'inépuisable source ,
tranchent ce pron . relatif le dans ces oca- Ou , si quelquechagrin en interrompt la course i
Tout l'Univers soigneux de les entretenir ,
sions ; et disent , il faut que je lui fasse voir , S'empresse à l'effacer de votre souvenir.
au lieulededit: toujou
Amiot il fautrsque je le lui
de même fasse éviter
, pour voir. Les est beaucoup trop
éloigné de plaisirs et
la cacophonie de le lui , le leur, ce qui n'est le de chagrin .= Et dans Bajazei.
n
pas une raiso suffisa nte pour laisser un mot Hélas , je cherche envain , rien ne s'offre à ma vûe :
si nécessaire . Que si l'on veut éviter la rudesse Malheureûse , comment puis-je l'avoir perdúe.
de ces deux mots mis ensemble , il faut, die Trois vers après , on voit qu'il est question
>
Th. Corneille , prendre un aûtre tour, ce qui d'une lettre , qui avoit été perdûc. L'éloigne
est quelquefois assez difficile pour écrire na- ment du pronom relatif estd'autant plus irré.
turellement. Malherbe a dit aussi : gulier dans cette ocasion , qu'il ocasione une
equivoque, et qu'on peut raporter à vie, qui
>
Que ce qu'elle est à cette heure , précéde' immédiatement l'expression , l'avoir
Elle soit jusqu'à la mort.
Il faut , pour parler correctement , dire , elle perdúe.
le soit. Nos anciens , dit Ménagé , auroient 3º. Le pronom , supléant pour le nom , ne
dit , elle soit = Madame deSévigné'adit devrait point paraître dans une phrase où le
encôre. Demandez-lui , pour, demandez-le nom même est employé. Il yparait pourtant
lui. -
Depuis quelque tems cet ancien régulièrement , et il done la facilité au régi
usage a repris faveur , mais seulement dans me de précéder le verbe. » Ce cæur , que
le style familier. » Cela est cruel sans doute , toute la France auroit aujourd'hui droit de
et je lui ai dit cent fois . Marm . Je le lui ai nous envier'; ce cæur , si digne de Dieu , il
dit , etc. » Vous croyez ? - Oui je le crois. a voulu que nous le possédassions , et que
id. Vous le croyez ? nous en fussions les dépositaires. Bourdal.
Or. Fun . de Louis de Condé. » Les remon.
Les belles tous les jours vous trompent :Gresse
on leur
t. trances les plus justes et les plus respectuell
end. ses , l'adulation les travestit en une rémérité
suis rend.
OnJeleneleur je lui rendrai bien. Id. punissable. Massill. » L'apareil des éloges est
point ingrate et
Je le lui rendrai. » Sa santé ne lui ayant pas doné à l'usage et à la vanité : l'admiration
permis. Henaue. Ne le lui ayant pas permis. secrette et les louages réelles , on ne les done
- Cela peut être bon dans le discours fami- qu'à la vertu et à la vérité. Id. Ce tour est
lict : encore l'afectation de le dire toujours très-familier au P. de Neuville , et il est plus
de la sorte peut paraître avoir quelque chôse du haut style que de la conversation. Cepen
de précieux. Mais dans le haut style cela n'est dant on peut quelquefois l'employer dans le
pas pardonable. Racine avait dit dans les discours familier. » Ce qu'elle me disait , je
Frères Ennemis , Tragédie par où il débuta , crus l'aprendre encôre en l'entendant racon
ter par elle-même . Mariy . » Le cachot qu'on
et qu'i l ne revit
Il veutque plus.
je vous voie , et vous ne voulez pas. me promet , empêchez qu'on ne me le tien
Pour , vous ne le voulez vous pas. La viva ne. Id .
cité de la Poésie , dit avec raison son fils , 4. On ne doit point mettre le, le , la
rend cette faute excusable. après des mots , qui sont employés indéfini
2° . Il ne faut pas trop éloigner le pronom ment . Les phrâses suivantes sont condamna
2
le du substantit, auquel il se raporte. Boileau ble s pour cette raison . » Vous avez droit de
chasse, et je le trouve bien fondé. » Le Roi lui
e re
a fait cett fai dan sons Lut rin .
Ce spectacle n'est pas , pour amuser nos yeux , afait grâce , et il l'a reçue , allant au suplice.
LE LE 541
» J'ai raison de me plaindre , et vous ne 8º. Le pron . le est indéclinable, quand il
l'avez pas de m'accuser. Pour réformer ces se raporte à des adjectifs. Ainsi une femme
phrases, il faut joindre au nom ainsi employé dira : 1'écais malade, et je le suis encore , et
indéfiniment un article , ou répérer ce nom au non pas la suis. On dira au pluriel : nous
2d membre de la phrase , ou prendre un autre étions contens , et nous le sommes encore, et
tour. Ainsi , on dira : vous avez un ancien non pas les sommes. Madame de Sévigné n'é
droit de classe , et je le trouve bien fondé. » tait pas de cette opinion , et elle répondit à
Le Roi luia acordésegrâce, et il l'a reçue , Ménage, quiluicitait la Règle ; » Je croi
ete. ou bien , vous avez droit de chasse , et je rois avoir de la barbe au menton ,si je disois ,
trouve ce droit bien fondé. Le Roi lui a fait je le suis. Cependant elle l'observait , sans
grâce , etei il a reçu sa grâce allant au suplice. s'en douter , du moins pour le pluriel.» Les
Pour la j ' phrase , on peur la réformer en gazettes en sont pleines ; mais comine nous le
mettant en au lieu de la : j'ai raison de me sommes aussi.... cela se trouve naturellement
plaindre , et vous n'en avez pas de m’accuser. au bout de la plume . C'est tout le con-'
= Le P. Bouhours excepte de la loi géné- traire , quand le se raporte à un substant ; if
rale la phrase suivante ; si vous ne me faites car alors il se décline, 'et change de genre et
pas justice , je me la ferai moi -inêine. Par là de nombre. » Etes-vous Madaine une telle ?
il sáâve ce vers de Racine . .
Oui je la suis. Sont- ce là vos enfans ? -C
Quand je me faisjustice , il faut qu'on se la fasse. Oui , ce les sont , ct non pas le sont. Restaut.
Mithridate . Que si le substantif est employé adjecti
Je consens dit l'Ab. d'Olivet , que cette vement , il •suit la règle des adjectifs . » Je
phrase , à force de revenir souvent dans la veux être mère , parce que je le suis. Mol. Si
conversation , ait acquis le droit de ne pa- l'Auteur avait dit en parlant de ses enfans, je
raitre pas irrégulière. Mais elle ne laisse pas veux être leur mère , il falait dire , parce que
de l'être , surtout dans le style soutenu . Faire je la suis .
gráce, dit Bouhours ne saurait être suivi d'un 9 °. Regnier des Marais dit , que la parti
pronom. Faire justice est dans le même câs. cule ( le pronom ) le a comme les autresparti
Tenons nous- en à ce principe , qui est ce cules relatives , la force de changer les temps
qu'il y a de plus sûr. des verbes , et les verbes mêmes , auxquels
5.Le , est relatif ou d'un seul mot , ou elle se raporte , et à la place desquels on la
>
d'une phrase entière , et c'est ce qui peut occa- substitúe. Il cite en exemples ces phrases qu'il
sioner de l'einbarras , de l'équivoque ou du aprouve. » Je le traiteräi comme il mérite de
contre-sens dans le discours. Fontenelle fait l'être. » Il ne faut pas condamner après leur
direàl'Astrologue Anselm ?.» Le grand leurre mort , ceux qui ne l'ont pas été pendant leur
des hommes , c'est l'avenir ; et nous alltres vie ; dans lesquelles phrases , le , qui se ra
Astrologues, nous le savons mieux que per- porte à un futur , ou à un infinitif, suplée
sone. Ce le peut signifier deux choses : nous pour un participe passif , comme il mérite
alteres Astrologues , nous savons l'avenir , d'être traite'; qui n'ont pas été condamnés,
mieux que persone; ou bien , nous savons , etc. J'ai vu bien des persones , qui ne pou
mieux que persone, que le grand leurre des vaient soufrir ces phrases , et qui soutenaiene
hommes c'estl'avenir . En lisant ce morceau , qu'il falait dire : je le traiterai, comme il mé.
il n'est
pas aisé de deviner
lequel de ces deux rite d'être traité. Cela est plus régulier sans
sens l’Auteur a eu en vûe. doute , surtout dans le discours sourenu : mais
6º. Le pronom le ne se met après le verbe en conversation on se sert sans dificulté des
qu'à l'impératif : Traitez-le bien . Dans tous phrases citées et alltres semblables..
les autres modes , et quand le verbe à l'impé- 10°. LE , devant plus , moins, mieux , ne
ratif est acompagné de la particule négative, prend ni genre , ni nombre : I. Quand avec
legr doit précéder. „ Vous l'aimez : „ Ne le ces adverbes , il forme un superlatif adverbe.
ondez pas » C'est la chôse que j'aime le plus , et non
>
7°. Quand deux verbes consécutifs régissent pas , la plus . » Ce sontles biens , que je dé
le pron. le , il faut lerépéter .Ainsi ce serait sire lemoins, et non pas lesmoins.Nons de
>
pécher contre les règles que de dire : je veux vons parler le plus sugement, et nous énoncer
leil revoir le revoir et( en
et :augmenter
faut dire l'augmenter . livre ) le plus clairement qu'il est possible. Gir.
parlant d'un
Wailly. II. Le',est indéclinable, mêmequand
542 LEC LE C
ces adverbes de quantité sont suivis d'un adjec- Done Monmaur alltrefois fit leçon dans Paris.
tif, lorsqu'ils n'emportent pas proprement L'Acad. dit aussi , faire publiquement leçox
>
+
de comparaison. » Nous ne pleurons pas tou- de quelque chôse . Il est permis de douter que L
jours, lorsque nous sommes le plus atligés. cette façon de parler soit réellement admise
Dans cet exemple, on ne veut point compa- par l'usage. = L'Abé du Resnel dit , dans
le même
rer son afiction à celle de quelques autres le sens , doner leçon .
mêmesens
persones : mais on dira : » la Dame , qui Chacun , content de soi , suit sa foible raison ,
pleure moins que les aûcres, n'est pas la moins Er des arts qu'il ignore , ôse doner leçon.
alligée. Dans cette dernière phrase , le super- : 2°. Ce qu’un Régent ou Précepleur done
larit emporte comparaison : le doit donc à l'Écolier à aprendre par crur. » Aprendre
prendre le genre et le nombre du substantif. étudier , réciter , savoir sa leçon. – On dit ,
>
ettrouve connoître.T.--
vous charmant. Ah ! m'étudier !! Je le
d Éduc.
direction
laleçon d'une afaire. ”» Je lui ai fait sa
. Il a recu chez lui de bones ou de mau
LÉ , s. m . [ é fer. ] La largeur d'une toile , vaises leçons. = Faire la leçon à , : .. se
d'une écote entre ses deux lisières. » Un lé de dit , ou , pour instruire de ce qu'on doit 4°.
faire,
damas , de velours. » Il y a deux lés à ces ou , pour faire une réprimande. En
draps ; quatre ou cinq lés à ce jupon , à cette style d'érudition , c'est la manière dont le
tapisserie . texte d'un Auteur est écrit. Voltaire l'emploie
LECHEfort, mince
Tranche s. f. [de!" quelque
è moy. chose
2° e muer.
. ] au lieu de troduction . Après avoir traduit, ..
à man- sa manière , le 1 " chapitre de la Genese , il
ger. » Une lèche de jambon , de pain . dit : cette leçon est dailleurs conforme à l'an
LÈCHEFRITE , 's.f . [ 1 " è moy.2° et 4e ciène idéedes Phéniciens, etc.» Leçon ! s'é
nuet. ] Ustensile decuisine, quisertàrecevoir crie l’Abé Guérée;: dites , s'il vous plaît, trid
>
le jus , quitombe d'une viande à la broche. duction : une leçon est une façon de lire uns
LÉCHER , v . act. ( léché : 2 é fer. Devano texte ; et ces mots , les Dieux firent , ou le
l'e muet , le r'' e devient moyen : il lèche,
er
devous
agréables, c'est
leçon. Boileau a diequ'ilfaudraprendre tirćecontenterai
, faire leçon pour , me
2
, afin quetupussesremarquer, etc. Je
de l'avertir , etc. Avant pro
doner des leçons. pos de la Tragédie de la mort de Pompéepar
Savant en ce métier , si cher aux beaux esprits , Corneille .
LEG LEG 543
Rem. Dans le Rich . Port . on met Lectrice ; [ " é fer. 3 ° e muet ; en dans le 3 , a le son
chez les Religieûses , celle qui lit au réfec- d'an . ) Legal, qui concerne la Loi » Céré
toire. L'Abé des Fontaines , Fréron et M. monies , observations légales. Impureté lé
Linguet , l'ont employé dans le sens propre gile . En ce sens , il ne se dit que de la loi
et naturel de Lectear.» ll mérite quelque in- de Moïse. = = Qui est selon la Loi : „ Dé
dulgence de la part des Lec! rices. » Il doit marche , procédure légale. = Légalement,
produire les plus fortes impressions sur le d'une manière légale. Procéder légalement.
cæur et l'esprit des jeunes Lectrices. » Je de Légal , legitime , licite ( synon . ) C'est la
>
mande bien pardon á mes Lectrices de la com- forme qui rend la clôse ligule c'est le droit
paraison. - L'Abé des Fontaines l'avait fait qui la rend légitime , c'est le pouvoir qui la
imprimer en italique. Les deux autres Écri- rend licite. » Une élection est illégale , quand
vains cités n'ont pas pris cette précaution. on n'y observe pas les conditions requises par
LECTÛRE : 1.Accion de lire. » Assister à la loi. Une puissance est illégitime, si elle
la leccare d'une pièce : entendre la lecture exerce la force sans droit . Un comerce est illi.
d'un contrar.. = 2°. Érude. Il aime la lec- cite , quoique bon dans l'ordre naturel , si la
záre; il est fort adoné à la lectûre .» Il a beau- lui le défend , etc. Extr. des Synon. de M.
cou de lec
p ture ; bien de la lecture , » la lec- l'Abé Roubaud .
tûre forme l'esprit . LÉGALISATION , s . f. LÉGALISER , V. a .
REM 1 °. Avoir une grande lecture , se dit [ Legaliza -cion , lizé. ] Ils se disent de la cer,
sans régime. » Leibnitz avoit une lecture pro- tification du Juge , ou autre ayant l'autorité
digieûse. Anon . Le Duc de Vivone eroit ur des publique , qui ateste que celui qui a dressé un
homines de la Cour , quiavoit le plus de goût acre ou extrait , est tel qu il se qualifie.»» La
et de lectûre. Vole. » Il avoit une vaste lecture légalisatior est nécessaire à un grand nombre
et une mémoire , qui la mettoit toute à profit. d'actes , pour qu ils puissent faire foi hors du
pâssés . » Faire légaliser
Fontenelle . = Je crois qu'on ne doit pas imi- ressort où ils ont été passés.
· ter Fleuri , quand il dit que : » Ammonius un extrait baptistaire, mortuaire, etc.
avoit une grande lecelire d'Origène, de Didy- LÉGAT , s . m . [ !" é fer. Gouve
le i final ne se
me , etc. = On ne le dit aussi qu'au sin- prononce pas . ] Cardinal rneur de
gulier. » Beaucoup de lectures et de reflexions quelque Province de l'Etat Éclésiastique; ou
)
caractérisent les premiers . Du Plaisir. » Il fa- envoyé extraordinairement par le Fape auprès
lait beaucoup de lecture ou une grande lecrúre de quelque Prince Chrétien. = Ce moi, es
-
et beaucoup de réflexions , etc. = 2°. Avoir celui de' Nonce , ne se disent plus en français
une grande leceûre se dit des Lecteurs ; et être, que des Amb.iss.id urs du Pape. Leibnitz done
d'une lecture des livres . » Ce petit morceau donc mal - a - propos ce nom à ceux des Empe
d'histoire est d'une lecture intéressante . Trois reurs d'Allemagne. = * Quoiqu'on diselés
Siècles , etc. = 3°. Lectiire a un sens act. guaire , on ne dic point kaget , mais legs,
Mes lecíúr's signifie, les lectûres que je fuis. Voyez ce mot . Légre , en ce sens est un gasco
Ainsi , quoiqu'on dise , la lectûre de ces lois , nisine . re
on ne doit pas dire , leur lectûre , en parlant LÉGATAIRE , s. m . et f [ Légalère : "e 1
des lois ; car les lois ne lisent pas : elles sont é fer. 3° è moy. er long ; dern. e muet. ] Celui ,
lúes. » L'on voit par leur lecture ( des lois celle qui a reçu un legs . » Légataire particu
Gombettes ) l'esprit qui dominoit parmi ces lier. » Elle est l'gataire universelle.
peuples. Anon. ' Il falait : on voit , en les LÉGATION , s . f. [ L*gi cion ; 1 " é fer. ]
lisane , etc. == 4°. Dit-on , entendre lec- La charge du Légar ; l'étendue et le district
zûre ou le lectûre de M. de la Condamine de sa Jégation ; et le rems que důrent ses
emploie le premier : j'aimerais mieux le 2d : fonctious. » Le Pape lui a doné la légation
» Ceux qui ont entendu lectûre des deux ra- de Bologne, » Cette ville est le sa Légation.
poris. Lett. sur l'Inoculation. — L’rcade dit, » Cela se passa p -ndant sa Léguion.
faire la lectûre d'un contrat , ce qui est un LÉGENDAIRE, s m. LÉGENDE , S. f. [ Lé.
e
préjugé pour , entendre la lectûre .'— Enten- jandère , jande; i " é fer , 2€ lon. 3 è moy.. et
er
ditde la vie des Saints.
suffit pas qu'ils lon.au "'.] Legende seanciènes
dre lire est plus sûr. » Il nedeux
entendent lire les notes des Comissaires. On ne le dir que des vies , ou , par
Id . ibid .
mépris , des nouvelles. Légendaire , Auteur
LÉGAL , ALE , adj . LÉGALEMENT , adv . des légendes. == Legende , en style plaisans
>
044 LEG LEG
er
ou critique,' liste ennuyeuse. Il se dit : tégère. I.. T. L'Acad. dit du 1e qu'il vieillir..
mais sérieusement , de' l'inscription gravée C'est un italianisme : di leggiero, = = ;'.On'
autour d'une médaille , ou d une pièce de a dit , armé à la légère , ei legèrement arme
monaie .
Vaugelas dit que , quoique le 1" soit plus
LÉGER , ÈRE adj . LÉGÈREMENT , adv. en usage, il faut seservir des deux , pour di
>
re
LÉGÈRETÉ , s. erf. ] "e
1 é fer. l'r finale se pro- versifier. L'Acad. dic l'un et l'aûtre. = 4.
2 è moy. 3° emuet.. ]Au Leger régit quelquefois la prép. ,
nonce dans le zºr ;izº de. Léger
propre , 1:
°. qui ne pèse guère. » L'air est plus de cerveau,d'argent , etc. » Femine très légère
o
plus changeantes que les hommes. Ainsi les La Légion Thébaine, Légionaire , soldatd'une
premiers péchent par un fond d'indiférence Légion. » Les Légionaires combatirent vail
>
qui fait cesser leur atachement; et les secon- lamment. En st. fig, fam . Legion se dic d'un
des , par un fond d'amour , qui leur fait grand nombre. » Des Légions de menteurs. La
souhaiter de nouveaux aracheinens. Girard , Fone. = En style de l'Ecritûre : des legions
Synon . d'Anges , de Déinons.
6º, Peu considérable, » Un sujer bien LEGISLATEUR , TRICE , s. m . et f. Lee
léger ; une injûre légère. Légère , faute , GISLATIF , TIVE , adj . LÉGISLATION , s. E.
dispute , ocasion . Une légère idée : un léger ( Légis -la - reur , trice , latif , tive , la -cion ;
repas . » Il a le sommeil léger ; زla moindre it'le fer. 4 ton au 4.) Législateur , celui qui
chôse l'éveille. = . 7°. Agréable et façile , établit des lois pour cout un peuple.Moïse fue
Style léger , conversation légère. le Legislateur du Peuple de Dien. » Lycurgue
Rem. 1°, La prononciation de léger n'est et Solon , célèbres Législateurs.. Pou
pas bien décidée. L'Acad. avertit depronon- voir législatif, puissance legislative. Le pou
cer l'r ; dans le Rich , Port, on se contente voir de faire des lois, = Législation , la
de dire que les uns prononcent fortement l'r droic de faire des lois. » En France , la légis
finale , et les alltres non . Gresset fait rimer tation n'apartient qu'au Roi .
légers avec airs , er Rousseau , au contraire , Rem, Législatrice , est peu usité , parce
fait rimer léger avec déroger. = Plus comuné- qu'on a peu d'ocasions del'employer. L'Acał.
ment on ne fait pas trop sentir l'r : léger se le met sans en doner d'exemple," L'opinion, )
prononce comme berger. Tous les Poètes ceite première législatrice des États. L'Abé de
font rimer ces deux mots ensemble. Marin , Boismont,
re
2 ° De léger , à la légère , adverbes ; LEGISTE , s. m . [ ite é fer. dern. emuet.}
signifie
premier ment.
leinconsidéré trop facilement ; le 2d, Celui qui fait profession de la science deslois.
» Il croit de léger. » Il ne L'Acad. dit aussi Jurisconsulte : mais il serait
faut pas catreprendre un grand dessein à la plutôt synon., de Juriste, - Dans quelques
Univerſités
L É Ġ LEP $ 45 :
Universités, on apèle Légistes les Écudians en constamment,masc . ec l'on doit dire , de bons
Droit. légumes, des légumes nourrissans, Lé
LÉGITIMATION , s. f. LÉGITIME , adj. gumineué , ne se dit guère qu'au fém . » Fleurs
>
et subst . Légitimer , v . act . LÉGITIMITÉ légumineuses, telles que celles des pois , fèves,
sif. [ Legitima -cion , me ,
re
mé,é mité ; 1* etc.et d'un grandnombredeplantes ,qui
fèr. 4e muet au 2d, é fer.au 3 " ] Legitime , n'ont pourtant aucun raport avec les légumes
adj. 1 °. Qui a les qualités requises par la loi, proprement dirs. re
m Mariage légitime; enfanı légitimº L'ENDEMAIN , s .m . [ Lande-mein ; !!!
Juste , équitable . » Droit , prétention légi, lon. 2° e muer. ] Le jour d'après.» Ils partirent
time. » Avoir un sujet légitime de se plaindre. le len lemain. » Ils arrivèrent le lendemain des
= Løgitime , s. f. La portion que la Loi fèces. = Nos anciens écrivaient l'an demain
atribúe aux enfans sur les biens de leurs pères en deuxmots et avec une apostrophe ,
er de leurs mères. » Il n'a eu que si légitime: LENDÔRE , subst. et adj. [ Landôre : 1 "
ila été réduit à selégitimº. – On apele lég !-., eczlon 3% e muet. ] Lent danssesopérations.
rimaire , celui qui n'a eu que sa légitime', par' » C'est un lendôre , une grandelendore. Il est
oposition à héritier er à légitaire. » Il y, a populaire. Acad. Mde. de Sévigné l'a employé ,
procès entre les héritiers , les légataires et les adjectivement. » Il est vrai qu'il a a été un
légitimaires. peu lendôre sur son départ de ceçte garnison .
Legitimer , c'est rendre un enfant naturel LENT , ENTE , adj. LENTEMENT , adv.
capable des droits des enfans légitimes. Légi- LENTEUR s. f. [ Lan , lante , lanteman
timation est l'acte par lequel unbâtard est le- lan-teur:q' lon. °2 e muerau 2d et au 3*.1
n
gitimé.» Lettres de légitimation . » Il a étélé- Lent, qui est tardif et n'agit pas avec prom
gitimé par le miriage subsequent de ses père titude. Lenteur , manque d'activité ec de célé
etmère'; ou par lettres du Prince. —= Fig. rité . Lentement , avec lenteur, » Esprit lent
» Cette incertitude autorise leurs représenta- : hameur lente : elle est lente à couc ce qu'elle
tions , mais elle ne peut pas légitimer leur déi fait. » Lent à parler, à écrire.
sobéissance. Anon , La rendre légitime. Il est lent à punir , promo à récompenser.
· Légitimité, état , qualité d'un enfant légi- Quoique lents à punir , ils punissent enfin.
time. » On lui dispute sa légitimité, Poison lent" , fièvre lente. » Marchez , agir.
Équité. » . La légitimité de ses droits , de ses lentement , aler lentement en besogne ; agir
prétencions , ecc. re
avec lenteur. » Sa lenteur à punir est-elle un
LEGS , s. m. I. GUER , V. act. [ 1" è moy. cicre pour continuer à l'ofenser? — Figur.
an1" , é ter.au 2d. mais devant l'e muer ceió Avoir une grande lenteur d'esprit , d'imagi
>
mille francs. » Logs pieux. Acad. Au Palais est , 1. une espèce de légum .Ménage disaic,
on - dit ;, tegs pies. SLéguer ; doner par aussi neniille , erle préférait. Il a été seulde
>
testament. » Il lui a légué, il leur lègue telle son sentiment. Si les Parisiens disent encôre
somme , telle pension . » Je done et légue àà un nentille , coinme Ménage assure qu'ils le di
cel , etc. saient de son tems , ce ne peut être que les,
LÉGUME , s. m . LÉGUMINEUX , EÛSE ,
> badauds de Paris. = Taches rousses , qui
adj. [ 1 " é fer .'*' lon . au 2d ; neû , nell
--ze. )] , viehent auxmains er au visage, et qui ressem.
On ne devrait régulièrement apèlerlégumes, blent à das lentilles. Trév. eiet le Rich. Port. ,
que les grains qu'on recueille dans descosses, disent , en ce sens , lentilleux , qui est senie
commepiis, feves , lentilles , haricois , lu- ' de taches ou lentilles, » Visage lentilleux.
pins , etc. mais l'usage étend ce nom aux ra- L'Acad. ne le met point. 3 . Verre con
cines mêmes er à la plupartdes plantes pota vexe des deux côtés : verre lenticulaire , ou
gères. Pluche, sQuelquesAuteurs ont fait lentille.
légume fém . Le P. Tarterón , M. l'Abé Bullet, LÉOPARD , s. m. Espèce de bête féroce ,
»
Fleury , Maurs des Israélites. » De bones lé- qui a la peau tachetée.
gumes , des légumes trop nourrissantes. Il est LEPRE ' , 5. f. LÉPREUX , EÜSE adj.
Tome II. Z z z
146 LED LEO
re
( in è moy. au 1 !, . fer. aux deux aůtres , 2
er
jeter d'alltres rivières ; » Les moutons à la
e muet au subst. lon. à l'adj . ] Ils se disent dépouille desquels les hommes doivent leurs
d'une certaine maladie , autrefois fort co. , véremens. Remarquez sur cette Règle ,
mune , qui parait sur la peau , et y fait une que si le nom substantif , auquel se raportele
wilaine croûte,. » Frapé de la lèpre : » couvert
génitif du pronom relatif est au datif ou à
de lepre, » Homine lépreux , femme lépreuse. Pablatif, on doit se servir de duquel ou de
Sm. Hôpital pour les lépreux. On qui , en parlan: des persones , jamais de dont;
l'apelait leproserie. On-dit , fig. la lèpre et pour ce qui regarde les choses ou les bêtes,
du péché. ; mais il serait ridicule d'apeler les le génitif duquel, ou de laquelle est le seul
pécheurs deslépreuxspirituels. Il faut tou qu’on doive employer.» Femmeà
a
la conduie
jours se venir en garde contre les préjugés de
l'analogie .
ie dequi ou de laquelle il n'y a rien à redirc.
» Homme , de la bonne foi de qui ou duquel
LEQUEL , LAQUELLE , pronom relatif. on ne peut douter. » Cheval , de la bonté
Voici sa déclinaison. » Lequel, laquelle' ;du- duquel j'ai fait l'épreuve. Regn. 3°. Le
.
quel, de laquelle, ou dont, auquel , à laquelle; datif auquel et à laquelle sont d'un usage très.
.
lequel , laquelle , ou que ;daquel, de laquelle, ordinaire : on n'en peut pas dire autant de
> >
ou dont. Plur. Lesquels , lesquelles; وdesquels, l'acusatif lequel , laquelle sur lequel on ne
desquelles, ou dont ; auxquels, auxquelles ; peut guère doner de" règles générales , et il
lesquels , lesquelles , ou gue ;desquels , des fautrenvoyerà l'usage; ainsi que pour l'abla
>
quélles , ou dont. = D. Lequel et laquelle, tif duquel, de laquelle, qui suit les mêmes
dans tous leurs câs tant au singulier qu'au règles que
que le génitif.= Ce qu'on peut
pluriel, peuvent se dire des persones et des dire seulement , c'est que lequel n'est guère
chôses. Cependant: 10. On ne s'en sertpres- , régi par des verbes, excepte en style
que jamais au nominatif ; et les oreilles sc que, nt
de Prati.
et qu'on se sert ordinaireme de l'acu
raient blessées dans ces phrases, » Dieu , lequel : satif que. Mais , quand il est régi par des
1
a créé le ciel er la terre. » La grâce , laquelle prépositions , on peut s'en servir en route
nous est nécessaire. Il faut se servir de qui : sorte de style. On le doit même quand on
Dieu , qui a créé ; la grâce , qui nous est né-
> > -parle des bêtes ou des choses inanimées;
cessaire , etc. == Vaugelas faitune exception excepté dans les phrases où le pronom quoi
À cette règle ; et c'est que , quand on emploie peutêtre employć. » Le cheval surlequel il
dans une phrasedeux noms substantifs de dif- étoit monité .» Le sujetpour lequel ils se que
férent genre, alors , si le pronom relatif qui relloient. Regn . = -
Voiture dir lesquels, au
ne se raporte pas au plus proche des deux , il lieu de que ; mais de la manière dont il l'em
faut se servir du pron. relatif lequel. Ex. » ploie , ce pronom fait fort bien. » J'en vis
C'est un effet de la Providenee , qui , etc. Le sept (royaumes ) roue d'une vûe... Lesquels
qui se raporte à effet, et non à Providence. c'est dommage que vous laissiez entre les
Pour éviter l'équivoque , il faut mettre lequel. mains des Môres. Si , à la place de lesquels,
On peut se lequ au no ... il avai mis
servir aussi de el t de
que , il у. aurait cu deux que
ce
minatif , pour éviter deux qui de suite. C'est suite , l'un pronom , l'aûtre conjonction; Ce
ce qu'ont fait Bouhours et le Maftre. » Cer- qui aurait produit un mauvais éfer. —
taines plantes, lesquelles n'ont rien , qui les lequel acusatif n'est pas si bien dans d'aútres
distingue. » Il imite ces peuples, qui habitent phrases d'anciens Auteurs, qui l'employaient
>
la Zone torride , lesquels jercent des fèches volontiers en régime simple. » Dieu donnoit
contre le soleil. = 2°. Quand le génitif du à Adain des satisfactions intérieures , les
pronom relatif est avant le nom substanti quelles , depụis le péché ., les hommes ne
dont il dépend , l'usage ne souffre pas qu'on ressentent plus, sans une grace particulière.
emploie duquel ou de laquelle ; et qu'on dise, Müllebr. On dirait aujourd'hui , que depuis
par exemple ; le livre duquel vous m'avez fait le péché , les hommes ne ressentent plus,
présent ;ܪla religion de laquelle on méprise etc: — sº. Tout ce qu'on vient de remar
les maximes : il faut alorsseservir du génitif quer ne regarde lequel , que lorsqu'il est
done. Mais si le génitif du pronom relatif est relatif; mais lequel, pronom absolu er in
après le nom substantif , dont il dépend , on terrogatif , peut être sujet ( nominatif ),
peur employer duquel ou de laquelle ; p. ex. régime simple ( acusatif ). » Dites-moi la
» La Seine dansle lit de laquelle viennent se quelle deces deux personnes vous pluie das
L ÉS LET $ 47
vantage. » Laquelle préférez-vous ? Súr la . et à ne pas s'engager dans un marché qu'il
quelle ferez - vous tomber votre choix ? A pouvoit croire lesif.
laquelle donnez -vous la préférence ? Dela- LÉSINE, s. fF.LÉSINER , v :. n . [ Léžine,
quelle feriez - vous choix , si vous aviez à ziné : 1" é fer. dern. e muet au 1 > è fer.
choisir ? == On voit par le premier exem au 2d. ) Lésine , épargne sordide et rafinée
ple ,, que quand on n'a pas encôre établi la juſque dans les moindres chôses. Lésiner
comparaison , lequel régit les objets de l'al- user de lésine. » Il lésine sur toutes choses.
ternative au génitif. — Avec ce régime, il LÉSION , voy. LĖSE.
peut se placer à la tête de la phrase. » Le- · LESSIVE , s.se f. LESSIVER v. act. [ Le
quel de ces deux bijous , que vous choisis- cive , civé : 1e e muet , 2° lon . au ier. ] 0
siez ,vous rencontrerez toujours bien . » Au. Lessive , cau chaude que l'on verse sur du
quel de ces deux Auteurs que vous donniez linge à blanchir , qui est entassé dans un
la préférence , vous aurez de quoi la justi- cuvier , et sur lequel on a mis un lit de
,
.
LETTRE , s. fém . Littré , te ÉE , adj. singulier , un Litérateur , plutôt qu'un homme
re e
[ Lèrre , lètré , tré- e : 1 " è moy. 2° e muet de lettres ; celui-ci est pourtant fort bon , »
er
>
pléer à ce qui manque à quelque passage i On dit d'une date ou d'une somme:
obscuret défectueux;au figuré, entrer dans. qu'elle est en touteslettres, pour dire qu'elles
l'intention de celui qui parle .ou, qui écrit; ne sont pas en chiffres. On aplique figuré .
et expliquer ce qu'il a dit ou écrit obscu- William
rément.
ment cetteBurck
expression à Anglais,
( quoique d'autres objets. » M.
Prorestane
LETTRÉ , qui a des lettres de l'érudi. ei Philosophe ) ose écrire en routes l-11res,
>
rion . »» Homme lettré. = Én st. prov. ( ouvertement') que ses malheureux habitans
» Gens ignârcs et non letirés . (de l’Ainérique) n'eurent d'autre réfuge que
Rem. 19. Il ne faut pas confondre Lettre l'humanité des Prêtres. Ann . Litt. * Échana
avec Épitre.Lettre, se die généralen . de routes gir des lettres, avoir un commerce épisto
J'en
les lettres qu’on écrit d 'ordinaire, à quoi il laire , est un larinisme germaniques >>
faut ajouter , lettre de cachet , de change, écrivis, sur ce con là à M. Oldenbourg , avec
de créance. Epftrene se dit qu'en deux ou qui auparavant je ne m'étois entretenu de
trois câs :Epfer délicatoire; Épí're de St. telles choses ,quoique nous eussions déja
Paul , de Śt. Jean , etc. L.Epitre de la changé plusieurs lettres. Leibnitz ;c. à d.
Messe'i les Épftr:s de Cicéron , de Sénèque, quoique..
nous nous,fussions déja écrit plu
Plusieurs terminent leurs
sieurs fois
de Pline , et d'autres Anciens. Les Lettres en
vers s'apèlent aussi Épfires .. Bour. On dit lettres , en disans , qu'ils ontl'honneur d'être
aușsi Epfire pour lestre , dans le style ba- avec respect , etc. cette manière de les ser :
LEV : VL EV 549
miner déplait à beaucoup de gens de goûr. tat , une orientate. Finor! " !
Ils prétendent qu'on doit mettre ; j'ai lho- : LEVÉE , s. fém . LEVER , V. act. et s.m.
e
neur d'être , simplement ' ; ou je suis avec [ Levée, pe 11 e muet , ... & fer. long.
respect , etc. au pe Devant l'e must la' " se ehange
LEVÁIN, s. m . [ Le -vein : 1 " e muet. ] en è moyen et long ; il leve, lèvera , etc.? >
quelque passion violente . » Levain de dis- pas fait une levéer »» Ils ont déja cing les
corde de haine de division . in Il reste vesi .' , ; ? .
encore parmi ce peuple un levain de sédia, LEVER c'est , 1 ° Hausset . '17 Liever de
tion , de révolte. terre. » Lever les mains , les yeux au Ciet;
LEVANT , adj. et s. m . LEVANTIN , quelques- uns disent , vers le Ciet, mais"Vau
INE , adj . ee subst. [ Levan, van-tein , tine : gelas les condamne de barbarisme. Lever les
.
>
ilemuet ; 2° lon. | Adj. ilnese dit qu'avec yeux sur quelqu'un , erc. Voici la di
soleil. Qui se lève. » Le Soleil levant. Enference , que fAb. Girard trouve entre le
st. prov , adorer le Soleil levant , faire sa ver , élever , soulever , kausser , exhausser.
çour au nouveau favori. S. m . La On lève en dressant ou mettant debout ; 'te
partie du monde où le Soleil - se lève. » La ver uve échelle : on élève', en plaçant dans
Francc a l'Allemagne au levant. » Depuis le un lieu ou dans utr ordre éminent ; éleven
levant jusqu'au couchant. = Levant a le , une starúe : on soulève en fesant perdre terre
même sens qu'Orient , mais le per est plus et portant en l'air ; soulever un coffre : on
du style simple, et le 2d du style poétique. hausse , en ajoutant un degré supérieur
Il y a eixçôre un autre." diférence , c'est que soit de situation , soit de force, soit déten
Levant sc die des contrées qui sont sous la dife ; hausser les épaules y la voix ', etc On
Demination des Turcs s et Orienç des In- exhrüsse en donant plus de hauteur pour la
.
des. L'Ab. Prévoe dit , en parlant des der .. continuation de la mê ne chose , exhausset
nières. « Tout ces peuples du ' Levani ne un bâtiment .. 2°. Dresser une chose qui
cherchent qu'à tromper. Il fallait dire , de était couchée ou penchée . » Lever te ponto
l'Orient. Levanı ne convient pas non levis , la bascule. » Levez votre robe , vorre
plus en parlant des anciens peuples. Corn . rrantcau qui craîne.
dit de Neron .
Y
Se tever , se mer
tre debouesur ses pieds. Se lever de rable.
Les troupes du Levant d'un tel monstre lassées. „ Tout le monde s'est levé pour lui faire
honeur. » Levez vous de la Sortir du litr
je voudrais là d'Orient. » Il se lève de bon matin , ou bien tard. Oni
LEVANTIN : Natif du pays du Levant. » le dit des astres.. » Le soleil se lève à pré
Les peuples levantins. » C'est un levantin , sent à cinq heures. L.a.tempête , l'o
La
ane, Levantine . Voy . l'article précédent. En sage , le vent se lève ; comence. » Il se leva
parlant des anciens peuples , on dit les orien . une tempête , etc.; 3° . Ôter une chôse
gux , mais ou pe dit pas au sing uni orien qui était dans une autress Lever le scelte
659 LEV LEV
i apareil d'une plaie. Lever! en plat. Lever. quelque fardeau. » La forcé du levier; le
lanape, ercois Lever Lancres Lever le siège point d'apuid'un levier. I. ге
d. une place , ou de devant une place ; re- LEVIS, adj.m. [ " emuet. ] . Pont-levis,
tirer les troupes qui la renaient assiégée. On pont , qui se lève et qui se baissepour ouvrir
dit qu'une armée a levé le piquet , pour ou pour fermer le passage d'un fòssé. C'est
dire qu'elle a décampé ; et que des troupes tout l'emploide cet adjectif.
ont levé le piquet , qu'elles se sont retirées LÉVITE , LÉVITIQUE , s. m . [ ." éfer.
avec
lir ,
quelque précipitation.= 4° . Recueuil- dern. e muet.) Leifs se dit d'un Israélitede
• Leverles fruits , les impors , la taille. la Tribu de Lévi, destiné au service du Tem.
F.S.V. n. pousser , sortir deterre, en par- ple ; le ad du 3° Livre du Pentateuque,
ļant des plantes. » Les blés commencent à .
nobles sont, lever le masque ; agir ouver-, le 2d exemple , il est personel ; c'est le plu
çement , après s'être contraint pendant quel riel delui : il se rend par , à eux ou à elles.
9
que tems; et lever l'étendard , faire profes- Il est indéclinable. » Ils leur ontdit , et non
sion de... » Lever l'étendard de la révolte, pas leurs ont dit , comme dit le peuple en
de la dévotion , de l'irréligion , etc. Lever certaines Provinces.
>
Leur possessif est
l'étendard corire quelqu'un , se déclarer ou- quelquefois subst. » Les genssagesconservent
verrement contre lui. Les aútres sont leurs amis ; les fous perdent les leurs. Voy.
du style familier. Lever la crète , ou le ner , Lur. Voy. PRONOM ..
montrer de l'orgueuil , ou seulement de la · LEVRAUT , Voy. LIÈVRE .
re
satisfaction , quand les afaires sont en bon LÈVRE , s. fém . (
> è moy. er long ; 2 !
état. Lever de lièvre ; ouvrir le premier un muer. ) Partie extérieure de la bouche, qui
avis , ou doner lieu à une discussion . Au couvre les dents , et qui aide à former la pa
propre , faire lever un lièvre, une perdrix ; role. » La lèvre supérieure , ou , de dessus:;
>
faire partir
les . - Lever les épaules , mon- la lèvre inférieure , ou , de dessous. » Avoir
trer par ce signe son improbation. Preno mal aux lèvres , ou , à la lèvre . Il for
dre quelqu'un au pied levé' ; lui vouloir faire ' me , avec d'aûtres mors , des expressions figu.
faire quelque chose , sans lui doner le tems rées, du st. famil. = Rire du bout des lèvres;
de se reconaicre, Marcher , ou aller par-tout rire forcément.» Je n'ai pu la faire rire que
têre levée , sans rien craindre. Il fau- du bout des lèvres. Th. d'Educ .. Avoir le
dra-se lever marin pour atraper cet homme , cæur sur les lèvres; être ouvert , franc, sincè
il est fin et rusé . Lever un habit , une re. » On le trouvait toujours libre , nacurel ,
étofe ; acheter le drap ou l'écofe chez le Mar- ouvert , comme un homme , qui a son cæar
chand. » Nous allons tantôt lever un habit sur ses lèvres. Anon . Avoir la mort sur les
pour ce Monsieur-là. Mariv. = * Dans lèvres ; être à l'agonie. - Avoir un mot
Certaines Provinces , on dit lever pour ôter. sur les lèvres, ( ou sur le bout de la langue )
>
» Pourriez-vour lever cette tache ? » Lever le savoir, mais ne pouvoir pas le dire. -
votre chapeau. Lever n'a ce sens que dans le Se mordre les lèvres, pour ne pas rire. Mada
figuré ; lever le masque , ( au propre , on > me Dacier lui done un aûrre sens. » Il dit , et
dit , orez votre masque ) lever un empêche- tous les Princes étonés se mordent les lèvres,
ment , un obstacle , des doutes , un scrupule ; ( de rage ) et admirenela hardiesse de Téléma.
>
lever les défenses , l'interdir , l'excomunica- que, Odyssée. L'Ab , Coyer dit , ne pas
tion. = Lever le plan d'une place , etc. le desserrer les lèvres >, se taire : on dit , ordi
tracer , en prendre des mesúres. nairement , ne pas desserer les dents. =
LEVER , s. m. L'heure , le tems ou l'on se Le même Auteur apèle amitié des lèvres les
lève,» Le lever du Roi. » Lelever du soleil, fausses amitiés,qui ne sont qu'en paroles
des étoiles ; le tems où ils comencent à paraî- et en démonstrations.
tre sur l'horison , LEVRETTE , s. f. LÉVRIER , s. m . Le
LEVIER , S. m. ( le - vie : 1re e muet , 2 ° ¢ VRON , s, m . [ Levrère ; lé-yrie , levron. Il
.
fer. ) Barre de ter ,oude quelque autre ma- n'y a pas deraison , ce me semble, d'écrirele
qière solide , propre à soulever , à remuer * et le 3° de ces mots sans accene éc le ad
LI A LIB SSI
avec' un accent aigy. Maison : ' pas de liaison avec la pré
dit que c'est cettepérioden'a
l'usage , et l'Acad. La mis de lasorte. ) Les cédenté. » La liaison des scènes est bien obser
vrier ,sonte de chien haur-monté sur ses jam- vée dans cette pièce. » Cette afaire a une
bes ,qui a la tête afilée et le corps délié. ' Il a grande liaison avec la vôtre. w Liaison d'in
tiré son nom de ce qu'on s'en sere ordinaire- térêt ;; liaison d'amitić: il y a une étroite liai
ment pour courre le ſièvre. Levrette , femelle son entre eux. Former , rompre une liaison.
du lévrier. Leyror , lévrier au dessous de » Prendre des liaisons avec les mécontens.
six ans. 11 Fénél. Liaisons du Discours. Cesont des
LEURRE , s. m . LEURRER , V. act. [ Let- particules, qui servent à lier les phrases entre
ré,lez
ré -re : I'r ses prononce forcement: 11 " elles; comme,car, vu que , afin que ,; mais ,
er
lon .au 1 " , 2 ° e muer au res , é fer , au 2d. ] etc. Elles rendent le discours doux et coulant,
Leürre, apát ;ce dont on se sert pour attirer mais il est bon de les suprimer , quand on doit
quelqu'un. » On vous ofre telle chose ; mais s'énoncer avec moûvement et chaleur. Andry.
c'est an leûrre pour vous attraper. » Le grand » Je regrette fort, disait Vaugelas, les mots,
leürrt: des Hommes c'est l'avenir. Fonten .» qui serventaux liaisons des périodes, parce
Nevous laissez pas prendre à ce learre . que nous en avons grand besoin et qu'il faut
,
Learren.,.atirer par quelque chose , quidonc lesRemvariér .
envie de , etc. » On l'a leurré de certe récom.
> . Un Auteur moderne voyant que lier
pense ; de cette espérance , il s'est laissé leur régit la prép. à , a doné ce régime à liaison.
rer par de belles espérances ; ou , absolument ; » Sentir la liaison des divertissemens ( de
il s'est laissé leurrer ,
re l'opéra ) à l'intrigue. Mallebranche avaitdie
LEVÓRE ; s. f. [ 2€ lon. ile et dern . e avant lui : » Nous ne conoitrons jamais leurs
muer.} Écume , que fait la bière , quand elle ? diverses liaisons ( des parties du cerveau ) d'un IS
bout. Les Boulangers s'en servent au détaue côté aux organes , qui'reçoivent l'impression
d'aútre levain. C'est aussi ce qu'on lève des objets , et de l'aître àtoutes les parties de
de dessus ou de dessous le lard à larder. » Une notre corps. On dit avec et non pas a. 2
Icvre , des leydres de lard . Les substandfs n'ont pas toujours les mêmes
LEXICOGRAPHE , s. m . LEXIQUE , s. régimes que les verbes du même sens
er
m. [ Lekcikografe , lèkcike': 1 è moy. dern. On person
personif ie quel
ifie quef
quelqu ois le mor liaisons
efois
e muer. ]Lexiqu Dictio
e, naire. Il se dic prin- comme celui de conaissances. » Je n'ai d'au
cipalement des Dictionaires grecs. Lexico- , tre intime
intiine que la Vicomtesse : les aůtres, ne
graphe Auteur d'un Dictionaire. Ces'mots ne sont que des liaisons. Th. d'Éduc.
se disent que parmi les savans. LIAISON , en termes de cuisine , jaunes
LEZ , adv. Vieux mor. A côté ; proche d'eufs délayés , ou autre matière propre à
de... Tout contre ; vis-à-vis. On le dit encore épaissir une saûçe.
de certains lieux. Le Plessis lez- Tours , Ville. " LIAISONER ; Terme de Maçonerie .Arrana
neuve lez-Avignon . ger des pierres de façon que les joints des unes
LÉZARD , 's.m. LÉZARDE ,, s . f . ['Lézar ,
re
portent sur le milieu des aútres. On le dit
zarde : 7" é fer. ] Le Lézard est un animal aussi des pavés.
ovípare , à quatre pieds et àà longue quelle. LIANT , s. m . Douceur , souplesse dans
Lézarde , crevasse , qui se fait dans un mur. le caractère, » Il a du liant dans l'esprit ,
LIÀIS , s. m. ( lil , monos. &ê ouv. et long.) dans le caractère. » Leon X mettoit plus de
Sorte de pierre dûre , dont le grain est modération , de liant , de dextérité ( que Ju
très- fin . ... in les II) dans l'emploides moyens de réussir.
LIAISON , s. f. LIAISONER , V.v act. ( lie- Hist, d’Angl. » Je suis toujours révoltée
zon , zoné , 1 " èmoy. } Liaison est de 3 syll . quand j'entends honorer cette criminelle .
en ' vers. Corneille dit de l'Amitié. in
dulgence , de douceur de caractère , de liang
L'égalité...en est le ferme apui , dans l'esprit , et de condescendance indispen
C'en est le fondement , la liaison , le gage. sable dans la société. Mil. Catesby,
Rodogune. L'Acad. ne met point ce mor. Trév. le met
LIAISON , union de plusieurs corps ; des comme adjectif; doux , complaisant, affable.
parties du discours; des a faires , des persones. 1 LIBAGÉ , S. m . Gros moellon mal taille
» La liaison des pierres , des pièces de bois. qu'on n'emploie que dans les fondemens d'un
» Il n'y a point de liaison dans ce discours. édifice. MH 1L
LIB LIB
LIBATION, s.4.[ Liba-cion ien vers ciə On nesautait tropadmirerleur libéralisé;
on. ) Efusion de vin. ou d'autre liqueur, quo et itin pasisleurs libéralités.!!
les Anciens fáisaient en l'honeur de la Divin -LIBERATEUR , -TRICE , s. m . et f.Celui,
nité. — Il ne s'emploie guère qu'au pluriel. celle, qui a délivré , etc. » Le libérateur de
» Les libations étaient prariquées par lesJuifs" la Patrie. » Elle est sa libératrice...
et par les Païens dans leurs sacrifices, LIBÉRATION , s. f. LIBÉRER ; V. act.
>
LIBELLE , s . in. LIBELLEK , V. act. (ilia ( Libéra -cioni; libéré : 2 é fer .) Termes de
belle , libellé : on pron , les ? !! : 2 è inoy. au . Jurisprudence et de Pratique. On s'en sert
sé fer., au 2d : Richelet écrit libelle ou pour exprimer la décharge d'une decee , d'une
libéle , libeller , ou libeler. Il n.y a que les servirudo, La libérarion d'un débiteur. » IL:
deux preinièresmanières qui soientbones. ] faut vous libérer de cetre decte. iz Il veut tibé
Libelle , écrit injurieux. » Libelle difamatoia rer sa inaison de cette servitude. Ersans régiai
ré, » Faiseur de libelles Libeller , esț un me. »? Il est toujours permis à un débiteur de
termede Pratique, Libeller un exploitsune se libérer, M.:Moreau dir libération des
demande , les dresser ,, co y expliquer sa deas, persones , et done à ce moc un' sens et un
mande, » Exploitlibelle; demande libellée. emploi plus étendu. Les corporacions com ?"
***Libelle ,'ne se dit plusque d'un livre sati, mencèrent la tiberarion des peuples. En ce
rique et clandestin. On le disait autrefois sens, c'est un néologisme. .
d'un petit livre. Boileau dit à ses vers. LIBERTÉ , S. ( 2* & ouv. 3® é fer. 14
Et déjà chez Barbin , ambitieux libelles <
1% Engénéral, le pouvoir qu'a l'âme dese
Vous brûlez d'étalervos feuilles criminelles, déterminer à faire ou à ne pas faire. » Dieu a.
1
Un Poère ,mêine satirique, ne qualifierait pas dané la liberté à l'Homims.» La grace eficace
aujourd'hui de ce nom ses Poésies, non seulement né contraint pas, mais elle ne
** LIBELLISTE ,s, in Faiseur de libelles., nécessite pas la liberté. » Les passions afai- {
Motnouveau , et peur-être nécessaire dans un , blissent la liberté. == 2 . L'indépendance *)
siècle où les libelles sont si comuns. » Le Cal- des comandemens d'autrui, » Il aime sa li
vinisme lui échauffa la tête , ( à Henri Étien- berté. » Il ne veut point assujétir , captiver 14 .
ne ) et d'Auteur estimable en fit un libelliste libertés
". L'état d'une persone libre.
et un calompiaceur. Sabar. Trois siècles , etc. ; » L'exemption de la:servitude. » Vendre, en
M. Linguèt s'est aussi servide ce mato, segager; recouvrer i sa liberté : ,, Donner la 5
Les dons infinis que nous avons reçu de la » Doner la liberté'à un ojseau , qui était en
main libérale du Tour- Puissant; de ses mains cage. 6°. Pouvoir d'agir , conformément
libérales. * Vaugelas et Ménagé aimaient aux Lois. » Liberté d'agir ; liberté du comer
»
mieux libéral arbitre , que libre arbitre : ce.. - Liberté de conscience , permission de
mais celui-ci a prévalú , et l'autre ne se dio professer une religion autre quela domina .
3
plus . I Aris l!bér 1ux , se dit par oposition te. = = 7 °. Manière d'agir , libre, familièren, ;
à Aris méch iniques. Là il signiše , arts exer, hardię. II-se dit en bien ou en mal. » Hónêre
cés par des gens libres. » La Peinture, la Mų- liberté. J'ai pris la liberté de vous écrire. »
sique, la Médecine sontdes ares libérium. C'est trop de liberté. Au pluriel , il se
Libéralisé , se dit aussi du don que fait une prend en mauvaise part. » Se doner , prendre
persone libérale.. » Voilà une giande libéra- des libertés. 8°. Il est oposé à contrainte.
lite.Ce n'est qu'en ce sensqu'on peut le met- » Laisser en liberté. » Parler en liberté , avec
tre au pluriel, * Leslibdralitésde César libere.' 9. Facilicé , disposition naru
étaient des corruptions pour acheter les suts relle, » Faire toutes chôses avec grâce et, liu ;!
变
fragesdu Peuple. Sc.Eyrr, Máis aus en par : berte. 4. Liberté,de pinceau, de burin ,
tant de la vertu , on ne le ditqu'ausingulier. Liberté d'espriei,idegagement de soue objet
étranger,
' LIB 1. IB 053
étranger , qui pourraie distraire, inquiéter. » Il , ou elle vit dans le libertinage. » Il faic
- Liberté de ventre , facilité qu'il a de profession de libertinage, » Le libertinage
bien faire ses fonctions. des meurs conduit au libertinage de l'esprit
Rem. 1 °. Liberté , ne se dit au pluriel que et à l'irréligion=Ainsi , en parlant des per
dans le sens deprivilèges , franchises. » Les sones , il se prend toujours en mauvaise parti
liberies de l'Eglise Gallicane. » Par la capitu- mais apliqué aux choses , il ne signifie quel
lation , par le traité on laisse à cette ville , à quefois que liberté , inconstance.» Voyez un
ce peuple ses liberiés , immunités et franchie peu où me porte le libertinage de ma plume,
ses. == On le dit aussi dans ce nombre , au Sev. » Il y a trop de libertinage dans vos
sens marqué. nº. 7º. Hors de là on ne études ; vous ac saurez jamais rien à fond .
l'emploie qu'au singulier. Correille dit dans Acad.
Cinna : LIBERTINER , être dissipé , libertin . » Cet
La perte de nos biens et de nos libertés. enfant ne fait que libertiner. Il n'est que du
11 ne parait pas que le Poère ait cu en vue st. famil. - * Les Gascons disent se liberii
d'exprimer la perte des privilèges du Peuple ner., » Cet enfantse libertine. Desgr..
Romain , mais l'exemption de la servitude , * LIBIDINEUX , EUSE , adj. Dissolu ,
l'état d'un peuple libre. Il falais donc dire , lascif, Apetits libidineux. Je le crois vieux.
pour parler exactement , et de notre liberté. L'Acad. le met sans remarque.
Mais la rime demandait un pluriel, = 2 °. On LIBRAIRE , s. m . LIBRAIRIE , s. f.[ Li
dit bien , prendre , se donner des libertés ; brère , brérie : 2° è moy . et long au 1" é ter.
>
mais je ne pense pas qu'on puisse dire , vos au 2d .) Libraire , marchand de livres. =
libertés, ses libertés, pour dire , les liber- Librairie, art , profession du Libraire. 11
» Il
iés que vous prenez , qu'il se done , etc. Dans s'est enrichi dans la Librairie. * Autres
les Frères Énemis Jocaste dit à Créon : fois , bibliothèque. » La librairie du Roi.
Craignez mon courroux , LIBRE , adj. LIBREMENT , adv. [ 2° ¢
Vos libertés enfin retomberont sur vous. muet ; en a le son d’ar .] Libre , est 1°. Qui a
= ;°. Liberté ne régit pas à mais de.» L'on le pouvoir de se déterminer. » Nous sommes
comença à doner aux Evêques plus de liberté libres sous l'empire de la grâce. »» Vous êtes
àuser d'indulgence. Hist. d'Angl.-- On dic., libre de fairetout ce qu'il vousplaira .,
avoir, doner
=
-
la liberté, d'user , de faire ,d'aler, 2°. Indépendant, » Il est libre , il' ne dépend
de venir. = A votre liberté,'
expression adverbiale . » Ils ne fontsa pas
liberté', de persone. = 3°. Qui n'est pas esclave. »
difi- Il est né libre,
de condition libre. - Qui
culté de risque
liberté', ANON .
r leur vie , pour vivre à leur n'est plus captif » Il est libre , il est sorti de
.
prison. = 4 °. Qui n'est point contraint.
LIBERTIN , ine , adj . et subst. Liberti- » Libre dans sa râille, » Ajr libre et dégagé ;
NAGE , s. m. LIBERTINER , V. n . ( Libêre taille , contenance libre et aisée. Avoir la
>
lein , tine, nage , ne': 2 € ouv. ) Liberiin , voix , la parole libre , n'avoir point d'empê
> .
1°. Qui aime sa liberté , qui hait toute sorte chement dans la voix , dans la parole.
de sujétion , de contraince . On ne le Jit guère Dans une assemblée , les suffrages ne sont pas
des femmes dans ce sens , ni mêne des hom- libres , quand on n'ose ydire son avis. --
mes, le ventre
on ne l'emploie guère qu'en parlant des AvoirÊtre
enfans : cet écolier est devenu bien libertin ; libre avec ,'n'être pas, n'être
libre quelqu'un constipe,
pas
ou quand on l'aplique aux chôses , qui ont gêné ; vivre avec lui sans cérémonie. S
raport aux persones. » Elle est d'une humeur . En parlant des mers , des chemins , les
ou
bien libertine. » Il mène une vie libertine. l'on peut aller en strecé. » Les mers
Mais quoiqu'en disent Bouhours et La Toz- chemins, les passages sont libres. = 6°.Libre
che; on ne dic point , il est fort libertin ; de ; délivré ; libre de soins , de soucis , de
c'est la femme la plus libertine que je conais- coute sorte d'engagement. = 7º . Licencieux .
se , pour dire , qui aime le plus sa liberté , hardi , téméraire. » Discours, paroles libres.
>
et qui sait le moins se gêner. = -2°. 2°. Subs t. » Il est trop libre en ses discours. » Il a des
Subst.
Qui mène une vie déréglée. » C'est un liberrin, sentimens trop libressur la religion. 8º. En
.
Montesquieu lui fait régir la prép . de devant pas certe licence poétique.. Sév. = Licence
les noms, dans le sens de peu ataché à , peu est , dans les Universités , le tems qu’on est
scrupuleux sur. » Les Étoliens étoient hardis, sur les bancs pour obtenir le degré de licen
téméraires. . . toujours libres de leur parole. cié.
.
I. Lieu préparé pour les tournois , les combats pes , dont on n'a plus besoin . » Licenciement
à la barriere , etc. » Entrer dans la lice , ou troupes
des .
en lice. Ils se disent tous deux dans le propre ; LICENCIEUX , EỚSE , adj: LICENCIEÛ
le 2d seul se dit au figuré. » Le beau sexe y SEMÉNT , adv. [ Li-san - ciel , ciell-ze , cielo
e
enore en lice avec les savans. Hist. du Japon .. teman ; 2 et 3° lon. 4 ° e muer , en vers et
= II. Sorte de fabrique de tapisserie. On dans le discourssoutenu , ci ed , etc. L'Ab.de
l'apèle de haute lice, quand le fond sur lequel Houteville et d'autres Auteurs , ou leurs im
kes tapissiers travaillent est terídu de haut en primeurs ont écrit et écrivent licentieux avec.
bâs , er de basse-lice; quand il est couché un e , contre l'analogie et l'usage. ) Ils se die
tout plat. » Tapisserie de haute -lice , de sent de ce qui est déréglé, désordoné. » Vie
basse -lice , et absolument, une haute-lice , licencieltse ; discours licencieux , paroles li
une basse - lice. —III. Femelle d'un chien cencieuses : il est fort licencieux en paroles.
de chasse. » Vivre , parler licencieú sement. = Ils se
LICENCE, .s. f. LICENCIEMENT , s..m . prènent en mauvaise part , et ne se disentque
)
porte à la licence. » Ce n'est pas liberré, c'est sur un endroit de La Bruyère. » -Un Anglois »
licence. === Licence Poétique , liberté que qui a mis au jour :en sa langue une traduc:
>
les Poères. se donere contre les règles du lan tion ou plutôt une paraphrase- très-licenciel
gage , ou comtre l'usage. Dans le st. famil . Sea (libre et peu litérale ) des caractères de
LIE LIE 257
Théophraste , etc. Tout cela est vieux et hors sacré , indissoluble. » Liens d'intérêt , da
ور
l'hiatus. Hors de là on dit toujours licou. devant l'e muer ; il lie , ils liens. Au fatur
Lien , que l'on met autour de la tête des che-
> et au conditionel , cet e muet ne se tait pas
vaux , mulets , ânes , pour les atacher . sentir : il liera lierait : pron. líra , lirë ,
>
LICORNE , s. f. Animal sauvage , qui a en deux syll . l’i est long ; au lieu que dans
une corne au milieu du front , et qui ressem- le futur et le conditionel du v . Lire , l'i est
ble à un petit cheval . bref : il lira , il lirait . ] Serrer avec un lien .
LICTEUR , s. m. [ Lik teur.] Officier , qui » Lier un fagot, une bote de foin , les mains,
servait chez les Romains auprès du Consul et les pieds , ecc. Lier un homme à un arbra
des autres Magistrats .» Les Licteurs portaient » Fou à lier. = 2. Joindre ensemble.. »
des haches , envelopéesde faisceaux .
> La chaux et le ciment lient les pierres. =
LIE , s . f . [ li-e : 1 Ion. 2' e muer.] Ce 3. Fig. unir ensemble. » L'amitié qui nous
qu'il уy a de plus grossier dans une liqueur , et lie . Ils sont liés d'amitié , d'intérêc. 49.
qui va au fond. » Lie de vin , de bière , etc. On dit , en 'st. famil. lier une partie de
Boire jusqu'à la, lie. = Fig.. La lie du plaisir , de promenade. = Lier amitié avec
peuple', la plus vilepopulace. - Un Auteur quelqu'un , ( sans article ) et lier conversa
géinissant sur la depravation horrible des tion , lier commerce ou société avec. ==
mæurs du siècle où nous vivons, l'apèle la lie. Se lier les mains , s'obliger , s’ôrer le pou
des siècles. Et Madame de Sevigne", parlant voir de faire autrement . » Je ne veux pas
de l'extrême vieillesse , dit éloquemment . me lier , ou qu'on me lie les mains.
>
re
Que la tie de l'esprit et du corps est humi- LIERRE , s. m. [.liè-re : r forte : 1 ¿
liante à soutenir ! moy. 2° e muet . ] Plante qui rampe , ou à
LIÈGE , s . m . LIÉGER , V. act. [.1" è moy.. terre , ou contre les murailles et autour des
>
56 LIE LIE
ocupe, » Tout corps est dans un lieu : il ne se plaindre. Au reste > avoir er doer
peut être naturellement en plusieurs lieur. lieu se disent sans article. » Ces plaisirs n'y
= 2°. Endroit : » Lieu agréable, ou afreux , avoient point de lieu . Boss . Lç de estde
>
» Nous irons sur les lieux. » Descente du pour les simples fidèles. Griffeia » La ven
Juge sur les lieux. S. 4°. Place , rang.: » geance de Dieu n'a pas de lieu , quand on
Le premier lieu , le troisième lieu d'une li- à soin de la prévenir . Id. Ce qui a induit
cence. » Chaque créancier' viendra en son en erreur ces illustres Ecrivains, ce sont les
1
lieu . » Etro au lieu et place di. En pre- adverbes point , plus et pas , qui sont or
mier lieu , en troisième lieu , otc. Adv. Pre- dinairement suivis de la prép . de': mais dans
>
de bis lieu ; s'allier en bon lieu. = 6º. L'en- & la prép. à ) et non pas le génitif (la prép.
j
droit , le tems convenable de dire , de fair:. de ) ., Leur animosité réciproque étoit montez
» Ce n'est pas ici le lieu de disputer.» Nous à un tel degré, qu'il ne pouvoit pas y avoir
en parterons en tems et lieu . = 7°. L'en- lieu de réconciliation Targe. Dites., à la
droit , le passage d'un livre.
livre. ». Aristore dit réconciliation , Se Eure en lieu régit de
en plus d'un lieu , ctca devant les verbes. 13. Vous êtes en lieu de
Re.6. Lieu ., endroit , place (synon. ) Lieu prenuire vos résolutions sur le lait.
marque un total d'espace ; endroit n'indique Au lieu , prép. régit aussi de devant les
proprement que la partie d'un espace plus noms et les verbes. » Au tieu de lui , ar
érendu ; pluce insinúe une idée d'ordre er lieu de faire etc. Quelques Auteurs
d'arrangement. Ainsi l'on dit : le lien de ont dit en lieu de , mais il ne se die plus.
l'habitation , l'endroit d'un livre cité ; la Idu lieu que régie l'indicatifa » Il per >
place d un convive , ou de quelqu'un qui a sécute ses bien faireurs , au lieu qu'il devroit
séance dans une assemblée . » . Paris est de les défendre . » Il s'est montré , au lieu qu'il
>
il n'y a rien que vous trouviez plus mal aia ljelles , etc. par heure , par jour. = On dit ,
sément que, des affections aussi půrcs que la proverbiatement , d'un homme qui n'écoute
mienne. pas, qu'il est à cent tieứes de ce qu'on dir ;
Avoir ou y avoir lieu., régit de ce l'ins de celui qui ne saisit pas une dificulté, qu'il
finitif. » Į'ai lieu de me faire plaindre . » .
"
en est à mille lieues . » Je suis à mille
Il n'y a pas lieu de tant crier. ŞTenir lieues de l'hydropisie : il n'en a jamais été
lieu la prép. de : » Il m'a lenu lieu de père question . Şeva
Doner lieu le datif des noms, et de dea. LIÈVRE , s. m. LEVRAUT', s. m . [ Lièa
re
vant les verbes. m Ne lui donnez pas lieu de vie , levro ; 1 " è moy, et long au er
LIG - II G 197
er
muet au 2d , 2° e muet au 1'' , lon . au 2d .) ligger, action par laquelle on retira, Sur
Le lidyre est un animal fort vite ec fort ti- un étranger , un héritage qui a été vendu par
mide , assez conu. Levruut , lièvre qui n'a un parent.
pas encore toute sa grandeur. » Chasser au LIGNE , s. fém . ( mouillez le P :: ܐ2e °
muer . ] 1 °. Trait simple , considéré comme
lièvre , ou le liévre ; courre le lièvre , » Pe. n'ayant
tit levralt. Leyraut de trois quarts. que la longueur sans largeur ni
Prendre le lièrre au coller , ou au corps , profondeur. Ligne droite ou courbe . =
c'est , figurément, en se. prov, alléguer la 2° . Cordeau ou ficelle dont plusieurs ouvriers
.
vraie raison. Je vous aime par bien des se servent pour dresser leurs ouvrages.
raisons ; mais sur tout parce que vous m'ai- 3º. Ficelle , perite corde qui a un hameçon
mez : celle-là est bien pressante
le lièvre au corps: Sév .
, et prent araché au boue , et dont les Pêcheurs se ser
Courir ou ch's vent pour prendre du poisson. » Pêcher à la
ser deux lièvres à la fois , mener deux afai- ligne. 54°. En termes de guerre , rang., .
res , ou prendre deux moyens diférens pour rangée . » L'armée était campée sur trois li
la même ", ou prétendre à deux postes dis- gres , » La première ligne plia , etc.
parates , etc. » "M. Gui corre deux lièvres à s '; La ligne ou l équateur > cercle de la
laau fois. Le jourqu'il présenta une requêre sphère, également distaqui
>
laisse à leur industrie le soin de l'atraper. 6 °. La 12€ partie d'un pouce. » Deux pieds
Coyer. Peureux comme un lièvre , exees- six pouces quatre lignes. = 7°. En termes
sivement peureux . = C'est- là où oi git le de généalogie , la suite des descen :lans d'une
lièvre , c'est le nœud de l'afaire. Voyez race. » Ligne directe ou collatérale. » Le
LEVER . Roi descend de Saint Louis , en droite lia
LIEUTENANT , ANTE s. m . et fém . gne .
e
LIEUTENANCE , s. f . [2º é muet , 3 lon .] On dit proverbialement , droit comme
9 -
Lieutenant , qui cient lieu de ; qui est sous une ligne ( nº: 1° . ) Mde de Sévigné se sert
un Oficier en chef , comande expression plufigyré: » Je trouve
absence. Lieutenante
ce fei
.
quinme enute
d'un Lie son- des âmes de paysans au
de cette s droites que des li
nant de robe , ou de Roi. Lieutenance
> gres , aimant la verra , comme naturelle
ofice de Lieutenant. » Lieutenant Général ment les chevaux trótent. Hors de ligne , à
pour le Roi dans la Province de... » Lieu. la marge . On dit aussi hors ligne. L'Acad .
tenant de Roi de... Lieutenant dans un ré- ne met que celui- ci . = A la ligne >, alinéa.
giment. » Lieutenant Général , Civil ou Cri. Mettre un mot à la ligne.* M. l'Ab. Garnier .
minel , etc. » Madaine la Lieutenante de dit en droite ligne , pour , en droitúre. » Ils
Roi. » La, Lieutenine Généralca li Lieue s'étoient transportés en droite ligne à Cahors
kenante Civile ou Criminelle. » On lui a Hist . de Fr. = Mettre, ou cirer en ligne d.
doné la,Lieutenance Générale ou de Roi de, compte , employer dans un compte. On le
etc ,
LIGATURE s. fem . [ 3... Ion . dern.e pas
quelquefois figurément
dit en ligne de compte tant . d'autres
» Je ne mele
services
>
muer. ] Bande de drap dont les Chirurgiens que je vous ai rendus. = , Donner la lignes
serrent le bras , le pied , pour l'opération c'est, dans une lettre , après lemot de Mon-,
de la saignée. = C'est aussi la manière de sieur , qui est mis au haut de la lettre , ne
lier avec cette bande. rien mettre dans le reste de la ligne , et lais
LIGNAGE , s . m. LIGNAGER , S. etadj. ser un espace plus ou moins grand entre:
masc . ( mouillez le g : dern. e muet au 1'' , ce mor et le comencement de la lettre.
é fer. au second ..] Lignage , race , famille EIGNÉE , s. f. [ mouillez leg ; 2€ é fer
» Homme de, haut ligzage. p . Ils sont de et long ; }3 ° e muer. ] Race. » Ce Prince mou
même lignage. - Il vieillit Lignager , rut sans laisser de lignée.
qni est de même lignage. » Les lignagers , EIGNEUL , s. m . [ Li- gneul : mouillez.
dans la coutume de Paris ont les quatre le 8: ) Sorte de fil ciré, dont les Cordoniers
quints des propres, Adj. masc, Retrait se servent dans leur ouvrage..
LIM L I M
558
LIGUE , s. fém . LIGUER , V. act. Li- fer creusé par diverses lignes , qui sert ?
GUEUR , EUSE s. m. er fém . [ Li- ghe , polir et à couper le fer. = Lime sourde
>
ghé', gheur, ghelise : l'r ese muei, il n'est est , au propre , une limegarnie de plomb ,
>
là que pour doner ay & un son fort qu'il et qui ne fait point de bruit quand on l'em
e
1 , é fer. ploie ; au figuré , sournois , hypocrite :et
n'a pasdevant le : 2° e muet au ?"
au 2d > lon . au dern . ] Confédération de aussi caûse qui mine , qui détruit insensi
plusieurs États pour se défendre ou pour blement. = On dir, figurément , dans un
ataquer. » La ligue de Cambrai , d'Aus- style plus noble passer la lime sur un
>
Elle dit qu'on apèle plus ordinairement li- triction. » On lui a doné des pouvoirs sans
mas ou limace ceux qui n'ont point de co- limitations.
quille , et limaçon ceux qui en ont. La Fou- LIMITES , s. f. plur. LIMITROPHE , adj.
che dit qu'il ne voudrait se servir que de [ Limite trofe : dern . e muet . ) Limites ,
>
te. ) Liinon a trois significations, qui n'ont comme au propre. — Linger , Lingère , ce
point de rapore l'une avec l'aûtre : 1°. Boûe lui , celle qui vend , ou fait du linge. » Mar
» Dieu forma Adam du limɔn de la terre : 2°. chand linger. » Boutique de lingere . n Li
Citron , qui a beaucoup de jus.» Sirop de gerie. 1°. Métier de linger, de lingère. » Il,
limon . 3. L'une des deux grosses pièces de de- elle entend bien la lingerie. 2 °. Lieu ou
.
-f. On apèle , par dérision , grosse lipe , vi- bien clair et liquide.
laine lipe , la lèvre d'en bas , quand elle est LIQUIDITÉ. Qualité de ce qui est clair et
trop grösse , crop avarée. S Lipee , bou- liquide.
chée. ( st. fam .) » Il en a pris une bone lipe'e , LIQUIDATION , s. f. LIQUIDER , V. act.
deux ou trois grosses lipees. = Franche li- [{ Likida- cion , dé. ] Termes de Pratique. Ils
pée , ( même style ) bon repas. » Il a cu une expriment l'action de rendre clair et certain ,
-franche- lipe'e , un bon repås , qui ne lui a ce qui était incertain et embarrassé. » Liqui
rien coûté.» Chercheur defranches-lipées, qui dépens
aime à faire bone chère aux dépens d'autrui.
dation de dépens, d'intérêts. » Liquider les»
,DITÉ , s . f. [ Li- keur , kide , tidité. ] Liqueur » Soit qu'elle cherchât à lire dans leurs yeux
se dit en général , de route substance Huide et ce qu'ils vouloient qu'elle fic. Marm . » On lit
liquide.. L'eau est la plus simple des liqueurs. sur son front la certitude d'un succès, etc. Jér.
>
» Le vin de Chipre est une agréable liqueur. Déliv. = ll se dit souvent neutralementet
» Liqueur bachique , ( st. plais. ) le vin . sans régime. » Les persones les plus maigres
En particulier , boisson dont la base est l'eau- sont ordinairement celles qui mangent le plus.
de-vie , ou l'esprit devin . » L'usage immodéré Les cervelles les plus vides sontsouvent celles
des liqueurs est très nuisible à la santé . = qui lisent davantage. Marin . = On dit ,
Vins de liqueur , vinsmuscats , vins d'Espa- d'un livre qu'on lii sansennui , qu'il se laisse
.
gue , et alltres. = Vin qui a de la liqueur, lire. Voyez LAISSER. On dit aussi qu'ilsefait
irop de liqueur , trop de douceur, » Ce vin de lire . » Ces vers ( de M. de Vixouze sur Rome
Bourgogne a de la liqueur. Liqueurs d'aujourd'hui ) se font lire , mêmeaprèsceur
li- de M. de Voltaire. Ann, Liu . -
fraiches , rafraichissantes , relics que la li Se laisser
3
monade , les eaux de groseille , etc. lire et se faire lire , étaient des expressions
LIQUIDE , qui a ses parties Huides çt cou- favorites de l'Abé des Fontaines.
lantes. » Ce breuvage est trop épais; il n'est LIS , s . m . Fleur blanche, qui a beaucoup
liquides , par oposition aux solides. » d'odeur.
pas assez liquide. = Subsi. Les liquides , d'odeur.
alimens = Plantequiproduit cette Heur.
Teint de lis et de rose , blanc et vermeil.
Il a la fièvre : on l'a réduit aux liquides. Fleur de lis , en armoiries , figüre de
Confilares liquides , qui sont ians du sirop. trois Aeurs de lis liées ensemble. » Fleur de lis
En Gramaire, on apèle consone's liqui- d'or , d'argent. Autrefois, dans l'écu de Fran
des l’L , IM , I'N , IR , parce que jointes ce , il y avait des fleurs de lissans nombre.
à d'alltres consones , dans la même syllabe , Charles VI les réduisit à trois. Sieger ou
elles sone fore coulantes. = Liquide, en érre assis sur les fleurs de lis , pourer' dire,
ex cer
LIS LIS 561
exercer une charge de judicatûre , est une ex• aútre , dont il est limitrophe.
> » Les lisières
pression triviale. Elle ne l'était pas aparem- d'une forêt , d'une Province.
ment du tems de Fléchier , puisqu'il l'a em- Rem . Quelques Auteurs , ou Imprimeurs
ployée dans une Oraison Funèbre. » Comme écrivent lizière avec un { : ce n'est pas le bon
s'ils n'étoient juges que pour être assis de tems usage. = Mener par la lisière , 'se dit dans
en temssur lesfleurs de lis ,, où ils vont rêver le propre , des enfans qu'on mène par des
à leurs divertissemens passés ..... ou réparer cordons arachés par derrière à leurs robes ; et
par un mortel assoupissement les veilles qu'ils au figuré , des persones plus âgées , qu'on
ont donées à leurs plaisirs. veille de fort près , et dont on éclaire et l'on
LISET , s. m. ou LISETTE , s. f. [ Lize , règle toutes les démarches. » Il se trompe, s'il
Lizère : 2 ° è moy. Le Rich. Port, les mer tous. a prétendu me mener à la lisière : je luiferai
deux indiféremment. Trév . préfère le 2d . l'A- voir que je ne suis plus un enfant. Murm . »
cadémie
trement
ne met que le r " . ] 'Insecte , apelé au- M. de St. Ang: peut aller tout seul et sans li
bourgeon
Coupe - . sière , s'il m'esi permis de me servir de ce
LISEUR , EÛSE , S.Celui
in . et f.celle
[ Li- zeur , zei- terme. Qu'il cravaille donc d'après lui , etc.
ze ; 2° lon. au 2d . ] , qui lit , dit L'Abé de Fontenai.
l'Acad. Je ne crois pas cette détinition juste. LISSE , adj . LISSER , V. act. LISSOIR , S.
.
c'est plutôt celui , celle qui aime à lire. C'est m . [ Li-ce , cé , sour ; zó e muet au ; ' ' , é fer.
l'un et l'aútre , au sentiment de M. Mirin. au 2d. ] Lisse, uni et poli . Lisser, rendre lisse .
Liseur, Liseûsé ne sont pas synonimes de Lec- Lissoir , instrument avec lequel on lisse la
leur , Lectrice. Ceux -ci s'emploient toujours toile , le papier . » Écofe lisse. » » Lisser du
Passer le
relativement à quelque ouvrage donton par- ling , de la dentelle ,du papier.
le : » Ce livre plaira à ses lecieurs ; il ne sera lissoir sur , etc. = Trév. et le Rich. Pore.
pas du goût des lectrices. Ceux- là se disent mettent lissoir , s. m . ou lissoire , s. f. le Dice.
2d ; l'Acad. que le
absolument, et dans un sens indéfini , d'un d'Ortog. ne met que le ad
er
personels. On ne doit poine dire , vos liseurs', tendre un lit. Se mettre au lit ; être , se tenir
ses liseûses ; mais , vos lecteurs, ses lec- au lit. » Garder le lit. Voy . GARDER. S
trices. Il régit pourtant fort bien la prép . de. 2 °. Il se prend pour le bois et le fond du lit
» Grand liseur de romans. Boileau . eculement. » Un lit de bois de noyer : un lit
LISIBLE, adj. LISIBLEMENT, adv . [ Li- de sangle. -Quelquefois pour le tour du lic
.
zible , bleman ; 3° e muer . ] Lisible , qui est seulement ; lit damas serge
de , de , etc.
aisé à lire. Lisiblement, d'une manière lisible. Quelquetois pour les matelas ; lit de plume ;
»Ecriture lisible. » Caractèresmalformés , bonlit,méchant lit ; lit mollet; lit extrê
ou à demiéfacés , qui ne sont pas lisibles . » mement dur. » Faire , défaire un lit
Écrire lisiblement. , le lir .
LISIÈRE , s. f. [ Li ziè- re ; 2 è moy. et où l'on3 °.seIlcouche.
e
se prend souvent pour tout lieu
» La terre nûe était son lit.
lon. 3 e muer. ] L'extrémité de la largeur -4 °. Mariage. » Enfans du premier , du
d'une toile , d'une étofe. » La lisière de cette second , du troisième lit. » Il aa des enfans de
toile est trop lâche. — Fig. Lesextrémités deux ,detroislits.= w
sº.Liede Justice ,
d'un champ ,d'un pays , relativementàun Trônedu Roi, quand il siège au Parlement.
>
Tome II . B bbb
562 LIT LIV
» Le Rot tint ce jour-là son lit de Justice. = etc. avec un seul 1t : 2 é fer. 3° è moy . et
e Et
Lit d'honeur ; circonstance honorable où l'on long au rel ; 4 lon . au dern. Litérère , ra
meurt, » Il est mort au lit d'honeur. reur , ratûre . ] Literaire , qui apartient aux
6 °. Canal , par où coule une rivière . » Le lit Belles-Lettres. » Journal , Société literaire.
de la Seine est profond : » La Durance change Literateur , celui , qui est versé dans
souvent de lit. » La Loire sort quelquefois de la literatúre ; c.à.
c. à.d . dans l'érudition ,» Grand
son lit.-7
7. Couche de quelque chose,, Litérateur. » Profonde literatúre .
qui est étendue sur une autre. » En fouillant Rem . Litéraire , ne se dit que des.chô ses,
on trouva sous la terre franche un lit de sâble , et n'est qu'adjectif. Un Auteur moderne le die
sur un lit d'argile.» Un lit de pierre ; un litde des persones , et l'emploie comme subcantil
moellon . » Un litéraire de profession . On dir , un lité
e e
LITANIES , s. f. pl . [[ 39 lon. 4 ° e muet.]
. rateur.
Prière qu'on fait à Dieu en invoquant la Ste LITTÉRAL , ALE , adj . LITTÉRALE
Vierge et les Saints les uns après les aûtres. MENT , adv. ( ou Litéral, etc. avec un seult :
e
»» Dire , chanter les Litanies. = Litanie 2° é fer. 4 °° еemuer , en a le son d'an à la s].)
au singulier ( st. famil.) Longue et ennuyeûse Litéral, qui est à la lettre , selon la lettre.
énumération. » Il nous a fait une longue litu- » Sens literal , explication literale. En
nie de ses exploits , de ses chagrins. Voy. conversation , cet homme est trop literal; il
KIRIELLE . = Mettre dans ses litanies, prend trop les choses au pied de la lettre. =
l'arabe literal
( même style ) se souvenir de quelqu'un , On distingue le grec , l'arabe litéral , tel qu'il
soit en bien , soit en mal . » Je l'ai mis dans est dans les anciens Auteurs ,
du de
grec ,
mes litanies . l'arabe vulgaire , tel qu'on le parle aujour
LITIERE , s . f. [ 2º è moy. 3e
3 ° e muer . ] d'hui dans le Levant. = Litéralement ; à la
1°.Paille ou aücre chose semblable , qu'on lettre. » Expliquer , prendre un passage lité
épand dans les écuries ou les écables , sous ralement .
des chevaux , bæufs , moutons , etc. afin Littéralement, à la lettre. ( Synon . ) Le
er
qu'ils se couchent dessus. » Litière fraiche. Il désigne plus proprement le sens naturel et
» Vieille litière. » Faites hone litière à ces propre du discours ; le 2d en désigne le sens
chevaux. = On dit qu'un cheval est sur la stricte et rigoureux. » Il ne faut pas prendre
litière , quand il est malade à ne pouvoir litéralemeni ce qui se dit par métaphore. Il
sortir de l'écurie; ce qui se dit figurément des ne faut pas prendre à la lettre ce qui ne se
hommes. = Faire litière de ( st . prov. ) dit qu'en plaisantant. Rous
ROUB . Synon .
prodiguer , ne point ménager.. » Il fait li- Rem . 1 °. Literal n'a point de pluriel mas
tière de son corps , de son bien. culin . Le P. Berruyer ſui en done un : des
. 2° . LITIÈRE , chaise couverte , portée sur commentaires littéraux. M. de Wailly .
deux brancards par deux mulers ou deux che- 2º. Un Auteur moderne a confondu licéral
vaux , l'un devant , l'autre derrière . avec litéraire. » Ce n'est pas par une curiosité
LITIGE , s. m. LITIGIEUX , EÛSE , adj.. littérale que nous avons fait ces recherches,
er
e¢ nuet au 1 " , lon, aux 2 dern. gied', ecc. Il est évident qu'ilfalait dire au moins
[ 3°
gieů- ze ; dans le discours soutenu et sur- tout par une curiosité litéraire; encore cette ex
en vers , gi-ed , gi- et -ze. ] Litige, contes- pression n'est-elle pas trop bone. Litéralest
>
tation en Justice. » Bénéfice , terre en litige. ce qui est selon la lettre : litéraire , ce qui a
= Litigieux , qui peut être en litige. » raport aux lettres.
e
Bénéfice ,droit litigieux. » Chôse litigieûse. LITURGIE , s. f. ( 3 € lon. 4 c muer. ]
LITRE , s . f. [ 1 ' lon . 2° emuer. ]Bande L'ordre du service divin et lescérémonies
ou ceinture noire autour d'une église ou qu'on y observe. » L'anciène liturgie. La li
iurgie. grecque. La liturgie de l'Église Ro
d'unechapelle , cu endedans ou en dehors , maine
sur laquelle sont peintes des armoiries.
LITRON , s. m . Mesure contenant la 16 LIVIDE , adj. LiviDITÉ, s. f. Ils se disent
partie d'un
cubes. » Unboisseau
litron de
de Paris
farineou
, de36pois
pouces de cele noir,
, de sur qui est de couleur plombée, et tirant
» Teint livide lèvres livides. »
>
s une
fèves ; de sel , etc. a des marques livides sur la peau ; éfer d'
LITTÉRAIRE , adj . LITTÉRATEUR >, S. contusion. » La lividité de la peau.
m . LITTÉRATURE , s. f. ( ou LITÉRAIRE , LIVRAISON ,s.f.[livrezon ;z' è moy. ]
LIV LOB 563
Action par laquelle on livre la marchandise , et non pas francs de rente. On dir, au con
qu’on areçue.
parmiles marchands.
Ce mot n'est en usage que traire sa maison luia coûté vingemille francs,
et non pas vingt mille livres. = On ne dit
LIVRE , s. m. [ 1 " lon. 2'e muer . ] 1 °. Plu. jamais un franc , vingt et un francs , ni 2 , 3
sieurs teuilles de papier , reliées ensemble. s , francs, quoiqu'on dise , 4 , 6 , 7 , 8 , 8
» Livre manuscrit ou imprimé. = Livre en 9 , francs. On ne dit pas non plus , !I , 2 , 3
blanc , les feuilles d'un livre imprimé, qui livres , quoiqu'on l'écrive en faisant des comp
n'est pas encôre ni broché , ni "relié. tes : il faut dire , 20 sols , quarante sols , un
2° . Registre , papier , journal. » Livre de écu , cent sous. = Quand après 5,6,7 ,
.
tie d'un volume . » Poème en 12 Livres. » il semble qu'on ûse indiféremment de l'un et
Histoire divisée en six livres . » Livre pre de l'aûtre. = On dit enfin un sac de mille
mier , chapitre second. -5 °.. AA livre ouvert , francs, et non pas de mille livres. Bour.
adv. » Chanter à livre ouvert , sans avoir Tout le monde n'est pas d'acord sur cette re
besoin d'étudier la note . » Traduire un auteur marque, nisur l'usage qu'elle supôse . e
un Auteur moderne a cru pouvoir dire que : fier. » Il s'est entière.nent livré à un homme
» Notre vie est un livre , dont la prefice est qui le trahit.
l'enfance , et dont chaque feuillet quz nous LIVRET , s. m. [ Livrè : 2° è moy.) Petit
tournons est un jour qui passe, Car... quelle livre. » Un livret ; un petit livrer. En -
fer qui lo he , quelque chose qui va mal dans Maisil changea ce vers dans la suite.St. Marc.
sa santé ou dans sa fortune . LOGOGRI PHE , s .
. . m . Sorte d'énigme,
LOCUTION , s. t. [ loku -cion , en vers qui consiste à prendre en diférens sens les die
ci-on. ) Expression, façon de parler. » Mau- férentes parties d'un mot.
vaise locution : locution bâsse , impropre. LOGOMACHIE , S. f. ( st. polémique.)
Il ne se dit que dans le didactique. Dispure de mots. » Il y a beaucoup dediscusa
LOGE , s. f. LOGETTE , s. Ê. LOGEABLE , sions , qui ne sont que des logomachies.
>
adj . LOGEMENT ,'s. m . LOGER , V. act. et n . LOI, s. f. [ Loa : monos. " Plur, autrefois
[ 2° e muet au 1er et au 4 ,> è moy. au 2d , é loix , aujourd'hui, lois. ] Loi , au propre ,
e
fer. au dern. log? , gère , jable , geman , est une règle établie pax autorité divine ou
gé. 1 Loge ; petite hutte , petic réduit. Lo- humaine , qui oblige à certaines chôses et en
genre , pecite loge. Lageable , ou l'on peut détend d'alleres. » Loi naturelle,, ou divine ,
loger comodément. Logement, le lieu où ou humaine. »» La loideMoïse.» .La loi de
l'on loge comunément. Loger , neutre,habi. Grâce. » Établir , ou abroger une loi. » Se
ter : actif , doner la retraite à .... »" Le loge soumettre à la loi ,> ou , enfreindre la loi , etc,
d'un portier , les loges de la comédie . » Mai- Par extension , il se dit de certaines
son logeable. » Où est son logement? » Il obligations de la vie civile . » Les lois de la
loge chez soi ; en chainbre garnie. » Où bienséance , de l'honêteté , de la société , etc.
logerez - vous tant de monde ? » Il s'est' togé Faire la loi , régit te datif : » Il leur a fait
magnifiquement. La loi . Mais , quand il est sans régime, on
LOGICIEN , s. m . LOGIQUE , s. f. [Logi- dit,faire loi , sans article. A»uVotre opinion
reste ces deux
1 * fera pris loi. Marm .
cien , gike : ien au 1er n'a pas le son d’ian. ) ne
La Logique est l'artde raisoner juste. LiLogic cxpressions ont unsens diférent ;et l'on s'en
que naturelle est unedisposition à bien rar- aperçoit bien dans la phrase suivante.».Au
soner sansavoir étudié les règles de logique. lieu de vous dire le mien (mon goût) qui ne
» Iln'y a pasde logique dans cet ouvrage : frit la loi à persons,etc.Pluche.Ii falair,
ilestsans méthode, sans principes -— Lo qui ne fait loi pour.persone, etc. — Faire
LOI LOL . 565
la loi, c'est prescrire des lois : Faire loi ; méh et c'est toujours le rer. Il est loin de nous.
»
c'est être une loi à suivre. Le 1er se dit des » Loin du monde , loin du bruit. » Loin des
9
persones , le 2d des choses. = On dit aussi yeux , loin du cæur , dit le Proverbe,
doner des lois à , et recevoir la loi de ; gou- Prép. de tems. » Il y a loin d ici à Noël . »
verner et être gouverné. » L'Être suprême... Nous sommes encore loin de Pâques.
donne des loir à l'Univers . Jer. Dél. » Son Au loin , loin à loin , de loin à loin , adver
corps reçoit la loi de l'âmequi l'anime. Ibid. bes. » Aler , chasser au loin. » Planter des
Se faire une loi , régit de devant les arbres loin à loin .» Il ne me vient plus voir
verbes ; et prendre la loi , devant les noms. que de loin à loin. Plusieurs de nos Auteurs les
» Je me suis fait une loi de ne pas répondre plus estimés disent de loin en loin , comme
aux injures. Je prendrai toujours la loi de l'Ab . des Fontaines, J.J. Rousseau , M. Lin >
vous. * Corneille dit , prendre loi sans arti- guet , M. l'Ab. Grosier , M.de la Creielle , etc. >
cle , ce qui est contre l'usage actuel , même On peut croire que cette manière est aussi
en vers .
bone que l'aútre .
Ses desirs prendrontloi de mes propres desirs. Il est à remarquer que loin est tantôt pré
Agésilas . cédé , tantôt suivi de la prép. de. » Ce qui
Que le foible parti prenne loi du plus fort . est beau de loin ne l'est pas toujours de près.
»
Aquérir force de loi , se dit sans article. » Loin de vous je m'ennuie. » Loin d'eux s'en
> Si le bill pouvait acquérir la force de loi. fuyoit le doux soinmeil. Téļém . = Loin de,
TARGE, Traduct. de Smollet. Retranchez la. se met quelquefois à la tête de la phrase par
-Ce mêine Auteur dit ailleurs . » Ce bill manière d'interjection. » Loin de nous les
2
Qcquie depuis force de loi , mais habituelle- Héros sans humanité ! Bossuet. = Rousseau
ment , il dit , la force. dit loin tout seul , mais c'est dans le style de
On dit , proverbialement , d'un méchant mi-marotique. .
homme , qu'il n'a ni foi , ni loi. Et de ce qui
>
Loin tout rimeir , enflé de beaux passages , j
est incontestable , que c'est la loi et les Pro- Qui , sur lui seul moulant ses personages ,
phères , » Il vous loue fort... du soin que vous Veut qu'ilsaient tous aurans d'esprit que lui ;
avez de payer vos arrérages. C'est tout : c'est - Et ne nous peint que soi -même en autrui!
la loi et les Prophères.Sav. == Le proverbe M. De Lille dansses Jardins fournit une mul
dit : nécessité n'a point de loi : on ne peut titude d'exemples de ce tour , qui l'asse et de >
faire l'impossible. 'Ou plutôt la nécessité , le vient monorone pour être trop souvent em
besoin absolu force à faire ce qu'on ne ferait ployé. - -Loin donc ces froids jardins ...
pas sans cela . MARIN . Loin le luxe bourgeois... Mais loin l'architec
Rem. Loi , dans le sens de foi , religion ne ſûre de ces tristes gradins...Loin ce cercueil
doit pas s'unir avec les pronoms possessifs , factice... Loin ces vains monumens , etc. etc.
quand on parle des hommes. On dit , ma foi , De loin , se met ordinairement après le
na
mareligion ; mais on ne doit pas dire avec verbe , même dans les tems composés. Quel .
