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as
hi 462532 26.336

DICTIONAIRE
CRITIQUE ,
44-3 nega3
E37 DE LA LANGUE
Y F R A N ÇAIS E.
PAR M. [ Abbé FÉRAUD , Auteur du Dictionaire Gramaticala
DÉDIÉ
A Monſeigneur de BOISGELIN , Archevêque d'Aix ; &c. l'un
des Quarante de l'Académie Françaiſe , &c.

TO ME SE C O N D.

E = N.
18
ACARDEEAM
L
IA
LATIN
A

A MARSEILLE ,
Chez JEAN MOssy Pere et Fils , Imprimeurs du Roi , de la Ville , de la Marine, etc.
et Libraires à la Canebiere , à côté du Bureau des Draps.

M. DCC. LXXXV I J.
AVEC APPROBATION , ET PRIVILEGE DU ROI.
2
4
-
1
1
.
2:


19

+

Fic 24.336
SUOSISSISSA SSSSS SSS SSSSSSSSSS
* X
1
* * * *
* *
* * *
1

AVERTISSEMENT
A La fin de la Préface , nous avons anoncé que , si l'on nous honorait de
quelque critique , ou qu'on nous demandât quelque éclaircissement, nous yo
satisferions à la tête du second Volume : nous venons remplir nos engagemens.
I. Plusieurs persones, qui aprouvent la nouvelle Ortographe, trouvent que nous
avons été trop timides , et que cette timidité peut nous faire acuser d être peu
conséquens , et de n'avoir pas, sur-cet article , des principes bien assurés. Ils
auraient souhaité que nous n'en eussions pas fait à deux fois , et que nous eussions
fait main-bâsse sur toutes les Lettres inutiles , et qui ne se prononcent pas. On
nous propose pour modèles MM . Duclos et BEAU ZE'E , dans quelques
uns de leurs Ouvrages , où ils ont poussé plus loin que nous les innovations,
Mais , outre que le premier n'a pas réussi dans ses tentatives, et que le se
cond parait s'en être dégoûté , quoique nous ayions lieu de penser qu'il y
a toujours un secret penchant , nous prions les persones , qui nous ont fait
ce reproche , ou qui nous ont doné cet avis , de considérer qu'un changeinent ,
qui peut révolter les uns et embarraſſer les aûtres , ne doit point se tenter , et ne
peut s'opérer tout d'un coup ; et qu'on doit y procéder par des ellais succellifs ;
et peut- être séparés par de longs intervales. Il faut éviter d'éfaroucher le lecteur',
et l'on doit l'acoutumer peu à peu à des innovations , qui le choquent, avant
qu'il en ait compris l'utilicé. Il nous a paru , par exemple , que le retranchement
d'une des doubles consones devant la syllabe féminine , où le muet , était plus
choquant quelquefois, que lorsqu'il était fait devant la syllabe masculine ; et qu'on
était plus surpris de lire come , pome , fome, home , avec une seule m , que de lire ,
>

comencer , pomier , ſomet, homage, &c. Il nous a semblé , en même tems , que , dans
les mots où la double neſt , ſuivant l'ancien usage , devant le muet , on pouvait en
retrancher une avec moins d'inconvénient, que de suprimer une des deux i dans
les mots terminés en elle. C'eſt pourquoi nous écrivons habituellement , courone ,
persone , consone , je done , j'abandone : et de même miène , tiène , anciène , qu'il prène >

quil vidne , etc. en remplaçant pour ceux- ci In retranchée par l'accent grâve sur
le qui précède : et nous n'avons pas encore ôsé écrire, bèle , immortèle , éternèle , quoi
que par essainous ayions quelquefois écrit , j'apèle , il s'apèle ; etc. = On objecte
que cette distinction , que nous faisons, a deplus grands inconvéniens qu'une
supression universelle de toutes les consones inutiles ; et qu'ayant anoncé que
c'était notre opinion qu'on prît la prononciation pour règle de l'ortographe , on
pouvait conclure qu'on doit prononcer toutes les lettres , que nous conservons
: dans notre manière d'écrire. Mais d'abord , quand nous avons avancé ce princip?,
nous avons ajouté que cette réforme était impraticable dans sa totalité , et que
nous ne visions qu'à diminuer les embarras de notre ortographe ; et non à les
retrancher entièreinent. Ensuite , si ces Critiques honêtesveulent bien y réfléchir ,
m 2
AVERTISSEMEN T.
il$ verront que c'est la règle , que done l'Auteur d'aprês l'usage , et non son
propre exerpie, qui doit servir de guide. Ce n'est donc pas sa manière décrire,
dans ce qui est du raisonement employé dans le cours de l'ouvrage , qu'on doit
considérer , mais les remarques qu il fait sur l'ortographe et la prononciation , à >

chaque mot , rangé suivant l'ordre alphabétique , qu'on doit consulter , quand
on a quelque doute
II. Un plus grand nombre tient à l'anciềne ortographe: et outre l'usage , qui
est la grande raison , ils en aportent d'alltres , qui sont assez spécieuses. Nous ne
pouvonsmieux faire que de transcrire ici ce que dit , à ce sujet , dans sa Gramaire ,
le P. Buffier , qui a instruit le prücês à charge et à décharge en y ajouta it quelques
réflexions. Nous nous étions déjà proposé de le faire dans la préface ;; mais nous
avons craint de trop grâssir le premier voluine = Les Fondemens de l'anciene
ortographe, dit çet excelent Gramairien , sont 1º. » Qu'il n'est point permis à des
» particuliers de changer rien dans le langage prononcé , et qu ils n'ont pas plus
» de droit de rien changer au langage écrit. =
= = 2º.° On perdroit , en quittant
>

» l'ancienne ortographe,la conoissance des étimologies qui font voir de quels mots.
» Latias ou grecs viennent certains mots françois . = 3 °. Il importe peu quels
» spient les caractères , dont on se serve , pour exprimer les sons par écrit ,
» pourvu qu'on puisse savoir le raport de ces caractères aux sons qu ils indiquent.
Toutes les nations ant quelque bizarerie sur ce point ; comme elles ne pensent
point à se réformer en notre faveur , nous ne devons pas prendre une autre
disposition à leur égard . 4º. On ne vient point à bout , avec la nouvelle
» ortographe , doter toutes les dificultés : il faudroit pour cela introduire de
» pouveaux caractères dans notre écriture , qui la rendroient tout- à - fait barbare ,
» et qui renverroient les gens de lettres à l'alphabet , pour recomencer , sur
» noueaux frais , daprendre à lire et à écrire. = 5 °. Par une suite nécessaire
» on méconoîtroit entièrement le langage , c'est à dire lort graphe de tous nos
» livres et cette quantité , que nous en avons d excelens, deviendroient , en peu
>

» d'années , hors d'usage = 69 L'on ne verroit plus le raport , qui est et qui
» doit êpre entre les mots dérivés l un de l autre ; par exemple , si lon écrit teins
» qu lieu de temps , en otant, le p , on ôtera le raport de temps aux mots temporel ,
» temporiser et à ses autres dérivés = . 7° La nouvelle ortographe ôteroit à
» Lécriture une prérogative considérable , savoir , que plusieurs mots de notre
» langue , qui sont équivoques par le son et à l oreille", ne le soient pas du moins
» par l'ortographe et aux yeux : le mot Ville est équivoque dans le son avec le
» mot v le : mais en le lisant , l'equivoque est entièreinent ôtée . »
En raportant les Fondemens de la nouvelle ortogra; he , le P. Biffier ne répond
peine à la premiere raison) , qu'on aporte pour prouver qu'on doit conserver
religieusement lanciène : nous devons y supléer. Nous disons donc qu'on y
établit une comparaison , qui n'est pas juste , entre la prononciation et l'ortogr.rphe.
La prononciation , arbitraire dans son origine , doit être , autant qu'il se peut. ,
jimuable. dès que l'usage la consacrée. Il n'y a aucune raison : il y aurait même
de grands inconvéniens à y introduire , à yy soufrir le moindre changement.
L'ortographe , au contraire qui est l'image de la prononciation , peut être
changée avec avantage pour y étre plus .conforme et pour cesser d'induire en
erreur ceux qui manquent de principes en ce genre Il n'y aurait d'inconvénient
que dans les changemens trop brusques , et qui seroient poussés trop loin .
1.Le P. Bufier répond au 24 article , que la raison des écimologies ne
AVERTISSEMENT.
prouve guère plus pour l'ancienne ortographe que pour la nouvelle ;; la première
écrivant beaucoup de mots d'une manière oposée à l'étimologie , témoin donner
sonner , couronne , personne , ect: où elle met deux n au lieu que selon l'étimologie ,
il'ne doit y en avoir qu'une , puisqu'ils viennent de donare sonare , coronii , persona ;
et de mê ne dans as ever , eslire , sousmettre , etc. Qilyersion , obinettre etc. qui n'ont point:
>

d's, ni ded , ni de b en latin : elevo , digo , aversor , omitto , etc. et en beaucoup


d'autres semblables. Du reste , ajoute-t'il , quoique l'écriture puisse représenter
immédiatement la pensée , elle est établie néanmoins plus essentiellement pour
ne la représenter que d'après la parole ; et pour être immédiatement l'image de
la parole , selon l'opinion de Luicain , que son traducteur a exprimée en ces deux
vers :
C'est de là que nous vieni cet art ingénieux
+
De peindre la parole et de parler aux yeux.

Il ne s'agit pas de mettre de l'étimologie dans un portrait ; mais de le rendre le


plus fidèle qu'il est possible. La science des étimologies est curieuse et utile , mais
elle n'est que pour les savans , qui trouveront moyen de la découvrir et d'en
profiter , sans que l'ortographe , qui est pour tout le monde , en doive être
embarassée. La langue Italienne et la langue Espagnole n'y ont point d'égard .
bien qu'elles viennent du latin , comme la langue française. S2 '. Bien qu'on
puisse établir un raport arbitraire entre les sons et toutes sortes de figures de
lètres, il importe néanmoins de s'atacher au raport leplus simple et le plusfacile.
Outre que c'est l'ordre de la nature , c'est encore l’honeur de notre nation de
rendre l'étude de notre langue la plus aisée qu'il se puisse ; au lieu d'y conserver des
dificultés , qui ne servent qu'à faire admirer la bizarerie françoise. Si d'autres
langues ont de semblabes défauts , elles en ont moins ; et si elles n'en avoient
point du tout , elles seroient parfaites. L'italienne en est parvenue presque à ce
paint ,? à force de réformer son ortographe. Il seroit d'autant plus important d'en
user ainsi à l'égard de notre langue , quelle est plus recherchée dans l'Europe , et
plus utile en tout genre de literature. = -
3 °. Ilest vrai que lanouvelle
ortographe n'ôte point encore toutes les dificultés. Ce raisonement bien entendu
irait à prouver qu'il faudrait travailler à les ôter toutes. Mais , en atendant que
l'usage le permette, il fautdu moinsprofiterde cequ'il permet(oudecequ'il
>

peut permettre sans aucun inconvénient ) en faveur de la nouvelle ortographe; ce


qui diminue déjà beaucoup les dificultés de l'ancienne.=4º. On neméconoitra point
notre langue pour des changemenis aussi imperceptibles que ceux de la nouvelle
ortographe: c'est toujours le P. Buffier , qui parle et j'avoûe qu'il ne poussaitpas
les innovations aussi loin que nous l'avons fait ; quoiqu'on ait pu voir , à sa
manière d'écrire certains mots, qu'il nousa prévenus sur le retranchementdes
doubles consones. Mais ce qu'il ajoute , que quelques Dictionaires raportantles
deux prtographes , empêcheront encore davantage qu'on neméconoisse le raport
den'onlugeàl'autre
t , nousregarde spécialement, puisque les autres Dictionaires
>

eu cette atention que pour quilques mots , ec que nous l'avons étendûe à
presque tous avec les restrictions dont nous avons parlé N.I. Notre langue ,
ajoutele P. Buffier ,a toujoursunpeu change : c'estlafatalité atachéeànotre
nation : nous ne l'éviterons pas dans la suite Tournons une fois son inconstance
en un véritable avantage , en têchant de rendre l'ortographe plus comode , plus
suivie , plusuniforme,en unmot , plus propreà faire déméler.et distinguer toug
vj AVERTISSEMENT.
les sons les uns des autres. Nous ajouterons que quant à ce qu'on dit qu'on
méconaîtra l'ortographe de nos meilleurs livres , et qu'ils deviendront, en peu
d'années , hors d usage , c'est une dificulté qui reg.irde l'ortographe actuelle
presque autant que notre nouvelle ortographe. Ceux , qui conaissent les anciènes
éditions de nos meilleurs ouvrages , en seront aisément convaincus en les
comparant avec les éditions nouvelles, et tout le monde pourra aussi aisément s'en
convaincre par la même méthode . Nous n'estimns pas que quelques accens plus
régulièrement placés , et quelques retranchemens des doubles consones , puissent
défigurer l'ortographe au point de rendre les livres du siècle pâssé horsd usage.
On lit encôre , sans beaucoup de peine , les ouyrages du 16e siècle , ceux d'Amyot
de Montaigne, par exemple ,quoiqu'on ait tout à la fois à combatre et la diférence
encore plus grande de Tortographe , et la diversité même du langage . = 5º. Il
se perd , continúe le P. Buffir , quelque léger raport entre les mots dérivés l'un
de l'autre , dans la nouvelle ortographe : l'inconvénient n'est pas considérable.
L'ancienne ortogtaphe elle même y est sujette , ténoin le mot priser , qui devroit
selon cette maxime, être crit prixer , puisqu'il vient du mot prix. Quelque parti
9

qu'on prenne , il y aura toujours quelques inconvéniens : le meiulleur par ti est


nci enne
celui où il y en a le , mo in s. Du res te , ce qu' on a rép ond à l'a
ortographe au sujet des étimologies , peut fort bien s'apliquer ici. = 6º. Le
septième fondement de l'ancienne ortographe est peut être le plus solide ; et
pour y avoir égard , il paroit judicieux de garder lancienne ortographe dans
tou s les mots , où , sans cela , ils seroient confondus avec des mots qui ont
le même son ; et qui ont cependant une signification toute diferente. C'eſt
pourquoi , bien que les lettres doubles,qui ne se prononcent point soient suprimées
dans la nouvelle ortographe ,on fait bien d'écrire encore ville ( urbs ) par deux
1 , et vile. ( vilis ) avec une seule , quoique ces deux mots aient le même son. De
même on fait bien décrire poids (pondus ) poix ( pix ) et, pois (cicer ) quoique la
prononciation en soit, tout - à - fait semblable ; car leur signification étant
diferente , il semble assez, à propos de la distinguer du moins aux yeux ;
puisqu'on ne peut la distinguer à l'oreille. On pourrait citer d'alltres exemples,
comme , cointe , compte , et conte .
Pluſieurs goûteront ces raisons , aportées par le P. Bufier , en faveur de la
réforme de 1Ortographe : d'autres penseront qu'elles ne sont rien moins que
décisives, Lusage seul peut juger ce procês , qui a été si souvent repris et
abandoné ; et il faut atendre avec. patience ses arrêts . Peut être quelques parci

anti
culiers entraîneront-ils la foule : peut être aussi que la foule intimidera et arrêtera
les particuliers; et que de long- tems aucun des Auteurs ou des Imprimeurs ,
--&.
même parmi ceux , qui àprouveront la nouvelle Ortographe , nôsera atacher le
grelot.

III. La troisième critique , qu'on nous a faite , ne regarde pas l'ortographe ,


mais à raport à la Prononciation. Plusieurs persones ont été surprises que nous
représentions la diphtongue oy , entre deux voyèles , par 02.1., au lieu de la
représenter par oi'; et qu'aux mots. Citoyen , employer , moyen , Royaume , nous
mertions , entre deux crochets, pour indiquer la prononciation [ anploa-ić, citoa-ien,
imoaien , roa-lôme ] , au lieu d écrire , cito-ien , anplo -ié , mo- ien , ro-iôme: mais ces
persones , parmi lesquelles il y en a de très habiles , n'ont pas fait réflexion à
2

I'analogie et au génie de la Langue Française , qui done à l'ý , placé entre deux
voyèles , la valeur de deux i , dont l'un se lie avec la voyèle , qui précède , pour
A VERTISSE M E N T. vij
former avec elle une diphtongue ; et l'autre se jointavec la voyèle quisuit. Ainsi
crayon , payer , essayer , apuyer,se prononcent comes ils étaient écrits crai-ion , pai ier
essai-ier, apui-ier . D'aprês ce principe , reconu de tout le monde , oy doit sé
prononcer commeoi-i : or oi a le son d'oa ;oy équivaut donc, dans la prononcia
tion , à da-i. C'est ce que l'Académie remarque dans son Dictionaire , à la lettre
>

Y ; ou elle avertit de prononcer Citoyen , employer , Royal , appuyer ,pays , etc.


>

comme s'il y avait , citoi-ten , emploi-ier , rci-ial, appui-ier , pai-is ; et où elle ajouté
que c'est mal à propos que quelques Auteurs ou Imprimeurs écrivent: citoïen ,
moïen avec un ï tréma.

IV . Enfin nous avons quelques lances à rompre contre un de nos Compatriotes,


M. DOMÆRGUE, Auteur d'un Journal , qui s'imprime à Lyon , sous le titre de
>

Journal de la Langae-Françoise , föit exacte , foit ornée. Certes , il n'y va pas de main
morte ; et , s'il continue du train qu'il a comenté , ce Dictionaire sera pour le
Journaliste une mine riche et abondante , propre à remplir et à soutenir long
tems un Journal , qui languit souvent faûte de matière. M. D. parait avoir
entrepris la longue tâche de critiquer pied à pied tout le Dictionaire Critique,
Il débute par dire, que : » Si l'on excepte l'étymologie , partie non moins utile
» quecurieuse , dont l'Auteur ne s'est pas ocupé, le nouveau Dictionaire lui a paru
» avoir embrassé la totalité de la matière , et avoir , sur les autres Ouvrages de
» ce genre , l'avantage d'offrir une moisson plus ample .... Mais le bel Usage
ajoute-t'il ,» la logique et le goût ont-ils dicté tous les articles ? Si cela est , M.
» l'Abbé Féraud est , de tousnos Grammairiens celui qui a le mieux mérité des
» Lettres Françoises ; s'il lui est échapé quelques erreurs , leJournaldelaLangue
» Françoise doit les éclairer. — Voyonsdonc ces erecurs, qu'éclaire M. D. Il y en
a de générales , et qui influent sur un grand nombre d'articles de ce Dictionaire:
il yenade particulières etdelocales.
1°. M. D.n'aprouve pas trop que M. l'Abbé Féraud ait pris l'Abbé D'OLIVET
pour guide , et qu'il croit qu'il lui servira de garant. Quel guide est infaillible ?
$'écrie-t-il. J'avouequ'iln'y en a point ; pas même l'Auteurdu Journaldela
Langue Françoise , soit exacte , soit ornée. Mais enfin il en faut un dans uneroute si
dificile et si tortueûse ; et jusqu'à -présent il y en a point de plussûr pour ce
qui regarde la Prosodie , niqui aitune aussi grande autorité, quel'Ab. d'Olivet.
Nous nepensons pas queM.D.ait la prétention qu'ondoivepréférer sesopinions
à celles de cet illustre Académicien .
Le Journaliste dit ailleurs, qu'en général la Prosodie de ce Dictionaire n'est
pas trop sûre : mais lui, oùa-t-il puisé la sienne ? Il serait peut être convenable
qu'il fit ses preuves , et quil montrât sestitres et seslettres de créance.
possible qu'il y ait quelques erreurs dans le Traité dela Prosodie de l'Ab.
d'Olivet; et je croirais avoirrendu un serviceessentielau Public, simon Dictio
paire
beaucdonait
oup
ocasion à mieux examiner cet Ouvrage três-important , quon estime
sans le lire ; et d'en discuter avec soin les principes. Ce travail serait
sur-tout digne de Mrs. de l'ACADÉMIE FRANÇAISE et il ocuperait três-utile
ment les Séances Académiques. En atendant , je n'ai pu meux faire , je crois ,
que de suivre les règles tracées par un si habile homme en cette partie. M. D.
a pour oracles les Dames de sa Coterie , qu'il cite avec complaisance , sans les
nomer. Mais je n'ai pas eu l'avantage d'être à portée de les consulter.
2º. M.D. ne veut point de syllabesdouteuses, suivantleur position dans le
cours, ou à la fin de la phrase ; et c'est-là- dessus sur- tout quil trouve le systeme
>
Duy A VE K TISSE M E N T ..
de l'Abr d'Olivet presque ridicule. Il prétend que la distinction entre honête homme
et hommehonete, aimable homme et homine aimable , est une distinction: frivole
et qui n'a point de fondement. Selon lui, l 2 est moyen dans les adjectifs terminés
en able; cest- à- dire, quil n'est ni bref ni long. Il serait fort curieux d'entendre
prononcer à M. D. cer.a moyen : mais peut être n'aurions - nous pas l'oreille
assez subtile pour distinguer cette nuance de prononciation: —Les Latins ont
des syllabes douteuses pour la quantité., cest à dire , qui sont longues ou brèves ,
suivant qu'elles sont devant des mots començant par une consone ou par une
voyèle : on les apèle dans les Colèges fi fequitur. Mais , dans aucune Langue ,
il n'y a de voyèles qui soient toujours moyères , qui tiènent le milieu entre les
longues et les brèves , en quelque position qu'elles se trouvent, M. D.
remarque qu'il y a dans notre Langue des voyèles plus ou moins longues , et nous
l'avons remarqué nous-même d'après 1 Ab l'Oliv.1 ; mais le systême des voyèles.
moyenes n'est pas aussi facile à comprendre.
30. Le Journaliste de la Langue Française a une manière de peindre à l'æuil
la quantité de la voyèle longue,laquelle est de son invention , et lui apartient
en propre. Pour montrer le ridicule éfet que produirait la pénultième des
adjectifs en able , si on la faisait longue à la fin de la phrase , il écrit déploruable ,
misér.2..ble , etc. Il est certain qu'un Acteur qui prononcerait de la sorte , serait
siflé ; et le conte que fait M. D. à ce propôs , et qu'il trouve si plaisant , parceque
>

c'est lui', qui la fabriq : à plaisir , viendrait assez bien à lapui de cette suposi
tion. Mais ce n'est point ainsi qu'onprononce les voyèles longues. Qui a jamais
prononcé de cette manière ce vers latin ?
Huum.zanoo capitii ceervicceem piictor equiinaan .

Qui s'esc avisé de prononcer teete , conquete , tempeere ; aime, griacë , au


lieu de , tête , etc. åme , grace , etc.
4°. Au mot ABDICATION , que je marque tout bref , le Journaliste décide
que c'est une faute de Prosodie essentielle , et il ajoute que c'est une règle incontes
1

table , que tin alonge et ouvre l'a ou l'o , qui précède , abdication , émotion ; et alonge
seulement l'e , l'i et l'e ; réplétion , pétition ,ablution ; et il ajoute que tion a tellement
le pouvoir d'alonger les syllabes , qu'il s'étend meine à celles , qui se terminent.
par une consone , satisfaction , atention , confection. Il y a bien des remarques
à faire sur ceite décision si tranchante. = D'abord cette règle n'est rien moins
qu'incontestable : elle est positivement faûsse. On ne sait où l'Auteur l'a puisée ;
et c'est bien la que l'autorité de quelque Homme de lettres conu aurait été bone
à citer. Il est vrai qu'en Bourgogne et en Franche - Comté , où j'ai fait , dans
ma jeunesse , un assez long séjour , on prononce assez volontiers , abdication
conversation , etc. Mais je n'ai point vu qu'on étendît cet alongement de syllabe
à émotion , réplétion , ablution , etc. et j'ai remarqué de plus , que les persones, qui
>

parlaient bien , n'afectaientpoint cetalongement dansles


en ation. L'Ab. d Olivet , qui était Frunc-comtois , n'a eu mots même terminés
garde de mettre cette règle
incontestable dans sa Prosodie ; et il s'était sûrement corrigé de cette prononciation
contractée dans sa Province. = Ensuite , on peut avouer , que , dans les vers
où tion est dissyllabe, et où ti est extrêmement bref , on alonge naturellement
la voyèle qui précède, parce qu'il est naturel d'apuyer un peu sur la syllabe ,
qui précède une voyèle très -brève.
Les
VÉRTISSEMENT,
Les dangereux éfets de la diri-se on ..
Tout plaît dans lui , son air , sa conversati-04,
Mais ce n'est pas à dire que cette syllabe soit constament et incontestablement
longue , même en prôse : et qu'elle soit ouverte , quand c'est un a ou un o.
En troisième lieu , le mot atention , que M. D. cite en exemple , ne prouve rien
pour sa règle incontestable ; car , outre que l'n dans en , n'est pas une consone ,
mais que le et l'n ne forment qu'un seul soni , qu'on apèle voyèle nasale , c'est
le propre de ces voyèles d être longues , devant quelque consone que ce soit :
puissance , prétendre , peindre , conter, etc. = Enfin , la remarque qui termine
sa décision , est en raison inverse ; car il serait moins étonant qu'une voyèle ,
soutenue d'une consone , fût longue devarit tion , qu'une voyèle simple et sans
apui.
5°: Venons- en aux remarques particulières et locales. Sur la lettre A , M.
D. décide que ay dans paysan , est un dissyllabe , comme dans pays , paysage ,
paysagiste. Il forțifie sa décision par un exemple de La Fontaine , et par une raison
d'analogie. Mais l'exemple ne prouve rien , et la raison de prouve pas davantage.
Un Paysan cfensa son Seigneur
a dit l'inimitable Fabuliste , et il a pu le dire : mais , qui ne sait que beaucoup
de diphtongues , qui ne sont que monosyllabes en prôse , sont dissyllabes en
vers. La raison d'analogie , c'est que tous ces mots sont dérivés de pays , et ont
(par conséquent ) la prononciation de leur primitif. La conséquence n'est pas
fort juste ; et combien d'exemples du contraire ne pourrait -on pas citer? Je n'en
aporterai que deux ou trois. " Dans Diacre et Diable , ia est monosyllabe : dans
Dia:cnat , Diaconesse , diabolique, il est dissyllabe , au moins dans le discours
soutenu : ie est dissyllabe dans minucie ; et il est monosyllabe dans minucieux , du
moins dans le discours familier. L'usage , pour la prononciation, consulte moins
l'analogie
choque pasque l'oreille. Ay , monosyllabe, la choquerait dans pays ; et ne la
dans puysant .
60. Aumot ABANDON , nous remarquons qu'avec le sens actif et le régime ,
ce mot n'est usité qu'au Palais. Sur quoi M. D. observe que l'Auteur permet aux
Avocats une expression qu'il défend à ceux qui exercent une aútre profession . "Il
demande si les solécismes sont du domaine des Avocats ; et il finit par dire que
mal à-propos nous concluons du fait au droit.D'abord nous ne permettons , nous
ne defendons rien ; c'est à l'usage seul à permettre ou à défendre : or , l'usage est
tel par raport à ce mot . En second lieu , les solécismes ne sont pas du do
maine des Avocats ; mais ce qui serait un solécisme dans un aútre Auteur , peut
nen être pas un dans un Avocat , dans un Praticien ; parce que l'usage l'autorise
dans celui ci, et le condamne dans l'autre. Qui ne sait quela langue du Barreau
est toute diferente du langage ordinaire ? On verra au mot Palais , dans le 3º:
Volume, quelle estma façon de penser là -dessus: ici, jen'aprouve, ni ne
condamne.Jedisle fait , etje ne parle pasdu droit. Mais,quand je conclurais
dufait audroit
. , la conclusionserait légitime en fait de langage :car le fait ,c'est
l'usage ;ledroit
vérita cerèsont les règlesde la Gramaire : or ,quand l'usage est constant ,
,
il 'est la ble gle.
b
AVERTISSE M E N T.
7 °. Sur le mot ABOUTIR , M. D. dit que l'R n'est pas nul ; que cette conso.
ne ne se fait pas sentir dans les infinitifs en er , qui ne sont pas suivis d'une
voyèle , mais qu'il se prononce dans tous les mots en ir.
>
Tout le monde ne
convient pas de cet usage : on le verra sous la lettre R au troisième voluine :
= Aboutir , ajoutons - nous , n'est actif qu'avec flire. C'est , dit le Journaliste
n'avoir pas une idée juste de cette sorte de verbe. Là- dessus un grand lieu
comun de Métaphysique gramaticale dans lequel nous ne suivrons pas M.
D. parce que cela nous mènerait trop loin . Nous nous contenterons de dire que
nous n'avons parlé , dans cette ocasion que suivant le langage gramatical,
qui apèle actifs tous les verbes qui ont le régiine simple ( qui régissent l'acusatif ) ,
et que nous n'avons pas voulu diçe autre chose sinon qu’Aboutir n'a ce régime
simple que quand il est joint au verbe frire. = Mais il ne faut pas omettre
de relever une proposition de M D. qui prétend qu'il n'y a d'actifs que les
verbes qui peuvent se tourner en passifs. Il se trompe : chercher est actif; l'on
dit : on me cherche ; mais l'usage ne permet pas de le tourner en passif , et de
dire : je fiis cherché: Obéir , au contraire , n'est pas actif ; on dit pourtant , vous
firuz obéi.
8º. Au mot ABSOLUMENT , nous donons , pour exemple , qu'impatient se dit
abfolu'nent et sans régime. M. D est d'un avis contraire : il assûre qu’impatient du ,
jorg , du frein sont des expressions énergiques et précises , que tous les Ecrivains
emploient avec succês ; et il n'en cite aucun. Pour ne pas répéter inutilement ,
nous renvoyons au mot IMPATIENT , qui est dans ce 2d Volume.
2º. Le Journaliste n'est pas non plus de notre avis sur le Néologisme , que
nous reprochons , dit il , à M. Linguet dans cette expression , juftice abſorbante.
Selon M.D. employer une métaphôre , ce n'est pas parler un langage nouveau ;
2

c'est parler comme tout le monde parle dans toutes les langues. Mais , depu's
quand est il permis , dans toutes les langues , d'employer tous les termes en mé.
taphôre? N'y en a t -il pas que l'usage a ,consacrés ; et d'autres que le génie
d'une langue réprouve ? Notre Langue , en particulier , n'est - elle pas , sur ce
9

point , plus délicate et plus réservée qu aucune langue anciène ou moderne De


tout tems , et dans toutes les langues, les Critiques et les Gensde goût ne se sont
7

ils pas élevés contre l'abus des métaphores ? Et n'a-t' on pas aujourd hui , plus que
jamais , sujet de remarquer les progrês de cet abus ? Une expression métaphorique
ne peut- elle pas être apelée une expression nouvelle , quand elle parait pour la
première fois , et que persone n avait encôre ôsé s'en servir ? Observer que
cest un neologisme , ce n est pas faire un reproche à 1 Auteur ; c'est avertir le
Lecteur , que l'usage ne la pas encôre adoptée.
10'. M. D) . pense qu'zbsurde se dit des persones , comme des choses , et que ce
mot , apliqué aux persones , ne doit pas blesser le goût le plus délicat. La rai.
>

son qu'il en done , c'est qu'une opinion absurde est contraire au sens comun ; et
que l'honme , qui agit contre le sens comun , est un homme absurde_Si telle est
1 logique du Journaliste , elle est d'une espèce toute particulière. De la défini
tion d'un mot , il conclut à son usage et à l étendue de son emploi . Cette con
clusion n'est pas fort juste. De ce qu'ab.irde signifie qui est contraire au sens comun ,
on peut conclûre qu un homme , qui a it contre le sens comun , tient une conduite
absurde ; mais on ne peut pas concláre qu'on puisse dire qu'il est absurde, si
l'usage ne le permet. Or , pour prouver qu'il le permet , il falait citer d'autres
exemples que celui de Volture, que j'avais critiqué, et que M. D. aprouve,
Iro.M.D. nous reproche de confondre leverberéciproque avec le verberéfléchi
1
3

AVERTISSE M E N T. xj
Mais à lui permis de faire cette distinction métaphyſique , introduite par de
nouveaux Gramairiens, qui , réduisant toute la Grainaire en définitions abstraites
et subtiles , n'ont réussi qu'à embrouiller les idées , au lieu de les éclaircir ; et
en introduisant un nouveau langage , ont rendu les règles de cet art plus obscures ,
sur-tout lorsqu'ils ne se sont pas acordés entre eux , et que chacun d'eux a voulu
faire prévaloir les termes qu'il avait inventés. Pour nous, nous avons pensé qu'il
était toujours dangereux de changer les termes d'art , auxquels on est acoutumé
et qu'il vaut mieux conserver les anciens , quoique moins conformes à la précision
mscaphysique , que d'en introduire de plus justes et de plus précis , auxquels on
n'est pas fait , et pourlesquels il faudrait établir de nouveaux Dictionaires. Ainsi,
en suivant l'exemple de l'Académie et des plus célèbres Gramairiens , nous
apelons verbes réciproques tous ceux qui se conjuguent avec le pronom personel
soit qu'ils soientréfléchis, ou qu'ils expriment l'action d'un sujet sur lui- même ;
comine il se pronène, il se divertit , soit qu'ils puissent être apelés réciproques, et
>

qu'ils se disent de l'action que deux persones ou deux choses exercent récipro
quement l'une sur l'autre ; com.ne : Pierre et Paul se louent l'un l'autre ; les
foudres se heiertent dans les airs , ec. Cette distinction ne peut contribuer en rien
à la pûreté du langage et à la correction du style ; seuls ob ets que nous ayions
en vûe ; et ce sont de pûres dénominations, qu'on peut regarder comme indi
férentes
12 °. Nous disons que dans acablé , la est bref , quoiqu'il soit long dans
j'acable. M. D. décide au contraire que ce est long dans tous les mots de cette
famille , soit qu'il précède une syllabe muette , soit qu'il précède une syllabe
sonore. Il ajoute que d'Olivet , ne parlant que d'acable , le silence du prosodiste
a induit en erreur le lexicographe. En vérité , ce Journaliste parait avoir une
>

bien petite idée de l'Auteur de ce Dictionaire , puisqu'il le fait si mal raisoner.


Nous nous flatons qu'on croira sans peine , que nous sommes un peu plus
familiarisés que M. D avec la Prosodie de l'Ab. d'Oliver. Ce n'est pas simplement
sur le silence de cet excellent Gramairien que nous nous sommes décidés ;
mais , sur son silence combiné avec sa méthode conûe. On peut aisément
se convaincre , que , toutes les fois que la pénultième conserve sa quantité
devant la syllabe masculine ou sonore , comme l'apèle M. D. d'aprês plusieurs
alltres , d'Olivet ne manque jamais d'en avertir. On a donc droit de conclûre
quand il n'en avertit pas , que la pénultième n'est longue que devant la syllabe
féminine , ou , ce qui est la même chose , devant le muet. Je crois que cette
logique n'est pas si méprisable . Il ne reste donc que les deux sentimens oposés
de M. D. et de l'Ab. d'Oliyet ; car le Journaliste n'a pas même voulu s'aider
de l'autorité de M. de Wailly , qui le favorise sur cet article : il a wu sans
doute que la siène sufisait.
En voilà assez et peut être trop sur ces critiques. M. D. nous menace d'un
déluge d'autres remarques : il veut éclairer toutes nos erreurs : mais si ses alltres
observations ne sont pas mieux fondées , nous sommes d'avance dispensés d'y
répondre.
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х he

DICTIONAIRE
i ACARDEEAL
CRITIQUE , LATINA
MIA

DE LA LANGUE FRANÇAIS E.
E.

E , S.m.se
s.m.sºLettre de l'Alphabet
Lettre de l’Alphabet Français
Français , double consene , et d'un e muet sont moy:
et la 2de des voyelles. Une , un grand E , belle , tendresse , trompette. Pour ceux qui
an petit e. n'ont après qu'une consone et le muet , on
I. Remarque. On distinguie trois sortes d'e, les accentûe avec l'accent grâve : nièce re
qui exprimene divers sons , et dont la difé- mède , privilèg? , modèle crème cène
>

rence est sensible dans fermeté', hənêteté : on père , chèse , Prophère , brève , etc.
apèle E ouvert , celui qui se présente le pre- Cette pratique n'est pas anciène : elle ne dare
nier dans ces deux mots; E muer , celui du guère que du milieu du siècle , et ne s'é
milieu ; E fermé, celui qui est à la fin.= rendait pas à tous les mots qui sont dans ce
1 °. L'E ouvert est ainsi apelé , parce qu'on câs. Elle est aujourd'hui universelle , et la
ouvre la bouche en le prononçant : mais publication du Dictionaire Gramatical n'a
comme on l'oûvre plus ou moins on au pas peu contribué à la rendre plus comune ,
>

rait dû distinguer plus de trois sortes d'E. et à en étendre l'usage à* tous


Tête et tette sont deux e ouverts ; mais le ont ces terminaisons.
les ismots
Alltrefo qui
on n'a
er
z l'est bien plus que le 2d , et ce serait une vait aucune règle sur ce point. Les uns n’ô
faûre de les faire rimer ensemble. Aussi sant marquer cet e moyen , ni avec l'accent
dans le Dictionaire Gramatical , nous avons grâve , parce qu'il n'est pas ouvert , ni avec
soigneûsement distingué l’e ouvert en e sim- l'accent aigu , parce qu'il n'est pas fermé,
plement dit ouvert , et en e moyen , qui cient avaient pris le parti de ne point y mettre
le milieu encre l'é ouvert et l’e fermé, se d'accent: ils écrivaient remede, college , zele ,
prononçant avec une ouverture de bouche etc. mais ils exposaient les gens peu instruits
plus grande
ouve
que le fermé et moins grande à prendre ces e pour des e muets , et à les
l'e rt .
que Tous les e suivis d'une prononcer comme l'e féminin. Les autres met
Tome II. А
E E
taient à ces e moyens l'acc. aigu : reméle , muette à l'infinitif , comme apeler , jeter,
college , zéle : atître inconvénient, qui do- peser , mener ,prènent12 le moyen dans les
1 nait lieu à une prononciation presque aussi temps qui finissent par un e muet : je mène ,
vicieuse. Aujourd'hui on emploie l'accent je pèse , je jère ou je jette , j'apèle ou j'aa
grâve pour l'e
l'è moyen , et le circonflexe pour pelle , ce qui s'étend aux futur et
er conditio
fe ouvert : crème , même , etc.etc. nel de ces verbes , j'apellerai , jemènerais >

* L'Académie convient qu'on distingue deux je jetterai, je pèserais , etc. - On dit aussi
e ouverts ; l’e gråve , tel qu'il est dans suc- chapelain et chapelle , chandelier et chandel
cès , et l'e aigu , tel qu'il est dans la seconde lele , celui et celle etc. - Par la même
syllabe de trompette. Ce langage parait con- raison , quoiqu'on dise j'aime , je chante ,
> >

tradictoire ; car le mot aiga semble anon- nous disons aimé-je , chante -je , et non pas
cer un é fermé : comment est- il donc une aime- je , chante- je .
espéce d'e_ ouvert : La pratique de l'Acad. Les Anglais et les Allemans ont des e
dans son Dichonaire', n'est pas plus consé- muers : l’e de love en est un exemple pour
quente, puisque dans les e qui ne sont pas les premiers , et le second e de meine pour
suivis de deux consones , et qui sont pour les aútres. Les Italiens et les Espagnols n'ont
tant devant l’e muet , elle met tantôt l'ac- point d'e muer. Bur. = * Dans les Provinces
cent grâve , comme dans brèche , tantôt l'ac- méridionales , on done souvent à l'e final le
cent aigu , comine dans collége, et une foule son do ou d'ou :: on y prononce gloa- ro ,
>
1

d'aîtres ,quoique ces deux e soient de mêine ou gloa - rou , pour gloire. Et pour les mo
natúre. Cette variété fait croire que tous nosyll abes le
nosyllabes le ,, de
de , me , te ; se , ce , que ,
les articles des anciènes éditions n'ont pas et les particules re ou de , qui entrent dans
>

été revus avec soin et réformés dans la nou- la composition de beaucoup de mots , comme
velle . recevoir , demander , etc. on prononce un
Les monosyllabes , les , des , mes , les , é fermé : le, de > mº , té , sé , cé , qué ,
ses , ont le fort ouvert. Plusieurs le pro- ré , dé , etc. Ce sont des gasconismes , et des
noncent comme muet , devant une voyelle plus choquans., auxquels les habitans de
ou une h muette , les animaux , les hoinines :- ces Provinces doivent faire atention .
( le -zanimó , le - zome ) il faut prononcer , Ces e muets sont le désespoir des Musiciens ,
>

le -zanimô , lè-zome. sur-tout dans les finales : la plupart les pro


Le siège de le tout-à-fait ouvert , ne peut etc.
noncent en eu : la gloireu > la tempeteu ,
jamais être que dans la dernière syllabe inas L'e muer ne se prononce point à
culine : procès, succès , être , têle. Que si la fin des mots , quand le mot suivant co
cetie syllabe vient , dans les dérivés , à être mence par une voyelle : une âme forte; pron.
:

suivie d'uneaître , qui soit aussi masculine , u -name forte .


alors l'e devient, ou tout-à -fait fermé, comme 3°. L'é fermé , ainsi apelé , parce qu'on
dans procé.ler , silccéder , il était ( exceptez serre les lèvres en le prononçani , se mar
têiu ) ; ou il devient moyen , et ne s'ouvre que par l'accent aigu , comme le dernier de
que faiblement , comme dans procession , fermeté. Dans certains temps des verbes ,
succession , qu'on prononce succè.cion , prø. l'é fermé est suivi d'un : „ Vous donner ,
ce - cion . vous feriez , vous dirien , etc. Ce 3 tient
2 °. L'e muet n'a point d'accent. Il est lieu de l'accent et de l's : pron . doné , fe
apelé muat , parce qu'on ne le prononce pres- rie', dirié. = Dans la conjonction Et , l'e
que pas , et e féminin , parce que les sylla-
> se prononcé fermé , et non pas ouverc >

bés qu'il termine , sont apelées syllabe's fe- comme font les Gascons , é, ci non pas è.
minines , ou rimos feminines , comme les syl On troủve un correspondant à l'é-fermé
labes ou entre une ouvert ou un é fermé, chez les Allemans , dans chr ; chez les An
>

sont apek es syllabes masculines , ou rimes glais , dans equity ; chez les Italiens , dans
masculines. = L’e muet ne commence ja- ardore ; chez les Espagnols , dans emanar.
mais un; mot sans être précédé de quelque II. Aucun de nos mots , à l'exception
consone , et il ne se troûve jamais en deux d'être > ne comence par un E tout- à - fait
Syllabes consécutives ; ou , s'il s'y trouve , ce ouvert : aucun n'est terminé ainsi ; et l'e
n'est jamais à la fin du mor. C'est pour ouvert , à la fin des mots , est toujours suivi
cela que les verbes dont la pénulcième est d'une ou de deux consones : procès , désert
EAU EAU
arrers. = Dans tous nos mots , l'e inicial Aler aux eaux ; prendre les eaux. I
ou final , non muet , est fermé , et toujours Humeur , sérosité. » Les eaux qui tombent ,
bref. qui distilent du cerveau. » Ce cheval a des
III. L'E se prononce de plusieurs aŭtres eaux aux jambes. ** 6*.' Sueur. » J'étois tout
manières , comme quand il est suivi d'une en eau. » L'eau lui découloit du visaze.
O

n et d'un t ,où il prend ordinairement le son 7°. En style populaire, urine. » Faire de
de l'a : sentiment ( sentiman ). Mais si i'r l'eau. Retenir , ou lâcher , ou laisser aler
> >

. Liqueur artificielle,» Eau


son eau. = 8°:
n'est point suivie d'un t , l’e conserve son SOTZ
propre son : citoyen , moyen , etc. = Il de -vie , "» Eau rôse , de plantain , de chicorée ,
à aussi le son d'an , quand il est joint à de cerises , de groseilles. Eau de senteur. >
O
d'un p , ou d'une gº . Lustre , brillant qu'ont les perles , les
une m , et suivi d'un b
aütre m : embaumer ,empire, emmener ; pron. diamans : » Ces perles sont d'une belle eau ,
anbomé , anpire , anmené. Dans les troi- ces diamans de la première eau. - En l'eau.
sièmes persones du pluriel des verbes , l'e , Voy. En .
Elu entre dans plusieurs expressions du
suivi d'une n et d'un t , a le son de l'e muct,
er l'n ni le i ne se prononcent pas devant style familier et proverbial. Batre l'eau
une consone : devant une voyelle , on ne avec un bâton , faire une chose inutile . On
prononce que le c : Voy. En et Ent. dit , dans le même sens , doner un coup d'é
Quand le est joint à d'alltres voyelles , pour pée dans l'eau. Tenir le bec dans l'eau
alors',, ou il est à quelqu'un, le tenir dans l'incertitude , en
former une diphtongue , alors
muer , en ce sens , qu'il ne se fait nullement diférant de se déterminer. - Faire venir
sentir , ou il prend un son étranger à sa l'eau à la bouche : doner envie d'en tâter.
prononciation . Nous mettons ces diph. Salivam movere. Suer sang et eau , faire
-

tongues à leur place , dans l'Ordre Alpha- de grands éforts pour venir à bout dequel
bétique. que chose. — Faire venir l'eau au moulin ,
EA , EAI , EAU : diphtongues , où l'e est s'atirer des présens . Nager en grande eau ,
entièrement muet : il n'y est mis que pour avoir le vent en poupe , réussir dans ses
adoucir le son du g , après lequel ces diph- projecs , être dans les grands moyens', dans
tongues se troûvent : „ II mangea , je man- les grandes ocasioms de faire fortune. - Rea
venir sur l'eau , rétablir ses afaires. - Lais .
geai , engageant : si l'e ne s'y trouvait pas ,
on prononcerait , manga , mangai , enga- ser courir l'eau , ( il y en a qui ajoutent,
gan " : par le secours de l'e , on prononce sous le pone ) ne se point mettre en peine du
manja , manjé , ang ajan. train que prènent les afaires. - Rompre .

EAU , diphtongue , qui a le son d'un l'eau à quelqu'un , lui suscister des absta
>

o plus ou moins ouvert : » chapeau oi- cles , des traverses . Nager entre deux eaux
>
-

seau : pron. chapo , oazo. Dans fléau , se ménager entre deux partis. – Pêcher en
l'e se détache de l'o ( fleco ). Quelques-ups eau trouble , profiter , pour ses afaires , des >

en fontce autant , mais mal , terminés


pour le mot
Voy. mot. = Les mors en Eau
eau',. malheurs publics et particuliers
naitre à ce dessein.
, les faire
Porter de l'eau à iz
au singulier , ajoutent un x au pluriel : ba- mer , doner à des gens qui en ont déjà trop.
teau , oiseau :. bateaux , oiseaux. Faire de l'eau touie claire , manquer
EAU , s. f. [ 00 , dout. Au pluriel , eaux : son coup ; échouer . Se mettre dans l'eau
p :ɔn. ô long. ) Dans les composés , on met de peur de la pluie , s'exposer à de grands in
un tiret entre eau
de -vie , eau - forte.
et les aútres mots. Eau- convéniens , pour en éviter de perits. » Je
croûve
me mieux dans ces bois , que toute
1°: Eau estun des quatre élémens : élément seule dans une chambre : c'est ce qui s'apele
froid et liquide. Eau naturelle. Eau de sour- se mettre dans l'eau de peur de la pluie :
ce , de fontaine , de puits , etc. L'eau de la mais je m'acoinode mieux de cette grande
mer. Puiser , tirer , boire de l'eau.. = 2°.
2 Il tristesse , que de l'ennui d'un fauteuil. Séva
se prend plus particulièrement pour la pluie. On dit , d'un homme qui est doux et
» Il est tombé bien de l'eau : » Le temps tranquille , ou niais et innocent , qu'il ne
est à l'eau. = 3 °.Mer , rivière , lac , étang. sait pas troubler l'eau ; ( l'Acad. dit , ne
» Au bord de l'eau. Sé jeter à l'eau. Passer sait pas l'eau troubler ) . » Cette persone si
l'eau ; aler par eau. = 4°. Eaux minérales : fière , ce pauvre innocent , qui ne savoit
A 2
4 Е В А ЕВА
pas troubler l'eau dit ironiquement métaux . - Ebarboir , outil qui sert à ébar
Mde . de Sévigné. Il n'y a pire eau que ber.
celle qui dori , qui croupit ; il taut se défier Rem . * Autrefois on disait ébarber , pour
des sournois , des mélancoliques. faire la barbe ; et Trév. lui done' encore
On dir aussi , de celui qui se plait à quelque ce sens ; Se faire ébarber. Joubert le
chôse , qu'il y est comme le poisson dans met parmi les mots vieux et burlesques.
l'eau ; et quand il en est privé , que c'est le EBAT , * ÉBATEMENT , s. m. ** SÉBA
poisson hors de l'eau . - Er d'un homme peu TRE , v . réc. ( 1 é fer. 3 °, e muet aux :
habile dans les afaires, que si on l'envoyait dern. Eba , Ebateman , Ebatre. ] Passe
à la rivière , il n'y trouverait pas de l'eau . temps , divertissement. Se réjouir , se di .
>

-Voy. Bas, adjectif; Cou , Feu ,GOUTTE , vertir .


> Ebatement et s'Ebatre ; sont vieux
Noyer , Vin . et hors d'usage. Ebat , se dit encore , mais
Rem . Tous lesmots suivans doivent porter seulement dans le style familier et au plur .
l'accent aigu sur l’E : on les écrivait autrefois Prendre ses ébats. - Les deux autres étaient
sans accent , et dans le Rich . Port . on a autrefois employés dans le beau style.
continué cette pratique. Aparemment qu’on a Tu suis mes énemis , t'assembles en leur bande ,
jugé cet accent peu nécessaire ; il est du Et des maux qu'ils me font prends ton ébatement.
moins très utile , et l'usage le demande au Malh .
jourd'hui . » Elle étoit descendúe sur le rivage pour s'é
ÉBAHIR ( S' ) v. r. ÉEAHISSEMENT , S.s. batre avec ses compagnes. D'Ablancourt.
ÉBAUBI , IE , adj. ( Ebobi > bie : " é
m. [ Eba - ï iceman : l’h s’aspire : 4 e e
muet au 2d. S'étoner , être surpris. Éro- fer. 2° dout. 3.'lon. au 2d . ] Econé , sur
nemeirt , surprise. = L'Acad .dit que ces pris . Il est populaire , et ne peut se dire
>

deux mois vieillissent. On disait dans Trév. qu'en plaisantant. » A qui en avez-vous
dèsle commencement dusiècle, qu'ébahis- Madame , avec vos exclamations ?=Oh
? !
sement était vieux. Pour le verbe , on aver- rien ; mais me voilà bien ébaubie. Mariv.
tit qu'il ne se dit guère qu'avec le pronom Je suis tout ébaubie , et je tombe des
personel , s'Eb hir , et dans presque tous nlles . Mol. Tartufe.
fes exemples qu'on done, il est employé au ÉBAÚCHE , s. f. ÉPAUCHER , v . act..
>

passif : être ébahi : Je suis tout ebahi : ÉBAUCHOIR , s. m . { Ebôche > boché , bo
c'est - là en éfet son unique emploi. choar ; 2 ° lon , au 1 dour. aux deux aù .
Rem. Jacques Grevin dona en 156i une tres . ) Ebaîche ébaucher , se di sent au
Comédie , qui avait pour titre : Les Eba- propre d'un ouvrage de Peinture ou de
Ce verbe s'est maintenu , dit La Mon- Sculpture , qui n'est
his. Cë
noie , jusqu'au milieu du siècle dernier. Il mencé : au figuré
n'est que grossièrement co
> se dit des ouvrages
a depuis insensiblement vieilli , et il ne d'esprit. Ebaucher une statûe , un cableau ::
trouve plus sa place que dans le burlesque . » Ce n'est que la première ébauche. » Cet
Sri Amant s'en est servi dans son Moyse Auteur n'a pas mis la dernière main à son
Sauvé , où décrivant les Israélites, qui pas- ouvrage , : il ne l'a qu’dbauché. Cerre >>

saient la Mer Pouge à pied sec , il dic : pièce n'est qu'une ébauche . - Voyez Es
Les poissons ébahis les regardent passer . QUISSE .
Vers dont pour une autre raison , Boi Ebzuchoir ne se dit qu'au propre , et seu
leau s'est moqué dans sa Poètique. La Monn. fement en termes de sculptûre. C'est un
On se sert encôre du partic. dans le st. outil de bois ou d'ivoire , dont les Sculp
fam . , mais il est un peu "bas et populaire. teurs se servent pour ébaucher.
Il a le régime d étone : » Je la laissai * EBAUCHEMENT , adv. Brièvement ,
"
tristement ébuhie de tout ce qu'elle voyoit. , et sans entrer dans le détail. » Il ne m'en
Mariy . a parlé qu'ébauchement ; c'est un mot bar
ÉBARBER e
v. a a.. ÉBARBOIR S. m. bâre du jargon néologique moderne.
re

[ " é fer . 3 ° é fer , au jer dout .
> au 2d. * EBAUDIR , v. a . ÉBAUDISSEMENT ,
Ebarbé , boir. ] Ebarber , c'est ôter les par- So m . Récréer , récréation . Ils sont vieux
ties excédentes et superAlues de quelque chô- er ne peuvent plus être bons que pour le
se . Eberber du papier , des plumes , des burlesque. Ebaudir ses esprits i s'ébaudir.
pièces de monnoie. Trév. ne le dit que des » Vous tous , Critiques à la journée , à la
EBL Е во
quinzaine , au mois , ébaudissez-vous bien , éblouissant , couleur éblouissante . Beauté
vous ne me ferez surement aucun mal , dit éblouissante. Raisonemens éblouissans. Pro
dans son dépit M. du B. . . auteur du vieux messes éblouissantes , etc, etc. - M. Murs
Garçon , Comédie . montel lui fait régir la prép, de : » Eblouis
EBÈNE , s. f. ÉBÉNER , v. act. [ 11e é sante de vivacité et de fraicheur. On le dit
>

fer. 2° è moy. au 1" , é fer. au 2d : le ordinaireme


ÉBLOUISSE sans régime.
nt MENT
Rich. Port, ne met point d'accent sur le 2d , ne se dit qu'au propre :
e du verbe : ebener.'] L'ébène est le bois de 1 °. Dificulté de voir, causée par une trop
l'ébénier. » Il y a diverses sortes d'ébènes : grande lumière. » On ne peut regarder le
de l'ébène noire , de la verte , de la grise . soleil sans éblouissement. » La neige cause de
Quand on dit de l'ébène tout court , on l'éblouissement aux yeux , à ceux qui la re
entend parler de la noire. Cabinet d'ébène. gardent trop long temps: -- Il ne serait pas
Travailler en ébène. = Ebener, c'est do- bon de dire au figuré : » L'éblouissement que
>

ner à du bois la couleur de l'ébène. causent les richesses. Balzac a dit , et le Dict.
L'Acad. ne mer pas ce verbe : il est dans de Trev . l'aproûve :: » La grande estime que
Trév. et dans le Rich. Port.
EBENIER
nous avons pour les Prédicateurs , peut venir
ÉBENISTE , s. m . [ 1! " é de notre
nour éblouissement et de notre illusion .
>

On ne
fer. 2° e muet , suivant l'Acad. et le Rich . On le dirais
ne le dirait pas aujourd'hui, ou l'on di
Port. — Trév. met un accentaigu , ébénier = 2°. Dificulté de voir , ocasionce
rait mal. =
ébériste : ainsi ce 2d e serait donc fermé par quelque vapeur , ou autre caứse inté
comme le 1 ". Les sentimens et la pratique tieûre. » ' ll n’a pris un tel éblouissement
1

sont partagés,
Le
sur ces deuxprononciations.} queje ne voyois goutte. » Les vapeurs sone
se dit d'un arbre des Indes et d'Afrique, souvent accoinpagnées de vertiges ei d'éblouis
dont le bois est fort dur , et ordinairement seinens ,
noir ; le 2d , d'un ouvrier qui travaille en ÉBORG VER >, v . act. [ Mouillez le & :)
ébène , et en ouvrages de marqueterie. Rendre borgne. » Une branche d'arbre l'a
* EBÉTÉ. C'est ainsi que Rollin écrit éborgré. — Par exagération , faire grand mal
ce mot dans son Histoire Anciène . .
On à l'ail » Vous m'avez eborgné . = Figuré
écrit hébété avec une h . Voy . ce mot. ment , ce mur , cet arbre éborgne cette cham
>

ÉBLOCIR ' , v . a. ÉBLOUISSANT , ANTE , bre , cet apartement , lui ôte une partie de
adj. ÉBLOUISSEMENT, s. m. ( Éblou -i, i-san, sa *vûe,
sante , seman : 119 é fer., 4 lon. au 2d et 3 *,
de son jour,
LBOUFFER ( S ), V. réc. Richelet , 2
e muct au d * . ] Eblouir , c'est empêcher l'u- boufer de rire . Il est bâs et populaire.
sage de la vûe par une trop grande lumière. L'Acad. ne lemet pas. On dit, pouſer de rire .
Il se dit au propre et au figuré : » Le soleil , ÉBOUILLIR , V. n. [ Ebou -gli : mouillez
la grande blancheur, éblouit la vue , ou , les les11.] Diminuer, à force de bouillir. Il ne
yeux ; nous éblouit. —C'est une beauté qui s'emploie qu'à l'infinitif et au participe. » Ne
éblouit ( le régime est sous-entendu.)— Plus laissez point tant ébouillir le pot. » Le pot est
figurément , c'est rº. Surprendre l'esprit par tropÉBOULE
quelque chose de brillant, de spécieux. » Il
ébouilli.-»IENT
Cette, saứce est trop ébouillie .
s. m . S'ÉBOULER , v.r.
re
m'a allégué tantde raisons, qu'il m'a ébloui: Écoulis, s. m . [ Ebou -le-man , lé, li : 1
e
>
er

» On se laisse souvent ébloair par une élo- é fer., 3º e muet au " ' , é fer. au 2d.] S'6
quence artificieuse. » Les hypocrites ont sou- bouler , se dit des terres, des bâtimens qui
vent ébloui les simples parleurs spécieux de- se renversent. Acad. On le dit sur -tour des
hors. Fenelon . -2°.
° Tentar , séduire. » On terres . Pour les bâtimens , on dit d'ordinaire ,
se laisse aisément éblouir par les richesses , s'écrouler. » Le rempart s'éboule ; cette mu
par de séduisantes promesses. — Il régit raille , cetre pile de bois s'est éboulée. — Ec
ordinairement la prép. par , sur-tout au pas- neutralement:» Cela fera ébouler ce bastion.
şif. » Il fut ébloui parl'éclat de tant de Aam- Acad. == Eboul ment , chûte de la chose:
beaux. Il régit quelquefoisla prép.de .» Ebloui quis'éboule. » Eboulement des terres. L'Acad.
des charmes trompeurs de la gloire , de l'éclat dit, eboulement de la muraille , du bastion .
des richesses , etc. On dit plutôt , écroulement. = Eboulis ,
ÉBLOUISSANT , se dit dans tous les sens terre qui s'est éboulée. » Eboulis de terce
>

de son verbe , au propre et au figuré. » Éclat de sâble , etc ,


EBR E CA
ÉBOURGEONEMENT , s. m. ÉBOUR, point touchée, que la chốse ne la frape point.
GEONER , v. a. [ Ebourjo -neman , né re
' : 1" é is Le Prince écouta tout ce discours du Roi
fer. ‫ز‬ é muet au ser, é fer. au 2d : le qui sans s'ébranler. D’Orl. Révol . d'Esp. Il
est devant l'o est entièrement muet : il n'est falait dire , ce me semble , sans en être
làque devanti'o
pour douer. - auRichelet
g un son doux, qu'il ébranlé.» Quoique la nouvelleréforme fic
met aussi ébour- tant de bruit , les Vaudois ne s'en ébranlèrent
n'a pas
jonner , sans préférer l'un à l'aître : mais point . Bossuet , n'en furent point frappés.
puisqu'on écrit bourgeon ,et roa pas bourjon , L'actif est beau au figuré , dans un sens plus
on doit, par analogie , écrire ebourgeoner , aprochant du propr:. » Telle est l'influence
et non pas ébourjoner .] Oter les bourgeons des Rois sur la destinée dumɔnde : ils le gou.
superdus. Retranchement des bourgeons. vernent pendant leur vie , et l'ébranlent en
' Ebourgeoner les vignes, les arbres.» Ebour. core après leur mort. Thomas .
'w
gconement des arbres , des vignes.
>
е
EBRE est toujours bref : Célebre , funèbre ,
EBOURIFÉ , ÉE , adj . ( 4 é fer. , long au etc. , è moy .
2d . ] Qui a les cheveux , ou la coîføre en ÉBRÉCHER , v . a . ( 3 é fermés. ] Faire
désordre. » Il est tout ébourifé : elle arriva une petite brèche. Ebrécher un couteau , un
toute ébourifée. = Trév. , par sa définition , rasoir. S ébrécher une dent. - Suivant l'Acad.
parait le dire de la coîtire même , et desche- il ne se dit qu'en ces phrases. Trév. le dit aussi
veux : Eparpillé , dérangé. On le dit de la des ruptûres faites aux ouvertûres des pots de
terre , de faïance , etc. re c
persone.
ÉBOUZINER , v. a. Terme de Maçonerie. 2 e
ÉBRENER, v . a. [ 1 " et 3º é fer., 2°
Ôter le bouzin d'une pierre. muer : devant la syll. fémin. ce zde devient
ÉBRANCHEMENT , s. m . ÉBRANCHER , moyen : Il ébrène , il ébrènera . ] ôter les ma
v. a. [ 1" é fer. , 2° lon . , 3º e muet au poser ; cières fécales d'un enfant.
re

cheinar , é fer. au 2d , ché. ] Ebrancher * ÉBRIÉTÉ , ÉBRIOSITÉ , s. f. La Touche


c'est dépouiller un arbre de ses branches , en dit du i'rer , que quelques persones le disent
les coupant , ou en les rompant. » Il faut aulieu d'yvresse , mais qu'il parait encore
ebrancher cet arbre. » Le vent l'a tout ébran- bien étranger , et que l'Acad. ne l'a poine
ché. = Ebranchement , est l'action d'é- mis dans son Dicionaire. Depuis cette re
brancher un arbre , ou l’éfet de cette action. marque, il n'a pas été plus en usage. -Ebriosité
ÉBRANLEMENT , s . m . ÉBRANLER pour ivrogrerie , est encôre plus mauvais. re с
v. a. [ 1'e é fer., 3 lon ., 3º e muet au 1er
re
i ÉBRUITER , v . a. ( Ehrui- té : 1 et 3 " é
>
nt
leman '; é fer. au 2d . ] Ebranleme , au pro- fer. )Divulguer , rendre public . » Il ne faut
pre, secousse. Ebranlementdu cerveau : » Après pas ébruiter cette affaire. - Sehruiter , de
un si grand ébranlement , il est à craindre que venir public . » Cette affaire s'ébruite , com
Au fig
cette muraille ne tombe . - Au figué
ué :: »» l'é-
l’é mence às'ébruiter; elle s'estbientôtébruitée.
branlement de sa fortune. ÉBULLITION , s. f. [ On prononce les
ÉBRANLER ,> doner des secousss . - Les
·9) 21 sans les mouiller , eb :il - li-c on , en vers
vents ont ébranlé cette maison. Ce coup lui a ci-on . ] 1 °. Mouvement que prend un liquide ,
.

ébranlé le cerveau . — Il se dit figurément des qui est sur le feu. S29. ° Maladie , qui caûse
persones , dans le sens de fraper , toucher , sur la peau des élevûres , ou tache; rouges.
émouvoir : „ Ces raisons l'ont fort ébranlé. » Une ébullition de sang. » Il a une ébullition
» Les malheurs , les disgrâces , n'ont point
>
par tour le corps. Voy. EFFERVESCENCE.
ébranlé sa constance .» Il n'a point été ébranlé Molière s'est servi de ce mot au figuré ,
par tout ce qu'on a pu lui dire , par ce funeste dans sa Critique de l'Ecole des Femines : » Je
évènement : mais le réciproque s'ébranler , ne ne saurois soufrir les ébullitions de cerveau
s'emploie pas dans cette signification. On dit , de nos Marquis de Mascarille. Je crois , dit
de deux armées qui sont en présence, qu'elles La Touche , qu'on peut fort bien s'exprimer
s'ébranlent , pour dire , qu'elles comencent ainsi en plaisantant.
à se mouvoir et à agir ; et des troupes , pour EC . Cette finale est toujours brève. Bec
dire , qu'elles se metiene en motivement pour sec , etc. Les pluriels sont longs , Grecs
prendre la fuite; mais on ne dit point d'une échecs, etc. re e

persone , qu'elle ne s'ébranle point , pour ÉCÁCHER , v. act. [ 15 et 3 ° é fer. ]


dire qu'ellene se trouble point, qu'elle n'est Écraser , froisser. Ecacher une noix , un li
E CA Ё СА
maçon , en marchant dessus. » Il s'est écaché leur rouge fort vive, et de l'étofe même teinte
le doigt, et non pas , il a écaché son doigt.
a de cette couleur. Teint en écarlate : une belle
- Nez écaché , camus et aplati. écarlate . Manteau d'écarlate. = Prover
ÉCÀILLE, Š.F. ÉCÂILLÉ, É E,adj. Écâil- bialement, des yeux bordés d'écarlate , fort
LEUX , EÛSE , adj. [Eka-glie , glie , glie-e , rouges. En Provence on dir , des yeux borde's>

glieû , glieủ -ze : 1" ėé ter., 2€ lon . : mouillez d'anchois .


e
les ll ; 3 ° emuet au 1I ° , é fer. au 2d ec 3 , ECARLATINE , ne se dit que d'une fièvre
lon. aux 2 ders. ] Ecâille , 1 °. Matière mince qui rend la peau très-rouge. On l'apèle vul
et osseưse , qui vient sur la peau des poissons gairement scarlatine .
et de certains reptiles , et qui est séparée en ÉCARQUILLEMENT , s. m. ÉCARQUIL
plusieurs pièces : » Ecâilles d'unecarpe, d'un LER , V. a. [ Ekarki-glie-man , ki- glié : 1" é
e
saumon , 'd'un crocodile. = 2° . Coquille , fer., 4 e muer au 1 " , é fer. au zd : mouillez
croûte dûre , qui coûvre les poissons qu'on les ll. ) Ecarquiller , ne se dit que des jambes
nome testacées . » L'écaille d'une huitre : et des yeux , qu'on écarre , qu'on oủvre.
huitre à l'écaille. » Ecáille de tortúe. Ecarquillement, est l'action d'écarquiller. Ils
Écaille tout court , s'entend toujours de l'é- sont du style familier.
câille de tortue. ÉCART, s. in . [ Le e ne se prononce pas. ]
ÉCÂILLÉ , à qui on a ôté les écailles : Carpe 1°. L'action de s'écarter. » Pour éviter le coup ,
écaillée ; ou , dans le sens contraire , qui est il fit un é art. » Son cheval eut peur , il fit
couvert d'écailles : Animaux écaillés . - Ecuil. un écart et le reaversa . — Figurément , faire
leux , qui se lève par écailles. » Les cones un écart dans un discours , s'écarter de son
du sapin sont des fruits écailleux . » La racine se
du lys est écailleitse .
sujet. = 2°. Prendre, ou , se estropié
die d'un cheval
doner un écart,
>

, qui s'est en fai


Rem . On dit figurément, que les écailles sant un écart. = 3°. Cartes qu'on écarte , à
>

tombent des yeux, pour dire , qu'on est dé- certains jeux. » Où est votre écare ? Que dites
trompé ; ou , comme disaient M's de Port vous de mon écart ?
Royal , désaveugle. Cette expression fait al-
>
A L'ÉCART , adv. En un lieu détourné
lusion à ce qui arriva à St. Paul , lors de sa écarté. » Mener, prendre , trouver à l'écart.
>

conversion. Elle ne peut être bone que dans - A part , en particulier. Tirer à l'écart ;
des ocasions pareilles. » Entin , les écailles se mettre , se tenir à l'écart.
lui tombent des yeux , il voit qu'il s'égare, Rei . 1°. L'emploi de ce mot au figuré ,
dit d'Avrigny , en parlant de M. de Turenne pour signifierfilije , désordre , n'est pas an
et de sa conversion . cien. La Touche , au.comencement du siècle ,
ÉCAILLER , v . a. ÉCÂILLER , ÈRE, s. m. en parle comme d'une nouveauté . » L'impru
et f. [ Eka -glie , gliè -re : " é fer. , 2'lon ., dence fait faire de grands écarts : » Il est sujet
e
>

3. é fer,, aux 22,1


18s, èè moy. et long au z “. ] à faire des écarts .
Ecáiller , c'est ôter l'écaille d'un poisson . 2 °. Laisser à l'écart , c'est fuir , évitez
Écailler un brochet , une carpe. - S'écailler, ou ne pas faire mention de ...
se dit des couleurs d'un tableau , qui se déta- Je conclus donc , que notre vrai salaire
chent par petites parties , comme des écailles ; Doir se borner au plaisir de bien faire ,
mais il se dit du tableau , d'un enduit , et non Et qu'à l'écart laissant là les humains ,
pas des couleurs mêmes. » Ce tableau , cet en- Le Sage doit se payer de ses mains .
duit s'écaille . Rouss .
EGAILLER , ÈRE , se dit decelui qui vend ÉCARTÉ , ÉE , adj. Il se piace toujours
et qui ouvre des huitres à l'écâille. après le substantif : Chemin écarté ; route
ÉCALE , s.f. ÉCALER , v. a. [Ekale , lé : écartée. » Allez dans cetre grotte écartée
>
er
>

';ire é fer.,'3'z e inueiau i'r,


e
1 é fer, au 2d. ] où tout est préparé pour votre repos. Télem .
Ecale , se dit de la coque des noix et des eufs, e
ÉCARTELER , V. act. [ !" et d ' é fer. ,
et de la peau des poix, qui se lève quand ils 3 * e muet; devant la syll . fémin. cet e devient
cuisent.Stcaier, c'est ôter l'écale. » Ecaler moyen : il é artèle , écartèlera', etc.] Mettre
des noix, » Les pois's'écalent, quand ils ont en quatre quartiers , en le faisant tirer à
bouilli. quatre chevaux. » Il fut condamné à être
ÉCARLATE , s.. f. ÉCARLATINE , adj. f. écartelé . Vin .. En termes de Blason
[ 14€ e fer .] Ècarlate , se dit, et d'une cou- » Il écartèle d'argent et de sable.
re
8 É C Erc ECH
ÉCARTER , v. act. [ 19€ et dern. é fer.] est aûcre chôsé. » Tête écervélée. = Subst.
1 °. Éloigner, disperser. » Ecarter les éne- » C'est un jeune écervélé , une petite écer
mis , la foule. » Le vent a écarté les nua- velée .
ges . » La tempête a écarté les vaisseaux . = ÉCHAFAUD , s. m. ÉCHAFAUDAGE , S.
2. Détourner . » Ecarter du droit chemin . m. ÉCHAFAUDER , v . n. [ Echafó , fodaje ,
e
» Vous vous écarterez trop,, si vous prenez fodé ; 1" é fer. 3 ° lon au 1er, dout. aux
ce chemin là . — 3.s'écarter se dis dans deux aútres. — Richelet écrit échafaut avec
-

ces deux sens, avec la prép. de pour régime. un t 8 L'Acad. Trév. er le Rich. Port. avec
» Sécarter de la foule. S'écarier du bon un d , ce qui est mieux , à caûse des dérivés.]
sens , de son devoir , de son sujet. 4º. Echafaud est , 1 ° : planches soutenues par des
treteaux, ou par des pièces de bois fichées dans
» Ce fusil écarte son
Ecarter , éparpiller.
plomb.35. A certains jeux de cartes , un mur, sur lesquels se mettent des Maçons ,
mettre à part des cartes dont on ne veut des Sculpteurs, des Peintres , pour travailler
en des lieux élevés.. =
point se servir , pour en prendre d'autres. = ° Espèce de théâ
22.
tre , sur lequel on place des spectateurs pour
» Ecarter un as , un roi. » J'ai écarté mon
jeu . voir como ment quelque cérémonie , quel
ECCLÉSIASTE , ou ÉCLÉSIASTE , s. m. que spectacle. 3° Théâtre élevé dans
.
ECCLÉSIASTIQUE , adj. ECCLÉSIASTIQUE. une place publique, pour exécuter les cri
NENT , adv . [ Eclezias-te , tike , tikeman ; minels.
re е
Ite et 2° é fer. - On pourrait ne mettre ÉCHAFAUDAGE , construction d'échafaud.
qu’un c , et mettre l'acc. aigu sur l'é : Ecle- Echafuuder , dresser des échafauds.
siastique, etc. ] Eclesiaste est le nom d'un Rem . Echafaudage se prend quelquefois
des Livres sapientiaux de l'Ancien - Testament. au figuré » Cet Orateur fait un grand
= Eclésiastiqu se dit des choses et des échaf pour ne
audage détrac nous dire ensuite que
persones qui apartieènent à l'Eglise. - Il suit des riens. » Les teurs de cet Art salu
toujou rs le nom qu'il modific. » L'ordre éclé- taire ( la Médec audag) ned'igno
siastique : biens , revenus , lois éclésiasti- comme un échafine
le regard que.
e rance ent
et d'im
gues. L'état éclésiastique. » Persone éclésias- posture. Voullone.
fique : Pair , Électeur , Eclesiastique. = ÉCHALAS, s.s. m. m . ÉCHALASSER , v. act..
e er
S. m . » Un Eclésiastique ; un bon Eclésias- [..
[ ?" é fer. 3 °• lon.. au rºs ;; é hulà , lacé. ]
sique. = L'Eclésiastique , un des livres de Echalás est un bâton qu'on fiche en terre
l'Écritûre Sainte, pour soutenir un cep de vigne. Ehalasser ,
ÉCLÉSIASTIQUEMENT , en Éclésiastique c'est garnir une vigne d'échalâs. On die
régulier et édifiant : » Vivre é·lésiastique- en style proverbial , d'une persone maigre
ment. et sèche, que c'est un échalas; etd'un homme
Rem. * Ces mots ne doivent se dire que qui afecte de se tenir droit, qu'il se rient
des Chrétiens M. l'Ab. Grosier parle des droịc comme un éshalás.. re
principaux Mahomérans éclésiastiques et sé- ÉCHALIER , s. m . [ Écha- lié : 1" et dern.
culiers. C'est un abus des termes , trop co- é fer. ] Clotûre d'un champ , faire avec des >

mun aujourd'hui . Bientôt on dira , Eglise branches d'arbres , pour en fermer l'entrée
des Turcs , et non pas Mosquée. Un Auteur aux bestiaux . Le Rich. Port. ne le done que
a déjà dit , Mosquée Cathédrale. Plusieurs , comme un mot de plusieurs Provinces : L'A
sans égardhiérarchie
emploient à l'originedans
et les
au matières
sens du mot, >
cadémie de met sansremarque.
ÉCHALOTE , s. f. [11
pro , s. f. [ 114 é fermé, dern. e
fanes. Que gagne à cela la langue ? muer. ] Espèce d'ail .
ECE : cette pénultièmeest toujours brève : ÉCHANCRER , v . act. ÉCHANCRÛRE ,
e
nièce , pièce : è moy . s. f. [ ite é fer. 2lon. 3® é fermé au res ;
ÉCÉRVELÉ , Ér , adj. [ ile ce dern. é fer. lon. au second . ] Couper une étofe en ligne
e
2° ê ouvert. 3 ° e muet. ] Qui est sans juge- courbe la vider en dedans. Trév. Tail
ment , sans prudence, étourdi , qui manque ler , vider , couper en dedans en forme de
de cervelle.'I'róv. Qui a l'esprit léger , éva- croissant. Il se dit des étofes , de la toile ,
poré , qui est sans jugement. Acad. Fou , >
du cuir , du bois, etc. Acad. Couper en mo
étourdi, fat. Rich . Port. Cette dernière dé- nière d'arc. Rich. Port. = Echancrûre :
finition ne vaut rien ; fou die trop , et fat coupe faire en croissant. Trey, Coupure faire
en
ECH É CH.
en dedans , en forme de demi-cercle. Acad. pourrait croire que Charles Emmanuel ob
Chose échancrée , la manière dont on échan- tint en
en échange
échange, et le Marquisat de Saluces ,
cre. Rich. Port. — Il y aurait beaucoup à et la Bresse , avec ayant souvent le sens de
dire à toutes ces définitions ; mais cela serait la conjonction et. On dit échanger pour ou
trop long , et la chôse n'en vaut pas la contre , et en échange de. - Avec ne s'em
peine. ÉCHANGER , v . act . ploie que pour le régime de la persone. » 11Il
ÉCHANGE , .s. m. Échanger > a échangé , ou il a fait échange avec moi
site é fer. 2° lon . z “ e muer au 1"er > é fer.
re
de sa montre contre ma tabatière . En
au 2d.) Le Dict. de Trév. en 1704, mar- échange , se dit quelquefois sans régime.
quele substantif fém . On lui a doné aútre- M. Sauveur n'avoit , ni voix , ni oreille , er
fois ce genre : Un Auteur moderne le lui a ne songeoit plus qu'à la Musique. Il étoit
ençôre doné tout récemment : une échange réduit à emprunter la voix et l'oreille d'au
virtuelle,une échonge proprement dite. C'est trui , et il rendoit en échange des démons
> >

aujourd'hui un solécısme,on dit : un échange. trations inconûes aux Musiciens. Fonten .


ECHANGE , est le change d'une chose pour A la tête de la phrase , il signifie d'atitre
uneautre. Echinger , c'est faire un échange. part , d'un autre côté.
» Erhange avantageux. L'échange des rati- * Prendre l'é:hang?. est un barbarisme
fications,des prisoniers. » Echanger une pièce coinun en Provence. Il faut dire , prendre le
9

de terre contre une autre . » J'ai échangé mon change Voy . CHANGE.
cheval
pour ou contre un coureur Anglais. 4 .* E hanger des Lettres avec quelqu'un ,
Rem. Ferrière
Suivant 1°. Echange
, le 1, permutation
>
( Synon.) est
se dit des immeubles pourun, anglicisme.
avoir comerce de voit
» On Lettres avec
bien parlui
mes,
ou des meubles précieux , ou des marchan- premières lectres , échangées avec M. Olden
dises en gros ; mais à l'égard du contrat , par bourg , que je n'étois guère allé plus avant.
lequel on done une chose mobiliaire pour Leibizitz.» Je ne m'étois point entretenu de
telies choses quoique nous eussions déjà
une altre , le mot depermutation lui con
vient mieux;. -- Cette distinction peut être éch irgé plusieurs Lettres. Id. » Les Lettres
bone au Palais ; mais , dans le langage or- que nous échangeons , M. Newton et moi ,
dinaire , on n'emploie guère permutation : vous instruiront du reste .
on dit échange ou iroc ; le premier , pour les ÉCHANSO
re
N , s. m . ÉCHANSONERIE , S. >

chosesconsiderabl
de moindre valeures. , le second, pour celles f. [ 1 " é fer. 2 ' lon . 4. et 6° e muiet au
= Echinger est du 2d .") Echanson est un Oficier qui done à
style noble , troquer du style familier ,, pero boire au Roi ou àun Prince. On ne ditplus
muter , du style de Palais. ce mot que du Grand Echanson , et dans la
2°. Malherbe a été repris par Ménage , Fable, ou l'on die de Ganimede qu'il est
d'avoir dit faire échange à, pour changer l'Echanson des Dieux ; etdans l'Histoire
en;surquoiM. d'Oliver remarque , qu'il est Sainte , l'Echanson de Pharaon.
> Echan
plusaisé de blâmer ou de plaindre un Poète sonerie est le Corpsdes Officiers qui servent
en pareil cas, que de lui suggéreruntour àboire au Roi, aux Princes,étc. etle lieuoù
>

est pasmoins vrai que est laboisson du Roi.


plus heureux, il n'enMalherbe
cette expression de serait aujour
d'hui regardée comme un barbarisme, même ?"ÉCHANTI LLON , s . mn . ( Échanti-glion;.

en vers .
é fer. 2° lon . mouillez les Il ] Au propre, pe
titmorceau de quelque chose que ce soit ,
3. On die adverbialement, en échange qui sert de montre pour faire conaitre la
avec la prép.de : » Allez rendre à Dieu la pièce. Il se dit sur-tout des étofes.» Ce n'est
mequ'ilvous aprép
donée,et enéchange de qu’un échantillon de laages -
pièce. prit On le
talitélle
laque , ilvou s are la cour one d'im mor- dit au figu ré ,des ouvr> d'es .» Jugez
* Dans le Journal de Literatúre , de la pièce par l'échantillon, ce qui se die
on luifait régit mal-à-proposlaprép. avec aussi ,familièrement, dú caractère,de la con
SS.alCharlesEnimanuel
>

uces en obtint le Marquisat de duite d'unepersone. C'est juger d'un Poète


échange avec la Bresse et le par quelque morceau de Poésie , et d'un
Bugey. --- Ce régime est d'autant plus vi- homme par quelqu'un de ses discours ,
-

cieux qu'il peut induire en erreur


ou
sur le quelqu'une de ses actions.
sens de la phrase. Ici , par exemple , on ÉCHAPATOIRE , s. f. ÉCHAPÉE , s., f.
Tom . II. B
10 É CH É CH
[ Écha-pa-loá-re , échapé-e; on écrit ordinai- dire ce mot par mégarde, ou par impru
rement ces mots et les suivans avec deuxp ;c'est dence , par indiscrétion. » Jamais il ne in'est
l'ancien usage , qui n'est fondé sur rien .) Écha- échapé une parole, qui pût découvrir le moin
paroire , défaite , subterfuge , moyen adroit dre secret. 'Télém.
pour se tirer d'embarrâs.Echapée , action Rem. 1 ° . Dans le 1" sens , nº. 1 ° . écha
imprudente Il a leéchapé
d'un jeune homme qui sort de per prend l'auxiliaire avoir.'»Dans 2d .
son devoir. Les étrangers doivent pren- le danger , ou du danger.
dre garde à ne point confondre ces deux sens , nº . 2°. il prend avoir ou être : » Le
mots. » Trouver une échapatoire : » Il a cerf a échapé , ou est éch.2pé aux chiens. —
с
toujours ses échapatoires toutes prêtes. Dans le 3 ° sens , nº. 3º. être échape'a un sous
» C'est une échapée de jeune hon:me : il a diferent de celui d'avoir échapé. Le premier ,
:

fait plusieurs échapées. = M. de Beaumar- désigne une chûse faite par inadvertence , le
chais ou l'Imprimeur d'une de ses Lettres , second , une chose non faite par oubli., »» Ce
fait échapatoire masculin . » On nomme en mot m'est échape' , c. à. d. je l'ai prononcé
Angleterre canards boiteux , ceux qui pro- sans y prendre garde. » Ce que je voulois
fitent d'un échapatoire ,i pour fuir à leursvous dire in'a échapé , j'ai oublié ce que je
engagemens d’honeur. - Fair à doit- il être voulois vous dire ( Encycl.) » Hors de là , dic
mis aussi sur le compte de l'Imprimeur? M. Beauzee , on dit assez indiféremment
Rem . 1 °. Echapatoire n'est que du style a échapé, ou est échapé. Je crois pourtant ,
familier. Bossuet s'en est servi dans son His- ajoute -t-il, qu'il y a un choix à taire , et que
>

toire des Variations. » Combien d'é hapa- quand on dit que le cerf a échapé aux
toirespouvoit se préparer Bucer , dans des chiens , c'est pour faire entendre qu'ils ne
termes que chacun tiroit à son avantage. l'ont pas ateint ou aperçu ; et quand on dit
Le terme est peu noble et peu convenable, le cerf est échapé aux chiens , c'est pour
même dans le style de controverse et de dis- faire entendre que les chiens l'ont vu et serré
sertation , dans lequel cette Histoire est agilité
écrite. Subterfuge aurait mieux valu.
, mais
de près ou qu'il . s'est
>

autrement tiré duCerte


Synon. par
péril dis
2°. * Mde de B ... en fait un adjectif. » Le tinction est très-juste et très- judicieuse ; mais
Pape ne fit qu'une réponseéchapatoire તેà ces ce que dit cet illustre Académicien , del in
plaintes . Hist. d Angi. Ec M. Linguee : c'est diférence du choix des deux auxiliaires dans
alors qu'ils ont imaginé la rise échapatoire les autres ocasionsr, n'est pas aussi exact ; car
de l'intervention de la Cour des Aides. dans le sens d'évite , on doit mettre toujours
>

Cet adject if est un néolo gisme. l'auxiliaire avoir , et avec l'impersonel , tou
3°. Faire quelque chose par échapées , c'est jours l'auxil.. irre. - * » Il avoit échapé
.

la faire par intervales , et comme à la dé- dans ce Mémoire quelques assertions trop
robće. Dans cette expression
-
du style fortes. Anon . Il falait dire , il leur étoit
familicr , échapée n'a pas le sens ordinaire. 'échape', etc.
ÉCHAPER , v . act. etneur. [ ; " et dern . 2 °. S'Echaper a le 1' ' sens nº. 1°. on en
é fer. ] Ce verve a diférens sens , suivant ses voit la diference d'avec échaper , dans cette
divers emplois, ou ses divers régimes. En phrase. » Un des voleurs a éché au Prévôr;
parlant des persones : 1 °. actif , avec le ré- l'autre , qui avait été pris , s'est échapé de
> >

gime absolu , ou neutre , avec la prép.de , prison . Voy. s'évader. = s'échaper régie
il signifie éviter : » Echaper un danger , ou quelquefois la prép. en : » Elle s'échipe
d'un danger ; échaper la porence ; éé haper quelquefois en des discours un peu libres . Il
du naufrage , ou se sauver ;, échaper des se dit aussi sans régime. » Il est sujet à
mains des Sergens , etc. = 2°. Avec la prép. s'échaper ; il s'échape souvent:
à pour régime, n'être pas saisi , ou aperçu : Pour les verbes , il régit la prép. à , et >

» échaper à la fureur , à la poursuite des il est échapé , la prép. de ; et ces deux ré


éneris : Echaper à la vûe. Il y a des insec- gimes , indiquent des sens diférens. » Ils est
tes si petits qu'ils echapent à la vûe , aux échapé à dire , il a eu le froni, l'audace de
yeux. = 3 ° . En parlant des choses , avec la dire : il lui est échapé de dire , il a dit
même préposition à : » Il lui est é h :pé un par mégarde , par imprudence. » Rienzy née
mot ou un moi lui est échapé , ou il a
> s'étoit cncôre échapé à rien faire qui pớc
laissé' échaper un mot : il lui est arrivé de légitimement lui atirer quelque blâine. Duc.
ECH E CH II

3 :°. * Quoiqu'échaper ait le sens d'éviter, Juif , ou un homme échapé de Juif , qu'on
il n'en a pas tous les régimes ; et quoiqu'on soupçone d'être de race Juive.
dise éviter de faire o, n ne dit pas écha- ÉCHARDE , s. f. Piquant de chardon
per de faire. » * Il seroit inconcevable com ULEpurit ( viat de bois , qui tunc dans la
il auroit pu échaper de tomber chair.
ment
entièrement sous l'esclavage de , etc.
Hist . ÉCHARDONER , v. act. Arracher les
chardons d'un champ , d'un jardin. » Echar
d'ringi. 1 : 7 ; 6iwper a un danger , d'une ba doner une cerre , une prairie.
taille , et réchaper d'une maladie. * Boileau
> ÉCHARPE , s. f. Ľire é fer. dern.' e
en
n'a pas fait cette distinction . Il dit , çn par- muet. ] Large bande d'étofe , etc. qu'on
lans des Chanoines , poursuivis par les bé- portait autrefoisbaudrier
de la droite à la gauche
nédiccions du Prélar , et d'un Chanoine en forme en de , et qu'on a porté
particulier. ensuite en forme de ceinturon . Parmi
REAL
Il trembic , il cède , il fuit , mais aucun n'en réo les gens de guerre , la couleur de l'écharpe
chape. marque la Nation , ou le Parti . De lå l'ex-
> ACADE
Ilde ymaotdans ce vers deux impropriétés ; l'une pression proverbiale , changer d'écharpe LATIN
> l'autre du régime. Il falait dire , de parti. Coup d'épée en écharpe , qui >

n'y échape. Voyez nº : 2°. Voyez Récha- va


PER .
en travers. Canon qui tire en écharpe
de biais .
រjº°. * Échaper un malade , pour dire , Avoir l'esprit en écharpe ( st. prov. ) L'es
le guérir , est un provençalisme. » En ne prit embrouillé , de travers , ou troublé
saignant pas , on échape beaucoup de ma- altéré ou simplement distrait. - Le lit
>

lades. L'expression est vicieûse et le terme est l'écharpe de la jambe. Quand on a une
impropre. Si lerégime était bon , ondirait jambe malade , ilfaut se tenirau lit.-
plutôt réchaper ,'mais ni l'un nil'autre ne En provençal , on dit : jambe
régissent les persones .
> au lit , etbras
au cou , en écharpe.
6.- Laisser échaper se die dans des oca- ÉCHARPER , v. act. [ 1re et dern . é >

sions où échaper tout seul serait un barba- fer. ] Doner un coup d'épée de travers.
risme. » Elle me dit qu'il ne lui arrivoit Tâiller en pièces. Trév. Doner un coup
pas assez souvent d'avoir le plaisir d'entre d'estramaçon. Acad. — L'Académie explique
tenir étrangers
desL'Abé , pour en échaperdirel'o- moins
Richard .
un moi peu conu par une expression encore
conûe. » Il lui a écharpé le visage ,
casion . On doit >

Laisser échaper l'ocasion , et non pas écha le bras .


per l'ocasion ; comme on dit , laisser tom-> * ÉCHARS , ARSE ,adj. ÉCHARSEMENT ,
ber
et non pas , tomber un livre , ainsi adv. ÉCHARSETÉ , s. f. vieux mots. Chi
que dit le peuplé en certaines Provinces. che , avâre. D'une manière chiche. Avarice.
Excepté dans le sens d'éviter , nº . 1 °. Echa- On écrivait eschars escharsement es 9

per est neutre , coinme tomber. charseré. Echarseté est encore usité en
7º. On dit qu'une chôse est échapée de termes de Monoie . Défaut d'une pièce qui
la mémoire , pourdire qu'on ne s'en sou- n'est pas du titre ordoné. re
vient
main pas ; et qu'elle est échapée de la ÉCHASSES , s.S. fE. pl.[ Échâce ; ite é fer.
e

pour dire qu'on l'a laissée tomber 2° lon . 3° e muer. ] Deux longs bâtons , à
parmégarde. - Rien n'échape à la pré- chacun desquels il y a une espèce d'étrier ,
voyance , aux lumières de cet homme : il ou un fourchon , dans lequel on met les
voit tout, il prend garde à tout. — Il l'a pieds ; dont on se sert pour marcher..
échapé belle, ( st. prov .) Il aheureusement On dit , en style familier , d'une persone
évité un grand danger, qui est trop haut montée sur ses jambes, qu'il
st.
Écharé , te , adj. On dit , dans le semble qu'elle soit sur des é hâsses. - Ed
fig. fam . d’un jcune homme in considéré dans le style médiocre et critique , d'un >

et emporté ; que c'est un cheval échapé , homme qui a l'esprit guindé , qu'il est tou
qu'il fait le cheval echipe.- S. .m . » Un joursmonté surdes échasses. On le dic
échape des petites maisons, un fou. – Un aussi du style.,
échapé de barbe , un cheval engendré d'un ÉCHAUBOULÉ , Ée , adj. ÉCHAUBOU re

barbe et d'une cavale du pays.Unéchapé de LŮRE, s.f.[. Echo bou-le , lé-e,


B 2
lare-;116
I'2 ECH ECH
é fer. 4° é fer. aux 2 zers , longue au zd
e ment , est l'action d'échaufer , ou l'éfet de
et 3 * : [ Echauboulé , qui a des échaubou- cerce action. Acad. Je crois qu'il n'a que
lüres , c. à d. de petites élevûres rouges , ce dernier sens , un sens passif , et qu'il ne
9

qui vient sur la peau, sc dit point de l'action de ce qui échaufe


ECHAUDE , s. m. į Èchodé, 1 "" et dern. mais de l'état de celui , . qui est échaufé.
é fer. 2° dout. ] Espèce de pâtisserie faite == F haufer , doner de la chaleur. Echau
de pâte échaudée. -- * Dans les Provinces fer la chami .. » Il avoit tant de froid ,
Méridionales , quelques -uns disent chaudé , qu'o : ne pouvoit l'écnuur..
mais mal. les épiceries échaufent le sang. - S'échau
ECHALDER , v. act. [ Echodé ; "e" et fer. » Il s'est échaufé à marcher :: » Il a
dern é fer. L'ou est douteux devant la syll. pris une pleurésie , pour s'étre trop échaufe.
nasculine ; devant l’e mwet , il est long : Rem . 1 ° . Echaufement ne se dit que dans
il é halde , éshailera , ete. Pron. échó le ce dernier sens. » A mesûre que l'échate
échôdera , etc. ) 1. Laver d'eau chaude et ' fement augmente , la fumée devient plus
bouillante. Echauder un pot de terre. = dense. Bernard , Mémoire sur le charton
2º . Tremper dans l'eau chaude : échauder de pierre.
de la volaille pour la pluiner:; =- . 3 Jeter 2º. E haufer et s'échaufer se disent dans
de l'eau chaude sur . . . . Es hander de la le propre et dans le figuré. » Ce feu echaufe
pâte. = 4 ". Fig. ( st. fain. ) s'é. hluder et la chambre : ce discours échaufe les esprits :
>
ĉire écharidé , être' atrapé ; recevoir quel- ses mains s'échaufoient par le travail. » La
que perte dans une afaire. » Il s'y est i'chau- dispute , la querelle , la conversation s'é
dé ; il craint de s'y échauder .
.
» Il y a chaufa : la guerre séchaufe elle est fort
éré é huud. é haufée. Si ce verbe a un 2d régi
ÉCHAUDOIR , s . m . [ Echo -doar ; te re
me ,,c'est la prép. par , et non pasla prép.
é fer. 2° dout . ] Il se dit ei du lieu où l'on de , du moins en prôse .
échaude , et des vaisseaux qui servent à
> A quoi bon d'une muse al carnage animée
échauder Éch.rufer ta valeur déja trop allumée.
ÉCHAUFAISON ÉCHAUFÛRE , s. f. Poil.
[ Echof: zon , füre ; Iilre éfer. z ° èè moy.au
> : En prôse , on dirait , par les accens d'une
i'' , Jon .au 2d.
zd. ] La Touche remarque qu'ils Mûse ; car , par une mise ne vaudrait
se disent également bien , suivant l'Acad . rien.. = Dans l'Ann. Liri, On lui fait rigir
Il croit pourtant le 1 "" plus usité. Dans sa la prép . à , qui est le régime d'animer . »
'
dern. édit. l'Acad .parait y mettre quelque La Duchesse de Montperisier pouvoit bien
diférence. Elle dit le 1" , d'un mal causé éi haufer à sa vengeance l'assassin du dernier
par une chaleur excessive , et qui parait par des Valois mais Palmire est -elle dans le
> >

une ébullition ; et le 2d , d'une petite rou- même cas ? ( days lá Tragédie de Maho
geur , d'une petite élevûre qui vient sur la met . ) Ce régime n'est pas adn.is par l'u .
peau dans une échaufaison. Mais les exem- sage.
jks qu'elle done paraissent les confondre. 3º . On dir , figurement ( st. fam . ) qu'une
»5échiu
Ce n'est chose ei ,
fúre.qu'une échaufaison ; ce n'est qu'une me, h.üfé le sang , la bile à un honi
>

pour dire , qu'elle le met en colère ,


* ÉCHAUFFANT ou ÉCHAUFANT , ANTE, qu'elle l'impatiente .
e
- Ne m'échauffez pas
; º lon .] Qui les oreilles : finissez un discours
adj . ( E. hofan , fante ; 1" é fer. 3° qui co
échaute. » La grace éclairante et échaufante , nonce à me mettre en colère . -
Le jeu
Panógir . de St. François de Paule. — Ces s'échaufe , comence à s'échaufer : on co
-

deux adjectifs sont des mots forgés peu heu- mence à jouer avec chaleur : - - En st . pro
reusement. » L'astre lumineux et échaufant. verbial et plaisant , on dit d'un homme
ler. » Des boissons , éouhau
FelÉCHAUFFEMENT fantes ; Tissct., qui
ECHAUFEMENT
se passione , qui s'anime trop , qu'il >
s'échaufe dans son hernois.
s . m. ÉCHAUFFER , ou ÉCHAUFER , V. a . 4 ". Se chaufer et s'é haufer ont des
[ Echóſcman , échofe ; ;" é fer. L'au de- sens diférens. Voy. CHAUFER .
Vant la syll. masc. est dout. , devant l'e muet , ECHAUFÉ , ÉÉ , adj. Il s'emploie ordi
il est long : il échalife ; é haufera , etc. nairement sans régime . Mde. de B... ( Hist.
Pron . échöfe , 6é,hóféra , etc. ) Echaufer d'Argl. ) lui fait "régir la prép. de. » Les
E CH ECH 13
convives étoient échaufes de vin et de joie . Dont la froideur tiene la joie en échec,
Ce régime ne fait point mal dans cette Que d'un tragique où l'oeil demellre sec.
phrase . = Il s'emploie quelquefois subs Rousseau .
tantivement. Sentir l'échaufe , exhaler une ÉC HE C , au figuré ,
, perte consid érable
odeur désagréable , ocasionée par une cha- que font des Troupes. » . Les énemis reçue
leur excessive. rent un grand échec. Par extension
ÉCHAUFOURÉE , s. f. [[ Écho-fou-rée; il se dit des particuliers . » C'est un grand
z" er pénult. é fer .] 1 °. Entreprise témé- échec. à secCour ", ou soufrit un grand , un
ge échaufourée. = 2 °. Rencontre impré- terrible échec en son honeur , en sa répu
.

vûe à la guerre. >> Ce ne fut pas un com tation .


bat : ce ne fut qu'une échaufourée. ÉCHELLE , s . f. ÉCHELON , s. m. [ Eche
> .
>
er
que ddu le , Echelon. ) , " é fer. 2°2 è moy. au rº '
re
Dans l'un et l'autre sens >
il n'est u I

st. fam . e muet au 2d . ] Echelle , instrument qui sert


ÉCHAUFÛRE. Voy.ÉCHAUFAISON. à monter. Trev. Rich . Port. Cela est trop
ECHAUGUETTE
re
>
S. f. [ Echoghère ; vague. » Machine de bois composée de deux
o

Té fer. 3 ° è moy. dern . e muer.] Gué. longues branches , traversées d'espace en es


rite au haut d'une place forte , pour de- pace par des bâtons , disposés en sorte qu'on
couvrir ce qui se pâsse aux environs. puisse s'en servir pour monter et descendre.
ÈCHE
lêche
: le ,estpêche
griêhe ouv.( etaction
longde
danspécher
bêche), Acad.
EchelonIlest
y cea bâion
aussi desquiéchelles
traverse del'échelle
corde.
>

pêche fruit ) revêche ; il empêche", il dé


des et sert de degré pour monter. Monter à une
piche. Il est bref et moyen dans calèche échelle. » Il avoit le pied sur le premier ,
fèche crèche , sèche , brè he , on pèche , sur le dernier échelon.
> >

( on fait un péché.) D'Olivet. ÉCHELLE est encore , 1. dans les car


ÉCHÉANCE , s. 'f. [ € et 2° é fer. 3 ° tes ” géographiques et les plans , une ligne
e
re e

lon .
e muet. ] Terme où échoit le paie- divisée en plusieurs espaces , pour mesurer
ment d'une chose dûe. » L'Echéance d'une les distances. 2° . Place de comerce sur
de change. A l'échéance du terme ,
lettrepaiement les córes dans les Mers du Levant. » Tra
du . re e
fiquer dans les Echelles du Levant.
ÉCHEC , s . m. [ Échèk ; ine é fer. 2¢ ¢ On dit proverbialement : après cela il
moy. ] Brébeuf écrit écher avec un t à la bell
foure tirer l'échelle : on ne peut voir de plus
chôse.
fin ; c'est une mauvaise ortographe . =
Jeu qui se joue par deux persones sur un ÉCHELON , dans le st. figuré familier , est >

tablier ou danzier , avec huit pièces et huit ce qui sert à mener d’un rang à un altre
pions de chaque côté. Il se dit aussi des plus haut. » Cette petite charge est un éche
pièces dont on joue à ce jeu , collective ton pour monter à une plus grande. » Il
ment pris . » De's échecs d'ivoire , d'ébène , est monté d'un échelon , d'un degré : il est
de bois ,esetc.
Le proverbe dit qu'au avancé d'autant. L'Acad. le - mer sans parler .

oisd'échecs,
Rjeu ; les fous sont les plus près des du style.
ce qu'on aplique malignement. * ÉCHELLER , v . a . Vieux mot , au lieu
ÉCHEC
que le
, audesingulier,se
Roi,
dit quand on ata- duquel on dit à présent
sorte qu'il est obligé de se Rich.
présent , escalader. Trév.
retirer ou de se couvrir . Doner é hec ; ÉCHENILLER v. a. [ Echeni-glie'; 1 re
>
mettre le Roi en échec . Echec au Roi et à et dern. é fer. 2° é muer : mouillez les ll. ]
la Dame .
= Echec et mat , c'est quand le ôter les chenilles des arbres.
1 re
Roi est ataqué de manière qu'il ne peut ni ÉCHEVEAU , s . m . Echevo ;
> é fer.
se retirer , ni se couvrir . Figurément , 2° e muet , 3° dout. ] Fil , soie ou laine ,
( st. fam .) Être échec et mat , être perdu replié ea plusieurs tours , afin qu'ils ne se
d'agir = Tenir en échec , empêc
cher ressource.
sans mêlent pas. Echeveau de fil , de soie. Dé
Armée , > tenir en crainte : Tenir une vider un écheveau . * Mde. de Sévigné
échec. une place , la partie adverse en l'emploie au figuré.. » Et puis cette Provi
dence , qui me revient ; car sans cela on
Il s'accorde encor moins d'un comique n'auroit jamais fait à retourner sur le passé :
14 ECH E C.H
C'est un écheveau , qui ne finiroit point . entendit ses regrets , et d'une triste voix let
.
ÉCHEVELE , É E , adj. [ 1" et 4 é fer. , répéta à toutes les Divinités champêtres. - li
>

2 et 3 e muer. ] Qui a les cheveux épars et estmasc . , quand on parle d'un son réfléchi.
en désordre . Suivant, l'Acad . , il se dit plus » Un bon écho : les échos redoublés , les échos
. femme que d'un
souvent d'une
,
hommne. » Elle d'alentour.
d'un homine. » Il y a des échos qui répètent
étoit é hevelée . jusqu'à six , sept , huit fois , et plus . En
--

ÉCHEVIN , s. m. ÉCHEVINAGE , s. m. ce sens , il se prend aussi pour le lieu où se


Echevin , est le nom d'un acier îúnicygan, fais. l'écho.. Figurément, mais tout au
3
élu pour avoir soin des afaires comunes d'une homme qui répète ce qu'il a entendu , qu'il
Ville pendant un certain temps. On lui done est l'écho de... Ce mot est aujourd'hui à la
ce' nom à Paris , à Lyon , à Marseille. A mode.» Ces bonnes gens-là , à force d'être
Toulouse , on dic Capirouls ; à Bordeaux , les échos et les valets du grand homme( I'ol
Jurats ; dans les aútres Villes , Consuls . taire ) ont fait semblant, pour s'arranger une
Echevinage , est la charge d'Echevin :- Br ;- existence , d'en être les adorateurs. Nepou
guer l'échevinage , et le temps de l'exercice's vant pas trop prétendre aux honneurs de l'a
· Durant , ou , sous l'échevinage de... Sou : pothéose , ils desservent au moins le temple
>
.

son échevinage. du Dieu. En conséquence , il leur faut des


ECHIFRE, s . m . Terme d'Architectûre. prosélyres , ou des martyrs. Dorat. Un Au
Mur rampant , sur lequel portent les marches teur moderne , parlant d'un fameux libertin
et la rampe d'un escalier . dit que sa mori fut l'écho de sa vie volup
ÉCHINE, s. f. ECHINÉE , s. f. Échiner , tueuse. Un Prédicateur avait ainsi divisé son
>
er
v . a . [ 1 " é fer. , 3 e muet au 1 ' ' , é fer. aux Sermon sur la mort. » Elle est l'école de la
autres. ] Echine , est l'épine du dôs, la partie vie ; en pensant à la mort, on apprend à bien
>

de l'animal qui prend depuis le cou jusqu'aux vivre. Elle est l'écho de la vie ; on meure
fesses. Trév. Depuis le milieu des épaules jus- comme on a vécu. Tout cela est de mau
qu'au eroupion . Acad . -- On le dit toujours vais goût. - Gresset l'emploie plus élégam
au singulier , quand on ne parle que d'une ment.
seule persone. * En Provence, plusieurs disent Loin de ce Médisant infâme ,
les é.hines , mais mal. On ne s'en sere Qui, de l'imposture et du blâme
que dans le discours familier : l'Acad. n'en Est l'impur er bruyant écho .
distingue point l'usage . L. T. ÉCHOIR , v. n.[ E -choar. ] Au , présent
ECYINÉE , pièce d'un cochon , qui se coupe de l'indicatif , il n'est en usage qu'à la 3!
sur le dos. Trév. Morceau du dos d'un cochon. pers. du sing. il échoit , qu'on prono quel nce
Acad . quefois échet ( e-chol , ' éche ) . J'échusi j'é
ÉCHINER , au propre , rompre l'échine. cherrai , j'écherrais, que j'échusse, échéant .
» On luia donné un coup qui l'a échiné. » Il -- Il n'a point d'imparfaic de l'indicatif , et
s'est échiné en voulantsoulever un trop grand l'on ne doit pas dire comme Mde. de B ...
poids. = Au figuré , tuer , assomer dans ( Hist. d'Angl.) La Loi lui permetroit d'a
une ničlée, dans une déroute. » Allez à la liéner les terres qui lui échevient. M. des
guerre vous faire échiner. - Echiner de Essaris dit au futur , il échoira. „» Pour
coups , batre outrageíìsement: c'est du figuré jouir par lºs héritiers de la portion qui leur
familier. — Trév. mer é'chiner , ou échigner. & hộira. Causes Célèbres.
On n'écrit plus que le premier. ÉCHOIR , c'est 1°. Arriver par succession ,
ÉCHIQUIER , s. m . [ Echi-kić : 1" et dhe par donation , par fortune , ou par hazard.
>

é fer. ] Tablier carré sur lequel on joue aux Trév . Par sort', ou par cas fortuit. Acad.
>

échecs , et qui est divisé en plusieurs cases , » Il lui est échu une succession , un lot de
ou carrés de deux couleurs. » Planter des ar- mille écus , etc. – On dit ( st . famil . ,) , si le
bres en échiquier , c'est les planter en sorte câs y échoit , si l'ocasion s'en présente.
que leur figúre représente plusieurs carrés 2°. Il se dit du terme , du temps préfix auquel
faits en échiquier. on doit faire certaines choses. » Le premier
ÉCHO , s. m. er f. [ Pron. éko. ] Ce mot terme échoit à la Saint- Martio . » Cette lettre
est féminin, et s'em / loie sans article , quand de change est échue , et non pas a échu : Ce
>
:

il se dit de la Nymphe de ce nom . » Echo verbe prend dans ses temps composés l'auxil.
ECH ECL IS
erre. = 3°. Il se dit des persones , avec bien ÉCIMER , v.a. Couper la cime des arbres.
ou mal, dans le sens de rencontrer. » Vous » On écime de temps en temps les saûles.
ne sauriez que bien échoir , bien rencontrer. ÉCLABOUSSER , v. a. ÉCLABOUSSÛRE ,
re er
» Je suis mal échu ,> j'ai mal rencontré. - s. f.[ Eklabou -cé, sûre:," é fer. , 4 ° é fer. au I' >

Gressce lui fait régir la prép. en . lon . au 2d. ] Eclabousser , c'est faire rejaillir de
Pour un enfant qui sort du Monastère , la bolle sur ... Eclaboussüre , est la bolle
C'étoit échoir en dignes compagnons. Ververt. qu'on fait rejaillir. » Ce cheval, ce carrosse
ÉCHOLE , voy. École. m 2 tout éclaboussé , a éclaboussé jusqu'à
ÉCHOPPE, s. f. ( Echope . On pourrait mon chapeau. » Mon habit est tout plein d'e
r
l'écrire de mêine avec un seul p : 118 é fer . , claboussières .
da e muer. ] 1 °. Petite boutique , ordinaire-
> ÉCLAIR , s. m . [ Ecler ; ; " é fer. , 2° E
]

ment en apentis , et adossée contre une mu- ouv . On pron. I'r finale. ] Éclai de lumière
räille. = 2. Pointe ou aiguille , dont les subit et de peu de durée. Il se dit sur-tout de
Graveurs se servent pour graver sur le vernis celui qui précède le tonnerre. » Il fait des
dur. élairs' continuels. » On ne voyoit qu'à la
ÉCHOUER , v. n. et a. [ É -chiu-é : et lueur des éclairs. Figurément , passer
dhe efer.] Doner contre un rocher , ou sur comme un éclair , passer vite, ne durer guère.
le sable, dans un endroit de la mer où il n'y . » Illl ne s'est point arrêté , il a passé comme
a pas assez d'eau pour Hoter. Il se dit , et du un éclair . » La gloire du monde passe comme
vaisseau , ei de ceux qui sont dedans. » Le un éluir . * Par é lair, tout en cou
vaisseau échoua sur un banc de sable . » Nous rant, et sans beaucoup de réflexion : expres
échouanes sur cec écueil.On le dit aussi des sion nouvelle. » Des Ministres légers , sans
baleines. = Il est quelquefois actif et ré- soucis , sans nuages , voyant tout par éclair ,
ciproque. » Le Pilote nous échola , échora et décidant de même. Necker.
Le vaisseau. » Il aima mieux s'é:houer que de * Pourrait - on imaginer qu'un Poète de
nous laisser prendre. Au figuré ,ne réussir ce siècle ait fait ce mot féminin ? C'est pour
pas à ce qu'on a entrepris. Il se dit , et des tant ce qu'a fait tout récemment l'Auteur des
persones , et des choses : » Vous echoleren quatre Ages de l Homme.
dans cette entreprise. Ses desseins échouerent : Mes amis , le bonheur est semblable à l'éclair :
cette afaire a échoué. Elle brille , et n'est plus.
Ren. L'usage ne done à ce verbe que l'auxil. * ÉCLAIRANT , ANTE , adj. [ Éclèran
re e
>

avoir,soit dans le propre, soit dans le figuré. rante 1" é fer . ,, 2° è moy. , 3;e Ion . ] Qui
: e
* Quelques Auteurs l'ontemployé avec l'auxil. éclaire. » La grâce éclairanle et é hauffance.
élre. » L'expédient auquel ils avoient eu re. Ces deux adjectits ne sont pas usités.
cours étoit entièrement échoué. Hist. d'Angl. L'Auteur d'un Dictionaire de Physique es
» Octave Farnèse , voyant que son dessein simé l'a employé. » C'est ce commerce de lu
erit échoué. Hist. d'Allem . » Une fois que mière entre le corps élirant , qui sert à
le vaisseau étoit é houé. Let. Édif . - Le Père réparer abondamment les pertes immenses
Bouhours lui-même a dit ( Vie de St. Ign . ) : que doit faire l'atmosphère du soleil. Père
Bientôt l'affaire de l'enregistrement futéchouée Paulian. – On dit plus comunément, les
en apparence. Il seinble que dans cette phrase corps lumineux. :
çe verbe est employé au passif; mais on ne .

ÉCLAIRCIE , s. f. [ Ellêr-ci-e: " é fer.


l'emploie de cettemanièrequ'auparticipe .
dessein'e houé ;
2 ê
E ouv., 3 lon.,4e e muet.] Terinede
>

Marine. Endroit clair, qui parait au ciel ,


On dit , vaisseau échoué ,
>

c'est une afaite échouée ; mais on ne dit pas en temps de brume. Il y a des Marins qui di
avec le verbe érre , le vaisseau , le dessein sent un éclairci. » Nous avons apperçu les
est échoue , l'afaire est échouée : on dit tou- ennemis ', dans un éclairci , à deux lieues.
jours a échoué . Journ . de Gen.
2 °. Echouer se fait sans dessein ; s'échouer ÉCLAIRCIR , v. a. ÉCLAIRCISSEMENT
avecdessein.» Cette place , où on vit les En. s. m. ( Eclerci , cice -man : ; " é fer. , 28
e
nemis s'écholer. Test. Polic. de Louvois. Il ouv. , 4º e muet au 2d . ] Eclaircir , est 1 °.
falait dire échouer .
Rendre clair , ou plus clair. » Le vene a
* ÉCHUTE ,s. f. Richelet. » Il m'est venu éclairci le temps. Eclaircir la voix , la vie ,
une bonne échute. Ce mot est un barbarisme. le teint ; éclaircir de la vaisselle. = 2 °. En
16 ECL É CL
parlant que
des chêses liquides , rendremoins de ce
ce verbe
quequerelle, ne partage pas. C'est , enmatière
verbe une
nepartage
: „ Eclaircir un sirop trop épais.
épais : explication que l'on demande
39. Diminuer le nombre. » Le canon éclair- à un homme, pour savoir si dans ce qu'il a
cissoit les rangs. »» Eclaircir une forêt. —- Il dit , ou fair, il a eu intention d'ofenser , ou
a bien éclairci son bien ( style plaisant ), il >
même s'il a dit, ou fait ce qu'on lui prête,
en a mangéune partie. = 4 :Figurément , et qu'on nous a raporté. Firer un éclaircis
rendre plus clair, plus intelligible. Eclaircir semene de... En venir à un é.laircisseinent.
un fait , un point de doctrine, une question , » Je veux avoir avec lui un éclaircissement .
une matière. » Le temps élaircira la vérité. - Plusieurs disent , en ce sens , s'éclaircir
Eclaircir un douie , une dificulté , les ré- avec : » Je veux m'éclaircir avec lui ; mais
>

soudre. cette manière de parler est tout au moins


Rem . Éclaircir et éclairer , ont , dans le douteûse .
fond , le même sens ; mais ils n'ont pas le ÉCLAIRÉ , Ér , adj. [ Ékléré , rée : les 3
scule é fer. , le 3 " long au 2d. ] 1°. Au propre , qui
dit des choses scule-
même emploi. Le 1 " ' se die
ment en régime absolu ( l'acusatit ) ; le 2d a un grand jour , escalier bien éclairé. Oui
se dit des persones. On ne dit point éclaircir a beaucoup de lumières , salle bien éclairée.
quelqu'un , mais l'éilaircir à un fait , l'en = Au figuré , en parlant des persones , qui
instruire. Racine die , dansB.ajazer : a de grandes lumières , beaucoup de conais
O Ciel ! combien de fois je l'aurois éclaircie , sances. C'est un homme fort éclairé; un es
Si je n'eusse, à sa haine , exposé que ma vie !
prit fori éclairé. -- L'Ev. d'A... jouant le
La pensée du Poère est , je lui aurais tout mot sur ces deux sens , dit tout haut , en sor
dévoilé , je l'aurais instruire de son erreur tant le soir du Palais de l'Arch . de ... où il
sur mon compre ; mais l'expression dont il n'avait pas 'été reçu comme il croyait le mé
Mde. riter : » Cette maison est bien peu éclairée .
s'est servi n'est pas suivant l'usage . -- Mde.
Dacier dit aussi , dans l'Odyssée : » Je lui -
On dit , dans un aître sens , qu'une
fis ( à Ulysse ) plusieurs questions, pour tirer maison , qu'un jardin , sont trop éclairés.
>

la vérité de sa bouche : mais lui, avec sa parce qu'on yy est exposé à la vûe de tout le
finesse et sa souplesse ordinaire , il évita tou- monde . 1

jours de me répondre et de m'éclaircir . ECLAIRÉ , suit toujours , même en vers ,


Bossuet emploie souvent ce verbe avec le le substantif qu'il modifie .
régime absolu des persones , dans le sens d'é- , ÉCLAIRÉ , suivant l'Ab. Girard , est dis
clairer, instruire. » On aura égard à ce tingué de clairvoyant, en ce qu'il est le fruit
qui peut calmer , éclaircir, édifier lesautres. de l'étude, et clairvoyant, de l'esprit. » L'hom
» Ję prie Dieu de vous éclaircir ( éclairer ) me éclairé ne se trompe pas , il sait ; l'hom >

sur ce que vous avez à faire. me clairvoyant ne se laisse pas tromper , il


M. de la
lairer pour
Harpe , au contraire ,emploie distinguc. » Un Juge éclairé connoît la jus qui
é les choses, au lieu d'éclaircir , tice d'une cause : il est instruit de la Loi
dans une lectre adressée à Voltaire . Il le prie la favorise , ou qui la condamne ; le Juge
d'éclairer les doutes qu'il lui propôse. Eclair- clairvoyant pénètre les circonstances et la
cir était là le vrai mot. nature d'une causo , il est d'abord au fait , et
>

Avec l’ablatif (la prép. de) pour 2d régime, voit de quoi il est question. Gir Synon. -

éclaircir se dit fori bien des persones en ré- Ces deux ' qualités sent entre elles comme la
gimeabsolu. » Je l'éclaircirai dece point science et la pénétration. Voy. INSTRUIT.
là : il faut l'en éclaircir . » Je veux m'en ÉCLAIRER , v. a . [ Ekléré : 3 é fer . ] 1°.
éclaircir. - On dit aussi , s'éclaircir sur. Au propre , répandre la clarté sur ... w Le
» . Il faut , s'éclaircir sur cette afaire. soleil éclaire la terre. » Le flambeau éclaire
ÉCLAIRCISSEMENT , n'a que le ° e
4 sens , le toute la chambre. Ee neutralement : » Le
sens figuréd'éclaircir .Explication d'une chose soleil éclaire ; la lune n'éclairoit plus.
obscûre : „ Eclaircissement d'une difficulté2° . Au figuré , doner de la clarté à l'esprit.
.

d'un doute. On ne dit point au propre , l'é Les bonnes lectures éclairert l'esprit , sans
claircissement du temps , de la vûe , de la corrompre le cæur. » Seigneur , éclairez mon
voix , etc.; du sirop , d'un bataillon , etc. , entendement. == ; ° . Instruire de ce qu'on
ers OS
comme on dit éclaircir dans les 3 1 n ignore ; détromper.
Mais il a une signification particulière , J'imagine un moyen d'éclairer votre mere.
Sur
ECL É CL 17
Sur le fourbe insolent qui la mène aujourd'hui. un grand éclat de voix. —- Cette action a fait +

Méchant. éclar , ou , de l'éclat ; a fait peu d'éclat ,


>
Voy. ÉCLAIRCIR. -
On dit aussi , en ce ou , beaucoup d'éclat , elle a fait beaucoup
sens, s'éclairer. » Lorsqu'on ne veut qu'être de bruit. - Eclat de rire , bruit qu'on fait
ucile , on doit souhaiter de s'éclairer sur la en riant. » Il lui prit un éclat de rire. » Ils
manière de l'être. Anon ,
er
4. Épierr
, firent de grands éclats de rire. = jº. Ru
observ ; veiller sur. » Il faut l'éclaire de meur , scandale. Faire un éclat . » Craindre ,
>

près , éclairer ses accions , sa conduite. éviter , prévenir , empêcher l'éclat , ou , un


į . V. n . Aporter de la lumière à quelqu'un , éclat. » Il devoit bien s'épargner cet éclat.
pour lui faire voir clair. Il se dit au propre , Rem . 1 ° Eclat , brillant, lustre ( synon.)
et régit le datif ( la prép. à . ) Eclairez à Il y a une gradation entre ces trois mots. L'é
Monsieur ; et en sous-entendant le régime , elat enchéric sur le brillant , et le brillant
Eclairez ; allez éclairer ..» Euryclée éclairoit sur le lustre ; de sorte que c'est avec quelque
à ce jeune Prince. Mde. Dacier, Odyssée ; raison qu'on a critiqué l'expression d'un Au
c. à . d . , portait le slambeau devant lui , teur , qui a défini "le je ne sais quoi " , le
>

comme l'Auteur l'a dit plus haut. * En Pro- lustre du brillant , et qu'on a remarqué
vence , plusieurs disent "faire lumière à ... qu'il aurait mieux dit , le brillant du lus
Fuires lumiere à Madame; faites -moi lu tre , s'il pouvait y avoir du mieux dans ce
mière . C'est un grossier provençalisme , un qui est absolument mauvais. Ma is ces
barbarisme d'expression. S
= 69 Érinceler , mots ne sont pas faits pour être
69.. Éti sous le ré
briller. » Les* yeux des chats éclairent pendant gime l'un de l'autre. On ne dit pas l'éclae
la nuit. Quelques-uns le disent, mais du brillant ; ni le brillant du lustre , end
mal , du feu , des Hambeaux , des lampes :
>
côre moins le lustre du brillant., ou le bril
Ce feu éclaire bien ; ces Hambeaux éclairent lant de l'éclat. Il faut opter pour l'un des
mal :: ‫ »ܙ‬Les lampes , qui éclairent devant la trois suivant le goût ou la force de ce
Chapelle du Saint. Vie de St. Pierre d'Alc . qu'on veut exprimer ; ou si l'on veut les
* Et activement : » Eclairez ce feu. Il faut apliquer tous trois au même sujet , il faut >

dire , faites brûler , ou flamber. Desgr. En que ce soit sans régime et par forme de
Franche-Comté , on dit clairer ; » Ce feu gradation , en disant , par exemple , d'une
claire bien . Le barbarisme est encôre plus étofe , qu'elle a du lusire ' , du brillant
sensible. 7º V. neut. impers. , faire des
79. et même de l'éclat.. » Les couleurs vives
éclairs » Il éclaire , quand il tonne. » Il n'a
> ont plus d'éclat que les couleurs pâles : les
faię qu'éclairer toute la nuić. couleurs claires ont plus de brillant que les
ÉCLANCHE ‫و‬, s. f. Du temps de Richelet couleurs brunes ; les couleurs récentes ont
ce mot était du bon style, puisqu'il dit que c'est plus de lustre que les couleurs usées. Il sem
ce qu'on apèle en Province gigit de mouton ; ble que l éclat tiène du feu ; que le bril .

l'A ina.ire
ordcad mentaugigcon
dit, ot.traire
, qu'on l'apèle plus lant tiene de la lumière , et que le lustre
Le Rich . Port. le tiène du polia = On ne se sert guère du
met sans remarque. mot de lustre que dans le sens littéral , pour
re
· ÉCLAT, s.m .[Etla : " é fer.] 1°. Partie ce qui tombe sous la vue. ; mais on em
d'unmorceau de bois, qui est rompu en long. ploie quelquefois celui d'éolat , etencore
Ilfut blessé de l'éclat d'une lance.» Les lances plus , celui de brillant , dans le sens figu
des deux Chevaliers volèrent en éclats. On ré , pour le discours et les ouvrages d'es
ledieaussides pierres, des bombes , des gre- prit. Etant considérés dans ce sens",il me
nades, etc. = 2°. Lueurbrillante.» L'éclat paroît , die l’Abé Girard , que c'est par la
>

vérité , la force et la nouveauté des pen


du soleil,des pierreries , des couleurs, des vérité
yeux , dusplendeur
teint , etc.magnificenc
= 3°. Figurément , sées qu’un discours a de l'éclat ; qu'il a du
>

e. » Action brillant par le tour et la délicatesse de l'ex


gloire , ,
d'éclat » Cela a répandu un grand éclat sur pression ; et queque c'est par le choix des mots ,
sa famille , sur son nom , sur sa réputation. la convenance des termes ec l'arrangement
»Ila para à la Cour avecéclat.» Il n'aime de la phrase, qu'on done du.lustre à ce qu'on
>

point l'éclutet la pompe : „ Ne vous laissez dit. Gir. Synon.


point éblouir par l'éclat des grandeurs et des
richesse 2°. Il parait que c'est Mrs. de Port
s.
4. Bruit: Un éclat deconnerre. Royal , qui les premiers ont apliqué le mot
Tome 11 . C
118 E C L ECL
d'éclat aux pensées. » Nicole dit que l'é- éclatante pourpre. Mde. Dacier . L'inver
Loquence et la facilité de parler donent un sion est dûre , et je voudrais , en cet en >

certain éclat aux pensées ; cette expression droit la pourpre la plus éclatante .
>
m'a paru belle er naturelle : le mot d'éclat 2 °. Eclatant ne se dit point des perso
est bien placé : ne le trouvez-vous pas ? Sév . nes , sans régime . On peut dire sans dou
3 °. * Mettre en éclat , pour illustrer te , un Héros , un Auteur tout éclatant
est une locution surannée. Corneille s'en est de gloire ; mais on ne doit pas dire , un
souvent șervi . Hérôs , un Auteur éclatant.
Allons mettre en éclat cette belle journée. Uu Guerrier même , un Héros , un Achille ,
Edipe . En fait de goût, n'est pas plus compétent ,
Je lui dis qu'en éclat j'avois mis votre vie , etc. Qu'en fait de guerre , un Auteur éclatant.
4º. On dit , fuire un éclat , témoigner Rouss .
avec éclat son mécontentement.' * Du Cer. Cela ne vaut rien , même en vers , mênie
ceau , qu’une syllabe de plus embarrassait , dans le style demi-inarotique. Voyez ÉCLA
a dit ,> faire éclar. TER . Rem . Iº.
re

Si vous n'y pourvoyez ; et ne faites'éclat , ÉCLATER , V. n . [ gle et dern . é fer. ]


Vos troupes de trois mois ne seront en état. t ° . Se rompre par éclats, » Ce bois a écla
On ne dit point, faire éclat tout seul. Vou té : la bombe éclataen tombant : le bois
yez nº. 5°. p. 17 . s'est éclaté . = 2°. Faire un grand bruit, us
s . Plusieurs disent rire aux éclats , pour le
Le tonnerre vient d'éclater. Fig. fam .
éclater de rire , faire des éclats de rire. » Eclater , s'éclater de rire . - Fig. noble :
s’inter- éclater en injures, en invectives , en repro
Gens , qui parlent toujours , et ne s’inter
rompent que pour rire aux éclats de ce ches . = 3 ° . Venir à la conaissance de tout
qu'ils ontdit ei de ce qu'ils vont dire. L'Abé le inonde. » Leur inimitié a enfin éclaté
Le Monnier. » Élle rioit aux élars , en se 4. Faire paraître son ressentiment. Il
>
et bête qu'au . s'étoit contenu quelque temps , mais enfin
peignant la contenance étonée er
roient les Grands et les Magistrats , etc. il éclara . » Je fus au moment d'éclater ;
Conte atribué àà ' J.j. J.
Reine Fantasque , Conte 1. mais cet éclat aloit me perdre ; je pris le parti
Rousseau. » Elles me regardoient de la tête de dissimuler.-5°. Avoir de l'éclat, briller.
aux piés avec une mine. . . . une vilaine » Il n'y a poine de pierreries , qui éclatene
.

mine , je vous assure , et puis elles rioient plus que le diamant. ' - Fig . » Son nom
entre elles , et aux plus grands éclats . Th . sa gloire éclatent par tout le monde .
d'Educ. ŘEM.. 1 °. Eclater , ne se dit point des per
ÉCLATANT adj. [ pre é fer. sones dans ce dernier sens .
ANTE
3 lon . ] Qui a de l'éclat. Il se dit , comme
.
Jadis , non sans tumulte , on me vit éclater .
éclat , au propre et au figuré. Lumière écla Boil.
tante : couleurs , pierreries éclatantes. Tout » On peut compter parmi les plus grands
éclatant de lumière.. --- Action , gloire écla- hommes. Hipocrate , le Père de la Médeci
>

tance . Son éclatant , voix éclatante .


ne , qui éclata au milieu des autres , dans
Rem . 1° . Cet adjectif suit ou précède le ces heureux temps de la Grèce . Boss. Cela
substantif au choix du Poète ou de l'O . ne serait bon aujourdhui ni en prôse , ni
Kateur: en vers. = Avec le verbe faire , on peut
:: Dans une éclatante voûte employer éclater dans cette acception . » Il
Il a placé de ses mains fit éclater dans ses premières campagnes une
Le Soleil , qui , dans sa route, intrépidité , une ardeur qui changea les
Eclaire tous les humains. railleries en éloges. Marin.
Rousseau. 2° . Eclater de rire vaut mieux que s'é
Lorsqu'il étoit revêtu de sa longue robe clarer de rire. L'Acad. les met tous deux
d'une éclatante blancheur. Télém . L'Auteur sans remarque . Elle a peur- être .puisé le 2de
aurait pu dire aussi d'une blancheur écla- dans La Font.
tante . Il y a des ocasions où cet adjectif : Le premier qui les vit , de rire s'éclata.
ne
quefait pase bien
l'ivoir devant
le plus le ,substa
blanc » Tel Quelq
nsif.femme
qu’une rire étoit celuidisent
ues-uns de la éclate
joie :r en seul nt: son
toutéclata , il
de Méonie, ou de Carie mêle avec la plus laissoit voir des dents plus blanches que l'is
ECL ECL 1 19
voire. Marm . » On se mit à rire . : . On .
2d. » Le faux mérite est obscurci par le
rit encôre plus ... On éclata à ne plus mérite réel, et éclipse par le mérite émi
s'entendre. Coyer. - La Bruyère l'avait dit . nent.
-
Observez que le mot éclipse ne si
-

autrefois de la sorte. '» Quoiqu'il n'ait nulle gnifie qu’un obscurcissement passager , au >

envie de rire , il porte à la bouche l'un l'un lieu que le verbe éslipser désigne un obs
des bouts de son manteau , comme s'il ne curcissement total et durable .
pouvoit se contenir , et qu'il voulut s'em- Tel brille au second rang , qui s'éclipse au pre
pêcher d'éclater. » Parler sans cesse à un mier.
Grand ... rire jusqu'à éclater en sa pré Voltaire.
sence. - Comme éclater tout seul signifie Cette remarque est fort judicieuse. Cet ar
ordinairement faire un éclat , témoigner tout ticle est tiré de l'Encyclopédie , et raporté
haue son mécontentement ; il pourrait y avoir par M.Beauzée. re
quelquefois de l'équivoque à l'apliquer au ÉCLIPTIQUE , s. f. [ zte fer, derne
rire. * En Provence plusieurs disent éclater muet : Ekliprike.']Ligne , ou cercle qui
le rire. On ne peut excuser celui-ci de bar.. partage le zodiaque dans toute sa longueur
barisme. On doit dire >, éliter de rire. en deux parties égales , et que le Soleil n:
; ° . S'éclater , se fendre. La Quintinie le quitte jamais.
fait actif. » Prenez garde de trop baisser ÉCLISSE , s. f. ÉCLISSER , V. a. [ Eklice',
re e
>
I
cette branche , de peur de l'é ·later. Il faut cé : " é fer. 3 ° e muet au I é fer. au >

dire , de peur de la faire éclater. Voy . nº . 2d . ] Eclisse , morceau de bois pour serrer
1 °. — * En Provence encôre , on dit éclater les membres rompus . Trév. Bâton plat pour
>

pour forcer , briser , ouvrir avec effrac- tenir en état un bras > ou une jambe cas
tion. » Eclater une maison , un cofre , un sés. Rich . Port . La description de l'Acad .
tronc . C'est encore un barbarisme . est plus étendûe , mais celle du Rich. Port.
ECLÉSIASTE ; ÉCLÉSIASTIQUE. Voyez safit pour doner une idée de la chose. =
ECCLÉSIASTE ECCLÉSIASTIQUE avec
, 2 c. 2°. E lisse est aussi un petit rond de jonc
ÉCLIPSE , s. f. ÉCLIPSER v. a . [ ite ou d'osier , sur lequel on égoutrer le
é fer . 3 ° e muet au 1 ° é fer.. au 2d. ] lait pour faire des tromages met
e er
. Eclisser ,
Au propre obscurcissement , ou du Soleil c'est mettre des éclisses ( nº. 1 °. ) le long
,
par raport à nous , par l'interposition du d'une fracture.
corps de la Lune , ou de la Lune , par ÉCLOPÉ , te , adj . [ ; " et
er 3zº é fer. ) .

l'interposition de la terre . » Eclipse de So- Au propre , Qui aaquelque incomodité , qui


leil , Eclipse de Lune. L'éclipse du Soleil faic qu'il marche avec peine. » Il est tout
l'eclipse de la Lune.= Au fig. ( sr. fam .) éclop ?. — Par extension , il se dit de cow
en parlant des persones , disparition. Il a te infirmité, qui réduit en quelque langueur
fait une éclipse', une longue éclips:. et inaction . — Rousseau l'emploie au fi
Et dans tousles styles ,enparlant des chs- guré , mais c'est dans le style plaisant etsa
>

ses , obscurcissement. » Il n'est point de cirique.


>

gloire si éclarante qu'elle ne soit exposée à : Phébus voyant sa mine constipée ,


" soufrir quelque éclipse. Dit : quelle est donc cette Mûse éclopée
ECLIPSER se ditcomme Éclipse , et au Qui vient chez nous racler du violon ,
En man eau court ?
propre
leil. ” et au figuré -; la Lune éclipse le So re
3
Corneille éclipsa cous les Poères ÉCLÔRE , V. .n. [ (19€" &é fer. ż° lon. ze
Tragiques qui l'avoientprécédé. = Séclip . muet. - Il faut savoir gré à l'Acad . de
-

ser est plus usité au propre qu'éclipser. . )


n'avoir mis qu'une seuler à ce verbe , où
Le Soleil s'éclipsa , la Lune comença à l'ancien usageenmettait deux.]Il n'estd'u
s'éclipser à telle ' heure . - Au fiz. ( sc. fam .) sage qu'aux zmes persones de certains temps ,
-

s'est éclipsé
S'absenter Il s'éclipsa
. » de la Cour. .
coup: Il, que
tourPard'unextension voici. Il éclôt , ils éclósent : il é : lôri ,
-il éclôrait qu'il éclose. Dans les tamps
il se ditdes choses : j'avoismislàdesli- composés,' il prend l'auxil. ,être ; il est
>

, des papiers ; ils se sont éclipsés .


vresEclipser éclós >, il etaii éclós ; qu'il fut éclôs, et
, obscurcir , ( synon. ) Ils n'ont non pas , il a éclôs , il avait éclus , etc.
de ressemblance qu'au figuré ; et ils dife- = Il se dic propre.nent , des animauxinsec
qui
,
Fent alors en ce que le per
jet dit plus que le naissent d'un cuf , comins oiseaux
C 2
: 20 ECL ÉCO
tes ete .
Par extension "; des fleurs qui de Florencer, de Lombardie; l'Ecole française ,
comencent à s'épanouir ; du jour qui co- Hamande; l'Ecole de Raphaël , du Titien , o

mence à paraître : » Le jour vient d'éclore , de Rubens, etc. == 4 °. Cemot' est beau au
comence d'éclôre. = Figurément des figuré. > Daguesseau savoit que les vertas
pensées , des desseins qui se manifestent se formene à l'école de la frugalité: Thomas.
après avoir été cachés quelque temps. Son = ': Au jeu de crictrac, faute qui consisee
projet était près d’éclôre , et non pas prêt à oublier de marquer les points qu'on ga
à éclôre , comme dit l'Acad. ( Voy:. PRÊT gne ,, ou à en marquer de trop. » Ib
Thaa fait
ec Près. :) Ses une écol .
desseins 'éclôront un jour.
Il est de tous les styles , mais sur- On dire , familièrement , qu'un homme est
tout du style élevé et soutenu. Il régit en bone école , quand il est avec des gens
>

quelquefois la prép. de : » Ces vains sys- très capables de:l'instruire. - -Dire les se
têmes , éclôs des cerveaux creux de nos crets de l'école , révéler les secrets d'un parti ,
prétendus Penseurs , qui , sous précexte de d'une cabale , d'une coterie. L'Acad . dir :
tout réformer , sèinent partout le trouble les nouvelles ; mais , outre que ce n'est pas
et la destruction . Journ . de Mons. l'usage le plus constant , c'est que la méta
re
ÉCLUSÉE , s.s f. [ 1" é phôre n'est pas soutenue :» L'Ecole avoir des
ÉCLUSE , s.s f. Éclusée >
er e er
fer. 2° lon . , au i , 3° e inuer au . I é secrets ; on n'y disoit pas de nouvelles.
fer. et long au 2d . L'éclúse est une cons- Ecole buissoniére ., Voy. Buissonier. Voyez
truction de pierre ou aûtre matière , pour aussi Chemin.
retenir ou élever l'eau dans une rivière ou ÉCOLIER , est 1º.' celui qui ' va à-l'écolc
dans un canal. - On done aussi ce nom ou au collége. Jeune ou petit écolier : éco
aux portes , qui y sont placées pour con- lier en Droit , en Philosophie T en Théo
tenir ou lâcher l'eau , en les levane ou en logie . Ecolier de Rhétorique , d'Humanités ,
les baissant. = Ecluses , est la quantité de Gramaire , etc. = 2°. Celui , qui aprend
>

d'eau qui coule , depuis qu’on a lâché l'é- quelque chose sous un maître. Ce Maitre à
cluse jusqu'à ce qu'on l'aie refermée. danser fait de bons écoliers . C'est une de sesi
ÉCÓ . Richelet . Voy. Écho . meilleures écolières. » J'ai éré son écolier ,
ÉCOLÂTRE , s.s . mm.. C'est le nom qu'on
nom qu’on son écolière : Voy. Élève .
done,dans quelques Églises Cathédrales On dit d'un hoinnie peu habile " : » Ce n'est »

qu'un écolier : il est encore écolier . » Ce gé


à un Chanoine , charge aútrefois d'enseig- néral
ner la Théologie. a fait une faûre d'écolier: Locucions
ÉCOLE , s. f. ÉCOLIER , TÈRE , S. R. familières. - Prendre le chemin des écoliers.
er

et f. [ . " é fer. 3° e muet au j'sg.


е
Egéé fer.
fer.au
au Acad . On dit 'ordinairement , de l'école..
2d , e moy. et long au 3e ; le , lie , lie Voy. CHEMIN .
re . ] Ecole est , 1º . un lieu où l'on en- Remo L'Ab . Des fontaines fait ce vor ad
seigne les Belles - Letres ou les Sciences. On jectif. Il dit , en parlant du discours de M.
ne le dit guère plus que des perites. écoles. Crevier
petites écoles. sur la convalescence du Roi
Maître d'école , aler , envoyer à l'école : ( Lauis XV. ). » Nulles pensées puériles ,
ade e. Pour les grandes ; on dit , :ithèseset écoliè
d'anation
pointdéclam res : rien qui sente
College , d'écol
camar Université = °2º.Ge mot se la le clinquant: Cet ad
dic , dans quelques phrases ; de la Philo- jectif est un neologisme, qui ne fait point
sophie et de la Théologie. Sc.. Thóras d'A- ma! en cet endroit. re
quin est l'Ange de l'Ecole . Termes de l'é ÉCONDUIRE , v . act. [ " é fer. 2 et
>

cole. Cela sent l'école ; la Scolastique , le 3 ° lon. 4° e muer. ] Refuser à quelqu'un ce


pédantisme. 3 °. Secte de Philosophes', qu'il demande. » Il m'a éconduit tout ner. »
ou de Théologiens ; l'Ecole d'Aristote , de l'ai été éconluit. - On dit , proverbiale
Platon , de St. Thomas , de Scot , de Sua- ment, pour exciter quelqu'un à faire une de
>

rès , etc. - Parini les Peintres : diféren- mande : -- Vous ne serez pas éconduit et
tes manières des Peintres fameux , que leurs butu tout- à -la - fois.
Disciples ont rimitées , on ajoute au mor Rem . La Touche ne croyait pas qu'aucun
Ecole , ou le nom , des Provin- bon Écrivain voulíîe
des Villes lé employer ce verbe , și
es
ces où ces Peintr ont travail en badinant. Autrefois l'Acad . ne le
, ou le nom ce n'est
même de ces Peintres. » L'Ecole de Rome, blåmait point. Dans les éditions suivantes ,
Eco ECO 21
" elle dit qu'il vieillir . Dans la dernière , che Prudence économique. = Avec économie :
se contente d'avertir qu'on ne le dit que Vivre économiquement .
des persones. On l'emploie encore dans le ÉCONOMISER , v . ace . [ Ekonomize : 1 " re

style famil. et la nécessité le fera conserver. et dern. é fer. ] Gouverner , administrer avec
ÉCONOMAT , s . m . ÉCONOME , adj . et économie. » Il a bien économisé les revenus
subst. [ On écrivait aûtrefois Economat de cette terre .
econome , Economie , etc. On a retranché ECOPE , s. f. [ 1 re" é fer. dern . e muet. ]
>

ceto , qui ne faisait qu'embarrasser . On Pelle creûsé à rebords , dont on se sert pour
>
aurait dû rendre le même service pour Ecu- vider l'eau des bateaux .
ménique. ] Economat présente l'idée de la ÉCOPERCHE , s. f. [ 1;' " é fer. 3 ouv ..
. ,. e muet. ] Machine qui sert à élever
charge , emploi , ou ofice d'Économe . On dernpierres
ne le dit que de l'administration des reve- des , des fardeaux , et qui fait partie
nus d'un Évêque , d'une Abaye et -aîtres Bé- d'une grûe .
fices , pendant la vacance. = Bureau des ÉCORCE , s. f. ÉCURCER , v. act . [ .! "
er
Économies , Receveur des Econonats. » Jouir é ferm . 33° e muet au 1 " , é ferm . au 2d. ]
parEconomat ; obrenir des lettres d'Economiar. Ecorce est 1 °. la peau d'un arbre ou d'une
ÉCONOME , adj. Ménager , ménagère , qui écorce
plante ; boiseûse.
sait épargner. » Il ou elle est fort économe .
La première ou la grosse
écorce tendre , déliće. = 2° . La peau
Subst. » Uri sage Econome ; une bone de certains fruits, » Ecorce d'orange , de ci
Economne. =
= Dans les maisons religieûses, tron , de grenade. = °
3 ; Au figuré , la su
celui ou celle qui a le soin de la dépense. perficie des choses. » Il ne faut pas s'arrêter
Par rapport aux Évêchés , Abayes , etc. ce- à l écorce. » Combien de gens, qui s'arrê
lui que le Roi norme pour en adminis- tent à l'écorce , et ne savent rien aprofondir.
trer les revenus pendant la vacaixe Anon. » Cec homme n'a que l'écorce : il a :

ÉCONOMIE ,, s.s f. [ 1" é fer. 4. 101. f . de beaux dehors, mais dans le fond , rien
e muer. ] L'ordre, la règle qu'on aporte dans de solide. * Bossuet dit d'un Auteur :
la conduite et la dépense d'une maison. Avoir Qu'il ne se jète plus sur les matières théo
de l'économie ; entendre l'économie. User logiques , dont il n'entendra que l'écorce.
d'économie. Vivre avec économie . = Ce La métaphôre n'est pas soutenûe , et
mot vient de deux mots Grecs' , oikos , voilà deux mots qui ne sont pas faits l'un
maison , et nomo's , loi . Il ne signifie origi- pour l'autre ; qu'est-ce , en éfér ', qu'entena
nairement, que le sage et légitime gouver- dre , ou comprendre , comine on voudra
rement de la maison , pour le bien comuii l'écorce d'une science ? = Rousseau apèle la
de toute la famille . Le sens de ce terme a glace , lécorce des eaux. Cette expression est
été étendu ' au gouvernement de la grande poérique , et ne peut être admise qu'en
famille , qui est l'État. Pour distinguer ces Vers .
deux acceptions , on l'apèle, dans ce der- Et les jeunes zephirs , de leurs chaudes haleines ,
Tier sens , économie générale ou Politique Ont fondu l'écorce des eaux .
Il dit ailleurs :
( le second' est plus usité ) ; et dans l'áů
.
tre , économie domestique ou particulière. Dépouillez donc votre écorce ,
J. J. Rousseau. Le premier est le plus Philosophe sourcilleux !
en usage. - Quand on dit économie tout On verrait en dessous de belles choses.
seul, on entend toujours la dernière. = On dit , proverbialement , juger du bois
On dit aussi , économie , pour , harmonie , par l'écorce'; du dedans par le dehors. Voy.
entre les diferentes parties d'un tout. L'éco- ARBRE .
nomie de l'univers , l'économie du corps hu- ÉCORCER , c'est ôter l'écorce du bois. »
main, du tempérainent. L'éconoinie d'un
· cours , d'une pièce de Théâtre .
dis. Il y a des arbres qu'on écorce. ». Tous ces
L'éco- arbres ont été écorcés.
re
* nomie de la Grâce : les Lois quele Seigneur ÉCORCHER , v. act. [ 1 " et dern. é fer.]
s'est prescrites
grâces.
pour le don oule refus deses Ecorcher est proprement, dépouiller un ani
mal de sa peau : Ecorcher un cheval , un
ÉCONOMIQUE , adj. ÉCONOMIQUE- bæuf. =
= 2°. Emporter > déchirer une
MENT , adv. core é fer. ' se e muet : en au partic de la peau d'un animal , ou de l'é
ad a le son d'an. ] Qui concerne l'économie. corce d'un arbre. » Je me suis écorché le
22 ECO Е СО
bras ( et non pas , j'ai écorche' mon bras , qui ont des angles. Ėcorner une table une
comme le disent plusieurs en certaines Pro- pierre : » Ces des sont écornés. 3. Figuré
vinces ) . » La selle a écorché cé cheval : cette ment, diminuer : » Ecorner les privilèges ,
charette , en passant , a écorché cetarbre. = la Juridiction , l'autorité , etc. st. simp.
3 °. Par extension , on dit d'une boisson ÉCORNIFLER , v. act. [ " et dern. é
qu'elle écorche le palais , la gorge ; d'une fer. } Chercher à manger aux dépens d'au
voix aigre , d'une méchante musique , d'un trui. » Il, va écornifler un dîner où il peut.
parler rude et barbâre, qu'ils écorchent les » Il est venu nous écornifler . St. famil .
oreilles. = 4º. Exiger plus qu'il ne faut; et plaisant.
faire payer trop cher . » Hotellerie où l'on ÉCORNIFLERIE . s. f. ÉcorniFLEUR
écorche les gens. sº. Ecorcher une lan. s. m . [ 1" é fer. 4° er dern . e muer au i
с er
.

gue; la mal parler» l'écorche le frança is, Ecornifleur est celui qui écornifle , un pa
le latin. Au passif , il signifie , erre rasite. — Ecorniflerie : action d’écorni
dérivé : ce mot esi' écorché du latin. Cette feur . St. familier et critique. r
manière de parler est tout au plus du style ÉCORNÛRE , s. f. [ é fer. ;' lon.
parlant des 4e e muer. ] Éclat emporté de l'angle d'une
médiocre . L'Ab. Desfontaines , parlant>

Règles de l'Eloquence,par M. Gibert , dit : » piețre , etc.


ÉCOSSER v. act. ÉCOSSEUR
je n'aiine pas les termes techniques , écor > ) EUSE ,
re e

che's du grec : Il falait en substituer de plus s. m. et fém. [ile é fer sº3 lon. au zé ] Ecos
intelligibles. ser , c'est tirer de la cosse. » Ecosser des
Le Proverbe dit : » Autant celui qui tient, poids, des fèves. = Ecosseur , eûse , celui , ·
que celui qui écorche ; les complices doivent celle qui écosse.
être punis comme les malfaiteurs. Il n'y
-
ÉCOT , s. m . [ Éto : 1 " é fer. ) Au pro
a rien de plus dificile à écorcher que la pre , la quote- part que doit chaque persone
quelle ; ce qu'il y a de plus dificile dans une pour un repas comun.- Au fig. ( st.'famil .)
afaire , est le point de la conclusion . payer son écot , contribuer au succès, à l'a
On dit aussi d'un homme qui se plaint sans grément ; faire sa tache. » J'ai assez bien
grand sujet ; qu'il crie , comme si on l'é- p.uyé mon écot dans ce 3 *. Livre , pour que
corchair. Voy. ẢNGUILLE . — Il faut tondre vous n'ayez rien à exiger de moi de long
-

les brebis et non pas les écorcher : Les temps. ř . Paulian . Traité de paix entre
>

Princes ne doivent pas trop charger les peu- Descartes et Newton. » Il a bien payé son
-

ples. – Bassement et populairement, écor- écot , il a bien diverti la compagnie dans


cher le renard; vomir après avoir trop bû. ce repas. = La Fontaine dic de la For
re e
ÉCORCHERIE, s . f. [ i" é ferm. 3 ° et tune . :
dern . e muet ; 4. lon . ) Au propre , lieu où Il n'arrive rien dans le monde ,
l'on écorche les bêtes. Au figuré , Hôtelle Qu'il ne faille qu'elle en réponde :
rie l'on fait
oùauberge payer plus qu'il ne faut. Nous la faisonsde tous écorsi
Cette est une écorcherie.
St. famil. Écot , signific aussi la compagnie des
M. Desgrouais met écorcherie au noin- persones qui inangent ensemble dans un ca.
bre des gasconismes. L'Acad le met sans baret. » Ily a trois écors dans la grand'salle.
remarque . C'est daus ce sens qu'on dit , à une
-ÉCORCHEUR , s. m.
m [ 1" éfer. ] Au pro- persone qui s'adresse à des gens qui ne
pre , celui dont le métier est d'écorcher les parlent pas à lui, parlez à votre écot. Style
bêres. - Au figuré ( st. famil. ) celui qui familier et chagrin .
fait payer trop cher . Cet Aubergiste , ce ÉCOULEMENT , s. m . Écouler ( s' ) re e
marchand , ce Procureur estre un écor- heur. v. réc. [ Eer-kou - leman , lé , 1" é fer. 3 ° e
ÉCORCHÛRE ; s. f. [ Te é fer. 3º . lon. nuet au 1," , é fer. au 2d. ] Écoulement est
dern. e muet. ) Enlèvement de la peau , en le Aux , le moûvement de ce qui s'écoule.
quelque partie du corps . Voy. Écorcher, Şécouler, c'est couler hors de quelque en
nº. 2° . » Il a une grande ou petite écorchûre droit. Ils se disent au propre et au figure :
à la jambe. » L'écoulement de l'eau , ou des eaux , des
ÉCORNER , v. act . [ 1 " et dern . é fer. ] humeurs , des esprits , etc. L'écoulement de
> 3

rº. Rompre la corne à... ce bæuffue écorné. la lumière , de la grâce , etc. — » Le torrent
2º. Il se dit plus souvent des chôscs s'est écoulé , l'eau s'écoule ; elle s'est écou
ÉCO ECO 23
lée. » Le vin s'est écoulé da torneau , etc. c'est prêter l'oreille pour les entendre. =
Letemps , l'argent s'écoule ; la foule , la 2°. Doner quelque croyance , ou quelque
presse s'écoule. » Cela s'est écoulé de la consentement à ce qu'on propôse , ou prendre
mémoire. = Ecouler, est neutre dans ces plaisir à l'entendre. » Ecouter une proposi
phrâses : Faire écouler l'eau : » Laisser écouler tion : » Il ne veut rien écouter, » Il parla
la foule. d'accommodement, mais il ne fut pas écoulé .
ÉCOULÉ , participe... Le temps est écoulé , » Ecouter la voix , les inspirations de Dieu ,
le terme préhix est passé. du ciel , de la grâce. 3 °. Suivre. » Ecouter:
Rem . 1. Un Auteur moderne fait régir à la raison , la passion .
s'écouler la prép. à et l'infinitif. » Ses heures En vain je veux contre elle écouter ma colere.
Corn .
s'écoulent rapidement à cultiver le jardin
dont on lui a permis l'usage. Du Plaisir. - II est beau en ce sens. » Il n'écoute que son
C'est le régime de se passer , transporté à ressentiment. = 4 ' . S'écouter , être trop
ne
s'écouler ; mais l'usage admet l'un , et re atentif à sa santé. » Naturelleinent , je Th .
prouve l'autre. m'écoute pas , je ne suis pas douilletre.
2°. * Eroulement , pour Coulage , est un d'Éduc . » Elle. s'écoute trop. » Il ne faut pas
>

gasconisine. » J'ai perdu beaucoup de vin tant s'écouter. -- On dit, d'un hommequi 1
par un écoulement imperceptible. *Gascon . pèse avec afectation sur ses mots , qu'il s'e
cort. coure parler , style familier et critique.
3°. * En Provence , plusieurs font ce On apèle un écoute s'il pleut , un moulin
verbe actif , et lui donent le sens de qui ne va que par des écluses . — Et on
en style
vider. » Il a écoulé toute la bouteille. proverbial , un homme qui s'atend à des
Cest un provençalisme , une locution pro- choses qui n'arrivent que rårement.
vençale , habillée à la Française . Rem . Ecouter , régit quelquefois l'infi
ECOULŮRES s. f. pl. C'est un mot nitif. » Elle l'écoutoit chanter : » Il écoute
des* Provinces , s. f. s .plOn
Méridionale . C'estdit un mot
ba- avec transport le vieux Silène ... chanter
querires. Gasc. Corr. d'une voix tremblante , etc. Anti- Lucrèce .
re
ÉCOURTER , v. a. [ É -cour- té ; 21 et
> * Ecouter avec des soupirs, est une mé
. é fer. ] Rogner, couper crop court. saphôre irrégulière. On dit , 'écouter avec
dern
? Ecourtir des cheveux , un manteau , une atention, parce qu'on dit des oreilles , qu'elles
jupe. » Cer habit est bien écourte: sont atentives : mais on n'a jamais fait sou
Ecouter un chien , un cheval ; leur cou- pirer les oreilles.
per la queue et les oreilles. Cet homme * On dir , ouir , entendre des témoins ,
est écourté : on lui a coupé les cheveux et non pas écouter. L. T.
fort courts. ÉCOUTEUR , s. m. Celui qui écoute.
>

ÉCOUTANT s . m . [ EÉ -kou -tan ; 1"


IC
Trév. Il n'est pas dans le Dict. Acad. Il ne
I
é fer. }' lon. ] Qui écoute. On ne le dit s’emploie que dans le style comique, ou sa
que.dansle styleplaisant , d'un Avocat , tirique. » L'inquisition ministérielle avoit mis
qui ne plaide ', ni' n'écrit , ni ne consulte .. des écouteurs dans tous les cabinets. Necker :.
Avocat écoutane. La Fontaine l'em ÉCOUTEUX , adj . m. Terme de Manège.
ploče substantivement pour Auditeur. » Mai-
Maî Il se dit d'un cheval distrait parles objets qui
:qui trainoit après soi force écoutans. le frapent.
Ondnit mettre ce mot sur le compte de la
tim e.
ÉCOUTILLES , s . .f. pl. [ E -kou-ti-glie
- :
rte é fer . , dern . e muet ; mouillez les 11.1
ECOUTES, s. f. pl. IrIf ne sedit que dans Terme de Marine. Trape, ou ouvertire dans
cette phrase du styfe simple. » Etre aux le tillac d'un vaisseau ,par où l'on descend
doutes, étreatentifà ce quise passera dans sous leOntillac.»» Ouvrir , fermer lesécoutilles. '

une afaire. » On parle d'une telle affaire ; il . de l'Acad .a voulaient


dit aútrefois escoutilles , er
qu'on le dît de la
>et ·M's
sorte :
sabien des gensqui sont aux écoutes . d ans les dernières
ÉCOUTER, v. act. Izte[1 et dern."é fer. 1 ils se sont repris éditions.
::Préterl'oreillepour ouït.» Il écoute ce ÉCOUVILLON , s. m. ÉCOUVILI ONER ,
re
qu'on Parlez
dit : bas on nous écoute
Ecouter dit» plusqu'entendre
, . -vi glion ', glio -né : je é fer.
V. a. ( E - kou
; car entenire , mouillez les Il. ] Perche, ou grôsbâton garni
c'est simplement être frapé des sons; écouter de vieux linge , etc. , avec lequel on nettoie
24 E CR E CR
le four , ou le canon . Écouvilloner , ce pays-ci ( à la Cour) les démélés des Pro
nettoyer avec l'écouvillon . vinces. Cela s'appelle éplucher des écrevisses.
ÉCRAN , s . m . Meuble dont on se sert Sév. » Vous appelez Dom Robertun éplucheur
pour se parer de la trop grande ardeur , ou d'écrevisses . Seigneur Dieu ! S'il introduisoic .
de la luinière du feu . tout ce que vous dites , plus de Jugement
ÉCRASANT, ANTE , adj . verbal. Néo- dernier ; Dieu auteur du mal , plus de crimes.
logisme. » Cette somme modique ( de trente Appelleriez-vous cela éplucher des écrevisses ?
mille ducats ) , qu'un seul Marchand auroit La même.. re
pu fournir quelques années auparavant , parut ÉCRIER ( S' ) , v. réc. [ 1" et dhe é fer. ;;
alors écrasante pour la Ville entière ( de devant l’e muet l'i est long; il s'ésrîe : au
Milan) . L'Ab. Garnier , Hist. de Fr.
re
futur et au conditionel , . cet e muet ne se fait
ÉCRASER , v. a. [ Ekrazė : 1" 1 et d'êé fer.; pas sentir ; Il s'écriera ,s'écrierait : pron.
devant l’e muet l'a est long : Il écrase , écra- s'écrira , crire , 3 syll. ] Faire un grand cri ;
sera , etc. ).Aplarir et briser par le poids de une exclamation. » 1.Orateur , au milieu de
quelque chose', ou par quelque éfort. » Une
> sa narration , s'écria : 0 honte ! ô douleur !
>

grosse pierre tomba er lui écrasa la tête. » Il etc. S'éerier d'admiration , de douleur , etc.
re
fut écrasé sousles ruines.Ecrasez ces limaçons. ÉCRIN , s. in . ( E -brein : ¿ fer . ] Petit
Au figuré, ruiner , détruire. » Ne vous cofret , où l'onmer des bagues , des pierreries .
jouez pas à traverser cet homme, il vous Quelques- uns écrivent écrain , d'autres
écrasera . On dit dans la colère , je l'écraserai écrein . re
comme un ver. Plus figurément, vaincre, ÉCRIRE, v. a . et n . [ ite é fer. , 2e lon . ,
>

surpasser , en parlant de concurrens, de ri- 3° e muer. ] L'i est bref devant la syll.'masc..
)

vaux , de gloire. » Ce jeune homme se voit » Nous écrivons >, il écrivait , écrivant , etc.
é rasé par mon fils d'une si terrible manière , J'écris ; nous écrivons; j'écrivois
qu'il est à craindre que l'amour propre hu- j'écrivais ; j'écrivis ; j'ai écrit ; j'écrirai ,
milié ne le conduise promptement à la ja- j'écrirois , ou , j'écrirais ; écris , écrivez i
lousie et à l'aversion . Th . d'Educ . que j'écrive ( l’i est long ) ; j'écrivisse , écrir
ÉCRASÉ , É E ,adj . Trop aplati , trop court. vant , écrit . Tracer , former des lece
Nez écrasé , caille écrasée . » Le comble de tres , des caractères. » Il sait lire et écrire .
>

cette maison est trop écrasé . Figur, » Les Maitre à écrire. Enseigner, montrer à écrire. >

peuples , écrasés de maux , cherchoient un i V. a. Ecrire son nom : » Ecrivez cela


réfuge au sein de la Religion. Millot. sur yos tablettes. Ecrire des lettres , etc. =
ÉCRÉMER , v.,a. [ '1 € et 2 é fer. , la 2° 2 °. Il est plus souvent neutre. » Il écrit bien ,
ê ouv. devant la syll. fémin . , il écrême , il écrit mal. Ecrire avec un crayon , sur la
écrémera , etc. ) Au propre , ôter la crême
>
-

muraille , sur le sâble. — Ecrire à un ami.


de dessus lc lait. Au figuré, prendre ce
-
» Je lui ai écrit que , etc. = = 3 °. Au Palais ,
qu'il y a de meilleur. '» Il a écrémé cette mettre par écritses raisons. » Cet Avocat a
affaire ; cette cargaison de vaisseau , cette écrit dans cette affaire. » Il écrit , et ne plaide
>

bibliothèque , ce cabinet : il en a pris, il en pas. » Il plaide bien , mais il é :rit inal', ecc.
a acheté ce qu'il y avait de meilleur , et n'ą 4º. Composer quelque ouvrage d'esprit,
laissé que du médiocre. » Ecrire en prôse , en vers,>
re

ECREVISSE , s. f. [ Ecrevice : 1" éé fer. , Qui ne sue se borner , ne sut jamais écrire.
2° er dre e muet Dans Richelét, on trouve » Les Auteurs qui ont écr sur cete matière.
-

écrevice en titre , et dans les exemples , écre- * Mallebranche lui fait régir la prép . de : » !!
visse . ] Poisson testacée , espèce de cancre. seroit assez ridicule qu'un homme s'appliquât
Trév . Poisson qui ,suivant l'opinion vulgaire , àà écrire d'une matière qu'il penseroit être
va toujours à reculons, et est du genre des inutile. L'usage veut qu'on dise , sur une
matière .
testacées. Acad . Poisson crustacé fort connu. En ce sens , il se dit particuliè
-

Rich . Port . On dit d'un homme qui a rement du style , mais absolument et sans
le visage haut en couleur , rouge comme une régime. » Il écrit polimerit , nettement. » Il
écrevisse. — » Ses affaires vont toujours plus. parle bien , il écrit mal, grossièrement,
,

mal ; il va à reculons comme les écrevisses Rem . 1 °. Quand on parle de lettres , écrire
- Eplucher des écrevisses , s'arrêter à des régit l’ablatif du lieu d'où l'on écrit , et lacu
minuties. » Vous savez combien on hait , en satif du temps. » Je vous ai écrit de Paris ,
le
ECR
E CR
te douze de ce mois. Dater , au contraire , une médaille , ou quelque aůtre monument,
régit de, pour l'un et pour l’alltre. Lettré pour conserver la inémoire d'une chôsc, ou
darée de Paris , du douze de , etc. * Bossaet d'une persone. Selon cette distinction ,
a confondu ces deux régimes. » Nousavons ce n'est pas bien parler , que de dire , par
une Lettre de Grégoire Ill , écrite de l'année exemple : » Ils marquèrent le sujet de sa
avant sa mort. Le de est de trop: condamnation dans une inscription , qu'ils
2. Leque apres écrire , régit l'indicatif, mirent au-dessus de sa tête :Celui-ci est le
quand la phrase est afirmative ; et le subo Roi des Juifs. Il falait dire en cet endroit ,
jonctif, quand elle est négative. » Je vous écriteau , au lieu d'inscription. Bouh . L.T.
ai écrit que votre frere étoit parti de Paris, ECRITOIRE , s . f. ( Ekri-toâ re : 1"" é fer .,
mais je ne vous ai point écrit qu'il fut arrivé zlon. J Plusieurs , en certaines Provinces ,
ići. font mal à propos ce motmasculin , etdisent,
3. Il est écrit , signifie , il est décidé : .
un grand , un petit écritoire , au lieu de dire,
» Il est écrit que je perdrai toujours. une grande , 'une petite écritoire. = Cé
>

4. Ecrire pour graver , imprimer , est qui contient ce qu'il faut pour écrire , encre ,
beau au figuré. » Son crime est écrit sar son plumes, canifs. Ecritoire portative ,de corne,
front. » Le spectacle de l'univers est un livre d'ivoire ,de cuivre , etc. Ecritoire de bureau.
>

public, ouvert aux ignorans comme aux sa- -On le dit aussi de ce qui ne contient que
vans... Or , l'existence de Dieu y est écrite l'encre ; Ecritoire de verre , de faïence
avec les caractères les plus éclatans. Pens . d'argent,etc.
Théol. ÉCRITURE , s. f. [ ; " é fer., 3 lon. ,
On die proverbialement, écrire de la bone 4 € muer. ] Il se dit i °. Des caractères écrits.
e .

encre , fortement et avec chaleur. » Je lui » On a effacé l'écriture . Belle , ou mauvaise


écriraidela bone encre ; st. famil.et chagrin. écritûre. = 2°.De la manière de former les
Cequiest écrit est écrit , on ne peue pas, lettres. » Il a reconnu son écriture. » Des
ou, je neveux pas en revenir. Allusion au. Experts ont été nommés pour vérifier les.
La écritures. = 3 °. Au Palais , 'écrits qu'on pro
mot de Pilare : Quod scripsi scripsi.
destinée
Voy.Cides hommes est écrite au Ciel, etc. duit tpour défendre sa caûs e. » Quel est l'A-.o
el. voca qui a fait vos écritures ? = 44°. L'Esri .,
ÉCRIT, s. m . [ Ekri : 1 " é fer. On ne
re ture -Sainte ou absolument , l'Ecriture
5
prononce pas le c. ] 1 ° . Ce qui est écrit sur les Ecritures , l'Ancien et le Nouveau Tes
dupapier. »Quel écrit est cela: Il me pré- tament. -- On diç en ce sens , dans le style
senta un écrit , où je ne compris rien , familier , plaisant , ou critique : » Accorden,
2. Acte,témoignagequ'ondone par sa signa- ou consiliez les Écritures , accor.lez -vous
ture.» Il désavoue son écrit ; il plaide contre avec vous-mêmes ; expliquez et conçiliez ces.
son écrit.= 3°. Au pluriel , livres , traités ,
O
contradictions.
pianuscrits , ou imprimés. » Les écrits des * ÉCRIVAILLEUR , ÉCRIVASSIER , s. m.
Professeurs , des Auteurs. Termes de mépris, Ils ne sont que du style
PAR ÜCRIT , adv. » Remontrances par comiq ue , critique et moriaut, ou satirique.
Mauvais Écrivain , » Je demandai un autre
»
; mettre par écrit ; écrire ce qu'on a'lu,
écrit
ce qu'on a pensé. Familièrement , coucher Censeur , et pour le mettre à couvert de la
parécrit.» Il couche bien par écrit ,ilécrit tourbe des Ecrivailleurs, je priai le Magis
ca bons termes, trat qui présidoit alors à la Librairie de m'en
*ECRITE , s. f. Mot barbâre , en usage donner un qui gardât l'anonyme. Freron .
encertainesProvinces, au lieu d'écrit,» Passer Queldommage qu'une idée si heureủse fût
une écrite. tombée dans l'esprit d'un Ecrivaill_ur. Id .
ÉCRITEAU , 6. m . [ Ecrito : 1 " é fer. -
re » Cette courbe incommode de raisonneurs ,
>
de dissertateurs , d'écrivailleurs. L'Ab. de
cau
teauxestdout.au sing., long au pluriel é, cri- de dissertateurs
, ] Ecriteau , se dit des morceaux de Fontenai. » Bien différent deces Ecrivassiers,
papier,ou de carton (( bois, toile , ou toute quinecessentde fairedeslivres surdeslivres,
,
autre matière)surlesqu els on écrit ( ou l'on et de ressasser des idées qu'on trouve par tout,
peint) chose
quelque lettres ,pour .
en grosses id.<motsL'Aca d. n'acugarde de meture ces
doner unavis au public. Inscri prion , estce deux .
qui s'écrit, ou se grâve sur un mausolée , ÉCRIVAIN , s. m . (Ekri-vein :1 " é'fer.]
Tome II. D
26 E CR ECT
1 °. Celui qui montre à écrire .» Maitre Ecrin
"
ECROUELLES, s. F.( Ekrou-èle : ;** &
vain . » Ecrivain juré. = 2°.
¿ . Celui qui fer., jºzº è moy. , de emuet. ] Sorte de ma
écrit bien , ou mal : » C'est un bon , un mé- ladie. — Trévi. mer écrouetlé pour celui qui
chant Ecrivain . 3 °. Il se dit fort bien a cette maladie , et écrouelleux , pour ce qui
d'un Auteur. » C'est un Ecrivain agréable , y aa raport , y apartient. — L'Acad. ne met .

un fameux Ecrivain . » Nos meilleurs Ecri- ni l'un, ni l'aûtre. On dit scrophuleux , mais
vains parlent de la sorte , etc. er
il se dit de la maladie , non du malade.
Ecrivain , Auteur ( synon .) Le 1 "' ne se » Tumeur scrophuleûse. Voy. ce mot. - Le
dit que par raport au style , le 2d a plus de peuple dithumeurs froides , pour écrouellesa
raport au fond de l'ouvrage qu'à la ‘forme. » Le Roi de France guérit des écrouelles
De plus , il peut se joindre par la particule en touchant les malades.
de , aux noms des ouvrages . » Ricine est un ECROUER , v. a. Il ne se dit que dans le
Ecrivain pur , élégant correct. Corneille
> 2d sens d'écrou : On l'a écroué un tel jour :
est un excellent duteur, » Descartes et New- » Il a éré arrêté et écroué.
ton sont deux Auteurs célèbres. » L'Auteur ECROULEMENT, s.m.[ E -krou -leman i
de la Recherche de la Vérité est un Ecrivain te é fer., 3º e muet. ] Eboulement. » Les
I

du premier ordre ( Encycl.) Beauzée , Synon . soldats furent étonnés par l'écroulement du
» Toujours de grandes et de belles idées > rempart.
hardiesse , ou plutôt , audace dans les figures , ECROULER ( S ), v. réc. [ E - troi -lê :
re
vivacité , nouveauté dans les tours : il y au- i ' et d'e é fer .) Tomber en s'ataissant. » La
roit bien là de quoi faire un Auteur divin. terre s'écroula sousleurs pieds. » Cette mai
Qui; mais sans la langue , sansla pureté du son vinc tout d'un coup à s'écrouler. Acad.
style , ce sera , quoi qu'il fasse , un méchant Rem . 1 °. Eboulement et ébouler , se disent
Áuleur. D'OLIV . plus proprement de la terre ; écroulement
* ÉCRIVANT , ANTE , adj. Qui écrit. erécrouler , des murailles, des bâtimens, etc:
» Lasecte écrivante , cabalante , intrigante, Plusieurs les confondent , er l'Acad . elle
dirigeante de l’Encyclopédie. Linguer. Ce même. » Les Nègres n'ont pas assez d'indus
mot n'est bon que dans le style critique et trie pour soutenir la terre dans les mines
mordant , ou plaisant et comique. et pour empêcher qu'elle ne s'écroule . Hist.
* ÉCRIVEUR , EÛSE , s. m . et f. Motz des Voy. - Je crois que , ne s'éboule , aurait
forgés. Qui écrit volontiers. Mde. de Sévigné été un
dit & riveux au masc . » Vous avez de l'obli-
terme plus propre.
2°. Plusieurs Auteurs ont fait Écrouler
gation à Langlade : cen’est point un écriveux; neutre. » La maison du Missionaire étoit
mais il parcît votre ami en toute occasion . sur le point d'écrouler . Letrr. Édif . » S'ils
» La Maréchale de Villeroi n'est pas écri- viènent à é rouler , ou å tomber. Ferrière .
veuse . La même. Le mot est imprimé en » La montagne a écroulé. Journ . de Gen.
italique dans les deux endroits. Il ne peut être - Il faut dire , de s'écrouler à s'écrouo
bon qu'en conversation et dans les lettres , ler , s'est écroulée.
et dans le style badin . zº. Avec le verbe faire , on peut l'em-.
ECROU , s.m .; ou EcroûE , s. f. [ Trév . ployer activement. » Les pluies abondantes
>

furent sur le point de faire écrouler la


les met tous deux. Richelet ne met que le 2d , maison
mais il leer marque masculin . L'Acad. ne mer .
sens ordinaire : elle inet le
que le r ' , dans leptio
>

n n verra plus bås.


ÉCROÛTER ,> v. act . .[ re

fer. 2° lon. surtout devant l’e muer


et dern . é
żd dans une acce qu'o il
Ferrière met écrou à sa place , et dans le corps écroûte , il écroûtera . ) Ôter la croûte. »
de l'ouvrage , écroue: ] iº. Le trou dans lequel Ecroûter le pain . re
entre la vis , en tournant. » Cette vis n'est ÉCRU , UE , adj . [.me é fer. 2 ° lon. au
pas assez grosse pour l'écrou. » L'érou d'un 20. ] Il ne se dit qu'avec fil ec soie. Fib
"

pressoir. = 2º . Acre d'emprisonement d'une écru , qui n'a point été lavé. Soie écrüe
persone, écrit sur le registre de la geole. qui n'a point été mise à l'eau bouillance.
» L’Arrêt porte que l'écrou sera rayé et biffé. ECT ; est toujours bref. Respect , asu
3 °. En parlant des rôles de la dipense pece , aspect. On ne prononce point le r
de la bouche du Roi , on dit écroíle. » Les même devant une voyelle. Pronon , ék , é
>

écroues ne sont pas encore signees et arrêtées, moy.


· E CU E CU 27
ECTE ; toujours bref aussi : insecte , sus commission de prendre les mendians et de
>

pècte , je respècte , etc. , 2dº è moy. ekte. les mener à l'hôpital .


ECTIQUE ; voyez ÉTIQUE ..re
ECUELLÉE ; plein une écuelle. » Une
ECU , s. m. [ 1 " é fer. - Les Gascons écuellée de soupe:. = * On a dit aussi au
le font muet ; le cu : équivoque ridicule. ) trefois , éculee. » Il a mangé une grande
'. Espèc
iportai " Cavaliers écuellée , ou une grande éculée de soupe.
e de bouclier , que les )

ent aútrefois. = 2. Figure de ce Dict. Acad. , te édit. - Dans les ns éditio


bouclier ,sur lequel se peignent les armes. postérieures , éculée ne setrouve point. >
re
»· Le Roi de France porte trois Aeurs de ÉCUISSER , V. act. [ "1 er
>et dern. é fer. ]
lys dans son écu . 3. Pièce de monoie . Faire éclater un arbre en l'abatant .
Il y avait atîtrefois des écus d'or. Quand on * ÉCUÉLE. Voyez , ÉCUELLÉE .
dit écu tout seul , on entend des écus ÉCULER , v. a. [ire et dern. é fer. ]
d'argent . Petit écu , écu de six francs. Quand On doit dire, éculer des souliers , et non
on ne spécifie pas la valeur , on entend ce pas Aculer. Ce dern . verbe signifie presser ,
mót d'un écu de trois francs : mille écus pousser en un lieu d'où l'on ait de la peine
>

dix mille écas , c. à. d. trois mille francs , d'échaper . Aculer les


> énemis. Il ne vaut donc
trente mille francs . rien avec souliers.. - L'Acad. dit , éculer
On dit proverb. d'un homme qui a beau- des souliers , des bottes , et ajoute que plu. > >

coup d'argent : c'est le père aux écus. - sieurs disent aculer , sans les condamner .
Vieux amis et vieux écus : les vieux amis L. T. Elle ne le dit plus dans les dernières
scoe les meilleurs de tous. dit aussi avec le pron.
éditions . = Il se
---

ÉCUEIL , s . m. [ On devrait écrire se. »" Quand un soulier est trop petit , il s'é
écueuil , car ue ne représente pas la dipht. cule facilement. re
eu . Voyez ACCUEIL. Pron . é- keuil ; mouil. ÉCUMANT , ANTE , adj. [ 1 " é fer. ; ' >

li finale . ] 1 °. Au propre , rocher dans la lon . ] Qui écume. - L'Acad . ne met pas .

mer, » Cette mer est pleine d'écueils, » Il ce mot . Il est beau en Poésie.
se brisa contre un écueil. 2 °. Au fig. Il vaincra ces lions ardens ,
Danger pour la vertu , la fortune , la répu- Et dans leurs bouches écumantes ,
tation. » Le monde est plein d'écueils. Il plongera sa main , et brisera leurs dents.
Voilà le sort et le fatal écueil Rouss.
Où , tôt ou tard vient échouer l'orgueil. Le jour , le triste jour où la voile flotante
Rouss . Emporta ses deux fils sur la mer écumante .
leurs honneurs , leur gloire , leur ri
J'ai vu que chesse Thomas .
, L'onde autour de son corps murmuroit écumante .
Ne sont que des filets tendus à leur orgueuil ; Marin , Fédéric.
Que le port n'est pour euxqu'un véritableécueuil. » Un vent favorable remplissoit déja nos
Id .
ECUELLE voiles : les rameurs fendoient les ondes écu .
ÉCUELLÉE , s. f. [ E.
s. f. Ecuellée É .
kuè-le, kué - lée : 1" é fer. 2° è moy: au mantes.
er
re
prép .. de . Télém . = Il régit quelquefois la
' , é fer. au 2d ; 3 e° e muet au į er é fer. Bouffi de rage , écumant de colère.
et long au 2d. ) Écuelle est une pièce de Ververt.
vaisselle , qui sert à mettre du bouillon Il la laissa écumante de rage.
du potage , etc. » Ecuelle couverte , écuelle Tels equ'on voit des bergers poursuivis par la rage
à oreilles. – Laver les écuelles. Dans cette
C D’un tigre , d'un lion , écumant de carnage.
>
expression
ce mot se pren pour toute
vaisselles assières d plats
Marin , Ferleric .
sorte de
-
, , , etc. ÉCUME , s. f. ÉCUMER , v.'n . [ 1" é re

е
= On dit, en st. prov . Rogner l écuelle à fer. 3° e muet an 1 , é fer. au 2d ) 1°. >

quelqu'un
ce. li
, lui retrancher de sasubsistan- Bouillon de quelque liqueur agitée. Trév.
>

a bien plu dans son écuelle : il a Mousse blanchâtre qui se forme et sur
beaucoup gagné ou reçu. Celui-ci est bås. nage sur l'eau ou sur quelqueaútre liqueur
dideMerire
Tu ment. roue par écuelles , traiter splen- agitée ou échaufée. Acid. » L'écume de la
.

Propre
chars; extrêmement malcomme
-propreune écuelle à mer , des Alots , d'un pot qui bout. ‫ ܐ ܒ‬°,
. -On apel- Bâve de quelques animaux , lorsqu'ils sont
-

le Archerdel'écuelle , un Archerquia la échaufís ou en colère.» Léiumea un che >

D 2
28 ECU ECU
val , d'un chien . » Quand cet homme est Vraiment il te sied bien , écumeur iitéraire ,
en colère l'écume lui sort par la bouche. De joindre à tes forfaits ce métier de cersaire.
= 3º . Sueur qui s'amasse sur le corps du Palissot.
cheval . » Ce cheval étoit tout couvert d'é- ÉCUMEUX : Écumant , qui écume. . Les
cum e .
= 4 °. Suivant M. du B. ... tous . Aors écumeux. Il est du style Poétique.:
les gens sensés que sa Tragédie de Nadir a Acad .
révoltés ou ennuyés , ne sont que l'écume de Votre énemi superbe , à cet instant fameux ;
la Literature , qui a voulu empoisoner ses Du Rhin , près de Tholus , ferd les flots écu .
grands succès. -- L'expression est aussi bi meux .
sarre que la pensée est fausse .
ÉCUMER jeter de l'écume. » La mer in Ces cavales couroient sur la pointe Boil .
> des
écume: * Ce vin , cette bière écume , » Cet
homme écumoit de colère. vague
Actif : Ôter Mde écumeu
. sDacie r. ses , comm
M. Lingue rivageyé;
e sur tlea emplo
l'écume de ce qui bout sur le feu . » Ecu
mer le pot , la inarmire etc.
ce mot au fig. » Je ne me Hate pas de rendre
>
Au fig . avec toute leur emphase les expressions écue
( st. plais . et crit. ) écumer les marmites ; meuses de M. de .... Ann . Politiq. etc. .

se dit d'un parasite , d'un écornifleur. Ecu- ÉCUMOIRE , ustensile de cuisine , qui
mer les nouvelles. ( mêine st. ) en chercher sert à écumer.
partout , çà et là. Ecumer les mers ÉCURER , V. a . ÉCUREUSE , s. f. "
>
des côtes , exercer la piraterie » Ecumer sa fer. 3 ° lon. au 2d. 1 Ecurer , >c'est ne;tto
rage , sa fureur , expression fort usitée yer la vaisselle , la baterie de cuisine etc.
autrefois parmi les Poètes. ,
Ecureuse est la femme ou fille , qui
Au point qu'il écuma sa rage écure.
Le Dicu de Seine éroit dehors. Malherbe. ECUREUIL re
Les flors , en ecumant leur rage , > s. m. [ 11e é fer . Mouill .
S'enflent d'un tel orage , I'I finale. - On aa dit aùtrefois , escureuil
>

Qu'ils lui font regretter les délices du port. et


Petiplus
anciéne.nent , escurieu , puis é urieu .]
Racari t aninial sauvage.
re
Le Po , quand hors de ses bornes ÉCURIE , s. f. Lite é fer. 3º lon. ) 1
5

Il écumera sa fureur. Lieu destiné à loger des chevaux . = 2 °


Ménage ne dit rien de cette expression. Elle Train , équipage , qui comprend écuyers ,
déplairait aujourd'hui. = En En style prov . pages , carrosses , chevaux , etc. La grande
style prov.
écumer le pot , c'est retrancher ce qui est la petite écurie du Roi. » Les Pages de la
inutile et incomode: » Que ne suis- je là pour grande de la petite écurie, etc...
écumer votre chambre , et vous doner le ÉCUSSON , s.m.. ÉcUSSONER , V. act.
temps de respirer. Sév. ( En éconduisant les. (.1 " é fer. ] Ecusson est , 1°. Écu d'armoi
impor tuns. ) " J'atendrai Gorde avec impa- ries. Il ne se dic qu'en termes de Blason ..
tience , et laisserai bien assuréinent écumer = 2°. Manière d'enter , de greffer. » En
mon pot à qui voudra , pour lui demander ter en écusson ou écussoner . » Tous les
comment se porte ma fille , et que fait -elle ? arbres que ce Jardinier a écussone's ont bien
La même. réussi .
ÉCUMÉNIQUE. Voyez & CUMÉNIQUE. ÉCUYER , s . m. [ Eku-ié : 1" et dern .. .

ÉCUM EUR ÉCUMEUX


, s. m. , EUSE é fer. 11 °. Anciènement , Gentilhomme qui
>

adj. ÉCUMOIRE , s. ff. [ Ekumeur meu , acompagnai un Chevalier portait son écu ,
met -ze. , moa-- re : ," t ,
méd 1 é fer. 3 ° lon. aux ; lui aidait à preudre ses armes et à se désar
dern .' ] Le r ' ' ne se dit point au propre 3; mer.
= 2. Aujourd'hui , titre que prè
il ne se dit que dans ces phrâses : écumeur nent les simples Gentilhommes et les an
de marmites , de nouvelles demer.. Voy. noblis. = 3°. Celui qui aa l'intendance de
Ecumer. – Des Poètes l'ont employé dans l'écurie d'un Prince , d'un Grand Seigneur.
le style critique et mordant . 4. Celui qui aprend le manège.
Fuyez surtout ces esprits céméraires On dit d'un homme , qu'il est bon écuyer
Ces écumeurs de dogmes arbitraires , quand il monte bien un cheval.
Qu'on voir tout fiers de leur corruption , Oficier qui done la main à une Princesse
Alambiquer toute Religion, pour la mener. Le premier Ecuyer de la
Rousseau
Reine :: l'Ecuyer d'une telle Princesse.
E DI E DI 29
Dans le style fam . on l'étend à tous ceux et d'édification ,qu'en parlant des Temples ,
qui donent la main à une Dame. » Mada des Palais et acres grands bâtimens pu
me , je serai votre écuyer , si vous me le blics. » Grand, supe édifun
rbeuire , bele. édi
ice édific La
permettez. Ofi-
j . Ecuyer tranchant , 06 fice. » Elever constr
cier qui coupe les viandes à la table d'un structûre d'un édifice . On s'en sert élé
Prince. - Ecuyer de cuisine , maître cui- gamment au figuré. » Il faut enfin que cet
sinie r d'un Prince ou d'un Grand Seigneur. édifice d'orgueil et d'injustice s'écroule.
EDENTE , ÉE , adj. ( Edanté , te- e Mass .
te é fer. 2 € lon. 3 ° é fer. long au fém .
re
EDILE > S. Édilité
m. ÉDILI TÉ , s. f. [ né
Qui a perdu toutes ses dents. » Vieille fer. der . e
muet au 1" , é fer . au 2d . }
édencée.
re
L'Edile était un Magistrat Romain , qui
ÉDENTER , v. act. [ Édanté ; 1' et zº avait inspection sur les édifices publics , sur
é fer . 2° lon. ]ſ Il ne se dit que des dents les jeux , etc. - Edilité , est la Magistra
d'une scie , d'un peigne , etc. Les user ,les tûre de l'Edile. » Obtenir , exercer l'édi
>

rompre. » Vous édenterez votre scie. » Il a lité. C'est aussi le temps qu'elle dure. »
édente son peigne. Pendant son édilité .
re
ÉDIFIANT , ANTE , adj . ÉDIFIER , V.
e
ÉDIT , s. m . [ 1" é fer. On ne prononce
>

act . [ 1 " é fer. 4' lon.. aus 2 1**$ , é fer.. point le 1. ] Ordonance , Constitution du
auIl ne
dern. ) Édifier , 1. Au propre, bâtir. Souverain. »» En France , les édits n'ont que
se 1dit que des Temples , et aútres la date du mois où ils ont été donés. » Par )

grands bâtimens publics. -


Figurément l'Edit du mois de Février , etc. Quelques
ipourest élifier
oposé àdétruire.» Vous êtes envoyé uns portentlenom des lieux où ils ont été
, et non pas pour détruire. » Il dressés ; » L'Edit de Blois , de Melun
détruit , au lieu d'édifier : au lieu de met etc.
tre la paix , il met le trouble et le désor- ÉDITEUR , s. m. ÉDITION , s. f. [ 1"
dre. 2. Figurément aussi , porter à é fer. tion dans le 2d a le son de cioni en
la piété , à la vertu , ou par l'exemple prôse , et de ci on envers. ] Editeur est ce
ou par le discours. Édifierson prochain . luiqui prendsoin de revoir etdefaire im
Tout
liser .
édifie en lui. Il est oposé à scand.i- primer l'ouvrage d'autrui. » Préface de l'E
3 °. Satisfaire par son procédé . diteur. — 2. Edition se dit , ou absolu .
» La conduite qu'il a tenue dans cette afaire, ment pour la publication d'un livre. »
édifie tout le monde, » On est mal édifié de Première seconde édition ; ou il se dit re
ce qu'il a fail. = 4. Edifié , touché. » lativement aux Imprimeurs : » Ce livre esc
Il s'en récoura très édifié du sermon. de l'édition de M. Didot ; ou relativement
Ma! édifié , scandališé. aux Editeurs : » St. Augustin de l'édition
ÉDIFIANT ne s'emploie que dans le ad des PP. Bénédictins.
sens. » Livre sermon édifiant. Vie édi- ÉDREDON , s. m. [ itere é fer. 2° e muet.
fiante.. Prêcher , se conduire d'une manière Duvet de certains animaux dia Nord , dont
très-édifiante .. « Cela n'est guère édifiant. on fait des couvertures. - * Des ignorans
EDIFICATEUR , s. m . ÉDIFICATION , disent aigledon .
re
$.f. [ 1 " é fer. tion dans le 2d , a le son * EDUCATEUR , s. m. ÉDUCATION
de cion en prôse , er de ci-on ,en vers. ] s.F. * ÉDUQUER
Edification
v . a. ( Éduka- teur , ka
à le 19 et le 2d sens d'édifier. cion , ké : 15 é fer . ] L'éducation est le
» L'edification du Temple de Jérusalem . » soin qu'on prend de l'instruccion des enfans
Vie exemplaire et
er pleine d'édification. Cela pour les exercices de l'esprit et du corps ,
d'édification. Cela
est gd'edification
ra , ou de peu d'édification , et surtout pour les mœurs. » Doner , rece
de nde ou de mauvaise edification , og3 voir une bone éducation , une mauvaise édu
N'avoiren pue que la gloire de Dieu et cation. » Il a pris soin de son éducation
l'édification du prochain . »
Depuis quelque temps on a beaucoup écrit
EDIFICATEUR ne se dit que dans le pre sur | Education . » Les uns sont pour re
mier sens , de celui qui faitNT un édifice. ducation publique ; les autres pour l'éduca
EDIFIER Voyez ÉDIFIA .
EDIFICE., s . in. [ 1" é fer.dern .e muet. ] tion
re
privée et domestique.
on dic : Faire une éducation Depuis pew
élever un
Bâtiment. On ne s'en seri,ainsi quededifier enfant. » Tout ce que peut faire un hom
EFA E F F
30
me de Lettres, c'est de faire une éducation n'y a point d'écriture qui ne soit effaçable ,
dans sa vie. Anon . - * Le P. Barre car de avec l'eau forte.
Rienzi : » Ses parens lui donnerent beaucoup EFA CER , rayer. ôter les marques , les
Efacer
d'éducation. Cette expression me parait bar- vestiges de ce qui était écrit , peint ou gravé ,
bâre. On dit , ses parens lui donerent , ou , etc. Efacer une ligne , deux lignes : un mo:,
>
il reçut de ses parens une bone éducation . plusieurs mots. » Le temps a effacé les traits ,
* EDUCATEUR, estun mot nouveau. Celui les couleurs de ce tableau. Figurément,
qui élève un enfant.. Il ne se ditque de l'é éfacer les idées , le souvenir ; éfacer une
ducation particulière . On a d'abord dit Pré- chôse de la mémoire , etc. » Ses dernières ac
tions ont effacé les taches de sa vie passée.
cepteur , puis Gouvernºur , puis instituteur :
Ellacer ses péchés par ses larmes. —
on dit aujour l'hui , E.Leateur . » Plan d'édu > I a
- » Il
cation pour former des Educateurs . Journ. effé la gloire de ses ancêtres . » Il a eficé
tous ceux qui l'ont précédé. » Cette femme
de Mons.
* EDUQUER , élever . Ce mot étaic resté a efficé coutes celles qui étoient dans l'as
long -temps dans la conversation des Néolo- semblée , erc. = - Dans certains exercices
semblé
gues provinciaux. Depuis quelque temps on du corps on dic, éfucer le corps , éfacer lé
à comencé à l'écrire. » Le goût de l'étude , pzůle , les tenir dans la position qui done
dans les personnes sensées et bien éluquées, le moins de prise, ou le plus de grâce. » Ce
croît avec l'âge. Du Plaisir . » On n'avoit soldat a l’s épaules bien e facées .
pas fait attention à un barbet qu'il avoit avec EFAÇÛRE, ce qui est éfacé , soit par ac
lui, éluqué pour ce manège. Anon. » Une cident, soit à dessein . » L'effigure n'einpêche
Demoiselle, fille point mal née , assez bien pas qu'on ne lise certains mots, qui font de >

éduquée. Id . » Presque toute la génération viner le reste. » Cette lettre étoit pleine d'ef
d'alors avoir été éduquéepar eux. ld. - Mde. façures.
de Genlis mer ce mot dans la bouche d'une * EFFACEMENT , s. m . Ce mot est de
servante. » Elle m'offriroit de m'avancer de Port- Royal : il n'a pas été adinis par l'usage.
l'argent. D'autant plus que cetre Dame , » Le jeûne est l'effacement de nos offenses.
qui Th . d'Educe. et placée
vous a éiuqué ici , le lui ren- Voy. RETRACEMENT . re
droit. Freron blâme , dans ÉFFARER , ou EFARER , V. a. [ 1'e ec dhe
>

M. Cailhava , le mot éduquer ; il le laisse é fer. ] Troubler quelqu'un , le mettre hors


passer dans Dorat : de lui-même. » Qu'a- t-on pu vous dire , qui
Pauvres sujets ! Que naitra- t- il d'utile vous ait si fort effaré ? » Cei homme est sujet
D'un pareil choix ? Un tigre éduquer un lion ! à s'effarer . = Son plus grand usage est au
EDUQUER , est une expression que l’Auteur participe : Efaré , éperdu, troublé , hors de
>
( M. de Mayer ) afecie : Il avoit été éduqué lui. » Il est venu tout effire , avec un visage
avec soin . » C'est qu'on est éluqué. Ann. Licr. effaré , etc. HANT
Ce mot n'est pas encôre reçu , et il a bien
>
EFFAROUC , ANTE , adj . verbal. .

des contradicieurs. Il est d'ailleurs peu né- Qui éfarouche. » Ces assemblées si effarou
çeşsaire , puisqu'élever , qui est ancien dans chantes ne seront point rétablies . — Ce mot
Langue , a Rle mêmesens.
la EFAUFILE est nouveau : il peut être utile .
, v. a. [ Efofilé : 1" er dhe EFFAROUCHER , ou EFAROUCHER , V.
Efa-- roa -che'
é fer. ] Tirer la soie d'un ruban , ou d'un act. [ Efa -ché': !1" er
et dhe eé fer! ] 1 °. Epou
bout d'écofe , pour juger de sa qualité, ou vanter , éfrayer. » Efaroucher des pigeons ,
pour en faire de la ouate. le gibier. - Oa dit proverbialement , éfa
EFF. Les mots suivans sont écrits avec roucher les pigeons , éloigner d'une maison
Richelet :: Efacer
une seule f par Richelet Efacer ,, éfectif
éfectif ,, ceux qui aportent du profit » Ce marchand
éféminer , etc. Cetre ortographe serait plus est trop cher , il efl'ero:uche les pigeons. =
comode, et il est à souhaiter qu'elle s'établisse. 2°. Figurément, dégourer , doner de l'éloi
.

EFFAÇABLE, ou EFAÇABLE , adj. Era: gnement. » .Si vouslui


e
faites cette proposi
re
roucherez
CER , v. a. EFAÇÛRE , s. 'f. [ 1e é fer. , 3 sition , vous l'effu .
>
dout. au 1 ° , é fer. au 2d , lon. au 3.] Ef-
er
>
EFFECTIF , ou EFECTIF , IVE , adject.
fable , qui peut être éfacé.Il n'est guère usité, EFECTIVEMENT , adv. EFECTUER v . act.
tu-éé :: 1 é fer. ,
quoique son contraire , inéfaçable, soit fort [ Efektif , tive , tiveman , tu-
>

en usage . L'Acad . le met sans remarq . » Il 2 è moy. , 4º e mue au 2d' 3. ] Efectif ,


е
ue e
t et
>
EFF É É É 31
en parlant des choses , qui est réellement ,et de
de tait. » Armée de trente mille hommes ef-
se servir de ce mot. Depuis quelque tems
il est devenu à la mode , et une femme d'es
fectifs. » Il a dix mille écus efectifs dans prit aurait lionte de dire aujourd'hui qu'elle
son cofre. = En parlant des persones : qui n'en a pas entendu parler. = On l'emploie
fait ce qu'il dit , qui ne promet rien qu'il ne au figuré. » On s'intéressoit , on raisonnoit ;
>

fasse. » Cet homme est effectif , sa parole est peu à peu on s'échauffoit. En général , dans
effective . » Je crains que M ... ne soit point toutes les affaires susceptibles de discussion ,
effectif. Mde. de Maintenon. c'est un malheur que cette effervescence. >

EFECTIVEMENT , réellement , en éfet. Linguet. » Effervescence causéepar un zèle


„ Cela est effectivement vrai. » Il a coinpté de parti et par d'odieuses animosités. Targe.
effectivement cette somme. = Cet adverbe = * M. Moreau dit', effervescence de gloire';
se met quelquefois à la tête de la phrase , et mais ce mot , au figuré, ne doit se dire que
sert de liaison avec les phrases précédentes. d'une passion, d'un sentiment exalté. » Phi
Effectivement , à peine est - il à quelques lippe due à cette effervescence de gloire ( leg
journées de Bourges, qu'il apprend la marche Croisades ) le repos des dernieres années de
rapide d'un parti, ecc. Moreau . sa vie. - Cer illustre Auteur a -t-t il entendu
Efectivement , er éfet ( synon . ) Le 2d est par gloire , l'amour de la gloire ? L'expression
er

plus d'usage dans le style noble , le 1" dans aurait plus de justesse : mais gloire n'a pas
>

la conversatio Encycl . Beauzée , Synors.


n. certe signification. re
EFECTUER , mettre à éfet , en extention. EFFÈT , ou EFET , s. m. ( Efe : 11e é fer. ,
e
» Il a effectué ses promesses. Et neutralement , 2 èmoy. – On écrivait atitrefois effect.)]
2

en -sous-entendant le régime : » Ce n'est pas 1 °. Ce qui est produit par quelque caûse.
tout que de promettre , il faut effectuer . On » L'effet d'une machine , d'une mine , d'une
sous- entend , ce qu'on a promis . Voy. 'Rés: médecine , ere. Bon éfet , mauvais éfet..
LISER .
» Elle a produit un bon effet , etc. » Votre
EFFÉMINER , ou EFÉMINER , V.a. [ 1" , discours à fait effet ,, un grand effet sur son
2° et d' é fer. ] Amollir , rendre faible, com- esprit. = 2°. Il se prend pour l'exécution
me l'est ordinairement une femme. » Les vo- d'une chose. » En venir à l'effer. Mettre à
luptés efféminent l'âme et le corps. » Les effet. » Il en faut voir l'effet. » La chose a
délices de Capoue eff:minèrent les soldats eu son effet , erc. On dit en ce sens,
d'Annibal. » L'amour des spectacles , où l'on pour cet éfet , à cet éfet ( le 1er est plus
prend toutes les passions qui peuvent effe d'usage que le 2d ) ,, pour l'exécution de quoi.
miner un peuple.'Raynal. » A quel effet? à quelle intention ? pourquoi ?
EFEMINE, adj. Honime éft'mine' ; visage, - A l'éfet de... pour l'acomplisseinent de...
air éfémine , mine éféminée . - S. m . C'est Co'ui- ci se dit au Palais. = 3 °. Partie d'un
.
un elféminé. » Il n'y a que des effeminés, qui bien d'un particulier , sur- tout d'un homme
puissent avoir de tels sentimens. d'afaires. » Ce biller n'est pas un trop bon
EFFERVESCENCE , ou EFERVESCENCE , effet. » Les effets d'une succession . Effet
re e
fF: ( Efërvë-sance : 112 et 3e é fer ., 2° € ouv ., dans le commerce , etc. Il se dit le plus sou
s.
4lon., se muet. ] Bouillonement qui se fait vent au pluriel.
dans
chaleuune
r.
liqueur,parla première action de la EN EFET , adv. Réellement : » Il a raison
>

- ne faut point le confondre avec en effet : il le mérite en effet. - Ilse met


-Il
fermentation , ni avec ébullition. » La bière quelquefois à la tête de la phrase. Voy. EF
est en fermentarion , l'eau qui bout est en FECTIVEMENT. » Nous devon's aimer Dieu.
ébullition ; le fer dans l'eau forte est en effet- En effet, qu'y a-t-il de plus raisonnable que
vescence. Acad. », Leś alcalis foni efferves- d'aimer un pere , un bienfaiteur , etc.
cence avec les acides. Ibid. » Cela s'appelle Rem . 19. * On disait ' autrefois , sortir
donc, comment 'dites-vous , ma fille , des sonéfet, pour avoirsonéfet(nº."
effervescences d'humeurs? Voilà un mot dönt Cette façon de parler est un latinisme
2 .)
je n'avois jamais entendu parler : mais il est mais latinisme barbare.. C'est du latin
de votre Père Descartes : je l'honore à causs du Code , Lata Sententia sortitur effec
de vous. Sev: Que n'honorait pas Mde. de tum. Les bons Auteurs ont toujours dit :
Sévigné, à caûse de sa fille: Cen'en était pas Habere , obtinere effectum , persluci ad effece
moins une vraie pedanteric dans une femme, tim . 'Vaug. Sortir son éfet , est resté au
FFP
F FF après avoir rougi de son péché, sera contraint
32 2 °. ÉFET
Palais, où ils'em
a pris e, depunce
ploinaissa is.quelque temps , de rougir encore de sa pénitence. P. du River ,
Rem . EFICACE , adj. , ne se dit que des
indéfiniment, sans régime et sans raport. On choses. » * La Princesse fut plus efficace
on
dit ,dit, uire de
prodfaire l'éfesion
impres . e C'est
t , fair com
éfet, un me die le P.Charlevoix . Je crois qu'il falait dire :
néo-
logisme , dont on peut bien augurer. » Les Les discours , ou les démarches de la Princesse
Histor iens du ont
de montrer en ( passionre), dec'estl'effet
unedeprodui celle, furent plus éficaces. . fém . Terme de l'E
talent, EFFICIENTE , adj
et d'obtenir une grande réputation . Mercare cole. Il ne se dit qu'en cettephrase : La çaúse
L'Auteur a su se rendre maitre des évène- efficiente qui produit un étet . » Le soleil ese
mens , et les disposer de la façon la plus la cause efficiente de la chaleur .
EFFIGIE , s. f. EFFIGIER , v . a . ( Efigi-e ,
propre *à fai
Parre éfet Sabtati
effer,. s'es diter..autrefois pour gi-é : ," é fer., 3 lon. au rºer' , te muet au
е

efe3cti
°
vement. La Rue s'en sert souvent:il " ,é fer, au2d. ] Effigie figûre , repré
de l'u sage uel ens
act . » Les châtim ion e
sentat d'une person . - L'usage de ce moc
rcés par effer, sur tanc et tant de pécheurs, est fort borné.' » .On doit porter respec : à
exest
n'e
ne sonpatspoint pour vous des menaces , ni des l'effigie du Prince ,. » Après la mort des Rois ,
des Princes , on expose leuonr effigie en public ,
4. On dit souvent : » C'est un effet de la t. à, d. , leur représentati en cire. - Exé
-

ex ples
Proemvid . e que ... Dans ce tour de phrase , cater in criminel en effigie , c'est mettre sur
enc
il faut employer le subjonctif. * Le Gendre l'échafaud son portrait , ou un tableau , ou
met mal-à-propôs l'indicatif. » C'est un effet un manequin , où il est représenté soufrant
de la Providence que les animaux de proie le suplice auquel ilaa été condamné,, » Il fut
t ent ) peu onds , etsoqunte ce ux qui pend u , roué en effigie .
serven( tsoide pro
son ie féc
aux autres ( soient) EFFIGIER , ne se dit que dans cette der
d'une féconditéERqui les multiplic beaucoup . nière acception : Il a été condamné par contu
EFFEUILL , V. a. ( E - feu - glié : 1
et
maçe , et on l'a effigié. » Il a été e higié.
dern . é fer.; mouillez les ll. ] Depouiller de Effigie , Image , t'igûre , Portrait ( synon .)
feuilles. » Elfeuiller une branche d'arbre, des L'effigie , est pour tenir la place de la chose
).

roses, etc. » Les roses s'effeuillent du matiņ même. » On pend en effigie les criminels fu
gitifs. ( On avait mis sur le Catafalque l'effigie,
r . CA
soiFI
au EF
CE , ou EFICACE , adj. et subst. du Prince . ) Iin ige est pour en représenter
EFIC AC EM EN T , adv . EFICACITÉ , s. f. [ z simplement l'idée :« On peint des imag's de
é fer. , 4 emuet aux 2 1"'$ ; en a le son
> nos Mystères. La figure est pour en montrer
e
CIS
n , l'arricude et le dessein : » On fait des figures
ceman . ]Eficace , qui produit son éfet.»d'aRe-
mede fort efficace : discours efficace , érc, équestres de nos Rois. Le portrait est unique
La grage efficace . = Eficacement , d'une ment pour la ressemblance . » ( n grâve les
ière éficace. » Il y a travaillé efficacement. portraits des Hommes illustres .
manEFICACE Effigie
, subst. , et Ericacité , on le et portrait , ne se disent dans le sens literal
même sens. " La force , la vertu de quelque que des persones. Im igo et figure , se disent
>
caûse. » L'efficace d'un remède.» L'éloquence de toute sorte de choses. Portrait , se dič
a une grande efficace , est d une grande effi- dans le sens figuré, pour certaines descrip
Bacite = Le P. Bouhours condamnait efi- tions que les Orateurs font, soit des per
cacité ; l'Acad. le trouvait bon , mais elle sonnes , soit des caractères , ou des actions,
trouvait éficace meilleur et plus usité. Dans Gir. Synon,
la dern , édit, elle dit;, au contraire , qu'éga- EFFÍLÉ, LE , adj . EFFILER , V. a. [ Efilé ,
saciré est beaucoup plus en usage , etqu'il se lewe, le : 15 e fer.; 3° e fer. aussi , long au
, re

dit principalement en parlantde la graçe. 20. ) Effilé a 'plusieurs sens. Visage effilé >

La raison de le préférerest d’dter , ou de pré- long et étroit ; taille effilée , trop menue et
venir l'équivoque qu'eficace subst, peut faire trop déliée ; Cheval effile , qui a l'encolûre
:
ique s op po se ra ce s
e sices pé ni - fi ne et dé li će.
e adj
imér
avenccesdfichcac
te ectif.à »la 11péopp ncra
niteose e dei
ncèrpén EFILÉ , est aussi subst , mase , Linge qui
J. C .; la stérilité des premières à l’éficacité est ëfilé par le bout en espèce de frange , ' ec
de la seconde de sorte que le pécheur , qu'on porce dans le deuil. i Porter de l'éfil.e
EFILER ,
33
E F F
dern
de rnfo.. rc
éé fer. ] Au pr op re
ree ,,chem ployer , toute
uneEFtoiILleER
. », Ildéfa uteE
fair boun
ugF
F ie r ulefilboàrdfilde
tiss iler
. Efcet te sa efeàr. fai] re
Au qu opqu
prel ose. » Il s'est
toile, de cette étofe , de peur qu'elle ne s'é- éforcé à courir ; ne vous éforcez pas à par
ler . Au figuré , employer son industrie
EFFLANQUER , ou Éflanquer , v. a. pour parvenir à une fin . » Séforcer de
( " et d " è fer .,2. lon . ] Il ne se dit pro- gagner les bonnes grâces , de quelqu'un .
file .
t qulee dé
emenou noxurqu
evau igritrsa-, AcRadem. . Ce verbe a deux régimes . On dit ,
rietul'reexcèa smadu
[1vapril,
re
é defas utch; de er

à av
»jusLequ'tr urlre
leai , nd
la male ancsnocrureurixtuoureab, ara tuefs-. sis'itéf,oraceur P.
re uvsaiflse éfrs
à, etBoxhs'ou Le usi1 ité.paDraaniss
orce, rlede..plus
flanqué ce cheval. » Cheval efflanqué , bếre le Dict. Gram .on préfère lc 2d. L'Acad .
>

efianguee. Dans le style plaisant , on paraissait dire l'un et l'autre sans distinc
pe le di de hommes au propre ; et dans tion. On doit distinguer , avec M. de Wailly :
ut re s
le style critique , des s ouvrages d'esprit au Dans le sens le plus ordinaire à ce verbe
figurć. Verséflanqué , style é flanqué , mai- ( nº. 2º. ) de vaut mieux . » On voit bien que
vous vous éforcen dêtre plaisant , mais ce
.

EFFLEURER , ou ÉFLEURER , V. act . n'est pas le moyen de l'être. Au contraire ,


réfo: rc"*e , etsansdheneerffe. r. - El est long dans le sens ( nº. 1°. ) il régit à :» Ne
,saeuns
gr( esE-fl
devant l'e muet : Il éfleûre , éſlellrera , etc. ) vols éforcez pas à crier . — Cette distinction
: mplement est très ju
Dans le sens "litéral , éne faire si .

1" dicieûse ; et les exemples que done


i er surperflaicpeieau
. ». »LeIl colaupbo'nur'ae fo sent. ORT
luev EFadF..Ol'RauTto, riou
re

que'enl
qu effllaeure it
fart l'Ac ÉF , s. m. [ É for ;
)
é fec. le e final ne se prononce jamais. ] 1 °.
Dans
ma il se
l, le ns guré ucher légèrement.
ne faitfi qu'e,ffletourer la terre. =
Action faite en » s'Faéfiroréçant. Il se dit du corps
le . dernier é fort , ou
fait qu'effleurer les chre oses , sans alleon rsitéf. ores,ou to» us ses éforts : cmà
r au fond. etles de rnl'eiespr
ts flqueui l'renlaqu
Tousalefasitobquje'eur
»» Iln' viroesnntioient.»neIlnei-
fa , pl oy er tous ses éfuports. " tsIl en est venu à
soient qu'eff le er ses sens : une seule idée bout sans beau co or
d'éf . -- Efor d' t es -

cupoit n m e o m m e n ic t
r it im ag in at io n e.
mésmoéfiorrts
ces exemples , on l'emploie ordinairemen Ouvrage qui est l'éfetde de
oc so a . - C o le vo pa pr , d' , . Celui20
-ci
avec ne faire que. On peut aussi lui associer se dit sur -tout de l'esprit et des calens . » Cec
à peine . » Il effleure à peine les matières , etc. ouvrage est un éfori d'esprit , un efort de
EFFONNDDRREEMR. ENT, ou ÉFONDREMENT, l'art; un des plus grands éforts de l'art. =
S. m. É FO t n c
,v.ac .[ ," é fer. 2* lon . 3°. Ce qu'o ne fait qu'ave beauco de up
3 muer zu1"?, dreman ', & fer . au 2d , peine , e en s'incomodant. » Ilafa
re it ir
4°. Avoun
drée.}illeIl t
s primen tion er ures áfort pour marier sa fille .q»=
e

fo u r ex rre l'acofondedeéur remu si,d


er
la te à la pr cé e re
de plu n val ui s'est blessé
un éfö ste dit d'ut che ,
On a commen l'éfondrement de an
fais
en Re un Ééffoorrt . n'a
m . 1º. de régime que par le
a ttac vé d'éfondr
herr er autout ce terraiin n e':. Oilna moyen des verbes auxquels il esi joint
finircocetupte deoppe
>>
piés. unemo: isil do
pone n , comme faire , employer , etc. Avec eux ,
falleu te
ce ur be ératio
aussi enfoncer , rompre' , bri- réilginetlapr
er est er
EfondrEf ép . pour etl'infinitif : tout seul ,
ondr un cofre , une armoire . régit rien . » le Roi , plus afermi en
Efondrer cor par ce vain éfort pour le détroner >

En - Ef
» rlant de la volaille , vide . » É fond hazarda enfin de convoquer un Parlement.
r ondr
ement ne
rer
se. dipa
ser
t point dans ces deux dernières accep- Hist . d'Angl. Il falait dire , par ce vain
en chap on , des poulers. ort qu'on avait fait pour., etc.
EFFONDRILLES , s. fém . pl. [ é fordri- éf 2º. On dic , faire efort , sans article . »
glie : il é fer. 2° long .mouillez les 11. ] Faire éfort pour se détourner de toutes les
tions .
où la natûre nous porte .
rtiesle
Paserquedan s quoni arestfaitentcui
èreuel
grosssileq aurefoound inf
d'unu. De es mai. uvc.aià.sed.s s’éforcer de se détourner ,
chồsSac
lque chôse . » Ce bouillon est plein t e i
etc.uson speuorts s
dir auss s ré
, dan ce sen : fai
to se éf pour , etc. Il est des ocasions
EFFORCER , ( s' ) v. réc . [ É forcé ; ite et où faire efort vaut unieux . = Mais , que
d'éfondrilles. re E
>

Tome Ii.
34 E F F E F F
faut-il
nitif
penser de faire éfort åà , avec l'infi- qu'on lui a faite. » Philocles , éfrayé de
voir cant de malice dans les hommes , prit >

Failes éfort à plaire , autant commeCorn


on. vous plait. un parti plein de modération. Télém . » II
s'éſreye de penser aux obstacles qu'on lui
Je crois que cela n'est pas de l'usage suscite.
actuel, et qu'il faudrait dire : eforcez-vous EFFRÉNÉ ,, ÉE, adj. [ éfréné., ne- e ; 3 é >

de plaire autant que l'on vous plait. fermés , le 3 est long au fém. ] Qui est
zº . * On dit > défendre de toutes ses sans frein , sans retenue . - Il ne se dic
forces . Mde. de B ... ( Hist. d’Angl . ) dir , qu'au figuré , et des chôses qui ont raporc
de tous ses éforis. » Prolemaïs , que Sala aux persones : il ne se dit pas des persones
din défendoit de tous ses éforis. — Je doute mêmes. On ne dit point un jeune homme
que l'usage autorise cette expression . éfréné ; mais on dit : licence , langue , am
EFFRACTION re
, ou EFRACTION , s. f. bicion éfrénée , etc.
| Efrak -cion : 1 " é fer. ] Terme de Pratique. * EFFRÈNÉMENT, s. m . Le Diction:
Fractûre que fait un valeur pour dérober. » d'Orrog. net ce mor.. Je ne le crois pas.
Vol avec érection. français. Il n'est point dans les Dictionai
EFFRAYANT , ou ÉFRAYANT , ANTE , res. Je ne me souviens pas de l'avoir lu dans
adj. ÉFRAYER , v. acc. [ Efré-ian , ian-te, aucun livre. Il serait utile pourtant ; et il esc
re
>

éfré-ié , ile et 2' é fer. }' long. aux deux à souhaiter que des Auteurs célèbres le met
>

premiers , é fer. au 3 " . Devant l’e muer , ai tent en vogue..


à le son d'un ê ouvert : il efraie , pron. EFFROI, ou Efron , s. m. [ e- froa ; 1 "
éfré. Au futur er au conditionel , le qui é fer . ] Frayeur , épouvante . » Trembler ,
ese devant l'r est entièrement
ra éfraierait
il éfraie-
muet :éfrayera pâlir d’éfroi. ÉPorter par tout l'éfroi.
, Ou EFRONTÉ , DE
, pas
, et non , il , EFFRONT ou " adj .
etc: Pron . éfrèra , éfrère , en trois syllabes . ÉFRONTÉMENT , ady. ÉFRONTERIE , s. f.
>

- Richelet écrit éfraïant , et le P. Follard ,


[ 1" er zº é fermé aux trois premiers , la: >

effraïant ; mais cette ortographe induit à pro- z du derni e muet , 2 long: 4 longue au.
noncer éſr.a -ian , contre l'usage. Voy. à la dern. ] Efronte', qui n'a pas de front, impu-:
Lettre A au comencenient. ] Efrayer c'est dent, qui n'a honte de rien. Efrontément ,
doner de la frayeur. I frayant , qui étraie , d'une manière éfrontée. Impudeinment.
» Certe nouvelle est éfrayante : elle a éfrayé Efronterie ; impudence. » 'Homme éfronté' »,
tout le monde. » On s'éfraie de peu de chose. femme éfrontée .- Subst. » C'est un éfronté';s
Rem . 1 °. Efrayant marche après ou devant une petite effrontee: » Entrer , parler , re
le substantif, auquel il se raporte. » Exem- garder effrontément. » Soutenir etfrontement
ple éfrayant , pensée éfrayanie .» L'éfrayant un mensonge. » Il est plein depionierie ; il
tableau des désordres : l'éfrayanta pensée , n'a que de l'effronterie. » Il a eu l'effronterie
etc.
de soutenir ce mensonge. » Par-tout ou est:
Oui , d'une illusion , échapée à ma vue , 9 convenu qu'en négligeant les manières de
Je découvre , trop tard , i'efrayante étendue.
> leur sexe , les femnes en négligent les devoirs.
Sidney Par-tout on voit qu'alors tourn2010 en cffron
2°. Efrayer n'a pas ordinairement de 2d terie la niâle et ferıne résolution de l'homme,
régime ; mais quand il en a un , c'est plu- elles s'avilissent par cette odieuse imitation ,
tôt la prép . par que l’ablarif ( la prép. de'). et déshonorent, à la fois , leur sexe et le nôtre.
Dieu même , disent- ils , s'est retiré de nous... Efronté , Efronterie . Voy. HARDIESSE.
On ne voit plus pour nous ses redoutables mains , Rem . Efronté , ne se dit que des persones
e
Demerveilles sans nombre , éfrayer les humains. Boileau a pourtant dit , dans sa x® Sacire :
Athalie. Se font, des mois entiers , sur un lie effronté ,
La prép. de acomodait mieux le Poère ; et Traiter d'une visible et parfaite santé.
il serait ridicule de le chicaner là - dessus; Mais ce sont des figøres hardies , aprouvées:
mais , en prôse , il faudrait dire , éfrayer les dans les Poètes , et qu'on ne doit pas iiniter
humains par des merveilles sans nombre. en prôse , même dans le style le plus relevé.
3 °.° Efrayé et être éfrayé régissent la prép. On dit , en style proverbial, afronté com.
de devant les noms et les verbes. » Il est me un pige de Cour , extrênernent éfronté.
éfrayé , ou il s'est éfrayé de la menace EFFROYABLE , ou ÉL KOYABLE , adj .
EFF ' E GA 33
EFFROYABLreEMENT , adv. ( E -froa- ia - ble ne pas doner à l'un plus qu'à l'aûcre, ne pas
ia - bleman : 11e é fer ., 4° e muer. ] Efroyable ,
favoriser l’un plus que l'aître. Tenir la ba
qui cailse de l'éfroi. Spectacle éfroyable, » IÍ lance égale , a le même sens. Celui - ci est
faisoit des sermens effroyables. Par exa plus du style noble , l'aûtre du style familier.
geration ,froyable
gération >extrêine , étonant
: dépense » Cette = En parlant des choses , indiférent. » Touc
, prodigieux.
éfroyable.
n'e st éga
n'est l . ” Qu'on lui donne chaud ,qu'on
égal. )

femme est effroyable , extrênement diforme. lui donne froid , tout lui est égal. = 3; *. Fi
EFROYABLEMENT , d'une manière exces- gurément, qui est toujours le même. » Esprit ,
sive. » Il dépense effroyablement : elle est ef- caractère égal ; humeur égale. » Une amé
froyablemene laide. Voy. EPOUVANTABLE. égale et constante. == 4°.: Uni , qui n'est point
Rem . 1 ° . Efroyable est toujours pris en raboteux . » Chemin bien égal , allée bien
mauvaise part. Il y a une grande diterence égale . = % °. Uniforme : » Style égal. » Tou
-

entre cer a djectif er reloutube. Celui-ci se jours marcher d'un pas égil. » Il a tenu une
dit des Conquérans et des Hérôs ; l'autre , des conduite égule dans toutes les affaires. =
Monstres et des Furies. Ménage fait cette * 6 '. Corneille lui done le sens de tranquille .
observation au sujet de ces vers du Sonet de Er le prends- ru pour homme à voir d'un ceil égal,
Mulherb : å llenri le Grand : É¢ l'amour de son Frere , et la mort d'Annibai ?
Ec qu'après le trépas , ce miracle de guerre Nicom .
Soit encor ef -oyable en sa Postérite . Oui , pourrait -on répondre ; il est irrité de
Ce mot révolterait aujourd'hui : on dirait , l'un et de l'autre. Mais ce n'est pas ce que
redoutable . veut dire Prusias : par wil égal , il entend
2. EFROYABLE , suit ou précède le subs- æil tranquile. Pourra -t-il voir tranquille,
santif, au gré de l'Orateur, ou du Poète, ment ? Cet adjectif ainsi employé, outre qu'il
guidé par l'oreille et le goût. » Nuages ef est contre l'usage , peut faire un sens équi
froyables : un vaste amas d'efroyables nuages: voque.
Quels effroyables abimes ÉGAL , s. m . » Se battre contre son égal .
>

S'entr'ouvrent autour de moi! » Vivre civilement avec ses égaux. Cela est
Rousseau . bon entre égaux , d'égal à égal. -- * Bussi
Cet adjectif s'emploie d'ordinaire sans Rabutin dir, des amis égaux , pour des amis
régime. Crébillon lui taie régir la prép . à . qui soient nos égaux.
Monument effroyable à la race future. Des amis égaux , le corps sain ;
l'imitelerr en vers : en prôse , je n'ose-
On peutconseil Être prudent, sans être fin ;
rais le . Être complaisant et facile ;
* EFFROYÉ , Ée , adj . C'est ainsi qu'on Un sommeil pas long , mais tranquille ;
écrivait autrefois ; et cette ortographe était Erre satisfait de son sort ;
plus conforme à l'étymologie d'effroy. On Quel qu'il soir , ne s'en jamais plaindre ,
prononçait alors éfroa - ie'. On a puis écrit Et regarder venir la mort
Sans la desirer , ni la craindre.
et prononcé effrayé.
EFFUSION , s.. f. [ Efu -zion : 1"re é fer. ] Rem . 1 °. EGAL régit quelquefois le datif
.

#panchement. Acad. Trév. ajoute , de ( la prép. à : ) » Son génie est égal à son
choses liquides, qui se fait avec quelqu'éfort. emploi : » Sa vertu est égale à sestalens.
2. Quand il est sans régime , il se met
-L'Acad. ne done que ces deux exemples :
Efusion du vin dans les Sacrifices, » Il y eut assez indiféremment devant , ou après le
une grande effusion de sang dans ce combat. substantif: » Une égale douceur, une douceur
-
>

-L'emploi de cemoc est fortborné au pro- égale : mais quand il a un régime, il doit
pre. = Au figuré,on dit , éfusion de cæur , être toujours placé après. Gresset dit , dans
vive et sincère démonstration deconfiance la v Eglogue de Virgile :
et d'amitié.
ÉGAL , ALE , adj. ÉGALEMENT , Je goute , à vous entendre , une égale douceur .
adv . A celle que ressent l'avide Voyageur, etc. -
ÉGALER , v,a. [' á fer., ze emuet au 2d Il me semble que , même en vers ,
Іс е
il faut
et} ; fer. au dern .] Egil , ese 1°. Pareil, dire , une douceur égule à celle',etc.
.

semblable. Deus points égaux : deux lignes 3 °. Il est fort bien dans le moral. Esprit
emales : » Deux personnes d'un âge égal, égal, humeurégale: iſ me paraitqu'ilne
d'une condicion égale.---- Faire cout égal', se dit point des persones mêmes.»
E 2
Les Stoï
36 E GA ÉGA
1
ciens nous disent qu'il faut toujours être égal , qu'on puisse lui égaler . » Il se veut égaler à
et sansla moindre inquiétude , quoiqu'il un tel : quelle présomption !
puisse nous arriver. M.llebr . REM . Egolir et égaliser , ne sone point
4º. Quand il est substantif, ou il s'emploic synonymes. Le 1 " , se dit des persones et des
avec le verbe être : » C'est mon égül, 'mou chôses ;le 2d , ne se dit que des choses. Celui
égale, » Il n'est pas son ég I en talens , en là ese de tous les styles , et du discours comun ;
mérice ; ou il forme avec d'alltres verbes des celui - ci ne se dit qu'en termes de Pratique.
expressions composées. — Marcher 1 égal de * Un Avocat de Province dit , dans un Mé
quelqu'un , être au même rang. moire contre les Bénéficiers d'un Chapitre :
Ministre vertueux , que le Ciel a fait naitre
> a
» Il est bien surprenant qu'ils veuillent se
comparer , s'assimiier , et presque s'égaliser
Pour honorer ton siècle , et marcher mon égal.
C'est ainsi que M. Thomas fait parler Colbert aux Chanoines. On dit , s'egaler à , et non
à M. de Sechelles . pas , s'égaliser . - M. Linguet dit aussi :
>
-

Et quand , passant des jeux aux soins de votre » Pour égıliser les parties contractantes : mais
rang , c'est un aûire sens ; et il s'agit là de partage ,
1
* Vous marcherez égal aux Dieux de votre sang. et non pas de rang et de privileges. Voyez
Grosset. ÉGALISER .
Je crois qu'on dit toujours , marcher l'é ÉGALISATION , s. f. ÉGALISER , .
v. act.
re

gal de , et non pas , marcher égal à . =


>
*
[ iguliza-cion , lizé : é fer.] Termes de
Traiter d'égal à égalavec ... * Bossuet dit , Pratique. Ils expriment l'action par laquelle
traiter d'égal, tout seul. » Abraham traitoit on égale lo paitage des lots. » Egalisation
d'égal avec les Rois. - Cela n'est pas exact. des lots. » Égaliser les lors d'un partage. -
= Trancher d'égal. Voy. TRANCHER . L'Acad. ne dic point égaliser >, des persones.
5°. EGAL , avec le verbe être impersonel , Égalisation et également , ne sont pas sy
er

régie de et l'infinitif. » Il étoit cgal à ces Pi- nonymes. Le 1e", se dit de l'action d'égaliser ;
>

rates de dévaster les Provinces de France , le 2d , de ce qu'on done pour rendre égal un
ou celles d’Angleterre. Moreau . lot qui est moindre que les aîtres. » On donne
į A L’ÉGAL DE, adv. Autant que , aussi -bien à ceux qui ont reçu moins, un également,
que. » Il est craine à l'égal du tonnerre. tel , qu'ils ayent autant que celui qui a reçu le
Et son Coursier , qui vole à l'égal des Zephirs , plus.
Suffic encore à peine à ses bouillons desirs. ÉGALITÉ , s. f. [ 1'e et d' é'fer.] 1º. Con
>
re

EGALEMENT , d'une manière égale If formité , raport entre des choses égales.
les estime également,. » ll les traite tous éga L'égalité des persones , des conditions. =
lement. = Aurant , pareillement : » Fgu- Distribuer avec égalité, en portions egules:
lement utile et glorieux ; aussi glorieux == 2°. Uniformité. » 1 galité a'esprit , d'hu
qu’utile. * Un Auteur moderne lui done meur , de conduite. Égalité de style. Voyez
le même régime qu'à aussi , autant . » Plu- ÉGAL , nº. 3 °. et sº:
.

sieurs en sont également scandalisés que si EGARD , s. m. [ égar : le d ne se pro


l'on prononçait tout-à - fait ces juremens. nonce jamais , nême devant une voyelle. ]
Anon Considération , circonspection . Atention
Dites, aussi scandalisé's que , etc. 3

On lit aussi , dans une Lettre écrite de marques d'estime.» Avoir égard à la prière
Bretagne , et imprimte : » Ellesont également de; àà ce qu'on nous représente. » Un homme
>

que moi, à se louer de la méthode curative circonspect et tout rempli d'égards. » Avoir
>

de ,, etc. Il faut là , autant que moi. de grands égards pour ... Avoir égard au
ÉGALEMENT, s. m . Terme de Pratique. mérite des personnes, etc. etc. .

Voy . EGALISATION . Egards,ménagemens , atentions , circons


ÉGALER , 1°. Rendre égal. » Egaler les pection ( synon .) Les égards sont l'éfet de 1

parts et les portions. » La mort égale tous les la justice ; les me'nagemens , de l'intérêt ;
hommes. = 2 °. Rendre uni : » Cette allée est
‫ܐ‬
, les’atencions , de la reconaissance ou de:
raboteûse , il faut l'égaler. = 3 ° Erre égal l'amitié ; la circonspection , de la pruden
à ... » Ce Prince égale les Héros les plus fa- ce . » On doit avoir des égards pour les
meux. » Cet Auteur a égalé les Anciens = honnêtes gens , des menagemens pour ceux
4 °; Egaler quelqu'un à un aûrre , prétendre de qui on a besoin ; des atentions pour ses
qu'il lui est égal. » Il n'est aucun Auteur vivant parens et ses amis , de la circonspection area

1
EGA ÉGA 37
ceux avec qui on traite . - Les égards su- [ Egareman , té : 11€ é fer. 3° e muet au
posent , dans ceux pour qui on les a , des ier , é fer. au 2d. Devant l'e muer l'a
qualités réelles ; les ménagemens de la est long : il égáre , il égárera , etc. ) F82
> :

puissance ou de la foiblesse ; les atencions , rement , au propre , méprise d'un voyageur


des liens qui les atachent à nous ; la cir- qui seégarement
dérourne, deils revinrent
son chemindans
.» leur
Aprèsche
un
conspection , des motits particuliers ou gé- long
néraux de se défier. Encycl. Beauzée , Sy- min. = Au figuré , il est plus en usage.
nonimes . Il se dit de l'esprit et des mours. » Les
EU ÉGARD , prép . Ayant égard à. égaremens des Philosophes. » Les Hérétics
. .

» Eu égard à la qualité de l'a faire. » A ques sont tombés dans de grands égaremens.
l'égard , 1 °. Pour ce qui regarde , pour ce » Egarement d'esprit , démence. » Il est
qui concerne. » A l'égard de ce que vous revenu des égaremens ( des désordres ) de sa
disiez ; des propositions que vous faites , jeunesse, etc.
je vous dirai que , etc. 2°. Par comparai- ÉGARER , au propre , fourvoyer , tirer du
son
, par proportion. » La terre est fort droit chemin. » Notre guide nous a égarés.
perite à l'égard du soleil. = A cet égard , Au figuré , jeter dans l'erreur, » De mau
adv. On le met rarement au pluriel , même vais conseils l'ont égare. Il se dit sur
quand il est relatif à plusieurs choses , dour tout au réci progåe : » Il s'es t égar é de son
on a parlé. » Nous ne nous vîmes pas seu- chemin :: il s'egara dans la forêt. .
» La
lemeni irom d'An- présomption , l'orgueil , font que les Héré:i
pés à ces égards. VoyageOn
son . —
Dites , à cet égard. = On dit ques s'égârent. — » Il s'est égaré dans ses :
bien , à diférens égards , à divers égards, pensées, dans les voies de l'iniquité , etc. »
mais c'est dans un autre sens : sous diférentes Il se perd , il s'égâre dans son discours ; il
vues . s'éloigne du sujet qu'il traite.
Rem. 1 °. Plusieurs ont die , à mon égard , ÉG ARÉ ,ÉE , adj. » Brebis égarée. » Avoir
à l'égard de moi , pour dire , pour moi , la vûe égarée , l'air égaré', les yeux égare's you
conversationn l'esprit égaré. » Ce cheval a la bouche éga
pour ce qui me regarde. » La conversatio
tomba sur le Poèine Héroïque. Chacun en rée : on lui a gâté la bouche en le menant
parla suivant ses lumières. A l'égard de · mal. = Au figuré , brebis égarées , ceux:
moi .. je soutins que , pour être excel- qui sont sortis du sein de l'Eglise , pour em
lent > ce Poème devoit être chargé de peli brasser l'hérésie.
de matière. Boil. » Un Religieux parlant * ÉGAUDIR ('s') v . réc. Vieux mot , qui
de ses aliances , qui étoient considérables , dabord signifiait chasser dans un bois , et
le Saint luirépondit qu'à sont égard il étoit ensuite , se réjouir. Il n'est plus usité , ni
>

le fils d'un pauvre tisserand. Vie de Saint dans une acception , ni dans l'autre.
Jean de la Croix. » Ces Marchands dirent ÉGAYER , v. act. [ éghe -ie ; 3 é fer. -
au Roi qu'à leur égard ils étoient résoļus Devant la muer le 2d ê est ouvert : il
>

de soutenir leurs plaintes , etc. Hist . d'Angl. égaie , ils égaient'; pron . pour l'un et pour
L'Acad. dit bien : à mon égard , à son l'autre eghệ : Au futur et au conditionel ,
rases , mais
egard;
ph sans les employer dans des le après ai, est entièrement muet : il égaiera ,
qui en dévelopent lé sens. - Je igaierait : pron. éghêra , éghére , en trois
pense que , pour moi , pour lui , pour eux , syll. ] Fgayer, réjouir , rendre gai . » Fgayer
est plus de l'usage actuel ; et qu'à mori une compagnie ; égayer la conversation ..
égard
à son égard ', à leur égard , dans égayer un malade. » Il faut s'égayer, » Ta
les
d'usphrâses précédentes , sone vieux et hors chez devouségayer l'esprit , etc.
Oir
age. Pour à l'égard de moi , qu’a dir , dans le bon style , égayer un ouvrage;
employéBoileau,
fait mauvais. j'ose dire qu'ilest tout -à- égayer son style , son sujer; le traiter d'une
manière plus riante , plus fleurie : » Il n'y a
20.On dit , par égard'pour : * J. J. Rouss, rien de sisombre qu'on nepuisse égayer par
a dit, par égard à.» Cependant ,par égård l'adresse del'esprit. Le Chev. de Méré.Ec
au sentiment de ceux de mes compatriotes, dans le style familier છે égayer son deuil ;
qui, etc. je veux bien rechercher encore pierter
porter un
un deuil
deuil moins
moins exact
exact,, moins régu
cet expédient est praticable .
si EGAREMEN .
T , š. m. ÉGARER V. act . Egayer du linge. Voyez Aigayer. -L'A
38 EGO EGO
cadémie les met tous deux à leur place , sans aussi , mais plus rarement , de l'opinion de )

avertir que c'est le même mot sous deux or. certains Philosophes , qui prétendent qu'on
>

tographes diferentes , et que celui-ci est le ne peut être sûr que desa propre existence.
meilleur et le plus conforme à l'écymo- Egoïste , celui ou celle qui a le vice , ou
logie. quisuit la doctrine de l'Egoïsme.
° ÈGE. Dans cette finale , l'è est moyen et Egoiste , Homme personel ( synon . ) Le 1er
long : sacrilège,, collège , siege , privilège, ne parle que de lui ; le 2d ne songe qu’à
lui : l'un se met au milieu
etc. de la scène , et
ÉGIDE >
s. f. Nom qu'on done au bou- l'autre au centre des choses. L'égoïste , tout
clier , ou à la cuirasse de Pallas
) Ce ocupé de lui - même , veut vous ocuper de lui :
mot est beau au figuré, dans le style poé- L'Homme personel , quelquefois ocupé de
cique. vous , ne s'en ocupe que pour lui : l'amour
Le Batave vous vit oposer votre égide propre de celui-là est plus vain , l'amour
Au cruel déinon des combais. propre de celui-ci est plus profond : le ree
Rousseau . est ridicule , le 2d est redoutable . Extr . des
re e
ÉGLISE , s. f. [ ile é fer . 2° lon . 3° e muet; synon . de M. l'Ab. Roub..
Fgli-ze. ] 1° . L'assemblée des Fidèles. » * ÉGOISTIQUE , adj . Mot forgé d'après
L'Eglise Catholique , etc. » Le Pape est le égoïsme er égoïser. Á mesure que ce vice ese
chef visible de l'Eglise. »» Hors de l'Eglise , devenu plus commun et plus sensible , on a
point de salut , >
etc. =
= 2°.. On done aussi inventé des mots pour l'exprimer. » Le phi
ce nom aux diférentes parties de l'Eglise , losophisme egoistique de nos jours. L'Abé
en les distinguant par lesnoms des lieux . Guénée .
« L'Eglise d'Orient , d'Occident, d'Afrique. * ÉGOLOGIE , s. fém . Autre mot forgé
L’EglisedeLatine
»L'Fglise , Grecque , Gatiicane , ete. depuis peu . Egvisme, dans le premier sens.
Milan , de Paris , etc. - Par » 11 ( Boindin ) ne s'épargne pas les louan
>

extension , on le dit même des Eglises schis- ges ; ce qui sufirait pour dispenser le public
matiques : » L’Fglise Anglicane , les Eglises de lui en acorder. L'Éditeur aurait dû su
Protestantes, etc. = 3 °. Temple consacré primer cette égologie. Sabat. Trois Siècles ,
à Dieu. » Bâtir, consacrer, fonder une Eglise. etc. L'Auteur inet ce mot en italique , pour
Eglise Métropolitaine , Cathédrale, Collé- montrer qu'il le hazarde..
giale, Paroissiale , etc. = 4°. Il se prend ÉGORGER , v. act. [ 1" et dern. é fer. 1
pour l'état du Clergé : » Un homine d'Eglise; Au propre , couper la gorgé : " Egorger
gens d Eglise ; se faire d'Eglise. » Dams un beuf ; un mouton , ou tuer de quelque
les
les cérémonies , l'Eglise a le pâs . etc. manière que ce soit. » Les Siciliens égorge
Cour d'Eglise , la Juridiction de l'Evêque rent tous les français. Au figuré , ruiner la
ou de l'Archevêque. réputation , la fortune ; porter un prejudi
On dit , en style proverbial , gucux , ce considérable.. » Ce Tuteur a égorgé son >

comme un rat d'Eglise. – Pres de l'Eglise pupille.


.

et loin de Dieu . Pour être près de l'Eglise , ÉGOSILLER , ( s' ) v . récip. [erozi-glié
Égozi :
on n'en est pas pour cela plus dévot. re
1 " , et der. é fer. mouillez les il. ) Se faire
ÉGLOGUE , s. f. [ égloghe : 150 é fer. inal au gosier à force de crier. » Il s'est
dern . e muer. - On écrivait aîtrefois éclo- egosillé à force de chanter . re
gue ; et quelques- uns l'écrivent encore de ÉGOUT ; s . m. [ goû ; ite é fermé ,
e

même , quoiqu'ils prononcent églogue. ] 2°


2 lon . ) 1°.
° Chûte , écoulement des eaux. >

Sorte de poésie pastorale. » Les Eglogues de Il a recueilli l égoût de plusieurs sources.


Théocrice , de Virgile , de Fontenelle , etc. » Il n'est pas permis de laisser tomber ! égout
La pénultième est longue , èè inoy. de ses eaux
ÈGNE.douegne sur son voisin. 20. Cloa
Règne , , etc. conduit. » L'égoût est
que , bouché , les
ÉGOISER , v .neut. ÉGOÏSME , s. masc. eaux regorgent. = 3 °. Plaie , ulcère , cau
-

EGOÏSTE , 6. m . et fém . [ go- izé , is- me , rère. » Cer ulcère est l'égoût du corps ; tou
re
iste : 1" é fer. au 1r " > tes les mauvaises humeurs passent et sortent
e muet aux deux
alltres. ] Fgviser , parler trop de soi. Egoismº, par là. = 4º. On dit en scile plaisant >

amour propre , qui consiste à parler trop de ou critique qu'une Ville est l'égoût d'un
soi , ou qui raporte tout à soi. — Il se dit pays, pour dire que c'est le lieu où se re
39
tirent les gens demauvaisevie , etc.» Nice grains de la grape.. 9 Egréner du blé ,
)

et Avignon sont les égoûts de la Provence . fenouil , du raisin . » Le raisin s'égrène , >

C'est là que se retirent ceux qui fuyent l'a eic .


nimadversion de la Justice , les débiteurs in- * ÉGRETTE. C'est ainsi que Pluche
solvables , etc. re
écrit ce mot , done l'ortographe la plus au
>

ÉGOUTTER , v . neut. ( É -gou -té : 1" et torisée est Aigrette.


>

dern . é fer. ] Faire écouler l'eau . » Laisser EGRILLARD , ARDE , adj. ( Égri.gliar ,
égouier ou faire égouter du lait câillé , arde; 1 '' é fer. mouillez les ll. 7 Vif , éveillé ,
> >

du fromage. Mettre égouter de la morứe gaillard. » Esprit égrillard , humeur égril


des cardus , des asperges , etc. » Ce fromage tarde,. = subst. » C'est un égrillard. St.
famil.
s'égoutera peu તેà peu .
EGRAPER vV.. act .. Ôier la grape du re
ÉGRISER , v . act. [ égrizé ;; " et 3 é
>

raisin fer. Devant l'e muet Ti est long : il


ÉGRAINER , Voy. ÉGRÉNER. L'Acad. égrise , il égrisera , etc, į ôter les parties
ne met que le second. Le Rich . Port, les brutes d'un diamant.
met tous deux . ÉGRUGEOIR , s. m . ÉGRUGER , v. act. >
er
EGRATIGNER , v . act. [ .ire" et dern . é
.
[ Égru-joar , jé ; 1"
i é fer. 3° dout.. au 27,
i
fer. inouillez le gn . ) Faire une déchirûre é fer. au 2d. ] Egrugloir est un petit vais
à la peau avec des grifes , des ongles , une seau , ordinairement de buis, dans lequel
épingle , etc. » Le chat l'a égratiğné. Sou- on égruge , on brise le sel avec un pilon .
vent les enfans s'égratignent. = Dans le Egruger , mettre en poudre dans l'égru
Journ , de Monsieur , on l'emploie au figuré. geoir .
» C'est un homme ( Vol . ) qui se caresse >* ÉGUADE , Richeler. On écrit aussi
e qui égratigne ses énemis. > On dit , aiguade. Id. Celui-ci est le seul bon le
en style proverbial , d'un homme qui fait seul conforme à l'étymologie, le seul admis
du pis qu'il peut : que ,, s'il ne mord , il par l'usage.
égrarigne . Il n'est si petit chat qui n'é- ÈGUE , dans cette finale , le pénultième
gratigne : tout le monde se inele de criti . est moyen et bref. Bėgue , collègue , il al
quer. * Dans certaines Provinces , le lègue , etc.
.

Peuple dit , égrafigner , et dans d'alltres , * ÉGUÉER , Trév. Voy. ÉGAYER et


grafigner. AIGAYER .
re re
ÉGRATIGNÛRE , s. f. [ 1 " é fer. 4' Ion . ÉGUEULER , v. act. ( É -gheu -lé; et
giz. ) Légère blessûre , qui se dern. é fer. ) Câsser le haut d'un goulor“
mouillez le gr
, en égraignant;
fait et la marque qui de- d'un vaisseau de terre ou de verre. » Il a
>

meûre quand on a été égratigné. On égueulé sa cruche , son pot , etc. = S'égueu
le dit quelquefois d'une légère blessîre. » Iller , s'igosiller . » Il s'égueule de crier , à
a reçu un coup d'épée ; mais ce n'est qu'une force de crier , - – S'égueuler est plus du
égratignûre. = On dit, proverbialexient st. plaisant et comique, et s'égosiller du style
et du discours
d'une persone peu endurante et trop sensić simpleEGUIÈRE ordinaire.
ÉGUILLE
ble , qu'elle ne saurait soufrir la inoindre
>
* , , voy. AIGUIÈ.
égrarig
ÉGRnúre
ÉNE.R , V. act. [ égréné'; } é fer RE , AIGUILLE.
* ÉGUILLETIER , ÉGUILLETTE , Voy.
més : devant l'é nuet , le ad2d c est moyen,. AIGUILLETIER, AIGUILLETTE. — Ménage,
Il égrène , égrènera , etc. - Richelet écrit qui emploie la première ortographe , veus
égrainer ; et cette manière est plus conforme qu’on prononce égulletier , egillette; il se
à l'étymologie de grain ,graine. - L'Acad . trompe ; et pourquoi mettre un i devant les
écrit égrener ,sans accent sur le 2d'e . Je li, si on ne les mouille pas? Et l'orto
ne sais si cet usage est bien constant et as- graphe et la prononciation sont également
suré , et si l'on doit prononcer cet e muet. vicieủses.
t que l'anal
11.semble
manden ogie et l'étymologie de * ÉGUILLONER. C'est l'ortographe de
que cet e soit fermé ; 'er que si l'on quelques Auteurs ou Imprimeurs ;mais Ar
a écrit pas égrainer , on doit du moins écrire GUILLONER , est plus selon l'usage et l'éry.
et prononcer égrénér. ] Faire sortir le grain mologie. Voy . cemot.
de l'épi, la graine des plantes,détacherles * EGUISÉR . Voy. AIGUISER . Quelques
40 É LA E L A
Auteurs ont einployé la première manière dit que dans le style badin. » Artistement
d'écrire ce mot. » Le vice : .. s'éguise con- élaboure'.
tre la Loi , et devient plus fin , à mesure ÉLAGUER , v . act.[ Elaghe'; 1 " et dern .
qu'elle devient plus ferme. Servan. » Un zèle é fer. ] Couper les branches inutiles des
săge
s'animest souvent obligé de s'éguiser er de arbres. = Fig » Il faut élaguer cet article.
er , pour infruc
n'être pas tueux. Sab. Elaguer , Emonder ( syn . ) Le premier
Trois Siècles , etc. signifie proprement retrancher , le 2d. nel
* ÉGYRE s . f. On écrit ordinaire toyer. Elaguer un arbre , c'est en retran
menc Hégyre. Voyez ce mut. cher les branches superAues et nuisibles , etc.
EH ! ou hé ! interj. qui exprime l'admi- Emonder un arbre ; c'est ôter ce qui le gâte
ration , la surprise. Le premier est le plus et le déagure. Emonder a surtout un objet
usité. Ils se mettent souvent devant bien : » d'agrément ; Eligier , un objec d'utilité ,
Eh bien ! ou hé bien ! Fénélon emploie le etc. Erer. des Syn. de M. l'Abé Roub : ud .
dernier. Eh ! se đít aussi tout seul , તેå la tête ÉLAN , s. m . Espèce d'animal , qui se
de la phrase . » Eh ! qui pourrait suporter troûve dans les Pays Septentrionaux. = Fig .
plus long-teins de pareilles ia justices ? » Des élans d'imagination , qui étonent.
>

* ÉHÅNCHÉ . Voy. DHANCHÉ. Subit.


* ÉHERBER , v . act . Voy. SARCLER . Toi, qui, rival et fils du grand Racine ,
* ÉHONTÉ , ÉE , adj. Vieux mt. » Il As fait revivre en les premiers élans ,
serait à souhaiter qu'on fît revivre ce mot , Sa piété non moins que ses calens . Rouss.
qui dit plus qu’éfronté. Réflex. Il no se dit qu'au pluriel. » Les élans de
EI , diphtongue . Les Allemands en font dévotion , d'amour de Dieu . – L'Acad.. le
deux syllabes , et le prononcent a - r. Ils pro- met au propre. » Les élans du cerf. » Un
noncent ein , comme nous prononçons a- ïn. cheval qui ne va que par élans. Voy. ÉLAN
Ils doivent prendre garde à cela , en pro- CEMENT . Dans le Jour 2. d . Mons. on
nonçant les mots français où la dipht. ei se l'emploie au singul. » Ce n'est point une
trouve .
re
éducation molle ce tranquille , qui nourrit
ÉJECTION , s. f. [ Ejek-cion. 11° é fer. le génie , et lui dore cet élin endamé, seul
2 è moy. ] Terme de Pratique. » Il rendit capable d'arein dre aux plus brillans succès .
»

plainte contre l'Aubergiste .. pour ejec ELANCEMENT S. m . Elanceman ;


re
tion de sa persone dans la rue pendant la te é fer. 2€ lon. 3 ° é muer . ) Au propre ,
nuit. Gazette des Tribunaux. impression subite de douleur , provenant
EIN , dipht. nazale. Ein , aim d'une callse interne. · Sentir des élincemens .
im , in ont le même son : dessein , es » Cela : cause de grands élancemens . =
saim , impotent , vin . Pron. Dé-cein,' é Suivant l'Acad. il se dit en termes de dé
sein ,, ein -potan , vein. votion : » Les élancem :ns de l'âme vers Dieu .
* ÉJOUIR ( s') v. réc . On dit , dans le Je le crois vieux en ce sens : elins est plus
Dict . Gram . que ce mot n'est pas français. de l'usage moderne .
On le regarde comme nouveau. Il est très- L2 Touche était aussi du sentiment que ce
vieux , et hors d'usage. » Elouis-toi , sté- moc se dit au figuré. Il cite ce vers de Mo
rile , qui n'enfantois point. Vieille traduction lière > dans le Tartufe.
du texte : lætare sierilis , etc. On dit au Il faisoit des soupirs , de grands élancemens.
jourd'hui , se réjouir , réjouis toi. Cela ne peut plus se dire qu'en se moquant.
* ÉLABORER , v . act . Travailler. J. J. ÉLANCER , v . n . ( ;re et dern . é fer .
e
Rousseau a employé cc inor . » L'esprit hu- ' 2 lon . ] Il se dit à la 3 persone , de la
main , inoins étendu , moins noyé parıni
parini les douleur aigüe que l'on soufre , pareille a >

'
opinions vulgaires , s'élabore et. fermente
>
celle quefait la pointe d'une aiguille ou d'une
mieux dans la tranquille solitude: – C'est alêne.' On ne le dit point de la persone qui
une métaphore tirée de la Midecine , où soufre où
cetteelle
douleur , mais de la partie du
>

la ressent. » Le doigt m'é.


l'on dit que le sang s'élabore. = Rich. met corps
Elabouré. » Un Ouvrage bien élabouré. Voy. lancS'ÉLA
le mot suivant.
sens ,quel
e » JeNCER que chose qui m'élance.
y , réc. Se jerer til avant
| ÉLABOURÉ , Ée , adj. ( Ela-bou rż , re- avec impétuosité. » Il s'élança ar travers
re
è : 1" et 4 é fer. ] Travaillé. -- Il ne se des énensis. » Le cerf , le cheval s'élança .
M.
E LA E LE 41
- M. Thomas l'emploie au figuré avec la mes de Pratique : Faire élection de domi
prép. à. » 11 ( le Duc de Sully ) y puisa cet cile , marquer un lien , où l'on recevra les
orgueil généreux , qui s'élance à la gloire assignations et autres actes judiciaires. = On
la vertu .
>

par, apèle les Prédestinés , des vases d'élection ,


>

ÉLANCÉ , ÉE , adj. Cheval élancé , qui ei ce titre se done à St. Paul par excellence .
est devenu élanqué par l'excès du travail , 2°. ÉLECTION signifie aussi un Tribunal
eu le défaut de nourriture. - On dit aussi , composé de plusieurs Oficiers pour juger les
par dérision , homme élancé , persone elan-
> diférends , touchant les Tâilles , les Aides ,
céeÉLARGIR
, dont la taille est ÉLARGISSE
trop afilée. er les Gabelles ; et l'étendue du Ressort de
, v . act. MENT , S. ce Tribunal.
m . ÉLARGISSÛRE s. F. [ Elargi , gi-ce- Rem . On se servait autrefois d'élection

e
man , gi-sûre :. 1 " é fer." 4 e inuet au 2d. au lieu de choix er d'élire , au lieu de
lon. au dern. ) Elargir , rendre plus large. choisir. » L'élection qu'on aloir faire d'un
v Elargir des souliers , un just au corps ; Gouverneur , pour le Prince de Castille.
une chambre ane alée u2 fossé . Acad. Sentimens sur le Cit . Le Roi choi
V. n . et réc. « Le visage lui élargit , lui sit , il n'élit point : il fait choix , et non
est élargi. » Le chemin s'élargit en cet en- pas élection d'une persone pour un emploi.
droit , va en s'élirgissau!. Vraiment , je suis ravi que mon élection
ÉLARGISSEMEMT , est l'action d'élargir , Ait enfia mérité con aprobation .
et Elargissûre , ce qu'on ajoute pour élar Corn . Suite du Menteur.
gir.
. » Elargissein nt d'un canal , 'd'un che > Mde. de Sévigné , parlant à sa fille du
min , etc. » Elargissière d'un corps de jupe , systê na de Descartes sur l'âme des bêtes
d'une robe , etc : lui dit : » Parlez un peu au Cardinal de
Rem . * On écrivait autrefois eslargir vos machines : des machines qui aiment ,

et on lui donait le sens de distribuer . » Il qui ont une élection pour quelqu'un , etc. >

vendit tout sɔn bien , et leslirgit aux paủ- Le mot est impropre aussi bien que le ré
vres. Chron. C'est un latinisme : elargiri. gime. Le P. Mallebran he parle aussi
ELASTICITÉ , s f. ÉLASTIQUE , adj.
re
ет
d'un amour électif. » Ils ne peuvent con
lite é fer. dern . é fer. au jer ‫ و‬e muer 1
seryer long- temps leur amour électif pour
au 2d . ) Elastique se dit de ce qui a du Dieu , contre l'amour naturel pour les biens
ressort ,; corps élastique ; ou , de ce qui sensibles. Cela ne se dit plus , et n'au
produit le ressort ; force ou vertu élaſii- rait jamais dû se dire. L'Acad. défi
que . » Elisticité, propriété d'un corps élas-
élas nit élection , choix fait par plusieurs perso
tique. » L'élasticité de l'air. nes,ÉLECTORAL
Voyez Choix . Voyez ÉLIRE.
ELBE , s. m. Rivière. Le Père Barre ÉLECTORAT
, ALE , adj . ,
e
( Hist . d'Allem . ) le fait fém . » Il trouva ss. m . [ 1"e é fer. 2° è moy. l'l finale se pro
l'Elbe toujours plus large , plus profonde. nonce dans le res , mais on ne prononce pas
>

Dires plus profond. le e final dans le dernier. ] Ils ne se disent


ÉLECTEUR , s.m. [ Élèk-teur ; 1 " éé que des Electeurs de l'Empire. — Elec
fer. zº è moyen .) Celui qui élit.L'Acad. toral , qui apartient à l'Electeur ou aux

avertit qu'il ne se dit guère que des Elec- Electeurs. » Bonnet électoral ; Collège élec
reurs de l'Empire.
Bavière » L’Electeur de Saxe , de foral; Altesse électorale.
, de Cologne , etc. —
Electorat
> Il me pa- la dignité d'Electeur ; et l'étendue du pays
raît pourtant qu'on le dit sans dificulté soumis à un Electeur . » L’Electorat est une
detiontousqueceux quiélisent , dans quelque élec- très-gran
ce soit.
de dignité.» Dans toutl'Electorat
de Mayence.
"

EELECTIF , ive , adj. ÉLECTION , s. f. * ÉLECTRICISME , s. mn . Mot nouveau >


{ lèkrif , tîve , elek -cion , en vers ; ci-on . et assez inutile : il a le même sens qu'Elec
re

tparéélfeecrt.'z .éEmloecy. ] Ele1c.tifAc,t qui ds'eél fai,t dtreicliaté.ma»ti L’E.leAcntrnic. isLin . et le magnétisme
ion tion ion ire ère ine
é
»élecLtiefs.Pa-pe est lectif. » Il ya y a des Rois ÉLECTRIC
ITÉ , s. f. E , adj. ÉLECTRIQU
re
-
Royaume électif , où le Roi se [ ite é fer. 2 ° è moy. ] Electricité , est la
fait par élection. — » Faire , aprouver , propriété
ropriété des corps ', qui étant frotés , en
> >
confirmer une élection . On dit , en ter- atirent d'aútres. Electrique , qui a cette
Tome II. F
42 E L E É LÉ
propriété. » L'électricité du verre , de l'am. 2 '. ÉLÉGANCE , est aussi un goût finec
bre . » Corps électrique , vertu électrique. délicat , qui se fait sentir dans les Arts , dans
>

» Les phénomènes de l'électricité sont aussi la parure , dans le bon air et les belles ma
adipirables qu'inexplicables. nières. Trév. Rich . Port. » Élégance de pin
çeau ; élégance de lala parure. - L'Acad. ne
ÉLECTRİSABLE, adj . Qui peut être élec- cean
trisé. Les Dictionaires ne mettent pas ce moi, le met point dans le dernier sens.
mais il est fort employé par les Physiciens. 3º. ÉLÉGANT , suit ou précède. » Discours
ÉLECTRISATION , s. f. ÉLECTRISER , élégant.e

v. a. Į[ telèktriza-cion , ze : " é fer., °2 é Des fleurs qu'elle a cueilli , élégant assemblage.


moy. ) Electrisation , est l'action d'electriser , » élégante parure , ou parûre élégante.
de communiquer la vertu électrique , l'élec- 4. Dans le style précieux et néologique ,
tricité. Acad . Trév. ; ou , pour mieux dire, on fait élégant substantif. » C'est un élégant,
de la déveloper, » L'eau reçoit par l'électri- une élégante. » Les élégans de la Cour. Di
sation , une véritable augmentation de Aui- derot. » Peut être à Paris seroit-il ce qu'on
dité. P. Paulian , Let. sur l'électricité . » On appelle un élégant : sur les bords du Nil, c'est
a tenté d'électriser des paralitiques , et on a un observateur , un philosophe. Anon. » Une
>

quelquefois réussi à les guérir. élégante du jour , qui' n'aime que les amu
Rem . Electriser et électricité , sont des semens et la dissipation. On le fait aussi
mots à la mode. On électrise non- seulement adjectif en ce sens , en l'apliquant aux per
les corps , mais encôre les âmes . » Ce n'est sones. » Un Seigneur éligint pousse devant
point dans la solitude, c'est dans le concours lui un coureur et un chien. Coyer. Tout cela
général que les ames s'échauffent et s'electri- n'est bon que dans le style critique et mordant.
sent . Le Mierre. - Je crois qu'on peut , ELÉGIAQUE , adj. ÉLÉGIE , s. f. [ Elé,
re e
sans prévention , trouver cette métaphôre gia-ke , gi-e : 1 et 2¢ é fer . , 3 lon . au 2d .]
forcée. –M. Ř . D. L. , dans le Discours l'élégie est une espèce de poésie quis'emploie
Préliminaire aux Promenades de Chloe , dit dans les sujets tristes et plaintifs. Élégiaque ,
que son plan est de donner à l'ame des ado qui apartient à l'élégie. » Les Élégies d'Ovide,
>
lescens un coup d'electricité morale . Quelle de Tibulle , de Properce. » Vers élégiaques.
métaphore ! re
Poères élégiaques.
ELECTUAIRE , s . m. [ Elektu -ère : 1 " é
e
Rem . En parlant des vers , élégiaque se dit
е

fer. , 2" è moy . , 44® èèmoy. aussi et long , se sur-tout des vers latins, qui sont alternative
e muer. ] Composition de Médecine, qui a ment hexamètres et pentamètres, et qui s'ein
la consistance de conserve. Espèce d'opiat. ploient dans d'aứcres poésies que des ělégies.
ÉLÉGAMMENT , adv . ÉLÉGANCE , s. f. > ELEMENT , s. m. ÉLÉMENTAIRE 2 adj .
re
ÉLÉGANT , ANTE , adj. [ Elégaman , gince , [_léman ,
e
mantère : 15€ et 2° é fer., ze3 lon .,',
gan , gante : 11€ et 2¢ é fer., 3º lon . , excepté 4 è moy. et long. ) 1°. Corps simple , qui
.

au 16. ) élég :nce , est proprement


7
proprement la poli-
poli entre dans la composition des corps naturels ,
resse et le choix du langage. Elégant , choisi, qu’on apèle mixtes. » Les quatre élémens vul
poli. Élégamment avec élégance. » elés
> gaires sont , le feu , l'eau , l'air, et la terre.
gince sans affectation. Parler, écrire avec » Il ne restoit plus aux Forbins qu'à paroître
élégance , sans élig.ince. » Discours elegant, dans la Marine , pour cueillir , sur le plus
façon de parler élégante,. » Parler , écrire terrible des élémens', les mêmes lauriers qu'ils
élégamment. avoient si souvent moissonnés au champ de
Rem . 1°. Quand on parle du style , élé- Mars. Mourraille. Acad. ces
re
de Mars.
gince difère d'éloquence , en ce que la i
> J'aurois pu vaincre seul , en premiers momens ,
s'aplique plus à la beauté des mots et à l'arran- Les efforts conjurés des divers élémens. Lang
gement de la phrase , et que la 2de s'atache Le Chev . de eac .
plus à la force des termes et à l'ordre des idées. = 2°.Au figuré, fieu où l'on se plait. » La chasse
L'élégance , contente de plaire , ne cherche est son élément, » Quand il est à Paris , il est dans
que les grâces de l'élocution . L'éloquence , son élément ; quand il n'y est pas , il est hors
voulant persuader , met du véhément et du de son élément. = 3 °. Au plurLes iel , priucipes
sublime dans le discours. L'une fait les beaux d'un art , ou d'une science . » étémens de
parleurs , l'autre les grands Orateurs. Gir. la Gramaire , de la Géométrie. » Ècre encore
Synon . aux élémens, aux premiers élémens. » LesAn .
E L E E LE 43
glois'étoient encore aux élémens du Commerce. reconnoître un digne élève de M. Greuze.
LÉÉMENTAIRE, qui apartient à l'élément. Jaurn . de Paris. Je voudrais dire , une
Corps élémentaire : Le feu élémentaire digne Élève,
( nº. 1º.) Géométrie élémentaire ( nº. 3º. ) Elève , écolier , Disciple ( synon. ) L'é
Les élémens de Géométrie. » Il est difficile colier , est celui qui reçoit des leçonsréglées ,
de bien faire un livre élémentaire. L'Ab, de pour aprendre ce qu'il ne sait pas ; l'elève ,,
Fontenai .. = M. de Wailly la employé celui qui reçoit des instructions plus détail
substantivement. » Je ne m'en suis pas cenu , lées , pour pouvoir exercer ensuite la méme
dit-il, au pur élémentaire de la Grammaire profession. Le terme de Disciple ne suppose
e

Eléfun :: 1", er
ÉLÉPHANT , s. m. (( Eléfun 2 ¢é qu’une adhésion aux sentimens du Maitre,
fer., z lon.] La plus grande des bêtes à sans rien indiquer de la manière dont on en
)

quatre pieds, qui a une trompe , et dont les a pris con noissancee.. - On forme des élèves ;
connoissanc
dents principales , quand elles sont détachées on enseigne des écoliers ; on fait des Discia
BEAUZÉE. -
ples. BEAUZÉE.
de lagueule de l'animal , sont apelées ivoire . ples. .
On dit , les écoliers de
ELËVATION, s. f.Élève, s. m. et F. T'Université ; les élèves de Rubens ; les Dise
ÉLEVER, V. a.( Eléva -cion , en vers ,ci-on ; ciples de Platon , de St. Augustin , etc.
élève, élevé : " é fer ., 2é fer. au r " , é
er 0
1

ÉLEVER , 1 °. Hausser , porter plus haut.


mcy.et dour. au 2d , e muet au 3º. - Devant » Elever un tableau , un dais , qui étoient
la syllabe féminine cet e muet se change en trop bas. » Elever un mur de trois pieds.
è moy.: il élève , élèvera , etc. ) Elevation , » s'élever en l'air , en haut , etc. » Le soleil
>

exhaussement. Il se dit au propre et au figuré. élève les vapeurs. » Elever la voix , parler >

» Elévation d'un bâtiment : » Monter sur plus haut. Figurément, élever son style ;
une élévation>
sur un terrein élevé , sur une élever son cæur , son esprit , son âme à Dieu.
éminence. » Elévation du pôle , d'un astre. » élever quelqu'un aux charges , aux dignités.
» Elévation de fortune. » Elévation d'esprit , » Élever quelqu'un jusqu'aux nues, jusqu'au
1
de caur, d'âme. » Elevation dans le style. ciel , lui doner des louanges excessives.» Cela
1
» Elévation de voix. » L'élévation du pouls. lui a élevé le cæur , l'ame , les sentimens
-

L'élévation de l’Hostie , ou simplement le courage , l'esprit , etc. == 2 °. Construire ,


l'Elevati
l'Hostie
on , le temps où le Prêtre élève bâtir , ériger. » Elever un bâtiment, un pa
Messe
à la . rapet , une statue , une pyramide. * 3.
3 °. Nour
Rem. Elévation , se dit des persones , en rir. » Cet enfant est foible , il sera mal- aisé
parlant de l'agrandissement de leur fortune à élever. » Éleverdes animaux, des plantes.
et de leur promotion à des postes élevés et Instruire , doner de l'éducation . » Elever
honorables. On dit , l'élévation d'un homme : la jeunesse dans la crainte de Dieu . » Il a écè
il luidoitson élévation .Mais je crois que elevé dans la bonneReligion ,dans l'hércsie,
c'est parune faûsse ,analogie que Bossuei a etc.; dans un tel Collège , par un tel , etc.
dir , l'élévation d'une secie. „ * Cette secte = 4°O . S'élever, réciproque neutre : » Il s'est
(des Vaudois), en peu de temps , qui pro-
grès.Bernard , Abbé de Fontcaudficdes elevé unetempête , un orage.» dispute
en a bruit dans l'assemblée. » Une Il s'éleva, une
un
vu lescommencemens,en marque l'élévation sédition s'estélevée, etc. - Réciproque actif
sousle Pape Lucius III. - On dirait plus » Les vapeurs s'élèvent de la terre ; les fuinées:
-

régulièrement , les plus grandsacroissemens, s'élèventau cerveau. =


que l'élévation d'une secte .
sº. S'élever , au
figuré, s'ennorgueillir. » Vous avez beau le
ÉLÈVE, disciple. Il se dit proprement du louer , il ne s'en elever pas davantage.
disciple d'un Peintre » Elève de Raphaël , Rem . 1 °. * Quelques Auteurs ont fait régie
LcionBrun,
decxtens de Mignard , etc. Mais par à élever la prép.en : ils n'ontpas été aprouvés .
, il se dit de tour homme formé Corneille avait die dans le cid :
par
scienc e que ce, en quelque art et ve
unautre soit : » C'est l'élè
que
en queltel
d'un
Enfin , vous l'emportez , et la faveur du Roi
:
Vous élève en un rang qui n'étoit dû qu'à moi.
in Je mefaisgloire d'avoir été votre élève. L'Acad. condamna cette expression. On doit
Bouh.L. 1.Acad. = Ilsembleque quand dire , elever à un rang , à un érat, à une
enparledes
aufém,» On femmes on doitmettre
voit chezelle ( Mlle. decemot dignité.Ondit,
Beau- en àlavérité , cleveren honeur,
dignité : mais alors le substantif régi est
>

licu ) d'autres tableaux, qui font aisément prisdansun sensindefini: maisFon2dil, elever,
44 E I. E É L1
à une haute dignité, à un grand honeur. - muet , 3' 101.] Bouton qui vient sur la peau .
Le P. Bouhours a repris aussi, avec raison , » Il a le visage tout plein d'élevûres.
les phrases suivantes de Port-Royal : En ÉLIDER , v. a. ELISION , s. f. [ Elidé >

s'élevant d'orgueil, il perdie tous ses États, éli-zien , en vers , 'zi on . ) Elision , est la
et devint semblable aux animaux. Il falait , supression d'une voyelle dans un mot, à là
en s'enflant d'orgueil. „ Ne vous élevez point rencontre d'une aûire voyelle. Elider , c'est
de vos bonnes æuvres : Il ne s'éleva point faire une élision . En français, l'élision se mar
d'une grande puissance. Dites , ne vous glo- que par une apostrophe ; l'âme , l'homme,
>

rifiez point; il ne se glorifia point. S élever. qu'il , qu'elle , s'il, etc. - Il se fait , dans la
a ce sens , mais il n'a pas ce régime. prononciation , beaucoup d'elisions qui ne
>

2 °.. ÉLEVER , ' est ,employé neutralement


2 se marquent pas dans l'écritûre. Ainsi l'on dir;
par Neuville ; mais le régiire est sous-entendu . il marche après moi , comme s'il était écrit ,
» La vertu des Saints est une preuve incontes, marc'aprè moa . On élide l’e nuet final da
table d'une grace surnatûrelle, qui élève au- marche. - En français , il n'y a que l’e muet :
dessus des foiblesses de la nature. On sous- qui s'élide de la sorte.
entend l'homme ; qui élève l'hommeau -dessus , ÉLIGIBILITÉ , s. fém . ÉLIGIBLE , adj.
er
etc. [ .ire é fer. , d' é fer. au i e muer au 2d . }
3º. Elever les yeux au Ciel , est une ex- Eligible , se dit do celui qui peut être élu ;
pression que Vaugeles condamne de barba- éligibilité , capacité d'érre élu . » Il est eli
risme : il prétend qu'on doit dire lever. gible : on conteste son ligibilité. » Il a ob
4°. S'élever aux Cieux , peut être bon en tenu un bret d'éligibilité .
vers . On ne doit pas condamner M.Thomas , ÉLIMER ( S') , v. réc. S'user à force d'être
pour. avoir: dit : porié. » Cerce étofe s'est élimee en moins de
rien . Cec habit est tout élime'.
L'agile Renommée , en parcourant le monde... .
: Leurapprend que l'Anglois , d'un pas audacieux ; ÉLIRE , v. a. [ 1" é fer . , -2 °. lon . , 3e
A franchi ces rochers, qui s'élèvent aux cieux. muet . Devant la syll. masc. l’i deviens
Mais en prôse , on doit dire, jusqu'aux cieux . bref : nous élisons , vous elisen, etc. él:sunt. ]
1 °. ELEVER , se dit au propre et au figuré : Choisir , prendre par préférence . Elire un
Elever une murâille , élever en dignité. Pape, un Empereur;un Roi,un Magistrat, etc.
Exhausser , ne sedit qu'au pro pre : exhausser
propre.: Rem . Choisir , se die d'un seul , et élire ;
un batiment.. de plusieurs. Dicti Gramm . Il faut ajouter ,,
6 °. ELEVER , avec le seul régime absolu qu'il supôso, -ct assemblée , et délibération :
>

( l'acuszif ), se dir de l'edication , et non pas car , si plusieurs conviènent entr'eux de faire
de l'élévation. » Nous venons de parler de la choix d'un lieu , et de le préférer à un aîcre,
mort de Concini , et nous touchons ici le pour une partie de plaisir; on ne dira point :
commencement des malheurs de l'infortunée qu'ils l'oni élu , mais choisi. * Rucine dity ,
Princesse , qui l'avoit élevé. D'avr. - Sans dans son Ode de la Renoir.de aur Miscs :
le mor de Princesse , qui enpêche qu'on ne Venez donc, puisqu'enfin vous ne sauriez élire ..
s'y méprène, on croirait que cette infortunée Un plus charmant séjour.
avait été sa gouvernante. ' Il falait ajouter , à Quoique les Muses soient plusieurs , le
élever , quelque chûse qui marquật mieux le terme elire n'est pas propre , parce qu'il ne '
sen7s;'. pa r exemple , qui l'avait élevési haut: s'agit pas dans cet endroit de faire une élec- -
S'ÉLEVER est quelquefois suivi de la tion , mais simplement de faire choix d'un
> >

prép. contre . » Il s'éléva avec force contre lieu , pour yy fixer son séjour. - * Molière a
ces dangereuses opinions: donc aussi parlé improprement, quand il a 2

* ÉLEVEMENT , .s. in. C'est la même dit : » Quel conseil vous me faites élire ! an
chôse qu'élévation ; mais il a été réprouvé lieu de choisir. Corneille lui done les
par l'usage. Suivant Richelet , il est con- mêmes régimes qu'à ce dernier verbe.
damné par les uns , et aprouvé par d'aîtres.. Le Roi doit, à son fils , clire un Gouverneur.
» Elévement de cæur. » L'honneur dumonde Et le régime, et l'emploi da mor, sont éga
et la gloire de vaincre ont un attrait et un lement vicieux. Le Roi choisit , it il n'élit pas.
- Ce sont
élévement qui éblouir. Arn . Conf. - On dit , à la vérité , élire sa sépultúre
de vieilles phrases dont on ne se sert plus.
te
élire domicile ; mais ce sont des phrases con
ÉLEVYRE ,.s.£ . [ 1 " é fer ., zet dhe e sacrées , qui ne cirent pas à consequence pour

+
E L L ELL
d'autres. Voyez ÉLECTION . de Malherbe :
ÉLIRE , régit les noms , ou sans article et Que ce qu'elle est à cette heure ,
sans préposition , ou avec la prép. pour . „ On » Elle soir jusqu'à la mort.
la élu premier Consul. » Roinulus , Fon- Il faut , elle le soit . Nos Anciens auraient
dateur de Rome, en fut élu pour le premier dir , el le soit .
>

Roi . 2 °. Elle , au nominatif , ne convient pas


ELISION , voy. ÉLIDER . re
moins à la chose qu'à la persone ; et l'on dit
ÉLISÉE , s. m . [ Elizé-e : 1 " et zº é fer., également bien , d'une femme et d'une mai
>

dhe e muet. Séjour où , suivant la Fable, il son , elle est agréable ; mais aux câs obli-
n'y a d'admis que les Hérôs et les hommes ques , elle , ne convient pas à la chose co
>

vertueux. – On a dit , les Champs élisées, me à la persone ; et l'on ne dirait pas , par
ou élysées , ou élysiens. Ménage préféraie exemple , d'un homme à qui la philosophie
élisée , sans condamner les altres. L'Acad. plait extrêmement , il s'atache fort à elle
les dit également. L. T. - Gresset se sert il est charmé d'elle.. Il faut dire , pour bien
d'élisée , sans article. parler , il s'y atache fort , il en est charme.
Sous ces lauriers , vainqueurs du sort , Gresset a manqué à cette règle. Valère dit
Que les Citoyens d'Èlisée à Ariste , en parlant de Cléon :
Sauvent du souffle de la mort , Il faut l'entendre ; après une pièce nouvelle ,
Je ne crois pas que , inême en vers , on puisse Il règne, on l'environne; iil prononce sur elle.
dire élisée pour tl'élisee , et que cette licence Le Méchant .
poétique soit admise par l'usage. On doit excuser , ou plaindre les Poètes ,
ÉLITE,s. f. [1** e fer. ,demuet. ] Ce mais les Prosateurs sont inexcusables. » Les
mot a un sens passif; il n'exprimepas l'action frontières de la Flandre Espagnole étoient
de choisir , mais ce qui a été choisi. » Lélice presque sans fortifications et sans garnisons.
l'armée
Voy . Choix, .ce
de qu'il y avoit de meilleur. Louis n'eut qu'à se présenter devant elle.
Volt. – L'usage seul peut bien aprendre
-

ELIXIR , s. m. [ Élikcir , et non pas éliko quand on peut se servir du pronom elle' ,, dans
eier
comme quelques -uns prononcent , dans les câs obliques , en parlant des chôses inani
certaines Provinces.] Au propre ,liqueur spi. mées. Avec les noms féminins, on peut
ritueuse , extraire des parties d’une , ou de mertre elle au lieu de lui. » La terre renferme
plusieurs substances: --- Suivant l'Acad ,. c'est dans elle (ou dans soi ) toutes les semences..
la mêrne chôse que ce qu'onnome teinture o

3 °: Le datif d'elle c'est lui , pour les verbes


quintessence , extrait. » Tirer l'élixir de', actifs , età elle , pour les verbes neutres et
ffC.
FCns —= Au figuré , ce qu'il y a de meilleur réciproques. » On die , donnez les lui ,, et
da
un direours , dans un ouvrage. Acad. non pas ,donnez -les à elle. » Il faut s'adresser
Ce qu'il y a de plus ingénieux , de plus ex- à elle, revenir à elle. —- Le verbe perler.
cellent dans les Arts, où lesouvrages d'esprit prend, tantôt lui , tantôtà elle.» Ilvouloit
ELLE . Dans les mots ainsi terminés , la
lui parler. » Il croyoit irêmeparler à elle
ne sachant plus où il étoit. Télém . Quand
pénele. ese brève : Immortelle , rebeile , eter- on y ajouté même , on peut dire à elle avec
nelle, etc.Cela
chant etla n'empêche
déclamation pas , on
soutenûe quen'alonge verbeslesactifs
dans le »lesDonnez- , en faisant précéder lüi.
- lui , à elle-même.
quelquefois certe syllabe, sur- tout quand elle 4 ". A l'acusatif , on ne doit employer elle ,
termine la phraze. — Un jour on suprimera qui marche toujours après les verbes , qu'a
une le ,, eterc. l'on écrira immortèle , rebéke , prés avoir fait précéder le pronom la , ou
desl
éternè
les , suivant le nombre singulier , ou pluriel..
> >

ELLE, pron . pers. fém . de la 2 persone. C'est aujourd'hui une règle indispensable ::
re
e

Èle é d'elle ,;; on s'en dispensait aútrefois. » Le dragon


[à Ele , oumoy.,z
elle:,"? oumuet.)Eile
lui ; la , *e elle ; ]d'elle .,Pluriel
>

elles ; d'elles , à elles', ou leur ; les , vouloit dévorer elle et son fruit. Bossuet.
ou Dites , la dévorer elle , etc. - M. Linguer
elles ; d'elles . Voy. Il er Lui . a dit plus récemment: » Il est affreux d'accuser
1.
syllRem. Lesles
abe de...plus anciens Poètes,
embarras quand une
sait , disaient el
l'Eglise d'un genre d'excès qu'elle a toujours
désavoué... C'est caloinnier elle , et l'époque
avec l'apostrophe. Ménage dit , sur ces vers à laquelle on lui fait cette injure. Dites , la
ELL EL M
40
calomnier , elle , et l'époque , etc. Peut- être Je t’aimois insconstant , qu'aurois -je faitfulėle.
la a été omis par l’Imprimeur. C'est un Il faut sous - entendre ,> si tu avais été
pléonasme reçu , et qui est même élégant, fidèle.
-
que de se servir d'elle , ou , de la , quoiqu'il Et je charge un Amant du soin de mon injure.
y ait déjà un nom au nominatif, ou à l'acu Ibid .
satif, qui sert de sujer , ou de régime. Pour , du soin de venger mon injûre .
Qu'elle a d'autorité , l'Histoire, qu'en silence Toure science , enfin , toure industrie ,
Sont contraints d'écouter , des ténioins qu'elle Qui ne tend point au bien de la Patrie ,
offense . Ne sauroit rendre un mortel orgueilleux ,
L. Rac. Que ridicule , au lieu de merveilleux.
>

» Cette histoire , si édifiante , vous la con Rousseail .


Paissez depuis long temps. Voy.des exemples Pour , au lieu de le rendre merveilleux. =
semblables au mot Il . =
Rem . Il est contre la clarté du discours , Les ellipses sont plus admises en vers qu'en
qui est sa première et sa plus importante prose. En vers même , il ne faut pas les
qualité , de mettre , dans la même phrase , prodigier; et l'on doit prendre garde sur
deux elle , qui ne se raportent pas au même tout qu'elles ne nuisent à la clarté .
nom . » Grande Reine >, il vous faut com- ELLIPSE , én Géométrie , est une courbe ,
batre contre la mort ; mais contre une mort qu’on forine en coupant obliquement un
lente , qui vous aitaqucra avec toute sa rage. cône droit , par un plan qui le traverse
Elle l'ataque, Messieurs, mais elle en triom- entiéreinent .
phe avec une constance qui doit ravir tous ELLIPTIQUE , qui tient de l'ellipse. >

les esprits . Mascar. Or . Fun. d'Anne d'Au- Façon de parler elliptique. Figure ellip
tique.
triche. Le premier elle se raporte à la mort ,
le second à la Reine : c'est une irrégula- ELME. On apèle feu St. Elme , des feux
rité. — M. de St. Ange dit de Minerve , qui qui s'arachent aux mâts d'un vaisseau , et
ce
va trouver l'Envie . qui paraissent ordinairement après une tem
Elle frémit , s'arrête , et la pique aà la main , pête . Les Anciens les nomaient Castor et
Elle frape à la porte : elle s'ouvre, et soudain , etc.
. Pollux. = Un Missionaire dit que St.
Les deux premiers elle se raportent à Mi- Elme étoit de l'Ordre de St. Dominique.Je
nerve , le 3 à la porte : cela fait une cons- ne sais où il l'a pris. Le Patron des Ma.
truction louche. rins est St. Erasmė. ( honoré le 2 de Juin )
ELLÉBÔRE , s. m . ( Prononcez les 2 ll: qu'on a apelé par corruption , St. Elme.
>
e
2 é fer. 3º. lon. of e muer. ] Herbe qu'on ÉLOCUTION , s. f. ['éloku-cion ; en vers
croit propre à guérir la folie. C'est sur cette ci-on. ] Langage , manière dont on s'expria
erreur populaire, très-anciène , qu'est fondée me. » Elocution nette , élégante , ou faible,
la phrase proverbiale.» Il a besoin d'ellébó- triviale. = La 3... partie de la Rhétori
te : il n'est pas dans son bon sens. que , qui a pour objet le choix et l'aran
ELLIPSE , s. f. ELLIPTIQUE , adj . [ Pro. gement des mots.
noncez les deux ll. ) .En Gramzire , retran- ÉLOGE , s . m . [ 1r" é& fer.dern. e muer. ]
chementd'un ou de plusieurs mots qui se- Discours à la louange de quelqu'un. Pané
raient nécessaires pour la régularité de la gyrique. » Eloge historique. Eloge funèbre.
construction , mais que l'usage perinet de Il se prendquelquefois pour de simple
s
suprimer . Acad. Expression abrégée ,, par louanges
par louang es.. » En voulant le ' blâmer VOUS
> >

laquelle on retranche quelque chose du dis- faites sor éloge. » On a fait de grands
faires son
cours, qui est sous entendu , ct qu'on doit éloges de lui. Doner , mériter des éloges , >

supléer. Trév. - Ex. » Je le savais à Pa etc.


ris : c. à. d . je savais qu'il étais à Paris . » Rem. Éloge a un sens passif. L'Éloge de...
Il a vu yotre lectre , et Guitaut et M.de ou son Eloge , se dit de celui qui est loué,
L. R. F. Sév . Supléez , l'ont vûe aussi. » et non pas de celui qui lolle. » Cet Eloge
Après le college , Fonten . pour , après qu'il de M. de Condorcet a été goûté et aplaudi
fut sorti du collège , etc. – Tout le monde du Public. Mercûre .
-
C'est l'Éloge de
conait ce fameux vers de Racine dans An- M. Lieutaud , par M. de Condorcet.
dromaque. * ELOGIER , ÉLOGISTE , s . m . Faiseus
>
E LO E LO 47
er
#loges. Le " a été fabriqué par M. fort que le zº. » On écarte ce dont on veus
Linguet : le 2d. est depuis long -temps dans se débarrasser pour toujours : On mer à l'é
Trév . » Il n'y a point d'hommehonête qui care ce qu'on veut ou qu'on peut repren
>

.
ne soit indigné de voir l'élogier ( M. d'A ... ) dre ensuite . » Un Juge doit écarter toute
(
atacher aussi lestement l'épithète de coupable prévention , et mettre à l'écart tout senti
à un nom ( celui de Jacques II. ) que la ment personel. ( Encycl . ) Beauzée.
postérité ne prononcera janiais sans atendris- 2 °. Erre éloigné de , au figuré , être dans
sement et sans respect. Elogier est imprimé une dispositioncontraire à ; avoir delaré
en italique. - M. l'Ab . de Fontenai s'est pugnance pour , etc. » Je suis bien loigné
servi d Elogiste . » L'un et l'autre de ces de vouloir vous surprendre. » Il est pas
n'
Élogistes ne manquent pas , comme c'est beaucoup éloigné , ou , il ne s'éloigne pas
>

l'ordinaire , de presenter leur Hérôs sous le beaucoup d'accepter cette préposition .


jour le plus favorable. — Ces deux mots ne 3 ° . Retarder . » Eloigner un acomodement ,
sont bons que pour le style plaisant , mo- la conclusion d'un traité , etc =: 49.
° Aliéner.
queur et critique . » Eloigner les cæurs , les esprits , les affec
ÉLOIGNEMENT , s. masc . ÉLOIGNER tions .
y. act. ) É -loag.neman , né : 1 " é fer. mouil- ÉLOIGNÉ , ÉE , adj. » Pays éloigné , tems
lez les 3º e muet au res é fermé au éloigné.
> En style proverbial : ils sont éloi
id. ] On écrivait aútrefois élognement, élo- gnes de compte , ils sont bien éloignés de
gner ; mais cette ortographe ne représen- s'acorder dans leurs calculs. —- Il est éloigné
prononpar
tait pas lal'action ciatio n . ==onEloig
laquelle
nemen de son compte ; ((on dit plus ordinairement,
éloigne unet loin de , etc. ) » Il se trompe dans ses cal
est , 1 °.
>

persone , ou l'on ss'éloigne soi-même; ou c’est culs , dans ses» Cela


l'éret de cette action . » L'éloignement d'un tions..
espérances , dans ses préten
est fort éloigné, de la
Ministre. » . L'éloignement des tocasions du vérité, est très-faux.
péché. » Durant son éloignemen . = ‫ܐ‬2° . éloigner un
Rem. I. Des Poètes ont dit ,
Antipathie , aversion. Avoir de l'éloignement lieu , pour s'éloigner d'un lieu .
pour une persone , pour le mariage , etc. Cependant l'insensible éloignoil ces beaux lieux.
3 °. Negligence , oubli . » Il vit dans Anon .
Dieu . éloign
une grand
.d
ement de Dieu , des chớses Ses vaisseaux en bon ordre , ont éloigné la ville.
r
L'éloi gnement de Dieu est une Corn .
chose terrible . 4. Absence. » Triste Du camp des Rutelois , éloignant les quartiers.
et fâcheux eloignment. » Depuis son éloi Segrais.
gnement de la capitale . » Soil éloignement Ménage veut justifier cette manière de
n'a pas S. Distance , soit de lieu , parler Elle est hors d'usage , et on ne la
duré.. >

soit de » L'éloigremen
temps..
sons , de deux campagnes : Étre dans un
d'hui.
t dedeux mai- soufrirait pas aujoursommes
II. On dit , nous éloignés des cieux,
grand éloignement d'une Ville. - L'éloigne. nous en sommes fort éloignés. Mais doit-on .
meat des temps. » Il ne voit cette afaire que dire : » Etant aussi éloignés des cieux que
dans un grand éloingnemet. 6°. En éloi- nous en sommes , ou que nous le sommes ?
grement , » De ce lieu on voit Paris en Mallebranohe a préféré la première manière ;
>
éloignement. Dans l'éloignement. Ce ta. mais la seconde est la seule bone , la seule
bleau présente dans l'éloignement des trou- conforme à l'analogie de la langue. On pour
peaux et des bergers.
ÉLOIGNER , écarter une persone , une rait en raporter mille preûves : une seule
sufic. On dit , j'en suis fort aise : mais on
chôse d'une aứcre. Il régit de. » On l'a doit dire , étant aussi aise de cela que je
éloigné du Palais. » Il est éloign
Il est éloignéé ,, ou il le suis , et non pas, que j'en suis.
ou il
s'est éloigné dela Cour . » S'éloigner du rivage ,
>
ÉLOQUEMMENT, adv . ÉLOQUENCE ,
qu'oson
de but , etc. de son devoir , du respects. t. ÉLOQUENT, ENTE , adj.[ Elokaman ,
n doit , etc. e
kance , kan ‫و‬, kante ; 1" éé fer. 3 °€ lon . aux
Eloigner , Ecarter , mettre àà l'écart 3 dern . ) 1 éloquence est l'art de bien dire ,
( synon . ) Lérer est plus fort que le 2d. » de toucher et de persuader. Eloquent se dit
Un Princedoit éloigner de soiles traitres, de celui qui possède cet art. Eloquemment
et cu ecarter les dateurs. -- Le 2d est plus avec éloquence. » Eloquence , inâle , rapide >
48 É LU E L Y
sublime
r
eloquenze. » L'eloquence de la Chai- pour critiquer. » Toujours malheureux dans
e ? du Barreau . Cet homme a beaucoup ses elucubrations licéraires , cet Ecrivain a
>

d'eloquence . - Eloquent se dit des per- doné une Traduction de Suétone , qui n'a
sones et des choses. » Homme éloquent ; qui fait que le jeter dans un autre genre de dé
parle , qui écrit eloquemment. » Discours convenủe. Sabat. Trois Siècles , etc.
eloquent , termes éloquens. -
» Les larmes ÉLUDER v . act. Éviter avec adresse. »
sont éloquentes elles persuadent mieux Eluder une dificulté proposée . » Eluder les
elles touchent plus que les discours. » La co- poursuites , les artifices de quelqu'un .. » M.
lère est éloquente : elle rend éloquent. » Il Moreau Peinploie neutralement. » Ils vou
y a un silence plus éloquent que les paroles. lurene eluder. Il sous - entend , les questions
- Voyez ÉLFGANCE. qu'on leur faisait.
Rem . 1 °. Du temps de Malherbe on écri- Rem . * Eluder ne se dit que des chô
vait éloquance , éloquant. Il serait à sou- ses. Molière l'aplique aux persones ; lui done
haiter qu’on fic revivre cette manière d'é- lede .sens de tromper , et lui fait régir la prép
crire , ct pour ce mot et pour tous ceux ,
qui se terminent en ence et en ènt : ce se- J'éludois un chacun d'un deuil si vraisemblable ,
rait un des moyens de simplifier l'ortogra- C'est dans l'Etourdi , sa première Pièce
phe. 2°. L'adjectif n'aime pas à précéder composée en Languedoc ‫ܙ‬, que Molière parle
>

sur tout au masc. » Un des plus éloquens de la sorte. C'est un vrai barbarisme de
hommes , comme disent Charlevoix et Mar- pbrâse.
solier , fait une construction dure. Dites * ÉLUSION , s.. f. Tromperie.. Trév.
un des hommes les plus éloquens. Voy. Di- C'est un moc barbâre . On l'a retranché dans
SERT . = Neuville lui fait régir la prép. l’Abregé.
à et l'infinitif. » Le Sanctuaire , changé en ÉLYSÉE. Voyez ÉLISÉE.
Académie , ofre , à la place d'un Paul , qui É MAIL S. m . EMAILLER , v. act.
er
préchoir la folie de la Croix de J. C., un [ Mouillez l'l finale du 1 " et les Il du 2d :
Philosophe éloquent à débiter les leçons de | E- mail , et non pas E - mel ; Ema-glie
la sagesse fastueuse du Portique. Ce ré- et non pas Emé glie : ai n'y a pas le son
-

gime ne fait point mal en cet endroit. de l'e , mais il conserve son propre son . ]
3 °. Le P. Rapin l'emploie substantive Email est , au propre , une espèce de verre
ment . » Quand on a du discernement , on coloré . » Email noir > verd , rouge , blanc.
trouve qu'il y a peu de véritables éloquens ,
a Porcelaine ou Faiance d'un bel email ;
Cer illustre Ecri
et de parfaits Orateurs . - Cet Ecri- dont les couleurs sont vives et brillantes.
vain traite éloquent comme Orateur : mais Figurément et Poétiquement , grande diver
on dit , un Orateur : on ne dit pas un elo- sité de Heurs et de couleurs . » L'email des C
L'émail
quent . Il falait , peu d'hommes véritablement prairies , din parterre , etc.
céloquens. des dents , la superficie luisante qui couvre
* ÉLOQUENMENT ; Richelet. Voyez Élo- la partie osseứse de la dent :
QUEMMENT . L'ortographe de Richelet , qu'il ÉMAUILER S2 dit aussi , au propre et au
étend à tous les adverbes , supose dans lui, figuré. » .Emailler une bague , la botte d'une
et produirait dans ceux qui voudraient le montre. » Le priatemps einaille la terre . »
suivre , une mauvaise prononciation : élo-
> La nattire a e'maillé ces prairies de mille
kann in . On prononce éloka man . Aleurs . » Mille Azurs naissantes énailloient
ELU , s. m . 1 ° . Prédestiné à la vie éter- les tapis verds dont la grotte étoit envi.
nelle . » Il y a beaucoup d'apelés , mais il ronnée. Télém .
y a peu d élus. » Il est du nombre des élus. La terre s'émailloir de fleurs.
= Oficier d'une Election . Voyez ÉLEC Mde. de la Suze.
TION , nº. 2º . On apèle Elúe la femme Ces argumens , émaillés d'antithèses ,
1

d'un Élu. Ces riens pompeux , avec are enchassés ;


Madame la Baillive et Madaine l'Élue. Dans d'autres riens fièrement énoncés
ÉLUCUBRATION , s . f . [ Elukubra Rousseau .
cion. ] Ouvrage composé à la luinière de la ÉMAILLEUR ,s. m.ÉMAILLÛR E ,s.f.[ Ema
re e er
lampe , c . à . d. à force de veilles et de tra- glieur , &lill- re ise é fer.2" br. 3 ° dout. au 1 ",
· vail,. On ne le dit qu'en se moquant , et lop. au 2d. ] mouill. les Il. Emailleur se dic
de
É MA E MB 49
re

de l'ouvrier qui travaille en émail ; émail- ne'; it lon, dero, é fer . ) Amuser , repai
lüre , de l'art d'émailler : il excelle dans tre quelqu'un de belles espérances , se ren
l'émaillûre : ou de l'ouvrage de l'émailleur. dre maître de son esprit. Trév. L'engager
» Cette émaillure s'est écaillée. par des paroles fateuses à faire ce qu'on sou
ÉMANATION , s . f. ÉMANER
>
V. n . ) haite. Acad. – Il n'est que du style fam .
[ Emana -cion , en vers ci-on : Eminé. ) Ema- » Cette femine l'a embabouiné , il s'est laissé
rer , c'est tirer son origine de ... » Le embabouiner. = Ce mot vient de babouin .
verbe émane du Père éțernel , le St. Esprit; C'est comme qui dirait , traiter quelqu'un
du Père ec du Fils. » Édit , qui émane de en sot , en enfant , en Babouin . Trév.
>

la Puissance Rovale. Cer ordre émane de EMBALLAGE ou EMBALAGE , s. m . EM


l'autorité légitime. v act. EMBALEUR , s. m . [ Anba- ,
BALER , V. >
EMANATION a un sens tantôt actif , lage , le leur ; ; te lon. ) Embaler , c'est
tantôt passif : il se dit , et de l'action d'é- empaqueter , mettre en balle. Embaleur
> )

maner. » L'émanation du verbe , l'émana- celui qui embale. Embalage , action d'em
tion de la lumière ; et de la chôse qui émanc. baler , ou choses qui servent à embaler.»
» Les émanations des corps odorans. » L'au- Payer l'embalage. 1 Mauvais embalage. »
)
torité des Parlemens n'est qu'une émanation Embaler des marchandises. » Habile emba.
de l'aurorité Royale . Les émanations de leur. === En style populaire , hableur ,
tous les corps se mêlent dans l'air. » Les qui en fait acroire. » Ne vous fiez pas à lui ,
Anglais prènent la précaution de renfermer c'est EMBARCADERE
un embuleur.
la matière qu'ils veulent fondre , dans des > * ou EMBARQUAD
creuses , où les éinanacions de la houille RE , s. m . Moc espagnol qui a passé dans
ne
Mars puissent pénétrer. Bernard , Acad . de la Langue Française. L'Acad . ne le mec
. pas. — Lieu à s'einbarquer. Le P. Chir. .

EMANCIPATION , s. f.. ÉMANCIPER , L:voix écrit embarquadaire , contre l'étymo


v.. act . ( Emancipa -cion , cipe . ] Emanciper , logie et l'usage. C'est un terme de Rela
au propre , c'est mettre un fils ou une fille tion et d'Histoire moderne.
hors de la puissance paternelle , et mettre> * EMBARCATION , ou EMBARQUA
un mineur en état de jouir de ses revenus. TiON , s . f. Un Auteur anonymelui done
» Son
Co père
utumes l'a emancipé .» Dans le pays de le sens de cargrison , et l'Auteur duJourn.
il faut des Lettres du Prince , de Geneve , celui de navire. » Il lui dona
pour émanciper un mineur.. = Au fig. S'é une embarquation à conduire au Pérou. Anon.
manciper , c'est se doner trop de licence. Il » Tous ces bâtimens chinois sont de frêles
régit à devant les noms et les verbes. » Il et petites embarcations . Journ . de Gen. -
s'est émancipé à des entreprises , qui sont > Il n'est usité > ni dans l'un ni dans l'autre
de vrais atentats. » Elle s'émancipe à dire sens ; mais le premier est du moins plus
et à faire des chôses qui font tort à sa ré raisonable.
putation. - * La Grange met de à la place re
EMBARGO , s. m .. [ Anbargo : €
1" lon . ]
de à C'est un terme de Marine emprunté de
En vain l'Espagne s'émancipe l'Espagnol . - Défense faite aux vaisseaux
De porter trop loin son pouvoir. marchands de sortir des ports . » Mettre un
ÉMANCIPATION ne se dit qu'au propre , embargo.
de l'acte juridique , par lequel on est éman-
EMBARQUEMENT, s. m. EMBARQUER,
cipé. v . act. [ Anbarkeman , ké ; iI " lon . ze е
3 e
EMANER. Voy. ÉMANATION . muet au cel
er
é fer. au 2d. ) Embarquer , >

ÉMARGEMENT , s. f. ÉMARGER , V. a . c'est mettre dans la barque , dans le vaisseau .


[(au Emargeman , géje éé fer.
er >
re с
fer . 3 ° e muet Embarquement , est l'action d'embarquer
I
' , e fer. au' 2d . ] Emarger , c'est ar- quelque chôse , ou de s'embarquer soi -même ..
rêter quelque chose en marge d'un compte , » Embarquer des marchandises , des armes ,
d'un inventaire. »
sommes d'une imposiEmarger
tion . les diférentes des munitions, des Soldats. » S'embarquer.
Emargement , » Nous nous embarquámes à Marseille. Sc.
gé l'action
est et portéd'émarger
en marge., ou ce qui est émar. Louis s'embarque à Aigues-mortes.
Rem. 1 ' . Le verbe se. dit également au
EMBABOUI NER
Tome 1 1. ", v. act. [
Arba-boui- figure', du moins dans le style médiocre..
G
so Ε Ι Β E MB
» Vous m'avez embarqué ; ou , je me suis die , commencement d'obstruction. » Em
einbarqué dansunemauvaise affaire. » Pour- bárrás dans la poitrine , dans le foie , etc.
quoi s'embarquoit - il si légèrement dans cette Rem . Avec le régime du datif , causer
pénible discussion ? Jouril. de Mons. » S'em- vaut mieux que faire des embarras . » A
barquer au jeu , à une entreprise. Acad. peiire Alphonse le chaste étoit-il élevé sur
Mais il n'en est pas de même du substantif , le trône , que le conseil de l'union lui fit
embarquement ; et l'on ne peut guère s'em- les mêmes embarras qu'il avoit fait au feu
pêcher de condamner la phrase suivanteem-: Necker . Révol. d'Esp.. =
Roi Domdit Pierre. Mr.
» Le Peuple larin murmuroit du nouvel , faire ennbarrás , sans article ,
barquement , où l'on alloit s'exposer contre ce qui est encôre plus contraire à l'usage.
>

we Ville alliée et invincible . Dict. Néol . » C'est le moinent d'un besoin extraordi
La Touche l'aprouvait dans la signifi- naire , qui fait embarras entre celui qui
cation d'engagement , en avouant pourtant demande et celui qui doit fournir.
que l'Acad. ne le mettoit point en ce sens-là. EMBARRASSANT , qui cause de l'embarras.
>

Il cite cette phrase : » On dépeine votre ein- » Les bagages sont embarrassans dans une
barquement , le plus bas où se soit jamais marche. » Cette afaire est fort embarras
mis une personne de votre qualité. — Cela sante. » Ce choix est emlárrassane.
n'est point du goût d'aujourd'hui . EMBARRASSER se dit au propre et au
2°. S'embarquer , au figuré , régit à de- figuré dans les diverssens d'embarrás . » Em
vant les verbes. » Voilà une belle chose de barrasser le chemin , les rues. ». On a em
m'être embarquée à vous conter ce que vous barrassé cette afaire , cette question. Ce
>

saviez déja . Sév. = Aútrefois on faisait que vous m'aprenez m'embarr.isse fort : je
un grand usage de cette expression. Le ne sais que résoûdre. » Sa tête , sa poitrine
Comte de Bussi-Rabutin l'employait sou- s'embarrasse .
vent , et même avec le seul régine des per- Ce verbe régit souvent la prép. de » Ir
sones. » 1 apréhendoit de s embarquer avec m'a embarrassé de cette afaire. „ ' Il ne faut
elle. » Il s'écoit embarque à aimer plus par pas s'embarrasser des afaires d'autrui. » Il
gloire que par amour. = Gresset l'a mis à est embarrassé de sa persone , de son temps »»
I'actif sans autre régime que l'acusatif. de son rang;; — Le passif régit aussi àà de
Cléon dit de Florise . vant les verbes. » Il est embarrassé à chyi
Embarquons-la si bien , qu'amenée où je veux , sir , à se determiner ..
Mon projet soit pour elle un parti nécessaire. Rem . S'embarrasser , sans régime , a un
Le Méchant.
sens bien diférent de s'embarrasser > avec
En style figuré familier s'embarquer la prép. de. Dans le premier câs , il signifie
sans biscuit , s'engager dans une afaire sans s'intimider , se troubler. » . Il est timide
avoir le moyen de réussir. il s'embarrasse au moindre mot qu'on lui
EMBARRAS s. m. EMBARRASSANT dit. Dans le second , il signifie se meler ,
ANTE , adj . EMEÅRRASSER, V. act. [ Anbá s'inquiéter : » De quoi vous embarrasseze
rá , ra - san , sinte ; ra - sé ;, 2 ° lon . r f. 3lon
3 . vous ? * Le P: Rapin emploie mal-à-pro
Ć e

au 1 ", 4 jongue au 2d et au °3* , é fermé pos le régime dans le premier sens. » Ceux
au dernier ) Embârrâs est, 1 °. un obstacle qui n'en ont pas ( du naturel, c. 8. d. du
qu'on trouve dans son chemin , dans son talent ) s'embårrassent des préceptes que les;
passage. .» Il y a toujours de l'embarrâs dans Maîtres donent dans l'école. Il faut , sont
plusieurs rûes de Paris. — Faire , causer embarrasse's.des préceptes , ou encóre mieux ,
de l'embârrâs , un embarras. = 2°. Au fig. les préceptes les embarrassent — * Bour
confusion de plusieurs choses > dificiles à delore dit aussi. » De s'embarrasser de peu ,
débrouiller." » Embârrâs dans une afaire ,
.

c'est pecitesse d'esprit , et de se charger de


dans un procès dans une succession. trop. , c'est indiscrétion et folie . - Je crois
>

3°. Peine que done la multitude des afaires.. qu'il faudrait dire , d'être embarrassé de
» Erre dans un grand embůrrás d'afaires. = peu de chôse. * Malle branche lui done
4°. Irrésolution , perplexité. Je me vois le sens de se mettre en frais pour , etc. se
dans
faire.
un étrange - embarras
Embârrâs d'esprit , , peine
je ne ,saisirréso-
que sent
fairefort
unedeafuire
venirdeà , bout
etc. »d'une
. Ils s'embarras.
chose con
lution d'esprit. =' ;°. En parlant de mala- traire au bon sens , mais qui contente leur:
E MB E MB SI
vanicé.= Dans la phrase négative , ou avec qui a une odeur exquise. Embaúmement
peu , il a le sens et le régime de se mettre ne se dio pas dans ce sens.
»
en peine. » Il ne s'embarrasse pas de faire Rem . Plusieurs Arcétiques l'ont employé
crier tout le monde . » Les grands Vassaux au figuré, pour exprimer les douces impres
s'embarrassèrent peu de définir leur posi- sions d'un discours pieux , qui console et
tion . Moreau . ranime. » Ce Prédicateur nous a tous em
* EMBAS ( EN ) , adv. Fontenelle l'a em- baumes. D'autres le disent des bons
ployé pour en bâs. » Chaîne dont chaque exemples et des vertus. » La piété de ces
partie est tirée en embas par son propre poids. ' Dames , dont il avoit été embaumé. Vie de
Cet adverbe ne se trouve point dans les Diocèse
Dictionaires , ni dans d'autres Auteurs .
M. S... , Év. de S.toute
laissant . . »la IlVille
revint
. .

dans
d'Aix , son
édi
EMBASEMENT, s. m . Anbázeman ; 1" et fiée de ses Sermons , et einbauinée de ses
2 ° lon . 3. e muet . Terine d'Architecture. vertus. Ibid. » Sa conversation étoit si dou
Espèce de pied -d’estal continu sous la masse ce , son humilité si profonde , etc. qu'elles
d'un bâtiment. Acad. Båse continûe , en ma- embaumoient toute cette maison . P. Giry ,
nière de large retraite , au pied d'un édi- Vie de St. Fr. de Paule. - Les bons Écri -

fice . Trév. Cette 2de définition vaut incom- vains ascétiques n'ont point employé cette
parablement mieux que la première . expression.
* EMBASSADE , EMBASSADEUR . Cette re EMBÉGUINER >
v . act. [ Anbeghiné ;
mauvaise ortographe se trouve dans la Tra- it lon . 2° et dern . é fer. ] Proprement,
duct L'Iliade par Mde Dacier . Voyez .
,
. de E AMBASSADE
AMBASSAD c'est mettre un béguin ; mais il n'est pas
, UR .
usité en ce sens . Dans l'usage actuel >
EMBÂTER , v. act. [ Anbaté ; itee et 2° enveloper la tête de linge ou aûcre chôse ,
lon . 3 ° é fer .) Mertre le bât à un mulet. en forme de béguin. II est du style plai
L'Acad . avait dabord mis cé mot dans sant » Qui vous a embéguiné de la sorte !
son Dictionaire . Elle l'ota dans la suite . Elle Figurément ( st . famil.) entêter , per
l'a remis dans les dernières edicions., ~» Em suader.. » On l'a embéguiné de cette femme.
bacer un âne, un cheval , un muler. = » Il s'est embéguiné , ou s'est laissé en
Au figuré ( style chagrin ou moqueur ) bégriner de cette opinion. Il se prend tou
chargerquelqu'un
mode d'une chôse quil'inco- jours en mauvaisepart. » Il est embéguine ,
. „ fl m'a embaré d'un sot homme ou il s'est embéguiné d'une idée bien ridicule.
d'une vilaine commission , d'un emploi pé Il se dit sur-tout au passif et au rés
nible , et qui ne rend rien . ciproque .
EM BAUCHER , v. act. EMBAUCHEUR , ou EMBÉLIR , V. act. EM
'EMBELLIR , ой e
siin .fer[ .Anboché
au , cheur ; i"
1'e
dontlonles
. 2* dout. theau
BÉLISSEMENT, s. m . »[ Anbeli , liceman ; °2°
3º é 19.1 Terines ouvriers é fer . ', orner. Embellir une mai
é fer. 4° e muet au 2d . ] Embellir , c'est
se servent . Embaucher , c'est engager un
garcon pour travailler dans une boutique. son.. – V. neut. Devenir plus beau. Elle
- En style familier , enrôler un homme par embellir tous lesjours. En mauvaise part ,
adresse
ou qui. =Embaucheur,
enrôle . celui quiengage embellir un conte ,une histoire , l'orner aux
dépens de la vérité. On dit proverbialement ,
EMBAÚMEMENT , s. m . EMBAUMER de toutes les choses qui croissent , soit en
> ‫و‬
v1 ° act. [ Anbômeman , anbome ; 2° lon .. au bien , soit en mal : cela ne fait que croitre
V.
er
e

e
dout. au 2d , 3 é muet au res , é fer . et embellir .
au
mer
2d . ] Embau mement est l'action d'embau- Rem. Avec les persones , embellir , neut..
de remplir un corps more de baûme, est plus propre , és avec les cliôses , le ré
et d'alltres drogues pour empêcher la cor- ciproque s'embellir, » La campagne s'em
ruption. » Embaumer
embaumemen mort. » Les bellit , et non pas embellit.
un corps poudres
s se font avec des aro EMBÉLISSEMENT est l'action d'embélir.
matiques , et des baûmes liquides .
Il s'ocupe depuis longtemps de l'embellis ,
EMBAUMER nesignifie quelquefois que »sement de sa inaison ; ou l'ornement qui
parfumer,
m'embaumerempliede bone odeur. » Cela embélit. «» On a» fait
. » Ces odeurs ont embaumé la embélissemens. à cette
Cette maisonestdeun
fontaine grands
am
chambre. = Vin qui embaume la bouche bellissement pour ce jardin.
Gij
E MB É MB
52 * EMBERLOQU ER , ou EMBER LUCO- Pluche. » L'Apocalipse est un livre scellé ,
QUER ( s ) v. rée . Le premier ne se dit plus , et chacune de ses emblèmes , couverte d'un
tel
le 2d est' populzire. Si coifer d'une opinion . voile impénétrable. Béraud deé Bercasene
Trév. le mer au propre : coifer , cpveloper Hist. de l Egl. La charit chréti
de quelque chose. Cela ne peut être bon qu'on nous représente sous l'emblême sacrée
d'une mère tendre , entourée d'enfans. Journ .
que* dan
EMBE burles
s leSAS que. U. Voy. AMEESAS ,
, ELEIG de Mons. — Richelet done à ce mot les
AMBIGU . Ces micts viènent d'ainbo : ils deux genres , et préfère le féminin.
doivent donc être écrits avec un a : et l'é- L'Acal . Trév . lc Rich . Port. ne marquent
le mase. et ce genre a prévalu.
iymologie et la prononciation le demandent que* EMBLER . Vicux mor . Prendre , voler.
égalem ent. NÉ , ÉE , adj . [ Anbezog ne' ; » Le bien d'autrui tu n'embleras. » N'est
EMBESOG .