Boileau .
quefois pourrant il est mieux deyant, parce
raison
LaLe fidèle atentifc'est
de celaaux
, règles de sa
que loi. est l'acte du
la foi scpâre
quil ne sonpas le verbe de régime, ,
» Charles , qui de loin a prévu les projets de
fidèle qui croit , et loi l'acte du Législateur son frère , etc. Moreau. - Qui a. prévu de
qui ordone . Foi, se dit activement des fidèles , loin lesprojets , ne serait pas si bien .
et Loi passivement. On dit , en parlant de Non loin de , adv . Près de, » Dans les mons
Dieu , qu'il nous ordone d'observer sa loi. Le tagnes de Savoie, non loin de la route de
pronom possessif est là à sa place. Briançon , etc. Márm .
LOIAL , LOIAUTÉ , LOIER , Voy.LOYAL , Non loin de ce rivage , un bois sombre et trane
LOYAUTÉ, LOYER . quille ,
LOIN , adv. et prép . [ Loein , monos. On Sous des ombrages frais présente un doux asile.
écrivait autrefois loing. ) A grande distance . Henriade.
Adv . de lieu . » Aller loin , revenir de loin. Non loin de est plus élégant que près de : mais
Adv . de tems : » Parler de loin , d'un il est plus du haut style que de la conversa
temps éloigné . - Prép . Elle régit de et à. tion . * Être loin de faire fut critiqué :
» Il y a loin de Marseille à Paris. » Quelque- autrefois dans la Princesse de Clèves. On
fois il n'y a qu'un seul de ces régimes d'expri disait qu'il falait dire , erre éloigné de faire..
566 L'OÍ LOI
Malgré cetre Critique , qui me parait juste et loin, ou de bien loin , réchaper d'uin extrême
qui n'est guère conûe , on a continué de le danger , se rétablir après quelque disgrâce.
dire. » Les Allemands sont encôre loin de Renvoyer , rejeter une chose bien loin ,
pouvoir prétendre à la célébrité dans les la rebuter . --- En matière de science , aler
Beaux - Arts. Journ . de Mons. D'aussi loin , bien loin , faire de grands progrès.
*loin que , régit l'indicatif . On a dit alleretuis. En matière d'afaire , aler loin , trop loin ,
de tant loin que .» De tant loin qu ils purent s'engager beaucoup , trop . — Cette afaire va
>
découvrir la croix
1
, ils l'adorèrent. Vie de S. ou ira plus loin qu'on ne pense , est de plus
P. d ' Alc .
grande conséquence qu'on ne croir. — * lller
Bien loin ,conjonction , est suivi ou de la sait de loin , pour de long , barbarisme gas
prép. de , et del'infinitif, ou de que avec le con . Desgr.
subjonctif. » Bien loin de le faire ; bien loin LOINTAIN , AINE , adj . [ loein tein ,
qu'il le fasse. = On dit assez indiférem têne :: 1"
tène 1 løn . 2° è moy. au 2d . ] Qui est fort
ment , prôse et en vers , loin de , et bien loin du lieu où l'on est , ou dont on parle. »
loin de ; et on avait décidé mal- à - propôs dans Pays, climat lointain. Régions lointaines. =
te Dicr. Grum . que loin sans bien était une La Touche croyait ce mot peu usité , comme
faûte. On s'était fié uniquement à Vaugelis , adjectif et plus de la poésie que de la próse.
qui a été reformé sur cec article par Th. Cor. Havoûe cependant que l'Acad. l'aproûve
neille , et encôre inieux par les exemples mul. comme adjeciif; un pays lointain , des cam
cipliés des meilleurs Auteurs. pagnes lointaines . S. m . En termes de
Les Dieux ont prononcé : loin de leur contredire, Peinrûre. » -Le lointain d'un tableau . » On
:
C'est à vous de passer du côté de l'Einpire. voit dans le lointain des Bergers , qui , etc.
Rac. Brit. Dans ce sens , il vaut mieux qu'eloignement.
» Loin que le chef ait un intérêt naturel au = Cet adjectif suit ordinairement le subs
bonheur des particuliers , etc. J. J. Rouss. tantif qu'il modifie. » Les bords lointains, les
Loin que ce nom si doux eúr fléchi le cruel, campagnes lointaines, et non pas leslointains
Il n'eut faię que le rendre encor plus criminel. bords , les lo'ntaines campagnes. — En vers
C
qu'il y ait , etc. parce qu'on dirait avec la avez le loisir. L'on dit ; et il est fort d'usa
négative ; vous ne convenez pas qu'il y ait du ge : » Vous y viendrez , s'il vous est loisible.
>
vient de bien loin ; et , en général , revenir de Loisir , oisiveté ( synon. ) Le loisir est us
LO
ι N LON 867
remis de liberté : l'oisiveté est un tems d'inac sans régime. A la longue , ady. Avec le
tion ; c'est l'abus du loisir..» Le loisir d'un tems. » . A la longue tout s'use. '» A la lon
homme de bien ocasione beaucoup de bonnes rue on en viendra à bour. De longue
actions : 1 oisiveté ne peut ocasioner que des main adv. Depuis long - tems . » Il est mon
maux . Beauzee , synon . = Loisir , s'emploie ami de longue main . S De son long
quelquefois au pluriel en poésie. D'heu- tour de son long , tout étendu .
" Au long ,
reux, d'agréables loisirs . = Quand lowwir tout au long ; amplement d'une manière
est sans régime, on dit assez indiféremment , difûse.
avoir du loisir , et être de loisir . » J'ai du On dit , en style proverbial , long comme
lo:sir , êtes-vous de loisir ? Mais quand il carême , comme un jour sans pain. Ne
régit l'infinitif, il faut se servir d'avoir. » pas la faire longue , ne pas vivre long- tems.
>
Aurez vous le loisir de faire cette course ? » S'il demeure à Commerci , il ne la fera
On dit , doner le loisir de faire. * Voi- pas longue.
longue. Sév.
Sév . = Tirer de longue ,
cure die , doner loisir sans article . » Vous me s'en aller bien loin . On dit aussi tirer de
deviez doner loisir d'aprendre notre langue , long .
devant que dem'obliger àà vous écrire. Lettre La colombe l'entend , part tire de'long
à M.Godeau . En st, famil. avoir bien du et .
La Font .
loisir , avoir du loisir de reste , se dic d'un
homme qui s'amûse à des bagatelles, ou qui * Un Auteur moderne dit , adverbiale
s'ocupe l'esprit de chôses , qui ne le regar- ment, plus long pour davantage. » Il étoit
dent
pas . Il aura tout le loisir de se re- impossible d'en dire plus long . Anon. Il faut
pentir , il s'en repentira à loisir , se dit de dire , d'en parler plus au long , ou d'en dire
celui , qui fait quelque chose , dont on croit duvantagé. = Prendre le plus long , on
qu'il sentira long-tems les suites . sous - entend chemin. » Je veux vous remer.
LONG , LONGUE ,> adj . [ lon >, lon - ghe , cier d'ayoir pris le plus long , pour éviter
et non pas longüe. ] Qui a de la longueur , ces ruisseaux , qui étoient devenus rivières.
1. Relativement l'éten
à due. » Champ long Sey. = En savoir long , être habile et
Barque fort longue. » Une longue
er étroit : » rusé. » Avec son air tout uni , il en sait
alée ; une longue course . S. m. » Dix long . En avoir tout du long et du large ,
aúnes de long. » Étendu tout de son long..» En être bien batu . Au long et au large >
o
long et en large , etc. = 2°. Relativement dans toute l'étendûe : » S'étendre au long er
:
à la durée. » En éré les jours sont longs .» Cela au large. * Quelques -uns disent en long et
"
ce sujet fort au long : je vous écrirai plus au sont longues, iº. On peut établir , d'a.
-
long. — Le sentiment des deux Gramairiens près le P. Buffier , comme une règle géné
me parait préférable à la pratique de l'Acadé- rale , que toute syllabe qui précède une
mie, et il me semble que l'usage le plus auto- muet est longue . La raison en est , qu'on ne
risé le justifie . Si quelques Auteurs , comme saurait apuyer sur un e muet : on est donc
Bossuet , l’Ab. Prévoi er un petit nombre obligé d'apuyer sur la pénultième. Ainsi
d'aûtres ont doné un régime à du long et au toute la diférence qu'il y a entre chasse et
long , le plus grand nombre les a employés chasse , race et grâce , c'est que l'â du ?"
583 LON LON
et du dern . est plus long que l'a du second ce Prince. - Les Ascétiques, le disent aussi
et du. 3f . Il y a donc des longues plus lon- de la patience dans les maux. - Il vieillit ,
gues les unes que les autres. On n'apèle pour. et n'est guère plus d'usage. L'Acad . le met
tant de ce nom , et nous ne marquons de sans remarque. o's
l'accent que celles qui le sont sensiblement. LONGER , v. act. Terme de guerre et
= 2°. Toute voyèle qui porte l'accent cir- de chasse. Marcher le long de... » L'armée
.conflexe ; et l'on ne doir plus employer cet longea la rivière ; le cerf a longé cette
accent que pour marquer la quantité de la route.
syllabe. Autretois,on l'employait indiférem- * LONGÉVITÉ , s. f. Grand âge , longue
7
ment, et à cet usage , et à marquer la su- vie. Mot nouveau. » Cet exemple de lon.
.pression de quelque lectre , et sur- tout de gévité est assez remarquable. L'Ab.de Fon
I's. On écrivair , et le grand nombre l’écric tenai . » Exemple fort singulier et fort re
encore aujourd'hui, chrétien , mêler , quoi- marquable de longevi:é. Journ. Polit.
que l'e ne soit ni ouvert , ni long. On doit M. Voulonne s'est aussi servi de ce mot dans
écrire chrétien , méler , etc. 3. I.es son excellent Mémoire sur la Médecine agis
voyèles nazales , an ,. am , em, en ,, im , in
> ir , tante , et sur la Médecine expectante ; mais
on , om , un , um >suivies d'une consone > il a mis longévité en italique.
sont longues , soit au milieu , soit à la fin LONGITUDE , s. f. En 'Géographie, l'é.
des mots. Saint , crainte , chambre , champ, loignement d'un licu à l'égard du premier
jambe , lampe , blanche , danse , ' chante , méridien , en alant vers l'orient. En astro
etc. ateindre , feinte , temple , gendre , évi- nomie , la distance de deux étoiles, prises
dence , dentes, etc. țimbre , simple , pinie, sur l'écliptique , en allant du couchant au
etc. sombre , pompe , compte , Comte , conte, levant,
nonde, songe , etc. humble , j'emprunte , etc,> LONG -TEMPS , ou LONG - TEMS , adv.
4°. Les pluriels de tous les inots dont la ter [ Lontan : deux longues. ) Pendant un tems
minaison ese masculine , sont longs , quoi considérable. » Cela dûre long tems. » Ila
que le singulier soit souvent bref ou dou- long.teins étudié. = 1.Il peut se mettre
ieux : Almanachs , détails , airs , atraits , àà la tête de la phrase. » Quand les homnies
remparts , chefs , autels , inomens , déserts , veulent quitter le mal , le mal semble en
dangers , sujeis, feux , etc. = jº. Je re- côre les poursuivre . Long-tem's il leur reste
marque aussi que l'r , l's er le v placés entre de mauvaises habitudes etc. Télém .
un e muet et une autre voyèle ou diphton- Quand il n'est pas à la tête , il se met tou
gue'rendent cette voyèle ou diphtongue lon, jours après le verbe dans les teins simples,
gues : éclaire , fournaise ;barbåre , emphase, devant ou après le participe dans les tems
esclave ; chimère , thèse , trêve ; empire , composés ; ci comunément après l'infinitif.
>
se e
surpri ,, captiv ; aurore , chóse , augare , » Il y demeura long -tems ; il y a long-tems
müse ontla pénult. longue. Il est vrai que demeuré , ou il ya demeuré {ong-tems. » !!
si l'e muet se change en une syllabe masc. faut étudier long-tems pour aprendre. On
alors la voyèle , qui était longue, devient pourrait dire aussi, il faut long temnsétudier:
brève. Ainsi , dans je m'égáre , l'a pénult mais la première manière est préférable.
est long ; dans j'ég arais , égaré, il estbref. =: 2° . ' Assez et trop long-tems exige le
.
il y a déjà long-tems . 4°. On ditêtre long- LONGUEUR >, s. f. [ Lon-gheur : 1" lon.
tems à ou sans avec l'infinitif. » Leur poii- l'u est muet : il n'est-là que pour doner au
dre ne futpas long tems à s'épuiser. Je crois ģe un son fort qu'il n'a pas devant le. ] Il
que sans sépuises aurait été mieux . La prép. se dit de l'étendue de l'un des bours à
å ne s'emploie qu'avec les verbes qui ont un l'autre : longueur d'un chemin , d'un bâton
sens actił. » Il est long- tems àà faire l'ou d'un manteau ; etc. et de la durée : la lons
vrage. » Vousavez été long -eens à revenir .. gueur du tems des jours , des nuits , erć.
Mariy. Or , s'épuiser est un réciproque pas- Il signifie aussi lenteur i retarderněnr.
sif qui équivaut à dire épuisé. Il falait
9 C'est une longueur áfectée. » Tirer les chô
donc dire sans s'épuiser , ei non pas à s'ë- ses en longueur . — Il se dit sur-tout au plu-.
puiser. » On ne fut pas long.tems à s'apera riel :
cevoir dans le Village que la Néophyte avoit On nous mine par des longueurs..
disparu. Let. Étif.La prép. à estiniéux dans La Fontaine.
cette pirâse , parce que ' s'apercevoir a lë » Épargnez -moi des longueurs qui me font
sens actif. » Je ne fis pas 1978-1ems à m'a- mourir mille fois pour une. Mariv. » Je
percevoir que cet Aureur ( Schooten , co- suis ennuyé de ses logueurs . Acad .
mentateur de la Géométrie de Descartes )
avoit plutôt aspiré à la gloire de se fairé longue
cominenter
, Quand
Rem.urs1°. au
l , parle
plurieon discours
d'un difére
a un sens nt de
qu'à celle de commenter son celui qu'il présente au singulier. On én voit
Maitre. P. Paulian , Traité de Paix , etc. la preuve dans cette réflexion judicieûse de
= ;°. Plusieurs Auteurs ont fait long - tems M. L'Ab . Grosier, » Les discours d’Agrippå
substantif. » Un long-téms, un si long-tems .
> er de Mócènė ( dans Dion Cassius) ont toute
Boss . » M. de Turenne n'oublia rien durant la profondeur , la netreté , la précision de
un long tems pour reconnoître le fort et le ceux de Cinna et de Maxime ( dans la Tra.
foible de sa première réligion. Muscir. -
gédie de Corneille ) ; je dis , la même pré
Je voudrais dire durant long-tems , ou forė cision , quoique les premiers soient plus dé
long - tems. Ce substantif fait mieux dans la velopés , parce que ce sont les longueurs
phrase suivante, » Quand les biens du monde et non pas la longilenr , qui détruisent cette
pourraient vous satisfaire , vous n'en jouiriez qualité essentielle du style . Journ . de Litér.
pas toujours. En jouirez -vous long.tems ?? Et Åinsi , un discours peut être long sans avoir
qu'est -ce encore que ce lovg.tems ? etc. L'Ab . des longueurs , et il peu : avoir des longueurs
Boulle. Précédé de le et suivi de que , long. sans être long. 2.° Faire
longueur est
tems fait aussi très-bien. » Les usages na- une expression nouvelle : elle a besoin du
fionaux s'étoient fortifiés par le long -tems sceau de l'usage. Quand ce morceau se
qu'ils avoient duré . » Malgré lé long -tems roit bien pensé , il seroit défectueux , parce
écoulé depuis mon mariage , ma mère ne peut qu'il fait longueur. Ann . Lit. =
pas sbufrir encôre le nom de mon mari. dii tirer ou traîner en sorgireur , le 3 1° . On er
Fielding: est
Avec aprês , long-tems cessé le meilleur. * Richelét dit aler, en longueur :
d'être adverbe. Ainsi l'on doit dire : après » L'afaire va en longueur. Je doute que cette
un si long tems , et séparer long de iems , expression soit de l'usage actuel.
et non pas aprês si long temus. » Lui repro- LOPIN , s. m. [ Lo pein . ] Morceau. Il
cher ce te
Ann . Lit.
injusti ce après un si long - temps. est populaire ei n'est bon que pour le st.
LONGUE. Voy. LONG . plaisant.
LONGUEMENT , adv . [ Longheran : Point de couroux , Messieurs La ,morlopin mesuffit.
font.
"it lon. 2 ° e maer :l’u ne se prononce point: „ Il en a eu ; il en a emporté un bon lopin.
i
n'est-là que pour doner au g un son fort * LOQUACITÉ ; s . féin . ( Ló- kou.2 -cité.]
Tom . 11.
Сccc
1
170 LOR LOS
Babil , multitude de paroles. Il se prend en tir I's de lors : mais dans dès lors et pour
mauvaise part , et n'esi bon que pour le st. lors , on ne la fait point entendre :lorske:
critique ou polémique. » A cetcet égard
égard , la Dèior , pour lor. ) * 1 * . Lors s'est dit ancic.
loquacite bretone ( anglaise , au.Parlement ) nement pour alors.
n'est pas plus fructucûse que la taciturnité
française ( des Ministres ) Linguet, » A mille Il devoit être sourd aux aveugles souhaits :
Il ne le fut pas lors.
bonnes qualités , il joignoit une loquacité qui La Font.
le rendoir incomode et souvent ridicule dans
le commerce de la vie . L'Ab . Garnier Fleury a encore dit : » Telle étoit lors (alors)
Hist. deFrance. — Ce mot n'est point dans la loi de la guerre. » La soic lors ( alors)
les Dictionaires. encộre si râre .
LOQUE , s. fém . [ Loke ܀: ܐ2° e muer. ] 2 °. Lors de son élection de son avène
Petire pièce. » Son habit s'en va en loques. ment à la couronne , de son mariage. Acad.
st. fam . Vaugelas et Corneille le condamnent:
* LOQUENCE , s. fém . Vieux mot . Élo- mais on le conserve dans le discours fami
quence. Le peuple le dit encôre dans certai- lier , parce qu'il abrège un grand tour qu'il
nes Provinces : » Cet homme a de la lo- faudrait prendre sans cela. — 3. Lors
quence , ce qui , à le bien prendre dans son n'est adverbe qu'avec des et pour. » Desa
idée , ne signifie autre chose , si non qu'il lors , dès ce tems là : pour lors , en ce tems
a du caquei. — Oudin , Nicot et d'autres là. » Dès lors il résolut de ne plus se fier
vieux Lexicographes ont mis loquence pour à des homms qui l'avoient trompé. » Pour »
LORGNETTE , s. f. LORGNEUR , EÛSE > S. etc. Même est le seul adverbe qui âille mieux
m. et fém. [ Lorg -né , neri- e , nère , neur entre lors et que , que s'il était devant lorr
nelt-ze : mouillez leg, 2 é fer.. au r " , eé que. C'est le seul que M. de Wailly aproûve
e
muet au second , è moyen au ; >, lon . au dans cette construction , » Je ne dirois pes ,
dern . ] Lorgner , regarder comme à la dé- dit - il , il faut, nous défier de la fortune ,
robée. Lorgneri , action de lorgner . Lor- lors sur-tout qu'elle nous Hatte le plus. Je
e
gneur , eûse, celui , celle qui lorgne. » Lor- dirois sur- toutlorsqu'elle, etc. = = jº. Lors
gner quelqu'un . » Les lorgneries d'un petit que régit ordinairement l'indicatif. „ Lors
maître sont fort incomodes . ; C'est un lor- qu'il veue; lorsqu'il vouloit ; lorsqu'il april, 1)
gneur , une lorgnetise. = Lorgner se dit etc. = 6º. Dès lors que ne se dic poin.
souvent neutralement et sans régime. » On Dès lors qu'il est arrivé. Dires. Dès qu'il
parla peu , mais on lorgna beaucoup.
> fut arrivé . On peut fort bien dire , il est
Lorgner une femme , la regarder comme un vrai , je vis bien dès lors que j'étais perdu:
amoureux . Figurémeni ( st. familier . ) mais là, que se raporte à je vis , et nonpas
Lorgner une charge, une maison ; la con- à dès lors ; ( et celui- ci n'est là qu’adverbe ;
voiter , avoir des vûes sur...
> il n'y est point conjonction ). Vaugelas,
LORGNETTE , petite lunette dont on se Corneille.
sert pour regarder les objets peu éloignés . * LOS , s. m . [ On fait sentir l's | Vieux
» Lorgnette d'opéra. mor. Louange. Il n'est plus bon que pourle
J.ORS , adv.' ( Dans lorsque, on fait sen- marotique.
LO U LOU 17 !
Tous renonçoient au lôs des belles actions. ANGEUR
La Font. au 1 " , é ,fer.
>
EÛSE, s. m, .lon.
au 2d et f.au
] -2°lon. 3 ° émuet,
4 ". ] Louange
e
Peuple maudit et malheureuse race , éloge , discours par lequel on relève le mérité
Que votre los fait dessécher d'ennui.
de quelqu'un. Louanger, doner des louanges.
Rousseau .
Louangeur
e
, qui done des louanges. » Mériter
LOSANGE , s. f. [ Lozange : 2° lon. 3 ° e des louanges. » Célébrer
muet. ] Figure à quatre côtés égaux , ayant de ... » Chanter , publier
les louanges louanges
les Celui-
de ... ci
deux angles aigus et deux aûtres oblus » Dans
D'est que du st. fam. » Quand les uns batoient,
les jeux de cartes , ce qu'on apèle cæur est une les autres étoient batus .: il n'étoit pas possible
losange. » Les filles portent l'écu de leurs ar de leur chanter à tous leurs louanges . Fonte
woiries en losange.
LOT, s. m . LOTERIE
Loterie, s.. f. [ Loe , Lore- nelle. » Il veut qu'on le louange sans cesse :
rle : 2" é muet , 3 lon . ] Lot est i°. Portion il aime à être louangé. » Il n'est entouré que
e
et le verbe
d'un tout , quise partage entre plusieurs per: dedisent
>
louangeurs.part
fadesen mauvaise par .moquerie
Ceetsubst , se
sones. » Les lois ont été cirés au sort . » Ce lot
Rem. On a dit autrefois , tourner à louar
là est plus fort que les aûtres.. S2º
= 2 °. Ce que ge. » Ils leur tournent à louange cette irrévé
gågne à une Joterie celui à qui il écher un rence. Boss. On dit aujourd'hui ; ils leur font
bon billet . » Le gros lot. » Un loc de mille un sujet d'éloge de, etc. On dit encore,
écus.au=
tirés= sort.Loterie les lots
tirer uneoùloterie.
» Faire,, Banque sont mais neutralement : » Cela tourne à sa louan
Mettre
à une loterie , à la loterie . g . Brébeuf a dit : être la louange de >
ment, » En st. fam. » Le voilà bien lori , mal lent missionaire , ( le P. Benoit ) c'est d'avoir
partagé, malheureux en femine , en mari, en toujours craint et fui celle des hommes. Dans
associe. cette phrase , on done dabord à louange le
sens passif (être loué ), et ensuite le sensactit
LOTON , Voyez LAITON. adv. louer.) Il falait dire: la gloire de ce Mission
LOUABLE , adj. LOUABLEMENT er naire est d'avoir craint les louanges , ou bien ,>
[.Low -able , bleman : 2° dour. au 1" , 39 e un grand sujet de louange , etc. est d'avoir
muer. ] Qui mérite d'être loué. D'une
craint celle , etc. Die on , en la louange ,
mani ère louable. » Il , ou elle est bien louable le zd . Voy:
de s'être conduite de la sorte. Il s'est conduit ou à la lozange de ? On ne dit que
frès-lonablement dans cette afaire. » Action En , prép . L'Acad . dit : on peut dire à
louable . » GE sa louange que , etc.mais je ne crois pas qu'on
LOUA Cel, as.estm.bie n lourabl
Love , ev. . act. Ils ex- puisse dire avec M.Moreau : " A là louange
priment l'action de transporter ou de recevoir de son Abé , il composa la vie de Robert.
l'usage de quelque chôse pendant un certain Ce sont des vers à salouange, se dit ironi >
temset à un certain prix, » Doner ou prendre quement et par antiphrase . Mais on dit sé
à louage. Louer a ces deux sens : il se dit rieusement: » Il composa des vers à sa louan
du bailleur etdu preneur. Louer desmeubles, ge: » LaReine exigea aussi de Robert des poć
1)
etc. Anon . .
publiqd.uesnelesledeux
met lettres de, servir
pas subst. 2°. Verreconve xe,pour
d'une loupe grossidet lestrès-petits
qui lire objets.»casSe
LOUER , v . act. LOUEUR , EÛSE, s. m . et
e er
ractères.
f. { Lou-é , Lou-eur , eúse ; 2° é fer. au i LOURD , LOURDE , adj . LOURDAUDD ,
lon. au dern. )] Louer aa deux sens,qui n'ont DAUDE,s. m. et f. LOURDEMENT,adv. Lour
aucun raport l'un avec l'aâtre. 1.Doner, ou DERIE ou LOURDISE , s. f. [ Lour ; le dne
prendre à louage. Voyez LOUAGE. 2°. .
se prononce jamais. Lourde , dó , dóde , de
Doner deslouanges. Voy. LOUANGE. » Louer min , deri- e , df-ze : 2° e muet au 2d et au
с e
les belles actions. » On l'a fore loué de ce sº ; lon . au 3 , 4 et dern . ) Lourd , i ° . Pe
.
procédé. » J'aimerois mieux voir les Philoso- sant, dificile à remuer , à porter. » Un lourd
phes loué's par d'autres que par eux-mêmes. fardeau.» Charge trop lourde pour un cheval.
LePhil. Val. = louer quelqu
du Se de 'un , = 2° . En parlant des persones ; qui se remûe
ou de quelque chose , témoigner qu'on est pesamment. » Il est devenu bien lourd. Les
fort content du service qu'on en a reçu . » J'ai chevaux de Flandres sontlourds. = -3;°. Sru
sujet de me louer de lui , de ce remè le , du pide, grossier . » C'est un esprit lourd : il a
cheval que vous m'avez prêté = Ondit , en l'esprit lourd .=4°. Dificile et rude àfaire.
st. prov. de celui qui parait fort content de » Lourde besogne, lourde tâche . == 5°. Gros .
ce qu'il a fait, qu'il se loûe et se remercie. sier ; lourde faŭ tc . — Lourde chûte; quand on
faùte
LOUEUR , EUSE , c'est 1°. Celui , celle qui est tombé de toute sa hauteur. = 6 °. Lourd ,
>
fait métier de doner à louage. » Loueur de pesant ( synon. ) . Le r' ' regardeplus propre
chevaux , de chambres garnies. » Loueusede ment ce qui charge le corps, et le 2d a un ra.
chaises dansune Église. = 2'. Celui , celle port plusparticulier a ce qui charge l'esprit. Il
qui loûe : il ne se dit qu'en mauvaise part. » Faut de la force pour porier l'un , et de la su
Un loueur impertinent, une loueuse à gages. périorité de génie , pour soutenir l'aûrre. »
Sur- cout craignez le poison des loucurs. L'homme foible trouve lourd ce que le ro
buste trouve léger. » L'administration de tou
Rousseau .
LOUIS , s. m. Monoie d'or de 24 livres. On tes les afaires d'un État est un fardeau bien pe
dit , un louis, un demi louis , un double louis. sant pour un seul . Gir. Synon.
> M. Beauté
Ondit quelquefois un louis d'or, et on le disait y troûve une aûrre diférence , qui parait plus
sur-tout, quand il y avaie des louis d'argent. juste. Pesant expri.ne une pesanteur absolûe ;
Aujourd'hui , on dit le plus souvent un louis ' lourd , une pesanteur relative. » Un homme
tout simplement, foible troûvera trop lourd un fardeau qui ne
LOUP , s. m : [ On neprononce jamais le sera que pesant pour un aûrre , et quisera
p :Low, monos. | Animal sauvagee carnas- même léger pour un troisièine. — Au figuré, -
sier , qui ressemble à un grand chien .» Ce mot Lourd enchérit sur pesant. » L'esprit pesant
entre dans plusieurs expressions proverbiales. conçoit avec peine, avance lentement ,ci fait
>
Frélon seroit fort dangereux pour les Abeilles, est vieux et ne se dio plus que dans le st. badin,
sans sa lourdeur et le bruit de son vol. De Fidélité, probité. » Homme plein de 'loyauté,
Lille , » Quelle diférence entre la lourdeur de
= L'adve assez usité rbe est dans le st. fam ,
notre vers alexandrin, et la précision , l'har- » Vendre loyalement ; se comporter loyale
monie , la cadence du vers hexaınètre. L'Abe ment. L'Acad. dit que le subst . vieillit. Le
de Fontenai. Rich. Pori , met ces trois mois sans remarque.
e
Le tems est un éclair pour le mortel actif. LOYER , s. m . [ Loa-ie ; 2° é fer. ] 1º. Prix
Le tems avec lourdeur pèse sur l'homme oisif. du louage d'une maison . » Bailler , doner ,
M. Royod , Avocar. prendre une maison , une ferme à loyer. Payer
LOUVE , s. f. LoûVETEAU , s. m . Loll- re
un grôs loyer de maison . » Il doit les loyers
VETER , V. n . [ Lou -ve , veto , veté ; I " lon. de six ans . 2°. Salaire . » Celui qui re
2' e muer . ] Loive est la femelle d'un loup. tient le loyer du serviteur et du mercenaire est
Lolvereau est le petit d'une loûve. Loûveler se maudit de Dieu. Acad. On dit plus ordinaire
dit de la loave , quand elle met bâs. ment gages pour le serviteur , et salaire pour
LOUVETERIE , s. f. LoûVETIER , s. m . l'ouvrier . = :3;°. Récompense. En ce sens, il
e er
[ " lon . 2° e muet ; 3º e muetau i , é fer. est plus usité en vers qu'en prôse , et ne s'em >
comme bons , en avouant pourtant que lou- loyer esę beau , et que ceux qui font dificulté
voyer est plusen usage, et que l'Acad. n'a pas de s'en servir sont trop délicats. Rousseau l'a
mis loavier dans son Dictionaire. Je le crois employé dans le 2d sens.
en effer inusité. Le Rich. Port, les met tous Trisre loyer , chatiment lamentable
deux sans remarque. ] Terme de Marine. Faire D'un amour propre , il est vrai plus traitable ,
plusieurs routes , en portant le cap , tantôt Et de vapeurs , moins qu'un autre enivré ,
d'un côté , tantôt d'un aître.» Nous fûmes Mais dans soi- même encor trop concentré.
contraints de louvoyer. Les Poètes feront bien de ne pas laisser
A
LOUVRE so ni. [ 1 re lon . 2° e muer. ] perdre ce mot.
Palais du Roi à Paris , qu'il habitait autrefois. * LOYER pour louage , est un Gasconisme.
Malherbe dit de la mort : Dites , le louage , et non pas , le loyer d'un
Erla garde qui veille aux barrières du Louvre , cheval . Loyer ne se dic que d'une maison ,
N'en défend pi • 10s Rois . d'une terre. Desgrouais.
Figurément, st. fam . on apèle Loûyre une LOZ . Voy. Lôs.
maison
lais
superbe et magnifique. » C'est un pa- LUBIE , s. f. LUBIEUX , EŃSE , adj . Ca.
que cette maison ; c'est un loûvre . price,fantaisie. - Capricieux , fantasque :ils
C
C'est par abus que quelques-uns donent le now sont du st. f. » Il lui pris une lubie. Scar. Il a
574 LUC LUI
il lui prend souvent des lubies. Acad. » Elle lui que dans le commerce il n'y a pas de
demanda
ainsi pardon
qu'elle de son
qualifioit cetteextravagance
lubie . Anon.; c'est petit lúcre. Id . – Il11 n est pas si bien place
» Il dans l'Hist . des Révol. Rom . » C'étoit le
est fort lubieux, elle est extrêmement lubieûse. lucre qui l'y attiroit ; mais la proie étoit
– L'Acad, ne met point l'adjectif. renfermée dans un château, situé sur la croupe
LUBRICITÉ , s. f. LUBRIQUE , adj. Lu- d'une montagne. Vertoi. Ce mot n'est pas
BRIQUEMENT , adv. [ 3º emuet aux 2 dern. digne , ce me semble , du style et de la
>
que . » Homine , femme lubrique. » Actions , e muer. ] Morceau de chair molasse , qui est
>
Rem . La Touche trouvait ce mot peu ho- La lueur de la lune , des étoiles , du feu.
nête , et ne le croyait bon que pour le style » Lire à la lueur du feu , Figurément,
comique. Il le serait plutôt pour le satirique. légère aparence. » Il y a en cela quelque
L'Acad. n'en distingue poini l'usage, non plus lueur d'esprit , de raison. » Il n'y a pas la
>
que de lubrique , lubriquement. Boileau a em- moindre lueur de bon senis en tout ce qu'il
ployé l'adjectif. dic . » Avoir quelque lueur d'espérance.
Et tous ces lieux comuns de mcrale lubrique , LUGUBRE , adj . LUGUBLEMENT , adv,
Que Lulli réchauffa des sons de sa musique. [ 3 ° e muet ; en au second a le son d'an. ]
LUCARNE , s. fém . Fenêtre pratiquée Lugubre, qui marque de la douleur : voix ,
au toit d'une maison pour doner du jour cris , ton , plaintes lugubres. Qui est
au galetas. » Il passa par la lucarne. propre à inspirer de la douleur. Spectacle luo
LUCIDE , adj. Il ne se dit qu'avec inter- gubre. Apareil lugabre ; pensées lugubres. =
vale . » Ce fou à des intervales lucides ; il Dans le haut style , en vers , cet adjecuit >
cratif ; charge , comınission lucrative. à eux , eux , d'eux, = 1° Lui n'est guère
>
LUCRE ś. m.
>
[ 1" lon . 2° e muer. ] usité au nominatif et à l'acusatif. On met
re
Gain > profie qui se retire d'un négoce ; à la place ordinairement il pour le nomi
d'un travail mercenaire , d'un emploi , d'une natif , et le pour l'acusatif. Dans les inter
charge. » Travailler pour le lucre. » Etre rogations , on met en reponse lui. » Qui
ataché au lứcre. » Il ne considère pas le a fait cela ? Lui. » Qui choisira -t - on : Lui.
lúcre , niais l'honeur dans cette afaire. St. Quelquefois aussi on joint lui à le. » Nous
famil. le choisirons lui. Dites- en de même d'eux ,
Rem . Ce mot n'est pas du beau style.On par raport à ils et à les. == 2°. Il est pour .
dit plutôt gain , profit. Le mot de lucre ianc des ocasions où l'on se sert de lui au
anonce quelque chose de bâs dans les sen , noninatif et à l'acusarif , dans les phrases
timens de celui qui le recherche . On ne afirmatives. On dit, p . ex . » Ils sont venus ,
doit guère s'en servir que dans le co- lui et son frère. » On les a punis , lai et
mique ou le critique. » Ces Héros , sans son complice. Voy. Nous, » Il est impossi
être tout- à -fait désintéressés , ne semibienç ble qu'un hominé de mauvais naturel aime
pourtant pas avoir précisément le lúcre pour le bien public; car , comment pourroit - ¡l
objet. Linguet, » Persone ne saiç mieux que aimer un million d'hommes , lui , qui n'a
LUI LUI
jamais aimé personne. Fréron , cité par M. souvent d'en et d'y pronoms. Voyez En
de Vailly. » L'une et l'autre puissance re- pron. et Y. Voyez aussi plus bas ", nº. 4°
cherchoit son amitié , et lui , par intérêt On met aussi quelquefois le datif lui ,
ne se lioit irrévocablement à pas une. Mo- leur à la place du pronom possessif son , sa,
reau . = Remarquez que , précédé de et , ses , leur. Au lieu de dire : on a jeté des
lui n'a pas besoin d'être acompagné de il , doutes dans son esprit , on dit : on lui a
-
comme dans les premiers exemples ; mais , jeté des doutes dans l'esprit.
> 4º. Lui ,
sans ce secours , il ne peut se passer de la comme elle , eux , elles ne se dic que des
compagnie de cet autre pronom . * » Quoi- pers
persones
ones , et de ce qui est regardé comme
que lui-même ( le Schérif ) fût inférieur au persone. En parlant d'un livre , si je de
Comte en dignité ,, il étoit regardé comme inande, est-ce le vôtre ? il ne faut pas ré
>
très- supérieur en autorité. Hist. d'Ang !: Il pondre , c'est lui , mais se servir du pron.
falait , quoiqu'il fût lui-même , etc. Il en supleant le , et dire : ce l'est. De même
est de même d'eux. Quand on veut l'em- parlant d'une afaire , on ne dit pas , que
ployer en régime simple (à l'acusatit. ) il faut dit- on d'elle ? ni faites atention à 'elle ;
lui associer les , comme on associe le à lui. mais qu'en dit- on ? Faites y atention. Buf.
* La phrase suivante pèche contre cette rè- M. de Wailly croit pourtant qu'après
gle.» Ils chasseroient lui et eux du Royaume . avoir parlé d'une chôse inanimée , d'un li
Hist. d'Angl. Dites ils les chasseroicnt lui vre , d'une tabatière , d'un couteau , ctc. on
et eux.. On dit de même pour le datif ; peut dire , est- ce là lui, est- ce là elle ;; et
on lui a donc à lui et à son frère ; on leur qu'on peut répondre : c'est lui , c'est lui
a doné à eux et à leurs partisans , etc. D'a- même. ' Il ajoute , il est vrai , que dans ce
prês cette règle , consacrée par l'usage , il câs on dit aussi : » Est--ce lá votre livre ?
faut réformer
lope ne voyant les phrases, ni
revenir suivantes.
lui ni„ moi
Péné- oui, ce l'est. Sont-ce
ce les sont .
là vos livres ? oui ,
Je pense que cette dernière
> >
n'aura pu résister à tant de prétendants. façon est la meilleure ; l'autre est tout au
Télem . Il falait , ne nour voyant revenir , moins douteûse , et on ne doit l'employer
ai
ni lui , ni moi. Voy . Nous. » Il semble qu'en plaisantant. --Pour lui- même , il est >
que Valdo ait eu d'abord un bon dessein , encore plus sûr qu'il ne se dit point des
et que la gloire de la pauvreté ( évangéli- choses. » Le choix lui-même qu'en faisoit
G
que) ait séduit lui et ses partisans. Boss . Il G... quisans doute le conoissoit à l'épreuve ,
falait ,> les ait séduit lui , ecc. » Melanchton ne devoit- il pas les convaincre de la du
console le micux qu'il peut son ami et lui- plicité du personage. Anon.sº.Ilfallait
Lui est dire;
quel
même. Id . Ici il faut répéter le verbe con le choix même , etc.
soler. » Il console son ami , et se console quefois joint à le , la, ou les. Alors il ne
lui-même le mieux qu'il peut . En vers , doit jamais les précéder , mais il doit les
lui , dans les énumérations peut être régime , suivre toujours dans la construction . C'est
sans être précédé de le. une faûte grossiêre de dire : * je lui le
done , au lieu de dire : je le lui done. Pour
J'immolerois plutôt lui , Judith et moi-même. les règles des câs obliques de lui , voyez
Duché.
Mor . 6º . On ne doit pas se servir in
On pardone cette irrégularité aux Poètes : diféremment de lui et de soi : — I. Quand
mais en prôse , il faudrait dire : je l'immo- on parle en général , sans marquer une per
>
au lieu de soi. On ne dirait pas : le vice avant la mort de cet illustre Poète ) à qui
a dans lui tout ce qui peut le rendre odieux ; il ne restait plus qu'un rayon de connois
comme on dirait ; la vertu a daus elle tout sance , il lui envoya , ecc. etc. Wailly. =
ce qui peut la rendre aimable. - Avec l'ar-
l'ar La faîte est encore plus grossière dans la
ticle de', elle ne pourrait se mettre à la place phrase suivante. » Jean -Baptiste Tiepolo,
de soi , comme par exemple : » Aucune de qui travaille à présent pour le Roi d'Espa
ces espèces n'est parfaite de soi , et non pas gne , lui est infiniment supérieur. - S'il
d'elle . III. Soi-mêine et lui même se disent était possible de s'y méprendre , on croirait
presque également aux câs obliques , quand que Tiepolo était supérieur au Roi d'Espa.
il s'agit d'une persone particulière. Il sem- gne , à qui lui semble sé raporter. Dans le
ble pourtant que lui-mêmesoit plus ordinaire sens de l'Auteur ( L'Ab. Richard ) ce lui se
et plus élégant, en prôse , que soi- même ; raporte à Piazetia , autre Peintre , qui est
et qu'au contraire soi- mêine ait plus de nomé au comenceinent d'un article assez
grâce et plus de force , en poésie , que luie long , qui précède celui de Tiepolo. Et voilà
2
même.. — Pour le nominatiť , soit en prôse , ce que c'est que de trop éloigner les relatifs
soit en vers , on met toujours lui- même. de leurs antécédens.
Quand il est question d'une chose , et non LUIRE , v , neut. LUISANT
re
, ANTE, adj .
>
er il est meilleur que lui-même , dans les oca- Luire, je luis , nous luisons , je luisais ; je
>
sio ns même où celui - ci peut avoir lieu . luirai , luirais ; que je luise , luisant.
Bouh . Ce verbe n'est en' usage , ni au prétérit de
Rem. Les pronoms mal placés ocasionent l'indicatif, ni à l'impératif , ni à l impar.
souvent des équivoques. En voici un exemp. fait du subjonctif. = Éclairer , répandre >
dans Racine , au sujet du pronom "lui. An- de la lumière. » Le jour nous luit. » Quand
DROMAQUE , Acte II . Sc . I. le Soleil luit, » Du feu qui ne luit point.
Il l'aime. Mais enfin cette veuve inhumaine Figurément. » Un rayon d'espérance
N'a payé jusqu'ici son amour que de haine , nous lait au milieu de tant de sujets de dé
Et chaque jour encôre on lui voit tout tenter couragement. = Il régit quelquefois le
Pour fléchir sa caprive , etc.
darif , comme dans cette phrase et la pre
Selon l'ordre du discours , ce lui se ra- mière ; mais pas toujours. Rousseau dii de
porte à celle veuve inhumaine ; et selon le Minerve, descendûe parıni les hommes pour
sens , il se raporte à il , à Pyrrus. Rien , les éclairer :
ajoute M. D'Olivet, ne coûte tant que d'é Elle s'avance , et cherchant à leur luire ,
virer toujours les équivoques de certe sorte. Je viens , dit-elle , ici bas vous instruire.
Mais , où la nécessité se troûve , la dificulté
nexcuse pas . I.e même défaut se ren-. Il ne faut pas être si sévère avec les Poères
concre dans la phrâse suivante du discours gênés par la riie et la mesûre ; mais en
que ce grand Poèie prononça à l'Académie prose , on ne pourrait dire luire aux hom
>
Française. » On croira même ajouter quel mes pour éclairer les homnies.
que chose à la gloire de notre Auguste LUISANT , qui luit. » Ver luisant , étoi
Monarque , lorsqu'on dira qu'il a estimé les luisantes. Qui à quelque éclat. »
qu'il a honoreré que
Corneille >
ses bienfai
de meine ts le Grand
deux jours Couleturde, fard
avant luisan étofe; cheve
>
ux luisan
, encre te..de» pomade.
luisants Visage
samort, lorsqu'il neluirestoit plus qu'un S. m. » Le luisant d'une étofe,
rayon de conuoissance , il lui envoya en- LUMIÈRE , s. f. [ 2°
zº è moyen er long ,
core des marques de sa libéralité. - Les 3º e muet. ] 1° Clarté ,> ce qui éclaire et
premiers sa ei lui sont équivoques : suivant qui rend les objers visibles. » L'éclar de la
ܐ ܓ2:
les règles de la langue, ils doivent se rapor- lumière. » . Un rayon de lumière. =
ter au Roi ; cependant c'est de Corteille que petit trou qui est à la culasse d'une atmest
feu
1
LUM L UN 573
feu. » La lumière de ce canon est bouchée. signe du lion n'est jamais plus brillant.
» La lumière de ce fusil est trop large . que lorsqu'ils est joint au Soleil et qu'il
3º. Figurément , intelligence. » Lumière na- reçoit un redoublement d'ardeur de la con
turelle. » Cet homme n'a aucune lumière jonction de ce grand luminaire. Cela
pour les sciences , pour les afaires. paraîtrait aujourd'hui burlesque et de 'mau
Conaissance et talens . » Il a de grandes lu- vais goût.
mières.. = Tout ce qui éclaire l'esprit : LUMINEUX , EÛSE , adj. [ Lumi-ned
e
la lumière de la Foi , de l'Évangile. » Dieu nell ze ; 3 lon. ] Qui a , qui jète , envoie ,
est le Père des lumières. Cette dernière phrase répand de la lumière. »» Corps lumineux; tra
est consacrée. AC
4º. Éclaircissemeni , in- ces lumineủses. Fig. » Esprit lumineux.
Il
» Ily a des traits lumineux dans ce discours.
diec sur quelque sujet. » Je n'ai aucune
lumière sur cette afaire . » Je vous donerai Principo fécond et lumineux , d'où l'on tire
des lumières. une foule de conséquences , qui répandent la
Rem. * Faites -mei lumière , pour , éclai- clarté sur tout. Anon .
rez-moi est un gasconisme , un provençalisme LUNAIRE , adj. LUNAISON , s. F. LUNA
>
grossier. Mettre en lumière s'est dit TIQUE,adj. et subst. ( Lunère , nèzon , natite ;
autrefois pour imprimer , doner au public . 2® è moy. aux deux prein. ] Lunaire , qui apar
» Traité du Nivellement de M. Picard , tient , qui a raport à la lune. » Mois , année
>
mis en lumière par M. de la Hire ; c. à d. cadran lunaire. = Lunaison est le tems qui
imprimé par les soins de , etc. L'Acad. le s'écoule depuis le comencement de la nouvelle
mer sans remarque. Je le crois vieux et hors lune jusqu'à la fin du premier quartier. I
d'usage. = On dir encore aujourd'hui d'un Lunatique ne se dit au propre substantive
ouvrage non encôre imprimé, qu'il n'a pas ment qu'en cette phrase. is Le lunatique de
encore vu la lumière. < En style poéti- l'Evangile que le Seigneur guérit. - Fig . st.
que , comencer à voir la lunière , ou la lu- fam . Fantasque , capricieux. „ Il ou elle est
mière du jour , naître : jouir de la lumière , lunatique. - Sutst. » C'est un lunatique ,
vivre. Perdre la lumière , ou être privéde une lunarique.
la lumière, mourir , ou être aveugle . On LUNDI , s. m . Le second jour de la semai
dit des Saints Docteurs , qu'ils sont les lu- ne.» C'estaujourd'hui lundi. » Je le ferai lundi
mières de l'Eglise ; et d'un homme d'un prochain . » On s'assemble tous les lundis.
grand savoir , qu'il est ou a été la lumière LUNE , s. £. Planère qui est plus proche
de son siècle : mais on ne dit pas absolu- de la Terre que toutes les autres , etqui nous
ment , qu'ils ont été ou qu'ils sont des lu-
> éclaire souvent pendant la nuit. » La lune em .
mières , comme l'a dic M.Sabatier de Cas- prunte sa lumière du soleil. » Clair de lune .
tres , en parlant des Philosophes. » Les es- » Lire , danser au clair de la lune , etc.
prits qui ne jugent que par des impulsions En style proverb. Avoir des lunesi être sujet
étrangères, les ont régardés comme des lu- à des lunes ; avoir la lune ou un quartier de
mières , des géoies , des bienfaiteurs. la lure dans la tête : c'est ĉere fantasque
LUMIGNON , s. m. ( mouillez le g. ) inégal , un peu fou . Faire un trou à la lune ,
.
1°. Le bout de la mêche d'une bougie ou s'en aler sans rien dire et sans payer ses créan
d'une chandelle alumée. = 2° . Ce qui reste ciers. Voyez ABOYER , DENT. e
d'un bout de bougie ou de chandelle , qui LUNETTE , s .. .F [( Lunère ;; 2° è moy. 3°
achève de brûler. muet. ] Verre taillé de telle sorte qu'il soulage
LUMINAIRE ,& s. masc . [ Luminère : 3'è la vue , et rend la vision plus nette er plus
moy . et long, 4° e muet. ]Il ne se dit plus distincte. » Lunette convexe; lunette concâve.
que dans le langage de l'Écritûre. Dieu fit » Une paire de lunettes. » De bones , demau
deux grands luminaires , etc. et des cierges vaises lunettes.» Prendre. porter des lunettes,
dont ont se sert pour le service divin. » Tant > On dit, en st. prov. d'un homme qui n'a
pour le luminaire de l'Église. » Le lumi- pas bien vu clair dans une ataire , qu'il n'a pas
naire d'un enterrement. = En style pro- bien mis ou bien chausse' se's lunettes ; qu'il a4
verbial ec plaisant, on dit le luminaire pour mis ses lunettes de travers. = Lunette d'apro
la vûe. » Il a usé son luminaire à foræe de che ou de longue vûe , ou à longue vue : tuyau à
lire , de travailler. = * Mascaron a dit chaque extrémité duquel il y a ordinairement
autrefois dans une Oraison Funèbre, » Le un verre , qui grossit les objets éloignés.
Tom , II. D d d d
578 LUT LUX
LUNETTIER , s. m : [Lunétić ; 2 et 3' é contre la tempête, contre les flors, etc. Depuis
>
fer . 1 Faiseur ou marchand de lunettes. quelque tems, lurre est à la mode dans le sens
LUSTRAL
eaa E , adj.
. » Eau lusırale f.Ilne
, dont se dit qu'avec
les Prêtres des Pa inétaphorique. » Les querelles de littérature
ont ouvert dans tous les tems un champ de
ïens se servaient pour purifier le Peuple. discorde aux lurres de l'amour propre . L'Abé
LUSTRE , s. m . 1 *. Eclat que l'on doneà Royou . M. l'Abé de Boismont parle aussi
une chose. » Le lustre d'une ciofe. » Le ver- dela lutte pénible contre l'adversité.
nis de la Chine est d'un grand lustre . 2 °. De haute lutte , adv . Par autorité , sans
Fig . Eclat que done la beauté , le mérite , la ménagement. » Emporter ou faire quelque
dignité. Voyez ÉCLAT.» Il ou elle done à
charge, à certe parure plusde lustre qu'ilcette
.
chose de haute lute. = De' bonne lucie ,
ou sans fraude. L'Acad. ne met point ce.
elle n en reçoit. « La laideur de cette femme lui- ci .
servoit de lustre à sa voisine. » Ce tableau I.UXE , s. m . ( Lukce ; 2° e muer. ] Somp
sert de lustre à celui qu'on a placé aupres. = tuosité excessive , soit dans les habits, soit
>
3 °. Chandelier à plusieurs branches, qu'on dans les meubles , soit dans la table , etc. » Le
suspend au plancher
lancher pour éclairer. = 4 °. luxe des babirs ; il aime le luxe. » Le lure est
Espace de cinq ans. Il ne s'emploie que dans plus grand que jamais.» Le luxe fut toujours
le style poétique.» Il étoit à peine parvenu à res
la .première cause de la décadence des Empi
son íroisièmelustre ; à l'âge de quinze ans . » Il y a des gens qui confondent luxe
Il veut que son exeniple done à la Religion de avec faste. - Le luxe est une sonptuosité
nouveaux vengeurs ; et qu'après plusieurs excessive dans les habits , etc. Le fasie signi
il enfàme" encore les Héros fie propreinent une grande vanité acompagnée
lustres écoulés ,
futurs , Jir. Dél. d'aparences éclatantes. • Les Pharisiens do
LUSTRER , v. act. [ Lustré ;.2° é fer . ) noiene l'aumône avec fasie. » Les Espagnols
> .
Doner lustre
du à une étofe , à un chapeau , ont beaucoup de fisté ; les Français beaucoup
etc. » Lustrer un chapeau , uneétofe. de luxe . » Le faste est tout en ostentation ;
LUTH , s. m. LUTHIER , s. m . [ L'h est
>
e
le luxe recherche encôre le rafinement desaise's
muette : Lut , Lu.lié ; 2° é fer. ] Luth ' est un et des comodités . -
* On a dit autrefois
instrument de musique du nombre de ceux luxure pour luxe. Un Auteur assez moderne
dont on joủe en pinçant les cordes. » Jouer l'a encore employé dans ce sens. » L'homme
Joueur de luth. Luthier , Ouvrier qui engraisse l'oison. Sa luxure , ( son luxe ) son
fait des luths et d autres instrumens à cordes. plaisir , sa vanité l'engagent à prendre soin
LUTIN , s . m . Lutiner , v. a.et n . ( lu- d'un grand nombre d'animaux. Préface d'une
ne ; dern. é fer.au 2d. ] Au propre , Trad. de l'Essai sur l'Homme de Pope.
tein , ti- '
populairement, Espritfoller. = Fig. Style * LUXUEUX , EÛSE , adj . Qui a , qui
famil. Enfant qui fait continuellement du montre du luxe. Comme de fiste on a fait
bruit ; c'est un lutin ; il fait le lutin . = Cet fustueux , M. Fréron de luxe a fait luxueux.
homine ne dore non plus qu'un lutin ; il est » Les , Athéniens et les Carthaginois étoient
sans cesse en mouvement , et dort fort peu. aussi luxueux ( passez -moi ce terme ) dans le
Lütiner, acrif ; tourmenter quelqu'un, tems de leurs prospérités , que dans celui de
comme ferait un lutin. Neutre ; Faire le leur chûte , Ann , Liit, » L'Auteur s’lforce de
lutin . » Il ne fait que luriner toute la nuit. dé nontrer que les mæurs ne sont pas meilleu-.
LUTRIN , s. m. chez un
(Lu-rrein .] Pupitre élevé res chez un Peuple peu luxueux queDire
dans le chąur d'une Eglise , sur lequel on met Peuple qui a beaucoup de luxe. » que
les livres de chant , » Chanter au lutrin , les meurs ne sont pas meilleures chez une
LUTTE ou LUTE , s . f. LUTTER OU LU- Nation peu luxueuse , que chez une Nation
>
TER , V. n . LUTTEUR DU LUTEUR , s. m. ( 2° quia beaucoup de luxe, c'est dire que la fièvre
e muer au 1er , é fer. au 2d. ] Lutte , sorted'e- ne fera pas plus de ravage dans un corps plein
xercice gymnastique ou de combat où l'on se de bile et d'humeurs , que dansun corps libre
prend corps à corps pour se terrasser l'un l'ali- et sain ,. — Le mot est imprimé en italique,
fre. Lutter,combattre à la lutte. Lutteur,celui commede raison . Iln'a pas fait fortune. II
qui lutte.Celui-ci ne se dit qu'au propre ,du serait à souhaiterque l'usage l'adoptât.
LUXÚRE , s . F. LUXURIEUX , EUSE , adj.
moins dans le sérieux. Luter est beau au fig .»
Luter contre les passions , contre les dificultés, - [ tuk súre, su -ričů , riet -ze ; en vers, ri-ch ,
LYS M 579 ,
etc. 2°du zer et 3 ° des deux autres long. ) lu
xûre , incontinence , lubricicé. On ne le dit ;
aussi bien que luxurieux , qu'en parlant du
péché contre le 6 Comandement. „ La luxure
>
mots luxurieux et lubrique , c'est qu'ils sont de vraies voyèles , des sons simples ; quoi
un peu vieux , ce qui n'einpêche pas qu'ils ne qu'ils soient exprimés avec deux caractères.
puissent bien crouver place dans une satire. Voy. la lettre N. — Dans ces ocasions , ils
--M. Beauzée met en regard luxure avec lu- one le son d'an , en , in , on , un ; excepté
er
bricité et lasciveté. Le 17 , dit - il , exprime le à la tête des mots començant par imm , ou
penchant criminel qui porte un sexe vers l'aû- les deux m ont leur son 'naturel. -- Remar
tre avec empressement et sans retenue ; le 2d ,>
quez , r° . que ces syllabes,
syllabes , am , em , im ,
l'influence sensible de ce penchant sur la con- om , um peuvent se trouver devant une voyèle
tenance , le geste , les regards, etc. : le 3º , la ou devant une consone. Si elles se troûvent
manifestation de ce penchant par des actes devant une voyèle , la voyèle precedente fait
étudiés . » Les célibataires luxurieux sont les toute seule une syllabe , et l'm apartient à
Aléaux de la société. » Fuyez la compagnie des la voyèle suivante : elle n'est point alors
persones qui ont le maintien et le regard lu- nazale ; mais labiale. Ainsi dans Image >
briques , et qui aiment à tenir des propos las- Amitié , etc. I et A ont leur son propre ,
cifs. et m se joint à l'a ou à l'i suivant : i-ma
LYCÉE , Š. m . Chez les Grecs , lieu pu- ge , A mitié. Devant un b ou un p ,
blic destiné aux exercices du corps. - L'École elles sont nazales et ont le son d'an : Am
-
d'Aristote , comme le Portique signifie l'École bition , empêcher , etc. prononcez an -bi-cion ,
>
de Zen on . - Aujourd'hui et figurément , licu an- pêche, etc. = 2.° și I’m est redoublée
où s'assemblent les Gens de Lettres. après l'a , on n'en prononce ordinairement
LYNX, s. m. [ Leinks , monos.long . ]Ani qu’une , Grammaire , Épigramme, abondam
mal sauvage renomé pour l'excellence de sa ment ,, etc. pron . gramère , épigrame, abone
vớe. —-Delà : avoir des yeux de lynx , au daman , etc. — Aprês l'e, elle est nazale , et
fropre , avoir la vûe très -bone : au figuré a le son d'an : emmanché. Pron . Anmanche.
être pénétrant dans les afaires. re
; *. Devant l'n , elle se prononce dans
lire , 1'e lon . amnistie , hymne, indemnisé , s9. ses dérivés ,
LYRE, s. f. LYRIQUE , adj. ( Líre
Lirike. ] Lyre , instrument à cordes , en usage automnal , calomnie , somnimbule , et quel
Anciens
>
chez les . Poésie , Poète Lyri ques mots grecs , comme Memnon , Aga
que , se dit tantôt des Odes , tantôt des memnon. Prononcez comine s'ils étaient écrits -
Opéra. a -me- nistie , hi mè-ne , inda-me - nité etc.
LYS , voyez LIS . l’e muet surajouté extrêmement bref. 'Il ne
se, prononce point dans damner et ses déri
vés , condamnrer , condamnation . Prononcez
condaré , condánation . Et ainsi de solemnel
si on l'écrit avec une m. Aujourd'hui on
écrit solennel avec deux n. 4°. Les
Dd d d 2
st
580 MAC MAC
voyèles nazales prènent l'm au lieu de l'n dents de derrière , autrement apelées molai
devant b , p , ph , et m : chambre , ample ; res , parce que , comme de petites metiles,
>
amphithéâtre ; puissamment; embarras , em- elles servent à mâcher , à broyer les alimens.
pire, emmener ; imbu , importun , Nymphe, On dit , adjectivement, les dents mackelid.
immortel ; tomber , trompeur , triomphe , res : ou substantivernent , les máchelières da
nominer , humble , etc. =50.
= L'm finale dessus , du dessous.
se prononce toujours , mais elle prend le MACHER , v. act. MÂCHEUR , s. masc.
son de l’n . » Nom , renom , faim , etc. Pron , MÂCHICATOIRE , s. m. [ Mâché, chear
re e
non , renon , fein , etc. Exceptez Jéru- chika -toa-re : 11€ lon. 2 é feriné au zer
sąlem , Éphrem , qu'on prononce Jérusalème, Mâcher, c'est broyer , moûdre avec les denis
Éphrème, l'e final très- inuet.. = 5 °. L'm se » Mâcher du pain , de la viande ; avaler sans
>
,
redouble ordinairement après les syllabes , mâcher.SOn dit d'un cheval , qu'il ma
im , com , gom , pom , som , hum ; immense ; che son frein , lorsqu'il se joûe de son
> >
qui prévaut encore , il n'y a daurre excep- voir manger ; attendre un bien qui n'ar.
tion que comère , comedie et ses dérivés, rive pas; être trompé dans ses espérances.»
comité , concomitance . Dans toute autre Il m'a fait macher à vide , il n'a pas tenu
circonstance l’m n'est point redoublée , à six sa promesse. Marin , .
mots près , quisont dommage, femme, lem- MÂCHEUR ne se dic , dans le bon style ,
me , dilemine nommément où l'on n'en que dans cette phrâse > macheur de tabac.
prononce qu'une, M. Duclos écrit fume : -- Le peuple dit , c'est un grand mâcheur,
nous écrivons domage , nomément : on pour- une grande mâcheuse : il ou elle mange
rait aussi écrire lème, dileme. beaucoup. Cette façon de parler est basse,
Le son de l'm consone est le même en et les honêres gens ne s'en servent pas.
français que celui de morgen en allemand , MÂCHICATOIRE accion de mâcher du >
de mind en anglais , demeno en italien tabac, ou quelque aútre drogue , sans l'ava
S
Chimie , رc'est fairetremper un mixte dans c'ese former quelque mauvais dessein ; faire
une liqueur , pour le préparer à la distilla- des menées secretres. Machinarion , action
tion , à la dissolution. • par laquelle on machine . Machinateur , ce
MÂCHEFER , s. mm . MÂCHEMOURRE lui qui machine , » . Machiner une trahison .
s. re lon . 2
f. [ 1'e ] e muer. ]Le 1" se diede Ilmachine votre perte.» Il estle machi na
la scorie , qui sort du fer à la forge , lors. teur de cette intrigue . Il a fait manquer
»
qu'on le bac rouge surl'enclume ; le 2d du cette afaire par ses intrigues , par ses maar
débris
MÂCH IÈREqu'on
duELbiscuit , adj. fém. [ 1 .
chinations
done aux matelots. dessein forniel Ainsiexpri
Cesmots
. = de* nuire. ment un
in
, le termede
.
e& muet,zemo
3. è y., et long.1On le dit des -
M A C MAC 581
phrase suivante » Les vrais machinateurs est un homme lourd , sans grâce , sans mé
de sa perte ( du Chev. de L. " B. ) sont ces rite ... ce qu'on apèle , en termes familiers ,
prédicateurs indiscrets ( les Philosophes ) qui une vraie mâchoire. Ling. – L'Acad. ne le
avoient commencé par ébranler son cerveau . met point.
Lingier. Les Auteurs deces livres pernicieux MẠCHONER , mâcher avec dificulté , ou
pouvaient bien avoir été les auteurs , les cau- avec négligence. » Il ne fait que mâchoner.
ses de la perte de ce malheureux jeune » Il ne nange pas, il mâchone .
homme ; mais pour en être les machinateurs, MÂCHURER , v . act. [ máchure' : " lon. : 1
fer . devant
3º éé fer.
il faudrait qu'ils eussent eu le dessein de le 3 l'e muer
devant l'e muer , l'u est lopg :
conduire sur l'échafaud , en le poussant aux il mâchüre , máchûrera , etc. ) Barbouiller ,
impiétés qui le firent condamner. noircir. » Mâchurer du papier , des habits
MACHİNE , s . fem . MACHINISTE , s. m. ` le visage.
> Il est familier . L'Acad. le
| Dern. e muer. ] Machine est un instrument traite de populaire .
propre à faire mouvoir > et à traîner ou à ni Maço
MAÇON , s.m . Maçonage, s. m.
lancer quelque chose. Machine pour tirer NER, v . act . MAÇONERIE , s . f. [3° é fer. au 3*,
e
de l'eau , élever des fardeaux. Machine de e muet au 49.- Plusieurs Auteurs et lin
guerre. » Belle , grande machine. = Fig . primeurs écrivent Masson et ses dérivés avec
invention , rúse , adresse d'esprit , dont on deux ss. Boileau suivair cette ortographe ,
>
se sert dans quelque afaire. » Les machines , et l'Ab. du Bos et M. Coste , l'Ab. Prévot ,
qu'ils ont fait jouer , n'ont pu nous nuire. Crousar , etc. Richelet met l'un et l'autre >
Des machines d'amour c'est la plus redoutable. Rich . Port . ne mettent que le 1 " . ] Maçon ,
.
muer.' = L'Acad . dit que les Poètes apèlent traite les compilateurs demaçons. Aide
l'Univers , la machine ron.le. C'est de la poé. à maçon , mancuvre qui sert au Maçon à
>
MADEMOISELLE , titre qui se done or- ont doublé , triplé , etc. Coyer:
dinairement aux filles. On apelait Mademoi- MAGE , s. m . Nom qu'on done , chezles
selle , tout court > la fille aînée de Mon- Perses et autres Peuples Orientaux , à des
sieur , frère de Louis XIV. hommes savans dans l'Astrologie et la Phi
Rem . On die , par mépris , des Madames, losophie , telle qu'elleexistait alors. » Zo
une Madame , certe Madame ; et ainsi de roastre était le Chef et fut le Législateur des
Mademoiselle. » Quelle
me dit Mr. A... est cette
Mr. c'est Madame,
ma sœur Mages. » . Les Meges vinrent adorer N.S. à
, lui Bethléem
répondis- je : il fut honteux . Anon . » Quand MAGICIEN , ENNE , s. m. et F. MAGIE,
il me vient des Madames , je prends vite s . f. MAGIQUE , adj. [ Magi-cien ; il n'apas е
mon ouvrage . Sey. Quand on veut parler le son d’ian , ciè-ne ; 3 è moyen , 4 ! e
avec politesse , on doit dire : qui est cette muet. Magi-e , 2° lon . 3° e muet ; Magi
ke. ] Magie , are chimérique ,, par lequel
Dame ? Quand il me vient des Dames , etc.
MADRAGUE , s. f. [ Madraghe : dern. e on prétend produire , conire l'ordre de la
muet ; l'u ne se pron. point : il n'est là que nature , des éfers merveilleux et surprenans.
pour doner au gr un son fort qu'il n'a pas Magicien , qui fait profession de magie. Mu
devant l'e ] Pecherie faite avec des câbles gique , qui a raport à la magie . » Magie na.
et des filets, pour prendre des chons et au- turelle ou magie blinche . Celle-là se prend
tres poissons. en bonne part, e ne consiste que dans des
MÂDRÉ , Ée , adj. [ " lon. 2boisé fer.
Tacheté : » Porcelaine mádrée
] secrets inconus au vulgaire . Magie noire,qui
2
dré , léopard mådré. = En parlant des démons. » Cela ne peut se faire sansmagie.
>
persones , rusé , matois. » Il est mádré ,elle - * Grand Magicien ; faineûse Magiciène. =
cst mádrée, Subst. » C'est une madrée. Art, caractère magique : paroles magiques,
MAG MA J : 583
Rem. 1 °. Magie , au fig . est l'illusion qui magnanime. = Magnanimité ; وvertu de
nait des arts d'imitation. » La magie du style , celui qui est magnanime. Caur magnanime
d'un tableau , du clair- obscur.
> On dit , Prince magnanime.» Il s'est comporié 'magna
en style fam . d'une chose facile à faire , qu'il nimement dans cette ocasion. » Il a montré
= 2° Magique , suit beaucoup de magnanimité .
nefaut pas là de magie. =3". L'adv . est
ou précède , au choix de l'Ecrivain . » Opé- peuMAGNusité.ÉTIQUE
rations magiques. » L'art des magiques acords. , adj.MAGNÉTISME , S.
Gresset. Il aimeà précéder en vers , et à sui- m . [ ;" é fer. dern. é muet. - On dit mal-à
vre dans le discours ordinaire . propos , dans le Dict . Gram . qu'on mouille
MAGISTER, s. m . 1.3" é ouv. C'est un mot le gdans ces deux mots. On s'est trompé ; on
tout latin . ) Maître d'Ecole de village. Il ne ne le mouille point : on prononce magne. né
se dit que par râillerie. Quand on ne veut pas . tike , cisme : le muer surajouté , extrême
se moquer , on dit Maître d École . meni bref. ] Magnérique , qui a raport à l'ai
MAGISTERE, s . m . [[ 3° è moy,. et long , mant. » Vertu mig nétique .= Magnétisme,
>
voix magistrale . - On ne le dit guère que dépense. Magnificence >, qualité du magnifi
pour critiquer ou pour se moquer. = M2- que ; et en parlant des choses, somptuosité
gistralement , d'une façon magistrale. » Par- dépense éclatante. Magnifiquement, avec mag
ler magistralement. nificence. » Il est fort magnifique . » Il les
MAGISTRAT ; s. m . MAGISTRATŪRE traita magnifiquement , » Il est fort porté à la
cr
>
s. .f.[
Le t ne se pron once poin t dans le zºr magnificenc e.» On ne vit jamais telle magni
4°lon au 2d , dern.e muet. Magistrat
] est un ficence. =- Il est rârement employé au plur.
Oficier établi pour rendre la justice ou pour » Les magnificences p’y furent guère inoins
maintenir la police. Il ne se dit que des Juges grandesqu'à Alexandrie. Rollin.
MAGOT , s . in . [ On ne prononce point
Royaux , et l'on ne done point ce nom aux >
Ofíciers de certaines Juridictions particuliè. let : l'ancien Trév. écrivait in igo ; le nouveau
.
res , et encore moins aux Juges des Seigneurs. écrit mágo! avec un accent circon 4 sur l'a.]
Magistratûre est , ou la dignité du Ma- 1 °. Au propre , gros singe Figûre de la
gistrat , ou le teins pendant lequel il exerce sa Chine. = Au fiz . style famil. Homme forc
charge. » Exercer la Magistrature. » Durant laid . » C'est un magoi, un vrai magyt ;; laid
sa Magistrature. = On emploie quelquefois comme un magot. = 2°. Dans lemêmest.
Magistrat au singulier , pour signifier le
llIl n'étoit
amas d'argent caché.» On a trouvé son ma- '
corps des
pas déci déMagistrats Municipaux . » g9t.
qu'un maître qu'on se donerait y MAI, s. m . [ Mé ; é fer. ] Le se mois de
.
femédiâe mieux ( aux vices du Gouvernement) l'année . » Les arbres reverdissent au mois de
е
que le Magistrat. Rayn. » Le Magistrat de Mai. » Le 15e Mai . = Mai est aussi un ar
Groningue entendoit trop bien ses intérêts. bre qu'on a coupé et qu’on place , le jer jour
Formey : - L'Acad .dit seulement qu'en quelc de Mui, devant la porte de quelqu'un , pour
ques endroits on dit simplement le magisirat , lui faire honeur. - On dic : planter le mai ;
pour le Corps des Magistrats. — Mais on ne un grand , un beau mai.
Ic dit , même en ces endroits , que des Magis- MAJESTE , s. f. MAJESTUEUX , EOSE
e
trars Municipaux . adj. MAJESTU EÛSEMENT , adv. [ °2° ėè moy.
e e
MAGNANIME, adj . MAGNANIMEMENT; lon ' see muet ; en , dans le 3 so a le n
adv. MAGNANIMITÉ € 4-geman. )Majesté ,
, s. t:. [ Mouillez le g ; d'an ; t'il-eú , ell-ze , cd
4 e muet aux deux prem . en , dans le 2° a le grandeur auguste et souveraine. Il se dit par
son d'an. ] Magnanime , qui a l'âme grande et excellence de Dieu ; et par extension , des
élevée. — Magnanimement ;دd'unemanière Rois , des Expires , des Lois. » La Majesté
184 MAI MAI
· Divine . » La Majesté des Rois . » Crime de bouchers. On dit , prov.: aler du pied .
lèse -majesté divinc et humaine. » La majesté comme un chit mzigre , fort vite.
"
du Sénat , du Peuple Romain . » Ce n'est pas Apliqué aux choses , il a diféren s sens. »
>
de la majesté de la Loi dont ils sont jaloux ; Terre fort maigre , aride , qui raporie peu.
>
c'est la gloire et la faveur de Daniel qu'ils Maigre sujet ; léger et qui fournit peu.
haïssent. Mass. = Dans le st. oratoire , on dit Style maigre et décharné , sans agrémens ,
aussi la majesté d'un temple , d'un édifice sans ornemens . Maigre divertissement, peu
-
à
pour dire
laquelle, nos ancêtres,
- -- Force ses m.i- · maii,
on ne peut résister. Caûmajeure, monos. Må-glie , ma glie , ma-glid;
1re lon . aux deux prem. 2° e muet au 2d,é
>
e
jeures , d'une grande importance.
re
fer. au ; ; è moy . au 4. ] Mail , masse de bois
MAJEURE, S. t. i'e proposition d'un
d'un syllo-
syllo garnie de fer par les deux bouts , qui a un
gisme . » J'acorde la majeure , et je nie la mi- jong manche un peu
en poussant une boulpliant , dont
e de buis . » Ceonmail
sesert
est
neure.
MAIGRE , adj . MAIGRELET , ETTE , adj . un peu trop pesant : » Le jeu de mail est un
MAIGREMENT , adv . MAIGRET , ETTE , beau jeu. Jouer au mail. = Mail se dit aussi
adj. [ Megre , grele, lère , greman , grè de l'alée où l'on joûe au mail . » Ce mailtroiests
grète ; 1" è moy. 2° e muet aux 4 prem. è moy.. long de douze cens pâs. » Faire deux ,
aux 2 dero . 3 è moy. au 2d et au 3. ]) Mai tours de mail .
gre , apliqué aux persones , qui a très peu de MÂILLE , 1 °. Petit anneau , dont plusieurs
>
graisse , qui est sec et décharné. » Il ou elle réunis font un tissu , » Lesmailles d'unfilet.
>
est fort maigre. --- On le dit aussi des ani-. Dans un sens aprochant ;lesmâillesdes
maux , sur- tout de ceux qu'on mange, » Cha- bâs d'estame de soie, w Il y a une maille
pon maigre. » Ces bæufs sont maigres. Il faut rompûe à votre bås.=
= = 2.Anci
° ènement ,
les engraisser avant que de les vendre aux annelets de fer dont on faisait des armûres.»
hemise C
MAI MAI 595
Chemise de mâilles. » Jaque , corte de mâilles. sones en régime. On dit : je done volontiers
= 3 °. Taches qui se font sur les plumes du les mains à cette proposition ; mais on ae die
perdreau , quand il deviene grand. 4. pas , je vous done les mains , pour dire , je
>
Tache ronde qui vient surla prunelle de consens à ce que vous me proposez . * Triom .
l'cil. = s . Anciène petite monoie. Cemot phez , o Sociniens , s'écrie M. Bossuet , M.
est resté dans ces locutions proverbiales. Jurieu vous done les mains. Doner la
Faire la maille bore , garantir que le.coinpre main , épouser. Quelques Poètes ont usé de
est juste . -
N'avoir ni sou ni maille , être ex-
> cette expression .
trêmement paûvre. Ils ont toujours maille O cæur vraiment romain ,
à partir ( partager ) ensemble ; ils ont toujours Et digne du héros , qui vous dona la main .
quelque diférend. Corn .
MÂILLER , armer de mâilles. Il ne se dit Hélas ! suis-je en érat de vous donner la main ?
aujourd'hui que des chiens, qu'on mène à la Doner la main ,en ce sens n'est pas une expres
chasse du sanglier » Il a faitmâiller ses chiens. sion bien française Ces Poètes disent aussi
( nº. 2º. ) Se mâiller , se dit des per- prêter li main , en parlant d'un mariage apa
dreaux , àà qui les mâilles viènent . ( n . 3 ° . ) rent. Prêtez-moi votre main , je vous done
>
» Les per dreaux comencent à se mailler. = l’E :npire. Mais , prêtez-moi votre main , prê
Fer maillé, treillis de fer , qui se met à une tez- moi votre bras , signifieraient plutôt ec
>
la main . » Tendre la main ; tenir ; avoir à sine , où elle me mit aux mains avec un reite
>
volailles froides.
la main ou dans la main . ” Se laver les mains, de ragoût de la veilleeetladesderniè
et non pas laver ses mains. = Il se prend Mariv. Meltr - re inzin à un
au fig . en plusieurs sens. — Doner la in -zin , ouvrage , le retoucher , le polir. C'est
a deux significations , outre celle , dont nous une expression consacrée , qui n'est pas suso
parlons ci-dessous. Il veut dire , assister ceptible de changement dans les mots qui la
quelqu'un : » Doncz -moi , ou prêtez -moi la compôsent. On peut pardoner à la Fontaine
main en cetre afaire. » les jours passent , et je qui avait besoin d'une syllabe de plus , d'avoir
leur done la main , pour aller plus vite. Sév. dic :
» Il est nécessaire pour la perfection de cette J'ai du moins ouvert le chemin :
science , ( l’Astronomie ) que les Astronomes D'autres pourront y mettre une dernière main .
de tous les siècles se transmettent leurs con- Mais je n'excuserais pas si volontiers M. Ra
noissances et se donent la main . Fontenelle . » cine le fils , qui écrivait en prôse , d'avoir ré
Grenier public , où l'abondance et l'archi- pété plusieurs fois dans les Remarques sur les
rectûre se donent la main . Coyer ; ou doner *Tragédies de son Père , que : » cet illustre
la main droite et le lieu d'honeur. » Un Prin . Poète n'a point mis une dernière main à ses
ce ne done jamais la main à un simple Gen- Tragédies profanes. Pourquoi ne pas
tilhomme , en quelque lieu que ce soit. dire , la dernière main , puisque c'est l'usage.
Doner , ou prêter les mains à une chôse , y -M.Moreau dit , dans le même sens , doner
-
>
consentir. » Il a doné les mains à ce mariage. la dernière main : » Plan auquel Charle
- Cette expression ne s'emploie que relati- magne dans la suite , comptoit doner la dire
vement aux choses ; elle ne se dit pas des per. nière main . Cet illustre AuteЕur dit ailleurs ,
Tome II. е ее
86 MAI МАЈ
mettre , etc. L'Acad. dir les deux : mais il dit toujours , mettre la main à la plume , op
me semble que mettre est beaucoup plus jamais mettre la plume à la main.
usité. — Il y a des Auteurs qui ont dit,mettre
Se payer par ses mains , se dit au fig.
la premièremain ,pour dire comencer .” J'eus Je conclus donc que notre vrai salaire
le bonheur d'être choisi , pour mettre la pre- Doit se borner au plaisir de bien faire ;
mière main à cette bone cuvre. Lettr. Edif. E.t qu'à l'écart laissant là les humains ,
Cette façon de parler est douteûse. L'A- Le Sage doit se payer de ses mains.
cadémie ne la met pas. Rousse
Porter les mains sur , atenter à , etc. » Je
> Faire sa main ;وfaire des profits illicites
ne puis consentir qu'on porte les mains sur Tout fait sa main , le plus habile -
l'Oint du Seigneur. Rayn. = Lier les mains Done aux autres l'exemple , etc.
>
lui pâssoit , pour ainsi dire , par les mains : dit du caur , qu'elle s'épanche : la métaphore
il vouloit tout conoitre par lui- même.Vertot . n'est pas juste.Mais l'épanchement du caur a
Révol . Rom . L'expression ne me paraît pas produit celui de la main .N'en faisons pas un
assez conforme à la dignité de l'Histoire. = crime au Poète. Tenons-lui plutôt compte de
Prêter main forte , soutenir , apuyer de son la beauté de la pensée .
autorité . On dit , en style proverbial : avoir les
>
Préter main forte à mon foible courroux . mains dans les poche's ; ne rien faire.
Rouss. Avoir les mains nettes ; ne pas s'être laissé
Faire main bâsse sur ; tuer , massacrer . »
corrompre par argent. - N'y
N’y pas aler de main
Ils se mirent ... à faire main bâsse sur toutmorte ; traper de toute sa force. Fig. » Ce
ce qui s'oposoit à leur furie. Mde. Dacier. Critique n'y va pas de main morte. -- Mettre - 1
Odyss. On l'emploie aussi au fig. » Vous à quelqu'un le pain à la main : être la pre
avez agi en homme de goût , lorsque vous miere cause de sa fortune. Tenir la main
vous êtes déterminé à faire main basse surles haute à une persone , la tenirde court ; lui
questions plutôt métaphysiques que physiques, lâcher la main ; ne plus уy veiller , la laisser
que Descartes a cru devoir faire entrer dans faire. Voyez Doigt, LÂCHER , LAVER: =
la 2° partie de son livre des Principes. Pau- On dit encôre de quelqu'un qui a envie de se
lian.. = Batre des mains , aplaudir. batre , que les mains luidémangent. Je
Faire tomber les armes des mains , fléchir > vous baise les mains ; c . à d . je ne crois rien
apaiser. de ce que vous dites ; ou bien : adieu jy
renonge .
On die figurément, mettre la main à l'æu.
>
a
vre. Bossuei a dic simplement , mettre la main S'il est ainsi , je vous baise les mains.
à , pour dire , se meler , prendre conaissance Une main láve l'autre il faut s'aider
de :» Déjà certe opinion partageoit les esprits , les uns les autres. Entre gens de la
lorsque le Magistrat y mit la main .— Cette même profession , il n'y aque la main;
expression est bone dans le propre', mais elle ils ont les mêmes principes, ilsdoivent être
unevau
ne t rien, dan
opinion n'estlepas
ré.Met
s figuune tre la mai
métaphôre
nà
natu-
unis.—Coup de main , coup bardi. A la
guerre , ataque qui se fait sans artiHerie.
relle . Il y a de la diférence entre , mettre Homme de main , homme d'exécution . Hom
l'ép'e à la main , et mettre lamiin àl'épée. ms de la main , homine propre à bien exé
Voyez Épte,. — On peut dire aussi que , cuter ce qu'on lui ordonera. = En un cour
mettre le chapeau à la mzin , et mettre la de main , en aussi peu de tems qu'il en faut
main au chapeau , sont diterens. Le premier pour tourner la main. — Sous-main , se
crètement.
marque qu'on se cient quelque tems la téce crèrement. = Sous la main , près, à portée.
découv erte ; au lieu que le 2d montre qu'on Il signifie quelquefois sousla dépendance.
fait une simple révérence, en ôtant le chapeau » Ce jeune homme est sous sa main . » Il
çilerem- ccant incontincat aprês. Aniry. On se remet tour entier sous la main de la dous
M A I M AL 5 87
leur: Tér. Del. » Sa plaie saigne et s'aigrit morte , les habitans de certains lleux y qui
encore sous les mains qui tententde le gué- sont dans quelque sorte de servitude.
rir. Ibid . Dans la main de a le même * MAINT , MAINTE , adj.MAINTE-FOIS ,
sens. » Arbitre de mes pensées , il me co- adv. Plusieurs. — Plusieurs fois.= Du tems
mande , il m'instruit >, ec' mon âme est dans de M. Coeffeteau on se servait de l'adjectif
sa main. — Ces trois dernières phrases sont en vers et en próse. Il dit lui-même , qu'un >
d'un style plus noble que les précédentes , législateur avoir fait maintes belles lois.
ér les suivantes . = De main en main , d'une Vaugelas ne l'aprouvait que dans un poème
persone à l'aître, - -
On le disait autrefois héroïque , et voulait encêre qu'on ne l'em
pour successivement. « Plusieurs évènemens ployât que rârement. Menage disait que ,
qui arrivèrent de main en mair. = = De la quoiquevieux et presque décrépit , ce mot
main à la main , secrètement > en parlant étoit encore en usage dans la hsute poésie et
d'argent doné. » Quelques louisdonés de la dans le style burlesque ; mais qu'ailleurs on
main à la main. De longue main , de- ne s'en servait plus. Th. Corneille pensait
puis long- tems. » Il étoit venu au Concile qu'il n'a de grâce que dans le burlesque et
avec une acusation méditée , et des récits le comique. La Monnoie lui en trouvait en
5
préparés de longue main. Moreau . » Il (Pierre côre dans ce qu'il apèle le sublime enjoue',
de Cugnières ) prononca un discours qu'il et citait ces vers de l'a Sat. VI de Boil .
avoit préparé de longue main Hist.
main. Villaret ,propre Où maint grec afamé, maint avide argien ,
de France . A la se dit au
Au travers des charbons va piller le troyen.
avec tenir , et en main , au figuré avec avoir.
* Pluche dit , en mains au pluriel. » On a Rousseau,a dit aussi dans une ode de ce se.
en mains la facilité la plus grande , etc. On enjoué.
dir , avoir en main au singulier , et entre Bannis l'erreur générale ,
les mains au plur. = A pleines mains , lar Qui jadis en maine écrit ,
gement. Plaça la saine morale.
Ec cet amas de fécondes largesses Aujourd'hui maint n'est usité que dans le
Que jour et nuit , la mère des humains ; marotique .
Sur ses enfans, répand à pleines mains.
Rouss. Certain ivrogne , après maint long repas ,
Tours de main , tours de subtilité et d'a Tomba malade.
dresse ; tels que ceux des Escamoteurs. Rouss .
Mainde papier , vingt- quatre ou vingt. DeLacevigne
> se coupoitmaint
qu'il lui et maini
plaignoit un jour rejeton.
au vigneron
cinq feuilles de papier pliées ensemble. » L'Ab . Reyre.
Il y a vingt mains à la rame.
Main entre dans la composition de plu- Voy. Fortune des mots , au terme Mot.
sieurs mots. = Main-d'æuvre ; le travail de Pour maintefois , dès le tems de Vaugelas
l'ouvrier . Il n'a point de pluriel. » La main on ne le disait à la Cour qu'en râillant , et
d'æuvre de cet ouvrage a beaucoup coûté. de la même façon qu'on disait ains au con
Main -levée , permission qu'on obtient traire : on ne l'écrivait plus. Aujourd'hui il
en justice, de disposer des biens qui ont été ne s'écrit pas non plus , excepté dans de pe
saisis . » Il a eu il a obtenu main - levée. rites poésies badines ou comiques.
Il se dit sans article. - Doner main - levée Moi-même maintes fois je m'y suis brûlė l'aile...
faire un acte par lequel on se désiste de la Moi- mêine maintes fois j'ai manqué d'y rester. } ,
saisie. = Main -mise ; saisie. Il se dit sur -
L'Ab. Reyre.
tout de la féodale . - User de main-mise Cet aimable Auteur écrit comme l'Acad . Il
fraper quelqu'un . Il est bâs et populaire,à me semble qu'on doit écrire maintefois ,
mon avis. L'A cad. ne dit pas à quel style sans s en un seul mot ; comme on écrit
il aparrud
tient . Il ne va pas de main - morie , toutefois , et non pas toutes fois , d'autant
il va ement. = Main -morte ; état de ceux mieux que maint s'est toujours die plus sou.
dont lesbiensne sont pas sujets à mutation , vent au singulier qu'au pluriel .= M . Marir
comme les gens d'Église , 'Hopitaux , etc. est d'un avis contraire , et pense qu'on le
qu’on
'on apèle gens de inain-morie , ou main- met indiféremment au singulier ou aupluriel.
mortableso ) .
- On apèle aussi gens de inain- MAINTENANT, adv. [ Mein-tenan : 1' re
Eeee 2
38 MAI MAI
ion . " 2 e muer. ) A présent , à ceire heure. Le maintien est pour montrer deségards aux
» Aůtrefois on respecioic la religion : main- aîtres hommes ; la contenance est pour im
tenant plusieurs l'insultent et l'outragent. poser. Le maintien est pour la société , il
Rem . i°. On dit que maintenant vieillit, ese de tous les tems ; la contenance est pour
disait La Monnoie ; mais peut-être ne dira- la représentation : hors de là c'est pédan
i'on de long - tems , il est vieux. En éfet , tisme : » Il ne faut avoir de la contenance,
on ne peut pas le dire encôre , et il est tou- que quand on est en exercice ; mais il faut
jours en usage. Il ne s emploie pourtant toujours avoir un maintien honête et décent.
pas aussi souvent que ,, à présent. - "Il s'unit
-
Encycl. Beauzée ; ( Synon. )
à dès et non à jusque , avec lequel à pré- Rem . Dans le sens d'air , mine , il ne se
sent s'assoc ie fort bien . On dit indifé remment dit que dans le burlesque , die La Touche.
dès maintenant , dès à présent ; mais quoi. Il ciie en preuve ce vers de Boileau .
qu'on dise jusqu'à présent , on ne dit pas Il est vrai que Quinaut est un esprit profond,
jusqu'à maintenant. Bossuet l'a dit , et c'é- A repris certainfat, qu'à sa minediscrère ,
tait l'usage aůtrefois. - * » Depuis ces pre A son maintien jaloux j'ai reconnu Poère.
mières années jusqu'à maintenant. Let. Édif. On ne voit pas aisément ce qu'il y a de
2°. Maintenant se dit du tems présení, burlesque dans cette expressioni. Ce Gra
par rapore à celui qui parle , qui raconte. mairien entendait sans doute par ce mot,
Ainsi un Historien ne doit pas s'en servir le style critique ou satirique ; et voulait
pour signifier un tems , qui n'est présent que doner à entendre que maintien ne se disait
par raport à ceux , dont il parle. L'Ab. Pré qu'en dénigremene- - D'abord l'Acad. ne
yột ( H. -les Stuarts ) dit , des Comunes : » le désaprouvait pas : dans les éditions pos
Elles renouvelèrent leurséternelles complain- térieures , elle dit qu'il vieillit. Dans la der
tes sur les progrès du Papisme; toujours le nière , elle l'a mis sansremarque. Il est au
premier et maintenant l'unique sujet de leurs jourd'hui , plus que jamais , employé sans
chagrins. Il devait dire , et alors l'unique dificulté , et dans tous les styles , et se dit
>
sujet , etc. C
mais on en a vu descendre des Josephs. Les du bien. Dans le Dict. Gram . On préfère
desirs de la femme d'Helcana se sont éle- mais encore. L'Acad. ne met que celui-ci.
vés vers le ciel ... mais on en a vu descen IV . Plusieurs mais de suite dans une
dre des Samuels , etc. etc. Mascar . Il y a phrase , font un mauvais éfer. » Mais il
>
dans cette phrâse une suite de mais , qui se- me répondit : Je suis fâché de le faire ;
>
raient mieux remplacés par Ei ; car il y mais ce n'est pas une action volontaire , mais
a liaison , et non oposition entre les prières forcée.
et leurs éfets.. = Mais est aussi déplacé N'en pouvoir muis ne peut plus trouver
dans la phrase suivante. » Elle étoit encore sa place que dans le burk: que. Vaug. Corn.
très jeune, mais d'une beauté extraordinaire. Andry. L. T. Ces Gramairiens entendent
d'o par ce mot de burlesque , le style familier.
Rollin. Pourquoi ce mais ? Il n'y a pas
position entre la jeunesse et la beauté. Âgée, On les distingue aujourd'hui. » Je n'en puis
mais encôre belle ; laide , mais jeune : voilà mais : en puis- je mais ? Ce n'est pas ma
donc, faûte : est-- ce ma faute ?
où le mais est bien placé. Il falait Mais
jeune et d'une beauté , etc. — II.
íiant deux membres de phrase , exige le ment Mais , comme si , s'emploie substantive
même ordre dans la construction de ces deux
dans le style familier. » Ennuyé de
vos mais , il vous avoir plantée là. Marm.
>
champs , c'est la même chose ; mais le est forme qu'un seul nom substantif , comme
er
plus noble . = 3 °. Quand on parle des Prin .' Petit maître , Grand -homme , etc. — Heu
ces et des gens de qualité, on dir, la maison reux
et non la famille. » Il est de bone maison.
!dit Boileau, en parlant d'Alexandre.
Si la Grèce avoit eu des petites-maisons.
» Cette maison est éteinte . » Il a relevé sa e
MAISONÉE
e
, s . f. ( Mezonée : 1" è moy..
maison. Au contraire , quand on parle de zº é fer. 4° e muer. ) Tous les gens de la fa
bourgeois , marchands', gens d'afaire , on mille , qui logent dans une même maison. »
dic famille , au lieu de maison. Ce qui se dit, J'ai mis dans ma hotte toute la maisonée
en d'autres ocasions , même des gens de qua- d’Armagnac , qui m'ocupe beaucoup. M. de
lité , comme en matière de médailles ; quand 'Coulanges. Trév. dit , que c'est un cerme
-
il s'agit des anciens Romains; et quand on populaire. Le Rich Port. Ic met sans remar
prend le mot de famille dans un sens plus que. L'Acad. l'admet pour le style familier.
éiroit pour signifier le Père , la Mère , les » Toute la maisonee est venûe diner chez moi.
re
Enfans et les parens les plus proches. II
Il e
MAISONETTE , s . f. ( Mezonète : 1 " et
y a de la diférence entre établir sa maison et ; ' è moy. dern. e muer. ] Pecite maison. » Il
établir sa famille. On dir , d'un homme, qui est logé dans une maisonette.
a amassé de grandes richesses , qu'il a bien MÅITRE , MAITRESSE ,s. m. et f.Mai >
faire une bone maison , amasser beaucoup de moy. au 2d , lon. au 3 ° ] Maître , Maîtresse,
biens. » Cet homme a fiit une bone maison. 1°. Celui, celle , qui a des domestiques , des
4. Maison entredans plusieurs expres- esclaves. » Bon mairre ; bone maitresse.=
sions du style familier. -- Tenir maison , 2° . Qui enseigne. » Maitre à danser. Malere
5)
Auteurs ont confondu ces deux expressions. MAITRESSE , Amante , n'est plus depuis
» Maxime se rend Maître à Rome. Boss. Il long -tems du beau style. Racine le bannii du
falait dire , suivant le sens qu'avait en vue style noble , et s'il se croûve deux fois dans -
l'Auteur; se rend maître de Rome, ou se rend ses pièces , c'est dans un sens de mépris. -
le maître à Rome. » Non - seulement, il se Phénix dit à Pirrhus , qui renvoie Oreste à
rendit le maître de cecie Province, mais il y Hermione.
joignit la Cilicie. Let. Édif. »» Avant que les Ainsi vous l'envoyez aux pieds de sa maitresse.
Maures s'en fussent rendus les maîtres. Ibid . Et Mithridate dit en colère.
Je crois qu'il falait ; il se rendit maître J'ai besoin d'un
vengeur er non d'une maîtresse.
de etc. Avant qu'ils s'en fussent renlus Cependant les Tragiques modernes et Vol
maitres. Erre maître , et être le maître , taire lui- même ont employé maftresse pour
ont aussi des sens et des emplois diférens. la comodité de la mesure ou de la rime.
Le re" se dit dans le figuré et signifie , domi- Petit -Maîrre , jeune homme , qui se
ner , assujétir , se rendre maftre de. Il régit distingue par un air avantageux , par des
le gén itif. manières libres et étourdies. — L'origine de
Cette haine atachée aux restes de mon être ce mot est le tems de la Fronde. » On avait
A pris un ascendant , dont je ne suis plus maitre. , apelé la cabale du Duc de Beaufort , celle des
> >
trise. Être maître passé se dir , au figuré, d'un est devenu depuis quelques années plus outré
homme habile et rusé. » Retournant à la char- er plus comun. On doit dire , au plu
>
Celui- ci ne voyoit pas plusloin que son'nez , Maîtrise , qualité de maître , en parlant
L'autre étoit passé maltre en fait de tromperie. des Arts et Métiers. Il a acheté la maîtrise,
La contrainte de la mestre lui a fait placer Grande -maîtrise se dit de certaines
pássé devantmaître. == De main demaître , dignités , ou charges . La grande-maîtrise de
adv. Parfaitement, » Vous serez satisfait de la Malte. » La grande maîtrise des Eaux et
description d'un orage ( dans le Poème des Forêcs.
saisons ) elle est de main de maître. ANN . MAÎTRISER , gouverner en maître. » C'esp
LITT . » Ce portrait- ( des Philosophes , dans une injustice de vouloir maitriser ses égaux.
l'Homme Dangereux ) est tracé de main de » Ne vous laissez pas maîtriser. = il est
maître . beau au figuré avec le régime des choses. »
l’æil du maftre engraisse Le pécheur est l'esclave des passions qu'il
Le proverbe dit : l'ail
le cheval : il faut tout voir par soi- même , et croit maîtriser. P. Berthier, » Maitrise enfin
ne pas s'en raporter aux alltres. — Tel maiire, une douleur, qui te conduit à une double
.
tel valet ; les valers imitent les maîtres. mort. Jer. Del. » Cetre fière Princesse , qui
Trouver son maftre, un plus habile que soi. savoir si bien juger et maitriser le danger,
192 M AL MAL
Hist. des Tudors. * L'Ab . Prévot ( Hist. des Mettre une femme à mal ; la séduire.
0
Stuarts ) a employé maîtrisant adjective- Faire beaucoup de mal , ( nº. °. ) se dit tou.
ment.» Son naturel ( de Cromwel ) lui dictoit jours au singulier. Madame Dacier emploie
une impérieuse et maîtrisante politique. le pluriel. » C'étoit quelque bête , qui étant >
L'esprit maftrisantdes Presbytériens . - C'est devenûe enragée avoit f.lit beaucoup de muur.
un anglicisme. Iliade. Dites, beaucoup de mal.
MAJUSCULE , adj. et subst. Capital , en Mal , adv. Aútrement qu'il ne se doit.»
parlant des lettres. » Caractère majuscule, Çevre afaire va mal. » Il a mal réussi. » Il
lettre majuscule. = S.. f. » Il faut mettre chante mal ; j'ai mil entendu , etc. === Il se
une majuscule devant les noms propres . place après le verbe dans les temps simples ;
* MAL , MALE , adj . Méchant , mauvais .
> mais il vaut mieux le placer devant l'infinitif
Ils ne se disent pas tout seuls , mais ils entrent et le participe , dans les tems composés. » Il
dans quelques mots composés. Matheur en úse mal ; il en a mal usé ; je ne croyais pas
mal-aise , mal-encontre ; male -rage , mali-
> mal faire , etc.
> etc. Quelquefois pourtant le
peste , male-mort
- , à la male heure , etc. = goût de la cominstruction et l'harmonie du dis
L'e de male est ordinairement muer , mais cours permettent et exigent même qu'il
dans malédiction et maléfice , il est fermé. marche après l'infinitif. » Un élève , quia
Mal , s. m. et adv . [ Le pluriel du substan- du génie , aprend à bien faire , en voyant
>
tif est maux ; pron, mô , long. ) Mal , est son maître fire mal. Du Bos. = Quelque
1°. En général , ce qui est contraire au bien . fois aussi , il done à l'expression des sens dife
» Il n'y» Ilan'y
mal. pas adepasbien
de sans
mal àquelque
cela. mélange de rens , suivant qu'il est devant ou aprês, com
2 °. Dé- me par exemple , se mal trouver , et , se trou
faut , imperfection. » Il ne faut pas dire du ver mal. Le jer
i ne se dit qu'au figuré , et seu
mal de son prochain . = 3 °. Vice , mauvai- leme à l'infinif et dans les tems composés:
nt
se action . » Il faut éviter le mal et faire le il signifie , tirer un mauvais fruit d'unedé
bien ., » Enclin , endurci au mal. = = 4°. Dou. marche, et ce qu'on apelle , en style pro
-
Tourner une chose en mal , ou l'expliquer fait régir à malade la prép.de.» François I.
en mal , lui doner un mauvais sens. La faisant la céréinonie de toucher les malades
prendre en mal , ou fort mal , s'en ofenser. d'écrouelles , etc. Ainsi l'on pourrait dire:
5 Il prend tout en mal, il a pris cela fort mal. c'est un malade de fiscale ; j'ai visité les mala.
des
MAĽ MAL
des de pleurésie , etc. Mais non : Malade pas d'un mal- adroit., » Cela n'est pas mal
593
subst. se dit toujours absolument et sans ré- adroit. = Mal-adresse , régit à ou de , sui
gime. Malade , adj, régirait plutôt l'article vant que l'article qui le précède est indéfini
>
n'est -il pas beaucoup d'ocasions, où ce régi- tifier par des raisons si pitoyables.
me pûr faire un bon éfer. = 2°. Tomber la mal-adresse de faire des aveux» , Ilquai eu le
malade est du style familier. » Je trouve que chargent. » Ils ont souvent la mal-adresse de
>
dès qu'on tombe malade à Paris , on combe laisser croire que la vérité leur déplait . Mo
mort. Séy . M. Fréron dit , tomber mal : reau. Voy.MAL -HABILE.
je ne crois pas cette expression française . MAL-AÎSE , m . [ Malèze ; 2° è moy. et
On dit, proverbialement, de celui , qui se lon . 3 ° e muet.] s.Éta
e
t fâcheux , incomode . »
plaint d'une petite peine : le voilà bien ma- Il n'est pas acoutumé à soufrir le mal- aise .
lade. Et pour se moquer d'un danger , d'un - Mal -aise , mal inal- aisance , mésaise . De ces
mal, qu'on exagère : 'il n'en mourra que les trois mois , dit-on
>
, dans le Dictionaire de
plus malades . Trév. le dernier est le meilleur et le plus
MALADIE , s. f. MALADIF , IVE , adj. usité : encôre ne l'est- il guêre. Mil - aise est
er
die , altération dans la santé . Maladif , va- encôre plus que mésaise. On ne dic plus
létudinaire, sujet à être souvent malade . » Il mal-aisance. L'Acad. mer les deux premiers
court de fåcheuses maladies cette année . » Il chacun à leur place , sans les comparer et sans
relève de maladie . Fig. » Les passions doner la préférence à l'un sur l'autre .
sont les maladies de l'âme . » Homme mala- MAL- AISÉ , ÉE , adj. MAL - AISÉMENT
dif ; femme maladive .
adv. Malezé,zé -e, zeman ; 2° è moy . 3° é fer.]
[ difi e
qu'on a pour quelque chose. » Il a la maladie re.» Elle est mal-aisée à gouverner. - On met
des médailles: 1 Il aime à bâtir ; c'est sa mala- de , quand le verbe être est impersonel , et à ,
die. = Maladie du pays , désir violent de quand il a son emploi ordinaire. » Vous réus
rctourner en son pays jusqu'à en être malade. sirez mal-aisémentà ce que vous entreprenez.
» Il a la maladie du pays. = En style pro
En style pro- = Mal-aisé signifi aussi incomode
e ,en par
verbial , avoir des maladies ennépoché , c'est lant des chôses . . Instrument, escalier mal.
savoir les feindre quand il est cessaire. aisisa et en
é ; nce parlant des persones , qui n'a p.is
Un écolier , toujours , a maladie en poche. d'a - en ses afaires. » Riche mal- aisé .
L'Ab . Reyre. MAL- AVISÉ , ÉE , adj. ( Malavize ,zé-e :
* Fai re une mal adi e , est un gasconismce... »4 Ilé est
On dit avoir une maladie. Desgr. Gas
e
fer . fort au -2d.
lon.mal Imp Elleent
ayis]é. » rud
indi mat l.
est , bienscre
>
mal-adroitement. = L'adj. et le subst. s'em- ' content' , mal- satisfait , mécontent. » Vousne
ploient au figuré , en parlant du défaut serez pas mal-content de moi. - Selon l'Acad.
d'adresse dans la conduite. Ils sont mêine à la Il se dit sur - tout du Supérieur à l'égard de
mode . - Il у a bien de la mal-adresse dans l'inférieur. » Le Roi est mal- content de lui. *
ce discours , dans cette apologie. » Cela n'est Mal- contentement est vieux. » Le prétexte de
Tome II.
Ffff
194 MAL MÄ
la conjuration d'Amboise écoit la Religion , les .Astrologies atribuent de malignesinfluen.
combien que le bruit fûr qu'il y avoit plus de ces. = * Un pieux Auteur apèle esprit ma
mal-contentement que d'huguenoterie. Journ. léfique le démon , qu’on apèle quelquetois
de Brulart. - Ce moi eut été bon à conser- esprit malin .
ver ; et comme nous avons mal-content et TRE
MALENCONTRE , s. f. MALENCON .
mécontent , nous aurions eu mal- contentement TREUX , EUSE , adj. MALENCONTREÚSE
et mécontentement. Voyez MÉCONTENT .
MÂLE, adj . et subst. [ 1" lon . 2° e muet . ] MENT , adv . { Malankontr muet,trelle,
treûzeman : 2 et 3 € lon . 4e° ,ée tret
re
e
au i
Qui est du sexe le plus noble et le plus fort. » lon. aux 3 autres. ç e muer . ] Malencontre ,
Enfant mâle perdrix mâle . = Subst. malheur , mauvaise fortune. Malencontreux';
» Le mâle et la temelle . =
)
= En style plai- en parlant des persones , malheureux ; en
sant et mordant . » Un laid måle ; un vilain parlant dessem
chôses
ent
, qui porte malheur.
ontre
Mal
mále , un homme fort laid. Fig . » Un Encontreu , par malenc . » Fu
courage mâle : » Vertu mâle. » Résolution yons ; que ce fou nenouscause quelque mal
mâle et vigoureûse. » Voix , discours mâle. - encontre. Lucien de d'Abl . » Je suis quelque
» Un style mâle , une poésie mâle . = Er en fois assez malencontreûse pour dire quelque
>
dirait , elles ont un courage si måle , que , contreusement sur sa route. Ann . Litt. M.
etc. Fréron l'a mis en italique. Je le crois encôre
MALE , s. f. Voy. Malle. bon pour le style badin ou critique. - L'Aca
MALEBETE , s. f. [ 2° et dern.. e muet. 39 démie dit , du subst. et de l'adv. , qu'ils sont
> >
& ouv . et lon. ] Persone dangereậse et dont on vieux ; et de l'adj. qu'il est du style fam .
doit se défier. C'est une malebête. » Ce sont * MAL -ENGIN , s. m .[Malangein. ) Vieux
des malebêres . mot : dol , tromperie. » Il a fait cela par dol,
MALÉDICTION , s. f. [ Malédik - cion astuce et mal- engin .
en vers , ci- on. 2° é fer. ) Imprécation. » Do-
> MAL- ENTENDU , s. m. Malıntandu;
e
ner sa malédiccion , ou mille inalédictions à.... 2° et 3 ° lon. ] 1 °. Paroles prises dans un autre
Eu style fam . La malédiction est sur cette sens qu'elles n'ont été dites. » C'estunmal-.
maison, surIl ycette
>
afaire ; lemalheur y parait entendu . » Il yaplus de mal-entendu que de
ataché. y a de la malédiction sur ce tra- véritable dificulté dans cette dispute. Bossuet,
vail , sur cet ouvrage : on y trouve des dif- = 2°. Et plus ordinairement", erreur, mé
cultés insurmontables. prise . » Il y a eu du mal-entendu dans cetre
MALEFAÇON . Trév. Rich . Voyez Mal- afaire.
FAÇON . MALEPESTE. ( On prononce mal pèsse.)
MALÉFICE , s. m. MALÉFICIÉ , ÉE , adj. Interjection , qui exprime unesorted'étone
e er
>
er
ques Auteurs et M. Linguet, entre aîtres , dresse (Syn. ) Dans le sens propre , le : se
écrivent malfesant , bienfesant , nous fesoris, dit du manque d'apritude aux fonctions de
je fesois , etc. L'Acad. écric malfaicteur , l'esprit, er le 2d du peu d'aptitude aux exer
comme aussi bienfaicteur. Le Rich . Port. l'a cices du corps. » Un négociateur est mal
suivie. Voy. BIENFAITEUR . ] Malfaisant , habile ; un joueur de billard est mal-adroit.
apliqué aux persones : malin , qui se plait à = Mais au figuré , on nommequelquefois
mal faire ; apliqué aux chôses , nuisible, qui mal-adresse, le manque d'intelligence et de
fait du mal » Homme , esprit-milfaisant ; capacité pour les opérations, qui dépendent
d'une humeur malfaisante. » Les ragoûts sont des vûes de l'esprit : mais il n'y a pas récipro
"
malfaisans.
santes .
» Les liqueurs sont malfai- cité , et l'on ne nommera jamais mal- habi
leté le défaut d'aptitude aux exercices corpo
— On peutdonc direque :» Un né
MALFAITEUR , qui fait des crimes , de rels. — >
putation. » Cette femme estmal-famée.» Cet età moins qu'on ne parle de la conduite
du choix entre les divers mo
du jeu
homme est mal. fam . St. famil. de yens parve.
MAL -GRACIEUX , EÛSE , adj. Mac- nir au but qu'on se propôse . Car en ce der
GRACIEOSEMENT adv. Į Nal-gra-ciell nier câs , mal-habile serait le terme propre.
ciell-ze , cieu-zeman : 3+ ion.4 °emuer. Í MALHEUR , s. m . MALHEUREUSEMENT ,
Mal-gracieux , rude , incivil . » Il est mala adv. MALHEUREUX , EÛSE , [ Ma- leur, leu
gracieux : elle est mal-gracielse. = Mal- rell , rell e rell
reû ze,, red-zeman , et non pas malu
gracieûsement, d'une manière Mal-gracielle rell , etc. ° lon . 4° e muet. ] Du temsdeMal.
se. » Parler , répondre mal gracieusem2nt, herbe , on écrivait malheureux , et l'on pro
-
>
L'Acad. die de l'adj. qu'il est du sıyle nonçait malur . A caûse de cela , ce Poète
familier et de l'adv. qu'il vieillit. avait pour maxime de ne point le faire rimer
MALGRÉ , prép. Contre le gré de... Il ré- avec douleur : il n'y a manqué que deux fois,.
git l'acusacif. » . Nlalgré vous ,malgrélui; Ménage dit qu'on ne doit point faire dificulté
malgré le Princc. Nonobstant. » Il est d'employer cette rime , ce qui prouve que la
parti malgré la rigueur du tems. Malgré, prononciation de ce mot avait changé. Au
et nonobstant s'emploient quelquefois indifé- jourd'hui cet avis paraitrait inutile et même
remment devant les noms. On dit également ridicule. Il n'est plus que le peuple de certai
bien , nonobstant tout ce que je lui ai dit , nes Provinces , qui prononce malur. Voy ,
0ų , malgré tout , etc. Mais il n'en est
même dans beaucoup d'autres phrases.pasde On
HEUREUX,
Malheur , accident, désastre (Synon . Ces
dit , p. ex. nonobstant l'apel , et l'on ne trois mots anoncent et désignent un fâcheux
pourrait pas dire , malgré l'apel. On dit mal. évènement : mais malheur s'aplique particu
Ffff 2
596 MAL MAL
lièrement aux évènemens de fortune et de siqnomic malheureûse. =
= On dit au jeg
chôses étrangères à la persone ; accident , qu'un hommea la main malheureuse , quand
regardeproprementce qui arrivedanslaper. celui, quile dit , ne gâgne point lorsquecet
sonemême ; désastre, dit quelque chose de homme done ; et hors du jeu , quand cet
plus général. » C'est un malheur de perdre homme ne réussit pointà ce qu'ilentreprend.
son argent; c'est un accident de tomber , „» Il a la main malheureuse ; dès qu'il touche
d'être blessé , etc. C'est un désastre de se voir à quelque chose , il le câsse. = °. En par
tout d'un coup rainé et déshonoré dans le lant des persones , mauvais en son genre.»
inonde. On dit , un grand malheur , un Mulheureux Auteur , malheureux Ecrivain.
cruel accident; ec un désastre afreux. Gir. En ce sens, il doit toujours précéder le subs
Syn . tantif. Apliqué aux choses ; fortmédio
On dit , en st. famil. erre en malheur , cre , insufisant. Il n'a qu'une milkeEzreise
jouer demalheur ; et en parlant des chðses , chambre , un malheureur valet.
porter malheur. » Vous soutiendrez votre tran . Rem. I. On ne doit pas employer indifée
saction contre Aiguebonne : il esten malheur. remment malheureux etmiserable , quoi qu'ils
Sév. » Je trouvai hier Choiseul avec son paraissent avoir le même sens. Misérible,
cordon : il est bien . Ce serait jouer de inal- semble.marquer un état fåcheux , soit que
heur que de n'en pas rencontrer cinq ou six l'on y soit né, soit qu'on y soit tombé Mal
( cordons bleux ) tous les jours. La même. = heureux semble marquer un accident , qui 3
Par malheur, adv, » Il est arrivé par malheur arrive tout- à coup et qui ruine une fortune
que , etc. = Malheur , interj. Il régic la naissante ou établie. » On plaint les malher
prép. a. » M :lheur aux impies ! ou la prép: reux ; on assisce les misérables. -Ondit,
ment bien
sur : » Malheur sur eux et sur leurs enfans! également bien , une vie malheureuse , une
On dit , proverbialement , à quelque chose vie misérable ; et de même , c'est un malazu
malheur est bon : quelquefois une infortune reux , c'est un misérable , en parlant d'un
nous procûre des avan'ages, que nous n'au- méchant hoinme. Mais on dit , qu'on ese
rions pas sans elle . Malheur est là sans arti- malheureux au jeu , on ne dit pas qu'on y est
cle. - On dit,aussi , il arrive malheur , sans
.
misérable. Leier anonce plutôt un accident
le faire précéder de l'article : » L'ouvrage ( les passager , et le ad un état plus permanent
Fastes ) à été trop lu en société et trop annon- d'infortune : mais on peut devenir misérable,
cé d'avance. Or , il arrive presque toujours à force d'être malheureux. = Racine distin-.
>
malheur à ces lectûres et à ces anonces préco- gue fort bien le sens de ces deux mots. Il fait
ces . Anon. dire à Aman.
Rem . * M. Fallet ( dans sa Tragédie de Ti. Haï , craint , envié , souvent plus misérable
bère ) dit , le malheur , pour , les malheu Que tous les malheureux que mon pouvoir accable.
reux.
Est- il rien , en effet , rien de plus glorieux Dans le sens de mauvais , on dit d'un Auteur,
Que de tendre au malheur une main secourable , d'un ouvrage , c'est un Auteur misérables
Que de le soutenir , quand le destin l'accâble. cela est misérable . Suivant le P. Bouhours
Peut- on dire que le destin accable le mal- on n'emploie point malheureux en cette oca
hour , demande M. Geoffroi ( Ann . Lite. ) sion . Suivant l'Acad. on peut sen servir.
0
Soutenir le malheur, pour secourir les Voy. nº. 5 °. .
tranquile , content , satisfait. » Les méchans modifie. Racine, dans Andromaque , dit: un
sont milheureux. » Les damnés seront mal- enfant m lheureux ; dans Athalie >, il dit ; un
heureux à jamais. = 2°. Qui.Inanque de inheur ux enfant. Celui- ci est plus doux.
ce qui peutrendre l'homme content. » Mener L. Ra '. Mais malh ureux astre , comme
une vie milheureûse . » Etre dans un état dir Rousseau , forme une inversion døre.
milheureux. » Il est fort malheureux. MALHEUREUX , s'emploie souventen excla.
>
malh nêre , pour dire une parole sale. ( Synon . ) Le malin l'est de sang froid : iſ
Deshonêre , ne se dit que des chôses; mal- est' rusé ; le mauvais l'est par emportement ,
hoaête , se dit également des choses et des per il es : violent ; le néchant l'est par tempé
sones. Exir. de Bouh . Rem . Nouv. rament , il est dangereux ; le malicieux l'est
MALICE , s. fém . MALICIEUX , EÛSE , par caprice , il est obstiné. L'Amour est un
e
adj. MALICIE ÛSEMENT., , adv . [ ; Ion,, aux Dieu malin ; le poltron fait le mauvais ,
e
trois derniers , 49 e muet , ciel , ciel-?, quand ilne voit point d'énemis ; les hommes
>
ciel - zeman . ] Mulice est , 1 °. Inclination á sont quelquefois plus méchans que les femmes,
mal faire , et à faire du mal . » Il a un mais les femmes sont toujours plusmalicieủses
fonds de malice. » Il y a en cela une noire que les hommes . Gir . Synon .
malice و. une malice noire. 2° . L'ac- On dit , le malin esprit , l'esprit malin ,
1
193 M A Ľ M'AL
pour dire le démon. = * Bossuet dit ' ; le f. [ On pron . les deux Il sans les mouiller. ]
malin. » Șt. Bernard répondoit que par un Ils expriment la qualité de ce qui se peut
jusce jugement de Dieu , le malin pouvoie batre, forger et étendre à coups de marteaux.
avoir puissance , non seulement sur les corps » Ce seroit une belle invention que de ren
des hommes , mais encore sur leurs cours. dre le verre malléable ; de lui procurer la
L'Acad. dit qu'il est familier ; je le malléabilisé.
crois populaire ; mais qu'il soit l'un ou l'au- MALLETTE s. f. MALLIER , S. .
е
m.
er
tre , il n'est pas du bon style : il se dit , [ Malère , ma -lié : 2 è moy. au 1 è fer. 9
mais il ne s'écrit pas , si ce n'est en plaie au 2d . ] Petite malle. Cheval sur lequel
santant . on charge la malle, » Il avoit
MALIGNEMENT , avec malignité. »„ In- le dôs. » Il étoit monté sur lesamallier mallerte sur
.=
terpréter les chôses malignement. On apelle aussi mallier le cheval qu'on met
MALIGNITÉ >, 1 °. Inclination à faire ou à entre les brancards d'une chaise de poste.
dire du mal. » La malignité de cet homme: MAL -MENER v. act. [ malmené : 2° C
nuet. 3 ° é fer. - Devant l'e muet , la 2de
la malignité du siècle du creur humain . muet.
Voy. MALICE. = 2 ° . Qualité nuisible. se change en è moy, il mal-mène , mal-inè
» La malignité de l'air , d'une fièvre. » La nera , etc. ] Batre, maltraiter de coups ou
malignité du sort . de paroles, » Les troupes des énemis furent
MALINGRE , adj. [ Ma- lein -gre : 2 lon. mal menees. » Il l'a mal-mené dans cette
3° e muer. ] Qui à peine à recouvrer ses disputc .
forces après une longue maladie ; ou , done MALOTRU , adj. m . Terme de mépris.
les forces diminûent sans aucune maladie Misérable , méprisable. » C'est unlomme
aparente. Il est encôre bien malingre. - des plus malotrus. = S. m . » C'est un
Je ne sais ce qu'a cet enfant ; il est totul ma- malotru .
lingre. - Il n'est que du style familier. » MAL - PLAISANT , ANTE , adj. [ Malple
e
Mais ce malingre (fele Pape ) mourir au bout zan ,,zante ܐ° è moyen , zº
, zante : 2° 3 lon. ] Désa
de l'an ! Sev .. — Trév., dit que c'est un terme gréable , fâcheux . Il se dit ordinairement
-
>
Coffre couvert de peau , qui est propre pour qui n'est pas propre à ... « Des filles mal.
porter des hardes en voyage. On å fouillé propres, et sur-tout sans vocation. St. Fr.
dans sa malle.= Faire sa malle , y ranger ce de Salles. = On le met dans le Richi
qu'on veut porter dans le voyage. =s I'rous Port, en ce sens . Qui n'a pas les disposi
ser en malle , enlever par surprise, » On a tions requises pour réussir à une chôse,
malle . » Il avoir L'Acad.
troussé cet homme en d'argent ne le met pas. On die , qui n'est 2
vient de maltraiter ; mal traité , en deux et des attentions que vous avez , pour yotre
mots , vient de traiter mal . Nous ajoute- maman . On ne le dir que dans le st. famil,
rons ,, que cette diférence n'étant pas sen- et avec les pronoms possessifs. Votre maman ,
sible dans la prononciation , il est bon pour sa maman. On ne pourrait dire qu'en plai-.
prévenir l'équivoque d'ajouter bien ou fort santant la miman de celle deinoiselle , de
à mal ; car alors il pourra marcher après ce jeune homme. Pour un'amie et m'a
mour il n'y a guère que les petits bour
le participe. » Il m'a malıraité ; il m'a craité >
fort mil. = Suivant Andry et La Touche, geois , qui se servent de ces termes de ca
dans le sens de fiire mauvaise chère , le v. resse. — On se sert seulement quelquefois de
C
maltraiter ne se dit qu'au passif. » On est m'amie , en parlanc à une femme de basse
fort maltraité dans cette Auberge. L'Acad . condition , et fort au dessous
> de soi . L. T.
le disait ainsi dabord . Elle ne l'a plus mis MAMELON
MAMELLE , s. f. , s. m. MA
600 M A M Μ Α Ν
MELU , UE , adj . [ Mamele , melon , melu , la main droite. Son mari étoit manchorOn:
e
lile : 2 ° è moyen au r '' , e muet aux au- elle acoucha d'une fille manchote .
tres . Trév , écric ces mots avec deux in ; dit figurément ( st. famil ) qu'un homme
mammelle etc. Cela est plus conforme à n'est pas min-hot , pour dire qu'ila de l'a.
l’éıymologie mamma;; maiscette étymolo- dresse , dela finesse d'esprit..
,
MANDAT , s. m. MANDATẢIRE, s. m .
gie trompe souvent pour la prononciation . >
On doit 'savoir gré à l'Acad. de n'avoir mis [ Mandı , darère : 3° è moyen et long au
qu'une seule m . Richelet écrit miméle : 2d , 4° e muet. ) Minlat, rescric du Pape,
il devait du moins écrire mamėle. ) Partie du par lequel il mande à un Collateur ordinaire
sein des femmes , où se forme le lait Onle de pourvoir celui qu'il lui nomme, du pre
dic aussi , dans les hommes , de la partie mier bénéfice qui vaquera à sa collation. »
>
charnûe , qui est placée au même endroit » Los Man lats n'ont pas lieu en France.
que la mamelle des femmes. Il a été blessé Voy: Mindement . = Mandataire , celui
deux doigts au dessous de la mamelle. S en faveur de qui le Pape a fait expédier
>
Mamelon , le petit bout des mamelles , tant un Mandat. Au Palais , celui qui est >
GNÉE . SS. f. Partie du vêtement où pages , etc. doner ordre qu'on les envoie.
l'on met le brâs. » La manche ou les man- Mander
S* , envoyer, est un gasconisme.
ches d'un habit , d'une robe , d'une soutane , » Il ne me mande point d'argent. Desgr.
qu'un ou En st. prov . Avoir ou tenir quel- Gasc. corr.
etc. '
quelque chose dans sa manche ; MANDEMENT , ordre de la part d'une
>
la mainou dubrâs.» Il est manchor de lezles llII :: }"ce .muer.). Casaqueque lesla
quais
MAN MAN 601
quais portaient autrefois. On dit encore par la mangeoire ; pour dire , qu'il fait tout le
mépris. » Je l'ai vu laquais , il portoit la contraire de ce qu'il devrait faire pour ar
manlille . river à son but.
MANDUCATION ,s. f. E mandukz-cion .] » MANGEOTER est un mot de Province.
Action de manger. Il ne se dit que de l'ac- Manger un peu . » Le malade comença à
rion par laquelle on mange le Corps de N. mang-orer.
S. J.-C. dans l’Eucharistie. » 1.e SeigneurMANGER , v. act. et nout. et .s. masc .
n'a pas borné sa présence réelle dans son MANGERIE , s. féin . MANGEUR , EỦSE , S. re
Sacrement au teins du sacrifice , et de l'ac- m. et F. [ M1:nje ,irie
j , jour, jeú ze :
tuelle manducárion de la divine victime. lon . 2 ° é fermé au i e muet au 2d , lon .
C
MANEGE , s. m . [ 2° è moy . 3° e muet.] au dern . Devant l'a et l'o on met uu
L'Acad. écrit manége , avec l'acc. aigu : e après le g : il mangea , nous mangeons ,
mais l'e n'est point fermé , et l'acc. grâve il mingeoil, mais cet e ne se prononce pas :
est plus convenable. = Au propre , exercice manji, jon , jé. ] Mangr c’est , 1° mâcher
>
qu'on fait faire à un cheval pour le dres- et avaler quelque aliment pour se nourrir.
ser . C'est aussi le lieu > où on cxerce les » Manger du pain , de la viande , du fruit.
chevaux. = Au figuré , manière d'agir SV. neur. » Il n'a ni ming' , ni bu . »
adroite et artificiellse .Je ne suis pas en Il minge bien : il minge conume un chancre .
»
core faire à ce minèze. „ Ne conoissez - vous ( st. prov . ) 2 °. Prendre ses repas. » !!
=
pas le manège de ces gens là. » Le manège mange à l'auberge. 3°. En parlant de
des afaires : il entend le manège. On certaines chôses , ronger , décruire. » La ri.
écrivait all : refois maneige.re vière a mangé tous ses bords , » Un ulcère
MÂNES, s. m. pl. [ "e fon. 2° e muet.] lui mange la jambe ; et non pas, minge sa
Noin que les Anciens donaient aux âmes jambe.
jambe. » La rouille minge le fer. etc. =
des mores. On le dit toujours au pluriel , 4º. Subst. Ce qu'on mange. » C'est un bon ,
même quand il s'agit d'un seul. » Polixène un friand mingør : c'est un mangor de roi.
fur sacrifiée aux månes d'Achille. » Il est tellement ocupé de cette afaire , qu'il
MANGEABLE , adj . MANG EÂILLE , S. en perd le boire et le mang r. = sº. On
f.MANGEANT , ANTE , adj. [ Manjable , dit , proverbialemºn! , de quelqu'un qui nous
e er
> >
já.glie , jan , jante : 2 dout. au 1 lon. plait beaucoup, qu'on voudrait le manger:
aux trois autres : l'e devant l'a est entière- » Cette bonne petite Princesse est si ten
mene muet : il n'est là que pour doner au dre et si jolie , qu'on voudrait lu in inger.
gun son doux qu'il n'a pas devant l'a. ) Sév . — Minger quelqu'un de caresses ;
Ils se sine
Mangeable , qui est bon à manger. » Il
>
lui faire de grandes caresses.
mange de tout ce qui est mingeable. Il se mingé le blins des yeux : ils se sont que
dit plus ordinairement avec la négative. relles fortement. — Il sait son pain manger :
» Cela n'est pis mangeable . = Mangeâille ' il entend bien ses intérêts . Si vous vous
àà
est proprement ce que l'on doane manger familiarisez avec lui , il viendra vous man
à quelques animaux domestiques sur- tout ger dans la main : il abusera de la fami
>
jectivement ; il n'est pas mangeur ; elle n'est esprits, les gouverner avec adresse. » Ainsi
pas mangeuse . En style prov. Mangeur Antiope . . maniera le cæur de son époux >
de charrettes ferrées ou de petits enfans; fan- comme elle couche maintenant sa lyre , quand
faron. Mangeur de viandes aprêtées ; fainéant elle en veut tirer les plus tendres accords. Té
qui aime à faire bone chère , sans se doner lémaque. – Manier un sujet, le traiter. - Je
aucune peine, ou qui veut tirer du profic d'une crois cette situation , dans une pièce de Théâ
,
afaire où il n'a pas eu de part. Mangeur de tre' , bien dificile à manier. Créb. fils. » Ce
crucifix , ou d'images , ou de saints . Bigot , Poere Dramatique manie bien les passions.
faux dévot. Manier bien le pinceau , le diseau, la plu
MANGEURE , s. f. [ On prononce min. mem
le crayon , etc.
júre. I et 2 lon. 3 ° e muet: l'e n'est après le Rem . Vig'ieul.Marville avait critiquécette
8, que pour lui doner un son plus doux , qu'il phrase de la Bruyère : .» La véritable Gran
n'a pas devantl'u : sans cet é , on prononce- deur se laisse toucher et manier. Il prétendait
rait mangøre. ] Endroit mangé d'une étofe ; que cela ne pouvait se dire quedes choses cor. 1
d'un pain , ecc.» Mangeure de vers , de souris, porelles. Mais ,outre que la critique était péə
> .
Cic .
e
dantesque , le Censeur était combé lui-même
MANIABLE , adj. [ 3 * dout. 4 ° e muet . ] dans cette faûre
faûte , si c'en est une , en disant
à
Au propre , aiséàmettre en æuvre. » Ce fer, d’un Orateur , qu'il avaitmanié , agencé ,
ce cuivre est doux et maniable. = Au fig. tourné les pensées de son discours.
#style fam. ) Traicable. » Esprit qui n'est pas Au Manier , adv. Voyez. MANIEMENT.
e
maniable. MANIÈRE , s. f. Ez é moy . er lon 1.3; >
mation d'esprit , qui va jusqu'à la fureur. » Sa tume. » C'est su manière d'agir , de parler ,
folie se change en manie . = Dans un sens ou absolument ; C'est sa manière. » À la na.
moins odieux : passion portée à l'excès. » Sa Rière acoutumée. » C'estce qu'Horace insine A
fis
manie pour les coquilles, pour les éditions aussi à sa manière. P. Rupin . = 33 °.° Il se dic
.
Fåres l'a ruiné. Depuis quelque tems , il il comme espèce , de ce qui a l'aparence de la
est entré dans la composition de plusieurs chose dont
dont on parle. » If vint une manière de
mois : Anglomanie , bibliovanie , etc. Quel- demoiselle , une manière de valet de chambre.
qu’un-a même dit , Voltairomanié. D'où l'on. Mais, en cet emploi , il n'est que du style fa
à fait ensuite anglomane ; bibliomane. Tous milier , et quelquefois plaisant et moqueur.Le
ces mots et ceux qu'on peut forger , en imi- P.la Rue, traduisant ces paroles du chapitre
tation , apartiènent au style plaisant , ou sa- II de St. Jean : cùm fecissetquasi Aagellum
cirique. de funiculis , dit : Jesus ayant fait une ma
MANIEMENT s. m . MANIER , V. act . niere de fouet avec des cordes. Je crois que
e
[ Maniman , manié' ;2 ° lon. au 1" , br. au dans le discours soutenu cette expression est
2d ; devantlemuer elle estlongue : il manie , trop, familière. -– De plus, manière , ainsi
ils maníent. Au futur , cet e muet ne se pro- employé , n'est bien qu'avec le pronom une.
ponce pas : il maniera, manierait : prononc. Je ne voudrais pas dire avec Voiture : » Je
manfra , maníré. ] 1. A # propre , l'action ne pouvois croire qu'ilfût possible qu'elle
de manier. » On conaît la bonté de cette érofe eût rencontré à si bien écrire de cette sorte ,
ou maniement.
eu - IlII cst mieux dedire, il
aith n'ayant jamais lu decette manière de livres,
inanier. Au fig.il
. estplususité. »„ Le Je dirais ,,de cette espèce4delivres,
°. Manièresou( de
o
au
maniement des deniers , desafaires. livres de cette espèce.
MANIER , dans le sens propre , c’est pren- plur. ),;Façons. ( synon. ) Les manières sont
>
dre et toucher avec la main . » Manier une t'expression des meurs de la Nation ; les fix =
école , des papiers , etc. Figurément , cons sontune charge des manières , oudes
Avoiren sa disposition ,. en son administra manières plus recherchées dansquelques indi.
MAN MAN 603
vidus .» Les manières deviènent façons,quand MANIFESTATION , s. f. MANIFESTE
elles sont afectées, Encycl. Beauzće. Synon. adj . et subst. MANIFESTEMENT , adv. MA
Voyez Façon. NIFESTER , V. act. [ Manifesta - cion , te , te
e
REM . 1 °. Avoir une manière , ou avoir de man , té : 39 è moy. 4 ° e muet au 2d et au 3 °
la manière , sont des chôses bien diférentes é fer. au dern. ( Manifeste , notoire , conu de
en termes de Peinture. Quoique la nature n'ait tout le monde. Manifestement , clairement ,
point de manière ... on apele une belle , une évidemment. Manifester , rendremanifeste .
grande manière , le faire de ceux qui l'imitent Manifestation , action par laquelle on mani
>
dansun style savant. C'est un éloge que la feste.» Erreur , crime manifèsie., » Ilest ma
manière prise dans ce sens : elle n'est qu'une nifestement coupable. » Dieu a manifesté son
élégante exagération de la vérité. Mais lors- pouvoir, » Notre-Seigneur se manifesta aux
qu'on dit qu'un Dessinateur met de la manière Apôtres. » Après une manifestation si évidente
dans tout ce qu'il fait , qu'il est maniere dans de la puissance de Dieu. L'Acad.. remar
son trait , dans sa manoeuvre , dans ses éfers ; que que le subst. et le verbe ont plus d'usage
c'est un reproche: onfaitentendre qu'ilsort danslesmatiè
en tour du ton de la nature ; que ses contours
res de Religion que dans les au
= * Un Auteur moderne done à ma
tres .
ne sont point justes . . . que son clair-obscur nifester l'emploi et le régime du verbe prou
est altéré , etc. Dandré - Bardon . ver, » On ne disconvient pas que le plaisir des
2. Le style et la manière ne sont que la seus puisse coopérer au bonheur : le spectacle
même chôse sous des noms diférens. L'usage a enchanteur des merveilles de la natûre le ma
assigné leterme de manière à la Peintûre,etle nifèste à chaque instant. — A quoi se raporte
terme de style à l'art de bien dire. Ainsi l'on ce le ? A cere demi-phrase , que le plaisir des
dit : ce tableau est dans la manière de Ra- sens peut coopérer au bonheur. On dirait donc
phaël ;-commeon dir , ce plaidoyer est dans manifester que , comme on dir , prouver que,
>
le style de Cicéron . - Depuis quelque tems , ce qui n'est pas. Voyez DÉCLARER , Rem . I1'°.
come les changemens plaisent dans les ex- Manifeste , Noroire , Public , ( synon . ) Le
1
pressions, come dans les modes , on parle ?" est oposé à caché ; le 2d å incertain ; le ;
de style en peintûre , et de manière dans les à secrei. Il n'y a point à dissimuler sur ce qui
Belles-Lettres. est manifeste ; à contester sur ce qui est no
De manière est suivi , ou de que , ou de la toire ; à se faire sur ce qui est public, » Re
prép. à. » Faites les chôses de manière que coru par les parties , un fait est manifeste :
cout le monde soit content ; de manière à vu par une foule de témoins , il est notoire ;
contenter tout le monde. » Mde. de Main- su de tout le monde , il est public , etc. Exer.
tenon sera placée d'une manière à surprendre. des Synon. de M. l'Abé Roubuud.
Sév. * Bossuet dit , à la manière que , en quoi MANIFESTE , s. m . Écrit public , par le
il s'écarte de l'usage.» A la manière qu'il nous quel un Souverain rend raison de sa conduite
>
à la z du 2d. ] Qui'a
Qui a des afectations for act. [ 3* lon. 4° e muet au r"
forc 1 ' , é fer. au 2d.])
marquées. » Cet homme est fort maniere.”
maniéré. » intrigre, intriguer.. Ceux-ci sont plus nobles:
Style , Auteur maniéré. En Peintûre , fi- les aŭtres sont du style fam . » Il yy a de la ma,
gúres, draperies maniérées. Voyez MANIÉRE. nigance dans cette afaire. » C'est lui qui a
Rem . n . 1 °.SM . Conrari avait ' fait ma- manigancé cette afaire- là .
niéreux , mais l'usage ne l'a pointadopté. Manigince, machinuion , manègel synon. )
er
* MÁNIEUR , s.s m. Mot forgé par la Ler est un mot bås ; le 2d est un mot noble ;
Bruyère. Il peut être bon dansle style burles- le 3 est de tous les styles. Manigınce estun
que ou satirique. » Le manieur d'argent , einploi de petites maneuvres cachées et artific
l'homme d'affaires est un ours qu'on ne sauroit cieuses pour parvenir à quelque fin : machi
aprivoiser. Trév, le met; l'Académie , non. nation est l'action de concerter et de conduire
G888 8 2
604 MAN Μ Α Ν
sourdement des artifices odieux , qui tendent sere le manequ'n , pour dire : qu'elle n'a pas
à une mauvaise fin : manège est une conduite été étudiée sur la natûre. - On dit aussi ,
adroite , avec laquelle onmanie si bien les draperie manequinée , disposée avec afecta
esprits , qu'on les amène insensiblement à ses tion .
MANEUVRE , s. m. et f. MANEUVRER,
fins. Estr. des Synon . de M. l'Abé Roubaud.
MANIMENT. Voyez MANIEMENT. On v . n. MANEUVRIER , S. m. [ Il serait à sou
pourrait et l'on devrait peut- être écrire ce mot haiter qu'on écrivit comme on prononce ,ma
sans e , puisqu'il y est inutile et qu'il peut in. reøvre , maneuvrer ,maneuvrier ;وz lon. au
>
er
>
Écrivains pourlaprononciationQuel
duireenerreur
ques
. 3. muetau ;¢ fer.aux deuxsuir.]
21.
" , i
ontemployé cette ortographe. Maneuvre , s. m. Aide à maçon. » Il faue
MANIPULE , s. m . Chez les anciens Ro- chaque maçon deux maneůvres pour le servir.
= s.f. Terme collectif, qui se dit des cor.
mains , c'était le nom des compagnies, dont la
Cohorte était composée. Chez nous , dages destinés à manier les voiles et à faire las
bande d'étofe que le Prêtre , le Diacre et le autres services du vaisseau .. = C'est aussi
Soudiacre portent au brâsgauche, dans la cé- tout ce qui se fait pour le gouvernementd'un
lébration de la Messe . vaisseau. » Il entend bien la maneire. » Il
e
MANIVELLE , s.f. [ Man :vèle ; ; è moy. changea de -
maneuvre. — En ce sens , il se dit
de maneúyre.
4 e muer. ]Pièce de fer ou de bois , placée à par extension , des mouvemens qu'on fait à
l'extrémité d'un arbre ou essieu , et qui sert à la guerre. » Ce Général fit une maneøyre qui
le faire tourner . » La manivelle d'un gouver- déconcerra les énemis. » Cette savante manel.
nail , d in moulin à café. vre fut admirée. Fig. Conduite dans les
MANNE , s. f. [ On prononce máne , dit afaires du monde. » Il a fuit une maneůvre
l'Acad. Il faudrait donc l'écrire de même, qui a gâté l'afaire.
puisque l'a est long ; et l'on ne devraic pas R
MANEUVRE ERer MANEUVRI ne se di
craindre de le confondre avec mãnes , âmes sent que dans le sens de maneůvre , subst. f.,
ou ombres des morts , chez les Paiens, parce L'équipage a bien maneuvré ; et activement ,
que celui- ci se dit toujours au pluriel. On di- mineuvrir les voiles. » Ces troupes ont bien
rait de la mâne et les inânes. )] 1 °. Espèce de maneuvré. » Il a maneurré sourdement
suc congelé , qui se recueuille en quelques pour chasser son rival de ce poste. L'Aced..
pays sur les feuilles de certains arbres et de dit qu'on l'emploie le plus souvent en mau
certaines plantes. » Mâne de Calabre. » On vaise part. On dir pouriant très- souvent : Il a
inâne = 2 °. Nom doné à bien maneuvré dans cette afaire. C'est le sens
purge avec de la mane.
la nourriture que le Seigneur fit tomber du général de la phrase , qui en détermine donc
ciel , pour nourrir kes Israélites dans le désert . Ia signification et l'emploi. » Un bon , unexa .
Fig. La mâne céleste , la grâce , la pa- cellent maneuvrier , qui entend bien la ma
role de Dieu. = Style fam . Une bone nelivre des vaisseaux. On ne le dic point des
mâne , une vraie mâne, se dit de quelque pro- troupes
duction de la terre , fort abondante dans un
de terre.
REM . 1. Munelli re ne se dit sérieusement
pays , et qui sert à nourrir un grand nombre que des aides des maçons et des couvreurs. On
de persones . ne peut le dire des ouvriers que par mépris.»
NANNE, s. f. MANNEQUIN , S. m. [ M2- llitait avantageux pour l Éiat de mettre en
>
ne , ne-kein ; ils diferent du moi précédent mouvement ces travailleurs et ces maneuvres,
IC
par la 1 qui est brève ; 2° s mucr. } Panier Rollin , Hist. Ane. Il s'agit là de charrons,
>
d'osier . Le it se dit de celui où l'on net or- cordiers , charretiers , paveurs , fouilleurs de
dinairemeni le linge , la vaisselle qu'on porte mines , etc. Leterme de manæuvres y est im
sur la table , et d'un berceau d'osier où l'on propre . Il falait dire , ouvriers. >
membres, et que les Peintres et les Sculpteurs nie , qu'ils » restent toute leur vie de vils ou
acomodent comme il leur plait , pour disposer vriers et des manouvriers , dont il faut payer
leur draperie , etc. -- On dit qu'unc figûre les journées . Il devait dixe, des manelyres ou
MAN MAN 605
des manouvriers . * » Elles manquent de l'équité et de la modé
MANOIR , S. m. ( Ala-noar. ) Demeure ration. Leibnicz. Il falait, d'équité etdemo
>
maison. Iln'est plus en usage qu'au Palais et dération. = 3. Manquer à : ne pas faire ce
dans la Poésie badine. » Le principalmanoir. qu’on doir.Manquer à son devoir ,à ses amis,
» Le manoir abbatial. à ce qu'on a promis ; à son boneur , à sa pa
C'étoit l'image prophérique role. * » Celui , qui manque à aimer Dieu
Des manoirs que j'ofre à vos yeux. manque à la principale obligation de la Loi.
MANOUVRIER , s. m. Ouvrier qui trao - L'Acad. ne done point d'exemple de ce
vaille de ses mains et à la journéć. Acad. régime des verbes. =Quand la phraseest
quelques-uns donentce nom aux paysans qui négative , on mer la prép. de. »
> Il ne man
travaillent à la journée , que d'aûrres apèlene 'quera pas de se plaindre. Dans le sens
journaliers. Le Dict. de Trév. le dit des com- de faillir , penser, étre sur le point de ; on
pagnons artisans , qu'on apèle plus propre met aussi la prép. de , quoique le sens soic
ment ouvriers . Voyez MANEUVRIER , après afirmatif.» Il a manque de comber ; d'être tuć.
MANEUVIE , Rem . 2 . 4 °. Tomber , périr . » Cette maison man
MANQUE , s . m. et adv . MINQUEMENT , que par les fondemens ; ce cheval manque par
>
+
ment de parole , de foi , de respect. Mais on aîtres . » La partie est arrangée , et certaine
ne dit pas manquement , mais manque d'ar- ment je n'y manguerai pas. — Pardonez-moi,
gent , d'amis , etc. vous y manquerez , pour ne pas vous manguer
MANQUER a divers sens suivant qu'il est à vous même. Marm . On dit assez indi
neutreou aceif , sans régime , ou avec régi- féremment ; il manque d argent , de poldre ,
mer Manguer , fàillir , tomber en de municions; ou , l argent, la poudre , les
faüte. „ Tous les homines sont sujets à man- munitions lui manquent. Dans la 1 " manière
quer . * Les
gascons disent ; se manquer. » Il la persone est sujet , et la chôse régime ; dans
s'est manqué dans cette ocasion . » Ce Prédica- la 2de la personne est régime et la chôse sujet.
teur se manque souvent. = » Ses deux pis- MANSARDE , s. f. Toit de maison , dont
tolets mirquèrent; son fusil manqua , ils ne ,le comble est presque plat , et lescôtés pres
prirent pas teu ; ils nanquèrent de tirer.
= que à plomb. Il tire son nom de l'Architecte
à
2.9. Munquer de : avoir faûte de . » Manquer Mansard , qui en a été l'inventeur. On apèle
d'argent , de munitions ; de cæur, derésolu- aussi mansarde un logementau comble d'une
tion , d ocasion , etc. Manquer deparole , maison qui prend du jour sur le toit.
>
plur. Manteaux, pron . Wiantô : 3º è moy.au à la nain, » Ouvrage manuscrit , Pièce , his
z mantelè. ) mante , grand voile de deuil toire manuserite .ZS.ni , » Il y a dans cette:
que portent les dames de haute qualité dans bibliothèqu
les cérémonies. » Toutes les Dames étaient en MANUTEN ebeaucoup
TION de manuscrits.
, s. f. [ Manutan -cion :
mante . On done aussi ce noma dans quel. 3 ° lon ] Action de maintenir . » La manuten
lesreligieuses. a lois , des privilèges , de la disci
ques monastères à certains habits , queportent tion des
ine ppEMON
plMAPP em DE ,
MANTEAU , vêrement fort ample , qu'on s . f. [ ;; lon, 2 et
porte par dessus l'habit, eu la robe : il y en dern. e muer. ) Carte géogiaphique, qui re
a de plus ou moins longs. Manteau lorg , présen te les deuxhémisphère s, IGNONAGE
manteau court , que portent les éclésiasti- MAQUIGNON , s. m.>
MAQU ,
ques. Manteau de nuit ou de lit , donc se s. m. MAQUIGNONER , V. act. [ Makig - non ,
servent les femmes et les malades. === Vendre nonage ,, none': mouillez leg. ) Maquignon ,
sous le manteau , en cachetre. Fig . pré- marc
de hand
de chevaux . Maquignonage, métier
rexte , dont on se coûvre . » Sous le manieau maquignon . Maquignoner , user d'artifice
de la dévorion , il cachaic ce noir dessein, pour faire paraître leschevaux meilleurs qu'ils
Voile est plus noble , ire sont , » C'est un bon maquignon, » llen
Se couvrir du manteau d'une austère vertu . rend bien le maquignorage. » Ce cheval a été
On dit , proverbialement , girder les mar naquignone, Ces trois mots se disent au
teaux ; ne point participer aux divertissemens figuré , en siyle plaisant ou satirique. Ma
de Manteau
ceux qu'onde acheminée
acompagnés . Voy. GARDER . quignon de charges , de mariages . » Je n'en
, la partie de la che tends rien à ce maquignonage. » Il maqui
minée , qui sert de chapeau et de manteau au spone , il s'intrigue pour fairç vendre des
foyer. charges , etc.
MANTELET , espèce de petit manteau ; MARAICHER , s. m. MARAIS , s. e
m ,
comme le camail des Évêques. » Les femmes [
[ Maréché, marê : 2° ê ouv. et long.
portent des mantelets de diverses couleurs. Quelques Auteurs ont écrit marets , et dans
SEn termes de guerre , machine compo- les noms propres de plusieurs familles , les
>
sée de plusieursmadriers , que l'on pousse de:. uns écrivent Desmarais , les alltres Desmarets,
vant soi dans l'ataque des places , pour se M. l'Ab. Regnier. Desmarais ; le Poète Des
mettre à Couvert des coups de mousquet. marets. ] Marais , terres abreuvées de beau
MANUEL , ELLE ,adj, MANUELLEMENT, coup d'eaux , qui n'ont point d'écoulement,
e
>
adv. [Manu-el, ele , èleman ; 3º èè moy. 4° e » Pays de marais., Forteresse située au milieu
>
muet.) Manuel,
Manuelleme nt, dequi se fait avecla Ou- desmarais.
la main à la main. »main Marais pour faire
venir de l'eau de la mer ,saluns, où l'on fait
du sel,
vrage , travail manuel. Distribution manuelle , = En st, prov. Se sauver par le marais ,
s. n. Livre abrégé et portatif. Le ma- c'est , se tirer d'embarras par de mauvaises
nuel d'Épicthère , de St. Augustin : manuel raisons,
kexique titresde livres. Doner , reçe. MARAÎCHER. , Jardinier , qui cultive un
voir manuellement. marais .
MANUFACTURE , s. f. MANUFACTU . MARASME, s.m . Maigreur excreme , con.
RER , Y. act. MANUFACTURIER , s. m . [ l'u somption . » Tomber dans le marasme.
est long devant l'e muer , bref devant
er
la syl, MARÂTRE ,'s. f. [ 2€ lon . ze e muer. ]
labe masculine : dern , e inuec aų i é fer. Belle-mère. Il ne se dit que dans un sens
aux deux autres, ] Manufacture , fabrication odieux de celle qui maltraite les enfans d'un
de certains ouvrages, qui se font à la main ; premier lit , et d'une mère qui traite cruelle
et lieu où on les fabrique. » Manufactûre de ment ses propres enfans. » Cruelle maraire ,
draps , d'étofes , etc. » Aler à la manufactu » Ce n'estpas une mère : c'est une maråtre .
re,, Manufacturer , Fabriquer . Celui- ci M. Desgrouais, dit qu'à Toulouse, on le
est plus usité.=Manufact
= urier ,fabriquant, dit pour Belle-mère. C'est un des gasconişmes
L'Acad. le dit des ouvriers. Il se dit plus pro- les plus remarquables.
prement de celui qui fait fabriques et qui est • MARAÚD , AÚDE , subsc. MARAUDER ,
le maitre de la manufacture, y, n. MARAUDEUR , $. m . [Maro , rôde
MAR MAR
sodé, rodeur : 2 lon, aux deux premiers ; MARBRER , v . act . MARBREUR , s. 607
ni .
dout. aux deux autres. ] Maraud , estun termé -MARBRÛRE, s. f. Ils expriment l'action d'imi
de mépris. Coquin , tripon.. »» C'est un ma ter par la peintûre la disposition des difére
raúd ; un franc maraúd; une coquine , une tes couleurs , qui se troûvent en certainsmarn
maraide. = Maraúde , terme de guerre. bres , et l’éfet qui en résulte. » Faire marbrer
Action de butiner ( en parlant des soldars ) un chambranle, Marbrer du papier , la cou
sans la permission du Comandant.Marauder, vertûre d'un livre ; marbrer ( un livre ) sur
aler en maraúde. Maraudeur , celui qui va tranche . » Papier marbré , etc. Mar.
en marah de. Ces mots sont peu dignes du breur , artisan , qui marbre du papier. Il ne
style de l'Histoire. » Plusieurs s'écartant pour se dit que de cetteespèce de marbritre.
la maraude ... sont surpris et tués par la Cava MARC , s. m. [ le c ne se pron. point.
lerie. Rollin , Hise. Anc. Il me semble que Acad. ] 1 °. Poids, qui contient huit onces.
pillage aurait été plus convenable . » Les ouvrages d'or ei d'argent se vendent au
MARAUDÂILLE , s. f. [ Maro.la - glie : mar
marc. = On apèle poids de mare , celui
mouillez les 11. ] C'est un mot de Madame où lac. livre a deux marcs ou 16 onces, à la
de Sévigné. Canaille.. » Ces maraudâilles de diférence du poids de cable , où la livre n'a
Paris disent que Morphorio demande à Pas- que douze onces, et d'autres poids où elle en
quin pourquoi on prend en une même année a quatorze , etc. » Trois livres poids de marc:
Philisbourg et Mastrich ; et que Pasquin ré- = 2 . Ce qui reste de plus grossier , de quel
pond que c'est parce que M. de Turenne est quefruit ou herbe qu’on a pressée. » Marc de
à Sr. Denis , et M. 1 : Prince à Chantilli . pommes d'olives etc. Le
raisins , de , , »
MARBRE , s. m . MARERIER , S.s. m. MAR marc des herbes qui ont été pressées dans une
e er
m .MAR. ,
BRIÈRE , s . f. [ 2' emuet au 1 é fer, au serviette .
2d , èmoy.et long au 3º , bre , brié , brie-re.] MARCASSIN , s. m . MARCASSITE , s. f .
Autrefois on prononçait abre , mabre , trou- [ Marka -cein , cite. ] Le 'ter se dic du pecit
vant trop dure la prononciation de marbre ; d'un sanglier ; le 2d d'une pierre minérale
arbre. On est revenu depuis longtems de cette composée de fer ou de cuivre et de soufre
prononciation radoucie. Th. Corn. Vofture. d'une figure anguleåse .
Marbre pierre calcaire extrêmement MARCHAND , ANDE , subsc. MARCHAN
و
dure et solide , qui reçoit le poli. » Dur ', DER , V.act. MARCHANDISE , s. f. [ 2€ lon .
froid , comme mirbre. Ścier , polir le marbre.
> 3 ° e muet au zd , é fer. au 3º , loni au 4 , de,
Fig. Ilest de marbre , c'est un homme dize. ) Marchand , qui fait métier d'acheter ec
dur et froid . » Son cæur , tout marbre qu'il de vendre. » Gros , petit marchand . » Mar
est , s’amollit à cette vue. Jér. Dél. Dans cette chand en gros ,, en détail , en magasin . " Mar
.
phrase , il est employé adjectivement. On chand drapier , de soie. » Marchande lingèr e
dirait , dans la prôse ordinaire , tout de mare etc. Adj. Il se dit des choses. Qui a les
bre qu'il est. » "Je restai comme un marbre à qualités prescrites par les Ordonances pour
ce discours. Mariv. co à di interdit, immobile. erre vendů. Vin , blé , merchand , qui n'est
MARBRIER , ouvrier , qui travaille à scier pas marchand. - Rivière marchande, qui
et à polir le marbre. Acad . Qui travaille en à assez d'eau , pour le transport des mar'chan
marbre ou en façon de marbre. Rich . Port. Cette Ville est fort marchande : il
Ouvrier , qui taille , qui polit le marbre , s'y fait un grand trafic. - Place marchana
qui le tire des carr ières. Trév . Il se dit aussi de , comode pour vendre. — Vaisseau mar
du Maître , qui conduit et entreprend les ou- chand , qui n'est destiné qu'à porter des mara
vrages. Ibid. La définition de l'Acad. est la chandises. On dit quelquefois le mat
moins bone de toutes. On ne dit pas marbrier chand , pour , les marchands. Voy . SINGUR
absolument de celui qui ne fait que scier et LIER , à la fin .
>
En st. prov . n'erre
polir le marbre . Il ne se dit guère que de bon marchand d'une chiôse ; n'y pas trouver рах
celui , qui le tire de la carrière , de l'ouvrier son compte. » Vous n'en serez pas bon mar
qui le façone et qui en fait divers ouvrages , chand. „» Il n'a pas voulu suivre mon conseil :
et du Mat:re , qui fait travailler , et qui vend il s'en troúvera mauvais marchand.
des ouvrages façonés. Tromper marchand
and,, achete
- MARBRIÈRE , carrière d'où l'on cire le N'est pasle march r à basrsprix.
gtai toujou gagné= ..
marbre ..
Marchand qui perd ne pear tire. Ce
608 MAR MAR
Proverbe s'aplique à toute sorte de chagrins. encore, Marche d'Ancône de Limousin
Rem . On dit , nirchandise mélée , d'une de Brandebourg. » La province de La Marche.
>
compagnie fort mélangée. La Font. et Corn , II. Moûvement de celui , qui marche. Il
ont dit , march.in i mélé. se dit sur- tout des troupes. » L'armée était en
Le Monde est un marchan .) mélé, inir he. » Il prit sa marche le long du lac.
On y voit de l'un et de l'autre, D abl. Le Général eut l'adresse de couvrir ,
59
La Font . de cacher sa march :; de dérober une marche
Paris est un grand lieu plein de marchands mélés. à l'énerni. Au figuré, cacher sa march , ses
Le llen!eur. desseins , les mesures qu'on prend. - On die
NIARCHANDER , au propre , demander le aussi ; la procession se mé en marche. »
prix d'une chôse , essayer d'en convenir avec
L'ordre de la marche était tel . Nous
Le marchand et d'en taire rabatre. » 11 a mar- avons été huit jours en march2. = 2° . Traite ,
ch.indé ce drap, ce cheval. Et neutralement: chemin qu'on fait d'un lieu à un autre. » Ily
» Il a marchande' sou à sou.
>
Au figuré , a sepe jours de inarch: de Lyon à Marseille .
ne pas hésiter , balancer. Il se dit toujours ; '. Au jeu des échecs , le mouvement
avec la négative. „ Il te faut pas tant mar- que peuvent faire les pièces. » Des échecs il
chander : il faut se résoádre . » Il l'a fait sans ne sait que la marche : il ne sait pas
poucr.
m.archander.»
, Il ne marchande pas : il parle, = : 4° . Airde musique , qui caractérise la
il agit ouverremeni. = Avec le régimedes marche des Troupes. » La mar ho des Mous
persones , ne pas épargner. » Je ne le mar- quetaires , des Suisses, etc. = III.Degré ,
>
Les voleurs , c'est cel et tel Prince , achètent dans ce lieu. » Il y a marché en cette
Commele Transylvain , le Turc et le Hongrois, ville deux fois la semaine.. 4. Le prix de
Au lieu de deux , j'en ai rencontré trois : la chôse qu’on achete. » Cela ne vous coûte
Il est assez de cette marchandise. La Font.
que tant : c'est bon , ou grand merché. Rom
» On reçut la mauvaise marchandise d'un pre , ou tenir le marché. »" Ce marché cien
Isidorus Mercator ( les Fausses Décrétales .) march pasrenu.
n'a autre
dra : ilé d'un Aller ou courir sur le
, etc.
Anon .
On dit, proverbialement , flire valoir sa Rem. On dit au propre et au figuré , faire
marchandise , son mérite. - Fairemétier bon marché de... » Il fautapelerles polici
etmarchandise d'unechose ; la faire habi- ques , ditBossuet , qui aparemment feront
ment
tuelle .» Il en faitmétier etmørchandise . meilleur marché de la Religion. Autrefoisles
Voy . GUERRE . expressions familières ,entraient plus souvent
MARCHE ,s. f. Ce mot atrois sens , qui dans tous lesstyles. Bossuet me surprend
oup
n'ont pas beauc de raport l'un avec l'autre. donc moins que M. Moreau , qui a dittout
- I. Alltrefois , frontière d'un État. Ondit récemment,» Parmi lesvérités historiques,il
MAR MAR ون
il y en a un grand r.ombre , dont je suis tou- Rem. Ce verbe précède quelquefois le
jours tenté de faire bon marché à ceux , qui nominatif. » A une certaine distance mar
me les disputent. = On dit aussi avoir choit une inultitude innombrable , tant de
bon marché de...'» Mon cæur me fait bien chrétiens que d’infidèles. Let. Édif. Em- ..
souffrir : j'ai bien meilleur 'marché de mon ployé au figuré, il régit la prép . à » Mar
cher à la victoire. » La nature re fit un
esprit et de mon humeur . Sév . » Que les six
premiers cirent sculs sur Ulysse .. nous aurons front élevé : obéis à sa voix : marche aux
bon marché des aútres. (Odyss.) Nous nous en grandeurs où le Ciel s'appelle. Jér. Dé!. =
déferons plus facilement. = Aller sur le Quelquefois aussi il régit le nominatif de
marché de ( st. fig. famil. ) » M. Daillé... certains noms , comme être , devenir. » Je .
fait une remarque assez vraie ; c'est que ja- sais que , jeune encore , il ( M. de Condora
>
mais il n'y a eu de nouvelle religion anoncée cet ) a marché le rival , et presque l'égal>
qu'aussi-tôt il ne se soit trouvé plusieurs Pro- des Fontaine ; des Bernoulli , des Euler ,
phères, qui aient été sur le marché les uns Ann . "Lit. Voyez des vers,, au mot ÉGAL .
des alltres , (qui aient enchéri l'un sur l’alltre) * On dit travailler d'après un mo .
c'est être de bien bonne foi que de faire un dèle ; mais on doit dire au figuré , comme
pareil aveu , quand on est Protestant . Henzue. au propre, marcher aprês , er non pas
= Mettre le marché en main , ou à la main d'aprês. » Il vaut beaucoup mieux marcher
à ... le prendre au mot. = Faire bien vite d'après les bons modèles , que de s'obstiner
son marché , prendre vite sa résolution . = à créer des monstres bisârres . Sabar. Dites
On dit , à celui , qui se plaint d'une clause marcher aprés , ou , mieux encôre , suivre ,
onéreuse dans un contrat : il n'y a au marché imiter .
que ce qu'on y met , et d'une chose , qu’on a MARCHER se combine avec plusieurs noms
elle à fort bon inarché : c'est un marché donné; dans le st. figuré famil. Marcher droit ,
d'un achat avantageux , c'est un marché d'or. faire bien son devoir. Marcher entre
Vov. Amender , Bourse , Corp s , Quit te. des préc ipic es , se trou ver dans des conjonc
1
adv.. Out ( st.
celaveut tûres dific
iles et périlleûse . Uue a faire
Par dess
famil.) us le marc
» Mangez
» me,dit-elle
, hé , re
Dieu s point.
ne marche point , n'avance Elle
qu'on vive. Voilà de quoi faire sa volonté , marche toute seule , quand' on n'a pas be
>
lui dis-je , et par dessas le marché j'ai grande soin de sofns , de sollicitations pour la faire
faim . Mariv . réussir . Ce Poèine , ce discours in ir
Bossuet apelle le style du marché ce qu'on che bien ils sont bien suivis : l'ordre en
>
pomme plus comunément langage des Halles. est bon : la disposition est juste. - Mar
Il dit de l’Ab. Dupin qu'il préfère à des termes cher sur les pas de ... imiter. - Marcher à
plus respectueux , la licence et le style du grands pas aux dignités , doner à croire
marche. qu'on y parviendra bientôt . On dic
MARCHE-PIED, s. m. [ Marche-pié': 2° d'une fille , qu'elle marche sur les talons
e muer , 3º é fer. ) Marche ou banquette , sur de sa mère , qu'elle est déja à un âge où .
>
laquelle on pôse les pieds. » Marche - pied du sa mère doit songer à l'établir ; et qu'elle
trône , de l'autel, etc. e
marche sur les calons de sa suur ainće ' , '
MARCHER , v. n . et s. m . [ Marché : 2° qu'elle la suit de fort prês.
é fer.] . 1º. Aler , s'avancer d'un lieu à un MARCHEUR , EÛSE , s. masc. et fém . :
aûrre
par le mouvement des pieds. » March er Celui, celle qui marche peu ou beaucoup.
doucement , pesam
ment , fièrement , à
pas » C'est un grand , ou un méchant in archeur ,
comptés , à pas de loup , etc. » Cet enfant Adj . Il n'est pas marcheur. » Les fem
. - 2
ne marche pas encore.- ° . Marcher , mes ne sont pas marcheuses.
signifie quelquefois s'avancer , de quelque ma- MARCOTE , s . f. MARCOTER , V. act..
e tr
nière que ce soit. Ainsi l'on dit que l'armée [ Marko!e , té : 3º e muet au 1" , é fer.
marche', que des troupes marcheni ,quoiqu'il au 2d, 1 Marcoté se dit proprement d'une
y ait un grand nombre decavaliers. = 3 °. Åler branche de vigne , de figuier ou de quel
suivant un certain ordre. » Les Princes du ques aîtres plantes qu’on met en terre
Sang marchent avant lesDucs.= 4°. S. m . La afin qu'elle y prène racine ,. » Planter de's
manière , dont on marche. » Je l'ai reconu à marcores . Par extension , on le dit des
Son mar her. rejetens des æuillets , et autres plantes que
Tome II. H h hºh
810 MAR MAR
l'on couche en terre , pour leur faire pren- adv. » Mettre des citations, des notes , des
dre racine ; ec c'est ce qu'on apèle marco- titres en marge , à la marge. Marger ,
ter . compasser les marges d'une feuille à impris
MARDI , s. m . Le 3e jour de la semaine . mer .Marginal , qui est à la marge .
» Cela arriva un ' mirdi. » Il vient dîner. Notesmarginales..
chez moi tous les mardis . MARSE , au figuré, ce qui est au delà
MÂRE , s. f. [ 1" lon.2° e muer. ] Amâs . du nécessaire. » Nous avons de la marge,
d'eau dormante. » Une mare ; abreuver les , du tems , des moyens de reste pour faire ce
bestiaux à la mare . que nous nous proposons.
MARÉCAGE s, m . MARÉCAGEUX MARGELLE , s. f. [ Margèle : 2" è moy.
EÛSE, adj. [Marékage, Felt, geúcze au-¢ d'un
deux: , 2° muet ,) etLesquipierres
3e puits qui bordentle tour
.
e
fer: 4° e muei au i lon . aux en recouvrent la maço
Marécage , terre dont le fond est nerie. =
tres. ] Marécage On a dit autrefois, margzole et :
humide er bourbeux. Marécageux , plein de mardelle.
marécages. » Ce gibier -sent le marécage: " MARGER ", MARGINAL , voy. MARGE.
Ce ne sont pas de bons prés .;. ce sont des : MARGOUILLI , s. masc. [ mar-gou-gli :
marécages. » Prés marécageux , terres ma- mouillez les 11. ! Gâchis. plein d'ordures. -
récageûses. = Air marécageur ,, tel que Mettre le pied dans le margouilli. Il se dit
celui qui s'élève ordinairement des maré.. au propre et au figuré.
cages. Oiseau marécageux , qui sent le : MARGUILLERIE , s. f. MÁRGUILLIER ,,
inarécoge. so m . ( marghi- gleri-e , ghi-glié
e cs
: mouillez
MARÉCHAL', s. m . MARÉCHAUSSÉE les il , 3º e muet au 1° é fer. au 2d. ]
s. f. [ maréchal , chocé- e : : 29 é fer. 4 é Murguillier , celui qui a le soin de la Fa.
fer. et long au second. ) Maréchal est , 1° brique , ou @uvre d'une Paroisse. Voyez
un artisan dont le métier est de ferrer les FABRIQUE et FABRICIEN . Marguille
chevaux et de les traiter quand ils sont , rie , charge de Marguillier. Celui-ciest peu.
malades. On dit quelquefois Maréchal fira , usité.
rant. = 2 °: C'est le nom de plusieurs MARI, s. m . MARIABLE , adj . MÁRIA
>
son fils à la Cour contre vent et inarée. Şév. : d'une femme par le lien conjugal. » Pro
o
= 2°. Poisson de mer : ” Maree fraiche; , messe de mariage. F:ire, célébrer un mariage..
vendeur de murée: En st. prov. Cela » Demander , rechercher , prendre en ma
arrive comme marée en carême ; fort à pro- riage. 2°. Solennité des noces. » Assis
pôs. .
ter à un mariage. 3 ° La dot qu'on
MARELLE , yoy : MÉREĻLE.Lecer est.; donne à la mariée. » Elle a eu un bon , an
on gasconisme. grôs mariage. » Elle a eu , ou on lui a
MARGE , s. f. MARGER , V. act, MAR
C cr
donné centmille francs de mariage. Acad.
GINAL , ALE , adj. [ 2° e muet au rer é : M. Marin pense qu'on doit dire en mariage,
fer. au 2d. ] Marge , au propre , le blanc. , et non pas de mariage. Selon l'Acad.
qui est autour d'une page imprimée ou na- . on le dit aussi du bien qu'un père done à
nuscrite,. » Grande , belle marge,; ». Trop son fils en le mariant .
petites marges... A la marge , en marge , MARIER , au propre , unir un liommeet
M A R M A R 61
une femme par le lien conjugal. C'est RINIER > 3. m . ( 3 ° e muet au 2d et au 3 € ,
un tel Prêtre qui les a mariés .Voy. ÉPOU- é fer. au 4. ) Marin , adj. Qui est de mer.
SER. » Son Père la marie avantageûsement. » Monstre , veau, loup , cheval marin . Con
Elleest bone àà marier , dans l'âge d'être que marine. — Avoir lepied marin , être
.
>
mariée. Se marier , épouser. » Il s'est acoutumé à être sur mer , et avoir le pied
marié à Mlle. une telle. « Il s'est marié ferme en marchant sur les ponts , sur le til
richement. = Au figuré , il se dit des lac. = = Marin , Marinier , dont la pro
chôses en régime , ou commesujet, » Il ma- fession est d'aler sur mer. Le 2d est plus
rie les doux accens de sa voix avec les sons du style noble et poétique. » Les Mariniers
harmonieux de sa guitarre . Mde. Dacier. "” poussoient des cris de joie. Télém . — Sui
er
Nous avons Abbadie et l'Histoire de l'É- vant l'Acad. le le 11°"' ne se dit que d'un Oficier
glise : c'est marier le luth à la voix. Sé- de marine. » C'est un marin qui lui a dic
vigné. cetre nouvelle. Il me semble pourtant que
La vigne, si je veux , s'y marie aux ormeaux. l'usage est de le dire de tous les gens de
De Lille . emploii plus restreint :
mer . Marinier a un emplo
Les Bergers, anis aux Bergères, on ne l'emploie substantivement , qu'en par
Formeront des danses légères , lant de celui qui sere à la conduite de quel
Er marieront leurs voix au son des chalumeaux. que petit bâtiment sur les grandes rivières.
Gresser. » C'est un marinier , unebande de Mariniers.
>
On voit par ce dernier exemple ,qu'au fu- Acad. Ec adjectivement des bâs Oficiers ,
eur , il n'est que de 3 syllabes. qui servent à la manouvre d'un vaisseau :
Oui , nous te marirons, malgré ta répugnance. Oficiers mariniers ; excepté en Poésie, comme
Le Persifleur. nous
MA
l'avons dit plus haut.
RINE est , 1 ° la science de la Navi.
Voy. plus bâs. III. gation sur mer. » Il entend parfaitement la
Rem. ºl. Mari n'est pas un terme noble ; marine. 2°. Cequi concerne cette sorte
et on ne peut guère l'employer dans le haut de navigation. Oficier , Intendant de Mè
>
vient moins que l'aútre . Les femmes du marine de France , etc. = 4 °. Le goût ,
peuple disentmon époux , en parlant de leur l'odeur de la mer : » Cela sent la marine..
mari; et les Dames qui ne sont pas escla- į : Plage côte de mer : se promener sur
>
ves du préjugé à la mode , disent mon mari la marine. Acad. = 6º. Tableau , qui re >
Il est encôre plus convenable de préférer présente un port de mer ou quelque vûe
mari à époux , quand on parle en tierce de la mer. » Les marines de Vernet. Pein
persone . Il serait mal de dire : M. est l'é tre de marine.
pour de Madame... Il faut dire , le mari. V. MARINADE , s. f. MARINER , vv . act. Le
EPOUX . verbe cxprime , r °. L'action de faire cuire
I. On ,dit,
Marieuse en style familier, Marieur, du poisson ,et de l'assaisoner de manière
pour dire faiseur , faiscüse de qu'il puisse se conserver longtems. » Ma
mariages. Rich. Ce sont de ces mots qu’on riner du thon , des anguilles. == = 2!. L'as
fabrique dans la liberté de la conversation . saisonement qu'on fait à de certaines vian
III. Dans le propre, on dit marier à ; des , pour les rendre mangeablessurlechamp.
>
dans le figuré , on dit à ou avec. » Il a » Mariner des poulets , une poitrine de veau.
marié sa fille à un Avocat. » Elle s'est = Marinade n'a que le second sens , fri-.
mariée à un Négociant . » Marier sa voix tûre de viande marinée. » Poulets à la ma.
àtravail
uninstrument. :
à la gloire », Les Dieuxla onemariele
ou avec gloire. rinade , poitrine de veau , en marinade.»
Une bone marinade.
IV. MARIš s’emploie quelquefois substan. MARINE ÉE adj. a dabord les deux
tivement, » Le marié , la inariee
mariée , le nou sens de son verbe : thon mariné , huitres
veau marié , la nouvelle mariée ; les nou- marinées. Poulets marines. - Mais il se
veaux mariés. Il ne se dit de la sorte que dit aussi de certaines marchandis es qui ont
les premiers jours du mariage . éré altérées pour avoir été trop long- tems لی
MARIN , INE , adj. MARINE , 5. £ MA- sur mer , et qui ont contracté une odeur et
H hh h 2
612 M , AR MAR
un goût de marine. » Café , cacao , thé est tout marmiteux. —- Subse .. » Il fait le mar.
mariné. Cochenille marinée , etc. > miteux : c'est un paûvre marmiteux.
• MARINGOUIN , s . m . [Ma-rein -gouein , MARMITON , s. m. Le plus bâs valer de
"
en trois syllabes : 2" lon . ) Moucheron , qui cuisine. » Sale commeun marmiton.
2
Fig. st. famil. » C'est une marionette , une qui dort durant l'hiver. = Le 33 exprime
fort petite femme , on une persone qui ges- l'action de parler entre ses dents . » Que mar »
riculė beaucoup , et fait des singeries . motez -vous là ? » Marmoter ses prières, etc.
Mde de Sévigné emploie joliment ce mot En st . prov . Croquer le marmot , c'est
au fogjuré. » Nous avons gagné notre petit atendre et s'ennuyer en atendant . —- Dormir
procès : nous en avons fait les marionetes comme une marmote , long-tems.
d'un grand ; car nous l'avons sollicité . MARMOUSET , s. m . [ Mar-mou -ze : 3ė
MARITAL , ALE , adj.MARITALEMENT , moy . ) Petire figure grocèsque. En termes
ady . Ternes de Pratique . Qui apartient de mépris , petit garçon , ou petit homnie
au mari . » Pouvoir marital . Puissance ma- mal fait.
ritale . MARNE , s. f . MARNER , v . aci. Maf
En mari , comme doit faire un e er
.
mer . » Lespays , les provinces , les peuples , caire , done on se sert au lieu de fumier,
les Puissances maritimes . pour engraisser les terres légères et sablo
MARMÂILLE , s . f. [ mouillez les Il : neses.
e
Marner une terre', y répandre de
-
2° lon . 3 ° e muet. ] Nombre de petits en- la marne. = Marnière , lieu d'où l'on cire de
fans. » Voilà bien de la marmaille. » Fai- la marne .
tes taire certe marinâille. st . famil. MAROTIQUE , adj. [ Narotike. ] Imité
MARMELADE, s . f. [ 2 ° et 4° e muet. ] de Murut , fameux Poère , qui vivait du tems
Confiture de fruits , presque réduits en de François I. » Style , épitre marotique ;vers
bouillie. » Marmelade d abricots , de pru- marotiques.
nes , de pêches , etc. = Fig. Famil. une MAROTTE ou MAROTE , s. f. Au pro
viande est en marmelade > quand elle est pre , espèce de scèptre , au boue duquel est une
trop cuite , et presque réduite en bouillie. tête coiféed'un capuchon bigârré de diféren
MARMITE ,'s. f. Por de métal où l'on tes couleurs , et que portaient atirrefois ceux:
fait bouillir les viandes. » Couvercle de qui faisaient le personage de foux .- C'estle
marmite , pied de marmite. » Ecumer la symbole de la folie. 2- C'estun homme
marmite. On dit , proverbialement , que extravagant, il porre , ou, il devrait porter
la marmite est renversée dans une inaison , la marote. -= Fig. L'objet de quelque pas
quand on n'y mange plus. Écumeur de sion déréglée. » C'est sa marote , son tic ; sa
marmites , Parasite . Nez fait en pied de manie. » Cemot ( dévorionettes ) est telle
marmite , large par en bâs et retroussć. V. ment la marotte de M. C... que je croisois
BOUILLIR que c'est lui , qui est le vrai G ... de ces let
» M. Pal... veur à toutes
* MARMITEUX , EÛSE , adj . Vieux mot. tres. Tart . Épist.
Pativre; qui est à plaindre , soit du côté de forces passer pour plaisant: c'est-là sa ma
la fortune , soit du côté de la santé . » Il rose : chacun à la sienne. Ann. Lit.
MAR MAR 613
MAROUFLE , s. m. Terme de mépris. Mais aprenez , et rerenez- le bien ,
Fripon , malbonêre homme. Il est bâs et po Que , qui sait mal ( vous en êtes la marque )
pulaire . L'Acad. le mer sans remarque. Il Est ig sorant plus que qui ne sait rien.
n'est bon que pour le style satirique. = On dit , des gens de marque , de distinc
Ce sont trop bien maroufles que Dieu fit. tion ; mais je ne crois pas qu'on dise , de la
Maroufies soit ! Je ne veux vous dédire. Rouss. première marque , comme on dit , de la pre
MARQUANT, ANTE , adj . Il se dit au mière distinction, » Fameux par un talent ,
propre et au fém . dans certains jeux , des car- qui sembloit tenir du prestige, pour gagner
tes , qui produisent des points à celui , qui les persones du plus grand génie, commede
les a.a Ȏtendu
on Cartel'emploi
marquante.
de ceDepuis
mot. quelque tems de
Voy. Mar- la première
l'Égl. -marque. Berault-Bercastel. Hist.
On est souvent trompé par
QUER. » Il lui déclare qu'il n'est pas éloigné l'analogie.
de lui doner sa fille en mariage , si à sa nais -MARQUER a plusieurs des significations de
sance déjà illustrée , il peut joindre quelque marque. = r° . Mettre une empreinte : »
dignité marquante pour sa postérité , comme Marquer des moutons , des chevaux , de la
un Duché-Pairie. Ånon . vaisselle , etc. = 2°. Faire impression par
MARQUE , s. f. MARQUER , V. act. Mar- quelque coup. » En se batant avec lui , il l'a
QUEUR , S.s mm . [ Marke , k , keur : 2° e muet marqué au visage . = = 3 '. Laisser des traces ,
au 1" , é fer. au 2d . ] Álurque, en général, des vestiges . » Les armées marquent leur pas
est ce qui sert à désigner , à distinguer. 1*.Em- sage par degrands désordres. = 4º.Mettre
preinte. » La marque de l'orfèvre. La marque une marque pour faire souvenir, » Marquer
des chevaux , des moutons, du papier, des éro- dans un livre l'endroit où l'on en est deineu
fes , etc.== 2°. Instrument avec lequel on ré. » Marquer les points qu'on gâgne dans
fait cette empreinte. == 33 °.°. Impression
-
Impression ,, certains jeux. sº. Indiquer. » Sa bone
trace , » Il a été blessé au front : la marque y mine marque
mine marque bien ce
bien ce qu'il
qu'il est .
est.. = ᏤV ,: n.
est encore. 4° . Tache , signe , quel'anic » Cette alée comence à marquer : les arbres
mal porre en naissant.» Ce chien a de belles
a
comencent à bien pousser. == 6 . Spécifier ,
marques. » Ce cheval a une marque au front. désigner ce qu'on veut, ce qu'il faut faire.»
- On le dit aussi des hommes. Sº . Orne. Je lui ai marqué ce que je veux , ce qu'il
ment qui distingue. » Marques d'honeur , doit faire. Et nºutralemeni. » Je lui marquai.
comme le cordon bleu , la croix de St. Louis. expressément qu'il eut à faire partir incessam .
» .Le inorrier est liz marque, qui distingue les ment les marchandises , que j'avais deman
Présidens du Parlement des Conseillers. dées.== 7º. Témoigner , doner des mar
Homme de marque , de distinction . Mar- ques. » Marguer sa reconaissance , son ami
ques.
que d'irfimie , ce qui fait conaître l'infamie tié , etc. S 8 ° . Prouver. » Ces critiques
de quelqu'un. = 6º. Ce qu’on emploie marquent une grande ignorance ou une exces
pour se ressouvenir de quelque chose . » Quand sive prévention. = 9°. On dit qu'un cheval
je trouve quelque châse de beau dansun livre , marque encôre , pour dire , qu'on conait en
jy fois une marque. = 7º. Chifre ou figüre côre aux*marques des dents l'âge qu'il a ; et
que les ouvriers et les marchands mettent à qu'il ne marque plus , quand ces marques
>
fait tendre par dessus une aûtre tente , pour y de l'année . » Le mois de Mars ; planter en
être d'autant plus à l'abri des injûres de l'air. Mars
Mars. - En style proverbial : » Cela vient
= Marquisat , titre de dignité , ataché à comme Mars en Carême: it nemanque jamais
une terre , composée d'un certain nombre de d'arriver en certains tems. = 4°. Les mars ,
fiefs. les menus grains qu’on sème au mois de
MÂRRAINE , ou MARREINE , s. f. [ Le Mars.
Dict . de Trey. les met tous deux sans remar-
er
MARSEILLOIS , OISE , adj. et subst. Plu
que : l'Acad. ne met que le ict : Mârène : sieurs prononcent Marseillais , d'autres Mar.
re e
it lon . r forte : 2 è moy. 3 ° 2 muet. ] Celle, seillois. Voltaire le fait rimer avec lois. Dans
qui ticutun enfant sur les corts de Baptême . lafable du Lion et du Marseillois , celui- là
» Elle porte le nom de sa rarraine . dit à celui -ci ;:
ri- e : 1 " lon
MARRI, IE , adj . [ Miri ,, si 5
Je veux te faire grâce ,
forte. ) Fâché. Il est vieux , et ne se dic que Si tu peux me prouver qu'ilest contre los lois 1
MAR M AS 615
Qui a beaucoup soufert pour une caûse pro
Que le soir un Lion soupe d'un Marseillois.
MARSOUIN , s. m . Mar - souein . ] Pour- fane. » Cet homme est le martyr de son am
5
ceau de mer. » La pêche des marsouins. bition , de la faveur , de la vanité , etc. '
Terme de mépris. »» Grôs ou vilain marsouin ; Trop insensé , qui séduit par la gloire , '
homme laid et mal -bâti .. Martyr constant d'un talent suborneur ,
MARTE . Voyez MARTRE . L'Acad . avait Se fait d'écrire un ennuyeux bonheur.
dabord dit : » Plusieurs écrivent martre , ce Gresset.
qui est une preuve qu'elle préférait marte. Marryr se dit aussi de quelqu'un qui soufre
Dans les dernières éditions , elle n'a mis que mo
beaucoup: » Le mal et les remèdes le feront
urir martyr .
marire.. Le proverbe dit : que
MARTEAU , MARTEL , s.m . MARTELER ,, le diable a ses martyrs, qui soufrent plus
e
V. acr. [ Mario , , tèl , telé ; 2° è moy.au 2d, pour se damner , qu'il ne faut soufrir pour se :
emiet au 3 * . ] Marteau , est. 1 °. un outil de
sauver . Écre du comun des martyrs , fort
médiocre
fer avec un manche , qui sert à batre , à for- mediocre en genree.. Cette expression fait ,
en son genr
ger , à cogaer. = On a dit autrefois mar-- allusion à ce terme , tiré du bréviaire."
iel , et il est resté dans cette expression pro Rem . On a dit' autrefois martyre au masc .
verbiale , mettre martel en tête , doner de la pour “martyr, » St. François n'alloir- làque
.
jalousie ou de l'inquiétude. - * 'On dit à pour mourir martyre. Chron. » Je prie Dieu
.
Toulouse , » Ce procès lui met des marteaux qu'il ne pous soit pas imputé que je suis le :
en tête. C'est un gasc . Desgr.. marryre du peuple. Disc . de Charles I.
MARTYRE , la mort , ou les tourmens en :
2 °. Marteau , heurtoir. » Le in irteau d'une
En style proverb. durés pour la Foi. » Soufrir, endurer le mar . '
porte , d'une horloge . SEn
Graisser le marteau , doner de l'argent au tyre. » La courone du mariyre . Figur.
portier d'unemaison , pour s'en faciliter l'en- Peines du corps et de l'esprit. » Il a soufert le
trée. = N'écre pas sujet à un coup de mir- martyre toute lanuit par une violente colique.
teau , n'être pas assujéti à des heures fixes pour » C'est un mariyre que d'a voir à vivre aveco
certaines choses comme les sens de commu- . de telles gens. » L'amour est un vrai martyse.
-
nauré . Rem: Ce mot n'a pas ordinairement de plu-
MARTELER , batre à coups de marteau . » riel ; et quoiqu'on parle de plusieurs Saints ,
Marteler de la vaisselle. V. n . » Marteler on dir ; leur martyre , et non pas leurs mar-'
3 sur l'enclume. -
les marteaux des papeteries , des moulins à St. Paul furent mariyrise's sous l'Empire de
foulon ; etc. Néron. Il ne se dit activement qu'au figuré ...
MARTRE ; s . f. Espèce de fouine, qui a le · Les soldats le martyrisèrent pour avoir son
poil roux , et qui se trouve dans les pays sep-' argent. On dit , au propre , faire mar
ientrionaux . » Peau , queứe de marire. = tyriser. » Dioclérien fit mariyriser un grand.
On dons le même nom à la peau de cet ani- nombre de Chrétiens.
mal , quand elle est employée en fourrûre. » - MARTYROLOGE , s. m . Catalogue des
Manchon de martre. En style ' proverb . - Martyrs , et par extension , de tous les Saints
prendre marire pour renard ; se tromper , conus. » On a mis ce Saint dans le Martyrolo
prendre une chôse pour l'aître.. ge: » Lire le martyrologe:
MARTYR , YRE , s. m. et f. MARTYRE , MASCARADE, s. f. | Maskarade. ] Troupe
s.-m. MIRTYRISER , y. " act. [ Martir et non de gens masqués. » Faire une mascarade. .»
pas inarrier : martire , tirize ; 2° . lon . au 2d » C'étoit une plaisante mascarade. = Quel
е
Gramaire ,> le genre masculin ou le masculin ; quer ses mauvais desseins. » Le vice se masque
le premier et le plus noble des deux genres , souvent sous l'aparence de la vertu. » L'a
ainsi apelé , parce qu'il est spécialement atri- mour , dans un caur vertueux se masque
bué à l'homine , comme le genre féminin est long.tems.
atribué à la femme. = 1 °. Le masculin et le
. Mais vous ! un Philosophe ? Epargne- moi ce
féminin se distinguent en français , non par nom . ...
la terminaison , mais par l'article. Celui du Ce noun masque aujourd'hui des gens très-dan
masculin est le ou un . Voyez Le , Un . Voyez gereux ...
GENRE. = 2 °. On apele syllabes musculi-. Je hais les charlatans ; j'honore les vrais sages.
nes , celles qui ne sont pas terminées par l'e Palissot.
muet , qui est la syllabe féminine. Or , il ar- Masquer , cacher , dérober à lavue. »
3)
rive très-souvent que des voyèles , qui précé- Ce mur masque sa inaison . » Masquer une ba
dane la syllabe féminine sone longues , de- terie , une porte , etc.
viènent brèves , quand cette syllabe se change MASQUÉ , ÉE , adj.» Des voleurs masqués..
en masculine. Ainsi grave , il espère , ildésire, » Une femme masquée. Fig . Cer homme
ont la pénultième longue ; dans graver , espéa est tou
rer , disirer , elle devient brève. .
jours masqué ; il est couvert et dissi
mulé. — Masqué , Déguisé , Truvesti (sy
MASQUE, s. m. MASQUER, v . act. [ Mas. nonimes. ) Il faut , pour être masqué , se cou
tr
.
ke , ke ; zº e muer au 1 , é'fer. au 2d .) Mas. vrir d'un faux visage : il sufit , pour êtrede
que , est au propre , un faux visage decarton guise , de changer ses parûres ordinaires : on
> >
ou de cire , dont on se couvre le visage pour ne se sert du mot travesti, qu'en cas d'ataires
se déguiser. = Au figuré , prétexte, voile. sérieuses , lorsqu'il s'agit de passer en inconu ;
» C'est le masque dont il se coûvre. » Sous le et c'est alors prendre un habit ordinaire et co
masque du zèle , de la piété. —- Voile est plus mun dans la société, mais très -diférent de celui
-
Rem. On dit figurément , lever le masque , bal : on se déguise , pour venir à bout d'une
cesser de feindre et agir ouvertement , sans intrigue : on, se travestit , pour n'être pas re
plus garder de mesures ; mais au propre , on conu de ses énemis. Gir. Synon .
dit , ôter le masque. » Il a levé le masque ; il MASSACRE , 6. m . MASSACRER , V. act.
óta son masque . Masque , je vous co- [ Dern. e muet au i1er é fer. au 2d . ] Tụcrie,
>
nais , se dis ,non -seulementdans le propre , carnage. Tuer , assomer des hommes qui
>
-
( style fam . ) des persones qu’on reconait sous ne se défendent point. » Le massacre de la
le masque : mais encore dans le figuré , de Saint-Barthelemi. „ On massacra huit mille
tout ce qui est mal déguisé. » Ah ! masque, je Français aux Vêpres Siciliennes , en 1 28 .. lo
vous coniis , en voyant entrer de certaines = Massacre se dit aussi d'une grande tuerie
gens , anoncés sous de grands noms. Sév. -- de bêtes . » Ils firent un grand massicre de
On dit d'un
Masques , je vous coniis , dit quelqu'un , en chevreuils , de sangliers.
voyant resservir des plats , auxquels on n'avait mauvais ouvrier , qu'il est un messaere , qu'il
pas touché la veille . Le pe ple dit , la massacre tout ce qu'il fait. » Ce Tailleur a
m.isque , la laide , la vilaine masque , en par- massacré cet habit .
lant d'une femme : » C'est une masque , une REM . Massacrer se dit ordinairement de
vilaine masque . Ainsi ce mot est f. quand c'est plusieurs en régime . » Il fut vaincu , die un
une injûre dite à une femme , ou d'une femme. Historien , et menécaptif à Constantinople,
Masquer ,dans le sens propre , mettre un où il fue massacré. Il me semble que cruelle
masque . » On le masqua . Et plus ordinaire- mene mis à mort aurait étéuneexpression plus
i,
so padégu
men iser quelqu'un , soit par le masque , propre .
it r les habits . » On le masqua en scara- Par la main de César mon père massacre ,
mouche. » Elle se m.is:jua en bergère. · V. Du Trône où je le vois, fait le premier degré.
R. » Tout le monde masque cette année. » Cora.
Avec qui masquerez- vous ce soir ? - Fig. » Il Le P. Barre le dit aussi d'un seul , et de plus ,
masque toute l'année , quoiqu'à visage décou. lui fait régir l'ablarif. » Il fut reconu et maso
vert. La Bruy, ilIl 'n'est guère d'usage , sacréde plusieurs coups .Et l'emploirég, ime
et le
MAS M AT 617
régime de ce mot sont également irréguliers. MASSŮE , s. f. [ 2lon . 3° e muet.] Bâcon
peut pourtant se dire d'un seul,> pour noueuxet beaucoup plus gros parunbout que
exprimer la inanière dont il a été tué. » Les par l'allire. » La fameuse mässûe d'Hercule.
voleurs ne l'ont pas seulement tué , mais mase » Il le tua d'un coap de massue.= Fig.style
sacré : ils lui ont coupé le nez , le bras , etc. » fam . Corp de massûe , accident fâcheux'ec
>
Le bourreau a doné plusieurs coups à ce Gen. imprévu .» Ç'a été pour moi un coup demas
tilhomme , et en lui coupant la iète , il l'a súe.
>
e
se dit aussi de certaines composicions , dont on
é fer. au 2d et au 3º} , lon. au dern.. ] Misse se pour coller
sert pour
se sert enduire , boucher.
coller , enduire
est 1º. Amas de plusieurs parties , qui foat Mastiquer , joindre , coller avec du mastic. »
corps ensemble . » Ce bâtiment n'est qu'une Mastiquer des morceaux de marbre.
grosse m 1sse de pierres. 2º . Il se dit d'un
. MASÛRE , s. f. [ Mazúre ; 2° lon . 3 ° e e
seul corps , mais très-solide et compacte. " muet. ] Ce qui reste d'un bâtiment tombé en
Une masse de plomb. 3 ° . Corps informe. ruine. » Vieille masûre.» Il n'y a plus que des
naissant n'est qu'une masse in- masûres. = Fig . Méchante habitation , qui
» L'ours en hoinne
forme. » Cet n'est qu'une misse de menace ruine . » II habire une méchante ma
chair. = 4°. Totalité. » La masse de l'air ; sûre.
la masse du sang
: Fonds d'argent
s°. MAT , MATTE ou MATE , adj. [ Le e se
>
d'une succession , d'une société . » La masse est prononce au masc . ] Mit se dit des métaux
de cent inille écus. » Tirer de la misse., » Ra- qu'on met en æuvre sans les polir.Or , argent
porter à la misse, 56°. Espèce de massûe. mat : vaisselle marre. En Peinture , coloris
.