2° e muel : dern . é ferm . Inouillez le g ) pas voleur , qui voleur emble.


e

Ocupé , atairé, ( homme embesozne .) EMBOETEMENT , EMBOETER , Voyez


On a dit aûtrefois séricusement , embeso EMBOITEMENT , ElaBOITER .
gner , ocuper à quelque besogne , à quel- >
EMBOISER , v. act. EMBOISEUR. S. m.
l. [ An - bou -te', zeur ; 1" lon. ; é ferm . au
travai
queEMBL AVER , v. act . EMBLAVÛRE i's : Devant l'e nuet oi est long : il em
er
S.
fém . [ Anbla- vé , vit- re ; ; ' é ferm .au i er
buíse , emboisera , ecc. ) Ces mots sont po
lon . au 2d : devant l’e muet l'a est long : pulaires. Ils ne se disent qu'en plaisantant .
il emblâve , emblâyera , etc. ) Emblaver , Emboiser , amuser par des cajoteries , et en
c'est semer en blé : Emblavóre , terre ense- gager quelqu'un à faire ce qu'on souhaite .
mencée . Trév. ne met pas le substantif. Emboiseur , qui emboise. On dit aussi eme
- EMBLÉE , ( D' ) adv . Dabord , en fort boiseuse .
peu de temps. Trév. De premier éfors , de EMBOÎTEMENT , s. m . EMBOITER
plein saut. Acad » Emporter une place , v.2. [ An -boa -teman , bou-té : ° 2€ lon. au per 2

une Ville ; et figurement , une afaire d'em- 3 e muet au 1" , e fer. au 2d. ]Embuîtement
e

blée. — Mar ivaux dit , en parlant des est l'action d'emboiter , d'enchâsser une chôse
Marivaux dit
livres obscènes . nt» I) est vrai que nous soin dans une aûtre. Ils se disent proprenent des
mes naturelleme libertins, ou , pour mieux ôs, et par extension , des assemblages de me
dire , corrompus ; mais, en fait d'ouvrages nuiserie , d'autres ouvrages en bois des
d'esprit il ne faut pas prendre cela à la tuyaux dont on met le bout dans celui d'un
>

lettre , ni nous traiter d'emblée sur ce pied aûrre , des ouvrages demélal.
>
e

lá . Traiter d'emblée est une expression EMBOITURE , s. f. [ Arboa- zûre : 3€ lon .,


baroque. D'emblée ne s’unit pas à toute sorte 4 ' e muet. ] L'endroit ou les òs s'emboitent.
e

Insertiva dime chose dans une aútre.


de *verbes.
EMBLÉER , ou EMBLAYER , v. act.. » Enboiture des os. - Eno
Emocz ure
itr e bien faite .
Suivant le Dict . de Trév. ( 170+ ) on le di- » Les emboitures d'une porte , les deux ais
sait au propre pour emblaver : mais on ne' de travers en haut er en bâs , dans lesquels
les autres ais sont emboités.
le dit plus ré , pour
u figul’Abri
qu'aDans embalerras
gi , on
ser
mar- EMBONPOINT , s. m . [ Anbir -poein :
de mille soins.
les deux sens.
dans IQUE
vieuxÉMAT
er d''don .] Il semble qu'on devrait écrire
1
re

queEMBL , adj . EMBLÊMB , en bon poiiit , conne qui dirait, en bon état :
S.
m . [ Anblematike , blême ; 2 ° é fer . au i
2
e
mais l'usage a prévalu d'écrire emborrpoint.
er

ê ouv. et long. au 2d. ) Emblêne est une »lla , il prend , il recouvre de l'embonpoint .
figîre symbolique , ordinairement acompa- » Il perd de son embo.zpoinı . C'est que suivant
gnée de paroles sententicises. Emblém.iti- l'analogic , en devant le ó et le , change
I'n en in .
que , qui
blémat iquetient
. » de eme lème
Embll'emb ing..éni Figúre
» eux , expem
li- Remm . 1 °. Embonpoint , ne se dit que des
e
persones un peu grasses Trev . Acad . Et il
un embl
quer m
Re . Plusieêmurs.
Auteurs ont fait emblême parait aussi qu'on ne le dit que du corps en
féminin. » La hape étoit donc la plus na- général, et du visage en particulier . On ne
turelle emblême du vent annuel , qui sou- dit point d'un brâs , d'une jambe , qu'ils ont
danss le
fle du nord au sud ,‫ ر‬dan solsticee d'été.
le solstic d'écé. aquis de l'embonpoint , M. de Coulanyes écrit
E MB E MB 53
à Mde . de Grignan : » Je ne puis quitter la de bois , qui sert à élargir des bottes. » Mettre
Mère- beauté : nous nous promenons sans fin des bottes à l'embouchoir. === Trév. le dic
et sans cesse , et sa jambe (malade ) n'en fait aussi du bout d'une trompette , ou d'un cor ,
que rire et augmenter d'embonpoint. - Le qui s'aplique quand on veut soner , et que
- L'Acad. ne
moresc imprimé en italique, soitpar les soins les ouvriers apelent bocal. =
de l'Éditeur , soit parce qu'il était sous- ligné le dit ni sous l'une , ni sous l'aútre dénomi
dans l'original , pour montrer que ce mot nation .
est impropre , et qu'on ne s'en servait qu'en EMBOUCKÚRE,, ese 1°. L'endroit des ri
badinanc. vićres par où elles se déchargent dans la mer ,
2. Embonpoint , se dit au figuré , mais ou dans d'aîtres rivières. = 2°. La partie de
seulement dans le style polémique, ou cri- l'instrument à vent qu'on embouche , quand >

tique , ou au moins didactique. » L'éloquence on veut jouer. --- Et en ce sens aussi ,la ma
de la Chaire se laisse dessécher à ces subtilités nière d'emboucher certains instrumens. » Ce
de raisonnemens , qui peuvent donner du joueur de fûte a l'embou chůre excellente.
corps et de la force au discours , mais qui lui 3 ° . Partie du mors d'un cheval.
ôtent sa grâce et son embonpoint . P. Rapin . * EMBOUCLER . L'Abr . de Trév . se con
» Cette douceur et ce moelleux , qui , sans tente de dire que boucler vaut mieux . Il est
nuire à l'énergie, donnent, si l'on peut s'ex- le seul bon.
primer- ainsi , de l embonpoint aux vers , et * EMBOUER , v. a. Salir avec de la boứe.
les font paroître faciles. Subar . Trois Siècles. Il est très-bas. Trév. , et si bâs , qu'on n'ô ..
re

EMBORDURER , .v . a . [ Anburduré : 11e serait le dire.


lon ., dre e fer. ; l'u devant le muet est long : EMBOUQUER , v . a. Terine de Marine.
il embordûre , il einbordürera , etc. ] Mettre Entrer au-dedans des Isles Antilles. Abr. de
une bordúre å un tableau . Trév. Pourquoi des Iles Antilles seulement ?
EMBOUCHEMENT, s.m . EMBOUCHER, C'est en général, entrer dans un détroit. Trév .
v.a. [ Anbou-cheman , an- bou -ché: [" lon ., Acad .
je mue au rer , é fér, au 2d. ] Embouche- EMBOURBER , v. act. [.An- bour-bé : ,re
e

ment , action d'emboucher. Trév: - L'Acad. lon. , 3º é fer.] Au propre , jeter dans un
ne le net pas. Emboucher , 1 °. Soufler »bourbier. » Ce cocher nous a embourbés.
Nous nous soinmes embourbés . » Le carrosse
avec la bouche dans un cor , dans une trom
on2°.Emboucher
pette. -2 quelqu'un , l'instruire, s'est leembourbé. Aufiguré: » S'embourber,
>

quand l'envoie , de ce
0
qu'il doit dire , ou, dans vice. Boil . , Trev . » On l'a embourbé,
ne pas dire. = ;3°". S'emboucher , se dit des ou , il s'est embourbe dans une mauvaise afa
.

rivières qui ont leur embouchûre dans une faire. Il n'est que du style familier , ou sati
aútre. » LaSomme prend sa source dans le rique. On dit proverbialement , jurer
Vermandois , et se vient emboucher dansl'O comme un charretier embourbé.
céan. » La Marnes'embouche dans la Seine, EMBOURRER , v. a. Garnir de bourre.
Suivant le Dicc. de Trév . on dit mieux , On dit plus comunément, rembourrer .
EMBOURSEMENT , s. m . EMBOURSER ,
marvient
se que. jeter ...
L'Acad. le met sans re e
v. a. ( An -bour-seman , sé :: " lon. , 3 € e
Rem . Emboucher , dans le sens d'instruire , invet au ier,
1 é.fer. au 2d. ] Emboursement
est bâs. L'Acad . die seulement qu'il est du action d'embourser. Trév . - L'Acad . ne le
style familier. » Le P. Joseph lui fait endosser mei pas . Embourser , mettre en bourse.
l'habit son Ordre,
dans ledeCouvent le garde quelques
, pourl'eabo jours
ucher , et lui entoursé. Il n'est que dueçu ,j'ai rien
apprendre son personnage.D'Avr. –- Je ne EMBRASEMENT , S. m . EMBRASER
sais si ce mot est du P. d’Ayrigny , ou des v . a . ( Anbrázeman , zé : 2° lon. au i ' et au er


P.moJos es , dequ'iRol necite
ireph cheforque ou r s'en
t , pou de lamoq
Vieuer.
du 2d , deva, nte l'è muet': 1 embráse,
e
embrasera ,
etc. ; 3 ° e muet au 1 ' ' , é fer. au 2d . ] Em.
style. brâs emene , au propre , grand incendie.
» L'embrasement de Troie. - Au figuré , .

EMBOUCHOIR ,
s. m . EMBOUCHÛRE , trouble , sédition , désordre dans un État.
e
ş. f. [ An-bou -choar , chire : 3 ° dour, au re * » Cet einbrasement gigna peu à peu toutes
lon. au zd. ]Embouchoir,est un instruinene lespersonnes.Voy. EMERASŪRE.
54 E MB E MB
Rem . L'Acad. définit embrasement , par en style figuré , noble et élégant, embrasser
grand incendie , et incendie , par grand em- un parti , une profession . » Embrasser la
bråsement : cela est fort synonyme, ce me cause , la defense , la querelle de quelqu'un.
semble , dit La Touche , Suivant Bou-Il ne régit pas , en ce sens , toute sorte
hours , incendie se met ordinairement sans de noms , et l'on ne doit pas dire , à l'exemplo
régime : Embrásement, s'emploie toujours au de Molière :
propre, avec la prép. de : » Rien de plus Et sans rien embrasser ,
effrayant que l'embrasement du Palais. Voyez Vous- même vous verrez ce qu'on en doit penser.
INCENDIE . Dum Garcie .
EMBRASER , mettre en feu . Il se dit au EMBRASÛRE , s. f. [ Anbrazûre : 3 ° lon. ,
propre etau figuré
. » Embraser une maison , 4'e muet .] 1. Ouvertüre, par où on tire les
une ville. » Cette matière s'embráse facile canons . = 2°. Ouvertûre entre les trumeaux ,
nent . Que l'amour de Dicu embrase ou l'endroit des fenêrres et des portes . On
tous les cæurs ! » Le malheureux ! il est em- l'apèle aussi embrâsement , en termes d'Ar
brasé d'un feu impur! » La guerre embrasa lechitecture. — M. Desgrouais
dernie parmi gascon
met nial-à-propos
bientôt toute l'Europe. r les ismes.
Rem. Racine parle du courroux embrasé · EMBRENEMENT , s . m . EMBRENER ,
des Dieux . v. a. Ils expriment l'action de salir de bran ",
Il est vrai que des Dieux , le courroux embrasé , de matière fécale. – L’Acad. ne met point
Pour nous faire périr , semble s'être épuisé.
> le subst. ; il est dans Trév . Ils sontbâs , sur
Fr. En . tout au figuré. » S’embrerer dans une mé
Embrasé pour allumé , ne vaut rien ; et la chante affaire ; ou simplement, s'embrener :
préférence donée au premier est dûe à la rime, » Cet homme s'est embrené.
Le courroux s'allume , et comme le feu , il * EMBRICONER . v. a. Tromper. Il est
embråse tout , mais il n'est pas embrasé'. vieux 'et hors d'usage. L'Acad. l'avait d'abord
EMBRASSADE , s. f. EMBRASSEMENT mis dans son Dictionaire : clle l'a retranché
s. m. EMBRASSER , v: a. (Anbra sade, semin , dans les éditions postérieures.
e
> Ce mot
sé': 3 ° e muet au 2d , é fer. au 3 . ] Les deux vient de l'italien "bricone. Il est probable
substantifs ont à -peu - près lemêmesens ; mais que le Cardinal Mazarin l'avait introduit en
ils n'ont pas le mênie emploi. Le " se 1 dit France.
se dit
des embrassemens qui se font en signe d'a- * EMBROCHEMENT , s. m . EMBRO
mitié. » Ils se sont faits mille embrassades : CHER , V. a. Ler" est vieux et inusité. Action
le 2d signifie seulement l'action d'embrasser , d'embrocher , de mettre en broche , ou , à la
de quelque caûse qu'elle viène. » Leur que- broche.. - On dit bassement , embrocher
relle a tini par des embrassemens. 'L. T. quelqu'un
L'Acad. les met sans marquer cette distinc-
, lui passer l'épée à travers le corps.
EMBROGLIE , s. mn . [ Anhro - glie :mouil
tion ' , qui parait fort juste. - Elle n'a pour- lez le gli. ]) Mor italien habillé à la française:
tant pas lieu dans tous les styles. Embrassade
Embroglio ( Néol . ) Embrouillement. » Ces
n'est que du style familier. Embrassement droits torment un embroglie pour l'Adininis
peut entrer dans le beau style. * On a tration . Necker. Il faut atendre ce que l'usage
dit anciènement embrassée . décidera sur ce mot.
1
-- EMBRASSER , 1 °. Serrer , étreindre avec * EMBRONCHER , v. act. Vieux mot.
les deux brâs. Acad. Environer , serrer de ses Broncher. On disait aussi embronchier ,
bras. -'176v, » On les a accommodés , et ils Plus anciènement, on avait dit embruncher
se sont embrassés. » Embrasser les genoux mais dans un aútre sens , pour dire , couvrir >

d'un Prince , dont on implore la clémence. de tuiles; et par extension , couvrir de quoi
» Cet arbre est si gros , que deux hommes que ce soit. » Solier, die Rabelais ( c. d. d.,
ne peuvent l'embrasser . = 2º. Figurément , plancher d'en haut), embrunché de sapin.
>

environer , ceindre . » L'Océan embrasse la De là , par métaphore , on a dit embrunche ' ,


terre. = 3 °. Contenir , renfermer. » Cette puis embronché , pour chagrin , mal-content.
>

question embrasse bien des matières . > La Monn . Plusieurs le disent encôre. C'est
4 °. Entreprendre; se charger de. » Il embrasse un mot de conversation . L'Acad. ne le mec
trop d'affaires. De là le proverbe : » Qui trop pas, ni Trév: , ni le Rich. Port.
embrasse , mal étreint. = s . On dit aussi * EMBRQUILLAGE , s. m . Embrouil
E MB E MB 5
ternicit ( gasconisme. ) » Il y a dans cette 2º. On a romarqué , depuis long-temps ,
aface de l'arbrouillage , de l'embrouille qu'on dit tendre des piiges , et dresser des
de Pamprouilli . Trois barbarismes en usagé embûches ; cependant de grands Écrivains ,
sur les bords de la Garone . 620. corr . ou faûre d'arention , ou se mettant au -dessus
EMBROUILLEMENT, s. m . EMEROUIL- des règles et de l'usage , disent , tendre des
LER , v . a .[( An- brou glie- man , glie':mouil-
e
en bu hes . M. d'Alemberi fait dire à Germa
:
lez les ll ; 3 e muet an 1 " ' , é fer. au 2d. ) nicus : » Allez apprendre à mon père et å
Einbrouillemert , embarrâs, confusion . I'm . mon frère... les embllches qu'on m'a tendues.
brouillir , mettre de la confusion , de l'ein- M. l'Ab . Grosier prétend qu'on ne dit
bârrâs , de l'obscurité. » Embrouillement d'es- plus aujourd'hui les embûches que dans le
prit , d'afaires.» En voulantéclaircir l'affaire, style de la Chaire, quand on
>
parle du démon ,
llá ci qu'on ne soupçonerait pas un Philosophe
il l'a embrouillée: il lui a embrouillé l'esprit. et
» Il s'embrouille aisément , ii perd bientôt de parler le langage de la mysticité. – Je
le fil de ses pensées , de son discours. = crois que cette critique n'est pas fondée , et
Ces inors sont du style médiocre : ils peuvent qu'emi't hes n'est pas réligué chez les Ascé
absolument entrer dans le beau style. tiques. - L'Acad. done trois exemples d'em
EM BRUINER , v. a. Gater , brûler par biche
la bruine. Trév , - L'Acad . ne le met pas.
, où il n'est question ni du démon , ni
de la mysticité; mais elle dit dresser , et non
EMBRUMÉ , És , adj. [ Anbrumé,mie : pas , tendre des embû. he's.
re
> >

z'e lon . , ; é fer. ] Terme de Marine. Il se 3 °. EMBÛCHE , personifiée, est une nou
dit d'un temps de brouillards. » Temps em. veauté qui peut devenir heureuse , et qui, à
brumé. Qui est chargé de brouillards : mon avis , le mérite. Le Rédacteur du
» Terres embrumées . Acad. Merclre parait ne pas l'aprouver.
* EMBRUNCHER , voy. EMBRONCHER. L'âge de'fer , souillé des plus noirs attentats ,
ENIBRYON , s. m . [ Anbri.on. ] Fætus ‫وز‬ Amenant l'avarice et l'embứche homicide ,
qui comence à se former dans le ventre de la Chassa la foi sincère et la pudeur tinide.
Anon.
mere. = - Figurément, et en terme de mé
pris , fort petit homme : » Ce n'est qu'un
> EME. On dit , dans Trév. , que les mots
embryon. qui finissent en eme ont la pénult. longue ,
: EMBÛCHE , s. f. EMBUSCADE , s. féin . comme carême , blême. Il pouvait ajouter,
STY BUSQUER , v. rác. [ An bíche , même ,, Baptême , Chréine ( le St. ) , diademes
baskade
buské : 2 Ion.-- Des Imprimeurs peu instruits etc. : mais cela n'est pas vrai de tous; car dans
écrivent ambuche , ambuscade . ] Embache crème ( la ) , je séme, il seme , la pénultième
entreprise secrète pour surprendre quelqu'un, est douteuse , brève dans le cours de la phrâše,
-

piège
dresséequ'on
dans lui tend. Embuscade , embûche longue s'il la termine. - Les premiers doi
un bois , ou aûtre lieu caché , vent porter l'acc. circ. et les autres l'accent.
pour surprendre les énemis. S'embusjuer, se grave.
mettre en einbuscade. '» Dresser des einbra ÉMENDER , V.act. [ Émande': per er die
ches. Faire , ou dresser une embuscade. Se é fer. , 2° lon . } Corriger. Il ne se dit qu'au
mertre en emóuscade. „ Donner , tomber dans Palais : c'est un lacinisme : emendare . » La
une embusade
US . - » S'embasquer dins un Cour émendant , ordonnere, arc .
bois , etc. » Ces précautions sont nécessaires , ÉMERAÚDE, s. f. [ 1" é fer., 2° et d'e:
pour n'être pas insultés par ces Barbares , les- e muer , 3 * lon. ] Pierre précieûse , verte ,
quels sont souvent embusqués dans lesbois diaphane, etla plus dûre, après le rubis.
qui règnent le long du Geuve. Let. Edif. ÉMERI , ou EMERIL , s. m. [ erTrév. met
Rem. 1º. Embûche s’emploie, le plus sou- les deux. L'Acad . ne met que le is. ] . Pierre
vent , au pluriel. On dit , dresser des embli- ferrugineûse fort dûre, dont on se sert pour
>

ches , dresser une embuscade. L'Acad. mer polir les métaux et les pierres.
un exemple du singulier, en avertissant que É MERILLON , s . m . ÉMERILLONÉ , ÉE re
ce ne-e : ,lon,
" é fer.
cumot à plus embus
tous iesstyles: e au pluriel. Ilauplus,
d'usagcadeest,tout est de 22 Emeri-glion,
adj.[muet; les ll.], Emeril
mouillezslione
e de proie. Emerilloné , vif et gai ,
du style médiocre ; s'embusquer n'est que du oiseau
petit
style simple
rema et
familier. -- L'Acad. les met éveillé comme un emerillon . Il n'esi que
sans rque.
du style familier. » Vous nous feriez plaisir
SG E ME É MI
de nous donner cette petite émerillonée. Skv. émiettera , ou , emière , emiètera . ] Ces
Il est là subst. » Vous voilà bien émerillonée , deux verbes ont à- peu- près le même sens.
Mademoiselle ? - Oh ! tu ne sais pas , si je Réduire en petits inorceaux en miettes .
yeux , ma fortune est faite. Mariv . Emier , émieter du pain , de la cassonade,
EMÉRITE , adj . [ ire et 2 é fer. , dhe eе etc. » Cela s'émie ; prenez garde de l'émier ,
muet. ] Qui a servi son temps dans un emploi. de l'émiéter.
-» Professcur émérite . — Il ne se dit que dans
S
ÉMIGRANT, ANTE , adj . et subst. ÉMI
le pays latin . Emeritus miles , chez les Ro- GRATION , s. f. ÉMIGRER , 'v. n. Ces trois
inains, était un soldat qui avait blanchi sous mots sont nouveaux ; mais les deux premiers
le harnois. On l’apelait aussi Vétéran , et sont déjà reçus par l'usage. Il parait que le
c'est le nom qu'on done dans plusieurs Com- troisième ne tardera pas à l'être. Ils se disent
pagnies. On dit aussi honoraire : Conseiller , de ceux qui quittent leur pays pour s'établir
President honoraire . ailleurs. » Le Nord , toujours fécond en Na
* ÉMERVEILLABLE , adj . ÉMERVEIL- re
tions émigrantes. FELLER. » Un généreux
LER , v. act. ( Emêrve- glia- ble , glie : 11ėé
> attachement à leur état , une grande ferveur ,
fer ., 2° Eouv. , 3 ° è moy. ; mouillez les Il .
> un surcroît d'édification sont la dot que >

Emerveillable , merveilleux , admirable. If ces Religieuses émigrantes ( les Carmelites


est vieux et hors d'usage . » Acre héroïque et de Flandre ), ont apportée dans les Couvens
émerveillable à voir. "Chron. Malherbe l'a respectifs où elles sont incorporées. Note du
çıployé. Paneg. de Ste. Therèse , par M. l'Ab. Dit
O soleil! ô grand luminaire ! Serre - Figon . - » L'on ne peut dire quel
>

Si jadis , l'horreur d'un festin sera le nombre de ces Emigrans, qui nous
Fit, que, de ta route ordinaire arrivent en foule des autres contrées. Linguet.
Tu reculas , vers le matin ; » Quelques choses qu'on ait dites , de
>

Et d'un émerveillable change, nos jours , de la), manie ces Emigration


dem'étonnent s ,,
Te couchas aux rives du Gange , etc. ( les Croisades elles ne point
ÉMERVEILLER , doner de l'adıniration , dans le siècle dont je parle : elles se lioient
étoner. » Cela a émerveillé tout le monde. à tous les motifs d'agir , que l'on pouvoit
- Il se dit , le plus souvent , au passif et au alors se proposer : elles favorisoient tous
réciproque. » Il est émerveillé , ou , il s'é- lcs goûts ; elles tenoient aux mceurs et aux
merveille de tout ce qu'il voit. » Qui n'en seules maximes politiques que l'on connût.
seroir émerveillé ? » Il n'y a pas de quoi Moreau. » La culture annuelle , presque
s'émerveiller . - Il n'est que du style faini- anéantie par les émigrations non interrom
lier. pues , qui ont peuplé l'Amérique aux dépens
ÈMÉTICITÉ , s. f. Trév. ÉMÉTIQUE , de ce Royaume ('l'Écosse. ) 'Linguet..
re e
adj. et s. m. [ 1'e et 2° é fer. ] Vertu émétique , » Une Colonie einigrée d'un autre peuple .
qui provoque le vomissement. Vin éméri- L’Ab . B ... » M. Franklin ajoute , que toute
que , poudre emnerique. S. m . Prendre l'é- l'Europe émigreroit ainsi successivement, dans
métÉMEUTE
ique.UTE ,, s. f. Sédition populaire et sou- unÉMINCER
autre Continent. Anon.
, v. a. ( Emein-cé : ree et de
>

daine. Trév. Soulèvement dans le peuple. étranch


fer,,es 2°forelon.minces
] Couper de la viande en
. Acad. Il ne
Acad. » Causer, appaiser une émeute. se dic
Rem . Coinme on dit , être en rumeur qu'au participe . » Du mouton émincé.
Rollin , par analogie , a cru pouvoir dire , S, f. » Une éinincée de poularde. = * Rendre
être en émeute ; mais souvent l'analogie plus mince , plus délié. Trév. - Amincer
trompe . Dans un moment , toute la Ville vaut mieux . Ibid. -- L'Acad . ne die qu’amin
E

fut en émeute. Hist . ANC . Voy . ÉMUTE . mincir , et amincer ne vaut pas mieux qu'es
* ÉMEUTER . Quoiqu'on dise émeute mincer . = I Le Rich. Pori. ne dit qu'e
et non pas ameure , on dit ameuter , et non cée. Viande coupée par tranches fort minces.
pas émeuter , s'érneuter , comme die le peuple
>
» Une émincée de mouton .
en certaines Provinces. ÉMINEMMENT , adv. ÉMINENCE , s. f.
ÉMIER, v.a. ÉMIETTER , V. a. [ Émi-é , ÉMINENT,ENTE , adj.[ Eminaman , nance,
&miéré : dans le ad , le 2de se change en è nan
, nante ; , " é ferme , 33 lon . excepić
moy. devant la syll. masc, » ļl ériette , il au 1"1 '. ] Eminemment , par excellence , au
souverain
EMI E MM 57
souverain degré de perfection . » Il possède déclarer
Henault .
le Prince d'Orange Stathouder
éminemmeut cette science , cetre vertu .
Eminence est , 1 °. Haureur , lieu élevé , lieu EMINENTISSIME , adj . C'est un des su
éminent. Acad. Petit tertre ou colline , qui perlatifs usités en français , et c'est le titre
est élevés au-dessus de la râse campagne, qu'on done aux Cardinaux qui en ont un
» Voir le combat d'une éminence. » S'em- aútre. Votre Altesse éminentissime. re
EMISSAIR
parer d'une éminence. » Les énemis s'étoient E , s. masc. [ É micère ; "
>
C

saisi de toutes les éminences. 2°. Ti- fermé , zº è moyen , et long , 4 é muet. )
tre d'honeur qu'on done aux Cardinaux, et Persone afidée et adroite , qu'on envoie se.
>

au Grand -Maitre de Malche.. » Votre Emi- crètement sonder les sentimens d'autrui , lui
nense .. – Il ne se dit des persones , que faire quelque proposition. — C'est aussi ce
dans cetre ocasion. * Massilion die de J.C. lui qui fait courir des bruits pour servir les
» Son origine éternelle , son titre de Fils uns et nuire aux aîtres , qui épie , etc. » Il
de Dieu , qui est le titre essentiel de Sa a fait doner cet avis , courir ce bruit , etc.
Sainteré , l'est aussi de son Eminence par ses émissaires. - Ce mor se prend en
Le terine n'est pas propre : prééminence mauvaise part : il est du style élevé , comme
aurait mieux valu . - La Bruvere a dit du style simple .
aussi ; » Celui qui est d une en 'nonse au- EMISSION , s. 'féin . [ Émi- cion ; 1" , éé
dessus des autres , qui le met à couvert de fer.,] Terme didactique. Action par laquelle
la répartic , ne doit jamais faire une râil- quelque chose est poussée au dehors. Il a
lerie piquante. On dirait aujourd'hui : ce- le sens passif, et se dit de ce qui est pous
lui qui est assez élevé au-dessus des autres sé , et non pas de ce qui poussse. » L'é
>

pour , etc. * Voiture a dir , en émi- mission des rayons du Soleil , des corpuscu
п есе ,,
pour , à un degré éminent.» On les des corps ojorans, etc. = En termes de
prétend que lé talent du Peintreer du Sculp- Droit Canon , émission des væux , pronon
>

teur , ne se trouve jamais en éminence avec ciation solennelle des væux .


un parfait jugement. En éminence ne se dit * ÉMISTICHE. C'est ainsi qu'on écri
point. vait autrefois , et l'Acad. elle -même a em
ÉMINENT ,, ENTE , au propre , haut ployé cette ortographe dans ses Sentimens
élevé : „ Lieu éminent. C
- Au figuré, ex sur le Cid.
cellent , surpassant tous les attres. Homme EMM1. Dans cette syllabe , la première
éminent en doctrine , en piété , etc. » Vertu m a le son de l'n , ei forme avec l'e , la
éminente. Dans un degré éminent. C'est le voyèle nazale an. Richelet écrit les mots
degré éminent , auquel le quinquina possède suivans comune on les prononce: anmaigrir ,
çe.te vertu ( tébrifuge ) , qui a fourni à ses anmaillorer , etc.
énemis les principales armes , avec lesquels EMMAGASINER , v . act. [ Anmagaziné ;
re
ils ont tâché de le combatre. Voullonne. , 'e lon . dern . é fer. ] Merire en un ma
Rem. On die , un péril éminent , et non gasin. » Emmagasiner des marchandises. — -

pas imminent , comme il semble qu’on le Trev, ne met pas ce mot , qui est très- usice
devrait dire , suivant l'éty inologie. Peut-être et très utile.
re
aussi , die Vaugelas , que ce mot ne vient * EMMAIGRIR , v . act . [ Anmegri : 110
pas d'imminens , mais d'éminens , qui si- l'a
gnite grani ; manifeste , fort aparent.
lon. emmai
2° é gri.
fer. ] Rendre maigre. » Le travail
V. neut. et rác. Deve
Vaug. Corn. L. T. - Pour moi , je crois nir maigre. » Il emmaigrit tous les jours ::
qu'on a dit dabord péril imminent , comme son visage s'emmaigrit visiblement. — ' Trév.
il étoit naturel de ledire , periculum immi- renvoie à Amaigrir. L'Acad. avertit qu'on
nens: quepéril qui ignoraient
ceuxéminent l’etymologie "ne prononce plus qu'umuigrir, Il ne faut
ère.
on die , >
mi co s parc e que ce mot donc plus l'écr ire que de cette mani
leur était eux nu EMMÂILLOTER , v. act. [ Anmå-glio
et qué sur cet arti
cle, commesur beaucoup d'autres ,l'usage ré ; z2€ lon . mouillez les21. )] Mettre un
a prévalu sur la raison . - Quoiqu'il en enfant dans son mâillor. » C'est une mau
soit ‫ܕ‬
imminentde ; bons Écrivains
et il est mieux disent , danger
de l'écrire et de yaise coutume d'emmâilloter
EMMANCHER les enfans. : 1re"
, V. act. [ Anmanche
2

le dire ainsi. » Le danger imminent des et 2€ lon . zº é fer. ] Mettre un manche.


e

Hollandois , Icur fit prendre le parti de » Emmancher une coignée , des couteaux , >

Tom . II. H
E M M EMO
58
une faulx ,, etc. = En prise
style de
fig.mauvais EMMESSE , ou Amesst , adj. Qui a oui
famil. la *Messe.
a faire mal emmanchée > » Eres vous emmessé : '» Elle n'est
biais. ».Cela ne s'emminche pas ainsi , ne pas encore amessée . Tous les deux sont bâs.
s'ajuste pas de la sorre ; ne s'emmanche pas Rich. Trév .. - L'Acad ne met ni l'un ni
comme vous le penser n'est pas si aisé que l'aître.
vous croyez . * EMMI , ou EMMY. adv . Vieux, Par
EMMANCHEUR Sa masc. [ Anman- mi , au milieu de. » Tout le grain s'est ré
cheur. ] Ouvrier qui emmanche des instru- pandu emmi la place. - On le dit encore
mens. » Un emmancheur de couteaux. dans certaines Provinces.
EMMANTELEE , s. fém . [ Anmantelée; EMMIELLER , v . act. [ An mié - lé : " .

3° e muec ;. 4 é fer. ] Il ne se dit que d'une fon. 2° et 3º é fer. Devant l'e inuet
corneille , qui est de plumage gris cendré la 2d se change moyen . Il, emmièlera
en è emmiele emmielle ',,
sur les ailes , et noir sous le ventre . emmiel , etc. ou emm ièllera e
EMMANUEL ; nom doné au Messie . Em etc. ] Au propre , 1 ° . Enduire de miel . » II
n'y a pas le son d'an : on pron . les deux faut emmieler les mors aux jeunes poulains..
mm : e'me-manual . 2°. Mettre du miel dans une liqueur : » Em-
EMMARINER , v . act. [ Anmariné. ) miéler du cidre , du via d'Espagne . = AN
Garnir
pour le monter. =
l'équipagesenécessaire
un vaisseau de Emmarine figure, paroles emmiellées , discours Hateur
dit d'un et d'unedouceur afectée , fade , etc. — Le
homme acoutumé à la mer . Poère Regnier dit :
* EMMÉLER . Vieux mot. Méler , brouil- * O Muse ! je t'invoque , emmielle-moi le bec.
Ier. Emmélé , brouillé , confus. Pluche EMMITOUFLER , v . act . Anmitok - fle :
.

s'est encôre servi de ce mot. » . Rien de si dern . é fer. ] Enveloper de fourtûre ou d'ati
emmêlé que la marche des. Planètes , dans le tre chose
chose , pour tenir quelqu'un chaude
systéme de Prolomée. ment. » Emmitoufler un vieillard. » Il aime
EMMÉNAGEMENT s. m. EMMÉNA- à s'emmitoufler. Il est du style familier , et
e

GER gé; °2 souvent moqueur et critique. = Lc Proverbe:


, ( s ) v. réc. [ Anmenageman , ;
é fer. 4 er
e muet au 1
é fer. au 2d } dit : jamais chat emmitouflé ne prit souris ..
S'Emménager , c'est 1°. Mettre ses meubles en Dans les choses qui demandent quelque li
ordre , dans une maison où on les a trans- berté d'action il faut écarrer tout ce quii
portés en déménageant. 2'. Se pourvoir de peut gêner ou empêcher d'agir.
meubles de ménage = Emménagement , ac * EMMONCELER . On dic , AMONCE .
tion de s'emménager. LER . Voy. Ce mot.
EMMENER , V. act.
e
Anmené ;; 1*" lon . EMMÓRTAISER , ou EMMORTOISER
2. e muet > 3° é fer. – Devant la syllabe V. acr . ( Trév. met: les deux : L'Acad . ne:
féns. le lor é se change en è moyen : il met que le C.), et c'est le seul bon : anmor
emmène , emmènera' , etc. )Mener du lieu où tézé : 3 et 4 é fer. ) Faire entrer dans une :
l'on est en quelqu'aứtre. Voy. MENER . » morcaise le bout d'une pièce de bois ou de
U la emmené dans son carrosse. » Il a em fer. . Cela est bienr emmortaisé.
mené ses marchandises. EMMUSELER , v. act. [ Anmuzele : 3
EMMENOTER , v . act. [ Anmenoré'; "re e muet
e
4 é fer. Devant la syil . fémy. l'e
lon . 2° e muet. dern . é fer. ] Mettre des me- muet de la 3. se change en è moy. Il em
emmusellera
muselle, ,etc.
notes , des fers aux mains. » On a pris ce selera , ou emmusele', emmu
voleur , on l'a emmenoré .. ) Mettre une muselière. » Em
>

EMMENT: Terminaison des adverbes museler un cheval ..


formés des adjectifs en ent : ardemment , im- ÉMOELLER .. V. act . [ É -moa-lé ; 1" et::
pertinemment', etc. Richelet et le Chev. de dern.
)
L'Acadá . fer. ] ôter la moelle. Trév. --
ne le met pas .
Follard , d'après lui , écrivent ardanment ,
>

conséquanment , prudanment. Cecte orto- * ÉMOI , s. m . ( Vieux mot ) . Souci , in


graphe est contraire à la prononciation: quiétude . Il est encore en usage parmi
C

Elle
Le P.
ard Tar, ter
ament imponertécri
com
inatmen meteonmanpro
t. Cet ièrnon
e ce le peu
ple , en cer
tai i. Th .vin
est. est encore tout en émones
Pro
ces . »
d'Éduc..
ns
noi con for me à l'écim olo gie et à l'usage , ÉMOLLIENT >, ENTE , adj . [ Émoli-ang,
et plus favorable à la prononciation. Qace , I Qui amollit. Il ne se dit qu'en
É MO EMO $9
Medecine.» Remède , emplâtre emollient. » Il est frais émoula sur cette matière : 'il
ÉMOLUMENT , s. in . ÉMOLUMENTER l'a étudiée depuis peu .
re re
v. n . [ Emoluman , manté ; ÉMOUSSER , v. act. [ E -mou-cé ; ;" cc
" é ferm . 4
lon . | Emolument ', gain , profit. Emolu- dern . é fer.] Rendre moins tranchant, moins
> >

menter , gâgner. » Tirer un grand éinolu-


> perçant. » Emousser un rasoir , la poiute
ment , ou de grands émolumens de... » Il d'une épée. » Les lancetres s'émoussent fa
ne cherche qu'à emolumenter . cilement. Au figuré, afoiblir ,> amolir. » L'a
Rem . 1 °. Quoique le substantif ne soit Hiction émousse l'esprit. La débauche
pas du haut style , il est plus noble et plus émousse les sentimens d'honeur et de pro
usité que le verbe. Celui-là se prend , ou bité ; le courage , etc.
en bone , ou en mauvaise pari : celui-ci ÉMOUVOIR , v. act. [ É-mou-voar. ]
ne se prend qu'en mauvaise part. Il n'est guère usité qu'à l'infinitif et au pré
20. Au pluriel , le nem se dit des profits sent , soit de l'indicatif , soit du subjonctif ,
et des avantages casuels , qui proviènent et aux temps composés. » Emouvoir , j'é .

d'une charge , par oposition aux revenus , meus , nous émouvons , ils émeûvent ; qu'il
de cet émeûve » que nous émouvions
fixes . » II s'est réservé les gages de , qu'ils é'mell
ofice , de cette charge : et il en laisse les veilt. j'ai ému , j'avois ému , j'aurois éinu ,
emolumens à ceux qui travaillent sous lui. etc. * M. l'Ab. du Bos , dit au futur , émou
Acad . vra , et Regnard , émouvera , » Une action
ÉMONDER , v .act. ÉMONDES , s. fém . er
qu’on nous montre dans un récit , nous
plur. lise é fer., 2° lon . 3° é fer. au i émouvra moins que ne le ferait une action ,
emenues
muet aubranches
2d. ] Emonder, c'est couper ce
d'un arbre . Emondes , les
>
qui se passerait
aîtrefois soustraduccion
, dans la
-

nos yeux.gauloise
- On disaic
de la
sout ces branches qu'on a coupées. Bible. » Ils m'ont ému à jalousie , ainsi les
ÉMOTION , s. fém . [Emo -cion , en vers émouvrai-je à colère. » Qu'alors il émou
ci-on ] Agitation , moúvement ou dans le vroie les Nations, et qu'il feroitvenircelui
corps ou dans l'âme. J'ai senti quelque que les Nations devoient desirer.
émotion : je crains d'avoir la fièvre. Et je vais lui dicter une lettre d'un style ,
a de l'émotion dans le pouls. » Cette nou Qui , de Madame -Argante , émouvera la bile.
velle l'alarma ; on vit de l'émotion sur son Lég . Univ.
visage. » Il entendit sans émotion ces injus L'Acad . dit , qu'émouvoir se conjugue
tes reproches. Comencement de sédi- comme mouvoir et à mouvoir ; elle met , je
tion . » Il y a de l'émotion dans le peuple. mouvrai. Il me parait que le futur et le con
EMOUCHER , v. act. [ pre ei dern. é dicionel, tant du simple que du composé ,
fer. ] Chasser les mouches . » Les chevaux son peu en usage.
s'émouchent avec leur quelle. ÉMOUVOIR , 1 ° . Mettre en mouvement. »
ÉMOUCHETTE, s. f. [ É -mox-chète ; le vin blan émeut ,done de l'émotion.»
1 " é fer. z' ė moy. 4e muet. ]Housse Ces pillules émeuventles humeurs, la bile
de réseau avec des cordes pendantes , qui fait
sert à garantir les chevaux des mouches.
et nepurgent pas. » Cette médecinen'a
que l'émouvoir. = 2°. Exciter , agiter ,
EMOUCHOIR , s. m . [ Émou -choar. ] Ins- en parlant des Hors de la mer , d'une tem >

trument
les m o u avec
ches. lequel on émouche , on chasse pête. » Le inoindre vent emeut les Aots. »
ÉMOŮDRE La mer comence à s'émouvoir : » Il s'érue
> v. act. [ Il se conjugue une grande tempête. == 3.° Dans le mo
comme molidre. 'ſ Aiguiser sur une meule. ral, exciter les passions. » L'art d'e'mouvoir
»ciEmoûdredes
seaux. couteaux : faire émzûdre des les passions
D'un Dieu jaloux , émouvoir la colère .
ÉMOULEUR , s. m . Celui dont le mé- » Rien ne trouble cet homme , rien ne
tier est d'émoûdre
ciseaux
, d'aiguiser les couteaux ,
aútres ferremens
l'émeut. » Il ne s'émeut , il n'est ému de
et . rien . Émouvoir unesédition , une querelle
ÉMOULU re
lon . LủE , adj. [ 1 " é fer. 3°3 une
une dispute
noise ,
; et en style proverbial , émouvoir
Aiguisé,
batre auà fémfer .]é'mou afilé ,depointu.
lu : tout bon et» àCom
ou
Rem . 1 °. On trouve , dans un ouvrage de
Crance. Il se dit au propre et au figuré . M. Linguet, émouvoir pour mouvoir. » Achć.
Hz
60 EMP EMP
née cite un vaisseau construit en Égypte
Égypte,, qui des habits , des livres , etc = 2°. Enveloper.
nepouvoits'émouvoir(se mouvoir )qu'à l'aide Il se dit, surtout au réciproque et au pas
de quatre mille hommes, divisés ea quarante sif.» Il s'emp.... era dansson manteau : »
>

rangs. – On doit croire que c'est une faute Elle étoit emp.yuetée dans ses coifes. =
d'impression. 3 °. Serrer , presser . » Nous étions six dans
2 ° Quoiqu'on dise , émouvoir une que- ce carrosse , et tellement empaquetes , qué
relle , une dispute , je ne crois pas qu'on nous ne pouvions pas nous remuer.
doive dire , émouvoir des questions, des di- EMPARER ( s' ) 'v. r. [ Anparé ; devant
ennemis l'e inuet , l'ú est long. Il s'empare sen
ficultés. » La question émue par les ennemis >

de l'Eglise. Bossuet,. » Emouvoir de nouvelles pårera , etc. ) Au propre , se saisir , se ren


difficultés. Id . dre maître d'une chose , l'ocuper , l'enva
3 °. Ce verbe régit quelquefois la prép. de. hir. » S'emparer d'un héritage , d une place
» Emouvoir les cæurs de compassion. Ce ré de guerre , d une maison , ere. Au fig.
gime a sur-tout lieu avec le passif. » Il est Asservir , dominer. Il se dit des passions re
ema de crainte et de pitié. = Un Poète lativement, à l'âme. » Quand l'amour , l'am
tragique lui fait régir la prép. aà : bition , ou la jalousie , ou la haine se sont
>

Si rien , à la pitie , ne vous peur émouvoir. emparés de l'âme , d'un cæur , d'un homme ,
L'Auteur du Dict . Néol. le condamne. Je ne ils y. font les plus grands ravages .
serais pas si sévère. Je pense que ce régime EMPÂTER v . act . [ Anpâté ; 2° lon,
>
e
Cela m'a
jest utile , et qu'il est dans l'analogie de la zº é fer. ] 1 °. Remplir de pâte . »
Langue. - Suivant Acad. on dit quelque- emparé les mains. = 2 °. Rendre pâieux.
fois émouvoir ( porter ) à compassion , à sé- Cela empate la langue ; m'a tout empaté
dition . Il est vrai que ce sont des plırâses la bouche . 3 ° . Empûler la volaille ,
comme consacrées, et qui ne paraissent pas lui doner de la pire d'orge pour l'engrais
tirer à conséquence pour d'autres-mets. Je ser. Trev . L'Acad. ne met pas cette 3 ас .
m'en raporte . ception .
EMPÂILLER , v . a . [ Anpá glié : 2° lon,, EMPAUMER , v . a. [ Arpomé ; 2° dout .
.

3. é fer. ; mouillez les ll. ] i° Garnir de Devant l’e muet elle est longue : il em
paille. » Empâiller des chaises. == 2 °. Enve- paume , empa ûmera , etc. ] i '. C'est propre
>

loper de paille. » Empâ:ller des porcelaines, ment recevoir une balle ou un éteuf dans
'des balois , des boîtes . = 3 ° . Remplir de le milieu de la paume de la main ou du
»
pâille. » Empâiller des peaux d'animaux >
bato ir , et la pousser fortement. == 2 ° .
pour en conserver la figure. Au fig. se rendre maitre de l'esprit d'une
EMPALEMENT , s . m . EMPALER , v. a. persone. » Empaumer une persone, se laisser
>

[ Anpaleman ,le : 3e muet au 1s" é fer. · empaumer pár quelqu'un. == ,3º°. Empau
au 2d. ] Ils se disent &un horrible suplice en mer une afaire ; la bien prendre , la bien
>

usage chez les Turcs , qui consiste à ficher


>
manier. = Enpaumer la parole , s'en em
un pal aigu dans le fondement d'un homme , parer. Tout cela est du style fam .
et le faire sortir par les épaûles. » L'empale- 4° Trév. met aussi , empurn :s quelqu'un ,
ment est un des plus cruels suplices , dont lui doner un souflrt. Il est bâs et populaire.
l'indécence et la cruauté prouvent également L'Acad. ne le mer point.
la barbarie de la Nation qui l'emploie. » LesEMPECHEMENT , s. m . EMPÊCHER e
Turcs empalent certains criminels. Il fut v. a. [ Anpéche man , ché :: 2° ê ouv. et lon.
e
condamné à être empalé . 3 ° e muet au res , é fer. au 2d . ] Obstacle , >

EMPANACHER , v. acf . [ Anpanaché. ] oposition. » Mettre , aporter de l'empêcke


Garnir d'un panache. Emp.nunher un casque ment à quelque chôse.
== Trév. met aussi empiinacher , et celui- Empêchern! , dificulté , obstacle ( syn:)
ci est plus conforme à l'étymologie de penna Suivant l'Abé Girard , le mot dificulté pa
( plume.) Il ne l'admet que pour le figuré , raît exprimer quelque chose , qui nait de
plaisant et satirique, et en parlant des ha- la nature et des propres circonstances de ce
zards du mariage. L'Acad. ne le met qu'au dont il s'agit ; celui d obstacle semble dire
propre. quelque chose , qui vient d'une cause étran
EMPAQUETER , V. a. ( Anpaketé .] 1. gère'; celui d empêchement , fait entendre
Mettre en un paquet, » Empaqueter du linge, quelque chose , qui dépend d'une loi , ou
EMP E MP 61
d'une force supérieure. de me mettre en colère , de dire , de faire
E : PÊCHER , aporter de l'obstacle. » Em- telle chose erc . On dic , dans ce
p?:hºr le jugement d'un procès : un ma- sens , qui vous en empêche ? * En consé
etc.
riage. » Certe muraille emp? h : 11 etvûedu, né- quenc : Bossuet a cru pouvoir dire : rien
La diférence du sens afirmatif n en emrê hoit : mais on ne peut pas con
gacif est très sensible dans ce verbe . Il régit clure d'une expression à l'autre ; la 2dº ese
la conjonction que avec le sabjonctif . S'il y irrégulière , et elle difère de l'aître en ce
a une négation avec empêcher , on n'en met qu'empêcher y est sans régime direct. On
point après qre ; et s'il n'y en a point, on airait mieux , si l'on disait , rien ne l'en
ajoute à que la négative n’. " Je n'empê- empê h.:it. Le P. Barre a fait la même
cherai pis que vous veniez ; j'empêcherai faùte. * „» Partout on abatit les images :
bien que vous ne sortiez . L'Acad. dit on massacra tous ceux qui voulurent en em
indiféremment : Je n'empêche pas qu'il ne pêcher. Hist. d'Allem . Il falait , ou l'empê.
fasse ou qu'il fasse. Mais elle ne done point cher ou les en emp. her, - Er Mide. de B ...
le choix pour le sens afirmatif. Elle ne met » Avant que le Maître puisse en empêcher ,
que cet exemple. » La pluie empêcha qu'il Hist. des Tudors. Dites , puisse l'einpêcher. >

ne s'allât promener . REM . 4°. S'empê her dêre suivi , pour


Rem . 1 °. Plusieurs Auteurs retranchent le empê her qu'on ne le suive , plaisait à t'au
ne , quoique la phrase soit afirmative.» Lan- gelas , malgré l'irrégularité de l'expression.
caster fut soupçoné d'empêcher qu'aucune en- Il assurait que les meilleurs Ecrivains , en
treprise par réussir . il.fálait , ne píc réussir. s'en servant, la regardaient comme une ex
Dieux puissans , empêchez qu'un autre le possède. pression élégante. Chipollin et La Mothe le
Campistron. Vayer étaient d'un autre sentiment , et Th.
Suivant l'usage, il faudrait ne le pos Corn . se rangea de leur côté. Aujourd'hui
sède . l'usage est conforme à la raison sur cette
Je pouvais empécher qu'elle me füe ravie. expression ; car ce sont les aîtres que nous
P. Marion . Cromvel. empê hors de nous suivre , et nous ne nous
En Delà on peut
prose , on devrait dire , qu'elle ne me empêchons pas nous-mêmes.
fût ravie ' mais on doit pardoner aux Poè- faire cette règle générale , que quand le
tes de retrancher la négative . D'autres verbe , régi par s'empêcher , se raport au
Auteurs mettent la négative après que , dans nominatit on peut employer l'infinitif;
>

le sens négatif, où elle ne doit pas être ein- quand il ne s'y raporte pas , ' il faut dire ,
ployée. . Je n'empêche poire qu'on nete empê.h:1 et non pas s'empêcher , et le
done. Mde. Dacier , Odyssée. L'Acad. les faire suivre de la conjonct. que , et du sub .

autorise, come on a vu plus haut. jonctif. » Je ne puis m'empê her de le faire :


fassiez.
puis empêcher que vous ne le persone
Rem. 2°. Quand empfhér régit un nom , je REM
il fant employer pour le régime desverbes . 5 . Empê her régit la à l'a
la prép.de er l'inhnitif, et non pas la con- leçusatif.Quelques
jonction que avec le subjonctit : ainsi ,
Auteurs lui ont fait régie
datif, » La conoissance de ces inconvé
au lieu de dire , je ne vous empêcherai pas niens ne lui a pas dû empêcher d'exécuter
que vous venien , il fait dire : je ne vous son dessein . Mallebr. Dites , n'a pas , dit
sempêcherai pas de venir. » Il m'empê he de l'empêcher , etc. > Un Auteur Gascon lui
travailler , et non pas : il m'emp. he que a doné le méme régime. » L'indisposition qu
je travaille .
neutralement -et Que
sanssirégime
empêcher employé
des cstnoms il pouvoit être alors lui a empêché de faire
, la assez d'attention à la lettre qu'on lui écrir.
conjonction que est employée régulièreinent. Let. d'un
» J'empêch ?rai bien qu'il ne viene nous trou- » Il est bien Citoyen
plusdeBordeaux. Et del'éneni
aisé de vaincre S.ici.
bl er .
empêché qu'on nedevous volát .
REM» .J 3ai. S'empécher lorsqu'on lui empêche dabord l'enirée de
O
rcgit l'ame. -- Dites , lorsqu'on lui ferme len
et l'infini
tif
, par le même principe. » Je ne puis irée ou lorsqu'on l'empê, he d'entrer , etc.
1:2'empêcher de le faire. - La prép , en , La rei manière vaut mieux . Ailleurs ,
avec laquelle il se joint quelquefois , cx- il l'emploie sans régime . » Heureux celui
prime cet infinitif.» Je ne puism'en empêcher qui rejettetoutce qui l'empêche et le disa
signifiesouvent , je ne puis un empêcher trait, -Celan'est pasdu goûtd'aujourd'hui.
62 E MP E M P
Rem . 6º . On dit , dans le style fam . , je Garnir de phimes . Il ne se dit que des Ale
>

n'empê he , pour dire , je ne m'y opose ches.. » Empenner une flèche.


pas , j'y consens. » Si cette épouvantable Mortellement arteint d'une flèche empennée ,
crucifixion ( la question ) leur aa paru la plus Un oiseau déploroir sa triste destinée.
solide des recherches de la vérité , je n'ein La Font.
pêche : il ne faut pas disputer des goûts.An. с
EMPEREUR , s. m. [ Anpereur ; , "ere lon.
Litt. Le stylequeironiq etcritiq
le si.uefam , quoiq
. peutue s'acom ue 2' Emper
e muer. ] Chef Souverain d'un Empi la
plus relevé oder eur Romain. » L'Empereur dere.
de cette expression . Chine , du Japon . .
Quand on dit 1 Em
EMPÊCHÉ , Ée , partic. et adj. Quand pereur tour court et sans addition , on en
-

l'Empereur d'Allein igne.


il a le sens de son verbe , et qu'il n'est que tend EM
* PERIERE , s . f. Vieux mor. Im
participe , il ne peut être employé adjecti
vement. » Mon père empêche de sortir eut pératrice. » La Reine et l'Emperière de tou
le temps de revenir de son premier empor- tes les vertus.. - Nivot se plaignait qu'on
tement. Fielding. Dans ce sens , il ne peut quitât Emperière , qui est tout français
>

pas même être employé au passif et avec le pour Imperatrice , qui est lacin . Celui-ci a
>

verbe être. On ne dić point , il est empê- prévalu .


EMPESAGE , s. m. EMPESER ,Anpezage
che desortir , mais on l'empêche , ou quel- PESEUR , E056 , s. m .e f. [ Y. a. EM ,
que chose l'emp che de sortir. > EÐSE s .
EMPÊCHÉ ,, adj. Embarrassé , ou ocupé . Zé , zeur , zett ze : 7" lon. 2° e muet. De
)

» Il est empêché à rendre ses comptes. , II vant la syll. fem . cet e devient moy. ec
a les mains empê hées. » Ceux-ci n'yétoient long. Il empèse , il empèsera , etc. ) Empe
guère moins empê he's. Linguet. „ Vous êtes sage est l'action d'empeser , d'acomoder le
bonne encore quand vous dites que vous linge avec de l'empois. Empeseur , Empe
avez peur des beaux esprits. Ah ! Si vous selse , celui ou celle qui empèse. Fig .
saviez qu'ils sont perits de près , et com Homine empesé , femme empesée , qui a un
bien quelqu efois lesilsremeteriez
sont empêc hés deà leurs air , un ton Style
trop composé
compo , des manières
persones , vous dabord hau- afectées. -
empesésé, où l'on remar
teur d'apui . Sév. » S'il faut écrire à M. de que une trop grande afectation d'arange
Montausier et à Mde . de Crussol , me voilà ment, d'exactitude et de pureté. » C'est une
>

plus empêchée quequandAdhémar écrivit au bien mauvaise qualité dans le style d'être
Roi et à ses Ministres. La même. empese'. Trév. dit aussi esprit empese ,
Au gué d'une rivière à la fin arrivèrent , contenance empesée. Ceux - ci ne sont pas
Ec fort empêchés se trouvèrent. tout -à-fait aussi usités. Empesé se dic
Ce mot n'est pas assez noble pour entrer au propre et au fig . ; mais empesage , em
dans le haut style. peser , empeseur ne se disent qu'au propre.
Les mystères de cour souvent sont si cachés , EMPEŞTER , v. a. [ Anpèsié, 2 èmoy.
Que les plus clairvoyans y sont bien empechés. 3º é fer. ] 1 °. Infecter de peste , de mal con
Corn . Nic . tagieux. » Ces balors , ouverts sans précau
Un Poète tragique ne l'emploirait point tion , empestèrent toute la ville. » La quan
aujourd'hui, tité prodigieûse de corps morts laissés sans
* EMPÊCHÉ > ocupé. » Aucuns ( les uns ) sépulture empestèrent l'air , et produisirent
"

empêchés à parler saintement de Dieu. Chron. des maladies épidémiques. Figurément.


Il est vieux en ce sens ; ei ne se dit plus Ils empestèrent le monde de leur héré
que dans cette expression proverbiale : faire résie. =
l'empêché , l'homme afairé.
Empesie',se dit au propre et
au figuré. » Jamais, ni le soufle empeste du 1
EMPEIGNE , s. f.[ Anpègne ; 2 ° è moy. midi ,qui sèche et qui brûle tout , ni le
>

Mouill . le g. 3 ° e muet : Richelet écrit rigoureux aquilon n'ont osé éfacer les vi
enpegne , mais l'n devant le p comme devant ves couleurs qui ornent ce jardin . Télém . »
le b se change en m . ] La partie de dessus Fuyez cette cruelle terre , cette lle em
d'un soulier. » l'empeigne de ce soulier s'esc pestée , où l'on ne respire que la volupté.
bien - tôt fendue. Ibid. 2°. Par exagération , empuantir ,
.

EMPENNER , V. act. [ Anpen,né : on pro- infecter de mauvaise odeur. » Il'empeste


nonce les 2 n ‫ܕ‬, et en n'y a pas le son d'an. ] tout le monde de son haleine.
É MP E MP 63.
Rem . * En Provence on dit , empester , D'un faux sublime enté sur l'assemblage
pour puer. » Il empeste le vin , l'ail , le De ces grands mots , clinquans de l'oraison ,
fromage , etc. C'est un barbarisine . e
Enflės de vent et vides de rais on.
EMPETRER , v . a. f Anpêtré; 2' ê ouv. Rouss .
e long , plus long encore devant le muet. * EMPIÈTEMENT , s. m . [ An-piète
Il empêtre, empêirer.1. ] Embarrasser , en man ; le lon . 2° è moy . 3 ° e muet . ] Ac
re e

gager. Au propre , il se dit des pieds . » Ce tion par laquelle on empiète , ou l'éfet de
cheval s'est empêtré : il s'est empêtré les ceite action . » Certe alternative de conces
pieds dans ses traits. =
= Au fig . il se dit sions et d'empièremens. Hist. d'Angl. » Le
de toute sorte d'embarras et d'engagemens. ferme dessein de réprimer les empière menis
Empeirer quelqu'un dans une méchante de la puissance éclésiastique. Ibid. - L'u
.
afaire. » Il s'est fortement empêcré. >
Vous
sage de ce mot est douteux. Il n'est pas dans
m'avez empêtré d'une femme importune. les Dictionaires. Je crois qu'il mérite d'y
Quelqu'un, qui me conseille être inséré. C'est un anglicisme : Incroa
De m'empêtrer ici d'uneespèce pareille. ching :
M'aime-t-il ? Le Méchant .
Par-là vous ne vous fussiez pas empêtré 2 EMPIÉTE , v . aa . et n . [ An -pie -té
et 3 é fer.R Devant le muce la 2d se
dans vos propres réponses. Anor .
EMPHÁSE ,s. f.f '** EMPHASÉ , Ée ,, adj. change en è moy .» Il empiète , ilempiè
>
re
Anfáze , fázé ; she lon . 2° lon. au i
er
tera , etc. ] Usurper , prendre. Il se dit avec
é fer . aux 2. la prép. sur. » Empiéter quelques sillons
e er
br. au 2d zº è muet au ?'
autres. ] Emphase manière pompeứsede quelques d'autrui.
toises sur lechamp ;surleterrein
s'exprimer et de prononcer. Il se prend or V. n. Empiéter sur les droits ,
dinairement en mauvaise parr , et c'est un surEMPIFRER
la charge , sur l'emploi de quelqu'un.
, v.a. [ Anpifré. ] Faire man
sujet de blâme , et non pas un éloge.» Il
parle , il déclame avec emphâse . • Cette ger excessivement. » Il ne faut pas empifrer
période doit être prononcée avec emphase. les
-
enfans
confitûre . », Illes empifrer
s'est de empifré
tellement pâtisserie, ,qu'il
de
Cette dernière phrase est de l'Acad.en est malad Rendr e e excessivement
Il semble donc qu'elle pense que ce mot peut gras et replet. . » Ces festins continuels l'ont
être pris quelquefois dans un bon sens.
* Emphaséaétéfabriqué par Rousseau.. ilempifre ...A force de mangererdeboire ,
s'empifre à faire peur. — Quelques per
On dit comunément , ton d'emphase . As sones trouvent ce mor bâs . L'Acad. se con
>
servi
par la rime , il a dit ton emphasé.
Ni les grands airs , ni le ton emphasé , tente de dire qu'il est du style familier ; on
Au sens commun n'ont jamais imposè. pourrait ajouter , chagrin el critique.
Dans l’Abr . de Trév . on le marque comme EMPILER , v. a . .Anpilé : 11€ lon ., 3º é
an mot , qui n'a pas encore été reçu. Des fer.] Mettre en pile. » Empiler du bois, des
Néologues Provinciaux le disent des perso livres , des paquets.
pies. » Cet homme est emphasé. EMPIRE' , s. m. [ Anpire : 2 Ton. >, 3º e
EMPHATIQUE , adj. EMPHATIQUE muer. ] 1°. Comandement , puissance , auto

MENT , adv. [ Anfatike , rikeman. ]] Em- rité. » Avoir, prendre de l'empire sur quel
phatique . Ilse dit de qu’un. » L'empirede la raison. - Avoirde
oferqui a ,qui
raportadel'emphase
>

ce aux persones , maisnon pas l'empire sur soi. Traiter quelqu'un avec -

des persones mêmes. On ne dit pas , un empire , avec hauteur. = 2°. Domination ,
monarchie. - L'Empire des Assyriens , des
homme
ton airemphatique ; mais on dit , discours
Mèdes , des Turcs. : 3. Le temps que dure
pharique: emphatique .. » Prononciation em
>

le règne d'unEmpereur . » Sous l'Empire


EMPHATIQUEMENT , d'une manière em- d'Auguste, de Trajan , de Charlemagne, etc..
phatiq
quemenue.
t.
» Il parle , il déclame emphati =49. L'étendue du pays soumis à un Empe
reur . » Étendre les bornes d'un Empire .
REM Emphatique se plait à suivre le subs-
tantif , . L'Empire Romain s'étendait dans tout l'U
nivers conu. = -3°. Il se dit encore pour les
précJ éder.qu'il modifie. En vers , il peut le peuples. Tout l’Empire sesouleva: 6°. Pris;
'aime enc mior l'
eux la ;
insipide ngueur absolument et sans addition , il s'entend de
Que l'emphatiqueet burlesque etalage l'Empire d'Allemagne. » Les lecteurs , les
64 EMP EMP
Cerclesde > ' Monarque ec Courtisans. Qui n'eût ri ? Quaot à
sion , on le l'Empire , etc.Royaume.
dit d'un grand - 7 . Par» exten
L'Em moi ,
pire François. - Mais l'usage ne permet pas Je n'en eusse quitté ma part pour un Empire .
qu'on l'aplique à tous les États vastes et éten La Font .
dus , et nous ne le disons guère que de ce EMPIRER , V. a . et n . | Anpire : re" lon . ,
Royaume. 3 ° é fer. ; devant l'e inuet l'i est long :: Il em- .
Rem. Empire a teaucoup de raport avec pîre, il empirera. ) Rendre pire. » Les re
règne , royaume , pouvoir , autorité. Voici inė.les n'ont fait qu'empirer son mal . =
leurs diferences, suivant l'Ab . Girard. Devenir pire. » Sa maladie empîre . » Lema
)

Empire , règne . Le 1 '' a une grâce parti- lade empire à vue d'æil.
culière , quand on parle des peuples et des Rem. Un Auteur moderne a doné à ce
nations :le ad convient unieux à l'égard des verbe le verbe éire pour auxil . » Je serois
Princes. L'on die , 1 Empire des Assyriens , fâché que son état fiit empiri . Anon . Il faut
des Turcs ; et le Règne des Césars ; des Pa- dire , eut empire. - J. J. Rouss . dit aussi :
léologues , etc. Le mot d'Empire s'adapte au » Mon sort ne sauroit être empiré , pour , ne
gouvernement domestique des particuliers. saurait empirer.
On dit d'un père , d'une mère , qu'ils exer- EMPIRÉE , voy . EMPYRÉE..
cent un empire cruel sur leurs enfans , sur EMPIRIQUE , adj. EMPIRISME , s. m m.. >

. e muet.
" lon: , d' grecque
ris-mede: l'étymologie
Anpirike, á‫ܕ‬, calîse
leurs valers.
qu'au Le mot
gouverneme nt de règneounegénéral
public , et (Plusieurs
s'applique ,
non au particulier. On ne die pas qu’une ont cru qu'il falait écrire ces mots avec un y ;
femme est malheureuse sous le regre , mais mais ils n'en one point dans l'origine. ] Em -
sous l'empired'un jaloux . » Ce n'est ni les pirique n'a guère d'usage qu'en cetre phrase ;
longs règnes, ni leurs fréquens changemens , un Médecin empirique , ou substantivement ,
qui causent la chute des Empires , c'est l'abus un Empirique ; un Médecin qui ne s'arache
de l'autorité. = Empire , Royaume. ll qu'à l'expérience, et ne suit pas la méthode
semble que le mot d’Empire fait naître l'idée ordinaire. – Empirique , se prend souvent
-

d'un vaste État , et composé de plusieurs peur pour charlatan . == Empirisme, médecine
ples , et que celui de Royaume marque un pratique, qui consiste à doner des rentèdes
État plus borné , et fait sentir l'unité
> de la sans principes et sans raisonemens , unique
nation , dont il est formć. On dit, l'Empire ment parce qu'on a expériinenté , dit-on
d'Allemagne, l'Empire de Russie, l'Empire qu’un tel remède est bonpour tellemaladie.
Otroman ; le Royaume de France , d'Angle- * EMPIRIQUEVENT , adv . Par la pra
terre , etc. = Empire, aurorité , pouvoir. tique. C'est un mot de J. J. Rousseau . « Je
Ces trois mors signifient ce qu'on peut sur crois qu'il faut commencer à connoître empi
l'esprit des aîtres. Il semble que pouvoir die riquement un certain nombre d'espèces , pour
plus qu'autorité , et qu'empire enchérit sur déterminer les autres. Let sur la Botan .
pouvoir. L'autorité qu'on a sur les autres EMPLACEMENT , s . m . ( Anpliceman :
re e
vient toujours de quelque niérite , ou supé- I
" lon. , ;* e muet. ) Lieu , plice propre à
riorité d'esprit , de naissance , ou d'état : y faire un bâtiment. » Il a un grand, un bel
Le pouvoir vient, pour l'ordinaire , de quel. emplacement. = Un illustre Ecrivain done
que liaison de cour, ou d'intérêt : l'empire à ce mot une signification singulière. Parlant
vient d'un ascendant de domination , arrogé du reproche fait à Boileau , d'avoir einprunté
avec art , ou cédé par imbécillité : l'autorité quelques vers d'Horace : » Ce n'est pas en
laisse plus de liberté: le pouvoir parait avoir cela , dit- il , que consiste la vraie resseme ,
plus de force : l'empire est plus absolu. » C'est blance des ouvrages ; c'est dans leurs propor
à un ami sage et éclairé que nous devons tions ; c'est dans leur emplacement , qu'elle
donner quelque autorité , et quelquepouvoir se trouveroit : mais rien de tout cela n'est
sur notre esprit ; mais nous devons nous dé- pareil dans les deux ouvrages. Le Duc de N...
fendre de tout empire , autre que celui de la Qu'est-ce que l'emplicement d'un ouvrage ?
raison . Gip.. Synon . Est-ce le plan , le dessein , l'ensemble ou
On die , dans le style familier , pas pour l'exécution ? Ce mot d'emplacement étant
un Empire : rien ne pourrait m'y engager, très-nouveau dans son aplication aux ou
Lui de crier , chacun de rire , vrages de literatúre , il n'est pas aisé de de
viner
E MP E MP 65
viner la pensée de l'Auteur. Académie.
EMPLÂTRE , s. m. [ Anplátre : 2' lon. , Rem . Suivant La Touche et M. de Wailly ,
ze e muet : Trev .le marque fém. et plusieurs on ne dit guère emplir , que de ce qui con
Auteurs lui ont doné ce genre. Alltrefois on tient des choses liquides : Emplir un toneau ,
écrivait et on prononçait empl.astre. ] On- une bouteille. Allirement on dit remplir. -
guent étendu sur un morceau de linge , de L'Acad. done des exemples contraires à cette
>

peau , etc. ( l'Acad. dit , de cuir ), qu'on remarque. On peut trouver une aútre
aplique sur une plaie. » Metire , apliquer un diférence entre ces deux verbes ; c'est que le
er
emplâtre. 19 ne se dit qu'au propre , et que le 2d s'ein
On apèle figurément ( st. famil.) emplâtre , ploie aussi au figurć. Boileau dit :
une persone qui n'ese bone à rien , un moyen De sa vaste folie emplir toute la terre.
Sat. VIIL .
assez mauvais pour plàrrer une afaire , etc.
Pour remédier à cette funeste rétieence , Emplir, est là très- impropre : il falait dire
M. C ... pose tranquillement de samain une remplir ; mais la mesûre du vers ne le per
belle et bonne ( bel et bon ) emplaire sar la
mettait pas.
plaie fai:e à l'authenticité des Lettres. Anon .
EMPLOI, s. m. [ Anploa : 1se" lon . ] 11.
- Mettre un emplître sur une jambe de bois , L'usage qu'on faitd'une chôse. Faire un bon ,
employer un remède , ou un moyen fort ou un mauvais emploi de son temps , de ses
inutile. = Le proverbe dic : Où 0 il n'y a biens. Faire voir l'emploi de l'argent qui nous
point de mal , il ne faut point d'emplárre . a été remis. = 2 °. Fonction d'une persone
EMPLETT
plète E ,, ;ou* c EMPLÈTF.,
: 2° è moy.
s. .f. [Ar- qu’on emploie. » Emploi honorable ; emploi
muer. ] Achat de mar- lucratif. · Doner de l emploi , un emploi.
‫در‬

chandise. Faire emplette , faire des emplettes , » Être , demeurer sans emploi .
ure bone , une inauvaise em "lère . = Flire Rem . 1 °. Emploi ne parait pas un terme
emplète , régit de : J'ai fait emplète d'un propre , en parlant des grands Oficiers de
joli bureau. la Courone, d'un Chancelier , d'un Général :
Emplète, aquisition , ach u ( synon.) Ces il semble que ce mot n'est fait que pour les
trois mots ne sont synonymes que par l'idée subalternes : cependant debonsAuteurs n'ont
générale ,qui leur estconiune; inais ils n'ont paseucette délicatesse. » II (M.de Turenne)
pas le même emploi. On dit emplète , des regardait , à la vérité , les richesses comme
petits meubles et des marchandises prises en des moyens nécessaires pour soutenir la gran
detail; aquisition , des meubles ; a hlt, de deur de sa naissance ei de ses illustres em
toute sorie de chôses. Plusieurs confon lent plois . MASCAR. L'épithère illustres relève
er
ces mois , sur- tout le j'avec le 2d . Ils disent un peu ce que le mot d'emploi a de bâs en
à un homine qui a acheté une terre , vous cette ocasion . Ce célèbre Orateur se sert
.

avez foie une bonne emplette ; et à celui qui : dans le même discours , et pour le même
a acheté une montre , vous avez fait une jolie objet , du mot poste , qui vaut mieux , sur
aquisition . En transposant les inors , tout ira tout avec l'adjectif éclatant , dont il l'acom
bien. L'Acad.
demarchandises.
dianitemplette ,achat pagne. »S'il y a une occasion dans lemonde
Le dirait-elledes marchan- bù l'ame pleine d'elle-
dises en même soit en danger
gros ? Je ne le crois pas. * Le d'oublier son Dieu , c'est dans ces postes
P.Griffei,parlantdu bonheur du Ciel, dit: éclatans , où un homme devient comme le
» Quic nedonneriez-vous pas ,pour acheter Dieu des autreshommes. 11. lbid.— M. le
en cemonde une santé maltérable , et pour Prés. Hennutdit aussi de M. le Chancelier de
être affranchi de la loide lamort?Il ne tient Pontchartrain , qu'il fut plus grand encore
é sivousdefaire uneemplette șiprécieuse dans sa généreuse retraite , que par les im
qu'à
ocasion . Ce mot fait bien mal dans cette portans emplois qu'il remplit avec des talens
supérieurs. - Enfin , l'Acad. dit : » Il a eu
.

ein. Il se ,
plEMPLIR >
v.a. ([Anpli : 1 " lon..]) Rendre de grands emplois, 'les plus beaux emplois
dit , ou avec le régime absolu dans la Robe , dans l'Épée. - On voit qu'il
l'acusatif ) tout seul : emplir un sac , une faut toujours ajouter quelqu'épithète , qui
bouteille, ouaveclaprép
» Emplir un .d : pour 2drégime: ennoblissece mot,quandon parle de per
cofre, une armoire de hardes sonnes illustres.
emplir un vâse, un verre, de quelque liqueur . 2°. On dit , être dans l'emploi , dans le
Tome II. I
6.5 EMP E MP
grand emploi, être employé , être fort em- Employons , s'il se peut , à flatter sa tendresse ,
ployé. == Double emploi , se dit , lorsque Les momens de raison que mon dépit me laisse.
Créb .
dans un compte on passe deux fois la mêine
suinme pour des objets diferens. -. On le dit EMPLUMER , v. a. [ Anplumé. ] Garnir
tant au "figuré qu'au propre , de la même de plumes. Il ne se dit au propre que des petits
chôse , et non pas de deux choses diférentes. morceaux de plumes , dont on garnit un cla
Et par un double emploi si doux , vecin. - Au higuré ( st. famil.), on dit qu'un
-

Vous enrichissez vos tablertes , homine s'est bien emplumé dans une maison ,
E: des jolis vers que vous faites , pour dire , qu'il s'y est enrichi. Trév . On dis
Et de coux que l'on fait pour vous, plutôt, remplieme?.
Dans le Journal de Paris , où sont insérés EMPOCHER , V. a. [ Anpoché. ] Mettre
cas vers , on mer le mot en italique , critique en poche. Il se dic proprement de l'argent ,
indirecté. Ce n'est pas là un double emen- ou de quelque autre chose que l'on serre dans
ploi ; c'est comme on dirait proverbialement, saet d'av
pocheiditavec quelque sorte d'empressement
é. Trév . , Acad .
faire d'une pierre deux coups . re
EMPLOYE , s. m . [ An- ploa - ié : 1" lon . , - EMPOIGNER ', v . act. [ An -pong -né :
re
>

dhe e fer. ) Celui qui aun einploi. — On ne mouillez le 3 : d' é fer. ] Prendre et serrer
le dit que des emplois des Fermes. » Un em- avec le poing . » Il l'empoigna par le bras ,
ployé des Fermes. » Il y a beaucoup d'employés par les cheveux.
"
dans les Fermes du Roi . EMPOIS , s. m . [ An - poá : 2 longues. ]
EMPLOYER , v. a. [ An- ploa -ié.] J'emploie Colle faire avec de l’ainidon délayé et cuit ,
(an-ploa) ; nous employons, vous employez , dont on se sert pour afermir le linge , afin
ils emploient. J'employais ; nousemployions, qu'il ne se chifone pas.
vous employien , ils employaient. J'employai, EMPOISONEMENT , s. m. EMPOISO e
j'ai employé ; j'emploirai , j'emploîrais ; que NER, V. a. [ An - poa - zo:reman , né: 4€ e muet
er
j'emploie , nous employions , ils einploient. au i é fer. au 2d . ] Empoisonement est
>

Employant , employé. L'Acad . mer au l'action d'empoisoner , c. à . d. 1°. De doner


pluriel de l'imparfait, comme à celui du du poison ,afin de fairemourir. On l'a em
présent , vous employez. Il semble pourtant poisone.' = 2".' Infecter de poison . Empoi O
qu'on doitdiférencier ces deux temps, comme soner des viandes , des fruits. = 3; '. En par .

nous l'avons fait. Il en est de même de l'im- lantdes choses , faire mourir par unequalité
pératif employen ,> er du subjonctif, que vous vénéneûse. » il y a des champignons qu
employiez - On écrivait aûrrefois , et plu- empoisonent. = 4 °.Par extension , infecter par
>

sieurs écriventencôre aujourd'hui, il employe, de mauvaises odeurs , et quelquefois jusqu'à


ils employent; j'employerai , j'employerais , doner la mort. » Il a une haleine qui empoi
etc. Cette ortographe est contraire à la pro- sone. » La vapeur méphitique qui sortit de
nonciation . ce puits empoisona les travailleurs. == 5 °. Fi
EMPLOYER , en parlant des choses , mettre gurément, corrompr
>
e l'esprit et les mœurs.
a
en usage . » Employer de l'étofe , de l'argent, » Il lui empoison l'esprit par ses Alateries
du papier, à ...Employer ses biens en toilcs » Les maximes de beaucoup de livres mo
dépenses. — Employer son temps , son esprit , dernes sont toutes propres à empoisoner la
= 6º. Donce un tour malin aux
son industrie , ses bons ofices, loule surie de jeunesse. =
moyens, etc. , etc. Employer un inot , une paroles , aux actions des aútres . » Il em poi
>

phrase , une raison , une pièce , une preuve , sene tout ce qu'on dit , les actions , et les
>

etc. = En parlant des persones , doner de paroles les plus innocentes.


-
>

l'ocupation , un emploi.. » Employer un hom Rem . 1° Empoisonement , ne se dic qu'au


me dans les finances , dans des négociacions, propre , et dans le re " sens du verbe empoi
etc. soner. » L'empoisolement est un crime ca
Rem. Employer régit à ,ou en , pour les pital. » Il a été atteint et convaincu d'empoi
noms, et à devant l'infinitif des verbes. » J'ai sonement .
employé' mille pistoles à certe aquisition . ») Il 2º. Empoisoner , et même empoisoneur
emploie tout son argent en bagatelles. » Il s'employaient autrefois au figuré, plus sou
m'a employé , ou , je me suis employé à lui vent etplus élégamment qu'aujourd'hui. On
rocurer ce poste. disair , empoisoner les âmes, les corrompre ,
E MP EMP 67
leur inspirer le vice et le crime. » Il faut, lever , ôter d'un lieu . Porter dehors. » 11
dit Bossuet , ' rendre abominables aux peu- a fait emporter ses meubles . » Emporiez ce
ples 9 ces empoisoneurs qui tuent les ames. livre. = 2°.Entraîner ,arracher. * Les courans
Mi's de Port-Royal avaientaussisouvent parlé emportèrent le vaisseau . » Le carrosse ein
des empoisoneurs des âmes , et c'est le noin porta la borne. » Le vent a emporté mon
qu'ils donaient aux Auteurs des Pièces de chapeau. » La rivière a épor té les ponts ,
fizsorié O

Théâtre. – Fénélon employait volontiers le les chaussées. = 3;.° Ôrer. » Reméle qui
verbe . » Ses Maitres avoient empoisonné , par emporte la fièvre. » Le jus de citron en
la Harterie, son beau naturel . 'i élem . » Com . porte les taches. 54º . Fig., en parlant >

me la trop grande autorité empoisonne les des passions , jeer dans quelque excès blà
>

Rois , le luxe empöisonne toute une Nation. mable. » La colère , la douleur l'a emporté
Ibid . Racine a dir aussi : aux plus horribles excès. » Se laisser em
Pallas , de ses conseils , empoisonne ma mère. porter à la vengeance , à l'amour du plai
E: Campistron : sir. - S'emporter , sc fâcher violemment.
-- D'un malheur éternel j'empoisonne ma vie. » Il s'emporte pour rien . » Il s'est emporté
3 °. * Empoisoner le vin , pour dire , puer contre moi , je ne sais pas pourquoi.
le vine. , est un barbarisme , un provença- 5º. Gâgner , obtenir.» Ilfl a tant de crédit ,
lism
qu'il emporté tout ce qu'il veut. = 6 ° .
EMPOISONEUR , EÛSE, s. m . et fém . Avoir le dessus. » Virgile et Horace l’em
с

. portent sur tous les Poères Latins. =


- : 4 lon. au 2d.]
( An - poa-zo-neur, neil-ze
Parexagérat celui, celle qui empoisone.
Au propre,
ion > mauvais cuisinier , mé-
7°. Emporter , entraîner par une suite ré
cessaire. » Ce principe avoué emporte une
chante cuisinière . == Au figuré , celui qui telle conséquence . » Souvent li forma em
débite des maxim nº .pernic
POISONER . Rem .nes 2 °.
ieuses. 'Voy.Em- porte le fond. » Cette espècede société n'em
EMPOISSER . Voy . PoissER . portoit point d'engagement durable. Rayn.
EMIPOISSONEMENT , s. m. EMPOIS- 8º. Emporter la balance , prévaloir.
Emporter une place , s'en rendre mai
SONER , v. a . [ An -poa-soneman , né' ; 4 ° tre en peu de temps. On dit d'une
e muet au 1" , é fer. au 2d. ) Empoisso- râillerie atroce , qu'elle emporte le pièce :
ne? , c'est peupler , garnir de poissons. Em-
> On dit aussi des promesses et des me
.

poissonement d'empoisson
, 'est l'action er, . naçes frivoles , autani en emporte le vent.
EMPORTÉ , ÉE , adj. EMPORTEMENT,
>
e
REM . 1 ° . Emporter , Remporter , Rapor
S. m . [ Anparté , té-e ,'te-m -ın ; 3° é fer.
e
ter ( syn . ) On dit toujours , rein porter la
quis
lent ,? colèr
prem e.. «e inue
C'estt au
un3.hom
] L'mp
me orté , vio-
emport victcont , et non
oirerair pas emporter : mais on dii ,
femm emport é, au e , emporter , et non pas rem
>
une e ée . Subst. C'est un porter le burin. Mén . Bouh . Corn .
emporté , une emportée .
Selon l'Acad. dans la dern . édition de son
n’EMPORTEMENT
exprime pas ,ne se dit qu'au fig. Il Dict, >, .on disait également raportir , ou
>

l'action d'emporter , mais remporter de la gloire , de l'honcur du


l'état de celui qui est emporie. Il se ditdes profit de quelque chose.( Remporter parais
maginatio de l'amour , des fougues de l'i-
transports sait meilleur, à La Touche ) . Dans les autres
n
colère. » > mais surtout des excès de la éditions , au mot Raporter, elle ne done
Emportement
Emportement débauche
de
d'amour , de joie.
, de colère. -
que ces de
beaucoup deuxgloire
exemples. » ' Il en a raporté
: il n'en a raporte que
Quandilseditabsolument et sans régime, delahonte.. Aumot Prix ,, elle nedit que
, signifie que
lent terrible la colère.
emportemen t. Grand
E , vio- remporter , et ne parle point d'emporter.
Quoiqu'il 2. EMPORTER se dit , dans le propre et
cieux , ild'ordinaire
marque se pourrait peut- être chòse
quelque recrifier vi- dans le fig.» Il a emporté cettecaisse. » La
de par
colère l'a emporté ; la fureur l'emportoit au
noble , delà des bornes. La diférence qu'il y a dans
emport ement. L. T. Coinm e Boilea u a ns le propre , la
ces deux sens , c'est que danominatif
dit Un
VIVA: CIT beau desordre. Voy . COLÈRE et persone est le sujet , ( le ) et la
É.
EMPORTER , chose , le régime ( le cas ) ; c'est tout le
v . a. [ Arporte' ] 1... En contraire dans le figuré..
I 2
63 • EMP EMP
3º. On dit , l'emporter sur , ou l'empor- preinte d'un cachet. » L'empreinte de la
ter toué seul et sans régime. Dans cecte ex- sagesse divine se reconoît dans tous les ou
pression , le pronom indéclinable l est né- vrages de la nature.
cessaire comme dans le céilor > et on ne Rem . 1 °. L'Auteur des Reflex . etc. pré
.

doit pas le retrancher . » Vous l'emportez tendait qu'empreindre n'est d'usage qu'au pas
sur moi > je l'avoue sans peine. » Le plai- sif. Il s'est trompé , on le dit aussi à l'ac
sir de lui être utile l'emporta sur la dou tif. » C'est une loi que la nature a em

leur de le quiter. Volt. - Fontenelle dit , preinte dans nous. Acad. » Cela est bien
l'emporter par - dessus , ce qui n'est pas siempreint dans ma mémoire. L. T.
bien. » On me met , dit Seneque , avec un z'.° Porter l'empreinte de , est une ex
Poète badin : cela veut dire que le Poère pression fort noble, dans le style fig. » Son
l'emporte bien par dessus moi. - » Le plus ouvrage porte l'empreinte de son esprit .
habile l'emporté à la longue . Mme. la Prés. de Brisson . » Ses écrits ( de
Enfin vous l'emportez , et la faveur du Roi M. Danchet ) portèrent toujours l'empreinte
Vous élève en un rang qui n'étoit dû qu'à moi. de son cœur. Gresset. * Un Auteur mo
Le Cid. derne a employé cette expression d'une ma
a

4°. S'emporter > se mettre en colère >


nière bisârre. » Les sens , qui restent sains,
régit la prép, contre , des persones , et quels sufiront au bonheur , s'ils portent sur-tout
quefois la prép. à des choses. » Il s'emporta l'empreinte épurée de la vertu . Du Plaisir.
contre ce Prince aux plus grossières inju- Des sens qui portent l'empreinte et l'em
res. Prevot. Ce dernier régime est peu usi- preinte épurée de la vertu ! quel jargon !
EMPRESSÉ , ÉE , adj. [ Anprécé , cé-- e ,
té . * Bossuet se sert de s'emporter , e
pour signifier autre chôse que la colère. » i te lon . 2d et ; e fer. ] Ardeni , actif
Les gens de guerre s'emporient jusqu'à veit- remuant. » Homme empressé ; air empresa
dre l'Empire au plus ofrant. – Ce Će verbe sé : manières empressées. S. Quand il est
n'est pas d'usage en ce sens. S'emporter er employé comme partic , il régit de er
emportement , quand ils sont seuls et em- l'infinitif. » Empressé ipe
de vous rendre mes
ployés absolument , ne se disent que de la devoirs. Fénélon met la prép . à. » Les mé
colère , tromp enpre
chants sont hardis , eurs , ssés
sº. Èrre emporté régit la prép . par. M. à s'insinuer et à plaire , adroits å dissi
Thomas , usant des privilèges des Poètes muler. l'élein . Ce régime fait fort bien en
y substitue la prép. de. cet endroit , ou empressé a le sens d'ar
>

Ne crains pas qu'emporté d'un zèle téméraire, dent. La Bruyére le fait subst. » Ils
Le mensonge flateur profane mes accens. ont fait le théâtre >, ces empressés , les ma
En prôse , on dirait , emporté par un zèle chins etc. On ne l'emploie substantive
>
téméraire. ment que dans cette expression qui est >

6º. Se laisser emporter régit la prép: à tout au plus du style médiocre : Fuire l'em- '
plutot que par. Sé laisser emporter à la pressé. ។
colère , est mieux que per la colère. EMPRESSEMENT , s. in. S'EMPRESSER e
EMPOURPRÉ ,'ÉE , adj. [ An- pour- pré, vv.. réc
> Anprèceman , précé ; 1 " lon. 2° èé
réc.. [ Anprèceman e
pré-e ; 3 ° é fer. long au fém. ] Coloré de moy . aurer é fer , au 2d , 3º e muet au
rouge , de pourpre. "» Raisins empourpres , subst . é fer. au verbe ; le fer. de la 2dº se
fleurs empourprees . Il ne se dit qu'en change en è moy. devant le muet ; il s'em. '
Poésie. L'Acad. dit qu'il vicillit. Mais c'est presse ; s'empressera etc. Pron. , anpréce ,
un des privilèges et des charmes de la Poé- anprècera , etc. ] Empressement est l'action
sie d’employer de vieux mots à propos et d'une persone , qui s'empresse.. S'empres
avec goût. ser , c'est agir avec ardeur , avec diligen
EMPREINDRE v . a. EMPREINTE
re
> CC
> avec afeccion . Agir avec empresse
s . f. [ An- prein-dre , an -preinte ; ite et 2
e
1 2 ment ; marquer , témoigner, avoir de l'em
lon . 3° e inuer. ] Imprimer , Impression. pressement pour quelque chose , à servir
Ils se disent au propre et au fig: Em- quelqu'un , etc. S empresser de parler ;
preindre une figúre , une marque , des ca- s'empresser à faire sa cour. » Il s'empresse
ractères . » Sentimens que la natûre a em- trop , il agit avec trop d'empressement.
preints dans tous les hommes. » L'em- REM. 1 °. Empressement a un sens actif ,
1
EMP E MP 69
et répond à empresse , et non pas à pressé. Dict. de l'Acad. Elle ne le dit pas des per
Celui-ci est l’éter de la nécessité ; l'aùcre de son es , à la vérité , mais elle le dit de l'air ,
des manières. » Avoir un air emprunté : em
la volonté . Bossuet parlant de l'anciène dis
cipline sur la Comunion sous les deux es- bârassé , contraint qui n'est pas naturel .
pèces , dit qu'on ne donoit que le Corps Nom emprunté , déguisé , faux. » Celi
scul dans l'einpressement; c. à d. quand on vre a paru sous un nom emprunté. Ra
étoie pressé. L'expression est vicieûse. conter une histoire sous des nois em
2º. M. Berault de Bercastel emploie pruntés.
s'empresser d'une manière qui me paraît EMPRUNTER , v . act. [ An-prean té';
inusicée. Le jeune Héros ( St. Cyrille )'s em- 1" et 2 Ion . ; ° é fer. ] Deniander qu elque
pressa de tout son pouvoir vers le feu , où chose à crédit, pour la rendre ou la payer
l'on feignoic de le vouloir jeter. Hist. de dans la suite. » Emprunter de l'argent" , des
l'Egl. L'Auteur veur dire qu'il s'éforça d'al- livres , etc. Emprunter à quelqu'un ou de
ler vers le feu ; mais ce n'est pas le sens quelqu'un. indi
Il semble que ces deux régimes
férenment. Il ine parait pour .
du verbe s'empresser: se disent er
3 °. S'empresser a les deux régimes devant tant que le , ' est meilleur pour les per
sones
les verbes, à et de. Il s'empresse de ren et le 2d pour les choses. » Il ' l'a
dre service ou à rendre service. Il y a un empruntée toute entière ( cette jolic descrip
a
choix à faire entre les deux , ec c'est au tion ) à M ... · Ann. Litt. » Les Anciens
.

goût et à l'oreille à le diriger S'empressa pensoient que l'Éloquence peut bien emprun
à rendre , par exemple , ferait une caco- ter à la Philosophie ses idées , mais que la
phonie , à cause de la rencontre des deux Philosophie ne doit point emprunter à l'É
4. S'empressa à avoir , serait encore plus loquence son fard et ses couleurs. Journ. de
désagréable , puisqu'il y avrait trois aà' de Mons. Là , Philosophie et Eloquence sont,
suite. Par la meine raison , il s'est empre personssé ifiés.
de demander , ne serait pas si bien que à Un Héros , qui de la victoire
demander. Dans les temps terminés par l'e Emprunte son unique gloire ,
muer ou par une consone, à est plus doux : N'est héros que quelques momens.
» Il s'empresse à rendre service: La Fontaine lui fait régir l'acusatif de la
Tout alors s'empressoit àcoinbler leurs desirs. persone. Dans la Fable des Souhaits , deux
Marin , 6 Égl . de Virg. omnies deviènent riches:
EMPRISONEMENT , s. m . EMPRISO- Les voleurs contre eux complotèrent ;
NER
V.
eo a.{ Aprizonei.in , né; 4º e muet Les Grands Seigneurs les empruntèrent ;
au 1
é fer. au 2d . ) Emprisonement est Le Prince les taxa. Voilà les pauvres gens
l'action d'emprisoner , de mettre en prison ,
ou l'éfer de cette action .
Malheureux par trop de fortune.
Ce régime est inusité. Emprunter ne régit
ridic .... emplo
M. Ruleme nt , 'à ie
emprisoner
mon avis . au fig. assez l'acusatif que
de la chôse : il régit de ou à
pour la persone .
Dans la'soie et l'azur de ses replis mouvans , EMPRUNTEUR > EÛSE S S. m. er f.
L'étend ardde Bourgogne einprisone les vents. [
re

EMPR UNT S. in .
,
An preun-teur ,:, tetze ; 1I et 2dº. lon. 3
. [ An -preun : 2 lon- ion. au 2d . ] Cclui ou celle qui a acoutu
gues. ] Il se dit de l'action d'emprunter et tumé d'emprunter. » C'est un hardi em
dela chose qu'on emprunte . Faire un ein- prunteur ; une éfrontée empruntelise. =
prunt.
ChevVivre d'emprunt.
al d em prunt. =Aller auxemprunts. Celui ou celle qui emprunte. Il ne se dit ,
Fig . ( st . plais . en ce 2d sens , que quand il est joint á
>

et crit. ) Beauté d'emprunt , visage d'em- prêteur. » L’Emprunteur et le Prêreur.


prunt , vertus d'emprunt , etc.
ac EMPUANTIR , v . act . EMPUANTISSE
EMPRUNTÉ ,ÉÉ , adj.1An-preun
re - .
té ,ée;; MENT, s. inm. [ Anpu -anti , fice- man ; ;1
е
re

15 et 2C
che , il selon., é fer.
e
]Suivant La Tou- et zº lon. se é muer au 2d . ) Empilanțir ,
prend pour embarrassé. » Il est infecter. » Ce cloaque empuantit tout le
tout
Dès empru
qu'il ynté , quand
a compa il estelle
gnie chez à ,la elle
Cour.
, quartier. » Il a empuanti tout le monde de
roit toute einp
runtée .
sonhaleine. = Empuantissement, étatde ce
La Touche avoue qui s'empuantit. » L'empuantissement des
que ce mot n'est pas , en ce sens , dans le eaux.
70 EMU É MU
EMPYRÉE , s. m. et adj . [ An -pirée ; rivalité l'obtenir. Les ralens inspirent l'é
3º é fer. et long , 4º e muer. ] L'Empyree , mulariol, et les prétentions , la rivalité. » La
plus éle- vertu n’excite que l'emulation.
ou le Ciel Empyrée , le Ciel le Bienheu- .... I a gloire
vé , où l'on établic le séjour des pourra exciter la rivalité. ... Nous di
reux . sons des rivals de gloire , et des émules de
EMPYRIQUE , EMPYRISME. Voy. EM- vertu . L'Abé Roubind , synon .
PIRIQUE , EMPIRISZE. Emulation , Jalousie', ( synon. ) L’Einz
ÉMULATEUR , ÉMULE , s . m . Plusieurs
>
lation est un sentiment volontaire > COU

confondent ces deux mors. Ils ont un sens rageux , sincère , qui fait profiter des grands
diferent. Emulateur est , celui qui est touché exemples, et porie souvent au- dessus de ce
d'émulation , et quelquefois de jalousie ; qu'on alnire. La J.zlousie au contraire ,
Emule , concurrent , antagoniste. » Il y a est un moûvement violent > et comme un
beaucoup d'émulateurs de la gloire , et peu aveu contraint du mérite qui est hors d'elle ;
de la vertu d'autrui. » Il est l'émnule d'un tel. elle va mene jusqu'à nier la vertu dans les
"

= Suivant M. l'Abé Roubaud on est énale sujets où elle existe , ou , forcée de la re.
de ses pairs et compagnons , et érnal.teur conaître , elle lui refuse les éloges , ou lui >

de quelque personage distingué ... Votre envie les récompenses : ( L2 Bruyère. )


émule niarche en concurrence avec vous : La basse Jalousie n'a rien de comun avec
voire émulateur marche sur vos traces . » l'È nation si nécessaire aux taleas. La
Néron étoit l'émule des Histrions ... Thé 1
cil est le poison : celle- ci en est l'ali
sée fut l'émulateur d'Hercule. ... Charles ' ment , et elle est également glorie ise à ceux
XII d'Alexandre . Extr. des Synon. de M. qui en sont animés et à ceux qui en sont
L'Abé Roubaud . l'objet ; ( Bergier. ) Beauzée , *Synon. =
Rem. Suivant La Touche , le 1er
i est le seul * L'Emulation paraît , du premier coup
>

bon , et le second ne se dit que dans les d'ail , tenir de près à l'envie ; mais clle en
Collèges . Selon le Dict. de l'Acad. on dit est fort éloignée: L'Emulation sert d'aiguil
aussi Emnule pour Concurrent , Antagoniste. lon à la vertu : l'envie étouffe les talens.
>

» Ces deux Peintres sont émules. Il se dit L'une produit de grandes actions ; elle les
surtout des persones d'une inêine profession, admire' au moins , ct tâche de les imiter ;
qui ont un mérito à- peu-près égal. = Ema- l'autre anéantit . , autant qu'elle peut , l'a
Lateur n'est que du style soutenu : émule est vantage qu'on en peut retirer . La première
aussi du style simple : celui-là ne se dit que nous porte à prendre les devans dans la car
relativement aux chốses ; emulateur de la rière de l'honneur ; la seconde , à arrêter >

gloire , de la vertu : celui-ci n'a de raport dans leur course , ceux qui s'exercent dans
qu'aux persones. » M. D. L. C. généreux la imême lice , etc. Marin , l'Homme Ai
émule de M. G. . . Emule de la gloire et mable .
émulateur d'un tel seraient également im-
> * É MULATRICE , s. f. Trév. Celle qui
est touchée d'émulation . Ce mot est peu
propres. • M. de Volt. l'emule et le copiste est
du Philosophe de Rotterdam ( Bayle . ) Le d'usage. L'Acad . ne le met pas.
Chev . des Sabl. EMULE. Voy . EMULATEUR.
ÉMULATION s . f. [ Emula -cion , en * ÉMULER , V. v. act . Néologisme peu
vers ci- on . ) Espèce de jalousie qui excite heureux. Nous le devons à Ni. Sherlok. Il
à égiler , àà surpasser quelqu'un en quelque dit du Roi de Prusse , qu'ila emulé Ho
chose de louable. » Noble , louable éinu . race , et qu'il a su le balancer même dans
Larion . » Exciter , doner de l'émulation . ses chefs d'oeuvre.
REM . 1 °, Emulation exprime une vertu ; * EMUTE. C'est ainsi que La Fontaine
Rivalité en est l'excès qui dégénère en écrit ce mot , pour le faire rimer avec des
>
vice. » Dans une classe d'hommes les Avo. noms en uté. Peut-être le prononçait -il de
cats ) où la rivalité est souvent plus vive même.
que l'emulation . Linguer . re
Mars autrefois mit rout l'air en imute ,
Emulation , Rivalité ( synon . ) La 1 ne Certain sujet fit naitre la dispute.
désigne que la coneurrence ; la 2 ° dénote L'Écrevisse en håre s'en va
le conflit : l'une excite , l'autre irrite...... Conter le câs : grande est l’émute ,
L'émulation veut mériter le succès , et la On court , on s'assemble, on députe, etc.
EN EN 71
On écrit et on prononce émeute. Voyez ce 1' . le raport au lieu et au temps . » En
mot. haut , en bas > en arrière , en avant , en
EN , au milieu du mot , alonge
labe , quand il est suivi d'une consonela syl-
au
dedans , en dehors. Vivre en sa maison :
aller de Ville en Ville. » En hiver , en été ,
tre que l’n : il a le son d'an : » Prendre , en temps de peste , ou de guerre , etc. =
décadence , évidence , tenter , cimenter, Pro- 2. L'ét at , la disposition d'une persone. » En
poncez , Prandre , décadance , tanié , etc. bonne santé en humeur en colère etc. =
, , ,
Mais si l'n est redoublée , il suit la règle 3 °. La manière : » Etre en veste : agir en
générale , et la voyelle précédente est brèv e . maître. = 4 °. Le motif : » Il le fit en haine ,
breve.
En n'a le son d'an que devant les ou en considération de , etc. = Ş ”. L'ocupa
consones ; devant les voyelles , et l'e et l'n tion : » Il est en faire , ezordison , etc. =
66°, Il a encôre in grand nombre d'usages,
ont leur son propre : énemi , energie. Pron. qu'on
é-nemi , énergie ", etc. Voyez ENN.
. trouvera en cherchant les noms avec
EN final a le son d'an , quand il est suivi lesquels il s'associe.
d'une 'consone , expéiient , moment : pron . En et dans ont beaucoup de ressemblance
expédi- an , moman ; mais s'il n'y a pas de et il est dificile de dire précisément quand il
consone , il conserve le son qui lui estpro- faut préférer l'un à l'aûre. Voici quelques
pre : moyen , citoyen , etc. Exceptez de règles générales. = I. on niet toujours en
certe règle les temps des verbes en ent , où devant les noms de Royaumes , ou de Pro
le est muer , où l’n ne se prononce pas , vinces , lorsqu'on ne leur done point d'ar
et où le t ne ne se prononce que devant ticle : » En France , en Normandie , en Pro
une voyelle . Ils aiment , ils aimeezrent ; pro- vence. Devant les noms de Villes , on met à :
noncez éme émère. Except aussi les » A Paris , à Avignon .
.
Les noms de
verbes en enir , qui font iens et ient , au Royaumes qui prenent l'article , sont , la
présent : tenir , je tiens , il rient. Dans ces Chine , le Japon , le Pérou , le Mexique
verbes , quoique en soit suivi d'une conso- le Canada , etc. , et presque tous les pays du
ne, il n'a pas le son d'an. == Rouen et Nouveau -Monde. On dit , aller à la Chine,
Caen se prononcent Rouan et Can . et non pas, en Chine ; au Japon , au Pérou ,
On dit ,> dans le Dict. Gram. que nous etc. Le P.Borzhours excepte le Canada : l'on
terminons par la voyelle nazale en les mots dit , aller en Canada : mais on dit certaine
latins terminés en anus. » Tertullien , Cy- ment , au Mcine , au Perche . = Il est des
prien , etc. qu'on écrivait autrefois Tertul- Villes , en parlant desquelles on se servait
lian , Cyprian , etc. Le P. Rapin dit Clau- autrefois de la prép. en . On disait, en Jéru
dian; M. Coeffetcau , les Prétorians , etc. salem , en Arles , en Avignon ; et plusieurs
>
Il
manque quelque chôse à cette règle : le disent encore aujourd'hui : il faut dire ,
c'est d'y ajouter ", lorsqu'en est précédé d'une à Jérusalem , à Arles , à Avignon. Pour les
ou'à ; lernéen , némeen , lieux qui ont un article constant devant leur
voyelle , comme” e ou‘z
lernean , néméan , etc. Quinti-
et non pas lernean no m , au lieu d'à , on dit all , ou , à la :
lien,et non Trajan
pas Quintilian ;,car hors delà Au Caire , au Mans, à la Mecque, àà la
>

II. On ne met jamais en


on dic an ; , Séjan > etc. Flèche , etc.
Titan ,
Vaugelas n’excepte qu’érrian : Ménage y aux aîtres noms, quand le nom es masculin ,
ajoute Ammian , Appian , Elian , Oppian, qu'il a son article , et que cet article ne s'é
>

Corneil dit que quelques-uns pensent qu'on lide point. Ainsi , on ne peut dire ,en le
le Elien
peut dire
>

: Je crois quel'usaged'au- repôs ; mais il faut dire , dans le repôs. On


jourd'hui est de dire aussi Arrien , Appien , dit , au contraire , en repôs , et on ne dirait
Oppien , et qu'on n'exceptequ’rimmianMar- ou
pas si, dansrepôs. -— Si le nom est féminin ,
cellin. =' Cetre règle , au reste , ne re l'articié du masculin est élidé , on se
garde
Sitend pas seulementle
encore s mois latins ; elle sert fort bien d'en , quoique dans soitje meil
aux noms propres des Lan- leur d'ordinaire. » Dans la misère où suis ;
Titienmodernes
gues . Par exemple , on dit , le
, fameux Peintre Italien ..
ou bien > en la misère oui je suis : · Dans
et non l'état où je suis réduit ; ou bien , en l'état
fois. le Titian , comine on le disait autre- où je suis réduit. - On dit cependant tou
pas
jours , il est allé en l'autre monde, pour dire
EN , prép. [ An. ] Elle sert à marquer , qu'ilest mort; etceserait maldiť, il est allé
i EN
72 EN
dans l'autre monde , quoiqu'on dése égale- bOn disait aussi , en si , devant des adjec
ment bien : » Nos bonnes auvres nous suivent tifs précédant , des noms sans article , et sans
en l’allere monde , ou , dans l'altre monde.
>
le pronom un .
*Pour avoir part en si belle aventure ...
= M. l'Ab. Regnier done , sur ce point , En si beau sujet de parler...
cette règle , qu'en n'admetl'article après lui, En si juste douleur ..
que quand le nom qu'ilrégitestau singulier; Malherbe aimait cesfaçons de parler. Il avait
qu'il commence par une voyelle , ou une h dit aussi :
muetre , et qu'il
en l'absence d'un régic un lautre
tel, en nom des
honneur , comme
Saints. En si noble danger , moquons-nous de l'envie .
Il ajoute que cela s'étend même à si peu de Mais depuis illes changea , et mie , par le
plıråses , que les deux qu'il cite sont presque conseil de M. de Bellegarde : En un si beau
- On a dit danger . MÉNAGE .
fes
indiseules que
féreinin ent l'usage
, avoir aproûve.
part en l'amitié', ou , IV. En , marque un sens vague et indéter
à l'amitié de quelqu'un. Le P. Bouhours et miné. » Il est en province ; je l'ai mis en pen
)

M. de Wailly , aiment mieux à l'hɔneur , sion : on ne dit pas dans quelle Province , dans
qu'en l'honeur . L'Auteur des Réflexions , etc. quelle Pension et la preûve que le sens est
préfère , en l'amitié et en l honeur. On dit , indéterminé, c'est qu'on ne pourrait pas dire,
mettons-nous en la présence de Dieu , ayons il est en province de Normandie ; je l'ai mis
en Pension qui est très-belle. Il faut se servir
confiance en la sions
miséricorde du Seigneur. Ce
sont des expres consacrées . On ne dit alors de dans , qui marque un sens précis et
pas , en la louange , en la gloire , on dit , déterminé ; comie, par exemple : la poli
>
>

à la louange , à la gloire . » Un Poèine tesse règne plus dins la Capitale que dans les
'
composé à la louange , à la gloire du Roi . Provinces. Wailly . – Les noms régis par en ,
- On die aussi à l'âg?, plutôt qu'en l'âge .. s’emploient , le plus souvent , sans article ?
» M. de Voiture étoit d'Amiens ; il mourue ceux que dans gouverne , prènent toujours
en . Aussi , en réformant les phrases ci
M. l'âge d: so
de Waill y ,ans. Pelissor
pourra . Peut-enêtrel'áge
it -on mettre ,, die, l'article
tées plus haut,
et substi tuant
dans à en , il ne
pour éviter deux à de suite . » Un accident faut pas dire , il est dans province de Norman
inopiné le déroba à la France en l'âge de die; je l'ai mis dans Pension qui est fort belle .
24 ans . En l'âge parait bien dur : pour éviter Il faut dire , dans la province de , etc.; dans
une cacophonie , 'il ne faut pas tomber dans une Pension qui , ctc. Une , est l'équivalent
une aître. - Hors de ces phrases consacrées , de l'article .
qui sont en petit nombre , en la est dur á V. On met dins , ou en , avec tout soit
l'oreille , même devant une voyelle , ou une qu'il ait un article , soit qu'il n'en ait point.
h muette , à plus forte raison , devant une » Dans tous les lieux , dans tous les temps ,
consone. Rousseau , dit en -l'eau , mais c'est ou bien , en tous les lieux , en tous les temps.
Quand il n'y a pas d'article , en vaut mieux
style marotique.
en Freres, jetons en l'eau le Compagnon. que dans , » Er tout tems , en tout lieu. On
Racine a dir , en la richesse , dans le Can- pourrait peut-être dire , dans tout tems, dans
tique sur le bonheur des Justes. tout pays , et il y a des Gramairiens qui le
Heureux , qui de la sagesse disent ; mais dans tout lieu choquerait l'o
Attendant tout son secours , reille , qui n'y est pas acoutumée.
N'a point mis en la richesse VI , On met aussi en , ou dans , devant les
L'espoir de ses derniers jours. adjectifs de nombre , et devant ceux qui y
En les , est encôre plus dur qu'en la. * Bos- ont raport ; comme , plusieurs , divers , cha
suer emploie l'un et l'aître dans la même que , quelque , etc. » J'ai lu cela en un bon
>

phrase. » Ainsi qu'il arriva en les personnes livre , ou , dans un bon livre ; en mille oca
de Libérius , d'Honoriis, et en la personne sions , ou ; dans mille ocasions ; en plusieurs
>

des Papes schismatiques. endroits , ou , dans plusieurs endroits , etc.


Ill. Alltrefois on mettait en devant beau- VII. Comme des , ou de , est le pluriel
coup de noms employés sans article : » Mar- d’un , en notre Langue, on meten , ou dansde
> >

chez , dit Bossuet , en foi , en humilité vant de >,ou des , comme devant un . » En un li
et en confiance. On dirait aujourd'hui, dans vre ancien ; en des livres anciens; en de vieux
la foi , dans l'humilité et dans la confiance. livres ,ou , dans un livre , dans des livres, etc.
VIII,
EN EN 73
VIII. Quand on emploie les adjectifs de le sens de comme : » Agir en furieux , en in,
nombre avec les noms de temps , comme sont sensé , parler en maitre , en Roi , etc. , c. à. d. ,
heure , jour , mois , année , etc. , on doit comme un furieux , un insensé, etc. s comme
>

toujours se servir d'en , quand on veut mar- doit parler un maître , un Roi , etc.
quer le temps qui s'emploie à une chose , et Sous l'or et sous la pourpre ils sont chargés d'en
dedans , pour signifier le temps après lequel traves :
on veut faire quelque chôse. » J'ai lu ce livre On les adore en Dieux , ils souffrent en esclaves.
en deux heures , et dans deux heures d'ici , je Thomas.
commencerai la lecture de cet autre . – Ainsi , Dans ce cour de phrase , le mot régi par en
dans répond à la question , quand ? er en , à doit se raporter au sujet ( au nominatif ) : ils.
les adôre
la question , en coinbien de temps ? Le pre- soufrenc en esclaves , est .bien ; onRem
mier se mer avec le futur , l'aútre avec les en Dieux , ne vaut rien arq
uez
aûires temps des verbes,etavec le futur même , encôre que en , dans cet einploi , a un sens
quelquefois. » Il le fera dans trois jours ; il actif. Aimer en Dieu , c'est aimer , non pas
l'a fait en trois heures ; il apprend son Ser- comme un Dieu doit être aimé, mais comme
mon heures
en troi , ou qua heures
si je le veux ,s en deux tre de temps.
un Diequ'u onaimdoie.t Ain
; je le ferai, dit, aimsi le uPré, dic
er, Die parate l esta
ce urqu'iqui
Ix. On peut mettre en et dans devant les Dieu , et l'aimer en Dieu , s'est fort mal ex
pronoms demonstratifs , ou personels , ou on
posssessifs, comme ce , ces >, celui , soi
primé. Et c'est encore là une raisen pourquoi
les adore en Dieux , de M. Thomas , n'est
> >

ROUS, etc.; son , nous , notre; quel , quel- pas un tour de phrase régulier.
que , tel , etc. Il y a pourtant des endroits où EN , pronom , répond à de , et sert à dé
>

dans ne vaut rien. Par exemple , quoiqu'on signer une chôse dont on a déjà parlé. » Il en
dise, rentrer en soi-même , ou , dans soi-
> est le père , l'auteur : le père de cet enfant ,
même
II , on dit toujours , penser en soi-même,. ouvrage.'»» Il est mon ani,
l'auteur de cet ouvrage.
y en a d'alltres ou en ne serait pas si bien , mais je n'en suis pas content : je ne suis pas
comme quand il s'agit d'un lieu où l'on met content de lui. Il est alors employé comme
quelque cofre., »sa Ilcassette
en ), son châse a serré, dans ( plutôt que cependant
son cabinet. de, au génitifet à l'ablatif.» Quelquefois
il tient lieu de nominatif et d'acu
, comme quand on dic , aprèsavoir parlé
X. Quand on parlede la matière des ou-. satif
vrages des arts , en vaut mieux que de vertu : » C'en est une grande. » Vous parlez
dans
On dit , des ouvrages enor en argent , de belles actions ; il en a fait une admirable .
er
en bois , en cuivre , etc.* Charlevoix dit : Dans le 1"' exemple , en est du nominatif ;
» Des Ouvrages en or , et dans les autres dans le 2d , à l'accusatif. REGN.
métaux . Dans ne fait pas bien là. Dites , en C'est une propriété d'en , pronom relatif ,
er et en aútres métaux. Voy. DANS. de changer les temps et les modes des verbes;
XI. Enfin , quoiqu'on puisse mettre quel- de sorte que se raportanc à un mode et à un
quefois en et dansindiféremment devantun cemps,ilsuplée pourun modeet pour un
mor; cependant , s'il y a plusieurs mots semi- temps diférent, et qui est sous- enfendu. » Je
blables dansla période, et quece soit lemême l'aimerais,sisoninconstancene l'en rendoit
sens, le même ordre et la même suite de dis- indigne. En, se raporte au futur conditionel
cours, ayant misdans au premier mot, il ne aimerais, etsupléepour l'infinititd'être aimé;
fautpasmettre
demande
que
enausecond; l'uniformité si son inconstancenele rendait indigne d'Etre
dans règne par-tout. » C'est un aimé. = En , ese même quelquefois relatif
Dicu.fidèle dans sespromesses, inépuisable d'une phrase entière.» Quand ilte vitdeias
dans ses bienfaits , juste dans ses jugemens ,
un si deplorable etat , il en fise touché. ,
etc.
lemême Que peut pas
on n'est
senssi, ce varier , et onordre
le même et
doit le En , comme pronoin relatif , se raporte ,
faire en certains endroits . w Socrate passa un et aux persones , et aux choses , dans les deux
>

nombres , et dans les deux genres. == 1"." Ilne


>

méditation , qu'il
se tint toujours dans la fautpas l'éloigner
veur mettre de sonantécédent
de lanetteté dans la phrase. ,si l'on
Isabelle
même posture. Bouhours.
XII. 'En, placé devantdes adjectifs et quel- dirIl, dans les Monochmes de Régnard :
est vrai ; mais enfin , l'esprit yicar avec l'âge:
ques substantifs employés adjectivement ,' a 2
J'en connois les dangers
Tome II. K
EN EN
77
Les dangers de quoi ? de l'esprit, qu de l'âge? Fr. 11Il falait dire , ne peut en percevoir les
Non
vers ;plus
de l'hymen
haut. 2°., dont
En , ne ilsuplée
est parlé
bien deux
que fruits. = ?';En
verbes qui , précède» régulièrem
le régissent.
ent les
J'en ai eu l'âme
pour la prép. de. » Il avoit de bonnes troupes, troublée pendantlong -temps. » Que mes yeux
et -il en a gagné la bataille , pour dire, qu'il voient ton corps mangé par les vautours !
a vaincu avec ses troupes. C'est une façon de Celle que tu aimes le verra aussi. Elle le
parler vicieûse. » Cléopatre va son train : le verra : elle en aura le cœur déchiré , et son
caractère n'en plaît beaucoup plus que le désespoir fera mon bonheur. Calypsó , dans
style ... Voilà qui est bien ,pourvu qu'on. Télemaque . = 6°. En style dePalais, de Chan
m'en garde le secret . Sév. Il y a du sous- en- cellerie et de Traités , le pronom en est régi
tendu dans ce ad en ; pourvu qu'on ne dise par des participes employés adjectivement.
pas que je fais une pareille lecture. » Ces bois · Que le Roi remettroit au Duc , Pignerol...
'étant fort légers , ils n'en étoient que plus la Pérouse , et les Forts en dépendans . D'AVR .
propres à rendre légers les bâtimens qu’on: En style ordinaire, on dir , qui en dépendent.
en construisoit. Orig. des Lois. Soit que en = 7°. En , ne suplée pas pour toute sorte de
suplée là pour avec , ou pour l'ablatif de noms et de verbes : l'usage y met des excep
bois , il ne fait pas un bon éfer. - Cepen. tions . On dira , par exemple : » Je ne veux
dant , dans le discours fainilier on peut passer pas le faire , mais j'en suis bien tenté : il su
un en , ainsi employé. » Guérissez-vous avec plée là pour un infinitif ; mais on ne dira pas :
votre bonne pervenche ... Ratraîchissez -en si je veux faire cela , j'en suis libre . » On
cette poitrine enfamée. Sév. = 3°.Quoique or publia parmi les troupes, que quiconque vou
-

dinairement en er de ne doivent pas se trouver droit se retirer, en étoit libre. Hist . d'Angl .
ensemble , apliqués au même nom , puisque Il falait dire , était libre de le.faire . En
le premier est le supléant du second , cepen- général, la correction et l'élégance du style
dant cette espèce de pleonasme et de double demandent que le pronom en se raporte plu
emploi a souventbone grâce , et favorise une tôt à un nom qu'à un verbe. On dit , je m'en
transposition élégante. » J'estime , dit. Saint- suis dégoûté , en parlant de rl'étude , plutôt
Evremont, le Précepteur de Néron ; l'ambi- que , j'avais comencé d'étadie , je m'en suis
tieux , qui prétendoit à l'empire : du Philo-
>
dégoûté. Dans l'Ann. Litt . on critique cette
sophe et de l'Ecrivain , je n'en fais pas grand phrase de M. d'Alembert , tirée de l'Éloge
cas. Il aurait pu dire , je ne fais pas grand câs de La Motte : » Après ses Humanités , il étu
de l'Écrivain et du Philosophe ; mais outre dia dia , comme beaucoup d'autres Hommes cé
que le tour irrégulier est plus vif et plus lèbres , pour être Avocat , et s'en dégoûta
.

harmonieux , Saint-Evremont croûve par là bientôi comme eux. 58º = 8°. On doit apliquer
le moyen de varier son style ; secrec si im au pro nom en , ce
ce qu' on die
qu’on dit du
du pronom le ,
portant, que quiconque l'ignore ne sera ja- la ,
; qu'on ne doit
doit pas le faire raporter à des
mais , quoiqu'il fasse, qu'un très- méchant noms pris indéfiniment , comme dans cette
Écrivain. Coste , Notes sur La Bruyère. phrase : » Le Sénat , en permettant aux fem
» Au fond , qu'est- ce que la finance ? C'est mes les modes françoises, a semblé leur doner
l'art de régir les impôts. Il en faut des impôts : le droit d'en suivre les maximes de liberté.
c'est une vérité triste et démontree. Linguet. Descript.d'Italie. » Démosthène étoit affir
I.'Auteur aurait pu dire , il faut des impôts , matif à un point , qu'il vouloit qu'on crût
ou , il en faut , et ne pas mettre tout-à-la- qu'il avoit toujours raison . Cicéron se con
tois , et le substantif , er le pronom destiné tentoir de le faire sentir , quand il croyoio
à le remplacer ; mais cette espèce de pleo- en avoir . P. Rapin. En suplée en cet endroit
nasme done de la grâce et de la force au dis- pour de la ; quand il croyait avoir de la raia
cours. 4 °. En ne peutprécéderson régime , son. Or , avoir de la raison et avoir raison ,
si c'est un nom , quand ce nom est aux câs sont deux chồses très-diférentes. Voy. Raison.
>
obliques. On dit , j'en ai vu le portrait;mais Voy. LE , Rem . 2. 39º. Ménage critique
on ne dit pas , j'en ai disposé, de la valeur , ces vers de Malherbe , dans son Sonet à Mgr.
j'en ai décidé de la justesse , etc. » Tout si- le Dauphin.
ironiaque ne peut être légitime titulaire du J'ai prédit, en mes vers ,
bénéfice qu'il a acquis par simonie... Il ne Que le plus grand orgueil de tout cet Univers ;
peut en jouir des fruits. Hist. du Dr, Ecl. Quelque jour, à vos pieds , doit abaisser la tête...
Ε ΝΑ EN C
Si vous ne vous hårez.d'en faire la conquête, met ni en enbas , ni en embas .
Vous en serez frustré , par les yeux de vos Seurs. ENCADREMENT , s. m. ENCADRER ,
Dans la pensée du Poère , dit le Critique, v. act. [ Ankádreman, dré : 2° lon ,, 3º e muet
en se raporte à Univers ; et suivant les régles au i1" , é fer. au 2d. ]] Encadrer , c'est mettre
de la Grammaire , il se raporte à orgueil; dans un cadre . » Encadrer une estampe. Er
Jaconquête de Lorgueil, ce qui serait ridi- cadrement , action d'encadrer , ou l'éfet de)

cule , si l'observation de Menuge était juste. cette action. re


Mais c'est une chicane qu'il fait àMalherbe. ENCAGER , y. a. ( Ancagé : 1 " lon. , dhe
Persone , en lisant ces vers , ne s'y mépren- é fer. ] Mettre en cage. Encager des oiseaux.
dra , et ne sera tenté d'apliquer conquêre à Mais, dès le premier jour , il semble
.

orgueil. Il est pourtant vrai de direque la Que le couple encagé ne s’aime plus si fort.
force du sens , foute seule , 8te l'équivoque, La Morte .

e qu'il faut ordinairement, pour' l'éviter , Figuréinent , mettre en prison. » On l'a er


faire raporter le pronom en au sujet de la cage. - * M. Lingiet emploie substantive
mene le
-phrase , plutôt qu'au régime. Par exemple : niers, participe : » Les encagés , les priso
» Ils se diversissent un moment du con
Cerce métho le donne un grand prix à cet
ouvrage . C'est un tel qui m'en a donné l'idée sur lequel chacun des encagés soupire. Cc
Naturellement on est porté à raporter en à mot est excellent pour le style plaisant et
méthode , qui est le sujet, et non pas à ou- chagrin tout-à-la- fois, ou moqueur et sati
vrage , qui est le régime; m'a doně l'idée de rique.
cerie méthode . Si on voulait faire raporter en ENCAISSEMENT , s. m. ENCAISSER
2 è moy. , 3 ° e muce
à ouvr.ige , m'a doné l'idée de cet ouvrage , v.. a . [(Antecemin , cé : °
il y aurait une équivoque dans la phrâse. au 1 , é fer, au 2d. ] Encaissement , est l'ac
>

Sio ° . En , s'emploie encôre par une cer- tion d'encaisser , de mettre dans une caisse ,
taine re don dance , que l'usage a autorisée et ou , en caisse , ou c'est l'éfet de cette action .
rendûe élégante . is. Il ne faut en aser mal » Tant pour l'encaissement de ... » Cet en
avec personne : ils en sont venus aux mains : caissement a été mal fair. - 1 Encaisser des
secs. --- Encaisser des orangers , etc.
raisins secs.
il sen va partir , il s'en retourne à Paris , raisins
etc. Il en est de lui comme des autres, » Un ENCAN , s. m. [ Ankın . ] Cri public qui
Savant de ce siècle concient dix fois un Savant se fait par un Sergent, pour vendre les msu
dusiècle d'Auguste;mais
de commodité
ilen a eu dix.fois plus bles à l'enchère. Mettre à l'encan, vendre à
pour devenir savant. Fonten. L'encan . Il court tous les encans .
» Il ( M. Barreux ) décompose les plus petits ENCANÂILLER , v. ace . [ Ankana glié :
ouvrages , et les juge par les règles fonda- 3 lon. ; mouillez les Il. ) Mettre avec de la
mentales d'une vérite si générale e si claire, les
qu'elles en sont criviales . Ann. Litt.
canaille encaniillé
. » Onaqu'on
réceptions la Compagnie, par
a faites. Il se dic
Il faut éviter de mettre deux en de suite ; sur- tout au réciproque : hanter de la canâille.
dont l'un soie l'article du gérondif , et l’alltre » Il ne faut pas s'encanailler comme vous le
pronom , comme,en en faisantmention . faites. = Ce mot n'est pas ancien dans la
* En
après pour après, est entièrement aboli, Langue. La Touche le traite de
mot nouveau.
demêmequ'en
qu'au Palais. en faisant, quineseditplus. Ilest du dernier siècle
. Molièrefaitdireà
* ENARRIÉRÉ , ou plutôt ENNARRIÉRĖ, mement
une précieuse : » Le gott des gens est extrê
gâté , et le siècle s'encanaille furieu
BE , adj. [ Arariéré ,ré-e. Voy. Enn. 3° et
>
sement.
Prefer.) L'usage de ce mot est douteux. ÉNCAPUCHONER , v. a . [ Ancapuchont.)
enarriérées. On dit ordinai. Il est du style plaisant. Qui vous a ainsi
» Des sommesarrérages
rement, des . encapuchoné ? » Il s'est plaisamınent enca.
* ENAMOURE , adj. Vieux mor. Amou- puchone'.
roux. » Enamouré d une donzelle. Rich . " ENCAQUER , v. a. [ Ankaké. ) Au pro
EN BÀS ( en ), adv. » Labarbese replie , pre , meccrc dansunecaque. » En aquer du
et pend en en bas . J. J. Rouss. Let. sur la hareng . - Au figuré , presser , encasser les
Botanique.
devant le b -
et leCepnor
on estcontre
doit mettrel'analogie:
une m , et uns sur les altres.» Onnous avoir encaqués
cu, nous étions encaques ( dans cecảrosse.)
Ron pas une n . 'Voy. Embas. L'Acad . ne
де comme des harengs. St. famil. :
K ‫ܐ‬
76 ENIC ENC
ENCÀVEMENT , s. m . ENCAVER er
, V. a. la main d l'encensoir , entreprendre sur l'au
[ 3e
Ankáveman , vé : jemuet au 1 " , é fer. torité de l'Église. Doner de l’er.censoir par
au 2d. ] Ils expriment l'action de mettre en le nez , doner des louanges outrées et gros
-
câve du vin , ou d'alltres boissons. - On dit sières, qui blessent plus qu'elles ne fatent.
aussi encaveur , celui qui encâve. Mais un Auteur novice à répandre l'encens ,
ENCEINDRE , v .act. ENCEINTB , S. f. Souvent, à son Héros , dans un bisarre ouvrage ;
[ An -cein dre , cein - te : 1" et 2zº lon. , 3º e Donne de l'encensoir à travers le visage.
muet. ] Environer , entourer, Circuit, tour , Boileau . !

clotûre. » Enceindre de murailles , de fossés. » Il est certaines sociétés , dévouées à des hom
L'enceinte d'une Ville. Enceint , einte , mages mutuels , où l'encensoir passe de main
Enceint
partic. er adj.» Ils étoient enceints d'ennemis de en main . On obtient de ses Confrères une
tous côtés. Dans le Dict. de Trév. on dit qu'on ample dose d'encens, en revanche de celle
doit éviter de se servir du féminin , qui est qu'on leur a distribuće. Sabat. Trois Siècles ,
consacré à une aütre signification. »» Femme etc.
enceinte , grosse d'enfant. ENCHAÎNEMENT, s. m . ENCHAÎNÛRE,
Rem . Suivant La Touche , on ne dic femme S.
s f. ENCHAÎNER , V, act. [ Anchêneman ,
>

enceinte que dans le style relevé ; et grosse nûre , né : 2 êê ouv . et long i 3 ° e muet au
er
est plus de la conversation et du style fami- 1 " , é fer. au dern . , lougue au 2d. J I. En
>

lier. L'Acad. ne détermine point l'usage de chafinement , ne se dit biea qu'au figuré. Liai
ces mots. Ce qu'on peut dire , c'est qu'enceinte son , ou suite de plusieurs choses de même
est plus noble quegrôsse , mais il n'est point natúre. » Iss propositions de Géométrie ont
exchu du discours ordinaire. un merveilleux enchainement entr'elles. A
ENCENS, s. m . ENCENSEMENT , s. m. l'égard d'ench.zfnüre , l'Acad. dis qu'on ne
ENCENSER . ( Ansin , sinceman , cé ;: l'emploie qu'en parlant des ouvrages del'Art,
, V. a.
>
е
>

" et 2 “ lon ., 3 e muet au 1" , é fer. au 2d . ]


I et qu'il est de peu d'usage. Dans sa dern .édit.
L'encens est une résine , ou gomme aroma elle a retranché ces derniers mots. Un Auteur
rique et odoriférante. -) La fumée de l'ensens moderne s'en est servi dans le moral et dans
montoit au ciel Bröler de l'encens sur les le figuré. » Dieu connoît, par avance , lexis
Aurels. Encenser , doner de l'encens. Encen- tence des choses qui dépendent d'une enc ?ai
sement , l'action d'encenser. -- Ce dernier nüre de causes nécessaires. Clarke. Enchal
ne se dit qu'au propre ; les aútres se disent nement , était le mot propre. — Le Rich. C

au figuré , pour louange , louer. Port. met enchaînûre sans remarque. Liaison ,
-- Je ne puis , en esclave , à la suite des Grands, atachement. Trév, dit comme l'Acad .
A des Dieux sans vertus , prodiguer mon encens. II. ENCHAÎNER , v. a. Au propre , lier
>

Boil . er atacher avec une chaîne. » Enchiiner un


Uo Auteur qui par-tout va gueuser de Pericens, chien , des fagots , des esclaves , etc. – Au
-

Mol.. figuré, captiver. í Sa beauté enchaine tous


ps Pour gagner les hommes , il faut donner les ceurs. Il se dit , dans le méine style ,
dans leurs maximes , et encenser leurs défauts. des chôses qui sont liées les unes avec les au
* Abadie fait encenser neutre , et lui tres. » Les causes naturelles sont enchafnees
dait régir le datif. » Les Romains adoroient les unes aux autres , ou , avec les autres.
la fievre, et encensoient aux Divinités qu'ils J. J. Rousseau substituë à ce dernier régime,
avoient menées en triomphe. Il faut dire , l’ablatif. » C'esttoi qui , le premier , us éveillé
>

encensaient les Divinités , etc. dansmon cour une nouvelle audace , qui as
ENCENSEUR , s. m. ENCENSOIR , S. m.
re
brisé les liens dont la pudeur enchainoit mon
( Ansan- ceur , soar : 1 et 2 lon .] Le per sexe. – Ce dernier régime est peu usité : il
ne se dit qu'au figuré, dans le style plaisans faut en user sobrement. Mais la diférence de
et critique ; le 2d se dit ordinairement au ces deux régimes , le datif , ou la prép. à et
>
er
propre , mais seulement dans le style mé- l'ab!atif , ou la prép.de, c'est que le c' est
diocre , ou familier.. » Les faiseurs de Dédi- pour les choses auxquelles on arache : : Il
caces sont de grands encenseurs , de grands enchaîna la victoire à son char ; le travail
louangeurs. - Encensoir , perite cassolette auquel je suis enchaîné : le 2d : est pour les
qui pend à de petites chaines , et dont on se chốses avec lesquelles on arache » Les liens
sert dans l'Église pour encenser. Metire dont je suis enchaîné. Ce 1" régime ( la

1
ENC ENC 77
prép. à , est sur - tout d'usage avec le passif. enchanteresse. Il se prend en bone , ou en
Que d'épouvantables calamités enchafnées mauvaise pari , suivant le sens de la phrase.
les unes aux autres. Volt. = Il est quelquefois employé adjective
La victoire , à son char , sembloit être enchainée. ment ; et il suit toujours le substantif. »
Cromwel .
Style enchanteur ‫و‬, voix enchanteresse.
ENCHAÎNÛRE , voy. ENCHAÎNEMENT. On oublioit ses attraits enchanteurs ,
ENCHANTEMENT , s. m. ENCHANTER, Dès que sa voix frapoit les audireurs.
V. acc. ENCHANTEUR , ERESSE , s. in . et f. Ververt.
[ Anchanteman , té ,er teur , terèce : 1" et 2 De ce loisir fatal fuis le charme enchanteur ,
lon . , 3 % e muet au 1 et au der >, é fer. au 2d , Donne d'utiles jours aux travaux d'un Pasteur.
4 èmoy. au dern. ] Enchantement , est l'éfer Gress. Égl.
de prérendus charmes : Faire, défaire, rompre * ENCHANTERIE , s. f . Cela s'est fait
unenchantement, ou l'action de l'enchanteur : par enchanterie . Trév . Ce moi n'a pas été
Les enchantemens de Médée. Au figuré, admis par l'usage , et il est inutile. On dit
chônse merveilleûse et surprenante. » Rien ne enchaniement. Le style burlesque ou maro
manquoit à cette fête ; c'étoit un enchanté- tique pourraits'acomoder d'enchanterie.
meni . ENCHÂSSER , v . a . EncHÂSSÛRE, s. C
EOCHANTER , au
ay propre , charmer , en- f. [ Anchacé, súre , " et [2º lon . z' é fer .
er
sorceler. » Le peuple croitqu'il y a des Ma- au , lon. au 2d. Enchâsser , c'est pro.
giciens qui enchantent les hommes, les ani- prement mettre dans une chasse ; Enchasser
etc. — Au
maux , etc. figuré, surprendre, char- des reliques. Il est peu usité en ce sens. –
>

mer , séduire , tromper. » Cette femine est Par extension , mettre dans du bois dans >

artificieuse , elle l'enchantera . » Ne vous de l'or , de l'argent , ou autre matière , »


laissez pas enchanter par cet homme-là. Enchasser un diamant , un rubis dans une
ENCHANTÉ , Ét , participe et adjectif. bague , etc.
> Fig. Placer , faire entrer.
» Palais enchanté : Ses sens étoient enchantés . » Enchâsser un passage , un trait d'histoire
-- Apliqué aux persones , c'est un mot à la dans un discours. — Enchassúre ne se dic
mode. « En bien ou en mal , ils escaladene qu'au propre de l'action d'enchâsser ; il a
tous les sanerlatifs. Ils sont enchantés , fu- fort bien réussi dans l'enchassûre de ce dia .
rieux sur des choses qui n'auroient pas causé mant ; ou de l’éfet de cerce action : cette
la moin it : émotion dans leurs aïeux. Coyer. enchassûre est fortriche.
Il régit de , devant les noms et l'inrinitif, Rem . L'Auteur du Dict. Néglog. n'aprouve
et que , avec le subjouctif. » Enchanté de cet pas enchassûre au fig . » L'en hassure de
ouvrage ; enchanté de pouvoir vous être utile. ces écrits augmentera leur prix . L'Abé Des
» Enchanté que les factions lui eussent acquis Fontaines , qui a augmenté ce Dict. n'a pas
dansce Royaume despartisans. Hist.d'Angl. faitdificulté d'employer en hassúre figuré.
.

précieux. ces régimes ,il n'est point du style ment. » Ces RéHexions sont pour la plupart
avec
= Apliqué aux chồses , l'usage ingénieuses , et ne sont défectuelises Le
quemo
part
de ce por
mot est plus ancien : Beau , surprenant. leur forme etleurenchassûre.
Un trait enchanté ,une maison enchantée , est en italique , pour montrer qu'il n'était
conseillx,e des jardins enchantés . LeP.Bouhours pas encore admis par l'usage. L'aplication
deslieu
pourtant de ne se servir que rârement en parait heureuse. Il semble qu'on pour
deces sortes deprécieux
termes,qui sentent l'afectation rait s'en servir en pareille ocasion.
et le langage .
Il est à remarquer
-
ENCHÈRE § . f. ENCHÉRIR , v . a .
e

que danscesocasions,, enchante', queiqu'ayant [í efAnchère > chéri ; 2° è moy, et long as


la terininaison passive, a pourtane le sens é fer. et bref au 2d. ] Enchère est une
actif, et se dit pour enchanrant
chante , qui charme , qui ravit. : , qui en- ofre qu'on fait au -dessus de quelqu'un , pour
* Le une chose qui se vend au plus ofrant , ou
chanter. ,
>
à . que l'on baille à ferme. , Mertre à l'en
chère : couvrir une pnchére. = Enchérir
ENCHANTEUR , ENCHANTERESSE , se di- > c’est , 1°. Faire uneofre au - dessus de quel?
>

sent
teursaudepropre et au, Circé
Pharaon. figuré-:l'Enchanteresse
» Les Enchan-. sur , au» Enchérir
qu’un. .
une -dessus
dessus , par maison quelqu'un
, the terre
.
» C'est un grand enchanteur , une grande Neutralement et fig. Surpasser. » Néron a
78 ENG ENC 11

enchéri sur la cruauté de Tibère. » Enchérir à moy. aures


dont la 4e e miet , e
sur l'éloquence des Anciens. = 2° . Ren muet au 2d , dont la 4º é fer. ] L'onchi
dre une marchandiseplus chère, » Ce Mar-
V. n . frènement estun embarras dans le nez causé
chand a fort encheri ses denrées. par un rhûme de cerveau . Enchifrener , c'est
Devenir plus cher hausser de prix. Il se causer un enchifrènement, » J'ai un enchi
dit des choses. „ Toutes les denrées enches frènement bien incomode. Cet air froid m'a
rissent , ont enchéri. enchifrené : elle est toute enchifrenée .
Rem . Suivant La Touche , on dit indifé- ENCLAVE , s. f. ENCLAVEMENT , s. m.
reinment enchérir et renchérir , au propre ENCLAVER , v . a. [ Anklave, veman , vé ]
at au fig. » Il enchérit , ou il renchérit tous 2 ° lon . 3 ° e muet aux 2 !ers é fer . au 2d .;
>

les jours sa marchandise. » Le blé enchérit Enclave est, 1 °. les limites d'une terre ou
ou renchérit . » Il enchérit sur la cruauté d'une juridiction. » Cela est dans l'enclave ,
de Néron . » Il renchérit sur le ridicule des ou hors de l'enclave de , etc. 2 °. Ter
plus grands sots. - Cet habile Gramairien re enclavée dans une autre. » Certe terre
-

dit qu'il aimerait mieux renchérir , dans le fait une enclave dans la vôtre. » Cette pa
>

figuré, et je crois qu'en- hérir est meilleur roisse est l'enclave d'un tel Evêché. » Avi
pour le propre. Massillon à employé gnon et le Comtat Vénaissin sont des encla .
celui-ci figurement et sans régime . » Une ves de la France .
simple légéreté ( dans un Roi ) va autoriser Enclavement est l’éfet d'enclaver , d'en
la licence et l'impiété. . . . On croit plaire fermer d'enclôrre une chose dans une au
0

en enchérissant , et les râilleries du Maître tre. » Éncluver une pièce de terre dans un
deviènent bientôt des blasphêmes dans la parc. « Deux Juridictions enclavées l'une
bouche du Courtisan . dans l'autre . » Enclavement d'une terre dans
ENCHÉRISSEMENT , s. m. ENCHÉ . une autre terre , etc.
RISSEUR >
e
m. [ Anchériceman ; cerr ;
S.
e er
Rem. 1 °. M. de Ramsay emploie encla.
, " lon, za é fer. 4 e muet au 14. ] Ils ne ver au figuré : " Tous les épisodes de no
se disent l'un et l'autre que dans le sens pro- tre Auteur ( Fénélon ) sont si habilement en
pre ; le 1" relativement au n °, 2°.' d'en- clavés les uns dans les autres , que le pre
chérir , et l'autre au nº. 1. Enchérisse- mier amène celui qui suit. Disc. sur le poème
ment , haussement de prix . » L'enchérisse- Epique.
ment des vivres , des denrées. Enché ENOLIN , INE , adj. [ Anklein , kline. ]
>

risseur celui qui enchérit. » Il s'est pré- Porré de son naturel à . Il ne se dit que
senté beaucoup d'enchérisseurs. » Ce meu- des chöses morales , et plutôt du mal que
ble a été délivré au plus ofrant et dernier du bien . » Télémaque avoit trop de cou
enchérisseur. rage et de candeur pour être enclin à la dé
ENCHEVÊTRER ( s ) v, réc. [ Anche- fiance. Télém . » Enclin à mal faire , à més
e
4 é dire.
vêtré : "2 e muet , 3 e ouv.. et lon. de Il est peu usité au fém .'* Elle
fer. Encheyestrer est vieux. ] Au propre , étoic encline à ces deux petits vices-là ( la
en parlant d'un cheval , engager un pied coquetterie et l'avarice : ) Mariv. » La ma
dans la longe de son licou ité humaine est encliné à la censûre. Merc.
. » Ce chevallignRem
s'est enchevêtre. Au fig . ( st. fam . ) S'en-
CP
. Quoiqu'on dise enclin , on ne die >

gager dans des choses , dont on a de la peine pas encliner , mais incliner. Vaug. Il faut
se tirer. » Il s'est enchevêrré dans une ajouter qu'enclin n'est jamais qu'adjectif , et
mauvaise afaire.» LesSophistes s'encherêrrent qu'on ne le faic substantif qué dans le bur
souvent dans des raisonnemens d'où ils ont lesque et le bas comique : fuire l'enclin. On
peine à sortir. le disait autrefois sérieusement , et on le dic
ENCHEVÈTRŮRE , s. f. [ Anchevêtrů- encôre dans certaines Comunautés Religieu
re ; 2° e muer , 3 ° ê ouv . 4 lon . On a ses. » S'aprochant deux à deux , elles firene
>
>

dit autrefois enche vestrure . ] Mal qu'un l'enclin à la Supérieure .


cheval se fait à un pied en s'énchevêcrant . » ENCLORRE , v. react. Enclôs , s. m .
Mon cheval est mala de d'une enchevêrure . [ Anklôre , ankl6 : 1, " et 2' lon. ] Clôrre
Il ne se dit qu'au propre . de murailles , de haies , de fossés , etc. II
ENCHIFKÈNEMENT s. m . ENCHI- se dic , ou avec le seul régime absolu ( l'a
FRENER , V. a . ( Anchifréneman , ne'; cusatif ) : enclôrre un champ ; ou avec la
EN C EN C 79
prép. de : exclörre un jardin de murailles , e muet. ] Au propre ,, partie du cheval
de haies , etc. ; ou avec la prép. dans ; et depuis la tête jusqu'aux épaules et au poi
>

alors il signifie enfermer , enclaver. » En. trail. » Ce cheval a l'encolûre fine. » Il est
.

clórre les fauxbourgs dans la ville ; enciórre chargé, ou déchargé d'encolare . = Au fig .
une pièce de terre dans son parc , etc. = en l'apliquant aux hommes , air , aparence .
Enclos se dit , et de l'espace enfermé entre » Il a l'encolûre d'un sot , d'un fripon . On
des murailles : grand cnclós , bel en los ; et ne le dit guère en bien ; on ne dit dit pas ,
de l'enceinte même : augmenter acroitre avoir l'encolure d un honete homme , d'un
son enclos, homme d'esprit. » A chaque page on devine
ENCLOUER , v. . a. EncLOUÛRE , s . ff. le faussaire (( le fabricateur des lettres de..)
[An-klou- é , An- klou-ûre , ; ' é fer. au ietOn y reconait son encolûre , ses manières ,
lon . au 2d . On écrivait autrefois encloueu- son langage. Anon.
re.] Enclouer est , 1 '. en parlant d'un che
. REM . Kichelet écrit encolure ou encou
val, le piquer jusqu'au vif avec un clou , lure : il préfere le 2d . L'Acad . s'est déci
quand on le ferre.On dit aussi qu'un che- dée pour le ref:
. On dit , dans le Diction.
val s'encloûe , qu'il s'est encloué , lorsqu'en Grain . qu’encoulure est contraire à l'étymo
marchant il a rencontré un clou qui lui logie , ce mot venant de co! ; mais comme
est entré dans le pied . 2 °. En parlant d'un on prononce cou , ce serait au contraire
canon , enfoncer de force un clou dans la une raison pour dire encoulûre. Il faut donc
lumière , pour empêcher que les énemis ne en revenir à l'usage , qui s'est déclaré pour
s'en servent. encolare .
Enclou úre au propre , correspond au * ENCOMBRE , s.. mm . [ Ankonbre ; ;' ite
premier sens d'enclouer. » Ce cheval est et lon . s ' e muet. ] Empêchement , em
boiteux d'une enclouûre. - Au figuré ( st. barras. Ce mot est vieux. La Fontaine l'a
.

fam .) Empêchement , obstacle , dificulté. » employé.


Voilà où est l'enclouûre. » Ce n'est pas- là Perrette sur sa tête ayant un pot au lait
l'enclõuüre : j'ai découvert l'enclouûre. Bien posé sur un coussinet ,
Prétendoit arriver sans encombre à la ville , etc.
ENCLUME , s. f. [ Anklume) Masse de Cependant , devant qu'il fût nuit ,
fer sur laquelle on bat le fer , l'argent, les
Il arriva nouvel encombre ,
alltres métaux. Batre , fraper sur l'encla . Un loup parut , tout le troupeau s'enfuit.
me : plus dur qu'une encluine . = On dit, Ce n'étoit pas un loup , ce n'en étoit que l'ombre.
Fig. dans le seyle médiocre remettre un Id .
ouvrage sur l'enclume , lui doner un au- L'Auteur du Tartufe Epistolaire le fait fé
tre forme . Er en style prov. être entre l'en- minin, » Sur le champ vous prîres le parti
clume et marteau , avoir à soufrir des de faire disparoître de votre seconde édition
rés le, ou
deux côer
être embarassé à se déter- tous les passages italiens ainsi que les larin's ,
miner entre
ou haza rdeuxdeuxpartis
. égalemenefâcheux mot
pour est
éviterune pareilleencombre. - Cé
masculin : il est bon à conserver
ENCOCHER ,
v . act . [ Ankoché. ] Met- pour le style plaisantet
ENCOMBR EMENT , critique.
tre la corde d'un arc dans la coche d'une
fèche .
s. m ENCOMBRER
. ,
v. a . ( Antonbrema n , bri'; i1" et 2€ lon. ,
ENCOFRER , vv . a. Enfermer dans un 3 ° e muet au èr é fer. au 2d. ] Encom
e

cofre, -- Fig. dans le style plaisant et brer , c'est embarrasser une rue , un passa
un peu burlesque : mettre en prison . ge , etc. de gravois , de pierres , de décom >

ENCOIGNŮRE , ou ENCOGNÛRE , s. f. bres, etc. - Encombrement est l'action d'en


-

| Antog nûre; mouillez le 6g ; ; Ion. combret ou l'efet de cette action ., = M.


On ne prononce ' point l'i dit l'Acad. Il Linguet parlant du contraste de la magni
serait donc convenable de ne pas l'écrire.] ficence desrepas avec les vilaines immon
Endroit où aboutissent deux murailles qui dices des cuisines : » Concevroit -on , dir
fontun coin , un angle rentrant, » Ona il ,,commentla somptuosité, dont brille le
ménagé un cabinetdans cette encoignüre: sallon , a pu naître au milieu des ordures
Plusieurs le disent de l'armoire même qui encombrent le souterrain .
qu'on place dans ce coin . * ENCOMMENCER , v . act. \ Anko
ENCOLŮRE , s. f. [ Ankolůre , s' lon: mancé ; je lon. ] Commencer. Il n'est d'u
83 EN C E N C
.
sage qu'au Palais. » Nous poursuivrons le rait. --Il se met aussi après mais ,, pat
procès extraordinaire que nous avons enco- oposition à non-seulement. : Non -seulement
mencé. Linguet. On ne peut le dire dans le il est libéral , mais encore prodigue . Il vaut
>

discours ordinaire , qu'en plaisantant et en se mieux que mais même , dont plusieurs se
moquant. servent , et qui est bien dur .
* ENCONTRE , s. f. Vieux mot. Aven- 1. Éncore , Aussi ont quelque raport ,
tûre. » Bonne , mauvaise encontre. mais ne sont pas synonimes. Le 1er a plus
* A L'ENCONTRE DE , prép. Contre. » de raport au nombre et à la quantité. » Il
>

Il plaide pour un tel à l'encontre d'un tel . n'y en a pas assez : il en faut encore . Le
L'Acad. avait dabord mis alencontre tout 2d tient davantage de la similitude et de la
en un mot ,; dans la dern. édir. elle a mis comparaison . » Lorsque le corps est malade ,
à l'encontre. = Ce mot était en usage l'esprit l'est aussi. - * Leibnitz s'en sere au
au Palais : on ne s'en sert plus : on dit , il lieu de même. » De la manière dont je prends
a son recours contre un tel , et non pas , les chôses , encôre ( même ) les hyperboles
>
à l'encontre d'un tel. C'est une remarque du de Platon se vérifient souvent.
P. Borhours. Th . Corn. sur Vaug. - Dans Encóre pour déjà , est un gasconisme. >

les précédentes édit. l'Acad. disait qu'aler à Cet Encôre -


enfant a-t-il encôre déjeune ? Gasc. Cor.
l'encontre de est du st. fam . Dans la dern. = se dit avec la négative.
elle le dit encôre , pour signifier , s'oposer , 2 °. Encôre et Allere ayant a -peu - près le
être contraire à .. Vaug . Corn. La Touc. même sens , il semble que c'est un pléo
l'Auteur des Observations sur les Remarq. , nasme que de les apliquer tous deux au même
( l'Acad. elle-même) sont d'un sentiment objet. » La mauvaise police étoit encore un
alitre obstacle à tous progrès. Hist. d'Angl.
tout contraire ; et les trois dern. avec le P.
Bouhours ; pensent que cette locution estIl faut ofter , et dire , était un alitre obs
tellement hors d'usage qu'on ne s'en sert pas cacle , ou
où était encore un obstacle .
même au Palais. Il11°parait donc que cer 3 ° Encóre doit ordinairement précéder le
article a été conservé dans le Dict. Acad.. participe dans les temps composés des ver
des premières édit. - Le Rich. Port,. suit bes , et se mettre après le verbe dans les
>

l'Acad. , et-marque cette façon de parler , temps simples. » Je n'ai pas encôre fini :
comme du style fam . Elle peut servir au j'y travaille encôre. adverbes Avec les
burlesque ou au bas comique. de comparaison , il doit précéder . Racing
ENCÔRE , ou ENCOR , adv. [ Anköre , ie fils le fait suivre.
er
Ankor ; 2° lon . au "i . ] Le second ne se
.

Non , maintenant sa gloire éclate plus encor...


dit qu'en conversation , et en vers . L'Ac.
> Au delà de ce monde il est un monde encor.
ne le met que pour la Poésie. On dit , On doit passer ces constructions aux Poères.
dans le Dict. de Trév. , qu’encore est bien En prôse', on dirait éclate encôre plus. » Il
languissant dans un vers , quand il ne fait est encore un monde.
point d'élision . On ne voit pas pourquoi il 4°. Encôre a un sens tout diférent , sui

le serait plus qu'un grand nombre de mots. vant quil est afecté ou non par une parti
de cette terminaison : on peut dire , au con- cule négative. » l'atends encore , c. à d. j'ai
traire , qu'encor est dur et sec , et qu'en- atendu jusqu'à présent , ce qui signifie une
core est plus sonore et plus soutenu. Quoi- continuation de la chose. » Je ne l'atends
qu'il en soit , les Poètes ont à choisir entre pas encore c. à d. le temps n'est pas venu
>

les deux . qu'on puisse , ou qu'on doive l'atendre ; ce


RE
ENCÔ est un adv. de temps , qui s'em . qui est bien loin de signifier continuation
ploie irpour le passé ,pour le présen t et pour ou répétition. Racine n'a pas fait cere at
l'aven . » Il vit encore. » Il vivait encore, tention dans ces vers d'Iphigénie.
il y a dix ans. « C'est un homme à vivre Vous me donnez des noms qui doivent me sur.
encôre crente ans. = Il signifie aussi , de prendre ,
nouveau : » Donez - moi encore à boire ; de Et les Dieux , dès long -temps , contre moi couro
, ajoutez encô
pluse l'ar à cela que , etc. ; roucés ,
outr re dona
gent on lui encore un che. A mon oreille encor les avoient épargnés .
wal , etc. Tout le monde voit qu’encor , placé où il
Du moins ; » Encóre s'il vou,
Lois avouer sa faute , on la lui pardonec est , ne peut signifier que continuation ; ce
qui
ENC EN C 81
qui est contre le sens de l'Auteur. Peut- remment. Gombaud fuyait encor comme un
érre a-t-il cru qu'épargner ayant un sens écueuil , et n'aimait à se servir que d'encore.
passif, il pouvait employer encore , com- Ménage ne pouvait soufrir celui-là à la fin
ine s'ily avait une négation. Me les avaient du vers , ayant observé , dit-il , qu'il est
encore épargnés., c. à d. n'avaient pas en- extrêmement dur en cet endroit ; mais il
core permis qu’on me les donât. l'employait volontiers à la césure , comme
Encôre est adverbe dans cette phrase. Malherbe le pratiquair , et il trouvait qu'il
» Il n'est pas encôre venu. Il est conjonc- y avait bonne grace .
tion dans cette alltre . » Il a été long -temps à Et tant d'autres encor me devoient avertir.
se faire prier ; en ôre ne l'a - t - il acordé que Enfin , Menige avereit ceux qui voudronc
de mauvaise grace. Dans ce dernier emploi , employer encor dans les autres endroits du
on mer le pronom nominatif après le verbe. vers , de consulter leur oreille , pourvu
» Je suis content de ina pauvre Ithaque : qu'ils l'aient bonne ; car il y a tel' lieu >


enzôremêmen'ya farèglunerai -je lesquetro pcôt Té où
Dieux .nous autret M.
il ne sera point dur , e telSuivan
il le sera extrêmement.
lémaque. » 11
)
que
aient envoyés pour desabuser Idoménée ... l'Abé d'Olivet , dans la prose , où l'on n'est
encóre a-t-il falu des espèces de miracles point gêné par la mesûre , nos bons · Écri
!
pour lui ouvrir les yeux .. Ibid. - Mais si le vains donent constamment la préférence à
verbe est éloigné d'encôre , on peut se dis- encôre , dont la pénultièine , alongée par l'e
penser de mettre le pronom après. » En muet , soutient la prononciation ; au lieu que
córe mêne la plupart des hommes , en ce dans les entretiens fami liers , où il n'est pa
pays, étant adonés à l'agriculture , ou à con- permis d'être lent , on ne dit guère que '
duire leurs troupeaux , ne laissent pas d'e encor dont la dernière est brève.
xercer les arts nécessaires à leur vie simple L'Acad. dit , qu'en Poésie , on dit in
-

eret frugale. Ibid. En changeant la construc- diféremmentencore ou encor , suivant le be


>

tion et raprochant le verbe d'encôre , l'id- soin. — Encores a tout-à- fait vieilli. Il
i lustre Auteur aurait surement dit , ne lais- était pourtant comode pour les Poètes d'a
sent-ils pas , etc. — » Mais encôre faut- jouter cette s devant une voyelle, quand ils
il arendre Doralice . Marin . avaient besoin d'une syllabe de plus , et de la
6. Encôre adv. se met aussi quelquefois retrancher , quand elle leur était inutile.
à latête de la phrase ; et une de ses pro - ENCOURAGEANT , ANTE , adj. Qui
priétés , quand
>
il est ainsi placé , c'est à au- encourage. Ce mot n'est pas dans les Dic
foriser la supression du verbe. » Encore une tionaires ; mais il est très -beau , très -utile
fausse l'i,déequi nous prouvera combien est
rélexion et l'on s'en sert aujourd'hui sans dificulté. »
que l’Auteur nous done , etc. On Après quelques succès encourageans , il finit
-entend , je fais , ou permettez -moi en- par échouer . Hist. d'Angl. » Institution aussi
sous
côre etc.
',
Encore encourag-ante pour l'industrie , que Aatellse
bannir que,
le Erebre de laquoique. , aussi bien voulu
LanguePlusieursont l'humanité.
que , àpourcoudre , qui a Linguet. Si c'est l'aiguille
été le premier
> objet de
malgré que. Il serait bon de le conserver : leurs encour.igeantes atentions ( des Econo
ilj'enestsoisleplus sonoredestrois.. » Encóre que mistes)
fort touchée , j'aime mieux sentir
Id.
ENCOURAGEMENT , s. mn . ENCOU .
cette sorte de douleur , que de ne point sa- RAGER , v. act. [ An kou-rageman , gé ;
voir la suite de votre amitié. Sév. - L'Ac. 4 e muet au 1er é fer. au 2. ] Encou
mer encøre quesans remarque. Elle ne dit ragement
cou
doner
, ce qui encourage . Encourager ,
rage , exciter . » Les arts ont bes .
point qu'il vieillisse.
Rem. Coquillart et d'autres vieux Poètes , soin d encouragement. Ce bon succès l'a
ont ditencoire , et l'ont fait rimer avec més fort encouragé.
moire , histoire , etc. La Monnoie . Au 17 . Rem . 1 °. Autrefois on n’employait point
siècle , on disait encores et l'on prononçait encouragement au pluriel : Et M. l'Abé Da
l's devant une voyelle . » Celles qui ne se- Bos l'employant dans ce nombre , l'a faic
de S.pas encores habicućes à
ront l'Office. S. Fr. imprimer en italique , pour montrer qu'il
En vers , on dit encôre et encor . le hazardait . » Croit-on qu’un Peintre fran
Corneille et Segrais s'en servaient indife- cais , qui aurait pris son essor avant la Paix
)
Tome II, L
82 ENC E N D
de Vervins , cût reçu les mêmes encourage- ENCROUTEMENT, ENCROUTER . Voy.
mens qu'en 1660 . Aujourd'hui ce mot INCRUSTATION , INCRUSTER .
est bien établi > et il est du beau style. ENCUIRASSLR ( s' ) , v. réc. [ An -kui
L’Acad. ne doned'exemple que du singulier. racé. ] Il se dit de la peau , du linge , des
2°. Encourager régit la prép. à devant étofes, des inétaux , qui se coûvrent d'une .
les noms et les verbes. Encourager au tra- crasse épaisse. » Des mains encuirassées d'or
vail , à bien faire. - Encourager les Sol- dures. » La poussière, l'ordure se sont en
.

dats à la guerre : les encourager à se bien cuirassées dans ces habits , etc.
batre . Le régime des nous est râre. Ra. ENCUVER , v. a. [ Ankuve.] Mettre dans
cine a bien dit , dans Andromaque : une cuve. » Encuver la vendange.
Allez , en lui jurant que votre âme l'amore , ENCYCLOPÉDIE , s . f. ENCYCLOPÉDI e

A de nouveaux mépris l'encourager encôre. QUE , adj . [ Anciklopédie , dike . té fer .,


q lon. au ?", dern. e muet. ] Encyclopédie ,
mais c'est une ellipse , et l'on sous-entend , à est
1:01! 5 faire essayer de nouveaux mépris. l'enchainement des sciences. Encyclopé
ENCOURIR , v . act . [ An-kou - ri. ] Ati- dique, qui apartient à l'Encyclopédie . =
rer sur soi , mériter. Encourir les peines Depuis quelque temps , on a dit Encyclopé
>

portées par la loi, les censires , l'indig- disies, en parlant des Auteurs de la fameise
nation , ! , haine de Dieu , du Roi , etc. Encyclopédie.
>

l'infamie , le mépris public , la honte , ſ'o Rem . Richelet , qui écric Enciclopé.lie
probre. avec un i , dit que ce mot avait vieilli , et
ENCRASSER , v. act . [ Ancrace. ] Ren- qu'il ne se disait plus que dans le hurlesque.
dre crasseux. » La poudre encrasse les ha- Il a fait depuis une prodigieưse fortune. .
e

bits. = S'encrasser , devenir crasseux.. » ENDEMIQUE , adj. [ Anémike : 2 é fer. ]


Il y a des érofes qui s'encrassent aisément. Il se dit de ce qui est particulier à un peuple,
Fig. Se mésallier. » Il s'est bien encrassé à une nation , en parlant des maladies. ‫ در‬La
par ce mariage. - Se rouiller. » Les enthou- lepre étoit endemique en Syrie , en Judée.
siastes de la capitale croient que l'esprit ne » La plique est eniem que en Pologne. » Les
peut que s'encrasser dans la Province. maladies endemiques différent des épidémiques,
ENCRE, s. f. ENCRIER , s. m , . è[ Ankre,
>
I
fer . au
en ce que celles- ci ne règnent qu'en certains
krié : ire lon . 2° e muet au i > temps , par un vice de l'air , et que celles là
24. ) Liqueur noire , dont on se scrt pour sont ordinaires , en tout temps, à certains
écrire . -Perit våse où l'on met de l'encre . peuples. Trév . re
- On dit , en style prov . écrire de bonne ENDET IER , Y. a. [ áné:e': {'e lon. ,
e
encre , ou de la bone encre à quelqu'un , en 2° et 3º é fer. - Devant la syll . féminine ,
termes forts et pressans , et quelquefois avec le 1" é se change en è moy. li en !ette , ou ,‫ܪ‬
reproches ou menaces. - On dit aussi : je
-
enière , il end uera , ou , endeterie , etc. )
ne suis pas dans la bouteille à l'enere , je Charger de dettes . » L'acbat de cette terre l'a
ne suis pas daas la confidence ; cependant fort enderie'. S'en.letter, coniracter des
cela est probabic , et je crois pouvoir l'as- dettes. » 11 s’ese fort endorse .
surer . ENDEVÉ , , adı . EXDÊ VER , V. nedt .
e
>

REM . 1 ° . Encre à écrire et Ancre ou en- [ Ancê é : 2 Ĉ ouv . et long , sur -tout devant
>

chie ( Anhora ) se prononcent de même I'c muet : il endeve , endrera:) Endeve


, chagrin
matinendévé
Plusicur's bien vouloir. , »etc.
, impatient Ji - fire
tautSubst.
les : c'estdiféremment.
doivent s'écrire
maisconfondent une faute grossière. , pour
2 °. Il n'est rien de si bisarre qui n'ait été i C'est un enlevé; il fait l'eniévé.' === En
dit , ou qui ne soit dans le cas de se dire dêver,ravoirU grandiedépit de quelque chose ;
dans la suite. * Un Auteur inoderne dit : » enrage . » Il entêvo de tout cela : il endeve
Combien .y en a -t-il qui eussent gagné à de voir que les autres lui sontpréférés.
laisser leurs noms , pour ainsi dire , dans Rem . Ces mots sont du bás peuple. Les
l'enere. Anon . c.à d .à ne point écrire , à honêtes gens disent, il enr.182, il est enregi','
ne point faire imprimer. Cela est tout à la plutôt que , il endêve , il est enlévé,.
fois' obscur et baroque ; et le correctifle L'Aca d .dit aussique ces mots sont populaires..
pour-ainsi-dire, n'est pas 'assez fort pour · ENDIABLÉ , ÉE , adj . * ENDIABLER , re
fairepa sscr . Y. n. [ An-dia -ble', blé-e , blé': 1" lon. , 3'e
END EN D 83
ter .,, long au 2d. ] Endiabler, L'acud
ese bâs ( Trev .) et peu usité.
enrager., neIl a[ Andomagé. ] Aporter du domage. » Le vent
endommagé les grains,les fruits. - L'Acad :
le,met pas. — Endiablé', furieux , enragé. fait régir au passif la prép. de . » Le mur est
Esprit endiablé. - Mauvais , méchant en fort endomm.igé des coups de canon.. - Elle
son genre. »» Chernin endiablé , style familier avertit que ce mot ne se dit que des choses.
et chagrin . Subst. » C'est un endiablé ; M. l'Ab. Garnier lui fait régir les persones.
une endiablée. » François méditoit de signaler sa vengeance
ENDIMANCHER ( s' ) , v. réc . [ Andis sur les Pays-Bas , le scul cnlroit où il pút
re
manché : " et 3 lon., dern . é fer . ] Merire facilement endommager son ensemi. Hist.
ses habits du Dimanche. Terme de plaisan, de t'r. Dices , causer di dom : ge , etc.
terie , qui se dit d'une persone du peuple qui ENDORMOUR, s. m . [ Azlormeur. ] II
amis ses beaux habits.is Il s'est erlimanıné. n'a l'usage qu'au figuré ( st. ta nilier.) Flateur ,
» Elle s'étoit enlimanchee. cajoleur . » C'est ul"? Priorineur. On dit
ENDOCTRINER , v. act. [ en lokeriné ) proverbialement, en..orm ?! r d mildes , ou ,
Au propre , enseigner. Richeler le trouvait de couleuvres , conteur de fariboiis; discur
déjà vieux. Il ne se dit qu'en plaisantant. de paroles Naceuses, à dessein d'endormir , er
Autrefois on le disait sérieûseinenri - Au de iromper plus hnement.
-

figuré , faire le bec , faire la leçon à quel-


> ENDORJIIR , v.a. [ Andormi. ] 1 °. Faire
quun , en lui donant quelque cornmissiən. dormir. ” Bércer un enfane , pourafin
l'endormir.
de trom
» Il s'est bien acquitté de la commission ; = 2. Figurément , amuser ,
aussi , l'avoit - on bien endoctrine . per. » Eriormir avec de vaines promesses ,
Rem . 1 °. L'Ab. Coyer l'emploie dans le par de vaines espérances. 3. Engourdir.
sens propre , mais dans le style moqueur et » Cela m'a endormi la jambe , » Endormir la
ironique. » Deux cens agachines àà moi! dit douleur. == 4". Sendirmir, comencer à doc.
le cocher . Gardez - les pour ce triste savant , wir. » Je n'ai pu m'endormir que sur les trois
qui endoctrine votre fils. Ile Frivole . heures . Figurément, négliger une afaire.
2°. Un illustre Aureur , qui garde l'ano- » Il s'est trop endormi sur cette affaire.
nyme , s'en sert dans le sérieux , et lui fait » C'est un homme qui ne s'enfort pas. -
regir la prép. de. » Vous endoctrinez vos éco- S'endormir dans le vice , dans les voluptés, y
liers des Loix de Minos , de Solon, de Ly- croupir. » Les passions nous endormine , ou
curgue , et pas le mot , ou peu de chose, des nous nouls endorinons sur les bords de l'abîme.
loix et des coutumes reçues dans nos Pro- = ; °. Endormir, signifie aussi ennuyer , fa
vinces. De la Literature Allemande . Er l'em- tiguer. » Cette pièce, ce livre , ce sermon ' ,
ploi,
contreetl'lerégime
usage. de cemot , sont également laconversation de cet homme endort : on
sous-entend, ceux qui les lisent, les enten
* ENDOCTRINEUR , s. m . ( Mot nou dent.
veau. ) Celui qui endoctrine . Il ne se dit qu'en ENDÔSSE , s. f. EndÔSSEMENT , s. m .
plaisantant et en se moquant. » Notre en ENDOSSER , V.v a . ENDÓSSEUR , s. m . [ An
doctrineur
le
est ébranlé ; la force de la vérité dóce , ceman , cé , ceur : 2 ° lon. ; 3 ° e muer
ers
e

presse ; un reste de vanité le retient , etc. aux 2 I é fer, au ; . ] Endisse est du style
Royou. - Adj.» Depuislong-temsson zèle familier. ». Vous en aurez l'enlésse. Doner
endoctrineur paraissait condamné au silence. l'endôsse , tout le faix, toute la peine.
ENDÔSSER , c’ese 1. Mettre sur son dós.
la *doENDOLORI,
uleur, - IE , adj. Qui ressent de En ce sens, son usage est fort borné. » En
Comme douloureux se dit des dôsser, le harnois , le cuirasse . = 2'. Charger
maux , et non de ceux qui les soufrent, il de : On l'a endóssé de cela, C'est dans le sens
manquait
sens. J. J. unterme
Rousseaupourexprimer ce dernier d'endôsse. = 3 °. Endôsser une lettre dechan
--

a inventé endolori.„ Ses ge , un billet , etc. Mettre le reçu au lôs de


membres endoloris. Ainsi , douloureux se dit la lettre , ou simplement la signature , ou
de cequil'éprouve
caise dela douleur, etendɔlɔri, de l'ordre depayerà un aûre.
pourtant
Endóssement
ce qui . Il ne parait pas et endôsseur', ne se disent que dans ce sens.
que ce mot ait fait fortune. M. Tissor dit en- - » Merire son endóssement sur une lettre de
doulori.
change. » Il y a plusieurs endôsseurs à cette
ENDOMMAGER , ou.ENDOMAGER , V. a. lettre de change.
L' 2
84 E N D Ε Ν Ε
ENDROIT , s. m. [ Androa . ] On dit , dans n'est point synonyme du 2d. » Ily a des per-.
le Dict. Gram . , qu'on prononce quelquefois sonnes très-parientes , à l'égard des maux qui
andre ; c'est une mauvaise prononciation. leur arrivent par le cours de la nature , es
Voy. CROIRE . - Boileau le fait rimer avec fort mal endurantes à l'égard de ceux qui
droit et froid . leur viennent de la main des hoinmes. Voyez
Cessons de nous flatter , il n'est esprit si droit , les Synonymes de M. l'Ab. Roubaud .
Qui ne soit imposteur , et faux par quelqu'endroit. ENDURCIR , v. 2. ENDURCIS e
SEMENT
Ép . Ix . s. m . [ Andurci , ciceman : 4 e muet au 2d . )
Če mor me semble froid ; 1 °. Rendre dur . » Le grand air endurcit cer
Je le retrancherois : C'est le plus bel endroit. taines pierres. = 2°. Rendre fort. » Le travail
ENDROIT , licu , place . » Vous le trou- enlurcit le corps . =: 3 °. Avec à pour régiine :
verez en rel endroit. » Voilà l'endroit où Acoutumer à ce qui est dur et pénible . » En>

Turenne fut tué. » L'endroit ( du corps ) ou durcir au froid , à la fatigue ; aux injûres ,
il a été blessé. Voy. LIEU . = ll se dit des aux coups.» Mesmains,endurcies au travail,
chôses qu'on mange. » Donnez -moi de cet me donnent facilement la nourriture simple
endroit -là; d'une partie d'un livre , d'un dis- qui m'est nécessaire. Télém . = 4 °. Rendre im.
cours : » Il sait les plus beaux endroits de Vir- piroya
gile , de Racine , etc. == Il se dit aussi au
ble. » L'avarice lui a endurci le cæur.
; °. S'endurcir , devenir dur. Il se dit au
figuré. » Il se montre par son bel endroit propre et au figuré. » Le corail s'endurcit à
par son , mauvais
endroit
endroit. » C'est le plus bel l'air. » Il s'est endurcià la peine , au travail ;
ou , le vilain endroit de sa vie. » Je aux misères d'autrui ,
ne le connois que par cet 'endroit, » Il m'a ENDURCISSEMENT , ne se dit qu'au figuré.
pris par mon endroit sensible. = Il se prend Érar d'une
sentim âme qui n'est plus touchée d'aucun
ent pour
encôre pour'le beau côté d'une étofe, et il est
> la vertu , pour les chôses de
oposé à envers. » Voilà l'endroit de ce drap. Dieu . » Cela marque un grand endurcisse
endroit
* En ment , „ Tomber dans l'endurcissement.
de , en mon endroit , etc. ,
adv . Envers lui , envers moi , sont vieux. Rem . Massillon a une belle pensée , qui
» Il se persuadent d'être quittes par-là en leur lui fait pardoner l'impropriété de l'expression.
endroit de tous les devoirs de l'amitié et de » La prospérité endurcit le Grand au plaisir ,
la reconnoissance. La Bruyère. On dirait etnelui laisse de sensibilité que pour la peine.
aujourd'hui , envers eux:. – Un Auteur plus Régulièrement, endurcir , acoutumer , ne se >

récent a dir , à son endroit , qui est encôre dit que des chôses fâcheuses ; mais les grands
>

plus mauvais. » Après avoir exercé à son en- Écrivains s'élèvent souvent avec succès au
droit tous les devoirs de l'hospitalité chré- dessus des règles et de l'usage. re
tienne. Let . Edif. Dires , envers lui . ENDURER , v. act. [ Anduré. ] ," lon .
Ces >

taçons de parler sont hors d'usage, .si ce n'est Devant l'e muer l’u est long aussi : Il endûre ,
dans le style de Pratique. - On dit aussi , il endurera. } 1°. Soufrir , même involontai
dans ce style , chacun endroit soi , pour ce qui rement. » Erdurer du froid . » Les peines que
le regarde. Voy. DROIT , Rem . II. j'endáre ,, = 2'. Suporter avec patience , avec
ENDUIRE V. a. ENDUIT, s. m . [ An- constance. » Il y a des gens qui endárent
>
t er

duire , dui : 2* lon. au 14. ) Enduire , c'est mieux la faim et le froid que les aîtres. =
couvrir d'une couche de mortier , ou de plá- 3 °. Trév , et l'Acad. lai donent le sens et le
tre , etc. Enduit , ese cette couche dont on régime de permettre , savoir que , et le sub
coûvre, etc. » Enduire unemuraillede plâtre, jonctit : » Il ne faut pas qu’un Magistrat
un vaisseau de goudron. » Faire un enduit. endure qu'on blasphême: Triv. » N'endurir
ENDURANT , ANTE , adj . [ Anduran pas qu'on fasse tort à personne. dead. — Je -

rante : 3 ° lon .] Qui soufre aisément les in- ne l'ai guère vu employé en ce sens par les
jûres. Il sedit ordinairement avec la negative , bons Auteurs.
ou l'équivalent.. »» Il n'est pas fort endarant. ENE. Dans cette terminaison la pénule.
» Il estpeu endurant , malmal endurant ; femme est longue ; dans chêne ; cène , scène , 'alene ,
peu endurante . rênes f, rène, arène ; pêne : brève dans phé
En luranı , patient ( synon. ) Patient , est nomène , ébène , etc.; douteûse dans les noms
>

le genre ; endurant , est l'espèce: mais le 1er propres , Diogène , Athènes , Mécène , etc.
a beaucoup d'acceptions, selon lesquelles il ÉNEMI. C'est ainsi qu'il faudrait écrirea
ENF 85
EREGIQUE , adj . ÉNER- eEchose.
laFmAêNmC
queEN 1

ÉNERGIE ,s.f. E
ÉNN , s . f. ENFANT , s. m . et f.
Voyez ENNEMI . Anfanc , fan : , et zº2 lon .] 1. Enfunce ,
e re

ma M1"ENé Tfer,
GIenQUmu:Eer a,dgiv2°.e ê(E ner.g,i 3é°, ve
o:iv girtće.u au
lon " -, [1 °. L'âge depuis 1la naissance jusqu'à douze
,, fogirrcke
. ] En, er , éficacit-e, er e. ans , ou environ : » Dès mon enſance , dès
il se dit principalement du discours, de la sa plus tendre enfance :ntSortir de l'enfance,
e

parole . „ Discours plein d'énergie. « Il y a = 2 . Il se dit élégamme au figuré. » L'en


e

dans les Prophères des expressionsd'une grande fance du monde , l'enfance de Rome.
énergie. Energique, qui a de l'énergie . 3 °. Puérilité. » Ce que vous faites ' est une
enet. , Td'eunrmeema vraie enfan'ee, » Ne prenez pas garde à ces
quyles.e ,=
giSi Enrsergi
discou éner emqu
qugi s niénèr
ere- faenceesn.fu»r Je
enai
vr , soupçonne qu'elle est un peu
énergique. » Parler , s'exprimer énergique- menteuse. -Oh !! elle ne fait jamais que de
s eries nocerntes. Mais quand
· Rem. Energie et énergique sont fort à la onite
pet inentment
pour son in
plaisi , on pourroit bien
ment .
aussi mentir par intérêt. -Oh ! que non ;;
testines», C'est
mode. l'effetr ordina
de donne au couraire ge
desune s in-e aussi
énergi
guerre c'est de l'enfance ; cela passera . Th . d'Educ ..
mentir
atroce , qui le fait dégénérer en cruauté. „ l'oulez - vous que je l'appelle ? - Je n'ose. -

Journ . Hist. de Gen. » Une éloquence muette , - Allonser; quelle ennc fance ! Ibid . = 3 °. Erre ,
ou tomb en enfa e , se dit d'une vieille
exprgeimsteres 'sa
des énerlaging es Detlce
quue. ,Jérer.ndca perstoonmbe erquien est
. que neEnpeerut- ou béecille. » Elle estfort
enfaimnc
gique , ne se dit point des persones . UnquAu
> teur vieille , d'un caracière foible; em
et depuis six
moderne nous peint ces esprits énergiE es , qui mo :s , elle est presque entièr ent combée
s'élancent au-delà de leur existence actuelle en enfance . Quelques -uiis disent , dans
e qui , peu contens d'exciter l'admiration et l'enfance. CeNT
lui- ci n'est pas si bon .
l'amour de leurs concitoyens, veulent encore il. ENFA - , fils , ou fille , par relation
arracher des louanges des races futúres. — au père et à la mère. Fils et fille , se disent
eiLà , esprit est personifié. Mais que signifie un avec l'expression de cette relation , et avec
esprit énergique , une aine énergique ? Diraic- le régiine. „ Hesi fils d'un tel ; elle est fille
on un homme énergique ; un Auteur éler- d'une telle. C'est le fils ; c'est la fille de M ' ...
gique ? Je ne le crois pas. M.Mallei du Pan de Mde ... Enfant , se dit ordinairement sans
>

e M.LingieRAr l'ont dit . „ Nation énergique. régine et sans cxprimer la relation . » Enfant
Voy . CONT STANT. » Ils étoient énergi- måle : enfant gâté. » Certe mere aiine fort
ques , emportés quelquefois , dans le Parle- ses enfans ;s elle souffre tout à ses enfans.
oi
Qu el qu ef me ets la rareselas tion sous
le erédagins
s.m .et f. [Énêrgumène : exprinés comm ce ph . » No nt
nE. Polit.moy . , se muet : soinmes tous enfans d’Adam : Les Juifs
>

ment (d'Angl.)Àn Ü N
ÉNEles sort d'e ,se. trouvent réunis dans étoient apelés les enfuns d'Israël. » Le Bap
tout es R G Ü M es
édé è possédéeindu ns lise
ene dia- tême nous fait enfa de Dieu et de l'Ég ce ,
r v . , 4'ou
1"4 émofetr.. ], 29zPoêssou
ble , » ExorciRse un , ou une énergu e . etc. - On dit aussi , les enfans de Fran
ÉNERVE , v.'a .( Enérvét etdhe é pour dire , les Princes qui descendent des -

fer., 2'E ouv.'] rAu el


prop re ,afaiblir par la ainés deer la Maison royale. Er, dans le style
que tre ûse
pa qu ( aú ca . » L e mili fant ris fa yon , enar de Pa , de L ,, de M
n déu paher squl'
dviéba,uclehes ,o ba uc elonqut eénaúertrvée. ca» ûsIle.»s'esLet seille , etc.; natif de Paris , etc. ne
2 °. ENTANT , se dit d'un garçon , d'u
mo,t àestforc
Ceervé
én beae ud'exaucèsfigenuréto
. ut» Les
gemrvole. upt és
= fill e en bas âge. Alors il est des deux genres.
» Un aimable enfant , un bel enfanı ; une
eveitrntopreles ment éne
oraunemm erverveelest
nt yl e.» e . jolie enefant,une belle enfant. » Mde.: dela
eTol'éut
»L
éner
ce qu ndd'l'ho toriesté ,én
injust et leodie
couusrag - Fayett vous prie d'aimer Pauline : elle voic
nerve et la diininue . Massill. » La vertu dé- fort bien , dit -elle , que cette enfant est
da igoineblirun ,vaen
Paff in fal'sténeer, vaqunti.ne OMurAS
THpo roit e.Sé
. –quIle joliEN FAvNT
. , pour garçon , est un provença
semble que dans cette dernière phrase on lisme . » Il a deux enfans et trois filles. Ce
Fourrait trouver du pléonasıne ; car afaiblir barbarisme a ocasioné , il n'y a pas long
et eneryer ont tant de raport, que c'est pres temps , un très-grand procés , sur une substi >
86 ENT E NF
tution qui érait en faveur du premier enfant. jeu d'enfans : c'est chose sérieuse. On le dit
aussi de ce que font ou disent des persones
Ilun n'y
garçon second.filles
avaitduiquedes
. quer lit
premie
On dujugea le ,tes
et
âgées réunies ensemble. » Il y avait à ce
tateur très-provençal, avait entendu , par le repas vingt persones : la plus jeune á soi
mot de premier enfant , le premier erfunt xante aus . Ce n'est pas jeu d enfins
mále .
il n'y a plus d enfuns. On comence de bone
Enfant , puéril (Synon .) On aplique la heure à avoir de la malice. »» Vous coaois
sez bien Wile. Aindlie ? - Oui. - Eh bien !
qualification d'enfant aux personnes , ei celle
de puéril , à leurs discours , ou à leurs ac- c'est elle qui est la cause de toutes les samo
tions. Ainsi , i'on dit d'un horme, qu'il est bades de 1. Théodore. . . . Il n'y a plius
enfant ( il est là sadjectit ) , et que tout ce d'enfans. T. d'Éduc. - » C'est bien l'212
qu'il dit est puéril. Le premier de ces mots funt de sa mère. : !1 lui resseinble , il en
désigne dans l'esprit un défaut de maturité , a totes les manières : il en a toutes les
et le second, un défaut d'élévation. Un dis- vertus , ou tous les défauts. Il se dit plus
cours d'enfant , est un discours qui n'a point souvent en mal qu'en bien. - On dit aussi
de raison; un discours puéril , est un discours qu'on est innocent d'une chose , comme l'en
qui n'a point de noblesse. Une conduire d'une fine qui vient de n fire.
fant, est s'amuse
une conduite sans réflexion , qui INFANTEVENT , s . m . ENFANTER ‫܂‬
>

fait qu'on à des bagatelles , faute de v . act. [ dnfintem 112 , té : fre et 2€ lon : 3
conaitre le solide ; une conduite puérile , e muet al 1 " , é fur . au 2d. ] Enfartement ,
1

est une conduite sans goût , qui fait qu'on est


esc l'action d'enfanter
d'enfanter , d'acoucher d'un en
donne dans le petit , faute d'avoir des senti faut . » Les douleurs de l'enfancement, » Heu
mens. Gin . Syn. » La femme devient enfant, rcuse la mère qui la enfanté . - Le verbe
)

et l'homme devient femme. Rayi. se dit or linairement conne neutre et sans


3 °. ENFANT, est aussi un termede flaterie régime. Enfiinter avec douleur. » Après
et de familiarité , quelquefois ridicule , par quune femme a enfan !é.
>

Ic défautde convenance. » Allez , mon enfant, Ces deux mots se disent au fig. mais le
i Cr sculement dans le st. plais . ou crit . » Cet
l'honneur de vos pareils csi d'avoir de quoi
'vivre . Marir . Auteur est dans les douleurs de l'enfante
4º. Mal d'enfant , travail d'erfunt. Ce ment. » Il a peine à enfanter. » Cei autre
sont les douleurs d'une fenine près d’acou- enfante tous les ans de giôs volumes. Le
cher. » Elle a le mal a cajunt , eile est en verbe est plus noble. » L'imagination en
travail dan funt. funte souvent des monstres.
Une Mentyre , en mal d'enfant , ENFANTILLAGE , s. m . ENFANTIN ,
Jeroit une ciamenr si baule ,> etc. INE , adj. [ Anfanti- glie g? , tein cine :
Li Font. 1rre et a 2.° lon . mouillez lcs il dans le re . ]
* En Provençal on dit , le mal de l'enfant . Enfuntillage ne se dit que des persones qui
C'est un barbarisme. ont passé l'enfance , pour signifier des dis
5°. ENFANT , s'emplois élégamment au cours , des manières d'enfant. » Pour un
figuré. » Renaud demeure un moment confus , bonne de votre âge, de votre caractère ,
inmobile et sans voix : mais enfin , l'n ge- voila bien de l'enfantillage. = Enfantin ,
néréux dépit , enfant du courage et de la au contraire , ne se dit que des enfans ;
raison , s'empare de son âine, et en bannit vis.ge enfnin , voix enfantine.
la honte . Jer. Dil. » Ces écrits ténébreux , * ENFANTISE , s. f. Enfantillage.
enfans de la nuit, du mensonge et d l'orgueil , C'est un mot de Province. L'Acad. ne le
désavoués en naissant par leurs propres Au- met pas. Dans le Dict. de Trev. on dit qu'il
teurs à cause de leur honteuse origine. n'est pas du bel usage.
Rygoley de Juvigny. ENFARINÉ , ÉE , adj. ENFARINER , V.
>
e 1

On die proverbialement, fiire l'enfunt , act. [ Afurine née né. 4 é fer. long >
badiner comme un enfant, faire des chôses au 2d. ] Le verbe ne se di:qu'au propre.
puériles. * En Provence , on le dit pour Poudrer de farine » Les Bateleurs s'enfäri
acoucher. » Elle n'a pas encore fait l'enfant , nent. Si on le dit au fig. ce ne peut ètre
elle n'est pas encore acouchée. C'est un pro- que dans le style comique ou satirique. »
vençalisme, un barbarisme. - Ce n'est pas Le Cardinal .dú Perron'n'y entendait sans
ENF Γ Ν 5 87
doutë pas finesse , quand il aralait ce livre me d'uns une maison , un habit dans un
i les Essuis de Montagne ) iu ir,viaire des cofre , dis papiers duris tin cabinet.
honêtes gens. L'Evêque d'Avranches ( Hue ) A'ec le seul regime absolu ( l'acusatif ) c'est
était plus judicieux , en le regardant com.ne mettre dans un hôpital des foux , ou dans
le bréviaire des honêtes paresseux et desig un lieu de correction . » C'est un homme
norans studielix , qui veulent s'enriicur ..e à enfermer . » On a été obligé de l'enfer.
quelque conoissance du monde , et de quel mr. = 2". Env
>
ironner et clôrre de tou
que teintûre des Lettres. Sabat. Trois Siecl .s rmer illes
tes part . » Enfe un parc de mura ,
- On dit , en se servant du passif , qu’un de haies . » Les énemis se laissèrent enfer
homme est enfariné de quelque science mer entre deux rivières , entre deux mon
9

pour dire , qu'il n'en a qu'une légère tein- tagnes. I 3º. Conienir , comprendre. »
tûre ; et aise enfariné d'une opinion , Co passage
qu'il est rine enferme bequcoup de vérités.
d'une mauv doct , pour dire qu'il en est REM . Enfermer se dit proprement de ce
imbu , prévenu . L'ans ce dernier sens , qu'on met dans un cofre , dansun cabinet ;
on dit aussi en farine tout seul. - Cet hoin et renfermer , de ce que la Nature fait
>

me est enfariné : il est ataché à des erreurs naicre dans la terre ou dans la mer , etc.
condamnées. =
= On dit , proverbialement, Ainsi le P. Bouhours n'a pas parlé assez
il est venu nous dire cela , la gueule enfa exactement , dans ses Entretiens L'Ariste et
rinée , c. à di inconsidérément et avec une d'Eugène , quand il a dit : » Les perles que
>

sotte confiance , croyant faire merveilles.


re
la naiûre enferme dans son sein . Il falait
2
ENFER , s. m . ['Anfêr : 1 lon. 2° ê our dire , renferme.
verc. ] Nous nous servons du singulier pour ENFERMÉ , S. m . Sentir l'enfermé , se dit
désigner le lieu destiné pour le suplicé des de ce qui sent mauvais > à cause qu'il y a
damnés, les peines de l'enfer , la crainte de long -teinps qu'il n'a été à l'air. » Cette
l'enfer . Soufrir en enfer. - On dit pour chambre seni l'enfermé . En ce sens on dit
tant quelquefois au ford des enfers : mais aussi* , ENFE eux enc
et miRMET ôre , le renfer . Acad .
É , ENFERMER ,mése sont
cela ne dit rien de plus qu'au fond de len 1

fer .; - Au pluriel , il se prend pour le lieu dies autrefois pour Infirmité , Infirmier. Mé
où les Païens croyaient que les âmes allaiene nage nous aprend que le 2d se dit dans la
après leur nort : „ Mircare conduisvit les plupart des Provinces , et cec habile Gram
âines es enfers ; et pour celui où étaient
les âmaux imairien , en disant qu'à Paris on dit Infir
que N. S. visita après sa mort. » mer , ajoute que c'est ainsi qu'il faut dire .
J. C. est descendu aux enfers. = Erfer mais que c'est sa:15 biâiner ceux qui disent
se dit figurément d'un lieu où l'on se dé- l'enferinier. Ce que est , pourtant contraire
plairbeauc oup ,où
Cerre maison l'onsoufr
ese pour extrémnement.»
moie un enfer. et à l'usag
jourd' à l'étym
e etvrai
hui un isine. : et c'est au
barbarologie
Porler son enfer ( " son suplice ) avec soi .” * ENFERMEUR , s. in . Celui qui en
>

Lesméchan s porten
Il signifie
aveceux
aussi ,tles Démonsleur
, les enfer
Puis-. gret.
ferme.Il C'estun
ne peut mot fabriqué
se dire par nl. Lin,
qu'en plaisantant
sances de l'eafer. » L'Enferea gémit. » L’En ou dans le st. barlesque , ou satirique.
")

for s'est déchainé contre moi. ENFERRER ,> v . acr. ( Alféré : 2 é ouv .
Rem. Altrefois on ne mettait point d'ar- et lon . r forte , jº é fer. ] Percer avec une
Masc.devant enfer. „ Les flames d'enfer.
ticle épée , une pique', ctc. » Enferrer son éne
mi. » Il s'est enferré lui-même. = Au fig.
Et si les pales Euménides s'en ferrer , c'est dans un discours , dans une
Toutes trois ne sortent d'enfer. interrogatoire , dire ou avouer des choses
Malherbe. qui font contre nous ; se nuire à soi-même
Aujourd'hui on dir de l'enfer ou des enfers. par ses paroles ou sa conduite.
On dit seulement , furie d'enfer , tison * ENFIELLÉ , ÉE , adj. [ Anfielé , lé -e ,
d'enfer
ENF, Edans
R
le st. fam. et chagrin . C e
2 et 3º é fer. ] Rempli de fiel. » Son caur
MER
Anjêrmé : 1; " enfielle n'a pa se contenir . Ling'tet.
act.] 1.[ Mettre
.fer.
;? vpuisse
>

lon. 2° € ouv.
lieu d'où l'on ne
e

sortir ; oudans un Ce mot parait forgé d'après emniellé. Ron


serrer
dans un lieu qui ferme. » Enfermer un hom sard s'en était servi : mais très-probablement
ce n'est pas à lui que le célèbre Auteur des
88 ENF ENE
Annales la emprunté : il y a plus d'apa- yeux savourer à longs traits le plaisir de
rence qu'il l'a créé de nouveau. On peut louer un Candidat`Académique puisque
en bien augurer . - Dans Trév. on met enfin , enfin je le puis sans trahir una cons
enfieller , vieux. Rentre amer comme le fiel. cience. L'Abé Royou. Journ . de Mons.
ENFILADE , s . f. ENFILER , V. a . [ An-
> * Anciènement on disait enfin final , ou

filade , lé. ] Au propre , le subst. ne se enfin finale , pour micux apuyer ; et plu
dit que d'une longue suite de chambres sur sieurs le disent encôre aujourd hui . Mais
une même lignc. » Une longue enfilade. cette façon de parler est vieille , et elle est
Une belle enfilade de chambres. » Huit devenue bâsse et populaire.
chambres en enfilade. » Au fig st. fam . et Rem . 1 ° . L'Acad ne marque enfin que
crit. , Une longue enfil.ide de discours ; une adverbe et il ne figure dans les exemples
>

longue suite de choses ennuyeuses. » Une que comme conjonction.


longue enfilade de raisonemens, qui ne con- 2 °. Ménage distingue enfin d ' à la fin ,
cluent rien , lasse l’Auditeur et ne l'éclaire plutôt par leur place dans la construction
pas. que par leur signification . Il demeure d'ac
ENFILER >
proprement ,, passer un cord qu'enfin a meilleure grace qu'à la fin
c'est proprement
fil par le trou d'une aiguille. Il ne se dit au 'comencement >, et qu'à la fin se mer plu
cependant pas du fil , mais de l'aiguille , ou tôr au milieu de la periodeou du vers. La
des chồses qu’on passe dans un fil, dans un vérité est qu'ils se mettent l'un et l'autre au
cordonet , etc.
etc. » Enfiler une aiguille , dus comencement , au milieu et à la fin ; mais
perles, un chapelet , etc. = Il se dit fig . qu'enfin s’emploie plus souvent comme con
>

st, simple , et quelquefois plaisant jonction , liant le discours ; et à la fin ,


le .
dansprove
et rb. » Enſiler ( prendre et suivre ) comme adverbe , exprimant que le temps
un chemin . » Enjiler le degré , s chaper ; qu'on arendaic est enfin arrivé On ne C

enfiler lä venelle , ( bas et populaire ) s'en- doit comparer enfin avec à la fin , que
tuir. Enfiler un discours , s'engager , s'em- lorsque celui - là est adverbe comme celui
barquer dans un long discours . » Le canon ci ; et dans ce cas , la remarque de Mé.
enfile la tranchée le vant enfile la rue ; nag ’ est fausse.
la bat , y soulle en ligne droite . ENFLAMMER , ou ENFLAMER , vv . a ..
* ENFILÛRE , s.ºf. On disait dans le [ Anfumé , "re lon . 3°z é fer. ] Au propre ,
Dice . de Trév . au comencement du siècle , alumer , mettre en feu : » Une seule érin
que ce mot serait utile au fig. pour signi- celle enflimine de la poudre à canon . II
fier une suite de discours lié et raisonable. se dit sur - toui au réciproque et au passif.
Mais l'usage l'a rejeté , et ne l'almet pas » Le vaisseau s'enluma ; tout le palais fut
même au propre. enflamé dans un instant. = Âu fig. Échau
ENFIN adv. et conjonct. A la fin , fer , doner de l'ardeur. » Le vin enflamme
Pour conclusion , en un mot. = Il ne faut le sang , la bile. » La colère enflamine les
>
er
pas contondre , Enfin , et à la fin : le 1 yeux , le visage . » L'ardeur qui l'enflamme .
est le plus souvent employé comme conjons- · Les Anglois s'enflamèrent , ou ils étoient
rion , servant à lier le discours. Il se met enflames de deux puissantes passions , de
ordinairement au comencement du sens . l'intérêt et de la gloire .
Enfin , que vous dirai - je de plus. » Mais * ENFLE , adj . Enfé. C'est un barba
enfin que vous a -t-il dit ? cte. Le second ' risme coinmun en Provence. Il est tout enfle.
est un adverbe qui se met au comencement ENFLER , v . acc . ENFLetÛRE , s . f. [. An
ou à la fin : il exprime le tandem ou le fé, Allre : 2 é fer. au r " ; lon. au 2d. ]
den ique des Latins. » A laOnfin emploie
il est venu à la fin.
il est veaussi
nu , "Enf
ou ile r , c'estchose
d'autre prop, requi
mentfait,, rem plir de
excéder la
vent
gros
enfin dans ce dernier sens et alors il est seur > ou la mesure ordinaire. » Enfler un
adverbe . » Enfin il est venu , il est venu ballon , la joue , les voiles. » Les pluies ont
eufin. On le redouble même quelquefois , enflé la rivière. – V. n . et réc. Les jam
pour marquer qu'on a atendu long-temps. bes lui enflent , la rivière enfle ou s'enfle.
Vous devez avoir reçu nos lettres , duis Les jambes comencent à s'enfler , etc.
Mai , qui vous auront fait voir qu'enfin , Fig : Augmenter. Enfler le cæur , le cou
enfin nous avons reçu les vôtres . Sév . » Je rage. – Ennorgueuillić. » La prospérité la
extrêmement
ENF ENF 89
extrêmement enflé. — Enfler son " style ,
-
Rem. Enfoncer , neutre , n'est point d'u
écrire d'un style ampoulé. Enfler les sage au fig. » Enfonçons davantage , dit
rolles , la dépense , y mettre des choses ina- Bossuet , dans les sentimens du Ministre.
tiles ou fausses pour les grossir. Voyez On dirait plus régulièrement , creusons
BOURSOUTLER davantage dins , ou aprofondissons davan
ENFLÉ , adj . Au propre , il se dic tout tage les sentimens , etc. — Cet illustre Au
seul , ec suit toujours le sulyse. » Homme teur fait enfoncer actif dans le même sens ;
enflé , hydropique. Au figure , il régit de ; ce qui est encôre plus irrégulier. » Si nous
enflé de son savoir , de ses succès. enfonfons avec eux la matière de la Com
ENFLÛRE se die aussi ei dans le sens li- munion , ric . » Rien ne pressoir ces saints,
téral, et dans le métaphorique. » L'enflure Docteurs d'enfoncer le sens caché de l’Apo- .
Aprofondir est encore là le terme
de l'hydropisie. — Exilûre qui vient d'une calypse. -
Auxion . Lenflitre du caur , l'orgueuil , la propre. La Bruyère a dit aụssi des hom
» Ils n'ont pas , si je l'ose
vanité. Enfluré du style , vice d'un style . dire deux pouc: es de profondeur : si vous
mes superficiels
>

enté .
Rem. Ce sont MV . de Port- Royal, qui los enfoncez , vous rencontrez le cuf.
les premiers ont caractérisé l'orgueuil par Ce verbe est plus suportable dans cette
l'enflare du cxur. Mde. de Sévigné n'aimait phrase ., parce qu'il est préparé par le mot
pas cette expreșsion , mais elle s'est bien de profondeur , qui précède ; cependant l'ex
etablie , et on la trouve dans les meilleurs pression est encore hardie.
livres. » Les grandes actions enflent le cæur , ENFONCEUR , s . m. ENFONÇURE , S.
re
et inspirent une présomption dangereûse. f.'[ Anfonceur , süre : 1" er z lon . 3° lon.
er
Téléin . au 2d. ] Le 1 ne se dit qu'en style prov.
ENFONCEMENT > S. m . ENFONCER >
Enfonceur de portes ouvertes homme qui
e

act. [auAnf
V.é muet er
1
onceman , 'cé. et 2 * lon. 3 se vante de faire une chose facile , comme
71 "
]
é fer. au 2d. Enforceme si elle était dificile. - Le 2d est , 1 ° . Tou
a tantôt le sens actif , tantôt le sens passifnt, tes
5

> les pièces qui font le fond d'une fu


tantôt il se dit de l'action d'enfoncer ; l'en- tâille. L'enfonçure de ce conneau ne vaut
foncement d'une porte : cantôt de ce qui plus rien = 2°. L'assemblage des ais , que
paraît enfoncé , reculé. » Dans l'enfonce. l'on met au fond du lit , pour soutenir la
u , etc.vallée , d'une perspective , d'un paillasse , les matelas. Il faut changer l'en
tablead'une
mene >

fonçure de ce lit.
-Enforcer ese 1. Pousser vers le fond . ; ENFORCIR , v . act. neut . et réc . [ An
faire pénétrerbien avant. Enfoncerun clou forci. ] Rendre plus fort : enforcir un mur.
da zs la muraille , un poignard dans le sein , La bone nourriture a enforci ce cheval. –
>

un? épée jusqu'aux gardes. Enfoncer des pi- Actif , il ne se dit poine des persones.
locis.19 Enfoncer son chapeau ,faire que la Devenir plus fort. » Cecheval enforcittous
tête entre plus avant dans le chapeau . les jours.. » Cet enfant a enforci , ou s'est
2º. Rompre , briser. » Enfoncer uneporte , enf orci de moitié . » Ce vin s'enforcira à
la gelée.
un
Ir cabilanervoûte
fonça ncher . » La bombe en.
, le ,plaetc.
Enfoncer un ba- ENFOUIR , v. act. [ Anfou -i. ) Au pro
taillon , un escadron , les rangs , les per- pre , Cacher en terre. » Enfouir de l'argent.
cer , les rompre
les renverser. = 3º. V. Au fig. il se dit des talens , par allu
A. Aller au fond. „ La chaloupe ,infonça sion à la parabole , du Serviteur paresseux.
dans l'eau. » Le cheval enfonça dans la » Il ne faut pas. enfouir le talent que Dieu
boûe jusqu'au poitrail . = 4°. S'enfoncer nous a donné. Cette expression est du bon
pénétrer bien avantdans le fond. » S'enfoncer style.
dans le bois , dans une caverne . - Au fig. * ENFOUISSEMENT , s. m . L'action
S'enfoncer dans l'étude le jeu , la débaŭ- d'enfouir. Mot forgé peu heureusement. L'u
che , etc. ==
Enfoncé. » Il a lesyeux en- sage la rejeté. Il pourrait être utile.
foncés dans la têre i; il a l'esprit enfoncé ENFOURCHER , v. act. [ Anfourché. ]
dans la matière.Stylesimpleetfamilier, Monterà chevaljambedeçà, jambe delà. (st.
i pour
tique. le dernier ,un peu plaisant etcri- famil.) l'enfourchai mon cheval , ei je >

partis.
Tome 11. M
ENG E NG
ENFOURNER , V. act. { An - four-né. ] en goy : » Eng ger ses meubles , se vais ,
Metiré dans le four. » Enfourner le pain , selle. = Doner jour assurance . » Engeger
des petits pâtés, etc. - V. neut. Figurément une maison à des créanciers. - Figurément ,
( st. fainil. ) Bien ou mal enfourner ; comen- engager sa foi , sa parole , son honeur. =
cer bien ou mal une afaire. Obliger à ... Il dit quelque chose de moins
ENFREINDRE , V. act. ( An- frein -dre: fore et de plus gracieux. On nous oblige à
1 et 2€ lon . 3. e muer. Mde. Dacier faire une chose, en nous en imposant le
écrit enfraindre, avec un a : c'est contre devoir , la nécessité. On nous y engage par
l'usage et l'analogie. ] Trangresser , violer , des promesses ou par de bones mavieres. „ IL
1
contrevenir à... » Enfeindre les coutumes , m'a eng igé à cela par ses honêtetés. » Il
les privilèges , les ordonnances. Enfreindre m'aRem.
engagé à solliciter pour lui.
Ce n'est que depuis peu detemps ,
un traité , etc.
ENFUIR , ( s* ) v. réc. [ An - fuir : ; " disait le P. Bouhours à la fin du siècle passé
lon . Dans les temps composés , il ne faut que l'oa a coinencé à dire , engager de ;
9

pas séparer en « e fuir. » Ils s'en étoient fuis. mais engiger à est toujours plus usité.
Abadie. Dites , ils s'étoient enfuis. ) Fuir On ne croûve point dans le Dict. de l'Acad.
de quelque lieu. Il se dit ordinairement sans engager de. L. T. On peut employer de
régime. »s 11] vouloit s'enfuir , on l'a ar
ar-, pour éviter plusieurs à ; ou la rencontre de
Fêté. Maisde illarégit
s'enfuir quelquefois
prison. la prép. ,deon: cheter
= Figurément plusieurssonvoyelles. » Il nous eng.gea d'a
livre. Si l'on disait , il nous en
le dit, dans le style simple , d'une liqueurs.ge à acheter ,, il y aurait trois a de suite ,
qui s'écoule > er du vâse d'ou elle sort. » ce qui choquerait l'oreille. Hors de là , il
Votre vin s'enfuit. » Le tonzau est mal re faut toujours dire engager à. S'engis
lié : il s'enfuit. - Voy . s'ÉVADER. ger a le même régime. »» Je m'engage à
ENFUMER , V. act. [ Anfumé. ] 1 °. Noir- vous servir dans cette a faire, Il se die
quelquefois absolument
cir par la fumée. » Erfumer des tableaux , servir pour , s'obliger à
pour les faire paroître ancieris. » Le feu , les pendant un certain teinps. » Il s'est
Aambeaux enfument les apartement , les meu- engage pour trois ans. < Enguager un Sol
bles. = 2° . Incomoder par la fumée. » dar , l'enrôler . » Il s'est engagé : il s'est
Ce bois est verd , il vous ênfumera : vous' enrôlé. S'endetter. » Il s'engage tous
vousenfumerez. = = ; º.° Enfumer des renards ,,
les jours de plus en plus. S S'empérrer :
des abeilles etc. les obliger par la furnée » Cette perdrix : est engagée dans les filets :
la furnée
de sortir de leurs terriers , ou de leurs ru- » Il s'eng -gea les pieds dans l'étrier , etc.
ches. - Figurement. » Vous vous engager dans
ENGAGEANT , ANTE , adj . ENGAGE. une méchante afaire. » . Ne vous engages .

MENT , s. in . ENGAGER v . act. [ Angie pas avec lui .


>
e
jan , jante , jeman , jé ; 3 ° lon . aux deux
>
ENGAGER S'unit avec d'autres mors pour
ers e
1 se muet au 3 , é fer. au 4 ) Erga- combat
foriner ,diverses expressions. Erager le
le comencer
geant ; insinuant , attirant. Il se dit des per obliger l'énemi à
sones , er de ce qui y a rapport. » C'est une combaire ; ou en être l'ocasion , » Ceile
persone fort engagʻante ; un esprit doux et légère escarmouche: engagea le combut.
engageant. » Il a des manières engageantes. Engager la poitrine , y causer de l'opres
Engigement est 1 °. l'action d'eng- ger , ou sion. » Sa poitrine s'engage , elle s'embar
L'éfet de cette action . Tenir une terre -par rasse , elle se remplit. = s'engager dans un :
angegment. = 22°. Promesse , obligation , bois , dans un défilé : y entrer trop avant
>

etc. etc.
atachement par lequel on s'engage. » Pren
dre az eng g'ment , des engagemens. Obser-. ENGAGISTE s. m . [ Ang gis-te. ] Qui
ver. ou rompre ses engagemens. » Engige- jouït d'un. Domaine du Roi par engager
ment de sa foi , de sa parole : enggement ment.
de cæur . ¿ '. Enrôlement d'un soldar , EN GAINER , V. act. [ Enghéné; 2° { ouvi .
et aussi: l'argent qu'il reçoit en s'enrôlane. er lorigi , 3º é fer. ] Maire dans une gaine..
» Son engagement est pour six ans. » . Il a Englivier des couteaux .
reçu six louis d'engagement. ENGARDER , v. act . ( Angardé. ] E.
ENGAGER a plusieurs, sens. 5.Mettre pêcher , préserver. Vicux mot..
EN C
ENG
En Paradis trouva l'eau de jouvence ; dogmatique. » Le Père engendre le fils de
Dont il se seur de vieillesse engarder. toute éternité , ou dans un petit nombre de
> Il s'est conservé dans ce proverbe .. » Peut- phrases , comine : » Chaque animal engen
être en garde de mentir. dre son semblable ; la vertu d'engendrer ,
$ ENGEANCE, s. f. ( Anjance; 1 et 2° lon. etc.
re
Au figuré, il a un usage plus étende.
E emyet : dans ean , l'e est muet : il n'est » Le mauvais air engendre des maladies , des
là que pour
doner au g un son doux qu'il catarres , des fluxious. Cela engendré des
devant l'a : sans cet e surajouté , on vers. » La mai - propreté engendre la vér
n'a pas rait enginc: >
pronunce e. - Richelet et Danet mine. » L'or s'engendre dans les entrailles
écrivent engince : Cette ortographe serait de la terre. - Ei plus figurément encore ,
-

plus simple; mais elle est contre l'usage ) dans les choses morales. » La diversité d'in
Race , en parlant des volailles . Canes , pou- térêts engendre les inimitiés , les querelles.
>

des, d'une belle engeance , de la gran.le » L'oisiveté engendre toute sorte de vices.
engeance. = En parlant des hommes , il ne » Les procès s'engendrent aisément dans les
se dir que par injure , et n'est pas du beau faniilles.
siyle. La Fontaine a eu raison de s'en ser- pasOnmélanc dit , en style proverbial , n'engendrer
vir dans une Fable . olie , être l'un naturel gai et jo
Mais ne vous moquez point , engeance sans pitié , vial . - » La familiarité engendre le mépris.
Souvent il vous arrive un sort comme le nôtre, Quand on est trop familier avec les perss
Et M. l'Ab. Reyre . nes , on s'en fait bientôt mépriser.
Quand autrefois , par sa toute puissance , * ENGENDREUR, s. m . Mot fabriqué par
.

Le Souverain mairre des cieux , M. Ling. Père , Auteur. Il dit , en parlanic


Mais D:silsemble
humains que Bossuer
eut produit a eu cort de - d'un Journal fort répandu. » Oá a vu ceque
l'enguance.
l'un de ses engan ireurs s'est permis de hazar
l'employer dans l'Histoire des variations . » der contre moi . Ce célèbre Écrivain ese en
Ilgeance
étoit étoné d'oùéisme
du Manich . Aujour
pouvoi d'huiceite
t venir en possession de forger tous les mots dont il croit
l'onest
avoir besoin , pour doner plus d'énergie à
plus délicat , et l'on ne passerait pas si ai son style. Quelques -uns trouveront peut-être
>
sément ce mor dans une histoire sérieñse.
, v.act. Duper ,tromper.. qu'il ábúse de la permission.
ENGEOLER , ENGEOLEUR . Voy. Enj -
ENGE!GNER
Vieux mor.
LER , ENJÔLEUR .
Tel, comme dit Merlin , cuide engeigner autrui , ENGER , V, act. [ Angé. ] Einbarrasser ,
Quisouvent s'engeigne lui-même. aujourd'hui, charger , empêtrer. Il est vieux.» Ilm'a voulu
Tairegrerquece´motsoittropvieux
Il m'a coujourssemblé d'une énergie extrême: enger de plus sot valet du monde. Votre père.
La Font. se moque-t- il de vouloir vous enger de votre
ENGELÚRE , s. f. [ Angelûre ; 2° et dern. Avocat de Linoge. Məl. re
e muer : 3 " lon . ) Petite enfûre aux pieds ENGERBER , v. act. [ Angerbé : r " . lon .
et auxmains , acompagnée d'inflamınation . 2° ê ouv. zº é fer. ] Mettre en gerbe. » Er
Avoir des engelûres aux pieds, aux mains , gerber des javelles. — Par extension , en
>
au talon. casser l'un sur l'autre . Ergerber des toneaux
re
ENGENDRER , v. act. [ Anjandré : ! de vin .
et z' lon. 3® é fer. j Produire son semblable, ENGIN , s. m . [ An gein . ) Autrefois , In
comme font les animaux. Je suis de l'avis dustrie. Il s'est conservé dans ce proverbe :
du P. Bouhours , ce mot ne se dit point au Mieux vaut engin que force. — Avant l'usage
propre des persones. Au lieu de dire , Abra- des canons , on apelait en in de sterre ,
dire ,, eut pour
faut dire
ham engendra Isaae , ilil faut les machines dont oa se servait à la guerre.
bien ,, mit au monde Isaac . La
ou bien
fils Isaac; ou Aujourd'hui , engins se dit des Instrumens
1 " manière est la meilleure ; car mettre au dont on se sert dans la méchanique , pour
monde se dit plutôt de la femme. – L'A. élever des fardeaux , conna grie , guin
sadémie ne biâine point cet usage d'engen- dal, moufles ,etc. — Engins de pêch ?urs ,
drer.Elle avertie seulement qu'il ne se dit les différens filets qui servent à la pêche.
proprement que du mâle . ( Dans la dernière = On apele , par raillerie , engin , ua
édit.elle amis, plus connunémene ). Il sem- outil quin'est pas propre ou assez fort pour
b qu prop
le 'au re >
il ne se dis qu'en scyle faire quelque chûse. » Quel engin me donez
Mij
92" ENG EN Ġ
vous là ? Un engin à prendre mouches. La sienne est l'engouiment ; et quand sa fantaisie
Ese frappée une fois en faveur de quelqu'un ,
ENGLOBER , v. act. [ Anglové. ] Réunir, Donnez lui des avis , il n'en écoute aucun .
renfermer. » Il a englobé plusieurs terres dans Palissor .
la sienne .
Rem . Engoué était aparemment encore
ENGLOUT, avalerIR
tout, V. act.coup.
4 An-glou- ti.] Au nouveau
>
propre d'un » Il englourit du temps de Mde. de Sévigné , car
les morceaux sans les ipâcher. Au fi-. elle le relève , quoique sans le désaprouver.
guré , absorber. » Que de richesses la mer » Mde. la Fayette me mande qu'elle est en
il'a -t-elle pas englouties ? » Cet homme , gouée de vous : c'est son mot.
après avoir englouri les fortunes de mille ENGOUEMENT est de ce siècle. L'Ab . des
particuliers , meurt enfin . Consumer Fontaines ne le pouvait soufrir : il est reçu
dissiper. » 11Il a engloutidans deuxanscette aujourd'hui , et il est même à la mode , parce
riche succession. Infecter d'une mau que le vice qu'il exprime est plus comun que
jamais. » L'engoiment, l'enthousiasme le
vaise odeur, - Cette puanteur nous a tous
engloutis . fanatisine littéraire , philosophique , écono
ENGLUER , v. a. [ Anglué: l’x devant l'e mique, prétendu patriotique , etc. , caracté
muct ese long : il englúe. Au fucur et au risent ce siècle.
conditionel , cet e muet ne se fait pas sentir : ENGOUFFRER , ou ENGOUFBER ( S' ) ,
il engluera , englierait ; pron. anglúra , v . rác. [ An -802- frè. ] Il se dit , et des four- ,
>

angliire, en trois syllabes. J Froter de glu. bilions de vent qui entrent avec violence en
Engluer de petites branches pour prendre des quelque endroit , er des rivières , ou des ra
oiseaux. » Cet oiseau s'est englue les ailes. vines quise perdent en quelque ouvertûre de
e
ENGONC ER, V. a. ( Angincé : 1" er zº • la terre. » Le vent s'est engraffré dans la
lon . , 3º é fer. ] Il ne ase dit que des habits , cheminée. » Le Rhône s'eng ujjre dans un
qui , montant trop haut , rendent la taille endroit , et ressort par un autre.
contrainte , génée . „ Faites retâiller votre ENGOULER , v . a. [ Angoulé : [" lon . ,
habit ; il vous engonce. » Il a la taille en- z é fer. On a dic aussi engreuler. ] C'est un
goncée dans cet habit. » Il est tout enginci. mot bâs et populaire. Prendre tout d'un coup
ENGORGEMENT , s. m. ENGORGER , avec ta gueule. » Ce chien engoule tout ce
e

év .fer.
a. au
[ Angorgeman , gé : ; *este muet
28. ] Engorgement, au 1"' , qu'on
un embarras
> lui jette. , v. act. ENGOURDISSE
ENGOURDIR
formé dans un tuyau, dans un canal. » L'en- MEMT , s. m . [ An- gour -di , dicennar : 4 e
gorgement d'un conduit , d'un égoût , des muet au 2d. ] Engourdir , c'est propremeni ,
>

vaisseaux du corps humain , etc. = Engorger, dier la liberté du mouvement à quelque mem
boucher le passage par où les eaux doivent bre ; le rendre comme perclus. Engourdisse
s'écouler. » Les immondices ont engorgé cet ment , est l'état de quelque partic du corps
égoût. » Il est engorgé ; il s'engorge. - qui est engourdie. » Le froid ergourdie les
-

Jambes engorgées , pleines de inauvaises mains » Avoir un engourdissemeni au brás.


humeurs - Cemoulin est engorgé , l'eau est == Ils se disent l'un et l'aître au figuré.
si haute , que les roces ne peuvent tourner. » L'oisiveté , la mollesse , enguardissent les
ENGÕUEMENT , s. m . ENGOUER , V. a. prit ,, le courage . » L'esprit s'engourdit par
er
[ An-goû -man , goulé : le , dans le í'', ne l'oisiveré. Esprit engourdi , lourd , pesant.
se prononce pas ; plusieurs même écrivent » Tous les esprits étoient dans l'engourdise
comme on prononce , engoûment ) Engot sement .
ment et engouer , se disent au propre , de ce Rem . Engourdi suit toujours le substantif.
qui empêche le passage du gosier. - Au fi- » Leurs membres engourdis se roidissent , et
guré , où ils sont plus usités , sur - tout depuis leurs genoux chancelans leur ôtent même
quelque temps , ils expriment- l'action de se l'espérance de la fuite .Télém . e
preocuper avantageûsement d'une persone , ÈNGRAIS , s. m. | Angre : 2° ê ouv, et
d'un ouvrage. .» On ne sauroit le faire revenir long. }] r°. Påturage où l'onmet des animaux
de son engouement, » Il s'est engoué, il est donestiques , pour les engraisser.=2 °. På
engoué de cette persone , de cet Auteur, de tire qu'on done pour le même objet à la vo
laille. = 3º. Fumiers dont on amende les
1
cette Pièce.
Le meilleur caractère a souvent sa manie ; terres .
ENG E N G 93 :
ENGRAISSANT , ANTE , adj . [ Angrè- garde de nous engraver . » Il engrava son
>

san , sante : 2"è moy., zlon.] Qui engraisse. bateau . „ Notre bateau s'est engrave. e

Ce mot n'est pas dans les Dictionaires : il ENGRÈLURE , s. f. [ Angrelûre : 2 €


mérite d'y être. » Dans tout autre pays que ouv . et long ; 3 “ lon. aussi.) Petit point, ou
la Provence, la pomade est ergraissante . Sev. picot , ou avance , qu'on fait par ornement
e
ENGRAISSER , v. act . ( Angrécé : 2° è aux dentelles.
moy. , ;* éfer.] 1°. En parlant des animaux , ENGRENAGE , s . m . ENGRENER , v . a.
faire devenir grâs. » Engraisser des bæufs , et n. ( Engrenaje , grené: 2° e muet : devant
des moutons, des cochons, des chapons, etc. la syll. fem . cet e devient moyen : Il engrène ,
= En parlant des terres , faire devenir eng renera , etc. On a dit ancièncment , en
feriile. » Engraisser des terres avec du fu gresnage et engresner , et on le dit encôre
mier, de la marne, etc. Il se dit élégamment sur les bords de la Garone . Gase . corr. ) .
0

au figuré : 1 °. Engrener , neutre avec la prép. dans , se


Dans nos champs , engraissés de tant de funérailles, dit d'une roûe , dont les dents entrent dans
Vous semiez le carnage, et le trouble ei l'horreur. celles d'une autre role , ' en sorte que l'une
Rouss . fait courner l'aître. » Cette petite rolle engrene
La RacedeJacoh , te Peuple si chéri , bien dans la grande. Il se die aussi absolu
Engraissé de bienfaits, n'en fut point attendri. ment , et aussi comme réciproque : » Ces
L. Rac. deux roues engrènent , ou , s'engrènene bien .
= 2°. V.n. Devenir grâs , et prendre de Engrenage , se dit , dans ce sens , de la
l'embonpoint.» Ce cheval n'engraisse point, disposition de plusieurs rollus , qui engrènent
cet autre engraisse à vue d'ail. » Vous avez les unes dans les aútres. Le soi - disant
bien engraissé. – V. rec. » Il s'engraisse rà Curé de Kokerbourn emploie engrener au fi- :
avec le temps. —- Ec figurément : » S'en - gurć. Il fait dire au Traducteur-Auteur , dans
graisser des misères publiques, du sang de le Monologue'qu'il lui prête : „ Comme mes
idées s'engrenent les unes dans les autres !
la veuve er de l'orphelin. Comme le Roman de ces lettres sera filé avec
Des monstres inhumains , nourris dans les for art ! ... Cela est admirable , en vérité. Tarr.
faits,
Qu'engraissent chaque jour les misères publiques. Epist.
P. Marion , Cromwel. 2 '. ENGRENER ', comencer à mettre son
» Il s'engraisse de vols et de rapines , de la blé dans la tréinie du moulin . » Engrener la
substance du peuple . - Ee proverbialement, trémie. - Er neutralement : » Puisqu'il a
.

s'engraisser dans unea faire ,y faire un grand engrené, c'est à lui à moudre. - Il se dit
profit. = ;°. Salir avec de la graisse. » En- plus souvent de cette manière. === En style
»
-

graisser de l'écofe en la maniant.» Cette étofe fig. famil., engrener bien , ou mal ; bien
smigraisse aisément. == 4 '. S'épaissir et ou mal comencer dans une afaire.
- 3 .
centraciet une certaine graisse , en parlant Nourrir les chevaux de bon grain , pour les
du vin et des liqueurs.» Cevin s'engraisse , rét ablir , lorsqu'ils sont maigies , ou qu'ils
ont été malades.
>

il ne vaut plus rien. e

On dit, en style proverbial , d'un homme ENGROSSER , v. a. [ Angrôcé : 2° Ion .


qui se porte bien dans le travail >, ou l'ad- ze é fer. ] Rendre une femme enceinte. Il est
versité, qu'il engraisse de mal avoir ; et de du style famiELÉ lier , comique , ou satirique .
cclui à qui tout réussit , malgré l'envie et EŃGRUM R , v . n . S'ENGRUMELER ,
é
malgr les impr écat ions qu'o n fait cont re lui , v. réc. [ Angr umel é : 3° e muet , 4e é fer.]
qu'il engraisse de malélicrioms . = * En-
En Se mettre en grumeaux.» Cela fait engrumelet
graisserlaparteà...estunvrai gasconisine.. le sang. »Son laitR s'est engrumele.
» On avoit engraissé la patte au Clerc du EULE , voy. ENGOULER.
ENGU
Rapporteur. Cuisi, corr . On dit , graisser ENGUENILLÉ , É E , adj . [ Angheni- glie:
e
la putte . Voy . GRAISSER . 2° e muet , 4 ° é fer. ; mouillez les 11. ] Cou
ENGRANGER , v. a. [ Angrangé. ]Serrer vert
> de gucnilles ,, de hâillons.
Tout le phébus qu'on reproche à Brébeuf ,
des grains dans la grange .
Enguenillé des rimes du Pont-Neuf.
ENGRAVER , V. a. (Angrave': devant l'e Rousseau .
muet Il engra
csi long :bateau ve il engrâvera ,
tie. ] l'aEngogerun dans le, sable.»Prenez
> L'Acad. ne met pas ce mot. Il est du style
94 ENJ ENI
plaisant et moqueur. empiéter. • Il a enjambé sur l'héritage du
ENHAKDIR ", v . act. { An-ardi ; .l'h s'as voisin ; sur noi ; sur les Communes. Er
ptre. ] Encourager , rendre hardi. » Ce bon activement : » Il a enjambé ce morceau sut
>
succès 1 ayoit enhardi . » Je l'ai enhardi à nous . çº. On dit , d'un homme qui a les
çetre entreprise , à faire cette demande. » Il jambes extrêmement longues , qu'il est haut
s'est enhardi à demander une pension . enjamié.
M. Duclos l'emploie neutralenient , mais le ENJAMBEMENT , ne se dit que dans le sens
régime est sous - entendu. » Les nouveaux marqué nº. 3º. , en parlant d'un vers dont
règlemens restant toujours sans exécution , le sens comencé ne s'achève que dans une
ne scrvoient qu'à prouver l'impunité , et à partie du vers suivane. – Trev ., dit aussi ens
enhardir au crime : on sous - entend , les mé- jamb.ge , mais celui- ci n'est pas usité. e
chans , à enhardir les méchans au crime. ENJAVELER , v. a. ( Anjavelé : la 3 ^ est
Ta voix souffle en son sein la haine qui l'anime, un e muet devant la syil . masc. J'enjcvelais ,
Entretient son audace , et l'enhardit au crime. jenjavelai, enjavelant , cujavelé ; et il se
P.Marion , Cromwel. change en .é moyen devant la syll. fém . , ou
* Un Traducteur d'un Livre anglais met l'e muet : j'enjavelle , ou , enjavèle ; j'enja
enkardir de , contre l'usage. » Epicure n'a- vellerai , ou , enjavèlerai, ecc. ) Lier des
>

voit qu'une connoissance légère et superfi- blés , des avoines, etc. , qui étaient en ja
cielle de la nature, ce qui lenhardit de nier velle, pour en faire des gerbes. » Enjaveler
la Providence. Trad. de Cumberland . Il faut, des blés , etc.
à nier , etc. ENJEU , s.m.. ( An-jeu
- ? 1" , 1ɔn . ] L'ar
ENHARNACHER , v . act. [ An-arnache : gent qu'on met au jeu. Trév . Ce qu'on met
aspirez l'h . ) Il signifie la même chose qu'har . au jeu , en commençant à jouer , pour être
nacher , mettre les harnois à un cheval. =
> pris par celui qui gagnera. Acad . „ Voilà
On dit par plaisanterie , à un homme véru mon enjeu : garder ses enjeux . » J'ai retiré
d'une manière extraordinaire :: » Comme mon enjeu. * Richelet dic ar - je!, ou ,
vous voilà enharnaché ; qui vous a enhar- enjeu. “ Tirer son au jeu , ou , son enjeu.
nach : si plaisamment? res
On ne dit plus que le second,
ENJA MBÉE ,s. f. [ Anjanbe-e : les 3 ,"'s I ÉNIGMATIQUE , adj. ENIGMITIQUE
lon. , 3® é fer. , 4€ e muer. ) Espace entre les MENT , adv. ENIGME, s. f. [ On ne mouille
deux jambes étendues. Trev . L'espace qu'on pas le g : tike , likeman ; e muer. ) Enigme,
enjambe ; l'action d'enjamber. Acad . Rich . est une proposition qu'on done á deviner ,
Port . » Faire de grandes enjambees . = et qui est cachée sous des termes obscurs ,
D'une enjambée , adv. » Des bottes qui font ambigus , et leplus souvent contradictoires
sept lieues d'une enjambee , étonnent notre en aparence. » Faire deviner une énigme. .

imagination , mais nous n'y ajoutons aucune Figurément, discours obscur , et dont on ne 2

foi , quoique incapables encore ( dans l'en- pénètre


» Cc
pas bien le sens. » Parler par énigme.
fance j de raisonner sur les vraisemblances. que vous dires est ane énigne pour moi.
n !2. Lire. Enigmatique , qui tient de l'énigme.
ENJAMBEMENT, s. m.ENJAMBER , v . n. Enigmatiquement , d'une manière énigmati
que. Ils se disent sur -tout dans le 2d sens
et acter. [ Anjanteman , bé : 2° lon ., ; ' e muer
au 1 é fer. au 2d. ) Enjamber , c'est faire d'enigme. » Discours , sens énigmatique.
un grand pas , avancer beaucoup une jambe. » Parler énigmatiquement.
» Il fautbien enjamber , pour passer le ruis. Rem . Anciensment on a fait énigme mas
seau . » Il a enjambé par-dessus. · V. act. culin. M. Linguet , ou plutôt , son Impri
» Enjamber le ruisseau ; enjamber deux mar- meur , lui a doné ce genre. » En attendant
ches à la fois. = 2 °. Marcher à grands pas : que sa conduite explique cet énigme. Aon.
» Voyez comme il enjambe. = ] . Avancer Polit. , etc. Il faut dire , cette enigme.
sur : '» Cette poutre énjambe 10:46 le mur du ENJOINDRE , v. a . et n. ( An -joein -dre :
re e
voisin . » Ce vers enjambe sur l'aâtre ; le 1 et 2 ° lon , } ' e muet. ] Ordoner , coman
sens du 1" n'est achevé qu'au comencement , der expressément. » L'Eglise enjoint l'obser
ou au milieu du vers suivant : c'est une beauté vation des Fêtes , du Carême. » Cela m a été
dans les vers latins, et ordinairement un dé- enjoint. - Ilest plus souvent neutre , régissant
faut dans les vers français. 49. Usurper , de er l'ipanitif des verbes , ţi le dutif des
E NJ EN I
95
noms » Dieu nous enjoint d'observer ses ENJOÛMENT , gaité. » Il a beaucoup d'en
Loix. » Le Roi enjoint" à tous ses sujets de joîment, » Il n'y aa pas assez , ou , il y a trop
courir sus , etc. d’enjoliment dans cette pièce , dans cette let's
ENJOLER , v.a. ENJÔLEUR , Eûse , s. m . tre. =
re
L'Acad . l'emploie au pluriel , dans
ci f. [ Anjólé , leur , leü -ze : 1 et 2° ton . cette phrase : » Il y a des enjouemens qui
-On a écrit aussi engeoler et enjoller , e sient bien à tout âge. - Hors de - là , il ne
ainsi des aútres ; mais ces manières d'écrire s'emploie qu'au singulier, et l'on dit à plu
sont contraires au bon usage et à la pronon- sieurs persones , comme à une seule, voire
ciation.) Enjôler , c'est prendre , tromper enjoûment , et non pas , vos enjpomens .
par des paroles flareûs es. Enjôleur, enjoleuze , ENIR . Terininaison de certains verbes.
celui, celle qui enjole.» Enjôler une fille , Ils ont le participe présent en enant , lepassé
une femme. » Ce marchand l'a enjôlé. en enit , le présent de l'indicatif en iens , et
» C'est un enjôleur , une enjôleûse.. le préterit en ins : Venez , venint , venu ,
* Richelet dit aussi enjoleux , et cite Molière : ' je viens, je vins. Bénir seul , a ses inflexions
C'est un vrai enjuleux. On ne dit plus comme finir ; bénissant
ENIVRANT
, béni, je bénis.
qu'enjôleur. Suivant M. MARIN , à la Cour mieux ENNIVRANT
, ou , ,
on prononce enjoleux , er à Paris , en bonne ANTE , adj . ENNIVRER , v. act. ENNIVRE
compagnie. MENT , s. m. [ Anivran , vrante , vré , vres
e
ENJOLIVEMENT, s. m . ENJOLIVÛRE, min : 3 ° loa . aux 2 zers
et
I , e& fer. au 3 , émant
s. f. [Anjoliveman , vûre : 4º e muet au au dern. —-Les deux n paraissent nécessaires
>

lon. au 2d. ] Ces deux möts ont le mène sens. : a.ces möts. L'ortographeordinaire est capable
Joli ornement, ajustement : mais le 2d ne se d'induire en erreur pour la prononciation. En
dic que des ajusternens qu’on taic à de petits écrivant enivrer , enivrani , etc. , il semble
>

ouvrages de peu de valeur. » Il a fait bien qu'on doit prononcer énivrer , énivrant , >

des enjolivemens à sa inaison. » Cet étui est coin ne o.2 prononce énigne , énigmarique.
trop uni, ilytaut
vûres .
у mettre quelques enjoli- Que si l'on écrit enzivrer, cəmne ennuyer ,
l'ortographie est alors conforme à la pronon
ENJOLIVER , v . a. ENJOLIVEUR , S. m . ciation . Dans l'un , co:nme dans l'aître de cus :
re
[ Anjolivé , veur. ] Enjoliver , rendre joli , deux mois , la 1 n ne sert qu'à doner å l'e
plus joli , en parlant des choses,car il ne se le son de l'e , et la 2e se joint à la voyelle :
>

dit point des persones.. » Il a enjolive sa mai suivante. Pour être conséquent , il faut écrir;
šon, sonivecabinet , etc: ŞEnjoliveur, celui enuyer , enoblir , comi ne on écrit enivrer ;
quienjol , qui pâre , qui embellic . e
ou il faut écrir enni vrer , common écric
ENJOLIVŮRE , voy. ENJOLIVEMENT: eirrblir , ennuyer . Il serait donc convenab !:
ENJOUÉ. ÉE , adj . ENJOUEMENT, s. m .
.
qu'ennemi , qui a una n de trop , la cédâe å
[42
An--- jou-e, ée; an-jshmın : 3® éter .aux enivrer , qui en a une demains. Voy.Env.. ,
dans eni.
219 " , l'e du 3e est entièrement muer. Ri- Voy. ENNEMI. L'Acad. avertit re
que
chelet écrit commeon proaonce , enjoiment . ] vrer ec ses dérivés , la pte syllabe est nasale.
Enjoué , qui est d'huineur gaie , badine . L'A Il ne reste donc plus d’n pour l'i qui suit , ce
c.al, ajoute , folâtre ; mais il se :nble que: il faudrait prononcer an - ivré. On écri-.
cedern
de l'enier
joûm t ...for
estentrop t, et qu'il désigne l'excès. yait aùcrefois enyvrer avec un y , parce qu’o:12
Home fori enjoué. Que écrivait yvre , yuresse ; mais il n'y a aucun :
cette femme est enjouée ! » Esprir , air enjoué: raison pour mettre là cęty , qui est une lettre
>

humeur, conversation enjorée , styl : enioné étrangère qui ne doit plus êtiz employée que
Enjoué, gri }, réjouissant (Synon. ) C'est pour narquer l'éry:nologie grecqu: , ou pour:
par l'humeur qu'on est gai; par le caractère faire fonction de deux i , con ne dansayant ,
d'esprie qu'on est enjoué par les façons d'a- essuyer. Voy A , voy. Y.
gir qu'on est réjouissant. Le triste est opposé: ENNIVRANT , qui ennivre.Liqueur enn
auau premier;
troisième.le »serieux au second ; l'ennuyeux vrante.Il est plus usité au figuré qu’r u propri..
Un homme gui veut rire ; » Bientôr les sois niênus seront forcés d'ou •
un homme enjoué est de bonne compagnie; yrirles yeux, au milieu de la vapeur enivr.int
>

an hommeréjouiss.zne fait rire.—rjoué, dont ils ( les Philosophez)les repaissent Sabir:


quittoujours le noin
joué , imanières
qu'ilmodifie
enjouées ..
: style ea. Trois Siecles , etc. » La vap?ur enni!r inte
du : laurier ne vaut jįmais la lijcur douce et:
EN L É NL
salutaire de l'olive. Linguet , » Mon langage ENLÈVEMENT , s . m. ENLEVER V. >

cst loin des éloges enivrans que lui prodigue act. * ENLEVÛRE , s. f. [ Anlèveman , An
se
une aveugle prevention. Sal.jun . levé' , Anlevure ; 1 ' lon . °
2 è moy . aure :) с Cr
ENNIVRER , rendre ivre : » 11 l'ennivra . e muet aux deux aîtres ; 3 ° e muet au 1
» La bière ennivre conime le vin . » Il s'eil- ; , - Dans le verbe ,
é fer. au 2d , lon , au *
nivre tous les jours. -- Ondit , par extension , l'e muet se change e : è inoy . » Il enlève ,
que le tabac ennuvre ; que les vapeurs d'un il enlèveral , etc. 1 Enlèvemºné ne se dit que
pressoir ; 94 ? certaines odeurs ennivrent. du Rapt , de l'activa par laquelle une per
= Il est beau ari tiguré. » Les louanges , sone est enlevés maigre elle , ou une chose
les flaccerie ; ennivrent. » Cet homme s'eiz- est enlevée malgré celai à qui elle apar
nivre de la bonne opinion qu'il a de lui- tiens. » L'enlèvement de Proser: ine est fa
même. Rizcine , dans Androm 190e , dit , de meux dans 12 Fable ; et celui d's Sabines ,
Pyrrhus : dans l'Histoire Romaine. » Bien des Filles
consentent à leur entivement , sous l'espoir
S'ennivrer , en marchant, du plaisir de la voir.
» Heureux , au sein de Dieu , qui couronne de forcer leurs par :!1s i consentir à un ma
tes travaux ; nageant dans son immensité , riage qui ne leur agrée pas. Après l'enle >

ta t'ennivres d'éternelles voluptés. Jer. Del. vement de ses meublis .


» Ce ne fut point le sommeil , qui lui versa ENLEVER , est , 1° . Lever en haut. »
.

ses doux pavors ; ce fut la discorde, qui l'en- Enlever. des pierres avec une grûe. » Un
rivra de ses poisons . Ibid. » Sa,redoutable tourbillon l'enleva . 2°. Emmener par
épée s'enrivre de carnage , et sèine par- tout force . » Il a enlevé cerre fille. » On l'a
le trépas. Ibid . = 3 ° . Enlever , en par
enlevé de sa maison . = .

ENNIVRER , s'emploie aussi figurément > lant de marchin.lises , se hârer d'acheter.


dans le style familier et proverbial. » Il s'en- » Dans un jour tout le café a été enlevé.
nivre à force de parler : » Je n'aime point à Par extension , on dit que la mort a en
m'enivrer d'écriture. Sév. » S'ennivrer de levé un jeune homme à la fleur de son âge ;
son vin , boire tout seul avec excès ; et au que la peste , la fièvre l'a enlevé en peu
>
figuré , avoir bone opinion de soi. == Rem . Je jours , etc. Et aussi , enlever une
Quand ennivrer est sans régime , il ne signifie pla « , s'en rendre maire : enlever un quar
qu’un cerveau troublé par les vapeurs du vin . tier un Régiment , les forcer dans leur
>

Ainsi l'Auteur du Dithyramb:', aux mânes poste. == 4.° Enlever , transporter d'ad
de Voltaire, a dit ce qu'il ne voulait pas dire , miration . » Ce Prédicateur cette pièce ,>

en disant , dans son début : cette musique enlève tout le monde.


Quel est donc ce Vieillard , ce mortel adoré , sº. Oter de manière qu'il ne reste aucun
Qui traine sur ses pas tout un peuple enivré ? vestige. » Enlever des taches .
Si le peuple était ivre , son afluence autour On die , prov. Cela enlève le paille ;, est
de Voltaire n'est pas flateûse. Ann . Litt . au - dessus de tout , ou est décisif. - Être
ENNIVREMENT, se dit moins au propre enlevé comme un corps saint ; être emmené,
qu'au figuré. » L'ennivrement de l'amour et sir.
comme malgré soi , à une partie de plai
>

des passions.
ENLACEMENT , s. m . ENLACER , V. a . * ENLEVIRE , petite vessie ou bube>, qui
[ Anlaceman , enla -cé : 2€ lon . aur"er , ze vient sur la peau. Ce mot est corrompu
e

muer ; ! ) est fermé au 2d . Devant le must d'élevare , et l'on ne dit plus que celui-ci.
l'a est long : il enlace , enlicera , etc. ] En- * ENLEVÉE , s. f. Enlèvement. C'est
lacer , est l'. Passer des cordons, ou des la- un mot de Pluche . » Il seroit encore mieux
cets , etc. , les uns dans les autres . » Enlucer de défendre les enlevées , et de laisser aux
des rubans , dis branches d'arbres, = 2°. Passer particuliers le soin de conserver leur blé.
- 2 -

dans un même lacet. » Enlacerdes papiers. Enlevée n'est point dans les Dictionaires.,
= Enlacement , est l'action d'enlacer , ou On* dit
ENL Enl
IASève ment. v . act. est un gasconis
SER
l'éfet de cette action .
ENLAIDIR , v.v.a.
> a . et n . [ Ar - ledi : 1"€ lon ., me. Ondic Accoupler . » Enliasser des tor
On dit Accoupler.
.2° é fer. ] Rendre laid : » La petite vérole l'a chons. Gasc. Cori.
enlaidie. = Devenir laid, „» Elle enlaidic * ENLUMINER , v. act. ENLUMINEUR 9
tous les jours. EUSE s. m. et fém . ENLUMINÛRE , S. f.
[ Anluminé,
Ε Ν Ν Ε Ν Ν 97
e

[ Anlumine', neur , neú --ze , nfüre : 4® é fer. ennuyer , etc. Voy. Enn. - Ennemi devrait /
er
au '' , loa. aux alicres. ] Enluminer , c’ese céder à enivrer une n , qui est inutile au
> >

colorier une estampe. Enlamineur , Enla- 1 , et qui serait nécessaire au second. On


minelise , celui , celle qui fait métier de co- devrait écrire énemi et ennivrer. Voy. EnI
lorier des cstampes, des cartes de Géogra- VRER. ) ? °. Celui ou celle qui veut du mal
phie. Enluminire , est , 1°. l’Art d’Enlumi- à quelqu'un. » Mon énemi , ses énemis
ner : Il entend bien l'Enluminure. 2°. énemi de Dieu et des hommes , de la Reli...
. Le parti con
L'ouvrage de l’Enlumineur. » Cette Enlu- gion , de l'État , etc. = 2°.
mindre est grossière. traire , qui fait la guerre. En ce sens , on
Rem . Les deux substantifs ne se disent dit l'Enemné
l’Eneiné , ou les Enemis. » Repousser
qu'au propre , le verbe se dit aussi au fig. l'énemi , les énemis. » En présence de l'éne
dans
minerle lase.trplais.
ogne ,mais bâs et provboire
. S'enlu- mi. Tomber entre les mains des énemis.
avec - 3 ° . Relativement aux choses ; qui a de l'a
le museau >

excès et devenir rouge et en Hainé pour avoir version pour , qui est oposé à . : . . Enemi
trop bu. -- On dit , moins basseinent , que des
l'ardeur de la fièvre enlamine le visage d'un
cérémonies, des procès. » Enemi de la
vertu , de la raison , de la société. 4.
malade. - Dans le Dict. de Trév. en dit Enemi se dit des animaux , meine des

même que : » la puleur enlumine agréa- choses inanimées. » Le Chat est l'énemi de >)

la Souris
blement un visage, mais cela ne pourrait chou , le Crapaud de la Beletre. » Le
est l'énemi de la vigne. » La débau.
se dire que dans le st. badin .
ENMĖNER . Voy. EMMENER . che est l'enemie de la santé . = ſ '. En Poé
ENN. Dans
comence cette syllabe , quand elle
le mot , lai n est muette : elle
sie , on l'emploie comme adjectif,. » Les des
tins énemis, les vents énemis , la fortune
ne sert qu'à doner à l'e le son de l'a. La enemie , pour dire , contraires. - On dit ,
2d s’unit avec la voyelle suivante : Enno- en prose , nacion.enemie , peuple én?mi , en
blir ,ennui , ennuyer , etc. Pron . Anoblir pays énemi, = = Il suit toujours , même.
anni , anuyé, etc. On ne devrait donc pas
mettre, cette double n à ennemi , puisqu'on enChasse
vers,l'avide
lenom qu'il
oiseau modifie.
, détruis l'ombre enemie.
ne prononce pas anemi , mais énemi; et on De Lille.
devrait la mettre à ennivrer et à ennorgueil- Le même Poère die du Soleil :
lir , qu'on écrit mal-à-propos enivrer , enor-
> Si de taches semé , sous un voile éneri ,
gueillir , puisqu’on prononce anivre , an- Son disque renaissant se dérobe à deini,
orgueilli et non pas énivré , énorgaeilli. Crains les vents pluvieux .
Ex ne. La pénultième est bréve , Étrenne, On dit , en st. prov. Autant de pris sur
qu'ilprenne , qu'ilaprenne, etc.'— On - l'énemi: c'est toujours beaucoupd'avoir tiré:
pourrait re mettre qu'une n , et remplacer quelque chose d'une persone avâre , qui ne
, qu'on suprimerait par un accentgrâve veutjamaisriendoner.
celle
sur l'e ',
, pour marquer le son de l'è moy.» Rem . Enemi régit le darif , mais avec l'ar
Etrène , qu'il prène , qu'il aprène ,etc.
> ticle défini. » Les impies sont les énemis de
ENNEMI , ou plutôr ÉNEMI , IE, subst. l'État bien plus encôre que de la Reli
>

m . et fil Prononc. die l’Acad. comme s'il gion . Voyez plus haut plusieurs altres exem
Y avaitenemi , c. à d . avec un e ouvert : ples. * M. Sabatier de Castres enipluie l'ar
mais aucun de nos mots , excepté être , ne ricle indéfini ( la prép. de sans article.) » Ce
comience par un é ouv. L'é d'énemi est fer. ton éremi de parûre et de prévention , a
comme
mencént
tous les mots de la Langue qui co vraisemblablement contribué au peu de suc .
par un e , et qui ne sont pas sui- cès des productions de M. Tanevót , dans un
vis d'une' in ou d'une ñn . - Mais si énemi siècle où l'on ne goûte que les pointes , le
a le 1" é fer., et quand mêmeil2 auraitcet persiAage , et la fatigante énergie de nos
& ouvert, pourqul'oiécrire avec2 n?Cette prétendus penseurs en vers. - Jepense que
ortographe est capable d'induire en erreur et l'Auteur devait dire , ce ton énemi dela pa
Le peupleet lesétrangers ,et à faire pro rûre ? de la prétention ; comme on dit
boncer , ou an -nemi , comme on prononce énemi de la joie , de la paix , de la con
>

en certaines Provinces, ou du moins anemi , trainte , et non pas enemi de joie , de paix ,
>

comme on prononce dans , ennoblir , ennui , de contrainte , etc.


Tom , II, N
98 E NN Ε Ν Ν
ENNIYRANT , ENNIVRER ; etc. C'est
>
Peuple ihaudit et malheureuse race
ainsi qu'il faudrait écrire. Voyez ESIVRANT,
ENIVRER
Que votre los fait d'essccher d'ernui.
.
ENNORLIR , v . act. [ Anubli . ] Rich, et Il ne faut pas en faire un crime å un Poète
Trév ., renvoient á anoblir ; mais celui-ci ne qui écrivait en style marotique ; mais en
se dit qu'au propre , et ennoblir ne s'emploie prộse ce serait une faúte.
qu'au fig. » Le Roi a anobli ce fameux Né ENNUYFR . Richslet écrit ennuier , mais>

gociant. » Les Sciences , les beaux Arts en cette manière d écrire ne représente pas la
noblissent une langue.. L'un signifie , rendre prononciation , cù il me seirble qu'on fait
>

noble , l'autre , rendre


rendre plus
plus iliüstré
illüstré , plus entendre deux i , dont l'un s'unit'à l’u qui
considérable . précède , et l'autre à l'e qui suit. Anui-le :
ENNUI , s. m .ENNUYANT , ANTE , adj . !'y est nécessaire pour représenter ces deux
ENNUYER , V.act. [ A -nui , A -nui-ian, ian- i. Pour la même raison on doit écrire , il
te, A -nui- ić ; 3 € lon. au 2d et au 3º , é fer. au annuye et non pas , il ennuie , comme
с

dern, ] Ennui , Lassitude, langueur d'esprit, l'écrit l'Acad. » Cet homme ennaie tous ses
causée par une chose qui déplatt par 'elles auditeurs. Au futur , il enneyera , etc. Peut >

sa sedurée.
même , ou oùparl'on Trév. être en conversation , où la prononcion est
par la plus
Ou l'Acad.
disposition troûve , ajoute rapide , peut- on prenoncer ennaira.
» On ne peut entendre cela sans ennui. » syllabesduseulement
L'Abé Resnel , qui fait ce mot de trois
, n'aurait dû l'écrire
Le pas
longSermon , quoique
: il m'a fort beaud'ennui.
causé beaucoup , étair trop avec un y co un e muet .
Au pluriel, il signifie quelquefois , tristes- Pour les désigaer tous , il me faudrait vingt
>

se , déplaisir , souci , chagrin. » Un homme pages ,


acable d'ennuis . Mortels ennuis . » Les en Et j'ennuyerois ( j'ennuirois ) peut-être autant que
leurs ouvrages .
nuis de la vieillesse , etc. L'Acad . en met
un exemple au singulier . » Cette a faire lui ENNUYER c'est Jasser l'esprit par quel
a doné beaucoup d'ennui . Voiture a que
que chôse de désagréable ou de trop long.
dit aussi : » J'ai peur que le remède dont » Cet homme ennuye tout le monde par ses
je veux guérir votre ennai ( il parle en cet contes insipides. » Ce spectacle est fort beau ,
endroit de chagrin ) ne soit plus violent que mais il ennuye par sa longueur : cela en
le mal. aussi
Il dic avoir des ennuis , muye à la mort. S'ennuyer régit de
comme on dit , avoir des chagrins ; ce que devant les noms : Il s'ennuye de tout. Pour
je ne crois pas être fort d usage. » Dans les verbes , on dit à ou de , mais ces deux
tous les ennuis que j'ai , j'ai reçu cette joie régimes expriment des sens difírens. S'en
)

aussi sensiblement que si je n'avois point de nuyer à atendre c'est s'ennuyer en aren .
déplaisir. dant ; s'ennuver l'atendre , c'est s'en aler ,
Rem. 1 '. Ennui a un sens passif : il se parce qu'on est làs d'atendre . = On dit
dit des persones , qui s'ennuyent , qui sont aussi , il m'ennuie ici , il n'ennayait de
>

ennuyées , et non pas des chôses qui en-


> vous atendre , il lui ennävait de m'enten
'
nayent . »» Son A. R. assisroit à ces Confé- dre. * M. Desgrouais regarde comme un
rences , malgré leur ennui . . Anon . Ainsi gasconisne , j'ennuie que pour , iil me tarile
>

> d'une
l'on dirait , l'ennui d'un discours , d'une que. » L'ennuie beaucoup que ma scur are
conversation :: ce n'est pas l'usage. Je pense rive. Mais on dit fort bien , en enpr.yane
que l'on devait dire , malgré l'ennui qu'elles l'impersonel.» Il m'ennuye que vousnesoyiez
lui donaient ou sausaient. vena. Acad . * j'ennuie pour je men
2°. Dans cette expression mourir d'en- nuie , est un aûrre gasconisme. — * An
nui , ce mot a son sens propre , et non ciènement on disait être ennuyé pour érre
pas celui de chagrin. » Je comprends bien fâché , chagrin , désolé de , etc. » Il eroit
tous les soins que se done M , de Grignan , fort ennuyé pour quelques scandales , qui
pour vous empêcher d'y mourir d'ennui. Sé- étoient survenus. Chron .
vigné . ENNUYANT et Ennuyeux se disent indi
13. Op dir , Sécher d'ennui. Rousseau >
féreinment. » Homme ennuyant , ou 12
avait besoiu d'une syllabe de plus . , a
qui dessécher nuyeax . » Cela est fort ennuyhnt : discours
dis d'ennui , ennuyeux . Temps ennuyeux ou ennuyant
ENO ENO 99
- Ces deux adjectifs suivent ou précèdent son dicte cette manière d'écrire , cet adverbe
leurs substantifs. C'est à l'oreille et au goût étant forinć d'énorme, dont l’e foal est muet ,
à leur assigner la place qu'ils doivent ocu- mais l'usage a prévalu , d'écrire énormément
per. avec un accent aigu sur le ed é ; et c'est
ENNUYEUSEMENT , adv. [ A -nui nne exception à la règle de la formation des
ień-zeman : 3 ° lon. 4° e muet. ] Avec en- adverbes. ] Enorme , démesuré , excessif ,
>

nui . Passer la journée ennuyeusement. » Colosse d'une grandeur enorme. -· Figu


ENNUYEUX , EÛSE , adj . Voyez ENNU- rément , crime énorine , malice énorme . Il
VANT .
ÉNONCÉ , S.s. mm . ÉNONCER V. act.
est peut être peu nécessaire d'avertir qu'il se
> prend toujours en mauvaise part .
ÉNONCIATION , s. f. [ Enoncé , cé , ci-a- ENORMÉMENT , Excessiveinent. » Il est
cion : " é fer. 3º é fer. aussi aux 2 15. ] énorméinent grand. Il prétend avoir été énor . '
Enoncé , chose avancée , énoncée . Richelee mément lésé.
Pore. » Un simple énoncé, un faux énoncé. ÉNORMITÉ se dit quelquefois au propre ,
Ayant à anoncer des vérités importantes, de la grandeur de la taille ; mais il s'ein
dont l'énonce absola et direct auroit blessé ploie plus ordinairement au figuré , pour
sans fruit. d'Alembert. atrocité. » L'énormité du crime , du fait ,
ÉNONCER , exprimer ce qu'on a dans la ducâs, etc.
pensée. Enonciation , expression . » La ma- ENQUÉRANT, ANTE , adj . S'ENQUÉ> 3

nière dont il énoncé ses pensées leur done RIR , v. rec.


réc [ Ante- run , ante , Ai -keri ;
de la force. En matière de Théologie , ' i ' lon. 2 é fer. 3 € lon . aux 2 prem . ] En
re

il faut prendre garde aux moindres énoncia- querant , qui s'enquiere avec crop de cu
tions. = Enoncer s'exploie surtout avec riosité. Il n'est que du style fanilier , badin
le pronom pers. Enonciation
nonce mal .
» Il s'énonce sebien, il s'é- ou
dit aussi
critiquc. » Vous êtes crop enquérant ».
C'est une femme fort enquér.inte .
en ce sens , pour la manière de s'énoncer. S'ENQUÉRIR. Je m'enquiers , tu t'ens
Avoir l'énonciation belle , heureûse. — Mais quiers ; il s'enquiert : nous nous enque
-

le verbe est plus usité que le substantif.. rons , vous vous enquérez , ils s'enquièrent.
ENORGUEILLIR
NORGUEUII
, cu bien mieux , Ex- Je m'enquerais , je m'enquis , je me suis
LIR
v.act.[ 4-nor- ghen gli : enquis. Je m'enquerrai, je m'enquerrais. En
>

mo uillez les II. L'usage est pour la 150ma- quiers- toi qu'il s'enquière , que je m'err
prononciation
nière ; mais la prononciati on exigerait quière , que je m'enquisse . — S'informer ,,
qu’on adopât. la 2d" . Pour la double n , faire recherche. Il régit l’abl . ( la prép . de. }'
voyez -en la raison à Enn et à ENIVRANT , Enquérez -vous soigneusement de cela .
etc. . Pour l'x ajoacé après l'e , voyez Cueil Il faut s'enquérir de la vérité du fait.
LIR. --- M. l'Abé du Resnel écrit orgueuil , Pour le régime de la persone , il régit à ou >

et c'est ainsi qu'on devrait écrire. En écri- de


vant , comme on le fait communéixent
( le datif ou l'abl.').» Jesi mesuis
à un tel , ou d'un tel
enquis
le bruit , qui
> >

enorgueillir , on serait porté à prononcer court est vrai. = On dit,, dans le Dict.
énorghégli : ue n'exprime pas le son de la Gramm . que ce verbe est peu usité hors de
dipht eu. Voyez ORGUEIL. ] Ennorgreuil- l'infinitit et des temps composés. On devait
lir, rendre orgueuilleux . » Les succes l'ont se contenter de dire > qu'il est plus usité
ernorgu erilli
lissez-vous ?. »» JeDequoi vous ennorgueuil-
m'ennorgueillis justement dans
ples. ces temps-là queétait
S'enquerir dansdulesbeau
teinpslangage
sim
d'être le fils d'un tel père. Th. d Educ. Le
Magistrat dans le dernier siècle : il a un peu vieilli";
. » Ces rivaux ( les Anglais ) en- mais il est bon et utile , et il 'dit quelque
richis de nos dépouilles , enorgueillis pen-
dant cinq ans ans de nos écaris , etdeve- chos e de plus fort que s'informer son sy
nonime. S'informer c'est seulement cher >

musgrands fatalLiiténg,uequi
paréllaever.
choie de nous t, nous empê- cher , demander des éclaircissemens pour sa
ÉNORME voir ce qui est. S'euquérir , c'est faire des
adj . ÉNORMÉMENT plus ou moins étendues , pour aqué
E NORMITÉ , s. f.[ 7" ¿ fer.3° e mueradv.au enquêtes
>
re e
rir
ormeau 2d :
éénfer. énorméman . Richelet chốse. Enconaissance
une ample
demandant une et exacte
chose de la,
à quelqu'un
écrit ment
> et il semble que la rai. on s'en informe : en le demandant à plu
N2
100 E NR ENR
sieurs , ou en pressant , en poursuivant de soin vif et pregant : » Il enrage de la faim ;
questions une persone instruire , on s'en- d'un desir ardent et violent. Il enrage de
quiert. Ce dernier verbe est l'espèce , l'aû- parler , de jouer ; d'un dépit ,d'un déplaisir
>

tre est le genre. » Le Nouvelliste s'enquiert grand et sensible ; il enrage de ne pouvoir


des afaires publiques , l'homme oisif s'en se venger ,, de voir son énemi dans ce poste.
informe. Voy. les synonymes de M. l'Ab . = Avec le v. faire , il devient actif : »» Sa
Roubaud femme , son mari le ou la fait enrager.
ENQUÊTE , s. f. s'ENQUÊTER, v. réc. Passif , il régie la prép. contre. » Il est en
ENQUÊTEUR , s. m.. [ Ankete
> Ankêre , té , teur : ragé contre lui , dans une grande colère ,
2° ê ouv . et lon , 3º e muer au 1 er
° é fer. etc.
au 2d. ] Enquête ne se dit plus que des re- On dit fainilièrement , enrager la faim ;
cherches faites par ordre de justice. » Or- et dans cette phrase , ce verbe est actif; mais
doner , faire une enquête. Information ce régimę irrégulier ne doit pas tirer à con
se dit dans les Procés criminels , et enquête séquence pour d'autres locutions où enraa
dans les civils. Ferrière. ger serait employé. Dailleurs cette manière
S'ENQUÊTER , s'enquérir. » Je me suis de parler est suspecte , et je ne la garantis
enqueté par tout ; enquêtez - vous de cela ; pas. L'Acad. ne l'a point mise dans son Dic
du fait. = Il signifie quelquefois se sou- tionaire.
cier , et alors il est proverbiul , et ne se met En style proverbial , on dic : prendre pa
:

qu'avec la négative. » Il ne s'enquête de rien; rience en enrageant ; c. à d . nial volontiers.


ou , simplement , il ne s'enquête. Ne Manger de la soufrir
vache enragée >

peut - on pas dire que ce mot s'est introduit beaucoup de la disette et de la fatigue. On
par corruprion , de s'inquiéter ? » Il ne s'in- le dit sur- tout des jeunes libertins , qui cou
quiere de rien . rent le monde. - Il n'enrage pas pour men
EXQUÊTEUR , ne se dit qr’au Palais. Juge tir : il a une grande inclination à mentir.
ou Officier comis pour faire des enquêtes . On dit aussi , d'un homme qui ne fait que
ENRACINER , v . neut. et récip . [ Anra- tracasser , et qu'on ne saurait satisfaire sur
cine. Son plus grand usage est au figuré. Il rien , qu'il ferait enrager la bête et le Mare
laisser. chand.
avec laisser.
s'emploie comme verbe neutre , avec
» Il ne faut pas laisser enraciner les maux , ENRAGÉ , Ée , adj. Violent , extrême : mal
>

les abus , les mauvaises habitudes. — Il est enragé, douleur enragée , faim enragée , pas
aussi réciproque. » Quand une opinion vientsion enragée. -On le dit aussi des per :
à s'enraciner , il est dificile de la detruire . sones , pour insensé, furieux . » Il faut qu'il
Enracine'se dit au propre et au figuré. soit enragé de faire ce qu'il fait. = S. m .
» Arbre bien enraciné. : un mal enraciné. C'est un enragé , un homme fougueux et im
ENRAGEANT , ANTE , adj. ENRAGER , pétueux. Un Auteur assez moderne l'emploie
re
v. neut [ Anrejan , jante , jé ; ; " lon. aux au fém . dans une accception aprochante du
deux premiers ; l'e devant l'a y est muet : sens propre. » Ces enragées ( les Prêtresses
il n'y est mis que pour doner au g un son Idolâtres ) impriinent tant de crainte aux
doux , qu'il n'a pas devant l'a et l'o; et c'est Assistans, que , et Ler. Edif. Tout cela
aussi pourquoi on écrit j'enrageais , il enra- n'est que du style familier , chagrin et cri
>

geait , etc. ) Enrageant , quoique participe tique.


actif, ne signifie pas qui enrage , mais qui est
> ENRAYER , v . act. [ Anré-ié ; 2° et j'é
propre à faire enrager , qui caủse beaucoup fer. - Devant le muet , le re e est ouv.
de peine , et un violent chagrin . Il n'est que il enraie. Pron . anre. Au futur et au
du style familier. » Cela est enrag ant. » conditionel , cet e muet ne se fait nullement
C'est une chose bien enrageante . entendre. » Il enraiera , enraierait : pron .
ENRAGER se dit rårement au propre . » Si antêra , anrêre , en trois syllabes. | Enrayer
l'on ne done pas à boire à ces chiens ils est , 1 '. en terme d'art , garnir une roue de
enrageront. » Chien enrogé. = Il se dit rais. = 2°. Arrêter une roủe par les rais ,ou >

plus souvent au figuré , parce que les oca- avec une chaine de fer , ou avec une pièce
sións de l'employer sont plus fréquentes. On de bois pour en retarder le mouvement dans
le dit d'une douleur qui fait beaucoup sou les descentes rapides. » Il faut enrayer une
frir. » Il enrage du mal de dents ; d'un be- des roủes ; ou , neutralement , il faut enrayer.
EN Ř ENS 1or
3. Figurément , style familier et badin , ENRICHISSEMENT ne se dit qu'au figuré.
arrêter la trop grande vivacité de quelqu'un. On ne dit point , dans le sens litéral , l'en
» Vous êtes trop vif , il faut enrayer. = richissement d'un homme , son enrichisse .
4. En agriculture , enrayer ( v . n . ) Tracer ment par le comerce. Il ne se dit que pour
le premier sillon . ornement , et il n'est aplicable qu'aux choses.
e
ENRAYURE , s. f. [ Anré- ill- re ; 1 " et zº » L'enrichissement d'un habit , d'une tapis
lon, 2º é fer. dern . e muet . Autrefois , serie. » Les dorûres sont d'un grand enri
enrayeure. ] Ce qui sert à enrayer. » L'en- beaux
rayûre câssa au milieu de la descente.
çkissement dansun apartement. » Il a faitde
enrichissemens dans sa maison . » Ces >

ENRÉGIMENTER , V. act. [ Anrégi


re choses serventbeaucoup à l'enrichissement de
mante ; ; et 4 € lon . 2° et dern. é fer. ] son histoire. L. T. » Il a falu que j'aie
De plusieurs compagnies séparées en former cherche d'allurcs enrichissemens. La Font.
un régiment. » On enrégimenta les compa- » Il a bien travaille à l'enrichissement de la
gnies franches . langue. Acad.
ENREGISTREMENT , ou ENREGÎTRE ENRÔLEMENT , s. m . ENRÔLER , v. a.
e
MENT , s. m. ENREGISTRER , ou Enregi-
> [ rAnróleman , anrôlé :: 2€ lon . 3 ° e muet au
TRER , v . act . [ Le Rich . Porr. les met tous 1 o > é fer. au 2d. ] Enrôler , c'est propre
deux . 'Trév . a l'Acad. ne mettent que le ment , mercre , écrire sur le rôle. Il se dic
1", en avertissant que plusieors ne pronon- particulièrement des gens de guerre , ou de
>

cent, ni n'écrivent l's. 'Et les opinions et la marine, sur-tout des premiers. Enróler des
pratique des Auteurs et des Imprimeurs étant Soldats , des matelots. » On l'a enrôlé , il >

ne pouvons nous
ainsi partagées , nousl'aître déci-: s'est enról. = Par extension , et dans le
der sur l'une ou sur de ces manières style familier , on dit , s'enróler dans une
on choisira celle qui plaira le plus . On es' confrérie , dans une compagnie.
également partagé entre registre et regître. ENROUEMENT , s. m. ENROUER , v. a.
Voy; Ce mor . ) Enregistrer , c'est mettre [ Anrolman , anrou -é ; z lon . au rer : l'e
sur les registres où sont les actes publics. après l'u y est tout - à - fait muet. ] Enrouer
Enregistrement est l'action d'enregistrer . c'est rendre la voix rauque et moins nette.
L’édit aétéduenregistré:on
Déclaration
a enregistré la Enroúment est l'incomodité de celui quiest
Roi . » Une saisie réelle ne enroué. » Le brouillard l'a enroué : il s'est
vaut rien , si elle n'est enregistrée. » On enroué depuis huit jours . » J'ai un grand en
s'est oposé à l'enregistrement , etc, roument.
ENRHUMER , V. act. [ Anrumé: 1" lon. Rem . M. Tissot die enrouûres , c'est un

3 é fer. ] Causer du rhume. » Un rien barbarisme. M.Desgrovais lemet au nombre
L'enrhume. » Vous vous enrhumerez. = On des gasconisines , et l'illustre Médecin Suisse
, birlesquement , d'une couleurmanquće l'avait
dit
et peu agréable , couleur de diable enrhume.
probablement pris à Montpellier.
ENROUÉ , ÉE , adj. Il doit toujours sui
L'Acad .ne met pas cette expression et il vre le substantif. Rousseau le fait précéder.
n'est
pas trop sûr de s'en servir. A chaque instant redoublent les injures ,
ENRICHİR , v. acc. ENRICHISSEMENT , Les a gres sons , les enroues murmures.
s. m. [ Anrichi , chiceman ; 1" lon. 4° e muet Cette inversion est à peine suportable dans
au 2d. ] Enri, hir se dit au propre et au figuré. le style marotique.
» Ce comerce l'a enrichi : S'enrichir des ENROUÉ est employé adverbialement dans
dépouilles d'autrui.- „» La broderie enrichit cette locution. » Il parle enroué.
(Orne ) fort les habits. » Enrichir son âme ENROUILLER , v. a. [ An- rou - glie'; ire
de mérites et de verrus. „ Il s'est enrichides lon. 3º.é fer. mouillez les 11. ) Au propre ,
dépouilles
richit p de l'antiquité . »» Lamémoires'en
La mémoire s'en rendre rouillé. » L'huinidicé enrouille le fer.
ar la leçare. -
Enrichir une lan- » Le fer s'enrouille. - Au figuré. L'oisiveté
-

gue : la rendre plus abondante , plus riche enrouille l'esprit. » L'imagination s'enrouille
>

par la création de nouveauxmots, ou par faûte -d'exercice. » Je viensd'un pays où


denouve llesphrases quel'usage adopte.» Tout jeme suis fort enrouille, Voiture.
lemondetravailleaujourd'hui à enrichir noire ENRUMER. Richelet. Voy. Enrhumer.
langue ;maisil est beaucoupde néologismes , ENSÂBLEMENT , s. m. ÉNSABLER , V.
qui l'apauvrissent, au lieu de l'enrichir. act . [ Ansâbleman , ansablé : 2° lon. au ier
e
102 ENS EN S
ze e muet au 1 ° , é fer. au 2d . Dans le de bones preuves , de bones raisons » Je vous
er

verbe , l'afest long devant l’e muet. » Je m'en- crois et je sais que vousêtes tout comme il faut
súble , vous vousensábleret , etc. ] Ensâble- pourn'être persuadée qu'à bones enseignes.Sév.
ment , amâs de sâble , fornie par les eaux ou » Je ne mefierai à lui qu’à bones enseignes.
>

par le veni. » Il y a un ensâblement qui = On dit , figurément , marcher sous les


>

gene la navigatien dans cette rivière. » Le enseignes de quelqu'un , suivre son parti.
vene cause des ensäblemens dans les déserts ( n '. 3º. ) Et proverbialement,, ( nº. 2º. )
de l'Arabie. == Ensabler , faire échouer sur être loge's à la même enseigne. Etre dans la
le sable. » Le bacelier nous a ensablés . Il ne même situation , avoir le même sort. - On
se dit que sur les rivières. S'ensabler , cii d'un méchant portrait , d'un mauvais ta.
échouer sur le sâble.. » Le båtcau s'ensabla . bleau , qu'il n'est bon qu'à faire une enseigre
» Il s'ensáble à tous momens. à bière.
ENSACHER , v. a . ( Ansaché : 1ro lon . .
ENSEIGNEMENT , s. m . ENSEIGNER ,
3º é fer. ] Mettre dans un grand sac. - En v . act. [ Ancègneman , né. , "ree.lon . 2° è noy ;
sacher des noix , des pommes. mouillez le g : 3 * e muet au 1er , é fer. an 2d ]
ENSANGLANTER
res
v. act. [ Ansanglan-
, V. Ansanglan lastruction. Instruire. —— Le substantif ne se
; i
te;lesertrois ?"** sont é
longues, dern,. ter.] dit guère que deschoses morales. Le verbese
Souill de sang. » La blessure qu'il reçut dis aussi des Lettresetdes Arts.. » Iln'a guère
ensanglanta
ensanglantée.tout son habit. » La terre étaie profité »des bous enseignemensqu'on lui
nousa
Nous eussions dans le meurtre ensanglanté nos mains. servir d'enseignement. » Enseigner les igno .
MARIN . Fédéric.
rans.. »» Enseigner la vertu ; les sciences , les
La figøre est hardie , mais elle est belle. = langues. =
Enseigner , c'est aussi indiquer,
Figurement. » Ce Prince a ensanglanté son doner conaissance de... » Enseignez moi s!
règne ;ila été crual , il a fait mourir beau- maison ,certe recette.» La natúrenorsensei
>

coup de monde. — » Il ne faut pas ensin ieux -


gne que tous les excès sont pernic . = Enº
-

glanter la scène , représenter aucun meur seigné ne se dit que des choses. On ne dit
sur leIGNE
treENSE théâtr, es.
. f. er m . [ An -cèg-ne ; qre point d'un enfant qu'il a été bien ou mal en
lon. z' è moy: mouillez le 83,3e9muct.] seigné,' quoiqu’on dise enseigner des enfan
е s;;
» Les
mais on die fort bien , par exemple ,
Enseigne est fém . 1 °. Quand il signifie mar sciences enseignées methodiquement ne s'ok
que, indice servant à faire reconaitre quel blientguère.
que chose. » L'enseigne que vous m'aviez
)
Rem.
donée pour trouver cette maison , n'était pas noms
1. Enseigner , régit à devant les
et les verbes. » C'est lui qui a enseigné
fort juste, - Il se dit ordinairement au plu à ce jeune homme la Philosophie. » Il lui a
riel . » Doner
Tableau de bones
que l'on atacheenseignes.
à la maison- d'un
2 . enseigné à lire , à écrire. * Ancièneinent on
Marchand, d’un Artisan , d'un Aubergiste, disait, enseigner de. » Elles leur enseigneron!
etc. Son enseigne est an lion d'or. »» Il de >

est aujourd'hui, , de , gnez


logéà l'enseignedel'écude France. Cette à coudre , etc. » Éloi de
lui la pernicieuse flatterie ; enseignez-lui ,
enseigne est bien grossièrement peinte. == se vaincre . TÉLÉM ,
3 °. Signe militaire.» Les enseignes Romaines.
On le disait autrefois des drapeaux de l'In * 2°. Bossuet fait régir au passif la prép,
fanterie , et ce moi est resté dansces phrâses.. de. » Je ne refuserai jamais d'être enseigne
» Tambour batant et enseignes deployées. du moindre de l'Eglise. Si ceverbe s'employait
mais
» Combatre , marcher sous les enseignes de. au passif, il régirait plutôt la prép. par ;
= 4°, Charge de celui qui
.
çorre le dra- on ne dit point , être enseigné , je suis en
peau . » Le Roi lui a doné une enseigne. seigné , ecc. se
s . Il est masc. quand il signifie l'Of- ENSEMBLE , adv.. [ Ansanble : 11 ct 2*
cier qui a cette charge. » Un Enseigne dan lon . , 3º e muer. ] L'un avec l'autre. » Mare
12 Marine , etc. S cher ensemble . » Ils sont sortis ensemble.
On dit adverbialement ( na '. 1º. ) à tèlles en- * On le disait attrefois pour outre cela ,
-

seignes que , etc. Cela est si vrai que , etc, Bossuet l'a employé dans le sens de rout-à
Abones enseignes , avec conaissance et sur la -fois, » Ilsméprisoientensemble le mariages
ENS ENS 103
l'usage des viandes , et les Sacremens. - Eni
C
ENSERRER , v. act. [ Ancéré : 2° ê ouv.
2
e
semble n'est plus usité dans ces deux accep- et long , r forte , 3º é fer.] Enfermer , con >

tions. tenir. Il est vieux , mais la Poésie le res


Rem. 1 °. Plusieurs condamnaient , unir vendique encôre.
ensemble , comme un pléonasme et une su Les Cieux instruisent la Terre
perlluité de mots ; mais l'augelas , Chapelain , A révérer leur Auteur ;
Th. Corneille , aproûvent cette expression . Tout ce que leur globe enserre
Annonce un Dieu Créateur.
On sait bien qu'on ne peut unir sans mettre Rouss .
ensemble; mais aussi , on ne peut voir que
de sesyeux , et entendre que de ses oreilles : ENSEVELIR ,v. a. ENSEVELISSEMENT,. m ,
ainsi , pour la
3 même raison , il faudrait con- ( Anseveli, liceman : , " lon ., 2 et 3° emuet; se
damner , je l'ai vu de mes yeux , je l'ai en- c maet aussi au zd. ] Ensevelir , c'est propre
>

renlu de mes oreilles , voler en l'air , etc. , ment enveloper un corps mort dans un suaire,
expressions universellement reçues , et copićes pour lui doner ensuite la sépulture dans la
meine des Anciens. terre. Ensevelissement , c'est l'action d'ense
2º. Montesquieu a fait d'ensemble une velir. = Le substantif ne se dit que dans
espèce d'adjectif, et lui done le sens de réuni , le sens litéral ; le verbe s'emploie aussi dans
Tassemblé. » Pendant qu'il resta avec son ar- le figuré . » Etre enseveli dans le sommeil ,
>

mée ensemble , Annibal battic les Romains : dans la retraite , dans les livres dans le
mais lorsqu'il fallur qu'il mît des garnisons chagrin , dans la débauche. » Son nom est
dans les Villes ... ses forces se trouvèrent enseveli dans l'oubli , etc.
trop petites. Le mêine Auteur dit : » La » Il faut ensevelir ce secrer.
Ville, déchirée , ne forma plus un tout en- Un coeur que l'univers eût eu peine à remplir ,
semble. Je doute que cela fût du goût d'au- Dans un désert affreux peut-il s'ensevelir ?
jourd'hui. CAMPISTRON
3. A propôs de tout ensemble , on disaie ... Un gros de soldats , se jetant entre nous
autrefois, le tout en seinble d'un tableau : on Nous a fair, dans la foule , ensevelir ros coups.
die aujourd'hui l'ensemble , et on l'étend
>
Rac. Alex.
aux ouvrages de l'esprit : on l'emploie aussi ENSORCELER , v. act. ENSORCELLE
an figuré : « Qui peur développer les ressorts MENT, 5. m . [ Ansorceli , cèleman : 3 e mues
sagesse
demondcerree ? C'e éternelle qui gouverne le au 1 " , è moy. au 2d , dont la 4º e muer. -
st un plan immense , dont nous Dans le verbe, l’e muet de la zº se change
n'appercevons ni l'ensemble , ni les détails , en è moy. devant la syll. fém . : il ensorcelle
ai les moyens, ni les motifs. P. Berthier. ou , eniorcèle ; ensorcelleri , ou , ensorce
>

l'Acad. ne le dit qu'en Peintûre et en Ar- lera , etc. ) Ensorceler, c'est jeter un sort ,
chitectûre. » Il y a de belles figures dans ce ou maléce sur quelqu'un. Ensorcèlement ,
tablera
, de beaux morceaux dans cebâtiment, c'est l'action d'entorceler, ou cxagér
mais l'ensemble n'en vaut rien .
le préte ndu
Elle dit éfer de cette action . Par ation ,
roue ensemble , mais dans un sens ils se disent au figuré ( st. famil.) » Cerce
aussi, ledifé
peu rent. » Il y a quelques défauts femme l'a ensorcelé : elle l'ensorcélera , s'il
prend garde.
dans ce cableau , mais le roule ensemble ne n'y prend garde. » Il y a de l'ensorcelcment
a

laisse pas deplaire. » Cettefenuinea plusieurs dans son fait.


infiniirréguliers
traits ment.
, nais le tout ensemble plait * ENSORCELEUR , s. m . Qui ensorcèle ,
qui enchante. Trév. Rich. Port. - L'Acad..
ENSEMENCEMENT , s, m. ENSEMEN- ne le met pas. Il n'est bon que pour le co
>

CER , V. a. (Anseranceman , cé : 2° e muer ; mique , ou le satirique.


e
er
3* lon. ; semueraupas,é fer. au 2d. ] Er- ENSOUFRER , v. act. [ An-sou - fré : 1 re

Semencecent , est l'action d'ensemencer , de lon. 3 ° é fer. ] Eníuire de souffre. - On die


jeter de la semencesur des terreslabourées, plus communémentsouffrer.
et en saison convenable , pour les faire ra
porter .
ENSUITE , adv.ergrep . [ An- sui-te ; aurre
dans leRich.LePort.,substantifest dans Trév. et fois on en faisait deux mots: èn suite.] Après. Il
qui le cite : l'Acad . ne scmet ou à la têic de la phrase ; ensuite nous fe
pas.R.Je crois qu'on peut s'en servir.
hetVoy.metSEME servir . rons le reste ; ou après le verbe, même dansle
temps composés: » Vous irez là ensuite , j'ai été

1
104 ENS ENS
ensuite où vous m'avez dit ; et non pas ensuite avons dit plus haut , ce qui s'en ensaivit.
éré. = Ensuite est aussi préposition , régissant Ces deux en de suite font une cacophonie ,
>

le genitif ( la prép. de ) » Ensuite de quoi, en- qu'il faut éviter. Il faut dire alors tout ce qui
suite de cela , expression, dic Vaugelas, qui s'ensuivit de là , etc. ou prendre un autre
est française , inais qui n'est pas du beau tour. Voyez un exemple de Mallebranche , au
style. L'Acad. avertit qu'elle ne se dit mot suivre. = 3º. Il s'ensuit que regit
guère que dans les deux phrases que nous l'indicatif dansla phrase afirmative, et le sub
avons citées. === * Alltrefois on l'einployait jonctif , quand elle est négative ou interro
avec toute sorte de mots . » Lorsque la ven- gative. » Il s'ensuit de là que vous avez tort.
geance comence , c'est ensuite de la prière » li ne s'ensuit pas , ou s'ensuit-ilde là
»
la que
des saints . Boss. » Ensuite de cette beile ré vous ayiez raison ? * Le P. Griffer met l'indi.
flexion , mon cœur galope comme le vôtre, catif dans une phrase interrogative. » S'en
et je ne souhaite rien tant que de partir. Sév. suit- il de là qu'il sufit de croire en J. C.
On dirait aujourd'hui ; en conséquence de la pour avoir la vie éternelle ? - Je crois qu'il
prière etc. Après cette belle réflexion etc. - faut dire , qu'il suffise. On nploie , il
* Un Auteur moderne en fait un adverbe de s'ensuit dans les aûeres temps. » Il s'ensui
temps. >> Quelques jours ensuite , le Brame ' voir, il s'ensuivroir, il s'ensuivra que ,
honora le Missionaire d'une seconde visite. ENT', terminaison de certains teinps des
Let édif.Dites , quelques jours après. M. l'Ab. verbes , l’e y est muet , l'n ne s'y,' prononce
Grosier l'emploie comme adv. de lien.» Deux jamais; le i ne se prononce que devant une
pages ensuite l'apologiste ( de Sénèque ) oublie voyelle. » Ils aiment , ils aimerent . ( pron .
>

parfaitement le rôle dont il s'est chargé. Je ème, émère. ) Les gascons prononcent l'n
voudra dir : deux pages apr
is e ès. Md de et le i , fais
e en ant l'é fermé. » Il- 7éménte .
B. dit immédiatement ensuite , peu de ENT , finale brève dans , accident , dent ,
temps ensuite , et même, l'année d'ensuite , ce argent , arpent , parent , serpent , torrent ,
qui est encore plus barbare. Dans toutes ces content, présent , vent , moment , joliment ,
phrases il faut mettre après , ainsi que dans la ecc. Quand l'e se prononce comire un é
suivante. » Le Duc d'Hanover le fic peu de ouvert , violent , ardent , opulent , prési
temps ensuite un de ses Conseillers privés de dent , etc. , elle est dourcûse. Tous les pluriels
Justice. Neuf-ville , Vię de Leibnitz: Le sont longs asciitens , momens , violens , etc.
>

vice de toutes ces phrases , c'est d'associer Du temps de Malherbe on les écrivait
ensuite avec des noms ou des adverbes : il ne comme on les prononce , accidant , aparant ,
s’unit qu'à des verbes. » Puis ensuite, expres- éloquan! , il 'attant , contant , différant ,
sion , qui revient souvent dans l'Histoire présant, etc. = Les noins terminés en ent
>

privéedes Français ( par M. le Grand.) Ce sont forment leur pluriel en changeant i en s ,


deux adverbessynonymes, qui font pléonas- moment , serment ; momens , sermens , etc.
>

me. Mercure. Plusieurs conservent le t au pluriel . Voy . une


e

ENSUIVRE ( s ) v. réc. [ An -sui-vre : 2 Remarqueà la lettre T.


lon . j ' e muer. ] Venir après. Il ne se dit qu'à ENTACHER , v. act. [ Antaché : , " lon.
la ; persone, et seulement dans les choses 2 br. 3 é fer.] Infecter , gåter . Il est vieux ,
spirituelles et morales. » Le premier chapitre et n'est plus en usage qu'au participe. » Eno
er tout ce qui s'ensuit . » La perte de la Reli- tache' de lèpre ; famille entache'e de ladrerie.
gion et tous les maux qui s'ensuivent ou , -EEtr figurément ( style simple et médiocre )
bien mieux , qui s'en ensuivent ,qui s'ensuia entaché d'avarice .
vent de là . 2' . C'est le 2d sens de ce REM . 1 °.Vaugelas n'aimait pas ce mot : il
verbe , deriver ; procèder, » Les accidens, qui le trouvait extrêmement bâs , et voulait qu'on
s'ensuivirent de là ; tout ce qui s'en est en- dit toujours souillé. - La Mothele Vayer
suivi; les procédures qui s'en étoient ensui- le trouvait significatif et digne d'être conservé.
vies. » Quelles absurdités ne s'ensuivent pas Chapelain disait qu'il était bon . Th. Corneille
de ce système. = Rem . que dans les temps ne l'admettait que dans le discours familier ,
composés, on met toujoursle pronom relatif et pensait qu'on ne devait pas l'écrire. L'Au
en devant l'auxil. être , mais dans les temps teur des Observations sur les Remarques
simples iln'est pas bon d'employer ce pronom , disait qu'il était encore un peu en usage (àla
et de dire , comme Bossuei , et comme nous fin du dernier siècle ) soir , dans le propre ,
soit
ENT Ε Ν Τ ros
soit dans le figuré, et cependantil ne citaie que son crédie , sa faveur, ont reçu quelque
des exemples que du dernier. –- L'Acad . ne échec par les mauvais offices de quelqu'un.
I T.
l'admet qu'au participe. Il est assez à la mode L..
dans lesens métaphorique. » Fuyez tous ceur, ENTAMÛRE ne se dit que dans le sens
qui sont entachés de quelque vice grossier. propre et litéral. Déchirre: * Le coup lui a
Du Plaisir.» Florence'... devenue dabord la fait une légère entamûre. -- Le premier
dət d'unebåtarde ,sacrifiée par un Pape ( Cle- ' morceau qu'on coupe d'un pain . » Il aime
mene VII ) entaché lui-même du soupçon l'entamfire du pain . Ouvertûre d'un
d'illegitimité , à l'ambition d'agrandir sa jambon . » Je me suis
1)trouvé à l'entainire d'un
maison. Linguet. bon jambon ,
29.Dans ces derniers temps on a fait un EN TANT QUE , conjonct. » Je m'y opóse
>

grand usagede ce mot employé au mode en tant que cela me rouche. Voy. TANT.
actif, pour dire , imprimer une tache à ... ENTASSEMENT , s. m . ENTASSER , v .
» Ils laisserent le Duc de... jouir de son act
er
. [ Antaceman , ce : 1 " * lon . 3 ° e muet au
triomphe, sans mêine l’entacher
>
comune> 1 " , è fer. au 2d ] Entasser , mettre en un tâs.
1 >

ils firent quelques années après au Duc de... Entassement , amas de plusieurs chôsesdisent en
Anor. » Le seul M. . . est resté entaché, et s'en tassées les unes sur les autres. Ils se
es: moqué. I.. au propre et au figuré. » Entasser papiers sur
>

ENTÀILLE , s . f. ENTÂILLER , v.
v. act.
act. papiers , afaires sur afaires. » Il a entassé
ENTÂILLÛRE , s . t. [ Anza -glie, glié , gliû- irop de citations dans ce livre. » Entassemene
)
Te: 2 lon.3 € e inuet au 1er , é fer. au 2d , lon . de papiers , de livres , de meubles. Entasse
e Cr

au ; : ] Encaille et entá:llure onr la même meni d'afaires.


signification , mais le ser est le plus usité des ENTASSE , ÉE , adj . Pressé. Ils étaient dans
1
deux : coche faite dans une pièce de bois , cette assemblée entasse's les uns sur les aîtres.
pour y en emboiter une aûire. Faire des en- - Contraint dans sa taille , qui a la tête en
táilles, ou une entâille , un- entäillüre dans foncée dansles épaliles. » Hoinme entasse'.
une poûtre. – Entâiller , tailler une pièce
>
ENTE , s. f. ENTER , v. act. [ Ante , anté :
e
>

Ire 2 € e muer au zer, é fer. au 2d ) Ente


lon . 2°
de bois,en sorte qu'une aûtre puisse s'y em
7

boiter,» Entâiller une poutre , pour y emboi se dit d'un scion d'arbre , lorsqu'il est greffe
ter des solives . sur un aùrre arbre. Enter , greffer , faire une
7
ENTAMER v . act. ENTAMÛRE , s . f. ente. » Une belle ente ', faire une ente , des
e
i
Į[Antamé,mare : ;1 te lon . ; ° é fer . au rer > entes. » Enter un poirier , un pommier. Enter
lon, au zd. ] Entamer,au propre, c'est faire une franc sur franc ; enter sur sauvageon .
petite déchirûre ; entamer la peau , la chaire ; Ente ne se dit que dans le propre : enter se
petite partie d'une chôse entièr ; dit aussi au figuré, mais seulement dans le
entamer pain , un pâré , une pièce de
du style familier. » Cerre farnille est entée sur
drap, unsacd'argent. ='Aufiguré, co- une telleetaùcre : c !le y est entrée et en a pris
les armes. » Ils se sont entés sur
mencer;entamer une matière , un discours , etc. le nom
Rem. Ce mot se dit élégainment au figure . une telie maison : ils prétendent être de cette
» Il s'est laisséentamer :( on a découvert ses maison : ils n'en sont pas. » Gascon enté sur
sentimens) ne vous laissez pas entamer , pé- un normand , qui réunit le caractère des
nétrer ou gagner. (» Ilnese laissa pas enia deux Provinces.
mer ni à leurspromesses , ni à leurs menaces, Diferens préjugés , entés sur la nature,
er
entiut ferme pour lebien public. Rollin.. )) Du jugement humain corrompent la droiture.
du Resnel.
Dès qu'un Ambassadeur se laisse entamer,
ilest perdu, c. àd.dès qu'il sufre qu'on REM. * Quelques-uns écrivent et pronon .
lui retranche quelque chốse des honeurs, cert uile hante , se hinter ; c'est une fallie
qu'on lui doit, ou qu'on nelui acorde pas cé grossière ;c'estconfondredes mots yuiont
qu'o lu promi
n ia s . » Entamer une afaire , une ortographe , une prononciation et une
commencer àen parler , à en traiter.Boun. signification bien diférentes. » Ils se servent
Entamer
le un escadron, un barâillon ; l'ouvrir, de l'argentdu Roi pour senanter ( s'enter)
>

compre . Entamer la réputation de quels sur la longue robe et la Noblesse . Anon. On


qu'un , luidoger areinte. - On dit aussi voit aussi cette manière d'écrire dans des
d'un homme qu'ilest entame", poursigniftr Némoires imprimésen Province ; et dans
Tom II. ,
106 E N T. Ε Ν Τ
d'aîtres, enter , greffer , pour hanter ( fré- qu'avec les verbes dire , raconter , etc. Je
quenter . ) lui ai entendu dire , raconter , etc. = Enten
>

DEME , s . m . ENTENDEUR , ere , prétendre , a le niême régime, l'infinitif.


ENTENDEMENT
s. m. ENTENDRE , v. act . [ Antandemanau, '» Je n'entends point parler à ceux qui, etc.
с er .
deur , dre : 2 € lop . 3º e muet au 1 et je ne prétends point parler , etc. mon dessein
dern. ) I. Entendement, est 1 °. la faculté de n'est pas de parler , etc.
l'âme, par laquelle elle conçoit. L'entendea
>
ENTENDRE, neutre, et avec la prép. à pour
ment humain : les opérations de l'entende- régime, signifie consentir.» Le Duc de Wey
ment. = 29. Jugement , bon -esprit. » Avoir mar pronit de n'entendre à aucun acomó
>

ou n'avoir pas de l'ententement, » C'est un dement, etc. Rebouler. Il ne se dit qu'avec


hommed'entendement ou de petitentendement. la négative ou avec le si de doute . » Cet
II . ENTENDEUR , qui entend et conçoit honneur plaidait sa cause dans mon âme ,
>

bien. }l ne s'emploie que dans ces phrases tandis que la cupidité plaidait la şière... je
proverbiales . » A bon entendeur salut-à bon ne savais auquel entendre. » S'il veut entene
entendeur peu de paroles. dre à ce mariage , s'il y veut entendre , etc.
III . ENTENDRE a diférens sens ; ouir , » Il n'y veut point entendre.
comprendre , pretendre , consentir. Voitûre ENTENDRE , vouloir , avoir intention ,
renferme deux de ces significations dans la régit que avec le subjonctif. » J'entends que
même phrase . » Il n'y a pas une dame qui ait vous le fassiez. Quand il est au prétérit , on
si bien entendu la gilanierie , ni si mal en- met le verbe régi au futur conditionel. » J'ai
tendu les galans. --Ce jeu de mots paraitra toujours entendu que vous le feriez.— Il n'est
à plusieurs de mauvais goût. pas du style élevé.
ENTENDRE , difère d'écouter et d'ouïr , en S'ENTENDRE s'acorder régit avec ou
>

ce que , entendre c'est être frapé des sons ; ens emble pour les noms et la prép: pour de
écouter , c'est prêter l'oreille pour les enten- vant les verbes. Voiture a employé la prép.à.
dre ; ouir difère d'entendre en ce qu'il marque » Vous vous êtes entendu avec elle å me
une sensation plus confûse. Quelquefois on nuire. Dites pour me nuire. – Ce régime de
n'entend pas, quoiqu'on écoute, et souvent on la prép. à apartient à s'entendre , signifiant
entend sans écouter , et l'on écoure sans en- se conaire à , être habile , exerce à , etc.
tendre. Quelquefois aussi on a oui parler » Il s'entend à conduire un procès con:me à
sans avoir entendu ce qui a été dic. „ Il est ramer des choux . Siyle proverbial.
souvent à propos de feindre de ne pas enten- ENTENDRE entre dans plusieurs expres
dre. Il est nialhonête d'écouter aux portes. sions familieres ou proverbiales. On dit
Pour répondre juste , il faut ouir distincie- entendre la Messe , pour assister à la Messe
ment. Gir . synon. » Votre solution me prol- - Entendre à demi- moi , comprendre faci
ve que vous m'avez entendu, ( compris ) ou lement, sans avoir besoin d'une grande expli.
soin que
pluíôt
be quevousm'avez écouté ,,car vous n'avez cation. — Entendre finesse ou malice à
d'écouter pour entendre. J. J. quelque chose , y doner un sens fin ou malin.
Rouss . .
N'entendre ni rime ni raison , refuser par
Rem. Entendre , ouir , régit les verbes à humeur de se rendre à ce qu'co propósc de
>

l'infinitif , sans préposition ; mais il n'a ce plus raisonable. -- DonerJeà entendre , 'laisser
régime qu'à l'actit ; il ne l'a pas , quand il est enten.dre , insinuer. in'entinis bien :
Je sais
employé au passif. Au lieu de dire avec le nous ce que je veux dire. — L'ntendons
, écoutons ce que chacun de nous dit ,
P. Charlevoix. » Ils furent entendus pro-
norcer les Saints Noms de Jesus et de Marie ou bien , comprenons bien las intentions les
>
dices : on les entendit prononcer , etc. Un uns des aîtres , ou encôre , agissons de con
Auteur très-moderne,en employant ce régime cerr. - Comment l'entend-il ? Commentdit-
l'ens
it
des verbes , met les noms au datif. » Les Evê- tendez- vous ? De quel droit fait il ,
ques protecteurs de l'Hérésiarque lui enten- cela : le faites -vous , le dites-vous ? —• Cela
doieni froidementproférerces erreurs. Berault s'entend , cela s'entend bien. Cela se supôse
de Bercastel. Il faut, l'entendoient profé- ainsi, cela doit être ainsi, cela n'est pas dou
rer , eie. » Les Peres lui entendoient pousser teux. = A l'entendre , adv . » A l'entendre ,
de profonds soupirs . Vie de St. P. d'Alc. rien n'étoit jamais difícile. Tilém . » Il semble
denienacient pousser. Il n'a ce régime à l'entendre , que je demande quartier. Bosso
..
Ε Ν Τ Ε Ν Τ TOT

On die , proverb. , ils s'entendent comme chốses. On ne l'a dit dabord qu'en Peinture
Larrors en foire , ils sont d'intelligence dans et en Architecturc. » Ce tableau est de bone
cetre afaire. Cela se prend en mauvaise part. entente. » L'architectûre en est de bonne en
Il s'entend à cela comme à faire un tente. » Il n'y a pas d'entente dans ce ca.
cofre. -On fait cant de bruit , qui'on n'en- bleau. On comence à s'en servir pour les
tendroit pas Dieu toner. – Il n'y a pas ouvrages de l'esprit. » Il y a dans ces pièces
de pire souri, que celui qui ne veut pas en- des détails heureux ; mais nulle entente du
tendre. Théâtre. Sabar. Trois Siècles , etc. » Le Lu
ENTENDU , UE , adj. [ Antandu , di-e. trin lui est préférable ( à la Henriade ) par
2' lon. 3" lon. au 2d. ] Én parlant des chô- la justesse et l'entente du plan , l'unité d'ac
>

i SeS , Bien ordoné , assorti , etc. » Cei éli- tion , etc. Id. ibid.
> Mais
.
avec ente12
fiee est bien entendu ; ce tableau est mal- te , pour dire , avec intelligence , est ua
entendu , ce discours n'est pas bien enten- barbarisme d'expression. » Ceux qui érudient
du , le dessein en est bon ou mauvais.
>
.
avec entente de pareils recueils", ea
en cirenc
En parlant des persones , Intelligent. » Il la vraie conoissance des afaires. Neufville ,
est fort entendu aux afaires, dans les afai. Vie de Leibniz,
res, du métier de la guerre. Et absolument : ENTER . Voyez ENTE .
» Il est entendu , fort entendu , ere. - S. ENTÉRINEMENT, s . m. ENTÉRINER
>
e
m . Faire l'entendu , le capable , le sufisant , v. acc . [ Antérinein an , né : 2° é fer. 4° é
er
l'important. » Voilà le peric Beaulieu, qui muet au j's , é fer. au 2d. * On a dit
s'en va faire l'enteniu cet hiver à Versail- autrefois interinement > intériner . - Le
les. Sev. Gendre écrit enthérinement avec une h >, on
BIEN ENTENDU , adv. Sans doute. » Ce ne devine pas pourquoi. Ces deux mmières
sont-là vos intencions ? d'écrire ces mots sɔnc vicieuses. ] Ce sont
Bien entendu . =
Bien entendu que , conjonction. A coodi- des termes de pratique. Entériner une Re
tion pourtant que....Il régit , ou le fu- quêre; acorder' ce qu'on demande.» L'en
tur, ou les conditionels , ou le subjonctif,
. térinement d'une grâce , din. rémission
» Bien entendu que vous le ferez , que vous etc. La vérification, l'homologation de , etc.
le feriez, que vous le fassiez. Le premier ENTERREMENT , s. m . ENTERRER ,
se merquand le verbe régissant est au pré- v. act. [ Antêreman , antêré : 22° ê ouv . et
er
sent ; le zd ,quand il est à l'imparfait, ou long; storie . 3 ° e muti au é fer . au
I

prétérie ,, leou3e auquaplusque


auau prétérit
; ) . In
. Inhumatio
au pré»senJet, »2dEnterremen
nd il estparfait. humerun cor mör .
ps t
t nsomptueux. Voir passer un
vous l'acorde , bien entendu que vous n'en enterrement . Ènterrer dans un cimé
abuserez pas.
11 vous le permettoit , bien ciere. „ On l'a enterré la nuic sans cérémonie.
entendu que vous n'en abuseriez pas. » Je Rem . Enterrement ne se dit que dans le
vous le done , bien entendu que vous n'en sens litéral ; enterrer se dit aussi au fig .
fassiez pasun mauvaisusage. - Je vous l'a Au propre , il est peu élégant , et il vaut
vois à un tel.bien entenduque vous le remis. mieux dire ensevelir, » César pleura en vo
sie confié,
Yous
ENTENTE yant la tête de Pompée : il la fit même en
s. f. [ Antante ; 1" et terrer avec toutes les solemnités ordinaires .
* 3 ] ° Interprétatiou qu’on Ensevelir me plairait davantage ,d'autant
ilon,zºemuer.');.
doneà un mot , qui a plus d'un sens.
Mors à double entente , plus qu'ilrend inieux le sepelire des Latins ,
Un Auteur de ce siècle à deux ententes. qu'il est plus noble , et qu'enterrer
a dit , des termes est plus
de nos usages ; parce que nous mettons les
de corps en terre , quedesRomains , qui les
.
et phrasescitéessontc
iles onsacrécs ,'etne plaçaient dans qu'au
des tombe aux. = Senter
firent pas à conséquence pour d'aûtres. rer ne se dit figuré ; et quoiqu'en di
, maxime proverbiale :» L'en sent le P. Bouhours et La Touche , il ne
Delà,certe
tente est au diseur. Celui qui parle sait le
véritable sens qu'i a vo se dit point élégaminent : il n'est que du
l ulu doner à ses pa.
roles. 2. Dans les Arts de goût et Pourmédio
style ner.du bruit, pour trouver le repos ,
cre.
s'éloig
d'agrément, disposition, ordonance .Ilcor- Faut-il fuir cout comerce , et s'enterrer d'avance ?
respond à l'adjectif entendu , apliqué aux Şidney.
02
103 ENT Ε Ν Τ
» Il s'est enterré dans la Province . » Il tou- zi- asme , mé , te . Richelet écrit
s'ese enterré tout vif , il s'est entièrement entousiasme , etc. sans h ; et je pense qu'on
retiré de tout comerce du monde. - Encerrer ne devrait pas faire un procès à ceux qui
son secret , ses talons ; les tenir cachés. » écriraient de même ces trois inois . ] En
Il faut enterrer c.la , n'en point parler. thousiasme est une fureur prophétique ou
ENTERRER , en parlant des choses , en- poétique , qui transporte l'esprit , qui en
fouir , mettre dans la terre . » Enterrer de Hame et élève l'imagination , et qui fait dire
>

l'argent . des choses surprenantes et extraordinaires.


ENTERRÉ > ÉE , adj. Maison enterrée , Trév. Mourement extraordinaire d'esprit ,
jardin
basse .
enterré , dont la situation est trop causé par une inspiration , qui est , ou qui
>

paraît divine ; ou par lequel un Poëte , un


ENTÊTEMENT S. m . ENTÊTER , v . Orateur, un homequi travaille de génie ,
act. [ Antêiem.in , té ; 2° ê ouv. et long , s'élève en quelque sorte au -dessus de lui
e
3 ° e muet au jer, é fer. au 2d. ]) Enfier , mêm2. Acail. — Plusieursdiront peut-être :
au propre , c'est envoyer à la tête des va- j'aime mieux la définition de 'Trévoux . D'all
peurs incomodes ou fâcheuses. » Cette odeur tres préféreront celle de l'Académie. » En
m'entête ; le tabac entêre ceux qui n'y sont thousiasına propherique . Heureux , nobleen
pas acoutumés. - Le plus souvent le régime thousiasme.» Enthousiasme d'éloquence, de
est sous - entendu. » Le charbon entêre. » Poésie ,'etc. » Il lui prend des enthousias
Un vin fumeux enrere . Figurément; mes . Il ne parle que par en :housiasme. »
Les louanges en'êtent. Il se dic sur- Entrer en enthousiasme.
tout , au fig. pour preocuper , prévenir en ENTHOUSIASMER , ravir en admiration. »
faveur de .
La lecture de cet ouvrage l'avoit enthou
Qui vous a entêté de cer
homme, de ce système ? » Il s'est entêté de siasme. » Il est enthousiasme de cette musi
On
certe femme , de cet Auteur , des nouvelles que. » Il s'enthousiasme aisćinent.
>

opinions , etc. — Ec sans régime : » 11 le dit plus souvent en critiquant , 'qu'en


s'entête. louant .
ENTÊTEMENT > préocupation , atache-
ENTHOUSIASTE , Visi onaire , Fanatique.
Visionaire
ment aux chốses dont on est prévenu. » L'en- » C'est un Enthousiaste. Il est fort à
têtement est un grand obstacle à la décou- la mode aujourd'hui ,mais on lui done un
verte de la vérité. » Il ne faut point avoir sens moins odieux. On le dit simplement
de l'entêtement pour les choses du monde. de celui , qui s'enthousiasme , qui s'afecte
= Entérement , comine
comme entêté , ne se di-
di vivement de ... On l'emploie même avec
.

sent qu'au figuré : le per régie pour , et le régime, ce qui est un neologisme ; et aussi
2d dé. » Il a un grand entêtement pour cette adjectivement. » Les États Protestans de
femme. » Il est entêté d'une folle. l'Allemagne et de la Suisse , en housiastes de
ENTÊTÉ , opiniâtre , têtu , obstiné ( sy- leur liberté, comme de leur religion. Thom .
>

nonim . ) Tous ces mors marquent un grand » Ce Peuple enthousiaste de sa liberté jus
atachement à son sens : mais ce défaut, dans qu'à croire que les Grecs étoient les seuls
un entéré , semble venir d'un excès de pré- hommes libres par natûra. J. J. Ross22!.
vention ; dans un opiniâtre, d'une constance » Je suis enthousiaste de tout ce que les
mal-entendue ; dansun têtil , de pure in- Peintres et les Sculpteurs apellent antique,
docilité , ou d'une bonne opinion de soi- Le Chev. de la Barre. » Peut- être faut-il
même ; dans un obstiné , d'une espèce de qu’un Traducteur soit enth.siaste de son
mutinerie afectée , qui le rend intraitable. Auteur , pour le bien traduire. Ann. Litt.
- Entêté et têtu désignent un défaut, plus ENTHYMÈME s , s. m. [ Antim -me ; ;' d
>

fondé sur un esprit trop fortement persua- moy. 4° e muer. ] Terme de Logique. Ar
dé , que sur une volonté trop dificile à ré- guinent qui n'est composé que de deux pro
duire.'
au Opiniâtre
contraire obstiné
, un etdéfaut désignent
, plus fondé, tout
sur »positions l'antécédentnentet ainable
Dieu est, souverainei la conséquence.
: il faut
une volonté revêche, que sur une convic- donc l'aimer de tout son cæur:
tion d'esprit . Gir. Syn . : ENTICHÉ , ÉE , adj . [ Antiche', che;
ENTHOUSIASME , s. m . ENTHOUSIAS- fer. longue au 21. ] C'est le participe
39. é .
MER , V. act. ENTHOUSIASTE , s. m . [ An, dų verbe enticher , gâter , qui n'est guère
ENT Ε Ν Τ 109
d'usage. Il se dit au propre , des fruits qui qière liberté à ses amis. – Dans cet emploi,
comencent à se pourrir. » Ces fruits sont un il se plait à précéder le substantif . – Dans .
peu entichés . — Au figure' , il n'est quedu le Dice. Gram . on critique ces deux vers de
style familier ou critique. Il signifie enta- Molière , tirés de la comédie des Faicheux.
ché ou préocupe , opiniarrément atachéà ... Un caur bien enflamé prend assurance entière , etc.
„ Il est entiché d'avarice . » Qui vous a en Je te parle , Vicomte, avec franchise entière.
tiché de cette opinions. ‫ در‬On le soupçone C'est être trop sevère envers un Poète , et
d'être un peu entiché des nouvelles opinions. sur- tout Poète comique ; mais en prôse , ce
• Enriché de cette idée , il n'en démordra pas. serait une faûre. On doit dire : une en’ière .
„ * Je vois à présent que vous n'êtes pas assurance , une entière franchise. — Avec
entiché de Malle. Amélie , comme je le tout , et les pronoms possesifs son , su , leur ,
croyois. Th . d'Educ . - M . Desgrouais traite etc. I'on doit le mettre après. » Conserver sa
cette expression de gasconisme. Enci hé raison route entière ; sa réputation , sa veriu
‫در‬

d'une fille. Je ne crois pas , en éfet , entière. 3 ° . Entier est sa m . dans ces
locutions ; en son entier , en leur entier.
qu'on ledise des persones en régime.
ENTIER , IÈRE , adj. ENTIÈREMENT » Cette pièce est raportée en son entier dans
adv., [An-tié , rière , cièreman ; 2® é fer. ce livre. » choses La chose est en son entier. Re .
e
2

au 1 ė moy. et lon , aux deux ' alltres . merire les en leur entier. * Leibnitz
Il parait au P. Bil ffier que le dernier e d'en- dit l'entie
l'entier r , pour
pour tout , ce qui n'est pas
,, le cont
sier se prononce ouvert , et qu'on fait soneradinis par l'iisage.» Ces in perfections des
l'r ( comme dans fier ) ; cette prononciation parties servent à la perfection de l'entier .
ne parait pas la plus comune”, ni la plus Dires du cout. = = ° #. Enticr se prend quel
autorisée . ) Entier se dit , 1 ° . de ce qui est quefoi s pour obstin é , opiniâtre . » C'est un
compler , qui a toutes ses parties , ou que homme entier, fort entier en ses opinio ns.
l'on considere dans toute son étendue. Un Femme opiniâtre et fort entière. Hors de
pain , un jour entier ; une Province , une là , il ne se dis point des persones. * „ Guil
Arinée entière . Le monde entier , etc. = --
laume parut tout entier dans ces ocasions.
Il difère pourtant de complet , en ce qu'une Rayn . Il me semble qu'il aurait été mieux
chốse est entière , lorsqu'elle n'est , ni muti- de dire : le gérie de Guillaume parut rout
lée , ni partagée >
h :bileté de
et qu'elle est complète , entier , ou ſ etc. parut toute
lorsqu'il'ne lui nranque rien .Le premier dé entière. Avec le verbe être, tout entier se die
ces mots a plus de raport à la totalité des pour entièrement. » Il s'aplique unique
portions qui constituent l'intégrité essen- ment à cet ouvrage : il y est tout entier.
tielle , et l'autre à celles qui constituent la En entier , alv. Je voudrais pouvoir vous O
perfection accidentelle. » Les Bourgeois , citer cette pièce en entier . Voy. nº. 3 °.
dans les Provinces , ocupent des maisons ENTIÈREMENT , totalement, tout- à- fait .
entières : à Paris ils n'ont pas toujours des » Il est entièrement ruiné. » On l'a abandoné
apartemens
maure n'est conplers. Gir
pas coinpelte Synonce.qui L'ar-
, . mais reste
enrièrement , ou entierein ne abandoné.
ENTOILAGE , s. m . ENTOILER , V. act.
er
est entier. Entier s'assòcie quelquefois avec . [ An-10.1 -laje , lé ; dern . e muet audi é >

tout , mais il aime à marcher de compagnie ter ., au 2d 24. ] Entoileg? , toile à laquelle on
avec lui, et il ne veut pas en être éloigné. coud une dentelle. Entoilage de mousseline,
» Lire un livre tout entier , arendre une etc : Entoiler , c'est l ' . Remettre de la
heure toute entière. » Toute la troupe en toile à la dentelle d'un mouchoir d'une
tière le maudit. Mine . de G... Cela res cravate . » Entolis un mouchoir , etc. = >

semble à un pleonas:ne. On ne voudraic 2°. Coller sur une toile , en parlant d :s


estampes ,, des cartes de Géographie.. » Il a
que toute la troupe , ou la troupe entière. estampes
Cestroupe
la deux mursraprichés ne choquentplus: faitentoiler toutes sis.cstampes , toutess.is
tolle entière. On sent que c'est cartes géographiques.
>

ENTONNER ou EYTONER , v. ace.


l'exprredondance
une ession qui2 °.done
Dans
plus d'énergie à
les choses mo- ENTONNOIR , ou ENTONOIR subsr. masc .
rales , il se die élégaininent . » Entier dé- | Antone ; I " lon . 2° é fer. art - nour. ]
re

tachement des chosesdu monde. » Avoir une Entonner a deux s.115 , szivant ses deux éty
entièreconfiance en Dicu, » Laisserune en- mələgies, 10:?neau ei ton . 1°. Verser une
2
1 Ε Ν Τ Ε Ν Τ
liquer dans un tonneau . » Entonner du vin , conversation et dans les lettres , mais il n'est
dre cidre , etc. - On dit , proverbialemen ', pas dans les Dictionaires, et je ne me sou
d'un homme qui boit beaucoup , qu il en- viens pas de l'avoir vu ałans aucun livre im.
tone bien . - Par analogie , s'entoner se dit prime.
du vent qui s'engoufre dans un lieu étroit A l'entour, adv . [ Alintour ; L'Académie
2º. Mettre en ton . Comencer à chan- le mer sous la lettre À . Quelques Auteurs
ter . » Enroner un air , » Entoner une an- ou Imprimeurs écrivent alentour en un seul
tiene. » Il entone bien , il a mal entoné. mot. ] De bons Auteurs du siècle passé ,
ENTONOIR ne se dit que dans le sens du comae Mrs. de Port- Royal , Voi :ûre , d'An
nº. 1. Instrument avec lequel on entone une dilly , Benser.de Boileau , etc. ont fait
liqueur. » Entonoir de bois , de fer blanc. ce inot préposition ; tant en prôse qu'en vers.
ENTORSE , s. f. [ Antorse ; ; " long. Il n'est plus aujourd'hui qu'adverbe sans ré
derii . e muer . Richelet écriç entorce , er gime. On dit d'une mère , qu'elle a ses filles
prétend que l'usage est déclaré pour cette auloir d'elle , et non pas à l'entour d'elle.
manière d'écrire ce mot. Il a donc changé La préposition correspondante est autour.
Il met aussi désorse , qu'il rejerre. L'Acad. » On a bâti à l'entour. » On a bâ : i coul
dit au contraire, qu'entorse a la même si- aatour de ce Palais. = Boileau avait mis
gnification que déiorse.] Violente extension dans les premières éditions de ses Satires :
d'un muscle , d'un nerf , qui se fait par ac A l'entour d'un castor j'en ai lu la préface.
cident. » Se doner une en!orse au poigner, Il mit dans sa dernière édition de 1701 :
au picd etc. = Figurément ( st. 'famil.) Autour d'un caudebec , etc. A l'én
» On lui a doné une entorse ; on a diminué tour , s. m . est un barbarisme., » Il tâchoit
de son autorité , de ses droits. » Doner une de s'assurer des à l'entours de ce Monar
entorse à un passage , le détourner de son que. Hist. d'Angl. Des entours de , etc.
sens naturel. sera it plus suportable ; mais il n'est pas trop
ENTORTILLEMENT , s. m . ENTOP- sûr.
e
ie
TILLER , V. act. [ Antorti-glieman gl ; ENTOURAGE, s. m . [ Ancourage . ] Ce
er
>

mouillez les ll , 4º e inuet au ! entoure.


é ferm . mot est assez nouveau , mais
qui Ce
au 2d. ] Entortiller , c'esc > 1. enveloper il parait avoir été adinis par l'usage. On
tout au tour , en tortillant. » Entortiller l'a dit dabord des ornemens qui entourent
dans du papier; s'entortiller dans son man- un bijou. » Un entourage de diamans. »
teau.. — 2°. S'atacher à ... en faisant plu- Voilà de jolies tablettes , et l'encourage est
.

sieurs tours . » Le serpent s'entortilla au- superbe. Th. d'Educ. - Un Poère moderne
tour de ma jambe. » La vigne er le lierre l'a employé au figuré.
s'entortillent autour des ormes. - Encore Un bon ouvrage
tillement se dit dans le dernier sens. » Ene Est un brillant qu'il faut polir ,
tortillement du serpent , du lierre. = Et le chant n'est que l'entourage
> Le Qui doit le faire ressortir.
participe du verbe et le substantif se disent Le Réveil de Thalie.
au figuré , de l'embarras du style. » Il y a
de l'entortillement dans cette phrase. » Style Un Prosateur en a étendu l'emploi . » Les
entorrillé , pensée entortillie ; phrase , pé- feinmes Valaques ont une sorte de cablier
riode entortillée. - Richeletle ditcaché."
.

des per.. devant et derrière , lié par une ceintûre ;; et '


sones ; entortillé , dissimulé Ni cette espèce d'entourage leur sert de Jupon.
l'Acad. ni Trévoux , ne le mettent dans ceMonnet , Traducteur du Voyage minéralo
sens . gique de M. Born , Allemand .
ENTOURS , s. m . pl. [. Antoûr : deux ENTOURER , v . act. [ An tou -ré ; re
longues. ] Environs, circuit. » S'assurer des lon . dern . é fer. Devant le muet l'ou est
entours d'une place . Figurément , savoir long : il entoûre , entoûrera , etc. ] Envi
prendre les eniours , savoir mettre dans ses roner > ceindre. Il régit l'ablarif , ( la prép.
intérêts ceux qui ont du crédit sur les per- de ). » Entourer une Ville de murailles. »
sones dont on a besoin . = » Je crains ses Les gardes dont il étoit entouré.
entours; les persones qui l'entourent , qui ENTOURNÛRE , s . f. [ An -tour-nûre ;
e
> .

ont sa confiance. – Ce dernier emploi de zlon. 4° e muer. ] Échancrûre d'une man


ce mot est un peu suspect. On le dit , en che dans la partie qui couche à l'épaule,
Ε Ν Τ Ε Ν Τ III
ENTOUSIASME, ENTOUSIASMER , En. EN rafraichir les entrailles. = Au figuré , afec
TOUSIASTE . Voy. ENTHOUSIASME , etc. tion , tendresse , compassion . » Les entrail
* ENTR’ACCORDER , ( s' ) v . récip.
récip. los paternelles. » Avoir des entrailles de
Il est dur et peu nécessaire. S'acorder dit père, de mère pour ses enfans. » Los en
la même eichose , et avec plus d'agrément irailles de la miséricorde de Dieu , expres
>
pour l'or lle . sion consacrée tirée du cantique de Za
>

Ee pour lier des mots si mal s'entr’acordans , charie , per viscera misericordiæ Dei nostri.
Prendre dans ce jardin la lune avec les dents . » Cet homme a des entrailles , de la com
Boileau .
ENTR’ACCUSER ( s' ) v. réc. [ Antra- reux. passion=, de L'Acad
la tendresseaussi
pour avoir
les n.albeu
.. dit , de bo
kuzé. ] S'accuser l'un l'autre. » Ils s'entr'a- nes entrailles , les meilleures entrailles de
cusoient de crimes énormes. minde > avoir un caur très- tendre et très
ENTR’ACTE , s. m . [ Antrakte : ;" lon. sensible pour ses amis , pour ceux qui sou
dern. ę muet. ] Espace , intervalle qui est frent ; niais ces manières de parler ne sont
entre les actes d'un Drame. » Il y a plu- 19 * ? du style familier ; encore sont-elles peu
sieurs évènemens qu'on supôse qui se pas- usitées . = On dit d'un Acteur >, qu'il a des
sint peudant les entr'actes.
res. On apèle entráilles pour dire , gn’il s'afecte de son
aussi entr'acte , ce qui se jolle , se chiante rôle , ec le'rend avec chaleur et vérité.
entre les actes d'une pièce de théâtre. »ErIlay ENTRAILLES , se dit figurénient des chôses
avait des danses pour entr'actes. u inanimées. » Les entrailles de la terre.
singulier, et adverbialement: dans l'entrac- On l'a vu dans nos champs, semant les funérailles ,
le , il y avoit des danses cic . Marin .
> De son propre pays déchirer les entrailles.
Ce mot sé met ordinairement au pluriel. P. Marion . Cromvel.
On dit , un des entr'actes plutôt que , ENTR’AIMER ( s' , v . réc. [ Antrémé ;
un ener'acte , » Un des ener'actes croit une ise lon . 2° et 3º é fer. ] Ce mot est un
re e

noce de Village On dit aussi , dans ce peu dur , et on s'en aperçoit dans ces vers
sens interine les. Le P. Bouhours re- de Corneille .
marque fort bien , au sujet de ces deux J'adore cer orgueil ; il est égal au mien ,
mets , que ceux qui viènent tout entiers Madame , et nos fieriės se ressemblent si bien ,
du latin ', conservent la péposition inter , Que si la ressemblance est par où l'on s'entr'aime ,
comme intervalle , interrégie , etc. au lieu J'ai lieu de vous aimer comme un autre moi-même.
que les aires dont la composition est Arila.
>

toute française , prenent entre au lieu d'in ENTRAÎNANT, ANTE , adj . [ Antre
ter , cominz entremets , entreprendre , etc. nan , nante ; 2° ê ouv . et long. ] Qui en
ect ,
traîne. C'est un mot nouveau , qui ne se
* ENTR’ADMIRER , ( s' ) v. r'e . [ An- dit qu'au figuré. Il est beau et utile , et l'on >

tradmiré. ] S'admirer réciproquement. » Des peut bien en augurer.. » L'éloquence entrai


Académics comme nous', ne s'assemblent nante de J. J. Rousseau. L'Ab. De Fonte
point pour s'ener’admirer. PLUCHE. Spect. nai.. » Entendez- les developer avec une élo
nai
la
de 1:12. - Ce verbe est peu usité , comme quence entraînante les beaux systères qu'ils
la plupart de ces composés d'entre. ont en aniés dans leurs cabineis . Id. » lt
ENTR'AFFOIBLIR (s ) v. récip. [ Enıra- ( M. de Belle-isle ) s'exprinoir avec cette
febli. ) S'afaiblir mutuellement. C'est en facilite entraînante que done la parfaite pos
côreun motde
en est fort dure Pluch e.La prononciation session des matièresqu’on traite.LeDucde
er l'usage peu comun . Niv . ..
» !.es natûres peuvent se měler", s'entr'a * ENTRAINEMENT , s. m. Mot forgé
>

oblir, s'entr'aider,
éfets . et par là , produire des peu heureứsement, mais forgé sans préten
iion . Il est employé dans une lettre de M.
ENTR’AIDER , ( s ') v. réc. [ Antrédé : l'Évêque de Chartres (Des Marais. ) à Mde.
>

;" lon. 2 et 3 é fer. ]'S'aiderl'un l'aûtre . De Maintenon . » Tant que vous ne consen
» Les hommes doivent s'entr'aider. tirez pas à ces distractions , l'entrainement
ENTRÂILLES ;s.f. Antra -glie ;; 2°? involontaire de votre imagination n'inter
pl. [[ Antra-glie
s. f. pl.
e

Au propreéchaufécs
lon.)eneráillés , intestins, boyaux.»Avoir
brûlées Humecter
rompra pas le mérite de votre action .
les , . , ENTRAINER , V. acc. [ Aniréné ; 2 ê e
JI 2 Ε Ν Τ Ε Ν Τ
e
ouv . et long. 3º é fer. ] Trainer avec soi . tous les temps employé au figuré et dans
» Les torrens entraînent tout ce qu'ils trou- tous les styles. » Le génie ne peut point
vent sur leur passage. Au figure , il souffrir d énerêves. » Cet hornin : s'esimis
se dit de tout ce qui nous porte à quelque des entrives. — Entraver , jusqu'à présent
chôse avec force , et comme malgré nous. ne s'était dit qu'au propre : on commence à
» Le penchant nous entraîne , la passion l'a l'employer au figure. » Ils n'auro : rė pas bee
entrüíne'. » Entraîner les sufrages , les cæurs, -soin d'entraver leur commerce pour faire
les esprits , etc. = Entruîner avec soi , face à leurs engagemens. Journ . Polit. de
avoir des suites , des conséquences. » Ceire Genève.
fausse démarche entraîna avec soi les suites Rem . Dans le sens propre et litéral, en
les plus funesies. tráves ne se dit qu'au pluriel; mais dans le
Rem . Boileau fait régir au participe la sons figuré et métaphorique, il se dit éga
prép. de. » Ode pleine de mouvemens, où lementau singulier. er au pluriel: „ Ce jeune
Ei se
l'esprit parut plecôt entrálne du dénon de fou auroit besoin d'une entrave. »
la Poésie , que guidé par la raison. -- mariant cette feinme
à s'est , il mis de ter
En vers , ce régime peut être bon , et les ribles entraves . L. T. re
Poètes sont dans l'anciène possession de l'em- ENTR’AVERTIR , ( s' ) [ Aniravêrri : I
ployer avec les verbes passits. En prôse , on lon : 3 ° ê ouvert. ] S'avertir mutuellement. »
doit se servir de la prép. par. » Entrainé Ils tirent des feux sur les montagnes pour
par le démon de la Pošie ; par les charmes s'entr'avertir. Acad . » Les ailes servent aux
de la passion , etc. abcilles , non -seulement à se transporter ou
* ENTR re
ANT, ANTE , adj. [ Antran , elles veulent , mais aussi à faire un
' bruit
trante : 15€ et 2 ° lon. ) Aisé à s'introduire , par lequel elles s'entr'avertissent de leur
à se présenter. » Cet homme est entrant, départ , de leur arrivée , er s'animent entre
cette femme est fort entrante. Je doute que elles au travail. Pluche. — Cet Auteur aimait
cette locution soit française. Richelet le beaucoup
met en ce sens. » . C'est un homme entrank.
ces composés d'entre. Il n'a pour
tant pas osé dire s'entr'animer.
Quelques-uns disent , bassement et bur- ENTRE , prép. [ Altre :" 1" long. 2 ° e
lesquement , entrant comme une canule" muer. ] C'est une preposition , ou de lieu :
L'Acad. ne le dit pas des persones mêines , » Encre le ciel erla tirre ; ou de temas : »
et avertit qu'il est de peu d'usage. » Homme Entre Pâque et Pentecôte. Dans le pra
dont le caractère a je ne sais quoi d'entrant, mier sens, elle signific al milieu ; s'asseoir
( d'insinuant, d'engageant ); = Dans sa entre deux persones ; ou d.111s : remettre
signification ordinaire. M. Linguel en fait quelque chôse entre les mains de quelqu'un.
un substantif. ‫ور‬Les entrans et les sortans. = On l'emploie aussi dans une acception , 2

ENTR’APELER ( 5 ) v . réc. [ Anirapele:' qui a report au lieu dans ces phrases : »


е

1" Jon . z e muet , te fer. ] Sarcler l’un Nager entre deux eaux ; floter entre la crainte
I

l'autre. “ Dans l'obscurité , ils s'entr'ape- et l'espérance; et autres semblables . = Elle


loienil . marque quelquefois assembl ge : ils résoll
* ENTR’APROCHER , ( s' ) v . réc . S'a- rent eneroux ; ou participation : le gris est
procher l'un de l’aütre. Ce mot est singu- entre le blanc et le noir ; ou parité : » Ils )

lièrement dur. Il est digne de Brébeuf, ou ont cela de conmun entr'eux ; ou disp.urité:
de Chapelain. » Il y a une grande diférence entre l'un et
Enfin , on s'entr'aproche , et les raines contraires , l'aître.
D'un air impétueux font choquer les galères. Rem . 1 '. Entre ne perd le muet et ne
Bréb .
prend l'apostrophe que devant eux et elles.
ENTRAVER , v. act. EntrÂves , s. f. pl. On lie dans des livres , entr'autres. Il fauc
e

[ Antravé , antráve : it long . 2€ longue écrire , entre auires.


>

aussi au 2d ; 3 é fer. au per e muet au 2°. Entre se construit quelquefois avec des
qu’on met aux infinitifs employés commesubstantifs. » Il n'y
2d.] Entrayes , sont des liens qu'on
pieds des chevaux, pour empêcher qu'ils ne a nulle comparaison à faire entre s'ennuyer
s'enfuycnt. En:raver , c'esc inettre des en- et se noyer , dic Mde. de Sévigné à sa fille.
tráves. » Entraver un cheval ; luia mettre Voyez la phrase entière , au inot Long :
ses entraves.
sics Le substantif été de 2º. Le Traducteur de l'Hist , d'Angl. de
M.
Ε Ν Τ Ε Ν Τ 113
M. Hume ( Mde. de B. . :. ) emploie cette nais , ceux qui ont montré plus de prédi
préposition dans une acception qui n'est pas lection pour ces composés d'entre. Un Poète
aprouvée par l'usage. » Tous les Lancas- qui faisait des vers dignes de la Pucelleet
triens exiles acoururent auprès d'elle , et de la Pharsale , fait dire à un des per
entr'eux , le Duc de Somerset etc. Parmi sonages d'une Tragédie représentée et non
eux , ou dans le nombre , auraient été dans imprimée.
cet endroit , des expressions plus régulières. Pour nous entrevenger nous entretuerons-nous !
Entr'eux a bien l'air d'un anglicisme. En nous entredonant nos chagrins l'un à l'autre
C

L'Abé Prévôr, Traducteur aussi de l'anglais, Quelle dureté ! = Sur ces composés , voy.
dit : » Il avoit entr'eux ( les Mores ) beau- une Remarque de Bouhours , au mot EN
coup d'amis. Il falait dire , parmi eax. - TR’ACTE .
Malherbe avait dit , long-temps auparavant : ENTRE BÂILLÉ , ÉR , adj. [ Antreba.
e
D'où pâquit entre nous ce miracle de fleurs. çlie , gliée ; 2° e muet , 3º Ion. Mouillez
>

J'aurais dit , parmi nous , dic Ménage. les il : 4 é fer. long au 2d. ] Il ne se dit
Entre nous signifie aûtre chose. Il veut dire; que d'une porte ou d'une fenêtre, qui n'est pas
je vous le done sous le secret , ne le dites entièrement fermée .
pas. » Mais c'est entre vous et moi , la ENTRECHAT , s. m. [ Antrecha : , re
belle , car je sais bien comme il faut dire lon .2 ° e muet. On ne prononce point le
)

Gilleurs. Sév . 1. ] C'est , en termes de Danse , un saut dans


4°.Entr'eux , entr'elles , se mettent tou- lequel on passe les jambes l'une par-dessus
jours aprèsle verbe , auquel ils se raportent, l'autre pendant
soit dans les temps simples , soit dans les » Faire, un que le corps est en l'air .
entrechat , des entrechats .
composés. » Ils résolûrent entr'eux , elles ont * ENTRECHASSER , ENTRE - COMU
résolu entr'elles , et non pas entr'eux ils NIQUER ( s') v . réc. Ils sont peu usités. »
résolurent; elles ont entr'elles résolu. DansLa lumière , le feu et l'air , quoique tou
la phrâse suivante , il est mal placé. » Les jours ensemble , ne se confondent point. Ce
>

pays maritimes s'efforcèrent toujours entre sont des substances , qui s'entre chassent ,
eur d'entretenir une communication souvent qui
qui s'entre - comuniquent , par leurs chocs
s'entre -comuniquent
interrompủe . L'Abé Prévôt. Il falait dire mutuels , des vitesses plus ou moins gran
d'entretenir entr'eux , etc. des . Pluche .
. Entre a une espèce d'ablatif, d'entre. * ENTRE- CHERCHER ( s ) v. réc. Il a
Les Athéniens
» Un grand voluptueux est plus malheureux été employé par Rollin. »
est plusàplaindre quele dernier er le plus s'entre -cherchoient sans se pouvoir rencon
vil d'entre le peuple. Massillon . - Je pense trer .
que d'entre ne convient guère qu'avec des ENTRE -CHOQUER ( s' ) v. réc. [ An
re
noms employés au pluriel, et que d'entre trechoke'; ," lon . 2° e muet, dern . é' fer. ]
les hommes aurait été beaucoup plus régu- Se choquer l'un l'aûcre. C'est un des com
hier
Noblesse, voudraleisClergé
. - Je ned'entre pas dire d'entre la
, d'entre l'Ar- posés d'entre ,qui est le plus en usage. »"
Il11 s'éleva un bruit sourd , semblable à ce
mée,Je diraisd'entre lesNobles , les Gens
d'Église les Soldats
luidesvagues de la mer, qui s'entrecho..
quent dans une tempête. Télémaque. = Au
, .
6.Ondit.(st. fam . ) Entre chien et loup , figuré , se contredire avec aigreur. » Ces
à l'entrée de la nuit. Mde. de Sévigné en deux hommes ne font que s'entrechoquer.
faitun substantif , et on peur , je crois , * ENTR’ÉCLAIRCIR ( s ' ). v. réc . Il est
le dire comme elle , sans dificulté. » J'y suis bien dur.
sans dificulté.
demeurée au-delà de l'entre chien et loup. Et vos craintes secrètes ,
ENTRE , forme avec des verbes et des Qui vons ont empêché de vous entr’éclaircir ,
substantifs des termes composés. Loin de tromper l'oracle , ont tout fait réussir.
@d. de Corn .
Sentr'ai, der
trefaites , entr'ouvrir , entrevoir ; en
entremets entremise
, , etc. Ceux ENTRECOUPER v . act. [ An -tre.
lou-pé ;;;"lon
e . 2° e muer , dern. <fer.]
re
é
usités aujourd'hui , et sont la plupart Couper en divers endroits. » Les canaux ,
ils sont
et ils
durs à prononcer.'Corneille , Brebeuf et quientrecoupent lesjardins , les rendent
Pluche sont , de tous les Auteurs que je co
Tome II.
plus agréables.» En parlant ainsi,de
Р
pro
114 ΕΝ Τ Ε Ν Τ
fonds soupirs entrecoupvient toutes mes pa- ENTRE - DONER , ( s ) v. réc. [ Antre
roles . Télém . Il est sur - tout en usage au doné : " lon . 2° e muer , dern. é fer. ]
participe , ou employé absolument et sans Se doner mutuellement quelque chose. re

régime. ENTRÉE , s. f. [ Antre-e : 1 et 2 lon.


e
Et des bois d'Hélicon les sensibles échos é fer. å la 2 , 3 ° e muet. )] ° . Le lieu par
En sons entrecoupés répéroient des sanglors. où l'on entre. » L'entrée de la maison , de
Dèsextl'entrée :
Ou avec la prép. de : » Pays entrecoupé de la ville , de l'Eglise , etc. »Par
rivières , de montagnes.» Joie d'ivresse et Tout à l'entrée , etc. ension , >

de troubl , qui est entrecoupée .de passions l'entrée d'un soulier , d'un chapeau , d'une
furieûses e et de cuisans rem ords Téle'm , is manche d'une serrûre . » Ces bottes sont
Vénus répondit à Jupiter d'une voix douce , trop larges
trop lar ntrée. = 2°. L'action d'entrer
d'entrée.
ges d'e
mais entrecoupée de profonds soupirs. Ibida » à son entrée dans la prison , il paya sa
-- Style,
do discours
citations enirecoupé deetc.digressions,
, de parenchèses, qu'on-venue.
On ne le bien fait dans Solennelle
= les3 °.villes aux Roisréception
, aux O

dit en ce sens , qu'en critiquant. 4 Séan


Princes ,> aux Anbassadeurs . = 4°.
* ENTRE -DÉCHIRER ( 5' ) v . réc. Se dé. ce . » Avoir entrée au Parlemene , aux
chirer mutuellement. » Toutes les Nymphes Erats. = 1 °. Comencement. » A l'entrée de
jalouses sont prêtes à s'entre-déchirer. Té l'hiver. » Dès l'entrée de son discours. =
lém . » Les hommes sont tous frères , et ils 6° . Entrées de table , plats d'entrée ; mets
>

s'entre -dé hirent. Ibit. qui se servent au comenceinent du repàs.


ENTRE-DÉCLARER ( s' ) . v . réc. Il est Entrée de Bailet , se dit comme Scenes
de peu d'usage. » La France et l'Empereur dans les Drames. = 7. Figurément
venoient des entre -dé larer la guerre . Jour Doner entrée à être ocasion , ou cause
nal de Mons. de.... Le mépris des lois done entrée
* ENTRE -- DEMANDER ( s' ) v.. réc. Se à tous les désordres . Trouver entrée
demander l'un à l'autre. dans. » Il avoit trouvé entrée ( j'étair in
Dėja chacun s'entre- regarde , troduit ) dans toutes les maisons , par le mo
S'entre demande à quoi ces ordres que j'aimis. yen de certains reinedes qu'il distribuoit.
Arrila. Let . Eddir.
Ce mot n'a pas été admis par l'usage: Rem . Entrée n'a un pluriel que dans deux
* ENTRI -DÉTRUIRE ( s' ) v. rác . Ce- ou trois expressions : les entrés chez le
lui-
dent.
ci n'est guère plus usité que le précé- Roi , entrées de table , entrées de ballet . Ail
leurs , on dit toujours entrée au singulier ,
Et que son amitié s'en laissant moins séduire , quoiqu'il s'agisse de plusieurs persones , qui
Ne nous exposât point à nous entre-détruire. entrent . » Les Rois de France et d’Angle
Pulchérie. terre firent leur entrée ( et non pas leursi
ENTRE-DÉROBER ( s' ) v . réc. Se dé- entrées ) à Paris. * - Marsolier dit que les
rober mutuellement. Ce mot est de l'inven- Syndics de Tonon pensèrent à faire une en
tion de M. l'Abé Garnier , second conti- trée à St. François de Sales.. On a critiqué
nuateur de Velly. » Nous allons voir les cette expression ; cependant l'usage l'admer.
Chefs plus habiles à s'entre-dérober des par. Il est vrai qu'on joint ordinairement quel
tisans, qu'à conserver ceux qu'ils avoienf. ' que épithère qui relève le mot d'entrée , et
Hist. de France. le détermine. » On fit une magnifique en
ENTRE - DEUX s. m . [ An -tre - dell : trée à ce Prince , à cette Princesse. Acad .
>
e
ile et dern. lon . 2° é muct . ] Partie qui est D'Entrée , adv . s'est dit pour premie
au milieu de deux choses avec lesquelles elle rement , d..bord. L'Acid . ne le condamnait
a relation ou contiguité. » L'entre-deux des point : mais dans les dernières étions , elle
épaules . » Dans l'entre- deur de ces pilotis. dit qu'il vieillir . - D'entrée de jeu se dit
)

* ENTRE - DISPUTER ( s' ) v. réc. Se encore et au propre et au figuré , pour ,


disputer l'un à l'autre . » Ils s'éntre -dispu- dès le comencement ; mais seulement dans
tèrent l'honcur de tremperles premiers leurs le style familier.
mains dans leur sang Hist. des Stuuris. ENTREFAITES , s. t. pl. [ Antrefeier
с e
Se disputer a le même sens , et il " lon , 2° et 4 é muet , 30 è inoy. ) 11.
est plus doux et plus usité.. ne se dit que dans ces manières de parler ;
Ε Ν Τ Ε Ν Τ IIS
sar , ou dans ces entrefaires. « L'Acad. dit des parties. On dit plus communément in
l'un et l'autre. Mais , en ces entrefaites , ne terligne. Marin . L'Ac. les met tous deux sans
vaut rien . - C'est l'intereà des Latins; pen- remarque. Interligne est du langage comun ;
dant que les choses étoient dans cet état entreligne , du style de Palais.
ou pendant que celle autre chose se passoit ENTRE MANGER ( s ) v. réc. Se man
dans un autre endroit . – Les Historiens ger l'un l'aûrre . » Depuis le plus grand des
emploient beaucoup cette expression , et animaux que les eaux produisent, jusqu'aux
elle leur sert de transition et de liaison pour plus petits, tout est enaction et en guerre ....
passer d'une narration à l'autre. On s'y entre-mange. , on s'y entre- pille sans
>

ENTRE-FRAPER (( s' ) v .. réc. Se fraper pudeur ni mesure. Pluche.


l'un l'autre. Il est peu usité. * ENTRE EMBARRASSER ( s' ) v. réc.
re
ENTREGENT ' , s. m . [ Antrejan ; ze S'embarrasser mutuellement. » Il vaut mieux
lon. 2° e nuet. ] Il n'est que du style fam .' qu'on se divise- en petites troupes , qui ne
Manière adroite de se conduire dans le s'entr'embarrassent point. Fontenelle. — Ce
monde , ou plutôt dans les afaires.. » Pour mot est singulièrement dur. Il faut prendre
réussir dans le monde , il faut avoir de
> son escousse pour le prononcer . Aussi est- il
l'entregent , de l'intrigue . peu usité .
ENTR’ÉGORGER ” ( s' ) S'égorger l'un ENTRE -MÉLER., v . acr. [ Antreméle ;
e
l'aůtre. » Nous avons vu des usurpateurs 2° e muer , 3e é fer. : devant l'e muet , la
e
féroces s'entr'égorger et entasser leurs ca- 3º est un ê ouv . er long : il entre -mêle ;
davres sur les cadavres de leurs victimes . entre-mêlera etc. ) Měler avec. » Il faut
>
Rayn .
entre-méler les orangers et les citroniers.
ENTRELÂCEMENT , s. m. „ ENTRELA- Entreméler des Heurs rouges parmi les blan
CER , V. acc . [ Antreláceman , lacé : 2° e
e
ches.
muet >
3 ° lon. 4 ° e muet au jer , é fer . au
> * ENTRE -MESURER ( s' ) v. réc. [ An
2. ] Trév. renvoie à entrelasser ; mais cette tremezuré ; 2 et 3 e muet , dern . é fer . ]
derniereortographeest
prononciation contre l'usage et la
. Dans l’abrégé on n'a mis
SeJemesurer mutuellement.
vois de tous côtés des partis et desligues ,
>

qu'en trelacement , entrelacer. État de Chacun s'entre-mesure et forme des intrigues.


plusieurs chôses entrelacées. — Enlacer
l'un dans l'autre. » Les entrelâcemens de ces ENTREMETTEUR , EÛSe , s. m . ct f.
Pulcherie.

chifres sont faits avec beaucoup d'art. S'ENTREMETTRE ,‫ و‬v. réc. ENTREMISE , S.
Entrelacer tch-re , * mètre , mize ;
l' autre. des branches d'arbres l'âne dans f. [ Antremeteur e
" lon. 2° e muet , zº è moy. aux 3 prein.
e

ENTRELARDER
ze e muet , v. act. [ Antrelarde ; 4° lon.au 2d.. 1] S'entremettre , c'est s'em
dern.. é fer. ] Faire des trous ployer pour quelque chose qui regarde l'ini
dans quelque viande , et y mettre du lard térét d'un autre . Entremetteur est celu
pour la rendre plus grasse. Par extension ,
.
qui s'entremet. Entremise , est l'action de
>

on le dit de ce qu'on entremêle dans cer- s'entremettre , d'interposer ses bons ofices. » 9

taines chôses , quoique ce ne soit pas du lard. S'entremettre pour acorder des gens qui sont
d'Entrelarderdeclousde
écorce de citron , etcgirofle
.? ,decanelle,
' brouillés,pour
,obtenir la grâce d'un homine
S'entremett
Entrelarder un discours Figurément , qui a fait une faûte. -
re ( se
vers
un ouvrage , de méler ) d'une afaire. »» Il s'entremet de beau
> de
passages . Joubert met entre- coup de choses. » Il a été l'entremetteur de
larder des plaisanseries à un discours sé- cette affaire. » Elle a réussi par son entre
rieux. C'est un faux régime. Il faut dire , mise. "» Il s'est servi de l'entreinise d'un tel
entrelarder un discours de , etc. pour y réussir , etc.
ENTRE -LIGNE , s. f . ['Antreligne : " REM. 1 °. Entremetteur n'est pas du style
ce dern.
lon1°.,L'espace entreemuer :mouillez
deux lignes.
le g.faut
» Il ne
. ) noble , et celui qui,paila i del'intercession
.

des Saints , a dit que la R. C. ne conaic


pas écrire dans l'enereligne. = 2°. Ce qui pascesEntremetteurs ou ignorait la pro
est écrit dans
Noraires cet enespace. il est, ildéfendu priété ridicule.
aux dogme ou voulait rendre ce
des termesOn, dit
d'écrire entreligne faut qu'ils Intercesseurs.
fassent des renvois et des apostilles -parafées 20. Entremetteuse no se prend qu'en mau
P 2
ILG Ε Ν Τ Ε Ν Τ
vaise part et dans un sens odieux et révol- entreprenant , d'humeur entreprenante.
tant , pour celle qui favorise un comerce ENTREPRENDRE , v. act. et n. ENTRE
criminel ou illicite.
re
PRENEUR , EÛSE, s. m. et f. ENTREPRISE , s. f.
ENTREMETS s. in. [ Antremê ; ; " [ Antreprandre , pre -neur , nell-ze , prize :
>
er
lon . 2° e muer , 3e° ouv. ] Plats qu'on
e
re lon . 2° e muet , 3 ° lon . au I ' et au dern .
e
niet entre le rôt et le fruit. » Plats e muet au 2d et au 3 *; la 4 est longue au 3. }
as

sières d'entremets. » On servit à l'entre- Entreprendre : c'est 1 °. Prendre la résolution


inets , pour l'entremets telle et telle chose. de faire quelque action , quelque ouvrage.
» Pendant qu'on étoit à l'entremets , on Entreprendre une guerre , un bâtiment -
vint annoncer etc. Il régit' de devant les verbes. » Entreprendre
* ENTRE-MONTRER
mont mutuelle
( s' ) v. réc. Se de traduire ue
. » Tous les hommes
un chôse
Auteur,à certai
etc. =nes= condi
2°. S'enga
tions.
rer ment ger à quelq
pro Faire un marché à forfait. » Cer 'Architecte a
s'entre-montrent au doigt. Anon. – La pro-
nonciation ,de ce mot n'est pas fort agréa- entrepris un tel bâtiment pour une telle som
>

ble . me . » Il a entrepris de fournir les vivres à


ENTRE-ENTENDRE ( s') v.réc. Celui- l'armée, = 3º. ° Entreprendre quelqu'un , le
ci est aussi bien dur. pousser ‫و‬, le râiller , ou le poursuivre , l'ata
Vous vous entr'entender comme larrons en foire. quer. Il est tout au plus du style médiocre.
ENTRE-NUIRE ( s' ) v, réc. Se nuire · Alexandre voulut s'afermir avant que d'en
Pun à l'alltre. ireprendre un rival. Boss . —-44'.° Entreprene
7 ENTRE -PARDONNER ( s').v. réc. Se dre sur... Usurper » Il ne faut pas entre
pardoner mutuellement . » Et nous entre- prendre sur l'autorité des supérieurs.
pardonant comme le Seigneur nous a par-. Atenter à ... » Ilentreprit sur la liberté de
doné. M. Arnaud à M. Perrault. la République.
* ENTRE - PARLEUR , s. m. Il s'est dit II. ENTREPRENEUR , ne se dit que dans le
autrefois pour interlocuteur. 2d sens d'entreprendre. » Un bon , un habile
ENTRE-PERCER , (s') v. réc. Se percer entrepreneur. - On dit quelquefois , mais
les uns les autres. » Ils's entrepercèrent. rârement, entrepreneuse pour celle qui en
* ENTRE-PILLER. Voy. ENTRE- MAN- treprend quelque besogne et qui a plusiears
GER . ouvrières sous elle. Trev . Acad.
* ENTREPORTER , ( s' ) v. réc. Il aa été III. ENTREPRISE , se prend dans le ? " et
employé par Brébeuf, qui n'a paseu beaucoup le dernier sens du verbe , 1°. Pour ce qu'on a
d'imitateurs .
entrepris de faire. Beile , glorieuse entreprise;
>

A l'exemple des chefs , les soldats s'entrexhortent. faire , exécuter une entreprise. Venir à bouc
Ils soufrent , sans gémir, les coups qu'ils s'entre de son entreprise. Manquer son entreprise.
porient. == 2 °. Pour atentat , usurpation. Entreprise
Anciènement, s'entreporter avait encore sur la juridiction , sur ou contre les droits
un autre sens ; il signifiait , s'engager , se de , eic, =re
Remarquer que ce mot , danssa
porter mutuellement à quelque chose. » Elles I signification, porte à l'esprit quelque chose
doivent être unies ensemble et s'entreporter d'important , qui demande des talens. ec des
au zèle de l'observance.St. François de Sales. soins ; et que tout dessein , tout projet n'est
ENTREPÔT, s. m .[ Antrepô : ; '* et: 34 pas une entreprise. Racine fait dire par
lon. a' e muet : le « final ne se prononce 'Arsace à Antiochus. BÉRÉNICE. Acte. 1 .
jamais. }).Lieu où l'on met en dépôt des sc . 3 .
marchandises , que l'on veut porter plus loin. Rien ne peut- il Seigneur , changer votreentreprise ??
Un bon entrepôi.Lieu , ville d'entrepôt. Cette entreprise. n'était que le dessein
ENTREPRENANT , ANTE , adj. L'Antre; de quiter Rome, pour n'être pas témoin
prenan ', nante : -2* . et 3° e muer , 4 lon . ] du mariage de Bérénice avec Titus. Le mot
Hardi , qui se porte aisément aux entrepri- est impropre en cet endroic.
ses . — Il se prend ordinairement dans un ENTREPRIS ISE , adj. [. Anirepri
re с

mauvais,sens, et veut dire téméraire , et qui prize : lon. 2 e muet, 3 lon. au 2d ]


entreprend sur les droits d'autrui. On dit bien Embarrassé perclus. » J'ai la tête toute
qu'un Général d'Armée est entreprenant ; entreprise. » Il est entrepris d'un brâs. >
mais on dit plus souvent;» Cet homme est plusieurs ledisent despersones en stile figuré
ENT ENT '11 ‫ל‬
familier , pour embarrassé , gauche , mal- Rem . 1º. On dit , entrer Page chez le Roi ,
adroit.» Il parut tout entrepris. Elle étoit chez un Prince : mais ce n'est pas une consé
1 toute entreprise. - Les Dictionairess ne
Les Dictionaire ne met-
met . quence pour d'autres mots ; ei l'on ne doit
tent pas cette signification , et je n'ai sous pas dire , il est entré Aumonier gentil >

1. la main aucun Auteur citer . homme valet-de- chambre , chez le Duc


>

* ENTRE -PRODUIRE , ( s') v. réc. Il de... Mais il faut dire , en qualité d'Aumo
semble que ces deux vertus se soient entre- nier , etc. etc.
produites dans son âme. Corneille. Ce verbe 2º. On die fort bien , ce chapeau entre
n'a pasété adopté par l'usage. facilement dans ma tête , ce gant ne saurait
entrer dans
. Se raissent
ENTRE -QUERELLER , ( s ) v. récs'en ma main. Ces expressions pa
fort extraordinaires , mais elles sont
quereller l'un l'autre . » Ils ne font que
K Irequereller. autorisées par L'usage. Dars la réalité, c'est
re
ENTRER , v. n. [ Antré : 11€ lon. 2° é la tête qui entre dans le chapeau , et fa inain >

fer. ] Passer du dehors au dedans. - Il se con- qui entre dans le gant .


jugue dans ses temps composés avec le v. 3 °. Comme on dit entrer en matière , etc.
érre. » Il est entré dans la ville. Ils étoient Un Auteur a cru pouvoir dire enerer en deo
entrés dans la maison , etc. Quelques Auteurs tail. » Cela m'engage à entrer un peu en
lui ont donc le v. avoir, pour auxiliaire. détail de l'Antiquité Chinoise, etc.,Lei. Edif.
» Luther eût ( fût ] entré lui-ınême dans ce On dit entrer dans le détail de , ou bien
sentiment , s'il l'eût pa . Boss. » Il semble que entrer dans quelque dérail sur , etc. En
Ciceron ait ( soit ) entré dans les sentimens détail étant employé dans un sens indéfini ne
de ce Philosophe. La Bruy . » Les Prédica- doit point avoir de régime.
be teurs ontentrés ( sont entrés ) en société avec 4º. Oa ne dic point entrer , mais rentrer
les Auteurs et les Poètes . Ils ont enchéri ( dans en soi-même, » Ces réflexions firent entrer en
leurséloges) sur les Épitres dédicatoires , sur lui-même l'Empereur. Dict . Hist . Peut- être
be les Stances et sur les Prologues . Id. » Pour est -ce une faûre d'impression.
tour renfort, on nous en envoya 170 , quia s '. Entrer dans, ne régit pas ordinairement
n'avoient jamais entré ( n'étoient jamais les persones. On dit , il est vrai , entrer dans'
3 entrés) dans un vaisseau. Voy. D’ANSON . - les Gardes du Corps , dans les Mousquetai
L'Ab. Des Fontaines lui-même a fait cette etc. c . à. d . dans la Compagnie des
)
faùte, » J'aurois souhaité que l'Auteur eût Gardes , etc. Mais je ne sais si l'on doit dire
( für ) entré dans des détails plus intéressans. avec Forlenelle . « Il entra dans les Pères de
Entre participe employé adjectivement.. l'Oratoire. Je crois que la prép. chen vaut :
Voy. Participe . 6 RiGLE . mieux dans ces ocasions . Je dirais plus volon
ENTRER , s'emploie avec beaucoup de tiers , il entra chez les Capucins,que dans
>

mots précédes de dans ou en , ou à .» Entrer les Capucins.


dans le monde , dans la pensée de quelqu'un . 6º. Entrer pour rien , se dit ordinairement
Cela n'est jamais entre dans l'esprit,dans la des choses. . » Cet objet, cetarticlen'entre
tele, dans la pensée de ptrsone. Faire entrer pour rien dans mes demandes. Pluche le dic
quelque chôse dans un traité , dans un livre , des persones. » Sans entrer ( sans que nous.
dans un discours. Entrer dans les afaires entrions ) pour rien dans ce détail , il suffit
dansles secrets,dans les plaisirs ,, dans les d'avoir indiqué la naissance . des deux pre.
intérêts
Ertrer ,dans
dansla douleur
les détails dequelqu'un,
des choses. etc. Ilmières
Entrer dans sufisaitsortesde
de dire ,divinations. Hist.du
sans entrer dans Ciel
ce détail.
sa vingtième année , etc. = Avec en , les SN'entrer pour rien se dit des persones',
noms s'emploient sans article . » Entrer en mais dans un aître sens. » . Je n'entre pour
religion,'s en condition , en service. Entrer rien dans le tore qu'on vous a fait : je n'y ai
enen charge,
proces, en exercice , en fonction. Entrer contribué en rien .
> >

en guerre , en débar. Entrer en ENTRER , est quelquefois employé imper


comparaison, en parallèle ,en concurrenc sonellement.
e » Il enire plus d'ambition quo
avec, etc. Entrer en négociation , en com d'atachement au devoir dans les travaux de:
position, en acomodement , etc. Entrer en la plupart des hommes.
colère, én fureur , en défiance , en soupçon . ENTRE-REGARDER , ( s' ) v. réc . Se res
Entrer en chairs , À l'autel, a la cour , à sable .
à çable. garder mutuellement. v Les vieillards s'entrer
118 Ε Ν Τ Ε Ν Τ
regardèrent en riant , et furent surpris que tems de la mort du testateur et de l'aquisition
ma réponse fût précisément celle de Minos. de l'hérédité , les legs sont transmis aux héri .
Télém . Voy.ENTRE-DEMANDER . tiers des légataires.Ferrière.
ENTRÉ -RÉPONDRE , ( s' ) v. réc . se > ENTRETENEMENT , s. m. [ Antrete
e
répondre l'un à l'aútre. » Les deux cliæurs de neman : 2° et 4 e muet , 3º è moy.
9)
Trev . -

musique s'entre- répondaient. e l. Acad.ne mettent point d'accent sur l'e


* ENTRE-REPOS , s. m . C'est un terme de de la 39 syll. de sorte qu'à suivre cette orto
>

l'invention du P. La Rue ; il n'a pas été graphe dans la prononciation , il y aurait


heureux , et l'usage ne l'a pas admis. » Un 3 e muets de suite. Dans le Rich . Port, on
intervalo de dévotion , de retraite même et met un acent aigu sur cet e , entretenement ;
de pénitence , est un entre- repôs pour se dé- mais entre deux e muets , l'e est moyen et non
lasser du péché. pas fermé ; ainsi il convient d'y mettre un
ENTRE-ROI, s . m . Mor employé par accent grâve ]Subsistance. Ce que l'on done
Vertot et par Montesquieu. Ce mot est con- à chacun pour vivre.» L'entretenement d'une
sacré à l'Histoire Romaine. Les autres Histo. Armée , des Troupes , d'un Hopital. - Ce -

riens disent Interrex , mot latin d'où est venu mot n'est d'usage qu'en style de Finances ec
le mot français interrègre. L'Acad . ne met de Palais. Hors de là , on dit entretien .
ni interrex , ui enire -roi
>
Mde de Sévigné l'a employé. » L'amitié de
ENTRE - SECOURIR , ( s ) v. réc . Se se- cer oncle ne va pas toute seule : Il y faut de
courir mutuellement. » Les Troupes étoient l'entrélènement. Le mot est imprimé en
bien postées pour s'entre-secourir. - * Le italique par les soins de l'Éditeur. Il parait
Gendre dir , que : » La Natúre et l'Are doi que ce mot serait quelquefois utile dans le
vent s'entre secourir mutuellement. C'est un discours familier.le L'Acad , ne condam
vrai pleonasme. Il sufisait de dire s'entre- nait pas d'abord. Dans les Éditions suivantes,
secourir ou , se secourir mutuellement. elle dit qu'il vieillit. Dans la dernière , elle
re
ENTRE SOL , s. m . [ Antresol : 11€ lon . remarque qu'il est de peu d'usage, excepté
2° e muet. Il a le pluriel suivant la règle gé- en style de finances et de Palais.
nérale , entre- sols. · L'ancien Trévoux avait
> ENTRETENIR , v . act. ENTRETIEN ,
>

mis entre -sole. L'Abé Laugier qui a écrit sur s. m . [ Antreteni , tien : 2° e muet ; 3'e
l'Architectûre , avoit aussi adopté cette orto- muet aussi au 1er : dans le 2d ien , na pus le
graphe. On n'écrit et l'on ne prononce plus son d'an. ) Entretenir , est i ° . Tenir ensem
que , entresol. ] Logemene pratiqué dans la ble. » Cette pièce de bois entretient toute la
hauteur d'un étage. Il se dit surtour d'un écage charpente. 2 °. Tenir en bon écar . » En
pratiqué dans la partie supérieûre du rés-de- tretenir un bâiiment, les ponts , les che
chaussée. mins, etc. 3º. Faire subsister , et conti
ENTRE -SOUTENIR , ( s' ) v. réc. Se sou nuer . » Entr tenir la paix , l'union, , la
tenir mutuellement. désunion , etc. 4 °. Fournir les choses
Il faut doner aux bons , pour s'entre- soutenir. nécessaires à la subsistance. » Enerеnir une
Le temps de se renettre er de se réunir. armée , une garnison. Entretenir un enfant
Corn . Ochon . au collège , à l'Académie. S'entretenir :
ENTRE-SUIVRE , ( s ) v. réc. Aller de » Il s'entretient d'habits, de linge et de tout.
suite l'un après l'aêtre. » Les jours et les nuits -5 °. Parler à quelqu'un. » Je l'ai entre
s'entre - suivent . tenu , nous nous soinmos entretenus assez

* ENTRE-SUPORTER. (s ) v. réc. Il est longtems. Entretenir quelqu'un d une afaire.


peu usité. Se suporter l'un l'aître. » Files S entretenir de quelqu'un , de bagatelles ,
doivent se tolérer mutuellement et s'entre de chôses sérieuses. De quoi vous entreteneza
suporter. Anon . -
vous ? — S'entretenir de Dieu , parler de
>

'ENTRETEMPS , s. m . [ Antretan ) In- Dieu , s'entretenir avec Dieu , penser à Dieu ,


.

tervalo de temps , qui s'ccoule entre deux méditer la parole de Dieu ,


actions. » Profiter de l'entre-temps.» Comme - ENTRETIEN , a presque toutes les signi
fications d'entretenir.
sa, santé est mauvaise et que le chemin estfications d'entretenir. :
Ceque l'on dépense
long, ( de Paris à l'armée) iout est à craindre pour maintenir une chose en état. ( nº: 2°:) .

dans cet entre - temps. Sév . » En cas que les Entretien des chemins , des ponts. » Ce
régataires viènent à mourir dans l'entre bâtiment est d'un grand éntrecien. - Subsis.
ENT , ENT 119
tance. ( nº. 4.) L'entretien d'une maison , Par de nouveaux éforts les rameurs s'entr'excitent.
TH d'une armée d'une garnison , etc. Con Brebeuf.
versation . (nº. 4°.) Avoir un entretien avec ...
.
A l'exemple du chef les soldats s'enri’exhorteni.
» Ils ont eu un long entretien ensemble. -- Id. Ces mots sont durs et peu usités..
Entretiens spirituels : pieuses, conversations. * ENTR’IMMOLER ; ( s' ) v. réc. S'immo
>

ler mutuellement et à l'envi.


- Et aussi exhortations , instructions , dis
Ils s'entr’immolent tous au commun adverſaire.
cours spirituels , ete. Corn. Toison d'Or.
Rem. 1 °. Quelques- uns écrivent entretient,
soutient , avec un cà la fin ; et un Auteur » Il demeure les brâs croisés , quand il les
moderne , ou son Imprimeur a écrit l'entre voit prèts à s'entr'iminoler l'un à l'aître. Id .
i xam . de Théodore.
rient des troupes. C'est l'ortographe de la 3' ENTR’INJURIER , ( s' ) v . réc. S'injurier
pers. du sing. du v. entretenir. On dit , il mutuellement. » Le Roi 'défendoit de s'en
entretient et l'entretien .
2. On ditélégamment entretien pour sujet - tr'injurier pour
Garnier. Hist. cause de religion. L'Ab.
de Fr.
d'entretien , comme on dit terreur , pour ENTR’OUIR , v. act. [ Antroui : 1" lon . ]
sujet de terreur. » Il fait l'entretien , etdans Ouir imparfaitement . » J'ai entr oui sa voix.
le haut style , il est l'entretien de tout le me semble avoir entr'oui quelque chôse
monde. La Touche n'aprouvait pas cette »deIlsemblable.
expression. Il la blàmie dans Corneille , qui ENTROUVRIR ,, v ..ace .. [ An-trou
- -vrila:
. » Entr'ouvrir
fait direà Cornélie dans la Mort de Pompée. ite lon.] Ouvrir à demi
re

Eternel entretien de laine et de pitié ,


Restes du grand Pompee , écoutez sa moitié. porte , la fenêtre , les yeux. - S’enet'ouvrir.
» La terre s'entr'ouvre. » A la fin ses yeux
Il est pris làlă au figure , restes , qui êtes le s'entr'ouvrirent. -
tretien , de (qui entretenez ) la haine et la verte , etc. La porte est entr'ou
pitié. — Racine, dans le dernier sens, a dit du ENTÚRE , s. f. [ Antûre : 2 Ion: 3
siège de Troie. muet. ] L'endroit où l'on place uneente.
Eternel entretien des siècles avenir.
». Il faut faire l'entúre avant de placer l'ente.
Qui ferez l'entretien , qui'serez le sujet de ENVAHIR , V. act. ( Anva -i : 7 " lon. ] re

l'entretien des siècles , etc. Ilest beau et élé- Usurper. » Envahir un Érat , une Province , 与
gant employé de cette manière. un héritage. Envahir la puissance souveraine,
3 ° . ENTRETI2N , dans le sens de conversa- l'autorité .
tion , ne se dit pas absolument etdans un sens * ENVAHISSANT , ANTE ANTE , adj . En
indéfini. On ne dit point, il faut être poli VAHISSEUR , s. m . Mots nouveaux. Qui
et discret dans l'entretien , comme on dit , envahit . » Soumis à la volonté d'un voisin
dans la conversation . » Est il rien de plus si supérieur et si envahissant. Hist. d’Angl.
commun dans l entretien , que de rendre les „ Ne jugeant pas
se jugeant
Ne se pas assez
plus louables actions suspectes , même en les »devant assez fort pour aller au
de cet envahisseur . Journ. de Gen.
fouant. La Ruz. Il falait dire dans la conver- » Il croyoit que toutes les avances pour une
sation .
ENTREVOIR , réconciliation devoien : être faites par le
pou
v. act. [ Antre -voar : 1"
voir envahisseur au pouvoir envahi . Ibid. Il
lon. 2° e muer. ] Voir imparfaitement ou en faut atendre ce que l'usage décidera sur ces
passant. » Je
Je n'ai
n'ai fait
fait que l'entrevoir. deux Néologisines .
$ entrevoir ,
> avoir une entrevue , ou se ren-
dre visite. Acad. Il est peu
* ENVELOPANT, ANTE , adj. ENVE
usité .
LOPE , s. f. * ENVELOPEMENT , s. m . EN
ENTREVŮE , s. f. [ Antrevil-e : 7 " et VELOPER En
, v . act . [ Anvelopan , pante , pe , .

ilon.2"et dern.emuet.] Visite,rencontre peman, pe':[ " lon. 2° emuet; 4*emuet au


IC

concertée entre deux ou plusieurs persones , 3 et 4 ", é fer. au dern. ) Enveloper , c'est >
pourse voir ou parler d'afaires. Avoir , de couvrir , enfermer quelque chose, pour la
mander une entrevue ; convenir d'une entre conserver , avec du linge , de l'étofe du >
vie: - On dit, dans le D I. Gram. que ce papier , etc. Enveloper des habits"; s'envelo
>

mot n'est bon


tre ; mais quetrop
c'est en la première
pourborner l'usage . rencon per le doigt , la tête avec du linge , etc. =
S’ENTR’EXCITER , S'ENTR’EXHORTER , Fig.
>
Cacher, déguiser. » Enveloper
sous des fictions .
los crité
Environer , entourer .
y tóc . Enveloper l'énemi de tout côté. - Com

1
120 EN V EN V
prendre. » Enveloper quelqu'un dans une mer les esprits , et c'est une expression
acusacion. » Se trouver envelope dans de comme consacrée ; mais je doute qu'on dise
maavaises afa:res. = Discours , raisone- qu'un homme esi envénimé, qu'une femme
mteilt envelope , confus , embarrassé. est envénimée contre une autre , pour dire
envelopó, qui ne s'explique pas clairement. qu'il est aigri , qu'elle est irritée , etc. re
* ENVELOPANT, qui envelope. C'est un ENVERS , s. m. [ Anvêr. 1 et 2' lon. &
mot de J. J. Rousseau. « Partie envelopante ouvert. ] Le côté le moins beau comme
et colorée. Let, sur la Botanique . l'endroit est celui qui est le plus beau.
ENVELOPE > ce qui sert à enveloper. Il » L'endroit , l'envers d'une étofe. - On
ne s’emploie qu'au "sens propre ce literal. dit,, étofeà deuxenvers. C'estabusivement
» L'envelope d'un paquer , d'une lettre. - On devrait plutôt dire à deax
-
ts>
endroi
ou sans euvers . Serge , velours à deux
»
Ecrire sous
mettre de de
l'envelope
soils l'adresse quelqu'un
quelqu'un , c'ese
, des lec- envers.
tres qui sont pour un aứcre. Quel. A L'ENVERS , adv . En sens contraire.
ques - uns disent sous le pli , style mercantile Méttre un manteau un collet , des man
et barbâre. D'alltres sous le couvert. Celui- chettes à l'envers. Figurément : » Ses
ci est moins mauvais. afaires vont à l'envers. C'est un esprie
* ENVELOPEMENT , action d'enveloper. à l'envers , mal fait , mal tourné, » Cette
>

Trév. Çe mot n'est pas fore usité. L'Acad. fiction lui a mis l'esprit à l'envers , lui
ne le met point. a troublé l'espric.
Rem. Envelope est moins d'usage au figuré ENVERS , prép. À l'égard de... Charitable
qu'enveloper. Vous ne verrez la vérité envers les pauvres. Ingrat envers Dieu .
qu'à demi , et sous de belles envelopes. Té- S Vers et envers
Traitre envers sa patrie. =
lémaque. Le terme n'est pas fort noble. » ne doivent pas être confondus. L'un a ra
Antoine s'envelopa en quelque sorre dans sa port au lieu , l'autre à la persone. L'un est
dignité ( de Consựl ) , er s'en servit comme le versùs , l'aútre est l'ergi des latins.
d'ene barrière , pour empêcher que Cesar ENVI ( à l' ) adv. A qui mieux mieux.
dans
( Octave ) ne lui présentâi de trop près la Avec émulation. Il n'a de régime que
justice et la vérité . Vertot . » Hélas ! abusée cette phrase ; à l'envi l'un de l'aûtre. Hors
par ces illusions , l'inseasée se forge la fé- de là , il s'emmploie absolument. » Ils l'ont
ficité suprêne ; mais mille doutes envelo- ruiné à l'envi" ce royaume si forissant.
pent ses esprits d'un nuage épais. Jér. del. * On trouve dans plusieurs livres , à l'envie ,
* ENVELOPEUR , s. m . Celui qui en- peut- être par l'ignorance des Imprimeurs.
velope. Il ne se dit qu'au figuré , dit - on -

» Tant de beautés , qui semblent se dispu


dans le Dict. de Trév . Ce serait tout au ter à l'envie son admiration. P. Du Rivct.
plus dans le burlesque. On trouve aussi à l'envie dans le Traité de
ENVENIMER ,dern.
lon. 2° e muet
V. act.é. fer.
[ Anvenime'; . .
ľ'Amitié , par Sacy. == L'Acad. avait da
] Infecter 1"de bord dit qu'il était bâs, et ne se disait plus.
venin . » Des crapauds , en bavant sur ces Elle a retranché cette remarque dans la dere
herbes , les ont envenimées. - Envenimer nière Édit. aparemment parce qu'elle a cru
une plaie , la rendre plus mauvaise , plus di- qu'elle était aujourd'hui inutile .
ficile à guérir . » Ces remèdes trop âcres , ENVIE , s. f.[ Envi-e : 2° lon. ze muet.]
>

ont envenimé la plaie. -


Figurément En- 1° Déplaisir qu'on a du bien d'autrui. »
venimer les discours les raporter d'une L'envie' le dévore. Il sèche d'envie. » Il est
manière odieûse . Envenimer les esprits , rongé d'envie. Exciter l'envie. — Faire en
les aigrir , les irriter .
> vie . » Il vaut mieux faire envie que pi
ENVENIMÉ ne se dit point des persones tié. » L'envie dégradé l'humanité : elle
même, mais seulement des chôses qui ont est un efet de l'orgueuil qui se trouve
raport aux persones . » Discours
Discours envenimé,
envenime, blessé du mérite des autres hommes. MARIN,
style envenime , langue envenimée. — M. 1 Homme aimable. Porter envie , se dit de la
Geofroi dit : » Il faut que M.,G. soit bien jalousie , ou quelquefois, d'une noble ému
envegime', er trouve sa cause bien mauvaise lation. » Il ne faut pas porter envie aux
pour en venir jusqu'à falsifier le texte qu'il heureux du siècle. » Alexandreportoitenvie
examine. On dit , à la vérité , envenie à Achile d'avoir eu un Hornère pour chan
ter
ENV EN V 121
ter ses actions. = 2 ° . Desir , volonté. Il ré- loux de ce qu'on possède,et envieux de ce
git de devant les nonis et les verbes » J'ai que possèdent les aútres. C'est ainsi qu'un
envie , ou grande envie de cet emploi , de Prince est jaloux de son autorité ; et qu'un
>

yous voir , etc. == 33°.°. Marque que les en-


en homme, qui n'a pas de fortune , est envieux
fans aportentennaissant. C'est un préjugé de la prospérité d'autrui. » L'homme qui
de croire qu'elles sont les éfers des desirs dit qu'il n'est pas né heureux , pourroit du
violens qu'ont eu les mères pendant leur moins le devenir par le bonheur de ses
grossesse , et qu'on apèle envies de femme amis ou de ses proches : l'envie lui ôte cette
>

grosse. = 4 °. Petits filers , souvent doulou- dernière ressource. La Bruy. Quand ces
reux , qui s'enlèvent de la peau autour des deux mots sont relatifs à ce que possèdent
ongles. les autres , envieux dic plus que jaloux. Le
er
Rem . 1 °. Envie , dans les deux sens a marque une disposition habituelle et de
une signification active. Il se die d : celui caractère : l'autre peut désigner un senti
qui envie , ou qui desire , et non pas de ment passager. Le premier désigne aussi un
celui qui est envié, ou de ce qui est desiré. sentiment actuel
actuel , plus fort que le second .
Voiture
a dit. s'est donc mal exprimé , quand il On peut être quelquefois jaloux , sansLaêtre
ja
» Ne vous éconnez donc point qu'avec naturellement envieux , ( Encycl. )
tant de gloire , vous ayez beaucoup d'envie.lousie est l'effet du sentiment de nos désa
Il falait dire , beaucoup, d'envieur. vantages , comparés au bien de quelqu'un.
2. Prendre envie régit, quand il est im-
personel , le datif des noms et de devant
Quand il se joint à cette jalousie de la
> haine , et une volonté de vengeance , dissi.
Les verbes. » Il me prit ensié de savoir ce mulée par foiblesse , c'est envie. ( Conaiss.
qu'il diroit. de l’Esprit humain ) . Beauzée. = A l'envie .
3°. Envie se dit sur- tout des chôses; por. Voy. Envi.
ter envie se dit chôses
des persones
et des . ÉNVIEILLI , IE , adj . [ An -vie- gli , gli- e :
>
re
». Il ne faut pas envier le bien d'autrui. Te lon . 2° é fer. mouillez les il ; 3 € lon.
1)
Au bonheur du prochain ne porter point envie. au 2d . ) Il n'est en usage qu'au figuré.
Moi, qui ne vous enviepas votre esprit, Pécheur envieilli , habitudes envieillies.
ni votre science , je vous porte envie de Au propre , on dit , il est fort vieilli, er
ce que vous avez été huit jours à Balsac. non pas envieilli. - Celui - ci avait été
Voirlire
omis dans le Dict. de l'Acad. Il se trouve
4. Avoir envie ( desir ) régit quelquefois dans les dernières éditions avec certe remar
la conjonction que et lé subjonctif. » J'ai que . » Ce mot n'est en usage qu'au figuré.
envieil vique
ène
veniez
vous , je n'ai pas envie Dans le Rich. Port, on dit qu'il est vieux.
qu
Remarquez que le subjonctif Erreurs envieillies. = Jeetpense
se met quand le verbe régi ne se raporte l'employer sans crainte
qu'on peut
mêine avec la
pas au sujet de la phrâse, au nominatif du prép: dins » Homme envieilli dans le vice ,
verbe porte. envie ;* et l'infinitif , quand il dansladébauche , dans les sales voluptés.
s'y raavoir » J'ai envie qu'il y aille ; je ENVIER , v. act . ENVIEUX, EUSE , adj.
n'ai pas envie d'y aller moi-même. II et subst. [ Anvie, vi-eû , eu-ze ; 1 " € lon. 3
er
e

en faut dire autant de mourir d'envie. » Je é fer. au ?" , longue aux deux aûtres. ']
retournd'envie dein'en retourner,qu'il s'en
meurs e. Envier , c'est 1°. Avoir du déplaisir du bien
d'autrui. Il régit , ou l'acusatif seulement :
sº. On doit dire , perdre l'envie , et non » Tout le monde l'envie ; n'enviez pas le
pas quitter l'envie de , etc. l'aug : bonheur des méchans ; ou il a le datif de
Passer
faire le son enviedequelque
desir chosey ,vîmes
qu'on en a . » Nous satis- aux
la persone pour
méchans régime : »= N'enviezpas
leur2d bonheur. Au passif,
un chatdequila vouloit
de M. Fayette ,arracher lesdeux
et qui pensa yeux
bien en il régie <
monde. la Ènvié
prép. s'emploie
de. » Ilestaussi
envié
sansderégime,
tout le
passer son envie
si vous vous en souve- pour recherché ; poste bien envié , charge >
.
nez. Sev.= Faire passer l'envie de quel- fort enyiée.
que égoûter.à quelqa’un : l’en rassasier , ou
t'en dchêse -2°. Envier ne signifie quelquefois que
souhaiter pour soi-même un bonheur pa
6º. Envie , jalousie ( synon. ) On est ja- reil à celui qu'un aútre possède. Voyez
Tome II. Q
422 EN V E NV
Porter envie , au mot Envie , ni à la ENVIRON , prép. [ Anviron : 1" lon .]
fin . » J'envie voire bonheur. = 3°.o Dé- .
A peu près , un peu plus , un peu moins..
sirer. » C'est le poste du monde que j'en »di Il anest environ deux heures; il y a environ
vierois le plus . x s. Il a une espèce de génitif ,
Envier , avoir envie , ( synon. ) Le premier d'environ. » Son armée étoit d'environ 20mille
>

est un mouvement de jalousie ou devanité : hommes. » Un Rhodien d'environ 35 ans ,


» Nous envions aux îtres ce qu'ils possè- surmonta tous les autres . Télém .
dent ; nous voudrions le leur ravir. Le se- Rem . 1 ° . Bossuet emploie environ au lieu
cond l'esc de cupidité ou de volupté. » Nous de vers. » Environ ( vers ) le temps. Sacy
avons envie pour nous de ce qui n'est pas a dit aussi environ le temps de l'action.
en notre possession : nous voudrions l'avoir. Tr . de L'Am . au lieu de , vers le temps ,
» Les subalternes enviene l'autorité des su etc.

périeurs : les enfans ont envie de tout ce 2 °; Environ, comme préposition , est mieux
qu'ils voient, = = ll me parait , ajoute placé devant qu'après le nom auquel il est
d'enviGirard
l'Ab. er pour
, qu'on se sert plus à propos joint. Il est mieux de dire : il est environ
>

pour les avantages personels et gé- deux heures, que , deux hcûres environ : un
néraux , mais qu'avoir envie va mieux pour homme d'environ 30 ans , que de 30 ans
les choses particulières et détachées de la environ . Ce n'est qu'avec la conjonction ou
n

persone. I'on dit , envier le bonheur d'au- qu'il doit être placé après , er alors il est
irui , et avoir envie d'un mecs. Gir. Syn.
> adverbe. » Il est deux heures , ou environ.
= Envier , porter envie. Voyez Envie. 3º . On doic dire , environ deux heures ,
Rem, nº . 3º . et non pas environ de deux heures , comme
Rem . Envier au futur et au conditio- disent les Poitevins et les Angevins.
nel , n'est que de trois syllabes : l’e inuet ne Environ régit le génitif et non l'acusatif.
s'y faie pas sentir . On prononce j'envie- ENVIRONS , s. m . pl . Lieu d’alentour. »
rai, j'envierais , comme s'il était écrit j'en- Paris et ses environs : on a publié cette Or
vîrai , j envErais. Il en est qui l'écrivent de donnance dans tous les environs , dans les
même. Paroisses des environs . Il régit quelque
Pour le trône cédé , cédez-moi Rodogune , fois la prép . de. » L'armée se logea aur
environs de la place .
Et je n'envirai point votre haure forcune.
Corn . * ENVIRONANT , ANTE , adj . ENVI
Envieux ; qui porte envie. Il n'a que RONER , V. act.. [ Anvironan , nante né :
le premier sens d'envie et d'envier. » Homme 4lon. aux deux 1°'s , é fer. au ; . ] Envi
e
>
envieux , femme envieuse . » Etre envieur du roner , c'est l'. entourer , enfermier. Envi.
bien d'autrui. » Les Auteurs enreux de la
roner une ville de fossés , de murailles .
gloire d'autrui, ternissentpar là l'éclat de 20. Etre autoué de ... Les énemis environrient
leur propre gloire. Quand il est sans la place : il fut impossible d'y pénétrer.
régime , 'il suit dans la prôse ordinaire , et Figurement. ». Les dangers l'environaient
précède plus volontiers dans la próse ora- de toutes parts. L'éclar qui l'environe ; la
toire ou poétique. Auteur envieux , femme gloire dont il est envirore. » Le plus grand
envieuse et maligne. malheur des Princes , c'est d'être environé de
Toujours à vos élus l'envieuse malice faceurs.
Tendra ses filets caprieux .
Rousseau . * ENVIRONANT , qui environe. » Il fic
construire une chaussée dans les marais en
Victime abandonnée à l'envieuse feinte. Id.
vironans. Hist. d'Ang! C'est peut- être
Envieux , jaloux ( synon. ) Voy. Envie , le deux inilième adjectif verbal créé de
Rem. nº. 6 . Envieux est aussi subst. puis 20 ans. Celui - ci est sonore , et peut
» Un envieux n'a jamais de repôs. 3 Les être utile : on peut en bien augurer : M.
.
envieux sont toujours tourmentés. l’Ab . Garnier l'a employé depuis peu . » Le
* ENVINE , ou Aviné ,,adj. Suivant le pont et les rûes environantes étoient cou
Dict. de Trév. le premier est le meilleur. verrs des monceaux de ces malheureux , etc. >
Il se dit des Marchands de vin et des vais- Hist. de Fr. » Tout le terrein environant
»

seaux, imbus de vin , -- L'Acad. ne met que n'étoit qu'un amas de cailloux,et de sable,.
Links Ibid .
EN V EN V 123
ENVISAGER , v. act. [ Anvizagé. ] Au verbe. Mde. de Sév. dit : ».Où sont ces pe
propre , regarder au visage. » Dès que j'eus tits oiseaux , qui s'en étoient envolés au
envisagé cet homme , je le reconus. » Il Pui. » Je crains bien qu'à l'arrivée de cerco
Rôserait seulement m'envisager. = Au lectre , tous les oiseaux ne s'en soient en
touré
figuré, considérer en esprit . » Cette action volés. - C'est comme ceux qui disent , je
est belle , si vous l'envisagez de ce côté là. m'en suis en allé. Pourquoi répéter en ?
» Le Sage n'envisage pas les richesses comme L'Acad. dit en exemple , les o seaux se
un bieu. Envisager de sang froid la mort , sont envolés ; et plus bas on dit prover
>

le Rem.
péril ,* etc. bialement , lorsqu'on cherche une chose ou
C'est un gasconisme que de dire , une persone dans un endroit où elle n'est
que deux portes s envisagert , pour dire plus. » Il n'y a plus que le nid : les oi
qu'elles sont vis-à - vis l'une de l'autre . seaux s'en sont envolés. Cette aiférence
ÉNUMÉRATION , s. f. [ Enum?ra - cion , viene elle de ce que les phrases proverbia
e
En vers , ci- on ; 1" et 4 ¿ fer. ) Dénom- les , quoique irregulières , sont consacrées
brement de plusieurs choses , dont on fait par l'usage ? Mais au mot oiseau elle dic
>

mention par le menu . » La simple énuméra- au contraire , l'oiseau s'est envolé , expres
tion de ses conquêtes est un grand
grand éloge.
éloge. » Sion proverbiale. Les deux manières seraient
L'énunération des parties est un des lieux elles égalemene bones ? Ce n'est pas mon
com nuns dela Rhétorique . sentiment. Je pense qu'il n'y a style pro
les
* ÉNUMÉRATEUR ', s. m . ÉNUMÉRER , verbial qui tične, et qu'on doit dire ,s'en
v. act. Le premier est un mot risqué par oiseaux se soolt envolés , et non pas ,
La Bruyère : nous devons le second à M. sont envolés .
Lingiei. » Depuis trente années , on prête * Gresset einploie envolé adjectivement ,
rs
l'oreille aux Rhéteu , aux Déc lam ate urs , avec la prép . de.
aux Enumérateurs . Lá Bruy . Il mer le mot Envolé de mon hermitage ,
en italique. L'usage ne l'a pas encore adopté. Je vous aparoitrai soudain .
Pour énumérer , son utilisé le fera peut-être Les verbes réciproques n'ont pas proprement
recevoir. Il seraiset plus court et plu s comode de participes passits. On ne tdis pas enfui de
que la périphra , faire l'énum
>
ération
de , cet endroit s m'étan enfui.
, mai ,
etc. ENVOYÉ s. m . [ An - voa.ié . Voyez
ENVOI , s. m. [ Ar-voa : 1 " lon. ] Ac- Envoyer.
ENVOYER ] Ministre envoyé par un Prince
tion par laquelle on envoie. Il se dit par- souverain ou une république. C'est un
ticulièrement des marchandises. » Par len- grade inférieur à celui d'Ambassadeur. » .
voi d'un tel jour , j'ai reçu , etc. » Je vous L'Envoyé de France , de Gènes', etc. re
ai déjà faitdeux envois , etc. = L'em- ENVOYER , v. act. [ An - voa - ié : " lon.
>

ploi de ce nom est bien plus borné que dern. é ter. — Richelet écrit envoier ,, et le
celui du verbe Envoyer.* Bossuet l'emploie P. Follard , envoïer ; mais aucune de ces
dans une ocasion où Mission est le terme deux manières d'écrire ce mot , n'en exprime
consacré . » Les Vaudois étoientde purs (laï-
ques , aussi embarrassés de leur envoi lafaireprononciation. L'y est nécessaire pour
de tonction de deux i , dont l'un se joint
justifier leur mission ) et deleur titre, que àl'o , et forme la dipht. oi , et l'autre se
ceux ( les Protestans ) qui ont recours à joint à l'e qui suit. f * Plusieurs disent
fux. is
au présent de l'indicatif , j'enve , tu en
ENVOISINÉ , te adj. [ Anvoa -ziné. } vois, il envoit. Ils écrivent et parlen . mal.
Qui ain des—voisins. » Il est bien ou mal Il faut dire et écrire, j'envoie tu envoies ,
envois t, C'est un mot du discours il envoie . - On disait autrefois , au furur ,
familier. j'envoyerai , nous envi verons. » Je vous
ENVOLER, ( s' ) v. réc . [ Anvolé : il les envoyerai par le premier
re

lon .dern.é fer. ] S'enfuir en volant.» Les » Nous lui envoyerons, etc. vaisseau. Voit.
Mde Dacier.
Rollin
' envolés. = Au figuré , pas On dit
oiseaux sesone mer envoie
aujourd'hu rai dans l'Hist . Anc.
i , j'enverra ',nousonvera
ser rapidement : » Le temps , l'occasion s'en rons. - Dès le temps de Th . Corneilie , on
vole,
Rem .On ne doit pas , ce me semble , le prononçait ainsi:on comença it même à
mettre deux fois en dans l'emploi de ce l’écrire,

Q2
124 EN Y É P A
ENVOYER , avec le régime des persones , VREMENT , ENIVPER . Il n'y a aucune rai
»c'est dépêcher
Envoyer quelqu'un
un homme à lavers quelque lieu
campagne, à la. son pour écrire
IVRESSE
ces mots et ceux
IVROGNE avec un y. d'Ivre
ville , en Province. — Avec le régime des
.
ÉPAGNEUL , EULI , s. n . et f. [ Épa
chôses, faire qu'une chose soic portée en quel- gneul , nenle :: 1" é fer. mouillez le & 1]
des étrèncs : Sorte
un paquet ,place.
Envoyer dans
que lieu : » secours de chien de chasse à long poil , ainsi
envoyer du une -
Er apelé , parce que la race en est venue d'Es
dans les choses inorales. » Les maux que pagne. · Perit, joli épagzeul : cette épa
.

Dieu nous envoie. = H a le datif pour ad gnenie a le nez excellent ..


régime. » Je lui ai envoyé une lettre de ÉPAIS, AISSE , adj. ÉPAISSEUR , s : f. ]Epe',
change. » Je leur envoie mon domestique père , pe-eeur 1re' é fer. 2°
pè-ceur :: 7" ¿ è moy.] Epais :
pour lesacompagner: - Quelquefois il régit se dit, 19 d'un corps solide relativement >
l'infinitif sans préposition . Envoyer faire à sa profondeur. ». Planche épaisse de deux
compliment. poucês. Livre épais de trois doigts. = Avoir
Rem . Envoyer, se dit figurément des chô- la langue épaisse avoir dificulté de par.
ses : » la rare envoie des vapeurs au cerveani. ler . - Fig. Homme épais , qui a la taille
» Le vin envoie des fumées à la tête. * Mais épaisse ou qui a l'esprit épais , l'intelli
envoyer un coup de poing , de pied ', de gence épaisse , grossière , lourde , pesante ,
>

bâton ; et envoyer une pierre',etc: sont des qui a peine à comprendre. Figurément
gasconismes ridicules. Il faut dire , doner ou Brouillard épais , ténèbres épaisses , nuit
2 . Il se dir:
apuyer un coup de , etc. Jeter une pierre , etc. épaisse , ignorance épaisse. = 2°
>

Envoyer lamain oule pied est un proven- d'une chose liquide , qui prend une consis
çalisine encôreplus barbare : tance inoins claire et plus ferme. » Du vin
20. ENVOYER régit ou l'infinitif sans trop épais , de l'encre trop épaisse. = 3º.
prép. ou précédé de pour. » . Il envoya son Il se dit d'un amas de certaines choses
hls l'assurer ou pour l'assurer que., etc. L'un qui sont près à près.» Bois épais , blés trop
er l'aûcre est bon, die Vaugelas ; et la ques- épais , cheveux épais" , herbe épaisse , ba
O
tion ayant été proposée à de gens capables tâillons épais. 4°. Il est substantif ,
de la résoudre , les uns crurent qu'il était plus mais toujours précédé de
naturel de mettre pour , et les aútres , plus , qui a deux pieds d'épaisla ,prép
>
: de. » Pierre
femme qui mer
élégant de le suprimer. - La Touche et beaucoup de rouge , qui en a toujours un
M.de Wailły font là-dessus une distinction doigt d'épais. sºll est aussi adverbe :
fort judicietise. On met l'infinitif tout seul , » Il a neigé épais de trois
Semer épais. .
quand il est proche ;. et l'on se sert de pour , doigts.
quand l'infinitif est séparéd'envoyer par più-. Rem. Épais suit ou précède le substantif.
sieurs mots. » J. C. a envoyé annoncer sa Nuage épais, épais nuage , ténèbres épais
parole aux gentils. Ec Dieu a envoyé son fils : ses , épaisses ténèbres. En prôse et dans le
unique
humain .
sur la terre , pour racheter le genre style simple et au sens propre , il se plait à
marcher après. Dans le style figuré,oratoire et"
3º. Etre envoyé régit les nonis apellatifs poétique , il aime à se plácer devant. » Son
sáns article: » Il a été envoyé Ambissadeur épaisserueuscrinière se dresse autour de sa tête
à Naples . » . Les Magistrats furent arrêtés et inonsi ?. ,
envoyés prisonniers à Edimbourg. Targe , Les corbeaux même, instruits de la fin de l'orage;
Trad. de Smollet : - Fontenelle done lemê- . Folátrent à l'envi parmi l'épuis feuillage.
me régime à l'actif. » . Boulogne envoya le De Lille.
Marquis de Tanara Ambassadeur extraor-- Nous errons dans dépaisses ombres ,
dinaire au Pape. » Le Roi eut la pensée de Où souvent nos lumières sombres
l'envoyer ( M. Dangeau ). Ambassadeur en Ne servent qu'à nous éblouir.
Rousseau
Suisse. - Er le P. Rapin emploie de la -
même manière le participe. » Tite-Live nous D'épaisses ombres est une inversion un peu
représente Scipion Enroyé Géréral de l’Ar- durc. En prôse , il vaudrait mieux
sse
dire
inee des Romains en Espagne. Cette cons- des ombres épaisses. Epai nuit ses
truction n'est bien sûre qu'avec le passif. rait encore moins agréablec Epais air ne
ENYVREMENT >, ENY.VRER. Voy, Eni pourrait se suporter .-
É P A É PA 125
Épaisseur , profondeur d'un corps solide, fruits que la terre épanchoit de son sein . .
Il se dit dans tous les sensd'épais,, excepté Télém . - Ce régime fait fort bien dans cette
en parlant des liqueurs
sissement.
, où l'on dit épais- phrase. Il ne serait peut-être pas aussi bon
L'épaisseur d'un mur , d'un dans d'autres.
bois , d'une forêt. L'épaisseur de l'air ,> des REM . Epanchein'nt , éfusion..( synon. )
brouillards ; l'épaisseur des ténèbres. L'effusion est plus vive , plus abondante ,
ÉPAISSIR , v. act. ÉPAISSISSEMENT , Si plus continúe que l'épanchement. » Un épan
re

4m .( Epèci,au cicemin
é muet ; 1" é ,fer.
2d . ] Epuissir 2 è épais.
rendre moy: chement
l'effusion de
de labilebilecause
causedesla incommodités
jaunisse. - Er:
Epaississement , étai
érai de ce qui est devenu au figuré : un crur sensible cherche à se
.
épais Il est actit, neutre et réciproque. soulager par des épanchemens : un cæar trop
Mettre du sucre dans un sirop trop. clair , plein cherche à se décharger par des effu
pour l'épaissir. » Les vapeurs épiississent sions , etc. Voy . les SYNONYMES de M. l'Ab.
.

Fair . Le bouillon épaissit en cuisant. Rouhaud .


re
ÉPANDRE , v. act. [ " é fer. 2° lon : 3 °
Le sirop s'épaissit ; la langue s'épais-
sit ; la taille de cette femme s'épaissit. emuet. ]Jeter çà et là , éparpiller , en par
»

L'esprit de cet homine s'épaissit. Voyez lant de l'eau , de la pâille , du såble , des
Epais. - » L'épuississement des liqueurs, pièces d'argent , etc.
de la langue .. Celui-ci n'a pas un em- Ce fleuve épand ses eaux dins de vertes prairies:
ploi aussi étendu que l'adjectif et le verbe. Epandre du foin , du fumier, du grain , etc.
Rem . Epaissir se dit élégamment au fig: » Les eaux s'épandirent dans la campagne .
sur-tout avec le pronom personel. » Un Il a vieilli , surtout au figuré.
nuage de douleur s'epaissit sur les yeux du Un bruit s'épand , qu:Enguin et Condé sont passés.
Sultan : des larmes inondent ses joues. Jér. Beil .
Del .» Tout semble tourner autour de lui : Je ne sais d'homme nécessaire.
un voile s'épaissit sur ses yeux. Ibid. Que celui dont le luxe épand beaucoup de bien.
ÉPAMPRENENT , s. m . ÉPAMPRER , v . La Font .
re е
aci. [ Epanpreman , pré ; 1 " é fer. 2° lon . Repand , vaudrait mieux , surtout dans le
ет
3 ° e muet au 1 é fer. au zd. ] Epam- premier exemple. Il ne faudrait pourtant pasi
prement , est l'action d'épamprer , d'ôter de faire le procès à un Poète , qui aurait besoin
la vigne les pampres inutiles , qui empê- depréférer épandre.
chent que le raisin ne mûrisse . ÉPANOUIR , v. réc. ÉPANOUÏSSEMENT,re
ÉPANCHEMENT , s. m. ÉPANCHER s: m. ( Ep.2 -nou - i, iceman : 1" é fer. sé
y. act. [ Epancheman , che' ; 1" é ter. 26 muet au 2d. ]. S'épanouir , c'est , en parlant
>
lon . e

3 ° te ,muet au 1 ' , é fer. au 2d. ] Epan . des Acurs , s'élargir , s'ouvrir. » Les fleurs
chemen
éfusion . Au propre , il ne se dit començaient à s'épanouir. » Le soleil fait
guère que dela bile. I Son plus grand épanouir les heurs. Il est actif , dans cette
usage est au fig: mais cet usage n'est pas phrase proverbiale , épanouir la rare , ré
fort étendu . » "Epanchement' de, caur
cæur , de jouir. » Ce conte lui a épanouï la rate.
joie. = Epancher , verser doucement. » On dit figurément , son front, son visage
Epancher du vin de l'huile. Il est peu s'epanouit, se déride , devient serein.
usité dans le sens litéral . Figurément Cela ne passe pas le style médiocre.
épancher son cæur , l'ouvrir avec confiance à ÉPANDUISEMENT , Action de s'épanouir.
un ami ' , etc. Racine le dit avec le L'épanouissement des fleurs. —- Et figurément,
pron. personel . épanouissement de rare , du cæur .
Monceur pour s'épancher n'a que vous et les Dieux. ÉPARGNANT , ANTE , adj . EPARGNE , >

I le dit mêine des persones ; ce qui est s. f. ÉPARGNER , V. act .. [1 €" é fer, mouillez
e ers
une plus grande hardiesse. le g : 3 € lon. aux 2 I e muer au 3º , é
Il s'épanchoit en fils , qui vient en liberté , .. fer. au dern. ] Epargne , ménage dans la dé
Dans le sein de sa mère oublier sa fierté , pense. Epargner ; user d'épargne. Epar
Brit . . gnant, qui épargne. » Il a amassé de grands
Cela n'est bon que dans lahaute Poésie. biens par son épargne. » Aller à l'épargne ,
Fénelon fait régir à l'actif la prép. de : épargner , etc. — Il faut épargner les provi
» Des laboureursis, acablés sous le poids des sions. » On ne lui épargnepas l'argent. » On ?
126 É PA E PA
n'a pas épargné le poivre dans cette sauce , est double , au haut du tronc ou du dos', et
etc. - Cethommeest trop épargnant , il est qui se joint au brâs . » Porter un fardeau sur
d'humeur épargnante. l'épaule, sur son épaule ou ses épaules. Pous
On dir , figurément, épargner sa peine , ser del'épaule ou avec l'épaule. - On le vie
-

ses pås , s'exempter d'agir , de prendre de la aussi des animaux. » Epaule de mouton , de
peine. Ne m'epargnez pas, employez -moi veau. » Le sanglier fur blessé à l'ép.rule.
fibrement. — S'épargiter du chagrin ', l'évi- ÉPAULE , entre dans plusieurs expressions
ter , le prévenir par sa prévoyance. » Com- figurées du discours familier. - Pousser le
>

bien alors Lothaire se futépargné de chagrins, temps à , ou avec l'épaule , gâgner dutemps ,
si , etc. Epargnez moi le chagrin , la douleur passer le temps comme on peut. » J'atends
la honte de , etc. Epargner quelqu'un : vendredi avec de grandes impatiences. Voilà
ne lui pas faire tout le mauvais traitement comme je suis à pousser tonjours le temps
qu'on pourrait. » La mort n'épargne perso-
perso avec l'épaule. Sev . » Quand le temps me dé
-

ne. » La peste épargna peu de gens. - Cec plait , je le pousse à l épaule co nie vous.
hommen'épargne persone : il inèdic de tout La même. – Prendre quelqu'un per les
le monde . épaules , le chasser , le mettre dehors. La
Rem. 1 °. Plusieurs , en Prorence , pronon- Bruyère dit du Prince d'Orange. » Il s'agit
cent épruigne, épragner , parce que telle est de prendre son père et sa mèr: p.ir les épau
la prononciation dans le mot du patois. les , et de , les jerer hors te lcur maison.
2: Epergne , s'est die autrefois pour signi- L'Acad. dit , m?utre dihors par les épaules.
fier le 'Tresor public. Trésorier , biller ,= Porter quelqu'un sur ses épaules ; être
Ordonance de l'Epargne : mais dans le temps inquier sur sa fâcheuse situation. Mme de
même qu'il étaitd'usage en ce sens , il n'étaic Sevigné l'emploie dans un sens , qui n'est
pas convenable de l'employer dans l'Histoire pas tout à fait celui - là , et qu'on sent mieux
des Anciens Peuples : qu'on ne peut le ren tre. Il s'agit d'une des
* Le Tribun,à ces ntors, plus fortement s'obstine Demoiselles de Grignan , qui s'était retirée
A défendre l'Epargne , ou trouver sa ruine. dans un Couvent . » Je suis plus fâchée de
Brebeuf. Pharsale . cette fuite , que je n'en suis surprise. Elle
Le mot est impropre en cet endroit . nous porioit tous sur ses épaules : tous nos
те
ÉPARPILLER , v . act. ( pre et dern . é discours lui déplaisoient.
> Regarder pur
fer. mouillez les ll ] Epandre çà et là . » Epar dessus l'épaule avec mépris. Prérer
piller de la paille, du foin , de la cendre , etc. l'epaule à quelqu'un : l'aider , l'apuyer. -
>

= Figurément ( er famil.) Ce dissipateur Faire hausser les épaules , faire pitié.


a éparpille bien de l'argent , il en a beaucoup » Vous avez un ridicule orgueil , qui fuit
employé en folles dépenses. hiusser les épaules à tout le monde. Mol.
ÈPÁRS, ÉPARSE, adj.[ pre é fer. ] Épandu Voy. Lever. Faire uue chose par dessus
en diférens endroits. » Les Juifs sont épars l'épaule , ne la point faire. Expression bâsse
dans tous les pays du monde . Nous avons et populaire. » .'Il vous payera par dessus
recueilli et réuni ensemble des observations, l'épaule . = Il n'a ppas les épaules issez fortes
qui étaient éparses dans un grand nombre de ou , il a les épaules trop foibles pour cel
livres . emploi , pour soutenir cette charge , cette
R5m. * Abadie fait d'épars un participe . dignité. Il n'a pas assez de bien , de cadens ,
On pourrait demander de quel verbe. » Les de capacité pour , etc.
familles des Cananéens se sont ensuite épar- ÉPAULER , V. act. { épolé : 1" et dern .
ses. Avec un régime , on se sert de répandu é ferm. La 2de est doutcase devant la syll.
ou d'épandu ; et sans régime de dispersé. masc. Nous épaulois ,: ilj'épaulais : devant le
» Ces familles se sont dispersées. Elles se muet , elle est longue épaule , ép zulera ,
son répandues ou épindúes en divers lieux . etc. ) ... Rompre ou démettre, disloquer
ÉPATE , ÉE , adj. [ ?" et 3 ° é fer. long l'épaule , en parlantdes béres àà quatre piads.
au 2d ) Il ne se dit qu'avec verre et note » Il a épaulé ce cheval. » Ce cheval s'est
»
» Verre épaté, qui ale pied cassé. » Nez épaull.. = 2°. Fig..rement , Assister , aider.
>

éparé , grós , large et court . » Il vous a épaulé : ilfut épaulé par plusieurs
ÉPAULE , s. f.[ F ; ôle : 1" é fer. 2° lon.
ze e muet. ] Partie du corps de l'homme , qui persones. st. famil.
39 EPAULÉ ÉE. » Cheval épaulé , berebệts
É PE Ё РЕ T27
épaulée. Figurément , Style familier et Quand on manque son coup , on dit
satirique : bête épaulée , fille déshonorée . que c'est un coup d'épée dans l'eau.
» On l'a trompé, on lui a doné en mariage L'épée d'un homme est trop courie , quand
une bére épaulée. il n'obtient pas ce qu'il demandait. – A .

ÉPAULETTE , s. f. [ Épolère : 1" é fer. vaillant homme , courte épée ; un homme


z' è moy. dern . e muet. ) La partie du cerps habile réussit avec les moyens les plus faibles.
de jupe , qui couvre le dessus de l'épaule. On apèle épée de chevet , tout ce dont
- Petite bande de toile , qui est sur l'é- on se sert continuellement un bon aoni
paule de la chemise. etc. Traineur d'épée , un bréteur , un ba
ÉPÉE , s.f.[ : "€ et 2 é fer. dern, e muet.)] teur de pavé, qui traîne uneIl longue
>

1.Arme ofensive et défensive qu'on porte sans aller à la guerre.


épée ,
sefait tout
à son côté . Porter , tirer l'épée. Mettre blanc de son épe'e , il se vante d'avoir beau
l'épée
tre l'epée dans le fourreau , etc.
Remet. coup de pouvoir , de crédit.
à la main. Se battre à l'épée. 2.
2 L'e Rem. Il y a de la diférence entre ,mettre
pée, l'état des gens d'épée,. » Homme d'é- l'épée à la main , et mettre la main à l'és
pée. On l'a mis dans l'épée. On lui a fait pée. La première expression marque qu'on
prendre le parti de l'épée. tire l'épée tout-à-fait hors du fourreau ; er
le mot fournit à un grand nombre d'ex- la seconde signifie qu'on se met seulement
pressions familières et proverbiales. = en devoir de tirer l'épco , ou qu'on ne la>

Poursuivre un homme l'épée dans les reins , tire qu'à demi.


avec vivacité et impatience d'obtenir ce ÉPELER , v . act. 1 [ ; " é fer . 2° e muet .
qu'on souhaite . =- Vouloir obtenir une Dans l'ancien Trévoilx on écric épel
chose à la pointe de l'épée , ou vouloir l'em- ler ; mais le 2d e étant muet , il ne fauc
>

porter l'épée à la main , avec hauteur , et mettre qu'une 1? , pour ne pas induired
non par prières , et par insinuations. prononcer un é fer. L'Acad. le Richi Port .
l'Abr . de Trév , n'en metient qu’une . De
Rien d'assuré , point de lipée , vant le muec on en mer deux , et alors le:
Tout à la pointe de l'épée. 2d e devient moyen . Il épelle ou épèle ; il
La Fontaine. épellera ou épèlera , etc. ] Nommer les lettres
Mourir
un beau d'une belle épée
coup, que perdre au ;jeupérir
faie. ,,l'adversaire par les
de assemblant
l'alphabet , l'une
er en avec
formerl'autre.
des syllabes en
On dit à
pour une belle caûse. Se fuer de la uu enfant : épelen ce mot. V. n. Il co
mêine épée ; par les inêmes chôses qui ont mence à épeler.
fait mourir un aücre. » Vous ne direz pas Rein . On doit dire epeler , et non pas:
aujourd'hui que je vous done un mauvais apeler les lettres , quoiqu'en dise l’Auteur:
èxemple ( par une trop longue lettre ), et des Réflexions sur laLangue. L. T.
que vous voulez vous cuer de la même épée . ÉPERDU , ÎE , adj. EPERDUMENT , ády..
Sév. Se blesser de sa propre épée. ( Epèrdu ,, dú-e , duman : ple é fer. 2° ê ouv.. e

M. le Chevalier en eur les yeux rouges en 3 lon . au 2d . ] Eperdu > troublé par la
la lisant ( cette lettre ) ; et moi je me bles- crainte parquelque autre passion. » Elle
sai tellement de ma propre épée , que j'en acourut ou toute éperdue. » Il est éperdu d'a
pleurai de tout mon cæuſ. Lá méme. mour. = Eperdument ,, violemment. Éper
Meure du côté de l'épée , s'aproprier les duznent amoureux..
choses , ferrer la muka ÉPERON , s. m. ÉperonÉ , Ée , adj.
>
re

On die d'un homme , qu'il se bat de l'é


>
ÉPERONIER ,> s.s m . [ 1" é fer. le 2d est si
pce qui est chez le Fourbisseur, quand il " muet qu'il ne se fait presque pas sentir :
se met en peine d'une chose , qui ne le épron , éproné', nie ;; dern. é fer, ]) Eperon
>

regarde point ; de celui qui est coujours est 1º. une pièce de fer , composée de deux:
prêtà se batre, queson épée ne tiene point branches qui embrassent le talon d'un Cx
dans son fourreau ; de celui dans qui la valier's et d'une pointe
. , rôse ou molette
vivacité de l'esprit nuit
l'épée use le fourreau.
à la santé , que faire en forme d'étoile ' , qui avance par der
Il n'a que la rière » pour piquer le cheval. == 2º. It
cape et l'épée : il n'a pas de bien.
bien . Er si l'on se diç de certaines rides qui se voient aux
Ersi
ouvrage į.i il n'a rien de solidc. coins de l'æil des persones qui vicillissenso.
pable d'un quyragę
128 É PH ÉPI
3° . De l'ergot que les coqs one au derrière ductions éphémères. Sabat. de Castres.
de la jambe , vers le bâs , et les chiens au Ouvrages éphémères , J. J. Rousseau. —- M.
derrière des jambes de devant . = 4 °. La l'Ab. Boulogne le dit même des persones :
proûe et la pointe des vaisseaux et galères , c'est une plus grande hardiesse. » Qu'ils em.
qui fait une grande saillie , et avance en brassent ce tancôme ( de la gloire ) ces im
mer. On l'apèle aussi cap , avantage et mortels éphémères . El . du Dauphin . Ec M.
pouluine . <° Sorte de fortification en angle Raynal. » Les llibustiers , peuple éphémère,
säillant. 6º. Ouvrage de maçonerie terminé qui ne brilla qu'un instant. — ' Il parait qu'il
enpointe.– Il1lsedit sur-toutdecelui qui y a encore de l'afectation à se servir de ce
sert à rompre le cours de l'eau devant les mot , hors du style critique.
1
piles des ponts , ou sur les bords des ri- EPI , s. m . [ " é fer.') . Tête du tuyau
vières. de blé où est le grain. Epi de froment ,
, d'orge , etc. » Les bleds sont
ÉPERON se dit au figuré , dans le discours épi de blémon
familier. Il a besoin d'éperon : il faut en épi , tent en épi. M. de Bou
le presset . = lll a plus besoin de bride que gainville écrit épic au sing. et M. Linguet
d'éperon , plus besoin d'être retenu que d'être met épics au pluriel. Est- ce le goût de ces
pressé . Il n'a ni bouche ni éperon ; ni deax Auteurs , ou la faute de leurs Impri
sentiment , ni courage. — On le dit , au
>
meurs ? Je n'en sais rien : mais cette orto
propre , d'un cheval qui a la bouche forte , graphe est contre l'usage ; et si elle a quel
et qui n'est point sensible à l'éperon . = que fondement dans l'étymologie , il y a
Chausser les éperons à quelqu'un ; le d'ép
pour- long -temps qu'on n'y a plus d'égard .
sulvre vivement . — Doner un coup e. Le peuple , en certaines Provinces , fait épi
ron jusqu'à un certain endroit ; y courir , feminin . » Les épis sont fort belles fort >

y aller en diligence . » Donez un coup d'é- hautes . Il faut dire , fort beaux >
fort
peron jusque là. hours .
EPERON É se dit dans le jer le 2d et le ÉPICE , s. f. [ ire é fer. dern . e muer. ]
°3sens d'éperon. - ! est boré et éperone'; Drogue aromatique , chaude et piquante
tout prêt à monter à cheval.. » Coq, chien dont on se sert pour assaisoner les viandes,
éperoné. Elle est épéronée , elle a les yeux comme sont le clou de girofle , la muscade,
éperonés : elle a des rides au coin de l'ail. re
le poivre , etc. = Alltrefois on apèlaic
ÉPERONIER ne se dit que dans la 1" ac- épices les confirûres. Les plaideurs en faisaient
ception . Artisan , qui fait ou vend des épe- des présens aux Juges ; ils ont été convertis
rons , des mors , des écriers , etc.
re
en argent ; et c'est delà qu'on apèle épices
EPERVIER , s . mm . [ "e et dern. é fer. ce qui est dû aux Juges pour le jugement
2 ° ê ouv. Epér -vie. - Nos Anciens écra d'un procés par écrit.
vaient éprevier. Richelet met l'un et l'aútre. ÉPICER , v. act. [ Épicé : 1€" et er dern. é
On ne dit plus que le premier . ] 1 °. Qiseau fer. ] Assaisoner avec de l'épice . » On a crop
de proie. 2°.'Sortede filet à prendre du épicé ce pâté. Ec neutralement : » Co
poisson . cuisinier épice trop.
On apèle , proverbialement , mariage d'é- ÉPICERIE re
, s . t. ÉPICIER , IÈRE , s. m .
1 ; é fer.
pervier, celui où la femelle vaut mieux que et fém . [ ;" é fer, 3° e muet au ""
e

le mâle. — D'une buseon ne saurait faire au 2d ,è moy. au 3 , ceri-e,cié, ciè-re.]


Epicerie est un nom collectif , qui comprend
un épervier , ni d'un sot un habile homme.
те
ÉPHÉMÈRE ,adj. [Éſémère ; ile et 2 éfer . non -seulement les épices proprement dites ,
3zº è moy . 4 ° 2 muet.] Qui ne dûre qu'un jour. mais encore le sucre , le café , le miel , les
è
>
Il fait
» Fièvre éphémère, Hear éphémère , animaux drogues. » Il trafique en épicerie. »Épicier, >

éphémères. » A l'exception de la fièvreéphe- un grand comerce d'épiceries.


mère , le plus long accès d'une fièvre inter- Epicière : celui ou celle qui vend des épice
mitente , n'aproche pas de la durée la plus ries.
courte des fièvres continûes , proprement di- ÉPICURIEN , s. m..Dans le sens litéral,,
tes . Voulonne. = Richelet en fait un subs- Sectateur ' d'Epicure. — Par extension , vo
tantif.Il a eu un éphémère un peu violent. luptueux ; homne qui ne songe qu'à son
C'est un barbarisme. Ce mot est plaisir. » C'est un franc épicurien.
aujourd'hui fort à la mode , au figuré : pro Pluche a voulu distinguer les Epicuriens
des
ÉPI É PI 129
des Épicarèïstes, des Atomistes modernes , gramatike, tis-te , epigrame ; 1" é fer. dern.
qui ont Gassendi à leur tête .
e
e muet. Il serait mieux d'écrire ces mois avec
ÉPIDÉMIE, s. f . [ 1" etet zº é fer. 4 lon . une seule m. : épigramatique , etc. ] Epi
>

se muer. ) Quoiqu'on dise épidimie , dit >


gramme est une petite pièce de vers , sus
ménage, on dit néanmoins épilénique. L'u- ceptible de toute sorte de sujets , dont le
sage donc changé ; car on dit aujourd'hui,
a
mérite est dans la dernière pensée , qu'on 2

consianment et universellement, 'épidémie. apèle la pointe et qui doit être vive


Riche et écrit épidimie ; et Trév , a mis l'un nette et juste. Epigram nutique , qui est de
et l'aure sans remarque. = = Terme de la natûre de l'épigrainme. Epigrammatiste ,
Médecine. Maladie populaire et contagieûse. elui qui compose des épigrammus. » Il y a
» Il a rigaé tout l'été des épidémies en plu- du sel dans cette épigrainine. » Cet ouvrage
sieurs Provinces. » Cerie maladie dégénéra est écrit d'un style épigrammatique. » Les
en epidémie. – Depuis peu on l’emploie épigrummatistes sont quelquefois licencieux .
au higuré, » Il semble que l'ep'd 'mie philuss- é Kem . On a disput long terns sur le genre
phiçuecommence à gagner les Provinces, et du met épigramme , les uns le voulant
que les Candidats , qui y briguent les palmes toujours masculin et les aûeres toujours fé
académiques , suivent l'exemple de ceux qui min . Aſénage d'après Balzac voulait qu'il
aspirent à celles de la Capitale . Ann. Lit. fût mâle et femelle. Il avouait pourtant qu'il
re
"EPIDÉMIQUE , adj. { E.pilémike ; 1il' était plus comunéinent féminin , et qu'il s'en >

! eté fer. dern. e muet. ] Qui tient de voudrait toujours servir dans ce genre. Il
l'épidémie. » Malépidémique. Maladie épidé- y en avait enfin qui le fesaient feminin ,
mque: – Figurémeni. » Le délire épidémie quand l'adjectif précédait une belle épigram
que , qui faisoit alors tourner toutes les tê me, et masculin , quand il suivait : un épi
tes, einpecha qu’un tel éfet ne produisit , gramme bien aigu. - Aujourd'hui ce mot
mine la sensation qu'il devoit causer. Anon. est constamment féminin , quoiqu'en dise
EPIDERME , s. m. [ 1" é fer. ; ê ouv. l'Ab. Vallart.
>

dern. e muer. ] La pre.nière peau de l'ani * ÉPIGRAMMATISER ,, v. act. Néolo


mal , et la plus mince . » Enlever , écor- gisme. Faire une épigramme contre... Epi
cher, éffeurer l'épiderme. grammatiser les Ministres de la Religioz.
EPIE , s. f. On l'a dit anciènement pour burn. de Mons., - Ce mot pourra être ad
espion. mis dans le style badin et critique. t
EPIER ,v. act. [Epi-e'; ,' et der. é fer. - ÉPIGRAPHE , s. f. [ Épigraphe : 7 "e é
-

Devant l'é muet , Ti est long : il épíe. Au fer. dern. e muer. ] Ce terme est devenu à
futur et au conditionel , cet e muer ne se la mode , depuis que les Auteurs mettent de
>
fait
presque pas sentir : épiera , épierait. courtes maximes , en vers ou en prôse , au
Prononcezépira
qu'un , épirė.
et ses actions . » JOnObserverquel- titre de leursouvrages. » Noussavons enfin
l'épie depuis votre secret , dit l'Ab. Guénée à Voltaire.
long-temps.
» On a mis quelqu'un auprès Vous l'avez dit , et il est venu jusqu'à nous.
deétesluipour Je letout
épié, » épier qu'il. fait. „ Vous Abbe... il m'importe beaucoup d'erre lúm.
ceépier
fais -
Avec les et très - peu d'ê re cru. C'est donc là votre
choses, pour régime, ĉireatentif à saisir ; devise , Monsieur... Elleserait bonne à met
profiter de... Fpier l'ocasion temps , le , tre pour épigraphe à la tête de vos ouvrages.
lemoment , etc. ÉPILEPSIE , s. f. ÉPILEPTIQUE, adj. et
re re

EPIERRER
d.rn. é fer. r f., 2v.° êact.
ouv . [j Orer
. É -piê-ré ; 1 " .et(" subst. [ Epilepsi-e, tike : 1 " èé fer.. 3jeè
les pierres
r
» moyen . ] Convulsion de tout le corps , ou
Ilfautépierrerles
l'on veut carreaux ( d'un jardin ) ou de quelqu'une de ses parties , accès avec lésion de
planter des fleurs. » Ily a des champs l'entendement , qui vient
qu'on ne sauroit épierrer .
parde temps
re
en temps. Etre sujet à , ou avoir des ata
.

EPIEU,s.m. [E-pieu : 1" & fer. 2° dout, ques d'épilepsie,. Epileprique , qui apar
au sing. long. au plur. épieux . ] Arme faire tient à l'épilepsie. » Sympiôme, convulsion
enfornie
lièrement
de hallebarde
chasse
qui sert particu- épileptique.
", sanglier Subsc,en parlantdes pers
à la du , sones ; qui est sujet à l'épilepsie. » Un ép.
EPIGRAMMA TIQ UE , adj. Épigram- leptique perd route aconnoissance , on un
MATITSTE, S.
ome II.m . EP IG RAMME , §.s I.t [ épie moment.
R
130 ĚPI É PI
EPILOGUE > s . m . ÉPILOGUER , V. n . que , plus petit qu'un clavecin ; mais du
EPILOGUEUR , S. m . [ Epiloghe , ghé , sheur: même
> genre. » Jouer de l'épinette.
>

ire é fer. 4 e muet au I


er
EPINEUX
é fer . au 2d : , EÛSE , adj . ( épi-nei ,neú -ze ;
l'u devant l'e est muet , il n'est là que pour
z" é fer. 3 ° lon. ] Qui a des piquans. Arbre
doner au g un son fort qu'il n'a pas na- épineux . ll n'est usité au propre , qu'en
trellement devant l'e. ] Epilogue est la parlant des arbres. On ne doit pas dire un
conclusion d'un discours en prôse ou en champ épineux , une terre épineuse , mais
vers.. Il se dit particulièrement d'un poème . un champ plein de ronces , une terre toute
L'épilogue doit être court. » L'épilogue couverte d'épines. = L'usage ordinaire de
doit résumer les principaux raisonemens d'un ce mot est au figuré. En parlant des choses ,
discours . On dit plus comunément pero plein de dificultés , d'embarrâs ; question
raison , Epiloguer et épilogueur ne se di- épineúse, négociation épineúse , a faire épi
>

sent point dans le sens d'épilogue. Ils sont nelise. En parlant des persones ; qui
synonymes de censurer , censeur : mais ceux- fait des dificultés sur tour. „ Homme épineux ;
ci sont de tous les styles ; les premiers n'a- esprit épineux. » Il est trop épineux.
partiènent qu'au discours familier. » Il épi- ÉPINGLE , s. f. ( É -pein -gle : 1 " é fer .
logue sur tour. » C'est un grand épilogueur.
EPINARDS , s. m.
2° lon. 3 ° e muer. – Dans certaines Pro
m . p ?." [ épinar. Il n'a vinces on prononce éplingue , mais mal. ).
point de singulier. ') H. rbage qu'on mange Petit brin de fer ou de léton qui sert à ata
cuir. Plat , tourte d épinards. cher , à coifer , et à d'autres usages. =
ÉPINE, s. fém . [ ire é fermé, dernière e On dir, figurément , ( stile familier ) tirer
muier. ] Arbrisseau dont les branches ont des sonépingle du jeu , se retirer d'une afaire.
piquans. » Haie d'épines. Dans ce champ Etre tiré à quatre épingles ; être fort leste
il ne croît que des épines.. == Epine se et fort ajusté. - Tuer àà coup d'épingles ;
dit aussi du piquant même de cet arbrisseau, faire soufrir par des douleurs ou par des
et d'autres arbres ou arbustes. » Il lui est mortifications réitérées. = Epingle's se dit
entré une épine dans le pied , dans ke doigt. de ce qu'on done à une servante pour le
Figurément, embarras , obstacle , dit- service qu'elle a rendu , et de ce qu'on sti
cultés. » Le monde est plein d'épines. Les pule avec un mari en faveur de la femme..
épines des sciences abstraites , de la chicane, » On lui a tant promis ; elle aura tant pour
etc. Epine du dôs : la suite des vertèbres ses épingles.
qui règne le long du côs de l'hôme et de ÉPINGLIER , IÈRE , s. m. et f. [ E -pein
>
re e
plusieurs aîtres animaux. glie', glière : 1" é fer. 2° lon. 3 ° è fer. au :
er

On dit figurément ( style famil. ) Être sur è moy; et long, au 2d . ) Marchand .


>

'les épines , être embarrassé , n'être pas à son ou Marchande d'épingles..


aise . On dit aussi d'un homme bourru ÉPIQUE , adj . ( Epike : 71 " éé fer. dern..
et dificile , que c'est un fagot d'épines. e muer. ] Il ne se dit que d'un Poème ou
Je vous ai mandé comme Mme. de Vins l’Auteur raconte quelque action héroïque
n'a écrit joliment sur qu'il embellit
la jalousie qu'elle a nemens merveilleux. » Led'épisodes
de fictions, , d'évè
>

Poème épique ra
de Mme. de Villars. Jamais vous n'avez vu
un si joli fagot d'épines. Sév , » Elle me conte : le Poème dramatique représente. »
‫ار‬

dit que pour nepoint souhaiter mon amitié, L'Iliade , l'Odyssée , l'Énéide , la Jérusalem
il n'y a point d'autre invention que de ne m'a délivrée, le Paradis perdu sont des Poèmes
voir jamais vûe : et toute la lettre dans ce épiques. Plusieurs pensent que la Pharsale
goût là. N'est -ce pas un fagot de plumes, et la Henriade ne sont que des Histoires en
au lieu d'un fagot d'épines . Se tirer 'vers.
une épine du pied : se débarrasser d'un souci, * ÉPIQUIE, s.s f. [ On voit dans l'ancien
d'une afaire désagréable, » Que ne finissez- Trévoux. épikié , avec un k : mais le qu est
»

vous promptement ?Que ne vous ôtez-vous, plus dans le goût de la langue française. ]
et à nous, cette épine, du pied. Sév. = Il n'y Vertu par laquelle on se relâche de la ri
asirspoint de rôses sans épines; point de plai- gueur de la loi par principe d'humanité et
sans peines.
re
d'équité naturelle. --Ce mot est peu usité.
C

- · EPINĖTTE '; s. of. 1 Épinète : 11€ é fer.


e
Il n'est plus dans les Dictionaires. Il est
3 * è moy.. 4° e muer. ] Instrumentde musi- pourtant utile , et aucun termeacl'a reme.
ÉPI É PI 131
placé. Mais il n'a pas eu le bonheur de batier de Castres aplique, cet adjectif aux
plaire à l'usage. - M. de Bérault de Ber- persones. » Le Louangeur Epistolaire , après
castel l'a employé depuis peu. » Pour les avoir comparé son hérôs à trois anciens Géo.
autres (Évêques ) quoiqu'ordonés par Ma- mètres , etc. Cela ne peut être bon , ce me
jorin,horsdu sein de l'Église, le Concile , semble , que dans le style comique ou sa.
9

donant un exeinple d'épiquie et de déroga- tirique. Epistolaire ne se dit sérieuse


C

tion àla rigueur des lois, leur laissa la li- ment que comme substantif , et en parlant
berté de garder leurs sièges , en renonçant des Auteurs, dont les lettres ontété recueil
à leurs erreurs. Hist . del Egl . On disait lies. » La seconde partie contient . . Les
1
autrefois , user d'épiquie envers : avoir de Epistolaires ancienset modernes.
lepiouie pour , etc. * ÉPISTOLIER , s. m. Ce mot est de l'in
*** ÉPISCOPAL , ALE , adj . ÉPISCOPAT , vention de Ménige : mais cette invention
re
$. m . [ ; " é fer . le { final du dernier ne n'a pas été heureuse. » Ce mot parfaite
se prononce pas. ] Episcopat , dignité d’É- ment, dit-il , ne peut être mis avec un com
végue. Episcopal, qui apartient à l'Evêque. paratif , et moins encore avec un superlatif,
»
Il fair honeur à l'épiscopat. Pendant son comme l'emploient ceux qui finissent leurs
épiscopar. » Ornemensépiscopaux.Digni- lettres par cesmots : je suis parfaitement
te;fonction épiscopale. votre très- humble serviteur. Cette faute est
re

ÉPISODE , s. m . [ Epizode . 11e é fer. très-ordinaireà tous les faiseurs de lettres,


.. e muer. Action détachée , que le Poère et même au grand Epistolier. M. de Balzac.
dern
lie à l'action principale . » Les épisodes de M. l'Abé Sabatier de Castres se sert
la Tragédie sont courts ; ceux du poème aussi de ce mot. » La réponse la plus ho
épique sont plus étendus.
Ron. Ce mot
nêre à de pareils Episkoliers ne devroit- elle
pendant long-temps n'a pas se borner à ce c' ni-vers d'Ovide : Nil
point eu de genre fixe. Aujourd'hui , il est mihi rescribas.
> Nous répérerons sur ce
certainement masculin > et ce serait une mot ce que nous venons de dire sur celui
faite de le faire féminin. » L'Épisode de d'Episcolaire , apliqué aux persones , dans
M. Daube est charmante > dit l'Editeur de le même sens , qu'il ne peut être employé
l'Almanach des Muses en 1772. » Je relève que quand on plaisante ou qu'on critique.
cette petite faûte , dit M. Fréron >, parce ÉPÍTAPHE , s . f. [ epitafe : 7 " é fer.
qu'elle échape souvent dans la conversa- dern. e muer. ] Inscription que l'on met , ou
tion à despersones qui , d'ailleurs parlent quiest faite pour être mise sur un tombeau.
bien leurlangue,etqu'on la trouve mênie Rem. Les uns , dit Vaugelas , font épita
dans des ouvrages écrits par de bones plumes.
Ann . Lit.
plumes. phemasculin les autres fém . Mais la plus
>

comune opinion est qu'il est féminin . Me


* ÉPISODIER , v . act. ( Epizodi.é : 1 " nage est de l'avis de Vaugelas , sur épita
et dern. e. fer. ] Étendre par des épisodes. phe, qu'il est des deux genres, mais plutôt
>

Trév, » Episodier une action. — L'Acad . fém . que masc . Th. Corn . - Richelet le dit
ne met pas ce mot . aussi m. et f.; mais le plus souvent masculin.
EPISODIQUE
apartient , adj.. [ Épizodike. ] Qui
à l'épisode. · Action épisodique.
-

–-PP.Corneille lui adonc ce genre.


12
Je n'ai plus qu'à mourir ; mon épitaphe est fait,
Voilà bien de quoi s'ennorgueillir d'avoir Er tu m'érigeras en cavalier parfait.
cousu quelques scènes épisodiques, qui n'ont Suite du Menteur.
d'autre liaison entre elles Fontenai
que de Molière. l'Ab . de qu’un froid. solilo. nin.
Aujourd'hui
» Belle onépitaphe.
ne fait plus ce moc
Mettre que une
, graverfémi
re

EPISTOLAIRE , adj. [Epistolère : ( " ¢ ¢ pitaphe. - On dit, proverbialement ,d'un


>
е
fer. 4¢ è°è moy.et long ,semuet. ] Qui gen
regarde la manière d'écrire des lettres . »
homme vigoureux , 'qu'il fera l'épitaphe du
re humain .
Style
a'a
épistolaire. » Le genre épistolaire. Il ÉPITALAME , s. m. [ ," é fer .. dern . e
a
gu ere d'usage qu'en ces deux phrâses . muer . ] Sorte de Poésie qui se fait à l'ocasion
*épisQuel
tolaques-uns
ire disent , avoir un comerce d'un mariage et à la louange des nouveaux
etc. il faut dire , être en co mariés. » Faire un épichalame. » Un épitha
>

merce de lettres , etc. Comerce epistolaire lame, est un genre d'ouvrage assez insipidc.
pas admis par l'usage. M. l'Ab. Sa- Gresset dit , un épithalame à la glace .
R 2
132 EPI EPL
re e
ÉPITHÈTE , s, fF. [ 1ite é fer. 3 ° è moy. vinçial , ou plutôt à un homme de Province .
4 € e muet : on l'a fait autrefois, masc. et fém . ÉPLORÉ , ÉE , adj . [ 1" et 3º é fer. Il est
>

Ce dernier genre a prévalu. » Une belle long à la 3 ° du fém . ] Qui est tout en pleurs.
>

epirkete. ] Nom adjecit , qui désigne quel- » Je trouvai ses parens tout éplorés. » Elle
que qualité du nom substantif, auquel il est entra toute éplorée.- Il se dit surtout des
joint . Nuit obscire , pays froid . Un des femmes.
défauts les plus ordinaires des vers , c'est Rem . 1 °. Suivant La Touche , on dic e pleuré
d'être trop chargés d'épithètes » Voltaire ou éploré. » Ils furent au Palais tout épleurés .
)

conseille de ne point rimer par les épithètes: Vaug . Quinte - Curce. » Les femmes des prin
ces sortes de rimes rendent les vers lâches et cipaux Officiers étoient toutes éplorées. D’ABL .
pesans, Ann . de Tacite. Le premier , ajoute La
Rem . Quand on joint une épithète à un Touche , est plus du style familier , et le se
substantif , il faut qu'elle ajoute quelque cond du style relevé. Cette distinction ese
chose au sens.
sens. » Ils furent surpris iour- à- inutile aujourd'hui. On ne dit plus épleuré.
coup par une tempêze orageuse. Cette épi- 2°. Eploré, se dit absolument et sans régi
thète orugeủse ne parait rien ajouter au sens me. Boileau luifait régir de devant l'intiaitif,
du mot tempête. On pourrait dire , par une dans son Ode sur la prise de Namur.
afretise , ou une violente tempête. ivailly. Cérés s'enfuit éplorée
ÉPITÔME , s. m . * ÉPITOMERer , V. act . De voir en proie à Borée.
[ ite é fer. 2° lon. dern. e muet au i od fer, au Ses Guérets d'épis chargés .
żd] Epitôme,abrégé , précis d'un livre. * Épi Qu'on ne le condamne point dans un Poere ,
zomer un livre , le réduire en abrégé . - Le Le à la bone heure : mais ce serait , je crois ,
substantif est aujourd'hui peu usite , e: le une faûte en prôsc .
verbe est entièrement ha :5 d'usage . - L'Acad. ÉPLUCHEMENT , s . m. ÉPLUCHEO
met épitôme sans remarque , et ajoute qu'on v. act. ÉPLUCHEUR
re
EUSE ,
e
ecť er
S. m.

disait autrefois épitomer , pour dire , faire [ 1'e é fer. 3° e muet au 1 é fer. au 2d ,
un abrégé . Epitôme , ne se dit plus que longue au dernier ; cheman ', ché , ch ?ur , >

des anciens livres qui portent ce titre. » Epi- cheti-ze. ] Eplucher , c'est ôter ce qu'il y a de a

zôme deTrogue Pompée. Epitôme de Baro. mauvais, degâté dans les herbes , les grai
nius. — On pourrait le dire encôre en plai- nes, etc. Epluchement, est l'action déplucher.
santant , ou en se moquant.
>
re
Eplucheur , eûse , est celui , celle , qui éplu
ÉPÎTRE , s. f. [ is1 é fer. 2° lon. ze3 e che. Celui -ci et le verbe se disoni au
muer. ] Lettre missive. - L'Acad. avertit figuré pour examiner , rechercher curielise
qu'il ne se dit guère que des Lettres des ment et malignement. » Eplucher la généa
Anciens. » Les Epitres de Ciceron , de St. logie , la vie , les actions de quelqu'un » Il
>
1)

Jérome , de St. Paul. » Les Epitres canoni est ppeeuu de persones , dont on puisse éplucher
ques . Aujourd'hui on ne le dit presque la vie sans y trouver quelque cache.
plus que des dernières. L'on dit les épitres de Dans le Journ. de Mons:. on dit sur ces vers
St. Pierre , de St. Paul, de St. Jean ; mais de M. de Florian .
on dit , les lettres de Cicéron , de Pline , de Er de rocs escarpés une chaine terrible
Șr . Jérôme , de St. Augustin , etc. = Epi- G.zransit ce séjour paisible,
tre , ne se dit plus que de celles qui sont en
>
Et des Aquilons et des Rois.
vers , les épitres d'Horace , de Boileau , de » .Laissons ces éplucheurs de mots , se borner
Rousseau , etc. On ne le dit sériensement en au vice littéraire de ce bisarre raproche
próse qu'avec dedicatoire. Autrement on ne ment , etc. - Les Auteurs critiqués donent
s'en sert qu'en plaisantant ou en se moquant. volontiers ce titre aux Auteurs critiques.
On dir , proverbialement , familier comme
> Mais dans la plupart des ouvrages modernes
les Epitres de Ciceron , parce qu'on done , il y a autre chose que des mots à éplucher ,
mal-a-propôs pourtant, à quelques unes des à censurer. e

lettres de Cicéron , le titre d'Epiires Fami- ÉPLUCHÛRES, s. f. pl. [1: " é fer. ;
lières. Leur vrai titre est,, Epistolæ ad Fami- lon.. 4°°e met ., 11 n'a point de singulier. ]
liares , lettres écrites aux Parens , ou aux Les crdûres qu’on ôte de quelque chose qu'on
Amis. - C'est ainsi qu'on a apelé Lettres épluche. » Cherchez dans les épluchures :
Provinciales , les Lettres écrites à un Pro- vous y trouverez encore quelque chôse de bon
E PO E PO 133
re
ÉPOINTER , v. act.[ É-poin-té : 12 et ÉPOPÉE , s . f. [r" et 3 ? é fer. dern . e
dern. é fer. 2 ° lon . ]ôter la pointe à quelque muet . ) Genre du poème épique. » L'Epopée
instrument. » Epointer un couteau , une demande un génie člevé : le bel-esprit ne sufi:
aiguille. pas pour y rcussir.
EPONGE , s . f. ÉPONGER , v. act. [ 110 é€
)
re é fer. zee
ÉPOQUE , s.f .. [ Epoke : 11e
e er

fer. 2° lon. 3 ° e inuer au r" , é fer. au 2d ] muer. ] Poine fixe dans l'Histoire. L'Epoque
Plante marine, aride erporeûse , dont on se du Deluge . » La Naissance de J. C. est l'épo
sert pour nettoyer et laver certaines choses que d'où nous començons à compter les
en la trempant dans l'eau , dont elle s'iinbibe années.
fortement. Eponger nettoyer avec une On dit , en style familier et critique
éponge.. » Laver les jambes des chevaux avec brouiller les époques , confondre les dates :
une éponge. » Eponger an carrosse. » Un peu plus d'atention , s'il vous plait :
Rem. On dit , passer l'éponge sur, éfa- vous êtes sujet à brouiller les époques. L'Ab.
cer ; ce qui se dit sur tout au figuré. » Passer Guenée à M. de Voltaire. re
l'éponge sur quelque action : en éfacer le ÉPOUDRER , v . act . [ é-pou-dré : , "e er
sowvenir , l'oublier , n'en parler plus. Cette dern. é fer.)] Orer la poudre.. » Epoudrer un
expression n'est tout au plus que du style tapis , un habit , desmeubles ,des livres , etc. re
médiocre. On ne diraic pas aujourd'hui dans EPOUFFER , ( sở v . rec . [ e- pou- fe :
une tragédie , comme a fait Corneille dans raitre
et dern. é fer. ] S'enfuir secrètement,
. » Il s'est épouſé.
dispa
Ce inot ëse bàs
Rodog une :
Surles noires couleurs d'un si triste tableau , et populaire. re
Il fautpasser l'éponge, ou tirer le rideau . ÉPOUILLER , v . act. [ 6-pou-glie: iece
>

L'Ab. Coyer faisant parler 1 Ab. des Fontaines, dern. é fer. mouillez les 17 ] 'ôter les poux.
dans son Testament Littéraire , a pu lui faire » Une mère qui épouille son enfant. Un
dire. » Je consens de passer l'éponge sur tout gueux , qui s'énouille. re
ce que j'ai pu écrire de contraire aux vrais EPOUMONER , v . act. [ ite et dern. é
sentimens que je consigne ici . Mais Masca- fer.] Fatiguer les poumons. » » Ce discours
Je me suis
r02 s’est servi d'une expression trop , familière , était long : il m'a époumné.
quand il a dit , dans l'Or. Fun . d'Henriette époumoné à faire entendre raison à cet hem
d'Angl. » Il me semble que ce cæur me me. Il est du style familier.
reproche... que je ne passe pas assez vite ÉPOUSAILLES , s. f. pl . ÉPOUSÉE , s. f.
l'éponge sur tous ces traits d'Adam corrompu , ÉPOUSER , V. uct. ÉPOUSEUR , s. m . [e-
> é pou
que Rome payène adore , et que Rome za glie ; zee, zé, zeur. " é fer. 3°lon. au
chrétiens déteste. - Dans le siècle passé oa is , é fer. au 2d et au 3 ^ ] Epousailles, se dit
>
n'était
!
pas aussi délicat et aussi dificile qu'on de la célébration du mariage ; Epousée, de
l'est aujourd'hui sur l'emploi des expressions celle qu'un homme vient d'épouser ou va
figurées. * Montesquieu s'en sert aussi épouser : Epouser, c'est prendre en mariage:
3
figurément,
lière: et d'une manière assez singu- Epouseur, celui qui est connu pour avoir
Juif: »je Quand
vous aila doné
sagesse
desdivine dit au, peuple
pré:eptes qui ne envie de se marier , et qui cherche une
femme. » Le jour des épousáilles , l'épousée
sont pas bons , cela signifie qu'ils n'avoient se trouva mal. Celui qui devait l'épouser en
qu'une bonté relative ; ce qui est l'épog'de eut un grand chagrin. Une mere sage dit :
foutes les dificultés que l'on peut faire siir je veux des épouse'urs pour ma fille, je ne
GY
les lois de Moïse. Esprit des Lois. N'y veux pasdes amans.»
aurait-il Ses enfans l'embarras
5
vcủve ) elle sent très-bien
pas une falie d'impression en cer sent , ( cette jeune
3
endroit , er ne faudrait-il pas lire réponse à qu'ils écartent les époulseurs.
>

toiles les dificultés ? Ou bien est - ce une REM . 1 °. Esouser, se dii au figuré ; les
1 métaphore hardie ? Si c'est le dernier , elle autres ne se disent qu'au propre et dans lc
ne sera pas du goût de tout le monde. style simple. Epoulser les intérêts , les
On dit, proverbialement,boire commºure querelles , les opinions d'autrui , les adopter ,
éponge, c. å d.. beaucoup. —- Presser l'éponge ,
dronge en faire les siens propres. * Cette expression
faire rendre gorge àceluiqui s'estenrichipar figurée ne s'étend pas àà toutesorte de choses.
des voleries .
Youloir sécher le mer avec Un Auteur moderne dic que : » 'Le lecreur
des éponges : tenter des choses impossibles . épouse en idée la situation des Héros fabu ,
184 E PO EPO
leux. Je crains que la métaphore ne paraisse se prènent toujours en mauvaise part : mais
pas juste à bien des gens. terrible peut se prendre en bone part , ec
2°. Epouser , est neutre en certre phrase et suposer une crainte mélée de respect.
proverbiale , tel fiance , qui n épouse pas ; Ainsi on dit , un cri effrayant , un bruit
ce qui s'aplique à d'autres choses que le ma- épouvantabl e , un monstre 'effroyable , un
Les deux premiers su
ONLY

riage. Tel a avancé une afaire", qui ne > Dicu terrible.


l'achève pas ; et nous l'avons dit quelquefois pôsent un objet présent qui inspire de la
en travaillant à ce Dictionaire. Hors de cette crainte ; le troisième , un objet qui inspire
s'apliquer
peut pie
phrase , épouser , neutre ,, est un gasconisme. de l'horreur : le dernier La à
rre est un
» Ils ont épousé aujourd'hui : ils épousent un objet non présent.
demain . Il faut dire , ils se sont marie's , ils mal terrible ; les douleurs qu elle cause sont
se marient . On dit bien s'épouser ; mais seu- effroyables ; l'opération est epouvantable à
lement dans un sens indéfini et absolu. » Ils voir : les seuls préparatifs en sont effrayans.
ont fait longtems l'amour :à la fin , ils se Encycl. Beauz. Synon.
sont épousés. = Un gasconisme encore plus Epouvantable suit ou précède , au gré de
ridicule, c'est de dire qu'un Prêtre a épousé l'Orateur ou du Poère. Désordre épouvan
ưne femme , pour dire qu'il l'a mariée , qu'il table.
lui a doné la bénédiccion nuptiale. --Marier Quelle épouvantable image
et épouser ne sont rien moins que syno- De mores , de sang , de carnage
nymes. Frape nos regards tremblans ?
On dit , proverbialement , d'une persone Rouss.
ajustée et parée ridiculement , qu'elle est ÉPOUVANTAIL , s. m. [ i " é fer. zº lon .
.

parée comme ane épouséede village. mouillez l’l finale : ai n'y a pas le son de
ÉPOUSE , s. f. Voy . ÉPOUX. l'e ; tail , et non pas rel. — · Il a au plur.
ÉPOUSSETER , v. act. ÉPOUSSETTE , épouvantails et non pas épouvantaux. ] Hail
e

s.f., [ èé-pou
et
° muet au
-ceté, cète : 1" é fer. 3e lon que l'on met au bout d'un bâton dans
I
e
moy, au 2d ; 4° é fer. au 1er e muer
> les champs , les jardins ,
les chenevières
au 2d ) Epoussette vieillic on dit plutôt pour épouvanter et écarter les oiseaux . —
vergelie , qui a le même sens. - Epousseter , On dit , proverb. d'une persone laide à faire
se die encore , comme vergeter. » Epousse- peur , ou d'une chose qui fait peur sans pou
tezbience manteau ,ce tapis – Et au fig. voir faire demal , que c'est un épouvantail
( st. fam . ) Batre . » On l'a bien épousseté. de chenevière .
» Je l'époussetterai comme il faut. EPOUVANTE , s . f. * ÉPOUVANTE
Molière retranche l’e muet d'épousseter. MENT , s . m . ÉPOUVANTER , V. act. [ 15 e
e ers
Je l'épousterai bien . fer. 3 ° lon. 4 fer. au
e muet aux 2 I > é
e
Quels que soient les droits des Poêtes , cet
3 ° ; le , teman , .
té ] Epouvante , terreur ,
exemple n'est pas à initer , même dans des peur causée par quelque accident imprévu .
yers de Comédie . * Epouvantement à à-peu -près la même sig
ÉPOUVANTABLE , adj. ÉPOUVANTA- nification , mais il n'est plus du bel usage.
Trey - L'Acad
BLEMENT , adv. [ Plusieurs écrivent ces mots . . ne le met pas.
et les suivans avec un e devant l’n : épou- Epouvanter, causer de l'épouvante. » Cau .
е
ventable , etc. i15° é fer. 3 ° lon. se e muer : ser , doner de l’epouvante. » Jeter l'épouvante
table , tabléman. ] Epouvantable , qui caủse dans le pays énemi. Prendre l'épouvante.
>

de l'épouvante. » Spectre épouvantable. == L'épouvante la pris , la saisi . » Ces menaces


Par exagération, étonant, incroyable , étran- auroient dû l'épouvanter ; mais il ne s'épou
ge , excessif. » Laideur ; faim , douleur épou- vante pasaisément.
vantable. = Epouvantablement ne se dit ÉPOUX , ÉPOUSE , s. m . et f. [( E -pot ,
те e

que dans le dernier 'sens. » Epouvantable- poủ-ze ; 1" é fer. 2° lon . ] Quiest conjoint
ment laide. par mariage . - On ne dit guère ces mots
Epouvantable , Effrayant , Effroyable
> que
୩ des gens nouvellement mariés , dit La
Terrible (synon.) Litrayant est moins fort Touche (j'ajoute , et le jour seulement du
>

qu'épouvantable , et celui- ci moins fort que mariage ) ou dans le style relevé. Le peuple
effroyable ( quoique épouvanté soit au con- dit mon époux , mon épouse. Les honêtes gens,
traire plus fort qu'effrayé. ) Ces trois mors qui ne disent pas Monsieur , Madame , di
E PR E PR 139
seunt , mon mari , ma femme. - On ne gime: » Sa vertu est à l'épreuve ; ou avec
dit qu'u pluriel , les epoux. = L'Aod. les la prép. de : » Cuirasse à l'épreuve du mous
met sans remarque . Elle done pour exem , les : quer. » Vertu à l'épreuve de la médisance .
son époux , son cher époux. » Voilà votre » Il est à l'épreuve de tout , à toute épreu
époux , le futur époux , la furûre épouse. Pour ve , etc.
les deux premiers, je crois qu'on ne peut ÉPREUVE , en termes d’Imprimerie , est
les dire qu'en badinant. Les autres sont rela- la feuille d'impression , qu'on envoie à l’Au
tifs à la remarque de La Touche . Au teur pour en corriger les fautes avant que
fig.et dans le style relevé , on dit époux , da la cirer. Recevoir , corriger une épreûve.
épolise. On dit que J. C. est l'époux de l'E- - Il se dit aussi des premières feuilles qu'on
glise , et que l'Eglise est l'épouse de J. C. tire d'une estampe.
On ledit aussi des Vierges consacrées à Dieu . Rem . 1 °. Quoiqu'éprelive et expérience
Pour St. Joseph , on dit , dans le sens aient à peu près la même signification , on
>

ne die pas , voir , savoir par son épreûve


litéral , qu'il est l'époux et non pas le mari
de Marie , parce qu'en effet il n'était que comme on dit , savoir , voir par son expé
son époux. rience.
EPRE. La pénultièmeest toujours longue , e vois , par mon épreuve , avec qu'elle injustice
excepté dans lepre. Je vous refusois Elpinice.
ÉPREINDRE , v . act. ÉPREINTE , s. f. Agésilas.
e

( rre é fer. 2° lon . 3 ° e muet. ] Epreindre On dit bien , je vois par ce que j'éprouve ,
c'est presser quelque chose pour en expri- par l'épreuve que j'ai faite , etc. mais on
mer le jus. » Epreindre des herbes , du ver. ne dit pas , je vois par mon épreuve, etc.e
jus. „ Faites bouillir ces herbes , ces racines , 20. On dit adverbialement
> à tout>

ei épreignez- les : épreignez -en le suc. épreûve , et nous en avons doné un exem
Epreinte n'a qu'un raport, éloigné avec ple. La Bruyère a dit ; au pluriel , à toutes
épreindre. Il exprime une douleur , causée épreuves , ce qui n'est pas aussi conforme
par une matière acre , qui done de fausses à l'usage. » Avec un esprit sublime , une
envies d'aller à la selle. » La bile cause des doctrine universelle , une probité à toutes
épreintes. 'épreuves , n'apréhendez pas de tomber à la
EPRENDRE ( s' ) v. rée . Se laisser sur- Cour , ci
et de perdre la faveur des Grands,
prendre par une passion . Ce verbe n'est usité pendant tout le temps qu'ils auront besoin
qu'au participe et dans les temps composés. de vous. =
S On dit , erre et mettre à
» Il est épris , ou il s'est épris d'amour l'épreủve. » Ils ne filrent pas à l'épreuve
pour certe femine , Voyez ÉPris. d'une plus longue soufrance. Boss. Cette
ÉPREVIER . Voy. ÉPERVIER. amitié fut mise à une épreuve , qu'elle eyt
EPREUVE , s. f . ÉPROUVER , v. act peine à soutenir. Marm .
er

{ e.preu-ve , E-prouvé : Le é fer. 2 lon ." 3º. Rollin a die dans une, ocasion , faire
au e er

3 ° e muet au ? , è fer. au 2d . - epreuve, au lieu de faire preuve, qui était


Dans le verbe ', ou ese long devant la syll. l'expression propre en cet endroit. - Com
fém. » Il éproúve , éprouvera. Quoi- bats d'esprit , où les Orateurs , les Histo
qu'on dise preilve'étépreſive} on dit prou- riens, les Poètes faisoient épreuve deleur
ver et éprouver , et non pas preuver ,, épreu- habileté. -
Assurément ces Orateurs , ces
ver ; commeon disait autrefois. ] Épreûve , Poètes , etc. n'allaient pas aux jeux olym
l'expérience qu'onfaie de quelquechose. piques, pour éprouver leur habileté ,mais
Eprouver, faire expérience de.... Conaitre pour la prouver aux alltres. Ainsi , je crois
par experience.» Faire l'épreûve d'une ma- qu'il falait dire , faire preûve , et non pas
chine, d'un canon :les éprouver. ; J'enai faire épreûve. Je serais fort porté à
fait l épreuve. » Éprouvez s'il vous fera
bien ; c'est un reinède que j'ai éprouve. du mettre cette méprise sur le compte de l'Im
3)

Eprouver la fidélité de quelqu'un . » primeur; mais , de qui que ce soit qu'ait:


Il a été la faîte , la remarque ne sera pas inu
éprouve l'une et l'autre fortune. C'est un tile .
homme
vée..
d'une valeur , d'une fidélité éprou- 4 Éprouver régit quelquefois les per
sones. » On éprouve un homme pour coli
A l'ÉPREÛYE', adv.. H se dit ou sans ré-, noître de quoi il est capable , soit en bien

' 136 EPU É PU
soit en mal. » Il faut l'éprouver » Je l'ai ches. » L'épuisement des finances le mit
longtemps éprouvé. hors d'état de rien entreprendre.
jº. Eprouver régit la conjonct . que avec Rem . 1° . Le réciproque , comme l'actif ,
- l'indicatif , si le sens est afiriratif ; & avec le a pour régime relatif la prép. de : » Son
subjonctif, si le sens est négatifou interrogatif. état s'épuise d'hommes et d'argent. Téle'm .
» } 'éprouve que la religion estla seule consola- » Ô faute si légère... connent me parus
tion des malheureux. » Epouvez-vous que ce tu a sez diforme pour épuiser de mon creur
remède vous ait souligé. » Je n'éprouve pas toute la tendresse d’uu père . Trad . de Sh2
qu'il me fasse aucun bien . kespear. Ici le régime est transposé. Ce
ÉPRIS , ise , adj. [ Épri
e
Erri, prize; i" é n'est pas la tendresse qu'on épuise du cæur ,
fer. 2° lon . au 2d >
dont la 3 ' est une c'est le cæur qu'on épuise de tendresse.
muer. ] L'Auteur des Réflexions , dit qu'on Mais ce réginie ne fait pas si bien avec le
ne se sert guère de ce terme qu'en poésie. passif. » Ses modulations expriment le dé
Cependant, dit La Touche ; M. de Vaugelas, lire d'une âme enivrée de plaisirs, ou épui
M. Despreaux et plusieurs aútres Auteurs sée de sentimens.
l'ont employé en prôse. C'est un beau mor , 2°. S'épuiser régit aussi la prép. en. »
dont on peut fort bien se servir , et sur- Vous vous épuisen en væux , en sentimens ,
tout dans le style relevé. L. T. - l'Acad. en soins , en services pour vos parens et vos
n'en distingue polne, l'usage ; et , en éfet, amis , et vous ne songez seulement pas à
>

ce mot est de tous les styles. - On l'em- prier pour eux. = Il régit encore la prép.
ploie , ou absolument : » Il est fortement à devant 1 infinitif. » Il s'est épuisé à tra
épris; ou avec la prép.. de ; » Il est épris vailler. === L'actif est beau au figuré >

du plus violent amour pour la persone,qui avec la prép. sur. » Seigneur , épuise sur >

le mérite le moins. » Il en est extrêmement nous ta colère en ce monde , pour nous >

épris. » L'objet , dont il est si fort épris , épargner dans l'autre. Mais il ne s'unit pas
>

le méprise et le trahit . Voy. ÉPRENDRE . avec toute sorte de mots. Et Racine n'est
ÉPRON ÉPERON. Suivant Richelet , pas à iiniter , quand il dit dans Bajazer :
l'un et l'aître se dit . Les aûcres Dictionai- O ciel ! si notie ainour est condamné de toi ,
res ne mettent qu'éperon , et c'est le seul
> Je suis la plus coupable , épuise tout sur moi.
qu'on écrive. Voy . ce mot. Sans la gêne de la mesure , le Poète au
EPTE . Dans cette terminaison , la pénul-, raiç dit : épuisé sur moi tous tes traits.
tième est toujours brève : précepte , il ac- ÉPUISANT , ANTE , adj . verbal . » Il faut
ceste, etc. le p doit se prononcer : èpte , è moy. que l'art s'arrête dans tous les câs , où le
EPUCER ', v. act. Orer les puces. » Épi- secours qu'il qu'il se propose d'employer , n'est
cer un chien. pas éficacement dirigé contre la caûse épui
EPUISABLE , adj . ÉpuisEMENT , s. mr . sante . Voulonne .
> Ce mot n'est pas dans
3
ÉPUISER, V. act. [ --pui- qabia zeman , ze ; les Dictionaires. Il peut être utile dans les
Іe с
-)
fre é fer . 3 ° dout. au premier , e muet au ocasions où cet illustre Médecin l'a employé.
re
second , é fermé au dernier . ) Épuiser, c'est ÉPURER ; v. acc. [ 1"* e dern. é fer. ]
tarir , mettre à sec ; Epuisable , qui peut Rendre plus pur. » Il se dit quelquefois au
être épuisé. É puisement n'est pas l'action d’é propre , mais plus souvent auesfigure. Il
puiser , mais l'état d'un corps epuisé. = faut épurer ce sirop. Épur de l'eau
L'adjectif ne se dit qu'au propre , et il est bourbevise , en la filtrant avec du sâble. =
>

peu usité. = Le verbe et le substantif É purer la langue , la rendre plus pure et


se disent au propre et au figuré. épuiser plus polie. Epurer un Auteur , en retran
une fontaine. Les débauches ont épuisé cher ce qu'il y a de trop libre. — Epurer
ses forces. » Une grande aplication epuise son cæur de toute afection terrestre. — Epu
les espriis . Epuiser le trésor public ; rer le goût, le rendre plas pur et plus dé
épuiser une Province d'hommes et d argent. 'licar. == S'épurer : devenir plus pur, "
o Cec Auteur a épuisé la matière : „ lla )
Cette liqueur s'épurera avec le tems. » L'or
dit sur ce sujet tout ce qu'on pouvaitdire. s'épure dans lo creuset , et le cæur dans les
» Les jeûnes et les veilles l'ont jeté aflictions. » L'esprit , les mæurs , le style
· dans un grand épuisement. » L'épuisement s'épurent , se perfectionent. Son goûc s'est
où il est tonzbé , ne vient,que de ses débau- épuré. Epurė į; sentimens épurés , inn
tentio
E OU
EQ U E QU 137
tentions épurées , nobles et détachées de tout dre des Chevaliers Romains.. C'est aussi le
intérêt . second ordre dans la Noblesse de Pologne. 重

EQU. Dans les mots suivans , la lettre ÉQUIANGLE re


, adj . [ e-kni-angle ; et non
qu se prononce comme k , excepté dans équa- pas ekiangle : 11e é fer. 2° lon . 3 e muet )
teur, équation , ou l'u a le son de l'ou , et Terme de Geometrie . Qui a ses angles égaux
qua seprononce koua : d'équiangle , d'équi- à ceux d'un aútre . Figures , triangles
latéral, d'équitation , etc. ou l'u et l’i ont équiangles.
chacun leur propre son , et où qui se pro- ÉQUIDISTANT , ANTE, adj. [ e-kui-dis
>
nonce kui ; er enfin d'équestre , où l'ú se tan, tante : 1" é fer. 4 °lon. ]'ll se dit dece qui
prononce aussi , skuestre.
est , dans toutes ses parties , également éloi
ÈQU ARRIR , v. act . EQUÂRISSAGE , s. gné des parties d'un aûtre corps. » Les lignes
m. EQU ÀÂ RISSEMENT, s. m . [ Ekári , ri-sage , parallèles sontéquidistantes.
re e е
riceman ; ile é fer. 2° lon. 4° e muet au 3.] EQUILATÉRAL , ALE , ÉQUILATÉRE , re
Equârrir, c'est tailler à angles droits. Equár- adj. [é-kui-lateral, rale, latère : 2" é fer.
e
rissage est l'état de ce qui est équárri ; 4 é fer. aux 2 fers,
! è moy. et long au 3 .. ]
équarrissement , l'action d'équarrir. Ainsi, Ces deux adjectifs ont la même origine ei
des deux substancifs , le pramier a le sens paraissent avoir la même signification: mais
passif , le second le sens acrif ; et c'est ce il y a entre les deux quelque diférence. Le
er
qui les distingue , et doit empêcher de les 1zºr se dit absolument d'un triangle , qui a les
confondre, er d'employer l'un pour l'aître. côtés égaux. Le 2d est un terme relarif , et se
» Equârrir une poutre , une pierre. » Certe dit des figûres qui ont les côtés égaux ' à ceux
poltre a quinze pouces d'équarrissage.» L'é, d'une aùtre. » Triangle équilatéral. » Figures
quarrissement de ce bloc de marbre a doné éjuilarères . re
beaucoup de peine. ÉQUILIBRE, s. m. [ Ékilibre : 1" é fer.
Rem. Quoiqu'on dise une équerre , et non dern . e. muet . ) Égale pesanteur_de deux
pas une équarre , on dit équârrir, équarris- corps , comparés l'an à laútre . 'Trev. État
sement, etc. et non pas equérir , etc. des chôses , qui, étant pesées sont d'un poids
ÉQUATEUR , s . 'm. ÉQUATION , s . f. si égal , qu'elles n'emportenela balance d'au
re

{ E-kola -teur , cion: 1 " é fer. ] L'équateur cun côté.Acad. Cette zde définition est plus
est un grand cercle de la sphère , également nette et donne une idée plus juste de la chồse.
distant des deux pôles. Equation est un » Cela est en équilibre ; fait l'équilibre ;
terme d'Astronomie et d'Algèbre. mettre dans l'équilibre. » Les fluides tendent à
EQUE. Excepté dans Évêque et Archevê- se mettre en équilibre. - Figurement, » Te.
que ,> cerre finale est toujours brève : èke , è nir les Puissances voisines dans l'équilibre.
moy. Bibliothèque , hypothèque , reetc. » L'équilibre de l'Europe : le système de l'équi
EQUERRE ,'s. f. [( Etére ; il é fer. 2° libre'n'a été bien dévelopé qu'à la fin du der
>
e
lon. ê ouvirforte , e muet. ] Instrument nieţ siècle .
servant ÉQUINOXIAL, ALE , adj. EQUINOXE ,
àl équeà tracer un angle droit. » Dresser
rre. » Ce bâtiment n'est pas dé- s. m .[ Ekinokci-al, ale , nokce : 1 " é fer . ] re

querre .
L'Equinoxe est le temps de l'année , auquel
Rem. 1°. * On écrivait aútrefois équierre, le soleil , passant par l'équateur , fait les >

et Boileau a suivi cette ortographe. Fleury nuits et les jours égaux , = Equinoxial;,
dit aussi : » Ils avoiene grand soin que tout ale , qui apartient à l'équinoxe . » Cercle
für
l'équibien
erre ,uni et bien dressé au plomb et à equinoxial. Ligne équinoxiale.
- S. m .

tes .
et au niveau. Mæurs des Israëli- L'Équinoxial : l'équateur. re
ÉQUIPAGE, s. m . [ Ekipage : ,, " é fer..
2 ° . * Quelques -uns font'mal -à -propôs ce dern . e muer.
] 1 °. Train suite.
, » Equipige
mor masculin." Ils disent: bâtià fauxéjuer- de guerre, dechasse. » Grand, superbe équi
:
c'est à fuisse équerre qu'il faut dire .
Te EQUESTRE page. » Dans cette déroute , il perdit son
l'ul se
, adj. [ prononce : ės équipag ?. » Les équip.ges de l’arinée. » Se
re

équipage. 2. Carrosseerche
ne se dit qu'avec starile , figure, ordre.. vaux .. » Il a un équipage. ”» Il est venu avec
inIl- Statûe ou figure équestre”, représentant sonéquipag ?. = 3 °. L'Equipage d'un vais
O

une persone
Tomeàcheva
1 1. l. Ordre équestre , l'or- seau , ne se dit que des soldats erS des mate-.
138 E QU E QU
lots. » Le vaisseau a péri, mais l'équipage à et il l'a équipédetoutes choses. » Il lui faut
été sauvé. » Il y a des vaisseaux de douze cens tant pours'équiper.
homines d'équipage. Rem . Quand équiper signific habiller , il
Rem. 1°. Quand on parle d'un carrosse , se dit de l'habillement complet. Fontenelle
lemot équipage comprend aussi les chevaux . parlant des cérémonies de l'Initiation , dit :
L'un sans l'autre n'est pasun équipage. Ainsi i On vous équipe d'une cunique de lin. C

c'est mal parler que de dire :* attelez les che- Ainsi l'on pourrait dire qu'on a équipé un
vaux à l'équipage. Gasc . Corr. -pauvre d'une chemise neûve , ce qui parai
2 °i Scudéri avait critiqué ce vers du Cid , trait ridicule , si on le disait seriellseinenr.
niarcher en si bon équipage ; et l'Acad. Equiper , ne peut être employé de la sorte
trouva que l'observateur avait eu raison de que dans le style comique , ou satirique.
dire , qu'il eût été mieux de mettre , en bon Dans ce style s'équiper, c'est se parer. » Ma
ordre , qu'en bon équipage ; parce qu'ils fille , êtes vousfolle de vous équiper de la
allaient au combat et non pas en voyages ; sorte ? Savez-vous à qui vous ressemblez ?
mais qu'il avait eu tort de dire que le mot A unedanseúse de corde. Th . d'Educ.
d'équipage était vilain . Sent.sur le Cid . Ce
ÉQUIPOL LENCE , s. f. ÉQUIPOLLENT ,
qu'on peutdire, c'est qu'il n'est pas fort noble, ENTE , adj.ÉQUIPOLLER , v.act. [ On pro
ei que dans le discours soutenu et le style nonce les deux ll: étipol-lance , lan , lante ,
relevé , en bon ordre vaut mieux , tant pour lé : " é fer. 4. lon, aux 31's, éé fer. au
le voyage que pour le combat .. = Equipage dern. ) Equipoller , c'est valoir autant que...
est encore moins propre pour exprimer la Equipollent, qui vaut autant que...Equipol
parûre d'une femme. » Agesilas , dit Rollin , lence : égalité de valeur. » Le gain équipolle
ne changea rien ni à ses repas , ni à ses bains , la perte. » La perte est équipollée
:
au gain.
ni à l'equipage de sa femme . - L'Auteur L'un est équipollent
n'entendait par là que l'équipement , la pa- equipollent à la perte.
à l'afitre : le profit est
L'Equipollence de
süre de la Reine ; car assurément les Reines ' l'un avec l'aútre.
Spartiares n'avaient pas de carrosses. A l'équipollent , adv . A proportion , a
On dit, proverbialement, l'équipage de l'avenant. Il se dit seul , ou avec la prép. der
Jean de Paris , pour dire , un équipage, un » Il a perdu mille écus dans cette affaire et
train magnifique ; et un équipagede Boheme, Ics autres à l'équipollent , ou à l'équipollence
( qu'on prononce boame ) pour dire , un équi- de ce qu'ils y avaient mis.
page délabré. = Etre en bon ou en mauvais REM. l'Acad. remarque qu'équipollence
équipage , bien ou mal vétu , » Cet homme ne se dit guère que dans cette phrase , l'équi
est en mauvais, ou , en triste , ou , en paltyre pollence des propositions , pour dire , des
équipage : sa santé , ses afaires sont en mau- propositions , qui reviènent , qui équivalent
vais état. l'une à l'aørre. C'est un terme de logique .
ÉQUIPÉE , s. f. ÉQUIPEMENT , s. m. Mais c'est trop restreindre l'usage de
ÉQUIPER , V.act. ( Ekipé-e, peman , pé;
с
ce mot .
" é fer. 3° é fer. au 1°er er au dern. e muet
e * ÉQUIPONDÉRANT ANTE , adi.
au 2d ] Equipée , se dit d'une action , d'une Équipollent ; c'est un mot de Rousseau le
entreprise ou démarche indiscrète , témé- Philosophe. » Article essentiel , article équi
>

raire et qui réussit mal. » Cet écolier , par dondérant à tous ceux qui vous sont con

'esprit de libertinage , s'est allé enrôler , ce traires. - Ce neologisme n'a pas fait for
.

n'est pas sa premiere équipée. » Cet officier tune.


entreprit cette affaire mal à propôs , et cette ÉQUITABLE, adj. ÉQUITABLEMENT re е
équipée lui coûta cher. » Il est sujet à faire -Equitable
des équipées , dont il a lieu de se repentir.
adv. Iekitable
[ , bleman; Ie é ter. 4° emuer.]]
, ' en parlant des choses , qui est
ÉQUIPEMENT, est l'action d'équiper, de conforme à'a l'équité.» Jugemeneéquitable.
En par
pourvoir des choses , qui sont nécessaires. » Cela estou n'est pas équitable. C

» L'Equipement d'une flotte , d'un vaisseau. Jant des persones ; qui a de l'équité. » Hom
» Equiper un vaisseau , une flotte.
> Le me, Juge équitable.» Il y a peu de genséqui
Le
' substantif ne se dit que des choses ; le verbe tables. = Equitablement d'une manière
se dit aussi des persones .» Equiper un cava- équitable , avec équité. » Il faut juger équita
»

lier. v Il a envoyé son fils dans une pension , blement de toutes choses.
EQU EHU 139
ÉQUITABLE.Voy .Juste. Cet adjec. adere. » Discours , expression équivoque.
tifsuitou précède le substanțif: mais c'est à Action , réputation équivoque. C'est une
l'oreille ei au goût à lui assigner sa place équivoque : user , se servir d'equivoqu pour
tromper . » Il équivoque continuellemenest . » Il
>

dans laconstruction. » Loi équitable , Prince


équitable porequivoqué.' = Leverbe n'est que du style
Vieux moins conus par le tonerre familier , tant au neutre qu'au réciproque.
Que par d'équitablesbienfaits, Le substantif er l'adjectifsont de tous les styles.
.
2

Gresset, I. Rem . 1°. Equivoque , substantif, étaic


Son équitable austérité autrefois des deux genres , témoin la 129 e

Soutiendra le foible pupile.


Rouss.
satire de Boileau , le plus mauvais de ses

ouvrages.
;‫ܕܐ‬
Ilpeut y avoir en ce genre , des inversions Du Parnasse François bisarre hermaphrodite ,
dures ; Equitable loine serait pas fort mélo- De quel genre te faire équivoque maudite,
dieux; équitable Prince sonerait assez mal , ou maudit , etc.
etéquitable homme serait insuportable. Aujourd'hui et depuis longtems le féminin
EQUITATION , s. E. [ é-kui-ta- cion , en l'a emporté.
>

vers ci-or : 1 " é fer. ] L'art de monter à che- 2°. Equivoque , adjectif , suit presque tou
!!!
val,»Dissertation sur l'equitation anciène et jours le nom qu'il modifie , du moins dans
M moderne. = On le dit aussi depuis quelque la prose ; langage,équivoque , démarche equi
temps de l'exercice , ou de l'action de monter voque . On peut absolumentle faire marcher
àcheval.» L'Equitation est un exercice très-
»
devant en vers, et dans la prôse poétique ſer
salucaire. — L'Acad. et le Rich . Port. ne le oratoire : équivoque langage , équivoque dé
er
mettent sens ; Trévoux ne le marche : mais souvent aussi l'inversion serait
que dans le
dit
que dans le second. Je crois qu'on peut dure ..
s'en servir dans tous les deux. 3º . Un Auteur moderne lui fait régir le
ÉQUITÉ , s. f. [ ékité : , "e et dern. é datif
re
( la prép. à2 ) » Les signes de plaisir, que
fer.]rº. Justice, droitûre: » Avec équité , donen la plupart des Animaux, nous sono
selon l'équité. En toute équité ; contre toute équivoques. Du Plaisir. Cela sent lejargon
équité. » Homme , plein d'équité , ou , sans de l'École.
équité, qui la
signite aussi n'a justice d'équité
pointexercé .
e , non = 2'
pas . Il
selon 4°. Ceauxmot
raport ne seesdit ique des choses qui ont
person
; se dic point des
la rigueur de la Loi, mais avec un adoucisse- personnes mêmes. On ne dit point un hom
mene raisonable. » Les Juges subalternes sont me une persone équivoque. Cependant la
desJuges de rigueur , mais les Juges Supé- sens
tieurs peuvent juger selon l'équité.
P.d'Orlé ins l'a employé plusieurs fois en ce
là dans son livre des Révolutions d'An
ÉQUIVALENT , ENTE, adj. ÉQUIVA- gleterre. L'Acad. ne dit point cet adjectif
re
LOIR, V.n. ( Ekivalan , lante, loar : 1" des personnes.L. T.
e fora lon. aux 2 ;'"*) Equivaloir , c'est
ers
II. Les équivoques nuisent beaucoup à la
être de même prix ,de même valeur. Equi- netteté du discours , quiest la plus précieuse
Halene, qui équivaut.» Uneonce d'or équi- qualité du langage. Il vautmieux être long
1:22 à
biletaquinze onces d'argent et plus. » ‘ Un que d'être obscur. Brevis esse laboro : obscu
héritage équivalent; chose équivalente. rus fio. Hor. Et il est quelquefois à propos
D estaussisubsc.Ofrirun équivalen !; des d'expliquer ce qu'on veut dire , plutôt que de
equivalens, etc.== Leverbe régitla prép. le laisser àdeviner. » Je vousdéfiecousdeux
;lesubstantif peut régir la prép. de; mais d'aimer mieux Mº de Grignan , que moi
l'adjectif s'emploie ordinairement sans régi- c'est à dire , que je l'aime. Sev. que moi
me.» Celaequivaut à ce que j'ai fourni pour étoit-là équivoque ; car il pouvait signifier ,
Yous: né. l'équivalent de ce que vous aimer mieux Mde de Grignan que vous ne
C'est
m'avez » do
équivalent. » Je vous donerai un bijou m'aimez moi , ou l'aimer mieux que je ne
l'aime ; moi pouvant êcre également bier
EQUIVOQUE , s. f.et adj.ÉQUIVOQUER, sujet oule régime du membre de la phrase.le
son etréc,[ ékivoke , voké ) Equivoque,qui MedeSévigné, en déterminantlesensqu'elle
iun double sens. Équivoquer, user d'équi lui done, ôtel'équivoque. Mais cela ne faic
Hoque. S'équivoquer ,-dire un mer pour un bien que dans lestylefamilier. Dansle
S 2
140 ER E RE
discours soutenu ÉRÂBLE , s. m. [ ,"cé fer.
ces paranthèses ne font re
lon . ze
qu'embarrasser , et il faut alors ôter l'équi- muet. ] Espèce d'arbre , du genre de ceux , qui >
voque , en changeant de tour et de construc ne portent point de fruit .
tion. -- ll y a aussi une équivoque dans cette ÉRÂFLER ) v . act. ÉRâFLÛRE , s. f.
phrase de J. J. Rouss . qui ridiculisant la [ zhe e fer. 2 lon . surtout devant l'o muet , il
coutume de haranguer les Princes au ber- éráfle , éráftera , etc. 3® é fer. au 1° , lu ...i
ceau , dit : » Les Présidens du Sénat et des au 2d ) Eråfler , c'est éjeurer la peau , l'éc
Académies coininencèrent à composer , ratu- corcher légèrement. Erafllûre , écorchure
rer , étudier , feuilleter leur ! mosthene pour légère.
aprendre à parler à un Embryon. Reine Fan- ERAI , terminaison des futurs de plusieurs
y est muet ; j'aimerai , je ferai ,
tasque . Le sens de l'Auteur est pour apren- verbes : lefaûte
dre à parler eux -mêmes à , etc. Mais ces c'est une grossière , et cependant très
mots peuventsignifier aussi et signifient plus comune de le prononcer avec un èèmoyen ,je
souvent pour aprendre à l'embryon à parler , fèrai, je trouverai. — Ceci est aplicable au
et le contexte seul détermine le sens.- Voy . futur conditionel terminé en erois. Restaur.
la conjonction Er. ÉRÂILLER , v . act. re
ÉRÂILLÛRE , s. f.
ER'au milieu des mots . Dans plusieurs [ Era -glie , gliú - re : 1" é fer. 2° lon. mouil.
Provinces on prononce cette syllabe comme Tez les il : 3º é fer. au 1" lon. ani 2d. ] er
>

s'il y avait un a : on dit variu , sarge , etc. Erailler une toile , ou une écofe , c'est la
pour vertu , selge , etc. tirer avec éfort , en telle sorte que les fils se
ER , est bret dans Jupiter Lucifer , relâchent. » On a éraillé cette coile. » Cette
Ether', Clerc , Cancer , Pater , Magister ', étofe ese éraillée. Par extension , æuil )

Frater et quelques aútres , ou noms pro- eraillé , où il parait des filets rouges et dont
pres , ou noins étrangers. = Il est bien plus la paupière est trop ouverte par la violence
Auxion . = Eraillûre , marque
ouvert et long , dans altier , fer , enfer, de quelque Auxion.
léger , mer,
douteux dans, amer
les infinitifs car , si l'rllest
, ver , ;hiver. est qui reste à une toile , ou à une étofe, quand .
elle est éraillée .
muette , comme dans aimer Dieu , qu'on ÉRATER ,v. act. Ôter la rate. Il est peu
prononce aimé Dieu , il est bref ; mais si usité. » On dit qu'on a ératé des chiens,
fr sonneavec la voyelle suivante , comme il pour *savoir s'ils pouvaient vivre sans rate.
Ir
le faut dans le vers et dans la prononciation Fig. Eraté, ée , adj. Gai ,, enjoué ,
seutenûe , il est long. éveillé. » Il est fort ératé , elle est bien >

Mais je sais peu louer et ma muse tremblante , etc. ératée. Subst. » .. C'est un ératé , une ératée..
Rem. Plusieurs Poètes français , parmi les Trév. L'Acad. ne le met point en ce sens
.

Anciens , suposant que cette r dans les infini. ni le Rich. Port . On dit , proverbialement
tifs se prononce fortement, les ont fait rimer draté comme une potée de souris., qui a beau-
avec des mots , dont l’e final est ouverte coup degaité.
Et soufree que je tâche enfin à mériter , ERBE , finale , dont la pénultième esti
Au défaut de Phiüée un fils de Jupiter. brève. Herbe , acerbe , etc.
Andromede. ERCE , ERCHE , ont la pénulième tou
>

Que vos droits , sans ma main , ne sont que jours brève : comerce , il berce , etc. Perche;
droits en l'air. il cherche , etc.
Ciel .... Allez , et du moins aprenez à parler. ERDE et ERDRE ', sont brefs aussi : qu'il
Atrila . perde , perdre .
Malherhe employait souvent ces rimes vi- ÈRÉ a la pénule. longue ,lè y est moyen :
cielises , qu'on appelle normandes, parce
> père , mère , sincère , il espère , etc..
re
les normands , qui prononcent er des
que itifs ÈRE , s. f . ( 11 è moy. et longg , 2
infin comme er ouvert , les ont intro- muet. ] Terme de chronologie .lon
Point fixe
duites dans la langue . Quitter et vanter , d'où l'on come nce à compter les années. La
comence
riment chez lui avec Jupiter ; aveugler avec Naissance de J. C. est l'ère des chrétiens :
clair; philosopher avec enfer. D'autres Poé- celle des mahométans , au aûrement l'Hégiren,
tes du teinps deMalherbe , comme Gombaud , c'est la fuite de Mahomet :
Voiture , etc. le pratiquaient de même. Au-
> ÉRECTION , s. t. [ Érèk-ción , en vers
с
jourd'hui , on ne le souffrirait pas.. ci-on ; ?." é fer. 2° è moyen. ) Institution ,
ERG : ERL 141
établissement. » L'Erection d'un Parlement, et moqueur , dont on șe sert pour se mo
d'un présidial ; d'une terre en Duché. = quer de ceux qui font de grands raisone.
Acion d'ériger ; l'érection d'une statûe , d'un mnens qui ne concluent rien . C'est l'abregé
monument . de , ergo glu capiuntur ares , donc on prend
ÉREINTER , v . act. [ é- rein-té : 1" et les oiseaux avec de la glu ; et cela revient
dern.é fer. 2 lon . ] Rompre les reins. » Si à ce que Molière fait dire au Médecin male
vous lui mettez un fardeau si pesant , vous gré lui : » Et voilà justement pourquoi vo
l'éreinterez. » Il fit un si grand éfort qu'il tre fille est muette .
"

s'éreintu . * Ou a dit auuefois erriner , ERGOT , s. m . [ ,1" ê ouv.. On ne pro


>

ou éréner . nonce point


ÉREMITIQUE, adj.. Aead.. Rich.Port. pointu , qui vient au derrière du pied de
- Trév. met hérémitique avec une h , et ça. > quelques animaux. » Les ergots d'un coq ,
été jusqu'à présent l'ortographe la plus comu-' d'un chien. - On dit figur. dans le style
Dk2
ne. – Vie érémitique, vie que mènent les familier, écre ou monter sur ses ergots, parler.
hermites, les solitaires dans le déseri, par
> avec colère et d'un ton fier et élevé.') Jun
oposition à la vie ce'nobirique , qui est celle non ..... Dame toujours sur ses ergots. Scarr.
des Religieux , qui vivent en communauté. = 2° . Maladie qui ataque le seigle , et.
-- !l n'a d'usageque dans cette ocasion. qui en rend le pain très -dangereux.
ÉRÉSIPÈLE ou ERYSIPÈLE , s. f. ÉRÉ- ERGOTÉ , adj. m . Il se dit du seigle ataqué
SIPÉLATEUX , ou ERYSIPÉLATEUX , adj.
ou. ERYSIPÉLATEUX
> de l'ergor. ))
Seigle ergoté , ou blé cornu..
[ Trév. met le jer ; l'Acad . le 2d , le Rich . = Rousseau lui done une significatio re
Port, du second renvoie au i'r er , celui - ci est lative au preinier sons d'ergot.
1

plus selon l'usage, l'aître est plus conforme La'mige Bucéphale ,


à l'étymologie ; mais peu de persones le . Qui saccadé par la bride fatale
disent et l'écrivent. ) L'Eresipèle est une ma- Se sent encor diffamner les côiés
ladie qui vient sur la peau , causée par des . Par deux talons de pointes ergotes.
sérosités acres , d'où il naît une inflammation Cela n'est admissible que dans le style burt
ardente.. = Ere'sipelateux , qui tient de lesque ou marotique.
3 l'érésipele. »» Bouton érésipélateux.. ERGOTER , v . n . ERGOTEUR , s. m .
re

ERÉTHISME , s. m . ( !e et 2 é fer.. [ Ergoté , teur.; ile è ouv . ; é fer. au re". ] . .

dern. e muet . ] Tension violente des fibres. Ergoter , c'est pointiller , disputer et argu>
Plusieurs écrivent érétisme sans h . M ..tout sans cesse. Ergoteur
menter sur et
Linguer l'emploie au . fig; » La fièvre , qui pointilleux , qui dispute et pointille sans
consum e déjà deux des plus grandes Nations, raison ..» Il ergote sans cesse : il ergote sur
de l'Europe et l'érérismo qui comence à
> choses. » C'est un ergoteur impor
toutes choses.
tourmenter les autres , etc. La fureur de. tun insuportable. - On ne le dit guère
tirer leurs métaphores des termes d'arts in- des femmes . L'Acad. dit pourtant : c'est une
conus à la plupart des lecteurs , est une ma- ergoteûse.. — Mde . de B.... emploie le
ladie des Auteurs de ce siècle. On ne parle. masc. adjectivement. » Le génie ergoteur:
Réformés.
et on n'écrit que pour se faire entendre ; et desERGUE. Hist. d’Ang!:
c'est une affectation pédantesque que. d'em- La pénult. est brève : Exergue ,
ployer des termes d'art avec ceux pour qui vergue ,etc. re

ce n'est point une honte de les ignorer. Con- ERIGER , v . act.. [ 5e . et dern . é fer. ]
yulsions
>
aurait exprimé à-peu- toutlelemême.
sens , et aurait été entendu de près Consacrer
mop- autel des., élever.
trophées» ,Eriger une statue,à.......
un monument un
de.rivaUnin aussi beau génie et un aussi grand à la gloire de...,
Éc Eriger une com
que M. Li nguet , n'a pas besoin de mission en titre d'ofice une terre en Du
la ressource de ces mots extraordinaires , et ché , etc. = S'ériger en ... S'atribuer unc ::
certainement:il ne les afecte pas. Mais dans qualité , un droit qu'on n'a pas , ou quine .

sa brillante imagination tout se peint forte- convient pas. » Sériger en censeur públic ,
ment , et il rend les choses comme il les sent. en réformateur , en bel esprit , en Auteur
ERGE , a la pénultième brève : verge , en diseur de bons mots , etc. etc. — Voyez :
serge , etc.
>

FONDER .
ERGO -GLU. Façon de parler du st. plais. ERLE. Finale , dont la pénultième est:
142 ERR ERR
brève : Perle , merle . jusqu'à la fin du monde . D'habiles, ou plu
FRME , dans cette terminaison , on pro- tôt de hardis imposteurs , ont abusé de cette projet
utent
nonce brève la pénult : Ferme , il ferme , erreur populaire , pour tromper les sets et
afferme , etc. s'enrichir à leurs dépens,
ERMITAGE , S. m. ERMITE , s. m.. ERRATA , s. m . [ Er-rata : la re" est ERRE
>

Trév. écrit hermitage , hermite avec une un é presque fermé


fermé :
: ] Ce terme est
h , et c'est l'ortographe la plus commune. emprunté du latin : il signifie faltes. En
L'Acad, écrit ces deux mois sans h , et le français , c'est la liste des faûres survenlles
Rich . Port. l'a suivic. ] Ermite , Solitaire dans l'impression d'uu vuvrage. » Il aa fait >

qui s'est retiré dans un désert , pour y ser- un errata fort exact. Il ne prend point ‫ܕ‬
vir Dieu . Ermitage est l'habitation d'un Er- d's au pluriel . » Les errata des livres sont
mite . Figurément , lieu écarté et soli- rârement bien faits. те
taire. Vivre comme un ermite , mener ERRE , s. f. [ Êr- re : ; ê ouv. et lon.
>

une vie fort retirée. Voyez HermITAGE , 2° e muet. ] . 1° Train , allure. Au propre,
HERMITE . aller grand'erre , ou belle erre , aller bon
ERNE , a sa pénultième brève :caverne , train . Au figuré , faire trop grande dépen
>
ho
citerne , etc. se. C'est le seul emploi de ce mot , qui n'est
EROÍS , terminaison du futur conditionel que du style familier. 2°. On dit au
ou aller
d'un grand nombre de verbes : j'aimerois ; pluriel , suivre les erres , marcher conduite
je donnerois , je ferois , etc. Voy. ERAT.
re
sur les erres de : tenir la même
ÉROSION , s . f. [ Ero-zion : 7 " é fer. ] que , etc. Et en parlant d'afaires , repren
Terme de Médecine. Action de toute liqueur dre les premières erres , les dernières erres ,
acide , qui ronge quelque substance. » Les recomencer à travailler sur une afaire , la
humeurs âcres mangent les chairs par éro- reprendre où on l'avait laissée. On dit aussi
sion. erremens. Voy. ce mot. Celui- ci est même
ÉROTIQUE , adj. ÉROTOMANIE , subst. , plus usité.
f. [ Erotike , tomani-e : 7 ". é fer. pénult.
lon. au 2d
ERREMENS , s. m. pl. [ Ês-reman : {"*
dern. e muer dans les deux. ] é ouv. er lon . 2° e muer. ] C'est la même
e
>

Erotique
mour ousequidit de ce qui apartient
en procède. à l'a- chose qu’erres. Voyez le mor précédent , à
Délire éroci la fin . ' ll ne se dit qu'au figuré , et en par
>

ques. , Poète
Poèmetout
que. » C'est l'emploi mot. éroti-
de ce Vers
érotique. lant d'afaires.
= erremens Acad. Reprendre les derniers
d'une afaire.
Erotom nie , délire amoureux. Rem. Boileau et Voltaire ne pouvaient
ERR , dans Erreur , terreur errant soufrir cette expression , apliquée aux per
errore , erra , l'e est presque fermé et bref. sones. » Suivre des erremens , s'écrie le pre
Dans terre , glerre tonerre , il erre , per- mier , juste ciel ! Quelle langue est celle
>
ruque , ferrer , terrein , nous verrons : il là ? » Quand Bossuet , dit Voltaire , quand >

est très-ouvert et long . Dans guer , ter- Féné


rier Pell voullon, > isson aiene signifier qu'on
roir , terrible , atterrer , derrière , c'est un
> suivait ses anciènes idées , ses projets , ses
son mitoyen , qui rend la syllabe douteûse. suivi
D'Oliver .
engageme ns , ils ne disaient point : j'ai
mes erremens j'ai travaille sur mes
:
ERRANT , ANTE , adj . [ Ér-ran , rante
те e
2 erremens . Let. à M. l'Abé d'Olivet. Il
zte é fer. 2 Ion. ) 1°, Vagabond , qui erre reprit ses derniers erremens, et leva de nou .
.

de côcé et d'aûtre. » Il ese errant et vaga veau l'étendard de la rébellion . Villaret ,


>

bond . Chevalier errant. 2° . Qui est Hist. de Fr.


dans l'erreur en matière de foi. » Nos frères ERRER , v. n . ERREUR , S. f. [ Ér-ré ,
erràns . Il ne se dit que dans cette ocasion ; reur : laire est un é presque fer . ] Errer ,
et substantivement ,> redresser les errans dans est 1º.° Aller çà et là à l'aventûre. » Errer
la foi. = On dit proverbialement, d'un de côté et d'aûcre : errer par la campagne,
homme qui change souvent de deineûre 2 °. Se tromper , avoir une fausse opi
que c'est un Chevalier errant., un Juif er- nion. Tous les hommes sont sujets à errer.
fant. La dernière expression est fondée sur » Vous errez dans votre calcul . Errer dans
l'erreur populaire , qu'il y a un Juif qui va les principes,dans le droit , dans la foi.
de ville en yille et qui sera ainsi errant On a dit au fig. dansle premier sens ,
ERT E RU 143
laisser etter sa pensée sur un objet , sur unERUDIT , adj. ERUDITION , s. f. [ Erudi , re
projet , etc. M. Necker a employé depuis di-cion , en vers ci-on : 11€ é fer . ] Erudi
peu cette expression , qui est belle, et qui tion ,, grande étendae de savoir : conaissance
fort étendue dans toute sorte de littératúre .
fait inage.
ERREUR , 1°. Fausse opinion » Être , tom- Érudit , qui a beaucoup d'érudition. » Hom.
ber dans l'erreur , sortir d'erreur , revenir me fort érudit , qui a de l'érudition' , beau
de son erreur. Vivre , persister dans l'er
l'er- coup d'érudition.
Teur, » Erreur dans la foi , en matière de REM . 1 °. Erudition est assez ancien dans
foi. „ Doctrine pleine d'erreurs , etc. la langue , mais Erudit ne date que de ce
2. Erreurs , au pl. dérèglement dans les siècle. L'Abé du Bos , qui aimait les mots
mæurs. « Les folles erreurs de la jeunesse . nouveaux , met celui ci en italique , pour
„ Il est bien revenu de ses erreurs , etc. I montrer qu'il n'était pas encore adopté par
o
3, Faûte , méprise.» Commettre une erreur l'usage.» Les Commentate urs les plus érudits.
dans une citation , dans un compte. Erreur 2 °. Les Dictionaires ne donent point de
calcul1, erreur
deREM. dans la chronologie , etc. féminin à cet adjectif. On aurait dư lui en
°. Erreur , était autrefois masc. doner un , ne fût- ce qu'en faveur de Mde.
mais il est depuis quelque temps fém . disait Dacier , qu'on peut apeler une femine très
>

Vaugelas , et si déclaré, que qui le fait d'un érudite.


aůtre genre , fait un solécisine." 3 °. Erudit s'emploie aussi substantivement ;
2 °. Errer se dit dans le propre , plus sou- mais quand il est employé sans épithère , il
vent que dans le fig. Erreur , au contraire , se prend en mauvaise part , » Ce n'est qu'un
ne se dit plus que dans le fig. : on ne l'em- érudit. » C'est un érudit de la première
ploie plus dans le sens propre. Il n'y a d'ex- classe ; plein de mépris pour ce qui est mo.
ception que dans cette phrase : les Erreurs derne , 'il estime les choses par le nombre
d'Ulysse. » Si après cela , je fais quelques des siècles. Murm . — Quand il a une épi
souhaits , die Voiture à Mlle. Paulet , c'est thère , elle en détermine le sens . » Un $ a
qu'à la fin de tant d'errears , je puisse avoir vant >, nullement versé dans les Humanités
S

Thoneur de vous en entretenir. On dic au- Latines et Françaises , n'est qu'un pétant
jourd'hui courses. » Tels qu’croient les Is- érudit. L'Abé des Font. » Les Dissertations
saélites , lorsqu'après de longues erreurs , ils ( de l'Abé Anselme ) sont plus propres à le
mirent enfin le pied dans la terre promise. bon regarder comme un sage érudit et un
faireLitérateur.
the Rue . Sabatier , Trois Siècles , etc,
Cet espoir m'a guide dans mes erreurs diverses. Voyez SAVANT.
P. Folard , Themistocle .
> 4. Comme on dic , un homme d'esprit ,
Ce termeest aujourd'hui suranné en ce sens. un Auteur , par analogie , a dit : un homme
re
ERRONÉ , ÉE , adj . ( Er - roné , né -e , it d'érudition ; un aûtredit : Eclésiastique d'é
>

presque ferez é fer. aussi , long. au féin .] ruditión : ce qui vaut encore moins. » Vous
Il ne se dit point des personesmêmes. Il ne m'étonez de m'assurer que ces örébis désobéis
signifie pas , qui est dans l'erreur , mais santes ont pour protecteurs non - seulement des
qui contient des erreurs. On ne dit pas , gens grossiers et débauchés comme eux , mais
homme erroné, mais sentiment errone', opis des Eclésiastiquesd'érudition Ler.deM.deSte.
nion ,proposition erronée. Marthe. On ne pourrait pas même dire des
ERS'est toujours long, ou à cause de l'ê l’e Eclésiastiques d'esprit ; encore moins peut
ouvert : univers , pervers', etc. ou par la na- on dire , des Eclesiastiques d'érudition. -
tûre du pluriel, dangers , passagers. Dans L'Abé Prévot a dit , dans la Traduct. de
Jes premiers on prononce l'r ; dans les autres er
l'Hist. des Stuarts : » Homme de mérire ec
onEne la prononce pas. d'érudition. L'Acad . met aussi pour .excm
RT
, est douteux au singulier , concert , ple : il est homme d'érudition ; mais cela ese
désert , ouvert , etc. er long au pluriel , un peu diférent er on ne peut pas con
déserts
concerts etc. clure de-là qu'on puisse dire, c'est un home
ERTĖ a sa pénuſt.brève ,perte , ouverte,
alerte , etc.
me d'érudition Gomme on dit : c'est un
homme d'esprit.
ERTRE
testre ,
est aussi bref dans sa pénultième, ERUDITION signifie aussi , remarque , re
cherche savante curieuse . » Voilà une éru
144 ESC ÉS C
dirion très recherchée , mais mal placée.
ÉRUPTION
livres Anglais s'y sont mépris , et ont dit
,> s. t . [ Erup-cion , en vers un escadron de dix vaisseaux : barbarisme
i ci- on : 1" é fer. ] En Médecine > évacua- ridicule.
tion subite et abondante ; ou sortie des pus- EscâDRE , nombre de galères ou de vais
tules , boutons , etc. »Eruption de la pe- seaux de guerre sous un même chef. » On
tite vérole. = En parlant des volcans , arme une Escadre. » Chef d Escá tre .
sortie proinpte et avec éfort. » L'éruption ESCADRON , troupe de cavalerie , com
du Vésuve . posée ordinairement de quatre compagnies.
ÉRYSIPELE >
ÉRYSIPÉLATEUX . Voy. » Former un escadron . Aiaquer , enfoncer,
ÉRÉSIPÈLE , etc. roimpre , défaire , renverser , faire plier un
ES. Cette finale est toujours longue : tu escadron .
ESCADRONER , se mettre en escadron .
es , , progrès
mes
> procès , etc. les, des ,
ces ,, pronoms et articles ; » Notre Cavalerie escadrone bien .
les , ses, ,succès On
l'e est ouvert : tu es , lès , dès , etc. dit que deux troupes escadronent ensemble ,
Es , prép. C'est un mot fait par con- pour dire , qu'elles se joignent pour en for
traction
les : en les . Il n'a plus d'usage que dans ,
unescadron.,, s. f. ESCALADER ,
de la prép. en , et de l'article plur. inerESCALADE v. act.
, et en quelques [ įskalade, ludé :24.1 "] è-moy.
Maître-és-arts ( en les arts)usage >
dern.e mues
locutions qui ne sont en qu'au Pa- au 1 " , é fór. au >- J'ai vu dans des
lais. = 'On disait aîtrefois , ès mains , livres scali:de. L'imprimeur était aparem
>

ës droits , pour , en les miins , en les ment Provençal. ] Escalade est l'ataque d'une
droits : Cette façon de parler , qui était place avec des échelles. Escalader , c'est
>

autrefois si élégante, est devenue si barbâre , ataquer , ou même emporter par escalade. »
que Ménage ne voudrait pas qu'on s'en ser- Ils escal.idèrent la place : ils montèrent à
vit , même au Palais . l'escalade. » Ils emportèrent le fort par es
ESC : Il paraitra à plusieurs fort inutile calade.
d'avertir que dans les mots qui commencent ESCALIER , s . m . [ Es ka- lié : re" ėè moy.
е

par cette syllabe , on doit prononcer l'e ; 3® é fer: ] Degré , la partie du bâtiment qui
mais dans les Provinces méridionales , on sert à monter et à descendre. » Grand ,
trouvera l'avis nécessaire . Plusieurs y pro- perit escalier . Escalier à deux rampes. » Le
noncent scabeau , scadre scamoter , etc. palier le repôs d'un escalier . » Monter
au lieu de escabeau , etc. ce qui est une faute descendre l'escalier.
Rem. Dans les Provinces méridionales
grossière .
ESCABEAU , s . m. ESCABELLE , s. féin .
re
on dit , les escaliers · pour l'escalier
[ Èskabo , bèle : 1 " è moy: 3 è aussi moy.
er
monter 9 descendre les escaliers ; et l'on
au 2d , dout. au i" : au pluriel elle est lon- dir , un escalier , pour une marche d'esca
gue : éscabeaux.] Ces deux mots ont le même lier, Une Dame disait : j'ai monté ( je suis
sens
mais le 2d est moins usité que le montée ) jusqu'au dernier étage de cette mai
premier. Simplesiège debois , sans brâsson , j'ai compté quatre-vingt-dix escaliers.
ni dossier . » S'asseoir sur un escabeau . = Vous devez être bien fatiguée , lui dit-on ,
On dit , proverbialement , remuer les esca- car à soixante marches par escalier , c’esc
belles ; déménager , changer de domicile . cinq mille quatre cent marches que vous
Et figurément style
( plaisant ), on lui a avez montées. Dans ces mêmes Provin
bien dérangé les escabelles , on lui a rompu ces , on dit aussi , rouler les escaliers , pour
>

toutes ses mesûres rdre


: on a mis du déso dans diré , tomber en roulant d'une marche à l'au
ses afaires . Je lui ferai bien remuer ses tre. Voy. ROULER .
escabelles ; je le ferai changer de situation On dit , sur l’escalier , pour dire , sur le
de fortune , repôs de l'escalier. » Elle m'attendoit au
ESCÂDRE , s. f. ESCADRON , s.. masc. passage ; je la trouvai sur l'escalier. Mariv.
>
ESCADRONER , v. neut. [ Eskadre esta
re
Voy. Degré et Montée.
er
dron , droné; i" èè moy.2.
. ° lon.au ré". ] Es.. ESCAMOTER , v. act.re ESCAMOTEUR ;
cadre se dit dans la marine , et escadron s. m . [ Èscamoté
er
, teur ; 1'e è moyen , dern.
dans la Cavalerie . En Anglais , on dit , squa- e muet au 14. ] Escamoter , c'est faire dis
dron pour les deux ; et des Traducteurs de paraitre quelque chôse par un tour de main ,
sans
ESC 145
ESC
t,
ive e
sans qu'on s'en aperço , comm font les CHER , V.
v neut. ' EscARMOUC HEUR , s.
S.
m.
Par extension , il 4°
Estar-mou -che ché , cheur : 1" è moy.
jou eurs dérober
signifie ts : ement.
degobelesubtil » On lui a es. e muet au re ' , e fer. au 2d. ) Escarmouche
camoré sa bourse. = Escamoteur , qui est un combat qui se fait en présence de
U. escamote. » C'est un habile Escamoteur . = deux armées , par des hommes qui s'en dé
Filou ,quidérobe subtilement , qui trompe tachent. Escarinoucher ,, c'est combattre par
7

01:
au jeu. — Ces deux mots ne se diseni escarmouches. Escarmoucheur, quiva à l'es
carmouche. — Escarmoucher et s'escar
au figuré, que dans le style familier.
* ESCAMPER , v . n .' ESCAMPETTE , s.S. mouches se dir figurément , des disputes de
fém . Cesmots sont populaires. » Ilescampa , l'école.. » Ces deux Docteurs escarmouche
il s'enfuir. » Il a pris de la poudre d'es- rent , ou s'esc.irmuchèrent long-temps. Le
>

campette, il s'est enfui. neutre vaut mieux que le réciproque.


Ci ESCAPADE , s. f. C'est la même chôse. On dit plutôt se chamailler.
qu'échapé? ; mais il est plus familier. » ESCARPE , s. f. ESCARPER , v. act. [ Ěs >
C'est une escapade d'écolier. w Il est sujet à karpe , pé : 1" è moy. 3 ° e muet aujos
ll é fer. au 2d . ) Escarpe est le nur intérieur
faire des escapad ? s.
ESCARBILLARD >
ARDE , adj. [ Trev. du fôssé , celui qui cst du côré de la place .
dit escarbillat , Richelet, escarabillai. C'est Il ne se dit que par oposition à la contr'es
un mur gascon. ) Eveillé , gai , de bonne carpe , qui est le mur oposé. Escarper
>
humeur. » Enfant , drôle , escarbillard . - un rocher >
une montagne , un fòssé ; les
Richeler dit que ce mot est tout à fait du couper droit de haut en bás. On die ,
. L'Acad. se contente de dire qu'il est adjectivemºn!, rocher escarpé , montagne
peuple
I. , du style familier. - On dir dans le Dict. escarpée , rude et de dificile accés. Escarper
de Trév. qu'il se prend quelquefois en mau- est l'ouvrage de l'art , escarpé de la narúre.
vaise part , pour un homme un peu escroc . Cet adjectif suit toujours le substantif. »
On l'emploie aussi substantivement : » Un escarpe rocher est du style de Du
C'est un escarbillard : il n'aime que la joie. Bartas .
- Ce n'est aussi , maispasplus ESCARPOLETTE , s. f. [ Escarpolère :
qu'on le dit peut-être la peine de dire 4 émoy. dern. e muet. ) Jeu , exer- ,
e
rarement, des ;" et °
I
cice où l'on sé brandille , étant assis sur un
femmes.
bâton ataché de travers à une corde qui
ESCARBOUC s . m's.. Sorte
ESCARBOT , LE, d'insecte.
f. Espèce de rubis, ese pendue en quelque lieu haut. O.

d'éclat. . dit , en style proverbial , qu'un homme a la


qui a [beaucoup
rouge foncé,,S.
d'unESCARCELLE
' ' f.t Èstarcèle ; 1" et rête à l'escarpolerle , pour dire qu'il est fort
z é moy. dern. é muer. Grande bourse à étourdi .
>

re

l'ancique.phrases
On ne proverbiale
se sert pluss. de» ce ESCÀRRE , s. f. [ Èskäre : forie : 1
mot que, è moy. 2° lon . 3 e muet. ] ! '. Croûtenoire
e e
dans
il a ces
vide"son es-arcelle. Mettrela Il arempli
main à faite sur la chair ou les plaies. » Il faut
Lescarcelle ; fouiller dans l'escarcelle . atendre que l'escárre tombe. 2°.
2 Ouvertûre
faite avec violence. » Le canon a fait une
Bon homme,c'est
tendez , ce coup qu'il faut , vous m'en grande escarre dans ce barâillon , dans la
muraille de ce bastion .
Qu'il faut fouiller à l'escarcelke . La Fontaine. * ESCIENT, s. m. [ ' E -cian : 1" é fer. ]
* Bref , il plut dans son escarcelle ; Ce mot est vieux , et Th. Corneille a dir ,
>

Oa ne parloit chez luique furdoubles ducats. il y a près de cent ans qu'il avoit tout à -fait
Idern , vieilli. ' Faire quelque chôse à bon escieni ,
On ditqu'il pleue dans l'é uelle de quel- toutde bon , sans feinte. A son escient
qu'un. Voy. Écuelle. Mais, il pleur dans sciem ment , sachant bien ce qu'on fait..
sciemment ►

l'escarcelle ne se dit point , et la méca- L'Académie ne blâmait point dabord


phore n'estpas juste. à bon escient . Dans les éditions suivantes

OnESCARGOT , s. m. Espèce de limaçon. elle aremarqué qu'il vieillit ; et depuis


dit, en styleproverbial, faitcomme qu'elle l'adit , ildoitêtredevenubien
in escargot , contrefail , mal bâti. vieux . e
ESCARMOUCHE , s. fém . ESCARMOU- ESCLANDRE , s. m . [ 1'e
te è moy. 2° lon.
>

203 Tom . II. T

3
146 ESC ESC
3 e muet. ] Ce mot n'est pas du beau style: nie. On peut ajouter , et de noblesse. Si
ze
Accident fâcheux qui trouble. le cours d'une on ne pouvait donc l'employer dans des vers ,
afaire , qui fait de l'éclat , et qui est acom que restait- il de mieux à dire que moisson
pagné de quelque honte. » Il est arrivé un esclave : Le P. Follard avait dit longtemps
grand esclandre dans cette ville , dans ce auparavant.
corps , cette famille.
Pour retenir esclave un transport té néraire ,
ESCLAVAGE , s. m . EscLÂVE , s . m . et
re e
f. [ 1 è moy. 2°2 lon. au 2d. ] Esclave , Ma voix , mes yeux ont feine la haine et la colère.
Themistocle .
est celui ou celle qui est sous la puissance
actuelle d'un maître. Esclavage est l'état et la Certe figûre hardie n'est que de la baute
condition d'esclave. » Un jeune esclave , poésie.
)

une vieille esclave.. » Rude , cruel , dur * ESCLAVITUDE , s. f.. Mulherbe se ser
esclavage. = Ils s'emploicnt élégamment vait toujours de ce mot , et ne pouvait sou
au figuré : » L’esclivage des passions. frir esclavage. Vaugelas , en assurant que
L'amour est un esclavage . celui- ci est beaucoup plus usité , conseille
La Royauté n'est rien qu'un brillant esclavage. d éviter l'un et l'autre , autant qu'il est .
P. Marion . Crunsvel. possible ; et il ajoute qu'il n'est pas le
Il est esclave de la faveur , de ses intérêts > seul de cet avis. Thomas Corneille dit qu'il
de ses passions : il fait , il sacrifie tout pour , n'a jamais entendu condamner esclavage ,
etc. » Il est esclave ałe tous ceux qui peu- et qu'il l'a toujours cru un bon mot ;
vent contribuer à sa fortune. » Il est oil il mais que pour esclavitude , M. Chapelain
n'est pas esclave de sa parole ; il est , ou a grande raison de dire qu'il ne vaut rien
il n'est pas exace à la garder. » On est esodu tout , que c'était une des fantaisies de
clave auprès de ce maitre , dans cetre mai. Malherbe , et que persone ne l'a jamais dit
son ; on y est à l'atache , on ne peut s'é- que lui . —- Il est probable que ce Poère avait
>

loigner , ni faire aîrre chôse . pris ce mot en Provence , où il avait fait


Řem . Dans le propre , il est substantif ; un assez long séjour , et où ce termeest en
dans le figuré , il s'emploie adjectivement côre usité , parmi le peuple. On peut con
ou s'il est employé comune substantit ,il jecturer > outre cela , que le besoin d'une
semble qu'il ne doit être mis que dans le rime le lui fit employer dabord et qu'il
genre masculin. » Si la rime n'est qu'une continua par entêtement, car il était prudi
esclave , qui ne doit qu’obéir , dit l'Ab. gieusement entêté.
Du Bos , il' en coûte bien pour ranger eelte * ESCOFFION , s. m . Mot du style bur
esclave à son devoir. A mon avis , un es-
clave , et cet eselave irait mieux en cet en-
lesque. Coifûre de tête pour les femmes. »
Cette femme avoir un drôle d'escoffion.
>

droit. Au figuré , esclive n’a point de sexe. Elles se battirent et s'arrachèrent leur escof.
= Il se dit non seulement des persones ,
= fion .
mais des choses. » Sous le gouvernement ESCOGRIFE , s. m . Ce mot est pure
>

féodal , tout était esclave ou tyran Anon . ment burlesque. On ne s'en est guère seryi
Voilà , pour le propre , esclive employé ad- avant 1643. Cirano de Bergerac a écrit es
jectivement » C'est une situation triste pour cogrif er caïf , dans une boutade de 73 pe.
un Général , de songer qu'il n'a autour de tits vers , tous rimés en if. La ironn. --
>

lui que des caurs aliénés , et qu il ne peut Escogrifé se dit , 1 °. d'un homme qui prend.
être servi qut par des brâs esiláves. Lin- hardiment sans demander. 2. D'un homme
guet. de grande taille , et mal bati.
Ies procés renaissans , les campagnes désertes , ESCOMPTE , s. m . те
ESCOMPTER ,> V. a.
Qu'une moisson esclave à regret a couvertes . [ Losto!!! té ; 1 ė moy. 2° lun . zee
Maisonneuve. muet au 1 ° , é fer. au ud . ] Fs ompte est
: » Une moisson esclâve me paroit une heu- la remise que fait au payeur celuiqui veut
die in
reuse hardiesse , die un des Auteurs de être payé avant l'échéance. Escompier c'est
des Auteurs TO

PAnn. Lit. Dans le Miercúre , au contraire , faire l'escompte. On disait autrefois >

on trouve que ce n'est qu un abus du terme excompreercompter:


* ESCOPETTE , ESCOPETTERTE . Vieax
poétique, que précaire étaie la seule expres
sion juste , mais qu'elle manquart d'harmo- mois. Le premier se disait d'une espèce de
ESC ESC 147
er
carabine ; le"ad de la Salve ou décharge de moy. 3° e muet au 21€" é fer. au 2d ).) Es
plusieurs ; escope rtes , fusils , mousquets en crime est l'art de faire des armes. Escrimer ,
même temps. --Ces mots ne peuvent plus
-
c'est s'exercer , se batre avec des Aeurers. Esa
entrer que dans le burlesque. crimeur ,qui entend l'art d'escrimer.» Tours ,
ESCORTE , s. f. EscoRTER
Escokter , v. a. [ ès- Salle , Maitre d'escrime. Pour le dernier on
е
korte , té : 1" è moy. 3 ° e muet au 1i" , é dit plus ordinairementMaître d'armes (l'A
muetau >

fer. au 2d ) Escorte' est 1. une Troupe de cad. ) et en côre mieux Maîcre en fait d'armes.
gens armés, quiaccompagnent quelqu'un ou Trév . - » Ils escriment tous les jours l'un
quelque chôse dans un voyage. Escorier , contre l'aître. » Il y a plaisir à voir faire des
faire escorte , acompagner pour mettre en armes à deux bons Escrimeurs. ACAD.
sûreté. L'escorre d'un convoi, da bagage. » Remar. Plusieurs pensent qu'esprimer est
Escorter la caisse militaire. Faire escorte ou vieux dans le propre et qu'on die plutôt fuire
servir d'escorte à .... » Je vous ferai des armes. - Au figuré' il est du style fami
escorte , je vous servirai d'escorte, » Il se lier, et sedit des disputes,débats,contestations.
fait toujours escorter quand il voyage. Mais laissons-les entr'eux s'escrimer en repos. Boil .
2°. Suite d'une persone de qualité , troupe S'escrimer de quelque chose į savoir
- du luth ? il s'en es
de courtisans , d'amisou de persones, qui s'en servir. » Joue-t-il
acompagnent. Trév. Rich. Port. - L'Acad. crime un peu.-- Et bassement, s'escrimer dela
ne met pas ce 2d sens. Est -ce par oubli , ou mâchoire ", manger beaucoup ; et burlesque
parce qu'elle le condamne ? Il semble que l'u- ment s'eserier des arm ?s de Samson, qui
sage l'admer, qu'on le dit , et qu'on l’écrit défie lesPhiliſtins avec une mâchoire d'âne.
sans dificulté. « Je me fais un honeur de · ESCROC , s. m . ESCROQUER , V.
v a . ( Esa !
grossir votre escorte , de vous escorter. krol , èskroke : zte è moy. 3 ° è fer. ] Fourbe,
re
ESCOUADE , s . f. [ eskoua - de : 1 à tripoii, qui atrape quelque chose par impu
moy. dern. emuet. ] Certain nombre de Sol . dence , par artifice, soit sous prétexte d'em
dars détachés , coniandés par un oficier. On prunt , soit autrement. Escroquer , tirer , atra >

ne le dit plus que du gue à pied. Autre-


fois escouade érait dans l'Infanterie ce que percro.quelque
: ilm'achôsepar
escroquéartifice etc.» c'est
diy pistoles etc. un-· Es
I.e-

brigadedivisée
est dans la Cavalerie :
escouades
une Compagnie verbe régit aussi les persones en régime di
était en trois . rect ( à l'Acusatif ) . » Il n'y a point de mar
re
Et
ESCOURGÉE , s. t. [ eskour-ge-e ; i" . chand qu'il n'escroque.— Ee
e neutralement. »
moy. 3° é fer. & long . 4 e muet ). Fouet, Il escroque tant qu'il peut, par tout où il
qui est fait de plusieurs courroies de cuir. peut. — 'On dit d'un Parasite , qu'il escroque
ESCOURGEON , s. m . [ ès -kour-jon : des diners .
1" è moy. le devant l'o® est muet : Rem . Plusieurs écrivent excroc , excroquer ,
il n'est là que pour doner au g un son doux , contre l'usage. » Tous les Citoyens qu'ils au
qu'il
fait n'a pas devant l'o ] Orgehâtive , qu’on ront trompés ,abusés, excroqués. M. Linguet,
manger en vert aux chevaux. ou plutôt fon Imprimeur.
ESCOUSSE , s. f.f [ ès -cou ce : 1" è moy.
re
ESCROQUERIE , s. f. ESCROQUEUR ,
3' e muet ). Prendre son escousse , c'est faire s.: m . [èskrokeri-e ,beur.i " èė moy. 3° e muec
er
quelques pås en arrière pour sauter et s'élan- au I 4 lon .] Escroquerie est l'action d'es
>

cer
dit
avec plus de force. - SuivantTrév. il se ' croquer. Escroqueur , celui , qui escroque.
par corruption de secousse. Dans les Pro- On dit au fim . escroqueúse.
vincesméridionales , on dit prendre course et Rem : Escroc et escroqueur ont à -peu - près
er

C'estunecorruption de langage enzôre plus le même sens, mais le 1" se dittoujours


grande.- Cette expression n'es: que du style absolument.»Gardez-vous des escrcos:le ad ne
même au propre ; er elle ne peut sedit qu'avec la prép.de.- Escroqueurdelivres,
étreemployéeau figuré que dans le style
mique ou critique , ou du moinsbadin etco- qui les emprunte et ne les rendjamais. re
en- ESPACE ', s. m. [ espace : 1" è moy.
joué. » Ne prenez pas de siloin vorre escousse dern, e muer. ) 1° Etendue de lieu , depuis
»

pour être en peine : ne donirez


pas à votre un point , jusqu'à un autre.»» Grand , long ,
imagination la liberté de vous inquiéter. Sév. espace » Il n'y a pas assez d'espace. » D'ess
ESCRI
CRIMEURME, s. Bscri
S. m . f: ESCRIMER y.V. n;. it
me , mé, ;,ññéuř Es-à pace en duespacé. 11 se dit aussi de l'é.
2° lll'espac
temps. » Dans
tendưe e de six mois,
T 2
148 ESP ESP
d'un an , ctc. On apelle espresimagi- ajoute qu'on dit aussi carener ; mais celui
naires , des espaces , qui n'existeni point , et ci exprime une opération , dont l'action d’es
qu'on
de . Eral'on
cruêtre hors de l'enceinte
die proverbialement du mon- palmer,
, se promener n'est qu'une
ESPATULE partie.. le Dict. de Trév .
, s. f.'Dans
dans les espaces imaginaires , se forger des on dit ce moi et d'une plante purgative et
visions .
d'un instrument de Chirurgie. L'Acud. er le
Rem . . Espace est masculin , ainsi qu'in- Rich . Pori , ne le di sent que de la 1" et 1

tervalle , a dit depuis long -temps Vaugelas, pour le 2d, ils disent Spatuleet c'est ainsi qu'il
>

quoiqu'on l'ait fait aâtrefois féminin. Il faut faut dire. On dit en éfet avec la spatule
dire un long espace , soit que l'on parle d'un et non pas avec l'espatule. Celui- ci est un
carevil sdee diede
espace temps tousles
, ou d'undeuxespace
;etaudepluriel,
lieu
,
SAESPISTE
gasconisme.Vor:. spatule sousla lettre s.
S.
ESPÈCE , s. to [ 110 et 2' è moy. 3 ° e
il en est de même qu'au singulier , de grands muer. ] 1°. Terme de Logique. Ce qui est
>

espaces et non pas de grandes espaces. * » sous le genre , et contient sous soi plusieurs
Ce monument renfermoit une espace très- individus. Ainsi dans cette phrase ,; animat
spacieuse , dit le P. Sicard. Outre le vice raisonable , ou irraisonable , animal est le
du genre , espace & spacieux vont mal en genre , qui contient les deux espèces , le rai
semble, précisément parcequ'ils se ressem > sonnable", qui est l'homme , .et l'irraisonable
blent trop. C'est comme si l'on disait des qui comprend les alleres sortes d'animaux.».
gra'e's fort grácieuses. L'espèce la plus parfaite des animaux c'est
ESPACEMENT , s. m. ESPACER , a. l'homme. = 2 ° . Sorte. Il ne se dit sérieu
a. .

[ espaceman , cé ; 1 " è moy . 3 ° e inuet au sement que des choses : quelle espèce de
Is é fer. au 2d ] Espacement est la distan •: drap , de cheval est ce là ? Des poires ,
ce entre un corps et un aûtre. Il se dit des pommes d'une belle espèce. - On ne
surtout en Architecturea » L'espacemene des le dit des hommes qu'en critiquant et en
colonnes, des solives &c. = Espacer c’est se moquant. » Quelle espèce d'homme nous
ranger les choses de telle manière qu'il y avez- vous amené là ? C'est une pauvre es
ait entr'elles l'espace nécessaire. Espacer pèce d homme , ou absolument , une.pauvre
des arbres . » Ces arbres n'ont pas été bien espèce:. » On prétend que c'est un homme
espa cés » Colones bien espacées.. On qui n'a espèce is eu de chagrin : je voudrais .
le dit particulièrement des lettres , des mots voir unejaina si râre.. Volt .
et des lignes dans l'Imprimerie .. A moi les proposer ! Hélas ! ils for epitis
ESPADON , s.m. ESPADONER ,v.n: [ Espa-
re
Voyez un peu la belle espèce ! La Font:
don , done'; me è moy: ] l'espadon est une Que diable voulez-vous? quelqu'un ,qui me conseiile .
De m'empêtrer ici d'une espèce pareille ,
grande épée à deux mains. Espadoner, se
servir de l'espadon . » Il espadone bien. - M'aimetil ? .... Gresset , Le Méchant.
* Le peuple , en certaines Provinces ( et par On dit aussi , una espèce de valet de
raport à la Langue le ſens de ce mor a une chambre ; une espèce de Demoiselle de com
grande étendue ) dit espadron , espadroner. pagnie , pour dire quelqu'un qui avait la
ESPALIER , s. m. [ èspa -lie ; 1" è moy. mine de eic. une fille qui avait l'aparence.
3. é fer. )| Arbre qu'on ne laisse pas croi- de etc. - On die encore , adverbialement ,
tre en plein vent ,et qu'on atache à la mu- de nouvelle espèce , ou d'espèce nouvelle : le
er
râille , auprès delaquelleonl'a planté , de 'est plusdu style simple ,et ci l'aître du style
manière que
d'un évantail.
ses branches prènent la forme badin ou plaisant et critique: » C'est un Sage
denouvelleespèce ; unPhilosophe d'espèce
Espalier, v . a . [ Èspa -li-é';1" è moy. nouvelle. » Vous aimerez , je crois, la ma
>

4 é ter. — Dans le Substantif, lier n'est nière ,, dont ce méchant d'espèce nouvelle,
que d'une syllabe : dans le verbe il est de trace le portrait de son maître. Ann. Litt.
deux syllabes. ] Mettre des arbres fruitiers 3 °. Au pluriel, espèces , les diverses piè
en espalier . ces de monoie. » Tant en billets et tant
ESPALMER , v. a. Enduire de suiffon- en espèces. » Payer en espèces sonantes. »
du & d'autre composition le dessous d'un Je ne veux pas des éfetsnégociables , je veux
Dans le Sa
Vaisseau . On le dit particulièrement d'une des espèces , de l'argent.
Galère. Trév. Acad. Le Dict. de Trér. crement de l'Eucharistie ,les aparences.dim
ESP ESP 149
pain et du vin.. = Dans la vieille Phi- Phi convenable de faire accorder l'adjectif, qui
losophie , les images , les représentations doit modifier , avec ce substantif qu'avec le
des ebjeis sensibles. » Certe mémoire, qui mot espèce. Fontenelle dit , dans l'Eloge de
avoit été si prompre , si présente , vint rou- Mr. Harisockir, que » les Hollandois lui
te vide des espèces, es des images du siècle. firent dresser une petite espèce d'observatoire.
Fléchier.» C'est la crèche où le Sauveur Il me semble qu'une espèce de petit obser
envelope de drapeaux et d'espères etrangè- vatoire aurait été mieux . Ainsi l'on dira , >

tes , est adoré des Rois, aussi bien que des une espèse de gros bâton et non pas une grosse
Bergers. La Rue , - Il est suranné en ce , espèce de talon .
sens : espèces pour aparences ne s'est con ESPÉRANCE , s. f. ESPÉRER , V, act. et
servé qu'en parlarede l’Eucharistie ; et pour n. [ 1" è moy. 2° é fer. 3 ° lon . au rer é fer .
images, il ne se dit plus que dans cette phrâ- au 2d. ] Ces deux mois expriment l’atente
se du style familier , brouiller les espèces , d'un bien qu’on desire et qu'on croit qui
confondre les idées. » Toutes les Filles de arrivera . » Espérer une succession , une meil
la Reine farent chassées hier , on ne sait leøre fortune. » L'esperance d'une meilleure
pourquoi. On soupçone , qu'il y en aura fortune , d'une succession . Avoir esperance ,
eu une qu'on aura voulu @ref , et que , pour se nourrir d'esperance. Vivre d'espérance ,
brouiller les espèces, on aura fait tout égal. ou en espérance. Mettre son espérance en
Mme. de Sevigné. Son fils dit , dans le mê- Dieu ; espérer en Dieu. Perdre espérance ,
me sens, confondre les espèces. » Les Etats: ou l'esperance, ou toute espérance. * Jeune
nous vont tellement confondre les espèces , Prince de grandes espérances. L'usage est
que je ne pourrai profiter du temps qu'elle pour le singulier , de grande espérance . Avec
( ma mère ) sera encôre en Bretagne . le v. doner , on met le pluriel , qui donait de
Rem . 1º. Jepense qu'on doit dire, de toute grandes espérances.
espèce au singulier , et de toutes les espèces I. Rem . i°. Espérance a un sens actif : il
au pluriel , comme de coule.sorte et de lou- se dit de celui , qui espere et non pas de
tesles sortes ; en tout genre et dans tous les celui de qui ou en qui l'on espère . C'est
penres. Il me parait que ç'a été toujours donc un latinisme que de traduire , comme
l'usage le plus commun et le plus autorisé , a fait M. d'Alemberi . » Si quos spes mer , si
comme laplus raisonable. Depuis quelque quos propinquus sanguis ... movebat. » Ceux
temps il comence à changer , eret plusieurs que les liens du sang et mes espérances m'ont
Auteurs disent de toutes espèces , en touls attaché. Il fallait dire , ceux , qui fondaient
genres , etc. Pour moi j'aimerai toujours sur moi des esperances. Journ. de Lite. Mes
mieux dire , de toute sorte , de toute espece , espérances , ne peut s'entendre que de celui',
comme de tout état , de toute condition. La qui parle , et non de ceux , dont il parle. Si
taison est que roue équivaut à un pluriel : l'expression était française , il faudrait dire
qui dit toutn'excepte rien ; et que les noms en parlant de ceux- ci , les espérances en moi,
employés sans article , le sont dans un sens qui a un tout autre sens que mes espérances.
indekni , qui , suivant l'analogie , demande le 2°. Esperance , régit de devant les verbes
singulier.'Quand l'article le modifie , il est comme devant les noms . » L'espérance de
bien force alorsd'employerlepluriell » Des réussir le soutientdansses travaux. Avec ce
:
)
vaisseaux de route espèce. » Des marchandises régiine pourtant , espoir vaut mieux.
de toutes les espèces. Voy . Sorte et Tour . 3 °. Esperance , se dit quelquefois des per
.

De route espèce doit suivre le nom qui sones , pour , sujet d'espérance , comme
Jerégit
, etnon pasle précéder. On doit dire, consolation , rerreur. »Dieuestnotre espe
par exemple. IT y a des arbres fruitiers de rance . » Il est l'espérance et la consolation
coule espèce ; et non pas , comme dit un desa famille. » Il est la terreur de ses Énemis.
Auteur moderne : „· Il y a de route espèce II. Espérer , est quelquefois neurre , et il
d'arbres fruitiers. =Ảu
— nominatif, ondit régit en et de. Avec ſele zd régime il. est actif.
Loule sorte , on ne dit pas toute espèce. » Le » Espérer en Dieu.. » J'espère en vous ; en
terroir est fertile , ( chez les Chinois ) Toute votre Justice. » J'espère tout de votre bonté.
espèce de légumesy réussiroit, etc. Ler.Edif. „» On espérait de lui de grandes ehốses. —
Rem. 2º. Quand espèce est joint à un nom Il régit aussi ordinairement l'infinitif sans
substantif qu'il régit au génitif, il est plus préposition.» J'espère gagner mon procès»
ESP
et ESP
Isonon pas de gigner. J'espère revertir et mat , à la vertu des eaux , et plus encore à la
non pas de revuir. Corn . Acad. Cependant douceur consolante d'être avec vous et avec
quand espérer et à l'infinitif, il faut mettre sa funille. Sév. » Malheureûse , mon Dieu
de devant l'infinitif, qui suit. » Puis -- je espé- de n'avoir pas mis en vous mon unique espé
rance , et d'avoir pu espérer à la vanité et
rer de l'obtenir. Ibid . r. L'Acad. ne met
2°. Il ne faut pas confondre espérert avec au mensonge . Misca
atendre, et les employer indifé remmen l'un d'exem ple quede la prép. en.
à la place de l'autre , comme on fait assez 4º. Le que après espérer régit le futur
mal à propos, dans les Provinces méridionales quand la phrase est afirmative, etle subjonc
sur tout , 'où l'on dit : * Je vous esperais , tif, quand elle est négative ou interrogative .
pour je vous atendais , et« ce qui est pis en- » J'espère que vousz le ferezriez: je n'espère pas
Côre ; * Il s'espère tous les jours , pour , on que vous le fassie . Espe vous que je le
atend tous les jours son arrivée . Mde de B ... 'fisse? - * On lit dans le Mercûre sur l'Éloge
dit ( Hist. d'Angl.) on esperait à toute heure de M. Le Maréchal du Muy : » Quelles que
ions
le passage du Roi . Atendait , était là le mot soient la force et l'évidence de ces Réflex ,
propre , le, seul qu'il falut employer. il ne faut pasespérer qu'on les verra adop
Espérer, renferıne l'incertitude de la chôsetées dans les Cours. Il faut dire qu'on les
méme, atendre ne désigne que l'incertitude voie , etc. - Dans le sens interrogatif, on
du temps , où une chose assurée arrivera. peut mettre assez indiféremment le futur ou
J'espère que vous viendrez : j'atends que le subjonctif ; Espérez -vous que je le fasse ,
vous venie . = Il semble aussi que ce ou que je le ferai ? Espérait- il que je vinsse
qu'on espère, soit plus une grâce ou une ou que je viendrais lui demander pardon ?
faveur , et que ce qu'on atend soit plus une Mais dans le sens négatif il faut toujours
chôse de devoir et d'obligation . Ainsi nous mettre le subjontif.
espérons des réponses favorables à nos de- sº. Esperer ., ' se raportant au passé ou au
mandes, et nous en atendons de convenables à présent est un anglicisme. Les Anglais di
nos propositions. Gir. synon . Voy. ATTEN- sent : j'espere que vous ne l'avez pas dit ;
PRE. Suivant M. l'Ab. Roubaud , oa espère j'espère que vous en êtes persuadé. Mde
un bien incertain , et l'on attend une chose de Sévigné et Malebranche ont employé
ou nécessaire , ou probable : on espère ce cette façon de parler . » J'espère que Pauline
qui peut arriver : on attend ce qui doit arri- se porte bien >, puisque vous ne m'en parlez
ver. Nous espérons de la bonié divine des pas . Sév. » L'erreur des Libertins et des
grâces , ce qui peut être refusé : nous atten- Hérériques vient... de ce qu'ils espèrent que
dons de la Justice divine le prix de nos les vérités de la foi se peuvent conoître avec
@uvres , ce qui est dû . L'espérance nait du évidence . Espérer n'était pas là le terine
desir , et la crainte la contrebalance: l'attente propre : l'Auteur devait dire : pensent ou
nait de l'opinion , et elle peut être exempte croient que , etc. Espérer , ne porte à l'esprit
de desir et de crainte . » Le vrai chrétien que l'idée d'une chôse futûre. Pour les cho
espère la sainte mort qu'il désire et qu'il ses présentes on dit croire , penser , se flater
craint de ne pas obtenir. Le Philosophe que: » Je crois que Pauline se porte bien.
(dit qu'il ) attend la mort sans la désirer ni » Je me flatte que vous en êtes persuadé.
la craindre. Synonyines Français. Enfin » J'aime à penser que vous le croyez et non
atendre régie les persones et les choses i pas j'espère que vous le croyez. Cec
espérer ne régit que les choses en régime anglicisme est aujourd'hui à la mode : mais
direct ( à l'accusatif . ) Mde de Sévigné a dir , en France les modes ne dûrent pas. Voy .
il est vrai. „ Je lis , je me promène , je vous Espoir , Rem . nº. 2° .
» a dit très-bien ; mais c'est par
espère ; et elle 6°. L'espère, termine quelquefois la phrase,
Ellipse. Je vous espère , signifie là , je m'ocu- et se dit pour , je l'espère; mais c'est seule
pe de l'espérance de vous voir bientôt. Il ne
> ment dans le style familier . » Je me Hate
signifie pas , je vous atends , car elle n’aten- que la méprise sera détruite sans retour : mais
> voici une dernière raison , qui n'y laissera
dai3. enc
Espé
t pas ore, sa
rer t e.quelquefois
régifill la prép. à plus lieu , j'espère . LINGUET . C'est comme
Mandez -moi bien des nouvelles de M. le s'il y avait , à ce que j'espère,
Chevalier . J'espère au changement de cli- ÉSPIEGLE , adj. et subst. ESPIÈGLERIE ,
ESP ESP IST
: e
è moy. 3e é muel , 4€ lon . s'abaisse jusqu'aux plus petits Synonymes
24 25 piès le , vif , éveillé. Espièglerie , Français.
tour d'uplegie. Ils ne se disent que des en- RÉM . 1 °. E spoir régit de devant les noms
1

fans. I ei espiègle , c'est un espiègle. » Il et les verbcs . » L'espoir de la récompense ou


fait ejus les jours de nouvelles espiegleries. d éire récompensé anime les hommes dans
ESPION ,'s. m . ESPIONER , v.act. [ es- leurs travaux.
pion , pio-né : 1 " è moy:. } Espion , est celui 2°. Le sens propre d'espoir ne regarde que
ou celle que épie, qui faut lemétier d'epier. des chêses , qui sont à venir. Racine l'apli
Espioner , c'est servir d'espion , » Entretenir que à des choses présentes.
des espions, rte Prince , ce général dépense ... Me cherchiez- vous , Madame ,
beaucoup en espions. » Il vous seri d'espion Un espoir si charmant me seroit-il permis ?
auprès de... » Elle est l'espion du quartier. Pour mieux comprendre le défaut de pro
il n'y a
-- 1 On vous espione de tous côtés. — Ec priété dans l'emploi de ce mot , Madame
neutralement. » Il ne fait qu'espioner. » C'est qu'à mette la phrase en prèse. »" ,
un vilain inétier que d'espioner : me seroit-il permis d'espérer que vous me
On dit , proverbialement , de celui , qui cherchiez ? On sent que croire étoit le terme
n'est pas bien averti de ce qu'il lui imporre propre. D'OLIV , — C'est l'anglicisme que
de savoir, qu'il ne dépense pas beaucoup en nous avons relevé au mot Espérer. Rem . nº: ;°.
esp.07. ESPONTON , s. m. Deni-pique que por
ESPLANADE , s. f. [ 1 re" è noy . dern. e raient autrefois les officiers d'Infanterie.
muer: } Espace uni et découvert au devant ESPRIT , s . m . [ èspri: 1" èmoy. le e final
d'un lieu bâti , au devant d'une place fort- ne se prononce pas. ] 1 °. Substance incorpo
fiée. » Devant la citadelle de Montpellier il relle.» Dieu est un pur esprit » Ie St. Esprit,
y à une grande esplanade. » On a fait une la 3 “ Persone de la très- Sainte Trinité . Les
grande esplanade au devant de la Place , pour Esprits bienheureux , les Esprit s célestes.
découvrir de plus loin . 2º . L'âme de l'homme. » L'esprit ese plus
re
ESPOIR , S. m . [ Es -poer : 1 è moy : noble que le corps. Rendre l esprit, mourir.
I n'a point de pluriel. On dit à plusieurs per- = ; ° Les facultés de l'âme raisonable . »
sones comme å une seule , votre espoir et Cultiver son esprit .«Apliquer , exercer , ocu
non pas vos espoirs. ] . Espérance. Suivant per , employer son esprit à ... » Cela me
Bouhours, on peut se servir d'espoir en prôse fatigue , me choque l'esprit , etc. » Netreté ;
comme en vers , excepté quand on parle de justesse , élévation d'esprit. = 4°. Facilité
la zde vertu Théologale , car alors il faut de l'imagination , de la conception . » Il a
dire Espérance. Suivane La Touche , espoir beaucoup d'esprit. » Avoir l'esprit vit , bril
ese meilleur en poésie qu'en prôse. L'Acad. lant, fécond , oll pesant , lourd , bouché
>

le met sans remarque. Nous croyons que stérile. — On le dit aussi absolument. »
l'opinion de Bouhours est la mieux'fondée L'esprit est si commun dans ce siècle , qu'il
mais qu'espoi r estplus du discours sou tenu n'y a plus de mérite à en avoir Marin.
e familier
que du styl . »Espoir trompeur : N'avoir pas l'esprit de ... » Il n'a pas
vain espoir. « Je n'ai d'espoir qu'en vous , eu l'esprit de répondre , etc. J'ai eu l'es
etc.
s'étenSuivant M. les Roubaud , l'espérance sance
d sur tous l'Ab. prit desurnat
m'en urelle.
dispenser.
»
Søv. 5 °. Vertu , puis
genres de bien que nous L'esprit de Dieu. ,
désirons d'obtenir : l'espoir s'adresse pro- L'esprit du Démon. » L'esprit de Prophétie
prement à cette sorte de biens , dont nous Le motif ou la manière d'agir ; Esprit
sirons le plus ardemment la possession , et de charité , de paix , ou de vengeance , de
etc.
faction ,, etc.
dont la privation seraitpour nous un mal- faction 66°. L'huineur , le caractè
heur.Vous parlez d'espoir , lorsqu'il s'agit re. » Espritdoux, souple ,, commodeIl outse
de votre saluc de votre vie , de votre fàcheux , turbulent , factieux , etc.
bonheur , de. votre fortune , etc. Vous par- dit en ce sens, et par raportaux talens , de
lezd'espérance et vous ne parlez pas d'es. la persone même. « C'est un bon esprit , un
poir , lorsqu'il ne s'agit que d'un objec des meilleurs esprits du Royaume. » Un bel
agréable , ou simplement utile , etc. esprit , un esprit fort , etc. = 7º . Le sens
Vous trouverez généralement l'espoi spérance
à de grands objets , tandis que l'erapliqué
d'un
ľ Auteu r. » Vous n'avez pas pris
l'esprit de cet Auteur ; ou le caractère de
ESP ESP
152
lon génie , de son style . » Il a voulu imi- tions cultivent leurs esprits etc. Il me sem
ter cet Auteur ,mais il n'en a pas pris l'es- ble que ieur esprit irait mieux là, et que c'est
prit . == 8 °. En chimie ,, fluide tres -subril, ainsi que parlear les bons Auteurs.
ou vapeur très volatile . » Esprit de vin , 4. L'Adjectifmis devant esprit fait quel
= ° Esprits au quefois une aútre signification qu'étant mis
de soutre, de vitriol etc. ='9'.
plurici se dit surtout des esprits animaux , après. Saint- Esprit signifie la 3 persone de
dont parlent encore ceux-là même, qui n'y la T. S. Trinité: Esprit-Saint co: vient éga
croient plus. Li Bruyère dit : » Le Philo- lement aux Trois persones , er signifie d or
sophe consomme sa vie à observer les hom- dinaire l'esprit de Dieu . = = 'De mêine ,
mes , et il lose ses esprits à ea démêler les il y a de la diference entre mulin esprit et
er
vices et le ridicule . - S'il avait dit :: il ûse esprit malin : le , ' se dit du Dénon , l'all
son cerveau ou son esprit, cela n'aurait pas tre d'un homme malicieux. On dit pourtant
été si plaisant . — Hors de là , esprit'ne quelquefois d'un homme, estunmılin espri's
=
s'emploie ordinairement qu'au singulier , du inais alors , on dit plus,, ce semble , que si
moins dans la próse. En vers on l'emploie l'on disait , c'est un esprit malin . Comme
au pluriel pour cæur ,mespersone.
, âme , acâble mulin esprit convient proprement au Dé
*L'excès de la douleur esprits. mon , c'est doner à l'hoinine la malice du
Rac , Beren . Démon que de l'apeler , mulin esprit. Bour.
Hélas ! da quelle horreur sé's rimides esprils = On distingue aussi en re avoir bon es
A ce nouveau spectacle auront été surpris ! prit et avoir un bon esprit : le r' ' va plus
Brit. aux Sciences et à ce qui regarde l'esprit :
Dailleurs , mille desseins partagent mes esprits. l'autre va plus aux afaires et à la conduite
Mithrid. Enfin , il y a bien de la diférence en
Comme si les beaux noeuds où vous me renez pris tre ouvrage de l'espritet ouvrage d'esprit :
Ne devoient arrêter que defoibles esprits. on dit le premier de tout Livre , bon ou
Alex . mauvais , de coue Ouvrage de la raison ,
En prôse on diroit des amos faibles , des quelle qu'en soit la qualité. On ne dic le
second que des Ouvrages , où brille cette rai
cæurs faibles. Espric se dit de l'âme pen Son , assaisonée par la finesse et le goût. » »

sante et non pas de l'âme aimante .


Rousseau définit l'esprit , dans le premier Le plus grand nombre des Ouvrag?s de
sens
raisor assaisonéz. Alors il n'a pas or- esprit ne sont pas des Ouvrages d esprit.
dinairement de pluriel . Gresset fait pour- s . On dit , un homine d'esprit , mais ce
>

tant dire à Florise ,


n'est pas une conséquence pour d'autres mots,
Cleo a tons les tons , tous les esprits ensemble exprimant les persones. "Et quoique hummLee
n
C. . d. toutes les sortes d'esprit . Ec Rousseau se trouve dans gentilhomme je crois que le
Vassor n'a pasbien die , en disant : » Un
ses-làOuvrages
dit de De , esprits bigarrés,
sont nés ces Gentilhomme d esprit me racontait un jour
etc. ni Leibnira , quand il a dit : » Un Gen
Fous
rie, l série ux ,n profa
est bie dannes et deu
s ces x send
sacré . roits , tilhomme d'esprit de mes amis crur etc.
Le plu
mais il ne le serait pas dans beaucoup d'all- On ne dit pas non plus , un Auteur d'es
prit , un Eclésiastique d'esprit ; il faut dire
tres.
Rem . í °. Quand il s'agit de la zº persone alors , qui a de l'esprit , beaucoup d'esprit
é , Esp etc.
vis la T.
de ion S. Sai
entre nicet
Trint il fau Suitre
ritt ; met une
n - Esp di.
rit 6 '. On dit , se mettre dins l'esprit que
2° Saint -Esprit , Symbole des Ordres du etc. Etre persuadé , ou se persuader que es .
Roi , n'a pas , je crois , de pluriel ; » Le » Mettez - vous dans l'esprit qu'il n'y a qu'une
Chevalier veue vous envoyer votre cordon grande envie de faire fortune , ou un zèle
bleu avec deux Saints -Esprit. Sév. Je pen- ardent de travailler au salut des âmes, qui
se qu'il faut dire avec deux Saint -Esprit. puisse faire trouver quelque agrément dans
3º. Esprit se met souvent au singulier , ce séjour . Let . Edif. = 'Mais dit-on , dans
quoi°qu'il seraporte au pluriel : » Je n'ai l'esprit de , pour dire dins la vûe de etc.
>
pas grande foi à l'esprit de ces hommes si Je ne le crois pas ,et je ne me souviens pas
vantés . - Un Auteur moderae dit : » A voir d'avoir vu cette expression autre part que
avec quelle ardeur les hommes de toutes na- dans La Bruyère . » Dans l'esprit de cor
tenter
ESQ ESQ 153
center ceux , qui reçoivent froidement tout se sont fait râser.
ce qui apartient aux Etrangers et aux Anciens et On s'en sert populairement : mettre dans
qui n'estiment que leursmæurs : on les ajou- son esquipoe : tiens , meis cela dans ton
te à cet ouvrage. esquipot. Mapun .
7. A la pointe de l'esprit , expression ESQUISSE , s. f. ESQUISSER , V. a. [ Èski
>

adverbiale. Par raison et en quelque sorte sorte ce , céi; 1" è moy. 3° e muet au res, é fer.
malgré soi. » Il est dificile de se soutenir long- au 2d.
2d . — M. Retif ou son Imprimeur ,
temps , quand il faut tout faire à la pointe écrit exqaisse avec un x : c'est une faûte grosa
de l'esprit Cette manière de parler n'est sière. Le P. Bufier écric esquice. C'est qu'il
pas du style relevé. * Mascaron s'en est pour s'était fait une Ortographe particulière qu'il
tant servi plusieurs fois dans ses Oraisons raprochait le plus qu'il pouvait de la pro
Funèbres ; mais , alltrefois on n'était pas nonciation. ] Esquisse , premier crayon
maîtresse de d'un Ouvrage des Peintres , ou premier mo
si délicat . » La vérité > >

cette pointe de l'esprit par ses rayons et ses dèle que font les Sculpteurs en terre ou en
lumières , déclare la guerre à la volonté ou cire. Esquisser , faire une esquisse. » Ce Pein- ?
rebelle, ou parésseûse
. tre a fait l'esquisse de son tableau. » Il en
8º. On die d'un homme devenu fou , que a esquissé l'idée ect.
l'esprit lui a tourné. * Il y en a qui di- Esquisse , ébaliche ( synon. ) L'éballche ese
sent, dans le même sens , il a tourné l'es- la première forme qu’on a donée à un Ou
prie; ils disent inal; et c'est un gasconisme. vrage : l'esquisse n'est que le modèle in
Avoir l'esprit aux talons , manquer de correct et touché légèrement . — Ainsi quand
jugement et de bon sens. Expression bâsse on dit d'un tableau , j'en ai vu l'esqaisse
et populaire on fait entendre qu'on n'en a vu que le pre
* Faire de l'esprit , et faiseur d'esprit, mier trait au crayon ( ou au pinceau ) ; et
Expressions modernes. » Un Ivrogne , qui quand on dit, j'en aivu l'ebaúche, on fait en
faitde l'esprit, un ivrogne dont la tête est tendre qu'on a vu le comencement de son
assez froide , pour trouver des pointes et exécution . -- Esquisse ne s'emploie au pro
encojeux
des de mots, c'est ce que personen'avait pre que dans les Arts où l'onparle du ino
re vu
et l’honeur de l'invention est _ dèle de l'ouvrage : ébauche est aplicable à
dû à MM . de P ... et B ... Ann. Litt. tout Ouvrage comencé , e ! qui doit s'avancer
»
Quelques faiseurs d'esprit , pour se de l'état d'ébauche à celui de perfection.
doner un air de singularité ,ne se sontpoint Esquisse dit toujours moins qu'ébauche ,
fait scrupule( dedel'Alcoran
du Koran se déclarerles
, ) d'enadmirateurs quoiqu'il
exaltar les ger soit peut-êtremoins
de l'ouvrage sur l’ebaúche facilede ju
que sur l'es
dogmes. M.Porter, cité dans le Cat. Philos. quisse. (Encycl. ) Beauzée , - synon.
- Fréron dit dans le même sens , ouvrier Rem. Ces mots n'ont été dits , pendant
d'esprit. » Tantdemalheureux ouvriersd'esa long-temps que parles Peintres et les Sculp
prit , gai se trainent dans des routes batlles.
teurs. Depuis le milieu de ce siècle , ils ont
re

ESQUIF;5.s th.[Estif:;" &


noncez l'f finale. ) Petit canot . moy. pro- nos
été Ecrivains
apliqués aux ouvrages de l'esprit,et
, ui aiment à em
modernes q
ESQUÍLLE
s. f. [ èski- glie : 1" è moy. prunter leurs métaphores des sciences les plus
où il: mouillezles11)
dern.eôs,muer
d'un Petit. éclat abstraites , n'avaient garde de négliger des
s'est fait une fractûre
ESQUINANCIE , termes , apartenans à des arts agréables. » Je
It è inoy s. f. [ eskinanci
. 3° et 4 ° lon se muet. ] On e a-e : n'ofre qu'une esquisse : d'autres feront le '
dit aútrefois squinance tableau. Coyer. » Ce n'est ici
ou squinancie. Les ébauche , un plan que j'esquisse qu'une simple
et que
Gasecon
ladi s dis
, qu ent enf
i fait orelale goder
encler rgnie . qu~i Ma
e ret em-
j'a
- Id bandone
à ceux qui pourront l'achever.
esquissé le tableau des
Icr.» Ilciest
esquinan e.
mort d'esquinancie , ou d'une . temps malheureux où vecutl'Hôpital,laual’Au
teur expose fort au long les dificultés que
ESQUI POT is re
présente l'éloge de ce grand homme. L'Abé
Tronc , qui m. [laèskipo
est .dans Bars]
: " èdesmoy.
boutique Grosier.IVER . act: [ Èskivé : re è moy
ESQU ,v
Tome II. dern. fer.]Eviter adroitement
V
quelque
154 ESS ESS
coup , quelque chose. » Il esgaiva le coup . Cette ruche a essaimé. » Ces mouches n'ont.
Et neutralement : » l'esquivai adroitement. pas encôre essaimé. L'usage de ce mot est
On dit , esquiver un importun une fort borné. Il ne se dit qu'au propre.
ocasion fâcheuse ; esquiver lo dificulté , etc. ESSANGER , v . act. [ ! -sunge : ille ·
e
re

S'esquiver , se cirer subtilement d'un moy. 2° lon. 3 ° é fer. ] Laver du linge sale,
>

endroit où l'on ne veut pas demeurer , » Il avant de le meitre dans le cuvier de la lesa
s'esquiva et ne parut plus. sive. » Essanger du linge. ))
Essanger la
ESSAI , s, m: [ E -se': ," è moy . 2° é lessive. re
fer. ] 1°. Epreuve qu'on fait de quelque ESSARTER , v. act. [ 8Ě -sarté ; 1" ?
chose. Faire un eſſai. » Faire essai ou l'essai moy. 3° é fer. ] Défricher , en arrachant les
d'une machine. » J'ai fait elſai de cette vie : bois, les épines . re CE

je ne puis m'y acoutumer. = 2 °. Opéra ESSAYER , v. act. [ ]-ce


È -ié : ite è moy.
tion par laquelle on s'assure de la pureté : 2ec 3* é fer. ] Plusieurs disent au préseni, >

d'un métal. = 3 °. Pecite partie de quel- j'essaie , tu essaies, il essaie ; et au futur,


que chose , qui sert à jugerdu reste. = j'essaierai , tu essaieras , il essaiera , etc. >
4.
4 Premiere production d'esprit , qui se Mais le bon usage est pour j'essuye , tu es
fait sur 'quelque matière , pour voir si l'on sayes , j'essayerai : ( pron. ece-ie , écé
>

y réussira. = Coup d'essai , premier essai ie-ré , etc. ) – En vers pourtant on écrit
que l'on fait en quelque chose. » C'est mon au futur et au conditionel , j'essairai , cu
coup d'essai. essairais , etc. = Le plus grand nombre
Mes pareils à deux coups ne se font pas con écrit à l'imparfait comme au présent, nous
noitre , essayons, vous essayez. Il semble cependant
Et
pour distinguer
pour leurscoups d'essai veulent des coups de ilqueconvient
Le Cid.
d'écrire , nous essayious second,
le premierdu , vous
essayiez, = Rollin met toujours ésséier :
ESSAI. Voy. EXPÉRIENCE. re
cette ortographe est , particulière à cet Au
ESSAIM , s. n. [ E -cein : 1 " è moyen. te ur .

Rollin , Pluche et quelques autres Auteurs ESSAYER >


c'est, 1°.° éprouver quelque
écrivent essin avec une n . M. de Bou- chose , en faire l'essai . » Essayer un che
gainville , ou son Imprimeur , essein : Ce , val, un canif , une plume me , un habit , des
ères
sont deux mani d'éc rire vici euse s. ] Vo- soul iers, etc. une arm e à feu. » Essayer de
léę de jeunes mouches à miel , qui se sé- l'or , de l'argent. == 2*. Essayer d'une
parest des vieilles , pour aller ailleurs . » persone , d'une chose , en faire l'épreuve ,
Va essaim d'abeilles. » L'essaim s’alla poser pour voir si l'on pourra s'en acomoder. Es
sur une branche d'arbre . » Il se dit au fig. sayez de cet homme , de ce remède. =
er c'est un terme assez noble. » Il sortit du 3. Il a le sens et les régimes de tâcher. »
Nord un essaim de barbares. J'ai essayé de le persuader. Essayer à mar
Unessaim de douleurs bientôt nous environe , cher . - De vaut mieux , quand essayer
La vieillessę nous glace , es lamort nous mois. a tout-à - fait le sens du verbe cacher ; mais
sone.
à est préférable , quand il se raproche de son.
De Lille . sens propre , et qu'il signifie , faire des es
De toutes nos erreurs , quand le nombreux essaim sais. C'est pourquoi dans ce vers de Core
Dans l'Egypte produit, s'échapa de son sain neille :
L. Racine.
Essayez sur ce point à le faire parler.
* M. F. .. dit un essaim de Tritons. Il
.

Ei dans cette phrase du P d'Orléans : » On


dirait tout aussi bien un essaim d'éléphans, essaya à y a tirer Dom Pedre. Revolutions
etc.Ann. Litt.. – On dit ,un essaim de d'Espagne ; j'aimerais mieux de que à. Au
C

barbares , qui sont bien aussi grands et aussi contraire , avec lepron. pers. à vaut mieux
> >

grôs que les tritons ; mais l'usage nous a que de. » Il s'est essayé'inutilement à pein
acoutumé à l'un , et depuis long- temps , dre , à dessiner. Il régie dans cetie signifi
sans tirer à conséquerrte pour l'autre , carion , cette préposition à , devant les noms
ESSAIMER , v. n . [ Esemé: -3 éé ferm . ) comme
comme devanc les verbes. Cet Essayez-
devant les
It se dit des ruches d'où sort un essaim , Je n'y'ai point essayé. » » enfant ,M ..."
cet
et des jeunes abeilles 2 qui'en sortent , , être fragile , quicomence à s'essayer à la
ESS ESS ISS
vie et à la lumière. Trad . de Favorin . sones. » Homme , ami essenciel , solide et>

ESSAYEUR , s.m. [ È -ce -ieur : 1" èmoy. súr qui on peut compter. = ' S. m. »
e é fer.] Il ne se dit que dans le 2d sens Voilà l'essenciel de l'a faire.
d'essai.Oficier préposé pour faire l'essai de ESSENCIELLEMENT , par son essence. »
>

la monoie er des matières d'or et d'argent, > » Dieu est essenciellement bon : l'homme
destinées à la fabrication . est essenciellement raisonable, s D'une ma-.
ESSE. La pénuit. est longue dans Abesse , nière essencielle ( nº. 3 °. et 4°. ) Il m'a,
professe , confesse , presse , compresse : obligé essenciellement : Il aime essenciel
expresse , cesse , lesse , on s'empresse , il lement ses amis.
>
als presse , ilprofesse. Hors de là' , elle est * ESSEULÉ , ÉE ,,adj. Qui est abans
brève. Tendresse , paresse , .caresse , etc., donné de ses amis et de ses conaissances.
Pron . ere , moy. — Ces noms termi- Acad. Rich. Port, Il n'est point dans le
nés en esse , qui ont la pénult. longue , ne Dici . de Trév . Ce moi est peu usité,
riment pas avec les mots terminés en èce , Il a l'air précieux. L'Acad. le met sans, re
qui ont la pénult. brève.Sans cesse ne rime apartient
pas avec Grece. D'Olivet.
marque. . Elle ne dis point à quel style il
» Cet homme est entièrement
be
ESSE ,s. £. !{ Èce : 1" è moy. 2° e muer. ) esseulé.. re
1. Cheville de fer faite à- peu-près en forme ESSIEU , s, m . [ È-cieu : 1 " è moy. ]
d's, qu'on met au bout de l'essieu . » L'esse Plusieurs écrivent aissieu > et le Dict. de
est sortie de l'essieu . == 2. Morceau de Trév . y renvoie. Pièce de bois ou de fer ,
fer , en forme d's , dont on se sert pour passant dans le moyeu des roues d'une char
acrocher les pierres qu'on veut élever. = rette d'un carrosse , etc.
3. Crochet qui est au bout du fléau d'une ESSOR , s. m. [ E-sor ; 1" è moy. -
balance . Le Gendre , Crouzaz et d'autres Auteurs ont
re
ESSENCE , s. f. essori. Cette inanière d'écrire est con
Èsance : 1" è moy. °2° écritl'usage
ļ
lon. z ' e muer. ) 19.Ce qui constitúe la tre contre l'analogie puisqu'on
et , >
chose. » L'essence de l'homme est d'être ani- dit s'essorer , prendre l'essor , et non pas
„mal raisopable. » Ces paroles sont de l'esc s'essorier. ] Vol qu’un oiseau de proie prend
sence du Sacrement. 2 '. En Chymie , en montant fort haut en l'air et s'abando
Huile
tillation.aromatique , qu'on obtient par la dis- nant au vent. « Cetoiseau
» Essence de romarin , de canelle , son essor.
a prisl'essor
Il se dit figurément, d'un
etc.
jeune homme qui se tire de la contrainte
* ESSENCÉ, Ée , .
adj. Mot forgé par M. oùon l'avait cenu.. On dit aussi , au
Pluche.» Ces esprits qui sont essencés ou figuré : Doner l'essor à son esprit , à sa
aromatiques dans bien des fleurs , se disper- plume , parler , écrire avec émulatio , avec
sent aisément dans un air raréfié par les liberté. » Il est dangereux de prenndre un
chaleu Spect
rs. . de la Nat. trop grand essor. Doner l'essor à ses pas
ESSENCIEL
LEMENT , ELLE , adj. Essenciel- sions ,; leur lâcher la bride , ne point les
adv. È - san - ciel , cie- le sie
leman : 1re > combatre. »» Dès que la passion eut pris son
. »

et 3 è moy. 2° lon. 4° e muet . essor , rien ne fut plus capable de le re


- L'usage a été jusqu'à présent d'écrire es tenir . re
sentiel avec un i ; mais pourquoi ce ? ESSORER , v. act. [ È -sori : " è moy.
>

z é fer. - Devant le muet , l'o est long :


Est ce à cause de l'étymologie latine? mais. } éfer.
la française ne doit-elle pas etre préférée ? il essóre , essSrera , etc. )Exposerd l'air
Essence , essenciel , etc. ) Essenciel , 1° pour sécher. » On a étendu ce linge pour
>

qui est de l'essence", qui apartient àl'es- l'essorer. S'essorer a un autre sens ;
sence. » Il est essenciel à l'homme d'être rai- prendre l'essor , en parlant des oiseaux. Il
sonable » Lasontcontrit
l'absolu.tion les partie confes
ion ,s laessenc sion duet ne ESSO
ielles , v.figuré.
ER au
point
se ditRILL act. ( E - sori-glie': , re

mene nécessaire . è moy.dern.é


. fer. mouillez les 11. - On .

ua contrar. Mot es » seClause


nciel . essencielle dans devrait dire essoreiller ; mais l'usage esc
3 °. Impor. pour essoriller. ] Au propre , couper les
tions esconsidérable.»
tant, sencielles. Jelui ai desobliga- oreilles : essoriller un chien. Au fig .
4. Il se dit des per familier , couper les cheveux fort court. **
V 2
156 ESS EST
Qui vols aa ainsi essorille ? 2 °. Sécher , en parlant du soleil et du Ven '
ESSOUFLER , v. ace. [ E -souflé ; ile è » Le vent ; le soleil essuient les chemins.
-
moy: dern . é fer. ) Mettre presque hors = 3 °. Essuyer , au figuré , être exposé à...
d'haleine. » Cette course m’a essouflé. » Essuyer le feu , le canon , la mousquet
Vous montez trop vite , cela vous essoa flera; terie. --- Soufrir , endurer. » Essayer des
vous vous essouflerez. » Il revint tout es- afronts , des reproches ; la honte , etc. Es.
soufie. suyer une tempête , etc.
· ÉSSUIE -MAIN ,> s. .
m. [ Plusieurs écri EST , s. in . [ Pron. Èste : l’e muet sura
vent commeon prononce : essuimsin : le jouté extrêmement bret. ] L'Orient , le Le
en éfet est si muet , qu'il ne se faic pres- vant. » Vent d'Est : les pays qui sont à
que pas sentir . ] Linge avec lequel on s'es- l'Est. Ce Royaume a tant de lieues de l'Est
suye les mains. L'Acad. ne le dit que de à l'Ouest , et tane du Nord au Sud , c. à d .
celui qu'on met sur un rouleau de bois tant du levant au couchant >, et tant du sep
dans les Sacristies , les Séminaires et autres tentrion au midi .
Coinmunautés , et de celui donc le Prêtre ESTE. La pénultième est brève : agresie ,
se sert à l'Autel pour s'essuyer les mains. il déteste , il proteste , etc.
Ne pourrait - on pas le dire aussi des ESTACADE , s. fém . [ Èstakade : € 1" è
allcres linges destinés à cet usage dans les moyen , dern. é muer. ) Digue faite avec
maisons particulières ? - Le Dict. de Trév. de grands pieux plantés dans une rivière ,
-

et le Rich. Port . disent simplement : » Linge etc. pour en détourner le cours , ou pour
à essuyer les mains. en fermer l'entrée.
ESSUYER , v. act. [ èsu-ié : 1" è moyen ,
.
ESTAFETTE, s. m. [ È stafète : 1 " et 3°
e
dern . é ter. ] Devant l'e muet , l'ú est è moy . 4° e muer. ] Nom qu’on done , en
long : il essuie. Au futur et au conditionel plusieurs pays, à un Courrier qui ne porte
>

en prôse , on dit , essuyera , essuyerait ; son paquet que d'une poste à l'aûrre , pour
( l'u long : è su - ie - ra , é su -ie- re ). En vers le remettre à un autre Courrier qui le >

on prononce et l'on écrit même essuira , porte à laposte suivainte. re


Essuirait , en trois syllabes. ESTAFIER , s. m . [ È stafić : 1" è moy.
>
Il essuira la contrainte importune dern . ¿ fermé. ] C'est ainsi qu'on apèle en
De l'entretien de mille sors divers. Italie ce que nous apelons en France la
Gresset. quais , valec de pied . Nous disons nous
Cergers , Chasseurs,Guerriers , vous ne me char- mêmes estafier , pour , grand laquais. » II
mez plus , étoit acompagné de quatre grands estafiers.
J'essuirois vos travaux et vos courses pénibles,
pluspaisibles. l'AcadSouteneur
Sans ramener mon cæur à des jours Idem. . ne le metdepoint
lieuxen publics.
ce sens. Trév. --
Qael
ques- uns disent , c'est un estafier , un drôle,
L'usage le plus commun est d'écrire à un homme, rusé et un peu fripon , dontil
l'imparfait comme au présent et au sub- faut se défier.
jonctif, comme à l'impératif : nous essuyons, ESTAFILADE , s. f. ESTAFILADER , V.
vous essuyez. Il semble pourtant qu'il est act. [ Estafilade , dé : 1 " è moy. dern. c
>

convenable de les distinguer , et de dire à muet au 1 , é fer. au 28. ] Estafilade est


l'imparfait, j'essuyios, nous essuyions , vous une coupûre faite par un instrument tran
>

essuyiez ; à l'impératif , essuyons , essuyez ; chant , principalement sur le visage > On


et au subjonctif, que nous essuyions , vous peut le dire par extension , et figurément ,
essuyien , qu'ils essuient. d'une coupûre à un manteau , à une robe,
ESSUYER", c'est ôter l'eau ,, la sueur , ou etc. Estafilader , faire >, doner une escafilade.
quelque aúcre chôse en frotant. Essuyer les » On lui a fait une vilaine estafilade au 1
mains , le visage à... » S'essuyer les yeux nez . » On lui a estafiladé le visage. Ces
le front , etc. Le pronom se est au darif. mots sont du style plaisant.
» Essuyer ses mains à une serviette , avec ESTAME , s. m . [ Estame ; ise è moy, re

un ling e. » Essuyer la table , la vaisselle , dern,. e muer . ] Ouvrage de fil de laine ,,


etc. Figurément, essuyer les larmes de tricoté. » Bås d'estame .
quelqu'un ; le consoler. Essuyer ses larmes , ESTAMINET , s. m . [ Èstamine : 1" et
se consoler soi-même après s'être afligé. dern . è moy. ] C'est ce qu'on apèle à Paris
EST EST 157
et ailleurs, tabagie . Assemblée de buveurs ESTIMATION ,prisée.Estimateur., qui prise,
et fumeurs. Lieu où elle se tient. qui estime.» Juste estimation, » Suivant l'es
Estaminet nous est venu des Pays-Bas. timation qui en a été faite. - Prendre des
f. [ Estanpe : 1 " è moy. estimateurs. - Figurément : juste estima
ESTAMPE , s. f
2' lon. 3° e muer. ] On doit écrire et pro- teur du mérite , de la vertu , des ouvrages
noncer estampe , et non pas stampe , quoi- d'esprit , etc.
que ce mot viène de l'Italien stampare, * ESTIMATIVE , s. f. Intelligence. Ri
qui signifie, imprimer. Image que l'on chelet met ce mot sans le critiquer. » Un
tire sur du papier , sur du velin , etc. avec Ingénieur doit avoir l'estimative bonne poué
une planche de cuivre ou de bois gravée. juger des longueurs et distances éloignées.
» Livre d'estampes.. » Il est curieux en Un P. Philippe , cité par M. De Bufon ,
estampes. dit aussi. » L'éléphant , ayant une très-par
Rem. Estampe se dit des gravûres déta- faite estimative ,; conoit les divers moûve
chées , ou de celles dont on fait des recueils ; vemens d'estime ou de mépris. CA
Ce mot
planche de celles qu’on joint aux livres. est un vrai barbarisme.
re
C'est parler improprement que de dire : ESTIME , s . f. ESTIMER
e er
,> V. act. ( 1 "
» Il y a beaucoup d'estampes dans ce livre : moy . 3 ° e muet au i é fer. au 2d. ] 1.
>

il fautdire, beaucoup de planches re. Estime est , 1 ° . le cas


. l'état qu'on fait
ESTAMPER , v a. ] Èsianpe : 1" è moy. d'une persone , de son mérite , de 'sa vertu .
2' lon. z' é fer. ] Il ne se dit guère des » Avoir de l'estime pour quelqu'un . » Être
estampes ; L'Acad. dit pourtant voilà une en estime dans une ſociété : éire dans l'eso
image bien estampée. On le dit sur -tout de cime de tout le monde , dans une estime
la monnoie , et de toute empreinte d'une ma- générale. » Avoir l'estime des gens de bien.
tière dûre , gravée sur une matière plus mol. » Etre perdu d'estime et de réputation. Acad.
le. » On estampe la monnoie avec un ba- Rem. 1 ° . Ce mot n'a point de pluriel. On
lancier. — » s'estamper, pour s'afficher , dit à plusieurs persones , comme à une seule ,
-au figuré , est une locution hazardée. votre esime, et non pas vos estimes .
ESTAMPILLE , s. f. ESTAMPILLER re
> V.
C
2°. Vaugelas prétendait qu'estime avait le
act. )] Estanpi-glie , glié : 1" è moy. 2° sens tantôtactit er tantôt passif , et que mon
long. 4 e muet au 1 , é fer.. au 2d ; mouil-
> estime signifie égalementbien , quej'estime ;
lez les ut. ) Estampille est une marque dont et que je suis esiime. Th.Corn . n'est pas de ce
on se sert dans certains Etats , et qui se met sentiment , et avec raison . Estime dit - il >

au lieu de la signatûre , ou avec la signa- est un mot qui aproche de consideration's


túre niêine, sur des brev ets , des commis- et comme on ne saurait dire , sa considéra
sions, des lettres , etc. On en met aussi sur rion diminué , pour dire , la considération
des livres. Estampiller , c'est marquer avec qu'on a pour lui , on ne peut pas dire non
une escampille. » Il y a une estampille pour plus , son estimé diminủe", dans le même
chaque manufactûre de papier . » Le brevet sens qu'on dit , sa réputation dimintie.
est signéet estampillé. On ne faisait pas aütrefois cette distinction ,
ESTIMABLE , adj. EstimaTEUR , s. . m. er l'on employait estime dans le sens de
ESTIMATION , S. F.([ Estimable , ma- reur , gloire , honneur. » Non content de l'estime
e
macion, en vers, ci-on ; 1" è moy. 3° dout. d'être un des plus brâves hommes de France ,
>

au " ". JEstimable se dit de ce qui mérite il a voulu avoir en côre celle d'écrire et de
d'être estimé , considéré. Il se dit des perso- parler mieux que persone. Voiture. - Mal
res et des choses. „Cer homme , certe fem- lebranche dit , danslemême sens, de Sénèque ,
me est estimable pour sa vertu. Cela est que : » Cet Aureur a beaucoup d'estime
le
fore estimab . - 11 suit ou précèda
-
e u gré dans le monde, pour dire qu'il est beau
de l'Orateur ou du Poète. Dans la prôse or coup estimé. - Et P. Corneille.
dinaire et le style simple , il se plait à mar- Et vous ne deviez pas enveloper d'un crime
cher après; en vers et dans la prôse poéti- Ce que votre victoire ajoute à votre estime.
que et oratoire , et dans le style relevé , il Nicom .
aime
es placer
timaàblsee. » devant. Auteur , Écrivain C. à d. à l'estime qu'on fait de vous , à votre .

de Valmonte L'estimable Auteur du Comte réputation, Pluche a encôre dit , dans ce


>

siècle : » La haute estime où nous les plan


EST EST
liss
içons ne nous ote pas la liberté d'apercevoir timer , dans le sens de croire. Cependant les
leurs méprises . — Tout cela est contre l'usage meilleurs Auteurs s'en étaient servi, et depuis
actuel , et même contre le génie et l'ana- lors'on s'en sert encôre sans dificulté. Cor
logie e. , étreOnestimé. illustre critique remarque fort bien qu'il ne
être endeestime
la langu
, pour dit pourta nt , parait
Et nous pas tout à fait aussi afirmatif et aussi
en avons donné un exemple. » Tous les fort que croire. il
métiers jusqu'aux moindres , étaient en Quand on emploie estimer en ce sens ,
>
estime chez les Egyptiens . Mais, dans cette ne faut pas trop l'éloigner de son régime.
phrase estiine a le sens actif , et se ra- Eſtime , qui voudra la mort épouvantable ,
>

porte aux Égyptiens qui estimaient tous les dit Matthieu dans un quatrain . On est arrêté
>

métiers, et non pas aux métiers qui étaient en lisant ce vers , et l'on ne sait si le sens
estime's par les Égyptiens. C'est comme si est , qui voudra estime la mort , qui est
l'on disait : étaientdans l'estime des Égyp- épouvantabl e ; ou bien , eşſtime, croie que
la mort est épouvantable. Ce dernier sens est
tiens. celui de l'Auteur. On le devine bien : mais il
ur ti me r
; poVoltaire
es ,
3º . Faire estime de >
est
une expression surannée. a criti- ne faut rien laisser à deviner.
qué, avec raison ce vers de Corneille dans ESTOC , s. m. ESTOCADE , s. f.reESTOCA
Nicomede.
DER , V. n . [ éstok , kade , kadé : 11 è moy.
Et vous offenſeriez l'estime qu'elle en fait. dern . e muet au 2d , é fer, au 3 ° ] 1 ° . Escóc
>

On trouve fréquemment cette expression était autrefois uneépée longue et étroite , qui
dans nos anciens Auteurs >
ne servait qu'à percer. Ce mot s'est conservé
mais elle n'est
dans cette phrase :fraper d'estoc et de
pluso.d'usag
Quand e: on écrit à des persones au -des- du tranchant et de la pointe. - On taille ,
le dit
sus4' °de soi , on ne doit point se servir du figurément dans le style plaisant ou critique .
mot d'estime tout seul , dit le P. Bouhours ; » Là dessus , voilà qu'il tombe , à bras ra >

mais quand il est joint à d'autres termes , courcis , d'estoc et de taille sur les Hérôs
il peut être employé , même à l'égard des de l'anciène chevalerie. Journ . de Mons. -
Princes et des Rois. L'usage a bien On apèle brin d'estoc un bâton ferré par les
2 changé sur cet article. Aujourd'hui il n'est deux bouts. = 2 °. Ligne d'extraction . » Il
' aucun terme qui pût faire passer le mot est de bon estoc. » Les biens qui viènent de
d'estime , quand on écrit à ses supérieurs . son estoc . -- On die , familièrement ; cela
Il est aussi surané que celui de veneration . ne vient pas de son estoc , ne vient pas de
Estime , en termes de Marine , se dit du lui . Dites vous cela de votre estoc ? De
calcul que l'on fait tous les jours du sillage vous- même ?
du vaisseau, afin de juger à peu près du lieu ESTOCADE , se disait d'une longue épće.
où l'on est, et du chemin qu'on a fair. Aujourd'hui on le dit d'un grand coup d'épée
: II . Estimer est 1 °. priser quelque chose allongé , d'une borte qu'on porte , ecc. » Il
en déterminer la valeur. Estimer des ineu- lui alongea deux ou trois estocades de suite.
bles , une terre ,> une maison . » Cetre Char- Figurément , demande d'un escroc qui veut
ge a été estimée tant ; ou à tant.= 2°, Faire emprunter ce qu'il n'est pas en état de rendre.
câs de ... » On estime beaucoup cet hom- ESTOCADER , porter des estocades. » Ils
me. » Il se fait estimer par- tout , de tout oni estocadé long -temps sans se toucher .
le monde. » ' ll est généralement estimé. » Figurément ( style plaisant) disputer vive
On estime son mérite i sa vertu , etc. .
ment l'un contre l'allire dans des Thèses , etc.
3 °. Croire , penser , présumer. Il regit que ESTOMAC , s . m . S'ESTOMAQUER , v .
et l'Indicatif, et quand la phrase est négative réc. [ éstomak devant une voyelle : mais de
avec le Subjontit. » J'estime que cela est ; vant une consonne , ésioma : estomrké : ["
j'estime l rait
qu'i pour : je n'estime è moy. ] C'est: 1 °. Dans le corps de l'animal ,
le faire
pas qu'il le puisse. - Avec ce régime il est la partie qui reçoit les alimens, et où ils
neutre , mais avec .le régime des noms ii est se cuisent et se digèrent. Il se dit particulière
acrif. » On estime cette place imprenable. ment de l'Homme. » Viandes , qui pèsent ,
Alors il régit toujours un Adfectif. qui sont pesantes sur l'estomac , qui char
Rem . Du temps de Bouhours , il y avait gent l'estómac. » Avoir mal à l'estomac . »
des personnes , qui ne pouvaienc soufrir , eso Sor estomac ne digère point. Avoir un
E -ST EST 159
estomac d'Autruche , (style proy.) Avoir un disent strapontin. Richelet écrit straponsain
bon estomac , qui digère bien . = 2°. La et cite l'Acad. Franc. Elle écrit aujourd'hui
partie extérieire du corps, qui répond à strapontin , et c'est ainsi qu'il faut écrire et
l'estomac. » Le creux de l'estómac, » Il lui prononcer ce mot. Voyez- lesous la lettre S.
dona un violent coup de poing dans l'esto- ESTRE : la pénult . est brève : terrestre ,
mac
..= Rem. Quoiqu'on dise estonac , il trimestre , etc.
i
faut dire stomacal et non pas estomacal , * ESTROPIER , v. act. [ èstropi- e: 1" è
>
re

comme disent les Gascons. Mên . moy. dern . é fer. ] Casser un brâs , ou une
S'ESPOMAQUER, c'ests'ofenser de ce que jambe , en sorte qu'on ne puisse s'en servir.
quelqu'un dit ou fait. » Il s'est estomaqué de Ôter par une blessûre l'usage d'un membre.
*

N
ce que je ne lui ai pas rendu la visite , d un On le dit par extension des maladies.
S
mot que j'ai dit fort innocemment : il s'en » Une paralysie' l'a estropie. On die
'
estestomaqué.— * Quelques-uns l'emploient figuréinent , en Peintûre et en Sculptúre ,
activement pour , chagriner , mortifier. » estropier une figúre , n'y pas observer les
Vous l'avez estom.igué. » C'est un Provença. proportions. Estropier un passage , une
lisnie. -— Mde de Genlis l'emploie au passif. pensée; en ôter quelque chôse , qui en altère
»· Votre chèremère est-elle bien estoin que le sens.
contre elle ? Th. d'Educ. - L'Acad. l'admet ' ESTURGEON , s. m. [ ésturjon : 1" è re

as participe, mais sans régime. » Il est moy . le devant l'o ese muet : il n'est mis là
estom.qué. que pour doner au g un son doux qu'il n'a
re
ESTRADE , s. f. [ 11" è moy . dern . ' e pas devant l'o. ) Dans le Dict. de Trévoux , on
muct. ] 1°°. Chemin . Il ne s'emploie plus que disait que beaucoup de gens , qui parlaiene
dans cette phrase , battre l estrade , batire bien , prononçaie nt érurgeon
pronon
, mais
esturg
que
la campagne pour avoir des nouvelles des l'Acad . voulai
t qu'on çât eon

Enemisai.Lieu
. plus élevé que le reste en faisant sentir l's . Dans ce même temps
de la chambre , où l'on met un lit.» Il y a Richelet décidait que ceux qui la suprimaient
ane estrade dans cette chambre à cette parlaient mal. Il y en a encôre plusicurs qui
alcôve. font certe faûre :: 'on ne doit pas les imiter.
ESTRAMACON 9 s . m. ESTRAMAÇO- Esturgeon , est un gros poisson de mer ,
NER ,V. act. { èstrama-son
> so - né : 1 rė į qui entre dans les rivières comme les sau
moy.) Estramaçon , était autrefois une sorte mons.
>

d'épée. On ne dit plus ce mot que dans cette ET : Cette finale' est longue dans arrêt
locution du style familier , coup d'estrana- benêt, forêt , genêt , prêt , aprêr , aquét ,
çor , coup du tranchant de l'épée. == intérêt , têt , prorêe, il est , qu'on pro
Estramaçoner , doner des coups d'estrama- nonce é. Hors de là il est bref, cadet , bidet ,
çon . Ilest peu usité. er , conjonction , hochet , etc. Il serait bon
ESTRAPADE, s. £. ESTRAPADER , V. act. de mettre l'accent grâve sur ceux - ci , pour
f!" è moy. . dern . e muet au 1€!, é fer. au 2d ! marquer l'è moyen , comme ont fait Plu
>

L'estrap ade, est un suplice par lequel on lie che Piron , etc. objèr , regrèl , cofrèt
les mains derrière le dôs à un soldat ou à un siljet, etc. == Tous les pluriels sont longs ;
matelot, et on l'élève avec une corde au haut arrêts , bidèls , sujèrs , etc.
d'une longue pièce de bois , puis on le laisse ET , conj. ( pron . é et non pas ê , l'è esc
romber jusque près de terre, en sorte que le moyen , et c'est un gasconisme de faire cet éê
poids
er
deson corps lui fair disloquer les bras ouvert ; le e ne se prononce jamais. ] C'est
et les jambes. On le dit aussi de l'arbre ou une conjonction , qui lie les parties d'Orai
potence élevée , pour doner l'estrapade. son , comme les noms , les pronoms , les
>

Estrapader, c'est faire soufrir l'estrapade. verbes et les adverbes . » Pierre et Jean :: le ,
On die,figurément, dans le style plaisant feu et l'eau , vous et moi. Aimer et estimer.
et critique ,doner l'estrapade à son esprit , Sagementet fortement.
se fatiguer, se tourmenter l'esprit à la re- Rem . 1 ' . Dans l'énumération , on ne mul
>

cherch de quelque chose de dificile. tiplie pas la conjonction er : on se contente


ESTRAPONTIN , ou STRAPONTIN , s. de la placer une seule fois dans la dernière
m. Lel'rRich. Porr. las met tous deux. le Dict. des choses qu'on veut joindre. » Mles frères
de me leer
éy. t
i et ajoute , quelques-uns mcs sæurs , mes parens et mes amis m'ont
160 E T ET
»
abandoné. Cependant pour plus grande éner- Philipe craignoit une seconde action et
gie , on peutla répéter devant chacun des que le vainqueur ne vint brusquement l’ata
mors et la mettre même devant le premiere quer. Rollin. » Craignant que la cour neles be
» Er mes freres, et mes sæurs, et mes parens, elit gagnés et de s'en voir abandoné. Ducerc.
er mes amis m'ont abandoné. Tribun prétendoient déposséder les
» Les s
2°. Le goûcdemande que les choses , qu'en anciens propriétaires, et qui avoient même
lie par lå conjonction et , soient du même élevé des bâtimens sur ces terres. Vertor. Il
ordre. Ainsi les phrases suivantes sont vi- falait et ceux mêmnes,qui, etc. = L'irre
cieûses. » David était Roi et prudent. » Vous gularité est encôre plus grande , quand la
aimez la juſtice et à chanter de saints can- , conjonction et joint un nom et un participe 3

tiques , etc. Dans la première , on lie un tous deux régis par le v . être. Cet avertisse
substantif avec un adjectif; dans la seconde , ment fue le signal des hostilités et suivi de
un substantif avec un infinitif. Pour réformer conquêtes rapides . Anon . Il fallait répéter
ces phrases , il faudrait dire' : David était fur ; et fut suivi
Roi et homme prudent : vous aimez à rendre . Ce qui met encore plus d'embârrâs dans
la justice et à chanter de saints cantiques , la phrase et nuit à la clarté du discours , c'est
etc. Racine lie un imparfait à un pré- d'unir par la conjonction et deux pronoms re
sent. latifs, qui se raportent à des noms diffrens.
Amurat est content , si nous le voulons croire, Vengez l'honeur de la Religion , vous ,
Et sembloit se promettre une heureûse vi&oire. dont les illustres , Ancêtres en ont été les pre
Bajazet. miers dépositaires , et dont vous devez être
er
Je doute , die Mr. d'Olivet , s'il est bien les premiers défenseurs. Missill. Le les dont
de passer ainsi brusquement du présent est se rapporte à vous , le 2d à Roligion . Pour
>

à l'imparfait sembloit.Mais du moins, il est la régularité de la phrase et la netteté du


certain que le changement de temps deman- il falait dire au 2d membre , et qui
doit le pronom il , qui répète le nominatif. devez en être les premiers . » Ce
» Amurat est content , et il sembloir , etc.
> n'est pas la vérité qui l'intéresse ; c'est une
-3°. Cette conjonction exige qu'on répère vaine curiosité qu'il veut satisfaire et faire
au 2d membre de la phrase les articles, pro- servir J. C. de spectacle à son loisir et à son
noms >prépositions , particules , qui se oisiveté, Id . La conjonction et anonce que le
le pro
troû vent
ase s au prem
van tesier . On
me doit rega
liè rder
res les 2d verb e , fair
> e serv ir ,>
est régi par
phr sui com irrégu e
. » Je nom que comme le 1 " satisfair . La phrase
le crains et souhaite . Corn . II faut , et le est louche. On peut la corriger , en mettant
souhaite . » Il sait la Langue Latine etGrec- au lieu de , et faire servir , en faisant
que. Dites et la grecque. » A Mademoiselle servir , etc. » Il a tiré la plupart de ces faits
votre sæur et moi. Voit. Dites , et à moi. des Histoires et des ouvrages périod iques
Jusqu'à l'arrivée et le retour. Ducerc. ' où ils étoient épars , et qui , trop isolés les
Dites , et au retour. » Ils ont été égaux aux uns des aútres, pour faire tableau , ne pro
chanoines , et composé alltrefois un même duisoient pas tout l'éfetqu'on en pouvoit atten
corps avec eux. Dites et ont composé. Cette dre. Affiches de Prov. Suivant la construction
faưie a échapé à un des Auteurs de l'Ann. et par le moyen de la conjonction et , le pro
Litt. » Les fêres y sont amenées avec adresse noin relatif qui se rapporte à Histoires et à
et pour ainsi dire , une suite de l'action . Il il
ouvrages , et suivant l'intention de l'Auteur,
falait répéter sont, et sont , pour ainsi dire, se raporte à faits. Il fallair répéter isolés
où, et
,
une suite, dire. »,où ils étoient épars , et où trop
etc. Peut- être est- ce une faûte etc.
d'impression . Si les deux verbes étaient ils ne produisaient pas , etc.
tous deux à l'actif , ou tous deux au passif , 69. Certe conjonction mal placée ocasione
il ne serait pasnécessaire de répéter l'auxi- des équivoques. »CeDucest un Seigneur;
liaire. » Ils ont mangé et bu..» Ils ont été qui n'est savant qu'avec ceux qui rôses
le sont,
et de
emprisonés et interrogés , etc. dont la science est entrelacéede
4. C'est une autre irrégularité quand et jasmins. Anon. On ne sait si c'est la science
joint deux régimes de verbes, dont l'un est du ei sont
Seigneur , ou la science de ceux gqui
un nom et l'autre un verbe , ou bien , l'un savans , qui est ainsi entrelacée , commedit
est un infinitif et l'autre un aücre mode. assez burlesquement l'Auteur. ,
Ε ΤΑ E TA 161
1
4
7.Avec la conj. et , il faut garder le ( soi-même) dans un pays ; tantôt au 'datit ,
même ordre dans l'arrangement des inots. s'établir ( à soi- même ) un empire merveil
Je vois mes honeurs croitre et tomber mon crédit. leux sur tous les esprits. 2º. Mettre dans
.

Brit. un état , dans un emploi avantageux. » Ce 1

On pardone cette inversion à un Poète Père a établi tous ses enfans les uns dans la
1 mais en prôse , il faudrait dire : je vois robe , les aûcres dans l'épée , etc. On die
- croitre mes honcurs et tomber mon crédit , qu'on établic une fille , pour dire qu'on la
ou : je vois mes honeurs croitre et mon marie , mais hors de là , on ne dic point éta
crédit romber. D'OLIV. blir pourmarier , et c'est un provençalisme
8°. * Anciènement la conjonction et faisait que de dire , il est établi , pour dire qu'il
souvent placer le pronom nominatif après est marié : s'établir , se marier. » Il s'est
le verbe : c'était une clégance. » On comen- bien porté depuis lors : il est maintenant
cera à leslui faire pracquer , et lui fera-t'on établi. MOURET , Médecin d'Aix en Pro
entendre, que,etc. au lieu de , et on lui fera vence . On dit à la vérité , cette fille est bien
$ entendre que,etc. » Une chacune pensera à établie , elle est avantageusement mariée :
taire l'élection qu '|lle estimera meiilcûre mais on ne dit point absolument, elle n'est
selon Dicu , et dira.i'on tous les jours , etc. plus fille, elle est établie
>
, pour dire qu'elle
pour, on dira tous les jours , ect. est mariée . = = 3 °. Fonder , doner comence
ÉTABLAGE , s. m .ETABLE
re
ÉPABLE , s . f. Éra- ment à quelque chose. Etablir une comu
N BLER , v. act. [ ite é fer. dern . emuet aux nauté, une chambre de justice. Etablir des
>

21", é fer. au 3º.- Dans les Provinces lois , des opinions , des maximes . Etablir
méridionales, plusieurs font étable masc. et un mot , une façon de parler. Voy . Fonder.
disent un grand écable , pour , une grande 4 '. Régler : » Or a établi, ou il est
etable.]Elablage,est ce qu'on paye pour établi qu'on doit faire , etc. Dans la phrase
placer un cheval, etc. dans une écurie , dans négative on met le subjonctif. » On n'a point
une étable. C'est aussi un droit qu'on paye établi, ou il n'est pas établi qu'on doive
au Seigneur pour avoir la permission d'expo- faire , etc.Sjº. Nomer , constituer.» On 1

serdic desmarchandises en vente. Acad . On le l'a établi ,ou il a été établi juge de cette
par corruption d'écalage. == Etable, afaire. * Fontenelle lui fait régir la prép.
lieu où l'on met des bæufs, vaches , brebis pour., » Il ne se croyoit jamais acquité par
et altres bestiaux. — - Il signifiait adtrefois toutes ces compensations , dont on s'établir
darie, et il s'est conservé dans cette phrase soi-même pour juge. Je voudrais dire , en
-
proverbiale , fermer l'étable , quand les che- pareil cas , dont on s'établie juge soi-mêrne ,
>

kayx
mal
n'y sont plus. Songer à remédier à un ou , mieux encore à mon avis , dont on s'éta
, quand il est arrivé , quand il n'en est blit soi-même le juge .
> = 6º. Etablir un
plus temps. = Etabler , mettre dans une fait , l'exposer . Elablir une proposition , une
etable. „ Il y a dans cette hotellerie de quoi question , son droit , etc. les prouver. » Il
clabler cinquante chevaux. On dit etabler, à établi sa proposition par des raisonemens
dans cette ocasion , quoiqu'on ne dise pas convaincans. » Il a établi son droit sur des
élable; mais écurie . pièces authentiques.
ETABLI , s. m. Espèce de grosse table où * ÉTAPLI, s'est dit altrefois pour reno- .
lesvaillent
ouvrierspôsent les ouvrag as où ils tra- mé , estimé.»
. Ce terreestsur-tout usité parmi les mettre ensemble Atticus
( Brutus eiprieCicéron
plaisiràles co
, ) non pas
Menuisiers
ÉTABLI,RlesSerruriers,lesArquebusiers,etc.
, v. act . ÉTABLISSEMENT , pour les brouiller , maispourdoneràBrutus
>
re
s. plus d'idée de Ciceron , si établi de ce côté
m. (Etabli , bliceman : _ " é fer. 4° e muet ſd , (de l'éloquence ) et pour les upir encôre
au ad.] Erub!ir , c'est 1°i . Rendre stable , plus. P. Rapin. Il est vicux en ce sens.
fixe : » établir sa deneure , ou s'établir en ÉTABLISSEMENT , a tantôt un sens
quelque lieu . » Il est bien établi dans cette actif ; il se dit de l'action d'établir. » Il a
maison, auprès de ce Prince : il y a
coup de crédit . - S'établir un empire beau- réussi dans l'établissement de sa fortune;
, une l'établissement d'une communauté ; l'établis
spèce d'empire sur ... acquérir de l'empire sement d'un faic,
sement d'unequ
faic ,d'une
> question , d'un droit ,
>

Souto Remarquez que dans s'établir , le etc. tancóc un sens passif : il se dit de ce qui
pron. se est tantôt l'accusatif s'établir
à , est établi. » Les Hôpitaux sont des établisse
Tom . II. X
162 Ε Τ Α É TA
ment trèsutiles. - Poste , étatavantageux. jede n'aime
w Il a un bel établissement. » On luia trou-
ce petit
vous . - L'Acadpeuple
. admetque pourau l'amour
étage figuré ,
vé un bon érablissement.= Dans le style sans dire à quel style il apartient.menton À
-

familier , on le dit au figuré de quelqu'un , On dit , en style proverbial ,


qui s'est arrangé pour reposer ou pour dor- triple étage , qui descend fort bâs et fait
mir. « C'est ainsi que vous travaillez : C

plusieurs plis. Fripon , menteur , fanfa


Monsieur ... c'est que ... le sommeil m'a ron à ériple étage , àre l'excès.
surpris . — 11 me semble pourtant que vous
l'atendiez ; car vous aviez formé un'erablis
ÉTAGLR , v. a. [ ." et dern . é fer. ]Meta
tre par étages . Il ne se dit que de la coupe
sement bien comode.. Th . ded:c. » Mada- des cheveux. » Il faut lui étager les che
ne , veut - elle une chaise ? Non je ne veux .
compre pas faire un long établisseinent ici. ETAIE , s. f. [ Pron . étê : 1;" é fer. 2°
Ibid . ê ouv. l’e muer final ne se prononce pas. I
ETAGE , s. m . [ 11e é fer. dern . e muet. ] Pièce de bois , dont on se sert pour apuyer
Au projre , intervalle d'un bâtiment >
une murâille , une poltre , etc. qui menace
compris entre deux planchers. »stylPremier ſe- ruine. » Mettre une étaie , des etaies à
, le-
cond étage , etc. > En e provere une muraille. re
bial on dic
>
c'est un sot à tri
> ÉTAIM , ÉTAIN , s. m. [ é -rein : ; " é
ple étage : - Au figuré, degré d'élévatiorf. fer. ] Ces deux mots se prononcent de mê
» . Il y a bien des étages de grandeur, de me : dans 1 Orthographe , c'est l'm ou l'n er

fortun e » lly a des esprits,des gensdetoutétage, finale , quien fait la diférence. - Le i


>

de divers étages , etc. Dans ce sens, ce mot dit de la partie la plus fine de la laine cor
se

ne passe pas le style médiocre. dée. » Filer de l étaim . Le 2d est le noin


Tout homme ment , dit le Sage, d'on métal blanc très- léger. Etain commun ;
S'il n'y mettoit seulement erain fin ou sonant. Etain de Cornouaille , >
Que les gens de bás ésage ,
On pourroit aucunement
Province d'Angleterre..
Soufrir ce défaut aux hoinmes.
ÉTAL , .s. m . ÉTALIER , s. m . [ Etal,
La Font. au plur. Etaux , pron .. étô : 1" é fer:. 2' lon.
Eta-lié : 1 " et dern. é fer. ] Etal est une
Mais cet esprit, lui-même en tant d'étages: sorte de table , sur laquelle on vend de la
Se
Quesubdivise à l'égard
du Public cel des ouvrages
charme ,.
la inoitié. ehair de boucherie . Etalier , boucher , qui
Qui très- souvent à l'autre fait picié. vend de la viande sur l'étal ..
Rouss . ETALAGE , s . m . ÉTALER , v . a. [ ."
er
Cela est bon dans une Fable et dans une é fer. dern. e muet au 1'' é ferm . au 2d. ) ;
Epitre critique : mais je n'aime point à li-
.
Ces deux mots viènent d'éral. Voy . ce mot.
re dans l'Ab. Du Bos , que :. » l'imagina- Eraler , c'est exposer en vente des marchan
tion des Spectateurs n'est pas du même éta- dises. Etalage , exposition des marchandises;
qu'on veut.
se que celle des Peintres ; ni dans les Bu- . qu'on veut ven dre. » Etaler des draps
vendre.
des toiles , des denrées , des fruits . »
gatelles morales de l'Ab. Coyer : » Les Arts
la Musique, la pa Mettre à l'étalage . » Cela n'est bon qu'à
d'agrément
rûre la Danseà ,tous
, sont ,descendus les étages ; ni servir d'étalage. – Figurément , montrer
dans des Auteurs plus anciens et montés sur avec ostentation . » Etaler sa folie , son zèle ,,
le haut ton , entendre parler d'esprits de ses charmes , ses talens , son esprit , etc. Fai
re étalage de ses richesses , de ses allian
haut et de bas étage . Encôre
on scufuir. cette expression moins
figurée peut-
dans ré
ces , etc. en faire parade avec afectation.
une Tragédic. Corneille , parlant des Dieux , »„ La Citoyenne ( de Genève) dit: M. de Ma
yer pourra étaler , à la Comédie , ses ver
dit : Ils descedent bien moins en de si bás étages .. fus ei ses diamans. — Mais la femme , qui
Horace . étale ses diamans , au Spectacle , a rarement
Mme. de Sévigné l'emploie plus heureûse. des vertus à étaler ; et le raprochement
nrent en parlant des degrés de parenté. des vertus et des diamans est tout --fait neuf..
Je suis loin de la radoterie , qui fait passer . Ann .. litt.
l'amour parernel aux petits enfans. Lemien ETALIER. Voy: ÉTAL.
Gist, demeuré tout couri au premier étage et ETALON , s. m . Il signifie deux choses:
Ε Τ Α
ETA Ε Τ Α 163
bien diferentes , qui n'ont aucun raport en-, Remède pour l'étanchement du sang. » Cc
tr e!les. 1°. Cheval entier , qu'on emploie' muid s'en fuit , il le faut étancher. » Etan
à couvrir des cavales . 2° . Modèle de poids, >
de pleurer . Etanº
cher ses larmes , cessserperson
de mesûres , qui est réglé et autorisé par le cher les larmes d'une e afligée , ja
Magistrat. consoler , faire cesser ses pleurs . Etancher
ETALONEMENT , s. m .re ÉTALONER , la soif , l'apaiser. — Au figuré , on ditéran
v. a. ( Etaloneman , né : le é fer. 4e é cher la soif des richesses , des honeurs, la
muer au 1 " é fer. au 2d . 1 Ils ne se disent satisfaire.
que relacimenzar au 2d semis d'étulon . ÉTANCOV ou ÉTANSON , s. m . Étan >

Action d'etalow- r , d'imprimer certaine mar- ÇONER , ou ErANSONER , v . a. [ Richelet


que sur une mestere , un poids, pour cer- les met tous deux ; les autres Dictionaires
rider q ? ' ils ont éré vérifiés ou rectifiés sur ne mettent que le 1 ' : le 2d me parait pré
l'étal n . férable : le c avec la cédille ne doit être
ET 1: 1AGE , $. m. L'action d'écamer. Trév . empicyé que quand on ne peut faire all
>

- L'Aud. ne le niet pas. trement. I rrunson est une pièce de bois ,


ÉTAJER , vV. a. ETAMÛRE
É
CI
, s .
é fer. 3 é fer. au 1° lon . au 2d . --
f. [ 1" qu'on mei au pied d'une murâille pour Ja
; Ona soutenir. Étansuner , c'est soutenir par des
dit autrefois éraimer , et celui-ci était plus étansons. re
conforme à l'étymologie : mais les gens du ÉTANG , s. m . [ Étan : ite 1 é fer. leg
métier ont toujours dit éramer, et il a pré- final ne se prononce jamais. ] Grand amás
valu. ) Ecum ?r c’est enduire d'érain fonlu d'eau soutenu par une chaussée, et où l'on
le dedans des vaisseaux de cuivre , oud'autres nourrit du poisson . » Peupler ; empoissoner ;
ouvrages de fer. Etamúre , n'est pas l'action pêcher ; vider un étang. - En style prover .
d'éraner , mais l'éfer de cette action , et ce
> bial , ne voir plus qu'un étang ; ne savoir
étainlre
qu'on emploie pour cela.»» Cette étain ?re est plus ce qu'on fait. » Ce joueur écait si crou
trop légere. re
blé , qu'il ne voyait plus qu'un étang,
ETAMINE , s. f. [ 1 " é fer. dern.'e ÉTANT,, participe du V. Erre . Qui est.
muer. ] 1° . Tissu peu serré, fait de crin , Aútrefois il était déclinable. On disait : erans
de soie ,etc. pour passer le plus délié de la venus , étans arrivés. Aujourd'hui , on dic
>

farin e , ou quelque poudre , ou quelqueli; touj


queur. Passer par l'etamine. - Au jiguré
ours étant au pluriel comme au singu
lier.
.
style plaisant ou critique ) étre examiné à ÉTAPE , s. f. É CAPIER s. m
> m
1" ó
. [[ re 6
la rigaear. »” Cet homme , cet ouvrage a
e
fer. 3 ° e muer au 1er é fer. au 2d . ) étape
passé par l'éramine . est 1º. lieu dans une ville, où l'on décharge
Et sitôt qu'une fois la verve me domine les marchandises , les denrées , qui vienent
Tout ce qui s'ofre à moi passe par l'étamine. de dehors. 2° . Ce qu'on distribue aux Trou
quand elles sont
pes pour leur subsistance,
BOIL . en route . - C'est aussi le lieu où se fait
= 2°. Sorte de perite étofe mince, ce qui cette distribution . De -là l'expression , brûler
n'est pas croisée.. = 3". Etamines, au plu- l'étape , ne pas s'arrêter dans un lieu d'éta
riel ; dans les plantes , ce sont de petits fi- pe , 'et passer plus loin : ce qui se dit par
lets , qui selèvent du centre de la Heur , et extension des voyageurs , qui ne s'arrêtent
>

qui portent des sommets , où est enfermée : point aux lieux où l'on a coutume de s’ar
pouss
uneÉTA MÛRièreE .,Voy germ. er les graines . rêter. = É tapier , est celui qui a soin
fait MER
qui. ÉTA
de fournir , et de distribuer l'étape aux gens
ÉTANCHE ( á ) adv. Mettre à étanche de guerre .
un bårardeau , c'est le mettre à sec . ÈTAT , s.s m . [ " é fer. le : final ne
L’Acid, ne met point ce mot. se prononce que devant une voyelle et seu
ETANCHEMENT , S. m . Étancher , lement dans le discours soutenu. } Ce mot
re
>

V: a. [ Etancheman , ché, 1 éé fer.. 2€ lon.. se dit en plusieurs sens : 1 ° . Disposition dans


.

3* muet au res i fer. au 2d. ] Etanche- laquelle se trouve une persone', une chôse ,
ment est l'action d'étancher , d'arrêter l'écou
>

une afaire . » Erre en bon ou en mauvais


berament d'unechốseliquide, quis'enfuit état. » Ilest dansunétat à faire pitié. »
par quelque ouvertûre. » Erårcher le sang. L'ét e de la santé , desafaires.»
X 2
Place er
2
164 É TA E TE
itat de défense. Âme en état de gråce. - Il est ÉTAU , s. m. [ É-10 , au plur, Étaux :
en état , ou hors d'état de payer, ect. Voy. ?" é fer. 2' lon. au plur.. ] Machine dont
Liste registre. » état les Serruriers et autres ouvriers se servent ,
Situation . 2 °. ,
des Oficie
pensi ons. rsde la Maiso
Etre sur du Roi.
l état,n etc. = Etat des pour
30. Mc-
tenirEMEN
ETAY serréTce, s.m.
qu'ilsÉTAY
travaiER,
llent.
V. a.Célé
moire , inventaire. Erat de mise re
[
> de dé ie- man ‫ ܕ‬ié : 1 er zº é fer. 3 ° e muer au
4º. Train , dépense..
pense , de rente. == ° > 1'"' , é fer. au 2d . ]} étayement est , ou l'ac
» Je tiens à Turin un état considerable . tion d’étayer , ou l'éfet de cerce action. Il
Marmont. » Les Bourgeoises portent aujours est peu usité. Érayer , c'est apuyer avec des
d'hui un aussi grand état que les Daine étaies . » Etayer une maison , un bâtiment. >

de qualité. Acad. = sº. Condition ; Etat Au fig . » Sa fortune a besoin d'être


Eclésiastique , état de mariage . Vivre selon étayee. En st. prov . on dit d'un homine
son éta t , rem pli r les dev oir s de son éta t . qui pre
Voyez Condition. = 6°. Gouvernement voudruit étayer le ciel.nd des précautions inutiles , qu'il
Etar Monarchique , Démocratique ou Po- REM . 1° Le Dir. de Trév , et celui de
pulaire etc. Royaume ou Képublique, l'Acad. mettent étayement. Le Rich . Port .
>

Il ne se dit au singulier , que quand renvoie à étaiement. -- Pour le verbe , les


il est seul , sans pronom , sans adjeciif et uns écrivent et prononcent au présent , j'en
sans autre addition. » Renverser , troubler taye , tu étayes , il étaye , ils étayent ; les
l'Etat. » L'impiété est aussi funeste à l Erat autres ; j'eraie , tu étaies , ecc.
qu'à la Religion. Mais quand état est ac- 2. Il paraît qu'il est convenable d'écrire
compagné des pronoms possessifs , il faut le et de prononcer au présent du subjonctif et
mettre au pluriel. Ce Prince sortit de ses à l'imparfait de l'indicatif : nous érayions ,
Etats ; c . à d. de son Royaume, des Pays vous étayiez , etc. pour les distinguer de
soumis à sa domination. Si l'on disait , de > l'impératif. , étayons, étayez , et du présent
son état , on dirait coule aûtrz chose , et de l'indicatif , nous étayons , vous élayer.
on désignerait par-là sa qualité de Prince. dont la pénult . est lon
ÊTE : finale
= 7. Les Etats , en France, c'est aussi gue dans l'ê ouv. et afecté d'un accent cir
:
l'Assemblée des trois Ordres du Royaume , confiexe : béte , fête , tempête ; et brève
> >

le Clergé , la Noblesse , er le Tiers-Erat. par tout'ailleurs , er le i sy redouble , à


>

Il y a les Etats Généraux , etet les Etats. moins que l'étymologie ne le defende. Pro
les Ecars
Provinciaux. phète , Poère . , tablette , muserte , etc. l'è
Rem. 1º. On dit , dans le premier sens , y est moyen. - Le temps viendra ou
mettre en étar une chose , la mettre au point l'on écrira tahlète , musère , etc. comme Pro
où elle doit être. -- La tenir en érat , la phère ,, etc.
-

tenir prête ou ferme , afin qu'elle ne branle ETÉ , S. m . ( deux é fer. ] Celle des qua
pas. = . Faire étar de... pour estimer tre saisons de l'année qui est la plus chau
2.
ou résoudre ; et faire étar que ... pour de. Elle comence au solstice de "Juin > et
présumer , penser , compter que ... me pa- finit à l'équinoxe deSeptembre. » Jours , cha
raissent vieillis . L'Acad. les met sans re leurs , fruit , habit d'été. » L'été prochain.
marque. Mais si l'on peut encô:e s'en ser- » Nous étions en écc .
vir , du moins ce n'est pas dans le beau ÉTEIGNOIR , s. m. Etèg -nar : 1"re e
style. » Ils faisoient un particulier état de fer. 2° è moy. mouillez le . ) On a die
son esprit . Pref. des Euvres de Voiture . » autrefois ércindoir. Les Gascons disent , ane
Tite- Live écrivit un Traité d'Éloquence éreignoire, a InstrumentI creux , en forme
dont Quintilien fuit grand état . P. Rapin . d'entenoir
d'entenoir , pour éteindre la chandelle , la
» Ils faisoient état de
)
se retirer à Carane , bougie , les cierges , etc.
ÉTEINDRE v . act . | E -tein dre : " &
s'ils étoient victorieux. Rollin .. - » Vous é
e
pouvez faire état que je vous enverrai cet fer. 2° lon . 3 ° e muet. ] J'éteins , nous étei
argent. « Je fais état qu'il y a plus de cent gnons , j'éteignais , j'éteignis , j'ai éteint ,
mille âmes à Marseille.= On dit, en 'séat jéteindrai, j'éteindrais, éteins, que j'étei
que , ou bien , en l'état où , avec l'indica- gre , j'éteignisse , éteignant , éteint étou
> , einte.
fer
tif. » Si vous pouviez la voir en l'état = 1 °. Au propre , Faire mourir
qu'elle est , etc. Sev. le feu, » Ereignez ce feu . Ereindre un em
É TÉ ET E 105
bråsement , un cierge >
un Alambeau. » Le ret emploie le rºl . ) Au propre , Enseigne
er
.

feu s'éteint , il est é:eint. = 2. Aù fig. de la Cavaleris. - Pavillon surtoute


les Gald-.
res. = Au fig . Il se dic de
on dit , éteindre les couleurs , les lumières sorte
d'un tableau , les afaiblir . Eteindre le d'enseignes de guerre , soit pour la Cava
guerre , ou le feu de la guerre , la faire lerie , soit pour l'Infanterie. ”» Déployer ,
cesser. - Ereindre la soif , l'étancher . - arborer , planter un étendard. = En st.
.
» Les jelnes éteignent le feu de la concu- métaphoriq ue , suivre les étendards de
>
quel
piscence. » Insensiblement on se laisse aller qu’un , einbrasser son parti. arborer
à une passion , qu'on n'aperçoit que quand l'étendard de la dévotion , c'est en
faire pro
il n'est presque plus temps de l'éteindre. Té- fession , en faire parade.
-- Lever l'étendard ,
lémaque. = ; Faire perdre le souvenir . se faire chef de faction .
Abolir , éteindre la mémoire de ... » Son ÉTENDOIR . Voyez ÉTENDAGE. re
ressentiment ne s'éteindra qu'avec sa vie. » ÉTENDRE , v . act. [ Elandre ; i
> é
Eteindre une race l'exterminer. » Cette fer. 2° lon. 3° e muet. 1 1. Déployer.
maison , cetre famille s'éteint , ese près de Etendre du linge , un tapis. » Etendre les
f'éteindre , est éteinte. Il ne reste plus de brâs , ou le brûs . » Oiscaụ qui étend ses
inales. 4° , Ereindre une rente , une ailes. » S érendre , ou étre érendu tour de
pension , une dette , la racheter , la faire
> son long. Erendre un homme sur le
finir. carreau ; le renverser mort par terre .
Rem. Racine dit , dans les Frères È ne- 2°. Alonger, étendre du beurre , de la cire ,
.

mis : du drap , du parchemia. = > 3 °. Aug


Ses jours infortunés ont éteint leur flambeau . menter . » Etendre son Empire , son parc ,
On dit : le flambeau de ses jours s'est éteint ; sa terre . S étendre sur un sujet , en par
mais on ne dit point , ses jours ont éteine ler fort au long. = 4°. S'étendre , durer . »
( eux -mêmes ) leur flambeau . Il était si aisé , La vie de l'homme ne s'étend guère au- delà
dit Racine le fils >
de merire : de cent ans , etc.
De ses malheureux jours s'est éteint le flambeais. Rem. Boileau fait régir à s'étendre la
Qu'on voit bien que l'Auteur n'a pas mis la prép. à et l'infinitif. » Je ne in'étendrai pas
dernière main à ses ouvrages . Ailleurs , davantage à lui faire conoître une faute
il dit :
qu'il n'est pas possible que lui - même ne
Etvous-même, crue!le , éteignez vos beaux yeux. sente. Ce régime est tout au moins dou
Expression qu'on traiterait de ridiculedans teux. Je ne l'ai trouvé que dans cet illustre
fout autre que Racine. On ne dit point d'une Auteur , et je ne me souviens pas de l'avoir
persone qui s'est tuée , qu'elle a éteint ses ou ! -dire.
yeux .
re
ÉTENDU > Û E , adj . [ Etandu , dů-e ;
ETEINT , EINTE ; il ne se dit adjective e é fer. 2° lon. 3 lon. au 2d. ] Il a tous
ment qu'avec yeux et voix . » Il a les yeux les sens du v. Erendre , dont il est le par
éteints", sans feu et sans vivacité. » Elle a ticipe. Qui est déployé. Couché de son long.
>>

la voix éteinte ; on a peine à l'entendre , Spacieux,


tant sa voix ese faible.
qui a de l'étendưe.
ÉTENDUE s . f. ( Eranda - e , 1" é fer.
> >
re

m . [ Eran 2 ° ec ze lone muci. ] 1 ° , Longueur. »


ÉTENDAGE, ETENDOIR , s. .
re
Royaume. = 2 °. Long es
dage , doar ; 16ė fer. 29. lon . ] Ces deux L'étendue du Royaume.
motsn'ont d'usage que chez les Imprimeurs. pace de temps. »· L'étendue des âges , des
le ? se dit d'un assemblage de cordes ten siècles . = 3 °. Figurément il se dit du
-
>

dûes d'un mur à l'autre , sur lesquelles on pouvoir , de l'autorité de l'esprit , de la


fait sicher les feuilles imprimées.Le
manche ,
zd. voix, du sens d'une proposition, etc. >

àest une petite pelle à


long qui sert
Rem . Ce mot n'a point de plur . On ne
à placerles feuilles inprimnéessurl'étendage. diepas de deux champs ,leurs étenduessont >

ETENDARD , s. m .[ Etandar ; 1" éé égales, mais , leur étendueese égale. —


>

fer:2. lon.
Rollin écrit étandart
En lit dans unDictio
Le d finalnese prononce ja- recommandoit
et met
naire. » Le livre que
M.le Cardinal de... c'étoit
un
et un à d'abord
achelet de l'e et du d. - Ri
la placeérendart les Rcilexions Morales dans toutes leurs
écrit , et plus bâs , étendúes. C'est contre l'usage . Il falait dire :
étendard . Le dernier est le seul bon .Villa- dans toute leur étendue.
166 E TE É TH ,
ÉTERNEL , ILLE , adj. ÉTERNELLE- par'exagération et abusivement ', et seule
>
nèleman ; ment dans le 3 ° sens d'érernel. » Ererniser
MENT , adv. [ Èternèl , nèle
te é fér. 2° e ouv. 3 ° é moy. 4° e muer. ) son nom ,
те Sit mémoire. » La chicane et la
1°. Qui n'a jamais eu de comencement , e mauvaise foi éternisent les procès. = Eter
qui n'aura point de fin. En ce sens , il nité , est 1 °. Durée , qui n'a ni commen
ne peut se dire que de Dieu. » Dieu seul cement , ni fin . » L'éternité de Dicu . „ Dieu
est éternel. Le Père éternel , le Verbe érer est de toute éternité . = 2 °. Durée qui a
nel , la Sagesse éternelle . Et substantivement. un comencement , et qui n'a point de fin .
» La loi de 1 Eternel : l'Eternel a dir , etc. » Eternité de bonheur ou de suplices , de
= 2°. Qui a eu un comencement , et n'aura tourmens. -3 °. Un fore long.tems. » Ce
.

jamais de fin . » Lesuplice éternel , la gloire batiment darşra une éternité. » De toute
eternelle. = 3. Abusivement , qui doit élernité , de temps immémorial. » Cela est
durer si long-temps , qu'on n'en sait pas la de lluie éternité
fin . » Proces éternel : » Gucrre éternelle. » ÉTERNUER , v . n. ÉTERNÛMENT , s. e
Des haines éternelles etc. = En st. pro- m . [ Ecernil - é , nûman : re" é fer. 2' ê ouv. 4°
°
verbial , plaisant et critique , p.irleur , 'h2- é fer. au " , long. au 2d . - On écri
>

rangueur "éternel , qui parle , qui harangue vait autrefois éternuem ne. Le Gendre
long -temps , et qui ennuye: O, dit aussi , écrit même éternuement avec deux points sur
et plas souvent , parleuse éternelle. l'e , ce qui ferait prononcer éternu eman :
kem . 1° . Dans le discours ordinaire , éter- l’e y est si inuet , qu'on ne le fait pas sen
nel est mieux placé après le nom qu'il mo- tir . : 09 a bien fait de le retrancher. ] L'é
difie : » Le bonheuréternel , la loi éter- ternúment est un moûvement convulsit des
nelle. En vers et dans le discours relevé , il muscles de la poitrine , qui servent à l'ex
précède élégamment le substantif. piration , dans lequel l'air est classé avec
1

L'éternel entretien des siècles à venir. violence par le nez et par la bouche. Eter
Rac . Iphig . nuer , c'est faire un éternumcet. „ Le rliú
Est-ce à nous , vils atômes , me , la fumée , le tabac font éternuer . »
A sonder de ce Dieu les éternels décrets ? Parini nous , dit le Gendre , lcs uns , à l'o
De sa Toute -puissance adorons les secrets. casion des eternuemens , pensent que celui ,
Marin , Fédéric . qui éternile doit recevoir le salue', comme
» Ils t’invoquent , Ô toi , Père Tout-Puis- un souhait fair en sa faveur ; les aớcres es
sant , et toi , fils égal au Père , ct toi timent que c'est à lui à saluer la compa
gnię , comme par excuse de son importu
qui les unis tous deux par les næuds d'un nice.
éternel amour. Jér. Déliv .
Ses jours sont dévoués à d'éternelles larmes . ÉTÊTER , v. act. [ "* et dern . é fer. 2°2
Grosset. ê ouver long. 1 Couper la tête d'un arbre.
» Erecer Jes saules.
2°. Éternel ne se dit des persones que dans ÉTEOF s. m .. ( re
é fer. On ne pro
le Tant
styledecomique.
gens éternels , dont le public est las. nonce I'f finale qu'en Poésie , devant une
Gresset. voyelle. ) Petice baile , dont on joûe à la
C'est l'éternelle Célimène , longue pau: ne. – En style proverbial, ren
-

Qui depuis vingt ans se promene , voyer l'éreuf , c'est repousser avec vigueur
Boude et rit sans savoir pourquoi. l'in ;ûre qu'on nous veut faire. Courir
Mercure . après son éreus , prendre bien de la peine
Voyez une Remarque au mot IMMORTEL. pour recoavrer un bien , un avantage qu'on
ÉTERNELLEMENT , il se dit dans les trois a laissé échaper.
sens principaux d éternel. » Dieu engendre ÉTEULE , ou ESTEUBLE s. f. [[ 1" é >

son Verbe éternellement. » Les peines des fer. au 1 è moy . au 2d. ] L'Acad . les
>

damnés dûreront éternellement , » Voulez- met tous deux . Tréy , er le Rich . Port. ne
vous demeurer -là éternellement. » Il parle mettent que le r' ' ; ' le 2d n'est usité qu'en
éternelleinent. certaines Provinces. Chame. Ce qui
ÉTERNISER , v. act. ÉTERNITÉ , s. f. reste sur la terre du tuyau des grains , quand
e
re
[ Eterni-zé , nité : " éė fer. 2°, ê ouv. 4 ° on a fait la moisson .
é fer. ] Eterniser , rendre éternel. Il se dit ÉTHISIE , ou Érhysie : ÉTHIQUE ;
ETI É TI 167
voyez ÉTISIE , ÉTIQUE. phtysie : maladie qui dessèche , etc. Puis
ETIMOLOGIE : Richeler. Voyez Éty- qu'on laisse dire aux Médecins phrysique ,
MOLOGIE et qu'on dit érique , pourqnoi ne pas dire
"1"
ETINCELANT , ANTE , . adj.ÉTINCE- étisie ? On répondra que ce n'est pas l'usage.
LER , v. act. [ E- lein celan , clé : e" , é Eh bien ! il n'y a qu'à le faire venir . » Cé..
fer. 2lon 3 ' e muet . Devant la syll. toit une éıhysie , qui le minoit depuis long
Di
fem . cet e se change en è moy. Il érincelle, temps . Il avoit voulu le guérir
ouerincéle , étincrilera , ou étincelere, etc. )] d'une étisie. Tissor. -Mme. de Slain
Etinceler , briller > jeter des éclars de lua tenon emploie étisie pour maigreur. » L'em
mière. Einelint , qui étincelk . » Il y a bonpoint sied mieux à la vieillesse que l'é
)

des étoiles qui érincellent les unes plus que tisie.


les aîtres. Rubis érincelant , étoile érince- Rem. M. de Girac , dans sa Réponse à M ..
lan!e. = Au kg. » Les yeux lui étincellent Costar le râille d'avoir dit érique au lieu
de colère. » Des yeux étincelans, brillans ; d'evtique, mais il a tort , dit Ménage, érin
étincelens de colère. » Auteur toudroyé par que est le mor usité. L'Acad. avait dabord:
la plume étincelante de M. Linguee Sab. mis : quelques-uns écrivent ecrique , mais
Trois Siècles , etc. on ne prononse point le c. Elle a retranché
Ta justice paroit de feux érincelante , cette reinarque dans la dernière édition. =
Et la terre tremblanie Il y en a qui écrivent erhique , qui ne vaut
S'arrère à ton aspecto pas mieux. » Elle éioit éthique depuis long
Rouss.
1
temps. Let. Elif. Ethique , s . f . est autre
» 1] (le Poème de la Henriade ). est par- chose. Il signine morale , en termes de l'é
tout érincelant ; et s'il n'éclaire pas tou. cole. » Les éthiques d’Aristore , ses ouvrages
jours , il ne cesse d'éblouir. Le Chev. des moraux ,
Sablons. ÉTIQUETER , v . acr. ÉTIQUETTE S.
re er
ÉTINCELLE , s. F.f. ÉTINCELLEMENT
>

é .
>
f. [ Erikeié ,bete; ,'
1 ée fer. 3° emuerau ies
è moy. au 2d. Dans les verbes, l'e mues de
s m .&[ plein-cèle , celeman
>
: !" é fer. 2°
lon 3 è moy. ¢4 ée muet ( Erincelle , pe- la z3 se change en è moyen devant la syll.
1 tire parcelle de feu ; bluette Etincellement , fém . Il étiquette , étiquettera , etc. ) Eri
éclar de ce qui étincelle. » Une petite erin- quelle , petit écrireau qu'on arache sur un
celle peut causer un grand embrasemene Ce sac de procès, ou à des sacs d'argent,, à des
quiest aplicable au moral, comme au phy- liasses de papiers , à des paquets de hardes,
sique. » L'étincellement d'un charbon ardent , etc. Etiqueter , c'est mettre une étiquette.
des étoiles fixes. = Celui-ci ne se dit qu'au » Il faut ériqueter ces sacs , y mettre une '
propre.
des Etincelle
lumières de s'emploie
l'esprit , auIlfg en parlant ériquette. = On dit , proverbialement ,>

étincelle de bon sens n'a pas une juger , conduruer quelqu'un sur l'etiquette
du sec , sur les aparences
de raison , etc. et sans avoir exa
ÉTIOLER ,('s') v .réc. En parlant des miné le fond. = Eriquette du Palais est ,
plantes et des branches des arbres , c'est de- å la Cour d'Espagne , à celle de Vienne et
venir
*ÉTIS F. ÉTI,QUE
IE ,ets menu
foible pour, adj Etizserré
être. [ trop ie
dans ded'aûtres
. tail Cours, le cérémonial , le dé
ce qui se doit faire journellement
rike : 11e é feri derne
se dans ces Cours.
muet.. ]] Etique sé
dit de celui ou de celle , qui est atteint » ÉTOFFE , ou ÉTOFE , s. f . ÉTOFFER 5, re
ou atteinte d'une maladie , qui dessèche et ou ÉTOFER ', v . act. [ 15e é fer. 3 ° e muer
23
consume toute l'habitude du corps, » Deve- au subst. é fer. au verbe . ] Erofe est , 1°.
nir erique . » Elle est morte
» érique. » Il se Drap., tissu de fil , de coton , de laine, de
? ditiqausside
ér ue. la fièvre , quidesséche ; fièyre soie , d'or ou d'argent , servant à faire des
5 Quelquefoisil
maigre ,atténué ne signifie que habits, ou ement
.. » H a le visage érique.
à garnir des meubles. Ond'leordit:
er
particulièr de celles de soie
On le, dans
maux , dequelquesani-
dit, enle cestylesensplaisant l'argent.
et moqueur : lours. » C'est une belle étofe que le ve
»
» Le Tâilleur n'a pas épargné l'étofe.
2.3 un pouler ,un chapon , un chevnl érique. = 2 °. Cemot s'étend à la matière de quel
Il
* Tiste,ou, commeécrivent certains, ques aútres ouvragesdemanufacture. ).II
į dihisie , est ce quelesMédecins apellent. ny a pas assezd'étofeà. ce chapeau.» Cuir
.
E TO É TO
168 re e et
rasse de bone érofe. 3 ° On dit , figa- toa- le , lé , le - e; " é fer. 3 ° e muét du i
rément , dans le style familier , d'un jeune é fer. aux 2 autres. ] Etoile , astre , corps
homme , qui a des qualités et des talens, lumineux , qui briſle au Ciel pendant la
qa'il y a chez lui de l’étofe pour faire un nuit. Il se dit plus proprement de celles qui
homme ; ou simplement , qu'il y a de l'é- sont apelées fixes , 'er qui étant lumineuses
tofe. » Il y a bien des gens à qui l'étofe par elles-mêmes , ont une scintillation sen
.
ét qui voient à tout moment le sible. Les aûtres sont apelées étoiles errantes ou
boue e leur
manqude , esprit. Sév. „J'y prends un planères. - On apelle abusivement , étoile,
-

intérêt aussi vif ( à ce procès ), que ma ten- ces météores que l'on voit courir dans l'air
dresse pour vous est vive ; c'est la mêine la nuit , et s'éteindre incontinent. On
érofe. Šév. » Il y a des gens d'une certaine dit , proverbialement , loger , coucher à la
érofe , ou d'un certain caractère avec qui belle étoile , coucher dehors. » Il fut bien
il ne faut jamais se cometre. La Bruyère. » tôt réduit à passer la nuit dans la rûe. .. Il
C'est un homme de petite , de basse étofe , fait à ce sujet une peintûre si gracieûse
die basse condition . qu'elle doneroit envie de coucher à la belle
étoile. Journ .. de Mons. - On dit aussi de
Un Ariste , un esprit d'assez grossière étof ,
C'est une espèce d'ours qui se croit Philosophe. celui à qui l'on a doné un grand coup sur
Gresser . la tête , qu'on lui a fait voir les étoiles en
Rem. Comine on dit , tailler en plein drap, plein midi (d'aîtres disent toutes les étoiles );
M.Palissot a cru pouvoir dire , tâiller en et de celui qui est imposteur ou visionaire ,
qu'il fait voir aux autres , ou qu'il croit
Vous étofe.
pleine pouvez maintenant tailler en pleine écofe. voir lui-même les étoiles en plein midi.
On peut ie passer à un Poète comique. Étoile a divers autres sens. = 1 °. Cen
On dit , familièrement , doner dans l'étofe , tre où se réunissent plusieurs allées d'un
dépenser beaucoup en habits et en meubles. pare, ou plusieurs routes d'une forêt. =
On n'a pas épargné , ou l'on n'a pas 2°. En termes d'Imprimerie , astérisque. Ce
0

plaint l'étofe à cette vaisselle , etc. On y a lui- ci est plus savant : eroile est plus vul
mis plus de matière qu'il ne falai.. gaire. S ; Marque blanche sur le front
ETOFER ne se dit qu'au propre et dans d'un cheval .
les deux sensd'étofe : garnir de tout ce qui ÉTOILÉ , É E , adj . Semé d'étoiles ; Ciel fort
est nécessaire , soit pour la comodité, soit évoilé , fort serein!). = Où il s'est fait une
pour l'ornement. Lit , carrosse bien étofé , félure en forme d'étoile. Bouteille étoilée..
maison bien écofée. Il se dit sur- tout au par- — Cet adjectit marche toujours à la suite
= C'est aussi mettre de la matière du substantif. L'étoile firmament sent le
ticipe.
dans la quantité et la qualité qu'il faut. » Ronsard , ou le Du Bartas.
Ce Chapelier n'a pas bien étos ce chapeau. Rem . On se sert beaucoup du möt étoile
1 On a mal étofi cette cuirasse. pour exprimer le destin , la fatalité. » C'est
On dit , en style familier , un homme mon étoile d'être malheureux . » L'étoile de
>

bien étofi , bien vétu , bien ineublé , qui a M. de Lausun 'repålit. Il n'a point de loge
en abondance toures ses aises et toutes ses ment : il n'a point ses anciènes entrées . Sev.
comodités. » Vous n'avez que quatre valets -- Cette manière de parler sent un peu
de chambre , qui ne sont pas micux mis l'astrologie judiciaire . Elle me déplait sur
que des Gentilshommes de Province un peu tout dans la phrase suivante de l'Ab. Du
écofés. Coyer. Ler. à un Grand. » Ses ocu- Bos : » Un grand Magistrat , un grand Gé
pations sont de fusiller un lièvre et de mé- néral , un grand Ministre ne deviennent ce
dire des roturiers mieux érofe's que lui. Du qu'ils sont capables d'être que dans un âge
Plaisir. == Brébeuf lui done le sens et le plus avancé que l'âge où les Peintres et les
régim e d'orné. Poères atteignent le degré d'excellence où
Ce saint jour ne voit point leurs portes étofées leur étoile leur permet d'atteindre. Que
D'écharpes , de bouquets, de festons , de trophées , font les étoiles aux talens des Poètes et des
En ce sens et avec ce régime , il est su- Peintres ?
ranné. Discours bien écofé , rempli de toute ÉTOLE , s. fém . [ 1 e é fer. z e muer. }
la matière nécessaire et convenable. Longue bande d'étofe , que le Prêtre met
ÉTOILE , s. £,F. ÉTOILÉ , ÉE , adj. ( É- sur le cou et croise sur l'estomac , et que
le
E ' TO E ' TO 169
leDiacre porte en manière d'écharpe. - Les extrémement étoné. Style proverbial. On
Curés la portent sur leurs surplis , pour mar- dit pourtant , avoir la tête éronée , ébran
que de la supériorité dans leur Eglise. lée , lourde , embarrassée. » C'est un assez
Les aûtres Prêtres la portent de même sans grand contentement que votre Belle-Sæur,
la croiser , dans plusieurs fonctions Eclésias- après avoir eu deux jours la tête fort éronée
tiques. soit tout- à - fait remise de sa chûte. Sev. =
ETONNANT, OUÉTONANT , ANTE, adj. Eront régitde et l'infinitif ,etil a lesau
ÉTONEMENT , s. m. ÉTONER, v. act. [ Eto- tres régimes de s'éroner. Voy. plus bâs. »
IC
nar , nante , neman , né, 1" é fer. 3° lon . Calypso , étonée de voir dans une si vive
c
)

aux deux premiers , e muer au 3 ' , é fer. jeunesse tant de sagesse et d'éloquence , ne
au dern . ] Eronant , qui étone , qui surprend. pouvait rassasier ses yeux en le regardant.
2

Etonement . Surprise causéepar quelque chose,


d'inatendu. » Cela est fort étonant m'a
Télém
III . .Éconement; surprise , consternation
>

beaucoup érone'; m'a causé un grand étone- ( synon . ) Ils ditèrent entr'eux en ce qu : le
mentmonde
; m'adans
rempliétonement.
d'eronement, a jeté tout premier est plus dans les sens , le second
le l dans l'esprit ; le troisième dans le caur.
Eronement et éconor signifient quelquefois. Le preinier vient des choses blamables, ou
ébranlement , ébranler. » Depuis sa chute , peu aprouvées : le second des choses extraor
il lui est resté un étonement de cerveau : » dinaires : le troisième des choses alligeantes.
Ce lui a étoné la tête. » Le branle Etonement 'ne se dit guère en bone part :
coup
des cloches a étoné cette tour. Acad. surprise se dit également en bone et en
1. Rem . Eronant peut être placé,indife. mauvaise pare : consternation ne s'emploie.
reniment devantou après le nom qu'il afecte. jamais qu'en mauvaise part. Gir. Synon.
En prôse et dans le style simple ou médio- SÉtonement , comme espérance , éfroi ,
cre , il est mieux qu'il suive : en vers er terreur se dir de la persone qui le caûse .
dans le style relevé, il est plus élégant qu'il Ec des plus vaillans même il ese l'étonemeni,
Corn.
précède. » Les succès étonans , les étonans
succès. C'est au goût età l'oreille àdiriger Il ne se dit guère au pluriel ,même dans
l'Orateur. L. Racine , dans le Poème de La son sens et son emploi ordinaire Mde. de
Religion, dit , en apostrophant le Limaçon , Sévigné dit pourtant. » J'en voudrois qui
;
Mais qu'on doit t'admirer , quand tu nous déve pussentce me donner de grands étonnemens.
n'est pas une conséquence pour
lopes Mais
Les étonans ressorts de tes longs télescopes. d'autres phrâses . Ainsi l'on ne doit pas irni .
Indépendamment de ce que par cette cons- ter Corneille , quand il dit : >

fruction , ressort est plus raproché de son Dans ces éronemens dont mon ame est frapée.
régime , ressorts éconans ne serait pas si On dic , ne pas revenir d'éronement ,
bien.. = Il est étonant régit le subjonc- avecla prép.de pour régime, » On ne reo
tif , comme s'éroner et étre croné.»Tout venoit pas d'étonement de la fortune de
>

ce qui environe les Grands , s'étudie à les cette rapsodie sans méthode , sans ordre .
tromper. Est- il étonant qu'ils puissent se Linguet. = Au grand étonement de, adv .
laisser, séduire. Massill . » Il est étonant , >
» Al grand éconement de tout le monde .
7
ou je suis étoné , ou tout le monde s'étone IV. S'éroner que régit le subjonctif. Quel
que vous vous obstiniesez dans une opinion ques Auteurs déjà un peu anciens lui ont
ci faâsse et si dangereû , -Un Auteur fait régir l'indicatif. Voicûre : » Je m'étone
moderne ajoûte la particule neétonant
négative *
dans la phrase qu'étant si heureux en cela , je suis si mal
heureux d'ailleurs. » Je m'étone que vous n'en
. » Il ne seroit pas que ce
poste ne fût emporté en moins de temps et avec avez trouvé un meilleur. Il falait , que je
moins de perie que n'en éprouvèrent les sois; que vous n'en ayie pasztrouve', etc.
Français.. Je crois que cette négative est Le P. Rapin :»Il y alieu
a de s'éroner que
contre l'usage Plutarque ne prenoit pas ( ne prſt pas
II. Econe ne se die ordinairement que avantage pour "Demosthène de ce qu'il avoić
des persones. Econé comme un fondeur de près de trois cens ans de réputation sur Ci
cloches
comme s'il tombait des nûes
. céron . Le P. Sicard : » Il ne faut pas
comme si les cornea lui venaient à la tête , s'étoner qu'on les fuit ( fuie ) du plus loin
Tome II. Y
170 E ' TO ETO
qu'on découvre les banderoles ", etc. - blés. —'V. neur.Avoir la respiration em
Leibniez : » Je m'étone que vous dites ( di- péchée. » Délacez cette femme
, elle étoufe .
siez ) que , etc. Après le que régi par » Nous pensâmes étoufer de chaud.
ce verbe, quelques uns retranchent pas dans Rem. 1. Éroufant marche ordinairement
le sens négatif. » Je m'étone que l'estime après le substantif , sur-tout au masculin . Le
qu’on avoir pour lui ( Térence ) n'ait obligé féminin pourrait quelquefois le précéder.
quelqu'un à nous conserver son véritable Erbufantis
nom . Mme. Dacier . Voy. plus haut le 2d
vapeurs.
2°. Erou fant' et étoufement ne s'emploient
exemple tiré de Voiture. Il est plus sûr de qu’au propre ; mais cloufer se dit élégam
mettre pas ; n'ait pas obligé , etc. == On mene au figuré . » Eroufer se's plaintes ;
met quelquefois sį au lieu de qué : mais: ses soupirs ; son ressentiment , les moûve
ce n'est que dans les phrases interrogatives: mens de l'amour - propre. 'Etoufer les re
Alors l'indicatif est indiqué. » Vous vous mords de la conscience .
éronez après cela , si vous êtes maigre ! Étoufe promptement une naissante flamme.
Sev. Faut il s'étoner s'ils ne sont point ai Corneille:
més , puisqu'ils n'aiment rien que leurs Eroufer une afaire ; une querelle , l'empêcher
>

grandeurs et leurs plaisirs. Télém . “ Ne vous déclater.


eron z pas si j'en úse de la sorte. = L'in , ÉTOUFOIR , 'S. m . [ ..tou- foar : 1 " éé
>

finitif
commun
avec la prép. de est un régime moins fer. ] Espèce de croche de métal , dont on
et il ne doit être employé que se sere pour étoufer et éteindre des char
quand le verbe régi se raporte au nomi- bons.
natif de s'étonner. ÉTOUPE , s. f.f Érouper , v. ace.. Į É-
Ce timide chevreuil ne songeoit plus à fuir , tou - pe , pe :, " é fer . z3 ' e muet au 17 é
Ec le daim si léger s'étonoit de languir. fer. au' second. ) étoupe est la partie la plus
De Lille . grossière du chanvre ou du lin. Étouper ' ,
Ainsi l'on doit dire , en parlant de soi , c'est boucher avec de l'étoupe , ou quelque
je m'érone d être , et en parlant d'un aútre, autre chôse semblable.'» Écouper les fentes
--
qu'il soit toujours malade. = Pour les noms , d'un tonneau. ' » Érouper les oreilles , etc,
s'étoner régit l’ablatif ( la prép. de.) » Il ne = On dit, en style figuré famil. metire
véngaen
w'étone de rien ; il s'étone de tout » ; je ne le feu aux étoupes , exciter à la
m'en étone" pas. » il s'étone du moindre ce , à la révolte ; le feu est aux étoupes ;
bruit . * Corneille lui fait régir le datif ( la les esprits sont échaufés.
prép. à ) . » Quoique le mien mon courage ) ÉTOURDERIE , s . f. Étourdi , IE
s'étone'à ces rudes alarmes. C'est un faux adj. et subst. ETOURDIMENT, ' adv . [ 1"
e er
régime. fer. 3 ° e muet au ' zet : en dans la dern. a le
* ÉTOUBLE , Trév. Voy . ÉTEULE . son d'an : Étourdimin. ] Erourdi , qui agic
* ÉTOUFFADE. Trév. Sorte de ragout. sans considérer ce qu'il fait. Erourderie ,
Des perdrix à l'étoufade. L'Acad. ne mer action d'étourdi , ou l'habitude de faire des
pas ce mor . actions d'étourdi. Erourdiment, à l'étourdie.
ÉTOUFFANT, ANTE , adj. ÉTOUFFE- » Jeune hommebien étourdi. » Femme'forç
ĶENT ou ÉTOUFEMENT, s. m . ÉTOUFFER" étourdie. » C'est un érourdi , un jeuneétour
2

ou ÉTOUFER , V. act. et neut . [ E -tou- fan , di. - Le Proverbe dit , écourdi comme le
re
fante , feman , fé : 1;" é fer." lon. aux premier coup de natines сотте un ba
fer. z3°lon.aux e

deux premiers, e muet au 3º , e fer. au 4% .] neton. --- » C'est une étourderie.'Faire des
Erou fant, qui fait qu'on étoufe , qu'on res- , étourderies. » On ne saurait le corriget de
pire mal. Ervufer , sufoquer ,, faire perdre son étourderie: -- »» ll fait routes choses si?
.

la respiration , et quelquefois la vie . Erou- étourdiment que , etc.


fement , dificulté de respirer . ” Temps éloisa Rem . 1°. Doit-on diré , à l'étourdi , ou
fant , chaleur éroufante. - L'Acad.'ajoute . à l'erourdie ? Tous deux sont bons , dit Th.
»! J'ai trouvé cet hommeétoufant. Mais là , Corneille , mais le dernier est le meilleurst.
il est participe d'étoufer , neutre , et non ' - L'Acad. nemet qu'à l'étourdie , et c'e
pas adjectif. - » Elle a des vapeurs qui lui le seul bon , à mon avis. On doit dire à
calisent des érou femens, » L'esquinanciera ' l'érourdie , comme on dit , à la franquette ,
étoufé. » Les mauvaises herbes étoufent les à la légère , etc. Dict: Gram .
E'TO E'TR 171
20. Erourderie , et étourdiment étaientÉTOURNEAU , s. m. ['é- tout-no : 1 " é
encore nouveaux du temps du P. Bouhours , fer. 3- dout. au sing:. lon. au plur. Etour
et il en fait la remarque. On ne les disait neaux. ] Oiseau noirâtre, marqué de petites
que dans le discours familier. » Il a fait tâches grises. Figurément et en se mo
-

une grande étourderie. » Il entra étourdi- quant, on dit d'un jeune homm : , qui veut
ment. Ils sont bien établis aujourd'hui ; mais faire le capable. » Voilà un bel étourneau. =
ils ne sontpas du style noble et élevé. Etourneau . Cheval d'un poil gris-jaunâtre. "
ÉTOURDIR , v . act. ÉTOURDISSANT , ÉTRANGE , adj . ETRANGEMENT . adv.
ANTE , adj . ÉTOURDISSEMENT , s. m . ( E- [ ite é fer. 2€ lon . 3 ° e muet : dans le 2d en a
>

tour-di di-san , sante , diceman :-1Ie !é le son d'an : étrangeman. ] Ecrange., se dic
fer. 4 ° lon .au 2d et 3 , e muer au dern .] de ce qui n'est pas dans l'ordre et l'usage
Etourdir , c'est ébranler ou rompre la tête comun . » Etrange façon de parler , d'agir.
à force de faire du bruit . Etourdissant , qui » Etrange humeur , étrange esprit. » Cela
étourdit. Etourdissement , éfet de l'action est fore étrange. On le dit quelquefois
homme , une femine
qui étourdit. » Il lui dona sur la tête un des persones. » Voilà un
OC
coup de bâton qui l'étoardit. » Le bruit bien étrange. = Etrang inent, d'une mą
bien étrange
du canon , des clôches étourdit ( on sous- en- nière écrange. » .Il s'est conduitExt
tend le régime ) . Il crie à pleine tête ; il ment dans cette ocasion. rêmeme nt ,
>

nous étourdit, » Vous m'étourdissez les oreil- excessivement. » Il l'a étrangement gour
les.. - » Bruit étourdissant , voix étourdis- mandé .
sante. » Causer de l'étourdissement. Rem . 1º. On a dit alltrefois étrange pour
» Il a
de grands erourdissemens. étranger.
Rem. 1°. Erozrdissant ne se dit qu'au pro- Peu denos chants , peu de nos vers ;
pre ; étourdir et étourdissement s'emploient Par un encens flateur amusent l'Univers.
aussi au figuré. „ Cette nouvelle , ce coup Er se font écouter des nations étranges.
La Fone.
imprévu les a fort étourdis , étonés , em
>

barrassés . » Ils en sont tout étourdis. » Le Que te sert , grand Pompée , en un climat étrange,
9

Roi avoit besoin d'étourdir ses remords. D'armer pour ta querelle et l'Euphrate er le Gange.
Brébeuf.
Moreau. » Les méchans ne craignirent plus
scsrepr oches er ils achevereni derourdir M"s de l'Académie avaient dit d'abord que ,
les
inspi
remords que Noé avoir tâché de leur dans ce sens là, érrange est en usage dans ces
rer .
- Etourdir la grosse fum , l'a- phrases: terres écringes, nations éiranges,
paiser. Elourtir li douleur í l'endormir , venu d'étranges pays , mais ils ajouraient
ſa calmer : ce qui se dit aussi de l'adiction. qu'il est meilleur en Poésie. Dans les éditions
» Peut-on s'aveugler soi-mêine jusqu'à suivantes, ils disent qu'il est vieux , mais
cet excès , sans être trapé de l'esprit d'é- qu'on s'en sert encore en Poésie. Ils disaient
tourdissement. Boss. Dieu a répandu sur cet aussi : » Vous pouvez entrer , il n'y a persone
imposteur
tige. Patrul'esprit d'étourdissement
. » Certe nouvelle causaetundegrand
ver- cet
d’étrangé,
exempleet du
>
ils style
remarquaient
familier. qu'il est en
Je dirais
étourdissement dans cette famille. » Ils ne étrang?, dit La Touche , mais ces M's sont
+
sont pas revenus de leur étour.lissement. nos maîtres : il faut lcs en croire. C
Pour
Acad .'. S'étourdir sur est élégant pour moi , qui n'ai pas moins de respece pour
signifier s'ôter le sentiment d'une chose , et eux , j'ôse dire qu'étrange ne se dit plus
se tromper en quelque façon soi-même. » pour étranger qu'en certaines Provinces; qu'il
Les libertins s'étourdissent sur la crainte de n'est plus ni de la prôse , ni de la Poésie ,
la mort. » Certe femine tâche de s'étourdir ni du style noble , ni du style familier. Aussier

sur tousles
d'elle bruirs qu'elle sait , qui courent l'Acad, dans la dern. É lit. die du l'exemple
. Bouh .
qu'il est vieux , sansparler de poésie , et du
2°. Etourdir , est ordinairement suivi au 2d qu'il est populaire.
propre de la prép. par et au figuré de la **Errange , pour interdir , embarrassé,
prép. de. » Vous nous écourlissez par vos est un gasconisine. » Il est tout étrange.
cris redoublés. » Ces clameurs éternelles , Gasc . CORR.
dont on nous étourdit , sont donc destituées de 2º . Etrange; se plait àà précéder. » Quelle
.

tout fondement.
étrango union ! Gresset. Quelle étrange
Y 2
--
172 E'TR ET R
démarche ! Id. w C'est une ërrange femme. d'y venir. » Les rats et les moineaux or
11 peutsuivre aussi , sur-tout en prôse. Il le étrange les pigeons du colombier. » Le gi
doit inême quelquefois. » étrange homme bier s'est éirangé de cette plaine. - On le
9)

par ex. fait une construction fort dûre. » dit familièrement des personnes. » Etranger
Voilà un étrange homme : il est aussi peu les importuns, la mauvaise compagnie. » Cet
ému , que si nous mettions au pillage la homnie
> s'est étrangé de cette maison.
ÉTRANGLANT ANTE adj
maison d'un de ses énemis . Ler. Édif. * , , . C'est
L'Acad . met aussi en exemple. „ Voilà un un mot de Mde de Sévigné. Il peut être bon
étrange homme ! mais j'en apelle aux oreilles pour la conversation et pour le style episto
délic ates. laire. » Si vous étiez à Paris ( où on la pres
ÉTRANGER , ÉRE , adj . et subst. ÉTRAN- sait de retourner. ) Ah ! ce serait une raison
re

ger , v.act.[ étrange , gère , gé :;" é fer. étranglante : mais vous n'y êtes point.
2 ° lon . 3 ° è moy. et long au 2d ] teranger , J'adınire la gaité de votre-style au milieu de
>
.
tant d'afaires épineuses , acablantes , étran
adjectif , 1 °. qui est d'une aútre nation. » >

Climats , pays étrangers : coutumes , lois , glantes. La Même.


plantes étrangères . Ministres étrangers , ETRANGLEMENT , s. m. ÉTRANGLER,
е

etc. -- Subsc. un étranger , une étrangère.