ą pas muière de querelle , de procès. Mais jusque on doit toujours dire matin. » Jus
je pense que à querelle. , à proce's seraient qu'à demain marin , et non pas jusqu'à
davantage suivant l'usage et le génie de la demain au marin. Vaug. 4 Il faut
langue. = 6°. Matière d'or , d'argent , les dire de grand marin , et non pas de grand
fondûes
espèces fondues po fabric
ur la ation des mo . matin , comine on le lit dans les Remar
naics. » On doit porter ces matières à la ques de Racine le fils , sur les Tragédies de
monaie . = 7 , Matière se dit par oposi- son père . Dans un pieux Biographe ,
tion à l'Esprit . Au dessus de la mirière ; on voit , se lever du matin , pour se lever
dégagé de la muière . = 8°. En matière matin. Cependant avecleplus l'art. indéf.
I.iii ܐ
629 MAT Μ Α Τ'
du va fort bien. » Je suis venu du plus L'Acad. ne le met pas . Vaugelas remarque
grand marin , ou le plus grand matin que que matinal et marineux ne se disent que
j'ai pu . — Avec très il faut dire de. »» Je des persones , et qu'il serait ridicule de dire
suis venu de très grand matin . - * Un Au- l'étoile matinale ; ou matineuse , il faut
-
teur moderne dit : au p!us matin , pour dit dire , l'étoile marinière. - Le Rich.. Port.
>
dérivée d'aucune aûtre , et dont quelques- nomer Mauclerc. Témoin encôre cette mala
unes sont dérivées. » L'hébreu est une lan- die , apelée dans le Roman de la Rose , Mau
>
lamenter , sans grande raison . Il est bâs action aussi juste et aussi chrétienne. Le Mai.
e populaire. Trév. Il vieillir. Acad. tre. Bosh. Acad. L'Auteur des Reflexions
MAURE , Voy. MORE . ( Andry) n'a pas eu raison de critiquer le P.
MAURICAUÓ , Voy . MORICAUD.
>
с
Bouhours sur cette expression. L. T. Pour
MAUSOLEE , s. m. ( Mozolé e : 3 é fer. mieux éclaircir cette remarque , il faut dire
et long. ] Tombeau magnifique. » On lui a que , quand crozver miuviis régit la con
dressé un beau , un superbe mausolee. = jonction que et le sabjonctif , miuvais est
L'Acad. semble bornec l'usage de ce mot au adverbe et par conséquent indéclinable ;
Discours soutenu. Il est pourtant aussi du et quand il regir les nomi , il est adjectif
syle simple et du discours ordinaire. = On et se décline. — On dit adverbialement,
apele aussi mausolée un catafalque , dressé sentir mauvais , exhaler une mauvaise odeur.
dans les Églises pour le service des persones * Ilfail mauvais , il est dangereux de...
considérables. Mausolée est un terme plus no. » Il fait mauvais marcher dans un tems de
ble que catafalque. glace. Il régic l'infinitif sans préposition.
re
MAUSSADE , adj. MAUSSADEMENT , adv, MAUVE , s. f. [ móve : 1' ton . 2 e muer.)
MAUSSADERIE s. f. [ Mo-sade , deman , Plante crès-comune , donc il y a un grand
derie : 3 ° e muet , 4 lon. au dern. ) Maus- nombre d'espèces.
sade , qui a mauvaise grâce,» Homme, fem- MAUVIETTE si f . Mauris , S. m .
memaussade. = = Mal fait , inal construit. [ mo- vid-te , movi : ** dout. 2° è moyca
» Habit, bâtiment maussade. = Maussa- au rer. ] Le per
I
les est le nom d'une espèce d'a
dement , d'une manière maussade.
tout maussademerit.
» Il fait louette
Maussaderie , est
; le 2d d'une
MAXILLAIRE petite
, adj. (mikespèce de grive,
-cil-lère : *
un mot de ce siècle. Mauvaise grâce. » Elle esć moy. et long : on prononce les deux ll sans
d'une maussaderie insaportable. les mouiller . ] Terine d'Anatomie. Qui a 1
MAUVAIS , AISE , adj. [ Move , vēze : raport aux mâchoires. » Glandes maxillai.
>
2 è moyen . zee muer. Richelei mei les des chôses ; mauvais , qui n'est pas bon. » Me
deux. L'Acad. 'ne met que le premier . ) Au chant pays , chemin , cheval , etc. Méchante
propre, méchant, petit cheval. = Au fig . terre , moncûre , toile , etc.'llIl se dit quel
homme qui ne sait pas bien jouer. »C'est quefois des persones en ce sens;mechin e
unemozetle. Poère , Orateur , etc. =
Écrivain , Pocie = 2°. En
MÉCANICIEN s . m. MÉCANIQUE , parlant de persones et des choses contraire
subst. f.MÉCANIQUEMENT , adv. MÉCANIS- à la justice. » Méchant homme , méchante
ME, s. m. [ Mlékani-cien , nike , nikeman ,
> femme , de méchantes gens .
> Mé hant
0
re
nisme : 1 é ter. 4 e muet aux trois dern , esprit , méchante action . 3 ° Combiné
Dans le " ien n'a pas le son d’ian . ) avec certains noms , il a d'autres significa
Trer, er le Dict. Gram . écrivent ces mots tions. Mech.inte mine ou fhisionomie ; qui
avec une h , Mechanicien , etc. et c'est aussi
> anonce de la méchanceté. Méchante
la pratique du plus grand nombre des Au- mine > méchant air ; air ignoble et bâs.
reurs. Richelet ; l'Acad. le Rich . Porr. les Mé hante humeur ; humeur chagrine. -
écrivent sans h .; et c'est mieux , pour évi-. Méchante rête , homme opiniâtre dans le mal.
ter de faire prononcer cha avec le ch fran- On dit plus ordinairement , mauvaise tête.
çais , au lieu de ki . ] = Mécanique est la - Méchante langue , persone médisante .
.
partie des Mathématiques , qui a pour ob- Remarq. 1 °. Quoique méchant et mauvais
et les lois du mouvement , celles de l'équi- soient presque synonymes pour le sens , ils
libre , des forces mouvantes etc. ne le sont pas pour l'emploi, et ne se mettent
Mécanicien , qui saic la Mécanique. pas indiféremment. Méchant est plus fort et
Mécanisme, la structûre d'un corps organisé. plus odieux que mauvais. On dit , trouver
» Le mécanisme du corps humain , de l'uni- mauvais , sentir mauvais ; On ne dit point
vers , d'une montre , etc. Mécanique là méchant. On dit , prendre en mauvaise
est aussi adjectif. » Les arts mécaniques; par part , et non pas en méchante part. D'un
oposition aux Aris libéraux . - » C'est un alltre côté , méchant s'emploie quelquefois
métier bien mécanique , ignoble et bâs. = comme substantif : les méchans ; c'est un
Mécaniquement , d'une manière mécanique. méchant. Au contraire , mauvais est toujours
Il est ordinairement oposé à géométrique- adjectif : on ne dit pas les mauvais , c'est un >
ment., » Il a tracé cette figûre , cette ligne mauvais ; on dit seulement un mauvais
méridienne mécaniquement. Il compte trou- garçon. L.T. = 2 °. En parlant des ouvra .
2
ver la quadratûre du cercle , le mouvement ges d'esprit, mauvais et méchant ont difé
perpéçue mécaniquement, rens sens ; l'un a rapport au défaut de ta
MÉCÈNE , s.
s m . [ 1 " éé fer. 2'2 è moy .. lent , l'autre à la malignité.. » C'est trop
3'e muer. ] Nom propre du Favori d’Au- pour une épigramme d'être mauvaise et mne
guste , qui est devenu un nom comun. Pro- chante tout à la fois. = 3º. Cependant ,
tecteur des lettres et des savans . » Méc ène méc hant a quelquefois le sens de m.zuvais
généreux des Gens de Lettres . Pour le chante
quand ilépigramme
précède le substantif. » Une mé
nom propre , on disait autrefois Mécénas. » , est une épigramme sans
Ce ne fut que par là que Mécénas devine sel et sans esprit. Une épigrainme méchante
le favori du plusgrand Empereur du monde. est une épigramme pleine de trajes nalios
P. Rapin. = Richelet dit qu'en prôse on et piquans. Ainsi , et dans d'autres oca
dit Mecenas
се ,
, er en vers , mecenas ouonme- sions , méchant a divers sens, suivant qu'il
Cere. - L'usage a donc changé ne suit ou qu'il précède le substantif. Méchant
dit plus que Alecène , excepté dansla Poé- aux
homme a raport aux actions ; homme méchant
sie marotique . pensées et aux discours. L'un fait des
Étre à la fois Horace er Mecenas, tméchancetés ; l'autre en pense et en dit. =
Conseil des Dieux. °. Remarquez pourtant que méchant, même
dans le premier sens , n'est obligé de se pla
MÉCHAMMENT , adv. MÉCHANCETÍ , cer devant que quand il est seul. Mais joint
624 MÉ C MÉC
aux adverbes de quantité, il peut se mettre met dans les lampes avee de l'huile , ou
devant ou après : c'est le plus méchanthom- dont on fait des chandelles , des bougies ;
me , ou l'homme le plus méchant que je etc. en les couvrant de suif ou de cire.
conaisse. Fort méchant homme , ou homme = 2°. Corde préparée , dont les Cano
fort méshant. Avec le moins , extrêmement , niers se servent pour mettre le feu au ca C
infiniment et autres adverbes semblables , il non
non , et les Mineurs à une mine. On
se met toujours après. C'est bien l'homme dit , figurément ( st. famil. ) découvrir ou
le moins mé hant , et non pas le moins mé- éventer la mèche ; c. à di un complot, une
chant homine, » C'est un homme extrême. intrigue. = 3; ': On apele aussi mè.ke,
men !! méchant ,> etc. == 5.° Méchant au vo- la flèche spirale d'acier , qui est à un, tire 1
catif ne se dit que dans le st. badin et par un bouchon ; et la partie d'une vrille d'un
reproche plaisaur. villebrequin , qui perce , etc.
Va , Méchant
>
, tu joueras tout le temps de ta
> * MÉCHEF , s. m. Vieux mot. Malheur,
vie. fâcheuse aventure.
De Cailly G
Je n'ai fait aucune chose
Il n'est plus du beau style dans l'usage ac Qui doive actirer sur mon chef
tuel . Racine fait dire par Jocaste å Un si deplorable méchef.
Créon . Bens.
N'en doute pas , méchant ils vont venir tous
MÉCOMPTER ,
deux. MÉCOMPTE , s. m. SE
re
Tous deux ils préviendront tes desseins malheu, v. réc. [ meconte et ré :; ' é fer. 2 long.
relix 3º e muer au 1 é fer. au 2d . ) Ceur
mais il ne l'employa plus que dans Athalie , qui écrive nt conte , conter , au lieu decomple,
compteerr ,, écrivent aussi mé :onte , méconter :
où Josabet dit à Maihan . » Méchant , c'est compt
bien à vous , etc. M. Racine le fils justific ils font une lourde faûte . = Mecompte,. 1
son père , en disant que ce mor se retrouve au propre , erreur de calcul dans un compte.
dans cette pièce , comme étant du style de Se mécompter , se tromper dans un compte ,
l'Écriture , qui nomme méchans les énemis dans un calcul. » Il y a du mécomptedans
de Dieu ; mais il convient que ce mot n'est votre calcul . » Vous vous êtes mécompté. =
plus d'usage dans le style noble. Au figuré, ils se disenc de ceux quisont trom
MÉCHANCETÉ se dit que dans le pés dans leurs espérances . » Il a trouvé bien
ne
' s'est fort mécompté dans
2d sens de méchant. Iniquirć , malignité , ma- du mécompte. » Il
lice . » La méchanceté d'une action. » Action cette afaire. Il croyoit y faire un grand pro
pleine de méchanceté. – On ne dit point fit ; et il a eu de la perte. = On ditaussi
-
sé, et qu'il serait à souhaiter qu'il fûtmieux Bouhours , mécontent est meilleur pour si
écabli. Gresset l'a employé dans son Ode sur gnifier les facrieux ( er en ce sens , il ne
l'Ingratitude. Il parait 'nouveau , mais , au se dit qu'au pluriel et substantivement ) , et
contraire , il est vieux. Patru et quelques mal.conient ; pour signifier qui n'est pas
autres Auteurs du siècle passé l'avaient em conteni .
ployé , mais la mode n'en a pas duré long- Mal- content se dit plus ordinairement du
iems. Bossuer l'emploie , mais non pas dans supérieur à l'égard de l'inférieur, Acad.co
le sens d'ingratitude ; il s'en sert pour ex- mécontent de l'inférieur à l'égard du supé
primer l'action de méconaſtre , de ne pas rieur. Ainsi un Prince peut être mal-content
conaître. » La ruine des Juifs sera la suite des services de quelqu'un de ses sujets ; un
de la mort du Christ , et de leur méconnois- père de l'aplication de son fils; un mattre
sance. = Méconaissant est vieux aussi, des progrès de son éleve . Un sujet , au con
mais on comence à le rajeunir. Un fils traire , peut être mécon !ent des passe- droits
méconnoissant fic à son ceur ( de David ) que lui fait le Prince ; un fils de la prédi
une plaie profonde , que les années ne pu • lection trop marquée de son père pour un
rent fermer. Neuville . » Il n'est pas éton- aûtre de ses entans ; un élève de la négli
nant que le sieur de ... paroisse aujourd'hui gence de son maître , etc. - Pour les ver
>
si méconnoissant. Ling. Ce
Ce mot est dans bes analogues , on dira , au contraire , mé
.
qu'il semble que dans la conyersation on peut chands citent souvent ce proverbe pour si
dire mécredi , mais que dans le discours sou- gnifier qu'ils n'aiment pas à faire crédit .
tenu,, on doit prononcer mercredi. MÉDECINAL. Voy. MéDICINAL.
MÉDAILLE, S. f. MÉDAILLER , Acad.oui MÉDIANOCHE , s. m. Terme espagnol ,
MEDAILLIER , Trévo's.m ,MÉDAILLISTE , naturalisé en France. Repas en grâs , qui se
s m . MidAILLON , S. m. { Meda -glie, du fait après minuit :sonné , le lendemain d'uu
glie, ;1 " deéfer.2°
glion; pièce .
tes It. gliste,
Médaille métal, br.Mouillez
fabriquée en jour maigre. Onne faitplus guère demedias
noche , depuis qu'on ese si peu délicat sur l'ob
forme de monaie et où est gravíe la figure de servation de l'abstinence .
quelque Prince , de quelque Saint ou de qucl- MÉDIAT , ATE , adj. MÉDIATEMENT e
4° e
plus grandes médailles. = Médailler , ca- mues. ] Ils sont oposés à immediar,immédiate
binetrempli de tiroirs, dans lequel les médaili ment.Ceux- ci se disentde ce qui a raport,et qui
les sont rangées Médailliste , celui qui toucheà une chôsesans milieu et sans intervale.
se conaît en médailles : On dit en style. Ceux-là se disent de ce qui ne touche et n'ara
proverb .: lourner la medaille , examiner' la port que moyénant quelque chose, qui est en
autorisé و
>
chose d'un aútre côté , sous un aûtre poine tre deux.» Pouvoir médiat ; cause ,
de xúc, » Tousles biens possibles pourroient- juridiction médiate. » Cause , qui n'agit que
ils me,doner avrant de joie que votre amitié... médiatement.
Comme aussi ; tournez la médaille , rien n'est MÉDIATEUR , TRICE, S maet f. MË
112
MÉD MEDY 627
DATION ,S. f . [ Medi-a - teter , trice , cion , n'est ni richo , ni pauvre »» La vertu est le
re
en vers , ci-on , i " é ter. ] Méliateur , celui compagne de la médiocrice. » Il faut garder
qui moyène un acomodement entre deux ou en tout la médiocrité ; c . à. do un juste mir
plusieurs persones. » Il a été inédiateurdecette lieu .
afaire,entre tels et tels.» LaRépubliquede - Atédiocremenerégit-il laprép. de , coming
Venise fut choisie pour médiatrice. = Mé- , infiniment, extrêinement ? Nde. de Genlis en
diation , entremise. » L'acomodement tut fait fournit un exemple, » Il a mediocrement d'es
par la mediation du Pape. in Il offrit s.2 média- pril. Th . d'Éduc.
iion . » Om accepta , on refusa,sa medinion. MEDIRE , v . n . MÉDISANCE , s. f. MD .
MÉDICALE adj . t. Qui apartient à la SANT , ANTE, adj. et subst. [ 14 é fer. 2". Jon.
сг
Médecine . » La matière mélicale. Il ne se
-
an ! i lon , aux trois dern . zance , zan ,
dit que dans cette phrase. zante. [ Medire se conjugue coinme dire , ex
NEDICAMENT , s . m. m MédicamEN- cepté à la 2° pers. du plur: du prés . de l'indi
TEUX , Euse , adj. [ Medikaman , man-tell , catif , où l'on dit , vous mélisez , et non pas ,
re
>
tců.ze ; 1 " é' ter. 4 lon.se lon. aussi aux deux vous meilites. Fo Dire du mal de quelqu'un
dern, ] Médicam ni est un terme générique , sans nécessité , par malignité , ou par légè >
qui se dit et des remèdes qui se prenent par la reté. U régit de. » Medire de son prochain .»
bouche , et de ceux qui s'apliquent extérieu- Il médie detout le monde.. Mélisance est
rement. » Il a rane payé pour les alimens , et un discours au désavantage de quelqu'un ,tent >
tant pour les médicam ?ns: S Médicamen- sans nécessité, » Dire une mélis.ince, » Faire
leux. qui a la vertu d'un médicament. » Le des médisances. = Medisan ! , qui médit.
.
lait est un aliment mélicamenteux. = Lddj. » Persone médisante ; langue médisante. His
estmoins usité que le subst. re toire médisante , pleine de médisances.
MÉDICINAL , ALE ,adj. [ 1'e é fer. dern. S. m . » C'est un médisano. Il ne faut pas croiré
e muet au 2d. ) Quoiqu'on dise , médecin les médisans.
>
médecine , on doit dire mélicinal. - Le Gen
-
Rem . A proprement parler , la mélisance
dre , dans le T. VI du Traité del'Opinion, met est la révélation d'un faic désavantageux au
médecinal dans le texte , et medicinal dans le prochain , qui est encôre secrer, mais qui est
titre marginal. On voit aussi mélecinal dans veritable; et calomnie est la fausse imputation
les Lettr. Elif.= qui n'existe pas. On dit pourtane
D'autres , au contraire , d'un fait qui
disent mediciner, au lieu de médeciner. On dir, quelquefois d'une calomnie , c'est une pure
dans le Dict . Grain que l'usage est pour celui- medisance.
là. On s'est trompé . MÉDITATIF , îVE , adj . MÉDITATION ,
MEDICINAL qui sert de remède.» Cela s. f. MÉDITER , V. act.[ >
e
re
é fer. 44 ° lon, au
est médicinal. » Eaux médicinales. » Herbe , 2d ; tion, dans le 3 ° , a le son de cion en prôse,
potion médicinale .. et de ci-on en vers. ) Méditer ; c'est - 1 °. penser
MÉDIOCRE , adj. MéDIOCREMENT, adv. atentivement à quelque chose , et examiner les
MEDIOCRITÉ , S. f . [ ire é fer. 4° e muet aux moyens d'y réussir. · Métirer une entreprise
deux prem .] Ils se disent de ce qui est entre le la ruine de quelqu'un . » Il méditoit ce projet
grand et le petit , entre le bon et le mauvais. depuis long -tems. = Méditer ( aprofondir ) ;
» Somme , tâille, chère , vin , esprit , beauté une vérité, une matière. Vin. Il régie
médiocre. » Il estmediocrement riche, savant, de et l'infinitif. »» Il médite de se retirer du
+
etc. » La médiocrité de sa fortune , de son es- monde . = = 2°. Délibérer , consulter en soi
>
diocre condition , Fénél. Les méliocres gens , passe sa vie à méditer. Faire l'oraison. »
La Font. -- L'Acad. dit aussi : cheval de Les Religieux ont des heures réglées pourmé
médiocre taille : faire mediocre chère. Tout direr.
cela me paraic dur : mais sur- tout les medio- Meditation , 1º. Opération de l'esprit , qui
Cres vers et les médiocres gens. s'aplique à aprofondir quelque sujet. » Après
On dit , absolument et sansrégim , la mé- une profonde méditation sur ce sujet , etc.,
diocrité : aimer la médiocrité , un état où l'on ., A quoi ont abouti les méditations de tant de
К ккк ?
628 MÉF MEG
Philosophes ?? = 2°. Écrit composé surquel- trop loin. C'estun esprit méfiane.» Ilest
que sujet de Philosophie ou de dévotion . » méfiant ; elle est méfianie . = . Il se méfie de
Les meditations de Descartes :: livre de mé- moi , de vous >, de tout le monde.
ditations. = 3º. Oraison mentale. » Faire Méfiance , Défi.ince ( synon . ) La méfiance
la méditation : c'est l'heure de la inéditation . est une crainte habituelle d'être trompé . La
Voyez CONTENTION . difi:ince est un doute que les qualices > qui
Méditarif, qui s'aplique à méditer, » C'est nous seraient utiles ou agréables , soient dans
un homme forimeditatif. = S. m . Les mé- les hoinmes ou dans les chồses , ou dans nous. >
ditarifs en matière de dévotion , en méraphy- ' mêmes - La méfience est l'instinct d'un ca
sique. Acad. Locke , un des plus protonds ractère timide er pervers;; la defiance est
meditatifs que l'Angleterre ait produits. Dict. l'éter de l'expérience et de la réflexion .
-
Hist . = Racine le fils dic de Malte branche: Leméfiant juge des hommes par lui-mêinc,
Eprise du plus grand de nos Méditatifs , et les craint. Le défiant en peise mal , et en
Londres aplaudissoit à ces Spécularifs , atend peu . - On naît mifi ini. Pour être dé
Qui , etc. fiani, il sufit de penser , d'observer er d'avoir
MÉDITERRANÉE , adj. et subst. [ 1" et vécu. = On semofie du caractère et des in
qe fer, four. ] Quiest au milieu des ter- tentions des aûires. On se défie de son esprit
.
au 4 :) lls expriment le soupçon , la crainte , ber dans une grande melun'olie . = : On dit
qui fait qu'on se défie. Le Proverbe dir , que d'un homme , d'une humeur sérieuse , mais
méfiance est mère de sureté. Cependant la agréable : qu'il a une douce m ·lancolie.; et
méfiance est nuisible ,quand elle estportée decelui quiestfort gai: qu'iln'engendre
MÉL er
M ÉL 629 1
quelques jours fort nºlancoliquement. = Dans mal- à-propos. » De quoi vous mélez vous ?
des éditions de Trév: et dans le Dict. Gram. melez -vous de vos afaires. » Il se mêle de juger
on trouve ces mois écrits avec une h : mélan . ce qu'il ne conait.pas. = S'engager : » Se
cholie , etc. meler dans la foule , dans la bagårre , etc.
** MÉLANCOLISER , v. n . Sabandoner On die proverbialeinent d'une chose qu'il
à la mélancolie. Ce mur est dans l'anc. Trév. n'est pas possible de faire : elle se fera , si le
L'usage ne l'a pas adopté. Il semble qu'il serait diable s'en mêle. Voyez MARCHANDISE.
re e
utile. MÉLODIE , s. f. [ ite é fer. 3 € lon . 46
MÉLANGE , 6. m . MÉLANGER , v. act. muet . ) L'agrément qui se trouve dans le
MÉLÉE , s. f. MELER , V. act. ( Ces mots s'é- chant , qui résulte d'une heureuse suite de
>
crivaient autrefois avec une s : meslange , sons. » Douce , agréable mélolie. = Il difère
mesler , etc. Quand on suprima l's , on la de l'harmonie , en ce qu'il ne signifie que
remplaça par l'acc. circon . sur l'é , et l'on l'heureux arrangement des sons , qu'on en
écrivit mélang , mêler, Cet usage s'est con- tend successivement dansun air chanté par une
servé sans raison et sans nécessité L. 'acc. circ. même persone, ou joué par un ne ne instru .
ne convient que sur l'& ouv. , et l’e dans ces ment ; au lieu qu'hırmonie signifie l'accord
mots est fer. Il n'est ouv. que devane l’e muet: de plusieurs parties qu'on entend en même
il mêle mêlera , etc. It ne convient que là. ] tems. Acad. - D'après cette distinction , qui
S
Méler , c'est brouiller ensemble plusieurs chô- est très - juste , on doit dire la melodie et
ses.Mélange est ce quirésulte de plusieurs chô- non pas l'harmonie du discours , du langage.
I
ses mélées ensemble. Mélanger , c'est faire un Quand elle n'est pas trop afectée ,elle
mélange. » Méler des drogues , des couleurs. en fait tout l'agrément , er done un nouveau
»mélange
Melange des fiqueurs , des couleurs ; un
de toute sorte de gens . » Mélanger
lustre aux pensées et aux expressions, Elle
consiste : 19. å éviter les dissonances. Ex. »
avec art les couleurs . » Vi mél.inge , cou- S'il se le für fuit aporter. Forten . Trop
teurs mélangées avec ari. = Mélée ne sedit dr raprochées. Les mêm :s consones proche
point au propre , pour l'action de méler. If ne l'une de l'autre., » L'on lui lançait la lampe.
se dit qu'au fig: pour signifier un combat où = °2°. Lesmêmes consonances également
deux troupes se mêlent enseinble l'épée à la trop raprochées. » C'est assez d'avoir fait
main les uns contre les autres . » Rude , san. voir.. Font. — Les rimes dans la prôse.
glante melee. Se jeter dans la inelée , = On » De légers mouvemens excités sourdement.
fe dit par extension d'une baterie deplusieurs Rayn. »1 Souffrez que je vous demande si
particuliers , et d'une contestario :z aigre entre vous vous souvenez de m'avoir vu autrefois ,
plusieurs persones. comme il me souvient de vous avoir vu .
Rem. Méler , au propre , a& pour uď régi- Votre visage ne m'est point inconu : il in'a
2
me avec : méler de l'eau avec du vin . Les dabordfrapé mais je ne sais où je vous
Poètes préfèrent avec raison la prép . do ai vu. Télém . = Quelquefois pourrant ces.
Melant à leur blancheur l'incarnate peintûre. rimes font beauté , quand elles sont afectées,
Malherbe . » Il nous semble que Mr. de Grignan cst
Viens méler le myrshe d'amour venu au devant de vous au st. Esprit : il
A la palme de la victoire. nous semble qu'il a été ravi de vous revoir
Sarrasin . er de vous f'avoir. Sév. » ! l ne me trouve
Au fig. certe prép. à est préférable , même en guère avancée de ne pouvoir pas encore re
prôse,» lfeler l'agréable à l'utile ; la douceur cevoir de vos lettres sans pleurer. Je ne le
à la sévérité. = Etre mélé régit de au propre . » puis , ma fille ; mais ne souhaitez pas que
630 M ÉM MEM .
je le puisse. Aimez mes tendresses , aimez MEMBRE , s. m. MEMBRU ûE ; adj., >
mes foiblesses : pour moi , je m'en acomode [ Manbre , bru , br.e : " lon. 2° e muet , e
mélodie. » Chant mé!o lieux . Voix mélodieuse. lon. 3 ° e muer . ] Terme de menuiserie. Pièce
D'une manière mélodieûse. » Chanter de bois , épaisse, dans laquelle on enchâsse.
mélodieasement .
MELON , s. m. [ 1" e muer. ] Sorte de les
>
paneaux , qui sont des pièces moins
épaisses. re
fruit dont la tige rampe sur la terre. MÊME , pron . relat. [ 11e é ouv, et long,
MELONGENE s. f. [ 15€ et dern. é 2° e muet. Qui n'est point alltre , qui n'est
e
muet ; 3 ° è moy :] On lapèle aussi Mayenne point diférent. » C'est le même homme , la .
ęt Aubergine. Plante qui porte un fruit du même persone, le même pain, la même vian.
>
même nom , plus gros , et presque de la même de , etc. Ady. Aussi , encôre. Je vous
figúre qu’une très-grosse poire , de couleur dirai même que , etc. » Quand même cela
rougeâtre , ou violette ;; d'un goût fade serait , etc.
mais qui n'est pas désagréable quand il est Rein. 1 °. Quand même est pronom et adj.
assaisoné. Il y en a plusieurs espèces. re
il se décline et prend une s au pluriel. » Les
MELONIÉRE , s. f. [ 1" é muet zº è mêmes raisons. · Moi-même , toimême , luie
moy. etlong. ] L'endroitoù l'on fait croître même; nous-mêmes, vous-mêmes ; eux,imêmes,
des melons . elles-mêmes
Il précède toujours le nom
MÉMARCHÛRE , s. f. Entorse , que se qu'il modifie, etc.
2 , et il est précédé par l'article,
done un cheval en faisant un faux pas. » Ce „ Le même homme, la même nouvelle , les
cheval est boiteux d'une mem archre.
mêmes accidens, etc. * Autrefois on supri
MEMBRANE , s. fém . MEMBRANEUX
>
re
mait souvent l'article . » Il chasse par même,
EÚSE , adj . ( Manbrane , nett, neú -ze moyen des peuples abominables. Boss. On
lon , sur -tout aux deux derniers , 3º e muet dirait aujourd'hui, p.ir le même moyen .
au jer , lon. aux deux autres . ) Membrane On ne retranche l'article , dans l'usageac
se dit d'une partie mince et nerveise du corps quel que dans le style familier , ou en
>
Que si mêmes un jour le lecteur gracieux l'homme lui même. * Autrefois on ne mar
Amorcé par mon nom , sur vousfourneles yeux. quäit pas ceite diférence , et on disait , en >
sieurs fois de mêmes vers. Elle dirait aujour Sais.tu que ce vieillard fut la méme veriu ,
d'hui , les mêmes yers.
> 33º°. Générale Corn. dans le Cid .
ment parlant même , pronom , modifiant Crébillon a dit aussi : la mêine innocence ,
ůn substantif , ne soufre pas volontiers un pour l'innocence même.
dutre adjectif , sur-tout , s'il précède le subs. Non , la miéme innocence
tantif, » Le Lord Bonville eut la têre tran
chée... Thomas Kiriel eut le même izdigne N'auroit pas un maintien plus rempli d'assurancé.
sort. Hist . d'Angl. Il semble que mêine -7 °. On peut dire , d'après l'Ab. Regnier ,
dans sasignification,désignantun raport & * que même,dansla même phrase , peut être
ce qui précède , il est inutile de le répéter regardé comme proņom , où comme adverbe,
par l'addition d'un adjectif, qui exprime ce suivant qu'il est devant ou après le subst.
qui a été déja dit. Après avoir dit que le Ainsi , quand on dit : et Platon inéme croyait ,
Lord Bonville avait eu la tête tranchée , il mêine semble être dit pour lui-même. Au con
sufisait de dire que Kiriel eut le même sort. traire , si l'on dit , et même Platon croyait
>
Toquence >
pleonasme com-
, cette espèce4°.deDans au pluriel,
peut mettre il me parait qu'on ne doit poins
faire un bon éfec. le sens d's à même, quand il est seul , et
paratif , même demande la conjonction que , qu'il n'est pas,acompagné de quelque autre
et non pas la prép . de . $t. Évremont dit, pronom. On doit dire , ce me semble , et
parlant des Romains : » Les esclaves s'ani- les, soldars , même , et non pas mêmes , quoi
>
moient du mfme esprit de leur maître. II. qu’on dise fort bien , les soldats eux inémes
>
faut, du mêine esprit que leur maître, » Les avec une s. Cette remarque me fait croire
Jurisconsultes , qui étaient du même ordre que même est toujours adverbe dans ces oca.
des (que les ) Patriciens. Le. Gendre. » Ca-' sions, soit qu'il soit après ou devantle subs=
" >
expression .. » On doit dire le même de cet même. Les pronoms personels quipreneng
endroit de Ciceron , etc. P. Rapin. ». On même, à leur suite ,sontmoi, toi , lui, elle
>
pourroit conclûre le même touchant les de- vous, nous , eux , elles,,? ;,Moi-même , 1917
cisions de la Foi. Boss, » Un Auteur mo- neine., etc. il suit alors le nombre dans les
derne
Bauha pense On
le même d'uneaujourd'hui
dit encôre autre manièré.
, re- quel ceş prononis
eux-mêmes , etc. sontemployés . Vous-maútrea
Les Pocies prenaient êmeso
xenir. au même, pour,à la même chise. * fois la licence , tantôt,demettre une sau
L’Ah. Des Fontaines le joint au V. venir, singulier pour gagner,une syllabę ,tantôtde
contre l'usage... Si cet Auteur ( La Motte ) ne la retrancher au pluriel , parce qu'il y avaid
se vengeoit pas ( des critiques ) , on sait que une syllabe de trop, Alenage aporte des exems
quelques- uns de ses partisans savoient y ples de l’une et l'autre licence, tirés deMar
suplier , ainsi cela venoit au même. Toi, Malherbe , Le Moine , etc. On ne le
632 - MEM MEM
pardoneroit pas aujourd'hui. Th. Corn. un ton d'interrogation qu'elle n'a pas dans
Voltaire a dit encore , dans ce siècle , nous
> le sens de l'Auteur. De même doit être
même , pour le faire rimer avec suprême. placé après le premier membre de la com
= 9 Quand le pronoin , joint àmême, paraison. La construction de la phrâ sesui
est aprês le verbe , il faut répérer devant vante est très mauvaise. » Cetre loi portoit
Lou ce pronom , ou son correspondant. » de même sur les Puritains que sur les Ca
Je l'ai fait moi même ; vous l'avez fait vous tholiques. H. des Tudors. Il falait dire :
même ; et ainsi des aîtres câs. Les phrases portait sur les Puricains , de même que ser
Vous les Cathol
suivantes ne sont donc pas exactes. » Vous iques.
Catholiques. On ajoute quelquefois
ères chargés de rendre la justice aux peu- tout à de mêine. Je suis tout de même.
ples ; commencez par la rendre à vous-mê. Il m'a ofensé tout de même que vous.
mes. Anon . Il falair, vous la rendre à vous- A Même, adv. * On l'a dit autrefois pour
mêmes. Les compilareurs qui ont travaillé en même tems. ». A même que la prière,
sous le nom de Harris ; car on n'est rede- fut faite , l'orage fut apaisé. Vaugelas trou
vable à lui--même que de l'Epitre Dédicatoire vait cette façon de parler trèsmauvaise, et
et de l'introduction de son Recueuil . Préf. elle ese inusitée aujourd'hui. Quelquefois,
d : l'Hist. Gér. des Voy. Il falait , on ne dit Th. Coril. , on l'emploie à un autre usage,
lui est redevable à lui-même que de etc. = qui n'est pas reçu par ceux qui parlent cor
10°. Soi même , lui-même ont diférens sens. rectement , c'est quand on dit , boire à
Se sauver , se perdre soi - même , c'est sauver même la bouteille . Pluche s'est servi de
ou perdre sa propre persone : » Il s'est sauvé cette locution . » Voilà le miel days toute sa
lui-meme ; c 8 d. sans le secours d'autrui : pûreté... mordez sans façon de même : jerez
il s'est perdu lui-même ; c. å d. par sa faute. seulement la cire de côté . Spect. de la Nat.
- Et ainsi des autres verbes , avec lesquels Mettre à même et être à même de faire
on peut mêrre soi-même sans préposition. quelque chose; c . à d . mettre ou être à por
Il se loue lui-même , c . à d. lui se loue , et tée de Ic faire , doner ou avoir des facilités
les aurres peut-êrre ne -le louent pas. » Il se pour le faire , sont des façons de parler qut
loue soi - nirme , c . à d . il loue sa propre m'ont toujours para bien bizarres , et qui
persone , et non pas celle d'un aître. On certainement ne sont pas du beau style. De
voit que lui-même est sujet de la phrase , bons Auteurs s'en sont pourtant servi ; mais
ou en tient lieu ; et que soi-même est em- je ne voudrais pas les inicer. M. l'Ab . Gué
ployé comme régime. Extr. du P, Bouhours née ée M. l'Ab. Grosier sone du nombre.
et de M. Beauze Étre soi-mêine , agir On les trouve aussi dans l’Ann. Lit. » M.
suivant son gánie >son caractère. » C'est Linguet est certainement bien à mêmede se
alors que Thérèse est plus elle -même , plus venger. Et dans le Mercúre. » Cette époque
séraphique que jamais. L'Abé Du Serre- brillante met l'Auteur à même de rassem
.
dra plus de vous : on vous aura oublié. sont dignes de mémoire ; Le 2d des persones
On dit ,' en ce sens , perdre la mémoire , le qui ont la mémoire de quelque chose. » Ać
tion , journée , chôse , fait mémorable. » Je
souvenir de quelqu'un . Racine a dit : lais- n'en
ser la memoire . suis pas bien mémoratif. » Elle n'en
étoit pas mémorative.. Le 1" est de tous les
Ee sans plus mecharger du soin de votre gloire, styles : le 2d n'est que du style familier
:
Je veux laisser de vous jusqu'à votre mémoire.
Mitridate. et se die ordinairement avec la négative.
MENAÇANT , ANTE , adj . MENACE, S.
Laisser de vous est plus coulant que perdre F. MENACER , V. act. [ 1" e muet ; 3 ° lon.
de vous ; mais il n'est pas aussi conforme à aux deux premiers , e inuet au 3 € , é ter.
l'usage. Il vaut mieux en vers :: il ne se- au 4. ] Menace est une parole ou un geste ,
rait pas aussi bien en prôse. Rafrai- dont on se sert pour faire craindre à quel.
chir la mémoire de est du style familier.
>
qu’un le mal qu'on lui prépare. Menacer ,
» comme il seroit très-possible que vous les faire des menaces. Menaçant , qui menace. )
semblables , il y en a sans ' nombre où l'on toutes les persones, dont une famille est com
dit les menaces. = 3°. Menacer a sou- posće. « Il y a trois ou quatre ménages , logés
vent pour second régime l'ablatif , qui est> dans cette maison.
le seul régime du passif. Dieu nousmenace Rem . On dit , entrer en ménage ,> se marier.
>
de la damnation éternelle. » Nous sommes Le besoin d'une syllabe de plus a fait dire à un
menacés d'un grand malheur. Il régit aussi Fabuliste , entrer dans son ménage.
de et l'infinitit. » Il le menaça de le punir Vous le savez , jeune fille à Paris
sévèrement. = 4'. Menacer se dit figuré- Grille d'entrer dans son ménage.
ment des choses, et signifie alors pronosti La Linolte. Merc .
guer. » L'air nous menace d'un orage. MÉNAGEMENT , égards , çirconspection.
Le bâtiment menace ruine , est près de tom- Voy. CIRCONSPECTION et ÉGARDS. Voy. o
ber. Poétiquement : ces cours, ces arbres aussi MÉNAGE, nº. 3 °. » Il est d'une humeur
> .
menacent les Cieux , ils sont fort élevés. ** fâcheuse : il faut avoir de grands ménagemens
)
5. Avec le seuł régime direct ( l'acusatif.) pour lui. » Sa santé exige beaucoup deména
inenacer signifie anoncer des punitions. Avec gement, - ' Il s'est conduit dans cette afaite
les deux régimes , il veut dire , anoncer des avec beaucoup de ménagement , ou sans me
malheurs. Le P.C. Griffet,, parlant despersé- ' nagement. = Le ménagement des esprits,l'art
'cutions que J. anonça à ses Apôtres de les manier, = Le menagement des Afaires;
dit : il est vrai qu'en les menaçant il les l'art de les conduire.
console . le terme est impropre en cette Rem. Le Traducteur de l'Hist. de M. Hume ,
ocasion. Menacer ., anoncer des malheurs , done souvent à ce mot un sens qu'il n'a pas
ne se dit que des choses , et toujours avec en français.'Ex » Cette dignité fut mise en
les deux régimes. Au passif, il se dit des commission , etBellasis en eut le ménagement ,
persones, » Il est menacé d'apoplexie ; nous c. à. d. qu'il l'exerça. C'est un anglicisme.
sommes inenacés de guerre. 1. En st. Un Auteur cité par Bouhours a dit aussi.»
plaisant et par contre vérité , il aa le sens de La Sainte Vierge rous aprend le sage ména
faire espérer. w Il nous menace d'un grand gemene que nous devons faire de toutes les
repas , de nous donner à dîner. paroles de Dieu. On ne dit point , faire un
MÉNAGE , s. m . MÉNAGEMENT , s. m. menagement de paroles.' Dites, avec quel soin
e
>
MÉNAGER , V. act. [ 1" é fer . 3 ° e muet aux nous devons conserver toutes les paroles de
ers
2,418 ; é fer au 3 °e : en , dans le ad a le son
> Dieu .
d'an. ] Ménage a divers sens : 1 ° . Gouverne- MÉNAGER , c'est 1 !. User d'économie. »
ment domestique. » Tenir ménage. » Etre Menager son bien , son revenu , sa bourse ,
>
dans son inénage. » Régler , bien conduire ou le bien , la bourse d'autrui. Fig.
son ménage. -
Mettre une fille en ménage Ménager ses forces , 'sa santé , ses amis , son
( st. famil.) la marier . — Faire bor ou crédic . Ménager des troupes; ne pas les
mauvais ménage , se disent d'un homme et exposer mal-à -propos. Menager les in
d'une femme , quivivent en bonne , ou en térêts de quelqu'un , avoir soin de les conser«
mauvaise intelligence. 2. Il se prend pour ver . Ménager quelqu'un , prendre garde
lesmeubleset utensiles du ménage. Il est po- de rien faire , qui le choque, qui le rebure.
pulaire. » Certe servante tient son ménage = Se ménager, se choyer,, avoir soin de sa
bien propre. 3 °. Épargne , économie... persone. » Ménagez-vous ! » Je me ménage.
Entendre le ménage; vivre avec un grand = 2°. Conduire , manier avec adresse.na"
menage, ou de ménage. » Nos anciens Rois Ménager les esprits; les afaires. — Se mé
mėnes
vivaient de ménage , comme les particuliers. ger bien avec tout le monde ; entre deux par
= En style plaisant, on dit d'un homme, tis. — N'avoir rien àménager avec quel
qui vend ses meubles pour vivre , qu'il vit qu'un ; n'avoir plusde mesûres à garder avec
de ménage. C'est un jeu de mots sur le 2d et lui. Ménager ses paroles, parler peu ;
lc z ' scns 'de ménage. = Ménage , ménage- les termes , parler avec une grande circonse
MEN MEN 635
pection ; le tems , en faire un bon emploi ; Mendier sa vie. = V. n. Il est réduiçà mere
ou, prendre son tems fort à propos ,pour dier. » C'est un mendiant, une mendiante,
quelque chose; sa voix , la bien conduire ; La troupe innombrable des mendians. » 11
une étofe , un terrein , l'employer si bien , est réduit à la mendicité. = Les deux substan
qu'il n'y ait rien de perdu. - Ménages un tifs ne se disent qu'au propre , mais le verbe
-
dit , proverbialement : qui veut aller loin mé- l'ai mendié la mort chez des peuples cruels.
nage sa mortûre , ce qui s'aplique figurément Rac. Andr
à la santé et à coute autre chose. Mais , mendier le cæur de tout le monde , est
MÉNAGER ,ÈRE , adj. et subst.( Ménagé', une expression, qui ne parait pasfore noble,
gère : " è fer.. ;*fer.
é au 1" , è moy, et long » Comme il n'avoit point une froideur et une
au 2d , dont la 4 e muer. ] Qui entend le fierté capables de rebuter il n'avait point
ménage , l'économie, » Homme fort ménager; aussi cet air caressant , qui semble mendier le
femme fort ménagère,. - Subst. » C'est un cæur de tout le monde. MASCAR. Or. Fun. de
grand , 04 , un mauvais ménager; une bonne M. de Turenne.
ménagère. == Servante , qui a soin du me
> MENÉE , s. f. Mener , V. act. MENEUR
nage , » Il a chez lui une bonne , une habile. S. m . [ ." e muet ; 2 é fer . aux 2 premiers.
ménagère. = Parmi le peuple,en certaines Pro. Devant l’e muer la premiere se change end
vinces, un mariapelle sa femme noire ménagère moy, il mene , mènera , etc. ) Menée , est une
L'adjectit est beau au figure : secrète et mauvaise praçique pour faire réussir
Le sage est ménager du tems et des parelese. un dessein . » Faire des menées : » J'ai décou
-
La Font. vert ses menées. — Il se dit le plus souvent au
Un Roi , dic Corneille , pluriel .
Est meilleur ménager du sang de ses sujets. MENER , 1.Conduire , guider . » Je vous
Mais il n'en esę pas de même du substantif , y mènerai. » Menez-moi. » Mener, une fem
( du moins dans le haut style. ) » L'injustice est me par la main , un enfant par la lisière. =
une mauvaise menagere', dit Montesquieu : Mener , emmener , amener , ramener , reme .
elle ne tient pas tout ce qu'elle promet. ner ont beaucoup de raport : l'Usage pourtant
-
Cela me parait un peu trop familier pour un les distingue. On doit se servir de l'un de ces..
ouvrage, sérieux. verbes plutôt que de l'autre, suivant l'endroit
MÉNAGERIE , s. f. [ 1" é fer. 3° e muet , dont on parle. » Je suis logé avec un, de
>
lon. ] Lieu båti auprès d'une maison de mes amis, ou dans son quartier. S'il sort en
campagne , pour y engraisser des bestiaux , carrosse et qu'il'me demande , si je veux aler
des volailles , etc. = Chez les Princes , lieu à la promenade, je dois dire , qui me rame.
tiènent desURanimaux étrangers et råres. nera ? Mais si nous sommes logés en diférens,
où*ilsMÉNAGE
, s. m. C'est un mot de quartiers , il faut dire , qui me mènere , Qu. ,
Madame de Sévigné. » Si , en tournant le me remènera à mon logis : Quesi je lui parle ,
>
>
feuillet , ils veulent dire le contraire et méc étant à la promenade., je dois lui dire', 'me,
nager la chèvre et les choux , je les traiterai pouvez -vous remener , et non pas ramener ,
comme cesménageurs politiques , etc. suposé que je fusse logé dans son quartier
MENDIANT, ANTE , s, m , et F. MENDI• car, si nous logions en diférens quartiers, il
CITÉ , s. E. MENDIER , v . act, [ Mandian ,
o
faudrait lui dire : me,
. pouvez -vous mener à
diante , dicité , di-é : 1re lon . Z lon. awși mon logis 7. et non pas remener. Enfin , si
dans les deux premiers , dern. du 3° er du 4 é c'était son chemin de passer chez moi , ou qu'il
fer. - On voitdans des livres mandiant, ne se détournår pas beaucoup en y, passant,; il
etc. avec un a à la première syllabe. L'Acad. faudrait dire , me voulez - vous remener? 54
nç met point mendiante ; il est dans Trév. On dit , emmener , sans régime relatif, de
et dansle Rich . Pórt. ) Mendier , c'est de quelqu'un , dont on veut se défaire : emm
mander l'aumone. Mendiant. , ante , celui , ner.moi cet homme là . Quand le régime res :
celle quimendie. Mendicité , écar où l'on est latif est nécessaire , il faut se servir de mener.
>
réduis à mendiete » If mendie son pain. - » Voilà un homme qu'on mène en prison , et
LITI 2
336 MEN MEN
non pas, qu'on emmène en prison. Ainsi , qui » Mener une vie sainte, ou scandaleûse , etc.
dirait à quelqu'un , prêt à faire un voyage , Vivre saintement , scandaleúsenient , etc. =
emmenez.inoi", parlecait très bien ; mais qui 11 °. Mener une dame, c'est ou lui donei la
lui dirait , emmenez-moi avec vous , parle- main er eire son écuyer ; ou , la prendre pour
rait très mal : il faut dire alors , mºnez-moi danser avec elle. — Mener le branle , c'est au
avec vous . = Pour ce qui est d'amener , propre , être à la têre de ceux qui dansenı;
on dit , je vous amène cet homme : vous au figure , ( st . famil. ) doner l'exemple
m’emenez route sorte de gens ; si celui que » C'est à vous à mener le branle. Dans le
vous m'amenez me déplait, je vous dirai , je même style , mener beau bruil , grand fruit:
vous prie de le remener où vous l'avez pris. faire grand fracàs .
Și au contraire , il me plait , je dirai : je Rem. On dit , ce meseinble , assez indife
vous prie de le ramener. Men. Mener , remment mener mal et mal mener ; le 2d
conduire , guider. (Synon. ) Voy. CONDUI- pourtant vaut mieux, ou pour rieux dire,
RE . = 2 . Conduire une troupe , la taire il dit quelque chose de plus violenr. L'Acad.
>
marcher et agir." Mener des gens au combat, les mettait dabord tousdeuxégalement : il le
à l'assaut „ Cet officier mene bien sa troupe. mena mal : il t'a fort mal-mine. Dans la
== ;'. Conduire par force en quelque en- Nouv. Edit . il n'y a que mal-mener. =
droit. » Inlener en prison . » Lorsqu'on ' le me- Dans les tems simples on peut pourtant dire
dait au suplice. » 'On lemenai pendre. -
menermil , sur- tout quand il est joint à d'ađ.
4º. Se faire acompagner. » Il mena tout son tres adverbes, qui en renforcent le sens : » if .
monde avec lui. = ;°. Introduire. » Menez le mena fort mal , extrêmement mal. – De C
insi ch ile Ministre. 6º. Il s'emploie élégan-, plus meneſ mal , ditmoins que mal merer,et
ment au figuré . » Il y a une noble émulation , peut être utile dans des ocasions oů mal mener.
qui m.ine à la gloirepur le devoir . Mussilli» serait trop fort.
L'ambition , l'intérêt le mène, » On le mène
. - MENEUR , EÛSE , celui , celle qui mène.
kon le gouverne) comme on veut. = En
Er On ne les dit que dans ces phrases. Meneur
3. famil.mener quelqu'un à buguerte, le trai- d’une Dame, qui la conduit par lamain. -
ter avec hauteur et avec empire. - On Meneur d ours, qui les fait voir au peuple , +
le mène , ou , il se laisse miener par le nez. pour gagner quelque argent. - Meniur,ine
( on ajoute quelquefois.comme un buffle.).On n ise, celui ou celle , qui amène des nourri
le gouverne comme on veut > il se laisse du- ces à Paris aux bureaux des Recomanderesses.
per. On dit , dans le mêine sens mener tout Rem. Suivant l'Acad: dans les premieres
seul. éditions , meneur d'ours au figuri', sedir d'un
Ah ! vousêtes bien fort ,mais c'est loin de Florise. homme mal bâti , er mal vécu . L'Auteur de
Au fond, elle vous mène en vous semblant soumise. l'Apothéose du Dictionaire croit qu'elle s est
Gresser , Le Me hant. trompée et que ce mot signifie , un homme,
7º.Mener , se dic des chôses en diferens qui porte toujours un habit de l'a même cou
sens: » Cela ne mène à rien ; on n'en saurait leur", comme foue les meneurs, d'ours pour
espérer aucun avantage.» Le jeu , la débau- n'en être pas méconus.: — Dans la dern.'édi.
chie , les femmes mènent bien loin , jettent l'Acad. ne l'e dit qu'au propre..
dans de grandes extrémités. » Cet argent nous MÉNÉTRIER , s.m . [ é fermis. ] Autre
mènera , ou ne nous mènera pas bien loin , . fois , joueur d'instrumens.
> Aujourd'hui ,
-
nous fournira; ou pe nous fournira pas un terme de mépris, mauvais joueur de violon .
Jongsecours. - On dit qu'une médecine a
-
MENEUR , Voy . MENER ', à la fin.
stene doucement ou rudement quelqu'un ; - MENINS, s. m.pl. [ Me-nein:
- 1" e muer.]
qu'elle l'a peu ou beaucoup tourmente. Ce mot nous vient d'Espagne. C'est le nom
*Amuser , entretenir de fausses espérances. qu'on doneà un certain nombre d'hommes
.
» Il y a six mois que vous ine menez avec de de qualité , àrachés particulièrementà la péro
belles paroles, et je n'en vois pas l'èfet. = sone de M. le Dauphin.
gº. En parlant des animaux, les conduire ; MENOTTE , ou Menota, s. f. [ l" ilet >
mener les bêtes aux champs ; mener.pairre dern. e muer . ] En style badin et caressant ,
les vaches;desmarehandises , les voiturer : se dit des mains despetits enfans."19Lajolie
» Mener du blé au marché , des! marchandises petite menotte ! C'est un diminucif. - Au
la foire. I 10° Mener se dit 'avec vie,. pluriel, anncaux de fer, qu'on met aux mains
MEN Μ Ε Ν 637
d'un criminel.. » On lui mii
niii les menorres. me mensongère. Son usage ordinaire est
MENSE , s. f. [ Quelques uns écrivent avec les choses , qui ont raport aux persones.
comme on prononce , manse , le dérivant de » Les plaisirs mensongers. » Grandeurs mon
mansus , qui signifiait autrefois une mesûre soilgères . == La Bruyère met mensonger air
de terre , exemte d'iinpositions. Par la loi nombre des mots, qu'il regrette : c'est une
des Francs, chaque Église avait une manse , preûve que de son tenis il était déji vieux. 11
exemte de touie charge , mais non du service à repris faveur depuis quelque ceins et l'on
éclésiastique. - Le grand nombre écritmense s'en sert sans dificulté non-sculement dans la
et le dérive de mensa , table. ] On apèle mense haute poésie , mais dans le Discours soutenu .
abbuiale , le revenu , qui est dans le partage
> MENTAL , ALE , adj. MENTALEMENT ,
9
de l'Abbé ; mense conventuille , celui , qui adv . [Mantal , tale , taleman : " lon . j ' e
est dans le partage des Religieux ; et mºn se muer. ) Mental n’a d'usage qu'au féminin et
comune, celui, dom les religieux et l'Abbé dans ces deux phrases. Oraison mentale , qui
jouïssent en comun . se fait sans proférer aucune parole. Restric
MENSONGE, s.m.MENSONGER , ÉRE , tion mentale qu'on fait au dedans de soi ,
re
ad;.[ 11. niorig ” , gé , gre : 1 et 2 lon . ze pour doner à ce qu'on dir un autre sens que
er
>
muer au 1 ! , é& fer. au 2d , & moy . et long celui , qui est porté par le sens litéral des pa
au ; . ] Minsonge , est ° . Un discours con
.
roles qu'on profère . » Je ne le sais pas , on
traire à la vérité, avec dessein de tromper. sous-entend intérieurement, de manière que
Quand op n'a pas ce dessein ce n'est qu'erreur je puisse le dire . Exemple d'une restriction
ou frusselé. » Dire, faire un mensonge. » Ce mentule.
livre est plein de mensonges. On a fait un MENTALEMENT, d'unemanière mentale ;
livre, intitulé : les Erreurs de Voltaire. Quel- intérieurement dans son esprit. » Les lois ne
qu’un voulait qu'on l'intitulât : les Mensongesi. punissent pas les crimes cominis mentale
de , etc Voy . MENTEKE. === 2°. Erreur inent.
peur , trompeûse. C'est un mot poétique. Il mentelise. = IlI se dit quelquefois des chôm
ne se dit guère que des choses. On dit bien ses: silence monteur" , physionomie menreuse:
beauté's mensongères. Langue mºnsorgere , » Toutes les passions sont mentetises. LA
la Grèce mens ungere, et danscette phrase", Baue.» L'almanach est menirur; le Proverbe
beautés et längre sont personifiés : mais on né est menteur. TRÉV. – Mensonger serait plus
dit poius,unhommemensonger ,une fem- convenable aves les choses; mais l'usageI'm
638 M EN MEN
borné au style poétique et relevé. Ce qui a été mentioné. » Les clauses,mena
Rem . Mentir se dit', figuréinent, deschô- tionées ci-dessus. = Boileau dit : il ese
ses. » J'avois ... l'ail vif , qui anonçoit mention de. » Il ne fut plusmention de notre
un peu d'esprit , et qui ne mentoit pas to- opéra. On dit aujourd'hui : il ne fut plus
taleinent. Se mentir à soi-même est une question. » Barcoqueba se disoit le fils de
expression d'un beau sens. On se meni si cele
cerce étoile de Jacob , dont il est mention
souvent à soi-même. La Beaumelle. Sans dans la prophétie de Balaam . Beraud -Ber
mentir , à ne point mentir , espèce d'adver- castel. Hist. de l'Église, » Pierre Séguier,
be. Il est du style familier , » Ne voulant dont il sera souvent mention dans la suite
me doner que des paroles , vous les avez de cette Histoire. L'Ab. Garnier , Hist. de
choisies si riches et si belles , que sansmen- Fr. Dont il est fait mention. Dont il sera
bir , je suis en doute si les effets valont beau. souvent fait mention serair , ce me semble,
coup mieux . Voit. plus conforme à l'usage. D’Avrigui a dit
Sans mentir , si votre -ramage aussi , » L'Université cita ceux de ses mem :
Se raporte à votre plumage , bres dont il étoit mention. Là , question était
Vous êtes le phénix des Hôtes de ces bois. le vraic mot .
La Font . MENTIR , voy. MENTEUR.
Le renard ment , en disant sans menetr . MENTON , s. m. MENTONIÈRE , s. f.
On dit , proverbialement , faire mentir le [ Menton , 10-nière : " long. 3 ° moyen
Proverbe 2d. ).Mentan est la partie du vi
faire quelque chôse à laquelle et longaú .
on ne devait pas s'atendre , comme , par ex. sage qui est au -dessous de la bouche. » Meno
de réussir dans son pays , malgré le Prov. ton pointu , fourchu , plat , long , court.
qui dit que : nul n'est Prophère dans son » Avoir de la barbe au menton ( st.proy.)
pays. Il n'enrage pas pour mentir , il, erre dans l'âge où l'on doit avoir du bon
ment habituellement. - Mentir per la gorge. sens. Branler le menton , manger ; lever.
Voy.. GORGE et Goule.. - A A beau mentir , le menton , faire le brâve , le résolu.
qui vicat de loin ; celui qui vient d'un pays, Avoir deux mentons , ou double meillon
éloigné en peut facilement imposer , parce être fort grâs. -Etre assis à table jusqu'au
qu'il parle à des gens qui ne peuvent point menton , c. à d. fore bâs, =
= Parmi les ani
le démentir ., Bon , sang ; ne peut mentir ;, maux menton ne se dit que des boucs et
.
des persones bien nécs né dégénèrent. point. des chèvres ; et de cette élévasion de figure
Tourhomme est menteur , c . à d. sujet, ronde qui est sous la lèvre postérieure du
à se tromper.. Omnis homo mendax , Dans cheval,
ce proverbe sacré , manteur n'a pas son sens MENTONIÈRE , est cette partie du mas
ordinaire, Il ne se dic pasde celui qui trompe, que que portaient autrefois les Dames , ceet qui)
mais de celui qui peue se tromper.Cela vient couvrait'le menton. Il y a encôre des mas
de ce qu'on a mal traduit ce passage du ques à mentonière , mais on ne les parte qu'au
bal.
Pseaume re
On ajoute quelquefois à mentir le pron . MENTOR , s. m. [ 1 " lon, en , n'a pasle
en: » Vous en avez menti : Il faut éviter son d'an : pron. ménior. ) Nom propre.,
de s'exprimer de la sorte : c'est le plus grand qui est devenu comun . Celui qui sera de cada
afront qu'on puisse faire à un hoinme d'ho- seil , de guide et comme de gouverneur...»
son mentor ; il lui a été doné pour
neur , e il àa toujours des suites terribles. C'est son
mentor. Le Ment. des
Remarquez qu'on ne le dit que dans les mentor.Le des Enf.
Enf.par M. l'Ab.Reyre.
tems composés. On ne dit point ' : vous en MENU , NUE, adj. ( * e.muet, 2 Tone
menler ; je lui dis qu'il en mentait. au 2ch) Délié , qui a peu de volume.» Home
MENTION , St. MENTIONER , V. W. act. me menu , femme menúe. » Bâtop trop menu,
Man-cion , en vers cizow -,. cio- nd , en vers corde crop mene. Menu, délik, meince,
Ci-oné. ) Mention , commémoration ,mémoire ( synon. ») Le menu n'a quelquefois raport,
de qu'à la grosseur, dont il manque, eter d'au.
.. Faire mention de quelqu'un de quels que
que chose . » Il n'a point eit
été fait-mention trefois iſ en a à la grandeur en tous sens:
de lui dans cette afaire. = Mentioner , faire le delle n'est oposé qu'à la grosseur ,.54
: le
mention.Il ne se dit qu'auPalais ; etil posant toujoursune sortede longueur
n'est guère d'usage qu'au participe passif. » , mince n'ataque que l'épaisseur , poovapt. >
MEN MEP 639
beaucoup avoir des autres dimensions. nuiserie est l'art du Menuisier : » Il entend
.
1 Ainsi l'on dit : une jambe et une écritûre bien la menuiserie ; ou les ouvrages que fait
menie ; un fils délié ; une planche et une un Menuisier. » Lambris de menuiserie. »
IN
'étofe mince. Gir . Synon. = Menu a di- Menuiserie bien travaillée .
vers sens , suivant le nom qu'il modifie. MEOTIDES , adj. masc.plur. Il se dit avec
Menúe monaie , les sous , les liards , etc. palus , qui signifie > en lacin marais .
Menües sommes menus frais , menúes Leibnitz dit , les palusméoliques ; et ailleurs ,
dépenses. Le menu peuple; le bâs peuple. les palus mé'acideset la mer méorique ; Le
Menus plaisirs , chez le Roi , dépenses qui Gendre , marais meotides. C'est palas inco
n'entrent pas dans la dépense ordinaire de tides qu'il faut. Pourquoi franciser .palus , et.
la Maison du Roi. On le dit par extension pourquoi sous -ligner méorides ? Ce mot'esc
des particuliers. - Menus grains , l'orge , ancien dans la langue : il ne faut donc pas
l'avoine, etc. - Menües dixmes, celles qui le changer , du moins en prose , ni l'im re
se prenent sur d'allcres fruits que le blé , les primeren italique. Boileau dit dans sa 1".
raisins, etc. - Menus droits , les extrémi- Epitre.
>
tés d'un animal dont on fait certains ragoûts. On a vu mille fois des fanges méorides ,
Menu rôt , les câilles , bécassines , ortolans Sortir des Conquérans , Goths, Vandales , Gé
perdreaux , etc. - Menu plomb , celui dont pides.
on se sert pour tirer aux petits oiseaux . Fanges meotides est plus poétique et plus
Menu , š. m. Compter par le menu , ou noble que palus ou marais méorides .
par'les menus , ( le premier est le meilleur) MÉPRÉNDRE , ( SE ) v . réc. MÉPRISE,,, e
avec un grand détail . — Le menu d'un repas, s.s f. [ Méprandre , méprise : 1 " é fer. 2
e
€
le mémoire de ce qui doit yentrer.» Il y long. 3*3º. emuet.] Il se conjugecomme pren
a 20 ans que je n'ai lu que la liste des mes vins dre. Se tromper ;. se mécompter ; pren
et le menu de mon soupé. Marm . = Ady . dre une chose pour une aûcre. » Vous vous
En fort petits morceaux. » De la pâille , de méprenez. » Je ine suis mépris. Prenez garde
Ja chair hachée menu. Dru et menu . " de vous méprendre . - Il régit le datit dans
Il pleuvait dru et menu. » Les balles demous- cette phrase : » Se méprendre au jugement
quet tombaient autour de lui dru et menu. qu'on fait , qu'on porte, Méprise ; er
>
Marcher , troter dru et menu , marcher reur de celui qui se méprend. » Cela a été
vite et à petits pas. Sc . famil. Sedoner fait par méprise. » C'est une meprise groso
.
l'usage.Autrefois
en distinguer sty on l’employait
in.
pri,br.zable
2° Dev
, zan,
le
zante
niu et
;
elle
té
est
: 1
"
lön
>
...é fermé,
. il meprise,
dans tous les les. » La discussion seroit ant e
finie , dit Bossuet , s'il talloit examimes par méprisera , ; dou. au 2d , lon.au 3 et 4,6 f.
le menu la foi de tous les siècles précédens . au dern . ) Mépris , sentiment par lequel on
L'expression parait bâsse en cet endroit, juge une persone ou une chôse indigne d'ém
MENUÂILLE , s. f. [1" emuet , 3 lon. gard ,, d’estime, d'atention. Mepriser , avoir
mouillez les Il ] Il se die , et d'une quan. du mépris. Méprisant , qui marque du més
. » Avoir , témoigner du mépris:» Pren
tité de petites monaies , et d'une quantité de pris
perits poissons; et par extension ,de toute sorte
dre quelqu'un en mépris. Acad. - » Homme,
de petites choses qu'on met au rebut. femme méprisable. » Se rendre mépřísable.
MENUET , s. m . [ Menu -e :re e muer , » Air , ton méprisant; manières méprisantes.
>
la danse même. » Chancer , jouer , danser un paûvres et les malheureux. » Il réprise tous
menuel . Les conseils qu'on lui done:
MENUISERIE , s. f. MENUISIER , S.$. m.
re
Rem. 1 °. Quand on parle du sentiment
- au
[ Me-nui-zerf-e
er , zié: 1e émuet
1 ; 3 e muet au 1
er, 2 long; on mec toujours mépris au singulier. On
fer. au 2d . ] dit à plusieurs comme à un seul : je ne
Menuisier est un artisan qui travaille en bois mérite pas votre mépris , et non pas vos
sur des ouvrages qui servent au dedans des mépris. Le pluriel ne semploie que. » pour
Je
maisons , comme portes , fenêtres , tables
armeires , lambris , parquets , etc.
, signifier les témoignages du mépris
Me ne suis ne sais pas fait pour souffrir vos mépris: *
640 MER MER
2°. Tomber dans le mépris , dans un écat_mandai â Narbal comment les Tyriens s'é
: où l'on est méprisé. Dans cette expression , toient rendus puissans sur la mer. Télém .
mépris a le sens passif. Au mépris » Il veut aller servir sur la mer : je ne sais
de , adv. ». Au mepris des conseils qu'on lui ce que lui a fait la terre. Séy. L'Acad .
a donnés. Par mépris , autre adverbe. dit : aler sur mer , monter sur mer , Prince
Il se dit, ou sans régime : » il l'a fait par puissant sur mer .32.'
Mer bâsse et bâsse
mépris; ou avec la prép . pour : " il l'a dit mer n'ont pas tout à fait le même sens. » Le
par mépris pour nous. =3 °:Mepris etmépri- mer est bâsse en cet endroit, c. à' d. il n'y
avec les choses
ser ont un beau sens pour a
a pas beaucoup d'eau . La basse mer , la
régime . » Le mépris de la vie , de la mort, mer vers la fin de son refus. -= La pleine
de's honeurs , des richesses . » Mépriser les ou la haute mer , la mer éloignée des ri
o
sont familières. = Merci de ma vie ! cxcla- est la mère des beaux Arts : ils y ont pris nais
mation populaire. » Hé! merci de ma vie ! je sance.
sance. = 4 °. Adj. Mère gaire , le vin ,qui
vous l'aurois dit , avant de parler , sout ainsi coule de la cûve , sans qu'on air eņcôre foulé
que je l'ai fait ne vous déplaise." Nuriy. le raisin, Mère-laine, la laine la plus fine,
MERCIER , IÈRE , s. m , ci f. [Mêr-cié , qui se tond sur une brebis. - Mère-perle ,
cière : 1" é ouv., 2° é fer.au ?" , è moy. ct grösse coquiile de perle , qui en contient
long au 2d.) Marc'hand ou marchande , qui quelquefois un grand nombre. - Dure-mère
vend enTome
gros ou11.en détail toute sorte de már- ét pie-mère , les deuxMmembranes
m m m
, qui en
642 MER MER
velopene le cerveau. = Langue mère , qui vince. » C'est un homme très-méricant ; une
= Lingue
méritante. =
n'est dérivée d'aucune aître , et dont quel- femme fort méritante. = Ce mot n'est point
ques -unes sont dérivées. dans les Dictionaires. Il serait utile ; méri
MÈF.E , entre dans quelques expressions toire , ne se disant que des chôses. - Un
proverbiales. - Il n'était fils de bonne mère Auteur anonymne a mis l'un pour l'aútre. Il
qui , etc. Il n'est persone qui, etc. - Renvoyer dit , parlant des anciens Gaulois ; » L'humi-.
quelqu'un à sa mère -grand; le relancer vi- cide étoit sanctifié par la religion , er devenait
vement . - Vouloir aprendre à sa mère à faire l'action la plus méritante ( méritoire ) par
des enf: ns ; vouloir aprendre à quelqu'un ce raporç à leurs Dieux.
qu'il sait mieux que nous. C'est la fille de MERITE , s. m. Mériter , v. aci. Mé >
sa mère , elle lui ressemble par le caractère et RITOIRE , adj . MÉRITOIREMENT , adv.(ı",
e
la conduite. C'est le ventre de ma mère , é fer . 33 e muet au 1 " , é fer. au 2d ; lon. au
>
e
je n'y retourne plus , dit quelqu'un , qui ne 3* et au 4 , dont la 4 e muet ; le , té,tok
veut plus retourner dans un lieu ,ou se méler re , toa - reman. ] Mérite , est 1 °. Ce qui rend
.
d'une afaire dont il n'a pas étésatisfait. Certe digne d'estime, en parlant des përsones. ".
façon de parler est vile et indécente. e
Homme de mérite , qui a son merite, qui
MÉREAU , s. in . [ Méro : 1 " é fer. 2° dout. n'est pas sansmérite ; qui a peu ou beaucoup
au sing. lon ,. au pluriel, mereaux. ] Petite de mérite , etc. = Ilse dit quelquefois abso
.
pièce de métal ou de carton , qu'on done dans lument. » Reconaitre , considérer le mérite.
certaines Églises, pour marque de l'assistance » Il faut doner cela au mérite , non à la fa
à l'oífice ou aux autres fonctions . veu . = 2 °: En parlant des choses, ce qu'elles
MERELLE , s . f. Mérèle : 1" é fer. 2° ont de bon et d'estimable . » Le mérite d'une
е
moy :, ze muer . ] Espèce de jeu , fort conu action , d'un ouvrage , etc. = 3°. Ce qui
et où il n'y a plus que les enfans qui joîent. rend digne de récompense ou de punitivn ,de
Quelques-uns disetit marelle : mais me- la part de Dieu .» Dieu nous jugera selon le
nos mérites.
relle est le vrai mot . merite de nos Euvres , suivant
MÉRIDIEN , s. m . MÉRIDIENNE , ou On dit , par extension , en st. famil.»
)
MÉRIDIÈNE , adj. et subse. fem . [ Méri-dien , Cet homme sera traité selon ses mérites : ce
e
diène
le
: 1" é fer. 3° é fer.au ."' ; 'en n'y a pas qui se prend en mauvaise part. Bouh. Il n'est
:
son d'an;è moy. au 2d ; dont la 4 emuer.] employé au pluriel que dans le sens marqué
e
Méridien , grand cercle de la sphère , qui dans ce zºnº. Hors de là on dit à plusieurs,
passe par le pôle du monde et par le zénith commeà un seul ,Les
du lieu. » Le meridien de Paris , de Marseille . vos mérites.
votre mérite, ei non pas
anciens Auteurs , et sur
La méridiene , ou la ligne méridiene tout les Poètes , aimaient les pluriels plus
>
ligne droite, tirée du nord au sud dans le qu'on ne les aime aujourd'hui.
plan du méridien . La ligne d'ombre ou le Et ses justes faveurs aux mérites données.
point de lumière qui passe dessus , marque Malherbe ,
l'heure de midi . On dois dire , j'ai mis ,
j'ai réglé ma montreensur la méreidiène , et non Ménage a remarqué que Malherbe dir plus
>
pas , sur le méridi , comm on le dic sur souvent mérites que mérite. Il en cite plu
e
les bords de la Garonn . Desgr. sieurs exemples , mais il avertit qu'on ne dit
MÉRIDIONAL , ALE,adj. [ Méri -dio, plusvosmérites, mais votremérite. On
nal, nale , en vers ,di-o-nal, etc. i " é fer.] dit, un hommedemérite , une femme de més
Qui est du côté du midi, par raport au lieu , rile ; mais ce n'est pas une conséquence pour
dont on parle . » Pays méridional. » Région d'attres mots , comme Seigneur de mérite,
meridionale . Prince , Princesse de merire , cte. „ C'éroit
ri- zieSE,
meMERI f.Meri, ster
: S.e muer
re , s. au
2 lon jes 3 e, d'Alle
m. [Meriz un Princ edemérite,
m .- On dit alors P. Burrez
dit, lePrince Histe
, Princess
er
muet au 1 " , é fer. au zd . ] Le L. se dit d'un d'un grand mérite . Se faire un mérite ,
fruit rouge à noyau , plus petit que la cerise , régit la prép . de devant les noms et lesver
età peu près demême natúre ; feaddel'ar- bes. » Il se fait unmérited'une complaisance
bre , quile porte .
>
ticle. » Il mérite les louanges , les récompen- dre à parler à un merle. » Dénicher desmer
ses qu'on lui acords Ei avec de er l'infini- les . On dit proverbialement , fin , rusé
tif. » I! mérite d'être aimé , récoinpensé , ou comme un merle ; ou bien , c'est un fin merle.
puni , châtié , etc. ou que et le subjonctif : il Va , je te garantis que c'est un fin merle.
mérite que vous le récompensiez .» Il est sans Avec son air sout uni" , il en sait long. Th.
doute moins difficile de mourir pour un arni , d’Educ. - Er pour marquer qu'on ne croit,
-
que de rencontrer un ami , qui mérite qu'on pas qu'une chôse se puisse faire, on dit , si
meure pour lui. MARIN . = Il se dit quel vous faites cela , je vous donerai un merle
quefois des choses. » Cette action mérité ré- blanc. — Cela n'aurait point de sens dans
compense . » Ce crime mérite la corde. certains pays du Nord , où en hivet il s'en
» Cela mérite réflexion, mérite qu'on y pense. trouve decette couleur.
* Mais il ne régic pas alors le datif de la
r
MERLUCHE , s. f. [ * { ouv . dern. e
sone. En Provence , au lieu de dire vouspe
> més muer. ] Sorte de morûe sèche. é
ritez cela , c.à d. cette peine , on dit : cela MERRAIN , s. m. [ Mè- rein ; 1" è moyen .
- écrits de plus de
vous mérité. Cela lui mérite , dit- onde quel r for:e. ] Peu de mots ontété
qu'un , qui est tombé ; pourquoi alait- il si manières diferentes : Marrin , mairin , mai
vite ?
rin , merrein , mairrain ,
rai ; mairein , meider
En parlant d'une nouvelle , on dit, qu'elle mernrai
> n . Les deux niers sont les meilleurs
mérite confirmation, pour dire, qu'elle a be- de tous. L'Acad. avaitmis marrin , malgré la
soin d'êt confir
re mée.
décisi de Mén Dansdisa indirrin,
Bien mériter de , c'est avoir rendu de grands seul ont du
étai bel age , qui
usage. la itderque
n. édition
services à... » Il a bien mérité de l'État , de la elle ne met que merrain. = Bois de chêne
Patrie, de la Religion . -- En cet emploi,, il
est neutre. - Nous devons cette expression
u en , men
fendanx
panc douvplan
des es es , ches,
des tone autrdes
dontauxonetfait es
aux Romains, bene mereri. Elle s'écrit plus ouvrages,
souvent qu'on ne l'emploie dans la conversa- MĚRVEILLE ., s . f. MERVEILLEUX ,
tion. Les Romains en faisaient un grand usa- EÛSE , adj . MERVEILLEÛSEMENT adv . >
ge.- La Touche dit que quelques persones [ Merve glie , glien , glie - ze , zeman ; 1 " E >
n'aprouvaient pas cette façon de parler , mais ouv. 2° èmoy. Mouillez les ll ; } e muet au e
qu'elle est très-bone, et qu'on peut s'en servir I ' , lon , aux tro
. is autres . ] Mervei3 lle , chose ,
sans scrupule . >
mor. « Cela est ou n'est pas fort méritoire , qui ont fait merveille mer
masc. et qui ont dit , un
mer
très -méritoire : il y a du mérite à l'avoir fait. merveille , an grand veille , ce veille.
Cela sent ' le jargon de société et le néolo- 2 , Merveille , miracle ( synon . 1 On
gisme. merveill phén
MÉRITOIREMENT , d'une manière méri- peut ,apel
jûre donter nous un isso
ne econo nsomèn la na
pas eladecaus e:
M m mm 2
644 MER MES
mais il est des prodiges que l'on ne peut atri- à merveille des leçons du Peintre. Marm. »
buer à une caủse naturelle : ils se noment Votre fils se porte à merveilles , et j'en ai unc
miracles.. L'Abé Bergier. = 3. C'est une joie qui n'est pastout-à- fait sur votrecompte.
-
merveille , régie de devant les verbes. » C'est Mde. de Coulanges à Mde. de Grignan .
une merveille de vous voir , ou que de vous Pluche dit par merveille. Celui- ci est un mot
voir : reproche amical qu'on fait à quelqu'un de Province. » l'æuillet réussit parmerveilles
»
qu'on n'a pas vu depuis long -teins. On dit en Flandres, où la terre est limoneúse, grasse
aussi , c'esi merveille de . = 4.
4º On ne doit et humide.
pas confondre feire merveille , où ce mot est Pas tant que de merveille, pas beaucoup.
employé indéfiniment et sans article, et faire A-t'il beaucoup d'esprit? Pas canı que de mer
des merveilles , où il s'emploie avec l'article veille. = On disait autrefois , en sens >
défini. L'un signifie faire irès-bien; etfaire y contraire , que merveilles ;c. à d .au-delàde
est neutre , et il ne se dit que des choses ; l'aûtre tout ce qu'on peut dire. » Cer Ordre que tu
>
signifie , faire des choses merveilleuses ; lev. vois si sublime , viendra si bâs , eter sera simć.
faire y est actif , et il ne se dir que des perso- prisé des hommes que merveilles. Chron
>
1
646 MES MES
homme est fort mesquin . » Cette femme est Rem. Le peuple dit , la saintemesse , etci il
bien mesquine. ». Il nous a doné à diner for a plus que raison pour lefond;il n'y a rien
mesquinement. On n'avait jamais vu une telle de plus saint ; mais l'usage est de dire simple.
mesquinerie. » Il fait tout avecmesquinerie. messe
ment la messe entendre
: dire la ; iz
= Air mesquin , mine mesquire, air paû- messe. » Je me rendrai si savant, en le voy ane
vre , mine básse. = En parlant des choses -, étudier que je vous promers de savoir que el
mesquin a ordinairement le même sens qu'en que jour vous dire la sainte messe . Maxiv.
parlant des persones. » Ordinaire bien mes. c'est un paysan qui parle.
quin ; dépense mesquine. Habits , meubles On deinandait à Ménage s'il falait dire ,
mesquins ; mener une vie mesquine . = En ouïr la messe , ou bien ouïr messe. Il ré
ет
Peintûre , maigre , pauvre , de mauvais goût. pond dans ses Observations, que le per tui >
» Ce contour est mesquin ; cette figúre est semblait le mieux dit , mais qu'il ne voudrair
mesquine. Fig. En parlant des cuvrages pourtant pas blâmer ceux qui disent le 2d.
d'esprit. » Toursmesquins, pensées mesqui. OnMESS
ne le dit plus aujourd'hui
.
MESSÉANT ANTE
nes , etc. Et généralement dans tous les Arts ÉANCE , s. f. , ,
où le goût entre pour quelque chôse . adj MESSEOIR , v. n . ( Md-sé - ance ; sé - an,
re
MESSAGE , s. m . MESSAGER , È RE , s. m . ante soar : 1" è moy . 2° é fer. 3 e€ lon . aux
et fF.MESSAGERIEre
. M € suge , gé , 31
, s. f.Į
>
1/" . } Ils se disent de ce qui est contre la
.
gère , geri- e : " è moy. 3 ° e muet au 1° et bienséance , qui n'est pas sé'ant et convena
au dern . é fer. au 2d , émoy. et long au 3 €. ] ble. » Il y a de la messéance à faire telle
Message, est 1 °, ordinairement la charge ou chốse. » Cela est messéano. » La chose est
comission de porter quelque chôse. » Faire un messeante. » Cela lui inessied . Voy . Seoir
message : s'aquirer , se charger d'un message pour la conjugaison. Comme ce verbe , done
= 2 °. La chồse même qu'on a comission dè il est le coniposé ; il ne se dio point à l'infini
.
porter. » I) avait dans sa chaise tous les mes- tif,etn'a d'usage que dans les troisiemes persó
sages,, = Messager , qui fait un message . » nes des tems simples.
Je luiai envoyé Messager surinessager. » La MESSIE , s. m. [ Méci-e : 2 " é fer . 2 € lon.
messagère est arrivée. = Les Poètes apèlent ze mućt. ] Le Christ promis dans l'Ancien
Mercure, le messager des Dieux ; Iris , la Testament. » La venûe du -Messie . On
messagère de Janon ; l'Aurôre , la messagère der ; proverbialement ; ' atendrequelqu'un
du jour , du soleil ; les hirondelles , les mess comme le Messie , comme les Juifs atendent
jagères du printems. Ils le disent même le Messie , avec la plusvive impacience, re
des chôses ;ܪles prodiges , les monstres sont MESSIER , ' s. ni. [ Me-cié : 75€ è moy . 29
9
les messagers de la colère du ciel . é fer. ].Paysan comis pour garder les fruits de
Cés globes messagers de la mort , qui les suit. la terre , quand ils comencent à rir .
MESSIRE , s. m .[11e-cîre: 11 èmoy.2°
Thom .
Le Proverbe dit, qu'il n'y a pas demeilleur lon. 3° e muet ) Titre, ou qualité , que prè:
messager que soi-niême. ,: nent les nobles et les Prêtres dans les Actes.
: Messager , est aussi celui , qui est établi Sll se dit quelquefois en plaisantant, et
pour porter ordinairement les paquets d'une signifie la même chose que , Monsieur ou
Ville à l'autre . » Le messager de Poniers , du Maître.
>
muer ; 22 erlon. au 1° , br. aux 2 aŭtres ; 3º e mes mesûres ; il a rendu inutiles tous mes
>
muer au i > é fer. au 2d ,- Dans le verbe , l’u projets ; ou , joint à la prép. avec. » Les Vau.
>
devient long devant l'emuet : il mesûre , me- dois n'avoient pas rompu toutes les mesures
súrera , etc.] Mesûre , est 1°. en général, ce avec l'Eglise Romaine. Boss. c. à d. gardaient
qui seride règle pour déterminer une quanti- encore des mesûres, des ménagemens avec.
té. Il se dit des choses liquides et des solides. » J'ai des mesures à garder, » Il ne garda
» Mesûre du vin , du blé , des noix , des point de mesure avec lui. 3 ° . Êire jeté
amandes , etc. = 2°. Pour certainsarticles, hors de ses mesures est une expression de La
il se dit de la chôse même comenue dans la Bruyère, dont je crois qu'on peut se servir.
mesure, » Une mesûre de sel , d'avcine. » L'on est né quelquefois’avec des mæurs fa
3 °. En termes de Musique , le mouvement,qui ciles , de la complaisance et tout le desir de
règle les tems er les intervalles , qu'il faut plaire : mais par les traite:nens que l'on reçoit
garder dans le chant. » Observer la mesure. de ceux avec quil'on vit , ou de qui l'on '
» Danser , chancer , jouer de mesûre ( plu- pend , on est jeté hors de ses mesures etmême
sieurs disent , en mesure ) hâter , presser, ra- de son naturel. L'Acad . dic : mettre
lentir la mesére. = 4 ° Dimension.» Pren- quelqu'un hors de mesûre ( sans article ) le
-
dre les mesures d'une colonne . On dit , déconcerter , déranger ses projets. * 4 '. On
On
dans le même sens prendre la mesûre d'un dit ordinairement , lever le plan ou la carte
homme, pour lui faire un habit ; du pied pour d'une ville , d'une place , d'un pays. M. For
lui faire des souliers. — Plusieurs disent
-
mey dit , lever la mesûre , expression ,, quine
prendre mesûre à . » On lui a pris mesûre. parait pas française. » Il fut envoyédans le
Celui - ci n'est guère bon , mais prendre sa Milanois , pour lever la mestre de ce Duché.
meslire est encore plus mauvais . = sº. En On dit, figurément , d'un pécheur endurci :
poésie, l'arrangement d'un certain nombre de il a comblé la mesûre. Faire tout avec
syllabes , qui compôsen un vers. » La gêne poids et mesüre ; être sage et circonspect.
t
de la rime ec de la mesure ont fait comertre Eure sans règle er suns mesûre , déréglé er
beaucoup de solécisines aux Poètes. = 6°, Fi- excessif en tout ce qu'on fait. - Outre mesú
gurement , moyens qu'on prend pour parve- re , ou sans mesûre , adv , avec excês .
>
venir au but qu'on se propose.» Il avait pris A mesûre que , conjonction . Elle régit l'in
ses mesires pour cela ; il avait mal pris ses dicatif. » A mesûre qu'ils paraissaient , its
mesures ; il prit de fausses mesures . * En étaient acables d'une grêle de Aèches . * Le
anglais , measures a , dans cet emploi , une Traduct. de l’Hist. d'Angl. la redouble mal â
signification plus érendűe que mesures en propós. » A mesure que les Barons abusoient
"
français , sur -tout dans les matières politiques . de leur pouvoir , à mestire its perdoientinl'afeca
Lc Trad ucteur de Hi
l d'Hu trad
st. tou-
me uic tion du public . zd à mesure est
Le ud utile
jours ce mot litéralement , et l’emploie à signi- et contraire à l'usage.
648 MES M ET
A mesllre de , adv . ou prép. A proportion lui . =
> Mesuré, ee, adj. » Termes peu me
de... Quelques Auteurs oniemployécei adver- surés. ( nº. 4º.) Paroles, expressions, dé
be , dont l'usage me parait au moins dou- marches mesurées. -. Il se dit quelquefois des
ceux. » L'Allemagne est la seule puissance , persones : » C'est un honore fort mesuré (cir
qui se fortific à mesire de ses pertes. Montesq .. conspect) dans ses discours , etc.
» Ils ( les Romains) augmentoient tous les MESUREUR , Officier , qui est établi pour
jours leurs prétentions, à mesûre de leurs dé mesurer certaines marchandises. » Mesureur
faites. àId.m »süre
Les lois ont été obligées de chan- de grains , de sel , de charbon. Pour les draps
du changeinent des moeurs et on lit Aureur.
ger ,
des usages. Henaut. » La Noblesse mvatra MÉSUS a MésUSAGE , S. m .Mors for
0
tioner. Ií a pour 2d réginie la prép.à. » Me- trui, j'en abuse alors, etc. 1
> Urie mauvaise
surer sa dépense à son revenu , ses entrepri- tête mésuse de vos bienfaits : un mauvais
ses à ses forces. 3º. On dit , en st . fainil. ceur en abuse , etc. Extr . des Syron . de M.
in urer des yeur , l'Ab. Roabuud.
mesurer quelqu'un , ou le mes
le regarder avec atention . » L'autre Dainese- MÉTAIRIE , s. f. [Méréri-e :
e
re
et il
contentoit par intervale de lever sourdement fer. 3' lon. 4° e muer. ] Ferme, où le fermier,
les yeux sur moi : je la voyois qui me mesu- apelé , en certaines Provinces , m'rayer, par
>
vii depuis les pieds jusqu'à la tête. Mariv. tåge les fruits avec le propriétaire. On le dit
» Il ine meseroit des yeux , ou avec les yeux. aussi des bâtimens nécessaires pour la faire
Acad. » Mesurer des yeux une tour , 1.1 pro. valoir.
fondeur d'un précipice. Ibid. = MÉTAL , s . m. MÉTALLIQUE , adj. [ 1"*
+". Mesu-
ter ses discours , ses actions , ses démarc hes , é fer. on pron . les 2 l dans le 2d : meral- like.
agir , parler avec circonspection . I '. Se Quelques Auteurs et Imprimeurs écrivent
mesurer régit avec des persones et à des chó- métail. Nénage pensait qu'on dit l'un etl'aủ.
er
ses. Dans le c' emploi c'est un réciproque tre , mais quemeral est beaucoup meilleur.
>
f s
n'est , dan le ed un réc
acti iproque passit. » Ce Richelet dit, au contraire, que métail est
pas à vous à vous m ?surer avec lui , à plus usité. L'Acad. Trév. le Rich. Pori. ne
vous comparer à lui, ou à luter contre lui. mettent que métal. ] L'Acad. a varié sur ce
» Ma colère samesüre ( se proportione ) à sa mor.Daborà elle n'avait mis que métal dans
perfidie. = lrlesurer son épée avec quelqu'un , son Dictionaire. Dansla seconde Édition , elle
ou ay : c celle de quelqu'un , se baire contre ajouta qu'on prononce plus ordinairement
>
métail;
MÉT MÉT 643
metail; d'ou La Touche concluair, avec raison, chose. = Métaphoriquement, d'une manière
qu'il faut donc nécessairement l'écrire ainsi. mécaphoriqus: Meraphoriquement parlant.
Cependant, ajoute e'il , à cause de ses dérivés , » Cela ese dit metaphoriquemeni.
il semble qu'il vaut mieux écrire métal; car Rem. Rien n'embellic tant le discours que
on dit métallique , metallurgique , metallur . le bon usage des métaphôres ; mais il faut
siste , et non pasmétaillique, etc. – Dans pour cela qu'elles soient justes et naturelles >
la dern. Édit. ' l'Acad. a mis metal sans re- qu'elles soient sensibles au comun des lecteurs;
marque.. = Corps minéral , qui se forme et que , dans le discours relevé, elles soient
dans les entrailles de la terre, et qui est fusi- nobles et décentes. Leurs défauts sont de man
ble et malléable. * L'or est le premier et le quer de justesse , d’être tirées d'Arcs et de
plus précieux des métaux. Sciences peu conus ; d'être forcées et recher
MÉTALLIQUE , 1°. Qui concerne lesmé- chées , d'être trop multipliées et entassées ;
taux. Corps , substance , partie métallique d'être basses et rampantes dans le style élevé.
= S.f. » La métallique, ou métallurgie , 1 °. Métaphores , qui manquent de justesse ,
partie de la chimie , qui s'ocupe de la manière par le défaue de raport entre les images
de tirer les métaux de leurs mines. — On qu'elles présentent. L'Acad . critiqua autrefois
apèlemetallurgiste, celui qui s'ocupe de la ce vers du Cid .
métallurgie , ou qui a écrit sur cec art, Malgré des feux si beaux , qui rompent ma colère.
2°. Qui concerne les médailles. » Science ; L'Aurcur, dit-elle, passe mal d'une métaphore
histoire métallique. à une aûtre , et ce verbe rompre ne s'acomode
* MÉTALENT, s . m. Défaut de talent, pas avec feux. - » La mort sourde à mes
larmes , me
Ce mot est de nouvelle et mauvaise fabrique. prières , et mon père sourd à mesleur
On a dit autrefois mal-talent , mais dans un deman
refusèrent également ce que je
alltre sens . dois. —-On dit , sourd aux plaintes', aux
MÉTAMORPHOSE , s. f. MÉTAMOR- prières , aux vaux ; mais on ne dit pas, sourd
PHOSER , V. act. [Métamorfôse , fozé : 7 " é aux larmes : on voit les larmes, on ne les
er
fer . 4 lon . au is muet au 11; é fer. entend pas. Wailly. — On critiqua aútre
au 2d. ] Ils expriment le changement d'une fois dans la Princesse de Clèves la phrase
forme en une aůtre. Au propre , ils ne se - suivante. » Quelle passion endormie se ralle
disent que des changemens de cette nacůre,
nature , ma ? Cela n'est pas exacţ. Il fallait dire ,
racontés par la Fable. » La métamorphose de quelle passion endormie se réveilla ? ou quelle
Daphnéen laurier. » Les Métamorphôses d'Ovi- passion éteinte se ralluma ? Ces changemens
de. » Diane métamorphosa Actéon en cerf. »
)
de métaphores passaient pour faûres , dans le
Narcisse ful métamorphosé en la Aeur , qui discours , dès le temsdu Cardinal du Perron ,
>
porte son nom .= Au figuré , ils expriment et il le remarque lui-même en quelque endroit.
un changement extraordinaire dans la for- Let. sur la Princesse de Clèves.
'tune ou dans les meurs. » Il était pauvre , et 2º. Métaphøres tirées de Sciences et Ares
il est devenu ríche : il était emporté , et il est peu conus da comun des Lecteurs. C'est le
devenu doux et civil : quelle métamorphise ! défaut d'un grand nombre d'Aureurs de ce
L'heurelse métamorphose ! » Il se métamor- siècle , en particulier de Messieurs Thomas et
phise en toute sorte de figures ; il jolle toute Cerutti . Qu'on parcoure les Discours du pre
sorte de rôles . mier , on y rencontrera à chaque page des
MÉTAPHÔRE , s . f. MÉTAPHORIQUE , masses, des calculs , des chocs,des résultats,
.
.
adj. MÉTAPHORIQUEMENT , adv. [ !1 " ?é fer. des points , des sentres , des réactions , des
ер
3 lon . au res , se muer aux deux derniers; plans , des ressorts , etc. A tout propos
mécafôre , forike, rikeman. ) La métaphore c'est la chafne des évènemens la chaîne des
est une figûre du Discours , par laquelle on devoirs , la chafre des idées ; la chaine des
transporte un mor de son sens propre et na- corps , le Gafne des tems la chaîne des
)
turel dans un autre sens. » Les flors courou- êtres , etc.- » N'empruntez -vous , dic M.
cés , les verts déchainés , les feux de l'amour, Cerulei, le compas de la Philosophie que
etc. sont des exemples de métaphore. = pour tracer un cercle de conjectures , un la ,
Métaphorique, qui vient de la métaphore. byrinte de séduction , etc. » Que sont deve
31
Expression , discours métaphorique. Le sens nus ces morceaux arides de merveilles , d'en ,
figuré etle sensmétaphorique sont la même chantemens exchaussés sur le vuide stérile de
Tome II, Nnnn
610 MET MET
la Féerie. Ibid. » Dans une région supérieure, et des receveurs d'ennui.» Il n'est poine de
'où l'on respire un air dégagé desexhalaisons douceur plus solide que de s’instruire des vé .