>
v . acr. [ 1" é fer. 2' lon. 3 ° emuet au 1" ;
Les étrangers. = 2 ° . Qui n'est pas de la fa- érrangleman , é fer.au 2d , étranglé. ] Erran
>

mille , de la compagnie , de la communauté. glement ne se dit qu'en Médecine , du res


» Laisser son bien aux étrangers au préjudice serrement excessif d'un vaisseau ; et en His
des parens . » Communiquer lesafaires secrè- toire Naturelle ,, en parlant de certains
tes d'une compagnie aux étrangers. = 3 °. En insectes , tels que l'araignéc , la guêpe, arc.
parlant des choses , qui n'a point de raport donc le corps est composé de deux parties
au sujet , à l'afaire, dontil s'agit. » Ce fait , >
unies par un fil très- délié, qui se nomme
ce raisonement est étranger à la cause. » Ces étranglement.
intérêts lui sont étrangers. » Qui sait s'il ÉTRANGLER , au propre , faire perdre la
>

avoit été entièrement étranger aux intri- respiration et la vie , en pressant le gosier
gues , qui avaient causé la disgrâce de la ou en le bouchant, » On l'a étranglé : il
Reine et du Prélat. Moreau . Il régit la s'est étrangle. » Elle le tenoit à la gorge , et
prép . à. St. Évremont etBossuet emploientla l'aurait étrangle', si elle enavait eu la torce.
prép. de, » Un goût d'Afrique , étranger des -V . n . » Secourez -moi , j'étrangle .» j'étran.
alltres nations . St. Ev. » Tenez -le comme glede svif ; j'ai grande soif. == Au figure,
étranger du christianisme. Boss. Dans ne doner pas l'étendûe nécessaire. » Vous
cette dernière phrase il est apliqué aux per- étranglez cette chambre en voulant y mettre
sonnes. Neufville dans la Vic de Leibnitz , alcôve ei cabinet. » Cet endroit de votre
le leur aplique aussi avec la prép. en , er discours est étranglé : il n'est pas assez éten
dans le sens d'ignorant, ; Il étoit sujet à la du. » Vous en avez étranglé les preuves, les
goutte , qu'il traitoit à sa manière, ou selon raisonemens. » Voilà le seul chapitre , qui
Les conseils de quelques amis étrangers en ne fût peine étranglé. Sév. = On emploiele
Médecine. — Je n'oserais condamner ce ré- participe adjectivement dans le même sens.
gime. Puisqu'on dit que quelqu'un est érran- » Habit étranglé ; corridor , parterre étrane
ger dans son pays , pour dire qu'il n'en sait slé, Croisée étranglée.
pas les coutumes , et ce qui s'y passe , on peut ÉTRANGUILLON , S. m . [ écran - ghi
dire aussi qu'il est étranger en Médecine , glion : 1 " é fer. 2° lon. mouillez les Il ] Sorte
quand il en ignôre les Principes. de maladie , qui est aux chevaux ce que
Rem . étranger , n'est guère bien placé , l'esquinancie ese aux hommes . = Poire
mêmeen vers , sur-tout au masculin, devant d'éiranguillon : espèce de poire fort âpre.
le nom qu'il modifie. Son nom lui vient de ce qu'elle étrangle ca
Des Tours, des Boulevards et des Forts menaçans, quelque sorte ceux qui la mangent.
D'un art fier et terrible étrangers monumens. ÉTRAPE , s. f. ÉTRAPER , v .act.[ 1" [
er
Thomas. fer. 3 ° e muet au 1e , é fer. au 2d. ( Etrape
L'inversion est dûre. est une petite faucille , qui sert à couper le
ÉTRANGER , V. act. En parlant de certains chaûme . Écraper , c'est le couper avec une
animaux , éloigner d'un lieu ; désacoutumer étrape .
ETR ETR 173
ETRE : la pénult. est longue dans être , l'auxiliaire avoir. » J'ai été , j'avais été , ee >

ancêtre : salpêtre , fenêtre , Prêcre , etc. non pas je suis éré , comme dit le peuple en
dans to us ceux , en un mot , qui ont l'accent certaines Provinces. Les Étrangers et les Ica
circon il exe sur l'e pénultième. Elle est brève liens sur- tout doivent y faire atention. Dans
par cou e ailleurs , soit que le e soit redou- la langue de ces derniers ;; le verbe Etre prend
blé, comme dans lettre , melere , etc. soit
>
chez lui ses temps composés ; sono stato
qu'il n'y ait qu'un 1 comme dans diamètre , sarei stato , je suis été , je serois été , au
etc. lieu qu'en français il faut dire, j'ai été ,
ÊTRE : v. auxil. et substantif. Ainsi j'aurais été , etc.
l'apelle nat les Gramairiens. Je suis , tu es , 4º. Le v. être sert à conjuguer tous les
il est : nous sommes , vous êtes , ils sont. verbes passifs , une partie des verbes neutres ,
J'étois ou j'étais Je fus. J'ai éré , je serai. comme aller , arriver , devenir , etc. qui
Je serois , ou serais. - Sois
Sois,, soyen
soyez , que je ont au prétérit , je suis allé , je suis arrivé,
sois, tu sois , il soit : nous soyions , vous etc. et non pas j'ai"allé , j'ai arrivé , etc.
soyiez , ils soient. Que je fusse , j'aye été tous les verbes pronominaux ou réciproques
j'eusse e'té. Etant . Ayant été. comme se blesser , qui fait au préterit je
Rem , °. On ne doit écrire avec un accent me suis blessé , etc.
circonflexe que ces deux temps , être à cause
>
s : Le participe étant est indéclinable.
de la prononciation , et êtes par complai- Ainsi il faut écrire au pluriel comme au
7 sance pour l'usage. On devrait écrire ce der- singulier , étant , et non pas étans. I. Être ,
signifie proprement
nier avec l'acc. grave , vous ètes , parce que employé exister: mais il est peu
en ce sens. » Dieu dans l'Écriture
:L l'e y est moyen er non pas ouvert.
15 2°. Il y a deux choses à réformer dans le s'apèle celui qui est , qui existe nécessaire
Dict. Gram . par raport aux deux " i S per- ment, et par lui-même. On dit : » Vous
sones de l'Impératif , et du présent du sub- n’ériez pas encore au monde , (vous n'existiez
те
jonctif au pluriel. La re, c'est que sé-ion , pas ) lorsque cela est arrivé. » Tousles hom
sé-ié , n'est que pour la conversation. Dans mes qui ont été, qui sont ou qui seront. »
le discours soutenu il faut prononcer , Cela sera ou ne sera pas , arrivera , ou
soa-ion , soa- ié. Et ainsi pour l'oi du singu- n'arrivera pas. = II. L'usage ordinaire de
Co lier , sois , soit ; pron . sé ou soa . M. ce verbe est d'atribuer quelque chose à un
Harduin assure que l'o se prononce nécessai- sujet par des adjectifs ou par des adverbes
rement en ou dans une diphtongue , et que auxquels il se joint. » Il' est sag?, grand ,,
> >

l'on doit prononcer soue-ion , soué-ić.' Il vertueux , eic. » Il est couché , il ese de
of nous parait
ticuli
quecette pronon ciatio n n'est par- bour. » Je veux qu'il soit de la sorte . » Il
ère qu'aux
la loué , pour
Provinces où l'on dit le Roué, estmieux , il est plus mal. = III . Il signifie
le Roi , la Loi ; et apareminent quelquefois aparienir , joint à la prép. à.
que c'est ainsi qu'on prononce en Arrois ou » Cette maison est à moi, „ Ce linest - il à
Artoue . Pour nous , si nos oreilles ne nous vous ? etc. inarquer le seno
- Il sert aussi à
trompent point , nousoi avons
dans la diphtongue le sontoujours
d’oa , oui
l'a
timent : je suis pour un tel ; ou l'opinion.
„ Il est fortement pour cette opinion , pour
fermé. La 2de , c'est qu'en persistant à ce systéme. = IV. On l'einploie souvent
diférencier le subjonctif de l'imperatif comme verbe impersonel , ou avec des adjec
d'après l’Ab. Regnier , par un i ajouté à l'y , tifs ou avec des noms substantifs. Alors il
nous soyions , vous soyiez, nous aurions dû régit ou de avec l'infinitif, ou que avec le
marquer cette diférence dans les signes re- subjonctif, » Il est bon , il est utile de faire ,
présentatifs de la prononciation ; et écrire , de dire , que je fasse , que je dise, » ll est de
vi-ion , sei- ié, ou sửai-ion , soai -i2 au sub- ma gloire de savoir céder ; » Il est de votre
jonctif; et à l'impératif, sé ion ou soa- ion , justice de réparer ou que vous repariez le
sé- ié ou soa - ié avec un seul i , c'est une . tort que vous m'avez fait. Le i14 régime est
contradition que M. Harduin nous a fait re- ordinairement le meilleur. = - = V . Dans le
marquer , et dont il s'est prévalu contre sens négatif ou avec le pronon démonstratif
notre sentiment : nous devons être jaloux de il régic les noms sans article. Rousseau
l'ôter. dit de la Raison.
3 : Etre , dans ses temps composés prend Mais ce rayon , parmi vous si vanté ,
Ε'T R E'T R ,
174
N'est rien en soi qu'ombre et qu'obscurité. * Vaugelas voulait qu'on retranchât en : lo
„ Dans ce monde changeant et mobile , c'est P. Bouhours soutenait au contraire que cette
souvent constance de varier dans ses desseins . particule était nécessaire. Son sentiment a
Jér. Dél. Voy . C'est , au mot Ce. prévalu ; et ce serait aujourd'hui une faûte
VI. Ce verbe entre dans beaucoup d'ex- que de dire , il estdes hommes.comme , etc.
pressions , qui sont purement françaises , et qui Il sera de sa félicité comme, etc. Mde' Da
sont de vrais gallicismes. = C'est àà qui fera : cier y est tombée.» Il est du Théâtre commede
e

chacun se dispute la gloire ou l'avantage de la Peintûre , où les uns sont bons pour
faire : „ Les Romains et les Tusculans com- l'ordonance , les aûcres pour les attitudes ,
batirent avec une égale émulation : c'étoit à etc. Il falait : il en ést du Théâtre comme ,>

qui auroit la gloire d'emporter les premiers etc. — * Mas aron met , il est , au zd mem
retranchemens . Vertot. Pour ce qui est bre de la phrase et après comme. » Il en est
de, équivaut au quod attinet des latins. » des âmes basses et vulgaires , comme il est
,

Pour ce qui est de la Religion chrétienne , des oiseaux domestiques et terrestres. Il falait
( au Japon ) elle ne soufrit point pendant les dire, comme des oiseaux ou du moins comme
troubles. Charlev. » Pour ce qui est des il en est des oiseaux. La ise manière est la
femines ( sauvages ) , elles travaillent depuis meilleure : la 2de est lâche et trainante. =
le matin'jusqu'au soir comme des esclaves. En être , signifie quelquefoisen arriver. » Il
Let . Edif. = Etre sur une matiere , sur un en sera' ce qu'il plaira au ciel . Rayn.
sujet ; être ocupé à les traiter , à les discu- * Restons encore quelques joursici , pour voir,
ter. » Pendant que nous sommes sur cette ce qui en sera . MÁRiv. Il faut dire ce qu'il
matière. Boss . - »» La main de Dieu fut en sera , ce qu'il en est , comme on dit ce
sur lui . Id. Cecce dernière expression a un qu'il vous plaira , et non pas ce qui vous
aücre -sens. Elle est tirée des Livres Saints , plaira. Voy. PLAIRE. » Elle pense qu'il se
et ne peut être bonne que dans des discours roit mieux'de lui dire dabəri ce qui en est.
sur la Religion. Eere long-tems à faire ,, Fielding. Dires, ce qu'il en est.
c'est employer beaucoup de temps à faire VII. Les préterits du v. être s'emploient
quelque chose. » Nos Demoiselles sont ordi souvent pour ceux du v. Aller. On dit , j'ai
nairement dix ans à savoir ce qu'elles veu- été, je fus chez vous , et au futur je serai
lent. Mariv . * Ua Auteur moderne done à bientôt chez vous , pour dire , je suis alle ,
cette manière de parler un aître sens , qui j'allai, j'irai , etc. On le trouve plusieurs
bon , et qui fait entendre autre fois chez Corneille . Mais, ceite manière de
chôse pas
n'est quebon , cet Auteur veut dire . »
ce que parler , admise encore dans le langage fami
Les descendans de Noé ne furent pas lòng- lier , ne peut plusêtre tolérée dans un ouvra
tems à altérer la pûreté du culte. — Il semble ge , qui demande de l'élégance . Journ. de
.

par cette expression , que les descendans de Paris . -Il est ou il n'estt', se dic pour il
ce Patria rche avaient pris à tâche d'altérer y a ou il n'y a . Vaugelis et Th . Corneille
le culte . Ce n'est pourtant pas ce que l'Auteur ont fait là-dessus de grandes remarques . Elles
a voulu dire. Il aurait parlé plus correct :- se réduisent à dire que de ces deux manières
ment , en disant, qu'il ne furent pas long- de parler , l'une , en certaines ocasions , vaut
teins sans alıérer la pûreté du culce. Il mieux que l'aîcre , mais qu'ordinairement
IL
n'est pas en moi , en lui , etc. Il ne dépend on peut les employer indiféremment , » Ilest,
pas de moi , de lui , etc. » Le danger fût- il ou il y a des herbes si venimeûses qu'elles
>
encôre plus grand , il n'est pas en moi de font mourir subitement. » Il n'est ou il n'y a
l'éviter. Marm . » ' Il avoit fait tout ce qui point d'homme si stupide, qui ne reconoisse
étoit en lui . Moreau. Il n'est pas que une Divinité . — En vers , il est ou il n'est ,
vous n'ayiez sû , c. à. d. sans doute vous avez sont les seuls bons : il y a ou il n'y a , ne
sû. » Il n'est pas que dans votre retraite vous peuvent y être employés à caûse de l'hiatus.
n'ayez lu ces saintes maximes avec édifica- VIII.- être, joine'à ce , signifie quelque
tion. Let. Edif. Ce tour de phrase est un fois le devoir ou l'autorité , et alors il ré
gallicis:ne, qui n'est bon que dans le style git à devant les noms , et de ou à devant
simple. = llenest de.. , comme de ... » Il en les verbes, » C'est au maître à parler ; c'est
est des hommes comme des animaux . » Il en at disciple d'écouter : c'est au Prince àju
sera de 6a félicité comme de ses songes , etc. ger de ses Ministres ; c'est à nous d'être
E TR E TR 175
soumis à ses volontés. - -
De vaut mieux , de ces phrases irrégulières que l'usage a 'con
quand le verbe comence par une voyelle : sacrées .
c'est à nous d'obeir , et non pas à obéir. Je ne soufrirois pas , si j'érois que de vous ,
On doit le préférer aussi pour éviter la ren- Que jamais d Henriette il pût étre l'époux.Mol .
contre de plusieurs à . Ex.: C'est à lui à se
conformer à la volonté des Magistrats. Ces = * On disait autrefois , n'était qae pour ,
-

trois a si près l'un de l'aútre , n'auraient si ce n'est que ; lequel équivaut à mais. «
pas boune grace. Ainsi , il vautmieux , dans Aussi les aurions-nous remarqués ( ces vers
cette ocasion , se servir de la prép. de, 'quoi- excellens ) n'étoit qu'ils se découvrent assez
qu'elle soit devant une consone.. » Cest cese àà d'eux mêmes. Acad. Sent. sur le Cid .
lui de se conformer , etc. Voyez C'EST au > Er j'y pouvois , Seigneur , mériter quelque part .
mot Ce. N’étoit qu'afermissant votre heureuse fortune
IX. On dit , n'être pas pour , n'être pas Je n'ai fait qu'empêcher qu'elle nous fût commune.
capable de..... » De pareils engagemens Corn . Bérén .
n'étoient pas pour arrêter un homme ambi , N'eiit éré Mucian , qui le tint dans Lyon ;
tieux. Vërtot. „ Un homme de ce caractère Il se faisoit le chef de ia rébellion . Ibid .
n'étoit pas pour s'aquiter modérément de C. à d. sans Mucian ;‫ ز‬qui , etc.
cerre commission . Anon . Si ce tour est fran- Rem. 'l'. Avec la négative','être se met
çais, il n'est pas du moins du beau style.' quelquefois à la tête de la phrase et devant
- Sans la négative , il ne vaudrait tout- le sujet ( le nominatif. ) » N'est pas toujours
à -fait rien . On ne dirait pas : „ De pareils gai qui veut ( st. fam .) vaut mieux que :
engagemens étaient pour arrêter , etc. » Un qui veut être gai ne l’es: pas toujours. =
tel homme était pour s'aquiter , etc. = ¿' . L'adjectif devant le v. être est un tour
.

Erre à comprendre: ne pouvoir compren- suranné , et fait une inversion dire.


dre. » Je suis encóre à comprendre qu'il y Chaque castor agit : commune en est la tâ che
ait des hommés si fiers à l'égard des autres Le vieux y fait marcher le jeune sans relâche.
hommes. Mariv . = Est - il de ? ... convient.. La Font .
iil aà ‫ ?ܕ‬... On dit aujourd'hui , même en vers , même
Est-il donc d'un héros d'écouter la natûre ? dans le style fam . : la râshe en est commu
-1
Socrate en étoufa jusqu'au moindre murmure. ne . On ne soufre plus cette construction que
L. Racine. dans le st. marotique. * 3º . Être régit er
On dit aussi , dans le même sens : Il n'est dinairement les noms adjectifs ou 'substan
1 pas de ... tifs au nominatif , et quelquefois san's ' arti
Il n'est pas d'un chrétien d'abhorrer les soufrances. cle.» Il est doux , civil . » Vous en êtes le mai
Eles Y erre, pour y atein.Ire. » Vous n'y.
tre. » Il est bon père , etc. = 4°. Ce qui
pas ; vous ne l'avez pomt 'deviné. est , et ce qu'il y a , ont diférens régimes.
Est-ce
Regardez bien , ma soeur Lerer régit les noms sans préposition : le
assez
côre ? dites- moi , n'y suis-je pas en- 2d exige la prép: de. » Ce qui est certaini,
)

: P. et 'ce qu'il y a de certain . * Vertor dit :


La Fone. qui est de tertiin: Fénélon , ce qui est d'e
IÊtre de . Prendre part à Je ioant. De Saci ; ce qui est de terrestre
suis de toutes ses parties de plaisir. - fire
à ... Étre dévoué ., ataché à ... » Il faut ce
aîtrequi ese de plusquiconforme
Ecrivain à etc.
est de vrai. Mde.Un
, ce de
etre toutà Dieu: Je n'étois plus aumon- Sévigné et Alirivaux le disent aussi. "Lapre 0
de, jen'étoisplus à moi mêine. » Jesuis position de test-làde trop. = * Aa ,
tout àvous, - Remarquez que , je suis à trefois on enployait être avec des pronoms
vousis ",;ne signifie passeulement , je vous personels au datif , au lieu de paur. : » Ce
su
mais ntqu'il signifi
reviens dans l'insta e aussi
ºn n'est , je de
pasque n'est votis, moi,
ic pour
; c'est est , cec'est
lui est
pour, etcvousauc'est
lieu
vous ne sa.hiez . Vous, ilsavez sûrement. » Si pour lai etc. » Mile :
> Coulangos
vous cherchez bien n'est
aimiez. Quoique ce
vous m'a mandé que vous ni
qui vousquemenera
il n'est pas
ne trouviez quelque sentier
au haut durocher. Rollin. Si j'érois que ne unemenouvelle
une
soit pas
nouvelle , je( do
ce isne soit pas pour moi)
, je do s étre, charnée que cette
de vous :si j'étais àvotreplace. C'est une dinitić résiste à l'absenceetà la Provence
176 É TR É TR
Sévig. » Un tissu d'énigmes leur seroit ( se. s'est défait , parce que l'étreinte n'en étoit
roit pour cux ) une lectûre divertissante. La pas assez forte.
Bruy . Serre d'une étreinte si ferme
Ec jusqu'à cet hymen , Rodrigue m'est aimable. Ce nou de leurs chastes amours ,
Çorn . Que la seule mort soit le terme
Pour , est aimable à mes yeux. – Ce datif Qui puisse en arrêter le cours.
Malherbe .
n'est bon qu'avec les adjectifs auxquels l'u
sage a acordé ce régime. » Celam'ese utile , L'Acad. traite le substantif de vieux. Dans
vous sera agréable , lui sera odieux , etc. le Journ . de Monsieur on done la même
с

1
ÊTRE, s. m. [ 1 " è ouv. et long , 2e qualification au verbe que l'Acad . mer sans
muer. ] Ce qui est. » Dieu est un éire in- remarque.
finiment parfait . » L'Etre Souverain . » Les L'éfroyable serpent sur eux promt à s'étendre,
alltres êtres ne sont rien devant lui : ils Érreini ces malheureux sous son poids acablés.
n'existent que par lui. = Être signifie aussi » Le vieux mot d'étreint , qui écorche les
l'existence. « C'est Dieu , qui nous a doné oreilles , est assez déplacé. - J. J. Rous
l'être. = Au pluriel , les êtres d'une mai- a employé plus d'une fois étreinte , et des
SOR , les degrés , corridors , chambres , etc. Âureurs
>
modernes l'ont imité .
mots seraient beaux et bons
Ces deux
conserver
» Il sait tous les êtres de cette maison , » Il à ,
conaît les êtres. s'ils n'étaient si durs à prononcer.
Rem. Ce mot a paru long - temps , dans Le Proverbe dit : Qui trop embrasse ,
les deux premiers sens , un terme trop scien. mal étreint ; qui entreprend trop des choses
tifique pour être a mis dans le langage or ne réus sit pas. - Plus il gèle , et plus il
C

dinaire . Aujourd'hui on l'emploie et dans la étreint ;, plus il arrive de maux , plus il est
próse et dans les vers ; et à l'exception d'un dificile de les suporter.
petit nombre de gens d'un goût peut - être ÉTRENNE, ou ÉTRÈNE , s.f. [ 11e é fer.
trop délicat , persone n'en est blessé. 2 è
moy. 3 ° e muet .
е
On a écrit au
L’Eire Suprême est le mot de ceux qui trou trefois étreine et Ménage lui-même l'écriet
vent qu'il est trop bourgeois et trop chré. vait de la sorte. ] Présent qu'on fait le 24
tien de dire Dieu . La Les Dieux , 'dit M. jour de l'année. Doner les éirennes. » Doner
Le Mierre , >
une chose pour étrenne. C Les Marchands
A lout étre sensible ont inspiré ces voeux . le disent du premier argent qu'ils tirent ,
Ah ! la secrette voix de ces étres augustes qu'ils reçoivent chaque jour. « Je n'ai point
Crie au fond de nos cours : soyez bons , soyez encore eu l'étrène , je n'ai encore rien vendų,
justes. » C'est mon étrenne de cetre semaine.
ÉTRÉCIR ,v.act. ÉTRÉCISSEMENT , S.s. Figurément, on le dit du premier usage qu'on
re
m . ÉTRÉCIŚSÜRE , s. f. ( 1 et2* &é fer. fait de quelque chôse . Cettevaisselle n'a
temuet au 2 ° , lon. au 3. ) Autrefois pas encore servi ,> vous en aurez létrenne.
plusieurs écrivaient étressir. On trouve cette » Il a bien plu sur cet habit neuf :: c'est
ortographe dans Brébeuf , Corneille et aú- son étrenne.
tres . E récir , c'est rendre étroit. Etré- ÉTRENNER ou ÉTRÉNER , v. act.
cissement ; l'action de rendre écruit. Ecré- [ Trois é fermés. j] Doner les étrènes. Il e
cissûre , l'état de ce qui est étroit . L'Acad, étrene tous ses domestiques , tous ses enfans.
ne met pas celui -ci , elle dit étrécissement dans Il régit quelquefois la prép. de. » Il
deux sens , et de l'action , et de l'état de , l'a érréné d'un beau tableau,. Etréner un
ect . » Eteecir un chemin , une rûe , an ha- Marchand , être le premier à acheter chez
bit. » Le cuirs'étrécit à la pluie.» Leche- lui. — Etréner quelque chose, en avoirle
-

min va en s'écrécissant. » L'écrécissement roulé


d'un canal. » L’étrécissûre d'un babit.
premier usage.» Ce carrosse n'a pas encore
: vous l'étrèneren ,
ÉTREINDRE , Y.v . aa. * ÉTREINTE S, ÉTRIER , s. m. [ E - trié : 2 ¢ fer. Les
те
€ lon. ze e ignorans disent étreiu. ) Anneau de fer , ou
f. [ E -trein-dre , ie.., 1" é fer. 2° >

métal , qui pend de part et d'autre


d'autre métal
muer ] Serrer fortement en liant. Serrement , d'autre
action d'étreindre. » Etreignez cette gerbe , par une courroie à une selle decheval, et
ce fagot. » Etreindre les liens, les noeuds qui sert à apuyer les pieds du Cavalier. "»
de l'amitié, de l'alliance. » Ce noud là Mettre , avoir le pied à l'étrier pour monster
E TR E TR 177
rer à cheval. » Je l'ai trouvé qui mettoit ÉTRIVIÈRE , s. f. [ i" é fer . z ' è moy.
e
re

ou qui avoit le pied à l'étrier. -- Etre et long ; 4 e muet. ] Au propre , courroie


ferme sur ses écriers , se dit au propre et servant à porter les étriers.. » Racourcir
au figuré'; et dans ce dernier emploi , il si- une étrivière', les étrivières. » Il s'est fait
gnifie , n'être pas aisé à ébranler dans ses des étrivières de corde.. = Au figuré ( st .
=
résolutions. = Avoir le pied à l'étrier, familier ) doncr des coups d'etrivières , do
être prêc à partir ; et proverbialement, être ner les étrivières ; batre , fraper avec des
dans le chemin de la fortune. — Avoir étrivières , ou tout autre fouet . Plus fi
toujours le pied à l'étrier , être toujours gurément encôre , dans le même style
gurément
par voie et par chemin. = Faire perdre maltraiter extrêmement , et d'une inanière
déshonorante .
les étriers à quelqu'un , le déconcerter , le
mettre en désordre. = Courir à franc Rousseau , pour exprimer que le fouet dos
étrier , courir la poste à cheval . L'Acad. postillons frape l'air , dit qu'il lui done les
ne le met pas. L'Ab. Coyet dit , dans sa étrivières. Cela ne peut être bon que dans
Lettre à un Grand. » Si une honte bien le style comique.
placée ne vous eût retenu , vous auriez couru
> Les fouers hatifs sont déployés , >

à franc érrier : cela était bon du temps Qui, de cent diversses manières ,
d'Henri IV. Donnent à l'air les étrivières.
On apelle le pied de l'étrier , dans un OITE , adj. ÉTROITEMENT,
ÉTROIT , Oire
cheval , le pied gauche du devant , celui adv. [ E-rroa, proa -te , temin : ;" é fer. I

du montoi . Vin de l'étri : vin qu


r " er ’on 3 ° e mu Plu
et. ] sieurs prononcent étre , étrè +

aporte aux voyageurs quand ils sont à che- te? , érréteman . Richelet veut qu'on prononce
val , ou prêts à y monter — Bâs à l'étrier , de la sorte , mais il se contredit' ; car à
qui n'ontpoint de pied. étroitement , il dir , prononcez étroitement.
re
ÉTRILLE , s.f. ÉTRILLER , v. act. [ 1e Brébeuf écrit étrère , et le fait rimer avec
er
é fer. mouillez les ll : dern. e muet au i des noins terminés en ère , ou aite.
é fer. au second . | Étrille est un instru- Il suit en indompté des ardeurs indiscrères ,
ment de fer , avec lequel on ôte la crasse La terre dans son cœur a des bornes étrères .
qui s'est
chevaux . attachée
-
à la peau et au poil des Ailleurs
On apelle populairement étril- du v. faire, faitluirimer
il le en avec faiteson, participe
conservant ortogra-.
le, un cabaret où l'on fait payer trop cher. phe ordinaire.
En style proverbial, ce qui ne vaut pas Donc , si tu te souviens de l'alliance étroite
un minche d'étrille , vaut bien peu de chôse. Que doit , le Grand Pompée , entre nous avoir
ÉTRILLER , c'est froter avec l'étrille. » faite.
Erriller un cheval. = Figurément ( st. La Fontaine écrit aussi étrète et le fait
de ceux qui
famil. et plaisant ) batre , rosser, » On l'a rimer avec belette. La plupartlaissent
bien étrille . „ Si 'nous rencontrons les éne- prononcent le moyen , ne pas de
mis , nous les étrillerons bien.- On dit l'écrire avec la dipht. oi : mais cette pronon
-

proverbialement : „ On l'a écrillé en chien ciation ne vaut rien , mêine dans la con
courtaut. Et d'un homme qui afecte d'être versation .
grâve, qu'il est sérieux conme un âne qu'on ETROIT , au propre ,, qui a peu de lar
ètrille. L'expression est bâsse . geur : chemin étroit , rue étroite habic
ÉTRIPPER , ou ÉTRIPER'; v. acé. [ re étroit, robe trop étroite , etc. = Au fig .
et dern . é fer. j ôter les tripes d'un animal. génie étroit , esprit étroit , et proverbialeinent
Erriper un veau , un cochon . Aller front étroit, crâne étroit , génie, esprit de
à etripe cheval, presserun cheval excessi peu d'étendue,hommequi a peu de juge
vement . st . famil . ment .. = En morale , il se dit par oposis
* ETRIQUÉ
Voltaire
. Est-il'de Genève ou du paysde tion àà relácht.»
, ÉE , adj. Mot employé par fense Droit étroit ;; étroite dé.
éiroire observance. » Conscience
>

Gex, où ce célèbre Écrivain a fait unlong étroite, - chemin erroit,lavoie, la porte >

séjour ; ou l'avait-il trouvé dans quelque étroite.»


donent deLesl'importance lesambitieux...
mondains,aux moindrasob
vieux FarPoète? Nousne
ma l'avons
ceurs à nteaux étriqués pu veritiers jers. En ce genre, les Grands ont l'a :ne plus
Prédicans à sermons croqués.
étroite que le simple peuple. P. Berthier,
Tom , 11. Z
E TU
1»78Il n'y a rien de Esi TR
étroit que le cæur d'unil a étudié avec choix et avec succes. = dom
scrupuleux . Id. = A l étroit , adv. Dans 2 °. Conaissances aquises par l'aplication de
>
Logé à l étroit . -- » l'esprit . » Il a l étude il n'a point
» it à l'étroit , vivre à d'étude , C'est undehom
»

Etre à l'étrétroit.
un espace oit , rédu me sans étude.
3 °. Il se dit par extension de toute autre
Remoit. Au
l'ésr , écre linre,. é !roii aime à suivre. chôse que des sciences . » La bonne chère
pauv
mascu
M. Racine le fils , dit de la raison , qu'elle , est toute son érude. y met toute son
11
Pour vouloir tout aprendre , ôsa d'un pas rebelle, étude ; il en fait toute son érude. » Il niet
Sortir du cercle étroit que Deu trace autour d'elle. toit toute son étude à ne montrer , à n'avoir,
nt
il peut précéder élégamme . à n'être rien de faux. Masc
aron :
» Le fémini
Au retr n ,emen
anch t du superflu , et l'étroite Rem . 1 ° . Être dans l'étude , pour étu
mesure du nécessaire , caractérisent l'état re dier est une expression de Fontenelle , assez
ligieux . - Il y a même desocasions où il particulière , et qu'on n'imiterait peut-être
doit, selon l'usage , marcher devant ; l'écroi- pas avec succès. » Un homme , tel que M.
te observance , étroite défense , et non pas Leibnitz , qui est dans l'étude de l'His
observance étroite , defense étroite. Il y en toire , en sait tirer de certaines réfexions
a d'alltres où il doit toujours marcher après , générales , élevées au - dessus de l'Histoire
comme la conscience étr oite , la voie étrois même.
te , et non pas l’étroite voie , l'étroite cons- 2°. Dans l'Année Littéraire , on doute que
l'étude des livres soit français , quand on
nce . ITEMENT
cieETRO , adv. A l'étroit. » Logé ne met pas en contraste l'étude des hommes.
étroitement. = Extrêmement. » Etroite. En efet , on n'étudie pas les livres , mais ce
== A la rigueur : » Saracher qui est contenu dans les livres .
uni. à la règle . = Expressément. »
inent ement
érroit Étude se dit aussi du lieu , dans lequel:
On lui a étroitement défendu , enjoint étroi- un Procureur , ou un Noraire travaillent ;
tement ONÇ
de faire , etc. et du dépôt des minutes et des papiers qu'ils
ÉTR ONE R , v. act. [ Étron -soné : conservent .
que et dern .' é fer. 2' lon. ] Couper la tête
re
e
II. ÉTUDIER , 1°. Apliquer son esprit ,
à un arbre. travailler pour aprendre les sciences , etc.
ÉTUD E , s. f. ÉTUDIER , v . act. et n . » Etudier l'Écriture - Sainte , la natûre , un
ÉTUDIANT , s ., m. [ " é fer. ie et ian Auteur , l'Architectûre , 1 Histoire , la Na
re
>
Et neutralement , ns sa ré
font deux syllabes dans le discours soutenu ; vigation .
en conversation où la prononciation est plus gime. » Il étudie nuit et jour. » . On ne Ils -

ils n'en
rapidend, qu'étu
préte forment
de est qu’une.
mascul ) Ménage
in , dans devient
la si- ont point
étudié
savant sans étudier.
ensemble : Ils ont été ensemble
gnification de travail , et féminin dans celle au colege. Voy. APPRENDRE . = 2° . Ta
,
de cabinet. Ce mot n'a plus que ce dernier cher de mettre dans sa mémoire , aprendre
genre , dans quelque sens qu'on l'emploie. par cæur. » Etudie r une harangue , un ser
rver
mon . =
-3 ° . Obse meur
avec soin l'hu ,
.
Malherbe et les Auteurs de son temps le caractère d'une personeié. » Étud ier les
l'ont fait masculin . hommes. » J'ai bien étud cethomme-là
Et mentiront les prophéties - et je le connois bien . = 4 °'. S'étudier ,
· De tous ces visages pális , s'apliquer à ... Il s'étudie à plaire. » Il ne
Dont le vain étude s'aplique
A chercher l'an climatérique s'étudie qu'à faire du mal .
De l'éternelle fleur des lys . Rem . Quelques uns écrivent au futur er
On dit constamment aujourd'hui , la vaine au conditionel , j'étudirai , j'étudirais , au
lieu de j'étudierai , j'étudierais , etc. Les
I. eÉTU
étud . DE , 1 °. Travail , aplication d'esprit Poètes ont ce droit là ; mais en prôse ,
pour aprendre les sciences , les lettres , les quoique l'e muet ne se prononce pas, l'u
arts. S'adoner , s'pliquerà l'étude. » " aire une sage veut qu'on l'écrive .
étude particulière de la Géométrie , de l'His-* Mascaron fait régir à étudier , neut.
toire , etc. - » Il a fait ses études, il a la prép. à devant l'infinitif, qui est le ré
étudié en Grammaire,
- en Rhétorique , en gime du réciproque s'étudier. » C'est ici
Philosophie. » Il a fait de bones études , que V. A. R : écudiera à se désabuser par
ÉTU É VA 179
religion , de l'amour de cette éclatante gran ÉTYMOLOGIE , s. f. ÉTYMOLOGIQUE ,
re
deur. — Le mot propr: était là aprendre. adj . ÉTYMOLOGISTE , s . m. ( , " é fer. dern.
» Aprendra à se désabuser , etc. e muet. ] L'étymologie , est l'orig ne , la
ÉTUDIÉ , LE , adj . Feint , afecté,. » Joie,
Joie , source des mots , d'où ils sont dérivés. Éty
douleur étüiée. » Manières étudiées. Il est mologique , qui apartient à l'étymologie. >>

érudié. » Entre nous et cette lumière , la Dictionaire étymologique. Etymologiste ,


cupidité met tant de préjugés , tant de faus- quis'aplique à trouver les étymologies.
-
ses maximes, qu'elle ne vient à nous qu'al- Prév. met aussi érymologiser , mais celui-ci
térée par des doutes étudiés. Neuville. = estun mor forgé peu heureûsemene.
Fait avec soin , bien travaillé , fini. » Ta- Rem . L'étymologie est aux mots ce que la
bleau fort érudié , trop érudie. généalogie est pour les familles : on doit la
III. ÉTUDIANT , s. m. Écolier qui étudie. respecter sans doute , mais non pas en esclâ.
» Un étudianı en Droit , en Médecine, » Il ve. Elle a embarrassé la langue de beaucoup
y a six mille Erudians dans cette Univer- de lettres inutiles , dont il est à souhaiter
sité . qu'on la . débarrasse peu à peu . Voy. OR
ETUDIOLE $. fém . Petit cabinet à THOGRAPHE .
plusieurs tiroirs , qui se place sur une tableou,
> EU : Diphtongue , qui ne forme qu'un
et où l'on serre des papiers d'étude > son unique . Les Allemands la prononcenc
autre chôse. comme ai : freund , fraind ; les Anglais
>

ETUI , s. m . [ 1" é fer. é - rui. ) Envelo- comme iu ; Europe , iurope. Ce n'est pas
pe , boite qui sert à mettre ‫ ار‬à porter à ainsi qu'ils doivent prononcer en français.
conserver quelque chose. » Etui de cha- Les premiers doivent faire soner eu comme
peaux. Etui à peigne; étui de ciseaux , de ils font leur oo surmonté d'un e ou de deux
couteaux. Erui de violon , de basse , etc. = points moyens , et les Anglais comme l'u dans
>

On le dit, figuremont, dans le styleplai- nitimur. Les Italiens et les Espagnols n'ont
d'un endroit où l'on est renfermé, point de son correspondant dans leurs Lan
d'un habit , d'un cabinet , d'une voitûre . gues. = Les Gascons l'apliquent mal : ils
A la fin leur fureur s'arrêre. prononcent eu pour u , et u pour eu : ils pro
Et moi , non sans bosse à la tête ,
,
noncent peur comme pur , et pur comme
Avec quelque secours d'autrui , peur. L. T.
Je sors de inon maudit étui. EU , prétéric d'avoir; j'ai eu , tu as eu ,
Rousseau . etc. n'est qu'une syllabe , qui se prononce
C. à d. du carrosse qui avait versé. comme un u. Ménage , dit qu'il n'y a que les
On dir , proverbialement, d'un homme fort Badauts de Paris , qui prononceni e -u.
laid, que c'est un visage à étui , pour dire Malherbe écrivait toujours u , il a u , il ut.
qu'il faut le cacher . Il reprenait cependant Racan de rimer eu
ÉTURGEON : Voy. ESTURGEON .re
avec vertu , parce qu'il disait qu'on pronon
ÉTUVE,s.f. [ * é fer. z' e muer. ] çait à Paris eü en deux sylabes. C'était se
Lieu afin d'y faire suer. ”
qu'on échaufe étuve contredire lui-même , et aporter une mau
Chaud comme une .
On le dit vaise raison de sa critique. = On doit aussi
le plus souvent au pluriel. Aller aux étuves. prononcer , j'eus , tu eus,il eut , nous
» Les écuyes sone bones pource mal là. eumes , vous entes comme s'ils étaient
>

ETUVÉE , s. f. [1" eczéfer.] Il se dit , écrits sans e , j'us , iu us , il ut, nou zume ,
et d'ime inanière de cuire des viandes ; vou - zute , et non pas j'eus , et encore moins
mettre du veau , une carpe à l'éruvée ; et j'e- us , etc.
des viandes même cuites de la sorte. » Une Eu , est bref au sing. feu bleu , jer ;
étuvée de pigeoneaux.
ÉTUVEMENT long au pluriel , qui prend l'x : feux , jeux ,
>

s. m . ÉTUVER , v. act. et dans les mots cerminés par cette consone


,[ Elureman.,ve : 11e é fer. 3° e muet au 1e"
re
rer creur , je veux , etc.
>

& fer. au second. ] Etuvement est l'action ÉVACUANT , ou ÉVACUATIF , adj. et


d'éruver, de laver , en apuyant doucement, subst. m . ÉVACUATION ,s. f. ÉVACUER, >
uneETplaie, TE partie
UVISune malad
, s. m . Quie. tient bains v .act. [ Evaku -an , atif , a cion , evaku-é :
re
et ite é fer. 3 € lon. qu 2d ) Evacuer , c'est
ćtuves. On dit à présent Baigneur. vider , faire sortir . Evacuation , c'est l'action
Z2
EVA
E VA
ISO acuer , Évacuant
d'év et évacuatif sont la est de l'évangile. # Doctrine , Prédicateur
même chôse ; qui évacủe . Ceux-ci ne se evangélique.- Qui est selon l'Evangile : n
disent qu'en Médecine , des remèdes , qui Prêcher d'une manière évangélique : » Vivre
font sortir du corps les humcurs peccantes. évangéliquement. Prêcher evangéliquement.
Le verbe et le substantif , outre certe signi- ÉVANGÉLISER , v. act. et n. ÉVANGE re

fication, se disent d'une place d'où l'on fait LISTE , s. m. [ évangélize , liste : ple et zº
e er
sortir la garnison . Leur usage est borné à ces é fer. 2° lon. dern. é fer. au 1 e muet >

au 2d. ).Evangeliser , c'est prêcher l'évan


deux
ÉVAD ois,. ( s') v. réc. [11€et dern. e fer.] gile. ”» Evangeliser les paûvres , les gentils ,
emplER re

Échaper , s'enfuir. Il se dit é


, ou absolument les Nations.=
>
Evangeliste , l'un des qua
et sans régime. » Il s'est évade ; ou avec la tres Écrivains sacrés , qui ont rédigé par
prép. de : » Il s'évada de Londres. Hist.. écrit la Vie et la Doctrine de J.C. - Au
Palais , on done ce nom au Conseiller , qui
d'Ang l,
S évader , s'échaper , s'enfuir : (synon. ) tient l'inventaire d'un procès , pendant que
Ces mots diferent en ce que s'évader se fait le Raporteur lit les pièces. - Dans une com
en secret , s'échaper supose qu’on a déjà été pagnie lictéraire , celui qui est nommé pour
pris, ou qu'on est près de l'étre ; s'enfúir ne être témoin er inspecteur d'un scrutin .
supôse aucune de ces conditions . On Rem. 1 °. Evangélişer, n'est pas fort ancien
s'évade d'une prison , on s'échape des mains dans la Lang'ie. Il y a plusieurs verbes de
de quelqu'un ; on s'enfuit après une bataille cette terminaison, dit, à la fin du siècle passé ,
perdûe. ( Encycl.) Beauzée , synon . l'Auteur des Réfexions', etc. qu'on a pris
EVAGATION , s. f. [ évag-i-cion : 1 " é plaisir à faire et qui sonttrès-usités , comme
re

fer. ] Terine de dévotion. Suire de distrac- catoliser , franciser , latiniser , tranquilli


tions. » Evagation d'esprit. Le Dice.. de ser. De tous ceux là tranquilliser est le plus
Trév. le met et cite Pomey . Dans le Rich . en usage. Catoliser er franciser ne se troller
Port, on dit que dans le sens moral , c'est vent point dans le Dict. de l'Acad. Le i
une manière d'agir sans principe. L'Acad. le est inusité. Le 2d est dans Danet , et il est en
définit , action de marcher comme au hasard , usage.
sans route certaine et sans terme connu . Elle 2. Mascaron enploie évangéliser neu
ajoute qu'il ne se dit guère que dans le sens tralement et dans un sens , qui n'est pas ;
moral . 'Elle ne done point d'exemple. ordinaire . » Voilà un grand cæur , qui ne
Ce mot est peu usité , excepté chez les Ascé. peut se résoudre à rien devoir qu'au Dieu du
ciel et de la terre , et qui évangélise avant
ues . TONER ,
tiqÉVAL ! s' v. réc. style tamilier.. l'évangile même. Il parle d'Abraham , et il
re des
Prendvous trop
airsnez libres.
libres. »» Jeune homme. veut dire qu'il suivait l'évangile avant que
vous évalto ; ou abuser deses forces: l'évangile parût. - L'Ac.id. marque ce verbe
» vous vous évaltone trop pour un homme , neutre, mais dans le sens de prêuħir l'évan
qui relève de maladie. gile: » St. François Xavier, a evangelisé dans;
ÉVALUATION , s. f. ÉVALUER , V. ace.. le Japon . re
({ Evalu -a -cion , lu -e': 1" éé fer. – Davant le
re ÉVANGILE , s. m. [ "e é fer. dern . e
muet , l'u est long , j'évalửe , il évalue. Au muet. ] Plusieurs veulent que ce mot soit
futur et au conditionel , cet e muet ne se pro- masc. quand il signifie tout le corps d'un
nonce pas , il evaluera , il évaluerait , etc. Évangile , comme. » L'Evangile de St. Marc.
Prononcez, comme s'il était écrit , evalúra , est le plus court de tous; et qu'il soit fém .
éyalûrè ; en 4 syllabes .) Apréciation. Aprés quand il signifie la partie d'un évangile qu'on
uire
cier , réd ua
à un prix certain . » .L'éval . lit à la Messe, » On eir est à lz premiere
tion des pertes ei domages. » Evaluer une Evangile. — L’Acad . a aparemment regardé
charge à vingt-mille écus ; ou avec le seul cette distinction comme frivole , puisqu'elle :
régime absolu . » L'évaluer vingt mille écus . met ce mot toujours masculin . » Le premier
Coinbien l'évaluez -vous ? et non pas à vin
! g ! évangile est dit: = Du temps de Boileau
on faisait indiféremment évangile , dans le >
mille , à combien , etc.
ÉVANGÉLIQUE , adj . ÉVANGÉLIQUE- 1''sens , de l'un et de l’allere genre .
er .

T , adv. [ Evangelite , , likemanque re L'Évangile, au Chrétien ne dit en aucun lieu ,


4MEN 2€ lon se e muer. ] Evangeli : 1, qui
ec
é fer. e Sois dévot : Elle dit , etc ,
EVA E V A 181
Aujourd'hui , il faudrait dire : il dit ; etc. nouir.» Je crus qu'elle ailait évanouir. C'est
On dit , d'un évènement nouveau , et dont un gasconisme. Il faut dire , m'évanouir
tout le monde s'entrecient , que , c'est l évan- s'évanouir.
gile du jour. » Ne faites jamais de scrupule
> Evanouïssement ne se dit que dans le
de me parler des évangiles du jour , dont on I'' sens du verbe. » Défaillance . Tomber dans
a la tête pleine. Sév. Souvent pourtant ces un évanouissement. » Elle est revenue de son
évangiles du jour ne sont pas paroles d'évan. évanouissement. - On ne dit point , l'éva
gile. - On die d'un menteur', que ce cu ' ! nouïssemeni
dit n'est pas mot d'évangile. On le dit aussietc.
de la gloire , des espérances
des chôses , qui sans érre fausses ne méritent ÉVANTAIL , ÉVANTER . Voy. ÉVENTAIL,
>

pas le même respect que l'Évangile , et qu'on ÉVENTER:


peut contredire sans conséquence. » Je ne ÉVAPORATION , s. f.f s'ÉVAPORER , V..
V.
croyois pas , dit Huer , que tout ce qu'a dit réc. (evapora -cion , évaporé : " é fer. dern .
Longin tussent mots d'évangile ‫ܕ‬, qu'on nene é aussi fer. au 2d. ] S'évaporer au propre »,
.
put contredire sans audace. — Rousseau et c'est se résoudre en vapeur. » L'esprit de vin
Gresser l'ont dit de la médisance et des pro- s'évapore aisément..
s'évapôre aisément Au figuré.» Il s'éva-.
pôs gaillards. pôre en vaines idées . , en chimères , en imagi
Un homme , à table , exerce ses discours nations , en menaces . » Ce jeune homme
Sur quelque intrigue ou conte de la ville , comence à s'évaporer , à se dissiper. = Il
Qui bien souvent n'est pas mor d'évangile. est quelquefois actif.v Evaporer son chagrin . ,
Rouss . sa bile ; les soulager par des plaintes , des
L'oiseau surpris n'entendoit point leur style , reproches , des menaces.
Ce n'étoit plus paroles d'évangile... Evaporé et Evaporation se disent au pro
Mais des gros mots , et non des plus chrétiens.. pre et au figuré. » Liqueur évaporée. Esprit
Ververt. évaporé ; têre evaporée. Jeune homme éva
On dit encore d'un homme trop crédule. » poré. -- S. m .» C'est un évaporé. = LL'éva
Il croitcela , il croit sout , comme l'évan- poration de l'eau , des liqueurs. » Il y a de
gile. L'évaporation ( de la légèreté d'esprit ) dans.
ÉVANOUIR , ( s') v. réc.. ÉVANOUÏSSE- son fait.Acad.
.

MENT , s. m . [ Eva -nou - s, noz- iceman : 1 " Rem. * Bouhours pensait qu'évaporation
á fer. je muer. ] Je m'évanouis , tu t'éva .
> n'était usité que dans le propre , et qu'on ne
nouis , il s'évanouit ; nous nous évanouis- dit pas l'évaporation de l'esprit, comme on
SONS , vous vous évanouissez ; ils s'évanouis dic , un esprit évaporé. L'Acad . dit au con
sent. Je m'évanouïssais ; je m'évanouïs ; traire qu'il est aussi d'usage au figuré.
nous nous évanouïmes, vous vous évanouïtes; * Le P. Rapin done à s'évaporer le sens de,
ils s'évanouïrent. Je me suis évanoui , ecc.. avoir de la vanité , penser avantagetiseinent
Je m'évanouirai; je m'évanouirais . Que je de soi- même . » Homme profond et savant ,
mévanouisse, (bon pour le prés.et l'imparf.), qui , bien loin de s'évaporer , a assez de
ie = 1. " Tom : modestie pour se défier deses lumières. — Il
s'évanouissant ‫ ;ز‬évanoui ,,ië. -

ber endéfail lanc e ; en parlantsondesmar


personne s. n'est pas usité en ce sens.
» En aprenant la mort de
s'évanouïc. i , elle ÉVASER , v . act. [ évazé: " et dern . é
= 2 °.Disparaitre , en parlant fer. - Devant l'e muer , l'a est long : il
deschốses.» La gloire dumonde s'évanouit évâse , évâsera, etc. ) Rendre une ouvertûre:
en un moment. — S'évaporer. » Mon espoir plus large.» évasé. » . Destuyau
s'est évanguï en fumée; il s'évanouït dans » Verre tropEvaser´un trop étroit.
genouillères de:
ses idées. » Toutes ces belles espérances se bottes trop évasées.
sont évanouïes. ÉVASION s. f. [ éva -zion , en vers.
re
REM. * M. Tissot emploic évanguïr neu- zi on : 1"°é fer. ] Action par laquelle on
tre au lieu
malade est du réciproque
excessiveme s'évanouir.
nt abaru » Le s'évade.
, évanouis » Favoriser l évasion d'un prisonier.
* ÉVASIVEMENT, adv. ANGLICISME . »
sant( s'évanouissant ) fréquemment. Avis au Il répondit évasivement. ( en éludant la dific
Peuple , etc. Il avait pris cette expression à culté .) Journ . de Gen. - C'est la traduction
>

Montpellier , où l'on dit , ainsi que sur les


kords de la Garonne. ». Je faillishier éya trop littérale du mot anglais Shiftingly.
EUCHARISTIE , S. £. EUCHARISTIQUE ,
E VE ELE
182
adj . [ Eu -karistice , tike : 4 lon. au jer
1 > étoit d'empêcher que les premières compa:
dern. e muer. ] Le Sacrement du Corps er du gnies , qui se presenteroicne en armes ,'ne =F
Sang de N. S. J. C. » Le Mystère , le Sacre- donnassent l'éveil aux Bourgeois . L'Ab. Cs
ment de l’Eucharistie. » Recevoir l’Euch 1- Garnier , Hist. de Fr. — * Éveil , pour in
)
-

ristie. Adorer J. C. dans l Eucharistie . = somnie est un provençalisine. » J'ai eu un EVE

tique » Les espèces eu hıristiq


Il n'aaris
Euch guère d'us: age que dans cette phrase.ues. gran d éveil, cette
Eveiller fairenuit . r le sommeil . » Le
cesse
L'Acad. ne le met pas : c'est un oubli.. timindre bruit m'éveille . Au figuré ,
ue
EVE. La penult. est long et l'ê ouve rt re
rend plus vif , plus agis sant
. » Il est mélan
dais trêve ;, gråve , il rêve , ec cette pénult. colique : il lui faudrat quelque chose , qui
>
demeure longue dans tous les temps de ce l'éveillât un peu . = S'éveiller , cesser de K

verbe , je rêvais, il rêva , rêvant , etc. dormir . » 11 5 éveilia en sursaut. » On em


douteuse dans fève , brève , il achève , il porterait la maison qu'il ne s'éveillerait
>
> 2
>

t.
crève , il se lève , ( è moy .) et cette pénult. poinEvei
devient multe er brève , quand elle estsuivie ller , Réveiller . La plupart des Au
d'une syllabe masculine . » Achever ; il se teurs confondent ces deux verbes dans le
leva , il creva .
propre. Cependant, dit Bouhours , il semble
ÉVÉCHÉ , ÉVÊQUE , s. m . [ Évêché , qu'ils ne signifient pas tout-à-fait la même
éveke : 1 re é fer. 2° e ouv. 3 e é fer. aur" , e chose. Le pse dit proprement par raport
muer au 2d. On faisait aútrefois Evêché , à une heure inai
réglée
re
; le żd par rapore å un
tems extraord le
. » Son valet 1 éveil tous
Archevêu ké féminins. Ils sont àà préPrélat
sent cons les matins à s heures . » Il ne s'est éveillé que
tamment masculins . ] Evêque ; Prélat du du
premier ordre dans l'Eglise , chargé de la fort card. „ 'M. Le Prince vouloit qu’on le
conduite d'un Diocèse. = Evêché, se dit , et réveillâ: toutes les fois qu'il arrivoit un
du districed'un Diocèse sujet à un Évêque. courrier. » Un grand bruit m'a réveillé en
» Il fait la visite de son Evého. » Cer Eve- sursaut.
. On voit , par ces exemples 9

ché est fort étendu . Acad. ( En ce sens on dit qu'éveill ?r va à ce qui est doux , ordinaire,
plutôt Diocèse ) , et de la dignité épiscopale: naturel; au lieu q'ie réveiller emporte quel
» Prétendre à l'évêché; et du siège épisco- que chôse d'irrégulier et de subit. Bouh. -
pal : » Cette ville a été érigée en Évéché. » L'Acad. n'a pas goûté cetre distinction , qui
Depuis peu Nanci est un évê hé ; et surtout parait juste : elle ne met point de diférence
du Palais où demeure l'Évêque : » Il est logé entre ces deux verbes. — Suivant l'Ab.
à l'Évêché. Girard , Éveiller , est d'un usage plus fré
On dit, proverbialement , se débatre de la quent dans le sens litéral , et réveiller dans
chape à l'évêque , contester sur une chôse , le sens figuré. L'un se fait quelquefois sans
où l'on n'a point d'intérêt . = On a dit le vouloir ; l'autre marque ordinairement du
de
d'abord , d'Evêque devenir aumenier , puis dessein . » Le moindre bruit éveille ceux , qui
"
par corruption on a dit meinier , passer d'une ont le someil tendre. » Il faut peu de chose
belt leencô
charerge n rge infeéri eure . =ÉvOn réveiller une passion , qui n'a pas été
di : unà une
chiecha regard bien un pour
ê- pa rfaitement déracinée du cãeur. Voy . les
que ; pour dire qu'une persone de basse con- SYNONYMES FRANÇOIS de M. l'Ab . Roubaud.
dision peut se présenter devant un grand Sei- Depuis quelque temps , on emploie plus
r
fréquemment éveiller au figuré. On éveille
gneu
ÉVE. IL , s . m . Éveiller , v. acr. (mouil- les choses , comme les persones . M. de Lille
lez l'l finale du 1 ° , et les deux ll de l'aître : dit , dans les Georgiques , que l'Auteur de la
er
>

1 " é fer. 2° é fer. aussi au 2d. é-veil : eveglié , Natúre n'acordant ses fruits qu'à nos soins
re

zº é fer.
.leDeva
il3 eveil ntller
, évei a , ,etc.
l'e muet le zde ent moy :. vigi
deviévè-glie
pron. lans
Voul ut,que l'indigence éveillât les talens.
évè-gliera . ] Eveil , est l'avis qu'on done à » Le mérite comence par éveiller l'envie ,
quelqu'un d'une chôse qui l'intéresse ; et à mais il peut toujours la désarmer par la mo
laquelle il ne pensait pas. » C'est lui , qui dération et la modestie.Mme. de Genlis.
m'en a doné l'éveil . Acad . » C'est moi , qui >
ÉVEILLÉ , ÉE , adj.Gai, vif. „ Vous êtes
.

donai l'éveil à nos Astronomes. ( sur une co- bien éveillé aujourd'hui. » Il a l'esprit éveillé ,
mère qui paraissait ) Marm . » La difficulté les yeux éveillés. - En style proverbial : » :
Ey E E VE 183
est éveille comme une potée de souris. = ÉVENTÂILLIER , ÉVENTÂILLISTE , S.
e
Ardent : » Il est fort éveillé sur ses intérêcs. m. [ Evanta-glie , gliste ; 1 " é fer. 2 et 3 °
= Femme fort éveillée , coquette.= Subst. lon .Mouillez les 11. ] Dans le Dici. Gram .
» C'est un éveille , c'est une petite éveillée. on dit que le z ' ' sc dic de celui qui fait les
ÉVÈNEMENT , s. m . [ Évèneman : r1 e éventails ; et le 2d > de celui qui les vend.
é fer. 2zaè moy. złemuet.]
3 1 °. L'issûe de L'Acad. ne dit que le ad dans cesdeux sens.
quelque chose. »» L'évènementd'un procès , Le Dict. de Trev. écrit Eventalier , et ren
d'une afaire. » Je ne réponds pas de l'évène- voie à eventailliste.
ment. » Vous chargez- vous de l évènement , EVENTE , Í E , adj . et s. [ Évanie , té
e
re
etc. A tout évènement > adv . A tout e ; " et 3º é fer. 2€ lon . ] Qui a la tête
hasard , quoiqu'il arrive. I
> = 2°. Aventûre légère , qui est évaporé , étourdi,» Homme
remarquable. · Ce Règne est plein d'évène- bien éventé. » Femme bien éventée . » C'est
mens. 1 Cette histoire est remplie d'évène- un éventé , une jeune éventée.
mens extraordinaires . ÉVENTER , v. a. ÉVENTOIR , s. masc. re
Evènement ,Accidene , Aventûre. (Synon.) [ Evanıé , toar ; il1" é fer. 2€° lon. )] Even
er
Le r " est le not convenable pour les fairs ,ier ,.c'est 1°. Doner du vent en agitant l'air
qui concernent l'État ou le Gouvernement;. avec un éventail . » Il a un domestique, qui
le 2d se dit de ce qui arrive de fâcheux , soit
l'évente quand il dîne. » S'eventer àpour se
à un seul , soit à plusieurs particuliers
> : aven- rafraîchir : = 2° . Exposer au vent é l'air.
zure, dit quelque chôse de plus personel et » Il faut évenier ce meuble. = 3º. Doner
-Il de l'air. Eventer une mine , et par - là la
diene pius du bonheur que du malheur. — Il »
semble aussi que le hazard a moins de part rendre inutile. = 4'O . On dit , au figuré , 9

dans l'idée d'évènement , que dans celui d'ac éventer un dessein , un secret : et prover
cident et d'aventêre. Les révolutions d'état bialement , dans le même sens , éventer la
sontdesévènemens : les cbûres d'édifices sont mine , découvrir une afaire secréte et la faire
des accidens : ce que les jeunes gens apellent échouer.
(si mal à propôs) de bonnes fortunes, sont ÉVENTOIR , sorte d'éventail fait grossiè
des avenclires. „ 'La vie est pleine d'évène- rement , servant principalement aux cuisi:
mens , que la prudence ne peut prévoir. niers pour allumer les charbons.
La plupart des accidens n'arriveni que par EVENTRER , V. a. [ È vantré : 1" et,
défaut d'atention . » Il est peu degens, qui dern. éfer . 2 lon. ) Fendre leventred'un
aient vécu dans lemonde , sans avoir eu animal , pour en tirer les boyaux. S'e .
quelque aventure . Gır . Synon . ventrer , se rompre quelque partic vers le
EVENT , s. m . [ Évan: 1" é fer. 2° lon .] ventre , par quelque efort , ou à force de
Mauvais gout d'un aliment ou d'une liqueur , çrier, Figurément et bassement , faire
qui comence à s'altérer. » Jambon , lard les derniers éforts.
vin , qui sent 1 évent. » Ce vin a de l evené. EVEQUE . Voyez ÉVÊCHÉ.
Mettre à l'évent , c'est au contraire , EVERSION , s. f. [ Evêrsion , en vers
mettre à l'air. » Au Lazaret , on met les ci-on :'7 " é fer. 2 & ouv . ] Ruine , rena
marchandises à l évent. Doner de l'évent versement d'une Ville , d'un État. On dit
à un muid de vin , y doner de l'air , en fai- dans le Dict. Gram . que ce mot est peu
şant une petite ouvertûre par en haut. usité . L'Acad. le met sans remarque.
Figurémene, (style plaisant et critique ) Tête EVERTUER ( s') v. réc. [ Evêrtu -é : 1" .
e
à l'évent, homme étourdi et léger. »1. C'es
C'estt et dern. ė fer. 2° ê ouv. Devant l’e muer
une tête à l'évent : il a la cére à l'évent. l’u est long ; il s'évertûe. Au futur et au con.
* Quelques uns disent , au vent, mais mal. ditionel cet e muet ne se pron . pas. Il s'éver
>
re
EVENTAIL , s.m .'[ Évantail: 1" é fer. tuera , s'évertuerait. Pron. evercúra , . túrè. ]
>

2 lon. mouillez l'i finale.] Ce qui sert à Prendre courage


courage ,, s'exciter , s'éforcer , pour >
éventer On le dit surtous d'un papier , ou
. se porter à quelque chose de louable. » Pre
d'un taferas étendu sur de petitsbâtons plats , nez courage',evertuez-vous. » Ils'est ever
>

qui se replient r unssur les aútres , etdont tué , pour se tirer de la misère oùil étaic.
on se sert poules
s'éventer.
Jardinier , railler En termes de ÉVIDEMMENT , adv . ÉVIDENCE , s .
un arbre en éventail , c'est f. ÉVIDENT
lui en doner la forine.
ENTE >
те
adj . [ Evidaman ,
e
dance dan danie : 71 " é fer. 3 ° lon . ex
184 E VI E VO
er
cepié au 14. ] Evidene est ce qui est clair , est seul , mais il est bon , comme régime
est relatif de la persone » Le lapin évite par
njanifeste. Evidence , qualité de ce qui est
evident. Evidemment d'unemanière evi- là à ses petits les inconveniens du bas âge.
dente. » Cela est évident.. » Vérité , preu- Bufon . » Jeveux vous éviter l'ennuide trou
ve , tausseté é idente. » L'evidonc d'une pro ver cet hoinin : maussade. Marm . Alors il
position , d'une vérité , d'une fausseić . » Cela signifie épargnor et il en a les régimes.
>

paraît évidemment , avec evidence. - Met- L`Acad. ne le met pas en ce sens. Ce peut
-

tre en évidence , faire conaître clairement. @cre un oubli .


Erré en évidence , paruître
> > se montrer . EUL est toujours bret : tillea !, erc = Nos
M. Marmontel dit des feminis ; » Il n'y a anciens écrivaient eul pour æil er ils pro
que leurs vices qui éclatent : et la folie nonçaient pourtant eiil. Ils écrivaieni de
d'unemille
seulealtres
fait plus du bruit que la sagesse mê.ne deul, o "gueul, cercueul , etc. quoi
> >

de . Ainsi le mai est en évi- qu'ils prononçassent deuil , orgueuil , cer


dence , et le bien reste enseveli. etc. er
et c'est de-là que le fameux
cileuil >

Rem . En Anglais , Evidence signifie té- Poète Santeuil signait toujours Sinteul
moin. Le Traducteur du Procès de Charles parce que sa famille n'ayant jamais sigaé au
I. se sert en français de ce moc dans le mê treinent il ne voulait pas changer. La
me sens : c'est un anglicisme grossier. Monn .
* M. Targe , Traducteur de Sinoliet ,, dit EULE , long dans moule et vedle bref
aussi : » Il soutint qu'il n'y avoit contre lui dans les aûrres , seule , girºule , etc.
aucune évidence ( preuve par témoins ) , mais EUNE , long dans jeiine , ( abstinence )
>

seulement, des conjectures et des oui-dire. bref dansjeune ( qui n'est pas vieux. )
ÉVIER , 5.m . [ E -vie : Lé fer. ] Con- EUNUQUE , s.'m . Châtié. Il ne se die
duit par où s'écoulent les lavûres d'une cui- que des hommes.
sine. ÉVOCABLE , adj. ÉVOCATION , s. f.
EUIL est toujoursbref. Seuil , fauteuil , ÉVOQUER , v. .a. [ Evokable , tacion', ké';
etc. Mouillez l'l finale. Voyez Eur. I" é fer . ze dout. au 14. ) Evocable , qui
EUILLADE , voyez BILLADE . - C'é se peut évoquer. Il n'est d'usage qu'au Pa
tait l'ortograph
Auteurs e de Mulherbe et de plusieurs lais. Evocation et évoquer expriment , 1°.
de son temps , l'action d'apeler , de faire venir à soi , en
ÉVITABLE , adj. Éviter , v. act. [ pre parlant des âmes , des esprits.» L'évocation
e

é fer. 3 dour. au 2d. ) Évitable , qui peut des démons , desdesombres. » Eroquer les es
être évité . L'Acad. ne le condamne pas , morts , les démons. Le
prits , les amnes
mais elle dit qu'il est peu d'usage. Nous Peuple croit que les précendus Nécroinan.
= 2° . L'action de
avons plusieurs mots composés , qui sont ciens ont ce pouvoir.
très usités , quoique les simples ne le soient tirer une caûse d'un Tribunal à un autre. »
pas : comme inexorable , implacable , irré- du Parlement , au
Evocation d'une afaire >

conciliuble , insatiable , 'indubitable , in ?-


> : Grand -Conseil. Faire évoquer d'une Cham
fable , immanquable , inevitable , etc. Bou-. bre à une aître , sur parenté et alliances.
hours : * ÉVOLUER ; v. n . ÉVOLUTION , s. f.
Éviter , Esquiver , fuir quelque chôse [ Evolu -é, la -cion , en vers ci-on : " •
>

de nuisible ou de désagréable.»» Eviter les ter. ] Evolution , moủvement que font les
périls , les écueils , le combat , les ocasio's , Troupes pour prendre une nouvelle dispo
>

les querelles , etc. Eviter les mauvaises cons- sition: * Evoluer , faire des évolutions. =
tructions les équivoques , en écrivant
> Ce verbe estun néologisme, sur lequel il faut
etc. = Il régit de et l'infinitif : éviter atendre la décision de l'usage . » L'Armée de
de secomettre de déplaire , etc. ou que , France s'était bien trouvée de la faculté d'é
avec le subjonctif, précédé de la particule voluer.. Anon ..
ne : » Henri voulut éviter que Louis ne príc ÉVOQUER. Voyez ÉVOCABLE.
parti dans la querelle. EUR , bref au singulier , Oleur , ma
etc.
Rem . Plusieurs , dit Vaugal.s , font ré- jeur , etc. Long au pluriel , odeurs
EURE , pénultième douteûse. Si le mot
gir le datif à éviter , et disent , éviter aux
inconvéniens. Il faut dire en ce sens , ob- est dans le cours de la phrâse elle est lon
vier . - Çe régime ne vaut rien quand il ve. » Une heure entière , la mijeure partie 9

etc,
EUX EXA 185
etc. S'il la termine , elle est longue. » J'att gneux. » Récit , compte exact. » Exacte
rends depuis une heure : » Cette fille est perquisition , relation exacte. Exacle
majeure . meni , d'une manière exacte. » Suivre exac- .
EVRE , Pénult. longue , soit que l'e soit tement les ordres qu'on nous done. 1

fort ouvert , orfèvre , levre ; soit qu'il soit Rem. 1 °. Exact "régit à devant les noms
moyen , cheyre , lièvre , etc. et les verbes : Exaci à tous ses devoirs :
EUROPÉEN ENNE adj. Qui apar
> » Exact à payer , à tenir sa parole , etc.
ļient à l'Europe. L'Abé du Bos , M.du Pan , 2 '. Exactement cst un des mois à la mode.
et autres disent Européin. L'usage er l'Acad. On en fait une selle à tous chevaux , et
les condamnent. On doit le passer aux poè- »on. Cela
lui estdone toute sorte de significations.
exactement vrai . » L'eurs vaches
( es.
Quel frein arrêteroit l'avidé European ? meurent exactement de faim . » Conjecture
exactement ingénieuse. » . L'Auteur scmbloic
Mais puisqu'il a bravé les flors de l'Océan , erc.
La Liberié des Mers , par M Cuxilhe. exactement se jouer avec les grâces. Journ.
EUX. Quelques Auteurs , commela Mor- de Mons . -- C'est un vrai abus des ter
roie , l'Abé Girard , etc. écrivent eus , ceus , mes .
curieus , merveilleus , etc. Cette ortogra- EXACTEUR , s. m . Exaction , s. fém .
phe est raisonable , mais l'usage y est con- [ Egzak-teur, cion , en vers , ci-on : ?"
traire. Elle serait bone à établir. Elle sim- è moy. ) Exaccior est l'action par laquelle
pliferait lesigne du pluriel , et se raproche- on exige durementplus qu'il n'est dû. Exac
cherait de la prononciation ; puisque l'r teur , celui qui esi commis pour exiger des
voyelle. prononce coinmeune's
finalse droits , et qui lesexigeavecdûreté.Faire
devant une de grandes , d'horribles exactions. Exac
EUX est toujours long : deux , creux teur dur , impitoyable. 1

heureux , etc. L'x ne se prononce pas de- EXACTITUDÉ , 5. f. [ ;" è moy . ] Soin
vant une consone . Il se prononce comme un que l'on aporte pour faire exactement les
a devant une voyelle. choses. » Exactiiude dans les afaires. » Elle
EUX , pluriel du pronom personel lui. »
Il ne
est exacte à bien prier ; mais elle n'a pas
Ils ont eu querelle entre eux. autant d'exactitude à remplir ses autres do
s'emploie pas tous seul au nominatif. » Eux voirs.
et leurs bestiaux soufraient également de la Rem. M. de Vaugelas avait vu naitre
famine. Hist. d'Angl. Il falait : Ils soufraient ce mot , contre qui tout le monde s'écriait ;
.

de la famine , eux et leurs bestiaux. Voyez


IL et ELLE
mais bientôt on 's'y aprivoisa. Il en est qui
- Il n'est guère usité non plus voulaiene dire exacteté , d'alltres exaction :
au génitif : d'eux. On sesert , en sa place , Le premiern'apas passé : l'aůtre aun ai
pronom possessif leur , leurs. Au lieu tre sens.
de dire : » Ils l'avoient employé (ce pou EXAGÉRATEUR s. m. ÉXAGÉRATIF
voir) à l'agrandissement d'eux et de leur fa- IVE , adj. [ Ègzagéra -teur, tif , tive , Iie
à ce.luIbid.
mille etc. s,à leur agrandissement et è moy. 3 è ter. ] Ilsont tous deux le inême
i de , Dite
sens : mais le substantif se dit des perso
vantdevant
deEX nsonvoyelle
une coune e
. a le son de egz ; nes , et l'adjectif des chồses. Qui exagère ,
celui de ets ou elc. qui amplifie. » C'est un grand exageratear.
Exagér er , exciter ; pron. egzagéré , ex- Josephe est long dans ses harangues , et
cité : il a
>>
>

moy , exagérateur dans ses récits. Dic. Hist. Mde


EX
préposition empruntée du latin de Sévigné dit en plaisantant , exagéreuse.
>

iantifs mec quelquefois devant des noms subs- Raportexagératif


qu'on
· pour marquer la profession qu'on EXAGÉRATION s. f. EXAGÉRER ,
a quitée. » Ex - Professeur , Ex -Recieur ,
»

Ex- Jésuite , Ex - Oratorien , etc. v. act. [ Èggagéra-cion , géré , ?" è moy. .

EXACT , EXACTE , adj. EXACTEMENT , sir ze élesfer:] Exagérer,


récits c'est amplifier
, les louanges gros
ou la , satire.
adv. [ Egzak, zakre , zakleman ; itsemoy:. Exagération, 'hyperbole,discours qui cxa
>
re

es
des muct. 1Exact seditdesperson
chồsesquioneraport à lapers esa
one.»‫ در‬Iii
I
gère.Exagérer
crime , les unevictoire,l'énorm
défauts deceuxqu'o n itén'aime
d'un
est fort exact , régulier , ponctuel , sol. 1

pas. » Discours plein d'exagération, » Cela


Tome II, Аа
186 EX A : EXC
est sans exageration. – Dans l'Ann. Lit. vres ; examinateur rigoureux .
On reprocheà Rousseau le Philosophe , des EXAMINÉ , É E , adj. ( style familier ) usé.
exagérations de style. Plusieurs ont fait ce » Cet habit , ce linge est bien examine. —
même reproche à M.Linguet , en rendant On dit aussi , dans le même sens et dans le
)

justice au génie et à l'éloquence de ces deux même style , s'examiner. Cer habit comence
Ecrivains célèbres. à s'examinir. Acad .
Rem .. Exagéré ne se dit que des choses. * EXAMINATION . Mor forgé peu heu
Eloge exagéré , louange exagérée. * Dans reusement. Nous avons examen qui á le
le Mercure , on le dit des persones. » Plai- même sens,et qui est d'un grand usage.
>

gnons ses persécuteurs et ses admirateurs EXAUCER , v . act. [ Egzo : 6; " è moy , re

exagérés , ('de J. J. Rousseau . ) dern . é fer. Devant l'e muet l'au est long !
EXALTATION , s. f. EXALTER . v. act. il exaûce , exaứcera , etc. ] Ecouter favora
[ Egzalta -cion , té; 1" è moy:. ) Exalta- blement > et acorder ce qu'on demande. Il
tion ne se disait pu
que du Pape ;; de la croix, régir les choses et les persones. » Le Ciel a
>

de la toi . De is quelque temps , comme exaucé nos væux . » Dieu a exaucé son peu
les téres sont fort exaltees , on parle beau- ple. » . Si vous le priez avec confiance , if
coup d'exaltation de rêre. » Que reste- t- il vous exaucerą .
de cette subversion totale des principes ? EXCAVATION s. f. [ Ètskiva -cion ; 1 "
Un égoïsme impardonable , et une exalta- è moy . ] L'action de creuser : l'excavation,
tion de tête , qui en impose au coeur , et des fondemens ; = - Le creux qui se fait dans
tue le sentimeni. =
= Exalter, c'est pro- quelque terrein . » La rivière a fait en cer
premene louer , vanter > élever par le dis- endroit une excavation .
cours.' » Exalter un homme qu'on estime ; EXCÉDANT ANTE , ou EXCÉDENT ,
re
exalter son mérite. * .Dans le sens d'élever , adj. [ Ekcédan , dinte , té è moy: 2 é fer.
c'est un anglicisme. » Par le même
meine principe zlon . – L'Académie , le Diće. de Trev.
qui avoit fait exalter les Apôtres de la plus Danet , Richelet , le Dicti d'Ortographe
vile des professions. Prévôt. Hist. des Stuarts.. écrivent excedant avec un a mais exce
Rem. Mme. de Sévigné emploie , en badi-: dent est plus conforme à l'analogie : excel.
nant , exaltation , pour promotion. » Mon lent , succulent , etc. etc.] Qui
>
excède. »;
S. m . » S'il
petit Colonel m'a écrit , et à son Oncle , les sommes excedentes.
pour vous doner part de son exaliation, se trouve plus de cinq cens livres , vous
On le dit au figuré , du style ; et il expri. aurez l'excédent.
me le même défaut qu'exagération. » L'exal. e
EXCÉDER '; v. act . [ Ekcédé : 11€ è moy:
tation du style...et la pédanterie philoso- 2° et 3; é fer. Devant l’e muet , le second
phique s'acordent mal avec la modeste sim e 'se change en è moyen : il excède , excè
plicité de l'histoire. Ann. Lit. Dans le Mera dera , etc.
cure , on dii exalration , tout seul. „ C'est de.
) Outre- passer ', aller Dette
»» Excëder son pouvoir . au» -delà
encore là de l'exaltation . On dit aussi qui excède cent francs . = Traiter à l'ex-.
un esprit exalté , une imagination exaltée ; cês soie en bien , soit en mal . » On vous
mais on ne dit point un Orateur , un Poètea fait si bone chére , ou tant de complimens
exalté's , ni comme dit M. Linguet , des qu’on a nous excedés. » Cet homme est im
>
:
spéculateurs exaltés.Ce terme métaphorique, portun ', ou grand parleur , ou railleur : Il
tiré de la chimie , ne se dit point des per- nous excède. Style famili» erDes
, badin
Notair, es
ou, cha
des
sones . grin . Fatiguer.
EXAMEN , s. m . EXAMINATEUR , s. m. contrats , des arrangemens , tout cela m'ex
re

.
Examiner, v. act. [Ègzumène ; 1" è moy. cèle à périr. MARIN , Amante Ingenue.
3º è moy. aussi : l’e muet surajouté très- Rem . Bossuet lui done le sens d'errer ,
bref: Egzamina -teur , ne. ) Examen ,recher » On ne laisse au
tomber dans des faûtes.
che , discussion exacte . Examiner , faire ement
cun lieu à l'égar , quand on ne par
l'examen de... Exuminateur , qui a la co- done pas à ceux qui excèdent. C'est la tra
mission d'examiner . » Subir l'examen ,faire duction trop littérale de cette parole du
>

l'examen de... passer à l'ex !men , Pap


etc. e Hormisdas , que l'Auteur cite ;r qụi
non pepercerit excedenti.
>

e
Examiner sa conscienc , un écolier , un Excéde n'a
livre , un écrit , etc. Examinateur des li- pas cette signification en français.

1
? 7
EXC Exc 18
Titre de
lent. Titre
S'excéder régic de : » S'excéder de tra . lent. dignité , qui n'est en usage
de dignité
wail , de débauches. On dit aussi , êtreex- qu'en parlant des Sénateurs de Venise. On
celé de visites , de complimens. Le dit au Doge , Sérénissime Prince , et aux
participe est à la mode. On dit absolu- Sénateurs , excellentissimes Seigneurs.
>

ment, » Je suis excélé' , je n'en puis plus. Hors -delà, on ne le dit que dans le style
» Etes-vous un peu fatiguée ? Il'faut être familier. » Son vin est excellentissime. »
e: célée , anéantie. Coyer. » Il passe sa vie Ce discoursest excellentissime. re è
sur un lit , dans un fauteuil , dans un car- EXCELLER v . neut. [ Ekcélé : te
e
fosse : encore esi - il souvent exce'de'. Id. moy. 2° et 3 ° é fer . - Devant le muet ,
EXCELLEMMENT, adv.. EXCELLENCE, le żd
ad e se change en è moy..il excelle
s. fém . EXCELLENT , ENTE , adj . [ Fkcéla- ou excèle": excellera , ou excèlera,etc. )
man , lance , liin, lante: 1" è may . 2° é Avoir un degré de perfection au-dessus de... 1

fer. 3 ° lon. excepté au premier. Riche Il régit.en ou dans pour les choses , et sur.
let écrit excelenment , par une suite des ou par - dessus pour les persones. » Il ex
mauvais principes qu'il s'était forınés sur la celle en poésie , en peinture ; dans tous les
prononciation des aliverbes : il voulait qu'on genres , etc. par - dessus , on sur tous les
prononçat la première m comine une n : aútrcs , au -dessus des autres. re e
elle ne se prononce point. ) Excellence , EXCEPTÉ , prép . [ Etcèpté : 11€ et 2' è
degré de perfection ·au -dessus des aútres. moy. 3 ° é fer. ] Hors : à la réserve de.
Excellent , qui excelle. Excellemment , Quand il précède le nom , il est indécli
d'une manière excellente. » L'excellence de nable. » Excepté une femme ,, exceptecent
cette méthode est conưe : » Cette musique persones , et non pas exceptée , ou excep
est excellente, » Excellent Musicien , Poeie , iées. Quand il suit les noms , il devient
Orateur . » Excellent livre , excellent hom- déclinable : » Les femmes exceptées.
me. » Il peint , il écrit excellemment. Quelques-uns lui font régir de et l'infinitif.
Par excellence , adv . 1 °. Excellemment. » Excepté d'en avoir un extrême besoin .
» Cela est beau par excellence . =
manière
De Ce régime n'est pas trop sûr. L'Académie
2 °. De
= 2°.
que ce qui parait commun à plu- n'en done point d'exemple. * D'autres
sieurs, soit comme le nom propre , le pro.
> font pis encore , et y ajoutent
> la négative..
pre caractère d'un seul..”» Le sage, par ex Excepté de n'avoir perdu le sens , on ne
cellence. « C'est donc là l'homme à la mode, peut pas dire ce que vous dites. C'est un
l'honne aimable par excellence ! Marm . · gasconisme. On doit dire , à moins que >

*pourLeibnitz dit , dans le sens eisellent > d'avoir , etc. = Pour la conjonction que,
dire , dans le sens rigoureux . » Ori- qui l'acompagne quelquefois, elle régie l'ina
gène cite le livre du Pasteur parmi les li- dicatif ', quand excepté est pris dans son
vres divins , ce qu'il n'entendoit pas dins sens naturel. „ Ils se ressemblent parfaite
le sens excellent et rigoureux . C'est ment , excepté que l'un est plus grand que
un latinisme scolastique. l'autre : mais dans le sens d'à moins que ,
dit , excellºne
ditOnexcellent à. „ Lapour : Mme
morale . de Sévigné
chrétienne régitmele voir
est ilvenir subjonctif . » Je
, excepté que vous prie de
vous n'ayiez
excellente à tous les maux ; mais je la veux des afaires plus pressantes. Alors la négative
chrétienne : elle est tropcreûse ettrop inu-
tile autrem:ent. ne est d'usage . – A moins que est plus usité
rne
et plus sûr . ER ION
Rem. Un - Auteur mode a dit : le plus EXCEPT , v. act . ExcePT , s . f.
>

excellenepourle
étant
meilleur : mais excellent
déjà un superlatif , n'est pas suscep
[Èkcepté , etcèp -cion; ileeter 2 è moyen ,
e
re

3 é fer. au premier. ] Ne point compren


NEOL. degrés de comparaison . Dict .
tiblede dre dans un nombre, dans une règle , etc.
Il régit l'ablatif : » exceptez de cette règle
ExcELLENCE est un stitre
donne aux Ainbassadeur d’honeur qu'on
et à d'aîtres perso les noms qui, etc. » On a mis un impôt :
>

onen .a excepté les Nobles » Ils en sont


nestitrées, » J'ai écrità son excellence . » J'ai exceprés
exécuté les ordres
EXCELLENTISSIM de votre excellence . EXCEPTION l'action par laquelle on
E
licime ; re adj. ( Ekselan- excepte . » Faire exception de... Sans excp
è moy. 2° é fer. Très-excel- tion. Cela ne soufre point d'exception. =
Aa 2
Exc Exc
188
La maxime vulgaire dir, qu'il n'y a point sivement , etc.
de règle sans exception. Ce principe est sur- EXCIPER , V. neut. Terme de Palais,
>

tout vrai pour les règles de la Gramaire. Il régic de : exciper de la prescription ,


On dit aussi que l'exception confirme la pour repousser la demande de l'adversaire.
règle. » Ce verset du Lévitique est la loi Et ainsi des aîtres preuves done on se sert
générale : La loi du Deutéronome , dont contre lui , exciper de son consentement ;
nous venons de parler , en est une ercep- erciper de l'autorité de la chôse jugée. –
tion. Or , exceprion n'est pas contradiction . Hors du Palais , c'est un terme barbàre.
L'Ab. Guénée à M. de Volt... EXCITATION , s. f. EXCITER , v . act.
Au Palais on fait un grand usage d'er- [ Ekcita -cion, cité : 1 " è moyen . ) Exci
ceprions , pour signifier les moyens , les tation , action de ce qui excite. Ce mot est
preuves pour réfurer l'adversaire. Bossuet peu usité : L'Académie n'en done point
se sert souvent de ce mot , comme d'autres d'exemple. On a dit autrefois l'excitation
terines du Barreau , qu'il employait volon- des humeurs ; et Bossuer. » Les plus par
tiers. faits se font de continuelles excitations de
Rem. A l'esception et du moins ont à eux-mêmes , pour ranimer leur piété. Cette
peu près le même sens . Ainsi c'est un pléo- manière deparler est surannée. = Esiter
nasme que de les joindre ensemble. » L'ile de est> 1. Provoquer : Cela excite la soif ,
Socotora est stérile non -seulement en l'apétit, excite à boire.= 29. Émouvoir:
plantes , mais mêine en arbres , à l'excep-
> » Exciter la pitié, la compassion. L'Acad.
tion du moins de quelques valons. Prevôt. dit , à pitié , à compassion.. Je crois ce ré
Hist. des Voy. - Cela a cour l'air d'un an- gime suranné. 30. Animer , encourager .
glicisme. Ý Exciter les soldats à combattre , les per
A L'EXCEPTION adv. régit le génitif. ples àà la révolte. = 4. Causer , faire
» Tous y étoient, à l'exception de l'Abbé. naitre. » Vent qui excite une tempête.
EXCÉS , s. m. ExcessIFIVE , adj . Exces-
>
Ce discours excita de grands murmures.
SIVEMENT adv. ( Elce , cécif , cive , ci- Exciter l'envie , l'émularion.
re
yeman : ė moyen , 2 E ouv. au prem . Exciter régit à devant les noms et les
d moyen et moins ouv. aux aútres. ] Exês verbes. S'exciter et être excité ont les mês
est ce qui excède les bornes de la raison , mes régimes. » Pourquoi exciter à la ven
de la bienséance. * Exês de bone chère geance un caur déjà utcéré ? » On l'a excitt
de cravail , d'austérité , etc. Louer , blamer , à se plaindre. » Il s'excite , ou il est assez
avec excés. » Etre libéral , ou ménager excité à se venger , à punir , etc.
à l'excés , jusqu'à l'excés. Rem . D’Ablancourt fait régir au parti
Rem. .1°. A l'excês s'emploie absolument de. » Eicité d'unenoble ému.
çipe la prép . .
et sans addition. On ne dit pas au plus tation . Molière done au verbe le datif
grand exces au plus violene éxits. „ 'Les de la persone pour 2d régime.
caurs furent altérés au plus violent cases. Et dans cette douleur , que. l'amitië m'escile ;
>

Hist. d'Angl. Voy. PERSONEL à la fin . pour , excite dans moi. - Et Marsolier.
20. On dit aussi', adverbialement , avec ex L'indignation que son discours lui avoit
Es. Boileau dit , par exces et Mme de excitéc. Dites , avoit excitée dans elle.. -
Coulanges , dans l'escls. » Les Romans y Corneille l'emploie avec le même régime
son loués par excès Boil. » Laides par ex dans le sens de susciter . ;
cès. Ido » J'en prends ( du café ) dans l'ences. Qu'il t'exrise par tout des haines immonelles.
Coul.
Percharite .
EXCESSIF ; qui excède la règle , la me
stire , etc. » Froid excessif ; chaleur crces- EXCLAMATION , s . f. [ Eksklama-cion ;
sive. Travail excessif ,dépense exces- 1", , moy. ] Cri quel'on fait par admira
sive. Avarice , prodigalité excessive. = tion , par joie ; par indignation . Les CO

Il se dit des persones. Il y a des hommes , Oratcurs modernes prodiguent les exclama
bienn , cions. Elles leur servent le plus souvent de
danss le bie
qui sont excessifs en toué , dan
comme dans le mal. fiaison et de transitions. Ils les emploient
EXCESSIVEMENT; avec excês, » excessi d'ailleurs pour donner de la chaleurà leur
Temene gros. 1» Boire , louer , batre <sceso style , mais ce n'est qu'une chaleur factice:
Exc EXC 189
EXCLURE , v. act. [ Eksklüre: 1 " è moy . prit exclusive à toute aditre. Anon . - J. J.
2 lon. 3° é mucr. ) J'exclus ; nous excluons; Rouss.. done ce régime à l'adverbe. » exclusi
j'excluois, ou excléais ;i j'exclus ; j'ai ex- vement à toutes sortes de Aeurs .
VW
clu ; j'exclurai , j'exclurois , ou j'exclu- EXCOMUNICATION , s . f. EXCOMU
rais; que j'excide', que j'esxclussé ; ex . NIER , v. act. ( Ekskomunika-cior , ni- é : >

K 1 " é moy. ] Ils expriment l'action de retran


cluant , exclus , exclìe , ou exclúse. L'Ab .
Regnier ee Menage n'admetcent que le re' : cher de la comunion de l'Église. » Sentence »

R L'Acad. mer les deux. » Les femmes sont d'excomunication , à peine d'excomunication.
.22 excluses ou exclues de... — * On doit Fulminer , lever l'excomunication . » On l'a
6 écrire au préscut j'exclus , il exclut , et non menacé de l'excomunier.
pas l'exclue , il exclue , comme écrivent EXCOMUNIÉ , s. m . » Il n'est pas permis
Certains Auteurs ou Imprimeurs. d'enterrer un erronunić , les excomunie's en
EXCLURE, 1°. Empêcher quelqu'un d'être terre sainte. - En style proverbial, on dit
admis. » On voulait l'exclûre decette com- d'un homme qu'il a un visage d'excomunié ,
.

pagnie. = 2°. Chasser , expulser. » On pour dire ,qu'il a un mauvais visage , qu'il
( l'a exclus de cette société. 3°. Empe- est_pâle , défait.
cher d'obtenir. » Ses énemis voulaient l'er- EXÇORIATION , s. f. ExcoriER, V. с
=
cláre de cette charge. = * Bossuet fait act. [( Èkstori-a -cion , rice : 1" è moy. ] Ils se
1
régir au réciproque s'exclare , la prép. de et disent , en chirurgie , de l'écorchure de la
>

l'infinitif. » Je ne crois pas que Dieu se peau. Ce sont des termes d'art , et c'est une
soie e'clus de se servir de ce moyen. Il pédanterie de s'en servir dans le discours
dit aussi , en employant l'actif : « Je ne ordinaire. On doit dire , il a un écorchüre
.
veux pas que vous vous ocupiez l'esprit de et non pas une excoriation : il s'est écorché
cette pensée, sans vous exclure cependant et non pas excories ic
la volonté de , etc. Là exclure a le sens de EXCRÉMENT , s. m . [ Ètskrémın : 1'
défendre , d'interdire. Ce dernier verbe se- è moy . 2° é fer. ] Ce qui sort du corps de
.
rait le mot propre dans les deux exemples ; l'animal par les conduits natucels.On com
maisle régime
il faudrait
du premiernevaudrait
le changer
rien: prend sous ce nom non seulementles matiè-.
, et dire : » Je ne vois res fécales , mais l'urine , la salive , ce qui
>
pas que Dieu se soit interdit le choix de sort du trés , quand on se mouche , etc. et
ce moyen. - * M. Targe . dit aussi , etre en physique , les ongles, les cheveux , et >

exclus d'avoir séance , etc. Ce régime ne les cornes des animaux. = Figurément
vaut pas
ciproque.
mieux avec le passif qu'avec lo rće
ré ( style mordant) excrement de la ferre , de
la nature , du genre humain : persone vile
EXCLUSIF , IVE , adj. EXCLUSION s . et méprisable. L'expression et basse. La
f
{EXCLUSIVEMENT, adv. [ Ėkskluzif, zive,
>
Fontaine a pu dire ,dans une Fable..
" è moyen , ; e Ion. 4 !
zion, ziveman , 1** Va- t'en , chétif insecte , excrément de la terre .
muer au 2d et au dernier.] Exclusif , qui Mais on ne doit pas imiter Malherbe , quand
aforce d'excláre.Droit , privilège exclusif ,, il dit dans une ode , sur le Maréchal d'An
Voix esclasive. = Exclusion d, éclaration cre , ( donc nous n'avons qu’un fragipent )
par laquelle on exclut. Doner l'exclusion à... Va - t'en #À la malheure , excrement de la
exclure . Avoir l'exclusion: être exclus.= terre. M. de Balsac trouvait ce mot trop bas
Fxlusivement, à l'exception , en excluant, pour un tyran.Il ne permetrait de le dire que
ouOu ne comptant pas. » Depuis le z ' du mois des rats , des mouches , des vermisscaux , etc.
B jusqu'au 21 exclusivement , c . à d . n'y com- Pour moi , je crois que cela dépend des
prenant pas le 21. styles ; que dans le style noble , co mot ne
Rem . * Le Dict. de Trév . dit l'exlusive peur jamais trouver sa place , a que dans le
pour l'exclusion ; a , ce qui est encore burleque,, le bâs comique, lemarorique ,
>

moins usité , im Auteur moderne dit l'exa il peut signifier tout ce qu'on voudra .
clusif, au masculin . » Pourétendre indi- EXCROISSANCE , 8. t. { rs-kroa-sance:
rectement l'esclusif jusqu'aux alltres com r" è moy. 3 ° ton . 4emet. } SurperHuité de
paghies ( de comerce ) . Rayn. = Plusieurs chair , qui s'engendre en quelque partie du
qu'uneslaortedes La
font régiràavaitexclusif corps del'animal.»Excroissance de chair.
prép. á : * loupeest une excroissance.
*Auteurs
Comenes'ily - Le
190 Exc E X E
Dif. de Trév . mer excrescence , et les senti- Sévigné se moque de cette expression. „Ma
mens , comme la pratique sontpartagés entre chère enfant , je vous demande excủse à la
>

ces deux manières d'ecrire ce mor. Mais mode du pays. ( elle était alors en Bretagne.)
quand on devrait prononcer excreçance , ce Rousseau 'le'Poère a employé cette manière
qui est fort douteux , l'analogie demanderait de parler populaire dans sa Comédie du Fla
>

toujours qu'on écrivit excroissance , ce mot teur . On la trouve aussi dans Mirivaux ,
yenant de croître . dans l'Ann. Litt . et dans le conte de la Reine
EXCROQUER , est un gasconisme. Il faut Fantusque , atribué à Rousseau de Genève.
écrire escroquer. Voy. ce inot. 3º. On peut dire aussi faire excủse avec
l’ablatif. „ ' Je vous fais excúse de ce qui est
EXCURSION , s. f. Course , irruption sur l'ablatif.
. — Mais cette expression n'est
lepays énemi: faire des excursions sur les arrivé . pas du
terres des énemis. beau style : elle est familière.
EXCUSABLE , adj. EXCUSATION . f. S * j'en suis au désespoir et vous en fuis excrise.
re ‫ܕ܂‬ Cora .
[ Eksku -zable , za -cion : 1 è moy: 3 dour .
au ier. ]] Excusable , qui peut être excusé. Il
.
EXCUSER c'est 1 °. Justifier quelqu'un
se dit des persones et des choses, » Il est bien auprès d'un aître de quelque faứce. » Oa la
excusable . » Cette faîte est ou n'est pas excu excusé auprès du Roi.- S'excuser , se justi
sable. - Avec les persones , il régit quelque- fier. » Comment pourra-t'il s'excuser d'un
fois de et l'infinitif. » Il est fort excusable tel procédé ? Il s'en exsúse sur un défaut
d'avoir fait , etc. d'avoir cru que , etc. d'atention , etc. = 2 '. Admetire les excủses
Excusation, ne se dit qu'au Palais. Raison de... Après avoir our ses raisons , on ne peut
que quelqu'un allègue pour être déchargé que l'excuser. 3 °. Pardoner , tolérer. » 11
d'une turelle ou d'une charge publique. faut excuser la vivacité qui est sans malice.
EXCUSE , s. f. ExcusER , v. act: [ Èks-
re
.

I
Excusez -inoi ; terme de civilité , quand
P kaze , kuze : 1" è moy. 2° lon. au 110 , et on contredit quelqu'un . » L'avez -vous fait ?
devant le muer , il excủse , excủsera , etc.
er
> - Excusez -moi : c. à d. je ne l'ai pas fair.
3e emuet au " , eé fer. au 2d. ] Exusé , est Tenir pour excuse .» Je vous prie de me
1 °. Raison qu’on allègue pour s'excuser soi- tenir pour excusé.
même', ou pour excuser quelqu'un de ce REM . 1 °. S'excuser, régit de devant les
qu'on a fait ou dit. » Excûse légitimne , vala- noms et les verbes. » Il s'est excusé de cette
>

ble , ou mauvaise , sote , impertinente. Do- commission , d'entrer dans ce procès; mais
ner, aporter , alléguer , chercher , forger ce régiine ne s'emploie que quand on s'exclîse
>

une excủse , des excủses , etc. = 2°. Ercúse ,


2
d'une chose qu'on ne veut ou qu'on ne peut
se dit des termes de civilité , dont on se sert pas faire. Un Auteur dic : il s'était excusé de
pour demander de l'indulgence pour une faîte le quiter. Il aurait dû dire de ce qu'il le qui
légère. » Faire des excứses à ... » Je vous en tait ; ou bien , il s'était excusé de l'accom
fais excuse. pigner.. - M. d'Alembert dit , dans son
Rem. 1 °. Faire excuse et demander pardon Essai sur les Gens de Lettres . » Un aücre
difèrent en ce que l'on fuit excủse pour une Philosophe s'excusoit d'habiter la Cour.
fallte aparente , et l'on dem.indė pardon Suivant lapensée de l'Auteur , le Philosophe
d'une faûce réelle. L'un est pour se justifier , se justifiait de ce qu'il restait à la Cour ; et
et part d'un fond de politesse : l’aúcre est suivant le sens du régime, il semble qu'il
pour arrêter la vengeance et empêcher la pu.cherchait à s'en dispenser. Il falait ; s'excu
nition , et désigne un moûvement derepen- sait de ce qu'il habitait la Cour , pour éviter
rir . Gır . syn . Observez que cette distinc-
le contre-sens.
tion n'a lieu que pour l'expression : faire 2 °. Excusez du peu , dit- on ironiquement,
.

excủse , employć absolument, car faire des quand l'un done beaucoup et que l'aùcre n'est
excûses et demander pardon , se ressemblent pas content. » Je vous croûve des grâces , de
fort. l'esprit, etc. -- Vous avez bien de la bonté.
-

2°. On dit faire excuse , et non pas de- -


Mais ce n'est pas assez pour mériter ma
mander excủse. Celui ci est un vrai gasco- confiance. - Ce n'est pas assez ! Excusez du
nisme. L'Acad. avait dabord dit qu'on pou- peu. MARM .
.vait le dire dans le discours familier : elle ne EXÉCRABLE , adj , EXÉCRABLEMENT
Mine
le ditplus dans la dern. Édit. --- Mue de adv. [ ègzékrable, bleman : il è moy.2 €
E VE E VE i91
C
fer. z' dout. au rer ; 4 e muer. ) Exécrable , Quel prodige , encore une fois ,
1.détestable , dont on doit avoir horreur. Semble у taire de la Fortune .
Il se dit des persones et des choses : » Homme L'exécutrice de ses loix . Ode IV. Liv . 4.
exicrable : crime exécrable. 2° . Par exa- Rousseau le Philosophe trouve à redire que
gération ; extrêmement mauvais. » Livre , Montesquieu , qui savait si bien sa langue,
poemeexecrüble. Il ne se dit que des chûses. -dise toujours, puissance exécutrice , bles
SExécrablement , d'une manière exécra- sant ainsi l'analogie , et faisant adjectit ce
er
ble , dans'le 2e sens seulement. mot , qui est substantif . Mais il me semble
>

EXECRATION , s. f. *re EXÉCRER , V. que l'analogie n'est point blessée ; car com
acr. (Egzekra-cion , kré : itº è moy. 2° é bien de substantits , qui sont terminés en
fer. ] Exécration ,est l'horreur qu'on a pour eur , et qui s'emploient adjectivement. Quant
ce qui est exécrable. Avoir en exécration . » à ce qu'il ajoute que c'est la même faûre
Etre en execration à tous les gens de bien . que si l'on disait , le pouvoir législateur ; à
=*Exécrer , détester , avoir en exécra- cela on peut répondre qu'on le dirait fort
tion.Ce mor est vieux. Deux Auteurs mo- bien , si l'usage n'avait pas déjà adopté ligis
dernes l'ont employé , un Anonyme et M. latif. Enfin , pour exécutive qu'on pourrait
Lingiet. » On detestait , ou exécruit le mons- mettre à la place , je ne le condamnerais pas,
tre qui, etc. » Ces opresseurs execrés. je le préfèrerais même : mais c'est à l'usage à
* EXECUTABLE , adj . Qui peut être exé- l'admettre.
>

cuté. Mor employé par Le bnitz et par M. Exécuteur , exécutrice Testamentaire


Patre., » Il faut que la chose soit exécutabte. Celui , celle qu’un TestateurExécuteur
charge de de
l'exé
» Ce qui est ou n'est pas exécutable . - Ce - Ce cucion de son testament. la
mor peut être utile , et il est à souhaiter que Haute Justice , le Bourrcau.
l'usage l'adopte. * EXÉCUTIF >
IVE , adj. [ Lgzékutif ,
* EXÉCUTANT , s. m . [ Ègzekuran : 15€ tive : " è moy. 2.° é fer.4"lon
>
re
. .-au 2d. ] Ce
émoy. 2" é fer. ] Celui qui exécute sur les mot est de Rousseau de Genève. » Pouvoir
instrumens une pièce de musique. » Ils de executif ; puissance executive . Voy . Exécu
TEUR .
3 viendront les exécutans les plus intéressans.
Ann.Litt:- Ce mot n'est pas dans les Dic EXÉCUTION s . f. [ Ègzeku -cion : 110 re
tio naires. è moy. 2° é fer. 1 iº. Action d'exécuter . Il se
EXÉCUTER , v . act. ExÉCUTEUR , TRI- dit ou avec le régime ; exécution d'une en
CE, s. m.et f.[ Ègzéku -té, reur, erice: 1" ¢ treprise , d'un dessein; ou absolument. » Il
moy . : é fer. ) Exécuter. 1 °. Mestre à éfet, n'est pas òon pour le conseil, mais il est
acomplir. » Exécuter un dessein , une entre- fort bon pour l'exécution . = On dit adver
prise, un Traité. Voy. Réaliser.—- 2°. En bialemene', en exécution de , et à exécution
parlantd'unepièce demusique, bien au mal aveclev. mettre:» En exécution des ordres
jouer, ou chanter. Er ainsi d'une comédie , qui ont été donés. » Il fue nomépour mettre
d'unopéra.Onabien exécuté cemoter : » Cet les ordres de l'Empereur à exécution .
Opéra a étémal exécuté.= 3 ". En termes de Homme d'exécution , capable d'exécuter habi
Prasique, exécater quelqu'un , ou exécuter lementquelque
ses meubles ; les saisir. = 4°. Faire mourir me d'exéution .
chose. » Alcibiadeétoit hom
Exécution d'une mu
Par autorité de Justice. » On a exécuté hier sique , d'un opéra , d'un baliet. Exécution
ces voleurs, ces assassins . = jº. S exécu-
.execu- d'un criminel. » Assister à l'exécution. Voy.
ter soi-même , ou absolument , 's'exécuter : EXÉCUTER , nº. 2° et 4° Exécurion de
prévenirles décisions en les exécutant de soi- meubles.nº .
même , et sans attendre d y être forcé. » S'ils EXÉCUTOIRE , adj. [ È gzék -toa -re :
re e
ont des titres, qu'ils les manifestent; nous I'è moy. 2e é fer. lon . ] Terme de Pra
exécuterons no -mê
us mes . etnous nous eique. Qui donepouvoir de procéder à une
P ... ion judiciaire. » Contrat executoire.
Mém . pour le exécut exécutoire . - SS.. m . » Obtenir un
EXÉCUTEUR , TRICE , celui ou celle , qui Sentence
exécutoire.
11 exécute.» L'exécuteur d'une entreprise. EXEMPLAIRE , adj . [ È szanplère : 1 "
e

Poète l'a employé. peu


learecurice,estrudeet moy.2°lon.3°è
usité. Rousseau exemple, moy. etlong. Qui done
qui peut servir d'exemple. » Vertu ,
192 EXE EXE
piété , vie exemplaire. » Châtiment , puni- çut qu'il cherchoit par de nouvelles divisions
tion exemplaire. à s'einparer , à son e emple , de la souve
EEMPLAIRE, est aussi subst. masc. Il n'est raine puissance. Verior. - A son exemple,
peut-être . pas de mot , dont la signification c. à di à l'exemple de Sylla , qui est nommé
ait changé d'avantage. Autrefois , il signi- cinq lignes plus haut . Cela met de l'obscurité
fait modèle , original , aujourd'hui il veut dans la phrase .
dire copie . - Les Imprimeurs apèlent copie Par exemple , peu: être placé à la tête de
l'original manuscrit , 'et exemplaires les co- la phrase , et alors il a raport à la phrase
pies imprimées d'un ouvrage , et multipliées précédente ; ou bien devant ou après le mot ,
par la presse . = * Bossuet , en l’employant qu'il modifie . · Plusieurs l'ont fait , par
dans lc sens de modèle , comme on le faisait e emple , vos frères. » Il y a des choses , qu'il
>

de son temps , joint l'un et l'aútre de ces faut faire sérieusement et avec conoissance
mots dans la même phrase et sur le même de caûse , comme prendre femme, par exem A

objet , ce qui est un pléonasme. » Cerce illus- ple. Sev. La dernière construction n'est que .

tre Faculté doit être respectée , comme la du style familier. du style


mère , le modèle et l'exemplaire de toutes les Rém . 1°. Par exemple , n'est pas
Facultés du monde. noble. Je ne le vois pas volontiers dans Télé
EXEMPLE , s.m .et fém . [ Ègzanple, et maque.» Nous avonstrouvél'or et l'argent
non pas et - sanple >
comme quelques uns parmi eux employés aux même usages que le
prononcent , et comme plusieurs persones fer, par exemple , pour des socs de charûe.
de la Cour prononçaient du temps de Vau- = ' ll se dit quelquefois tout seul , et avec
>

gelas. ] I. Exemple , est ce qui peut être un sous entendu. » Elle n'en a pas prouvé le
imicé , il est alors masculin . i Montrer moindre étonement . --- Ah ! par exemple !
donec l'exemple . Prêcher d'exemple. Se ré- Th. d'Éduc. On sous entend , cela est étran
prendre exemple sur ge ou ridicule. » Vous vous trompez , ma
quelqu'un, » C'est unouhomme
gler sur l'exemple d'exemple, etc. suur , Clarinde a beaucoup d'esprit. Ah !
Faire un exemple de quelqu'un ou le cela , par exemple ! Ibid. On sous- entend
faire servir d'exemple , le punir pour inti- n'est pas possible ou croyable. » Laisse-roi
mider les autres. = Exemple , se dit quel- Aéchir , prends ma bourse , ne me refuse pas
quefois des chôscs. » Cela est sans exemple. la grâce que je te demande. — Par exemple,
» Il n'y en a point, il n'y en a jamais eu je n'ai rien à répondre à cette raison là.
d'exemple : cela n'est jamais arrivé ; on n'a Marin. Farce.
jamais parlé de la sorte. » Je vous en mor- 2' . A l'exemple de , doit se raporter au
trerai cent exemples. Alléguer , citer un sujet de la phrase et non pas au régime.
exemple. Cela ne fait point d'exemple : çe Alexandre VI. leur dona ( à Ferdinand et à
n'est pas un exemple à çiter , ni un modèleà Isabelle) cette qualité (de Rois Catholiques )
5

suivre , etc. à l'exemple des Rois de France , qui portent


Avec les prép: à et par , il forme des depuis sant de siècles cellede Rois Très-Chré
expressions adverbiales : à l'exemple de , par tiens. Marsolier , Vie de Ximenes. Quand
l'exemple de, par exemple. - A l'exempl on lit cette phrase , on croit qu'Alexandre VI
signifie à l'imitation : » Il faut mépriser lese ne fit que suivre l'exemple des Rois de
plaisirs à l'eremple des saints. Par l'exemple France , en donant ce titre ; ce qui n'est ni
signifie quelquefois tout le contraire. » Je la vérité , ni le sens et l'intention de l’Au
devrois craindre par votre exemple , dit Vos teur .
ture , d'écrire d'un style trop élevé . S'il eûç 3º. Avec les pronoms possessifs , e emple se
dit , à votre exemple , il eûc faiç un sens met toujours au singulier , quand il signifie
tout diférent . Refle . L.T.
.
modèle. On dit à plusieurs persones , comme >

A l'exemple de , à son exemple , ne doit à une seule , à votre exemple , sur votre
pas être trop éloigné du nom auquel il se exemple, etnon pas à vos exemples , tur vos
raportę. » La conduite que tint Lepidus fic eremples. Et de niême avec la prép. de. » A
voir que son caractère n'avoit pas échapé à l'eexmple, et non pas aux exemples des
Sylla , malgré toute la dissimulation , dont alltres , etc. » L'Institut veut qu'on entende
il avoit taché de le couvrir. Er à peine étoit-il les bons Prédicateurs pour se former sur
entré en posssesion du consulat , qu'on s'aper- leurs exemples. Ceratti. Dites sur leur exem
ple ,
EXE EXE 193
»
ple ; comme on dirait sur leur modèle, et une exemption. » Exempcion de toutes char
non pas sur leurs modèles. En matière de ges publiques.
.

meurs,> exemple peut se mettre au pluriel . EXEMÍ , EMTE , adj . ExEMTER , V. act. e

permitez les bons exempl es , règlez-vous sur [ Ègzın , zinte , zince. " è moy. 2° lon.
lesbonsexemples de vos prédécesseurs , sur L'Acad. écrit ces mots avec un p , en
leurs exemples. avertissant qu'il ne se prononce pas. Mais
4°. EXEMPLE , ne régit ordinairement que puisqu'il ne se prononce point pourquoi
„ Îis nousont laissé des l'écrire , sans aùtre raison que l'usage ,, qu'on
des noms au génitif. Ils
>

exemples de patience , de modération , de peut et qu'on doit quelquefois faire changer.


sobriété , etc. Dans le Dict . Gram . on cri- Il faue le respecter , mais non pas en esclave.
>

tique un Auteur moderne , pour avoir dis : On dit que c'est un tiran : c'est la faute de
» Ils nous ont laissé l exemple de les suivre , ceux qu'il tiranise ] Exeint, qui n'est point
où exemple régit un verbe. Je ne le con- sujer &à ... Exemter , rendre exeme. Ils régis
damnerais pas si facilement aujourd'hui , sene de. » Exent de tailles , de logemens de
quoique l'on croûve peu d'exemples de ce gens de guerre. » Il est exemt de servir, » La
régime. Fénélon nous en fournit un : »» Nous Ste Vierge seule a été exemte de tout péché..
laisserons aux homines l'exemple de préférer exemt
la vertu sans tache à une longue vie. Telen .
Exemtdedela douleur
mort.
, deOnpassion , nul n'est
l'exemta du ser
5 °. * Pascal dic hors d'exemple , pour , vice. = Dispenser. » On l'a exeinté de cette
3.1ns exemple. » Des chôses si extraordinaires corvée. » Jenepuis m'exemter de ce devoir ,
et si hors d'exemple. On dit qu'une chởse de rendre cette visite.
est hors de prix , hors de raison , hors d æu- ExemT, est subst. masc. Au pluriel , on
yre , mais l'usage ne veut pas qu'on disc , dit les exeinis , ceux des gens d'église , qui ne
hors
naires
d'exemple. Il-falait dire , si extraordi- sont pas soumis , en certains points , à la
>
et quisont sans exemple. Juridiction de l'ordinaire. Au singulier
6. * On die servir d exemple ... d de ... Exem! , oficier de certaines compagnies de
» Moyse servie d'exemple à la sévère jalousie gens de guerre.. Exeme des gardes ; bìton
de Dieu. Boss. Dans cette phrase , le régi- d’exemt , charge d’exeme. » Exeint de la
nie est mal apliqué. Ce n'est pas à la jalousie Maréchaussée , etc.
de Dieu, que Moyse servit d'exemple, mais EXERCER , v . act. EXERCICE S. m .
re e

au peuple , de li sévère jalousie de Dieu. [ Ègzêrue' : " " è moy . 2° ê ouv. 35 é fer..
1

sty3.
le Prêcher
médiocred'exemple , estconserva
. » L'ordre tout au' toute
plus dusa égzéroice.] Exercer, est 1°. Dresser , former,
instruire. » Exercer des soldats , des acteurs ,
ferveursousun sage conducteur
si. Griffet
pre hoie d'exemple
,qui des
. - Crébillon nier les armes .
exerce longtems
écoliers.Onl'a S'exercer à ma
à ...» Je me
dit, instruire d'exemple.Ilne pouvait pas suis longtems exerc; à ce genrede travail. »
direprêcher d’reempledans une Tragédie. Il s'exerce à combatre :1Il est exercé à
Mais l'usage a consacré celui-ci ce n'a pas écrire.== 2°.On dit aussi exercer son corps,
adinis l'allire. Il faut dire , instruire par son
-

exemple. ses jambes, faire de l'exercice . - Exercer


son éloquence , son esprit , syn industrie ; sa
11. Exemple , est féminin , quand il signifie plume, exercer se mémoire.
5 Exercer la
ce qu’un maître à écrire done à son écolier patience de quelqu'un , etc. 3. Prati
que l'écoliele
polar,modè lignes , les caract
etmeles sur
r ,for ère s r
que . » Ere rce r la mél eci ne , la chi rurgie ;
ce patron. » Son une charge. Exercer son droit. Exercer sa
maitre lui donetous les jours de nouvelles libéralité , sit clémence , sa charité. Exercer
> >
exemples. » L'exemple qu'il a faite est mal l'hospitalité . Exercer sa cruauté sur ,
écrite.---- Des Auteurs et Imprimeurs le font etc. etc.
masculin en traça
Hermites lui cesens. » Le plus vieux des Rem . On dit exercer la vengeance , mais
d'une main tremblante ce
qu’on apelle ne dit pas exercer la colère , et encore
on

falait , une exun


empexemple.
le. ' Vie de Duval. Il moins peut-on dire, exercer l'ire. La colère
ou lire est un sentiment. La vengeance est
EXEMPTION , S. f. [ Ègzanp -cion: le p un acte , fruit de cesentiment. Orl'on exerce
>

seâcprononce
gr e :: ; re è moy. 2° lon. ] Droit ', un acte et l'on n'exerce pas un sentiment. Et
Tome ège e
>
privil 1 1., qui exemt . » Acord
er quand on dit , exercer la liberalité , la cha
Bb
194 E X H E XH
rite'; on parle des actes de ces vertus , et non act. [ Ègzôceman , zéce': 1" è moy. 2° lon .ze
pas de ces vertus mêmes. muet au 1 ° é ter. au 2d. ] Elévation . Ele
EXERCICE , est 1º . l'action par laquelle ver. On ne s'en sert qu'en parlant de bari
on s'exerce. » Cela ne s'aprend que par un mens. » Ce plancher n'a pas assez d'exhaus
long exercice. = 2 °. Pratique : exercice sement, » Exhausser une maison , un plan
0
de piété. = ; °. Travail pour exercer le cher , etc. Voy . LEVER .
corps. » L'exercice est bon pour la santé. EXHÉRÉDER , v. act. Déshériter. Le
er
Faire exercice ou de l'exercice. == 49. Fonc 1 '' n'est que du Palais : l'autre ese du langage
tions d'un emploi. » Erre en exercice : sortir comun. Ils ne sont pas tout-à-fait synonymes.
embârrâs. » IlIl
. Peine , embarras.
d'exercice. Sr. Désheriter , c'est par sa voionté pure , priver
done bien de l'exercice à ses troupes , à ses de sa succession l'héritier naturel ou légal ;
gens. » S'il m'ataq6.ue Exerci
, je luicesdonera i bien de quel qu'il soit. Exhéréler , c'est priver les
l'exercice . , au pluriel , se enfans , pour des causes légales , de leur légiº
dit des diverses chôses qu’on aprend dans les timemême.Voy. les SYNONYMES FRANÇOIS
Académies. » Il a fait ses exercices ; des espè : de M.l'Ab.Roubaud.
ces de thèses sur les belles lettres dans les EXHIBER , v . act. ExHIBITION , s . f.
re
collèges. » Exercices littéraires , etc. bi- cion : 1" è moy . ] Termes de
[ Egzibé , -
Rem . 1 ° . Il y a bien de la diférence entre Palais. Représenter en Justice des papiers ,
.

faire exercice ou de l'exercice , et faire qui concernent quelque afaire . Représenta


l'exercice. Celui-ci se die des troupes , qui tion des papiers , etc. » Exhiber ses titres. »
font leurs évolutions ; celui-là des partici- Faire exhibition des pièces ,etc.
liers , qui par raison de santé marchent, se EXHORBITANT. Voy. EXORBITANT.
promenent , jouent à des jeux qui exercent le EXHORTATION , s. f. EXHORTER , v.
re
corps. Mme de Sévigné emploie l'un pour acr. [ Egzorta -cion , íé : ite è moy. 3 ° é fer.
l'autre. » J'ai le plaisir de faire l'exercice au 2d. ] Exhortation , discours par lequel on
après un an de résidence. Il falait , de faire exhorte , on excite à faire quelque chosc. » ||Il
exercice ou de l'exercice. * M. Tissot dit n'a pas besoin d'exhortation pour bien faire.
prendre de l'exercice , prendre du mouve- = Exhorter régit à devant les noms et les
ment ; ce qui n'est pas français. verbes. » Exhorter à la paix , à l'union , à
2 °. Entrer en exercice , 'se dit absolument bien fuire , à mieux vivre. * Des Gramai
.

et sans régime. Les nouveaux Tribuns entrè riens ontprétendu qu'il régit de ou à. L'Acal.
rent en exercice de leur dignité Vertot . Il ne met d'exemple que du dernier , et c'est le
sufisait de dire seul bon. » On l'a exhorté longtems à se
entrèrent en exercice.
re
EXHALAISÓN , s. f. [ Egzalèzon. "€ et convertir , à garder plus de mesûres.
>

3° è moy. ) Sorte de fumée plus ou moins vi EXHUATATION , s. f. EXHUMER , v. act.


e
sible , qui s'exhale de quelque corps. » Il [ Egzuma- cion , me : 1" è moy. 3 ° é fer.au
sort des exhalaisons de la terre. » Le soleil en 2d. ] Exhumation , est l'action d'exhumer , de
attire les exhalaisons: Suivant LE GEN- déterrer un corpsmorepar l'ordre du Juge .
DRE, l'exhalaison est une particule émance » Le Juge ordona l'exhumation du corps; que
d'un corpssec : et l'on entend par vapeur une le corps serait exhume. Hors de là on dit
eau subtilisée. déterrer.
re

e
Ègzalé : 1 " è moy.
EXHALER , v. act. [ Ègzalé EXIGEANT , ANTE , adj . EXIGE
re
NCE ,
3 ° é fer. ] Pousser en l'air des vapeurs , s. f. [ Egzijan , jante , egzijance : 7" è moy.
e

odeurs, esprits , etc. » Fleurs, qui exhalent 3° lon. 4 e muet. - Quelques- uns pour
une odeur agréable. Marais , qui exhalent ront demander pourquoi on ecrit exig,ant
des vapeurs grossières et malignes. » Il s'ex avecer un d , et eigence sans a . C'est que dans
hale de ces marais de funestes vapeurs.— lei" 1 " , il est nécessaire pour montrer que c'est
S'exhaler , s'évaporer. Il y a des liqueurs un participe employé adjectivement , et l'on
>

qui s'exhilent aisément. Au figuré il est sait que les participes se terminent en anı.
beau . » Exhaler sa colère , sa douleur. „ Sa Certe raison n'a pas licu pour le substantif. 1
tendresse pour Dieu s'exhale en prières en- Exigeant , se dii des persones , qui par ca
ractère exigent crop d'atencions. » Il est bien
flamées , en élans sublimes . L'Ab . Duserre
Figon , Panég. de Ste Thérèse. exigeant : elle est trop exigeante. Exi
EXHAŮSSEMENT , s. m .ExHAŮSSER , V. gence , se dit des choses , ( et seulement dans
E XI EXI 195
Exist
ces phrases ) suivant l'exigence du câs , da ss.. f. Exister
er , v. n . [ Egzistan
9 , tante , e
,

temps , des afaires ; c. å d. selon que le tance té ; ire à moy. 3 ° lon. aux 3 prem .
cas , le temps , les afaires l'exigent , le
' de- étuelfer., l'état
au dern. ] Existence , c'est l'être ac
de ce qui existe. Exister , être
mandent.
EXIGER v. act. [ Égzige ; 1 " è moy. actuellement , avoir l'être. Existant, qui
re

dern . ¿ fer. ] 1. Obliger à faire quelque existe. » L'existence de Dieu , des choses >

chồse , en vertu d'un droit légitime. Acad. créées.


créées. » Toutes les créatures qui existent
Cerie dernière circonstance n'entre pas né- ou existantesi - On dit d'une dette qui
cessairement dans l'idée d'exiger ; car on est éteinte , qu'elle n'existe plus. = ' ll
>

exige souvent sans droit et sans raison . » existe , il y a . » Il existe encore des mo
s , des traces , des souvenirsnede,
Nexiger que des choses raisonables . Exiger numenEXOR >
etc.
des égards, des atencions qu'on ne nous doit * s'est pas
ABLE , adj. Ce mot
pas.. = 2. Obliger à payer . » Exiger des soutenu , quoique employé par Corneille >

contributions » Usurier , qui exige de gros quoique sonore et énergique ; et son com .
intérêts. = 3°. Il se dit des choses : Obli- posé , inexorable , s'est sibien établi , qu'il
ger à de certains devoirs . » Votre naissance , est employé dans le style le plus noble. J'a
votre honeur , votre état exigent cela de voue que je regrette exorable , et que j'en
vous ; exigent plus de générosité , plus de desire la résurrection .
retenue ; exigent que vous fassiez paraitre Rendez-la , comme vous , à mes veux exorable.
9
plus de courage , de régularité, eic. Corn.
EXIGIBLE , adj. [ Egzigible : 1 "* è moy . EXORBITANT , ANTE , adj . EXORBI
»
dern. e mueró ] Qui peut être exigé. TAMMENT , adv. (/ Egzorbitan , tante : ég
re e
Sommes exigibles , droits, decres exigibles. zorbitaman : " è moy. 4° lon. aux deux
EXIGU , ŬE , adj. Exiguité , s . f. [Eg. prem. ] Excessif , qui passe de beaucoup la
re
zig4 , gûi , gil-ité : 11€ è moy. ] Pecit , juste mesure. » Taille ', grosseur , dépense
>
modique. L'usage de ces mots est borné au exorbitante . » Pouvoir exorbitant autorité >
style plaisant et moqueur . Repàs , reve- exorbitante . Exorbitamment S excessi.
nu , exigu i somme exigüe. » Les Ge- vement : d'une manière exorbitante. » Dé
nevois ne demandent pour consolation de penser exorbitamment..
leur exiguité. que l'assurance de ne pas su * EXORBITER , v . n. Sortir des justes
bir
des in es . »Le corps bornes. Néologisine peu heureux.» Elles
dessectmétamorphoses.Linguet
dont l'exiguité est inexprima sont extrêmement rares , ces voies extraor
ble Trad, de Pline. » L'abondance ou l'exie dinaires : elles exorbitent de l'ordre com
Brité des étrennes. De layer. Ce substantif mun . Anon . Pourquoi un nouveau mot
n'est pas dans les Dictionaires , mais depuis quand il y en a un ancien ; aussi ex a

quelque temps , c'est un mot à la mode. v de pressif ? Pourquoi ne pas dire : elles sortent
EXI!., ss. m . EXILÉ , S.s m EXILER , V.
re e
l'ordre comun.
act. [ Egzil , zilé , lelé : 1"' è moy. zº é fer. ] EXORCISER , v. a . EXORCISME , s. m.
EXORCISTE
Erilaa la même signification que bannisse- Exorciste , s. m. [ Egzorcize , cisme
ment , mais il n'a pas le même emploi . Ce cist ; 1" è moy. dern. è ter. au 1er
lui-ci est une condamnation faite en 'Justice ; muete aux aưrres. ]
> e

l'autre est unepeineimposée par le Souve- EXORCISME , paroles et cérémonies de


rain.
bannirDites en de rmême
et d'exile d'exil
. Voyez
é et ,banni;
Bannir l'Églissee servir
Bannisde- c'est pour chasse r lesdemon
de ces parole
s . Exorc
s. Exorc isteiser
, ce,
sement. »
Envoyer , aller , être en exil. »
> lui qui exorcise , qui fait les exorcismes.
Etre rapelé deson 'exil.„ 'Un exilé , les C'est aussi undes quatre Ordres Mineurs.
exilés. · On l'a exilé de la Cour , du Ro- » Faire les exorcismes, » Exorciser les dé.
yaume , etc. » Il est exilé en Bretagne, en mons , un possédé :: l'eau , le sel , etc.
Auvergne , à Quimper , à Billon , etc. Figurément ( sc. fam . ) Exorciser > c'esc

réable se
agExit figurémen
ditcelui td'unlieu moins
où l'on est acoutumé de
presserfortemene quelqu'un
que chose , qui est de son devoir. » On l'a
de fairequel
demeurer .que
» Pour les gens de la Cour , la
prêché , exhorté , exorcisé , mais inutile >

Province est un lieu d'exil , un vrai exil.. ment .


EXISTANT , ANTE , adj. EXISTENCE , EXORDE , s, m. Comencement d'un dis
3

Bb 2
196 E XP E XP
cours , d'une harangue , pour préparer les d'Avignon , natif de Marseille, remporta le
auditeurs à ce qu'on va dire. » L exorde ne Prix , par un excellent Mémoire , qui est
doit pas être trop long , ni pompeux , etc. imprimé. - C'est un nouvel emploi du mot
= Rousseau einploie ce mot au fig. expectant. Voy. plus haut Expectation. M.
Ainsi des Dieux le suprême vouloir , Poullonne se sert aussi du mot Expectation .
De l'harınonie écablir le pouvoir . EXPECTORATION , s. f . EXPECTO
Elle ére gnit par ce sublime exorde RER , V. act. [ Ekspektora - cion , tore'; ,"
e
Le regne obscur de l'afreûse discorde. et 2 è moy. ] L'expectoration ese lI action
Ce sublime exorde de l'harmonie , c'est le d'expectorer , de chasser par les crachats les
débrouillement du cahos. L'expression est pblegmes, qui engluent les
hardie et noble.
. EXPÉDIENT S. m .
poumons.
et adj. [ Ekspédia
e
EXPANSIBLE > ou EXPANSIE , IVE , an ; ite è moy. 2° é fer. ] Subst. Moyen
adj . [. L'Acad. met le 1 "er , le Dict . de Trev. de terminer une afaire. » Trouver un ex
le 2d : le Rich. Port. les met tous deux.] pélient Proposer des expediens. » Il est hom
Qui est capable d'expansion , de dilatation. me d'expédiens. L'Acad. dic d'expédient , au
- M. l'Abé Boulogne l'emploie au figuré. singulier. Je crois que le pluriel vautmieux.
» . L'âme du Dauphin tut peut être moins Adj . Convenable , nécossaire . Il ne se
expansive : il eut plus de ce caracière cou - dit qu'avec le v. être impersonel. » Il esc
- C'est à expedient de faire ou
chant d'une vertu qui se cache. — > que vous fassiez
l'usage à consacrer cette expression . L'infinitifs’emplois
cela. quand on parle en
EXPATRIER , v. a . [ Elsparrié : " è général , et d'une manière indétinie.' Le sub
moy , dern. é fer. ] Obliger quelqu'un à jonctif vaut mieux , quand on parle d'une
quiter sa patrie. Il se dit ordinairement avec chose ou d'une persone déterminément. »
le pronom personel , S’expatrier. = On Il est expedient qu'il parte promprenient. =
a dit autrefois expatriation pour bünnisse- On dic , dans le st. fam . en êire aux ex
ment. Je pense qu'on pourrait le dire en- pédiens ; être embarrassé pour trouver de
côre pour l'action de s'expatrier. quoi vivre. » Il en étoit aux expédiens , lors
EXPECTANT , s . m . EXPECTATION , que sa mère lui écrivit pour lui demander
*

s. f. EXPECTATIF , IVE , adj. [ Ekspekian


> de l'argent. Marm , re
2€ èé moy : 1
ta-cion > tarif , tive : 1"* et 2e EXPÉDIER , ; V.v a. [ Ekspedisé : 1 " ;
e

Expectant , qui, a une expectative , une es- moy. 2° et dern . é fer. ] 1 °. En parlant des
1
pèce de survivance. * Expectation , atente : chốses , les terminer promptement. » Ex
>

il ne se dit que d'une Fère de la Sainte pé.lier une afaire. Ec sans article , expedier >

Vierge , qui se célèbre huit joursavant Noel. besogne, expédier matière. — Il avait beau
Dans le Dict . de Trév. on condamne ce inot. coup d'arge
.

, de vin , de vivres
nt & Il l'a
On veut qu'on dise , l'arente des couches bientôt expedie. = En parlant des per
de la Ste. 'Vierge. On dit , dans l'Eloge de sones , terminer les afaires qui les regar
M. Cusson , fameux Médecin de Montpe!- dent. » Ce Juge expédie promtement les
lier : » Il louoit et pratiquoit la Médecine parties. » Ce Ministre a expedié beaucoup
d'expectation , que les ignorans n’exercent de monde
monde ce matin.
matin . »» Expediez cet hom.ne.
jamais. Journ . de Paris. Voyez plus bâs. = Expédier un courrier. 2 ° . Faire inou
Expectarif ; qui done droit d'atendre , d'es- rir vire. » Il a eu une maladie , qui l'a
pérer. » Grâce expectative. - S. f . Avoir bien :ôt expédié. Er par extension. » Ce
l'expectative d'un emploi , d'un bénélice : pauvre plaideur a été bientôi espé lie'. » Ce
>

être dans l'expectative


l'expectance : c'est un .barbarisme
* M. Formy_lic joueur 'fue, promitement
. * Des Expédierfiltdes
ex; édé. = 3º.
lettres , des brevers les re >

Imprimeurs peu exacts écrivent espectative ; vérir des formes nécessaires.


des Provençaux et des Gascons le pronon- EXPEDITIF , IVE , adj . ExpéDITION ,
cent de même. L'Acad . de Dijon pro
s . E. [ Ekspeditif , tive cion . " è moy re

e e
posa en 1776 , pour sujet du Prix , cette 2° é fer. 4 lon. 'au 2d! ] Expéditif , qui
question :»» Quelles sont les maladies dans expédie promptement les afáires, l'ouvrage.
lesquelles la Médecinc agissante est préfé- » Il est expéditif : » Elle est expéditive .
rable à l’expectante , et celle-ci à l'agis- Expedition
Expedition , action par laquelle on expédic.
>

sante, etc. M. Voullonne , célèbre Médecin » Promte expédition. = Entreprise de


EXP E XP 197
1
Belle , grande, fameûse expedic d'Angl.
tion. » Au retour de son expédition , il tom.
Il falait dire : * La longue expe
rience qu'il avait fuite de , etc.
ba malade et il mour : t = Copie d'un 2'. EXPÉRIENCES au pluriel , ne se dit
) 1

acte de Justice. » L'expédition d'un contrat. que de celles de Physique. Ailleurs on die
- Au pluriel , dépêches. » Ce Courrier toujours experience au singelier , sur-tout
> >

atend ses expélitios'==


. Diligence : Home
Diligence Hom- dans le moral. » J'ai apris par mon expé
ne d'exp:dition , expéditif . rien.e que , etc. et non pas par mes es pe
Rem . Expédition ·, pour signifier voyage șiences . » Il les invite par ses conseils ; il
de guerre er
ell pays enemi, est du dernier les atire par ses bienfaits ; il les presse par
siècle. Vaugelas voulait qu'on y ajoutât tou- ses raisoris ; il les convainc par ses expé
jours militaire ; mais Bouhyurs dit , qu'en riences. Fléchier , Oraison Fin, de M.'de
lisant expédition tous le monde entend un Turenne. -- L'amour de la symétrie ,, dans
>

voyage de guerre', sans qu'il soit besoin d'y les phrascs > comme la rime et la mesûre
ajouter militaire , pourvu que la matière dans les vers , ont produit beaucoup de fall
détermine expedition à la guerre. Il en done tes contre la languç.
ces exemples. » César partii pour cette gran- 3 °. En Physique , où le pluriel est ad
de expedition, » Il ne s'est jamais vu ex- mis , on dit , faire et non pas, avoir des
pédition plus bardie , ni plus lieurcûse que expériences , comme dit Leicniz. » On ne
celle d'Alexandre. Th . Corn . L. T.
re
saurait avancer dans le détail de la Physi
EXPERIENCE , s . f. [ Ekspéri; ance ; [ he que , qu'à mesure qu'on a des expériences,
e
>

è moy. 2° é -fer. 4° lon : ) Epreûve qu'on Il falait , qu'on a fait , etc.


faic de quelque chose , soit à dessein , soit 4º . On dit , faire l'expérience que avec
par hasard. ; L'expérience est la 'maîtresse l'indicatif. * Mallebranche dit , dans le même
des Arts, » Faire une triste une facheuse sens , avoir l'expérience que ; ce qui n'est
expérience. » J'en ai fait l'expérience.. == pas aussi sûr. » Toutes les persones qui font
Expérience, Essui , Epreûve ( synon. ) L'ex- un peu de réflexion sur leurs pensées , ont
périence est pour la vérité des choses ; l'essui assez d expérience que 1 esprit ne peut pas
pour leur usage; l'épreuve , pour leurs qua- s'apliquer à plusieurs chôses à la fois.
lités. On faii des expériences pour savoir ;. On dirait aujourd'hui : font assez souvent
des essais pour choisir ; des éprelives pour l'expérience que , eic.
conaître. » L'expérience confirme nos opi EXPERIMENTAL ', re
ALE , adj.[ Èxspé
5
e

nions ; l'essai conduit notre golit ; l'épreuve rimantal, ale ; i " è moy. 2° è fer. 4° lon . )
rassure notre confiance. Gir . Synon . Qui est fondé sur l'expériencé. Philosophie
EXPÉRIENCE est sur- tout d'un grand usa- Physique Expérimentale. » Vous avez au
ge pour exprimer la conaissance des chôses dedans de vous des preuves experimentales
aquise par un long usage . » Il aa de l'expé- de cette vérité. - Pluche l'emploic subs
-

rience , beaucoup d'expérience,. » Il est sans tantivement. » Ils abandoneut l'expérimen


expérience. » Pour aquérir de l'expérience , tal et l'historique , pour courir après des
il faut être capable de réfexion . » Bien des possibilités, dén enties par les faits. - Се
gens ont une longue pratique , sans avoir substantif n'est pas usité.
de l'expérience, » Lesafaires demandent une EXPÉRIMENTE ÉE adj. [ Exspéri.
grande expérience. manté , tee. ] * Le Dict de Trév. le die des
Rem . 1° : On dit l'expérience des afaires , choses et des persones. » Remède experi
mais on ne die pas l'expérience des hommes . menté , dont la bonté est conue par l'expé
Jea dit
ne saur
: ais pourtani blâmer l'Auteur qui rience qu'on en a souvent faite . » Homme
» J'avois si peu d'expérience des fort expérimenté , instruit par l'expérience
femmes , qu'une déclaration d'amour me Avec les choses , ' il a le sens passif : avec ,
sembloit une
s'adressoit. - ofense pour celle à qui elle les persones , le sens actif. L ' icad . ne
. Expérienee ne régit pas de le dit que des perscnes. Pour les choses , on
lui-même laprép . de , il n'a ce régime que doit dire éprouvé.
parle moyen des verbes auxquels il est joint. EXPÉRIMENTER , v. a . [ Èxspériman
» Sa longue expérience de l'ingratitude et té : 1" è moy. 2° et dern . e fer. 4 ° lon . ]e

de l'infidélité deshommes ne détruisit ja- Eprouver par expérience . » Experimenter la


mais la ser,sibilité de son cæur , etc. Hist. vertu d'un simple , d'un remède . V. n .
198 EXP EXP
» J'ai cent fois experimenté que , etc. pire pas dans trois jours , soit parce qu'ex
EXPERT , ERTE , adj . [ Ekspêr, érte ; pirer se
e
dit sans régime , et qu'on ne dit
se dic
1" è moy. 2° ê ouv .) Fort versé en quel- pas : il a expiré , mais il est mort d'une
que art , qui s’aprend par expérience. · Il pleurésie , d'une fièvre maligne. * M. Le
est fort expert en Chirurgie. i Sage-femme Gendre a dit , le paữvre éroit expire'; M.
fort experie. Subst mase. Celui qui est Linguet, en seraient-ils moins expire's , Un
>

nomé par autorité de Justice , ou qui est Auteur cité dans le Dict. Néol. lorsqu'ilfut
choisi par les parties intéressées pour exami- expire. - Cela est regardé comme une fallce
ner où estimer certaines chôses et en faire par l'Acad. et par tous les Gramairiens.
leur raport. » Nomer des experts. Convenir EXPIRATION , ne se dic que des choses.
d'experis. S'en raporter au dire des experts.L'expiration d'un bail , d'une crève. En
' EXPIATION , s. f. EXPIATOIRE , adj.
> Médecine on le dit de l'action par laquelle
EXPIER , V.act. [ Exspi-a-cion ,pi-a-roa-re, l'air est rejeté , comme on apèle inspiration,
>
re
>

pi- é : 1 " è moy. 4'lon.. au 2d.] Expier , l'action par laquelle attiré.il est Mais ou
c'est réparer un crime envers Dieu, une faûte ne le dit point de la mort , quoiqu'en dise
envers les hommes. Expiation , est l'action le Dict de Trév.
par laquelle on expie. Expiatoire , qui expie.. EXPLICABLE , adj . EXPLICATION , S.
f. EXPLIQUER
» L'expiation d'un crime , de ses péchés. v . acc. [ Eksplikable , ka
re е

Euvré expiatoire. » La Messe est un Sacri- cion , ké ; i è moy:. 3e° dout . au jer > é
fice expiatoire. » Expier ses péchés par une fer. au dern. ) Expliquer , c'ese interprétere
sincère pénitence . » On lui a tait expier sa faire comprendre. Explication , interpréta >

faûre parun long exil. tion . Explicable, , qui peut être expliqué.
EXPIRANT , ANTE , adj. EXPIRÉ , ÉE, re
Expliquer l'Écriture - Sainte. Expliquer
adj. [ Èxspiran , rante , ré , ré-e: 1'e émoy. Virgile , Cicéron. » L'explication des s0:2
e
3 ° lon. aux deux premiers , é fer. aux deux ges . » Cet article peut soufrir deux explica.
aútres , long au dernier. ] Qui expire , era diférentes
cions expl.cable
. » Ce passage est
parlant des persones et des choses. » Il est de telle ou telle manière ; il n'est pas expli
expirant. cable . Il se dit sur- tout avec la néga
tive .
Et de l'astre du jour les regards expirans.
Là son expirante tendresse EXPLIQUER signifie aussi déclarer. »
Veut que ses ôs soient ramenés. Expliquer sa pensée , ses volontés.
Gresset, Ode sur l'amour de la Patrie. S'expliquer se dit , ou tout seul >, expliqueza
Expiré , ne se dit adjectivement que des vous; ou avec la prép . sur . » Il faut vous
expliquer
thôses : terme expiré, trève expirée. - * » Il SUS -
sur cette proposition , ou là-des >
a prit la mort de Succin, expiré à Gains- Sus . * Bossuet lui done l'ablatif ré pour
boroug. Hist. d'Angl. » Cette nation n'a eu gime. » N'est-ce pas vouloir tout embrouil
que ii ou is wille de ses enfans assomés , ler , que de s'expliquer si foiblement du li
brûlés, dechiquerés , expirés dans les plus bre arbitre. - On dirait aujourd'hui , sur
bre arbitre. >

afreûses douleurs. Linguee. L'usage n'admet le libre arbitre. - On dit ; à la vérité ,


-

point cet adjetif verbal apliqué aux persones. s'en expliquer , mais l'ablatif n'est bon qu'a
- L'Ab . D'OLIVET l'a repris dans Racine. vec ce pronom . Voy. Developer.
Ce Héros expire. EXPLICITE , adj. EXPLICITEMENT ,
>
re
N'a laissé dans mes bras qu'un corps défiguré. adv. [ Èksplicite , ciieman ; ;" è moyen ,
Il falait : ce héros ayant expiré. 4 e muer ) Explicite , clair , formel , déve
.
EXPIRATION ,'s. f. EXPIRER , v. n . lopé : » Conaissance , foi , volonté explici
.

[Ekspira-cion , ré : re è moy. ] Expirer , tere . = Explicitcrrent >, én terines clairs et


mourir , rendre l'âme. Au propre , il prend formels. » Cela n'est pas explicitement dans
>

l'auxil. avoir. » Il a expiré. Au figuré , l'acte ;mais cela y est implicitement.


l'auxil . être , · La trève ese expirée. » Mon EXPLIQUER , Voy. EXPLICABLE .
bail est expiré. Plusieurs Auteurs disent EXPLOIT , s.. m. [Eksploa : 1" è moy.]
il est expiré , en parlant des persones. » Elle 11°°. Action de guerre mémorable. » Glorieux
est expirée en trois jours , d'une vapeur de exploit. » AcIl s'est signalé par ses exploits.
fille. Śév . Il falait , elle a expiré , ou plu 2º. re que fait un huissier pour as
tôt , elle est morte, soit parce qu'on n'ex- signer , saisir , ect. » Dresser , doner , en
EXP EXP 199
yoyer un exploit. 3 ° lon . aux 2 rº's , é fer . au 2d. ). L'exposant
>

Rem . 1°. ** Bossuet dit d'Alexandre : qu'il est


marcha avec tant d'exploits contre Darius ,
celui qui expôse un fait ou ses préten
tions dans une requête , etc. On dit aussi > ,
E11 qu'il le détie entrois batailles. Marcher avec l'exposante.- Expose est ce qui
des exploits , est une manière de parler qu’on dans une requête , etc. » L'exposéestexposé
est faux.
*;
ne passerait pas aujourd'hui . * Volt. » On l'a condamné sur son propre exposé .
dit, exécuter des exploits . Les exploits sone. »» Une rémission obtenue sur uil faut ex
>

des actions de valeur , qu'est- ce qu'exécus posé


3 n'a point lieu.
ter des actions ? Voltaire aurait lui - inê me EXPOSER , v . ace. [ Lkspoze ; 1" è moy.
e
re

apelé cela , dans un aûrre ' , des barbarismes 3" é fer. Devant l’e muer, lo est long : il
>

d'expression. expôse , expôsera , etc. ] 1 °. Mettre en vûe.


2 °. * Exploit d'armes , et faire des ex- Exposer un corps inort. Exposer le -

ploits , sont aussi des expressions surannées.St. Sacrement. Exposer en vente des
101
2 Scipion fit des exploiis d'armes , qui éco- meubles , une maison , etc. Exposer de
noient ses énemis. P. Rizpin. la fausse monsie , la débiter , la répandre.
EXPLOITABLE , adj. EXPLOITANT , s . S2° . Placer , tourner d'un certain côté ,
m . ExplOITER > v . neut. et act . ( Eks- exposer au nord , au midi . = 3 °. Expli
ploa-tutle , tan , té : 1 " è moyen , 3 dout . quer , faire conaitre : »» exposer ses pen
au 1"" , lon. au 2d , é fer au "3": ] Exploi- etc.
ter a deux significations. 1 °. Doner des ex-
ses sentimens
sees, Exposer , les raisons , les motifs,
sa comission , etc. — 4 ". >
>

1
ploits , des assignations. Alors il est neut. Mettre en péril . Exposer sa vie , sa per
1
Ta » Les Sergens du Châtelec ont droit d'ex- sone . En ce sens , il régit à devant les noms
ploiter par tout le Royaume. == 2°. Ex-:- es les verbes. » Vous m'avez exposé à un
ploiter des bo s les abatre , les façoner . trop grand danger , à périr , etc. Il s'ex
>

Expl orer une terre , la faire valoir par ses pôse sans crainte à tous les périls. Il s'est
>
mains. Exploitant , qui exploire , ne se exposé mille fois à mourir , à être tué. »
er
dit que dans le sens ; mais exploitable Être exposé à la mauvaise humeur , etc. à
s'emploie dans les deux significations d'ex- être insulté , etc.
ploiter. Qui peut être saisi et vendu par EXPOSITION s. f. [ Èkspozi-cion ; re 5

exploit , par autorité de Justice


exploitables ; qui peut être façoné :etmeubles è moy; ] Il se dit
débité : sens du V. Exposer.dans les trois premiers
>
L'exposition du St.
bois exploitable Sacrement , des reliques. Cette maison
EXPLOSION , s. fém . [ Èksplo -zion ; 1re€ est dans une belle exposition. » L'exposition
é fer. ] Terme de Physique. Action d'une de celle-ci n'est pas saine. » L'exposition
chose qui en chasse une autre de la place d'un fait , des raisons , d'une a faire.
qu'elle ocupait . - Bruit , éclat , mouvement EXPRÊS , ESSE , adj . EXPRESSÉMENT
que fait là pondre à canon et aütres mé- adv. [ Èksprê , prèce , précéman : 15 è moy : >

langes de salpère et de soufre , quand ils 2. é ouv. et long au premier , è moy. au


e
s'enkament. - l'empl beauc
On oie oup au 2d er zº ; 3º é fer. au 3 *. ) Exprês est adjectit,
figure'aujourd'hui . » Qu'on aprécie de quoi substantif et adverbe. -= Adj. Qui est en
est capable une secte qui , dans sa déca- termes si formels , qu'il ne laisse aucun lieu
>

dence même , produit encôre d'aussiétrayan- de douter.» La


tes explosions. Linguet.
» Termes
loi
exprês , comandement
T exprés. Subst
y est expresse . .
EXPORTATEUR , s. m. EXPORTATION , masc. Homme envoyé à dessein pour por
s. f. EXPOR TER
v . act. [ Eksportateur , ter des lettres , des ordres , des avis , etc.
Te
37 cion , té'; e è moyen. ] Exporiation , est » On a envoyé un exprés. -- L'Académie
)

l'action d'exporter, de transporter hors d'un avertit qu'il se dit plus ordinairement d'un
Etat des marchandises. Exportateur ,celui Courrier. Il ne parait pas que l'usage soit
qui exportc.
tion . .
— l'Acad.
Exporter, plusqu'exporta-
ne met
quoique nouveau , conforme à cette remarque:. == Adv. A
A
dessein. » 11 l'a fait exprés, ou tout exprês :
est trèsbien établi. Exportateur a besoin on ajoute quelquefois pour , etc. » Votre >

du sceau de l'usage. Il est dans l'Ann. Lit. raisonement est fait exprés pour vous do
EXPOSANT, ANTE , s. m . etF.f Expo- ner du chagrin. Sev .
sé , s.m .[ Èkspozan ,zante, té : 1" è moy . ,
> EXPRESSÉMENT , en termés exprês. » Dé .>
200 EXP EXT
CT
fendre , comander expressément. 11. J Ils expriment l'action de chasser , de
Rem . 1 °. On dit une loi expresse , et un déposséder. « On l'a expulsé de sa terre , de 3
terme expressif . Le premier signifie clair , son bénétice. » L'expulsion des Maures , des
précis , formel; l'autre signifie , qui exprime Juifs. — L'Académie ne done le verbe que
fortement ce que l'on veut dire. Mnie. de comme un terme de Pratique. Cependant
* B ... a employé l'un pour l’alır.e. » Le prin- ' on le dit hors du Palais ;mais seulement dans
cipe d’exclûre les feinmes de la succession le style fainilier. re
au trône étoit adopté en France depuis un EXQUIS , ISE , adj . [ Ekski, líse ; ile è
tems immémorial , ec avoit aquis toute l'au- moyen , 2 ° long au 2el. ) Excellent en son
thenticité par la loi la plus expressive. Hist. espèce. » Vin exquis , viandes exquises ,.
tra
d'Angl. Il falait , ' par' l. loi la plus ex- vail exquis. Goût , discerneinent exquis. =
presse . Il se plait à suivre , sur tout au masculin.
2º. * On disait aútrefois , cet Auteur y Le féminin peut quelquefois précéder.
est exprès c. à d. en parle expressément.
> Mille bon "bons , mille exquises douceurs
Bossuet a employé cette manière de parler. Chargeoient toujours les poches de nos Sæurs.
Ververt.
» Ce ne sont pas seulement les Pères latins,
qui établissent le retour d'Enoch : les grecs * EXQUISSE. Barbarisme. Voy. ESQUISSE
y sont exprès. - L'Ab. Guénéea EXTASE , s . f. EXTASIER , v . act . Ex
dit tout
récemment. » L'écriture y est expresse. - TATIQUE , adj. [ Estiese , tazi-é , tatike ;
re
Cette locution est surannée. Ir è moy . 2€ lon . au 1er . dern . e muet au
er
EXPRESSIF , IVE , adj . EXPRESSION , S. I
et au dern . , é fermé au 2d . ] Extase ,
f . [ Ètsprècif, cive, cion : 1 "* et 2' è noy.: ravissement d'esprit . » Être en extase : avoir
z lon . au 2d. ] Expressif , énergique , qui des extâses. — Figurément, et par exagéra
exprime bien ce qu'on veut dire.» Terms, tion , Admiration . » Ravir en extase , être
ton , geste expressif. » Manière de parler ravi en extase. » A tous ces discours , il
très -expressive. Voy. Exprês , Rem . -1 °. demeurait en extase. Volt. Il était étoné , et
EXPRESSION. 1 ° . Action d'exprimer le sue ne disait mot. = Extasier ne se dit que
de quelque chose. = 2. Manière dont on dans la 2de acception .» Ce Prédicateur nous
se sert pour exprimer ce qu'on veut dire. » a tous extasiés . » Tout le monde a été
Expression noble , élégante , ou basse, tri- exiasié. » Il y a bien des gens qui s'extasient
viale .., etc. Voy. MOT 3 °. En termes aisément. - L'Aul. Tr v. le Rich . Port.
de Peintûre et de Sculptúre ; représentation ne l'admettent qu'au réciproque et au pas
vive er naturelle des passions. sif. Je crois pourtant qu'on peut le dire à
EXPRIMABLE , adi. EXPRIMER , V.act. l'actif , comme dans le premier exemple .
re e
[ Èksprimable , me'; 1** è moyen , z. dout. Extacique s'emploie dans les deux sens. »
au sér , é fer . au 2d. ) Exprimer c'est , 1 ° . Ravissement exiatique , transport extatique.
>

tirer le suc d'une chose en la pressant. L'exiatique grimace d'un faux béar. Rous
2 ° Enoncer , représenter par le discours ce
2°. Semu .
re
que l'on a dans l'esprit. » Bica exprimer sa EXTENSION , s . f. [ Èkstan-sion : 11ė
pensée sa douleur sa reconaissance . » moy. 2° lon . ) i1 °. En Physique , étendue .
Ce mot exprime bien la chose. » Ceste pensée Extension en longueur , largeur et profon
est belle , mais elle est mal exprimée . deur. = 2º. Action de ce qui s'étend. »
") -

Cette claủse est claire ment Extension


exprimée dans Extension du brâs. = 3 ° . Augmentation.
du brâs.
ce contrat. » Passion bien exprimée dans » Extension de privilège d'autorité . >

un discours , dans un poèine , dans un fa-ta 4 °. Explication dans un sens plus étendu. »
bleau . Extension d'une loi , d'une clause , etc. Mot
EXPRIMABLE , qui peut être exprimé . Il par extension , signifie telle
quiEXTÉNUATION autre chose.
d'exprimer.
n'est usité que dans le 2d sens , s . f. EXTÉNUER , v .
Il ne s'emploie qu'avec la négative. » Il n'est act . [ Eksténu -a -cion , nu -e : 1 " è moy . 2
"

pas exprimable combien il a soufert. é fer .] Afaiblissement. Afaiblir. » Il est dans


Il est bien moins usité que son oposé inex- une grande extenuation . » Les jeûnes ont
primable. extenué celui- ci, et les débattches celui-là .
EXPULSER , v. act. EXPULSION s. fém . » Visage exténue , décharné . Voy. ATTÉNUÉ:
EXTÉRIEUR , EURE , adj.EXTÉRIEURE
re
[ Ekspulsé , sion ; ite è moy. 3 ° é .
fer, au
MENT
EXT EXT 201

WENT,moy.adv.[2ėÈkstéri-eur,
nėè
eure , ëureman : extinction de voix , extinction de chaleur
fer. p e muer. ] Qui est au naturelle; je poursuivrai cette afaire jusqu'à
dehors. » Les ornemens extérieurs, la face extinction ; mais ce n'est que depuis le co
extérieure d'ua Palais. S. m . Avoir un mencement du siècle qu'on a comencé de
bel extérieur ; un extérieur modeste , honêre. dire , extinction de piété, de raison , de
Juger par l'extérieur , c'est souvent mal l'esprit de pénitence , etc. Encore y avait-il
juger. » Les faux dévors n'ont que de l'exté- des gens, qui n'aprouvaient pas ces façons
rieur. = Al'extérieur ou extérieurement, de parler. L'Acad. n'en parle pas . Mais je
au dehors. » Il n'est humble , dévot qu'à n'oserais les condowner.
l'extérieur , ou extérieurement . EXTIRPATEUR , s. mm EXTIRPATION , >

EXTERMINATEUR , adj. EXTERMINA-, s . f. EXTIRPER , v. act. [ Ekstirpa- teur , pa


TION , s. f. EXTERMINER , 1.
v act . [ Ekster- cion , pé : 1" èmoy. ] Les deux derniers se

1

mina-teur, cion , né : 1 " è moy. 2° e ou- disent au propre des mauvaises herbes qu'on
vert. ? Exterminer , faire périr entièrement. díracine , er d'une loupe, d'un cancer , qu'on
Exterminateur, qui exterinine. Exterinini- ârrache entièreinent ; et au figuré des vices ,
7

hérésies , etc.
$207 , destruction entière. » Exterminer les des hérésies, etc. Le 1" ' ne se dit qu'au figu-.
boups, les assassins. - Figurcient , exter- ré ; extirpateur des vices , des hérésies, et il
>
-

miner les vices , l'hérésie. » L'ange extermi est peu usité.


nateur : le glaive exterminateur . » L'exter- EXTORQUER , v. act. ExTORSION , s.re
Rination du paganisme, de l'hérésie. f. [ Eksworké , tor-sion : " è moy ] Quel
Rem . Quelques Auteurs font régir à exter- ques Ecrivains ou Imprimeurs écrivent eu
mirer la prép. de. » Il prie la résolution iortion avec un e devant l'i . J'ai vu sur tout
d'exterminer le christianisine de ses états . Let. cette manière d'écrire ce mot dans des Tra
Elif. C'est le réginie de chasser. Je crois ductions de livres anglais. C'est qu'il y a des
qu'avec exterminer , dans ses états irait bien Auteurs de cerre nacion qui écrivent extor
mieux. » Il résolut d'exterminer entièrement rien , quoique le grand nombre se serve
le christianisme dans tout son empire. d'errorsion. Boyer renvoie de celui-là à
EXTERNE , adj . [ Eksterne : 1 " è moy. celui- ci.
2 é ouv. z ' e muer. ] Qui est du dehors. Ext- EXTORQUER , c'est tirer , obtenir par vio
rieur. » Les caủses externes des maladies. lence , par menace , etc. Extorsion , exaction
Ila un usage moins étendu qu'extérieur , et il violentz.
ne se dit que par
» On lui a extorqué de l'argent;
l'aveu de son crime; sor consentement pour
les savaus .
EXTERNE , s. m . Celui qui fréquente los un mariage qu'il n'aprouvait pas . Il a éić
collèges, les académies , sans y être en pen- puni pour ses errorsions.
sion. » Il . y a tant de pensionaires et tant
d'externes
EXTRACTION , s. f. ExTRAIRE , v. act..
EXTRAIT , s. m . ( Ekstrak - rion , frère , trè :
re
EXTINCTION , .s. f. [ Êks
re
Êks--teink-cion
teink- cion , ile èmoy. 2° è aussi moyen et long au 2d ;
en vers ci - on : ,1 " ' èè moy . 2° lon . ] Action un peu plus ouvert au dernier ] Extraction ,
d'éteindre . » L'extinctioi d'un einbrascient. est ' ' : en chimnie , l'action par laquelle on
Acad . — Figurément , extinction d'une race , tire les principes des corps mixtes. » L'ex
d'une maison , d'une branche, ect . -- l'ex- l'ex traction des sels On dit , en chirurgie ,
linotion
rion d'und'un
crime , sa rémission ; l'extinc- l'extraction de la pierre , et en Arithméti
e rente ,
son remboursement. que , l'extraction de la racine cârrée , de la
Rem. I°. Suivant Bouhoars , extinction ne racine cubique. = 2°. Origine d'où quel
se dit, au propre, qu'enchimie. On ne dit qu'un tire sa naissance .» Etre de noble ,ou
poine l'extinction d'un incendie , d'un far- de bâsse extraction . » On conait son extrac
beans, etc. on dit , à la vérité , les fermesdu lion , quoiqu'il la cache avec soin. —AА
Roi s'adjugent à l'extinction de la chandelle . l'exception de cette dernière signification ,
” On fulmine les excommunications à l'ex- extraire , s'emploie dans toutes les aứtres.
tinction de la chandelle , inais hors de ces » Extrair le sel ,l'esprit , le suc , l'huile de.
phrases on ne dit point l'extinction d'un cier- » Extraire la pierie, » Extraire la racina
ge , d'une chandelie . L'Acad . ne dit au cârrée , etc. d'un nombre. - On die de plus ,
proprequ'extinction d'un embrá sement. extraire d'un livre , d'un registre , les passa
2°. Suivant
Tome II
La Touche ,on a toujours dit , ges ,les renseignemens , dont on a besoin,
. Сс
202 È XT EXT
Extrait , a ce dernier sens , et le ret fraordinaire, bisarre. » Elle est coiféc extraomi
d'extraction.. » Fx'rait de rôse , de rhubarbe dinairement. = = Extrêmement. » Extraor
registres du
Extrait desmortuaire
»batistère Parlement. Fxtrait dinairement
, etc. Extrait d'un
riche , puissanc,, adv.
EXTRAVAGAMMENT etc. [ Exstraa
>

vegaman : 1 " èmoy .:)] D'une manière extra "


livre , d'un procés . Faire un extrait , des vagante.
extraits , etc. » Il s'habille , il se conduit extra
EXTRAORDINAIRE , adj . EXTRAORDI- vagamment.
NAIREMENT adv. [ Exstra -ordinère , nè-
re
EXTRAVAGANCE $. f. EXTRAVA
reman: 14 e moy . s è moy . ec long , 6º é GANT , ANTE , adj. EXTRAVAGUER , v. n .
muet. ] Plusieurs prononcent extrordinaire , [ Extravagancé , gan , gante , ghe: 7" è
mais mal . e
moy. 4° lon. aux 3 rº's , é fer au dern. ] On
Extraordinaire ; qui n'est
pas, habit
pratique ordinaire. » Langage suivantex-
la lepeurdemander
g au verbe , pourquoi
et qu'on onmet
n'en metun point
u après
au
traordinaire. = Qui a quelque chose de substantif , ni à l'adjectif. Il est aisé de répon.
plus que l'ordinaire. Dépense extraordinai- dre à cette question d'une manière satisfai
re » Accident extraordinaire .
Te.' Singu- sante. L'u est nécessaire à celui-là , pour do
lier , qui n'est pas comun , soit en bien , ner au g un son fort qu'il n'a pas devant l'e;
S

soit en mal : mérite , génie , mémoire ex- mais comme il a naturellement ce son de
traordinaire. » Avarice, laideur extraordi- vano l'a , l'u у devient inutile .
naire . Ridicule , bisarre , extravagant . EXTRAVAGANCE , Bizarrerie, folie. Extra
» Coifûré extraordinaire ; manières extraor- vagant , qui est contre le bon sens et la rai
>

bizarre.
dinaires. - Il se dit des persones , en ce sens; son , fou , persones et
Il se dit des
c'est un homme fort extraordinaire. Cepen- des chôses. Extravaguer , penser et dire des
dant quand on ajoute dans sa profession , ou chốses , où il n'y a ni sens , ni raison.» II
quelque chôse de semblable , il se prend en faut avoir pitié de son extravagance .» Il a
bonne part , pour une persone d'un grand fait une horrible extravagan ce : il ne die
mérite. s
que des extravagance . -
— » C'est un homine
Rem . 1 °: Extraordinaire }, n'est , générale- extravagant ; c'est un extravagant , une
ment parlant, bien placé qu'après le substan . extravagante. ( subst. ) Discours extrava
tif. On peut passer à Mme de Sévigné , de gant ; pensées , paroles extravagantes. Habit
dire dans une lettre : » La vie de cet homme extravagant. - » llextravague. » La fièvre ,
réligion le fait (xtravaguer.
est une extraordinaire chôse ; et ailleurs ; je la colère , l'irjust >

vous avoûe , que j'ai une extraordinaire envie Rem . * L'in e censeur de LA BRUYÈRE,
de savoir devos nouvelles : mais ordi naire Vigneul -Marville done mal à propôs à eixra
ment on doit dire , chốse extraord inaire , rer
vaguer le sens d'er e
çà et là . » Il devai
envie extraordinaire . s'en tenir aux caractères de ce siècle , sans
i 2' . On dit bien , substantivement : c'est un extravaguer parmi cent choses, qui ne dis
extraordinaire pour lui que de boire du vin , tingucnt point notre siècle des aútres siècles.
de prendre du café. » Il done tant par repas , EXTRAVASATION , s . f. S'EXTRAVA
et quand il y a de l'extraordinairs , il le SER , V. réc. [ Fxstravaza.cion , vaze : 1" ;
paye. Mais le dit-on au pluriel , comme par moy.: - Devant l'e muei , le 2d a est long:
exemple dans cette phrâse : les Arabes ne il s'ex !ravâse , s'extravasera , etc. ) S'erº
font pas de plus grands (z'raordinaires ? Je travaser , ne se dit proprement que du sang
n'ose ni le condamner , ni l'aprouver. Il se et des humeurs , qui sortent de leurs vaisscaux
>

dit ordinairement au singulier. » Vous sou- ordinaires. Fxtravasarion , est le moêve


pez aujourd'hui vous mangez du gibier , ment par lequel ils s'cx'ravásent. Le subsc.
vous faites un extraordinaire. ne se dit qu'en Médecine. M. Linguet ,
3 ° Rollin fait régir à extraordinaire le dit extravasion , et l’emploie au figuré. de
darif , comme à ordinaire. » Démosthène et L'extravasion ambitieuse de quelques-uns
Phocion setrouvèrent d'avis diférens , ce qui ses Princes. ( de l'Europe ) Ailleurs il lui
neleur était pas extraordinaire. — Je pense dune le sens de digression . Parlant des dissens
-

es
qu'il eût été mieux de suprimer leur , 'et de sions parlementair d'Angleterre . » Hommes
dire, ce qui n'était pas exiraordinaire. assez heureux , pour pouvoir influer sur les
EXTRAORDINAIREMENT, d'une façon ex- opérations du Gouvernement , ne perdez pas
EXT F 203
dit-il , dans des extravasions puériles, votre at figurément,. » Cette place est à l'extre
temps et votre enthousiasme. - Trév. mer mité , elle ne saurait tenir plus de vingi
extravasion , maisil renvoie à extravasation. quatre heures. =4º. Le plus triste état od l'on
EXTREME , adj. ExTRÊMEMENT , adv . puisse être réduit. » Il est réduit à l'extré
EXTRÉMITÉ , s. f. [ Exstreme meman
re
mité , à la detnière misère . = 5 °. Excês: » il
>

destrémité': 1" è moy. 2° ê ouv . et long aux va toujours à l'extrémité. » Il porte les
deux premfers, é fer. au dern . ) Extrême, qui choses aux dernières extrémités. » Il passe
est au dernier point , en parlant des choses. sans cesse d'une extrémité à l'autre . » Tou
» Egırême froid : chaleur extrême, w'extrême tes les extrémite's sont vicieuses. 6.
plaisir , extrême joie. » Amour extréme. Péril Excès de violence , d'emportement. » Il s'est
extrême. = Excessif, en parlant des per- porté contre lui å la dernière extrémité.
sones : il est extréine en sout. =S. m . pl . Rem. * On die d'un homme , qu'il est à
Le froid et le chaud , la prodigalité et l'ava- l'extremite'; mais on ne dit pas l'extrémité
rice sont les deux extrêmes , les deux con- de cet homme calise un grand déplaisir à tout
traires. le monde. * » Si l'extrêmité de l'Empereur
>

REM 1 ° Extrême , ayant la force d'un et de Dom Juan d’Autriche vous pouvoit
superlatif , n'est pas susceptible des degrés de satisfaire, on assure qu'ils n'en reviendront
comparaison ; on ne doit pas dire plus , pas . Sev. C'est une expression vicieuse , mê
muins, si exprême. L'Acad . dit pourtant qu'il ine dans une lettre. = * On ne dit pas non
devient quelquefois positif. » Les maux les plus mettre à l'extrémité , comme dit Jurieu .
plus extrêmes. Cette phrase est consacrée par La maladie angmente et met le patient à
l'usage : mais hors de là on ne doit pas dire , l'extrémité.. -Il y a dans toutes les lan
men mal est plus , moins extrême que le gues des expressions, qui ne se disent que
vôtre.» Un déplaisir si extrême, etc. d'une manière. Chang:z -y quelque mor , la
2°. Extrême-onction , n'a point de pluriel. locution devient irréguliere. - On dit bien
11 faut dire , on lui a administré l'extrême- réduire à l'ererémité , mais il se dit de la
onction , etnon pas les extrême-onctions , et pauvreté et non de l'agonie.
encôre moins le's extrêmes-onctions. Er un EXUBÉRANCE , s. fém . [ egzubérance :
Prêtre de Paroisse doit dire non pas qu'il a re
е moy. 3 ° é fer . ] Surabondance. On dit
administré plusieurs extrême-onctions mais au Palais , exuberarce de droit et c'est un
qu'il a administré l'extrême-onction à plu- avantage. En litératûre , on dit ; exubérance
sieurs malades. = * Extrémonctier quelqu'un de style , et c'est un défaut.
pour dire lui donner , lui porter l'extrêinonc- EŽ : * Anciène terminaison du pluriel des
tion
Corr.
est un étrange barbarisme. Desgr . Gasc. mots terminés en é.On écrivait bontez , cru
auten , amitier , au lieu de bonté's etc. et
EXTRÊMEMENT , grandement , beaucoup , les participes passifs , aimez , honorez ; re
au dernier point. » Extrêmement beau , laid ; cherchez , au lieu de aime's , etc. Cette
bon , mauvais ; vertueux , vicieux , etc. terminaison est réservée aujourd'hui pour les
Rem .Doit-on dire , il a extremément d'es- 2des persones des temps des verbes'en er ;
prit ou de l'esprit ? Il y a des autorités pour vous aimez , vous aimiez , etc. = * Cet
fél'unrabletepour
L'Acl'autre : mais
ad. le pr éfère.le premierest pré- ez était encoreplusmauvaisà la fin des
ê ouvert , succer , pro
w Il n'y» aura
erirêmement de vin cette année. pas mots terminés
Il s'est par un >

cez , accezj etc. On écrit aujourd'hui suc


acquis
EXTRÉextrê mementd’honeur dans cette afairė. cès, etc. Ondevraitécrire succesavec l'ac.cir.
MITÉ , 1° le bout d'une chôse. »
L'extrémité de la ville , du Royaume. L'ex
trémite' des doigts , des cheveux . Il se : dit
-

cette phrase .
sans régime , etaupluriel dans ités
» I! semeurt : il adéjàlesextrém froides.
Extrémité , Bout , Fin . ( syn. ) Voy.
F
Bout . 2º. Ledernier moment l'ex
. » A l’ex. F , s. fém . ( pronon . efe. -
° - Les Maîtres
irémité,
so N'attendez
nger à »votre pas. à l'extrémité
conscience pour d'écolefont prononcer fe ,e muet. Alorsil
: 3 °. Les der- est mașc. » Une èfe , un fe. = l'f fran
Allemands dans
niers momensde lavie. » Ilest à l'extrémité; çaise àle son de colle desCc 2
204 FAB F A B
feind , des Anglais dans false , des Italiens se disent tous deux d'un Auteur qui a écrit
dans fede , des Espagnols dans fuego. - L'f des fables: mais le 2d se dit sérieusement, la
a beauc
un oup de raport
v prononcé avec l'v consone , étant premier en plaisantant .
avec Ce nom de
fortement , comme le v est Fablier avait été doné par Mme. de la Sa
une f prononcée faiblement l'f finale blière à la Fontaine. Elle l'apelait. de ce
ne se prononce point dans clef et baillif , noin , parce qu'elle disait qu'il poriait des
que plusieurs pour cette raison écrivent clé fábles , comme un poirier parte des poires.
et bailli. Elle se prononce rârement dans L'Ab. d'Olivet atribue ce mot å lle.de
cerf ; jamais au pluriel , nerfs , bæufs (' nèr , Bouillon. C'est à quoi' on fait allusion dans
>
bell ) plusieurs même ne la prononcent pas l'Ann . litt.» Nous avons à oposer au Fc:blier,
au singulier , quand elle est suivie d'une du grand siècle un fatuliste de la preinière
CO2.sone . Dans le mot de noinbre neuf , discinction .. Le moi de Fablier ese en ira
s'il est suivi d'une voyelle , elle prend le son lique', celui de Fábuliste en caractères ro
du v consone ; mais s'il est suivi d'un mot mains.
començant par une consone, I'f ne se pro- FABRICANT , s. m. FABRICATEUR , S. )

nonce pas. Neuf arbres , neuf pistoles : m . FABRICATION ,.s. féin . [. Fabrikan , ku
ka
pron . neu - varbre , neu pistole . Que și neuf leur , cion ) Fabricant , qui fait fabriquer
est à la fin de la phrase , I'f doit s'y pro- et entretient plusieurs métiers . Futricaieur
noncer , de même que dans æuf er bæuf : ne se dit au propre que des faux-monoyeurs
ainsi placés. * Quelques persones disent pour- er des faussaires. H - a un emploi plus érendu
tant à Paris , le pɔnt-neil et non pas le pont au figuré. » Eatricateur de mensonges , de
neuf: mais dans
prononcer on passerait
quandcette cette manière de caloirnies. » Fabricateur de faux dogmes. Le
occasion , et n'est pas une P. Fontenai. Fabrication , action de fabri
conséquence pour d'atitres mots , ni même quer. Il se dit sur- tout de la fausse mo,
pour celui de neuf placé aprèsd'autres ter-- naie.
mes.. Dans chef , nef , fief , bref , vif, Rem . La Fontaine écrit fabriquateur et
naif, esquif, if, juif , neuf ( adjectif ) nomi- Trev . fabriquant ce n'est pas l'ortographe
natif , génitif ec tous les aûtres noms ter- la plus autorisée.
minés en if, l'f se prononce non seulement FABRICIEN , S. m. Voy. le mot suivant
devant les voyelles , et à la fin des vers & FABRIQUE.
des phrases , mais aussi devant les consoncs.
re
FABRIQUANT , Voy. FABRICANT.
>

FÂBLE , s. fém . [ ;" lon , 2°e muer 11 °. FABRIQUE , s. fém .' FAERIQUER , V. ac.
Conte, narration tabuleuse : chose feinte pour [ Fabrike , ké : dern . e muet au r ' ! > é fer,
instruire ou pour divertir.. » Les Fábles d E au 2d . ) Fatrique est 1 , la façon de cer
sope , de Phédre, de la Fontaine , etc. = tains ouvrages: Fabrique des draps , des
> >

2°. Sujet , argument d'un poème épique ou étotes , des chapeaux . 20. Construction
dramatique ; '.° I hiſtoire fabuleuse des d'une Eglise. » Fonds destinés à la Fabrique
Dieu , etc. En ce sens , il n'a point de plu- d'une église paroissiale .
x 3 , Le revenu
3.9
riel . » Un Poère doit savoir la Fible. afecte å l'entretien d'une Église. Quêter
On dit plus souvent , liz Michalogie. pour la Fabrique . - On apelle. Fabriciens,
4'. Dans le discours ordinaire , conte , faus ceux qui sont chargés du soin du temporel
seté. » Il ne conte que des fábles.» C'est des églises. Morguilliers & Fabriciers. -
une fáble. 5°: Etre la fáble de ... lob- Quelques - uns disent febricier , n'ais mal.
jet du mépris, de la critique. Cette expres- plus
sion est de tous les styles.
Trev.mauva
dit aussi
is. —Fabriqueur , qui est encore
Fabricien vient de fi
Songe au inoins qu'il se rend la fillede nosbois. brice , qu'en
qu'on a dit aútrefois
aútrefois pour fabriques
Gresset . F :briyuer, au propre , travailler à certains
On dit , dans le même sens , servir de fui ouvragesde main. " Fabriquer des draps;,
ble à ...» Le paûvre homine sert de fåtle des étofes, etc. = Au fig : , il se prend en
à tout le monde . mauvaise part. » Fabriquer un testament ,
FABLIAU , s . m . [ fabli-o : lo ese lon . une donation . »Fabriquer un mensonge ,
au pluriel , fabliaux ] Kom doné aux anciens une calomnie. » On a fubriqaé cette hiſtoire
Colies en vers.
pour nuire à d'honêres gens.
* FABLIER , S. m. EABULISTE , s. m. Il's FABULEŃSEMENT , adv. FABULEUX
FAC
FAC
FŮseat, adj. [ Fabulelizeman , lett , let-ze: 3 né vers., Faire volte face , tourner visage 205,
lon . 4 e muet ) Fabuleux , feint, contiokvé,, faire tête. Faire face à ses
>
afái res, y satis faire
inventé. » Conte fubuleux , hiscoire fabuleti- FACE se dit figurenent des choses . » Tou .
še . = Qui regarde la fable . » les temps tes les chốses ont deux faces . » Il faut con
fabuleux , les Divinités fabuleases. = Dans sidérer un sujet ( de discours ) , une afaire
Je discours ordinaire, cet adj. précède : il peut toutes ses fuces, » César chan , gea la face
par
suivre dans le discours soutenu et en vers . » Le ( l'état ) du gouvernement de Rome.
fabuleux Robinson . » La fabillelise antiquité. Ma fortune va prendre une nouvelle face.
FACULEÛSEMENT , d'une manière fabu- Changer de face, d'érat, de situation :
feuse. » Histoire écrite fabuleusement .
Il est peu usité. Voilà que tout à coup le jeu change de face
Ce ne fut plus un jeu , ce fut un vrai combat. .

FABULISTE , Voy. FABLIER. L'Ab. Reyre .


FAÇADE , s. féni. Face , s. fém . [ Fa-s2 * De prime face , d'abord : il est vieux.
de, fáce : dera , e - muet . ] Face est le visage FACE , adj. on ne le dit que des hom-
de l'homme ; façade est la face d'un bâti mes . Qui a un beau visage , une belle repré
mient, » La façale d'une Église , d'un Palais , senta:ion. Trév.ajoute,, qui a un air de probi
etc. voir , regarder en face etc. ré : mais cette circonstance n'entre point dans
Rem . Face dansla signification de visage l'idée que présente ce mot. - » Des hom
començait à vieillir dės le temps de Minage , mes robustes , bien facés , bien jambes. Liri
lard . il trouvait que
mais c'était un beau vieil- gue!
Rac. a dit encôre dans Androm . FACETIE , s. f. FACÉTIEUX , EOSE , adj.
Pyrrhus m'a roconu , mais sans changer de fac :. FAC TIEUSEMENT , adv . [ Foce- cî- e , ciellt
+ On dirait aujourd'hui,sans changerde couo citu.ze , ciell :ze-mán : en versci-ell , etc z
leur. = Autrefoi
poine l'usa
s l'Acad.. ne restreignait
face et ses Observations sur
ge de ,
é fer &
roles. ou; lon. ons. Facéboufonetie
en actiFacetie, pa,
rieux , plaiensant
les Remarques i'aproli , et disent qu'il troll- qui fait rire. Facétieûsement, d'une maniè ?
vent
ve sa place au propre en plusieurs endroits ; re facétieûse. « Il y a souvent de la bassesse
detourner sa fice , se couvrir la face.Mais dans les faceties. » Homme, esprit, conte,
dans les éditions postérieures de son Dict. facétieux. Hist
facé
oire facetietise ,» il nous con )

elle décide que face ,dans le sens de visage , ra cela si - tieủsement ; qu'il nous fis mou
sérieux qu'e
ne se dit ausoute n parlant de Dieu. rir derire.
Ils n'ont pu nir sa faceétincelante. Le Franc. Facétieux , plaisant ' , boufon. ( sya. ) Le 1
Elle ajoute ces autres expr essions ; voiſ , re dit plus que le 2d , et dit mieux que le 3.
2

garder en face , couvrir or se couvrir la fa Scarron si souvent boufon est souvent aussi
ce ; il lui a dit en face. On peut y joindre , très- facétieux ... Moli eree n'e
Molier n'est
st pas seule
d'ap Vaugel reprocher, soutenir , re ment plaisant : il est facétieux , quand it
sisterrèsen face.as, ;
veut l'être. Le plaisant plait et récrée par
A la face, et en face , ady. en présence. sa
er
facétieu
Le "gaîté plaiese ,etsonréjo
, sa xfines , sa vival'ab
seluitpar citéando
, erc.n
Le 1 "' régit de , le 2d. s'emploie sans régi- d'une humeur enjouée , un mélange heureux
>

me, » A la face de l'univers , di ciel et de folic et de sagesse , des charges d'uneex


toute la Ville . Dire quelque pression toujours plaisamment vraie
de la terre , de que
>
lqu'un. -
*

chose en face à
* Fénelon
fait régir à celui-ci le génitif. Loua Roub synon . • etc
que les Hateursdonent enface des Princesng. e , -
Rem. Facérie est un mot à la mode , mais
Je crois qu'il faut dire , donent aux Princes ilfarl . Dan
neierpass les coni
s la
e pas bornédie Mechinte er
.dustylesimpl
es du
en face .
>
Face à face , adv . Il ne se dit dans Cléon répond à Valère , qui trouve Paris ra
cette expressionconsacrée. » Les Saintsquevoient vissant , que
Dieu face fai à e. Il ne nous reste plus que des superficies ;
fuce ; mais ceiui- ci ne seTredit
v, met aussi en
point , et il .

Des pointes , du jargon , de tristes facéties ,


est même ridicule en cette occasion . Ec qu'à force d'esprit et de petits tales
Face se dit aussi pour façade : « la face Dans peu nouspourrions bien n'avoir plusle honsens.
5)
dunune bamai
d' stison
on. ; pour côté : les deux faces derFA
ni CE
emuet . [ FacVer
TTE[,Pets.itefémface.» èderes, è mo
: 2 dia manys. $

.
Faire face à ... etre tour taillés à faceites.
206 FAC -ГА С
FÂCHER . t. act. FÂCHERIE , s. f. Fa vantait de lui 'avoir apris à les faire dificis
CHEUX , EÛSE , adj. [ Fáché , cherie , chet , lement.
> 4º. En parlant des persones ,
cheûseizre lon . 2 é ter. au 1 " , e muet au condescendant , homme fucile ; naturel doux
2d. lon. aux 2 dern . ] Mettre en colère et facile ; ou faible ; » il est si facile qu'on
causer du déplaisir . Acad. Choquer , doner lui fait faire tout ce qu'on veut. = Ficile,
un sujet de chagrin ou de colère. Trév. » Il aisé ( synon. ) L'un ci l'autre marquent ce
ne taur facher persone. » Prenez garde de qui se fait sans peine ; mais le premier de
le få her . » Cetre mauvaise nouvelle m'a ces mots exclu proprement la peine , qui
extrêmement faché. Se fâcher , se mere nait des obstacles et des opositions qu'on
tre en colere. » Ne vous få han pas. il se fâ- met à la chôse ; et le 2d exclud la peine,
che de tout. Être fâch : régit de de- qui nait de l'état de la chôse même. Ainsi,
vant les noms et les verbes. » Je suis bien l'on dit que l'entrée est facile , lorsque per
fa hé de ce qui est arrivé. » J'ai été bien sone n'arrête au passage , et qu'elle est aisée,
fâché d'aprendre cette triste nouvelle. - !1 lorsqu'elle est comode et large à pâsscr. -
régit aussi que, et le slibjonctif. ‫ور‬
Je suis Par la raison de cette diférence , en dit d'u
fashe que vous ne me layiez pas die plutôt. ne femme , qui ne se dcfend pas , qu'elle est
fâche
** Leibnitz se sert mal à propos de l'indi- facile , et d'un habit qui ne gène pas , qu?
catif. » Je suis fahé qu'un aussi habile hom- est aisé. Gir . synon .
me que M. Newton s'est aniré la censure Rem . Iº. Facile joint au v. être imperso
des personnes intelligentes . Il falaic dire , se nel régir de. Joint à un substantif, il gou
soit attiré. = Fácher est quelquefois im- verne 2.» Il est facile d'ajouter aux inven .
personel. » Il me fâche , il lui fa,he qué tions des autres. » Cicéron est facile à en
er
.
ou de. Le 1 '' s’emploie quand le verbe ne tentre. * C'est par distraction que J. J. Rous
se raporte pas au pronom ; le 2d quand il seau a dic. » Il est facile à démontrer que ;
s'y raporte. » Il me fâche que vous ne veuil. etc. pour. Il est facile de démontrer, etc.
liez pas le faire. » Il me sähe de voir que 2°. Facile, avec le 2d régime, done au ver
vous n'en conveniez pas. be rigi le sens passif. » Facile à lire , à être
FÂCHERIE , déplaisir , chagrin . Il est vieux lu . En conséquence il ne doit pas régir de
et n'est bon que pour le style plaisant, rail- cette manière des verbes réciproques . * Pam
leur ou comique , ou critique. phlers facilesà se procurer. Linguet. Il faut :
។ FACHỆUX ,' en parlant des choses; qui
s qu'il est facile de se prorurer.
fache , qui incomode, fâcheux accident, /13- FACILEMENT avec facilité , sans pei.
>

cheứse nouvelle , fâcheux état , fúcheilse con- ne. » Parler , écrire facilement. » Il fait tous
dition . - Pénible , dificile. » Chemin fic facilement.
cheux , montée fâcheuse . = En parlant -FACILITÉ , s. fém . FACILITER , v. act.
>

des persones et de ce qui y a rapori , inal [ dern . é fer. dans le verbe comme dans le
aisé à contenter , peu traitable. » Cethom- substantif. ] Facilité est la disposition qu'on
me là est facheux. Esprit, naturel , facieux , troûve , ou dans les chôses ou dans soi-mê
humeur fâcheûse. S. m . » C'est un fâ-
fa me, pour les faire sans peine. » Cela se peut
cheux , je hais les fâcheux. Joint au v. faire avec facilité. Il a une grande facilité
être impersonel, il régit de er l'infinitif. » Il de parler , de s'expliquer. Acad. » Une fa.
ese fâcheux d'être si mal récompensé après cilité de parler , qui saisit avidement les pre
avoir tant travaillé.
mières pensées , et qui ne permet jamais aux
* FACIENDE , s. fém. Cabale, intrigue. secondes de leur donner leur perfection et
Il est vieux et peu usité. leur maturité , d'Agues. » . On n'a toujours
FACILE , adj. FACILEMENT , adv. [ 3 ° e que trop de facilité à mal faire. - fa
muet : en dans le zd a le son d'an ) 1°.Aisé: cilité d'esprit, de génie ; facilité de style ,
qui ne done point de peine.. » Chôse faci- facilité de meurs. Voy. FACILE.
>
Faci
le . Auteur facile , aisé à entendre.= 2°. lite', indulgence , faiblesse. » On abuse de
Qui fait tout aisément. Esprit , génie , fa- sa facilité. » Elle se reprocheit d'avoir eu
cile . 3 ° Naturel et aisé ; style facile. la facilité de consentir à une visiçe , qui
Il y a bien de la diférence entre des vers blessoit son devoir. Le Sage.
faciles et des vers , facilement faits. Boil. Les Rem . Facilité régit de ou à , suivant qu'il
vers de Racine sont faciles , et Boileau șe est employé avec l'article ou défini, ou in
FAB 207
FAC
défini, , Ha , dans cet endroit la facilité 2d , quelque chôso de plus naturel. » Beata
d'aprendre plutôt les nouvelles. » Il a de la coup d'hommes ont aujourd'hui comme les
NI facilité à écrire , à peindre. L'exemple cité femmess , de petites façons pour se doner
femine
plus haut du Dictionaire de l'Acad. paraît des grâces ; et quelques femmes ont les ma
nières libres des hommes. » Les manières de
contraire à cette remarque ; mais j'ôse aussi'
1 pens e qu'il faut dire. t
ne pas l'aprouver. Je pense qu'il faut dire. la Cour devièren façons dans la province.
» .Ila une grande facilité'à parler , à s'ex- Voyez MANIÈRE .
pliquer , et non pas de parler , etc. » Son 2 °. De Façon que , conjonct . De manière
heureûse facilité à tout saisir , à tout con- que.. Dès le temps de Bouhours , ces conjonc
cevoir devançoit les soins qu'on se donoit tions étaient dans la bouché de tout le
pour l'instruire. » Des hommes d'un esprie monde , et il dit que quelques-uns de nos
fare et supérieur ont souvent moins de fa- boas Auteurs ( d'alors ) 1.e faisaient pas di
cilité à s'exprimer que des persones d'un ficulté de s'en servir ; mais il ajoute que
esprit médiocre parce qu'ils pensent da- de sorte que est plus en usage , et dans le
vantage. L'Abé , Trubler. discours familier et en écrivant. Vaugelas
FACILITER c'est rendre facile. » On , en avouant que ces façons de parler sont
lui a facilité les moyens de ,etc. » Faci- françaises , ajoute qu'elles sont si peu élé
liter le passage aux Troupes. = Il a le gantes , qu'il n'y a pas un bon Auteur qui
datif pour 2d régime. Un Auteur moderne s'en serve ; en quoi il n'est point aprouvé
lui fait régir à devant les verbes . » Facili- de Lamothe le Vayer et de Thomas Corn.
ter les Chimistes à tirer cette matière de L'Académie disait que , de façon que était
etc. Ce régime serait utile , mais l'usage de plus du style familier : elle ne par .
lait point de la conjonct. de manière que.
l'a FAÇON , s. admis.
pas encôre f. 1°.. La manière dont une Dans la dernière édition , elle met de fa
chose est faité. » La façon de cet ouvrage con que , sans remarque .
est belle , est nouvelle. = 2 ° . Le tra- 3º. On sépare quelquefois que de la con
vail de l'Artisan quiafait quelque ouvrage . jonction de façon.» Vivre de façon , avec
Payer la façon d'un habit , d'une robe , ses amis , qu'ils n'aient point à se plain
etc.
3º. Labour qu'on done à la terre . dre . Mais ceite construction n'est pas bone
» Doner une première, une seconde façon , par -tout. » Cette Cavalerie soutint de façon
.

etc.
4º. Manière le choc et l'impéruosité des Macédoniens ,
de eurs, faço
plusifaire ns àr ,de parler , etc. » C'est qu'eile empêcha que les Romains ne fussent
depense >

sa façon '; à la façon des Orientaux. » Sa


>
poussés jusque dans le vallon. - Ordinai .
façon d'agir a déplu ; sa façon d'écrire est rement , de telle sorte vaut mieux .
Façon de parler ; locu- 4°. De la belle façon , fortement , com
agréable , etc. - „ Cet Auteur est me il faut , est du style familier. » Je le
tion , expression , phrase. rembarrerai de la belle façon. Th. d'Educi
rempli de façons de parler fort étranges . = 5 °. * Une Demoiselle de façon , une per
5. Air , mine , maintien. Avoir bone ou
mauvaise façon. = 6 °. Manière d'agir sone de façon ; c. à d. comme il faut , est
embarrassante par trop de cérèinonie. Faire un anglicisme , contre lequel doivent être
>

des façons, z7° . 'Soin excessif. „ Vous en garde les Traducteurs des Livres. Anglais.
y faites trop de façons. „ Voilà bien des * FACONDE , s. f. Éloquence. Lati.
façons nisme et vieux mot , qui n'est plus bon que
Voilà ,bien
pourdesune
> chose
façons de servent
qui ne rien . à rien. dans le marotique. Rousseau la employé
La Chauss. plus d'une fois dans ses Épitres.
8º. Afèterie , minauderie. » Femme FAÇONER , v. act. 1 °. Orner o em
toute pleine de façons. En style
: 9, '.°Sorte bellir.' 2°. Doner un labour à . 3 °. Fig .
,, critiq ue et moque ur , es- Former. » Les Belles- Lettres façonent l'es
familier
» C'est une façondebel >
esprit
>
, de prit. 4º. Acoutumer, » Sa mère l'avait fa
pèce. etc: Il se donne
>

brave pour tel , mais il coné à l'obéissance. Moreau . jº . V. n . Faire


n'en a que l'aparence. des façons. » Pourquoi tant façoner ? Pre
Dans ce sens ,
Rem . 1 ° . L'Abé Girard trouve cette difé nez ce qu'on vous ofre. ;
es
rence entre façons et manièr ; que le re 1 ? il est du style familier ; du style simple >

exprime plus quelque chose d'afecté ; et le dans les deux premières acceptions : .il es
108 FAC FAC
e

plùs noble dans la 3 ^ et la 4 faction. Voyez FACTION , dans le ad senso


FAÇONIER , IÈRE , adj. Qui fait trop » Il est simple factionaire , simple soldat.
de façons. Voy. Façon , nº. 6º. » Il est fa- » Premier Capitaine factionaire d'un Ré
conier ; elle est trop façonière. giment. 7

FACTEUR , s . m. On dit >, facteur d'or- FACTORERIE , s . f. [ 3 ° et dern . e muet,


e
gues , fatteur de clavecins , pour dire , un 4 ° lon . ] C'est , dans les Indes , le lieu >
ouvrier qui les fait. Ce soni les seuls en - le bureau , où sont les Facteurs des Com
droits où ce mot aic un régime ; car on ne pagnies de Comerce. On les apele aussi
dit point'un facteur de chapeaux , un fac- comptoirs .
>

teur de draps , etc. I .. T. L'Auteur d'un Rem . Le Traducteur du Voyage d'Anson ,


L'Acad. de Marseille
Mémoire couroné par L’Acad. Marseille' dit Factorie. C'est un anglicisme : Factory ,
parle des facteurs de fumier. Certe expres- que Boyer traduit par Factorerie. Et si le
sion ridicule n'empêche pas ce Mémoire Traducteur avait consulté le Dici. Angl . ,
d'etre excellent par le fond des choses. il n'aurait pas fait cette faute. * Le P. de
FACTEUR se dit ordinairement d'un Co- Charlevoix 'die , faiturie , qui est en

missionaire de Marchand , et de celui qui core plus mauvais.


porte par la ville les lettres de la Poste . FACTOTUM > s. m . FACTUM > S. m .

té FACTICE , adj . Contrefait


> par art—
, imi- [ Pron . Faktoron , fikion . L'Acad. écrit le
» Pierre factice , Acurs factices. En qer comme on le prononce , factolon. ) un
>

parlant des mots , forgé. « C'est un mot factotum , ou le factorum d'une maison est
>

facrice. = Ce terme est aujourd'hui fort celui qui s'y mêle de tour , qu'on emploie
à la mode dans le style figure. „ Carac- , à cour.'-- IÍ ne se dit guère qu'en dénigre
rère factice . Marm . » Graces factices. Com ment. Acad .
yer . » Tout devient factice er joué , ho FACTUM , est l'exposition du fait d'un
neur amitié , vertu , ctc. I. I. Rousseau . procès,
Il suit ordinairement le substantif. En Rem . et des raisons
Factum d'une
ne prend point parties.
des d's au plur.
vers il peut le précéder. M. Cuvithe , dans » Tous ses facrum sont bien écrics , et en
un Pocine sur la Liberté des Mers , qui a core mieux raisonés . Wailly .
remporté le Prix , au jugement de l'rcad. FACTURE , s . f. État des marchandises
de Marseille , dit : qu’un Marchand envoie à un autre Mar
+

Je n'examine point si la sage nature chand. Dans le Journ . de Liit , on le


Bornoit l'homme aux seuls biens , que son sol lui dit de la cournure des vers . » Indépendam
procure , ment du naturel , vous trouverez dans ces
Et s'il lui fut permis d'aller chercher au loin vers un mérite assez rare , celui de la fac
De factiees trésors , dont il n'a pas hesoin . cûre. En ce sens , c'est un néolo
FACTIEUX , EÛSE , adj . FACTION , s . f. . gisme.
[ Fükci- eii , eti-et - ge
ze , fuk-
fak -cion
cion , en vers ci FACULTÉ , s . f. [ 3e é fer. ] 1 °. Puissan
e
on ; ' 3º lon . aux deux prem . ] Fictieux )
ce , verru naturelle. » Les facultés de l'â
remuant , qui forme des facrions , des ca- me. = 2° . Talent. » La faculté de bien
bales. » Esprit facrieux . - S. m . C'est un parler. = -33º.° Le droit de faire . . . Il
facrieux. » Je hais les facrieux. » Chef Chef de
de n'a pas la faculté de disposer de ses biens.
faction. » Il y avoit deux fuctions dins Ro- Vey. Pouvoir . 4º. Corps ou assem
me >, dans le Conclave , etc. Faction , blée des Docteurs. » La Faculié de Théolo
service du Soldat , qui est en sentinelle. » gie , de Droit , etc. La Faculté tout court ,
Entrer , être en faction. Sortir , être relevé c'est celle de Médecine. == s . Les fa
de faction . cultés , les biens de chaque particulier.
FACTIEUX peut se dire d'un seul , mais Faites l'aumône selon vos facultés.
faction ne se dit que de plusieurs. On ne cun a été taxé suivant ses facultés.
dit pas les factions , mais les intrigues d'un FADAISE , 5. . [ Fadèze ; 2e é moy: et
homme. Bossuet n'a pas employé un terme long . ] Chốse fade et frivole ; niaiserie ,
propre en parlant des vexations et des fag- ineptie. » Il a l'esprit plein de fadaises. »
cions d'un Pape. Il ne dit que des fadaises.. = Rouss. parlant
FACTIONAIRE , s . m . [. Fak -cio- nère. aux Philosophistes de son temps , leur dii ,
ė moy. es long. I Qui est obligé de faire avec son énergie ordinaire.
C'est
FAC FAD 209
C'est à leurs yeux que vos doctes écrits tez toutes ces hardes en un fagot. Il est bâs
Feront briller ces subtiles fadaises , en ce sens. = Ce mot fournit à plusieurs
Ces argumens émaillés d'antithèses , expressions proverbiales.
- Sentir le fagot ,
Ces riens pompeux avec art enchassés , être hérétique, mécréant, etc. – Conter
Dans d'autres riens fièrement énoncés. des fagors , dire des sornettes. » M. D'Al ...
FADEer, adj . FADEUR > s . f. [ 2° e se félicitait, dans une compagnie , d'avoir
abatis dans la forêt des
muet au 1 " . ] Fade , insipide , qui est sans déjà fait de grandsrépartit
goût ou qui a peu de goût. Viande , préjugés. Haha! > une Dame de beau
sauce fade. » Douceur fade. » Se sentir le coup d'esprit , je ne m'étone donc plus que
>

caur fade , avoir du dégoût. = Au figuré vous veniez nous débiter tant de fagots.
qui n'a rien de piquant . „ Beauté fide , L'Ab. , Grosier. — Il y a fagots et fi
blond fade. » Dis cours >, conversation fade. gots : entre chôses de la même espèce , il y
Discours
» Des louanges fades. — · Il se dit dit même a de la diférence . Voy. Epine.
des persones. » Cet homme est bien fade FAGOTAGE S. ' masc . FAGOTER , V. a.
dans ses propôs. Le travail d'un faiseur de fagots. - Mer
Fade , Insipide ( synon . ) Le dernier en- tre en fagots. = Le substantif ne se die
chérit sur le premier. Ce qui est fude ne guère qu'au propre : Le verbe se dit aussi ,
pique point le goût : ce qui est insipide ne et plus souvent au figuré. Mettre en mau
le touche point du tout. ' ll ne manque à vais ordre , mal arranger. » Qui a fugore
l'un qu’un degré d'assaisonement , et tout ce paquet ? » Voilàqui est bien malfugoté..
manque à l aû re. - Dans les ouvrages d'es un
prit ; ils sont tous deux éloignés dů beau : le voilà fagoté, se dit d'un homme mal fait
mais le fade paraissant en afecter et en ou mal vétu . St : famil .
chercher les grâces , déplaît et dégoûte ; Rem. Mme de Sévigné emploie fagotage ,
l'insipide ne paraissant pas même les conai- figurément. » J'admire quelquefois les riens
tre, ennuye et rebute. Gir. Synon . que ma plume veut dire. Je ne la con
Fadeur , qualité de ce qui est fade. Il se trains point : je suis bienheureuse que de
ditau propreetau figuré.. »Corrigerla tels fogotages vousplaisent . Cela peut être
badin , ou critique et mor
fadeur d'une sauce. » La fadeur des maniè. bon dans le style
res , de la conversacion de . » Louan- dant.
ges pleines de fadeur. FAGOTEUR , s. m . FAGOTIN , s . m . >

Empressé sans fadeur , gai , sans être caustique ,


5 Le premier se dit d'un Bucheron ; le second
Le meilleur ton ; partout également goûté d'un Valet de Charlatans , autrement dit
Et cependant point d'airs , nullefatuité. Paillasse . = Figurément, mauvais plaisant.
Barthe. FAGUENAS ou FAGUENA , s. m . [ 2° e
= Il se dit absolument , pour une louange muet , l's ne se prononce pas. Richelet ne
fade. » Voilà une grande fadeur. » Il ne met que le 2d , l'Acu.l. que le 1 er°r . Trévoux
lui dit que des fadeurs.. les mec tous deux. ] Odeur fade et mauvaise
REM. Fadeur n'est pas ancien dans la lan- sortant d'un corps
sortant d'un corps mal propre et mal disposé.
gue. L'Auteur desRéflexions , etc. remarque Cela sentle faguenas.
comme une nouvсauté , que quelques per FAŽANCE s. f. FAŽANCERIE , s . f. FAÏAN
sones , et entr’autres , M. de la Bruyère , CIER , IÈRE, s. m. et f. [ L’Acad. écrit
sefusseut servis de ce mot pour dire , in- faïence et d'aîtres fayance ou fayence , etc.
sipidité ; et il ajoute que , comme il est Mais l'y ferait prononcer feżance , ce qui est
simple et facile à entendre , il y avait apa- contre l'usage.] La Fuïance est une sorte de
rence qu'il serait bientôt généralement reçu. poterie vernissée. Faïancerie , lieu , où la >

La Touche , qui a écrit se contente


depuis ,, se
écrit depuis contente faïance se fabrique. Faïancier , faïanciere ,
de dire quel'Académie ne le condamnepas. Marchand ou Marchande ,qui vendde la
Il est sibien établiaujourd'hui
temps
, qu'on croi- faïance.
>
rait qu'il s'est dit de tout . те
FAILLIR , V. n .[Fagli: 1'e brève ; mouillez
FA GOT
est peu usité au présent. L'Acad.
, anFaisceau
de br chages. , assemblage de menusbois, mer,11. je] Ilfaux,tu
, s. m. [ On ne prononce point les faux, il faut ,nousfail
* Le peuple dit aussi lons , vous failler , ils faillent. Il n'a point
fagor de hardes , de linge , d'herbes
d'herbes .. » Met- d'imparfait. Pour le futur, les uns voudraient
Tom . II. Dd
210 F ' ΑΙ FAI
je faudrai,comme l'Acad . d'aîtres je failli- saires à la vie. On dic , proverbialement
rai, mais il est inutile de disputer lå dessus, que la faim chasse le loup du bois ; la né
puisqu'on ne s'en sert pas. - Ce verbe ne cessité contraint à s'évertuer pour avoir de
-

s'emploie qu'à l'infinitifet à l'aoriste , faillir , sequoi vivre. -- La faim épouse la soif ,
je faillis , nous faillimes , et aux tems com- dit de deux persones sans bien , qui se >

posés , j'ai failli , j'avais failli , j'eusse , marient. Richelei atribue cette expression
j'aurai failli , ayant failli , erc. au Duc d'Orléans ( Gaston ) . » 11 ( M. de
FAILLIR , c'est , 1°. Faire quelque chôde Bussi ) veut toajours marier sa fille au
contre son devoir. » Il ése de la faiblesse Comte de Limoges : c'est la faim et la
humaine de faillir. 2º. Se tromper. soif ensemble. Sév . Voy . Níort.
0

Les plusdoctes sont sujets à faillir. 3 °. FAÎNE , s . féin . [ Féne : 1 " ê ouvert et
>

Finir , manquer. » Cer édifice a failli par long : 2° e muet. ] Fruis du hêcre. » Pour
2

le pied : » Ce chevalL'Académie
par les jambes. -
commence leà faillir
dit des
ceaux engraissés de faîne.
FAINÉANT, ANTE , adj . FAINÉANTER , e
familles. La branche royale des Valois a v . neur. [ Féné-an , ante , anté , 1" et 22 é€
failli en la persone de Henri III. * D'A- fer. ) Paresseux, qui ne veut rien faire. » Il
>

blancourt a dit : » Il faillit son coup. 11 est fuineant , elle est faineante. Et substan
est vieux en ce sens. 4 '. Erre sur le tivement., » C'est un fainéant , unefainéinte. >
point d'arriver. Il régit à ou de. » Il a » Il ne fait que fainéazter : il fait le fai
failli à arriver un grand malheur. '» J'ai néant; il ne fait , rien par paresse . Ces deux
failli à tomber . » Il a failli à être Pape. mors ne sont pas du beau style.
» On leur tira quelques coups de Canon FAINÉANTISE , s. f. [ Féné-antize : 1"
2

qui faillirent de les submerger. L'Acad. qui et 2° é fer. 3 ° et 4 Ton. 1 P.iresse. Celui
parait admettre les deux prépositions ne ci est plus noble' : l'aître n'est que du st.
.
done d'exemple que de la première. famil.
FAILLIBILITE , s . f. FALLIBLE , adj . FAIRE , v. act. ( Fère : 1 " èè moyen et
[ Faglibilité , lible mouillez les Il : on long , 2° e muet. Je fais , tu fais , il
ne prononce point ’i qui est après l'a . ] fait ; nous faisons ( Acad . ) ou fesons ( Res
Faillibleité, qui peut rse troinper . Fail libilité', taut , Wailly ), vous faites , ils font. Je >

possibil de failli , de se tromper : faisais , ou ferais ; j'ai fait ; je fis , nous


FAILLITE , s . f. [ Faglite ; mouillez les fimes, etc. je ferai , je ferais ; fuis , failes ;
>

ll. 1 La faillite est distinguée de la banque que je fasse , je fisse ; faisant , ou fesant,
Toure , qui est toujours frauduleuse. La fail- fait. * Autrefois on écrivait au fu
tite est forcée, et la banqueroute ese volon- tur
Au
, je fairai , nous fairons , et quelques
taire. Ferrière. - La faillite est donc une teurs ou Imprimeurs l'écrivent encore
banquesoute non frauduleuse. » Ce Mar- ainsi , par une mauvaise habitude . = *
)

chand , a fait faillite . » Sa faillite est for: Malherbe écrivaic face , au lieu de fasse ,
mauvaise : il a peu à doner à ses créa il- commeau subjonctif, pour le faire rimer aux yeux
tiers. à l'oreille , et sacrifiait , à cette ma
FAIM , s . f. [ Fein. ] Desir et besoin de nie , l'usage er l'ortographe reçue. = L'in
1

manger.
>
Avoir faim , avoir gran.!'faim , pératif de ce verbe s'emploie à la zº per
et non pas grande faim. — Au propre , il sone sans la conjonction que : » Fasse le
- :

se dit sans régime : on ne dit point avoir Ciel que mes craintes soient vaines ! Le Sage.
faim de pain , de viande , de fruit ; mais pour , que le Ciel fusse , ect.
on dit au figuré , la fuim de la justice , de
> Faire a rant d'acceptions diférentes , qu'il
>

la perfection , de la parole de Dieu ; la faim formerait lui seul un Dictionaire , avec les
>

insaciable des richesses , des honeurs . mois avec lesquels il secombine: Il signifie
Rem . Ce mot n'a point de pluriel. On agir , travailler , venir à bour. Créer , °ter
dit à plusieurs , comme à un seul , voire mer , produire. Fabriquer, composer. Cons
>
faim , et non pas vos faims . = Faim truire. Exécuter . Tâcher de... Susciter , exci
canine , maladie dans laquelle on a toujours ' ter , causer. Raconter. Amasser . Constituer. >
faiin . = Crier à la faim , et mourir de Disposer. Erre. Doner. Entreprendre , etc.
faim , avoir extrêmement faiin . Le dernier On troứvera ces divers sens ,> en cher
signifie aussi , manquer des choses néces- chant les diférens mots qu'il s'associe .
FAI FAI 211
Rem. i '. Faire se mer élégamment pour court trajet qui nous restera. Télem . Çe
un autre verbe qu'on ne veut pas répéter, sont là des négligences de style , qui dépâ
come : » Je n'écris plus tant que je faisais rent un peu cet ouvrage admirable.
autrefois , c'est- à-dire, que j'écrivais. » II 6º. Ne faire que , devant l'infinitif, a un
n'a pas si bien marié sa dernière fille qu'il sens diférent , selon que cet infinitif est pré
a fait les autres , c'est- à- dire , qu'il a marié. cédé ou non de la prép . de .» Ne faire que
>

Vaug. » On ne peut s'intéresser plus tendre- sortir et rentrer , c'est sortir et rentrer con
ment que je fais ( que je m'intéresse ) à tinuellement. » Ne faire que de sortir c'est
ce qui vous touche. Sev. — . Il prend les ré- être sorti depuis peu de tems. * Vertot a
gimes qu'ont les verbes qu'il remplace . employé l'un pour l'aûtre . » Âgé à peine de
2º. Une des propriétés les plus particuliè- dix- huit ans >
et ne faisant que sortir des
res de faire , c'est de doner aux verbes écoles , etc. Et M. Des Essaris : » Aban
neurres le régime simple ( l'acusatif) et de doner un enfant qui ne fuit que sortir des
doner aux verbes acuits un 2d régime qu'ils entrâilles de sa mère. Causes célèbres.
n'ont pas ordinairement. » Il fie perdre au Peut-être les Imprimeurs ont-ils oublié la
Roi cette couquête . » Faire jouir les citoyens prép. de.
de leurs droits. 7. N'avoir que faire régit de devant les
3 °. Faire se joint à des infinitifs , et joint noms et les verbes. ' » Je n'ai que faire de
>

à des verbes neutres , il leur cone un sens cela , de l'acheter : je n'en ai pas besoin ,
actif. Remarquez que quand cet infinitif est je ne m'en soucie pas. » Je n'ai que faire ,
un verbe acrit de sa natúre , on met le nom je pense , d'expliquer pourquoi il opinait sans
du régime relatif au · datif. » On lui fit quartier pour ma sortie . Mariv. — * Bose
avoir un emploi . Quand ce verbe à l'infini-
tif est neutre
suett dit , n'ayant qu'à faire de , etc. Peut
sue >

régissant naturellement le être le disait - on ainsi de son temps. Peut


datit, on met'le 2d régime à l'acusacif. » être cette expression lui était - elle propre.
-

On le fitrenoncer à ses prétentions. Quel- Elle est anjourd'hui inusitée. —= On dit,,


quefois cet infinitif a un sens passif. Alors à peu près dans le même sens , n'y avoir
on mec le second régime à l'acusatif . » On que faire. » L'héroïsme nous acable encore
le fit précéder de , eic. = Mais quand cet plus qu'il ne nous touche , parce qu'après
infinitif est un vérbe neutre , régissant de tout , nous n'y avons que faire. J. J. Rouss.
.
sa nacûre l'ablatif ( la prép : de ) on de Je ne sais qu'y faire , ce n'est pas ma
mande si le second réginie doit être au da- faûte. Tout cela doit bien mettre en colère
tit ou à l’ablarif. Doit on dire , on lui fit M. de V ... mais nous ne savons qu'y faire ,
user, ou , on le fit user d'un régime doux ? et nous disons ici la pure vérité. Le Chev.
J'aimerais mieux la première manière ; et des Sabl . == Je ne puis que faire à cela ;
elleme parait plus conforme à l'analogie; je n'y
mais l'une et l'aûtre soncnt mal , et il vaut
puis
8 ° se rien.a plusieurs régimes.
faire - Le
mieux prendre un aútre tour. nominatif. » Il s'est fait Moine. - Le da
4. Quand la conjonction que suit le v. tif. » Il se fait à ce manège ; il s'y acou
faire, elle régie l'indicatif. «» Cela a fait tume. Si l'on sefait quelquefois à des mæurs
que je n'ai pu venir. * Montesquieu emploie étrangères , on ne se fait presque jamais à
mal-à - propos le subjonctif.. » Si à ceite foi- des préjugés étrangers. Ceruiti. - L'infinitif
blesse d'organes... vous joignez une certaine sans préposition. » Je me suis fait saigner.
paresse , qui fait que l'esprit ne soit capa 9° : Comment se fait- il que , d'où vient que,
ble d'aucune atention , etc. Il faut qui fasse est une expression à la inode. » Comment
que l'esprit ne soit capable , ou , qui fait se fuit-il que Marculfe n'ait inséré dans son
>
que l'esprit n'est capable , etc.
*
Recueil aucune des formules , e!c. Moreau .
5. La répétition de faire est triviale , » On ne pouvait concevoir comment il se
sur-tout à l'infinitif. Elle est choquante dans faisoit que tant de mauvais vers eussent
un ouvrage écric
demande
d'un style relevé . Télém . reçu les honeurs du triomphe. Journ. de
»»
Déesse qui était vaisseau Mons.
å la à ce .
C'est pour renvoyer Mentor que je l'ai 10° . * Dans les Îles Françaises de l'Amé
fail faire.» Nous y trouverons des amis , rique , on dit comunément que fait , ou co
qui aurone soin de nous faire faire le ment fuit ce malade ? Et l'onrépond
D
,il >

d 2
212 FAI F AI
fait bien , il fait mal , il fait mieur ; etc.
> on demande si une chôse est faisable ou
Ce sont tout autant de barbarisines. - * Dans
non , on ne veut pas dire s'il est permis
>

certaines Provinces , le peuple dit faire ;; de la faire mais s'il est possible de la
pour dire. » . Mamzelle , que je luifaisois , faire. Mais l'Acad. aprouve faisable dans
vous vous tuerez ( à force de travailler ). .. le sens de permis comme dans celui de pos
Non , non , faisoit- elle , c'est pour mamère , sible.
>

ça ne saurait me fatiguer . Th. d'Educ. FAISAN , s. m . reFAISANDEAU , s. m.


n °. Faire , impersonel , régit quelques [ Fézan , zando : 1" é fer . 2° lon. au 2d.]
adjectifs.. » Il fait froid , il fait chaud, On écrivait alltrefois phaisan , ce qui était>

il fait beau , ou beau temps. Il se fait plus conforme à l'étymologie. Quoique ce


tard , il se fait nuit. Mme. de Sévigné'dit , mot s'écrive sans d final , on dic faisan
il fait brouillard, ilfait mouillé ; d'autres deau , faisander , et non pas faisanneau
disent , il fait croté , et même, en riant , faisanner. - Richelet écrit faisand. Il dit,
il fait faim . Tout cela n'est bon que pour le féminin , que les Savans en la lan
dans la conversation et dans le style badin . gue disent faisande, les Dames faisane , les
>

* Sur les bords de la Garone , on dit , il iseliers faisante. - Trev. met faisande
faitdu brouillard , du serein , de la rosée , l'Acad. et le Rich. Port . poulé faisane. -
de la pluie , du verglas, etc. Il faut dire , Un anonyme écrit faisants au pluriel. Pour
il tombe , etc. Desgr. quoi ce i ?
12°. C'est jait de ; c'en est fait , est le FAISAN , espèce de coq sauvage , qui se
conclamatum est des latins. » Si cela conti- nourrit dans les bois. Fuisandeau , jeune
nue , c'est fait de la religion er des mæurs faisan .
parmi nous , c'est-à-dire , 'elles sont perdûes. FAISANDER , ( SE ) v . récip: [ Fézande:
er e
sans ressource. = Sans régime , il a un ai-
> 1
et dern . é fermé , 2º lon . ] Aquérir du
tre sens. » . C'est fait , la chose est faite. fumet. » Ces perdrix se faisandenitrop .-
== C'est bien fait à lui, il fait bien » V. neutre. Laisser faisander, „ Vous avez
C'est prudemment fait à eux : ils font pru- trop laissé faisanter ce lapin .
demment. » . C'est fort bien fait à vous : FAISANDERIE , s. f. FAISANDIER , S. m.
re e

tout le monde ne peut ateindre à une si rare. [ Fézanderie ,.dié : 2" é fer. 2° lon. 3 ° e muec
er
prudence. Marin . au é fer. au 2d. ) Lieu fermé où l'on
1

13.º. On dit ', proverbialement , cela vaut élève des faisans. Celui , qui les nourrit
fait, on peut compter là-dessus. Ce qui et les élève.
est fait , n'est pas à faire ; quand on peut FAISANT, partic . act. du v. Faire [ Fézar
faire une chôse , il ne faut pas. la diférer à ou Fezan . On prononce fesant commepesant
un aûtre tems. Paris n'a pas été fait suivant la remarque de Ménage , contre
.
tout en un jour : il faut avoir patience , il Beze, qui prétendait qu'on devoit pronon
y a des choses qu'on ne peut faire qu'avec cer faisant,faciens , comme fuisani , pha
beaucoup de temps . sianus. La Monn . - L'Acad. écrit faisant
FAIRE , s. m . Terme de Peinture , qui et ne die rien de la prononciation. M. de
équivaut à maniere. Depuis quelque temps Wailly mer les deux faisant ou fesant. ] Ce
on l'emploie en litératúre. » . On jugera du participe est indéclinable, et l'on doit dire
style ce du faire de l'Auteur par ce comen- d'une femine comme d'un homme, je l'ai
cement de l'eloge. Fontenai. 'Il parait qu'il trouvée faisant , et non pas faisante arran
y a encôre de l'afectation à employer ce mot. ger son apartement..
Ce que je crois plus sûr encore , c'est qu'il FAISCEAU , s. m . [ fé - so : ' ! te lon . ?
e

ne prend point 'd's au pluriel . * » Deux moy . 2° dout. au sing. lon . au plur. Faisa
faires diferens se nuisentnécessairement l'un ceaux. ] Paquet ou fågot ( Trév. ) ou amas
à l'autre , Ann . Lir.. ( Acad.) de plusieurs choses liées ensemble.
FAISABLE , adj. [ Fézable "e é fer. 2° Amâs est plus noble. Dirait-on des armes en
dout. 3 ° e muer. M. Linguet écrit fesable. faisceau , qu'elles sont en fagot. - Faisceau
Suivant cette ortographe , l'e serait muet. de piques ; de flèches , de mousquets. Fais
Plusieurs en éfet le prononcent de la sorte. ] ceau d'herbes , etc. = Les faisceaux ro
Suivant. Vaugelas , faisable regarde l'action mains , trousseaux de verges liées ensemble
seuleinent , et non pas le devoir ; et quand avec une hache au milieu ., »On
" portaie douze
FAI 213.
faisceaux devant lesFCon
AI suls : les Préteurs et en fuit :( le 2d me parait le meilleur: l'Acad .
les dit tous deux indiféremment.) Il régic la
TesFAI onsuRls, n'e
ProcSEU avaSE
oun FE URt qu
ien SE. , s . m. et conjonct . que , et l'indicatif. » Il met en fait
, eESsix
94'ils ne peuvent produire aucun Père ( de
emue r. Tré
F. [Ft-zeu r, v.ouerfel' Acadr ,. zeû
- zeu ne -zemett
re
enté fer.
: 11e que oule l'Église . ) Boss . » Les Romains põsent en fait
Rous seau e
s'élèv contre les
' . Dans le Rich . Port. on ne met que le 2d : que , etc. Id .
-

onon-> Impi
es en ifaitôsquen'at u corps subordonée,
Poser qu
enttr’al'o
c'es utrrto de'phe
es ,gra M. de
Lingque . PoesurÉcr
uerlqu prins
la iva
ciation , il parait que le plus grand nombre e
L'âme avec lui meurt , ainsi qu'ell est née .
de ceux-là même, qui écrivent faiseur pro- Dire ou doner à quelqu'un son fuit , lui rés
noncent feseur .] Ouvrier , ouvrière . Faiseur pondre de manière à le confondre .
de luths , de clavecins , de malles , d'alma . Plus d'une fois ta piquante hyperbole :
16

nachs . Faiseuse de collets , de modes , etc. A ces censeurs a su doner leur fait.
Rouss .
On ne dit pourtant pas faiseur de sou »seApr ès lui avoir dit' son fait , ( au Roi ) elle >

fiers, de serrures , d'éperons, etc. On dit ret ire fort tranquillement. Ext. Crit. de
cordonier , serrurier , éperonier , etc. La rai Warêtr
vice hau
. fait de. * La Bruyère , dit dans
son de cette diférence est sensible : c'est que » Leur
ceux-ci ont un nom particulier qui les dis leavefa it , ce qui est contre sage.
tíngue , et qui est conu de tout le monde : z - vous lu un seul endroil'u t de l'ouvrage :
c'e st ass ez , ils son t da ns le t : ils enten
des modresesn'oet ntdespoi
les aut ountvrag
de es m her
norec chéuli
partic s , on our dent l'ouvrage. - On doit dirfai
er , dit e : ils sont au
le bon fuiseuno m peu
r,la nu seu
bonecofai En c'e
. se ; et parstlanunt fait. Il régii quelquefois
de : » Il est au fa it
n'ont qu'un '
mot fore usité parmi les petits maitres , et les de certe at aire:. Prendre» sur le fait
petites maitresses .» Ne sommes-nouspas les surprendre quelqu'un , fesant une action qu'ií
tort - voulait cacher. Fontenelle a dir , prendre la
vraisrope
l'Eu ? Coy
faiseu Votrefour
rs eret. » les panniier rs stdepato
sseun'e dee nature sur le fuit ,deviner es
s ut son secret,décou
vrir la cause des phénomèn . = C'est votre
On dit ,par mépris , feseur de vers , fi- fait , çela vous convient . » C'est mon fait ,
la bonne faiseûse .Id . cela m'acomode .
52 Une mouche , en faisant sa ronde ',
seur de livres , d'un mauvais Poète et d'un
>

méchant Auteur . » M. le S ... ne se plaindrait Vir un vâse rempli de lait.


Bon ! dit- elle aussi -tôt , c'est bien ici mon fait:
pas tant des prétendus fuiseurs et destruc L'Ab. Reyre:
teurs des réputations , s'il voulait tra vailler
plus lentement. Mercúre. On si
dir aus , fui - J'alois ofrir mon fait à part . La Font.
seu r de con tes
faire, à en dire., d'u n ho mm e qui ai me à en
Le proverbe dit : les c. à di mon présent en particulier .
grands diseurs ne sont pas les grands fai Cela vaut fait, vous pouvez y compter:
etc. » Elle a une
seurs.Ceuxqui
plu iremenent
s,sontordinasevant t ceuetxqui promt ette
qui fon nt le courbaLe
lemoins. tûrfait
e efrese que.
oyable >
Il y a une demi
[ Fèt : è moy. le : final s'y heuere qu'ellessaútoit ill s le
danett din.
e jaris — C'e
st -

qu je ne sui pas dou ; ma le fait est


FAonIT
pron ce, s.toum. [ Fètau : singulier .] Ce qu'on
jours que je suis malade. Théat. d Ed . Ces locutions
faitt ,, qu'
fai de onsesa fa
faiitt.s:»
„ Ch esun
C'ac t unrép ondsing
fait ier. ne sontque dustyle familier. » Le fait est que
deulso
vant res lus e
se trou maît abso dans la Dièr
ils s'enivrèrent de leurs succès . Hist . de la
On n'agit pas toujours aussi bien quLa pense
e l'on uss ée,: dern : Révol . de Sicède . » Cette familiarité ,
Un beau raisonement ne détruit pas un Chifait.
Ilsignifie souventlà chôse , le cas et l'espèce le fait estque , pâsse dans la conversation ,
dont il s'agit . Il va droit au fait ; ne nous mais ne peut convenir à l'Histoire , dit un
s e dre
eur
Auteurs du
des Aut
pas du fait. Poser , narrer , déduire des du Me rcúr
Merc úre.. Pren fait et
Ce mot entre dans plusieurs expressions et ca
écartons
le fair.
enedrpoe ur
prus sa que ens'un
déflqu e , ,son
ou preti e
parndr. le fai
>
t de...
Je suis
parler. – Venir au fait: » Ve- sûr de mon fait , de ce que je dis , de ce >

no ns au
manières fai t,'* Bossuet dit , à notre fait , que j'avance. = 11 entend bien son fait , il
-

ce qui n'est pas


. si bien , - Mettre ou poser, est habile dans ce qui le regarde . = Voie
CC ,
F AL FAĽ
214
de fait, voie de violence , dont on use , sans qu'il est nécessaire. Voy. Nouv. Synonimes
avoir recours à la Justice. Si- fait, oui . François . = On disait aussi fallacieusement.
Voy. Sr. Dans le Rich. Port. On le traduit par , avec
DE FAIT , adv. En éfet , certainement. Il fallace. Ces trois mots ne peuventplus
est du style familier et se met à la tête de la être employé que dans le burlesque et le ma
phrase. = En fait de... en matière de ... rotique.

le 2d est plus noble. » En fait de religion , FÁLLOIR , v. n . Iinpers. ( Fa -loar. ] IL


de litératûre, etc. = Tout- à - fait. Enrièrc- fullt , il fallait , il fallilt ; il a fullu , il
ment. » Il est tout- à - fait ruiné. faudra , il faudrait , qu'il fille , qu'il >

FAIT , FAITE , adj. [ Fé , et devant une falut. On ne mouille point les ll. = L'in
> >

voyelle fét , fète : " è moy: ) Homme fait, finitif n'est point usité.— Ce verbe régit le
qui est dans un âge mur. Bien fait , fait à datif des noms, l'infinitif des aútres verbes,
plaisir , fait à peindre ; beau ) de belle ou que avec le subjonctif . » On ne sait ce
çaille , de bonne mine. » Femme , fille bien qu'il lui faut. » Il nous faudra tous mourir:
faite. — Mal fait , laid , mal bâti. On il fautqu'il me rende raison. = Il a quelque
dit aussi d'un cheval, qu'il est bien fait, fois pour second régime des noms le nomi
ou
malmal fait dansbizarre
faite , être sa taille., déraisonable
= Avoir la. -

tête natif. » Il me faut unlouis ; il me faut de


l'argent , du bois , de l'eau , etc. - J'en ai
.

On dit , ironiquement, d'un hommequitire


> plus qu'il ne m'en aut.
vanité d'une chose , dont il ne résulte pour Ne croyez point , Madame,
lui nul avantage. » Cela lui rend la jambe Qu'un mari soit jamais prodigue envers sa femme.
bien faite. IT lui done à regret , toujours moins qu'il ne faut
* FAITARDISE , s. f. Vieux mot. Fai-
> Er lui fait tout valoir cent fois plus qu'il ne vaut.
La Chaussée.
néantise.
re ê ouv. et long :
FAITE , s. m . [ Fête : 11€ Il se dit aussi sans régime : » Dire tout ce
2 e muet.) Au propre le comble d'un édifice. qu'il faut , et le dire de la meilleur manière,
е

- Le sommet des arbres. - On dit au figu- c'est le caractère d'un bon esprit. Gaickiés.
-

ré , le fuite des grandeurs , deshoncars, de L'Ab. Girard marque la diférence entre il


la gloire , du bonheur , etc. La Fontaine dit , faut et il est nécessaire , on doit. La premiere
La rage alors se trouve à son faire montée. de ces expressions dénore plus précisément
On dit au fuite de , mais on ne dit pas à son une obligation de complaisance, de coutume,
faire, on dit , à son comble. Telle est la bi- d'intérêt personel . » Il faut hurler avec les
sarrerie de l'usage . loups , il faut suivre la mode. - La seconde
FAIX , .
s . m. [ Fê , ê ouvert. ] Charge , marque plus particulièrement une obligation
>

fardeau. Voy .CHARGE. » Il sucombe sous le essentielle et indispensable . » Il est nécessaire


frix. - Figurément , le fait des afaires , du d'aimer Dieu , pour être sauvé. » Il est néa
-

Gouvernement. cessaire d'être complaisant pour plaire.


FALAISE , s. f. FALAISER , v. n. (Fa- La troisièine,est plus propre à désigner une
>
er
leze , léze: 2° è moy. et long au r'' , é fer,
. obligation de raison ou de bienscance. » On
au 2d : 3 e muet au subst. e fer. au verbe. ) doit dans chaque chose s'en raporter aux
Falaise, terre , ou rocher escarpé le long maîtres de l'art , etc. Synon. - On ne doit .

de la mer. =- Falaiser ( Marine ) se briser sur pas prendre cette distinction à la rigueur .
une falaise . » La mer falaisoit. Rem. Le peuple retranche assez volontiers
* FALLACE , s. f. FALLACIEUX , EÛSE , le pron . il. Mde de Sévigné raportant les dis
adj . Vieux mots. Tromperie . Trompeur . cours des goujats de l'armée dit : » Nous
Fallacieux a été employé par Corneille et avons été joliment téméraires : nous n'ćtions
par Bossuet , mais il n'a pu se soutenir . J.J. que 7,000 hommes, et nous en avons ataqué
Rouss . a tenté de le rétablir . » Ce seroit un 26,000 . Aussi faut voir comme nous avons
droit illusoire et fallacieux . M. l'Ab. Gar- été frotés. » Elle est très- posée pour son âge ,
nier l'a aussi employé. » Ce: idées s'accor- faut lui rendre justice. Th. d'Educ .
doient avec la politique fallacielise , qui do- Malherbe répérant ce verbe , retranche le
>

minoit alors dans toutes les Cours de l'Eu


pron. il la seconde fois.
rope. Hist . de Fr. M. l'Ab . Roubaud
Il faut ou vous aimer , ou ne vous faut point voir.
pense que ce mot est autorisé , qu'il est beau , Certe construction est vicieuse , dic Ménage.
F AL F AL 215
On peut bien dire , il fautou vous aimer ou tour gaulois et suranné : mais tant s'en faut ,
ne vouspoint voir : mais en répétant faut,'
on doit aussirépéter il , et dire , 'il faut vous tout seul et à la fin de la phrase , se dit en
>
côre dans le discours familier. » Je ne suis
aimer , ou il faut ne vous point voir Men. pas la plus méritante , tant s'en faut. Th.
Malheureûsement la mesûre du vers ne le per- d'Educ. Il s'en faut bien , est plus noble et
mettait pas , et elle a fait comettre cette faûte plus élégant.
à Malherbe , comme elle en a fait comettre On dit familièrement , si faut il que , }

tant d'alleres aux Poères les plus exacts. pour , il faut que. » Vous avez beau dire
Anciènement cette supression du pron. il siaisfaut- il que je vous dise que je suis très
était comune . e , ect . C'est ur faire il le faut
Il s'en faue, ainsi que , peu s'en faut , et ( l'Acad . retranche il. ) C'est une nécessité.
il s'en fautde peu que , régissent le subjonc- = Des gens coinme il fiut , ce qu'on apelle
tif, précédé de la particule ne : » .Il s'en faut d'honêtes gens , gens au dessus du commun.
deuxpouces que vos girandoles ne descendent » Hortence fit entendre à son Epoux qu'on
assez bas . Coyer. „ Peu s'en faut que son trouvoit mauvais que sa porte fût interdite ,
ouvrage ne soit achevé : » Peu s'en est fallu que des gens comme il faut s'en plaignoicnt.
qu'il ne soit tombé. = Quand ce verbe n'est farm . » Des gens comine il faut,c'est-à -dire,
acompagné d'aucun adverbe , ou qu'il est, trop souvent des gens comine il ne faudrait
acompagné d'un autre adverbe que peu , les pas. iinguet.
uns retranchent , les aîtres emploient la né- FALOT , s. m . FALOT , OTE , adj . FALO
>

gative ne : » Il s'en faut beaucoup que son TEMENT , adv . [ Falo , lo , lote , loteman :
> >

Poème de Roland l'amoureux ait été aussi se muet aux deux dern . ) Falot , espèce de
estimé. La Monn , » Il s'en faut beaucoup que grande lanterne. = Falor , falote , imper
je ne sois de son avis. Menage. » Il s'en faut tinent , ridicule , plaisant, drôle. » Conte
beaucoup que l'un soit du mérite de l'aître. falor , aventûre falote. — Il se dit substan
>

Acad. S'il m'est permis de dire mon senti- tivement des persones. » C'est un plaisant
ment,
do it
dit. M. de Wailly, il me semble qu'on falot , il fait le falot. = Falotement
toujours mettre ne , quand le verbe est d'une manière falote. » Il conte , il narre fa
acompagné
s'en faut peud'une négation ou de peu.. » Il
, ou il ne s'en faut pas beau-
lotemení. St. famil.
FALOT, au masc . suit toujours le substantif
coup , ou , il ne s'en faut presque rien qu'il
9
auquel il se raporte:au fém . il peut le précéder.
ne soit aussi grand que son frère. Au con Dans ce siècle falor,
traire , on retrancherait ne , quand le verbe Nui n'est en tout si bien traité qu'un sot.
il
sent imenn'aurait
faui t
ni peu , ni négation - Ce
C
Rousso
est très - raisonable et très -conforme » Avez- vous oui parler de cette falote aven
augoûtetau géniede la Langue.-L'Acad. tûre?
?
FALSIFICATEUR , S. m . FALSIFICA
met la négation avec peu , et ne la met pas
av ec beaucou p.
==On dit aussi il s'en faut TION , s. f. FALSIFIER , V. act. [ Falsifika
bien ,etquelques Auteurs y mettene la né- teur , cion , en vers ci- on , fie. ) Falsifier;,
gative, » Il s'en faut bien que votre prédé- contrefaire l'écriture , le cachet etc. de
termination ... ne soit laDoctrine de Si . Au- quelqu'ur. avec dessein de tromper . Falsifi
gustin . P. Daniel.* En Provence , on dit , il , cacion action de falsifier. Falsificateur
sen fauldebien. C'est un provençalisire qui celui , 'qui falsifie. Falsifier , sedit
estéchapé à l'Auteur d'un excellent Mémoire aussi de la monoie , desdrogues , du vin ,
sur le charbon de pierre , couroné par l'Acad. den tex
d'un te , d'un passage. Falsification , se dit '
texte
de Mers.Il s'enfaut de bien quetoutesles encôre de la chose falsifiée. Dansun fameux
Louilles se ressemblent.Bernard.LesGascons
* Recueilona trouvé plusicursmilliers defal
disent, bien s'en faut,pour, il s'en faut
> sifications,
bien .Gasc.Corr. = Peu s'en faut, doit sui- * FÂME , s. f. Vieux mot. Renomée. II
Pre le tems
écrivait du verbe
à sa sæur qu'ilrégie.
: » Peu s'en faut' HenriIV
que vous est
cien.encoreusité
» Rétabli endanscette phrase
sa bone fume de Prati
et renomée.
n'ayez étémon héritière. On dirait aujour
d'hui , „ Il a été rétabli dans sa bonne fâme , et reno
, peu s'en est fallu que , etc. mée. Cochin .
e
Tant s'en faut... qu'au contraire , est un FÂMÉ , ÉE , adj . [ 1 " lon. 2° é fer.] Bien
216 FAM FAM
ou mal famé ; qui a une bone od mauvaise fie commerce Criminel. » Il a ed 'des fami
réputation , relativement aux mæurs . Il n'est liarités avec elle. Quand on ne veut pas
9

que du style familier. exprimer ce sens peu honête , il faut dire ,


FAMÉLIQUE, adj . [ Famélike : 2 é fer. prendre des airs de familiarité. = Fami
dernier e muer. ] Qui est travaillé d'une liarite' se dit du discours et du style. » Cer
faim extraordinaire et habituelle. » Homme te familiarité indécente du discours , plus
famélique , visage , mine famelique. - S. convenable à la liberté d'une conversation
m. C'est un famelique. Auteur famelique, qui particulière , qu'à la majesté d'une audience
n'écrit que pour gagner sa vie. publique. d'Aguess.
FAMEUX , EÛ SE , adj . [ Fa-meû , mell-
> FAMILIER >, IÈRE , adj. [ Fami-lié , lie
e
9

1
ze : 2° lon . ] Renomé , fort conu . Il sere : 3º é fer. au re ' è moy. et lon . au 2d.]
prend en bone et en mauvaise part. Fameur 1 ° . En parlant des persones , qui vit avec
Conquérant , fameux Écrivain. Fameux bri- quelqu'un librement et sans façon. Être
gand. » Iris >, vous devenez fameuse. - En familier avec ... Ils sont familiers ensem
parlant des chôses , il régit quelquefois la ble. » liest trop familier. - ll se dit en ce
prép. en devant les noms , mais ces noms sens , des choses qui ont trait aux persones .
doivent être au pluriel . » Airs anniliers , manières familières.
Vous, qui sur cette mer , si fameuse en orage , Discours ou style familier: style de la con.
Redoutez sagement la honte du naufrage. servation et des lettres . » Il y a beaucoup
Boil. de mors et d'expressions qui ne sont que du
11 falait , fameûse en orages , mais le pluriel discours ou du style familier . = 2. En
n’acomodoic pas le Poère. Il aurait pu dire parlant des chôses ; qui est devenu facile par
la honte des naufrages pour pouvoir met- un long usage. » Cette chôse lui est deve
tre , fameuse en orages ; mais, avec la honte, nue familiere. » Il s'est renda cette langue
des naufrages aurait choqué le goût et l’u- familière , cet Auteur , ce style familier. »
sage . Toutes les vertus lui sont familières. » Les
FAMILIARISER ( se ) v. réc. ( Fami- lia- Auteurs de profession ont souvent peu d'u
rizé ] 1°. Se rendre familier. » Se familiari. sage du monde . . . Le style de la conversa
O

ser avec les grands Seigneurs. = 2 °. S'a- tion ne leur est poiat familier , l'Ab. Tru
.

coutumer . » Il s'est familiarisé avec la dou- blet.


leur , avec les dangers. Il est beau en ce sens. Rem. 1º . Familier aime à suivre le nom
= 3°. Se familiar ser un Auteur , le style qu'il modifie : et la constructioa a un air
d'un écrivain , une langue étrangère ; se 'les sauvage , quand il le précède. » Mes fami
rendre familiers et comme propres . Les en- liers amis , dit La Bruyère , savent que je
tendre , les imiter , les parler sans peine. les leur ai toutes refusées ( les clés des carac
Rem. 1°. On dit sans régime se familiari- tères ) on dirait aujourd'hui : mes amis les
ser , pour dire , prendre des manières trop fa- plus familiers, ou , les plus intimnes.
>

milières. » Il se familiarise aisément ; bien- 2°. Quelques Auteurs ont fait de fa milier
tôt , etc. un substantit. » Ses familiers , ses amis , Ale
2. Anciènement on disait familiariser pour nage . » Le Dauphin vivoit avec quelques
secefamiliariser. » Gardez une humble erdou- familiers , qui formoient sa cour. Duclos.
gravité sans familiariser avec ceux , qui Il n'est substantif
que dans ces deux phra
vous parleront. St. Franc. de Sales. – On ses : les familiers du St. Ofice. » Il fait un
dirait aujourd'hui , sans vous familiariser pcu trop le familier .
>

avec ġ etc. FAMILIEREMENT, adv. [ Familie-re.


FAMILIARITÉ, s. fém . [Fami-lia-rité, man : 3 émey. et long. 4 é muet ) d'une e

en vers li-a : dern , é fer. } Alanière de vivre manière familiere. Vivre familièrement ; s'en
familièrement avec quelqu'un . » Avoir de la tretenir familièrement; etc. * S'acoutumer
familiarité avec ... En user avec familiari- familièrement sent bien le pleonasme. Volt
.
té.– Prendre des familiarités , ou des airs raire parlant des travaux mécaniques du
de familiarité , se dit en mauvaise parc et en Czar Pierre, dit que . » Les ouvriers d'a
blámant. - Le proverbe dit : la familiarité bord . interdits s'y'acoutumèrent familière
engendre le mépris. En parlant d'un ment. ---- L'acoutumance comme on parlait
homme et d'une femme, familiarité , signi- aütrefois produir la familiarité. Ainsi, dire ,
s'accoutumer
F AN Ρ Α Ν 2.17
s'acoutumer familièreinent c'est comme si du temps et elle peut se flétrir promtement
l'on disait se familiariser familièrement. par accident. Gin. synon.
FAMILLE , s. f . [ Fini-glie: mouillez les FANAL , s. m. [ Au pluriel fanaax. Pron.
il:dern.é muer] 1. Tous ceux d'un même fang : 2€ lon. ] Espèce de grosse lanterne
I
sang : » Devoirs de famille. Aimer sa fa- dont les vaisseaux se servent dans la navi- .
, diner en famille. 2°,. Race , maison, gation . » Les vaisseaux,Anglais après le com
»mille
B:ne, honêre famille. » Il est de famille bat , qui finit à l'entrée de la nuit , éteigni
de robé , d'une famille .bourgeoise.
9
rent leurs fanaux.
Tous ceux qui vivent dans une même mai- FANAL a été employé au figuré par Rouss.
son sous un rê ne chef. » Famille nombreû- Il dit dans son Epitre à M. Racine , parlant
se.Chef de famille. = En Italie et chez les de ces jours de ténèbres et d'impiété. - Où
Grands, les domestiques d'une maison . La
7
nous voyons, enfin , j'ose le dire.
famille d un Cardinal , d un Ainbassadeur. La vérité soumise à leur empire
Rem. s . Fumille ( nº. 2° . ) est plus de Ses feux éteints dans leur sombre fanal ,
bourgeoisie es maison plus de qualité. On Et Diez cité devant leur tribunal.
dit en parlant de naissance , être d'honêre Fanal n’ese rien moins qu’un terme noble ,
famille et de bone maison. - On dit aussi et il dépare un peu cette tirade.
Fomille Royale et Maison souveraine . - FANATIQUE , adj . FANATISME , s. m.
Filsde fimille. Jeune homme, qui vit sous [ On écrivait autrefois phanitique et phana
>
l'autorité du père et de la mère. On dit aussi iisme. ] Fanatique se dit de celui qui se croit
enfure de familie. Ils se disent surtout de transporté d'une fureur divine , et prend ses
ceux qui sont d'une famille honêre. idées pour des inspirations du ciel. On le
29. Famille se die aussi pour enfans. Erre dit aussi de celui, qui porte le zèle jusqu'à
chargé de famille , avoir beaucoup d'enfans . la fureur et à l'extravagance . » Cet homme
Fonten. Marm . * En Provence on dir , en est fanarique, s. m . C'est un vrai fanatisme.
cesens , avoir beaucoup de famille , mais
>
Entetement ou zèle outré et bizarre , »
c'est un barcarisme de phrâse. Il y a là du fanatisme. - Tréy. met aussi
FAMINE, s . f. Diserte publique et ex- fanatiser, faire le fanatique.
trême. » La famine se mir dans la Provin FANATIQUE aime à marcher après le subs
ce. Prendre une Ville par fumine. Crier tantif . En vers et dans le style élevé il peut
famine, crier la faim . Voy . Blé. se placer devant .
Elle ala crier frine Qae dis- tu sage Malherbe
Chez la Fourini sa voisine. De voir res maiores proscrits
La Font. Par une foule superbe
FANAGE, s. m . FANAISON , s. f. FANER ,
.
De fautiques esprits.
Y. Rouss .
V. act. [ < émoy. au 2d , é fer. au ; , fa
nezon , né.] Faner c'est tourner et retourner FANER , FANEUR , voy : Fanage. e e
l'herbe d'un pré fauché ,pour la faire sé- FANFARE , s. fém . [ ire et 2 lon. 3° e
cher muer ] Bruit ou concert d'instrumens miili
lair.e de
Fanage
ceux est l'action de faner et le sa
qui fanent . - Fanaison , temps taires, etc. Trév. Sorte de bruit et d'air de
On ditaussi
de faner le foin. >de celle ' faneur , trompette, ensigne de réjouissance. Acad.
faneûse de celui et qui fane. Richi Port . Les troinpetres ne sont pas les
FANER signifie arissiAstrit.« Le vent fa- seulsinstrumens quijouentdes fan fåres. C'est
ne les lleurs, l'herbe se fane , etc Figuré- une espèce d'air de musique , qui de la gran,
ment. " Cette femme commence à se faner. de chasse et de la musique militaire a passé
» Son teint se fune , sa beauté est fance. dans la inusique ordinaire, qui l'enploie
Mes yeux
Ma nuit et jour sont ouverts t dans quelques ocasions. On dit fanfare , ou
peau par mes pleurs est finée air de fanfire .
ôs ont(percé
mes, flétri
ErFané mes chairs. Le Franc. FANFARON , s . m . et adj. FANFARONA
synon . ) Le 2d enchérit au , FANFARONERIE , s f. e

dern. slon )Fanfaron se dit et d'un faux


portet quelquefois 1eprendre son écht ,mais brâve et d'un hom nevain , qui se vante au
une fleur fletrie n'y revient plus.» La beau- delà dela vérité etdela bienséance. Fanfa-.
ké , commelafeur'
>

Tom . 11. , 'se fareparla longueur ronade ,vanitéen paroles. Fanfaronerie,ha


Еe
218 F AN F AN
bitude de se vanter , de faire le fanfaron , de quées , dans le style badin . » Vous me pao
faire des fanfaronadas. » C'est un funfaron . roissez folle de votre fils : j'en suis for aise.
» Ces fanfarons , qui se vantent du bien qu'ils On ne saurait avoir trop de fantaisies mus
n'ont pas fait. Le Sage. » Il est timide et fan- quées , ou non musquées. Sév. – Cela ne -

faron ; brave , mais fanfaron . » La valeur peut se dire qu'en badinant.


d'Enée n'est ni funfarone , ni téméraire. » Rem . Fantaisie s'est dit aûcrefois pour
Style fanfaron , ampoulé. » Ces menaces ne imagination. » C'est doner un champ trop
sont que fanfaronades » Tout son fait n'est libre à la fantaisie échauféc. Boss. » Nous
que fanfaronerie. = - Fanfaronerie est le n’apelons point de ce nom les images pein
Þice, fanfaronade en est l'éfet. On lit dans L'Acad.
le Dict. de Trév. Fanfuron de doctrine ,
tes dans lal'admet
fantaisie. Art DĘ PENSER .
encóre pour le didactique.
er
fan-
faron de vertu . Le 1' ' est de Bayle , le 2d Mais c'est du didactiquesuranné. Les Logi
de Moliere. Cela ne peut être bon que dans çiens et les Métaphysicions disent depuis
le style satirique ou le bâs comique. longtemps imagination comme tout le monde.
FANFRELUCHE , s . fem . [ 2° et dern . FANTASQUE , capricieux , sujet à des fan
e muet ) Terme familier er de mépris. Ba- taisies , à des caprices. Fantasjuement , d'u
>

garelles , babioles. Trév. Ornement vain


> ne manière fantasque et bizarre. » Homme,
>

frivole , de peu de valeur. Acad .- On die humeur, esprit fantasille. » Il est fantasqué
dans le Dict . de Trév. que ce mot est bâs comme une inule . ( St. prov . ) Il s'habille
et burlesque. C'est trop dire. fantasquement. = Fantasque se dit des chô.
FANGE , s. fém . FANGEUX , EÛSE ,adj. ses
с
ses , dans le sens de bizarre , extraordinaire.
[ 2° e muet au 1' ?, Jong:
2
long; aux
aux 22 autres' : )
ouvraage
Opinion , décision , ouvr ge , habit fan
geú ; gell -ze ] Bouë , bourbe. Boucux. » Il tasque .
est tombé dans la fange. » Couvert de fan- Fantasque , bizarre , capricieux ,quinieilt,
ge. » Chemin fangeux . - Le subst. se dit bourru ( synon .) S'écarter du goût général
élégamment au figuré. » Ton âme est tou- pâr excès de délicatesse , ou par une recher
jours plongée dans la fange d'un monde che du mieux , faite hors de saisor , c'est
corrompu . Jér. Dél. être fantasque : s'en écarter par une singu
FANON , s. mn . 1 °. Peau qui pend sous larité d'objet non convenable c'est ètre
la gorge d'un Taureau , d'un Beut . 2º. Fa- bizarre ; par inconstance ou changement su
0
nons, barbe de la Baleine. - 3 °. Manipule bit de goût , c'est être capricieux ; par une
>

que les Prêtres , les Diacres , les Sous Dia. cetaine révolution d'humeur, ou de façon de
cres portent au brâs. 4 °. Fanons , les deux penser , c'est être quinteuxd'éducation
; par grossiéreté
pendans de la mitre d'un Evêque . de meurs et défaut , c'est
FANTAISIE , s. fém. FANTASQUE , adj. être bourru. ---- Le fantasque dic propre
FANTASQUEMENT , adv . [ Fantezie , fantas- ment quelque chose de dificile ; le bizarre ,
er e
ke , keman : 1" lon. 2 è moy , au 7 " ‫ د‬3 ° quelque chôse d'extraordinaire ; le capri
er
I

lon . au i't e muet aux 2 aưrres ] Ces mots ciezx , quelque chose d'arbitraire ; le quire
>

devraient être écrits avec ph , mais l'usage teu , quelque chose de périodique ; le bour
veut une f. Dior . D'ORTH . ru , quelque chose de in iussade.Gir . synon. re
FANTAISIE est 1º. Esprit , pensée , idée. FANTASSIN . s. m . [ Fanta-ce- in : 1
Il a cela dans la fantaisie. » Il a eu la fan- lon.Quelques-unsécrivent fantasin , mais mal.
taisie d'aler voyager. = 2° . Humeur ; vi- Quoiqu'on dise Infanterie et non pas
vre à sa fantaisie. = Desir , envie . » Il Fanterie , on dic Fantassin et non infantas
lui a pris funtaisie de le faire. » Il lui a sir . ] Soldat d'une compagnie d'infanterie.
pris une fantaisie. » Il a pris cela en fun- FANTASTIQUE ,, adj. FANTÔME ,, $.m .
toisie. = 3º.. Opinion. » Juger selon sa [ €2 lon. au 2d ] Quelques uns écrivent
Funtaisie , à sa fantaisie.» Il écrit , il chan-
chan phantôme, phantastique , conformément à
te à ma fantaisie. 4. Caprice , bou- l'éthymologie. On l'écrivait ainsi alltrefois,
tade. Faire les chôses par fantaisie.» Avoir mais l'usage a prévalu d'écrire ces mots avec
one 1.
des fantaisies , etc. » Fantaisie de Peintre , Fantôme est 1°°: Spectre ', vaine
de Musicien , de Poète. » Il peint de fanta- image qu'on voit , ou qu'on croit voir. ”
sie :: tête , figûre , de fantaisie , etc. = Fantôme hideux ; vain fantôme. Figures
On apèle les caprices des fantaisies mus- ment ; chimère qu'on se forme dans l'esprit,
FAR FAR 219
Il se forme des fantômes pour les com- ou critique ; furcir un livre , un discours,
battre. — 2 °. Ce qui n'a que l'aparence de citations et de passages.
de ... » Après la bataille de Pharsale , Ro- Ce vain amas d'antithèses pointues ,
me ne fut plus qu'un fantôme de Républi- D'expressions flasques et rebatues ,
que . = On dit d'une personne maigre et Dont nous voyons tant d'auteurs admirés ,
déchárnée ; ce n'est plus qu'un fantôme. * Farcir leurs vers du badaud révérés.
Comme on a dit autrefois fantaisie pour Rousseau.
imaginarior, on a aussi apelé fantôme , les FARCI , IE
LE , adj . » Des aufs farcis ;
images qui s'y forment.. L'Acad.. l'admet en- çarpe farcie. »v Honime furci de grec et de
côre pour le didactique. Voy. FANTAISIE à lacin, » Écrit tout farci d injures. -- * S.
la fin . maso: c'est un gasconisins : » Donez moi du
FANTASTIQUE , chimérique , imaginaire. farci. Dires de la farce. Gasc. corr.
» Dessein , projet fintas!ique. Corps * FARCISSEUR , s . m . FARCISSÛRE ,
fantastique , fantõine ; qu i n' a que l'apa- s. fém . Ces mots se trouvent dans Pomey ,
rence d'un éire corporel . Source suspecte. I.e Rich . Port. ne met pas
FAON , s. m. FAONER , V.v n . [ lo ne se le premier , et cite Trév. pour le second.
>

pron.
ne biche ou dou chevreuil . Faon tout court ,
L'Acad.
pas , fun , funé. ] Faon, le petit d'u- - FARD ne met ni l'un ni l'aître.
C

, s. masc. FARDER , V. act. ( Far,


c'est celui d'une biche. C F.oner , mettre
Froner , mettre le d ne se pron . jamais : fardė, 2° é fer. ]
bås, en parlant des biches et des chevreuils. Composition qu'on met sur le visage pour
9

FAQUÍN , s. n . FAQUINERIE , s.fém . l'embélir , et faire paraitre le ceint plus beau.


[ Fakein , kinerie. ] Termes de mépris et Le fard ne se dit guère que du bla.rc. »
d'injûre. C'est un fuquin , un homme de
99
Elle mer du fard , je ne mets que du rouge
néant. Faquinerie , action de faquin . Figurément , faux ornemens en matière
* En certaines Provinces, on le dit mal à d'éloquence. » Il y a plus de fard que de
propos pour fut , furuite'. » Il fait le faquin : vraies beautés dans la plupart des sermons
ne peut suporter sa faquinerie.
on FARCE d'aujourd'hui - Feinte ,' dissimulation.»
f. FARCEUR , s. m. [ 2° e
> S. Honme sins fard . „ Parlez-moi sansfurd.
muet au 1. ) Farce ce , ° . Un assaisone- » Discours , procédés ; chez lui tout n'esc
ment de viandes hichées avec des herbes , que fard.
des cuts , etc. 2 °. Comédie boufone. Farder , au propre , mettre du fard . » Se
>
"

On disajt ar trefois , après la grande pièce , farler le visage : cette femme se farde.
la farce.On dit aujourd'hui , la petite piéce ; Au figurë , déguiser , doner un faux
et farce ne se dit plus qu'en méprisant. lusere. Furier sa marchandise Son dis
On le dit par extension , de ce qui est plai- cours , son langage,
sant et boufon. » Cet homine nous a doné Je ne farderai point l'aven que je vous dois.
la furce. Forceur ne se dit que dans le Non , la vérité seule est la langue des Rois.
second sens de furce : on ne dit point d'un Gress . Édouard.
bon furceir , pour
cuisinier , que c'est ur bɔr FARDÉ , Ée , adj . Visage ferdé , femme
dire qu'il fait bien les farces . On ne le dit fardée. Discours farde , marchandise far
que d'un Comédien , qui joue ordinairement dée. » Elles ont le creur encôre plus farde
dans les farces , dans les pièces boufones ; et que le visage. L.Lº Sage. = Le Proverbe
par mépris d'un mauvais Auteur dans le co- dit que temps ( ou Ciel ) pommelé et femme
mique. furde'e , ne sont pas de longue durée.
FARCIN S. m . FARCINEUX EÛSE FARDEAU , S. m . [ Fırdo : 2° dout, au
adj. (Far-cein , ci neil, nelze :3" longue. ) sing.longue auplur. fordeaur. ] Faix
>

Farcin , est rogne des chevaux et des mu- charge. » Avoir un pesant fardeau sur les
lets. Farcineux , qui a le farcin . épaules.. » Elle est près d'acoucher , elle se
farFARCIR
ce. » , v. act. [ Farci. ]Remplir de délivrera bientôc de son fardeau . = Figh
Farcir des poulers , des pigeons. rément. » Cette administration ese pour lui
- Figuré familier , se farcir l'estomac un trop grand fardeau. « L'épiscopat est un
>

ou furcir son estomac de viandes. S'en rem- fardeau redourable. » La gloire des Pères
plir avec excès . Plus figurément encôre , est un pesant fardeau pour les enfans.
et toujours dans le même style , ou plaisant L. Rac.
Ee 2
120 F A R FAS
Mais je sais peu louer, et ma mớse tremblante verre d'une poussière blanche , seniblable à
Fuit d'un si grand fardeau la charge trop pesante. la farine.
Boil. On dir , figurément , dans le style prover.
Quelques critiques , dit M. Brossette , one bial , de deux personnes qui ne valent pas
condamné ce dernier vers prétendant que mieux l'une que l'autre , qu'elles sont de
>

l'on ne peut pas dire la charge d'un får- mene farine. Il signifie aussi, de même ca
deau ; mais ces deux mots ne sont pas syno ' bale .
nimes. C'est comme si l'on disait le poids FAROUCHE , adj. Au propre , il se dit
d'un fardeau ; ce fardeau est d'un poids des bêtes . Sauvage qui n'est point aprivoisé.
trop grand . Ces expressions n'ont rien d'ir- Par extension , il se dit des hommes.
régulier ; et Malherbe en a employé une Espric , naturel, humeur furouche. Homme,
toute semblable à celle de Boileau. femme farouche. » Mine farouche ; air ,
Mais si la pesanteur d'une charge si grande cil , regard farouche.
>

Résiste à mon audace , etc.9


Rem . Cetadjectif peut suivre ou précéder
ou gré du Poète ou de l'Orateur.
Ces deux exemples ne se ressemblent pas au F. ,rouche vertu du Porrique ,
tant que le prétend M. Brosselte ; et la D : ton mérite sophistique
pesanteur d'une charge surprend moins que Pourrions -nous étreencore épris .
la charge d'un fardeau . Ces deux derniers Rouss.
mors , sans être tout à fair synonymes , ont Parlez , fils des hommes , pourquoi
tant de ressemblance pour la signification Faut - il qu'une hane farouche
qu'on ne les voit pas volontiers ensemble , Préside aux jugemens que vous lancez sur moi ?
l'un comne régi , et l'autre comme régis Idem .
sant.
FASCINAGE .. s . m . FASCINE > s. fém .
FARDER . Voy . FARD .
FARFADET, s. inasc. ( Farfudè : dern . [ L's est muè:e : fasinage, cine. ] Fiscine
è moyen. | Esprit folet , dans l'opinion du est un gros fagor de branchage , dont on se
peuple. Fig . famil. homme frivole. sert pour combler des foisés , e: c . Fascinaga ,
FARFOUILLER , V. n. et acc. [ Far foue ouvrage fait avec des fascines. .

FASCINAT
glié : mouillez les ll. ] Fouiller en brouil ION , s. fim. FASCINER , V.
lant. » It farfouille dans les armoires , ace. [ Fec.n.2--10:2 , en vers , ci- on , ciné. ]
>

dérange tour. » Vous avez farfouillé mes Ensorcèlement, ensorceler . Ils expriment une
habits mes papiers : Ils sont tous pêle- sorte de charin : , qui fait qu'un ne voit
mêle. st. famil. pas les chốses telles quelles sont. » L'amour
FARIBOLE , s. f. Chộse frivole et vaine. fascine les yeux. » Elle lui a fasziné l'es
» Ce n'est qu'une faribole. » Ce sont des prit. » l'entêrement qu'elle a pour cet horn
fariboles , conter des fariboles. — - Cen'est me , est une vraie fus. In 1:02 . , On se laisse
point un terme noble ; il n'est bon que fasciner par l'arareil des grandeurs.
FASTE s . m . Vaine ostentation . Afece
pour le style familier , critique ou plai
> >

sant . tation de paraitre avec éclat. Aimer le faste.


Ces chimériques fariboles Doner dans le fuste. » Hominc de fasie.
De grandeur et de dignité. Voy. LUXE .
0
Gresset. Kém . 1 '. * Corneille écrit fast.
FARINE , s. f. FARINEUX , EÛSE , adj. FA-
>
е
Il entre avec éclatı , mais votre populace
RINIER > S. m . ( 3 € e muet au 1 " , lon . au Ne voit point sur son front de fust ni de menace.
e
2d et 3º , é fer. au dern . ne , nell , nell ze , Il aurait pu dire , et l'on dirait aujour
nié.] Farine , grain noulu , réduit en pou- d'hui, ni fuste , ni menace.
dre . — Farinier, Marchand de farine. = 2 ". Au pluriel , il ne se dit que dans le
Farineux , 1. blanc de farine . » Les babits sans d'Annales , et en ce sens même, il est
des Meuniers sont ordinairement furineux. constamment musc. * Le P. de Charlevoix ,
= 2°. Qui tient de la natûre de la farine. ou son Imprimeur , l'a fait mal à propos
fm fustes , qui sont regrees
» Les légumes sont des substances furineú- f: m .. » Des fastes "

ses , ( et substantivement des farineux. comme incontestables . Il falait , regarde's. >

3 °. Dartre farineuse , peau furineüse , cou- » Les fastes sacrés de l'Eglise ; le Martyro
F AT FAT 221

dage
. – Dans
on ledit le sensau desingulier.
toujours vaine ostentations
On dir de pertinentest
la grossièreté. une espèce
Le soidefat, enté sur
est embarrassé de.
plusieurs persones , leur faste ,, et non pas , sa persone ; le fat a l'air libre et assuré ;
>

kursfastes. l'impertinent pâsse jusqu à l'éfronterie Beauz.


FASTIDIEUX , EÛSE , adj . FASTIDIEÛ- Tel est devenu fat à force de lecture ,
sement,adv. [ Fastidi-eú, èů -ze,quizeman
>
: Qui n'eut éié que sol en suivant la natûre.
Alon . j' e muer. ) Fastidieux > cause Du Resnel.
de l'ennui. Fastidietisement , d'unemanière Ces vers sont devenus proverbe . - Le .
fastidieuse. » Homme fustidieux , comédie fut lasse , ennuye , dégoûte , rebute ; l'im
fossidicûse.. » Il narre , il conte fastidieu- pertinent rebute, aigrit , irrite, ofense : il
sement. comence où l'autre finit. La Bruyère: » Le
Rem. La Touche dit que fastidieux ne se fut est entre l'impertinent et le sot ; il est
dit poin des chises ; qu'on ne doit pas dire composé de l'un et de l'autre . Id . Mais il
que le pourceau est fastidieux , mais qu'il tient plus du premier que du second..
estrassisiant. Il devait plutôt dire , qu'il Va , c'est oui je t'attends. Je rabattrai les airs
ne se dit que dans le sens d'ennuyeux ; mais Da faut le plus parfait qui soit dans l'univers.
La Chaussée .
alors, et dans ce sens , il peut se dire des
choses. Discours fastidicux , remontrances , Rein. Cet adjectif n'a point de fe'm inin.
disertations fistidieuses. Iili dit plus qu'en- Ca ne die point d'une femme qu'elle est
nayeux : il ajoûre , àIdéede celui-ci, quel- bien fate ,, que c'est une fute , comme on
queFASTULUX
chose qui done du dégoût. dit d'un homme qu'il est bien fal , que c'est
EÙSE adj. FASTU EÛSE- un far. * Sur les bords de la Garone , on
MENS, adv. [ Festa -ell , eûke , zeman , 3. dit fat , fude , pour fou , folle . » Je ne
« e muet.. Il] Fust
etlon,d'ostentation , plei fude. pas
n de fasteet scrai si f?! que de le fair .. » Elle est
se ueux
dit des persones * On dit aussi fut poure fude. » Ce
des choses. » Humme fustaeur' , titre , train , ragoût est bien fat. Gasc . corr.
équipage fastueux. = Fustueúsement >
FATAL , ALE , adj. FATALEMENT , adv .
avec taste. Il marche fastaeasement . [ 3 ° e muer. ] Futul n'a point de pluriel
Fascueux marche devant ou après le masculin . On nedit ni furuls, ni fåtaux.
substantif, suivant le goût ou le besoin du Cer adjecuif ne se prend plus qu'en
Poeté ou de l'Orateur . » La science fuse mauvaise part ; et dans le sens de malheu
tueuse du Novaleur . Le P. Fontenai. reux funeste. Autrefois on lui donait le
Fastueúse science sonerait mal . ses de chose or.loriée par la destinée , heu
reise ou n.alhcurcủse. Ainsi , Malherbe a dic
Loin des pala's bruyans du fastenx Plutus. dans le futal acouplement , en parlant
Gresset.
: ne vais point des Grands , esclave fastueux , d'un mariage heureux ; et en parlant de
Louis XIII.
Les fatiguer de moi , ni me farig er d'eux. Pars falale main , qui vengera nos pertes.
L. Racine.
Er un autre Écrivain . » C'étoit une chose
La fastucus : éloquence
Prie la place des verts. fatale à la race de Brutus , de délivrer la
République. llenage en raporte plusieurs
FAT , adj. m . [ On prononce le 1. ] Iin- autres exemples , sans les disaprouver. De
pertinent,
trême plein de coinplaisance
. » Cei homine est bien fut.
pour lui puis lors l'usage a changé.
Fatal , funes!e , ( synon .) Ils signifient
S. m.» C'est un fat ; un grand fat ; un égaleirent une chose triste et nalheurcủse ;
Krai ful
. » Un fut, qui compose des vers niais le premier est plus un éfet du sort ,
po ur
peut
tres. son
Le plaisir", etpour le suplice des au- :4 et
er Les
le secend est plus une suite du crime.
gens de guerre sont en danger de
,
liete de soz ataqueplus l'esprit, et celle scélérats, d'unemani
de ful , d'impertinent , les manières. » Le èrefunesiefatale etles
falz sol, impertinent , ( synon.) L'épi- finir leursjours d'unemanière
. --Ces mots
ont souvent un sens augural ; c'est -à -dire ,
en estcelui qui n'a pas même ce qu'il faut
faut qu'on s'en sert pour marquer quelque chose
d'esprit pour être un fat : Un far est celui qui anonce un fácheux évènement, ou qui en
que les sois croicnt un hommed'esprit. L'im- est l'ocasion . Alors fatal ne designe qu'une
222

nûes , qui empêche que rien ne réussisse


,
cercaine combinaison dans les causes incow et importune. » Homme faisant , convers
sation farigante. » Il fatigue tout le mon
er fait toujours arriver le mal plutôt que le de du récie de ses infortunes.
bien . Funeste présage des accidens plus Rem . 1 °. Ce 2d régime ( la prép . de ) este
grands , plus acablans , soit pour la vie
‫و‬ sur- tout bien placé avec prières , væ
vàuUIt ,, de
soit pour l'horreur.» La galanterie a fait la mandes , larmes , soupirs , et autres mots
fortune des uns , et est devenue fatale aux semblables.
autres.. » Toute liaison nouée par le vice Ta mère de ses cris fatigue les Aurels.
est funeste. Gir . Synon . Thomas.
Fatal peut se placer devant ou après le Je hais jusques aux soins dont m'honorent les
nom qu'il modific. C'est au goût et à l'o Dieux ,
reille à lui assigner sa place dans la cons- Et je m'en vais pleurer leurs faveurs neur.
trièr es
truction . » Fatal évènement , évènement fa
>

tal.
Sans plus les fatiguer d'inutiles prières.
Racine. Phédre.
Deux fois le ciel voulut que ces fatales plaines
S'engraissassent du sang des Légions Romaines . » Ils vous importuneront par leur assiduité :
De Lille. ils vous farigueront de leurs demandes et de
FATALEMENT , par fatalité , par un mal- leurs væux intéressés.. Neuville.
heur extraordinaire. » Il arriva futalement Le ciel ne serait plus fatigué de nos larmes.
que , etc. Il ne fait pas si bien avec d'autres inots.
FÁTALISME , s. m . ,FATALISTE , s. m. Un stupide Crassus , énervé de langueur ,
[ dern, e muet. ) Le Fatalisme est la doc Qui fatigue mes yeux d'un luxe sans pudeur.
trine de ceux qui atribuent tout au destin . Thom .
Le Fataliste est celui qui suit cette insen- Je ne vais point des Grands esclave fas .
sée et dangereûse doctrine. tueux

FATALITÉ s. f. [ dern . é fer. ] Des- Les farigier de moi , ni me fatiguer d'eux.


tince inévitable. » Il semble qu'il y ait en L. Racine .
cela de la fatalité. – Ce mot n'a point Fariguer les Grands desoi , a se fatiguer
-

de pluriel. HAZARD. » Ceux quion dit des Grands , me déplait , je l'avoue.


qu'une fatalité aveugle a produit tousles J'aimemieux farigueravec ce régime , dans
éfers que nous voyons dans le monde , ont la phrase suivante. » Ils fatiguent le Lec.
dit une grande absurdité ; car quelle plus teur de contes froids et insipides.
grande absurdité qu'une fatalité aveagle 2º . On dit se faciguer à , et être farigué
>
qui auroit produit des êtres intelligens ? Es. de..” Il se farique à ce travail il en est >

prit des Lois . fatigue. » Je me suis fatigué à écrire ; je


FATIDIQUE , adj . Qui déclare ce que suis fatigué d'écrire.
les Dieux one ordoné. C'est un mot poéti- 3. Plusieurs Auteurs ont fait fatiguer
L'Acad. le borne à la Poésie sublime. neutre et l'ont employé au lieu du réci
que. proque se fatiguer. L'Acad. en done un
C'est en tropresse rrer l'usage.
FATIGANT , ANTE , adj. FATIGUE , exemple : » Il fatigue trop. »» Il fariga
>

s. F. FATIGUER , v . a . [ Dans les deux dern. beaucoup pour parvenir aux Dardanelles.
l'a est muer , il n'est là que pour doner au Miss . du Lev. » Je fariguai beaucoup dans
& un son fort qu'il n'a pas devant le : mes tournées. Letir . Edif. » Les autres ani
er
fatighe , ghé ; ; " e muet au 1'
e
° , é fermé maux ne peuvent fatiguer sans boire. Buf.
au 2d . Dans l'adj . l'u était inutile : on a » On fatigue à monter et à descendre.
bien fait de le suprimer. ] Fatigue , travail L'Abé Laugier. - Avec ce pronom on ,
pénible ce capable delasser. Fatiguer , doner il semble qu'il vaut mieux quese fatiguer.
de la fatigue. Farigant , qui fatigue. ». La FATRAS , s. m . Terme de mépris. Il n'est
fatigue du chemin. » Les fatigues de la bon que pour le critique ou le polémique.
guerre. " Se faire , s'endurcir à la fatigue, Amâs confus de choses frivoles é inutiles.
etc. » La lectûre fatigde la vue. » Ses pro- - Un farras de papiers , d'écritûres. » Un
pos fatiguent les oreilles . » Travail fati- facrâs de paroles.
gint , journée fatigante. = Le verbe et Dans ce fatrás de morale sans meurs .
Rousseau
l'adjectif se disent aussi de ce qui ennuye
F AU F AV 223
✓Ce Livre est plein de facras , ce n'est qu'un coupes de foin dans un jour.
fatrás. FAUCHET, s. in. FAUCHEUR , s. m . ( Fo.
er e
* FATRASSER , FATRASSEUR , mots bas
> cheur : 2° è moyen au 11.
che ] Fau
e populaires. Ils sont usités dans quelques chet est une espèce de rateau de bois , qui
Provinces. S'ocuper à des bagatelles. Celui sert aux faneurs à amasser l'herbe fauchée
qui s'ocupe à des riens. et fanće , etc. Faucheur , l'Ouvrier qui
FATUITÉ , s . f. [ Faru-ité ; dern . e'fer.] faûche, qui coupe les foins , les avoines,
Caractère du fat. » N'admirez -vous pas la FAUCILLE , s. f. [ Foci-glïe : mouillez
faruité de cet homine ? les ll , dern , é muet. ] Instrument dont
Pat-tout également goûté ; on se sert pour scier les blés. On dic
Et cependanı point d'airs , nulle facuité. ironiquement de ce qui est cortu droic ►

Barthe comme une faucille. Voyez Moisson ec


Impertinence que produit la fatuité. » FAUX .
Il a dit là une grande fatuite.
2 FAUCON , s . m m.. FAUCONEAU S. m .
Rem. Ce mot n'est pas ancien dans la lan- FAUCONERIE ,, s . f. FAUCONIER S. m.

gue. Le P. Bouhours doutait s'il était fran- [ Fokon , kono , neri- e , nié ; 1'e dout. au
er C
çais. La Touche trouvait au comencement dour. au 2d , e moet au 3 , é fer.
du siècle , qu'il sentait fort le látin . Il dit au dern. ] Fzucon est un des plus nobles en
cependant que La Bruyère et quelques au- tre les oiseaux de proie. Il a doné son nom
tres bons Auteurs s'en sont servis , et qu'il à l'art de dresser ces sortes d'oiseaux , et à
serait à souhaiter que l'usage l'autorisât tout- la chasse où on les emploie qu'on apèle
Faucorerie , et à celui qui les dresse , qui on
à -fait. Il observe enfin , comine une chose Fauconerie
dign: de renarque , que ce mot est aprouvé nome Faucanier.
par l'Acad. Le souhait de L2 Touche est FAUCONEAU est une petite pièce d'artil
acompli ; et ca mot est si bien établi au- lerie. Coup de fauconeai. Tirer un fauco
jourd'hui , qu'on le croirait de toute an ne2u.
cicneté . FAVEUR , s. f. [ fa -veur. ] 1 °. Grâce ,
re
,,s.m .. [[ Fo-bour » » Comble de
FAUBOURG
Cest ainsi qu'écrivait Ménage ;et qu’écri- 1"te
dout. bienfait. . Grande
fiveur. » Faites- moi faveur.
la faveur d'accepter ce
vent aujourd'hui l'Ac. le Rich. Port . et quel petit présent . » Je tiendrai cela à faveur.
>

ques Auteurs , comme M. Moreau et all- 2. Bonnes grâces du Prince , d'un


fres. Le grand nombre cient bon pour faux- Seigneur , du Public. » La faveur des
bourg avec le Dict . de Trév . ) Maisons hors Grands est une chose fort inconstante. »
de l'enceinte d'une Ville. „ 'On a enfermé Briguer , gagner la faveur du peuple.
les fauxbourgs dans la ville. » La ville de Řem . 1 °. Il semble que ce mot a un sens
Paris est moins considérable que sesfarr- actif : sa faveur , se dit de celui quifavo
proverbialement
bours. == On dit , , en rise , et non de celui qui est favorisé. Quand
parlant d'un grand concours de monde : » on veut exprimer ce dernier sens , qui est
On y voyait la ville et les fauxbuurgs : passif , il faue employer le mot de credit.,
Et de ceux qui aprochent de quelquechose ou si l'on veut se servir de celui de faveur ,
>

mais qui ne sont pas dedans , qu'ils sont il faut einployer la prép. de er le nom >
dans les fauxbourgs. de celui dont on est favorisé. Le P. Rapin
FAUCHAGE , S. m. FaucHAISON , s. f. dit de Tite -Live , qu'il sacrifia :: ses

Le moy. au 2d : Fo huge, chèfun!. ) Le prétentions , les établissemens qu'il pouvoit


** se dit de l'action et de la peine de faus espérer de sa faveur
cher i falaie,
, etc. Il ce me
prés. le zd , du temps où l'on fauche les semble : de la faveur de l'Empereur , etc.
>

Mme. de Geillis a dit aussi , lu faveur d'un


FAUCHE , s. f. FAUCHÉE
CHER s. f. Fau- courtisan , pour , la faveur du Calice. L'A
> V. act. [ Föche ché- e ché : 1 ' . cadimnie dit , sa faveur augmente , sa faveur
lon. au per , dout. aux autres. 2¢ 'e muet au diminưe. Mais malgré une si grande auto
e

cher , couper avec la faux.


>
Fauche ]Fau- rité ,je crois qu'on ne ditpasrégulière.
e fer. aux2aútres ,long au 23. action
de faucher. Fauchée , ce qu'un faucheur peut ment
risé . si faveur ; de celui qui est favo
Corneille a mieuxdit",à mon avis..
F AU F A y. +

224 une fausse couture a longs points. ='Au


Enfin vous l'emportez , et la faveur du Roi
Vous élève en un rang qui n'étoit du qu'à moi. fig. ( . fam . ) Su frufiler ou être faul..
Avec en ou dans il a le sens passif. ‫ در‬Il
11 file , se lier être lié d'amitié > d'intérêt ,
est en faveur , ou dans la faveur. de plaisir. no Il s'est faufilé avec des vau
2°. M. Duclos comparant crédit et fi- riens. » Il est fiifilé avec tous les bons
>

veur , dit que ce qui distingue ces deux espris.


tcrmes , c'est la fin que l'on se propose en FAVORABLE , a lj. FAVORABLEMENT ,é
réclamant la puissance . Obrenir un service ad : [ 3 ' dont au res14 e muer aux deux ,
pour un autre , c'est crélit : l’obrenir pour ble , bleman . ) Favorable , qui est propi
>

soi-même , ce n'est que fiveur.


>
Quel- ce , qui procûre des avantages . Il se dit des
que foi s on per son ifi e eur et régit le datif. »
la fav . » Gens ara' persones et des choses» , Le
chés à la faveur , aux favoris. On Soyez - lui favorüble . temps , le vent , )

apèle gensde faveur , ceux qui ne doivent l'ocasira a été fuvorable à nos desseins.
>
= Favorablem :nt , d'une manière tavo
leur élévation qu'à la faveur.
3 °. Ilfaut éviter de se servir de ce mot rable . » Traiter , recevoir , écouter fuvo
au pluriel , quand on parle d'une femine. » rablement . Interpréter favorablement , en
J'ai oui dire à un Prédicateur > dans un bone part .
Sermon , dailleurs bien pensé er bien écrit. FAVORABLE , se dit aussi de certaines
>

» Pour partager les fuveurs de Migdelaine ; choses , qui méritent d'êire exceptées de la
il faut imiter sa pénitence . Outre i'irrégu- rigueur de la Loi. » Ce câs est favorable ;
larité de ce régime , cette p'ırâ je présente un votre caûse est favorable .
sens peu honêre. Il falait dire ; pour parta- Favorable , Propice ( synon . ) L: 2d anonce
ger les faveurs dont Dieu combla Magde- une influence plás grande , plus puissante ,
laine , etc.
plus éficace que le prenier. » Ua Client
FAVEUR se dit aussi pour recomandarion ; prie un Patron de lui êrre favorable. Un
lettres de faveur ; trouver faveur auprès pécheur prie Dieu de lui érre propice. Ca
d'une persone puissante : -- Par oposi- ion est favorable à Pompée : les Dieux sont
tion à rigueur de justice. » Je ne deinan- propices à César. L'ocasion nons es! fuo
de point füveur , mais justice. Pour vorable, et le destin propie. Extr . des
crédit , en parlant des choses : cette mar- Nouv. Synon . Fr. de M. l'Abé Rozbaud.
chandise , cette opinion , ce livre prend fa- Rem . On die voralle à ... M. l'Abé
de Fontenai die favorable pour , qui n'est
* yeur.
En faveur et à la faveur , adv. régissent pas si bon , s'il n'est pas positivement mau
l'un et l'aître le génitif : en fuveur d'un vais. » Dès le règne de Louis le Grôs , il
tei à la faveur de la nuis. Le 1 '' se dic ( M. Moreau ) và trouver une matière plus
er

des persones , et se co nbine avec les pro- favorable pour son éloquence. == Le P.
noms possessifs, en su faveur, en mafa- d'Orlenus lui fait régirà devant l'infinitif.
en faveur de lui , de » La Rein : fut contraint : d'atendre une con
yeur , et non pas ,
moi ? le zd ne'se dit que des choses , et ne jonctûre plus favorable à pousser plus loin
Ces la persécutio .
peut point s'unir avec les pronoms. = Ces C: régime a été rare
deux adverbes ont daijlers des sens difé employé.
rens. En fuyeur , signifie , ou en conside- ment
FAVORI, ITE , ali. Celui , cclle , qui
ration de : : ; » On slui a , pardoné en fa- tient le premiers ranz dans les bones grâces
veur des belles action qu'il a faites ; ou , d'un Roi , d'unc Reine , etc. L: Favori du
à l'avantage , au profit de . . , " Il aa testé Roi, son Favori; la Favorite de la Reine ,
.

en faveur d un étranger , au preulice de ses sa Favorite . Figurimeilt , on dit , les


» Louis XIV a beau: Favori s de la Fortun e ; les Favoris des
plus proche s parcns. Muses
fait en faveur des Sciences et des Muses , d'Apol lon. ** Par imitation , M.
ts. A la faveur ; veut dire , par le mo- Daniré Bardon a apelé les Peintres , Fa
coup
Ar
yen , par l'aide de .
» Il se sauva à la voris d 'Apelle. C'est faire de ce Peintre le
Dieu de la Peinture . Apellerait - on les Ora
faveu r de
FAUF la nuit,
ILER ; Vi act: [ Foilé : dern. ë teurs favoris de Démosthène ou de Cice
fer. On écrivait autrelois, Fauxfiter ,te ron ! Non sans doute. L'expression de M.
plusicurs l'écrivent encore de même ] Faire Dandré n'est donc pas juste. FAVORI
F AU FAU 227
FAVORI se dit des chồses adjectivement. faussetes dans son raport. Celui-ci trouvait
C'est son moi favori , son Auteur fa- le terme impropre et injurieux ; et aurait
te. voulu que son acusateur se contentât du mot
vori , sa couleu r , sa passio n favori
FAVORISER , V. a. ( Favorize : dern . é erreurs. Malheureusement pour ce dernier ,
fer. Devant le muer l'i est long : il fuvo- ces prétendûes erreurs étaient de vraies fails
rise , favorisera , etc. ) En parlant des per- serés ; car falsifier des textes , ou adopter
sones ; Aider , apuyer de son crédit. » 11 les falsifications d'autrui , sans les vérifier ,
favorisoit ce parti rébelle . - Au passif , c'est quelque chôse de plus qu'errer et se
-

recevoir des faveurs . » Il est favorisé du tromper.


Prince : = En parlant des choses : être FAUT ( il ) v. impers. Voy . FALLOIR.
re
favorable. » Le temps , le vent, le ciel , FAUTE , s. f. [ Fôte : 11€ lon . 2° e muet . )
la fortune , cout nous favorisait. » Tout Manquement contre le devoir , contre la
e nos loi : » Faire , comettre une fuûte ; Dieu
favoris
FAUSSA IREveux.
, s . m. T Focère ; 2° è moy. vous pardonera vos fiútes , si vous en êtes
et long. 3'e muet. ] Celui qui fait de faux repent
actes ,ou qui alière les véritables. Que ant . our propre abonde en mauvaises dé
l'am
e
SER , v.l'e act re dout. 2°° faites ,
é FAUS
fer. Devant muet. [ Fore
l'au :est1'elong : il Quand il faut réparer les fautes qu'on a faites !
La Chaussée .
fuissesolide
corps , il fuíssera , etc.
, en sorte ) Faire
qu'il ne se plier
redresun
se Ou contre les règles de quelque art. » Il y
‫و‬
point. Fausser une lame, le canon d'un a bien des fuites à ce bâtiment , dans cet
Fausser une serrure , en gârer les ouvrage. » Faire de Grammaire , d'Orto
fusil.
ressorts par quelque éfort. Acad.ºll vaut graphe. Faúle de jugement , contre le ju
mieux dire forcer . Trév. = = Figurément, gement
-

FAÛTE, ,etc.
Crime , Péché , Délit , Forfait
>
hi Fausser
Sa sa
promess e toi
, ,
etc. sa
lcsparole
violer, , son
>
y serment
manqu er., ( synon. ) La fiúte tient de la faiblesse hu
.sa
- En style familier , Fausser compagnie', maine ;le crime part de la malice du cæur ;
se dérober d'une compad gnie , ou manqu er le pé.ké ne se ditque par raport aux pré
de s'y trouver quan on l'a promis. On ceptes de la Religion ; le délit vient de la
le dit même d'une seule persone , qu'on désobéissance ou de la rébellion àà l'au
. avait promis d'acompagner . torité légitiine ; le forfiit vient de scéléra
d'une corruption entière du ceur.
moy; ] 1ET
FAUSS , s. m . aigre
°. Dessus 1" dout. 2ntè tesseLeset emportemen
°
[° Foceet, ordinaireme s de la colère sont des
. » Chanter en fausset ; avoir unbeau filltes ; les calomnies ee les assassinats sont
forcé
ou un méchant flusset. = Voix ou ton des crimes ; les jugemens téméraires sont
deflusset ,voixgrêle , ton aiguetdésa- sont .hés ; les duelset les contrebandes ,
des pe'des
gréable. delits ; les incendies , les empoi
2°. Fausset , cheville pointûe qui sert à sonemens sont des forfrits. Gir. Synon .
bouche r Tirer
petit dutrou = La flûte est moins grâve que le for
d'un muids , d'un fuit
toneau. ·le vin au fausset. ; le crime est la plus grande des fau
FAUSSETE $ . f. | Fôceré , i lon . 2° tes : le forf uit est le plus granddes cri
>
re

e mulet , ; ' é fer. ] 1°. Qualité d'une chôse mes ( Encycl . ) Le péché et le délit , selon
fatisse ; ce quila rend faûsse. » Fausseré le degré de méciranceté ,sont des fautes ,
c
d'un ompte : d'une nouvelle. == 2°. Chôse des crimes , ou des furfries ; et la même
>

farisse. » C'est une falissete. Histoire pleine mauvaise action peut être un péché ,
de fúüssezés. 3 ° . Duplicité , hypo- sous un point de vue , et un délit sous un
crisie. » Faứssere de caractère . Fallssere dans alltre. Beauzée , Synon .
la conduite dans les procédés.
>
FAÛTE , se dit des persones , et défaut
Rem. Fausseté'difère d'erreur , en ce qu'il des persones et des choses, mais sous des
orek
supôse de la malice , et qu'erreur n'en su- raports diférens. » Le meilleur Poème , dit
pose pas.. Cetre distinction , très juste , aa l’Abé Du Bos , est celui qui nous séduit au
fait dans son temps beaucoup debruit , dans point de nous cacher la plus grande partie
Ja célèbre querelle de deux 'Docteurs , dont de ses fuûres. Je crois qu'il falait , en cet
l'un acusait l'aûtre d'avoir mis beaucoup de endroit de ses défauts. Ce n'est pas le
Tome II. Ff
F A U FAU
226
Poème , mais le Poète , qui fait des fali tif du verbe régissant. » L'union était déve >

tes. On peut dire seulement qu'il a des di- nûe caduque , faure d'avoir fait publier
fauts. On dit , il est vrai , qu'il y a la résignation de ... Cachin. A qui se ra
bien des fulles dans un ouvrage , mais ce porte ce verbe avoir fait publier , ce n'est
sont les fuûtes de l'Auteur. Ainsi , en se ser- pas à l’union , mais à ceux , qui s'en faisaient
vant de ce mot dans la phrase de l'Abé du un titre. I.a phrase a donc quelque chose de
Bos , il ne faut pas dire , la plus grande louche. Des Avocats disent, faute par eux
partie de ses fuûies , mais des faûres qui d'avoir fait , etc. mais cela n'est bon qu'au
>
s'y troivent. == Pour les persones , faite Palais.. = Faute de , et par la faute de , cr
et défaut , de ont des sens diferens. Le jer marque le mans
se dit
l'ha bitud'un
de deacte passager
ces actes . On; peut faire une que d'une chose , er l'autre la faute d'une
füüte contre la sincérité , sans avoir le dé- persone , » Faûte de Musiciens on n'a pas pu
t de n'ĉire pas sincère.
fauOn exécuter ce motet ; par la faute des Musi
dit , tomber dans une fuûte , la co- ciens , il a été très -mal exécuté.
mettre ; retomber dans la même fuite , la SANS FAÎTE , adv. Sans régime. Certaine
comettre de nouveau après en avoir été ment , sans manquer : » Il arrivera sans
repris . » Je suis moi-même tombé dans cette faủle la semaine prochaine. re
faîte. Télém . » Vous retombez toujours dans FAUTEUIL. , s .m . [ Fo- teuil : 11€ dout.
les mêmes fautes. - Faire faute sur faute. mouillez l’l finale. ] Grande chaise à dôs et
Trouver en fuûte. » Le plus grand àà brås..
nombre était peu disposé à trouver le, Mi- FAUTEUR , TRICE , s. m. et f. [ fo- teur
nistre en fuüie. Targe-Smollet. = Par trice : 1 "* dout. ] Celui , celle , qui favorise ,
-sa faûte , fuửie
par ma faute , etc. » Ce n'est
, > qui apuye un parti , une opinion .Il ne se dit
pas par sa fuüle que la chose est arrivée. qu'en mauvaise part. Ezuteur de rebelles
* M. Linguet dit de sa faûte . » Une Puis- d'hérétiqucs. Fauirice d hérésie. = — Danet
• sance supérieure ( la France ) dégradée , épui- det le féin. au rang desmots nouveaux , quoi
.

sie , un peu de sa faúte , par une rivale qu'il soit dans Pomey. Il est éar à prononcer,
( l'Angl . ) hors d'état de lui résister long- mais la nécessité le fait suporter et le fera
temps. Arn . Polit. , etc.
>
conserver .
FAUTE , manque , disette , » Avoir faûle FAUTIF , IVE , adj. [ Forif , tive : 1"
>
e

de . . . ne pas se faire faûre de .. .. .En . En dout. 2° lon. au 2d , 3 ° 'e muer. ] En parlant


słyle familier : » S'il arrivait faute de lui : des persones , et de ce qui y a raport , sujet à
s'il venait à mourir. faillir. » Cet Auteur est faurif dans ses cita
FAÛTE , en ce sens est préposition. Elle tions. » La méinoire des vieillards est fauri
régit de devant les noins et les verbes. » Faule * ve. = En parlant des chôses i plein de
d'argent , il n'a pu acheter cette terre .. » Il fautes. » Impression faitive . » La Table de
est more fuite de secours , faire de manger . ce livre est très-fautiie.
* Ancièneinent , on disait à fuúre ... FAỦVE , adj. FAUVETTE ,, s. .f. [ Fô-ve,er
A farite d'étre aimée , on peut se faire craindre. fovète : 1" lon . au 1 '' ; 2°' e muet au 1 " , èė
Corn. moy. au 2d . ) Falve , qui tire sur le roux;
Au Palais , on dit par fuite. -Rousseau l'a
C Poil fullve. Relié en veau fullve. Acad . ou
dit aussi , mais dans le style marotique. simplement , en fallve. =
= têtes fanyes, les
certs uils
, daims , biches et chevre . - S. m.
Dont il mourut , par faice d'apareil.
FAûte , peut se placer à la tête de la phrase. » Il y a du fuûve dans cette forêt.
Fauré de bien coniicre la mesûre et la desti- FAUVETTE , petit oiseau , de plumage
- nation de notre raison , nous nous trompons tirant sur le füủve , d'où lui est venu son
nom .
souvent dans le choix des choses , que nous
voulons savoir. =
== Certe préposition exige FAUX , s. f. [ Fô , long. On écrivait autre.
l'article indéfini; fiúce d'outils , fafite d'ins- fois faulx , et par respect pour l'étymologie
trumens , on n'a pas pu travailler , jouer, et pour distinguer ce substantif de l'adjectif
etc. et non pas f.úie des outils , des instru- faux. ] Instrument , dont on se sert pour cou
mens , comme disent plusieurs , en certaines per l'herbe des prés. » Ces avoines sont= mû
On
nces ièrem ent res ; il est tems d'y mettre la faux.
Provi . Régul , le verbe que cette
préposition régit doit se raporter au nomina- done ordinairement une faux au Temps et à
KAU FAU 227
#1

la more. Un Médecin en fait présent d'une à .En prôse , on dirait, d'un faux zèle.
et rusé , Rousseau a die aussi , d'un zèle fiux.
la fièvre maligne. » Cet énemi cruel ec
qui fait tomber tant de malheureux sous sa Racine le fils , le fait suivre et précéder dans
aux . MOURET . le même vers. C'est dans sa Repuise à l'Épitre
***
En style figuré, porter ou mettre la faux de Rousseau contre les Espriis forts.
dans la moisson d'autrui ; empiéter sur ses Et de toujours briller l'ambitieux espoir.
droits. Voy. Moisson. » Une de leurs plus Amena l'esprit faux avec le faux savoir.
balles prérogatives , c'étoit d'empêcher qu'un En prôse même , fuux esprit n'irait pas bien ,
aútre ne vintporter la flux dans leur moisson . et savoir faux irait encôre plus mal.
( c. à d. jeter la vûe sur ce qui se passoit dans 2º. Faux , est fort mal apliqué dans la
leurs départemens.) Linguet. » Ce n'est pas phrase suivante de Muscaron' : » Faux gl.2
1
l'envie de passer pour mathéinaticien , mais diuteurs , qui cherchez la mort dans les
JE
celle de doner une Physique solide et démon- duels , véritables braves , qui la cherchez
>

trée, qui nous a fait jeter notre faux dans dans les combats, etc. Assurément les duellistes
La moisson d'autrui . PAULIAN . On ne sont de vrais et non de flux gladiateurs ;
dic point jeter la faux , on ne dit pas même mais le véritables aplique à braves a produit
porter ou mettre sa faux , notre fuux , mais le faux atribué à gladiateurs , et cela par la
>
la fauxdans , etc. fureur des antithèses.
FAUX , FAÛSSE , adj . [ Fô , föce : 1re lon . Faux , s. m. Depuis quelque-tems, on dit
2*emuer.] I. En parlantdes choses, 1°.qui lefuuxpourle faussere.» Le vrai etlefaux.
.

est contraire à la vérité; chose fausse ; fausse » Le faux de ce principe. » Le cæur , vide
doctrine , faux serment ; histoire fausse ; ou de Dieu , n'a plus que le funx et les bassesses
***
à la règle: faux argument,fulisse consé- de l'homme. Massill. — Mais avec un,, faux
quence, etc. = 2°. Suposé ou alıéré contre ne se dit qu'au Palais. Il signifie un acte
la bone foi : » faux contrat , fullsse pro- faux. Ils ont donc parlé improprement les
miesse ; faux seing , fallsse dare ; falisse deux anonymnes , qui ont dit : » La première
monnoie. = 3 °. Qui est feint et contrefait: partie de la comparaison renferine eviden
» Faux cheveux , fausse barbe ; diamant ment un fauu . » L'envie d'établir un paradoxe
fiux. - Et , dans le moral , fusse vertu ,
-
a jeté un faur dans tout son discours . Dans la
re
fullsse modestie , etc. Faûsse honte ; mau- 1 phrase , il falait dire ; renferme une faus
vaise
n'est honte , honte
déraisonable. = 4. Qui seté , ou une idée fausse , ou une erreur ,
pas tel qu'il devrait être en son genre. suivant le sujet qu'on traite. Dans la zde ,
Faux brâve > , faûsse galanterie. Pensée il falait , a jeté du feux dans , etc.
.

fullsse , fałsse pointe. Ouvrage plein de


>>
FAUX , adv, » Il raisone , il chante faux.
faux brillans. » Hors du naturel , tout est Galoper faux.. Acuser faux . » L'art de pré
faux, air, voix , geste , langage, élocu- dire n'en étoit pas moinssûr( dansl'opinion
tion, figûre. Gaichies. Faux pas , dans le des Païens ) pour avoir acuse fulx. I'lu:che.
physique et dans le moral ; fatisse démarche, Hist.. du Ciel. - Exposer , jurer , dater
II.idEn parlant des personnes, 1 °. in- faux. = A faux , adv . » Eire accusé à
dèle,= perf
fietc. e faux frèrë , faux ami. faux. Aller à faux en quelqu'endroit ,
-

2°. Qui afecte de beaux sentimenspourtrom- manquer d'y trouverce qu'on cherche.
per : » C'est un homme faux. = } °.Qui n'a · Porter à faux , se dit au propre ,, de ce qui ne
pas de justesse dans l'esprit. » Il a l'esprit porte pas à plomb sur ce qui doit le soutenir ;
faux ; c'est un esprit faux . poutre , pierre , colonne , qui porte à faux.
>

Rem. 1 °. Cet adjectif aime à précéder le Au figuré; raisonnement, qui porte à faux ,
substantif; faux avis , faûsse alarme .
Douce sécurité , préjugé si flateur , qui est fondé sur une chôse , qu'on supôje
vraie et qui ne l'est pas. Corneille dit
Que safausse vertu nourrissoir dans mon cæur ! parler à faux , et celui- ci parait réprouvé par
La Chaussée. l'usage actuel.
Les Poètes ont le droit de changer cette cons Lui, qu'Apollon jamais n'a fait parler à faux.
>
truction , quand elle. les incomode , et de Horace .
placer fáux après le substantif. FAUX , FAÛSSE , entrent dans la composi
Couvrant d'un pèle faux votre ressentiment , tion plusieurs mote. Faux -fu , fuux gere
Le sang à vôtregrécoule trop lentement. Athal. me , de
faux - fourreau , faux bourdoi. Fausse
Ff 2
C FÉE
FA
228 e , fuusse fenêir
couch e, fausse-porte , fausse- beaucoup . Sujet fécond , matière féconde ,
clef , etc. On en trouvera l'explication , en qui fournit beaucoup ..
Ram . Cet adj . peut se placer devant ou .
REMant
cherch les simples..; faux -dévots', fiuc- après le substantif .» Féconde imagination
. Fauf-Dieux >
savans , etc. quoique composés d'un adjectif esprit fécond. Le féminin peutplutôi précé
et d'un subtantif , ne forment qu'un seul mor , der que le masculin .
>
Comme du haut des airs , la féconde rosée ,
comme petit-maître , petites,maisons, -etc..
de
Relève l'herbe tendre , et rafraichit les fleurs.
On doit dire des faux - Dieux , des flux Le Franc .
vots -Dieux
faux , des faux savant
, etc. s ‫و‬, etc.
et ainsi de etfaux-germe
non pas de, Quand il est suivi d'un régime, il est clair :
faux -bourdon, et alltres composés do faux et qu'il doit marcher après le substantif : »
faûsse.Voy. PETITE -MAISON , au de mot Mar- Auteur fécond en saillies, en épigrammes.
Mais lors même qu'il est seul , il ne fait
SON. „ Si ce sont des faux -savans , ils se con bien devant toutes sortes de noms : fe
fondent par leurspropres paroles . Mallebr . pas
cond Auteur , ficond Écrivain , feconde terre ,
FUYAGNT
FAUX BOUR
FAUX . Voy. FAUB
, s. m. OURG
[ föfü . . ] Prés féconde source soneraient fort mal.
-iant
texte , subter fuge. >
» Il( Abaila rd) avoit pris FÉCONDER ,, rendre fécond . » La pluie
la voie de l'apel, comme le premier faux- a FÉCO fécondNDAT IONgnes.
é noscampa , s. fém . Fécondité,
fuyant, qui s'étoit présenté à son esprit.Le s . fém . Lei est un mor tout nouveau ,
er

P. FAU X ai
Fonten . NAGE , FAUX -SAUNIER ,.S. né deféconder , qui n'est pas lui réme fort
SAU
m. [ Fosanage , nié. ] Vente , débit de faux- ancien. » Une foule d'Auteurs anciens at
sel. - Celui, qui le vend et le débite. testent cette fécondation acrveilleuse ( des
FAUX -SEMBLANT , s. m . [ Fô-sanblan : cavales par le vent ). De Lille . Les
3 longues. ] Aparence trompeûse . » Sous U12 Diccionaire s ne merrent pas ce moti .
FÉCONDITÉ , en parlant des animaux ,
>
furuf-semblani
FAYANCE , d'amitié.
FAYANCIER , etc. Voy. FaïAN-' signifie la faculté de devenir fécond , et
> fecondario est l'action d'êere actuellement
CEFEA L , adj. m ..FIDÈLE . Vieux mot , en- fécondé. Il ne faut pas confondre ces deux
, etc.
core employé en style de chancellerie . » A mots. Voy. FERTILITÉ . = Fécondation ne se :
>

nos amés et féaux , etc. On le dit encore dans dit qu'au propre , et seulement des animaux .
le style badin , mon très - cher et féal ; c'est : °Fécondité se dit , et au propre et au figure .
» La fécondité des animaux , de la terre , de
sonFEBRICITANT,
fial. adj . et s . m . FÉBRIFU- l'esprit. La fécondité d'un sujet, d'une ma
GE , s. m . FÉBRILE , adj . [ ite FÉCOND = Quelques , uns
é fer. dern. e tière. Voy. Fécond.
muet au 2d er au 3°: ] Febricitant , qui a la . l'ont die des Auteurs niême. » Cet écri-
fièvre. Febrifuge ,remède qui chasse la fièvre. vain est d une grande fécondité. » La fe
Febrille , qui a raport à la hèvre. » Homme condité de Voltaire était vraiment aussi er-
fábricitani. » Un fébricitant. » Le quinqui- traordinaire que déplorable .
na est un excellent febrifuge. » Chaleur fé FÉE , s. t. tineTe eé fer.et
: long, 2° e muet.]
.