902
071
grossières d'un vil intérêt, d'où l'on foule à rités utiles, et de tirer ses idées du cahos ou
> UW
ses pieds les brouillards de l'erreur et les oura . elles végètent infructueûsement. Des
gans de la passion . Ibid. idées , qui végèrent , et qui végèrent dans un li
3 ° , Metaphorès inultipliées et entassées. »
cahôs ! » Mes idées se digerent, s'aprofen
cahôs! $un
Parcourir un sujet avec une réserve d'imagi. dissent, s'incrusteni, pour ainsi dire , dans ma
nation ; le manier avec une finesse de tact , mémoire. » Un Ami vrai... en adoucissant la
quisaisissent les points les plus subtils ,, qui coupe arnère de nos peines , il nous aide à
déméleneles nuances les plus imperceptibles... l'avaler , et en partageant le volume de notre
>
creuser une profondeur là où le vulgaire ne joie , il en augniente les délices. » Ils ne crai
voit qu'une surface ... toucher à la racine gnent point le sarcasmeque les Grandsdôrent
d'une vérité , dont on se contente de goûter d'un clinquant de politesse. - L'Auteur , par.
les fruits ou de mesurer les branches , etc. lant du funeste éfet d'une joie excessive : 5» Si
Cerutti. Tout est écrit dansce goût là >, dans des larmes , dit- il , avoieni dilaté son áme
le Discours sur l'Intérêt d'un ouvrage , plein resserrée , elle auroit conservé la volaptuell
d'esprit d'ailleurs et d'excellentes vûes >, mais se harmonie de ses accords , etc. 3
dont la lecture est rendûe fatigante par ce iº . Métaphôres basses et rampantes. » Un
jargon métaphorique. = La définition d'une autre , afaissé sous le poids d'une table déli
Armée est curieuse dans M. Thomas. » Cent>
cieûse fait de son ventre un égoût incomode
mille hommes , oposés à cent mille hommes , d'alimens et de breuvages. Du Plaisir, „ Sou NE
forment des masses redoutables , qui s'étu- vent tant d'aprêts somptueux n'ont été affichés NA
dieni , s'observent., combinent avec une sage que pour de sensuels automates , qui remplis 92
lenteur tous leurs moûvemens , et balancent sent gloutonement le fourreau de leur indivi.
avec un art terrible et profond la destinée du. Ibid. » L'esprit est un champ , qui lan
des États. — Des masses, qui s'étudient , guit , s'il n'est fumé. Ibid . » Quelle sorte de
qui s'observent , qui combinent , qui balan- plaisir à secourir un malheureux par ostenta.
sans 140
cent! quel langage ! Le portrait d'un Minis- iion ou par humeur ; sinon un plaisir
tre est encôre plus extraordinaire . » Régir les délicatesse , qui n'en est que le son ou la parº
Etats comme Dieu régit le monde ; bien tie grossière. Ibid. Quand on le fait par huma
organiser l'ensemble pour que les détails rou- nité , c'est donc la fleur de farine du plaisir.
lent d'eux- inêmes... Calculer l influence de » Si le plaisir se vendoit , les riches en tire
toutes les parties les unes sur les autres et de ſoient la quintessence : le marc resteroit pour
chacune sur le tout... lier les intérêts parti- le peuple. Ibid .
culiers à l'intérêt général ,... en comprimant METAPHYSICIEN , s. m. MÉTAPHYSI
chacun d'eux par les poids environans ; faire QUE, subst. et adj . MÉTAPHYSIQUEMENT ,
concourir les divisions même à l harmonie du adv. ( Metafizi-cien , zike
t
Richelet
e fer.
:!"mera
, kemünécrit
tout ; connoître à quel point du cercle est se muet aux 2 dern .
parvenu l'État qu'on gouverne; le fixer, s'il phisique , etc. ) La Metaphysique est une
est heureux , le faire remonter en arrière , s'il science , qui traite des premiersprincipes de Ver
plus qu'il est possible =
est déchu... Reculer leretrancher de métaphysique.
nos conaissances. » Traitéà la
les limites du bien et sans cesse la Adj. Qui apartient métaphysique.
sonme inevitable des maux , qu'entraînent- le » Science , conaissance métaphyſique. Prin »
tourment des ataires.. le chocet le contraste cipes métaphysiques. Qui est abstrait..!
éternel du possible
ble moral.
physique etdel'impossi- Cela est bien métaphysiq . —= Métaphysi.
ue
Après avoir lû ce morceau , cien , qui fait son étude de la métaphysique.
>
leur esprit un taux déshonorant. » Ceux , qui faire valoir une métairie. Ce inot n'est en
se visitent de loin en loin , sont des porteurs usage qu'en certaines Provinces.
MET ME T 691
re
MÉTEIL , s. m. [ 1" é fer. mouillez l'ż bles; et ce mot , qui est bâsdans le propre ,,
finale. ] Froment et seigle mélés ensemble, » est élégane dans le figuré. Selon Balzac , les
Semer du méteil. „ Pain de mereil. Peintres s'en ofensent , et les Généraux d'ar
MÉTEMPSICÓSE , s. f. [ Métanpsikóze : mée s'en font honeur ; et les 1116 et les au
1 " é fer. 2° et 4 lon. ] Passage de l'âmede tres ont raison : telle est la bisâtrerie de l'u
:
son corps dans un autre corps . » Pyragøre sage . On dit : » Le métier des armes ; le mé
passe pour l'Auteurdela métempsicose. Elle tier de la guerre. » Cet Oficier aimeAvo
sore
est anciène dans les Indes.
re
métier ; il a le caur au métier, » Cet
MÉTÉORE. s. m . [11 et 2 é fer. 3 lon . 4 cat , ce Médecin sait son métier . » Le métier
.
muer,)Phéno '
mène,quiseforme et quiapa- de ceux qui comandent est leplus dificile
rait dans l'air. » Le tonerre , les éclairs , la de tous. On dit aussi en parlant des ou
pluie, l'arc --en -ciel, l'aurôre boréale sont vrages
des météores . qui en :soient bonsa juges
» Il n'y que les gens du métier
, Bouh Quel
re
MÉTÉOROLOGIQUE , adj . [ 110 et 2° ¢ quefois pourtant merier , au figuré , se prend
fer. dern . e muet : mété-orologike. ] Qui con- en mauvaise part. » Le devoir des Juges ,
cerne les mécéôres. » Observationsmétéorolo- dic la Bruyère , est de rendre la justice ; et
giques . leur métier est de la diférer : quelques
MÉTHODE , s.. f. MÉTHODIQUE , adj. uns savent leur devoir , etfont leur inerier..
>
MÈTRE , s. m . [ ile è moy. 2° e muer. ) mais de son tems on ne conaissait que l'é
Autrefois , vers , poésie. On l'emploie encore fermé et le fore ouvert , on n'avait pas en
dans le marotique. core apris à distinguer par le caracière l'a
Maiire Vincent , le grand faiseur de leteres , moyen qui tient le milieu entre ces deux e .
Si bien que vous n'eût su prosaiser. Dans le Dict. Gram . on dit que le
Maitre Clement , le grand forgeur de mètres , n'est moyen que devantla syllabe féminine ,
Si doucement n'eut su poétiser. et qu'il est muer devant la syllabe masculine ;
Rousseau .
de sorte qu’on conseille d'écrire metable ,
MÉTROMANE , s . m . MÉTROMANIE , mºteur , je merois , metrai , metant, ecc.
s. f . Ils expriment la manic de faire des vers. L'ortographe et la prononciation seraient éga
Nous devons ces deux mots à la famcûse Co- lement mauvaises ; l'è' est moyen dans tous
médie de Piron . Il mit en vogue le second , ces mots : il faut donc les écrire avec deux
qu'il dona pour titre à sa Piece, et celui- t. [ Je meis , nous mettons ; je mettais; je
ci est né le premier. » Un jeune Auteur , mis ; j'ai mis ; je mettrai , m ?lırais, meis ;
homme d'esprit, mais un peu singulier , et que je mette ; je misse ; mettani. ] = Pla
qui plus est , métromane. Journ. Hist . de cer quelqu'un ou quelque chose en certain
Gen. L'Acad. nemet que métromanie, lieu . » Mettre une chemise un habit. ;
MÉTROPOLE , s. f. MÉTROPOL TAIN , mettre son chapeau. » Mettre le pot au feu ;9)
AINE , adj. "MÉTROPOLITE , s. m. [ié les viandes sur la cable. » Merire l'épée à
fer. moy . au 3*, li-tein , rène. ] Métro- la main. » Mettre le pied à l'étrier , etc.
è >
pole "s'est dit anciènement de la Ville capitale ecc. etc. = Ce verbe se combine avec un
d'une Province : aujyurd'hui ville avec 'Siège grand nombre de noms. On trouvera l'expli
archiépiscopal .» Rouen est la métropole de la cation de ces expressions composées , en cher
Normandie. Paris , Toulouse , Aix , Aries, chant les noms avec lesquels il s'associe. =
etc. sont des métropoles. = adj. Église Il s'unit à toute sorte de prépositions ; dans
métropole , ou métropolitaine. Quelques sur , avec , auprès , dedan s , dehors , etc.
dedans",
uos le disent substantivement; la métropole , Avec certains noms il régit à et l'infinitif.”
.comme ils disent la cathétrale pour les Évê- Mettre sa gloire à obéir ; son plaisir à faire
chés. = Merropolitain , archiepiscopal. » du bien , etc. = Se mltre a plusieurs sens;
Siège
= S. M. olitai
métrop re » Églisemétropo
Archevêque litain
, relativement
e 1°. Lesenspropre:
à sa.. côté seplacer
de moi : il s'est mis ;à mettez-vous
la premièreà
Province . » Apeler de la Sentence de l'Évê- place.
place. = 2°. Comencer . « Il se mit à
queau Métropolitain. = Métropolite. On pleurer: » Il s'est mis à r.yaller, » Ils
le dit dans le Rit grec pour Métropolitain. se mirent tous à crier . - Cerre expression
-
» Le Metropolite de Rezan. Volt,. 1 On vit n'est pas fort noble , et n'est bone que pour
yer chez eux une aduence extraordinaire le st. Familier. » Les Athéniens pensèrent qu'il
de Prêtres ,d'Évêques, de Metropolites ,de y avoit peut-être quelque Dieu plus puis-.
MEU M E U 623
sant que ceux qu'ils croyoient conoître , qui meuble
les délivreroit de ce Aéau terrible , s'ils se
d'un homme aimable et jovial , c'est'un bon
de société ;, d'un savant , qu'il a la
merroient à l invoquer. P. Griffet. An . Chrét. t &te meublée de beaucoup de conaissances.
L'expression parait un peu bâsse pour une » Il avoit la tére meublée de toutes les co
Histoire sérieuse. = 3 ° . Se metire , s'ha- naissances que peut réunir un mortel dans
biller. » Il se met bien ; elle se met mal. son cerveau. Anon . On dit aussi d'une per
» Il est mal mis ; elle est bien mise, >» Elles sone qui a les dents belles , qu'elle a la
(les dévotes ) ont presque par -tout la même bouche bien meublée . 3º . Meuble se
façon
rivaux
de se mettre : c'est leur uniforme. Ma- laprend quelquefois collectivement pour toute
garnitûre d'un apartement , tapisseries ,
Rem . * Le Peuple , en certaines Provinces , lits, sièges , etc. » il a fait faire un meuble
fait mettre neutre et lui done le sens de magnifique.
>
METTABLE , qu on peut mettre . Il nese sa place. Voy . ce mot . Elle ne met point
dit guère qu'avec la négative , et son emploi Mesvente. = Ils expriment une vente à
esc fort borné. » Cet habii , ce linge , ce trop bas prix. » Mévenire des marchandises.
manteau , cette robe n'est pas meliable , » Il se plaint de la mévente de ses meubles .
n'est plus meliable ; il est mal fait , ou il MEUGLEMENT , MEUGLER . V. Beu
est trop vieux et hors de mode. Il est du GLEMENT , BEUGLER .
st . famil. MEULE , s. f. MEULIÈRE , s. f. [ Meu-le ,
e er
L'esprit n'y sera point pédant , liè- re : 2 ° e muet au 1 ° 9 èè moyen et long
Le savoir n'y sera meitable au 2d . ) Meule est , i'. un corps solide ,
Que sous les traits de l'agrément. rond et plat , qui sert à broyer . » Meule de
Gress.
moulin . » Batre , piquer la meule . =
METTEUR ne se dit que dans cette phrase : 2°. Roûe de grès , doni on se sert pour .
ai.
metteur en æuvre , ouvrier qui monte des guiser. » Pâsser , aiguiser sur la mºule. =
>
ble , blé : 2° e muet au 1 " , é fer. au 2d . ) L'Acad. nė met que le ""; cependant, au
: )
Meuble est proprement ce qui sert à garnir dire de La Touche , plusieurs préfèrent le
20. = Meulière ne se dit qu'avec pierre.
2d.
lileubler », On
une maiso a de partie.
n sans enIl faire $
meublé sa maison . » Il est bien en meubles ; sorte de moilon de roche , plein de trous et
il est bien moublé = Meuble s'emploie fort dur ; 3º. La carrière , d'où l'on cire ces
aussi adjectivement. » Terre meuble , légère, sortes depierres.
aisée à labourer. — Au Palais , biens inºu- MEUNIER , S. m . [ Meu -nie' : 2° & fer. ]
bles, qui ne tiènent point lieu de fonds , Celui qui gouverne un moulin à blé.
qui se peuvent transporter, » Obliger tous On apele Meunière , la femme d'un Meu
ses biens meubles et immeubles. Voy. ÉVÊQUE.
nier.
Rem : 1 °. Il ne faut pas confondre meuble MEURTRE , s. m . MEURTRIER , IÈRE
el ustensile : or les distingue bien dans une adj . et subst. [ Meur-tre , trie , triè-re : 29
er
cuisine, » Les tables , chaises , etc. sont des e muet au i é fer. au second , è moy.
meubles ( en termes dePratique , on les apèle au 3€. ] Meurire et meurtrier signifient tous
.
meubles meublans ) les casseroles , poilons , deux homicide , l'un en parlant du crime ,
1 etc. sont des ustensiles . Un Auteur moderne l'autre du criminel, » Faire conietre un 3
a confondu ces deux mots. > Pourquoi , meurtre . » On a pris le meurtrier .. = Ce..
dit-il , ne pas substituer le fer au cuivre dans lui-ci est adjectif dans les phrases suivantes.
les meubles servant à la préparation des ali- » Ce siège a été meurtrier ; ily a péri bien
mens et des remèdes. Le inot est très impro- du monde. » Les armes à feu sont meur
pre. 2°. Meuble et m’ubler, au figuré , tridres ; elles cuent bien du monde. On dit
sont tout au plus du style médiocre. On dis poétiquement , l'épée mouririère ; la dent
>
1
ost MEU MIC
meurtrière du sanglier. -
= Meurtrière , s.
Allez , sacrés vengeurs de nos Princes meurtris.
f. Ouvertûre pratiquée dans les murs d'une
» par laquelle on peut tirer à
fortification Voy . OCCULTEMENT .
souvert sur les assiégeans. MÉUTE , s. f. [Meu'te : 2° emuet.Terme
Rem. 1°. Meurtre s'emploie quelquefois collectif. Nombre de chiens courans , dressés
au figuré : » Le meurtre des réputations . pour la grande chasse. On apèle clefs
Sabat. de Castres.. On dit aussi , fig. de meute, les meilleurs chiens et les mieux
( st . famil. ) crier au meurtre , se plaindre dressés d'une meute. - Figurément , Homme)
hautementde quelque injustice,
domage qu'on a reçu.
de quelque qui a beaucoup de crédit dans le parti done
C'est un meur . il est. » C'est une clef de meute . - Dans
tre , c'est grand domage : » Vos lettres sont l’Ann . Lit, on dit chef de meute . C'est peut
admirables , etc'est un meurtre de n'en pou- être une faûte d'impression. » Cen'estpoint
voir faire aucune part au Public. Mde. de un ouvrage composé par un chef de meute ,
Coulanges à Mde. de Grignan. » C'est un revu et corrigé dans lesbureaux d'esprit.
meurtre de cueillir des fruits si verts. Acal. MEXIQUE , s. m. On l'a fait autrefois
» .C'est un meurtre d'enterrer une si jolie des deux genres. On disait le Mexique, ou
persone dans la Province : elle feroit les la Mexique ; et Ménage se contente de dire
délices de Paris. MARIN , l'Amante Ingé- que le premier est le plus usité. On peut
nie. dire aujourd'hui qu'il est le seul qui soit en
-2°.Meurtrier ese de trois syllabes en vers. usage
J'apelerai verru guerrière XII. Particule indéclinable , qui entre dans
Une vaillance meurtrière. la composition de plusieurs mots , et qui
Rouss. signifie demi. » Mi-côte, minuit , mi-che
Concevez Socrate à la place min , mi- jumbe , mi-sucre , ere. Il est fimi
Du fier meurtrier de Clitus. Id. nin quand il est joint å un nom de mois ; la
mi aout . Hors de là il est du
mi-mai 2, la ini
E.vitez du belier la coruje me!lrtrière.
Gress. même genre que le mot auquel il est joint,
excepté minuit , qui est masculin , quoique
Brébeufaa fait meurtrière de trois syllabes seu nuit soit féminin , et mi-carême , qui est >
lement, au lieu de quatre qu'il doit avoir en féminin , quoique carême soit masculin. La id
Sa main , en même tems officieuse et fière , mi-carêine. — 'N s'emploie quelquetois ada
Arrache l'oeil sanglant, et la flèche meurtriere. verbialement ; à mi- côre , à mi-chemin,di *
mi-jambe , etc.
Il n'est pas étonant que ce Poère l'ait prati- MIAULEMENT , s. m . MIAULER , V. Do
[ Miê-leman
qué de la sorte , puisque l'Acad. avait dit sur au
ce vers de Corn .
, mio-lé : 1" lon. au 1e",, douri
2d , 2° e muer au ier é fer. au 2d.) >
les; ou alonger inutilement ce qu'on pour frère, une siène sąur. Il faut dire : un de
rait dire d'une manière plus courte . mes frères , une de mes sæurs ; ou , s'il n'y
M ! E, s. f. MIETTE , s. f. [ Mi- e , Mière : en a qu'un , mon frère , m'a sæur.
dans le premier , ie est de deux syllabes ; dans Mien est aussi substantif ; et au singulier :
le second , il n'en fait qu'une : i' è moy . » Je ne demande que le mien , c. à d . mon
re
>
au 2d. ] Il y a de la diférence entre ces deux bien , » Le tien et le mien ( et non pas le
mors , qui ont tous deux raport au pain. La mien et le tien , comme dit un Auteur ) est
mie du pain , c'est tout ce qui n'est pas la la source de tous les procês , et de toutes
croûte. "Miette est une petite partie de la les
les gue
guerre
rres ; et au plur
pluriel
iel : les miens , mes
croûte. L.T. = Mie , amie. Autrefois les proches , mes aliés. » Il est plein d'égards
enfans apelaient leur gouvernante ma mie , pour moi et pour les miers .
sa mie : aujourd'hui ils disent ma borne , MIETTE , Voy .MiE.
sa bonne. Mamie pour mon amie , se dit MIÈVRE , adj. MIÈVRERIE , ou MI
re
souvent
par dérision . » Doucement , manie ; VRETÉ , s . f. [ 1" è moy . 2° e muer. J lls ne
j'ai vingt - quatre heures devant moi pour évseeidisent renudesanenfans
llés , que s etmali
vifsns.et Trev. »ns.CeAcad.
remuat en
vous répondre , et je ne dirai ma pensée fant est bien mievre : il est d'une mièvrerie
qu'à la dernière minute . Mariv .
* Mie s'est dit autrefois aulieu de point , ersingulière
adverbe , avec la particule ne.
. Trev. traite l'adjectif de populaire ,
le subrantif de familier . Pourquoi cette dis
Beaux sires loups n'écoutez mie tinction ? L'Acad . done certe dernière
Mere cançant son fils qui crie. qua
lification à tous les deux . » Si c'est une mie
On le dit encore en Picardie .
La Font. yreté des Ministres ( anglais ) pour mettre la
nation en joie ... c'est une petite ressource .
Miette se dit par extension , d'un petit Linguet,
morceau d'une chose à manger. » Vous ne MIEUX , adv . [ Miel , monos. long. )
lui en avez donné qu'une mielle, » On a C'est le comparatif de bien , adverbe : le
bien servi des plats sur cette table ; mais il mieux en est le superlatif. » Celui-là est bien
n'en est pas resté une miette. fait , celui ci l'est encore mieux. » Il est le
MIEI. , s . m. MIELLEUX , EÛSE , adj ,. mieux du monde. = Micur , 1. Dans les
Mlièl , nonos. mieleu , lei-ze : 1 " èè moy. tems simples , se met après le verbe : il est
2 lon. ] Miel est ce suc doux que les abeil- mieux ; ilse porte mieux : mais , dans les tems
les tirent des fleurs ou des plantes. >
qu'il m'esë possible. » Je fais tout du mieux MENT , adv. MIGNARDER , V. act. MIGN A ke
. f [Mig. nard , narde ,, deman , di,
que je puis. Sev. On , die , dans le mêmesens, DISE, 's.F. >
e
le mieux que j'ai pu , le mieux que jesaurai. dize : mouillez4 le 6,3
6 , ; e muer au 2d et au
e
Mais avec les pronoms possessifs , il faut tou- 3 * , é fer. au , lon. au dern. ) Mignard ,
jours se servir du génitif. De mon mieux , de délicar , gracieux. Mignardement , délicate
son mieux , de votre mieux. » Il a fait cout ment. Mignarder , délicater , dorloter . Mi
de son mieux.. * Etnon pas de coue son mieux, gnardise , délicatesse. »Visage mignard , traits
commedieun Auteur. Onne dit guère de mignards. — Cetouvrageastmigrard . Ce
tor mieux , ni de leur mieux. Cependant ils jeune hommefaitle migrard, fait le beau.
>
peuvent se diré. On dit , aler au mieux , » Cet enfant est traité trop mignardement;
c. à d . aussi bien qu'il est possible. Cette cetouvrage est mignarlement travaillé. » Il
expression n'est pourtant que du style fami- nefaut pas tantmignarder les enfans,”» Cette
lier. = 3º. Avec mieux , comme avec au-
.
femme se mignarde crop. » Qu'admire la
tant, on met de devant le 2d infinitif, quoi- mignardise de ses traits. Il ne se dit au singu.
que le 1"r' soit
' sans de. », Il vaut mieux s'ex- lier que dans cette phrase. Au pluriel ,
poser à faire des ingrats , que de manquer petits moyens employés pour plaire. Il ne se
alix misérables. » Il aimeautant souffrir que ditguère que des femmes.» ' Il s'est laissé
de se plaindrentivem enty.dans
. Waill = 4', Mieux .
s'em- prendre aux mignar dises de cette femme.
· ploie substa quelques phrases. ctif
Remn . L'adje ec l'adve rbe t
étaien plus
Le mieux seroit de n'en rien dire, »
C'est usités aûrrefois qu'aujourd'hui. On dit pour
un mieux , qui ne vaut pas grand chose.» tant encore , un parler mignard ,, un air mi?
Hieril étoit sans fièvre... es
C sortes demieux gnard ,unvisage mignard. — Lesubstantie
,
5 ° . En est le plus usité des trois . Bouh. - La Touche
sont presque toujours trafrres. Sév. = 5.
remaretquequ'elle
mieux, adv.» Įl' n'est point arrivé dans moi mois que l'Acad.nedésa prouve point ces
les dit même des ouvrages de
de changement , qui ne soit en mieux.
De bien en mieux . Voy. Pire et Pis . peintûre et d'Architectûre . Dans la dernière
De mieux en mieux. = * Des mieux.» Il edition elle ne parleque
-
des petits ouvrages
extrême délicatesse..
chante , il danse des mieux : expression basse travaillés avec une
et nullement correcte. Vaugelas ne pouvait Tous cesARDI
MIGN ne,sont
motsSE queaussi
se dit famil.
dust.d'uneespèce de
la soufrir. A qui mieux mieux ne lui plaisait
pas davantage : il voulait qu'on dit , à l'envi. petits æillets de couleur gris de lin.
L'Acad. l'avait d'abord condamnée et assurait MIGNATURE . Voy.MINIATURE ,
qu'ell e était básse , et ne se disait plus. Elle MIGNON , ONE , adj. et subst.MIGNO
NO
f. MIG .
s'est rayisée , et dans la dern. édit. elle l'admet NEMENT , adv. MIGNONETTE , S, noneman ,
pour le style familier. » Ce sera un trésor à TER , V. 'act. ( Mig-non , none & e muet au
nous deux (que cet enfant ) nous l'aimerons nonèie , note : mouillez le 8é fer. ; 3°au dernier. ]
e
aussi les mignons d Henri III , ses favoris. = de mil. » Glande miliaire: fièvre miliaire. Il
En st. famil. avoir l'argent mign ) n , c'est en ne se dit que dans cesdeux phrases .
avoir beaucoup . Argent mignon est aussi un MILICE , s .: F. MILICIEN , s. m . [ 39 €
argent mis en réserve pour quelque dépense muer au rer
1 ; dans le 2d, ien n'a pas le son
superfûe. --- Péchémignon , auquel on est d'ian . ] Milice , est i °. L'art et l'exercice de
le plus ataché. -
On die,par dérision à laguerre. Il ne sedit guère en ce sens qu'en
quelqu'un ; vous êtes un joli mignon, quand il a parlant des Anciens. » La milice des Grecs
dit quelque impertinence , ou qu'il a faitquel- étoit bien diférente de celle des Perses. =
que sotise . Fig . La vie de l'homme est une milice con
MIGNONE , s. f. est un caractère d'impri- tinuelle ; c. à.d.un état de guerre continuel ::
merie , qui est entre la nomparcille et le c'est une phrase de l'Ecriture Sainte.
petit texte. 2°. Troupe de gens de guerre. » Toute la
MIGNONEMENT , avec délicatesse. » Cela milice de la ville se souleva. = 3 ° . Trou
estmignonement fait. pes composées de bourgeois et de paysans à
MIGNONETTE , est i °. Sorte de dentelle qui l'on fait prendre les armes en certaines
légère; 2°. Petits æuillers , dont on garnit les ocasions. Il se dit alors par oposition à trou
plates bandes d'un parterre ; ; º. Poivre con- pes réglées. » Lever des milices ; tirer au sort
cassé en morceaux plus perits qu’à l'ordi- pour la milice , etc. Milicien , ne se dit
naire. quedans ce 3 sens. Soldat de milice.
MIGNOTER , est populaire. C'est la même MILIEU , s. m . [ Mi- lieu .] 1 °. Le centre ,
chose que mignarder. Délicater , dorloter , le lieu , qui est également discant des extré
caresser. „ Vous mignotez trop cet enfant. mités. » Le milieu de la place. » Couper quel
MIGRAINE, s. Ě. [ Migrène : 2° è moy: 3" que chose par le milieu . === Adj. » Le point
e muer. ] Douleur , qui ocupe une moitié de milieu , du milieu. » Les points milieux sont
la tête qui souvent périodique.
et est » Il ou ceux auxquels nous raportons le cours ordi
elle a la migraine. » Il est tourmenté d'une maire de la Natúre. Buffon . = 2°. Dans une
violente migraine. signification moins exacte , il se dit de ce
MIGRATION , s. f. [ Migra -cior, en vers qui est éloigné des excrémités, quoiqu'il ne
ci-on .) Action de passer d'un pays dans un soit pas égaleinent éloigné de toutes. » Le
autre pour s'y établir. Il ne se dic que d'une tonerre tomba au milieu de l'Eglise , de la
quantité considérable de peuple . Cour. » Cerre Ville est sicuée au milieu , ou
MIJAURÉE , s. f. [mijorée.) En st. plai. dans le milieu de la France. — Au milieu
sant et moqueur , fille ou femine dont les de la mer , au milieu des terres. » Au milieu
manières sont ridicules et pleines d'afèrerie. d'un livre , des énemis. » Vers le milieu de
>
» Voilà une belle mijaurée. Mol . Bourg , la nuit , sur le milieu du jour . » Il demeura
Ge nt . court au milieu de sa harangue , etc. - Fig .
>
-
MII. , nom de nombre. Voy. MILLE. » Dans; parini : au milieu dºs grandeurs , des
MIL , ou Miller , s. m. (Mouillez l'l afaires , des plaisirs. En st. famil .» Au milieu
>
finale du 1 er et les 2 Il du 2d ; la 2' est un é de tout cela , parmi tout cela. == ; °. Dans
moyen ; suivant Richelet , il faut prononcer les choses morales, ce qui est également éloi
milet; mais assurément il se trompe , dit La gné des deux extrémités. » La vertu consiste
Touche; et quoiqu'habile homme il se res- dans un juste milieu . » La libéralité tient le
sentait de la prononciation du peuple de Pa- milieu entre la prodigalité et l'avarice.
ris. Les 2 sontmouillées en ce moc comme en Tempérament qu'on prend dans les afaires
celui de fille. L.T.) Sorte de grain fort petit, pour les acomoder. C'est ce que les Italiens
» Semer du mil . » Un grain de millet. apèlene un mezzo termine. » Il faut que les
En st. prov: on ditde ce qui est de beaucoup Arbitres cherchent un milieu , pourporter les
>
insufisant pour les-besoins , c'est -un -grain de parties à un acoinodement. — On dit , en ce >
pâsser par-là , il n'y a pas d'autre parti à géométriques. La troisième partie d'unegran
prendre . de lieûe. En Angleterre er en Italie on compte
MILITAIRE , adj . et subst. MILITAIRE- par milles. » Le mille est plus long ou plus
e
MENT , adv . [ Militère , reman : ; ' è moy. court suivant les divers pays.
e
et long , 4 e muet.
> muer. ] Militaire , adj . Qui MILLIAIRE , adj. ( Mi- li- ère : 3º è moy.
concerne la guerre ; l'art , la discipline mi- et long , 4º e muer. ] Colonne milliaire , ou
litaire ; exploits militaires. -- Exécution pierre milliaire , que les Romains plaçaient
militaire, dégâr qu'on faitdans un pays pour de distance en distance sur les grands chemins,
contraindre les habitans à faire ce qu'on exi- pour marquer la distance des lieux , en comp.
ge d'eux . C'est aussi une exécution faite sans tant par milles.
les formalités requises . = Architectûre mili- m , MILLIASSE , s. f. MIL
MILLIAR , s. .
iaire ; l'art de fortifier les places . S. in . LIER , S. m . MILLION, S. m. [ Mi-liar , lia .
Un homme de guerre. » Un bon militaire ; ce , lie , lion.] Quelques- uns écrivent mil
les vieux militaires. M. Moreau l'emploie liard , Trév . met milliart. L'Acad. l'écrit.
coinne terme collectif. » Il ne suffit pas pour sans d et sans e final, Millier , nom col
re le premier Prince de l'Europe d'étre à la lectif
tête d'un militaire iminense , commandé par
qui contient mille. Million , dix fois
cent mille . Milliar , mille millions. » Un
les plus habiles généraux. = Militairement millier d'épingles. » Un million d'hommes .
d'une manière militaire. » Agir , juger mili- » L'Angleterre est enderrée de plusieurs mil
tairement. liars. = Milliasse , se dit par mépris pour
>
qu'avec Église : l'assemblée des fidèles sur la Sur le bord de cet étang , il y a des milliasses
terre. Militer , n'est que du style polé- de moucherons.
mique ou de dissertation . » Certe raison mi- 2° . MILLIER , mille livres pesant dix
lite pour moi, ne milite point contre inoi .. quintaux. » Un millier de fer , de café. » Cette
» Des rais charrette porte deux milliers. — Un millierde
ons , qui militent autant pour moi foin
que contre lui . Anon. , de paille , un millier de bottes de foin ,
MILLE , adj . numér. MILLÉNAIRE , adj. de pâille , etc.
MILLÉSIME , s . m . [ les 2 Il se prono:cent MIL-LIÈME , MILLIONIÈME , adj . MIL
dans le ad et le 3 e° , mais sans être mouillées : LIONAIRE , S. m . [ Mi-lie-me , lio niè-me ;
е e e
mile , millénère , millezime : 2 ° e muet au lio- nère : 2 du 1er , et zº du 2d et du zº è
>
1 er e e
é fer. au zd et au 3 ° ; la zº est un è moy . moy. dern . e muet. ] Les deux premiers sont
et long dans le 2d.] Mille , dix fois cent. des nombres ordinaux, qui achèvent l'un le
Millénaire , qui contient mille. » Nombre nombre de mille , l'aútre le nombre d'un
milli'naire. S. m . Dix siècles . » Le er
" million . » Il est le millième, le millionième.
e
= Millésime , l'an. — Millième , est aussi une des parties
le 2d , le 3; millénaire. — -
d'un
e erais
née , qui est marquée sur une médaille, sur tout , composé de mille parties J s
une pièce de monaie.» Le millésime est éfacć. De
richetouavec
t ce la
qu'millième partie de son bien :
il dit , il n'y en a pas la m Ilie
Rem . 1 °. Dans le millésime, on dic mil , et
non pas mille ; et cent , au lieu de cens, » L'an me partie devrai.Onle dit par exagération .
- Millionaire , c'est proprement , qui est
mit scpet cen
signih qua
quetlqu tre
efo -vingtco
is beau -six.
up. = 2°.ins
-
Les lac Mildi-
le riche d'un million . On le die des persones
saient sexcenii. extrêmement riches. „C'est un millionaire . "
Mille et mille lauriers , dont sa tête est couverte. Il y a dans cette ville plusieurs inillionaireso
s. f.
MINAUDER , v . 'n . MINAÛDERIE
Millea l'ont déjà fait , mille pourroient le faire.T.
environ mille ans que je n'ai reçu Id
MINAUDIER , TÉRE, adj.etsubst.( Minode;,
de noderí- e , no die , dière : 2€ lon . au[ 2d, dout.
» ]] у il
vos lettres . Sév . » J'ai été mille fois chez vous . aux alltres. Devant l'e muet , l'au est longi et
= 3 °. Quoique millésime ne dût se dire minaúde , elle minaúdera : 3º é fer. au 1
qu néesmédail
e desntandes
pourta qui pales t millse ;avant
ssenfrapée dit au
on le l'an €
Minau e mu, et
3“ ,der c'estauafecter
2d , è des y. et lo
momines , ng
desaau 4.ns]
u 4
faço
mille . pour plaire. Minauderie , mines et façons de
.
M'IN MIN 699
faire afectées: Minaudier , qui minaúde , qui à nous faire la mine. -- On die , sans article ,
est dans l'habitude de minauder. » Cette fem- faire bɔne mine à quelqu'un , lui faire bon
me ne fait que minauder. » Elle est trop mi- acueuil;; lui faire iriste ou grise mine, lui
naudière ; c'est une minaudière , .un minal- faire mauvais visage , mauvais acueuil. Le
>
dier. » Je n'aime point toutes ces minaude- 2d signific faire desgrimaces. » Cetre femine
ries. Ces mots ne sont que du siyle familier. fait bien descesmines, ou , des frçons; » A quoi
Minauderie est le plus usité de tous : il se bon toutes mines ? Faut- il faire iani de
dic ordinairement au pluriel . — Ils ne se mines et de façons; ou des minuuderies , des
disent guère que des femmes sur tout le verbe. agaceries ; » Avez vous vu les mines qu'elle
· MINCE , adj . [Mein - ce : [ "€ lon. 2° e inuer.] lui a faites ?? — Avoir ! mine ( l'air ) de :
1 °. Au propre , qui n'a pas beaucoup d'épais » J'ai bien la mine d'en érre pour mon argent.
Ponto
seur . » Etote , doublûre , lame de métal min- = II. Éventer la mine. I nº. 5 °:) Décou
ce , trop mincé , fort mince. – Proverbiale - vrir un dessein et empêcher par là qu'il ne
ment, mince comme la langue d'un chat.
> réussisse . » Soit que les Ministres de Charles
2 °. Fig. revenu bien mince , fort modique. eussent éventé la mine , etc. Moreau.=
Raison mince , faible, Mérite , esprit ; Cette expression figurée est tout au plus du
savoir bien mince , au dessous du médiocre. style médiocre; et ne parait pas digne de la
Noblesse mince , qui n'est pas considérable. gravité et de la noblesse de l'Histoire.
Niine bien mince , qui a l'air de peu de chôse. MINER , v. act. 1 ° . Faire une mine ( nº.
0
- Tout cela n'est que du style familier. = 5 °. ) Miner un bastion . · Tous les dehors
.
Le vitriol gemme
sel-des
, le tire , etc. »
l'on
mine.
quelque
pourJeu
tientVoy. où se bone
Licu ., Faire
. = 2 °:dessein il y a, des
for- gent etc. remèdes qu’on minéraux.
ment les métaux. » Mino d'or , d'argent , de = !l se dit plus"proprement des corps qui
cuivre , de plomb, etc — En ce sens, il se die se tirent des mines , et qui ne sont ni pier:
des métaux encôre mélés avec la pierre de la res , ni méraux, comme levitriol, le soufre ,
mine = . 3 ° . Vaisseau qui sert à mesurer , l’aniimoine. = Mineral , adj . Qui tient
et ce qui y est contenu . 4. Monaie des minéraux. » Sel minéral. » Eaux miné
anciène , valant cent drachmes. = = jº. Cavité rales.
souterraine , pratiquée sous un bastion , sous +
MINET , ETTE , subst. [ Mine , nète !
un rempart , sousun roc , pour le faire sau 2". è moy. ] Petit chat; pecite chate. » Le
ter en l'air par le moyen de la poudre à minet est fort éveillé. » Une jolie pecite mi
canon. nette , st. famil.
Rem . Au premier et au dernier sens , mine MINEUR , s. m . 1 °. Celui qui fouille la
>
entre dans quelques expressions figurées . = mine ( nº. 2°. ) pour en tirer la matière mi
I. Faire mine , seinblant de : » Voilà les beaux néralc. = 2°. Celui qui travaille à une
jours , qui font mine de revenir. Sév. » Il fit mine ( nº. 5 °. ) pour faire sauter quelque
mine d'en être content . — Il sc dit aussi sans fortification . = Remarquez que' , dans
régime. Quelques mines qu'ils fissent, ils ce dernier sens >, quoiqu'on comande plusieurs
étaient honteux de ne pouvoir convenir. Mineurs pour cette opération , l'usage veut
Anon . » Quelque mine qu'il fasse , il ne le
faut pas tant craindre. Voir. * Molière l'em-
qu'on dise , atacher le Mineur à un bastion ,
et non pas les Mineurs .
ploie au pluriel et avec l'article. MINEUR,EÛRE, adj . Il se dit de celui , celle
Pour peu que d'y songer vous nous fassiez les mines. qui n'a pas ateine l'âge , prescrit par les Lois ,
2
.
660 MIN M IN
neur = Mineur , plus petit. Les quatre des afaires principales du gouvernement ,
Ordresmineurs ; ou , absolument et substan- er qui ont entrée dans les Conseils. » Pre
liveinent , les quatre Alineurs ; les quatre mier Ministre i principal Ministre. » Minis 9)
petits Ordres. Les Frères mineurs , les Cor- rre et Secrétaire d'État.. = Les Prédicans,
deliers . » L'Asie mireure . » Excomunication chez les Calvinisces > et les Luthériens ,
mineuri . S. f. En Logique , la mineure s'apèleur Ministrese »· Mr. le Ministre . La
est la 2dº proposition d'un syllogisme . feinine , la fille du Ministre. » Grand nom
MINIATURE , s.f. [On pron. inigna -túre: bre de Ministres se convertirent dans cette
e
mouillez le gn, 3* lon. 46 e muel. Suivant occasion.
l'Acad. sorte de peintøre , dans, laquelle le MINISTÈRE , 1°. emploi, charge, fonc
.
Peintre emploie des couleurs délayées avec tion . » Se bien aquiter de son ministère . »
de l'eau : mais cette définition confond la Cela n'est pas de mor ministère. = 2º . Le
miniatúre avec la détrempe. Suivant le Divt. Gouvernement d'un Ministre d'État. » Le mi-.
de Trév.
faic Sorte
à petits de peinture
points. délicate
On ajoute que, la
quimi-
se , nistère du Cardinal de Richelieu a été illus
tre. » Sous le ministère du Cardinal de Fleuri.
niature se fait de simples couleurs très -fines , °. Terme collectif : les Ministres . »
Ministère ,, ou tout le Ministère étoit
Le Ministère
détrempées avec de l'eau et de la gomme Le
sans huile. Suivant le Rich. Port. peintêre oposé à ce projet. = 4. Le Ministère
dont les couleurs se détrempent avec de l'eau public se dit , et des fonctions des Gens du
gommée ; qu'on fait en perit , qui veut être Roi, » Cette afaire demande l'intervention
regardée de près , et qui est plus que du Ministère Public ; et des Gens da
délicate que
plus délicate do Roi
les autres peintûres. Cette définition vaut eux -inêmes. » La vengence des crimes est
mieux que celle de l'Acad , mais celle de Trév. réservée au Ministère Public.
est encore meilleure . MINISTÉRIEL >, se dit avec chef , en par.
MINIÉRE , s. f. [ Mi-nie-re : 2° è moy . ,3° lant du Pape. Il est qualifié de chefminis
>
y muer . ] Mine (nº. 2 °. ) lieu d'où se tirent les tériel de l'Église , dont J. C. est le chif
.
métaux et les minéraux. » Sur - Intendant des essentiel. = On dit dans d'autres occasions ,
mines et minières de France, » Cela sort de et dogmatiquement pouvoir ministériel ,
la minière . C
On dit plus ordinairement puissance ministérielle .
mine. Rem. 1 °. Ministre est toujours masculin ,
MINIME , adj . Qui est de couleur tan- même quand il modifie un nom du genre
née , fort obscure , telle que la couleur dont feminin.
était autrefois l'habit des religieux Minim ' s. Dois -je prendre pour juge ure troupe insolente ,
Drap , serge minima. Très-petit , D'un fier usurpateur ministre vielenie.
( st. famil. ) c'est un superlatif : il ne doit Rac . Fr. Én.
donc pas être employé avec des adverbes de J'aime à croire que Racine aurait changé
coinparaison . » Ce droit est en général
âge plus
si minime que , ecc.Necker. C'est comme si cemûrvers
, cettepièce dansunsa jeunesse
, composéedans
, s'il eût retouché
l'on disait , si meilleur , si pire , etc. Quoiqu'il ensoit , je pensequ'on doit dire.
Les Dictionaires ne mettent pas minime en ministre violent quoiqu'il se raporte à
ce sens , et l'usage de ce mot est douteux . troupe. = 2°. Ministre est beau au figuré ,
MINISTERE , s. masc . MINISTÉRIEL , et apliqué aux choses inanimées.
ELLE , adj. MINISTRE , s. m . [ 3 ° è moy.
> Ministre cependant de nos derniers suplices ,
et long. aur" , é fermé aux deux suivans ,
е
Lamore,sous un cielpur,sembloitnousrespecteri
e muet au dernier , se è moy. au 2d er au L. Rac .
3C èl , èle. ] Ministre est celui dont on se MINOIS , s . m . [ Mi- noa : zº lon. 1 Au .
seredans l'exécutionde quelque chose trefois visage. Aujourd'hui il ne se dir que
se dit que dans les choses morales. » Il s'est des femmes , et du visage d'une jeune per .
fait le ministre des passions de ce Grand . sone plus jolie que belle. » Elle a un jo li
» Les démous sont les ministres des ven minois .
gences divines. » La guerre , Ia peste , la
famine , ministres du courroux du Ciel. C'est un de ces mirois que l'on trouve par FODE
Gresser.
Ministres d Érat , ou simplement Ministres ,
ceux quisont chargés par le choix du Prince MINORITÉ ; s. fórn . État d'une persoRE
MIN N MIR 661
mineure , ou le teins pendant lequel elle est ce que vous relevez n'est qu'une minucie.
mineure. » Pendant sa minorite Durant la Minucieux , qui s'arache à des minucies , qui
mincrité de Louis XIV . On le dit quel s'en ocupe , s'en afecte. » Cer homme est
quefois absolument et sans régime , en par fort minucieux. » Les femmes sont minucieu
lant de la minorité des Souverains. » Du ses .
rant la dernière minorité. » Les minorite's Minurie , babiole bagatelle vérille
sont ordinairement des tems de troubles . misère. ( synon . ) Le premier , désigne pro
MINOT , s. m . [ On ne prononce point prement le peu de conséquence d'une chose;
>
Minute est 1 ° . la 60° partie d'une heure , Composé de deux parties égales, ou à peu
comme la seconde est la 60% partie d'une prês mais diferentes . » Robe mi-parlie
minute. » Il est trois heures et vinge mi- d'écarlate et de velours noir. Partagé
nutes. — Petit espace de teins. » Il n'y a par moitić. » Les avis sont mi - puriis.
qu'une minute qu'il est sorti. = Comme MIQUELETS , s. m . Bandits qui vivent
on dic à tout instant > un Auteur moderne dans les Pyrences.
a cru pouvoir dire , à toute minute. » Leur
> MIQUEMAC . Voyez MICMAC. Suivant
nombre croissoit à route minute. Hist . d'Ang. Richelet, le 2d est plus de la prôse , et le
er
C'est aparemment une traduction trop lite- ?" de la poésie. On ne dit plus que le 2d.
rale de 1 Anglais. On voit aussi dans le Th . MIRABELLE , s . f . ( miratèle : 3° è moy.
d Éduc. » Les envieux se trahissent eux- dern. e muer. ] Espèce de petite prune.
inêmes à toilte minute . Cette locution MIRACLE , s. in. MIRACULEUX , EÛSE ,
3
= 3 °. L'original des actes , qui demeure muet . ) Miracle est un évènement surnatus
chez les Notaires. Délivrer une grosse en rel , éfec de la puissance divine. Par
le minute. = C'est aussi exagération
parcheinin sur la , chose râre et extraordina ire.
l'original des Sentences , des Arrérs,des comp- » C'est un miracle qu'il en ait réchapé,
tes qui deineurent au Greffe. Ce qui est digne d'admiration : » l'est un
MINUTER
d'un écrit ( n > . au
20 propre , faire la minute miracle de l'art. Er st. famil, » C'est urt
» Minuter une lettre , miracle de vous voir . Htaur crier au
un mémoire , une dépêche. = Au figuré , miracle dit-on , quand quelqu'un a faic
5 S
projecer. » Il minute son départ , sa re- quelque chose de fort oposé à con caráce
traite. - V. n . » Depuis long - tems il lère. - Il a fait des miraclis ou des pro- ,
O
minutait de partir , de se retirer. diges dans cetre a faire , il s'y est signale.
MINUTIÉ , ou MINUCIE , s . f. Minu- > A miracle , adv . ( sr. famit. Ja» à mera
TIeUX , ou MINUCIEUX, EUSE , adj . [ l'Anc. veille. » Cela est fait à miracle. » Il sait
Trév . mettais les deux. L'Acad. ne met que notre langue à miracle La Font. On
le premier : il est plus conforme à l'usage dit d'une chose três aisée . » Cela se peut
comme fc second l'est davantage àà la pro- sans miracle ..
nonciation : minuci-- e , ciei , cicû ze , en MIRACULEUX , qui s'est fait par miracle's
vers , ciec etc. ] Alinucié , bagaielle ,
> , bagaielle , qui tient du miracle. » Efer miracuicuit. 1
chô.e frivole et de peu de conséquence . Chose miraculeuse. e l'ar exagération
>
qui , étant exposé au soleil , en rassemble Ce qu'on met au jeu ou dans une société
les rayons dans un point apelé foyer , de comerce , » Sa mise est de cinquante louis ,
ISM MIS 663
de cent mille francs. 2º . Enchère , » La MISÉRICORDE , s. f. MISÉRICORDIEUX
. ,
dernière mise est à tant. » Ma mise a couvert EÚSE , adj . MISÉRICORDIEÛSEMENT , adv .
la siène. = 3° . Au Palais , mise en posses. [ Mizéricordee , di- ell , eúze ,, eüzeman : 2°2º é
. e
sion , formalités pour mettre en possession.. fer . ĞO lon . 7° e muet. ] Miséricorde , est iº.
en possession .
= 4'. Etre ou n'être pas de mise ; avoir , en parlant des hommes ,> vertu qui porte à
ou n'avoir pas cours. » Argent de mise ;; ces avoir compassion des misères d'autrui et à les
espèces ne sont plus de mise. = Fig. » Cet soulager. „ Pratiquer les æuvres de miséri
homme est de mise , il est présentable, rece. corde. » Exercer la miséricorde envers les
vable. » Cette raison , cette preûve cette paûvres. » Homme sans miséricorde. = 2 °.
excuse n'est pas de mise , n'est pas admissible En parlant de Dieu , bon:é par laquelle Dieu
02 valable et recevable. pardonne aux pécheurs repentans. » La divine
misé
MISÉRABL MiséraEL
E , adj. MISÉRABLEMENT > ricorde divine. » Les entrailles dela
Mizérable , rableman >, miséricorde ; expression consacrée , et sirće
adv . Misère , s. f. [[ Mizérubie
mizere ; 2 é fer. aux deux prem . è moy . et du Cantique de Zacharie. Per viscera nise
e
long au 3*. ] Misère, exprime un état mal- ricordiæ Dei nostri. » Il faut espérer que Dieu
>
heureux , une indigence extrême. Misérable , nous fera misericorde. 3 ° Grâce , par
qui est dans la misere , dans le malheur. Mi- don, » Crier , demander , faire miséricorde ,
>
procês . = Faible
2 °. sse et imperfection de souffre et qui crie les hauts cris. * En
l'homme. emport
» C'est une étrange misère que de Provence on dir , crier Seigneur Dieu mise
se laisser er à ses passions. » La misère ricorde. - On crie à l'aide , miséricorde ,
-
de l homme est bien grande. » Seigneur, ayez quand on est batu et outragé et qu’on de
pitié de notremisère . » Dans le monde , tout inande du secours.
n'est que misère et vanité . — ; °. En style Le Proverbe dit ; à tout péché in - séricorde ;
proverb. Collier de misère , travail assidu . » et c'est ce qu'on dit sur- tout à ceux qu'on veut
Cette charge est pour lui le collier de misère. porter à pardoner.
Après un repôs de quelques jours , je vais sº . Miséricorde , petite saillie de bois ata
réprendre le collier de misère . chée sous le siège d'une stale , sur laquelle on
II. Misérable signifie quelquefois , 1 °. Fu- est à de.ni assis , lorsque le siège est levé.
neste , » Il a fait une fin misérable il est Misericordieux و, qui est enclin à faire mi
>
nies de la Messe . Quelques-uns écrivent v . neutre . Il se dit du pain qu'on fait tremper
et prononcent messel : l'éryinologie est pour dans du bouillon. » Le potage milane .. » Faire
cux ,mais
و l'usage leur est contraire. ou laisser mitoner la soupe. Virée. » La
MISSION , s. f. [ Mi-cion ; en vers ci- on .] soupe se mitone.<V , act . Au fig.Dor
Envoi et pouvoir qu'on done à quelqu'un de loter. » Il aime à se miloner et qu'on le mia
faire quelque chose. » Il a reçu sa mission : tone. Cajoler , ménager, » Elle mirone >
» Il parle sans mission. 2º . Il se dit sur son oncle , pour qu'il la fasse son héritière.
tout des choses qui regardent la Religion. Mitoner une afaire , en préparer do:
La mission des Apôtres vient de J. C. même. çement le succes . » Je cache cette pensée , je
» Ils ont prouvé leur mission par de grands et la mitone. Sév. --Tout cela est du style'fa
o
nombreux miracles. = 3 ° : Mission se dir milier .
d'un nombre de Prêtres , employés pour la MITOYEN , ENNE OU ÉNE , adj. [ Mia
conversion des infidèles, ou l'instruction des toa ien , iène ;; è moyen au 2d : ien n'a pas
er
fidèles. » On envoya une mission dans les le son d'ian au rs. - Richelet écrit mitoien ,
Indes. » On fait desmissions en France , en mais cette ortographe est contraire à la pro
Italie erç. » La mission a faic de grands nonciation. ) Au propre , il ne se dit qu'avec
>
fruits dans cette ville. » Il a fait la mission ; mur. Un milo mitoyen est celui qui séparedeur
on l'a envoyé en missioz, == Mission , héritages , deux maisons. Au figur. avis
Envoi . Voyez Envoi , mitoyen , qui s'éloigne des extrémités de deur
MISSIONAIRE , s . m. [ Mi-cio -nere ; 3;° avis oposés", et qui tient un peu de l'un et de
e
>
è moy . et long , 4° e muer. ) Celui qui est ein l'allure . - Parti mitoyen àa à peu près le
ployé aux missions.( nº. 2 ". ctet 3º.), Les Mis- même sens, — Denes mitoyenes d'un che
sionaires ont fait de grands fruitsdansles Indes. val , celles qui sɔnt entre les pinces et les
MISSIVE , adj . etsubst f. [ Micive ; 2° lon . coins.
3 ' e muet, ] Lettre missive ., qui est écrite
> MITRAILLE , s, f. [ Mirra glie ,et non
pour être envoyée à quelqu'un. Subst. » pas mitréglie : ai n'y a pas le son de l'é , maise
Il m'a écrit une longue nissive . On ne l'a y conserve son propre sons2 lon , mouillez
l'emploie que dans le styleplaisant ou râilleur, les il ; 3 ° e muer. ] 1° Toute sorte de perite
e
taine , au singulier , grôs gant , où la main dont on charge quelquefois le canon ,sur-touc
.
entre toute entière , sans qu'il yу ait de sépa- sar les vaisseaux. » Canon chargé de mi
ration pour les doigts , excepté pour le pouce. tráille ou à suitrdille : le 2d est le plus usité.
On dit d'un homme dificile à manier , qu'il MITRE , s. f. MITRÉ , Ée , adj . [24
er
faut le prendre avec des mitaines, mi muet au 1 é fer. au 2d et 3. ] En termes
Mi >
taines au plur. petits gants de femmes , qui d Antiquaire ,mitre est une espèce de coifure
ne coâvrent que le dessus des doigts. = des Daines Romaines , qui l'avaient emprun
Miron , gant qui ne couvre que l'avant-brastée des Grecques. = Parminous, ornement
jusqu'au poigner. = On dit , proverbiale- de tête , que les Évêques , les Abés Réguliers,
u s efs
mene : on ne prendpas des chais comme nous et dans quelques Chapitres o le Ch
sans
ment.
mitaine Ongue
; on nent nous ataque pas impuné. ou tous les Chanoines rportentà l'Église quand
initon mitaine , remède ils oficient . » Oficie avec la mitre et la
qui n'a ni forçe ni verțu ; moyen qui ne re- crôsse
Mitré ;se ou
ditsimpl ement
des Abés et ,desAbayes.
avec la mitre.
Abé crosse
médie à rien .
MITE , s. f. Pęciş insecte qui est presque ei mitré.Abaye crossée et mitrée, de
MITRON , ܕs , m . Ţerine populairenéetpris
imperceptible , i
мов MOD 665
mépris. Garçon Boulanger. mode majeur , le mode mineur , etc. ; en
MIXTE , adj. MixTiON , s. f. Mixtio- Gramaire , mæuf ou manière de conjuguer
NER , V. act. [ Mikste , miks-rion , et non pas les verbes : le mode indicatif , subjonctif ou
cion , miks-tio-né. ] Mixte , qui est mélangé et conjonctif , etc. = Il est fém . quand il
composé de chôses dediférente natúre ; corps signifie usage : à l'égard deschôses sur-tout qui
mixie. S. m. » Les parties d'un mixte.» dependent du goût et du caprice des homnies.
Réduire les mixtes à leurs principes . = En » Tout est soumis à l'empire de la mole. »
Droit ; causes mixtes , qui sont en même tems Mode ridicule , extravagante. » Inventeur des
de la compétence du Juge Royal et du Juge modes. » Se mettre à la mode , fort à la mode.
Éclésiastique, ou qui sont en partie personelles » L2 mode cn est passée ; cela cst hors de
et en partie réelles. = Mixtion , mélange de mode , est passé de mode. » Insensiblement
plusieurs drogues dans un liquide , pour la ces exercices, devenus moins nécessaires , pas
composition d'un remède . Mixtioner , méler , sèrent de mode. Hénaut.
faire une mixtion . » Mixtioner du vin , le REM . Mode régit de devant les noms et les
frelater. Mixtioner un breuvage. Il se
verbes. » Les persones raisonnables ne se trou
prend ordinairement en mauvaise part. vent nulle part en assez grande quantité, pour
MOBILE , adj. et subst. MOBILITÉ , s. f. y faire unemode de vertu et de droitúre. Font.
>
[ Dern . e muer au 1er , é fer. au dern . )] Mo · Les péchés mêmes des Grands , deviènent
bile , adj. Au propre , qui se meut , ou qui les modes des peuples. Fléchier. » On esc
>
peut être mu. » Il y a des corps plus mobiles ignorant dans un siècle, mais la mode d'être
les uns que les aîtres. Mobilité , facilité à être savant peut venir . On est intéressé ,> mais la
mu : » La mobilité des corps sphériques. Fig . mode d'être désintéressé ne viendra point .
» L'inconstance , ou pour parler plus exacte- Fonten . » C'est domage que la mode ne soit
»
ment , l'extrême mobilité de son caractère em- ' pas encore venue d'être en deux endroits :
pêchoit qu'on ne fût tenté de s'atacher à lui, vous seriez
Être à labien
modeutile
, en ici à votre
crédit , enfamille.
vogue. Sév.
et gâroit seule les excellentes qualités qu'il >
avoit reçues de la natûre . L'Abé Garnier , Un Poère à la cour fut jadis à la mode ,
( Hist. de Fr. ) parlant du Roi de Navarre Mais des foux d'aujourd'hui c'est le plus inco.
mode.
père d'Henri IV . = Mobile , s . m . En mé-. Boileau.
chanique , le corps qui est mu . » Quand un
.
mobiliers; = S. m .Terme collectif, qui tion. » La Natûre est le modèle des Arts. =
comprendtous les meubles. » Il a hérité d'un En particulier , un hommed'après lequel les
grôsmobilier. Artistes dessinent ou peignent. Poser lemo
MODE , s. m . et f. Il est masc. en Philoso- dèle , c'est le inettre dans l'atitude qu'on veuc
phie ; manièred'être.» Lesmodes d'un corps , représenter. =
: Au figuré , exemplaire qu'il
ce qui le modifie ; et en Musique , le ton dans faut suivre. » Les Anciens sont nos modèles.»
lequel une pièce de musique estcomposée:le . » Formez-vous surces modèles..» Ilsdoivenc
Tome II. P PPP
666 MOD MOD
vous servir de modèles. » La vie de cet Se modérer , s'adoucir : » Le tems s'est ro
homme est un modèle de vertu . » Cette femine déré ; le chaud comence à se modérer.
est un modèle de chasteté , etc. Voyez En parlant des persones , se posséder , se
Copie et RÈGLE . contenir. » Peu de gens savent se moderer
MODÉLER ne se dit qu'en sculptûre : c'est dans la bone fortune.
imiter quelque objet en terre molle , en MODÉRÉ , ÉE , adj. Sage , retenu . ”· Esprit
>
ne l'a pas encôre admis dans son Diction .. vir de ce terme. Le correciif était néces
Elle ne dit , en ce sens , que , se mouler.
saire ; et il ne sufira peut- être pas dans l'o
MODÉRATEUR , TRICE , s. m. et fém . pinion de plusieurs. J'aimerais assez ce mot ;
ModéraTION , s. f. MODÉRÉMENT adv., mais
MODÉRER , v . act. [ Modéra - teur , ,trice dera .
il faut atendre ce que l'usage en déci
e
e
MODÈSTE , adj . MODÈSTEMENT , adv.
ration , réman , ré : 2° é fer . 3 ° é fer , aussi >
au 4° cos . ] = Modérateur
Modérateur , trice ; qui
qui a ModÈSTIE , s. fem . [ 2 è moy. j ' e muet
>
la direction de. » Modérateur de la jeunesse. aux 2 premiers. ] Ils expriinent une certaine
Acad. » Dieu est le modérateur de l'Uni- rerenủe dans la manière de se conduire et
vers. = Il ne se dit que dans le discours de parler de soi. » Homme , femme,
soutenu ; et il y aurait de la pédanterie à desie.» Parler , marcher , s'habiller modes
s'en servir habituellement dans la conversa . tement , avec modestie . » Se tenir dans la
tion . molestie. » Se comporter avec molestie. "
MODÉRATION 1º . vertu qui porte à On n'ose le louer en face , pour ne pas bles
garder une sage mestre en toutes choses. » ser .
sa molestie.= Il se prend quelquefois
Se conduire avec modération , » User de mo pour pudeur. » La inodestie , dans les fem
dération envers... » User des alimens avec mes , est l'anonce de toutes les vertus: lim
modération
nution du prix =rabais,
, etc.fixé; ?". C'est
» laaussi , dimi- modestie
modération sembleest
» La inodestie suposer touslesetvices.
l'ornement Marina
la plus
belle
parûre d'une
d'une taxe.« On n'a voulu lui acorder aucune parûre persone.
jeune persone.
d'une jeune » Paroles qui
modération . blessent, qui choquent la molestie. - Voy
-
( nºRÉME
MODÉ
cion
NT s'estexcês
. 1º . ) » ,Il sans compo modéréa.-
rté modér
, avec Rem e. .1 º. Modestie n'a pas ordinairementde
Hont
.
sens , et dans ce nombre ,n'est pas autorisé. Quelques - uns écrivent et d'autres pronon
par l'usage = 2° . Modeste suit ou précède cent mouelle , mouelleux , ce qui ne vaut
ſe substantif . » Air , visagemodeste . Main- rien non plus. Moelle se dit, et de cette
rien , habit moleste . Manières molestes substance molle et grâsse , qui est contenle
>
rait aussi dire , modeste maintien , modeste d’un ôs. » Le froid m'a pénétré jusqu'à la
contenance ; mais modeste air , modeste ha- moelle des ôs ; ec du dedans de certains ar
bit ne seraient pas suportables. bres , comme le figuier , le sureau ; et d'un
MODICITÉ ; s. t. Modique , adj. Mo- bâton de câsse. » Moelle de sureau , de câsse.
DIQUEMENT , adv. [ 3º e muet au 2d et au = Moelleux ; rempli de moelle. » Un Ös
39;m.dike , keman . ] Modicité , petite quan- moelleux ; de la câsse bien moelleûse.
>
tiré. Blo :tique , qui est de peu de valeur. Rem. On dit , figurément , la moelle des
Moliquement, avec modicité. » Modicité du ôs , pour , le fond de l'âme. » Les hommes ,
>
comme une chose digne de remarque , que poème , même en prôse. La moelle d'un
ce mot se trouve dans le Dict. de l'Acade livre ; ce qu'il y a de meilleur. = Moel
» La mo.dicité du revenu . leur se dit aussi au figuré. Discours moelleux ,
MODIFICATION , s. f. MODIFIER , V. plein de sens et de choses. É rofe moelleûse ,
act. [ Modifika- cion , fié : dern . é fer. au zd. ] qui a du corps , et qui est douce quand ou
Ils expriment , 1 °. l'action d'adoucir , de la manie. Vin moelleux , qui Hate agréable
ment le goût , et qui a pourtant du corps.
modérer , de restreindre , en parlant des dis-
positions d'un Édit , des clauses d'un con- Voix moelleûse , pleine er douce. =
> En
trat, » Modifier des articles : y aporter quel- Peintûre , s. m . n le moelleux dans le des
que modification. = = 2°. En En termes didac sin , c'est la douceur dans les contours : le
termes didac- >
tiques , l'action de doner un mode , une moelleux dans la couleur ; coloris agréable :
manière d'être à une substance. » Les corps le moelleux dans la touche ; rouche fondue.
sont susceptibles de diverses modifications ; I.'Ab. Coyer dir , en imitation : » L’A
d'être modifiés de bien des inanières . miral mit du moelleux dans son ton . ile
On apèle en Gramaire , mo.lificatifs ; Frivole. Cela ne peut être bon que dans le
des noms qui ne servent ordinairemerie qu'à style badin ou critique. Il y aurait du pré
modifier le nom et le verbe : » Les adver- cieux à le dire sérieûsement,
bes sont des modificatifs. MOELLON , ou MOELON , ou MOLLON ,
MODIQUE , voy. MODICITÉ. s. m . [ Moa - lon Le troisième serait celui
MODULATION , s. f. [ Tion a le son de qui me plairait le plus. On écritaujourd'hui
cion , en vers ci- on. ] Suite de tons , qui
>
coife , boîte , au lieu de coeffe , boete. Pour
forment dans
Mode
un chant
lequel, cesuivant
chant les
est règles
composédu. quoi ne )pas
moellon. écrire
Sorte aussi noilon
de pierre dont onau bâtit
lieu les
de
» La modalarion de cet air est agréable , murs de clôtûre , et dont on fait un rem
ou bizarre. M. Linguet a employé moduler. plage aux murs de pierre de râille.
» Ce n'est pas un Rhéreur qui module des MOURS , .s. f. pl. [ Meirs ;monos, long ?
phrases et des mensonges ; . c'est , etc. C'est l'o n'est dans ce mot que pour l'étymologie ,,
un néologisme. = Moduler est une expres- mores . ] Il se prend , 1° pour les habitudes
.
seroit payée de la moindre de vos paroles. 3° . Le génitif de moi n'est guère usité qu'a
MOI , pron ., [ Moa , monos. 1. Il n'est compagné d'un autre génitif : » C'est le
d'usage qu'au génitif et au datif ; de moi, à sentiment de inon frère et de moi ; d'elle
moi. Au norninatif, on dit je ; à l'acusat. comme de moi. L'avis de Mr. et de moi , est,
me , et au datif aussi , quand il précède le etc.
verbe. » Il m'a doné ; il m'est resté ; il me Il peut , avec raison , implacable , irrité ,
fit présent. = 1°. Moi sere quelquefois pour De l'Empire et de moi combler l'adversité.
le nominatif et pour l'acusatif, comme dans Tibère par M. Fallet.
ces phrases : nous sommes venus moi et mon L'adversité de moi ne vaudrait rien en prôse ;
frère : on nous a renvoyés moi et mon amni. mais en vers , par l'inversion et l'association
( Voy . Nous ) Mais , lors de là , ce serait du substantif , de l'Empire , on y fait moins
>
qui l'on répond , moi et je sont deux bêtes. logis d'un tel et le mien , et non pas demoi.
>
Cependant , quand moi ese après le Dans les phrases mêmes , citées plus haut, > >
verbe , ou qu'il est joint à même , il peut le mien vaut mieux que de moi. » C'est le
>
acompagner je : » Je vous dis moi:» Moi- sentiment de mon frère et le mien , etc. =
même je l'ai vu : » j'y veux aller moi-même. Les exceptions de cette règle sont lesphrases
Après la conjonction et , il peut aussi suivantes : pour l'amour de moi ; à cause
être le sujet ( nominatit ) d'un membre de de moi , en dépit de moż , au dedans de moi,
phrase. » Votre pauvre frère m'écrit, et moi au devant de moi , etc. Ce serait mal par
à lui . Séy . On sous - entend , je lui écris . ler que de dire , pour mon amour , pour mi
Certe conjonction et fait que inoi je n'est callse ; à mon dedans, à mon devant , etc.
pas ridicule , comme il l'est ordinairement. 4º . Outre ine ec à moi , il a un trei
» Ils sont partis ; et moi je n'ai pu le faire. sième datif , qui est invi;
mi mais celui- ci suic
= Moi se mec quelquefois même dans le toujours le verbe , au lieu que me le précède
,
discours familier , à la fin de la phrase , toujours. » Donez - moi ; il me dona. De
.
quand on se détend de quelque chôse qu’on plus , ce mời n’a d'usage qu'à l'impératif :
nous reproche , ou qu'on nous atribúe : » dites-moi , répondez-moi , etc. == A mi
Vous prétendez donc que, etc. je ne prétends se met toujours aussi aprês le verbe: pensez
pas cela moi. J'aime à rire moi; et toutes adressez-vous à moi ; ce livre est à
à moi,
ces mines alongées m’aligent,. MARIN , Jul. moi. Il se mer avec tous les modes et dans
Dans ces ocasions, il peut aussi marcher tous les tems. = Quand un verbe , quiré
à la tête. » Qui résistera à ce penchant , si git le darif, est acompagné de la négative
l'on nous ête le frein des meurs ? Moi , je> ne , et suivi d'un que ; on se sere d'à moi,
.
a'ôte rien , die Verglan ; mais je veux que et non de me. Ainsi , quoiqu'on dise, cela
>
chacun puisse vivre à sa guise. Marm = me convient >, il faut pourtant dire, cela ne
2.; On a depuis long-tems agitéla question , convient qu'à moi. = Après les verbes
s'il faut dire : si c'était noi quieussefait, réciproques, on met aussià moi. » Il m'a
ou qui elle fait. La règle et Vaugi' étaient adressé un paquet : il s'est adressé à moi,
MOI MOI 669
= 1.!. Outre l'acusatif me , ce pronoma
pronom a douleur en sera moindre . — 2. Le moindre
aussi moi ; mais me se met toujours devant le en est le superlatif. » C'est la moindre satis
verbe , et il s'étend à tous les modes et à
> faction qu'on lui doive. » Au moindre bruit il
tous les tems , excepté l'impératif : il m'ai- s'éveille.-
3 ° . Avec la négative, il signi
me , ilm'a aimé , il m'aimera. Au contraire
moi suit toujours le verbe , ou immédiate-, fie aucun, » Je n'en ai pas la moindre apré
hension.
ment , quand ce verbe est à l'impératif : ins- MOINE , s. m. [ Moa - ne. ] C'est , propre
. >
truisez-moi ; ou à la suite d'un aùtre substan- ment un Religieux qui vit entièrement séparé
tif , lorsque le verbe est à un aûtre mode : » du monde , comme les Chartreux , les anciens
Il est venu me voir , mon frère et moi. - 11
-
Bénédictins et Bernardins. On l'a dit ensuite
y a des ocasions où me se met après le verbe par mépris , des Religieux mendians et même
et se joint à l'impératif, comme quand on dit : des Clercs et des Chanoines Réguliers. Car
acusez m'en , si vous l'osez ; délivrez m'en , ce nom respectable , et autrefoissi respecté
etc. 5° . L'ablatif de ce pronon est entiè- est devenu , peu s'en faut , une injúre ; et
sement semblable au génitif'; mais au lieu que c'est insulter les Religieux que de le leur
de moi est très- peu d'usage au second câs ; il doner. — Moine bourru, prétendu fantôme,
en a , au contraire , un très-grand au dernier. dont les nourrices et les bones gens font peur
» Il tient cela de moi ; il est éloigné de moi; il aux petits enfans . De- là on apèle moine bourru
a eu soin de moi , etc. etc. Regn . = Ces ( style fam .) un hommede mauvaise humeur.
règles sont comunes à tous les pronoms perso- Voyez ÁBBÉ er Habit .
nels 1a , il , elle , nous , vous ; ils , elles . MOINE est aussi le nom qu’on a doné à
De moi, pour inoi , quant à moi , adv . Le une petite caisse,doublée de fer blanc, ouverte
er
>
2et était fort usité aútrefois : Malherbe s'en excepté par dessus et par-dessous , où l'on met
>
sert souvent, et Ménage le croyait plus propre un réchaud pour chauffer le lit. Ce nom lui
à la Poésie ; et pour moi à la prôse. Aujour- viene dé ce que les Moines , qui n'ont pas de
d'hui , e depuis long- tems , de moi ne se dit domestiques, ou ont inventé ce meuble , ou
>
plus et l'on se sert toujours de pour moi , ont été les premiers à s'en servir.
aussi bien dans les vers comme dans la próse. MOINERIE , esprit et humeur des Moines.
Corneilie l'a employé dans Cinna . Moinillon , petit Noine ; et Moinesse , Reli
Pour moi , soit que le ciel me soit dur ou pro- gieuse , sont également des termes de mépris.
pice. MOINEAU , s. in. [ Moa -no : pluriel, Moi
Voyez De , Rem . *> Quant à moi a es- neaux . ] Perit oiseau fort comun et à la ville
suyé bien des condainuacionsde Vaugelas, du c à la campagne, où il étourdit par ses cris
P. Bouhours, de Ménage , de Th . Corneille. continuels ; et qui multiplie prodigieûsement,
Il n'avaitpour lui que le Poète Chapelain ,, Il y en a quelquefois des milliers sur un seul
imeilleur Gramairien que Poète. Cependant' arbre.» Il n'y a pas de perie enfant , qui n'ait
il s'est maintenu dans le discours familier. un moineau pour s'amuser .=
= Adj.» Che .
Pour moi est de tous les styles . = Se mettre val moineau , auquel on a coupé les oreilles.
sur son quant à moi , prendre un air fier , est On dit , proverbialement , jeter sa poúdre
du style critique etmoqueur. == A moi ! aux moineaux , faire de la dépense pour une
exclamation pour faire venir promptement chose qui n'en vaut pas la peine.
quelqu'un auprès de soi. A moi , soldats ! = MOINILLON , s. m . Terme de mépris.
De vous à moi , façon de parler, qui équi vaut Petit Moine . Quelques-unsdisentMoinichon .
à celle-ci , je vous le dis en confiance.» De MOINS , adv. [ Moein , et devant une vo
vous
sisse .
à moi , je ne crois pas que la chốse réus- yèle , moeinz , monos. long. ] C'est le compa
>
muer.)
il 1 °. C'est le comparatif de petit , et Moins d'argent , de soldats , de viande de
signifie plus petit. » Cette sommeest moin- pain, etc. etnon pasmoins du bien,de l'ar
dre quementsans
absolu l'aútre. la conjon
= Il s'emploiequelquefois gent , des soldats , de laviande,du
ction que. » Votre
> , pain
Votre comm
comme e disent , en certaines Provinces , des
670 MOI MOI
gens mal instruits . = lla ce même régime, A moins que vous ayez l'aven de Lysander.
lorsqu'il est employé substantivement. On dit Ibid.
absolument et sans régime : » Il y a du plus ou A moins que la suivante en fasse autant pour
VOUS .
dumoins dans ce qu'il dit ; mais on dit aussi : Molière.
» Suivant le plus ou le moins de munitions ;
faites le moins de dépenses que vous pourrez. Je ne dois pas dissimuler que l'Acad. met
S'il est suivi de la prép. de dans ces oca en exemples deux phrases ,> dont l'une a cette
sions , il y en a d'aîtres où il faut que cette particule négative, eret l'aûcre nel'a pas ; mais
préposition le précède. » Persće , âgé de trenie j'avoûe que je ne devine pas la raison de cette
ans , et Démétrius , qui avoit cinq années diférence. = A moins que de , avec l'ing .,
>
moins aiméque vous ; si je l'eusse aimé moins leque , et retranchait de : » à moins qu'être
que vous . Enfin , si moins est suivi d'un autre un vrai sor ; à moins que l'avoir vu ; comme
adverbe, il doit être misaprês le participe . plusieurs disaicat , avant qu'être , plutôt que
"
Ils ont combaru moins coile.geusement. = avant dêrre ou avant que d'être,Voy. AVANT,
Il suit les mêmes règles avec l'infinitif. » Vous n°, 3 °: = A moins s'emploie quelquefois
ne pouvez moins faire ou faire moins pour l'un adverbialement et sans régime, » On se fâche
que pour l'aître . » On l'a vu combatre moins roit à moins , c . à d , pour un moindre sujet,
courageusement, 3 ° , A moins régit le
. — Au moirs , du invins , tout au moins ,
>
Cor
telle main . * D'aîtres disaient , à moins que mandemens de l'Eglise. Marsolier s'en est
de.» Le Tage, qu'ilétoitimpossible , àmjins encore servi. » Il s'attendoit qu'il luidema1
)
"
que d'un miracle,de traverser sans barque, deroitquelque grâce pour lui-même,ou elde
Vie de St. P. d'Alc . Dites , à moins d'un
O le moins ( tout au moins ) d'être ren:boursé de
miracle. == 4° . A moins que régi le sub ce qu'il avoit avancé . - Richeler met, à
jonctif, et il exige toujours la particuleiez
nega tout le moins sans remarque ;; l'Académie ne
tive ne.» A moins que vous ne chang de lemer pas.
baterie . Les Poères ont peut -être droit de re Rom. I. Au moins et du moins , à la tête de
trancher la négative, quar.d elle les embar- latifphra
tasse .
se , font marcher le pronom nomina:
après le verbe . » En cela au moins êtes
A moins que pour régner le destin les separe, vous bien juste. Voir, » Les troubles sortirenç
Corn ,, @dipe. de Ronie avec Novatien . Au moins, le plus
n'obtiendrez rien , à moins qu'il soit Hist.
Et vouscontent. granddescanda le y cessz-t'il bientôt.Berault?
l'Égl. „ Du moins ce Prince fur-il lo
Agrésilas. maître des conditions. Moreau,.» On le soups
MOI MOI 671
çonoit d'être le chef de la conspiration. Du MOIS , s. m . [ Moå , et devant une voye'e ,
moins est-il certain qu'ilIIétoit instruic du de
moazl'an
, née. . long. ] Une des douze parties
monosLes
complot. Lett. Étif.. = moins doit
II.. Au moins mois d'Avril , de Juin de
être placé le plus près possible du nom qu'il Septembre, de Novembre sont de trente jours.
modifie. w Quinze cents soldats , ou gens de Février en a vingt-huit , les années ordinai
nouvelle levée prisoniers , au moins . Anon .res , et vingt-neuf , les années bissextiles : les
Il falait , ce me semble , au moins quinze · sept aûrres sont de trente-un jours. » Le mois
cens soldats , etc. Au moins et du moins se de Janvier est le er
, et le mois de Décembre
>
fûtplusconu par ses vertus , que par sesa ma- levé. Doit- on dire , aprês six mois de
= 2'. >
bilités, il faudrait dire , non invins aimable tems écoulés , en faisant raporter le participe
qu'estimable. Il est peu d'Auteurs qui aient à mois ; ou écoulé , en le raportant à tems?
senti la justesse de cette observation . On a dit Vaugelas était pour la dernière manière ; et
de M. Thom is : » Non moins estimable par Th. Corneille pour la première. Je crois que
ses talens que par ses vertus. Il falait dire , > l'opinion de celui - ci est préférable.
au contraire non moins estimable par ses MOISIR , V. ace. MoisissÛR E , s . f. [ Mva.
veri us , que par ses tale ns ; parc e que ses zi , zi- süre ; 3 lon. au 2d . ] Möisir c'esc
vertus étaientmoins
ses talens .
ralesment
génémoin
IV. Pas négaesque
sanscont chancir
tive, che verte rir
ou ,couv , quid'un certainemousse
mareque entn
un comencembla
dans le sens de cependant , est une locution de corruption . » L'humidité a moisi ce pâré ,
populaire . „ Elle cravailloit en linge pour les ce pain . = Il se dit ordinairement , ou comine
gens du comun , mais pasmoins elle gågnoit neutre , ou comme réciproque. » Ce pâté co
vous mence à invisir ; à se moisir. „ Tout se moisit
sa vie ,etc. Th . d'Éduc .» Je vois bien que
faites une bonne action ; mais pas moins le dans les lieux humides. == Alj. » Pain
secrer de ça me tarabuste . Ibid. = V . Doit- fromage msisi. » Confitûres moisies.== S.
on dire : il ne fiut rien moins que , ou rien m . » len taut ôter le moisi. = = Moisissure ,
de moins que? Jecrois que le premier est plus est i°. l'altération d'une chose moisie. » Si la
autorisé. Le P. Berruyer et M. Berault , et moisissüre s'y met ; ou , ce qui en est l’éfer. »
autres Auteurs emploient le 2d . L'Acad. met Otez la moisissüre , lemoisi.
plusieurs cxemples sansde.=
= VI . En moins Chanc
Rem. Moisir difère de ir , en ce que
de rien , adv . Très promptement , en peu de celui- ci se dit des premiers signes de cette
tems. » Il a mangé son bien en moins de rien . espèce de corruption , et que celui - là se dit de
- Il est tout au plus du style médiocre. sa consommation .» Un påré , un jambon qui
VII. Sur et tunt moins ; en déduction de , est se chincissent , doivent être mangés prompte
un terme de Pratique, » Il lui a doné cinq ment : quand ils sont moisis , ils ne sont plus
cenes
devoitfrancs
.
, sur ei cant moins de ce qu'il lui mangeables. Exır. de M. Beauzee.
Rem . Un pieux Biographe , qui écrivair en
MOIRE , s. f. MOIRÉ , RÉE
er
,eadj. [ Moả-
> 1670 , écrit moisif. » Un morceau de pain
те >
ger
ré , rée ; re lon . au 1 2° e muer au dur , noir et très souvent moisif . Je ne crois
1
é fer. aux deux aûtres . ] Moire , écofe 步 pas qu'en aucun tems cette ortographie ait été
ordinairement de soie , et qui a le grain fort d'usage.
• serré. A : 22. == La morre rabisce est passée MOISSINE , s. f. Moicine. ) Faisceau de
à la calandre , ce qui y fait paraitre des ondes branches de vigne, avec les grapes qui y pen
>
comme au tabis Soiré, qui a l'æuil de dent. » Les paysans pendent des mois sines au
-
moireindire
laRuban , qui étofe
est onić comine la moire, » plancher.
moirée.
, MOISSON, s. f.MOISSONER, v. a. Mois- ,
672 MOI MOI
SONEUR , EÛSE , adj . [ Moa - son , sone , neur ,
e
e moite empire ; la mer .
nell ze ; 3º é fer. au 2d, lon . au dern .] Moisson Quelque autre Curé plus savant...
est la récolte des blés et allcres grains. „ Fairela Bravant les fougues de la bise ,
Se seroit livré sans remise
moisson . - C'est aussi le tems où l'on mois Aux fureurs du moire élément.
sone » La moisson aproche : pendant la mois Gresser.
son . Poétiquement, année. » Il a vu cinquante Rouss
moissons. == Fig. » Moisson de lauriers , de eau dit, le moite empir e.
gloire , beaucoup de gloire ,d'heureux succês. MOITIÉ ,'s. f [ Moa -tié , 2° é fer.) Partie
Moissoner c'est faire la moisson . » d'un cout , divisé en deux parties égales. » La
Moissoner les fromens , les avoines. moitié de cette succession lui appartient.
Moissoner un champ. – V. n. » On a déja Dans un sens moins strice , il seprend pour
1
moissoné : on ne moissone point encôre. une des deux portions, quoique l'égalité entre
>
ne. » Il a vingt moissoneurs et autant de dit : la moitié d'un pain , d'un poulet ; une
; moissoneủses. moitié d agneau. ,,
= Mettre de moitié. »
REM. Moissoneur ne se dit qu'au propre ; L’air satisfait et l'attention , avec laquelle il
mais moisson etmoissoner sedisentélégament vous écoute , vous disene , en quelque sorte
au figuré. » Moisson de laurier , de gloire. que vous avez plus de lumières que lui . S'il
Que deviendront ces biens , où votre esprit se dic lui-mêine quelque chôse d'ingénieux , il
fonde , vous y met adroitement de moitié. MARIN ,
Et dont vous étalez l'orgueilleûse moisson. L'homme Aimable. » Il a mangé la moitié de
Rousseau . son bien . C'est dans ce sens qu'on dit, la
Moissoner des palmes et des lauriers. » Ainsi grösse, la grande moitié, la petite moitié.
la cruelle guerre moissone les bons et épargne Rem. Moitié , s'emploie souvent sans arti.
.
les méchans. Télém . Er neutralement : « Nous cle : » Il a moitié dans cette succession : elle a
semons aujourd'hui dans les larmes ; nous moitié dans tous les meubles. Acad. „ Un âne
moissonerons un jour dans la joie. = Être mangemoitié autant qu’un beuf L'Ab. Gué
moissone , mourir. » Ainsi le fils d'Idoménée , née. » Ce second brâs n'est pas moitié aussi
comme une jeune et tendre Heur , est cruelle- long que l'aûcre. Pluche. » Quelques villes
>
ment moissoné dès son premier âge. Télém . perdirent moitié , d'autres les trois quaris de
- Tout cela n'est que de la Poésie , ou de la leurs habitans. Hist. d'Angl. „ De tous ceux,
Prôse poétique ou oratoirc. qui liront , il y en aura inoirie encôre , à qui
Quelques- uns disent , proverbialement : tout ceci paroîtra crop vif. Linguet. De -
Porter la fuulx dans la moisson d'autrui ; tous ces exemples , le plus inusité est ce der
entreprendre sur ses droits , sur ses fonctions. nier , où moitié, sans article est nominatif ,
m
i
Ce proverbe vient du latin.Richelet et l'Aca- ( sujet de la phrase ) il y aura moitié à qu
démie disent , mettre la faucille , etc. et cela etc. Cela surprend un peu . Comme chacun a
vaut mieux ; car on se sert pour la moisson , son goût , j'aimerais mieux dire : Il y en aura
de faucille et non pas de fuu !x . la moitié à qui , etc. = Moitié , adverbs
MOITE , adj . MOITEUR , s. f. [ Moa - te , est plus autorisé par l'usage . » Moitié seigle ,
>
reur . ] Moite , qui a quelque humidité , qui moitié froment . · Moitie eau , moitié vin . ”
est un peu mouillé. Moiteur, qualité de ce qui Moisié de gré , moitié de force. == De moitié
est moice . » Avoir le front mvite , les mains à moitié ,adv., » Il aété de moitié trop long ?,
moites.» Etre moite de sueur.» Il aunepetite outrop long demoitié dans sondiscours.» Ce
moiteur aux mains.» Ellene síle plus; il ne plan simplediminuera la dépense deprèsde
lui reste qu'une légere moiteur. -On dit moitié. Neck . » Écre de moitié avec quel
On le dit
ordinairement du corps humain. Quelquefois qu'un ; partager les profits et les pertes avec -
cependant on s'en seri , en parlant de certai . lui, soit dans le coinerce , soit au jeu.
>
d'i
nes chôses . On dit que des draps ne sont pas » Il est à moitié ivre. Avec plus, on dit
bien séchés, qu'ils sontencoremoites; qu il moitié, le d étantrégiparpļus. » De l'ar;
ysécher
a encôre
3 deenlaôter
pour moiteur
la ; qu'ilfaut
moiteur; que les
, faire gentplus
durant moitié d'aCes
bu.» moitié dépensé
Évêques ; d'à
plus du moitié
vin pluslai.
le dégel, les murailles sont moites , etc. = ques . Moreau. * Le p. Sicard dit , plus de
On dit, en style poètique , le moite élément, moitié.» Lesdeux autres colonnes sont plus
de
MOL MOL 673
de moitié détruites. Let. Élif. Il falait plus qui est faito en forme d'étoile , avec plusieurs
d'à moitié. Quelques uns disent, plus pointes , pour piquer le cheval. ܐ°.
gu'à moitié ; mais celui-ci n'est pas si bon. Morceau de marbre , qui sert à broyer des
= Par moitié , aurre adverbs . » Partager couleurs.
par moitié ou moitié par moitié. En MOLLASSE , adj . MOLLEMENT >
adv .
parlant de diférend , on dit , par la moitié. Mollesse s. t. MOLLET ETTE , adj .
>
Il est masc. dans le " sens , et fém . dans le l'imitation vraie et gracieûse de la Hexibi
2d : un môle est une jetée de pierres à l'en- lité des chairs. = Au figuré, manque de
trée d'un port : une môle est une masse de vigueur et de fermeté d'âme. » Il. a de bones
chair informe et inanimée , dont les femmes intencions ; mais il a trop de mollesse. fie
acouchent quelquefois au lieu d'enfant. mollesse a ruiné ses afaires. Vie oisive
MOLÉCULE , s. fém . Petite partie d'un et voluprueûse. » Vivre dans la millesse.
corps. » Les molécules de l'air , du sang. = - L'Acad .ne marque pas ce dernier sens:
-
ne dit pas assez, et l'autre dit trop : moles- muer. ] Petite écofe de lainedouce et mollette.
ter tient le milieu entre les deux. - L'Ac » Du molleton. » Camisole de molleton . so
cadémie dit qu'on ne s'en sert guère qu'au Veste doublée de molleton .
Palais. Il me semble pourtant qu'il est assez MOLLIFIER , v . act . MOLLIR , v . neut.
. ] Rendremou. - Devenir
d'usage dans le style familier. » Molester (Molifié ,moli
Leier
quelqu'un par ses chicanes , en lui suscitant
des proces eic .
moli . ne se dit qu'en Médes
cine.. » Mullifier les humeurs. Cataplasme
MOLETTE , s . f. [ Molète : 2° è moy . pour mollifier une tu neur. - * L'Ab. Prévot
j' e muer. ] 10° . Cette partie de l'éperon , traduisant trop litéralement M. Hume , l'a
Tom . 11. 2 | | |
мом - M O M
674
employé au figuré : » Le génie de religion tout moment . Voy . d'une heure à l'autre ,
qui prévaloit à la Cour et dans la préla- au moc HEU HeureRE. S Racine a dir , dans
ture , tendoit à mollifier ces préventions. H. Bérénice , de momens à momens ..
des Śruarts. Cest un anglicisme : mollify. Prêts à quitter le port de momens à momens.
* = Mollir se dit au propre. » Les pom Je crois qu'il n'est pas à iiniter en cela.
mes mollissent cette année ; les nèfles mol- Du moment que régit l'indicatif. » Du mo
lissent sur la pâille. Manquer de force. ment que vous avez trouvé un mouvement
-
» Ce cheval comence à mollir ; il aura peine intérieur tdans la lune , voilà ses habita ns qui
à fournir sa course. » Le vent mollissait Dans le
renaissen . Fonten . Mondes .
contre les voiles. = Er au figure ; . céder moment que , ou dans le moment où : le "
lâchement , lorsqu'il faudrait tenir ferme. est le meilleur, » Je l'alige dans le moment
Vous mollissen. » 'Il ne faut pas mollir dans mêine qu il vient d'avoir l'attention la plus
cette a faire. délicate. Marm . » Dans le moment où le ciel
MOLÛE. Voy. cummençoit à s'éclaircir ... Mentor remar
MOMENT , s. MorûE .
m . MOMENTAN É , ÉE que un de leurs vaisseaux. Télém . = On
e
adj . [ Momin , momantané , née : 2° lon . 4
> dit , un bon moment, pour dire , un instant
lon. aussi au dern. é fer.] Instant , petite par- propre et favorable à faire ce qu'on desire.
tie du tems. » Attendez un moment; je re Ce fou a de bons momens , des inter
viens dans un moment. » L'éternité dépend vales lucides, où il parle avec sens.
d'un moment . Moment régit quelquefois de er l'infinitif.
Qui n'a plus qu'un moment à vivre , w Lothaire juge alors que le moment est
venu d'acroitre ses États . Moreau .
N'a plus rien å dissimuler. MOMENTANÉ , qui ne dure qu'un instant.
>lesTous les momenssont
heures et les inomensprécieux.»Il compte Cemot
. = F Au moment langue ; n'est
mais ilpasestdes plusanciensdansla
aujourd'hui bien établi.
régie de devant les noms et les verbes : » Il ne s'est dabord dit que parmi les savams.
Au moment du départ ; au moment de partir. . A présent il est reçu dans le discours ordi
De ce moment , adv. Dès lors. » De ce naire. » Le triomphe momentané de Mari
moment le soleil commença à luire. Pluche. gnan ( sous François I ) fut bientôt flétri par
»De cemoineneGontran
souveraine. -
exerçal'autorité Poprobre ineffaçable de Pavie. Trév
D'autres disent dès le ino- Action momentanée. Acad.
Linguer.»
. et le
le
' ment. » Le Poète ( Volçaire ) ne pardona pas Rich . Port . écrivent momentanée pour
cette chûte honteuse ( d'Ériphile ) au critique ; masc. comme pour le fém . et le premier le
( l'Ab. Des Fontaines ) ei , dès le moment , done pour un terme de Philosophie. On
ent une guerre scandaleuse . Le hazarde son salut pour un plaisir momenta
ils se déclârèrons
Chev. des Sabl . De ce moment aurait née .
.
L'Acad. qui met cetic phrase en
éré mieux . Dans le moment , sur le mo. exemple , écrit momentané , et le dir şans
ment, adv. ( le 2d est peu usité ) sur le champ . remarque. » Dansles intervales d'un calme
» Dans
lisse
le moment er , ils bandent la plaie momentané. Rayn . » La jalousie édivisa bien
d'U e ci
. Md . Da >
r an
, Odys . Jupite tôt ceux qu’un intérêt moment avoit unis .
s
exauca sa prière sur le moment. Ibid . Idem .
Pour le moment : » Voilà tout ce que j'avais * MOMENTANÉMENT , adv. Celui-ci n'est
à dire pour le moment. » Il se contenta pour pas, à beaucoup près , aussi usité que l'ad
le moment,de faireA fortifi er ses places..Velly , ecrit momentané."Il 'n 'est point dans les
tout moment , ou à tous Dictionaires : c'est un de ces adverbes qu'on
Hist. de Fr.
momens , adv. L'Acad. met les deux; et dans crée journellement dans la liberté de la con
le seul exemple qu'elle done , elle emploie le versation , et qu'on dit long-temsavantque
2d : » Un criminel croit voir à tous mo- de lesécrire Mde. deB...
chefs de ces. factions l'à employé.»
oposées Les
s'acomodèrent
mens les Archers à ses trousses. It me
semble qu'à tout moment serait plus confor- mementanément.
MOMERIE , s H.d’Angl.
. f. [ 2¢ et dern. e muet";
TOUT = D'un moment
mie à l'analogie. Voy. Tout.
à l'autre , ou de mom - n ! en mom ent : » Il zº lon. ]
e
Autr efoi s mascarade. Aujour
nt re de
peut venir d'unntmome tousà l'autmoni; ens mo- d'hu i, 1. dégu isem ent de sent imen s , qui
ment en mome à à fait faire au dehors un personage tout dil'ó .
les
> >
MON MON 675
rent de ce qu'on a dans le cour. » Elle på- Rem . 1 °. Monarchie se prend souvent pour
roit fort aHigée ; mais c'est une mome- Empire , Royaume . La Monarchie dus
rie , ou pare momerie ( sans article ). = Assyriens. » La Monarchie Française , etc.
2. Jeu joué pour tromper quelqu'un agréa- 2°. Roi se dic des petits Princes comine
blement . »
plaisante momerie. == L'Auteur des grands , pårmi ceux qui ont ce titre :
des Grands hommes Vengés lui done le sens Monarque ne se dit que du Chef d'un grand
de pièce boufone , burlesque. » On rappelle Royau
. me .
dans cette momerie ( le chef d'æuvre d'un * MONARCHISTE ; mot nouveau , employé
un outrage fait à M. de Volt. -- Le par M.Raynal , pour signifier un partisan
Inconu )impropre
mot est . de la Monarchie. » Un peuple monarchiste
MOMIE , s. f. 1 ° . Corps embaumé d'une veut étendre au delà des mers , la gloire et
manière particulière par les Egyptiens, l'empire de son Maître. Un autre Ettivain
2 °. Corps enterré sous les sâbles dans les dé- die Monarchisme. » Monarchisme universel,
serts d'Arabie , et qu'on trouve ensuite dessé- dont le projet , atribué à Louis XIV , fuc
ché par les ardeurs du soleil . is On a des un fantôme ou un épouventail politique .