Dans l'opinion du peuple, Nymphe enchan


e :CA
brilFÉ LEe,fibr
délir fém. [ те" é fermé, dern . e teresse. » Les Conies des Fées.
adj.ile. On dit ,,
muer. ] Matière fécale , les gros excrémens dans le style familier , d'une chose extraor
de l'homme. C'est tout l'usage de ce mot. dinairenient bien faire , qu'elle semble avoir
FÉC OND , OND ,E adj . FÉC OND ER , .V . éte fuite , ou travailler par les Fées.
e
Les anciens Poètes donaient ce nom aux
ite é au
act ,. é[ ferm
2d 3eé j Féco
ferm nd se3ºdite muet
2° lon: au :
propre Mûses. Ronsard l'a doné aux Nayades
ment des femmes- , et des femelles des ani Et vous , Dryades , et vous Fées , >

up Qui de joncs simplement coifées ,


mautxplu s fcopro
. Qui s tdanbea
ndedui s uco
les pay.»s Les fem, mes
que ,
3)
son froids Nagez par le cristal des eaux.
Ronsard .
dans les pays chauds..» Les poissons sont
fort féconds Par extension fertile , Les Muses , les neuf belles Féesi .
abon lant.. » Terre source féconde.
Figurément 9., esprit fécond ,, qui produit Mallierbe..
FEI FEI
229i'
de la Chevalerie à ceux de l'ordre monast
Toutce que les neuf doctes Fées
Voudront leur inspirer de beau. que , et méme du Sacerdoce. Velly. Hist.
1 Maynard. de Fr. L'Acad . le net encore à peu près
Filles du Ciel , chrastes et docies Fées ; dans le même sens , pour , ne pas hésiter ,
Qui des Héros consacrant les trophées , ne pas faire dificulié de... » Il n'a pas'
Garantissez du naufrage des tems feint de lui declarer , etc. = * Alltrefois
Les noms - fameux et les noms éclatans. · aussi
Rousseau, pour dire qu'un homme s'emploie à
;
une chðse avec ardeur , on disait qu'il ne
Ménage trouvait ce mot de Fee fort beau . sy feignoit pas, et cette cxpression est en
On ne s'en sert plus aujourd'hui dans la core aujourd'hui fort comune en Bourgo
haute Poésie. Il ne peut plus avoir lieu que gne. = . 4 ': Eaſter. » Il est guéri de sa
dans le style badin , ou burlesque, ou ma- goutte, mais il feint encore un peu du pied
rotique. gauche. » Ce cheval feint d'un pied. Acad .
FÉER , V. act. Féerie , s. f. Le verbe est C'est un mot du style imple et de
vieux , et il n'a d'usage que dans les vieux conversation . s '. Feint , feinte , adj.
Contes des Fées : » Je te fée et refée ; je Simulé , inventé à plaisir. » Mal frint ;
t'enchante et réenchante . = Féerie , l'art histoire feinte , amitié feinte.. Repré
des Fées , enchantement . „ Cela me semble senté en peintûre ou autrement , pour la
TO
n'avoir pu se faire que par Féerie. Voir. simétrie. » Porre , fenétre, colone feinte.
Il n'est que du style badin. FEINTE aime précéder feinte douceur
On a dit à : ,
anciènement faérie . feinte tendresse. Il peut aussi suivre , il le doit
FEINDRE , v. act. et neut. FEINTE , s. même quelquefois. Feinte histoire ferait une
fite * FEINTISE
*
f. [ Fein -dre , te , tize : inve
> s. rsio
invers duré. — - Le masculin est peu usité.
ionn duré.
1'e lon. 2° e muet aux deux premiers, lon . FEINTE , subst. n'a que le premier sens
au 31 ) Feindre , c'est 1° faire semblant. » de feirdre. Dissimulation dégui, sement , ar
Feindre une maladie ; feindre de la joie. tifice. Faux semblant. » Toute sa dévorion
n'est que
: Il régie de devant lcs verbes ; alors il réus feinte, » Ses feintes n'ont pas
2831 est neutre : il féignit d'être en colère . si. Parler sans feinte.
Corneille retranche la préposion. parleA vous r sans feinte ;
César en fut épris : du moins il feignit l'étre. Je n'en suis pas très - sûr , mais j'en ai quelque
Pompée. craigre.

Il faut dire , il féignit de l'être . = = Il semo * Rousseau l'emploie auBarthe.


lieu de fic
ploie aussi neutralemene sans régime . » Pos- tion , calumnie . Il dir de lui-même, en s'a
séder l'art de feindre . >

Avec moi , saint-Géran , à quoi bon vous con dressant à la postérité.


traindre ? Voilà quel fue celui qui t'adresse sa plainte , :
Je sais mieux deviner que vous ne savez feindre. Victime abandonée à l'odieusc feinte ,
Barthe. De sa seule innocence en vain acompagné. 1

Reconoissez l'erreur qui vous prévenoit tous , La rime a produit cette impropriété de terme.:
En faveur d'une femme instruire en l'art de feindre. La Fontaine a dit aussi , feinte pour fic
! La Chaussée , tion . -
2º. Inventer: Il se dit sur - tout des Poètés.
» Feindre des choses , des caractères , qui La feinte est un pays plein de terres désertes:
n'ont point de vraisemblance. = 3 °. Aørre * FEINTISE s'est dit - alltrefois pour ,
négsationve en faisait un grand usage avec la
foi feinte , déguisement . L'Acad.la en
>
dans le sens de craindré. » St.- côre employé dans ses Sentimens sur le Cid.
Basile ne feignoit pas de toucherer d'em- Cela se pourroit bien défendre par l'exem-
brasser les lépreux . Fleuri .» Je ne feignis ple de plusieurs Princes qui ont usé de fein
point d'ajouier
Bruyère
quelques nouvelles remar iise dans leurs jugemens. Elle dit dans i
ques. La . » Caron ne feignit point son Dictionaire , que ce mot vieillit ; et
de lui dire que , etc. Rollin.» Il nefeignoit comme elle le dit depuis longtems , il faut:
pas de dire , etc. Boss. » Les anciens ne qu'il soit bien vieux.
feignoient point de comparer les engagemens FÉLER 2.V.
- act. FÉLURE , -S.so F.f [ Félés, >
231 FEL F E MI
félire : 1 " é fermé : il ' cst long devant la L'Acad. ne le met au pluriel que dans cette
syllabe fém . » Il file , félera , etc: 2° lon. phrase, consacrée par l'usage. · Les felici
aú 2d. ) Fendre une chose fragile , comme iésFÉLON de cemonde sont peu durables.
verre , crisial , ecc. en celle sorte pourtant ONE , adj . FÉLONIE , s. tém:
re
que les pièces demeurent étroitement jointes [ 1 " é fermé z3 lon. 'au subst. ) Ils expri.
>

ensemble. -- Fente d'une chôse félée. » La ment la rebellion du vassal contre le Sei
gelée a félé ce vâse. » Il se filera , si vous l'a gueur. Ils se sont dits alltrefois pour
prochez trop près du feu. „ Pot verre cruel et féroce ; cruauté, férocité .- L'Acad.
félé'; clôche félée. » La filure est légère : dit qu'ils vieillissent en ce sens. Je crois quel
on a peine à l'apercevoir. z Le Proverbe ce n'est pas assez dire.
dit , que les pors felés sont ceux qui dtirent TELOUQUE, s. f. [ Fe- lou-ke : 1" et dern.
le plus : les persones qui ont une santé e muet. ] Petic bâtiment de bâs bord er à
délicate , vivent quelquefois plus longtems raines , qui n'est en usage que dans la Mé
que des persones plus robustes , parce qu'elles diterranée
se ménagent davantage. Avoir la tête fé- FELURE . Voy.FÉLER.
lée , le rimbre félé : être un peu fou FINI LLE , 's. fém . [ Femèle : 2" et dern .
FÉLICITATION , s. fém . FÉLICITER
> e muet :-2" è moy . ] Il exprime par raport
v. act. [ Felicita -cior , té : lere é fer. ) Fé- aux animaux , ce que fimme signifie par ra
liciter , c'est témoigner à quelqu'un qu'on port aux hommes. » La vache est la fimelle
est bien aise d'une bone fortune , qui lui du taureau , la biche di cerf , etc. » Dans
esc nouvellement arrivée. Trév. Lui marquer ces deux genres ( des insectes et des poissons)
que l'on prend part à sa joie. Felicitation , les fimelles sont plus grosses que les mâles.
Pierre. = Employé adjectivement , il
action de féliciter. » Ils vinrent le féliciter St. Pierre.
de ses victoires. » Faire un compliment ou est des deux genres ; mais il ne se dit que
écrire une lettre de félicitation . —. Il ne se des animaux et des plantes. » Un ser in fe
dit qu'avec lettre et complimenti *
= Sef li melle ;; une perdrix femelle. » Un palnier
• citer; s'aplaudir , se savoir bon gré de ... femelle'; du chanvre fimelle.
» Je me félicite de m'être tenu sur mes Rem . * Mme. de B... ( Hist. d'Arg!. )
gardes. emploie femelle au lieu de femme. » Le
Rem . Féliciter > ne date que du dernier principe d'exclûre les femelles de la succes
siècle. Il était tenu pour barbáre à la Cour , sion au trône, étoit adopté en France. Les
>
au raport de Vaugelas , lorsque Belzac en- fimelles furent admises peu à peu à la poss :
treprii de l'acréditer et en vint à bout. session des propriétés féodales. Nous disons
» Le mot f liciter n'est pas françois , disait- femmes dans ces ocasions. Femelle ne se die
il , dans une lettre à M. l'Huillier : mais il' que des animaux , excepté dans le style ba
le sera l'année qui vient. Sa prédiction din ou satirique. C'est une étrange fimelle.
fue acomplie. Voy . les Nouv. Synon. Franç. Catin veut épouser Martin ,
de M. l'Ab. Roubaud. . Féliciter a suc C'est fait en très fines femelle ;
cédé à congratuler , qui est presque hors Martin ne veut point de Catin ,
d'usage re
Je le tronve aussi fin comme elle.
FÉLICITÉ , s.. fém [ 11e et dern.. é fer .] Marot .
Béatitude, grand bonheur. Acad. Jouissance. * Le même Traducteur se sert de fe
des biens qui peuventsatisfaire le corps er melle , adjectif. »» La Pucelle d'Orléans ...
l'esprit. Trév. » Jouir d'une parfaite félicité. ne démentit jamais ce caractère par aucun
» La véritable félicité ne peut se trouver' trait de pusillanimité femelle. C'est un
.
qu'en Dicu. = Ce imot n'a pas ordinairement anglicisme. Nous disons en pareilcas, fé
de pluriel : les Poères sont en possession de minin , feminine : les Anglais disent fe
lui en doner un. male. Il n'en est pas de mêmede mâle. On
Jouissez des felicités dit un courage mâle , des résolutions måles
Qu'ont mérité pour vous mesboniés secourables. et généreuses : on ne dit point un courage
Rouss.
femelle , etc.
Allons aprendre au Roi, pour qui vous combatez Mme. de Sévigné se servait volontiers du
Mon crime , mes remords et mes félicités. mot femelle , mais toujours en badinant. »
Volt, La bone Troche est toujours la bonté même
FEM FEN 231 .
et allante et venante. On dit qu'elle est la Il sera votre époux , et vous serez sa femme.
femelle de d'Hacqueville ( homine très-ofi Destouches .
cieux et toujours en exercice pour sesamis). Il faut que je ménage un cruel qui me brâve !
» Nous la trouvâmes ( Mme. de Chaulnes ) Sa femine est sa compagne, et non pas son esclave: .
acompagnée pour le inoins de quarante fem 2
La Chaussée.
mes ou filles de qualité... la plupart étoient
les femelles de La
ceuxMême.
qui étoient On dit quelquefois la femme pour les
devant de nous. „ Mmevenus au femmes.
de L... Voy. SINGULIER à la fin. +
se décrie si fort , qu'on commence à la re En style familier , prendre femme , se ma
garder comme la femelle de M. de Mazarin rier. » Il y a des choses qu'il faue faire sé
le Duc de ce nom si fameux par ses ex rieusement, comme de prendre feinme , par
travagances ) M. de Coul. La Touche exemple. Sév. On dit , burlesquement ,
pense que ce mot se dit bien , en l'oposant quand il pleut et qu'il fait soleilen même
teinps, que
à måles .. » Les mâles et les femelle's . Je PÉTIT le diable bat sa femme. Voy . Ap
, DIEU .
crois qu'il se trompe. On die , les hommes Rem. 1 °. Femme s'emploie quelquefois
et les femmes : les garçons et les filles. - comme adjectif. » Faure de pouvoir se ren
On dit seulement dans quelques coutumes : dre homme , les femmes nous rendent fem
les máles excluent les femellis.
FÉMININ , NE , adj. FENINISER , v. mes. J. J. Rouss. » Chaque femme de Paris
>

act. ( Fémi-nein , nine , nizé : 718 é fermé, renferme dans son apartement un serrail
>
re

dern. e muet au zd , éé fermé au dernier. 1 d'hommes plus femmes qu'elles. H.


Id
2 °. On dit , cette , emme est Auteur, Poere ,
Feminin, qui est propre er particulier à la Philosophe
>

femme . » Le sexe feminin. Qui tient , Médecin , Peintre , etc. et non


de la femme en parlant des hommes. » Il pas Auri:e , Poetesse , Philosophesse , Me
>
a le visage féminin'; la voix , la démarche decine , Peintresse. Réflex. Vey. AMATRICE.
féminine;; des manières féminines.En style qui¿ '.sertFemme de Chambre
une Danie re . Leoupeuple
, femme
à la chamb fille ,
plaisant, le peuple féminin , les femmes.
Vous verrez anssi tôt le peuple féminin dit volontiers , fille de chambre , quand elle
S'élever à grands cris , et soner le rocsin. n'est pas inariée mais ce n'est pas le bel
La Chaussée.usage: — Au pluriel , il est du bon ton de
dire in's femmes , se's femm : s , sans ajouier
FÉMININ , s. m. et adj. terme de Gramaire . de chimbre. » Vos femmes sont étonées d'em .
Qui est oposé au genre masculin . » Table , ployer plus de temps à s'ajuster elles-mêmes ,
cheminée
; porte , fenê:re sont du genre qu'á parer leur maîtresse. Coyer. » Ma mai
féminin . » L'article du féminin est la ou une'.
iresse mêine voulut me voir , sur le récie
Voy. La.NIVoy.
FEMI SER
GENRE. genreMASCULIN
faire du Voy. feminin . Il. queses femmeslui firent de moi. Mariy.
>
FEMMELETTE , s . f . [ Famelère : 2° et
)
ne se dit que de certains mors que l'usage a dern. e muiet ; 3º è moy. ] Terine de mépris.
e

rendus féminins , de masculins qu'ils étaient. Femme d'une esprit très simple et très- borné.
» L'usage a féminisé le mot Epigramme , et On le dit quelquefois des hommes. » Ce
>

plusieurs autres . n'est pas un homme; ce n'est pas une femme ;


FEMME , s. f. [ Fame : 2 e muet ) La c'est une f'mmelette
e
.
femelle de l’homine. Tréy. Acad. Cette défi FENAISON , s. f. [ Fenezon : 1 " emuet.
nition parait contraire aux Remarques du 2 è moy. ] La saison où on coupe les foins.
moe Femelle ; mais on se sert de ce mot FENDANT , s. m . FENDEUR > S. m .
pour abréger. » Dieu tira la femme de la FENDRE , v. act.açi 1[Fandan , deur , dre : 1
côte d'Adam . „ Les femmes sont naturelle- lon. z* lon . au er
ment timides .
Femme se dit plus par-
> e muer au troisième. ]
Feniane s'est dit autrefois pour , un coup
ticulièrement de celles qui sont mañées , et doné du tranchant d'une épée de haut en
par oposition à Fille. » Les Femmes et les bâs. — Il ne se dit que dans cette locution
Filles; et relativement au mari. » C'est la proverbiale , fuire le fendant , le résolu ,
femme de M. un tel. » C'est sa femme. l'entendu . — Fendeur , celui qui fend , en
= ,
Vous nevous direz point , ni Monsieur, ni Ma- parlantdubois. » Fendeur de bois. Fen
dame : deur de naseaux ( st. prov. ) faux brâve ,

)
23-2 FEN FER
fanfaron. Qui fait le mauvais , qui menace. si on le chasse par la porte , il rendre par
FENDRE , diviser. ll se dic des persones les fenêtres. On dit aussi de ce qui est
er des chosescomme
seulement, , comme
>
sujet et des chôses
régime. » , Fendre indispensable , qu'il faut en passer par là,
un ar ou par la fenéire. Et d'un fanfaron , en
bre , fendre du bois , fendre la tête d'un s'en moquant , si l'on n'y prend garde ; il
coup de sabre. » Il veut fendre un cheveu jettera la maison pur les fenêires. re
en quatre ; il est trop rafiné dans ses dis- FENIL > s. ni. [ . e muet : mouillez
tinctions , dans ses remarques. -
— »» La trop
La trop l'I finale. ) ll ne se dit que du lieu où l'on
grande sècheresse fend la terre. » La gelée serre le foin à la campagne. Ailleurs on dit ,
fend les pierres. » Oiseau qui fond l'air ; grenier à foin.
navire qui fend l'eau , les vagues , etc. FENOUIL , s. m. FENOUILLETTE , s. f.
re

Figurément , fendre la presse , les bataillons, [ Fe- ncuii , nou glie - te : 1'e e muet : mouil
l'l finale du 1"
les escadrons des énenis. » Bruit qui fend lez l’i e
et les Il du 2d : 3 è
lá tête. » Cette triste nouvelle fenó le moy . 4 e muer. ] Fenouil est une plante
ceur . aromatique. On le dit aussi de la graine
FENDRE est aussi récip. et neutre. " Ce de cette plante .. 5 Fenouillette csi , 1°::
bois se fend aisément : cette muraille co- Eau - de-vie distillée avec la graine de fe
mence à se fundre. » La tête me fond du nouil. 2 °. Pomme qui a le goût du fenouil.
bruit qu'on fait. » Le cæur ne find de FENTE , s. f. [ Fante ; le lon
douleur, de voir soufrir , etc. muet. ] Crevasse , ouvertûre en long , in >
FENDU , û E , partic . du V. Fendre et tervalle entre deux choses mal jointes. Trév:
adj . Avoir les yeux bien finlus , grands et Crevasse dit trop , et signifie une ouvertûre
.

un peu longs ; la bouche fendue jusqu'aux plus grande qu'une fente. Regarder par
oreilles ( st. plaisant) la bouche fore grande. la fenie d'une porte. » Il s'est fait beaucoup
» Cheval qui a les naseaux bien findus , de fontes dans cette muraille. On dit
les narines ouvertes. - Homme bien finiu
-
aussi la finte d'une chemise , d'un haut de
qui est de câille à bien cmbrasser un che- chaûsses , en parlant des ouvertûres .qu’on
val. y fair.
FENÊTRAGE , s. m . FENÊTRE , s. fém .
re
> FÉODAL , ALE , adj. FÉODALEMENT , re e
[1'e et dern . e muet; 2 ° ê ouv.au 2d] Fenêtre, adv. FionaLITÉ s. f. [ ite é fer.. 4
>

est une ouvertûre dans une muraille pour muet au 2° et au 3. Fé -odal , dale , dule
doner du jour. Il se dit aussi du bois et du IRAN dalité. ) Féodal , qui concerne le
vitrage dont elle est garnie. ---- Fenêtrage fief. » Droitfinal , Seigneur féodal. Re
est un terme colectif. Toutes les fenêtres trait féodal. Niatières fodales. = Féoda
d'une maison. » Ouvrir , fermer les fenê- liment , en vertu du droit de fief. » Saisir
ires. Mettre la tête à la fenêtre , regarder une terre féodalement. = Feodalité , est ,
par la fenêtre , etc. » Le fenêtr.ge de ce 1. Qualité de fief. 2º. La foi et hommage
Palais est tout de glaces. » Ce fenêtrage est dús au Seigneur du fief.
mal - entendu . FER , s. m . [ Le est onv. et Ion . I'r se
Rem . On dit aujourd'hui , plutôt croisée prononce. ] 1 '. Méral fort dur , et heureu
que fenêtre en parlant des fenêtres des sement fort commun , dont on fait route
maisons au -dessus du commun. On laisse le sorte d'armes et d'instrumens pour les arts.
"
mot de fenêtre au perple. » Il y a dans cette » Bârre de fir. Batre le fer. »» Le fer se
maison dix croisées à chaque étage. » L'on- rouille aisément. Les Poères ont apelé
cle et la nièce ocupoient une croisér. Marm . siècle de fer , le siècle le plus dur et le
Cependant, quand on parle indifinimene plus barbare. On le dit encêre d'un siècle
commedans les phrâscs citées plus haut , on où règne l'injustice , où tout le monde
dit fenêtre. soufre .
Ce mot entre dans plusieurs expressions 2°. Fer en style oratoire et poétique ,
du style familier et proverbial. — Jeter poignard , épée , sabre , etc. » Il se plongea
tout par les fenêtres , être prodigue et dis- le fer dans le sein. » Vaincre les inemis ,
sipateur. Entrer par les fenêtres , autant par la clémence , que par le fer. 3
0
réussir par des voies détournées . - On
On dit
dit , 3 °. Fer de cheval , ou absolument fer , est
daus un autre sens , d'un importun ", que , un fer dont on garnit la corne des pieds
des
FER FER 23
des chevaux. Fer à cheval , est un terme Ferie jusqu'au Vendredi , qui est la 6
de fortifications et d'architecte. Ouvrage fait Le Dimanche et le Samedi gardent leur
Es- nom ,
en demi- cercle autour d'une place. nom , et ne s'apèlent point la ire ou la 7°
calier à deux rampes et en deini- cercle. Férie. On dir , en ce sens , Ofice de
4°. Fer , instrument de fer pour repasser le la Ferie , ou Ofice Férial.
linge. = 5 : Fers au pluriel , chaines , * On a dit autrefois , jours fériés. On dic
ceps , menottes. » Êire, ou mettre aux fers, plutôt jours férés. Trév . Et mieux encore ,
ou dans les firs. — Aax est plus usité que jours de fite .
dans. » Le peu qui restoit de l'equipage FERR , v . act . FÉRU , RÛE , adj. Blesser.
demanda la vie , ei fut mis dans les fers. Blessé. Vieux məts : Ils se sont conservés
Marm. Fig . ( st. poér. ) L'état d'es- dans les phrases suivantes . » Sans coup férir.
clave. » L'amour le tient dans ses fors. = Sans rien hazarder. » Il en est venu à bout
-
6º. Outils de fer. » Fers à friser , à faire sans coup férir. » Il est feru , il est irrité ,
des gaútres , des oublies. Fers pour décou- femme
indisposé contre , etc. » Il est féru de cette
per. Fers à dorer. ainour
; il en est eux .
Fer fournit à plusieurs locutions figurées FERMAGE , s. m. Prix dont on est con
du style simple ou proverb. Employer le venu pour une ferme.
fer ei le feu , les remèdes les plus violens. FERMANTE , adj. f. il ne se dit guère
Mentre les fers au feu , comencer sé- qu'avec porte et au plur. " A portes fer
rieusement à poursuivre une afaire. mantes , quand on ferme les portes d'une
On dit , en ce sens , que les fers sont au ville. » Chacun part le soir à portes fer
feu , qu'on y travaille. – AA fer
-
L'Acad. dit aussi ,
et à clou , mintes . J. J. Rouss .
fer et -

solidement .' » Vous savez bien que notre à jour furmint , quand le jour ese fini. Le
Cardinal ( de Recz ! l'est à fer éi à clou . Rích. Port . A nuit firmante , quand la nuit
Sév. Ilvoulait quiter le chapeau ; le Pape aproche. Un Auteur die,
ne voulut pis y consentir. — Il a un corps n'est pas si bien . » A la nuit fermante ,
-
à la nuit , qui
de fer : il est robuste et infatigable. toutes les rues de la peuplade retentissent de
Tomber les quatre fers en l'air , se dit , au pieux cantiques. Let. Edif.
propre , d'un cheval ; au figuré , d'un FERME, adj.adv.
e
. et subst. ļ{ " é ouv.re

homme
dos . renversé , et qui esttombé sur le z e muer. ) Ferme ,adj. est, 1°. Qui cient
> >

fixement à quelque chose. » Le plancher est


FER-BLANC , s. m . FERBLANTIER , s. ferme , la cloison n'est pas ferme.
re
2° .
m. [ Férblan , blan -rié : " @ ouv. 2° lon. Qui se tient sans chanceler , sans s'ébran
3 ° ¿ fer. L'Acad. mec un tiret au 1 " , ler. » Être ferme à cheval , sur ses étriers ,
et n'en met point au 2d . — Il semble que sur ses piés. Arendre , combatte de pied fera
l'étymologie demanderait qu'on écrivit Fer- me. = 3 °. Fixe , assuré , en parlant du
blanquier", mais l'usage est pour ferblan- regard , de la voix , de la contenance , de
tier .; Lefer-blanc est un fer en lame mince , la parole , au ton . » Avoir la voix , le re
recouvert
fer -blanc.
d'étain . — Ferblantier , ouvrier en gard, la contenance , la parole ferme. Ré
Suivant Richelet,ce motme-
ne pondre d'un ton, leferme. 4°.
= ferme
4 °.Fort , ro
setie ditdique
r sent
par le peuple ; les gens du buste. La main &
poignet , les reins
> Taillandier en fer - blanc. L'u- fermes. sº. Compact et solide. » Ter
sage a donc changé : tout le monde dit au- rein ferme. Poisson qui a la chair ferme.
jourd'hui Ferblantier . 6° . Figurément , constant , inébranla.
FERIAL , ALE , adj . FÉRIE s. f. [ ;" ble , invariable. » Âme , courage , résolu ,
>
re

è fer. 2° lon. au dern . ) Férie chez les tion ferme. Ferme propos ,ferme croyance ,
Romains signifiait cessation de travail. Les espérance , foi ferme. » Etre ou demeurer
Féries étaient distinguées des fires , en ce ferme dans ses résolutions..
que celles -ci étaient célébrées par des sacri Ferme suit ou précède , au choix de
1
fices et des jeux que
taientmarquées ,auparlietke gave
repôscelles-là
. Férin'é- l'Orateur qui
, doit consulter l'oreilleet le
>
e , goût, » C'est un homme ferme. C'est le
dans l'Eglise Romaine , we un mor par le ferme soutiende cette maison. Ferme homme
quel ondistingue cing jours dela semai- et soutica ferme seraient égalemens ridicu.
De
depuis le Lundi , qui est la seconde les. Voyez . CONSTANT. = Il régit à et
Tome II. Gg
234 FER F ER
l'infinitif. » Il demeura ferme à la rejeter. VESCENCE.
» Ils sont laborieux adonés au comerce , Rem . Fermenter n'est plus que neutre.
fermes à conserver la pureté des ancièncs Autrefois on le faisait actif et récip. » Il se
lois. Télém . mêle avec les esprits quelque matière capa
FERME , adv. Fortement ,> d'une manière ble de les fermenter. Malleer . Dites , de
ferme. Parler ferme, heurter ferie , fraper les faire fermenter, » Si le sang ne se fer
>

ferme , ou fort et ferme. Tenir une chose mente pas assen , les esprits animaux seront
bien ferme. Faire ferme , ne pas lâcher languissans. Mallebr. On dirait aujouru'hui 3

le pied. » Faités ferme , braves Troyens > si le sang ne fermente pas assez. Dans le
ne fuyez pas devant les Grecs. Mme . Da- Dict. de Trév. on dit aussi , les corps qui
cier , Iliade. Tenir ferme , ne pas se se fermenient , et le levain de l'estomac qui
laisser gågner . * Marivaux dit se tenir ferinente les alimens. On doit dire , les
ferme qui n'est pas si bon , qui est même corps qui fermentent : le levain fait fer
>

mauvais. * L’Abé Prévot lui fait régir le inenter etc. re


datif. » Les Patriotes tenoient ferme aux FERMER v. act. [ Férmé ; ile ê ouv.
vieilles maximes . Hist . des Stilarts . On dit 2° é fer. ) 1 °. Clôrre ce qui est ouvert. »
.

plutôt avec le régime , tenir fortement à ... Fermer une chambre , un cofre la porte ,
Soutenir ou nier fort et ferme , avec beau- la fenêtre , etc. Par extension , fermer
coup d'assurance et sans hésiter . Mme .. de une lettre , un paquet , former un chemin ,
Sévigné dit aussi , penser ferme. Celui-ci
> un passage. Fermer la main , les yeux ,
n'est pas trop sûr . » Elle pense ferme > la bouche , etc. Figurément : firmer
comme vous disiez : ce qu'elle . a résolu est les yeux à la lumière , se refuser à l'évis
>

immanquable. = Ferme ! interjection. Cou- dence ; aux vanités du inonde , être en garde
rage ! Tenez ferıne. » Ferme'! ne mollis- contre ses vanités. Fermer l'oreille à ..ne
sez pas . pas vouloir ouïr. » Fermer l'oreille aux mé
Mesdames, à votre aise ! il ne faut point se ren- disances , etc. Voyez Bouche , CHEMIN ,
dre. LETTRE , PALAIS , PAQUET , PASSAGE ,
Ferme ! Continuez à ne vous pas entendre ! Port , POSTE , YEUX , etc. = 22°° .. En
La Chaussée. clorre . Fermer un parc , un jardin , une
: Ferme , s. f. est , 1 °. Petic domaine de ville . Fermer de murâilles , de haies de >

campagne. 2º. Bail ou louage ,' , mogénant fôssés. — 3.


.

n . sans régime. » Ces


V. n.
3º. V.
certain prix qu'on dore tousles ans au proà fenêtres ne ferment pas bien. » Les portes
priétaire. Bail à ferme. Bailler , prendre de la ville ferment à telle heure ; et fig.
ferme. » Les fermes du Roi , les cinq grosses ( st. fam . ) Íl parle toujours , la bouche ne >
Fermes. = -33 °. Il se dit de la décoration du lui ferme jamais. = * . V. réc.. »+ Cette
4.
fond du théâtr
FERM EMEN e. T , adv. [ Fermeman : , de porte ne peut passe fermer. » Cette plaie
se firmera bientôt . Il est beau au fig.
Quv. 2° e muet . ] 3° . D'une manière ferme. Mon âme , malgré moi , se ferme à l'espérance.
» Ataché fermement. » S'apuyer fermement. Marin , Fédéric
2º. Avec assurance ; constamment.
Croire , soutenir fermemeni. Persister fer- Rem . 1. * Fermer , pour enfermer , est
un gasconisme, » Fernez vos livres dans cette
memen t dans son
FERMENT in . ( nFêrman
, s.opinio . ; 1"re @ê cuv. armoire. » Fermez les brebis dans la ber
2° lon. ] Levain. Celui- ci est du discours gerie. Gase . Corr. Et ainsi , se fermer pour
ordinaire ; l'autre ne se dit que chez les s'enfermer. » Se frmer dans sa chambre ,
dans un cloître. Ibid.
Savais.
FERMENTATION , s. f. FERMENTER * Se fermer , s'arrêrer , se fixer à 5
v . n . [ Férmanta-cion, cé ; 1 " ê ouv. 2 °૨ est un italianisine. Dans le Dict . de Trév.
>

lon . 3 ° é fer . au 2d . ) Fermentation est on se contentait de dire que cette expres


lc mouvement des parties causé par le ter- sion n'est pas ordinaire. » Il s'est fermé là :
ment. Fermenter , s'agiter , se diviser par le il n'en donera pas davantage. On l'a su
moyen du levain , du ferment. » La fere primé dans les dern, édit.
mentation des humeurs. » La pâte fermente.3º . On dit , fermer la marche , être le
» Les humeurs fermenter . Voyez EFTER- dernier. Bossuet a dit , dans le mêmesens,
FER FER 235
que Malachie avoit fermé les Prophéties de FÉROCE gimne à suivre le substantif. Il
l'ancien peuple , pour dire , qu'il a été le peut pourtant le précéder élégamment. » Le
dernier des Prophères. Ces expressions figu- föroce amour des conquêtcs. Y.T. J. Rouss.
rées , consacrées par l'usage , ne doivent pas
> De féroces vainqueurs égorgeront leurs femmes ,
se transporter à d'aứcres mots . Leurs filles , leurs vieillards et leurs tendres en.
9

FERMETÉ , s. f. [ Ce mot réunit les 3; fans.


e principaux , l'ê ouv le muer , et l'é fer. ] Le Franc.
1. État de ce qui est ferme. » Ces pilotis FERRÂILLE , s . f. FERRÂILLER , V. n,
n'ont point de fermeté. =
> 2 °. Qualité FERRÂILLE
re
UR , s . m . [ Férå glie , glié ,
de ce qui est compacte. Il ne se dit que du glieur , :" éê ouv. Pron. I'r fortement. 2 °
е ec
poisson. » Le turbot tient du goût et de la lon . Mouillez les ll ; 3 ° e muet au 1" > é
fermeté de la sole. = ; '. Figurement fer. au 2d. ] Ferraille , vieux morceaux de
>

Constance. Fermeté de cour dâme , de ter , usés ou rouillés. » Vendeur de vieille


courage. » N'avoir point de fermeté dans ferråille. = Ferrailler , s'escrimer , se
C

l'esprit,
sité.
dans les résolutions, dansl'adver- batre. — Figur .. ( st . plaisant ou critique )
Disputer,. » Maintenant' on s'amûse ( au Par
Rem. Le P. Bouhours avait dit fermeté lem . d'Ang!:) à ferrailler avec les Ministres
de style . Il s'est critiqué lui-même dans les sur le nombre des soldats et des marelors.
Doutes d'un Gen ! ilkonime Breton. Mais il Linguet. = Ferr & illeur , Brecteur
Ferrailleur Bretteur , qui fait
me semble que sa critique n'est pas juste ; profession de se battre. re
car , outre que par analogie on peut dire , FERRANT , adj. m. ( Fêran : le êê ouv.
l'ra
fermere' de style",, puisqu'on dic , un stylé 2° lon. I'r ]
a le son forc. )*Ilse joint toujours
ferme , cette expression est reçue par l'u- au mot Maréchal . Qui ferre les chevaux.
sage , et a été et est encôre employée par FERRE.NIENT, s. m. [ Fêreman : " e
de bons Auteurs . ouv. l'r doit être prononcée forcement. 2°
Fermeté est pour le bien , Opiniâtrété , muet. ] Outil de fer. » On trouva sur ce
FERMETé
pour le mal : l'una est une vertu , l'autre voleur toute sorte de“ ferremens. Ce mot est
est un vice. Vovez SrAFALITÉ. peu usité . L'Acid. dit. » Les ferremans d'un
FERMETURE , s. f. FERMOIR , s.S. m.
. chirurgien. On ne pourrait le dire que par
{ Fermeture , mo ir ; I re
mépris.
ê ouv. 2 ° e muer instrumens. On die ,
au 1er , 3 ° lon . ] Fermetûre , en matière de FERRÉ , ÉE , adj. FERRER , V. act. [Féré',
>

Menuiserie et de Serrurerie ; ce qui sert à rée , ré: 1"


! @ ouv . l'r est forte; 2°°éé fer. long au
fermer. » La firmeture d'une boutique 2d. ] l'adj. a plusieurs sens suivant les noms
d'une chapelle . = . Fermoir , agrafe d'ar- auxquels il se joint. Chemin ferré , dont le
>

gent ou d'autre métal , qui sert à tenir un fond est ferme et pierreux . -Style ferre', qui
C

livre fermé. « Mettre des fermoirs à des a de la dûreté. — Eau ferrée, où l'on a plongé
heures . un fer ardent ou rouillé.
FERMIER
Fig. ( st. famil. )
TÈRE
re
>
so m . ct f. [ Fér- Homme ferré, qui possède parfaitement la
mie , mie-re , ite ê ouv. 2® é fer. au masc. matière dont on parle ; ferré à glace , capa. >

è inoy.et long au fém . ))Celui, celle qui ble de se bien défendre si l'on l'ataque surun
prend des droits ou des héricages à ferme : sujet. - Gueule ferrée , qui mangele potage
Fermière , se dit leplussouventde la femme extrêmementchaud , ou,quiditfacilement.
du fermier d'un petit domaine. » C'est le des injûreset
rettes
fermier d'une telle terre . les Fermiers - Gé- ferréesdesdûretés.-Avaleur
, fanfaron , ou grandde man
char.
néraur. » Il est fermier -Général. geur .
re
FEROCE , adj. FEROCITÉ , s. f. [ ;" é FERRER , estr . Garnir de fer . » Ferrer .

est dern. e muet


fer. farouche au relié fer.
et cruel. au 2d.']deQui
Caractère une porte ,une fenêtre, un lie, une armoire,
ce etc. = 2° . Garnir de fers les pieds des che
qui est féroce, » Animaux , bêtes féroces . » vaux ; de quelque inéral que soient ces fers.
Hommebrutal et féroce. “» C'estunesprit Ainsi, dans la inagnificence des triomphes on
féroce, » Naturel , regard , humeur féroce. a die ferrer d'or, d'argent.Quand
> .
- » La férocité est naturelle au lion , nous Grrer tout seul , on l'entend
on dic
am des fers ordi
tigre . » La férocité de ces peuples sair aires , qui ne sont que de fer . - Ferrer à
ges. Férocité d'humeur , d'esprit, de caracte glace , mettre des fers cramponés. = ; ..Fera
G 8 2
FER FER
rer6
2, des aiguilleries, en garnir les extrémités , : Auront encor des fruits pour nos derniers neveux.
Gresses
soit de fer blanc , soit de cuivre ou d'argent .
= On dit , dans le st. fig.famil. d'une per Rousseau parlant des Dieux dit ,
sone ,qu'ellse, Et sans cette bonté fertile
n'est dificile à gouverner
pas aisée à ferrer. », Ce
à persuader
Mr. de Never Leur foudre souvent inutile ,
si dificille à ferrer... Il épouse enfin . Sév. Gronderoit en vain dans leurs mains.
= Ferrer la mule, faire des profits illicites ; Je ne sais si auspice fertile et bonté fertile
il se dit sur-tout des domestiques ou cominis- sontdes expressions bien propres. En tout
sionai resqu'ils
, qui ont
fontacheté
payerpour
plusle compte
qu'ils n'ont câs elles ne sont que de la haûte poésie.
doné ce d'au- En général, fertile aime à suivre. » feriile
irui. Cerre expression proverbiale vient de champ , fertile terre , formeraient des inver
l'Empereur Vespasien , qui s'étant aperçu que sions dures à l'oreille. == Cet adjectif régit
son malerier avoit arrêté sa litière ,sous pré- quelquefois la prép . en. » Terre fertile en
texte de faire ferrer sa mule , pour doner le blé , en vin. » Les aûcres îles sont fértiles en
rems à un solliciteur de présenter sa suplique , plusieurs sortes de vivres excellens. Voy.
demanda au muletier combien valait le fer D'ANSON. » Il est friile en ressources , en
de sa mule , et voulut en avoir sa part. L: inventions , en expédiens. = On dit figuré.
ment , espric fertile , qui produit beaucoup et
Gendre.
FERRET , s. m. FERREUR , š. m . [ ire i facilement; sujet ou matière fertile, quifour
ouv.2* è moy. au "". ] Ils ne se disentqu'avec
e er nitFERTILIS de choses.
beaucoup ATION
, s. F. FERTILISER ,.V.
aiguillettes
Ferreur . » Ferreres(,fer)
d'aiguillett qui d'aigu illertes
les ferre. .
Voy.. act . [ Fertiliza-cion , zé: 1 " ouv. dern.. é
fer. au 2d: ] Action de fertiliser , de rendre
FERRER
FERR,ON
nº. ,3º. FERRONERIE , s. f.Fer- fertile. Ces mots ne sont pas anciens dans la
s. m.
RONIER , IÈRE , s. m . et f. [ 1te ouv . ze langue , sur -tout le substantif ; mais ils sont
е

bien établis . Le verbe sur- tout est très-beau et


muet au premie
49. ] Le 2d , é rfer: au 3°
se dit d'un moy.and
, èmarch et long au fort usité. » Le furnier fertilise les terres. »
de fer
en hârres. ( L'Acad. ne le met pas. ) Le se- Le Nil fertilise toute l'Égypte . -- L'Acad . ne,;
cond du lieu où l'on fabrique et l'on vend les met point fertilisation .
grós ouvrages de fer ou de cuivre. Le 3. de FERTILITÉ , s . f. Qualité de ce qui est
celui et de cellequivend des ouvrages de fer. fertile. Ilse dit au propre et au figuré. » La
FERRUGINEUX , EÛSE , adj. [Férugi. bonne cultúre esç ce qui contribue le plusà la
neû , nell -ze : 1" & ouv . I'r aá le son fort : 4 fertilité de la terre. » Fertilité d'esprit ,
e

lon. ]s Quitien t de la natûre du fer , qui aa des d'im agination .


partie de fer. » Terre ferrugineuse. Eaux Rem. Fertilité , ne se dit que de la terre et
des plantes : pour les animaux on doit dire
( minéra
FERRUR [ 1 " sé. ouv. 2 lon . 3 ° e fécondité. Mme de Coulanges faisant compli
, s. f.ineủse
les E) ferrug re e

muet. ] 1°. Garnitûre de fer des portes des fe- ment de condoléance à Mme de Grignan , sur
nêtres , des rođes , etc. * En Provence , on dit la mortdu petit Marquis de Simiane , dit:
» La jeunesse et la fertilité du père et de la
ferremente2º:. c'est
tois. Accionun de
motferre
dur pays et duauxpa
les chev et mère doivent doner de grandes espérances de
le fer qu'on y emploie . » Tant pour la fërru- voit bientôt cette perte réparée.—Fécondire
re. de quatre. chevaux. ».3 ° . La manière de vaudra it mieux.
vaudrait mieux pour la mère ; mais pour le
ferrer un cheval. » Ferrûre à la française , à père,, il serait aussi ridicule que fertilité. =
âre
M. Beauzée comp ces deux mots. Il sem
la hongro
FERTIL iseE, à, laadj. FERise
polona TIL. EMENT , adv. ble , dit -il , que la fécondité vienne de la
[ fértile , tileman : 1" e ouv. 3° e muer.
>
. ‫و‬
] natúre , et que la fertilité tienne plus de l'art.
» .La chaleur du soleil , la pluie du ciel fé
Ferr ile , qui produit , qui raporte beaucoup.. mohdentala terre ; le labour ,les engrais la
Fertilement. Abondamment; avec fertilité.
FERTILE , suit ou précède le nom qu'il fertilisent. » Un esprit , heuređsement né,
modifie. » Champ, terre , pays fertile. : peut être fécond en grandes idées : un esprit
naturellement moins fécond , peut devenir
De Lille , fertile par la cultûre , l'étude et le trayail.
He fertiles cailloux semant d'afreux déserts.
Et les arbres plantés sous son fertile auspice, FÉRU . Voy. FÉRIR ,
FES FET 237
FERVEMMENT , adv. FERVENT , ENTE , gage. Quelques-uns le disent simplement
adj. FERVEUR , s. f. ( Férvaman , van , van-
те
de tout avâre .
te', veur : " ¿ ouv.2 ° lon. au 20 et 3º. ) .
Rem. Ces deux mors ne doivent point pren.
La ferveur est l'ardeur , le zèle avec lesquels dre d's au pluriel. » Ce sont deux fesse-caüer ,
on se porte aux choses de piété , de charité , trois fesse-mathieu .
ecc. Fervemment , avec ferveur. Fervent , qui FESSIER , s . m . Fessu , ûE , adj. [ Fè
a de la ferveur. » Prier , servir Dieu avec cier , su , si- e : 1" è moy. 2° éé fer. au 1"
re

ferveur. » Etre plein de ferveur . » Ferveur de lon. au 3 €. ] Fessier , est un rerine populai
novice , ferveur passagere . » Homme extrê re , pour signifier · fesses de l'homme.
>

mement fervent. » Zéle fervent ; dévotion Il se dit aussi adjecuvement de plusieurs mus
fervente. » S'aquicer fervemment des devoirs cles des fesses. = Fessut , qui a de grosses
de la Religion. fesses.
Rem . Sur ce vers de Corneille . FESTIN s. m. FESTINER , V. act . [ Feser
Entre tous ces Amans, dont la jeune ferveur. tein , line : 11ė
se moy..] Festin ', repas honête
L'Acad. remarque que ce mot de ferveur est et quelquefois spleadide. Festiner , faire un
plus propre pour la dévotion que pour l'a festin. » Grandfistin. Convier , inviter à un >

mour. Rousseau l'a employé dans sa comédie festin. Être toujours en fistin. » Festiner ses
du Flateur .
amis. = Festin , est de tous les styles :
>

Mes caresses , mes soins , ma trompeuse ferveur, fésainer , n'est que du style familier.
M'ont de cet homme là su gagner la faveur. La Fontaine emploie festiner neutralement,
Il ya aparence que c'est la rime, fui a fait
>
Il vient : l'on festine; l'on mange :
préférer ce mot à un aûtre , qui aurait été Chacun étoit en belle humeur.
plus propre. —- Illl est plus suportable dans ces
FESTON , s .branches
m . [ Feston : 1 " èmoy. ] Fais
vers du même Poère , tirés de sa cinquième ceau
> de petites d'arbres , garnies de: >
Epitre. leurs feuilles , et entremélées de fleurs et de
Peu m'ont aussi vu briguer la faveur. fruits. - Ornement d'Architectûre , qui re
Qu'obtient des Grands une aveugle ferveur . présente ces sortes de festons.
Dans cet endroit , le Peère compare le zèle Cen'étoient que festons, ce n'étoient qu'astragales.
Empressé des courtisans à celui des dévots. FESTONER , V. act. Découper en festons.
Mais ce mot fait fort mal dans cette phrase » Festoner des manchettes , etc.
du Hamlet de Shakespear. » Ce point , où FESTOYER , c'est ainsi qu'écrit l'Acad.
tout est consommé , doic être désiré avec mais l'usage le plus commun , l'analogie er:
ferveur. Pourquoi ne pas dire avec l'étymologie française sont pour fêroyer..
ardeur ? Voy.ce mot. Dès le milieu du siècle der
re
FÉRULE , s. f. [ i" é fer. dern . e muer. ) nier , on disait féroyer. M. l'Ab . Garnier
Instrument, dont on frape les mains des éco- dit
Lers. = Espèce de plante
d'après l'Acad. •Festoyer ses amis. Hist..
. de Fr.
v act. FESSEUR ,
FESSE , s. f. FESSER , V. FÊTE . s. f. FÊTER a v . act . [ ire ê ouv. et:
er
et f. [ Fèce , cé , ceur , cenze : long : 2° emuer au 1 é fer. au 2d . ] Fête ,
EÚSP, s. m . er >

I " è moy. 2°
° e muet au er, é fer. au 2d , lon . est r° un jour consacré au service de Dieur
au dern . Fesse ,, est la partie charnúc du en mémoire de quelquemystère , ou en l'ho-
derrière de l'homme et de quelques animaux neur de quelque saint ;; durant lequel il n'est:
à
quatre pieds. Fesser , fouetter. Fesseur , pas permis de travailler. » Célébrer , chom
celui, qui fouette.. = On dit , populaires mer , solenniser une fête . Le ' re et le 3e sont
ment , n'aller qued'une fesse , agir noncha- de tous les styles : le ad
> 2d n'est que du style
lamment';. avoir chaud'aux fesses , avoir simple . » Fête comandée , ou de comande
grand'peur: – En avoir dans les fesses , re- ment. La fête d'une persone , est le jour
cevoir quelqueéchec , quelque domage . de la fête du Saint', dont elle porte le nom .
Fesser bien son vin , en boire beaucoup , sans Payer sa fête : Faire un festin à ses amis le:
en être incomodé. - Fesser le caïer,, faire jour de sá
sa féie. = 2. Réjouissance publi
diligemment des rôles d’écritures. que , qui se fait en des ocasions extraordi-,
Fesse- Caïer , celui qui gagne sa vie à naires. On le dit par extension des ré-
faire des écritûres pour les aitres. Fesse- jouïssances qui se font en des assemblées par
mathieu , usurier , homme , qui prêce sur ticulières. a Doner une fêre į une grande filer

1
238 FET FEU
FÊTER , chommer , célébrer une fête. s Inêmes sous un nom emprunté. Sabat. Trois
On fête aujourd'hui un tel saint. On die siècles , etc. Dès le milieu du siècle'der-.
proverbialement d'une persone , qui n'a ni nier , ce mot començait à vieillir , et La
crédit , ni autorité ; c'est un saint qu'on ne Bruyère le met au nombre des termes qu'il
fête point. Homme bien féré', qui est bien regretroit. » Verd ne fait plus verdoyer ; ri
reçu par - tout. » Ronsard , dans son siècle , fête , fêtoyer , ni larme , larmoyer. - FE
> >

fui aussi fêté que Voltaire dans le nôtre. toyer , s'est pourtant soutenu , mais seule
Ann . List . #

Rem. Les Gascons di : it , fête de la Pâ- ment


tique.dans le style fainilier ; badin ou cri
que , de laPentecôte , dela Noël, de Tous- FÉTU , s. m. Brin de pâille. On die
t. Il faut dire , de Pâque , etc. de la ( st. prov .) d'une chose , dont on ne fait mul
Toussaint. Gasc. Corr. = Fêté , s'emploie câs , qu'elle ne vaut pas un fétu ; qu'on n'en
donerait
dans plusieurs expressions du style familier. donera féru . – Tirer au court féru.
it pas un féru
Faire fêre à ... Caresser , faire amitié. » A On dit plus ordinairement à la courte
Ormesson nous vîmes un grand chien , qui pâille.
vint à la portière du carrosse me faire fiie. FEU , s. m . [ Monosyllabe , dout. au sing.
Voit . long au pluriel, feroy ] 1 °. L'un des quatre
Chacun en répond sur sa rête. élémens , qui est chaud et sec. » Soufler “,
Guillot les crur et leur fit fête. aluiner , ariser , déciser , éteindre , entrete
LA FONT. nir , couvrir le feu . » Mettre le feu à une
Troubler la fête , troubler la joie. maison. » Le feu a pris àće lambris. » La ville
Ce régal fut fort honêre. était toute en feu . » Crier , courir au feu .
>

Rien ne manquoit au festin. » Se tenir au coin du feu . » Mertre le pot au


Mais quelqu'un troubla la fete, feu . 2º. Cheminée où l'on fait du feu.
Tandis qu'ils étaient en train . Id . » Chambre à feu . » Il y a dix feux dans cette
On dit , proverbialement, il ne s'est jamais maison . = 3 °.Ménage, fainille. » Ce villa
S

trouvé à telle fête ; il n'a jamais rien vu de ge est composé de cent eux, il y a »cent feux.
pareil . „ Nous suions tous à grosses gouttes : 4 °. Flambeaux , torches , ' fanaux. » On
jamais les thermomètres ne seroient trouvés avait allumé des feux sur toute la côte . » Il
à telles fêtes . Siv. - Se faire de fête , se est défendu de chasser , de pêcher au feu, =
rendre nécessaire , se méler d'une chôse où sº. Coups des armes à feu. » Erre exposé au
l'on ne nous apelle pas. — Il n'est pas tou- feu , ou être sous le feu des énemis. » Les
-

joursfêre , on ne fait pas tous les jours bonne Anglais faisaient grand feu . = 6°Météores
chère , ou l'on n'a pas tous les jours le même enflamés , la fondre , les éclairs . » L'air était
bonheur . » Aujourd hui ma lettre ne sera pas tout
en feu . » Le fra du Ciel. Poétique.
si longue , par la raison qu'il n'est pas toll ment , les feux du firmament , - les feux de la
jours fêre.M. de Coulanges. On dit de nuit , les astres. : 7°. Brillant, éclat. » Le 1

celui qui anonce comme une nouvelle ce que feu d’un rubis , d'une escarboucle . » Ce dia
tout le monde sait depuis long-temps , qu'il 'mant a beaucoup de feu . » Il a les yeux
>

devine les fêtes , quand elles sont venlles ; pleins de feu.


S

Il ne fiut pas chommer la fere avant Les atributs de ton Dieu


qu'elle arrive : il ne faut pas se réjouir , ni Sur les astres , dans la nue ,
s'aliger avant le tems. Sont i crits en traits de feu. Le Franc.
FETIDE , adj . [ 11e é fer . 3 ° e muet. ] 8º. Inflamation , ardeur. » Le feu de la
désagréable . » Huile fièvre. » Avoir le visage rout en feu.» Le feu
Qui a une odeur forte ec désagréable
féride . lui montoit au visage, etc.
9. Figure =
FÊTOYER , v. act. [ Fê-roa -ié : 1 " éouv. ment , il se dit des passions : le feu de la co
dern. É ferm . L'Acad . écrit festoyer. Voy. lère , de la concupiscence . - Pyrrhus dit , -

ce mot. ] Bien recevoir quelqu'un , lui faire dans Andromaque.


>

bonne chère., » Fêtoyer ses amis . - Faire Brûlé de plus de feux que je n'en allumai.
fête à...» Il sembloit que la terre etle ciel ... Le poète mêle le propre avec le figuré. Ce
Vouloient fêroyer la plus belle Princesse du vers a été fort critique. C'est un concetti à
monde. Voit. » Auteurs , dont la modestie l'italiène ; et on l'apèlerait aujourd'hui un
sait se mettre à l'aise , en se féroyant eux- calembourg ..
FEU F EU 239
Quoi ! ton volage cour se livrera toujours paille , est au figuré ( st. famil. ) une ardeur,
A des feux étrangers , à de folles amours ? un zèle bientôt refroidis.
La Chaussée . Mettre à feu et sang . ( style historique )
10 °.Sédition , mouvement populaire. sacager , ravager. » Ils mirent tout à feu etáà
Le feu de la discorde , de la révolte. » Toute sang dans la campagne. Vertot. - * d'Avri.
la ville était en feu . = 11 °. Vivacité de l'es. gnidit , écrire à feu et à sang. » Un homme
prit. » Orateur plein de feu : esprittout de ( Jans. ) qui avait écrit à feu o à sang contre
feu. » Ce Peintre a un grand feu d'imagi- nos Rois. -- L'analogie trompe , et elle a
nation . trompé ici cet excellent écrivain . Cette ex
12°. Feu compôse , avec un grand nombre pression est un vrai barbarisme. == * M.
de mors,des expressionsdu style simple et fa- Desgrouaisdone certe qualification à faire
milier. – Prendre feu : s'échaufer , parler · faux feu: il veut qu'on dise rater. Cependant
avec vivacité.
-

o
-- Erre entre deur feur , l'Acad. dit au mot Faux , que faux feu dit
( nº.; ?.) ataqué des deux côtés. —-N avoir ni d'une arme à feu , lorsque l'amorce prend et
-

feu , nilieu ; ( nº. 3º . ) n'avoir point de re que l'arme ne tire pas..


traite assurée ; être fort paởvre. - Se jeter FEU , FEÛ E , adj . [ l'eu est long au fém . ]
dans le feu , pour éviter la fumée : s'exposer Suivant Ménage , il ne se dit que des persones
>

à un. grand danger , pour en éviter un moin- mortes , que nous avons vûes , ou que nous
dre -- Se jeter au feu pour quelqu'un , avons pu voir; suivant l'Acad . de ceux, qui
laimer jusqu'à tout sacrifier pour lui.. sont morts il n'y a pas long - temps ; feu mon
Au feu pour lui , Monsieur , nous nous jesterions père ; le feu Roi , la felle Reine. - On ne
tous ... dira pas feu Platon ,> feu Aristote ,> etc. ex
Pardon , on n'en dit pas peut-être autant de vous. cepté en vers burlesques , comme a fait Scar
Barihe , l'Homme personel . ron. Men.
En meure la main au feu , assurer qu'une Rem. 1°. Ce mot n'a point de pluriel , et à
chôse est ou n'est pas. » L'en mettrais la main en croire Bouhours, il n'a pas même de fémi
au feu. -

Jeter de l'huile sur le feu ,irri- nin ; et l'on doit dire mafeu mere , et non
ter des persones déjà aigries. — Merire le pas, ma felle mère. Mais il yⓇy a une distinction
feu sous le ventie à quelqu'un ; l'encourager . à faire. Quand feu est après l'article ou le
-- Jerer feu et fiamme , être dans une pronom , on dic feu au fiủe , suivant le gen
grande colère. --Être tout de feu , plein re >> La feüe
feu.; quand Reinedevant
il marche , ma feủe mère
, on dit ; feu
toujours
d'ardeur, de zèle pour , etc. » La plupart la Reine , feu mamère. = 2°. Si nous avons
des jeunes persones prennent les choses vive >

ment ; et dans certains momens , elles sont conu ou pu conaître plusieurs de ces persones
loutes de feu pour la piété ; mais dès que leur mortes , qui aient eu même dignité , ou même,
imagination cessed'êtrefrapée,ce feu s'éteint emploi,, alors ces mots de feu, feủe nes'en
et elles retombent dans leur première lan tendent que de la persone , qui est morte la
gueur . L'Ab. Reyre , Éc . des jeunes Demoisel dernière. Le feu Pare , est aujourd'hui Clé
les . -
La Fontaine retranche tout. ment XIV . Er du temps de Louis XIV , ceux
L'homme est de glace aux vérités , qui avoient conu Anne et Thérèse d'Autri
Il est de feu pour les mensonges. che , quand ils disaient l. feûe Reine , enten
En prôse du moins , il faut dire , tout de daient parler de la feinme et non pas de la
On dit de deux persones , qui ont mère ce grand Roi .
fea . 3 ° . de
* Le feu Bu ha pour l'Ex-bacha , est
de l'antipathie l’une pour l'alltre , ou dont une nouveauté assez burlesque. » Il a fait des
les caracières sont fori oposés , qu'elles sont inander au feu Bacha , etc. Journ . de Gera.
le feu et l'eau, „ Mme de B ... et elle for
ment le plus bel assortiment defeu et d'eau , == Cela
comique . ne peut se dire que dans le style
que j'aie jamais vu . Sév . - Faire grand chere Feu mon esclive , enfin s'il me faut l'épouser.
et heuru feu , faire beaucoup de depense. Voy . Pourroir bien en venir à me tyranniser.
MOUR , Corn , ÉTOUPE , FER , FUMÉE ,
BRÛLER
Mūril
IR. = - Onapèle au propre un grand Barthe .
FEUDATAIRE , S. m . et F. FEUDISTE , s.
feu , feu à rôtir un breuf , fed dereculée , m .[Feu -datère , diste: 3 * è moy. er long, I
)

feu de verrerie . Au contraire , feu dé Feudataire , est celui ou celle , qui possède
40 FEU FEU
un fief, et qui doit foi et hommage au Sei- Qui a peur des feuilles , n'aille point au
gneur suzerain . » Il ou elle est feudataire de bois ; il ne faut point s'engager dans les
la couronne de l'Empire. = Feudiste , afaires , quand on craint les suites qui en
Homme versé dans la matière des fiets. sont inséparables. Voy. FEUILLET .
re
FEVE ,' s. f. FÈVEROLE , s. f. [ 1 " è moy.
.
FEUILLE -MORTE , adj. Sorte de couleur ,
2° emuet.-- à Paris on prononce feve , le qui tiresur celle desfeuilles sèches. Ruban,
1

-
jer é fermé, et i Acad. y met en éfet un accent satin , étofe , feuille -morte. - S. m. » Un
aigu : mais devant l’e muet , suivant le gé- beau feuille -morle.
nie et l'analogie de la Langue , l'e quand il FEUILLER , v. n. [ Feu -glié ‫ ;و‬mouillez
n'est pas ouvert, est du moins un è moyen. les ll ; 2' é fer. ] Ternie de Peinture . Re
Voy. E. Pourquoi ne prononcerait -on pas présenter les feuilles d'un arbre . » C'est un
-
fève comme brève. On dira que ce n'est pas talent rare que celui de bien feuiller.
l'usage . A la bonne heure. Pour moi , il ine S. m. » Le feuiller de ce Peintre est léger ou
parait que féve est une prononciation molle pesant , erc .
et mignarde . Je me contente de dire mon sen- FEUILLET , s . masc. FEUILLETER , V.
time nt, et je nie garde bien de rien décider. ] ace. [ Feu.glie , glie-té
Fève est une sorte de légume long et plat , 2° è moy. au e
; mouillez les II,
er
, e muet au 2d . Devant
qui vient dans des gousses,. Acad . Don la la syll. fém . cet e muet se change enė
tige est quadrangulaire. Trév: Sorte de gros moy. il feuillette , ou f'uillère ; il feuillet
légume. Rich . Port. Ces définitions n'aprè- tera , ou feuillèrera, etc. ) Feuillez est une
nent pas grand chose : mais il faut s'en con- partie d'une feuille de papier, qui contient
tenter , pour éviter une longue description . deux pages . » Déchirer quelques feuillets
Feve de haricot , fèves blanches ou rad'un livre. * Quelques-uns disent fruille en
yées de diferentes couleurs, qui viènent ordi. ce sens , mais mal. » J'ai perdu deux feuil
nairement dans l'arrière-saison. A Paris , on les de mon livre. Dites , deux fuillets.
les apelle, simplement fèves. Dans les Pro-
. Gasc. corr. == On dit , Figurement (( st.
vinces on dit haricots: Fèverole , petite fainil.) rournez le feuillet, comme on dit ,>

fève. Il se dit principalement des fèves de tournea la medảille ; vous avez vu les rai
haricot , quand elles sont sèches. sons pour , voyez les raisons contre.
FEUILLAGE , s. m. FEUILLE , s. f. Feuilleter est , 1. Tourner les feuillets
FEUILLÉE , s. f. { Feu -glia -ge , feu -glie , d'un livre , ne faire que le parcourir. » Je
glie-e :mouillez les ll : 2 e muer au ad , té n'ai pas vu ce livre , je n'ai fait que le fai!
fer. et long au 3º , on écrivait anciènemen leter. 2°. Étudier , consulter des li L
fueillage , fueille , etc. ) I. Feuillage , est un vres, » Pour éclaircir cette question , ilm'a
nom collectif. Branches d'arbres couvertes de falu feuilleter un grand nombre de livres.
feuilles. » Feuillage vert , teufu , épais. 3º. Acomoder la pâte' en sorte qu'elle 1
Se mettre à couvere sous un épais feuillage. se lèvé comme par feuillets. » Feuilleier de
= II. Feuille , est r °. la partie de la plante, la pâte. - Il se dit sur- tout au participe.
-
>
.

\ qui en garnic les tiges et les rameaux. Il se dic » Pâte bien feuilletée.
des arbres et des plantes. = 2°. Feuille de Rousseau emploie f -uilleter au figuré.
papier. » Une main de papier doit avoir 25
feuilles. » Feuille d'impression ,. » Feuille vo Interrogez vos meurs , vos passions ,
Lante , qui est seule etdétachée. = 3º. Or , Ec feuilletons un peu vos actions.
argent, cuivre , etc. batu extrêmementmin- Cela n'est bon que dans le style plaisane;
çe. » Feuille d'or , etc. 4º. Un des châssis ou critique et mordant.
d'un paravent , qui se plieno l'un sur l'atre. FEUILLETTE , s.f. [Feu glie-te : mouil
» Paravent de trois , de quatre , de cing lez les Il ; 2° è noy. } e muet ] Vaisseau
feuilles. Slll. Feuillée , couvert fait avec contenant environ un demi-muid.
des branches d'arbres , qu’on a coupées.
> FEUILLU, adj.m.Qui abeaucoup de feuil
Les feuillées ne sont agréables que les pre- les. » Arbre feuillu.
miers jours . FEUILLŮŘE , s. f. [ Feu-gli -re; mouil
>

On dit d'un poltron , qui a grand'peur , lez les Il : 2' lon. 3. e muet. ] Encaillûre
qu'il tremble comme une feuille. — A la faite dans le dormant ou le châssis des por
chûte des feuilles , à la fin de l'automne . tesetdes fenêtres , pour ques'yenfonçant
un
FIB FID 241
un peu , elles ferment juste. – Dyable feuil.
!, commeune fatte de ne pas lui d'oner ce genre.
lürë ne signifie pas deux feuillires ; mais = On dit quelquefois la fibre pour les
une feuillire qui a le double de profon- fibres.
deur des feuillures ordinaires. FIC , s. m. [ Fik. ] Tumeur , qui ressem
FÉVRIER , s. masc. [ Fé -vrie ; 2 é'fer. ] ble à une figue. Il ne se dit que par les
Le second mois de l'annde. - Le Proverbe Médecins et Chirurgiens.
dit , Février le court , le pire de tous FICELLE , s. f. FICELER , V. act . Fi e
parce qu'il fait souvent plus de froid dans CELLIER s. in.. ( Fiedle , cell, cé lié : 2 e
ce nois que dans aucun autre. moy. au 1 " > e niet au 2d , é fer. au 3 :
FEUTRE , s . . FEÙTRER , v. act. [ 1. " dern . e muci au ier , é fer aux deux aû
lon. 2° e muer au 1'' , é fer.'au 2d. ) Le tres. ] Ficelle , petite corde faite de plusieurs
>

feüzre est une espèce d'étofe non tissûe , qui · fils de chanvre. Ficeler , lier avec de la
se fait en foulant ier
la laine , dont elle est ficelle. Ficell ir>, dévido sur lequel on
composée. · Par dérision , il se die d'un cha- met de la ficelle Il se dit sur - tout de
peau mal fair. == Feuerer , c'est remplir celui,dont les Marchands se servent , pour en
de bourre. » Felt !rer une selle . Voy. CAL- tirer la ficelle , dont ils ont besoin à cout
FEUTREB . = En termes de chapelier , fa- instant, pour lier les paquets des marchan
çoner un chapeau . dises qu'ils vendent.
FI ! Interj. On s'en sert dans le discours FICHE , s. F. FICHER , v. act . [ 2° Eemuet
familier , pour témoigner du mépris , du au ier , é fer . au 2d. [ Fiche est un por
dégoût. Fi le vilıin ! » Fi de la bonc chère , ceau de fer ou de cuivre , servant aux pen-,
quand il y a de la contrainte ! »„ Fi de tûres des portess , fenêtres armoires , etc.
l'avarice !
Ficher, faire entrer par la pointe .”
FIACRE,S. m .[ Fia - kre : 22° e muer. ] C'est Ficher un clou , un picu. = En style fa
le nom , et d'un carrosse de place et du co-, milier , ficher se dit pour fixer. »» Avoir les
9

sher qui le cooduit. - Oi


mépris , d'un méchant carr dio , par yeux jichés en terre fichés
On le dit sur quelque
osse. chose : fixement arrêtés.
FIANÇAILLES , s.t. p !. FIANCER , V. a. FICHU , ûe , adj . FIC
> Fichu
HU , s. m . [ °

[ Fi-ans.a- glie , fi-encé : 2° lon. 3 ° lon , au lon . au fem. ] Fichu , adj. est
> un terme de
1" , é fer. au 2d : mouillez les Il. ſ Fiancer , mépris : il est bâs . Mal fair , impertinent.
c'es: promettre mariage en présence d'un » Voilà qui est bien fichu . » C'esi un fichu
Prêtre. Fiançailles ,promesse de mariage, compliment. » La guinderie et l'esprit fichu
.

etc; –seFaire
verbe , célébrer
dit , et de celuiles
quifiançailles.
promet , etLc
du de Mile. de... Sévi » Il est fi:hu, perdu . =
* Suivant Richelet , on dit aussi , en style
Curé devant qui l'on pronet , et du Père bâs, fichument. » Tu es fichument bảci.
qui autorise cette promesse. » M. un tel a c'est un de ces mots qu'on forge tous les
fiancé Mlle. » Le Curé les a fiances. » Un jours dans la liberté de la conversation . =
tel fiance aujourd'hui son fils sa fille . Fichal , subst . Sorte de mouchoir , que les
fiaFiancé
ncér.
, ÉE , s . m . et f. » L? fiancé , la femmes meitent autour du cou.
>
FICTIF , IVE , adj. FICTION , s. fém .
)

FIBREUX EÛSE
FIBRE, s.s. tém.
FIBILE
féin . [FierEUX , EŮ
2° e muet au SEer, adj
lon..
1
[ Fiktif, rive ,; fit cion ;; en vers ci-on : 2°2.9
Ion. au 2d , 3 emuet. ] Fictif , qui est teine ,
e
au 2d et 3 ; mouillez les Il au dernier : qui n'existe que par suposition. Les ren
brell , brel -ze , bri-glie. ] Fibre se dic des tes sont des meubles fictifs. Propriétés fic
filamens déliés des parties charnuesou mem tives. = Fiction. 1 ° . Invention fabuleûse.
braneûses du corps de l'ani.nal. Fibreux » Ce poème est rempli de belles fictions.
qui a des fibres. Fibrille ; petite fibre. = 2. Mensonge. » Ce qu'il vien: de dire
Par extension et par analogie , fibre se dic est une pure fiction . » Parler sans fiction ,
des longs filets qui entrent dansla compo- sincèrement,
FIDEICOMIS
et ea disant la vérité.
sition des plantes et des animaux. = * Les s . masc . FIDEICOMIS9

agtorités et les exemples étaient partagés SAIRE , s, m. [ Fidé- ikomi micere : 29 é


sur le
genre de fibre. Plusieurs Dictionaires fer. pénulo. è moy. et long au2d. Lefi
et Auteurs le faisoiene masculin : mais le déicornis es!, 1° . une disposition par laquelle
.

fim . a tellement prévalu , qu'on peut regarder un testateur charge son héritice de rendre
Tome Ii . Hh
242 FID F I E
la totalité , ou une partie des biens qu'il il vaut mieux que retour fidéle ; niais filele
>

laisse , soit dans un certain tems soit guide , et surtout fidel compte , ou fidèle
dans un certain câs . = Ou , 2 °. C'est Au pluriel ,
une disposition , par laquelle un testateur compte
>
sont un peu durs.
il peut plutôt précéder , lorsque le substan
nomme héritier ou légataire , un homme tif coinence par une voyelle. » Ses fidèles
de confance , pour reinettre l'héritage , amis .
ou le legs à un aître , à qui le Testa- 3°. FIDÉLITÉ régie à : » Une femme doit
teur ne pouvait rien doner par la Loi. Ces fidélité à son irari. » La fidélité aux Lois
derniers fideicomis sont défendus. Fidéi ese commandée par la Religion. * Fénélon
comissaire , est celui qui est chargé d'un emploie la prép. pour. » Le desintéressement,
fideicomis. La fidelité pour les hommes. Télém . Dans
FIDÉLITÉ , s. f. Fuelle ou FIDÈLE , cet endroit je voudrais la prép. envers. Elle
vaut mieux dans ces ocasions que la prépo
adj . FIDELLEMerENT ou FIDÈLEMENT , adv .
[ 2 é fer. au jes >
è moyen aux deux au- sition à
tres , dont la 3e é inuet : en au dern , a le FIEF , s. masc. Fieffé , ou FÉFÉ , ÉE ,
són d'an : fidèleman. ] Fidèle 1.° Qui adj . FiEFFER , ou FUTER ,> v act. [ Fief :
> >

garde la foi , en parlant des persones. » monos. fiéfé' , fé-e , fiéfé : 1 " è moy. au
Serviteur fidéle. » Fidèle à son Prince , à 1 " , é fermé aux autres 2e é feriné aux
son maître. » Lorsqu'à peine on croit en trois derniers , long au fém . ] Fief, do
Dieu ; lorsqu'on a cessé de lui êrra fidèle , maine noble. Fieffër , bailler en hef. =
comment pourroit-on s'assurer d'être encôre Fiéfé , au propre , se dit d'un Oficier dé
fidèle aux hommes ? Le Comte de Valmonta pendant d'un fief. » Sergent fief --- Au
2°. En parlant des choses , conforme figuré ( st.famil.) » Fripon , ivrogne fiift;
à la vérité. » Récit , raport , histoire , co- coquette fiéfée : qui l'est au suprême degré.
pie , portrait , miroir fidele. » Traduction * FIEFFÁTAIRE , s . m . Franc-Fiéffatai.
fidèle . re. Ces mots reviènent souvent dans l'Hist .
Je vois qu'on vous a fait un raport trop fidèle : d'Angl. de M. Eume : Ils signifient, posses.
On pouvoir l'adoucir. La Chaussée. seur de fief , de franc- fief. Ils ont en français
3 ° . Quiest dans la vraie Religion . 99
un air sauvage. Ils ne se trouvent point dans
Le peuple fidèle. S. m . pl. » L'assem- le Dist, du Droit civil. - Trev . et le Rich.
-

blée des fidèles. = Fidèlement , d'une ina- Port: mettent le premier. Pour le free
ñière fidèle.» Servir , administrer fidèlement. holder , anglais , il serait mieux rendu par
» Raporter les choses fidèlement. Franc -renuncier.
FIDÉLITÉ , foi, loyauté. » Garder fidélité Rem. Fief , fieffer , sont des mots relatifs
à son Prince. Vérité , exactitude. » .La à des Lois modernes, et au Gouvernement
>

fidélité d'une histoire , * d'un raport. féodal , espèce de monstre inconu aux An
Fidélité de la ménoire ; qualité d'une mé. ciens. Il semble donc qu'on ne doit point
moire fidèle, qui reticnt bien , et rend avec les emplo: 6. dans l'histoire des anciens Peu
exactitude ce qu'on lui a confié. ples, conime l'a fait Verlot. » Il étoit bien
Rem. 1º. Onaisait aîtrefois fidel au masc. dificile de déméler les anciènes bornes qui
et quelques-uns le disent encore aujourd'hui. séparoient ce qui apartenoit au Public , du
» Il lui rend un fidel compte de sa com- domaine qu’on uvoic fiéfé à chaque parti
n
mission . La Bruy. » L'édificatio des Fidels . culier . Revol. Rom .
Vie de St. Jean de la Croix . Fidel est FIEL , s.m . [ Fiel : monos. è moy. ) Au
>

encore plus mauvais quand il est employé propre , liqueur jaunâtre et amère , conte
substantivement comme dans la dernière nue dans un petit réservoir ataché au foie.
phrase. » La vésicule du fiel : amer comme fiel ,
2 °. Fidèle se plait à suivre le substantif , comme le fiel. == Au figure , haine , aver:
et rârement sonne-t-il bien quand il est placé sion , animosité. » Il n'a point de fiel. » Elle
devant. a vomi rout son fiel. "
Conduit sur les ormeaux par ce fidèle guide. Tant de fiel entre- t- il dans l'ame des dévors ?
De Lille . Boileau .
» Des torrens de fiel et de bile coulent de
Il m'aimait , je lui dois ce fidèle retour. Gresset .
Fidèle retour est bien , et même en prôse , sa plume. St. Eyri = Chagrin , tristesse ,
FIE 201
FIE
A Il se nourrit de fiel et d'amertume . Fier aime à précéder , mais sans choquer
Vous voulez empêcher un coeur de s'épancher , l'oreille.
Quand vous le remplissez de fiel et d'amertume. Au dixième croissant de la Lune nouvelle ,
La Chaussée . On peut du fier taureau dompter le front rez
belle . De Lille.
FIENTE , s . fém . FIENTER , V. neutre . Vous auriez à rougir , si vos fiers ravisseurs ,
[ Fian- te ié : 1 " lon . 2° e muet au r " , é
) Voyant Alzonde en vous , voyoient tous vos
fer. au 2d. ) lls ne se disent que des bêtes , malheurs. Gresset.
en parlant de leurs excrémens. » Fiente de Chaste paix , c'est ainsi que le maitre du monde
>

vache, de pigeon , etc. » Animal qui fiente


>
Du fier Mars et de toi sait distinguer le prix.
Rousseau .
bicn . e

i'e
FIER
condit , v. act. [ Fi-e : 2 éfer.Deva
ionel,
muet, le long
l'i est muet ne se :fait
au pas
nt
sentir, Ce ne
ple fier seMars est pas
fortconten
dur. té» Cefier peu
, il fie futur et au seroit d'une subsis
tance si incertaine . Hist . d'Angl. Fier
il flera , fiirait ; pron. fira , fire. ] Comer peuple et peuple fier choquent également
tre à la lidélité de. Il a pour 2d . régime, l'oreille . Il faut dire alors , ce peuple si
le datif, » Je lui fierais tout inon bien. = fier , ou bien , ce peuple fier et courageux ,
Il se dit plus souvent au réciproque : Se etc. - L'Abé Velly dit : ces fiers Princesa
fier.Il a plusieurs régimes. 1°. Le datif : on l'inversion est dûre . Je dirais , ces Princes
ne sait à qui se fier. 2. La prép. sur : » si fiers etc.
Il se fie sur son mérite. zº . La prép . en ; Fier régit élégamment la prép. de. » Voilà
je me fie en vous. Enfin , suivant Vaugelis , cette superbe Babylone , si fière du contour
il régit quelquefois l'ablatif . » C'est celui immense de ses vastes remparts et des tours
dont il croyait devoir le plus se fier. qui la défendent . L'Abé Massieu .
Je crois que ce régime n'est pas de l'usage Personages frivoles ,
actuel. On dit , se défier de , et se fier à ou Fiers d'avoir peut -étre cu le coeur de quelques
en quelqu'un : le premier est le plus sûr. folles. La Chaussée.
Cependant avec à ou sur , l'ablatit est fort FIÉRABRAS s. m . [ 1 " é fer. dern . >

bon. » Il ne se fie de son salut qu'à son lon . ] Fanſaron , qui fait le brâve et le fu
courage . Il étoit porté à se fier plutôt du rieux . » Il fait le ferabrás . Il est po
-succès de ses prérentions sur le tems et la pulaire. Acad . On pourrait se contenter de
politique , que ser des moyens sanguinaires . dire , qu'il est du style familier.
Hist. d' Angl.= En style proverbial , pour FILREMENT , adv. [ Fiè- reman ; rte eè
dire , ne vous y fiez pas, on dit : fiez-vous- moy. 2° e muet . ] D’une manière hautaine .
y ; fiez-vous à celu ; bien fou qui s'y fie. Avec fierté . » Marcher , regarder , parler ,
FIER , ÉRE , adj . [ Fier , nonos. ê ouv,. répondre , traiter fièrement.
ıè : 1"re é ouv . 2°
e
fiè- re : ite è moyen et long; 2° e muer. ]
re FIERTÉ , s . 1. [ Fier-te
1 ° . Hautain , aliier , audacieux. Il se dit des é fer. ] Caractère de celui qui est fier. »
persones et des choses qui y ont raport. Homme plein de fierté. » Il a de la fierté;
» Homme fier er hautain. » femme fière et beaucoup , trop de fierté. = Il se prend
impériense. Courage fier. Esprit fier. quelquefois en bone part , comme audace
Beauté fière , ou fière beauté. Mine fière. » Nobe , généreuse " fierté. » Un peu de
Fier de son mérite , de ses richesses , de ses fierté Ine sied pas mal aux femmes.
avantages Rem. Fierté ne s'emploie point au plur.
Rem . Fier , dans sa signification ordinaire, On die de plusieurs , leur fierté', et non
se prend en mauvaise part, er dénote l'or- pas leurs fiertés. Ainsi , le bruit de ses
gueuil et la hauteur. Quelquefois pourtane il fiertés ; et si de ses fiertés , qu'on trouve
à un beau sens un sens fin et délicat. » dans Molière , sont contre l'usage.
La vertu est fière sans orgueuil , quand on FIÈVRE > S. f . FIÉVREUX > EÛSE , adj .
>

la sollicite , ou qu’on la calomnie. Mais FIÉVROTE , s. f. [ Fiè.yre , fié vreú , vreú


>
re
è moy . au I r
1e é fer . aux
quand c ? yeut louer , on ne doit pas le dire ze > vrole ; 1
e
e muet 3u
es
>

lon . au 2d
tout seul. Bossuet , dans une de ses Oraisons trois autres > 2 >

Funèbres , parle de la riche et fière maison maladie provenant de


et au 3 € . ] Fièvre 1

de Bourgogne. Je ne crois pas qu'on doive l'intempérie du sang ou des humeurs , et


l'imiter en cela . dont l'état se conait par le barement du pouls
Hh2
244 FIG FIG
Fievreux ., qui cause la fièvre. Fiévrote , pe- 2d ese plus usité . Trév. renvoie du 2d , au
tite fièvre. i Avoir 1.1 fièvre. Doner , causer ; et parait par conséquent préférer ce
la fièvre. » La foèvre la quité. Sortir de la lui - ci. L'Acad. ne met que figuerie , et
fièvre. » La fièvre l'a repris, ou lui a re- c'est le seul qu admette l'usage actuel.
>
*

pris. » Il n'a qu'une fiévrole. » L'automne Faire la fižue à ... Mépriser , défier ,
est la saison de l'année la plus fiévreuse. braver . La Font. dit dans la Fable de la Chau ;
Rem. * 1. On dic en Provence , treme ve - souris .
bler la fièvre : c'est un barbarisme d'expres- Plusieurs se sont trouvés , qui d'écharpe chan ,
sion . * Suivant le Dict . de Trév. on dit ,
geans
avoir les fièvres , pour dire , avoir la fièvre
tierce ? quarte , ou quotidiène ; suivant
Aux dangers , ainsi qu'elle , ont souvent fait la
9

figue.
l'Académie , cette locution n'est en usage Le Sage dit : selon les gens
que parmi le peuple. Elle est fort comune Vive le Roi , vive la Ligue.
dans les Provinces Méridionales . - On Cette maxime n'est ni sage , ni honêre. —
dit seulem :» Il a beauc
ent fièvres -là. oup
année de ces
couru cette Cette expres
sion me paraît bâsse er popu
Jaire. L'Acad. dit qu'elle est du scyte fam .
2 °. Fièvre se dit , fig. d'une inquiétude En style prove on dit d'un homme
-

et d'une émotion violente. » Demain on qu'on ne peut difinir : Il n'est ni figle , ni


doit juger son procès. Il a la fièvre. » L'in- riisin. Moitié ſigue , iroitié raisin ;
certitude de l'évènement lui done la fièvre. moitié de grć , moitié de force , ou inoitié
3 °. * Quelçucs -uns disent fiévreux , pour bien , moitié mal.
dire qui a la fièvre. » Il y a beaucoup de FIGURANT , ANTE , s . m . e f. Danseur ,
> >

fiievreux dans la ville. » Dans cet hôpital , Danseuse , qui figûre aux ballers dans les
on ne reçoit que les fiévreux . L'un corps d'entrée.
sage n'admet pointfiiévreux en ce sens. FIGURATIF , IVE , adj . FIGURATIVE
FIFRE , s. m . Petite flute d'un son fort MENT , adv. [ Figuratif ; tîve , lícemen ;
e
) >

aigu , qui était autrefois fort en usage dans 4€ lon se muet aux 2 dern . ) Figuratif,
l'Infanterie. Joueur de
Joueur de fifre.
fifre. »» C'est
C'est se dit de ce qui est la figure , le symbole
un des fifres du Régiment. „ Un bon , un de quelque chose . » Tout eroit figuratif dans
mauvais fifre. !
l'anciène Loi. = Figurativement , d'une
FIGEMENT , S. .
m. FIGER , v. act. [ ri- manicre figurée. Tous les Mystères de la
geman , gé : 2° emuet au 1er , é fer au zd. } nouvelle Loi sont compris figurativement
Figer , coaguler , épaissir par le froid. Fin dans l'anciène. е
gement, action de figer , ou état de ce qui FIGURE , s. f. [ 2€ lon . 3° e muet. ] 1 °.
est figé. » L'air fige la graisse des viandes. Superficie ce forme extérieure des corps.lie"
» Poison qui fige le sang. » E’huile se fige. Plaisante , sote figure d'homme. » Jo
se fige.
» Ce bouillon s'est figé. — Le figement de fizire d'enfant. » Animal , poisson , plante
l'huile , du sang , de la graisse , etc. >d'une figüre bien bizarre d'une étrange
* FIGNOLER ', ou FINIOLER. Trév. v. figúre. = 2 °. Bon ou mauvais érat d'une
>

n. Rafiner , vouloir enchérir sur les autres persone , relativement aux afaires , au cré
par un ton , un langage , ou des manières dit , etc. » Faire une bonne , uneméchante
>

afectées. Il est populaire. L'Acad. ne le met figûre dans le monde. Faire figúre . >

pas. ( sans article ) paraître beaucoup ; faire beau


FIGUE , s. f. FIGUERIE , s. f. FIGUIER coup de dépense. = - ° ;' Représentation en
.

s. m. [ Fighe , gheri-e , ghie': 2° e muet aux peintûre , en sculptûre , Il ne se dic que des
t
2
e

2 prem . e fer. au 3 ; l’u est muet , il n'est persones. » Dessiner la figure ; cette figúre
>

là que pour doner au g un son fort qu'il ese estropiée. » Il n'y a point de figures dans
n'a pas devant l'e et l'i. ] Figue, fruit mou ce paysage. = 4 °. Symbole L'Agneau
ei doux, qui vient en forme de poire. Fi- Pascal éroit une figure de l’Eucharistie. =
guier est le nom de l'arbre qui porte cette sº. En termes de Rhetorique , certain tour de
sorte
figuiersde
.
fruit.QuoFiguerie , eſieufiguie
iqu'on dis planté de un
r , on pensées ou de paroles , qui fait une beauté ,
ornement dans le discours . * Les Éco
pe dit pas figuierie ; mais figuerie. Rich . liers prodiguent les figüres , et elles deviè
les mec tous deux , et dit pourtant que le nent ridicules. » Les Orateurs modernes
FIG FIL
abusent de la figare de l'exclamation et de ce que disoient de bons Juges , ceux , 245
qui
l'apostrophe. Plusieurs ne conaissent pas fiiguroient le plus. Coyer. Dans les
d'autre transition et d'autre liaison des phra- deux dernières" acceptions , ce verbe est
ses et des idées. Ces figures sont celles qui neutre .
fatiguent le plus le Lecteur , quand elles REM . Se figurer régit la conj. que avec
sont entassées. Elles ne doncnt au discours l'indicatif , quand le sens est afirmatif , et
qu’une chaleur factice. * s °. Bossuet avec le subjonct. dans la phrase négative.
einploie fizare au lieu de sorie , espèce . » » Je me figûre que vous ne l'avez pas dit
Telle a été la conduite de ces grands hom- sincèrement.
mes ; et il faut du moins avouer qu'il n'y Certes , plus je médite , et moins je me figure
en a de cette figûre que dans la Reforma- Que vous m'osiez compter pour votre créature.
tion . - Cette expression ne pourrait être
-
Bric .
bone que dans le style plaisant', ou critique Moins équivaut à la négative. * L'Auteur
et moqueur. du Traité du Plaisir lui fait régir l'infiniti
Être bien de figure , est une expression sans préposition. » Un homme qui , le ventre
>

assez nouvelle , mais qui n'est que de la à jeun , se figureroit se rassusier de mets
>

conversation . » Il étoit assez bien de figûre , exquis , cette imagination le réjouiroit- elle
niais sansélégance et sans grâce. beaucoup Ce régime a l'air sauvage.
FIGURÉ , ÉE , adj. En parlant du style Dites
etc.
: 'se figurerait qu'il se rassasie
métaphorique , on dit' , le sens figuré , ou
le figuré ; et c est l . rsqu'un mot est trans- FIL , s . m. FILAGE , s. m . FILATÛRE ,
porté de sa signification ordinaire et natu- s . f. FILER , V. . 3 €. ] Fil
v acr. [ 3 Ion.au
relle à une autre , qui ne s'emploie que est , 1°.l'écorce
un petit brin
.

long et délié , qui se


par une espèce te similitude. Ainsi le sens tire de chanvre
du et du lin .
propre du mot feu , est de signifier la flame Filage , manière de filer les laincs , fils ou
maiérielie; on l'aplique pourtant à signifier soie . Filarûre , lieu où le tirage du
la violence des passions', les lumières de cocon est suivi du moulinage de la soie. *
Filarûre de la laine , est un gasconisme :
l'esprit , la force des sentimens , la véhé- Filatûre
>

fautdudire
mence du discours , etc. Voyez Méta- ilfaire filage. Gasc. Corr. - Filer ,
PHÒt r. 61. » Filer de la soie , de la laine ;
FIGURÉMENT, adv. [Figuréman : zº du FI
linL , du chanvre > etc.

. ] Par métaphore , d'une manière mé


fer, se dit , 2 °. des vers à soie , des
taphorique. ” Ce mot signific proprement , araignées , des chenilles ; 3 °. Des métaux
une telle
aútre. chôse , et figurement , une relle
>
» Parier figurément. » . Cela ne se dit
lorsqu'ils sont tirés en long d'une manière
si déliée , qu'il semble que ce soit du fil ;
que figurément. fil d'argent , fil de fer , erc. 4°. Du tran
FIGURER , v . act . [ Dern. é fer. ] 1. chant d'un instrument qui coupe. » Le fil
Représenter par la peinture , la sculptûre et d'un rasoir. » Passer au fil , ou par le fil
>
O
le dessin , etc. » Sur le devant du paysage , de l'épée. ( Le zer est plus usité. ) ; °. De ces .

le Peintre a figuré une danse de Bergers. parties longues et déliées , par où les plantes
= Se figurer , se représenter. » Figarez- se nourrissent et qui en sont comine les
vous deux arınées campées l'une devant l'aû- fibres. » Suivre le fil du discours.
bois . 6°. Figures
tre, et prêtes à en venir aux mains. » Figu- ment , dę la suite d'un » Inter
Tez-vous la joie d'une mère , qui revoit son rompre le fil d'un discours , de l'histoire
fiis après une si longue absence. » On se etc. '» Je me suis doné la peine de les faire
figüré
.
mal-aisément ce qu'on n'a pas éprou- courtes ( ces notes ) afin qu'elles ne fissentpas
vé. = 2° . Représenter comme symbole. » perdre de vûe le fil de l'histoire . Le Pere
2

L'immolation de l'Agneau Pascal figuroit le Longueval. 7º. Poétiquement le fil de la


Sacrifice de la Croix et celui de l'Eucharistie. vie ; le fil de nos jours .
- ; º . Avoir de la symétrie avec une autre FILER V. » Filer au fuseau au
> n.
>

chose . » Ces deux pavillons ; ces deux ta- rouet : Filer grós ou menu . » Les vers à
bleaux figûrent bien l'un avec l'aître , ou soie , les araignées filent. = Couler len
figirent bien ensemble ; ou simplement tement. » Ce vin comence à s'engraisser : il
figúrent bien. = 4°. Faire figûre. » C'est fils. = Aller de suite l'un après l'aûcre
FIL FIL
246près à près. » Faire filer les troupes , le moy. et lon. 4° e muet. ] Femme ou fille
et
bagage. » Pendant que les troupes filoient ,, donc lo métier est de filer. – En style poé
etc.
tique burlesque , on apèle les Parques , les
En style proverbial , doner du fil à re- Sæurs filandières.
tordre à quelqu'un , lui doner des embar- FILÁNDRES , Ss,Fém . plur.. FILANDREUX, e
râs , dont il ne se démélera pas de long- EÛSE , adj . [ 2° lon " m'iet au 1 " ,
lon .. Ce
tems . C Ne tenir qu'à un fil , être sur le lon. aux deix alicres. ) Filandres se die
point de sucomber , d'être disgracié. » Cou- des longues fibres qui se trouvent dans les
rage , disoit le Philosophe , Cléon ne tient viandes . Filandreux rempli de filandres.
Marm . - Aler contre le » Ce bæuf est plein de flandres : il est
plus qu'à un fil. MARM
fel de l'eau , entreprendre un dessein auquel filandreur.
)

tout est contraire. 'Voyez AIGUILLE . FILASSE , s. fém . [ Filare: dern . e muet.[
De droit fil , adv . Sans biaiser. Couper de Filamens qu’on tire de l'écorce du lin , du
droit fil , ou aller de droit fil. - au fig. chanvre , ecc. Acad. - L- Dict. de Trévoux
C
-

>
Cette expression est surannée. Ouvertement ajoute , pour les inettre en quenouille , et
et sans détour. » Les louanges de droit fil en faire du fil. Certe addition est nécessaire.
sont trop grossières. P. R.pin . » Démös . Le Rich . Port. dit encôre mieux ,
thène n osa pas s'oposer de droit fil à l'avis mon avis. » Lin ou chanvre peigné, et prêc
qu’on avcit proposé
' erbe. , Rollin. — On dit à filer. » Tilassé à faire du filº; filasse å
encore , en prov il ne faut pas aller faire des câbles .
>
de droit fil contre le sentiment des persones FILASSIER , IÈRE , S. m . et fém. [ Fila er

puissantes. cié , cière : 3 ° é fer. au f ', è moy. et long >

FILER entre aussi dans des expressions figu au 2d . ] Celui , celle , qui façone les filasses,
>

tées , familières , ou proverbiales. - Filer ou qui en fait comerce .


>

la carte , escamoter une carte , et en doner FILATŮRE. Voy . Fil.


une au lieu d'une autre qu'on recient pour FILE , s . f. Suite ou rangée de choses ou
soi . – Filer ses cartes , 'les decouvrir len- de persones disposées l'une après l'autre. »
à peu . Filer doux SC La file des bagages de l'ar:née » Une lo:
>
tement et, se
modérer pelliconiporter avec modestie , avec gue file de gens . Aler à la file les uns des
soumission . » Il faisoit le fanfaron , mais il autres .

obligé de filer doux.


futQuand FILÉ , s . m. [ 2º é fur. ] Or ou argent
mêmevous seriez encor mieux son époux, tiré à la filièr 2. » Di filé d'or ;, d'argenr.
C'est que vous devriez filer un peu plus doux. FILER , Voy. Fil.
La Chaussée. FILERIE , sit. [ 2° et dern . e muit ,
Cer homme file sa corde. Il fait des ac- lon. ] Licu ou l'on file le chanvre pour
tions qui iront à le faire pentre. - Filer l’employer ,soit en fil , soit en cor.de. Å :a.1.
le parfiit amour , faire l amoureux travi. Le Dict. de Trév. ne le dit que du
Style plaisant et moqueur. Le Sage dit : cbanvre à faire dos cordes , et cela est plus
filer l'amour parfuit. » Un jeune Castillan exact .
е

qui file l'amour parfiit . FILET , s. in . [ File ; 2e è moyen. ) °1.


= On dit Poétiquement que les Parques Perit fil. Il est peu usité au propre, en ce
sens là . On dit , ſigarément , d'une persone
filent nos jours . Alme. de Sévigizé dit , dans
le style enjoué : » Je souhaite à Pauline des qui est à l'extrémité , que sa vie ne tient
jours filés d'or et de soie, plus qu'à un filet.. – Le filet de la langue.
C

* FÍLAGRAMME ou FILAG FANE. Ils ne >> Couper le filet ( quand il est trop long ).
valent rien ni l’un ni l'aûtre. Voyez Fili- Cet enfant a le filet , il a peine à parler.
GRANE .
Et proverbialement : il ou elle n'a pas le
FILAMENT , s . m. FILAMENTEUX , filet ; il ou elle parle beaucoup. = 2°. Pe .

EÛSE , adj. ( Filaman ,, m.in -te , le -ze ; tic fil des plantes et des herbes. = 3°. Un
3° et 4' lon . ') Filament se dit des plantes ,
r
filee de... un peu. » Un filet de vinaigre ;
des herbes , des nerts et des muscles. Petit un filet de voix. = 4. Et c'est l'usage le
-

fil ou brin long et délié . = Filamenteux plus ordinaire de ce mor ; rets pourprena
nese dit quedes plantes: qui a des filamens.. dredes oiseaux ,des poissons == 5°.Espèce
FILANDICRE , s.; f. pl. [ 2€ lon, zº o de petite bride. » Tenir un cheval au filet,
FIL FIL 247
pour qu'il ne mange point. Proverbia FILLE > s. f. FILLETTE , s. fém . [ Fi
tement , il se dit des hommes. » Ils meurent glie , glie - te : mouillez les Il : 2° e muet au
> er
de faim ; il y a trop long-temps qu'ils sont I è moy. au 2d . ] 2° . Persone du sexe
au filet. Tenir quelqu'un au filet , l'a- féminin , par raport au père et à la mère.
muser , le faire atendre. » Il m'a tenu tout » Voilà voire fille , c'est ma fille. 2º.
le jour au filet. Absolument , persone du sexe féminin : »
Rem. Filet ( n '. 4°. ) est beau au figuré. Elle est acouchée d'une fille. = 3 °. Qui
J'ai vu que leurs honears , leur gloire , leurs ri- n'est pas mariée : » Elle est encore fille ;
chesses , et non pas , c'est unefille , ce n'est pas une
Ne sont que des filets tendus à leur orguil. femme. Voy. la Rem . qui suit.
Roussean . Rem . FILLE , employé tout seul et sans
On dit, mais dans le style familier , de addition , se prend ordinairement en mau
plusieurs afaires qui réussissent à la fois , vaise part , pour une fille de joie une fille >

que c'est un beau coup de filet. débauchée . » C'est une fille : on la prendroit
FILEUR , EÙSE , s. m : ec
led-ze: 2' lon. au 2d. ] .Celui fém . [ ti- leur , pour une fille. Il se ruine avec des filles.
>
, celle qui filc. On doit donc prendre garde comment on
» Fileur de soie de coton . » Fileuse de emploie ce moi. – Autrefois on ne disait
laine , de lin , de chanvre. pas , en ce sens , fille , tout court , on disait
FILIAL , ALE , adj. FILIALEMENT , adv. fille de joie ; et cette locution
e
S .
une fille,
( Fili - al >, ale , aleman ; 4 e muet au 2d avait un sens honcte. Boileau dit de Mlle.
et au . 3: – Filial n'a point de plur. masc. Scudery. » Ne voulant pas doner ce cha
on ne dit, ni filials, ni filiaux. ] Filial , grin à une fille qui , etc. Aujourd hui la
qui vient du fils , de l'enfant. Filialement , politesse comme la décence, demanderait
d'une manière filiale. » Respect
Respece ,,amour
amour qu'on
qu’on dit
dît , à une Demoiselle qui , etc. -
filial. Crainte , obéissance filiale. » Se com- Avec une épithète , le mot de fille est poli
porter filialemini envers son père et sa et décent. » Cette illusure fille ; une fille
mère. vertueuse.
FILIATION , s. f. [ Fili- a-cion. ) Des- 2'. Ma chère fille est du style simple , et
cendance du fils ou de la fille , à l'égard me parait une expression trop familière pour
du père et des aïeux. » Il a prouvé sa un Poème. » Ma chère Fille , dic Jupiter à
filiation depuis 300 ans. On dit , au Vénus , quelle est votre peine ? Télen .
>

figuré , en style de dissertation , la filia- 3º. On ajele poétiquement les Muses ,


tion des idées. » Les caractères de la mala- Les Filles de Alémoire. * Autrefois on em
die posés , l'histoire de sa filiation dévelo- ployait plus souvent les mots de fils et de
pée , l'auteur examine s'il y a des faits qui fille , dans un sens métaphorique. On ese
puissent prouver que l'air en favorise la plus réservé aujourd bui ; et l'on ne dirait
propagation Linguer. » Les vices ont une pas comme Alascaron que l'ombre est la
filiarion immense. Rayn. Fille du Soleil et de la lumière. - On dit-

FILIERE , s . f. [ Fi - liè- re : 2 è moyen encore „ l'Ambition est la fille de l'Or


et long , 3 ' e muet. Morceau d'acier percé gueil, etc.
de trous d'inégale grandeur , par où l'on
,
FILLETTE ( sto famil. ) Petite fille. » Jeune
fàic passer l'of , l'argent , le cuivre etc.
> fillette.
pour les réduires enfils. » Faire passer par FILLEUL > EULE ,5 subst. masc.. et fém .
la filière. [ Fi-glieul, glieu-le : mouillez les ll.] Ce
ME ,, ou FILIGRANE , s. m. lui ou celle qu'on a tenu sur les fonds de
FILIGRAM
FILI GRAMME
Si l'on consulte l'étymologie Grecque , on Baptême. » C'est mon Filleul ; c'est sa Fil
doit écrire et prononcer filigramme ; si l'on leule. Au milieu du siècle dernier , la
a égard à la Française , il faut préférer fili- Cour disait Filleul , et la Ville Fillol; mais
grane , qui dailleurs a pour lui l'usage le peu de temps après , au dire de Th. Cor >

plus autorisé . Quelques Auteurs ont écrit neille , tous ceux qui parlaient bien se mi
Filagramm , ou Filagrane , mais mal. = rent à dire Filleul.
> L'Acad. elle -même
Ouvrage d'orfevrerie , travaillé à jour , en avait dabord dic Fillol et Fillole ; et c'est
ce qui deétonait
forme de petits grains ou de pecicsfilets. shéose grandementl'Auteurde l'Apo
son Dictionaire.
» Un chapelet de filigrane.
243 FIL FIN
FILON , s. m. Veine mérallique. » Ren- cette laine est grossière.
contrer un filon en creusant. Exploiter un FIN , s. fém . [ Fein , in.onos. ] 1 °. Ce qui
filon. termine. Il est oposé à comencement. ” La
e
FILOSELLE , s. f [ Filozèle ; ; ' è moy. fin de l'année , du mois , du jour , de la
4 e muet. ) Grosse soie où Heurer. » Des vie , du monde. - Mettre fin à ... » Mettez
bâs de filoselle . fin à tous vos raisonernens. Prenire fin ,
FILOU , s. m. FILOUTER , V. act, et neut. finir, » Tour prend fin en ce monde = Ex
FILOUTERIE , s. fém ([ 3º é fer.au 2d , e trémité , bout ( synon .)) Voy. Bour: = ?'. 2
muer au 3 *. On dit au plur. filous ou fiioux. But qu'on se propóse. » Avoir sa fin ou ses
Le premier est le meilleur. ] Filou est , 1 °. fins en ce qu'on faic. Aller , tendre à
celui qui vole avec adresse. == 2 '. Celui ses fins. 2 ' . Mort. 9») Faire une belle ,
qui trompe au jeu . — Filoter , voler une bonne , ou une mauvaise > une mal
avec adresse. Tromper au . jeu . » Il m'a filouté heureuse fin . - Tirer à la fin , à sa fin.
in bourse. „ Nejouez pas avợc lui, il vous I.es Poètes , sur- tour , l'emploient dans cette.
filoutera. » Il ne fait que filouter. » Ce Juif acception .
en me vendant ce bijou , m'a filouté de six Je sens, comme rru fin , l'instant qui nous sépare
louis. Filouterie , action de filou. » Il Grosset.

ne vit que de filouteries. Si l'aspect de ma fin pouvait m'intimider ,


FILS , s. n. ( L'l ne se prononce jamais ; Je sais quiter la vie , er non la demander. 12.
et quand ce mot ne termine pas la phrâse , A LA FIN , adv. Enfin , » A la fin , il est
on ne fait pas sentir l's. ] 1°. Enfant mâle arrivé. Voy. Enfin. — Sur l . fin , adr.
considéré relativement au père et à la mère. Il se dit toujours au singulier. Le Prés.
» C'est le fils de Mr... de' Mme... Son fils ; Héraut dit , sur les fins , en quoi il ne doit
voire fils , etc. 2°. Absolument, enfant pas être imité. » Sur les fins", il (M.de
mâle. » Elle est acouchée d'un f :ls. S }'
;'. Louvois ) avoit beaucoup perdu de sa faveur.
Il se dit par les geas âgés , qui ont quel- A la fin des fins ( s!. famil ) Enfin ,
que supériorité , aux jeunes gens. » Ô mon enfin » J espère qu'à la fin des fins vous
Fils , dit Philocrète àduiNéoprolèm
t
e , quel nous en direz quelque choseséq . Sév?
uen ce
A
vent favora ble r'a con ici pour finir mes cés fins ( .nº. 2 °. ) ; en con . Il est
maux . Télém . plus du style du Palais que du discours om
REM . Fils naturel , signifie bâtard. » Le dinaire. =
)
Suns fin , sans cesse , con
Duc du Maine étoit fils naturel de Louis XIV. tinuellement, » Voilà un beau sujet de rai
Cependant, pour distinguer un propre soner et de parler éternellement . C'est ce
fils d'un fils a doprif , on dit , dans les actes , que nous faisons soir et inatin , sans fin ,
fils naturel, mais on y ajoute , et légitime. sans cesse. Sév . Rouss Genèv
eau de e die
FILTRATION , s. E FILTRE , s. inase. sans cesse et sans fin ; ec celui-ci , quoi
FILTRER ,v. act. [ Filtracion , ire , pré : quemoins usité ,est aussi bon.»' On disputera
2° e muet au 2d , é fer: au premier. ] Filtre sans cesse et sans fin.
est un papier , étofe , linge , pierre , epon- Rem. 1 °. Mentre fin à , > vaut souvent mieux
ge , etc. au travers de quoi on passe une quc finir. Cette expression est du beau style.
Jiqueur pour la clarifier. - Des Imprimeurs Quel vent favorable i'a conduic ici pour
peu instruits écrivent philtre en ce sens. On finir mes maux. Télém . Pour mettre fin à
lit dans une édition de La Bruyère: » De mes maux , vaudrait mieux , ce me semble.
quelle étrange petitesse doivent être les ra- * Melire à fin , achever , est une ex
>

cines et les philtres ( filtres) qui séparent les pression surannée, mais qui est encore bone
alimens de ces petites plantes -- Philtre dans le style pliisant ou critique , et bur >

est autre chôse: V. ce mot. = Filırer , c'est lesque.


pâsser par le filtre. Filtration est l'action de Quatre Mathusalems, bout à boue , ne pourroient
fltrer. » Pâsser une liqueur par le filtre. » Metre fin à ce qu'un seul désire.
Filırer de l'hipocras dans une challsse. » La Fontaine.
L'eau se filıre à travers le sâble. » La fil-» De tant d'enchantemens qu'il ( Amadis ) a
ir vion dis humeurs dans le corps humain mis à fin , il n'y en a pas un seul que vous
e
FILURE , so féin . [ 2€ lon. 3° e muet. ] n'eussiez pu achever. Voit.
Olité de ce qui est filé. » La filůze de 2°. Tirer à sa
.2°. sa fin
fin , se dit au figuré :
mais
FIN FIN 249
3
mais seulementdans le style familier. » Qui ( synon. ) L'Ab. Girard trouve entre ces trois
démêlera le nom de Constantin dans Slam- mots cette diférence , qu'un homme fin mar.
boul ? Il y tire bien à sa fin . Fonten , che avec précaution par des chemins cou.
Stamboul 'est le nom que les Turcs donent verts ; un homme ſubril avancé adroitement
à Constantinople. par des voies courtes ; un homme délié va
3°. Faire une mauvaise fin n'est que du d'un air libre et aisé par des routes sûres,
style familier. Fénéion ennoblie cette expres- -
La défiance rend fin : l'envie de réussir ,
sion , en y changeant quelque chose. » jointe à la présence d'esprit, rend subtil ;
Aussi-tôt que , ce malheureux Roi (Pigmalion ) l'usage du monde et des afaires rend délie.
eut fait une fin digne de ses crimes. Les Norirans ont la réputation d'être
Marivaux l'emploie figuréinent et plaisam- fins : Les Gascons passent pour subtils :
ment. Il dit , en parlant des faux nobles. la Cour fournit les gens les plus déliés.
en pareille marière , de
- »» Jamais je ne vis On dit , en style proverbial, d'un homme
vanité , qui fit une bonne fin . rusé : fin merle ; fine mouche ‫ ;و‬fin matois ;
। . Aller à fin contraire ,
4º. produire un fin à dorer.
éfet contraire à celui qu'on se propose . " FIN , s. m. » Le fin d'une afaire, le point
Ces exagérations vont presque toujours à décisif et principal. Tirer le fin du
fin contraire. NeckER. Si cette expression fin ; tirer d'une afaire tout ce qui s'en peut
est admise par l'usage, ce que je ne garan- tirer . == Faire le fin d'une chose ; ne
tis pas , du moins elle n'est pas du beau vouloir pas découvrir ce qu'on en sait , ce
style. qu'on en pense. » Vous le saviez , et vous
fin . = Jouer au plus fin ;
en faisiez le fin.
s '. A bonne fin , à mauvaise fin ( nº. en
2°. ) A bonne ou à mauvaise intention . chercher mutuellement à se duper. • On
Adevons
telle fin que de raison ( st relle
. fainil ) » Nous pouvait demander qui de ces diverses Puissan
être ravis
en , à fin que de cas jounit au plus fin. Anon .
.
raison. SÉVIGNÉ. C'à d. pour de bones Rem . Fin ( st. fanil. ) n'a pas quelquefois
raisons. = A la seule fin de... » L'An- d'aûcre emploi que de doner plus de force
gleterre renonce à la libre concurrence de à ce qu'on dit : » Le fin bour, » Je suis
ses ventes et de ses achats , à la seule fin ici toute fine seule : je n'ai pas voulu me
d'acroître les profits de ceux qu'elle paye charger
pour le service du commerce Ann. Liit.
d'un gâtre ennui que le mien. Sév .
E : nous fùines coucher sur le pays exprès ;
6 °. * On disait anciènement , à célle fiz
> C'est- à - dire , mon cher , en fin fond des forêts.
.

Molière.
62:
eacôre
afin que Provinces
pour , cerraiacs ; et le peuple le dit Avec sa Pénélope , il a plié bagage ,
en celle
. » A
En fin fond de Province il l'a contrainte à fuir.
fin que vous et tous le monde sachiez , etc.
Chron . La Chaussée.
On dit, en style proverbial , faire une FINAL , ALE , adj. FINALEMENT , adv.
de l'état du mariage » Il faut bien faire man. e—muet
fir; sefixer à un érat ; ce qui se dit sur-tout [ 3°
Le
au żd et au 3º , nale , nale
masc. n'a point de pluriel. On
une fin , dit un vieux garçon qui se marie, ne dit ni finals , ni finaux. ] Final , qui
>

La fin courone 1æuvre; la fin répond finit , qui termine. » Écat , compte final;
au comencement, ou même le surpasse! On jugement final; quitance finale. Qui
le dit du mal , comme du bien. dûre jusqu'à la fin de la vie.» Persévérance -
FIN , FINE, adj. [ Fein ,fine. ] 1 °. Dé- finale's,impénitencef.nile. – L'usage de ce .

lié cemenu en son genre, par oposition à mot est borné à ces sortes de phrases.
grós, grossier.Papier fin', toile fine.
-
Causefinale; le but, lemurić.
- Taille fine , menûe et bien prise. = FINALEMENT , à la fin , en dernier lieu .
2. Excellent en son genre. » Or , argent .
» Finalement , il en est venu à bout. L'Acid
fin.; fine Aeur de farine. » Avoir le goût dit qu'il
fin vieillit , hors du style de prati
t. »parlant
licaEn
subtil , dé3... des choses d'esprit, que. Vauglas se contente de dire qu'il ne
Esprit fin , goût fin. » s'emploie plus dans le beau style , quoique
Pensée, raillerie fine , oreille fine. = l'on sen serve dans le style ordinaire. Il ne
Enparlant des persones;
fin; elle est fine.
rusé.» Il cse parait pasque l'usage aitchangédepuis cette
Fin , subril , délié ; Remarque .
Tome II. li
1
1
1
250 FIN . FIN
Rem . On apèle consone finale , celle qui cerie , ceur ,celze : 3ºé fer. au i ' ' , e nuet
>

termine le mot, comme i dans 'at , eif au 2d , lon . au dern . ) Finasserie , petite ou >

dans clef. - On dit , en ce sens , substan- mauvaise finesse . Finasser, agir avec tiriasse
tivemeni , la finale , pour la dernière lettre , ric. Finasseur, qui finasse. » Il n'a que des
ou la dernière syllabe d'un mot. finass:ries : il ne fait que firasser. » C'est
" Ridole . On prononce la consone finale un finasseur , une finasseuse . == Ces trois
des mors placés inimédiatement devant leurs mois se disent plus souvent de l'habitude que
conjoints ; qui commencene par une voyelle , des actes particuliers . Ils sont du style simple.
tels que , 1 °: l'adjectif devant le substantif ; ESSER
Voy. FIN .
franc animal , sot ouvrage : pron.fran kani- FINAUD , AUDE , adj . [ Finó , nôde : 2
>

mal , so- touvrage. 2º . La préposition ou lon . ] Fin , rusé dans de petites choses . ( style
.

l'adverbe devant son régine , chez eux critique et inoqueur.) » Il est finaud , elle est
fort adroit ; pren . che zoil, for-ta -droul. ; °. finende.
>

Le pron . personel devant son verbe : il airne , FINEMENT , adv . FINESSE , S. f. Fi


>

vous offria , on leur aprent : pron . i- lème , NET , ETTE , adj. [ Fin eman , nèce , né ;
>
er
vou -zofré', on leue-rapran , etc. Buf. nère : 2° e muet au I è y es
mo , aux z aêtr . ]
>

II RÈGLE . Plusieurs consones finales se Finesse , 1 ° . Qualité de ce qui est fin et délié .
>

prononcent dans le discours soutenu , et ne Il se dit des choses matérielles et de celles de


se font pas sentir dans le discours ordinaire. l'esprit . » La finesse d'une toile , d une érote.
sus les Remarques , qui sont au I.a finesse d'une pensée , d'une expression . »
Voy. là desent
commencem des Lettres , et sur- tout de Cela est écric avec finesse. » Il sait toutes
R , S,, T. les finesses de la langue, de la peintûre , etc.
FINANCE , s . fém . FINANCER , v . act .. 2 °. Ruse , artifice. » C'est une finesse
et neut. FINANCIER s. m .. [ 2º lon. On ne grossière , user de finesse. Faire ulie chose
>

prononce point l'r dans les deux derniers , er


par finesse .
l’e y est fermé : il est muer dans le 1 ° F . ] FINEMENT , avec finesse , dans les deux >

1 °. Argent compiant ( st. fam. et plaisant ) sens. » Râiller finement : cela est finement
il n'a pas grande finance : il est couri de pensé. » Il la atrapé bien finement. = Fi
finance . net , finette , diminutif defin ,> fine , dans
Un Pince maille avoit tant amassé. le 2d sens de Finesse .» Il est finet , elle est
Qu'il ne savoit ou loger sa finance. finette. » C'est un finet, une finette .
2°. Somme d'argent qu'on paye au Roi Rem. On dit fiire finesse de , et entendre
pour les charges et ofices. » La première finesse à , sans article. » L'afectation de frire
finance de cetie charge n'est que tant. Aug. finesse des moindres choses ( de les cacher )
mentation ; remboursement , quitance de est quelque chose de fort ridicule. --- » !ly
finance , etc. = le trésor en a , qui le font de bonne foi, sans y enten,
3 ° . Finances , Ic >

du Roi ou de l'État. » Contrôleur - Géné dre finesse . P. Rapin. c. à d. sans malice. » Je


ral, Intendans , Receveurs , Bureau etc. le confesse franchement ; car je n'y entends
des Finances . point finesse. MARIV. * Bossuet , dit :: »
FINANCER, payer la finance d'une charge. Ceux , qui n'y entendoient pas la même
nº. 2° . » Il a financé cent mille francs pour
2
finessé que les Manichéens. Je crois qu'il
sa charge.. - Et v . neut , » Il est obligé de aurait dû dire : ceux qui n'y entcndoient
fironuer pour conserver son office. = En pas finesse autant que les Manichéens : y
style familier. » Vous ne finirez point cette entendre finesse , est une de ces expressions
>

afaire sans financer sans doner de l'ar- consacrées , qui s'emploient toujours de la
gent. même manière , conime faire part ; rendre
FINANCIER , qui est dans les afaires des raison , etc. Or on ne dit pas, fiire la méine
Finances. » Riche, habile Financier, » Le part, rendre la même raison que , etc. Mais
luxe des Financiers. on dit >, p. ex. » Je vous en ferai pari roue
FINANCIERE , adj. fém. On apèle ,
>
comme à lui ; je vous rendrai raison, comme
'écritère financière , ou écritûre de finance , je le lui ai rendu , etc.
une écriture de lettres rondes . On dit qu'un homme est au bout de ses
FINASSER , v. n . FINASSERIE , s. fém . finesses , quand il aVoy:
>

FINASSEUR , EUSE , s, m. et féin. [ Finace', sans réussir. —


employé
>
tous les moyens
Cousy à la fin de .
FIN FIS 251
COUDRE . régime. » Bientôt ilsfuniront les malheurs de
* FINESSER.Richelet dit que ce mot s'é- leur vie. Télém . Dites : les malheurs de leur
tait introduit de son temps , et que l'Acad. vie finiront; ou , ils verront finir les mal
disaitindiférenment finesser et finasser. Au- heurs , etc , » O Crecois ! ... La mort seule
jourd'hui, et l'usage et l'Acad . n'admettent pourra finir ma reconoissance. Ibid . Je crois
que le d .aier. qu'il falait en cet endroit , mettre fin à
etc. Voy. METTRE FIN au mā FIN , s. t.
FINI , IE , adj . 1 ° . Limité , borné. "» Nom .
bre fini: êtrefini. - 2º. Achevé , parfait, Rem . 1 °. = Finir sa vie , sc die de celui qui
en parlant de tableaux , d'ouvrages d'esprit. meurt , et non de celui qu'on fait mourir. »
» C'est un ouvrage fini ; un poème fini. Les méchans ne croyoient pas pouvoir assu
Il difère de perf.it, dit l'ab. Girard , en ce rer leurs vics , qu'en finissant la sienne ( de
que celui- ci regarde proprement la beauté du Pigmalion .) Telem . Je voudrois encôre dire ,
dessein et de la coastruction de l'ouvrage ; et en cetendroit, qu'en mºitant fin à la sienne.
celui-là , celle qui vient du travail ctele
de la L'Acad. dic : finir ses jours dans la péniten
main de l'ouvrier. L'un exclut tout défaut : ce : mais elle ne dit point , finir les jours
l'aútre montre un soin particulier et une aren- d'un autre.
O

tion au plus petit détail . --Ce qu'on peut 4 °. Se firir , est peu usité , et il est inue
mieux faire n'est pas parfait : ce qu'on peut tilc : finir , neutre , a le méme sens. » Là se
encore travailler n'est pas fini. » Les Anciens finissent los gemissemens : là s'achève le tra
se sont plus atachés au parfuit, et les Moder- vail de la Foi. Boss. On dit s'achever : on ne
nes au fini. Gir.Syn . dit pas se finir : Dires , en pareil câs , là finis
FINIR , v. act. 1 ° . Achever , terminer. » sent , etc.
Finir une afaire , un ouvrage , un discours. si Finir en entier , est un vrai pléonas
= 2° . Mettre la derniere niain . - Finit un me. » On est faché que cette Histoire ( de la
tablea", un ouvrage. = ; °. V. n . » Finissez conjuration de Valsiein ) ne soit qu'un frag
> )

donc ! » Quand il a commencé de parler , de ment , et que la paresse de l'Auteur ( Sarra


conter ,
il ne finit point. - » Le Sermon sin ) ne lui ait pas permis de la finir en en
finissait, lorsqu'il est entré. » Lebailfinira rier. Sabat. Trois siècles, etc. >

à Pâque , etc. 1 C'est un méchant hoinine , 6°. Dit - on tout a fini, ou bien , tout est
il finira mal . fini pour moi ? Lei" , est sans contredit le
>

REM. 1°.Finir régit ordinairement de et meilleur , s'il n'est pas le seul don . » J'ai
l'infinitif. » Quand il eur finide parler. Dans vécu , j'ai régné: tout est fini pour moi : .. ;
1)

les phrases négatives on met à ou de , mais un jour dernier , un jour


non
inévitable est arrivé
pas indiféremment . Il y a un choix à pour nous. Jer . D:l
Dʻl .
el t ige r
faire sur lequ le goûc scul peu dir l'éc ri- On dit , fam ili èrement , voilà qui est fini,
fini„rois
vain. » Je'n. eSév.
complimens
re
point à vous fai des ,c à d .n'en parlons plus.
, Sans cela , on ne finiroit FIOLE , s . f. [ Fio le , en vers fi-ole.
jamais de se plaindre . * Je ne finirois L'étymologie est pour pk'ole , ec l'usage pour
point si je voulois raconter , etc. erc. Tour fiolé.) Petite bouteille de verre. » Une fiole
trivial employé par certains Historiens ou de sirop . Petite fiole. Voy . PyroLE.
Orateurs. Il faut l'éviter avec soin . = Quel- FIRMAMENT , s. inm . [ Firmaman. ] Le
quefois Finir , est suivi de la prép. Pour
)
finit par nous dire que , etc.
les étoiles
Cieloù sontSous
par.»lesIl firmament. fixes. » Les astres du
le firmament.
noms, on dit , comencer par et finir en .» Ce FISC , s . m . FISCAL , ALE , adj . [ Fisk ,
innocomencepar
mot cemment . in et finit en ment. Comme fiskal. kale. ] Fise , est le trésor du Prince,
ou de l'Étar . » Les droits du fisc . » Amende
2". .Êtrefini a , en quelquesocasions, pour aplicable ou apliquée au Fisc. Fiscal ,
régime la prép.de et l'infinitif; et il a cela ne se dic que de l’Avocat et du Procureur
de particulier , qu'il done à cet infinitif un nommés par le Seigneur, pour faire dans cette
Sens passif,
ment. quoiqu'il soitemployé active juridiction particulière les fonctionsd'Avocat
» Il sera fini d im rimer vers le mois et de Procureur du Roi dans les autres juri
d'Octobre prochain . Affiches de Prov .– - On
On dictions.
dit, d imprimer , pour d être imprimé. FISTULE , s. f.er FISTULEUX , EÛSE , adj.
39. FINIR
Finir ,cesser, est neutre etseditsans [ 3* e muet au zë", lon . auxdeux
>

1 1.2
aîtres.
FIX FI. A
252
Fistule , ulcère , dont l'entrée est étroite et le Ce régime n'est pas selon l'usage. On nie
fonddeordinairement . - Fisculeux , qui pourrait pas dire non plus , est fixé à cet
large.=
est la natûre de la fistule. heureux retour. Le datif ne s'emploie qu'avec
FIXATION , s. f. Fixe , adj . FIXEMENT , desnoms, quiexpriment le tems.
adv. Fixer , v. act. [ Fiksa -cion , fikse , FLACON , s. m . Bouteille, qui se ferme
kseman , kseize
ksé': 2 muet au 2d et 3º , é fer. au avec un bouchon . Acad. qui le plus souvent
dern . ] Fixation , ne se dit que dans deux se ferme à vis. Trév. Sorie de vase. Rich ..
ocasions : 1°. Opération de chiniie,par laquelle Port. Celui - ci n'aprend rien . L'Acad. con
un corps volatil est fixé : la fixation du mor- fond le flacon avec toutes les bouteilles , qui
cûre. 2. Détermination du prix d'une charge. se ferment toutes avec un bouchon. . La defi
» La fixation du prix , etc. nition de Trév. est la plus satisfaisante. » Fla
FIXE , certain , arrêté , d'terminé. » De-
> con d'or , d argent , à écain , de criſtal.
meure fixe , prix , somme fixe. Jour', heure
>
FLAGELLATION , s. f. FLAGELLERY
fixe. = Qui ne se meuc point. » Point fixe.: V.
y. act. On prononce les 2 1:: fiogel-la-cion ,
e
» Etoiles fixes. SI Avoir la vue fixe ,, les le lé : 22°,é fer: )] Action defiglier , de fouetter.
fermeinent.. Le subst. ne se dit que de la flagellation de
yeux fixes , les regards fixes , fermèinent
arrêtés au lieu où l'on regarde. - Molière dit N.FLAGORN
Et ces fixes regards tont chargés de langueur.
S. Le verbeERque, vde. nN.S. eret des Martyrs.
. FLAGORNERIE , S.
l'inversion est dûre . f. FLAGOKNEU'R , NEÛSE ,.S. m . et f. [ Fla
e
FIXEMENT , d'une manière fixe. » Regar- gorné, neri- e , neur , neú ze : 3 °: é fer. au
er
der fixement. Il ne se dit que dans cette locu- 1" e muet au 2d , Ton. au dern. ) Flagoro
*
> >

tion. = * Quelques-uns écrivent et pronon- ner , fater en faisant de faux raports. Fla
cent fi c'ment avec un accent aigu sur l'é : gornerie basse flaterie , acompagnée de >

c'est une ortographe , et une prononciation raports . Flagorneur , qui Magorne.. » Il va


vicielises. sans cerse flagorner aux oreilles de son mei
+ FIXER , arrêter, der rininer. » Fixer un tre. » Il s'est rendu agréable par ses ficgarne
jour , la valeur des monnoies ,> le prix des ries. » C'est un flagorneur,> une flagorneúse:
charges..Fixer sa demeure en un rellieu. Ils sont du style familier.
Fixer le mercûre , les humeurs.
>
Fixir un FLAGRANT , adj . m . Être pris en fla
esprit volage. = Se fixer à... Vous voulez grant délit , sur le fait. Il ne se dit qu'en
tantôt une chose , tantôt une autre : fixer- cette pirâse .
vous enfin à quelqu'une. » Son esprit ne peut FLAIRER , v . act. FLAIREUR , ss . mi: >
re
se fixer à rien , à quoi que ce soit. [ Fléré,.reur : ite é fer. devant le muet, ce
er
Rem . 1 ° . Plusieurs Auteurs ont fait régirà i'r ee devient moyen : il flaire , flairera , etc.
ce verbe les persones. » Fixer un objet. Ann. pron . flère , flèrera. ] Flairer au propre , sen.
>

Litt. » Obligée de le fixer pendant une heure. tir par l'odorat. » Les chiens ont faire la
( en faisant son portrait ) Th . d'Educ. » Elle bête. » Flairez cette rôse. Au figure ,
me regarde à son tour : je la fixois sans le ( st. famil. ) pressentir, prévoir. » .11.
Il a faire
savoir.. Créb.. F.» Après m'avoir longtemps cela de loin . = Flaireur de table , de cui
fixé , etc. Id . - Le même Auteur dir ailleurs sine : parasite. Il est familier , dic 1'Acad.
reg.irder fixement et fixer ses regards , et * Molière a die fleureur. Tu viens ici mettre
c'est ainsi qu'il faut dire. — Fénelon a em- ton nez , impudent fleureur de cuisine.
ployé la 1" de ces deux locutiors, et Mari- * Anciènement, on disait aussi fleurer.» A
vaux la 2de: » Pendant que Télémaque par- la mode des chiens, qui figureni leurs maî
>

loit , Diomède le regardoit fixement. Té- tres . Montaigne.


LÉM. » L'aûire d'un air pensif et ocupé fixoit FLAMDANT ,Ante , adj . FLAMBÉ, ÉE ,
les yeux sur moi. Mariv. L'Acad. ne adj . FLAMIER > v. act . et n .. [ Flanban ,
dit que >, fixer ses regards sur quelqu'un. e
bante , bé., bé- é , bé' : [ " lon. 2° è fer. aux }
>

20. En parlant des jours et des époques , dern. ] Flamber , actif , passer par le feu ou
Erre fixé régit à : » Mon départ esi fixé au par dessus le feu . » Flamber une chemise. - -

12 de ce mois. Voltaire mer à la place. la Flamber un chapon , des alouettes , etc. faire
prép . pour , qui l'acomodait mieux . dégoutter dessus du lard fondu. Neutre ,
Plysthene-est d'Épidaure atenda chaque jour. jeter de la flamme, » Cebois no flambe poin !:
Vorre hymen wt fixé pour cet heureux retour. Faites flamber le feu. = Flambant , qui
F L A LA 253
Alambs, dans le 2d sens. » Tison flambant ; extension , Flanc se dit de diverses choses. »
>

bûche flambante. Le flanc d'un vaisseau , d'un bastion , d'un


FLAMBÉ, fig. st. plaisant. Ruiné , perdu. baraillon. » Prêter , découvrir, montrer le
11 est flambe : mon argent est flambé. »„ Cette flanc aux énemis.
énemis . ' » Prendre , attaquer en
afaire cst flambée. flanc .
FLAMBEAU , s. m . Flanbo : 2 dout . au
2 On dit , en style proverbial , se batre les
sing: lon.au plur. Flambeaux. [ 1°. Espèce de flancs , (nº. 1º .) faire des éforts. » L'Av .
torche de cire , dont on se sert la nuit dans Gén . S'est baru les flancs pour faire un
les rûes, » Alumer, porter , éteindre un flam- grand étalage de rhétorique sur cette nuit
beau . Fig. le fiambeau de la guerre, de funeste. Préier le flanc. » Certe arme du
-

la révolte.— 2. Chandelle de suif ou de ridicule , si redoutéc de nos Philosophes y,


cire , qu’on allume la nuit dans les maisons. parce qu'ils y prêtent si fort les flancs. L'Ab.
»
Aportez des flambeaux ; et les chandeliers , Royou. On dit ordinairement le flanc au
dans lesquels on les met : flambeau d'argent , singulier. re
de vermeil doré , etc. - Fig . ( style poéti- FLANDRIN ', s. m. ( Flan - drein : 1
que et élevé) le flambeau du jour , le soleil, lon. ] Terme de mépris. » C'est un grand
de la nuit , la lune. Les flambeaux de la nuit , flandrin , un homme élancé , grand et tuet ;
>

les étoiles. - Le flambeau de la raison , etc. de mauvais air , qui n'a nulle contenance.
.

* Le peuple die tuer la chandelle : Ma- FLANELLE , S. f. [ Flanèle : 2° è moy . 3°


lherbe a dit au figure ,> tuer le flambeau . e muet. ] É !ofe légère de laine. » Flanele á'an
Cette façon de parler tigurée , est devenue si gleterre, chemise de Flanelle. re
commune , dic Ménage ( il pouvoit ajouter FLANQUER , v . act. [ Flanke': 11€ lon .
et si baffe ) qu'elle est devenue moins noble , 2 é fer. ] Défendre ou garnir. Flanquer
et par conséquent moins poétiqueque la pro- une muraille de grĉsses tours . » bataillons
pre , qui est éteindre un flambeau . flanqués par des ailes de cavalerie. » Corps
FLAMBERGE , s . f. Épée. Il ne se dit de logis flanqué de deux pavillons, de deux
que dans cette phrase du style plaisant, mer- galeries.= Populairement , flanquer , do
tre flumberge au vent : tirer l'épée. Acad. ner . » Il lui a flanqué un soullet , un coup de
Trév . , etc. pied. Se mettre. » Il s'est venu flanquer aw
FLAMBOYANT , ANTE , adj . FLAM- milieu de nous.
BOYER , v . nn . [ Flanboa- ian , ian- te , té :
e
FLAQUE , s. f. FLAQUÉE , s . f. FLA
" lon . 3° lon. aux 2 zers, é fer. au dern .] QUER , v . act. [ Flake , kése , ké : 2° e muet
>

Brillant . Briller. Le verbe ne se dit que de au 1I , é fer. aux- 2 altres , long au 2d. ]
3

l'éclat des armes , ou des pierreries , et il est Flaque, petite mâre d'eau . » Il y a des flaques
peu d'usage on dit encore , astre flam- d'eau dans ce chemin. == Flaquée , quan:
boyant, épée , comère flambovante . tité d'eau qu'on jeite avec impétuosité contre
FLAMME,( ou mieux flame, puisque l'a quelque chôse. « Le vent lui a jeté une fla
+ Flaquer, jeter
feu long: ). s. fi ia partie la plus subtile du quée d'eau par le visage.
.
est >, quis'élève en haut, » Éreindre , amor- avec impétuosité de l'eau ou autre liqueur.
tir , étoufer la flame. = Poetiquement , la » S'il trouve qu'on lui a doné trop de vin , il
-

passion de l'amour. - En termes de Marine , en flaque plus de la moitié au visage de celui


Banderole fourcbue , qu'on arbore pour orne qui est à sa droite. La Bruy. Ce mot ine
ment , ou pour faire signal . paraii bâs et populaire. L'Acad. se contente
FLANC", s. m. [ Le c ne se prononce que de dire qu'il est du style familier. = On dit
dans le discours soutenu lorsque le mot dans le Dict.de Trév. qu'il ne se trouve dans
suivanticomence par une voyelle . ) . ,1°'. Dans aucen Dictionaire , ( pasmême dans Pomey )
le sens litéral , c'est la partie de l'animal, que Nicod seulement sur le mot flac , en cité
ca
qui est depuis le défaut des côtes jusqu aux un exemple : » llla vous flac -là.
hanches . » Il eut le flanc percé d'une Hèche.- FLASQUE , adj . ( Flaske : 2° e muer. ]
Cheval, qui bat du flanc. » Le lion se bat Mou et sans force. » Un grand homme flas
lesflancs-avec sa quelle. —— En parlant des que.. » Le chaud m'a rendů flasque.= Rouser
femmes, relativenient aux enfans qu'elles ont seau l'a employé au figuré. Il se fait dire par
porté dans leur sein , on dit aussi les flancs, les Mûses. » C'est par nossoins que ton espritë
>

mais seulement dans le style noble. = 2 °. Par a de bonne heure apris.


FLA F LA
254
A distinguer des solides écrits. croiriez que ce Seigneur espérait de l'avoir
Ce vain amâs d'an : ithèses pointues: dans son Régiment: ce n'est point cela. L'Au
D'expressions flasques et rebatues. teur veut dire que le Colonel étoit flaté , se
FLATTER on FLATER , V. act . [ Flate': croyoit heureux de l'avoir , etc. Le P.
2° é fer.) 1°. Louer excessivement dans le des . La Ruë lui a doné , à peu près, le même sens.
sein de plaire, de séduire. » Flater les Grands. » Si le monde aprouve votre obéissance , ne
» Nous n'aimons que ceux qui nous flateni. vous en fiatez pas ; c. à. d. n'en tirez pas va
Ce Peintre l'a flatée ; il l'a peinte plus nité. Në vous en flatez pas , signifie ne le
belle qu'elle n'est. 2 °. Excuser par une croyez pas. Ainsi, il y a un contresens dans
mauvaise complaisance. » Fiarer les passions , cette phrase. M: Marmontel fait dire à
les défauts de ses amis : flater le vice. une Dame; je me flate ( c. à. d. j'aime à
3º. Tromper en déguisant la vérité. Le Mé- croire ) d'étre née pour rendre heureux un
decin flare ce malade. »„ Ne me flatez pas. homme de bien . - C'est le vrai sens de ce
» Dires-moi sans me flatcr ce que vous pensez mot . Se flater que avec le futur , c'est
de cet ouvrage . » Ce malade,> ce plaideur se donc espérer que : se flater de avec l'infinitif,
flate , etc. c'est avoir la présomtion , la persuasion de ,
Sois dit , sans me flater , sans vanité. etc. se persuader que , etc. Remarquez
Si feu mon pére. enfin que ,
, dans ce sens même , se f.ater regit
Soit die, sansme flater ,avait eu mon coup-d'oeuil, que , lorsque le verbe régi ne se raporte pas
Jamais je neusse été Madame de Limeuil. au sujet de la phrase , et de lorsqu'il s'y ra
Barthe . porte : » Je me flate que vous viendrez : je
4 °. Traiter avec trop de douceur. Flater me flate d'être aprouvé de vous. —= Mais il
une plaie. » On ne guérit poine les grands n'a de régime des verbes qu'avec le pron .
maux en les flacant . Cela est vrai dans le pers. et érant employé comme réciproque.
moral , comme dans le physique. = s : Ca. On dit , je me flate d'obtenir ou , que j'ob
> >

resser:flarer un enfant ; un chien ; un cheval tiendrai : On ne dit pas , vous me flatezque


avec la main. » Chien qui flate son maître. j'obtiendrai , ou d'obtenir. Il faut dire >
= 6°. Flater de ... faire espérer. » On le
. vous me faites espèrer d'obtenir , ou , que
flate , ou il se fiate d'un succès complet , de j'obtiendrai,. » Nous devons craindre que
gagne r son procès. — Se flater , se persua. notre vanité ne nous fiate souvent de pou
der. » Il se flate qu'on aura besoin de lui . voir parvenir à des conaissances, qui ne sont
» Il s'en est toujours flaté. 7 '. Delecter. pas faites pour nous. Fontenelle . Je voudrais
» Musique qui flate l'oreille ; viri qui flate dire , que, séduits par notre vanité , nous ne
le goût.» Cela flate l'imagination , les sens. nous flations de pouvoir , etc. - L'actif se
Flater sa douleur , son ennui , en adou dit avec le régime des noirs. » Flater le pé
cir le sentiment. cheur de l'impunité : la lui faire espérer.
Rem . 1°. La prép. de , que régit flater, ne On dit , proverbialement , flacer le dé, ne
doit s'employer qu'avec les noms des choses pas parler ou agir franchement.- Flarer le
qu'on nous fait espérer. Voy. nº. 6°. Ce vers chien , jusqu'à ce que l on soit aux pierres :
de Boileau fie paraît donc répréhensible. faire bonne mine à certaines gens , jusqu'à ce
Vint flater le péché de discours imposteurs. qu'on puisse leur résister .
L'usage veut en cet endroit , par des discours * FLATER, S. m. Mulherbe l'a employé ;
imposteurs: Flater, y a le sens marqué au Les Muses hautaines et braves.
n ° 2 ', - Voltaire a fait la même faûre .
o
Tiennent le fiorer odieux.
On dit , la flaterie .
>
Je m'entendais flater de cet auguste voix , FLATTERIE ou FLATERIE , s. f. FLA
Dont tant de Souverains ont adoré les lois.
• Il aurait pu dire , sans déranger le vers.
>
TEUR , EÛSE , adj . FLATEÛSEMENT , adv.
е er
Je m'entendais flater par cette auguste voix. [ 2° e muet au '" , lon . aux 2 dern . teúze
De lui a paru plus doux que par , et ila sa- teû zeman. ] Flaterie, est une louange faûsse,
>

crifié la régularité à l'harınonie. Voy. De. donée dans le dessein de se rendre agréable.
2° . Se flater que ou de a le sens d'espérer. Flateur , qui lotie avec excès. Flareusement ,
"Un Auteur moderne lui done un aître sens d'une manière farelse, » Flaterie grossière
que l'usage n'admet pas. » Ce Seigneur se ou délicate. Dire quelque chôse par flaterie.
flucoit de l'avoir dans son Régiment. Vous Parler sans flaterie. Je hais la flatèrie.
F L É F L. É 255
» Amis fiateurs , discours , langage flatert. bassins d'une balance. === zº. Barre de fur
2 Il a toujours quelque chose de flottur ( d'obli- qu'on ner au derrière desre portes cocherus.
geant) à dire." Manières Flateises , douces et FLÈCHE , s. fém . [ 1" * èmoy. 2 * e muet. ]
>

insinuantes . - Subst. » Lâche flizeur , c'est 1°. Trait qui se décoche avec un arc ou une
- >

un lateur à gages. » Je hais les fiateurs. » Il arbalète. • Tirer uneflèche » Il fendit l'air
.

0,"
n'y a pas loin de la mauvaise foi du flateur à comine une flèche décochée avec violence.
celle du rebelie . Massill. — » Parler flatelse. Le Sage. Fig. » Les fliches de l'Amour .
1
ment . Voy. Bois. = 2°. Longue pièce de bois
;:
Rem. 1 °. Flateur , se dit élégamment des cambrée , qui joint le train de derrière d'un
chốses qui donent une agréable espérance ou carross avec celui du devant. ; . Par
causent un honêre plaisir.» La pluietse espć- tie du clocher qui en fait la couverture
rance , une fluteise image. » Les charmes et qui est en pyramide . On dit aussi aiguilles
flareurs d'une éloquence douce et insinuante. 4°. Flèche ou l.ame au Trictrac , les
Jamais un mor flateur n'est sorti de sa bouche.
Barthe .
figures coniques sur lesquelles on place les
dames.
2°. Corneille donc à flarer le sens de favo FLÉCHIR , v . act. et neut . FLÉCHISSE , re
riser et à flaterie celui de faveur , bonheur. MENT , s. m . {Fléchi , chiceman : 11e é fer!
La fortune me flase assez pour m'en louer. 3 e muet. [ Fléchir , 1 °. ployer , courber ;
.

Mon père est gouverneurde toute la Syrie , fié hir le genou , ou les genoux. -- V. n.
Ti Et comme si c'étoit trop peu de fluterie ; » Que tout genou fléchisse au nom de Jé.
Moi - mêine elle m'embrisse er vient de me doner , SUS. 1 Fléchir sous le joug. » Tout le monde
Tour jeune que je suis , l'Égypre à gouverner. fléchissoit devant lui. 20. Adoucir
Théodore. atendrir. » Rien ne peut le féchir. Se
On dirait encore aujourd'hui que la fortune laisser fléchir aux ou par les prières. »
nousflute ; mais on ne dirait pas qu'elle nous Fléchir le courroux lá dứrtié d'un Ty
>
-
embrasse , et que ses faveurs sont des flarea ran . = V. neut. 3 °. Cesser de persister ,
ries. céder par complaisance ou par foiblesse. ♡
FLATUEUX , EÛSE , adj . FLATUOSITÉ , Il fléchit aisément . » Il ne sait ce que c'est
s. f. [ Flu:u -ell , ei-ze' ozité , ;' lon. aux que de fléchir. * Il se dit sans régime :
deux premiers. ] Venteux. Vents dans le corps. Molière lui done celui de céler. » Il faut
» Leslégumes sont flatueux ; ils causent dus fléchir au temps.
flatuosités. - Dans le discours ordinaire ces
-
Rem . 1 ° . Suivant le P. Bouhours , ce verbe
mors ont l'air précieux et sentent l'afectation. ne se dit point dans le propre rout pur.
FLÉAU , s. m. ( Flé-o , et non pas Flo: On dit bien , flé hir un homme; fléchir la
>
re

celui-ci est un gasconisme : 1 " é fer.2 dout. colère de quelqu'un mais on ne dit pas
5

au sing. lon. au plur. fléaur. ? .1 °. Instru- fléchir un arbre ; flé, hir un bâton. Et quand
ment, qui est composé de deux bâtons d'iné- on die fléchir le genou , cela signifie ado
gale grandeur , atachés l'un au bout de l'autre rer , et non pas simplement plier le genou
avec des courroies , et quisert à batre le ble. devant l'idole. L'Acod. dit pourtant fléchir
- Au figure , il se dit des maux que Dieu le genou , ou les genoux . Il est vrai qu'elle
envoie aux hommes pour les chârier. » La avertit que ce verbe ne se dit que dans ces
guerre est un terrible fléau . » La peste et la deuxx phr
deu phrases
ases , mais elle ne dit pas si elles
famine sont des fiéiux . sont au propre ou au figuré. L'autorité de
Sur ces cours durs et perfides , l'Acad. est très-grande ; mais l'opinion du
Il épuise ses fleaux. P. Bouhours me parait fondée... Richelet le
Le Franc. dit neutralement au propre : Ce bois ne
fléau dit des
OndeleDieu persones.
, »„ Cet enfant est s’apelait
Atila le fléchit point.=M.' Pascal'a dit. » Ce
le fléau de n'est pas à la règle à se fiéchir ; pour con
son père , celle femme de son mari , etc. venir au sujer . J'aimerais mieux dire , à se
On l'a dit des critiques. » Les censeurs de plier.
Boileau devraient faire réHexion qu'en étant 2º. Le P. d'Orléans emploie faire fléchir
flézu. desAuteurs
lela vertu , il fut
Le Chev.de's Sabl .
toujou rs l'amid e avec la prép. à etl'infinitif , dans le sens de
faire consentit , déterminer. » L’un et l'aútre
2°. Verge de fer oùsont atachés les deux fireni fléchir, eplin de Roi de France à nés
256 FLE F LE
gicier. Ni l'expression , ni le régime ne sont ou le fruit. » Fleur de pêcher , de jasmin,
suivant l'usage. de pois. » Les blés sont en fleur . » Bou
1

FLÉCHISSEMENT , action de Aéchir. » Le quet , guirlande de fleurs. = Il est fore


fléchissement des genoux devant les idoles usité au figuré . » La fleur de l âge , de
est un crime d'idolâtrie . Il ne se dit que la beauté. » Cette première flear de réputa
dans cette ocasio n , et pour l'action de flé- t102 , qui répand son odeur sur tout le reste
x
chir les genou . d'une belle vie . Avoir la fleur d'une chôse;
FLÈG ME S. m . FLEGMATIQUE , adj. en avoir la première vûe, le premier usage.
e

[ Flègme , matike : 2° è moy, dern . e muer.] = La fleur de... l'élite . » C'étoit la fleur
Flegme est 1º.° une des quatre humeurs , qui de la jeune noblesse , que le Roi avoit em cm
l'animal , menée de Crère. Télém . – En style fa
compôsent la masse du sang de l'animal
et qui est froide et humide. 2°.Piruite milier , on dir d'un ho:nme qui a beaucoup
» Jeter de valeur et de probité
épaisse que l'on jère en crachant.sens , c'est la fine fleur.
beaucoup de flegmes. En ce , il se de chevalerie. Plus familièrement en
dit ordinairement au pluriel. 3 °. Qua- côre , on dit de toute persone , qu'on veut
fleur des pois.
lité d'un esprit posć , qui se possède. » Avoir louer, c'est lad'un
du flègme ; an grandfiègme. » Son flègme Rem . On dit homme , qu'il est mort
démonte tout le monde. Ce flègme pourra- à la fleur de l'âge , à la fleur de ses ans ,
t- il ne s'échaufer de rien ? Mol . fort jeune, et non pas duns sa fleur, comme >

FLÈGMATIQUE , au propre , pituiteux, dic Mr. Laignelot dans sa Tragédie d'Agis.


qui abonde en Aègme. Homme, femme Pourquoi cette soinbre douleur ?
flèginatique ; tempérainent flegmatique. Pleureroit on mon fils , moissonė dans sa fleur ?
Au figuré , qui a du sang froid. » Il est Dans le Journ. de Mons . cette expression,
singulièrement flègmatique. S. m. est en italique ; critique indirecte.
» C'est un fiègmatique. A fleur de ... adv. Au niveau de ... à
Rem . Ríchelet met flegme ou phlegme. er
fleur de terre : à fieur d'eau . Cette balle a
On n'écrit aujourd'hui que le 17 passé à fleur de corde ,. == Figurément ( st.
FLÉTRI, IE , adj. Voy. Faný.
> . afaire qui a passé à fleur de corde,
Famil.)
FLÉTRIK , V. act. FLÉTRISSÓRE , s. f. qui n'a eu que les sufrages absolument né
[ 1" é fer. pénul . lon . au second.] Flerrir, cessaires. e
c'est faneç, sécher , ôrer la couleur FLEURAISON , s . f. [ Fleurè zon :: 2°
> 23è
la fraicheur. » Le hâle flétrit les fleurs ; moy. ] C'est la formation des fleurs , et la
le temps , l'âge flerrit la beauté. » Les saison dans laquelle les plantes Acurissent.
Heurs se flécrissent bientôt , sont bien- FLEURDELISÉ , ÉÉ , adj . [ Fleur delizé,
e

tôt flétries., » Sa beauté comence à se flén pé-e : 2' e muet : 4® é fer. ] 1 °°. Couvert
grir. de fleur de lis. » Baton fleurdelise.
Mon corps , victime infortunée , 2 °. Qui ressemble aux fleurs de lis des ar
Du feu dévorant qu'il nourrit , moiries. » Fleurfleurdelisee.
Privé d'alimens , se flétrit ,
Comme l'herbe aux champs moissonée.
FLEURER , v. neut . Répandre , exhaler
une odeur. » Cela fleure bön . Prover
-

Le Franc . bialement : cela fleure comme baûme : c'est


Figurément , déshonorer : les discours une afaire qui paraîc bonne et avantageûse.
imprudens fleurissenr plus souvent la réputa- - Voy . FLAIRER .
.
rion que les discours malins. Flétrir le FLEURET, s. m . FLEURETTE , s. f. [Fleu.
cæur à .... Chagriner , décourager : » Ce rè , rète : 2 è moyen . ] Fleuret, 1°. espèce
>

reproche lui a filtri le cour. de fil fait de la matière la plus grossière de


la saie. C'est aussi le ruban fait de ce
Flétrissúre se dit au propre et au figuré.
» La flétrissüre des fleurs , des fruits , de même fil. S 2° . Épée sans pointe et sars
la beauté. - Tache à la réputation .» C'est tranchane, dont on se sert pour aprendre à
une ferrissûre à un Militaire d'avoir fui faire des armes.
dans un combat. FLEURETTE , au propre , petite Aeur. Il
9

FLEUR , s . f. [ Monos. dout. aụ sing. n'est usité que dans la poésie pastorale. =
Jong, au pluriel. Fleurs. ( Ge qui vient sur Au figure ( st. familier) cajolerie. » Dire ou
les plantes etsur lesarbres avantla graine conter des fleurettes. Elle aime la fleurette,
ou
FLE FLE 257
ou les fleurettes. » Diseur ou conteur de hautes poésie ) et que fletiye n'est pas du dis
lier
Benoit fleurettes. cour fami ,
rfir FLEURI, IE , adj. ( Flex - ri , ri- e : 2 ° lon. 2°. Quelques - uns établissent cette distinc
er

au 2d . Au propre , quiest en lleur. » Arbretion entre fleuve et rivière , que le 1 ne se


fleuri: les prés fleuris . == Au figure ; teint dit que des rivières qui se jettent immédiate
fleuri, qui a de la fraîcheur et de l'éclat . » ment dans la mer , et ei l'autre de celles qui ont
Discours fieuri, style fleuri , rempli de Heurs leur embouchure dans d'autres rivières. La
d'eloquence. - Il se prend ordinairement Saone est une rivière ; le Rhône est un fleuve.
en mauvaise part , en parlant du style et du Mais il est des rivières qui se jèrent dans
discours . la mer , qui méritent à peine le nom de ruis
FLEURIR , v. n . Pousser de la Aeur , être seau . Telle est l'Huveaune à Marseille. La
>

en deur.» L'amandier est un des arbres qui distinction de Min.ge est donc plus juste , et
fleurissent le plu :ôr. Fig . être en cré. il faut s'y tenir.
dit , en vogue. »n Les Sciences , les beaux 3 °. Les fleuves , qui sont du genre mascu
Arts ont toujours fleuri sous les grands lin , exigent du , del ( ç, à . d . l'art, défini )
>

Princes . ceux du genre féininin la prép . de. (ou l'art.


Rem. Dans le propre, on dit fleurissant , et indifini. ) » On dit les rives du Tibre , du
dans le figuré florissane. » Les prés fleuris- Tage, du Danube , du Rhône erc . et les
sans , les plantes fleurissantes. -- ». Un rives de Seine , de Loire , de Marne , etc.
empire florissane, une armée florissante. Mi'n . - M '. Brossele était du même avis , et
‫ܐܨ‬
Ce verbe a d'autres temps où l'on emploie il représcota à Boileau , qui avoit dit :
plutôt lo que l'eu dans le figuré : „» Un tel Di Srix et d'Achéron peindre les noirs torrens ;
komme florissait sous un telrègne : l'art ini- que du Stix, de l'Achéron serait plus régu
litaire florissait en un tel cemps. Dans le lier . Mais Boileau , qui avait dit , dans un
propre on diif.eurissait : » Cet arbre fleuris aútre endroit.
sait tous les ans deux fois, et non pas flo Quel plaisir de te suivre aux rives du scamandre.
rissait . soutînt toujours que de Srir et d'Acheron
FLEURISTE , s. m . 1 °. Qui aime les était plus poétique, jusqu à reprocher à Mr.
Keurs , qui prend plaisir à les cultiver . » Brossere qu'il avait l'oreille un peu prosaïque ,
C'est un fleuriste , un grand Meuriste. == er à traiter cette manière, qu'il avait préférée ,
2°. Qui s'adone à peindre les lleurs . » Ce d'un de ces agrémens , qui sont des mystères
Peinire est un excellent fleuriste. == 3º.° Adj. qu'Apollon n'enseigne qu'à ceux , qui sont
Marm. -L'Acord.
m . » Jardin fleurisse. MARM L'Acad . véritablement initiés dans son art. Il me sem
ne le met pas comme adjectif. ble qu'il n'y a pas là grand mystère. La
FLEURON , s . in. ( Fleu - ron : 1 " dour. ] Monnoie justifie Boileau sur ce que Stix et
Espèce de représentation de leurs , servant Achorin sont regardés comme des Dieux ,
d'ornement. » Les f.eurons d'une courone. » que Srix est femelle en grec et en latin et
Les fl eurons , que , les Imprimeurs meitent au autres semblables raisons. Il croîve même que
coinencement et à la fin des livres , des cha- rives de Scam intre a quelque chôse de plus
pitres , etc. == Fig . » C'est le plas beau noble et de pluspoétiqueque, du Scomandre ,
cc Boileau en éfer avait traité cette dernière
ficuron de sa courone , un de ses plus beaux
privilèges , un de ses plus grands revenus. - version de faûte d'impression. L2 Monnoie
Cette
diocre
expression ne passe pas le style mé- nous renvoie d'ailleurs à l'oreille , qui est
. d'une grande autorité en cette matière, et il
e
FLEÛVE , s . m . .1 [ ;" lon . 2 ° e muer . ] ajoute que qui l'a bonne peutet doit la con .
Grande rivière. » Fletive profond , rapide, şulter. Fort bien ! mais plus une oreille sera
>

etc. » Le bord , la rive , le cours , le canal , bonne et exercée, plus elle sera choquée de.
le lit , le courant , l'embouchûre d'un fleuve. ce qui est contre l'usage.
REM . 1 ' . Rivièra : Flelive. Le c ' ' se dit des M. Marin pense qu'on dit toujours les
grandes et des petites rivières ; le 2d ne se dit rives de la Seine, de la Loire , etc. et non pas
que des grandes, si ce n'est qu'on parle du de Seine, de Loire , etc.
Dieu de la rivière ; car alors on dit fie úve. FLEXIBILITÉ , s. f. FLEXIBLE , adj.
I
Menige fait encore remarquer que rivière [ Fiètibilité , cible : 1 è moy . dern. é fer.
er
n'est pas poétique , ( il entend parler de la au i'' , e inuet au 2d. ] Flexible , souple , qui
Tom . II. Kk
1258 FLO F I O
se plie aisément. --Il se dit au propre et sait,
au " figuri . » Un osier flexible , une canne
qu'il était florissant
FLORISSANT en tel tems.
, ANTE , adj. Quiest en
flexible. » Un esprit flexible , une voix flexi- honeur , en crédit , en vogue. Voy. FLEU
ble. —- Inflexible,son contraire,ne se ditqu'au rir.= ’Aumasc.ilseplaitàsuivre le nom
figuré ; et il se prend en bonne et mauvaise qu'il modifie ; au fim .il aime à le précéder.
part. » Un Juge inflexible.» Une âme inflexi- „ Un empire florissant est mieux que , floris
ble. Boun . sont empire, mais florissante jeunesse sone
FLEXIBILITÉ, qualité de ce qui est flexi- mieux que jeunesse, florissante .
ble : » La flexibilité de l'osier , de la voix , Vous , filles de sion , florissante jeunesse. ,
de l'esprit . re
Joignez - vous à nos chants sacrés.
FLEXION , s. f. [ Flèk -cion : 1" è moy. ] Rouss.
État de ce qui est Aéchi . » La flexion d'un REM . * Leitnitz dit , fleurissant empire ;
ressort, d'une poêtre , etc. Acad. Ce mot est le Genére , état fleurissant ; et M. Astruc , le
peu usité i; il est pourtant nécessaire , et nous fleurissant commerce d'Amsterdaın . — Dans
n'avons pas d'aître mot pour signifier ce ces trois phrases , on doit dire florissant. Ce
qu'il exprimc . = Son plus grand usage est lui- ci ne se dit qu'au figuré , ľaútre ne s'em
en Anatomie, » Flexion simple ou composée, ploie qu'au propre.
FLIBOT , s . m . FLIBUSTIER , s. m . [ Fli-
.
FLOT , s. n . [ le e ne se prononce point. ]
bo , bus- tie : dern . é fer. ] Flibot , est une 1º. Onde , vague. Voy. VAGUE . » Les frais
sorte de petit vaisseau . === Flibustier, sorte de la mer'; fendre les flors. = Ce vaisseau
-

de Pirates de l'Amérique , fameux dans le est à flor ; on l'a mis à flor ; il est soutenu sur
siecle passé , et qui étaient un ramassis de l'eau', il a assez d'eau pour florer. = 2°. Le -

toutes les nations de l'Europe.On On ne flux et reflux , la marée . » Le flot vient jusque
>

doit point le dire des Pirates des anciens là . === 33 ° . Fig. Foule :
temps . * » Il envoya ces émissaires en Nor- Corin à ses sermons traînant toute la terre ,
vège pour exciter Ics Flibustiers de ce Royau- Fend les flors d' Auditeurs , pour aller à sa chaire.
me à prendre les armes. Hist. d'Angl. 1066 . ‫ ال و‬passa à travers les fiors d un peuple im
- C'est comme si l'on parlait de grenadiers , mense assemblé pour le voir.. =
.
= Grande
quantité ; des flors de sang : Le sang coule à
de dragons , de housärus , en parlant des grands
armées romaines. er
flors.
* FLOC ou Flocon , s. m . Le r' est peu Et les chiens tremperont leurs langues altérées,
asité ; et le Dict . de Trev ., qui les met tous Dans les flors de leur sang ,
deux ne done d'exemple que du 2d, » Flocon Le Franc .
petites toufes ) de laine, de soie . » La neigeA Flots , adv. Il se dic au propre ei au
tombait à g: os flucons. figure. » Les pluies tombent à flors sur la
FLORÈS , terme emprunté du latin : il n'a Zone- Torride. Pluche.== On dit plus ordi
d'usage que dans cette expression : fuire f.orès; nairement à grands flors. = M. de St. Ange
faire une dépense d'éclar , ou briller de quel- aplique assez mal ceite expression adverbiak .
que autre manière. » Quand il a de l'argent Er d'un miel savoureux la liqueur précieuse.
il fait fic rès; ce qui se dit en critiquant et en Distilloit à flors d'or des branches de l’yeuse.
se moquant. » Cé Prédicateur fait florès ; il Distiller , c'est tomber goutte à goute; et
ett fort couru . Si. f.mil. coinment donc le miel pouvoit-il distillerà
FLORIN s. m . [ Flo -rein. ] Pièce de granis flors ? ANN . LITT . ==
M. Linguet
Monaie , qui tire son nom , à cequ'on pré- dit par flots. » On verse le sang p.:r flors.
>
"

tend , de ce que les premiers furent batus à C'est un néologisme. = A fiors , ar fig..ri';
Fiorence , et de ce qu'ils étaient marqués d'une en foule, » On les a vus acourir à florstu
fieur . = C'est aussi une monaie de compte multueux. Th -mas.
=

qui est de diverse valeur , suivant les pays où .. FLOTTABLE , ou FLOTABI E , adj . Flo.
elle a cours . TAGE , S. m . FLOTAISON , s. f. FLOTTANT ,
* FLORIR ,v.n.Iln'est usité qu'au participe ou FLOTANT, ANTE , adj.[2€ dout. au1"
actif etàl'imparfaitde l'indicatit.Voy.FLEU- lon. aux 2 dern. è moy . auzº; fotezan]
RIR .* Les Marchands qui y font fierir le Florable , se dit des ruisseaux et des rivières
comerce. Sc. des Nied. On dit aujourd'hui sur lesquels on peut Aoter. Florge , esc
fleurir , quoiqu'on dise que le comerce floris:. la conduite des bois sur : l'eau ,lorsqu'on le
F LU FLU 259
faie floter. partie
Floraison , la part
> ie du nécessairement dans le prix des efets négocia
vaisseau qui est à fleur d'eau . = Florani, bles . Necker. » Il y a dans le cours de nos
au propre ,- qui fore.
Hote » Arbres flotans , Iles idées, je ne sais quelle fluctuation bisarre
flotantes. Au figuré , incertain , irré: qui souvent éloigne de notre esprit les aper
solu . » Esprit flotant. çus , qui sembloient devoir en être le plus
>

Son cæur toujours flotant entre mille embarras ; près. fl.


Ne sait ni ce qu'il veut , ni ce qu'il ne veut pas. FLUER , v. n. [ Flu - é 2° é fer. devant
Boil. l’e muet , l’u est long : il fiủe : au fu
>

Rem. Cet adjectif suit ordinairement le tur et au conditionel , cet e muet ne se fuit
substantif. Le fém . peut précéder en vers , et pas sentir . » Il flûeri , flüeroit : prononc.
dans la prose poétique . fillra , flürė. ] Couler. Découler. » La mer
Nos florantes forêts couvrent le sein de l'onde. fide et reflúe . » Les humeurs qui filent du
L. Racine. cerveau . » Sa plaie pre toujours . Fistule
FLOTTE , ou FLOTE s. f. FLOTE- lacrymale , qui cesse de fluer. = Il ne
e
MENT , s. m . FlOTER , V. n. [.2° e muet se dit que dans ces sortes de phrases. e
au i ' et au 2d , é fer. au dern . } Flote , FLUÊT , ETTE , adj. ( fiu -è , ère ; 2°
noinbre considérable de vaisseaux , qui vont è moy. ] Délicat , de foible complexion. » >

ensemble. La flote des Indes ; li flote Il est fluel , elle est flueste ; visage fluet >

d'Espagne. Florement ne se dit que du mine fluctte. » Complexion fluerie.


mouvement d'ondulation que fait en mar- FLUIDE , adj . FLUIDITÉ
> s. f. [ Flu
chant le front d'une troupe , et qui la dé- ide , idité :dern. e muet au jer I é fer.
range de la ligne droite: = Florer , être au 2d. ] Fluide , qui coule aisément.Flui
porté sur l'eau. » On voyoit florer çà et là dité, qualité de ce qui est Auide. » L'air er
des débris .
Fig . Chanceler , être irré- l'eau sont fluides ; et substantivement ‫ ;و‬sont
solu. » Floter entre diverses pensées , entre des fluides. » Ce sang est trop épais ;; il
divers partis entre la crainte et l'espé- faut tâcher de le rendre plus fluide. v La
rance . hume
fluidité de l'eau , du sang , des urs.
re e
Votre raison , qui n'a jamais floté FLÚTE , s. f. [ 1 " lon. 2° e muer . 11 °,
Que dans le trouble et dans l'obscurité. Instrument de Musique qui est à vent , percé

FLOTÉ , ÉE , adj . Bois floué , qui est venu de plusieurs trous , e qu’on einbouche. Il >

à flot par la rivière. y en a de deux espèces. » Flûte douce ou


FLOTTILLE , ou FLOTILLE , s. f. [ Flori- å bec. » Flûte allemande ou traversière. —
glie: mouillez les ll ; dern . e muet. ) Petite On apèle proverbialement , des jambes mai
flote, que le Roi d'Espagne envoie en Amé- gres , des filles. — Leurs flûtes no s'a
rique . en diférend.
cordent pas : Ils sont toujours
FLOU , adv. [ Monosyllabe . ] Peinre = Ce qui vient par la flate s'en va par
flou , d'une manière tendre , légère . Il se le tambour , ou retourne au tambonr ; ce qui
dit
par oposition à la peincûre dûre et sèche. est mal aquis ne profite pas . — Ajuster
FLOUET , ETTE , adj . Quelques-uns ses Flûtes , préparer les moyens de faire
>

disent fluet ; l'Acad. met l'un et l'alltre réussir une afaire. Il a de l'ordure à
disait - on dans le Dict . de Trév . -
Au- sa flite : il y a fort à redire à sa conduite.
jourd'hui l'Acad. ne dit que fluet ; et Trév. = 2°. Şorte de navire à gros ventre.
y renvoie . Voy. FlueT. FLUTÉ , ÉE , adj . FLUTER , V. n . FLU
FLUCTUATION , s. f. [ Fluktu -a -cion . ] TEUR , EUSE s. in . er f. [ L'Acad. mer
.

Cest, en Chirurgie , le moûvement d'un un acc . circ, sur l’re ; mais cet u n'est long .
>

Huide épanché dans quelque tumeur , ou que devant le muet. Il Flûte , flitera . Ce
dans quelque partie du corps humain. - n'est donc qu'alors qu'on doit mettre lac
-

Depuis quelquedans
» Entretenue tems une
on l'emploie au figuré.
fluctuation conti- cent sur l'u: ) Fluté ne dit qu'avec
er voir . Doux , agréablesecomme sons
le son de
nuelle , la Langue finiroit par s'apauvrir , la Ante. » Voix flurée , sons flutés.
ou par se dessécher , en se polissant ,, si Fluter , jouer de la Aute . Il ne se dit que
les gens de Lettres et les bons Auteurs ne par mépris.. » Il ne fait que flucer toute la
concouroient à la fixer et à l'enrichir . L'Abé journée . - Boire. » Il aime à fiuter . -
Arnaud . » Les fluctuations qui surviènent il est populaire . = Fluteur ne se dit aussi
Kk 2
260 FLU FLU
.

que par mépris. Qui joue de la Aute. » C'est fui , ou de peu de foi. » Doner garder >

On sa foi.» Manquer de fui , violer sa foi. »


un flureur un mauvais fliteur.
>
le dit rarement au féminin , parce qu'il est Foi de gentilhomme. »» Erre de bonne oli
peu de femmes qui jouent de la aute. de mauvaise foi, » Erre dans la bonne foi ;
FLUX , s. m . [ Flu ,> er devant une vo- faire une chose dans la bonne foi. » Pos
yelle fluz. ] rº . Mouvement réglé de la sesseur de bonne ou de mluviise fiio » Foi
mer vers le rivage à certaines heures du conjugale. » La fui des traités , etc.
jour. » Le flux va jusqu'à un tel endroit. 4°. Croyance. » Ajouter foi à quelque chose ,
0

»desLeexcrém
flux etledevenu
reflux.= 2 °. Écoulement à quelqu'une i Homine digre de fii.
ens s trop Auides. » Il a sº. Téinoigaage assurance . » Faire > foi
le flux de ventre. » Il lui a pris un flur de d'une chose , en faire foi.
ventre. » Flux de sang. » Flux hépatique , De ces deux vérités deux Fâbles ferontfoi.
dévoiement provenant de ce que le foie ne La Font.
faic bien ses fonctions.
pas
Flux de
» En foi de quoi j'ai signé, etc.
bouche. » Flux de paroles. »» Coinment ce REM . 1º. Foi pris absolument , ne se dic
re
fiux d'éloquencene donne-t -il pas du ressort que de la 1 " des vertus théologales. » Ilese
à votre langue ! Cover. = Flux de bourse , reinpli de fji : » Sa foi est in brandable.
folles dépenses. Es flux de larmes , style Cultivez vos amis , soyez homme de foi.
Boil.
burlesque.
REM. Malherbe écrit flus ; le
le Dict
Dict.. de On.dit , homine sans foi , ou de peu de fii.
Trév. met flüs ou flux. Dans les dernières. On nedic point ,homme defói : l'usage
éditions , on ne met que le dernier. admet rejète l'autre. Rousseau
l'un et a imité
Rousseau emploie figurément le flux et le Boileau .
reflux. Duine fui mäle revêru ' .
L'âme d'un vrai héros., tranquille , courageuse Sa propre vereu le condamne
Sait , comme il faut , soufrir d'une vie ora . A s'immoler å sa vertu.
geuse
Le flux et le reflux . Sans ce qui précède , on croirait que le Poère
C. à d. les biens et les maux. parle de la foi chréti enne Le P. Fol
FLUXION , s. f. FLUXIONAIRE , adj. lard dit aussi dans Themistocle.
C
[ flluk-cion , cio -nere ; 3°, è moy. er long. Xerxés ese plein de foi , inais quel complot sinistre:
Fluxion ,' écoulement d'hu-
4º e muct. '] Fluxion Sous un Roi chargé d'ans , n'ôje pas an Ministre?'
meurs malignes. » Fluxion sur le visage , sur Je n'oserais condamner ces expressions dans
la poitrine , ou de poitrine , etc. Fluxio . les Poètes , mais on ne doit pas les imiter
>

naire , qui est sujet à des fluxions. dans la próse .


FETUS ou FÉTUS > 5. m . [ Le
er
1'' est Au Palais , fui se dir au nominatif sans:
le plus usité : on prononce l's. ] Il se dit en article. » Foi doit être ajoutée à un procés
général , de l'animal , et plus particulière- yerbal juridique. - On dirait , hors du Pa
ment , de l'enfant formé dans fe ventre de lais , on doii ajouter foi, erc .
la mère. For entre dans un grand nombre d'ex
FOI, s . f. [ Foa , monosa dout. 1 1. La pressions , presque toutes du style familier:
que des verrus théologales. » . La Foi , l'Es- ou médiocre.
se
N'avoir pas fii à ...
pérance , la Charité. » Acte de Fol. » Etre ne pas y croire. » Je n'ai pas de foià votre
ferme en la Foi. =-2°. Religion , dogme. laideur. Sév. Je ve saurois croire que vous
» Arricle de foi. » Renoncer à la foire ; soyiez devenue laide , comme vous le dites..
nier la foi. »» Profession , ou confession de Je crois qu'on doit toujours dire , n'avoir
foi. » Des passions naissantes avoient seules pas fui , et suprimer la prép . de.
obscurci ma foi , et j'eus bientôi achevé A sa vertu je n'ai plus grande foi
Qu'd son esprit. Rouss.
d'en secouer le joug », pour être coupable
avec moins de remords. ' Le Comie de Val- En prôse on dirait , je n'ai pas plus foi
mont. » Fri Divine , qui est fondée sur la ou plus grande foi à sa vertu , qu'à son >

révélation . Foi humaine , qui est fonde sur esprit. —


2 = Sur l2 foi de , sous la conduite >

l'autorité des hommes. 3 °. Probité > de , est de tous les styles.


fidélicé à garder sa parole : » Homme sans Bientôt ils ôseront, les yeux vers lesétoiles ,
FOI FOI 261
S'abandoner aux mers sur le foi de leurs voiles. débiles , etc. Roub. Synon . S. m. En
I Rac . parlant des chôses : le faible d'une place
* La Fontaine dit , dans le même sens , d une n :achine , d'une caûse , etc. Ce qu'il
dessus la foi. y a de faible dans , etc. Du fort au faible ;
Camarade épongier prit exemple sur lui , ou le fori portant le faible ; compensation
Comme un mouton, qui va dessus la foi d'autrui. faite du mauvais avec le bon. - En parlant
.

Lebesoin d'une syllabe de plus lui a fait pré- des persones , ie principal défaut. » Le jeu
férer dessus à sur , ce qui est pardonable est son foible , » Avoirlu du foible ( une ami.
dans une fable et ne doit pas être imité tié aveugle et trop complaisante ) pour ,etc.
ailleurs. Voyez Dessus . Laisser quel- = Au pluriel , les füibles : « Il ne faut
qu’unsur safoi
donner à sa , sur
propre sa bonne
conduite. foi , l'aban:
» Votre fils est passcandalise
singulier foiblefoibles.
, le rles Onne *ditLepasau
, un foible. do.
à Versailles sur sa bonne foi. Sév, » Trop cile et le foible sonc susceptibles d'impres
ocupé de son avancement pour s'établir le sions. I'nin en reçoit de bones ; l'autre de
gardien de sa femme ; il l'a laissoit sur sa mauvaises . La Bruyère. Régulièrement , on
bonne foi. Marm . =>= Digger si fui , exé doit dire l'honné docile ,'l humme foible.
cuter ce qu'on a promis. Rem . 1' . Cet adjectif aime à précéder le
Er l'offre et le serment , j'accepte tout de soi ; substantit. » A la foible lueur d'un flame
Mais par de prompts eff is dégage icita foi. beau , il pénètre dans ce s-jour d'horreur.
Follard, Themistocle. Marm. * Une résistancefo.ble. Hist. d'Angl.
= Qui n'a ni fsi ni loi, méchant homme. Dires , une faible résistance.
De bonne foi , en bonne foi , adverbes. Ton foible coeur s'est- il lassé de sa vertu ?
A la tête de la phrase , ils signifient , en
> La Chaussée.
vérité', ei s'emploient comme une interjec- On ne dirait pas pourtant , un fuible
tion , is De bɔine foi , pouvez -vous parler homme , une flible femme. Il faut dire , un
de la sorte ? » Erbonne foi , pouvons nous
honim e une femme frible. » Les Dieux
avec justice nous emporter contre, etc. L'Ab. cachent aux foibles hommes leurs destinées.
Arn1ui. Dans le cours de la phrase , le 1er Télém . Aux fuibles mortels , aurait été
signifie avec bɔnne intention , sans malice. » mieux .
agit de korne foi , de la meilleure foi 2 ° . Faible signifiant , plein de faiblesse
du monde. On dit aussi , à la bonne foi. " et de lâcheté ne doit se dire que des per
Traiter à labonne foi. » Il y va , à la bonne sones. Fénélon a parlé correctement , quand
foi, de bonne foi. il a dit : » Ces hommes feibles , qui crai
FOIBLE , ou FAIBLE , adj. FOIBLEMENT gnent de voir la vérité , etc. mais il a parlé
> >

ou FAIBLEMENT' , adv . ( Fèble , bleman ; d'une manière équivoque , en disant : » il


1 " è moy. 2° e muet. ] Faible , qui man- ne faut pas pousser trop loin la bonté du
que de force. Il se dit des persones et des cour , ni tomber dans une amitié faible.
choses qui ont trait à la persone. » Etre . Il entend , une amitié pleine de faiblesse ;
foible ,> avoir la vue , les jambes , les reins et cela peut signifier une amitié , qui n'est
foibles. Par extension , il se dit des pas grande . Voyez une phrase du P.'Rapin ,
choses inanimées. » Poutre trop foible. » au moi FAIBLEMENT , Faible : voy .
Remède foible . = Par raport à l'âme : Fr.gile. = Faible , Inconstone , légère',
Homme foible , qui manque de fermeté : Voluge ; \ synon . ) Voyez INCONSTANT.
>

esprit foible , qui reçoit facilement toute 3 °. Faible régit quelquefois la prép . de,»
sorte d'impressions : courage faible , timide. Faible de corps et d'esprit ; et M. d'Ablana
Dans le moral : faible raison , faible court a dit : * Les énemis étoient foibles
>

espérance ; faible
bile ( synon. ) Onsecours. = ,Faible
est faible soit ,qu'on
Dé d'Infanterie.
que On voit , dans ces exemples
l'article ese indéfini , ( ou , qu'on
>

n'aie pas aquis assez de forces , soit qu'on ait a’emploie point l'article ) > et que l'on
perdu une partie de celles qu'on avoir : on ne dirait pas bien , fuible du corps et de
n'est proprement débile quedans ce der nier l'esprit , etc. On dit , en ce sens , faiblesse
câs. Un enfant est faible ; un convalescent d'esprit ; mais plus communéinent , après fui
est faible ; un vieillard est débile : on nait blesse ; on mei l'article . » La faiblesse de
avec une constitution faible : l'âge nous rend l'âge , du corps , de l'esprit , cic. Ce qui
-

202 FOI
doit s'entendre des ocasions où l'article de est de nous aprendre à ne pas craindre avec
trop de faiblesse , etc. Le P. Rapin a donc
faiblesse est aussi dénni : la faiblesse , etc.
4. Bossuet fait régir à faible la prép. à dic tout le contraire de ce qu'il voulait
. » Ce que vous voulez faire dire.
et l'infinitif.
frible : ( c. à d . ce que vous prétendez être FOIBLESSE , ou FAIBLESSE , s. f. [ Fe e
fible ) à vous feire du mal', le devient blèce : 19 et 2 è moy. 3 ° e muet. ] 1 ° .
proportion
autantCeàà régime à vous faire du bien . Manque de force. Faiblessé de jambes, de
fait bien dans cette oca- vue , d'estomac ,de reins . » La faiblesse de
> >
sion ; mais l'usage n'en est ni sûr ni l'âge , du sexe. Voy. Faible , Ren, nº. 3 °.
constant . = 2° . Défaillance. » Il lui a pris une f.li.
sº. FAIBLE S. m . FAIPLESSE , S. f. blesse. Tomber en fuiblesse. Revenir d'une
( synon.) Il y a la même difére entre friibi
les foibles et los foiblesses , qu'entrencela cause
esse . 3 ° . Manque de puissa
blesse d'un État .
nce. »raport
4 °. Par
La f.ià
et réfet. Un foible est un penchant qui peut l'âme. » Faiblesse d'esprit , de jugement,, de
être indiférent ; une foiblesse est une faute . mémoire. » Li faiblesse d un argument,
toujours répréhensible. Encyel. = Corn. d'un raisonement. » Les friblesses de l'hu
a confondii ces deux mots Il fait dire à manité. » Avoir des faiblesses. Voy . Faible ,
Didyme , dans la Tragédie de Théolore : Rem . nº. 5sº°. - Il régit quelquefois de, et
Ma raison s'est troublée , ct mon fuible a paru.
l'infinitif. » Il eut la faiblesse de n'ôser ré
Faiblesse était , dans cette ocasion , le mot pondre. = Avoir de li faiblesse pour quel
propre. Il signifie là , le peu d'empire qu’on qu’un ; avoir une grande disposition à tout
a sur ses passions . — Etre frible , avoir excuser dans fui . » La fıiblesse des mères
des foiblesses ( synon . ) Nous sommes fois pour leurs enfans fait le malheur et des Code
cale
bles , par la disposition habituelle de man- fans et des mères.
quer , en quelque sorte malgré nous , soit FOIBLIR , ou FAIBLIR , V. n . ( flèbli. ]
aux lumières de la raison , soit aux princi- Perdre de sa force. » La première ligne des
pes de la vertu. Nous avons des foiblesses, énemis faiblissoit visibleinent. » Sa Muse
quand nous y manquons en efet, entraînés comence à faiblir . » Dabord il paraissait
)

par quelque cause diférente de cette dispo- inébranlable",' bientôt on le vit friblir.
Žition habituelle. » Persone n'est exempo FOIE , s . m . [ floa >, monos . lorg.
d'avoir des foiblesses ; mais tout le monde On ne doit pas écrire fiye , qui ferait pro
n'est pas homme foible . » Turenne n'érant noncer foa - ie , l'y faisant fonction de deux
i . ) Partie du corps de l'animal , qui est
plus jeune , eut la foiblesse d'aimer Mme.
de C ... Il eut la foiblesse encore plus au-dessous du diaphragme , du côté droit.
grande de lui révéler le secret de l'État. Il Rich. l'ort. Située dans l'hy pocondre droit
répara la première , en cessant d'en voir sous le diaphragine et les fausses côtes. Trév.
l'objet : il répara la seconde , en l'avouant. La description de l'Acad . est plus étencie.
Unhommefoible auroit fait les mêmes fautes;; »„ Il a le foie brûlé , un squirre dans le foie,
mais jamais il ne les auroit réparécs. Ency- etc.
clopedic Rem . M. de Wailly remarque fort bien
FAIBLEMENT , avec faiblesse. » Il com- que le moi foie étant masc . devrait s'écrire
mence à marcher , mais bien faiblement , sans e , comme Roi , envoi , emploi , etc.
>

D'une manière faible. » Se défendre , et que l'on devrait écrire avec un é , la foie ,,
résister , agir , araquer faiblement. comme on écrit la joie , la soie , la voie ,
Rem . Il ne se dit point dans le moral etc. On objectera que la dipht. oi est longue
et ne signifie pas are: fuiblesse de c ur. Pris dans le foie , et douteuse seulement dans la
dans ce dernier sens , il ocasione un contre- foi. Mais il reste à savoir si on écrit le
sens dans cette phrase du P. Rapin. » La fin foie , parce qu'oi y est long dans la pro
de la Tragédie est d'aprendre aux hommes nonciation ; ou , si on le prononce long
à ne pas craindre trop faiblement des dis- parce qu'on le termine en oie. Quoiqu'il en
graces commures. Craintre faiblement , c'est soit , c'est l'usage d'écrire ces deux mots de
craindre peu ; ainsi ne pas craindre fui- la sorte er il n'y a pas d'aparence qu'il
blement, c'est craiadre beaucoup; er le sens change sitôt.
de. l'Auteur est que , la fin de la Tragédie FÖIN , s . *m. [ Foein , monos. ] Herbe
FOI FOI 263
sèche des prés , qui sert de nourriture aux fois , combiné avec d'autres mois , forne
bestiaux . » Meule de fuin , grenier à foin. un grand nombre d'expressions , presque
On dit proverbialement, chercher une ai- toutes adverbiales . Pour une fois s'em
guille dans une charretee ( ou dans une ploie avec la négative. » Le Ministre ne le
boule) de foin. Prendre une peinc inutile.Voy. dit pas pourune fois. Boss . c. à d . une
BOTTE. seule fois : Il le dit plus d'une fois. » Cela
:
}

Foin ! Interjection , quimarque le dépit , n'a pas été vu pont une fois à la Chine.
ou le mépris. Foin ! Voilà un habit tout Fonten . = A cette fois , ou cette fois. >

gâté. Foin de lui ! ll est bâs et populaire. Connoissez à cette fois pour toujours les
FOIRE , s. f. [ Fod-re ; i" lon . , 2° e raisonnemens de votre Défenseur . Poss . =
nuet. ] 1°. Marché public , où les Mar. A difirentes fois. Linguet . + A plusicurs
chands s'assemblent à certains jours pour fois. Boss . Journ. de litt. Ler. Édit. et all
vendre en liberté leurs marchandises. Foire irs Auteurs. » Châtié à plusieurs fois ; il y
franche. » Aler à la foire. = On dit , revient à plusieurs fois ,
dans le discours familier : s'entendre comme Il ruinine , il grifone ; enfin , son ordonnance ,
larrons en fjire , s'acorder , sur -tout pour A plusicurs fois il la relic.
mal faire. - La foire n'est pas sur le pont : Fáble de M. d'Aruanne.
il n'est pas nécessaire de se tant presser . etc. L'Acad. ne le mer point. Plusieurs fois ,
Er quand on voit arriver plusieurs persones diférentes fois est plus selon l'usage ; a plie- -
dans une compagnie ? » La foire sera bɔne , sicurs fois , à difirentes fois , a plus d'uner
dit-on , les varuhinis s'assemblent. Celui- gie. > On dit , plus a'zine fois. L'n Bic
ci est un peu trivial. = 2°. Foire se dit graphe a dit , plus que d'une fois , c'est un
aussi du présent qu'on fait au tems de la gasconisme. = Mille fois pour une. » Epar
foire. » Donar la fuíre à ( et non pas faire gnez -moi des longueurs qui me font mou
la foire ) lui doner sa fire. Que me rir mille fois pour une = De fois à cúire ,
donerez-vous pour ma foire ? = 3°. Foire , de temps en tomps. Il n'est pas du beau style.
cours de ventre . » Avoir la foire. » Ces fruits » Les fâcheux évènemens qui la traversent
lui ont donc la fuire. Il me paraît bâs et ( la vie ) de fois à auire. Du Plaisir.
peu usité -parmi les honêses gens, à moins Non pour une fois , plus d'une fois.
qu'on ne plaisante. - L'Acad. se contente Tu pinces et tu mords ; et si tu le remarques ,
de dire qu'il est du style familier. Il n'est aucun dans la maison
FOIKER , v . n . FOIKEUX , Eûse , adj. Qui , non pour une fois , n'ait porté de tes marques.
rul - ze ; 2" é fer .
et subst. [ F0.2 - ré , reú , rc4 Reyre.
au է1 ": , lon . aux deux autres . ] Ces deux ' * On disait autrefois , infinies fois , pour
mots sont bâs et vilains . Se décharger le dire souvent,” Il fut infinies fois importuné
ventre , quand on a la foire. ( NO 3º. ) de , etc.on dirait aujourd'hui , dans ce style
Qui a la foire , ( ibid . ) » Il a foiré par hyperbolique , un nombre infini defois.
tout. » Elle a la mine fvirese , d'un foi. Y regarder à deux fois , prendre bien garde
>

reux , d'une foireuse . » C'est un fuireux , à ce qu'on fait . » Cuand on veut inculper
une foireuse . un grand homme , il faut y regarder à deux
FOIS , s. f. ( Foi , monos. long : devant fors. Anon. = Une fois se joint quelquc
:

une voyelle , fariz. ] Ce mot ne s'emploie fois à dès que , lorsque', et sert à doser plus
>

qu'avec des noms de nombre : une fois, deux de force à ces conjonctions. » Dès qu une
fuis , etc. Plasieurs fois , quelquefuis , etc. fois , ou lorsqu'une fois on a perdu la Foi ,
» Je ne l'ai vu qu'une fois . » C'est la pre- on perd bientôt les maurs. = Il faut line tone
mière fois que je lui ai parlé. » Je l'ai oui fois,
dire cent ei cent fois .
șavoir à quoi s'en tenir sur le compte
d'un Écrivain ( L.H.) dont le mérite est in
Rem. Il semble à La Monnvie , qu'au lieu côre un problème. Ann. Lit. = N'en pos
de fois , on a dit originairement foie pour faire à deux fois ;ne pas balancer , hésiter
yoie , d'où vient le toute voie de nos an- à le faire. Cette façon de parler est du st.
ciens et le tutta via des Italiens , pour famil . Aussi Bossuet voulant l'employer dans
toutefois. Le fiata des derniers vient ma- une matière sérieuse et respectable , en de
nifestement de viata ; et viuge , en plusieurs mande-t-il permission à ses Lecteurs.» On n'en
Provinces de France , signifie la mêmechôse. fait pas à deux fois , s'il m'esc permis de
FOL FOL
264
parler ainsi et l'Antichrist périt tout d'un folle espérance , folle idée. = Subst. » Cest
coup . - Fluche dit , sans tant de façon : un for;, une folle. == 2 °. Gai , badin : »»
Descartes n'en fir pas à deux fois ; il n'em- C'est un jeune fol ; il a l'humeur folle. =
ploya qu’una calise physique pour former la 3 °. En parlant des chôses , qui est fait sans
terre et l'habitant. ' Ei Mariv.alx faisant raison , sans prudence. » Folle entreprise;
: » Si Baptiste
valet aimeroit
parler ilun vous n'étoit pas action foile , extravagante. Stº. 4 ° Au Pa
encore , car moi , lais , fol ap ?l , mal tondé ; folle en here ,
>

oui lui ressemble , je n'en firois p.is à deux faire ténérairement. jo. Chien fou ,
.

fois. Suns en feire à deux fois, cour de chien enrage; follºf.irine , ( er non pas fa
suite et sans y revenir. » Pour inoi , ma rine folle. ) , la plus subule Aeur de la ta
fille , suns en grire à deux fois , je vous rine . 6º. Fuire l. fou
. , le boufon. =
conjúre d'ombrasser cous vos aimables Gri- 7°. Foll , au jeu des échécs , dont la marc' e
>

gnans. Sév. Par fois , n'est plus bon et toujours en ligne transversale : » Le fou
que dans le style fainilier » Sa touche ese blanc , le for nor » Le fou du Roi , le for
ferme, rapide, vigoureuse , exacte , et son de la Dame.
coloris , si c'est un dofane , est p.ir fo's trop Rém. I. Fou est plus du style fimilier et
brillant. Journ, de Lil. De qui parle t-on ? insensé du haut style. » Projet fou ; projet
D'un Peintre ? Non : mais d'un Historien ; Insi'nsé . == Fou , ex'riv.g.int , insensé ,
Insinsé.
de l’Auteur de l'Esprit des Croisades. imóécile ( synon .) L. for minque par la rai
L'Acad . dit que par fois vieillit. son , et se conduit par la scale impression
A la fois, tout à la fois , adv. En même mécanique : l'ex !riv.:gint manque par la
temps ; tout d'un coup , ou tout ensemble. règle , et suit ses caprices : l'insensé man
» On n'en peut pas tant faire à la fois. » que par l'esprit , et march : sans lumières ;
Il en entreprend trop tout à lafois. »» Il est l'imé.ile manque par les organes, er va par le
lout à la fois , sage , brâve et homme de mouvernent d'autrul sans aucun discernement,
bien . Les fous ont l'inagina:ion torte: les ex!ravl
:

Prendre oz saisir un homme à fois de gins ont les idées singulieres : les insensés
corps; le prendre , le saisir par le milieu les ont bornées : les inéiles n'en ont point
du corps . Cette expression est assez de lcur propre fonds. Gir. Synon.
singulière. On ne voit pas trop bien qu'elle Il . Fol précède toujours le substantif: for
en ese l'origine , et elle n'a guère de raport le suit toujours , excepté dans cette phrâse
au sens du mot fois. L'Acad. fa admise unique : un for rire , un rire dont on n'est
dans son Diccionaire. pas le maire. On pourrait dire aussi un rire
FOISON , s . f. FOISONER ‫ر‬, verbe neut. fin , et celui-ci
>
- pourrait paraître meilleur ;
[ Foa -zon , zoné. ] Abondancé, Abonder. ; mais il a un aire sens . C'est un rire sans
» Il y aura foison de blé cette année . » Il raison . - folle peut suivre ou précéder. Il faut
y a de tout à foison , abondamment.." . Les pourtant consulter l’oreille, Femme foile ;
>

Japins foisonent beaucoup. Ils multiplient folle entreprise. On ne dirait point si bien
singulièremení, » Cetre Province foisone en entreprise foile , et folle femme sonerait fort
blés , en vins, » Certe ville foisone en oue, mal. » Concenter sa vanité fylle. TÉLÉM .
vriers » La France foisonne en beaux esprits. Je voudrais là , se folle v.inité.
Trév. » Une carpe à l'éruvée fo: sono plus III . Être foi de... aimer avec une passion
qu'étant acomodce d'une aútre sorte ; elle démesurée . Vous jouez quelquefois aux
3

fournit plus à manger,. Tout cela n'est échecs. Pour moi , je suis fo!le de ce jeu.
que du style simple . = Le proverbe dit : Sér. » Il a acheté un tableau , et il en est
cherié foison2 : quand les choses sont chères, fol. Cette expression n'est que du style fa
elles dûrent davantage , parce qu'on les milier , et quelquefois critique et mordant..
ménage inicux , IV. On apèle vieux for , un vieillard ex
FOL , ou Fou , FOLLE . , adi, et subst.
subst, travagant... Bermésidle est un vieux fou ,
[ On écrit et l'on prononce fol devant une eniete d'une fausse idée d'héroïsine. Ann.
voyelle , et fou devant une consone.) 1 ' . Qui Litt.
a perdu le sens , l'esprit. » Il est foil , if
> V. Je suis faite commeune folle , propôs
est devenu fou '; fou à lier , à courir les à la mode parmi les Petites Maitresses. ·· Vous
ques. » Fol espoir , fil anour , fol apels vous placez sans avoir dit aux glaces , que
yous
FOL F OM 265
vous êtes faite comine une folle. Coyer. On vant Dieu . » Il a fuit la folie de se défaire
dit que la célèbre Princesse des Ursins tint de sa charge. 3 °. Passion excessive . »
ce propôs à la jeune Reine d'Espagne ( Far- Les tableaux sont sa folie. » Chacun a sz
1 nèse , 'seconde femme de Philipe V ) et que folie.
la Reine, sur ce propôs , la fit conduire hors Rem . Folie , avec fairę , se prend tou
du Royaume. jours en mauvaise pari ; mais avec dire
FOLÂTRE , adj. FOLATRER , V. neurs il a quelquefois un sens fort bon. » Il est
FOLÂTRERIE , s. fém . [ La n'est long que toujours honteux de fuire des foliès : il est
devant l'e muer : il ne faut donc point niettre quelquefois agréable d'en dire.
d'accent au 2d : l'Acad. écrit pourtant Fo- Le Proverbedit : qui fait la folie doit
lâtrer
. Je n'empêche. ) Folaire , qui s'amûse la boire. On doit porter ' la peine de sa
à badiner. Acad. Qui a l'humeur plaisante et faûre.
badine. Trév. Badin , qui réjouit , qui fait er A 1.2 folie , adv. Šperdûment , avec une
die des chôsus plaisantes. Rich. Pore. passion extrême. » Aimer à la folie. Il est
Folatrır , badiner , faire des actions folâ- du style familier.
tres. = Folâtreries ; action , parole folâtre. Valère , d'autre part , vous aime à la folie ;
Il ou elle est extrêmemene folâtre : il ou Et , grâce à vous, Geronie en va voir le poro
trait
elle ne fait que folatrer. » Il fit , il dir mille Comine d'un libertin et d'un colifichet.
folâtreries. L'Acad. dit que ce dernier Le Mé: hinc.
est peu d'usage. Je ne vois pas pourquoi il
serait moins usité que les autres. FOLLE . Vov . Fol.
Folárre, badin , ( synon . ) L'humeur fj- FOLLEMENT , adv . [ Folem in ; 2° e
låtre , fait qu'on agic sans raison , mais avec muet. ] Extravagainment , Imprudemment.
assez d'agrément pour se passer de raison ? Entreprendre föllement ; parler , répondre
l'esprit b.din fait qu'on jolle sur les choses , follement,
quelquefois avec de la raison , mais en l'é FOLLET , ETTE , adj . [ Folè , lète :: 2° ¿
gayant. .. Le folitre est plus remuant, plus moyen. ] Diminutif de fou ,folle. Il dir moins
Sémillant : le badin est plus plaisant , plus que foldere. Qui aimeà badiner. Il est follet:
rieur. .. Une persone posée n'est pas fola- elle est un peufollette, » Il ou elle aa l'es
tre : une persone bedine n'est pas sérielise . prit follet. Il s'emploie dans quelques
On ne foláire pas sans des manières foláires : expressions. Poil follet , le premier poil
on badinequelquefois sansavoir l'air budin, qui vient mentondedesjeunesgens.
et quelquefois on n'en badine que mieux. Feu fulletau, espèce météôre. Figur, faux
Rois iud. Nouv. Syn. Fran , brilla ouvrag
nt dans les es c'esprit. Un
FoLÅTre suit ou précède au gré de esprit follet , ou simplement , un fullet ,
Rem. FOLÂTRE
l'oreille et du goût. lutin, qui, suivant un préjugé populaire ,
L'essaim des folitres amours. Gressel. se divertir sans faire du inal.
* FOLLICULAIRE , s. m . Terme de mé
Nous irons réveiller les folátres échos. Ich
» La jeunesse foláire. TÉLÉM. » Les jeux pris. Nom que des Auteurs le plus sou
foláires. IBID . - On pourrait dire aussi , vent justement critiqués , ont doné aux>

la folâtre jeunesse ; mais , les folâtres jeux faiseurs de feuilles ,' Journaux ou autres
formerait une dissonance . ouvrages périodiques. On l'imprime encôre
FOLICHON , ONE , adj. Il enchérie sur en caractères italiques , pour montrer qu'il
folâtre , et il n'est que du style familier, au n'apartient point à la Langue , mais seule
lieu que foláire peur entrer dans tous les ment au jargon des Auteurs disgraciés , ou
styles. » Esprit folichon , humeur folichone, de leurs bénins Protecteurs.
= Subst. " » Un petit folichon ; une petite FOMENTATION , s. fém . FOMENTER ,
folichone. v . a. ( Fomanta - cion , foin nié : forti
2 lon . ] Fo
FOLIE , s. fém . [ 2. lon . 3 ° e muer. ] m’nler 1. ° au propre , c'est fier une
1 °. Démence , aliénation d'esprit. » Sa folie partie débilitée , en y apliquant quelque
>

augmente tous les jours, Accès de folie . » Il remède . 9. Entretenir , faire durer le
a un griin de folie Le dernier est du mal. » Ce remède fomente le mal, au lieu
style plaisant. = 2°. Déant de jugement.» de le guérir. Fig . » Fomentar l'amitié ,
La sagesse des hommes n'est que folie de La paix ou la division , la mauvaise incelli
la paix
Tom . il. LI
266 . FON FON
gence ; les désordres , les révoltes , le's sédi. dort bien .
tions, etc. Il se dit moins souvent en bien .Rem . Je doute que fonctions conviene a des
> .

qu'en mal. FOMENTATION ne se dit qu'au soldats. Rollin l'a pourtant employé en per
propre , dans le 1er sens , et ordinairement lant d'eux . » Se trouvant désormais plus libros
au pluriel, » Faire des forinentations. » Adou- pour leurs fonctions , les Soldats partirende
>

cir , amollir par des foinentations. avec joie. - Je crois qu'on ne le dit que
FONCER , v. neut. On a dit alltrefois ceux qui comandent. C
forcer sur , pour fondre sur ; et foncer , * FONCTIONER , v. n . Mot forgéparM.
tout seul , ou foncer de l'argent , pour finan- Tissot. » Quand l'estomac fonctione bien ;
cer , payer , débourser , fournir. On fait bien ses fonctions. Ce mot est de mau
ne le dit plus que dans cette phrase prover vaise fabrique , et l'on ne peut guère en bier
biale : foncer à l'apointement , où ce verbe augurer.
à le même sense FOND , s. m . ( On ne prononce point le
qui a un d , même lorsque le mot suivant comence
FONCÉ , ÉE ; adj . 1 °. Riche , qui
>

grands fonds d'argent. » Cet homme est par une voyelle : fond inépuisable , pron . for
bien foncé. En ce sens , il est du style fa-' inépuizable. ] 1°. L'endroit le plus bas d'une
inilier , et un peu badin. = 2 °.Habile dans chose creuse. » Le fond d'un puits , d'unto
une science , dans une matière. » Il est bien neau , du sac , .du pot, etc. » Le fond de la
foncé. = 3. Couleur foncée , fort chargée. mer , des abîmes , etc. Aller au fond ou à
Rouge, bleu , violet foncé, etc. fund. Trouver fond ou le fond. Perdie fond.
FONCIER , IÈRE , adj. [ Fon - cié , ciè-
>
er
E2°. Ce qu'il y a dans un pays de plus
re : 1Te lon. 2. é fer. au 1 è moy. et retiré du comerce. " Se retirer au fond d'une
long au second .] 1 °. Qui concerne le fonds Province. » Le fond d'un bois, d'une allée.
d'une terre. Seigneur foncier , le Seigneur du » Du fond du Nord vint un essaim de Barba
fonds , par distinction du Seigneur Haut- res.3. Ce qu'il y a de plus essentiel dans
.

Justicier , ou du Seigneur direct. -- Rente une afaire , dans une question. » Tel est le
foncière assignée sur un fonds de terre. fond du procès , de la question. » Il a pour
2 °. Habile, qui a un fonds de science. lui le fond, mais la forme est contre lui. =
» Cet Avocat n'est pas éloquent, mais il 4'. Figurément , ce qu'il y a de plus caché
'est funcier dans le Droit et dans la Pratie dans l'âme de l'Homine. Dieu seul conait le
foud des cours , le fond de nos pensées.
>

FONCIÈREMENT , adv.. [ Fon-cid-re


- e
Rem. I. Fonteret fon.'s sont deux choses
man ; '2 è moyen et long, 3. é muet.] diférentes : le 1e est le fændum des latins,.
1°. A fond : » traiter une afaire foncière- c'est la partie la plus basse de ce qui cwtient
ment ; l'examiner foncièrement.== 2 °. Dans ou peut contenir quelque chose , le fonid'un
de fond . Il se met , ou à la tête de la phrase coneau , d'un sac , etc. l'aître est le fundus
ou dabord aprèsle verbe. »Foncièrement il deslatins. Dansle propre c'est la terre;qui
est , ou il est foncièrement honêre homme; produit les fruits; dans le figuré , c'est tout
et non pas , il est honête homme foncière- ce qui raporte du profitIl : fonis de terre , faire
ment. fonds sur , etc. faut donc dire , de
FONCTION , s. f. [On pron. le c : fonk- fond en comble , et non pas de fonds en com
re
cion , et non pas foncion : 1'e lon . ] Action ble; et aussi au fond , venir au fond , etc.
de celui qui fait le devoir de sa charge. Vaug . - Ménage et Th. Corneille rejètent
Remplir , 'exercer ses fonctions. S'aquiter de cette distinction mais il parait que c'est
>

ises fonctions. » Etre en fonction. » C'est la mal- a - propôs. L'Acad. l'admet dans son Dic
principale fonction de cetemploi. » Les fonc- tionaire : cepend elle ditfaire fond sur. ,
tions du saint ministère. Il régit quelque- au lieu de fonds,anten quoi elle n'est pas con
fois deet l'infinitif.. » Sa fonction est de ren- séquente , àmon avis. == Pour la même rai
dre la justice , et non de régler le gouverne- son , on doit dire couler à fond , et non pas
ment. Anon .= Fig. on le dit de l'estomac à fonds comme écrit M. Linguet , ou plutôt
et des autres viscères du corps humain : » son imprimeur. * Anciènement on disait , en
Quand le foie , la rate , l'estomac font bien ce sens, mettre à fond, » Soubise met à fond
leurs fonctions , tout va bien , » Cet homme et prend cinq de leurs vaisseaux, Mém . dalis
fait bien ses fonctions ; il bois , mange et Rohane
FON FON
201
ro nomme est ruiné de fonden
II. En parlant des vaisseaux ; il me parait comble. »? ict .

quel'usage est de dire couler àfond ons le comble.


mode actif et passif , et couier bis dans le FONDAMENTAL ; Ale , adj. FONDA
mode neutre. « On est fondé à croire que' MENTALEMENT , adv . { Fondamantal, tale
ce vaisseau a cou ! à fond sur les côtes de taleman : 3 lon. ç e muer. ] Fondamental ,
Norvège. Journ. Polit. Je voudrais dire , à qui sert de fondement. Au propre , pierre for >

coulé bás. J'avouerai pourtant que l'Acad. d.imentale. Au figuré. .» Les points fon lamen
mier couler à fond pour le neutre comme pour taux de la Religion . Loi fondamentale d'un .
l'actit. = couler à fond ( actif ) au figuré ; Erat. = Fondamentalement, sur de bons fon
c'est ruiner , décréditer. demens, sur de bons principes. Il ne se dic
Couler à font ,
qu'au figuré , er il n'est usité qu'en style de
dans la dispute , c'est réduire l'adversaire à disser
ne pouvoir répondre. tation . » Ce point érant fondam ?ntale
II. Au fond et dans le fond , adverbes , ment établi , tirons -en les conséquences.
peuvent se placer à la tête de la phrase. » Aú FONDANT , ANTE , adj . Lire et 2° lon . ]
ford, il a raison de se plaindre : « Dans le 1 °. Qui se fond dans la bouche. Fruits fon
fond vous avez tort de ne l'avoir pas averti. dains , paire fondante. 4. Qui sert à
Ils régissent quelquefois la prép. de. » fındre les humeurs. » Remède fontane.
Au fond du sac , dans le fond de l'aparie. S. m. C'est un fondant ; 'user de fondants.
ment. FONDATEUR , TRICE , s. mn . er f. Fon
Tes cris , semblables au tonnerre DATION , s . f. [ Fonda -teur , trice , da -cion ,
>

- Jusqu'au fond de l'abime ont porté la terreur. en vers ci-on.] Fondueur , fondatrice , r° . Ce
Le Franc. lui , celle , qui a fondé quelque grand éca
* Bossuet a dir, en son fond ,pour , au font de blissement. » Fondateur d'un Einpire , d'une
son cæur. » Il sait bien , en son fond, que République; d'un ordre Religieux.. See Thé
çela n'est pas : l'expression n'est pas de l'usage rèse est la fondatrice des Carmélites. ==
actuel. * M. Linguet emploie le pluriel: » 2°: Celui , celle qui a établi une Église , un
Aux fonds de ses États . On dit toujours ail Monastère , une @uvre pie , avec des revenus
fond , au singulier.
t
>
$
fixes. » Les droits du fondateur , de la fonda .'
IV. A fond', adv. On dit , parler à fond trice. Suivre les intentions da fondateur , etc.
d'une afaire ; mais parler à fond , tout seul = On dit , proverbialement, c'est ou ce
ne se dit pas » Il parlerait plus juste et plus n'est pas l'intention du fontateur, de celui
à fond, s'il disoit qu'il ne peut doner ce qu'il qui l'a ordoné , qui en a doné la comunission.
na pas. Boss. On dit aussi , traiter à » Son mari lui mande', que si elle n'emploie
ford. * Vaugelas dit à plein fonds, en quoi, à s'habiller les neuf cene francs qu'il lui fait'
și ce n'est pas une faute d'impression , il au- tenir , il ne reviendra point de son quartier
rait lui-même manqué à la régle qu'il a éca- d'hiver : telléinent que la perire Dame aa doné
blie, Et quand mêine il aurait dit à plein dans l'étofe , selon l'intention du fondateur.
fond, il se serait servi d'une location , qui Sév . = Fontation , i'. Travaux entrepris ,
est aujourd'hui être traitées
matières veulent hors Toutes
d'usage.'à »plein ces pour asseoir les fondemens d'un édifice. » La
fonds fondation ,' ou les fondationsd'un bâtiment.
etc. Dires simplement , être traitées à fond. Quand il eșt fini, on doit dire les fin lem2ns.
On dit , proverbialement, voir le fontdu = Fon latión , tient davantage du sens actif ,
>
>
sac , c. à d.de l'afaire. » Voilà un long dis- et fondemens du sens passif. »Pout faire une
cours , mais j'ai voulu vous faire voir le fond bonne fondation dans un terrein marécageux ;
du sac d'elle et de moi. Sev . — Déjeûner à il faut asseoir les fondemons sur des pilocis.
fond de củve : faire un grand déjeûné . = = 2 °. Fonds légué pour quelque cuvre de
On dit plus noblement d'une afaire , d'une piété. ».La fınlation d'un Monastère, d'une
question fort embarrassée , fort embrouillée , Messe à perpétuité , etc.„ C'était le siécle des
qu'elle n'a ni fond ni rivé. Et de ce qui est Fondations : c'est aujourd'hui le siècle des des
hors de la portée de l'esprit humain : c'est tructions. Anon ,
une iner , qui n'a ni fond ni rive . * FONDE , c'est ainsi qu'on écrivait aûtre
De fond en comble , entièrement , se dit fois, et cette manière d'écrire était pluscon
au propre et au figuré , et il est de tous les formecollett
à l'étymologic , fiendi.
styles. » Démolir une maison de fond en
.

Cet hommeincomparable ,
Ll2
468 FON FON
A lancer de la fonde un piombinévitable. fisant pour un établissement. Fonder ,
Brebeuf. oblit , Instituer , Ériger , ( Synon. ) Fon
On ne dit plus que fronte: der , c'est doner le nécessaire pour la subsisa
FONDË , É E , adj.et participe du v. Fon- tance : il exprime proprementdes libéralités.
>

der. Au Palais on lui fait régir la prép. de : temporelles. » St. Louis a fondé les Quinze
fondé de procuration. --- Il est aussi subst,”» vingt. Établir, c'est acorder uneparticulier
-

place erun
Un fondé depouvoirs. Moreau . » Le fondé des lieu de résidence. Il a un raport à
Id.
pouvoirs du Pape. re
l'autorité et au gouvernement civil. » Louis
FONDEMENT, s. m . [ Fondem.1n : 1 " XIV a établi les filles de St. Cyr. Instituer ,
e 0

lon . 2' e muet. ] ! . Le fossé que l'on fait c'est créer et former les chôses. 'Il en désigne
a
pour comencer à bâtir, » Fouiller , creuser l'Auteur , ou celai , qui les a le premier ima
les fondemens d'un édifice. = 2 °.La maçone- ginées. » St. Ignace de Loyola e institue les
rie qui remplie le fôssé. Fondemens profonds, Jésuites. Ériger , c'est changer en mieux
solides.. » Asseoir , poser les fondemens. » l'état des choses : il ne s'emploie bien que
Ebranler , saper les fondemens. Voy .FONDA- ' pour les fiefs et les dignités. » Paris a étéérige
TION , nº. 1 °. = Au propre , il se .dit tou- en Archevêché sous Louis XIII. GIR. Synor.
jours au pluriel. = 3 °. Se fonder , régit sur ou en . » Il se
.

Ec les fondemens de la terre , fonde sur de bons ou de mauvais titres. »


Par ta course ébranlés , ont tressailli d'horreur. Toute son espérance se fonde en vous. » Se. o

Le Frans. fonder en autorité ,enexemple.: 4 °. Être


Au figuré, il se die dans les deux nombres. » fondé régit à et l'infinitif. » Je suis fondé à
La Foiest le fondement des Vertus Chrétienes. demander des dédomagemens.
» Jeter les funlemens de la paix .» Détruire la Ondit, proverbialement, et en plaisantant>

Justice , c'est saper les fondemens de l'État . » Avanttout , il faut fonder la cuisine , éta-.
>

de quoi vivre.
» Il n'y a point de f indement à faire sur son blirFONDERIE
sa parole. = 3. Au figuré aussi ,
sursa
amitié , sur FONDEUR , S. m . [ 2
, s... f. Fondeur
caûse , motif , sujet. » Quel fondement a - t'il et dern. e muer au. 1" , 3 ° l'on. ] Lieu ou
de se plaindre ? » Il se plaint avec fondement. l'on fond du métal . - Ouvrier en l'art de
» Il l'a dic, ou il ne l'a pas dir sans fonde fondre les métaux. » Il y a là une fonderie. »
fondeur.Voy . CLOCHE.
ment. » Ced bruit est sans fondemènemt.en»t Apet Un MaitreŘE
( d'Abailar ), destitué de cour fond vala- FOND , V. act. et n . { " lon. 2e .

ble. Le P. Fórtemai. 4 °. Fondement est muer. ] 1°. Liquéficr , rendre Huide. » Fondre )

un terme honéte pour exprimer l'anus , l'en- dupl omb, de la cire , de la neige, de la
droit par où sortent les grôs excrémens. » glace , une cloche , etc. Voy. CLOCHE.
Avoir mal au fondement .. fig. Fondre un ouvrage dans unaûtre , ren
Rem . 1'.. On dit d'une opinion qu'elle a du fermer , = = V. n .ou sans régime.. »La
Di
fondement dans l'Écritøre , etc. * Bossuet dit neige fond au soleil; l'étais au feu.
sur, ce qui n'est pas au moins de l'usage 'minuer deforce , maigrir. ». Ces homme fond

actuel. » Ces livres n'ont guère de fondement à vûe d'ail;ou avec la prép.en : fondre en
sur l'écriture. On dirait aujourd'hui , dans pleurs, en larines , ,répandre
rEcrirâre.
beaucoup de
Fondre aussi neutre;s'abimer:
Tarmes. = 2°.
22

»La terce a fondu sous ses piés. » La maison


* 2 . On a dit aîtrefois flire.findement
comme on dit aujourd'hui faire fond ,mais fondit tout à coup. Fig . » . Tout fond
'un
on le disait au singulier . Quelqu a dit : » entre ses mains ; tout se perd tout s'égare ;
I x faisoit de nouveaux fondemens de son toutestbientôt dissipé . 5 3.° Tomber im
bonheur. Il y a plusieurs faûres dans cette pétueusement. » L'orage fondit tout à coup ."
phrase . L'oiseau fondit sur la perdrix. » la colère de
FONDER , v. acc. [ Fondé , l'efon. 2 é Dieu va fondre sur vous. » Tous les malheurs
fer. 11°. Au propre , poser les fondemens. » sont venus fondre sur moi. ==Suivant le P ,
.

Fonder une maison sur le roc., sur le sâble , Bouhours », ce verbe , dans ce sens ,ne se dic
sur pilotis. Fonder une ville , être le que des choses visibles et animées ; fondre
premier à la bârir. Au figuré , fonder un Em- sar l'éncmi, sur la proie. On ne dit pas
>

pire , un Royaume, un Etat ; fonder ur bien : » Les vents sont venus fondre sur cette
Ordre Religieux. ..
2°.Donerun fonds su- maison. » . Un cousbillon de vent vint,tout
FON FOR 269
'd'un coup fondre sur le lac. L'Acad.die Dictionaire , on lui reproche d'avoir écrit
pourtant, l'orage est prêt à fondre : l'orage fonts baprismaux. Elle a corrigé ces deux
fondit tout à coup ; et je crois que l'usage erreurs dans les dernières Éditions. Elle met
autorise à le dire. On dit ord inairemenntt Fonds avec un d , et Fonts baptismaux avec
ordinaireme
fondre en larines. * Madame de Sévigné dit , un 1.
être fondu , en quoi on ne dois pas limiter : 2 è moy.
FONTAINE ,, s.s f. [ Fontène : c'
» Il s'en va dans peu de jours : ses gens sont 3 ° e muel. Dans la même page , Ménage
fondus enlarmes. — . Ailleu elle ditfon- écrit tro foicsaifon: tei
dre. » Je fonds en larmes , enrslisant vos let- fontai neisave derave
le ne ei ,et
niecr est le seuune
l bofoi
n . s]
tres. Il me semble que mon cæur veuille se 1°. Eau vive , qui sort de terre . Ale à la r
fendre par la moitié . fontaine. Eau de fontaine. 2 °. Corps
FONDRIERE , s. f. [ 2* è moy. et long: d'Architectûre, qui sert pour l'écoulement
ze muet : Fon -driè re ; en vers fondri-ère : pour l'ornement ou pour les jeux d'une fon
4 syll. ] 1. Lieu creux , où la terre s'est taine. » La Fontaine des lanocens. Les Fon
fondúe ou abimée. = 2 °. Terrein maréca- taines de Versailles . = 3. Vaisseau de cui
geux, sous lequel les eaux croupissent, faûte vre ou de marbre , etc. ou l'on garde de l'eau
d'écoulement. dans les maisons. =: 4 °. Robinet et tuyau
FONDS , s. m. [ On ne prononce jamais de cuivre par où coule l'eau d'une fontaine ,
le d ; l's ne se prononce avec le son du z que ou le vin d'un tonneau , etc.
devant une voyelle. ] 1° Le sol d'un champ , FONTANGE , s. f. Næud de rubans que
d'un héritage. Riche en fun.is de terre. » les femmes portent sur leur coifûre. Il tire sor
Bon oumauvais fonds. » Il ne faut pas bâtir nom de Madamede Fontange .
sur lefonds d'autrui. = 2°. Somme d'argent. FONTAINIER . Voy. FONTENIER . re

» N'avoir point de fonds pour payer, Faire FONTE , s.f . [ '; " lon. 2° e muer. )
un fonds. Assigner un payement sur un mau- 1 °. Action de fondre. » La fonte des métaux ;
.

vais fonds. = 3 °. Le capital d'un bien, „ It de la peige ; des humeurs dans le corps hu
a mangé une partie du fonds , outre les reve- main. Ouvrage de fonte , de fer fondu.
nus. » Fondsde boutique. » Ce Marchand a 2°. Certaine composition de métaux , donc
1
cuiv est la base. » Canon , mortier de
vendu son funds. = 4' . Il se dit de l'esprit , le re
du savoir , de la capacité. » Il a un grand fonte. = °. 3 : En Imprimerie , corps com
funds d'esprit . * L'Acad. dic aussi , avoir plec d'une même sorte de caractères. ».Une
beaucoup de fonds d'esprit : celui- ci ne me nouvelle fonte. Une fonte toute neuve. » Une
parait pas admis par l'usage. » Cela marque fonte de petit romain , de Philosophie , etc.
>
e
un grand fonds de savoir , d'érudition , de
> FONTENIER , s. m . ( Fonte -nié : 2 ° c
probité , demalice , etc. » Un fonds inépui- muet
sable de science . , 3© é fer. — Le Dici. d'Orth., doneà
choisir entre Fontainier et Fontenier. Le ree
Faire fonds sur , comprer sar. » Je fais est plus conforme à l'étymologie . ( Fontaine )
fonds ou peu de fonds sur vos promesses. L'Acad. s'est décidée pour le 2d. Si la pro
-

L'Acad. met faire fond, mais celại-ci ne nonciation de ce moc'était constante , elle
rend pas l'idée qu'exprime cette locution résoudrait le doute ; mais elle est partagée
figurée. Carfaire fonds, c'est mettre en quel. comme l'ortographe.) Celui, qui a charge de
que sorte son fonds, son bien , son espoir »faire aller les fontaines et de les entretenir .
Maitre Fontenier.
-sur , etc. ce que fonds exprime mieux que
fond. —- Voy . Fond.
FOND Rem:. I. FONTS , s. m. pl. [ On ne pron. ni le t ,
>

Être en fonds , avoir des espèces , des nil's: fon , long. I'll se dit d'un grand vais
fonds. Gresser l'emploie au figuré. » Avec ce seau de pierre ou de marbre , où l'on conserve
que j'ai vu , dit ciłon. l'eau , dont on se sert pour bapriser. » Les
Je suis en fonds, je crois , pour prendre ma re- fones baptismaux. » Bénir les fúnes. » Tenir
vanche. un enfant sur les fonds , en être parrain ou
Le Méchant. marraine. — Proverbialement, tenir quel
?falRiche de ndsons. propre fond. LE GENDRE. II qu’un sur lesfonts ; parler de lui, ou en bien
ait là fo ou en mal.
Rem . Dans ses sentimens sur le Cid , l'Aca- FOR , s. m. Juridiction. For eclésiastique
sdémie écrit funs sans d. Dans l’Apothéose du For extérieur : Juridiction éclésiastique
170 FOR FOR
For intérieur ou For de la conscience : le poậrre , d'un bâtiment, d'ane toile , d'une
jugement de sa propre conscience. » Tel est étofe. Violence. » User de force ; eni.
absous dansle for extérieur , qui ne l'est pas ployer la force , cte . 6º. Énergie..» Ce
>

dans le for intérieur. Plusieurs disent le mor a beaucoup de force ; la force de !!


for interne , le for externe. quence , du raisonement. -7°. Grandeurr
Rem . Des Auteurs ignorans écrivent fort et fermeté de courage . » Il faut une grande
avec un t. Le Gendre écrit Fore ,, contre force d'esprit pour soutenir les adversités : il
l'usage. On doit dire , For-- l'Évêque,
> fast encore plus de force pour soutenir la
parce qu'il vient de Forum Episcopi , c.à. d . bonne fortune. -8 °. Ce mot entre dans
le lieu où s'exerçait la juridiction temporelle plusieurs focutions. Faire force de rames ;
de l'Evêque de Paris. Men . L. T. Cependant faire force de voiles, On comprend aisément
l'usage a prévalu d'écrire Fort l'Evêque. On ce qu'ils signifient au propre : au figuré ( st.
doit le réformer . famil.) faire tous ses éfores. Forve ma
FORAIN , AINE , adj . [ Fo- rein , rène :
>
jeure : Puissance à laquelle on est forcé de
2° è moy . au 2d. ] Il ne se dit qu'avec Mar- céder.
céder. - La force de la vérité , le pouvoir
chand et Traite. Qui est de dehors , qui n'ese' qu'elle a sur l'esprit des hommes. La force du
pas du lieu . » Marchand forain .
Marchand forain Traite
Traite sang , moûvement secrer de la natûre entre
forairie , droit sur les marchandiseś , qui les persones les plus proches. Maison de
l'on enferme les gens de mauvaises
entrent dans le Royaume, ou qui en sortent. forse , oùqu'on
FORCAT , s. m. [ For-sa : le e ne se pron . meurs veut corriger.
meurs , qu'on veut corriger == 99.11Il four
:
jamais. Ì Galérien , qui seri en qualité d'es- nit à plusieurs adverbes. A force , il régie
cláve sur les galères , y ayant été condamné de devant les noms et les verbes. » A force de
par la justice. Qui tire la rame par force. brâs ; à force de pleurer. * Brebeuf die à la
C'est l'origine de ce mot. Ce terme n'est force.
rien moins qu’un terme noble , et on ne doit On gagne le rivage à la force des brás.
pas l'employer en parlant des Anciens. * Bre: Peut- être le besoin d'une syllabe de plus a
beuf die de'Marius fugitif à Carthage , qu'il produit cette locution irrégulière. * Un Au
Remplit des Légions de serfs et de forçats. teur moderne emploie singulièrement cet
Ces deux mots ne sont bons qu'en parlant des adverbe. » Nous avons , à forze de siècles,
Nations modernes de l'Europe ; etils ne sont nomie
perfectioné la science et la pratique de l'Eco
rurale . * M. Lingtet l'emploie sans
pas du beau style.
FORCE , s. f. 1° . Vigueur , faculté natu- régime. » On révoque à force les actes passés
relle d'agir vigoureusement, ( Acad. ) de por- contre les Américains. - L'Acad, ne le dic
ter de grands fardeaux , d'abatre et renverser point de la sorte; mais il ne déplait pas ainsi
>

ce qui résiste . ( Trév. ) Cerre dernière explica- employé. = De force .» Prendre une ville
tion vaur mieux. » Force de corps , de brâs. de force, d'assaut. — De vive force , par une
» Y aler ou fraper de toute sa force. » Etre violencemanifeste . A toute force , abso
sans force : manquer de force. » Il est dans sa lument et sans en démordre , à quelque prix
force. que ce soit. » Il veut , à toute force venir avec
Le courage , la peur , la force , la foiblesse , nous . Sév,
Et l'esprit de verrige er l'auguste sagesse , Voulut, à toute force , atraper le lârron .
Sont les présens de Dieu propice ou couroncé. La Font.
Le Franc. = A force ouverte . Il se dit toujours au singu
2°. Au pluriel , il se dit proprement du lier. Rollin le dit au pluriel . » Araquer le >

corps, de la santé et par extension de l'esprit , Tyran à forces ouvertes. - Au contraire, on


du pouvoir , du crédit , etc. » Perdre , répa- dit toujours au pluriel , à forces inégales .
rer ,2 recouvrer ses forcés. »» Les
manquent Les,forc es lui Je me suis exposé dans un combat avec
forces
: ses forces s'épuisent etc. Hippias à forces inégales. TÉLÉM. De
3 °. Les troupes d'un État. » Mettre des forces ma force , de sa force, » Je me disois , en re
sur pied. Assembler ses forces. Les forces de gardant mes convives ; ce sont là de bonnes
terre ; les forces navales >, etc. =
4 °.
4 '. Puis-
Puis gens , qui ne sont pas dema force. MARIV.
sance , la force d'un état , d'un peuple , etc. En force. » Alors les Rois ne marchoient
Impétuosité : » La force de l'eau , du cou- qu'en force. Moreau. Ailleurs cet illustre
rant , du vent. Solidité.» La force d'une Écrivain met le pluriel , qui vaut mieux , et
FOR FOR 277
qui peut-être est le seul bon ; carforces , 6º. Il m'est force , régit aussi de er l'in
signifie là troupes. » Il y vint,en effet ; mais finitif. » Ce m'eût été une extrême peine
ily vint en forces. » On s'y troúvera en de ne pas aimer une persone qu'il m'est
forces. force d'estimer. Voit. C. a . d . que je suis
Rem . 'l'. Quand force est cout seul, ef forcé , obligé d'estimer . ' » Si on m'én em
.
>

surtout au pluriel , il ne se dit que de la force pêche , il me sera bien force de la laisser
du corps. Quand on veut exprimer celle de là. Mariv. = Dans cette façon de pare
l'âme, il faut ajouter quelque terme qui le ler , qui n'est que du style simple , force >

désigne.» C'est ainsi que meurent les Politi- se place quelquefois à la tête du membre
ques par le secours de la Philosophie. C'est de la phrase et l'on retr anche le pronom
ainsi que meurent les Héros par l'excès de il. » Il ne restait plus que l'étain ; ( pour
-
leurs forces .MASCARON. — Leurs forces , se Jupiter ) force lui fut de s'en contenter.
dirait plutôt des Porte -faix que des Hérôs. == Pluche .
M. Moreau dit aussi . » Qui le croiroit ? Il 7º . On dit , par force , c. à d . par vio-»
faut quelquefois plus de forcesà un Roi pour lence. * Bossuet , par analogie , die , une
régler sa Maison , qu'il ne lui en faudroit forze , pour une violence . » Elle a souscrit
pour gouverner ses Etats. por force à sa condamnation . Est- ce une
2 °. Racine a dit , doner force sans article. force , de la souscrire dans un Monastère ?
Seconde mes soupirs , done force à mes pleurs. L'usage n'admet point cette analogie. Il fau
Cela est bien dit en vers , dit M. Racine le drait dire : est - ce la souscrire par force ,
Fils , ( tout le monde n'en convient pas ) et que de la souscrire dans un Monastère ? =
seroit maldit en próse. On doit dire , donne Il dit ailleurs : » Les Romains afecroient de
de la force à mes pleurs . — Bossuet a dit paroître impitoyables à qui attendoit la
aussi , sans article ; perdre force , pour , perforce ; c . à d. envers ceux qui attendaient
dre ses forces , on dit : perdre haleine : on nequ'on les forcâte Le moins qu'on puisse dire
dit pas perdre force. de cette manière de parler c'est qu'elle
3. On dit faire violence à son inclination , n'est pas de l'usage aciuel .
à ses desirs , les surmonter . * Corneille dit 8º. Par force se dit , quand il se raporte
dans le même sens , fiire force. au sujet de la phrase ; et de force , quand
Faites un peu deforce à votre impatience . il se raporte au régime. » Il l'a fait par
force : on le lui a fait faire de force . » Il
Pompée. ne paroit devant la Justice que quand on
Cegrand Poère dit ailleurs, à force pour l'y traine de force. Ann. Litt. On dit
à peine. aussi , amener de force ; mais un peu de
>

On ne conçoit qu'à force une telle fureur. force me parait un peu niais. » Dès qu'il a
Cinna.
pu amener un peu deforce l'éloge de Fran
çois I. et de Louis XIV , il s'ecrie , etc.

4°.Il y a bien de la diférence entre régner Journ.. de Mons.


par force et régner par la force, et ainsi de 9 '. Tours de force , se dit des Bateleurs .
plusieurs aîtres verbes. Le l''signifie qu'on et Danseursde corde ; et figuré mene de >

le fait malgrésoi, l'autre qu'on le fait,qu'on certainsÉcrivains guindés et contraints dans


en vient,à bout parla violenceHorace
volontaire-
) dit
leur style..” Éloges amenés par des tours de
force. L'Abé Royou. = La force du bois ,
employée. Corneille ( dans
mentl'Amour .
de . c'est , au propre , l'abondance et la vigueur
Il entre avec douceur , mais il règne par force de la sève . On dic , au figuré , quand il
Il s'est mal exprimé. Il devaic dire. échape quelque chose à la vivacité de quela
S'il entre avec douceur , il regne par la force. qu'un , c'est la force du bois..
FORCE , adv. Beaucoup. 11 a force
5° . L'infinitif régi par à force , doit se ra- argent , force amis , etc. Il ne se dit plus
porter au sujet de la phase
) ( au nomina- que dans ÉMEN le st. fam .
T , adv . [ Forcéman ; 2 ° & e

şif ) » A force de i import uner j'obtiendrai


, FORC
de
lui ce que je souhaite , est bien . A force de fer. ] Par force , par contrainte. » Il l'a:
l'impor'uner , il. sera ce que je souhaite , fait for ément et malgré lui .
çst male FORCENÉ , ÉE ,, adj, [ 2° e muet , 3. &
272 FOR FOR
fer. long. au fém , -- On aa écrit aussi for » Une paire de furces.
sené , mais celui-ci est moins autorisé . ] · FORER , v. a. [ Foré ; 2° e' fer. L'o est
Furieux et hors de sens. » Il est forcené. long devant le muet ; il före , fòrera , etc.
Forcené de dépit , de rage , de colère. Forer , percer : furer une clef , un canon
S. m . » C'est un forcené , c'est le discours de pistolet , etc. IlIl ne
ne se
se dit que dans ces
d'un forcené. sortes de phrases.
* FORCENERIE >
FORÊT , s . f. Foret ; s. m . [ Cesdeux
$. f. C'est un mot de ,

M'. de Sevigné. Il peut être ben dans le mots diferents par l'ortographe , la pronon
style familier , badin ou critique. » J'ai fort ciation et le genre. Forê , Fore ; 2 ouv.
er
envié le plaisir qu'elle avoit de tenir com- et long au , è moy. et bref au 2. ]
pagnie à ma mère , et je l'aurois, préférée Forêt , grande étendue de pays couvert de
de bon cæur à la forcenerie des États ('(de bois. = Foret , instrument avec lequel
ne . ) on perce un conneau . Acad. Quril de fer
Bretag
FORCER v. act . 1 °. Contraindre , vio- pointu en forme de vis , dont on se sert
lenter. Il y a une gradation entre ces trois pour percer , faire des trous. Triy. En ajou
verbes ; violenter , dit plus que forcer , et tant , dans le bois > certe 2dº définition sera
re
forcer , plus que contriindra . » forcer son meilleure que la ileen. L'Aca d . borne trop
per l'usage
humeur , son inclination . » L'art doit per: l'usage du foret ,,
du foret en ne parlant que des
fectioner la nature , et non pas la forcer. tonneaux .
Gaichies. Il régit à ou de devant les FORFAIRE v. ' n. FORFAIT S. m .
er

verbes,
ment mais
forcé passif ,on dit ordinaire-
de ,au comme obligé et contraint
[( Forfire , fè2"
, è moy. long 14.
>
au is ] Le
verbe ese moins usiré ec moins noble que le
de. Bouh. » On l'a furcé de partir , ou à substantif. Celui- là ne se dit qu'au Palais
parlir . Le res vaut mieux dans cette phrase , pourprévariquer.» Un Jugequi vient i
pour éviter l'hiatus de forcé à. » Il aа été forfuire ; et danscettephrase , forfaire un
fürcé de partir. fief , le rendre confiscable de droit au pro
Le plus fin ,2 tôt ou tard 9, forié d'étre sincere , fit du Seigneur , et dans cette expression du
A des yeux atentifs s'est en vain dérobé. style familier : förf..ire à son hineur , en
Il se croitsous le! masque, et le masque estBarth
tombé . parlant d'une fille ou d'une femme , , qui
e.
s'est laissé séduire. Forfrit est du beau
Il régit aussi à devant les noms. » Les style , pour signifier un crime odieux. » Il
éneinis nous for seront au combat. » Ils les a été puni pour ses forfaits. Voy. FaỦTE .
0.9t forces à cette déınarche. 22 '. Pren Mais s'ils sont malheureux , s'ils soufrent , s'ils
dre par force. » Forcer une place , une bar. périssent ,
ricade , un passage: Forcer une bêre , Ce n'estqu'à leurs forfaits que ces malheurs sont
dûs. Le France
un lièvre >, un cerf, etc. les prendre avec
des chiens de chasse , après les avoir cou- FORFAIT est aussi , dans le style simple , >

rus . — 3 ° , Rompre avec violence. » Forcer un marché , par lequel un homme s'oblige
.

les prisons , une porte , un cofre. de faire une chose à un certain prix , à
Forser une clef , une serrure > les fausser. perte ou à gain . » Faire un furfuit avec un
= Forser un cheval , le faire trop courir , Architecte. * Traiter à forfiit , prendre à
l'outrer. = Se förver , faire de trop grands forfiit.
cforts. Forcer de voiles faire force
> Ren . Forfaire n'a que l'infinitif et les
de voiles. Il se dir au propre et au fig. temps composés : il a furfuit , il avait , il
FORCÉ , ÉE , adj. 1°. Contraint, qui n'a ent , il aurait forfait , etc.
>

rien de naturel, » Cet homme est forcé dans FORFAITURE , S.F. ( Förferüre , 2è
‫ܐ‬°
toutes ses actions; style forvé , vers forcé. moy. 3 ° lon. ] C'est un terme de Pratique. er
2º. Décourné du sens naturel et véri- Il ne se dit que dans le sens de forfaire.
table. » Dəner un sens furcé à un passage , Prévarication d'un Magistrat.
è un Auteur , ' FORFANTE , ou FORFANTÉ , s. m. [ Le
FORCES , s. f. pl . Grands ciseaux , dont 1 " est dans les Dictionaires , qui écrivent
>

on se sert pour tondre les draps pour ce moc sans accent. Plusieurs y niertent l'acc.
couper des étofes et les cailler :: pour cou. et prononcent comme les Italiens , qui nous
por des lames de laiton , cke fer-blanc , etc. l'ont fourni. ] Hableur , Charlatan , fourbe.
Acad.
-
FOR FOR 273
Acad .. » C'est un forfante. Il est du style fa- f. [ Dern. e muet au 1e", é fer. au 2d.")
milier et satirique. e
Formalité , est la manière de procéder en
FORFANTÉRIE , s. f. [ 2 et 4 lon . 3 ° Justice selon les règles et les formes. Gar
e dern . e muer. ] Il est plus usité que le der , observer les formalités. => Forma
précédent.. Hablerie , charlatanerie.. „ On aa liste , qui est ataché aux formes , aux for
reconnu sesforfanteries. malités. » Grand formaliste. En style
.
FORGE , s. f. FORGER , v. a.Forge- familier et critique ,faconier , vétilleux. »
e

RON er S. m . FORGEUR , s . m . [ 2° e muer Il est trop formaliste. » C'est ’n grand


.

au 1 et au z , é fer. au 2d. ) Forge se formaliste"; un formaliste gênant et inco


dit du lieu où l'on forge le fer, et de la mode .
boutique d'un Maréchal , d'un Serrurier FORMAT , s. m . Il exprime ce qu'un
d'un Ārmurier. Forgeron , qui travaille aux livre a de hauteur et de largeur. Quel est
le format de ce livre ? C'est un in -doaze ,
forges er bar le fer sur l'enclume. Forgeur , un
qui forge. » Forgeur d'épées , de couteaux , in - 4 °.. • Tous ses ouvrages sont impri
.

de ciseaux , de lanceties ,,etc. Il ne se die més dans la


le même formar.
pas de toute sorte d'ouvrages. Au fig. Qui * FORMATEUR , s. m . FORMATION , S.
invente . » Forgeur de contes , de nouvelles, f. [ Forma- teur, ma-cion , en vers ci-on . ec
de calomnies . Qui forme. Action de former. Lei
FORGER , au propre , c'est doner la forme a été forgé par Pluche. » Les principes for.
au fer , ou autre mécal , par le moyen du mateurs. » La formation de l'enfant dans le
feu et du marteau: » Forger un fer de che- ventre de sa mère. - En Granaire , la
val une cuirasse , des assières d'argent , manière donc un mɔc se forme d'un autre
> >

des cuillers , des fourchettes , etc. Au mot. » La forination des temps d'un verbe
fig. Inventer , suposer , controuver . » Forei'un adverbe , etc.
gir un mensonge , une caloinnie , une his- REM. Formation a un sens actif , et il
toire. Forger des mots > des expressions. exprime ! action de formir , et non pas l'état
Forger des nouvelles. — Se forger des de ce qui est formé. Ausst , quoiqu'on dise
chimères , être visiunaire . Se forger des que les filles sont plutôc formées que les gar
-

dificultés , ou des monstres , pour les com- çons , on ne dit pas : » L2 fornation des
>
buiresoit à dessein , soit par crainte. filles n'est pas une règle générale , comme
M. Le Fran ? dic de Dieu , dans un sens le die l'Apologiste de l État Religieur.
figuré , qui tient du sens propre . FORME , S. F. ([ 2° e muer. ] 1.° Ce qui
Touché du remords sincère , détermine la matière à être telle chôse plutôt
Il rompt les fers redoutés que telle aître. » La matière reçoic toutes
Qu'il forgea dans sa colère sortes de formes. Dans les Sacremens ,
. Pour ses enfans révoliés. les paroles sont la forme. --On a long
Le Proverbe dit : à force de forger , on teinps disputé en Philosophie sur les for nes
devient forgeron : à force de faire un mé- substantielles. 2. La figûre extérieûre
tier on l'aprend. Fabrican
, lo fabri fimus. d'un corps . » L'Ange aparut à Tobie sous
FORLIGNER ,
v. n. Dégénérer de la la forme d'un voyageur. » Doner une forme
yertu de ses ancêtres. Il est vieux. On ne convenable à un bâtiment, » Cela coinence
le dit plus que dans le style fam . et dans à prendre une bone , une meilleure fırın . "
cette phrase
laissé séduire: . cette fille a forligné ; elle s'est pluche dit , prendrº forme sans article.. .
*
Tout prit forme. - Je pense qu'il faut
FORMALISER (-se ) v. réc. [ Formalizé ; dire , tout prit une forme. == 3 "Modèle
°:
dern. é fer. l'i est long devant l’e muer. 11 de bois sur lequel oa fait un chapeau , un
se formalije , se formalisera , etc. )] * Plu- soulier. » Le forme d'un soulier , 'd'un chao
sieurs lui donent , mal à propos , le sens de peau. Z.C'est aussi la partie qui est faire
s'informer. » Je ne m'en suis pas formalin sur ce modèle. » L.l forme de ce chapeau est
see
de .. II.nesignide que s'ofenser,se choquer toute gâtée, ec. = 4°. Ilse die des staitis
;:
...» Je lui ai parlé franchement , il ne du chæur , et des bancs garuis d'écofe et
199
3 s'en
tout,
est pas forinalise'. » Elle se formalise de rembourrés. = ſº . En termes d'Imprine
rie châssis dans lequel sont arrangés los
>
K FORMALISTE , s. m . FORMALITÉ , S. caractères. Il se dit aussi d'un des côtes de la
Tome II, Mm
*74 FOR FOR
feuille qu'on imprime. » On a tiré la pre- d'une place. sº. Instruire , dresser
mière forme. = 6°. Manière , règle , con- élever. Il se dit , ou avec le seul régime di
duire. » Garder toujours une méme forme rect , Formerun jeune homme, un aprenti ,
de vie , ou de vivre. » Garder , conserver , un disciple. » La lecture des bons' livres
changer la forme du gouvernement. » Ma- forme extrêmement les meurs ; ou il régit
riage fait dans les formes. » Sans aucune à ou sur : former un élève à la vertu , aux
forme de proces. Observer les formes ; se bones
dispenser des formes.
meurs. » Former son style sur les
meilleurs modèles. =
all régit aussi la pré
EN FORME , adv. Il se dit , ou sans ré- position à devant les verbes. » On assure
gime :: argument en forme ,qui est selon que l'éducation de la jeunesse ese générale
les règles de la Logique ; Lerires en bonne ment beaucoup meilleure qu'elle n'étoit au
forme ; ou avec la prép . de. » Une aile de trefois. Il est certain que les enfans savent
bâtiment en forme de pavillon . décider , trancher , interroger , couper la
>

Un arbrisseau , dont la tempête parole aux hommes , importuner tout le


Avoit courbé la tige et fait plier la tête ; monde sans modestie , sans discrétion . On
En forme à peu près de berceau. dit que cela les forme. Je conviens que cela
L'Abé Reyre.
les forme à être impertinens ; et c'est de
PAR FORME DE , adv. » Dire quelque toutes les chôses , qu'ils aprenent par cette
chóse par forme d'avis , de reproche , 've méthode , la seule qu'ils n'oublient point.
plainte , de conversation , ctc. Pour J. J. Rousseau 6º. Se foriner est , ou
.

la forme , adv. sans régime ; uniquement réciproque passif : » Le poulet se forme


pour observer les cérémonies. « Je l'ai éré dans l'auf . » Le tonnerre se forme des exha.
voir pour la forme. laisons ( nº. 2°. ) ; ou il est réciproque actif.
On dit , d'un procés qu'on a perdu, faute » Il s'est bien formé depuis peu. » Il se foto >

d'avoir observé les forines , que la forme meri avec le temps , ( nº. . )
emporte le fond , qu'il est bon dans le fond , FORMIDABLE , adj . Qui est à craindre.
mais que la forme n'en vaut rien ; ce qui Il se dit des persones et des chôses. » Hom
s'aplique , dans le discours ,familier , à d'au- me formidable ; armée formidable ; se rendre
>

tres choses que les procés. formidable. » Danger formidable. » C'est la


FORMEL , ELLE adj . Formelle- chose du monde la plus for nid.ble. =
MENT , adv. [ Formel , mele' , meleman ; 2° En próse et dans le discours ordinaire , il
>
e
>

è moy. 3° e muer. ] Fornel , exprès , précis. aiine à marcher après le substantit , comme
Ternes formels ; paroles , clauses formelles. on le voit par les exemples.il En -vers , et
Désaveu formel. - Formellement , en ter- dans le discours soutenu ‫ر‬ peut clégam
mes exprês. » La Loi de Dieu le dic , l'or- ment le précéder .
done , le defend formellement. Et de Bellone en furie
FORMER , v . a . 1 °. Doner l'être et la Les formidables concerts.
forme, » Dieu a formé l'homme à son ima- Régit- il la prép. à ? ( le datif. ) Je
ge. = 2°. Produire. » Les exhalaisons n'en ai guère vu d'exemples. » On voit com
forment le tonnerre. » Prince , l'auguste sang bien il leur étoit formidable. Targe , Hist.
dont vous avez été formé , etc. For- de Smollet. » Redourable a ce régime : on
mer ( faire ) des væeux , des souhaits. pourrait bien le doner à formidă ble.
3 °. Figurer , façoner. » Le vâse que le po. FORMULAIRE , s. m.erFORMULE , s.s f .
tier a formé. » Former bien ses lettres , etc. [ 30 è moy. et long au 1' , ee muer au 2d ;
= Figurément , Former un dessein , un lère , le . ) Formule , modèle des actes . For
projet . Se former des chimères . - Former mulaire , livres de formules. » Formule d'ar
une question , une dificulté. Au Palais rêt , de serment. » Chez la plupart des Chré
former så plainte ; former oposition à ; for- tiens , lesactes des vertus ne sont que de
ion
mer son oposit devant le Juge , etc. = vaines formules . » Le formulaire des No
4. Composer une chose de plusieurs aûtres , taires , des Arrêts du Conseil. = Formu
et luiéedoner une forme. » Former uncorps laire , s'est ditquelquefois, et se dit eng >
l'arın une République , une société . » côre d'une profession de foi. : » Signer le
Former une cabale , une conspiration , etc. Formulaire . = Dans l’Ann. Litt. on l'em
Former un siège , comencer le siège ploie cominc adjectif. » Cette aprobation ..
FOR FOR 275
se réd visoit à ces trois lignes formulaires : = 9'. t
Dans les choses morales ; grand ,
extrême : » Forte inclination, forte
>>

» J'a i lu etc.> et je crois qu'on en peut violen ,


permettre l'impression . - Cela peut être passion pour , etc. » Faire une forte impres
bon peur le style plaisant ou critique. sion sur l'esprit , sur le cæur. » Un des plus
>
, foris arguinens une des plusfortes raisons.
at [ . Fornika -teur , cion. ] Le 2d exprime ofen- Expression forte , énergique ; ou dure et
sante . » L'épithère est forte : - cela est
ché entr
lenonpéliées e deux pers ones nonmari ées et
par aucun væu : le er se dic de trop fort. 10°. Fig . Habile , expérimen.
celui qui est coupable de ce péché. On ne té. » Fort sur une matière :fort aux échecs,
dit point fornicairice. == Ces deux mots au piquer. » Vous êtes plus fort que moi ;
ne sont employés que dans des discours et trop fort pour moi. = Avoir l'esprit fort
des traités de Religion . et être un esprit fort , ont des sensbien difé
* FORS , adv. ° Il s'est dit aútrefois pour rens : l'un anonce une véritable force d'es
horris ; mais du temps de Vaugelas ; il prit; l'autre n'en énonce que la faiblesse. =
Türe forte ,, capable des plus grandes afaires .
était déja tout-à-fait banni de la prôse , et
aujourd'hui il l'est même des vers. » Tout Rem . 1°. Forze ; peut se placer devant ou
est perdu , fors l'honeur , écrivait François après le substantif au choix de l'Écrivain di
1 , aprês la bataille de Pávie. rigé par l'oreille et le goût : femmeforte ,
FORSENE , voy. FORCENÉ. forte épée , cec. Si l'on disait forte femme
FORT , Forté , adj . FORTEMENT ou épée. forte , on parlerait tort mal. Au
adv. [ For , forte , temen ; 2* e muet.j masc. en parlant des persones , ilne s'emp! ie .
Fort est adjectif , substantif et adverbe. I. guère seul , et sans la compagnie d'un adjec-,
Adj. 1 °. Robuste , vigoureux. » Homme fort , if ou d'un adverbe de comparaison. On die
qui a le brâs fort, la main forte. = 2°. bien esprit fort ; mais on ne dirait pas , c'est
En parlant des chôses : Capable de porter un fori homme , ou un homme fort. On dira ,
un poids , ou de résister au choc. „ il faut un homme fort et courageux , ou bien , extrê.
une poâtre , une bårre de fer plus forte. »
> mement fort. * » Sous les forts règnes de Fran
Cetre planche n'est pas assez forte. çois I et de Henri II. les Réformés furent.
Damas fori ; du ruban bien fort ; toile , fort soumis. Boss. » Ils s'emparèrent d'un
écofe forte. = 3 °. Propre à résister aux fort camp. Targe. Celui- ci entre autres est
ataques de l'énemi. » Ville , place forte. excessivement dur. Fort , n'aime pas àà pré
Des dehors plus forts encore que le corps céder , surtout un monosyllabe. Voy. Vigou
de la place . 4º. Toufu . » Les blés REUX .
sont forts. Bois extrêmement fort. »» Cetre 2 °. Quelques- uns lui font régir la prép. de.
haie est forte et impénétrable . sº. Rude , » Voilà quiest fort de café : cette liqueur est :
dificile. » Montagne forte à monter : cheval forte d'eau de vie. L'Auteur du Diction .
fort à dompter. » La jeunesse est forte à Néol. pour se moquer d'un Poère , qui par
passer. Il est dificile qu'on n'y tombe dans lait de traits foris de sens , dit que son style,
de grands inconvéniens. — » Le plus fort
en est fait.
est fort d'esprit. Je ne sais si cet article 'ese
labourer . -C
Terre forte , dificile à de l'Ab. Des Fontaines , qui a augmenté ce
Colle forte', plus tenace que Dictionaire , mais il aa employé lui-même ce
l'ordinaire. – Cofre fort , dificile à ouvrir régime . Il dit d'une Épitre en vers , que des
et à rompre . = 6º. Grand , violent dans vers y sont un peu foris de plaisanterie et de
son genre. » Vent fort : pluie , gelée , satire. Fréron a dit aussi : « La solution de
douleur très-forte . » Vinaigre fort , bière ce problème littéraire et un peu forte de mé
forte. 7. Âcre , piquant au goût et taphysique. = Corneille et Voltaire, l'unen
à l'odorat . » Beurre fort. · Avoir l'haleine vers, l'aútre en prôse ont mieux employé ce
force. » Ces odeurs sont trop fortes. = régime.
8º. Puissant , considérable . » Son parti est
.

Je m'attachois sans crainte à servir la Princesse :


le plus fort. « Les énemis sont plus foris en Fier de mes cheveux blancs etfori de ma foiblesse.
nombre. Cette armée est plus forte en Sol Pulcherie .
dats , et l'autre en Oficiers : l'une est plus » Les Turcs...dangereux encore et forts de
forte d'infanterie , l'autre de cavalerie . » nos divisions , assiégeaient depuis deux ans
Céder au plusfort : laraison du plus fort. Candic.
M m 2
FOR FOR
276
3 °. Se fuire fort , se rendre garant , régit de dur et de sauvage. Beaucoup , est d'un
de er l'infinirit. » Il se feit fort de vous co.2- usage plus étendu et plus sûr. = Fort , se
.

vaincre. » Je me fuis fort d'en venir à bout. met toujours après les temps simples des ver
» Je n'ai pas ces mille écus , dit l'usurier bes , et dans les temps composés entre l'auxi
mais je ne fais frt de vous trouver un liaire et le participe. » Il n'amûse fort , il me
homme, qui vous les prêtcra. Le Sage. = plair fort : il m'a fort ennuyé. Voy. Très
Dans cette expression , fort est indéclinable ; * Ancienenrent en disait fort pour trop.
„ M. de Chaudebonne est fort chagrin pour
de sorte
et non pasqu'une ; et audira
furiefemme , je m²il foris
pluriel, fort
se font batre les sonnettes. Voiture. On dirait aujour
fort et 'non pas forts. Du reste cette d'hui, trop chagrin pour , etc. Fort,
expression n'est pas forc noble , et elle est vigoureûsement. » Fraper fort : heurtez plus
fort. = Fort et ferme , adv. » Il travaille
peuLedigne
Roi , s'ildus'en
style tragédtie
d'unepourroi
faitfort, . trouver mal.
s'en fort et ferme à une espèce de liquidation des
Nicoin . controverses . Boss. Cette expression n'est pas
II. FORT , subst:== L'endroit le plus fort du beau style.
d'une chose :: » Mettre une poutre sur son IV . FORTEMENT , avec vigueur ,avec véhé
fort ; le fori de la voûte , de la balance , de mence.. » Parler , agir fortement. » Apuyer
l'épée etc. = er L'endroit le plus toufu d'un fortement
Ibois. »,> S'en son opinion .
fonc dans le fort du bois. » Re- FORTERESSE , s. f. Forterèce ; 2° et
>
e
lancer une bête dans son fort. = Fig. Ce dern . e muet , 3 ° è moy. ) Petite place bien
giu'sa sait le mieux ; par où l'on excelle . » La · forrifiée . » Ataquer , prendre une forteresse.
>
chronologie est son fort. » Il faut le tirer de FORTIFIANT , ANTE , adj . Qui fortifie.
et vous le trouverez fort ignorant Il ne se dit que des remèdes et des alimens.
son fore ,
sur tout aûre article.. = Le fort et le faible ; FORTIFICATION , s. f. [ Fortifika -cion ,
du fort au faible ; le fort portant le faible , en vers ci- on. ] 1 °. Ouvrage de terre ou de
compensation faite d'une chose avec une maçonerie , qui rend une place forte. » Forti
alltre. Le tems où une chose est à son , fication régulière ou irrégulièrc. » Abatre ,
plus haut point. » Dans le fort de l’hiver , râser les fortifications. 2.
° L'art de fors
de l'été , au fort de la tempête . » Dans le tifier les places : » Il entend bien la fortifica
fort de ma colère ,je n'ai point fait de plain- tion. » Se conaitre aux fortifications.
tes contre vous. Voit. Dans l'un et l'autre sens il s'emploie plus sou
Ce ver caché , ce remors , qui vous ronge, ventau plurielqu'au singulier.
Jusqu'au plusfort de vos égareinens. FORTIFIER , v. act. ( Fortifi - é : dern. é
Rouss. fer. Devant l'emuet , l'i est long : il forrifie .
>

= Faire son fait de et faire fort sur , expres- Au futur et au conditionel , cet e muet ne se
et fait pas sentir : il fortifiera , fortifierait ;
sions souvent employées par Bossuet , et
aujourd'hui peu en usage. » Faire son före pron. fortifira , fire, en 4 syllabes. ) i°. Ren
d'une preuve » Je n'ai vu aucun hommefort
de dre fore. Fortifier un camp , une ville. » Les ,
bien , qui fft fort sur cet article. Que Enemis s'étaient forrifiés dans un poste avan
d'expressions utiles , que l'usage a abandonées tageux. = 2°. Doner plus de force. Il se
depuis moins de cent ans, et qu'il n'a pas rem. dit du corps et de l'esprit. » Le bon vin for
tifie l'estomac , si l'on en boit avec modéra
placées !
terree ou
de terr
FORT , ouvrage de ou de maçon
de maç e-
one tion. » La Philosophie chrétienefortifie l'eso
rie , propre
Bâtir; à résiter
ataquer aux ataques des Enemis. prit et le cæur. » sefortifier dans sa résolu
,,,,,
, prendre un fort. » Un fort tion. 3 °. Se forrifier, deveniir plus forr.
de terre défendait l'entrée du pont. „ Cet enfant se fortifie tous les jours.
III. FORT , adv. de quantité. Extrême- Rem . Se forrifier et fortifié , régissent de
ment; beaucoup. Il modifie les adjectifs , les ou contre , et quelquefois tous les deux. »
adverbes et les verbes ; il est fort aimable; L'admiracion qu'on avoit pour son mérite
fort bier , fore heureusement; il m'a fori personel se fortifioit de l'atendrissement
>
divert i ; mais il y a beaucoup de verbes avec qu’inspiroient ses malheurs. Hist. d'Angl.
lesquels il ne se combine pas heuređsement. Cette corruption générale de mours fortifiée
de l'ignorance et de la férocité des Barbåres.
deplan
fortdevu Cou
»meJeditl'aiM. que,lqua eque
uisges temlqu m
ps e, cose
cho Le Franc .»Octave ne cherchait qu'à seforti
FOR FOR 277
‫ܕ‬ fierdu secours d'Antoine contre les défenseurs die encore : courir, tenter , chercher foriu
de laRépublique. Vertor. ne .» Un jeune Manceau , qui venoit à Paris
FORTIN , s. m . [ For -tein. ) Petit fore. chercher fortune. LE SAGE. Faire fortune.
FORTUIT , UITE ,adj.FORTUITEMENT , Celui-ci se dit même des choses. » Cesystème )

adv. ( Fortu -i , ite , ite -man; en conversa- n'a pas fait fortune.
a tion , for- tui:) Hs se disent de ce qui arrive On dit figurément, adorer , encenser la
par hazard. » C'est un câs forrait. Rencontre fortune ; sacrifier à le furtune ; courir après
fortaite. „ Cela est arrivé; je l'ai rencontré la fortune , s'acacher a ceux , qui sont en fa
fortuitement. veur , en crédit. Et proverbialeinent, atacher
Rem. 1°. Fortuit , est de trois syllabes , un clou à la role de la Fortune', crouver
même en próse. A plus forte raison en vers. moyen de la fixer.
Le Maitre vient le voir , et par un câsfortuit Rem . 1°. En parlant de la Fortune en géné
11 oublie , en parlant de refermer la porte. ral , on l'emploie toujours au singulier. On
13 L'ab . Reyre. dit des fortunes rapides , de bones fortunes ;
Il y a une syllabe de trop dans le premier mais on dit ; la gloire , la fortune et non pas
>

vers. Peut- être est - ce une faire d'impression , les fortunes , conime dic St. Evremont.
et faut-il lire, par cas fortuit. 2 °. Dans Athilie , Josabet parlant de Joas
2°. Il semble à La Touche que fortuitement à la Reine ,‫ ر‬lui dit :
signifie quelque chôse de plus quepar hasard , Vous avez entendu sa fortune ;
ce qu'il marque souvent un hasard heureux . Sa présence à la fin pourroit être importune.
» Il trouva fortuitement un vaisseau , qui le Qu'est ce qu'enten 're li fortune de quelqu'un ?
porta où il avoit dessein d'aller . - La re En prôse ce serait une expression barbâre ;
marque me parait juste. mais les Poères ont de grands droits. Ils su
FORTUNE , s. f. FORTUNĖ , ée , adj. priment souvent des mois que le lecteur doit
>

[ 3' e muet au 1er é fer. aux 2 autres. ] For- sous entendre . Vous avez entendu sa fortune ,
eune , ese 1 °. Cas fortuit, hasard . » Les acci- veut dire , vous avez entendu le récit de ce
dens de la fortune. Tenter , brusquer fortune. qui lui est arrivé.
Le 2d de ces verbes est bâs. = 2°. Il signifie , De fortune , de bonne fortune , adverbes ;
tantôt bonheur.» Il est en fortune ; il n'a pas par hasard , par un heureux hasard. Ils ont
ou il a peu de fortune ; tantôt malheur.. y vieilli et ne peuvent plus être bons que pour
Contre fortune bon cæur ; Dieu vous pré- le style familier. » Le loup de fortune passa .
serve de mal et de fortune. Sc. prov. = La Font.
3 °. Avancement et établissement favorable. Au mot de guer , que de fortune ,
Faire fortune , ou sa fortune. Établir Notre loup avoit entendu. Id.
afermir , ou perdre , ruiner sa furtune. » Il » Elle vous a envoyé Mlle ... qui , de bonne
me doit sa foriune, etc. = 4. État ou fortune n'avoit pas encore trouvé de condi- '
condition où l'on est. » Erre content de sa tion . Voiture.
fortune. = 5sº.: Biens de la fortune , les FORTUNÉ , heureux. Il est peu usité en
>

richesses , les honeurs , les charges. prôse dans le discours ordinaire ; mais en
09. Homme ou soldat de fortune , qui d'un vers et dans le discours relevé , il est quelque
perit comencement est parvenu à de grands fois plus noble que le terme d heureux. Vaug .
biens, à des grandes considérables. » Cenégo- L. 1. Prince fortuné, siècle fortune.= For- '
ciant est un homme de fortune.» Le Maréchal tuné , heureux , ( synon .) le 2d se dit à
Faberi était un soldat de fortune.= 7º.. La l'égard de tous les genres de biens et de
er

Fortune , Divinité païène , dont on parle bonheur, le ise die d'un bonheur singulier
encôre aujourd'hui plus qu'iln'est permis , ce er des grâces signalées. Si vous jouez à pair
semble, à des chrétiens. » La Fortune lui rit , ou non , et que vous gâgniez , vous êtes heu
le favorise , » La Fortune lui a tourné le dos , reux : et quand vous aurez peu de chances
etc. etc. » La Fortune se joûe de tout , etc. pour vous , à la loterie , par exemple, vous
» Les Hommes demandent à la Fortune un ères fortuné, si vous gagnez. Celui-là est
présent qu'ils ne doivent atendre que de la fortuné, qui doit beaucoup plus à la fortune
Vertu. D'Aguesseau. = Anciènement on qu'à sa sagesse : celui-là est heureux , qui doit
employait presque toujours fortune sans arti- à sa sagesse tout ce qu'il a pu ne pas abando
de .» Contre fortune instruit. Malherbe. On ner à la fortune , etc. Roub . Syn. = lb
278 FOS FOU
aime à suivre le nom qu'il modifie, surtout terrer les morts. » Shakespear a introduit des
au fém . En vers le masc. peut précéder. fossoyeursdanssa Tragédie de Hamlet.
Pour acomplir ces fortunes présages. FOU , Voy. Fol.
Fortuné Prince , fortuné siècle soneraient fort FOUDRE , s . m. et f. [ 1 " lon: 2e muet :
mal; forrané homme serait épouvantable , foú dre.] Exhalaison enflamée , qui sort de la
Rem. Fortune , signifie heureux , et non nuë avec éclat et violence. > Ilyy a longtems
pas riche , qui a de la fortune. » Par les lar- que Murei a remarqué , sur un sonnet de
gesses de plusieurs prosélytes fortunés , dit Ronsard , que ce mot est masc . et fem ,
M. Berault de Bercastel. En ce sens , c'est un MALHERBE le fait tantôt d'un genre , tantôt
barbarisme. de l'aûrre. » Prend ta foûdre, Louis. » Portant
+ FORT-VÊTU , s. m . Homme qui a un la foûdre de nos Rois.
>

habit au- dessus de son état. Tu passescomme un foúdre en la terre flamande.


FORÛRE , s. f. Terme de serrurier. Trou A peine il a vu le foudre
fait avec un forer. Parti pour le mettre en poûdre.
FOSSE
re
> s. f. Fôssé , S. m . [ Fộce , focé: Suivant Ménage et Bouhours, on le fait plus
er
te lon. 2 e muet au 1 > & fer . áu 2d. ) souvent fém . dans le propre , et masc. dans le
o

Fôsse , est 1 °. un creux large et profond dansfiguré. L'Acad. done plusieurs exemples du
la terre ‫ و‬fait par la natûre ou par l'art . » féminin , et n'en done que deux du masculin
Tomber dans une fôsse . Faire , creuser une au propre. » l'éclat de la foûdre , la foudre >

fosse pour un arbre , des fósses pour des est tombée. Lancer la foûdre ; toucbé de la
vignes. 2 °. Ilse dit plusparticulièrement fordre ; crime digne de la foûdre. » Le foudre
du creux qu'on fait en terre poury mettre un vengeur. » Etre frapé du foudre ou de la fois
corps mort. = Fösse', est une fosse creusée dre: == Au figuré, il fautdistinguer. Parle..
en "long pour enfermer quelque espace de ton d'un homme , c'est le foudre , un foudre
, ou pour la défense d'une Place , ou de guerre.
terre ,
Mânes des grands Bourbons , brillans foudres de
pour faire écouler les eaux. » Remplir , com-
bler , sauter le fóssé. Pays tout coupé de guerre.
fôssés. Corn .
On dit , proverbialement , avoir un pied Parle-t'on du courroux des Dieux ou des
dans la fosse , étre vieux ou malade . Princes , c'est la foûdre .
Mettre les clefs sur la fósse , renoncer à une Ton Monarque éternel ne cherche qu'à t'absoûdre,
succession . Faire de la terre le fossé ; Il t'aime , la douleur peut éteindre sa foudre.
ce qu’oa ôte d'une chose la faire servir à une = On dit au pluriel , les foudres de l'Église ,
l'excomunica
aître ; ne rien laisser perdre. tion .
· FOSSETTE , s. f.. [ Focète : 2° è moy. 3 ° e FoûDRE , est aussi le nom d'un grand
muet. ] 1°. Petit creux que les enfans font en vaisseau , dont on se sert en Allemagne, et
terre , pour jouer à qui y fera tenir plus de qui contient plusieurs muids de vin .
noix , de noisettes , ou de pièces de mon- Coup de foudre , se dit figurement , d'un
noie , etc. » Jouer à la fossette. = 2°. Petit malheur imprévu .» Cette séparation fue un
)

creux , que quelques persones ont au bout du coup de foudre pour moi. Télém . Aller
menton , ou qui se forme au milieu des joûes, comme la fjûdre ( st. famil.) tort vite.
>

quand elles-rient. Etre craint comme la foudre ; être terrible et


FOSSILE , adj . et subst. [ Focile. ] Qui se violent.
tire du sein de la terre. » Sel fossile , coquilles FOUDROIEMENT , s. m . FOUDROYANT,
fossiles. = S. m . Un fossile , les fossiles. ANTE , adj. FOUDROYER . V. act. ( Fou -droa
FOSSOYER , v. act. FossOYEUR , s. m. man , droa - ian , iante , ié : 2lon 2 . au 1 "
[ Fo- soa - ié , ieur.] Il fossoie , fossviera , etc. L'oi est long aussi devant l’e muet , il fou
et non pas fossoye , fossoyera , etc. = droie , foudroiera ; . et cei e muet ne se fait
Şuivant L'Acad. on ne dit fossoyer que pour pas sentir ; fou-droa , droll -ra , etc. ) Fou
fermer avec des fossés. Le Dict. de Trév. droyer,c'est fraper de la foûdre. Foudroyant,
ajoute, fouir , creuser en terre , fèire des qui foudroie. Foudroiement , action par la
fossés ; et il parait que c'estFossoyeur
l'emploi le plus quelle une persone ow une chose est foudroyée.
ordinaire de ce verbe. , ne se 11 a le sens passif. On ne dit pas le foudroiea
dit que de celui , qui fait les fòsses pour en- ment de Jupiter qui foudroya les Ticans ,
FOU F OU 279
mais le foudroiementdes Titans , de Phaétom , FOUETTÉ , ÉE , adj. (Eillet fouetté', tu
qui furent foudroyés. » Jupiter foudroyant : lipe , pêche fouettée , marqués de petites >

dans ces
Au propre , ilsnese disent que dans ces phr- lins, comme de coups de fouet. Crème
ses. == Au figuré , on ne dit point fou- fouettée. Voy. Ckème , à la fin. те
droiement ; on dit poétiquement , brâs fou- FOUETTEUR , s. m . ( Fouè- leur : 1 è
droyant , épée foudroyanie ; et dans le style moy. )Celui , qui fouette. Il ne se dit point
noble sans être poétique, foudroyer une ville , sans épithère. » Ce Maitre d'école estun grand
un bastion , les barre à coup de canon et de fouetieur , un fouetteur impitoyable.
mort avec gran
ier de violence. Et en parlant FOUGÈRE, s. f. [ Fou -gère : 2' è moy.
d'un Orateur , foudroyer les vices , les > 3 ° e muet. ] Sorte de plante qui croît ordinai.
erreurs. rement dans les bois. Il en est beaucoup parlé
Il ne suporte plus les reproches terribles , dans les chansons et les poésies pastorales. »
Dont il est foudroyé par la divine loi. Sur la verte fougère. Danser sur la fougère.
E cherche àsurmonter par des transports horribles, » La cendre de la fougère sert à faire le
Les reinords et l'effroi. verre.
FOUGUE , s. f. FOUGUEUX , EỨSE , adj.
Le Franc.
e 1
er

Foudroyer , est quelquefois neutre , sans [ Fou - ghe , gheû , ghell -ze : 2 emuet au i
régime. » Il conne , il foldroie , il méle le lon . aux 2 autres. L'u est muer : il n'est mis
ciel et la terre. Parru. là que pour doner au g un son fort qu'il n'a
Rem. 1 °. Foudroyé , dans le propre , ne pas devant l’e. ] Fougle , est proprement un
>

doit se dire que d'un homme frapé de la foû- moûvement violent et impécueux , ordinaire
dre en punition de ses crimes : ordinairement ment acompagné de colère. » Etre entrer
on doit dire ; frapé de la foudre ou du 10- se mettre en fougue. » Quand la fougue lui
nerre . prend. » Dans la fougue , ou sa fougue.
2°. Foudroyer , ne me parait pas si propre On le dit aussi des animaux. » Ce cheval a
dans les batailles anciènes , où il n'y avait pas trop de fougue. Figurement , enthoa
de canons. » Il est surpris de crouver une siasme , saillie.
armée enemie , qui * foudroie la sienne. Mo- La plupart emportés d'une fougue insensée ,
REAU . Louis le jeune. Toujours loindu bon sens vontchercher la pensée.
FOUET , s . m. FOUETTER > v . act. Boil.
[ Fouer , ionos. è moy. foue-té' : fe è inoy . FOUGUEUX , qui est sujer à entrer en fou
>

z® é fer. Le 1 '' è est plus ouvert devant l'e gue. Il peut se placer aprês ou devant le subs
muer : il fouette , fouettera , ou fouère , iantif. » Cheval fougueux , le fougueux Aqui
fouètera. ) Fouet , cordelette ,atachée à un lon ; vivacité fougueuse . » L'Ardente et foue
bâton , avec laquelle les cochers et voituriers gueíse Bellone.. Il faut toujours consulter
>

frapent les chevaux , mulets , etc. pour les l'oreille. Fougueux cheval, par exemple ,
faire aller. = Coups de verges ou de corde Aquilon fougueux, fougueûse vivacité , et
dont on chârie les enfans.» Boner le fouet; Bellonefungueúse soneraientmal.
avoir le fouet. Coups de verges dont la FOUILLE , s . f.f FOUILLER , v . act.
Justice fait châtier quelques criminels. » [ Fou -glie , glie : mouillez les ll : że e muet
Condamné au fouet. " Voy. CUSTODE et au 1 " , é fer. au 2d. ) Fouille , est le travail
CLAQUER . qu'on fait en fouillant la terre. Faire une
FOUETTER , doner des coups de fouet. » fouille. » La fvuille des terres. = Fouiller ,
Fouetter les chevaux , un enfant ; un coupeur creuser pour chercher quelque chôse. » Fouil
de bourse.. = Au figuré, v . n. » Le vent ler des mines d'or , d'argent. » Fouiller la
fouette ; il lui fouette dans le visage. » La terre pour chercher des antiques , des mé
pluie , la neige , la grêle fouettent. » Le dailles. =—
>
= Fouiller, quelqu'un , un voleur
canon fouette tout le long de la courtine. par exemple , chercher soigneûsement dans
Ce canton a été fouetté du mauvais temps. ses poches, ses habits , s'il n'a pas caché
Pour dire , nouspartons , on dit pro- quelque chose. V. n. » Fouiller dans un
verbialement, et puis fouette cocher. » Un champ , dans sa poche , sa bourse.- Fouil
A
9
fiacre est venu nous prendre : nous nous y ler dans les livres , les archives. > * u
sommes emballés sans façon , et puis fouette figuré, il est bâs et il fait un mauvais éfet
cocher. MARIY dans une histoire sérieuse. w Sa Saintecé fouil
1
280 F OU FOU
loit fréquemment dans la bourse des fidèles. Parl . de Paris ) et Mme. de B ... escorté d'une
Hist.d'Angl. Il n'est bon que pour le style foule de peuple ( Hist. d'Angl. ); et Prévot
familier , plaisant ou critique , ou pole ni- ( Hist. des Voyages ) dic aussi une foule de
que. » Boileau ne calomniáit pas les mæurs peuple.. Je voudrais dire , escorté d'une foule
de ceux qu'il critiquait. Ilnefouilla pasdans de Gentilshommes, de gens du peuple.
tous les replis de leur vic... ainsi qu'ont faic 3º. Le verbe , après foule , doit-il être au
d'autres Écrivains à l'égard desdeux Rousseau , pluriel ou au singulier ? Doit- il s'acorder
de M. Le Frans ,> etc. Le Chev. des Sabl. avec foule , ou avec le pluriel que foule ré
FOUILLE- AU- POT , petit marmiton. git ? Doit-ou dire ,? avec M. Moreau,, » Une
FOUINE , s. f. [[ Foui- ne , 2 syll. emuet. ] fyule de cour!isans cherchent à deviner son
Grosse belette. » La fiente de fouine sent le foible ; ou bien , faut-il dire , cherche , etc.
musc . Je crois qu'il faut le singulier. Voyez Col
FOUIR , v. n.
. [ Foui , monos. f Creuser. LECTIF .
» Fouir la terre ; un puits , etc. = V. n . Il 4°. Faut-il dire en foule , ou à la foule ?
faut fouir bien avant. = Il ne se dit pro-' Le preinier me parait le meilleur , et La
prenent que de la terre . Aved. Touche est dans ce sentiment. L'Acad. les
FOULANTE , adj. fem. Il ne sedie qu'avec dit également. » Ils entrèrent tous à la foule,
>

poinpe . en foule. Quelques Auteurs ont dit , à la


FOULE , s. f. [ Fou - le : 2° e muet. ] foule.
1 °. Presse , multitude de persones , qui s'en- Les Parthes à la foule aux Syriens mêlés.
trepoussent. » Se jeter dans la foule. Je crains Corn . Rodogune.
la foule : laissons écouler , passer la foule. » Les ruës se trouvèrerit toutes remplies de
Figurément , une foule d'afaires , de peuples , qui y acouroient à la foule. Anon.
raisons , de pensées > etc. » La foule des Pour l'emploi irrégulier de peuples au plu
afaires l'acâble.» Il allégua une foule de rai. riel, voyez Peuple. = Au figure, on dit
sons.. 2º. Opression , vexation. » Cela toujours en foulé . » Les pensées , les raisons
va à la foule du peuple. Acad. Il n'est pas se présentent en foule.
fort usité en ce sens. Še retirer de la foule , c'est , au figuré,
Rem. 1 ° . Foule , régit le génitif , ( la prép. et dans le style simple ou médiocre se >

de sans article. ) ou avec l'article. » Une foule tirer du commun .


de curieux , d importuns. La foule des cu- FOULER , V. act. [ Fou - lé ; 2. é fer. ]
rieux , des importuns. Si l'article de fvale est
1 °. Presser quelque chose
indéfini, comme dans le 1e ex. celui du gé- l2r l'herbe , la vendange.qui» cède.
er
” Fou
Les chevaux
nitif doit être aussi indéfini , et au contraire l'ont foulé aux pieds. = Fouler aux pieds,
s'il est détini ,comme dans le 2d ex. on figurément , traiter avec mépris. » Fouler
doit dire des et non pas de , Ainsi l'on dira aux pieds lesgrandeurs, les varités du siè
le grand nombre , la multitude des soldats , cle , etc. les lois , les sentimens d honeur ,
et un grand nombre , une multitude de sol- de religion , etc. = = 2º. Oprimer par des
dats. ** La Bruyère fournit un exemple con- exactions, surcharger . » Fouler les peuples ,
traire à cette remarque. » La foule inombra
inombra- les Provinces. 3 °. Blesser. » Les selles
ble de cliens et de courtisans , dontla mai- ncûves foulent les chevaux. » Il s'est foulé
•. son d’un Ministre se dégorge tous les jours. le pied. = » Cetre bête a les jambesfoulées,
Je crois qu'il falaic dire : la foule des cliens usées par un long.ct violent travail.
et des courtisans , etc. FOULERIE S. f. FOULON > S. m . Le
2°. FOULE , comme multitude , nombre et It se dit du lieu ou l'on foulé les draps;
autres termes semblables ne peut se dire que le ed de l'Artisan qui les foule. = On
de plusieurs , et ne doit pas être modifié par apele terre à foulon une sorte de terre ,
un nom au singulier , ce nom fût,il un nom qui sert à dégraisser les draps ; et Moulin à
collectif : on dit une foule de soldats , une foulon , un moulin qui sert à les fouler.
multitude d'habitans , un grand nombre de FOULÛRE , s. f. [ Foulure : 2 lon ) »
citoyens ; mais on ne dit pas une foule d'ar- Contusion , blessûre d'un membre dulé. »
mée , une multitude de ville , un grand nom- Reinède pour la foulûre des nerfs.
bre de peuple ,etc. * Voltaire dit pourtant , FOUR , s. m . [ Monosyllabe : on pro
escorté d'une foule de noblesse. | Hist. du inonce l'r finale. ] Lieu voûçć en rond avec une
F OU FOU 281
une seule ouvertûre par devant , où l'on fait FOURBU , ÚE Û , adj. FOURPURE , S. f.
cuire le pain , la pâtisserie. Pièce de [ 2° lon . au 2d et 3. ] lis expriment la ma.
four , gâteau , tourte , etc. on ne le dit ladie d'un cheval entrepris des jambes pour
>

= Four se dit aussi du lieu avoir trop travaillé , ou pour avoir bu trop
point du pain . = >

où est le four à cuire du pain . Aller au tôt après avoir eu chaud . » Cheval fourbu;
four , revenir du four. Il se dit en- jument fourbûe. » Dessoler un cheval pour
côre des lieux voutés et ouverts par en haut , la fourbúre.
où I on fait cuire la chaux , la brique , le FOURCHE , s. fém . FOURCHER , v. n . 1

plåtre. Lieu où l'on cache ceux qu'on en- [ 2 ° e muet au 'er' , é fermé au second. ]
>

rôle par force. Fourche , instrument de bois ou de fer , avec


On dir, proverbialement , d'un lieu où il deux ou trois branches ou pointes. » Four
fait extrêmement chaud , qu'il y fait chand che d'étable , fourche à faner, » Chasser à
comme dans un four , et d'un lieu fort obs- coups defourche.
= Fourches paribulaires.
cur, qu'il y fait noir comme dans un four. Voy. PaTiBULAIRE. — A la fourche , adv .
Voy. CHAUFER . Negligemment , ou grossièrement.
FOURBE , adj . et subst. FOURBER , V. FOURCHER , se séparer en deux ou trois ,
>

act. FOURBERIE , s. f.f. [[ 2° e muet au ref en manière de fourche. » Ces arbres four
et au 3 , é fer. au 2d. ] Fourbe , adj . Troin- chent i chemin qui fourche .
> Figure'm .
peur , qui trompe avec finesse. Fourber famille , qui n'a point fourche' ; qui n'a fai“.
tromper par de mauvaises finesses. Fourbe , qu'une seule branche. = » La langue luc
subst. et Fourberie ; tromperie. » Il ou elle a fourche : il a dit un mot pour l'aútre. =
est bien fourbe. — Subst. masc. « C'est Se fourcher, » Ces cheveux se fourchent ,
--

un fourbe un grand fourbe . -


On ne commencent à se fourcher. Four: hé
dit pas une fourbe.»'s Il fourbe tout le inonde ; adj. » Avoir les cheveux fourchés. » Animaux
il m'a fourbé vilainement, » Inventer une qui ont les pieds fourches , ou fendus.
fourbe. Faire une foarberie. == Le verbe FOURCHETTE , s. f. [ Four - chère : 24
fourber n'est que du style familier . è moy. 3 °. e muet. ] 1 °. Usiensile de cable ,
Il s'agit de fourber un ingrat très-insigne ; en forme de petite fourche à trois ou quatre
Qui du premier coup- d'auil devine au moindre pointes , dont on se sert à table pour pren.
signe. dre les viandes,. 2'. Fourche à deux
Destouches.
pointes , sur laquelle on posait autrefois le
Fourbe , adj . et Fourberie , sont de tous les mousquet, en le tirant. » Mousquet à fours
styles. Suivantl'Auteur des Reflex. etc. chette. 3. Long morceau de bois à deux
Fourbe ( subst. ) et fourberie , se disent avec branches de fer , qui est ataché à la fèche
quelque diversité de signification . La Touc. d'un carrosse , et que l'on baisse pour em
n'est pas de cette opinion : ces deux mots pêcher que le carrosse ne viène à reculer ,
lui paraissent signifier la même chôse ; et il quand il est sur un endroit qui va en penchant.
assûre qu'il pourraic en alléguer plusieurs »„ Abatre la fourchette. — 4. Endroit du
exemples. Ce qui est plus sûr encore , c'est pied du cheval qui est plus élevé que le de
que l'emploi de fourbe est moins comun dans du pied , et qui finit au talon . » Che
que celui de Fourberie . » Appius inventa val blessé à la fourchette. Ss. Partie
une fourbe détestable , dont le succès devoit d'une mancherre , qui garnic l'ouvertúre de
faire tomber . Virginie entre ses mains . Il la manche d'unechemise d'homme.
semble qu'avec inventer et découvrir , on FOURCHON , s. m. Une des pointes
die mieux fourbe que fourberie. d'une fourche ou d'une fourchette.
FOURBIR , v . act. FOURBISSEUR , s. .
m. FOURCHU , ûE , adj. [ 2 lor . au 2d .)
FOURBISSÛRE , s. tém. Four- bi , bi- ceur , Qui se fourche. » Arbre four .hu ; menton
şúre : pénult. lon , au dern. ] C'est , en par- fourchu ; chemin fourchu ; barbe fourchile.
lant des armes , nettoyer , polir. Nettoie- Faire l'arbre fourchu : avoir la tête en
ment , polissûre. - Artisan , quifourbit et qui bas et les pieds en haut , écartés l'un de l'aû
monte des épées. » Fourbir une épée , un tre, * On dir , en Provence , faire l'arbre
mousquet , une cuirasse. » La fourbissúre droit. C'est un provençalisme..
d'une lame. Un Maître Fourbisseur. » Ache- FOURCHÛRE , s. fémi. L'endroit où une
fer une épée chez le Fourbisseur. chose comence à se fourcher. Trév . Ricle:
Tome II, Nn
282 F OU , TOU
Fore. L'Acad . ne le met pas . blâmer que pour louer. » Cet écrit fourmille
FOURGON s. m. Sorte de charrette , de pensees neuves et hardies. Anon . Je vou
dont on se sert dans les armées pour porter drais dire, est plein , est rempli >, etc. On
les munitions et le bagage. On s'en seri aussi dit qu'un livre fourmille de faîtes, ou que
dans les voyages . = Pièce emman
de fer - les faûtes , les erreurs y fourmillent, qu'elles
chée , qui sert à remuer et à arranger le y sont en grand nombre. » Ces petitesaven
>

bois et la braise dans le four. = Le Pre- rûres , dont la société fourmille.. Marm.
verbe dit : la pelle se moque du fourgon : Voyez un aûcre exemple au mot FOURNIS
cet homme se moque de quelqu'un qui au
rait autant de droit de se inoquer de lui. SE YOURMILLIÈRE.. Voyez Foueme
FOURGONER , V. n . C'est proprement Trév. écrit fourmillère ; mais cette ortogra
>

remuer avec le fourgon. = Par extension , phe n’exprime point la prononciation.


remuer le feu sans nécessité , avec les pin- FOURNAISE , s. fém . ( Four-nèze : 2° ¢
e
cettes, et le déranger en voulant l'acomoder. moy. 3° e muet. ) Sorte de grand four. »
Figurément , fouiller mal adroitement Fournaise ardente.
en brouillant et mettant cout sens dessus FOURNEAU , s . m. [ Four-no : 2°e dout.
dessous. » O a fourgoné dans ce cofre : au sing . lon, au plur . fourneaux. ] i°. Vais
tout y est pêle - mêle : st. famil.
-

seau propre à contenir du feu. » Faire bouil


FOURMİ , s. f. FOURMILLIÈRE
e
[ 3º è inoy. et long au 2d : mouillez , s.lesfémll .:: Grand
lir une marmite sur un fourneau.
Grand four , où l'on fond le verre. 2 .
four -mi-gliè re . ] Fourini , petit insecte , qui 3º. Creux fait en terre , et chargé de poudre ,
fait ordinaireinent sa demeure sous terre . pour faire sauter une murâille.
= On dit , proverbialement , de quelqu'un e
FOURNÉE , s. fém. [ 2º é ferméet long ,
qui se tient dans une grande soumission de- 3 ° e muer . ] La quantité de pain ou de chaux
vant un aâtre , qu'il estLieu
fourmi devant lui. *
plus oùpetit qu'une qu'on peut faire cuire à la fois dans un
se retirent four .
les fourmis . » Il y a plusieurs fourmillières FOURNIER IÈRE , ss. m . et £. ( Four
er
dans ce petit champ: nie , nie - re : 2 é fer. au '' , è inoyen au
Rem. -11°. L'Ab. Prévot écrit fourmie : il second. ) Celui , celle qui tient un four
parle de fourmies blanches, espèce de mons- public .
ires. Hist, des Voy . On dit fiurini , sans e. FOURNIL , S. m. [ On ne pron. point l'E
2°. Fourmillière s’emploie au figiré ; mais finale.? Le lieu où est le four ei où l'on pêrrit
il n'est rien moins qu'un terme noble. On la pâre.
dit : une fourinillière de peuple , de paûvres , FOURNIMÉNT, s. m. ( Four-niman.}
de souris, pour dire une grande quantité Etui de bois ou de corne à mettre de la poll
de, etc. Un Ecrivain anonyme l'emploiebien dre , que portent ceux qui ont des armes à
ridiculement. dans une Relation Tous
Il dit .» pourles charger.
feu ,
les apartemens ( de Versailles ) la galerie et FOURNIR , v . act. FOURNISSEUR , S. m.
les terrasses n'étoient plus qu'une fourmillière FOURNITÛRE , s. f. [ Four.ni , niceur, nie
e
de Princes et de Seigneurs. tûre : 3° lon. au 3 * ] Fournir , 1 °. Pour
.

FOURMILLEMINT , s. mn . FOURMIL- voir. Il gouverns , ou l'acusatif de la per


LER , V. neur. ( Four.in.glie-man , ni-glie : sone et l'ablatif de la chose ; ou l'acusatif
mouillez les Il : 39 e muec au 1er , é fer. au
> de ia chôie et le datif de la persone. On
2d. ] Fourmiller , c'est rº. Abonder. » Cette dit également : on l'a fourni de ce qui étaic
garenne fourinille de lapins. » La France nécessaire , ou , on lui aa fourni ce qui ,, etc.
fourmille de Soldats. = 2°.' Causer un pi- Le second est plus usité. » Ce livre m'a fourni
. cotement entre cuir et chair , principalement plusieurs remarques. » Son esprit lui fournit
aux pieds et aux mains , qu'on apelle four- tous les jours de nouvelles pensées.
mº fourmil- 2 °. V. neur. Contribuer., » Foirnir à la dé
millement. » La main ,, les pieds m2
lent : je ' sens un fourmillement par tout le pense , aux frais. » Les Lettres fournissent
corps,. = Fourmillement ne se dic point aux besoins les plus importans de la vie
dans le premier sens de fourmiller. On dit , civile ; et répandent sur elle les plaisirs les
en ce sens , fourmillière. == Ce verbe n'est plus délicats. Raymond , Acad . de Mars. ==
pas du beau style , et on s'en sert plutôt pour Il régit quelquefois de et à : » Ils naissent
FOU F O'U 283
pour soufrir , pour fournir de leurs peines abrège la vie . Fourreau , peau qui
et de leurs sueurs à vos plaisirs . Massill. couvre le membre d'un cheval . » Ce cheval a
3. Suffire . » Il ne saurait fournir à mal au fourreau. = = Faux fourreau , se >

tout. » Ce cheval fournit à tout le travail . qui se met sur le véritable fourreau de l'é
FOURNITŪRE ,provision. » Fournitûre
blé , de vin, de bois , etc. =
de pée,pour
Ce que les
le garantir de la pluie.
FOURRER , v . act . ( Fou -ré : r forte ; 2°
Tailleurs, Tapissiers fournissent, outre leur é fer. Devant le mie ', ou est long : il
travail . » Tant pour la façon , et tant pour foûrre; fjarrera. ] Mettre en quelque en
les fournitúres. = On apèle aussi fourni- droit parmi d'aîtres chôses. » Fourrez ces
türés ,les petites herbes , dont on acompagne livres avec les alltres. » Fourrez cela dans
la salade. l'armoire . » Il lui a fourré son épée dans
FOURNISSEUR > celui qui entreprend de le ventre. =
— 2°. Insérer hors de propôs.
faire la fournitûre de quelque marchandise. » Il fourre toujours des Proverbes dins son
» Les on fourrisseurs des troupes discours. = ;° . Fourrer dans l'esprit , dans
figuré, l'emploie dans le style. badin Au
ou la tête de... » On eut de la peine à lui
critique. Ne soinme - nous pas les vrais fourrer dans la tête que , etc. » Vous vous
9

faiseurs et fournisseurs de l'Europe. Coyer, fourrez dans l'esprit mille chirères.


parlant des modis. » Les bévûus sans nom : 4 °.. Introduire. » Qui l'a fourré dans cette

bre dont cet écrit ( la Philosophie de l'His- ' maison , dans certe afaire . » Il se fûrre par
toire) fourmille de toutes parts , doivent tout .. - On ne le dit que pour blàmer .
être moins attribuées à M. de Voltaire qu’à Proverbialement , il fourre son nez par tout.
ses fournisseurs. L'Ab. Guenye c. à d , à ceux >>
Pourquoi vieni- il fourrer son nez où il
qui lui ont fourni des matériaux. n'a que faire ?
FOURRAGE , s . m . FOURRAGER , V. n . FOURRER , garnir de fourrûre . » Four
et act. FOURRAGEUR , s. m . [ Four.ge , gé , rer une robe de martre , d herinine , etc. Se
geur : r forte : 2° e muet au ser é ter , au fou rre r , se bien fourrer , s : garnir d'ha
>

second. ) Fourrage est 1º. La pailleet l'herbe bits bien chauds..


sèche qu’on done aux chevaux , etc. FOURRÉ , ÉE , adj . Pays fourré , garni de
et qu’on haies.. = ' Coups fourrés , au pro
bois , de haies
amasse pre , coups donés et reçus en même tems;
2°. Toute
pour la nourritûre des coupe
l'herbe qu'on chevaux. » L'arınée
manquait de fourrage. 39. Action de au figurë , mauvais ofices réciproques .
couperen leprésence
fourrage Coup,, fourre',
fourré , au singulier , mauvais ofice
rage de. On fit. un grand
l'Enemi four- Coup
4°. Trou- caché, dont on ne se défie pas = Puis
paix , réconciliation feince.
pes comandées pour soutenir ceux qui vont fourrée , proverbial,
>

au fourrage. » Ce jour là il comandoit le En style hommefourré de malice,


fourrage. » Le Régiment de Champagne hommequifort malicieuxparaît
. » Inocent
simplefourré
, et quideestmalice
fin et;
éroit du fourrage.
malicieux .
FOURRAGER , neutre , couper et amasser Rem. Fourrer n'est suportable que dans le
du fourrage : » L'armée a fourragé dans ce style très-familier , ou critique ou comique .
pays là : il y paroît. = V.act. Ravager. On le voit avec peine employé dans des
a
peau a fourrage toute cette prairie.
.
L'armée a fourragé tout le pays. » Ce trou. matières grâves ct sérieires. » Je crois avoir
fourré ici de quoi vous doner conaissance du
FOURRAGEUR , Soldat quiva au fourrage. point Leibnitz, » On vouloir em
historique. Leibnitz.
point historique.
» Les énemis tombèrent sur les fourrageurs. pêcher les livres apocriphes de se furrer
fiFOUR
n. RÉ ÉE , adj . Voy . Four rer à la
FOURRER parmi les canoniques. Id. » Gratien en fourre
un assez grand nombre dans son Décret .
FOURREAU , s . m. ( Fou-- ro : < forte ; Anon . . Lope de Vega s'abandone trop à
2 dout , au singul.lon. au plur.fourreaux.) son esprit, et fourre ses imaginations par
Gaine , étui, envelope. Fourreau d épée, de tout. P. Rapin.
> Cette expression jûre
pistolet de chaise,
lement ,, coucher dans dit proverðia-
etc.sonOnfourreau , tout
avec le ton sérieux de ces ouvrages.
FOURREUR , s. in . FOURRURE , s. fém .
habillé.
L'épée use le fourreau : un [21.Fou-reur
esprit trop vif nuit à la santé , et souvent
, fou-rfire : r forte; 2 lon. au
) Fourreur se dis d'un Artisan qui tra
Nn 2
284 FOY FRA
vaille en Pelleterie . Fourrkre , peau passée FRACÀS , s. m . FRACASSER , verbe ach
et garnie de son poil , servant à fourrer des [ Fraka , kacé : 2° lon. aure ] Fracás
>

habits , des robes , etc. = ll se dit aussi ruprire ou fractre avec violence er grand
pour une robe fourrée. » La fourrure d'un bruit. Fracasser , briser en piusieurs pieces.
Président , d'un Docteur.. » Le vent a fait un grand fracàs dans certe
e
FOURRIER , s. m . [ Fou -rié : r for. 2 é forêt. » Un éclat de bombe lui a fracassé
2

fer. ] Oficier dont la fonction est de mar- la jambe , et non pas , a fracassé sa jambe.
quer le logement de ceux qui suivent la » Dans sa fureur , il fracassa toutes les por
Cour , ou le lieu où doivent loger ou cam celaines.
per des gens de guerre. » Fourrier de chez FRACâs se dit plus souvent pour désor
le Roi . Loger par Fourriers. » Les Four- dre , grand bruit , sans qu'il yy ait rien de
> >

riers de l'armée. cassé. » Il étoit de mauvaise humeur : en


FOURRURE . Voy . FOURREUR. arrivant chez lui , il fit un horrible fracas.
FOURVOIEMENT , s. m . FOURVOYER , == Figurem , il se dit de ce qui fait beau
v. act. [ Four- voa-mar , voa - ie' : 2° lon . au coup d'éclat dans le monde , soit en bien ,
1 'er' , où l’e muet ne se prononce pas . On soit en mal. » Quand le Cid parut , il fit
doit écrire fourvoiement , et non pas four du fracás dans le monde. =
>
Fracas dit
voyement ; et dans le verbe , il fourvoie , et plus que bruit soit au propre » soit au
non pas il fourvoye , et ainsi au futur et au figuré.
conditionel ., fourvoiera , fourvoierait ,
>
et FRACTION , s. fem . FRACTÚRE , s . f. >

non pas fourvoyera , fourvoyerait. On pro- [ Frak -cion , en vers 'ci-on , frakcûre . ] Ac
nonce fourvoára , vəåre , en trois syllabes.] tion par laquelle on romt. En ce sens , il
Fourvoiement est l'erreur de celui qui s'ć- ne se dit que de l’Eucharistie : la fraction
gâr
re
e dedétourner
son chemin . Fourvo . , c'esIls
du chemin yer
t égase- rupiứre
du pain avec
, de l'ho stie.; On
éfort
>
et auditPalais , pour
fractû,re effrac
r »
disent au propre et au figuré. Le substan- tion. » Fracture ou effraction de portes ,
tif est peu usité. » Ils s'aperçurent de leur et non pas fraction. Celui-ci , en ce sens ,
fourvoiement, » Il est tombé dans un étrange est un gasconisme. == Fraction n'ese d'u
fourvoiement, » Ce guide nous a fourvoyés. sage qu'en Arithmétique , ítá, etc. sont
» Nous nous sommes fourvoyés . » Lesonmau- des fractions. —Fractûre , en Chirurgie,
vais exemples l'ont fourvoyé. Plus 9) suit est une rupture faite à un ôs par la vio
ses passions, plus on se fourvoie du chemin lence de quelque caů se externe
>

du salut. Acad.= Égarement ', égarer , FRAGILE , adj . FRAGILITÉ


> S. fém .
s'égarer sont plus nobles et plus usités sur- Sujet à se casser : aisé à rompre. Dis
tout au figuré. Fourvoiemeni et fourvoyer position à être facilement cassé >
brisé. »
sont plus energiques et plus pitoresques. Fragile comme un verre. » La porcelaine,.
FOUTEAU , s. m. Grand arbre , qu'on est fort fragile. » La fragilité du verre ,
apèle ordinairement hétre. Il vaut mieux de la porcelaine. = Ils se disent élégam
se servir de celui- ci : l'aûtre aproche trop ment au figuré. » Biens fragiles ; fortune
d'un juron obscène ; et la langue peut ai- fragile. » La fragilité des choses humaines,
sément fourcher à ceux qui le prononcent. de la fortune. == En parlant des persones ,
FOYER , s . m . [ Foa - ié : 2° é fer. ] Ra- faible , sujet à errer , à pécher. » La natúre
cine fait rimer foyers avec fiers : c'est une est fragile. » Péchés de fragilité. = * Rouss..
fausse rime. Voy. ER. = 1 ° Âtre, lieu done à fragile le sens de mortel , sujet à
où se fait le feu
.. » Ôtez la cendre du foyer: mourir , ce qui n'est pas avoué par l'usage.
nettoyez le foyer. 20. Dans un miroir
Les jours , hélas ! trop peu durables,
ardent , le point où les rayons se réunissent.
>
Des fragiles humains.
3 Lieu où les Acteurs et les Actri-
. Les Dieux même , éternels arbitres
ces se rassemblent et se chauffent en hiver. Du sort des fragiles mortels.
=== On dit d'un homme , qui aime le repôs , On dit de la vie des hommes , qu'elle est
et qui mêne une vie retirée , qu'il aime à fragile ; mais on ne le dit pas des hommes
garder son foyer ( nº. 1º. ) Er plus noble même.
ment , combatre pour ses propres foyers , Fragile est plus usité que Frêle , et dans >

pour sa maison , sa famille , sa Patric. le propre et dans le figure . L. T. Il est pour


FRA FRA 285
tant des ocasions où fre!: plaie davantage : fraſehưur de la date , seraient des expressions
» La porcelaine est fragile , le verre est barbâres. Bouh.
fréle. » La jouissance des honeurs est une FRAICHIR , V. n . [ Fré hi ; 2 ° ê ouv.
felicité bien frigile : la beauté est un fréle et lon . ] En termes de Marine , il se die du
.
>

avantage.. Il semble que fréle anonce quel vent,, qui devient tort .» Le vent fraf.hit.
que chose de plus frivole , de moins con- FRAIRIE , s . f. [ f'risie : i" è moy. 2°
sidérable. = fragile , faible ( synon . ) long. ) Partie de divertissement , de bonne
>

L'homme fragile cède à son cæur , à ses pen- chère. » Faire frairie. » Erre d'une frairie ,
>

chans : L'homme faible cède à des impul- ouFRAI en frairié.


sions étrangères . Il n'y a rien à dire à la S , Fraiche , adj. [ Fre e, frêche ;
re e
faiblesse , dit on , dans l'Encyclopédie ; on z " é ouv . et long , 22° e muer. ] 1 °. Médio
ne la change pas. Mais la Philosophie n'a- crement froid ; qui rempère la grande cha
bandone pas l'homme fragile : elle l'éclaireLa, leur. Un ven
leur . »» Un t ,, un temps , un air frais ,
vent >

elle le soutient , elle lui pardone . une nui t , une matinée fraîche . Il se
Religion est donc supérieure à la Philoso- dic quelquefois pour froid. »" Au printemps
phie . Car tout ce que celle -ci se vante de les marinées sont encôre fr sî his. Ir .
Récent. » Un cuf frais , des figues fraîches.
faire en faveur de l'homnie fragile , et qui Récent.
n'est que trop souvent inefficace dans ses » Des lectres , des nouvelles fraîc he's. De
mains ) la Religion le fait d'une manière fraiche date ; de fruithe mémoire.. Acad .
bien plus sûre et bien plus abondante. Elle » J'en ai encore la mémoire ficî he , toute
fait plus : elle n'abandone pas même l'hom- fraîche. » La plaie est encore toute fraîche.
me faible , qui devient fort dans celui qui = On le dit même des persones dans cette
le fortifie. — Le triomphe de la Reli- phrase. » Je suis tout frais de cette lec
gion a été d'inspirer à l'âge et au sexe le plus fure. » Il étoit en côre rout frais de ses le
faitle un courage invincible au milieu des çons , de ses exercices . IlDélasséen avoir la mé.
tourmens ; et aux âines les plus fragiles moire récente . 3º . , qui a re
une fermeté inébranlable contre les tentations couvré ses forces par le repos. » Je suis à
les plus séduisantes. Beauzee. Synon. présent tout frais ; frais er reposé .
FRAGMENT , s. m . | Prononc. comme 4 °. Visage ou tein frais , coloré et vif. »
s'il était écrit , fragheman ; l'e surajouté ex- Il est frais , il a bon visage. = 5° . Bouche
trêmement muer. ] Morceau de quelque chose fraîche , en parlant d'un cheval , 'humide er
qui a été brisé. » Les fragmens d'une statue écumeûse. == 66° . Qui se conserve long
antique. Fig . Les fragmens d'un Poème. temps sans se trop sécher . » Le pain de
-

» Nous avons plusieurs fragmens de Saluste. seigle se conserve long - temps frais. » Ces
FRAI , S.So m.
m [ Frè , è moy: Trev. herbessont encore fraîches , quoique cueuil
écrit fraie , er le marque s . f . ] Il se dit lies depuis plusieurs jours. 7. Qui n'a
et de l'action de la multiplication des pois point été salé. » Du beûrre , du saumon
sons , er du temps où elle se fait , et des frais. De la morůe fraîche .
aufs de poisson inélés avec ce qui les rend FRAIS , S. m . Un froid agréable. ‫ در‬Unt
féconds et du petit poisson . bon frais , chercher le frais , voyager au
>

FRAÎCHE Voy. FRAIS . frais . Prendre le frais. Mettre du vin au


FRAÎCHEMENT , adv. FRAICHEUR , s. frais.
>
re
f. [ /Fré- heman , fré-cheur : 11 ĉ ouv . et
er
FRAIS , FRAÎCHE , adv. Nouvellement
long : 2° e muet au 1e': ] Fraîcheur se dit récemment. » Bâtiment tout frais fair.» Des
, I .

d'un frais agréable. Fraîchement , avec un herbus fraiches cueuillies. » Frais arrivé. » Il >

frais agréable. » La fraîcheur des bois , est tout frais émoulu de ses études:
de la nuit . Fraîcheur du teint , des FRAIS , s . m. [ Fre ; & ouv. et long. ]
couleurs , des fleurs , leur éclat , leur vi- Dépense ; dépens. » Grands frais , nenusi
vacité . - Ètre logé fraîchement. frais. » Faire des frais ; faire les frais de ...
L'ady. signifie aussi récemment. » J'ai » Tous frais faits. Sur nouveaux frais.
>

reçu fraîchement de ses nouvelles. » Cet homme est de grands frais , il coûté
Rem. On ne dit point fraîchaur au fig. beaucoup à entretenir. » Constituer quel
On dit , des troupes fraiches ; de fraiche qu’un en frais , l'obliger à quelque dépense
date į; mais la fraîcheur des troupes , la extraordinaire,>
266 FRA FRA
Rem. 1 ° . Quelques Auteurs , M. le Prés. * FRAISQUE ou FRESQUE. Dans l'anc.
Henaut > enır 'autres > écrivent fraix avec Trév, on met les deux. Le dern . a prévalu ,
un 2°.x :cette ortographe est contre l'usage et *c'est
Se mettre en frais , est du style fa-
le seulqui. soit
FRALATER Voy. aujour
.
d'hui d'usage
FRELATER .
milier. Il se dit au propre et au fig . » Il se FRAMBOISE ; s. I. FRAMBOISER , V.a.
met en frais pour peu dechose., » Jc i'en FramBOISIER , Ss.e m . ( Fran -box-ze , broa..
croyois sûr avant qu'il se mîc en frais. Zé , broa-zie': 2 lon . au 1"" , 3 ° e muet
Coyer. c. à d. avant qu'il fit tant d'éforts au 1" é fer. aux 2 autres . ) Framboise est
pour l'assurer. = M. l'Abé Dusserre - Fż un petit fruit , qui croît sur un arbrisseau
gon a employé cette expression dans un fort épineux. Framboisier est le nom de cet ar
beau Panegyrique de Sie. Thérèse. » L'on brisseau .I raniboiser , c’est acomoder avec des
voit en Thérèse une de ces favorites du framboises. » Framboiser des cerises , des
Très Haut , en faveur desquelles sa mag- groseilles.
nificence se met en frais , si je puis parler FRANC , s. m . [ .On ne pron. jamais le
ainsi , pour montrer comment sont glorifiés c final . ] 1 °. C'est le nom qu on doie aux
ceux que le Roi des Rois veut spécialement anciens Français du temps de Clovis. =
honorer . Malgré le correctit , plusieurs 2°. C'est aussi le nom d'une anciène pièce
blâmeront cette expression en cet entroir. de monaie valant vingt sous. Aujourd'hui
Sur nouveaux frais , adv. De nouveau . ce n'est plus qu'une monaie de compie , de
» Il faloir recomencer sur nouvelux frais. même valeur. On ne dit , ni un frunc , ni
> trois ou cinq francs : on dit vingi
Rollin. » Je vous en remercie sur nouveaux deux
frais. Sév . » Nous nous embrassâmes en
sous , quarante sous , trois livres , cent sous.
>
>

pleurant un peu sur nouveaux frais. Afar. Voy. LIVRE.


- ll est plus du style famil. epist. et de FRANC , FRANCHE , adj. [ Le c ne se
conversation , que de celui de l'histoire. prononce au masc. que devant une voyelle.
FRAISE , s. f. [ Frère ; !" è moy. etlong ; 'Voy. C. ] 2°. Libre. » Franc arbitre. Acad.
2° emuet. 1 Ce mot a plusieurs significations, Ondit plutôt libre-arbitre. » Il afaitcela
qui n'ont aucun raport l'une avec l'aâtre de sa pure et fr.inche volonté. ( st. fam .)
Sr. Espèce de petit fruit , fort agréable 2°. Exempt d'impositions , de char
au goût. = 2'. Le mésentère et les boyaux ges , de dettes . is Étre franc de toutes char
>

de veau et d'agneau. = 3 °: Espèce de ges. » Je vous vends ce domaine franc de


collec qui avait plusieurs doubles et plu- toute redevance et servitudz. Paquet fring
sieurs plis ou goderons , et qui tournait au- de port , et non pas , port franc. Lettres
tour du cou. La mode en est revenue de franches de port. 3 °. Sincère , qui dis
temps en temps. 4. Rang de pieux ce qu'il pense. » Homme frane, çæur franc. >
qui garnit une fortification de terre par Il est inuile de feindre ,
dehors. Écoutez, je suis franche, et vous l'allez bien voir,
Le Chaussée.
FRAISER , v . act. [ Frézé : 2 é fermés.
Devant i'e muet : le re ' è est moy . et long. 4º . Devant le substant. il a le sens de
Il fraise , fraisera , etc. Pron. frèze , fre- vrai, » Un franc animal , une franche co
> >

arra , etc. ) Ce verbe répond aux deux der. quette.== >°. Entier , complet.. » Ils n'y
niers sens de fraise.. -- Ilisser à la manière ont été quc deux jours francs. 6º. En
d'une fraise . » Fraiser des manchettes , du parlant des arbres ; qui porte du
r
fruit do:IX ,
papier. Garnir de pieux par dehors. » sans avoir écé enté. » Noisetie franc , noi
Fraiser un bascion , etc, = » Manchestes seçtes franches. » Franç pêcher ; pêche fran
fraisées . » Lastion fraisé et palissadé. che . » Enter franc sur franc : enter franc
FRÁISETTE , s. f. [ Frèzète ; 11 " et ‫ܐ‬22 ‫ ܘ‬sur sauvageon . S - 7 °. Cheval fronc de .

è moy. ;' e muet. ] Petite fraise , ( nº. 3º.) collier, qui tire bien , sur sout en inontant,
En grand deuil lçs hommes portent des frai. Fig. ( sr. fam. ) Homme frainc de collier ,
seties au lien de manchertes. toujours prêt à servir ses amis , ou à tirer>

FRAISIER , ş.s. m.
m . [ Trè-zié : !" èè inoy, l'épée, et à aller au combat toutes les fois que
2º é fer ] La plante qui produit les
re
fraises. l'ocasion s'en présente .
FRAISIL s. m. [ Prezil ; le é fer.' ] FRANC , adv. Sans déguiser , sans biaiser,
Cendre du charbon de terre dans les forges, » Il m'a parlé franc, „ll lę démentit tout
FRA FRA 287
franc , ou franc et net. au lieu de liberté. Tous les amoureus se
Rem . Aêtrefois on employait plus sou- plaignaient d'avoir perdu leur fran. hiss
vent franc dans le sens de libre. Les Poères Cesse de soupirer , Roine , pour ta frozchise.
sont encôre en possession de le prendre dans Corsi .
cette acception , et ils feront bien de la con- Ce mot est vieux , même en vers. M. Lin
server . guer l'a employé tout récemment. » A Athè
nes ,
Cette vertu franche de tout sophisme. à Rome, les Citoyens doivent être re
Rousseau . gardés comme ayant su conserver coute la
Et les siècles futurs francs de haine et d'envie. Franchise, dont la société laisse les hommes
Colardeau . susceptible s.
L'Acad. dit encore , franc de toute passion , FRANÇAIS , ÇAISE , adj .. et s. m . et f.
franc d'ambition ; ranc d'envie , etc. Libre ( Fran.è , cèze 2 è moy . et long. C'est
> 2

est plus noble et plus usité ; et franc , en ce ainsi qu'écrivait M. de Voltaire , et un peric
sens , ne me parait bon , en prðse , que dans nombre d Auteurs l'ont imité. Il serait à sou
le st. fam . haiter que cette ortographe s'établît. Voyez
FRANCHEMENT , adv
te
Francheman :: Ois. Voy: François.
adv.. [ Francheman
" lon. ze muer. ] Sincèrement , ingénu- FRANCISER , v . act . [ Francize : dern . .
ment, » J'avoue franchement que , etc. » fer. ] Doner une terminaison française à 1

Parlez-moi franchement. = ll so met quel- des mots tirés du latin , ou des langues étran
quefois à la tête de la phrase comnie une in- gères. = Se franciser , ( st. fam . ) a un
terjection. » Franchement , il ne se peut pas autre sens : c'est prendre l'air , le ton , les
qu'il ne reste quelque dificulté en certe ma- manières françaises. » Cet étranger s'est bien
tière . Fonten . francisé depuis le peu de temps qu'il est à
re
FRANCHIR , v. a. ( Franchi : 1 " lon . ] Paris.
1 °. Sauter par-dessus » Franchir un fôssé > FRANÇOIS , OISE , subst. et adj. m. ec
>

une barrière. = 2°. Pâsser hardiment et f. Il se prononce tantôt , Fran- soa , spacze,
-
heureusement des endroits dificiles. » Après quand c'est un nom de baptême ; tantôt
avoir fran hi les Alpes , Annibal entra en France , cèze , quand c'est un nom de na
Italie . zº. Fran hir les limites , les tion . Pour ne pas confondre ces deux pro
bornes , passer au-delà. Fig . Franchir nonciations , il serait bon que , dans le der
les bornes de la pudeur , de la modestie , du nier sens , on écrivît français , française . » >

devoir , etc. » Rejeter de pareilles pièces, ce Qu'il ( l'Orateur ) joigne la politessé fran
>

seroit franchir les justes bornes de la criti- coise au sel atrique des Grecs et à l'urbanité
que. Le P. Longuevil. = 4º. Romains. D'agu
4. Franchir , des Romains. ess. = On dit , pro
D'aguess.
( surmonter ) les dificultés les obstacles ; verbialement , parler français , parler clai
etc. = s. En seyle proverb, on dir , qu’un rement, franchement. » A présent vous par
homme a franchi le pas ou le saut , quand len français. C'est aussi parler avec autorité
aprds avoir hésité quelque temps , ilil s'enga-
s'enga et d'un ton menaçaat. » Il lui a parlé fran
ge enfin dans une entreprise périlleûse. = Ne pas enten.ire le français ; ne
çais. =
Franchir le mot , parler franc et net. » En- pas
fin il a fran hi le mot , et l'a apelé un comprendre ce qu'on veut nousfaire en
tendre . » Après ce qu'on lui a dit , il au >

fripon ; ou bien , c'est prononcer une chôse roit dû se retirer : inais il n'entendpas
» A elaonfinavait
àdre.laquell de la peine
il a franchi le mot il a franç
à se, etréseủ- ais. = En bon français , clairement,
en propres termes » Mon histoire étoit celle
promis de le faire à ce prix. d'un paysan , d'un valet , en bon fran
IC
FRANCHISE ,s.f . '[ Franchîze ; I" eret zº2 fuis. Mariv. == A la française , à la ma
lon. 3 ". e muer . ] 1 ° . ' Exemption , immu.. nière des Français. » Habillé à laV.française
I :
piré,» Lieu de franchise.» Jouir de la fr.ft FRANGE , s . f. FRANGER et a. s. ,
re
chise . = 2°. Il se dic du droit d'asile er de er
m . [ i" lon . 2° e muer au 1 " , é fer. au 2d ..]
l'asile même, » Les frun: nises des Eglises Frunge , tissu de fil , de soie , etc. Franger ,
n'ont pas lieu en France. = 3º. Et c'est frange. » Franger une jupe.
c'est garnir de frange.
son usage le plus commun , Sincérité, can- Š. m . Artisan qui fait de la frange.
deur. » Parler avec franchise,. » Il est plein FRANQUE , adj. f. C'est le nom d'un
de franchise. = 4" . Il se disait autrefois jargon, mélé de français, d'italien , d'espa 3
288 FRA FRA
gnol , et d'aůtres langues , usité dans le Le- qui frape. Il est du style familier , plaisant
et comique,
vanr, » La Langue Franque. e e
FRANQUETTE , s. f. [ Frankète :: 2 è FRASQUE , s. f. [ Fras ke : 2° e muer. ]
moy . 3 ° e muer. ] Il n'a d'usage que dans cette Mauvais tour qu'on fait à quelqu'un pour le
phrase adverbiale du style familier. tromper , le choquer ou le trahir. Trev. Ce
franquette , franchement , ingénument , ou n'est point cela.» Action extravaginte, impré
sans façon , sans cérémonie . » Parler à la vûe et faire avec éclat. Acau . C'est le vrai
franqueite : agir à la franquette. sens de ce mot. Le Rich . Port , les met sous
FRAPPEMENT , ou FRAPEMENT , s. m. les deux . » La jeunesse est sujette à faire des
FRAPPER , ou FRAPER , V. a. ( Frapeman , frasques. » Il m'a déjà fait une frasqıle , plu
>
pe'; 2' e muet au 1 " , é fer. au 2d. ] L'Aca- sieurs frasques,, etc.
derie ne dit frappement que de l'action de FRATER , s. m. [ 2º € ouv. ] Mor latin ,
Moyse , frapant le rocher . Trév. ne dit que transporté dans notre langue sans change
frapament de mains , aplaudissement. On ne ment. En latin , il signifie frère , en fran
le dit sérieusement que dans la première ac- çais , garçon chirurgien. Il ne se dit que par
ception : l'autre ne peut avoir lieu que dans mépris.
le style badin , plaisant , comique , ou cri FRATERNEL , NELLE , adj. FRATER
tiqué. = Fraper , 1°. Doner un ou plu- NELLEMENT,, adv. FRATERNISER , v. n.
s nėle
2 ê ouv. 3 ° ènele,
sieurs coups . » Pourquoile frapez . vous? FRATERNITÉ , $.
Fraper la terre du pied. 2-2°. V. n . Froper man , nizé, nité : f.[fratêrnel; moy.
e
aux
e r s
à la porte » L'heure a fr. pé. = Fig. » 3 p
) dont la 4º e muer. ] Fraternel, qui
>

Le son frape l'oreille. » Objet qui frape la est propre à des frères. Fraternellement, d'une
vue ; l'imagination , l'esprit. Il régit de ou manière fraternelle. Fraterniser , vivre fra
dans . ternellement. Fraternité , relation de frèreà
frère. Union fraternelle . » Amour fraternel.
Fatale vérité , que j'ai trop combatue ,
De quel afreux éclat viens - tu fraper ma vue ? Afection fraternelle. » Ils ont toujours vécu
Créb. fraternellement. » Ces deux compagnies fra
Je vais fraper son cæur par l'endroit le plus tendre. ternisent, » Les næuds sacrés de la fraternité,
Camp. » Ils vivent dans une grande fraternité. » Ily
Dans l'endroit aurait mieux été , à mon avis . a fraternité ( liaison étroite ) entre ces deux
Avec prendre , la prép. par est plus
0
corps , ces deux familles.
selon l'usage: 3 °. Être frapé , régit l'a-
.
FRATRICIDE , s. m. Il se dit , et du meur
blatif ( la prép. de ). Etre frape d'étonement,
trier er du meurtre d'un frère ou d'une saur,
d'anathème , d une opinion . Être frape de » Caïn est le premier fratricide. » Il a été
la foudre , du tonerre , de la peste , d'apo-
> > condamné pour fratricide . = Quelques
plexie. = Frapé au coin , se dit au propre uns disent sororicide pour le meurtre et le
er au figuré. Monaie frapée au coin du Roi ; meurtrier d'une sæur.
honime frapé à un bon , ou à un mauvais Rem . Vaugelas voulait qu'on dît toujours
coin , qu'on a imbu de bones ou de mauvai- parricide pour le frère et la sæur , comme
ses impressions. En parlant des ouvrages pour le père et la mère. Mais fratricide dis
d'esprit , un endroit bien frapé , un portrait tingue fort bien le genre du crime. On peut
bien fropé, des vers bien frapés, pleins d'é- s'en servir et l'Acad. l'aproûve. L.T.
nergie. = Du vin frapé de glace , qu'on a FRAÚDE , s. f. FRAUDER , v .act. Frau
>

fait rafraîchir dans la glace. DEUR ; E ÛSE , s. m .. et F.. ([ Frôde , frodé,


deur
REM. Frapé , se dit des maladies , mais deur ,, dei deu --ze
ze :: I7" lon ., au ier , dout. aux
seulement de celles qui sont mortelles et su- autres : 2° e muet au zer , é fer . au 2d , lon.
bites. Frapé d'un ulcère à la langue , comme ' au 4". ]} Fraúde : Tromperie , action faite de
dit le P. Charlevoix , me parait une expres- mauvaise foi. » Fraúde' subrile ou manifeste.
>

sion vicieûse et presque ridicule. La méta. Sans fraúde . Par fraûde. User de fraúde.
phore n'y est pas juste. Un ulcère n'est pas faire un contrat en fraude de ses créanciers.
censé fraper, comme la peste , l'apoplexie , »" On emploie la fraude et l'artifice pour
etc. qui se déclarent tout d'un coup et avec éluder la loi . Cochin .--- Frauder. * Alltrefois,
violence . tromper. » Il m'a fraudé, —- Aujourd'hui ,
**. FRAPEUR , EÛSE , s. m. et f. Celui, celle, frustrer par quelque fraûde. » Il a fraudé ses
créanciers ,
FRA FRE 289
créanciers, ses cohérjriers. Frauder les droits FREDAINE , s. f. ( Fredène : 1 " et derne
duRoi,etc. = Fraudeur , frauleuse , celui , muet : 2° è moy . ) Trait de libertinage ; folie
celle qui fraude. » L'art des fripons et des de jeunesse. Il se dit le plus souvent au
fraudeurs se subrilise. Anon, » Que seroit - ce pluriel . » Il a fait une fredaine, » l! fait
»

à trois mille lieuës de distances , quand les beaucoup de fredaines. » Tout le monde est
premiers fraudeurs seroient les chefs mêmes indigné de vos fredaines. Il est du style fami
du gouvernement. Linguet. lier et chagrin. On dit , dans le Dict.
FRAUDULEÛSEMENT , adv. FRAUDU- Gramm. que ce mot n'a point de singulier :
LEÛX , EÛSE , adj. ( Frodu -let -zeman , led
e
c'est trop dire.
let-ze : 3 lon . ¢ e muer. ] Frauduleux , est FREDON , s. m. FREDONER , V. n . [ 1re
'. frauduleux . Il e muet . ) Fredon ,> espèce de tremblement
Esprit frauduleux.
i enclin à la fraúde, » Esprit
est moins usité en ce sens que dansle suivant. agréable dans le chant. Fredoner , faire des
= 2° . Fait avec fraúde.i Contrat fraudu- fredons. » Il fredone agréablement. = *
>

leux, banqueroute frauduletise. Ilne se Quelques-uns disent fredoner un air , pour


dit point des persones , même dans le pre- dire , le chanter entre dents.C'est une expres
mier sens. Frauduleusement , avec fraû- sion barbâre. — = Boileau l'a fait actif.
de. » Agir , contracter frauduleusement.
»
> On dirait que Ronsard sur ses pipeaux rustiques.'
FRAYER , v. act. et n. ( Fré- ié : 2 é fer. Vient encor fredoner ses idylles gothiques.
Devant l’e muer , les uns écrivent avec l'y FREGATE , s. f. [ 1" et dern. e muer . ]
fraye, frayera e prononcent fré-ie , fré- Vaisseaude guerremoindre et plus léger que
iera ; les autres fraie , fraiera , qu'on pron. les grands vaisseaux. C'est aussi le nom
fré , fréra. Les opinions et les pratiques sont d'un oiseau de mer .
partagées là-dessus. L'Acad . est pour la 1" ; FREIN , s. m . [ Monosyllabe. ] 1. Au
>

Je serais pour la 2de manière. } R. Marquer, propre Mors. Celui-ci est plus du discours
tracer. Frayer la voie , le chemin :. -- Fig.se ordinaire : l'autre est plus du style noble et
frayer le chemin aux dignités, à la gloire
>
élégant. On dit bien qu'un cheval ronge sor
frayer le chemin à quelqu'un , lui doner les frein ; mais on dit qu'il prend le mors plu
moyens ,, ou l'exemple de faire quelque chose. tôt que le frein aux dents. = Ronger sort
2 °. Froler , toucher légèrement en pas- frein,même
fait
en style figuré familier , c'est retenir
Figurément
sant : » Le coup n'a que lui frayer la en soi- , son dep , il se dit ,
borte. =- 3º . V. n . Il exprime la jonction la faire éclarer. = 22°.
des poissons pour la multiplication de l'espè- de tout ce qui retient dans le devoir. » La
ce. ;; Dans la saison où les poissons frayenti crainte de Dieu sert de frein à nos passions.
Acad . = 4°. Convenir , ensemble, s'acor- L'honeur , les lois , les bienséances sont
der. Il se dit presque toujoursavec la négati- autant de freins pourretenir les hommes..
ve , et il n'est que du style familier. » Ces Rem . On dit plutôt mettre que doner un
deux hommes ne frayent point ensemble. frein . Madaine des Houlières qui avaic
é
Fray , adj. ne se dit qu' ave c che min , » bes oin d'u ne syl lab e de plu s , a pré féré le
Il n'y a point ,des. chf. em( in é
fray dans ce bois. der Pour
re nie r . être heureux pour être
FRAYEUR Fré -ieur : 11e é fer . ] , sage.
Agitation véhémente de l'âme , causée par la Il faut savoir doner un frein à ses desirs.
prévoyance d'un mal réel ou aparent. » L'Acad. ne met ni mettre , ni doner un frein ;
re
e locution est très- usicée , et ein
Grande frayeur. Trembler defrayeur. » Les maisla 11 >

plus grands maîtres n'ont jamais parlé en FRELATE


public sans quelquefrayeur. Le P. Gaichies. ployée par de Rbons Auteurs.
; v. act. [ ;" e muet , dern. é
= Il se dit ordinairementau singulier. On fer. On a dit anciènement fralater. ) Méler
dit pourtant les frayeurs de la morts » Il estquelque drogue dansle vin. Il se dit surtout
dans des frayeurs continuelles. D'ordi
= D'ordi- au participe. » Cevin est frelaté. = Figu
naire aussi il ne régic rien à moins qu'il ne rément ('st. famil.) on dit , qu’une chồse >

soit joint au v . avoir. On peut dire , la n'est point frelatée , pour dire qu'on n'a rien
frayeur que les saints ont eu des jugemens de fait pour la faire paraitre plus belle qu'elle
Dieu i; mais on ne dit point absolument, la ne l'est en éfet. » On ne voit guère aujour
frayeur des jugemens de Dieu , comme on d'hui que des ouvrages frelares, des beautés
dir , la crainte de ses jugemens. frelatées. On n'entend que des sermons frea
Tame II. Oo
290 FRÉ FRÉ
lates. Rousseau et Gresser l'ont aussi Mon coeur s'en effarouche et j'en frérris d'horreur .
employé au figuré dans le style critique ; Corn .
mais la métaphôre n'est pas fort juste , de On le dit quelquefois des choses , comme de
la manière , dont l'un et l'autre l'ont em- l'eau , qui est près de bouillir et de la mer
ployée. qui comence à s'agiter ..
FRÉMISSEMENT , s.m . [ Fre'miceman :
Et tout mortel , qui porte un caur gåré re
N'a jamais eu qu'un esprit frelate. fer. muet." é Émotion treinble
3° e ] 1 °. ,
Rouss . ment causé par quelque passion violente. »
Aux plaisirs de la vérité. En aprenant cette nouvelle , je fus saisi d'un
Préférant le goutfrelaté. frémissement involontaire. = , 2 °. Tremble .
Des plaisirs qu'a faits l'impostûre , ment causé par la maladie. » Il m'a pris un
Ou qu'inventa la vanité. grand fremissement par tout le corps. =
Gresset. 3°. Comencement d'agitation dans l'air , la
Dans le propre , ce n'est pas le goût qui est mer , les eaux . = 4 . Rage , fureur. .

frelate , ce sont les boissons. Dans le figuré , D'un ciment éternel con Église est bâtie ,
donc on ne devrait pas le dire de l'esprit et Er jamais de l'Enfer les noirs frémissemens,
du goût , mais des ouvrages et des plaisirs , N'en pourront ébranler les fermes fondemens.
dont ils se nourrissent . Boil.
FRELE , adj . [ . " & ouv . et long : ‫ܐ‬2°
re
e FRÈNE , s. m. [ O e moy . ze e muer . 1
muet . ) Frúgile, aisé à casser , à rompre. Sorte de grand arbre.
Voy. FRAGILE. = Il se dit au propre et au FRÉNÉSIE , s. f.re FRÉNÉTIQUE , adj.
2 éé ferm . dern.'e
figuré : » Frêle , comme un roseau . » C'est [ Frenézi- e , rike : 11 et 24
un frêle apui que le sien . Ilaimeà mar- muet . ] L'étymologie demanderait que ces
cher devant le substantif. deux mots s'écrivissenc avec ph : mais l'usage
Pour empêcher qu'un frele chalumeau le plus général est de les écrire avec unef,
Ne languisse acablé sous son riche fardeau . et l'Acad. a préféré cette ortographe. — Ri
De Lille . chelet met les deux , frénésie ou phrénésie ,
> Les Tyriens furent les premiers , qui ose- > et Trév. aussi.
rent se mettre dans un fréle vaisseau , à la FRÉNÉSIE , aliénation d'esprit , acompa
merci des vagues et des tempêtes. Télém . gnée de fureur. Frénérique , qui est ateint de
Ces citoyens des mers , qu’une ardeur vagabonde frénésie. » Accês defrénésie. „» Tomber ,, en
. "

Dès l'enfance enchaina dans de freles vaisseaux. trer , être en frénésie: - »Malade frénéti
re
Le Franc. que. Il ou elle est frénétique. Subst. »
FRELON , s. m. [ ile e muer. Sorte de c'est un frenétique , unefrénérique.
muet . ]) Sorte
.

grosse mouche- guêpe. re


FRÉNÉTIQUE , ne se dit ordinairement
FRELUQUET , s. m . [ Freluke : " e qu'au propre : on peut pourtant l'employer
muer , dern. è moy. ] Homme léger , frivole au figuré commefrenésie. » Ce n'est pas un
er sans mérite. » Ce n'est qu'un freluquet, st. fou , c'est unfrénétique. » La passion qu'il a
>

famil . pour le jeu est une frénésie. = Racine le


M'embarrassant fort peu des inerigues frivoles fils lui fait régir la prép. de
D'un tâs de Freluquers , d'une troupe de folles. De l'or ni des hoa.urs l'indigne frénésil.
Le Méchant,. la frénésie de l'or , pour , l'amour de l'or est
FRÉMIR , V. n. [ 1" é
> fer. ]] Etreému peut-être unefigure trop. hardie en poésie ,
avec quelque tremblement causé par la crain- mais sûrement elle le serait en prôse.
FRÉQUEMMENT , adv . FRÉQUENCE ,
te , la colère , etc. Il s'emploie ou sans régi-
me. » Je tremble , je frémis : son nom seul S. f. FRÉQUENT , ENTE , adj. [ Frétaman >

fair frémir nos veuves et nos filles. Rac . kance , kan , kante : 1" é fer.zelon.
2 excepté
Le faux calme , dont ils jouïssent . au 1er. ) Fréquemment, souvent. Fréquent
Est toujours prêt à se troubler. qui arrive souvent. Fréquence ,‫ و‬réitération
Un éclair seul les fait trembler. fréquente. » Il va fréquemment dans cette
Ils blasphêment , mais ils frémissent. maison. » Celaarrive fréquemment. » Usage
Le Franc. fréquent, » Visites ; rechutes ; confessions ,
Qu avec la prép. de. » Frémir d'horreur, de communions fréquentes . Discours sur la
Grainte , de colère . fréquente communion . En Médecine , pouls.
FRÉ FRÉ 291
Aéquent, qui bat plus vite qu'à l'ordinaire. ne dirait pas si bien hanter. On dit au con
On dit dans le Dict. Gramm . que Fré- traire , hanter les brelans , les tripors , les
quence ne sedit qu'en Médecine , en parlant mauvais lieux. Ici fréquenter ne serait pas si
du pouls. Es un célèbre Académicien souhai. propre.= Suivant M. l'Ab. Roubaud, "l'idée
zait qu'on pûc dire , la fréquence des visites propre de fréquenter est celle de concours ,
m’inportune. Ses souhaits ont été remplis. d'afluence ; l'idée distinctive de hanter celle
L'Acad. admet cetre phrase , et la fréquence de société , de compagnie . Rigoureusement
de ses lettres , de ses rechutes M. l'Ab . parlant , c'est la muliitude qui fréquente , et
Royou a dit plus récemment, la fréquence de elle frequente des lieux , des places; ce sono
la pulmonie. Je ne garantis pas celui ci . des particuliers, qui hantent , et ils hantent
Quoique l'usage permette de dire, que la des persones, des assemblées... On fréquente
pulinowie ese un mal fréqueni dans un tel un ſieu quel qu'il soit : on hante proprement
pays, je doute qu'il aprouve, la fréquence des lieux d'assemblée , les églises , les caba
9

d'un mal. rets , etc. Rous . Synon.


FREQUENTATIF , adj. m . ( Frekanta-
er
2'. FRÉQUENTATION , a un sens passif , il
tif : 1" é fer. 2° lon ] ll ' ne se dit qu'en se dit des persones qu’on fréquente , quisont
Gramaire , des verbes qui expriment une fréquentées, et non pas de celui qui fréquen
action fréquente ; comme crjäiller , qui te. » Li fréquentation des bonnes compagnies,
polic et . La
temps.
FRÉQUENTATION , s. f. FRÉQUEN- fation des libertins l'a gâté neen sepeudicdeque
TER , V.act. etn. [ Frekanta- cion ; té : 1" é 3 °. FRÉQUENTÉ , adj.
5 des
fer, 2 lon. ] Fréquenter , Hanter souvent. lieux. » Un Palais , un jardin fort fréquenté .
Fréquentation , Hantise fréquente. Ainsi ces » Il fuit les lieux fréquentes : il aime la soli
deux mots ajoutent au sens des aûcres quel- cude.
que chốse de réitéré plus souvent,. » Fréquen FRÈRE , s. m. [ 1" è moy. et long : 2 e
ter les geas debien , le Barreau , les bonnes muet. ] 1°. Celot , qui est né de même père ec
>

compagnies, les sacremens. » La fréquenta- de même mère,ou de l'un des deux seulement.
tion des sacremens , des gens de bien . " Les premiers s'apèlent frères germains , les
Mauvaise fréquentation.== * Avoir une friés aûtres s'apèlent frères consanguins , s'ils sont
quentation , une intrigue avec une fille ou du même père; et utérins, s'ils sont de la
unefemme, me paraitun gasconisme. même mère . On apèle aussi vulgairement
FRÉQUENTER , est aussi neutre
est aussi neutre ,, inais
mais seu.
seu. les r''s frères de père et de mère , etles alltres
lement danslestyle familier . » il fréquente
fréquente demi-
demi- frères. Frère de lait , l'enfant de
dansunetelle maison , chez un tel ; il y est la nourrisse eret son nourrisson qu'elle a nourri
Souvent, il yparlant
fait de fréquentes
Regnier visites. Bois dumêmelạit . = 2 . Tous les hommes sont er
leau dir , en de . frères , en ce sens qu'ils ont un r" père com. /
Heureux,si ses discours, craints du chasteLecteur. 'mun. » Noussommes tous frères en Adam.
Ne se sentoient des lieux où frequentoit l'Auteur. -- Les Chrétiens le sont plus particulière
l'Acad.mer
Hérétiques aussi fréquenter avecles ment.» Ilssont tousfrères en J.C.» Lespaû.
, pour dire , avoir un fréquent vres sont nos frères, et comme hommes er
comerce avec eux : celui- ci ne me parait pas comme chrétiens. : Tous les grands Pré
aussiusité,
plus sûr. et fréquenter les hérériquesest dicateurs,lesBourdalous,lesMassillon,les
Neuville , etc. ont toujours dit , Mos Frères,
Rem. 1º. Fréquenter , est plus enusage et Mes tres-chers Frères, en adressant la pa
plusdu beau style que Hanter. Réflex . role à leurs Auditeurs. Plusieurs rougissent
distingue
Fasad.ne, leshanter
Fréquenter paset:"elle
souvent sur Hanter aujourd'hui
dit sur, tûent cette expression
celle dedeMessieurs. , etyquesubsci
Il est vrai leurs
Cesc donc blanc bonnet , bonnet blanc. Il y Discours académiques. - mais des
.
3°.Frère,estun
a pourtant de la diférence dans l'emploi de nom que les Religieux prènent dans les acces .
cesdeux mots : d'abord celle qu'établit l'Au- publics: On disait autrefois plus souvent
herundes Réflexions;
avons établie
fréquenter
ensuite
plus haut. celle
Outre cc!.quenous qu'aujourd'h
on dit res ui ,OnlesFrères
Prêcheurs. Mineursles,les
dit aujourd'hui Fre
Corde
le barreau , les spectacles. Là on liers , les Dominicains. On dit encôre les
0 ‫ܘ‬ ‫ܐ‬
292 FRE FRI
frères de la charité , les frères des écoles ter. Frétillant , qui frétille. Frétillement
chrétienes , parce qu'ils ne sont pas Prêtres. moûvement de ce qui frétille. » Cet enfant
Dans lesCouvens on dit frère lai , frère frérille sa is cesse ; il ne fait que frériller. »
Convers , de celui qui n'a pas été reçu pour Il est fort frétillant : il est dans un freriile.
étre pretre , etqui n'est pas dansla clérica- ment continuel. = Proverbialement ,la
ture. On dit plus comunément frère tout langue lui frérille , ( à cet homme , à cette
court et sans addition. » Le frère quêteur , le femine ) il ou elle a grande envie de parler :
= 4°: Faux -frère , celui les piés luifrétillent, il a imparience d'aller,
frère cuisinier . = .

qui trahit une société où il aa été admis. FRETIN , s. m. ( Fre -tein : 1" e muet. )
En style proverbial , bon frère , bon compa- Menu poisson. » Vous n'avez pris que du fre
gnon , homme sans souci et qui n'aime qu'à tin . = Figurément , choses de rebut , de
faire bonne chère et à se divertir. peu de valeur. » Il ne reste plus que le frerin ,
FRÉRIE , Richeler. Voy . FRAIRIE.
re
il n'y a plus que du fretin dans cette tiblio
FRESQUE , s. f. [ Frèske : 1" èmoy .2° e thèque, dans cette boutique, dans cet eucan.
muer. ] Richelet niet Fresque ou Fraisque : Il est du style
er
familier.
on n'écrit plus que le 1 ° . = Sorte de pein- FRIABILITÉ , s. f. FRIABLE , adj. Ils >

târe apliquée à une murâille , à une voûte , expriment la qualité de ce qui peut arsément
à un platond fraîchement enduits. Ce mot être réduit en poûdre. » La friabilité du sel. »
nous vient des Italiens. » Dans les lieux humi. Le sel est friable.
des , la fresque ne dûre pas longtems. FRIAND , ANDE , adj. FRIANDISE , s. > f.
Mengs a traité la fresque d'une manière sur- [ Fri-an , ande , díze : 2. lon. ; " e muer au
>

prenante. La Lande. » Peindre à fresque ec id , lon au 3 ) Friand , qui aime les bons
non pas à la fresque , comme disent les morceaux et s'y conair. Il dit quelque chôsc
ignorans. de moins bas et de plus rafné que gourmand.
FRESSŮRE , s. f. ( Et ron pas frésûre. =
= En parlant des choses , soul friand , dé
Pron. Fré-sûre, s forte. C'est un terme licat ; inorceau friani , mers ou morceau
collectif, qui se dit de plusieurs parties de délicat. =
= Figurément (st. fainil. ) en par
certains animaux , prises ensemble , comme lant des persones , il régit quelquefois la
prép . de.musique
sont le cæur, la rate, le foie , le poumòn . dies
>
» Friand de nouvelles , de comé
» Fressûre de mouton , d'agneau , de veau , , de , etc.
etc.
L'homme friand de haute renomée
FRET , s . m . FRÉTER , V. act. FRÉTEUR , Craint tout rieur , qui pèse sa fumée.
s. m . (Frét, è moy. le : se prononce légère Rouss.
ment : frété , teur : ; " é fer. 2° é fer. aussi FRIANDISE , amour des bons morceaux. »
er
au r" de ceux-ci. --L'ancien Trév, écri- La friandise caû se beaucoup de dépense,,
2 t , on n'en a mis qu'un excepté chez
vait fretter avec postérieures. les par asites. = Au pluriel,
dans les Éditions Le Dic. d'Ori . morceaux friands, comme sucreries , pâtisse
écrit mal à propos ces deux mots sans accent rie. Aimer les friandises. Doner des friandi
sur l’e. ] Frer , est le louage d'un vaisseau ses aux entans ,c’est nuire à leur corps et à
pour aller sur mer. C'est aussi , et plus comu- leur âme. = En style proverbial, avoir le
>

nément le transport par mer des marchandi- nez tourné à la friandise , c'est en parlant
ses d'un lieu à un aûire. Fréter, c'est doner d'une femme , avoir l'air coquet en éveillé.
ou prendre un vaisseau à louage. Le Dict,du Style plaisant ou satirique.
Citoyen ne le dit que du Bailleur. On le die FRICANDEAU , s. m . ( Frikando : 2 lon.
de même dans le Dict. du.Droit Civil. Fré- 3. dout. au sing. lon . au pluriel : frican
teur , ne dit que du Propriétaire du vais- deaux. 7 Tranche de veau lardée. » Un plat
seau qui le lođe , et non pas de celui qui le de fricandeaux.
prend louage
à : FRICASSEE , s. f. FRICASSER , V. act.
>

- FRÉTILLANT , ANTE , adj. FRÉTILLE. FRICASSEUR , s. m. [ Frikacé- e, cé , ceur:


.

e
MENT , s. m . FRÉTILLER , V. n . Fréti- 3 ° é fer . aux 2
fe
1 of fricasteries for the
ers

glian , glian -te , glie-man, glié : é fer. cuire quelque chose dans la poile , après
mouillez les ll : 3º lon, aux 2 I , e muet l'avoir coupee en morceaux.
ers
» Fricasser des
au 3º, é fer. au dern . ] Frétiller , ( st. famil. poulets, etc. Fricassée , viande fricassée. »
er badin ) c'est se démener , se remuer , s'agi- Fricassée de poulets , depieds de mouton. -
FRI FRI 293
Fricasseur, mauvais cuisinier. * FRIMOUILLE , ou FRIMOUSE , s . fém ,
On dit populairement ; cet homme a tout Ils sont bas et populaires , comme le pré
fricassé, tout dissipé en débauche, en folles cédent , » Bone frimouse , bone mine.
dépenses. » Il est fricassé, il est ruiné : cet Ils sont dans l'ancien Trey . L'Acad. ne met
argent est fricassé , il est perdu . ni l'un ni l'autre .
FRICHE , s. f. [ 2° e muer. ] Dans le Dict. FRINGANT , ANTE , adj . FRINGUEP
>

Gramm. On remarque qu'on disait aútrefois v. act. ( Frein- gan , gante , ghé : 1 " lon. 2.
ane friche . C'est suposer qu'on ne le dit plus.lon. aux deux premiers, é ferméau second
On . etde bons Auteurs le cù l’u est muet , et n'est employé que pour
se trompe. L'Acad.
disent encore. Pièce de terre qu'on a doner au g un son fortqu'il n'a pas devane
laissée quelque tems sans la cultiver . » Certe le. ] Fringant , fort alerte , fort éveillé. »
vigne n'est plus qu'une friche. Acad . » Les ll est fringane : elle est bien fringante. » Il
chèvres trouvent autant de nourritûre qu'il a l'air fringine , la mine fringente ‫و‬, st. fa
leur en faut dans les bruyères , les friches. milier. = Cheval fringant , qui a beau
>

Bur. = Le plus souvent on le dit adver- coup de vivacité. Faire le fringani , se doner >

bialement : en friche , sans culture. » Laisser toute sorte de libertés. Il se dit sur - tout des
une terre en friche. jeunes gens. Is Fringuer * , s'est dit all
FRICTION , s . f. [ Frik-cion .] Frotement trefois pour danser. Il ne se dit plus qu'ac
quel'on fait en quelque partie du corps par rivement dans cette phrase : fringuer un verre,
remède.User de friction : seservir defric- jeterdel'eau
tions. » Les frictions ouvrent les pores .
dessus et le rinser.
FRIPER , v. act. FRIPERIE , s . E Fria
Friction , n'est pas du discours ordinaire , et PIER , IÉRE 9. m . et fém . [ 2º é fer. au
er
il serait ridicule de s'en servir hors des oca- 1 '' et au } ' , e muer au 2d , è moyen et
sions de maladies et de remèdes. On doit dire fong au dern. Trév. écrit ces deux mots avec
ailleurs frotement. deux p ; l'Acad. avec un seul. ] Friper"( st .
|FRIL.LEUX , ou mieux FRILEUX , EOSE , famil . ) c'est chifoner , ou gâter user . " >

adj. ( On ne mouille point les ll , et il est Vous avez fripe votre coller, vos manchet
Votretous
habitses est ; toutfripé. » Cet en
n'en écrire
l'Acad . de Fri-leû
mieux -
qu'une
, leû- ze. comme fant »fripe
éro- res.
Il est fait habits en peu de temps.
bant que Richelet , qui retranche tant qu'il Figurement ; consumer , dissiper en dé
.
frilleux. Peut -être de son tems mouillait -on ou quatreIl ans.
pour les lettresdoubles >
, ait pourtant écrit bauche. = tout
a fripe son bien, dans
Fripe-sauce trois,
goinfre
les ll: peut-être était-ce son opinion particu- goulu ; il est bâs.
lière. Fort sensible
] au froid. » Il est fort FRIPERIE , se dit du métier d'acheter ,
frileux ; vous êtes bien frileise . d'acomoder er de reyendre de vieilles har
des , de vieux meubles. Il se dir aussi du
Et déjà les tristes hyades. lieu où logent ceux qui font ce métier.
Forcent les frilleuses Dryades Fripier , iere , celui , celle qui se mêle de:
De chercher l'abri des rochers. friperie. = Ces deux mots s'emploient au
Rouss: figuré, en parlant des ouvrages d'esprit ;
ce n'est qu'en style critique ou comique.
» Ce n'est pas assez de savoir coûdre des
FRIMAS, s. m . [ 2 . Ion . Frimâ. ] Brouil- lambeaux étrangers à son ouvrage , et dont
Tard froid et épais , qui se glace en tombant . en conoît dabord la friperie . L'Ab. Sabato
» Arbres couverts de frimäs . Trois Siècles , etc.
FRIME , s. f. Mine , seinblant: „ Il aa frit : Les fables romanciéress
la frime de s'en aller. Faire la frime à quel De.ces fripiers d'impostures grossières.
qu'un , lui faire un mauvais acueuil. Rouss.
Ces deux expressions sont basses. L'Acad. ne Se jeter, tomber ; ou se mettre sur la fria
met que la ire , etsecontente de dire qu'elle perie'de quelqu'un ; c'est ,en style prover
est familière. Trév. lcs met toutes deux , ct bial , parler de ses défauts , en dire du mal.
>

traite ces mots de populaires ..» C'était une FRIPON , ONE , S. m . er f. FRIPONER , е
frime pour faire la généreuse. Th. dÉduc. v . act. et neur. FRIPONERIE , s. fém. [ 3 ° e'
C'est une persone du peuple qui parle , muet au 2d' et au 4 , é fermé au 3. ] Trés .
294 FRI FRI
écrit ces mots avec deuxp : l'Acad. n'en thias , en aprocher de fortprès. Dans beau
met qu'un. Fripon , fourbe qui dérobe coup d'ouvrages modernes ,il y a bien des
secrètement , qui tâche de tromper ceux qui morceaux qui frisent le galimathias.
ont afaire à lui. » C'est un fripon , une * Je m'en frise , je n'en moque , je m'en
)

fripone. = Adjectif , il a un sens moins soucie peu , est bâs et populaire : il est
odieux : il ne signifie que gai , éveillé , co- sur-tout peu décent dans la bouche des
>

quer et quelquefois un peu libertin , » Euil , femmes.


air fripon , mine fripone. Voy . LARRON. FRISSON , s. m. FRISSONEMENT , s.m .
>

FRIPONER , escroquer , atraper quelque FRISSONER , v . neut. ( Fri- son , soneman,,


e
chose par fourberie. » Il a fripone certe soné : e must au 2d, é fer. au ; .
montre. » Il a dejà friponé cinq ou six per- Frisson est , au propre , le tremblement
sones.. = V. n .friponer au jeu. causé par le froid , qui cause la fièvre. Au
FRIPONERIE , action de fripon. C'est figuré , il se dit d'une émotion causée par
une friponerie. Faire une friponerie. la peur. Frissonement et frissorler s'emploient
FRJKE , V. act. [ " lon. 2° e muer. ] aussi dans ces deux significations. La fièvre
Faire cuire dans une poile avec du beurre , se déclare il est dans le frisson : il sent
du vin doux , ou de l'huile bouillante. Frire
> un frissonement : il comence à frissoner.
des soles , du merlan , des oufs, etc. » Ceite inauvaise nouvelle lui a causé d'éo
Rem. Ce verbe n'est d'usage qu'au sing; tranges frissons ; en l'aprenant , il lui á
du prés . de l'indicatif; je fris , iu fris , il pris un horrible frissonement. » Il frissone
>

frit ; au futur , je frirai, etc. et aux temps de peur, d'horreur.


composés , j'ai frit , j'avais frit , etc. Pour D'une secretie horreur je me sens frissoner.
supléer à ce qui manque à ce verbe , on se Racine.
sert des rems du V. Faire , joints à l'infinitit Rem. Un Médecin Provençal fait frisson
de frire : je faisais frire , je fis frire ; fai- du genre fem . » Une fièvre lente ... des frise
tes frire ; que je fusse je fisse frire ; sons presque habituelles. C'est un vrai
faisant frire . provençalisme.
On die , proverbialement , il n'a plus de
>
FRISURE. V. FRISER .
quoi frire , ii ny . plus rien à frire , il FRITÛRE , s. f. [ 2€ lon . z . a muer. )
est ruiné : il n'y a plus à manger , à pro- 1° . Action et manière de frire. » Voilà une
ficer. Selle fritûre. -
2' . Bellrre ou huile qui
La picance du cerfen déchuc de beaucoup : one servi à frire , et qu'on a gardés pour lo
Il ne trouva plus rien à frire. même usage. » Cette friture est trop vieille.
La Fontaine. = 3 °. Poisson frit. » La fritüre l'inco
Il est frit , il est ruiné; rout estfrit, tout mode. »Il ne mange point de fritûre.
est perdu . Ces deux-ci sont populaires. FRIVOLE , adj. FRIVOLITÉ , s . fém .
Tour homme qui la voit est frit, [ Dern . e muet au ier, é fer. au , second. )
Voiture.
Frivole , vain , léger , qui n'a point de so
C'est du bâs comique. lidité. Il se dit des persones et des choses.
FRISE , s . f. [ Frize : 1" lon . 2° eemuet.] » Homme frivole ; esprit frivole. » Discours
Pièce d'architectûre , qui est entre l'archis frivole ; raison , argument frivole. On
trâve et le corniche. » Frise plate , ou en peut l'employer comme substantif abstrair.
richie de sculptures . On peut dire , le frivole , comme on dit ,
FRISER , v. act. FRISÛRE , s. f. Frizé , le beau , le vrai, le faux. » L'orgueil des
zúre : 2 é fer. au per lon . au 2d. ] Au hommes est , dans lefond , d'assez bonne
propre , creper , boucler , en parlant des composition sur certains préjugés : il sem
cheveux. Frisøre , façon de friser. » . Friser ble que lui - même il en sente le frivole,
des cheveur aux fers , avec des papillotes. Mariy.
>>

Cetre frisøre est belle où ridicule , etc. FRIVOLITÉ , qualité , caractère de ce qui
>

FRISER , au figuré , ne faire que toucher est frivole. » Il y a bien de la frivolité


superficiellement. » La bale lui a frisé le dans cet ouvrage , dans la conduite de cette
>

visage ;, ( et non pas , a frisé son visage.) femme. » Le goûtdu siècle est la frivolité':
SEn style proverbial, friser la cordes voilà la règle des leçons philosophiques ;ou
risquer d'éire pendu. - Friser le galima- bien, elles seront 'en pure perce . L'Abé
FRO FRO 195
Gauchst. Au pluriel , choses frivoles. une jeune étourdie assez mal élevée > ес
» Ce discours est rempli de frivolites . avec quije te prie de buttre froid .-- A qui
FROC , s. m . [ Frok. ] C'est proprement vaudrait mieux. = Froid
Froid ami , qui n'ese
la partie de l'habit monacal qui coûvre la pas empressé à rendre service. Froid
tête; mais on le dit ordinairement de tout Orateur , qui ne couche pas ses Auditeurs,
l'habit.» Porter , prendre , quiter le froc. = En matière d'ouvrages d'esprit , qui
- Onne s'en sers guère que par plaisan- n'a point d'agrément , qui ne pique ni ne
terie et par mépris. En style prover- touche. Style froid ; raillerie froide. » Cette
bial , jeier le froc aux orties , quiter l'ha- harangue estbien froide , etc.
bir et le monastère , après avoir fait pro-.. Rem. 1 °. Dans la prôse ordinaire , froid ,
fession. Et par extension , renoncer à quel- marche après le substancif. En vers et dans
que profession que ce soit ; abandoner par le discours élevé , il peut quelquefois aller
dépit une ataire comencée , etc. devant, sur- tout au fém . » Le froid Borée, »
FROID , s. m. Froid , OIDE , adj. Frore Aux froides eaux du Ciel. De Lille. » Les
>

DEMENT , adv. ( Froa , froa-de , demin : froid's soirées. Rouss.


>

2emuet. On dic dans le Dici, 2 °. Froil , dans le moral , se dit des per
.

Grain, que froid se prononce de deux ma- sones . » Vous écrivez à des amis ( anglais )
nières : froa et frè , que la ile est du style aussi froidis que leur 'patrie. Coyer. Mais
soutenu , et l'aûire de la conversarion . Tout dans le physique , il nes dic poiirt des per
le monde il s'en faut bien n'est pas de sones. On ne doit pas dire je suis froid ,
cet avis ; et les Litérateurs et critiques les vous êtes froide : On ferait entendre toute
plus estimés , veulent qu'on prononce toujours aúcre chôse que ce qu'on voudrait dire. On
. ] Froid exprime la qualité oposée à la doit dire alors, j'ai froid , voas avez froid,
froa
chaleur. » Froid et chaud sont les deux con etc.
traires
ble r de froid.
froid ; avoir froid ; crem-
. » Il fait A FROID , adv. Sans inerrre au feu . „ In
Figurément. Air sérieux fuser , tremper à froit, » Fer batu à froid .
et composé. » Il a un froid qui glace tout Dans l'Ann. litt . on dit au figuré ,
leordmonde. » Il s'exhale en lieux com
inaire , » Ilm'a répondu avec son froid laisser à froid,
L'emploie de cette expres muns , en déclamations , qui laissent le
sionn'a pas beaucoupd'étendûe : il est pres- spectateur à froid. = Je deute que l'u
famirenfermé
styletout
que lier. dans ces deux phrases du sage admetre cette expression,
FROIDEMENT , dans un état où l'on est
LeRoi,sombre etpensif, m'écouroir froidement. exposé au froid. « Etre logé froidement. Il
Ce silence , ce froid est un consentement. est peu usité en ce sens. Son emploie ordi
P. Follard , Thémistocle. naire est au figuré : d'une manière sérieuse
Cefroid , pour cet air froid n'est pas une et réservée . » Il me reçut , il me répondic
expression fore noble , ei elle est peu digne froidement:
Tr
du style d'une agédie. On dit , pro- FROIDEUR , s. fém . FROIDIR , v . neut.
verbialement, soufler le froid et le chaud , FROIDÛRE , §. fém . [ Froa-deur, di , dúre.
parler pour et contre . Fro :deur est la qualité de ce qui est froid.
Froid , Froide :qui participe actuelle- Froidêre ,le froid répandu dans l'air. Le res
ment à la narúre , à la qualité du froid. » se dit au propre et au figuré : » Le froi
Paysfroid , temps froid avoirlesmains deur de l'eau , du marbre",du tems , dela >

froides,
réservé etc. = Figurém . Sérieux , posé, . vieillesse. » Il n'a reçu avec froideur,. » l!
l'abon'est
rd , ému de rien . » Il est , y a de la froideur entr'eux . Le 2d
froid;il a qui
a l'air froi d.» Il croyoit ne se dit qu'au propre. ». La froidûre d'un
nousfaire rire, mais tout le monde demeura climat , de la saison :
froid
Etre , agir , écouter , etc.de Loin de vous, l'aquilon fougueux
sang froid , se posséder , ne pass'émouvoir. Soufle sa piquante froidire.
Faire froid barre froid àà quelqu'un ,
, Rousseau .
le recevoir avec unair froid et moins gai
moins ouvert qu'à l'ordinaire . " Pourquoi Tel un'arbre' , que la nature
Plaça sur le courant des eaux ,
taze faire froid et vousplaindre ! La Bruy. Ne redoute pour ses rameaux ,
Marivaux dit, batre froid avec . » C'est Ni l'aquilon , ni la froidurs Le Franco
396 F RO FRO
Du jour , la chaleur dévorante ,
res et au dern. é fer. au 2d ; é moyen et
Et la froidúre de la nuit. Id . long au 3. ] Fromage est une sorte de lai
On s'en s’ert aussi pour signifier l'hiver ; tage , câillé et égouté. » Fromage de Ro
mais , en ce sens , il n'escº d'usage qu'en quefort, de Hollande, de Gruyère , etc. »
Poésie. De la soupe au fromage. On dit , pro.
verbialement, entre la poire et le fromage ,
Attends que dans les cieux disparoisse l'arcture , dans la gaité où l'on est d'ordinaire à la
Et poursuis jusqu'au temps où règnela froidure, fin d'un bon repàs.
De Lille.
Fromager , gère, celui , celle qui fait ou
O ! qu'après la triste froidure , qui vend des fromages. Fromagerie ,
Nos yeux , amis de la verdure , manufactûre de fromage.
Sont enchantés de son retour.
Rousseau . FROMENT , s . m . [ Froman : on disaic
alltrefois froument. ] C'est le nom de la meil
FROIDIR , devenir froid. Il est neutre et leure espèce de blé. » Terre à froment : fa
réciproque. » Ne laissez pas froidir le dîner. rine de pur froment,
» Les viandes se froidissent. · FRONCEMENT , s. m . FRONCER , V. a.16
FROIDUREUX , EÛSE , adj . [ Froa - du- FRONCIS , s. m. [ Fronce
e er '
-man , cé , ci : 1
reú , rell - ze : 3 € lon . ) Frileux, sujer à avoir lon. 2 é muet au 1° , é fermé au 2d . )
>

froid. » Vous avez déja pris l'habit d'hiver : Froncer , plisser , en parlant de certains plis
vous êres bien froidureux. On dit sérieuse- que l'on fait à du linge, à des étofes. Fron
ment frileux ; on ne dit guère froidureux , cis est le nom de ces plis. » Froncer une
qu'en raillant et en blâmant. jupe ; faire un froncis à une robe. — Le
FROISSEMENT , s . m . FROISSER V. Dice . de Trév . met aussi fronçure dans le
act. FROISSÛRE , S. fém . [ Froa- ceman
er , cé, même sens. L'Acad. ne le met pas. ce sens ,
Süre : 2° e muet au 1 ° é fer. au 2d , lon . Froncer signifie encôre rider , et en
au dern . ] Froisser , c'est. ,» 1. meurtrir par il ne se dit que du sourcil . » İl fronça le
une impression violente Sa chute lui a sourcil de dépit et de colère. Ce n'est aussi
froissé toute la cuisse ( et non pas , a froissé qu'en ce sens qu'on dit froncement. » Le
sa cuisse ) . Il s'est froissé toui le corps en froncement des sourcils .
tombant. 2º . Chifoner, » Froisser une FRONDE , .s. f. FRONDER , verbe act.
re e
écofe à force de la manier . Froisse- . FRONDEUR > Š. m . [ " lon. 2° e muer au
ment est l'action de froisser ; froissûre , l'im- ' r , é fer au 2d. Sans considérer l'é
pression qui demeure à une partie qui a été tymologie de ce nom , qui vient du latin
froissée : Le premier a le sens actif , et le funda , où il n'y a point d'r , il faut dire
> >

second le sens passif. Le froissement des fronde', et non pas fonde , comme ont dit
>
cailloux excite du feu . » Il sera bien dificile autrefois des Auteurs estimables de leur tems
de guérir cette froissûre. L'usage de pour le langage. ) Fronde est un tissu de
ces deux mots est borné. corde , avec lequel on jète des pierres.
>

FRÔLEMENT , s . m. re
FROLER Les anciens avaient dans leurs troupes , des
, V. act.
[ Frôleman , frolé
frolé :: 1 " lon ., au jer
1 2° e frondeurs , des gens armés de frondes.
muet au 1er,
1 é fer au 2d. - L'Acad. met Fronder , au propre , jeter des pierres avec
une fronde. » Fronder des pierres. - V.n.
un acc. circ. sur l'o dans les deux ; mais
cet o n'est long que devant l'e muec : il » Ces petits garçons s'amusenc à fronder,
frôle , frôlera , etc. On ne doit donc pas Par extension il se dit de tout ce
>

mettre l'accent devant la syll. masc. Froler, qu'on jète avec violence. » Il luifronda une
Frolant , Frola , etc. ) Froler , c'est toucher assiète à la tête. — Au figuré , blâmer ,
légèrement en passant. Frólement , est l'ac- critiquer hautement. » On a frondé sa ha
tion de froler , ou l'état de ce qui est frolé. rangue. » Je suis le premier à fronder les
» La balle lui frola les cheveux, le brâs . » ridicules de la Cour. "Mol. » Dès qu'il eue
Le frôlement de la balle lui a fair une lé- ouvert la bouche , tout le monde le fronda.
gère contusion. » Ce n'est qu'un simple frô- C'est aussi parler contre le gouverne
lement : il sera bientôt guéri. ment. Dans ce sens , il est neut. » Ilne fait
FROMAGE , s. m. FROMAGER , ÈRE , que fronder tout le jour. » C'est un des
>

s . et F.f FROMAGERIE , s. f. [ 3º e muet au plus grands frondeurs que je cona isse.


Srin Nous
**
FRO FRO 297
Nous vivons dans un siècle frondeur et sise is Heurtant de front tout ce qui fait aujour
tématique , où l'esprit ne s'exerce qu'aux dé- d'hui l'admiration des hommes , je ne puis
pends de la raison. Ann. Litt. - Fronder m'attendre qu'à un blume universel. J. J.
Frondeur, au figuré, datent de la Mi- Rousseau. - M.
etnorité l'Abé Guence dit , choquer
Xiv. Ils sont du style fa- de front, mais heurter vaut mieux , er il est
de Louis XIV
milier. plus usité. L'Acal, ne met ni choquer ,
* FRONDERIE , s. fém . Mot forgé par ni heurier de front , ni mener ou fairemar
Mme de Sévigné , d'après fron.ler et fron- cher de front , ni se présenter , ou se inon
deur. Il y a ici ( en Bretagne ) de grandes trer de front. Ce n'est pas à dire pourtant , ,
fronderies :mais cela s'apaise dans 24 heures. que ces expressions ne soient d'usage et
FRONT , s . m. FRONTAL , FRONTEAU , qu'on ne puisse s'en servir. C'est qu'il est
re
s. n. [( Fron , frontal , fronto : 1" long . iinpossible qu'on n'omerte de tems en tems
>

2 doui. au sing . du dern . long. au plur. quelques articles , même intéressans ; et quon
°
fronteaur.) Fror est , 1 °. la partie du vi ne pense jamais à cour.
sage , qui est depuis la racine des cheveux Rem . Front , pour air , est poétique .
jusqu'aux sourcils. » Avoir des rides au froze Ah ! je n'en doute pas , et ce front satisfait
ou sur le front, Il se prend quelque- Dit assez à mes yeux que Porus est défait.
fois pour tout le visage . » On lit , on voic R20. Alex ,
sur son front , etc. = 2. Il se dit du de- » Le sort me verra , d'un front toujours égal
vant de la tête de quelques animaux. » Le recevoir ses bienfaits er braver ses rigueurs.
front d'un cheval , d'unbrut, d'un éléphant. Jér. Del . - On dirait , en prose , cet air
= 3º
»
3 °. Figurément; audace , impudence. satisfait , d'un air toujours égal. A front
Aurez-vous le front d'assurer 'un pareil dé:ouvert , est aussi plutôt du style soutenu ,
mensonge ? De quel front Virgile osait- que du familier .
il vous dire , etc. Fort . N'avoir point Mais en ce siècle à la révolte ouvert ,
de front , n'avoir ni honte , ni pudeur. L'impiére marche à front découver :.
Il a un front d'air.iin , ou c'est un front Lever in front orgueilleux , est aussi une ex
d'air zin ; il ne rougit de rien . Toutes ces pression poétique ou oratoire.
expressions , et sur -tout la dernière , sont De vils mortels jusqu'au plus haut des cieux
du haut style , comme du style familier. = Osent lever un froni audacieux.
4. Front se dit des chôses , quand on parle Roiss.
d'une armée , d'une troupe , d'un bâtiment. FRONTAL et FRONTEAU ont la même
L'armée présentait un grand front. » Ce signification , mais ils n'ont pas le même
bataillon avoit tant de front. »« Il faisoit emploi. Ils sigņirent tous deux , un bande au
se dit
>

frort de tous côcés. » Le front d'un bâti- qu'on met sur le front : mais le :
ment , d'un bastion . d'un remède pour apaiser le mal de tête ;
DE FRONT
l'énemi de front., adv. Par devant. » Araquer et d'une corde à plusieurs næuds , dont on
» Il se présente , pour ainsi serre le front d'un homme , pour le forcer
dire, de front au péril ." Vertot.» La fausse d'avouer quelque chose. Le 2d se dit d'un 1

grandeur est farouche... elle se cache et bandeau sur lequel était écrit le nom de Dieu , >

ne à
se montre pas de front. — Tour-á-la- ou quelque passage de l'Écriture Sainte , que
fois et en même tems : » Leibnitz mena de les Juifs avaient acoutumé de porter sur le
toutes
frozedeux les sciences. » Loin de séparer front ; de cette partie de la têtière , qui passe
les méthodes , celles de l'expérience et au - dessus des yeux du cheval ; et encore du
du raisonement on ne peut aporter crop morceau de drap noir , dont on couvre le
>

de soin à les mener de front, et à les unit front d'un cheval , quand on l'enharnache de
perpétuellement. Ann . Lit. » Le talent râre deuil . = Dans ces deux derniers sens , on
de combiner les événemens politiques avec dit aussi frontail. e
les succès guerriers , de les enchaîner avec FRONTIERE
'
s . f. [ Fron - tiè - re : 2° è
adresse
; e deles fuire m.ircher ,, pour ainsi moy. et long ,, 3 e muet. ] Les limites qui
dire , de froit. Ibid. » L'embarras de fire séparent les États de diférens »Souverains.
Reculer par»
mur. her decurfront=une
tères. M
intrigue et des carac- L'armée étoit sur la frontière,
Les uns disent choquer , ses victoires les frontières d'un État . =
- e. >

les aútres , heurter de front , ouvertement . Adj . f. „ Ville , place , province frontière.
Tome 11. Рp
298 FRO FRU
FRONTISPICE, s. m . Il y a plus de po 2 .. Linge dont les Barbiers se servent pour
ans que L... Touche a remarqué qu'on ne dit essuyer leurs rasoirs , quand ils font la barbe.
>

plus ce mot, ni de la face d'un bâtiment , ni 3 °. Brosse à laquelle est atachée une courroie,
Іe
de la 1to page où est le titre d'un livre , qu'il où le froteur passe le pied pour troter le
apèle la iéte ou le devant. Il avoue pour- plancher des apartemens. L'Acad. dans
tant que l'Acad. l'aprouve en ces deux sens la définition et dans les exemples , ne met
là. Elle a continué de le dire dans la dern . que le r'' sens.
édition . Pour les deux mots que La Touche FRUCTIFIER , v . n . [ Frucrifié. ]. Il se:
a voulu substituer à frontispice ‫ ܝ‬ils sont dic plus souvent au figuré qu'au propre.
1 bien moins usités. Ce qui est plus vrai , c'est Raporcer du fruit. » Une terre bien fumée
qu'en parlant de bâtimens , on ne dic celui. fructifie davantage.» L'Évangile a bien fruc a

ci que des grands édifices et de leur face tifié dans les Indes. Dieu a béni son travail ,
principale , qui est la mieux décorée. » Le son zèle , et l'a fait fructifier.
frontispice du Louvre de St. Pierre de FRUCTUEÛSEMÉNT , adverbe , Fruc
Rome , etc. TUEUX , EÛSE , adj. [( Frukru- eu - zeman ,
e

FRONTON , s. m. Ornement d'archi- tu-el , ru -eüze :'3"° lon . 4 e muer. )Fruc


>

tecture , qui est ordinairement en trian lueux , utile , proficable , lucratif. Fructuell
qui termine un frontispice , et qu'on met sement , utileinent , avec fruir. » Emploi
quelquefois aussi en haut desportes , des fructueux , charge fructueûse . Il ne se die
>
croisées . que des choses. » Les Missionaires ont tra
FROTTAGE , ou FROTAGE , s. m. FRO- e
vaillé fructuellsement en cette Province.
TEMENT s . m. FROTER , V. a. [ 2° e muet
e
FRÚGAL , ALE , adj. FRUGALEMENT ,
au 2d , é fer , au 3 € , froteman , té. adv. FRUGALITÉ , S. f. [: 3° e muer au 2di
e
Quelques- uns prononcent froaté : prononcia-
0
et au 3 € , galé , galeman dern . é fer. au
>
tion très vicieuse. ] Froter , c'est ,' 1 ° . passer ,
.
4*. ] Frugal, qui se contente de peu pour
plusieurs fois la main par dessus. » Froter sa nourtiture , qui vit de choses comunes.
tort , ou doucement. • Se froter les yeux , Frugalité , vertu de l'homme frugal. Fruga
et non pas froter ses yeux. » Se faire froter. avec frugalité. » Il est extrêmc
lement , avec.frugalité.
» Froter, le plancher. == 2. 2. Oindre..» On ment frugal., il mène une vie frugale :» I
lui frota le bras, avec du baûme. » Les ach- vit frugalement , avec frugilité. » La fru
:

lèces se frotoient d'huile avant que de luter . galité sert à la santé du corps comme au.
= 3°. En style familier,, Baire , fraper. bien de l'âme. == Frugal se dit du repas
-
» On l'a froté comme il faut.. - Se frører et de la table , où l'on ne sert que desmets
à , hanter , fréquenter. » Ne vous frorez simples et comuns , et seulement ce qu'il en:
pas à ces gens là , ils pourroient vous sé- faut pour se nourrir.
duire. = S'ataquer à . Il ne fait pas
.
REM. 1°. Frugal n'a point de pluriel au
bon se froter à lui . mase . On dit , des persones frugiles ; mais
FROTEMENT ne se dit que des choses : on ne dit point , des hommes fruguls, ni
collision , de deux choses qui se froient. » fugiur. Réflex . Acad .
Le froiement de l'essieu îsc le moyen de la 2. Il aime à suivre le substantif , qu'il
2

roue .
Frotage , le travail de celui qui modifie. » Homme frugil , vie frugile. En
frore. Il ne se dit guère que des planchers. vers , il précède élégammeut.
Rem . Froremene est à la mode au figuré. Ami des frugales demeures , .
» Le frorement qui éprouvaient sans cesse les Sommeil, pendant les sombres heures ,
idees , les passions , les préjugés avec des Tu répands. sur ses yeux tes songes favoris.
Gresset.
idées , des passions , des préjugés contraires.
>

Esprit des Crois : Ah ! Molière , où es FRUIT , s. m . [ Frai: on ne prononce


tu " ? Après avoir joué les précieuses', tu point le e final . ]:Au propre , production
jouerais aujourd'huiles Pre - jeux ridicules.. des arbres et des plantes. » Les fruits de la
IROT terre ; les fruits de la saison . -
FROTTEUR, ou FHOT! U . , .S . m . Frot- =: ll se dic
TOIR ou FROTIR ,S. m. [ Fro -tut, roar: [ plus particulièrement et absolument des ar
Froteur , comme frotage, ne se dit quedes bres. » Il aime lefruit , il ne vie que de
planchers . = Froroir , est a2.. Linge done fruit. » Fruits d'été , d'automne , at'hiver ,
on se sert pour se froter la tête et le corps. etc: -
= Fruit ,. dessert. » Servez le fruit..
FRU F UI 299
» On en étoit au fruit, quand il est arrivé. fugitif. Poétiquement , l'orde fagiti
Voy.Dessert. = Fruits , au pluriel, se ve , qui fuit ,, qui court . S. m. »
dit' des revenus d'une terre , d'un bénéfice , C'est un fugitif. — En Litératuve , on
d'une charge. Par extension et par mć- apèle piece fugitive, un petit ouvrage , soic
taphore , on apèle fruit , l'enfant qu'une
> >
manuscrit , soit imprimé, et on lui done ce
>

femine enceinte porte dans son sein , ou nom , parce que par la petitesse de son vo
On le
qu'elle vient de mettre au monde. » Une lume , il est sujet à se perdre.
femme est obligée de conserver son fruit. dic sur- tout des morceaux détachés de poésie
Elle s'est délivrée de son fruir. En Droit , légère. » Si's Piè es fugitives ( de Dorat )
on apèle fruits , les revenus d'un bénéfice. ont un ton et une physionomie , qui sont
» Pouvoit-il , sans choquer la raison et la particuliers à ce Pocie. Sabatier , Trois Siè
pudeur, s'apliquer tous les fruits , et refuser ckesRem, 'etc.
la pension : Cochin. . ' Fugitif se dit ordinairement sans
Au figuré , on dit fruit , pour utilité , régime. M. des Essaris lui fait régir la pré
profit, avantage qu'on retire de quelque position de et au propre : fugitivis de Pa
chose. fruit
» Le travaux de ses
de ses ris , de Flandres , d'Angleterre ; et au fig .
vcilles , de ses études. * Anciènement > 011 » O , y voit une mère fugitive de ses Tri
disait , tirer fruit : Aujourd'hui , on dit , du bunaux, qui veut faire ordoner par les nôtres
fruit. » Pour tirer fruit ( du fruit ) de ce le déshoneur de sa - fille. Causes célèbres. Ce
saint exercice , etc. » Jen'aitiré aucun fruit régime peut être bon au Palais , au Barreau ,
de toutes mes peines.. On dit aussi retirer le mais, hors de-là , il n'est point admis par l'u.
fruit. » Saladin , qui devoit en retirer tout sage: re
le fruit , ( de cette expédition ) fue le seul FÛIE , s. f. [ Fa -ie : ;1 te lon. 2°
2 e muet. ]
qui refusa d'accompagner son oncle. Marin , Petir colombier où l'on nourrit des pigeons
Hist. de Saladin . =
= Faire du fruit , pro- domestiques.
duire des éfets avantageux pour le salut des FUIR , v. n . [ Monosyllabe. ] Malherbe ,
>

aines . » Ce Prédicateur fuit du fruit.» .Cette qui avait l'oreillë bonne , a toujours fait feir
Mission aa fait un -grani fruit , ou beaucoup de deux syllabes , et feit d'une seule .
de fruit dans cette ville. C'est aussi , figu- Misérable qu'il est , se condamne lui même
rément , l'éfer bon ou mauvais d'une cause. A fuir & mourir.
» C'est le fruit de sa piété , de ses soins. » Si le plaisir me fuit , aussi fait le sommeil.
La honte et le repentir sont les fruits or- Il a été suivi par plusieurs Poètes , et aprouvé
dinaires des passions . de Vaugelas Le P.Mourgues prétend , au
FRUITERIE , s. f. FRUITIER > IÈRE
e
> contraire , qu'il est d'une seule syllabe ; ei il
adj. et subst.
er
[ Frui-teri- e , tie , tie- re : 2 e en raporte des exemples de Quinaut , Raciné ,
inuet au ' , éé fer. au 2d , èè moy. et lon . Despreaux, et même de Corneille. = [L'A
au 3. ] Fruiterie est , dans les maisons , cadémie est de ' ce sentiment. La Torche
le lieu où l'on garde le fruit. Fruitier , ière , prétend aussi que cette diphtongue en deux
celui. , celle qui fait métier de vendre du syllabes rend le vers languissant et désagréa
fruit = Adj. Arbre fruitier, qui porte ble , et que deja de son tems( au comence
ment du siècle ) les bons Auteurs le faisaient
du fruit. Jardin fruitier , où il y a beau
coup d'arbres fruitiers. -- On dit aussi monosyllabe. Fuï', participe , est aussi
substantivement , un fruitier. de deux syllabes , suivantMénageet suivant
>

* TRUSQUIN , s. m . Terme populaire. la décision de l'Acad. d'alors, qui , dansses


»IiIl a perdu tout son frusquin , ce qu'il avait Sentimens sur le Cid , reprit l'Auteur de l'a
d'argent et de nipes . voir fait d'une seule syllabe.
FRUSTRER , ' v. a . Priver quelqu'un de Fuir : je fuis , nous flyons ; je fuyois
, Jefuis, j'aifuit',, jefuirai,
ce qui lui est dů, oude ce à quoiils'atend. nous fuyions,etc.
>

» Le frustrer de ses droits , de ses espéran-


d fuirois. Fui , qu'il flie , je fuisse , fuyant. .
ces. = On dit , avec le seul régime irect , Rem . Quoiqu'on dise fort bien , par exem ,
frustrer ses créanciers ; frustrer l'espérance ple , j'ai fii les ocasions de disputer ; on ne
ou les espér.inces de quelqu'un. dit pas , les ocasions que j'ai flies : il faut
FUGITIF , IVE, adj. [ on pron. If finale dire' , que j'ai évitées. L'Abé Regnier apelę
Esclave. cela une bisarrerie de l'usage : mais cette bi
fui, i Esclave
au fém . ] Qui fuit , ou qui aa fui
Pp 2
300 FUI FU - M
sârrerie n'est pas sans raison. Il est sensible REM . 1º. Fuite, n'a point de pluriel dans
que , les ocasions que j'ai fuies , sone forc
mal à l'oreille , qui est avec la raison le Lé- le sens literal. On ne dirait pas aujourd'hui,
comme a -dit autrefois . Malherbe..
gislateur des langues. - Le P. d'Ayrigni dit : Les fuites des méchans , tant soient - elles secrettes,
» On en a vu , solitaires dans leur cour Quand il les poursuivra n'auront point de ca
fuis par leurs propres enfans. Cela esc chettes.
dur à l'oreille. Aux lieux les plus profonds ils seront éclairés.
Fuir peut- être employé , ou comme verbe 2°. Il me semble que faire ne s'alie pas bien
acrif , dans le sens d'éviter . » Fuir le péril , avec les pronoms démonstratits. Je n'aime pas
le coinbac , le monde , ou comme verbé le P. d'Orléans quand il dit : » La nouvelle
neutre , dans le sens de prendre la fuite: de cette fuite mit le Roi de Castille en fu
Fuir devant les énemis . - Dans cette der
Dans cette der. reur. J'aimerais mieux dire la fuite de ce
nière acception , on ne s'en sert guère à l'ao- Prince que cette fuite. M. Marin croit que
riste , on emploie plutôt le composé s'en-. l'un ne vaudroit pas mieux que l'autre. Si
fuir. » Les énemis.'s enfuirent et non pas , cela est , il faut donc prendre un aütre tour .
fuirent. » Diocktien fuit Rome , qu'il trou- 3º. On dit prendre la fuite , mais se tour
voit trop.libre. Bossuet. Il valait mieux dire , ner en fuite , comme dit Verlot , est une
quita Rome: Le temps fuit , il passe locurion barbàre.. » Ces jeunes gens , idolà
vîte : cè toneau flit , il. coule par quelque tres de leur beauté, se tournèrentenfuite , de
télûre. Ce chicaneur fuit toujours , il tâche peur de s'exposer à être défigurés pardes bles
2

d'éloigner la conclusion de l'afaire , la déci- sûres et des cicatrices. = On dit aussi ,


>

sion du procès. On dit proverbialement , en mettre en fuite les autres , mais je ne crois
jouant sur le mot : il fuit , mais je l'atra- pas qu'on puisse dire s
, e mettre en filite ( soi
perai bien sans courir. Avec le pron.. imême.) » Qu'il ( le Démon ) voie seulement
pers. il présente un beau sens : se fuir soi- le signe de la croix, il se mestra en fuite.
même , chercher à éviter les remords et l'en- P. Berthier. Ilfaut dire ; il prendra la fuite.
nui. » Je vivrai au milieu des remords ... FULMINANT , ANTE , adj. FULMINA-,
Je me craindrai moi - même , et ine filyan : TION , s. f. FULMINER , V. act.et n . [ 3 ". Jon.
>

toujours , je me retrouverai sans cesse. Jér. aux deux premiers , é fer. au dern. nan , nan
Dil. te , na-cion , né. ] Fulminer , c'est en termes
>

Rem.Voltaire fait régir àà ce verbe la pré- de Droit Canon, publier quelques actes avec
position de certaines formalités. » Fulminer des bulles ,
une sentence d'excomunication. = V. ni
Vous chercherez la mort , la mortfuira de vous. Dans le discours familier , s'emporter , in >

vectiver avec menaces. » Il fulmine , il tem


I.e P. La Rue lui done pour régime.cette mê pêre. » Il fulmine contre vous . == Fulmina
ere
me prép. devant l'infinitif. Il dit aux vindi- iion , se dic dans la i acception : La fulmi
catifs : - Comment pouvez- vous suporter la nacion des bulles , etc. Haiminant dans la
vue de J. C.. en Croix ? Comment ne fayent seconde. » Il se met en colère pour la moin
vous pas d'arracher vos regards sur lui? – dre chốse : il est toujours fulminant.
Ces deux régimes sont inusités , sur-tout le FUMANT , ANTE , adj. FUMÉE , s. f.
dernier. FUMER , V.
v n . et act. [ 2° lon . aux deux pre
FUITE , s. f. [ Fui-ie ;.2, ° e muer. ] L'anc . miers , 'é fer.. aux 2 dern. Fuman , mante ;
e

Trév. écrivait fuitre. C'était alors une fureur mé-e , mé ] 1 °. Fumée , vapeur épaisse , qui
de inettre partout de doubles consones , et sure des ciruses brûlées ou extrêmemeneíchau.
l'on n'en est pas encore guéri. SI!. Ac- fées par le ſuu . Eumer , jeter de la fuméc.
tion de fuir. » Etre ou mettre en fuite , fuir , kumuine, qui fure. » S'exhaler en fumée .»
ou faire fuir. Prendre la fuite. Figir. Le bois verdfait beaucoup de fumée ; ilfume }
» I.a fuite du vice , de l'ocasion. ==2. beaucoup. » Tison firman::.= 'On dit qu'une
.
Délai , échapatoire , retardement artificieux. chemince, qu'une chambre, etc. fime , lors
» Il ' use de fuites. Toutes ces pros que la fuve au lieu ou sirrir par le tuyau
céd ure s ne son que, fuites. » . Ce que vous entre dans la chambre. 2 °. Fume et fim ?r , se
t
disent aussiesdes vaper:s
dites n'est pas une bone raison :, c'est une corps , qui s'exhalent des
fuite . humid , lorsqu'ils vienent à être échau
FUM F U M 301
fés par o que calıse que ce soit. Au prin- point de fumée sans feu , que les mauvais
temps, ilure des fumées dela
des fuméesde terre ;;onvoit
la terre on voit bruits ont toujours quelque fondement, ( ce
les prés , les marécages fumer. qui n'ese pas toujours vrai ),et qu'il n'y a
3. FUMÉES, au plur . se dit des vapeurs point de feu sans fumée , qu'on ne peut pas
violenie passion.
qu'on croit qui s'élèvent des entrâilles au cer- réussir à cacher une Ne -

veau. » Les fumées du vin , de la mélan- fréquentez pas mauvaise compagnie , si vous
colie . it'y êtespas brillé du feu , vous y serez noirci
4. FUMER , actif , mettre des viandes à la par la fumée , si vous n y perdez pas vos
cheminée, et les y tenir longtems pour les meurs, vous y perdrez votre réputation.
sécher et leur doner un certain goût ,qui plait On dir d'un homme, qui tire parti d'un crédit
au plus grand nombre. » Fumer des langues, qui n'est qu'aparenr , qu'il vend de la fumée ;
du bæuf salé, etc. == C'est aussiprendre du que c'est un vendeur de fumée. — Manger
tabac en fumée. » Fumer du tabac, une pipe son pain à la fumée du rồi , voir prendre aux
de tabac.---- Et neutralement. » Il n'aime alleres des plaisirs , ou faire des profits qu'on
pas à fumer : il a fumétout le jour. ne peut partager.
. FUMER , épandre du fumier sur un
> I'll .· Fumer , figurément et proverbiale
>

champ cultivé. » Fumer un champ une ment , signifie ĉire de mauvaise humeur. »
>

vigne. » Les inondations des Acuves ... pério. Pour la moindre chôje , il fume, ou la tête
diques fument les terres qu'elles submergent. etc.
lui fume, » Il fume de couroux , de colère ,
St. Pierre .
Rem. I. Fumant , suit toujours le nom qu'il FUMERON , s . m . [ 2° e muet. ] Mor
modifie , et rarement ferait- il on bon éfct ,
> ceau de charbon de bois , qui jère encore de
s'il étoit placé devant.. la flamme.
Je le verrai ce Dieu puissant FUMET , s . m . FUMEUR , S. m . Fu
Foudroyer leurs rétes fumantes. MEUX , EÛSE , adj . ( Fumè , meur , mell
mell-zé : 2‫ ܐ‬° è moy. au i'r , lon . aux 2 dern . Í
Rouss . er

= ll ne se dit pas tout seuldes persones. On Fumul , est une vapeur , qui s'exhale de ter
dit un homme fumant de colère , mais on ne tains vins et de certaines viandes , et qui
ditpas comme Brebeuf. chatouille l'odorat ec le goût. » Ce vin , ce
LeGent-d'Arme, à ces mots tout fier et tout lapin , cette perdrix a un bon ou un grand
fumant , fumet , un trop grand fumet , a trop de fu
>

Pousse vers l'énemi son coursier écumant. met .. = Fumeur , qui a acoutumé de fumer
On dit aussi des mains d'un meurtrier du tabac , » Un grand fumeur. = Fumeux ,
qu'elles sont fumantes du sang qu'il a versé ; se dit du vin et d'autres liqueurs qui envoient
mais on ne die pas du meurtrier lui-même des fumées , des vapeurs à la tête. » Vin fu >

qu'il est fuinant d'un meurire , * L'audacieux meux : bière fumeuse . ==== * Suivant le Dic ..,.
Joab , qui se montre à David , fumant du de Trév. Il se dit des persones et signifie vif ,
meurtre d'Absalon. Neuville. — Ce grand boaillant. On ne pourrait en ce sens le dire
Orateur dit mieux en un aître endroit. » Une que par métaphore et seulement dans le style
montagne fumante de son sang ( de J. C. ). comique.. - · L'acad. ne le mer pas..
sacrilègement répandu. FUMIER , s . 41. [ Fu - mié : 2e é fer. ] Paille
II. Fumée , entre dans quelques expresó mélée avec la fiente , dont on se sert pour
sions figurées du beau style:. - S'en aller amender les terres. < En style proverbial
en famée , s'évanouir. » Ces grandes espéran- être slit.son fümier , c'est être chez soi. » Il
ces s'en alièrent en fumée. Se repaître de ne faut pas ataquer un homme sur son fumier.
fume'e ; de vaines espérances , ou , de vains » Le coq est bien fort sur son fumier. -- Je
honeurs . » Les choses du monde ne sont suis sur mon fumier , comme toi sur le sien.
que fum.ee , sont vaines er frivoles. » Lors- On dit , dans le même style d'un dissi
qu'on vieni à rééléchir que c'est pour un peu parenr , qu'ilmourra sur un fumier.
de fumée que les Fhilosophes sont capables FUMIGATION , s. f. [ Fum ge -ċion : 1
d'en venir entr'eux à des extrémités si cruel- 1 ° . Action de brûler quelque aromare ou
ks... on est bien tenié de les regarder en quelque liqueur pour en répandre la fumée.
pitié. Palissor. » Les fum gariois sont quelquefois salutai
En style proverbial , on dit qu'il n'y a res.. 2. action d'exposer un corps à la
202 F UN FUR
fumée. oratoire ou poétique , il peut élégaminent le
FUMISTE , s. m. Ouvrier , dont la pro- précéder.» Jusqu'au'funeste port. Thomas.»
> ,

fession est d'empêcher que les cheminées ne Le venin des funestes vapeurs. Delille .
fument. 1
2°. Il ne se dit que des choses : ROUSSEAU
FUNAMBULE , s. m. Ce mot ne se dit l'aplique aux persones.
que par lessavans , pour signifier un danseur La mort expia les crimes
de corde. Il signifie proprement , qui marche
> De vos funesies aïeux ,
sur une corde . Il ne faut pas chicaner les Poètes , mais il
e e

FUNÈBRE , adj. [ 2 ° è moy. 3° e muet . ] ne faut pas imiter en prôse des licences que la
Qui concerne les funérailles. » Ornemens Poésie autorise , et souventmênie nécessite.
honeurs funèbres. Ponipe funèbre. Convoi , FUR. On dit au fur et à mesure , ou à fur er
apareil funèbre. Oraison finèbre. = Fig. et à mesûre , pour dire à mesûre que . Le 1
triste , lugubre ; cri , image funèbre . De fum est employé par les Notaires : lé zd est du :

nèbres accens. - Dans la próse ordinaire , il discours ordinaire et familier .


suit le substantif. Dans la prôse poétique ou FURET , s. m .. FURETER , v. n . FURE e

oratoire, il précède élégamment. TEUR , 5. m . ( Fure , reté , teur : 2° è moy.


er
Paroissez , aportez de funèbres ofrandes . au 1 , e muet aux 2 aútres. Devant l'e muet,
Gresser. la pénult. est un è moy. il furèle , furèrera
FUNÉRAILLES , s. f. pl. FUNÉRAIRE ou furette , furettera. ) Furet , est au propre
adj. [ Funera glie , rère : 2 é fer. 3 ° lon . é un petit animal , dont on se sert pour pren
moy. au 2d . ] Funéraillés , obsèques et céré- dre des lapins, et qui va les chercher dans
» Chasser au ou avec le furet,
monies , qui sefont aux enterremens. » Faire leur terrier.Homme
= Fig.
les filnérailles de ... Assister aux funérailles. curieux , qui s'enquiert de
tout. " C'est un furet , un vrai farer.
» Le jour , la pompe , la cérémonie des funé- Remède
railles . , qui va chercher les humeurs les
Puissent tes palais embrasés plus cachées dans le corps. » Le mercure et
Eclairer de ces Rois les tristes funérailles. l'émétique sont des fureis.
Le Frans. FURETER , au propre, chasser au furet.
= Funeraire , n'est usité que dans cette locu- Au figuré , chercher par-tout avec soin. » ll
tion. Frais funéraires,faits pourles funérailles. va fureter par -tout.. » Il furète par--tout , pour
Funérailles , obsèques ', (( syn
syn.. ) L'un et savoir ce qui se passe, » Il va fureter dans
l'autre anonce un enterrement fait avec plus les bibliothèques.
ou moins de cérémonies ; mais le mot pom- FURETEUR , qui chasse au furet . == Qui
peux de funérailles anonce tout seul des cherche par- tout, soit par curiosité , soit pour
obsèques pompeises. Aussi le discours relevé faire son profit.»
. C'est un ardent , un habile
s'empare de funérâilles , et le récit simple, fureteur. = Furereur de nouvelles, qui va
>

quoiquenoble , se contente d'obsèques. « Un furetant des nouvelles par-tout.


FURIBOND
fils fait des obsèques à son père et laisse les FUREUR , s. f. , ONDE , adj.
funérailles à la vanité. l'usage atribûe spé- { le d final ne se prononce point au 2d. ſ] Fé
cialement aux funérailles l'apareil et l'éclat reur , 1°.Manie , frénésie. ' » Accès de fureur,
du deuil, et aux obsèques l'homage et le tri- » Quand il entre en fureur : quand la fureur
bue particulier de la piété. Roub. Syn . lui prend. » Il lui prir une fureur de la lan
FUNESTE , adj, FUNESTEMENT , adv. gre. ( st. plaisant) ' elle dit mille injûres au
{[ Funeste , teman : 2° è moy. 3 ° e muct . ] Comte. Le Sage. = = 2 °. Violent transport
de colère. » La fureur l'emporte . « Il est
Funeste , sinistre , qui porte avec soi la cala-
mité et la désolation , Fungsiment , d'une transporté de furrur. » La patience irritée se
manière funeste . » Accident, voyage , évè- change en fureur. = 3;°. Violente agitation ,
nement , mort funeste. » Entreprise , nou- en parlant des choses inanimées. » La fureur
velle fineste. Il régit quelquefois le de l'orage , de la tempête , de la mer , des
datif. '» Son audace lui a été fun 'ste. veits , des flors, des flames. = : 4°. Passion
» Cela est arrivé le plus funestement du démesurée. » Il a la fureur du jeu. » Il a une
monde. grande fureur pour les coquilles , les fleurs,
Rom . 11 ° Ordinairement fineste marche === ş : Transport , qui élève l'esprit au
apre le non qu'il modifie. Dans le discours dessus de lui-même, » Fureur prophétique ;
FUR TUR 303
poétique', martiale. » Une sainte fureur le qu’on abused tout excès de sa bonté , devient
saisit. furieux . Rous. Synon.
Fureur et furie ont le même sens , mais FURIE , s. f. FURIEUSEMENT , adv. Fu.
ils n'ont pas le même emploi . On dit : fureur ŘIEUX , EÛSE , adj . [ Furi.e , riet -zeman ,
poétique ; fureur divine', fureur martiale , riell, rieu -ze ; en vers ri - ell : 2 lon . ] Furie ,
fureur héroique, et non pas furie : au con- est i° . Un emportement de colère . » Etre , sé
traire furie se dit du combat , de la maladie : miettre , entrer en furie . 2º . Ardeur ,
on ne dit pas duns la fureur , mais dans la impétuosité de courage. » Les français vont
furie du combat , du mal . Il semble que le au combat avec furie. » Ils donèrent de furie
mot de fureur dénore davantage l'agitation sur 1 énemi. -— = 30.. Il se dit des animaux er
violente du dedans , et le mot de furie celle de certaines choses inanimées. » Le livn , la
du dehors. Vaug. tempêre , la mer en furie. » La furie des vents :
> l'orage. » Dans la furie du combat , de la
Remi On die , adverbialement , aimer , de l'orage. O

haïr avec fureur , jusqu'à la fureur, » Il


s fièvre , etc. - 4 °. Furie, divinité infernale.
haïssait le St. Prélat à la fureur. Marso- » Les trois furies, Alecion , Mégère et Tisi
LIER ..—En fureur , se dit des persones , et phone.
>
Une furie d'enfer , une vraie fil
est sorti rie , se dic par cxagération d'une femme iné
avec fureur des choses . » Cec homme feu
en fureur , comme un furieux. » Le s'est chante et violence .
érendu avec fureur jusqu'aux maisons voi- Rem . L'adverbe en furie ne s'unit qu'aux
noins .
sines . Voltaire trouvant que le 2d de ces
adverbes avoir une syllabe de trop pour le Ne désespérez pas une Amante en furie.
vers , a employé le premier , quoique moins Racine.
propre. » Une populacé en furie qui n'avoit pris la
La flàme , dont brûla Sion désespérée , loi que de son ressentiment Vertot . = Avec
S'étendit en fureur aux murs de Césarée. les verbes , on dit , de furie. » Il se jeta de
Zaire furie sur lui . P. Charlevoix. = » Madame
On dit', par exagération , avoir la fue de Sévigné fait régir l'ablatif à l'adv. en furie.
reur de faire. » En vérité, Monsieur le Ba- » J'en suis en furie. Elle n'est pas à imiter
ron, vous êtes terrible , vous avez la fureur en cela .
>

de me faire chanter : mais je n'ai pas ici ma FURIEUX ' , 1 °. Qui est en furie, » Il est
musique , et je ne sais presque rien par cæur: devenu furieux.» Tigre , lion furieux : lione
>

MARIN , l'Amante Ingénué. » Cette fureur furieûse.. = S. m. » Doner des armes à un fu-
de grossir: indiscrèrement les volumes est rieux . » Ce sont des furieux. » C'est une
comune à tous les Éditeurs. Sabat. Trois furieûse. = -2°. Véhément , impétueux , en
siècles , etc. parlant des chôies : '» Venus furieux ; fuo”,
Furibond , furieux , sujer à de grands rieûse tempête ; Furieux combar", furiellse
eniportemens de colère. » Il arriva tout furis ataque. -3 °. Excessif, extraordinaire en
bond : = Si m . » C'est un füribond . 11 son genre. » Un furieux'mangeur ; un furieux
n'est pas da beau style. Il est excellent pour coup , une furieứse dépense. En ce sens ,
le style badin ou critique.» Nos jeunes Poètes il REM
précèdetoujoursle substantif.
. 1 °. Furieux, est fort célébré dans le
sont de petits füribonds , qui reçoivent avec
indignation les conseils les plus ' sages. Ann. jargon moderne. » En bien et en mal ils
Liti. -
L'Auteur ou le Rédacteur ontmis le escaladene tous les superlatifs ; ils sont com
mor en italique . blés , enchantés , furieux à propûs de rien ..
Furieur ; furibon:1.. ( Synon . ) Le ret dénote Coyer. = C'est aussi une mauvaise habi
particulièrement l'acte de fureur,ou l'accès de tude d'employer à tout propôs furieux, pour
>

furie ; le 2d , la disposition à ces accès et à énorme , excessif: » Un furieux ennui, une :


9)

leur fréquence. Celui-là est furibord , qui furieſisedouleur


n'est jamais maître de lui- même . Celui - là est
, etc.
2°. St. Évremont, Verlot , Linguet , l'Ab .
furieux, qui cesse de l'être. Il y a dans le Prévôl , ont fait régir à furieux la prép . de.
second un violent écart , er dans le premier Les trois premiers ont dit fúrieux de liberté ,
un vice de caractère et d'humeur. » L'homme ou de sa liberié , ou de la liberté. Le dernier
colère , lorsqu'il est fortement contrarié de- die ::» La populace toujours éfrayée des dan
vient furibond :l'homme le plus doux , lors- gers présens , furieûse de ceux qui lui pas
FUS
304
raissen t éloignés. Hist. des Stuaris.. Fé le fuseau des Pozrite s. === En style farril.
nelon l'a aussi employé avec ce regine. » on a ele des jaunos grêles des jainbes de >

Astarbé le vit , l’aima et in deine fireuse. fuseart,


Fusest
des fuseaux.
TÉLÉM . On dit , en devint fil i pais cec . Le fil qui est autour du
illustre Auteur a regardé cettederniere
: espres,. fuseau . = Odt, figurém’nt ( st. fainil.)
familière ,, et
sion co!!ne trop familière en aa employé
et en empioyé achever s . fiset' , terminer sa vie.. De
une moins usitée , mais plus nosie et plus miler une fusée , débrouiller une afaire , une
énergique. == Furieux, se dit saamgione intrigue. » Il n'y a rien à faire que de leur
des noms. Pour les verb.'s', il régitdetli- laisser dimeler leur fusée. Sév . -2°. Pièce
finitif ou que avec le subjoncrito wlles fln d'artifice , faite avec du carton , rempli de
rieux d'avoir manqué sen coup. » Charles fu- poudre à cauon , » La baguette d'une fusée.
rieux jüe coutes ces concessions ne fissent ; La fusée a crevé. Jeter des fusées. Fusées
‫در‬

qu'augmenter leurs demandes. Hist. des St. volantes. Fusées à serpentaux, = ;'. En
- Lerégimede l'infinitif s’emploie quand le termes d'Horlogerie , petit cône canelé, au
> >

verbe régi se raporte au sujet de la phrase ; lo tour duquel tourne la chaîne d'une montre.
régime du subjonctif , quand il ne s'y raporte FUSELIER. Voy. FUSILIER.
pas.
FUSIBILITÉ , s. fém . FUSIBLE , adj.
Mettre des armes entre les mains d'un fu- [ Fuzibilité , zible. ] Fasible , qui peut être
rieux , c’est figurémene , doner à un méchant fondu, Fusibilité, qualité de ce qui
homme ou à un fou des chôses dont il abu- sible. Tous les métaux sont fusibles.est» La
fu
sera four mal faire , et pour nuire aux aîtres fusibilité de l'or et de l'argent.
et à lui -inêine . - Cette expression peut être FUSIL , s. m . FUSILIER , s . m . FUSIL
>

employée dans tous les styles , inais avec pré- LER , v. act. ( Fuzi, zi- lié , zi- glié : mouillez .

caution , dans le style soutenu . les ll au ; *:. }) Fus il est , 1 ° . Une perite pièce
FURIEÛSEMENT, avec furie . Il est peu usité d'acier , avec laquelle on bat un câillou pour
>
en ce sens , ou pour mieux dire , il ne l'est en tirer du feu. » Pierre à fusil, batire le
point du tout. Excessivement : » Furiel- fusil. = 2. La pièce d acier qui cou.
sein ?nt grand , riche , laid , laide . » Il ment vre le bassinet de cortaines armes à feu . »
furieû semene. — On peut dire que plusieurs Fusil de pistolet, d'arquebuise. = 3 °. L'ar
sont furi et is em en t am at eu rs de fu ri eu x et qu cb ûs e el le-mêm e , qu an d cl le est à fusil.
furieusement : ils les ont sans cesse à la bou . » Il le tua d'un coup de fusil.
che. C'est une mauvaise habitude . REM . Richelet met fusil ou fisi ; mais
FURONCLE , s. m ). Fleginon enflamé et on écrit toujours fusil , quoiqu'on ne pro
douloureux , qui se termine par un abscês . nonce jamais l'I,
FUSILIER , soldat qui a pour arme un
On l'apèle vulgairement clou . >
FURTIF , IVE , adj. FURTIVEMENT , adv, fusil. Il ne se se dit
dicque de l'infanterie.» Com
[ 1'f finale se prononce , l’i est long devanıl'e pagnie de fusiliers.
>
muer. ] Furtif , qui se faic en cachette , à la Rem . L'Acad. ne disait dabord que fue
dérobée. == Suivanc La Touche , il ne se dit selier : elle a dit ensuite fusilier. = Rich.
guère qu'en Poésie et dans les phrases suivan- écrit l'un et l'autre , et dit : prononcez fu.
tes : entrer d'un pâs furtifes,. de furtiv
furtif es silier. Il yaut donc mieux qu'on l'écrive de
amours , des ailladpås
es flreiv L'Acad. lą sorte ; et dâilleurs , fusil, d'où il dérive ,
done les deux derniers exeır.ples sans remar doit le faire préférer. 5. Ménage voulais
= Au masu . il suit toujours : au féin . qu’on dît fuselier des soldats , et fusilier
que. des ouvriers ; mais on dit toujours le dernier
il peut précéder,
FURTIVEMENT , à la dérobée. » Entrer dans quelque sens qu'on prène ce mot.
furtivement. -- Il est plus de la prộse que de FUSILLER , tuer à coups de fusil un sol
haute poésie.
la FUSEAU е
dat condamné à être pâssé par les armes. »
, s. m . FUSÉE , s . f. [ Fuze , 2 On a fusillé trois déserteurs.
FUSION , s. f. [ Fu -zior .) Fonte , ‫ܐ‬li
le fiseaux : fuze -e !
dout . au sing. lon. au plur.
2° é fer, ef long ) Fuse , est un petit ins- quéfaction . » La fusion desmétaux. » Mettre )

trument , dont les femmes se servent pour en fision .


filer et tordre le fil. Tourner , remplir FUSSE , Fussent , imparfait du subjonc.
yider le fuseau, On dit , poétiquement, tif du y . Être, Il s'emploie comme
adverbialement
F UT F U T 305
adverbialement à la tête du membre de la langue. L'Auteur des Réflexions , etc.,dit,
la phrase ; mais alors est - il indéclinable , ou à la fin du dernier siècle ,qu’un habile Écri.
doit -il suivre le nombre du nom qu'il régit ? vain s'est servi de futile , et que cependant
er
Je pencherais pour le 1 '. » Qu'ils n'envient il n'est pas usité. Suivant La TOUCHE , fu
pas le sort de ceux qui se distinguent dans tilité ne se dit sérieûsement que par les gens
le monde par des travaux éclatans ! fussent du pays latin . Il ajoute pourtant que l'Acad.
même des travaux utiles à la Religion . P. ne condamne point ces deux mois. Aujour
Grifet; c'est-à- dire , quand même ce seraient d'hui , ils sont très bien établis : mais il ne
des travaux , etc. J'aiifterais mieux dire , sont pas du style familier . On dit , frivole ,
fusse même des travaux , etc. frivolité ; et ceux- ci sont de tous les styles.
FUSTIGATION , s . F. FUSTIGER
> > V. 2 °. Futile, cn prôje , et dans le discours
act. [ Fustigi-cioz, gé. ] Fustig'r , batre à ordinaire, aime à suivre le nom qui se l'as
coups de fouet. » Il a été condamné à être socie : en vers et dans le style relevé , il le
fustigé. » Il faut le fustiger. Fustiga- précède élégamment.
tion, action de fustiger . » La fustig.ition Gardez vous d'écouter ces futiles discours.
est le suplice des filous.
FUT , prétérit du v. être. Fut dit , 3 °. Rousseau , dans une allégorie sur cette
fut fait , aussitôt dic , aussitôt fait. pensée : ce monde - ci n'est qu'une auvre co
Fue dit , fui fait , on aporte la fiole.. L’Ab. mique , où chacun fait ses rôles diférens ,
>
Reyre. aplique futile aux persones.
FÚT, s. m. [ On prononce le 1 : l'â est
> Pour nous , vil peuple ,assis aux derniers rangs ,
.
long. ) 1 °. Le bois sur lequel est monté le Troupe furile , et des Grands rebutée ,
canon d'un fusil , d'un pistolet . = = 2º . La
. Par nous d'en bas la pièce est écoutée.
Mais nous payons , utiles Spectateurs ,
partie de la . colone 3qui
le chapiteau est entre la base et
°. Le bois du tonneau . Et quand la farce est mal représentée ,
Pour notre argent ;i nous siflons les Acteurs.
» Les vieux fies. » Ce vin sent le fût , il
ale untoneau
mauvai
.
s goût, qu'il a contracté dans Je crois que frivole se dit des persones et
des choses , et que futile ne se dit que des
FUTAIE , s . f. {{ Futé : 2° ĉê ouv. et long. ] chốses. On die , un homme frivole : on ne
Bois composé de grands arbres. » Bois
une de
.
hzuie futaie . =L'Acad. dit aussi fu- dit
n'a pas
pas, un homequefurile.
le sens — Frivol
lui done Rousse même,
eau en
toie , une belle futaie. Ec Mine. Dacier. » cet endroit , où il entend par trollpe futile ,
Une futaie de grands pins ), et de hauts une troupe vile et méprisée. Rousseau
chênes. de Genève , a dit aussi futile des persones.
FUTÂILLE , s. f. [ Pron. Futâ-glie : 2° e
Ces vains et futiles déclamateurs vont de
lon. 3 ° e muet : mouillez les ll. ) Vaisseau tous côtés , armés de leurs funestes para
de bois à metre du vin ou d'alltres liqueurs. doxes , sapant les fondemens de la Foi, et
» Futaille en boute , les douves et les fonds anéantissant la vertu . Dis . sur les Sciences.
préparés et non assemblés. Futâille montée , » Cette éloquence frivole l'étude et le
>

qui est reliée. = Fucâille se prend aussi col- charme des hommes futiles. Ibid .
lectivement , poursignifier une grande quan FUTUR , ÛRE , adj . [ 2° lon . au second.]
rité de concaux , Qui est à venir . - Suivant Vaugelas
FUTAINE , . f. [ Futène : 2° è moy. 3° çet adjectif est plus de la Poésie que de la
e muer. ) Sorte d'érofe de coton .
:

e
bonne prôse ; ei il n'y a que les Notaires
FUTÉ , ÉE , adj.[ 2° é fer. long au fém . ] qui s'en servent : les futurs époux , les fua
Fin , rusé. » Il est bien fucé : elle est bien turs conjoints , etc.>Mais le P. Bouhours a
futée. Il est du style familier. = -= On dit , fort bien remarqué qu'on dit : les présages
proverbialement
futé compère
, fusé merle , futé matois , de sa grandeur fucire , les biens de la vie
. futûre ; qu'il y a plusicurs autres endroits
FUTILE , adj . masc . et fém . FUTILITÉ , où on peut l'employer , et qu qu'il est bon
s. fém . Frivole ; frivolité : » Rais ons , dis-
Raisons en prôse comme en vers. = Ce qui est par
cours futiles . » La futilité de ce raisone- ' ticulier aux Notaires , et au style familier
ment. Ce livre n'est plein que de furilirés. et plaisant , c'est de l'employer substanti
Rem . Ces mots ne sont pas anciens dans vement : le futur, la futüre.
Tom . II. Qa
F U T FUT
306
Furile peut se placer devant ou après le etc. dit qu'il faut tenir le milieu entre ferox
substantif', au choix de 1 Orateur ; guidé etfrais. Il se trompe , dit La Tou hé , le
par l'orcille et le goût. Futire vie . , par est entièrement fermé , suivant la nature du
>

exemple, ne serait pas suportable : ;les fito ñ , qui est de rendre fermé l'e qui précéde.
tûres races ne vaudrait guère mieux. 2 Dans les verbes de la 1" conjugaison ,
Mais si ce qu'aujourd'hui j'écris sans impostures, l’e pénultième du futur est un e muel; je
Vainquant la nuit des temps , passe aux races fu mangerai , tu aimºras ; il passera , etc. Quel
lures.
quefois cet e muet est précédé d'une voyelle
Gresset. ou diphcongue ; il sacrifiera , vous oublierez ,
t , les pré j'avouerai , tu essuie ras , etc. Alors l'e muet
On peut dire assez indifé remmen t dans la prynoncia
sages de sa futire grandeur , ou de sa gran- se perd ordina iremen
deur fucire. tion , et l'on prononce , il sacrifira , vous
FUTUR , s. masc . Tenis des verbes , qui oublirez , j'avoirui , tu essaírus ,etc. En voici
expriine les chồses à venir. Je frui , je quelques exemples chez les Poètes. Corneille:
>

dirai , vous ‘ir?, il revien.ira. » Nos corps Son sang criera vengeance .
ressusciteront au dernier jour . I. Ce
Que ne publieront point l'erreur et l'imposture !
temps n'a aucune dificulté. Il est à remar Je n'oublierai jamais , etc.
quer seulenient que les étrangers s'en ser
yent quelquefois au lieu du présent du sub- Racine:
jonctif , Ils disent , par exemple : » Je ne Qu'il s'essaira sur vous à combatre pour eux.
crois pas que le Roi " fera la campagne , au Androm.
lieu de,
bles fisse la campagne.
assurément, Ilsdans
puisqu'on dit sont l'afirma-
excusa Que tout autre que lui me paierait de sa tête.
Britan,
tive , je crois qu'ilfr.l. Ils ignorent seule
ment que dans la phrase négative, le futur Avant la fin du jour vous me justifierez.
Beren.
se change en présent du subjonctif après
certains verbes. Je ne crois pas qu'il viène , vous louerez mon silence . Ibid .
et non pas , qu'il vien.Ira. Lorsque le sens Tu le nierois en vain. Baiaz.
est interrogatif , on peutmettre l'un et l'au- Je l'avouerai pourtant . Athalie .
le ez vous
tre : : croy
dra est qu'i viènele, meille
pourtl' ant ou qu'iur,l *vien
il Parmi ces exemples , il y en a trois qui re
est plus étonant que le Gazetier de Leyde , gardent le conditionel présent , qui est dans
qui doit savoir sa langue ,, ait fait une faûté le même câs.
39. On se sert souvent du présent pour
si grossière
p.issera rien. »de Ilconsidérable , etc.t» qu'il
n'est pas aparen se exprimer un futur : je réviens sur mes pas,
Il n'est
pas probable que l'administration actuelle je suis à vous dans l'instant , où allez-vous
voudra s'y oposer. — Il faut dire , qu'il se ce soir ? etc. c . à d . je revien 'rii , je serai,
On se sert même tou.
passe ; que l'administration veuille , etc. où irez-vous ? etc.
Rem . 1° . Plusieurs prononcent l'e qui est jours du présent après la particule si : je le
à la dernière syllabe des futurs , comme s'il ferai , si je puis. Le prétérit composé
ou indéfini s'emploie aussi souvent pour le
>

étaitferè.
pas je ferai:
ouvertLes; Poères pron . rimer
le font et non
feré, avec des futur. » Avez- vous bientôt acheva ? pour ,
noms terminés en ré.
aurez -vous , etc. j'ai fait dans un moinent,
Pour moi j'obéirai , au lieu de j'aurai fait , erc .
Aux ennuis de l'exil mon cœur est préparé. 4º. Le présent de l'infinitif , précédé des
Gresset. sa
verbes promettre , esperer , compter , 527
Quelques-uns l'écrivent avec un y feray , ten ?re, menacer , etc. dsigre un futur. » Il
et prononcent fereï : d’aútres enfin y ajou- promei de venir , c. à d . qu'il viendra. » Il
on ",
teni un a ferèk , et ils confondent le futur espère vous contenter , c. à d . qu'il vous
avec le conditionel , je firiis. Pour contendera , etc.
la seconde persone du pluriel , il y a des sº . Le falur simple a la signification de
gens qui prononcent aussi mal à propos l’e l'impératit, quand il exprime un corande
nse rez
ouvert , vous ferez , vous direz Comune meni ou une défe . „ Vous aime Dieu
>

fira is , dira is. L'Au teur des Réfl exio ns , de tout votr e cæur . : Vous ne ment irez pas
FU Y G. 307 .
c'est- à -dire > aimez Dieu, ne mente?' p.is. pas le confondre avec leur ge, fi, qu'ils:
09. ! l y a un rour de phrase a'siz parti-, prononcent comme s'il était écrit dge , dgi.
culier , où lc fitur se place à la tête de la = Quand il faut prononcer le g devant
phrase devant son noininauif ( yai relarit).' a , o , u , comme on le prononce devant e
Crora qui voudra 19istorien C.prolin ; eti , on met une entre le g et ces vovel
et quelques autres Ecrivains , qui font aussi les : mangea , geolier , gageure. Alors le esc
>

danser los éléphans sur la corle. entièrement muet, et ne se prononce point :


II. Le fitur passé ou anierieur , marque manja , jolié , gajare.
> De mệine , pour
l'avenir , avec raport au passé . » Quand doner au g , devant l’e et l’i , le même son>

j'aurai fini mes ataires , je vous irai voir . qu'il a devant 2,0 , 1 , on met un -u après
Dans cette phrase , la fin de mes a faires est le g , guérir , gl épe , guimpe. Mais cet u
glépe
encore à venir , mais je la marque comme est muet , et ne se prononce point : ghori ,

pâsiée l'égard de ma visite , qui est aussi gh’pe , gheinpe. 2 °. Le g devánt n a un son
à venir. -
Ce futur passé s'exprime par particulier , qui répond au n des Espagnols.
le futur des auxiliaires avo'r ou être , ci le Magnanime, règre , dignité , ignorance. C'est
participe passif du verbe. Il se mer ordi- comme si l'on écrivait ma - ignanime , reigne ,
nairement après dès que , aussitôt que , après etc. mais cet i ajouté n'exprime pas encore
que , lors que , quand et autres conjonctions tout le son de ce g mouillé : il faut l'en
semblables. » Dès que j'aurizi dîne'; dès que tendre prononcer. = Les Allemands n'ont
je srži arrivé , j'irai vous voir . » Couchez- point de son pareil dans leur langue , mais
vous aussirôt que vous aurez soupé. le mot Anglais minion , l'Italien gradagrare ,
III. Il y a un 3® futur , qu'on peut ape : l'Espagnol dona l’expriment parfaitement. =
ler , antérieur sur-composé, et dont l'usage Toutes les prononciations du g se trouvent
est assez râre. Ex . » Il sera sans doute sor- renfermées dans le mot gignage. On y trouve
ti , dès qu'il aura èu achavé sa leetre. Ce le son du g rude dans la 1 syllabe gl ,
temps est composé du futur antérieur du v . le son du g doux dans la dernière g?, et le
Qynir etdu participe d'un autre verbe . son du gn mouillé dans la 2dº gra..
FUYARD , s . m : [ On ne pron. jarnais le * Quelques Gramairiens disent , et nous l'a
d. ] Soldat qui s'enfuit du combat. Il se dit vons dit nous - meines dans le Dict . Gram .
ordinairement au pluriel . » Poursuivre les que dans signer , assignès on ne fait pas
fuyards. Rallier les fuyards. = Adj. Adj. » . sentir le g , et qu'on prononce sine' , assiné.
Animaux f.xyaris , troupes fuyardes. Mi. de Wailly croit que cette prononciation
est vicieúse et il s'apuye de l'autorité de
l'Acad. qui dit dans son Dicuonaire , que
le g ne se prononce pas dans signet , ruban
qui est dans un livre et ne fait pas la
G même remarque pour signer et cssigner. " )

M. de Wailly a raison . Il n'y a que quel-,


G , s. m . [ Gé suivant l'anciène , et ge sui- qués bégueules précieuses qui disent siné
vant la nouvelle méthode. ) Septième lettre assiné. MARIN.
de l’Alphabet et la cinquième des conso- 3 °. Le &gérant après la voyelle , dans la
nes. - L '. Elle a comme le c deux sons , même syllabe , a toujours le son rude. Aug
un plus rude devant l'a , l'o er l'u ; galant, menter
>
>
suggérer : pron. og- manté , sug
gosier , aigu : c'est le son du gh des Italiens; géré.
l'autre plus doux devant l’e et l'i : génie 4º. Il y a très - peu de mots qui finissent
.

gabier : c'est le son de l'; consone. Le par un g ) et ont peut les réduires ceux
son du 8 rude se trouvé chez les Allemans ci. Jo : g, étang , rang , sang , long ,à ving',
dans gube , chez les Anglais dans give, chez doige, legs , coing , poing , bourg. Le der
‫و‬
les Italiens dans godere , chez les Espagnols nier est le seul où le g se prononce come
dans goder,. — Pour le g doux , ces peuples le c final ,, ou le k : bourk ': encôre ne se
n'ont aucun son aprochant dans leur langue , prononce -t-il pas dans son composé faza,
et ils ont besoin de l'entendre prononcer bourg. Dans étang , il ne se proronce ja
pour comprendre ce que c'est. Les Italiens , mais , même deyant les voyelles . Oa ne le
e particulier , doivent prendre garde à ne fait presque pas sentir dans ring ;et quant aux
Q q2
308 G A C GAG
mors 'sang et long , on ne les prononce que quide. » Le dégel cause bien du gîchis, an
quand le 1er est suivi d'un adjectit , er le grand gâchis ,
2d d'un substanrif començant par une vo- GADOUARD , s. m. GADOûE , s. f.[ 2°
yelle : alors , il prend le son du k ; sang . lon . au 2d. şa -dou-ar , g1 -doll -e. ) Gadoue,
échaufe ; long éré : proiy san -kéchofe , lon- matière fécale qu'on tire d une fosse d'ai
kéré. Il a ce même son dans la 1 " syllabe de sance. Gadouard , celui qui la tire ec la
gangrène , qu’on prononce kingrèze. transporte .
Dans vingt , doigi , logs , poing , il ne s'y > GAFFE ou Gafe , s . f. GAFFER , v. a.
er
.

prononce en aucune ocasion , et il y est par. Le 1 ' ' se dit d'une perche avec un croc de
faitement oiseux . L'Abé Regnier Desmarais fer à deux branches , dont l'une est droite
y ajoute loing , qu'on écrivait de son reinps er l'aûrre courbe. Le 2d se dir de l'action
avec un 8 .
er
d'acrocher avec une gafe.
GABARI >, ou GABARIT , S. m . [ Lees GAGE , s . m . GAGER V. a . et m . GA
est le meilleur : car , puisque le e ne se pro- GEUR , EÛSE , S. m . et f. GAGEURE > S. for

nonce jamais , pourquoi l'écrire ? ) C'est [ Gaje, je , jeur , jei -ze , jûre :: 2' emuet
>
proprement , le modèle de construction d'un au I
er
, é fer. au 2d , lon. aux 3. derniers . ]
vaisseau . » Le gabari d'un vaisseau, » Un Gage , est, t °.ce qu'on met entre les mains
navire d'un tel gibari. Dans les ports de quelqu'un , pour sûreté d'une dette. »»
de mer , où ce mot est fort conu , on l'em- Meccre en gage , prendre en gage. Doner ,
>

ploie figurement. On dira d'un bureau laisser , prendre desgages. Prérer sur gages ..
>

d'une comode , etc. qu'ils sont d'un joli 2º. Assurance , preuve : » Gage de l'a
gabari. Dans les autres villes , et sur- tout mitié de la fidélité. = 3°. Ce que l'on
dans la capitale , on trouverait cette méta- dépôse en main tierce , pour être doné à ce-
phore ridicule , et plusieurs ne la compren- lui en faveur de qui est la vérité ou la jus
drai ent pas. tice , dans une contestation privée. » Met
GABÁTINE , s. f. Il ne se dit que dans tonsdes gages entre les mains de quelqu'un ..
biale , doner de la gaba
proverer
eette phrase Tromp Au pluriel , Salaire des domesti
rine à . , en faire acroire. & ques . » Gâgner de gros gages. Etre aux
GABELER , v . act. GABELEUR giges de , etc. =
s . in . j . Le payement que .
le
GABELLE s. f. [ 2° e muet aux 2 prem. ė Roi done, aux Oficiers de sa Maison, de
1

vend leausel. Frauder


moy. ] Gabellelaetgibelle
le grenier l'on Justice
, faireouquel- , de Finance , ecc.
Rem . Du tems de Th. Corneille , il y
que fraude pour ne point payer les droits du avait des Dames , qui faisaient ce mot fém.
sel. Au fig. ( style famil. ) Śe dispenser par et disaient, en parlant d'un domestique , je
adresse d'une chose que tout le monde fait. lui done de grosses gages. Il y a peut-être
le disent
Gabeler , c'est faire
les greniers de la gabelle .
sécher le sel dans
Gabeleur
des persones dans les Provinces, qui
encore et qu'il faut avertir de dire de gros
>

homme employé dans la gabelle. 8 - ges .


GABION , s. m . GABIONER , V. a . [ Ga-
> Erre azt gogºs de ... n'est pas du beau
.

bion , bio -né.] Gabion est une espèce de pa- style. Rousseau l'a employé au fig: mais c'est
nier qu'on remplit de terre , et dont on se dans un style demi-marotique. Il dit de la
sert dans les sièges pour couvrir les travail. raison .
leurs , les soldats , cic . Faire , dresser , rem C'est un sophiste qui nous joue ,
plir , poser des g bions. Gabioner , Un vil coinplaisant , qui se loue
9
1
couvrir avec des gabions. A tous les fous de l'univers ,
те e
GÂCHE , . f. fire lon . 2° e muer. ] Pièce Qui, s'habillant du nom de sages ,
de fer percée > dans laquelle entre le pêne. La richent sans cesse à leurs gages ,
Pour autoriser leurs travers.
d'une serrure.
GÂCHER , v. a GACHEUX , EÛSE , adj.
3
Laisser en grige , et laisser pour gage ,
GÂChis , s. m . [ Gå he', hú , cheil- , chi.] ont des sens diférens. L'un se dis' , quand on
Gå her , détremper , illayor , en parlax du veut retirer dans la suite le gage , en payant
nd
la somme empruntée ; l'antre , qua on
>

plâtre , du mortier. Cacheux , bour-


beux. » Chemin gauchºux : tertes guichetses: abandone le gage. » L'homme à quiuseest 'ietl
ca qu
Gâchis , saleté- causée par quelque li-
> habit , me l'a laissé pour gages à
G A G GAG 309
n'a pas pu me payer l'avance que je lui en bertinage , pour avoir soutenu , dit-on , la
ai faire. Mariv. - On dit , en ce sens , gageure jusqu'au bout.. : .. tous les autres
dans le st. badin ou moqueur , demeurer comunément n'ont-ils pas eu recours aux re
pour les gages, » C'en sera une bien dure mèdes de l'Église. La Rue. Voy. GÂGNER .
í nécessite ) de demeurer en Provence pour GAGISTE , s. mn . Celui qui est gagé de
les gages , quand vous verrez partir M. de quelqu'un pour rendre quelques services:, sans
Senneterre pour Paris . Sev . = On le dit étre son domestique.
aussi de ceux , qui ont été cués ou pris en GAGNAGE , s. in . [ Mouillez le g devant
quelque combat, d'où les de
autres se sontsauvés; l’n. ),Lieufauves.
où vont
ei moins sérieuseinenc ceux qui sont re- les bêtes » Il paitre
y a delesbeaux
troupeaux et
gagnages
tenus dans un cabaret pour payer pour eux , dans ce pays. » Les bêtes reviènent du ga
et pour les autres qui se sont échapés. » Ils glage. re
sont demeures pour les 8 - ge's. Etre cuisse GAGNANT , s. m . [ ite
> lon . Mouillez le
aux gages , ( st. prov. ) c'est être renvoyé > gn. ] Celui qui gagne au jeu , ou à une lo
>

disgracié , privé d'un emploi. terie. Il ne se dit qu'au pluriel. » Il est du


GAGER ; 1 °. Parier , convenir avec quel nombre des gagnans. » Les gagnans et les
>

qu’un sur une contestacion , que celui des perdans. On ne dit pas , un gegnant, mais
deux qui sera condamné payera à l'autre une un des gagnans. = 'Quelques Auteurs l'one
telle somme. Il est actif. » Je gigerais vingt employé adjectivement dans le sens de sés
pistoles
>
cela est
, que, etc. ou neutre : je gage que duisant, insinuant. » Dom Sanche étoit d'un
Giger avec ou contre quelqu'un. caractère fier . . Mais quand il vouloir
. »
= On dit proverbialeme:t , je gage ma il étoit gagnant. P. d'Orl. » Toujours gaz
yie>ou ma tête à couper , et quelquefois gnant , toujours bon. i'. Breloneau: » Un air
on répond : c'est la gigeure d'un fou. =- modeste , afable , gracieux et gagnant. Let.
>

11 régit de et l'infinitif , ou la conjonction Édif. Cet adjectif n'est pas admis par
que avec 1 indicatif : Je zage de le faire , l'usage.
ou que je le ferai. Mme. de Sév . l’emploie GAGNE. Il ne se dit pas tout seul, mais
fore plaisamment, » Vous voudriez que Pau- il se joint à d'autres mors , avec lesquels il
line fût parfaite. Avoit-elle
a sortir du couvent ?
gagé de l'être
2. Doner des
forme des substantifs ; tous du genre masc.
- Gagne- Denier , Porie - faix Porteur
gages. » Je l'ai gagépour cela . d'eau , etc. Gagne-pain , ce qui fait sub
>

GAGEURqui
gage ,
, GAGEÜ SE , celui , celle qui sister quelqu'un , ce qui lui fait gagner sa vie.
dans l'habitude gâgne-pain.
souvent. » Le Gagears, laGagdise.o»rgest »Remouleue",comune,
C'est Gágne-
dont le métierrespet abler
ingrand sugeur, une grande gageuse.
> dans les rues , pour émoudre des couteaux ,
GAGEÛRE ,, est r °. Promesse que les per- des ciseaux , etc. re
sones , qui gagene , se font réciproquement GÂGNER , V. act. [ " lon . Mouillez le
de payer ce dont elles convienent. Faire une & devant l'n . ] 1 °. Faire un gain , tirer un
gageure. Faire gageure , ou la gageure que , profit. » . Un bon Ouvrier gágne quarante ou
etc. Perdre une gageure ou la gageure. cinquante sous par jour. » Il a beaucoup
2º. La chose gagée. » Voilà la gageure que gagné dans le comerce , au jeu , etc. » Gá
je vous dois : Payez-moi ma gageure . Sig sa vie à filer , etc. - 2º. Avec
ner la
Soutenir la gageire , c'est persévérer dans prép. sur : obtenir quelque chose de quel
>

une entreprise ,dans une opinion où l'on s'est qu'un par persuasion ou par prière , etc. »
engagé. Cette expression n'est que du st. fam . Je n'ai rien pu gagner sur lui . » Gagnez cela
» On ne eroic pas que la place ( de Philis- sur vous , faites- vous cette violence. „ Dans
bourg ) dure long tems. Le Gouverneur , et l'observation de la ( Loi de Dieu ) il faut à
celui qui comandoir à sa place étant pris et toute heure., prendre et gágirer sur soi , pour
0
mort , on espère que persone ne voudra sou- lui être fidèle . Segaud . 3i°. Figurément's
tenir une si mauvaise gageure. Sév . Cela Aquérir : » gagner le cœur , l'amitié , l'ateco
est excellent dans une lettre ,> mais dans un tion , l'estime , les bones grâces , les sutra
> >

sermon , l'expression est trop familière. » A ges , les voix . » Gágner les âiues à Dieu , 19
l'exception de deux ou trois malheureux Gágner quelqu'un à la Religion , à l'État.
qui sont regardés comme les héros du li. • Mériter, » Si j'ai quelque avan.
310 G A G GAT
tage , je l'ai bien gagné. jº. Corrom- dans ce sens li. On ne dit pas- srustant gel
Parve Prer un comb 11. l'Ac17. a rouva lacritique
: » Il gigni se's gardes. = 6 °. Parve.
prc.
nir. » Gigner le grand cherrin , le gite , le de S.udiri
logis. * La gangrène a g- gné le dedans. » , qui ava t'ra, is din; le Cid.
>

L : Orince pour assai de generosités ,


L'esprit a gagne l Éror : il a fallu doner une Guing or as combuis marchant à tres côtés.
Acadúirie à chaque Province: bien'ôi caque: On dit aussi gíger , et non pas aque
Bourgade aura la siène. Coyer. = > 6. V. rir un rhûne , in auxion . une pleurésie,
etc.
n . Faire progrès. » Le feu a gágn : jusqu'au
toit . 3º. Cagner , neutre , apliqué aux perso
Non : c'est un des travers qu'on doit moins nes et aux choses , régit à devant l'infinitif.
épargner : » Cei komme gégre beaucoup à êre conu.
Il n'est pas fort comun , mais il pourroir gaigner.
Chaussée.
» Les habits ne págnent rien à être trop
La
long-temps en terms, ctc. » Que gázrierions
7°. Il entre dans plusieurs expressions. nois d'uicir ulle ryiars , au lieu d'un mai
Cágner le Jubilé , les Indulgences; mé- tre. anon. Dans cette phrase , de vaut mieux
riter les grâces que Dieu y a atachées . que à , pour éviter l'hiatus de , à avoir, etc.
Gáger temps ou du temps. Le "" se dit 4. Gagner sur soi, régit de er l'infinitif.
quand on veut avancer ; le 2d , quand on > » Maurice s'ctolt familiarisé avec l'idée d'une
veut diférer. » Écrivez par ce Courrier , pour Couronne , et il ne sut pas gagner sur soi
gagner temps. » Il fic mille chicanes , pour de povur s'en passer. Rcyn .
>

Gagner du temps. --- L'Acad . dit aussi : 5.Cágner ses Pâques , est un gasconisme.
o

Gågrzer temps ,; dans cette 2dº . acception ; On dit , gon'r les Indulgencis , ei fuire
mais , gigier die
> temps , est plus conforme ses Paques. Gisc . Corr.
>

à l'usage. = Gágiler chemin 00 p ! ys , GAGNEUR , s . m. Il n'est bon que dans


avancer , faire du chemin . = Gagner le le style burlesque. » Ce g - gneur de tant de
devant ou les devans : le 1er est meilleur au batailles. Voit
propre , et le 2d au fig. Voy . DEVINT. GAGUI , s. f. [ Goghi : l’u est muet : il
st. prov. Gagner au pied , ( et non pas du n'est là que pour doper au gun son fort qu'il
pied , comme disent quelques-uns. ) Gigner n'a pasdevant l’z. ] En style familier eibadin,
la guérite , ou le haut , ou les champs', ou on apèle grosse gogui une fille on femme coi
le caillis , s'enfuir, = Fig . Gagner le dessus , a beaucoup d'embonpoint et beaucoup d'en
prendre , avoir l'avantage. Gázner la ga- jouement. C'est tout l'emploi de ce met.
geure , verir à boutde ce qu'on a entrepris. GAI , GAIE adj . GAIEMENT , adv. >

En termes de Marine , gagner le vent , GAIETÉ , s . f.e7[Ghe , ghe , ghếman , ghété :


prendre le dessus du vent . En st. fam . ise
" è moy.au 1 " plusouvert et long aux 3
Gagner la main , ou gágner quelqu'un de la autres , dont l'e muet ne se prononce pas.
main , le prévenir. On dit aussi , et mieux , On pourrait écrire gaîment , gaire , et plu
> >

le gigner de vitesse. - La nuit nous gígn


gagnee , sieurs l’écrivent demême, sur tout les Poères.
elle aproche. » La fimine gagne : je co- Jadis nous étions gais et d'une gaité folle.
mence à avoir faim . Je vous done Barthe.
gigne : je quite la partie ; je reconois que On écrivait anciènement guey : l’u ese
vous avez gagné. Croire avoir ville inutile et l y aussi : on les a suprimés . 1°. En
gagnee. Croiremal-à --propos avoir remporté parlant des persone's , joyeux. » Homme gai à la
,
l'avantage. Crier ville gågnée , crier qu'on fort gai , et des chises , qui ont raport
a icmporté le prix . persone ; visage gui : esprit gui : mine,
Rem.
mais cette orto
écrivait autrefois gaigner , humeur gaie. Voy. GAILLARD. -2°.Ce
1º . Ongraphe est contraire à
la pro. qui réjouit. » Air gui ; chanson , couleur
nonciation ; car alors il faudrait prononcer gaie. = 3 °. Il a divers sens , suivant les
guegné : on croyait l'i nécessaire , pour mar- mots auxquels il s’alie : chambre gaie , qui
quer le gn mouillé. Ainsi , l'on écrivait mon- est claire et en bel aspect. Verd gai , qui
taigne , compaigne , etc. n'est pas foncé. -- Avoir le vin gai ,, êtrede
20. Gâgr .r , a beaucoup plus d'étendue belle humeur , quand on a un peu bu .
>

qu’aquérir. On dit , signer un procès , une Gai , adv. » Allons gai.


>
Voy. EnJOVÉ
bataille , et l'on ne pourrait pas dire aquérir et GAILLARD.
GAI GAL 311
GALETÉ , 1 °. Joie , belle humeur. » Avoir cette signification . On la trouve aussi dans le
de lwgricté. » Il a perdu toutos. grieté . »
>
>
> Dict. de Triv. Mais les exemples qu’on y
a bear.oup d ' gaité dans l'esprit . IlIl aa cire , montrent qu il ne se dit pas tout seul
rd
dela gliere dans son style , ou son style est dans cette acception. » Il est frais et gailla
plein de gzíté : il écrit d'une manière agréa- pour son âge,. » Il est gilla
8 rd de corps et
ble et enjouée . = Ce cheval a de la guísé , d'esprit. B.°Rabit. - aussi ,
L'Acad. dit
il aduteu , de la vivacité. = 2 ° . Parole ou Gaillard, sain er delibéré. » Un jeune homme
action folâtre des jeunes gens. On dit , pour gillard et uispôs . » Il se porte bien mainte
les excuser.Ce n'est qu'un g.fré': ce sont de nant , il est gillari.
GAILLARD , s. m . Terme de Marine . Élé.
petites gairés.
Deg.iet é de cæur : expression adverbiale. vation , qui est sur le tillac du vaisseau , à
De propôs délibéré. oi» Il in'a erinsulté de giré la poupeLAer
et à la proủe.
de cour. »
Pourqu troubl de gilté de GAIL RDE , s. f. Caractère d'Imprime
caur l'esprit et la fortune de cette personne , rie , qui est entre le petit romain et le petit
texte .
etc. Sev.
GAI EMENT , avec gaieté ,joyeûsement. » GAILLARDEMENT adv . [ Gå - gliar
De bon cour . in dem m : 3 € e muer. ] 1. Joyetisement. - Vivre
))

Vivre, aler álaient


Cestroupes .
gliemenipaiement au combat. = gillaricmnt. = 2. Hardiment, témérai .
Aller guiment, aler bon train. rement. » Il a fait cela un peu trop guillurde
GAILLARD , ARDE , adj . GAILLARDE mnt .
>
MENT , adv.GALLARDISE, s . f.[ Ga gliar , GAIN , s. m. [ Ghein. ) Profit , lucre. »
arde, demin , diz2 : 3° e muet au 2d et au Grand ou petit guin . Tirer du guin de ...
>
e Vivre de son gain . » Etre âpre au gain :
3* , lon. au 4 : dans la ire ai n'a pas le son l'amour , le desir , l'avidité du giin . Se
de ; mais l'a y conserve son propre son , et dans le
n'est là que gai.
l'i1°.Gaillard', pour( faire
Synon .)inouiller
Le ''lesmoins
ll; ] retirer sur gagne.
tems qu'on son guin , quiter le jeu ,
Legiin de la bataille
I

usité que le 2d', présente lide de la gaieté , se dit au propre , comme aussi le guin du
jointe à celle de la boufoncrie. » Un propôs combat , ei on le dit au figure de l'heureux
succès d'une afaire . = Guin de cause , se
gaillard est toujours
pas toujours guillard gui, Beauzee
: un propôs
, syngái. n'est dit proprement des proces et figurément des
Cette remarque n'est juste qu'en parlant des disputes .
gillar GAČNE ,s. f. GAINIER , s. m. [ Ghine ,
discours libre.gaillari,
: conse » Il y a chanson
e

de un peu
‫ܕ‬ dans ce livredes nié : " * ê ouv.et long : 2° e muet au 1" é
endroits on peu trop grillar./s. Bussi-Ra- fer. au 2d
20 : l'Acad. écrit ces deux mots sans
BUTIN. Mais en parlant des persones , giile accent. ) Étui de couteau . Faiseur de gaînes.
bir anonce une gaité extrême , mais l'idée GALA , s . m . Au propre , c'est un mot de
>

de boufonerie n'yest pas toujours atachée. gazettes : dans plusieurs cours,ilsignifie , fête ,
I'road le desinit , joyeux avecdémonstra- réjouissance. On le dit par extension dans le
tion, » Il est toujoursgaill.rid : ila l'humeur style badin desfestins chez lesparticuliers. »
gaillarde. = 2". Il signifie quelquefois éva- ll y a auſsurd'hui grunty ila chez Mr. un tel.
poré.» Il est un peu grillird .
) 3 °. Qui » Pour ce gila champetre ( de la Rosière ) il
est entre deux vins . » Il sortit de ce festin faut quantité de fans, de fromages , du pain
>

bien gaillard, un peu grillard. === 4°. En et du cidre à proportion .


parlant des choses ', hardi , extraordinaire . GALAMMENT , aiv ,GALANT , ANTE , .

»maIlaataq ué luiseul six homines l'évée àla ad .GALANTERIE , s. f. [ Galaman , lan


in : le coup est gillard , l'action ese giil- lante , l.interie : 2 lon. excepté au ".
0
Lurde , sº . Substantif » C'est un guil- Galamment , 1 ° . De bone grâce . » Il a fait
lard, c'estune gaillarde. Au fim .Ilse prend gilamnient ce dont je l'avais prié.= 2 EcD'une
rire ,
en mauvaise pait, pour signifier une femme manière galante , de bon goût.
troRem
plibre u scrupu
, pepeuple leûse. s'habiller gilamm .nt . 3. Adroitement,
. Le , en certaines Provinces , finemen !. » Il a mené gilimmenz cerre afaire.
done au mot
illird le sens , qui se, porte GALANT , en parlant des persones a un sens ·
bien , et Moliére l'emploie dansson écourdi diferent , suivant qu'il est placé devant ou
qu'ilavaitcomposé en Languedoc,et luidone aprèsle substantit. Ungalanehomme,est un
312 GAL GAL
homme honêre , juste , raisonable , d'un bon galanterie à satisfaire les siens. Beauzée.
comerce : » L'idée d un gal :nt homme est La coquetterie est un dérèglement de l'esprit:
incompatible avec l'idée d'un hominc sans la galanterie est un vice de complexion.
honneur et sans probité . Mirin . L homme Une femme galante veut qu'on l'aime ec
Aimable. Un homme galant est un homme qu’on répondeà ses désirs : il suffit à la co
qui fait la cour aux dames. Il a un autre queste d'être trouvée aimable et de passer
sens au fém . Une femme gllante et une fem- pour belle. La première va sans cesse d'un
me qui a des intrigues , et qui ne se conduit engagementà l'autre : la seconde , sans vouloir
pas régulièrement. Voy:. plus bas , après s'engager, cherche sans cesse à séduire. Ce qui
Galanierie. En parlant des choses , ou do nine dans l'une , est la passion , le plaisir
> >

il a ce 2d sens ; l'esprit gilant , l'humeur ou l'intérêt ; et dans l'autre, c'est la vanité , la


gılante , les manières gilantes , discours > légèreté , la fausseté.La Bruyère. Encycl. =
style gılant ; ou il signifie , agréable, de bon 4. Perit présent.
>
présent, » Il lui fait tous les jours
goût. » Habit gılane : fête gilante , encore quelque nouvelle galanterie. » Vous prisez
>

plus que magnifique. trop un don si léger , ce n'est qu'une galan


GALANT , s. ni. Amant , amoureux . Acad. terie, =ssº. 5. Action équivoque,, et que l'on
Il n'a ce sens que quand on parle indéfini- veut excuser. » Ce n'est , dit-on , qu'une pure
ment , ou pour critiquer , ou pour se mo-
> gulanterie .
quer. » C'est le gılane de toutes les dames , GALANTISER , v . act . Il est vieux , et ne
un galant banal. Hors de là , on dit amın ', » peut plus être employé que dans le bảs co
Une femme qui n'a qu'un galant croit n'être mique. >> Galantiser les dames. On dit sé.
point coquette : celle qui a plusieurs gulans rieusement, faire le gılant auprès d'elles, ou
croit n'être que coquette.La Bruy. On dirait leur faire la cour. Celui- ci est plus bonêre ,
aujourd'hui amani.—Le peuple dit encore l'autre est plus du style bacin ou critique.
galant , et c'est ainsi qu'il faut le faire parler. · GALBANUM , s. m. [ On pron, gulba
-- Galant, subst, a encôre un aútre sens : non .] Espèce de gomne tirée d'une plante.
on dit le galant , c'est un gilan !, commeon On dit , proverbialement, doner du gilba
dit , le drôle , c'est un drôle : mais il n'est nilm , troinper par de faûsse promesses.
que du style familier. M. G.rnier , ( Hist . de GÁLE , ś. f. Sorte d'humeur , qui parait
Fr. ) dic de Borgia . » Telle était l'équipage sur la peau , et qui cause une grande deman
du galun!. Cela est peu digne du style de geaison .
l'Histoire. GALÉICE ou GALÉASSE , s. f . [ 2 é€
Rem . Quelques Écrivains et l'Ab . Du Bos fer. dern . ę muet : Richelet mer les deux .
entr’autres disent çaland avec un d à la fin , l'Acad. nemet que le 14: Trév. renvoie aussi
et La Fontaine a dit galande au fém , Fâble du 2d au 1er, ] Grosse galère .
e
de la Belett . GALEFRÉTIER , s. m . [ 2 et 3º e muet :
La Galande fit chère lie, 4 é fer. [ Terme de mépris, bâs et populaire.
Mangea , rongea , dieu sait la vie. Homme de néant et sans bien . » Il est faic
>

Et dans celle de la Grenouille. comme un galefretier, » Ce n'est qu'an ga


Déjà dans son esprit la galande le croque. lefreticr.
Mais puisqu'on dit ggalanterie , galantiser et GALÉNIQUE , adj . [ Galérike : 2 é fer,
non pas gılanderie , gilandiser , l'analogie dern. ee muer.)] Méthode ggilénique. Manière
demande qu'on écrive galant , galante et de traiter les maladiessuivant les principes
pon pas galand , galande,
>
de Galien , fameux Médecin , qui vivait dans
GALANTERIE , est 1 °. Agrément,politessé le 2 siècle.
> En plaisantani , docteur 84 >

dans l'esprit et dans les matières. » Cet hom: lénique , Médecin .


nie met de la gılınterie dans tout ce qu'il Certain ivrogne , après maint long repas
fait , dans tout ce qu'il dit . 2° . Policesse
-
Tombe malade. Un docteur galénique
auprès des dames. » * s'adone à la gulanterie : Fut apelé , etc.
il fait profession deguloniirie. 3 °. Co Rouss.
merce amours :ux et criminel. „ Eiic a eu une GALÉNISME , s. m . GALÉNISTE , s. m.
er
galanterie , plusieurs galanteries. Ac ^ u . = Ler'' se dit de la doctrine et de l'école de
Coquetterie, galanterie. (Synon .) La complet Galien
ter , cherche à faire naître des desirs , la
; le 24, s.de f.ceux[ 2"quiè moy,
GALIRE y sontetatachés
long.. 3 ?
muet. ]
GAL GAL 313
muet. ] 1º. Bâtiment de mer Jong et de bås espèce de palet sur une longue table : » Jouer
bord , qui va ordinairement à rames et quel- au galet. e
quefoisà voiles . = 2°. Il se prend pour la GALETÂS, s. m. [ 2 ° e muer , zº lon. On
>

peine de ceux , qui sont condamnés å ramer ne prononce point l's. ] Logement qui est
sur les galères. » Condamner aux galères. = au plus haut étage de la maison. » Etre loge
Par extension , on le dit d'aîtres châtimens , > au galeras. Par extension , logement
où les condamnés sont mis à la chaine , et paứvre et mal en ordre . » Il est logé dans un
employés aux travaux publics. On ne fusille vrai gileras. e
plus les déserteurs , on les condamne auxga- GALETTE , s . f [ Galète : 2° è moy . 3° c
>
leres de terre. muet. ] Espèce de gâteau plat . Dans
| On die , proverbialement, vogle la galère, quelques villes maritimes, on done ce nom
arrivera ce qui pourra. » Nous avons besoin au biscuit.
de quelque évènement , comıne vous dites , GALEUX , EÛSE , adj. [ Ga -lell, lell -ze :
»„ Chien gileux. Bre
aux dépends de qui il apartiendra . Puisque 2. lon. ) Qui a la gale. BRE
ce ne peut-être
- la mort de M. de Turenne, bis gileúse. BIS
Voy. Brebis = On dit ,
vogue la galère. Sév. Qu'aloit- il fuire proverbialement, qui se sent gileux , qu'il
dans cette gılère ? Pourquoi alait -il là ? se grille , ou qui se s?n? morveux , qu'il se >

Pourquoi faisait- il cela? On doit cette expres- morche , quand quelqu'un se plaine de ce
sion à Molière , .qui l'a employée dans les que l'on l'acuse sourdement, de ce dont il
>

Fourberies de Scapin : elle est devenue pro- pe


estu coupable
base .
en éfet. Cette expression est un
verbe. » Pourquoi son mari ne demeuroit - il
pas paisiblement chez lui ? Qu'aloit-il f.lire GALIMAFRÉE , s . f. ( pénult. é fer. et
dans cette maudite galère. Sěv . long. dern . e muer. ] Fricassée de restes de
GALERIE , s. f. [ 2° et dern . e muet , 3e" viande.
lon. ] 1°. Pièce d'un bâtiment, beaucoup plus GALIMATHIÂS , s. m. [ Galim 2-tiá :
longue que large , où l'on peut se promener dern. lon . == L'Acad. Trév. Rich, l'écri
à couvert . 2°. Corridor , qui sert à la vent sans h : cette h parait pourtant nécessaire
comunication des apartemens. — 30. Allée comme dans apathle , pour qu'on ne pro
longue et couverte dans un jeu de paûme, nonce pas gilimicia ,apacie. ) Discoursem
d'oùl'on regarde les joueurs. Ilse dit aussi de brouillé et contus.» Un gilimathas pompeux.
ceux qui les regardent. » La galerie a jugé Les phrases longues et louc his, c . à d.
que...: 4 dont les diferens membres n'ont pas de liaison
9. Le travail que font les assic-
geans pour s'aprocher d'une place , à couvert entr'eux ; la mauvaise construction des mors ,
de la mousqueterie . On le dit aussi de ceux qui les composent ; l'assemblage des termes ,
quitravaillentaux mines , er des routes qu'ils qui ne soni guère faits l'un pour l'aớcre ;
pratiquent sous terre . l'emploi peu régulier des pronoms relatifs
On die figurément d'undiscours , d'une sont autant de caûses du galimathias. Une
Histoire, où il y a beaucoup de portraits des construction nette et régulière ; la propriété
principaux
c'est personages
une galerie
dont on y,parle, que des termes;; le soin de couper les phrâses trop
de portraits. C'est un bien longues ; l’atention à ne pas prodiguer les que
mauvais goût de les irop multiplier. = Être et les qui, et à les placer à propos, en sont
sur la galerie. ( nº. 3°:) n'ê:re pas intéressé les remèdes. = Voici un exemple remar
on parlévènement,
e.
-
dans une afaire, dont quable de galimathias.* 113scaron , parlant
On apèle les galeries d'un de la bataille de Rocroi ( dans l'Or. Fun.
homme , les lieux où il va souvent. » Ce & Anne d'Autriche.) » On demande , dit-il ,
sont là ses galeries. si ce jour fur le dernier miracle de la vie du
GALERIEN , s. m .[ 2° é for. ien n'y a père, ou le premier de la vie du fils... Te
pas le
son d'ian. ſ Celui , qui est condamné nons le milieu et disons... ( C'est ici où co
aux galères. Forçar . mence le gilimathias ) que comme le sang du
GALET , s.m . [Galè: z? è moy. ] 1 °. Cail- père uni au fils fait son courage, le fils vi
lous polis et plats , que la mer pousse sur vant, par sa force , anime la mortdu père
>
quelques plages .
- C'est un terine collec. et que par des comunications réciproques,
sur. » Se promener sur le galet. » Échouer si le rovivanes'enrichirdes victoires du rož
uit
le gilei. 2°. Jeu , où l'on pousse une mort, le roi more avoit crio: phé dans ses
To=me 11. Rr
314 GAL GAL
cendres par la félicité et le courage de son au galop. En parlant d'un cheval , prendrele
fils. — Après cette période,on est tenté de dire galop, se mettre au galop. = On dit , proverbia
comme Molière : et voilà justement pourquoi lement , s'en aler le grand galop : on sous
votre fille est muerte. eniend vers le tombeau. -Si on ajoute vers
Boileau apelait galimathias simple , ce l'Hôpital , on veut dire qu'on sera bientóc
qu’un Auteur entendait , mais ce que les ruiné. = Courir le grand galop: ( st. fig.
altres ne pouvaient comprendre, et galima- famil.) » Il est vrai que votre enfant est un
thias double, ce qui était également inintelli- bon grós garçon, mais il n'est point noir
gible , et pour le lecteur et pour l'Auteur comme Bouters. Je ne puis soufrir cettecom
lui même.. Ann. Litt . = Dans une note sur paraison , si ce n'est à courir le grand galop
Longin , il emploie galimathias adjective- dans le chemin de la fortune..
>
ment. » Comme ces vers étaient déjà fort GALOPADE , est i °. Action de Galoper.
galimathias d'eux -mênies; ils le sont devenus » Ce cheval a la galopade fort belle. =
encôre davantage par la perte de ceux , qui 2°. Espace
>
qu’on court en galopant, » D'ici- là
lesprécédoient
. ail n'y a qu'une galopade.
GALION , s . m . GALIOTE , 3. f.Le jer GALOPER , aller le ge'op. Il se dit du che
>

se dit d'un grand vaisseau qu'on emploie à val , et du cavalier. » Ce cheval galope bien ,
faire le voyage d'Espagne aux Indes occiden- sur le bon pied. » Ils ont galopé deux heures
tales; le 2d , d'uneespèce de petite galère. = durant. = Viact. » Galoper un cheval, le
=

Galiore à bombes , est un bâtiment de moyène mettre au galop.-Fig . famil. poursuivre.


grandeur , mais très fort de bois , d'où l'on » Les sergens l'ont galopé tout le jour.. =
.
iire des bombes surmer.= Sur les rivières Quelquetois il ne signifie que courir de côté
on apèle galiote un long bateau couvert , dont et d'aître. » J'ai galopé tout le jour , par
on se sert pour voyager . tout Paris , er fort inutilement. Depuis
GALLICAN , ANE , adj. GALLICISME, longtems je galope cet homme sans pouvoir
s. m . [on prononce les 2 1 , sans les mouiller ] lui parler. On dit que le temps gulope,
l'église de pour dire qu'il coulem avec
Gallican. ( En parlant du rit , delibertés rapidité.
France ) » Le rit Gallican ; les de GALOPIN , s . . [ Galo -pein. ) Petit
l'Eglise Gallicane. = Gallicisme, est 1 °. Une garçon qu'on envoie en comission , On

construction propre de la langue française ; le dit par extension et par mépris , comme po
on dit : il vient de faire ; il va venir , sont liçon , d'un homme de néano.
des gallicismes. = 2°. Façon de parler pro- GALVAUDER , v. act. [ Galvo.lé: 2 dout.
pre de la langue française , transportée dans Devant l'e muer, elle est longue, il galvaú.
une autre langue. » Cette traduction est pleine de , galvaúdera .]] C'est en st. famil. maltrai
de gallicismes. ter quelqu'un de paroles avec aigreur , ou
GALOCHE , s. f. Chaussûre de cuir 9, hauteur.
avec
qu'on porte par dessous les souliers , pour se GAMBADE , s. f. į Ganbade : dero. e
garantir de l'humidité. En style prover- muer. ] Espèce de saut sans art et sans caden
bial , menton de galoche , menton long, pointu ce. » Faire une gambade , des gambades. =
et recourbé. Fig. ( st. famil.) mauvaise défaite, lorsqu'on
GALON , s. m . GALÓNNER , ou
с Ou GALO- substitúe une mauvaise plaisanterie à une ré
NER , v. act. [ 3º é fer. au 2d . ] Galon , est ponse satisfaisante, » M.de M... ne sait com
un tissu d'or , d'argent, de soie , de'fil , de ment s'échaper : il se tire d'afaire par une
laine , etc. qui a plus de corps qu'un simple gambade. J.J. Rouss. = Payer enmonoic
ruban. » Habic chamarré de Galon. = Ga- de singe , en gambades. L'origine de cette
loner , orner ou border de galon . » Galoner expression proverbiale est , dans la coutume
un habit . = Il se dit surtout adjectivement anciène, d'exempter les bateleurs du péage,
au participe , et des habits et des persones. » lorsqu'ils faisaient danser leur singe devant le
Habit galoné , homme tout galoné. péager.
GALOP , s. m. GALOPADE, s. f. Galo-
er
GAMBADER , v. n . Ganbadé : itelon.
PER , V. 11. ( Dans le " lep ne se prononce 33e ée fer .] Faire des gambades, » Il gambade
jamais .] Galop , est l'alûre d'un cheval qui sans cesse.. te
court. » Le petit , le grand galop. » Alerle GAMBILLER , v. n. [ Ganbi-glié : 1
)

galop : mettre un cheval au galop; revenir lon, mouillez les ll. ] Frétiller , Lemuer sans
>
GAN GAR ‫رو‬
cesse les jambes , comme font les enfans. ressent pas de remords. On dit aussi d'un mé
GAMELLE , s. f. ( Gamèle : 2° è moy. 3 ° chant homme que c'est une conscience g.u
e muer. ] Écuelle de bois fort grande , ou l'on grense. re
mec la portion d'un certain nombre de soldats GANSE , s. f.. [ .1
. " lon . 2° e muer. Le
ou de matelots. » Être ou m.inger à la ga- Rich. Port. renvoie à Gance , et préfère celui
melle' , manger avec les soldats ou les ma- ci . ] Cordonet d'or , d'argent , de soie , dont
telots. on se sert pour atacher quelque chôse. On s'en
GAMME ou GAME , s. f. Table conte- sert aussi comme de boutonière. Ganse
nant lesnotes de musique , disposées suivant de Diamans , boutonière faite en forme de
leur ordre naturel. » Aprendre , savoir la ganse, et garnie de diamans.
gamme. » Il ne sait encore que la gume. » GANT, s . in . [ Il est long : le t ne s'y
Sortir de gime . = Ce mor fournit à quel- prononce jainais. Plusieurs , d'après Richelet ,
ques expressions proverbiales. — Chanter àà écrivent gans au pluriel sans i. ] Chaussûre
quelqu'un sa game, le quereller. - Changer de la main , divisée en cinq , pour y faire
de gene , de conduite , de mesure . -Etre entrer les cinq doigts et le reste de la main .
hors de gime , ne savoir plus où l'on en est. On l'emploie ordinairement au pluriel .
Metere quelqu'un horsde game, le dé- » Porter des gans. » Mettre , ôter ses gans.
concerter , le réduire à ne plus savoir que » Une paire de gans.
> On dit dans le style
répondre . familier , souple comme un gint, » Il faisait
GANACHE , s. f. La machoire inférieure le fier , le murin ; cette afaire , ces menaces
du cheval . Être chargé de ginach ! , ou avoir l'ont rendu souple comme un gint. -- Avoir
la ganache pesante , se dit , au propre, d'un les gens d'une chôse , en avoir les prémi
cheval , qui a l'os de la machoire inférieure ces. — N'en avoir pas les gans , ou la paire
fort grôs et revétu de beaucoup de chair , et de gans , n'être pas le premier à anoncer une
qu figuré ( style plaisant et critique ) d'un nouvelle ,à proposer une idée.
homme , qui a l'esprit pesant . — On dic GANTELET , s . m . [ Gantele : , " lon . re

aussi : „ Cet homme est une ganzche. 2 e muet , 3 ° è moy. le t ne se prononce pas. ]
GANCE , voy. GANSE . Gant couvert de lames de fer , faisant partie
GANGRÉNE, s. f. [ Quelques Auteurs de l'armûre d'un homme armé de toutes
écrive ne comme on prononce cangrène. Le pièces.
Rich. Port, renvoie du zer au 2d . Vau- GANTER , v. act. Mettre des gants. » »
gelas voulait qu'on écrivit gangreine, etqu'on Voilà des gants qu'on ne sauroit ganter. » Se
prononçât cangrène : mais l’i était là fort inu- ganter. V. n. Des ganes , qui gantent
tile : on l'a suprimé. ] Au propre,mortifica- bien, qui sont de mesûre à la main .
>

tion totale de quelque partie du corps : 19 GANTERIE , s. f.f . GANTIER , TÈRE , s. re e


Avoir la gangrène. » La gangrène s'est mise à m . et f. [ Ganteri e , tié , tiè-re : " lon.. 2 ° e
er
— Au figuré , erreur
sa plaie , etc. = >
dé- muet au 1 " , é fer. au 2d , è moy , ec long au
sordre qui peuvent s'acroitre et avoir des 3 °. ] Ganterie , marchandise de gans. Ganrier,
suites facheûses. » C'est fait des lois , sipour gantière , celui ou celle qui fait ou qui vend
arrêter cette gangrène vous n'employez le fer des gants.
et le feu .
GARANCE , s. f. GARANCER , V. act. [ 2°
.er
GANGRENER , ( Se) v. rác. GANG RE- lon. 3 e muer au 1 é fer. au 2d .
e
>
re
NEUX , EÛSE , adj. [ i" lon. 2° e muet ; 3 ° é L'ancien Trév. écrit garence. ] Garance est
er

fer. qu :"",lon. aux 2 aútres : devant la syll. une plante ,dont la racinesert àteindre en
fém. le muet se change en è moy. Il se gan- rouge.Garancer , c'est teindre en garance.
grène , se gangrènera. ] Se gangrener , c'est · GARANT , ANTE , s. m. er f. GARAN.
.

se corrompre de manière que la gangrène se TIE , s. f. GARANTIR , V. act. [ L'ancien


forme. Gangreneux , qui est de lå natúre de Trév. écrit gurent et ses dérivés avec un e:
la gangrène. » Cette jambe vasegangrener : Richelet, girand avec un d , mais garintie ,
elle se gingrenera bientôt. » Sang gangre- rantir proûvent assez qu'il faut l'écrire avec
neux , disposition gangreneuse. — Gangre- un t1. Dans le 2d , tie n'a point le son
né , ou la gangrène s'est mise. » Brâs gan- de cie , mais le r y a son propre son.
grené, jambe gangrenée. – En style figuré , Garant
Garant est
est ri °.°. caution , celui qui répond
propre fait. *
on apèle gangrenéeune conscience, qui ne du fait d'autrui ou de sonRr 2
316 GAR GAR
Sc rend: e gatait. » Je.ne suis point 12 * pas à garants , coinme on dit : je vous prends
>

Font de l'eveniment. » La Religion (site à partie , à lemoin , eret non


on pas à pariies à,à
--meilleur gurunt , que les hommes puissent réinvins. Mais cette remarque est peu utile
avoir , des
Esprit de laLoisprobit
. = é desGaran
hommtees. MONT ESQ. aujourd'hui , où il paroît que prendre à garant
n est d'usa ne se dit plus ; on dic prendre pour gurant ,
ge qu'en parlant des Traités entre les Prin- et dans cette dernière locution , garant doit
ces . » La Reine s'est rendûe gurunte du se décliner : » Je vous prends tous pour ga
Traité. Hors de là , on dir d'une femme, com fants.
me d'un homme, qu'elle est garant , etc. = 2°. Garantir , assurer , régit que et l'In
2°. Fig . Auteur dont on a tiré un tait , une dicatif quand le sens est afirmatif, et avec
doctrine , un passage ou celui de qui on le Subjonctif , quand il est négatit , ou in
tient une nouvelle . » J'ai pour garants de terrogatif. » Je vous garantis que cela est
ce que j'avance , non -seuleinent les Pères et ainsi : je ne vous garantis pas que cela soit .»
les Théologiens, mais l'Oracle infaillible , Qui me garantira qu'elle ( la postérité )
J. C. lui-même. » En raportant , pour ga- doit ( doive ) être plus équitable que mes.
ranı de ma sincérité , les traits des anciens contemporains. Ling.
Auteurs , etc. Le P. Longreval. » Cette nou- 3º. Garanti, participe , s'emploie substan
velle vous étonne ; un tel est mon garant. tivement au Palais.. » Le garanti exerce Son
= Garantir a deux sens : 1 ° . se rendre recours contre le garant.
garant ; garantir un Contrat , une vente GARCE, s. f. Onapèleainsi,par injûre, une
ou assurer, affirmer . » Je vous garantis la
fille ou une femme publique. C'est un terme
vérité du fait. = 2°. Préserver. Il régit inusité chez les honêtes gens. En cer
de. » Je ne puis vous garantir de la la taines Provinces , on s'en sert pour signifier
mort. » Il m'a giranei , ou je me suis garanti une petite Fille ou une petite Servante. Voy.
d'être pris. Garantir , préserver , sau. Garsi
ver; ( synon .) ce qui couvre ou protège de GARÇON s. m . [ Garson : Il semble
>

manière à empêcher l'impression , qui se- qu'il était plus naturel d'écrire g ?rson de girs
roit nuisible , garantit : ce qui assiste ou que garçon de garce : on auroit évité d'em
>

prémunit contre quelque danger funeste , ployer la cédille , qui eſt une lettre étran
qui pourroit survenir , préserve : ce qui gère à notre Langue. ] M. Retif dit fou
délivre d'un grand péril , suứve. » Les vêu jours garson , perit-garson . 1 °. Enfant måle:
temens, qui vous couvrent , vous garantis- » Il a six girçons et quatre filles . » Elle
sent des injûres du tems : les gens armés , est accouchée d'un beau garçon . = En Pro
qui vous acompagnent, vous préservent de vence on dic enfunt , en ce sens. Voy. En
l'ataque des voleurs : la. natúre vigouretise fant , nº . 2°.. –On
— dit aussi jeune homme
encôre et des remèdes , qui la secondent. pour garçon , qui n'est pas marié. Voy.JEUNE.
vous souvenit d'une maladie . On est Rem . nº. 4° . à la fin. = 2 ° . Célibaraire. »
garanti par la résistance on est pré. Il veut mourir garçon ; » ởieux garçon .
servé par la vigilance on est sauvé Faire vie de girçon ; mener une vie de gar
par les secours , etc. Roub . Synon. gon , se dit d'un homme, qui n'est assujéti à
Garantie a aussi deux significations : aucun devoir.
devoir. = : 3 °. Populairement , valer,.
s '. obligation de garantir.. » Acte de ga- qui ne porte point de livrées.» Apelezle garçon.
rantie.= 2°. Dédomagenientauquelons'oblige. = 4° . Chezles ouvriers , celui qui travaille
» Être tenu à la garantie , s'obliger à garan: chez un -Maitr
- Maîtree ; garçon;
garçon tailleur, cordo
tie. nier , péruquier. Sj. Brave garçon ,Enea
Rema 1'.. Autrefois. on disait prendre à gì- parlani d'un Soldat , brave homme.
rant. La Fontaine l'a dit dans la Fâble de style familier , glant homme . » Vous êtes
ta Fortune et du jeune enfant . un brave gurron >, d'être venu nous voir. C'ese
Elle est prise à garant de toutes aventures : le propós d'une grande familiarité. Voy.
Est - on set , étourdi, prend- on mal ses mesures, Mauvais .. - Ironiquement , beau ou joli
.

On pense en être quitie en acusant le Sorr. girçon , homme qui a fait quelque sorise»
>
Bref, la fortune a toujours cort. qui s'est ennivré , etc. » Vous étes un joligipe
Sur quoi Vaugelas fait cette remarque , qu'on fon : » Il s'est fait beau girçor , etc.
doit dire : je vous prends tous à garant, et non. GARÇONIERE , s. £. Termebaset popus
AR GAR 317
laire. ) ‫ده‬
Ciascondermi les garçons. » C'est garde
qui conduisent les aveugles : Jeme suispris
UNE 8 onden , dit - il , comme ils s'arrêtent à certaines
* GIẢD. Suivant Richelet , on dit , dans portes , etc. En Provence , plusieurs disent
le familier , Dieu vous gird > Dieu vous comme Montagne : je ne me suis pas pris
conserve. Gard est-là pour garde. Cetre ex- garde de lui ; il ne s'en est pas pris garde,
pression n'est plus d'usage que chez le peu- pour dire , je ne l'ai pas apperçu ; il n'y
ple. à pas fait atention . = Prendre garde,
GARDE , s. f. er m . GARDER
ег
> v. act. régit aussi le Subjonctif précédé de que et
[ 2° e muer au é fer. au 2d. ſ Garde de ne, » Je l'avais souvent averti de prendre
est fém . quand il exprime l'action de garder, garde que ses débauches ne lui alirassent
-
et une femme qui garde et soigne un ma- quelque grand malheur. - ll est à remarquer
lade ; il est mis . quand il signiñe celui qui que ce régime du Subjonctif , s’emploie quand
>

garde , et surtout ceux qui sont préposés à le Verbe régi ne se raporte pas au sujet ( au
fa garide du Roi. » Un garde du corps ,, un Nominatif ) du v . prendre garde , et l'In
girie du Roi. Cependant l'usage le fait féin .' finitif quand il s'y raporte. » Prenez garde
en deux ocasions ; les gardes Françaises et que cet enfant ne tonbe : prenen garde de
les gardes Ecossaises. En parlant distribu- cornbir. - Il faut observer aussi que la par
-

per
tivement, on dir , un Soldás , deux Sollars ticule ne est indispensable dans le ses régime.
aur girdes , et non pas deux garles Fran- * Prenez garde que persone vous séduise.
çaises , une girde Française . : Il
Il est aussi
est aussi Nouv . Test. Dices : ne vous séduise.
fém. quand il est collectif , pour signifier des L'Acad . ne met point d'exemplee de ce ce
régime:
gens de guerre , qui font la garde. » Assoir, c'est un oubli. = De gard , espè d'Ad
poser la garde. Relever , renforcer , doa- jectif ; facile à garder , à conserver . » Ces
e
bler la gird , etc. fruits sont ou ne sont pas de garde , de bonne
REM . I.. Garde se combine avec plusieurs girde : » Olives , figues sèches et aûcres noura
verbes. — N'avoir garde régit de ; et l'In- ritûres de garde. Pluche . » Les filles sono
finitif. Ordinairement itsignifie ne pas ôser : de difficile girde : il faut veiller soigneu
»Il n'a garde d'y revenir . Quelquefois pourtant sement à leur conduite. On dit , dans un
")
il veut dire , ne pas pouvoir. » Ils n'avaient aútre sens , qu'un homme est de bonne garde
>

garde de le reconoître au milieu des Hors. pour dire , qu'il garde long-tems ce qu'il
TéEem . » Le Cardinal Infant n'avait girde possède; et qu'un chien est de bonne garde ,
de comander alors dansles Pays-bas , puis- pour dire, qu il garde, qu'il avertit bien ..
qu'il étoit mort à Bruxelles au mois de Mai . = En garde , adv. Erre , ou se mettre ,
>

D'Avr. - L'Acad. fait observer que cette ou se tenir en garde , contre : .. se dě


expression n'est que du style familier. fier de A moins que d'être toujours
Se doner garde ou de garde de se dit à en girde contre les discours de cesMessieurs ,
>
peu près dans le même sens. La Touche ad- on pren.d insensiblement leurs sentimens. Séy ..
met l'un et l'allore : on ne se sert plus que du * M. Linguet dit se tinira gurde , et je
24. Les Français se donèrene bien de garde crois qu'il est le premier à l'avoir dit :
d'acuser l'Église Romaine. Boss. — Leibnitz Ces Sparti ates se viennent de gr.de contre
ajoute , à la préposition de , la négative ne. » cette molesse des Sibarites. — On dit , :
)
se:
Il se devait doner de garde de ne rien faire tenir en garde et se doner de garde avec des
que ce qui lui seroit ordoné . Retranchez ne. sens et des régimes diférens. » La jeunesse
C'est comme ceux quidisent jecrains de ne doit se doner "de garde de hunter des liber
faire , ou , je vous défends de ne pas faire. tins. Doner ou avoir en garde; le 1er
= Prendre garde régit à des noirs, et à ou régit l’Acusatif et le Datif ; le 2dbourse
n'a que
de des verbes. » Prenez gurde à vous, à ce le 1"' régime. » Il m'a donné sa
er
en
que vous faites. Je prendrai girde uue garde : je l'ai eủe long-tems en gırde.
autrefois à ne pas me laisser surprendre : Rem. 2º. Il y a grande diférence entre
» Prenez garde de tomber. Ce dernier régi- Capitaine des gardes et Capitaine aux >

me est le plus usité. On peut'employer l'aî- gurdes. : le 1e se dit d'un des quatre Capi
tre , sous la direction de l'oreille et du goût . taine des Gardes du Corps ; le id , d'un Ca ,
* Se prendre garde de est un gasconisme. pitaine du Régiment des Gardes Françaises..
Montagne, qui était gascon, parlant des chiens, Rem . 3°. Garde entre dans la composi
318 GAR GAR
tion de plusieurs nots , rais il me suit pas possesion d'employer garder neutre , au lion
.

le genre du mot auquel il est joint. Garde- du réciproque se garder


bourique , garde-chasse, garde -côte , garde- Gardez qu'avant le coup votre dessein n'éclate.
nape sont masculins , ainsi que garde- bois , Rac . Androm .
garde- fou , garde -magasin. = On dit Gardez de négliger une amante en fureur.
dans le Dict. Gram. qu'il en est un deildeux Id. Ibid.
est
genres , garde- robe : on se trompe , Dans le premier vers , Racine done à gar
toujours fém . aussi bien que garde-noble et der le sens de prendre garde et dans le
garde -bourgeoise. Ceux- ci sont des termes second , celui de se garder. C'est dans
de Pratique. Il est à remarquer que ce dernier sens que Boileau a dit aussi dans
dans ces composés , garde est indéclinable , son Art Poétique .
et que le signe du pluriel ne doit afecter Gardez doncde doner , ainsi que dans Clélie ,
que le mot , qui lui est joint. On doit dire L'air ni l'esprit françois à l'anrique Italie.
Et ailleurs :
au pluriel , garde-côtes et non pas gardes- Er
côtes , comme écrit M. Linguet ou son Im Aux dépens da bon sens , gardez de plaisaster.
primeur. Et ainsi garde - boutique et non
pas gardes-boutiques , comme on le lit dans On trouve aussi dans Molière , et garder
la Marchande de modes Th. d'éduc. Là , de rien dire ; et dans Voltaire , garder de
gardeestunverbe : ilne doitdonc point être hazarder. J.en ai trouvédesexemplesdans
décliné : mais dans gardes Françaises , gar Rousseau , dans Crébillon et dans d'autres
des Suisses >, garde , est un nom , Poères estimés. On peut donc s'en servir en
c'est pour
quoi on le decline. Et de plus, ce n'est pas vers ; mais en prêse , il faut dire , se gar
un nom composé ; et il ne doit point y der , gardez-vous , etc.
avoir de tirer entre ces deux mots com Rem. 1 °. Quoique garder et conserver
*me on en met un dans les premiers. Voy. aient beaucoup deraport , ils ne sont pour.
Plariel , nº. 1° . Voy aussi Prête et Porte. tant pas synonymes , et on ne doit pas les
GARDER , v. a . ' [ 2º é fer. ] 1°. Con- employer indiféremment l'un pour l'autre.
server . » Dans les chaleurs on ne peut gar Il me semble qu'il y a un défaut de pro
der la viande = 2°. Ne point se dessai. priété dans cette phrase de l'Origine des
Lois : » Cette addition est très- anciene :
sir : » Il ne peut rien garder , il done tout.
= 3 °. Veiller à la conservation ; les trou . Théodorion l'a gardée dans sa Traduction,
pes qui gardent le Roi; ou à l'assistance , Je crois que conservée était là le mot pro
garder un malade ; ou à la détention , gar pre.
der un prisonier ; ou pour empêcher la dé 2 °. On employait volontiers autrefois le
térioration ; garder les bois , les vignes. V: garder dans le sens de préserver , garan
tir empécher. » Je te garderai de l'heure de
>

Garder les brebis , les agneaux , les vaches, >

les cochons . = 40. Défendre , protéger : la tentation . Boss.


» Ce que D1 garde est bien garde.
) Les belles feuilles , toujours vertes ,
Garantir : Dieu vous garde de pareilsamis. Qui gardent les noms de vieillir.
Malh .
Voy:. plus bas. Rem . 2º. : = . > Observer ,
garder les Comandemens de Dieu , le silence :
la chasteté , etc. Garder des mesûres , la bien Des roses que sa niain gardera devieillir.
Rac.
séance , etc. 6º. Se garder , se défier.
» J'aime mieux mourir " , que d'avoir tou- Les Poères feront bien de ne pas laisser
jours à me garder , et de mes amis et de perdre cette locution : mais dans la próse,
mes énemis. Se garder de avec l'Infinitif ; elle est moins nécessaire : elle parait suran
se doner de garde. » Il se gardera bien de née dans le beau style , et ne s'est conser
le faire , il ne sera pas assez sot , ou assez vée que dans quelques phrases du style fa
téméraire pour le faire. » Il faut bien segarder milier. „ Dieu vous garde de mal : Dieu
de l'ataquer . » Saladin , qui craignoic encore vous en garde :
plus sa rencontre que celle des ennemis , Le goût public aurait -il , par mégarde ,
se garda bien de l'atendre. Hist. de Saladin . Reçu la loi du leur. Dieu nous en garde.
Dans ce sens , il est souvent mieux d'ajou Rousseau.
ter bien à garder. Les Poères sont en » Dieu vous garde de mal encontre , etc.
GAR GAR 319
3'. On dit , garder la maison , la cham- n 'Un garde-robe de bois de noyer. Cemot
bré , le lit ; ne point sortir de la maison : n’a nice nombre , ni ce sens.
demeurer dans la chambre , dans le lit pour GARDEUR , EÛSE , s. m . et f. GAR
cause de maladie. » Il ne garde pas le lit DIEN , ENNE , OU ÈNE , adj. et subst. [ Gar
2€ lon . au 2d ,
mais il.garde la chambre . * .. Il est échapé deur ,, deû -ze , dien : die-ne .: "
à Mme. de Sévigné de dire : elle a girdė è moyen au dern. ] Ces deux mois ont le
son lit , sans rien avaler que des bouillons. même sens , ( celui , celle qui garde) mais
Pourquoi son lit : Garde-t-on le lic d'un ils sont bien éloignés d'avoir le même em
aùrre :? C'est comme ceux qui disent , j'ai ploi. Le premier ne se dit que dans ces
m.il à ma jambe. phrases ignobles : gardeur de vaches ; gara
*. Garder s’unit à plusieurs noms pour deứse de cochons. Le second s'emploie pour
former des expressions composées. Garder des objets plus nobles. — Adj. » L’Ange
les rangs , en parlant des gens de guerre. Gardien . » On la fera gardiène des éfets de
Garder son rang , garder sa gravité.
> la seccession ( st. du Palais ) : on a cru qu'il
Garder la fièvre , un rhume > etc. l'avoit yу avoir des démons gardiens des trésors.
>

long-tems sans discontinuation . — .


Garder Subst. mase. Supérieur d'un couvent
une médecine, un lavement ; ne pas vomir des Religieux de St. François. » Le Gardien
l'une, ne pas rendre trop- tôt l'autre. = des Cordeliers , des Capucins , etc. Le P.
En style proverbial , la garder à quelqu'un , Gardien.
ou la girder bone arendre l'ocasion de se GÂRE , interj. et subst. SE GARER V. er er

venger. réc. ( Frelon au :i'r , 2° e muet au i é


Autre grief : tu contrefais les gens ; fer. au 2d. ] 1 ° . Gâre est l'impératif du v.
En cela tu crois plaire ; et ne plais à persone : gurer. Il se dit par manière d'interjection .
Tel en rit sur autrui, qui le la garde bone , Gåre , gåre ! écartez-vous pour laisser pas
Lorsque l'on rit à ses dépens . ser. » Gâre de - là ! Gare de devant ! Gare
Du Cerceau .
donc ! Gâre l'eau ! Il se dit aussi par
En donºr à garder en faire acroire , menaces : » Gâre le fouet , le bâton , les
tromper . Garsler, les manteaux , n'être étrivières
etc. = Ilrégit quelquefois
pas d'une partie de plaisir ; ou plutôt être que et le subjonctif. » Elle se refuse au
témoin des plaisirs d'autrui sans les parta- plaisir , mais elle l'aime : gâre qu'elle n'y
ger ; favoriser les plaisirs d'autrui sans en cede. Mariv. = Sans dire gâre , sans
jouir ; se tenir à la porte tandis que les aû- avertir. » Je sortis avec mon petit paquet ,
tres jouissent en dedans. MARIN . Garder sans dire gâre à persone. Id . On l'emploic
le mulet , s'ennuyer à atendre . — Garder une ordinairement sans régime. » Il est parti
>

poire pour la soif , se conserver une ressour- sans dire gâre. » Il frape sans dire gare.
ce . Et quant on veut avertir quelqu'un 2°. Gåre , subst. Lieu préparé sur les
de prendre garde qu'on ne le trompe : bon rivières pour mettre les bateaux en sûreté.
homne , garde ta vache , lui dit- on. 3º. Garer un bateau > c'est l'atacher
Quand chacun fait son métier , les vaches dans une gâre. Se garer , se défen
sont bien gardées : tout va bien , quand dre de quelqu'un ou de quelque chose . Il
chacun ne se mêle que de ce qui le regarde. est familier , et d'un usage peu étendu. » Il
>

GARDE- ROBE , s. f. [ C'est un gasconis- faut se garer d'un fou : girez- vous de cette
S.

me de faire ce mot misc . et de dire un garde- voitûre !


robe : il faut dire , une girde -robe. ] 1°.La GARENNE , ou GARÈNE , s . fém . GA
chambre destinée à y mettre les habits , le RENNIER , ou GARÉNIER , s. m . Lieu ou
linge, les hardes de jour et de nuit , et où l'on conserve des lapins. - Celui qui a soin
couchent ordinairement le valet ou la femme d'une Garène. = * Suivant Menage , quoi.
de chambre. = 2°. Tous les habits et au- qu'on dise garenne , on doit dire garannier,
tres hardes d'une garde-robe. » Il ou elle a et non pas garenier : Aujourd'hui on ne dit
une garde-robe fort riche. = 3º° . Le lieu que celui - ci.
où l'on met la chaise percée. Aler à la GARGARISER ( SE ) v. réc. GARGARIS
girde- robe , se décharger le ventre . = 4 ° ME , s. m . [ Gargarize, ris-me : dern . é fer.
> >

* En Provence et ailleurs, on dit garde -robe au I e muet au 2d : devant la syll féin .


1er.. est long : il gargarise , gargare
pour armoire. On le fait mêmemasculin . l'i du "
320 G A R G A R
sera , etc. ) Se gargariser , c'est se laver la pas du beau style. * On a dit aussi garni
gorge avec quelque liqueur , en l'atirant et ment , et on le dit encôre en plusieurs Pro
la repoussant à diverses reprises . Gargaris- vinces. » Duguesclin purgea la France de
me , se dit , et du remède avec lequel on se ces méchans garnimens et fainéans de guerre.
gargarise , et de l'action de se gargariser.: Brantome..
GARGÓTAGE , s. m . GARGOTE , s. f.. GARNIR , v. act. Pourvoir de ce qui est
GARGOTER , V. neut. GARGOTIER , IÈRE , nécessaire. Il régit de : » Garnir un bufet
s . m. et fém . [ 3º e muer an 2d , é fer. au de vaisselles , un cabinet de tableaux , ure
e e
>

3 et 4 ' , è moyen et long au dern. ) Gar- ville de vivres et de munitions. = Segar


°
gote se dit d'un petit cabaret où l'on done nir a deux sens : se saisir ; » Il se gare
à manger à bâs prix . Gargoter , hanter les nit toujours le premier de tout ce qui l'ac
gargotes. Gargotage ,, repas mal propre , comode : Se munir. » 11 faut se garnir con
viandes mal aprêtées. Gargorier , ière , celui, tre le froid . Garni a le même régime
celle qui cient une girgite . Par ex
que son verbe ( la prép . de : » Étui garni
tension et par mépris , on apele girgore , d'or : boite de portraic girnie de diamans. Il
tout lieu où l'on mange mal proprement ; se dic sans régime dans cette phrase , cham.
gargotier , tout cabaretier ou cuisinier qui bre girnie , maison garnie hôtel garni ;
aprere mal à manger ; et girgter , boire et qu’on loue tout meubles , et fournis de rou
manger mal proprement er vilainement . tes les choses nécessaires.
GARGOUILLE , s . f. [ Gar-gou- glie : GARNISON , s. f. [ Garnizon. ] Propre.
mouillez les II , 3 e muet. ] Gouttière de ment , c'est un noinbre de soldais que l'on
pierre. L'endroit d'une gouttière par où l'eau met dans une place , ou pour la défendre
tombe. » La girgouille d'une gouttière. contre les énemis, ou pour contenir les peu
GARGOUILLEMENT, s.m .GARGOUIL- ples dans le devoir.. » Il commandoit la gar:
LER , v. neut. GARGOUILLIS , s. m . Gar- nison , et donnoit des loix dans le Serrail
gou-glie-man , glié , gli : mouillez les ll ; et dans la ville . MARIN , Hist. de Saladin .
25emuetel cr , é fer.. au 2d.] . Gargvuil On dit , laisser girnison , sans article :
lis exprime le bruit que fait l'eau en com- » Le Vizir yу luissa gernison. Ibid.
bant d'une gargouille. Par métaphore , Par extension , on le dit d'une troupe
on apelé gargouillement le bruit que fait de Soldats , ou de Sergens qu’on envoie dans
l'eau quelquefois dans la gorge , dans l'es- une maison , pour s'y établir et y être dé
tomac et dans les entrailles ; et l'on a dit frayée jusqu'à ce que le maître ait payé.,
gargouiller , des petits garçons qui barbo- ou se soit présenté ; ou pour veiller à la
tent dans l'eau , et font un bruit semblable conservation des meubles saisis sur lui. =
au gargouillis. L'Acad. remarque qu'on se sert du terme
GARGOUSSE , s. f. [ Gargou -ce : dern. de garnison , lors même qu'il n'y a qu'un
>

e muet. On a dit aussi autretois gergsuche. Soldat, qu’un Archer.


Trév. les met tous deux ; l'Acad. ne mec
er
GARNITURE , 6. f. [ 3 € lon : dern. e
que le 1 :] Charge de poûdre pour un ca- muer. ] 1 °. Ce qui est mis pour garnir ou
non , envelopée dans du gros carton. pour orner quelque chôse. » La garnitúre
e
GARNEMENT , s. m . ( Garneman : 2 ° e d'une chambre. » Une garnitúre de diamans,
muet . ) Libertin > vaurien. On ne le dit de rubans . » Une garnitúre verte , bleûe ,
9)

jaune , etc. =
guère tout seul , et sans quelque épithère : que 2°. Assortiment com de
» C'est un franc girnement ; an mauvais lque chôse que ce soit . .» Une garple
nitrure
garnement . = Ce moc est bâs. La Font . de dentelles , de boutons , de porcelaine, etc.
a pu dire dans la Fable du Chat et d'un 3° . En termes d'Imprimerie , les divers
yieux Rat. bois , dont les Compositeurs se servent pour
Le peuple des souris croit que c'est châtiment, former les marges et séparer les pages,
Qu'on a perdu ‫ܬ‬le garnement. GAROU ( Loup ) adj. m . L'on a apelé de
Mais Mme. Dacier a commis une double ce noi les mauvais loups , dit M. de Bufon ,
faute d'avoir dit dans un Poème épique. c. à d. des loups , dont il faut se garer. =
»

Egisthe choisit dans le peuple vingt gurne- En style proverbial , on apèle loup-garou ,
L'Acad. met un homme bourru et farouche.
mions des plus : terminés.
:

fe in qlsans remu. que, Cercainement ; il n'ese GAROUAGE , š. m . 11 r'a licu quedans


cette
GAS GAT 320
cette phrase , aller ou être en garouage , en temps . » Les domestiques , quand ilsnesont
de mauvais lieux , en des lieux dedébauche. pas veillés , gaspillent le linge , les hardes ,
St. famil. et critique. les provisions. » Le gaspillage des matières ,
GARROT , ou GÀROT , s. m . GARROT-
> >
re
qui servent à la nourritûre des hommes
TER , ои GÂROTER > v . act. [ 1 " lon. dern. sufit seulpour rendre le luxe odieux à l'hu
é fer . au 2c . Dans le premier , le e final ne manité. J. J. Rouss. » Ce chef d'ofice est
se prononce pas. ] Garroi a deux sens , qui un grand g !spilleur : cette cuisinière est une
ont peu de raport l'un avec l'aître: 1º.° En grunde gispilleûse , etc.
parlant d'un cheval , c'est l'assemblage des GÂTĚ. Il ne se dit pas tout seul : il se
ès des épaules au bâs de l'encolûre. » Ce joint à des mots qui sont masculins. Gåre
cheval a été blessé sur le gurro !. = On métier , ouvrier qui done sa peine à trop
3

"le dit figurément ( st . famil. ) d'un homme bon marché. Gate -påre , gíte -bois , gâte
qui a reçu quelque ateinte à sa réputation , cuir , etc. ouvrier ignorant , qui gâre les
qui nuit à son avancement. ==== 2°. Bâton matières qu'il emploic. Gâte -p.pier ,
court ,dont on se sert pour garoter et ser- ( st: plaisant ) mauvais Auteur .
1

rer des neuds de cordes. GÂTÉ. Voy. après Galer.


GROTER , lier
lier , atacher avec de forts GÂTEAU , s. m . [ Garo : 1 "re lon . 22°dout..
licus. » Gâroter un prisonier. Fig. et au sing. lon. au plur. Gâteaux. ] Espèce de
famil. lier quelqu'un par des actes qui l'em-
l'em pâtisserie , ordinairement plate et ronde
>

pêchent de manquer à ses engagemens , de faite avec de la farine et des aufs. Il y en


dissiper son bien , e:c. * „ i se hâta d'en a au beurre , et au sucre . Fig . ( st. -

imposer à l'Empereur par des plaintes , et famil.) avoir partau gâteau , au profit.
de le garroter par des soupçons. Moreau , » A qui mieux mieux , ils tirent tous ripâille ,
Les liens par lesquels ce Prince s'est lui- Chacun d'eux eut part au gâteau.
La Font.
même g :rroté. Id. La métaphore n'est pas
fort noble , et a l'air un peu sauvag .. Le moins de gens qu'on peut à l'entour du gåteau,
Idem,
Bénissez la sage prévoyance de vos ancêtres,
qui par les douces chaînes dont ils vous ont Trouver la five au gâteau ( allusion à la
garroté dès votre enfance , ont su vous dé- fève qu'on met dans le gâteau des Rois )
rober à la fureur... de vos propres passions , faire une bone découverte , une rencontre
plus redoutables peut- être que vos plus cruels heureûse.
énernis. L'Ab. Royon. Là güroter contraste GÂTER , v. a. [Gåré': 1"se lon. 2 ° é fer.]
trop sensiblement avec douces chaînes . Il ne 1 °. Endomager , mettre en mauvais état . »,
dev roit s'employer qu'en mauvaise part. La nielle a gâté les blés : le Tailleur a
GASCON , ONE ', s. m. et fém : GASCO- gâté votre habit. » . Vous avez gâté vorre
NADE , s. fém . GASCONISME , s. m. Le 1 " maison , en voulaut la racomoder. - Fig.
est le nom des habitans de la Guienne. Il » Ils étaient convenus de tout : un mot a
est passé en prcorbe > pour signifier un tout gâté.. = 2°. Salir , tacher. » La pluie ,
fanfaron , un hableur. » C'est un gascon . la boûe ont gâté cette robe : on ne peut plus
On le dit rarement des femmes . Gas- la mettre. = 3 °, Gåter , être trop indul
1
corade , fantaronade , vanterie outrée. Gas- gent. » Gåter un enfant un domes : ique. >

cinisme , façon de parler propre des Gascons; » C'est domage qu'on gâte ce jeune homme
>

et l'on comprend sous ce nom , les peuples il étoit bien né il pouvoit réussir. Marm .
de toutes nos Provinces méridionales. · Non- Mais vous me le gérez , Madame , et je ne peux
,

tagre , et le Poère Théophile sont pleins de


9 Entendre de sang froid des mots si dangereux.
gasconismes . Barthe .
GASPILLAGE , s. m. GASPILLER , V , 4°. Corrompre : » Les mauvais livres ,
act. GASPILLEUR , EÛSE ; s . masc. er fém . la mauvaise compagnie gâtent les jeunes
. glié ,glieur. , glieuze : gens , leur gâteni l'esprit er le cour.
[Gaspi-glia-je., >

mouillez les il : ė fer. au 2d , lon . au ſ . Se gâter , se corrompre. » Cette viande


dern. ]Gaspiller c'est dissiperson action gâte , comenceà
bien par s'est gårée. » Cevin se homme )

des dépenses inutiles. Gaspillag ? , de se gârer. - Fig. Cet s'est gåré ,


gaspiller. Gespilleur,eúse, celui', celle qui il a contracte de mauvaisesqualités. " Il á
>
>
gaspille.Tom» 11ágispille son bien en peu de perdu desa réputation. — Erre gâté ,étre
>
. 11. Ss
322 G A U GAU
devenu trop délicat ,trop dificile. » Nous Gauchement , d'unemanière gaûche. Gau
sorines tellement gãie's , qu'à peine pouvons- cherie , action d'un homme gaûche. Ils so
nous croire que cette simplicité si naturelle , disent plus souvent au figuré qu'au propre ,
puisse être véritable. Telem . » Je suis bien mais ils ne sont que du st. fam .» Il faittout
gâtée sur le bon goût. Sév.. = 6º. On dit geûchement.
giûchement. » Il a fait une étrange giûche
en st. fig . fim. qu'un homme gâte bien du rie. » L'homine vraiment honêre O . .
donc
papier , qu'il écrit beaucoup et mal, ou des l'ame élevée à la roideur et à la gaúcherie ,
>

choses inuules ; qu'il gâte le métier , qu'il qui vont avec les grandes tailles en tout
>

»
fait trop bon marché de sa peine ou de sa genre. Linguet.” Par une suite de cette gall
marchandise , ou qu'il fait au -delà de son cherie , vous faites , M. le Marquis , ensei
devoir . — Gâter quelqu'un dans lesprit gner par Gang ... à ce Cardinal'( Que
d'un autre : nuire à sa réputation . » On l'a rini ) le Tolérantisme. Anon .
bien gåré duns lesprit de ses protecteurs. » Ce REM . Gaúchement n'est pas dans les Dic
mauvais procédé l'a gåté dans le norde. tionaires : mais il est dans la bouche de tout
GÂTÉ , Ée , part. et adj, En, in ? galé , le monde , et de ceux qui parlent le mieux ;
pour qui l'on a eu trop d'indulgence , ei qui et quand ce serait un néologisme , il est
>

est devenu volontaire , capricieux , délicat , utile et inême nécessaire.


dificile. » C'est un enfine gâr ; ce qui se dit
» GAUCHIR , v. 11. GauchISSEMENT , s.
souvent avec raison , inê ne des persones m . [ Gohi , chiceman : ," dout . 3 ° e nauet
agres.
âgées — On doit éviter de le dire au au 2d. ] Au propre , giuchir , c'esé détour
fem . parce qu'il a un sens peu honete. ner le corps pour éviter quelque coup. » 1 !
* GATEUR , s. m . Ce mɔt est dang Ri auroit été percé , s'il n'eût un peu gauchi.
chüler , gileile de p.piers , barbouilleur , = Au figa n'agir pas franchement. Il n'est
méchant Ecrivain. Le Rich. Port. ne met pas pas du beau style. Bossuet a pu dire, dans un
gâ'eur , mai gire -papier. ouvrage polémique : » Quelle misère de gau
GIÚCHE , adj.m . er f. GallCHEMENT, chir toujours, et de ne jamais parler franche
adv , GIÚCHERIE s . f. [ gô he , ch -man ,
9

>
ment. Mais on est surpris d'entendre dire au
cheri - e : qre lon . 2°. e muer. ] Gátiche , au grand Rousseau , dans une Ode :
propre, se dit dece qui est oposé à droit. » Ecartons , ont-ils die , ce censeur intraitable ,
Le coté gliche , le pied gauche. » La main Que des plus beaux dehors l'atrait inévitable
galihe. Tourner, prendre à giûche , et non Ne fit jamais giuchir contre la vérité.
pas , à la gauche. » De- là tournant à gat- Gauchissement , est l'action de gauchir , ou
che , on voit l'autel principal des Chanoi- l'éfet de cette action. Ce mot est peu usité.
nes. La Lande. Il se dit par extension , * GAUDERON , s. m . C'est ainsi qu'on
des animaux. « Cheval qui galope sur le pied écrivait autrefois : on écric depuis long-temps
guứche ; et de certaines choses qui ont deux goudron . Richelet mer l'un et l'autre. Quel
parties , dont l'une répond au côté droit de ques-uns ont écrit godron , mais celui -ci a
l'homme , et l'autre au gaúche , » L'aile giù
. un autre seus. Voy. Goud.vn er Godron . =
che d'un bâtiment > d'une arınée . Au
* Depuis peu , gauderon a reparu dans le
figure , mal faic ct mal tourné. Il se dit Journ . de Mons. Le P. Fauque dans une des
des persones , et des choses , qui y ont ra- Let. É f. a dit 8giudrɔné. Dans le Journal
>

port. » Il est gztache à tout ce qu'il fait. Polit . de Gen. on voit dans le même article
22
1
»• Il a l'esprit all he , les manières gizli gaudron et plus bas goudron , mais en diversi
sens .
ches . » M. de Carac. . . . est dan giche
mais d'un gaúche qui fait pitié. Anon. = GAUFRE , s . f. GAUFRER , v. a. ( Gófre ,
>

Au propre , grû he est s. f. On dit , la 8 giûn


‫ܐ‬ gofré :: 1 " lon . au 1 " . dout,. au 2d.
żd 2 e .

che , pour la main gaûche. = Il s'em- -muer dans le subst. é fer. dans le verbe. ] 0
gaư- Gaufre est r ° . un rayon , un gâteau de
ploie aussi adverb. A gauche , du côté gall .

che, » A droite et à giû he. Fig. fam . miel. 2 °. Une pièce de pâtisserie fort
Prendre une chôže à giû he , à contre-sens , mince cuite entre deux fers', qu'on apèle
etdrecout autr
Prenemen
qu'on ne devrgrûc la pren
ait he
dre tà droite et à giúche
- gaufrier. = En si prov. Etre la gaufre
. , tirer dans une afaire , c'est se trouver entre deux
de l'argent à toutes mains, sans distinction extrémités fàcheuses > entre deux persones ,
d'afaires ou de persones. puissantes et oposées.
G A Z 323
G AV
Gaufrer, c'est imprimer de certaines figures ou une gavote. = L'origine de ce mot
sur des écofes avec des fers fait exprès. On vient des Provinces Méridionales , où l'ori
1 dle, en ce sens , gaufreur , de l'ouyrier qui apele gavot , gavote , les montagnards de
gaûfre ; et gaufrire , de l'empreinte qu’on Provence et de Dauphiné , qui pendant l'hi•
faitRemsur. On nt. ces mots ver quitent leurs montagnes pour chercher à
une étote en autref
écrivait la gaufra
ois tous vivre dans les villes .
avec deux f. Aujourd'hui on n'en met plus GAUPE , s. f. [ Gópe : 1"re lon. 2° e muet. ]
Terme d'injûre et de mépris. Femme mal
qu’u ne.
* GAVION , s.m. Mot populaire. Gosier. propre etdésagréable. » O la vilaine gaúpe !
» Il en a jusqu'au gavion : 'on lui a coupé le la sale gaúpe. Ilest baset populaire. L'Acad.
>

se contente de dire qu'il est du st. fam .


gavion GAUSSER ( se ) v. réc. [ Gocé : [ "e dout.
re

GAÚLE , s. f. GAULER , v. aa.. [ Gôle ,


gole : 2" lon. au ' , dout.. au 2d. 2° ee muet 2 é fer. Devant l'e muet , l'au est long : il
1"
dans le 1 subst. é fer. dans le verbe. ] Gaúle se gaüsse , se gaûssera , etc. ) » Vous vous
est , 1 ° . une grande perche : et gauler , c’est giussen de moi ; il se gaûsse de tout le
batre avec une gaûle. Gauler un noyer , un monde. - Il est populaire .
chataignier , etc. Gauler des noix , des cha- GAUSSERIE , s. f. GAUSSEUR , EÛSE , re
taignes , des amandes , etc. =
S2
2. Galle , s . et adj. [ Gocerie ; goceur , cell - ze : 1,
er
houssine , dont on se sert pour faire aler un lon . au 1 dour. aux 2 autres. 2° e muet
er
cheval . au 1 > lon. au dern. ) Moquerie , raille
GAULES , s. f. pl . GAULOIS , OISE re rie. Moqueur,râilleur. » Il ne l'a dit que par
adj. ec s. m. e f. [ Gôle , loaer, lok --ze : 1" gaússerie. „ C'est un gausseur , il est gaus
lon . aux 2 seur de son naturel . » Elle est gausselise ;
lon . au ier ; 2 e muer au 1 >
autres . ] Gaules est le nom ancien du pays , c'est une méchante gausseûse. — Ces deux
.
apelé aujourd'hui le Royaume de France. On mots sont populaires comme le précédent.
dit la Gaule , ou les Gaúles :. mais plus GAZ , s. m . ( Gâs , monos. long. ] Terine
souvent le dernier . Le P. Longueval , Hist. de chimie , fort en vogue aujourd'hui. C'est
de l'Égl . Gallic. die indiféremment, la Gaule, la partie aromatique volatile d'une plante.
>
ou les Gaules. Au singulier , prend - il l'art. Acad. On done aussi ce nom à l'air in
indéfini, ( la prép. de sans article ) comme Alaminable : gaz méphitique , etc. >
re

le font ?quelqu efois les noms des autres Ro GÂZE , s. f.Gazer , v . a. [ " lon . au
>

yaumes Dit-on les troupes de Gaule , comme


>
1 " , 2° e muet au subst. é fer. au verbe. ]
e Gazefil, est une étofe fort claire de soie , ou
on ? Je, neles letroupes
etc dir de France
croispas qu'opagi
: je pens,ed'Es n doit, de
d'Espagre d'or ou d'argent . Gazer , c'est couvrir
dire , de la Gzule , et encore mieux >
des avec une gâze . = On les emploie au fig .
mais seulement dans le st. médiocre. » Gazer
Galles . * Il n'avoit pas d'aussi bones troupes
que celles de Gaule . Hist. de l'Église. un conte , une histoire ; en adoucir ce qu'il
Bercastel. » Les Évêques de Gaule. Le P. y aurait de trop libre , d'indécent. » La gare
Longueval. Il dit ailleurs , de la Gaule >
ou est trop légère et le conte n'en est pas moins
des Gaules . révoltant. » En gazant, cette histoire licen
Gaulois , habitant de la Gaule , l'anc. cieuse , on l'a rendûe encore plus dange
nom de la France. = On dit proverbia- reûse pour les meurs. = M. l'Abé Dusserre
lement , d'un homme dont la conduite est Figon 'a employé cette métaphore dans son
franché , sincère et droite ; c'est un bon excellent panegyrique de Ste. Thérese : „ le
Gaulois , un vrai Gaulois. » Probité , fran- vice , dont autrefois une gaze légère voiloit
chise gauloise. w» Il a les manières gauloi ses, en partie les horreurs , se montre avec toute
Ea faic son effronterie.
les manières du vieux teinps. Un goût sévère pourrait
de langage on dit d'un vieux moi , d'une trouver cette expression peu digne de la gra
vieille locution , c'est du gıulois. » Ce dis- vité d'un discours religieux.
cours est rempli de termes gaulois , de locu GAZELLE , s.f. | Gazele : 2° moy . ;
tions gauloises. e muer. ] Sorte de bête fauve , qui est d'une
GAVOTE, s.f.il se dit er d'un air dedanse , grande légèreté. C'est un animal'd'Asie.
GAZER. Voy. GÂZE.
et de la danse dont les pas sont faits sur cet GAZETTE , s. f. GAZETIN , s. ni . Ga
air , » Jouer une gayoie , danser la gavote Ss2
324 GÉ A GÉL.
ZETIER , s. m . [ Gazère , zetein , ze tie': 2 ° les styles.
er
>
e
è moy , au er
1
> e muet aux 2 autres. 3 ° e GÉINDRE , v.'n. Gémir , se plaindre . ,,
muet au lºr é fer. au dern. ] Gazette , Il ne fait que Geindre. Rich. » Elle geine
feuille volante qui contient des nouvelles , continuellement. Acad. » Toure la nuit elle
et qu'on distribue à certains jours de la se- n'a fait que geindre et sangloter. Th. d'Éduc.
maine. Gazetin , petite gazette manuscrite. C'est une fille de boutique qui parle.
Il
Gazetier , celui qui compose la gazeite , ou > y a bien long - temps que Richelet a re
qui la colporte ei la done à lire. =On marqué que ce mot était vieux , et qu'ilne
apèle , en st. prov. , gazeite du quartier. pouvait trouver place que dans le style le
une persone qui est toujours la première à plus bâs.. L'Acad. se contente de dire qu'il
savoir et à répandre les mauvais bruits , les . est du st . fan. Elle ajoute qu'il ne s'emploie
anecdores scandaleuses .. guere que pour blâmer ceux qui se plaignent
GAZIER , s . m . [ 2° é fer. On ne prononce dans la moindre incomodité.
point l'r. Gurzié. ] Ouvrier en gâze. GÉLATINEUX , EỦSE , adj . GELÉE , s.
GAZON S. >
GazonEMENT
m .
e
> S. m. f.ersGELER , v . n. et a. [ itere é fer. aux deux
GAZONER , V. a . { 3}° e muet au 2d , é fcr. e
, e muet aux 2 autres.:ers2ė fer . au 3 * et
au neman
; : , né. ] Gazon , terre couverte 4 °: le 4e est lon. aux ? ! ""$ : neî , neuze.
d'herbe courte et menue. » Un siège , un lic Gélatineux. , qui ressemble à une gelée (nº.
de
gizon. Gazoner , revétir de gazon . 2° . ) Suc gelatineux ; matière gélatinetise:
Gaz one men t ,action de gazoner , ou l'emploi - Ce mot n'est guère en usage que par.
>

qu'on fait des gazons pour quelque mi les Savans. Gelée esc 1 °. grand )

ge
vra . froid qui glace . » Une forte gelée. = Gelée
GAZOUILLEMENT,s..m .Gazouiller, blan. he ,perite bruine froide et blanche ' ,
v. n. ) Gu: zou -glie-man , glie : 3 e muet au qui parait le matin sur les herbes , etc.
1' ' , é fer. au 2d : mouillez les 11. ) Faire 2° : Sec de viande congelé et clarifié. » Man
.

un petit bruit ,doux et agréable. Ils se disent ger


ger de la gelée.
de la gelée. C'est aussi da jus que
au propre , des oiscaux et des ruisseaux;.et
. l'on tiede quelques fruits,cuits avecle sucre,
au figuré , des jeunes enfans , qui comencent et qui prend la consistance de la gelée.
à parler . » Le gazouillement des oiseaux. > Gelée de groseille. == Geler ,, endurcir par
d'un ruisseau d'un jeune enfant... Enten : le froid . >> Le froid a été si grand , qu'il a
dez les oiseaux qui gazouillent. » Ruisseau gelé le vin dans les caves . » Il a glé les:
qui gazouille en coulant sur des cailloux. vignes : il les a gâtées quand elles étaient
Cet enfant comence à gizouiller.. = L'Acad . en boutons. Par exug ration , causer du:
ne le dit point des enfans . On a dit froid. » Vous m'avez gelé les mains. » Je
autrefois gazouillis pour gazouillement. Je suis tout gelé. Je sais gelé de froid . =
crois que les Poères peuvent s'en servir en- Fig. On dit d'un homme qui a l'abord 'extrêm
core , quand ce mot les acomodera mieux. mement froid , qu'il>gèle tous ceux qui l'a
» La rivière a gelé. V.
prochent.
GÉAI , s . m . [ Monos,. Ge : é fer. ] Oi . n.

seau d'un plumage bigarré , qui est du genre Les pieds lui ont galé. » On gèle dans cetre:
de ceux auxquels on aprend àà parler: chambre : on y a extrêmement froid .
GÉANT , GÉANTE , s. m . e . f. iitehenėį V.rée. » L'eau-se gèle : le froid était. si grand
V.
. 2° lon.
fer. On a dit autrefois , gente , que le vin se gelait dans le verre. V
ou ge'anne. Le 1 ' est le plus usité , dit Lá impersi » Il gèle. » Il a gelé bien serré . » Il >

Touche ; on peut dire aujourd'hui qu'il est cèle à pierre fen?re . Je suis tout le jour à
le seul en usage . L'Acad. ne dis point le froter dans le bois. Siv === Le proverbe dit:
2d et l'analogie ne lui est point favora- plus il gèle , plus il étreint , ce quise dit au
ble ; car, puisqu'on-dit géant avec uae ,.il propre ;eet au sfigure ,pourdire que plus un
cile à suporter !
est plus naturel dediregéante , que géane.1 mal dûr , plu ilest difi . » Il
Celui ou celle qui excède de beaucoup la
taille ordinaire des hommes. » C'est un géint,
a le bec gele: il est interdit : ifnedie mor:
Rein . 1 °. Dans le v . geler , le 1 ' ese change
er

une géante, » Taille , statûre de géant. > en è moy . devant la syil. fém .-il gèle , il géa
Alps à pas de géant > c'est , figureincnt , leri , ere .
faire de grands prog : ės dans quelque chose 2 °. * Se geler, ne se dit point des perso
que ce soit , Certe expression est de tous nes : c'est un gasconisme que de dire : je me
GEN 325
GE N
d'u n bon feu : on doit zº e muet . ] La chair qui est autour des
gèle quoiqu'au près d'un bon feu : on doit
dents .
dire: re gèle . re GENDARME , s. m . Se GENDARMER , V.
GELINE , les.Rich.
fi ĠÉLI NOTE , s.nef.mett é
[ 1 ent rec. GENDARMERIE , s. f. [ Jandarme , mé
fer.dcad. Port.er Trey. >

C
une merie 3 ° e muer au ier et au dern . é fer. au
e

pointd'acc lina sur


, (galent eux.1''sOn
est ]viLe
),ill'e. ditait
ignifi encôunere 2d. ) Gendarme , était autrefois un homme
>

poleuneuladejeu
qui en est le dim inu tif , po ur sig nif ier armé de toutes pièces , qui avait sous lui
ne poule engraissée . On le dit deux aûtres cavaliers . Aujourd'hui , c'est un
certaines compagnies d'ordonan
aussi d'une petite poule sauvage , pluxs déli- cavalier de ine
cate encore à manger que la perdri , avec ce: » Gendar du Roi . » Les Gendarmes de
laquelle elle a beaucoup de ressemblance. » la garde ,, etc. = Gendarmerie , tout le corps
a s ou simplement , gelinote .
Gelinde de boi des gendarmes et des chevau -légers , aurres:
GÉMEAUX , s. m. pl . [ ire é fer.Acad. le que les gendarmes et les chevau -légers de la
Dict. d’Ort.e: Trèy. ne mettent point d'accent garSedeGEN
du Roi
DAR. MER , se fâcher mal à propos ,
mais il ne
sur le.J C'ess'em inée ine
t laploi qu'e n se
cho parl antjum
que d'un x , et pour une case légère . » Il n'y a pas de
eaudes
quoi se tant gendarmer . » Pourquoi vous
GÉMIR
douze signes, du
v . Iodi
n: GÉMISSANT,
aque . ANTE, adj . gandarmez-vous là dessus. = Dabord l'Acad.
GÉMISSEMENT , s. m. [ Gémi , san , sante , n'en distinguait point l'usage : dans la denn .
>

ceman : 1 " é fer. ;' lon . au 2d et au 3 " , ée Édit. elle ne l'atribúe qu'au style familier.
>
e
e

muer au dern. Gémir a diférents sens , suivant == Suivant l'ancien Trév: on pourrait dire
les prépositions qu'il régit. Gemir de ou sur ; aussi gendarmer quelqu'un contre un aútre :
c'est pleurer , se plaindre : géinir de ses pé- mais si c'était l'usage aûtrefois, de quoi je
chés devant Dicu. Gémir szir les pécheurs,
> doute, cene l'est plus aujourd'hui. e
sur les désordres , etc. = Gémir sous , c'est GENDRE , s. m . [ Jandre : 7 lon . 2° 0
ère acablé , succomber. * Madame de B ... muer. ]Celui qui a épousé la fille de quel
amis l'un pour l’aucre. » L'opression dont les qu’un . » C'est mon gendré, votre gendre ,
Provinces g miss.zien . Hist.d'Angl. Il falait son gendre. » Prendre ou choisit quelqu'un
dire , sous laquelle , etc. = G &mir , se dit pour gendre.== Le Proverbe dit : quand la
de certains animaux , de la colombe , de la fille est mariée , on trolive beaucoup , ou il y
de genures', ce qui se dit figurément:
tourterelle.
choses inanimLes
éesPoètes
. » Lesfont
terrmême gimir
ibles mar ceauxles, a
desassez
autres a faires , pour dire , que quand elles
qui, frapant l'enclume, faisaient gémir les sont faites ', on croave beaucoup de secours et
profondes cavernes de la terre. Télém . » L'en- de moyens , qui ne se présentaient pas, quand
Faire d'une fille
. Lelésmas
clume gémissait sous les coups redoub s gend
deux éta
. Ib.c. elle t à, fai
ienres re.
prómerire une même chồse à .
GÉMISSANT
suittoujo c .le, fém
, ANTE
urs lesübs gémitquelquefois deux persones
qui.peut
GÉNE , s. plu
. f. GÊNER , V. act. [ 1 '"e -ouv. re

préc
le éder . :ouvert
et long : il ese pluss ouv au i1e" ,et devant la
ert au
er

Que de son peuple gémissanii syll. féin . qu'au 2d , et devant la syll. masc. }
e s Gêne , est i °. törtûre , peine qu'on fait sou
lag eics misèreiss. ante colombe. frirà
e géminiss
ColombSama souani , ougém Roussi un criminel pour lui faire avouer la
vérité . Acad . == On le disait aussi simple
Ente8 nds ma gémissante voHip
ix. p. et Aricie. ment pour tourment .
ISSEMENT
GMissement plasint e ulur oure ûse » Le Non , non , l'enfer n'a point de gêne. "
gém , ssé
des ble , desdomo ans , .de là Oni ne soit pour ion crinie une trop douce peine.
Mol .
colo
GEMME
mbe . , adj. [ Em , n'a pas le son d'art : Il est peu usité en ce sens.. On le dit plus
Pron;gnme.] Il se dit duselfossile ; qui se souvent des soldats qui font soufrir , injuste
mént et par violence , ceux dont ils veulent
áre des mines.
GENANTt, ANTE , adj.[ iter zalon. 1 tirer de l'argent.» Ilsmirene cepaủvre paysan
rain
Qui cont e me
; qui gén :»'Hom , emploi à la gêne, pour luifaire avouer où était son
>
2°. Son usage ordinaire est pour
e
GENC , 5. F. (Janci 18ct2lon. signifier" contraint fâcheûse ; unétars
e
.
gênant.»IVE
Sa con versation estye:
fort gên ant e, un
312 G A L GAL
homme honêre , juste, raisonable, d'un bon galanterie à satisfaire les siens. Beauzée.
comerce : » L'idée d un gel ne homme est La coquetterie est un dérèglement de l'esprit:
incompatible avec l'idée d'un hominc sans la galanterie est un vice de complexion, » "

honneur et sans probité. Mirn. Lhme Une femme galante veut qu'on l'aime et
Aimable. Un homme galant est un homme qu’on réponde તેà ses désirs : il suffit à la co at

1
qui fait la cour aux dames. ==Illl a un autre quelle d'être trouvée aimable et de passer !
sens au fém . Une femme gilante et une fem- pour belle. La première va sans cesse d'un
me qui a des intrigues , et qui ne se conduit engagement à l'aůtre : la seconde, sans vouloir
pas régulièrement. Voy : plus bas , après s'engager, cherche sans cesse à séduire . Ce qui
Galanterie. = En parlant des choses , ou do nine dans l'une , est la passion , le plaisir
>

il a ce 2d sens ; l'esprit gilant , l'humeur ou l'intérêt ; et dans l'aître, c'est la vanité , la


gilante , les manièreş gilantes , discours , légèreté , la fausseté. La Bruyère. Encycl.
style gılanı; ou ilsignifie , agréable , de bon 4. Petit présent. » Il lui fait tous les jours
goûr. » Habit gulani : fete gilante , encore quelque nouvelle gulunterie. » Vous prisez
plus que magnifique. trop un don si léger , ce n'est qu'une galan
O
GALANT , s. m . Amant, ainoureux . Acad, terie, = s . Action équivoque, et que l'on
Il n'a ce sens que quand on parle indéfini- veut excuser. » Ce n'esi, dit -on , qu'unepüre
ment , ou pour critiquer , ou pour se mo- gılanterie.
quer . » C'est le galant de toutes les dames GALANTISER , vi açt . Il est vieux , et ne 9

un galant banal. Hors de là , on dit am in ', » peut plus être employé que dans le bâs co
Une femme qui n'a qu'un galant croit n'être mique. » Galaniiser les daines, On die sé
point coquette : celle qui a plusieurs gilans rieusement, fuire le gilant auprès d'elles, ou
croit n'être que coquetie. La Bruy. On dirait leur faire la cour. Celui- ci est plus honêre ,
aujourd'hui amant. Le peuple dit encôre l'autre est plus du style basin ou critique.
galant, et c'est ainsi qu'il faut le faire parler. · GALBANUM , s. m . [ On pron . gulba
>

Galant, subst , a encórc un aûire sens : non.] Espèce de gomnetirée d'une plante.=
on dit le galant , c'est un gilant , comme on On dit , proverbialement, doner du gilba
dit , le drôle , c'est un drôle : mais il n'est nim , troinper par de faûsse promesses.
que du style fainilier. M. Garnier , ( Hist. de GÁLE , s . f. 'Sorte d'humeur , qui parait
Fr. ) dit de Borgia . » Telle était l'équipage sur la peau , et qui cause une grande deman
du galun !. Cela est peu digne du style de geaison .
l'Histoire. GALÉACE ou GALÉASSE , s. f . [[ 2° €
Rem . Quelques Écrivains et l'Ab. Du Bos fer. dernę, muet : Richelet mer les deux.
entr’autres diseni galand avec un d à la fin , L'Acad. ne
er
met que le 14: Trév . renvoie aussi
et La Fontaine a dit galande au fém . Fâble du 2d au 1° Grosse galère.
de la Belette , GALEFRÉTIER , s. m . [ 2 et 3 ° e muet :
La Galande fit chère lie . 4 é fer. ( Terme de mépris , bas et populaire.
Mangea , rongea , dieu sait la vie. Homme de néant et sans bien . » Il est fait
Et dans celle de la Grenouille. coinme un galefretier, » Ce n'est qu'an ga
>

Déjà dans son esprit la galande le croque. lefrerier.


Mais puisqu'on dit gılan !erie , galantiser etGALÉNIQUE , adj. [ Galérike : 2 é fer.
non pas gilanderie , glandiser , l'analogie dern . e muet.) Méthode gılénique. Manière
demande qu'on écrive galant , galante et de traiter les maladies suivant les principes
pon pas galand , galinde. de Galien , fameux Médecin , qui vivait dans
GALANTERIE , est 1 °. Agrément , politessé le 2 siècle. En plaisantani , docteur 84
dans l'esprit et dans les matières. » Cet hom- lénique , Médecin .
nie met de la ggılanterie dans tout ce qu'il Certain ivrogne , après maint long repas
fait , dans tout ce qu'il dit. == = 2 . Politesse Tombe malade. Un docteur galénique
auprès desdames. » ! s'adone à la galanterie : Fut apelé , etc.
il fait profession de gilintirie. = 3 °. Co Rouss.
inerce amours :ux et criminci. » Eiic a eu une GALÉNISME , s. m . GALÉNISTE , s. m .
galanterie , plusieurs galanteries. Ac ^u . Le jer se dic de la doctrine et de l'école de
Coquetterie, galanterie. (Synon .) L2cilet Galien ; le 21 de ceux qui y sont arachés.
per ; cherche à faire naître des desirs, la GALIRE , s. f. [2ė moy, et long. 3º e
muet. ]
GAL GAL 313
muet. ] 1º.° Bâtiment de mer Jong et de bås espèce de palet sur une longue table : » Jouer
bord , qui va ordinairement à rames et quel- au galet. e
quefoisàà voiles. = 2 °. Il se prend pour la GALETAS , s . m. [ 2° emuer, 3 lon .. On>

peine de ceux , qui sont condamnés å ramer ne prononce point l's. ] Logement qui est
sur les galères. » Condamner aux galères. = au plus haut crage de la maison. » Etre logé
Par extension , on le dit d'aứcres châtimens , au galerås. — Par extension , logement
où les condamnés sont mis à la chaîne ,et palvre et mal en ordre . » Il est logé dans un
employés aux travaux publics. On ne fusille vrai gilerâs. e e

plus les déserteurs , on les condamne auxga- GALETTE , s. f [ Galète : 2° è moy : 3 e.


lères de terre. muet. ] Espèce de gâteau plat . Dans
į1 On dit , proverbialement , vogrle la gılère, quelques villes maritimes, on done ce nom
arrivera ce qui pourra. » Nous avonsbesoin au biscuit.
de quelque évènement , comine vous dites , GALEUX , FÛSE , adj. [Ga-lell , lell -ze :
>

aux dép de qui il aparti


ends la mort de M.endderaTurenne , gileſiseQu
bis lon.
. Puisque ?.. a laVoy.
. i -Voy. » Chi
gale. BRE gil On. Bre
BISen>eux
BREBIS dit ,
ce ne peut -être
vogze la galère. Sév. = Qa'aloit -il fìire proverbialement, qui se sent galeux , qu'il >

dans cette gıılère ? Pourquoi alait- il là ? se gr.ite , ou qui se sen ? morveux , qu'il se
Pourquoi faisait- il cela ? On doit cette expres- mozche , quand quelqu'un se plaine de ce
sion à Molière , qui l'a employée dans les que l'on l'acuse sourdement, de ce dont il
Fourberies de Scapin : elle est devenue pro- est coupable en éfet. Certe expression est un
.

verbe. » Pourquoi son mari ne demeuroit-il peu bå se..


pas paisiblement chez lui ? Qu'aloit- il fiire GALIMAFRÉE , s. f. ( pénult. é fer. et
dans cette maudite galère. Sév . long. dern . e muet. ] Fricassée de restes de
GALERIE , s. f. [ 2€ et dern. e muer , 3e " viande.
lon. ] 1 ° . Pièce d'un bâtiment, beaucoup plus GALIMATHIÂS , s. m. [ Galim 1-tia :
longue que large , où l'on peut se promener dern . lon .
à couvert .
L'Acad. Trév. Rich. l'écri
2°. Corridor , qui sert à la vent sans h : celle h parait pourtant nécessaire
comunication des apartemens. 3°.. Allée comme dans apathie , pour qu'on ne pro

longue et couverte dans un jeu de paûme nonce pas gilimicia , apacie. ) Discours em
d'oùl'on regarde les joueurs. Il se dit aussi de brouillé et contus. » Un gilimarhás pompeux .
ceux qui les regardent. » La galerie a jugé = Les phrases longues et louches, c. à d .
>

que. .
4 °.Le travail que font les assié- dont les diferens membres n'ont pas de liaison
geans pour s'aprocher d'une place , à couvert entr'eux ; la mauvaise construction des mois ,
dela mousqueterie . On le dit aussi de ceux qui les composent ; l'assemblage des termes
qui travaillent aux mines , et des routes qu'ils qui ne sont guère faits l'un pour l'aûcre ;
pratiquent sous terre . l'emploi peu régulier des pronoms relatifs
On die figurément d'un discours , d'une sont autant de caûses du galimathias. Une
Histoire, où ily a beaucoup de portraits des construction nette et régulière ; la propriété
principaux personages dont on y,parle , que des termes; le soin de couper lesphrases trop
>

c'est une gilerie de portraits. C'est un bien longues ; l'atention à nepas prodiguer les que
ñauvais goût de les irop multiplier. Être et les qui , et à les placer à propôs , en sono
sur la galerie. ( nº. 3º . ) n'ê : re pas intéressé les remèdes. Voici un exemple remar
dans un évènement, dans uneafaire, done dequable
on parle. = -
de galimnathias. * Mascaron , parlant
la bataille de Rocroi ( dans l'Or. Fun.
On apèle les galeries d'un
homme , les lieux ou il va souvent. » Ce d'Anne d'Autriche.) » On demande ,dit -il ,
sont là ses galeries.
GALÉRIEN si ce jour fur le dernier miracle de la vie du
, s. m . [ 2° é fer. ien n'y a père , ou le premier de la vie du fils .. . Te
pasleson
auxgalères.d'ian.
ForçſatCelui,
. qui est condamné nonsle milieu et disons... ( C'est ici où co
>

GALET mence le gilimathias) que comme le sang du


s. m. [ Gale : 2 è moy. ] 1 °. Cail- père uni au fils faic son courage, le fils vi
quelqupolis
lous pl et
es ages .
plats, que la mer pousse,sur vant, par sa force , anime la mort du père
C'est un terine collec: eique par des comunicacions réciproques
.
tuf » Sepromener
sur le gilei.
sur le galec. » Échouer
Jeu ,, où l'on pousse une
2.. Jeu
si le ro vivint s'enrichie des victoires du roi
2° mort , le roi inore avoit trio:zphé dans ses
>

Tome II. Rr
314 GAL GAL
cendres par la félicité et le courage de son au galop . En parlant d'un cheval , prendre le
fils. —
- Après cette période,on est tenté de dire galop, se mettre au galop. = On dit,proverbia G
commeMolière lement vers
: ei voilà justement pourquoi entend oler le grand galop
, s'enle tombeau. : on sous
votre fille est muerte. . Si on ajoute vers
Boileau apelait gilimathias simple , ce l'Hôpital, on veut dire qu'on sera bientôt 13

qu’un Auteur entendait , mais ce que les ruiné. = Courir le grand galop: ( st. fig.
autres ne pouvaientcomprendre , et galima- famil.) » Il est vrai que votre enfant est un
thias double , ce qui était également inintelli- bon grôs garçon, mais il n'est point noir Cs
gible , et pour le lecteuret pour l'Auteur comme Bouters. Je ne puis soufrir cette com MAR !

lui même. Ann. Lite . Dans une note sur paraison , si ce n'est à courir le grand galop 11

Longin , il emploie galimathias adjective- dans le chemin de la fortune.


ment. » Comme ces vers étaient déjà fort GALOPADE , est 1 °. Action de Galoper.
galimathias d'eux -mêmes ; ils le sont devenus » Ce cheval a la galopade fort belle. 013
4

encore davantage par la perte de ce:x , qui 2 °. Espace qu'on court en galopant. » D'ici-là CC

les précédoient. il n'y a qu'une galopade . 13


GALION , s . m . GALIOTE , s. f. Le jer GALOPER , aller le g « 'op. Il se dit du che
se dit d'un grand vaisseau qu'on emploie à val , et du cavalier. » Ce cheval galope bien ,
faire le voyage d'Espagne aux Indes occiden- sur le bon pied. » Ils ont galopé deux heures
tales ; le 2d , d'une espèce de petite galère. = duranr. Viact. » Galoper un cheval, le
Galiote à bombes , estun bâtiment de moyene mettre au galop. — Fig.famil, poursuivre.
grandeur , mais très fort de bois , d'où l'on » Les sergens l'ont galopé tout le jour. =
tire des bombes sur mer. Sur les rivières Quelquefois il ne signifie que courir de côté
on apèle galiote un long bateau couvert , dont et d'autre. » L'ai galopé tout le jour , par
on se sert pour voyager . tout Paris > et fort inutilement. » Depuis
GALLICAN , 'ANE , adj. GALLICISME , longtems je galope cet homme sans pouvoir
s. 117. [ on prononce les 2 1 , sans les mouiller ] lui parler.= On dit que le temps gulope,
Gallican. ( En parlant du rit , de l'église de pour dire qu'il coule avec rapidité.
GALOPIN , s . m . [ Galo -pein. ) Petit
France ) » Le rit Gallican ; les libertés de
l'Église Gallicane. = Gallicisme, est 1 °. Une garçon qu'on envoie en comission . ---- On

construction propre de la langue française ; le dit par extension et par mépris , comme po
on dit : il vient de faire ; il va venir , sont liçon , d'un homme de néant.
des gallicismes. = 2°. Façon de parler pro- GALVAUDER , v. act. [ Galvolé : 2° dout.
pre de la langue française , transportée dans Devant l'e muet, elle est longue, il galvaú
une aître langue. » Cette traduction est pleine de , galvaúdera .] C'est en st. famil,maltrai
)

de gallicisine's. ter quelqu'un de paroles avec aigreur , ou


GALOCHE , s. f. Chaussûre de cuir , avec hauteur.
qu'on porte par dessous les souliers , pour se GAMBADE S. f. ( Ganbade : dero . e
>

garantir de l'humidité. En style prover muer. ] Espèce de saut sans art et sans caden
bial, menton de galoche , menton long , pointu ce. » Faire une gambade , des gambades, =
et recourbé. Fig . ( st . famil.) mauvaise défaire , lorsqu'on
GALON , s. m.
m GALÓNNER , ou Galo- substitúe une mauvaise plaisanterie à une ré
NER ,v. act. [ 3® é fer. au 2d. ] Galon , est ponsesatisfaisante. » M.de M ...ne sait com-.
un tissu d'or , d'argent, de soie , de'fil , de ment s'échaper : il se tire d'afaire par une
laine , etc. qui a plus de corps qu'un simple
ruban. » Habit chanârrc de Galon . Ga-
gambade. J.J. Rouss. = Payer enmonoie
de singe , en gambades. L'origine de cette
loner, orner ou border de galon . » Galoner expression proverbiale est , dans la coutume
un habit. Il se dit surtout adjectivement anciène,
anciène , d'exempter les bateleurs du péage ,
au participe , et des habits et des persones. » lorsqu'ils faisaient danser leur singe devant le
Habir galone , homme tout galoné. péager .
GALOP , s. m. GALOPADE , s. f. Galo- GAMBADER , v. n . [Ganbadé : ; Ion.
PER , .
v, 11. ( Dans le res lep ne se prononce 3 e'fer.] Faire des gambades, » Il gambade
jamais.] Galop , est l'alûre d'un cheval qui sans cesse.
court. » Le petit , le grand galop. » Alerle GAMBILLER , v. n. [ Ganbi- glié : 3 €
galop : mettre un cheval au galop; revenir lon. mouillez les ll. ] Frétiller , gemuer sans
GAN GAR ;' S
cesse les jambes , comme font les enfans. ressent pas de remords. On dit aussi d'un mé
i
GAMELLE , s. f. ( Gamèle : 2° èmoy. 3 °° chant homme que c'est une conscience gu
e muer. ] Écuelle de bois fort grande , ou l'on grense. e
mer la portion d'un certain nombre de soldats GANSE , s. f. [ " lon . 2° e muer.Le
>

ou de "marelots. » Être ou m.inger à la ge- Rich . Por!.renvoie à Gance , et préfère celui


melle , manger avec les soldats ou les ma- ci . ] Cordonet d'or , d'argent , de soie , dont
telors. on se sert pour atacher quelque chose. On s'en
GAMME ou GAME , s. f. Table conte- sert aussi comme de boutoniere. Ganse
naneles notes de musique , disposées suivant de Diamans , boutonière faite en forme de
keur ordre naturel. » Aprendre , savoir la ganse, et garnie de diamans.
gamme.» Il ne sait encore que la gume. » GANT, s . m . [ Il est long : le t ne s'y
à quel-
Sortir de game. = Ce mots, fournitChanter prononce janais. Plusieurs , d'après Richelet,
ques expressions proverbiale à écrivent gans au pluriel sans i. ] Chaussûre
quelqu'un sa game, le quereller. Changer de la main , divisée en cinq , pour y faire
de gem . , de conduite , de mesûre. -· Etre entrer les cinq doigts et le reste de la main.
= On l’emploie ordinairement au pluriel.
hors de gime , ne savoir plus où l'on en est.
- Mettre quelqu'un hors de game , le dé- » Porter des gans. » Mettre , ôter ses gans.
= On dir dans le style
concerter , le réduire à ne plus savoir que » Une paire de gans. =
répondre. familier , souple comme un gint , » Il faisait
GAN ACHE , s. f. La machoire inférieure le fier , le murin ; cette afaire , ces menaces
du cheval . Être chargé de ganache , ou avoir l'ont rendu souple comme un gint. Avoir
la ganache pesante , se dit , au propre, d'un tes gans d'une chôse , en avoir les prémi
cheval, qui a l'os de la machoire inférieure ces. N'en avoir pas les gans , ou la paire
fore grôs et revétu de beaucoup de chair , et de gans , n'être pas le premier à anoncer une
au figuré ( style plaisant et critique ) d'un nouvelle , à proposer mune idée.
homme , qui a l'esprit pesant . —
> On dit GANTELET , s. . [ Gantelè : ; " lon .
aussi : „ Cet homme est une ganzche. 2 e muet , 3º è moy. le t ne se prononce pas. ]
GANCE , voy. GANSE. Gant couvert de lames de fer , faisant partie
GANGRÉNE , s. f. [ Quelques Auteurs de l'armûre d'un homme armé de toutes
écrivent comme on prononce cangrène. Le pièces.
Rich. Port, renvoie du zer au 2d. Vau GANTER , v. act. Mettre des gants. »
gelas voulait qu'on écrivît gangreine, etqu'on Voilà des gants qu'on ne sauroit garter. » Se
prononçâr cangrène : mais l’i était là fort inu- ganter. V. n. Des ganes , qui gantent
tile : on l'a suprimé
. ) Au propre , mortifica-
tion totale de quelque partie du corps
bien , qui sontdemesûre à la main .
: f.GANTIER , IÈRE , s.
GANTERIE , s. f. GANTIER , e
Avoir la gangrène. » La gangrène s'est mise à m. et f. [ Ganteri e , lié ,tiè-re : " lon . 2° e
sa plaie , ecc. = Au figuré, erreur dé- muet au zer , é fer. au 2d , è moy. et long au
sordre , qui peuvent s'acroitre et avoir des 3°.]Ganterie , marchandise de gans. Gantier
suites facheûses. » C'est fait des lois , si pour çantière , celui ou celle qui fait ou qui vend
arrêter cette gangrène vous n'employez le fer des gants.
et le feu .
GANGRENER ( Se) v. réc. GANGRE- lonGARANCE,
. 3 ° e muer s.auf. I''
e
GARANCER
, é fer , au, Y.2d.act. [ 2°
er
>

NEUX , EÛSE , adj . [ ire lon . 2° e muet ; zė L'ancien Trév. écrit garence. ] Garance est
er

fer. au € , lon. aux 2 aútres : devant la syll. une plante ,donela racinesert à teindre en
1
5

fém. l’e muet sechange en èmoy. Il se gan- rouge.. Garancer , c'est teindre en garance.
grène , se gangrènera. ] Se gangrener ,c'est · GARANT , ANTE , s. m. er f. GARAN
>

secorrompre de manière que la gangrène se TIE , s. f. GARANTIR , V. act . [ L'ancien


la ga.ngGangreneux
forme rène. ,qui est dela natûre de Trév? écrit girene et ses dérivés avec une:
» Cette jambe va se gangrener : Richelet, girantavec un d , maisgarantie ,
elle sė gingrenera bientôt. » Sang gangre- rantir proûvent assez qu'il faut l'écrire avec
neux , disposition gangreneúse. = = Gangre un 1.
>
Dans le 2d , tie n'a point le son
né, où la gangrène s'est mise. » Brásgan- de cie , mais le r y a son propre son.
>

grené, jambe gangrenée. = En style figuré , Garant est i °. caution , celui qui répond
on apèle gangrenée uneconscience , quine du fait d'autrui ou de sonR propre
r 2
fait. »
3 16 GAR GAR
Lire
Se rend: e garant. » Je ne suis point 3.7.0 pas à grants , comme on dit : je vousprends
>

tm0 € de l'evenenient » La Religion ( si bon à partie , à témoin , et non pas à parties ,à


guriill que les hommes puissent réinoins. Mais cette remarque est peu utile
--meilleur gurvits ke tam
avoir , de la probité des hommes. MƏNTE3Q. aujourd'hui , où il paroît que prendre àgarant CONSTIT
Esprit des Lois. = Garante , n est d'usa- ne se dic plus ; on dic prendre pour garant ,
ge qu'en parlant des Traités entre les Prin- et dans ceite dernière locution , garantdoit
ces . » La Reine s'est rendưe girante du se décliner : - Je vous prends tous pour ga
Traité . Hors de là , on dir d'une femme , com- Fanis.
me d'un homme, qu'elle est garant , etc. =
> 2 °. Garantir , assurer , régit que et l'In
2°. Fig. Auteur dont on a tiré un tait 9 unc dicatif quand le sens est afirmatif, et avec
doctrine,, un passage , ou celui de qui on le Subjoncrif , quand il est négatit , ou in 416

tient une nouvelle . » J'ai pour garants de terrogatif. » Je vous garantis que cela est EJS

çe que j'avance , non -seulement les Pères et ainsi : je ne vous garantis pas que cela soit.”
les Théologiens, mais l'Oracle infaillible Qui me girantira qu'elle ( la postérité )
J. C. lui-même. » En raportant , pour ga- doit ( doive ) être plus équitable que . mes
tant de ma sincérité , les traits des anciens contemporains. Ling.
Auteurs, etc. Le P. Longleval, » Cette nou- 3 °. Garanti, participe , s'emploie substan
velle vous étonne ; un tel est mon garant. 0
tivement au Palais. » Le garanti exerce son
Garantir a deux sens : 1 ' . se rendre recours contre le garant.
garant ; garantir un Contrat >, une vente , GARCE, s. f. On apèleainsi , par injúre, une
ou assurer, affiriner. » Je vous garantis la fille ou une femme publique. C'est un terine
vérité du fait. == 2°. Préserver. Il régit inusité chez les honêtes gens. En cer
de. » Je ne puis vous garantir de la taines Provinces , on s'en sert pour signifier
mort. »» ll m'a giranti , ou je me suisgaranti une petite Fille ou une petite Servante. Voy.
d'être pris . Garantir , préserver , sau Garsi RE
ver ; ( synon. ) ce qui couvre ou protège de GARÇON , .s. m . [ Garson : 11 semble
manière à empêcher l'impression , qui se qu'il était plus naturel d'écrire garson degirs
roit nuisible , garantit : ce qui assiste ou que garçon de garce : on auroit évité d'em
prémunic contre quelque danger funeste , ployer la cédille , qui eſt une fertr: e: étran
qui pourroit survenir préserve : ce qui gère à notre Langue. ] M. Retif die rou
délivre d'un grand péril , saúve. ». Les vê. jours garson , perit-garson. 1 °. Enfant mâle :
>

temens, qui vous couvrent, vous garantise » Il a six girçons et quatre filles..”» Elle:
sent des injúres du tems : les gens armés est accouchce d'un beau garçon.= En Pro
qui vous acompagnent, vous préservent de vence , on dit enfunt , en ce sens. Voy . En
la nature vigoureise fant, nº . 2.
l'ataque des voleurs : . On dit aussi jeune homme
.

cncôre et des remèdes , qui la secondent. , pour garçon , qui n'est pas marié. Voy.JEUNE.
>

nt
vous salive e
d'une maladi . On Rem . nº. 4° . á la fin. = 2° . Célibataire. »
est . .

garanti par la résistance on est prés Il veut mourir garçon ; » vieux garçon.
servé par la vigilance on est sauvé Faire vie de girçon ; mener une vie de gar
.

par les secours , etc. Roul . Synon. con , se dit d'un homme, qui n'est assujéti à
= Garantie =
a aussi deux significations : aucun devoir.-3°.Populairement , valet.,
tion
s '. obliga de garantir . » Acte de gu- qui ne porte point dé livrées.»Apelez legarçon ..
rantie. = 2°.Dėdomagementauquelons'oblige. = 4° : Chez les ouvriers , celui , qui travaille :
» Être tenu à la garantie , 's'obliger à garan: chez un -Maitre ; garçon railleur , cordo
)

tie . nier , péruquier. — . 1° Brave garçon , en >

Rema 1°. Autrefois, on disait prendre à gi- parlant d'un soldat , brave
rant. La Fontaine l'a dit dans la Fáble de style familier , gilant homme. homm?. — En
» Vous êtes
1a Fortune et du jeune enfants un brave gargon , d'être venu nous voir. C'est
Elle est prise à garant de toutes aventures: le propós d'une grande familiarité. Voy.
Est-on
On
sat,étourdi,prend-on malsesmesures, Mauvais..— Ironiquement, beauou joli
,
pense en éire quitte en acusant le Sorr. girçon , homme qui a fait quelque sorise
Bref, la fortune a toujours tort. qui s est ennivré, etc. » Vousêtes un joli gire
Sur quoi Vaugolas fait cette remarque , qu'on pon :» Il s'est fait beau girços , etc.
doit dire : je vous prends tous à garant et non. GARÇONIERE , s. f. Iernebas et popus
GAR GAR 317
laire. Cuisisco..i les garçons. » C'est qui conduisent les aveugles : Je me suispris
une g '. ore.co garde , dit - il , comme ils s'arrêtent à certaines
* GLRD . Suivant Richelet , on dit , dans portes , etc. En Provence , plusieurs disent
le faini lier , Dieu vous gird , Dieu vous comme Montagne : je ne me suis pas pris
conserve. Gard est-là pour girdde. Cetre ex- garde de lui ; il ne s'en est pas pris garde,
pression n'est plus d'usage que chez le peu- pour dire , je ne l'ai pas apperçu ; il n'y
>

ple. à pas fait atention. = Prendre garde ,


GAR DE , s. f. er m . GARDER , v. act. régit aussi le Subjonctif précédé de que er
[ 2° e muei au jer , é fer. au 2d. ] Garde de ne . » Je l'avais souvent averti de prendre
ег

ese fém . quand il exprime l'action de garder , garde que ses débauches ne lui auirassent
et une femme qui garde er soigne un ma- quelque grand mall.eur . - Illl est à remarquer
lade ;il est mis . quand il signiñ celui qui que ce régime du Subjoncti , s'emploie quand
>

garde, et surtout ceux qui sont epréposés à le Verbe régi ne se raportef pas au sujet ( au
fa garite du Roi, » Un garde du corps , UnNominatif ) du v . prendre garde , er l'In
garde du Roi. Cependant l'usage le fair féin .' finitif quand il s'y raporte . » Prenez garde
en deux ocasions ; les gardes Françaises et que cet enfant ne tombe : prenen garde de
les girdes Ecossaises . En parlant distribu- 10mbir.. - Il faut observer aussi que la par.
-

tivement , on dit , un Soldat , deux Soliais ricule ne est indispensable dans le 1er régime.
aux gırdes , et non pas deux gardes Fran- * Prenen garde que persone vous séduise .
çaises, une girie Française . = Il est aussi Nouv. Test . Dires : ne vous séduise.
fém. quand il est collectif , pour significr des L'Acad . ne met point d'exemple de ce régime:
gens de guerre , qui font la garde .» Assoir, c'est un oubli.—De garde , espèce d'Ad
poser la garde . Relever , renforcer , dod- jectif ; facile à garder , à conserver . » Ces
bler la gurde , etc. fruits sont ou ne sont pas de garde , de bonne
Rem . 1. Garle se combine avec plusieurs girde : » Olives , figues scèles et alltres nour
verbes. — N'avoir garde régit de ; et l'In- ritûres de garde. Pluche. » Les filles song
finitif. Ordinairement il signifie ne pas ôser : de difficile girde : il faut veiller soigneu
» Il n'a garde d'y revenir. Quelquefois pourtant sement à leur conduite. On dit , dans un
il veut dire , ne pas pouvoir: „ Ils n'avaient alltre sens , qu'un homme est de bonne garde
>

garde de le reconoître au milieu des Aots . pour dire , qu'il garde long -tems ce qu'il
Télém . » Le Cardinal Infant n'avait girde possède ; et qu'un chien est de bonne garde ,
de comander alors dansles Pays-bas , puis pour dire , qu il garde , qu'il avertit bien ..
>

qu'il étoit mort à Bruxelles au mois de Mai . En garde , adv. Erre , ou se mnetare
D'Avr. —l'Acad. fait observer que cette ou se tenir en garde , contre • se de
expression n'est que du style familier. fier de ... » A moins que d'être toujours
Se doner garde ou de garde de , se dit à en girde contre les discours de ces Messieurs ,
peu près dans le même sens. La Touche ad- on pren.d insensiblement leurs sentimens. Sey ..
iner l'un et l'aûre : on ne se sert plus que du * Ni . Linguet dit se tinir og gurde , er je
24. Les Français se donèrene bien de garde crois qu'il est le premicr à l'avoir dit : »
d'acuser l'Église Romaine . Boss. - Leibnitz Ces Sparri ates se viennent de garde contre
ajoute , à la préposition de , la négative ne. »
> cette molesse des Sibarites. On dit , se :
Il se devaitdoner de garde de nerien faire tenir en garde et se donar de garde avec des
que ce qui lui seroit ordoné. Retranchez ne. sens et des régimes diférens. » La jeunesse
C'est comme ceux qui disene je crains de ne doit se doner de garde de hunter des liber- er
faire , ou , je vous défends de ne pas faire. tins . — Doner ou avoir en gurde; le 1°
SPrendre garde régit à des noms , et à ou régit l'Acusatif et le Datif ; le 2d n'a
n’a que
de des verbes. » Prenez garde à vous , à ce le 1"' régime. » Il m'a donné sa bourse en
que vous faires. » Je prendrai girde uue garde : je l'ai eủe long-tems en girde .
0

autrefois à ne pas me laisser surprendre : REM. 2°. Il y a grande diférence entre


.

» Prenez garde" de tomber. Ce dernier régi- Cupitaine des gardes > et Capitaine aux
er

me est le plus usité. On peut'employer l'au- girdles : le 1e se dit d'un des quatre Capi-
tre , sous la direction de l'oreille et du goût . taine des Gardes du Corps ; le 2d, d'un Ca- .
* Se prendre garde de est un gasconisme. pitaine du Régiment des Gardes Françaises.
Montagne , qui était gascon , parlant des chiens, Rem . 3 °. Garde entre dans la composi-
318 GAR GAR
tion de plusieurs mots , rais il me suit pas possesion d'employer garder neutre , au lieu
le genredu mot auquel il est joint. Garde- du réciproque se garder WC
1
PA

bourique , garde- chasse, garde -côre , garde- Gardez qu'avant le coup votre dessein n'éclate.
nape sont masculins , ainsi que garde- bois , Rac. Androm .
garde- fou >, garde -magasin . On dit
Gardez de négliger une amante en fureur.
!
! 1

dans le Dict. Gram . qu'il en est un dedeux Id . Ibid. .

genres , garde -robe : on se trompe , il est Dans le premier vers , Racine done à gar five

toujours fém . aussi bien que garde -noble et der le sens de prendre garde , et dans le
garde - bourgeoise. Ceux -ci sont des termes second , celui de se garder. — C'est dans 1

de Pratique . Il est à remarquer que ce dernier sens que Boileau a dit aussi dans
dans ces composés , garde est indéclinable , son Art Poétique .
et que le signe du pluriel ne doit afecter Gardez donc de doner , ainsi que dans Clélie ,
que le mot >, qui lui est joint. On doit dire L'air ni l'esprit françois à l'antique Italie.
au pluriel , garde-côtes et non pas gardese Et ailleurs :
côtes , comme écrit M. Linguet ou son Im
primeur. Et ainsi garde- boutique , et non Aux dépens da bon sens , gardez de plaisanter.
pas gardes-boutiques , comme on le lit dans
>
On trouve aussi dans Molière , et gardez
la Marchande de modes Th. d'éduc. Là , de rien dire ; et dans Volcaire , gardez de
dans
onc point être hazarder. Jien ai trouvé des exemplesd'autres
garde est un verbe : il ne doitdFrançaises
décliné : mais dans gardes ,gar- Poères estimés
Rousseau . OnCrébillon
, dans dans servir en
peut doncer s'en
des Suisses , garde , est un nom , c'est pour
quoi on le decline. Et deplus ,ce n'estpas der
vers ,; gardez
mais en
-vousprôse
,etc., il faut dire , se gar
un nom composé ; et il ne doit point y
' avoir de cirer entre ces deux mots com Rem. 1 °. Quoique garder et conserver
me on en met un dans lespremiers. Voy. aient
Pluriel , nº. 1º . Voy. aussi Prête et Porie.
beaucoup de raport , ils ne sont pour
tant pas synonyms, et on ne doit pas les
GARDER, v. a.' ? ? é fer. ] 1°. Con- employer indiféremment l'un pour l'autre.
server . » Dans les chaleurs on ne peut gar Il me semble qu'il y a un défaut de pro
der la viande = 2°. Ne point se dessai. Lois
priété: »dans cetteaddition
Cette phrase est
>
de très-anciène
l'Origine des;
sir : » Il ne peut rien garder , il done tout.
3 • Veiller à la conservation ; les trou.
Théodorion l’a gardée dans sa Traduction ,
pes qui gardent le Roi; ou à l'assistance , Je crois que conservée était là le mot pro
garder un malade ; ou à la détention , gar- pre.
der un prisonier ; ou pour empêcher la dé 2 °. On employait volontiers autrefois le
térioration ; garder les bois , les vignes. Vi garderdans lesens de préserver;, garan
v .
Garder les brebis , les agneaux ,, les vaches, țir , empécher. " Je te garderai de l'heure de
les cochons . = 4 '. Défendre , protéger : la tentation. Boss.
» Ce que Do
D .. garde est bien garde . Les belles feuilles , toujours vertes ,
>

Garantir : Dieu vous garde de pareils amis. Qui gardent les noms de vieillir.
Voy. plus bas. Rem . 2º. 5o. Observer , Malh .
garder les Comandemens de Dieu , le silence :
la chascecé , etc. Garder des mesûres, la bien Des roses que sa niain gardera de vieillir.
séance , etc. = 6º. Se garder , se défier. Rac.
» J'aime mieux mourir , que d'avoir tou- Les Poères feront bien de ne pas laisser
jours à me garder , et de mes amis et de perdre cette locution : mais dans la próse ,
mes énemis. Se garder de avec l'Infinitif ; elle est moins nécessaire : elle parait suran
se doner de garde . » Il se gardera bien de née dans le beau style , et ne s'est conser
le faire , il ne sera pas assez sot , ou assez vée que dans quelques phrases du style fa
téméraire pour le faire. » Il faut bien se garder milier. » Dieu vous garde de mal : Dieu
de l'ataqaer. » Saladin , qui craignoit encore vous en garde ;
plus sa rencontre que celle des ennemis Le goût public aurait-il, par mégarde ,
se garda bien de l'atendre. Hist. de Saladin. Reçu la loi du leur. Dieu nous en garde.
Dans ce sens , il est souvent mieux d'ajou Rousseau,
ter bien à garder, = Les Poères sont en » Dieu vous garde de mal encontre , etc.
G A R GAR 319
3. On dit , garder la maison , la cham- n ' Un garde-robe de bois de noyer. Ce inot
bre, le lit ; ne point sortir de la maison : n'a ni ce nombre , ni ce sens.
demeurer dans la chambre , dans le lit pour GARDEUR , EỦSE , S. m . et f. GAR
>

cause de maladie. » Il ne garde pas le lit DIEN , ENNE > ou ÈNE , adj. et subst. [ Gar
mais il garde la chambre . * . Il est échapé deur , dell-ze , dien : die-ne : 2" lon . au 2d ,
>

à Mme . de Sévigné de dire : elle a girdė è moyen au dern. ] Ces deux mots ont le
son lit , sans rien avaler que des bouillons. même sens , ( celui , celle qui garde ) mais
Pourquoi son lit ? Garde- t- on le lic d'un ils sont bien éloignés d'avoir le même em
aúrre ? C'est comme ceux qui disent , j'ai ploi. Le premier ne se dit que dans ces
mal à ma jambe . phrases ignobles : gardeur de vaches ; gar
4. Garder s'unit à plusieurs noms pour deuse de cochons. Le second s'emploie pour
former des expressions composées. Garder des objets plus nobles. — Adj. » L'Ange ))

rlant des gens de guerre. Gardien. » On la fera gardiène des éfers de


parlant
les rangs , en pa
Garder son rang , girder sa gravité. la seccession ( st. du Palais ) : on a cru qu'il
Garder la fièvre , un rhume , etc. l'avoir y avoir des démons , gardiens des trésors.
long-terns sans discontinuation . Garder Subst. masc. Supérieur d'un couvent
une médecine , un lavement ; ne pas vomir des Religieux de St. François. » Le Gardien
l'une, ne pas rendre tiop- tôt l'autre. des Cordeliers , des Capucins , etc. Le P.
En style proverbial , la garderà quelqu'un ,
) >
Gardien .
ou la girder bone , arendre l'ocasion de se GÂRE , interj . et subst. SE GARER V.
venger . réc. { re" lon au er , 2° e muet au :er é
Autre grief : tu contrefais les gens ; fer. au 2d. ) 1 ° . Gåre est l'impératif du v.
En cela tu crois plaire , et ne plais à persone : garer. Il se dit par manière d'interjection .
Tel en rit sur autrui, qui te la garde bone , Gåre , gâre ! écartez -vous pour laisser pas
. Lorsque l'on rit à ses dépens. ser. » Gare de - là ! Gare de devant ! Gare
Du Cerceau . donc ! Gåre l'eau ! Il se dit aussi par
En donºr à garder , en faire acroire , menaces : » Gåre le fouet , le bâton , les
tromper . Garder les manteaux , n'être étrivières , etc. = Ilrégit quelquefois
être que et le subjonctif. » Elle se refuse au
plutôt être
pas d'une partie de plaisir ; ou plutôt
témoin des plaisirs d'autrui sans les parta- plaisir , mais elle l'aime : gâre qu'elle n'y
>

ger; favoriser les plaisirs d'autrui sans en cède.. Mariy . = Sans dire gare , sans
jouir ; se tenir à la porte tandis que les aû avertir. » Je sortis avec mon petit paquet ,
tres jouissent en dedans. MARIN . - Garder sans dire gare à persone. Id. On l'emploic
le mu let , s'ennuyer à atendre . - Garder une ordinairement sans régime. » Il est parti
poire pour la soif , se conserver une ressour- sans dire gare. » Il frape sans dire gâre.
>

ce.
.
— Et quant on veut avertir quelqu'un 2°. Gåre , subst . Lieu préparé sur les
.

de prendre garde qu’on ne le trompe : bon rivières pour mettre les bateaux en sûreté..
Garer un bateau
homne , garde ta yache , lui dit- on.
> l'atacher , c'est
Quand chacun fait son métier , les vaches. dans une gâre.. Se garer , se défen
sont bien gordées : tout va bien , quand dre de quelqu'un ou de quelque chose. Il
chacun ne se mêle que de ce qui le regarde. ese familier , et d'un usage peu étendu. » Il
GARDE-ROBE , ś. f. [ C'est un gasconis- faut se girer d'un fou : garez- vous de cette
>

me de faire ce mot misc. er de dire un garde- voicûre !


robe : il faut dire , une garde-robe. ] 1°.La GARENNE , ou GARÈNE , 5. fém . GA
chambre destinée à y mettre les habits , le RENNI
RENNIER GARÉNIER
ER , ou GARÉ NIER , š.S. m . Lieu où
linge, les hardes de jour et de nuit , et où l'on conserve des lapins. --Celại qui a soin
couchent ordinairement le valet ou la femme d'une Garène. = * Suivant Menage , quoi.
de chambre. = — 2 °. Tous les habits et au- qu'on dise garenne , on doit dire garannier ,
tres hardes d'une garde -robe. » Il ou elle a et non pas garenier : Aujourd'hui on ne dit
une garde-robe fort riche. = 3 ° . Le lieu que celui-ci.
.

où l'on met la chaise percée. Aler à la GARGARISER ( SE ) v. réc. GARGARIS


girde-robe , se décharger le ventre . = 4°. ME , s. m . [ Gargarizé , ris-me : dern . é fer.
4. ME er
* En Provence et ailleurs, on dit garde-robe au 1 e muer au 2d : devant la syll fém .
pour armoire. On le fait même masculin . l'i du er. i est long : il gargarîse , gargare
320 GAR G A R
sera , etc. ] Se gargariser , c'est se laver la pas du beau style. * On a dit aussi garni
gorge avec quelque liqueur , en l'atirant et ment , et on le dit encôre en plusieurs Pro
la repoussant à diverses reprises. Gargaris- vinces. » Duguesclin purgea la France de
me , 'se dit , et du remède avec lequel on se ces méchans garnimens et fainéans de guerre.
gargarise et de l'action de se gargariser. Brantome.
GARGÓTAGE , s. m. G AKGOTE , s. f. GARNIR , V. act. Pourvoir de ce qui est
GARGOTER , v. neut . GARGOTIER IÈRE , nécessaire. Il régit de : » Garnir un bufet
s. m. et fém . [ 3 ° e muer au 2d , é fer. au de vaisselles , un cabinet de tableaux , ure
e e

3 et 4 , è moyen et long au dern. ] Gar- ville de vivres et de munitions. = Segar


gote se dit d'un petit cabaret où l'on done nir a deux sens : se saisir : » Il se gar
à manger à bas prix . Gargoter , hanter les nit toujours le premier de tout ce qui l'ac
gargotes. Gargorage , repas mal propre , comode : Se munir. » Il faut se garnir con
viandes mal aprêtées. Gargötier , ière ,celui, tre le froid. Garni a le même régime
celle qui tient une girgite . que son verbe ( la prép. de : » Étui garni
= Par ex-
tension et par mépris , on apèle girgore , d'or : boite de portrait girnie de diamans. Il
tout lieu où l'on mange mal proprement ; se dit sans régime dans cette phrase , cham.
gargıtier , tout cabaretier ou cuisinier qui bre garnie , maison girnie , hôtel garni ;
aprece mal à manger ; et grgster , boire et qu’on loue toutmeubles , et fournis de rou
manger mal proprement er vilainement. tes les choses nécessaires.
GARGOUILLE , s . f. [ Gar-gou- glie : GARNISON , s. f. [ Garnizon. ] Propre
mouillez les ll , 3º e muer. ] Gouttière de ment, c'est un nombre de soldais que l'on
pierre. L'endroit d'une gouttière par où l'eau met dans une place , ou pour la défendre
fombe. » La girgouille d'une gouttière. contre les énenis ; ou pour contenir les peu
GARGOUILLEMENT, s . m .GARGOUIL- ples dans le devoir. » Il commandoit la gar-:
.

LER , v. neut. GARGOUILLIS, s. m . [. Gar- nison , et donnoit des loix dans le Serrail
>

gou -glie- man , glić , gli .: mouillez les ll ; et dans la ville . MARIN , Hist. de Saladin.
e
2° e muet er jo é ter. au 2d . ] Gargiuil- On dit , laisser girnison , sansarticle :
lis exprime le bruit que fait l'eau en com- » Le Vizir y llissa gernison. Ibid.
bant d'une gargouille. Par métaphore,, = Par extension , on le dit d'une troupe
on apelé gargouillement le bruit que fait de Soldats , ou de Sergens qu'on envoie dans
>

l'eau quelquefois dans la gorge , dans l'es- une maison , pour s'y établir et y être dé
tomac er dans les entrailles ; et l'on a dit frayée jusqu'à ce que le maître ait payé ,
gargouiller , des petits garçons qui barbo- ou se soit présenté ; ou pour veiller à la
tent dans l'eau ; et font un bruit semblable conservation des meubles saisis sur lui. =
au gargouillis. L'Acad. remarque qu'on se sert du terme
même qu'il n'y a qu'un
GARGOUSSE , s. f. [ Gargou -ce : dern . de garnison , lors inême
e muet. On a dit aussi autretois gorgsuche. Soldar, qu’un Archer .
Trév . les met tous deux ; l'Acad . ne met GARNITÚRE , 6. f. [ 3 € lon . dern. e
que le 1 "', ] Charge de poûdre pour un ca. muer. ] 1 °. Ce qui est mis pour garnir ou
non , envelopée dans du gros carton . pour orner quelque chôse. »· La garnitúre
GARNEMENT , s. m. ( Garneman : 2° e d'une chambre. » Une garnitlire de diamans ,
muet . ) Libertin vaurien. On ne le dit de rubans. » Une garnitúre verte , bleứes
>

guère- tout seul , et sans quelque épithère: jaune , etc. = 2°. Assortiment compler de
C'est un franc girnement ; an mauvais quelque chose que ce soit. .» Une garniture
garnement. Cemot est bâs. La Font . de dentelles, de boutons, de porcelaine, etc.
>

a pu dire dans la Fable du Chat et d'un 3 °. En termes d'Imprimerie, les divers


.

vieux Rat. bois , dont les Compositeurs se servent pour


Le peuple des souris croit que c'est châtiment, former les marges et séparer les pages.
Qu'on a pendu le gurnement. GAROU ( Loup ) adj. m . L'on a apelé de
Mais Mme. Dacier a commis une double ce nom lesmauvais loups , dit M. de Bufon ,
faute d'avoir dit dans un Poème épique. c. à d. des loups , dont il faut se garer. =
Égisthe choisit dans le peuple vingt garne- En style proverbial , on apèle loup- garou ,
mars dis plus terminés. - L'Acad. met un homme bourru et farouche.
ben ou sans rem..que, Cercainement , il n'est GAROUAGE , s. m . 11 an’a licu que dans
cette
GAS GAT 321
temps.. » Les domestiques , quand ils ne sont
cette phrase , aller ou être en garouage , en temps
de mauvais lieux , en des lieux de débauche. pas veillés , gaspillent le linge , les hardes ,
St. famil . et critique. les provisions. » Le gaspillage des matières ,
GARROT, ou GÀROT , s. m. GARROT- qui servent à la nourriture des hommes
>
re
TER , ou GÂROTER , V. act. [ 1" lon. dern . sufit seul pour rendre le luxe odieux à l'hu
fer au 20. Dans le premier , le et final ne manité. J. J. Rouss. » Ce chef d'ofice est
é.
se pronon ce pas. ] Garrot a deux sens , qui un grand gispilleur : cette cuisinière est une
ont peu de raport l'un avec l'autre : 1 °. En grande gispilleûse , etc.
parlant d'un cheval, c'est l'assemblage des GÂTE. Il ne se dit pas tout seul : il se
és des épaules au bâs de l'encolure. » Ce joint à des mots qui sont masculins. Gâle
cheval a été blessé sur le garro! == On inétier , ouvrier qui done sa peine à trop
"le dit figurément ( st. famil. ) d'un homme bon marché. Gâte- pâte , gîte-bois , gâte
gui a reçu quelque ateinte à sa réputation , cuir , etc. ouvrier ignorant , qui gâre les
qui nuit à son avancement. == 2°. Bâton matières qu'il emploie. — Gate -papier ,
court , dont on se sert pour garorer er ser- ( st: plaisant ) mauvais Auteur .
rer des noeuds de cordes. GÂTÉ . Voy. après Galer. re
GAROTER , lier >, atacher avec de forts GÂTEAU , s. m . [ Garg : 11€ lon. 2° dout.
>

liens. » Garoler un prisonier. = Fig. et au sing. lon . au plur. Gâteauz. ) Espèce de


famil. lier quelqu'un par des actes qui l'em- pâtisserie , ordinairement plate et ronde ,
de faite avec de la farine et des cufs. Il yen
pêchent de manquer à ses engagemens ,
dissiper son bien , ecc. * » il se hâta d'en a au beurre , et au sucre . = Fig . ( st .
imposer
de le garroter par des par
à l'Empereur des plaintes , et famil .) avoir partau gâteau , au profit..
soupçons. Moreau. » A qui mieux mienx, ils firent tous ripâille ,
Les liens par lesquels ce Prince s'est lui- Chacun d'eux eut part au gâteau .
même garruté. Id. La métaphore n'est pas La Font.
fort noble , et a l'air un peu sauvag . * » Le moins de gens qu'on peut à l'entour du gâteau.
Idem ,
Bénissez la sage prévoyance de vos ancêtres,
qui par les douces chaînes dont ils vous ont Trouver la five au gâteau ( allusion à la
garroté dès votre enfance 9, ont su vous dé- fève qu'on met dans le gâteau des Rois )
rober àà la fureur ... de vos propres passions , faire une bone découverte , une rencontre
)

plus rcdoutables peut- être que vos plus cruels heureûse . re


énemis. L'Ab . Royou. Là groter contraste GÂTER , v. a.. [ Gáté : 11€ lon . °
.
2 é fer.]
trop senasiblement avec douces chaînes . Il ne 1 .°. Endomager , mettre en mauvais état . »»
devroit s'employer qu'en mauvaise part. La nielle à gåré les blés : le Tailleur a
GASCON , ONE , s. m. et fém . GASCO- gâté votre habit. » Vous avez gâté votre
NADE , s. fém . GASCONISME , s. m. Le '' maison , en voulaut la racomoder.-Fig.
est le nom des habitans de la Guienne. Il „ Ils étaient convenus de tout : un mot a
est pa
ssé en priciErbe , pour signifier un tout gâté. = 2°. Salir , tacher. » La pluie ,
fanfaron , un hableur . '» C'est un gascon . la boủe ont gâté cette robe : on ne peut plus
On le dit rarement s
des femme . Gas- la mettre . 3 ° Gâter , être trop indul
zº.
corade , fantaronade , vanterie outrée. Gas- gent. » Gåter un enfant un domestique.
Cinisme , façon de parler propre des Gascons; » C'est domage qu'on gíte ce jeune homme
et l'on comprend sous ce nom , les peuples il étoit bien né il pouvoir réussir. Marm .
de toutes nos Provinces méridionales. ‫ و·ر‬Non- Mais vous me le gález, Madame , et je ne peux
tagre , et le Poère Théophile sont pleins de Entendre de sang froid des mots si dangereux .
gisconismes . Barthe.
GASPILLAGE , s. m. GASPILLER , V, > 4º. Corrompre : „ Les mauvais livres ,
act. GASPILLEUR , EÛSE ; ' s . masc. et fém . la mauvaise compagnie gâtent les jeunes
[Gasp:-glia-je., glié , glieur., , gliell-ze : gens , leur gârent l'esprit et le coeur.
mouillez les il : zé fer. au 2d , lon. au . Se gâter ,> se corrompre » Cette viande
dern . ]Gaspiller c’est dissiper son bien par s'est gãrée. » Ce vin se gâle , comence à
des dépenses inutiles. Gaspillage , action de se garer. - Fig . Cet homme s'est gåré ,
>

. Gaspilleur ,elise , celui, celle qui il a contracte de mauvaisesqualités.


gaspiller » Il a gespillé son bien en peu de perdu desa réputation.
gaspille.
>
Il a
Erre gâté , être
Tom . 11. Ss
322 GA U GAU
devenu trop délicat , trop dificile , » Nous Gauchement , d'unemanière gaúche. Galla
somines tellement gâte's , qu'à peine pouvons- cherie , action d'un homme gaûche. Ils so
nous croire que cette simplicité și naturelle, disent , plus souvent au figuré qu'au propre, >

puisse être véritable. Télém. » Je suis bien maisils ne sont quedu st. fam . » Il fait tout
gâtée sur le bon goût. Sév. =— gaúchement. » Il a fait une étrange grûche
6º. On dit grâchement.
en st. fig . fim. qu'un homme gâte bien du rie. » L'homme vraiment honêre ... donc
papier , qu'il écrit beaucoup et mal , ou des l'ame élevée à la roideur et à la giûcherie ,
choses inutiles ; qu'il gâte le métier , qu'il qui vont avec les grandes tailles en tout
fait trop bon marché de sa peine ou de sa genre. Linguet. » Parune suite de cette gat
marchandise ' , ou qu'il fait au-delà de son cherie , vous faites , M. le Marquis , ensei >

devoir . — Gåter quelqu'un dins l esprit gner par Gang ... à ce Cardinal ( Que
>
d'un autre : nuire à sa réoutation. » On l'a rini ) le Tolérantisme. Anon.
bien giré dans lesprit ie ses protecteurs. » Ce REM . Gaúchement n'est pas dans les Dic
mauvais procédé l'a gåté dans le no.de. tionaires : mais il est dans la bouche de tout
GÂTÉ , Ée , part. et adj. En'in gilé , le monde , et de ceux qui parlent le mieux ;
i pour qui l'on a eu trop d'indulgence , ei qui : et quand ce serait un neologisme , il est
est devenu volontaire , capricieux, délicat , utile et inême nécessaire.
dificile. » C'est un enfine gâr ; ce qui se dit GAUCHIR , V. 11. GAUCHISSEMENT , S.
souvent avec raisin , iné ne des persones m . [ Gochi , chiceman : ," dout. 3 ° e muet
âg 3. On doit éviter de le dire au au 2d. ) Au propre ,, giuchir , c'est dérour
fein , parce qu'il a un sens peu honete: ner le corps pour éviter quelque coup. » !!
* GÂTELR , s. m. Ce mot est dans Ri auroit été percé , s'il n'eût un peu gauchi.
n

chiler , gileilt de p.piers , barbouilleur = Au fig. n'agir pas franchement. Il n'est


méchant Ecrivain. Le Rich. Port.. ne met pas pas du beau style. Bossuet a pu dire, dans un
gâleur, mai gire -papier. ouvrage polémique : » Quelle misère de gau
GIÚCHE , adj.m . et F. GAÛCHEMENT, chir toujours, et de ne jamais parler franche
adv , G 1 Te he ch man , ment. Mais on est surpris d'entendre dire au
CHF WIE , S. f.f [ gì họ >

cheri- e : 1h lon . ze muer. ] Gaîche au grand Rousseau , dans une Ode : -


1
profre, se dit de ce qui est oposé à droit. » Ecartons , ont-ils dit , ce censeur intraitable ,
Le coié grliche,
8 le pied gauche. » La main Que des plus beaux dehors l'atrait inévitable
galihe. Tourner, prendre à giûche , et non Ne fit jamais geuchir contre la vérité..
pas , à la guiche. » De- là roup.ini à gal- Gauchissement , est l'action de gauchir , ou
che , on voic l'autel principal des Chanoi- l'éfet de cette action. Ce mot est peu usité.
nes . La Lande . Il se dit par extension , * GAUDERON , s. m . C'est ainsi qu'on
des animaux.» Cheval qui galope sur le pied écrivait autrefois : on écrit depuis long-temps
guúche ; et de certaines choses qui ont deux quadron. Richelet mer l'un et l'autre. Quel
parties , dont l'une répond au côté droi
droitt de ques-uns ont écrit godron , mais celui-ci a
l'homme , et l'autre au gaûche. » L'aile guû *un autre seus. Voy. Goud,on et Godron. =
che d'un bâtiment d'une armée.
>
Au Depuis peu , gauderon a reparu dans le
figuré , mal faic et mal tourné. Il se dit Journ . de Mons. Le P. Fauque dans une des
'
des persones , et des chises., qui y ont ra- Let. É f. a dit gudrone. Dans le Journal
port. » Il est grûche à tout ce qu'il fait. Polit . de Gin. on voit dans le même article
; Il a l'esprit gull he , les manières gall- gaudron et plus bas goudron , mais en divers
>

ches . » M. de Carac... est dan guiche sens .


>

mais d'un gaûche qui fait pitié. Aron. = GAÙFRE , s. f. GAUFRER , v. a. ([ Gofre ,
re
&giú . gofré ; le lon . au 1" dout. au żd. 2 ?
Au propre , grû, he ests. f. Oa dir ,Illa sem.
)

che , pour la main gaứche.


>
muer dans le subst. é fer. dans le verbe. )
ploie aussi adverb. A gauche , du côté gaû- Gaufre , est 1º. un rayon , un gâteau de
che, » A droite et à g.iû he . Fig. fam . miel. 2 °. Une pièce de pâtisserie fort
Prendre une chôse à giû he , à contre-sens , mince , cuite entre deux fers , qu’on apèle
et tout autrement qu'on ne devrait la pren- . gaufrier.
gaufrier.
dre . Prendre à droite et à gauche , tirer dans une afaire En st prov. être la gaufre
, c'est se trouver entre deux:
de l'argent à toutes mains, sans distinction extrémités fàcheuses , entre deux persones;
>
d'afaires ou de persones . puissantes et oposées..
G AV G A Z 323
Gaufrer, c'est imprimer de certaines figures ou une gavote. = = L'origine de ce mot
1
sur des étofes avec des fers fait exprès. On vient des Provinces Méridionales , ou l'on
dle,en ce sens , gaufreur , de l'ouyrier qui apèle givot , gavote , les montagnards de
gaûfre ; et gaufrûre , de l'empreinte qu’on Provence et de Dauphiné , qui pendant l'hi•
fait sur une étote en la gaufrant. ver quitent leurs montagnes pour chercher à
Rem. On écrivait autrefois tous ces mots vivre dans les villes .
avec deux f. Aujourd'hui on n'en met plus GAÙPE , s. f. [ Gôpe : 1re" lon. 2° ee muer. ]
qu’une. Terme d'injûre et de mépris. Femme mal
* GAVION , s. m. Mot populaire. Gosier. propre et désagréable. » O la vilaine gaủpe!
» Il en a jusqu'au gavion : 'on lui a coupé le la sale galipe. Il est baset populaire. L'Acad.
gavion. se GAUSSER
contente de dire qu'il est duGocé
st. fam . dout.
GAÚLE , s. f. GAULER , V. a.
>
Gôle ( se ) v. réc . [ : 7" re

golé : re" lon. au 1" , dout. au 2d. 2° e muet 2° é fer. Devant le muet , l’au est long : il
>
dans le subst. é fer. dans le verbe. ] Gaûle
o
se galisse , se gaûssera , etc. ) » Vous vous
est , 1 ° , une grande perche : et gauler , c'est gausser de moi ; il se gaússe de tout le
>

batre avec une gale. Gauler un noyer , un monde. - Il est populaire.


chataignier , etc. Gauler, des noix , des cha GAŮSSERIE , s. f. GAUSSEUR , EÛSE
‫داوود‬ taignes , des amandes , etc. = 2 °. Gable , ş . et adj. [ Gócerie ; goceur , cell -ze : 1
.
re

houssine , dont on se sert pour faire aler un lon . au 1 dour. aux 2 autres . 2° e muet
er
cheval. au , lon. au dern. ] Moquerie , raille
OISE
rie. Moqueur, râilleur.» Il ne l'a dit que par
GAÚLES , s. f. pl. Gaulois .
re
adj. et s. m . et f. [ Göle, loker, loa-ze : 15€ gaússerie. » C'est un giusseur , il estgaus
lo au
n. 1er ; 2e e muer au 1 > lon . aux 2 seur de son naturel . » Elle est ausseitse ;
autres. ] Galles est le nom ancien du pays , c'est une méchante gausseûse. Ces deux
apelé aujourd'hui le Royaume de France . On mots sont populaires comme le précédent.
dit la Gaule , ou les Gaúles : mais plus GAZ , s. m . [ Gâs , monos. long. ] Terme
souvent le dernier . Le P. Longueval , Hist. de chimie , tort en vogue aujourd'hui. C'est
de l'Égl.Gallic. dit indiféremment, la Gaule , la partie aromatique volatile d'une plante.
ou les Gaules. Au singulier , prend - il l'art . Acad . On done aussi ce nom à l'air in
$ indéfini, ( la prép. de sans article) comme Alam nable : gaz méphitique , etc.
le font quelquefois les noms des autres Ro- GAZE , s.s f. GAZER , v . a . [ " lon. au
>

yaumes ? Dit- on les troupes de Guale , comme er >


2° e muet au subst . é fer. au verbe. ]
on dir , les troupes de France , d'Espagne , Gaze, est une étofe fore claire de soie ou

etc ? Je ne le crois pas : je pense qu'on doit . Gazer, c'est couvrir


de hl d'or ou d'argent
dire , de la Gaule , et encore mieux des avec une gâze . = On les emploie au fig.
Gadles. * Il n'avoit pas d'aussi bones troupes
d'aussi bones troupes mais seulement dans lerest. médiocre.r » Gazer
que celles de Gaûle ! Hist . de l'Église . un conte , une histoi ; en adouci ce qu'il
Bercastel. » Les Évêques de Gaule . Le P. y aurait de trop libre , d'indécent. » La gare
Longueval. Il dir ailleurs , de la Gaule , ou est trop légère et le conte n'en est pas moins
Gaules
des . révoltant. » En gizant , cette histoire licen
GAULOIS , habitant de la Gaule , l'anc. cieuse , on l'a rendûe encore plus dange
nom de la France . — On dit proverbia- reúse pour les meurs. = M . l'Abé Dusserre
lement , d'un homme dont la conduite est Figon a employé cette métaphore dans son
franche , sincère et droite ; c'est un bon excellent panegyrique de Sue . Thérese : „ le
Garlois , un vrai Gaulois. » Probicé , fran- vice , doni autrefois une g.ize légère voiloit
> >

chise gauloise. » Il a les manières gauloises , en partie les horreurs se montre avec toute
les manières du vieux teinps. = Ea fait son effronterie . Un goût sévère pourraic
de langage , on dit d'un vieux mot, d'une trouver cette expression peu digne de la gra
vieille locution , c'est du giulois. » Ce dis- vité d'un discours religieux .
)

cours estulremp
tions ga oiseli de termes gaulois , de locu GAZELLE , s. f. | Gazele : 2 ° è moy : 3 °
s.
e muer. ) Sorte de bête fallve ; qui est d'une
GAVOTE , s.f. il se dit er d'un air de danse , grande légèreté. C'est un animal' d'Asie .
et de la danse dont les pas sont faits sur cet GAZER. Voy. GâZE.
air, » Jouer une gavote , danser la gavote
> GAZETTE , s. f. GAZETIN , s. n . Ga
SS 2
324 GÉ A GÉL
ZETIER , S. m. [ Gazère , zetein , ze -tié : 2 ° les styles.
е
è moy, au jer e muet aux 2 autres. 3 ° e GÉINDRE , v.'n. Gémir , se plaindre.» dure:]
muet au 1er é fer. au dern. ] Gazette Il ne fait que Geindre. Rich. » Elle geine GE!
feuille volante qui contient des nouvelles continuellement. Acad . » Toute la nuit elle
et qu'on distribue à certains jours de la se- n'a fait que geindre etsangloter. Th. d'Éduci point

maine. Gazerin , petite gazette manuscrite. 11C'est une fille de boutique qui parle. poruke,
Gazetier , celui qui compose la gazeite , ou у bien long- temps que Richelet a re hands
qui la colporte et la done à lire. On marqué que ce mor était vieux , et qu'il ne
apèle , en st. prov . , gazette du quartier. pouvait trouver place que dans le style le
une persone qui est toujours la preinière à plus bâs. L'Acad. se contente de dire qu'il
savoir et à répandre les mauvais bruits , les . est du st. fam . Elle ajoute qu'il ne s'emploie
anecdores scandaleuses. guere que pour blâmer ceux qui se plaignent. W

2
GAZIER , s. m. [ 2° é fer. On ne prononce dans la moindre incomodité.
point l'r. Gü- zić. ] Ouvrier en gâze. GÉLATINEUX , EUSE , adj . GELÉE, s.
GAZON s. mm . GAZONEMENT ,
>
e
s. m
m.. f. GELER , V. n. et.a. [ ire é fer. aux deux
ers
GAZONER , V. a. [ 3 ° e mueo au 2d , éfcr. e
e muet
е
aux 2. autres.:ers2ė fer. au zé et
au ; : neman , né. ] Gazon ., terre couverte 4° : le 4e est lon. aux 4 !""$ : neli
neủ , nelze.]
úze
d'herbe courte et menue. » Un siège , un lic Gélarineux , qui ressemble à une gelée (nº.
> G
Com
de gazon. = Gazoner , revétir de gazon. 2 °.. ) Suc gelatineux ; matière gélatineúse.
Gazonement,action de gazoner , ou l'emploi
> Ce mot n'est guère en usage que par.
qu'on fait des gazons pour quelque ou- mi les Savans. Gelée , est 1 °. grand
vrage: froid qui glace . » Une forte gelée. = Gelée
GAZOUILLEMENT,s. m. Gazouiller , blanhe , perice bruine froide et blanche,
.

V.
er
n.
} Gu - zou -glie -man , glie : 3 ° e muet au qui parait le matin sur les herbes , etc. =
Iº > é fer. au 2d : mouillez les 11. ) Faire ° 2 : Sec de viande congelé et clarifié. » Man

IN
un petit bruit , doux et agréable. Ils se disent ger de la gelée. = C'est aussi da jus que
au propre , des oiscaux et des ruisseaux ; . et l'on tire de quelques fruits ,cuits avec le sucre,
au figuré , des jeunes enfans , qui comencent et qui prend la consistance de la gelée.
>

à parler..» Le gazouillement des oiseaux. Gelée de groseille. Geler , endurcir par


d'un ruisseau d'un jeune enfant.» Enten- le froid. -» Le froid a .étési grand , qu'il a
dez . les oiseaux qui gizouillent. » Ruisseau gelé le vin dans les caves. » Il ag a 8 ‫ ܬ܂‬lé ‫ܐ‬les
qui gazouille en coulant sur des cailloux . , vign es : ilil les a gårécs quand elles étaient
vignes
Cet enfant comence à gizouiller . = Llcad. en boutons. = Par exageration , causer du:
ne le ditpoint des enfans . = - On a die froid. » Vous m'avez gelé les mains. » :Je
t. Je suis tout gelé. » Je suis gelé de froid. =
autrefois gazouillis pour gazouillemen
crois que les Poères peuvent s'en servir en- Fig. On die d'un homme qui a l'abord 'extrê
core , quand ce mot les acomodera mieux. mement froid , qu'il gèle tous ceux qui l'a
GEAT , s. m . [ Monos,. Gé : é fer. ] Oi. prochent. = V . n. » La rivière aa gelé....
seau d'un plumage bigarré , qui est du genre Les pieds lui ont gile. » On gole dans cette :
de ceux auxquels on aprend à parler. re
chambre : on y a extrêmement froid .
GÉANT , GÉANTE
>
illes é V.rée. » L'eau.se gele ::lefroid étaie si grand
, s . m .et F. ge’ante
. ° lon.
fer.2" On aaditautrefois , gante,
er
a
que le vin se glait dans le verre. V;
» Il gèle. » Il a gelé bien serré. » IIl
ou géanne. Le 1 ' ' est le plus usité , dit Lá imperso
Touche ; on peut dire aujourd'hui qu'il est gèle à pierre fen're. Je suis tout le jour à
le seul en usage . L'Acad. ne dis point le iroter dans le bois.Sv.== Le proverbe dit:
2d er l'analogie ne lui est point' favora- plus il gèle , plus il étreint , ce qui se dit au
ble ; car , puisqu'on dit géant avec ua é , il propre ; et gure , pourdire que plus un
er au figuré
est plus naturel de dire géante , que géine.1 mal dûre , plus ilest dificile à suporter.» Il!
>

:
Celui ou celle
taille ordina quihomme
ire des excèdes. »deC'est
beauc oup la a leRen.
un géant, bee 1°gele
.
. Dans .gelert , :leilne
: il estle vinterdi > se moto
1" edit change
une géante, » Taille , starúre de géant . en è moy . devant la syil. fém . ilgèle , il ge
Aller à pas de géant , c'est , fi crement
> lera , ere.
faire de grands prog: ės dans quelque chose 2 °. * Se geler , ne se dit point des perso
que ce soit , Cette expression est de tous nes : c'est un gasconisme que de dire : je me.'
GEN ĠEN 325
gèle quoiqu'au près d'un bon feu : on doit dents.
dire : i gèle .
ze muet. ] La chaiř qui est autour des
re
GÉLINE , s. f . GÉLINOTE , .ss. f. [ 1 " & GENDARME , s. m. SeGENDARMER , V.
fer. Acad . le Rich. Port.er Trey. nemettent rec. GENDARMERIE , s. f. [ Jandarme , mé
.

point d'accent sur l'e. ] Le 1'' signifiait une merie 3 ° e muet au 1 et au dern , é fer. au
er er

poule , ( gallina)il est vieux. On dit encore 2d .] Gendarme , était autrefois un homme
Ic 2d qui en est le diminutif , pour signifierarmé de toutes pièces , qui avait sous lui
une jeune poule engraissée . === On le dit deux aîtres cavaliers . Aujourd'hui , c'est un
aussi d'une petite poule sauvage , plus déli- cavalier de certaines compagnies d'ordonan
care encore à manger que la perdrix , avec cc: » Gendarine du Roi . » Les Gendarmes de
laquelle elle a beaucoup de ressemblance. » la garde , etc. = Gendarinerie , tout le corps
Gelingte de bois ou simplement , gélinote . des gendarmes et des chevau -légers , aücresi
GÉMEAUX , s.m. pl . [ rre é fer.Acad. le que les gendarmes et les chevau -légers de la
Dice. d'Orie: Trey. ne meitene point d'accent garde du Roi .
sur le. ] C'est la inême chose que jumeaux , Se GENDARMER , se fâcher mal à propôs,
>

mais il ne s'emploie qu'en parlant d'un des et pour une caûse légère. » Il n'yquoi
a pas de
douze signes du Zodiaque. quoi se tant gendarmer. » Pour vous
GÉMİR , v. nn:GÉMISSANT , ANTE, adj . gindarmez -vous là dessus.= Dabord l'Acad.
GÉMISSEMENT , s . m . [ Gémi , san , sante , n'en distinguait point l'usage : dans la deun.
re e e

ceman : 1" é fer. ;' alon .au 2d er au € 3 , é Édir. elle ne l'atribûe qu'au style familier::
muer au dern. ] Gémir a diféreurs sens , suivant S
I = Suivant l'ancien Trèv. on pourrait dire'
les prépositions qu'il régir. Ge'mir de ou sur' , aussi gendarmer quelqu'un contre un aútre :
c'est pleurer , se plaindre : géinir de ses pé- mais si c'était l'usage alltrefois, de quoi je
chés devant Dicu. Ge'mir sur les pécheurs
Gémir sous , c'est, doute , cene l'est plus aujourd'hui. re
sur les désordres , etc. GENDRE , s. m . [ Jandre : 1" lon . 2° 3
être acablé , succomber. * Madame de B ... muer.] Celui qui a épousé la fille de quel
amis l'un pour l'autre . » L'opression dont les qu’un . » C'est mon gendré , votre gendre
Provinces 8g miss.iens. Hist. d’Angl. Il falait son gendre. » Prendre ou choisir quelqu'un
dire , sous laquelle , etc. = Geinir , se dit pour gendre. Le Proverbe dit : quand la
de certains animaux, de la colombe, de la fille est mariée , on troûve beaucoup, où il y
tourterelle. Les Poères fone même gémir les
a asser de genures', ce qui se dit figurémenc:
choses inanimées. » Les terribles marteaux , des autres afaires , pour dire , que quand elles
qui , frapant l'enclume, faisaient gémir les sont faites', on troầve beaucoup de secourset
profondes cavernes de la terre. Télém . » L'en- de moyens , qui ne se présentaient pas, quand
clume gémissait sous les coups redoublés. 16. elles étaient à faire. Faire d'une fille
GÉMISSANT, ANTE , qui gémit. Le masc. deux gendres , promettre une même chose à
suit toujours le subst. le fém. peut quelquefois deux persones.
le préc : der. GÉNÉ , s. f. GÊNER , V. act. [ ire e-ouv.
er

Que de son peuple gémissani: et long : il est plus ouvert au 1e , et devant la


.

Sa main soulage ics inisères. syll. téın . qu'au 2d , et devant la syll. masc. }
Roussi Gêne , est i °. tortûre , peine qu'on fait sou
Colombe gémissante , ou gʻmissante colombe. frir à un criminel pour lui faire avouer la
>

Entends ma gémissante voix. vérité . Acad . = On le disait aussi simple


Hipp. et Aricie. ment pour tourinent.
GÉMISSEMENT , plainte douloureûse.» Le
>
Non , non , l'enfer n'a point de géne. "
gémissement des blessés , des mourans , de l'à Qui ne soit pour ton crime une trop douce peine:
colombe. Moi .
GEMME , adj . ['Em , n'a pas le son d'art: Il'est peu usité en ce sens,-- On le dit plus:
pron, & nme.] Il se dit du sel fossile ; qui se souvent des soldats qui font soufrir , injuste
are des mines .
re
mént et par violence , ceux dont ils veulens
GENANT, ANTE , adj. [ 1'e et 2º lon . ) tirer de l'argent.» Ils mirentce pauvre paysan :
>

Qui contrains, qui gêne: » Homme, emploi à la gêne , pour luifaire avouer où était son
gênant. » Sa conversation est fort gênante, argent. -2°. Son usage ordinaire est pour
GENCIVE , s. f. [ Jancive : 1 et 2? lon. signifier une contrainte fâcheûse ; un étars
>
GEN GEN
326 t, où l'on se trouveréduit. » C'est une Maxime, règle , aprobation générale.
violen
terrible gêne de n'oser jamais dire ce qu'on Général, universel ; ( synon.) ce qui est gés
pense. » La rime et la mesûre mettent l'esprit néral regarde le plus grand nombre des parti
du Poère à la gêne,, » La crainte du blame et culiers , ou tout le monde , en grôs : ce qui
du mépris ciènent le vice comme à la gêne. estº universel regarde tous les particuliers ,
MARM . ou tout le monde >, en détail . » Le gouverne
REM. Gênes , dans le sens de douleurs est ment des Princes n'a pour objet que le bien
général ; mais la Providence de Dieu est uni
vieux .
Sur le duvetd'un lit , théâtre de ses génes. Boil. verselle. Gir
Gir.. Synon. En parlant des
C'est le Seigneur qui nous guérit,
persones , qui a un comandement ou une
Il prévient nos besoins , il adoucit nos gênes. administration d'une grande érendûe. Lieute
Il délie , il brise nos chaines, nant général des armées du Roi. Colonel
Rouss . général. Trésorier , Receveur général , etc.
S.m. Il se dit ou de celui qui comande
L'exactitude de la rime a fait préférer à Rous
scau >, gênes à peines .= Se doner la gêne , en chef une armée , ou du Supérieur g'néral
-

se mettre l'esprit à la gêne , s'inquiéter , se d'un Ordre Religieux. = Généralat , ne se


le sensde
n'a le
tourmenter.. —- IlIl n'a d'esprit dit que dans cette acception , pour signifier
peine d'esprit
sensde peine
que dans ces phrases ; on ne dirait pas sa gêne, la dignité du général , ' et le temps que dure
mes gênes
ni GÊNER . act. 1 °. Incomoder , contrain-
son autorité. Il se dit sur-tout de l'Emploi du
, v.
, premier supérieur d'un ordre. On ne le dit
dre les mouvemens du corps . » Cet habit le guère d'un général d'armée . En général,
géne. » Ce corps de jupe la gêné beaucoup. adv. d'une manière générale . » Tant en géné )

= 2 . Tenir en contrainte. » Ne vous gêner ral qu'en particulier. = Généralement, uni.


pas : je ne veux pas vous gêner. » Dans cha- versellement. » Il a été g'néralement aprouvé.
que état on ne voit de loin que ce qui plait , > » Généralement parlant, qui est infidèle à
et de près que ce qui gêne. SEGAUD. » La Dieu , n'est point fidèle auxhommes.
rime gêne beaucoup les poètes. On dit qu'on GÉNÉRALISER , v. act. ( Généralizé
est gêné par le terrein , etc. quand il ne 7 " , 2° et dern. é fer. ' l'i est long devant l'e
>

laisse pas la liberté de bâtir comme on vou- muer : il generalise , généralisera. ] Rendre
drait ; ce qui se dit aussi figurinent d'un général. » Généraliser un principe , une mé
ouvrage , d'une afaire.
= Géné, ee , adj . thode , une hypothèse, etc.
Contraint. » Air gêné ; taille , démarche GENERALISSIME, s. m . Celui qui dans
génée , etc. une armée comande aux généraux eux mêmes.
REM . * Autrefois les Poètes disaient se GÉNÉRALITÉ , s. f. Qualité de ce qui est
gêner , pour se tourmenter . général . » Beaucoup de propositions , de
Quoi ! ne vous plairez-vous qu'à vous géner sans maximes sont fausses dans leur généralité.
cesse .
Rac . Bérén . = Au pluriel , discours vagues. » Il n'a die
GÉNÉALOGIE , s. f. GÉNÉALOGIQUE , que des généralite's qui n'avaient qu'un
adj.GÉNÉALOGIS TE , s.m . [ 11 et 2 é fer. raport indirect au sujet qu'il trairait, et qui
dern . e muet. ] Généalogie
re

, est la suite, et le ne nous ont rien apris . En France on


dénombrement des ancetres, et quelquefois apèle Généralité l'étendûe de la Juridiction
des diférentes branches d'une famille , qui d'un Bureau des Trésoriers généraux deFran
remontent à une souche comune. Généa- ce.. » Généralité de Paris , de Moulins , etc.
logique, qui apartient à la généalogie. » " GÉNÉRATEUR , TRICE , adj.GÉNÉRA re
Arbre , histoire , table généalogique . TIF , IVE , adj . GÉNÉRATION , s, f. [ i" et
Généalogiste , qui dresse , ou qui faitdes gé- 2° é fer. tior , dans le dernier , se prononce
néalogies . comm e cíon en prôse , et ci-on en vers. ] Le
er ad ecrit est un terme de Géométrie. Qui
1 ''
GENER , Voy. GÊNE .
GÉNÉRAL , ÁLE , adj . GÉNÉRALEMENT & engendre . Point générateur d'une ligne; ligne
adv.GÉNÉRALAT , s. m. [ 1" et 2° é fer. 4
re
° génératrice d'une surface. Le 2d est du
e muet au 2d , et au 3 ° où en a le son d'an :
e
discours comun . Qui apartient à la généra
geréraleman . ] Général , die des choses , Uni- tion .» Vertu générative. Il est peu usité.
>
versel , qui est comun à un grand nombre. » Génération , estou l'action d'engendrer : ha
Réglément, concile , consentement général. bile ou inhabile àla génération , ou la posté
GEN GEN 327
rité d'une persone ; la génération de Not , de cheval d'Espagne entier. Alors on doit écrire
Jacob. Jusqu'à la 3 et 4° génération. » De genet sans accent sur le zde. =
génération en génération . = En parlant des espèce de chat sauvage , dont la peau s'em
Genette,
choses, production. » La generation des plan- ploie en fourrures. = A la genere , adv.
tes , des métaux , etc. » Aler à cheval à la genette ; avec les étriers
GÉNÉREUX , EÛSE , adj . GÉNÉREÛSE re
- fort courts , comme font les Turcs.
MENT , adv. GÉNÉROSITÉ , s. f. ( r " e er 2e éé GENEVOIS
re
, OISE ,> adj . E Genevoa , voa
e
fer. 3- lon. aux ; premiers , reú , reú - ze , ze : 1 " eret zº emuet ; 3 lon. ] Nos anciens
geman , roziré. ] Généreux , est r©. Magnani- apelaient genevois les citoyens de Gènes.
me. » Homme genéreux , Princesse géné- Aujourd'hui on les apèle Génois ; et l'on ne
reuse. Cæur généreux , âme generellse. Sen- done le nom de Genevois qu'à ceux de Ge
timent genéreux , résolution gé.séreliseа , etc., nève.
= 2.Libéral . » Il est généreux ; il a l'âme GENEVRIER , s. m. Suivant La Touche.
généreuse ; il aime à doner. = 3°. En par- Il se dir de l'arbrisseau , et genièvre du fruit
Jant de quelques animaux ; hardi. » Lion ou de la baie , que ce gramairien écrit genè
aigle, coursier généreux : vre . — L'Acad . ne dit que Genièvre pour
GÉNÉR EÛSEMENT , D'une manière gené- l'un et pour l'aûtre . Voy. ce mot. = Riche
teúse , dans les deux premiers sens. » Com- let met genevre , genievre et genevrier et
batre , se défcadre généreủsement Pardoner ;
>
selon lui le plus usité est le pet , et ensuite le
en user génerelise ment. 2d : c'est tout le contraire aujourd'hui.
GÉNÉROSITÉ. Magnanimité, ou libéralité. Quelques-uns , dit M. de Wailly dans le
Exercer, faire paraître sa générosité. Rich. Port. disent genevre pour la graine , et
REM. 1°. Genéreux , aime assez à précéder genevrier pour l'arbuste. = Le Dict. de
le nom qu’il modifie , du moins dans le dis- Trev. die Genévrier (avec un accent sur le
cours soutenu. » Généreux étranger. Gress . 2d e ) de l'arbrisseau et genièvre du fruit , en
» Généreux guerrier. Jér. Dél.» Un généreux ajoutant que quelques-uns disent genèvre. e
dépit, enfant du courage et de la raison , GENIE , s. m . [ 1" é fer. 2° lon . 3 ° e
s'empare de son âme et en bannit la honte. muer. ] 1° . C'était chez les anciens ce qu'ange
Ibid . est parmi nous. On disait : bon ou mauvais
2°. Brebeuf ee Corneille ont employé géné- genie. Le génie de Socrate. Poussé par son
' reux substantivement. mauvais genie , etc. On dit encore par un
... , Ces cruels généreux. reste de langage païen : le génie de la Fran
Font voir ce que la guerre a de plus rigoureux. ce , l'ange tutelaire de la France ; le génie de
Breb. la Peintûre , de la Poésie, de la Musique ;
Ces cruels généreux n'y peuvent consentir: le génie qu'on supôse présider à chacun de sesi
Corn. Arts. — 2. Talent de l'esprit. » Avoir du
3 °. Dans le siècle dernier , on donait à gé genie pour les afaires, pour la poésie , etc..
néreux et a générosité une signification plus la
étendue . Outre le sens de mignanime , cou-
.
suivre écarts, etc.
ou forcer asonsesgenie
philosophie comme génie de
» Le celui du
rageur , libéral ,on leur donnait encore celui Poète. Les Hely.- » Qu'on reconoisse en lyi
de sensible
>

sensibilité: » Je ne suis pas plutôt leur génie et leur caractère , ( des an .


moins généreux , dit Voiture , à ressentir ciens orateurs ) que leurs pensées et leurs
cette faveur que vous l'avez été à me la faire. expressions. D’Aguess. = Génie , talent.
er

» Ceserait manquer d'esprit , de générosité ( Synon .) Le 1e parait plus intérieur, et tenir


et de vertu que de ne pas aimer parfaitement un peu de l'esprit inventif : le 2d semble être
une persone en qui toutes ces chồses se trou- plus extérieur, et tenir d'avantage d'une exé
wenten un tel point. Id. etc. cution brillante .. On a le génie de la Poésie :
GENÈSE , ' s. f. [ Genèze : 114. é fer. 2° ¢ et de la Peintúre : on a le talent de parler et
moy. et
livres long :3emuer.
de l'ancien Testament ]. Le premier des de déclamer. » Tel qui a dit génie pour com
poser n'a point de talent pour débiter. Gır .
GENÉT , s. m . GENETTE , s. f. [[ 1 " e Synon. == 3 ° . Génie , se prend quelquefoisi
er

muet, 2° ê ouv. au r'" , è moy. au 2d. ] Genét, pour la persone qui a du génie : mais on ne
est le nom d'un arbuste, qui a les fleurs jaû- peut l'employer dans toutes les ocasions où
ne ! C'est aussi le nom d'une espèce de l'on emploierait le nom de la persone. On
328 GEN G RN
dira bien : cet homme est u’n beau , un grand est désigné en français par l'article du au
génie ; un génie supérieur : les productions masculin, devant une consoneou une h aspi
de ce grand génie oni illustré sa nation , etc.rée ; ou bien du héros ; par de 1 devant
mais je ne crois pas qu'on doive dire avec M. t.ne voyèle ou une h muette ; de l'amour ,
de Wailly, parlant de Corneille , et donant un de l hommc; par de la devant les féminins,
nouveau tour à une phrâse de Racine , que : qui commencant par une consone ; de la grâce ;
» Deux jours après la mort de ce grand génie , par de 1', quand ils comencent par une vo
le Roi lui envoya des marques de sa libérali- yèle ; de 1 abondance ; par des devant tous
té. Qu'est- ce que la mort d'un génie , et les pluriels masculins ou féminins ; des biens ,
un génie qui reçoit des libéralités? Voy. des héros, des amours , des hommes ,des
= Travailler
ÂME. Voy . Lui. de genie , grâces , etc.
c'est faire quelque chôse de sa propre inven- Rem. I. Quelquefois , et sur-tout en vers ,
tion. » Cette gêne et ce travail servile étein- le génitif précède élégamment le nom,qui le
draient tout le feu de son imagination : il ne régit etparait même à la tête de la phrase. --
travailleroit plus de genie. TÉLÉM. » Pour OH creuse les fòssés : on élève les murs :
réussir en quelque genre que ce soit , l'on De ceux de ses voisins , on jure la ruine. L. Rac.
doit étudier son talent et le suivre ; en un Mais aussi il faut éviter les inversions dú
mot travailler de génie . ANON . 4 ° . Le res. Ex.
génie d'une Langue est le caractère propre et C'est l'heureux fondateur d'un empire naissant ,
distinctif de cette langue sº . Genie , est Que d'un nouvel empire alarme la naissance. Id.
aussi l'art de fortifier , d'ataquer et de dé- Avec bien , lous , celui , il fait fort bien à la
> >

fendre les places , les postes , les camps ; et tête de la phrase : » De bien des gens ,il n'y a>

l'exercice de cet art ; et le corps des militai- que le nom , qui vale quelque chose. La
res , qui l'exercent , des Ingenieurs. » Il est , Bruyère. » De tous ceux que j'ai vus , c'est le
il s'est mis dans le ginie. plus aimable. » De tous les livres que vous
re
GENIÈVRE , s. m . [1; " et dern . e muet , m'avez envoyés , c'est celui que j'aine le
2° è moy. et long. ] Arbuste , qui porte un ' plus.
petit fruit rond et noir comme le laurier ; et II . C'est pécher contre la construction et la
le fruit , la grainemêmedu genièvre. » Brû. . netreté du discours, que de trop éloigner le
ler du bois de genièvre. Manger du genièvre. genitif du nom , qui le régit. Les phrases
Extrait de genièvre. Voy . GENEVRIER .
re
suivantes ont ce défaut.. « L'objection , qu'il
GÉNISSE , s. f. [ Génice : 1" é fer. dern. vouloit détruire de ma lettre pastorale , étoit,
e muer, ) Jeune vache , qui n'a point porté. etc, l'Auteur a voulu éviter l'équivoque,
GÉNITIF , s. m . [iéfer. On prononce qu'aurait produit le que relatifsuivant immé.
I'f finale. ] Second cas de la déclinaison des diatementla Lettre pastorale, s'il l'avoit mis
noms . 11°. Il exprime le raport d'une chose après objection. In vitium ducit culpæ fuga.
qui apartient à une aûtre , de quelque ma- On veut fuir un défaut, on tombe dans un
nière que ce soit ; comme le raport du tour à qûrre . = Fontenelle dit aussi : le nombre
la partie; un membre du corps ; du sujet à est fort grand des orâcles , qui se rendoient
l'atribut : utilité des sciences ; de l'atribut au par des songes. C'est le même vice dans la
sujet : fleurs d'odeur agréable ; de la caûse à contructiou .
l'éfet? l'ouvrage de Dieu ; de l’éfet à la caûse : III. Quand le génitif est régi par deux noms
le Créateur du Monde ; de la matière au com- diférens , il doit être placé après le second.
posé ; vaiselle d'argent ; de l'objet aux actes » Tournant en prudence ou la petitesse de
de notre âme : l'a :nour de Dieu ; du posses- sonesprit , ou le peu de grandeur. St. Évr.
seur à la chose possédée : les Etats du Roi ; Il falait dire , ou la petitesse , ou le peu de
de la chôse possédée au possesseur : le Roi de grandeur de son esprit.
France , etc. etc. 2° . Le génitif se trouve * GÉNITÚRE , s. f. Ce qu'un homme a
s.

à la suite des noms, soit substantifs, soit engendré. Il est vieux et n'est bon que pour
adjectifs : avide de gloire, jaloux de sa répu- le style comique ou plaisant. On le disait
tation , etc. Il est aussi précédé de certains alltrefois sérieusement et niême élégamment.
adverbes et de certaines prépositions ou con-Royale genitüre. Marot. == La Fontai
»

jonctions , comme autour de lui , près de ne l'a employé dans ses Fables , et c'est le style
vous , à fleur d'eau , etc. ; ° Le génitif qui lui convient.
zº.
1)
GEN GEN 329
Il avint qu'au hibou Dieu dona génitúre ... ne me plairait pas. * On ne dirait pas pour
Un père eut pour toute lignée tant un genre de peindre , un genre de com
Un fils, qu'il aima trop , jusques à consulter, poser.
Sur le sort de sa génitúre. Rem . Genre et sorte ont à peu près le
Les diseurs de bonne aventûre. même sens. Ainsi des richesses de toutes sortes
GENOU , ou GENOUIL , s . m. [ 1 " e de genres , comme dit l'Ab . Prévot. Hist. des
muer . -
Pendant long-temps on a dit l'un Voyages, est évidemment un pléonasme, une
et l'aûtre ; et genouillère , s'agenouillermon- répétition d'idées superfiue ; et a tout l'air
traient que le ad était plus conforme à l'ana- d'un anglicisme , d'une traduction trop lité
logie. On ne dit plus que le 14.] Partie du rale . A се
ce propôs , nous dirons de genre
corps humain qui joint la cuisse à la jambe , ce que nous disons ailleurs de sorte , espèce
pardevant. » L'os du genou. » Avoir les ge- et alltres mots semblables , que joint à tout ,
noux fermes ou foibles, tremblans, etc. » il doit être mis au singulier , quand il est
Etre , se mettre à genoux. » Plier le genou ou sans article , et au pluriel, quand il est avec
les genoux . » Parler , prier à genoux ; le l'article. Ainsi l'on dira ., de tout genre , en
genou en terre . - Demander à 82noux à tout genre , et de tous les genres , en tous

deux genoux , ue signifie quelquefois que de- les genres . Voy. Espèce ; Sorte , Tout. Je
>

mander avec un grand empressement. sais que plusieurs Auteurs estimables four
Fig . Fléchir le genou devani quelqu'un , c’est nissent des exemples contraires ; mais la rai
lui céder , se soumettre. Fléchir les ge- son , l'analogie et l'usage le plus comun , le
noux devant les idoles : les adorer . plus ancien et le plus autorisé sont pour cette
Rem. Dans le temps qu'on disait indifé- règle.
remment genou ou genouil au singulier , on 4° . GENRE , en Gramaire , est dans l'o
disait toujours à genoux et non pasà genouil, rigine , une manière de distinguer par l'ex
comme dit l'Ab. Dubos. » St. Pierre tenant ses pression , le sexe de l'homine de celui de la
dire, à genoui= l devant
clefs , à etgenoux. L'AcadJ..reprit Il faut
C. etc.autref femmee,. Les
ois femell
généra
et enlatins avaien mâle, ou
qui estgenres
l , cet trois le
Corneille d'avoir dit . masculin , le féminin et le neutre. On ne
Madame à vos genoux j'aporte cette épée. conait en français que les deux premiers. On
On peut bien aporter une épée aux pieds de se sert de le ou un pour le misc. et de la
quelqu'un , mais non pas aux genpux. ou
une pour le fém . Ainsi dit-on , le père ,
AT
GENOVES , s. m. C'est le nom que le frère ; un père , un frère; et la mère , la
d'Avrigni doneà l'État deGènes. » Les places sveur , ou une mère , une sæur , etc.
ocupées dans le Genovesat s'étoient renduës , Il y a pourtant un grand nombre de mots ,
etc. Ce mot paraitêtre
Historien
de l'invention de ce qui n'ont aucun raport au sexe , et que l'u
dit l'État de Gènes.
. On sage a distingué en 'masculins et en féminins,
re
GENOUILLÈRE , s. f. [ 1 " e muet : 3e on ne sait pas trop pourquoi , comme le
è moy. et long : mouillez les ll : ge-nou- livre , la table etc. e Les substantifs
>

glie-re. Dans l'ancien Trév. On lit genouilliè- n'ont qu'un genre, ou masculin ou féminin :
re. ] Alltrefois , la partie de l'armûre qui les adjectits en ont toujours deux ; bən , bonne ;
couvrait le genou . Aujourd'hui la partie de la savent savante . Ceux qui sont terminés
>
botte , qui le coûvre. en e muet servent pour les deux genres ; ai
re
GENRE , s . m. [ Janre : "e lon. 2 e in zble , brave , comode , sage , etc. sv

muer.] 1 °. Ce qui est comun à diverses espè- GENT , s . f. [ Jan : long, - Au plu
ces. Dans la définition de l'homme : animal : riel gens sans t. ] °. Nation . Au Singulier ,
raisonable
raisonable .
, le genre est animal , et l'espèce,
> il est surané. Dict, Gram . » La gint qui
On dit , le genre humain , porte le turban ; les Turcs , la Nation des
pour signifier tous lesles hommes ensemble. Turcs . Suivant l'Acad . on ne s'en sert que
))
5,2 °. Espèce, sorte , manière. » Cela est dans la Poésie : elle ne dit point dans quel
excellent
tient pas ,au parfait,
coupableendesonchoisir
genre.le» genre
Il n'apar- genredans
de pas
pas de Poésie ; mais ce Au
la haute. n'est certainement
dans la haute. -
pluriel , il n'est
son suplice. Chemin . = 3 °. Style, manière. d'usage en ce sens que dans cette phrase ,
.

» Le genre simple , le genre sublime, le le droit des gens. = 2°. Persones. C'est
>

genre médiocre. C'est un genre d'écrire , qui sa signification ordinaire. Il n'a point de
Tome II. Tt
330 GEN G EN
Singulier. Il est masc. quand l’Adjectif suit , plusieurs
ne dit
persones , quelques persones. * On
et fém . quand il précède : » Voilà des gens pas , )
comme a fait Regnard . » Plus
bien sots'; ce sont de sotes gens . rout , sieurs gens l'ont tenté inutilement ; ni comme
est excepté de la règle . On dit tous les jeunes La Touche. » On ne doit pas l'employer à
gens , tous les honêtes gens , et toutes les tour propôs , comme font quelques gens. =
vielles gens , toutes les bones gens etc. Gens se dit quelquefois sans article. » Gens
Ainsi , il est masc . quand l’Adjectif est du qui se conaissenc en allégories , etc. » Il
genre comun , ou des deux genres , et fém . avait à faire à gens , dont l'obstination était
quand l’Adjecuif est fém . Il est encore au dessus de ses artifices. » Tous gens à
à remarquer que , quand dans ‘la phrase il beaucoup entreprendre . J. J. Rouss. = Gens,
y a un Ådjectif devant gens , et un Adjectif persones ( syn .) Le 1 ' ' dit quelque chôse
ou un Participe après , on doit mettre le de général , et de vague ; le 2d quelque chôše
féminin devant , e le masculin après . C'est - là de particulier , et de détermine . Vous direz
une des bisarreries de l'usage ; mais ces sor- plutôt gens , lorsque vous parlerez d'une
tes d'irrégularités font en partie la beauté foule ou d'un nombre confus , sans conoître
des langues. On dira donc : il y a de cer- ni pouvoir spécifier qui : vous direz per
taines gens ,
qui sont bien sois : ce sont les sones , lorsque vous pourrez parler de tels
meilleures gens , que j'aie jamais vus. Bour. et tels , sans vouloir les nomer. Un bruic
» Les vieilles gens sont soupçonneux. Acad. vague , ce sont des gens , qui le répandent :
>

* Bossuet a dit , de tels g'ns pour de un raport particulier , ce sont des persones ,
telles gens ; et j'ai lû récemment dans l'Ann. qui le font, etc. Rous. Synon. =
Litt. » Quelques Philosophes de ce siècle tris• Gens , se dit pour les Domestique s mâles,
les femmes
'tes et chagrins , sans en être meilleurs gens , comme femmes , ' tout seul pour
et dans le Journ. gen . de Fr. » C'est une de chambre . » Sont-ce là vos gens ? Est-ce un
manie qu'ont les vieux gens de lettres d'écrire, des gens de Monsieur , que je viens d'en
4º. Ceux
et de paperasser comme les aîtres vieillards. tendre avec vous ? Marin.
Ce qui a peut-être trompé ce dernier qui sont d'un même parti : » Nos gens ont
Écrivain1" , ordinairement très - correct , c'est batu les vôtres : ils ont été batus ; ou d'une
qu'on dit tous les gens d'esprit , tous les même partie : » Tous nos gens sont arri
>

gens, de bien ; mais vous est une exception à la vís. Ssº:. Suivi de la prép. de , il désigne
Règle , comme nous l'avons dit plus haut. une profession , une qualité , comune à plu
- Il faut donc dire,, sans en être meilleures sieurs. » Les gens de lettres; les gens d'É
gens. Et pour gens de lettres , je ne vou- de
drais dire ni vieux , ni vieilles : l'un et
glisemer
; les; les
gensgens
de robe, de Ce sons lestoutes
de bien . finance; gens
l'aître me choque. Je dirais. » C'est une expressions consacrées : il n'est pas permis
manie des gens de leurres , quand ils sont d'en inventer de nouvelles. On dirait mal ,
vieux d'écrire , etc. Avec ces
-Avec ces ,, on
on ajoute
ajoute les gens d'écriture; pour Plusieurs
dire , lesgens
Négo
là , ou ci. On dit ces gens là , et non pas Ecrivains.
cians > les » de
simplement ces gens , commedit La Fontaine. plume', dit M. le Suirre... ont formé des
Je crois que je deviendrai fou avec tous ces gens-ci. entreprises littéraires. - L'expression est
Mol . ridicule . » Les aiteintes de l'envie sont in.
— MÉN AGE аa bien remarqué que gens séparables des gens d’Aris , comme des gens
Ménage
ne se dit point d'un nombre déterminé, et de Lettres. L Ab. Fontenai. — Les gens li
qu'on ne dit point quatre gens , six gens etc. d Aris n'est pas une locution admise par Lu
( » Il y a là vingt gens , qui sont fort as- sage. Si c'est un néologisme il n'est pas
surés de n’entrer point. Mol. – On doit heureux . - Voy. Lettres .
alors se servir du mot person s. ) Mais quand * GENT , GENTE , adj. Il s'est dic autre :
on met un Adjectif ou quelqu'autre chôse fois pour gentil , gentille.
devant gens , alors on peut y joindre un , Gente de corps et de façon
nombre déterminé. On dit aussi cent gens , Marot.
mille gens ; mais lå cent et mille signifient De gent amour la belle trame .
un nombre indéterminê. C'est le sexcenti Idem .
des Latins. BoUH. — Plusieurs et quelques Il n'est plus bon que pour le style maro ,
ne s'allient pas bien avec gens. On doit dire ; tique.
GEN 331
GEN familier. Suivant l'Acad. il ne se dit guère
Gente épigramme, et plaisante satyre :
qu'en plaisantant , et par une espèce de dé
ss .
rision . » Vous voilà gentiment acomodé ,
* GENT- D'ARME. C'esRou
t ains i qu'on écri- dit on à quelqu'un qui revient tout écla
vaie anciènement : on écrit aujourd'hui Gen- boussé. », Vous voilà gentiment coifée , mal
darme , sans i et sans tirer . Mais de quel- coifée. Je crois pourtant qu'on peut le
que manière qu'on l'écrive , il ne doit se sérieusement et en louant ; témoin cette
dire
dire que des croupes inodernes . On est sur- phrase de Mme. de Sévigné. » J'ai été forc
prisd'entendre parler de Gendarmes grecs aise de savoir... que le petit discours a été
n et .gen
bieRem cé.
timent pronleonmo
... Devant c homme , l'adj .
ou romains . gen til a un tou aut sens que quand il
t re
Le Gent-d'arme , à ces mots , tout fier et tout fu •
Pousse vers l'ennemi son coursier écumant, est placé aprês . Un Ge,ntilhɔmme , est un >

mant , homme d'extraction noble . Un homme gen


Bréb . til est celui qui est gai , vif, joli , etc.
>

Mme. de B ... ( Hist . d'Angl . ) a encôre 2º. On a dit autrefois gentillement , pour
rmes .
écrito genss d'arme »AilIls le ur env oyè rent gentimentIL
: il ne se dit plus.
Irc gen d'a s : leurs elle dit , hom- GENT HOMME , s. m. GENTILHOM
mes d'armes qui vaut mieux , pour le MERIE , s. f. GENTILHOMMIÈRE , s. fém .
[ On mouille I'l à ces trois mots : janti
>

GEdeNTlaILChe, val
tems GENTILLESSE , S. glio -me , meri-e, mid -re : 11€
LE e, . adj.
ILeri re lon
lon .. 4
4° e muet
f. GENTIMENT , adv. [ Janti : on ne pro- aux deux premiers è moyen et long au
l'l devant une consone : geneil 3* . Au pluriel , Gentilsho.n mes , prononcez
Cavalier : on la mouille devant une voyelle: jantizom . ] Gentilhomm2 se dit parmi nous
nonce point de celui qui est noble de race. » Un bon
nt :tion
etgentauil 3°ama:jan - glimou e èaus
e ,illgli -cesi: les4 Ile au 2d
muet Gentilhomine. Un Gentilhomme d'anciènc ex
au 2d, è moy . au 3® : jantiman . ) Geneil , e
on
tracti . hom
Gentil in de nom et d'armes .
1º. joli, agréable, gracieux . Il se dit des
e
Gentilhommerie , la qualité de Gentil
persones et des choses , qui ont trais à la homme . Gentilhommière , pecite maison de
>

persone. » Il estgentil : elle est fort geneille. Gentilhomme , à la campagne . Il me pa


Ouvrage fort gentil. » C'est une gontille rait qu'ils ne se disent l'un et l'autre que
Il se dit quelquefois ironi- par derisian . L'Académie les met sans re
invemen
que t
ntion. .» Vous êtes un gentil garç
on : vous inarque. Elle met en exemple , une jolie >

faites là un gentil métier ; ungentil per- gentilhommière.Elle n'indique lemépris qu'au


e
sonage. = 2°. Il signific aussi païen , ido- mot gentilhomeri ., » On ne fait pas grand
t er
momm
gentLeilho
s demsa. . ie. ntilhomme , comine
it lefils d'un père gentil . On ne ca Re
-

lât re. » Ile éta=til de Ge


leunemer
dit poigennt au fé.mVo . yon. les rait
ne Nodiuv . Sypan.s Fr enc,. celui de Dame , ne convient qu'aux nations
bian
On l'emploie Européennes . Il est ridicule , ce me semble ,
M. l'Anab.irRo
plusordi
de emubentauaud. =
plurielOn” tantoiei- d’apeler Gentilshom nes des nobles Japona
subsmpl
, et l'e is.
i Ce
Le mot de noble est plus général.
ceu x qui
nt n'é tai ent
veme . » Les Juif apel pas
s de
ai leu
en t rgent , tous Gentilhomme , dit le P. de Charlevoix , par
nat
ilion
s , ou
au moins , de leur religion . St. Paul est lant d'un Japonais , se trouva tout changé .
>

** Un Auteur ascétique , qui n'est pas bien


ntils » La ancien , apèle Nicodemo un Saint Gentil
ape lessepôtd'reundesGe
genlétill'A enfant. » .Il la gentil-
de nt
a me homine. Cela serait ridicule aujourd'hui.
GENTILLESSE , grâ» ceOn, agdoiré
t adm . r la
ire 2° . Plusieurs Traducteurs de Livres An
iesse dans l'esprit . Auplu- glais traduisent lemotanglais genoleman
gentillesse de ses invent » .Il a dressé son par le mot français Gentilhomme. Mais Boyer
>

ions
rie l , to ur s de so up le ss . avertit qu'il n'a ce sens qu'abusive.neat ;et
ch sit és
rioien à mi : ll
» eIl agemi ll e pete ite
ntillesses ; ou s ge nt il le ss es da ns qu'il ne signifie , dans le fond , que , homme
NTIMENT dessus plebia
peuver . lement , troc de gen
soGEn cabiner. , joliment, d'une manière auOn apèledu,> pro
gentille but - à - but , sans
. Son usage ne passe pas le discours tilhomme , lorsqu'on troque
Tt2
332 GEO GÉR
retirer d'argent, en retourde part ni d'autre. qui pratique la géomance. L'Acad. dit aussi
GENTILITÉ , S. f. [ Jantilité : 1" lon . Geomancienne. — Trev. et le Rich . Port.
dern . é fer. ] 1 °. Les Nations Parènes. Toute ajoutent géomantique , qui a raport à la
la gentilité. 2°. La profession d'ido- géomancie. = Tous ces mots sont peu usi
lâtrie. » On trouvait encore dans ce pays , tés , parce que cette sorte de superstition est
des marques de gentilité. Il n'estusité
Il fort peu en usage. re e
dans les deux sens , que dans le langage de GÉOMÉTRAL , adj. masc. [ 15 et 36
la Religion. Voy . GENTIL ; nº . 2°. fer: ] ll ne se dit qu'avec plan. On apèle
GENTILLÂTRE , s. m. [ Janti-glia- tre
е
: plan géométral , celui où toutes les lignes
mouillez les ll : 3 lon . ) Il ne se dit que d'une figûre sont marquées sans racourcis
par mépris. Gentilhomme dont on fait peu sement.
de câs GÉOMÈTRE , s. m . GÉOMÉTRIE , s. f.
GENTILLESSE, GENTILLEMENT, GEN- GÉOMÉTRIQUE , adj . GÉOMÉTRIQUEMENT re e er
>

TIMENT. Voy. après GENTIL . adv. [ 11ė fer. 2° è moy. et long au 1 °


GÉNUFL'EXION s. fém . [ Genuflèk-
> é fer . aux aücres. ] Géométrie , science qui a
re
cion , en vers , ci- on : " é fer. 3 ' è moy. ]
> pour objet tout ce qui est mesurable .
L'action de déchir le genou jusqu'à terre. A la lettre , il signifie l'art de mesurer la
» Faire une génu flèxion ; des génuflexions. terre : mais l'usage lui a doné un sens et
GEO . Dans tous les mots qui comencent un emploi plus étendu. = Géomètre , qui
par ces trois lettres , eo est de deux sylla- sait la Géométrie. Plusieurs apèlent de ce
bes , et l'on doit mettre l'accent aigu sur nom les Arpenteurs , mais c'est abusivement.
l'e , excepté dans geolage , geole , golier , Geométrique , qui apartient à la géo
geoliere , George , où il n'en faut qu'une. métrie. Geométriquement, d'une manière géo
GÉOGRAPHE , s.m . . GÉOGRAPHIE ,s. métrique.» Ordre ,proportion , démonstra
fém. GÉOGRAPHIQUE , adj . ( 1 é fermé , tion géométrique. Esprit géométrique ,
dern . e muet. ] La Géographie est une science juste , méthodique , qui procède géométrique- .
qui enseigne la position de toutes les régions ment. Cela est démontrégéométrique meni..
de la terre , les unes à l'égard des autres , GÉORGIQUES , s. f. pl. [ Géorgike ,
re
>

et par raport au Cièl , etc. == Géographe, 1" é fer. dern. e muer. )] Poème didactique
celui qui sait la géographie. On le dit plus qui enseigne l'art de cultiver la terre. » Les;
particulièrement de celui qui fait des cartes Géorgiques de Virgile.
géographiques. Géographique , qui con GER : Terminaison de l'infinitif de cer
cerne la géographie. » Description géogra- tains verbes ; juger, manger , obliger , etc..
phique ;Dictionaire gé graphique, Dans les tems de ces verbes , où il se ren
GEOLAGE , s. m . GEOLE , s. f. Geo contre un a ou un 0 , il faut ajouter devant:
LIER , IÈRE , s. m. et fém . [ Jolage , jole , ces voyèles un e , qui ne se prononce pas ;
e
lié
e
> liè - re ; 2° e muet au 2d , é fer. au
e
> et qu'on ne met que pour doner au gun son
3° è moy. et long au 4 ) Geole , pri- doux qu'il n'a pas 'Daturellement devant l'a';
son en termes de Palais. Geolage , droit er lo. » Jugeant, il jugea , nous jugeames
qu’on paye au Geolier. Geolier , concierge nous jugeons , il jugeoit , etc.;
de la prison. Geolière , femme du Geolier. * GERANT , s. m . Qui gère. Ce mot a
Voyez' CONCIERGE et CONCIERGERIE . été enployé par M. Linguei ,et je le crois.
GÉOMANCE , ou GÉOMANCIE ,s.fém . de son invention . » L'on reprochait à un
re
GÉOMANCIEN , s. masc. [ 1" é fer .. 3 ° lon. des quatre gérans , l'énormité des sommes
= L'Académie ne met que Géomance : qu'ils absorboient:
M. de Wailly préfère Géomancie : le Dict. GERBE , s. fém . GERBÉE , s. fém . GER .
de Trév . les met tous deux . Quelques BER , v: V. act.[ ite e ouv. 22° é muet au ? '
re

faisau
Auteurs ont écric geomantie , géomantien , - é fermé aux deux autres ,unlong, ceausecon d
de bl, e
aparemment par respece pour l'étymologie . Gerbe est, au propre ,
C'est un respect poussétroploin.] La géo. coupé. == 'On dit , figurément , unegerbe
mance est une sorte de divination supersti- d'eau, pourdire , un assemblage de jers
tieuse , qui se fait par le moyen de plusieurs d'eau , qui forment comme une gerbe ec ;
points qu’on, marque sur la terre ou sur du gerbe de feu , dans les feux d'artifice , pour
papier, au hazard , etc,Géomancien estcelui signifier un assemblagedefusćes,qui , par
G ER GER 333
rant toutes ensemble , représentent la figure issus de germains , qui sone sortis de deux
d'une gerbe. Gerbée , bote de pâille , où cousins germains.
> Il a le germain sur
il reste encore quelques grains. Gerber , moi , sur vous ; il est le cousin germain de
mettre en gerbe. » Il faut gerber ce fro- mon ou de votre père , ou de ma ou votre
ment . mère. C'est ce qu'on apèle autrement , oncle
GERBIER , s.. m. Tâs de gerbes. Trév. à la mode de Bretagne .
L'Acad. ne met pas ce mot. Il est usité. Germain germanie germanique
, , , noms
en plusieurs Provinces. Quelques- uns même de peuple , ne se disent que des anciens peu
disent, gerberon , pour signifier périt ger- ples de l'Allemagne , ou en vers , de l’Al
bier . femagne moderne . » Les fiers Germains,
GERCE , s. f. Insecte qui ronge les ha- Rouss. Dans la Germanie. Id . » Le fer
bits et les livres. - germanique. Id. — Un sujet emprunté d'une
GERCER , v. act. GERÇÛRE , s. f. [ Gér
re
Ger- Mûse Germaine. Anon. Le P. Fontenai dit
sé, sûre :
, ê ouv . 2° é fermé au rer dans le 12° siècle : » En Italie , en Germa
Jon. au zd : autrefois on écrivait gerceure.] nie. Hist. de l'Égl.Gall..
. Il me semble que
Gercer, c'est faire de petites crevasses à la dès lors ec depuis du temps , on disait , en
>
peau. Gerçûres , sont ces petites crevasses. Allemagne.
• Le froid gerce les lèvres , les mains. = Germanisme , façon de parler propre de
On dit aussi que le soleil, la sècheresse ger• la langue allemande. » Les ouvrages de M.
cent la terre. » Pommade bonne pour les Formey sont pleins de germanismes.
gerçures. GERME , s. masc. GERMER y , neutre ,
re
Řem . Gercer est aussi neutre et réciproq .: GERMINATION , s. fém . [ ite êé ouv . Dans
» Les lèvres gercent, ou sé gercent au grand le der vier , tion a le son de cion , en vers ,
froid. Gerçure se dit , par extension ci- on . ) Germe est , au propre , cette partie
des fentes qui se font dans le fer , le bois du grain ou de la semence qui pousse la pre
>

ou la maçonerie . mière. » Le germe du blé , du gland , de '


[
GERER , v. act. ( 2 é fermés. = Devant l'amande. Le germe d'un auf. = Au fig.
er
la syllabe fémin . lees e se change en è semen
semencece , caûse.. » Un gerie de proces, de
moyen : il gère , gèrera. L'Académie querelle , etc. = Germer , pousser le germe'
écrit gerer sans accent sur l'e. C'est le seul au dehors. » Le blé commence à Germer.
Dictionaire où ce mot soit écrit de la sorte. ) Germination ' , terme de Boranique ; premier
Conduire', administrer. Il ne régit que les dévelopement des parties contenties dans le:
choses : » Gérer les afaires de... gérer une germe d'une semence. * Formey dit ,
tutelle . germement, mot barbâre .
GERFAUT , s. m . [ Gêrfo : ire ê ouv..
> REM . Germe et germer sont fort à la mode
2deslon. ) Espèce d'oiseau de proie , du genre au figuré. On ne voir dans les écrits mo
faucons.
dernes , que le germe des ralens, er des ta-
GERMAIN , AINE , adj. [ Gér - mein
e
lens qui germent ; et » un génie qui nourrit ,,
mène : " é ouvr. 2° é moyen au second. ſ échaufe et fait germer les talens: Thomas.
Dans le discours ordinaire , il ne se dit : Et ce qu'il y a d'admirable, c'est qu'ilsOn
sont"
>

a
qu'avec cousin et cousine , de ceux qui sont nourris avant que de germer.
sortis de deux frères ou de deux sæurs , ou dit depuis plus long-tems" , que la parole:
du frère et de la sæur : „ C'est mon cousin de Dieu a geriné dans un cæur , pour dire ,
germain ', ma cousine germaine. = Quel qu'elle y a fructifié..
-

ques - uns disent on « le gerinzin ' ,, tante gera GÉRONDIF, s. masc: [ ite é fermé. On ?
miine pour les distinguer des oncles er prononce l'f finale. ].C'est une inflexion du:
des tantes qui ne le sont que par alliance.. verbe , par laquelle on marque une signifi-
Au Palais , on dit frère germaini, pour: cation subordonée à celle d'un autre verbe..
dire , frère de père et de mère.. » Qui empêche de dire la vérité en riant.
Rem . Autrefois on faisait germain subst .
!
Dans cette phrase , dire la vérité est le :
On disait : il est mon germrin ; nous sommes verbe principal" , auquel en riant est subor
Germains. » Les mariages se pouvoient faire doné , comme exprimant un moyen de dire :
satre les germains. Boss. Il est encôre au- la vérité. i ° . Le gérondif est indéclia
jourd'hui substancit dans ces expressions ;: nable de sa natúre ; c. à d . qu'il n'admet jau
GER G E S
334
mais aucun changement dans sa terminaison
en ant, à quelque genre et à quclque no n . De son fils , en mourant , lui cachèrent les pleurs,
:
bre qu'il se raporte. —-2 ° La prupin Est ce Claudius , est - ce son fils qui mou
n'est pas toujours jointe au géroniif. Il y a rait ? Er , qu'est- ce que des soins qui ca
des ocasions où elle est suorimée par exem- chent des pleurs en mourant ? D'Oliv .
ple , croyez-vous qu’agissant avec iant d'im- ll y a , à la vérité des phrases où le gé»
>

prudence , vous mèritiez la contiance de vos rodif est bien placé, quoiqu'il ne se raporte
amis ? Agissant pour en agissant. Les pas au nominatif ; mais c'est qu'alors le
gérondifs ayantei étant n'ont jamais la prép. nominatif est sous entendu. Exemple . » On
en. Pour les autres , quoiqu'ils puissent s'en ne voit guère les hɔmm ?s plaisanter en mou *
påsser , il est toujours mieux de s'en servir ; rant . C'est comme si l'on disait , on na
et on ne peut guère manquer en s'en servant. voit guère que les hommes plaisantent en
REGN. Or , quand on veut juger si le mouront. D'OLIV .
terme est au gérondif ou au participe pré- GEROFLE est un gasconisme. On dit
sent, il n'y a qu'à voir si on peut y join- Girofle.
dre la prép . en , sans forcer ou gâter le sens , • GERSER , GERSÛRE. Voyez Gercer
et sans faire violence à l'usage. Si elle, peut Gerçûre.
s’y joindre de la sorte: , le terme est employé GÉSIER , s. m . [ Gé -zié : 2 é fermés.
>

au gérondif ; si elle ne peut pas s'y joindre


c'ese infailliblement un participe.
, Partie charnûe , qui se trouve dans le corps
Voici de la plupart des oiseaux , qui se nourris
un exemple où cetre préposition est inutile , sent de grains , faite en façon de bissac , ou
et où il 'falait se contenter du participe. » l'on prétend que se fait leur digestion.
Il s'enfuit en ingurant de peur , et tomba * GÉSINE , s. f. Vieux mot. » Les cous
encôre sur l'escalier en fuyant. Volt. Le ches d'une femme, ou le tems qu'elle est en
2d en est bien : le " ne vaut rien : il fa- couche . La Fontaine l'a dit des Animaux :
lait dire , il s'enfuit mourant de peur. Car La perfide descend tout droit
inourant est employé là comine adjectif. == A l'endroit
3°. Le gérondif n'est formé que du présent Où la laie étoit en gesine.
du participe.* Molière emploie mal-à-pro- On ne le dit plus qu'au Palais. » Payer la
pos le prétérit . » Il ne le croira pas encore
en l'ayant vu. Dites , en le voyant >, ou , gésine, les frais de gesine ; les frais de l'a
après l'avoir vu . = 4°. 4 Le gérondif se ra couchement
* GÉSIR ,
et des couches:
v. neut. Vieux verbe , dontil
porte toujours au nominarif du verbe , ja
mais au câs ou au régime. Ainsi , quand ne reste que ce temps : ci-git. Voy. Gir ,
on dit : je vous ai vu en priant Dieu ; cela que d'autres préfèrent pour l'infinitif. a re
GESTATION , s . f . [ Gèsta -cion : 1
signifie que c'est moi qui priois Dieu . Que
si je veuxsignifier que c'était vous qui priiez, moy.] Grossesse des animaux. » On doit
il faut que je me serve de l'infinitif oudu saigner les jumens dans le temps de la ges
participé , et que je dise ,je vousaivuprier tation.
> Pour les femmes, onditgros
ou priant Dieu . La solidité de cette obser sesse . L'Acad. mer ce mot dans un all
yation parait dans ces vers des Menechmes tre sens. Sorte d'exercice utile à la santé. Il
de Regnard ',> où le gérondif,mal placé , consistait à se fairesecouer porter dans
en chaise ouen
un bateau.
forme un sens équivoquc, litière , à se faire re
GESTE , s. masc . [ 15e è moyen , z'e
Er notre père même, en commençant à croitre , muer . ] Mouvement des brâs et des mains
Nous attachoit un signe afin de nous connoître. dans la déclamacion . » Avoir le geste beau ,
noble , ete. Faire trop de gèstes. L'Acad .
Selon la construction de la phrase , il ne met point d'exemple du pluriel. > On
semblerait que c'était le père qui començait dit , adverbialement , du geste et de la voix.
à croirre , si la force du sens ne faisait pas » Nestor leur donne à tous leurs instruc
.

entendre que c'estLa desmême


cela se dit .
deuxfaute
jumeaux que tions , et sur-tout Dacier.
est dans le de la voix . Mme. à Ulisse ; et du gèste el
Britannicus de Racine. » Mes soins
soins , dit * Gestes , actions mémorables. Ce mot ,
Agripine , en parlant de Claudius ; qui était autrefois si beau , ne se dit plus
GIB GIG 335
que dans le burlesque; ou dans le style fa- suplice ; la potence en est l'instrument, » Le
milier badin et plaisant. » Je l'ai fort entre. gibet n'est que pour les malheureux : on a
tenu de vos faits et gestes. Sév . de votre dressé la potence , etc., etc. Roubaud , Sy
voyage . nonymes . e
GESTICULATEUR , s. m .GÈSTICULA- re
GIBIER , s . m . [ Gi- bie : 2° é fer. ] Ani
TION , s. f. GÈSTICULER v . n. [ è maux bons à manger , qu'on prend à la
moyen ; tion a le son de cion. ) Gesticuler , chasse , comme perdrix , bécasses , lapins
c'est faire trop de gestes en parlant. Gesti- lièvres , etc. » Pays pleins de gibier.» Tuer ;
+ culateur , qui fait trop de gestes. Gesticu- manger du gibier. Fig . ( st. fam . )
lation , action de gesticuler: » Il gesticule Celan'est pas de son gibier de sa pro
trop. » C'est un grand gèsticulateur. Ges- fession ; cela pâsse sa capacité. Pro
ticulation ridicule . verbialement , gibier de grève , ou de po
N'allez pas rejouer une scène , tence , ou gibier à Prevôt , vagabond , mal
faiteur , coquin .
Crier , gesticuler.
Barthe. Ici Ververt , en vrai gibier de greve ,
L'apostroplia d'on , la peste te crève.
re Gresser.
GESTION ,s.f. [ 1 " ě moy . tion n'a pas
le son de cion ; mais le r y conserve le son GIBOULÉE , s. f. [ 3 ° é fer. et long ;
e

de son caractère. ] Administration . Action e muer. ] Pluie grande , soudaine , de peu


de gérer . » Rendre compte de sa gestion , de durée, et quelquefois mélée de grêle.
GIBBEUX , Eûse , adj. GIBBOSITÉ , s. f. GIBOYER , v. n. GIBOYEUR >, s. m . ] Gi
[ Gi- beû , bell - ze bozice'; 2° lon . aux : ié , ieur. = Richelet écrit giboier ,
boa --ié
iers. ] Termes de Médecine. Gibeux , bossu', giboieur ; mais cette ortographe ne repré
élevé. » La partie gibeúse du foie. = Gi-. sente pas la vraie pronunciation. ] Chasser
bosité , courbure de l'épine du dos , qui fait chasseur. = Le verbe ne se dit que dans
les bossus , ces deux phrases. Arquebuse à giboyer , pour
GIBECIÈRE , s. F. [ 2° et dern.'e muet : dre à giboyer ; et par plaisanterie , épée à
etzº plate
è moy., que
et long. ) Autrefàois, bourse Au- giboye
t la ceintúre.large r; plus longue que les épées ordinai
>

l'on portai res. * La Fontaine la employé.


jourd'hui , bourse de cuir , où les chasseurs Le Roi des animaux se mit un jour en tête
mettent le plomb , la poudre et les autres .De giboyer.
choses dont ils se servent à la chasse. = Le subst. est de peu d'usag. Acad. Il ne
Les Escamoteurs vulgaires ont aussi une gi- se dit guère que des valets qu'on envoie tiver
becière ; et on apèle leurs tours de passe- du gibier. Trév.
passe , des cours de gibecière. * °GIBOYEUX EUSE , adj . C'est un mot
GIBERNE , s . f. Partie de l'équipement de Province. On ,je dit des >
pays , des terres
d'un homme de guerre , dans laquelle sont où il y a beaucoup de gibier. Ce mot
placées les cartouches . n'est point dans les Dictionaires.
GIBET , s. m . [ Gibe' ; 2° è moy . On ne GIGANTESQUE , adj . [ La pénult. est
prononce pas le t . ] Potence ou l'on exé- un è moy. la dern . yn e muet. 1 ' Qui tient
cute les criminels condamnés à être pendus. du géaut. » Tàille giganıèsque. = Fig. Style
= On done aussi ce nom aux fourches gigantesque , style enfé , boursoufic, monté
patibulaires. Le proverbe dit que ,, le gibet sur des échasses. Assemblage de grands mots ,
n'est
que pour les malheureux , que ce ne de figûres outrées , etc.
sont pas les plus criminels , qui som punis GIGOT , s. m . ([ Gigo : on ne pron . pas
et que le gibet ne perd point ses droits ; le t. ) Éclanche ,, cuisse de mouton ,, cou
que les méchans sont punis tôt ou tard. pée pour être mangée. L'Acad. dit qu'on
er
Gibet ,potence , ( synon .) Le '' est un mot l'apèle aussi membre de mouton ;mais celui
plus vague : nous apelons également gibet, ci est bâs et populaire , et n'est point du
er la potence où l'on étrangle les coupables, bon ton . Au pluriel , les jambes de
et lesfourches patibulaires , où on les ex- derrière du cheval. » Ce cheval a de bons
>

pose ; et nous disons même que notre Sau- gigots. = On dit , dans le style comique ,
-

veur est mort surun gibet , ' er ce gibet est étendre ses gigots : étendre ses jambes indég
unc croix . Gibet est plutôt le genre du cemment.