"
perdre un momon . 2°. C'est aussi unles Moines ou les Religieuses. On dit vul
ierm e du jeu
semblables.
de lans quen et , et autr es jeux gair ement Colvent ; mais Monastère est plus
noble. » Se retirer , s'enfermer dans un Mo
MON , pron. possessif. De moi. Il sere nastère. Sortir du Monastère . = Monas
pour le masculin , et aussi pour les noms tique , qui concerne les Moines. » Les Or
>
ties, dont
>
alltres êtreslessont
Leibnitiens
composéscroient
.
que tous les dène, dènemın, danité : 2.® è moy. 3° e muer
au 2d et au 3. ] Ils se disent , en style de
MONARCHIE s. f. MONARCHIQUE , dévotion >, de l'atachement aux choses vai
adj.MONARQUE , s . m. [ Mo-narchi-e , chi- nes et passagères du Monde. » C'est une
ier, dern . ee muet dans
ke, mo-narke : 39.lon . au 1" femme extrêmement mondaine . » Ses habits
tous les trois .) Monarchie est le gouverne- sont trop mondains ; elle a un air bien mor
ment d'un État par un seul chef. Monarque , dain . = S.in. » Les mondains ne veulent
celui , qui a seulle pouvoir souverain dans pas entendre parler de pénitence, » Un
un grand État . Mynirchique , qui apartient sage mondain', qui n'a que les vertus mo
à la monarchie., » La monarchie estla forme rales. = Vivre mondainement, d'une nia
de
.gouvernement la plus parfaite. » Grand , nière mondaine . = » Pâsser sa vie dans
puissant
est un Étaiglorieux Monarque.
mɔnarchique , » La France des plaisirsetla, des
les mondanités mondanité. . - » Le inépris
choses vaines du monds,
09992
676 MON
re e
MON
MONDE , s. m. [ 1 € lon. 2° e muel . ) vations sur les Remarques l'aprodvent , et
Ce mot a divers sens : 1 °. En général , l'Académie le met encore dans la dernière
l'univers; le ciel et la terre , et tout ce édit. = 33 °. Tout le monde , c'est toute sorte
qu'ils renferment » Dieu a tiré le Monde de persones. » Il craignoit tout le monde ,
du néant. » Depuis la création du Monde. parce qu'il faisoit du mal à tous. D'Avr.
St. 'famil. » Depuis que le Monde ese Quand on veut parler de la terre physique ,
Monde. — L'an du Monde 2750 ; l'an de il faut dire , le monde entier , ou tout l'a
o
= 2°. Plus particulière- nivers.. = 4 °. L'cuire monde ne se dic que
la création , etc. =
ment , la terre > le globe terrestre. » Les de la vie à venir. En parlant de l'Amérique,
quatre parties du Monde. » Faire le tour il vaut mieux dire le nouveau monde , dit
du Monde : courir le Monde : aux deux Bouhours.
bouts du Monde. » L'ancien Monde , l’Eu-
Aujourd'hui
On ne le dit plus que ceden'est
cettepasmanière
assez dire.
, et
rope , l'Asie , l'Atrique. Le nouveau Monde, l'autre monde serait ridicule dans cette oca
l’Ainérique. 3. La totalité des Hom- sion . sº. Mettre au monde . Voy. En
mes . » . J. C. ese le Sauveur du Monde. GENDRER . Il est venu au monde ( il
4º . Le commun des Hommes. » . Le Monde est nć ) un tel jour. 6º. Monde se dic
ne pardone point l'ingrationde. ſ °. Dans aussi pour les usages du monde : savoir son
un sens indéfini , les gens , les persones. » monde. » De peur que Timante , qui ne sa
11. ne faut pas condamner le monde si lé- voit pas son monde , ne trouvât mauvais que
gèrement. » Vous vous moquez du monde , son fils s'amusar. Marm . On dit aussi , avoir
des gens . = 6°. Certain nombre de per- du monde , n'avoir pas de monde. Mais,
sones. » Il y avoit bien du monde au Sermon , dit- on également bien avoir beaucoup de
å la promenade. 7 ' . La société dans
. monde , éire sans monde ? J'en doute. » Avec
laquelle on a à vivre. » Le grand , ou le un peu d'esprit et beaucoup de monde , vous
beau monde. » Le comerce dumonde. » Ai brillez plus qu'un lomme de beaucoup d'es
mer le monde. » Il ne voit qu'un certain prit sans mönde. Mercier. - Je crois qu’on
monde. » Loin du monde et du bruit , ecc . doit dire là , avoir ou n'avoir pas l'usage
89. Les hommes , ou corrompus , ou qui ont
> du monde. » Avec un peu d'esprit , eta l'i
des maximes , ou qui mènent une vie opo- sage du monde , etc. 4. On dit , sur-tout
sée à l'Évangile, à la Religion , à la piére. depuis quelq
depuis quelque tems , le monde absolument
ue tems
» Renoncer au monde. » L'esprit du inon- pour le grand monde. » On ne s'amuse que
de » Le Seigneur a anathématisé le monde. dans le monde : être dans le monde , aller
» Le monde est l'énemi de Jesus Christ , etc. dans le monde. - re
8º. Conaît le monde
= ... Les domestiques et les enfans, la et conafire son monde ont des sens diférens.
famille , prise collectivement. » Tout son Dans le premier ,monde signifie les usages
>
monde est venu : il a amené tout son petit du monde : dans le second", il signifie les
monde etc. = Le monde savant; les Sa- persones. » Je cono's mon monde ; je vois
vans. » Les langues des Grecs et des Romains ce qui s'y passe. Marm . Je crois qu'en cet
sont devenûes celles du monde savant, Ri- endroit , 11falait dire , je conais le monde.
>
des lettres ger d'une injúre par une autre injûre , rendre
qu'on obtient du Juge d'Église , pour obli- GAMADE..
la pareille . Voy . GambadE 22°. Lieu ou
ger par censures éclésiastiques à venir à révé- l'on bat
bar la monaie,
monaie. » Porter des lingots à la
fation sur certains faits , qui sont mentionés Munaie .
dans ces L.ettres . » Fulminer , ou jeter un mo- MONAYAGE , fabrication de la monaie.
nitoire , c'est publier des Lettres en torme de On a dit autrefois Monne'age. == Monayer ,
monitoire. On divadjectivement, Lettres faire de la monaie . » Monayer des louis , des
monitoires , ou monitoriales. écus , des sous , etc. » Argent monaye..
On dit , en plaisancant, વેà quelqu'un , qui Mondy: ur, qui traille à la menaie par l'au
avait disparu , qu'on voulait faire jeter un torité du Priace. Faux monayeur est celui ,
monitoire pour le trouver. » On disait l'autre qui fait de la monaie sans la permission du
jour , qu'on avait jeté un monitoire pour sa- Prince ou de 1 État souverain , à qui ce droic
voir
Soy.
où était l'armée de M. de Luxemboug. apartient. Dans les Ordonnances on dic
montioyer , pour monnoyeur.
MONNOIE , ou Monali ,, s. f. Mon
> * MONOGAME , S. m . MONOGAMIE ,
NOYAGE ,> s. m. MONNOYER , v. act. MON- s. f. Mors nouveaux , qui expriment l'étac
ne- ieur. , s Plusieurs
NOYEUR m . [ Moné, né-ia-ge,
prononcent ne' ié', d'un homme, qui n'a eu qu’une femme. Ce
minoa- ié , sont les oposés de Bigime , Bigamie.
R02- ieur. Il serait à souhaiter qu'on les écrivit MONOGRAMME , s. m . ( Mo nograme:
comme on les prononce , morayer , mo : dern ., e muet. ] Caractère factice composé
nayeur. )Moraie, ' 1 °. Pièce de métal marquée des principales lettresd'un nom , et quelque
au coin d'un Érar Souverain , Sürvant au com- fois de routes. » Les signatures de la plupart
merce aux achats et aux ventes . » Avoir de nos Rois étoient en monograme .
droit de barire ou faire batre inonaie.» Fausse MONOLOGUE , s. m . [ Monologhe ; et:
monaie. = Il s'empioie au figuré ( st. famil. ) non pas gûe : I u n'est dans ce mot que pour
On dit à quelqu'un , qui a bien riposté : vous doner au & devant l’e le son qu'il a devant
kui avez done la monaie de sapièce.»Aprèsla
: la ,l'o et l’u.] Scène d'une piècede théâtre
678 MON MON ON
où un Acteur parle seul. » On trouve presque où l'on ne peut être tentéde la mettre sure
toujours les monologues trop longs. » Les mo-
mo compre des Auteurs. Des persones , qui igno
nologues ne sont pas dans la natûre. rent Porigine de ce mot , prononcent aussi
* MONOPERSONEL , adj. masc.. C'est le monotomie..
. Ces deux mots expriment au
nom , que M. De Wailly done aux verbes; propre ,.l'uniformité ear uyeuse du ton dans
que les aútres Gramairiens apèlent imperso- la conversation , ou dans un Discours pro
nels leurqu'à
. ''Il done ce nom , parce qu'ils ne noncé en public. » Chantmonotone; décla.
s'emploient une seule persone , qui est marion nonotone. » Ce Prédicateur endort
la troisième du singulier , il faut , il im- par une désagréable monotonie.
+
Figuré
porte , etc. ment ils se disent d'une grande uniformité
MONOPOLE, s. m . 1 °. Privilège exclusif dans le style , ou dans les tours , les figûres
.
de vendre seul des marchandises ou des den-. d'un discours. » Son style est monotone. » Il
rées , dont la vente devrait être libre. = faut éviter la monotonie dans les ouvrages
° Convention
2°. inique entre des marchands d'éloquence. » Presque toutes les phrases de
pour enchérir de concert quelque marchan- M. D. L. H.commencent par Il ; ce qui pro C
monosyllabes ont beaucoup de douceur . V au- ietire majuscule doit être à Seigneur er non
gelas et Ménage citent ces deux -ci de Mule pas à mon. ** ». Brûlez -moi , Monseigneur
Vie
,
consumez - moi du feu de votre amour,
herb , je ne vois rien, quand je ne la vois pas...
Eremoi de S. P. d'Alc . Il convient même , dans ces
Ettoutce que je vois n'est qu'un point à mes yeux. ocasions , de ne pas dire mon Seigneur touf
MONOTONE , adj . MONOTONIE , s. f. seul , pour éviter l'allusion de ce titre aux
M. Targe dit mon2010n ; baranguer avec un Grands de la Terre ; et de dire p. ex.moms
flux monoton , prolixe et ennuyeux. Hist. Seigneur et mo:r Dieu , etc. ou de dire ,
d'Angl. de Smoller. C'est peut- être une faûte Seigneur , tout seul , sans mon, » Consumez
d'impression. = Des imprimeurs ignorans moi , Seigneur , du feu du votre amour.
eu inarcntifs écrivent monotomie , On trouve VAUGELA: done quelques règles pourpla
"fertę inauvaise ortographe dans des livres ,c'er convenablemeni dans unelettre, dans HA
MON
Ν MON 679
compliment , ou , dans un discours adressé à mot Monseigneur : il n'est pas dans le Dict.
>
truye , Madame,etc.
> , etc. il ne faut pas laisser Nous disons aujourd'hui Corneille , Racine ,
de les éviter avec soin , parce qu'il y a plus de Boileau , Bourdaloue , Mussillon, etc. On
persones déraisonables et impertinentes, qu'il commence déja à dire Crébillon , Montes
n'y en a d'aâcre sorte .=; °. Il ne' faut pas quieu , Voltaire. On dit encore M. de Bufon ,
le mettre entre le substantié et l'adjectif , si M. Linguet , et il est à souhaiter qu'on le dise
celui-ci est du même genre que Monseigneur longtems. On dit' encôre le P. de Neuville :
ou Madame , etc. Comme : c'est un procédé , on dira bientôt Neuville tout court.
Monseigneur, très-insolent : » C'est une pro- 2º. Le noin de Monsieur , comme celui de
cédure , Madame , desaprouvée de tout le Madame , Mademoiselle et autres titres d'ho
monde , etc. = 6°. Il est bien placé devant neur ne sont en usage qu'en Europe. Il ne
que ou de. - Je ne crois pas , Madame , que faut donc pas les employer dans les discours
vous me fassiez l’injûre decroire , etc... C'est qu'on fait tenir ou adresser à des particuliers.
un éfet , Monseigneur , de votre bonté , etc. des aâtres parties du Monde , » Allez , Mon
و
7º. On ne doit jamais aussi mettre ni sieur , fait dire Charlevoix à un Japonais ,
Sire , ni Monseigneur , ni Madame , aprês vos væux sont acomplis. Cela m'a paru ridi
votre Majesté , voire Altesse , etc. mais on cule : je ne sais si je me trompe. 3º . Le
.
a monté cette année à une telle hauteur. difi :ile , rude , ou , aisé , doux , facile au
Peut- être est- ce une phrase consacrée par l'u- monroir , suivant qu'il est inquier ou paisible
sage. Peut-être en parlant des choses qui s'élè- quand on veut monter dessus.
MONTRE ,s.f. [ ;" lon: 2° e mueror ] 1 °.
vent, avoir vaut mieux que être. »» La chaleur
lui a monté au .
visage Voyez plus bas , nº; échantillon , morceau que l'on montre , pour
":. = Quandondit, Monsieur estmonté, faire voir de quellenature est le reste.» Mon
Monsieur est descendu , est sorti , on entend tre de blé , d'avoine. » Cela n'est que pour la
qu'il est monté , descendu , sorri dans le tems montre . == On dit proverbialement, belle
qu'on parle. L. T. montre, peu de rapori ; beaucoup d'aparence ,
2'.° Au figuré , parvenir. » Monter au faite peu de solidité. = 2. Revûe d'une armée ,
des honeurs » Mouer au Trône; Acad ..ou , d'un Régiment. En ce sens , il est vieux ; on
( mieux , ce me semble ). sur le Trône. dit reyde. = Montre ne s'est congervé que
3°. En parlant de certains corps naturels , danscetteexpression :» On a faitpasser les
comme l'air , l'eau , le feu, etc. s'éliver : » valets à la montre ; ce
>
qui se dit familière
Au déluge , l'eau monta quinze coudées Ello ment dans toutes les ocasions , où quelqu'un
dessus des plus hautes montagnes. » La cha est admis parmi les aútres , quoique inférieur
leur , le sang , la rougeur lui monte au vi- en mérite: » Cet Académicien à påssé à la
sage . » M lui monte deschaleurs à la tête.. = montre . » Cetre chose peut passer à la montre ,
4.Passer à un grade supérieur , à une place elle peut être reçue parmi les autres , quoique
plus élevée. » Il est monié à la Lieutenance .:» . d une qualité inférieure. = 3º. La paye qui
C'est à lui à monter à la Grand'Chambre ( du se donneaux soldats tous les mois , lorsqu'on
>
Parlement. ) ; 1.° Hausser de prix , croître les fait passer en revûe , lorsqu'on leur fait
sº.
en valeur.» Le bléest monté' ou a monté jus faire montre. = 4 '. Petite horloge de poche.
qu'à vinge francs le setier. Acad. = 6 °.S'a- » Montre à réveil monire à répétition . "
croître. » Sa puissance, ou sa cruauté , son or- Monier uns montre , en bander le ressort. =
gueil montèrent à un tel point que, etc. = sº. Monere , en parlant des orgues , se dit des
2. Monter ou se montir , se dit d'un total ſuyaux qui paraissent au -dehors.
composé de plusieurs sommes , ou de plusieurs REM. Montre n'est pas du beau style. * Moe
nombres. » Toutes ces summes montent ou se Lière , dans son Poème, intitulé : la gloire du
>
tous les anciens peuples policés , elles ( les d'un lieu à un aître. » Bonne ou méchante
femmes ) se montroient rarement en public.... moniúre. » Il étoit monté sur un âne ; humble
elles n'avoient point la nieilleure place au miniûre ,, » Le cheval est la meilleure de tou
spectacle : elles ne s'y mettoient point en tes lesmoncûres, 2°. L'éfet de l'action
montre. - Ailleurs , parlant des inconvéniens de monter un ouvrage , et le prix du travail
de la Comédie à établir à Genève , il dit , de l'ouvrier qui l'a monté. » La monture d'un
s'offrir en mentre . » L'exposicion des Daines fusil. » Cette montúre est fort belle . » Tant
et Demoiselles , parées routes de leur mieux , pour la montûre.
.
fer. ] Il a divers sens : r°. Indiquer ; » Montrer Dans la dern, édition , elle dit qu'il n'a *guère
.
M.
le chemin à quelqu'un, » Je lui ai montré ce d'usage dans le discours ordinaire. =
"
qu'il cherchoir. » Un cadran , qui montre de Belloi l'a employé dans le sens de témoin .
l'heure, = 2' . Faire voir : » Il m'a monitré Voilà de notre amour les premiers monumens.
son cabinet , son ouvrage , ses tableaux. = dit Couci , à l'aspect de ces lieux , témoins de
Se montrer se faire voir. » Il se montre par ses püres tendresses. » S'est- on jamais exprimé
tout. » crainte.
Il n'oseroitSese montrer
montrer hɔinme
, ou pardehonte, de la sorte , pour
cou- où l'on aimadie Fréron, en parlant
la première fois ?des lieux
ou par
rage. = 3 °. Faire paraître. » Montrer de l'ar
.
MOQUER ( SE ) v. réc. [ Moké. 2° é fer. ]
deur , du zèle. » Montrer un visage gai ; 01 1°. Se railler de • • en plaisanter. » On
. .
9
>
chôse bone àà manger , et séparée de son tout.. » Dans les Épigrammes de... il y a une mor .
» Gros , petit , bon morceau . » Faire les dacité révoliante .
morceaux trop gros ; aimer les bons mor- MORDANT , ANTE , adj . MORDICANT ,
ceaur . Fig . » Il a eu un bon morceau ANTE , adj. [ Mordan , dante , dikan , tante :
)
de certe succession . - 2°. Portion d'un 2° des deux premiers , et 3 ° des deux aủires
corps səlide et continu. Morceau de terre , longues. ]Mordant ne se dít adjectivement ,
d'héritage . » Tout son bien est en morceaux , au propre , qu'en termes de chasse et dans >
er petits morceaux. = ;°. Partie séparée cette phrase , bêtes mordantes , tellesque
>
d'un corps continu . » Morceau de bois le sanglier , le loup , l'ours , le bléreau
>
d'étofe . Et en parlant des ouvrages d'es- le renard , etc. = S. m . Chez les Doreurs ,
pric : » Il y a de beaux morceaux dans ce le mordant est un vernis qui sert à retenir
Poèina , dans ce discours , et cependant l'on l'or en feuilles , que l'on aplique sur du
ne peut dire que ce soit un beau Poème, cuiv
un bo disc
re , du bron
cuivre ze . =- Ce mot de mor
bronze
n ours. = +". Il se dit au figuré , dant s'emploie dans d'autres Arts.
dans les Arts d'agrément , pour une pièce M. Marmoniel l'emploie au figuré : - L'âme
entière , qui ne fait pas partie d'un cout. »prend , à la longue une teinture des« affec
Ce tableau est un beaä morceau . » Le fron . tions vertueuses dont elle se pénètre : l'in
tispice du Louvre est un beau morceau d'Ar- térêt qu'elles lui inspirent , leur sert comme
chitecture. » Le sermou de Neuville sur l'é- de inordunt. Cetre métaphôre ne plaira
tablissement de la Rel .. Chrét. est un des peut-être pas à tout le monde. Je n'ose , ni
plus beaux morceaux d'éloquence qu'il y la condamner , ni l'aprouver. Mordi
ait jamais eus. en ,Physi en ,Médec âcre ,;
On die en st. prov , doubler les mor-
cart , ant
piquot que
corros if. et„ Sel suc ine , cant
mordi
ceaux , ou ses morceaux , se hâter de man- humeurs mordicantes .» Les deux adjec
ger ; aimer les bon morceaux la bone tifs se disent au ' figuré.= » Esprit mordant ,
chère. Le morceau honteux , le dernier qui style inordant. » Ila l'humeur mordante , ou
reste au plac . Les premiers morceaux mor
morddic tee.. » Il est mordicant.
ant
ican
nuisent aux derniers :: l'on ne peut plus man dans cet ouvrage des trai inordican » sIl. y as
ts
ger à la fin du repàs , quand on a beau- Mordant est plus usité dans le discours or
coup mangé au coinmencement. = S'en- dinaire. Mordicant est plus en usage parmi
he , les Néo
bouche
dormir le morceau au bec , ou à la bouc Néollog ei plus propre au style cri
uess , et
ogue
s'endormir ou se coucher d'abord après le re- rique .
pås. -
Manger un morceau , faire un repàs MORDANT , aime à suivre le substantif
fort léger. » Nous ne mingerɔns qu'un mor- sur- tout au masc. » Traits mordants , Epic
ceau , et nous partirons tout de suite. = grame inordante : le féminin peut quelquefois
:
Tailler les morceaux à quelqu'un , régler sa précéder , sur- tout en vers.
dépense , sa nourriture ; lui tailler les mor- La dédaigneuse et mordante Satire.
ceaux bien couris ; lui faire sa part bien
tite. = Morceau avalé n'a plus de goûtpe.: » Ses mordantes censuresRous s.
, Journ . de Mons.
un service est bientôt oublié .
MORDRE , v. act . Je mords , tu mords ya
MƏRCELER , diviser par morceaux. Il ne il mor d ; nous mordons', etc. Je mordois
, mordu , je mor
se dit qu'au figuré et dans ces phrases ; ou mordais , je mordis , j'ai 9
morceler une terre , un héritage . » Ce sys- drai , je mordrois ou mordrais. Mords; que
tème insensé ( de la Féodalite ) avoit mor- je morde , je inordisje ; mordan ! , mordu,
celé le Royaume en autant de parties qu'il 1 : Au propre , serrer avec les dents.
» Cet enfant
y avoit de châteaux en état de défense. Journ . » Ce chien nord les passans . exte
Hist . et Polir. de Gen. On ne dit point a mordu sa nourrice Par nsion , on
morceler du pain , une écofe : on dit scou- le dit des oiseaux , et même des insectes
per en morceaux . 9
MORDACITÉ , s. fém . Au propre et en figu quoire
qu'i, lsmédi
n'aire
ent,poin
crittique dentEn
de r. s. == 2 °. ,Auil
ce sens
MO
R
est nettire. » Il mord , il pince tout en riant. moresque. » La moM reO ue ressemble_à la
sqR
» Il ch er mo
che à rdre sur iout. » Il n'y a pas sa ra bande es pa gnole. = En termes de Pain
à mordre sur sa conduite,
Espr dern r ordre , túre , moresjue est une peintûre faite de ca.
Qui , n'étant bon ità du
rien , chieer chez sur tout à fe
prui e ag, esre,prquésienn'taonntt ri
icll > deen branch
s de agel.s Acad.
nature
mordre. > des
La Font. On dit aussi, .ec plus soavent, Arabesque,
On dit assez élégamment, même en prôse , cierMO, RquFiILrest, ens. mau. tr1°.anchPeantited'u
s part da
coieuts ea
f.rire mordre la poussière à , terrasser , tuer. d'un rasoir , etc.t quand on let s a npasses suu,r
» Ils firent mordre la poussière à leurs éne.- la meule. » ôter le mirfil d'un rasoir , etc.
mis. L. T. En parlant de sciences , n'y
pasmordre , n'y rien comprendre. = On soient 2. travDe
aint s sde. l'
llée » ÉlOnéphant beau
tire, ava quup
ntco 'ellde
es
dit , en manière de proverbe : un aveugle morfil des côtes de Guinée.
y mordrail ; cela est si clair , qu’un aveu
gle même l: pourrait voir . = Il vaut autant s. f.MO{ RF ON
2€ lo n. DR E n.
3 ° lo MO2d
actsi. au
, v .aus RF. ON
] MoDÛ
rfRE
on,
être mordu d'un chien que d'une chienne ; dre , causer un froid incomode. » Ce vent
de quelque côté que viene le mal , on y est Vols morfondra. » Il ne faut pas desseller
sensible, Au chien qui mord , il faut sirôt les chevaux de peur de les morfoz
vjeter des pierres ; tout le monde devrait dre. Se morfon
وdre , au
propre , se re
se réunir contre les médisans. — Tome froidir. Au figuré , s'ennuyer , perdre du
chien qui abọie ne mord, pas , tous ceux qui temsà atendre , à poursuivre une, entreprise.
menacent ne font pas toujours grand mal. » Ce Général s'est morfondu devant cette
= Illl s'en mordra les doigis , ou les pou- place. » Il se morfond à la Cour : il n'ob.
Mordre à l'ha- tiendra rien, » Je me suis morfonlu à vous
ces ; il s'en repentira .
meçon , ou à la grape=, écouter avec plai- atendre . ,
sir une proposition ; la recevoir voloniiers, Laisser les créanciers se morfondre à la porte .
MORDS , Voy. MoRs .
MÔRE , s. m . MoreSQUE, adj. [ Môre , = Lapâte se morfond, elleBoiperlea
d lau. chaleu
moreske ; ; " long. au premier ; żemuce qu'elle doit avoir pour fairede bon painr.
au premier , è moyen au second .
Quelques-uns écrivent encôre Maure , Mau , quiMOont
RFONDÚ
is de mal
été saisRE froadi desèsche
id ,e apr avovau
. irxeu,
resque : ceux-ci sont plus conformes à l'éty- chaud.
mologi mai
e ; moi
s ils le sont MORG
ns à l'usa- UE , s. fém , MORGUER
ge présent. ) More , habitant de la Mau. [ Morghe , ghé : 2° e muet au 1 act .
ritanie . Par extension on le dit des Peu- au 2d : 1'u n'est dans ces mots queé pou
ferr. er
>
ples d'Afrique qui son du côté delaMé. doner au gun son fort qu'il n'a pasdevant
diterranée.On, apèleNègrt es ceuxqui proenonséri
sonmt
du côté de l'Océan. On a aussi doné ce no l'e:sanscet
Mor gue est u1º.on min cereûse , oùje,ilMopar
ait mor rjait
e]
aux Conquérans Arabes et Turcs qui domi- de l'orgueuil et de la fierté. » Avoir de la
.
nent dans les Indes, Les Indiens apèlent morgue, - Tenir sa morgue , avoir une
Mau res de la que ou sMec de détroi
ts ,les é
Arabes qui comercent dans l'Inde par la Mer d'une charge.
gravit afecté dan les fonctions publiques
e s
rouge. - Un Missionaire desMaure Indes dit, etce vice commun dansles
Morguefaux Philosophes
se dit du style ,:
au féminin , une Mauresse , des sses. a mis ce mot à la mode .
unea mo ,
Le Rich . Part . met Moresque. L'Acad ne le ces écrits que de grands mots
» ,Il etn'y dan?:s
dit pasdes
couleu
person
es. —
= Gris demøre,
r grise , tirant sur le noir. =
que insuportable.Anon.» Cette philosophie
En de M. Dorat , est douce , facile , riante ,
st,prov, ' traiter quelqu 'un de curc à môre, sans fil, sans morgue et sans prétention .
avec dûreté aucun égard comme
et sans ,
prisn on. Li, t.où l'on 2ri' enEndrait
les Turcs traitent les Môres. Voy.TURC An t quelqueà l'entrée prie
tems lesd'une
à la fin ; voy . aussi LAVER . soniers
MORESQUE , qui a raport aux coutumes fixeinen·i , pour
afin de
queles re naitre ensu
lecoGeolier ,
lesiteregarde
des Môres. » Danse , fête , galanterie mo- 3 °. Endroit où l'on expose les corps morts ,
reajue. S. f. » La moresque , la danse dont la Justiçe se saisit » On a porté ce
MOR MDR 685
Gorps à la morgae. de sorte que le cavalier ne peut plus le gau
MORGUER , braver avec insolence. » H verner , ni le retenir. » Les chevaux prirent
le morgue par tout où il le rencontre . » Est- le mors aux dens et se précipitèrent avec
ce pour me morguer que vous me regardez tout le carrosse. - Au figuré ( st. famil. )
de la sorte ? On le dit d'un homme qui se met à travaila
MORIBOND , ONDE , adj. Qui va mou- ler avec une ardeur extrême , après avoir
>
fir. » Il est moribond ; elle est moribonde.resté quelque tems dans l'indolence et dans
Par exagération , qui est malade de l'inaction. Il se dit en mal comme en bien.e
langueur. » Il est tout moribond. MOKSÛRE , s. f. [ 2° lon . 3° e muer. ]
MORICAUD AUDE >, adj . [ Moriti, Plaie , meurtrissøre ou marque faite en
kôle : 3 ° lon. Ceux qui écrivent Mure , mordant. » La morsûre d'un chien , d'un
écrivent Mauricaud. ] Qui a le teint de cou- cheval Morsûre de puces. Suivant Trév.
leur brune. » Il est moricaud ; elle est un il se dit , figurémeni , de la médisancé . » Les
peu moricaúde . — Subsio » C'est un grôs morsures de la calomnie font des plaies tou
moricaud ; une petite moricaúde. Il n'est que jours incurables. —d'hu
Cette métaphore n'est
du st. famil. et il est plus d'usage comme pas du goût d'aujour i ' ; et quoiqu'on dise
subst. que comme adject . e
en côre mordre pour médire , et mordant pour
MORIGÉNER , v . act. ( 3 et 4 é fer. ] médisant , on ne dit plus morsûre pourmé
Ceux qui disent moriginer parlent mal . Trév disance.
= Instruire aux bones meurs et corriger MORT , s. f. ( On ne prononce point le
les mauvaises. » Ce père n'a pas soin de final. ] Mort , au propre, c'est la fin , la
morigéner ses enfans. Quand ifs manquent cessation de la vie. More naturelle, ou vio
à leur devoir , il doit les morigérer. lente , tragique , subite , soudaine , précia
MORILLE , s. f. [ Moriglie : mouillez les picée , prématurée , avancée. » Le jour de
H. ) Sorte de petit champignon qu'on met sa mori ; à l'heure de la mort. Voy.
dans les ragoûts. TRÉPAS . = Il se dit souvent , dans le st.
MORION , s . m . ( Mori-on. ] Armûre de médiocre , de l'état où l'on meurt relative.
têre plus legère quele casque . ment à la conscience : » Elles y ont mené
MORNE , adj.Triste , mélancolique. Il une vie fortexemplaire,et y ont fait une
se dit des persones et des chises. »' ll est très-sainte morr. Marsolier. » Ce sont ces
morne et pensif. » Il a le visage morne. morts qui sont grandes devant Dieu . Mascare
» Un morne silence : couleur morne, „ Tems < On apèle vulgairement , une belle mort,
triste et morne . une mort édifiante , et qui a routes: les apao
MORNIFLE , s. f. Terme populaire. rences d'une mort chrétiene, » La seule con
Coup de la main sur le visage. solation dont elle fut capable , étoit la con
MORÓSE , adj. Morne , triste. » Pensées fiance religieuse que lui inspiroit une si
moróses. Il ne se dit que par les Savans. »
belle mort, Marm. On a dit souvent qu'une
Depuis deux ans , l'Académie de Peinture a belle mori n'était pas toujours une sainte
ou des idées morốses , bien lugubres. Ann. mort. = Etre à l'article de la mort; à
Lil. » Ces pères , fait dire l'Auteur des Nu- l'agonie : entre la vie et la mort ; dans le
méros à un jeune fat , sont toujours un peu plus grand danger ; avoir la mori ' sur les
moroses ; cependant il faut être juste ,le mien lévres"; l'air d'un mourant. Etre malade à la
>
Prédicateur nous a fait soufrir mort et pas- feinme. Sév. Je crois qu'il falait dire, de
sion. Celui -ci est familier . horte et non pas de la honte . Mde. de
Le Pro ver be dit : apr ès la mor t le Méd e- Sév ign é , joint ici deux expressions familiè
ein , en parlant d'un remède , d'un secours res , tomber mort et mourir de honte.
tardif. ily a remède à rout fors ( hors , Ailleurs elle emploie tomber mort dans son
excepté ) à la mort. = Il est mort de sa sensbenatureadel .' » Je trouve que dès qu'on
de sa more naturelle. -
La tom mal à Paris on tombe mori .
mor n'atpas
bellte mor , faim , dit- on de quelqu'un qui Cela n'est joli que par l'oposition des deux
est indign de vivre . Et , populairement , d'un expressions raprochées , et dans une lettre,
e
valeaqui tarde à revenir : il serait bon à aler et sous la plume de Mde . de Sévigné. Du
quérir la mort . C'est une mort ; c'est reste , quoiqu'on dise comber malade , on
une grande peing : " C'est une mort que ne dit pas , tomber mort en ce sens.
d'avoir afaire à un tel homme , de faire ju- faire quelqu'un port , parait d'abord une
1
expression ridicule. Mde de Sévigné la rend
gerA un
Mor tcés
pro , etc.
, adv. Il fut blessé, frapé à mort. pourtant très- jolie. » J'ai oui dire à Brayer
= A la mort , grandement. » Hair à mort , et à Bourdelor , qu'en voulant faire les en•
ou à la mort : le ad est le plus usité . » Vous fans robustes , on les fait morts . - On les
.
vous ennuyerez à la mort. Th. d'Éduc. , thie , on les fait mourir auraient été plus
C'est ce qui me contrarie à la mort. Ibid. suivant l'usage ; mais ils n'auraient pas été
w Cela me déplait à la mort. aussi agréables . L'esprit et le goût peuvent
MORT AUX RATS , drogue dont on se sert s'élever avec succes au -dessus des règles ;
pour faire mourir des rars . mais souvent les bons originaux forment de
MORT , MORTE , adj , et partic. du v . mauvaises copies.
MOURIR . » Il est mort : elle est morte au On dit , proverbialement , fraper sur quel.
monde : ilest mort civilement . = Il s'emploie qu'un comme sur une bêre inorte ; le fraper
quelquefois substantivement. '» . Il y eut du outrageûsement. = Morte la bête,mori le
côté des Français deux mille morts et trois venin ; quand un énemi est mort , il ne peut
mille blessés . En Poésie , on le dit au lieu de plus nuire . On dit dans le même sens , que
les morts ne mordent plus. Un chien
cadavres . vivant , vaat mieux qu'un lion mort ; ce qui
Tanc de morts , dont l'Hydaspe a vu couvrir ses se dit figurément des hommes. Lesmorts
d. Tant d'hommes morts
C. à rives. dont les ont toujours lort ; on excûse toujours les
corp s ont couvert les rives de l'Hydaspe
On dit , en ce sens , dans le discours ordi- viva
ns aux dépens des morts .
Mort , morie se disent des chôses inani
naire enterrer , ensevelir les morts. » Il mées. Mort bois , et bois mort. Voy. Bois.
est pâle comıne un mort , etc. Fontenelle a Eau morte , eau qui ne coule point
aussi employé le fém . substantivement. » comme celle des étangs ; inorte sau , les mas
Comme elle en parloit l'autre jour à de rées , quand elles sont les plus basses.
certaines mortes françoises , etc. A mon avis, Argentmort :de l'argent dont on ne tire au
cela n'est bon que dans un Dialogue des cun profit. Voy. Main , saison , paye.
in Orts. Le peuple dit : le paûvre mort , MORTADELLE ,, subst. fém . Morta,
e
la pauvre morie, pour dire , le défunt , la dèle : 3º è moy. 4° e muer. ] Grôs saucisson ,
défunte .
: qui vient d'Italie .
On dit d'un malade , de la guérison de MORTAISE : Voy.MORTOISE.
1
des sons diférens suivant qu'ils sont placés ou avec de la chaux : » Faire di mortier . ”
devani ou après le substantif , qu'ils modi. Du mortier de corre . Irlortier duà chaux et »à
fient. Quand il précède le subsiantif, il signi-sâble ; à chaux et à ciment. 2°. Sorte de
fie , grand , excessif. Desprézax étoit le vâse de métal , de pierre , ou de bois , etc.
>
mortel énemi du faux. » Il y a trois mortelles dans lequel on pile certaines choses.
lielles de là ici . Quand il signifie , qui est
3... Bonet rond de velours noir , orné d'un ou
sujet à la mort , il nepeut se mettre qu'aprés de deux galons d'or , que portent le Chance.
le substantit. Razine n'a pas fait atention à lier , et les Présidens au Parlement, pour
cette règle , quand il a die dans Esther. marque de leur dignité. » Présidentà mortier.
Le succès est certain ,
Si ce succès dépend d'une mortelle main . = 4°. Pièce de fonte , done la bouche est fort
Au lieu d'une main mortelle. == Ainsi l'on larg , et dont on se sert pour jeter des
bombe es.
dir ; un coup , un poison mortel ; une plaie , MORT - IVRE , adj . Je crois que les deux
une maladie morielle , et par exagération , mots doivent se d cliner. , et qu'on doit dire
pour dire extrême ; une haine , une douleur d'une femme : elle est morte - ivre ; ct au plu
>
Tortelle ; un déplaisir mortel . Avec riel , ils sont miris - ivres , et non pas , com
éfroi ,il semble que l'usage metre une excep- me dit l'Ab . Prévot : ils en buvoient jusqu'à
tion On dit , un mortel éfroi, plutôt qu'un
.
éfroi mortel .
tombar mori - ivrés. H. des Vov,
MOR
MORTEL ; sujet à la mort. » Tous les FIER , V.TIF
act.IAN , ANT
MORTTIF , s.MOR
, Nadj.
ICAETIO TIe
f. [ Mor
hommes sont mɔrtels ; le corps est mortel ; tifi-an , ante , fi-é, fikacion : 4° lon. aux 2 >
e
l'âme n'est pas mortelle. = Il a quité sa dé- premiers , é fcr. au 3 ] Morrifier , est 1 °. Au
poui
n'est
lle inor iell e : il est mort : cette expression propre , faire que la vian
: de deviène plus ten
que du haut style. S. nm . » C'est un · dre. » Le
, grand air mortifie la viande : elle
.
heureux mortel. » Les paủvres , les miséra- a pein e à se mortifier par le froid .» Ces per
bles moriels. Et par cxagération : elle n'a pas drix ne sont pas assez inortifiées. = 2° Au
l'air d'une mortelle. = }'armi les jeunes gens , figuré , aniger son corps par desmacéra = tio
. ns.
qui aiment les mots poétiques , plusieurs di- » Morrifier sa chair ; se m'rtifier. Par.
sent toujours mortel pour honne. » Il est peu extension , mortifier ses sens , ses passions
de mortels , dit un Auteur , qui doivent leurs les répriner. =- ; ° . Causer du chagrin par >
crimes à leur seule iniquité. Il aurait été des réprimandes , ou des procédés durs er fà
mieux de dire : il est peu d'hones. Pour- cheux . » On lui a dit des choses , qui l'ont
quoi einboucher -la trompeire sans le discours morrifié. » On l'a extrêmement mortifié en >
simple et ordina ire ? = Ce merveilleur lui refusant cette charge. == Être mortifié
moriel. Hist. des Stuaris. J'aimerais mieux être fâché. » Je suis mortifié de ne pouvoir,
dire , cet honne merveilleux . On dit , faire ce que vous me de:nandez.
élre mortel , être urhin ? mortel , et non MORTIFIANT , n'a que le 3 sens : » Cela
e
pas , être un mortels, conve dit le P. Grifo est bien mortifiant, °
fét, » Tout ce que je puis dire ; c'est que je
"
MOR
TIF
suis un moriel , et queChrtô: ou tard ir 25 jours chirurgie ; ICA TIONifi, cat
Le mur : n'aionle des propre qu'en
sens cha irs , qui
auront une fin .Ann . ét.
Rem . Racin ?, dans les Frères Éneris , fi ns lede 2°se etgang
g . daprés
sont ; seréne
ns. r.» La moIlrtif
seicdiat au
t io n
Tome 11.
Ssss
690 MOR MOT
de la chair , des sens , des passions. — Au laquelle les chevaux sont sujets. = Morvent',
pluriel , austérités : pratiquer de grandes inor- morve plus épaisse et plus recuite. L'Acad.
tifications. -- Dans la 3 acception , il se remarque fort bien que ce mor est désagréa
dit dans les deux nombres. » Il a reçu une ble à entendre et qu'on doit éviter de s'en ser
grande mortification : on lui a doné de gran- vir. = Morveux , qui a de la morve. » Enfant
des mortifications. Cette expression date norveux : nez moiyeux. = Cheval morveur .
du milieu du siècle passé. » Il y a déjà quelque == Subst. Terine de mépris , en parlant des
tems , dic le P. Bouhours, qu'on se sert de enfans.
>
» Petit morveux , pecite morveûse.
» Voilà un beau morveux , un plaisant mor
ces mots dans le sens de chagrin , chagriner.
» Ce Courtisan a été mortifié. » Il a reçu une
>
veux pour faire l'entendu. = Voy. Galeux.
grande mortification., » Il y a bien des mor On dit , proverbialement , qu'il vautmieux
rifications à essuyer àà la Cour. laisser son enfant morveux >, que
de lui arra
MORTOISE , s. f. Plusieurs disent mor- cher le neq ; pour dire , qu'il vaut mieux
taise. L'Acad. les disait d'abord tous deux. tolérer un petit mal , un léger défaut que de
Ensuite elle suprima mortoise. Enfin , elle l'a se servir d'un remède , d'un moyen violent,
remis dans la dern . Édit. et elle ne fait plus qui aurait de plus grands inconvéniens.
mention de mortaise. Le Rich . Port. renvoie MOSAÏQUE , s. f. [ Moza-ike. ] Ouvrage
de mortoise à mortaise. J'estime que celui - ci de raport , ou par le moyen de petites pier
est le meilleur. ] Entâillûre , faite dans une res , ou de petits morceaux de verres , difé
pièce de bois de menuiserie ou de charpente- reminent colorés , on représente des figûres,
rie , pour y recevoir le tenón d'une autre on copie même des tableaux . On dit: une
pièce , quand on les veut assembler. » Ou- mosaique ; uir
un ouvrage , une peintûre de
vrage assemblé , ou bâsi à tenons et à more mosaïque , ou en mosaïque .. — On apele
toises . encore mosaique des ouvrages faits par petits
e
MORTUAIRE , adj. [ Moriu-ère : 3°
e
compartimens. » Ouvrageà la mosaïque (le
moy. et long ; 4 é muer.] Il ne se Drap
drap , regisire et extrait.
dit qu'avec Dictionaire de Bayle ) qui, dans son bisårre
mor assortiment de citations et de réflexions cu
ruaire , grande pièce de drap ou de velours , rieuses et comiques , fournie de quoi former
>
chaque Paroisse , et où l'on inscrit ceux qui s'assemblent pour faire leurs prières .
meurent. On apele extrait mortuaire , les MOT , s . m . [ Le c final ne se prononce
extraits qu’on cérémonies sortes de registres
tire de ces mortuaires . que devant une voyèle ou quelquefois à la
* Pluche dir , assem-
; fin de la phrase. ] 1 ° . Terme, expressioz
błée mortuaire , et M. Linguet , panegyriste (Synon .) Le moi est de la langue; le terme
mortuaire ; mais l'usagen'a pas admis ceux- ci, est du sujet ; l'expression est de la pensée.
ou ne les admet que dans le style plaisant ou bonté
L'usage décide du'1" , la convenance fait la
>
I ' ' , dout. au 2d , lon , aux 2 dern . Morve , bouche de ceux . , qui fone profession de ces
2
PO ,
veủ , veit-ze..] Morve , est 1°.Excrément arts. Les expressions guindes ettrop recher
le
visqueux, qui sort des narines. » La morve chées font à l'égard du discours ce que
Lui sort du nicz, = 2°. Maladie contagieûse à fard fait à l'égard de la beauté du sexe : enne
MOT MOT 691
ployées pour embellir , elles enlaidissent. Gir . A demi mot , adv. Un Auteur moderne a
Synon. dic au pluriel , à demi-mots : ce n'est pas
2° . Mor, se prend pour ce qu'on dir , ou l'usage. » Il est des chôses , qu'il faut enten
qu'on écrit à quelqu'un en peu de paroles. V
dre à demi-mots . On dit toujours à demi
Il lui dit un mot à l’oreille . » Dites-lui en un mot , au singulier . = A ces mots , adv.
mot . » Je lui en écrirai un mot. » . Je vous Quand il eut dircela. » A ces mois , Idomé
expliquerai cela en un mor , en deux , ou née embrassa Télémaque. Fenél. — Il se
trois , ou quatre mits . L'Acad. remarque que met à la tête de la phrase. Sans dire niot ,
l'usage ne va pas plus loin , et qu'on ne dit adv. Sans
Sans parler
parler , sans rien dire. » Il se re
pas en cinq mois. En un mot , adv. se tira sans diremot. On peut passer aux Poètes
place àla tête de la phrâse. Bossuet dit; il n'y qui ont besoin d'une syllabe de plus de dire
a qu'à demander en un mot à ces Messieurs, sans dire le mot.
etc. Là il falait dire : en un mot , il n'y a qu'à Monsieur part sans dire lemot.
demander , etc. - Cependant quand en un L'Ab . Reyre.
moi n'ese précédé que de peu de paroles , il L'Acad. met , sans dire mot , sans inɔt dire .
>
peut leur céder la première place . » Je vous N'avoir pas le plus petit mot à dire à
dis en un mot , eic. Je soutiens en un mot une chose ; n'avoir rie à répliquer : » Cela
que, etc. = Cet adverbe expriine une ré est vrai , je n'ai pas le plus petit mot à dire à
capitulation abrégée de ce qu'on a dir. Quand cela. Th. d'Éduc.
.
Prendre quelqu'un au
on veu aporter une dernière raison , line mor , accepter sur le champ les ofres qu'il
dernière preứve, on doit se servir d'enfin. fait. = Doner le mot à quelqu'un ; convenir
J'aivu des Orateurs etdes Écrivains nepas de ce qu'on doit dire ou faire en présence
distinguer le sens et l'emploi de ces deux d'autres persones. » Cetre demoiselle se tour
adverbes : je n'en citerai qu'un seul exemple. noit souvent de mon côté d'un air amical et
» La Langue, qui se forma dans les Gaules , familier; ec nioi je m'y conformois, comme
ne conserva que des mots , dérivés du latin . si elle m'avoit diné le mot. MARIV. Avoir
La syntaxe de cerce langue se forma diférente le mot , être averti, être d'intelligence avec
de la syntaxe latine. Èn un mot , la langue quelqu'un. » Cet homme , qui avoit le mot ,
>
naissante se vit asservie à rimer ses vers. L'Ab. ne fit semblant de rien . Les deux derniers ont
Du Bos. Voilà trois chôses diférentes expri- raport au nº. 4º. Voy. à la fin. = Avoir le
.
mées dans ces trois phrases. En un mot est mot pour rire , être plaisant . » Je ne vois
donc déplacé dans la ; : il falait dire , enfin. pas où est le mot pour rire à tout cela .
On dit , sans article : ne dire mot , ne Trancher le mot , dire nettement sa pensée,
répondre mot ; ne pas parler, ne pas répon- Traîner ses mots , parler crès-lentement.
dre. Et le proverbe dit : qui ne dil mol con- Compter ses mots , parler avec lenteur
.
sent . Ne soner inot , ne rien dire ; est plus . et avec afectation .
>
familier. On dit d'un homme qui parle Créarion des mois. VOLTAIRE a dit :
peu , s'il ne dit mot , il ne pense pas moins ; Si vous ne pensez pas , créez de nouveaux mots.
ce qui se dit quelquefois par dérision. On pourrait dire peut-être encore mieux , en
On dit , traduire moi à mot. Plusieurs disent renversant le sens du vers :
mot pourmot , comme Boileau , Fontenelle ,
> Si vous pensez beaucoup , créez de nou veauxmots
Fréron , M. l'Ab. de Lille , etc. Bossuet di- Horace en seroit le garant :
sait de mot à mot . Le P. Paulian , dit inotpar Dixeris egregiè rotuin si callida verbum ,
mot. Celui-ci doit probablement être mis sur Reddiderit jancrira novum.
le compre de l’Imprimeur. - Le Rich. Port, Mais il faut que ce soit , licentia sumpta pu
ne mei que mot à moi , et mot pour mot : denter. FRÉRON.
l'Acad. done plusieurs exemples du 1er et un A ce compte , on pourrait dire qu'il y a
seul du 2d . Bossuet dit de Luther : il peu de pudeur parmi le plus grand nombre
faut que tout påsse à son mot , c. à d . que tout des Auteurs modernes. Jaunais les licences
se fasse suivant son goût et par ses ordres. Je poétiques n'ont été aussi loin que celles que
ne crois pas que cette expression soit usitée ' se donent aujourd'hui les prosateurs. Il
aujourd'hui, du moins hors du discours fa- n'est si petit Auteur , qui ne se croie en droit
mílier. L'Acad . dit : il veut être payé à son de créer des mots , et jamais le neologisine
mot . n'a fait de si grands ravages. Si de créer des
SSSS 2
96ܐ MOT vi u
nouveaux mois était une preuve qu'on pense ployés. = Quand le sujet l'exige , on doit
beaucoup , janais la France n'aurait eu un si employer ces mots consacre's, et non pas leurs
grand nombre de penseurs profonds et vigou- synonymes. Celui , qui , auliea de la Nati
reux. Mais tous ces Néologues ne sont pas vité de N. S. la Visitation de la S. V. vou
des Rousseau de Genève er des Linguet. Il en drait dire , la Fête de la Naissance deN.S.
est beaucoup , dont tout le mérite consiste la Fère de la Visite de la S. V. ne dirait rien
dans l'afecration de ces locutions éphémères ; quivaille. --Cependant on dira bien : la
je dis mérite aux yeux des sors . Dans le droit , Naissance de N. S. est bien diferente decelle
Fréron , qui a corrigé le vers de Voltaire des Princes : » La visite que rendit la Ste
avait raison. Dans le fait , c'est Voltaire , Vierge a sa Cousine n'avait rien des visites
qui a le mieux dic : profanes du monde. C'est ainsi qu'il faut s'ex
Si vous ne pensez pas , créez de nouveaux mots. primer dans ces phrâses , à cause de celle et
J. J. Rousseau exprime , dans la phrase sui- de Visites, qui sont dans le second membre.
vante , les conditions que doit avoir la créie Bour . Nativité et Visitarion ne vaudroient
tion des moes nouveaux :» Quand j'ai hazardé rien là. Mais ceux , qui ont dir une chambre
le mot investigation ,j'ai voulu rendre un ser- haute pour le cénacle , devaient dire aussi le
>
vice à la Langue, en yy introduisant un terme souper pour la scène. L'un n'est pas plus ri
doux et harmonieux , dont le sens est dejà dicule que l'aître , et tous deux sont contre
connu , et qui n'a point de synonyme en l'usage.
français. C'est , je crois , toutes les condi- Jeux de mots , pointes , quolibets. On dit >
tions qu'on exige , pour autoriser cette liberté aujourd'hui calembourg. Ils ont toujours été
salutaire. une preuve de mauvais goût ; er les bons
Fortune des Mots.» Qui pourroit rendre rai- esprits leur ont toujours fait la guerre. Mo
son , dit La Bruyère , de la fortune de certains lière et Boileau surtout les ont combatus
mots, et de la proscription de quelques aîtres ? avec succes . Nous aurions besoin aujourd'hui
Ainsa péri: la voyèle quilecomence et quiest de plusieurs Boileau et de plusieurs Molière.
si propre à l'élision ,n'a pu le sauver : il аa cédé Bons mots : ils ne le sont pas pour tout le
à un autre monosyllabe ( mais ) qui n'est au monde : il en est même peu , qui soient uni
plus que son anagramme.Maint est un mot , versellement goûrés. Il est impossible de les
qu'on ne devoit jamais abandoner , et par la traduire d'une langue à l'autre. » Il expli
facilité qu'il y avait à le couler dans le style , quait les bons mors du Roi à son Maitre , et
et par son origine, qui est toute française. quoique traduits , ils paraissaient toujours
Mouli , quoique laun, était dans son tems des bons 2015. De tout ce qui étonait Can
d'un mêmemérite , et je ne vois pas par où dide , ce n'était pas ce qui l'étona le moins.
>
beauconp
l'a dit :
l'emporte sur lui , etc. etc. Horace Polt. = Remarquez qu'on dit des bonsmors,
et non pas de bors inois ; comme on dit des
Multa renascentur quæ jam cecidere, calentque. perits-maîtris , des petitesmaisons ; et non 1
Que nunc sunt in honore vocabula , si voletusus, pas de petits -muftres, de petites maisons.
Quem penes arbitrium est et jus et norma loquendi. -
On dit aussi des grôs mois , et non pas de
> 1
L'usage est le souverain arbitre des langues. gros mois , des paroles obscènes.
Mais on peut lui faire quelquefois de très- Ce n'étoit plus ces pieux entretiens , 1
humbles remontrances , ou apeler même de Qu'il entendoit chez nos douces vestales,
ses Arrêrs . Mais des gros mois , et non des plus cluériens.
Mors consacrés. On apèle ainsi des mots Ververt.
particuliers , qui ne s'emploient que dans cer- Des grosmots sont aussi des injures grossières.
taines ocasions : tels sont Trinité , Incarni- M. Moreau dit mauvais moi , pour dire ,
tion Nativité , Anonciation > Cénacle un bon mot , qui n'est qu'une mauvaise plai
Cène, etc. Les mots propres des Sciences et santerie . On dit toujours des bons 2015 ,
dire
des Ares sont dans le même cas , tels que même quand ils sont mauvais . On peut
groupe , attitude , clair - obscur , et dans la en plaisantant , un mauvais ou un méchant
>
done à ceux qui sont sous ses ordres ,, pour recéler ce venin ? Quelle cause , était là , ce
que ceux du même parti se puissent reconai me semble , le terme propre .
tre. » Lemot du guet , le mot de ralliement. MOTTE , ou More , s. f. SE MOTER >
» Doner le mot : aler prendre le mot. 5 °. v. réc. [ 2° e2 muet au r ' ' , é fer ,. au 20. )] Moté
Le mot d'une énigme , d'un logogriphe , est est , 1 °, un petit morceau de terre dét 2d ach
é du i
le mot quiexprime le nom de la chose décrite. reste du champ par la charrûe , ou la bêche. >
Dans une devise , ce sont les paroles de Rompre , casser les motes . 2º. La
la devise. Voyez Deyise . terre qui est arachée aux racines des arbres ,
MOTET, .s, m . ( More ;2"è moyen.] quandonleslèvepourles transplanter.”
Pseaume ou paroles dedévotion mises en mu- Lever , replanter un arbre en moie ou avec
sique pour être chantées dans l'Église. sa mote .
3 ° More :( et non pas moute )
MOTEUR , TRICE , subst . et adj.Celui , can , que les Taneurs acoinodent en petit pain
>
celle qui done le moûvement , » Dieu est le rond, et qu'on brûle en certains endroits. =
premier , le souverain moreur de l'univers..so On le dit aussi du marc d'olives', acomodé
>
Cet homme fut le principal moteur de cette de cette manière: 49. Bute , éminence
entreprise. Suivant l'Acad . le féminin ne faite par la natûre , ou de main d'homme. »
s'emploie qu'adjectivement : vertu , faculić , Raser', aplanir unemote. » Maison bâtie sur
puissance motrice. J'ajoute ,, qu'en par Une enote .
lant d'une femme qui aurait doné le branle SE MOTER , en parlant des perdrix , c'est se
à une afaire , on pourrait et l'on devrait dire , cacher derrière des motes de terre. Nº. 1 °.
qu'elle a été le moteur , et non pas la motrice MOTUS ! Interjection . Ne dites mot. »
de cette a faire. Motus ! Il ne faut pas dire que vous m'avez
MOTIF. Voy. plus Sås. Vu sortir de- là. Moi. n'est bon que
MOTION , s. f. [ Mo - cion , en vers ci-on .) dans le style famil. » Motus 11sur cette afaire :
1 °. Terme didactique. Action de mouvoir. n'en parlez pas.
= 2 °. Proposition faire avec zèle dans une MOU , s. m . [ Monosyllabe. ] Poumon de
>
assemblée pour y faire décider quelque chose. veau , d'agneau etc. » Bouillon , fricassée
>
» Faire une motion. — Cette 2dºacception de mou de veau , d'agneau , etc.
nous vient des Anglais, qui en font un grand MOU , Molle , adj.[ Mou , monosyll.
usage dans leur Parlement. -- L'Academie ne Mole ; زو2 e muet. Voyez Mol. ] ı °. Qui reçoic .
le met pas dans ce sens : mais il s'établit parmi facilement l'impression des autres corps.» Lit
nous ;- öt c'est'un néologisme dont on peut bien INOU > ou qui n'est pas mou. Cire mölle. On
augurer. apèle corps mous , ceux que
le choc et la
MOTIproF s. m. MOTIVER , V. act. [L’f compression font changer de figûre , et qui, i
,non
>
er
finale se ce.au ! j dans le 2d , l'ż est après le choc et la compression , ne tendent
>
long devant l'e muet : il morîve , motivera , pas à reprendre la figûre qu'ils viennent de
etc. ) Motif est ce qui meut , qui porte à faire perdre. Paulian Dict. de Ph = 9,
quelque chose. » Bon ou mauvais motif. Figureinent , qui a peu de vigueuysr.. » Chevܐal
Agir par le motif de la gloire de Dieu. » L'in : mou : ' homme mou au travail. ; Les hommes
térêt est presque le seul motif , qui fait agir
> mols et abandonés aux plaisirs , manquent de
les hommes. Mo de cré
tifs de
Motifs dibili
crédibi té ,, ra
lité rai-i courage dans les dangers. Télém . = Mou ,
sons qui font croire les mystères į telles que indolent ( synon . ) Un homme mou ne sou
sont celles , qui démontrent la divinité de la rient pas ses entreprises : un indolent ne veur
Religion et de son Auteur : = Motiver , rien entreprendre . Le premier manque de
c’est raporter les rais onss , les mərifs d'un courage et de ferineté : le second manque de :
raison
avis , d'un arrêt Tou
.» Conseill
s les ers moria d'ém
volonté et ulation. » L'homme mou ne
vèrent learavis. L'usage de ce vérbe est borné. vaut rien à la tête d'un parti : l'homme indo
1
Rem. Morif se dit de la causefinale , qui lent n'est pas propre à le former. Gır. Syn.
engage , qui détermine. M. Linguel , par disa 3 °. Efféminé et gâté par les délices . L'Ac.
traction', ' lui done le sens de cause eficiente , le dit des
le dit persones.
des person es. » Un hommemou et effée.
qui produit. Après avoir parlé de la manière miné ; une âme molle. Il me semble qu'on ne
de
la
vivre des Turcs , qui devrait éloigner d'eux : le dit guère que des chôses qui ont quelque
pesre : » Quel motif, demander-il, a donc raport aux persones: vie molle :viyre, languir
694 MOU M OU
dans une molle oisiveté. = 4'. On dit du
-4 3 °. Perit morceau de tafetas noir , préparé ,
tems , qu'il est mou , pour dire , qu'il est re- que les Dames se mettent sur le visage. 1 La
lâché ; et du vent , qu'il est mou , pour dire , mode des mouches est un peu pâ.sée. Voyez
qu'il est chaud et humide. un exemple au mot JUPE .
Rem. 1°. Mou fait au plur. mous , et non MOUCHERON , sorte de petite moeche.
>
pas moux , comme écrit Rollin , ou son Im- MOUCHER , v. act. [ Nouche'; 2º é fer. )
primeur .. =substantif Il n'est actif,
ne doit jamais parlant
2°. Le masc. cheval
.
et n'a le régime simple , qu'en
précéder le : mou
le ; lemou des enfans et des persones , qui ne
Général , formeraient une inversion gauloise peuvent se moucher elles-mêmes. Presser les
et barbâre. Le fém. peut quelquefois , ct quel. narines pour en faire sortir les excrémens qui
quefois même il doit marcher devant. » Molle tombent dans le nez. » Mouchez cei enfanc . »
oisiveté , et non pas oisiveté molle.» Sa molle Je ne puis agir: il faut qu'on me'molche.
langueur se dissipe : il sort de l'ivresse ei de Il s'emploie presque toujours comme récipro
l'assoupissement du plaisir. Jer. Delivr. == que , avec le pronom personel'; se mbusher :
3º. M. Necker fait régir à mou la prép . à et Mouchez- vous ? » Dites- lui qu'il se mnouche.
l'infinitif, » Les vérités utiles échapent à la — * Plusieurs le font neurre, et l'emploient
pensée , qui est molle à les chercher et à les au lieu du réciproque. » J'ai beaucoup mou
saisir. - Ce régime est dans l'analogie de ché aujourd'hui , disent -ils; au lieu de dire :
la langue : mais il y en a peu d'exemples dans je me suis mouché souvent. L'Abé Grosier le
les Auteurs. dit de même. » Ils commencent et continuent
MOUCHARD , s. m. [ Le d final ne se de concert à tousser , cracher , moucher avec
.
1
prononce pas. ] Espion de Police. On des éclats , qui couvrent sans peine la voix
dit aussi mouche ; et celui-ci est moins mé- foible et timide du modeste Directeur .
prisant. Voyez MOUCHE , nº . 2º . Tousser et cracher sont neurres ; moucher ne
MOUCHE , s . E. MOUCHERON , s. m . ( 2° e l'est pas. M. Desgrouais le met au nombre
muet. ) Mouche est , au propre , le noin d'un des gasconismes ; mais je l'ai oui dire à d'all
petit insecte ailé. » Le Taon , le Frélon sont tres qu'à des Gascons; ainsi que purger , pour
des espèces de mouches. Ce mot fournit se purger. Voyez PURGER .
à plusieurs expressions du style familier . == On die proverbialement : ne pas se mora
Prendre la mouche ; se fâcher pour des riens. cher du pied ( d'autres disent , du coude. ) C'est
» Pourquoi prendre la moucho ? Je vous con- un homme qui ne se moiché p.is du pied ; il
seille , dans votre première édition , de vous est habile , et il n'est pas aisé de lui en faire
rapatrier avec les règles de la Gra !naire. Anon. acroire . Suivant l'Académie , il est po
Disputer sur des piés
des choses de néant.
de mouche , sur pulaire.
Quellemouche vous Certes , monsieur Tartufe , à bien prendre la
pique ? Quel sujet avez-vous de vous mettre chose ,
en - colère ? N'est pas un homme , non , qui se mouche du pied .
Mol.
Je voudrois bien savoir ...
Quelle mouche a piqué ce colère vieillard ... Du tems qu'on se mouchait sur la man
On ne sait bien souvent quelle mouche le pique. che ; au bon vieux tems. Voyez GALEUX.
Boileau . MOUCHETER , v. act. MOUCHETURE ,
е
» C'est ainsi que Coulanges vous nomme dans s. f. [[ 2°€ e muet , 3e éÉ fer. au 1e"" , lon .au 2d. ]
ses lettres , tout sérieusement , sans hésiter , ni Moucheter , c'est faire de petites marques
>
sans dire quelle mouche l'a piqué. Søv . Dans rondes sur une étofe de soie..
de soie En parlant
cet endroit , cela se dit en riant , et se prend de l'hermine , c’est y méler de petits brins de
en bone part ; car il y est question d'un titre fourrure noire .
très-Aateur pour Mde . de Grignan. > Fine Moucheté , adj. Se dit de certains ani
TA
mouche , femme adroite et rusée. On le dit maux ; et signifie la même chose que
aussi d'un homme . = Pieds de mouches CHETÉ .
écriture dont lecaractère estfortpetitetmal Mouchetûre , ornement qu'on done à
formé. une étofe ou à une hermine , en les mou
2 ', MOUCHE , celui ou celle que des Ofi- chetant.
ciers de Justice détachent , pour suivre la MOUCHETTES , s. f. pl.[ Mou-chète ; 2°
marche de ceux qu'ils ont ordre d'arrêter. = è moy. Il n'a point de singulier. ) Instrument
MOU M O U 695
avec lequel on mouche les chandelles , les d'un grðs visage rebondi. C'est dans ce
bougies. Plusieurs , parmi les Gascons et les dernier sens qu'on dit : voyez ce grôs mou
Provençaux , disent mouchettes pour pin- flard , cette mouflarde. MOUILLER
MOUILLA GE , s. m . , v . act .
MOUCHEUR , s. m. Il ne se die que de
> et neur. MOUILLÛRE , s. f. [[ Mou-glia-je ,
celui qui mouche les chandelles au Théâtre. glié , gliú -re ; mouillez les Il. 2° é fer. au 2d,
>
MOUCHOIR , s . m . [ Mou chour. )] Linge lon. au 3 € . ) Mouiller , c'ese 11°. tremper ,hu
1
dont on se sert pour se moucher . C'est sa si- mecter , rendre moite et humide, » Mouiller )
gnitication , quand on le dit tout seul.--- un linge. » La pluie a mouillé les prés.
)
aujourd'hui. Exhalaison pernicieûse, qui s'é- ( une seule syllabe )gliú -re : 2° è moy. au 2" >
er
lève des souterrains des mines , de certains lon , au 2d.] Le 1 €", se dit des aprêtes ou tran
pujts , des fósses d'aisance et larrines, ches de pain fort minces' , qu'on fait pour
MOUFLARD , ARDE , subst. MOUFLE , manger les ceufs à la coque ; le 20 , d'un petit
o
s. f. Le 2d se dic , 1 ° d'un gros gaut de cuir vâse ou les femmes mouillent les doigts en
e
nière à doner une forme précise à la cire , au 3 è moy , au ; . ) Moulin est , 1.Unema
plomb , au bronze , etc. Il est fém . quand chine à moûdre du grain . Il y en a de plus
il se die d'une espèce de coquillage de forine șieurs espèces : moulin à vent , à cau, à
oblongue . Le Traducteur du Poy.ige à la brâi . = 2° . On done ce nom à plusieurs
Mer du Sud , dit , de bons moules , des ino- autres machines , qui servent à divers usages,
les excellens. Il faut dire , de bones , d'ex- » Moulin à foulon à papier , à can, à
>
au figuré, mais non pas dans le haut style. MOULINET , aâtrefois petit moulin. —
» Si votre raisonnement est bon , le mien Aujourd'hui , tourniquet dont on se sert
l'est aussi ; car il 'est jeté dans le mêze pour enlever ou pour tirer des fardeaur,
moule . Anon . Il règne dans 20s meurs une Machine dont on se sert pour travail
ennuyeuse uniformité , et tous les espries. ler à la monnoie. == Faire le moulinet,
semblent avoir été jetes dans un même moule. c'est se servir d'une épée ou d'un bâton , eis.
J.J. Rouss. »» La raison humaine prend plus en les maniant autour de soi avec tant de
facilement le moule de nos opinions , que vitesse , qu'on påre les coups qui sont por
celui de la vérité . Id . cés en même tems par plusieurs persones.
.: On dit , proverbial:men!, des chôses qui MOUI INAGE ne se dit que de la soie Ć
Jeter en moule. » Niouler une figîre , des dit aussi d'un homme dont on n'est pas
médailles , des chandelles , etc.
>
Figare , content : il vien /ra moidre à notre moulin :
médaille , chandelle moulée . Letsremou- il aura afaire à moi à son tour.
lée , imprimée. » Sa lettre est aussi lisible MOULINÉ, ÉE , adj . Gâté par los vers ,
>
que si elle étoit moulée. C'est aussi une écri- en parlant du bois.
tåre à la main , où l'on imite les caractè- * MOULT. Vieux mot. Beaucoup. Il n'est
rès des livres imprimés. On dir , en plus en usage que dans le stylemarotique.
plaisantant ; il faut bien que cela soit s L. Bruyère regrettait ce mot , et ne
yrai , puisqu'il est moule ; et d'un hoinms yoyait
lui .
pas par où beaucoup l'emportaitsur
qui l'autorité
; il àcroit
défère de quelque livre que
ce soit tout ce qui est moul:. 5 MOULU , ûE : Voy. MoûDRE. Tout -
Le bâs peuple dit , lire le moulé , dans le frais moulu , pour émoulu , est un gasca
> >
d'envie de vous voir. = 3 °. Fig. mourir au mors , qu'on répère à tout instant. = Faire
monde , au péché , au vice , à ses passions. mourir à petit feu ( fig. famil. ) faire lan
4°.Avec la négative , durer long-tems. guir quelqu'un dans l'espérance, dans l'in
» Son nom , sa mémoire , ses ouvrages ne quiétude. » Il n'y a point encôre des nou
mourront jamais. ro. Il se dit des velles d'Allemagne : c'est mourir à petitfeu .
arbres et des plantes , qui ont une espèce Sév . Il est mori , il a été tué ne se di
>
de vie. » Ces arbres sont tous morts. » Le sent pas indiféremment: le premier, se dit
froid les a fait mourir. =
= 6º. On le dit quand on n'a pas été tué sur le champ ;
même des chôses inanimées , dont le moule . le second , quand on est resté sur le coup » Il
>
vement finit peu à peu : la lampe , le Aam- est mort de ses blessûres ; il a été tué dans
beau se meuri. » Le bouler de canon vint le combat. - On peut pourtant quelquefois
mourir à ses piés. = 7º. Se mourir ; être se servir de mourir , en parlant
sur le point de mourir. » Je me meurs , il tué sur la place : » Il mourut d'un brave
, ce jeune >
se mourair. L'Académie remarque qu'il ne Prince , si digne de vivre et de régner : il
se dit qu'au présent et à l'imparfait de l'in- mourut malheureûsement, après avoir passé
dicatif. le Rhin , etc. Bouh. On dit aussi , en parlant
Rem . Mourir se dit élégamment au figure': de ceux qui ont été rues dans une afaire :
► Les dissolutions des grands ne meurent la liste des morts ; on la trouvé parıni les
poine : leurs exemples prêcheront encôre le morts. Idem. = Se mourir se dit absolu
vice ou la vertu à nos plus reculés neveux. ment et sans régime , excepté avec le pron.
Massill. » Les Villes , les Royaumes , tout en : » Une glace lui coupe son corps de
meurt : tout a son tombeau... Er l'homme jupe ; et entre dans son corps si avant qu'elle
s'indigne d'être mortel ! Jér. D £l. = Faire s'en meurt. Sév. * Mais , se mourir de faim ,
>
mourir ne se dit point au passif. Il fut fait de soif , d’inanition ; il se meurt d'envie de
mourir , pour , il fut exécuté à mort , est jouer ; je me mourrols d'ennui , sont autant
une expression condamnée par Vaugelas. de gasconismes. Desg .. Je veux mourir
Elle est commune le long de la rivière de si est du style très-Familier. » Celle- ci vous
Loire , et dans les Provinces voisines. On sera rendůc par M. de... Je veux mourir si
Tom . II. Tttt
698 мос MOU
je sais son nom. Sév. = Mourir de rire mousse. Le vin de champagne mousse beau: :
se dit à l'actif et non au passif. Dites , nous coup : il est bien mousseux :la bière est fort
mourions de rire ; et non pas : nous mousseuse .
érions moris de rire , comme on dit en cer- MOUSSERON 9 s. m . ( Mou - ceron : 22
taine Province. Quelques- uns ont dit muer. ] Espèce de petit champignon qui
au mourir pour à mourir. » Il a eu el vient sous la mousse d'où il tire son nom .
déplaisir de sa faute , qu'il en est au mou- MOUSSON s . f. [ Mou - son. ) Saison
rir. Le Diction . de Trev. raportant cette pendant laquelle souflent certains vents dans
phrase , ajoute que l'Acad. ne conait pas les Indes . » Il calut atendre la mousson . » Il
ce sub tantif. On dit malade à mou- falloit arriver à Canton avant le changement
rir . de mousson. Ler. Édif. » En ce pays là , le
Mort , Morte , participe de Mourir. vent soufle pendant six mois de l'ouest à
Voyez - le à sa place. l'est , et pendant six autres mois de l'est à
MOUSQUET , s. m. MOUSQUETAIRE , l'ouest , et c'est ce qu'on appelle la mousson.
s. m. MOUSQUETERIE , s. f. MOUSQUETON, Ibid.
e
> MOUSSU , ûE, adj . ( 2° lon . au 2d . ] Qui
s. m. [ Mors -kè , ketère , ketert.e , keton : .
2º è moyen au i'r e muet aux trois all- est couvert de mousse . » Arbre moussu ,
e
jeune Matelot ; fém . quand il se dit d'une graine de Senevé , broyée avec du mout ,
herbe fort épaisse er fort courte , qui s'en- avec du vinaigre , etc. » La moutarde de
gendre sur les terres sabloneûses , sur les Dijon est fameûse.' = On apèle aussi mi 247u.
s e e de ine
pierre , etc. ou d'une écum qui se form tar la gra de Sen , par evé ceq u'e lle se te
le
sur quelques liqueurs . » En versant de haut , à faire de la moutarde . = On dit, en sty sein
le vin fit de la mousse . * Mousse proverbial , s'amuser à la moutarde
es es >
ger n
s'est dit aútrefois adjectivement , pour émous gner les petit afair et négli les gra la.
e
sé : » Ce fer , cette coigné est mousse. des. — Sucrer la moutarde , dorer >
MOUSSELINE, s. F. (Mou -celine : 2° ctet pilule; adoucir les refus, les remontrances,
dern . e muer. ] Toile de coton fore claire. par des paroles douces et Alateûses. à
L'Acad. ajoute, fort fine ; mais il y en a moutarde lui monte au nez ; il comence
de grossières. s'impatienter , à se facher. Tout le monde
les enfans même en vont
MOUSSER , v. neur.. MOUSSEUX , EOSE, va à la moutarde
adj. (Mou- cé ,, cell , cew.ze : 2. é fermé au à la moutarde : la chose est devenue publi
,
des ] Mousserse
, lon.aux deux aútres.silse
1 'liqucurssurlesquelle fait de la Quelques-unsdisent,
que. *le monde
dit tout en bat la moutarde. V. DINÉ.!
par corruprion
MOU MOU 699 .
MOUTARDIER , s. m. ( Mou -tar-dié : bleat mouvant ; où il y a des figúres qui se
z é fer. ] 1°. Petit vâse à mettre la mou- meuvent par une mécanique cachée.
tarde . = 2'. Celui qui fait et vend la MoŮVEMENT : 1. En général, transport
moutarde . d'un corps d'un lieu à un autre . » Mouvement
MOUTIER , ou MONSTIER . Vieux mot. lent ou rapide; violent , convulsif; droit ,
Monastère , Église. On dit encôre le premier ” circulaire , etc. » Etre en modyement ; doner
dans ces deux phrâses proverbiales. Mener le mouvement à , etc. Se doner du moú
une fille au montier , la mener à l'Église vement ; agir , intriguer, » Il s'est bien doné
>
pour la marier. Il faut laisser le moutier du moûvement pour cette afaire. = II. Chan
où il est ; ne rien changer aux usages reçus . gemens de postes , marches et contre- marches
MOUTON , s. m . MOUTONER , v . act. d'une armée. » Il fil faire divers mouvemens à
MOUTONIER , IÈRE adj . [ >
é ferméau l'armée. = III. Passion ou afection de 1 âne.
Mouvement volontaireou involontaire. » L'ex
2d , et 3 ' , è moyen et long au dernier : ne',
nić , nie-re. )Moúron , belier châtré , qu'on cuse de beaucoup de gens est de dire qu'on
engraisse. » Tête , langue , pieds , gigor de n'est pas maître des premiers mollvemens. =
mout02. Quand on die troupeau de IV. En Musique , la manière de batre la me
moutons , on y comprend les beliers et les sûre. » Presser ou ralentir le mouvement.
agneaux. » Garder les moutons. Mou- Air de mouvement , dont la mesure est bien
tonier, qui est du caractère des moutons. , marquée. V. Dans l’Art Oratoire , ou
Le peuple est mouronier , il fait comme les poétique , figúres pathétiques. » Il y a de
moutons , qui passent tous où ils voient qu'un grands mouvemens dans ce Discours , dans
autre mouton à pâssé. » Toute cette race cette Pièce. = : VI . Ressort d'une horloge ,
moutonière marche pêle -mêle sans savoir ou d'une montre. » Le moûyement de cette mon
on la mène. = = Moultoner , rendre frisé et tre est bon , ou , ne vaut rien . — On le dit
annelé comme la laine d'un mouton. On même aupluriel.
au pluriel. » Les molvemens ne valent
ne le dit guère qu'au participe. » Cheveux
rien .
moutone's ; tête , péruque , coifure mouronee. REM. Mouvement a un sens tantôt actit
On dit , figurément , ( st. famil. ) d'un tantôt passif. Il signifie caniêt la cause , tan-,
5
homme fort doux ; C'est un mouton , doux tôt l’éfet , l'action de ce qui meat et l'état de
comme un mouton. » C'est la plus douce pe- ce qui est mu . » Ce corps a comuniqué de
tite moutone de son sexe. Retif ; et prover- son moivement à un aútre . » Ce corps est
bialeinent, revenons à nos moutons , repre- dans un grand moûvement; en mouvement.
nons le discours qui a été interrompu. Mouvoir ; Je meus , tu meus , il meut ;
Cette expression proverbiale doit son ori- nous mouvons , vous mouver , ils metivene; je
gine à la Farce de l’Ayocar Parelin. e
mouvois ou mouvais , je mus ; j'ai mu ; je
MOUTURE , s. f. [2lon . 3° 2e muer. ] induvrai, je mouvrois ou mouvrais, que je
1 °. L'action de moûdre le bled er le salaire melye , nous mouvions , vous mouviez,, ils
meAyent ; je musse ; mouvani, mu . – Plusieurs
mourøle
que prend
deux res , ( ster
sac
Meuni . .famil. ) seTirerfaired'unpayer des tems de ce verbe ne sont en usage que
deux fois d'une mêine chose. 2 ° mé
20. mé- dans le style didactique . » Ces deux corps
lange de froment , de seigle et d'orge par après le choc se mouvront ensemble avec iz
tiers. » Du blé mourire. » La bone mou • degrés de force . Paulian. Dicr. de Phys.
türe vaut seigle. Hors de l'infinitif , on est si peu acoutumé
MOUVANCE , s. £. Dépendance d'un ficf aux modes et aux tems de ce verbe , que
qui - relève d'un aútre. trouve
quand on les rencontre On у un air
MOUVANT , ANTE , adj . MoŮVEMENT , sauvage, comme dans cette phrase de Bos
s. m. MOUVOIR re v . act ( Mozvan , vante , » es premières afaires, qui se mürent
suet. L
veinin , voir : 1" lon , au 2d , 2° lon . aux dans l'Église .
-
Avec le pronom personel ,
deux premiers , e muet au 3 * . ] Mouvant est le présent de l'indicatif fait assez bien . „ Un
o
choses morales , exciter , faire agir . » La diateur. = L'Acad . avait d'abord ' inséré le
er
gråce meut la volonté , sans la nécesssiter. I tout simplement dans son Dictionaire.
» C'est la colère, qui l'a mu à en user de la Dans les Éditions suivantes , elle dit qu'il est
.
sorte. Acad . de peu d'usage dansla dernière, elle remarque
MOYEN , ENNE , ou ÈNE , adj.MOYEN ,s. qu'il est vieux. Le 2d començait à vieillir
m . MOYENNER , ou MOYÉNEP ,v.ace. [Moa- au comencement du siècle. Aujourd'hui il est
e
ien , iê- ne , ien , ié - ne : 2 èmoy. au 2d , é vieux et entièrement hors d'usage. L'Acad. ne
>
myens. Il régit souvent de et l'infinitif. ce de prune : des moyeux confis. --- 3º. Et
-3°
» Je cherche les moyens de vous plaire ; ct c'est son usage le plus ordinaire ; cette partie
je n'y réussis. pas. = Voy. Vore. = Quel- du milieu de la roûe , où l'on emboite les
quefois moyen s'emploie sans article : » Je rais, et dans le creux de laquelle entre l'essieu.
troúverai bien moyen de le ranger ; il n'y a MOZAMBIQUE . Plusieurs disent , le Mo
pas. moyen de le soufrir , et non pas, il n'y a zambique , aller au Mozambique. L'Ab. Pré
pas de moyen , etc. * Mais tâcher moyen est vot. ( Hist. des Voy .) ne mer point d'article.
un Provençalisme : » Tác kez moyen de le voir. Il dit toujours à Mozambique. Les cartes de
- Le
Le moyen est une espèce d'interjection , M. Belin confirmentcet usage; maison y lit
qui régit de er l'infinitif , ou que avec le sub- Mosambique avec une s : canal de Mosambia
jonctif. » . Le moyen de réussir , ou , qu'on que; baie deMosambique.
Télssisse , quand on est traversé de tout côté !
. MUABLE , adj . Inconstant, sujet au chan
» Le moyen que le Tribunal supérieur le for- gement. » Tout est muable dans ce monde
çar de punir celui , qu'il avoit intérêt desau- La volonté de l'Homme est muable . = Il est
ver ! Moreau. » Le moyen que cerre erreur bien moins usité que son oposé immuable. »
n'allér pas toujours en croissant ! = Au Dicu seul est immuable.
moyen de , adverbe. Il n'est que, de la Pra- MUCILAGE ; s.. na. MUCILAGINEUX,
tique et du style familier. ». Au moyen de ces EÛSE , adj. [ sº lon. au 2d et au 3 , nell ,,
mesures on en viendra à bout. Moyens , nel-ze . ] Mucilage , est une marièrecrasse et
Moyens
au pluriel , richesses , facultés. » Je ne co- visqueûse , qui sore de certaines plantes ou
nais pas ses: moyens. Son usage est fort borné herbes. —Mucilagineux, qui contientda
mucilage.
dans cetemploi .
Moyenner , ou Moyéner ( devant l'e muet , MUCOSITÉ , s. f. Humeur épaisse de la
Ja 2° devient un è moy. il moyène ,moyènera.), natûre de la morve.
Procurer par son entremise . » Moyener ane MŮE, s. f. MUER , V.R.Afl-e, { - muev - :
entreviie , un acomodement. L'Acad . dit qu'il 1" lon. au 1 '', br. au 2d ; 2 e muet au 1
°
vieillit . Ilparait pourtant -encôre usité dansle é fer. au 2d. Dans leverbel’u eselong . de
style simple. vant le muer : il mûe , ils múent. Au futur et
MOYENNANT , ou MOYÉNANT , prépau conditionel, cet e muer ne se fait pas sen
[ Moa- ienan : 2° é fer. Quelques-uns pronon- tir; ilmuera; il mueroit ; pron. mára ,mare.]
cent moa -nan ,, mais mal. ] Au moyen de... Måe est le changement , qui arrive aux
»Dieu
J'en. »viendrai à bout moyenantla grâce de oiseaux , quand ils mteni, c. à d..quand le >
Vous aurez ce que vous désirez moyé- plumage leur tombe. ' Le Subst. ne se die que
nant la somme de tant. Moyérant que , des oiseaux , des vers à soie , et des serpens..
pourvu que , est vieux ; l'Acad. ne le met Le verbe se dit de certains animaux , à qui le
pas. » . Je le lui acorderai , moyenant qu'il poil tombe . = Muer se dit aussi des jeunes
viène le demander . garçons , quand la voix leur change.
MOYENNEMENT, ou MOVÈNEMENT,, Müe est encore un lieu obscur et serré , où
MUG MUL 701
l'on tient la volaille pour l'engraisser . flors. » La'mer mugissante , les flors magissans.
MUET , ETTE , OU ÈTE , adj. [ 2° èmoy. MUGUET , s. m. MUGUETER , v . act.
CI
3º emuer. j] Quine peutparler. » La plupart [ Mughè , gheté : 2 ° èmoy.: au i1 > e muet
des miers ne le sont que parce qu'ils sont au 20 : l'u est muet : il n'est là que pour do
sourds . » Il est sourd ci muet : » Elle est ner au g un son fori , qu'il n'a pas devant l’e.]
muette de naissance . » Muer comine un poise Muguet , est i °. Une sorte de Planie , dont
6on , st . prov . Fig. Qui ne parle point par la fleur sent fort bon .= 22 °. En style famil.
.
malice , ou par honte , ou par crainte.» On et plaisant , galant auprès des Dames ; re
fait le proces aux inuels volontaires. » Il de- cherché dans sa parûre. » Un muguet , il fait
meura inuet d'éronnement. » Cette réponse le le muguet. = Mugueter., faire le muguet ,
rendit miet Elle n est pas muette ; elle parle le galant.. » Il muguette toutes les Dames. =
hardiment , ou beaucoup. st . fumil. Fig . ( style famil .) Épier l'ocasion d'obtenir
Rem . Il se dit des choses , et se place ordi- ce qu'on souhaite. » Mugueter une charge.
gaireinent après le substantif. » Jeu muet , En ce sens il vieillit . Acad .
scène muerie. En vers et dans la prôse poéti MUID , s. m. [ Le d ne se prononce pas. ]
que , le fern . peut précéder. 1°. Mesûre des liquides et dessolides , qui est
Une muerte horreur semble les glacer cous. de diférente grandeur , selon les diférens pays.
Thomas . » Muid de blé , d avoine , d'orge , de vin ,
Er sur ces sombres lieux , muettes régions de sel de plâtre .
de charbon , de chaux , de
Où le trépas conduit ses påles Légions . S = 2 :°. Plus particulièrement , furâille , qui
Gresser. contient un muid de vin , ou de quelque autre
Racine fait régir à muer la prép . à : liqueur. » Percer , défoncer un muid.
Muet à mes soupirs , tranquille à mes alarmes. MULAT , ou MULÂTRE , adj . et subst.
Ce régime n'est bon que dans le haut style. Le ed est le plus usité : on peut même dire
Muet, se dit en Gramaire. Voy. E et H. que c'est le seul en usage. Le Rich. Port. les
MUFLE , s. m. L'extrémité du museau de met tous deux ; l'Acad . ne met que le 2d . ]
certains animaux. » Mufle de taureau , de Qui est né ou née d'un nègre et d'une blanche
lion , de tigre , de léopard .== In sculptū- ( ce qui est assez râre ) ou d'un blanc et d'une
re , ornement, qui représente tin mufle. == négresse ; ce qui est très -comun. » Il ou elle:
Les ignorans confondent mufle avec moufle : est mulaire ; un valet mulaire , une fille mu
lâtre , » C'est un mulâtre
ils disent mufle d'un assemblage de poulies , et sieurs
moufie d'un animal.
, une mulâtre. Plu«
au fiin. disent mulatresse.
MUFTI, s . m . Le chef de la Religion MULCTER , V. act. [( Mulkıé.] Punir.
mahométane. Quelques-uns écriventMuphii , C'est un mot du Palais. » On l'a mulcié , il a
mais pourquoi ce ph dans un mot , qui n'est été mulcté. — Quelques Auteurs ont em
pas d'origine grecque ? D'autres écrivent et ployé ce mot ; et ceux, qui aimnent à ne pas:
prononcent Morphii , mais mal. Selon M. parler comme tout le monde , le disent en
Marin , l'un et l'autre se dit . conversation. Il peut être utile dans le style:
MUGE , s. m . Poisson de mer , dont une plaisant ou critique, par ceux , qui se plai >
des espèces est le m :ilet. On apèle celui-ci sent à employer des mois particuliers.. » C'esti
un latinisme : mulctare.
muge en Provence.
MUGIR , v . n . MUGISSEMENT , s. m . Mu- MULE , s. f. MULET , S. in . MULETIER ,
GISSANT , ANTE , adj . [ Mug , giưeman , s. m . [ 2 ° e muet au zer er au 3 ° , ernioy. au
с
>
gi- san , sante : 3 ° e muei au 2d , lon . aux 2 2d ; 3. &é fer. au dern . ] Mule :. 1. Pantoufle .
dern . ] Ils expriment le cri des taureaux. , des On ne le dit plus de celles des hommes
bæufs et des vaches. » On entendait mugir. excepté en parlant du Pape. On le dit encore:
les taureaux. » Des bæufs mugissans , les des pantoufles des femmes. == 2 ° . Femelle:
yaches mugissantes ; le mugissement des non pas du mulet , qui n'en a point, mais de:
taureaux. Ils se disent, figurément , des la même natûre que le mulei, animal engen
vents et des Aots.» Les vents déchaînés mugis. dré d'un âne et d'une jumene, ou d'un plur..
z.Mules
che-
soient avec fureur dans les voiles . Télém . val d'une ânesse.
et ° , au
La chicane, en fureur mugit dans la Grand'Salle. sorte d'engeiūres , qui viènent aux talons.
Bo'leau . On dit ', proverbialement , d'une ferme
» Le mugissement de. la mer , des vagues , des qui aime à se parer ; à vieille mule. jer doré..
702 MUL MUN
= Fantasque comme unemule.Voy . Fer-. dans le Sénat ce goût d'épargne , etc. Doe
RER et PANTOUFLE. = D'un homme, qui teville , Trad. de Tacire. = M.De Bérault
est chargé d'un grand fardeau , on dit , qu'il de Beruustel mer le plurich même avec
est charge comme un miler. Voy . GA.DER ا, وà m leitude , employé tout seul et sans régime.
la fin . * Si une multitude indocile font ( fait ) bande
Mulet , sorte de poisson de mer. Voy. à part. Cela me parait encore plus ir
MUGE . régulier. =
= 2. Il me semble que multia
MULETIEş, celui , qui fait métier de cons tude , comme frule , nombre se dit toujours
duire des mulets .
>
Dans l'exemple cité , trois est le multiplica- de municipe aux villes du Latium et de
teur , et quatre le multiplicande. = Multi- l'Italie , qui participaient aux droits de
plication , est 1°. Augmentation en nombre : bourgeoisie romaine . = Muni-ipal, qui
» La multiplication des espèces , des êtres , apartient à la coucu ne . au droit coulu
des hommes. » La multiplication des pains mier d'un pays particulier . » Le droit ma
faite par J.C.-2
= °. Régle d'Arithmérique nicipal; les lois m :uniipales. —Ville mi
par laquelle on multiplie un nombre par l'aû- nicipale , ou mini ipe. = Jagos ou Ofisiers .
>
ire. = Multiplicité , grand nombre de chôses municipiux : les Oficiers d'un Corps de ville.
diverses. Multitude , grand nombre de per- e
MUNIFICENCE , s. f. [ Muniſi-sance :
sones ou de chôscs. » Multiplicité d'objets, 4 loa . ] Vertu qui porre à faire de grano
d'acces, d'opinions. » Multitude inombrable des libéralités. » Il le récompensa avec une
d'hommes ,' d'animaux , de livres. = Mul munificence vraiment royale. Ce mot n'est
titude employé absolument et sans régime, pas du discours ordinaire ; il ne s'emploie
le peuple , le vulgaire. » Les opinions , les que dans le discours soutenu.
caprices de la muliitude. MUNIR , v . act. MUNITION , s. fém .
- cior ,
Rem. 1°. Quand même multitude régit le MUNITIONAIRE , ss. m. [ Muni , ni
>
génitif pluriel , on doit faire acorder le verbe cio-nère : 4€ lon. au dern. è moy.] Munir,
avec multitude et non pas avec ce génitif. » c'est.garnir , pourvoir des choses nécessai
)
Une mulrieude de dangers nous environe , et res pour la défense, ou pour la nourritûre.
non pas nous enyirènent. Voy. COLLECTIF . On l'emploie ordinairement avec deux ré
Il est des Auteurs , qui n'ont pas goûté gimes , l'acusarif er l'ablarif. » On a muni
cette règle ou cette opinion. » Une muliitude cette ville de toute sort de provisions.
d'hommes , çirés des colonies., .aportoiene Quelquefois on ne met que le seul régime
M ON MUR 703
direct. » Gand rombe avant qu'on pense à pourraient
le munir. Boss. = Se munir régic de. » Se
rien tirer.
MÛR , MÛRE adj. [ ;" lon. Il faut re
>
munir d'argent , de chevaux pour un voyage ; mettre à ces mots l'acc. circ. On écrivait
d'un bon manteau contre le froid , etc. = autrefois , meur , meure. ] Qui est en saison
>
de muraille est de couvrir , de défendre , de Mûre est une sorte de fruit , foriné de pe
servir de boulevarr. On dit les murs d'un tits grains réunis. » Múres noires , mûres
jardin , et lesmurailles d'une ville . Extr.des blanches. » Un panier de mires ; du sirop
Syn. Fr. de M. l'Ab. Roubaud. de mûres. > On dit , proverbialement
Le Proverbe dic : les murs ont des oreilles : il fait comme le rendrá des mfires , il mé
:
>
les murailles parlent ; on a beau tenir les prise cela , parce qu'il ne peut pas l'avoir.
chôses secreties , elles se décoûvrent tôt ou Il ne faut pas aler aux mares sans
tard . = Mettre quelqu'un au pied du mur ; crocher ; s'engager dans une afaire sans se
l'obliger
toire .
à se décider ; lui ôter toure échapa- pourvoir de ce qui es: nécessaire.
MÛRIER , arbre qui porte des mûres. »
Madame, je prétends lemettre au pied du mur : Murier blanc ; Marier noir. = On nour
Il faut le contenter sur l'objet qu'il demande. rit les vers à soie de feuilles de Marier.
re
Le Persifleur. MÛREMENT , adv . [Mûreman : ," lon.
» Vouloir le persuader , c est sé úoner de la 2° e muer. ] Il ne se dit qu'au figuré. Avec
tête contre un mur ; prendre une peine inu- beaucoup d'atention , de réflexion . » Con
tile. On circrait aussitôl de l'huile sidérer , délibérer mûrement.
d'un mur , que de l'argent d'un avâre. = MURI NE , s . f. [ 2' è moy. 3 ° e muet.)
Il tirerait de l'huile d'un mur ; il tirerait Poisson de mer , qui ressemble beaucoup á
de l'argent , des secours d'où les autres ne l'anguille.
704
MURER , v. act M U S
. Boucher avec de la ma- MUSC: , s.m. MU k : Richelet écritmasa
[ MusS
çonerie . » Murer une porte , une fenêtre. que ou musc ei préfère le premier : on
Ville murée , entourée de murs . ne dit plus que le second. ] 1. Sorte d'ani
MÚRIER , voy. MÛRE .
malliq
MÚRIR , v . act . et neut. [ 1" lon . On La
rc lar grquani de
deueu de ncetcheani
sorurt d'u vremal
uil, » Grain
écrivait autrefois meurir . ] Rendre mûr. »de musc . Cela sent le musc . » Le. = musc 2°.
est 2
Le Soleil mûrit les fruits . = Devenir mal sain et incomode. - Couleur de musc ,
mûr . » Chaque chose mûrit en sa saison . espèce de couleur brune.
» Le Soleil fait tout mûrir. » Les néles MUSCADIN , s . m . [ Musca -dein. ] Pe
mürissent sur la pâille.» Laissez mûrir ces tite dragée ou pastille , où il entre du musc.
fruits avant de les cueuillir. Il est élé- = On a dit alltrefois muscardin , et on
gant au figuré. » Cela lui a fort mûri le le dit encore en quelques Provinces. Voit.
jugement. » C'est un esprit qui mûrira avec dit , en plaisantant.
le tems . » Y eut- il jamais homme qui lais
sát mûrir ses entreprises avec tant de pa
tience ? Fléchier , Or . Fun . de M. de Turenne. Au temps des vieux Paladins ,
pru
= On dit , figurément ( st. famil.) avec MUSCAT , Mu toujours scardins.
On disoit
scade , adj. [ On ne pro
le tems et la paille , les nèfles mûrissent : nonce point le i au premier. ] Qui a une
il ne faut pas précipiter les afaires : il faut sorte de parfum » Raisin , vin muscat ;
aten
MU e qu'
drRM elles soient mûres.