7
336 GIR GLA
GIGOTER , v. n. En parlant d'un lièvre, cieuses ; pendant d'oreilles
GIROFLE
.
GIROFLÉE
ou d'un autre animal semblable , secouer les , ś. m. , s. f.Gr
jarrers en mourant. ' En parlant des enfans ROFLIER > s. m . [-3° e muer au ier é fer.
remuer continuellement les jambes. aux 2 autres . ) Girofle , épicerie qui ressem
GIGUE , s. f. [ Gighe : 2° e muet. L'u ne ble à un petit clou ; aussi on dit ordinai
se prononce pas : iln'est mis là que pour rement clou de girofle. On l’emploie aussi
doner au g un son fort qu'il n'a pas devant absolument. »
Huile essenc ,»
e de girofle :
l'e. ] 1 ° . Grande fille dégingandée , qui ne
.
çela sent le girofle. — Giroflée , fleur très
fait que gambader . Il est bâs en ce sens. = belle et très-odorante. Giroflier se dit , et de >

2°. Air de musique fort gai , ctec la danse l'arbre qui porte le clou de girofle ¿ et de la
faite sur cet air . » Jouer ; danser une gi-
O
plante d'où naît la giroflée.
gue. 3 °, * Dans les Provinces méridio- GIRON s. m . 1 °. Espace qui est depuis
nales , gigot. C'est un gasconisme. » Man- la ceintûre jusqu'aux genoux dans uue per
ger une gigue. Dites , un gigor. sone assise. » Enfant qui dort dans le giron
GILET 2 s. masc. [ Gile , è moy. ] Ca- de sa mère. = Fig . Le giron de l'Église,
misole , corset . la Comunion de l'Eglise Catholique .» Ra.
GILLES. Il ne se dit que dans cette phrâse mener , revenir au giron de l'Église.
proverbiale et populaire. Faire gilles , s'en- 2 °. En termes d'Architecture , la partie de
fuir . la marche , sur laquelle on pose le pied en
e
GIMBLETTE ,s. f.f [ Geinblète : 2° ee moy. montant ou en descendant. » Les inarches
3 ° e muer. ) Petite pâtisserie dure et sèche , doivent avoir au moins douze pouces de
faite en forme d'aneau . giron.
GINGUET , adj. [ Geinghe ,
ETTE GIROUETTE , s. ' .f. [ Gi-rouète, at en
ghère : 2 è moy. ] Qui a peu de force. » vers gi-rou-ète ; le rè > 1 est moy. et
le 2°
Vin ginguet. Fig . fan. Esprit ginguet , muet. ) Au propre , banderole qui est au
style ginguet. haut des maisons ou des mâts d'un vaisseau ,
* GIR, ou GĖSir , v. n. Il n'est plus en que le vent fait tourner , et par le moyen
usage qu'à la 3; persone du présent : git. = de laquelle on sait quel est le vent qui soufle.
Il est fort employé dans les épitaphes . Ci- Figure'ment , persone légère et chan
GIT , hic jacet. geante. » Cet homme > cette femme est une
Ci-git ma femme , ah ! quelle est bien , girouette.
Pour son repos et pour le mien. GISANT. Voy. Gir .
Il est beau au figuré , dans la poésie. GISEMENT s . m . Terme de Marine.
Peuples , Rois , vous mourrez , et vous , Viiles
> » Le gisement ( la situation ) des côtes ( de
aussi : la mer. )
Là git Lacédémone , Athènes fue ici. GÎT. Voy. GIR.
L. Rac.
GÎTE , s. m . GÎTER , V. n. Le subst . se dit ,
On dit , proverbialement, c'est- là que git le °, du lieu où l'on demeure , où l'on cou
lièvre ; c'est-là le point de la dificulté , le che ordinairement. » N'avoir point de gîte
neud de l'afaire . assuré . 20. Lieu où couchent les vo
Rem . Suivant l'Acad . on dit encore , nous yageurs . » Gagner le gire , arriver au gîte.
gisons , vous gisez ,ils gisent. Elle ne dit 3º. Le lieu où le lièvre repose .
pas dans quel style. Ce ne peut être que dans On die d'un homme qui est venu mourir en
Te style plaisant. Mine. Dacier s'est 'servi de son pays , qu'il est comme le lièvre , qu'il
gisant . » Un vieillard gisant sur la terre..... est venu mourir au gîte.
le jouet des bêres , etc. Iliade. Il me semble GITER , demeurer , coucher. Il est popu.
qu'en cet endroit , gisant est plus poétique laire. » Où gîtez- vous ? Nous avons éte' mal
que couché , étendu. = L'Acad. dit : gisant gîtes.
dans son lit malade. == La Fontaine l'em- GIVRE , s . m. Glace qui s'atache aux ar
ploie substantivement. » Le gisant , le ma- bres , aux buissons. » Il est tombé bien du
>

lade. Cela peut être bon dans une Fâble. givre, » Les arbres étoient couverts de gi
GIRANDOLE , s . f. 1 °. Chandelier à vre .
plusieurs branches. = GLACE , s. f. GLAÇON , s. m . GLACER ,
= 22°.°. Au pplur . assem-
blage de diamans ou d'autres pierres pré- v. a. et n . [ 2° e muet au i é fer , au e er

dern. ]
GL A GLA 337
dern . ] Glace , ese 1 ° . Eau congelée et durcie doné à un Japonais . == Ferré à glace , se
par le froid. Glaçon , morceau de glace. dit au propre , des chevaux à quil'on met
»

Il a gelé à glace . Froid comme glace.Mettre des fers cramponés , pour empêcher qu'ils ne
>

le vin à la glace , etc. » La rivière étoit glissent sur lå glace. Au figuré 9

toute couverte de glaçons. Fig. Air de d'un hoinme très-habile dans la matière done
froideur, » Recevoir quelqu'un avec un vi- il s'agit.
sage de glace , un air de glace. = Avoir GLACIAL , ALE , adj. GLACIÈRE , s. f:
un cæur de glace : n'être point touché des [ Gla - cial , cia -le , ciè-re ; en vers , ci- al . ,
er

marques d'amitié, etc. = Glaces , liqueurs ci-ère ; le ir e du dern . est moy. et long ,
ou fruits glacés qu’on sert en été. = 2° . le 2d muet. ] Glacial , 1°. qui glace. Il se
Plaque de cristal dont on fait des miroirs, dit au propre et au figuré. „ 'Vent glacial ,
ou qu'on met aux carrosses et aux chaises air glacial, mine , réception glaciale .
àdesporteurs ; et quelquefois à des portes , à Il n'a point de pluriel masculin . =
fenêtres.
> 2' .
qui est glacé. Mer glaciale Glacière
, qui est sous
GLACER , congeler , durcir , en parlant de le pôle. Zone glaciale. : creux
l'eau et des autres liqueurs. » Le grand froid conserve
glace les rivières , glace le vin même.
fait en terre et couvert de paille , où l'on
de la glace , pour s'en servir en été
V. n . L'esprit de vin ne glace jamais. = à boire frais. Fig. Chambre extrême
V. réc. » Le bassin comence à se glacer. I mert froide, » Votre chambre est une gla .
= Glacer se dit , par extension , d'autre cière.
chose que des liquides. On dit qu'un air GLACIS , s. m . ( Glaci. ] Pente douce et
froid glace le visage , les mains , etc. = unie. » Le glacis d'un étang , de la contr'es
>

* Il glace , pour il gèle , est un gasconisme. carpe.


>

Desgr. GLAÇON . Voy. GLACE .


REM . 1°. Glace, glaçon , glacer s’emploient GLADIATEUR , s. m. Chez les Romains ,
>

au figuré dans tous les styles. celui qui se batait sur l'arène , pour le plai
L'homme est de glace aux vérités , sir du peuple. = Parmi nous , bretteur ;
Il est de feu pour les mensonges . La Font. celui qui fait une espèce de profession de se
Et je verrois enfin de mes froides alarmes barre et de tirer l'épée pour la moindre oca
Fondre tous les glaçons. Rouss. sion . On ne l'emploie que pour blâmer .
Ses froids embrassemens ont glacé matendresse , GLAIEUL , s . m . [ gla -ieul : on écrivait
Racine , Phèdre. autrefois glayeul , et plusieurs l'écrivent en
» Son abord glace les gens ; son sérieux me core de même ; mais avec cette ortogra
glace; m'embarasse , m'intimide. » L'image phe , on serait induit à prononcer şle ieul ,
de la servitude l'avoit glacé d'un moriel contre l'usage. ] Plante ainsi nomée du mot
effroi. Marm . = A glacer, locution équi- latin gladius, glaive , parce queses feuilles
>

valente à l'adj . Glaçant. » C'étoit un homme sont longues , étroites et pointues.


d'un sérieux , non pas à glacer ; car ce sé- GLAIŘE , s. f. GLAIREUX
re
, EÛSE , adj .
rieux là est naturel, et vient du caractère [ Glère , glé-reû , rel -ze : 11€ è moy. et long
>

d'esprit'; mais le sien glaçoie moins qu'il au


n'humilioit. Mariy .
i " ., ]é fer.
longue auxest22 ,autres
Glaire
>

1 ° . ,Sorte
dontla 2' ese
d'humeur
visqueuse. » Avoir des glaires dans l'este
Rompre la glace ; faireles premières pro mac
positions d'une afaire délicate , dans
est tout au la vessie . » Il a vomi des glaires
plus du style médiocre. On ne blâme point teintes de sang. = 2°. Le blanc de l'æuf ,
Dionis d'avoir dit dans un ouvrage de ce quand il n'est pas cuit. - En Provence ,
style : » Nous sommes obligés à Descartes on dit , claire : c'est un barbarisme. =
d'avoirexpliqué
mier rompų par
la glace, , ei d'avoirleslemou-
la méchanique, pre. veau
Glaireux
et de ,mouton
plein desontglaires. » Les» Humeur
glaireux. pieds de
vemens du cœur. Mais l'on est étoné de lire matière glaireûse .
dans l'Hist. du Japon , qu'un Gentilhomme GLAIS. Voy . GLâs.
d'Amangachi fut le premier qui rompit la GLAISE , s. f. et adı. GLAISER V. act .
re

glace ; c. .à.Cetteexpression
Chrétienne d. qui' embrassadéplaît
la Religion
autant èGLAISIÈRE, s . f.au [ 1er
moy. et long Glèze
: 2°e, e zé , ziè-re
inuei au i : é er

dans cette phrase, que le nom de gentilhomme fer. au 2d , è moy. et long au 3*. ] Glaise
Tome II. Vv
GLA GLI
338
ou terie glaise , espèce de terre grasse que dée > les envoyer dans la forêt manger du
l'eau ne pénètre point , et dont on fait de gland.
la poterie. Glaisière , endroit d'où l'on tire GLANDE , s . f. GLANDULE , S. f. Glan
de la glaise . » Glaiser , enduire de terre DULEUX , EÛSE , adj. [ 3 ° lon. aux 2 dern .
glaise. » Glaiser un bassin de fontaine. Glande est , đans le corps de l'animal ; 1 °.
re
GLAIVE, s. m .(Glève : 1" è moy . et long. une partie spongieuse servant à filtrer cer
2° e muer. } Épée tranchante. Il 'ne se dit taines humeurs du corps . 2 °. Une tumeur
point dans le discours ordinaire , si ce n'est accidentelle , qui se forme en quelque partie
en badinant
prose ; mais
et la poésie il est »fort
relevées. beau qui
Contre danstirer
la du
leuxcorps. Glandule
, composé de ,glandes.
petite glande ; Glindu
1s Les mamelles
le glaive de la justice , dic Patru. sont des corps glanduleux .
D'avoir reçu la mort par un glaive barbare. GLANE , GLANER , GLANEUR , GLA
>

Mulherbe. NÛRE . Voy . GLANAGE .


L'Acad. n'en distinguait pas l'usage : dans la GLAPIR , v. n . GLAPISSANT , ANTE
dern . édit. Elle dit qu'il n'est guère usité ad). GLAPISSEMENT , s. m. [ Glapi , pi-san ,
que dans le discours soutenu , et dans les piceman . ] Ils se disent , au propre , de 1 aboi
>

phrases suivantes : le Souverain a la puis- aigre des petits chiens et des renards ; et au
sance du glaive , le pouvoir de vie et de figuré , du son aigre de la voix d'une per
mort ; le glaive de la justice ; le glaive sone qui parle ou qui chante. » Il glapit en
vengeur , le glaive spirituel , le pouvoir chantant. » Elle ne fait que glapir. ». Elle
qu'a l'Église de retrancher de la Comunion parla d'un ton glapissant , d'une voix gla
des Fidèles. = Il me semble que c'est trop pissante, » Ses glupissemens sont plus . inco
borner l'emploi de ce mor. = Du temps modes que ceux d'un petit chien.
de Ménage ", quelques -uns trouvaient glaive Je les vois toutes deux ; l'une , aisée à con
trop vieux , et faisaient dificulté de s'en ser fondre ,
vir. Il pense que Desmarets avait raison de A trente questions ne saura que répondre ;
les blâmer , et de trouver ce mot fore beau . Et l'autre , pour l'aider , haussant vite la voir ,
>

Le Dict. de Trév . , Glapira brusquement vinge choses à la fois.


et fort poétique. Barthe. La Mère Jalouse .
( 1704 ) le traite aussi de vieux mot. On ne
GLAS , s . m. [ Glä , long. ) Le son d'une
se douterait pas aujourd'hui qu'il ait jamais cloche , pour une persone qui vient d'ex
pu paraître suranné.
GLANAGE , s. m . GLANE ,.s. f. GLANER , pirer. » Soner le glas. = Richelet pré
v . act. et n . GLANEUR , EÛSE , s . m . et f. fère glais ; le Rich. Port. inet l'un et l'au
GLAN.ÛRE , s. f. [ 2° e muet au 2d , é fer. tre. L'Acad . ne met que glás , e il parait
au 3 , lon. au s' et au 6'. ] Glane , poignée que l'usage est pour ce dernier.
e с

GLISSADE, s . f. GLISSANT , ANTE , adja.


d'épisleque
que blé l'on
en aramass e dans
été empor té. leGlane
champr, après
faire GLISSER , v . n . GLISSOIRE , s . f. [ Gli e

des glanes des épis de blé ramassés après la sade , san , sante , sé , soa - re : 2 lon . au
moisson ..Glanage , action de glaner. Glaneur, 2d , 3 " et's :? ) Glisser , se dit d'une per
e
.

etise , celui celle qui glane. Glanûre , ce sone dont le pied vient tout d'un coup à
que l'on glane après la moisson faire. couler sur quelque chose de grâs ou d'uni.
Le verbe est le seul de ces mots , qui s'em. On le dit de la persone et du pied. Glisser
ploie au s figu ser
ré.» Il n'y a pas de quoi gla- sur le pavé. » Le pied lui a glisse'. » GlisPar
ner aprè ma fille : elle a en vérité toutdit. sur la glace par divertissement. »
extension , il se dit des choses. » L'échelle
Sév. voit
l'on fait cepe
n'ai j'ai
» Jeque glanter fait
que ndan s euxasse
aprèune , etz glissa ; cela m'a glissé des mains . = Fig:
riche moisson . Journ: de Mons. » L'on ne fait Pâsser légèrement sur une matière . Glissons
là dessus. » Nous avions à faire à une femme
que glaner aprèss. les
m . Anci
GLANensDÉE
. , s . f. [ 1 те sur qui toutes ces choses là glissoient , qui
GLAND , s. m . GLANDÉE
>
lon le d ne se prononce pas dans le r ' er
2
e
n'étoit pas capable d'y faire atention.
& fer. er long dans le 2d. ) . Gland est le fruit Se glisser,se couier adroitement. » Il se glissa
que porte le chêne. Glasdee est la récolte doucement dans le cabinet.. = M. Bros.
du gland . » La glandée a été abondante cette sette , dans son Comentaire sur Boileau , dic:
année , Envoyer les cochons à la glan- qu'on trouve peu d'exemples de glisser acte
GLO GLO 339
Cependant les exemples en sont multipliés . lui est pas permis de l’être pour l'honeur.
Glisser sa main dans la poche dequelqu'un ; » Aimer , chercher la gloire. Aquérir de la
un papier dans un sac , une claûse dans un gloire : être comblé de gloire. » Ils ne per
contrat, un mot dans un discours : une er- dent la gloire , à laquelle ils aspirent, que
>

reur parmi le peuple. » Cetre opinion s'est par l'aveugle impatience qu'ils ont de l'a
glissée insensiblement dans les esprits , etc.quérir. D Aguess. = 2°. Éclar , splendeur.
-

Acad. » Dans la conversation , qui devint „ Le Fils de Dieu viendra dans sa gloire.
générale , elle me glissa mille choses fines. Il ne se dit , en ce sens , que dans cette
Glissant, ANTE , sur quoi l'on glisse ocasion . = 3. Orgueil ,
3º sote vanité. »
facilement sans pouvoir s'y tenir ferme. Il Sote gloire.» La gloire le perdra . Danscette
seest glissani
dit au propre et au figuré. » Le chemin acception , on dit sur-tout , la vaine gloire.
; un pâs glissant. » De la défen
>

= 4°. La béatitude céleste. » Jouir de la


se à l'ataque , le pâs est si glissant , qu'au gloire , de la gloire éternelle , etc.
premier succès , au plus foible avantage , ſ '. En termes de Peintûre , la représentation
l'oprimé devient opresseur. Marm. » Dans du Ciel ouvert des persones divines et de
cette carrière glissante ( la Cour ) où tous la Cour céleste . = Sur le Théâtre , l'en
les prétendans se pressent , se coudoient , se droit élevé et illuminé , où l'on représente
débusquent sans scrupule et sans pitié . Lin- les divinités fabuleûses.
guet. Gloire forme , avec quelques verbes , des
Glissade et Glissoire ne se disent qu'au expressions qui sont du beau style.- Doner
propre. Action de glisser involontairement. ou rendre gloire à Dieu , à la vérité. Le
Faire une glissade. == Chemin frayé
trayé sur la Mes frères , donnºr
la 2d est le meilleur. » Mes
glace , pour y glisser . » Les enfans font des gloire à Dieù . , die Bossuet. * Il dit aussi ,
glissoires sur les ruisseaux gelés. Tréy. tenir à gloire , comme on dit, tenir à hi
et le Ric. Porz. mettent glissement comme un neur , à grand honeur. de feire , etc. » Tour
le monde tient à gloire de souscrire cette
terme de Physique , pour l'action de glisser. confession
L'Acad. ne le met pas. de foi. Tenir à gloire ne se dit
GLOBE , s. m . GLOBULE , s . m. Glo- plus. - On dit élégamment, mettresa gloire
>

EÛSESE ,, ad
BULEUX , EÛ adjj .. 4 aux 2aude1rn.
re
[ io"en lon. °" ;) dans , avec les noms , et à avec les verbes.
dern. e muet aux 2 I i 3 .
» Les Saints mettent leur gloire dans les hu
Globe est un corps tout rond , aútrement miliations. » Il a fait des faûtes , mais il
sphérique. » Le centre , le diamètre , la cir-: mer sa gloire de les reconnoître. TÉLÉM .
conférence d'un glsbe. » Le globe de la terre. STirer sa gloire de. » Les Saints ont tiré
Les glóbes célestes les astres .
> leur gloire de leurs abaissemens mêmes. *
Globe terrestre , globe d'airain ou de car- Faire gloire ou se faire une gloire de ;
>

ton , sur lequel sont peintes les diférentes avec l'infinitif :


>

régions de la serre. Globe celeste , celui , sur Et la fortune permanente ,


lequel sont peintes les constellations. A son étoile dominante ,
Globule , pecit glôbe , petit corps sphé Fit toujours gloire d'obéir.
rique. » Des globules d'eau , les globules du Rousseau . #

sang. Globuleux , qui est composé - de


perits globes : » La matière globuleuse. » Ne vous ferez - vous pas une gloire de
GLOIRE , s. fém . GLORIEUX , EÛSE > m'afranchir. MARM. - Les Gascons disent ,
adj. GLORIEÛSEMENT , adv.
1e [ Gloå -reI , glo-
( se faire gloire , pour, faire gloire .
de, » Je
ri , eûze , eüzeman : 1 " Ion au ger ; }
si-ellt, me fais gloire de l'avouer ; c'est un barba
lon. ayx } derniers. ) Gloire n'a point depl, risme d'expression. = M. Rollin dit, tourner
excepté en Peintûre , où l'on dit des gloires à gloire ; cette locution est suranée. » La
admirables, etc. = Gloire est , 1°. l'ho témérité d Alexandre lui tournoit à gloire.
neur , la réputation , l'estime des hommes. Rem. Gloire régit à ou de devant les
La gloire dic quelque chose de plus que verbes , suivant l'article qu'il s'associe . On
l'honeur. Elle a pour objet ce qui est au- dit , il trouve de la gloire , ou une grande
>

delà du devoir. L'honeur se renferme plus gloire à doner la paix ; et il a eu la gloire


dans ce qui est du devoir. Un homme peut de doner la paix à l'Europe.
être indiférent pour la gloire : mais il ne 3. Er la gloire ou à la gloire 'de‫ ; ز‬adv. On
V v 2
340 GLO GLO
ne dit que le second . Voy . En. une explication faite fidèlement et mot-à
GLORIEUX est , 1° . qui s'est aquis beau- mot sur le texte. Gloser , c'est faire une
coup de gloire. » Ilrevientglorieuc et triom- glöse. » La glôse est souvent plus obscûre
phant. = 2° . Qui mérite beaucoup de que le texte. » Les Auteurs qui ont glosé
gloire , de louange. » De glorieux travaux , la Bible. = Glôse , Comentaire ( synon . )
des acions glorieuses. — Qui jouit de la Ils sont tous les deux des interprétations d'un
gloire célesie. » La glorieủse Vierge Marie , texte ; mais la glôse est plus licérale , et se
le glorieux St. Joseph. = 4°. Glorifié. » fait presque met-à-mor : le comentaire est
Les corps des bienheureux , après la mort , plus libre et moins scrupuleux à s'écarter de
seront des corps glorieux. = s . Vain
sº la lettre . Il leur est assez ordinaire d'être
superbe. La Comédie du Glorieux : il fait difus sur ce qui s'entend aisément , et de
bon barre un glorieux; car il ne s'en plain. garder le silence sur les endroits dificiles.
dra pas. Glorieux , orgueilleux , avan Gir . Synon . Gloser est sur- tout en
tageux , fier, (synon.) Le glorieux veut pa- usage pour critiquer , censurer ; et gloseur.
raitre quelque chôse ; l'orgueilleux croit étre n'a que ce sens. Dans la première accep
quelque chose ; ( Encycl. ) l'avantageux agic tion , on dit glossateur, »ll glôse surtout::
comme s'il étoit quelque chôse ; le fier croit Que trouvez-vous à gloser là - dessus. » Il
que lui seul est quelque chose , et que les n'y a rien à gloser. » C'est un gloseur per.
autres ne sont rien . pétuel; une gloseûse insuportable.
· GLORIEÛSEMENT , d'unemanière gloriell GLOSSAIRE s. masc . GLOSSATEUR S.
se , et qui mérite estime et louange. » Il est m . [ Glocère , sa-teur : 2 è moyen et long
mort glorieûsement. au 14.] Glossaire est un Dictionaire , sera>

GLORIFICATION , s. fém . GLORIFIER , vant à l'explication de certains mots moins


>

v . act. [ Glorifika-cion , en vers ‫ ;و‬ci- on ; connus d'une langue. » Les Glossaires de


glorifié. Devant le muec le second i est long; Ducange. = Glossaire , Vocabulaire ,
il glorifie : au futur cet e muet ne se pron . Dictionaire ( synon. ) Les deux premiers ne
pas : il glorifiera , pron. glorifira. ] Glori, s'apliquent qu'a de purs Dictionaires de mots :
fier , actif , c'est rendre gloire et honeur : le 3 comprend non seulement les Dictio
>

en ce sens il ne se dit que de Dieu . »naires des Langues , mais encore les Dic
>

Glorifier . tionaires historiques , et ceux des Sciences


tout. Ou , Dieu,
rendre Que Dieu soit
participant glorifié
de la gloirede: et des Arts. Le Dictionaire d'Orto
il ne se dit que des Saints : » Au grand jour graphe, serait mieux nomé Vocabulaire , eret
où Dieu glorifiera ses Élus. Glorifica- nom
sion ne s'emploie que dans cette dernière
le Vocabulaire Français méritoit
de Dictionaire. —
mieux le
Glossaire ne s'a
acception. » La glorification des Élus , des plique qu'aux Vocabulaires demots peu com
Saints. nus, barbâres ou surannės . Beauzée.
Glorifier se dit le plus souvent avec le Glossateur , qui a glosé un livre. Il ne se
pron. pers. Faire gloire de quelque chôse ; dit guère que des Glossateurs de la Bible .
tirer vanité. » Se glorifier du vice.
en GLORIOLE GLOUSSEMENT s. m . GLOUSSER
, s . f. Mot assez nouveau , v. n. [ Glou-ceman , cé : 2° e muet au 1CI
e

mais fort en usage. Il n'est point pourtant é fer.au 2d. ) Ces deux mots expriment le
dans les Dictionaires. » Quand on n'aspire, cri de la poule qui veut couver , ou , qui
point en écrivantà la gloriole du bel esprit... apele ses poussins. = Richelei dit indi
on est moins jaloux de doner des vérités féremment glousser ou glosser ; mais celui
neuves , que d'en rapeller d'utiles. Ann. ci exprime le cri naturel et ordinaire de la
Litt . poule ; il a un aûire sens que glousser.
Et de gloriole afamé. GLOUTON , ONE , adj. GLOUTONE
Dorer. MENT , adv. GLOUTONERIE , S. fém . [ 3 *
e muet aux trois derniers ; dans l'adv . en a
Ce mot apartient au style critique. le son d'an : gloutoneman. ] Glouton , qui
GLÖSE , s. fém . GĽOSER , v. act. Glo- mange avec aviditéetavec excès. Gloutone
SEUR , EÛSE , s. m lon.
zeur , zerenze je . et au
re
fém . [ Glőzemuet
1 ° : 2° e
, gloze, rie , vice de celui qui est glouton. Glouro
au nement , d'une manière glourone. » Il esr
j !!, é fer. au 2d , lon . au dern . ] Gløse est fort glouton. Il mange gloutonement , avec
G'OB GOD 341
gloutonerie. Voy. GOURMAND.= Richelet d'argent , de verre , etc. » Les Escamoteurs
et La Touche préfi raient gloutonie à glouto. vulgaires se servent de gobelets de fer blanc,
Rerie. L'Acad. ne disait point le premier , pour faire certains tours de passe-pâsse .
et remarquait que le second vieillissait. Elle Joueur de gobelets . Figurément , em
ne le dit point dans la dernière Édition. ployer toutes sortes d'artifices dans les afai
La Touche dit que gourmandise est meilleur res .
que gloutonie : mais celui - ci enchérit sur GOBELOTER ‫و‬, buvoter. Il ne se dit qu'en
l'autre. Ils sont bons tous deux à conserver ; mauvaise part et dans le style familier ,
en mettant pourtant gloutonerie à la place plaisant et critique. » Il aime à gobeloter :
de gloutonie. Ilivrognes.
a passé trois heures à gobeloter avec des
GLU s. fém . GLUẢNT , ANTE , adj.
>

GLUAU , s. masc. GLUER , ve . act. [ 2' lon .


с
> GOBER , v. act . Gobet , s. m . * Go
>

au 2d et au 3º , dout . au 4 , glu-o ; lon . BEUR > s . m . [ Gobé , bè , beur : 2 ° é fer.


au pluriel , gluaux ; 6& fer. au dern . glucé : au 1er, è moy . au 2d. ] Gober , 1 °. avaler
° .

devant l’e muer , l'u est long : il glüe. Au avec avidité , et sans savourer ce qu'on avale.
futur et au conditionel cet e muet ne se æuf frais . = 2. Fig . famil.
» Gober un cuf
prononce pas : il gluera , gluerait , etc. Pron . croire légèrement. » Il gobe tout ce qu'on
glůru , glure. ] Glu , composition visquelse , lui dic de plus absurde. 3 ° Saisir quel
avec laquelle on prend les oiseaux à la glu . qu’un dans le tems qu'il s'y attend le moins,
= Quelques-uns, et l’Ab. Prévot , entre „ On l'a gobé au soriir de la Comédie , pour
>

alltres , écrivent glue , contre l'usage le plus le mener en prison. = On dit , prover
>

comun et le plus autorisé . bialement , d'un homme qui perd le tems à


Gluau , pe- bialement
tite verge , enduite de glu , pour prendre les des bagarelles q, u'il gobe des mouches. Go
gluant , ber du vent , fainéanter , niaiser.
oiseaux . » Tendre des gluaux. = gluani > Go
visqueux. » Avoir les mains gluantes. ber le morceau , mordre à l'hameçon , se lais
Gluer , poisser , rendre , gluant. » J'ai ma- ser duper.
nié de la poix , elle m'a glué les mains. Gober , morceau que l'on gobe. St. fam .
Řem . Glu s'emploie au figuré, mais seu- Prendre un homme au gobet , le saisir
lement dans le style familier. » Il meurt lorsqu'il y pense le moins. Voy. GOBER ,
d'envie de partir , à ce qu'il dit : mais ces nº . °.
courtisans ont bien de la glu autour d'eux . * GOBEUR , celui qui gobe. Je crois ce
Sey. Mascaron a dit dans une : Oraison mot de l'invention de La Fontaine . Il s'en
Funèbre . » Le cæur suit lentement le vol est servi dans la Fable de l'Huitre et des Plai
de l'esprit , parce que ses ailes sont foibles deurs.
et liées par la gludes afections de la terre. Celui qui le premier a pu l'appercevoir
-

Cerre métaphôr déplairait'aujourd'hui. En sera le gobeur : l'autre le verra faire.


GLUTEN , s. me. GLUTINEUX , EUSE , GOBERGER ( SE ) , v. récip .. Semoquer ,,
adj. ( Dans le premier , en n'ae pas le son ou se réjouir. Il est populaire dans les deux sens.
d'an. Dans le 2d et le 3 , la 3 est long. GOBET , GOBEUR , Voy. GOBER.
Reü , nell - ze. ) Gluten est un mot de l'Hist. GOBIN , s . masc. [ Go- bein. ) Bossu . »
>

Naturelle.Matière qui sert à lier ensemble Un petit gobin . se dit


Il se dit aussi
aussi par mé
les parties qui composent un corps solide , pris , dans le style familier et chagrin , de
tel que les pierres , etc
etc., = Glutineux , gens qui ne sont pas bossus. » C'est un plai
chez les sant gobin .
gluant , visqueux. Il n'est usité que
Savans. Dans le discours ordinaire on dit GÓDÂILLER , V. n . GODET , s . m . (Go
tout bonement gluant. dâ- glié , godè : ?2 lon. au 1 " , mouillez les
GO ( TOUT DE ) , adv . Librement , sans 11 , è moyen - au 2d. ] Goder est une sorte de
façon. » Il est entré tout de go. Cette ex- vâse à boire , qui n'a ni pied ni anse , d'où
pression est populaire. l'on a fait godáiller , boire à plusieurs re
GOBELET ,'s.s masc. GOBELOTER , V. n. prises , et avec excês. Il est du siyle familier.
e
( Gobelè , loté : 2 ° e muet , 3º è moyen au GODELUREAU , s. m . GODENOT , s. m.
3

I ) Gobelet est un petit vâse , propre pour [.2°


". [ e muet , qe
4 dout . au 2d , godeluro ;‫ و‬au
boire. Il est distingué d'un verre, d'une coupe plur. elle est longue , godelureaux. ] Ces deux er

en ce qu'il est sans pied. » Gobelet d'or , mots sont du st. plaisant et critique. Le 2'i se
342 G OG GON
dit d'un jeune homme qui fait l'agréable et et traite ce mot de bàs. L'Acad. ne le
le galant auprès des femmes. » Jeune gode- met point.
lureau . Le second est , au propre , une GOGUETTES , s. f. pl . [ Goghère : 24 d
c

figûre d'ivoire , qui représente un perit hom- moy . 3 ° e muet. ) Propôs joyeux. » Conter
me , et dont les joueurs de gibecière se ser- goguetes. = Etre en g guettes , en ses
vent pour amuser les speciareurs; au figuré, goguettes , ( autrefois en ses gogues ) en hu
petit homme mal fait. „ Voilà un plaisant meur de rire et de se divertir. —Chanter
godenor ; fait comme un godenot. goguettes à quelqu'un , se dit par contre
GODER , V. n . Faire de faux plis.» Voilà vérité ; c'est lui dire des injúres , des choses
>

une manche qui gode. fàcheûses On


. * anciènemen go
a dit t
GODET. Voy . GODÂILLER. guelu , pour signifier un homme qui aime à
GODIVEAU ', s. m. ([ Golivo , au pluriel se réjouir.
godiveaux, 3€ lon. godivó. ] Pâté composé GOINFRE ,7 s. m . GOINFRER , V. n .
d'andouillettes , de hâchis de veau ei de GOINFRERIE , s. .f. Ces trois mots sont po
béati lles . /
pulaires. Celui , qui met tout son plaisir à
GODRON , s. masc. GODRONER , V.a. manger . Manger beaucoup et avide
[ Richelet met mal-à - propos un accent circ . ment . = = Gourmandise sans goût. » C'est
un goinfre. » Il ne faitque goinfrer. » Il ese
sur l'o , gôdron : cet o ese bref ; il ne faut donc
>

pas d'a cce nt ron


. ] God se dit , 1.
i de cer
> tai ns adoné à la goinfrerie. Voy. GOURMAND.
plis faits aux mancheires , aux coifûres des GOÎTRE , s. m . GoîTREUX , EUSE , adj.
femmes , etc. =- 2° . De certaines façons [ Goa- tre, treû, tred -ze. On trouve dans de très
qu'on fait aux bords de la vaisselle d'argent, bons livres gouetre. DicT. d'Orth . = L'Acad.
et à quelques ouvrages de menuiserie et de ne met que goître , et celui ci est plus con
sculprûre. Godroner de la vaiselle , une forme à l'analogie de l'usage actuel', où l'on
coifûre , etc, y faire des godrons, » Vaisselle n'écrit plus bozle , coefe , etc. mais boite
godronée. coife , etc. ] Goître , est une tumeur spon
Rein . Plusieurs disene godron , godroner , gielse , qui vientsous le menton. On la croic
pour goudron , goudroner , et confondent causée par la mauvaise qualité des eaux qu'on
ainsi des choses bien diferentes. boit , » Le goftre est comun en Savoie.
GOFFE ,adj. Mot emprunté de l'Italien Goitreux ,qui m est de lanature du goitre.
( goffo ) . Mal fait, mal bâti , grossier , mal-
> GOLFÉ , s. m . [ Plusieurs écrivent golphe.]
à -droit. » C'est l'homme du monde le plus Mer qui entre et avance dans les terres. Le
goffe. » Certe architectûre , cette statûe est Golfe de Venise.
bien goffe. GOMME , s. f. GOMMER , V. act . Gom
>

GOGÂILLE , s. fém . Terme populaire. MEUX , E ÛSE , adj . [ Gome, me', meủ, meuze:
er
> >

Faire gogaille ; être en gogaille. Se réjouir 2º e muet au i é fer. au 2d , lon . aux 2


>

dans un repas. dern. ] Gomme , est une substance qui coule


GOGO ; ( à ) adv. du st. famil. A son de quelques arbres , et qui se fond dans l'eau.
>

aise , dans l'abondance : » Vivre à gogo , Gommer , enduire de gomme. Gommeux , qui
être à gozo . jetre de la gomme. » Arbre gommeur . Ma
GOGUENARD , ARDE , adj.GOGUENAR- cière gommeúse.
DER , v . n . Goghenar , narde, narde'; 2e GOND , s. m. [ On ne pron . point le d .
inuet. ] Goguenard . Qai aime à plaisanter. On l'écrit pourtant , même au pluriel. Riche
Trév. Bâs et mauvais plaisant. Acad. Cette let l'y retranche : gons. ) Morceau de fer
dernière définition en die trop: Celle de coudé, dont une partie est arrêtée dans la
Trév. me parait plus conforme à l'usage. feuillûre d'une porte , et l'autre apelée mame
Il est gogueuard ; il fait le goguenard . S lon entre dansles pentûres qu’on atache à
S. m. C'est un goguenard. Humeur goguenar- cette porte. » Gonds à bois. Gonds à plâtre.
de. On ne le dic guère des femmes. = Fiche à gonds. = On dit figurémene er
Goglenarder , râiller , plaisanter. Trév. Faire adverbialement ( st. famil. ) Hors des gonds ,
de mauvaises plaisanteries. Acad. Même ré. hors de son assiète naturelle. » Mettre hors
flexion que sur l'adjectif.. » Il n'aime qu’à des gonds. » Tous les jours par ses chicanes ,
gog"!?rarder. = Le Dict . de Trév. met il me met hors des gonds ; il me fait sortir.
aussi goguenarderie, propos pour faire rire , hors des gonds.
GOR GOS 243
GONDOLE , s . f. GONDOLIER , .s . m. beaucoup d'expression figurées , presque tou
Petit bateau plat et fort long , et celui qui tes du style familier. Suivant Menage ,
on doir dire ; on lui a fait écrire cela le
le conduit.
* GONFLE , adj. En Provence le grand poigrard à la gorge , et non pas sur la gorge ,
>

nombre dit , gonfle , enfte , trempe , pour comme dit Voiture ; mais l'usage est pour le
dernier ; er l'Acad. dit , mettre , tenir le poi
gonflé, enflé , trempé. » Je suis tout gonfle : gnard sur, et non pas à la gorge. =
elle est enfle à faire peur ; il est arrivé tout gnard sur, et non Prendre
trempe. Ce sont des barbarismes. un hommeà la görge , exiger quelque chose
GONFLEMENT , ,s. m . GONFLER
> , V. de lui avec violence. == Couper la gorge à
att: [Gonfleman , fié : :2" ?e muet aù i , é quelqu'un , le ruiner. » Il ne peut parler à
e

. au 2d. ] Gonfler , rendre enflé. Gonfle- M. Colbert : cela no:zs coupe la gorge. Sév.
fer
ment, enfúre. » Les légumesgonflene l’esto - Se couper la gorge , dire ou faire quelque
mac . » Gonflement de rate , d'estomac , etc. chose de nuisible à ses intérêts. C'est aussi
Gonfler, est aussi n. et réco » Dès
Dès qu'il se battre en duel.
amangé, l'estomac lai gonfle. » Sa rate se Pour de moindres sujets quelquefois on s'égorge .
goufle. = Le subst. ne se dit qu'au propre; J'ai vu qu'en cas pareils on se coupoit la gorge.
Barthe.
verbe s’emploieélégam
lefortune ment au figuré.»
l'a gonflé d'orgueil. Acad. » L'or-Sa Rire sous gorge ou sous cape , ( le ad est
gueildont nous sommes gonfles. La Bruy. le plus usité ) rire tout bầs bàs, et sans qu'il y
Quoique gonflé de sa victoire , il conserva paraisse. » M. de Lavardin rioie sous gorge et
"

toujours l'aparence de la modération . contoit tout cela fort plaisamment. Sev. On


· L'un est plein de respect, l'autre gonflé d'audace. die , dans le même sens , d'un ris forcé Rire
, qu'ilà
Corn . ne passe pas le næud de la gorge. =
» Gonflé de son mérite , de l'amour de soi- gorge déployée , c'est au contraire faire des
Avoir un næud à la gorge ,
même = ll est au figuré plus en usage au éclats de rire.
passifqu'àl'actif. être triste au point de pouvoir à peine parler.
GONIN , adj. m . Il ne se dit qu'en cette Faire rendre gorge , forcer à restituer ,
phrase proverbiale : c'est un maitre gonin ; un 11 se dit ordinairement sans régime. d'Ayrigni
homme rusé. lui fait régir l'ablatif : » Qu'avant six mois
GORET , s. m. [ Gorè: 2° è moy. ) Perit il lui feroit rendre gorge de tout ce qu'il avoit
>
cochon. On le dérive avec assez de vraisem- pris. Cette queủe était inutile et renare gorge
blance deverres , dont on a fait veret et en- sufisait. = Faire gorge chaúde d'une chose ,,
suite göret. La Monn. s'en divertir ,en faire son profit.
>

GORGE , s. f. GORGÉE , s. f.GOPGER , Elle en fera gorge chaude et curée.


La Font.
v . act . [ 2€ emuet au 1°er , é fer. aux 2 aûires ;
long au 2d. ] Gorge ese 1°. la partie du de * Mentir par la go rge , vi
gorge eilllee expression. »
vieil
vant du cou. Prendre quelqu'un à la gorge. Si vous avez voulu nous charger. .. que nous
» Chien qui prend un taureau à la gorge. ayions fait chose , qu’un gentilhommeaimant
= ll se prend aussi pour le gosier. » Mal son honeur ne doive faire ; nous disons que
à la gorge ou mal de gorge. On dit en ce vous avcz.inenti par la gorge . Cartel de Fran
sens gorgée pour la quantité de liqueur , fois 1, à Charles V.
>

qu'on peutavaler à la fois. » Une gorgée de * GORGÈRE , GORGERETT


er E
, s. f. GOR
bouillon ; et gorger , pour doner à manger GEPIN , s. m. ( 2° è moy . au 1° e muet aux
avec excès : on les a gorgés de vin etde vian- 2 aîtres . ] Gorgère , collet antique de femme
des ; Fig .» On les a gorgi's de biens. » Les qui couvrait la gorge et le cou . Les mots
soldats se gorgerent de butin . » Le Néron de gorgerin et gorgerette étaient plus en usage à.
l'Angleterre. (Henri VIII. ) gorgé de riches- Paris. En Province, on disait plutôtgorgère,
ses éclésiastiques ne s'en trouva que plus pau- Les gorgères des femmes avaient emprunté
vre. Lingiel. leur nom des gorgères ou gorgerins des gens
2°. GORGE , signifie quelquefois le sein de guerre , lesquels faisaient partie de l'armû.
d'une femme: » Elle a trop de gorge. Avoir re ;et c'est ce qu'on a depuis nomé hausse -cou.
la gorge découverte. 3. Gorge de mon- LA MEN .
tagnes , détroit , passage entre deux monta- GOSIER , s.-m.[ Go -zie': 2 °é fer. ] 1 °. Par
gnes. 4º. Gorge , ( nº. 1º.
1 ) entre dans tie
tie intérieure
intérieure de la
de la gorge » Avoir le gosier.
GOU GOU
344
écorché. » L'Hôte se lassa d'abreuver tant de taine a encore employé goulée.
gosiers altérés. Le Sage. =-22 °. Canal par Ce maudit animal vient prendre sa goulée ,
où sort la voix. » Elle a un gosier de rossi- Soir et marin , et des pièges se rit.
gnol : elle a un beau gosier , une voix agréa- L'Acad. le met , grosse bouchée . Il est bâs.
:

ble . = On dit , proverbialement, avoir' » Il n'en a fait qu'une goulée.= = Brebis qui
>

le gosier pavé : manger les viandes fort chau- bêle , perd sa goulée. On est à table pour man.
des sans se brûler. ger etton pas pour parler.
GOTHIQUE, adj . (Rich. metgorique ou gol- GOULET , s. m : GOULOT , s. m . [ On
tique , ou gothique. Dans le Rich. Port . on ne ne pron . point le e final . ] Goulot , se dit du
mer que le dernier, et c'est le seul bon.] Auprop. cou d'une bouteille , d une cruche , etc. On
il ne se dit qu'avec Architecture et Écricûre. a die anciènement goulet . - Celui -ci ne se
Architectûre gothique,diférente des cinq ordres dit plus que de l'entrée étroite d'un port. –
d'Architecture , et arribuée aux Goths. Ecri- * On trouve dans Danet gouleau pour goulot.
tire Gothique , écritûre anciène , dont on a
>
GOULIAFRE , adj . GOULU , û E , adj.
aussi attribué les caractères aux Goths. GOULUMENT , adv . [ 2º lon , au 3 " . ] Gou
>

Au figuré, il se die par mépris de ce qui est liafre et goulu , se disent d'un homme qui
hors de mode. » Cela est guthique. » Habille- mange avidement. Le 1'' est populaire , ' le
ment gothique , manières gothiques. 2d est familier. Goulument , avidement. »
On diroit queRonsard , sur ses pipeaux rustiques, C'est un homme extrêmement goulu ; il mange
Vient encor frédoner sesIdylles gothiques. goulument.
On dit substantivement , il y a du gothique GOUPILLE , s. f. [ Gou - pi- glie : dern. e
muet ; mouillez les ll ] petite fiche , dont on
dans cette architectûre , dans cette écritûre .
= Dans l’Ann . Lilt . On die gothisme , pour se sert pour arrêter quelques parties d'une
style gothique . » Convenons debonne foi que montre ou alltres petits ouvrages .
nous sommes retombés dans l'ignorance , la GOUPILLON , s. m . [ Gou - pi- glion :
>

· barbarie et le gothisme. mouillez les ll. ) Aspersoir >, dont le Prerre se


GOUDRON , s . m . GOUDRONER , V. act. sert pour répandre l'eau bénite surle peuple.
[ Quelques-uns disent mal àà propôs godron , » Goupillon de bois , de cuivre, d'argent.
godroner en ce sens . Voy. ces mots . ] Gou- GOURDE , adj.et s. f. Engourdie . - Avoir
>

dron est une espèce de poix , qui sert princi- les mains gourdes. Fig . Fainil.» Ce filou n'a
*
palement à calfater les vaisseaux. Goudroner , pas les mains gouries. * Richelet dit n'avoir
enduire de goudron . pas, les piés gourds , être prêt à courir. On
GOUFRE , s. m . [Gou - fre : 2° e muet. ) ne le dit que des mains. - S. f. Calebasse ,
> e

Creux profond. »„ Tomber dans un goufre. – dont les soldats , les pélerins , les mendians se
Il est beau au figure. » Tire-moi servent pour porter de l'eau ou du vin.
Du goufre où m'a plongé le crime. L'Ab. Téru. GOURDIN , s. m . [ Gour.dein . ] Gros
» Tomber dans un goufre de malheurs , de bâton court , des coups de gourdin. Il est po
misères . » Les proces sont un goufre : ils cou- pulaire.
tent des frais immenses . GOURGANDINE ,> s. f. Femme de mau
GOUGE , s. f. 1 °. Femme publique et dé- vaise vie. St. famil.
bauchée. » C'est une franche gouge. SCAR. Il GOURMADE , s. f. Coup de poing. » Il
est vieux en ce sens. — Borel dit
dit qu'en Lan.
Lan lui donna deux ou trois gourmades bien
guedoc , il signifie simplement une servante. assenées .
= 2°: Espèce de ciseau de Menuisiers , sculp- GOURMAND ANDE , adj . et subst,
teurs et aútres ouvriers . GOURMANDISE , s. f. GOURMANDER , v .
GOUJAT , s. m. Valet de soldat. » Les act. [ 2€ lon . 3 ° løn. au 3 , dize. ] Gourmand,
goujats de l'armée. C'est aussi un terme qui mange avec avidité etavec excês. » Il est
de mépris. » Que veut dire ce vilain goujat. fort gourmand ; elle est extrêmement goar
* GOULE , GOULÉE , s. f. Vieux mots . munde. » C'est un gourmand , une gourmande.
Verville dit souvent goule pour gueule , et Gourmandise vice de celui , qui eść
de là gouler , engoaler engoulevent. La gourmand. » Gourmandise insatiable. Le
,
Mon. = Vous en avez menti par votre péché de Gourmandise . = Gourmand , goinfre ,
goule , dit Charles de Valois à Enguerrand de glouton ; ( synon . ) ils vont en augmentant
Marigni. Voy. Gorge à la fin . = La Fon- Fon pour exprimer une avidité plus grande, plus
grossière ,
GOO GOU
345
grossière , plus basse , plus méprisable. » Il d'ail.
n'est pas seulement gilrmand : il est goinfre: GOUSSET , s. m . [ Gou- cè : 2° è moy.]
il est glouton. Ce dernier fait image : c'est 1°. Creux de l’aisselle ; et aussi ce petit mor
comme qui dirait homme, qui englourit ce ceau de toile , qui sert à faire tenir le corps
Plusieurs disent
qu'il mange. = * Plusieurs gour
disent gour- de la chemise avec la manche à l'endroit de
mond , gourmandise, pour friand , friandise . l'aisselle. Delà cette expression bâsse et dé
Ce n'est pasle sens de ces deux mots. = On goûtante , sentir le gousset , sentir mauvais.
dit l'adjectif desanimaux et desarbres mê- 11 ne parait pas qu'elle soit anciène dans la.
mes. » Un oiseau gourmand . » Le brochet est Langue : elle n'estni dans Rabelais , ni dans
un poisson gourmand.-Branche gourman- Marot , ni même dans aucun des Poètes sati
de;qui pousse avec trop de vigueuret épuise riques , dont fourmillait le comencement du
GOURMANDER , n'a aucun rapor: runs
)
17€ siècle. Scarron s'en sert souven t. La Monn .
sens avec les deux murs précédens. Il signifie ceinture de la cu.ou'on met en dedansdela
réprimander avec dureté. » Pourquoi le gour. set bien garni . = * Ménage a été très-mal
"

manier de la sorte. » Il gourmande tout le informé , lorsqu'il a écrit qu'on disait en


monde . Ce mor ese beau au figuré. On Bourgogne la goussette au tém . dans le sens
die gourmander ses passions , les assujétir, de bourson. Gousset, en quelque significa
La vertu , qui n'admet que de sages plaisirs , tion , que ce puisse être , y est toujours mas
Semble d'un ton trop dur gourmander nos desirs. ' culin. La Monn.
L. Rac . GOÛT , s . m. [[ God
> Gou , monos. long. )
M.l'Ab .de Lille a ditplus figurément encôre. 1 °. Celui des cinq sens, par lequel on dis
Gourmander sans relâche un terrein paresseux. cerne les saveurs. » Avoir le goût bon ou mau.
GOURME , s. f. GOURMER Y. act. vais . 2° . Saveur, „ Viande de bon goût , de
GOURMETTE , s. f. [ 2° e muet au 1" , fer. mauvais goût. = 2°. Odeur. » Ce tabac a
e
au 2d , è moy. au 3 :me , me , mere. ] Gour. un goût de pourri .. = 4°. Apérence des ali
me , se dit des mauvaises humeurs qui vidnent mens . » Il a entiéremeneperdu le goût. » Il
aux jeunes chevaux . On dit au propre d'un entre en goût . » Le goûe comence à lui reve
jeune cheval , qu'il n'a pas encore jeté sa nir . -5 °. Fig. Discernement , finesse de
giurme ; au figuré, on dit des enfans , qui jugement. » Avoir le goût , fin , délicat ; ou
ont la gale ou d'autres humeurs qu'ils jèrent avoir le goût fort mauvais. » Ce sont des
leur gourme , et plus figurément d'une jeune choses de goût. 6°. Inclination , plaisir.
-- .

persone qui n'est pas encôre formée. » Hélène » Il n'a pas de goût pour les vers , la musi
ne vient pas avec inoi... J'ai Marie , qui que , etc. = 7º. Opinion , aprobation..
jette sa gourme, comme vous savez ; mais ne Cela n'est pas de mon golde. » Cela est du goûe
soyez pas en peine de moi .. Sév. » Ce jeune de tout le monde. » ilIl ne faut pas disputer
homme fait bien des extravagances : il n'a pas des goûts. = 8°. Manière , dont une chose
.

est faite. » Cela est de bon ou de inauvais


encore jeté toute sa gourme .
GOURMETTE , petite chainette de fer , qui goût. °
9º. Caractère d'un Auteur , d'un
tient au mors du cheval. Fig. Famil. Lâcher Artiste . » Ces vers sont dans le goût de Vol
la gourmette à quelqu'un , lui doner plus de taire . Ce tableau est dans le goût de Ru
,

liberté. = Gourmer un cheval , luimettre bens, etc. = 10° . En goût de avec l'infinitif.
>
la gourmette. = Gourmer un homme, le » Il vit ce Prince assez en goût de l'entendre.
batre à coups de poing. » On l'a bien gourme. = 1 °. On dit , avoir ou prendre du goût
» Ils se sont long-temsgourmés. pour .... Gresset dit , dans le même sens , se
GOURMET®, s. m . [ Gourme, moy..]] pren.ire de goût. C'est peut-être une expres
Gourme ,,22°èè moy
Qui sait bien conoître et goûter le vin. Bon sion du jargon à la mode qu'il emploie pour
ou méchant gourmet. = Quelques- uns le s'en moquer.
disent des viandes. On ne le dit que des Ce petit étourdi s'est pris de goût pour moi ,
liqueurs. Et me croit son ami , je ne sais pas pourquoi:
GOURMETTE , Voy. GOURME. Le Méchant,
GOUSSE , s. f. [ Gouce : 2° e muer. ] En- On dit avoir du goût pour , et avoir le goût
velope , qui couvre certaines graines, comme de : il a du goût pour la musique : il a le goût
pois , fèves. .
Gousse d'ail , petite tête de la peintûre. Mais quand le goût est afecte
Tome 11, Xx
346
GOU GOU
d'une épithère , je pense qu'il régit pour er 2°. Fluxion âcre et douloureuse , qui s'atache
des ge
non pas de. » Il a le goût le plus vif de la aux jointûres des piés , des mains ,
Philosophie. L'Ab. Gauchut. Je voudrais dire, noux. » Avoir la goute aux piés , à un pić,
pour la Fhilosophie. Si l'épithère était après aux mains, etc. = Goutie-sereine , mala
le régime , de pourrait être employé. »» Il a die qui cause subitement la perte de la vûc.
le goût de la Philosophie le plus vif etle plus GOUTTELETTE , petite goutre, a raportau
décidé. On dit d'une chose trop chère , que le j er
' sens, et goutteux , qui est sujet à la goutte,
coût en fait perdre le goût , ei qu'on n'a pas prend dans
se prend dans le second. » Une gouttelette
d'envie de l'acheter , dès qu'on en sait le prix . d'eau. » Il est goutteux ; c'est un gjutteux. =
Bon sens , bon goiit. ( synon .) On borne gouttelette , est peu usité.
>

la sphère du bon sens , aux choses plus sensi Rem . On dit figurément , goutte à goutre, 1
goût à des objetsplusfinset
bles, et lebon goile
plus relevés.Ency.1 Entre bon smerehdé lenteinent et aveanlegóqúi
, distille sur eux
kon.gn ausd a'i eter. . - Lale distinction de
goutteà goutte, etquinecarira
Dans le style proverb. on dit jamais.
, de ceTélém.
qui
l'Encyclopédiste est plus juste. achève de ruiner , ou de faire perdre pa
GOUTER , v. act . et n . et s. m . [ Gouté ; tience ; c'est la dernière goutte d'eau , qui
2 é ter. l'oil est long devant le muet , il fuit verser le verre. Et quand on ne
golite, il gollera. 1: Acad. met l'acc . circ. done que de petits secours pour de grands
Sur cet ou à l'infinitif , où il est bref. Cer besoins , c'est d, it- on ,, une goutte d'eau dans
accent y fut mis lorsque l'on suprima l's ; la mer. -On dit aussi , de deux perso.
car on écrivait anciènement gouster . Plusieurs nes > qu'elles se ressemblent comme deux
gouttes d'eau
et l'Acad. elle même ont conservé sans né- goultes d'eau .. — Je regarde la fin de cette
cessité cet acc: circ. dans plusieurs mots : on automne avec une horreur , qui me fait suer
ne doit plus l’employer que sur les syllabes
le sens
les grosses gouttes. Voy. SUER.
longues. ] Il y a de la diférence pour 2. Goutte , maladie , se dit toujours au
entre giuier actif , trouver bon ; et gouter à singulier.
> Anciènement on disait assez indi
neutre , essayer à manger d'une chose , gru- féremment li goutte ou les gouttes , et on
, >

ter y M. Gilbert n'a pas fait cette distinction le dit encore dans certaines Provinces. L'Acad .
dans sa Sat. du 18 ° Siècle. dit mangé de gouttes i expression unique ou
La comédie est belle et le drame est divin. le pluriel soit employé.
Pour moi , j'y golite fort ; car j'aimela natûre. 3°. Goutle , adv., n'a , dans sa significa
>

Il falait, dans le sens de l'Auteur , je le goûte tion , aucun rapport avec les deux sens du
fort :maisil y aurait eu unesyllabe de trop. subst. Il signifie proprement, p.is ou point.
= = Dans le 1er sens , il régit de ou à; goutez » Ne voir goutte , n'entendre goutte,» Il ne
de cette sausse , de ce tabac. » Voulez - vous voit goutte , il n'y voit goutte : il n'entend
gouter de notre vin , à notre vin. » Ce n'est goutte. » On ne voit , on n'entend goutre
que pour en gouter , pour y gouter. Dans» dans cette afaire, » Ces phrases ne sont que
cette acception , il se dit aussi activement. du style familier , sur- tout, n'entendre goutte.
gol !ez cette sauce , goutez bien ce tabac. GOUTTIERE s. f. [ Gou - riè- re : 21
GOUTÉ , se dit des persones coinine des moyen et long , se muet. ) Petit canal,
choses. » Ce prédicateur est fort gouté. par où les eaux de la pluie coulent de dessus
Cette pièce est universellement grutée. pes les coits. = Par extension , bande de cuir ,
Partout également gour '; qui avance autour de,l'impériale
Et cependant point d'airs, nulle facuité. Bart. GOUVERNAIL s. m . [ Gou d'un
>
carrosse.
vêr-nail , 29
GOUTER , s. m. Petit repas qu'on fait en- ê ouv. mouillez l'I finale : ai n'a pas le son
tre le diner et le souper. d'e ; mais l'a et l'iy conservent leur propre
GOUTTE , s. f. GOUTTELETTE , s. .f. son . ) Pièce de bois arachée au derrière d'un
>

GourTEUX, EÛSE , adj. et subst. [Gou - te, telè vaisseau , d'un bateau . , etc. qui sert à le
е
>

te , teủ , cell -ze : 2° e muet aux deux premiers , gouverner. On dit aussi timon. Au fig.
lon . aux 2 dern. 3° è moy .au 2d. ] Goutte , est Tenir le gouvernail oule timon , gouverner, >

1 °. petite partie d'une chôse liquide. » Petite conduire les afaires. » Tout alla bien , tant
ou grosse goutte.» Une goutte àà eau ,de vin ,. que ce Ministre tint le gouvernail.
d'huile , etc. Verser goutte gourte . Jules , qui de l'Etat tenoit le gouvernail. Marigni.
GOU GRA 347
GOUVERNANTE , s. f. GOUVERNER , remettre dans son naturel. - L'Acad. ne
P. act. GOUVERNEMENT , s. m . GOUVEE- met point de phrâse pareille , ni aprochante.
>

NEUR , s. m .[ 2' ê ouv . 3 ° é fer. au 2d , e


>
GOUVERNEUR n'a que deux sens : celui
muer au 3 ° : eny a le son d'an. ] Gouver- qui comande dans une Province , dans une
e

ner , c'est, 1 °. Régir , conduire avec auto- place forte , etc. et celui qui est commis å
rité.» Il gouverna bien ses États ; son Royau- l'éducation et à l'instruction d'un jeune Prin
»
Gouvernante
me. = Administrer, » Gouverner les afaires , ce , d'un jeune Seigneur.
le ménage. = V. n. II Il , ou elle gouverne a un emploi plus étendu. Il se dit , et de
>

dans cet Etat, dans ce Royaume. = 2°. En la femme du Gouverneur d'une Province ,
parlant d'un vaisseau > le conduire : » Le d'une place : Madame la Gouvernante ; et
Pilote qui gouvernoit ce vaisseau . = 3 °. d'une feinme, qui a par elle-même le Gou
Avoir soin de... Gouverner les enfans , les vernement d'une Province. » La Gouvernante
malades. = » Il sais bien gouverner les' des Pays-Bas ; et de celle qui a soin des
. chevaux : elle gouverne bien la basse - cour. enfans : » La Gouvernante des Enfans de
= Il entend à bien gouverner le vin , à France. » La Gouvernante de ses enfans ; et
gouverner une câve.. 4 °. En parlant des de celle qui a soin du ménage d'un veuf ,
persones, avoir du crédit sur de l'esprit. » d'un garçon d'un éclésiastique. » La goko
>

Je gouverne la République , disaic" Thé vernante de M. le Curé.


mistocle , ma femuie me gouverne ; et ce GRABAT , s. m . GRABATAIRE , s.S. m ..
e
petit garçon gouverne ma temme ; c'est donc [ Graba‫ر‬, barere ; z® è moy . er long au 2d. )
ce petit garçon , qui' gouverne la Républi- Grabat méchant lit. = Etr sur le gra
e
que. = %. Se gouverner , se conduire. bat, ( fig.-fam .) c'est être bien pauvre ,
1 Il s'est toujours gouverné sagement. » Il ou détenu dans un lit par de vives douleurs.
est encore à Paris , où j'ai fort envie de
>
Cette misère , avec les chaleurs excessives
savoir comme il se gouvernera. Sév. » Cette qu'il a fait cette année , a mis tout le monde
femine, cette fille se gouverne mal. —- Il sur le grabat . Grabataire , habituelle
me parait un peu vieux : du moins il n'est ment malade ou alité. On apelait an .
pasdubeau style. Se conduire , vaut mieux , ciènement de ce nom , ceux qui diféraient
et il est plus usité . jusqu'à la mort à recevoir le Baptême.
GOUVERNEMENT , ne s'emploie que dans GRABUGE s. m , Querelle , noise. Le
er

e." sens
ilecharge de gouverner. Il sedit, et dela Dict.de Trév.dit qu'il est vieux.Ilestpou . r
de Gouverneur. » Il a eu le gouver- tant encôre usité dans le st. fam . » Il y a
nement de Normandie ; et de la ville , du toujours du grabuge entre le mari et la feinme.
pays , qui est sous le pouvoir du Gouver- Peut- être près d'un mois , après cet éfort- là ,
neur. » C'est un des grands Gouvernemens Il sirvint entre noiis un terrible grabuge. La Chi
GRÂCE , s. f. GRACIABLE , adj. Gra
>
du Royaume fut durdeetgouver
; et de lantmanière er
ner, » Son gouverneme tyran- CIEUX , EÛSE , adj. [ rere lon dans le r " :
nique ; et de la constitution d'un État. » Le ia est de deux syllabes ; ieux n'en fait qu'une :
Gouvernement de Vénise est Aristocratique ; ci -able , cień , ciell -ze : en vers et dans la
etdesMinistres qui gouvernent : il est sus- prononciation soutenue, ci-ci , ci-et-ze ; l'ed
pece ; il a déplu au Gouvernement ; et en- est long: ] Grâce a plusieurs significations :
fin , de l'hôiel -du Gouverneur : il est logé 1°. Faveur qu'on fait à quelqu'un sans y êre
au gouvernement. = Pour les particuliers obligé. » Je vous demande cette grise : je
>

gouvernement ne s’emploie que dans cette le demande en gráce , » J'ai reçu de lui plu er

phrase; en songouver- sieurs grâces. = °Grâce,faveur


i cvoir quelque chôse , (syn .) Le 1e".
nement , être chargé d'en avoir soin. » Elle dit quelque chose de gratuit ; le 2d , quel
ale linge, la vaisselle en son gouvernement. que chose d'afectueux. La grâceexclud le
Quoiqu'on dise ,gouverner unmalade , je droit. La faveur , fait acception des per
doute qu'on puisse dire , si ce n'est parmi sones , sans exclure touttitre. La grâce
le peuple , le gouvernement d'un malade . est étrangère à la justice : la faveur est
Un anonyme s est servi de cette locution . oposée à la rigueur. La bienfaisance , ou la
» On l'a choisi pour le gouvernement devotre clémence , font ou acordent une grâce:
frère. Mme
avons
. de Sévigne a dit aussi : Nous une inclination personelle , un goût de pré
réussi par un bon gouvernement à le férence , font ou acordent une faveur , 'etc.
X x 2
34.8 GO U GOU
Roub . Synon. 2° . Faveur ; crédit. » bonne. Je pense qu'il falait dire , ni moins
Etre en grâce aupres du Prince. Éire dans bonne gráce.
les bones grâces de ...» Il a perdu les bones 3 ° . Il ne faut pas confondre bonne grâce
graces de , etc. = au singulier , avec bonnes grâces au plur.
3. Secours surnaturel
que Dieu done aux hommes pour faire leur L'un signific quelque chôse de gracieux ;
salut ..» Grâce prévenante , éticace , sufisan- l'aûtre l'amitié la protection . Ainsi , il faut >

te , etc. Gráce sanctifiante . » Eire en grâce; dire , gagner les bonnes grâces , et non pas ,
en état de grave , etc. = 4° . Grâce ,agré- la tonne grâce de , etc. V aug. = Bonnes
er
.

mert, ( șynon.) Le 1" a plus de raport au grâces , ne fait point de conséquence pour
corps ; le 2d . a l'esprit. L'on dit d'une per- mauvaises grâces : l'usage est pour l’un , et
sone , qu'elle marche , danse , chante avec n'est point pour l'autre. Il y en a qui di
grâce , et que sa conversation est pleine sent ,' il a encouru les mauvaises grácesdu
d'agrémens. Gir. Synon . = 5 ° . Pardon , Prince ; il faut dire , la disgráce. Bcuh.
abolition d'un crime. » Il n'apartient qu'au 4° .On dit également, rendre grâces ( ou grâce)
Prince de doner grâce. Il a obrenu sa grâce. et rendre desactionsde grâces. Ler" pourtant
Coup de gráce ; le coup que le bourreau est plus de la conversation , et l'aître du style
donc sur l'estomac à un roué , pour l'em- soutenu. Dans l'un et dans l'aûtre, grâces doit
pêcher de languir plus long-temps. être au plur ., du moins dans la próse. Nos
Rem . 1 °. Faire grâce absolument , c'est meilleurs Poétes disent : rendre grâces , ou >

pardoner;faire grâcede , remettre , ne pas grâce , selon le besoin qu'ils en ont. * D'A
>

exiger : Faire une grâce , c'est faire un plai- blancourt et d'autres Écrivains de son tems
sir. » Le Roi lui a fait grâce. » Je vous ont dit , faire des actions de grâces : mais
filis grâce de la moitié. » Il m'a fait une on ne le dit plus aujourd'hui . Faire , s'em
grande grâce. L. T. Wailly. ploie avec remerciniens , et rendre avec ac.
2° . Grâce , agrément , ne s'emploie pas cions de grâces.
>
tout seul au singulier. De grands Poètes l'ont sº . Grâce s’emploie adverbialement , ou
pourtant employé de cette manière. Dans avec la prép. à , qui le suit et qu'il régis.
Phèdre , Aricie dit d'Hypolite : » Grâce à Dieu , grâce à votre bonté , etc.
Non quepar les yeux seuls lâchement enchantée, ( Grâces à Dieu , est un gasconisme. )
>

J'aime en lui sa beauté , sa grace tant vantée. Les devoirs , les vertus perdent jusqu'à leur nom ,
On dirait , en prôse , ses grâces ; encôre ne Devenus , grâce aux maurs , des mois de mau ,
vais ton . Barthe.
le dirait - on pas d'un homme : on dirait , sa
bone grâce. On peut louer un homme d'a- Ou avec !ala prép. de , en ou par , qui le pré
voir des grâces‫ و‬mais en parlant de lui, cèdent : De grâce , en grâce , par la gráce.
er
on ne dira pas , comme on le dit d'une Le 1" des trois se met à la cête de la phrase,
3

femme , ses grâces , son esprit , charment comme une interjection : de grâce , dites
tout le monde. Mme. de Genlisa dit : moi ce que c'est : le 2d se met après le v:
sa grâce au singulier , en parlant d'une demander. » Elle me demanda en grâce de
femme. » On vanta sa grâce , sa physiono- venir voir l'arrangement de ma maison . Mme
mie , etc. L'Acad. ne met pas d'exemple de Coulanges. v M. de Malezieu demanda
pareil , et j'ôse douter que l'usage admetre du moins en grâce qu'il lui tớt permis de
cette locution . - Voltaire a dit aussi ne point recevoir d'apointemens du Roi.
met devant certains
dans son Epitre à Horace. Fontenelle . Le 30 se
Je t'écris , aujourd'hui , voluptueux Horace , noms de dignité . » Louis , par la gráce de
A toi , qui respiras la tendresse et la gráce. Dieu , Roi de France et de Navarre. » N...
Quand respirer ne serait pas là un mot im- par la grâce de Dieu et du St. Siège Apos
propre , la grâce au sing. le serait certaine- tolique , Évêque de ... De bone gráce,
ment. On voit bien qu'elle n'est en ce nom- adv. Voyez , 'de bon gré , au mot Gré.
· bre que pour la rime. Avoir bonne Graciable qui est rémissible , qui est
>

grâsé , se dit toujours comme les expresc digne de gıdcé , i nº. °. ) Gracieux , agrée.
sions consacrées par l'usage , sanschangement ble, qui a beaucoup de grâce,; (n24 .) Le
er
dans l'ordre desmots. * Mme. deSévigné " nese dic que des choses ; fait , cás gri.
place bonne après grâce. » Cela ne fera au- ciable : le 2d. se dit des per»sonHesometmedeschố.
extrêa
cun tort à vos afaires , et vous n'en aurez ses , au propre et au fig.
pas l'air plus mal-adroit ,ni
a la grâce moins memen Gracieux, femme fors gracieuse ;
GRA GR A 349
air ,sourire gracieux , manière gracieủse, » GRADE , s. m. 1 ° . Degré d'honeur . » Il
Tableau gracieux , pinceau gracieux. Voy. est monté à un nouveau grade ; au plus haut
HONETE . grade. = 2 °. Il se dit des diférens degrés
Rem. 1 °. Des Auteurs ou des Imprimeurs que l'on aquiert dans les Universités.
ont écric gratieux avec un r ; mais puis- GRADIN , s. m . [ Gra -dein. ] Petit degré
qu'il vient de grgâe , il vaut mieux l'écrire qu'on met sur les Autels, sur des bufets
e
avec un c. Ils ont suivi l'étymologi latine : etc. = Barcs élevés les uns au dessus des
autres en amphithéâtre. On doit dire
gratiosus.
2º.Gracieux ne plaisait pas à Vaugelas. les gradins , et non pas les gredins. Le peu
Le P. Bouhours ne le trouvait bon qu'en ple confond souvent ces deux mots.
termes de peintûre. Ménage l'aprouvait en GRADUATION , s. f. GRADUER , V. aš >

próse et en vers. Il en cite deux exemples , [ Gradu -a -cion , du-ć.)


é ] Graduer , c'est, 1º .
l'un du P. Bouhours lui-même. » Je ne sais diviser en degrés. Graduacion , action de
quel air tendre et gracieux , qui touche les graduer. La graduation d'un thermomètre ,
conoisseurs. L'autre de lui. d'un Baromètre, etc. » Graduer les cercles
rien de gracieu
le chantestn'atrès-bien
Pour moi , decetquiadjectif x. er d'une sphère , des caries de géographie , etc.
Aujourd'hui établi, Graduer c'est aussi conférer des de
grés dans une Université . Graduation n'a
tout le monde s'en sert.T , adv. GRACIEUSER ,
EMEN pas ce serts là. — On emploie le verbe subs
GRACIEÛS
v.man,
act.cien
GRACI EÛSETÉ , S. f. ( Gra - ciell -ze tantivement au participe :i un Gradué , celui
, s. f. ( Gra - ciell -ze-
-ze, ciell -zeté ; 2 ' lon . au 1 ° er qui a pris les grades" dans quelqu'une des
er

au dern.- ° muret à ľadv. et au subst. é fer. quatre Facultés.


au verbe. ] Gracieusement ,
d'une manière * GRAFINER , V. act. Égratigner. Il ne
'un, ,faire se dit guère que des chats , disait allerefois
gracieûs
ler e. »usemen
gracie t. ir
Recevo quelqu
Gracie user ou lui
despardé- l'Acad. Elle l'a retranché dans les dernières
monstrations d'amitié . » Elle l'a fort gra- Editions . C'est un provençalisme . re
cieusé. = Graciellseté est , 1 °. Honêteté GRÂILLON , s. fém . Grå - glion : 114
civilité. » Il m'a fait une graciellseté à la long. mouillez les ll : ai n'y a pas le son
quelle je ne m'atendois, pas. » Elle lui a d'e ; mais l'a et l'i y conservent leur propre
fait mille gracieûsete's . = = 2°. Ce qu'on son .)] Les restes ramassés d'un repas. » Cetie
done à quelqu'un au delà de ce qu'on lui viande sent le grâillon . = Marie grâillon
doit ; gratification. » Si vousmecontentez , ( st. populaire ) femme en guenilles.
GRAIN , s. m . GRAINE , s.
je Rem.
vous ferai e useté f. [ Grein ,
On ditquelqu
, dansgracie
le Dict. .Neol. que 'monos.grène : " , moy: 2 e e muer. ] Le
re

gracieuser, , est un mot qu'on dit souvent , premier se dit du bled ; le 2d. de la semence
et qu'on écrit rârement. On peut en dire des herbes. » Un grain de froment , un grain >

autant de gracieuseté. Ils ne sont l'un et l'au- d'orge : recueuillir ses grains , etc. de la
tre que du style familier . graine de choux , de laitûe , de moutarde ,
* GRACIOSITÉ , s . f. On lit , dans une de melon , de concombre , etc.
>

Relation de la Peste de Marseille en 1720 . GRAIN se dit encôre , ou par extension ',
» Marseille n'oubliera jamais les services grain de raisin , de grenade , de poivre , etc.
qu'ils ( les Procureurs du Pays de Provence ou , par analogie , grain de chapelet , d'en
et les Consuls des Villes particulières ) lui cens , etc. Futaine à grain d'oige ; marro
rendent dans certe calamite, non plus que quin d'un beau grain , etc. ou , figuréin .
lesgraciosités , le zèle , l'empressement qu'ils (st. famil. ) il n'a pas un grain de bon sens ;
oni à le faire.
Graciosité , est un mot bar- il a un grain de folie dans sa tête ; ou >

báre : mais avoir des graciosités à faire , simplement, il a un grain. » Il n'y a pas
quelque chôse est le comble du barbarisine. un grain de sel dans cet ouvrage : il est
GRACILITÉ , s. f. Qualité d'une voix insipide ; il n'y a rien de piquant , d'agréa
>

grêle. » La gracilité de sa voix . ble . Catholique à gros grain , qui se


GRADATION , s. f. [ Grada -cion , en- permet beaucoup de choses défendúes par la
vers ci-on.] Figûre de Rhetorique. Assemblage Religion. 'On dit aussi , en style pro
de plusieurs choses qui enchérissent l'une verbial 2 des jeunes gens malins , comme
sur l'autre. Écoliers , pages ; petits laquais , que c'est
350 GRA GRA
une mauvaise graine. On le dit surtout d'une Glologues , avec les Gramatistes , dont l'uni
mauvaise race. que emploi était d'enseigner aux enfans les
Grain , petit poids , faisant la 72° par. premiers élémens de la Langue grecque ou
tie d'une dragme. » Cela pèse dix , douze latine. Nous apelons ceux-ci Protesseurs de
grains. = ”En termes de Marine , grain Gramaire.
de vent , ou simplement, grain , tourbillon Rem . Plusieurs veulent qu'on prononce
qui se forme tout d'un coup . Granmère , Graniérien : c'est une mauvaise
GRAÎSSE , s . fém . GraISSER v . act . prononciation. == On pourrait écrire Gra
GraissEUX , EUSE, adj . [Gréce, ce , ceû" , maire , Gramairien. ,
GRAMMATICAL
ALE , adj . GRAMMA
1 long. ê ouv. 2° e muet au i
cell-ze : 7"
é fermé au second , long aux deux dern . ] TICALEMENTе adv. [ Gramatikal , kale
>

Graisse , substance.onctueúse , répandûe dans kaleman : ſe muet. ] Gramatical , qui


le corps de l'animal. » Graisse de bæuf , de apartient à la Gramaira. Dictionaire Gra
>

çhapon . » Il y a trop de graisse dans ce matical , façon de parler Gramaticale.


-potage , dans cette salice. » Cet homme est Qui est selon les règles de la Gramaire. »
chargé de graisse. » Ces câilles , ces orto- Ce discours est plus Gramatical qu'élégant.
lans sont des pelotons de gruissa == Fig. Gramaticalement , selon les règles de
( st. famil.) ce qu'il y a de meilleur. » lis la Gramaire. » Cela est bon Gramàticale
ont emporté toute la graisse de cette afaire : ment ,, mais il y a peu d'élégance .
il n'y a plus de profit à espérer. * GRAMMATICATION , s. fém . Moc
Gấaisser , oindre de graisse ; graisser des fabriqué par La Touch » Je traitedans le
bottes , des souliers. Gruisseur , qui est de premier Tome de toute. ce qui regard
>

e la
la natûre de la graisse. Corps graisseur , grammatication. Il veut dire les règles de
matière graisseuse. la Gramaire. = Ce mot est peu utile , et
Graisse et graisser entrent dans quelques l'usage ne l'apas adopté.
=== Se plaindre de
expressions proverbiales. = GRAND , GRANDE , adj. GRANDEMENT,
trop de graisse , d'une chôse avantageûse. - adv . GRANDEUR , s. fém . [ °1 e muet au
.

Ce n'est pas tout que des chous ., il faut en : 2d et au 3 ° : Dans le der > le d est muet
côre de la graisse , dit on , quand il manque devant une consone , il a le son du i devant
>

encôre quelque chêse pour terminer une une h muette ou une voyelle . Grind hoonme,
afaire , pour finir un ouvrage. Grais- le Grand Alexandre : pron . gran - rome , le
ser la peau à quelqu'un , le batre , le fro- Gran-t Aleksandre , etc. ] Il y a des mots
ter .
Graisser la patte , corrompre parféminins devant lesquels on retranche le de
présens. grande : on dic , Grand Mère , Grand Messe.
Vous serez pleinement contente de mes soins ,
» C'est grand'pitié ; il nous a fait grand
Mais ne vous laissez pas graisser la parte au moins. chère ; il m'a fait grand ' peur .
Molière . Il ne faut point mentir : oui , tu m'as fait grand
Graisser le marteau , doner au portier pour peur.
Destouches .
avoir les entrées.
On n'entroit point chez moi sans graisser le mar » Nous l'avons obtenu à grand peine . On dit
teau . aussi la grandchambre , la grand'salle. Re
Rae . Les Plaid . marquez pourtant qu'excepte Grand Mère ,
Grani Misse , la Grand'Chambre du Parle
>

Graisser ses bottes , se préparer à partir , ment, ces mots reprènent l'e quand ils sont
ou à mourir.
GRAMMAIRE , s. fém . GRAMMAIRIEN , précédés du pron . une. Ainsigrande
grand peine , et j'ai eu une l'on die , à
peine;
s . m. GRAMMATISTE , S.s. m. [ Gramere
Gramère , j'ai cu grand peur , et j'ai eu une grande
e
Gramérie
er
n mati ste : 2 è moy . et long peur. Men . 'Ih. Corn. * M. Linguei avaic
au 1'" , é fer. au second . ] La Gramaire oublié cette règle , quand il a dit : » Elle
est l'art qui enseigne à parler et à écrire raportera de sa visite au moins une grand påur.
correctement. Gramiirien , celui qui a écrit = * Bossuet dit la Grand Bretagne ,
de la Gramaire. » Les Anciens ne confon- Gresset , grand coeffe ; l'Auteur d'une Fable
daient pas les Gramairiens, apelés aussi Phi. insérée dans le Mercûre , grand'derresse. "
GRA GRA 351
M. Moreau et Villaret disent au contraire homme qui a de grandes qualités c'est
aus grande mère , et ce sont peut-être les seuls un grand homme. BOUH .
4
Aureurs qui parlent de la sorte. On troûve 2. Grand , quand il est seul , se met
aussi Grande Messe dans les Let. Edif. = toujours devant le substantif. Grand cabinet ,
On écrit grande écurie , et l'on prononce grande anti-chambre ; joint à un adverbe de
>

ཀན༡༠ grant écurie : c'est le seul mot où le d de quantité , il peut se mettre après ou devant :
grande se change en e dansla prononciation , un fort grand cabinet une très-grande an
comme le d de grand le fait toujours devant ti - chambre ;e ou un cabineet. fort grand,
une voyelle. Cette remarque est de Ménage ; anti-chambr une
très - grand Les Poètes
mais je pense qu'il ne faut l'entendre que sont eux mêmes assujétis à cette règle ; et
de la grande écurie du Roi; et qu'en par- dire , comme a fait Molière dans le Misan
Alert luu dro particuliers , on doit dire la grande trope .
écurie , et non pas grant écurie. M. Marin
est d'un sentiment contraire à celui de Men On a pour ma persone une aversion grande.
nige, qui n'est rien moins que sûr. Au lieu de dire ; une grande aversion , c'est
GRAND , 1°. fort étendu dans ses dimen- parler comme font les Allemandset les Suis
, grand arbre ; grande
sions : grand hommechambre. ses , quand ils comencent à écorcher le
ouvertûre , grande = = 2. Qui français. Les anciens Auteurs employaient
a coinencé à croître. » Cet enfant, cet ar sans peine cette construction . » Tous les
1.14 bre est déjà grand. = 3°. Qui surpasse les Artisans entrèrent en suspicion grande. Amyot.
aútres du inềme genre . Il se dit dans le phy Comment - il faudroit donc pour faire line Quvre
sique et dans le moral. » Grand nombre ; grande.
grande quantitć. Grand froid , grand chaud.
>> Grand génie ; grande éloquence. Grand Regnier.
Prince, grand perso nage, e
grand injusti ,
> ce 3º . Grand n'est pas en usage avec toute sorte
etc. etc. » March er
grande dépense , etc.à grands pas. Faire une de mors , pour signif ers célèbre , ceillustre .
4 °. Impertant. » Dans les Frères Énemi Polini
>
dit à
C'est un granddeprinci
de morale
pe, une grande maxime Jocast e , qui avait peint les malheurs des
politique , que , etc. = Rois.
sº. Grand , vaste.'Voy. 'VASTE. = 6º. Grand Mon cæur , jaloux du sort de ces grands mala
>
est le titre de plusieurs Officiers principaux heureux ,
dans leurs départemen . Le Grand Ecuyer : Veut 's'éleyer , Madame , et tomber avec eux .
Grand Chambellan ; sGrand Auinonier. Le
Grand Prévôt ; le Grand Maître des Eaux et Grand n'est pas un terme noble dans cette
Forĉis , etc. ocasion . On dit , dans le style familier et
Rem. r°. Grand , placé devant le subst. méprisant ; c'est un grand malheureux , un
a quelquefois un sens diférent de celui qu'il grand coquin un grand menteur.
a quand il est placé après. L'air grant , Dans le style noble , on dit , grand Roi ,
and néral Gé
c'est une phisionomie noble : le grand air , gr , grand Poère , grand Ora
ce sont les manières d'un Grand Seigneur. teur , etc. Mais, ,, s'il en faut croire Boil.
» Un homme grand , signifie un homme de quand il est précédé de l'article devant un
grande tâille : un grand homme , signifie un nom propre , il ne se dirque des Conqué
homme d'un grand mérite. Wailly. = rans et des Saints. » Le Grand Condé le
Molière , dans le Médecin inzigré lui , grand St. François. Il reprend donc le poète
Bouillon d'avoir dit :
s'acomcdant au personage de Sganarelle >

après lui avoir fait dire qu'Aristote était un Que Zeuxis et le grand Apelle.
grand homme lui fait ajouter , en levant
le coude >
grand homine tout-à-fait , qui On peut bien dire, dit-il, qu’A pelle étoit
étoit plus grand que moi de tout cela. LA un grand Peintre; mais , qui a jamais dit ,
MONN . Observez qu'en parlant d'une le grand
grand Apelle.
Apelle. On peut bien apeler Cicéron
femme , cet adjectif n'a raport qu'à la taille , un grand Orateur , mais il serait ridicule de
et qu'on ne dit point c'est une grande femme , dire le grand Ciceron.
pour dire une femme d'un grand imérite , 9. Grand s’emploie substantivement , sur >

comme on dit , dans le même sens , d'un tout au pluriel. On dit , les Grands , les
352 GRA GRA
vercus , les vices des Grands , le service de doner une ferme à louage. On le dit en.
>
des Grands, » Un Grand , un homme élevé côre dans certaines I'rovinces. Trev .
en dignité . » Un Grand d'Espagne. -
11 met ces mots sans remarque. L'Acad . ne les
est aussi substantif abstrait . » Il y a du grand met pas.
dans cette action . » Si c'est le grand ou le GRATE , ou GRAPE , s. f. GRAPILLON ,
sublime de la Religion qui éblouit , ou qui s. m . GRAPILLFP , v . n. GRAPILLEUR ,,
confond les esprits foris , ils ne sont plus EÛSE ‫و‬, s. m. et f. 2° e muer au rer ; mouillez
des esprits foris , mais des foibles génies les ll aux aûires , grupi glion , glie , glieur,
>

et de petits esprits . La Bruy . En style gliet -ze. ] Grape , assemblage de plusieurs


simple , du peiit au grand , par comparai. grains, qui sont arachés en bouquets au cep
son des petites chôses aux grandes . de la vigne. Il se dit aussi de quilques aûrres
En grand ; à la grande , adv. Le ?'r est planies on arbrisseaux. Graplitun Yuri
plus du style noble , le 2d du style familier. grape de raisin prise d'une plus grande .
· Peindre', travaiiler en grand ; vivre à la
>
Grapiller , cueillir ce qui reste de grapes ou
grande. de grapillonsà une vigne, après qu'elle a été
GRANDEMENT , c’est 1 °. avec grandeur. vendangée. Grupilleur, eíse; celui ou celle,
» Penser , agir grandement. == 2. Extrê. qui grapille. — Ils sedisent au figure , mais
mement, » l) setrompe grandement. En ce 2d seulement dans le style familier , de ceux qui
sens , il est familier . font quelque petit gain . » Il a grapillé quel
GRANDEUR , se dit et de l'étendue de ce que chose dans ceite a faire. » Il n'y a plus
qui est grand : la grandeur d'un logis , d'un ricn à grapiller. Le subst. se dit des petits
parc , d'une ville , d'une province , et de la profits injustes. » C'est un grapilleur.
qualité de ce qui est excellent , supérieur. Rem. 1º. En Provence , plusieurs pronon
» La grandeur ou les grandeurs de Dieu. La cent crape de raisin : c'est un barbarisme.
grandeur des Rois. La grandeur des actions , 2° . Quand on a ôté tous les grains d'une
des victoires. Grandeur d'âme. Air de gran- grape , on ne dit plus grape , mais rafle.
deur , -- La grandeur ( l'énormité ) d'un Acad.
crime, » Dieu est grand ; mais dérogera-t'il à En style proverbial , mordre à la grape ,
sa grandeur, en s'ocupant des Étres qu'il a doner dans le paneau , saisir avidement une
formés ? Será-u'il moins l'Être suprême en proposition qui nous fate. = C'est aussi
veillant sur moi, qu'il ne l'étoit en mecréant? prendre plaisir à quelque chose : » Quand il
Le Comte de Valmont. » Nous voyons la gran- parle de cela , il semble qu'il morde à la
deur de Dieu dans le spectacle des Cieux, que grape.
sa main aa étenduscommeun voile au -dessusde GRAPPIN ou GRAPIN , s. m .[Gra- pein.]
nos têtes. Le P. Du River . 1°. Ancre à quatre becs. = 2 °°. Instrument
Grandesse , grandeur
> titres d'honeur . de fer à plusieurs pointes recourbées , dont
>

Le re se dit d'un Grand d'Espagne : le 2d on se sert pour acrocher un vaisseau , soit


s'emploie à l'égard de ceux à qui l'on done le pour l'aborder , soitpour y atacher un brulot.
titre de Monseigneur ; et sur-tout des Évê- SC'est dans ce dernier sens qu’on dir dans
ques. C'est ce qui rend un peu comique ce le style fig. famil. mettre à quelqu'un le
vers de Corneille , où il fait dire par Prusias grapin dessus, le dominer , prendre de l'em
parlant de Laodice , Reine d'Arménie : pire sur lui. L'Acad. die aussi jeter le grapin
Proposez cet hymen vous-même à sa Grandeur. ou son grapin sur ; mais celui- ci n'est pas , ce>
Nic. me semble aussi usité .
GRANDIR , v. n . Devenir grand , croître
> GRÂS , GRÂSSE , adj. GRÂSSET , ETTE ,
en hauteur. Il ne se dit qu'au propre. ” Cet adj . GRÂSSEMENT , adv . [ Grâ , grâce , cè ,
enfant grandit à vuë d'ail. » Cette pluie a cère , ceman : 1" lon . 2° e muet au 2d et au
fait grandir les blés. I
dern . è moy. au 3 et 4. ) Grâs , 1 °. En para
GRANDISSIME , adj . Très- grand. Il n'est lant des animaux , qui a beaucoup de graisse.
que du st . fimil. re » Cer homine est grôs et grâs ; il est fort
GRANGE , s. f. [2" lon .2° e muer. ] Båti- grâs. Chapon grâs, poularde grasse. = On
>

mene où l'on serre les blés en gerbes. On a die en ce sens grâssei , qui est un 32 peu grâs :
dit all :refois grangier ou grunger, pour me- il est grasset , elle est grâssette. = 2°. Îmbu
sayer , fermier ; et grangeage , pour manière de graisse ou de quelque matière onctueûse.
» Essuyez - vous
GRA GR A 353
» Essuyez -vous ; vous avez le menton grâs. resentment. Le P. Rapin a dit gratifier
» Son habic , son chapeau est grås. Cheveux pour flater. » Bucanan Aétrit l’honeur de la.
grás, etc. 3 °. En parlant du vin et aứcres Reine d'Ecosse, pour gratifier Élisabeth.
liqueurs, qui s'est trop épaissi. » Du vin GRATIN, s. mm .[ Gra -tein.] Ce qui s'ata
>

grás , de l'huile , de l'encre grâsse. = che au fond d'un vaisseau , où quelque chose
4. Fig. Sale , obscène , licencieux , » Des a cuit et initoné long -temps. » Le grátin d'une
>

discours grås , des paroles grasses. » Cette bisque , d'une bouillie.


comédie , cette farce est un peu grâsse. = GRATIS , adv . et s. m . [ On pron. I's ]
5º. Grås, est quelquefois au propre , subst. Mot emprunté du latin. Sans qu'il en coûte
>

mase. » Le grås et le maigre . Il aime le grâs , rien . » On lui a expédié ses provisions gratis.
je veux du grâs. » Le grâs de la jambe , etc. » Il a obtenu le gratis de ses Bulles. Fig.
= 6°. Il est aussi adv. Manger grâs , faire Il dit cela gratis , sans preve , sans fonde
grás. Manger de la viande les jours maigres . ment. Voy.GRATUITEMENT.
Parler grås, grasséyer. GRATELLE , GRATER , Voy. GRAT
On dit, en se.prov. Grâs comme un moine, TELLE ,GRATTER avec 2 1 . >

ou comme un chanoine ; dormir la grasse ma- GRATITUDE , s. f. Reconnoissance d'un


née, se lever tard. Tuer le veau grâs , allu- bienfait reçu . » Témoigner sa gratitude. !!
șion à la parabole de l'Enfant Prodigue,réga- estmoinsusité que reconaissance :mais quel
-

ler quelqu'un extraordinairement. - Quand quefois il peut paraitre plus noble et plus
vous aurez fait cette sotise , ou obtenu cet élégant. M. Marin n'est pas de cet avis .
avantage , en serez-vous plus grâs , plus ri- Selon lui , gratitude n'est pas d'usage ; et ce
che, plus content. Voy. Choux . n'est pas un terme noble.
GRASSEMENT , ne se dit dans ces deux GRATTE -CU , ou GRATE-CU S. m .
que ,

phrases, vivre grâssement ; être er vivre fort Bouton rouge , qai reste de la rôse , quand
àson aise. Payer , récompenser grâssement , les feuilles sont tombées. On dit proverbiale
au-delà de ce qu'on doit. ment , rouge comme un grate . : Toute
GRASSÉYEÑENT , s. m. GRASSÉYER , rôse devient grate-cu : les plus-cubelles femmes
V. n. (Grace- ie -man , ié : 2 é fer. 3 ° e muet deviènent laides en vieillissant.
au 2" , é fer. au 2d. ] Grasséyer , parler grâs ; GRATTELLE , ou GRATELLE , s.f. GRA .

prononcer certaines consones , et surtout l ', TELEUX , EÛSE , adj . [ Gratèle , grateleû ,
e er
e 2d et
avec dificulté.Grasséyement, manière donc lell-ze
leû : 2 ° è moy. au 1r* ° , emuet au zdec
la z ese longue. ] Grutelle , me
prononce une persone , qui grasséye. » Cette au ; ' , dont
femme grasséye agréablement. Plusieurs afec- nue gale. Grateleux , qui a de la gravelle. »
Il lui est venu de la gravelle : il est devenu
tent de grasséyer, mais le grasséyement afecté. gretel
éable.
désagrLLET
le plusSOUI
estGRÂS eux .
ETTE , adj . [ Grå- GRATTER ou GRATER , v. act. GRA
re
sou-glie , gliè -re : lon .3° é moy . mouil. TOIR , s. in . [ Graté , tear : 2° é fer. au 1 '' ]
lez les ll.) Diminutif de grâsset , qui est lui- Grater , c’est. 1 ° . Froter avec les ongles , ou >

même un diminutif de grás.»» Cetenfant est quelque chose de semblable , l'endroit »oùUnil
gråssouillet. Cette petite fille est grassouil- démange: » Gratez- moi les épaules .
lette. chien qui se grite. Il est impoli de se grater
GRATIEUX , Voy. GRACIEUX.
GRATIFICATION
et sur-tout la tête en compagnie. » Les gueux
GRATIFIER
, s. f. , se gratent continuellement. 2° . Il se dit
.

vV. act. [ Gratifica-cion , en vers ci-on , gris des animaux qui remuent la terre avec leurs
tíficé.] Gratification , don , libéralité. Gra- ongles. » Les poules gratent la terre , pour
rifier , favoriser en faisant quelque don .» Il chercher du grain ou des vers. = 3°: Ra
a reçu une gratification ; des gratifications. cisser . Grater du par
r
chemin , une muraille
ent e
» Le Roi l'a gratifié d'une pension . » Dieu a etc. = 4'. Heurte doucem
.
, » Ongrat
promis les secours dont il gratifie le monde à à la
tous les disciples de son Fils. Le P. Le Cha-
porte du Roi : on n'y heurte pas.
GRATOIR , ratissoir , ne se dit que dans le
e
Relain . = * Gratifier , pour satisfaire est 3 ° sens de grater. Instrument propre à grater
un anglicisme.» Les États résolurent de gra- le parchemin , le cuivre , etc.
tifier l'orgueil du Parlement , etc. Hist . des GRATUIT , Uite , adj . GRATUITÉ , S.
Slu@rls. On dit en anglais , to gratify one's f. GRATUITEMENT ‫ر‬, adv. ( Gra -tui , tui-le ,
Tome II. Yy
354 GRA GRA
tui -té, tui-teman : en vers et dans le discours me parait un néologisme. . En parlant
3 °.
soutenu, graru- i , etc. ]Gratuit , qu'on done, des choses ; important , qui est de conséquen.
sans y être obligé. » Ce que je lui done ce ce . » Le badinage ne sied pas dans un sujet si T!

gráve. = On le dit des Auteurs , dans un ME


que je fais pour
Cet adjectif à suivrepûrementgratuit.=
aiine luiest le substantif. Il nc sens aprochant, » Des Auteurs graves , qui .

fait pas un bon éfet devant le nom qu'il mo- sont de poids , de considération dans les ma
difie. » Recevoir la grâce , dit Bossuet , par tières dont il s'agit. On ne le dit guère que
une pûre et gratuite libéralité , etc. Un des dans les matières de morale et de Théologie.
> 0

embarras de la Langue Française , est de pla- = 4° . En Gramaire , accent grâve , qui va


cer deux adjectifs , dont l'un va bien devant , de gauche à droite , comme celui de la dern .
et l'aútre après le substantif , comme ici pur syll. de procès , succès, ctc. et de la pénult.
et gratuit , dont l'un précède nécessairement de nièce , remède , collège , etc. Voy. ACCENT.
et l'autre doit suivre. On ne veut pas em- GRÂVEMENT , d'une manière grâye. ( nº.
ployer un aître tour , et l'on tombe dans des 2°. ) Afecter de parler grávement.
constructions dûres et sauvages. = Gra- GRÂVELEUX , EUSE , adj. GRAVELLE ,
>

tuité , caractère de ce qui est gratuit. Il ne s. f. GIAVELÔ RE , S. f. [ Grave- lea , leũ- 14 ,


re er

se dit Gratuiteme
que de la Grâce , derºla. D'une
nt , c'est O
Prédestination.
manière gravèle , grâvelúre
2 ° e muet aux deux: premiers
1" lon. au, et1"auet dern.
au 3* ,¿
zd : 3º lon . aux 2 premiers et au
gratuite. » Il lui a doné gratuitement cent moy , au 20
écus. 2°. Sans fondement. » Vous avancez , dern . ] Gravelle , se dit d'une maladie causée
vous suposez cela gratuitement. = Suivant par du sâble ou du gravier , qui fait obstruc:
l'Auteur des Réflexions, etc. gratis, ne se dit iion dans les reins , ou dans les ureières >

que plus
est dansnoble
le discours
et plusfamilier : gratuitement
français. Gravellire
L'Acad. ne de , discoursGraveleux
l'obscénité.
trop librea les
et aprochant
deux sens ;
distingue point l'usage de ces deux mots. L.T. qui est sujet å la gravelle. » Il est gouteux et
те
GRAVE , adj. GRÂVEMENT , adv. [ 1'e graveleux ; qui est chargé de gravier ; ter
>

lon . 2° e muet : en a le son d'an : graveman .} rein groveleux , urine graveleûse.5


Trop
Grâve , 1 °. En Physique , pesant. » La chûte . libre. » Conte graveleux. » Elle ne sait ni sou.
des corps graves. = 2°. En parlant des per- rire, ni rougir aux histoires les plus grave
.

sones , sérieux , qui parle , qui


qui agit avec leuses. MARIN ,l'Amante Ingénue.
>

retenue et circonspection . » Un gråve Ma- GRAVEMENT , Voy . GKAVE.


gistrat. » Un homme grâve : » Air grave ; dé-
3)
GRAVER , v. act. GRAVEUR , s. m .GRA .

marche , contenance grâve et décente. VÛRE , s. f. [ Gravé , veur , vüre ; l'a est
Dans le moral , il est commesynonyme de long devant le muet ; il grâve , grävera ,
sérieux et de prude : mais la diférence de ces etc.) Grurer , c'est tracer , imprimer quel
trois mois , dit l'Ab. Girard , c'est que : » On que trait sur du cuivre , du marbre , etc. Au
est grâye par sagesse et par maturité desprit : propre : graver une inscriprion ; une planche
on est sérieux par humeur et par tempéra- de cuivre, des caractères . - Au fig . graver
ment
tion .
: on est
La prude
légèretéparestgoût et par
l'oposé de afecra- dans son» Les
la gran moire. cæurbienfaits
, dans son
sontesprit
gravés, sur
danslesasâble,

vité ; l'enjouement l'est du sérieux ; le badi- or les injures sur l'airain .
nage l'est de la pruderie. Gruiveur et gravûre , ne se disent qu'au
Suivant un
Encyclopédiste , le grâve est au sérieux , ce propre , le r' decelui , dont la profession
que ' le plaisant et à l'enjoué : il a un degré est de graver ; le 2d de l'art de graver , er de
de plus et ce degré est considérable. On la la manière degraver
de , et de l'ouvrage du gra:
peut être sérieux par humeur , et même faute veur. » Excellent graveur. » Il s'est adoné à
")
d'idées. On est grâve par bienséance , ou par la gravüre. » Cette gravúre n'est pas de bon
>

l'importance des idées .. On dit ordinai- goût : » Voilà une belle graváre.
rement , prendre une chôse au sérieux , au GRAVIER , s. m. [ Gra -vié : 2 é fer. ) gros
tragique , s'en montrer vivement afecté , et sâble mélé de petits cailloux . = Menu sable
> 1

plus que la chose ne le mérite. M. Geofroin qui obstrue les reins,etc.


dit , dans le même sens , prendre all grave. »
> GRAVIR , v. n . Grimper , monter avec
On est étoné qu'il ( Emile) prenne au grâve peine à quelque endroit roide et escarpé .
up accident si comun , etc. Cette expression GRAVITE , s. f. 1 °. En physique , pesana
GRÉ GRE 355
teur
. » La graviré
d'une
des corps. = 2°. Qualité ce ; de bone grâce, lorsqu'on témoigne y
sérieúse et réservée. » La gra . avoir du plaisir . —
persone , Ce qui est fait de bon
vité d'un Magistrat. Gravité du maintien , gré est fait librement ; ce qui est fait de bone
des paroles . Afecter de la gravité. Garder volonté , est fait sans peine ; ce qui est fait de
sa gravité. — Décence , dignité , gravité. bon cæur, est fait avec afection ; ce qui est fait
( synon. ) La décence renferme les égards de bone grâce , est fait avec politesse. » Il faut
>

qu'on doit au Public ; la dignité, ceux qu'on se soumettre de bon gré aux lois ; obéir à ses
doit à sa place ; la gravité , ceux qu'on se maitres de bonne volonté ; servir ses amis de
doir à soi-même. Encyclopédie. 3 °. En parlant bon cæur , et faire plaisir à ses inférieurs de
.

des choses , importance. » La gravité '


sujet , de la matière.
du bone grâce. Grr. Synon.
On dit , avoir , ou recevoir , ou prendre
>

Rem. Gravité , au propre , ne se dit que quelque chose en gré, l'agréer , y prendre
>

parmi les savans :dans le discours ordinaire, plaisir.» Elle est assez raisonable, pour pren
on ditpesanteur . dre en gré tous les lieux où son mari et son
GRAVOIS , s . m. [ Gra - voa : 2 ° lon . ] devoir la réduiront. Madame de Grignar. ---
1". La partie la plus grossière du plâtre, Prendre en gré ,signifie aussi recevoir avec
après qu'on l'a sassé.. 2° :º. Les menus dé- patience , avec résignation. » Il faut prendre
brisd'une murâiile , qu'on a démolie . en gré les afliccions , que Dieu nous envoie.
GRAVURE , Voy.GRAVER . Degré à gré , de bon gré , de part et
GRÉ , s. m. Bonne volonté qu'on a de d’aútre. » Ils ont fait cela d gréi gré.
>

faire quelque chose. Il ne se dit que dans des Bon gré , mal gré , de gré ou de force.
expressions adverbiales, » Faire une chose de Dans savoir gré , ou bon gré , et sivoir
son gré ; de son bon gré, de plein gre ; mauvais gré , il se dit toujours sans article
contracter de gré à gré. » Degré ou de force , avec à ei de pour régime. » Je sais bon gré ,
volontairement ou malgré soi. = Amin gré , qu , je sais gré à votre frère de ce qu il a
àson gré ; selo! mon os votre gré , selon mon
fait pour moi. » Je me sais quelque gré de
04 votre goût ; mon ou votre sentiment. l'avoir fair. Se savoir bon gré d'une chôse ,
La Raison , à son gré , s'en aplaudir. » Je ne puis croire que le
Ne règle pas un cæur par l'amour égaré. Créb. Public me sache mluvais gré de lui avoir
-Fig . Au gré des flors , du vent , en sui- doné cette Tragédie. Rac. Préf . de Bérénice.
vant le mouvement qu'ils impriment. » Ses GREC , GRECQUE , a lj. ( Grèk , grète :
re
crins Rotaient au gré du vent . » Il vit au gré ile è moy. 2 ° e muer. ] Qui est de Grèce . Il
deses passions , de ses desirs . suit toujours au masc.. Peut- être peut- il pré
Er dois je préférer , au gré de vos souhaits. céder le subst. au fém . » La grecque beauté ,
Le soin de votre amour à celui de la paix. die La Fontaine ; mais c'est dans un seyle
Rac. demi marotique.
Remarquez que cette expression , pour ne pas On dit , proverbialement, d'un homme qu'il
jeter de l'obscurité dans la phrase , doit se estgrec dans une afaire , pour dire qu'il y est
raporter au sujet , ( au nominatif. ) Voici un habile etprofond ; er de celui qui n'y est pas
exemple contraire. » Au gré de leurs passions, fort habile ; qu'il n'y est pas grind gr2c. On
la chrétienté étoit un empire , dont ils étoient le disait aútrefois litéralement d'un homme
lesmaîtres.Raynal.Qu'est-ce quirégit au gré quisavaitounesavait pas legrec.. » Casau
se îtres
dans cette phra ? Si c'est lesma ant
, le ré- bon ... un sigr ure ord grec, deme d'ac , etc.
gissant est trop éloigné du régime. Et d'ail- GREDIN , INe, adj . et subst . GRE DINE
re
leurs, qu'est -ce que", étre lesmaferes dela Rie , s. f. ['Gre-sein, dinerie : se emuet..
>
chrétienté au gré de ses passions ? Si c'est une
>
Le Peuple dit grelin pour grilin .
ellipse , et quel'Auteur ait sous-entendu agis- Gredin, adjectif, sedit deschồses, substantiť
sant ou gouvernant, l'ellipse est un peu forte des persones. Gueux , mesquin. » Cela est
et la phrase louche ou obscure . bien gredin . » C'ese un gredin , une gredine.
De bon gré , de bon cæur , de bonne vo- = °Gredinerie , misère , mesquinerie. » Il
bonnegrâce, (synon.) on agit de vitdans une gredinerie étrange.
lonté, delorsqu'on
bon gre, forcé
n'y est pas ; de bɔn GREFFE ou GRÈFE , s. m . et F. GRÉFER ,
cxur , lorsqu'on y a de l'inclination ; de bone .
v . acr. GRÉFOIR , s. m. GRÉFIER , s. m .
volonté, lorsqu'on n'y a point de répugnan- [ite è noy .. au 1 " , é fer.. aux aîtres : ' 2° c
Y y 2
356 GRE GRE
muet au 1 " , é fer. au 2d et au dern. fe , fé , les vignes ; tout le pays a été grélé. II
foar , fié. ] Gréfe , est masculin , quand il est aussi impers. » Il grèle , il a grélé , il
signific les archives du Palais , etfem. quand grèlera . On ledit quelquefois des per
il signifie un rejeton d'arbre , qu'on ente sur sunes , » Il a été grélé , c. à d. ses terres ont
er
un aútre. Gréfier , apartient au ?I "" sens : été grélées. Fig. fam . Il a fait de grandes
oficier , qui tiene un grèfe ; gréfer et grifoir pertes . = En st. proverb . on dit , neu >

au 2d ; faire une grèfe , enter.. - >


Petit tralement , greler sur le persil , faire sen
>

couteau 'dont on se sert pour gréfer tir son ressentiment à des gens fort infé
Gréfer , enter . ( Synon. ) Le 1 ' ne se dit que rieurs, Rousseau dit , greler sur les roseaux.
dans le propre ; le 2d s'emploie aussi dans le GKÉLON , grain de grèle extrêmement
figuré. Voy. ENTER . grós.
GRÉGÉOIS , adj . m . [ Gré-jod : 1 " é fer. GRELOT , s. m . GRELOTER , v. n. [ 1 "
re

2 lon . ) Feu grig’ois , espèce d'artifice , qui &de muet.


brûlait même dans l'eau , et dont on croic
) Greloc est une fort petite sonette
métal. » Ce chien a un collier avec des
que les Grecs au moyen age ont été les inven- grelots . = Le peuple dit , trembler le
teurs. Le secrer s'en est perdu. * Brebeuf se greloi , pour dire , greloter trembler do
>

sert de grigeois au lieu de prec. Parlant des froid , au point que les dents claquent l'une
>

galères desMarseillois, qui étaient grees d'ori- contre l'autre . = En st.. prov . 'Atacher le
gine , il dit : grelot , faire le premier une chôse hazar
Mais celles des Grégeois se montrent mieux ins- deûse. » L'avis est bon , mais qui atachera
truites , le grelot ? On doit cette expression prover
A provoquer l'ataque et feindre des refuites. biale à La Fontaine.
On ne die point Grégeois pour Grec . Il ne se Rem.. * Quelques-uns disent grignoter, pour
dit qu'avec fiue grelorer. C'est un barbarisme grossier. Ce
* GRÈGUES, s. f. pl. Vieux mor. [Grèghe : verbe a un autre sens.. Voyez ce inot à sa
re e
>

qe è moy. 2 ° é muet. ] Chausses. "Il se dit place.


encôre dans ces expressions proverbiales. Tie GRENADE , s. f. GRENADIER, S. m. 1 "
>

rer ses grègues , s'enfuir .. e muet ; } emuet au 1i " ,


e muetau é fer auzd . ]Grenade,
Le galant aussi -tot est un fruit , qui - renferme dans son écorce
>

Tire ses grègues, gagne en haut . quantité de grains rouges . = On donne


Mal content de son stratagème. aussi ce nom à un petit boule de fer , creux ,
La Font. qui est en forme de grenade , et qui étant
Laisser ses grègues en un endroit , y mourir: chargé de poudre , se jère avec la main . =
En avoir dans ses gregues , avoir essuyé Grenudier se dic dans les deux sens. Arbre
quelque perte , quelque fâcheûse aventûre. qui porte les grenades. – Soldat qui jère
Il a bien mis de l'argent dans ses grègues; il des grenades . Compagnie de Gren :idiers. =
s'est enrichi. On apèle grenadière , une gibecière dans la
GRILE , adj. et subst. GRÉLER, V. .
act: re quelle les Grenadiers portent
GRENÂILLE
les grenades.
GRENÂILLER , V. a.
et impers. GRÉLON , s. m. [ 1" é ouv. et
er e
, s . f.re
long au 1'', é fer. aux 2 aûtres : 2° ee. muet [ Grena-
au moui glie , glié ; il e muer° 2° lon. ;
llez les Il ; 3 e muet au 1et
e
IS !, é fer. au 2d . L'Acad. mer l'acc. > é fer. au
circ sur tous , et c'est l'anciène ortographe où 2d. ] Grenaille est de métal qui a été réduit
cet accent signifiait , tantôt que la syllre abe en petits grains . Crenaille d'argent, de plomb..
était longue , tantôt il ne signifiait que le o Celle ci s'apèle absolument grenaille: » Char
tranchement d'une s . Aujourd'hui l'usage s'é- ger un fusil avec la grenaille . = Gre .
tablit de ne plus merire cet accent que sur les náiller , c'estmettre un métal en petits grains.. re
syllabis lorgues. ] Grêle , adj. Long et menu . GRENAT , s.s m. [ ;" e muet : on ne
Taille giêle ; ou aigu , faible ; voix grêle. prononce pas le t. ] Pierre précieuse , d'un
4.

Subst. eau de pluie congelée , qui tombe rouge foncé.


par grains. » Grosse , ou menue grêle. » Il est GRENELER , v. act. [ Grenelé ; 1" et 2
bien tombé de la grêle . - On dit figuré- ę miet , 3 " é fer. - Devant la syll . fémi.
-

ment unegrêle , pour une grande quantité. le 2d. e se changeen è


> moy . Il grenelle
» Une grêle de coups , de mousquetades. = ou grenèle ; grenellera ou grenelera. ) Faire
Gréler , gâter par la grêle. » L'orage a grélé paraitre des grains sur le cuir e, comme on ea .
GRE GRI 357
voit sur le chagrin . met
er
grésil ou gresil. L'Acad. ne met que le
GRENER , º n . et act. [ ire e muet , 2° 1r. ] Grésil , pecite grêle fort menue ei fort
é fer. Grené. Devant la syll. fém. l’e muet dûre. » Il grésille , il tombe du grésil.
se change en è moy. Il grène , grènera. ) Grésiller , acr. Faire que quelque chôse se
Neurre et sans régime , il se dit des plantes. racornisse , se retire. » Le feu a gre'sille ce
Produire de la graine : cette herbe grène parchemin . » Grésillement ne se dit que dans
>

bien . – Rendre beaucoup de grains. » Les ce dernier sens : action de grésiller , ou érat
blés ont bien grené cette année . Actif , de ce qui est grésillé. re
rédnire en petits grains ; grener de la pou- GRÈVE , s. f. GRÉVER v. act. [ 1 " è >
e

e're à canon ; du sel , du tabac. moy. et long au 1 " ' , dont la 2° e muet ; é
GRENETERIE , s. s f. GRENETIER , IÈRE ,
er
fer, au 2d , dont la 2° est aussi un é ter.
s. m . et f. ] Dans le 1 '' , il y a trois e muets Devant l’e muet , le 1" e se change en è
de suite , ce qui est contre le génie de la moy . Il grève , grèvera , etc. L'Acad. écric
Langue. Il serait plus convenable d écrire et grever sans acc . sur l’e . Trév. Gréver avec
de prononcer , grenetterie ou grenèterie : 2€ l'accent aigu. Cette dernière ortographe me
è moyen. = Grenetier, ière , celui ou celle parait préférable, ] Grève , plage unie et
>

qui vend des grains et des graines. Grenet- sabloneúse. = A Paris , place publique ,
terie , comerce que fait un marchand gre où l'on fait les exécutions ; ainsi nomée >

nerier. parce qu'elle est le long du bord de la Seine


GRENIER , s. m . [ Gre-nie : 1" e muet , * Exécuté en grève , en place de grève.
> >

I é ter. ] 1. Lieu où l'on serre les grains.. GRÉVER , Léser , faire tort et domage.
>

2 °. Le plus haut étage d'un bâtiment.er


» De quoi vous plaignez - vous? En quoi
On dit , figurément , dans le sens , qu’une vous a i-on grévé ? = Ce verbe est peu
>

Province est le grenier d'un Royaume , ou usité hors du Palais ; et dans le langage or
des autres Provinces , parce qu'on en tire dinaire , il n'est pas du beau style. Richelet
beaucoup de blé.» L'Égypte étoit le grenier le trouvait déja un peu vieux. Dans Trév.
de Rome. » La Beauce est un des greniers on dit qu'il comence à être un peu suranné.
de Paris. – On dit , proverbialement , dans L'Acad. le mer sans remarque..
-

le 2d sens , aler du grenier à la cave , avoir GRIDELIN . Voy.Gris delin, au mot Gris.
des inégalités dans l'humeur , dans ses dis- GRIEF , GRIÈVE , adj. GRIÈVEMENT >
cours ; du hautet du bâs dans sa conduite..
GRENOUILLE , S. f . GRENOUIL LER adv. GRIÈVETÉ , §. f.[ 1 " è moy. et long ,
e
2 ° e muer. Dans le jer
>

, on prononce l'8 :
v.n.GRENOUIL
1 €
LÈRE , S. f. [ Gre-nou-glie, grief , griève , reman ,veté.I] Grief ; adj..
" ,
glie , glière : " e muer , 3º e muet au 1 e 1°. Grand et fâcheux ; grièye maladie. »
é fer. au 2d , è moy . er loni au 3 : mouillez Défendu sous de grièves peines. 2° . Énorme. .

les ll. 1 Grenouille , petit animal qui vit or- » Péché grief , faute griève,. Griève
dinairement dans les marais. Grenouillère > ment , d'une manière griève. » Grièvement
lieu marécageux
rent .
, où les grenouilles se reti- malade , blessé. Ofenser grièvement.
Fig . fim . Lieu dont la situation Grièveté , énormité. » La grièveté du fait
est humide etmal saine. Grenouiller , du câs , du crime , du péché. Ces deux
ivrogner. Il est populaire. re mots ne sont pas anciens dans la Langue.
GRENU , ûE , adj . [ 1 e muet , 2 Ton. Au comencement du siècle , La Toucheres
au 2d. ] Il se dit , au propre , des froments marquait qu'ils n'étaient pas généralement
qui ont beaucoup de grains : un épi bien reçus , quoique de bons Auteurs s'en fussent
grenu ; & au figuré , de certains cuirs bien servis. Il avouait pourtant que l'Acad. les
grenelés i; du maroquin bien grenu. aprouvait. Ils sont aujourd'hui très bien éta
GRÊS , s. m. [ L’ê est ouv. ) Pierre com- blis , et l'on s'en sert sans dificulté.
posée de grains de sâble plus ou moins fins .» GRIEF est aussi subst. masc. Domage que
Pavé de grêsí Aiguiser des couteaux sur un l'on reçoit , et la plainte que l'on fait pour
grês. le domage reçu . Il se plaint de plusieurs
GRÉSIL , s. m. GRÉSILLEMENT s. m. griefs. » Examinons vos griefs.
GRÉSILLER v . impers. et act. [ 1 " é fer. REM . Grief est de deux syll. en vers...
e
30 e muet au 2d
er
é fer. au 3 € ; inouillez l'2: Aůtre grief i tu contrefais les gens.
finals dų. 19 et les Il. des deux aûtres. Tréy.. Du Cerceau
GRI GRI
3
GRIFFADE , s. f. GRIFFE ou GRIFE , 5. des Religieủses. Plusieurs confonden
f. [ Dern. e mucr. ] Grife , ongle crochu et grille avec gril: » Ils furent mis sur une grille -

-
pointu de certains animaux. Grifade, coup de fer rouge. Grifet , Ann. Chrét. Il falait, >

de grife. Il ne se dit qu'en Fauconerie , où en cet endroit , gril de,fer. - La grille,,


l'on dic aussi grifer , prendre avec la grife. pour le gril , est un provençalisme.
= En st. fig. fam . grife se dit des hom- Grille se dit pourtant , dans un sens aprochant,
mes : je suis sous sa grife , sous son pou- des barres de fer , sur lesquelles on place les
>

voir . + charbons dans un fourneau au dessus du cen


Ah ! si je puis jamais me tirer de ses grifes. drier. = On dit , proverbialement , épouser,
» Il m'a donné de la grife , ou un coup de une grille , se faire Religieûse.
grife ; il m'a rendu un mauvais ofice ; il a GRILLADE , est une manière d'apprêter
parlé mal de moi . certaines viandes en les grillant. » Mettre ...
GRIFFONAGE , ou GRIFONAGE , S. m . à la grill.de. Il se dit aussi des viandes grils
GRIFONER , v. act . et n . [ Dern. e muer au lées . » Voilà une bonne grillade.
>
.

zer , é fer. au 2d . ] Grifoner , c'est écrire mal


> > GRILLER a les deux sens de gril et de
et peu lisiblement. Grifonage , écriture mal grille. Rôtir sur le gril . Fermer avec une
formée , et qu'il est presque impossible de grille : griller des saucisses , griller une fe
lire. Ils se disent souvent par exagération. nêtre . Il se dit aussi pour brûler. » Il
Je sens le plaisir de vous grifoner quelques s'est grillé les mains , les jambes. » LeV.So
n.
lignes , que vous ne pourrez peut-être
> - pas leil a grillé toutes les vignes.
lire. Mme. de Coulanges. Il n'écrit pas, il gri- On dit, griller d'impatience , ou absolu
fone. ment griller. » Je grille d'impatience ,> je
Un papier grifoné d'une telle façon , grille. Il régit de et l'infinitif.
Qu'il faudroit , pour le lire , être pis quedémon.
Mol. L'autre grille déjà de conter la nouvelle.
La Font
» Je ne sais si vous pourrez lire mon grifo
nage . On vole en foule , on grille de le voir.
V. n . Ververt
GRIGNON ,> s. m . GRIGNOTER >

l'en
[ Mouillez le gn . ] Grignon , morceau de
>

tamûre du pain , du côté qu'il est le plus


Il est bâs , dit-on , dans le Dict. Gram . C'est
'cuit. » Un grignon de pain ; il prend tou- trop dire . L'Acad. dit seulement qu'il est du
jours le grignon. = > Grignoter , au pro-: st. fam . D Dans ce même style, on dit, griller,
pre , manger doucement , en rongeant . II une fille , lafaire Religieuse.
ne mange pas , il ne fait que grignoter, GRILLON , s . m . PºGri-glion : mouillez
Au fig. st. pop. ) Faire quelque petit pro- les ll. ] Richelet préfère grillon , et n'ose
fit dans uneafaire. » Il y trouve à grignoter. condamner gresillon ; c'est ainsi que disent
>
GRIGOU , s. m . Gredin , misérable , ou les Angevins ; les Poitevins disent ,un grelet ; >

avâre , qui ayant de quoi , vit d'une ma- les Normands, un griet. L'Acad. ne met
nière sordide. » C'est un grigou , il'vit com- que grillon .- Perit insecte , cigale de nuit,
me un grigou. ( sr. fam . ) qui a un cri aigu et perçant. v. n . GRI
GRIL , s. m . GRILLE , s. f. GRILLADE , GRIMACE , s . f. GRIMACER e

s. f. GRILLER , V. acr. [ L'l du premier ne


>
MACIER IÈRE , adj . et subst.13° e muce
er e
se prononce qu'en vers ; et alors elle est au, , 'é fer. au 2detau ;* , é moy, et
mouillée. Dans le discours familier, on pro- long au dern. ) Grimace , contorsion du vi. >

nonce gri. Les deux l sont mouillées dans sage , souvent faite par affectation , quelque.
les autres. Gri-glie , glia - de , glie. Dern. e fois seulement par habitude. Grimacer, faire
muer aux deux prem. é fer. au dern,] Gril des grimaces. Grimacier , qui fait des gri
est un ustensile de cuisine , qui sert à faire maces. » Laide , vilaine , horrible grimace.
rôtir sur les charbons plusieurs choses qu'on » Il ne peut s'empêcher de grimacer ; il est
mange. Grille se dit de plusieurs bârreaux fort grimacier ; c'est un grimacier. Elle est
de bois ou de fer , se traversant les uns les fort grimacière, » C'est une grimacière. =
autres , mis à une ouvertúre , pour voir à Grimacier , hypocrite , faux dévot.ulation
travers , sans qu'on puisse y pâsser. On le Grimace , au fig. F.einte , dissim .
dis sur -tout de ceux , qui sont aux parloirs Ce qu'il en fait , ce n'est que par grimace ;
2
GRI G.RI 359
e'est pûre grimace. » Il en fuit la grimace, aura des pleurs et des grincemens de dens.
mais il n'en fera rien . = On dit ( style Evang:
famil. ) des habits , souliers , botes , qui GRINGOTER , v. neur.[ Grein - gote ]
>

font de vilains plis , qu'ils grimacent, qu'ils Frédoner. Au propre, il se dit des oiscaux ;
font la grimace. = En style proverbial, au figuré, style plaisant et moqueur , d'un
faire la grimace à quelqu'un , c'est lui faire homine qui frédone mal. » Il a gringolé
mauvaise mine ; mauvais acueuil . un air fort ridiculement.
GRIMAUD , s. masc. [ Grimô : 2° lon. GRIOTE , s . fém . GRIOTIER > S.
> masc.

Quelques- uns écriveni grimaut avec un [[ 33° e muer au 1er é fer . au 2d. ]
i à la fin ; mais grimauder , quoique peu En quelques Provincs , on dit mal àà pro
usité, montre bien que l'analogie demande pos agriore,ou aigriote. )] Le premier se
qu'on écrive ce motavec un d. J)Onapèle dit d'une espèce de cerise à courte quelle ,
ainsi , par mépris , les écoliers des basses ferme , plus douce que les autres , grosse eć et
classes. » S'amuser avec des grimauds. noirâtre; le second , de l'arbre qui la porte .
En style satirique ; ignoranc. GRIPPE , ou GRIPE , s. f. 'GRIPER ; V.
>

act . GRIPE- SOU , s . masc. [ 2° e muet ail


Quand de ses vers un grimaud nous poignarde , er
I et au dern . é fermé au second. ] Gripe ,
Chacun pourra lui donner sa nazarde.
Et moi , etc. fantaisie , goût capricieux . » C'est la gripe
Rousseau. de beaucoup de gens , d'acheter beaucoup de
livres , qu'ils ne lisent point. Style famil.
GRIMELIN , s. m. [ Grime-lein : 2° e Prendre en gripe , en déplaisance.. V...
muer . ) 1°. Terme de mépris. Petit garçon . l'avait pris en gripe, et c'était un des plas
2°. Joueur , qui joue mesquinement. trons de ses plaisan teries. » 11 ( M. Gaillard )
GRIMELINAGE , s. m. GRIMELINER ,
> a pris la guerre en gripe. Ann. Lit. L'Acad.
v. n. Jeu mesquin , ou petit profit qu’on dit , se prendre de gripe contre quelqu'un ,
ménage dans quelque afaire.—Jouer mes- se prévenir défavorablement et sans raison.
quinement; ménager quelque petit gain. GRYPER , atraper subtilement . Il se dit
Dans cetie maison le jeu n'est qu'un grime- proprement du chat et de certains aútres
linage ; on ne fait que grimeliner. » songe animaux ; figuréinent et populairement des
en tout à grimeliner ; il grimeline toujours hommes . » Le chap a gripé ce serin , ce
9)
quelque chôse. 11 fait en tout quelque gri- morceau de viande . Les Sergens l'ont
melinage. = Ces mots ne sont que du gripe.
style familier et méprisant. La bête fut gripée ;
GRIMOIRE , s . m . ( Gri -moa -re : 2' lon. Le réveille- maarin eut la tère coupée.
La Font .
3' e muer. ] Au propre , livre où l'on pré
tend que sont contenues les conjurations des griper et être grijé se disent des éto
Magiciens. Au figuré , savoir , entendre fesSe quise
C
retirent en se fronçant. » Ces
le grimoire , être habile dans les chôses dont étofes segripent aisément. » Ce taferas est
on se mêle. Style famil. - Grimoire ( même tout gripe. =
C

= Se griper , en parlant des


style ) discours obscur , ou écritûre dificile
chôse dansc'est
à lire. » Je n'entends point ce grimoire. Cette persones, la tête sujet à sequelque
» Il estfortement
se .mettre griper.
lettre est pour moi un grimoire. Mme. de Sévigné l'emploie
GRIMPER , v. n. pé : 1" lon. Tout ce qu'il écrit là-dessus activement.
[ Grein -pe'
( l'a tellement»
2. é fer. ] Litéralement , c'est monter en gripé , que je ne sais point du tout comment
>

quelque endroit , en s'aidant des piés et des se porte Mme. de La Trousse. - Il a ou


mains . Grimper au haut d'un arbre. blic de m'en parler. » être gripé contre :
Figurément ,' il se dit des lieux hauts où l'on
monte avec peine . Il y a bien à grimper Quel diable de travers !
pour aller chez vous. Votre esprit est gripé contre tour.l'univers.
GRINCEMENT . , s. m. GRINCER , V. Barthe.
re

act. (Grein-ceman , :
CI cé: ," long.. 2° emuet Gripe- sou , Comissionaire qui fait métier
au 1 , é ter . au 2d. ] Il ne se disent que de retirer les rentes pour autrui. C'est un
des dens. Les serrer avec rage ou douleur. terme de mépris. Il ne se dit qu'à Paris,
» Il grince les dents. » En enfer il y Dans le Rich , Port, on écrit Gripe -sous,
360 GRI GRO
Le Dict. de Trév. et l'Acad. mettent sou au lement , soll comme une grivé.» Il y avoit
singulier. l'autre jour une Dame qui , au lieu dedire ,
GRIS , GRISE , adj . GRISAILLE , s. fém . elle est saoule ( soûle ) comme une grive ,
GrisÂILLER , V. v a. GrisÂTRE , adj. [ Gri , disait que la première Présidente étoit sourde
re
gri-ze , zâ - glie , glié , zâtre : , 'lon. au comme une grive : cela fit rire. Sév.
2d , 3 ° lon . aux trois aîtres. ] Gris, qui est e
GRIVELÉ , É e , adj . [ 1" lon. 2° e muet ,
>

de couleur mélée de blanc et de noir . » 3 ° é fer. ( Tacheté de gris et de blanc.


Drap , cheval , plumage , cheveux gris ; étofe, Oiseau qui a le plumage grivelé.
barbe grise. S. m . Couleur grise. Gris GRIVELER , v. act. et nn. Grivelle,
blanc , cendré , pomrelé. » Cela cire sur le
>
ou GRIVELERIE s . fém , GRIVELEUR ,
e
gris : s habiller de gris. - Gris de perle s . m. [ 2' e muet , 3 ' é fer. aux deux prem.
couleur grise ., qui a un certain éclat de e muet au 3 °: ] Griveler , c'est faire de pe >

blanc , comme les perles. Gris de lin , gris tirs profies illicites dans un emploi. Grive
mélé. de rouge. = On dit d'un homme qu'il lée , ou grivelerie , action de griveler. Gri
est tout gris , quand il a les cheveux gris ; veleur , qui fait de grivelées.
GRIVOIS
>

et qu'il est gris , un peu gris , quand il est s. masc. GRIVOISE . s. fém .
>
e
demi ivre . Il fait gris, il fait un tems [ Gri voa, voâ-ze : 2° lon. ] Le premier se
gris , le tems est couvert et froid. Tout dit d'un soldat éveillé et alerte ; le second
cela est du style familier. d'une vivandière , qui est d'une humeur li
GRISÂILLE , façon de peindre avec deux bre er hardie. » C'est un grivois , une gri.
couleurs , l'une claire , l'autre brune: C'est voise.= Par extension , il se dit d'autres que
un terme de Peintûre. Grisailler , barbouil- des Soldats , pour dire bon drôle , bon com
ler de gris. pagnon . = Adj. » Air grivois , chanson
GRISÂTRE , qui tire sur le gris : Couleur grivoise .
grisâtre. GROGNEMENT , s. m. GROGNER , V.
GRISER , v . act. [ Grizé : 2° e fermé. ) neut. GROGNEUR , Eûse , adject. et subst.
>

Faire boire quelqu'un , jusqu'à le rendre ſ Grogneman , ne, neur , nell -ze : mouillez
er
demi- ivre. » À force de le faire boire on le gn
> 2° e muet au 14
2 é fer. au 2d. ) >

l'a grisé. » Pour peu qu'il boive , il se Les deux premiers se disent proprement du
grise. cri du cochon ; et figurément , des persones ,
GRISETTE , s. fém. GRISON , ONE ;; adj. qui grondent et se plaignent entre leurs dens.
GRISONER , V. neut . ( Grizère , zon , zore ,
e
Le në se dit qu'auº figuré. Cette femme
zoné : 2º è moyen au 1''. ] Griseite , 'écofé ne fait que grogner. » Ce sont de consi
grise , de реа de valeur ; d'où l'on a apelé nuels grögnemens. » Il est d'humeur gro
grisette , une jeune filleou femme de perite greuse : » C'est un grogreur , une grögneúse.
condition . » Il ne voit que des grisettes. Voy. GRONDER .
GRISON , gris , en parlant du poil , ou > Rem. Richelet écrit groigner ou grogner ;
des persones , pár raport au poil. » Poil
et en écrivant groigneur , il veut qu'on pro
grison , barbe grisone : il devient grison. nonce groignet. Cet i sur -ajouté change
S. m . » C'est un vieux grison. == On apelerait la prononciation , et il faudrait pronon
aussi grison , un homme de livrée , qu'on cer groagneu contre l'usage. L'Acad .
fait ·, Onl'employer
gris , pour
habiller desecrecces. à des avait d'abord écrit grogneux avec
l'a fait suivre a ensuite écrit grogneur.
un x ; elle
commissions Elle disait aussi
par des grisons.' = Populairement , on apèle faire la grogne : elle l'a retranché dans les
un âne , un grison . dernières Éditions. Quelques-uns disent
GRISONER , devenir grison. » Il comence grognard pour grogneur , et grognon , pour
>

à grisoner, » La tête , la barbe comencent à grogneuse. Ces trois dernières locutions sont
lui grisoner. - L'Acad. avertit qu'il ne se populaires.
dit guère des persones. - On le dit plutôt
-
GROIN , s. m . [ Groein , monos. ]Mu
du poil , par raport à la persone. · seau du cochon , » Les cochons fouillent avec
GRIVE , s. fem. [ 1re lon . 2° e muer. ] leur groin.
GROMMELER , v. n. [ Gromelé : 2e
Petit oiseau , bon à manger , qui est à peu
>
e
près de la grosseur d'unmerle. » Chasser , muet , 3º é fer. ] Murmurer entre ses dents.
tirer aux grives. = On dit , proverbia- Style famil, » Il gromèle coujours. Voyez
GRONDER.
GRO GRO
GRONDER . pais , et il est oposé à delié, délicat, » Du
* GRONDANT , ANTE, adj. Qui gronde. grês fil , de la grôsse coile. » Grôs drap , $

Je ne me souviens pas d'avoir vu cei adjec- grôs pain , grôs vin la grosse besogne , etc.
tif verbal autre part que dans Corneille et - = 2° . Suivant les ; noms auxquels ils s'as
La Rue. socie , considérable. » Grôs marchand , grós
Ces Guerriers intrépides bourgeois. » Grösse famille , grôsse Abaych
» Jouer
grós grôs , prérer
péchéjeu, une gróssela
Percent des flors grondans les montagnes liquides. Un grøsseà fièvre , usure.
grösse»
» La foûdre de Dieu grondante sur VOS fain , etc. Muuyais. Un grôs tems ; enflé :
péchés. L'usage n'a point admis ce participe » La mer , la rivière est grösse .
comme adjectif. GRôs, s. m . Ce qu'il y a de plus gros ou
GRONDER, vv. n.. EÛSE
s. fém . GRONDEUR
et act., GRONDERIE de principal. » Le grôs de l'arbre ; le gros
,
adj . et subst. de l'armée. » On lui a doné le grôs de la
[ Gronde , deri.e , deur , deû ze : " long. besogne à faire. —- Un grós ( une grande
er
że é fer . au 19 e muet au 2d , lor . au troupe ) d'Infanterie , ou de Cavalerie.
dernier. ] Gronder , se plaindre entre ses Le gros ( la plus grande partie ) du monde.
>

dents. » Il gronde sans cesse ; laissez - le gron- SGrôs , drachme : » Un grós de soie , de
:

der. » Vous gronder contre-moi : qu’ai- je séné , etc.


fait ? etc. = V.aci. Gourmander de paro- GROS adv. Beaucoup. Gagner gros ;
les. Gronler ses valets , ses enfans. » Vous coucher grôs au jeu. Figurément , coucher
serezgronde. gros , risquer beaucoup , style famil. ou dire
GRONDERIE , réprimande qu'on fait en quelque chose de fort , d'excessif. = En
colère. Grondeur, qui aime à gronder. » Ce grós. Marchand en grós. Vendre , acheter
sont des gronderies continuelles. » Il a l'hu- en grôs . Dire les choses en grôs. » Voilà
meur grondeuse : » C'est un grondeur , une en grôs comme les choses se sont passées.
grondellse. = Tout en grôs. » Il n'y avoit que six
Rein. 1 ° . Grogner : grommeler , gronderLes persones , tout en grós .
.

ont à peu près le même sens ; mais le 1 e er


Rem . i°. Grôs , quand il est seul , se mec
.

enchérit sur le second , et le 3 ° sur le r . toujours devant le substantif , un grôs hom


.

Outre cela , gronder est plus du style sim- me, une grosse femme; mais quand il est
ple ; gromeler et grogner apartienent da- modifié par quel que adverbe de quantité .

vantage au style plaisant et critique. il se met indiféremment devant ou après. >>

2°°Gronderie et grondeur ne s'emploient Un fort grês homme , ou un homme fore >

qu'au propre ‫ ;ܪ‬gronder se dit aussi au fig. grôs. Une bien grösse femme , ou une
")
du tonerre er de l'orage. » La foûdre gron.de femme bien grösse. Avec extrêmement >

dans les airs . Le Franc. terriblement et aâtres semblables , il se


» Un homme extré
fois3°;la Gronder , réprimander , régit quelque. inet toujours après.
prép. de devant les noms. „ Ne me mement gros une >
femme excessivement
grondez pas de cette démarche. » Ne me grösse: = Grösse , tout seul , devant le
grondez pas de trop écrire. Sév . De ce que mor femme , a un sens diférent de celui qu'il
j'écris trop serait peut- être plus régulier : a lorsqu'il est après ; une grösse femme est
mais il serait moins libre et moins aisé. une femme grâsse et réplère ; une femme
GROS
-
une voyelle Grosse , adj. [ Grô , er devant grøsse est une femme enceinte. Dans ce der
grôz ; gróce : 7" long. 2 e nier sens , il régit l’ablarit ; » Elle étoit
re

muer. ]' r °. Qui est étendu en largeur et en grosse de son ainć. = Figurément , il se
épaisseur.» Grôs arbre , grôs homme ;-grosse dit des deux sexes , et régit de er l'infinitif.
boule , grôsse femme. = Grôs , epais , » Je suis grôs de vous voir ; j'en ai une
( synon. ) Une chôse est grösse par la quan- grande envic. = * Anciènement on le disait
tité de sa circonférence : elle est épaisse par au figuré , avec la prép. de devant les noms.
l'une de ses dimensions. » Un arbre est gros: » Son imagination ( d'Homère ) toujours
une planche est épaisse. » Il est difficile grösse de nobles idées , enfante continuelle
d'embrasser cequi est grôs : on a de la peine ment de nouvelles images. Mme. Dacier.
à percer ce qui est épais. Gır . Synon. Cette expression ne plairait pas aujourd'hui.
Giôs ne signifie pourtant quelquefois qu'é- 2. Gros se disait plus souvent autrefois
Tom , II. Z z
362 GRO GRO
pour grand. On disait , un grós mérite , une On dit aussi la grosse d'un inventaire ;
grôsse santé , un gros plaisir , une grösse d'une production.
passion , une grösse fortune , pour dire un
>
GLØSSERIE est 1 ° . Grôs ouvrages des
grand mérite , une grande santé , etc. On Taillandiers. 2. Comerce en giôs. » Ce
dit encôre , jouer gròs jeu , une grösse pen . Marcha ne vend poin en detail : il ne
* sion , une grosse garnison , une grôsse ar- fait quendla grosserie . t
mée , une grösse cour , une grosse faîte , GROSSESSE s . fém . [ Grocèse : 2 €
>
e

un grôs rhume, une grösse fièvre. Bour . moy. 3 ° e muer. ] L'état d'une femme grösse ,
sesse heureûse ou dangereu
L. T. Fontenelle a encore dit : » Je viens enceinte. » GrosCom
d'avoir une grôsse querelle avec Cator d'Uri- me on dit d'une femme
se , etc : *
que. On dit aussi grós lourdeau , grösse bête. qu'elle a étoufé son fruit , Brébeuf a cru
Pour grós mérite , grösse santé ils ne se pouvoir dire , dans le même sens 9, étoufer
disent plus que dans le style plaisant er ino- la grissesse : expression barbâre et tidi
queur . cule .
3 °. Grôšse et grâsse ont quelquefois des GRÔSSEUR , s. f. GROSSIR , v. act. et
sens diferens, quand on parle d'une femme. neut. í Gró - eur , gróci : 1" lon . ] Grôsseur
M. Corbinelli ccrit à Mine. de Grignan. » est , 1. le volume de ce qui est grós.
>

Mme votre mère n'a pas peur d'être grösse , Grôsseur énorme prodigieûze. Mediocre >

mais elle craint d'être grásse. Soyez le con- grộsseur. » La grosseur d'une persone , d'un >

traire; ayez peur d'ètre grösse ,, et souhaitez arbre , etc. ==


d'être grist 2'.° Tumeur. „ Il lui est
d'être grâsse .. venu une grösseur au brâs , etc ..
On dit , avoir le cæur grós de quelque GROSSIR > rendre grôs. » Les pluies ont
chôse , en être fâché, en avoir de la colère , grössi la rivière : la peur gróssit les objets.
du depit. » Il a le cæur giôs de ce que vous Devenir grós. » La rivière a grossi.
lui, avez dic.. $ Son armée gròssit tous les jours. - L'Acad.
le met aussi réciproque. Le nuage, se
>

Les yeux baignés de pleurs , le cæur grós de soupirs. grössir ; la foule se grössissoit. Le nombre
de ses énenis se grøssissoit tous les jours.
Corn .
Hise. d'Angl. N'en déplaise à nos Maîtres;.
Avoir les yeux grós , boufis, les avoir grôs je crois que le neur. vaut mieux , et que
de larmes ; être près de pleurer en abundance. l'usage n’admet guère sose grössir . Je dirais .
Avoir de grösses paroles avec quelqu'un‫ ;ܪ ܐ‬le plus volontiers, le nuage grossit, la foule ,
quereller fortement . le nombre , etc. grössissair.
On dit , proverbialement , d'une femme Rei . 1 °. Grössir régit quelquefois la prépa
près d'acoucher , quand elle est fort grosse; de .
qu'elle est grösse jusqu'au inenton » Vous
voilà donc à Lambesc, ma fille ; mais vous De mes pleurs chaque jour je grossis la tempête.
Créb.
étes grösse jusqu'au men !on. - Apetit ou
envie defomme grösse , goût dépravé pour De la substance de leurs fréres
des chôsesmauvaises. Voy. ARBRE , CORDE , Leurs biens criminels sont grossis ,
Par le luxe méine endurcis ,
DENT , Mot .
GROSEILLE , s. fém . GROSEILLIER , Ils sont riches de nos misères.
Le Franc.
s.,m . [ Groze glie, zéglie : 2 èè moyen au
S ..
cr
é fer. au 2d . mouillez les ll. ] Groseille, 2 °; Grôssir s’emploie au figuré , mais il
petit fruit un peu acide , qui vient par ne s'allie pas avec toute sorte de verbes.
grapes à un petit arbrisseau apelé grosiil- Pascal a dir dans ses Pensécs. » Norre ima
Zier. gination nous grossit tellement le teins, à.
GRÔSSE , s. fém . GKÔSSERIE S. féin . force d'y faire des rédexions continuelles ,
[ 1; " lon. 2° e muer. ] Grösse est , 1. douze et nous amoindrit tellement l'éternité, man
douzaines d'une marchandise : une grosse que d'y faire réilexion , que nous fais uns de
de boutons, Z = 2 °• Expédition en parche- l'éternité un néant , et d'un néanc une éter
mia ou en papier d'un contrat , etc. » Le nité. Cette pensée si belle , die M. Racine le
Notaire garde la minute des actes , er en Fils , n'a pas fait vivre ces deux mors grøssity
délivre une grosse aux parties intéressées. dans ce sens , et , encôre moins , ámoindrir.
GRO GRO 363
On dit, proverbialement , la pelote , ou l'un ni l'aútre ne sont dans le Diction . de
la boule de neige grossit ; le trouble , ou la l'Acad. re
sédition , ou le péril , ou le nombre aug GROSSOYER , v . act. [ Grô -soa- ié : 1" O
2 mente . lon . dern . e muet ) Faire la grôzsé. ( nº. 2 °:) .

GROSSIER IÈRE , adj . GrỘSSIÈRE- l'expédition d'un acte , d'un contrat . » Gros
>

ment, adv. GRÔSSIÈRETÉ , s. f. [Gró -cié , soyer un contrat , une obligation .


MENT >

cière , ciè- reinan , relé : 1" lon. 2 é fer. au


> GROTESQUE , adj.GROTESQUEMENT
e
1" , ėè moy . et long aux 3 autres; 3º e muer. ] adv. [ Groreske , keman : 2" è moy. 3° e muer.]
Grðssier , 1 °. Qui n'est pas délić , délicat. En Peintlire , il se dit des figures imaginées
Drap gròssier. » Taille grôssière ; des traits par le caprice d'un Peintre, et qui ont ques
O
quel
grôssiers. 2 °. En parlant des ouvrages , que chose de bizarre. » Peintûres grotes ,
quin'est pas délicatement fair . » Sculpture , et subrantivement. Faire des grotesques ;pein
architecture , etc. grössière. » Cet ouvrage tre en grotesques. = Fig. Ridicule , bizarre ,
est grössier. » Le travail en est grossier . extravagant : habit , discours , mine grotes
» L'art est toujours grossier auprès de la na- que, » Cet homme est grotesque; certe temmu
ure. Le Comte de l'almon ! = 3º. En par est vraiment grotesque.
lant des hommes , rude , mal poli . » Peuple Ma Minerve sévère .
grössier; esprit , langage grossier; meurs , Adoucira ses grotesques portraits.
manières grossières. S4°. Faible , impar Gresset.
fait. Doner une idée grossière d'une chose . Et Raphaël peignit sans déroger
=== jº. Marchand grossier , qui ne vend Plus d'une fois maint grotesque léger.
Rousseau .
qu'en gros. GROTESQUEMENT , d'une manière grotes
Grðssièreté , se dit au figuré et non au
propre , s'il faut en croire le P. Bouhours. que , ridicule , extravagante.» Etre vétu ,
Quoiqu'on dise qu'une étofe est grössière ; on danser , chanter grotesquement.
ne die pas la grossièreté d'une étofe ; l'Acad . GROTTE ou GROTE , S. f. Caverne na
le dit pourtant , et l'usage l'aproủve ; aussi turelle , ou faire de main d'homme. » A l'en
bien que la grossièreté d'un drap , d'une trée ; au fond d'une grote profonde. Télém .
toile , d'une architectûre . -
Il est vrai » Une grotte rustique, au milieu de laquelle
qu'il se dit encore plus souvent poursignificr , il y a un jet d'eau . La Lande.
rudesse , impolitesse. » N'admirez vous pas GROUILLANT , ANTE , adj . GROUIL
la grâssièreié de cet homme, de son ton , de LER , V. n . ( grou-glian , glian -te , glié :
ses manières. » Il en a usé avec beaucoup de 2º lon . aux deux premiers , éè fer.au 3 $ .mvuil
gròssièreté.. Ell signifie aussiparole grôs- lez les ll. ) Grouiller, remuer. Il est vieux à
sière et malhonête. „ ° Il vous a dit une grôs- l'actif et au réciproque. » Grouiller la tête ,
siereré : il ne sait dire que des grôssièresés. la remuer ; se grouiller , se remuer. Le fish .
GRÔSSIÈREMENT , c'est 1 °. d'une manière Port, niet encore le réciproque se grouiller.
grôssière. (nº. 2º. et ; :) Travaillé grössière- Neutre, il est Populaire. » . Il y a quel
ment, » Il parle , il répond gróssièrement. que chôse qui grouille là --dedans. - On dit
2.En gros , sans entrer dans le dérail . » encore dans le style familier : personne ne
Voilà grossièrement le sujet de leur querelle. grouille f ne bouge) encôre .
GROSSIR , Voy . GRŮSSEUR . Et l'on demande l'heure , et l'on baille vinge fois ,
* GROSSISSANT , ANTE , adj . Qui grês- Qu'elle grouille aussi peu qu'une pièce de bois.
sit. ( Néologisme ) Guillaume chargea la Na Mol.
tion d'une dette toujours grøssissante. M. On dit , plus souvent encore , le ventre me
Targe, Traducteur de Smollet. Ce mot pour- grouille ; etd'un vieillard , la tête luigrouille,
rait être utile , et il est à souhaiter que l'usage Il se dit enfin avec la prép. de dans le
l'adopre . sens de fourmiller.» Cela grouille devers.
GROSSISSEMENT , s. m. GROSSISSEUR , GROUILLANT , ne se dit que dans ce cer
S. m . [ Gróciceman , ceur : 1" lon . 3 °e e muet nier sens ; tou ! grouillant de vers , de vermi
re
>

au1.] Lerer nese dit qu'en parlant des lu- ne , etc. Le peuple dit,» Il a six enfans cour
metres ; le grossissement des objets; et le 2d , grouillans , qui grouillene , qui remûent.
en parlant des microscopes. » Le moindre GROUPE , s. in .GROUPER , V. act. [ ° 2 :
grâssisseur de son microscope. Merc. Ni muet au 1" ' , é fer. au 2d . ] Ce sont des termes
Zz 2
364 GRU GUE
des Arts du dessin. Assemblage de plusieurs On nous mange , on nous gruge,
objets tellement raprochés que l'æil les em- On nous mine par des longueurs.
brasse à la fois. » Groupe d'enfans , d'ani- GRUMEAU , s. m. se GRUMELER , v.
maux ,2 de fruits. = Grouper >
mettre en réc. GRUMELEUX, HÛSE , adj.. [ Grurno er
groupe. » Ce Peintre sait bien grouper ses melẻ , me-lea , leủ- c : dout. au ""
figûres; et neutralement ces figúres groupent muel aux 3 aútres : 3° é fer. au 2d , lon. aux
bien . = * On a dit alltrefois grouper et 2 dern . ] Grumeau , se die des petites porcions
agrouper. Richelet disait que depuis peu le sang ou de lait câillés dans l'estomac . Se
de
CA
r était plus usité. Au comencenent de ce Grumeler , devenir en grumeaux. Il rendait
>

siècle , La Touche se contente de dire que le sang par grumeaux. » Ce lait s'ese grume.
grouper parait le plus en usage, et qu’agro- lé : il s'est mis tout en grumeaux.
per n'est pas dans le Dict . de l'Acad . On ne Grumeleux , qui a de perices inégalités
le ditCes
plusmots
du tout : on ne dit que grozper. dûres , ou en dehors , caillou , bois grume
>

sont en faveur chez les Néolo- leux ; ou en dedans , poire grumeleûse.


gues. » La société nécessairement dissoute > GUAYER. Voy. Guéex .
n'ofrirait que la masse énorme d'un corps GUÉ , s. m . GUÉABLE, adj.GUÉER V.
re
sans mouvement. Ce serait moins un corps act. ( Ghe , ghé'able , ghé- é : le é fer. l'ú esc
organisé, qu’un groupe d'automates.ANON. muet : il ne se prononce pas : il n'est là que
Quel amphigouri. » C'est en élaguantainsi pour doner au g un son fort qu'il n'a pas
une foule de branches dispendieûses... que je devant l'e. ] Gué , l'endroit d'une rivière où
parviens à diminuer le groupe éfrayant des l'on peut påsser sans nager er sans s'embour
impôts. Test. Polit . de l'Anglet.- Groupe ber. "Gueable , où l'on peut passer à gué.
des impôts et diminuer le groápe. Quel langa- Chercher le gue. » Le gué est bon. „ Passer
ge ! Et ce que c'est que de vouloir employer une rivière à gué.» La rivière est guéable en
les mots à la mode ! cet endroit . On dir , figurément , dans
GRUAU , ss. m. [ Gru-o. ] Il se dit et de le discours familier , sonder le gue', 'tàcher
l'avoine mondée etes moulûe grossièrement , de reconaître les dispositions des persones ,
et de la bouillie faite avec cette avoine. avant de leur faire des propositions.
re
GRUE , s. f. [ "e lon. 2° e e
muer. ] 1 °. Gros GUÉER , baigner , laver dans l'eau : guéer.
oiseau de passage, qui vole fore haut et par un cheval , gréer du linge. On dit aussi
bandes. = Faire le pied de grile.(st.prov.) aig ayer. Voy. ce mor. Quelques-unsdisent
atendre long-tems sur ses pieds. » Il a un cou sa yer
, mai s mal .
de grûe : un cou long etgrêle . = 2. Fig. GUEN ILLE , s. f. GUENILLON , S. m.
re
Niais , sot quirsedeslaisse »
tromper. t eVous [ Gheni-glie , ni- glior: I11 e muet : mouillez
nou s pre nez, pou grues . » Il fau êtr les ll. ] Haillon , chifon
chifon .. - Petite gue
>

bic: grûe , pour , etc. » Le monde n'est pas nille. Que voulez -vous faire de cette gue
»
grúa . nille ; de ces guenilles. » Il n'a que des
3 °. GRÛE , est aussi le nom d'une grande guenilles , de vieilles hardes.. » Je n'ai que
machine avec quoi on élève de grosses pierres faire de ce guenillon. = Ils se disent au
pour les bâtimens. figuré dans le style familier. » On est si avide
GRUGER
quelque act.C'est
chose, dev .dur dens. de
avec les, briser
sec propre
ou de au
>
nouvelles
ne parle d'aútre a pris
qu'onchôse cette
. Sév guenille
. » Je
, et on
vousmandai
» Grüger descroutes , etc. — Par exagéra- hier par un guenillon de biller que, etc. La
tion , 'il se dit pour manger. » C'est peupour Même .
trois qu'ils sont : ils auront bientôt gruge GUENIPE , s. t. [ st, famil. ] Femme mal
cout cela. propre , maussade. Courellse , femme
Courellse
Tant que j'aurai de quoi gruger. de mauvaise vie .
St. Amant. GUENON , GUENUCHE , s. f. Au propre ,.
la femelle d'un singe. e guenon • Un a ; un
.. Ilfait trop de dépense : il aura bieniltôt joliee grenmeuche ( pecit e guenon ) Au figuré
grugé tout son bien . Au fig. ( st. fam .) laid fem . » C'est une gueron ; un visage
>

Manger le bien de quelqu'un .» Ses hôtes,, de guenon. » Une guenuche coifée .


ses amis le grugent . = La Fontaine dir , en Laissons ce's guenons là : pantons.
parlant de la chicane du Palais, Destouches.
GUE GUE 365
Guenor , se dit aussi d'une femme de apèle guérets toutes les terres , ensemencées
mauvaise vie. ou non .
GUÊPE , s. f. GUÉPIER , s. m . ( Ghépe ,
> GUÉRIDON , s. m. Petite table ronde
ghe-pié : 1" @ ouv. et long au 1 " , è fer. au sur un seul pied , où l'on place des chande
>

2d : 2° e muet au.1" , é fer. au 2d. ] Guépe , liers , des Aambeaux.


grosse mouche , presque semblable à une GUÉRIR , v . act. et n . GUÉRISON , s . f. >

pra : GUÉRISSABLE , adj. [ Ghéri , rizon , ri


abeille. Guepier, loges que les guêpes se pra
tiquent avec du bois et de la glu. sable : 1" é fer. ] Guérir , c'est délivrer de
* GUERDON , s. m. GUERDONER , V. maladie , redoner la santé . Il se dit du inalade
act. Vieux mots. Récompense. Récompenser. la et de la maladie. » Ce Médecin l'a guéri de
fièvre. » Ce remede gaérit la fièvre. Il
De mes labeurs est- ce là le guerdon ?
re
Ronsard. s'emploie quelquefois neutralement , le régi
GUÈRE , adj. [ Ghère : 11€ è inoy. et long. me étant sous- entendu.
2° e muet. = On n'écrit plus guéres , com-, J'ôte et je rends le jour , je frape et je guéris.
me on faisait aútrefois. La Pocic l'a conservé Le Franc.
pour la comodité.] Pas beaucoup , peu. Il ne V. n . En parlant du malade. Recouvrer
s'emploie qu'avec la négative ;i et la
la préf.de
prép.de:: la santé. = V.rec..en parlant de la inala
» Il n'y a guère de gens raisonables : il n'a die. » Votre mal comence à se guérir.
guère d'argent , de voix , etc. et non pas Fig. en parlant des passions, des maux de
guère des gens , de l'argent, de la voix ; l'esprit. » On l'a guéri de cette erreur; il est
comme plusieurs disent en Provence , ec sur guéri
les bords de la Garone. ventio
de son ambition. Se guérir de ses pré
ns , etc.
Rem . 1 °. Guère , se met après les tems
REM .
- Rem. 1 °. Le réciproque se guérir , quand
simples des verbes et dans les tems composés on parle des persones , convient mieux pour
entre l'auxil. er le participe : il précède rou- le figuré que pour le propre. Cependant ,
jours l'infinitif. » Il ne l'aime guere. » Il n'a quand on veut exprimer les soinsqu'on prend
guère resté : il ne faut guère iarder , et non soi-mêine pour guérir , le réciproque fait
pas tarder guère , comine die Molière. fort bien au propre. » Mon visage n'est quasi
Que si guère est joint à un autre adverbe on pas changé... c'est que je n'aipas été saignée
peut le mettre après leverbe , même dans les et que je n'ai qu'à me guérir de mon mal , et
tems composés. » Il n'a resté guère après non pas des remèdes. Sév . » Mme de ..
vous. = Les adverbes de comparaison se vient aux eaux : elle cherche à se guérir de
mettent toujours après guère : guère plus , soixante ans dont elle est incomodée. La Même.
guère moins. 2 °. Guérir , régit l'accusatif de la persone ,
2'. De guère , n'est bon que quand on et l'ablatif dela chôse. Voy. le 1 " . Ex. Madame
compare une chêse à une aûtre. » Elle ne la de Sévigné lui done le datif pour régime de
pâsse de guère ; elle n'est de guère meilleûre. la persone , et l'acusatif pour celui de la
Ailleurs , il faut dire simplement guère : il chồse. » Son Anglois lui guérit encôre son
ne s'en est guère fallu , et non pas il ne s'en rhume , en mettant je ne sais quoi dans son
est fallu de guère. VAUG. Men. Balzac le quinquina. - Dans un aútre endroit elle
disait ainsi , mais c'est un gasconisme. aplique fort mal le régime de l'ablatif. » M.
3 ° . Guère , a une espèce de datif, mais il de St. Omer est guéri de l'Anglois. Est-ce
n'est pas beaucoup d'ocasions , où l'on puisse que ce Médecin Anglais était une maladie ?
l’employer . » Ma colère ne tient à guère. Il falait , a été guéri l'Angl
par ois, et c'est
>

49. Guère , se joint à il n'ya, ou à il n'est. ainsi que Madame de Sévigné le dit ailleurs.
» Itit n'y a guère que lui , qui puisse le faire; » Le Chevalier m’écrit qu'il a été guéri par
il est le seul qui , etc. » Il n'y a guère qu'il notre Anglois.
est venu ; il n'y a pas long terns que , etc. » Je GUÉRISON. Recouvrement de la santé. Ce
voudrois qu'il vînt bien vite , afin qu'il n'y mot a un sens passif : il se dic de celui , qui
eû guère qu'il vous etit vûe. Sév . est gueri , et non pas du Médecin qui guérit.
re
GUÉRET , s. m . [ Ghérè : ,1 "e é fer. 2 è » Il doit sa guérison à un tel remède . » La
moy : ] Terre labourée et non encôre ense- guérison de ces maladies est dificile, etc.
mencée, » Au bout d'un guèret. „» Cette terre Voy. CÛRE .
est demeurée en gueret. En Poésie , on Rem . * On disait autrefois avoir guérison ,
366 GUE GUE
pour guérir. L'Acad, met aussi avoir guerre , peut- être
2

Des maladies d'après Boileau. Mais je doute que cette ex


Qui n'auroient jamais guérison. pression soit de l'usage actuel.
Malherbe . Etre en guerre , se dir , au propre , des
Le même dit , en parlant de la France. Peuples , des Puissances. » C'est un principe
Tout ce qui la travaille aura sa guérison. constant que la prescription ne peut courir
Il dit âilleurs rendre la guerison ; nais on ne entre les sujets de deux Couronnes , qui
le die point , et l'on n'a jamais dû le dire ; sont actuellement en guerre. Cochin .
car on n'avait pas la guérison , on avait la Au fig, on le dit des particuliers. » Ils sont
santé , avant que d'être malade. On ne peut toujours en guerre .
tendre à quelqu'un que ce qu'il avait , er On dit porter la guerre , et non pas met.
qu'il a perdi. Il faut donc dire . , rendre la tre 1.2 guerre dans , comme dit Vertot, »
>

santé , et non pas la guerison. Pompée avoit mis ( porté ) la guerre dans les
qu'on peut guérir , dont
GUÉRISSABLE , qu'on dont trois parties du monde.
on peut guérir . » Ce mal' n'est pas guéris- Ce mot entre dans plusieurs locutions pro
sable . verbiales . On dit : à la guerre comme à la
GUÉRISSEUR ; s. m . Celui quiguérit. Ce guerre , dans des ocasions, où l'on n'a pas
mot n'est bon que pour le style comique ou luures ses commodités. - Faire la guerre ;
critique. » Le guérisseur , s'adressant au pre- ou la perite guerre à quelqu'un de . . Le
mier du cercle ; lui dit , etc. l'Acad. ne met plaisanier amicalement. '» Il lui en fit la
pas ce mot. Le Rich . Pori , l'admet pour le guerre , Y aler de bone guerre , sérieu
SA
>

discours familier . sement. » Ne seroit - on pas tenté de croire


GUÉRITE , s.. f. [ Gherite : 11 " é fer.dern. que M. dit vrai , et qu'il y va de bone guerre?
e muer. ] Petite_loge où la sentinelle se met à = Faire la guerre à l'æil , épier toutce
couvert . Par extension ,peric cabinet ' qui se passe , pour en tirer avantage
> . » Il se
ouvert de tous côiés au haut d'une maison dit au propre et au figuré..» M , de Turenne
pour y prendre l'air et découvrir de loin. savoit faire ce qu'on apelle la guerre à l’xil.
En st.prov. gagner la guérite , s'enfuir. D'Avr. » Je me défie de cet homme : faites
GUERRE , s. f. GUERRIER, IÈRE , adj .
>
la guerre à l'æil. = Aler à la petite
et subsr. ( Chê-re , ghêriè , rière : 1" èê ouv.
.
re
guerre , aler butiner chez l'énemi. Cela
et long : 2 e muet au 1 ' ' é fer. au 2d , è est ou n'est pas de bonne guerre , est con
moy . et long. au 3 € , l'r se prononce forte- forme ou oposé à la bonne foi ,' à l'hone>

ment. ) Guerre, est proprement une querelle teté , à l'équité , etc. == En guerre et en
entre deux États Souverains , qui se poursuit marchandise , bon , propre à tout ; au poil
la voie des armes, » Déclarer , faire , et à la plume . » Il se vante de l'avoir vu
par
entreprendr e , soutenir , allumer , entretenir en guerre et en marchandise. Sév. c . à . d.
>

la guerre , entendre la guerre , l'art de la dans toutes sortes d'ocasions à aprécier son
guerre.= Il se dir, par extension des animaux . mérite. = Moitié guerre , moitie marchan
» Le loup fait la guerre aux brebis, le renard dise , moitié de gré, moitié de force.
aux poules. = Fig. dans les choses morales. » GUERRIER , 1 °. qui apartient à la guerre .
Faire la guerreà ses passions . Peuple guerrier , Nation guerrière. » Ex
>

Rem . On dit faire la guerre à , et avoir la =


ploits guerriers , actions guerrières. = 2°.
guerre ou être en guerre avec .* Boileau avaic Qui est propre à la guerre. »" Courage guer.
dit dabord . rier , humeur guerrière ; il a l'air guerrier,
L'ours fait-ildans les bois la guerre avec les ours ? la mine guerrière. Subst. ». Un grand
Mais La Fontaine , Racine, et autres amis du guerrier ; les plus fameux guerriers. Ec
Es-

Poète remarquèrent.qu'on ne dit pas frire la en parlantdes Amazones ; » La vaillante guero


guerre avec , mais à quelqu'un. 'Il corrigea rière .
dans la suite ce vers , et mit : Rem . Guerrier , au fém , peut précéder
L'ours a -t'il dans les bois la guerre avec les ours ? quelquefois le subst.
re
Dans la 1" Satire , il dir avoir guerre avec , Vous , chez qui la guerrière audace
sans article. Ils Tient lieu de toutes vertus .
Quitons donc pour jarnais une ville importune. » Ces deux rivales et guerrières Nations.
Où l'honeur a toujours guerre avec la fortune. Hist. des Stuaris. Là , guerrière ne précède
GUE GUI , 367
pas élégamment , et c'est un anglicisme air de gueule enfarinée , que je ne puis scu
v 2. GUERROYEUR,
* GUERROYER , Y. frir dans les aûires. Sév. S Gueule frai
s. m. Faire la guerre. Qui fait la guerre. che , homme de bon apérit. On dit ,
Vieux mors ', qui ne se disent plus que dans bâssement et populaireinent , doner sur la >

le style plaisant ou satirique. gueule à ; donor un souilet un


coup de
GUET , s . m . GUETTER ou GUÉTER , tr
poing sur le visage. Mors de gueule ,
v. act. [ gie, gheté : dans le ' , è moy : ou gueulées, paroles sales.
1
> » Vous en
dans le 2d, I et 2 é fer. Devant l'e muet,le jis avez menti per votre gueule . Voy. GOULE .
e se change en è moy. Je guerre , ou guère ; GUEULEE ( St. famil. ) Bouchée , ce qui
il gueuera , ou guérera , etc. ) Guet , est tient dans la gueule d'un animal , d'un
t°. l'action d'épier", en parlant des Soldats. homme.
Faire le guer . = 2° . Ceux qui épient . » GUEULER ( st. bâs et plaisant. ) Parler
Le guet vient de pâsser. » On crie au guet. beaucoup et fort haut . » Cet Avocat ne faic
— Guerler , cpier , observer à dessein de que gueuler.
surprendre . ( st. fain. ) » Les voleurs guet GÜEUSÂILLE , s. f. GUEUSÂILLER , v.n. e

teni les passans. » Le chatguette lu souris.. [ Gheut-za glie , glie' ; 2° lon. 3 ° emuet au
= Fig. Atendre quelqu'un à un endroit où ier , é fer . au 2d ; mouillez les 11. ] Termes
il doit passer. » Il guerrait son debiteur , de mépris da discours famil, Canaille
>

pour lui demander de l'argent. multitude de gucux . Ce n'est que de la gueu


s'amuse à guersailler , à faire le :
En st. prov. on dit , avoir læilou l'oreille sâille. · ! gueuser
>
observer ce
az grel ; ou faire le guet , observer qui métier de
ce qui .
se passe. —Mor du guet , parole qui sert GUEUSANT , ANTE , adj. GUEUSER , V.
à discerner les amis des énemis. Il 'se dit au n. GUEUSERIE , s. f. [ Cheu -zan , zante ,
e
gér,s zeri-e : 11€ lon . au + , 2 lon.`aux: ź2
propre et au figuré. » Ils se sont donné le
.zé e
e
mo! du gré ; ils sont d'intelligence. é fer. au } , e muer au dern . ) Gueu
ser , mendier , faire le métier de demander
GÜET-APENS. [ Ghètapan .] Émbuche dresser
sec pour assassiner quelqu'un , ou pour lui l'aumône. Gueusani , qui gueûse. Gucûserie ,
faire quelque outrage. » Ce n'est point une indigence , misère.. » Il s'est mis à gueuser
C'est un
.
rencontre , ni un duel , c'est un guet-up ?15. V. act. Gueuser son pain.
GUETRE, s. f. GUÊTREP, v . act.[ Ghétre, gueux queusent, une gueuse queusante. Voilà
re
tré : " ê ouv. et long. 2° e muet au 1 " , é tout l'ełnploi de ce mot. » Il y a bien de la
>

fer. au 2d . ) Chaussûre qui sert à couvrir grieûserie dans cette Province : elle est fort
la jambe et le dessus du soulier. Guerrer , paûvre, Fig . ( st. fam . ) . Chộse vile et
mettre des guêtres. » Guêtres de cuir , de aopp nod op valeur. » Ce n'est que de la guella
>

grosse toile , de drap . » On l'a fort mal serie .


guésre. » Il s'est guêiré, il va partir. GUEUX , GUEÛSE , adj . et subst: [ Ghell , .
>
re
GUETTER . Voy. GUET. ghell -ze ; ! leti., 2° e muer. 1 Indigent , qui >

GUEULE , s . f. GUEULÉE , s. f.. GUEU est réduit à mendier..» Il est si gueux , qu'il .
>
LER , V. n. ( Gheu - le , k - e , le : 2 ° e inuct n a pas de pain » C'est une famille fort
au 1" é fer . aux 2 autres. [ Gueule , est guerise. Ce n'est rien moins qu'un terme
et des noble. Il ne se dit que dans le discours fa.
dans la plupart des quadrupedes, ei >

poissons ; ce qu'est bouche par raport à 'milier et un peu méprisant. Dans le discours .
Phomine.» La gueule d'un chien", d'un loup, rrlevé, on dit', puuvre ,indigent. ==Subst .
> >

dun lion , d un bauf , d'un brocher , etc. Il Il a au masc . son sens naturel, i C'est un' ,
de l'homine.
se dir, por mépris , de l'homme. » Il a la gueux ; il mène une vie de gueux.
gueule fendue jusqu'aux oreilles. === En st.
Aus
tem . Fenime de mauvaise vie : » C'est une
prow. Metire quelqu'un à la gueule du loup , gueúse. == On die ,, proverb.queux comme
l'exposer sans difense à la fureur de ses un Peintre comme un rat d’Egli se .
enemis . == Être fort en gueule , crier fort Gueux revéru , homme de néant , quia fais
:
haut. = N'avoir que de la gueule ; avoir fortune. » Doner ma fille à un gueux revêru :
>

beaucoup de caquet , et peu de bon sens. = non , je n'y consentirai jamais. Rerif.
Venir la gueute enfarine'e , persuadé qu'on GUI , il se prononce en un seul teinps ,
etouvera ce qu'on desire. » Je hais ce style mais en fesant sentir l'u dans iguille , ai
de dire que tout est de nos amis : c'est un guillette , aiguillon ; etc. Guise , nom proq
368 GUI GUI
pre : Aiguillon , ville . ( Pron . Gui-ze ; b-é gu- lez le gnº; 2° é fer. ] Au propre , regarder
glion , etc. ) Mais' on prononce , sans faire du coin de l'ail . Il régit de : » Guigner de
vivre à sa guise , etc. etc. Pron . ghi.
:
sentir l’u , guichet , guide , etc. Anguille ; l'eil , d'un ail . — V. act. » Guigner le
jeu de son voisin. Fig . Convoiter . »
GUICHET , s. m GUICHETIER , s.
S. m . Guigner une charge , une héritière;etc. Voy.
[ Ghicgè, che- rié : 2° è moy. au 1er e muet GUINGƠIs .
е
>
e
au 2d , 3º é ter. ] Guichet , pecite porte pra-
> GUIGNON , s. m . [ Ghignon ; Malheur. »
tiquée dans une grande. Il se dit aussi des Avoir du guigion. Jouer de grignon . Porter
portes d'une armoire . » Armoire à quatre , guignon à .. Etre en guignon . Quel gui
à six guichets . = Guicherier , valec ' de gnon ! C'est un grand guignon. Il est famil .
geolier , qui ouvre et ferme les guichets. Il se dit proprement du jeu , et par extension ,
GUIDE 9 s. m . et fém . GUIDER , V. act. de toute autre chose.
e
[ Ghide , dé : 2° e muet au 1 ' ' , é fer. au 2d. ] GUILLEE ,s. f. [ Chi-glie -e ; mouillez les
Guide ese nasc. quand il se dit de celui qui 11 ; 2º é fer. et long , semuer. ] Pluie Sou>

acompagne quelqu'un pour lui montrer le daine et LEDO


de peude
U
durée.
chemin . » Un guide sûr et fidele. » Avoir , GUIL , s. masc. [ Ghi-glie-dou ;
prendre un gide. Servir de guide. Fig mouillez les il ; 2 ° e muet. ) Il ne se ditque
Celui qui done des instructions , des avis. » dans cette locution : courir le guilledou >

Il a besoin d'un guide pour sa conduite et aler souvent , et sur-tout la nuit , dans des
pour ses afaires. — Il est fém . das ces lieux de débauche.
deux titres d'ouvrages, consacrés par l'usage : GUILLEMETS , s. m. pl . [ Ghi glie - ne : e

» La Guide des pécheurs ; la Guide des mouillez les Il : 2 e muet , ?? 3 moy. et


Chemins. Et aussi pour signifier une espèce long. ) Terme d'Imprimerie. Doubles vir
rênes
de atachées à la bride d'un cheval , arelé guks mises devant les lignes pour marquer
à un cârossc . » La guide du côté droit est les citations ( » ). Il faut distinguer ce passage
rompûe. Il s'emploie ordinaireinent au plur. par des guillemets.
» Les guides lui échapèrent. - Guides , est - GUILLERET ETTE , adj. [ Ghi-glie >
du st. simple : rênes , est de tous les styles. rè , rète : nouillez les Il : 2 ° e muet , 3 ° ė e C

GUIDER , conduire dans un chemin. » Ce moy. ) Éveillé , léger. » Il a l'air guilleres.


homme nous a fort bien gaidés. Fig. » Habit guilleret , trop léger pour
« Celui
qui me guide dans cette afaire est un honête la saison. Ouvrage guilleret ,peu solide.
homme , tort éclairé. GUILLOCHER , v . act. GUILLOCHIS
Guider ,conduire, mener ( synon.. ) L'idée s. m .[ Ghi-glioché , chi : mouillez lesil.
propre du i "' est d'éclairer, de montrer la On apèle guillochis des ornemens formés par
voie ; du 2d , de diriger une suite d'actions ; des lignes , des traits ,> entrelacés les uns dans
e »
du 3 ° , de disposer du sujet ou desa marche. les autres. Guillocher , faire des guillochis.
» La lumière guide : on conduit par le co- Guillocher une tabatière : plate-bande guil
, mandement comme par l'instruction : l'as- lochee.
cendant, la supériorité mènent : on guide un GUIMAŮVE , s. f.f [ Ghimove , 2 lor. 3'
voyageur , un aprenti : on conduit un étran- e muer. ) Espèce de maủve. Elle est pectorale.
>
ger , un ami ; on mène des Pâte guim
enfans , des » de aûve.
aveugles , etc. » L'art guide le Médecin : GUIMPE , s. f. ( Ghein -pe : 11€ lon. 21
le Médecin conduit le malade ; et la Nature muer. ] Morceau de toile, avec lequel les Re
men le mal
e ade à la santé ou à la mort . ligieuses se couvrent le cou et la gorge.
Roubaud. Synon . GUINDAGE , s . rem. GUINDER , v. . act.

GUIDON , s. m. [ Ghidon . ] Il se dit et (Ghein dage,, dé; " lon . dern .e muet au
d'une petite enseigne d'une Compagnie de 1 " , é fer . au 2d. ] Guinder , c’est hausser
Gendarmes , et de celui qui la porte.
> par le moyen d'une machine. Guinter un
GUIGNÉ , s. f.GUIGNIER , S. m. [ Ghig- fardeau , des pierres. = Figurément , ilse
e
ne , gni é ; Mouillez le gn : 2€ e muet au dit des choses d'esprit où l'on afecte trop d'é.
>
er
1'' , é fer. au 28. ] Le 1"*
i sedic d'une espèce lévation . On le dit sur-tout au réciproque
depetite cerise : le 2d de l'arbre qui la pro- et au participe. » Il se guinde l'esprit. » Il
duit. se guinde si haut , qu'on le perd de vue.
GUIGNER , V, n. et act. [ Ghig- né : mouil- Boil. » Il est aisé de se guinder sur de grands
sentimens. »
GUI GUI 369
sencimens . »Il ést toujours guindé. » Discours , C'est un gymnase qu'il faut dire.
style guir:de', force , afecté. Esprit grindė. GYMNASTIQUE , s. f. L'art d'exercer les
>

GUINDAGE ne se dit qu'au propre , et en corps pour les fortifier. » La gymnastique


termes de Marine. Action d'élever les far- "militaire :» la gymnastique Médicinale.
.

deaux .
GUINGOIS , s. m . [ Ghein - ged , 2 long. ) .

État de ce qui n'est pas droit. » Il y a un


guiugois dans ce jardin , dans cette cham H
guinguisFig
bre. -- fam . » Il=y a dans
quist .choque. ll s’emploie un
son espritsur- H , s. f. [ Prón . Ache. ] C'est la huitième
tout adverb ..»» Jardin , chambre de guingois. lettre de notreAlphabet , et la sixième des
» S'habiller , se mettre , marcher de guingois. consones . Quelques Gramairiens ont beau
coup contesté pour décider si c'est une lettre
Avoir. l'es
» Rem prit de gui ngb is.
Guingo , vient de guignois , et ce- ou non : ils prétendent que ce n'est qu'une
ts
lui-ci , du verbe guigner , qui vient lui-mê- aspiration . = Au comencement des mots ,
me de cuiner , en écrivant cuin , à la picarde, l'h est toujours suivie d'une voyèle , mais pas
pour coin , parce que guigner , c’est regarder toujours au milieu des mots . Jointe à un p ,
du coin de leil. La Monnoie . elle le fait soner comme une f : Philosophe ;
GUINGUETTE , s . f. [ Ghein ghèle , ‫ ܝܘ‬prononcez Filosofe: Pour l'h jointe au c :
Ch . = - L'h ne se prononce point au
Voy.. Ch.
è moy. 3° e inuet . ] Petit cabaret hors de la Voy
ville, où l'on va faire des parties de plaisir , milieu des mots , et elle ne s'y écrit que pour
des repas. Fig. fam .. Perite maison de l'étymologie
ir
. Plusieurss ontativ
mêmees
tenté de
l'en bann ; mais leur tent ont été in
cam pagne
GUI RLA. NDE , s . f. [ Ghirlande , et non fructuellscs. On écrit toujours Christ , Rhe
pas ghier lande , comme plusieurs pronon- thorique , etc. quoiqu'on prononce Krist ,
cent en Provence et ailleurs. ] Courone > Rétorique , etc.
chapeau , festons de fleurs. » Guirlande de e
On distingu en français deux sortes d'h ;
fleurs ; cueullir une guirlande faire des
> l'h aspirée et l'h muette, ou non aspirée.
guirlandes . L'h aspirée a toutes les propriétés des con
SE , s. f. [ Ghize ; 1 " lon . 2° e muet. ] soncs. On n'élide point devant elle les vo
GUIère
Mani , façon. » Chacun a se grise : vit veles , qui ont cout ume
de s'éli deva der nt
se gouverne à sa guise. == En guise de , d'autres voyèles. Ainsi l'on dit , la haine
>
> .

e s me
adv. »„ Prendre de la sauge , des vulnérai la hont , je hais , le héro ( com on dit
res , en guise de thé. age
L'emploi de ce la crainte ,le cour , je fais, ) et non pas ,
mot est à -peu -près borné à ces phrases. l'haine , l'honte , j hais , l'héros , ( comme
On dit , proverbialement : chacun sse fouette on dirait , l'avarice , l'amour , j'aime. )
à sa guise , se conduit comme il veut, et em- On ne lie pas non plus , avec cette h aspirée
AREodes
e les méth e 2°t: lon. 3 ° e les
lui plaî consones finales des mots précédens , qui
ploiGUIT , s. f.qu'il
[ Chitar e ont coutume d'être liées avec les voveles .
muet. } Instrument de Musique , qui a cinq Ainsi , les héros
t , un coup hardi , en haut
>

rangs de cordes , et dont on joûe en les se prononcen , lè hérô ; un cou ardi , an ô ,


t . RA tar e et non pas lè zèrô ,un cou - pardi , a-nô etc.
çanIT
pinGU N ,ers . de
» Jou la gui
m . [ Ghi tra n . èce
. ] Esp de L'h muette ou non aspirée est traitée
biru me , dont on enduit les navires. C'est à comme les voyèles . On élide devant elle les
peu près la même chose que goudron . Il voyèles , et on lie avec elle les cousones ,
parait quece mot est d'origine provençale. coinme on le fait avec les voyèles . Ainsi , l'on >

pro dit : l'homme l'honeur , com


me on dit ,
GUTTURAL , ALE , adj.
> se pro-
Qui se
adj . Qui >

nonce du gosier. » Le G et le Q sont des lec- l'amour , l'éfroi , etc. Les hommes , sc pro
tres gutturales . noncent , lè-zome , comme on prononcerait,
GYMNASE , s . m . [ Gimenáze : le muet les amours , lè-zamour , etc.
sur-ajouté est très -muet. )] Lieu où les Grecs Voici , pour ceux qui savent le latin , deux
s'exerçaient à luter , à jeter le disque et à règles assez générales pourdistinguer les mots
d'autres exercices . * Fleuri fait mal- à- où il faut aspirer l'h . Tous les mots français ,
propos ce mot fém . » On bâtit une gymnáse. qui vienent des mots latins,començant par une
Tom . 11. A a a
370 HAB HAB
h , ne s'aspirent point. Ainsi , humme , ho- met après le substantif : un homme habile ,
Reur , viènent d'humns , honor : ils n'ont pas des gens habiles. Quand il marche devant ,
l'h aspirée . Exceptez seulement de cette re- il a quelquefois la signification de savant ,
gle, héros , hennir , harpie ,halerer , où l h ec le sens de ce mot est déterminé par la ma
s'aspire , quoique leur étymologie latine co- tière qu'on traite. » Les plus habiles Aureurs
mence par une h. = L'autre règle , c'est ne sont pas les plus aplaudis. » Un habile
que : les mots français.començant parune général vaut seulla moitiéd'une armée. V.
h , qui viènent des mois latins , qui ne co- ŠAVANT = Suivant un Encyclopédiste ,
mencent pas par une h, doivent s'aspirer. Ainsi habile , en général , signifie plus que cae
>

l'on dit , la hiine , la hinte , qui ont pour pable. Un homme peut être capable de co
>

étymologie latine , odium , pudor , mots , mander , mais pour aquérir le nom d'habile
comme on le voit , qui ne comencent pas General, il faut qu'il ait comandé plus d'une
par une h . Exceptez de cette règle , heureux , fois avec succès. Un Juge peut savoir tou
huit , huitre , huile , hièble . tes les loix , sans être h.ibile à les apliquer.
Dans les dérivés et les composés , on suit Un Savane peut n'être hubile , ni à écrire,
la règle du simple. Il n'y a que les dérivés ni
ni àà enseigner. - L'habile homme est donc
de héros , qui ne s'aspirent point, quoique celui qui fait un grand usage de ce qu'il
héros s’aspire. Exceptez aussi , exhausser sait. Le capable peut , et l'habile exécute.
>

dont l'h n'est point aspirće , quoique celle de Rom . 1 °. Habile , quand il est seul , se
haut s'aspire. mct ordinairement devant le substantif. Un
A la tin des mots , l'h n'est aspirée que habile homme, d'hobiles Docteurs ; quand
,
dans ces trois interjecuions ; ah ! eh ! oh il est joint aux adverbes de quantité , il peut >

HABILE , adj . 'HABILEMENT, adv . Ha- se placer devant ou après : un fori habile
BILETÉ , s.f. [[ l'h n'est point aspirée. 3'° homme , ou un homme fort habile. Avec
e muer , dern. è fer. au 3*: [ Habile , dans d'autres adverbes , il se met toujours après.
>

le discours ordinaire , intelligent , adroit , » Un homme extrêmement habile. ‫ܐ‬°.


savant ; c'est 1º. un habile homme , un homme Il ne s'emploie pas comme substantif : on
extrêmement habile. » Il est habile dans les ne dit point , un hibile les habiles . On
> >

afaires , dans son métier. 2 ° . En ter doit dire , un habile homme , d habiles gens.
nies de Jurisprudence , capable . Il régit à : 18 * Il y a des Artisans , ou des hibiles, dit
>

» Habile à succéder , à se porter pour hé- la Bruyère , dont l'esprit est aussi vaste que
ritier , etc. = Habilement et hibilète'ne l'art ei la science qu'ils professent = 3 °;
er
s'emploient que dans le r '' sens . D'une ma- Habile et habileté régissent la préposition à
nière habile. Qualité de ce qui est habile. » er l'infinitif. » Habile à profiter de tous ses
Ils'est tiré habilement d'afaire. Il a beaucoup avantages. » Il montre une grande habileté
d'habileté. à tirer parti de tout .
Habile , savant , docte , ( synon . ) » Les HABILISSIME , adj . Très habile . C'est
conoissances , qui se réduisent en pratique, un de ces superlatifs que l'usage soufre ,
> >

rendent habile : celles qui ne demandent que tout au plus dans la conversation , et dans
lettres familières.
la spéculation , font le savant į celles qui lesHABILITÉ , S. fém . [ L'h n'est point as
remplissent la mémoire , font l'homme docie. >

On dit du Prídicateur , de l'Avocat , pirće. ] Il ne faut pas contondre ce mot avec


>

qu'ils sont habiles ; du Philosophe et du Ma- habileie; : Celui-ci signifie la science des
ihématicien , qu'ils sont suvons ; de l'His- afaires ; Celui là ne signifie que la capacité,
torien et du Jurisconsulte , qu ils sont docies. le pouvoir , le droit de faire certaines fonc
( Cette dernière partie n'est pas exacte : tions , de recueillir certains avantages , etc.
docte ne se dit que de l'Antiquaire , du Co- Habilité à succéier. = * L'Historien du
mentateur , Compilateur , de l'érudit , en un Droie Eccl. Fr. dit : » S'ils eusseni eu assez
> >

mot. ) Nous devenons hºbiles par l'expé- d'habilisé pour couvrir ce grand dessein , etc.
rience > savans par la méditation , docies, Il est clair qu'il faut , en cer endroit là ,
par la lecture. Gir. Syn . == On peut être habileté.L'Auteur cite Alczerai ; mais quel
un habile homme , dit Bolih . sans êtreun que soit 1 Auteur de cette phrase , le morest
savant homme. Habile n’ensporte quelquefois iinpropre. Mezerai comence à être vieux;24
que le savoir - faire , sur- tout quand on le er auciènement on disait habilité pour
H A B НА В 371
1 biletė. St. Fr. de Sales dit Habilité de (Synon . ) Les trois premiers mots signifient
l'esprit. à peu près la même chose ; cependant ils
HABILITER , v. act. [ L'h est muette : ne se disent pas indiféremment. Habit est le
11
abilité : dern . é fer. ] Terme de Jurispru- terme ordinaire : habillement va un peu à
dence. Rendre habile à ... ( Voy . HABILE , la manière dont l'habit est fait : » Voilà un
nº. 2°. ) » Habiliter un bâtard à se faire plaisanthabillement , c. à. d. Un habit fait
Prêtre , à posséder des bénétices. d'une plaisante manière. Vêtement se prend
1
HABILLEMENT , s . m . HABILLER , v. pour tout ce qui sert à couvrir le corps. »
act. [ L'h est muerte : habi- glie-man , glie ; Son vêtement étoie une peau de lion . Hardes
>

PC mouillez les ll ; 3 ° c muet au " , é fer. an comprend les habits , le linge et tout ce qui
1

2d. ] Habillemen !, vêtement , habit.. Habile sert au vêtement. Ce moc n'a pointde singu
ler , vérir , merire un habir,
> Magnifique lier.
3)

"
habillemºnt. » Valet qui h.ibille son maitre. Habit n'est pas un terme noble ; et la
+
» Il s'habilloit ; il n'est pas encôre habillé. Langue n'avait pas encôre aquis tant de dé
= Il régit quelquefois la prép . de, » Illicatesse , quand' Racine a dit dans les Frères
$ s'habilla , il étoit habillé de velours. Énemis .
Habiller signifie aussi doner , faire faire
un habit à quelqu'un. » Habiller les troupes , Quelles traces de sang vois-je sur vos habits ?
les pauvres , les domestiques. =
> Faire
un habit : » C'est un tel Tailleur qui l'ha- Habit , pris absolument , l'habit de Reli
bille ; et neutralement : ce Tailleur habille gieux , ou de Religietise. » Prendre l'habit ;
>
bien . - On dit aussi qu'un habit habille prise d'habit. Doner , recevoir l'h.zbit. Pors
bien , pour dire qu'il est bien tait ; et qu’un ter ,, quiter
quiter l'habit. = Le Proverbe dir :
homme s'habille bien pour dire qu'il se » L'habit ne fait pas le Moine . Au propre ,
>

met bien , et de bon goût. En ce sens, se le sens est que la prise d'habit n'est pas ce
>

mettre est plus usité. qui constitûc le Religieux , mais seulement


Habiller s'emploie aussi au figuré , mais lales Profession . Au figuré , on veut dire que
seulement dans le style badin enjoué ou marques extérieures d'une profession quel
critique. » On troûvé la réflexion de M. de conque ne sufisent pas ; et qu'il faut en
Grignan admirable ; mais vous l'avez habil- remplir les devoirs.
pour paroître devant le monde. Sévigné.
léeL'Hist HABITABLE , adj. HABITANT , ANTE ,
oire s'habille en Roman. Coyer. » adj. HABITATION , s. f. HABITER , V. act.
Habiller galamment la raison . J.J. Rouss. et n .{ L'h estmuette : abitable , lan , tante ,
Souvent j'habille en vers une maligne prôse. ta-cion , ré. ] Habiter , c'est faire sa de
Boil.
meure , son séjour en quelque lieu . Habiter
quelque lieu . Habitant, qui habite. Habita
Rousseau exhorte à fuir ces esprits témé- iion , demeure, lieu où l'on habite. Habi
raires , qu'on voit : table , qui peut être habité. » Habiter un
En argumens habiller tous leurs doutes. lieu , un Palais , une maison. » Les Habi
tans de la campagne , de la Ville etc. » >

Dans une de ses Lettres à sa fille , Mme. Il n'a point d'habitation. C'est- là mon habi
de Sévigné force un peu la métaphôre. tation. » Ce logement n'est pas habitable.
Elle trouve bien plus honête d habiller son Rein . 1 °. Habiter est aussi neutre. » Hi
visage, et parce que vous montrez celui que biter dans un Palais , sous des tentes , etc.
Dieu vous à doné , vous lui paroissez toute = Au passif , il ne se dit point des per
déshabillée . sones. On dit qu'une maison est habiiée :
Habillement. Voy. Habit. on ne le dit point d'un homme. » Les fa
HABIT , s. m. [ l'h est muerte ; abi. ] Ce milles qui s'y troûvent habitées. Relat. de la
qui est fait pour couvrir le corps . Au sin- Peste. Dites , qui y habitent, ou bien , qui
gulier , il se dit ordinaireirent des hommes : y sont logées . 20. Habitant n'est ad
---

au pluriel , il se dit aussi des femmes. » Habitjectif qu'en style de Palais : » En relle
déceat, modeste , tout uni , riche , magnifi- maison où elle est habitante. Ailleurs on ne
que. » Le luxe des habits , etc. l'emploie que comme substantif. » Les Ha
Habit , habillement , vêtement , hardes bitans. » Les habitans logeoient sous des
Aą a 2
372 HAB H A B
tentes , et campoient sur les ruines de leurs des choses ; ce qui est une nouveauté. » Le
maisons. Hist.de Saladin. Au singulier , on courage est d'habitude , comme les autres
>

doit dire , un des habitans , et non pas , qualités de l'âme.


un habiiant. Poétiquement, les habi- 2°. Habirude régit à ou de devant
tans des bois , des forêis , les bêtes sauva- l'infinitif. Il y a nombre d'exemples de l'un
ges ; les habitans de l'air , les oiseaux. = et de l'autre régime. » L habitude à yivre
3 °. Dans nos Colonies , habitation se dit de peu , est le plus précieux héritage.
d'une mérairie , d'un héritage que l'on cul- Marm . érez l'abime où va
Consid vous engager
rive , pour en retirer les productions du pays. Une folle habitude à ne rien ménager.
Les Anglais disent plantation. Créb .
Dans son sens ordinaire , habitation est
plus noble que logement. » Apartement des- ,
> » J'ai déjà vicilli dans l'habitude de ne
tiné à l'habitation du Cardinal bibliothé- dire jamais mon secret , et encôre plus de
caire . La Lande. ne trahir jamais , sous aucun prétexte , le
HABITACLE , s . m . Habitation , demeure. secret d'autrui. Télém. » Excités au sang et
Suivant l'Acad. Il ne se dit que dans quel au carnage par l habitude d'ataquer , et la
ques phrases de l'Écritûre, et dans le style nécessité de se défendre. Rayn .
soutenu . » L'habitacle du Très-Haut >, les Il a pris l'habitude
habitacles éternels. Certainement cela est du
De se bien tourmenter , de vivre pour auirui.
vieux style , et ne se dit plus. Ce mot Barth
apartiendrait plutôt au style marotique , co 3 °. Avoir de l'habitude dans un lieu ,
mique ou critique.
pour dire », y demeurer depuis long-temps,
Non loin de l'armorique plage , me parait une locution peu française. » Des
Il est une lle , atreux rivage , gens qui ont eu à Paris une plus longue
Habitacle marécageux. habitude que moi . Anon. L'Académie dit
Gressel,
bien avoir habitude , et avoir des habitudes
HABITANT , HABITATION , HABITER . en quelque lieu , en quelque maison ; mais
>

Voy. HABITABLE. c'est dans le sens d'accés, 'conaissances. -


HARITUDE , s. f. HABITUEL , ELLE , 4°. Tourner en habitude se dit ordinairement
adj . HABITUELLEMEMT , adv. HABITUER , sans régime. L'Ab. Prévor lui fait régir le
v. act . [ L'h est muette : abitude lu - el > datif. » La cruauté commençoit à tourner
е er
ele , èleman , tuè : 4 e muet au ! è en habitude aux Portugais. Ce régime a
moy. 'aux 3 suivans , é fer. au dern. ] Ha- tout l'air d'un anglicisme : on dirait plutôt
bitude, acoutumance , disposition aquise par chez les Portugais.
> sº . Faire habitude
des actes réitérés. Habituel, qui s'est tourné régie l'ablatif. Il met du rouge mais
nt
en habitude . Habituelleme , parndr habitude . ' rarement , il n'en fait pas habitude. La
>

Habituer , acoutumer faire pre e l'ha- BRUY .


bitude. » Bone ou mauvaise habitude. „ Pren- Habituer régit à devant les noms et les
dre ou perdre l'habitude etc. » Mal ha- verbes. » . N'habituez point vos enfans > ne
bituel ; fièvre habituelle , « Il ment , il s'en- vous habituez pas vous-même au repos , à la
nivre habituellement . » On l'a habitué ; il mollesse , au jeu , à jouer , à ne rien faire,
est_habitué ; il s'est habitué à la fatigue. etc. I Il se dit quelquefois avec le pron .
Rem . 1 . On die hodime d'habitude > pers. dans le sens de fixer” sa demeure. »
être d'habitude ; et dansLele Roi
animal d'habitude . >
styleplaisane , Plusieurs
, qui étoit
sesontallés habituer
>

Habitué , comme participe , aauxIndes


.
lesrégimes a
d'habitude ne voulut point d'Abbé dans de son verbe , comme il en a la significa
>

cette place , parce qu'il n'y en avait point tion ; employé comme adjectif et substant.
>

eu encôre. Acad . des Inscr . il ne se dit que d'un Éclésiastique , qui est 1
Et puis d'ailleurs je suis animal d'habitude ; employé aux fonctions d'une Paroisse.“
Où trouverois- je mieux ! Prétre habitué : il est habitué à une telle
Gress, Méch.
Vous n'aimez rien : moi je suis d'habitude. paroisse. » Un habitué de paroisse. Un sim
ple habitué.
Palissot . HABLER , v. neut. HABLERIE , S. fém .
M. de la Harpe ( Hist. des .Voy. ) le dit HaelEUR , EÛSE , subs. masc . et fém . [ Lila
G A G HAI 373
er
s'aspire : 2 ° é fer. au 1' >
e muet au 2d , que de l'extérieur : des yeux hacards ; un
lon . au dern. ] Habler , c'est parler beau- air higard. Cependant , ajoute- t- il , l'Acad.
coup , avec vanterie et exagération. Hable- aprouve esprit hagard , pour signifier rude ,
rie , vanterie , discours plein de mensonges. qui n'est pas sociable. Rousseau la aussi
Hableur , eứse ; celui , celle qui hable , qui employé en ce sens .
>

se vante , etc. » Il ne fait que habler ; tout Toujours ces sages hagards ,
ce qu'il dit n'est que hablerie ; c'est un grand Maigres , hideux et blafards ,
kableur, une grande hableûse.. > On dit Sone souillés de quelque oprobre.
HAGIOGRAPHE , s . m . HAGIOLOGI
plus souvent hableur des hommes , que h.2
bleíise des femmes ; et on dit babillarde de QUE , adj . [ L'h est muette , et plusieurs ne
celles ci , plus souvent que babillard des la mettent pas , et écrivent agiographe >

hommes. * Un Poète modernefait ré- agiologique. ] Le premier se dit , et des Au


gir à Habler l’ablatif , comme à parler. teurs de certains livres de l'Écriture, et de
C'est-là que du hameau, les graves politiques , ceux qui ont écrit de la vie et des actions
S'enfonçoient en hablant desCailhava.
nouvelles publiques. des Saints.nonL'Acad. le qualifiemais
d'adjectif
des Li
et le dit des Auteurs >

Če régime est inusité. Habler se dit absolu vres autres que ceux de Moyse et des Pro
ment.
phères. Elle n'a pas l'usage pour elle , ce me
HACHE , s. fem. HACHEREAU , s. masc. semble.Hagiologique,quiconcerne lesSaints.
HACHETTE , s. fém. [ On aspire l'h :h.ch HAIE , s. fém . [ HÊ , monos. long : l'h
hichero , hzchete - La hiche , le h..hereau
h ... hereau , s'aspire : la haie . et non pas l'haie. ] Clo
la hachette , et non pas l'hache , l'hachereau , tûre d'un champ , faite deronces , d'épines,
e
>

l'hachette : 2 ° e muer aux deux prem . è moy. d'arbustes épineux, etc. Le long de la haie ,
au - 3 °. ] Hache est un instrument de fer. derrière la haie. =- Figurément, se mettre ;
tranchant , qui sert à fendre et à couper le se ranger ; être en haie , ou des deux côtés ,
bois. Hachereau , petite coignée. Hachette ou d'un seul , en ligne droite ; comme font
petite hache. Marteau tranchant d'un côté. les soldats , quand quelqu'un de leurs Ofi
Avoir un coup de hache à la tête , ou ciers , quelque Prince , etc. passe. On die
simplemene , un coup de hache, être un peu dans le même sens , border la haie.
fou. = Faię à coup de hiche ; mal fait. HÂILLON , s. m . [.Ha-glion : r"e lon.
Voy . SERPE . mouillez les ll : ai n'a pas le son d’e i; l'a
HACHER , v. act. HachIS , s . m. HA- y a son propre son , et l'i n'est là que pour
CHOIR , s. m .. HACHÛRE , s. f. [ L'h est as- faire mouiller les ll : l'h est aspirée ; le
pirée . On dit , il faut le hacher ; et non hâillon , et non pas l'hâillon . ] Vieux lam
>

pas l'hucher ; le hachis , le hichoir , la ha- beau de toile et d'étofe. Ce mot s’emploie
Haché , ordinairement au pluriel. » Que voulez-vous
chüre. , et non pas l hachis , etc. - Haché
-chi , choar , chüre . On écrivait autre- » Couvert de hâil
faire de ces haillons.
fois hucheuré. ] Hacher , c'est couper en pe lons .
tits morceaux . Hachis , viande ou poisson HAINE , s. fém . HAINEUX , EÛSE , adj.
>

hachés. Hachoir , petite table ou planche de [ Hène


Hène , he-nell , nell-ze : 1 "" è moyen au
chêne , sur laquelle on hache les viandes . jer , é fer. aux deux aùrres , dont la 2me.
> >

» Hacher du veau , ect. Hacher menu. Ha- est longue. L'h s'aspire : la haine , et
>

chis de perdrix , de carpe , etc. ce hachis est non pas , l'huine , etc. ) Haine inimitié
fort bon . » Nettoyez ce hachoir.
>

passion qui fait haïr. » Avoir de la haine


Hachûre ne se dit qu'en termes de Gra- pour... Porter de la haine à... Concevoir
veurs , pour signifier des traits gravés , soic de la haine contre... Encourir la haine de...
à l'eau forte , soit au burin , et croisés les Avoir , prendre quelqu'un en haine. » Il
uns sur les aîtres pour produire les ombres ; jura une haine irréconciliable aux Francs.
et en termes de Blason , des traits horison- Marin , Hist de Saladin .
taux , perpendiculaires ou diagonaux , qui
> S ll ne signifie quelquefois que aversion ,
marquent la diférence des couleurs . répugnance. » La haine des procès.
HÄGARD , ARDE , adj . [ On aśpire l'h : Haine , aversion , repugnance , antipa
Hagar , garde. ) Farouche , rude. Il sem- thie ( synon. ) Le mot de haine s'aplique
ble à la Touche que ce mot ne se dit bien plus ordinairement aux persones. ( On die
374 HAI H AI
pourtant avoir de la haine pour le vice, le avoit
HAIN
en haine les raports.
mensonge , la faterie , etc. ) Les mots d'a EUX Qui est naturellement porté
version et d'antipathie , convienent à tout à la haine. Ce mot avait déjà vieilli dans
également , ( ont pour objet les choses le siècle passé , et la Bruyère le regrettait. »
comme les persones ) on ne se sert de celui Valeur , dit- il , devait nous conserver va
de répugnance qu'à l'égard des actions; c . leureux ; haine , haineux ; peine , peineux ;
à. d . lorsqu'il s'agit de faire quelque chôse. pitié , piteux. L'Acad . le met sans re
-

La haine est plus volontaire , et parait marque , et des Auteurs modernes l'ont em
jerer ses racines dans la passion et le res- ployé. » Si vous me punissez de vous avoir
sentiment d'un cæur irrité et plein de fiel : si bien servi , craignez qu'on ne hain
vous com
l'aversion et l'antipathie sont moins dépen- parę aux Philosophes ingrats , eux et
dantes de la liberté , et paraissent avoir leur vindicatifs de ce tems. Le Frans , Dial. de
>

source dans
naturel
le temp cetteent
; mais avec éram
ou dans le , l'a- neux
diférence que goûc Lucien, .etc.
» Hom me violent, impé tueux , hai
Th. d'Éduc. = Anciènement
version a des caûses plus conies ; et que on le disait substantivement pour énemi.
l'antipathie en a des plus secrettes. Pour la Dans un sonet sur le chien d'Henri IV ,
répugnance , elle n'est pas comme les aî- d'Aubigné dit :
tres , une habitude qui dûre : c'est un sen Mais il fut redoutable
timent passager , causé par la peine ou par A vos haineux , aux siens , pour sa dextérité.
9

le dégoût de ce qu'on est obligé de faire. HAIR >, v. act. HAÏSSABLE , adj . [ Ha-i,
GIR . synon . i-sable : l'h est aspirée ; le haïr. * Ceux
Rem. Haine a un pluriel en vers et dans qui
le discours élevé.
prétendent le plus d'haïr et de fuir le
genre humain , cherchent un admirateur.
Combien je vais sur moi faire éclater de haines. Crousaz. Dites , de haïr. ] Je hais , tu hais,
Dit Pyrrus à Andromique ; savoir , la haine il hait , nous haïssons, etc. je haïssais;j'ai
d'Hermione, celle de Menelas, celle de toute haï ( il n'a pas d'aoriste ) ; je haïrai , haï
la Grèce. » Combien de fois , pour ne point rais ; que je haïsse ( pour le prés. et
s'atirer des haines par sa liberté à contredire , l'imparf. du subjoncrif ); haïssant , hai. =
un esprit éclairé , mais souple et timide , * Le P. Follard écrit toujours haït au pré
a laissé l'imprudence er l'ignorance risquer sent ; mais haït est de deux syllabes , et le
et perdre l'État. Neuville. - Haine, régissant vers où il l'emploie n'en demande qu’une,
En secret
la prép. de , ( le génitif) a un sens actif ;
>

spart hais.
et il a un sens passif , quand il régit les
> Vous protégez ce Grec que votre e
prép. pour ou contre . La haine des Juifs Themistocle .
c'est la haine qu'ont les Juits ; la hiine pour Il n'y aurait , ni rime, ni mesûre. Il falait
ou contre les Juifs , c'est la haine que l'on a écrire hait. isin Celui qui aime l'iniquité',
contr'eux . Il me semble donc que Fleuri haït son aine. P. Berthier ou son Imprimeur.
s'est mal exprimé , quand il a dit : » Heli- Ôtez les deux points : hait son âme
con s'apliquoit à inspirer à Caligula la haine * Me. Dacier écrit à la première persone
"
des Juits ; et qu'il devait dire , de la haine du prés. haï avec l'ż tréma et sans s. » Je
pollr les Juifs. = On dit pourtant , la haë, plus que la mort , ceux qui déguisene
haine du prochain , pour dire , la hiine leurs sentimens. Iliade. Il y a là une double
qu'on a pour le prochain , comme on dit ; faûre.
l'amour du prchiin , etc. mais ce n'est pas HAÏR , c'est vouloir mal à ... Haïr sor
une conséquence pour d'aâtres mots. = prochain , ses énemis . » Les haïr mortelle.
Avoir la haine du public , c'est être l'objet ment ; à mort , à la mort. Et proverbia
de la haine publique. Cette phrase confirme lement haïr comme la peste 2 comme la
notre remarque . mori . = Avec les choses pour régime ,
=

En haine de , adv. » Tout le monde de- avoir en horreur ‫ ;و‬haïr le vice , l'erreur , le
vrait s'unir contre les méchans , en huine mensonge ; ou seulement , avoir de l'aver
de leur inhumanité. Joint au verbe sion , de la répugnance. » Haïr les com
avoir , il n'a point de régimne , et c'est ce plimeris , les livres, le travail , le repos , la
verbe qui r'git le nom à l'acusatif . » La solitude , ete. Haïr le froid , le chaud , etc.
société serait plus tranquille, si tout le monde Être haï et se faire haïr régissent
H A L HAL 273
l’ablatif. ( la prép. de. ) » Les génies tracassiers sous la lettre A , elle met Albrené. Voy. l'ar
son hais , ou se foni haïr de tout le monde. ticle précédent. ) Au propre , et en termes de
Rem . Duiret dans sa Sophonisbe , dit hais Fauconerie ; dont les pennes, les ailes sont
à l'impératif en deux syllades. Hais-moi, si rompûes. Au figuré. (st. famil.) Fatigué ,
tu veux , ablörre ma persone. Cet imperatif mouillé , déguenillé , en mauvais ordre, en
ht
est peu usité : mais il est utile , et quelque- mauvais équipage.
fois même nécessaire. Il semble qu'on devrais HÂLE , s . m . HÂLER , v. act . [ l'â est
le prononcer ha -is en deux syllabes , plutôt long , eret 1l'hh s'aspire : le hâle; se hâler : 2
I
que huis en une seule , tant parce que la pro- muet au 1 " , é fer. au 2d. ) Impression de
nonciation est plus soutenûe , que pour ôter l'air sur le teint en le rendant brun et rou
l'équivoque de ait , tems du v, avoir, Mais ce geåcre ; sur les herbes , en les férrissant, » Il
n'est.pas l'usage. Eh bien ! il n'y a qu'à le faire fait un grand hále. » Les femmes craignent le
venir: Hüir , est toujours de deux sylla- hile. » ° Le hâle fane les herbes. » Lesoleil
bes , excepté au sing. du prés. de l'indicatif : hâle en été ceux qui voyagent,
je huis , tu hais , il hait. Ces deux difcrentes HALEINE , s. f. HALÉNÉE , s. f . Halt.
prononciations se trollvent réunies dans ces . NER , V. act. [ l'h estmuere : alène , léné - e :
vers de Racine. léne : 2 è moy .. au 1" , é fer. aux 2 alltres.
Et je souhaiterois dans ma juste colère , L’Acad. Trév. le Rich. Port. ne mettent point
Quechacun lehuit, comine le haitson Père. d'acc . sur la 2de des deux derniers > et
On doit être atentif à mettre le trema ( les 2 écrivent hilenee , halener : Richelet écrit
point sur l’i ) par-tout où haï ese de deux sylla- halénée ou haleinee ; haléner ou haleiner :
bes. = Hair , a quelquefois pour ad regime nous croyons le '' préférable , et pour l'or.
la prép. de. - Je hiis le Cardinal d'Étrees de tographe et pour la prononciation. Il nous
sa bonne volonté . Sev . semble qu'il est davantage dans le génie , et
HAÏSAELE , qui mérite d'être haï. Il se dans l'analogie de la Langue. ] Haleine SC
dit des persones; homme fort haïssable ; et die de l'air aitiré et repoussé par les poumons.
des chises ; » Rien n'est plus huissable que le Halénée respiration accompagnée d'une
>

péché. Ah ! que les procés sont haïs sabl es


e. odeu r désa gréa ble. Haléner , sentir la bêre ,
HAIRE , s. f. [ Hère : 1" è moy. 2 ° e muet : en parlant des chiens. » Avoir l'haleine douce
l'h s'aspire : la hiire. ] Chemisette de crin , ou forte , mauvaise , etc. » Il nous dona une
ou de poil de chèvre , que l'on met sur la chair halénée de vin , d'ail , etc. » Dès que les
par esprit de mortification. Porter la haire. chiens eurent halené' la bête.- Fig. st. famil.
F * Autrefois on le disait au masc. pour Haléner quelqu'un , découvrir ce qu'ila dans
hère, mais on ne le disait pas tout senl , et il l'âme.
alair de compagnie avec pzůyre. La Fontai- Haleine , soufle. ( Synon. ) Le soufle presse
>

NE lui ôte cette coinpagnie , et dit haire tout et contraine est plus fort et plus sensible que
seul . la simple haleine. Avec l haleine vous échau
Vos pareils y sont misérables , fez , avec le soufle vous refroidissez. Votre
Cancres, háires , et pauvres diables. hiléine fera vaciller la lumière d'une bougie :
Suivant l'usage , il falait , pulvres hères et votre soufle l'éteindra. On dit l'haleine des
paûvres diables. L'ancien Trév. dit Haire ou Zéphirs , et le soufle des aquilons, etc. Roub .
Hère : le 2d est le seul conforme à l'étymolo- Synon .
gie ( Herus ) et à l'usage actuel . Des vents les brûlantes haleines.
* HAIREUX ou HÉREUX , EŃSE , adj . > Le Franc.
Richelet. Froid er humide , en parlant du Rem . Haleine , entre dansbeaucoup d'ex
kins. L'Acad. ne le met pas . pressions du style simplc. Avoir beaucoup
HALAGE , s . m . [These muelle ; alaje. ] d haleine ; avoir la faculté d'être un tems
>
L'action de haler , de tirer un bateau . considérable sans respirer . Tout d'une
HALBRAN , s . m . [lh s’aspire , Acad. le haleine ; tout de suite et sans se reposer. »
Halbran. Sous la lettre À , l'Acid.met Albran. Boire un grand trait ; réciter un discours
Ces deux articles sont en contradiction . Le tout d'une haleine. Fig. » Ne me gron
Dic . de Trév. renvoie de Albrent ou Alebran dez point sur la longueur de mes lettres : je
à Halbran. ] Jeune canard sauvage. ne les écris point tout d une haleine. Sév.
HALBRÉNÉ, ÉE , adj . [ l'h s'aspire.Acad. = Courte haleine : Asthine. = Faire ou
3,6 HAL HAN
tenir des Discours à perte d'hiline , des HALLIER , s. m. [ 1 h s'aspire : ha -lie': 2 6
>
discours vagues et trop longs. - Tenir € 11 fer. ] Buisson fort épais. » Parmi, àà travers
haleine , dans un état d'incertitude >
mélé les hlliers .
d'espérance et de crainte. » Je vous ai tenus HALTE , s. t. [ Aspirez l'h ] Pase , que
en haleine pendant une longue suite d'années, font des gens de guerre , dans leur marche.
et à la fin je me suis moquée de vous. Fonten. Faire halie. - Holte ,Interjection. Arrêtez .
Tenir des troupes en håleine , est autre chôse ; Falle, est aussi le repas qu'on fait pen
c’estnepas les laisser reposer, de peur qu'elles dant la halte. On le dit des chasseurs, des voya
des gerus de guerre. » Hálie
geurs ,, comme des
ne s’amolissent. = Hors d haline. » A la geurs
fin on les vit acourir kors d'haleine. Id . c. à. de chasse. Il avait fait préparer une bonne
= Afaire
d . tout essouflés. = ouvrage de halte. Voy . AITE .
A faire , ouvrage
longue haleine , qui demande beaucoup de HAMÁC , s. m . [ l'h s’aspire : on pron. le
tems. = Haleine ( perit soufle ) de vent : » 11 c final. ] Espèce de lit , fort en usage dans nos
ne fait pas une haleine de vent. colonies d'Amérique. C'est une forte toile sus
· HALER , v. act. [ 1h s’aspire : l'a est bref pendue
HAMEAU
à deux point fixes.
et sans accent , à la diférence de Haler , doner > aspi
, s. m . [ Ha -mo : 1 h est
du hâle. Voy. HÂLE. ) 1°. Tirer à force de rée : plur . hameaux ) Petit nombre de mai
brâs et avec une corde . Haler un bateau . » sons écartées du village ou de la paroisse, ».
= °. Exci. Ce n'est pas un village ; ce n'est qu'un hu
Hale , hale ! crient les Bateliers.32
te: des chiens à se jeter sur... Haler les chiens meau ; un méchant hameau.
après quelqu'un . HAMEÇON , s. m . [ l'h est muette : ame
HALETANT , ANTE , adj . HALETER , son : 2 " e muet J. J. Rouss, ou son Im
lon.
v . n . [ l'h s'aspire : 2 ° e muet ; 3° lon . aux primeur aspire 1 h : » Ils inventèrent la ligne
deux premiers , é fer. au dern. ] Haleter , et le hameçon. Dites et l'hameçon . ) Perie
soufler, comme quand on est hors d'haleine. crochet de 'fer ou de fil d'archal, qu'on met
Haletant , qui halère , qui est essouflé. » Ce au bout d'une ligne , avec de l'apât , pour
chien ne fait que hileier. » Il arriva tout prendre du poisson . — En styl . fig. famil.
haletant. mordre à l'hameçon , prendre l'hameçon , se
HALLE , s. f. [ l'h est aspirée : Hale : la laisser leurrer , tromper.
halle. ] Place publique , ordinairement cou- HAMPE , s. f. [ Hanpe : l'h est aspirée :
>

verte , qui sert à tenir le marché ou la foire. " lon. 2° e muer. ] Le bois d'une halebarde.
» Grande halle , sous la halle. A la halle , aux On doutait du tems de Vaugelas , s'il
halles.. On dit , en st . prov . d'une mai- falait dire , la hampe ou la hante d'une hale
le 1' ' est
son , où il se fait beaucoup de bruit , et où barde ; et il se contente de dire
> que
toute sorte de persones abordent indiférem- incomparablement meilleur ct' plus usité.
ment , que c'est une halle. Le langage Mais depuis la remarque de Menage ,on ne
T.
des Hales; langage bas et grossier.» La scène dit plus que la hampe . "Th . Corn. L. 1.3
comique fut long-tems en proie au burlesque on dit aussi la hampe d'un pinceau.
de Scarron. Ce langage des halles , si opose à HANCHE , s. f. [ Aspirez l'h : la hanche:
la délicatesse et au ton précieux , alors en pre lon. 2° e muer. ] La partie du corps hu
vogue , fut cependant goûté de la multitude, main , dans laquelle le haut de la cuisse est
Journ . de Mons. emboíté. » Avoir mal à la hanche. » Elle a
HALLEBARDE ou HALEBARDE , s . f. de grosses hanches : elle n'a point; elle a
HALEBARDIER , s . m . [ On aspire 1 h ; la er
trop de hanche.
halebarde :: 2° e muer , dern . e muet au i > é HANGAR , s. m. [ Aspirez l'h : le hangar.]
fer. au 2d , un halebardie , et non pas u -nale- Espèce de remise ouverte par devant , destinée
bar-die. | Halebarde , pique garnie par le haut pour des chariots , des charrettes , etc.
d'un fer large et pointu , traversé d'un aûcre HANNETON , ou HANETON , s. m.
en forme de croissant. Halebardier , sorte de [ 1h s'aspire : 2 e muet.) Insecte, qui a des
garde à pied , qui porte la halebarde. ailes , et quiparait au printems. = On dit ,
La halebarde , est l'arme que porte un ser- st. prov. étourdi comme un haneton. » C'est un
gent dans une compagnie de Fantassins. Ainsi, haneton.
doner la halebarde à un soldat , c'est l'élever * HANICROCHE . C'est ainsi que ce mot
au grade de sergent. est écrit dans les Lettres de Madame de Sévi
gné
HAR H A R 377
gne' et dans l'ancien Trévoux. Voy . ANICRO- sone , pas même Télémaque , tout grand
CHE. harangiieur qu'il est. Mine Dacier , Odyssée.
HANTER , V. act . HANTISE , s. re
f. [ 1h En style familier et critique , on apèle
1
s'aspire : le hanter , la hantise : "e lon. 2 harangue un discours ennuyeux ; harangueur,
lon . au 2d , é fer. au 1 ' ' : l's a le son du z. ] un grand parleur ; ou un homme, qui a
Hanter , visiter souvent et familièrement. acoutumé de faire des remontrances sur tout.
Hanrise, fréquentation . = Hanter , se dit Haranguer , parler beaucoup et avec em..
>

des persones ; hinter les bones ou les mau- phase .


vaises compagnies ; et des lieux ; Hanter le HARÂS, s . m . į Aspirez l'h ; le harâ : 2 °
bårreau , le Palais , les foires , les cabarets , lon . ] Lieu destiné à loger des étalons et des
etc. = V. n . Hanter chez quelqu'un , en jumens,
bon lieu , en de mauvais lieux .
pour élever
HARASSER
des poulains.
v. act. " [ l'h est aspirée : >
е
HANTISE , est vieux , bâs et populaire : il Haracé : 3e é fer. ] Lasser fatiguer . » Le
train du cival m'a harassé. » Il est lâs et
n'est bon que pour le marorique.
Souvenez- vous , quoique le cour vous dise hurassé. Cheval harassé. Troupes harassées.
De ne jamais former nulle huntise , = On dit aussi , avoir l'esprit harassé.
Qu'avec des gens dans le monde aprouvés. HARCELER , ev . act. [ On doit aspirer
Ronss. l'h : 2 e muet , ; ' é fer. Devane la syll . 'fém .
2
>

L'Acad. dit seulement qu'il est du style fami le ? " e se changeen è moy. » Il harcele, har
lier , et qu'il ne se dit guère qu'en inauvaise cèlera. ). Provoquer ,importuner. » Il faut
part. le harc:ler pour le faire travailler. » Il n'a
HAPPELOURDE ou HapeLOURDE , s. f. harcelé pour m'y faire consentir. = Fati
[ l'h est aspirée: 2° et dern. e muer. Au guer par des combars continuels. » Il évita
propre, pierre faûsse, qui a l'éclaret l'aparence uneles
action générale et se contenta de harces
infidèles. Hist. de Saladin .
d'une vraie pierre précieúse. Au figuré, ce ler
qui a plus d'éclat que de valeur. -- Persone , HARDE , s . f. [ 1h s’aspire :la harde . ]
qui sous un bel extérieur n'a pas d'esprit. Troupe de bêtes faûves.= * Le Traduc
HAPPER ou Haper , v. act.[ 1 h s’aspire : teur du Voy.d'Anson , met herde , parce qu'il >

le haper et non pas l'haper . ] Il se dit propre- traduit litéralement le mot anglais herd , que
ment des chiens :prendre avidement avec la Boyer traduit pourtant par Harlaspi e.
gueule ce qu'on lui jète. Figurément , Arra- HARDES , s . f. pl . [ l'h est rée. ] Il se
per , saisir. » Les sergens i ont hapé , style dir en général de toui ce qui est de l'us age né
familier. cessaire et ordinaire pour l'habillement. Voy.
KAQUENÉE , s. f. [ Aspirez l'h , une Haeit.-- Ce mot n'a point de singulier.
haquenée , et non unakenée : 2° e muet , 3º é HARDI , IE , adj . HARDIESSE , s. f.HAR
ter. etlong. 1 Cheval ou cavale de médiocre DIMENT , adv. [ l'h doit s'aspirer dans tous
>

tâille, qui va ordinairement l'amble. ces mots . Hardi , -e , di -ee, diman : 2" lon.
HARANGUE , s. F. HARANGUER , V. act . au 2d ; ‫ܨ‬jº‫ ܘ‬emuet au 2d , è moy.au 3 : ] = O

e n .HARANGUEUR , s. m . [ l'h s’aspire ; la Quelques Poètes pour leur comodité sansdoute


harangue , le harangueur, etc. et non pas n'ont point aspiré 1 h .
>

l'arangue , l'arangueur ; plus d'harangues : Impuissans dans la guerre , assassins dans la Paix.
L'Ab. Des Font. ou son imprimeur. Il faut Laches pour vous défendre , hardis pour les for
plus de harangues : on lit aussi dans le même fai Thomas ,
Auteur l'habitude d'haranguer , pour de La Fontaine , ou n'aspite point l'h , ou il fait >
harenguer, etc. 2° lon. 3 ° e inuer au jer , é fer. hardiesse de 3 syllabes seulement.
au 2d. ) Discours fait à une assemblée , à un Son fait consistoit en adresse.
Prince , à une persone distinguée. Il est peu Quelques termes de l'art et beaucoup de hardiesse.
usité aujourd'hui . On dit plutôt discoirs. Dans le Voyage de Chapelle et de Bachau
= laranguer , prononcer une haran- mont , l'h n'est point aspirée dans hardiment.
gue . Huranguer le Roi, le Peuple , les Quoi donc , ici l'on ôsera
Soldats. Il se dit surtout dans les histoires Dire hırdiment ce qu'on voudra.
anciènes. Harangueur, celui qui harangue. Il llenage, qui cite ces vers, avertit M. de
ne se dit ordinairement que par mépris et Bachaumont que l'h dans hır.liment est aspi
pour se moquer. „ Nous ne craignons ici per- rée. » Lus Scolastiques , die M. Linguer ,écri.
Tome 11. B b b
HAR HAR
378
voient avec autant d hardiesse que Cicéron . Fig. femine qui se plait à quereller ,à
manière dire des injures. » Crier , parler , dire des
ll dit, ailleurs de hardiesse. La "ree manière
doit donc être mise sur le compte de l'iin- injures comme une harengère .
primeur. HARGNEUX , EÛSE , adj . [ Aspirez l'h :
e
Hardı et HARDIESSE , se prènent en bone mouillez le gn : 2 lon . Harg nella , nců ze. )
>

ou en mauvaise part , suit au propre , soit Qui est d'huineur chagrinc, querellcûse. »
au tiguré, selon le sujer dont il s'agit. Tantôt Homme hargneux ; avoir l'esprit hargneux;
ils signifient assurance et couruge , et tantôt femme hargneuse : elle a l'humeur hargneuse.
audace er simérité. » Hardi soldat , hardi ca- On le dit par extension des chiens qui
pitaine. Discours hirii, réponse hurdie , etc. mordent , et deschevaux qui mordent ou qui
Avoir , montrer , témoigner de la hirdiesse, ruent. En st. prov.on apèle chien har
manquer de hır.liesse, » La hardiesse de cette gneux , un hommemutin et querelleur. Et le
action fut admirée . » Tout le monde fut ré. proverbe dit que : chien hirgreux a toujours
les oreilles déchirées.
volté d'une si ,grand e hardiesse , et ..
Hardiesse audace , éfronterie , ( synon .) HARGNERIE , s . f. Ce mot est de l'inven
Il y a dans la hardiesse quelque chose de tion de J. J. Rouss. » Le véritable respect
mâle; dans l'audace , quelque chose d'empor. qu'on doit au Public , est de lui épargner les
té ; dans l éfrontarie , quelqu e chose d'incivil. pecites hh.ranaries d'Auteurs , dont on remplic
La hardiesse marque du courage et de l'assu- les écrits polémiques.
rance ; l'audace marque de la hautcur et de HARICOT , s. m . (On aspire l'h : le t
la réimérité ; l'éfrontcrie marque de l'impu- final ne se pron. pas.) Il se dit , et d'une
. dence. Gie. Synon. = L'homme « frente plante à Heurs légumineûses , et des semences
>

> est sans pudeur; l'homme audacieux, sans res- que contienent les siliques qu'elle porte ;
pect ou sans rénexion ; l'homme hardi, sans qu'on apèle aussi fèves des haricots ,
crainte. » La h..rdiesse , avec laquelle on doit
ilarico !, est aussi le nom d'un ragoût de mou
toujours dire la vérité , ne doit jamais dégé- ton avec des navets , etc. » Manger un hari
nérer en audace , et encôre moins en efronie- cor . C'est ce qu'en Provence on apèle la care
rie. Éfronté , ne se dit que des persones : bonade.
L'ardi et audacieux , se disent des persones et HARIDELLE , s. f. [ l'h est aspirée : hari
c
on s
des acti , des Di sc ou rs . En cy cl. Be au zé c . dè : 3 ¢ è móy . 4° e muet . ) Méchant cheval
le
Rem. Hardi er hardiesse régissent à , ee maigre. » Ce n'est plus qu'une huridelle ; une
l'infinitif. » Hardi à décider. » Peut-on sou- vieille , une méchante hiridelle.
frir sa hardiesse à décider de tout à fort et HARMONIE , s . f. HARMONIEUX , EÛSE ,
àà travers. = Mais on dit uvoir la hirdiesse adj . HARMONIEUSEMENT , adv . [ Th est
de dire , de faire. armoni.e , eû , eû zeer, eu -ze -man:
On dit aussi prendre inucite : armonie
la hardiesse pour la licen'e , mais seulement 3 ' lon . au 1 " ' : 4 ° e muet au i'r , lon., aux :3
dans le style familier. » Excusez- moi , si je autres : 5 ° e muet au 3e et 4' . Harmonie , est
prens la hirdiesse de vous représenter, etc. l'acord de divers sons. » L'harminie des ins
» Qui vous a fait prendre celle hirdiesse? trumens. » Il y a dans ce chąur plus d'harmo
HARDIMENT , avec hardiesse. » l'arler , nie que de milodie . On le dit des vers , et

mentir hurdiment. mê.ne


Sans hésiter. » Dites- mê prose. » Ce nombre caché : celle
ne de la pròse.
lui hardiment que , etc.
> secrète harmonie du discours, qui sans avoir
HARENG , S. m. HARENGEAISON , s . f. la servitud : er l'uniformité de la Poésie , en
HABENGÈRE , s. f. [ : lusieurs écrivent coll). conserve souveni toute la douceur et toutes
me on pron . harang , etc. avec un a : l'h s'as. les grâces. D ugress. » Ces présendus désor
.

pirc. Harun , gezon , gère : 2 ,lon. ; “ è moy . dres sont nécessaires à l'harinmie de toutes
au zd et au ; , long à celui-ci, ] Petit poisson ,
>
les parties de la terre. St Pierre. = Fig.
qui ne se pêche que dans l'océan , et qui Concert, acord. » Ce qui fait la beauté d'un
vient par troupes, et multiplie prodigieuse- bâtiment, c'est la parfaite harmon ie de toutes
ie civile se dé
ment . » Les côtes de la mer noire sont le les parties. » Dès que l'harmon
terme de l'émigration des harengs. St. Pier- mcnt , toute la religion elle -mêine chancelle.
RE . Harengeaison , tems de la pêche du ha- Massillon .
reng. Harengère , poissarde , femme qui
> Harinonieux , qui a de l'harmonie. ”
vend des harengs et aûires poissons en détail. Chant harmonieux . = Mélodieux. Musi
HAR HAR 379
que, voix harmonieuse ., nieusse
Harmonieu
Harmo e ler en se jetant l'un sur l’alltre, ou simple
ment, avec harmonie. » Ils chantaient harmo- ment, disputer avec indécence. » Ils se sont
nieusement. harpaillés . Sc. famil .
HARMONIQUE , adį. [ Armonike . ] Qui HARPE , s. .f.[ l'h s’aspire : 2° e muer. [Ins
produit l'harmonie. Il n'est point synonyme trument de musique , qui a plusieurs cordes
d'harmonieux : celui- ci est l'éfet , l'aûtre est de longueur inégale, et qu'on touche des deux
la caûse. » Sons harmonieủx : intervales har . côtés avec les deux mains en même tems. »
moniques. Toucher la harpe. » David est peint jouant
*HARMONIQUEUR , HARPoèr
er
s . m. Le " est de Rous
MON,IST E , de la harpe . (Ondiepincer de la hurpe.Ma
leseau et n'est. RIN ) »
e RIN . ) » Un joueur de harpe.» Au son de la
bon que pour le marotique. Musicien. harpe. On die bâssement d'un voleur
Et s'avez los de bon poériqueur qu'iljoue dilzharpe, pourdire qu'il prend
Aussi l'avez de bon harmoniqueur. subrilement avec la main .
Le 2d est de Rousseau Ic Philosophe. Qui est HARPER , v . act. [ l'h s’aspire : herpes ]
savant dans l'harmonie. » Je ne doutois pas Prendre et serrer fortement avec les mains. »
que le sieur Noblet ne fûc bon harmoniste er Il l'a hurpé. = Se harper , se saisir , se
n'acompagnât très exactement. prendre l'un l'aútre avec les mains. ( Sc. famil.).
* S'HARMONIER , est un mot de M. de i Ils se hırpèrent. » Elles se sont hirpées.
Saint- Pierre , » Une large lisière de gazon HARPIE , s. f. [ On aspire l'h :: 2Ton. 3 °
d'un beau verd gris... s'harmonie d'un cô :ó e muer. ] Grand oiseau fabuleux , extrêine
avec la verdure des bois , et de l'autre avec ment vorace, qui avait un visage de femme
l'azur des Hots. Étud . de la Nat. et des oncles fort crochus et tranchans.
HARNACHER , v. act. HARNOIS , s. m . On le dit figuréin'nt , de ceux qui prenent
[ l'h s'aspire : harnáché, harnê : dern .' é fer. avec avidité le bien d'autrui : » Les deux
au 1"' , couv. ec long au 2d . == Suivant harpies dévoroient chacune un poulet. Le
Ménage , le motharnois se prononce de deux Şage. » Les gens de chicane sont des harpies,
manières. On dit , en parlant des harnois de vraies harpies; et d'une femme méchante
des chevaux , harne : mais dans endosser le et criarde : » C'esi'une herpie .
harnois , suer sous le harnois , je dirais har- HARPON , s. m . HARPONER > v. act.
noa : cette distinction n'a pas été admise par HARPONEUR , S. m . [ l'h est aspirée. ) Espèce
l'usage. = Il seraitmieux d'écrire harnais, de dard , dont on se sert pour la pêche des
pour mieux marquer la prononciation .] Har- baleines et alîcres grôs poissons. Harponer ;
nois ou Harnais, s'est dit aútrefois de l'ar- acrocher avec le harpon. Harponeur ,
mûre complette d'un homme d'armes. Il est Pêcheur choisi pour lancer le harpon.
resté , en ce sens , dans ces expressions figu-
> HART , s. F. [ l'h s’aspire : la harta )
rées , endôsser le harnois , embrasser la pro- 1° Lien d'osier ou d'aûtre bois fore pliant ,
fession des armes.métier
Blanchirarmes.
sous le harnvis , dont on lie les fagots. 2. La corde dont
yieillirdans le des On le on étrangle les criminels. Style d'Ordonan
ditpar plaisanteric d'un hommed'Église ou ces. » Souspeinede la harı , d'être pendu. *)

de Robe. En style proverbial , s'échal- HASARD ; s. m . HASARDER , v. act .


fer dans son harnois, parler de quelque chose HASARDEUX , EÙSE , adj . HASARDEUSE-,
avec beaucoup de véhémence. „ '11 s'échaufe MENT , adv. [ Aspirez l'h : plusieurs écrivent
dans son harnois, pour prouver cette étrange commeon prononce : hazard , etc avec unz :
assertion . 3º é fer, au 2d , lon . aux 3 dern.
er
- Led
HARNAIS , ne se dit plus au propre que de ne se prononce jainais au 1 °r. ] Quelques
>

Péquipage d'un cheval de selle ; et de tout ce Auteurs ou Imprimeurs n'aspirent point l'h
qui sert à ateler des chevaux de carrosse , de dans ces inots. » J hasarde aujourd'hui la
>

charrette , etc. = Cheval de harnois , cheval lectre que j'ai l'honeur de vous écrire. Anon .
de charrette .
Dites , je hasarde. » Qu'hasardez, vous dans
HARNACHER , Mettre le harnais, » Har- l'entreprise dont il s'agit ? Rollin . Il fautdire,
nacher les chevaux ; un cheval , ctc. Cheval que hasardeu- vous ? » Me sera-tilpermis
bien harnaché : mule richement hurnachée. d'hasarder une conjecture ? Paulian . Dict . de
HARPÀILLER , (se )v. réc. [ 1 h est aspi- Phys. Il falair , de hasurder.
е
rée : harpa -glié : lon. ; ' é fcr. ] Se querel- HASARD) , 1 Fortune , sort , câs fortuit.
B b b ‫ܐ‬
380 HAS H A T
Coup de hasard ; éfet du hasard .» C'est un Et siparun hasard le peuple pensoit bien ,
grand hasard s'il réussit , etc. Stehasard , Ils raisoneroient mal , pour ne le suivre en rien .
un destin aveugle. » Il est absurde de mettre Le Poère avait besoin d'une syllabe de plus.
de l'ordre et de la sagesse dans les effets du HASARDER , c'est risquer exposer au pé
hasard Le Comte de Valmont. En style ril , au hasard. » Hasarder son argent au jeu;
poérique , il se dit au pluriel des dangers de son bien dans le comerce. » Hasarder sa vie ,
la guerre. sa réputation. Hasarder , risquer. ( synon .)
On t'a vu cherchant les hasards Le premier de ces mots n'indique que l'incer
Braver mille morts toujours prêtes. titude du succes ; le second menace d'une
Rouss. mauvaise issức. A chances égales on
, hasarde:
Er au singulier , de la victoire , de la fortune. avec du désavantage , on risque. Vous hasur-.
Bientôt sa valeur Souveraine dez en jouant contre votre égal : vous risquez
Dans l'école du grand Turenne , contre un joueur plus habile . L'homme froid
April à fixer le hasard. et prudene hasarie peu : l'homme ardent er
2 °. Risque , péril . » Courir ou courre intrépide risque beaucoup. La raison même
hasard de. » Il a couru hasard de sa vie , de ' hasarde ; la passion risque , etc. Rous.
son honeur. sans ne
absolument et* On le dit point aujourd'hui HASARDER
régime. Corneille dit dans Synon . , avancer témérairement : »
la Toison d'Or . Je le perdrois sans eux , sans C'est hasarder indiscrètement les acusations les
eux il court hasard . - L'Acad. met aussi plus odieuses. Cochin. Se husarder , régie
courir hasard , courre hasard : courir un à devant les noms et les verbes. » Wallace se
grand hasard. J'ôse dire qu'il n'y a que la hasarda par degrés aux entreprises les plus
dernière phrase , qui soit de l'usage actuel. importantes. Hist. d'Angl.» Je me hasarde
= ll entre dans plusieurs expressions adver- raià faire encore ici une réflexion.** Madame
biales. = Au hasard , se dit ou absolu- de B ... ( H. d'Angl.) emploie la prép. de. »
ment : » Dire quelque chose au hasard ; par- Ils se hasar.lèrent de s'éloigner des côtes. Je
ler au hasarda n'ồse condamner ni aprouver ce régiune. Il
est peu usité. » ll hasarda de l'instruire, des
Ou tout au plus quelque léger regard mens de son peuple . H. des Tud.
D'un courtisan , qui vous icûe au hasard. Rouss. inécontente
L'art de se rendre heureux ne s'aprend point d'un HASARDEUX , en parlant des persones ,
maitre ... hardi , courageux. » Pilote ; joueur ; Mar
Qui mettant de sang, froid la prudence et l'écart, chand hasardeux. » Elle est trop hasardellser
Veut vivre à l'aveniúre er mourir au hasard. -
En parlant des choses , périlleux , où il
L. Racine. yyaa du danger, » Coup hasardeux. » Entre
Qu il régit de , et l'infinitif. » Au
perdre la vie. = --- En hasard , sanshasard de prise hasardeltse.
régime , HASARDEUSEMENT , d'une manière hasar
» La vie d'un corps frapé de peste, est moins deûse : avec risque. » Il a entrepris cela bien
-en hasard que celle d'une aine malade , et hasardeisemene.
endurcie dans le péché. Rtjiex . » Avant que HASE , s. f. [ Aspirez 1h : 15€ lon . 2° ¢
cette gloire , par son excês, eut mis en hasard muet. ] La temelle d'un lapin , d'un lièvre. -
sa modération. Boss. Se mettre en hasard. Fig . et par mépris : vieille håse , vieille fein
Acad. Dans l'usage actuel on dit plutôi , me, qui a beaticoup d'enfans..
mettre en danger. A tout hasard : HÂTE , s . f. HÂTER , V. act. [ l'h s'aspire :
Nous en filâinesle sentier à toute hasard. » Se 1 lon . 2° e muet au 1e , é fer. au 2d. ] Hale,
re

préparer un droit à touthuurd. COCHIN. = promptitude , précipitation . » La grande


>

Þar hasard , Fortuitement. » Cela est arrivé náte , avec laquelle il fait toutes choses, est
1

par hazard.* Un P. Philipe, cité par M. de calîse qu'il ne fait rien de bien. = Avoir
Bufon , a dit de hasart. „ Si de hasard quel- håre , qu une grande hâre de faire , être for
qu’un avait vu les éléphans en cet état , etc. . Dé.
pressé de , etc. == Avec hâte ; en hâte.»
De hasard , fait fort bien avec acheter: pêcher un courrier en hâte , promptement,.
Des habits hors de mode , achetés de hasard . A la hâle ;avec précipitation . » On voit
9

Du Resnel bien que cela a été fait à la hâle: „ Rârement


Le même Poète dit ailleurs par un hasard , au fait- on bien les choses quand on les fait à
lieu de par hasard : on voit bien pourquoi. la Läce .
!
H A V HAU 381,
HÂTER , presser , diligenter .. » Håter son l'Auteur des Réflexions. » Un visage hậve. »
Hdter son
départ. Faire dépêcher. Hårer la beso. Ils étoient tous héves et défigurés. Havir
gne; le diner. » Hárez ces gens là ; qu'ils se dessécher , en parlent de la viande , qu'un
depechents. =--
Il est surtout usité avec le trop grand feu , quand on la rotit
rörit , brûle
pron. per . Se häter : par-dessus, sans qu'elle soit cuite en dedans.
Háte-toi, viens à mon secours ! - Un trop grand teu harit la viande.
Je sens , tels que l'ombre légère. V. n . » La viande hayit , ou se havit à un trop
Sévanouir mes tristes jours, grand feu . Co moc est peu d'usage , je crois; >
Le Franc . Marin .
Il régit souvent de : » Katez-vous de partir. HÂVRE s. m . [ Aspirez l'h ; ,te fon.
e
.

Mais l'actif n'a ce régime que dans cette 2° e muer. ] Port de mer. » Gagner le håvre ;
expression proverbiale » On le harera bien sortir du hayre . » Pori est .plus souvent
d'ailer : on lui fera bien faire ce qu'on sou- employé.
baite. » Trouvant toujours que le temis mar HAVRE - SAC , s. m . [ L'h s’aspire : 1 ,
che asseż, sans qu'on le håre d'aller. Sév. lon. 2 e muer. ] Sorte de sac , . que les
2 Sol
* Le P. Barre ( Hist . d'Allem . .) dit toujours dans et Ouvriers portent sur leur dôs dans les
háter de , etc. » C'est ce quile háta de pren-, voyages ', et où ils mettent leurs petites pro
dre ce parti . » Cette faction le hâta de sacri. visions , leurs ustensiles , leurs outils.
>
re
fier ces places à l’atente d'une alliance ima- HÂUSSE , s . f. [ Höcé ; ite lon. 2° e muet :
>

ginaire. Souvent l'analogie trompe. l'h est aspirée. ] Ce qui sere à hausser. »
Rollin a dit aussi : » Ils comencèrent àfraper Mettre une hausse à des souliers ; à des
le cheval , pour le hâter de marcher. H. ANC, bottes.. = = Quelques Auteurs l'ont employé
HATIF , ive , adj . HÂTIVEMENT , adv, pour haussement , en parlant des actions des
>

HATIVETÉ,, s. t. [1h est aspirée : pron . ' Compagnies de Comerce. » La huusse des
au " 2 lon aux alltres ; 3* e'mwer. ] Härif áctions de la Compagnie d'Occident monta
er ses dérivés ne se disent guère que des fruits parallèlement à celle des actions de la banque.
et des fleurs , qui viènent avantle tems ordi- Anon .
naire : » Fruit haiif; cerises , feurs hâtives. HAŮSSE - COU , ou HAÛSSE - COL , s. m .
» Le plus ou moins de hâriveté , etc. dépend [ L’h s’aspire : Hôre-cou ou hộce -kol ; ite
hâli- fon . 2 ° e muet.] Petire plaque de cuivre doré
de la cultúre er des soins. » Faire venir ħâri-
verent . On dit au figuré , esprit hárif ; que les Oficiers d'Infanterie portent au-des
formé avant l'âge . sous du cou , lorsqu'ils sont de service, ac
Hérif, précoce , prématuré. ( synon .) Le tuel .. = On a dit long- tems l'un et l'autre
" indique seulement une chôse avancée ; le er te " était même le plus usité. L'Acad
2d narque la circonstance de devancer la les dansdisait également
les éditions . Hausse-col
suivantes. Dans fut suprimi
la dernière
saison , le tems propre ; le z ' disigne une
maturité forcée ou une fausse maturitě;; quel, il a été rétabli , et hausse-cou retranché.Tror
que chêse , qui est
5 contre nature. La diligence préfère celui- ci.
et la vitesse distinguent le hârif ; la célérité HAŮSSEMENT , s. m . [ On aspire l'h ,
e
er l'antériorité , le précoce ; la précipitation et Hôceinan : 2 " lon . 2° e muer. ] Action de
l'anticipation , le prémature. Les fruits qui hausser: L’Acad. ne le dit que des épaules ,
viennent
sont hârifsles: premiers
ceux , qui, etviennent
dans la naturelle-
primeur qu'on
mépris.hausseTrév
, en. dit
.
signe: led'indignati
hussementon oud'un
de
ment avant la saison propre à leur espèce , mur , de la voix , de la parole. Les Écrivains
sont précoces: ceux , qui viennent par force Politiques le disent, du change des “ AG
avant la saison convenable , et trop- tôt pour tions. Voy. HAÜSSE .
acquérir la perfection de leur maturité natu HAUSSER , v. v act. [ Aspirez l'h : Hocé";
relle sont prématurés , etc. Roub. Synon . е
l'o est douteux ; 2e é fer. mais devant le mwet ,
HAUBANS, s. m . pl. [ aspirez 1 h : les lo est long, il haứsse, haûssera , etc. ] Hausser ,
re
8

haubons. Pron . Hoban 1 dour. ] Gros cor- c'est ,, 1 °. Elever , rendre plus faut. »“ Hausser
dages , qui tienent et afermissent les mâts. une muraille , une maison . Hausser la
HAVE , adj. HAYIR , V. act. et n . [ l'h parole , la voix , un instrument de musique,
, s'aspire : 15 lon. au 1" . ]Háve , pále, mais quiest trop, bas. =?°. Lever en haut. )>
gre ,défiguré. Ce mot est fort énergique , dic Tausser le brâs , la jambe. Șe hausser sur la
382 HÁ U HAU
pointe des pieds. Fig . ( st. fam . ) Haus- Valais. Voy. plus bâs. Rem . 1 °. Étre haut
ser les épaules , en signe d'indignation ', de en couleur avoir le visage rouge.
mépris. 3. Augmenter . » Hausser le Viande qui est de haut goût, poivrée , salée,
prix de , les gages , les impôts , etc. Fig . etc. — Haut-mal, Epilepsie.
•» Hausser le cæur , le courage à quelqu'un . On dit , proverbialement, tenir la bride
4 °: V. n. Devenir plus haut. » La ri-, haute à un jeune homme , ne lui laisser guère
vière à haussé'; le prix du blé a haussé . de liberté. Erre haut à la main , emporté et
Voy . LEVER . usant de voies de fait. Faire an haur le pied,
Rex . Se hausser , ne se dit qu'au propre. s'enfuir. Cadet de haut aperit , jeune homme
>

Voiture et Dessuet l'ont employé au fig . Le qui mange beaucoup. Cela est du haut alle
jes a dit : » Vous yous êtes haussé autant a'u in and pour moi , je n'y entends rien .
dessus de vous inėme, que vous étiez acoutu- HAUT, s. m. Élévation , hauteur. Maison ,
>

mée d’être au-dessus des aîtres. On dirait au- tapisserie qui a tour
jourd'hui , elevée. - Le 2d a dit : se hausser, » Le haut d'une
C
a
tant, de haui. = Le faite.
d'une montagne , d'un

pour paraitre grand. La pensée fait passer clocher. Fig. ( st. fam .) Tomber de soz
l'ex pression , qui ne plairait pas aujourd'hui haur , tomber du haut des nées ; etre surpris
dan's one Oraison Funebre . et étoné , en entendant dire quelque chose
En st . proverb. , Hausser le coude : bien d'extraordinaire. La Fontaine dit : iomber de
boire. - C'est
' un homme , qui ne se haûsse , så hauteur.
ni ne se baisse :: il est mou , tranquille E: le pauvre voleur ne trouvant plus son gage ,
indolent. Cer emploi lui a bien haussé Pensa tomber de sa haureur.
le nez ou le mºnton ; lui a hausse le cæir ; plas
Danslececsensendroit , cette expression avoisine
littéral : ainsi , hauteur était le
l'a ' ennorgueilli.
HAUT, Hjute , adj. ['Ll s'aspire : Hô , terine propre. - Regarder de haut en bas ;
>
»
hôté ; l'öest long ; że é muer.) 1 *. Elevé ? traiter avec dédain ct avec mépris. » .Ce Sa
peiito's lialt
le contraire de vás , petit.'» Hille clochi:
clochirr , vant nous regarde du haut de son esprit.
haute montagne. =
2 °. En parlant des Il! y a du haut et du bâs dans la vie ; des
son's , éclaran : : » Il a la voix hauie , la pa biens er des maux . il y a bien du haut
role haute : à haute voir. ; . Ex. cllent , et du bås , ou des hauts et des bâs dans l'hu.
éminent. » Les hauts faits ; le haut style. meur de cetGagner
homme : il est d'une humeur
le hiut , s'enfuir. Á
Haute estiine , hüre
haute vertu :. = 4º. Exces inégale
sif. » Haure insolence , hiute injustice, hauté
>
haut , auv. s'i haut de la montagne , au
>

sotise. = S. Haur's associe avec plusieurs plus hrut de la maison . - En haue , adv..
noms , en diférens sens . L'argent est haur, » Aler , monter ; loger en haut, » Passer par
à un gros'intérêt. L'eau est fort hante en en hiat; tirer , pousser en haut , vers le haut.
tel endroit , fort profonde.
profonde . - La rivière est
-

En parlant d'une médecine , faire aler>

hiute , plus grösse qu'à l'ordinaire. = La par haue erel par bås.
micr est haute, agitée. - Aler en haute mer ,
C
HAUT , adv. Hautemene. Parler haut , à >

en pleine mer. = Crier , ou jeter les hauts haute voix. - Avec force , avec audace. »
cris', se plaindre à haute voix. — Le Haut- Les Députés parlèrent si haut , qu'ils empê
Languedoc , la Haute -Provence , etc. : la chèrent qu'il y eût rien de décidé. P. Fabre
partie de ces Provinces , qui est la plus éloi. » Parlez plus haut. Montez plus haut. Dé
gnée de la mer . Le haut-ihin , l'endroit où pense qui monte haut, qui est fort grande.
il est le plus près de sa source. = Le haut Le prendre bįen haut , parler repondre
LE

boue d'une chambre, d'une cable ; la place arrogamment. Le porter haut, faire une
la plus honorable. Messe haute , grand’Alesse. grande dépense'et au- dessus de sa condition.
Hautes Sciences, Théologie , Philosophie , C'est aussi , avoir les manières hautaines.
>

Mathématiques. Hautes Classes , la seconde Déclarer haut et clair , s'expliquer positive


et la Rhétorique. Le prendre sur le haut ment et netteinent . On dit proverb. d'un
homme qui a été pendu , qu'il l'a été haut et
ton , sur un ton haut ; parler d'une manière court. >

arrogante. » Dans l'admiration mené, où mo


jetèrent les Dissertations de vos Savans je - Rem . 1º. Haut n'a pas toutes les signifi:a
.

crus y apercevoir un ton haut et décisif :sans tions de ses dérivés. Haureur, pour fierté, est
doute c'est un style d'autorité. Le Philos. du selon l'usage : hiut , pour fier ,'est tout au
HAU H A U 383
re
39 lon . 2° et dern.
moins douteux , quand il n'est pas acom- , s. m. [ Hošechóce : ; et ze
pagné de quelqu'autre adjectif,, qui en dé- muer . La partie du vêtemenc de l'homme
termine le sens.» Ce jeune Roi , bien fait qui le couvre depuis la ceinture jusqu'aux
d'une mine haute et fière avoit dans ses genoux. On dic plus ordinairement aujour
yeux la fureur et le desespoir. Telém . » Le d'hui , culote'. == En . st. prov.on dir qu'une
Roi de Saxama eroit hjul , dit le P. Charle- femnie porte le haut-de -chausses , quand elle
voix. L'Acad. dit , en ce sens , c'est un homme a plus de pouvoir dans la maison que son
haut, mais ce n'est pas une conséquence pour , mari .
il est haut . = Haur , hautain . Le id est HAUTE ,adj. fém. Voyez Haut. Il entre
>

toujours pris ea mauvaise pare : le 1“ peut dans la composition de plusieurs mots , tous
avoir un bon sens . » Une áme haute , est une du genre fémin. comme de raison. On y
âme grande : une âme hautaine , est une aspire l'h . = Haute- contre , celle des quatre
âme superbe. On peut avoir le cæur huut parties de la Musique , qui est entre le dessus
:
avec beaucoup de modestie : on n a point et la taille ; et celui qui la chante. » Chanter
l'huineur hautaine , sans un peu d'insolence, la haute-contre., » Une voix de haute- contre,
Extr. de l'Ecycl. Haui , Hautain , Al- » C'est une haute -contr2. = Haute- lice i
sier ( synon .) L'homme haut ne s'abaisse Tapisserie de haute- lice. = Haute --luche
pas : l'homme huurain vous rabaisse ; ne se dit qu’adverbialement et au figuré.
Phonime allier veutvous asservir , plutôi Em porterquelquechisedehaute-lutie, d'au
que vous abaisser . L'homme hizui soufre im torité et avec une grande supériorité.
patiemment 1 humiliation ; le hautain , la Haute- Paye , ou Haute- paie. Voyez Paye,
contradiction ; l'altier , la résistance .... Solde plus grande que l'ordinaire , et celui
L'hoirme hout veut de la considération et qui la reçoii. = Haute- taille ; voix mo
des égards : s il rend ce qu'il doic , il exige yène entre la râille et la haute -contre.
ce qui lui est dû. Le hautain veut des bo- HAÙTEMENT , adv . HAUTESSE , s. f.
mages et des bassesses : il croit que tout lui HAUTEUR , s. f. [ Aspirez l'h : Hóteman ; ho
re
est dû , et oublie ce qu'il doit : l'altier rèce , ho - te'ür ; ? lon . au 1 er
° dout. aux 2
i , .é moy . au zd. )]
veut des ménagemens et l'empire : ilrend autres ": 2" e muet au ;' 2 >

fiérement ce qu'il doit , et exige duremene Haûrement ne se dit point au propre. Il signi
ce qui lui est dû , etc. Roub. Synon. fie , au figuré , 1°. Hardimcnt , librement
HAUTAIN , AINE, adj. HAUTAINEMENT, résolument.» II le dit hautement. » .Je le lui
adv. [ L'h s aspire : Ho - tein rène tène- ai déclaré , haurement. == 2º . Avec hauteur
>
e

la e ," dour.
man3 ° ;e muet. ]Ils2°seéprèn
moy.au 2d et ; , dont à force ouverte,. » Protéger hautement. Se dé
ent toujours en mau- clarer haurement pour , etc.
vaise part . Fier , fièrement, » Un esprit hauHAUTESSE , est consacré pour exprimer
sain ; mine , humeur hautuine. » Homme le titre d'honeur qu'on done au Sulian des
h.utain , femme huutaine, » 11 m'a parlé , Turcs , apelé aussi Grand- Seigneur.» Sa Haus
répondu traité fort hautainement. Voyez lesse.
HAUT , à la fin . = Autrefois on les pre- HAUTEUR se dit , dans le propre et dans le
nait en bone part ,du moins l'adjectif . figuré. 1 °. Etendue d'un corps , en tant qu'il
Les Muses hautuines et bráves , est baut. » L., hauteur d'une montagne , d'un
Tiennent le flater odieux. Malherbe. clocher.. === 2 '. Colline , éminence.. * Il y
---

HAUT- BOIS , s. m . [ On aspire l'h : Ho. avoit une hauteur , qui comandoie la place.
boa : 2" lon . ) Instrument à vene er
et à anche , Gagner les hauteurs. == 33 ° . Profondeur.
dont le ton est fort clair . Jouer du huilta » La mer avoit tant de brasses de hiuteur .
buis. Il se dit aussi de celui qui en joớc. 4°. Hauteur d'un bataillon ; d'un esca
» C'est un excellent hiul- lois = = On dit dron ; la quantité de rangs dont il est com
proverbialement,, jouer du haut-bois , abatre posé. » Il étoit àà six , à dix de hauteur. =
une tutaie pour avoir de l'argent. C'est un 1 Hauteur ou élivarion du Fóle , l'arc du
quolibet , un jeu de mots , un calembour. méridien , compris entre le pôle et l'horison
HAUT -BORD , s. .n . ( Hôbor : aspirez du lieu où l'on cst. Prendre hauteur >

l'h. ] Vaisseau de huur-bord, se dit des grands observer avec un instrument l'élévation da
-

vaisseaux dans la Marine Royale. Soleil sur l'horison à l’hcure de midi.


HAUT-DE-CHAUSSE ,OU DE-CHAÛSSES , 6° . Fermeté. » Il a agi , dans cette ocasion
384 H E B HEM
avec beaucoup de hauteur. 7º. Arro. lites. Le premier nom s’emploie en parlant
gance , orgueil fierté. » Il a parlé avec de ce peuple , sous les Juges et les premiers
>

hauteur . = 8º. De hautear , adv. De haute: Rois. On dit en style fig. famil. ce que
vous dites est de l'hébreu pour moi ; vous
lutte , d'autorité. » Le Sénat se Hatroit d'ern-
porter certe afaire de hauteur. VERTOT . = me parlez, hébreu : je n'y entends rien . re
T'omber de sa hauteur , étant debout ; com. HÉCATOMBE , s. m . [[ Ekatonbe : 116é
ber tout de son long. Voy. Haur , S. 171 . fer. 3 * lon .] Sacrifice de cent bæufs , ou de
On dir des figûres de hauteur , et non plusieurs animaux de diférente espèce , que
pas à hauteur naturelle , comme dit Rollin. faisaient les Anciens.
re
HAZARD , HAZARDER. Voy . HASARD ,
> HÉGIRE , s . f. [ Égire : 1 " é fer. 2°
e
HASARDER . lon . 3 ° e muet. ) L'époque d'où les Maho
HÉ ! Interj. Voy. Eu ! métans comencent à compter les années.
HEBDOMADAIRE , adj . HEBDOMA- HÉIDUQUE , s. m . Fantassin hongrois.
DIER , S. m . [ L'h est muette : ebdomadère , On donne ce nom en France à des domestic
>
er
dié inte è moy : + è moyen er long , au ques vétus à la hongroise .
1

é fer. au 2d. J Le premier se dit de ce qui HÉLAS ! Interjection , qui exprima la


se renouvèle chaque s ?maine. ” Journal pla inte . » Hélas ! que deviendrai je ? Hélas !
>

fuille hebdomadaire ; le 2d , du Chanoine que je suis malheureux !


qui est en 'semaine pour Oficier. » Dans HELER > v. act. [ Helė : 2 é fermés :
quelques Chapitres ,' l'Hebdomadier est le l'h s'aspire. ] En terines de Marine , c'est
collateur des bénéfices qui vaquent à la no- apeler. » Héler un navire..
mination du Chapitre. HELLÉNISME, s. m . [ On pron. les deux
re e
'
"HEBERGE R , V. act. [ Ébérgé : " cr'z'
1 ; Il : 2 é fermé. ] Tour , expression , ma
é fer: 2 ê ouvert. ] Recevoir , loger chez nière de parler , propres de la LangueGrec
>

soi. » Il nous h bergea. » Nous avons été que.


mal hebergés. Ce niot ne 'se dit qu'en plai- HÉM , mot qui ne se dit pas tout seul,
santerie , dit l'Acad . mais qui entre dans la composition de quel
HERÉTER, v . act. [ Ébété : trois é'fermés. ques mots français : il signifie demi.
On écrivait autretois hibérer avecl'acc . HÉMI-CYCLÉ , s. m . (Émicicle : 1" é fer.
circ. sur le 2d e ; mais cet e n'étant ni ou- dern . e muer. ] Demi- cercle . Il ne se dit
vert , ni long , l'acc. circ. ne lui convient que d'un lieu formé en anrphithéâtre , pour
pas ; quant à l'étymologie de bête , on ne une assemblée d'Auditeurs et de Spectateurs.
doit pas y sacrifier la prononciation ; l'é HEMI-SPHERE , s. m . [ Emisfere : 1"
de bêre étant ouvert et long , ne doit pas fermé , j'è moyen et long , dern. e muet.
rirer à conséquence pour celui d'hébérer Il signifie litéralement demi-sphère; mais il
qui n'est ni l'un , ni l'autre. ] Ce verbe ne ne s'emploie que pour signifier la moitié
se dit qu'à l'infinitif , au participe passif, et du globe terrestre. » . Notre Hémisphère.
aux temps composés. » La trop grande ru- L'hémisphère supérieur , l'hémisphere infé
desse des Maîtres n'est propre qu'à hébeter rieur. '* Quelques Écrivains l'ont fait fém .
les enfans , à leur hébérer l'esprit. »» L'i. aparemment parce que sphère est de ce genret
vrognerie l'avoit hubéré . S. m . » C'est Suposé que les hémisphères soient gran.
un hohété . des. MALLEER. » Ces deux hémisphères étan
HÉBRAIQUE,
HéBRAÏSME, s. m . adj., HÉBRAÏSANT,
[ Ébra s. m.] comprimées
ike , izan , isine . » L'héin:sphère australe ANON.
» L'hémisrhère méridionale . JOURN . DE
Langue;; LITTÉRATÛRE.
Hebraïque , qui concerne l'hébreu . » Langue
Gramaire , phrase , Bible h - braïque. = : HÉMISTICHE , s. m . ( Émis-tiche : 1" é
Hebraisant, Savant qui s'atache à l'étude de fermé , dern . e inuet. ] Là moitié d'un vers
la langue hébraïque et
er au texte hibreu de héroïque ou alexandrin.
l'Écriture . = Hebraisme , façon de parler C'est un préjugé ancien et comun , que
particulière à la Langwe hébraïque, le repôs du premier hémistiche étant tou
HÉBREU , s. m . [ É breu. 1. é fermé.] jours' le même dans nos grands vers , y
La langue hébraïque. » li sait l'h 'triu par- cause une uniformité soporifère. » La mo
faitement . == Alj. » Le texte h breu . = » noțonie de notre vers alexandrin , qui
S. m . pl. L.s Febreux , les Juifs , les Israé- » ne peut soufrir aucune diférence , ni au
9 cune
HEM HEM 385 .
o cune diversité de nombre , me paroit un C'est elle - qui portant le flambeau · devant moi ,
» grand foible dans notre Poésie françoise , M'encourage - à chercher mon apui véritable.
L. Rac.
» dit le P. Rapin ; et à moins que de sou
v tenir la force de ses vers , ou par de Repôs à la 4 syllabe.

grands sujets , ou par un génie extraordi- Tu ne méritois pas d'avoir un si bon maitre.
v naire , on devient fort ennuyeux dans les Tu le quittes !-pour qui ? pour Cromvel , - pour un
traitre .
» pièces de longue haleine, » - Il y a du P. Marion , Cromvel .
vrai dans ce que dit le P, Rapin , et dans ce
que tant d'aútres ont dit avant et après lui ; Dès que je prends la pluine , Apollon éperdu
Semble medire · Arrête insensé ! - que fais- tu ?
mais c'est plus la faûte de la rime que de Boil.
la mesûre des vers , qui n'est pas aussi mo
notone qu'on le prétend . J'avoue que si Honteux d'avoir poussé tant de voeux - superflus,
l'on scande les vers , comme font les éco Vous l'abhorriez .enfin, vous ne m'en parliez plus.
Anircin .
liers , s'arrêtant toujours au repĉs de la
Oʻ6 :syllabe , sans égard au sens , il n'y a rien Les repôs à la sé syllase sont rares , et ils y
de plus uniforme et de plus insuportable. font un mauvais éfer. ens x
Mais si l'on récite les vers , comme font les Ces serm 'odieu .
persones qui ont un bon goût de déclama Devraient- ils jamais - être entendus par les Dieux.
tion, on troưivera que le repôs du premier Éricie .
hémistiche est l'endroit où l'on s'arrê :e le Ceux à la ye ne sont pas comuns non plus.
moinsde petits
bre souventrepôs
, et ,qu'il y a àunlagrand
tantôt i nom
à la Il ne s'en est point présenté à moi , et je crois
re

2,
* à là 3 syllabe , tantôt à la ge et à la qu'ils feraient fortmal aussi ; mais lesrepôs à
gʻméme qui coupent' l'uniformité de ce grand la 84 syllabe sont fort fréquens.
repôs de la 6 *. Nous en citerons quelques Que toujours - le bon sens s'acorde - avec la rime.
exemples. . Repôs à la re syllabe , et à
те
>
Au jeu de la raison sans peine elle fléchit ;
Et loin de la gêner - la sert - et l'enrichit.
Boil.
Oui-je viens dans son temple adorer l'Éternel.
Je viens - suivant l'usage antique et solennel. Repôs à la 9 Syllabe ; outre tous ceux qu'on
Athalie. a vûs plus haut.
L'un - peut tracer en vers une amoureuse flame , Un et quatre font cinq • ôtez deux - reste trois.
L'autre d'un trait plaisant aiguise l'épigramme . Bail.
Boil. Quelque sujet qu'on traite , -ou plaisant , .ou su .
O

Tout - s'il est généreux - lui prescrit cette loi : blime ,


.

Mais tout - s'il est ingrat - lui parle contre moi. Que toujours, etc.
Brit. Ton nom , Roi Très - Chrétien , fils ainé d'une
.

Mère
Repôs à la 2de syllabe . Dont les droits , - la beauté , - la gloire - c'est si
Grand Roi ! - c'est vainement qu'abjurant la satire, chère.
L. Rac .
Pour toi seul - désormais j'avois fait veu d'écrire,
Boil. 11 ° sont râres : en
Les repôs à la 10 et à la riº
Er moi - qui sur le trône ai suivi mes ancêtres ; voici un à la 10 .
Moi - fille - femme - sæur et mère de vos maitres. La paix se rompt , - les Grands sont dissipés - et
Brit . moi
Que de repôs dans le dernier vers ! à la 1" N'ayant plus que le titre , et le vain nom de Roi,
e
etc. P.Marion , Cromnyel.
la ;", a la s" , à la 6*.=
àsyllabe Repôsà la 33
. M. Geofroi a raison d'aimer à voir M. l'Ab.
e - avec la rime ! De Lille
Quetoujours- le bon sens s'acordBoil. transposer à son gré la césure , pour
rompre l'uniformité du vers alexandrin .
Vous marchez , : l'horison vous obéit , - la terre
Par quel charme - oubliantitant de tourmens sou
-

ferts , S'élève ou redescend , etc.


Pouvez-vous - consentir à rentrer dans ses ferts, Renversez sur le sein de la terre indignée ,
le Ils meurent : .
de ces lieux s'exilent pour tou.
1
Androm . jours ,
Tome II. Сcc
Η Ε Ν HER
386
Avant rout - connoissez votre site , - et du lieu publications de paix , et exerce beaucoup
Adorez le génie.... d'autres fonctions dans les cérémonies.
Tantôt en bouillonant s'élève , - et de ses bords , HERBAGE , s.'m . HERBETTE , . f. HERBE,
etc.
A leur terrible aspecije tremble , - et de leur cime, s . f.HERBER ,V. a . ( Erbage , érbe , bète , bé :
>
.

L'imagination me suspend sur l'abime. ire ê ouv . 2 e muet au 2d è moyen au


e
3 , é fermé au dern . ] Herbe est le nom des
.

Les vrais Poètes , guidés par le goût et plantes , qui ne sont , ni arbre , ni arbris
le talent , observent , sans y penser, ces va > seau > ni arbuste. Herbages >
au pluriel ;
riétés dans le repôs , et quand ils ne le font toutes sortes d'herbes. Herberte , l'herbe courte
>

pas , leursvers , quelque ronflans qu'ils soient ; et menue de la campagne. Kerber , exposer
et plus même ils seront ronflans, seront di- sur l'herbe . » Herbe fraiche , tendre molle,
ficiles à lire ou à déclamer , et paraitrone etc. l'herbe comence à poindre , etc.
d'une uniformité monotone et ennuyeûse. Vivre d'herbages. - Danser sur l'herbette.
Telle est , par exemple , la narrarión de » On herbe de la toile , des cheveux , etc. >

Théramène , où il y a de si beaux vers ;mais Herbages, au pluriel, se dit plus par


où l'on est presque toujours obligé de s'arrê. ticulièrcment de l'herbe des près ou l'on
ter au grand repôs de la 6 syllabe. met les animaux pour les engraisser. Herboge ,
HEMORRAGIE , s. fém . HÉMORROÏDES , au singulier , signifie un pré qu'on ne fau
s. fém . pl . HÉMORROÏSSE , s. f.[ Émôragi-e, che janiais et qui ne sert qu'à engraisser des
roide , ro - ice : 1 " éé ter. 2°€ lon . ,r forte , beufs et des vaches qu'on y met.
> Here
4. lon. au /" , dern. e muer dans tous les bente ne se dit qu'en poésie pastorale.. On
trois . Trip.. écrit hi'morrhagie , etc, avec dit , proverbialement, à chemin baru il ne
unc h après les deux r : l'Acad. ne met point croît point d herbe ; il n'y a pas beaucoup
cette hi qui est fort inutile à touségards. ] de profit à faire dans un comercedont tant
Hémorregie , perte de sang parle nez , par de gens se mêlent. — Manger.son bléen herbe,,
une plaie, etc : = Hémorroides , dilatation sonrevenu avant qu'ilsoit échu. – Toutes
de la veine hémorroïdale au bout de l'anus , les herbes de la ſi. Jean : toutes sortes de
C

qui se remplit de sang. = On dit qu'un choses Sur quelle herbe avez . vous mare
homme a les hémorroïdes , lorsque les vei ché ? Qui est la caûse de votre mauvaise hu
nes héınorroïdales sont gonflées et lui causene meur: V. COUPER , CROÎTRE.
HERBEUX , EÛSE , adj , HERBIER , S.
de la douleur. Hémorroïsse , femme ma-
lade d'un Aux de sang . On ne le dit que de re
Er-bell , beü-ze,
m . HerbiÈRE , S. fém . ([ êr
1 é ouv. 2° long.. auxdeux
celle qui fut guéric , seulemententouchant bie',biè-re : neè e

la robe de Notre- Seigneur, Hors de là ce premiers , é fermé au 3 , è moyen au der


mor n'est point d'usage. nier. ] Herbeux se die des lieux où il croic
HENNIR , v . n. HENNISSEMENT , s. m . de l'herbe. Herbier est , 1 °. Collection
[ L'h s’aspire : hanni , ni-ceman. = Quel- des feuilles de plantes , mises entre deux
ques-uns écrivent hannir ; mais hennir a plus feuilles de papier. 2 °. Le premier ventricule
de partisans . ] Ces deux mots expriment le des animaux , qui rumineni . Herbière ,
cri ordinaire du cheval . » Le cheval se mit vendeuse d'herbes.
à hennir, » Le kennissement des chevaux . HERBORISATION , s . fém . HERBORI
HENRI , s. m . Nom d'homme. Les uns SER , V. neut. HERBORISTE , s.. masc. [ Ér
те
aspirent l'h , les alltres ne l'aspirent pas , boriza- cion , rize , ris- te : 1rte êé ouv . dern. é e

sur-tout dans la conversation. Gresset l'asa fermé au 2d. , e muer au 3 €...] Herboriser,
pire inême dans la bouche d'un valet. c'est aller dans les champs , les bois , les >

Vraiment , Maitre Henri , je la trouve gentille. jardins , chercher des herbes et des plantes ,
On dit , Maitr'Henri.
soit pour s'instruire , soit pour s'en servir
re
aux usages propres de la Médecine. Her
HERAUT , s. m . ([ Hérô : 21" é fer. 2° 2 borisation est l'action d'herboriser. Herbo
lon. - On aspire 1 h : le héraut , et non pas riste se dit plus souvent de celui qui vend
>
l'héraux : le e final ne se pron . point. ] Of- les simples ; que de celui qui les conait
cier d'un Prince ou d'un Ecat souverain , au- On dit d'un Médecin , d'un Savant , que..
>

>

quel on comettait aútrefois les défis et décla- c'est un grand Botaniste : On ne dit guère
rations de guerre . Il fait aujourd'hui les un grand herboriste ..
HER HER 387
HERBU , ûe , adj.[ Êrba , bu-e : 1" į phe n'a aucun fondement, ni dans l'étymo
ouv. 2º lon . au 2d . ] Couvert d'herbe. » logie , ni même dans l'ancien usage. Voy.
Chemin , champ , pré fort herbu . ÉRÉSIPÈLE .
HERDE . V. HARDE . HÉRÉTIQUE. Voy . HÉRÉSIARQUE .
-
HERE , si m. [ L'h s'aspire : 1 " è moy. * HERGNE , ou HERNIE , s. fem . HER
et long , 2 e muer. ] Il n'a d'usage qu'en GNEUX , Eûse, adj. et subst. = Suivant
cette phrase : c'est un pallyre hère ; un hom- La Touche , l'usage est partagé entre her
>

me , ou sans biens , ou sans mérite. Voyez gne , hernie et hargne ; mais le premier est
>
HAIRE . le plus usité parmi les persones qui parlent
HÉRÉDITAIRE , adj . HÉRÉDITAIRE bien ; et quoiqu'on doive préférer hergne ,
MENT > adv . HÉRÉDITÉ 9 s. fém. [ Érédi- il faut dire hargneux , plutôt que hergneur.
tère , ièreman , té : Les deux premiers é fer.
>
er Il ajoute que l'Acad.dans la nouvelle édit.
4d moyen et long au q ' et 2d, é fermé ( d'alors , en 1718 , ) ne dit que hernie ,
>

au 3. ] Hérédité est un terme de Pratique : hergne , hergneux . -


Aujourd'hui on ne
Droit de succession. » Accepter l'he'rédité. dit plus que hernie, ct hargneuxd'ne s'emploie
une pers
Répudier une herédité, etc. = Héréditaire que dans le moral. On dit one
est plus du discours ordinaire. Qui vient par afligée de cette incomodité , qu'elle a une
droit de succession. Royaume heréditaire : hernie Dans, et non pas , qu'elle est hargneủse.
>

Charge, ofice héréditaire. - Et figurement , le Rich . Port , on ne met que


Mal , maladie héréditaire dans une famille. hernie , et l'on dit hernieux
> > au lieu de
» La vertu , la piété y sont héréditaires , y hargneux. L'Acad. ne inet ni l'un , ni l'au
passent de père en fils
. = Hereditaire tre. Voy. HERNIE et HarGNEUX.
ment, par droit d'hérédité. » Tenir , possé- HÉRISSER , v. act. et neut. [ Aspirez l'h :
der une charge , une terre héréditairement. héricé ; i1 " et dern . é fer. ] Il se dit ordi
Il est plus du style du Palais que du langage nairement au réciproque. Se dresser cheveux
ordinaire . en par
lant des cheveux. » D'horreur ses
. .
HERÉSIARQUE , s. m. HÉRÉSIE, s. f. Hé se hérissent. » Le poil des Sangliers se he'
RÉTIQUE , adj. et s. HÉRÉTICITÉ , s. .f. risse ‫ܕ‬, quant ils sont irrités. « L'Acad.
[Éréziarké , zí-e , tike , ticité : les deux l’emploie neutralement. » Les cheveux lui
premières é fer. 3? lon . au 2d : dernier e —
hérissèrent à la tête , quand , etc. On
muer aux trois premiers , é fermé au dern .] peut douter , je pense , que l'usage admette
Hérésie , erreur' condamnée par l'Eglise , en un pareil emploi de ce verbe.
matière de religion. Heresiarque, Auteur d'une Rem . Le participe passif estfort usité avec
hérésie. Hérérique , qui professe , qui sou-
sou la prép. de. » Un bataillon hérissé de piques ;
tient l'hérésie. = Adj. in. Qui apartient à l'hiver hérissé de glaçons ; un Pédant hés
m

l'hérésie . Héréticité , qualité d'une préposi- rissé de grec et de latin .


tion hérérique . » Lhoresie d'Arius , de Lu Le globe vers le Nord , hérissé de frimas ,
>

ther , de Calvin . Dire des hérésies. Abju S'élève et redescend dans les brûlans climats.
rer l'hérésie » Parmi ces demandes , il y en> De Lille .
avoit plusieurs qui sentoient l'hérésie. P. Mais il est douteux que l'actif et le récipro
Fabre . » Dogme, proposition hérétique. »
L'héréricité d'une proposition.=Il nefaut que aientce même régime. Dans l'Ann .Lit.
on a critiqué ce vers de M. de Saint
pas confondre hérésiarque et hérérique : le Ange.
premier signifie l’Auteur de l'hérésie , et le Aux deux extrémités, des neiges éternelle,
second le Seccateur d'un hérésiarque. » Calvin Hérissent de glaçons deux zones parallèles.
a été un des plusfurieux hérésiarques.» Les On dit , l'hiver hérissé de glaçons mais je
Calvinistes sont des hérétiques. On dit u'ai jamais oui dire que l'hiver hérisse les
quelquefois l'heresie , pour les hérériques. arbres de glaçons dit le Critique . Mrs.
)
i
» Constantin ne connoissoit point encore Racine le fils et l'Ab. De Lille l'ont pour
le génie de l'hérésie , toujours prête à tirer tant dit avant Mr. de Saint- Ange.
avantage des moindres complaisances qu'on L'Algèbre avec
a pour elle. Le P. Longueval. honneur débrouillant ce cahos ,
* HÉRÉSIPELLE , s. fém . C'est ainsi De ses hardis calculs hérisse son héros.
L. Rac.
que Le Gendre écrit ce mot. Cette ortogra
CCC 2
388 HER HER
Colchos , pour labourer res valons fabuleux ... Le berger qui jadis herita le haur-bois
Que des dens du dragon les fatales semences Du grand Pasteur de Syracuse.
Hérissent les guérets d'une moisson de lancesa Fonten .
De Lille .
Héritez , cher Gallus , ce haut-bois révéré.
Ce dernier Poère done le même régime au ré Gresser,
ciproque se hérisser.
D'arbustes épineux les sillons se hérissent. Appius avo:t hérité de son père des biens
considérables. » Il avoit hérité de lui son ala
Je pense donc que ce régime n'est pas con chement inviolable pour les intérêts du Sénat.
damiable en vers, mais qu'en prôse il n'est Vertoi. » Presque tous leurs descendans héri
pas assez autorisé. L'élégant Traducreur des tèrent d eux cette disposition d'antipathie et
Géorgiques l'a employé dans des notes qu'il a de haine. Rollin. » Donna Petronilla avoit
jointes à sa Traduction. » Jupiter obligea Royaume d'Arragon immédiate
hérité le ,
I'Homme à cultiver la Terre , en la héris
sant deplantesinutiles ou nuisibles. » La lement de son l'ère . D’Orleans.
marque L'Acad.
aussi actif,et donepour exemples
,
Natúre a hérissé les jambes des Abeillesale ' » Il n'a rien hériré de son Père : il en a hérisé
poils très-longs. = L'Acad. ne marque point de grands biens. = Disons donc , que
Ilerisser acuit.
-

HERISSON , s . m . [( l'h s'aspire : héri-son : quand il yy a deux régimes, c'est l'acusatif de


la
1 " é fer. ] Perit animal , dont la peau est là chốse , et
l'ablatif de la persone. Quand il
,
la persone , soit de latoujoursl'ablatif ,soitde
joute couverte d'une sorte de poil, long, yenarqu'un;c'est
dur , piquant et hérissé . == C'est aussi le HERMAPHRODITE,s.m . Êrmaphrodite:
nom de deux machines , qu'il serait trop long re
it ê ouv . dern. e muet. ] Celui qu'on prétend ::
de décrire .
HÉRITAGE , s . m . HÉRITER , y. n . et qui a les deux sexes . On dit aussi Androgyne .
act. HÉRITIER , IÈPF. , s. in. er f. [ Éritega ,
> >
mais celui-ci ne se dit que parmi les Savans
érité , tié , tie -re : 1 " é ter. au 2d et 3 ,
>
HERMÉTIQUEMENT, adv.[ Ermétike e
>

moy. etlong au dern . ). Héritage , ce quivient man : 1" ê ment


hermétique ouv.,2°desa
é fer.propre
4° e muet.
matière] Scellé
, par
par voie de succession. Hériter , recueuillir le moyen du feu . Par extension , on dir,
une succession . Héritier , ière , celui ou celle
qui hérite ou qui doit liéritcr. » Recueuillir fermé hermétiquement de ce qui est bien
fermé .
l'héritage de ses Pères. re
HERMINE , s. f. [ 1" ê ouv . dern. e muer:
>
Chacun , du comun héritage ,>

Avide , sépara ses champs , Érmine. ] Perit animal blanc , qui a la queuë
Et ce fut ce premier parrage noire. Sa peau est une fourrûre assez estimée.
Qui fit les premiers mécontens. Mantcau doublé d hermine. Robe fourrée
La Morte. d hermine .
» Il hérira de son oncle. » Il a été héritier de HERMITAGE , S. m . HERMITE , s. m .
sa tante. = Ils se disent au figuré. » Da- [ Ermitage, Ermite. C'est ainsi qu'écritl'Acad.
guesseau recueillis en naissant ce double hé- et il n'y a pas en éfet de fondement dans l'écy
ritage de gloire et de vertus. Thomas. » Hé- mologie, pour écrire ces deux mots avec une
ritier des vertus de ses Ancêtres, il hérita h : Eremus, Eremita. —Triv. et le plus
aussi de leur gloire. = On dit , ordinaire grand nombre des Auteurs écrivent Hermita
ment se porter pour. héritier. M'Cochin , dit g , Hernite. Voy. ces mots sous la lectre E.)
se porter héritier : c'est peut-être l'usage au On apèle figurément hermitage une maison de
Palais. retraite à la campagne : mais cette expression
REM . 1 °. Héritage , se dit d'un champ , n'est que du style familier , badin .
d'un domaine , quoiqu'on ne le possède pas Il faut bien embellir son petit hermitage.
par voie de succession » Vendre, acheter , Die Gerunde , dans le Mié. h.int, et ce vers est
aquérir un héritage. == L'Acad. le dit aussi devenu proverbe. Mais on ne peut pardoner
des maisons. Il me semble qu'il n'est pas aussi au P. Rapin d'avoir doné ce nom à la superbe
usité dans cet empioi. maison de Chantilli. » Les pensées qu'il ( le
2 °. Dans le Dict. Grim .on n'aprouve pas Prince de Condé ) a eles pour parer son her
kiriter , employé activement. Cependant de mirage , sont à proportion aussi sublimesque
3

bons Auteurs l'ont employé , et en vers et en les grandes actions qu'il a faites pour sa gloire
et pour celle de l'Etat.
próse.
HER HER 389
Le proverbe dit : quand le Diable fut que. » Il suffit que l'action en voit grande ,
vieux , il se fit hermite : la vieillesse nous que les Acteurs en soient héroïques. Il veut
rend sages. Pas toujours. Du moins plusieurs dire que les personages en soient illustres. Il
nefendant.
le sont que par force et à leur corps dé- y a autant à redire au mot Acteurs, qu'à celui
d'héroïques. Le Traduct. de l’Hist. d'Angl.
HERNIE , s. f. [ l'h s'aspire : Hérnie : 1" dit aussi : » Ces six Héroïques Citoyens ( de
é ouv. 2* lon . 3 * muet. 'Voy. HERGNE . ] Calais ) parurent devant Edouard , commeon
Descente de boyaux. » Ecre sujet à la hernie. auroir pu y trainer des malfaiteurs. Dans
» Écre incomodé d'une hernie . un Quatrain sur le Conite de Saxe , atribué
HEROICITE , s. f. Voy. HéroïQUE pendant quelque -teins à Mr. d'Alembert , et
Rem . nº.1 qui est de l'Auteur des Giboulées de l'hiver ,
HÉROI-COMIQUE , adj. [ Éro - ikomike : on lit :
Il é fer. dern . & muet : 1 h est muerte , quoi Dans Annibal Carthage eut un chef héroïque.
que celle de Héros soit aspirée. ] Qui tient de Les exemples de Boileau et de Massillon sont
l'héroïque et du comique. » Le Lutrin de plus imposans . Le r " dir : » Combien Har
Boileau est un Poème héroïcomique. mère est héroique lui-même, en peignant le
HÉROIDE, s. f. HÉROÏNE , s. f. [ Ero -ide, caractère des Hérôs ! Trad. de Longin. Le 2d
Ėro ine : 1 " é fer. dern. e muci : quoique apèle Louis XIV. » Cet héroïque vieillard.
dérivés de hérôs, dont l'h s’aspire , ils ont l'h Perit Carême. Malgré le respect dû a de si
er

grands noms , nous persistons à croire que ce


muerte. ] Le r '' se dit d'une Epitre en vers , inot
composée sous le nom de quelque Hérôs ou n'a pas cet emploi.
personage fameux. » Les Héroides d'Ovide. Héroique , aime à suivre le substantif : en
Pendantun tems les Héroïdes ont été à la vers et dans la prôse poétique ou oratoire , il
mode en France : mais cetre modea bientôt peut le précèder. » Ses héroiques exploits.
passé. = Héroïne , est une fenime coura-
-
Tu nous instruis , tu nous corriges
geuse , et qui a de l'élévation et de la noblesse Par tes héroïques chansons.
dans ses sentimens , dans sa conduite . » C'est La Morte .
une héroïne. HÉRON , s . m . HÉRONEAU , s. m . Hér
HÉROÏQUE , adj . HÉROÏQUEMENT , adv. RONIÈRE , S. f. ( Héron , rono , ro -niè - re :
re e
HÉROÏS
te é fer.
ME, s. m.
e
in (Éro-ike , ikeman , isme: il
e é fer. zº è moy. et long au dern . l'h est
4 e muet : 1 h est muette dans ces aspirée ; le héron, etc. et non pas l'héron . ]
trvismors , quoique dérivés de Hérôs , où l'h Héron ,est une espèce de grand oiseau , qui a >

est aspiréc.] Héroique , qui apartient au Hé- le bec fort long ei les jambes forthautes , et >

rós, » Courage, vertu , sentiment, action , qui vit de poisson. Héroneau ,, petit héron .
patience, etc. héroïque. Poème héroï- Héronière, le lieu où les hérons se retirent ,
que , épique . Vers he'roïques , alexandring , et où ils fontleurs periis.
nos grands vers. Tems he'roïques , tems * HERONDELLE , Voy. HIRONDELLE.
mélés de Fable et d'Histoire où vivaient les suivant Vaugelas on dit arondelle , hiron
anciens Hérôs , Thisée , Hercule , etc. = delle et herondelle , mais le dernier est le
Heroiquement , d'une manière héroïque. » Il meilleur er le plus usité des trois. Suivant la
s'est comporté héroïquement:=
. Héroïsme Mothe. - Le Vayer, le vrai mot françois est
ce qui fait le caractére du Héros. Il se dit des arondelle : ce sont les gens du pays latin ,
actions et non pas des persones. » Cette action ajoute-t'il , qui ont préféré hirondelle à cause
est
l'héroïsme de hirun'o : pour herondelle , c'est du franc
au-dessus. d'une veriu ordinaire : il y a de hollan
dois . Mr. Chapelain pensait au con
REM . 1 ° . L'éroïcité , ne se dit que des vere traire qu'hirondelle était le seul bon ; et l'usa
tusdes Saints,et sculement dans les procés de ge a confir sa décisi . —
leur canonisation. Ailleurs on doit dire hé- était arondemé, qui se on Le vieux mot
dit encôre dans quelle
roisme,
leurs vertmême
us .
en parlant des Saints et de d'aronde, terme de menuisier.
HÉROS, s . m . [ Hérô : " é for . 2° lon l'h
z",Héroïque , ne se dit point des persones. s'aspire. ) 1. Titre que l'antiquité païenne
.

On dir des actions héroïques; on nedicpoint donaità ceux qui étaient nés d'un Dieu ou
un Roi héroïque .* Dans la Préface de Béré d'une Déesse , et d'une persone mortelle. »
rice, Racine dir , parlant de la Tragédie Hercule , Achille , Énée étaient des Hérása
390 HER HES
== 2°. Les Anciens ont aussi apelé Hérôs , 2d , é fer. au 3 : ] Herse , est i°. Un Instru
>

1
ceux qui par une grande valeur se distin- ment de laboureur , qui a d'un côté divers
guaient des aûcres hommes. = On done à rangs de dents , lesquels étant tournés vers la
ce mot à peu près le même sens aujourd'hui. terre , servent à recouvrir les grains nouvel
3 °. Mais on done aussi ce nom à ceux ' lement semés. » Passer la herse sur un champ.
qui montrent dans les ocasions une grandeur On se sert aussi de la herse pour rompre les
d'âme peu comune. = Herôs , Grund Homme motres d'une terre labourée.S2 °.Espèce
( synon .) Suivant La Bruyère , le Héros est de grille à grosses pointes de bois ou de fer,
d'un seul métier , qui est la guerre : le grand qu'on place entre le pont-levis et la porte
>

Homme est de tous les métiers, ou de la robe, d'une ville , d'un château, » Abatre , faire
ou de l'épée , ou du cabinet , ou de la cour : tomber la herse: = Herser , passer la herse
mais l'un et l'atre , mis ensemble , ne pèsent dans un champ. Hersage , action de Herser.
pas un homme de bien. Suivant un Ency- = On dit aussi herseur > de celui qui
clopédiste, le nom de César done l'idée d'un herse.
Hérós , celui de Trajan , de Marc-Aurèle , HÉSITATION , s. f. HÉSITER , v. n.
- Plusieurs
nous présente un grand homme. Titus réunis- [ Ezita-cion , ézité : 11" é fer. ---
soit les qualités du grand homme' , et celles du aspirent l'h dans ces deux, mors , et disent je
Hérôs. — Le titre '
de hérôs dépend du suc he'site : elle est muette : on doit dire l'hésite.}
cês ; celui de grand homme n'en dépend pas Hésiter ; être embarrassé à parler , à exprimer
toujours : son principe est la vertu , qui est ce qu'on veut dire, » Dès le comencement de
inébranlable dans les malheurs , comme dans son discours , la crainte le fic hésiter, » C'est
la prospérité. L'humanité , le patriotis- un triste sort que celui d'un Orateur qui
me, réunis aux talens , sont les vertus du hésite. Dans la nécessité de penser toujours
grand homme : la bravoúre , le courage , le à ce qu'il va dire, il ne penseEn jamais à ce
ce sens , il
génie militaire , caractérisent davantagé le qu'il
herós . s'emploie Gaichiés.
dit. LesansP. régime. - C'est aussi être
33
Hérôs d'un Poème est le principal perso- incertain sur le parti qu'on doit prendre.
nage , pour lequel le Poème a été entrepris. He'siter dans les a faires. » Il n'y a pas à he'si
Achille est le 'Hérôs de l'Iliade , Énée de ter. = Il régic à devant les verbes. » Il
l'Enéide , Henri IV de la Henriade. - On n'hésita point à répondre. » C'est une erreur
ne l'a dit dabord que du Poème Épique; de hésiter à prendre par ti du côté où il y a
ensuite de la Tragédie. On l'a érendu jusqu'à le plusd'évidence. Bouh. On voit que ce cé
la Comédie , et,dans le style familier , on le ditlèbre Gramairien aspirait l'h d'hésiter. Il
du principal personage, qui figûre dans un évè- faut écrire et prononcer d'hésiter.
nement. • Socrate est le ridicule hérôs de cette Hésitation , embarras , incertitude en
pièce. i les Nuées d'Aristophane ) Mercûre. parlant. » L'hésitation
L dans un Orateur nuit
Empressement , regards , soins , billets , doux à l'éfet de son discours.
langage. HÉTÉROCLITE , adj. [ Étéroklite : ? "
Le Héros d'un roman n'eut pas fait davantage. et 2 é fer , dern . e muer. 1 Terme de Gram
Barthe.. muire. Qui est contre les règles comunes ,
On dit aussi dans ce même style qu'un tel et y fait une exception . » Nom , verbe héré
-
est le héros d'un tel homme , pour dire que roclite. = Fig. famil. quia quelque chốse
c'est lui que cet homme loûe , et admire en d'irrégulier et de bizarre. 15 C'est un homme
toute ocasion . » C'est mon herôs , c'est son fort hétéroclite. » Humeur , conduite , action
hérós. hétéroclite. » Ils parcouroient mon hétéroclite
Rem . * Des Imprimeurs inatentifs mettent figure. Mariv .
hérôs au lieu de heraut. » Il ( Louis XI ) fic HÉTERODOXE , adj . HÉTÉRODOXIE ,
un présent considérable au Héros.(d'Édouard) $. f. [ Étérodokce , ci-e : 1te et zº é fer. pénult.
Il saisit ensuite l'ocasion d'envoyer un hérôs Ion. au 2d : dern. e muer. ] Ils se disent de ce
au Camp des Anglois. C'est héraut qu'il fa- qui est contraire aux sentimens reçus dans la
lait dire : la diférence est grande
raurs ne sont rien moins
, et les hé- doxe
des héros,
vraie. »religion. » Docteur , opinion hétéro
L'hérorodoxie d'une préposition. =
que
HERSAGE , s. m. HERSE
re
, s . f. HERSER Ils sont les oposés d'orthodoxe , orthodoxie.
v. act. [ l'h s’aspire : 7" é ouv . 2° e muet au Hétérodoxe , Hérétique. ( synon .) Le 2d
HEU HEU 391
die plus que le 2 " . Hérérique , désigne la lheûre que, forsque. » Peut- être que tout
scission. Hétérodoxe , n’indique que la dis- cela se démêlera à l'hellre que nous y pense
cordance dans l'opinion. » Un sentiment héré- rons le moins. Sév.= A cette heure que ,
9

rique est contraire à celui de l'Église Catho- à présent que ( il est vieux.) » Je ne saurais
lique. Une opinion hétérodoxe est,contraire plus m'en passer à cette heure que j'y suis
à la foi ou à la règle des fidèles. L'un supôse acoutumé. Voit. On dit encore à cette heúre
l'opiniâtreté , la révolte : l'autre n'anonce
> (sansque) présentement. » Tout à cette hellre;;
quel'erreur. Hérérique , est oposé à Catholi- tout à l'heûre , dans un moment. Sur
que , et Hétérodoxe à Orthodoxe. Extr . des l'hettre , sur le champ. » Il les envoya sus.
Nouv. Syn . Fr. de M. l'Ab . Roubaud. l'hellre même prendre possesion des terreins
HÉTÉROGÈNE, adj. HÉTÉROGÉNÉITÉ , çoncédés. Charlevoix » Dès cette heure , dès
s. f. [ Étérogène , géné-ité : 10 et 2° é fer . 4 à présent ( il est vieux .) » Dès cette hellre
moy . au 119 é fer. au 2d , dont la 5er dern. même , j'ai toutes les peines du monde de
aussié fer.] Hétérogène, qui est dediférence m'en empêcher. Volt:. Tout à l'heure; à
natûre. » Corps composé de parties hérérogè- l'heure même; tout de suite , bientôt. „ Im
nes. Hétérogénéice' , qualité , état de prudent vieillard , vous sentirez ce que pour
ee qui est hétérogène.: » L'hétérogéne ité des le courroux d'une Déesse , si vous ne l'arra..
L'hétérogéné'ité
parties. chez d'ici tout à l'heure. TÉLÉM. Il ne se dit
1 HÈTRE, s. m. (l'h s'aspire : le hêtre et que du futur , et l'exemple cité n'y est pas
e
ê
non pas l'hêtre : Ike & ouv. et long : 2 contraire ; car , si vous ne l'arracher , expri- .
1.
{ muer. ] Grand arbre , qui porte un fruit me un futur. * En Auvergne et dans d'autres:
'on apèle fafne. » Bois de hêtre. » A l'ombre Provinces on l'unit au passé , et l'on dit : '»
des hôtres. ( Pron .' dè- être , et non pas dès . Je l'ai fait tout à l'heure , pour , il n'y a
zêre.) qu’un moment.-Mmede Genlis le dit de
* HEUR , s. m. Bonne fortune. Vieux même. » Elle a eu tout à l'heure une ataque
mot , qui n'est resté que dans ces deux phrâ, de nerfs , etc. — L'Acad. dit , tout à l'helle
ses proverbiales ; il n'y a qu'heur et malheur re , dans un moment , ce qui marque le futur..
dans ce monde; cet homme a plus d'heur que * La Fontaine et Gresset le disent avec le
de science ‫ ;و‬il est plus heureux qu’habile ; et présent , pour tout de suite :
dans ses composés, bonheur , malheur. Eh ! Madame , reprend son époux tout à l'heure.
Corneille a encore dit dans Le Cid . LA FONT.
Chimene , qui l'eut dit , L'on écrit tout à l'heure.
Que notre heur fut si proche et sitôt se perdit: En Nivernois à la supérieure.
La Bruyère regrettait ce mot. » Heur, dit- il , Ververt.
plaçoit où bonheur ne sauroit entrer . Il a Cela n'est pas à imiter. A toute heûre
fait heureux , qui est françois, et il a cessé à chaque instant. » Le monde entier est ocupé
de l’être: Si quelques Podres s'en sont servi ,
c'est moins par choix
à observer un seul homme ('un Roi), à toute
que par la contrainte de heure , et à le juger en toute rigueur. Télém ..
.

la mesûre . Par heure , à chaque heure.


re
HEURE , s. f.f [ eú -re : ?"
! Ion.2° e muer.] A peine pour les morts pardonent-ils l'estime ;
1 °. Espace de tems qui est la 24€ partie d'un C'est qu'il leur faut , par heúre , au moins une
jour. » L'hellre se divise en 60 minutes. = victime :
2° . Elle se dit aussi en tant qu'elle est mar- Ils vivent pour blâmer , pour aiguiser un mot.
quée par les cadrans et les horloges. » L'hellre Ils fêtent un méchant , pour mieux jouir d'un sot.
vient de soner : » L'horloge a soné deux heu Barche .
tes.. 3 °. Tems convenable , et destiné à D'une heure à l'autre , et d'heure à
certaines choses. » Il est hellre de diner , de autre , sont des expressions áférentes. La ile
se coucher .
veut dire à toutes les heur's : la zde signifie
Déjà l'heure aprochoit de fermer mon bercail. de tems en tems ; tantôc ine heứre , tantôr:
4°. Dans un sens indéfini, certain espace :
.
l'allore. Il en est de mâne d'un moment à
de tems. » Passer les heûres entières à quel- l’alitre , et de moment daurre ; d'un jour à:
que chose , etc. = s °. Heure , fournit à l'autre , et de jour à aûre. Th . Corn . L. T.
plusieurs expressions adverbiales. == A l'hellre L'Acad. dit d'helre en heure , de mo
qu'il est : naintenant, à ce moment. A ment en moment. Ele dit aussi d'heure era
H E U HEU
392 , et non pas d'heure à autre. Je ne suis Acheter des heures. Heures bien reliées.
autre
pas de cet avis , n'en déplaise à nos maîtres . On dit , abusivement , une paire d heures ,
Dans la dern . Edit. elle a mis le dernier . = quoiqu'il n'y ait qu'un seul livre.
J'ai vu l'heure que ( le moment que ) tout était · HEUREUSEMENT , adv. HEUREUX é
perdu. = * On disait aútrefois pour l'heure , EÛSE , adj . [ Eu-rell- zoman , rell , reû ze : 2°
e
au lieu de , pour lors , et Vaugelas pensait lon. 3 ° e muet. ] Si l'on en croyait Menage,
que cette façon de parler était bone ', inais on prononcerait ureu , malurea . MALHERBE
bâsse ; qu'elle ne devait pas être employée l'écrivait de même. Dans le Dici. Gram . on a
dansle beau style , où il falait dire pour lors . adopté cette prononciation pour la conversa
Mais , dès - ce tems-là, pour l'heure ne s'écrivait tion ; mais M. de Wailly 'avertit qu'elle est
plus dans aucun style; et le P. Bodhours dou- mauvaise , et on peut l'en croire. = Heus
tait avec raison qu'on pûr mettre pour lors à reûsement , d'une manière heureûse. » Vivre,
sa place ; il croyait que le plus sûr était de jouer heureusem2nt, » Je l'ai rencontré heu
dire alors . On voic encồre dans le Dict .. reûsement , cić. = Heureux , en parlane
de l'Acad.et dans le Rich. Port. pour l'heure, des persones , qui jouit du bonheur. » Tous
pour le présent. » Je n'ai pas de l'argent pour les hommes veulent être heureux. » La vertu
ns ,, et
l'heure : c'est un aútre sens et cette expres- seule peut les rendre véritablement heureux.
cette expres
sion est du style familier. = A la mile- » Heureux , s'il croyoit l'être , e : malheureux
heure , malheureusement . » Cela est arrivé à souvent parce qu'il veut être trop heureur.
la malheure . Il vieillit . D'Aguess. = Il signifie aussi , celui que la
Heure , s'emploie quelquefois avec les pro- fortune favorise. » Il est né heureux : » 'Il est
noms possessifs son , sés , leur, leurs , ou par heureux en tout : heureux au jeu , à la guerre,
ellipse ; votre heure, son heure n'est pas ve- etc. En parlant des chôsęs : 1 °. qui con
nuc ; c. à . d. l'heure de votre mort , de sa tribue au bonheur , au contentement : » État
inorr. Quelquefois l'heure de votre bonheur, heureux , vie , situation heureủse. = 2°. Qui
de son avancement, etc. ou par transposi- rend fortuné , qui est favorable , propice. »
tion : „» L'ans vos heures de loisir ; pour ,dans Heureux sort : heurėlise destinée. Jour', évè
les heures de votre loisir. Heures déro- nement heureux. Année , ocas on heureuse. Un
bées , les heures qu'on dérobe à ses ocupations coup heureux: 3 °. Qui est d'un bon présage. »
ordinaires. » Je ferai ce mémoire à m ?s heu. Un heureux pronostic. » Une physionomie
res dérobées, = N'être point sujet à l'heure ; heureitse, 4. Qui est justifié sage ec
être maître de son tems . = Bone ou mau- prudent par le succes, » Heureux choix ; heu-.
vaise heure , tems propre et favorable , ou reux conseil; heureuse démarche.al1.. En
qui ne l'est pas. » C'est la bone heure ou une parlant de l'esprit ou des mzurs , bon , ex -el
mauvaise heare pour lui parler de cette afai, lent , râre en son genre : » Génie heureux:
re. Passer de bones heures, des heures mémoire heureuse . Vers heureux , rime heu
= Il m'a donė de mauvaises heu- rense. Une heureûse invention ; une heureuse
agréables.
res, beauc= oup de chagrins. Ila de bones expression. Une rencontre heurzůse, un bon
etde mauvaises heures; il estd'humeur iné, mot, un trait d'esprit, qui se présente touc
gale et bizarre. — Dernière heure et heure d'un coup .,
dernière , se dit de la mort , » Voyant que sa On dit en st . prov. qu'un homme a la main
dernière heure aprochait. » Quand nous se- heureủse , quand il est heureux au jeu et qu'il
rons à notre heure dernière. y gagne ordinairement ; et qu'il a la main
De bone heure , adv. Iln'est pas tard pour heurelise à quelque chôse , quand il y réussic
ce qu'on veut faire. » Il est encore de bone presque toujours, L.e proverbe dit : n'est heu
heure. » Il est de trop bonne heure pour diner , reux , qui ne croit l'être.
» Venez une autrefois de meilleure heure. Rem . 1°. Dans le style élevé , Heureux
A la bone heure, se dit comnie interjecs aime à précéder le substantif.
>

tion , pour dire , soit : je le veux bien , ou D'assurer à vos noms un heureux souvenir.
avec que commeconjonction , ( il régit le sub
>
Rouss.
jonctif) pour dire j y consens. » À la bonne Prépare , heureux rival , cette charmante fête.
Gress .
heure qu'il sorte , pourvû qu'il revieno
Ainsi que d'heureux jours , il est d'heureux instans
.
bientôt. le
De Lil .
Heures , au pluriel, Livre de prières. II
H EU HEU 393
.
Il peut aussi marcher après. même emploi , que par bonheur. » Heure itse
Et les nochers heureux , meni , il prit une aître route : par bonheur ,
Bientôt sur le rivage aquitteront leurs voeux . Id. ilfonttourna d'un autre côté. Plusieurs le
suivre de la conjonction que . » Heurell
Heureux , se place quelquefois à la
tête de la phrase , en exclamation .' » Heu sement que les forces militaires furent cons
tamment entre les mains de la Noblesse et
reux le peuple , qui est conduit par un Sage du Peuple. Hist. d’Angl. Heureusement
Roi! Télem .» Heureux le peuple, qui troûve que le Corsaire se trouvoit dans un tel désor-.
ses modèles dans ses maîtres ! Massil. " Heu dre , qu'il ne put se mettre en état de revenir
reur le peuple, qui ne fournit pointd'ali- àl'abordage. L'Ab. Prévoi.» Heureísement
ment à la curiosité de ses voisins ! Lingret. = qu'il vous laisse à votre aise. Marin , » Heu
Alors ilest suivi du pronon relatif, comme reúsement que ces éloges dictés par la ręco
dans les exemples précédens , ou de la con noissance sont suivis de tableaux , supérieu
jonction que:'» Heureuse servitude que celle, rementdessinéset colorićs. Ann.Liti.=
.
qui captivenotregénie pour le régler !4pol. Quelquefois même la conjonction que , peut
de l'Institut ; ou de la conjonction si : »
Heureux s'il s'était défiéde lui-mêine ! » Trop êcre
pourséparée
le jeuned Monarque
hourcû sement, » Heureû sement
et pour la Nation
heureux ( ô mon Dieu ) si je puis m'assurer que l'autorité ne pouvoit être confiée à des
que je satisfais à cetre justice inexorable , de- mains plus habiles et plus fidèles. Hist. d'Angl.
vant laquelle les plus justes doivent trembler. - L'Acai.. n'en donne point d'exemple ,
Chemin .
et ce
3 °. Dans son sens le plus naturel , heureux gisme.cour de phrase peut paraître un néolo
régit de devant les noms et les verbes. » Cha HEURLER , Voy. HURLER .
cun d'eux servoit sa Patrie , heureux du bien HEURT , s. m . HEURTER , v. act. et n .
qu'il lui faisoit . Marm . » Puisse-cu jouir du [ l'h s’aspire : le heurt , et non pas l'heure ;
bien que je te cède et êrre heureux de mon le heurier , et non pas l'heurtër. ) Heurler
malheur. Id. Mais ce régime n'est bon qu'avec choquer , rencontrer' rudement. » Un cro
les noms qui expriment le bonheur ou le chereur l’a heurré. » Un vaisseau a heurté
avec
malheur : il' ne vaudrait rien avec les aîtres. l'aớcre . Ils se sone heurtés. V. n . ou
Il est plus commun devant les verbes. »
Il est heureux d'avoir eu votre protection. - la prép. contre : » Heurier contre une pierre ,
-

ou sans régime; fraper à la porte pour qu'on


Remerquer que ce régime de l'infinitif ne doit l'ouvre. „ On heurte fort. Heurtez plus dou
s'employer que quand le verbe se raporte au cement . On a heurté trois coups , ou par
sujet de la phrase : quand il ne s'y raporte trois fois. - „ Se heurter les uns les aîtres.
pas , on met de ce que avec l'indicatit , ou
>
Ils acouraient en foule et pressés , condoyés,
que avec le subjonctif . » Il est heureux de ce
3
Se serraient, se heurtsient , s'élevaient sur leurs
que vous vous êtes intéressé ; ou encore mieux , pieds.
que vous vous soyiez intéressé pour lui. Barthe.
Heureux que sa bonté duigne tout oublier. = Heurter au figuré, c'estê re contraire à.
Racine. » Cela hearte la raison , le sens comun , etc.
Qu dis-je ? trop heureux que pour moi dans ce jour ou contredire ; heurter quelqu'un de front;
Le devoir dans ton coeur re cienne lieu d'ainour. le heurter , heurier ses opinions , ses senti
Créb. mens . -
On die , proverbialement qu'on a
4°. Dans un sens , qui lui est un peu étran- heurté à toutes les portes pour faire réussir
ger , qui signifie le talent naturel, l'habileté , unc afaire; pour dire , qu'on a sollicité tout i

heureux régi la prép. à devant l'infinitif , le monde , qu’on a cherché toute sorte de E : d'un homme diticile à
Un esprit promt aà concevoir les matières les protections.
plus élevées , et heureux à les exprimer , persuader que : » C'est heurterde la tête con
quand il les avoir une fois conçues. Flechier. ire la muraille, que de lui vouloir persuader
» Cette science heureuse à faire mouvoir les quelque châse.
ressorts de l'abondance et de la félicité publi- HEURT , choc , coup doné ou reçu en
que. Neuville. heurtant contre quelque chôse. » Le heurt d'un
.