URAT EUR , s. m . MURMÛRE du emu, scnoi
rôs aex, boi
muscreaddue. mu==scat . S. m . Manger>
2°. Des plaintes que font des persones mé- adj . [ Mus -kle , klé , klee , kulère , kulelladj.
-
D'un bruit sourd et léger des eaux et des qui est l'organe de s auuvem
yen mo ens de. aux
l'ani
vents . » Le doux murniire des ruisseaux , mal .
des zéphirs . » Ruisseau qui murmûre sur les ma l . » mus
» Les ten
Lecle s don less ,fibdes
des ,brâ janmbmu
res d'u essc,le.
câilloux. » Vent qui murmure dans les feuil- visage . = Les trois adjectifs , quoique dé
>
du
lages. = Murmurateur ne se dit que dans vi , muscle , ont des sens et des emplois
rivsaésgede
le second sens ; celui qui murmûre contre diférens. Le premier , se dit des persones. et
ses supérieurs, C'est un mot deMM . des animaux. » Ils nesont ni trop grands,
de Port-Royal. Bouhours dit qu'il n'y a que ni trop petits, mais bien muscle
ces Écrivains qui s'en soient servi. Il n'est Les Dictionaires ne mettent points
point dans le Dict. de l'Acad. Le Rich . Le second , se dic des artères quBu
. Ce fo
is'in n.
mosèr..
Port, le met sans remarque. Jecrois qu'on rent dans diférensmuscles , et des veines qui
peut s'en ser
vir sans scr upu
le , et dans
des Exhortations à des Religieûsesq,ueon, peut en troisièm
Leent.
- sort » e , res
Arcè des parti
se dit vein
es musc du corp
es ulai res.s
dire murmuratrice . * On a dit autre- où il y a beaucoup de muscles.
>
fois
, murmurarion. » Qu'elles servent de musculeuse.
bon cæur sans marmuration à leurs swurs . MÚSE , s. f. [ ite lon. ze mu» »er.Pa]rt1ie°.
S. Fr. de S.
re е
1
MUSARD ARDE , adj. [ Muzar , zarde.] Au présiel
quiplur suivaux
idai, ent libée ,raux
la Fabl
ane Arts f Déesses
neu Etreinso
les .»
Qui s'arrête , qui s'amuse par tout ( disc. piré par les Mises
famil . ) » Il >est musard : elle est muzarde » Les nourrissons, les favoris des Mises ,
favorisé des Mises.
Subst. » C'est unmusard è une mu- Lettres
les Poètes. = 2° Les Belles : cul.
Karde.
tiver les Müses. = ;°.Au singulier , il ne
.
se
M U S MUT 70s
se dit que de la poésie , et sealement avec en musique. = 2° . Le chant. » Musique
les pronoms possessifs, ou la prép. de pour agréable. Musique vocale ou instrumentale.
régime. » Sa mise est enjouée , triste , „ Exécuter de la musique. = 3º. Compa
tragique ; la mâise de l'Histoire. gnie de Musiciens atachés au service d'un
Jehais ces vairs Auteurs , dont la mise forcée Prince , d'une Compagnie , d'une Église. "
M'entrcient de ses feux , toujours froide et glacée. Li Musique du Roi du Concert , de la
>
Boileau.
Cathédrale . On dit , proverbialement,
d'un homme qui est extrêmement réglé ,
La gêne de la mesûre a fait mettre à Boil. qu'il est réglé comme un papier de musique.
tantôt le pluriel pour le singulier . Pays de musique ; od il y a du haut
A quoi bon réveiller mes máses endormies ? et du bås. - Faire de la musique ce
n'est pas en composer , c'est l'exécuter par
Tantôt le singulier pour le pluriel. amase nent. L'espression n'est pas anciène.
Du Roi , la bont secourable ; » Nous avons fait de la rausique tout le
Jette enfin sur la mise us regard favorable. jour. Je portai l'autre jour des fraises à
MUSEAU , s. m. [ M470 , 2° dout. au sing. une Dame de qualité , on luifiissit do la
lon. au plur,museaux. ) Cette partie dela masique. doute
Ah !'Lubin ! quel bruit terrible !
qu'une jeune païsane comme
Marin . Je
tête du chien , elet de quelques aútres ani Annette conût cette locution de Petite -Mai.
maux , qui comprend la gueule et le nez. tresse. Le costume n'est
» Le museau d'un chien . Par inépris ou pas gardé,
par plaisanterie , on le dit des persones . » MUSICAL , qui apartient à la musique.
Science musicale. Musicalem.nl , d'une
» Elle est venùe inontrer son miseau . » On
lui a donc sur le muszal , sur son museau . manière musicale . » Ce morceau est traité
bien musicalement.
J'ai reçu deux coups de ciseau
Dans ua lieu bien loin du museau MUSICIEN , ÈNE , celui ou celle qui sait
.
la musique . » C'est un excellent musicien ;
Cela est burlesque et polisson . On dit , dans une savante musiciène. = Plus ordinaire
un style moins bås , d'une jeune et jolie per- ment , celui qui fait profession de compo
sone ; qu'elle a un joli museau , que c'est ser ou d'exécuter de la musique. » Les M12
un joli m'iseau : il ne se dit qu'en badinant. siciens du Roi , du Concert ; les Musiciens
MÚSELER , voy . EMMÛSELER . et les Musicières. Pour les femmes de cette
MÛSELIÈRE , MÚSEROLE , s. f. [ ;" lon. profession , on ne se sere guère de ce mot.
с
re
Mettre des vers , un Pseaume , de paroles , etc. tations des États ont été causées , ou par la
Tome Ii. V vvv V
700 MUT MYS
foiblesse nu par la violence des Princes. M. l'Abé Roiband .
Fléchier. Ilme semble qu'il vieillit , mais il MYOPE , s.masc . et fém . MYOPIE
er
, s. f.
serait bon à conserver. L'Acad. l'admet pour [ Mi-ope , pie ; 3 e muet au 1" , lon. au 2d.]
· le style soutenu . Myope , est celui, ou celle qui a la vûe fort
MUTILATION , s.f. MUTILER , V. act. courie. Myopie , est l'état du myope.
[ Mitila- cion , inutile. ] Retranchement , re- MYRRHE , s. f. [ Mire ; r forte ; are lon . '
trancher , en parlant de quelque membre du 2° e inuer. ] Gomme odorante , qui distille
corps humain , ou de quelque partie d une d'un arbre qui croît dans l'Arabie Heureûse.
statue. » Mucilation d une jambe : mutiler un MYRTE , s . m. Arbrisseau toujours verd ,
brås. » Qui l'a ainsi mutilé ?» Que de belles qui porte des fleurs blanches , d'une odeur
statûes les barbâres ont indignement mutilées! agréable. Le myrte était consacré à Vénus :
MUTIN , INE , adj. et subst. SE MUTI- aussi est-ilcélébré par les Poères Éroniques.
NER , v. réc. MUTINERIE , s. f. [ Mil-tein ,
> MYSTÈRE , s. m. MYSTÉRIEUX , EÛSE ,
tine , tine , sin rie ; 3 ° e muet audeau ' , adj . MYSTÉRIEÛSEMENT , adv . [ Mis-tère ,
é.fer. au ;.
* ] En parlant des enfans, ils expri- te-rieû , cil-ze , eí -zemin ;; 2°
ment un eniêtement , une obstin
2 dialoy.
e
è et lon.
.
MUTINÉ, ÉE , adj. des troupes muinées : importantes suivant l'opinion des hommes. »
un peuple matiné. = Fig. il se dit , en Poésic, Les mystères de la politique. » C'est un mys
des vents et des fois, tère qu'on ne sauroit pénétrer. = Afysière
* Corneille , dans Héraclius , apèle l’Amour, d'iniquité , expression qu'on a souvent ocasion
ce dangereux mu’in . C'est le style de Scuderi d'employer.
et de luz Calprënède. On dit , dans le disco:irs ordinaire , fuire
· MUTUEL., ELLE, adj . MUTUELLEMENT, mys! de d'une chose , la tenir secrète. » je
.
Jelui
adv. [ Muru - el , ele , elem 1n : 3º è moy : 4 e demaniai l'explication de ce mot,mais il m'en
muct] Réciproque. Réciproquement. » Amour fit un mystère. Pasc.. - Et quand une chose
Niacuel ; haine mutuelle ; donation mutuelle . est aisce à faire , à trouver : » Il n'y a pas , . .
fon elle forme une voyèle nazale avec la ces diférens mots .
voyèle qui la précède. Dans na , ne , ni , no ,
> 3º. A la fin du mo: , I'n est ordinairement
nu l'n est consore ; mais dans an , en , in voyèle , même quand le mot suivant comence
on , en , c'est une voyèle , un son simple, quoi- par une voyèle ou une h muetre. C'est une
qu'il soit exprimé par deux caractères. S prononciation normande , de la lier avec la
Les Allemands doivent prononcer l'n consone, voyèle suivante , et de prononcer ambition
comme celles de nen nen ; les Anglais, comme insuportable, coinme ambition ninsuportable.
la première de name ;ies Italiens , comme 120 ; 4.A la fin des pronoms mon , 10n , son , >
V v v V 2
1
708 N N
un, et des adjectifs finissant par une n et suivis nombre des entraves poétiques , et guérir cette
de leurs substantifs , començans par une vo- délicatesse , peut-être excessive , qui nous fait
yèle , elle est consone. » Mon ame', ton épée , voir des hialus , où Malherbe , où Racine , od
son honeur ; un arbre : bon homine ; un cer- Despreauzet Quinaut n'en ont point vu. » Je
tain aventurier , etc. se prononcent ,mo-nå. » reconnois , dit cet illustre Académicien , les
>
me ; to -nepée , so- no- neur ; u -nar-bre , bo- voyèles nazales pour des sons vraiment
nome ; un cer -té-na -vanturié , etc. S. simples et indivisibles : mais de là s'ensuite
Dans les particules on et en , l'n est consone :'» » il que ce soient de pures et de franches
On asstire ; il en a pris dia : pron
pris dix pron... 0-112 -sûre ; voyèles ? Pas plus , ce me semble , que si
>
ila-na-pris dix , etc. Cependant dans les in- » l'on atribuoit certe dénomination aux vo.
terrogations plusieurs esciment que ce serait »
yèles aspirées. Toute la diférence que j'y
une faûte de lier ainsi l'n d'on avec l'a voyèle » vois , c'est que dans les aspirées , la consone
suivante, » a i'on appris ? - Pron. a - 'l'on apri ; » H les précède, au lieu que dans les nazales,
et non pas, a -to na-pri. = 6'. Bien , quand » la consone N les suit. Or , si l'aspi
il n'est pas dans la composition ,> a l'n voyèle : » ration empêche l ' hiatus , pourquoi la ne
il est bien ; mais dans les composés , elle est >
zalité , si l'on peut parler ainsi ,> ne l'em
fonsone .. » . Bićnheureux : pron . biénuoret, pêcheroit- clle pas ? Quand je récite à haute
>>
pigne de si bones raisons , qu'on ne peuts'y quoiqu'on écrive par deux nn , honneur, son
>
refuser. L'Abé Regnier est du même senti ner . C'est une pratique assez constante,
timent, l'Acad. cntière s'est expliquée plus de la redoubler dans les dérivés , lorsque le
dant primit if finit par cette consone , précédée des
d'une foisđOliv
M. l'Abé de maniè re une
er fait à l'adop terion
réflex . Cepen
qui pour- voyèle s a , ec, o : ban , bannir í an , année ;;
primitiffini
rait bien ramener les esprits , diminuer le mien , inienne ; ocasion ; ocasionner ; Leita
NA G NAG 700
lionne , ecc. Il n'en est pas ainsi quand cette geant. » Påsser la rivière à la nage ; se jeter
consone finale est précédée d'i ou d'u , ou de à l nage , se sauver à la nage. Le P.
quelque diphrongue : car alors on ne la re. Bouhours remarque que l'on dit aussi à nage ,
double pas dans les dérivés : badin , badiner ; mais qu'à la nage est plus usité ; et La Touche
brun , bru -ne; sain , saine ; plein , plei- ne; observe que l'Acad. les dit tous deux égale
soin ,soigner , etc. Quand on auraretranché ment. Ils sont tous deux français sans doute ,
ces réduplications inutiles , ces règles ne ser mais ils ont aujourd'hui des sens diférens. »
viront plus de rien . On écrira inditéremment Il traverse la rivière à la nage , c. à d. en
anoncer , kɔneur , soner , ocasioner , miềne , nageant . » Je suis tout à nage , ou plutôc en
lione , banir , ; comme badine , brunette , nage , c. à d. tout trempé de sueur. L'Acad. er
etc. 12°. L'n finale ne se prononce point ne dit plus à nage dans le 1" sons , et elle dit
dans les tems des verbes terminés en eni : ils en nage , pour le 2d . * Fontenelle a en
aiment , ils aimérent : pron , ème , èmère . côre dit à nage , pour à la nage . » Il passa
SPlusieursne la prononcent pas dans non , une rivière à nage sous le feu des énemis pen
ce qui doit s'entendre de la conversation : non, dane l'assaut. Él. de M. de Vauban. Corneille
monsieur : pron. no monsieu. Mais dans le avait dit auparavant , en parlant du fameux
discours soutenu , ou quand non termine la passage du Rhin .
phrase , ou quand il est redoublé , on doir François, ce n'est qu'un fleuve,il faut passer à nage.
prononcer l'n finale. » Je dis que non. » Non, La Fontaine die Nagée ; espace d'eau qu'on
non , vous ne me tromperez pis. = 13 °. De parcourt en nageant.
vant le b , I'm ou le p , l'n se change en m , Car , au bout de quelques nagées
et il n'est point de mot où elle soit suivie Tout son sel se fondit si bien
d'une de ces trois lettres. Ainsi la prép . in se Que le bander ne sentit rien
change en im , dans les mots où elle est suivie Sur ses épaules soulagées .
de ces consones; imbiber, immofer, impossible. L'Acad. ne mer pas ce mot. Le Rich . Port.
NABOT , OTE , subst. Termede mépris. cite Trévoux .
Qui est de petite taille. » C'est un nabot , une NAGEOIRE , partie du poisson , faite-. en
perite naboie . Style familier. forme d'aileron , qui lai sert à nager. » Les
NACARAT , ATE , adj . Qui estd'un rouge mangeoires d'un poisson. * Un Auteur moderne
clair , tirant sur l'orange. » Sarin nacarat : a dit nageoir ei le fait masc. * Pomey apèle
panne ricerare . = S. m . Le itacarar . nageoir le lieu où l'on nage . Ce mot a
NACELLE , s. f. IWacèle : 2° è moy. z'e l'air d'être de sa fabrique. Le Rich . Porr. le
muer. ) Perie bateau . Il est vieux en prose : il çite comme étant dans Trév, preứve qu'il ne
est encore bon en vers. le garantit pas. = On apèle aussi nageoires
Fais donc si bien la guerre à l'ouil ; ce qu'on se met sous les bras pour se soute
Et conduis si bien ta nac: lle , nir sur l'eau , quand on veut s'aprendre à
Que tu re m'ailles pas faire prendre le denil. nager .
L'Ab . Røyre. NSGER , 1 °. Se soutenir sur l'eau par un
L'Acad. le mee sans remarque. » Nacelle de cerrain mouvement du corps. » HI nage bien ,
pêcheur. li passa l'eau dans une nacelle. = il mige comme un poisson . == Par exten
Elle ajoure qu’on dit figurément la nacelle sion , ilse dit des corps qui n'enfoncent point
>
de Saint Pierre , pour l'Église Romaine. Il dans l'eau , qui уy forent. » Bois , qui nege
me parait encore plus surađé au figuré qu'au sur l'eau. = Fig. nager dans la joie , dans
propre. les plaisirs. = La Bruyère l'emploie singu
NACRE , s. f. Coquille argenrée , qui ren- lièreinent dans ce style figuré. » L'on voit
ferme les perles. » Un couteau de nacre. peu d'esprits entièrement lourds et stupides :
l'on
NAFFÉ OH NAFE , Suf. Eau de nafe ; cer .
taine eau de senteur à laquelle on a doné ce cendans. Le commun nage dans ces deux
nom . C'est tout l'emploi de ce miot. extrémités. No get en grande eau , étre
NAGE , s. f. NAGEOIRE , s.f. NAGER , dans une grande fortune ; ou du moins , en
v.n. NAGEUR , GEÛSE , S. m. ei f. [ Naje',
> passe de la faire. Nager entre deux eaux ,
joa -re , jé , jeur , jeû -ze : 2° e muer au 1 se ménager entre deux partis. On dic ,
é fer. au 3 € , lon . au 2d eter au dern . ] Nag , ne
> par exagération , dans un sens و, qui tient du
sc dit qu'adverbialenieni, s la nuge , en na. propre , ...ger dans son sang . = 2 . Nem
710 NAT , NAI
ger, se dit par les Bateliers pour rimer . ne contient point de jaûne , et qui est par cons
NAGEUR ,qui nage , qui sait nager. » Don , séquen t stérile.
grand nageur. On pourrait dire , d'une fein NAISSANCE , s. f. NAISSANT , ANTE ,
me quisait nager , bonne nigúse . == B3- adj. Nirk e , v.n. ( Nè sane, san , sante ;
telier , qui rame. » Nous avions quaire na- nêtre : 1 " è noy. aux ; preniers, é ouv.es
'
grurs. Sur mer on dit plutôt rameurs. long au dern ] N fire ; jenuis, cu nais , il
NAGUERE , ou NAGUÉRES >, adv. ( Na- nait, nous n.issors , etc. je naissois ou niis
ghère ; 2* è moy. et long ; 3 ° e muet; l'u n'est siis ; je naquis ; je suisna; je nuitrai , etc.
làque pour doner au g un son fort qu'il n'a
ưn Né, naissant. L '. Venir au monde, sor
pas devant l'e. ] Il n'y a pas long teins.” Certir du sein de la mère. » Enfant, agneau,
homme , qui étoit naguères les délices de la poulain qui vient de naitre. » Ce Prince na
cour.. Acal.. = On dit nigère ou nageres quit un tel jour. » J C. est né d'une Vierge.
suivant qu'on écrit grère ou gières.lly » Il lui est ne' un fils. = 2°. En parlant des
a déjà du temsque l'Acad. a remarqué qu'il végéraux , comencer à pousser . » Les4eurs
vieillit , et qu'il n'a d'usaga q'e dans la Poésie naissent au printe :05 ; l'herb : comence à
et dans le style soutenu \1.\Marmin !ell'ein . nu tre .. = Poétiquement ; le jour coinence
naître -
ploie dans un conte. » Eile ne laissoit pas que à naître, à paraître. = Fig . on a vu nalere
d'avoir de la douleur dans l'à ne. en voyani ... la fortuna de ce : həm ne . » Je l'ai vui nature;
qu'on la chercherait vainement des yeux dans j'ai vu le cominencement de sa fortune. Il ne
ces fêtes où naguère elle s'était vů: adorée. frie encôreque de naître ; sa fortune ne fait
Ce mot est bon à conserver et on fera encore que da començer . Figurenent 3 °.
bien de ne pas le laisser perdre. S * De aussi , prendre
nagudas, ne se dit plus dans aucun style. origins de... » Ce ruisseau
nait à deux lieues d'ici, » Les afaires naissent
NAÏADE , s. f.°[ On a écrit nayile , et les unes des altres.
quelques-uns l'écrivent encore de meine; nais, L'ennui naquit un jour de l'uniformité.
avec cette ortographe, il faudrait prononcer La Mocre.
nézz-de ,contre l'usage. Voy . A au coinenca » Cela m'en ' a fiit nai!re la pensée .
naftre de
faire naître
ment. ) Nymphe des Eaux. » Les Naïades : Cela peut faire degrands soupçons, -
une Naïade . 54.
de grands scrupules. = + ". Ècre né pour ...
NAÏF , Naive , adj.[ Il faut employer lï Avoir un grand talent , une grande disposi
trema , pour ne pas prononcer nèf ,nève,mais tion naturelle pour... » Il est né pour la guer.
n2 - if, na - ïve, : 2 lon . au 2d ; 3 ° e muer. ] re , pour les armes.» Il est né pour régoir.»
1 °. Naturel , sans fard , sans artifice.» B :auté , Il étoit fils d'Achille et n'étoit pas né pour
>
naïve , grâces naïves. En ce sens , il ne tromper ... Il n'eroit point né poir la fraude.
se dit qu'en poésie. 2 °. Qui représente Télém . Il régitfs
des substantifs sans articlemu
, et.
bien la vérité ; qui imite bien la narûre . » e
des adjecti . » Il est ns Poère , peintr
Description , relation , peintûre naïve. sicien , etc. Il est né courageux , timide , etc.
>
est
ce n'est plus un éloge, Cet adjectif peut sent bientôr de l'indépendance. Id. =
suivre ou précèder le substantif,. » Íraic naif, à nafire que ; c. à d . il n'est point encore arri
réponse naïve . vé que , etc. expression , qui est cout a u plus
: De mille traits badins le naif assemblage. Anon . du style familier ; je doute même qu'elle soie
eDict.
Par sa naïve ardeur elle auroit su me plaire. bien française. L'Acad.ne la met pas : 1
Vov . NATUREL . de Trév. la mer sans citer d'Auteur. Le Rich.
NAIN , NAINE , subst. et adj . ([ Nein , Port. la borne au discours familier. -
Elle
nère , et non pas na-ine. ] Qui est d'une tảillé est déplacée dans le haut style. „ Ilese encore
beaucoup au dessous de la médiocre. » Un à nafire que la Loi de Dieu ait fait un scul
nain , un vilain nain : une nuine , une jolie malheureux. L'Ab . de Carbacérès .
naine. = Ad . Arbres nuirs , qu'on élève NAISSANCE, 1 ° . Au propre , sortie de l'en >
en buisson . - Euf nzin , auf de poule , qui fanc du sciu de sa mère. » La naissanced'un
NAT NAT 711
Prince: » A sa naissance; au jour de sa nais- Quoi ! dans les lieux où j'ai reçu naissance..."
sance, » L'an de la naissance de Notre- Sci- Une étrangère , au mépris de mes droits,
gnear 1787. 2°. Extraction . » Eure de Viendra régner et m'imposer des lois.
grande , d illustre naissance. Mis abso- Avec ce verbe , je crois qu'il faut mettre
fument , noblesse. » Homme de naissance , l'article : j'ai reçu la naissance. == Pren
qui a de la niissance ; ou , sans naissance dre naissance régit les prép, dans oui de , do
qui n'a poin: de naissance. = 3 ° . Eu par- ner naissance la prépi à (le darit ). » Cetre
lant des végéraux , le tems où ils comencentà hérésie prit naissance dans la Flandre. Anon.
pousser: » La naissance des Heurs. La » C'est de là que les troubles prirent nais
naissance du jour ; lorsqu'il comence d'éclô- sance . Acad . » Chaque secte porte jusque
re . = 4' . Fig . Comencement, » La niis- dans ses opinions , le caractère de l'humeur
sance du monde, d'une Ville , d'un État , qui lui aanonc
l'hérésie done'ent
etc. » Prévenir la naissance des passions . »
naislesanc
génie et les
e : de dogsiarqu
l'héré mes dee.
Erouter un désordre dès ou dans sa naissance . Neuville .
0
5°. * On l'a dit autrefois pour talent. NAISSANT , ANTE , qui nait , qui co >
» Outre la naissance heureuse pour la parole , mence à venir', à paraître. Il ne se dit qu'au
figuré . » Jour naissant. »» Fleur noissance,
l'assemblage des seules qualités naturelles , figuré.
requises pour réussir , est extrêmement râre. » Amour naissant : passion naissante. » Érat
P. Rapin. — Andry de Bois regard l'aproûn naissant ; république
Ordina , compagnie naissante.
irement , il
ve . » Une si heureuse naissance le rendit d'a se place après le subs.
bord la passion de tout ce qu'il y avoir de tantif : en poésie , on peut le placer devant.
Vertueux à la cour. Dans l'Ann . Liit. on » Le naissant ouvrage. Rouss. » Vetre naisu
critique cette expression dans M.de Reginhac. sante gloire. Corn . Sur ce n:rissunt herbage,
» Une heureuse naissance , ne signifie pas un De Lillc. Sur ce naissant gazon . Gresser,
heureux naturel. --L'Acad. l'admei dans A ses naissantes pièces. Boileau. Dans ce
cette phrase. » La plus heureise naissance a dernier , l'inversion est dûre. On dit
-1
besoin encore d'une bonne éducation. Mais ( st. famil . ) d'un hoinme qui cesse de porieć
+
on peut croire que c'est une vieille phrase con- la perruque , et qui n'a encôre que des che
.
scrvée des ancienes éditions. veux très - courts qu'il est en réte nais
>
Rem . On dit bien , hommede naissance ; sante. Remarquez qu'il n'est adjectif et
mais je ne crois pas qu'on puisse dire ; être déclinable que quand il est employé sans ré
de na : sance. » Ceux , qui y sont de naissan- gime; mais qu'avec le régiine , il est par
>
ce , y étudient la langue latine. Ler. Édif. – ticipe , et l'on ne doit point le décliner. »
L'Acad. ne met pas cette expression . La Tou- Des idées naissantes : les unes des attires.
» Quand . Dites , naissant : etc.
Regnault.
on l'aproûve
cheest de naissance doitexemple.
, on un
er en done éviter toutes les NAIVEME NT , adv. NAÏVETĚ , s . fém .
bassesses avec soin. = Prindre et doner [ Lï trema est nécessaire à ces deux mors ,
naissance se disent sans article . M. de L. H. pour ne pas prononcer neveman ', neveléſ
nèveid )
ayani besoin d'une syllabe de pluspour faire mais , na -iveman , na-ivcié : 2° long. j'é
}
un virs , dit , prendre la nuissance : muet : on écrivait autrefois , naivement
Quel chemin ,de la fange, où je pris lanaissance. naifvete. ) Naïveié est , 1 °. Ingénuité,de siin
dé
Menzicoff. plicité d'une persone qui n'use point
Cette fatte a été justement relevée dans le guisement.» 1.2
La naïveréd'un jeune enfant;
Journ. de Mons . » Je pris naissance , aurait d'une jeune paisane. Voyez SINCÉRIT ==
suffi ', y dit -on , si la mesûre l'avait permis.
2°. Cetre grâce , certe simplicité naturelle
avec laquelle une chôse est exprimée ou re
Le Gendre dir , doner la naissance. » La
gloire d'avoir donné la nrissance à la Philo- présertée avec vérité , ou vraisemblance ; Iz
sophie. Retranch z l... = Pour la même naiveté du style, » Cela est dépeint avec une
raison de l'usage, naissance ne doit point. naïveté et une vérité admirables. --===
s'associer aux pronoirs possessits , qui font Simplicité riaise.'» Voilà une grande naïveté.
fonction d'article. » L'Eglise y avoit pris sa En ce sens , il se dit quelquefois au pl.
naissance , dit Bossiler. Je crois qu'il faut » Il die de grandes naïvetés.
dire : y avoit pris n lissance. == * Rousseau NAÏVETENT , avec naïveté. » Parler ,
par analoji üdit , recevoir naiss.bice. avouer naïvement. » Exprimer , représenter
712 N A R NAR
naïvement , raillerie et de mépris , pour marquer el
NANTIR , v. act. NANTISSEMENT , s. e
peu de cas que l'on fait d'une persone ou
m. ( Nanti ticeman : " 1 lon . 3° e muet d'une cliôse. » Nargue de lui , 'nargue de
au 2d . ] Ils expriment l'action de doner l'amour.
des gages pour l'assurance d'une decce, » Il Nargile du Parnasse et des Muses.
ne prêre point qu'on ne le nantisse , qu'il Dire nargue de , » Il dit nargue des céréa
ne soit nanti. Se nanir ( st. famil. )
se pourvoir. » Je me suis narsi d'un bon monies . = Faire nargue à ; l'emporter de
manteau contre la pluie ; d'un bon déjeu-
manteau contre la pluie d'un bon déjeû- beaucoup
vins de sur ; ou le croire
champagnefo nt demême.
nargue à » Les
tous les
ner avant de partir.
; » Il a un bon atres vins.
nantissemene. · On lui a doné des bijous
pour son nantissement , ou en nantissement, Et faire nargue au cigne de Mantone.
Rouss.
NAPHTE , s. f. [ Nafte. ] Espèce de bi.
tume très subtil et très -ardent, L'Acad. dir qu'il est familier. = ll est
NAPÉE , .s. f. Nymphe , qui présidait sur- tout bon pour le marotique , le burlos
aux bois et aux montagnes. que et le bâs comique. e
NAPPE , ou Nape , s. f. Au propre , NARGUER , v . acc. ( Narghé : 2° é fer.]
linge dont on couvre la table pour prendre Faire nargue à ; braver avec mépris, » Nar
sesrepâs. » Mettre la nape ; lever , ôter la guer ses énemis. St. famil.
riape .. On dit , par extension ?, nape NARINE , s. f. L'une des deux ouver
d'autel , de comunión. En st. famil. tdres du nez., » Narine droite ou gauche.
mettre la nape recevoir compagnie chez
> La colère lui enfle les narines, et non pas
soi à diner , ou à souper, » La nape est enfle ses narines . = Par extension ersia
Houjours mise dans cette maison : on y trouve militude > on le dit des taureaux et des
à boire et à manger à quelque heure qu'on chevaux.
viène. Il a trouvé la näpe mise : il a fait Rem. M. Clément , critiquant ce vers de
>
en manière de nape .
e
NAQUETER v. neut. [ Naketé : 2 e trouve que c'est une expression ignoble ; que
e
>
muer , fer. ) Atendre servilement à la les narines ne s'emploient que dans le style
porte de quelqu'un . » Il a naqueté long- bâs ou burlesque, et que les naseaux sont
tems. 'Il est bas : l'Acad. le met sans du style noble. On parait aprouver cette cri.
remarque. tique dans le Journ . de Mons. M. Marin
NARCISSE , s . m. [ Narcice, ) ? ", Plante n'est pas de cet avis : narines lui parait plus
2
dont ily a plusieursespèces , et beaucoup noble que naseaux , qui n'estpoint poćti
de varićiés. i Narcisse blanc , jaûne, sim- que . Voy. NASEAV .
ple, double. S. m . Homme amoureux NARQUOIS , Oise , s. ( Nar.kod ,koå
de sa figûre, Allusion à la Fable de Nar- ze , 2 lon .] Fin , rusé , qui se plait à trom .
cisse,qui étant devenu amoureux de lui. per. » C'est un narquois ;un fin narquois i
même, en se regardant dans l'eau , fut changé une narquoise,
en la fleur quiporte son nom . Maint vieux chat , fin subtil et narquoise
NARCOTIQUE , adj . ( Narkotikė. ] Qui
assoupit. - Remède parcorique, SS.m , » 11 Il parait bas et populaire. Suivant l'Acad.
Un narcotique, » L'éfetdes narcotiques peut il est du discours familier. =S » Ces Nar
être dangereux. Au figuré , discours, poésie, quois s'étoient fait un langage particulier
Villon
style narcotique. qu'on apeloit l'argot , ou le narquois,
NARD s. m. [ On ne pron . point le d. nous a laissé six Ballades en ce langage.
final. ] 1°. Plante odoriférante. -La
vande est une espèce de nard.
» La La-
La
2 , Le
La Monn .—Parlernurquois.Acad.
.
NARRATEUR , s. m . NãRRATIF, IVE , .
parfum que les Anciens tiraint du nard, adj . NARRATION , s. fem . NÅRRÉ , S.s in .
NARGUE , s .f. [ Narghe : 2 c muer.] NÄRrer , v. act. ' [ Nára-teur , if Ilve , re
I s'emploic 'sans article et en terines de cion : ndré pour les deux dern , 7"for
lon.
te :!
N AS N AT 713
e e
forte : 3 € lon . au 3 , 2 é fer. aux deux NASAL , ALE , adj. [ Nazal, nazale. ]
dern. ) Nårrer , raconter. Narrateur , celui Terme de Gramaire. Il se dit d'un 'son ,
qui närre , qui raconte . Nárré , discours modifié par le nez . Son n.isal , prononcia.
par lequel on narre , on raconte. Narration, tion nasale. === Voyèles nasales : ce sont
narré récit. Narratif , qui apartient à la an , en , in , on , in. Voy . Me N.
>
narration . » Nárrer bien un fait ; et , neu NASARD , s. in . Jeu dans les orgues , qui
>
chốse. » Narration historique poétique , nalide sur le nez . » Doner une nazarde ;
oratoire. » Cicéron et Déinosthène excel- des nasrd es. =
nasardes.. On dir , en st . plaisant,
lent dans la narration . » Style , discours när- nasarder. = Homme à nasardes , quimé
ratif. Et avec la prép. de : proces verbal, rite des nasardes , et qui les soufre sans s'en
narratif du fait. » Mémoire narratif de ce ressentir : homme vil et méprisable.
qui s'est passé , etc. NASEAU , s . m . Il est dans les animaux
Rem . 1 °. Nárrer, raconter , conter (synon .) ce que narine est dans les hommes. Voy .
Le premier est le moins usité des trois ; le NARINE . = On dit d'un fanfaron , d'un
2d est le plus propre à tous les styles : le bravache ( st. comique.) , que c'est un fen
>
3 ' est plus convenable pour les petites his- deur de naseaux..
toriettes. Selon Mr. l'Ab. Roubaud , NASILLARD , ARDE , adj . NASILLER ,
y . neur. ( Nazi-gliar ,gliarde, glie' : mouil
( Syn . Fr. ) narrer est de la Rhétorique et ,
d'aparat : on ne regarde proprement qu'à lez les li. ] Qui nasille C. å d. qui parle
la manière ; raconter est de l'instruction , du nez. » Parler d'un ton nasillerd . » C'est
et en tout genre de choses : on regarde sur- un nasillard .. » Il ne fait que nasiller.
NASSE , s . f. [ Nace. ] Instrument d'osier ,
tout à la vérité et à la fidélité ; conter est
de la conversation : on regarde au fond et servant à prendre du poisson . Figur .
à la forme. On narre avec étude et avec art : être dans la nasse > dans une afaire fâ
on raconte avec exactrude : on conte avec cheuse , dont on ne peut plus se tirer.
agrément , ctc. == 2 °. Narratiun , narré , NATAL , ALE , adj. [ Le masc. n'a point
( synon. ) Le second se dir d'un conte court de pluriel : on ne dit ni nitals , ni na
et peu important , renfermant un seul fair, taux. ] Il se dit du pays , du lieu où l'on
» Pour cette partie de son närré , ( du ra- a . pris naissance. » Son pays, son lieu na
pore qu'il nous faisoit ) nous n'avions qu'à tal. Respirer l'air natal. = Quoiqu'en dise
nous en raporter à nos propres yeux. Voy. l’Auteur des Réflexions ( Andry ) , ce mot
d' Anson. - Le premier se dit d'un narré est usité au fim . » Sa terre natale. L. T. ,
plus long et plus considérable. » Pour ce Sa ville nutole. Acad . Desmareis dit : votre
qui est des erreurs qui me sont échapées , natale terre : l'inversion est dûre.
jose me fater qu'elles ne porteront aucune NATATION , s. f. L'exercice ou l'art
areinte à mon riarré. Préf. dud. Ouvrage. de nager. Mot nouveau , qui s'établit tou
Là il falait Narration , puisque c'est jours mieux. » . L'Auteur s'étend sur l'uti
la relation
RELATION .
entière de tout le voyage. Voy . lité
Lite.
de la natation pour tous les étars. Ann .
3 ° . Dans la Narration historique , on met NATIF , IVE , adj.[ 2° . lon . au 2d. ] Il
souvent le prés. pour le prét. » Le Soldat , se dit des persones , par raport à la ville
aprenti dans les fortunes de la mer , trouble où l'on est né . » Natif de Paris , de Lyon ,
l'art des matelots par un service inutile ; les de Marseille , etc. Voy. Né , Née .
>
vaisseaux , abandonés du Pilote , florent à Natif ne se dit pas tout seul et sans régi
la merci de l'orage ; tout cèle enfin à la me . »
Quelques natifs en sortent ( de Paris )
violence du vent , etc. — Trouble , flo- die Voltaire. Siècle de Louis XIV. Cela n'esc
teni , cède , valent mieux là que troubla pas à imiter. == Suivant Bouhours ; ce '
florèrent , ceda , etc. Mais il ne faut pas mot n'est pas fort noble : cependant il ya
>
Etat. » Chaque Nation a ses lois , ses cou- é fermé au 2d et au 3 ] Nate est un tissu
tumes , ses meurs. » I.a Nation française , de pâille ou de jonc , servant , ou à revétir
> >
etc. » Il est Espagnol de Nation , etc. les murâilles , ou à couvrir les planchers.
Dans le langage de l'Écriture, les nations , -On dir , par imitation , nate d'or , d'ar
signifie les peuples infidèles et idolâtres. gent ; et des cheveux tressés en nate , qui
Rem . Les noms de peuple et de nation , imitent le tissu de la nate. Nater , cou
joints à un nom propre de Royaume ou d'É- vrir de nare les murâillus ou le plancher.
tat , ne prenent pas la même espèce d'ar- = Natier , celui qui fait et qui vend de
ticle . On dit , indiféremment , les Peuples la nare .
de l'Asie , ou d'Asie , de la France , ou de NATURALISATION , s. f. NATURALI
France. Mais on dit toujours les Nations de SER , V. ací. NATURALITÉ , s. f. [ Naru
l'Asie , de l'Europe. raliza - cion , lize , lité. ] Naturaliser ,
NATIONAL , ALE , adj . [Na- cional, ale. c'est doner à un étranger les mêmes droits
privilèges dont jouissent les
Plur . masc. Nationaux ; pron. na -cio-nô. ] et les mêmespays.
naturels du
Qui est de toute une nation . » Concile na- Droit de naturalité se dit
tional. »L'Eglise nationale des Français de ceux - ci ; et lettres de naturalité de ceux
à Rome. == Troupes nationales se dit par là .» Je suis né Français , j'ai droit de nati
oposition aux troupes étrangères , qui sont ralité en France. » Vous êtes étranger , vous
au service d'une nation. avez besoin de lettres de naturalité.
Rem . Dans le Dict. Gram. on critique un Naturalisation est l'action de naturaliser , ou
Auteur moderne , qui emploie national subs- l’éfet des lettres de naturalité . » Depuis sa
tantivement : un National , les Nationaux. naturalisation , il a fait des aquisitions ,
Il est vrai que le singulier ne se dic point ; parce qu'il pourra en disposer.
mais depuis quelque tems on emploie le Naturaliser se dit figurément des mots et
pluriel. »· Cet établissemene n'est peut-être des phrases que l'on transporte d'une langue
pas assez connu des Étrangers , et même des en une aître.Costume , mot Italien ; bill, mot
>
Nationaux. L'Ab. Grosier. » Elle rappelle Anglais, etc. ont été naturalisés en France.
Jean de Hainaut , et quelque Cavalerie Raynal dit , se naturaliser avec . » Enga
dont la discipline et les armes étoiene pré- ger les Princes à envoyer leurs enfans à Goa ,
férablesL'Acad.
à cellesnedesmet
Nationaux. Hist. d'Angl. pour s'y naturaliser , en quelque manière ,,
ce subst. ni au sing. avec ses meurs et ses principes ( de la Cour
ni au plur. * Le P. d'Orléans dit na- de Lisbone ) cette expression est hazardée , et
tional pour partial. » Il proteste qu'on ne elle a besoin du sceau de l'usage.
Je trouvera point national dans son Histoire . NATURALI
er
SME , s. m. NATURALISTE ,
( des Révol. d'Angl.) Il veut dire, point pré- s.nature
venu en faveur de sa Nation >, et contre
m . Le 1', se die du caractère de ce qui est
>
l . „ Plusieurs défendent le naturalisme
»
ploie pour naissance; parce que ce motlui 1adj., èNATURELLEMENT, adv. [2" lon aut
moy. aux trois dern . 4. ée muet ;rel,
était pour la rime..
L'ingrate , pour le jour de sa nativité , rèle rèleman
sens :, on entend. ) par
Natúre se prend en divers
ce mot, 1 °. toutes les
Les Joignoit,
trésors des aux fleurs
jardins et de
dessavertes
beauté campagnes.
, choses créées. » Dieu est l'Auteur etle maître
1
N A T N AT 715
de la natûre : l'ordre , qui règne dans la na- dans quelques expressions ; comme , crime
tîre. » Toute la natúre nous enseigne qu'il y contre nature., » Peindre , représenter d'après
a un Dieu . = 2°. L'ordre , qui est répandu natûre :
dans les choses créées. » L.2 natûre est admi
rable, jusque dans les moindres choses. » La L'un , simple , franc, plein de droitúre.
nacare ne fait rien en vain . » Ce sont des S'aplique à copier tous les traits du vieillard ,
Er met en cuivre cout son art ,
jeux de la natûre. = On abuse beaucoup de Pour le peindre d'après nature.
ce mor , pris dans ce sens , et dans beaucoup L'Ab . Reyre .
de phrases , où l'on emploie ce mot , si l'on Le Traducteur de l'Hist. d'Angl . d'Hume ,
n'cntend
pas l'Auteur de la Natûre , on ne dit , hörs natire . » Une relle sagesse pa
sait ce qu'on dit , ou l'on ne dit que des absur- roitroit hors n.ltúre. Il faut dire , hors de la
dités. = 3 °. Propriété de chaque être particu- natûre.
.
lier. » La narire du feu esi de , etc. NATUREL , est. 1' . Qui apartient à la Na
4. Complexion , tempérament . » Il est bi- tire , qui est conforme à l'ordre , au cours
lieux de sa natûré , ou , de nattire. Acad. = ordinaire de la Natûre . » Le cours , l'ordre
sº. Disposition et inclination de l'âme. » Il naturel des chôses. La loi nuurelle , les lu
est enclin de sa nacûre à un tel vice. = Gº. Cemières naturelles. == 2 °. Qui n'est point
qui distingue les principales espèces desêtres. diguisé , altéré, vinfardé, mais tel que la na
» La natûre divine, la , la »tûre
angéliquepour
naturecelui- l'a fait. » Ce
Beauté naturelle.
, ce baứmeest naturel.
natúre hunaine . On dit aussi ci , Prendre une chose
-
le genre humain 7. L'état naturel de dans son sens naturel , selon son véritable
THomune oposé à l'érar où il est élevé par la sens. 3º . Facile , sans contrainte. » Air
grâce. » La natûre corrompûe; la nature est naturel. » Espric , style naturel; qui n'estpas
fragile; l'état de nature et l'état de grâce. niturel, „ Pensée niturelle. = 4°. Ev par
8º."Il se dit des productions de la nature opo-. la it des persones , aisé er franc.. ; C'est un
sées à celles de l'art. » L'art perfectione' la hoin.ne naturel : elle est naturelle. » Soyons
nuûre .. E 9º . Sorre , espèce. » Je n'ai point nllurels , ( sincères) avouons que nous ne
vu de plantes , de Aeurs de cette nielire. » co :nprenons rien à cet ouvrage. Pluche.
J'aimerois mieux une autre nacare de biens. Quoi donc ! parce qu'il sait saisir le ridicule ,
» A - c'on jamais vu d'afaires , de procé-
>
Er qu'il dit tout le mal , qu’un flareur dissimule ;
.
dés , eic . de cerre nature ? Des nieu On le prétend méchant : c'est qu'il est naturel.
bles, des marchandises en natüre , qui n'ont Gresset.
pas été aliénés , vendus , etc. I 10 °. Dansle Naïf , naturel , ( synon . ) Ce qui est
moral, il se dit et de la conscience ; la nutáre naïf naît du sujet , et en sort sans efforts; c'est
nous enseigne à honorer père et mère , etc. et l'oposé du réfléchi; et c'est le sentiment seul ,
du mouvement par lequel l'homme est porté qui l'inspire aux bons esprits. Ce qui est na
à ce qui peu : contribuer à sa conservation. » tilrel apartient aussi au sujet , mais il n'éclot
La nature demande du relâche, du repòs , ctc. que par la réflexion : il n'est-oposé qu'au re
Le Proverbe dit : nourriture passe narire ; cherche ; et c'est à la finesse de l'esprit qu'il
l'éducation a plus de force sur nous que la est donc d'en reconnoître les bornes . » Toute
natûre même. L'habitude est une allere , pensée naïve est naturelle ; mais toute pensée
ou , une seconde natüre ; elle a autant ( er sous naturelle n'est pas naïve. BEAUZ. synon . A jou.
vent plus ) de pouvoir sur nous que les inclina- tons que le naif n'est propre que des petits
tions de la natúre. sujets, es que le naturel s'étend jusqu'aux
Rem . Autrefois , on employait natûre sans Grands .
article. REM. 1 °. Naturel , aime à suivre le subs
C'est un cuvre , où Nature a fait tous sesefforts. tantif. Plusieurs Auteurs l'ont fait précéder
a
ne le dit pastoutseul, même au pluriel . » On ce mot , dit toujours pour. » Jamais peut
>
écrit de Gorée... que le navire a été brûlé parêtre persone n'a eu un plus grand naturel pour
les naturels. Journ . de Gen. On neparle
parle pas
pas la parole. » Le premier fonds de l'Eloquence
de la sorte. = Enfin , on ne le die point est un naturel heureux pour la parole. Sell -
avec les noms des nations particulières. On ne me senible qu'aujourd'hui on dit plus volon
dit point , les naturels de France, d'Espa- tiers , en se servantde l'adjectif ,talent na
>
gne ;, etc. = L'Acad. dit bien , les naturels turel, disposition naturelle.
françois ; les espagnols naturels : mais là il
re
Au naturel , adv. » Peint , représenté au
est adjectif; et dans la 1" phrase , ilprécède naturel. ='De mon naturel , adv.naturel
mal le substantif , à mon avis . == 4. Bos- lement. » De mon naturel , j'aimois à parler.
suet done à cet adjectif un sens , qui n'étoit » Je ne suis pas plaisant de mon naturel. Th.
pas comun de son tems , et qui est certaine- d'Educ.
men : inusité aujourd'hui . » Les Juifs , gens NATURELLEMENT , adv . 1 °. Par une im
simples et naturels. Il veut dire , en cet en- pulsion naturelle : » Tout retourne naturelle
droit , qui n'étoient point recherchés dans ment à son principe. » Tous les animaux
leurs air usemens. aiment naturellement la conservation de leur
NATUREL , s. m . 1 °. Propriété naturelle. être. = 22°.° Par les seules forces de la na
Le naturel de l'Homme est d'être sociable, tûre. » Cela ne peut se faire naturellement.
= 2. Tempérament. » Narurel robuste Cela se dit quelquefois, ou pour signifier
vigoureux . Naturel, tempérament, consti- qu'une chôse n'arrive pas ordinairement, ou
tution , complexion . ( syn . ) Le naturel est pour faire entendre qu'on soupçonequelque
formé de l'assemblage des qualités naturelles ; supercherie. = 3 °. D'une manière naïve et
le tempérament , du mélange des humeurs; la naturelle. » Contrefaire, dépeindre fore natu.
constitution , du système entier des parties rellement. » Écrirenaturellement , d'un style
>
rel ; » mère ou enfant qui a beaucoup , ou de guerre . »: Combat naval. Armée , bataille
qui n'a point de naturel; qui est sans natu- navale. L'Acad. dit aussi troupes n.zva.
rel. On le dit , 'en ce sens, de l'huma- les , victoire navale . Ceux-ci sedisent moins
nitéfacilité compassion. = °. Disposition souvens,.
etde lanaturelle.
er » Il a beaucoup de natu- NAVÉE , s. f. Charge d'un bateau. » Il est
rel pour la musique, pour la peintûre. » Il y arrivé deux navees de tuile.
a beaucoup d'art et d'étude dans ses ouvrages ;. NAVET , s. m ,[Navè': << è moy.) Esper
.
mais point denaturel.
de naturel, = persone
se ditd'une 6°.N'avoirpoint ce de racine bone à manger. = L Acade
gênéedans avait dit d'abord navel ou naveau.Dansles
ses manières, et d'un Écrivain contraint et éditions suivantes ,elle se contente de dire ,
N AV N AU
7 !?
quelques -uns disent naveau . Dans la dernière, vigable dès sa source.
elle ne fait plus mention de celui- ci . Rem. 1 ° . Suivant Vaugelas , les Marins
NAVETTE ou NAVÈTE , s. f. [ 2º èmoy . 'disentnaviguer , mais les bons Auteurs et les
e muer. ) 1 °. Espèce de navet sauvage; de gens de la cour,naviger. L'Acad. n'avait d'a
i
la semence duquel on tire une huile à brûler. bord adopté que celui-ci, et se contentait
» Huile de navette. - On done aussi ce de dire , quelques-uns disent naviguer.
nom à la semence. - 2° . Petit vâse d'ar. On lit dans Rousseau.
gent , de cuivre , ou de fer -blanc , fait en Qui navigeoient sur cette mer profane.
forme de pecit navire, où l'on met de l'en- Et dans Boileau , Sat. X.
cens , pour en garnir les encensoirs , quand il Puis bientôt, en grande eau , sur le fleuve de
est nécessaire. 3 °. Instrument de cisse Tendre ,
rand, avec lequel on fait courir le fil , la soie , Naviger à souhait , tout voir et tout entendre.
Ja lainesurle inétier. = C'est dans cette accep Presque tous les Auteurs des Let. Élif. disent
tion , qu'on dic ( st . fig . famil. ) faire la na
vetle , faire beaucoup d'allées et de venûes ; aussi naviger. Dans la dern. Edit. I Acad. ne
et faire faire la navette , en faire faire å dit plus que naviguer ,et celui-ci a prévalu.
>
et
gue navigation. » Grand , 'hardi navigateur. liers pour passer la rivière.=: Trév. er le
» Mer , qui n'est pas navigable, Rivière na- Rich . Porr. metrent naulage ou naulis ; mais
.
713 NE NE
ces deux niots ont des sens diférens. Voy. » Je n'en veux point. Dans les tems conpo
NOLIS . sés , pas ou point doit se mettre entre l'ausi
e
NAUMACHIE , s. f.[Nomachi-e,
> e 3'lon. liaire et leil participe. Il n'est pas venu , er
4° e muer . ] On lie Naumachine dans la Desar. non pas , n est venu pas. Il se met assez
e
de l'Italie par M. l'Ab . Richard. C'est sans indiféremment devant ou après l'infinitif. Je
doute une faute d'impression . Il signifie , crains de ne pas pouvoir , ou de ne pouvoir
combat de vaisseaux. C'est le nom d'un spec- pas aler , etc. ordinaireinent pourtant la i
tâcle qu'on donait souvent au Peuple de l'an- manière est meilleûre. == Quand elle est
ciène Rome. jointe à rien ou à ni , on retranche pas. »
NAVRANT , ANTE , adj . Qui nâvre. Cela ne vaut rien ; cela n'est ni beau , ni
C'est un mot nouveau et qui a bien besoin du honête : je ne l'aime, ni ne l’escime. = Il est
>
sceau de l'Usage. » Une multitude incroyable d'autres négatives, qui tiènent lieu de pas
de familles affamées , couverte de lambeaux ou point, comme , goutte , mot , plus, ja
hideux , présente le spectacle le plus navrant. mais , auc! n , nul , personne , etc. » On n'y
> >
bler : j'ai bien peur qu'il n'en meure : doutez- un comparatif , doit coujours être jointe la .
n
vous qu'il ne réussisse : de peur que vous ne particule ne , plus grand que vous ne le disiez;
l'oubliez , ecc. M. Andry remarque que notre mieux qu'il ne pensoit , etc. Il y a des Auteurs ,
Langue aime cette négative , et qu'on la met qui ont manque à cette règle , et beaucoup de
souvent avec élégance dans des endroits où persones y manquent journellement en con
on ne la metfroit pas en latin ; comme il s'en versation. * Ils disent , plus grand que vous
faut beaucoup qu'il ne soit si ( aussi) grand disiez; mieux qu'ilpensait , etc. >
que vous , et non pas , qu'il soit, » Je ne nie propri
7 °. Une des étés de la négative , c'est
pas que je ne l'aie dit , ce qui est mieux que que , jointe au verbe
de dire , que je l'aie die. » Il est tout aücre quelquefois les tems et régiss ant, elle change
les modes des verbes
qu'il n'étoit , plutôt que , qu'il étoit. régis. Ainsi l'on dira , en afirmant , je crois
Aujourd'hui, non-seul.nent c'est une élégan- qu'il vienlra ; et en niane , je ne crois pas
ce , mais une nécessité d'employer la nega- qu'il viène., » J'étais convaincu qu'il devait
>
tive dans de pareilles ocasions. Mais apres , venir ; et je n'étais pas co !lvain - u qu'il dứt
avant certe négative, est superlùe. Avani qu'il venir. Dans le 1 " exemple , leprés. dusub >
ne viène , est un solécisme. Il fautdire avant jonctif viène est à la place da futur de l'indi
qu'il viène. Voy. CRAINDRE , DOUTER , carit , viendra . Dans le 2d exemple , l'im
NIER , etc. Avant . = 4°. Aprèssiet excepié parfait de l'indic. devait , est changé en im
que , on se contente souvent de la particule parf. du subj. důc. Ces changemensarri
ne, » Je m'en serais alé sur le champ , si je vent avec les négatives ne et pas pour tous
n'avais craint qu'il ne s'en formalisât, » Je le les verbes exprimant l'opinion , la persuasion ,
>
ferai ex epté que vous n'aimiez mieux le 8º . La place que la négative ocupe dans la
faire . = * Bossuet retranche pas avec non phrase n'est indiférente , ni selon l'usage er la
plus , et c'était l'usage aûtrefois. » Bucer
Bucer ne Gramaire , ni suivant la raison et le sens du
se servit non plus >, au comencement, du inot mot
discours. Par exemple , il y a bien de la dife
de substance , etc. Il dit ailleurs . » Il n'y en rence entre ces deux propositions : ne pas
avoit non plus aucán autre . Mais ici pas est paroître être conformeà la raison , et paroi
retranché à caûse d'aucun , et non pas à caûse tre n'être pas conforme à la raison . Aussi
de non plus. == On dit encôre , n'en tenir Bayle raisone-t'il fort mal , quand il dit : »
comple ,, sans y joindre p.is ni point. On le Les plus orthodoxes avouent que nous ne
dit de même avec les verbes pouvoir et savoir : connoissons pas la conformité des mystères
je ne puis le faire , je ne saurais le dire , etc. aux maximes de la Philosophie . Il nous sem
Avec pouvoir on pourrait absolument mettre ble donc qu'ils ne sont pas conformes à la
pas ou point ; je nepuis pas , ou je ne puis raison . Il conclut mal . Illi devait dire : il ne
point le faire : mais avec je ne saurais ; pas nous semble donc pas qu'ils soient conformes
ou point font un sensdifférent. » Je ne sau- à la raison . Anon .
rais le faire , signifie je ne puis pas ; je ne 9 °. Ne plus ne moins était du vieux style
saurais pas le faire , veut dire , je n'aurais dès le tems de Ménage. Il croyait pourtant
pas le talent , l'adresse de le faire. = Quand qu'on pouvoit s'en servir. Il est aujourd'hui
ne est suivi de que dans le sens de seulement , entiérement hors d'usage. Molière avait ache
il se dit aussi tout seul , sans être acompagné vé de rendre cette locution ridicule, en la
de pas ou de point : je n'ai que cent francs ; mettant dans la bouche de Thomas Diafoirus ,
il ne doit que dix louis ; et non pas , je n'ai » Ne plus ne moins que la Statue deMem
*
pas que , etc. Que les seurs ne sortent pas non etc.
est né à Paris; ou , il est natif de Paris ; ou , prononce pas : 11" é fer. ?' lon . ] Rien :ce qui
encore mieux , il est de Paris . - L'Acad . n'existe pas. » Dieu a tiré toutes choses du
avait d'abord dir , né narif. Elle ne l'a plus néine : il peut les faire rentrer dans le néint.
mis , ni sous natif , ni sous Naí: re . Bien » Le néani n'a point de propriété, = llese-
ne', d'un bon naturel. » C'est bien domage beau au figure , dans le moral. biens
» Le néını da
qu’on gâte ce jeune homme. Il étoit bien né":
monde. Nicole . » Le néant des faux et
inévitable de
il pouvoir réussir. Marm . Dans le Rich . Port. trompeurs. Mallebr. » Le néant Boss.
on dit , filie mal née , qui a de mauvaises in- toutes les grandeurs humaines Ataires
clinations,, et dans le Dict. Acad. » Enfant de neant , méprisables. “ Dans un st. plus
mal né , fille mal née. Mais il s'en faute simple : chose de néanı ; homme de neant. »
beaucoup que mal ne soit aussi usité que bien On l'a fait rentrer dans sou néine. On
né. S Ne , exprime quelquefois quelque dit au Palais : mettre néant sur la requête
chose , qui est à demeure , ou qui est ataché sitr un article de compie , refuser de l'ad
à une charge. » M. l'Arch. de Paris et M. mettre. En st . famil. Néant à la requére : Je
l'Ab. de Cluni sont Conseillers d'honeur ne's n'en ferai rien . Mettre une apellation
au Parlement de Paris. » L'Archevêque de au ne'ant, débouter de l'apel . Néant est -
Narbone ese Président né des états de Lan-, aussi une espèce d'interjection. » S'il y avoit
guedoc . - Ordinairement ne se met après ( chez nous)une fille, qui eût été femme-de.
leil est
mot qu'il modifie.
né prié, il n'a pas L'Acad
besoin .d'être
dic pourtant, chambre
invité. Le se d'und'avoir
contentâc Monsieur , il faudroit
un amant qu'elle
; mais pour de
plus grand nombre dit : Il est prie' né ; et cela mari , néant . Mariv . C. à d. elle n'en aurait
est plus régulier , à mon avis. - Nédevant point,
le substantif a un autre sens ; il est né Poète , NÉBULEUX , EÛSE , adj. Obscurci par
Peintre , etc. Il a porté en naissant de gran- lęs nuages. » Tems, ciel nébuleux. =
des dispositionsà la Poésie , à la Peintûre. * Étoiles nébuleuses, moins brillantes que les
Il faut être coloriste né , die un Auteur. Il alltres , et dont la lumière est faible et terne.
devait dire : il faut être né coloriste, » Un faux ami ressemble à l'ombre d'un ca.
Mort -né: mort avant que de naître. = Nou- dran : elle se montre lorsque le temsest se en:
veau -né , qui vient de naître. E Premier- elle disparoir; dès qu'il est nebuleux.Marin.
né' , s. m. Terme de l'Écriture. » Sous la Loi
> Quelques Auteurs l'ont employé au fiş:
de Moïse on ofrait à Dieu les premiers nés. Métaphysique nebuleúse , qui nesert qu'à
L'Acad. le met aussi comme adjectif : les en- brouiller l'esprit. Ann. Litt. M. l'Abé Sibiza
fans premiers nés. Il me semble qu'on ne l'em- tier ( Trois siècles ) le dit des Écrivains ; ce
ploie guère que substantivement. qui ne paraît pas aussi juste. „ Prosateurs de
NÉANMOINS, adv. [ Néan -moein ; devant cousus et nebuleur. Ces deux épithètes se di
unevoyèle moeinz : alltrefoison écrivait néant- sent plutôtdes écrits que des Écrivains.
moins avec un é , et plusieurs l'écrivent encôre NÉCESSAIRE , adj. NÉCESSAIREMENT : re
de même. ] Toutefois , pourtant , cependant . adv. [ Nécècère , cèreman : 1 " é fer. 2*etj'è
e
Ill s'emploie , soit au comencement de la moy . long à la ; , 4 e muer. ] Dont on ne
période , soit après la conjonction et , ou aû- peut se passer. » La respiration est nécessaire
>
tres conjonctions , soit même au milieu d'un à la vie. Lá foi est absolument nécessaire
membr e de phrase. ” Néanmoins je le verrai : pour le salur . L'Acad . dit aussi à salue ; mais
1
et néanmoins , je le ferai : Si néanmoins on celle-ci est une vieille locution . Elle s'est con
peut le croire ; je ne laisserai pas néanmoins servée dans cette phrase. » Cela n'est pas né
deledire :il convient néanmoins quevousle cessaire àsalut, n'est pas de précepte ,d'obli
lui ofriez, ete. = Avec quoique , bien que , gation : ce qui se dit aussi , proverb ialement
Il est néces
parce que , NÉANMOINS ne se met jamais d'une chose peu inportante.
qu'après
. Voyez ToutEFOIS .= = Cetad saire régit deet l'infinitif , ou queetle subj.
verbe marque oposition à ce qui précède : il Il est nécessaire de le lui dire: Il est nécessaire
est doncmal apliqué dans la phrasesuivante. que vous y soyiez.Ferrière lui fait régir le
» Le CardinalPolet fie bâtir cetteChapelle ... datif d'un nom et l'infinitit d'unverbe. » Ilng
lui
NÉC NEC 721
lui est pas nécessaire de se faire restituer que je parte àl'heure même. » La nécessité de
contre. Ce régime est inusité. Il faut se mes afaires m'y oblige. = = 4. Indigence. »
servir , dans des ocasions pareilles de que et Erre réduit à la dernière necessité , à une
du subj. Il n'est pas nécessaire qu'il se fasse grande, une extrême nécessité. - L'Académie
restituer contre . dit aussi > tomber dans la nécessité , ou en
Dans le discours famil. on dit qu'un homme nécessité. Je crois qu'on peut douter que le
s'est rendu nécessaire dans une maison , pour 2d soit
soit du bel usage. Sjº. Au pluriel : les
dire, qu'ils'y est rendu si utile , qu'on nepeut choses nécessaires à la vie. » Il n'a pas toutes
ses nécessités.
que dificilement se passer de ses conseils et de ses nécessités. Necessites de la nature ;
son ministère ; et qu'il y fait le nécessaire , les besoins auxquels la Natûre nous assujćuit ,
qu'il se mêle de tout, comme si l'on ns pou- comme boire , manger , dormir. Aler
wait se passer de lui . ses nécessités , aler se décharger le ventre . -
>
4° lon . au 14 , é fer. au 2d . ] Nécessiter , ré- c'est nécessité que , sans article. » C'est donc
duire à la nécessité de faire. Vous l'avez néces- nécessité pour l'homme , et sagesse à Dieu
sité à sedéfendre. Ondie, dans leDict. qu'il y ait plus dans la Religion à adorer qu'à
er
Gram. qu'il régit à ou de , mais que le s'est comprendre. Quand le verbe régi se ra
le plus usité. » Il m'a nécessité à faire cette porte au nom , on met de et l'infinitif. » C'est
démarche . » Je suis nécessité à lui intenter un une nécessité pour une Dame d'avoir un car
procès. SOn die , en Théologie , et c'est
> rosse.» C'est une nécessité de mourir, d'aimer
-
une vérité qu'il faut croire , que ; » la grâce Dieu ; on sous-entend,
.
pour tous les homines.
ne nécessite point la volonté: Nécess:- » Excités au carnage par l'habitnde d'ataquer ,
tante se dit de la grâce. » Le système de la et la nécessité de se défendre. S On dit :
grâce nécessitante estune hérésie. Dans les denréesde première nécessité;les plus né
le discours familier , on dit adverbialement , cessaires à la vie. M. Raymond , Académicien ,
de nécessité nécessitante , de nécessité absolue de Marseille , dit, en imitation , les arts de
et indispensable. première nécessité. Cecte expression , qui n'est
NÉCESSITÉ, ÉE , participe passif , régit la pas anciène, exprime bien ce qu'on veut dire,
prép . par.» de courts succès et de longs désas. er épargne une périphrase.
tres, toujours nécessités par des fautes. Ling. Par necessité , adv. Finélon dit pour la
* NÉCESSITATION , s. f. Mot forgé par nécessité , ce qui est moius conforme à l'usa
Leibnitz. » La détermination dont il s'agir ici, ge. » Elle ne parle que pour la nécessité. Tć
n'est pas une necessitation . lémaque.
NÉCESSITÉ , s. f. NÉCESSITEUX , EUSE ,
re
Quelle nécessité,(On sous entend,y c - t-il ?),
»
adj. ( Nécsecité' , ci-rel
e
- , yeu-ge ; i é fer. régit que et le subjonctif. » Quelle nécessité.
2 è moy : 4 é fer. au ?" , lon . aux 2 aûntres.] que tu vinsses ici montrer ton peu de
Nécessité se dit de ce qui est nécessaire et in- courage ?
dispensable. » C'est une nécessité de mourir. On dit , en style familier : faire de néces.
» Si vous voulez que Dieu vous pardone , sité vertu , se faire un mérite de ce qu'on ne
c'est une nécessité que vous pardoniez. peut éviter. Verio ! , en changeant quelques
2º. Contrainte. » Ne me réduisez pas à la né- inots , a adapté au style noble cette expression
cessité de vous dire des choses désagréables. proverbiale.» On fir ensuite , une verta d'un
3 °. Besoin pressant. » C'est une nécessité pur eller de la nécessité. Révol. Rom . ...
Tome 11. Y yyy
722 N ÉG N ÉG
NÉCESSITEUX , qui est dans la nécessité, 3° . Particule négative. Voy . Ne et Pas.
( nº. 40. ) dans l'indigence.» Il étoit fort riche :
. NÉGLIGEMMENT , adv. NÉGLIGENCE,
>
que la date de la mort des persones illustres. cation. Negligemment , avec négligence. No
NÉCROMANCE , s. f. NÉCROMANCIEN , gligent , qui n'a pas le soin qu'il devrait
>
CIENNE OU CIÈNE , s. m. et f .Lej" se dit avoir. » Negliger son salut , ses afaires , sa
du prétendu art d'évoquer les morts ; le 2d , santé. » Il a négligéde me faire avertir. » lly
de celui ou de celle qui se mêle de cet art a en cela de la néglig :nce de votre part; e
chimérique. Quelques-uns disent ne- une négligence punissable. » Agir , s'habiller
cronancie . Voiture diezégionanı. Dansl’An- négligeminent. » Faut- il être si negligeni, si
mée Lice. ( 1755 , nº. 35 pag . 332 ) on lic né négligente ?
cromancier : C'est sans doute une faute d'im Rem . 1 °. Négliger l'ocasion , c'est la laisser
pression. = li y en a qui prononcent ne- échaper sans en proficer. = Negliger quel
gromince : ce n'esr pas l'usage. qu'un , c'est n'avoir pas soin de lui rendre
NECTAR , s . m. [ Nektar : 1" è moy. Le fréqueinment les devoirs de la vie civile. =
breuvage des Dieux . Figuréin. Vün excellent. Se néztiger a deux sens ; n'avoir pas soin de
» C'est du necier. se tenir propre ; cr avoir moins de soin de son
NEF , š. m . [ è moy. l'f se prunonce. ) En devoir,, de son travail,, etc. qu'à sonPeintre
ordinaire.
, cec
Poesie >, navire : encôre est - il vieux , et ne se » Cet Auteur , ce
Journalisis , ce >
NÈFLE , s. £. NéFLIER , s. m . [ ite è moy . avec moi , avec ces soumissions et avec ces
e
sorre de fruit quie’est bon àmanger que quand » J'ai été ravi de ka délicatesse des pensées de
il estamolli par le tems,après avoir été cueuilli. l'Aurèur du discuurs que j'ai entender , ele'.
le 2d est le nom de l'arbre qui porte ce fruit. etc. Ces trois avec de la 1" pirâse , les trois
NÉGATIF , IVE , adj. NÉGATION ,, s. fo que de la 2de , e les quatre génricifs de la
> >
NÉGATIVEMENT , adv. [ 1 " & fer. 3 ° lon. au des , de , dil , de la troisième sontdes négli
e
ad er au 4º , dont la 4e
4 mruct : live , live gences.
e
C'en est une aussi et bien désa
man ; cion , dans le 3} , a le son de cion ; gréable , de répéter trop souvent le même mot
en vers ci-on. ] Ils se disent de l'action de nier. saos user de synonimres. = Tout ce qui est
» Argument négatif ; terme négatif , propo- contre t harmonis et la mélodie du discouss
sition négativ?. » Répondre négarivement. » dans le cours et dans la chûre des phrases , est
Toute proposition contient akruation ou né- eacôre une négligence de style. — Enfin ,
gation . c'en est une très grande , de'se servir , dans le
NÉGATIVE , S. f. Proposition qui nic. » Et genre noble et élevé, d'expressions bâsses et fa
soutenoit l'afirmative , eret je persistois dans milièresou proverbiales. — En général ,
la négative. 2°. Refus : (si. famil. ). Cet tout ce qui choque l'oreille , sans choquer les
homme est fortsur lanégrive , ilestacou- règlesdela gramaire , peut être apeli'neglia,
tumé à refuser ce qu'on lui demande. gence de style
NÉG NET 723
3°. Neglige's'emploie substantivement , en gocier des billets , des lettres de change. Il
> >
parlant de l'état où est une femme , quand elle n'est actif , en ce sens , que pour ces sortes
a'est point parće. » Elle étoit dans son négligé d'éfers de comerce , de banque. = 2 .
traiter une
· Elle afecroit un négligé plus recherché que traiter une afaire avec, »» Négocier un Traité,
afaire avec.
la parûre la plus étudiée. = M. Moreau une ligue , la paix entre deux Princes.
l'emploie au figuré.» L'apareil de la dignité, Et par extension , n? gocier un mariage , une
l'éclat de la publicité , avertissent l'âme de se réconciliation , un acoinodement. » Il se ne's
roidir , et l'aident à se posséder : le negligé de grcie quelque chose de considérable .
la tamiliarité , l'oinbre de la domesticité , l'in- NÉGOCIATEUR est celui qui négocie quel
vitent à se détendre , et l'acouiument à s'ou- que afaire.considérable auprès d'un Prince ,
bl: er.
本
d'un État. » Sage , habile Negociateur. =
4. Le Dict . de Trév. inet , à la négli- Par extension , il se dit des persones qui né
since, pour nºgligemment. » les femmessont gocicnt une afaire entre des particuliers.
verues à la nezligence , quand elles sont à C'est lui que a été le négociuteur de cette
l'Eglise : elles se parens pouraller au bal. - afaire , de ce mariage: Négocian ' , n'a
Cetre locution est un barbarisine. raport qu'au 1e ' sens de négorier: et Négicia-.
NÉGOCE , s . m . NGOCLABLE
TC
, adject. reur , au 2d sens ; l'un ne se dit que dų co
NÉGOCIANT, s m . [ LC éter. ia dansle 2d , merce; l'aître, proprement desafaires d'État ,
est de deux syll . ciable dans le ; ' il n'en forme et par imitation , des afaires particulières
> >
qu'une seule , cian . Rich ? !!! met N ?giant allores que celles du comerce.
en ligne, e : Néze_inne dans l'exemple. ] Né- NEGOCIATION a les deux emplois de nos
gree , comerce , trafic demarchandise.Il ne gocier. Il se dit, etde l'action de négocier les
se dit guère que du comerce en grô ;. Le né- afaires : il a été employé dans la négociation
Buce , dit l'Abé Girard, regarde les ataires de la paix : il aa été chargé de la negociacion
de banque et de marchandis ;lecom -r-e et le de ce mariage, et de la chose même, qu'on
trafi neregardentque celles des marchandises; traire , qu'on négocie . » C'est une négociation
avec cette diférence que le coner e se fait plus délicate, dificile.==En termes de comerce,
par vente et par achat >, et le trufi .' par échan en ne le dit que des billets , des lettres de
ges. On ne dit pas le nég c? , mais le co- change , et autres pareils éfets de comerce , de
merce d'un Érar , d'un peuple. On doit donc banque.
dire , le comer.e , et non pas le négoce de NEGRE , ESSE , s . m . et f. NÈGRERIE
France. Acad. = Figurément , (st, famil .) s. f. NÁGRILLON , ONE , S. m. et f. [ 1 "
Intrigue, afaire. » Il fait un vilain nézure. Il mɔy. aux trois prem . é fer. aux deux dern.
se mêle d'un dangereux négoce ; de plusieurs Mouillez
negres , de bien des négoces.
les ll dans ceux -ci. ]On apèle Mores
les aples de l'Afrique du côté de la Médi.
NÉGOCIABLE se dic des éfets de comerce , terranée; et Nègres , ceux qui sont du côté de
de banque, d'agiotage , qui peuvent être né- l'Océan , etsur-tout, ceux qu'on transporte
gociés. » Ce billet n'est pas négociable. On ne dans les colonies Européennes , et qui y ser
le dit point des marchandises. vent comme esclaves. » Il aa dans son habisa
NĄGOCIANT , celui qui fait négoce , qui tion deux cens nègres et cinquante nègresses.
négocie : gros , riche, habile Négociane. = = Nègrerie , licu où l'on enferme les Ne.
Négociani se die de celui qui achère et vend gres , dont on fait cornerce. - = Négrillon ,
en gros : Morchand , de celui qui vend en dé-ore , petit nègre : petite nègresse.
tail. I Quelques Auteurs ont employé ad- On dic ( se. fam . ) Traiter quelqu'un comme
jectivement ce substantif.» Peuplenégociant, un nègre: ;le traiterfort mal , le traiter comm:
- >
cudraperie , ciz soie , etc. Ec activement, né- ces mots : on devrait le suprimer. ] Pluie qui
Yyyy 2
724 NEO NEP
s'erant gelée en l'air , tombe en flocons blancs vicieuseet fréquente en ce genre. Néologie est
sur la terre.» Il rombe de la neige .» Ily avoit l'invention des mors nouveaux. Néologisme se
deux pieds de neige dans le chemin . Boire à la dic des mots nouveaux eux -mêmes , et aussi
neige: Blanc comme neige , plusblanc que la de l'habitude d'en inventer ; Néologique, de
> >
les plus profondes , la cendre , le cilice , la seroit un ouvrage excellent , et ' qui nous
neige et les glaces de la vieillesse n'ont pas tou- manque. Acad. » Les ouvrages modernes sont
jours pu garantir les Anges du désert. Neuville, presque tous remplis de neologismes. » Le
» I.e feu infernal, que vous cachez sous la neologisme est une des manies du siècle. » Les
neige de vos cheveux blancs , vous brûle en- Néologues se multiplient tous les jours. » le
>
côre et vous consume avec autant d'ardeur langage neologique , soit dans les mors , soit
que jamais. Il. On dit proverbialement, dans les expressions , soit dans les cours de
.
péniblesà
des châses , quiaugmententpar succession de phrase , rend plusieurs ouvragesSuivant
tems , comine des intérêts , qui s'acumulent , lire et difíciles à entendre .
> >
M. -
des bruits qui courent et grossissent d'un mo- Linguet , l'on ne doit traiter deneologie que
ment à l'autre, quec'est la pelote , le peloton, ce qui est absolument inutile. C'est une ma.
>
ou la boule de neige , que c'est une pelote de sinie intéressée dans sa bouche , ou sous sa
neige qui grossit ; que cela grossit comme une plume ; car ilest grand et hardi neologue.
pelore , comine une boule de neige. On Le père de Julie , dit-il ailleurs ( J. J. Rous
dit aussi : homme de neige, de quelqu'un qu'on seau ) est certainement au nonbre des génies
vekt mépriser. qui ont le droit de creer des mots. Il ajoute ,
Voyez le beau Héros de neige , moi je n'en suis pas : il a tort. Pour créer
Pour avoir un tel privilège. desmots , il faut être deux , celui qui les crée ,
>
si, fam » Voulez-vous venir ? Nenni.» C'est un En termes d'Astronomie , Anúvelle Lune. =
homme complaisant : avec lui il n'y a point Chez lesRomains, Fête qui se célébrait å
de nenni. On le dit aussi d'un marchand, chez chaque renouvellement de Lune.
qui on trouvetoue ce qu'on demande. NÉOPHYTE , s.m .et f.[ Ne-ofile: 1" .
>
Neveux des Papes ont eu quelquefois dans net ; cette eau n'est pas nette. Net , propre
l'administration des afaires , pendant le Pon- ( synon. ) La propreié ajoute à la netteri ,
sificat de leur Oncle. » C'est un grand éloge l'idée d'un arrangement convenable à la des
pour un Pape d'avoir été exempt de Nepy- tination. Ainsi , la netteré n'est que le pre
mier élément de la propreté. » Des souliers
tisme.
NÉRÉIDES , s. f. pl. Nymphes qui , selon sont neis , quand on les a bien décrotés ;
la Fable , habitaient dans la mer . mais , quoique nets , ils ne sont pas propres ,
NERF , s. m . NERVER , v. act. Ner- s'ils se trouvent déformés , etc. » Quoique
VEUX , EÛSE , adj . NERVÔRE , 10s. f. [ Nérf, nette et vérûe d'habits neis , une persone
nerve , vea , vea-xe , va-re : ê ouv. 2 n'est pas propre , si elle a sa chevelure en
I
é fermé au res >, lon : aux trois aútres . ) Nerf , désordre , ecc. Extr. des Syn. Fr. deM.
i se dit proprement de cordons blauchà- l’Ab. Roubaud. 2. Vide. » On alait
tres du corps humain , de diférente grösseur , pour saisir les meubles , on trouva maison
qui tirent leur origine du cerveau . » Les nette , ou la place nerte . Faire maison
nerfs sont regardés comme les organes des nette , chasser tous les doinestiques.
sensations. = 2. Moins proprement , on 3. Uni , poli , sans tache. » Cerce femme
le dit des tendons des muscles. » Il s'est foulé a le reine net ; diamant qui n'est pas net ;
le nerf. = 3º. On die , figurément, que glace de miroir bien neiie ; perle qui est
l'argent est le nerf de la guerre ; ec plus d'une eau bien rette . = 4º. Distinct. »
clégamment , d'un discours faible, d'un style Écritûre , impression bien nette ; caracière
languissant , qu'il est sans nerf , qu'il n'y fort net. sº . Fig Clair , pur , aisé. » Dis.
. .
e point de nerf; et dans le sens contraire, cours net et poli ; style net et facile ; ex
qu'il est plein de nerf. On le dit aussi du pression nette. z . Qui est sans em
gouvernement, mais on dit du nerf, etnon bârrâs , sans ambiguité . » Cela est clair et
pas un nerf. * » Tant de coups d'autorité , net :
qu'on auroit jugé anoncer un ( du ) nerfdans En termes clairs et pets cette lettre s'explique.
le Ministère. Anon. = 4'. Les Rclieurs apè Regn.
lent nerfs les cordelettes qui sont au dôs
du livre et sur lesquelles les carers sont Réponse nette ; rendre un compte net . =
cousus. 7 ° . Liquide , quitte de dertes. » Son revenu
Rem. On ne prononce point If dans le est clair et nei. » Il a dix mille livres de
pluriel. Souvent même, au singulier , on le rente bien neries. » Il lui reste de quite er
suprime dans la conversation. » Un nerf de de net cent mille écus. = = 8 °. Franc
beuf loyal. » Son procédé est net : il n'y a rien
NERVER c'est garnir du bois avec des à reprendre. 9 '.° Figure'sent , stsr. famil.
nerfs que l'on colle dessus. » Nerver un ba- Avoir le cæur net d'une chose ; l'éclaircir ,
coir , les arçons d'une selle. » Baroir bien l'aprofondir. » J'en veux avoir le cæur net.
servé. Avoir les mains nefies , n'avoir pas
NERVEUX , qui a de bons nerfs , fort de rapine , d'injustice à se reprocher. 11
vigoureux. » Le pied est la partie du corps me semble que j'entends les voix confûses
la plus nerveûse . Figuréinent , plein de de tous les François qui crient
> grâces ,
force et de solidité; style, discours nerveux misçricorde au Protecteur des Pauvres, dont
726 NET N E T
les mains sont si nertes de tous les présens. semble qu'Araiide dit à Bajaqet : pouvez
Or. Fun. de M1 . Séguier. - Certe expression vouscroire que ma gloire me con. h . moins
-
n'est pas du style noble. - Eure net d'un qu'elle ne vous souche. Mais ce n'est paslà
crime' ; en être inocent. St. famil. » Quel- ce qu’Aralide entend. » Pouvez-vous croire.
ques persones le soupçonoient de n'être pas . veut-elle dire , que je sois moins j ilousede
bien net de toutes les liaisons avec les in- ma gloire que vous n'êtes jaloux de la
venteurs du système. Targe Trad. de Smollet. vôtre. Les vices contre la nelleté du
I.'expression n'est pas assez noble ce me style sont , 1 °. les b.irbarismes , ou les mots
semble , pour une Histoire. inusités , et par là souvent inintelligibles.
NET , adv . Tout d'un coup. » Cela s'ese 2'. Le Galimuthias. 3 ° Les équivoques.
cassé net ; net comme un verre. == Toli 4°. Les parentheses. sº. Les mauvaises cons
net , franchement , librement. » Je l'ai refusé
!ructions , ou arrangemeus des mots . 6'. Les .
Rem . La netteté du sens dans le discours ment ; 3º é fer. au second . L'Ab . Regnier
est une des qualités qu'il faut le plus recher. et Ménag; voulaient qu'on prononçâr , né >
cher. Souvent elle décide de l'arrangement téié. Queques persones l'admettent pour la
de la phrase ; et entre deux constructions conversation. C'était l'opinion de Richelet,
également,bones selon les règles ; وil faut qui dir que nettoyer n'était employé que par
choisir celle où le sens est le plus net , et les Poèies. ]Le
L'action de nettoyer , de ren
éviter sur-tout celle qui pourraie former quel. dre net. nelloiement des rûes d'un
D) ,
que équivoque. Il est indiférent de dire : port. Nettoyer un habit , des bortcs. » Se
j'ai envoyé son livre à un tel, ou j'ai envoyé netroger les dents ; et non pas nestroyer ses
à un tel son livre ; mais il ne serait pas dents. = Figurément , nettoyer la tranchée ,
indiférent de dire : j'ai envoyé à la poste les en chasser les assiégeans. Nerroyer la mer,
lectres que j'ai écrires, ou , j'ai envoyé les de corsaires ; les exterminer. Nettoyer le
lettres , que j'ai écrires, à la poste. La se- bien , les afaires d'une maison , en aquitter
conde manière forme une équivoque ridicule, les dertes. En Peintûre , nelloyer les
Il faut l'éviter ; et préférer la première cons- contours , les rendre plus purs et plus cor
truction . = Il y a aussi de l'équivoque dans rects. Hors de là , il ne se dit guère
>
ces vers de Racine. Bajazer , Acte 1 , Sc. au figuré. Bossuet die que : » Le péché ese
Cruel , pouvez - vous croire netroyé par la foi et par l'aumône. Ailleurs,
Que je sois , moins que vous , jalouse de magloire. il dit que : » L'aumône délivre de la mort
er lave les péchés. Laver est là plus propre
Suivant le sens que présentent les mots , il que nettoyer. On disait plus régulièrement,
>
NEV NEU 729
autrefois , que Dieu nettoie une âme par sa Il est quelquefois relacit à des choses de
grâce ; mais on se sert aujourd hui plus vo- la même espèce , qui- sont plus anciènes.
fonciers de purifier. = = ' M . Moreau aa diç Ainsi l'on dit à Paris le Poni-neuf, quoi
plus récemment et plus d'une fois : » Il faut, qu'il ait été construie depuis plus d'un siè
une fois pour toutes , simplifier et nettoyer cle et demi .
> Neuf , nouveau , récent .
nos idées. Je doute que cetie expression figu- ( synon. ) Ce qui n'a point seryi , ( ou a peu
rée soit du goût de tout le monde.
re
servi ) est neuf : ce qui n'avait pas encôre
deRem. A lar"
l'imparfait et à la °2et pers.
de l'indicatif
du plur., paruest nouveau : ce qui vientd'arriver est
du présentdu récene. — On dit, d'un habit, qu'ilest
subjonctif , il convient d'ajouter un idly: neuf; d'une inode , qu'elle est nouvelle ; d'un
nous nettoyions , vous nettoyiez , pour les fait qu'il est récent. » Une pensée est nelve
distinguer du présent de l'indicatif nous par le cour qu'on lui done ; nouvelle , par le
nelloyons , vous nelloyer : Au futur sim- sens qu'elle exprime ; récente par le tems de
ple et au conditionel , le muet ne se pro- , sa production. » Celui qui n'a pas encôre
nonce pas : il nettoiera , il nettoieroit : l'expérience et l'usage du monde est un hom .
e roa ra ,, nè -toa -ré,
pron . nnè-lcã me neuf; celui qui ne coinence que d'y en
1
NEVEU , s.-m.[ ; " e muet 2 dout. aui crer , ou qui est le premier de, sa race, est
sing. Ion. au pluriel. Neveux. ] Fils du frère un hommenouveau : l'on est moins couché
ou de la seur. » C'est mon neveu . = des
d anciènes histoires que des récentes. Gix..
Neveu à la mole de Bretagne.
Fils du cousia germain
( st. famil. ) Syner.
ou de la cousine
= Gresset dit du Perroquer.
A chaque instant de nouvelles finesses ,
germaine. = Pecit neveu , le fils du neveu. Des charmss neufs varioient son debit.
Poétiquement , nos neveux , la postée . En prôse on dirait de nouveaux chirmes: mais
rité , ceux qui viendront après nous : jusqu'à il ne faut pas chicaner les Poères , si gênés
>
nos dernièr's neveux . ==* Cornille apèle par la mesure et par la rime. = M.l'Ab .
Cinna un neveil de Pompée. Il était son pe: Grosier , parlant des Tragédies de Voltaire,
tic- kils. On ne si servirait pas aujourd'hui qui a ameně surla scène rane de Nations dife
de cette locurion , qui est un larinisme. rentes , dit : » Tous ces personages diverse
NEUF : Noin de nombre , qui suit im- menx habillés , ne finissent-ils pas par se res
médiatement le nombre huir. En chifre arabe, sembler tous ? C'est cetre uniformité , qu'il a
9.; en chifre romain , IX. L'f finale tâché en vain de déguiser par la diversiié des
ne se prononce que quand neuf se trouve coifures et des just'au corps, qui a fait dire
+
devant unnon qui con mence par une voyèle ingénieuse:nentde Mr. de Vokaire, qu'il étoit
ou une h muette;; neuf amnis , neuf hommes : toujours nouveau , sans êcre jamais neuf. Voy.
alors I'f se change en v : neu-yami, neu- NOUVEAU .
vome. Devant un nem , consençant par une Neur , apliqué aux persones , signifie ,
>
consonc , cette f est muerte ; neuf jours , neuf entrepris ; embarrassé , étoné par défaut
coups ; pron . neu jour neu cou . Après le d'usage : neuf ; populairement , neuf coin2710
>
sés. » Etre , demeurer neurre. == . 2°. En dans le 4 * sens de neûtre. Écar de celui , qui
Gramaire, dans plusicurs langues,' il se dit se tient , quideineure neître entre deux par
des noms , qui ne sont ni du genre masculin , tis . » Garder , observer la neutralité. » De
ni du genre féminin, comme Templum , Tem- meurer dans la neutralité .
pus en latin . — - Dans la langue Française NEUVAINE , s. f. [ Neuvère : 2 &moy.
on ne le dit que des verbes , qui n'expriment 3 ' e muet.] L'espace de neuf jours consecu
>
point d'action , comine exceller , linguir , rifs , pendant lesquels on fait quelque dévo
croître, ou , dont l'action ne , passe pas hors tion , quelque prière en l'honeur d'un saint
du sujet , comme aler , venir , etc.SOn Faire une neuvaine à un tel saint. Ce
conait qu'un verbe est neútre , quand on ne mot ne s'emploie point comme nom de nom
peut pas y joindre quelqu'un ou quelque bre collectif : on ne dit point une neuvain,
chose . Ainsi:l'on ne peut pas dire , dormir d'æufs, comme on dit , une dixiine , une
>
quelqu'un , aler , venir quelquechøse : ces douzaine ďaufs : -il ne se dic que pour signi
verbes sont donc neútres. Ce qui revient à fier un acte de dévotion , qui dire neuf jours.
>
dire que les verbes nelliressont ceux , quine = M. de Wailly dir qu'en poésie , la docte
peuvent avoir un régime direct, ou autre-, 12cv.zine
? signifie les neufMuses.Jecroisque
ment régir l'acusatif. = M. de Wailly n'a, c'est de la vieille poésie; et qu'aujourd'hui
voulu doner ce nom qu'à ceux , qui expri-' cela ne serait bon que dans le burlesque ou le
>
ajoute que par ces exemples, et par plusieurs se prend quelquefois pour tout le visage.
alltres qu'il pourrait alléguer , on pourrait . Doner sur le nezà ... Mertré le nez à la fenê
SOUS
excuser Corneille de ce qu'il a dit >, dans Le tre. » Regarder quelqu'un au nez , ou , sous
Cid : de son côté me panche , pour, me fusse , le nez. » Il m'a ri au nog ; il l'a fait àmor
pancher , dont il a été repris par Messieurs nez. Toutesexpressions familières. = ;°.Odo
de l'Académie . Quels qu'aient été aître rat . » Il a bon nez :elle a le nez fin .
fois les droits des Poètes sur cet article , ils On dit, proverbialement , avoir le nez
n'existent plus, et l'on n’excuserait pas, aujour. tourné vers un endroit ; avoir envie ou êire
d'hui , l'actif employé pour le neutre. sur le point d'y aller, » l'ai le nez tourné
yers
NI NI 7 :9
vers Paris. Sév.. = Saigner du nez , se dé- Il faut,Il me
ni ne sorte,.
>
Mener quelqu'un par ܬle nez , lui faire faire qui n'est ni assez , etc. =: 2 °. Ceserait une
tout ce qu'on veut. === Avoir un pied de neri autre faûre d'y ajouter la deuxièm : négative
être éconé.= Doner sur le nez, soufleter: pas , et de dire : je ne veux pas ni l'un , ni
>
l'autre . = ; '. Ni demande au 2d membre
DonerFaire
= terrde
du nezunenpied casser le =
e ,n2zou; ,sese moquer, nez ; le même ordre , le même tour , les mêmes
sucomber , échouer . Brider le nez ; trom- conjonctions que dans le premier: ”» De ne
per, » Vouloir me brider le nez , venir me point se fier , ni s'enorgueillir. D'Abl. Il
bercer avec des contes à dormir debout ! falair répéter le de , et dire , ni de s'ennor
Mariv. = Mettre, ou foart :r son nez dans gueuillir. = Ni ne doit être employé .
une afaire ; s'en méler, » Je suis à une belle que quand le sens est négatif. J'avais remar
distance pour mettre mon nez dans tout cela. qué que Voiture et Bossuet l'avaient em
Sév.» Loin les gens , qui veulent mettre le ployé , sans raison dans des phrases
nez , ou , leur néz par tout. = Avois 10h- afirmatives, ou interrogatives . » Vous ne
Avoir 192- >
jours le nez sur une chóse ; y être fort apli- vous serviez de l'un ni de l'aâtre que pour ,
etc. Voit. Malgré la particule nela phrase
qué. = Nevoir p.is plus,
être borné par la vûe, ou par loin que son
l'inte net
lligen ce
.; est afirmative : vous ne ? vous serviez que pour t,
etc. signifie ; vous vous seiviez seulemen
Capitaine
Avec Boucalloit
Renard
son ami pluscompagnie
des de hauts encornés. pour , etc. Il falait donc dire : vous ne vous
i e
Celu -ci ne voyci pas plus loin que son nez. La Fo. serv iez de l'un et de l'autre que pour , etc.
M. de Mably dit de Voltaire : » C'est un Qu'y a -t'il de plus beau , ni de plus saint
hmme , pardonez moi cette expression , qui que , etc. Il falait et de plus saint. 0. disait
>
ne voyoit p.?s au bout de son nez; et ce qu'il avec la négation : iln'y a rien d: plus beau ,
y a de singulier , c'est qu'il le prouve. Voy, ni de plus saint. Bossürt , dans la chaleur de
Manière d'écrire l'histoire , et Ann . Litt. la composition , a vu ce sens négatif, dans le
1733 , nº . 2 , p . 110. On dit encôre : cela que interrogatif . Depuis, jadi va que M.
parait comme le nez au visage , c. à d . est D'Açarq. avait repris la
là mêne faute dans
clair et évident . = Ce n'est p.is par potre Boileau , qui dit , en parlant du sonnet ,
ner , ou , cela vous passera luin du nez : vous
> qu'Apollon
n'en aurez pas. Lever le nez : Voy . Le- Défendit qu'un vers foible y pût jamais entrer ,
YER . nº.6 ° Niqu'un mot déjà mis osât s'y remontrer.
NI : particule négative. On écriyait aûtre- Il fallait , et qu'un mot, etc. > Sº. On a .
fois ny. = 1°. Cette particule doir tou- agité la question , si l'on doit toujours mettre
jours être accompagnée de la négative ne. ni , quand la phrase est négative . Doit -on
L'Acad, critiqua autrefois ce vers du Cid . dire , par exemple ; » Il n'est point de mé
Elle n'ôre à pas un , ni donne d'espérance
à . moire d'un plus rude et d'un plus furieux
Il falloit , dit- elle , ni ne donne , et l'omis- combat, ou bien , ni d'un plus furieux com
sion de ce ne , avec la transposition de pas bat. Vaugelas est pour la première manière ,
un , qui devrait être à la fin , font que la sous prétexte que le second adiectif est syno
phrase n'est pas française. - Cornei lle aa nyme du premier . Mais les Observations de
fait cette faúte dans plusieurs deCorneille
ses Tra- l'Acad . sur cet article préfèrent la seconde;
gédies. et la raison qu'en done M.de Wailly , c'est
Qu'avant que je l'ordone , aucun n'entre ni sorte. que nous n'avons point dans notre langue de
Pertharite . synonymes parfaits. Pour moi je serais de
Zzzz
Tome II.
730 NI NIC
l'opinion de Vaugelas; non pas pour la rai- à leur usage , etc. —- 10 °. Ni se met quelques
-
son qu'il done , qui ne me parait point de fois à la tête de la phrase. » Ni ilsne l'ont
recette '; mais parce que je pense que ni Aaté , ni ils nel'ont enrichi.-Plus comu
n'afecte que les substantifs et les verbes, et nément, il se place après le verbe ( je ne
non pas les adjectifs servant d'épithètes , soit veux ni l'un , ni l'autre ) quand il afecte un
que ceux-ci soient syuonymes ou non. » Je nom qu un infinitif : (voy. nº. 7°. ) et quand
n'ai point entendu de plus solide et de plus il afecte les verbes mêmes, il marche devant
brillant discours ; et en mettant les adjectifs le 2d : il ne l'aime, ni ne l'estime. - On
après : je n'ai point entendu de discours plus le met enfin entre l'auxiliaire et le participe :
solide et plus brillant tout-à-la fois. Quand » Ils ne l'ont ni reçu , ni aprouvé. * Vertot
les adjectifs précèdent, ni peut être employé ; le place fort mal dans la phrase suivante : »
mais après il ne feraitpas bien , à mon avis . Il ne faut jamais se trop fier , ni à ses amis,
6º. Ni redoublé , modifiant deux subs- ni mépriser le moindre de ses énemis. Il fala
tantifs , exige queleverbesoitau pluriel. lait ;, ni se tropfierà, ,
à etc. ni mépriser,etc.
» Ce n'est ni le inérite , ni la fidélité de Mde NIABLE , adj . ( Nia- ble : 2dout. ze
de Valentinois , qui a fait naître la passion muer. ] Qui peut être nié : cette proposition
du Roi , ni qui l'a conservée . Il fallait, qui estniable , três-niable.
ont fait naître ; qui l ont conservée. Let. sur NIAIS AISE , adj . NIAISEMENT , adv.
,
la Princesse de Clèves. = 7°. Quand ri NAISER , V. n. 'NIAISERIE , s. f. ( Nie , re
modifie les verbes , on ne le met qu'une nie-ze , zeman ; zerice : nié- zé : 1" è moy.
fois; il ne mange ni,ne dort : mais , quand a long , excepté dans le verbe , où il est >
il afecte les noms, on doit le redoubler , il fermé devant la syll . masculine , ií niaisait,
n'est ni beau, ni laid. Les Poètes retranchent naisant. Devant le muet , il se change en
Le premier ni, quand il les incomode. è moy . il niaise , niaisera ', etc. ]) Niais, au
Tu ne garde pourmoirespect ni
vivre.
: Il ne faudra cesser de régner ni decomplaisance. propr e , se dit des oiseaux Au
encôre sortis du nid .
nesontpas
qui figuré , sim
mais le 1"'
Dans les infinitifs
>
infinitif , isple,
afecte undoiventêtre
, niemployés
exempleainsi qui n'a encore aucun usage du monde.
Il est encôre tout niais . » Elle est toute
regardés comme des noms. On dirait donc en niaise . - Il se dit sur- tout de l'air , du
prôse ; ni de régner , ni de vivre ; ni respect, ton , de la mine , de la contenance .
ni complaisance. = Voltaire a aussi dit, Subst . » Un franc niais ; une grande niaise.
dans Ciceron : je ne veux l'un ni l aûcre ; il Faire ou contrefaire le niais. Niaise .
faut ni l'un , ni l'aûire ; et Rousseau : ment , d'une manière niaise . Niaiser ,
N'épargnons contre lui mensonge ni parjure. s'amuser à des chốses de rien. Le peuple le
Aussi notre Uranie dic pour biguenauder , béer aux corneilles.
N " est , grâce au ciel , triste , ni rembrunie. » J'écois daus la salle- basse à niaiser ; voilà
Il faudrait dire, du moins en prôse , ni inen- qu’un cabriolet s'arrête à la porte , et puis
songe8., niAvec
parjûre ; ni triste , ni rembrunie. je voisNiaiserie
ni , il est bon de retrancher la
entrer le caractère
beau Monsieur. . d'Ed.
de celuiTh qui est.
prép. de, régie ordinairement par la parri- niais.. » Il est d'une grande niaiserie. =
cule négative. » Quels seront nos transports à Bagatelle , chose frivole. „ Ce que vous dites
la vûe de cet immense océan , qui ne conait la est une niaiserie. » Ne nous arrêtons pas
ni de fonds , ni de termes , ni de rivages.. à des niaiseries.
P. Du River. Il serait mieux de dire ; qui ne NICHE , s. f. NICHÉE s. f. NICHER S ,
conais ni fond , ni terine, ni rivage , sans de v. neut.. et act. Nicher ,'s. m. [ 2€ e muči
er
>
e
et au singulier. 9'. Ni liant deux régi- au's , é fer. au . 2$ et au 3 ° , è moyen I.
e
au
mes diferens , l'un des verbes , l'aútre des 4' , che , chée , ché , chè. 1 Niche est ,
noi rs , offre une construction sauvageet cho . enfoncement pratique dans l'épaisseur d'un
quante. » L'âme , émûe de quelque passion , mur , pour y placer une scarứe.
ne pense seulement pas qu il y ait dans son extension , réduit pratiqué dans un aparte
corps des esprits animaux , des muscles et des ment pour y mettre un lit , ou dans un
>
nerfs ,,ni à leur usage. Millebr . Il fallait , jardin , pour s'y retirer en particulier.
ou ne pense pas qu'il уy ait , ni quel est leur 2°. Tour de mali»ce ou d'espièglerie qu'on
Faire une niche à ....
usage ; ou bien , niaux esprits animaux , ni fait à quelqu'un .
> .
NIE NIE 731 -
Est-il permis defaire de pareilles, niches? qu'une chose n'est pasvraie. » Nier un faire
St. famil. = Nicher , actif vient deniche ; il nie le fait. = V . n. Il régit que et le sub
placer en quelque endroit. » Où s'est-il allé jonctif : il nie. que cela soit.
nicher ? Neutre , il dérive de nid , et Rem. 1 °. Dans la phrase négative , il est
.
ne se dit que des oiseaux. Faire son nid. » mieux de mettre la particule ne devant le
Les petits oiseaux nichent dans les arbres , verbe régi. Vaug. » Je ne nie pas que je
dans les buissons. Figuréinent , se placer : » ne l'aie dit , est mieux que je ne nie pis que je
Il s'est niché dans une bonne maison. st. l'ai dit. Celui- ci est français , mais l'autre .
famil, Nichée est un terme collectif. est bien meilleur. * Mallebranche dans la
Tous les oiseaux d'une même couvée. même phrase , retranche la négative à un
Nichée se dit des oiseaux , et couvée de la
> membre et la met à l'autre . » Ils ne nient
volaille. = Figurément : » Il a chassé coure pas que la douleur soit un mal , et qu'iln'y
5
ba nichée; toutes les personesde mauvaise vie, ait de la peine dans la désunion des choses
rassemblées en ce lieu. St. famil. = Ni- auxquelles nous sommes unis par la Natúre.
chet , cuf qu'on met dans le nid , qu'on Le P. Bouchel a fait la même fallce .
prépare pour que les poules àillene pon- Démon
dre.
» Il n'estn'ait
doncunpasvéritable
possible pouvoir
de nier sur
que les
le
NID , s. m. [ On ne prononce point le d.] gentils, et que ce pouvoir resse aussitôt qu'ils
Petit logement que se font les oiseaux , pour ont fait quelque démarche pour renoncer à
y pondre et y faire éclôre leurs perits", et l'Idolâtrie . Il falait , dans le 2d membre
.
ег
pour les y élever. = Le Proverbe dit : ne cesse , comme il y a n’ait dans le ser
à chaque oiseau son nid est beau cha -
J. J. Rousseau retranche aussi la né
cun trouve sa maison >
gative. » Je ne nie pas qu'il ait rajson. »
sa demeure belle.
Petit à petit l'oiseau fit son Je ne nie pas qu'il y ait de Grands Hommes
nid ; on fait sa fortune peu à peu : Il qui, etc, Qu'il n'ait raison , et qu'il
a trouvé un bon nid ; un bon établissement. n'y ait de Grands Hommes , etc. irait mieux.
Il croit avoir trouvé la pie au nid = Il faut apliquer cette règle au sens in
>
avoir fait quelque découverte considérable. (errogatif, qui a souvent le même éfet que
= On était alé chez cet homme pour l'ar- , le négatif. » Peut- on nier que cette partie
rêter : on n'a plus trouvé que le nid. = du mande doive suffire à M. Simon . Boss .
Nid à rats , méchante petite chambre. Ne duive sufire serait plus régulier.
NIDOREUX , EÛSE , adj . Terme de Mé. Au contraire , quand nier est employé dans
>
decine. Qui a une odeur et un goût comme le sens afirmatif , il ne faut pointde négation
d'eufs couvis .
re
au verbe qu'il régit. Nier que la puissance
NIECE , s. f. [ 1" èė moy. 2° e muet. Au- divine ne s'étende pas à une telle produc
trefois on écrivait niepce. ) Fille du frère ou tion ... me parait une des plus hardies té
de la sæur. » La nièce d'un tel. » Ma nièce , mérités. Crouzas , Réflex, sur Pope. Il falait,
votre nièce. Nièce à la mode de Bré. nier qu'elle s'étende ; ou bien , assurer qu'elle
tagne ; la fille du cousin germain , ou de la ne s'étend pas. C'est comme ceux qui
cousine germaine. = = Perite nièce , fille du disent : je vous défends de ne pas faire ; au
neveu ou de la nièce . lieu de dire : je vous défends de faire .
re
NIELLE , s. f. [ Niè le : 1" èè moy:moy. 2° 2 2 °. Nier régit que et le subjonctif , quand le
e muet. ) 1°. C'est le nom de plusieurs plan- verbe qui est régi ne se raporte pase au sujet
tes. 2 °. Maladie des grains , dont l'é- de la phrase ( au nominatif) de nier : je ne
fer est que l'épi se convertit en une poussière nie pas que vous ne soyiez fondé, etc. * ». Ils
noire. Lorsqu'il conserve encôre sa forme et ont nié que Dieu veui ( veuille ) le péché en
sa pellicule , on l'apelle charbon ou carie. tant que péché. Leibnitz. Quand il s'y ra
NIELLER , v. act. [ Nié -lé :deux é ferm .] porte , on met de et l'infinitif. » . Il a nie
Gâter par la nielle. » La pluie et le soleil d'avoir prétendu deux voix dans le consis
s
oné niellé le blé. » Les blés sont niellés. toire . J. J. Rouss . 3. Nier n'a pa le
NIER , v. act. et neut. [ Ni- é : 2 é fer. sens de refuser ; et Molière n'est pas à imir
t , l'i est long :; il nte. Au ter , quand ildir :
futur , lecetmuet
devan
e muet ne se prononce pas : il. Et je n'ai pu nier au tourment qui le tue ,
niera , il nieroit į pror, nfra , nfrè. ) .Dirę Quelques momens secrets d'une si chère vue.
Zz z 2 2
732 NI V NI V
On dit , dans le Dict. de Trév. que dans ce muet , il nivelle ou nivele , il riivellera ,
>
aux recherches ) qu'il parait venir du pays pour dresser leurs ouvrages , les Jardiniers
latin , et qu'il n'est pas du bel usage.
> pour dresser et aplanir les allées , etc. » .
est bien nigiud , elle est bien nigiúde. » C'est tiun de niveler, » . Ce nivelement a été faic
un nigaud , un franc ; un grand nigaut; une avec soin , avec exactitude.
vraien g.züle. » Il ne fait que niguder. » Rem. Depuis quelque reis on emploie
C'est une grande nigeudrie . beaucoup niveau au figuré. » Les niistères
Rem . Nigruder se dit quelquefois dans le sont au dessus de la raison : ils passent sa
sens de s'amuser à des choses de rien , pour portée , et elle ne saurait , ni les abaisser
> >
éviter la contention d'esprit. » Après le re- au niveau du sos regards, ni éiever ses re
pâs , il ne fait que nigruder.
. gards au niveart de leur la tur . » Il se
NIPPE, ou Nipe , s.t.NPPER , OU NIPER , met ail niveau de tout le 10.1de. MARIN ,
v . act. [ 2* e muer au , é fer. au 2d . ] Homme Aimable.» Je ne puis , dit l'envieux ,
Nipes se dir, tant des habies que des meu- atreindre à la gloir : 4 inen rival : je vais,
bles ; et s'emploie ordinairement au pluriel . en le dépriirani , lem ”ıtre à mon niveau.
Niper , fournir de nipes. » De belles nipes. Id. ibid. » Laine des ss jis sé ève in ensi
» On l'a bica nipe ou nirée en le ou en la blement au niveau de celle des Rois. Thent.
mariant. » Il s'est bien in . » Les vastes projets sont au niveau de son
NIQUE , s. t. [ Nike : 2° e muet. ] Il ne génie. L'Ab. Dil Serre-Figun. Panég. de Sie.
se dit qu'en cette locution du style familier , Thérèse. » Il étoit simple, afable , toujours
faire la nique à .. : Mépriser ; se moquer, de niveau avec tout le monde. Fonten.
>
ne pas se soucier de... Il croit que j'ai be- l'Acad. aprouve cette expression , qui, au
soin de lui ; mais j lui fais la nique. » dire de Bouhours étoit nouvelle de son tems
Philosophe , fu fais l. nique à la Fortune; et suspecte aux habiles gens. » Il est aus
mais autant en faisoit le renard aux mûres. ن niveau des , و ا de niveau avec les plus
NITOUCHE , s. féin . Hypocrite ; qui ne grands Seigneurs. Acad. e
parait pas y toucher. » C'est une sainie ni- NOBILIAIRE , S. m . [ Mobil -ère : 4 d
touche : it ou elle fait la sainie nitouche . moy. et long. ) Ca alogue des raisons no
.
Nobles parties la choquerait encore davan- falait , de ses privilèges. L'usage n'ad
tage , parce que purties nobles est un terme mer point ce pluriel. = = 4°. Entretenir
consacré , ei que ces sortes de termes et noblesse est du style familier , et se dit au
d'expressions ne veulent point être dérangés figuré , de toute autre chôse que la noblesse.
dans leur construction . » Er l'Italien , l'oublierez-vous ? J'en lis tous
NOBLEMENT , d'une manière noble ; avec jours un peu pour entretenir noblesse. Sév .
noblesse. » Fair: les choses noblement, NOCE , s. fém . [ On écrivait aưrrefois .
En Gentilhomme.» Ses Ancêtres ont toujours nopce , à caûse de l'étymologie latine , nup
vécu noblement., Tenir noblement une terre ; ria : ] Mariage. Il se dit tantôt au sing.
la tenir en fief. tantôt au plur . Aller à la noce , ou aux
Noblesse , 1 °. Qualité par laquelle on noces . Ils ont fait de belles no.es : le jour
est noble. » Bone , anciène noblesse . » No- de ses noces. Toute la noce y alla , c.'à d.
blesse d épée ou de robe. Faire preữve de toute la compagnie qui s'étoit trouvée à la
noblesse , etc. S Soutenir noblesse ( fig. noce. = = Ce mot fournit à quelques ex
famil . ) vivre noblement . 2°. Tout le pressions proverbiales.Com
. Tant qu à des noces,
Corps des Nobles. » Le Corps de la No- abondamment. à me , la noce
gai..
blessi . » Assemblée de la Noblesse , et ment. » Il va à l'assaut comme à la noce.
non pis de Noblesse , à moins qu'on ne Arriver come tambourin à noces , fort
parle d'uncassemblée particulière . àpropos. — Il n'a jamais été , ou il ne
bon mes. 3 °. Figur ément. »de Nobles
Gentilsse s'est jamais trouvé à telies no.es , ou à de
dame ? de ceur , de sentiniens. » La no- pareilles noces à telle aventure . Cela se
blesse des pensées. » Noblesse de s'yle , d'ex- dit ordinairem ent en inauvaise pare.
pression . » Il y a beaucoup de niblesse dans NOCH ER , s. m. ( Noché ; 2e é fer.]
sa conduite : il a montré beaucoup de no-
:
110 Celui qui conduit le vaisseau. « On ne le
blesse dansses procédés. dit qu'en Poésie , pour Pilote. Sur la mer
Rem . 1 °. Quand on veut parler de la inéditerranée , c'est le nom qu’on done , sur
qualité ou de la veriu , exprimée par ce les vaisseaux marchands, au Maître du na
>
vos Ancêties; la noblesse de vos sentimens , Celui qui marche la nuit en dormant. On
et non pas les noblesses. - Quand Fonte- dit plus ordinairement soinnambule.
nelle a 'dit , les grandes Noblesses , il vou- NOCTURNE , adj. Qui arrive durant
lait parler des grandes Maisons ; encore est- laturne
nuit. is Visionaime
noeturno; assemblée nic
cm une locution de son invention , qui fait . = Il à suivre le substantif .
bien dans sa phrase , et qui demande du En vers , il peut absolument le précéder.
goût , pour être bien placée. » S'il y a du
, Quand chaque soir , le jeune anachorete ,
fabuleux dans l'origine des grandes Noblesses, Aroit fixé sa nocturne retraite.
du moins il y a une sorre de tabuleux , qui Ververt .
s'apartiene qu'à elles et qui devient lui
même un ciere. zº. Noblesse , joint à un Mais en prose , cette construction est peu
acm proprie de Royaume , régit l'un ou l'au . agréable. « Ces nocturnes expéditions prou,
734 NOI NOI .
re
veraient tout au plus qu'il fut dans sa jeunesse Noa -re; noa-ráere, noa-rô , rôde : 7 € lon,
un libertin téméraire et intrépide . Anon . au 2d ; 2 lon. aux 3 dern . ) Noir , est i °. Ce
NOCTURNE, est s. m . En parlant d'une qui est de la couleur la plus obscûre et la
partie de l'Ofice de Matines , composée d'un plus oposée au blane. » Drap , sarin noir.no
certain nombre de Psaumes et de Leçons. On Robe noire ;Parencre noire, qui n'est pas assez
exagération ; qui aproche de
lui done ce nom , parce qu'on le chantoit au noire.
trefois la nuit , en latin nox .
. la couleur noire, » Du pain noir. « Un teint
NOEL , s. m . [ No -èl : 2 è moy . noir. » Elle a la peau noire. =
3)
= 2°. Livide ,
Ménage dit que Nouel est plus usité que Noël,. meurtri : » Il est noir des coups qu'il a reçus.
On ne dit plus que celui-ci aujourd'hui. ] 30. obscur . » Noir cachot.
1 °.Fête de la Nativité de Notre -Seigneur. ” Jamais la nuit ne fut si noire.
LesfêtesdeNoël.Les
.
» Noël est une des quatre grandes
Letemsestnoir:une
trois Messes de Noël.. »crasseux nućenoire.= 4". Sale,
, en parlant du linge etdes mains. =
fêtes de
l'année. AN
Dans cet emploi , ce mot ne » Fig . triste, mélancolique chagriup
: Noir beauco n,
humeur noire . = 6 °. Qui supôse
prend pas d'article , et c'est un gasconisme de méchanceté, » Crime bien noir : une noire
que de dire : à la Noël, les fêtes de la Noël.
trahison un noir attentat : une malice noire.
DESGR . = 2°. Cantique Spirituel sur la
.
tache de noir. » La noirceur des cheveex , des veau , proche la jointưre des deux ôs.
>
leil. » Cela s'est noirci à la fumée. » Je ne sais vaisseau , d'une barque , etc. Les preiniers de
d'où vient cette noircissaire. ces mots sont plus usités sur la méditerranée ec
Rem . Noircisslire , ne se dit qu'au propre : les áůtres sur l'océan.
noirceur
er
et noircir se disent aussi au figuré ; NOM , so m . ( Non . ] 1 °. Le terme , dont
le " ,> de l'atrocité d'une méchante action ; le on est convenu , pour désigner une persone
2d , dans le sens de difamner , » La noirceur de ou une chôse. » Le saint nom de Dieu . Louis
3
ce crine, de cet atentar. » C'est un grand XVI , est le nom du Prince bienfaisant qui
péché , que de noircir la réputation , I ho- gouverne la France. » Doner , imposer le
neur du prochain . = quelque
Noircir,,
choseDenigrer.
de plus nom
ger deounom
un ,nom.
etc. » etc.
Déguiser son gramaire
nom, chan,
(synon.) Le is dit = 2°. En , il
fort et de plus odieux. Ils ont les mêmes se dit , dans une acception plus resserrée , des
raports que difier et dé :rier. - Déais termes , qui sont susceptibles de genre et de
grer , c'est décrier indignement : noircir , câs . Nom substantif , ou , adjectif. Nom pro
c'est difamer odieusement. Celui
Celui ,, qui vous pre; nom comun ou apellatif. = 3 °. Repr
qui vous
dénigre , ne veut que vous nuire : celui , iarion. » Il s'est acquis , il s'est fait , il a un
qui vous noircit, veut vous perdre. L'action grand nom dans les Lettres , à la Guerre. » ][
de noircir ne tombe que sur l'inocence et la a déjà quelquc nom. » Il a éternisé , immorta
vertu : l'action de denigrer roule sur tous les lisé son nom .
genres de réputation et de mérite. » Les sa- Au noin de , adv. De la part de . » Au nom
vans, non-seulement se dénigrent,mais quel. de son maitre. En son nom, en mon nom. *
quefois ils se noircissent. Extr. des Syn. Fr. Il s'emploie aussi dans les Prières. » Au nom
de M. l'Ab . Roi baud. re
de Dieu , je vous en suplie.» Au nom de notre
>
» Émouvoir , exciter une noise. Acad. » Il est qu'il puisse s'employer à sa place , et il ý ai
Pauteur , la calise de la noise. = Autrefois , beaucoup de phråses où il ne fait pas bien '
on l’employait dans le beau style. dans cetie acception .
Iinpudens boute-feux de noise et de querelle. * Vous avez tant de nom, que tous les Rois voisins
Malherbe . Vous veulent , comme Orode , unir à leurs destins.
» Pour empêcher de nouvelles noises et de CORN. Surena .
nouvelles chicanes , Bossuet . Dès le rems * Nuit et jour un Auteur médite , écrit , corrige ,
de Ménage , il n'était plus du bel usage. Et dans l'espoir d'un nom travaille incassammento
NOISETTE , s. t. [ Noa-zère : 2 èmoy: Du Resnel.
ze e muer. ] Espèce de petite noix , que porte Avoir beaucoup de nom et l'espoir d'an
Le coudrier. En style proverbial présen- nom ne sont pas des expressions reçues , quoi,
736 Ν Ο Μ NOM
qu'on dise , avoir un grand nom , et même bré pair , ou impair , etc. = On divise les
avoir quelque nom . = * GRESSET dit noms
, le denombre , en absolus, ou cardiniux ;
lien du nom , et M. LE SUIRRE , gagner un un , deux, trois , 9 atre , etc en ordinaux
nom . ou d or se ; premier , second , troisième ,
Je fuis du nom le dangereux lien . etc. en colectifs ; dixaine , douza ne , cen
Dois- je enfin pour gagner un nom taine , etc. en disiribu ifs , le tiers , l. qart,
Risquer d'empoisoner ma vie. etc. en augmentatifs; le double , le iiple,
Le Suirre. etc. Voy. Absolu , Cardinal, Oinal. =
On critique cette dernière expression dans De ces cinq sortes de noms de nibre , les
l'Ann. Liit. celle de Gresset ne mérite pas trois derniers sont toujours substan :ifs. Les
moins de blâme. Nom , Reron , Renomée . deux alltres sont d'eux-inêmes adjectifs : mais
( Synon . ) Ils vont par gradation et enchéris- il y a diverses ocasions, où ils sont employés
sene l’un sur l’alltre. Ce que le nom comence , substantivement : on dit : un deux , un irsis,
le renom , l'avance , la renonée le consomme. un quatre , eic. Le preinicr , le second , etc.
» Le nom vous cire de l'obscurité ; le renom La première' , la seconde , pou: la première
vous done de l'éclat ; la renomée vous cou- ou la seconde classe , ou , Charbre , du Par
rone de coute sa gloire. Extr. 2°des. On
de M. l'Ab . Roubaud.
Syn disaie
. Fr. dixièine
lement. dans
On dituneaussi avoir un cintuième, un
afaire , etc. -Les nom
aîtretois , avoir nom , pour dire , se nom ?r.
> bres absolis ou cardiaux se mettent quela
» J'ai nom Eliacin . Racine. » Il avoit un aîné, quefois à la place des ordinaux. Ainsi l'on
qui avoit nom Eustache. Henaut. On le dit die , Charles six , Louis seize , pour Charles
encôre en plusieurs Provinces et à Paris mêm sixième , Louis srizième ; le dix , le vinge du
me . Les bons Auteurs ne s'en servent plus , et mois pour , le dixièin . , le vingtième.
il n'est plus bon que dans le style plaisant. = Rein . En addicionant les noms de nombre
On dit encore , familièrement , décliner son absolus ; faut il se servir du verbe faire ou
)
faire conaît
, qui l'o est pou se du
ver être?Fa
DÉCLINER .n Nomer rles cinq ctbequatre
Voy. me ut ildire , par exempl
font neuf ou sont neu
,
f. eM.
chines par leur nom ; leur doner , sans mé- Brossette
Brossette déc ide que ܐla p :emière manière est
décide
nagement , les noms odieux qu'elles mériçent. la seule bone : Mr. de Saint Merc dit , au
J'apelle un chat un chat , et Rolet un fripon. contraire , que la seconde est aussi bien selon
Boileau, l'usage , et peut- êire mieux selon la règle. Le
>
distingués dans les Letires consignent leurs grand nombre de royaumes ; parce qu'on peut
illustres , et non nombrables découvertes. - dire , un royaume , deux , trois royaumes :
>
L'Auteur , prenant le ton de l'ironie , a cru mais on ne doit pas dire , un grand nombre de
que noin nombrable serait plus plaisant qu'i- . troupes ; un grand nombre de cavalerie ; parce
nombrable , qu'on ne dit pas , dans cette acception , un:?
NOMBRE , s. m. NOMBRER , v. act. troupe, doux troupes ; une cavalerie , deus
NOMBREUX , EÛSE , . adj. [ Nonbre, bré , cavaleries , etc. Il faut se servir alors de l'ad
2
1
brei , brell -ze : 71 " lon. 2 e muet au 1C é jectit nombreux. » Des troupes nombreûses ;
er
fer. au 2d , Ton aux deux derniers. ) I. Nom- une nombreúse cavalerie , - De bons Auteurs !
bre , se dit de plusieurs unités considérées en- fournissent des exemples contraires à certe
semble. » Un ne fait pas nombre: deux fone observation .Je ne crois pas pourtantqu'ils
nombre. » Le nombre de dix , de ving, Non , doiventêtre imités en cela. » Unnombre infini
de
NOM NOM 737
de peuple. Vertot. Je voudrais dire , de aurait falu dire : il y en a un grand nombre de
Plébéiens, :: Ce fut en présence des Princes , curieuses , etc. mais il y en a aussi plusieurs
des Prélats et d'un nombre infini de peuple d'inutiles, etc. = 4.Au ' nombre , ou , du
qu'il fit cet excellent discours. Marsolier. Je nombre de , expressions adverbiales. » Il fue
dirais , et d'un nombre infini de persones de mis au nombre , ou , il était du nombre des
tout rang , ou de toute condition. » Il n'y a Avocats , qu'on avait choisis. Mais les pro
point de secte , qui par son nombre, par sa noms relatifs ou possessifs ne font pas bien
durée , etc. méritât mieux d'être prédire. Boss. dans cette expression. » * Il en était du nom
On ne dit pas plus le nombre d'une secre , que bre ; on choisit des Avocats , dont il fut du
le nombre d'une armée , d'une ville. On doit nombre. » Non seulement par l'espérance de
dire , le nombre des sectareurs , des comba- revivre dans ses enfans, mais encôre par celle
tans , des habitans. » C'est le nombre du peu- d'avoir en leur nombre le Désiré des Nations.
ple et l'abondance des alimens , qui fait la Bossuet. Le pronom lear ne fait pas mieux
>
vraie force et la vraie richesse du Royaume. dans cette phrase que dont et en dans les pré
Télém . Je crois qu'il faut aussi , en cet endroit, cédentes ; et c'est une nouvelle preñve qu'ils
le nombre des sujets.. = 2°. Nombre , quoi ne peuvent pas toujours remplacer la prép.
qu'au singulier , exige le pluriel du verbe : de. De qui, desquels peuvent êtreadmis
expression , parce que cette prép.
» Un pecitnombre s'é'hipèrent et se sauvèrent dans cetteexprimée.
dans les marais. J. J. Rosseau. Tacite. » Le de y est Le pronom ce n'y fait pas
pre intérêt. Rollin nvisagoien
grandnombren'e e que leur
. = ;iº.° Nombre pro- malnon
s'emploie plus.»
au nombre ouchoisitquelques
de quiOn
Avocats,»
desquels il se trouva.
quelquefois sans article. » Il est , 0 , il y a Il fue de ce noinbre. = 'sº. Faire nombre , se
>
nombre de persones . » Nombre de parens et dit aussi sans article. » Il n'est pas d'une
Instituteurs. A 202. Il falait et d'Instituteurs. grande utilicé 9 mais il fait nombre.
» Il a nombre d'ainis : nous étions noinbre de Bossuet met devant nombre l'article indéfini
gens. Mais je ne crois pas qu'on dise : ( la prép. de.) Les Sociniens ne font point de
il en est nombre , comme dit l'Ab. Coyer. nombre dans le monde L'article de est de trop.
S'il en est nombre , qui marchent encore. En ,
>
On pourraię peut-être dire que l'Auteur l'a
pronom , suplée pour de ; mais pas toujours. mis à cause de la négative point. Mais on die
On dit aussi , avoir nombre ou grand fort bien : ne lui doncz point place parmi les
nombre (sans article) di, pour , avoirun grand bons Auteurs ; vous ne lui rendez pas justice ;
nombre de. » Le propriétaire , qui a nom- vous n'avez pas raison , etc. et non pas , ne
bre de vignes. Pluche.. Là , nonbre peut lui donez pas de place ; vous ne lui rendez
être regardé comme un adverbe de quantité, pis de juscice; vous n'avez pas de raison , etc.
comme beaucoup , par exeinple ; ei il a lè Il faut donc dire aussi : ils ne font point non
mê.ne régime. » J'ai vu nombre de sots,qui bre , et non pas de nombre. == 6'. Le même
ne connoissoicae point d'autre mérite dans le Auteur ( Bossuet ) dit ailleurs : » Benjamin
monde que celui d'être né noble , ou dans un petit en nonbre, y demeure mélé avec eux.
)
Harmonieux. ( nº. III . ) » Vers nombreux , pé- toute sorte de verbes. — Un Auteur mo
riode nombreise . derne fait aussi cette transposition aprês plus
NOMBRIL S. m . [ Nonbri : on ne pron . redoublé. » Plus les houpes sont déliées et
pointl'z finale. Cette partie,qui estaumilieu serrées, plus augmente la délicatessedu tact.
>
du ventre. » Lier le nombril aux enfans nou- Du Plaisir. L'Usage n’admet pas cetre cons
veaux- nés . truction. = Elle est mieux placée aprês là,
NOMENCLATEUR , s. m . NOMENCLA- adverbe : » Là avoient droit d'être jugés tous
TÛRE , s. f. [ Nomankla - leur , türe : 2 lon. les Magistrats immédiars. Moreau ; aprês
4° lon. au 2d. ) Nomenclateur, chez les Ro- alors : » Alors commençoit donc cette lucre
mains, était celui , quinomait les citoyens terrible de la puissance armée contre la li
à ceux , qui avaient intérêtde les conaitre. berté , qui ne l'étoit pas. Id .; aprês rel, co
» Les nomenclateurs étaient des esclaves , qui mençant la phrase . » Tel étoit son avis.
>
faisaient leur étude des noms des citoyens. = 5 ° Les pronoms personels nominatifs sui
Parmi nous, celui, qui s'aplique à la nomen- vent le verbe, quand la phrase comence par
clarúre , c. à d. proprement à la conaissance ainsi , au moins, àà peine,en vain , peut-être:
des noms des plantes. C'est un terme de bota- » Il est apliqué aux devoirs de son état : aussi
nique , qu'on dit , par extension d'autres est-il estimé de tout le monde : » Au moins
sciences et surtout de la Gramaire . devez -vozs en doner la moitié : " A peine
NOMIE , s. f. Règle, Loi . Il nese dit pas daigna-t'il nous honorer d'un regard. » En
tout seul ; inais il sert à former d'autres noms; vain me priez vous de ce que l'honeur me
Astronomie , Physionomie, Économie , etc. défend de faire : « Peut -être vous écrirai-je
NOMINALES, adj. f. pl . » Les Patrons de Paris.. » Peut --être sera - se demain .=
ei Hauts-Justiciers one le droit des prières 6º . Après un subjonctif , qui marque un sou.
.
noininales , c. à d. d’être només aux prières hair, ou , qui estmis pour quand même , le
du Prône. verbe précède le nominatif:
NOMINATAIRE , s. m . NOMINATEUR ,
m ,
e Puissent vos jours sereins ignorer la tristesse !
$. m . [ Nominatère , nomina- teur : 4 è moy.
et long au 1 ''.. ] Le 2d , se dit de celui qui Est mieux que de dire : que vos jours sereins
с
>
les pronomsnominatifs se mettent aussi aprês corps mortel,l'Homme, dontl'âme ese immor
le verbe.. » Quedis-je
- ? que fais-tu ?que telle:? == 9". Le nominatif se met élégam .
> mentaprès
veut-il? Voy.plus bas ,nº.7 .4.Aprèsainsi, deplu endépildoitêtre
s ,qu, iquand
sieurslemorverbe suivi
endent.» No us
le verbe précède élégamment le rominatif. »
Ainsi dezoient disparoître et s'éfacer peu à écoutons avec docílité les conseils que nous ,
NOM N OM 730
donent ceux qui savent flater nos passions. ment cette transposition dans l'examen qu'elle.
La R. F. Cette remarqueest de M.deWailli , fic des Stances de Mulherbe , qui commen
et l'exemple qu'il cite la justifie. Mais il me cent par les deux vers qu'on vient de citer .
semble que c'est moins à cause des mots qui D'Olivet.
dépendent du nominatif qu'à cause du pro- III. On répère quelquefois le nominatif ,
noin relatif que , qui le précède , que ce pour doner plus de nombre à la phrase ,
nominatif se met aprês le verbe. Car on ou pour la rendre plus claire . » Les how
dit fort bien , par exemple : » Nous devons neurs du triomphe lui furent 'acordés ; hos
écouter . avec docilité , les conseils que nous neurs dont persone n'avait encôre joui avans
donent nos amis , quoiqu'il n'y ait aucun lui. » Le moment de son trépas arrivé ; ino
mot après le nominatif amis. Il en est de ment heureux pour lui et fupeste pour nous .
même des autres relatifs , comme dont, où Wailiy,. == On peut dire en ces ocasions ,
etc. » Les égards dont nous préviènent nos que ce noininatif est employé la seconde fois
parens : le lieu où se vend cette denrée , etc.
en quelque adjectiveme
sorte nt.
IN
= L'exemple suivant est mieux choisi, IV . Plusieurs nominatifs d'un même verbe
pour justifier la remarque de M. de Wailli. demandent que le verbe soit au pluriel :
» La coulent des ruisseaux qui distribueno » Lui et nous sommes d'acord . Au reste , le
par- tout une eau claire. Ceite phrase , et verbe , qui a ainsi deux ou plusieurs noini.
aîtres semblables , seraient insuportables , si narifsdoit s'acorder avec la pers, la plus no.
le nominatif yу étaicplacé devant leverbe. conde r celle-ci
ble.Or,laet1" est censée
plusplusnoble quela se,
que la troisième
Voy . VERDE , nº. 259'. Dans un dis
cours animé, pour doner de la vivacité alı Ainsi l'on dir : vous et moi sommes d'acord ,
style, on met aussi le nominatif aprês le et non pas êtes d'acord : vous et lui savez
verbe. » Déja , pour l'honeur de la France la chôse , et non pas savent , etc.
> De
étoit entré dans l'administration des afaires, plus , la persone qui parle se nomme tou .
un homme plus grand par son esprit ... jours la dernière en Français , et on nome >
que, par ses dignités . F !! hier . L'oreille toujours la première celle à qui l'on parle.
et le goût doivene guider l'Écrivain dans » Vous et moi , et non pas moi et vous ;
cette construction . vous et lui, et non pas lui et voils etc.
II. Autrefois les Poètes , dans les verbes = 1 ° . Si plusieurs nominatifs d'un même
passifs, plaçaient
auxiliaire le nominatif entre le
êire et le participe .
verbe verbe sont liés par une autre conjonction
que et , le verbe doit être mis plutôt au
Sur qui sera d'abord sa vengeance exercée? singulier qu'au pluriel. » Gassendi , aussi
Esther . bien que Descartes , a réformé la Philoso
Quand sera le voile arraché ? etc. phic ; a reformé est mieux que ont réforine.
S2 ° S'il y a plusieurs nominatifs au
Aujourd'hui nos Poètes n'ósent plus em- singulier , de même persone , liés par 04 ,
ployer ces transpositions , qui cependantne on met l'adjectif , le pronom er le verbe
peuvent que faire un bon éfer... Il serait à au singulier. » La crainte ;ou l'impuissance
souhaiter que , du moins en ce qui regarde les empêcha de remuer. Borch, On met le
l'arrangement des mots , notre Poésie fût pluriel, quand les nominatifs sont de dife
rentes persones » Ou vous ou moi nous
atentive à maintenir ses privilèges . Elle en
a perdu quelques-uns depuis moins d'un siè. irons. Acad. Wailli . 2. Quand ni ré
cle , puisqu'autrefois on se permettait l'in- péré lie deux nominatifs , pou il n'y a qu'un
version du participe , non- seulement avec des deux qui reçoive l'action , ct alors oli
>
l'auxiliaire être , mais encôre avec l'auxiliaire mer le verbe au singulier : ce ne sera mi
avoir. M. le Duc , ni M. le Comte , qui sera nomé
O Dieu ! dont les bontés, de nos larmes touchées, Ambassadeur , et non pasi , qui seront no
Oni , aux vaines fureurs , les armes arrachées. me's ; oa les deux substantifs nomina: ifs: font
en même tems. lacrion , et alors
Pour dire , ont arraché les armes. Cette in- ou reçoiventpluriel.
version était d'une grande comodité pour il faut le » Ni la douceur ni ta
la rime, parce qu'elle rend le participe dé- force n'y peuvent rien . Acad . Wailli.
clinable. L'Historien de l'Académie ( Pellis- 49. Si les nominatifs, liés par une conjonc
son ) nous aprend qu'elle ne censura nulle- tion , sont aprês le verbe , il peut. être se
A a a a a 2
40 NOM NOM
semble mis indiféremment au singulier oùnous sombons nous-mêmes. L'Auteur (M.
ou au plur. » Le Prince , que demandoit de Bellegarde ) ayant employé on dans le
également le Sénat et le Peuple, ou que de- premier membre , devait" l'employer aussi
mandoient. .
sº. Si un des nominatifs dans le second , et dire : où l'on tombe soi
est au pluriel, le verbe doit toujours y être. même ; ou bien , mettre nous dans les deux
» Le Prince, autant que les Peuples aspi- membres défauts
: la licencenous
que tombons
nous nous donons,
rent à la paix. = 6. Après l'un et l'ad-. etc. Les où , etc.
ire , et ni l'un ni l'autre , Th . Corneille VI . Une faîce qu'on fait quelquefois sans
pensait que le singulier étoit préférable : s'en apercevoir , c'est d'enaployer le verbe
l'un ni l'autre sans nominatif, comme : » En quoi Ignace
l'un et l'ulltre, le veut, ni
ne prétend. L'Ab. Girari er · M. de Wailli
.
réussir le plus , fut de réformer les ineurs
aiment mieux le pluriel , veulent , préten- des Éclésiastiques. Fut est ici sans nominatif:
,
dent . VAUGELAS était du sentiment qu'on En quoi ne peut pas l'être. Il faut : la chose
mettait indiféremment le singul . ou le plur. en quoi fui', etc. ou bien , en quoi il réus
On peut apliquer à ni l'un ni läûire sit , ce fut , ect. Wailly . = °. Mais plus
la distinction établie ci-dessus ( nº. 3 °. ) sicurs nominatifs sans verbe , font quelque
Pour l'un et l'autre , ou il précède, et fois une b :auté , quoique contraires en apa
alors le singulier peut aller. » L'un et l'au- rence aux règles de la Granaire. Dans Àna
tre me l'a promis ; ou il est aprês le verbe , dromique , Hermione dit à sa Confidente ,
et alors le pluriel est indispensable : » Ils en parlant de Pyrrhus.
ont pu l un et l'autre se tromper ; mais ils Ma famille vengée , et les Grecs dans la joie ,
ne se sont trompés ni l'un ni l'autre . Cet Nus vaisseanx tout chargés des dépouilles de Troie.
usage est fondé en raison ; car l'un et l'aú Les exploits de son père effacés par les siens ;
ire , et ni l'un ni l'aútre ne peuvent être Ses feux , que je croyois plus ardens que les
mieas ;
après le verbe sans être précédés de ils , elles,
>
yous, nous , etc. qui sont au pluriel. Mon cæur , toi-même enfin de ma gloire éblouie ,
q°. Si le dernier noininatif est précédé de . Avant qu'il me trahit , vous m'avez tous tralie.
mais ou de tout > le verbe sera du même Une construction exacte n'aurait pas cette
nombre que ce nominatif . » Non seulement beauté . Ce style est celui de la passion ,
ses richesses , mais aussi son repos fut sa- et la passion ne consulte pas la syntaxe.
crifié . » Mes biens , mes avantages et tout L. Racine. = Mde. de Sévigné , écrivant
à sa fille , aprè ; le départ de celle-ci , lui
mon repôj fut sacrifié , et non pas furent.
Buf. M. de Wailly pense que si au lieu de dit : » Ne blåmez poiit , mon enfant, ce
mais on mettait et on devrait mettre le que je sentis en rentrant chez moi. Quelle
pluriel . » Toutes ses richesses et tout son diférence ! Quelle solitude ! Quelle tristesse !
repos furent sacrifiés. Le P. Bufier est d'un Votre chambre , votre cabinet , votre pro
aútre sentiment , comme on le voit par le trait ; ne plus trouver certe aimalle persone !
2d exemple. — Quand tout est employé M. de Grignan comprend bien ce que je
substantivement aprês une énuinération , il veux dire , et ce que je senris. -- Voilà
>
est encore plus nécessaire de mettre le verbe encore des nominatifs sans verbes : mais la
au singulier . M. de Vailli reprend le Père vive éloquence se met au-dessus des règles et
Berruyer d'avoir dit : les reptiles , les oi- de l'usage . == Le P. De Neuville fournit
>
seaux , les bêtes de la campagne , les ani- un aûire: exemple de plusieurs phrases de
maux domestiques , tout ce qui respiroir sur suite où le sujet principal n'a point de verbe
la terre et dans les airs périrent sans ex- qui s'y raporce. » Vous vous autorisez de cere
ception . Il fallait , perit. - Rien a le faines situations délicates , où l'on se trouve
même usage.'» Jeux , conversations , spec- quelquefois dans le monde , partagé entre
tacles
chier .
, rien ne la țira de sa solitude. Flé- Dieu et César , entre la conscience et la
>
aussi critiques ?: Mais le tour qu'à employé d'esprit , si pénétrant , qu'il n'y ait encore
>
pères indolens et dissipateurs ; des enfans ca- conu. Id. On sous- entend aussi , il n'y a.
pricieux et indociles ; des Magistrats foibles » On sait en quel état étoit alors cette ville ...
er inapliqués ; des génies inquiers et curbu- Nul repôs , nulle espérance de paix et de
lens , des âmes molles et énemies du travail. tranquillité : la république renversée et pres
Ah ! vous le voyez , ce n'est point pour des que anéantie ; les Nations barbåres déchaî
noms, si justement Alétris dans le monde >, nées contre elle : l'empire Romain en proie
>
pour des noms funestes à la paix et au à ses énemis . Saci. == 3 °°. Les substantifs ,
bonheur du monde que l'encens fume dans employés adjectivement , s'emploient aussi
nos sanctuaires. = Citons encôre une fois sans verbe. M. Saci dit de Pline le Jeune :
Mde de Sévigné. „ En un moment , j'ai changé » De retour à Rome , il reprit ses afaires >,
d'avis. . Ainsi, ma Fille , coffres qu’on ra. ses emplois ; Juge , quand les lois l'y en
porte ; mulets qu'on dételle ;; filles et la-, gageoient , Avocat , quand l'intérêt public ,
quais qui se sèchent , pour avoir seulement le besoin de ses amis ou l'honeur le de
traversé la cour , et messager , qu'on vous mandoient . 4. Í y a encôre des no
-
envoie. I2 ° . Dans les constructions or- minatifs , qui paraissent sans verbe :: ce sont
dinaires même > on emploie des nominatifs des mots de la phrase précédente , qu'on
sans verbe . Avec tout : » Capitaines , répète dans la phrase suivante ; mais ils tie
Pilotes , tout le monde conclut que cet air nent au régime de la phrâse qui précède :
pernicieux régnoit continuellement dans ces » Les distinctions de gloi:e et d'honeur vous
mers . Hist . des Voy . ' » Alention , prompris quitent : elles passent à mes saints : d'au
tude, sécurité , tout a été le fruic de cette tres distinctions vous sont réservées. Dis
institution . Necker. Devant chacun : » Cen- tinctions , préćminences de gloire et d'ho
turions et soldats , chacun murmuroit , etc. neur pour les vertus les plus humiliées ;
Révol . Rom . Devant voilà : » Liaisons distinctions, préćminences d'oprobre et d'i
mondaines ; amitiés trop naturelles ; com- gnominie pour cet orgueil , qui fut l'au
plaisances molles et faciles , etc. » Voilà ce teur de leurs humiliations. Neuville , Ju
qui , dans tous les tems a perdu les âmes , gement Univ . = °. Enfin , c'est encore un
d'ailleurs les plus droites , etc. Neuville. tour d'éloquence d'employer plusieurs nomia
Devant cela : » Humeur trop délicate et natifs avec un seul verbe , placé au pie
trop sensible. Une inatention , une fallrelé. mier membredela période.» Tout s'er spoi
gère, une parole peumesurée, une baga- soneentre lesmains decette funeste passion
felle , un rien : Cela sufit pour faire une ( la jalousie ) la piété la plus avérée rest plus
blessúre profonde , qui ne se fermera point. qu'une hypocrisie mieux conduire ;; la - va;
Id . - Aprês de là : » De là les clameurs leur la plus éclatante , une pure ostentat
>
ion
dont retentit le Bârreau ; les invectives ; les la répuiation la mieux établie , une erreur
plaintes; le bruit , le tumulte qui trou- publique ; le zèle pour la Patrie , un art de
blent le repôs , l'union des fainilles. Id. - se faire valoir et de se rendre nécessaire ,
On sous-entend le verbe : de là naissent , etc. Massillon . - Le verbe est , scit pour
NOM N O M
742
tous ces nominatifs. Si on le répétait à cha- gissent rien , et n'ont raport à rien . =
>
que membre de la phrase , le style en de- Voltaire.. , ' dans Brutus , fournit un autre
exemple , mais sous un tour diférent, d'un
vlendrait lourd et languissant,
VII . Quand un nominatif de la zº per- nominatif en l'air et que rien ne sou
sone est à la tête de la phrase , et que le tient .
verbe en est fort éloigné, plusieurs mettent C'est agir en tyrans, nous qui les punissons.
le prorom personel il ou elle devant ce verbe,
qui se trouve alors avoir deux nominatifs. Pour parler exactement il faudrait dire :-
C'est unefaute qu'on ne pardone pas même nous agirions en tyrans , nous qui les punis
aux Poères. On l'a reprise dans Boileau. sons; mais le tour employé par le Poète ,
Qui sait bien ce que c'est qu'un prodigue , un quoique irrégulier ; est plus fort et plus
énergique , et je me garderais bien de le
Un honêre
avare ,homme, un fat , un jaloux , un bi- blâmer. Ces nominatifs isolés sontse
,
zarre , lon l'usage dans les exclamations. Malheur
Sur une scène heureuse il peut les étaler. imprévu ! Sort déplorable ! etc.
Art Poit. NOMINATION s. f. [ Nomina-vion ,
Er Satire X. en vers , ci-on ] 1°. Action par laquelle
>
VIII. Il y a dans nos Poètes Français , des ner , imposer un nom . = L'Ab. Giraid
exemples de phras:s isolées, composées de trouve entre apeler et nomer cette diférence;
noininatifs, qui ne se raportent à rien . Boil. qu'on nome pour distinguer dans le discours,
dans le Lutrin , dic de Girot :
et qu'on apelle pour faire venir dans le be.
soin . » Le Seigneur apela tous les ani
La porte dans le Chœur à e
sa garde commis , maux et les, noma devant Adam pour
Valei souple au logis , fier huissier à l'Eglise. l'instruire de leurs noms : » Il ne faut pas !
Pour que la phrase fût construite réguliè- toujours nomer les chôses par leur nom ;
rement, il faudrait dire : » Valet souple au ni apeler toute sorie, de gens à son secours.
logis , fier huissier à l'Église ; il gardoit la Synon. - Cette distinction est très-jaste , etfi 1
!
porte du Cheur. Alors on peut mettre il il est bon de l'observer. Cependant avec le
après un substantif , qui est au nominatif , pronom personel , on dit plutôt s'apeler que 1
parce que le véritable sujet de la phrase est se nomer , quoiqu'on puisse dire aussi celui
il, a que valet et huissier, quoique subs. ci . » Comment s'apelle-t-il ? Quel est son
tantifs , sont employés en cet endroit ad. nom ? Comment vous apelez-vous ? Jem'd
jectivement. = 'Crébillon emploie le même pelle comme je m'apelle.. » Des deux cé
Tour . lèbres Rousseaux le Poète s'apelait ou
se nomait Jean -Baptiste , et le Philosophe
Fils de Deucalion , petit-fils de Minos, Jean - Jaques . = Nomer et apeler régis
Vos vertus ont passé celles de ce Héros . sent les noms sans article . Rousseau die dans
Fils et petit-fils , dans cette phrase , ne ré, son Ode à la Fortune :
1
N ON NON 743
Le peuple , dans ton moindre ouvrage , peut rendre heureux l'homme , qui s'y livre,
Admirâne la prospérité , » Ne croyez pas , 6 Crétois , que je méprise
Te romme grandeur de courage , les Hommes. Non , non , je sais combien il est
Valeur , prudence , fermeté.
Le Poère aurait pu dire aussi t’apelle ; mais grand de travaillerà lesMassrendre bons souv
reux . Télem .
et heu:
3. illon met ent
re nomme était plus propre , plus coolant et non à la tête des phrases afirmatives. » Non ,
plus poétique.-Louis aété nomé le Père du Sire , le trône , où vous êtes assis, aautour >
Peuple. Là l'article est nécessaire , parce qu'il de lui autantde remparts, qui le défendent >
» Le nompareil St. Augustin , dit S. Fri de tant de je ne sais quelle indolence. Mlariv, »
Şales. L'Acad . met nompareil sans re- Je le tiens non d'elle -même , mais de sa con
marque . » Un mérite nompareil : une vertu fidente, » Je le lui dirai , non comme parent,
nompareille : sa grâce nompareille. S. f.
-
Non , Monsieur , non Madame. Mais dans le ne pas : » Le Roi Jean défendit de non dor
discours familier et quand on veut nier plus ner pour Dieu à gens puissans de ( qui peu
fortement , on peut dire , non pas.» Non pasy. vent' ) gagner leur vie';; et de non les hé-
>
nécessaire , même à ce titre , et non que sufi- puisqu'on prononce nonchalamin. ) Négli
sait . Là rien signifie quoi que ce soit. Non gemment. Négligence . Négligent , » Agirnon
qu'elle ajoutât quoi que ce soit à la Loi Nacu- chalamment. » Il manque toutes les bones
relle , etc. Mais , quand le sens est né- afaires par sa nonchaluine. » Il est bien non
gatit, la particule ne est nécessaire. » La chalani : c'est une femme nonchalunte : elle
Poésie Latine peint les objets bien aûtrement est d'une humeur nonchalantë.
que ne peut faire notre Langue vulgaire. Non REM. Vaugal.us dit que Nunchal.mment est
que la versification française n'ait ses grâces vieux , mais depuis qu'il a fait cette observa
er ses charines ; mais il faut avouer qu'elle tion , on l'a rajeuni e il est fort usiré.
n'aproche pas . de la versification des anciens Suivant Bouhours, il se dit en quelques en
Romains , 'non plus que de celle des Grecs ,
> droits avec plus de grâce que négligemmene.
qui lui a servi de modèle. L'Ab. des Fontaines. » Il étoit couché nonch ilamment . Il faut
Non plus, adv . Il se dit ou tout seul : » que ces trois mots ne fussent pas anciens dans
vous ne l'aimez pas, ni moi no.2 plus; ou la Langue , puisque M ' Andry observe com
a 'erbe de comparaison . » Il ne lui me une chose digne de remarque qu'on peut
comme ai
plait pas non plus qu'à moi. * Mais il ne régie s'en servir sans scrupule , et que La Touche
pas les verbes. » Il n'en fut non plus averti avertiç que l'Acad. les aproûve . L'Observa
que s'il n'y avait pas été intéressé . » Ses sens rion de M. An.lry parait contradictoire avec.
n'agissoient non plus que s'il en eût été entiè celle de Vaugelas, du moins quant à l'adverbe
rement privé. Vie de S. P.d Alc. Il est vieux , que celui-ci traite de vieux .
en ce sens , du moins pour le beau style . On NONCIATURE, s.t..L'emploi, la charge
devrait le rajeunir. L'Acad. en done un exem , de Nonce . Il fut nomé à la Nonciarûre de
ple , sans dire à quel style il apartient . » On France.
n'en parle non plus que s'il n'avoit jamais été, NONE , s. f. Nones , s. f. pl . Le 1 se
Non seulement. Voy. SEULEMENT. dit de la 4 des petites heures de l'Ofice Divin ;
Non , entre dans la composition de quel le zd était chez lesRomainsle cinquième jour
ques mots , et suit le genre des noms auxquels de certains mois et le septièmne de certains
il est joint. Non- jouïssance , Non - valeur sont aîtres .
du genre féminin . Non -prix , et Non -usage , NON - JOUISSANCE , s. f. Terme de Pra
>
NÖNAIN , NONE, s.É. [ L'Acad. les met quelquefois aprés. » Cela nonobstant , pour
avec 2 n. ) Religieuse . On n'emploie ces mots nonobstant cela. * M. Du Pan dit , ce non oso
qu'en plaisantant. tant , les Marchands et les Praticiens disent
Tel fur l'adieu d'une Nonain poupine. nonobstant ce. = * en Bourgogne et dans
Ververt . d'autres Provinces on prononce nonostan ,
Desir de fille est un feu , qui dévore : doit prononcer le b.
Desir de None est cent fois pis encore. Ibid. NON PLUS-ULTRA,s. m. Letermequ'on
* NONANTE , NONANTIÈME , adj . Qua-' ne saurait passer. » C'est le non-plus-ultra de
tre-vingt-dix. Quatre-vingt-dixième. No- sa science. Ce sont termes larins , qui
ont
NOT NOT 725
ontpassé , en français , dansle st. familier, moyet long au 1€ ) Notaire , est un canice
* NON SENS ,š. m . Déraison ( Anglicis- public , qui reçoit et qui påsse les contrats er
me. ) » Opéra-comiques Italiens , dont les pa- autrc3 acres volontaires, Notariat , charge
roles sont à- peu -près le comble du non-sens fonction de Notaire. —--- Acic notorie ', passé
el du ridicule. L'Ab . de Fon ! enai. L'Auteur a devane Notaire. == On die , en style pro
imprimé ce mot en italique. » QuelQuel debor e- verbial , de la parole d'ua Homme d'honeur ,
débordde
mene de nar-sens dans tout ce long détail sur que cela est aussi súr
sûr que si tous les Notaires
la Henriade . Linguet . y avaient passé.
NON- VALEUR , s..f. Manque de valeur. NOTAMMENT, adv. [Notaman. ) Spé
>
Il se die d'une terre, qui ne raporte pas ce cialement , nomément. » Il a cité plusieurs
qu'elle devrait raporter ; et des impositions Pères de l'Église, notamment S. Augustin.
qu'on ne peut lever . Vaugelas voulait qu'on dit plutôt nommément
NON USAGE , s. m . Cessation d'usage. » mais Chapeliain a fort bien remarquéque ces
Les lois s'abolissent souvent par le non- usage . deux mois ne sont pas synonymes , l'un cor
On dit plus volontiers aujourd'hui désuétude. respondant au nomination et l'atre au præser.
>
NOPCE , Voy. Noce. tim des Latins. Il me parait à nioi que només
NORD , s. m. Septentrion. » Les Pays, les mene vaut mieux en parlant des persones, ce
"
Nouv.. ſyn. François.= 2. 2 Marque. Note blique. Une insolvabilité constante est plus
d'infamie ;, ou infamante , ou , absolument certaine que celle qui est notoire , que celle
>
note. = 3º. Caractère de Musique. » Il conaic qui est publique , que celle qui est juridique ,
toutes les notes : il chante sur la nore . parce que celles- ci peuvent être faussement
En style proverbial changer de note , de façon constatées : tel homme est juridiquement, pu
de parler ou d'agir. On dit aussi chanter sur bliquement, notoirement insolvable , qui a mis
une autre note . ses biens à l'abri de la poursuite de ses créan
Noter , a les trois significations de Note. ciers. On peut douter d'un fait notoire :
- Remarquer : » J'ai noré ce passage dans il est permis de ne pas ajouter foi à une chose ,
mon livre. ==Marquer en mal. Noter d'in- qui court dans le public : on ne peut ordinai
famie. » Il est déjà nolé : c'est un homme noré , rement se refuser à la certitude d'un fait juri
>
qui a mauvaise réputation . Livre note , censu- dique :mais ce qui est vérirablement constant
ré. = Noter un air , un chant: l'exprimer tientà la certitude morale. Ex !r. d'un Mem .
sur le papier par des notes de Musique. de M. Jaubert , Avocat au Parlement de Pro
Noveur, n'a que ce dernier sens. Copiste de vence . re
Musique. » Le Noteur de l'Opéra,. NOTRE , pron. possessif plur. de la 1 "
NOTICE , s, f. Extrait raisoné d'un Livre. persone. [ l'o est douteux; car il est bref, si
On le dit sur- tout des Manuscrits. C'est notre précède le substantif : voilà notre mai
aussi le titre de quelques livres , et en ce sens , son , ( alors il est possessif absolu ) et il est
il signifie description geographique. » La No- long, quand notre suit l'article : c'est le nôtre,
rice de l'Empire ; La Norice desGaules. voilà la nôtre : donez -nous les noires ! alors
NOTIFICATION , s . f. NOTIFIER , V. il est possessif relatif , et l'on doit metire un
ace. [ Notifika -cion , notifié. ] Notifier , c'est acc. cire . Sur l'ô. ) Il fait au pluriel nos , dans
er
faire savoir dans les formes reçues. Norifica- le 1e' emploi ; nos biens, nos maisons, nos
I
tion , est l'acte par lequel on notifie . « On frères , nos sæurs ; et dans le 2d nôeres : ce
leur a notifié cei acte : on leur en a fait la no- sont les nitres . ] Th . Corneille аa fort bien re.
lificacion. marqué qu'on prononce noire , votre , sans
NOTION , s. .f. NoTOIRE , adj.Notor- 'presque faire sentir l'r , quand ils sɔnt de
>
REMENT , adv. NOTORIÉTÉ , s. f. (No-cion , vant les substantifs ; note dessein , note réso
>
e
toá -re ܂,
et au }
10â -reman
,
, dori-été : 2 lon. au 2d lution . Etle P. Bufier observe que c'est sur:
>
e с e
dont la z e muet : 39 et 4 é fer. tout devant les substantifs , qui comencene
au dern . ] No: ion , est l'idée , la conaissance par une consone , qu'on prononce ainsi . La
qu’on a d'une chose. » Notion claire et dis- monn. Mais quand nôtre et votre prènent l'ar
tincte , ou faible, confûse , imparfaite. : tic ! c : c'est le nôtre, le vôtre , on prononceir.
Notoire , qui est manifeste. Notoirement , ma- > Rem . 1 °. Notre et voire , ainsi que les
nifesteinent. Notoriété , évidence d'une chose aúcres pronoms possessifs , signifient quelques
de fait généralement reconûe . » Le fait est fois non ce quinous apartient , mais ce qui
notoire . » Il est notoireirlent vrai ou faux : il
nous intéresse. » Que dites -vous de notre nou
»
est de toute notoriété. » Cela est de notoriété vel Académicien ? » Asrarbé vous défend de
publique. » Il est de notoriété que nos jeunes découvrir au Roi quel est votre étranger.
gens ne sont que des pendules , où les femmes Tel em . » Laisse Calypso inconsolable , cou
Télém
marquent les heures ; ceite du jeu ,du specta- verre de honte , désespérée avec ton orgueil
de la promenade, des grands et des pe-
cle , de lcuse Eucharis.Ibid. „» Norre France, Norre
tits soupés. grande Reine. Masc. =
= Les Panegyristes
Rem . Il y a une notoriété de droit et une disaient autrefois cent fois dans un discours ,
notoriété' de' frie. Ordinairement la première nôtre Saint, nôire Hérôs ; mun Hérôs ; mor
est plus certaine que la seconde : mais ccile ci Saint . A force d'avoir été répété , cela est
perit quelquefois l'être plus que celle là. En passé de inode , et l'on regarde aujourd'hui
examinant les gradations de ces quatre adjec-' cette expression comme pédantesque.
uifs .., notoire ,, public , juridiqué , constant , Chez les Religieux et. Rcligieúses , chez.
2
NOU NOU 747
lesquels les airs et le ton du monde n'ont point dans les jointûres.. Pièce de Théâtre .
pénérré, on dir , notre chambre , notre ha- bien ou mal noiiée ; dont ic neud est bien
bit , etc. Les Bourgeois disent , notre quartier , ou mal fait.
les gens du bon ton , mın quartier. Les domes NOUEMENT action de nouer . Il n'est
tiques disent notre maire , et les gens du d'usage qu'en cette phrase populaire , nole
peuple , notre père , notre mère. moni d'aiguillette , 'prétendu maléhce.
Vous êres factorum de Monsieur notre Miitre. Nouet a aussi un usage borné. Il ne se
Dessouches . dit que d'un næui fait avec un linge , dans
» Telle é: oit notre maîtresse , etc. Mariv , » lequel on a mis quelque drogue , pour la
Afin que je l'écrive à notre père . ID . faire tremper ou bowilir. » U2 nouet de
Serez-vous des nôtres ; de notre partie,. » Les fines herbes dans une sausse. » Un nouel de
nôtres ont bien combatu ,, c. à d . ceux de rhubarbe , de séné.
notre nation , de notre parti . 2. Les NOUEUX , qui a des neuds. Il ne se dit
Italiens associent le pronom démonstratif que du bois. » Bacon nopeux : » Une puis
avec les pronoms possessiés ; ils disent questo sante et noueuse massue. Vaug.
mio fratello . ( ce mien frère.) Anciènemene. NOUGAT , s. m . [ En Provence on dit
on le disait en français de même. » Ofrir à Nogat en français , et nougat en provençal ]
N. S. certe conversation nôtre . S. F. de Sales . Gareau fait d'amandes au carainel .
Dans les Provinces méridionales on dit NOVICE , s. m . NOVICIAT , s. m . Ils
encore :: » Que dites- vous de ce nôtre oncle , se disent proprement d'une persone qui a
qui ,, etc. Ah ! voyez certe ma Tante , ce qu'elle pris nouvellement l’habit de Religion pour
a die là , etc. s'éprouver pendant un certain tems, avant
NOVATEUR , s. m . Celui , qui innove. que de faire profession.
. Il ou elle esc
long -tems on ne l'a dit qu'en matière de Reli- encôre novice , il ou elle est encôre au no
gion. » Les Novateurssont dangereux. Depuis viciat . » Elle n'a que six moisde noviciat.
le comencement du siècle on a comencé à = Au figuré , aprenti ; encôre nouveau
l'employer pour les matières profanes. » Dé- et peu exercé. » Il est encôre fore novice
rang?, signifie désorienté suivant les Nova- dans son métier. » Une main , une plume
teurs. L.®T.» Qui peut douter ( quoiqu'en novice. » Il faut être bien novice au métier
disent quelques modernes Novateurs ) qu'il de la guerre , pour doner dans une embus
n'existe un art pour toutes les formes du lan- cade si grossière . » Il a fait un rude novia
gage . Querlon . ciat dans sa première campagne. = Fer
re
NOÙE , s. f. [ 1" lon . 2° emuer.] 1 °. Tuile veur de novice , c'est , figariinent , ( style
faire en canal pour l'égoût des eaux : » Les famil.) l'ardeur qu'inspire la nouveauté. »
nolles d'une lucarne. = = 2°.
2'. Terre grâsse et Il a une ferveur de novice pour toutes les
humide, qui est une espèce de pré , servant perites pratiques de cour. La Bruy.
à la pâtûre des bestiaux. NOVISSIMÉ , adv . Mor Italien , natu
e
main , no2-é, nou-è; 102-eu , eû ze : 1'e lon. dans un étang pour le peuples. Il' est syno
au I
er
.
e
; 2 é fer. au 2d , è moy. au ; ; lon . nyme d'alevin .
aux deux dern .] Noiler , c'est lier en faisant NOURRICE , s . f. NOURRICIER , S. m .
un neud.» Nouer un ruban , des jarretières. et adj. Nourriçon ou NOURRISSON, s. m.
= Fig .Lier : nouer ainitié. Nouer une par. [ Lesecond est le plus usité. Pluche écric
tie. Se nouer , en parlant des arbres ; Nourice , nourir , avec une seuler , eter Nou
pâsser de Aeur en fruit . » Les poires , les rissier avec deux s , au lieu du c. M. de
>
pommes comencent à se nouer , » Les abricots Bougainville , dans l’Anti - Lucrèce , met 2
ne sont pas encore norés. Il se dit aussir et 2 s : Nourrissier. Cette ortographe n’esc
neutralement : » Les fruits comencene dejà à pas comune .) Nourrice , femme quialaite .
nouer. = Noué , ée, adj . » Cet enfant est un enfant qui n'est pas le sien. Nourricier,
-
noué'; rachitique . » Cet homme est tout noué le mari de la Nourrice . Nourrisson , enfant
de goutte , l'humeur de la goutte s'est fixée qui est en nourrice . » C'est sa nourrice ;
B b b b b 2
748 NOU NOU
sa mère nourriee ; son nourricier ; son père leurs mères dans le besoin. = :50
s . En par
nourricier . » C'est une bone nourrice : elle lant des femmes , doner à teter à un enfant.
ne manquera pas de nourrissons. » Elle a nourri tous ses enfans.
Nourrice est beau au figuré. Figurément , élever , instruire . Il ne se dit
Cette auguste cité , souveraine du Monde , pas seul et sans régime, » Il faut avoir soia
Mère des conquérans , nourrice des héros. de nourrir les enfans dans des sentimens de
Bréb . piété et d'honeur. = On disait alltrefois ,
On dit qn'un enfant a été changé en nour il a été bien nourri , mal nourri , pour ,
Tice , pour dire que chez la Nourrice 2 il bien ou . mal élevé.. = 6 °. En parlant des
a été mis à la place du véritable enfant chốses , former , façoner l'esprit : » Les
qu'on lui avait confié. De là l'expression bønes lectûres nourrissent l'esprit. » Se nour-.
proverbiale : il a été changé en nourrice; rir de la parole de Dieu ; de la lectûre des
Ses mæurs ne répondent pas à sa naissance: bons livres .
il n'a pas été changé en nourrice ; il res- NOURRI , IE , adj. Homme bien nourri ,
et grâs.
semble à son père pour la figûre et pour le gros rempli Bić , grain bien nourri .
caractère . On dic >d'une Province , Bien . Sıylenourri , plein , riche ,
qu'elle est la nourrice d'une Ville , d'un abondant
abondant.. = Lettre bien nourrie , dont
Royaume , lorsqu'elle lui fournit des dea- les traits sont bien formés ; qui n'est pas
rées pour sa subsistance, L'Égypte, la bien neurrie , qui est plus déliée qu'il ne
»
Il y a des alimens qui nourrissent trop : reille à la vôtre , consentit enfin å senouta
2 °. En parlant des plantes , leur four- rir . Mde. Dacier , Iliade. Il falait , à mon
Air des sucs pour la végération. » La bone avis, consentitNT à prendre de la nourritûre.
terre nourrit les plantes. = * ;° Se noir- NOURRISSA , qui nourrit beaucoup
tir , prendre de la nourriture. Il régit la qui sustente . » Cela n'est pas assez noura
aprép . de : » L'homme se nourric de pain , rissani . N Cetre viande esi fort nourris
de viandes , de fruits , de légumes ; ou seil sinie,
Nourrissant , Nuritif, Nourricier ( syn. )
s'emploie sans régime : » Cet homme
Fourrit
nagrrir.
bien ;4°.cetarbren'a pas de quoi se Nourrissant se die de ce qui nourrit beau
Entretenir d'alimens. » Les coup ; il marque l'éfet : nuirif , qui a la
Antans sontobligés de courrir leurs pèreset faculté de nourrir , il margre la puissance
1
-
NOU NOU
la vestu : Nourricier , qui opere la nutri- je veux : vous dites , je veux , et le Roi 749
dit,
tion ; il marque l'action. » Les mets nour- nous voulons. C'est en éfet le style des Or- ,
rissans abondent en parties nutritives , dont donnances : » Nous voulons , Nous ordonons.
l'estomac extrait une grande quantité de suc Les Auteurs emploient aussi quelque
nourricier. Extr. des Šyn. Fr. de Mr. l'Abé fois ce style dans les Préfaces et les Avertis
Roubaud. semens, par une raison toute contraire , pour
NOURRITÛRE , aliment; ce qui nourrit. éviter l'égologie.
s, Bone , ou mauvaise nourritüre : „ Prendre NOUVEAŬ , ou NOUVEL , ILLE , adj.
de la nourritûre. » Mourir faûte de nour- NOUVEAUTÉ , S. f. NOUVELLE , S. f. Nou
sirûre. Figurément ; » L'esprit a besoin VELLEMENT adv . NOUVELLISTE , ou
.de nourriture . NouvéLISTE , s. m . [ Nou - vo-, voté , vél,
>
Rem . Il s'est dit anciènement pour édu- vèle , velem.in , veliste : 2° è moy. au ; ' ,
e
e
e e 3
cation. » Ce fut , die Brantome, le Maré- 4 et s , é fer . au dern . ) Nouveau .se met
chal de Retz qui le pervertit ( Charles IX ) devant les nomsquicomencent par une cone
er lui fit oublier et laisser toute la belle sone , ec nouvel devant ceux qui comencenc
nourriture que lui avoit donée le brave de par une
par voyellee,. » Un nouveau chef , un
une voyell
Cipierre . Rickelet le met encôre en ce nouveau malheur , etc. Le nouvel an
UR
sens . » Il n'a point de nourritûre , d'édu nouvel Ambassadeur.
cation . Corneille > parlant d'Altale qui NOUVEAU , qui comence d'être ou de
avait été élevé à Rome , dit : paraitre. » Vin , 'fruit nouveau , » Nouveaut
Si vous faites état de cette nourriture . dessein. „ Ne savez-vous rien de nouveau ,
Donez ordre qu'il régae , elle vous en conjure. Nouvelle invention , découverte , édition ,
Nicomède. etc.
Il ne s'est conservé que dans le Pro- Rem . Nouveau et neuf ne sont pas syna
verbe ; nourritúre passe natûre : la bone nymes. Nouveau , c'est ce qui parait depuis
éducation peut corriger un mauvais naturel. peu il est oposé à ancien : Neuf est ce qui
:
--Ec en parlant d'un enfant mal élevé est frais , ou qui n'a pas encôre paru . Un
on dit , en plaisanterie , à celui qui en a . livre nouveau peut n'être pas neuf , ou par
pris soin : vous avez fait là une belle nour- la reliûre , qui peut être gâtée , ou par ce
Firúre.
qu'il contient , qui n'est qu'unerépétition de
NOURRISSON. Voy. NOURRICE. те ce qui a ére plusieurs fois écrit , et qui se
- NOUS , pron . pers. plur. de la r'e
i pers. trouve par tout, Ainsi M. Fréron a dit fort
Il sert pour le nominatif : nous voulons ; sensément d'un plan d'education publique ;
» Je dis nouveau
pour l'acusatif : il nous aime ; pour le da- et non pas neuf ; .car
iif : elle nous doné etc. Il a un aûtre toutes les idées qu'il renferme se trouvent
>
datif , qui est , à nous, mais celui-ci ne se dans une infinité de livres. On met
met qu'à la suite de l'aâtre : il nous a dit toujours nouvel devant le substantif , excepté
à nous et à vous des injúres. : On le ré- peut- être dans le style marotique. Nouveau
pète aussi au noininatif et à l'acusatif , quand peut se placer devant ou après.
il est suivi de la conjonction et d'un autre
nom au même câs : nous avons acheté nous De ces nouveaux bienfaits sont nés des sojos nome
veaux.
er nos associés : on nous a volé nous et nos
De Lille .
compagnons. Nous suit les règles de
son singulier moi. Voy . Mor. Il aime pourtant à précéder .
: Dans le style familier , on emploie quel- A chaque instant de nouvelles finesses,
quefois nous pour il , elle ,, le. Mde de se
و St Ververt .
vigné., parlant de son fils , qui était revenu
malade de l'armée sans congé, dit : » Il Nouvelle langue et nouvelles leçons. i
Les nouveautés sont dangereûses en matiè 1 °. Cette partie dûre et lignetise , qui est
res de religion . » Le peuple est amateur renfermée au milieu de certains fruits . »
de nouveautés , il court après les nouveautés. Noyau de pêche , d'abricor , de prune , etc.
NOUVELLE , le premier avis qu'on re- » Fruits à noyau . - Le Proverbe dit :
çoit d'une chôse arrivée récemment. » Bone il faut casser le noy.il pour en avoir l'a.
ou mauvaise , fâcheuse nouvelle . »» Faire inande ; il faut prendre de la peine pour une .
courir , semer ,> répandre une nouvelle >, etc. chốse , quand on veut en avoir le profir.
11 ne faut pas confondre ayoir non 2 °. La vis où s'assemblent toutes les mar
yelles ,, ct avoir des nouvelles : le premier, ches d'un escalier en limaçon.
signifie simplement qu'on aprend un évène- NOYER , s . m. [ Noa - ié : 2° é fer. ] Ar
ment ;, l'autre dic de plus , qu’on en sait bre qui porte des noix.
des particularités. » J'ai nouvellesdu siège , : NOYER , V. act . [ Noa- ié.] Devant l'e
c'est - à - dire , j'aprends que le siège a été muet on ne met pas l'y grec , inais l'i : il
mis. » J'ai des nouvelles du siège , c'est- noie , et non pas il noye : pron . noâ , et
à-dire , on me mande ce qui s'est passé au non pas non- ie. Au futur , cet muet ne
siège depuis une telle date. De plus , avoir. se fait nullement sentir. Il rioiera , noieroit ;
nouvelles régit quelquefois le que : » Álexan- pron . noâra noare
> etc. Nous pro
die , dit Vaugelas , avoit nouvelles que Da- nonçons nayé , dit Ménage : ce n'est pas
rius devoit arriver dans cing jours. Mais , aujourd hui le bel usage . Richelet écrit néier;
avoir des nouveiles , ne régit que les noms
> et soutient que c'est le mot d'usage , et qu'il
Poètes qui se servent de noyer ,
au génitif . Bouh .. — Cet , dansr la,; quisa-
vait si bien sa langue , dit Auteu Vie de
n'y a que les
les Poètesqui
y étant contraints par la rime.
Saint Ignace , recevoir et avoir nouvelle que Pour peu qu'on s'en écarte , aussitôt on se noie :
sans article et au singulier. Je puis en La raison , pour marcher , n'a souvent qu'une
dire des nouvelles ; je le sais très-bien : Mes voie.
Boileau .
demoiselles S..i qui étoient dans notre
loge, pourroient yous en dire des nouvelles. Cet exemple parait apuyer l'assertion de
N U NU A ISI
Richelet. Mais quand La Fontaine dit : ornement . Au figuré, sans déguisement .
» C'est la vérité toute núe. » Je vous mon
1
Aux noces d'un Tyran , tout le peuple en liesse tre mon âme toute nie. On ne s'en sert
Noyoit son souci dans les pois. qu'au féminin , avec toute et dans des
Ce n'est ni la rime , ni la mesûre qui lui phrases pareilles. — S. m . En Peintûre,,
>
fait écrire noyoit , puisque néyoit ou néioit le nu , ce sont les parties d'une figûre, qui
aurait produit le même éfet. L'opinion de ne sont pas drapées. - En Architectûre ,
Richelet est donc fausse , ainsi que la raison le nu du mur , l'endroit où il n'y a point
dont il l'apuye. Plusieurs pensent que noyer d'ornement en saillie. = Å nu e ady . à
est de la conversation , et noyer du style découvert .
soutenu . Voy: plus bas Noxon. Rem . On a écrit long- tems nud , aparem
NOYER , 'faire mourir dans l'eau ou dans ment à cause de Nudité. = * On l’employait
quelque aître liqueur. Noyer un chien , . beaucoup, anciènement dans le sens et avec
un homme. Se noyer : Il s'est noyédans le régime de dénué.
la rivière, » Beaucoup de soldats se noyèrent Dieu , notre Dieu . , n'est pas un Dieu nud de
en passant le fleuve. - Inonder ; » Les
puissance .
pluies ont noyé la campagne. On dit Du Bartas.
figurément, ( st . famil.) d'un homme dont Un homine qui, toutnud de glaive et de courage ,
les afaires sont en mauvais état , que c'est Voit de ses énemis la menace et la rage .
un homme noyé. » Sans cet éfort de courage, Malherbe .
j'étois une femme noyée. Mes ouvrages sont trop vulgaires
Pour couronner l'afaire , El. trop nuds de science et d'arr .. '
Achevons de brouiller et de noyer Valere.
Le Méchant.
Meynard.
On ne le dit plus , même en vers , dans
Noyer sa raison dans le vin : Se noyer ce sens, , et avec ce régime.. = Nz est in
dans la débauche , dans les plaisirs . déclinable locutions
dans les suivantes : nu
On dir , en st. prov . d'un homme , oumal- pieds', nu -jambes , nu - tête. Il ne prend ,ni
heureux , ou mal habile : qu'il se noierait le genre , ni le nombre des mots qu'on luri ,
dans un verre d'eau , ou dans un crachat ; associe. Ces locutions ne sont pas du beau
d'un méchant homme , qu'il n'est bon qu'à
noyer. Et pour dire qu'on ne manque pas de
style.Les bons Auteurs disent , les piés nus',
la tête nûe , etc. Nu -pieds , nu - rêre n'est >
prétexte pour perdre les gens , ou pour se que du style familier , dit Vaugelas. L'A
brouiller avec eux : quand on veut noyer son cademie met les deux manières indiférem
chien , dit-on , 02 l'acuse d'avoir la rage. ment et sans remarque. L'Ab. Velly die de:
Nové, Ée , adj. Noyé de dentes , qui doit St. Louis , qu'il porra la courone d'épines:
plus qu il n'a de bien. » Des yeux noye's nuds pieds , nuë iête
iete , au lieu de nu-iêse.
de larmes , pleins de larmes. Dans ce Cet ë doit peut- être passer sur le compte de
discours le sensest noyé dans les paroles. » l'Imprimeur. = A'nud a été employé au
Examinons de plus près les raisonnemens de figuré , par des bons Auteurs. La nouvelle:
M. de V ... quoiqu'ils soient noyés dans un dů combat découvrit à nud la disposition
déluge d'injures. L'Ab. Nonotte. des esprits. Rollin. » Le Gouverneinent an.
NOYON , s . m. [ On prononce populai.
> glais est forcé de montrer à nud routes ses :
rement néyon , dit l'Acadi c'est une preûve ressources. Linguet . On dit plus comu
qu'on doit prononcer noa- ion , comme noa- nément , montrer à découvert ; mais , à nud !
> >
ié. ) Ligne quiborde le jeu , et au delà de est plus énergique et plus pitoresque : il
fait imag
laquelle la boule est noyée. e.
NU , ou Nud , NÙE , adj. Qui n'est point
2 NUAGE, s. m . Amâs de vapeurs élevées
véru. » Il étoit tout nu .. » Il avoit la tête en l'air , et qui , réunies , se rendent visi
nie . » Il alait les pieds nus etc. Par bles . » Le Ciel est couvert de nuages. Le
extension , on le dit des chôses. Épée nûe , soleil et le vent dissipent les nuages.
qui est hors du fourreau!. Murâille nûe, Figurement, ce qui ofusque la vile. » Un
qui n'est point couverte des tapisserie ni de nuage de poussière. » J'ai les yeux converts
zableaux, » Cec habis est trop nu , il est sans d'un nuage, Plus figurément encore , los
NUE NUT
doutes , les incertitudes , les ignorances de romber des núes , sauter aix relles, etc. (Voy,
l'capric. » La vérité dissipe les nuages de l'er- plus bâs. ) » Une nude se forme , die -on , en
keur . » Les passions assemblent sur notre âme jarlant d'une conspiration : elle ne tardera
d'épais nuages . Des Écrivains distingués ont pas d'éclater. » Nuage de poussière ; avoir un
1)
cherché à dissiper les nuages , dont son His- nuage devant l.s yeux : les doutes , les incerti .
toire de
( Zoroastre ) est couverte . PASTOPET. tudes s'apellent des nuages.
NUANCE , s. f. NUANCER , V. act. [ 29
er
NÚ E , fournit à quelques expressions figu
e
des styles: 2°. Assortiment de plusieurs grande faveur. — Tomber destres, être dans
couleurs, qui vont bien ou mal ensemble,» l'étonement,. dans l'afiction.» Ce quis'apelle
» Les nuances de cette garnitúre ne sont pas tomber des nles , c'est ce qui arriva hier au
bien entendúes . soir aux Thuileries. Sév. » Madame de la
NUANCER , assortir des couleurs. » Nuan- Fayette est tombée des nues : elle s'aperçoitá
€er les couleurs. — Fig. Nuancer les carac- tous momens de la perte qu'elle a faite. Ibida
tères dans un ouvrage d'esprit. On dit aussi qu'une chose nous toin'e des
NUBILE , adj . tém . Qui a ateint l'âge de nies , quand on ne sait d’où elle nous vient.
se marier , en parlant des filles. » Elle est nu- » Il n'est tombé des nues le plus beau
bite . = Age nubile , auquel les filles co- chapelet du monde. Sér, » Les déax Muses
mencent d'être en état de se marier. sont éronées de trouver là Mo'ière, qui combe
NUD , Voy. Nu . en éfet comme dus nües. Ann . Lici: - Se
NUDITÉ , ' s. f. État d'une persone , qui perure dans les nites , perdre de vûe le sujet,
est sans vêtement. » Couvrir la nudité du que l'on traite.
pauvre . Les parties du corps humain que Nute , se dit figurément pour multitude .
la pudeur oblige de cacher. » Couvrir sa nu- » Une nuée de corbeaux , de sauterelles. » Une
dité. » Éraler avec impudence des nudités nuée de Barbâres.
dangereuses. Anon . NUEMENT , adv. [ nüman : 2 longues. }
c
Muer au 1" , éfer. et long au 2d : Nie, nu -é -e.] ==Immédiatement : » Fiet, qui relève nue
Nuage. == Suivant le Dict. de Trév. Núe est meni de la Courone , etc.
plus vague que Nuée, een diffère à peu près NUER , v. act . Nuancer , en parlant des
comme le genre de l'espèce. Dailleurs núe se ouvrages de laine et de soie. » Nuer les cou.
dit plus souvent dans le propre que dans le leurs. Er neutralement , savoir bien nuor . re
figuré, et nuée plus souvent dans le figuré NUIRE , V. n. [ 1'e 109. 2° e muer . ] Je
que dans le propre : mais on ne peut distin- nuis , nous nuisons; je nuisvis ou nuisais ; je
guer cela que par un lorg usage. Núe est plus nuisis, j'ai nui ; je nuirai , je nuirois ou nui
>
nuit, » Je vous souhaite une bone nuit. qui ne se dit que des persones. Il n'a point
Yoy. TÉNÈBRES. de pluriel : il prend l'article indéfini ; de nul ,
Řem. On dit indiféremment nuit et jour , à nul : il signifie nulle personne, er demande
ou jour et nuit. » Ces hautes tours q, ui étaient toujours une négation : nul n'est inocent do
nuit et jour entourées de Gardes. Télé'm . » Le vant Dieu . = 22 ' . On se sert assez indif'
Roi , que sa défiance tourmente jour et nuit. remment de nul et d'aucun : mais quand la
Ibid . - L'Acad. ne met d'exemple que du phrase comence par une négation, 'nul est
er
1'' , mais ce n'est pas une preuve qu'elle con- un peu dur à l'oreille . » Il n ya nul qui sache .
damne l'aûtre. = On dit aussi ni nuit ,> ni J'aimerais mieux dire; il n'y en a aucun , qui
jour , et celui-ci vaut mieux que ni jour ni sache. = = 3º.3 Nu! et aucun pris absolument
nuit.» Il ne dort , ni nuit ni jour. TeLÉM. ne s'emploient guère qu'au nominatif. Dans
Doit- on dire , il est nuit , ou ilfuit nuit ? Je les aûtres câs on se sert des pronoms négatifs
crois que le 1" est le seul bon.. M. de Florian persone , qui que ce soit. On ne dit point,
a préféré le 2d . „ Viane avoit bien observé les sentiment
ce n'est le de nul ou d'aucun ; je
lieux : il les reconnue', quoiqu'il fic nuit. Vie ne l'ai dit à nul , ou à aucun ; maison doit
de Cervantes. En cet endroit je ne dirais pas dire , ce n'est le sentiment de person ' , ou de
même , quoiqu'il file nuit : je voudrais dire , qui que ce soit ; je ne l'ai dit à personne, ou
quoique la nuit fit fort obscûre. On à qui ce soit. Cette règle n'est pas aussi rigou
apèle poétiquementla luna , l'astre des nuits. reisepouraucun que pour nul. Voy. pins bâs ,
La nuit du rombeau , l'éternelle nuit ,nº: 5°. Quand nulou aucun s’emploie avec le
la mort. La nuit des tems , expression figurée ·
régime de la prép. de ; il peut êire employé
fort à la mode. = Nuit , ombrage , aurre
. dans les câs obliques. » Ce n'est l'opinion de
expression du style figuré, mais plus anciène.
nul d'entre eux ; je ne l'ai comuniqué à nul de
» Ce bois sembloit couroner ces belles prai- ceux , qui pouvaient en abuser , etc. = 4 °. IL
ries , et formoit une nuit que les rayons du semble à M. de Wailli, que nul, même quand
Soleil ne pouvoient percer. Télém se de pas bien en
il est joint au substantif ,, ne sc
De nuit , adv. Pendant la nuit. » Aler , régime simple ( à l'acusatif: ) Au lieu de dire :
marcher , partir de nuit. === A nuit ferın in les injures ne firent sur lui nulle impression ,
re , à l'entrée de la nuit. Rich . Port. L'Acad. je dirais , dit-il , ne firent sur lui aucune ima
dit à jour ferın ınt, ce qui ese plus naturel ; pression . Il avođe powtant que plusieurs bons
* ROLLIN , à nuit fermée , pour exprimer apa. Auteurs emploicnt nul de cette manière ; et
reminent que le jour avait fini depuis long, l'Acad. done plusieurs exemples de phrases
tems. in Ils se déterminent à retourner vers le pareilles. Pour moi sans condamner Nulem
camp , où ils arrivent à nuit fermée. Voy. ployé dans ce régime , j'aimerais mieux une
FERMANTE servir d'aucun , comme plus doux. Nul me
NUITAMMENT , adv. [ Nuitaman. ) De parait un peu lur à l'oreille dans cet ein loi,
nuit , en parlant d'un vol ou de quelque :5 '. Au féminin , Nille et Aurine ne se
Tome II. C CCCC
18+ NUL. ' NUL
disent jamais absolument , mais toujoursavec laat des actes , des contraeo, etc. » Ce testa
le régime ei avec rclation à quelque cerne , tament est nul : on l'a décaé nul , de nu!
qui désigne une femme. On ne dit point : éfet. » Le mariage a été déclaré nul, » Ces
nuile ne l'a fair , aucune ne l'a dir : on doit procédîres ont été déclaréesualles. Dans
dire , nulle de vous , aucune d'elles , etc. le jargon des petits-maîtres, on le dit des
Ft il est à remarquer que Nulle ne se dit persones , pour, anéanti: je suis nul , je de
jamais sans cette addicion. Aucun au contraire viens nul. -- On le dit mêine substantivement
s'emplace sans ce régime , lorsque les noms, pour dire , un homme nul,inutile , sans mé
auxquels il se raporte , le précèdent dans la rite. » Il a obtenu des courones... Voilà plus
construction. » Je conais plusieurs de vos de titres qu'il ne faut pour eciter la fureur
ju39s ; mais je ne suis ami particulier d'au- des Nuls et des médiocres. Mere.- Mediccre,
cun ; on ne dirait pas de mul. » Voir des n'est point substantif , selon l'Usage et Nut
ferimes et le s'acachera aucune. Il serait ridi . encore moins .
cule de dire , cc nulle. C 6. Nul ne doit NULLEMENT on nulle manière : je ne le
point s’employer au pluriel : sans nulegard , soufrirai nullement : voulez-vous telle chose ?
et non pas , sans nuls égards . * M. Moreau Nullement. Dans la réponse à une inter
emploie leplurielet le singulier dans la même rogation , il se passe de la négative; mais par
phrase. » Nulles propriétés n'avoientdonc pu tout ailleurs , il ne peut s'en passer. Quelques
être garanties: Nulle concession n'avoit paru Auteurs l'ont employé sans cet acompagne
irrévocable! » Ils ne gardèrent nulles me- ment : ils ne sont pas à imiter. » Des travaux
)
süres . Let. Édir . Dies , nulle propriété , grossiers , nulliment aidés par la science. Le
O
nulle mesûre.Voy. AUCUN , n': ; °: F7'.Nul Gendre. Il faut , qui n'étaient nullement
>
nul sur ses mæurs , ni sur ses pensées . La Rüe . Défaut , qui rend un acte nul, de nulle va
>
Dires , aucun . -9°. Nul doit être toujours leur, » Nullité d'un acre. » Il y a plusieurs
acompagné de la négative ne. » Ne voulant nullités dans ce Testament, dans ce Mariage,
du bien qu'à lui seul, il veut persuader qu'il , dans cet Arrêt. = * Nullité, apliqué aux
cn veur à tous , afin que tous lui ea fassent , persones, est devenu , comme Nil ,un mor à la
ou que nal du moins lui soit contraire. L. inode. « Je suis dans une grande nallité, dans
Bruy. Il faut dire , ne lui soit contraire . » un grand anéantissement. Je ne suis bon å
On sait qu'étant de nallı raissance, il ( Vir- rien . Un Auteur moderne , parlant des perso
gile ) s'atira l'estime d'Auguste. P. Rapin. Ici nies d'un esprit aussi solide quebrillant,qui
la négative ne peut avoir lieu, et n'étant de ne prétendere poiue à la qualité d'Auteur : -
7:: lle naissance ne vaudrait guère mieux. Il Pourquoi , dit-il , ne pas atribuer à la modes
faut donc dire , n'ayant point de naissance , tie... la nullité de leurs prétentions. Jusqu'à
ou , étane de básse extraction. = 10.° * ÀA présent, pour exprimer qu'on n'avait nulle
nulle aurre pareille , à nulle aútre seconde , prétention , ce ne s'était pointavisé de dire ,
éraient des expressions usées dès le tems de qu'on avait une nullité de prétention. Cette
Méne ge : elles pâssaient dès lors pour chevil- expression signifierait autre chêne : elle vou
les dans les vers. Il conseille de re s'en servir draic dire qu'on a des prétentions,mais qu'elles
que rârement. On peut conseiller aujourd'hui sont inutiles , et n'aboutiront à rien . =
M.de Chamfore
servir jamais qu'en seyle burlesque , talens
s'ens'en
de nepour lui fait signifier, le défautde
ou moquer : , la stérilité des Auteurs. » La comé.
II . Nul : qui n'est de nulle valeur ; en par- die , changée en simple pantomime, dont il
NUM NYM 755
he restera rien à la Postérité que le nom des On n'a pas nametvic ces pièces. IlII esesur-tout
Acteurs , qui par leurs talens aurontcaché la en usage chez les Praticiens et les Marchands.
niisère eclå nullité des Poètes , M , Lin- NUMISMATIQUE, adj . Qui apartient aux
dans
guer dit nullité des persones , dans le sens médailles antiques Science numismatique.
d'inaction ou d'impuissance. » L'indécision NUNCUPATIF , adj . m . It se dit d'on
de l'Espagne , la nullité de la Hollande , l'in- testament fait verbalement et de vive voix .
différence de la Suède... doivent se placer au Ferrière .
rang des singularités , qui distingueront à ja- NUPTIAŁ , ALE, adj . [ Nupci- at, ci ate . ]
mais ce siècle de tous les aîtres. Nullités Qui apartientaux noces, au mariage, » Habit
en ce sens , est une nouveauté. nuprial, » Robe , bénédictior nuptiale. » Lit
NUMÉRAIRE , adj . Se dit de la valeur nuptial, couchenuptiale.
ficrive das espéces. Il est oposé à valeur intrin NUQUE , s. f. ( Nuke : 2° ee muer. ] Lc
sèple . —'s. m . Argeni comptant. Depuis creux , qui est entre la tête et le chignon . » La
quelque tems , on fait un grand usage de ce nuque du Cou , ou simplement la nuque.
moc dans les écrits politiques. » Les avanta- NUTRITIF , IVE , adj. NUTRITION , s.f.
ges , qui résultent d'un numéraire abendant. ( Nurrisif, tive, tri-cion .] Il se disent de la
Linguer. » Une circulation aussi rapide , un fonction naturelle par laquelle le suc nourri
numéraire aussi noinbreux. Id. » Le prix des cier est converti en notre propre, substance.
objets de luxe est une espèce de thermomè- Ces termes ne sont en usage que parmi les
tre , sinon de la prospérité réelle d'un Étar , savans. » Remède nutritif ; faculté nutritive .
au moins de l'abondance du numéraire. » » Cela sert à la nutricion.
Tout cela avoit considérablement grossi la NYCTALOPE , s. m. et F. NYCTALOPIE ,
er
masse du numéraire dans le royaume. L'Ab . s . f. Ils se disent ,, le r " , de celui , ou de celle
Garnier . Hist . de Fr. qui y voit mieux la nuit que le jour; le 20 de
NUMERAL., ALE , adj. NUMÉRIQUE , certe espèce demaladie.
adj. Le res se dir de ce qui désigne un nombre ; NYMPHE , s. f. [ Nein -fe :: 1" lon. 2° e
adjectifnuméral, lettre numérale ; le 2d de ce muer . ] Divinité fabuleuse , habitante des 1
qui apartient aux nombres ; opération numé fleuves, des ruisseaux , des fontaines. = En
rigue. Poésie , jeune
NUMÉRO , s. m. NUMÉROTER , v. act. bien faité. = fille, ou jeune femme belle et
Il se prend quelquefois en
[ Le subst. ne prend point d's au pluriel. Les mauvaise part , ou se dit par dérision .
Numéros est le titre d'un ouvrage assez ré- La mème nef légère et vagabonde
cent: l's ese de trop. ) Numéro , est le nombre Portoit aussi deux nymphes , trois dragons.
du chifre . On l'exprime en abrégé par ce ca Pervert.
ractere , Nº . 1 °. 2. etc. Le numéro d'une » Pour avoir dit à Madame , qu'elle se soute
page , d'un ballot. = En st. prov. entendre noit bien à l'âge qu'a ma sæur,, voilà que j'ai
le numéro , c'est avoir de l'intelligence , de la perdu ses bonnes grâces . Qui est- ce qui devi.
finesse. neroic qu'on est encôre une nymphe , à cin 3
NUMÉROTER , mettre le numéro ; coter . quante ans. Marivaux .