HEUREUSEMENT , se place quelquefois à vaisseau contre un rocher ; de deux vaisseaux


la tête de la phrase , e a je mênic sens et le qui se choquent.
Tome II. D dd
394 HID HI E
Un heurt survient , adieu le char. »hideuse.
Monstre , visage hideux ; figûre , femme
La Font. » Hideux à voir. Il est hideu
Il se dit aussi en parlant des chevaux , de sement laid : hidelsement défiguré.
:

l'éfet du choc. » Ce cheval a un heurt à un des HIE , s. f. [ L'h s’aspire. » La hie , et non
pieds de devant. pas l'hie : [ " " lon . 2° e muet . ] Instrument
HEURTOIR , s. m . [ Heur -toar : l’h s’as- dont on se sert pour batre et pour enfoncer le
pire :: le heurtoir , et non pas l'heurtoir. ] pavé. Vulgairement , demoiselle. = C'est
Marteau dont on se sert pour heurter à une aussi l'instrument apelé autrement mouton ,
porte . Le mot de martean est plus usité. re dont on se sert pour enfoncer les pilotis.
HEXAGÔNE , adj . [ Erzgône : 1" è HIER , adv. En prôse , ier , moncs. En
moy. 3 ° lon . dern . e muet. Plusieurs écrivent poésie , i-er , 2[ syll . ; èr est ouv. ] Quelques
exagone sans h . ] Qui a six angles , six côtés. Poères l'ont fait monos. Brébeuf.
» Plan , bassin , carreau , hexagone , figûre Hier long- temps renfermé dans un nuage blême ,
hexagône. re Le Soleil n'étoit pas d'acord avec soi-même.
HEXAMITRE , adj. [ Egzamètre : 15€ et
e
Sarrazin.
3º è moy . dern . e muet. j] Il se dit de certains Mais à propos , hier au Parnasse ,
vers grecs et latins , qui sont de six pieds. » De s onnets Phébus se mêla.
L'Iliade et l'Enéide sont en vets hexamètres . Et Corneille .
Arma vi- rumque ca-no Tro-jæ qui- primus ab- oris. Mais hier , quand elle sut , etc.
HIATUS , s. m. ( latus : on prononce l's Je vous vis encor hier , etc.
finale. ] Terme emprunté du latin . Sorte de Les modernes sont plus exacts.
bàillement, qui fait un méchant éfet dans la Hier , je fais venir des érofes pour moi :
Poésie , causé par la rencontre de deux vo- La voilà qui déroule et parcourt chaque pièce
yèles , dont l'une finit un mot , et l'autre en Barthe.
comence un autre , sans qu'il y ait d'élision . Il arrive d'hier , à peine je l'ai vu.
Dans les vers , les hiatus sont des solé Idem .
cismes , des faûtes grossières : mais en prôse Des Prosateurs aspirent l'h d'hier , contrelc
même , ce sont souvent des imperfections , l'usage. „ Votre frère me marque, par
sur-tout quand c'est la rencontre des mêmes Courrier de hiees
r. L'Abé Reyre. École des
voyèles . Les hialus ou rencontre des vo- jeunes Demoisell .
yèles y sont très- fréquens ( dans le Suétone Hier est un adverbe de temps , qui n :erque
de M. D. L. H. ) Rien de plus comun que ce le jour , qui précède immédiatement celui
choc éternel de voyèles, qui se heurtent :il où l'on est comme demain marque celui
acorda à ;‫ و‬il engagea à ; il se détermina à , qui suit. Jl peut se placer devant , ou
etc. Pour peu qu'on ait d'oreille , on évitc après le verbe , mais jamais' entre l'auxi
liaire et le participe. » Hier nous allámes ,
ces sons désagréables . Ann. Litt.
HIBOU , s. m . [ L'h s’aspire : Le hibou , ou , nous allâmes hier, » Quand hicr nous
>

et non pas l'hibou . Des Auteurs ou des Im- serions arrivés , ou , quand nous serions ar
primeurs écrivent hiboux au pluriel : on doit rivés hier : ( le 2d est le meilleur ) et non
l'écrire avec une s : hibous. ] Oiseau noctir- pas , quand nous serions hier arrivés.
ne. En parlant des vieilles masûres , des vieux REM. Boileau fait hier de deux syll. et il
châteaux inhabités , on dit , que c'est une re- ne lui en done qu'une dans avant-hier. C'est ,
traite de hibous . On dit aussi , d'un
d'un disoit-il , parce que hier ne seroit pas assez
homme sombre et farouche , que c'est un soutenu , si on ne le faisoit que d'une syll.
hibou , ct
et de celui qui , dans une compagnie , quand il est seul , au lieu que joint avec
se tiene écarté et ne dit mot ‫و‬, qu'il fait le avant dans avant-hier , il est assez sou
hibou . tenu. Brossette. M. de St. Marc ajoute qu'en
HIC , s. m. [ L'h est aspirée. ] En st. fam . éfet , dans la prononciation ordinaire,hier
le neud , la principale dificulté d'uneataire. seul fait deux syllabes : mais en cela , il ne
» Voilà le hic ; c'est- là le hic. parait qu'il se trompe , et cela ne doit s'en
HIDEUX >, EÛSE ,> adj . HIDEÛSEMENT tendre que des vers .
adv . [ L'h est aspirée . Hi-deủ , dell -ze , deli- D'HIER , adv. Depuis hier. » Mon fils ese
zeman : 24 lon . 3° e muet. ] Ils expriinent ce à Rennes d'hier . Sév . » Je ne le sais que
qui cst horrible à voir , afreux , dégoûtant. d hier. Mme. de G ...
HIE HIS
391
HIÉRARCHIE , s . f. HIÉRARCHIQUE , m. Ce sont deux animaux fabuleux ; le i
adj . HIÉRARCHIQUEMENT , adv . [ Lh s'as. moitié hommeet moitié chevel : on l'apèle
pire : » La hiérarchie , et non pas l'hiércre ordinairement Centaure ; le 2d , cheval ailé.
chie. Richelet veut qu'on prononce Jérar. HIPPOPOTAME , s. m . [ Ipopotame :
chie : il n'a pas pour lui le bel usage . ]La hié- dern. e muet. ) Animal amphibie ; Cheval
rarchie se dit de l'ordre ec de la subordina- marin ou de rivière.
tion des neuf Cheurs des Anges , et des di HIRONDELLE, s. f. [ Irondèle ; 3 ° è moy.
Hie- dern . e muet. ] Oiseau de passage , qui pa
vers degrés de l'État Éclésiastique. = Hit
rarchique, qui apartient à la hiérarchie. » raît au printemps , qui fait son nid dans les
Ordre ,, gouvernement hiérarchique. » La bâtimens , et disparait en hiver. Delà le -

mission légitime des Prédicateurs est fondée proverbe : une hirondelle ne fait pas le prin
sur la subordination hierarchique. Gaichiés. temps ; une fois n'est pas coutume. Voy. He
= Hierarchiquement ; en hiérarchie. » RONDELLE .
L'Église a toujours été gouvernée hierarchi- HISTOIRE , HISTORIETTE , S. f. His
quement.. TORIEN , s. m. [ Is-poa- re , tori- ète , 10
c
Rem. Suivant l'écimologie, l’asage et le sens rien : 2° lon. dans le 1"' : dans le dern , ien ,
propre de ces mots , ils ne se disent que des n'a pas le son d’ian ;; l'e yconserve son pro
diférens degrés dans l'Eglise. Depuis quelque pre son : ie est de deux syll.au 2d , et mono
temps on les aplique aux matières profanes. syllabe au 3 °. ] L'Histoire est la narration
.

Un Auteur très-moderne les emploie en par- des chôses et des actions dignes de mémoire.
lant des grades militaires. » Récompenser le Historiette , petite histoire : narration de
mérite sans suivre la constante hierarchie des quelqueaventure peuimportante. Historien ,
grades. Le mot est impropre. M. Moreau et celui qui écrit l'histoire. » Savoir l'histoire ,
autres modernes > s'en servent dans l'ordre s'adoner à l'histoire , c. à d. à l'étude de l'his
civil et politique. toire. » N'aimer que les historieties. » Il y
* HIEROME , Jérome. Suivant La Tou- a peu d'Historiens fidèles.
che , on dit ec l'on écrit l'un et l'autre.: il Rem . 1 °. Histoire de , se dit tantôr de
ed est le plus usité . l'Historien , tantôt de celui dont on raconte
avoue pourtant que le 2d
Aujourd'hui c'est le seul qui soit en usage. les accions. Ainsi , l'on dit , l'Histoire d'He
>

* HIÉRUSALEM . C'est ainsi qu'on écri- rodote , de Tite- Live , de Salluste , et l'his-.
vait et qu'on prononçait autrefois ce mot : on toire d'Alexandre de Cyrus , de Charle
n'écric et
'er on ne prononce plus que Jéru- magne , etc. » UneÉglise si illustre ( l'Église
salem . Gallicane ) méritoit bien une histoire parti
HIEROGLYPHE , s. m. HIÉROGLYPHI- culière. Le P. Longueval. Voyez Relation.
QUE , adj . [ Ieroglife , fike :.: 2€ é fer. dern . ė 2'. Par extension on dit histoire , non
muet. Le P. Sicard écrit Jeroglife seulement de toutes les aventures particuliè.
contre l'usage et la prononciation.- M. Lin- res : » Il nous a conté son histoire , l'histoire
guer le fait fém. C'est probablement une faute de sa vie ; mais encore de la description des
d'impression. » Hyéroglyphes convenues dans chồses naturelles ; » L'Histoire Naturelle de
l'école de M. l'Abé de l Épée. Il faut dire., Pline , de Bufon. Histoire des Animaux , des
>

convenus. ] Hiéroglyphe , caractère symboli- Plantes , des Minéraux , etc.


que , et qui contient quelque chôse de mys 3. On dit , absolument et sans ré
térieux. Hieroglyphique qui apartient aux gime : étudier , aprendre , savoir l'histoire.
hiéroglyphes.» Toute la Théologie des Égyp- i Que l'histoire lui done ( à l’Avocat ) une
tiens étoit exprimée par des hiéroglyphes, par expérience , et , si l'on peut s'exprimer airsi ,
des caractères hiéroglyphiques, » La place de une vieillesse anticipée. D’Aguess.
St. Jean de Latranest décorée par un obé- En style fam . on dit , d'un discours qui
lisque égyprien , chargé d'hiéroglyphes. La est plus long qu'il ne devrait être , que c'est
Lande. L'Acad. dit , Symbole hiéro- une histoire, une longue histoire. » 'll nous
glyphique : cela sent un peu le pléonasme : a fait une histoire , qui ne finissait plus.
car symbole et hiéroglyphe sont assez synoni. Voilà bien des histoires , bien des cérémonies ,
mes , et c'est comme si l'on disait , hyérogly- ou des dificultés , des anicroches. = C'est
phe hyeroglyphique . une aútre histoire , une aútre chôse ‫ ;ر‬ce n'est
HIPPOCENTAURE , HIPPOGRIFE >, S. pas de cela qu'il s'agit.
>

D d d 2
396 HIV HOC
HISTORIER ,> v . act. ( Istori- é : dern . & Prétendois- tu que les Parques
fer. ] Enjoliver de petits ornemens. * Pluche Dussent , filani res instans ,
Jui done le sens de convertir en histoire . » En Signaler des mêmes marques
1

historiant ces symboles , ( les hiéroglyphes ) Ton hiver et ton printems.


Rousseau . 1
ou en les convertissant en autant d'histoires ,
les Egyptiens couvrirent l'antiquité de ténè To gardois à Xerxés , ho
bres horribles. » Cesymbole devenu un Dieu, Dans l'hiver de ses jours,le plus grand des succès:
on historia toutes ses leçons. – L'usage n'a P. Folard , Thémistocle.
point admis cette signification , atribuée par Cela est peut-être trop poétique pour le style
Pluche à historier , et l'Auteur n'a pu la faire convenable à la Tragédie.
entendre qu'en l'acompagnant d'un comen- HIVERNER , passer l'hiver ; il ne se dit
taire. que des Troupes. On ne dit point d'un par
fe. HISTORIOGRAPHE, s. m.écrire
[ Istori-ogra- ticulier: on
: » doit
Tousdire
les ,ans , il hiverne en Pro
] Celui qui est nomé pour l'histoire vence il passe l'hiver ,
d'un
pays, d'une ville. L Historien entreprend Suivant les Dictionaires , qui se copient les
de lui-même d'écrire l'histoire ; l'Hisiorio- uns les autres , on dit , s'hiverner >, pour dire ;
grafe y est apelé parbrever : mais les brevets s'exposerau froid de l'hiver , pour s'y endur
ne donent pas les ralens , ni souvent même
> cir er y être moins sensible . Je donte que ce 1
l'ardeur et le zèle. Peu d'Historiographes rem- mot soit fort usité.
plissent micux ce titre que M. Moreau , His- HÔ ! interj . On dit , et l'on écrit ordinai 0

toriographe de France . rement , oh ! Voyez ce mot. )


HISTORIQUE , adj . HISTORIQUEMENT , HOBEREAU , s. m . [ L’h s'aspire : Ho
e

adv . [ Is - sorike , rice -man : 4°e muer. ] Ils se bero : 2° e muet ; } dout. aù sing. lon . au
disent de ce qui apartient à l'histoire.» Style , plur. Hobereaux. ) Au propre, espèce de pe
narration , recueuil historique. » Narrer'his- tit oiseau de proie. Au figuré , si. tanil. et
toriquement ; ce qui se dit par oposition à méprisant , perit gentilhonune de campagne.
oratoirement , et à fabuleusemenei On HOC , s. m . [ L'h s'aspire : le hoc , et non
dit aussi , temps historique , par oposition à pas l'o'. ] Sorte de jeu de cartes. Il a doné
temps fabulenx ; et dans le Dramatique naissance à cette locution proverbiale ? cela
personages historiques , qui sont tirés de l'his- lui est hoc , lui est assuré.
toire , par oposition à ceux qui ne doivent Un loup vit un cheval qu'on avoit mis au verd :
leur existence qu'à l'imagination du Poère. Je iaisse à penser quelle joie.
Les personages de Cinna , Britannicus, sont Bonne chasse , dit- il , qui l'auroit à son croc.
des personages historiques ; ceux de Zaïre , Eh ! que n'es- tu mouton , car tu me serois hoco
La Font.
d'Alzire ne le sont pas.
HISTRION ,> s. in . [ Istri -on . ] Farceur , HOCHE , s. f. [ L'h s'aspire : la hoche , et
boufon . On le disait autrefois de tous lesnon pas , l'oche. ] Coche , entaillûre . Il se
Comédiens : on ne le dit plus que quand on dit sur- tout de la inarque qu'on fait sur une
veu t les mépriser . » Ce vil histrion ose luter taille , pour tenir compte du pain , du vin
avec moi . de la viande qu'on prend à crédit. » Faire une 3)

HIVER , s.. m. HIVERNER , v . n. [( Ivêr , hoche .


e
t
yêrné : 2° ê ouv. 3 ° é fer. On écrivait aútre- HOCHEMENT , s . m . HOCHER v. ac .

fois hyver , à cause du latin hyems. On n'est Hochet, s. in. [ On aspire l'h. Hochemin ,
>
e

plus aujourd'hui si fort esclave de l'étymolo- hoché , hiche ; 2 e muet au 1" , é fer,. au
gie. ] Hiver est le nom de la saison de l'an- 2d. , è moy.au 3.. ] Hocher ,,secouer , bran
née la plus froide. Elle comence au 22de Dé ler. » Hocher un prunier pour enfairetomber
cembre',etfinit le 21 de Mars. » Dans la
> des prunes. Hocher la têie , en signe d'impro
rigueur , dans le fort, au milieu de l'hiver . bation . Hocher le mors, la bride à un che
» Mettre des Troupes en quartier d'hiver. = val. Fig. En parlant d'une persone
se dit »quelquefois
Illement. par raport au froid seu l'animer
L'hiver est venu de bone heure
l'exciter . à faireHoch
quelque
ement chose ; essayer de
, action de hochez
avant le tems. L'hiver ese long , etc. la tête . » Hochement de tête : c'est tout l'em
En style figuré , l'hiver ese la vieillesse , et ploi
>
de ce mot. = Hochet , petit instru
ment, qu'on met entre les mains d'un jeune
le printems , la jeunesse.
ном re
HOM 397
enfant , pour s'en troter les gencives. bre : ;" lon . 2 e muer. ) Sorte de jeu de
HOIRS , s. m. pl . HOIRIE , s . f. ] Oår , cartes , qui nous est venu d'Espagne. Hombre ,
e e
oa- rie : 2€ lon: 3 ° e muer. ] Hoirs , en termes en espagnol , signifie homme. » Faire une
>

de Pratique , héritiers . » Ses hoirs mâles et partie d'hombre.


femelles.» Il est mort sans hoirs. = Hoirie , HOMÉLIE , s. f. [ Suivant Ménage , on dit
héritage, succession : accepter , répudier l'hoi- usité
homélie ou homilie ; mais le premier estle plus
rie. Doner en avancement d'hoirie. . Le dernier n'est plus en usage , quoique
HOLA. ] L'h s’aspire ; le holà , et non pas le plus conforme à l'étymologie , homilia..
l'holà. ] Il est interjection . Holà ! ho ! holà ! Quelques-uns disent encore, Homiliaire, ho
qui est là : Tout beau ! Holà ! ne miliasse, recueuil, faiseur d'homélies. Le Rich.
faites pas tant de bruit. W exprime aussi l'é- Porr.
tonement, l'admiration . je
les mec tous deux. Trév. ne met que le
L’Acad. n'a mis ni l'un ni l'autre. }
J'ai vu l'Agesilas , Discours fait pour expliquer au peuple les
Hélas ! matières de Religion , et principaleinent l'É
Mais j'ai vu l'Attila , vangile. On le dit sur- tout des Pères de l'É
Hols ! glise. » Les Hornélies de St. Chrisostome, de
Boileau . Št. Augustin. Aujourd'hui on apèle hoa
Il est subst. indéclinable dans cette phrase du mélie ,un sermon où , d'après un plan qu'on
st. fam . Mettre le holà , faire cesser des gens s'est formé, on aplique à son sujet toutes les
qui font du capage , qui se querellent , qui paroles d'une Évangile. L'Homélie de la Sa
se battent. maritaine ; de l'Enfant Prodigue , de l'Aveu
HOLLANDE , s. f. HOLLANDOIS , oise, gle--né , etc. Les Homélies sont un peu passées
ou HOLLANDAIS, AISE , adj. [ L'h s'aspire , de mode. Elles avaient , comme tous les sys
.

excepté dans toile , fromage: d'Hollande.Pro- têmes , le défaut de faire acheter quelques
noncez Holande , dè , dèze : €2 Jon. 3 ° emuet aplications heureuses
beureuses , par un plus grand
au 1 " , eè moy . et lon. aux 2 aútres. Dites , nombre d'aplications forcées, et quelquefois
la Hollande , ' et non pas l'Holande , les Hol- puériles. = Dans le style satirique , on le
landais , sans prononcer l's de les et non dit abusivement , d'un discours ennuyeux .
>

pas le-zolande. ] Hollande se dit proprement Afin qu'un jour leur oisive pitié ,
de la Province de ce nom , qui est une des Par les douceurs d'une tendre homélie ,
sepe Provinces-Unies , mais quelquefois de
> Puisse enchanter votre mélancolie.
Rousseatt .
toutes ces Provinces prises collectivement.
La République de Hollande. Hollan HOMICIDE , adj . et subst. * HOMICIDER ,
dais , qui est membre , ou sujet de cette Ré- v. a. [ Omicide , dé : dern , e muet au res , é
>
1 >

publique. fer. au 2d . ] Homicide se dit , et du meurtre


Rem. On doit dire , recevoir de Hollande , d'un homme ; er du meurtrier , de celui qui
comme on dit, de France , d'Espagne,d'Al- le tue. En parlant des persones, il est subst.
lemagne , et non pas de la France, etc. On dans la 2d acception . » Un homicide est digne
lit dans un Auteur inoderne » Gravure sin- de mort . En parlant des chôses , il est adj. »
gulière que ce Libraire a reçu de la Hollande . Bras , main homicide ; fer homicide : dessein ,
Il faut de Hollande . comploi homicide.
HOLLANDER , v. act. [ Olandé' : 2° lon . En burie aux traits komicides
3 é fer. [ Préparer des plumes , pour les D'un peuple obscur et vénal
mettre en état de servir à écrire. Je n'ai point aux cæurs perfides
HOLOGRAPHE. Voy . OLOGRAPHE. e Rendu le mal pour le mal.
HOLOCAUSTE , s . m . ] Olokós- te : 3 Le Frans,

lon. derni e muer. ] Il se dit , et d'une sorte Fig. et par exagération , regards homi
de sacrifice où la victime était entièrement cides ; attraits homicides. * Le Gendre
consumée par le feu ; et de la victime même écrit tantôt homicide avec une seule m ,
qui était ainsi oferte et détruite. tantôt hommicide avec deux inm , suivant les
HOMARD , s. m . [ L'h s'aspire : le homard, Auteurs qu'il copie.
et non pas l'omar : le d ne seprononce'pas. ] * Homicider , tuer ; est vieux : il se dit
Grosse écrevisse de mer. encôre au Palais . » Les biens de la persone
HOMBRE , s. m. [ L'h est muette. On- homicide'e. Causes Célebres.
2
398 H OM HOM
HOMILIAIRE , HOMILIAŠTE , HOMILIE. homme faible . Il signifie aussi, qui est
Voyez . HOMÉLIE. sujet à la faiblesse humaine. Ces Héros Chré
HOMMAGE ou HOMAGE , s.e m. Hom- tiens ne furent pas moins hommes , moins
MAGERfer.
, s.aum 20.
. [ Omaje , je : e muet au poriés au mal que nous. Le P. le Chapelain.
Homage est, au propre
9

1" , é > ] , Rem. Homme s'emploie quelquefois sans


,
le devoir que le vassal est tenu de rendre à article. » Il a aussi bien écrit qu'homme de
son Seigneur de fief. Rendre homige. » Faire son siècle , dit Bossuet de Mélancton . Ail. 1

la foi et homage . Figuréineni , soumis- leurs il met l'article un devant homme , mais
sion , vénération , respect . » Rendre à Dieu , sans nécessité , puisque c'est le même tour,
à la Religion les homages qui lui sont dûs. » Au milieu des plus violentes agitations que
a Rendre homage à , sans article. » Dieu se
3 puisse sensir un homme vivanı. Retranchez
montre assez , pour qu'on ne puisse le mé-un ; qu'homme vivant puisse sentir . Au reste ,
conoître , pour qu'on soit mêine forcé de ce tour et cette expression ne sont que du st.
rendre homage à la prééminence de sa na- famil. » Si on le prenoit , et qu'on lui fît son
tûre : mais le fond de cette nature incom-- procés , homme vivant ne pourroit le sauver .
>

préhensible est caché pour nous. Le P. du Sév. On dit aussi sans article : Il est homme à
Rivet . On dic en st. fam . :: rendre ses tout entreprendre : il n'est pas homme à endz
homages à quelqu'un , lui rendre ses devoirs , rer un afront , etc. Et avec l'arr. uni » C'est
ses respects. C'est une expression à la mode. un homme à pendre ; un homme à parvenir aux
On dit aussi : fıire h mige á ... de.... premières places, etc. C'est un hommeà nazar
J'espérais vous en feire homige . = Il Il se des, etc.
dit ordinairement absolument et sans épithère . Homme a souvent gens pour pluriel . Jeune
Je ne crois pas qu'on doive imiter Corneille, homme, jeunes gens , pluiôt que jeunes hɔm
>

quand il dit dans Nicomede. mes. Fénélon emploie presque toujours le der
Et de toute la gloire aquise à ses travaux , nier. Homme de bien , hoinme d'Église , homme
> 9

Faire un illustre homage à ce pen que je vaux. de Lettres , homme d'afaires , etc. et gens de
HOMAGER ne sedit que dans le sens pro- bien , d'Église
d'Église , de ,Lettres
celui qui doit l'homage au Seigneur du Roi, Ambassadeur
, etc. Homme du
Gouverneur , Intendant
pre ;
fief. dans leur Département : et Gens du Roi , le
HOMME , s . m. [ Ome : 2° e muer. ] Ani- Procureur et les Avocats du Roi. Ce dernier
mal raisonable . 1 °. On comprend sous cette est consacré dans cette ocasion . On ne dirais
première acception l'homme et la femme. » pas , de plusieurs Ambassadeurs ou Intendans:
L'homme ese sujet à beaucoup d'infirmités. ce sont les Gens du Roi. On doit dire , les >

Tous les hommes sont sujets à la mort. hommes du Roi. On dit aussi : c'est un hi
2°. Il se dit spécialement du sexe masculin . » nête homme , un brave homme , un saint
Le premier homme. » Il y avoit dans cette homme , et ce sont d'honnêtes gens , de braves >

assemblée autant d'homines que de femmes. gens , de sain :es gens , etc. et non pas d'ho
Joine à un autre substantif par la prép. nêces hommes , de braves hommes de saints
de > il marque la profession. » Homm de hommes . » Ne confondons pas les honnêtes
guerre , d Eglise , d'Épée , de Lettres. On gens avec les gens de bien. Marm . Voy . Hon
dit aussi , homme d'esprit , homme de bon NÊTE . - Grand homme. Voy . HÉROS .
sens , pour , qui a de l'esprit , du bon Avec les pronoms possessifs , homme signi
sens : mais cela ne s'étend pas à toute sorte de fie, quelquefois on homme propre et conve
noms ; et j'avoue que je n'aime pas dans l’Abé pable à ce qu'on veut , un homme tel qu'il
Gauchat : » L'homme de bon sens et de can- le faut. » C'est mon hoinme. » Je ne serai pas
deur » L'idée de l'Orateur , chez les Païens votre homme , leur homine , etc. Et par ironie,
même , renfermoit celle de l'hommede bien . vous avez bien trouvé votre homme, etc. Son ,
Le P. Gaichies.
n'est quelquefois aussi qu'une particule. »
=4° . Hoinne se dit paroposition à enfant. Une fièvre maligne a bientôt emporté son
» C'est un hume faii ; il se fait homin ?. » hɔmme.. == Les femmes du peuple disent ,
Quand il sera ho nm .. = I. Il se dit ab mon homme , pour mon mari.
solument , pour hommede cæur. » Se mon- HOMOGÈNE , adj . HOMOGÉNÉITÉ , s.s
trer homme. » C'est un homme, que cet hom- f. [Homogène , généité : dans le 1" , 3º è moy,
>
е
>

me-là. » Ce n'est pas un homme : c'est un 4ee muet


4º muer : dans le 2“ 4º e dern . é ter.']
2 , -3" ,4
Ν
H ON Η Ο Ν 399
Ils se disent , en Physique , de ce qui est de port à la persone. Acueuil ,réception honéte ;
même nature. » L'eau est composée de parties procédé honêce ; l'air honêre ; les manières
homogènes. » L'homogéneité de ses parties. Ils honêres. = Honête homme , et homme ho
sont oposés à hétérogère, hétérogénéité. nête , ne sont pas la même chose. Le premier
HOMOLOGATION , s . f. Homolo- signifie un homme qui a de la probité , ou
GUER , V. act. [ Omologicion , loghe. ] Ter- simplement de l'éducation , et qui tient un
>

mes de Pratique , qui se disent de l'aproba- certain rang : l'autre signifie un homme ci
tion et confirmation des actes par autorité de vil , et piein d'atention et de politesse.
Justice, » Homologuer une transaction , ane On peut être honéte homme et faire mal les vers .
Mol.
délibération. » L homologation d'un contrat.
HONETE et ses dérivés. Voyez Hon- Honêre homine a , au pluriel , honêtes gens ,
NÊTE , etc. et non pas honêtes hommes. Voy. HOMME.
HONEUR. Voyez HONNEUR . » En quel tems et en quels pays a - t - on
honêtes gens. COVER .
HONGRE , adj. et subst. Châtré, en par. distingué le peuple des vous
lant des chevaux . » Un cheval hongre : un » Pour ma société savez que je ne
hungre. L'h s'aspire . vois qued'honêres gens - Ne confondons
HONGRER, v. act . (L'h s'aspire : hongré ; point
re MAEMles
.
honêtes gens avec les gens de bien . .

ile lon . 2° é fermé. ] Châtrer un cheval. »


Ce cheval est trop fougueux : il faut le Honêre , civil , afable , poli , gracieux
kongrer . ( sybon . ) voici les diférences , que troûve
HONGRIE , s. f. HONGROIS , OISE , adj. entre ces mots l’Ab . Girard . et qui pour
>

et subst. [ On aspire l'h : la Hongrie , et ront paraitre , à plusieurs , trop subriles et


>

non pas l'Hongrie ; lè Hongroa , et non pas trop dificiles à saisir. „ Nous sommes ho
lè-zo'rgroa. On dit pourtant: du point d'Hon- nêies par l'observation des bienséances et des
grie; eau de la Reine d'Hongrie, et non pas usages de la société : nous sommes civils
de Hongrie . ] La Longrie est le nom d'un par les honeurs que vous rendons à ceux ,
Royaume d'Europe , apartenant à la Maison qui se trouvent en notre rencontre : nous
d'Autriche. Hongrois , peuple de Hongrie. sommes polis par les façons fateuses que
Les Soldats hongrois : l'Armée hongroise. " nous avons dans la conversation et dans la
C'est un hongrois , une hongroise . conduire , pour les persones avec qui nous
HONIR . Voy . HONNIR. vivons : nous sommes gracieux par des airs
HONNÊTE , ou HONÊTE , adj . HONÊ- prévenans pour ceux qui s'adressent à nous :
TEMENT , adv. HONÊTETÉ , S. fém . Onêre , nous sommes afables par un abord doux et
e
inférieurs , qui ont à nous par
leman >, teté : 2° ê ouv. et long ; 3 ° emuer, facile à nos inférieurs
dern..é fer. au dern . ) Konêre , en parlant les. - » Les manièrcs korétes sont une
des chôses, est , 1. vertueux, conforme à marque d'atention ; les civiles sont un té
l'honeur pris pour la vertu . » Amour honete. moignage de respect ; les polies sont une dé
» Honéte émulation. Conduite sage et honêie. monstration d'estime ; les gracieíises sont
2. Bienséant , convenable. Il se dit dans une preuve d'humanité , les efables sont une
cette acception , ordinairement avec la né- insinuation de bienveillance - Il faut être
gative. » Cela n'est pas honéte. » Il n'est honêre sans cérémonie ; civil sans importu
-
pas honéte de se louer soi-même. = On nité ; poli sans fadeur ; gracieux sans mi
dit , sansnégative , excuse , prétexte , refus nauderie , et afable sans familiarité Gir.
)

honêre, fondés sur quelque aparence de rai- Synon .


son . Frésent , récompense honêre , raisona- Fonêre homme , Homme de bien , Homme
>

ble. Prix honête, convenable , proportioné d'honeur (synon .) Il me semble, ditun In


.

à la valeur de la chôse. Habit honête , crécent: cyclopédiste , que l'homme de bien est celui
encore honêre , qui peut encôre être porté
> qui satisfait exactement aux préceptes de la
sans indécence: Naissance honêre , condition Religion ; l'homme d honeur , celui qui suit
honêre , quin'a rien de bâs. Honéte famille , rigoureusement les loix et les usages de la
àlaquelle il n'y a rien à reprocher. = société ; er 1 honête homme , celui qui ne
1. En parlant des persones , civil, poli. C'est perd de vûe , dans aucune de ses actions ,
l'homme du monde ledesplus
aussi , en ce sens
honéte.
châses Il se dit les principes de l'équité naturelle,
qui ont ra L'Homme de bien fait des aumones , l'homme
400 HON HON
d'honeur ne manque point à sa promesse ; HONNEUR , ou HONEUR , 8. m . ( 0
l'honêre hoinme rend la justice , même à son neur. On peut demander pourquoi on écrit
énemi. » L'homme de bien et l'homme d'ho- honneur avec deux n , et honorable , hono
neur ne doivene point faire des chôses que raire , honorer , etc. avec une seule . Je crois
l'honêre homme ne se permet pas. Beauzée, qu'on seraic embarrassé à en doner d'autre
synon . raison qu'un usage aveugle et bisårre. ] 1°.
En st. famil, honêre garçon , garçon bien Démonstration de respect. » Rendre honeur à
né , bien élevé >, de meurs douces et ver Dieu . » Porter honeur et respect à , etc.
tucuses. » C'est un fort honêre garçon . On ne dit pas porter honeur tout seul. Ren
Honêre femme , honéte fille , irréprochable dre des honeurs à . » Il ne faut pas rendre
dans sa conduite. = En style plaisant, aux hommes des hɔneurs qui ne sont dûs
honêre débauché ; homme qui aime le plai. qu'à Dieu . En l honeur de. Voy. En ,
sir ; mais sans exces . Hozête , dans le prép: = Honeurs funèbres, les cérémonies
beau style , est aussi un substanrif abstrait. des funérailles. = 2 ° . Vertu , probité : »
» Préférer 1 horête à l'utile.
>

Homme d hineur , plein d'honeur , qui aime


HONÊTEMENT , d'une manière honêre. » l'honeur. » Il n'a ni ceur , ni honeur . =
=
Vivre hɔnêtement avec tout le monde . » En 3°. En parlant des femmes, pudicité , chas
user honêrement. » Etre vétu honérement. terć. » Femme d horelir , ou , sins höneur.
Suffisamment; et par ironie , extrêmement. - En st. famil. » Elle a fait funx bond ,
» C'est honêtemeni vendre. » Il est honête- ou , elle a forfait à sor honeur. 4.
ment croić : elle est honórement laide. Gloire qui suit la vertu par l'estime du
Vous êtes comme un autre , emporté , violent , moade. » Aquérir de 1 horeur. » Se tirer ,
Et vous vous fâchez même assez honetement. sortir d'une afaire avec honeur ;; à son hə
Gresset. neur. Voyez GLOIRE. » Il avoit toujours
HONÊTETÉ 1 ° . Bienséance » Cela est contre vécu aveć honer. COCHIN . — Réputation.
I honérete : 2. Civilité . » Il n'a pas eu l'ho- Araquer, blesser , Alétrir , déchirer i ou
néceré de l'aller voir. – En ce sens , quand ménager , sauver 1 hın ?! r de quelqu'un. »
>

il ne signifie que la qualité de celui ; qui Ho.nine per.li honºkr. Faire rép.1r.1tion
est honéte , il n'a point de pluriel : on dit d horeur . Avoir action en réparation d'ko
à plusieurs persones coinne à une seule , n ? ur . Point d horreur, » Ils se s out bacus
inte re
voire horêrié, et non pas vis hinêretés. On pour le poin : d hone!! , par cra d'êt
ne mer le pluriel que quand on veut expri- blà : nés , déshonorés , s'ils ne le fesaient pas.
mer les éfets sie ceite qualité. C'est comme – Parolė d honeur , promesse à laquelle on
charité et charités ; civilité et civilizés. » ne peut maiiquer sans se dáshozorer .
J'alai dîner chezMme. d'Armagnac , qui me sº . Au pluriel, dignités , places honorables.
5

fit mille honêtetés. M. De Grignan le fils. Aspirer aux horeürs; briguer les hineurs .»
J'en ai reçiz toute sorte d'horêterés. * Mais Parvenir , étre élevé aux honeurs. '
dit -on avoir des honéletés pour , comme dit Rem. 1 °. Ce mot , honeur , est , à tout ins
Fontenelle. » Ce fleuve se contentait des ho. tant dant la bouche de tout le monde :
nêtetés qu’oiz avait pour lui , mais n'en on le prodigu : , et dans les coinplimens ,
abusoit pas ; ou avec le singulier , comme et dans les lettres ; et en le prodigant ; Sou
dit l'Acad, » Il a beaucoup d honêteté po:lr venit on le prostiriiz. Jamais on n'a cant
tous ceux qui ont afaire à lui ? Je ne le parlé d'honeur , et jamais il n'y a eu si peu
crois pas ; et je ne voudrais pas le dire. de vrai honeur. » Il n'en est pas de l'honeur
On dit en style famil . dire coinme faire comme du mérite : il en faut absolument ,
des honé:etés. » Il a tort de s'en prendre à et ils ( les Frivolit?s ) en mettent par rout.
ce pauvre Marquis , qui ne lui dii'et ne lui Ils n'on! pas le plaisir , mais l honeur de
fait que des hinterés. Merc. -3 °. Pré- vous voir , de vous parler, de vous servir ,
senr. Frire una horieté par reconaissance. etc. Ils ont pour les papilles , des tuteurs
54°: Manière d'agir obligeante. » L'ho- d'hɔnellr ; dans les Tribunaux , des Conseil
des
nêrele de son procéd m'a touché. » Il en a lers d honeurs ; dans les Hôpitaux ,
usé avec la plus grande honêteté, ;i °º . Economes d horeur ; et les
femines acachées à
Chasreté. „ ʻL'orerece des meurs. Paro- la cour, sunt des Dames d'honeur. Cover. V.
les contre l'honézeté, Cela blesse l'honêteté. Honokaire. Voyez aussi Honète HOMME,
au
HON HON 401
au mot Honnête . Sr. Jérdme n'auroit pas été trop facile à
2°. * On ne dit pas doner , mais rendre ajouter foi à ce qui faisoit à l'honeur de
deshoneursà. (nº. 1º.) » Appion, die Fleury, Tertullien . Cerre expression a -t-elle été au
.

acusoit les Juifs de ne pas dones ( rendre ) trefois en usage ? Je n'ai pas été à portée
à l'Empereur les mêmes honeurs que lui do- de le vérifier. Mais j'ôse croire qu'elle n'est
noient ( ren doient touss les autres peuples. pas du moins de l'usage actuel.
re
3 ° . Fai eur
les hon son
de la mai se 5. Faire l'honeurde , avec l'infinitif , est
charger de bien recevoir ceux quiy vienent, dustyle familier. » Un Marchand à qui il
est une expression du style familier. Dans faisoit l'honeur de devoir. COVER.
un ouvrage critique , l'Ab. Du Resnel a pu Fairehoneur de, est plus du beau style. » On
dire : ne sait à quel peuple on en doit faire ho
Tout faux raisonement estpar eux adopté ; neur ( de l'invention de la Peintre ) Les uns
Ils en font les honeurs , sans l'avoir inventé. en font honeur ( l'atribuent ) aux Égyptiens ,
Et La Chaussée . d'autres aux Grecs . On die , familie
Son courage surpasse encor son infortune , rement , fuire honeur , sans article et sans
Elle fait les honeurs d'une fêre importune. régime de la chose. » Volontiers , Monsieur,,
Mais je ne vois pas avec plaisir , dans un vous me ferez honeur. MARM . = Se faire
des Discours sur l'Hist. de Fr. par M. Mo- honeur de , se glorifier de... Il se dit sans
reau , que le prétexte du voyage de Boson , article , même avec les adverbes de com
fût de faire au Pape les honeurs du Comté paraison . » Ce parti se faisoit plus d'ho
d'Arles ; ni dans un Sermon de l'Ab. Poulle. neur de son courage , que du secret . Hist.
» Si vous exceptez quelques âmes libérales , des Stuarts. Se faisait plus honeur , et non
qui font en secret les honeurs de la charité. pas , plus d'honeur .
Cela me parait trop familier pour le dis sº. Tenir à honeur de avec l'infinitif. »
cours soutenu , Faire les honeurs de , se Nous aurions tenu à horeur de délibérer
dit , dans un aûtre sens , des parens qui se avec un homme de ses lumières. Boss .
croient obligés de rabatre des éloges qu’on Mettre son honeur à : » Mettre plus son
fait devant .eux de leurs enfans. » Votremo honeur dans le succès que dans la généro
destie auroit été bien embarrassée de tout ce
sité des moyens. = Se faire un honeur,.
= 'se
que Mde. de Coulange ec moi nous disions de..
de vous ; car je n'en saurois faire les ho Allez ! je me fais un honeur
neurs. Sév . Une Dame , entêtée de ses De la faire changer d'idée et de langage.
alliances , et honêrement médisante , finissait La Chaussée .
presque toujours les portraits assez ridicules 6°. Être engagé d'honeur régit à . » Vous
qu'elle faisait de plusieurs persones de qua- aviez tant fait les Philosophes l'un et l'au
lité, par dire : je puis en faire les honeurs ; cre , que vous étiez engagés d'honeur à
car c'est mon parent ou ma parente . ne point craindre la mort.
Dans Le Méchant , Cléon dit à Florise , en 70. En venir à son honeur , sortir d'une
parlant de Geronte son frère. afaire à son honeur , expressions qui ne
Et la bête est si bonne , sont que du st. famil. La première paraît
Soit dit sans vous fâcher... nouvelle. » Il faut donc , pour en venir à
Florise lui répond : son honeur , achever le trajet. Ann. Lit.
Ah ! je vous l'abandone , Pour convaincre une femme , il faut bien du
Faites- en les honeurs : je me sens , entre nous ; bonheur.
Sa s@ur , on ne peut moins. Rârement un époux en vient à son honeur.
La Chaussee .
4' . On dit , faire honeur à : » Cela fait
honeur à votre fils. » Ces sortes de pièces „ Ils ne sortoient jamais à leur honeur de
les Harangues ) qui font quelquefois ho ce combat. Charlevoix . Voyez SORTIR ,
neur à l'éloquence d'un Historien , n'en font nº. 3º.
jamais à sa sincérité. Le P. Longueval. " En honeur ; d'honeur ; sur mon honeur :
Rien n'a fait plus d'honeur à l'Église Gal- espèces d'interjections et de sermens. » Er
licane, que le nombre et le courage de ses honeur , je ne conçois pas cominent dans ces
Martyrs. Id . * Mallebr. dit , dans le même siècles barbares , on avoit le courage d'épou
sens , faire à l’honeur de. » Je ne sais si ser . Marm . - » D’honeur , M. le Marquis
.

Ее е
Tom . II.
402 HON HON
il faut abjurer le sens comniun , pour croire faîtes et faire mieux. Gresset. » C'est un
à de parcilles supositions. Anon . homage que le vice rend à la vertu , en
Tu crois ? - D'honcur , Monsieur , j'en serois peu s'honorant de ses aparences. Massillon.
surpris.
Barthe. Vouloir , par vos désordres mêmes ,
Justifier vos désordres extrémnes ;
» Rien de plus vrai , sur mon hɔneur. Ling. Et , sans rougir , enflés par les succès ;
= Le Proverbe dit : à tous Seigneurs Vous honorer de vos propres excès.
tous houeurs. Il faut rendre honeur à qui Rousseau .
il apartient. Il ne se dit guère qu'en plai
santant . M. Saurin lui fait régir l'infinitif. » Trou
HONNIR , ou HONIR , v . act. Désho- ver le tems de cultiver les Mûses , s honorer
porer. Il est vieux , et ne se dit plus que de partager leurs travaux . ( il parle du Card .
par plaisanterie , et au passif. » Il est honi de Richelieu .)) Cerégime est inusité.
par-tout . La devise de l'Ordre de la Jar-
e
HONORAIRE , adj. et subst. [ Onorère :
e

retière en Angleterre est : honni soit qui mal zº è moyen et long , 4 € e muet. ] Adj. Il
y rense . se dit des persones qui , après avoir exercé
HONORABLE , adj.HONORABLEMENT , certaines charges , en retiènent les honeurs
adv. HONORER , v. act. [ Onorable , rable- principaux. » Consciller , Président , Cha
man , ré'. Devant l’e muet, le 2d o est long:
>
ioine honoraire . = Tuteur honoraire
il honôre , honor: ra . Mde. Dacier écrit Économe honoraire , etc. celui sous les or
toujours honnorable , honnorer , avec deux n , dres duquel le Tuteur ou l'Économe one
aparemment à cause d'honneur , qui en a raire adivinistre. = S. m . Ce que l'on
deux , et qu'on ferait bien d'écrire avec une done à un Avocat pour avoir plaidé ou écric
seule.] Honorable , 1 °. quifait honeur. » Pro. en quelque cause. On étend ce terme à d'au
fession , condition , emploi, rang honorable. tres persones de Profession honorable ; et
= 2 °. Splendide , magnifique , en parlant l'on ajèle de ce nom les rétributions et le
.

des persones et de ce qui y a raport.» C'est salaire de leurs peines.


un homme honoraħle : il fait les choses d'une
. HONORER . V. HONORABLE .
manière honorable ,. = Amende honorable.. V. HONORÈS. V.. AD Honorès , sous la
Ad HONORÈS
AMENDE . = Honorablement , d'une manière lettre A.
splendide. » Faire les chôses honorablement. HONORIFIQUE , adj . Ilne se dit qu'avec
3

» Il a été enterré honorablement . *Droits , en parlant de ceux qui apartienent


Rem. Dans la próse et dans le discours aux Seigneurs et aux Patrons des Églises.
ordinaire , honorable suit le substantif. En Droits hororifiques.
vers , et dans le discours relevé , il le peut HONTE , s. főm . HONTEUX , FÛSE , adj.
précéder. » La réception honorable qu'on HONTEÛSEMENT , adv . [ On aspire l'h : la
fui a faite. » L'honorable Symbole du mé- honte , et non pas l'honie : " ' lon.. 2 ?
rite .
>
er
muet au 1 ' , Ton . aux trois aîtres , rell , reu
HONORER reudre honeur et respect. ze , leti- zeman ; ;' e muet. ] Honte se dit
Honorer Dieu , les Saints ; les reliques, son tantôt d'un sentiment de confusion , cxcité
père , sa mère , ses supérieurs. Avoir par l'idée du císhoncur ; tantôt du désho
beaucoup d'estime pour... » Persone ne vous neur qui caứse ce sentiment. » Avoir honte
hìnôre plus que moi . » J'lɔnôre son mérite de faire , ou d'avoir fait une mauvaise ac
Faire honeur à ... » Il a tion . --La honte suit les mauvaises actions.
et s vertu .
honoré son pays , son siècle , sa compagnie,
9 Fonte , pudtir , molestie ne sont rien
sa charge. Il régit , en ce sens , la prép: moins que synonimes. L'Acad.blâma autre
>

de ( lablar. ) il m'honôre de son amitié, de fois Corneille d'avoirdii , ipargre ma honte, >

sa protection. » Il honora ( assemblée de sa pour , épargne ma pudeur , ma modestie. » >

présence. » Les bontés dont vous m'avez Les reproches de la conscience causent la
honoré. » Il a ce régime au passif et au ré- honte : les sentimens de la modestieLaprodui
honte
ciproque. » La patience est honorée de tous , sent la pudeur. Gip . Syron.
elle soit en brassée de peu de perso- est le remord du mal qu'on a fait :: la pa
ncs. De Saci. » On doit s'honorer des cri- deur , la modestie sont une horreur naturelle
tiques , mépriser les satires , profiter de ses du mal qu'on ne veut pas faire :
H ON HON 403
La honte me retient. -- D'Orval , elle t'abuse : honte de etc. Je ne dissimulerai pas que
La horte est dans l'ofense , et non pas dans l'ex- l'Acad. met en exemple. N'avez- vous point
cuse.
La Chassée .
de honte de manquer de parole. Mais jem'en
e
raporte. --- La l' chose à remarquer , c'est
Rem. 1°. Honte n'a point de pluriel. Core la prép. à devant l'intuitif au lieu de la prép.
Reille et La Bruyère lui en donent un. de. Il paraît que l'illustre Auteur a confondu
Non , mais vous avez dû perdre le souvenir dans cette ocasion le v . avoir actif , avec avoir
>

Des hontes que pour vous j'avois su prévenir. impersonel. On dit : il y a de la honte à être
Rodogune. méchane: il n'y a pas de honte à être paủvre :
» La plus brillante fortune ne niérite point, mais on dit :il a honte d'être pauvre : il n'a
nile tourment que je me donne, ni les hu. pas honte d'être méchant. * Li Bruyère mer ,
miliations, ni les hontes que j'essuie. -'ll au contraire , la prép . de avec avoir imper
me semble que ce pluriel ne fait point malsonel. » Quelle plus grande horte y a-t'il
en cet .endroit ; mais il ne ferait pas si bien d'être refusé d'un poste que l'on mérite , ou,
ailleurs d'y être placé sans le mériter ? — Avec l'ar
Rem. 2° . Horte , quand il est seul, et qu'il ticle , honte a un autre sens , et c'est le ad de
n'est pas joint à quelque verbe , n’a de' ré- ce mor : c'est avoir la confusion , I humilia
gime que dans une seule ocasion . On dit : rinn.
tinn . »» Le
Le pauvre Abbé Téru a toujours des
la honte de nos fuúres , est un moyen de
>
vapeurs : j'ai la honte de faire de mon mieux
nous corriger : mais on ne dit pas , lá honte pour le guérir, sans pouvoir réussir. Madame
de cette action , pour dire la honte qu'on en De Coul. Се que nous avons die d'avoir
a , ou qu'on doit en avoir. Encôre moins , honte , s'aplique à faire honte : il doit être
dit-on , la honte du mal, la honte du bien , également sans article. » Votre fils ne fera
pour dire , la crainte de cometre le mal , de pis de honte à ses parens. Sév. le de est ina
pratiquer le bien , le respect humain . Ainsi ; tile.= Au reste , frire honte a deux sens ,
Boileau, ne me paraît pas exact , quand il tantôt il a raport à celuiqu'on veut corriger ,
dit , ( Ép . III . ) en lui inspirant de la honte ; tantôt il a
raport à ceux qui soufrent de la confusion en
Des superbes mortels le plus afreux lien ,
.
N'en doutons pas , Arnaud , c'est la honte du conséquence de leurs faîtes ou de celles des
bien. autres. » Ce discours de Coriolan fie honte au
Avec le régime, honte a le 2d sens d'ignomi- peuple de son animosité. Verlot. » La pros
nie , de déshoneur. » Comment soutiendrez- cription de cet illustre Sénateur fuit honte au
vous la honte de cette action . peuple romain . Un Pèrc dit à son fils. „ Je »

Rem . 3 °. Honte , régit de et l'infinitif. » La vous fais honte de vos égaremens, afin qu'un
honie de céler l'emporte dans son cæur sur jour vous ne nous fassiez pas honte par
VOS

la crainte du trépas. Jér. Del. » Le Roi bassesses. Faire honte , ne se dit pasavec
( Amauri ),rapporte dans la Syrie la douleur le pron . pers.» Ceux, qui reçoivent une belle
d'avoir échoué dans une entreprise injuste, letire d'amitié, se foni honeur, en la mon
et la honte de s'être laissé tromper. Ma- trant : ceux qui reçoivent une lettre d'amour ,
RIN , Hist. de Saladin. — Avec le v. avoir, se feraienthonte ,en la publiant. Quoiqu'on
il se dit ordinairement sans article , même dise , se faire honeur , sé frire un mérite de ,
dans la proposition négative. » Il a honre de etc. On ne dit point , se faire honte , se faire
sa folie , il a honte de bien faire . » Il n'a pas confusion de , etc. Wailly.
> Altachir de
honte de méconaître son bienfaiteur. * Féné- la honte à. Voy. INEXPLICAELE. Il vaut
lon dit : » N'ayez point de honte à attribuer à mieux dire, ce me semble , atacher du dés
leurs instructions ce que vous ferez de meil- honeur. = Voy. Honteux .
leur. --Il y a deux chôsesà remarquer dans A ma honte , à sa honte , adv . » Je le dis
>

à ma honte. » Taat pispour l'esprit : ce que


cette phrase : 1 °. La prép : de devani honte , veus
qui est tout au moins inutile , et contre l'ana- dites est tout à fait à sa horte. Fonien.
logie. On dit , il n'a pasraison , vous n'aver On dit aussi , à la honte de : » L'on y
pas cort de faire , de dire , etc. et non pas , il détruisit'in humainen :ent plus de zoo villages
n'a pas de raison, vous n'avez pas de tort, etc. châteaux , à la honte éternelle de ceux ,
et
Il me semble donc , que l'on doitdire : n'ayez qui aprouvèrent et ordonèrent une telle cou
point honte , et non pas , n'ayer point de duite. Targe-Smoiler.
- . - Ailleurs'ce Traduc
E e e ‫ܐ‬
404 ноо HOR
ieur, trop litéral , l'unit au v . être imperso- perdre le hoquet.
nel. » Il est à la honte de la Nation , que des HOQUETON , s. m . [ Aspirez l'.h ]On
3

hommes , qui n'avoient jamais vu l'énemi en ledit , et d'une sorte de casaque , que portent
face , fussent avancés aux places des braves les archers du Grand -Prévot , et de l'Archer
oficiers , qui etc. cela sent l'anglicisme. Nous qui la porte. » Porter le hoqueton. »» Il étoit
dirions, en pareil câs : il était honteux pour suivi de deux hoquetons.
la Nation que , etc.
> HORDE , s. f. [On aspire l'h : la horde
On dit , proverbialement, s'en retourner et non pas l'orde. ] Peuplade de Tarrares
avec si courte honte ; sans avoir réussi . errans .
Un peu de honte est bientôt hủe ; bientôt HORIZON , ou HORISON , s. m. Ho
passée. RISONTAL , ALE , adj . HORISONTALE
HONTEUX , qui a de la honte. ( nº. 1º . ) II MENT , adv. [ Orizon , tal , tale , laleman :
régie de devant les noms et les verbes : il se z lon . s e muer . ] Horizon , se dic d'un grand
dit des persones . » Les méchans sont souvent cercle , qui coupe la sphère en deux parties ,
hunteux de leurs succès : ils devraient l'être dont l'une est l'hémisphère supérieur, l'aútre
de leur bonheur. » Les jeunes gens ont honte l'inférieur. ll se dit , dans le discours
de pratiquer la vertu : ils sont honteux d'être ordinaire de l'endroic , où se termine notre
surpris à bien faire. = Qui cause de la vûe , et où le ciel et la terre seinblent se join
honte : il se dit des choses : » Crime , procédé dre. u Horison borné , ou étendu. = Horison
hunteux : action , conduite ontheúse , etc. = tal , qui est parallèle à l’horison. » Plan ,
En parlant d'un jeune homme , qui parait cadran horisontal : ligne horisontale .
dans le monde et qui n'en a pas l'usage , em- Horisontalement, parallèlement à l'horison.
barrassé : » Il est encôre tout honteux. Le » Cadran placé horisontalement.
Proverbe - dit , en ce sens , qu'il n'y a que HORLOGE , s. f . HORLOGER , ÉRE , S.
e
les honteux qui perdent. m . er f. HORLOGERIE , s. f. [ ; ' e muet au
er
REM. Être honteux de , et avoir honte de , 1 ' et au dern. é fer. au 2d , è moy. et long
I

ont des nuances diferentes pour le sens er au 3 ° : ge , gé , gère , geri- e. ( Quelques


pour l'emploi : l’un regarde plutôt le passé , Aureurs , et le peuple en certaines Provinces,
l'autre le présent. » Il est honteux de ce qu'il font Horloge masc . M. de St. Mare , dans une
a fait : il n'a pas honte de le refaire encôre. note sur un vers de Boileau , dit au contraire ,
Ainsi, Madame B ... et l'Ab. Vertor n'ont pas que beaucoup de gens en parlant font Horloge
parlé bien exactement, quand ils ont dit; féminin , quoique l'usage général le fasse
l'une. » Ils ne furent pas honteux ( pour ; ils masculin. Cet usage est si peu général, qu'on
n'eurent pas honte ) de se mettre à la tête de est tenté de croire qu'il y a ici une transposi
ces bandits. H. d'Angl. l'aûtre : » Ils n'avoient tion et une faûte d'impression. On trouve
pas été honteux ( ils n'avoient pas eu honte ) Horlogier dans Le Menteur de Corneille.
dører à un Sénateur-Consulaire, et honoré Plusieurs disent et écrivent Horlogeur. Pour
de deux Dictatûres , le Dreit de Citoyen. Horlogeuse , il n'y a que la populace , qui le
Révol. Rom . dise en quelques Provinces. Horloge ,
HONTEÛSEMENT , Avec honte et ignomi- machine , quimarque et qui sone les heures.
nie : fuir ; mourir honteú sement. Horloger , celui , qui fait deshorloges et des
re
[ ]
HÓPITAL , s. m. Opital: 1 " lon. Mai- montres. Horlogère', temme d'un Horloger ;
son de charité , destinée à loger , nourrir , ou celle , qui monte et arrange des montres.
traiter les paûvres dans leurs maladies, etc. Horlogerie , Art de faire des Horloges , des
On apèle figurément l'état de pauvreté, Hôpi- montres. » Monter une horloge. » L'horloge
tal. » Il va le grand galop à l'Hôpital.» Vous retarde. -- » C'est un bon Horloger. » Elle
) )

lui verrez bientôt toutes ses dettes payées , et est horlogère. » Il ou elle entend fort bien
le voilà hors de l'Hôpital , oùilétoitassuré. l'horlogerie, » Je serai toujours persuadé
ment . Sév . qu’une horloge prouve un horloger , et que
HOQUET , s. m . [ l'h s'aspire : le hoquet , l'Univers prouve un Dieu . Voltaire.
e
et non pas l’oquet : Pron . Hoke : 2° è moy. ] HORMIS , prép. [ Ormi. ] Hors , excepté.
>

Moâvement convulsif de l'estomac , qui se » Tout est entré , hormis deux ou trois.
produit par un son inarticulé. » Avoir le L'Auteur des Réflexions , remarquait dans le
hoquet.» On dit que la peur fait passer , faic sičele passé , que quelques persones faisoient
HOR HOR 405
scrupule de se servir de ce mot. Mais il assire ou de l'hôrreur pour le vice. Erre en horreur
que tous nos bons Auteurs ne faisaient point à , etre l'horrekr de.
difficulté de l'employer . = Hormis que ne Je me trouve , au milieu de mon bonheur extrême
s'est pas si bien soutenu . » C'étoit son parent , Un traitre , un malheureux en horreurà lui-même.
hormis qu il ne mangeoit pas tant . Séy. l'Ac. La Chaussée .
ne le met pas. Je crois pourtant qu'on peut » Ce Tyran était en horreur à , ou était
l'adinettre dans le discours familier . = Pour l'hôrreur de tout le genre humain . Danscette
hormis de , c'est un provençalisme , un gas- dernière phrase ; l'horreur, est l'objet de l'hôr
conisme. * » Cela n'est pas possib le , hormis reur , un objet d'horreur. 4º . En par
de ne partir deux heures plutô .. Il faut dire , lant des choses, énormité. » L'horreur du
à moins que vousnepartiez , etc. crime ; d'une action ; et en parlant des su
HOROSCOPE , s. m . ( Oros-kope : dern . plices, cruauté. » L'hôrreur de ces cour
e muer. ] M. de Wailly , dans sa Gramınaire , mens.. . Hôrreurs au pluriel , choses
dit que ce mot est des deux genres ; masc . déshonorantes .
et fém . Dans le Rick . Port. ilne le marque Quoi Florise et Geronte
que masculin. * M. Dorat l'a fait fêm . Vous comblent d'ainitié , de plaisirs er d'honeurs ;
Remplis , en dépit des Censeurs , Et vous mandez sur eux quatre pages d'hórreurs.
.

Ton horoscope qu'on a faite. Le Méchant .


» On m'a dit des Srreurs de cet hoinme là .
C'est le genre que lui donait l'Acad. dans les Acad .
premières Editions de son Dictionaire. Ri Pouvez - vous lui prêter une pareille horreur ?
cheler le fait masc. et fem . Ménage ne le veut Jalouse ! de sa fille ! allons donc quelle erreur !
que m.ise . Le Dic. de Tréy . raporte les divers Barche .
sentimens sans rien décider. Dans l’Abrégé , Dans le st. famil. on dit d'une femme ou
on le marque s. f. et l'on met en paranthese , d'une chose extrémement laide , que c'est une
(plusieurs le font masc .) Enfin dans la dern . hôrreur .
Edit. l'Acad. le narque du genre masculin. Rem . Quand on parle du sentiment , hör
Horoscope , observation qu'on fait de
reur n'a point de pluriel.. * Bossuet dit : » Je
l'état du ciel, au point de la naissance de raporterai la suite de cette invective insensée ,
quelqu'un , c par laquelleon prétend juger malgré mes horreurs.Il falait dire, malgré
de ce qui doit lui arriver pendant sa vie. l'horreur qu'elle m'inspire ; car au singulier
» Faire , tirer , dresser l'horoscope de quel- même , malgrémonhorreur ,) irait fort mal.
qu’un. Juger un horoscope. » Faiseur d'horos - Avoir de l hôrreur , régit non la prép.
cope,. Fig. Prévoir , prédire. » J'avois de , mais la prép. pour. » On n'avoit que de
fait l'horoscope de cette afaire : elle ne de
voit par réussir. l'horreur des ( pour les ) Ariens. Bérault ( H.
HÕRREUR ,, s.s. F.f. HORRIBLE
HORREUR HORRIBLE ,, adjadj.. Hor-
Hor- de
de l’Egl. ) Ondt,
,l'Égl
etavec l'articlesans article
, avoir ,avoir hörreur
de l'horreur pour :
RIBLEMENT , adv. [ ô -reur , orible , bleman : Je er 1
: ° e muet , l'r se prononce for- chôsesneet régit quesonleses choses : ler hor
2d reu
régit
r les
e
{" lon. au ire!?3 les per . » Avoi du
tement. (Hôrreur , en parlant des persones , est vice . » Avoir de l'hôreur pour le vice et pour
>

1.Uneterreur un saisissement de l'âmequi les hommes vicieux.


,
la fait frémir. „ Frémir , être saisi d'horreur: A faire horreur ady , Il est fort à la
cela fait hôrreur à penser. » L'hôrreur des
suplices, les hôrreurs de lamort: l'hôrreur mode. » S'ils diseni , ils disent trop : ce qui
n'est qu'un peu diforme est à faire horreur ;
qu'ils inspircnt. = 2°. Saisissement de crainte ce qui est médiocrement bon est délicieux ,
et de respect. » En entrant dans cette forêt , etc. " Coyer. » C'est l'op neuv ...
éra
dans cette Église on sent unesecrettehôrreur; Dieu!quen'aijesu celaplutôt eau Mon
!
une sainte horreur. = 39.° Détestation , haine - Pour
quoi ? -Oh! c'est que je suis coifée à faire
violente. Avoir horreur de , ou pour. horreur. TH . D'EDUC . » J'ai mal aux nerfs ,
Et qui fidèle à son devoir , et puis je suis coifée à faire horreur, Ibid .
Dans la chaire , où le crime fiège , HORRIBLE , qui fait hôrreur. » Cela est
Lut toujours horreur de s'asseoir. horrible , w Une horrible méchanceté. » Objet
Le Franc horrible à voir. = Extrême , excessif. „ Ún
Un
Avoir en horreur. Inspirer-l'horreur du vice , froid horrible ; une horrible dépense , etc.
406 HOR HOS
Il aime à précéder le substantif dans les deux dire , excepté : » Hors l'Église Ronaine rou:
sens. » Je ne puis vivre plus long-tems dans tesks autres sympathisent avec les Incrédu
cette horrible incertitude. Warm . » Il a fait les. * Bissuet a niis l'un pour l'aûtre. » Hors
une horrible faûte. Acad. de la Religion , tout le reste leur étoit com
Une horrible lione alaita con enfance. mun avec les sujets de l'Empire. Il falait,
Gresser . hurs la Religio :.
HORRIBLEMENT , d'une manière horri-
5 VI . Hors , avec les verbes , est suivi de la
ble , dans les deux sens. » Horriblem . nt dél- prép.de, avec l'infinitit , ou de la conjonci.
guré : horriblemene laide. Il y avait une que, avec l'indicatif. » Hors de le tuer , hors
grande foule , et l'on y était horriblement qu il ne l'a pas lue; il a tout tais.
pressé , VII. On dit , être hors de soi , ne pas se
HORS. ( Aspirez l'h : hör et devant une posséder de colère, ou de joie , etc. Madame
voyelle hørz : long. ] 1°. Preposition de tems; de Sévigné lui fait régir de er l'infinitif.»
Quand nous serons hors de l'hiver; ou dé Corbinelli est hors de lui, de trouver une
lieu ; hors du Royaume, de la Ville. tête de femme , faire comme la vôtre. Ce ré
2°. Souvent elle s'aplique & des choses , qui gime peut être bon en plusieurs ocasions ,
n'ont nul raport , nii au tenis ,> ni au lieu . inais il faut savoir l'apliquer,
>>

Être hors de son bon sens. Hors de prix , hors HORS - D'OUVRE , eadv , et subst. ( Hor .
re

de raison . === ; '° . Quelquefois aussi , on ne dell -vre : 11 € et 2° lon . 3 ° e muet. ] Adv. Il se
l'emploie que pour marquer exception. » Ils dit dans un bâtiment, d'une pièce détachée
y sonttous allés ,hors ( excepté ) deux ou trois. du corps. » Un cabinet hors- d'autre.
> -S.
Dans lesdeux premieres acceptions , il régic m . ll se dit de cer tains petits plars on
la prép. de : dans la seconde l'acusatif. dans les grandes tables avec les potqu’ages,sereet
ŘEM. I. Hors et excepté admettent à leur avant les entrées. » Il y avait douze horse
suite un grand nombre de prépositions ; chez , d'auvres. — Fig.. On le dit des ouvrages
dans , sous, sur , devant , derrière , parmi , d'esprit. Après la mort d'Hector , il y a
>

yers , avant >, après , entre , depuis , avec , encore deux livres , qui sont hors- d'auvre.
>

par , durant , pendant , à , de , en . » Il est P. Rapin . » Cetre description est un horse


allé par tout, hors chez lui. On a fouillé par d'ouvre dans ce Poème..
>

tout , except dans sa mai . J'ai visi


é son té par HORS OUVRE , adv. Terme d'Architectu
tout hors sous la table , etc. etc.
> re . Il se dit de la mesûre d'un bâtiment , prise
II. Alltrefois on disait fors , et les exemples depuis l'angle exterieur d'un mur jusqu'à un
en sone fréquens dans Malherbe et dans les autre angle extérieur. » Certe façade a tant
alltres Poètes : mais il est banni depuis long- de toises hors-wuvre , et non pas hors-d'æu
temps des vers et de la prôse. Bouh. Th . Corn .» vre , commedisent plusieurs.
Tout est perdu , fors l'honeur , écrivit Fran- HORTOLAGE , s. m. Agtrement Pora
çois I. après la bataille de Pavie. ger . Voy. ce mor.
III. On dit , hors de saison , hors de prix , HOSPICE , s. m . [ Ospice : dern . e muer.]
etc. Mais on ne dit pas hors d'exemple , com- Petite maison religieûse. » Ce n'est pas un
ine l'a dit Pascal : on dit , sans exemple. L.T. çouvent, ce n'est qu'un hospice.
IV . Hors , est toujours préposition , et HOSPITALIER , IÈRE , adj . HOSPITA
s. f. [ Ospira- lie , liê -re, lile': 46
LITÉau, 1er
dehors toujours adverbe. On mettait aútrefois fer.
l'un pour l'aître. . e moy. et long au 2d! ] On a re
Je suis prère à sortir avec toute ma bande. tranché l's à Hospital : on l'a conservée à ses
Si vous pouvez nous mettre hors. dérivés. Hospitalité , est l'action de recevoir
La Font, et de loger les passans, » Exercer l'hospitalité.
On dirait aujourd'hui ,nous inettre dehors.- Chez les Grecs et les Romains , c'était
* M. Targe a dit tout récemment , mettre un droit réciproque , de loger les uns chez
hors , pour faire sortir. » On avaitmis hors les aûrres' ; on apelait hbies ( Hospes en latin )
une forte escadre. H. d'Angl. de Smollet ceux qui avaient ce droit. » Droit d hospita
c'est un vrai anglicisme : 10 put out. >
lité. » C'était un grand crime de violer , de
V. On ne doit pas employer indiféremment trahir les droits d'hospitalité, Hospita
hors de , et hors le : Le pés signifie de hors. lier , qui exerce volontiers l'hospitalité.hr
».Hors de l'Église point de saluc : le 2d veut Peuple" hospitalier ; nacion hospitalière, w
HOT HOU 404
C'est au milieu de ces fêres hospitalières que l'hôtellerio , il fait tout dans cette maison .
nous avons parcouru les Villes de la pauvre Voy. HOSPITALITÉ.
Finlande. St. Pierre. Religieux hospi- HOTEL , s. m . [ Otèl : lo est bref: dans
talier, Religieûse hospitalière , consacrés au autel ( otel ) il est douteux : 2° è moy. )
service des hôpitaux. 1°. Grande maison d'un Prince, d'un grand
HOSTIE , s. f. [ Osti-e : 2° lon . 3 ° 2 muer.] Seigneur. = Forel , Maison , Palais , °Chá
Σ

chez les Hébreux , victime. » Hostie pacifi- teau. ( Synon . ) Les Bourgeois ocupent des des
que. » Immoler des hosties à Dieu . Acad. On maisons ; les Grands à la Ville ccupent
dit plos souvent des victimes . Parmi les Hotels; les Rois , les Princes , les Évêques y
Catholiques , pain très-mince er sans levain ont des Palais. Les Seigneurs ont des chá
que de Prêre ofre et consacre . On l'apèle teaux dans leurs terres. Beauzée. Grande
ainsi avant même qu'il soit consacré. Mettre maison garnic.” L'hoteetc.
I hostie sur le calice : rempli le ciboir des quatre Natio
Venise,
l de= d Yorck ,
3 °. L'Hot
r e ns, el
d hosties . Après la consécration de i hostie et Dieu , l'hopital ordinaire des malades .
du calice. » Recevoir la sainie hostie. On apelait autrefois Hotel la maison que le
REM . Hostie , pour pain à chanter est un Roi habitait . De là les titres de Prévor de
gasconisme . Pour victime , il est vieux . l'Hotel; Maitre des Requêtes de l'Hotel , etc.
Ou si le triste sort de ces armes impies, Hotel- de -Ville , la Maison , où l'on
de tous les combarans aa fait autant d'hosties. s'assemble d'ordinaire pour les afaires de la
Horace . Ville . Hotel des Monnoies , le lieu où on les
Cette seconde hostie est digne de ta rage. fabrioue.
Polyeucte . Maître d'Hotel, oficier préposé pouravoir
* HOSTILE , adj . HOSTILEMENT , adv. soin de la table des Grands , des riches parti
HOSTILITÉ , s. f. [ Ostile , leman , lité : 3º culiers ; et qui sert ou fait servir sur table.
ę muet aux deux premiers : dern . é fer, au HOTELIER , IÈRE , s. m . et F. HOTEL
dern . ) Hostile est un mot asscZ nouveau . LERIE , s. f. [ Ole -lié ), liè- re , otèleri- e , "
er е

L'Aca d l'a point» mis.


anonce .laneguerre. On est concerneen, Eu-
Quiconvenu lon. au ?" e, 22 e muer aux deuxpremie
qui moy. au 3° ; la zº é fer. au 1 er rs, è
è mo
i y. et
rope de regarder le rapel pur et siir ple des long au 2d , e muet au 3 * . ] Hotelier , ière ,
Ambassadeurs, comme une démarche hostile Celui, celle , qui tient hotellerie . Il est peu
de la part de la puissance , qui s'y détermine usité aujourd'hui.
la première. Linguet. = Hostilement , en HOTELLERIE , Maison où l'on toge les
énemi. » Il entra hostilement sur les terres de voyageurs , et où on les nourrit pour leur
ce Prince , Hostilité, acte de guerre , argent. » Grande Hotellerie. Ce mot ese
>

action d'énemi. » Comertre des hostilités, vieux , et il n'est pas du discours ordinaire.
>

des actes d'hostilité. » Dès lors , comencèrent On dit cuberge et Hotellerie , n'est guère bon
les hostilités . aujourd'hui que dans les ocasions , où auberge
HÔTE , ESSÊ , s. m. et f. [ Ôte , sèce : serait un termetrop bâs.
;" lon. 2 e muet au 1 " , è moy. au 2d. }
> HOTTE , s. f. HoʻTTÉE' , s.s f. HOTTEUR ,
1° . Celui ou celle qui tient cabaret. » L'hote
"
EÛSE , s . m . et f. [ l’h s'aspire :: Houe , ré-e ,
er
de la croix blanché. » Faites venir I hôtesse reur , teil-ze : 2° e muei au I é fer . et
pour compter . Voy . COMPTER. S 2º. 11 long au 2d , longue aussi au dern . ) Horte
se dir de celui qui loge , et de celui qui est panier , ordinairement d'osier er qu'on mer
logé en hôtel garni. - C'est un hôie intraita- sur le dôs avec des bretel . Port la horte .
les er
ble Je suis un hste tranquille et comode. = » Porter du pain dans une hɔle. Horée ,
3º . l'Acad. le dir aussi pour Picataire. Il n'est plein une horte . » Une horée de pain , de
pas universelfement usité en ce sens . fruits. » Dix horrées de terre , de fumier .
4 °.r.Hô» reVo,usse pou
dit rre
aussi cha
quelqu deisl'É
pogyp
urétran Hoteur. ,‫ و‬eise , celui , celle , qui porte la
ge z sserefo te ce's- hotte
Hôres , qui vous font la loi , et reprendre
> HOUBLON , s. m . HOUBLONER , v . act .
l'autorité que vous avez perdue. MARIN. HOUBLONIÈRE , s. f. { Aspirez l'h ; le hou
>

Hist. de Saladin. On dit , proverbialement , blon er non pas l'oublon : ; é fer. au 2d , &
bon visage d'hôte , bon acueuil, de celui qui moy. et long au z : né , nière .] le lorb! r
>

est une espèce de plante, qui encre dans la


done à manger chez lui , Il il est l'hôte et
408 HOU HUA
composition de la bierre. Houbloner ,, c'est biale , laisser seshouseaux ,, sapeau , savie.
mettre du houblon . » On a trop ; on n'a pas Mais le paûvre , à ce coup , y laissa ses houseaux.
assez houbloné cette bierre. Houblonière , La Fone.
champ planté de houblon . HOUSPILLER , v. act. [ l'h est aspirée :
HOUE , s. f. HOUER , V.act. [On aspire Hous-pi-glie
Tirảiller
l'h : Hod-e , hou- é : re" lon , au jer ; 2° e muet
: mouill ez les ll: dern . é fer.]
. , secouer, » Il le houspilla et le
au jer é fer. au 2d . ] La hoûe >, est un instru. traîna. » Ils se hou spillèrent. Il est du st.
mene de fer, large et recourbé, qui a un man. famil. et plaisant. Il signifie aussi battre . -
.

che de bois et avec lequel on reinûe la terre Fig. disputer avec emportement. » Ces deux
en la tirant vers soi. Houer , c'est labourer å Docteurs se sont houspillés.
HOL'SSAGE
la hoûe , avec la hoûe . » Il fauthouer če jar s. m . HOUSSER v . acı .
din . V. n. Ce vigneron ne fait que houer tout HOUSSOIR , S. m . [ On aspire l'h : Hou -sage ,
le jour . se , soar.] Houssoir , balai de houx ou d'all.
HOUILLE , s. f. [ On aspire l'h : lou- tre branchage. Housser , nétoyer avec un
glie : nouillez les lz : dern. e muet. ] La houssoir. Houssage , action de housser.
houille est une sorte de charbon de terre . » HOUSSAIE , s. f. Houx , s. m. [ Aspirez
Brúler de la houille. l'h. le houx , la houssaie Pron . Hoû.long ,
HOULETTE , s. f. [ l'h s’aspire : hou- hoa-cê : 2° éouv. et long. ) Houx , arbre tou
lète : 2° èè moy. ze muet. ]Bâton , que porte jours verd å feuilles luisantes, et armées de
un berger , au bout duquel il y a une plaque piquants. Houssaie , Lieu où il croît quantité
de fer , en forme de goutière , pour jeter des de houx.
mores de terre aux moutons , qui s'écartent . HOUSSARD ou HOUSARD , s . m. [ On
» La houlette est fort célèbre dans les Poésies aspire l'h : Hou-sar ou Hou -zar. L'Acad. met
Pastorales. = On die , proverbialement , les deux , et ne cite que le dans les exem
>

depuis le Sceptre jusqu'à la houlette , depuis de gens écrivent


ples . Beaucoup Allemand huzard,
ce qu'il y a de plus grand parmi les hommes , hussard ; et les l'écrivent ainsi ,
jusqu'à ce qu'il y a de moins considérable. parce qu'ils prononcent l’u en ou. Marin. ]
HOULLE , ou HOULE , s . f. HOULEUX ;
> Cavalier hongrois . » Les Houssards sont des
EỦSE , adj . [ Aspirez l'h : hou - le , leủ , leüze: troupes légères.
2° e muet au 1 " , lon . aux 2 alltres. ] Termes HOUSSE , s. f. [ l'h est aspirée : la housse
de Marine. On apèle houle , la vague , qui et non pas l'ousse. Pron. Hou-ce : 2 ' e muer.]
reste, à la mer , après que la tempête est passée. Couvertûre qu’on atache à la selle d'un che.
>

» La houle était encore fort grosse . Houleur val , et qui en coûvre la croupe. » Housse
agité, bouillonant. » La mer était houleuse . de drap , de velours , etc. > On done
HOUPPE ou HOUPE , s. f. [ l'h est aspi- aussi ce nom à des étofes légères , dont on
rée: la houpe , et non pas l'oupe. ) Assemblage se sert pour couvrir les meubles de prix. »
de plusieurs filets de laine ou de soie , liés Housse de lit , de chaise , de carrosse.
commepar bouquets. » La houpe d'une cein- On apèle encore housse , la couverture du
ture , d'un bonet carré, » Une houpe à pou- siège
HOUS
du cocher .
drer, SER , Voy. HOUSSAGE,
HOUPPELANDE ou HOUPELANDE , S. HOUSSINE , s. fém . On aspire l'h : haz
f. [ Aspirez l'h ; 2° et dern. e muet, 3 lon . ] cine ; dern . e muer . ] Baguette de houx ,ou
Sorte de casaque. Ce mot a vieilli avec la d'autre arbre , dont on se sert quelquefois
chose qu'il exprime. = On ne le dit qu'en pour faire aler an cheval,
plaisantant des longucs rédingotes. HOUSSOIR , Voy . HOUSSAGE .
HOURDAGE , s . m . HOURDER , V, act. HOUX, Voy. HOUSSAIE.
( On aspire l'h. ] Maçonerie grossière : bâtir HOYAU , s. m .[. Aspirez l'h : hoa -io ; au
grossièrement. e
plur. hoyaux. ] Hoge à deux fourchons, dont
HOURET, s. m. [l'h s'aspire: hou-rè: 2 ° è
> on se sert à fouiller la terre,
moy . ] Mauvais petit chien de chasse. « Trois HUCHE , s. fém . [ On aspire l'h : la ht
houreis galeux formaient sa meute. che.où] onCofre.

de bois où l'on pécrit le pain ,


HOUSEAUX , s. m. pl. [ Aspirez l'h : hou- er: le serre.
zô : 2° lon . ) Espèce de guêtres. On ne * HUÂILLE, s. f.HUÉE , s. f. HUER , V act.
)

Is dit plus que dans cetie locution prover- ( L'hs’aspire : hu -â-glie ,huére , hue ; 2' lon.
av
HUI HUM 409
au 1", mouillez les ll ; é fer. aux deux au- chargés de signifier les actes de justice. =
>

tres, long au 2d. ] Huée , au propre , bruit * L'Ab . Verioi se sert souvent du mot d’lluis.
que l'on fait pour faire lever un loup qu’on sier , au lieu de Licteur , dans son Histoire
poursuir, et le pousser vers les chasseurs. des Révol. Romain. Il n'est pas à imiter en .
Figurément , cris de dérision qu'une assem- cela .
blée dedu gens fait contre quelqu'un . Huer , HUIT , adj. HUITAINE , s. fém . HUITIÈ
faire des huées . » On le hua : on fic de ME , adja HUITIÈMEMENT , adv . [ Uit , ui
e e

grandes huées après lui. » Il s'est fait huertène , rie-me , meman : 2" è moy. 3 ° e muer.
er
>

‫الها‬
de tout le monde. devant
Le e du r'' ne se prononce pas un
* HUÂILLE , terme nouveau , synonyme mot qui commence par une consone. ] Huit ,
de canaille. » La huâille philosophique. L'ing. nombre pair , contenant deux fois quatre.”
l'Ab. de Fontenai. Huit écus , huit Cavaliers. SS. m . » Un
HUILE , se fém . HUILER , V. act. Hur- huit de chifre. Au jeu des cartes ,
S. un huit
T.
LEUX EÛSE , adj. HUILIER , s. m . [ Ui- de pique , de cœur , etc. =
>
e er
Huitaine ,
le, lé, leû , leú -ke , lié : 2° e muet au 1:
е
huit jours. » Nous avons été une huitaine de
é fer. au 2d et au dern . lon . au 3e et au 4.1 jours à...
à Au Palais , assigné à huitaine >

Huile , en général , est une liqueur grâsse et dans huit jour s. = Huitième , adj . de nom
bre ordinal . » Le huitièine jour ; chapitre
onctuelise , qui se tire de plusicurs choses , huit
>

soitpar la simple expression , soit par le moyen ième , etc. S. m. » Il est le huitième. »
du feu. » Huile d'Olive , de noix , d'amendes Il a un huitième dans cette afaire .» Le hui
>

douces , etc. = En particulier , et sans tième du mois. Huitièmement , en hui


-

addition , il se dit de l'huile d'olive . » De tième lieu. » Huitièmement , je vous dirai


bone huile. Friture à l'huile , etc. que , etc.
Rem. Dans les Provinces méridionales Rem . Ces mots doivent s'aspirer. Le huit ,
>
on fait huile masc. On dit , du bon huile , la huitaine , le huitièine , etc.
pour de bone huile. Peins Boussard montre en lui huic efforts héroiques.
Enstyle proverbial , on dit qu'un ouvragę Le Mierre.
sent l'huile , pour dire qu'on sent qu'il a été Il n'y a pointd'hiarus , proprement dit ; mais
fait avec beaucoup de peine . = C'est une la rencontre de ces deux ui , lui , huit n'est
tache d'huile , une honte inéfaçable , ou un pas fort agréable.
mal qui va toujours en auginentant . Voy. HUITRE s . f. [ Uitre : 1 " lon, 2°
>

FEU ,LAMPE , MUR. muet. En Provence on fait Huître masc. de


Les Saintes Huiles l'Extrême- Onction . bons huîtres. Il faut dire , de bones huîtres. ]
HUILER , oindre ‫ و‬froter avec de l'huile. Poisson de mer ,, du genre des testacées. =
Huileux , qui est grâs, et de la natâre En si . prov. » C'est une huître à l'écaille
de l'huile. » Des cheveux grâs et huileux. » un stupide.» Iljoûecomme une huître,très-mal.
Avoir le teint huileux , la peau huileûse. HULOTE , ou HUETTE , s. féin . Espèce
Huilier, vâse dans lequel on sere l'huile de hibou. On aspire l'h
sur la table . HUMAIN , AINE , adj. HUMAINEMENT ,
HUIS > s. masc. Vieux mot . Porre. La adv. HUMANITÉ , s. fém . [ U -mein , mène',
e

Bruyère le met au nombre des mots qu'il neman , manité 2° è moy:3*.e muet au 2d
regrette. L'usage ,dit-il , a préféré porie à et 3 °. ) Humain , 1 °. qui concerne l'homme.
huis ; navire à nef , armée à ost ; Monastère » Le corps , l'esprit humain ; la natûre , la
à monstier; tous motsqui pouvaient durer raison la vie , la faiblesse humaine. =
ensemble d'une égale beauté , et rendre une Les choses humaines , toutes les chồses aux,
langue plus abondante. quelles l'homme est sujet. = Les moyens hu.
HUISSERIE s. fém . ( Ui-cerie : 2 et mains; dont les hommespeuventse servir. 2°
dern. e muet; } lòn . ] Assemblagede pièces En parlant des persones , doux , secourable
de bois qui forment l'ouverture d'une porte. pitoyable. » Prince , vainqueur humain . =
HUISSIER , s. masc. [ Ui- cie' : 2. & fer.] 3º. On dit , en vers , les humains , pour les
>

C'est proprement le garde de Thuis , dela hommes.


porte. Chez le Roi , Huissier du cabinet Etcet amas de fécondes largesses ,
de la chambre . Au Palais : , ceux qui gar
-
Que jour et nuit la Mère des hnmains,
dent les portes d'un Tribunal , et qui sont Sur ses enfans , répand à pleines mains. Rouss.
Tome 11. Fff
410 HUM H UM
)
En style familier, on le dit au singulier. ' inconûes dans la langue.
>
» C'est le meilleur humin du monde . HUMANISTE , s. m . ( Umanis- te . ] Il se
Rem . Humain , dans le 1er sens , aime à dit de celui qui sait bien ses ' humanités ;
précéder le substantif. L'humaine folie ; les (nº. 3 °. ) et aussi de celui qui les enseigne.
humaines vertus ; mais dans le 2d sens , il » Bon humaniste.
aime à suivre. » Homme doux et humain. HUMBLE , adj. HUMBLEMENT , adv.
2 e muet. ]
On le dit quelquefois de l'air . , du [ Eun - ble , bleman : 1" lon ., 2°
climat , de la saison. » Respirer un air Humble , 1 °. qui a de l'humilité. » Homme »

moins sec et plus hamiin. véritablement humble. » Les âmes humbles.


HUMAINEMENT , suivant la portée , le = 2°. Respectueux . » Etre humble devant
pouvoir de l'homme. » Cela est humaine. les grands. » Humble prière. » Humble sua
ment impossible. = Avec douceur : » Traiter plication. Rendre de très - humbles grâces.
humainement les vaincus. Humainement Pour désar mer votre colère ,
parlant , selon les idées communes . Secun- L'humble aveu , le regret sincère ,
dum hominein dico . S. Paul. Sont l'holocauste du pécheur .
HUMANITÉ , 1 ° Narúre humaine. J. C. Le Franc.
a pris notre humanité'; s'est revêru de nutre » Très-hnmble serviteur . Formule de Politesse.
humanité . Cela est au - dessus de l'huma- -3 ° . En poésie , bås. C'est un latinisme.
nité , des forces de l'homme. Payer le » Les humbles bruyères ; fougères ; cabanes.
tribue à l'humanité , mourir , ou ressentir
> » L'humble laboureur. De Lille.
les faiblesses humaines . Proverbialement , Rem . Humble , apliqué aux choses, se plait
reposer son humanité > se reposer. 2 ° à précéder le substantif . » Ses sentimens humo
Bonté , sensibilité pour lesmalheursd'autrui. bles croissoient en raison de la singularité
» Il est plein d'humanité. » Il n'a aucun sen de ces faveurs. L'Ab. Dusserre-Figon. Panég.
timent d'humanité. = 3°. Au pluriel, les de Ste. Thérèse. On dit , ses humbles sentie
>

lettres humaines , ce qu'on aprend dans les miens .


Collèges jusqu'à la Philosophie, exclusive- HUMBLEMENT , avec humilité. Soufrir
ment. » Enseigner les humanités. » Il a fait humblement les injûres . = Avec respect .
ses humanités . * Un Auteur moderne s'en sert S'aprocher humblement de la sainte- rable.
pour signifier les faiblesses humaines. » Il =
= -
Avec modestie et soumission. Répon
se trouve encôre des humanités dans le cloî- dre kumblement , se comporter humblement
tre. En ce sens , c'est un barbarisme. suplier très-hamblement, etc. - En Poésie :
4º.° Huminité se dit quelquefois pour , les hom- ramper humblement au fond des valées. Voy.
mes. » En acablant de fléaux la triste huma- HUMBLE nº . . 3 .
nité , ils ne songèrent jamais à la consoler. HUMECTANT , ANTE , adj.HUMECTER ,
Linguet , parlant des Conquérans. v . act. [ Umstan , tante , ié :2° è moy . 3 ;
HUMANISER , V. act. I'Umanizé : dern. lon. aux deux premiers , é fer. . au dern.]
>

é fer. ] ! °. Rendre humain. » Le Comerce Humecier , c’esi rendre humide ; mouiller.


des Étrangers , et encore plus la Religion , Humectant , qui humecte , qui rafraichit ,
ont humanisé les sauvages. = Rendre moins en parlant des alimens et des boissons comme
farouche, moins austère. » Le comerce du remèdes. Ainsi l'adjectif verbal a'un sens et
monde la humanisé. » Il comence à s'h.1- un emploi plus resserré que le verbe. On
maniser . = S huminiser, c'est aussi se mettre dit : » La rosće humecte la terre. On ne di
à la portée des aîtres. » Ce génie supérieur rait pas , la rosée humectante. » . S'humec
savait s'humaniser avec les ignorans .. ter les entrâilles , la poitrine , par des re
* Mallebranche done à ce verbe le sens de mèdes rafraîchissans , humectans ; er substan
prêter ou atribuer à d'autres êtres que l'hom- tivement , prendre des humectansi. » Les
me , les qualités, actions , ou sentiin.ns de fruits sont humectans..
>

l'homme. » Nous humanisons naturellement HUMER , v. act. ( L’h s'aspire : vous hu


toutes les caûses . Voyez SPIRITUALISER. mer : prononc. vou umé ; et non pas voue
Pluche , lui
*humanisé sens. , »devenu
autre signe
d . deunsimple
c àdone zumé.retirant
Atlas en Avaler
! 1°. son quelque chôse de liquide
haleine. » Humer un bouil.
un homme dans l'idée des peuples. Hist. du lon ,' un auf. -2 °. Plus ordinairement ,
Ciel. Ces deux acceptions de ce verbe sont humer l'air , le brouillard , le vent , s'y exa
H UM HUM 411
poser en telle sorte qu'il entre dans les pou . aussi : quand il est en ses guies huments ,
mons . » On hume du mauvais air auprès phråse proverbiale : mais elle done vingt
de ce malade. exemples d'humeur au singulier , et ne dii ,
HUMEUR ,s. f. [ U -meur : l'h est muetre.] nulle part , avoir des humeurs.
1°. Dans le physique, substance tenủe, et 30. Eiré de bone ou de mauvaise humeur
Huide de quelque corps que ce soit. » Hu- se dit , au figuré, dans le style badin , des
meur subtile ou grossière , chaude ou froide. choses inanimées. » Si la mer avoit été
» Il distille de cet arbre une Izumeur visgucủse d'aussi mauvaise humeur que le Ciel , c'eût
»

et gluante. = Les humeurs du corps , le été fait de nous. Let. Édif.


sang, la pituite et la bile. » humeur' âcre , HUMIDE , adj. HUMIDEMENT ,adv . Hu >

mordicante , maligne , etc. Fondre , dessé- ' MIDITÉ , ' s. fém. [ Umide , derran , dité :
с

cher , purger les humeurs. » Le mal n'est ; " e muet aux deux premiers, dern . é fer.
o

pas dans le sang , mais dans les humeurs . au 3 : ] Humide , 1 ° : qui est d'une substance
= 2°. Dans lemoral, certaine disposition aqueúse, qui tient de la natûre de l'eau . En
de tempérament, de caractère , ou naturelle, ce sens , il ne se dit qu'en Poésie. L'humide
bone hu- elément, l'eau:
en bone ou demauvaise
ou accidentelle. Êtrehumeur. les humides plaines, l'humide
>

meur , de mauvaise » Sa empire , la mer. = ‫ ܐ‬° . Moite qui esc >

humeur lui prend souvent. » Elle est d'une imbu de quelque vapeur aquelîse. » Terre ) .

humeur toujours égale. » Il a changé d hyo air , lieu , chambre , linge humide. Le
meur , etc. tems est humide : l'air est chargé de vapeurs
J'ai cru pourtant lui voir un petit air d'humeur: aqueûses.
Les filles qu'on marie ozu assez l'air boudeur. De l'humide sein des nues ,
Barthe . Le pain que tu fis pleuvoir ,
A nos tribus éperdues ,
Rem . 11 °. On ne doit pas dire indiféremment Rendit la vie et l'espoir.
être d'humeur, être en humeur : le " mar · Le Franc .
que en quelque sorte , l'inclination , la cons- Avoir le cerveau humide, chargé de sé .
titution naturelle : le 2d ne marque qu'une rosités ; le temperament humide , abondant en
disposition présente et passagère. Bous. Être pituite. 3.° S. mn. » L'humide est oposé au
sec .
d'humeur régit la prép. à ; éire en humeur,
la prép. de. » Il est d'humeur à tout soufrir: HUMIDEMENT , ne se dit que d'un lieu
il est en humeur de rire . — Fréron me la humide. » Etre logé humidement.
prép. de après le 1er » Ces sortes de plaisan-
reries ne sont bones qu’entre amis : rårement
HUMIDITÉ , qualité de ce qui est humide.
>

» L'humidité de la terre , de l'air , du tems ,


le Public est - il d'humeur de les goûter.. Ann. du cerveau , etc. = Au plur. Humidités ;
Lit. Là , être d'humeur, ne signifie pas la humeurs , sérosités. » On dit que le tabac
constitution naturelle , mais la disposition dessèche les humidités du cerveau.
passagère : ce régime est donc bon en cet HUMILIANT , ANTE , adj. HUMILIA
endroit ; et cet excmple prouve que la règle TION , s. fém .HUMILIER , y. act. HumiLI >

du P. Bouhours , adoptée par l'Acad. n'est TÉ , s. fém . Umili -an , ante , li-a- cion
pas générale. Pour être en humeur , li- é , li- té , 4 Ion, aux deux premiers , é fer.
>

il est toujours suivi de la prép . de. » Je aux deux derniers. ) Humilier , c'est rabaisser ,
ne sais si je serai en humeur d'écrire à M. doner de la confusion. Humiliant , qui hu
d'Aix , sur son Abaye : elle n'est pas meil- milie. Humiliation , action par laquelle on
leûre que mon compliment. Sév. s humilie , ou érar de celui qui est humilié.
2°. Il ne faut pas confondre avoir des hz- Humilité , vertu chréciène , sentiment inté
meurs et avoir de l'humeur : le jer a trait rieur de notre faiblesse, » Dieu humilie les
au physique ; le 20 au moral. » Si Pauline superbes. » On l'a humilié : il a été humilié.
a des' huineurs , je crains qu'elle n'ait pas » Il s'oposoit ouvertement aux vues du Vi
pour vous une amitié solide. Sev . Il falait zir , et l'humilioie dans toutes les occasions.
dire a de l humºur , ou mentre souvent de MARIN , Hist. de Saladin . Cela est bien he
L'humeur. L'Acad. dit , à la vérité , ce miliant . » Ne l'acablez pas , il est dans une
sont deux humeurs diférentes ; mais c'est un assez gran de hanliariir : il seno vivennene
aûtre sens. Là, il signifie caractère. Elle dit sa faủię, » Il a essuyé une grande humilia
Frf 2
412 H U R HYD
rion : il la méritoit. » L'humilité'est le fon- une hûre de thon . Fig . famil. » Il a
-

dement de coutes les vertus chréciènes. Acte une vilaine hüre , des cheveux mal faits et
d'humilité. „ Souvent l'humilisé est le recours hérissés.
de l'amour propre : elle sert de voile à la HURLEMENT , s . masc. HURLER , V.
lâcheté , et de prétexte à la nonchalance. neut. {Aspirez l'h : hurleman , lé: 2 emuer
:

Segaud. au 1 > é fer. au 2d . - On a dit autrefois


Rem. 1 °. S'humilier se dit avec la prép. heurler.) Hurlement est le cri du loup ou du
I

devant : » S'humilier devant Dieu et devane chien. Figurément , il se dit des cris que les
les hommes. =: 2° . Humiliation , au plur. hommes font dans une violente douleur ou
se dit des évènemens quihumilient. Recevoir afliction . Hurler , c'est pousser des hurle
les a Alictions et les humiliations de la main mens. » Ce chien a hurle coure la nuit.
de Dieu . ; °. Humilité est un mot pû- » Il ne crie pas : il hurle .
rement 'chrétien , dit Vaugelas : il ne faut Vous avez sur la scène ,
pas s'en servir pour exprimer la modestie , En vers boufis fait hurler Melpoinene.
qui n'est qu'une vertu humaine. = Les Rouss.
aútresmots se disent dans le profane, comme On dit proverbialement, qu'il faut hurler
dans le sacré. avec les loups , faire comme les autres ,
HUMORAL , ALE adj . HUMORISTE , s'acomoder à leurs inclinations. On a souvent
adj . [ Umoral , rale , riste. ) Ler" se dit abusé de cette maxime.
dans le physique de ce qui vient des hu- HUSSARD . Voy . HOUSSARD .
meurs , etne se dit qu'en Médecine : fièvre HUTTE , ou HUTE , S. fém . HUTER ,
humorale : le 2d se dit dans le moral , et v. act. ( L'h s’aspire : 2° e muet au 1 " , e
il est du style familier. Qui a de l'humeur ; fer. au 2d . ] Hurte est une petite loge ou
avec lequel'il est dificile de vivre . S. m . cabane , faite à la hâte avec de la terre ,
Il se dit des Médecins Galénistes . du bois, de la pâille , etc. Huter , faire une
HUNE , s. fém . HUNIER , s . masc. [ l'h hute . Il ne se dit guère qu'avec le pron. pers.
-

s'aspire :la hune , le hunier : 2° e muet au Se huler . » Les soldars se hurèrent comme
1

z " , é fer. au 2d : ne , nié. ] La hune est un ils purent .


petit plancher en saillie au tour d'un mât HYACINTHE. Plante . L'Acad. renvoie à
d'un vaisseau. » Monter à la hune ; mât de JACINTE , où elle met Jacinthe avec une
1
hune. = Hunier , voile qui se mer au mâs'h et Hiacinthe avec un i - Dans le
de hune, Grand hunier. C'est aussi le Dict. de Trév. on dit que quelques Fleuristes
C

mât qui porte la hune. font ce mot masculinº: il est fem . Jacin
| HUPPĖ , ou HUPE , s. fém . Hupé , ke , er
THE . = Pour les noms d'homme, on dit
adj. [ Aspirez l'h : 2.e muet au '', é fer. Hyacinte. En quelques Provinces on dit Ja
>

au 2d. )]' Hupe , espèce d'oiseau , qui a une cinte. Il s'apelle Jacinte ; St. Jacinte. Je
petite coufe de plumes sur la tête, Il se dit voadrais toujours dire Hiacinte.
aussi de la coufe de plumes que porte cet HYACINTHE s pierre précieûse. Hya
oiseau , et quelques autres. » La hupe d'une cinthe d'Orient, d'Allemagne. Confec
alouette. Hupé se dit au propre , des sion d'hyacinthe , électuaire où il entre des
oiseaux qui ont la hupe ; au figuré ( style pierres d'hyacintheet divers ingrédiens.
famil . ) des persones considérables. L'Acad. HYDRAULIQUE , adj . fém . [ Idrolike. )
dit qu'on ne le dit presque jamais qu'avec Il ne se dit que de la science , de l'art qui
plus. » Il y avoit plusieurs Gentilshommes , enseigne à conduire ou à élever les eaux ; et
et des plus hupe's; plusieurs femmes des plus des machines qu'elle emploie. Architectûre
hupées. Molière a pourtant dit : Bien hydraulique. Machine hydraulique.
hupe , qui pourra m'atraper. On peut , sans HYDRE , s. fém . [ " lare ; 1'se lon . 2 e
dificulté , le dire d'après lui. = Le Prov .. muer. ] Au propre , suivant quelques natu.
dit : les plus hupes y sont pris ; ceux qui se ralistes , serpent qui vit dans les rivièresleset
croient les plus habiles y sont atrapés. les étangs. - Serpent fabuleux , que
HŮR , s. f. ] L'h ese aspitée : la hâre ; Poètes représentent avec sept têtes , à qui
re
E >
e

que lon. 2€ e muet.[C'est proprement la tête il en renaissait plusieurs , quand on lui en


d'un sanglier . On dit pourtant , par exten- avoit coupé une. Fig . mal qui augimente
le
ion , la hüre d'un saumon d'un brochet : à mesire qu'on fait plus d'éfort pour
HYM HYP 413
détruire. » Cetre hérésie est une hydre à cent On dirait , dans le discours ordinaire
têres. * M. Geofroi , ou plutôt aparemment beaucoup de mariages, leurs mariages. Pour
2
l'Imprimeur du Journal , a fait ce mot masc. votre mariage. = Fénélon l'emploie au fig .
» Cette maudire engeance des critiques , cet> » Toute l'année n'est qu'un heureux hymen
hylre qui dévore les calens et les vertus. du printems et de l'automne , qui semblent
se donner la main . Ibid.
Journ . de Mons .
IG HYDROGRAPHE , s. m . HYDROGRA- HYMNE , s. f. et m . [ Im - ne , commes'il
>

PHIE , s. 6. HYDROGRAPHIQUE , adj. [ Idro- était écrit , imene. ] Ce mot est fém. quand
grafe, fi e , fike : dern . e muer. ] L'hydro- on parle des Cantiques de l'Eglise dans lOrice
graphie est la description des mers , et aussi Divin ; et masc . quand on parle de ceux des
l'art de naviguer. Il se dit le plus souvent Anciens en l'honeur de leurs Dieux . » Saz
dans le second sens. Hydrographe, qui est teuil a fait de très-belles hymnes. » Les hym
versé dans l'hydrographie. Hyurographique, nes sacrées d'Orphée. L'Abé Des Fon
qui apartient à l'hydrographie , dans le " taines le fait masc . en parlant de celles de
sens. ·is Cartes d'hy írographie, » Professeur, l'Église. » Dans quelques-uns de ces hymnos
Maître d'hy.irographie. » Savant Hydrogra- ( de Coffin ), on remarque le feu et le goût
phe. » Description , carte hydrographique. de l'Ode . L'Acad. se contente de dire qu'il
HYDROMEL s. m. ( Idromèl : dern. è s'enıploie ordinairement au fém . en parlant
moy. ] Breuvage fait d'eau et du miel . des Hymnesqu’on chante dans l'Église.
HYDROPHOBE , s . m . HYDROPHOBIE , HYPERBOL.E , s. f. HYPEPROLIQUE , adj.
s. f.[ Idrofobe , bi e. ] Termes de Médecine.
> HYPERBOLIQUEMENT, adv . [ Ipêrbole , like &
L'Hydrophobie est la crainte de l'eau . Hydro- likeman
lik dernn . du
eman : der e
er et du 2d , et gé du z3
du res
phabe, qui craint l'eau et tous les liquides. e muet : la 2° ê ouvert. ] Hyperbole , figure
C'est un syłnplôme de la rage, et c'en est de Rhétorique. Exagération excessive. Hy
aussi le synon. Ainsi , l'on dit', hydrophobie , perbolique , qui exagère beaucoup. Hyperbo
>

de la rage ; et hy ?rophobe, de celui quien liquement , avec exagération . Ce que vous


est araqué. dites est une hyperbole . » Je parle sans hyper
HYDROPIQUE , adj. et subst. HYDROPI- bole. » Discours , expression hyperbolique.
SIE , s. f. [ Idropike , pizi-e. ] L'Hydropisie , Cer homme est fort hyperbolique. » Cela est
>

est une enAûre causée par les eaux , qui s'é- dic hyperboliquemeni.
panchent : hydropique , qui est malade d'hy- Sans la métaphore à deux faces ,
dropisie . » Erre menacé d'hydropisie ; Tom- Sans L'hyperbole et ses échasses ,
ber dans l'hydropisie. » Il devient hydropia Ses vers ramperaient languissans .
que. » C'est un hydropique. Ląmotte .
HYGROMÈTRE , S. m. ( Igromètre : 3 ° è
e
HYPERBORÉE , adj. [ Ipêrboré- e; 2° ê
e

moy. 4 ° e muet. [ Instrument de Physique #

ouv. 4° é fer. et long. } Nations hyperborées ,


servant à mesurer le degré d'humidité et de qui sont du côté du Nord. On dit aussi hy
sécheresse de l'air. perboréen. » Les peuples hyperboréens , les
HYMEN , HYMÉNÉE , S. m .] Iméne , ime- Nations с hyperboréennes, Ipêrdu
HYPERDUL IE , s f. [
née : l’e sur- ajouté au re' est très -muer , 2° er
> lie. ] Il ne se
3° é fer. | Mariage. Ces mors ne sont guère dit que du culte qu'on rend à la Ste. Vierge ,
usités qu'en Poésie , et dans cette phrase du supérieur à celui qu'on rend aux Anges et aux
discours familier : vivre sous les loix de l'hy- Saints. C'est ce que signifie hyper. » Le culte
men .. Il est toujours singulier , quand d'hyperdulie.
c'est le Dieu fabuleux du mariage; mais quand HYPOCONDRE , s. m . HYPOCONDRIA
il signifie le mariage même, iil peut être mis QUE , adj . [ Ipokondre , dri-ake : 3 € lon. dern.
au pluriel . e muet. Dans une édit. de Boileau , on >

J'ai vu beaucoup d'hymens : ancun d'eux ne me fit hypochondre avec une h après le c. ] Hy
tente . pocondre , terme d'Anatomie , 'se dic des par
ties latérales de la région supérieure du bâs
La Font .
» Les chansons des Bergers et des Laboureurs, ventre . » L'hypocon Ire droit , où est le foie.
qui célèbrvient leurs hyméndes . Télém . L'hypocondre gauche , où est la rate.
Pour le malade , die La Touche , on dit hy
quelques veux , c'est pour votre hy. po.ordre
Si je faismenée. La Chaussée. ou hypocondriaque , mais pour la
414 - HYP I J
maladie , on ne dit que le dernier ; maladie . tion dont on tire une conséquence . Faire une
hypocondriaque , qui vient du vice des hypo- hypothèse : argumenter sur une hypothèse.
condres. Au fig. on dit l'un ou l'aútre. = 2°. Systême d'où , sur des principesqu'on
.

» Son hypocondre demari .. La Font.. » La so- supôse , on déduit l'explication des phéno
litude rend quelquefois les hommes hypocon- menes , des éfets dont on ignore la cause. Hy.
driaques , bisârres , d'humeur inégale , atra- pothèse de Descartes , de Newton. - Hypo
bilaires. thetique , qui est fondé sur une hypothèse.
HYPOCRISIE , s . f.. HYPOCRITE , adj ..et
e
Proposition hypothetique. Hypothé
- krite ; 4 lon. au res ; dern. riquement , par suposition..
subst.[Ipokrizi-e, » Cela n'est vrai
e muet. ] L'hypocrisie est la fausse aparence qu'hypothetiquement.
de la pićié , de la vertu , de la probité , etc. HYPOTYPOSE , s. f. [ Ipocipóze : 4€ lon .
Hypocrite, qui afecte de faux dehors de vertu. dern . e muer. ] Figîre. de Rhétorique. Des
» Sa conduite n'est qu'hypocrisie. » Il est hy- cription vive et animée..
pocrite au dernier point.» C'est un hypocrite. HYSOPE , s. f. [ lzope : quelques-uns écri
» Air hypocri!e, zele , contenance hypocrite. vent hyssope , contre l'usage et la prononcia
>

Hypocrite, Cafurd , Cago! ,, Bigoil synon..) tion. ) Sorte de plante aromatique. Voyez
Faux dévor. L'Hypocrite jolie la devotion : le CÈDRE.
Cafard afecte une dévotion séduisante : le HYSTÉRIQUE , adj . [ Isterike : °2° é fer.
Cagot charge le rôle de la dévotion : le Bigt dern. e muer. ] Qui a raport à la matrice. »
se voue aux petites pratiques de dévotion , Vapeur , afection , passion hystérique. >

er se dispense des devoirs de la vraie piété . HYVER . Voyez Hiver .


Le premier abîse de la dévotion ; le second
la proscitûe ; le troisième la dénatûre : le qua
trième l'avilit. La dévotion est chez l'hypo
crite un masquez chez le Cafuri , un leurre;
chez le Cagli un métier , chez le bigot une I. J.
livrée. Exir. des Synonimes Fr. de i. l'Abé
Roubaud. I , s. m. est la 9 Lettre de notre Alphabet ,
HYPOTHÉCAIRE , adj . HYPOTINCAI- et elle est tout-à-la - fois voyelle et consonne.
REMENT , adv. HYPOTHÈQUE , s. f.[ {poté- Quand elle est voy. elle s'écrit I er i , et quand
> >
ers
kère ,kéreman ,Ipoteke:3° e fer. aux 2 1
è moy . au 3 , 4º è moy. et lon. aux 2 fºr
elle est consone , J etj. L'i , avecdeux
points , que les Imprimeurs apèlent ï trima,
e muet au dern. ) Hypothèque est un droit aquis sert à marquer que cet i doit être détaché,
à un créancier sur les imineubles que le dans la prononciation dela voyelle précé.
débiteur lui a afecić pour la sûrcté de la derre. dente , comme dans aïeul ( pron. a-ieul.)
>

» Hypothèque sur tous les biens de . - . Hy- Voyez A , au comencement, et al. =


.
>

L'l voyelle n'est pas diférent en français ,


pothèque sur une terre ,une maison , etc. =
Hypothécaire , qui a droit d'hypothèque : de celui des aûcres langues de l'Europe. Les
>

créancièr hypothécaire . Hypothécaire- Allemands ont ce même son dans irren ; les
ment, hypothécai
obligé rement. = L'adv . est est
par une actionhypothécaire,”Il un les Espagnols dans ir. les
Anglaisdansiniquity; — Le dans
Italiens finire;
son de l'I
l'!
terme de Pratique : Les aútres sont aussi du consone , devant toutes les voyèles , est le
discours commun . même que celui du g devant ee er i. L'on pro
HYPOTHÈQUER , v. act. [ Ipotheke : '3' nonce Jesus " comme Gesus. Les Étrangers
et 4
° é fer. Devane l’e muet , le r're se change doivent faire atention à la prononciation de
en è moy. Il hypothèque , hypothèquera, etc.) cette lettre , qui est bien diférente de celle
Doner pour hypothèque. » hypothéquer tous que lui donent les autres Nations de l'Europe.
ses biens , une terre , une maison , pour sû- Car les Italiens et les Anglais la prononcent
reté de la derre. plus fortement, et comme si elle étaitprécé
HYPOTHÈSE , s. f. HYPOTHÉTIQUB *) dée d'un d ; les Espagnols lui donent le son du
adj. HYPOTHÉTIQUEMENT , adv. [ Ipotèze , k ; les Allemands ne la distinguent pas del'i
>
er

· tétike , keman ; 3 " è moy. er long au 1 ' ,; é voyèle , et prononcent jeunecomme ieune.
.

er
fer. aux 2 aûires ; dern .' du r " , et du 2d
e o
< L'I consone aproche beaucoup ,pour la
er du 3 ° , e muet. ] hypothèse , I1 ° . Suposi- prononciation , du ch français , de sorte que
ICE I DE 415
ci ,uoi IDÉAL ALE , adj. IDÉE , s . f. [ 2ė
prononcé
.
l'I est un
forteme nt. chC'est
radou
pourq et le plusie
ch unurs
) prono n- fer. ] Idéal, chimérique. » Pouvoir ideal :
cent ajeve ,jeval , au lieu de achevé ,cheval; richesses idéales. === Il n'a point de plur.
et des Musiciens ,> Chesus , Cherusalem , pour masc . On ne dit point , trésors idéaux , mais
Jesus , Jérusalem. = Pour la prononcia- trésors en idée. = Idée est r °. la notion que
tion de l'i devant l'm et l’n : Voyez 1m , IMm l'esprit se forme de quelque chốse » Idée claire,
>

et In.
distincie, ou confi.se , obscûre .» Se faire , ou
IA : ces deux voyelles ne font une diphton- concevoir une idée de. » Un bonheur ( celui du
une seule syllabe que dans diable , dian- Ciel ) qui surpasse toutes nos idées. Le P. da
gue,, diamant , fiacre et leurs dérivés. L. T.
ire 1° Idée , pensée , imagination ,
Rivet. Sr.
River.
Ajoutez y viande , qu’on prononçait autre ( synon . ) L'idée représente l'objet ; la penséera

fois vi - ande .
le considère ; l'imagination le forme. La 1"
YAMBE , s. m . [ l-anbe : 2° lon. 3 ° e muet.) peint , la 2 examine , la 3 séduit.
Pied des vers grecs et latins , composé d'une On est sûr de plaire dans la conversation
brève et d'une longue. On done aussi ce quand on a des idées justes , des pensées fines
Tad nom à un vers composé . d'iambes , sur-tout et des imaginations brillantes. On ne
e t
s'entend pas dans la plupar des contes tation s,
au 2d , au 4 et au 6° pied. Horat . faûre de simplifier les idées : on reproche
procul negotiis.
ICELUI ,, qui
Beatus ille
ICEL LE , pronom démonstratif aux Anglais de trop creuser les pensées : on
et relatif. Il est malheureûsement rélégué au acûse les femmes de prendre souvent des ima
Palais. Il serait utile , et même nécessaire ginations pour des realités . Gir. Synon .
pour
éviter des amphibologies , où l'on tombe 2°. Dans l'idée et dans la tête , expressions
sans son secours .
adverbiales , ont quelque chôže de comun
ICI , adv . de lieu. En ce lie..ci. » Venez pour le sens : en voici la diférence. On a dans
ici. » Il est ici. Hors d'ici. = Ici désigne l'idée ce qu'on pense : on le croit ; on a dans
»
-

le lieu où est la persone qui parle ; Là dé- la téte ce qu'on veut : on y travaille . Nos
signe un lieu diférent : » Venez ici, allez là. imaginations sont dans l'idée , et nos desseins
L'un est plus près , l'aûtre est plus éloigné. dans la téte.. — Les Courtisans se mettent
Le 1" marque ec désigne l'endroit : l’alltre est aisément dans l'idée que le Prince doit faire
er

plus vague : il a besoin , pour être entendu leur fortune : mais il en est peu , qui se
d'être acompagné de quelque signe de l'æil mettent dans la tête de la mériter par des
ou de la main . Gir. Synon. Voyez là . = services marqués au coin de la vertu. Idem .
l se met toujours après le verbe , même Ibid. = 3 °. Dans l'idée de , avec l'infi
I' >

dans les temps composés. » Je suis ici arrivé, nitif , doit se raporter au sujet de la phrase ,
>

dit Voitare. Il faut dire , je suis arrive ici. au nominatif du verbe. » Pour les places de
Il suit la même construction , lorsqu'il est
>
l'Afrique , elles avoient été démantelées par
associé avec de , par , jusque. » Il a passé Genseric, dans l'idée de s'assurer des ha
par ici ; il est parti d'ici ; il est venu jus- bicans. Montesq. Il me semble qu'il falait
qu'ici ; et non pas : il a par ici passé , il est dire : Genserić les avait fait démanteler
dans l'idée de 5 etc. 4°. Idée tout seul
Rem.parti
d'ici , etc. uns disent ici , pour ci :
» Quelques- régit aussi de et l'infinitit. » Le Peintre lui
cet homme ici , cette chambre ici ; etc. au fic naitre l'idée d'avoir mon portrait et le
Jieu de , cet homme-ci , cette chainbre-ci. sien. = sº: On dit', avoir grande idee
Mallebranche dit , ces trois ici , pour , ces de , au sing . Mme. de Sévig. emploie le plur.
trois - ci. Cela
est populaire et gascon. contre l'usage. » C'est l'homme du monde
Dès ici, pour d'ici , n'est pas dans l'ana- dont j'ai les plusgrandes idées , et que jese
>
logie de la Langue , parce que dès est une rais le plus aise de voir . Gº. Se faire
prép. non de lieu , mais de tems. " Je sen “ des idées , est une expression de bon goûr.
tirai dès ici des effets de vos souhaits , dit J'employai toute la nuit à m'encourager
on dit , d'ici. = Les choses à ne plus penser à elle ; sans doute elle se fit
Voiture : on dit , d'ici. des idées plus gaies. Créb. Se former des
d'ici-bas , de ce monde , de la terre. Fonte-
nelle a dit , dans le même sens , les choses idées sur, » Dans l'homme tout tient aux
d'ici haut , parce qu'il adressait son Epitre à idées qu'il se formesur la Religion : le chan
Lucien , qu'il suposait aux enfers poétiques, gement , qui s'introduit dans sa façon de
416 I DI I DO
penser à cet égard , change en lui l'esprit > * L'Abé Girard , tout habile Gramairien
le caractère et lesmeurs. Le Comte de Val- qu'il était , a donc mis un mot pour l'aî
mont. » Ce doute si cruel , dont je ne puis tre , quand il a dit : » Lorsque cerre sorte
>

soutenir l'idée. Ibid . 7º . * Comme on de goût propre et distinctif ne regarde q'une


dit ,à l'aspect de , un Traducteur du Tasse seule façon particulière de s'exprimer , on le
>

a dir , à l'idée de : » A lidée d'une mort. nomme i tiốine , c. à di propriété de Langue.


éternelle , Tancrède estsaisi d'un Saint étroi.
> P. ex . C'est un idiôme français d'exprimer par
Jér. Dél. Cette expression estnouvelle ; il faut le pronom indéfini on , joint au verbe act.
atendre ce que l'usage en décidera . l'atribution vague et indéterminée d'une ac
Idée , dessein , esquisse d'un ouvrage . ” tion ; au lieu que c'est un idiôme italien de
J'en ai jeté l'idée sur le papier . » Ce n'est l'expriiner par le pronom réciproque si ; et
que le squelette d'un ouvrage ; ce n'en est c'est un idiome latin de se servir , pour cet
qu’une idee informe. – Mémoire. » J'en ai éfet , du seul verbe passif , sans pronom , ni
quelque idée ; je n'en ai aucune idée. == particule. Le francais dit : on demande ; l'i
Idées visions. » Ce ne sont que de belles calien , si domanda ; le latin , quæritur. Dans
idées , des idées creûses. Il se répaît d'idées. tout ce morceau , il falait me tre idiotisme,
Er au sing. » Quelle idée avez-vous là ? » au lieu d'idiome : le français , l'Italien , le
. >

Il est riche en idée. latin , sont des idiomes diférens ; les façons
IDENTIFIER , v . act. IDENTIQUE , adj. de parler , les cours propres de ces idióines
.

IDENTIQUEMENT , adv. IDENTITÉ , s. f. sont des idiotismes . Ainsi , quand nous di


[ Idantifi-é , tike , keman , tité : 2° lon ,dern . sons , gasconisine , anglicisme latinisme ,
>

é fer. au !ér et dern . 4° e muet au 2° 2 et 3º. ] nous exprimons des idiorismes , et non des
Ces mots sont consacrés dans le langage de idi ômes.
l'École , et n'en sont point encore sortis. On IDIOT , OTE , adj. et subst. [ Idi-o , ote. ]
ne les emploie point dans le bon style . Le Stupide , imbécille . ' » C'est l'homme le plus
>

verbe est pourtant énergique , et placé à pro- idiot. » Elle n'est pas si idiote. » C'est un
pos , il n'a point du tout l'air barbare. 1. A idiot , unepauvre idiote.
force de vivre avec des étrangers , dit M. * IDOINE , adj . [ Idoa-ne ; 2 ° lon.Ze
Guys , on prend insensiblement leurs ma- muet. ] Vieux mot. Latinisme : idoneus. Pro
nières , et l'on parvient à s'identifier avec
eux. Voy . Litt, de la Grèce . * Mme. de Sév .
pre à , capable de. Il ne se dit plus qu'au
Palais.
se sert du subse , , et le cite d'après M. de IDOLÂTRE , adj. et subst. IDOLÂTRER,
>
e CI
Nevers. » Dieu sait si notre Ambassadeur sou- v . n. et act. ( 3€ lon. dern , e muet au zer
tiendra bien l'identité du plus grand Roi du é fer. au 2d . ] Idolâtre , qui adôre les idoles,
monde , comme dit M. de Nevers. Qu'est- ce les créatûres. » Peuple idoláire , Nation ido
que soutenir l'identité de quelqu'un ? M. de lâtre. = S. m. Les idolâtres. Fig.
Nevers voulait dire , sans doute , que l'Am- Il est idolâtre de cette femme. » Elle est idor 1
bassadeur , par sa hauteur et sa fermeté sou- lâtre de ses enfans. Idoláirer , adore
tiendrait la gloire et la prééminence du Roi : les idoles. » Les Hébreux idolâtrèrent dans le
ne ce sens plutôt qu'on ne l'en .. désert.
mais on deviL'Acad. Fig. v . act. Aimer avec trop de
tend . met ces mots sans re- passion. » Il ldolâtre cette femme : elle ido
marque . laire ses enfans.
Identité est ce qui fait que deux ou plu-
IDENTITÉ Rem. Idolare, ne régit l’ablatif qu'au fig.
sieurs choses ne font qu'une. = Identifier , Insensible aux plaisirs , dont j'étois idolárre.
comprendre deux ou plusieurs chồses sous la Gresser.
même idée, ou de ces chôses n'en faire qu’une. On ne dirait point au propre , ces Peuples
Identique , qui ne fait qu'un avec un étaient idolaires du feu , ni avec le verbe
aître , ou qui est compris sous une même actif , ils idolâtraient le feu. Avec ces régi
idée. » Propositions Identiques. » Deux et mes , il faut se servir d'adorateur , adorer.
>

deux sont identiques avec quatre . = Identi- IDOLATRIE , s. f. IDOLÂTRIQUE , adj.


quement , d'une manière identique. er
[ lon . dern . e muer. ] Idolárrie , au propre,
IDIOME, s, m . IDIOTISME , s. m . Ler adoration des idoles , des créatures .* » Ces 12
se die du corps entier de la Langue ; le 2d Peuples étoient adonés à l'idolâtrie. = Au
des manières de parler propres d'une Langue. fig. amour excessif. » H l'aime. jusqu'à l'i
dolatrie.
IER IGN 417
e
dodirie. = Idolâtrique qui apartient à
> 1 °. qu'à la 1 et 2° pers . de l'imparfait de
l'idolâtrie.» Culte , amour idolárrique. l'indicatif etdu prés. du subjonctit" , il con
IDOLE is. f. Autrefois on fesait idole vient d'écrire et de prononcer deux i , pour
masca » lcole sacré. Corn. — Le P. Barre , distinguer ces deux tems du présent de l'in
( Hist. d'Allem . ) lui a encôre doné ce genre. dicatit. Ainsi l'on dira , au présent : nous
» Les idoles furent brisés er jeres hors des prions , vous priez et à l'imparfait aussi
>

temples . --
Ce mot est aujourd'hui cons- bien qu'au subjonctif : nous priions , vous >

tamment fém . et depuis long-tems : idole priiez , etc. Il est peu de persones qui aient
sacree ; les idoles furent brisées. = Idole , certe atention , et l'Acad ." elle- mênje ne l'a
figûre , statue , représentant une taûsse di- pas. Nous la croyons pourtant juste et né
vinité, et exposée à l'adoration . » Adorer une cessaire. Cette remarque doit être étendue
idole, les idoles. » Temples , Prêtres des aux verbes terminés en yer , essayer , ema >
-2°.
Idoles.. = Fig. avec la prép. de , objet d'une ployer , etc. = Dans ces verbes ter
passion extrême. » Il est l'idole de sa mère. minés en ier , l’e du futur simple et du con
* L'avare fait son idole de l'argent. » Bien ditionel ne se prononce pas. Je prierai , je
revenu de ce phantôme d'honeur , dont il crierai , je justifierais, je sacrifierais , etc.
avoir fait son idole , Abailard jouissoit à Prononcez pri-ré , cri-ré , justiffrè , sacri
> >

Clugny de son obscurité. Le Pere Fontenai. fire , etc. REM. Corneille a été le premier à faire
Śans régime : belle persone , qui n'est
pointanimée.»
idole ; ou personeC'estune
stupide. »idole , une vraie meurtrierdetroi
C'est une idole. syllabes.
par l'Acad, dans sses Il en futrepris
Sentimens sur le Cid :
» Il se tient là comme une idole ; sans mais cette manière a prévalu ; et ier , dans
rien faire. Dans le cer sens , et avec le régi- les noms terminés de la sorre est constain
me , il est de tous les styles : dans le 2d, il
ment de deux syllabes en vers , sangli- er ,
n'est que du style fam , boucli-er , peupli-er , etc. En prðse , il est
IDYLLE , s. f. [ Idile; ) petit Poème qui monosyll. san- glie , etc. : lumière ;carrière ,
>

tient de la nature de l'Églogue. On IÈRE , pénult. longue


le fesait autrefois des deux genres , masc, ou fière , etc. L'è ese moyen entre l'é ouvert et
fém .On ne le fait plus que fém . » Une belle l’é fermé. e
Idylle. IGNARE, adj . [ Mouillez le g ; 2° lon, 3 % >

IE : nos anciensne fesaient poine dificulté e muer. ] Ignorant, qui n'a point étudié. »
de retrancher l'e dans les mors de cette ter- Il est fort ignáre. Ec , dans le style plaisant ,
minaison , et de dire : je re pri' , je te sup- ignêre et non lettré. == : Ce mot dépare la
pli', pour : je to prie , je te supplie , et par phrase suivante. » La Natüre est un livre
ter harmonieux , qui ofre à tout le monde le
conséquent, d'employer , en vers , cette ter-
minaison devant une consone . spectacle ravissant de ses merveilles. ... Les
Passant , je te suppli d'arrêter pour entendre . gens ignáres et non leurés n'en sont pas ordis
Ronsard. nairement afectés. Du Plaisir. Quelle discor
Quitre-moi, je te pri', dance de cette expression d'un bâs comique ,
Malherbe.
Mais il y a déja long -tems que cette licence avec l'expression pompeûse du livre harmo
est bannie de notre Poésie. Men ge. - Dans nieux de la nature ! Pourquoi ne pas dire
simplement ,, et par
cette terminaison , la pénult.est toujours lon- tout simplement par-là même plus no
gue : il prie , il crie', etc. Mais cile devient blement , que les ignorans n'en sont point
brève
etc.
, quand l'e devient fermé ; prier, crier , afeccés. = Ignare ne se dit que des per
sones . » Leur controverse , dit M. P'Abé Gau
IEL , Jen , sont dout. Fiel , rien , mien , chat, git à débiter , lorsque persone ne peut ,
>
etc. Les noms terminés en latin en ou n’ôse répondre , des blasphêmes ignares et
ianus , se terminent en français en ien :all- brutaux. La penséc a plus de vérité , que l'ex
trefois on les terminait en 'ian. On disait pression n'a de correction et d'élégance.
Dioclérian , Tertullian , Cyprion ; et Boileau IGNÉE , IGNICOLE , adj. ( Le g n'est pas
a encore dit Aurélian pour Aurélien. mouillé : pron . comme s'il était écrit 33 i-gue
IER , est douteux , quand l'é est ouvert , née , i- gue-nicole , l’e sur-ajouté fort muet )
er
fier , alrier. Dans les verbes dę cenie Lei" signifie , qui est de feu , substance izo
=

terminaison , où l'é est fer. , il faut observer , née , d'une nature ignée. C'est un terme di
Tome II.
G 8%
1 GN IGN
418
dactique. Le 2d veut dire , adorateur du feu . La diférence entre ces phrases , c'est que dans
le jer ex . de Bossuet et dans celui de Boileau ,
» Les
IGNOpeuple
BLEs ignico
, adj.lesIGNO
. BLEMENT , adv . ignorances est pris pour des fautes, des actes
[ Mouillez le g : 3e muet ; dans le 2d , ena d'ignorance; et dans les aútres pour l'igno
le son d'an : blemin . ] Ignoble , qui est bâs Tance même, principe de ces faûces . Ainsi
qui n'est pas noble. Il ne se dit que des chô- l'ou dit : un livre plein d'ignorances grossiè
ses : » Air, physionomie ignoble, » Maniè res , c. à d. plein de faûtes , quimarquent une
res sentimeks 'ignobles.. » Dans les grandes ignorance grossière.
villes , dit J. J. Rousseau avec son exagéra- 2°. Ignorance, régit quelquefois la prép.de.
tion ordinaire , la pudeur est ignoble et basse. Ignorance du Droit ; ignorance du fait. » I!
== On fait un grand usage de ce mot dans vit dans une grande ignorance de tout ce qui
le jargon moderne. » Quelle extravagance ! sę
se passe .. = Prétendre cause d'ignorance,
quel mauvais, goût ! Cela est ignoble à un c'est s'excuser sur une ignorance qu'on afecte
excès. Th. d'Édur. Voyez CRAPULEUX. = et qui n'est pas réelle.
Ignɔblement , d'une manière ignoble . » Il est 9) 3 °. Ignorant, régit aussi la prép. de , mais
>

fait ignoblement , il parle ignoblement. dans le style familier seulement. « C'était un


IGNOMINIE , s. F. IGNOMINIEUX , EÛSE , jeune métaphysicien fort ignorant des choses
>
adj. IGNOMINIE ÚSEMENT , adv. { mouillez de ce monde. Volt. — * Le P. La Rue lui
.

le g : 4€ du 1 " ' ,. ct s des aûtres lon . nice done ce régime en l'employant comme parti
ni-eû , ett-ze , zeman. ] Ignominie , grand cipe actif , ce qui est un vrai solécisme. '» Le
>

déshoneur. Ignominiers , qui caûse de l'igno- monde ignorant de vos sentimens intérieurs ...
>
minie. , Ignominieúsem.ni , avec ignominie . sur quel fondement voulez -vous qu'il vous
» Etre couvert d'ignominie. Soufrirde gran- croie changé.. Il falait dire, ignorant vos sen
des ignominies . Suplice ignominieux , timens , etc. = L'Acad . dit bien ; il est
mort ignominieûse.— » On l'a traité igno- ignorant du fait : j'en suis aussi ignorant que:
minieusement. l'enfant qui vient de naître , phrâse provere
IGNORAMMENT , adv. IGNORANCE , biale; mais elle dit , ignoranı en Géogra
s. f. IGNORANT,ANTE ‫و‬, adj . et subst. [mouil- phie ; ignorant là -dessus , sur ces macières
>

lez le g : 3 € br. au r er" , lon. aux aûtres : igno- la. =* Être ignorant que pourignorer que
e
>
Ex.
,
raman, rance , rar , rande] Ignorance , dé- est un barbarisme d'expression. Voy..un
faut de savoir , de conaissance. Ignoramment , de Malherbe au mot Demeurant . On
avec ignorance, Ignorant , qui n'a point de 4 °. Ignorant , ne se dit que des persones. On
savoir .» Grande , profonde , grossière igno- lit dans l'Hist. du Droit Écl. Fr.» Le pre
Tance. » Siècie d'ignorance : croupir dans mier des Apôtres fut aussi leur chef , non leur
l'ignorance. » Il parle de ces matières Prince , suivant l'ignorante interprétarion de
fort ignoraminent. - Il est si ignorant , ces paroles latines , Princeps Apostolorum .
qu'il ne sait pas lire. — Subst. C'est un On die , une interprétation savante ; on ne
>

franc ignorant; une paûvre ignorante. » Il dit point, une interprétation ignorante. L'adj.
fait l'ignorant : vous faites l'ignorante , mais Sayant modifie les chôses comme les persones •
bien . l'adj . Ignorant ne modifie que les persones.
vous
Rem. 1° .savez
ne le Ignora ncetrop,
que , n'a pas ordinairement Bossuet a dit aussi :: » Leurs ignorantess
de pluriel . Bossuet lui en done un dans une et iniques décisions . Et Boileau , choqué de
etc. Er
ecasion , où ce pluriel ne fait point mal.» l'ignorante audace avec laquelle
On y trouve autant d'ignorances que de mots. Rousseau .
Er Boileau : » Dieu a permis qu'il soit tombé Un ignorant sufrage
dans des ignorances si grossières qu'elles bui Ne l'est pas moins qu'un ignorant ouvrage:
ont atiré la risée des gens de lettres. - Hors Ces exemples ne sufisent pas pour infirmer
de là , on dit de plusieurs, leur ignorance et une remarque fondée sur l'usage le plus cons
non pasleurs ignorances. » Dieu abandone la fant parmi les bons Écrivains .
sagesse humaine à ses ignorances. Le pluriel IGNORANT , ÂNE. ( Synon. ) Voy. ÂNE.
n'est pas si régulier en cet endroit , ni dans
> IGNORÉ , ÉE , adj. [Mouillez le 8 : 3
la phrase suivante de Madame de Sévigné. » fer. long au 2d : 4 e muer. j Il se dir ou cout
e

Voilà une excûse toute prête pour nosigrom seul, et ilmarchetoujoursaprès le substantif.
rancès . Je voudrais là notre ignorance. Dans des pays jusqu'alors ignorés.
IGN IGN 419
On avec la prép. de. » Les Amours d'Astarbé réellement négatif : ignorer , c'est ne pas
n'étoient ignorees que de Pigmalion . savoir. Et ne pas ignorer sous une aparence
IGNORER , v. act. ( Ignore': mouillez le g : de négation a le sens afirmarif : ne pas igno
dern. é' fer. l'oest bref devant la syll. masc. rer , c'est savoir. On dira donc. J'ignore ou
J'ignorais, il ignorait, etc. Il ese long de- je ne sais pas que vous dussiez venir , et je
vant le muer : il ignôre , ignôrera , etc. ) n'ignore pas , ou je sais que vous deviez
>
Ne pas savoir, » Ignorer les premiers princi- venir.
pes des choses. = Il est neutre dans cette IL , ILE , terminaison du masculin de cer
phrase du discours familier. » Il n'ignore de tains adjectifs : Subril , paéril, civil , vil , etc.
>

rien . agile , fucile , stérile , utile , etc. La raison


Monsieur l'Abbé , vous n'ignorez derien . de cette diférence , qui ne parait dabord que
Er ne vis onc mémoire plus féconde. le fruit du cap: ice, vient , selon le P. Bör
Rouss. hours, de la diférence de la quantité proso
Hors de là et même avec rien , il est actif. Il dique de ces adjectifs en latin . Ceux, qui ont
n'ignore rien de tout ce qui se passe. l'i bref, se terminent en ile en français
Igrorer, régit ordinairement les choses; mais agilis , facilis , sterilis, urilis , etc. Ceux,
quelquefois aussi , il régit élégamment les per- qui ont l'i long finissent en il , subrilis , ci
>

sones . vilis , etc. L'Acad. avait dabord mis


Victime tu le sais , d'un age où l'on s'ignore. puérile dans les deux genres ; mais ensuite elle
Gresser. a mis puéril au masculin .
„ Ceux qui n'ont jamais souffert ne savent Il , Elle , pron. pers. de la 3 persone .Sa
.

rien ... Ils ignorent les hommes : ils s'ignorent déclinaison est , il , elle ; de lui , d'elle ; à
> >

eux -mêmes . Télém . lui, à elle , ou , lui , le la ; de lui , d'elle :


Se flatent que Dieu les ignore. Au plur. Ils ou eux ; d'eux , à eux ; ou leur ;
Rouss. les , ou eux , d'eux. Voy . Lui et Eux . Voyez
* Il y en a qui disent : il m'a ignoré , il a fait aussi les règles des pronoms personels au mot
semblant de ne me pas voir. Cette façon de Moi. = r° Dans le pronom de la 3 ° per
parler n'est pas aussi sûre que les précédentes. sone , les mots , il , ils ; elle ,elles , peuvent
Rem . Le que après ignorer régit- il l'indi- s'employer pour toute sorte d'objets , quand
catif ou le subjonctif:'il y a des exemples ils sont lenominatif de la phrase. Ainsi par
pour l'un et pour l'aûtre : mais le subjonctif lane de prés, de montagnes , de rochers , on
est plus autorisé , pour le sens afirmatif, et pourra 'dire : ils sont fcuris , elle est fort
l'indicatif
pour le sens négatif. » On ignôrehaute ; il est escarpé : mais s'ils étaient nomi
comunément que Tristan ait mis en vers natifs régis ,il n'en serait pas de même ; car ,
l'Office de la Sre Vierge. Volt . = Dans en parlant d'une montagne , on ne pourrait
le sens négatif , M. Targe lui fait régir le pas dire, c'est elle , qui est fort haute : il
subjonctif précédé de la particule ne , deux faudrait dire , c'est celle là , qui , etc. ou
choses , qui sontcontre l'usage. » Il n'ignoroit prendre un autre tour. = 2° . Lui, au datif ,
pas que les maximes , qu'il avoit adoptées se dit de tousles animaux, aussi bien que
n'attirassent sur lui la haine ,, etc. Hist. leur . » Coupez- lui les ailes : donez-leur å
d'Angl. de Smollet. C'est le régime de douter. manger. = E 3º. On einploie Il ec Elle dans
Il falait , il ne doutait pas qu'elles n'attiras tous les cas , quand on parle des persones et
sent , ou il n’igrorait pas qu'elles lui atire- des objets personifiés , comme des vertus
raient , etc. Au premie aspect il
r -
, pa: des sentimens , des passions , etc. = 4'. Dans
rait donc qu'ignorer suit une règle toute con- la conversation , on atribûe souvent aux ani
traire à celle que suivent les verbes , quimaux ce qui ne convient qu'aux Hommes.
expriment l'opinion , lesquels régissent l'in- On dira d'une Dame , qui aime foreson
dicatif, quand la phrase est afirmative, et le chien , elle n'ese jamais sans lui. = 1 °. Dans
subjontif, quand elle est négative , ce qui les ocasions , où il faudrait éviter de mettre
peut sembler' bisårre. Mais quand on y réfé- il ou elle , qui seraient le régime de quelque
chit un peu , on ne voit plus, ni bisarrerie, préposition ; au lieu de cette préposition on
ni exception , et l'on comprend qu'ignorer met un adverbe correspondani, ci on retran
rentre dans la règle générale de ces verbes. che le régime. Au lieu de dire d'un arbre , on
Car ignorer sous un air d'afirmation ale sens était autour de lui , on dira, on était à l'ens
Ggg 2
420 IGN I GN
tour ; et parlant d'un cheval , on ne dira pas: Dans cette gracieuse atiente
montez sur lui , mais montez dessus. Dans Amince , l'amitié constante ,
ces ocasions, quelques prépositions deviènent Entrerenant mon souvenir ,
adverbes , sans rien changer dans le mot. On Elle endort ma peine présente
ne peut pas dire d'un arbre , inettez-vous vis- Dans les songes de l'avenir.
Gresset.
à vis de lui ; mais on dira mettez - vous
>

vis-à- vis , en retranchantde lui . Dites-en de Elle n'a d'utilité , en cet endroit , qu : pour
>

même des prépositions , à côté , à l'oposite , fournir deux syllabes de plus au Poète. »
à couvert, à l'abri , au deçà , auprès , au Alexandre, pour faire plus d'honear àIliade
delà , au- dessus , loin , proche , au travers , d'Hnière , il la mit dans cette riche cassette.
>

contre , etc. La prép . sans ne devient jamais Rapin. » Ce grand Prince ( Salomon ) entre
adverbe. On ne dira pas , il me faut ma prenant de faire le portrait d'une femme
canne , je ne puis être sans , ni , je ne puis forte ... il étudie tous ses traits , etc. Masca
erre sans elle ; ( le 1er est un provençalisme ) ron. Ce pronom est dans toutes ces phrases
un aûtre tour , et l'on dira : je ne contre l'usage , et coutre le génie de la Lan
on prendra un
puis m'en passer. 6º. Ces pronoms per- gue. Au reste , cela se duit entendre ,
sonels de la 3 persone s’acordent en genre quand le substantif précède ; car , quand il
et en nombre avec leurs substancifs ; et ils suit, le tour est élégant , et depuis quelque
se mexent au câs que demande le mot , done tems surtout, il a pris grande faveur. Il sert
ils sont suivis. » Cette femme , est une sote : à rompre l'uniformité de la construction , et
on se moque d'elle. Elle est au singulier et au à faire que le verbe puisse précéder le sujet ,
féminin comme femme et à l'ablatif que ( le nominatif ) c'est le tour favori de Nez
régit se moquer . = 7° . Il et ils se mettent ville. » Ils sont rares , parmi ceux-mêmes ,
immédiatement devant le verbe ; et ils souf. qui font profession de piété , les hommes
frent tout au plus après eux les autres pro- assez éclairés pour conoître toute l'étendue
noms personels. » Il in'a doné , ils nous ont de la Sainteté Evangelique.» Il viendra le
fait, etc. - Dans les interrogations, ils se jour où seront jugées les justices des hommes.
mettent après le verbe , et dans les tems com- » Ils sont rares les hommes , qui se piquent
posés devant le participe. » Que demande- t'il de ne rougir de rien. Ce tour est encore
Que veut-il ? Qu'ont-ils fait? --- Remarquez plus régulier dansles interrogations.
C

que quand le verbe ou deuxiliaire ne finit J'entends du Libertin murmurer l'insolence ,


pas par unt, on ajoute ce t à la voyèle qui Où sont- ils ces objets de ma reconoissance ?
L. Rar,
le termine , qu’a t'il voulu dire ? que sou
kaite-t'il? 89.
38 °. Il se met aussi devant les Où sont-ils ces objets , est plus fort et plus
verbes impersonels , ou employés imperso-
>
énergique que si l'on disait simplement , ou
nellement : il pleut , iltonne , il fait froid , sont ces objets ? = Remarquez que , quand
ilfaut que, etc. » Il est arrivé un accident , on emploié ce tour dans les cas obliques, c.
il est des gens qui ; il y a du plaisir à , etc. à. d. autres que le nominatif, on peut faire
Rem:. I.1. CommeIl et Elle supléent pour les précéder le nom , maisalorsil faut luidoner
noms , qu'on ne veut pas répéter sans cesse , le même signe du régime qu'au pronom qui
il semble qu'ils ne devraient pas être em- le suit : d'un homme , qui ne s'aime que lui
ployés , quand les noms sont exprimés. On même , que peut- on en atendre ? » A en
trouve ridicule dans le peuple, qu'il dise : mon homme qui exige trop , qui est indiscret dans
>

frère il m'adit : mı sæur Sophie elle m'a ses deinandes , souvent on ne veut rien lui
écrit , etc. Cependant , quand il , elle , sont acorder.
> Il ya des exemples contraires à
éloignés des noms qu'ils représentent plu- certe règle , que je crois fondée en raison. Il
sieurs Auteurs , et des plus hapès, n'ont pas y a des Auteurs , qui mettent toujours le nom
>

fait dificulté de les employer avec ces mêmes au nominatif , quoique le pronom corres
noms ; ce qui est un double emploi peu né- pondant soit à un autre câs. » Une ame noble
cessaire et peu régulier. » Licinius étant venu er élevée , la grace lui montre... le honteux
à Antioche, et se doutant de l'impostûre , il esclavage des indignes atachemens. Neuville.
fit mettre à la question les Prophètes de ce Le rang usurpé dont ils tombent ( les Anglais)
nouveau Jupiter. Fonten. Cet il est là inutile , la France s'y trouve replacée sans efforis et
et fait un mauvais éfer. sans inspirer d'alarmes . Linguet. J'aimerais
IGN I LL 421
mieux dire , à une ame ; , au rang , etc.
> le 2d , à son bienfaiteur, ce qui met du louche
11. 11, ils, elle ,, elles ,tenant la place dans la phrase .» Il doit être considéré
desnoms,dont on a déjà parlé , ne doivent pas comme le Père du Monasière, puisque c'est
en être séparés par de longsintervales : autre- par ces soins qu'il subsiste. Ces deux il , dont
mene ils jettent de l'obscurité et de l'embarras l'un se raporte à un Religieux , et l'autre au .

dans le discours. Qu'on en juge par ce mor- Monastère, sont au moins une négligence de
ceau de l'Hist, du Parl. de Paris . » De l'hu- style.
miliation , où le Parlement fut plongé par le VI. * Anciènement , on retranchait le pron .
Cardinal deRichelieu , il monta tout d'un il aux verbes impersonels : on disait , faut
coup au plus haut degré de puissance , etc. voir , pour ilfaut voir,; y a pour,il y a; lui
Et après dix lignes. » Il l'exerça librennent sera doné, pour , il lui sera doné , etc.,
‫للنشین‬

dans toute sa plénitude. Volt. Ce ad il , si İLE , s. £. [ .. " lon. 2° e muet. On écrivait


fore éloigné du mot Parlement, qu'il repré- il n'y a pas si longtems encore Isle, et le plus
sente ,arrêterait et embarrasserait le Lecteur , grand nombre l’écrit encôre de inême .] Espace
si la forc du sen ne ven
e s à son sec
ait ours . de terre , entourée d'eau de tout côté. » L'An
- Pour évi ou sui
mot , précédé ter
l'équivoq , on répète le gleILL. est une
terre On île : » L’île de Malte , etc.
vi deºueje dis, je veux dit , dans le Dict . Gram . que
dire, ou autre explication semblable.» M. de dans les mots qui comencent par cette sylla
Coulanges arriva hier de Versailles... Il est be , on ne pronon ce qu'une l. Le P. Bufier ,
aussi content que le peut l'être le Maréchal au contraire , et Mr.de Wailly veulent qu'on
de Villars. Tout Paris dit qu'il va être Duc ; les prononce toutes deux , mais sans lesmouil.
je ne dis pas Mr. de Coulanges. Mde de Coul. ler . Nous sommes de leur avis. e
Il faut pourtant éviter d'avoir besoin ILLEGAL , ALE , adj . ( pron. les 21 : 2° é
de ces correctifs, qui rendent le style lâche fer.] Qui est contre la loi. » Acord illégal;
et traînant. convention illégale.
III. Ce pronom peut faire des équivoques ILLÉGITIME , adj. IL LÉGITIMEMENT
d'une autre manière ; en ce qu'il peut se ra- adv . ILLÉGITIMITÉ , s.Caf.s ( pron. les 2 1 : 2°
porter au sujet comme au régime. Ex. Hype- e ter. s ' e muec aux 2 2049. ] Illegitime, qui
ride a imité Démoschène en tout ce qu'il a de n'a pas les conditions requises par la loi .»
beau. Il se peut raporter à Hypéride comme à Enfant , mariage illégitime. = Injuste ,
1

Demosthène. Il falait dire , suivant le sens déraisonable ; desir , prétention ill. gitime.
qu’on avait en vûe . » Tout ce qu'Hypéride = Illégitimement , injustement , sans rai
a de beau est imité du célèbre Démosthene . son. » Il prétend cela illegitimement. =
neOua »deHypéride a imi:é
beau . Wailly .
tout ce que Demosthè- Iliégitimité, qualité de ce quid'u
estneillégitime.
convena
» L'illégitimité d'un titre
IV. II , coinme les aâores pronoms relatifs , tion , etc.
ne doit pas se raporter à un nom pris indéfi- * ILLÉTRÉ , ou ILLITÉRÉ , adj . Le jer a
>

niment.Les phrases suivantes ne valent rien . été forgé par l'Ab. des Fontaines ; l'autre est
» LeLégat publia une Sentence d'interdit ... employé par plusieurs . L'usage n'a encôre
ildura septmois , etc » Octavi déclare en adopté ni l'un ni l'aûcre. Qui est sans lettres ,
plein Sénat qu'il veut lui remetten
re le gouver- sans étude .
nement de la République . Il faut dire : » Le ILLICITE , adj . ILLICITEMENT , ady.
Lég pub durune
cei atinterditlia
Sentenceavi
a , etc. » Oct
d'intedéc
rdit ... et ( pron. les 21 : 4 e muet .) Illicite , qui est
e au défendu par la loi . Illicitement , contre le
en lar
Sénat assemblé qu'ilveut luiremettre, etc. Id. droit et la justice. » Action , plaisir , amour,
tous les relatifs , doit se assemblée illicite. » Cela s'est fait illicite .
V. ll , comme
raporter au sujet de la phrase précédente : ment. - L'adv. est peu usité hors du Palais.
autrement le discours manque de clarté. Si L'adj. est de tousles styles.
cet homme secouru eût pénétré les intentions ILLIMITÉ , ÉE , adj. ( pron. les 2 1 : 4
de son bienfaiteur,e ne serait- il pas dispensé é fer. ] Qui n'a point delimites , de bornes :
de la reconaissanc : Il l'aurait sans doute » Pouvoir illimité , autorité illimitée .
laissé succomber à ses malheurs , sans une cir ILLUMINATION , s. F. ILLUMINER , v.
constance qui a fait agir son zèle aparent. acr. [ Pron . les 2 l sans les mouiller : il-lumi
Le " il se raporte à cet homme secouru ; et na -cion , né.) Illuminer , éclairer; répandre
422 'ILL CILO
la lumière- sus ... Ilumination , action d'illu- Flu'soirement , d'une manière illusoire.
miner. Ils ne sont 'girère usités aujourd'hui Celui-ci n'est d'usage qu'au Palais.
qu'en parlant des lumières disposées avec ?,2: ILLUSTRATION , s.f. ILLUSTRE , adj.
ordre et symétrie dans une ocasion de fête , ILLUSTRER ,' v. act: [ Il- lus- tra- cion ; tre
de réjouissance. » Les rues étaient illuminées. tré : dern . é muet , au ' rer ‫ر‬, é fer . au 2d. )
On avait ordoné des illuminations. = L'Acad. ļllustre , éclatant, célèbre par le mérite, ou
dit que » le Soleil illumine toutes choses , et la noblesse, ou les talens , les succes , etc.
>

que». la Lune n'éclaire que par Tillumination - Illusirer , rendre illustre. '» Homine , race ,
!
du Soleil. C'ese du vieux style , če me semble ; maison illustre ; se rendre illustre . » Le Cha
tout comme l'emploi de ces mots au figuré. pitre de S. Jean de Latran est un des plus
» Illuminant l'Église par sa Doctrine , dit distingués et des plus illustres de Rome. La
>

Bossuet , » Alors par une soudaine illumina- Lande. = 'llse dit quelquefois des chồses.
tion , elle se sentit si éclairée. Id. » Les illa . » Les illustre's monumens , qui nous restent
minations divines. Id . de l'antiquité. » Les grandes charges ont illus.
Mais un esprit , solide , illuminé, tré ceste famille. » Il a illustré son pays par
Du monde entier semble être énemi né. Rouss. ses ouvrages.'» Les Saints or les Grands'Hom .
Et je ne puis de mes célestes flammes mes , qui ontillustré l'Église de France. Le
Malgré vous-même illuminer yos ames. Id. P. Longreyal.
Et dans la splendeur divine , ILLUSTRATION , ne se dit que des marques
De ces vertus qu'illumine d'honeur , dont une famille est illustrée. »
Tout l'éclat du plus grand jour. Id.
1 Les charges, les dignités sont des illustrations
Tous ces vers ne sont pas du bon tems de dans une famille. » Elle est anciène , mais
Rousseau ; et àmon goût, cet esprit illuminé, ' sáns illustration . = * Autrefois on disait
ces âmes illuminées et ces verius que. l'éclat illastration , illustrer , pour éclaircissement,
du jour illumine , sentent plus le siècle de éclaircir , comentaire , comenter. » Les pa
> >

Malherbe
récemment
que le nôtre, M. Le Franc'a dit plus roles de M. Racan étant considérables pour
: l'illustration de plusieurs endroits des Poésies
Illumine enfin les pensées de Malherbe. Ménage. » Cette solution y est
Du dernier de tes serviteurs. illustrée par plusieurs exemples. Trad. d'une
Le Franc. Lettre de Newion .
Le substantif serait plus nécessaire à con- REM . ,
1 °. Illustre , se dit ordinairement en
server au figuré que le verbe. Nous avons un bien et comme un éloge. Quelquefois pour
équivalent a illuminer , qui est éclairer : nous tant comme célèbre , il se dit en mal pour
n'en avons point à illumination : clarté , lu. fameux. » Un illustre Scélérat. = 2°. İllus.
mière n'ont pas , comme ce nom , le sens ire , s'emploie quelquefois substantivement
actif. --- M : Thomas aa dit assez récemment, » Ce Peintre est un illustre . Acad. » La Pose
Agir tantôt par des réflexions profondes , et térité mertra M. Tiron du Tillet au nombre
tantôt par ces illuminations soudaines, qui des Illustres, qui ont honoré et encouragé
sont les élancemens du génie. Il me semble les talens. L'Ab. des Font. Ce mot ese
que ce mot est beau, employé de cettemanière. peu usité comme substantif dans le style sé
- L'Acad, ne dit illumination et illuminer rieux. Il est plus du style badin ou même
au figuré qu'en termes de dévoţion. Le moqueur .
verbe ne s'est bien conservé qu'au participe, ILLUSTRISSIME , adj . [ Illustrissime. )
employé substantivernent.» C'est un illumine: Titre d'honeur doné aux Evêques. » Illus
un visionaire en matière de religion . trissime et révérendissime ; très-illustre et
ILLUSION , s. f. ILLUSOIRE , adj . ILLU- très - révérend ,
SOIREMENT , adv. [( Il-lu - zion , zoa-re , re
e
ÎLOT , s. m . [ ſlo :: 1 " lon . ] Petite ile.
man : zº3 lon , 4 % e muet au 2d et 3*. ] L'illu- Quelques-uns disent fler: mais celui-ci n'est
sion est une aparence trompeuse ; un fantô. pas adinis par l'usage .
me >une imagination chimérique. » Une IM . Devarit une consone, c'est une voyèle
illusion agréable; de douces illusions. » Il nasale , qui a le son d’ein , long. Imbiber , >

ne se repait que d'illusions. = Illusoire , timbre. Devant une voyèle , l'i fait seul une
capable de tromper par une fausse aparence. syllabe , ec l'ın est consone et se joint à la
» Contrat, proposition , demande illusoire. yoyèle qui suit, Image , Imniter : pron .I-ma.
IMA I MB 423
ge , l-miter. Devant l'e , l'o et l'a , on re- er du goût.
double l'm . Inmediat : immoler , immuable . IMAGINATIF , IVE , adj. IMAGINATION ,
Voy . Imm . s. f. IMAGINER , v. act. [ l.maginatif , tive ,
IMAGE , s. f. [ I-mage : dera. é muet. cion , en vers ci- on : i-maginé : penult. lon.
Dans les Provinces méridionales ,ร่ on fait au 2d. ] Imaginer , c'est former quelque chose
assez coruunément ce motmasc . On dit , un dans son esprit. Imagination, faculté de l'âme ,
bel image ; c'est une belle image qu'il faut par laquelle elle imagine. Imaginatif , qui
dire. ) image, est 1. Representation , en imagine aisément, qui a une grande ferti
Sculptûre et en Peintûre ; il ne se dit en ce lité d'imagination . » C'est un homme qui
sens que des images des faux Dieux ; et de imagine de belles chôses. » Il a une belle ima
celles des Saints ; et surtout en parlant des gination. » Telle est la natúre de l'esprit
Iconoclastes. » Honorer les images des Saints ;;·' humain , qu'il veut que la raison même
briseur d'images. » On voit dans le milieu s'assujétisse à lui parler le langage de l'ima
l'image du Sauveur. La Lande. » Cette image gination . D'AGUESS. » Ce n'est que dans un
= 2° . Estampe.Il nese
a été restaurée. Id. = ne se roman qu'ilest permis de peindre unimagina
dir que des plus grossières. » Ce livre est tior. Le P. Longueval. » Il est fore imagina
plein d'images. » Les images sone le grand tif: il a l'esprit imaginatif. » Qu'imaginez
Ornement des chambres des parivres gens. = vous là ? C'est un éfet de votre imagination :
3. Ressemblance. » Dieu a fait l'homme à son ce n'est qu'une imagination : il n'y a rien
image. » Les Rois sone l'image de Dieu . » Cet de réel ,
enfant est l'image de son père. 4°. Idie .REM . 1 °. Imaginer a divers sens suivano
tableau de l'imagination. » . L'image de la qu'il est réciproque ou actif. S'imaginer
mort , du péril lui est toujours présente. » Ce signifie croire , se persuader. It régit ou l'in
discours est rempli de belles images. Voy. finitif sans prép. ou la conjonction que avec
EFFIGIE . l'indicatif ou le subjonctit , suivant que la
On dic 9 proverbialement , d'une belle phrase est afirmative ou négative. » Il s'ima
femme sans esprit, que c’est ane image , une gine être le seul , ou qu il est le seul qui
belle image; d'un enfant retenu et posé, sage, sache penser. » Il ne s'imagine pas qu'il soit
comme une image . plaisantant
Ec en le seul , etc. Avec le seul régime simple , il
vous avez bien tait , on vous donera une imao signifie concevoir. » On ne saurait s'imaginer
ge , par allusion aux images qu'on done aux rien de plus ridicule. - Iına giner , actif ,
écoliers pour récompense. On dit au signifie toujours concevoir ou inventer ; et
contraire , il a fait là une vilaine action : il l'on ne met jamais de que , ou d'infinitif après
n'en aura pas une image. lui . On dit bien . » On ne peut rien imaginer
e

IMAGER , ÈRE , subst. [ I-migé, gère: 3 ° de plus extravagant : j'imagine une chose.
>

é& fer. au 1" , è moy. au 2d. ] Celui , celle , l'imagine un moyen de, etc. mais on ne doit
>

qui vend des images, des Estampes. pas dire : j'imagine que cela est : il imagine**
IMAGINABLE , adj. IMAGINAIRE , adj. être un grand homme ; il faut dire je m'ima
>
er
[ Imaginable , nèro: pénult. dour. au i1e" , è gine , il s'imagine , etc.
er
moy . etlong au 2d . ] Le r '' se dit des châsés ; 2 °. Imaginative , est s . f. Dans le discours
qui peut être imaginé . Il ne se dit guère familier.
qu'avec la négative ou en interrogation. 1)
Rare et puissant effort d'une imaginative,
Cela n'est pas imaginable . » Cela est-il
- im -2 Qui ne le cède en rien à persone qui vive.
ginable ? —Le 2d se dit des persones ',dont Mol.
l'imagination est blessée ou trompée; malade, » Le goût pour les Romans a fait naître un
riche imaginaire , qui croient l'ètre et ne le nouveau genre tragique , champ vaste, et qui
sont pas ; et des choses plus souvent'; qui n'a d'autres bornes que l'imaginative du créa
n'est point réel et n'est que dans l'imagina- teur: Coyer.
tion . » Biens , honeurs , félicité , bonheur
> IMBÉCILE , adj . et subsr. IMBÉCILITÉ ,
imaginaire . Cet adjectif n'aime pointà s. f.[ Inbecile , cilité : 2 " é fer.] Faible et
précéder . Son imaginaire voyage (Let: Édif.) faiblesse d'esprit. » Le grand âge l'a rendu:
forme une inversion dûre et choquante. imbécile. » C'est un imbécille , un grand ima
>

En vers pourtant , il pourraic marcher devant bécille. » L'imbécilité de l'âge , de l'esprit.


et avec élégance, sous la direction de l'oreille » Il est tombé dans l'imbéciliis. » Ill'a faię
424 TML IMM
par imóécilité , par pûre imbécilité. * on contrefait les persones. On imite en em
On le disait autrefois pour fuible , débile .. » bélissant ( pas toujours ) on copie servile .
Les foibles jouissent de la santé des robustes , ment ; on contrefait en chargeant ( en exa
et les robustes jouïront réciproquement du gérant). Encycl.
fruit de la patience des imbecilles. S. Fr. de Imitable ne se dit guère qu'avec la né
Sales. » Né avec une santé fort infirme... gative. Il difère d'inimitable , en ce que ce.
Une mémoire grandement imbécile. Du Vair lui-ci se dit du bien auquel on ne peut atein
Garde des Sceaux.
dre ; er celui-là , du mal qu'il faut éviter.
: Le sang aa peu de droits dans le sens irhbécile.» Virgile est inimitable , et Lucain n'est pas
Corn ..@ dipe. . imitable , Et ainsi dans le moral.
Fénélon lui done le sens d'incapable , qui · LMM : il n'en est pas de l'i suivi de 2
est aussi suranné. » Défaut, qui rend un in , comme de celui qui n'a qu'une seule m
home imbécile pour le gouvernement,. à sa suite et une consone. Dans celui- ci , l'i
IMBIBER , v. act . IMBU , û E >, adı . [ In- er I'm ne forment qu'un son simple , une
>
er e

bibé, inbú , bû- e : Le lon . 2° lon. aussi au seule voyèle, qui est du nombre des nasales ,
dern . ] Leverbe ne se dit qu'au propre. Mouil- et qui sone come in . Voy. In . Mais dans
ler de quelque liqueur , en sorte que la chose Imm , les 2.m fonc leur orice de consones ;
en soit pénétrée. » La pluie a imbibé la terre.. la première se lie avec un e muet sous - en .
» Imbiber une compresse d'eau - de- vie , de tendu; la seconde , avec la voyèle suivante .
vinaigre . L'adjectif ne se dit qu'au fig . Ainsi , immaculé , imméliat , imminent , im
Pénétré de .... » Imbu d'une afaire , d'une moler , immuable se prononcent comme si
nouvelle , d'une mauvaise doctrine. » Voilà l'on écrivait , ime-miculé , ime -médiat , etc.
deux jeunes gens imbus des mêmes principes , ( le sur - ajouté extrêmement muet ) et non
etc. Marm , pas einmaculé einmédiat , etc.
IMITABLE , adj. IMITATEUR , TRICE , >
IMMACULÉ , ÉE adj. [ Im -maculé , lé-e;
adj. et subst. IMITATION , s. fém. IMITER , 4 é fer. long au second .']Qui est sans tache
v . act. [ Imitable , tareur , trice , ta
ta--cion
cion , de péché. Ce mot est consacré pour carac
en vers ci- on , imité. ) Imiter , se conformer tériser la conception de la Ste. Vierge. On
à un modèle , suivre l'exemple. Imitable , ne l'emploie que dans cette ocasion . Ail
qui peut , qui doit être imité. Imitateur , leurs on ne pourrait s'en servir que dans le
qui s'atache à imiter . , Imitation , action par style burlesque.
laquelle on imice . » Imiter les Anciens ; ' IMMANQUABLE , adj. IMMANQUABLE
les vertus des Saints . » Cette action n'est MENT , adv. [ Im -mink..ble , blemun 2 Ion.
>

, €
4 e muet. - Bouhours , La Bruyère , Leib
pas imitable ; elle est plus adınirable qu’imi.' 4º
table. » Les Peuples imitateurs . Rousseau. nitz et ' autres , ont écrit immancable , ) Iin
Les imitateurs des Anciens . » Fidèle imita- manquable se dit de ce quine peut manquer
trice des Saints , etc, » Ils ( les Saints ) se- d'arriver , de réussir. Cette afaire , le gain
roient peu touchés de la pompe de notre de ce procès est imm inquable. » Il est im
culte , si nos mæurs ne leur présentoient pas manquable de le trouver à celle heure. Il ne
dans nous des imitateurs de leurs exemples. se dit point des persones. On ne dit point
Le P. Chipelain »» L'imitation des vertus , cet hommesse immanquable , pour dire qu'on
des vices . » Faire quelque chôse à l'imita- ne peut le manquer. Immanquablement,
tion ( à l'exem ple ) de quelqu 'un . » Les ou- . infail liblem ent , sans manqu er. » Cela arri
vrages que l'imitation des Anciens a pro vera immanquablement.
duirs , ont mérité à leur tour d'ètre l'objet Immanquable, infaillible ( synon.)) Le ""
de limitation de tous les siècles suivans . désigne la certitude objective , ou que l'ob
D'Aguess . » L'imitation est souvent dan- jer est en lui-même certain : le 2d' la cer
gereuse : on perd ce qu'on a de génie en rutude idéale qu’on a , une science certaine
voulant prendre celui d'un autre, Gaichies . de l'objet . » Un éfet est immanquable , qui
Imiter, copier , contrefaire. Ces trois ter- dépend d'une caûse nécessaire : une prédic
mes désignent en général l'action de faire rion est infaillible, qui procède d'une science
xessembler. On imire par estime : on copie certaine. » Le lever du Soleil est imman
par stérilité : on contre fait par ainûseinent. quable :'une règle d'arithmétique est infail
On imite les écrits ; on copie les tableaux; lible , etc. Roub. Synon .
>

IMMATÉRIALITÉ
I MI M I M M 425
IMMATÉRIALITÉ , s. f. IMMATÉRIEL , troupes immensement nombreuses. = ‫ ܐ‬° ,
е

ELLE , adj [ Im -matérialité, él, èle : 3 " é Immense est une espèce de superlatif : il ne
fer. sé è muy aux deux dern: ] Ces deux comporte donc pas le plus ou le moins, et
mots ne se disent que parmi les Savans, de ne peut admettre de rerines de comparaison.
ce qui est sans mélange de matière. » L'âme » Des desseins plus immenses. Acad. des Insc.
est imn téri Il : limmaterialité de l'âme. - Plus étendus , plus considérables auraient
>

(IMMEDIAT
MENT , ATE , adj. . IMMÉDIATE- été des termes plus propres , car , étendu ec
, adv. [ Immédia , ate , ateinan : 2 considérable ont des bornes , et immense n'en
é fer . ſe muer . ] Immédiat , est 1 °. Qui a point. = 3º.° Immensement n'est point
agit sans milieu ; cause immédiate. » Les ancien dans la langue. Il est aujourd'hui fort
eaux du déluge n'ont pu se trouver sur la en vogue : et plusieurs l’emploient à tout
terre et en disparoître que par un effet propôs : C'est pour eux un terme favori.
imméliat de la toute - puissance divine. Les Dans le nombre , il y en a qui écrivent et
Helv. = 2°. Qui précède ou suit sans in- prononcent mal à propôs immensement , avec
tervale, » Prédécesseur , successeur , Seigneur, un accent aigu sur le 2d e .
Vassal imm’diat. — Immédiatement , d'une IMMERSION , subsp. fém . [ Im -mêr cion :
manière imınédiate. » Le Roi tient immé 2° ê ouv. ] Accion de plonger dans l'eau.
diatement de Dieu son autorité. —Tout Baptême par immersion . = En Astronomie ,
de suite et sans intervale . » Immédiatement entrée d'une planète dans l'ombre d'une au
après. - * Les Traducteurs d'ouvrages An- tre planère. L'immersion de la Lune dans
-

glais doneat à cet adverbe le sens d'inces- l'ombre de la terre.


sument , inconļinent , qu'il a dans la lan- IMMEUBLE , 5. m . et adj . [ Im -meuble. ]
gue anglaise. » La populace prit immédiate- Bien fonds , ou ce qui en tient lieu . » Les
>

ment les armes. Hist. des Štuarts . L'Abé maisons , les terres sont des immeubles. »
Prévot dans l'Hist. des Voyages , et Mde. Obliger ses biens, tant meubles qu'immeu
de B... qui a traduit les Plantagenets et les bles .
Tudors l'emploient de même. C'est la tra- * IMMINENCE , subst, fém . IMMINENT 2
de l'adv. Anglais im- ENTE, adj. [ Im minance, nın , nante : 3
duction trop littérale
mediately , qui a un emploi plus étendu lon. ) Imminent ,qui est prêt à tonber sur ;
que l'adv. Français immédiatement. —= Il qui menace, ou dont on est prochainement
doit être placé devant les prépositions et les menacé. Il ne se dit qu'en ces phrases. Dan
adverbes qu'il modifie; immédiatement après, ger , péril imminent : ruine , disgrâce immi
et non pas après pâques iminédiatement , nente.. == M . Necker a risqué imminence.
comme le dit un des Auteurs des Ler. Édif. » L'imninence du danger. Ce mot serait
IMMÉMORIAL ,ALE , adj. [ Im -mémori- utile, etmanque à la langue.Voyez Émi
al, ale : 2° é fer. ] Qui est si ancien , qu'il NENT.
n'en reste aucune mémoire , aucun souvenir. , .
IMMOBILE , adj . IMMOBILITÉ > s. fém .
» Temsal, us
)
age immémorial . Possession im- [ Im-mobile , bilité . ] Ils se disent de ce qui
mémori e . ne se meut point. » On a cru long-tems que
IMMENSE , adj . IMMENSEMENT adv .. la cerre écoitiinmobile au centre du monde.
IMMENSITÉ , s. féin . [ Iin manse , semin ,
e
L'immobilité de la terre est un systême en
e
sité : 2 lon. 3 ° e mue aux deux prem . į tièrement abandoné. Immobile se dit des per
Immense , qui est sans bornes. Immensement, sones , mais non pas immobilité , du moins
>

d'unemanièreimmense. Immensité ,grandeur, au propre. » Elle demeura quelque temps


Grandeur espace im
étendûe iminense.
» ,, im- immobile : une pâleur mortelle se répandit
mense. Ambition immense ; desirs immenses. sur son visage . Le Sage. -- Dans l'e mo
ral , ils expriment l'étac d'un homme qui
Richesses, frais iminenses. Il est immense- ne
ment riche. » L'immensité de l'univers , de mouvement sur rien . »
se done aucun
la miséricorde de Dieu . Dans des a faires aussi importantes , il de
Rem . 1 '. Il me semble que ces mots se meure immobile. » Il demeure dans une im
disent de la quantité et de l'étendue , et non mobilité coupable.
pas du nombre. Je ne voudrais pas dire avec IMMODÉRÉ , É E adj . IMMODÉRÉMENT ,
Bossuet , des troupes immenses ; une armée adv. ( 3 et 4e é fer. ] immodéré , excessif
iinmense, ni l'immensité d'une armée, ni des violent. limmodérément 2 avec exces , sans
Tom . 11. HK h
426 I M M IMM
desir immodéré : ar-
modération, » Luxe , desir ar de l'Académie ne doit pas engager à ſe prose
deur ,haine , passion immodérée. » Boire , tra- crire. » Simmoler à ses desirs. » Il S'im
vailler , etc. immodérément. In modéré , mole sorement aux préjugés barbâ res do
demesuré, excessif, outré ( Synon. ) Le 1" siècle.
se dit de ce qui passe le juste milieu ; le Rem . Immoler au propre , ne se dit que
2d de ce qui passe la inesûre; le 3º de ce du sacrifice propremert dit , et non d'un e
qui passe les bornes; le 4 de ce qui passe simple ofrande. * ' Je mangeai le ris qu'on
de beaucoup le but . Ce qui est iinmiéré y in moloit. P. Bouvet. Lét. Édif. Je crois
pèche par trop de torce et d'action ; ce qui qu'il talait dire , qu'on y ofrair.
est démesuré , par trop d'étendûe et de gran- HMONDE , adj . IMMONDICE , S. f.
>

deur ; ce qui est excessif , par surabon- € 2€ lon. dern , e muer. ] Immonde , impur
dance et abus; ce qui est ouiré, par vio- ne se dit que dans le langage de l'Écritûre.
lence er exagération. » Il faut retenir er » Animaux , viandes immon les. Fem me ima
' contenir ce qui deviendroit immodéré ; répri monde . Qui dirait animaux impers ; etc.
mer et resserrer ce qui seroit cémesuré; ar- femme implire , ne parlerait pas correcte
rêter et réduire ce qui devient excessif ; ment , surtout dans le dernier exemple ,
adoucir er afoiblir ce qui est outré , etc. où la substitution du mot impur fait un sens
Roub . Synon. == Dans le Dict. de Trév . tout diferent. Bauh .
on disait , au comencement du siècle , qu'im- IMMONDICE , ordure. En ce sens , il
molération n'était pas encôre bien reçu , se dit toujours au plur . » Les rûes sont plei.
mais qu'il pourrait l'être avec le tems. Il a nes d'immondices. Auguste fit nettoyer le
1)

de la peine à s'érablir . Peu d'Auteurs l'ont lic du tibre, qui étoit embarrassé et élevé par
employé. L'Acad. ne le mec point: Peu usité. les in mordices et les décombres. La Lande.
Rich. Port. Ce mot est pourtant fort beau = Immondice légale , qualité de ce qui
et il est utile. » L immodération des desirs. est immonde , suivant la Loi mosaïque.
IMMODESTE , adj . IMMODESTEMENT , IMMORTALISER , v . a. IMMORTALITÉ a

adv. IMMODESTIE , s. f . [ Im -modiste >, te- s .f.IMMORTEL , ELLE , adj . [ Im -mortalizė,


e

man , line , et non pas ci-e : 3 è moyen , lité , tèl , lèle : zº è moy . aux deux dern.
e е

4° e muet aux deux premiers , lon. au 3€.)


>
] se é fer. aux deux premiers.) Immortel , qui
Ils se disent de ce qui est oposé à la modes. n'est point sujet à la niort. Immorraliser ,
tie , à la pudeur. » Une persone immoleste. rendre immortel dans la mémoire des home
Discours ', regards , posture , action , air mes. Immortalisé , qualité de ce qui est im
immodestés . » ° S'habiller , parler immodes- mortel. » Les Anges sont immortels.. » L'â
tement. » Immo lestie à l'Eglise ; dans les me de l'homme est immortelle. -- Ec par ex
discours , les postures , etc. tension , qui doit êrre d'une longue durée..
* IMXOLATEUR , s. m . IMMOLATION , Procés immortel; haine immortelle. - Er en
s. f. IMMOLER , V. act . [ lin -mola-rear , la- parlant des homines et de ce qui les concerne..
cion , lé. ] } imon.oler , c'est ofrir en sacrifice. » Des ouvrages , des exploiis immortels. Des
» Immoler à Dieu des victinies . Fig . acriors immortelles. » Immortaliser son nomy ,
sacrifier à... Immoler quelqu'un à son sa mémoirs. » L'imirortalité de l'âme, » Ac
ambition , à sa haine. tions dignes de l'immortalité..
Aux douleurs aux reniords , à la craince im . Remn. Les Dieux immortels est une expreso
molé , sion consacrée chez les Grecs et les Romains ,
Je m'excitois moi-même aux larmes : qu'il ne faut pas étendre aux autres Nations:
idolâtres. * Le P. Charleyoir fait invoquer
Mais Dieu se fit entendre , et je fos console.
Le F ; ni. aux Lonzcs Japonais. les Dieux immortels ::
< Vatigelas aprouvait le réciproque s’im- c'est pécher contre le costume. = On dit:
moler avec la prép: à pour régime ; et Th . poétiquement l’Immortel., pour dire , le
Corneille aprouvait l'opinion de Vaugelas , vrai Dieu .
d'après les observations de l'Académ . elle Ce flambeau de notre ame ,
méine. Cependant , dans son Dictionaire Qu'allema l'Immortel d'une céleste flamme. Gresse
>

elle ne dit que s'immoler pour , etc. Mais On dit plus ordinairement l'Éternel.
le régime du datif est autorisé par l'exem- Oui , je viens dans son Temple adorerl'Éternel.
ple de tant de bons Auteurs , que le silence IMMORTIFICATION , s. f. IMMORTH
I MP I MP 427
FIÉ, ÉE , adj. [ Im -mortifika -cion , en vers , juste ; car ce qui est impalpable , peut pour
ci-on ; fi- é , fi- e- e. ] C'est le contraire et tant être sensible , comme les cieux , l'air
l'absence de la mortification. » Passions im- la matière électrique, la lumière , et touc
mortifiées ; l'immortification de l'esprit , des ce que l'on voit et l'on sent sans le pou
passions. Ces mots ne sont pas anciens voir toucher.
dans la langue. Au coinmencement du siè- IMPARDONABLE , adj . [.Inpardonable :
cle , La Touche les compte au nombre de pénult . dour. ] Qui ne mérite point de par On
ceux qui se trouvaient dans de bons Auteurs , don. Crime , faute impardonable.
mais qui n'étaient pas généralement reçus. ne le dit point des persones . On ne dit pas :
Ils étaient pourtant , des-lors , insérés dans cet homme , cette femme est imp erdon.ible ,
le Dict. de l'Acad. qui ne les admet qu'en par la même raison qu'on ne dit pas par
style de dévotion . doner un homme ou une femme ; ni , il doit
IMMUABLE , adj. * IMMUABILITÉ , s. être pardoné'; elle ne doit pas être pardo
f. [ Im- ml-able , abilité. ) Immiable , qui nee.
n'est point sujet à changer . » Dieu seul est IMPARFAIT , AITE , adj . IMPARFAITE
>
re
immuable. » Ses immuables décrets. =
* Quoiqu'on dise imizable et non pas
9
MENT,
lon . 3° è adv.
e
moy.[ Inparfè, fète,
45 e muer. fètemin ,; qui
} Imparfait 1'
immutable; on die immutabilité, et non pas n'est pas achevé , à qui il manque quelque
immuabilité : ainsi le veut l'usage. Le P. chose. » Laisser un ouvrage imparfiit. »
chose.
Griffet a préféré celui- ci , » Vous imiterez Guérison , joie imparfaite. SIl ne se dit
en quelque sorte l'immuabilité de Dieu . Ann. que des chôses , excepté peut-être chez les
Chrét. Ascériques , qui le disent des persones , au
IMMUABLEMENT , adv. D'une manière pluriel. „ Nul n'estexempe cette guerre
de
immuable . Il est peu usité. continuelle : les imparflies y sont engagés
IMMUNITÉ , 5. fém. Exemption des im- comme comme les Saints. SSo
giud.
iud. Imparfaire
pôts , charges , etc. » Les iminunités de l'É- ment , d'une manière imparfaite. » Il n'est
glise d'une Ville , d'une Province.
> i
guéri qu’imperf.itement. « Il a traité ce sa
Iirmunite', examprion ( synon. ) Le 1er est jet imparfaitement .
la dispense d'une charge onéreûse ; le 2d est Imparfuit , tems des verbes. Il y a l'im
une exception à une obligation cominune. . parfait de l'indicatif et celui du subjonctif. 6

» L'imminité des persones et des biens éclé- Le premier se termine pour tous les ver
siastiques est un droit ancien : l’exemption bes en ois, oit , i0ns, iez , oient ; j'aiinis ,
>

des Eglises et des monastères soustraits à la tu lisois , il tenoit , etc. ou mieux encóre ,
juridiction des Evêques est un droit plus en ais , ait , aient ; Il enseignait , j'écri
>

nouveau. L'immunité a ( le plus souvent ) vais ; ils promeniient. — L'imparfait du sub


quelque chose de respectable : l'exemption jonctif se termine en asse , isse , usse , inss?,
entraine souvent aussi quelque chosed'odieux . suivant les diverses conjugaisons des verbes ;
Exır. des Nouv. Synon. Fr. de Mr. l'Abbé que j'aimasse , tu fisse , je lusse , je vinsse ;
Roubatud . et non pas j'aiinis , je fis , comme on dic
IMMUTABILITÉ ,s: F. Qualité de ce qui en certaines Provinces.
est immuable. » L'immutabilité des décrets On se sert de l'inparfait de l'indicatif,
divins. 1 ° . Quand on parle de quelque chose qu'on
e

IMPAIR , adj. masc.: [ Inpêr : 11€re lon. 2° avait acoutumé de faire souvent: » jalais
>

& ouv . ] Qui n'est pas pair. Il ne se dit tous les marins
. manège , ensuite je f'suis
matins au manège
qu'avec nombre. » Tout nombre est pair ou des arm es, = 2°. Lorsqu'on parle des qua
impair : 33,5,7 , sont des nombres iinpairs. lités et des passions qu'une persone a eûcs .
>

Etre en nombre impair. » Dans sa jeunesse il était galant ; il aimait


e
IMPALPABLE , adj. [ Inpalpable : 3 dout . la danse , le jeu , ect. = 39.° Pour expri
4 e muer . ] Qui ne se peut toucher avec mer une chôse qui se passait dans le tems
> >
qu'on en fesait une. aître. » J'écrivais pen
les mains , ou , qui est si fiu , si délić , qu'il
ne fait aucune impression au toucher. » dant qu'il lisait. = 4'. Pour exprimer une
Poudre impalpable. * » Ce qui est impalpa- circonstance de quelque durée . » Je vis hier
ble , dit un Auteur Moderne , n'a pas besoin un homme qui dinsait surà la corde .
du ministère des sens. La pensée n'est pas Rem . Les Anglais qui, à proprement par.
H h h 2
428 I MP IMP
ler , n'ont point d'imparfait dans leur lan- On dit , dans le même sens , er adverbiale
gue , se trompent souvent dans l'usage qu'on ment , dans l'impatience de. L'Abé Prévor lui
doit faire de ce teins. L. T. » Le Comte done un sens qu'il n'a pas . » Dans l'impatience
de Lancastre possédoit de son chef , et peu de d'être observés și curieusement , ils prirent
tems après de celui de son épouse , au moins tour d'un coup le large . H. des Voy. Avec ce
six conisés. Hist . d'Angl. Il falait , et il pos- régiine , impatience signifie desir ardent : il
seda peu de teins après, etc. y a donc un contre-sens dans cette phrase ,
C'est une règle générale que quand le verbe puisque ceux dont on parle , bien loin de
régissanedoit être à l'imparfait de l'indicar. desirer d'être observés , en étoient choqués,
le v . régi doit être à l'imparfait du subjonct. et ne pouvoient le soufrir . = Il y a des
En Franche-Comté , on le met au présenr. exemples d'impatience avec le régime du gé.
On dit : vous vouliez que je vienne , au lieu nitif ( de la prép. de devant les noms. ) » ll
>
))

de , que je vinsse. Bossuet , par inatention , partagera l'imparience de l'arrivée du Cheva


a dit aussi.. » Les preủves indicatives du lier de Tourville. Sev. Ce régime n'est pas
Messie devoient être distribuées de telle sorte, trop sûr. On dit plutôt , l'impacience de voir
qu'elles soient déclarées chacune en son tems.. arriver , etc. M.Moreau dit ; l'impatience du
Il falait , qu'ellesfussent déclarées , etc. joug ; mais là , impatience a un autre sens.
IMPARTIAL , ALE , adj . IMPARTIALE- Voyez l'article suivant.
>

MENT , adv. IMPARTIALITÉ , $. f. [ Inpar- 2. Selon le P. Bouh. impatient ne doit


ci-al , ale , aleman , alité : 1 " lon se point avoir de régime, et l'Acad. ne lui en
muet au 2d et 3º. ] Impartial se dit de celui done point . Menäge était d'un autre senti
qui ne prend point parti pour l’un plutôt ment , et plusieurs Auteurs l'ont préféré dans
que pour l'aůtre. Iimpartialement > sans la pratique . Impatiens du joug. » Impa
partialité. Impartialité, qualité de celui qui tiens de toute domination. Verlot, » Impa
est impartial. » Juge , Historien impartial. tiens de leur exil . Hist. d'Angl.
» Juger impartialement, avec impartialité. Impatienı du Dieu , dont le soufle invincible
IMPASSIBILITÉ , s. f. IMPASSIBLE , adj .
re
Agire tous ses sens.
[ Inpacibilité , cible' : [ "e lon . dern.. é fer.
er
! Rousseau .
au i" , e muer au 2d. } Ils expriment la qua- Il serait à souhaiter que l'usage consacrât ce
>

lité de ce qui est capable de soufrir . » L'im- régime : mais il n'est pas encore assez autori
passibilité des corps glorieux. Après sa ré- sé: -- Dans les phrases précédentes , impa
surrection , le corpsde J. C. devint impassible. tient signifie , qui ne peur foufrir.
> Dans les
IMPATIEMMENT, adv . IMPATIENCE , exemples suivans , il veut dire , qui desire
s. fém . IMPATIENT , ENTE, adj. IMPATIEN- ardenment , qui atend avec impatience. Or,
TER , V. act, [Inp.1-cia-man , cian -ce , cian
e er
dans ce sens , le régime des noms est encore
ciante, cian -ie : 3 br. au 14 ,lon. aux autres. ! plus usité. La Noblesse impatiente de gloire,
Impatience est un manque de patience. Im- ne demandoit qu'à marcher.
pariemment , avec impatience. Iinpatient, qui Impatiens du tems de fraper leur victime.
manque de patience. Impatienter , faire La More.
perdre patience » Atendre avec impatien- Impatieni déjà des sacrés Aruspices. Ibid.
ce ; soufrir avec impatience . » C'est un Dans ce sens , il régit fort bien de et l'infi
homme , un malade impatient. » Ceux qui nitif. » Impatient de savoir ce qui en arrivera.
se piquent le plus de raison , sont les plus Impatient de briser ses fers , et de se ven
impatiens dans leurs souffrances. Chemin . » Il gır. Hist . des Tud . Corn. Jui fait régir la
soufre impatiemment que , etc. Il suporte son conjonct. que , suivi de la particule ne , )

afliction fort impatiemment. » Il'in'impa- du subjonctif .


tiente par sa lenteur. Vous m'impatientez par Impatient pour eux que la cérémonie
yos discours. Ne comence bientôt , ne sois bientôt finie .
Rem . 1. Avoir imparience , se dit sans art. Rodog.
et régit de er l'infinitif. » Hazaël, qui avoit C'est un faux régime.
1 impatience de conoître mes sentimens , etc. 3. S'impatien :er se dit sans régime. Mde.
Télém . L'Acad. ne dit pas avoir im- de B ... ( Hist. d'Angl. ) lui fait régir de et
patience , mais avoir une grande impatience l'infinitif. » Ils s'impatientèrent d'aiendre le
de ; et celui-ci, cp éfet , est plus usić. = Roi. L'usage a'admet pas ce ré gime.
IMP IMP . 429
IMPATRONISER ( S' ) v. réc. [ Inpatro- ' hommes, * Dans quelques Provinces, le peu.
nizé. ] Il estdu st. fam . et ilse prend en mau- ple emploie , au lieu de l'impératif,' la 2de
vaise part. S'introduire dans une maison et y persone du plur. du prés. du subj.» Ne fassiez
dominer. » Il s'est impatronisé dans cette pas , ne disiez pas , pour ne faires, ne dites
maison .
pas. !° .Te
Le futur de l'indicatif a quel
° é fer. quefois la signification de l'impératif.» Vous
IMPAYABLE , adj. [ Inpe -iable : 2°
>

dout . ] Qui ne se peut trop payer. aimeren Dieu de tout votre cœur ; c. à d .
aimez Dieu ' etc. 2 °. Faut - il mettre
C'est rompre mon lymen et celui de ma seur : une s à la 2 personedu sing. de l'impératif ?
Oh ! ce double succès me paroit impayable. Vaugelas répond à cette question , en distin
Barche. guant trois sortes d'impératifs : les uns , où
Il est du st . fam . d'un commun consentement on ne met poinc
IMPECCABILITÉ , s..f. IMPECCABLE , d's ; d'aûrres où l'on en met toujours ; et cer
adj . [ On ne prono nce qu'un c , et il serait tains alltres , où les opinions sont partagées.
bon qu'on n'en écrivît qu'un , Impecabilité , – Tout le monde s'acorde à ne point mettre
cable: ) Impeccable , incapable de péché. Im- d's à ceux qui se terminent en a et en e : va ,
peccabilité,, état de celui qui est impecca- aime. * M.' Le Mierre met presque toujours
ble. unes : entasses , gardes -toi, ecc. C'est peut>

IMPÉNÉTRABILITÉ , s. f. IMPÉNÉ- être la faute de son Imprimeur. Il y a long


>

TRABLE , adj. ([ 2* ec 3 °, é fer. ] Impénétra- tems que Boileau l'a reprise dans Perrauit.
ble , qui ne peut être pénétré. Au propre , Il y a pourtant des ocasions où va , est
Un bois impénétrable. Au figuré. ‫ د»ر‬Les suivi d'une consone ; car devant en , il prend
desseins de Dieu sont impenetrables. = Il un , vi -t'en ; et devant y , il prend une
régit quelquefois la prép. à. ; Impénétrable » , vas-y. On met aussi une s devanty et en
à cous les traits. »Impénétrable à tous les à ceux qui se terminent en e muet : » Portes-y,
regards. L'Abé Garnier, Hist . de Fr. = En dones-en ; ce qui doit s'entendre d'en pro
parlant des persones ; qui est extrêmement nom ; car si en ese prép. on ne met point d's .
caché et secret . Cet hoinme est impéné- O Dieu ! porte en mon sein la douceur et la paix.
trable.» Il étoic d'autant plus impénétrable, == L'on met toujours une s à ceux qui se
que tout le monde croyoit le pénétrer. St. terininent en au , eu , ou , an , en ,.at , er ,
Real.. = Impénétrabilizé , état de ce qui qui eur , et , or , our ; exemple : vaus , veus ,
est impénétrable. Il se dit , comme l'adject. résous , répans , prens , bais , sers, meurs , per
au propre et au figuré » L'impinétrabilité des mets, dors, secours , etc. = Ceux sur qui les
corps , des desseins , de Dieu : mais il ne se opinions sont partagées, sont les terminés en er
dit pas des persones. On ne dit point, l'impé. i , béni ou bénis ; cn ai , fais ou fai: ( ler"
nétrabilité de cet homme déroute ses énemis. est plus usité ) en ain , crair ou crains ; le
IMPÉNÉTRABLEMENT , adv. D'une dernier est le meilleur : en ein , fein , ou >

manière impénétrable . Acad. Il est peu usité. mieux , feins; en oi , voi , meilleur quevois ;
IMPÉNITENCE , s. f.* IMPÉNITENT e
en ien , tien ou tiens ; le premier est le plus
ENTE , adj. [ Inpénitance , lan, tante :2* é suivi ; en ui; fui ,meilleurquefuis.Vaug.
e
.

fer. 4 " lon.semuet. ] Ils expriment l'endur- = 3 ° . Les pronoms suivent l'impératif im
cissement dans le péché. » Vivre , mourir im- médiatemeat , et l'on doit mettre un tiret ,>
pénitent , dans l'impénitence. ou division ( - ) entre l'un et l'aître. » Apora
IMPÉR ATIF , adj . et subst. m . [Inpératif:
>
lo
tez-moi , dites-lui , donez-nous , etc. Pour
>

1" lon. 2° é
n'est
fer.)] Dans le sens d'impérieux, il le , il faut éviter qu'il se rencontre avec l'ar /
que du style plaisant. » Prendre un ton ticle d'un nom qui suit , comme cela se trouve
imperarif , parler d'un air impératif. en ce vers des Plaideurs de Racine.
Son emploi le plus ordinaire , est de signifier Condamnez -le à l'amende , ou s'il le casse , au
le 2d mode des verbes , le mode impératif ; fouer .
l'impératif. Car , en próse, on est obligé de s'arrêter, pour
L'Impératif est une manière de signifier, éviter la cacophonie de la la ; et en vers , où
dans les verbes , l'action de comander , de l'on est obligé d'élider , on ne l'évite pas.
>

prier , d'exhorter. » A porte-moi cela ; faites- D’Olivet.—* Les Poètes se donent quelque
moi cette grace craigr , ez Dieu plus que les fois la licence de placer les pronoms avaas

1
430 IMP IMP
l'i mpératif. „ Parlez et lui montrez. Racine , ne saurait se perdre. » Jeu , procés , imper.
Androm. » Allez , et vous joignez à , etc. dable .
>

Danchet. On dit : vous lui montren , vous IMPERFECTION , s. f. [ Inperfek- cion, e


vous joignez , au prés . de l'indicatifs et en vers , ci- on : " lon. 2° E ouv. 3° è moy. ]
montrez -vous , joignez vous , à l'impératif.
> Défaut , manquement. » Imperfection du
Avis aux Imprimeurs , et même aux Au. corps , de l'esprit. » Nous sommes tous rem
teurs. On ne doit mettre un tiret ou divi- plis d imperfections. Voyez Vice. » Le pou
sion ents: l impératif et le pronom qui le voir de faire le mal est une imperfection ,et
suis , que quand ce pronom est régi par le non pas un caractère essentiel de notre li
D'Aguess. = Imperfection , defaut,
berté. D'aguess.
verbe , qui est dans ce mode. Ainsi, oa doit berté.
écrire , venez ine parler , va le recréer , sans Défectuosité , ( synon . ) Le ser est un manque
.
tiret , parce que me er te ne sont pas régis par de perfection : le 2d de rectitude : je ze de :

l'impératif venez et va , mais par l'infinitif


> > propriété et d'éfer. L'imperf'ction laisse quel
parler et recreer ; et au contraire , on doit que chose à desirer ; le défaut à corriger ; la
écrire , laissez -moi faire , fais- toi friser defectuosité à supléer. » L'Imperfection dégé
parce que moi et toi sont régis par laissez et nère en defiut; le défaut en vice ; la défec
par fais. J'ai lu dans des livres , venez-nous tuosité en diformité. Extr. des Synon. Fr.de
dire > et aûcres exemples semblables : c'est M.l'Abé Roubaud.
une falte de typographic . Il faut venez nous IMPÉRIAL , ALE , adj . Qui apartient à
>

dire , sans tiret , parce que noas , en cet en- l'Empereur , ou à l'Empire. » Manteau im
droit, est régi par dire , et non pas par venez. périal, Courone , Armée impériale , etc. Les
>

= Ondit, iransportez vous y ; envoyerý Impériaux , les Troupes Impériales , ou les


moi ; donez m'en , done-t'en , et ainsi des Ministres de l'Empereur,
>

aúrres verbes ; mais l'usage ne permet pas IMPÉRIALE , s. f. Le dessus d'un carrosse ,
>

qu'on dise , transporte -ty , envoyez - y nous : ou d'un lit. = Espèce de jeu de carres.
il faut dire , transportes - y toi , trvoy
envoyer IMPÉRIEUX , EUSE , adj . IMPÉRIEUSE
noals y MENT , adv. I Inpiri- eủ , eû ze , zeman : 1
e

Rem . Quelquefois on se sert de la 1" per-, lon. 2 é fer. 4° lon. ça é muer. ] Impérieux,
sone du plur. de l'impératif , quoiqu'il ne qui comande avec hauteur. Impérieû sement ,
s'agisse qiie d'une persone. Un homme se dira avec orgueuil. » Homme , esprit , air , ton ,
à lui mêine : écrivons-lui, oublions ses torts, geste impérieux. Femme, humeur impérieuse.
pour ne nous souvenir que de ses malheurs. » La prospérité rend l'homme impérieux, fier ,
SOn emploie aussi l'impératifdansle sens méprisant, à mesure qu'elle le rend indépen
de , vous auriez beau faire , ou être , etc. » dant. Chemin . Il se dit aussi des choses. »
Sayez savant , habile , vertueux ; instruison Rien n'est plus puissant et plus impérieux que
>

les hommes ; sauvez la Patrie , etc. vous êtes l'exemple sur lecæur de l'homme. Le Père Le
méprisés , si vos talens ne sontpas relevés par Chapelain.»Parlerimpérieủsement. » Il traite
le faste. Télém . impérieuse
tout le monde ment.
IMPÉRATIVEMENT , adv . [ Inperative-
re e
>
t
IMPÉRISSABLE , adj. Qui ne saurait pé
man : r" lon. 2 é fer. 4€ lon. , e inyer. ] D'une rir. On le dic souvent par hyperbole.
manière impérative. IMPÉRITIE , ss. f. [ Inperici-e : 2 é fer.
IMPÉRATRICE, s . f. La femose d'un Em- 4€ lon . dern , e muet. ] Défaut d'habileté. Ce
pereur , ou une Femme , qui de son chat motn'est pas ancien dans la Langue. Dabord
possède l'Empire. - * On a dit anciènement, Il n'a été dit que par les Savans : insensible
il
Empérière , et même au figu ré. » La Charité
figuré. ment l'usage s'en est étendu : mais il n'est
est l'empériere des vertuis . point encôre établi dans le discours familier.
IMPERCEPTIBLE , adj . IMPERCEPTI- » Un Oficier ignorant est l'assassin des soldats
BLEMENT , adv. ( Inpercèptible , bleman : 2° qui périssent victimes de ses faûres et de son
e e
ouv, 3 ° è moy: 5 emuer.] Qui ne peut être impéritie. Anon . » Avec quelle impéritie il
.

aperçu ou senti. » Objet , odeur, son imper- prenonce sur les Historiens de l'Antiquité.
ceptible. porn Fig. » L'art est imperceptible Ann. Litt. = Ce mot est dans le Dict.de
dans cet ouvrage. » Cela se fait impercepris Trév. dès le comencement de ce siècle : mais
blement , d'une manière imperceptible.
> on observait qu'il n'était pas reçu dans la lan
IMPERDABLE , adj . ( style famril. ] Qui gue ordinaire.L'Acad. le metsans remarque
I MP I MP 431
IMPERSONFL , adj . IMPERSONELLE- PABLE , adj. IMPERTURBABLEMENTe
re e e C
adv.
MENT , adv. [ Infêrsonèl ,nèleman : 2 ' ê ouv. [ " lon. 2® é ouv.4€ dout.au 2 °, 5 é muet
>

4 muy. see muet. ]] Termes de Gramaire,. au 2° et au 3º : bable , bleman . ) Impertura



Ils se disent des verbes qu’on n’einploie qu'à bable , qui ne peut être trouble, ému. Im
la ; persone du sing. comme il fui, il perturbablement, d'une inanière imperturba
imprie , etc. » Ce sont des verbes imperso- ble. Imperturbabilité , étai de ce qui est im
nels : ils s'emploient impersonellement. perturbable. » Il est imperturbable dans ses
On peut mettre au nombre des verbes imper- résolutions. » Les vues droites , l'honnêteté
sorels ceux qui sont précédés du pronom gé- imperturb.zble n'ont jamais de grands revers
néralor: on dit ,on aime , etc. == ün à craindre. Ilore.iu. » Rien ne peut déranger
emploie quelquefois aussi les verbes imperso- l'imperturb.ibilité de son ânie. is Il s'arache à
nellement, quoiqu'il y ait un nominatif ex- ses desseins imperturbablement. = Le subst. et
primé. l'adv. sont peu usités. Ils sont trop longs , et
Ilbrille sur son front une aimable assurance. Font. trop dificiles à prononcer : cela n'en favorise
» Il se répandra toujours du fond de votre pas l'usage .
ämme une amertime qui empoisonera vos plai- IMPETRABLE , adj. IMPÉTRATION , 6.
sirs. Missill. » Ils ont cru qu'il réjailliroit f. IMPÉTRER , V. a. [ Inpétrable , tra-cion
)
e

soin de quelques-uns
sur eux . Linguet.qu'ils ont
lui rayons',
inendier pourdes tré : 1 " lon. 2® é fer.Cet'e,devant l'e muer ,
Ce se change en è moy. Il impèire , impètrera
tour sert à varier la construction. etc. ) impétrer , obtenir. Impétrable , qui se
>

Rem . Le verbe impersonel ne vent après lui peut impétrer. Impetration , obtention , ac
que l'article indéfini. » Il se présenioit da- tion par laquelle on impérre. Ils se disent ,
berd à Albuquerquel'îlede Ceylan ,. Rayn. suttout au Palais. » Impétrer une grâce du
Il me semble qu'il' falait dire : il se présentait Prince , un bénéfice. » L'impetration d'un
dabord une ile : c'était celle de Ceylan ; ou , bénéfice , d'une grâce. » Bénéfice impetrable.
sans employer le verbe impersonellement : » L'Arrêc a déclaré ses bénéfices impetrables.
l'ile de Ceylan se présentaii dabord à Albu- * Autrefois on employait impétrer hors
querque. du Palais , et l'Acad. mer encôre : impétrer
>

IMPERTINEMMENT , adv . IMPERTI- quelque chôse de la nuiséricorde de Dieu . On


NENCE , 5. f. IMPERTINENT , ENTE , adj . ne dit guère aujourd'hui qu'obtenir. Au Pa
et subst. [ Inpêrtiniman , nance , nan , nante. lais , on dit aussi , impetrant , celui qui im
er
2° é ouv . 4br., au 1 ! , Ion . aux autres. ) In- pètre . » Dès que le Courrier est arrivé ( a
pertinen : , qui parle ou agir contre la raison, Rome ) et que la grâce est demandée , par la
la discrétion ,'la bienséance. Impertinence, dare retenue, elle est censée accordée , er le
caractère d'une chose , ou d'une persone droit formé en faveur de l'insperrant. Coch .
impertinente. Impertinemment , mal-a- propos IMPÉTUEUSEMENT adv IMPÉTUEUX, ,
> .
et sans jugement. » Homme, discours , pro- EOSE , adj . IMPÉTUOSITÉ , s. f. [ Impetu re

pos imperiinent : femme' , action réponse im- eủ , eu -ze', eú-zemin , orice : ; " lon.
>
er
é
pertinente. » L'impertinence de cethomme , fer. 4° lon. aux 3 prem . s ' e muet au 1° et
de ce discours est révoltante. » Dire , faire au 3 €. ] Impétueux , véhément , violent , rar
des impertinences. Répondre imperrinem pide. Impéruefisement, avec impétuosité , avec
>

ment.. = Fat , Sot, Iimpertinent (synon .) violence. » Vent , torrent impétueux; » Hom
Voyez Fat. Impertinent , Insolent : le res me , esprit impétueux : humeur impetuense. »
manque avec impudence aux égards qu'il con : Le vent soutoit imperuetisemeni. »» Parler
vient d'avoir : le 2d manque, avec arrogan. agir impétueusement, avec impetuosité.» L'im
ce , au respect qu'il doit porter. L'Imperti. pétuosire des vents , des flors.» L'impétuosité
>

Nont vous choque : l'insolent' vous insulte. ~ de son humeur. » L'impétuosité des Français
L'Impertinent est ridicule et insuportable : dans les batailles.
I'Insolent est odieux et punissable'..... Un IMPIE ,adj. et subst. IMPIÉTÉ, s. f. [ Inpf-eg.
re
petit mérite , avec beaucoup de vanité , de- in -pie -ré ; 1' ion. 2 ° lon au i" , é fer. au
>

vient assez impertinent. La bone fortune'; 2d 2d:: 3 ° e muet


muer au
au 11 "', é fer. au 2d. ] Impie ,
avec assez d'orgueuil , rend insolent. Roub. qui est contraire à la Religion '; sentimens',
Synon . discours impies ; et en parlant des persones
IMPERTURBABILITÉ , s. f,IMPERTUR- qui a du mépris pour la Religion. » Hominez
I MP IMP
4‫ܐ ܕ‬
esprit imr.pie. » C'est un impie . Les impies . = * Ces deux mots ont en anglais , un sens que
Impiété , mépris pour la Religion, » L'impiété nous ne leur donons pas en notre Langue.
du siècle. Discours plein d'impiété . -
Au Les Traducteurs des livres anglais parlent
pluriel , discours ou actions impies . » Faire , souvent de la foi implicite , de l'obéissance
dire des impietés. implicite; d'obéir , de croire implicitement :
IMPITOYABLE , adj . IMPITOYAELE- e
nous disons , en ce sens , aveugle , aveugle
MENT , adv. [ Inpi-toa- ia- ble , bleman : 4 ment , sans raisoner , sans examiner. Foi .
im
dout. au resise muer . ] Impitoyable , qui plicite se dir en français , mais dans un alltre
с

est insensible à la pitié : impitoyablement , sens. Il signifie , foi qui n'est pas distincte ,
sans aucunepitié , d'une manière impitoya- par laquelle on croit en général , ce que
ble. » Un homme , une âme , un cæur impi- l'Eglise enseigne. Elle est oposée à foi expli
>
toyable. » Censeur , critique impitoyabie. cite .
Ces critiques impitoyables', qui semblent ne IMPLIQUER , v. act. [ Inpliké : dern. é
lire les livres ,que pour y trouver des de fer. ] C'est , en parlant de crime, d'afaire fa
fauts. L'Abé Trubler. » Traiter , censurer > cheuse, Enveloper dans. » On l'a impliqué dans
impitoyablement. Impitoyable suit or- cette accusation . En terines d'École
dinairement le nom qu'il afecte. En vers , et impliquer , ( enfermer ) contradiction . » Es
prit et
peut prit
dans la prôse poétique ou oratoire , ilil peut matière , folie et sagesse impliquent
et matière
précéder. » Impitoyables conquérans. L'impi- contradiction . » Vous dites qu'il est sage, et
toyable loi . Rouss. » L'impitoyable Roi . De vous racontez de lui des folies : cela implique
Lille, » Impitoyable amour. Gresset. » L'im contradiction. re
pitoyable fer d'Ajax . Mde. Dacier . On voit , IMPLORER , v. act. [ Inploré : 1 lon.
par le dernier exemple , qu'il se dit figuré- dern. é fer. Devant l'e muet l'ô est long : il
ment des chôses. = Bossuet lui fait régir implôre , implôrera. ) Demander avec ardeur;
le datif (la prép. à. ) Il fait semblant d'être Implorer le secours du Ciel , la grâce du St.
impitoyable aux Sociniens. L'Acad. ne met Esprit. » Implorer la protection , la clémence,
pas d'exemple de ce régime : il est peu usité , etc. Il erne régit point les persones. On dit :
mais je n'ose le condamner. implor Dieu dans ses afictions . On ne dit
e
IMPLACABLE , adj. [ Inplakable : 3 ° point implorer , mais invoquer les Saines ; ni
» Homme implorer le vainqueur , mais la clémence du
Qui neimplac
haine ,] colère
dout. ableapaise
se peut r.Dans le
. style vainqueur. * L'Auteur d'Inès ( La Molte ),
simple et modéré , il se place après le subsc. dit : implorer un secret,
Dans le style élevé , il le précèdeavec élé Et je me flate encôrę
gance . » Les implacables fureurs. Rouss. »
L'implacable vieillesse. L. Rac. = * Il ne
- De mériter de vous ce secret quej'implore.
se dit que
-sone. desdit
On ne choses
pointquidesont raportà
Aots laper,
implacables Il est condamné dans le Dict. Néol. = Cré
une teinpête implacable. » Ses injustes pré- billon lui fait régir l’abl . ( la prép. de ) des per
tentions venoient del'engager dans unegüerre soncs ,
implacable. Hist. d'Angl . Le mot est im- Et c'est des Immortels le seul bien que j'implére.
propre.
Ce régime me parait forebon en cet endroit,
IMPLEXE , adj . [ Inplèkce; 2°è moy. 3 ° e ec je pense qu'on peut l'employer dans des
ocasions
muer. ] Il se dit d'un sujet de Poésie Drama- ocasio pareilles
ns pareill es .. * On a ditaütrefois ,
tique, où il y a duplicité d'action . imploration pour , l'action d'implorer . On ne
IMPLICITE , adj . IMPLICITEMENT, adv. le dit plus qu'au Palais. L'imploration du bras
{ Inplicite , teman : 4° e muet. ] Implicite se séculier.
e

dit de ce qui est contenu dans une proposi- IMPOLI , ir , adj . IMPOLITESSE , s. f,
tion , non pas en termes exprès et formels , [ Inpoli , lidé , litèce : 1"re lon . ;' lon, au 2d .
maisqui s'en tire parune conséquence natu- 4º è moy, au ; *. ] Ils se disent de ce qui est
> e
.

relle. Implicitement , d'une manière implicite. contraire à la politesse. » Air , ton impoli ,
(J Cela est contenu dans le contrat d'une ma. . manières impolies. » . La fierté , ou le manque
nière implicite. » Cette clause y est contenue d'éducation sont les sources ordinaires de l'im
»)

implicitement. = >Le premier certificat politesse. = Impoli , Grossier , Rustique ,


fenfermoit implicitement le second. Cochin. ( synon. ) C'est un plus grand défaut d'être
grossier
IMP I MP 43
grossier , que d'être simplement impoli ; et me. » L'importance de l'ouvrage et celle de
c'en est un encôre plus grand que d'être rus- l'Auteur demande un examen sérieux et apro
tique . - L'impoli manque de belles maniè- fondi. Ann. Lite. Sur les Barmécides. On ne
res :il ne plait pas; le grossier en a de desa- le dit , ni en louant , ni en se moquant.
gréables ; il déplait ; le rustique en a de cho On ne dit pas même, ce me semble , >

quantes: rebute.
défaut des ilgens L'impolites
d'une médiocre se,est; lela te.
éducation —d'importanc
afaire sans y ajouter
Le Sage dite pourtant uneépithe
, ouvrage d'im
° changement d'importance.
grossièreté l'est de ceux , qui en ont une mau- portance. * „» Un
vaise ; la rusticité de ceux , qui n'en ont H. des St. » Fraper un coup d'importance.
point eu . Ibid.. — » Un point de si haute importance,
Rem. Richeler traire impoli er impolitesse Ibid. * Descouches dit , &cre d'importance à
de mots nouveaux , que l'Acad. n'avait pas
>
Il vous est d'importance
encore adoptés , et qui étaientpourtant confir- Desavoir ce qu'il dit , ce que Géronte pense.
més par l'usage
. On disait aussi , au L'Ingrat.
comencement du siècle , dans le Dict. de Trév. Er La Chaussée.
que , Impoli était un mot nouveau , hazardé J'ai de fortes raisons
par l'Ab . de Bellegarde , et que l'usage co- Pour ôser vous presser , et même avec instance , .

mençait à confirmer ; que l'Acad. ne l'avait D'éclaircir ce mystère... il nous est d'importance.
pas encore adopté , mais qu'aparemment elle Le Préjugé à la mode.
l'adopterait. Il estsi bien établi aujourd'hui, * Mde de B... lui fait régir le datif ( la prép.
aussi bien qu'impolitesse , qu'on les croirait à. ) » Un aûtre incident de la dernière impor
Pun et l'autre très anciensdans la Langue. tance à ses intérêts et à sa sûreté. Hist.
= les Dictionaires n'ont point encore d'Angl. On dit , pour ses intérêts , etc. Elle
admis impoliment , adverbe ; parler impɔlic done ce même régime àimportant. » La pro
ment , avec impolitesse : mais il est reçu dans tection de la France étoit très importanteaux
la conversation et il s'y montre aussi sou Écossois. Hist.
> des Tud. -- L'Acad. met en
-

vent que poliment, dont'il est le contraire. exemple. » Il est important pour la Républi
* IMPOLICE , IMPOLITIQUE, s. f. Deux que , pour le bien de vos afaires , etc.
mots nouveaux. Défaut de police , de politi- Imporiant, se place ordinairement à la suite
que . » On se plaint de l'impolice , qui règne du nom qu'il modifie : évènement important;
dans le Parlement d'Angleterre. J. J. Rouss. afaire importante. En vers pourtant et dans
» C'estune
la politiquedesouplus étonantes singularités
de l'impolitique modernede, la prôse poétique ou, oratoire on peut le
mettre devant , mais il faut éviter les inver
que l'existence des Compagnies. ( de comerce ) sions dûres. » Une importante destinée.Rouss.
>

Linguet. Il met ce mot en italique. M. Necker = ll est important, a les mêmes régimes
l'emploie souvent comme adjectif „ Des qu'importer. Voy. ce verbe. = Dans le
droits, des démarches impolitiques. J'ôse dire style critique , il est s. m . » C'est un impor
qu'il est à souhaiter que l'usage admette ces tant . » Les Importans du second Ordre. Sa
deux mors . bat . » Il est juste que la Nacûre comence
IMPORTANCE f. IMPORTANT
S. par ks importans de l'espèce. Coyer. Voy .
TANTE ,) adj . [ Inportance , tan , tante : 3& plus haut faire l'importani. Voy. aussi suf
lon. 4° e muet. ) L'Importance d'une chôse est FISANT .
ce qui fait qu'elle est considérable et de con IMPORTATION , s. f. IMPORTER , V.
séquence , ou par elle-même, ou par ses act. [ Inporta.cion ,, ré : 1 " lon . dern . é fer.
suites. Importani, qui importe , qui est de au 2d . ] Ils se disent de l'action de faire arri
grande conséquence. » L'importance d'une ver dans son pays les productions étrangères
ataire. » Discours , mot inportant. » . Afaire comme exportation , exporter ,signifient l'ac
importante , qui est d'une très grande im- tion de porter chezles étrangers les produc
portance. D'importance, adv. Extrême- tions de son pays. Ces quatremots ne datent
ment. » Je l'ai querellé d'importance. = pas de bien long-tems, mais ils sont fort
On dit aussi faire l'homme important , ou employés dans les livres , qui traitent du
l'homme d'importance , ( st. critique) se faire comerce. Nous les devons aux Anglais. Les
trop valoir , faire l'homme de conséquence. Néologues comencent à les employer au figu
Mais on neditpas l'importance decetboin- ré. »LesSouverainsdu Nord , quiont favo
Tom . II . lii
I MP I MP
434
risé dans leurs États l'importacion de notre du Siège leur importait fort peu , etc.
doctrine philosophique corruptrice des Nous rímarquerons à ce propôs , qyils ont
>

mæurs et du goût, ont choisi le plus court tort ceux qui croient qu'importer n'est que
moyen pour y empoisoner et tarir la source verbe impersonel : il est quelquefois verbe
des bonnes letires et des beaux arts. Ann. neurre , ayant un sujer ( un nominatif) autre
Lir. que le pronom il; toujours pourtant de la 3°
'IMPORTER , V. n. Il ne s'emploie qu’à l'in- persone. » Qu importe la vérité de l'imita
3

finitif et aux troisièmes persones du singulier. iion , pourvu que l'illusion y soit ? J. J.
Étre de conscquence . . Cela ne lui peut Rouss. Cela étant , avec le nom au pluriel,
importer de rien , ne lui importe en rien . on ne doit pas dire qu'importe , mais qu’im
Il est le plus souvent employé comme imper- portent. » Qu'importe , dit l'Ab. des Fontai
sonel , avec le datit des noms et l'infinitit des Res , les plaintes et les murmures des Au
verbes avec de , ou le subjonctif avec que. » teurs, si " le Public s'en moque ? Il devait
Il lui importe de partir promptement : il dire, qu'importen ! ?SN'importe quel,ou
importe à vos associés que vous partiez sur lequel est du style familier, „ A l'éfét de ra
l'heûre. Sur quoi vous pouvez remarquer que peler les Oficiers, Soldats et Matelets, em
quand le verbe régi se raporte au câs, il faut ployés dans n'importe quel service étranger.
se servir de l'infinitif , et que quand il ne s'y Journ. Polit. de Gen. » J'ai lû dans un Auteur,
raporte pas , du que avec le subjonctif . Car si n'importe lequel, etc. >

l'on disait , il importe à vos associés de partir IMPORTUN , UNE , adj . IMPORTUNG
>

sur l'heure , on dirait tout autre chốse que ce MENT , adv . IMPORTUNER , v . act . IMPOR
que l'on veut dire , et l'on énoncerait la né- TUNITÉ , S. f . [ Inporteun, tune , némen ,
cessité du départ de vos associés , et non cellené, nité. ) Imporiun , fâcheux ennuyeux
de votre départ . = Dans la phrase négative, à forced'assiduité ou de questions trop sou
ou interrogative ,, on retranche quelquefois vene répétées , etc. Imporiunément , d'une ma
le pron . il , et quelque fois la particule néga- nière importune . Importuner , incomoder
live pas . » Il faut que le bien soit conu , il fatiguer par ses assiduités ou par ses discours.
A'i mporte par que voi . Mar . On pou
lle e m r- Importunité , action d'importuner, »» Éirey
rait dire aussi , n'importe sans il. „ N'importe , se rendre , devenir importun.
que tout soufre , pourvu que vous vous con- Je crains d'être importun , même avec mes amis,
tenticz . » Qu importe , ou que vous importe Barthe.

que les alltres m :inqueur de tout , pourvu que“ » Presser importunément ..» Je crains de vous
vous ne manquiez de rien ?! -- C'est surtout importunei . » Il l'a obtenu par importunité,
dans l'interrogation qu'il faut retrancher le à force d'importunité. » Ils (les Incréduies)
pronom il . * Qu'importe- t'il de mourir éloignent d'eux , le plus qu'ils peuvent , un
vingtans plutôr , pourvu que le cours de la Dieu , dont la seule idée les importune ; et
>

vie ait été bien employé? Du Plaisir. Il falait ils ne le dispensent si volontiers de ses soins ,
qu'importe que nous mourions , ou , que nous que pour qu'il daigne àåson tour les dispenser:
importe de mourir , etc. de leur obéissance . Le Comte de Valmont.
REM. Montesquieu et Racine lui font régir Rem . 1 ° . Importunime nt e importunité
la prép. de devant les noms. » Si en général ne se disent que des persones Importune
le caractère est bon , qu'importe de quelques importuner, se disent aussi des choses dans le
défauts , qui s'y trouvent ? Es; rit des Lois. sens d'incomode , in : oinoder , » Vent , chaud ,
Et que m'importe hélas ! de ces vains ornemens ? froid imporiun. Pluie importune. » Cela de
Bérence. vient importin longue
à la .
L'Ab. d'Olivet a critiqué ce vers : l'Ab. Di's L'observance de tes décrets
· Fontaines et Racine . Le Fils le justifient : à Ne me fut jamais importune.
la bone heure , pourvu qu'on conviène qie Le Franc.
le régime est irrégulier : c'est tout ce qu'on » Bruit qui importune. Tout lin porture.
prétend. - Campiseran a dit au si . 2 °. En parlant des persones , impurtun est
S'il faut vous perdre héla ! que m’immonde du reste ? aussi subst. masc. » C'est un importun : ce
Et Vertot : » Il leur importit peu in sur, és sont des importuns. On ne dit point une im
du Siége , pourvu que leurs Gin rauxn'en portune , des importunes. = Apliqué aux -

cussent pas la gloire. Il falaic dire ; le sucres persones, il aimeà suivre lesubstantif: »U !
I MP I MP 435
demandeur , un Poère , un Auteur importuni *Dans ce sens , le pronom en est néces
Quand il modifie les choses , il peut marcher saire. Quelques Auteurs', et des plus habiles,
>

devant ou après ; c'est au goût et à l'oreille l'ont retranché mal-à-propôs. Bossuet et Mas:
à lui assigner sa place. » Importun souvenir , sillon leur en ont doné l'exemple. » Il nous
souvenir importun. » Importune largesse. acuse de lui imposer. Boss . » On craindrade
Rouss. » L'importune cohorte. P. Follard. » yous imposer , quand l'impostûre n'aura plus
L'importune envie. De Lille. » Une importune à atendre que votre colère: Massill. On doit
rêverie. Gresset . dire , de lui en imposer , de vous en imposer.
>

; °. Importunement , a l'accent aigu sur l'e , Je ne veux pas dissimuler que le P.


quoiquc formédu féminin importune , ' ter- Bouhours se contente de dire qu'imposer se
miné en e muet : ainsi l'a voulu l'usage. joint quelquefois avec la particule en : il
4'. Importuner,régit quelquefois l'ablarif. supôse donc qu'il peut s'en passer , et il cite
» L'Histoire en ese si conlle qu'il est suporAlu en éfet une phrase où il s'en passe. » Ne le
de vous en importuner. » Je suis honteux de croyez pas , il impôse. Mais je crois toujours
9)

s'ous importuner de cela. qu'il est plus sûr et plus régulier de l'y join ,
çº. Importanité , s'emploie souvent au plu- dre. Maremarque est fortifiée de l'autorité
riel. » Essayer des importunités. » Il est bien de l'Acad. qui avertit.que , pour dire trom ,
»

dificile de résister long tems aux importanités per , abuser; il faut toujours dire , en imposer
de ce qu'on aime. » Il se laissa vaincre par et non pas imposer .'
ses importunités , et ce fut la source de tous IMPOSANT, ne se dit que dans le 4 sens
les malheurs de sa vie. d'imposer ; qui impôse , qui imprime du res
IMPOSANT , ANTE , adj . IMPOSER , V. pect. » Ton imposant , gravité imposante.
act. IMPOSITION , s. f. [ Inpozan , zante , » Cet apareil de splendeur imposante , qui >

gé, zi-cion : 3 ° lon. aux deux premiers , é environe la fortune. Le P. Dú Rivet.


fera au second : l'o est bref devant la syll. Imposition , ne se dit que de l'action d'impo
masc. il est long devant l’e muer : il impóse, ser , de mettre des impôrs et de l'imposition
impôsera, etc.) imposer , 1 °. C'est propre- des mains.Voy. nº. 1º. et 2°. * Bossuet s’en
ment ,mettre dessus sens , il ne sert dans le sens d'imposer , mentir , trom
; mais en ce
se dit qu'en cette phrase , imposer les mains , per , imputer à cort. » Il rendra compte un
en partant des Sacremens. = 2°. Charger. jour d'une imposition aussi faüsse ei aussi
Il règit le datif de la persone, l'acusatif de la maligne. On dit imputation , on ne dit pas
chose. » Il ne faut pas imposer aux alltres un imposition en ce sens.
IMPOSSIBILITÉ , s . f. IMPOSSIBLE , adj.
fardeau qu'on ne peut porter soi-même. »
C'est au vainqueur à imposer la loi ,les con- [ Inpocibilité , cible : " lon. le reste brefi ]
ditions aux vaincus. On dit dans le même impossible , se die de ce qui ne peut être , ne
sens , imposer une pénitence , des peines , et se peut faire. Impossibilité est le caractère de
sans article , imposer silence à ...s'imposer; impossible. » Cela est impossible ;
ce qui est impossible.
( à soi- même ) le se est au datif. de route impossibilité. » Il y a de l'impossi
Oui , j'ai su n'imposer un devoir rigoureux. bilité à cela. » Il n'y a rie : d'impossible å
Barthe, Dieu . » Cela est moralement impossible. On
En parlant d'impôt, on dit imposer sur. apèle impossibilité métaphysique , ce qui
Imposer des droits sur tout ce qui entre implique contradiction ; impossibilité phy
dans un royaume,et sur toutce qui en sort. sique , ce qui és impossible selon l'ordrede
.

à
= 3°. Imputer å torr. » On lui a imposé un la natûre ; et impossibilité morale , ce qui est
crime, dont il était inocent. = 4'. En vraisemblablement impossible , quoique pos
parlant de respect , inspirer. » La présencesi ble absolumentparlant.
du Général impos.i du respect aux mutins. Rem. 1°. Impossible , par lui-même, n'a
On ditaussi absolument, » C'est un homme point de régime : il ne régit l'infinitif ou
dont la présence im pôse. » Un homme, qui le subjonctif que par le moyen du v.être
faitrire les aùcres,imposepeu.L'Ab.Trublet. auquel il s'associesouvent.» Il lui est in
sº. Avec la prép. en , sans régime : possible d'arriver, ou il est impossible qu'il
mentir. ».Nele croyez pas, il en impôse. Avec arrive aujourd'hui. Le 1 " ' régime se met
ledatif(laprép. a) tromper.» Vous en im- quand impossiblerégit un nom au datif
.
parez à vos Juges : vous nous en imposez. comme dans le .1er exempleIi
;lei12d , quand
436 I MP I MP
impossible n'a point de régime des noms. quelle comence un arc , et qui fait saillie
Mãe. de B... dit : leur rendit impossible de sur les aîcres pierres , pour cacher la nais
persévérer , etc. er rendoit impossible aux sance de l'arc .
Princes d'entretenir etc. Cet adjectif n'a IMPOSTE R , s. masc. Trompeur. Qui
point ce régime avec tout autre verbe que acuse à taux. » Mahomet fut un grand im
les v . être et devenir ; il falait dire : leur pasteur. » C'est un imposteur , un calom
rendir impɔssible la persévérance ; metrait niareur. En
Eu parlant des choses , on
les Princes dans l'impossibilité d'entretenir , l'emploie adjectivement dans le " sens. »
etc. car impossibilité a aussi ce régime de Un voile imposteur. Rouss. » Des Joure
l'infinitif. » Je suis dans l'impossibilité de naux imposteurs. Cerutti. * Qui croi
vous satisfeire. » Cela lui est devenu im- tait qu'un Auteur moderne ait pu doner
possible ; ec impersonellement : » Il lui est pour 'f'minin à cet adjectif le mot impis
devenz impossible de le faire. iûre. » Cette gloire impostire. El . de Gus
+
2 °. Quoiqu'impossible ait un sens négatif,, cave III , Roi de Suède. Voilà un singulier
il ne doit pourtant pas être employé comme barbarisme .
possible , joint à une négative. Ainsi , quoi- IMPOSTURE s. féin . [ Insos- türe : 3
qu’on dise, la châse ne me sera possible qu'a- menc.
vec votre secours ; on ne peut pas dire
ton.4imputée
e muer.à quelqu'un.
j calomnie';» chose fausse
Horrible im
elle me sera impėssible qu'avec votre secours. postûre. » C'est une impostûre aisée à dé
On doit se servir alors de la prép . sans , et truire. = Illusion. » L'impostûre des sens
dire . » Sans votre secours elle me devien Hypocrisie. » Toute sa vie n'est qu'im

dra impossible. * Rollin dit : ( Hist. Anc .) postüre. = * Impostures ne se dit au plu
Philippe sentoit qu'il lui seroit impossible riel que dans le premier sens. On die rou
de mettre fin à ceite guerre qu'en soulevant jours sans imposiûre au singulier. La con
les Thébains , cte. Il devait dire , ou qu'il crainte de la pime a fait dire à Gresset :
>

ne lui serait possible qu'en soulevant ; ou , Mais si ce qu'aujourd'hui j'écris sans impostéres ;
qu'il lui serait impossible s'il ne soulevait , Vainquant la nuit des tems , passe aux races fue
etc.
tures.
3 °. Impossible est quelquefois employé
substantiveinent , quoique abusivement : Scu. IMPÔT , s. m . [ Inps ; Deux longues. )
deri avait repris Corneille d'avoir dit , faire
>
Droit imposé sur certaines choses. » Cer
l'impossible : mais l'Acad. condamna certe impôt est onéreux. Établir de nouveaux im
critique. » L'usage a prévalu ', dit-elle , ' de pôts. Acabler d'impôts .
dire , fiire l'impossible , pour dire , faire IMPOTENT , ENTE , adj . [ Inpotan ,
e
tout ce qu'il est possible. -
On dit plus tante : 3€ lon. ) Privé du mouveinent d'un
naturellement. » Je ne puis flire l'impos- brâs , d'une jambe. Qui ne peut presque ni
sible ; et proverbialement , à l'impossible marcher , ni agir. » Il est devenu impo!ent. »
nul n'est ienu . On dit encôre , réfuire un Elle est implinte.
homme à l'impo-sible , exiger de lui ce qu'il * IMPOURVU ( à l '). On a dabord écrit
ne peut faire. C'est aussi , dans les disputes, à l'impourveu ; puis à l impourvů , avec l'ac
le réduire à ne pouvoir répondre sans com- cent circ. pour marquer la supression de l'e;
ber en contradiction. — Dans le jargon ensuite à l'impourvu', sans accent. Suivant
moderne , perdre l'impossible au jeu , c'est VAUGELAS , à l'impourvu et à l improviste
perdre immensement. » Verglan perdoit l im- sont tous les deux bons , mais le 2d estplus
poss. ble. Le tremblement de sa main , et la élégant que le rel. L'A ał. n'avait dabord
påleur de son visage exprimoient le trouble mis que celui-ci : Dans les éditions sui
qu'il vouloir cacher. Marm - » Qui; etdoute vantes , elle inséra aussi à l'impourvu. Elle
>

que vous ne le puissiez , dit Voitûre qui l'a retranchédans la dernière. Voy . IMPRO
ne sait que pour votre esprit il n'y a point VISTE.
d'impossible. Il aurait pii dire : il ny a IMPRATICABLE , adj. [ Infraritable:
rien d impossible , mais il n'y a roint i im- pénult.d out ) Ita divers sens. Projet , chốse
possible
IMPOTE , s. fémpré
me parait , Terme impratiuble
en cet endroit cuter
'rable Architecture. ; qui ne peut se faire , s'exé
.. » Delà , ces fades railleries , dont on
et dont le
La dernière partie d un pied droit , sur lan cherche à égayer ses remords
/
1 MP I MP 437
trai principe est le dépit secret de voir faire que l'action d'un corps fair sur un autre. -
à d'autres ce qu'on croit ou ce qu'on vou- Les impressions de l'air , du froid , du chaud
droit croire impraticable . SEGAUD. humain. » Il y a encôre une
sur le corps humain.
Chenin impraticable , où l'on ne saurait impression de chaleur. = 'Figurément , en
. » Maison impraticable , qu'on ne peut parlant de l'esprit , du ceur , de l'âine : ni 1

passer
habiter sans de grandes incomodités. — les menaces , ni les promes ses , ni les ré
Homme impraticable , avec qui on ne sau- proches n'ont fait aucune impression sur lui .
rait vivre. » H est d'un esprit , d'une hu- » Ce discours n'a fait aucune impression
. impraticable , dont on ne peut s'aco- dans l'âme des Auditeurs . » On ne sauroit
meurr. - * Voltaire le dit de certains sujets
mode trop ménager dans les enfanys les premières
de Tragédie. » Ce sont les sujets les plus impressions. Le Comte de Valmont. » La
ingrats et les plus impraticubles . On le dit prospérité fait sur le cæur de l'homme des
aussi dans l'Àn. Litt .» Ce sujet ( Cléopâtre ) impressions dangereuses . Chemin. = 2° . Em
est presque impraticable sur notre scène . Ni preinte. » L'impression d'un sceau , d'un ca
l'analogie , ni l'usage n'admettent ce mot en cher sur la cire., 3 ° . Éfet de l'Imprime
ce sens. Jusqu'à ce qu'on dise pratiquer un rie. » Belle ou vilaine impression . » Ce livre
sujet de tragédie ou de comédie , il semble
>
est de l'impression de Paris , etc. = Édi
que sujet impraticable n'est pas un terme tion. » On a saisi toute l'impression >, tous
propre. On dirait mieux intraitable , si l'u- les exemplaires. » Les anciènes impressions
sage admettait cet adjec.if apliqué aux chô- Sac fort' recherchées . = + . En termes de
ses. Voy . INTRAITABLE. Peintûre , la couleur celle qu'on la met da
IMPRECATION , s. fém . [ Inpreka -cion , bord sur la coile pour la préparer à recevoir
en vers , ci- on : ?" lon. °2 é fer. ] Malé- les vraies couleurs du tableau. = On apèle
2
diction acompagnée de souhaic funeste. » en ce sens , peinedre d'impression , l'ouvrage
Faire des imprecations contre quelqu'un : de ceux qui peignent des bâtimens , pour la
le charger d'horribles imprécations. Les im- distinguer de la peint ,- en tableau .
précarions retomb ent sur ceux qui les font. Rem . 1°. Au figuré , impression régit de :
= Imprecation , malédiction >, execration » Ce terrible combat laissa dans tous les
f synon . ) Le premier est proprement une cæurs une impression profonde et durable
prière; le second un souhait , 'ou un arrêt d'étonement et d horrear.
>

prononcé ; le troisième une sorte d'anathême . 2° . Les Traducteurs de livres anglais do


L'imprécation est oposée à la déprécarion , qui nent à faire impression un sens qui est un
send à détourner le mal ; la malédiction à la pur anglicisme. Cette expédition devint
bénédiction , qui souhaite ou promet le bien ; infructueûse , die Male de B ... ( H.d'Ang.) .
>

l'exécration à la consécration , qui met sous er ne fit pas une impression profonde sur
la protection de ia Divinité. L'Imprecation l'énemi;c. à d. qu'elle ne lui fit pas grand inal:
invoque la puissance contre un objet ; la L'Ab. Prévoc (H. des Stuarts ) å aussi traduit
maiédiction prononce son malheur ; l'exéo trop litéralement , quand il a dit. » Il déclara
tration le dévoûte à la vengeance céleste , etc. à ce Ministre qu'il falait de plus fortes im
Roub . Synors. pressions pour amener la France à des ter
IMPŘENABLE , adj. [3° e muet , z dout.] mes raisonables.
Qui ne peut être pris, en parlant des villes Un noble de nouvelle impression c'est , en
et placesde guerre. » Cette place passoit pour style proverbial , le novus homo de Ciceron ,
>

imprenable. » Il n'y a point de Ville impre- un anobli.


Rable. * IMPRÉVOYANCE , subsp . fem . IMPRÉ
: IMPRESCRIPTIBILITÉ , s. fém . IMPRESE VOYANT, ANTE, adj . Ce sont deux mois
CRIPTIBLE , adj . [ Inprèskriptibilité scible' : de M: Necter : Hs expriment un défaur de
2 moyen , dern . é fer. aur" se er
, e muet prévoyance. » . L'imprévoyin'e des Contri
au è2d. J' Impr’s-riptib ilité est la qualit é de s
buable . » Une classe d'hommes insensible
ce qui. est imprescriptible , qui n'est pas sue ou imprévoyunle. Ces mots seraient
jer & prescription : » Droit imprescriptible. utiles..' On peut souhaiter que l'usage less
adopte.
. L'imprescriptibilité de sondroit.
IMPRESSION , $. fém . ( Inpre-cion , en IMPRÉVU , VỚE , adj . [2º é fermé, 3 ° Toni
fers y, ciron : " lon. 2° èmoyen .1 1º.° l’éfec
re
l'éfet au 2d. 1 Qu'on n'a pas prévu , qui arrives
438 I MP I MP
lorsqu'on y pense le moins. » Accident imé que des livres etdes escampes , dans le sens
prévu ; mori imprévủe. = Il n'est bien d'imprimer , nº. 3º . L'art d'imprimer, Celui
placé qu'après le nom qu'il modifie. Il s'em- qui exerce cet art. » L’Imprimerie est un
ploie ordinairemene sans régime. Bossure bel art. » C'est un bon un habile Impri
lui fait régir le datif. » Ce nesont point ineur, » Maitre Imprimeur , Compagnon In
des conséquences imprévûes à l'auteur. Ce primeur. Imp :imeur-Libraire.
régime est tout au moins douteux. IMPROBABLE , adj . * IMPROBATEUR,
* Le P. Barre ( Hist, d'Allein. ) fit à l'im- S. m . IMPROBATION > s. f. [ Inprobable ,
prévu pour à l'improviste : C'est un vrai ba- teur , ba -cion , en vers , cion : pénult.
er
barbarisme » Ils les ont ataquées à l'im- dour . au 1.) Improbable. Qui n'a point
prevu . V IMPOURVU et IMPROVISTE. de probabilité. » Quand on a perdu un tems
IMPRIMER , v. act. IMPRIMERIE , s. t. précieux, à former de pareilles hypothèses
IMPRIMEUR >
, s. m . [ Inprimé,e m?muet
1 " lon . 3 ° é fer. au 1 "
rî-e au
, meur:
2d
(chose
celles que
de Diderol ) qu'en résulte-t-il , autre
des conséquences aussi impro
>

dont la 4e est longue. ] Imprimer , c'est 3


bables , aussi absurdes que les principes.
1 °. Faire une empreinte sur ... Imprimer Les Helv. » Ce que vous dices est improba
un sceau sur de la cire. S Figurément, ble. Ce mot a resté, long- tems enseveli au
» Il faut imprimer de bonne heure la crainte Palais et dans les écoles : depuis quelque
de Dieu , et des sentimens de verru et d'ho- tems, il a passé dans le discours ordinaire;
neur dans l'esprit des jeunes gens. » Les scien- mais il n'est pas encôre fort usité. On dit
: cela n'est pas probable. L'Ac.
ces qu'on aprend dans la jeunesse , s'im- plus souvent remar
primene mieux dans l'esprit', dans
dans la mé- le met sans
la mé
> que .
moire. » Ce spectacle lui imprima une grande Improbation , action de désaprouver. Ima
terreur dans l'âme. » Nous naissons foibles probiteur, celui qui désaprouve.
et mortels ; et nous imprimons sur tout ce Improbation avait été employé pai Nicole
qui, nous environe , le caractère de notre et par Mde de Søvigné. » C'est une perfec,
>

foiblesse , et l'image de notre mort. D'A- tion un peu au - dessus de l'humanité , que
guesseau . » Imprimons-nois fortement celle l'indiférence qu'il ( Nicole ) veut de nous
vérité dans l'esprit , que Dieu ne nous en- pour l’escime ou l'improbation du monde.
voie des disgrâces que pour nous corriger. Danet l'avait mis dans son Dictionaire. Ri
Chemin . 2°. Empreindre des lettres sur chelet remarque qu'il n'était pas encore
du papier , du parchemin , etc. avec des reçu . L'Académie n'en fesait pas mention :
caracteres de fonte. Faire imprimer un li- elle l'a admis dans la dernière édition . Il est
vre. Imprimer un ouvrage . - V. n. » Il employé par un grand nombre de bons Au
imprime bien , correctement , avec goût. teurs; et l'on peut s'en servir sans scrapule.
Cer homme n'a pas encore imprimé ; il n'a Improbation a produir improbateur , qui
encore rien doné au public. -- On dit aussi atend encôre le sceau de l'osags » Com
imprimer des estampes ; imprimer en bois ment un pareil discours n'a-t-il pas excité
en raille douce. ce inurmure improbateur qui rapèle un ha
REM. Molière done à être imprimé le sens rangueur public au ton de la décence et de
l'honêteté. C'Ab. Grosier.
d'être persuadé. Et pourtant Trufaldin
IM.PROMPTU , C'est ainsi qu'écrit L'A.
Ese si bien imprimé de ce Conte badin. cadémie , contre l'étymologie ; ce mot est
Je ne sais si cette expression écạit en usage tout latin , composé de la prép. in. L'Acad.
du tems de Molière : aujourd'hui du moins a voulu peut-être suivre l'analogie , qui ne
on ne l'entendrait pas. permet point que la particule in se montre
figuré , même pour devant le b et le p , et qui la change en
IMPRIMER se dii au figuré,
les chôses physiques. Nous ne trouvions im devant ces deux consones. Mais In promptu
aucun champ où la main du Laboureur dis n'était pas proprement un mot composé ,
ligenc ne fill imprimée, Télém. mais un assemblage de deux mots séparés
Et mille foudres allumés par une division , ' il semble qu'il est plus
Brûleront jusqu'à la poussière naturel de l'écrire avec in . V. IN -PROMPTU.
Qù ses pas furent imprimés. Le Frano.
** IMPROCÉDURE, Voy. INPROCÉDURE.
IMPRIMERIE et IMPRIMEUR ne se disent : IMPROPRE, adj. IMPROPAEMENT , ade,
ED1123
I MP IMP 439
hab
IMPROPRIÉTÉ , sS. f . [ Inpropre spreman , j'admire leurs imprudences , vos impruden
priété'; se muet aux deux premiers , é fer. ces : il faut dire , leur imprudence , votre
. au ; *. ] Ils ne se disent qu'en parlant du imprudence.
langage , pour exprimer ce qui n'est pas IMPUBERE . adj . et subst. Celui ou celle
puisie dans l'expression. » Mor , expression qui n'a pas ateint l'âge de puberté.
impropre. L'impropriété d'une expression , IMPUDEMMENT , adv . IMPUDENCE ,
d'un mot. » Parler improprement. s . fém . IMPUDENT , ENTE adj. [ Inpuda
Propre se dit des persones et des chôses : man , dance , dan , dante ; ite lon ." , br. au
impropre ne se dit que des mots. Quand il 1' >, lon. aux aưrres . ]) Efrontément . É fron
on doit
n'est pas question du langage , on doit dire,
dire, terie. É fronté . Ils marquent un manque de
qui n'est pas propre. * » Un homme im- pudeur, » Parler , répondre impudemment. »
propre à la guerre. Montesq . » Il s'étoit Il a eu l'impudence de le nier. » Homme
rendu impropre à gouverner. L'Ab. Prevot, impudent, fille impudente. » Discours im
Buckingham , Ministre
Hist. des Stuarts. » pudent , action impudente . S. in . C'est
.

très-impropre à des conjonciúres si critiques . un grand impudent. = Dans le style sim


11. Ibid. - On peut dire que ce mot est ple" , impudent aime à suivre le nom qu'il
très-impropre dans ces phrases. afecte : dans le style élevé , il se plait da
IMPROVISTE , ( à l') adv . Subitement , vantage à le précéder.. » Ces propos impu
lorsqu'on y pense le moins. » Il est arrivé dens ; ces impudens blasphêmes. » Une jeu
à l'improvisie. V. IMPRÉVU et IMPOURVU . nesse impudente ; une impudente jeunesse. »
Ce mot est pris de l'Italien - Récernment Observez à Paris, dans une Assemblée , l'air
on l'a fait adjectif. On a dit l éloquence. im- sufisant et vain , le con ferme et tranchang
proviste , par oposition à l'éloquence pré d'une impudente jeunesse,tandis que les an
paree; deux expressions nouvelles , dont la ciens, craintifs et inodestes,ou n'ósent ouvrir
première est tirée des mots nouveaux , aussi la bouche , ou sont à peine écoutés. J. J.
. sur les Spectacles.
empruntés de l'Italien ; improviser , faire des Rouss. Let
in-promptus ; improvisateur , improvisatri. IMPUDICITÉ , s. f. IMPUDIQUE , adj.
ce celui , celle qui fait des inin promptus . IMPUDIQUEMENT, adv. [ Inpudicité', dike
IMPROUVER , v . act . Desaprouver. » dikeman : , " lon ..' 4e
4° e muet. au 2d z'ſ
et 3
Tout le monde improuve sa conduite. Ils expriment le vice contraire à la chasteté.
Ce mot n'est pas ancien dans la langue L'impudicité perd le corps et l'âme. »
et n'est pas encore d'un usage universel. Plu- Homme, femme impudique. Regards
sieurs , par habitude , préfèrent desaprou- discours , chansons impudiques. = S. fém . "
ver, » Il n'improuvoit pas la pratique des C'est une imụudique .» Vivre impudiquement.
autres. Le P. Fontenai. Les Pères n'ont pas IMPUGNER , v. act Disputer , ataquer ,9
>

improuvé d'aprendre et de prononcer les Ser combatre une proposition.. Il est vieux ,
mons d'autrui. Le P. Gaichiés. – Ce régime mêmeauPalais et dans les écoles.
-

est vicieux. Il faut : qu'on aprène et qu'on


IMPUISSA NCE , s . fém . IMPUISSANT
prononce etc. ANTE , adj . [.In - pui-sance , san , sanle , ;&
IMPRUDEMMENT , adv. IMPRUDENCE , Ion lon . 4.e muet. ] Impuissance , manque de
4 e inuet.
s. fém . IMPRUDENT , ENTE , adj. [ Inpru- pouvoir , Impuissani , qui a peu de pou
daman , dan e , dan , dante : 1" lon . 3. br . voir , ou qui n'en a point. Le substantif
au res , lon , aux autres. ] Ils expriment un dé- se dit ordinairement avec de er l'infinitit, s '
faut de prudence : Agir imprudemment
>
Etre dans l'impuissance de payer ses dettes.
avec imprudence , en homme imprudent. » » Je suis dans l'impuiss.'nce de vous servir .
Il a fait une grande imprudence. Faire des --- » Des énemis foibles et impuissans. »
imprudences. Tenir un discours imprudent , éforts impuissans : haine ', coière impuissante,
une conduite imprudente. Ô Hommes ! mesurerez- vous toujours les
REM. Imprudénce n'est employé au pluriel opérations et les vûes de l'Etre infini sur votre
que quand il signifie , non le vice ; mais in : puissance et sur la foiblesse de vos lumiè
ses éfets, les actes qu'il produit. On dit bien , res ? Le Comte de Valmont. » Vous en faites ,
comettré des imprudences; vos imprudences ou un Etre insensible , ou un Eire impuiss
yous ont perdu ; mais on ne doit pas dire , sant comme vous ; et vous prétendez encôre
mênre en parlant de plusieurs ou à plusieurs honorer sa grandeur. Ibich
440 I MP INP
Rem. 1°. Racine a dit : impuissant à trahir; chose demauvais, » Ce qu'il y a d'impur dans
et quoiqu'en dise son fils , ce n'est pas une les métaux . Dans le moral , impudique ,>

expression qui soic devenue très- française. lubrique . » Vie impúre , amours impurs ,
>

Brebeuf a dit aussi , impuissante à porter ces meurs impures. Impûreté se die dans
-

éforts : et on trouve dans le Mercire : Impuis les deux sens. L'impureté des humeurs.
sante à sauver ceux , etc. Il ne parait pas que » Vivre dans l'impûreté. » Livre rempli d'im
l'usage ait encôre adopté ce régime. paretés . * Autrefois on a dit , siyle im
2 °. Impuissance et impuissunesont des ter- put. » La diction doit être congrúe,er n’a.
mes négatifs. Il est donc inutile , et contre voir rien d impur. P. Rapin. Ce motimpur,
le sens et la Gramaire d'ajouter une autre est là fort impropre. On dit , style pur et cor
négation aux verbes qu'ils régissent. » Plut à rece : on ne die pas style impur et incongru.
Dieu , dit Mascaron , que je sois autant dans l'Acad. dit aussi', dans ses sentimens sur le
la nécessité de ne rien diminuer , que je suis Cil , qu'il y a dans cette Tragédie... beau
dans l'impuissance de ne rien ajouter, Re- coup de façons de parler impúres : elle ne le
tranchez ne , et dices : dans l'impuissance de dirait pas aujourd'hui: = * Quoiqu'on dise,
rien ajouter, l'impureté des humeurs , on ne dirait pas ,
IMPULSIF , IVE , adj. IMPULSION , s. f. des humeurs impares,ni de la pâille impire,
e
S.

[ Inpulcif , cíve , cion ; en vers ci-on : 3 len. comme on le dit dans la Traduct . de Sha
au 2d. ] Impulsion au physique,c'est le moû- ų, speare: c'est sansdoute un anglicismz.
des métaux
vement qu'un corps done à l’alltre,par le choc. Impur ne se dit au Physique , que
Suivant Descartes , tous les mouvemens se er des matières soumisos à l'analyse. = Chez
font par impulsion .. Au maral, Lustigation , les Juifs , impureté légale , était celle qu'on
>

action de pousser,quelqu'un à faire quelque contractait en fesant certaines chôses, défen


chôse, » Il l'a fait par l'impulsion d'un ieli dues par la Loi .
= Impulsif ne se dit qu'au physique; qui IMPUTATION ,sS. f . IMPUTER , v . act.
agit par impulsion. » Forče impulsive, [ Inputa -cion , té , e lon , dern . é fer. au
'IMPUNÉMENT , adv . IMPUNI, NIE,adj. 2d. ) Imputer , est , 1° . dans le langage ordi
>

IMPUNITÉ, s, k. [ Inpunéman , ni , ni-e, nité, naire, atribuer à quelqu'un quelque chôse de


z é fer.au'rer , fon. au 3. ) Impunité ',man- digne de blâus. » N : m'impuden pas celle
'
que de punition , Impuni , qui demeure sans fauce. L'Empereur craignoir que le Pape ne
punition. Impunemen ! , avec inspunité , sans lui impurât le mauvais traitement que son
encourir de punition. » Dieu ne laisse point Légar avoit reçu à certe Diette. P. Fabre. Il
les criines impunis. » Au fait , quelle est leur régit aussi de 'er l'infinitif. On lui impute
Philosophie : le règne de leurs passions , et d'avoir voulu corrompre des témoins. On dit,
le desir impuissant de les croire impunies, sans article : impiuter à fille , à déshoneur, $

L'Abé Gauchat . » Le pécheur est un coupa- Imputation , acusation faire sans preûre. »

ble , qui voudroit que le crime fût impini. Faûsse imputation. » Il a montré la fausseté
Chemin , » L'impunité des crimes augmente de tant de noires imputations. = 2°. En
ļes désordres, w Comettre impunement toute termes de Finance , apliquer un payement à
sorte de crimes. Impunement a un aücre certainedette.» Impuier une somme payéesur
sens que n'ont pas impuni er impunité. » Ne le principal, et non pas sur les intérêts.
pouvoir faire une chose impuniment ; c. à d. Imputation , action d'imputer , dans les deux
>

sansqu'il en arrive quelque inconvénient. - sens. » Justifiez -vous de ces horribles imputa.
Mentir impunément , pour impidemment , tions qu'on vous a faite s. » Imputation d'un
faires.
est un gasconisme. == Impuni ne se dit pas payement sur le principal.
des persones, » Ils craignirent que ce Prince IN , devant les consones , est un son sim
ne le laissât impuni. P. Barre (Hist, d'Allem . ) ple , une voyèle du genre des nazales ;qui a le
>

Dices , ne laissât son crime impini , son au- son d'ein, soit au comencement,au milieu, ou à
dace impurie. === Cet adjectif doit toujours la fin des mots. Incomode, extinction , destin :
suivre le substantif. prononcez , ein -bomode , exs- teink.cion , des .
IMPUR , UF E , adj. LMPUR TÉ , 5. >
f. [[ In- tein. Le P, Brifier prétend qu'il n'y a que des
pir , pire , pureté : zº 1on.au .ait 3 *; la Bourgesis de Paris et quelques beaux esprits
( 3 wemuer.] Inpur , au lysique, qui de Province , qui prononcent de la sorte ;
p'est pas pur , qui est miangé de quclquç mais Mrs. Cullin ei Duclos sont d'un autre
sentiment ,
INA IN A 441
sentiment , et leur autorité est plus grande. INACOUTUMÉ , Ée , adj . [ I-na-kou
Devant lesvoyèles , i est voyèle aussi , et l'n tumé , mée : 5° é fer. long au fém .) Que l'on
se joint à la voyèle suivante, Inabordable n'a pas coutume de faire , d'éprouver. Rich.
inexcusable , inique , inopiné , inutile : pron. le mec sans remarque . Suivant Trév. il a pris
>

i-zabordable , i-nutile , etc. Dans plusieurs la place d'insolite qu'on disait autrefois.
Provinces , on prononce , ein-nutile, ein-na- Celui-ci a repris faveur , et il est plus d'usage
bordable , et M. Duclos avait remarqué cette aujourd'hui que inacoutumé. L'Acad. n'avait
prononciation dans quelques Acteurs du pas dabord mis celui- ci dans son Dictionaire:
Théâtre de Paris , qui l'avaient aportée de elle l'a inséré dans les dernières éditions. Ils
leurs Provinces. sont tous deux bons à conserver , d'autant plus
IN entre dans la composition de plusieurs qu'inacoutumé n'a pas tout- à -fait le même sens
mors, et signife ordinairement, privation ‫ܕ‬, qu'insolite. On dit, par exemple , sentir des
oposition, négation. In ibɔrdable ", inconso- mouvemens inacoutuines : on ne dirait pas ,
lable , qui ne peut être abordé , consolé. des mouvemens insolites. Le re
1 répond à la
Quelquefois le composé est usité , et le simple signification , d'être acoutumé de et le 2d ,
ne l'est pas. On die , in onsolable , mais cin-
> au sens d'être acoutumé à . Voyez ACCOUTU
solable ne se dit point. MER . Rem . nº. 3º .
Rem. L'n d'in se change en m devant les * INACTIF , IVE , adj . INACTION , s. f.
moes qui comencent par m , b ou p ; et en [ 1-naktif, live , i-nak-сion . ] L'iniction ese
>

let r devant ceux qui comencent par ces deux la cessation de toute action . Inicrit , qui de
consones : immo teste , imbiber , imba , im- mzure dans l'iniction . Lesubstantif n'est
patient , illégitim ? , irrigulier , etc. Elle se pas ancien , mais il est très bien érabli . » A la
change en g devant noble , ignoble , etc. vue de tant de désordres, des visiteurs doivent
IN final est doureux , vin ,, destin ; mais ils demurer dans l'inaction ? Cochin. L'ad
>
suivi d'une conso :30
il est long , soit au jectif est tout nouveau , et il a besoin du sceair
:
milieu du mat , soit à la fiz : pinte, il vint, de l'usage. » Les spectacles ne serviroient qu'à
INABORDABLE , INACCESSIBLE , adj. rendre un peuple inactif et làche. J.J. Rozss.
>

[ 1-nabordable , i - zatecible : pénult. dout. » Les prêreuss', considérés ca général, ne sont


e
au 1" , 3'è moy. au 2d . ] Dont l'abord , dont que des propriétaires inacrifs. Necker.„ Des
>

l'accês est impossible , ou (dans un sens plus fonds inicrifs et infructueus. Id .» Mari d'une
modéré ) extrêmement difficile , pénible. Ils femme malade , ou inactive faûre d'ouvrages.
>

se disent des lieux et des persones. » Plage ina-


ina Briarte.
boriable : rocher inaccessible . » Cer homine INADMISSIBLE , adj . [ l-nadmisible !
est inabordable ; il est devenu inaccessible , » dern . e muet : ] Qui ne peut, ou ne doit pas
Vous avez placé votre Trône, ô mon Dieu, être adinis ; qui n'estpas recevable. » Ces
dans une lumière in accessible. Le P. du Rivet. moyens sont inadmissibles. » Preuve inad
Quelquefois le ret et souvent le 2d est missible .
suivi de la prép. &. » Toure la côte de la pê- INADVERTENCE , Trév . ou mieux ,
>

cherie est inabordable aux vaisseaux d'Europe. INADVERTANCE, Acad. S. f. Défaut d'aten
» Le port est in iccessible aux vaisseaux, mê- tion , d aplication.
aplication. » C'est une in advertance .
me d'une médiocre grandeur. Lett. Édif. » Il „ Il l'a fait , il l'a dit par inadvertence.
est inaccessible aux sollicitations : elles me * INAFFECTATION , s. f. Not , dont
peuvent rien sur lui. Boursault s’est servi , pour se moquer des
Et désormais au trouble inaccessibles . expressions d'une Précieuse. Richelet. » Ce
die ironiquement Rousseau auxmécréans. = serait le contraire d'affectation ; mais ce mot
Il dit âilicurs de Dieu :
n'est point reçu . Trév .
Une profonde obscurité Des mots pleins d'énergie et d'érudition ;
Aux regards des humains le rend inaccessible. Comine inintelligible , inaffectation.
INACOMODABLE , INACOSTABLE , adj. INALIÉNABLE , adj. [ I -nali -énable : 4 c

(Penult. dout.dern .emuer.] Quinepeutêtre é fer.pénult.dout.]Quine peur s'aliéner .


del'Église șont inalienables.
icomodé, en parlantdesafaires, des querel- Lesbiens
INALLIABLE , adj. [1- neli-able : pénult.
Qu'onnepeutacoster.» C'estun homme ina dout. dern . ę muct.1 Quitepeut s'allier
avec , en parlant des métaux . » Ces deux mć
Tome 11. K k k
442 I NA IN A
Taux sont inalliables. Fig. „ Les intérêts bien établi ; et c'est trop peu dire , que d'assu
de Dieu et ceux du monde sont inalliables. rer qu'on peut en bien augurer , comme on le
— Il est peu usité . L'Acad : le met sans re dit dans le Dict. Gramm .
marque. e
JiJAPRÉCIABLE , adj. [ 3 é fer. pénule.
INALTÉRABLE, adj . [ 3°é fer. 4° dout. ) dour. JQui ne peut êtreaprécié. On dit,dans
Qui ne peut être altéré. Il aime à suivre le le Dict. de Trev. que ce mot a besoin d'être
subst. au propre. On prétend que l'or est inal- confirmé par l'usage. L'Acad. le met sans re
serable. Àu fig. » Tranquillité , paix inalié- marque et sansexemple . » Le dégâc que font
rable. Il peut précéder quelquefois.» L'amour les sauterelles, est inapréciabie. Journ . Polit.
de la religion et de la piété est la véritable Je INAPTITUDE
crois qu'on peuts'en servir sans scrupule.
source du bonheur et de l'inaltérable tran- , s. f. On dit inepze avec
quillité. Griffet. = les inaltérables règles' un e ; et inaptitude avec un a : telle est la bi
de la sociéré, tait une inversion peu agréable. sarrerie de l'usage.а Défaut d'aptitude à , de ca
Mais , l’inaltérable cours , quoique cet adjec- pacité pour. » Il a de l'inaptitude à tour, pour
rif polysyllabe soit devant un monosyllabe , tout. » L'inaptitude à toute espèce d'ocupa
ne sone point mal . tions sérieûses. Linguet, » L’in.iptitude de son
J'ai rapelé dans ma mémoire fils à le seconder. Anon .
Des bontés du Seigneur l'inaltérable cours. * INARTIFICIEI., ELLE , adj . Lecontraire
Le Fran .. d'artificiel. C'est un mot de Bossuer, » Ces
INÀMISSIBLE , adj . INAMISSIBILITÉ , S. preuves inartificielles , comme les apellent les
f. [ I - nimicible cibilité. ) ils ne se disent maîtres de Rhétorique. Ce moi n'a pas
qu'en Théologie , en parlant de la grâce . Qui pâssć.
ne se peut perdre. » Grâce inamissible , » L’i- INARTICULÉ , ÉE , adj. Quin'est point
numissibilité de la justice . articulé, » Des sons inarticulės , tels
que ceux
INANIMÉ , Mée , adj . [ 4 é fer. long au des enfans à la mamelle . » Des acusacio
>
ns va
2d .] Qui n'a point d'âne. Corps inanimé : gues
créatures inan mees: = Fig. Qui ne marque
et in articulées ,
INATTAQUABLE , ou INATAQUABLE ,
point de sentiment. » Persone inanimée : chant adj . [ 1-natakable : pénult. dour. } Qu'on n'ê
inanimé ; figlire inanimée. seran ataquer. » Poste inaraquable. » L'ina
* INANITÉ , s. f. ( Néologisme ) Vanité , taquable authenticité de nos droits. Dom.
inutilité. » L'inaniré de nies vains desirs . J.J.
) Ansurt.
Rouss. — Il ne parait pas que ce mot ait pris , > INATTENDU , ou INATENDU , Ú E , adj.
е
même parmi les ainateurs et amatrices des (1-natendu , dû : : 3º lon . 4€ lon , au 2d.)
mots nouveaux . Qui ne pouvait pas être atendu , „ Malheur
INANITION ::.f. [.1-nan -cion : en vers , inatendu . Pour le bonheur , on dit inespére ;
ci- on . ]) Faiblesse causepar défaut de nourri parce qu'on atend le mal , et l'on espère le
tûre . » Il combe d'inanition .» Si vous ne man bien .
gez pas , vous mourrez d'in.inition . INATTENTIF , ou INATENTIF , IVE , 5

INAPLICABLE , adj . INAPLICATION , s. >


е
,1
adj . INATENTION ,'s. f. [ I-natantif , live,?
f. INAPLIQUÉ , É E , adj. [ 1 naplikıble , k.1- nitan - cion ; en vers ci-on. 3 € lon. ] Ils expri
er e

cion , ké', kée :pénult . dout . au 1" : 44 é fer. ment un défaut d'atention. » Enfant toujours
lon. au dern. ) in aplicable se dit des choses, » indentif . »» Il l'a fait par inatention.
Cet exemple, cette comparaison est inaplica- INAUGURATION , s. f. [ Inog u-racion's
ble au fait présent . In iplication , inapliqué, en vers ci-on . ) Cérénionie religicũse , qui se
se disent des persones , et marquent un défaut pratique au Sacre ou au Couronement des Sou
d'aplication ; d'atention. » Il esttrop inapli- verains. — Par extension , on le dit dans les
> >

que : son inaplicarion a nui à sa fortune , au Universités étrangères , de' I installation des
Touche , dèsntledecomen
dévelopeme
>
ses rares
cementtalens. = , met
du siècle La gue
Professeurs. -. »»C'est
inaugurale M. un
Formey parle de haran
vrai lacinisme.
inaplication au nombre des mots nouveaux , INCAPABLE , adj. INCAPACITÉ , s . f.
er
dont on peut se servir sans scrupule . Il est [ 3 ° dout . au i1° , dern .. e muet au 1" , é fer.
dans Trév .dės 1704. On n'y cite , à la vérité , au 2d. ) Incapable , qui n'est pas capable . Ila
que l'Abé de Bellegirde, à qui laLanguedoit tous les sens et les régimes du simple.» Un
plusieurs mots. Aujourd'huiil estparfaiteipent mineur estincap..ble de disposerde son bien .
INC IN C 443
la 1 " : on dit , l'incendie d'un Temple , d'un
» Sa mauvaise santé le rend incapable d'apli . Ja
cation. » Il est incapable de vigilance , de Palais. Une distinction plus juste , ce me sem.
,

veiller, de pourvoir à , ecc. » Son estomac est ble , c'est qu'Incendie ne se dit que d'un em
incapable de digerer les alimens les plus lé- brásement ordinaire , et bråsement d'en
geis, On le dio du mal comme du bien . » Incendie mémorable et extraordinaire. On ne
Il est in apable de lâcheté , d'une mauvaise dit pas l'incendie de Troie , l'incendie de.
action ; de manguer à sa parole. Sans l'Univers ; mais l'embrasement ; on ne dira
régime, il signifie mal h.bile, » C'est l'homme pas non plus l'embrasement, mais l'incendie
du monde le plus incapable. = Incapacité d'une
que ce dernier sens . Son incapacité ese re-
maison , et même d'un village.
INCENDIAIRE , Auteur volontaire d'un in
D'a
Conue, Au Palais , il régit de et l'infinitif. cendie. » Il n'est point de suplice assez grand ,
» Quand il y a incapacité de doner de la part pour les incendiaires.
du Testareur , la reconoissance d'une dette Rem. Ces deux mots s'emploient au figuré
>

qui n'est pointérablie dailleurs , est inutile. pour exprimer les troubles que les hérésies
Co: hir .
er les factions excirerit dans un Étar ; mais
INCARNADIN , INE , adj . Il ne se dic dans cet emploi , incendiaire est un néologis
que d'une couleur plus faible quel'incarnat me heureux , et il s'einploic adjectivement.
ordinaire, » Les nouvelles hérésies ont causé de grands
INCARNAT , ATE , adj. Espèce de cor- incendies dans le Royaume. Acad.» Ces pro
leur qui est entre le cerise et le couleur de pôs incendiaires se tiennent publiquement à
tô . Londres. Lingker. Discoureur incendiaire .
INCARNATION , s. f. S'INCARNER , v. Dupan . * Dans les Provinces inéridio
réc. ( Inkarna-cion , né. ] Ils ne sont usités nales , plusieurs fort incendie féininin , et
qu'en disent
parlantdu Mystère par lequel le Verbe un une grande incendie , au lieu de dire ,
s'est fait homme. » L'Incarnation du Verbe. grand incendie .
» Un Dieu s'est incarné pour racheter les INCENDIER , v . act. [ Insandi-é : dern.
Hammes. = Incarné , éé, adj . » Le Verbe é fer. ) Brûler , consumer par le feu . » Ce
incarne. Fig. et fam . » Diable , Démon village a été entièrement incendié. Il se dit le
a
incarné. Méchant homme . » C'est la veriu , plus souvent au passif.
la prudence , on la milice incarnée . INCERTAIN , AINE , adj. INCERTAINE
INCARTADE , s. f . Espèce d'insulte faite MENT , adv . InCERTITUDE , s. f. [ Incér .
inconsidérément
lier ,
. Il n'est que du style fami- rein , tène , ièneman , titude : 2° e ouv. 3.° e e

è moy. au 2d et au 3* , donc la 4º e muer .]


Incerrain, apliqué aux chốses , a plusieurs sens :
Quel compliment ! quelle brusque incartade !
INCENDIAIRE , subst. etad ). INCENDIE, douteux , qui n'est pas assuré. » Évènement
s. m. [ Insandi- ere >, dl-e :ne et 2° Ton . 3lon . incertain. Er substantivement : Quiter le cer.
ie

au 2d : 4€e è moy . et long au 11.


.
" . ] Incertie , tain pour l'incertain. = = Variable, » Le
grand embrâsement. » Furieux , horrible in- tems est bien incertain . » La faveur des Rois
cendie. L'incendie du Palais , etc. = Sui- et encore plus incertaine. » C'est un discours
vant Vaugalis ,
d'embrasement on doit distinguer incendie ,trop incertain pour qu'il puisse mériter quel
, en ce que le 1" se dit pro- que foi. Cochin. = Indéiermiré. » On prend
prement d'un feumis à dessein ;et que le second
quelquefois un nombre certain pour en dé
convient mieux à un feu , qui a été mis par signer un incertain. == Apliqué aux per
cas fortuit. Bouhours ne trouve pas que cette sones , 1 ° . Irrésolu . « Je suis incertain de ce
distinction soit admise, par l'usage ; et il pense que je dois faire. » Elle demeura quelque
avec raison , qu'on dir incendie et embräse- tems incertaine de la réponse qu'elle devoit
thent d'un feu , qui a été inis à dessein ou par faire. Le Sage . -2°. Qui ne sais pas , qui
hasard. Il mer une autre diférence entre ces doute, » Je suis incertain de ce qui arrivera ;
deux mots : c'est qu'incen.lie se dit ordinaire- incertain de réussir. Remarquez que ce
merit sans régime ; et qu'embrasement , au régime de la prép . de ne se met qu'avec ce ,
contraire, a d'ordinaire un régime : lembra- et qu'il n'est pas reçu devant les noms. Je ne
sement de Troie , de Londres, du Palais . Certe crois pas qu'on dise , je suis incertain de son
ditérence ne me parait pas mieux fondée que amitié , de sa protection , ni , comme dic
>

Kk k2
444 INC INC
Bossuet. L'Egypte elle- même est incertaine ne s'emploie que pour désigner le futur. »
des rems les plus éclatans de sa Monarchie. arrivera , il doit jartir ; on l'attend inces:
= Douteur , Incertain , Irrésolu. ( Synon .) summeni. = * Autrefois on lui fesoit mo
Le doute vient de l'insufisance des preuves ou difier tout autre tems des verbes , dans le sens
>

de l'égalité de vraisemblance entre les preûc de continuellement. » Il travaille incessam


1

ves pour ou contre : l'incertitude du défaut ment. VERTOT ,dic d'Auguste. » Le souvenir
des lumières nécessaires pour se décider ; des Ides de Mars ( ou César fut assassiné ) se
l'irrésolution du défaut de motits d'intérêt, présentoit incessaniment à son esprit. On di
ou de l'égalité des motifs oposés. Les rait aujourd'hui , se présentait sans cesse.
deux premiers concernent l'esprit ; le troi- INCESTE , s. m . INCESTUEUX , EÙSE, adj.
sièine concerne le caur.-- Douteux, ne se INCESTUE
dit que des choses ;incermin ,se dit des
ÛSEMENT,
et-ze , ell-zeman: 1"? adv.] èmoy: 4"tu-eú,
lon .'zoIncèsie, lon. e
, eú 1 2 '
cho es et des persones ; Irrésolu , ne se dit aux 3dern . ] L'inceste est une conjonction
que des persones. Il niarque de plus une dis- illicite entre des parens ou alliés au degré
position habituelle er tjent au caractère. - prohibé par les lois. » Comettre un incesse
Ba dit , d'un fait légèrement avancé , qu'il avec , eic. = Incestueux , coupable d'in
>

est , pouteux; et d'un bonheur légèrementespéré


qu'il est incertain . Ainsi , incertain se ra-
ceste. Homme incestueux , comerce inces
tueux. == Incestueusement , vivre incestueu
porte à l'avenir , et douteux au pâssé ou au sement , dans l'ir este.
présent. Encycl . Beauzée. Voy. plus bas INCIDEMMENT adv. INCIDENT ,
>

Incertitude. ENTE , adj . INCIDENT , s. m. INCIDENTER ,


INCERTAINEMENT , avec doute et incet- v. n . [ Incidaman
eer
, dan, dante , dan , danté:
titude . » On parle de cela fort incertaine- 3. br. au 1" , lon. aux aûrres. ] Incident,
ini nt . est , 1 °. Un évènement, qui survient dans le
INCERTITUDE , ne se dit que des perso- cours d'une afaire. » Incident imprévu, » I!
nes dans son sens naturel : c'est l'état d'une survint un incident , qail'obligea de revenir.
persone incertaine sur ce qui doit arriver , ou = 2°. Dans un Poème dramatique , évè
irrésolue sur ce qu'elle doit faire, » Je suis nement considérable , qui survient dans le
dans une grande incertitude sur , ou de ce cours de l'actionprincipale. » Cette pièce de
>

qu'il en arrivera. » L'incertitude où l'on est théâtre est trop chargée d'incidens. = 3°. En
du succes tient les esprits en suspens. » Il est matière de proces , point à débatre, qui naic
dans l'incertitude du parti qu'il doit prendre. Qu qu'on fait naître dans le cours de l'action
= Incerairude , Doute , Irrésolution (Synon.)
> principale. Il survine ; l'on fit naître un
Dans le sens où ces mots sont synonynies , ils incident etc. = 4 °. Dans les disputes ,
niarquent tous les trois une indécision ; mais contestation le plus souvent étrangère au
l'incertitude vient de ce que l'évènement des sujet .
chôses est inconu ; le douie de ce que l'esprit Rem . Les Traducteurs de livres anglais
ne sait pas faire un choix ; et l'irresolution de emploient souvent incident , pour évènemen !,
ce que la volonté a peine à se déterminer. - parce que ce mot a cette signification dans la
On est dans l'incertitude sur le succès de ses langue anglaise.M. Linguet, dans le séjour
démarches ; dans le doute sur ce qu'on doit qu'il a fait au barreau , et en Angleterre, s'est
faire; et dansl'irrésolution surcequ'on familiarisé avec ce not.» Onapris des
veut faire. --- L'homme sage ne sort guère in.idens ( évènemens) particuliers , pour des
de l'incertitude sur l'avenir , du doute sur preûves générales. Incident , comme on
les opinions et de l'irrésolution sur ses en l'a dit , ne se dit pas de tout évènement , mais
gagemens. Gir . Synon . Voy . IRRÉSOLU et d'un évènement , qui survient dans le cours
IRRÉSOLUTION . d'une entreprise, d'une afaire , et qui y a quel
INCERTITUDE , se dit quelquefois dans un que raport .
sens indéfini. » Il y a beaucoup d incertituie Incidemment et Incident , adjectif, ne se
dansl'Histoire ,dansla Médecine.— On disent qu'au Palais et dans les disputes. V.
o
dit , aussi l'incertitude , pour l'inconstance nº. ; . et 4°. » Il s'est constitué incidemmene
.

du tems . demandeur. » Ou n'a traité cette question


INCESSAMMENT , adv. [ Inse -samın : qu’incid. mment, » Demande , requête, ques
te lon. 2° è moy. ]Au plutôt , sans dilai. Il tion , proposition incidente. Incidenter,
INC INC 441
c'est faire naître des incidens dans le cours la bienséance , à l'honêteté. » Traiter quel
d'un procés , d'une afaire , dans une dispute , qu'un incivilement. » Il y a de l'incivilité à
au jeu , etc. » Au lieu de presser le jugement faire cela. -- Faire , comettre une incivi
du procès de répondre directement à la lite', des incivilités , se dit des actions ou
question, il ne fait qu'incidenter. » Les mau- des paroles contraires à la civilité. 1

vais joueurs incidentent toujours. - Le P. INCLÉMENCE , s . f. [ Inklémance : 2 é


Berruyer , dit des Incrédules. » Cesse- e'on fer. 3€ lon . ] Défaut de clémence. Racine a
jamais d'incidenter , de disputer , de chica- été des premiers à employer ce mor : » L'in
ner , quand on a un grand intérêt à ne point clémence des Dieux, LeP. Bouhours en augu
se rendre ? = Il régit quelquefois la prép: rait bien :maissa prédiction a tardédes'acom
sur devant les choses ; mais il n'a que ce seul plir . On le dit aujourd'hui plutôt des chôses
régime. Bossuet lui fait régir le datif de la que des persones : l'inclémence de l'air , du
persone : » Nous incidenter sur cet article est ciel , du temps, de la saison ; la rigueur de
une chicane peu digne d'eux . etc. On ne dit point l’inclémence du Prince ,
INCIRCONCIS , ISE , adj. INCIRCONCI- du vainqueur. Pour l'inclémence des Dieux ,
SION , s . f. [ Incirkonci, ci-ze , vi-zion. ] il ne se siitque dans la haute Poésie. =
L'adjectif au propre ne se dit qu'au masculin. * On a voulu introduire in lérent , mais il
Qui n'est pas circoncis. Les juifs apelaient n'a pas été admis.
In irconcis , tous ceux , qui n'étaient pas de Molière l'a admis au pluriel , mais c'est en
leur nation. Fig . Immortifié. ( style de se moquant. » Voudricz-vous , faquins, que
l'Ecriture ) In -irconcis des lèvres , du creur , j'exposasse l'embonpoint de mes pluines aux.
des oreilles. Le substantif ne s'emploie inclemences de la saison . Préc. Rid.
qu'au fig'ıré. » L'incirconcision du cæur. INCLINAISON , Voy. INCLINATION :
INCISER , v. act . INCISIF , ive , adj .
> INCLINANT , ANTE , adj. Qui ese
INCISION , s . f.[ Inci-zé, zif, zíve, ci-zion: enclin à ... » Les bons Princes sont plus in
>

1" lun. 3 lon. au 3 : ) Inciser , 1 ° . En chi- clinans à la douceur qu'à la sévérité . On ne


rurgie , couper : on lui a incisé toutle brâs. croit pas , disait -on daris le Dicr. de Trév .
S2°.° En parlant des arbres , faire des que ce mot coii fort lisiré en ce sens. Dans
taillades : » Inciser un pin , pour tirer la P'Abrégé et dans le Rich . Port. on le mec
résine ; un arbre pour le gréfer. 3.En sans reinarque. L'Acad. ne le inet que coinme
parlant des sucs de l'estomac ; diviser. » Les terine de Gromonique. » Cadran ini linant ou
SHCS de l'estomac servent à inciser les ali- incline.
mens , Incisif , se dit en Níé.iecine des · INCLINATION , INCLINAISON , s. f.
reméles propres
meurs .
à diviser , à aténuer les hu- INCLINER ,, V. act . et n . [liklina-cion , en
Dents incisives , celles de de- vers ci-on , mèron , né : 3° è moy. au 2d , é
vant , qui servent à couper les alimens. fer, au 3.. ] Incliner , actif , c'est baisser
Incision , coupûre , taillade : '» Faire une in- ' penchet , courber. „ Incliner la tête , le
:

cision au brâs , à la cuisse ; un arbre , etc. corps ; s'incliner devant quelqu'un.


Voy. plus have Incirir, nº. 1. et 2 °;
.
Neurre. , Avoir du penchant pour quelque
INCITATION ,"s. F.[ Incita -cion. } Insti- chose , y être porté. » Incliner "à la pitié, à
gation , action d'inciter à quelque chose de la paix , à un avis , à une opinion. C'est
mauvais. » Il l'a fait par l'incitation du malin aussi pencher d'un côté. » La victoire incli
esprir , d'un faux ami. naie du côté des Français . » Un peu de philo .
" INCITER , V. act. Il se dit en bien comme sophie fait, in liner à l'athéisme : un plus
en mal . Induire à faire quelque chose. » In- grand savoir dans la Philosophie ramènel'es-,
citer à bien faire ; » Les bons exemples inci- prit à la conoissance d'un Dieu. Bacon .
ient à la vertu . „ Inciter à la révolie. » On *. Inclinaison , Inclination , ont à- peu- près
>

la in :ilé à cette démarche , à intenter ce le même sens : état de ce qui penche : mais
procês. le 1jer se dit dans le propre en Géométrie. »
INCIVIL , ILE , adj .: INCIVILEMENT > L'inclinaison d'un plan : l'angle d inclinai
adv . INCIVILITÉ , s. f. Ils expriment - un son . Le 2d se dir au figuré dans le langage
manque de civilité. » Homme incivil; per- ordinaire et au propre, en, chimie ; verser
sone in ivile. » Procédé incivil et mal-honêre.'
.
par in lination. On dit aussi inclination de
- Demande ;, prière incivile , contraire à tête ;'faire une profonde inclination devant
446 INC INC
lc Saint- Sacrement. == Inclination , Pen INCOHÉRENCE , Incohésioy , s. f.
L'inclination INCOHÉPINT ENTE,, adi. [ Inko-érance,
dit quelque Incohér.INT,
chose de( Synon.),
chanı. moins fort re
que le pen .hant : la ile e -zon , frin , rante :: ; ' é ter. Jen . au i
nous porte vers un objet , et l'autre nous y et aux 2 dern .] Ils expriment un défaut de
entraine. Il semble aussi que l'inclination cohérence , de liaison , d'acord , de raport
doive beaucoup à l'éducation , et que le pen .. entre los parties. Ces mots sont assez nou
chanı ciène beaucoup du rempérament. veaux. Des Dissertations Physiques , ils ont
On done ordinairement à l'in lination un passé dans les discussions litéraires ou politi
objet honête ; mais on supôse celui du pen- ques. » L'Ab. Grossier troûve une incche-.
chant plus sensuel , et quelquefois même hon- rence monstruetse dans le mélange d'objets
teux. Ainsi , on dit qu'un homme a de l'inclina. sacrés et profanes que fait M. Le Mierre dans
tion pour les Arts et pour lessciences, et qu'il a ses Fastes. » Ces crises ocasiones en Pologne
>

du pen, hantà la débauche et au plaisir. Gir . par l'incohérence aris:ocratique trouvent


Synon. = Avoir de l in linzion , régit à leur remède dansl'autorité d'un chef. Journ.
ou pour devant les noms ( le 2d est le meil. Polit. Freron n'aimait pas l'emploi de ces
leur ) et à devant les verbes : » Avoir de l'in- mors , et il s'en moquait tout 'en les em
clination aux armes ou pour les armes. Acud.ployant. » Tous ses vers sont détachés, dé
cousus , incoh : rens , pourmeservir d'un beau
» il a de l'inclination pour vous . » Avoir de
l'inclinarion à bien faire , à mal faire , à terme philosophique. Ann . Lit. » Idées dispa.
médire, etc. » L'inclination que j'ai toujout rares et in ohérentes , comme s'expriment nos
elie à révérer le mérite. Voit. Inclina
Inclina. sublimes Philosophes. Ibid.
tion , se prend quelquefois pour la persone INCOMBUSTIBLE , adj . [ Inkonbus-ti
ou la chose qu'on aime. » Cetre femme ese ble. I Qui ne se consume point au feu .”
l'inclinarion d'un tel . » La chasse est son Toile , mèche incombustible , telle que celle
in 'linarior. de l'asbeste.
D'INCLINATION , adv. Aimer d'inclina- INCOMMENSURABILITÉ , ou' Ixco >

tion. » Un homme que vous aimerez d'incli-, MENSUR ABILITÉ , s. f. INCOMMENSURABLE


nation. Mariv , » On loue dans les Arméniens ou INCOMENSURABLE , adj. [ Inkoninsura
au travail qu'ils bilité, rable : 3 € lon
leur aplication continuelle Edif. . Termes de Geoine
aiment d'inclination . Ler. L'Acid , ne trie . Ils se disent de deux quantités , qui n'ont
met pas cet adverbe : mais il est très -usité , point de comune mestre . » Le côté d'un
du moins dans le style simple. cârré , et sa diagonale sont incomensurables.
INCLUS , ÛSE , adj . INCLUSIVEMENT , » Leur incomensurabilité est démontrée.
adv. [ Inklu , klíze , ziveman : 2 du 2d et * INCOMMODANT , ANTE , adj. Qui
z du z lon. Ia dern. du 2d , et là 4° du ze incomode. » Ce sont gens bien incomodans.
muer. ] Inclus, est le participe du v. Inclure , Le Dict de Trév . le met sans remarque.
>

qui n'est plus d'usage. Enfermé dans... Le C'est un de ces mors qu'on dir , et qu'on
billet ci:inclus; la lettre ci- inclîs?, =S.f. n'écrit pas.
L'inclase, la lettre renfermée dans un paquet. INCOMMODÉ , Ée , ou INCOMODÉ ,
Inclusiveirent , en y comprenani, yÉE , adj. [ 4° é fer. Ion. au 2d. ) Malade. Il
compris. Il est oposé à exclusivement , qui se dit ou seul, ou avec régime. » Depuis
veut dire non compris, Depuis le is jus- quelque tems il est incomo.dě. » Elle est in
qu'au 30 inclusivement , c. à. d . y compris cmolée de la vûe , d'un brâs , d'une jambe.
le 30; -
: Pauvre , qui n'est pas 2.à sou aise. Mar
ÎNCOGNITO , adv . [ mouillez le g] chand incomoże. Trév. La Touchen'aprouve
Sans être conu . » Il a passé incagrito. Ce incomode en ce dernier sens qu'avec l'addi
terine italien est fort usité dansnotre Langue,' tion , dans ses afaires. L'Acad. ne le met
Vaugelas en parle comme d'un mot nouveau, aussi qu'avec cette addition. Voy. ACCOM .
Les Italiens, quivinrent avec Marie de Me- MODÉ .
dicis ( femme de Louis XIII ) l'avaient mis INCOMMODE , ou INCOMODE , adj.
sans doute à la mode. La Moche. Le Vayer INCOMODÉMENT, adv. INCOMODER , V. act.
ne le pouvait soufrir : Th . Corneille l'aprou- INCOMODITÉ , s. f. tr[ Inkomode ; déman ; dé,
e

yait fort ; et il est très bien établi depuis diré : 4€ e muet au 1 , é fer, au zd et au 3:
ong.tems, Boursaut a dir , rire incognita. incomodement, doit avoir l'acc . aigu sur
INC INC 447
l'e , quoique formé d'Incomode , dont l'e est INCOMPARABLE , adj. IMCOMPARA
>

muct.] Incomode , en parlant des choses , BLEMENT , adv. [ Inkonparable , rableman :


fâcheux, qui cause quelque peine. » Maison , 4€ dout . au 17,
i ose
e muer. ] Incomparable ,
.

à qui ou à quoi rien ne peut être comparé.


habit , chaleur , bruit , .veri incommode. ==
En parlant des persones, importun , qui est Incomparablemen! sans comparaison.
à charge. » Homme , femme incomo le ; d'une
Inco
Homme d'une sagesse, d'une piété incompa
société , d'une humeur in omode. rable . » Orateur incomparable. = Ironi
-

modément, avec incomodité. » Être logé , quement , c'est un homme incomparable ,


assis incomodément. dit.
Incomoder , causer on , quand quelqu'un a fait quelque so
de l'incomodité. » La moindre chose l'inco- tise peu comune. „ Elle est incompara
irole .» Je crains de vous incoin noder. » Il a blement plus vertucûse que sa compagne.
une toux qui l'incomode fort. » Ces arbres Cet adverbe est toujours suivi d'un adverbe
incomodeni la vue du Châreau . » La perce de de comparaison plus , moins , mieux , etc.
>

ce procês l'a fort incono lé , a fort inco- INCOMPATIBILITÉ , s. fém ,. INCOM


modé ses afaires. Voyez plus haut Inco- PATIBLE , adj. [ Inkonpatibilité, tible. ]
MODÉ. Incompatibilité est , 1 °. l'antipathie des hu
INCOMODITÉ , 1 °. La peine que caûse une meurs et des esprits . Il y a de l’in . on
chôs: incoinode. » C'est une grande incomo- patibilité entr'eux . = 2°. Impossibilité
diré que d'être mal logé. » Ilil y a dans cette de posséder deux charges , deux bénéfices qui
maison de grandes incomodités. -- L'incomo- ne peuvent ; suivant les lois , être réunis
diredu veni , du soleil , etc. = ..
2° Indispo- dans la même persone. » Il est obligé de
sition , mala.lie. » Les incomo.lités de l'âge , remeitre un de ces bénéfices pour calise d'in
de la vieillesse, » Etre sujet à des incomoditis. compatibilité. = Incoinpatible a ces deux
» Mon incomodite ne me permet pas de sortir sens : » homme , esprie , humeur incompari
pour vous aler voir. bles. » L'amour de Dieu et l'amour du monde
Rem. In omode , régit quelquefois le darif sont incompatibles .
( la prép. a . ) » Il est incommode à tout le REM . Incompatible a un sens relatif. Il
monile. Quand il est sans régime , il ne doit donc point s’employer au singulier
suit volontiers l'é substantit , mêine en vers . absolument et sansla prép . avec. Hume apèle
* Le chagrin me paraît une incomode chôse. la Religion Catholique une religion incom
patible . On pourrait demander avec qai ?
L'inversion est dûre : mais on peut passer Il devait donc ajouter : avec la Religion
cela dans une Comédie. Anglicane. Dans le premier sens d antipa
INCO MIIUNICABLE , adj . [ Inkomu- thie , incompatible s'emploie absolument.
>
niball?. ] Qui ne se peut comuniquer ; dont Dans le second au pluriel mêine , pour
>

on nepeut faire part. » Bien in omunicable. qu'il puisse être employé sans régime , il
» Droits , honeurs incomunicables. faut qu'on exprime les deux ternes de la
INCOMMUTABILITE , s. f. INCOMMU . relation , les deux choses qui ne peuvent
TABLE , adj. INCOMMUTABLEMENT , adv. compatir ensemble . L'Évangile et les
( Inkomulabilité , table tableman : 5 € spectacles sont incomparibles. * Fleuri dit :
moet aux 2 dern . ] Ce sont termes de Prati- » Ne tâchons-nous pas d'acorder avec l'É
que , qui se disent d'une possession , où l'on vangile plusieurs divertissemens que toute
>

ne peut être légitimement trouble. » L'inco- l'antiquité a jugés imcompatibles. ll devaic


mutabiliré de sa possession est prouvée . " ajouter , avec lui. Sa phrase signifie seule
Propriété , possesion ; possesseur , proprić- ment que ces divertissemens ne sont pas
taire incomutable. » Posséder incomutable. compatibles entr'eux.
mene.. = * l'Ab. des Fontaines a employé INCOMPÉTEMMENT , adv. INCOM
incoinutable en matière de literature. » Un PÉTENCE s. f. INCOMPÉTENT . ENTE ,
grand Écrivain a , pour ainsi dire , un style adj . { Inkonpéraman , pétance , ran , tante :
individuel et incomutable. Pluche l'em- .zº
g é fer. 4. br.. au zzer lon . aux autres . ]
ploie en Physique , er dit tantôt in 'ommuta- Ce sont termes des Pratique , qui expriment
hle , tantôt incommuable. » Ces métaux sont un détaue de compétence. » Cela aa cié iral ,
improductibles, incommuables et indestruc- er inco.npereminent jugé. » Faire juger l'in
ubics. competence. Jage incompéten .. Partic in
23
448 INC INC
competente. Incompétemment est resté comence
comence à paraître dans quelques écrits.
au Palais ; mais incompetence et incompétent M. Linguet s'en est servi : L’Acad. l'a ad
s'emploient dans les matières de sciences mis dans son Dictionaire.
et de littératûre. » Tout le monde s'érige INCONGRU , ỦE , adj . INCONGRUMENT ,
en juge et en censeur : il y en a beaucoup adv . InCONGRUITÉ , s.f. [ 2° lon . 3 ° lon.
d'incompétens , et leur incompétence est no- au 2d et au 3º. On écrivait autrefois incon.
coire pour tout autre que pour eux. gruement.] Termes de Gramzire. Ils se disent
INCOMPRÉHENSIBILITÉ , s. f. INCOM. d'une manière de parler qui pèche contre
PRÉHENSIBLE , adj . [ Inkompré-ancibilité ,ci. les règles de la syntaxe. » Discours incor
>

b !e. ] L'inconprehensibilité est l'état de ce gru , façon de parler incongrûe. » . Parler


qui est incompréhensible , qui ne peut être incongrûment. » Ce discoursest plein d'in
compris. » L'incomprehensibilité des mystè- congruités. Celui-ci se dit , au figuré ,
res. » Les voies de Dieu sont in compréhen- des faûtes contre le bon sens ou la bien
sibles. Style famil. » Cet homme est séance , soit dans le discours , soit dans la
incompréhensible ; on ne conçoit rien dans conduite. » Sa conduite et ses raisoncmens
son raisonemicnt , dans sa conduite , tant ils sont pleins d'incongruite's. » Il fait chaque
sont bisârres. jour quelque nouvelle incongruiré. » Ses
INCONCEVABLE , adj . [ 2º lon : ; et incongruite's le font mépriser. = Molière
dern..e muet , pénult. dout. ] Qui n'est pas fait dire à ses Précieuses : » Ces gens là sont
concevable. » Mystère incorgevable. » Chóse , tout-à- faic incongrus en galanterie. Trévour
i
nouvelle , conduite inconcevable.
>
» Cet mer, » Il fait toutes choses incongrumen ; et
homme est inconcev.uble , incompréhensible. l'admet pour le comique et le burlesque.
Il s'emploie ordinairement sans régi- INCONNU , ou INCONU , UE , adj . 1°.
me. Il peut pourtant régir le datif ; la Qui n'est point conu . » Homme incolu ;
prép . à. terres inconies . = S. m . Cette letere a été
O doux amusemens ! Ô charme inconcevable se
remi par un incont . = = 2° . Qui est peu
A ceux que du grand monde éblouit le calos. conu , ou qu'on regarde comme de peu de
Rouss . chose. » Elle s'est entêtée d'un incoru.
Il aime à suivre le subscantif : il peut pour- Rem . Inco.zu régit à , et coni la prép.de.
» In'ona à toute la terre : conu de tout le
tant quelqucfois le précéder. monde. » L'ennui qui dévôre les autres
Quelle inconcevable puissance
Fait fleurir sa gloire au dehors ! hommes > est inconni à ceux qui savent
Rouss . s'occuper par quelque lecture . Telén.
„ Une si inconcevable mal - adresse. J. J.
-

„ La Boussole étoit inconnue aux Anciens.


Rouss. Dans cette dernière phrase l’inver *
Quelques Auteurs lui ont fait régir
sion est un peu dûre. l'ablarif.
INCONCILIABLE , adj. Qui ne peut se L'hymen est inconnu de la pudique abeille.
concilier De Lille.
avec. Au avec.
plurielAu, singulier
les deux, termes
il exigedelalaprép
re-. » Ils veulent rester inconnus du Public. L'Ab.
lation étant exprimés ; certe préposition de- De Fontenzi. Sans régime , il suit tou
vient inutile. Voy. ume Rem . au mot
COMPATIBLE . » Cet abus était inconciliable In- jours le substantif.
INCONSÉQUENCE , s. fem . INCONSÉ
avec coute espèce de constitution . » Cesont QUENT , ENTE , adj . [ Inkonsekance ,
>
kan ,
des faits , des maximes inconciliables. On kante : 2° et 4 lon. 3. é fer. se e muer. )
>

sous -entend , entre eux , ;entre elles. Inconséquence , défaut deconséquence. Acad.
* INCONCLUANT , ANTE , adj. Qui Oposicion dans les diférentes conduites de
n'est pas concluant. » Cette objeccion est la vie. Trév. » Il y a de l'inconséquenie
inconcluante. Me. Portalis , Avocat. - Ce dans ses discours , dans sa conduite. =
conséquent , qui
mot n'est point dans les Dictionaires. Il se. parle
rait utile .
équent,
Inconsou agit contre sespas
qui n'est principes. » Il; est
INCONDUITE , s. fém . Défaut de con- inconséquent dans sa conduite , comme dans
duite. » Il s'est perdu par son inson :duite. ses propos. Ce mot d'inconséquence
.

= Ce mor ne s'est dii dabord que dans n'était pas apareinment fort usité du tems de
la conversation ; on n'osait pas l'écrire. Il Bossuet , car il demande permission de l'em
ployer.
INC INC 449
ployeľ. » C'est une marque de fausseté et thelemi des Martyrs.
d'inconséquence ( qu'on me permette ce mot) INCONSTAMMENT adv. INCONS
dans la doctrine. - Il n'a plus besoin de TANCE , s. fém . INCONSTANT , ANTE , adj. e
correctif; et il est assez à la mode. Il est vrai (Inkonstaman , tance , tan , tante : 3 “ br.
er
que les ocasions de l'employer deviènent tous au 14 , lon. aux trois autres. ] L'incons
les jours plus fréquentes , et en literatúre , tance est une facilité à changer d'opinion ,
er en morale. » C'est une inconséquence de de résolution , de sentiment de conduite .
>

croire un enfer , et de mener une vie déré- Inconstamment, avec inconstance .Inconstant ,
glée. Rich . Port. qui est sujet à changer. » Agir , se conduire
INCONSIDÉRATION , s. fém . InCON- inconstamment. » Rien n'est plus indigne
SIDÉRÉ ,ÉE , adj. INCONSIDÉRÉMENT , adv. d'un homme sage , que l'inconstance. »
[ Inkonsidéra-cion , ré , rée , réman
réman :: 4
4 ° é Homme , esprit inconstant. Femme incons
fer. so é fer. aussi aux trois derniers ] In- tante , » Inconstant dans ses résolutions. *
considération , légère imprudence , ou dans Le subst. et l'adject. se disent figurément ,
le discours , ou dans la conduite. Inconsi- des chôses sujètes à changer. » L'incons
.
1

déré , étourdi , imprudent. Inconsidérément, tance des vents , de la mer , des saisons , de
>

d'une manière inconsidérée. » Il y a en cela la fortune. » Tems incorstant. Saison in


de l'inconsidération » Parler avec inconside- constante, — L'adjectif suit ou précède.
rarior. -
Homme inconsidéré : persone » Les inconstantes étoiles . Télém . » L'in
inconsi lérée. » Discours inconsidére. Action , constante Renomée. Rouss. Son inconstant
conduite inconsidérée. » Se conduire', agir , hommage . L. Rac. Dans le style simple , il
parler inconsidérément . est mieux après ; dans le style soutenu , il
* INCONSISTANCE , s. fém . Inconsée est souvent mieux devant. Faible , in
quence. » Cette méthode ( raprochée de ses constante , légère , vol.ig ? , indiférente (syn .)
desseins) forme une inconsistance difficile à Une femme foible est celle à qui l'on re
concevoir . Hist . des Stuaris. » Une indo- proche une faûre , qui se la reproche à elle
fente et molle disposition .. : capable d'au- même , dont le cæur combae la raison , qui
tant d'inconsistances que la folie ou l'imbé- veut guérir , qui ne guérira jamais , ou qui
cilité . Ibid . C'est un anglicisme. Inconsis- ne guérira que bien card . Une femme in
tency or inconsistence. Quoique nous ayions constante est celle qui n'aime plus : une lé.
inconséquence , cependant inconsistance se- gère , celle qui déjà en aime un aître :une .

rait utile , soit pour varier , soit parce que volage , celle qui ne sait si elle aime , ni ce
le dernier est plus fort et plus énergique. qu'elle aime : une indiférente , celle qui
Dailleurs nous avons déjà consistance dans n'aime rien. La Bruy. » Les femmes accus
le sensoposé. sent les hommes d'être volages , et les hom
INCONSOLABLE > adj . INCONSOLA- mes disent qu'elles sont légères. Id. Voyez
BLEMENT , adv. [ 2' lon. 4 ° dout. au ier > LÉGER .
e muer. ] Inconsolable , qui ne se peut con- INCONTESTABLE, adj . INCONTESTA
soler . Inconsolablement > de manière à ne BLEMENT , adv. INCONTESTÉ , ée , adj . e

pouvoir être consolé, » Homme inconsolable. ' [ Inkontèstable , bleman , lèsté , ré-e : 32
e er
» Douleur , afliction inconsolable.. » Etre moy. 4 ° dout,. au i'r , é fer,. aux deux der
> >

afligé inconsolablement. niers. ) Incontestable , qui ne peut être con


Rem . 1 °. Inconsolable régit de ou sur. » testé. Incontestablement d'une manière ina
Toute l'Egypte parut inconsolable de cette contestable., Incontesté, qui n'est pas con
përre . Télém . i Amaury ... étoit sur- tout
testé. » Cela est incontisté ; mais n'est pas
inconsolable de la perte d'un tribut consic pour cela incontestable. Il n'est pas vrai ,
dérable , que les Fathimistes lui payoient. incontestablement. » Les preuves incontesia
Hist. de Saladin . » Il est inconsolable sur bles du déluge universel , sont en même
ceite mort. Acad. =- ? ' . On dit , des dozó tems pour tour homme instruit et physicien ,
leurs inconsolables ; mais on ne dit pas , une preûve incontestable de la vérité de la
des larm's inconsolables : c'est qu'on con- Religion . Les Hel. = Rousseau dit : un
sole la douleur ; on ne console pas les lar- juge incontestable ; mais contester ne régit
mes. * Tous les pauvres le pleuroient avec pas les persones : incontestable ne doit done
des larmes inconsolables. Vie de Dom Bar- point leur être apliqué , même en vers.
Tome 11. L11
450 INC INC
INCONTINENCE , s. fém . INCONTI- L'incorporation de, etc.
NENT , ENTE ,> adj . INCONTINENT , adv,. e
INCORRECTION , s. fém . [ Inkörès
[ Inkontinance >, nan , nante , nan : ? et 4 cion , en vers, cion : 2° lon.r forie z ' è moy.]
>

lon. se muer . ] Incontinence est le vice Défaut de correction . » Incorrections de


oposé à la continence. Incontinent , qui n'a style. Incorrections dans le dessein d'un ta
pas la vertu de continence. » Son inconti- bleau. = = On dit aussi , style , Écrivain ,
>

nence a été la caûse de sa perte. » C'est un dessein incórrect.. Je ne sais pas pourquoi
homme incontinent . L'adject. est moins les Dictionaires nele mettent pas.
usité que le substant . INCÓRRIGIBILITÉ , s . fém. INCÓRRI
INCONTINENT , adv. de tems. Aussi- tôt , GIBLE , adj . [ 2 ° lon . r force. Inkôrigibilite',
>

au même instant . » Dès qu'il eut reçu cet gible. ] Ils expriment le caractère de celui
avis , il partit incontinent. Bientôt : » qui ne veut pas, ou de ce qui ne peut pas
Trois heures soneront incontinent. se corriger.. i Il est incôrrig ble. » Il y a
Tout de suite. » Je vous parlerai incontie des défauts qui sont incórrig bles. » Son in .
nent après. SL'Auteur des Réflexions , côrrigibilité l'a faic abandoner de ses mai
etc. trouvait que c'était fort mal à propôs tres . Celui - ci ne se dit que des persones.
qu'on avait du dégout pour cet adverbe. Un ne dit point l’incorrigibilité d'un livre ,
d'une faûre d'impression .
Dans le Dict. Gran . on dit qu'il est vieux
et qu'on ne s'en sertguère plus. L'Acad. le INCORRUPTIBILITÉ , s. fém . Incor
mec sans remarque. On peut dire qu'il n'est RUPTIBLE , adj . INCORRUPTION s. fér .
> >

que de la conversation , et qu'il n'entre point [ Inkôrruptibilité , title , cion : 2° lon. ) Les
>

dans le beau style. deux premiers se disent de ce qui ne se peut


INCONVENIENT, s. m .[ Inkonvéni-an :
e
corrompre : le z ne se dit qu'en Physique,
2° et der . Ion. 3 é fer.) Ce qui survient de de ce qui ne se corrompt point. » Les subs
fâcheux dans quelque afaire ; ou ce qui ré tances spirituelles sont incôrrupribles. » L'in
sulte d'un parti qu'on prend. » Il est sur- côrruptibilité des corps glorieux. = Fig..
venu un inconvenient qu'on n'avait pas pré- Qui est incapable de se laisser corrompre.»
vu. » En voulant éviter un inconvénient , Juge, Magistrat incórruptible.» L'incorrupo
on tombe dans un aître. Il n'y a pas d'in- tibilité est la gloire d'un Magistrar.
convénient à cela . INCRÉDULE , adj. et subst. INCRÉDU
* INCONVICTION s. fém . INCON- LITĖ , s. fém . ( 2. é fer. ] Incrédule est celui
>

VAINCU ‫و‬, adj. Mots hasardés par M. Servan. qui ne croit que dificilement, ou qui refuse
» Il faut plaindre l'inconvaincu. » Ne dis- même de croire ce qui est croyable. L'in
tinguera-t-on jamais l'inconviction , qui doute crédulité est le vice de l'incrédule. » Esprit
cn examinant > de l'incrédulité ., qui nie incrédule . » Vous êtes bien incrédule,» Ir
-

sans examen ?? - On les a toujours distin- crédulité opiniâtre. Incrédute et incréo


guées , mais on a reproché , avec raison , dulité s'entendent sur-tout aujourd'hui,d'un
insidieusement de
à la seconde , de se parerccioli manque de foi divine. » L'incrédulité a fait
la première . = M.Cara avait dit au, de grands progrès. » On se fait gloire de
paravant , les inconvaincus. passer pour incrédule. » On parle beaucoup
INCORPORALITÉ , S. fém . INCORPO- des incrédules : quand ils étaient plus rares,
REL , ELLE , adj. Ils se disent de Dieu et on les apelait mécréans. » Les incrédules
des esprits qui n'ont point de corps. sont souvent très-crédules : c'est qu'ils ne
INCORPORATION , s. fém . INCORPO- sont pas incrédules par éfort de raison , mais
RER , v. act. [ Incorpora -cion , ré. ] Ils ex- par passion : ils croient ce qui, les acomode ,
priment , 1 °. En Chimie , l'action de méler et ne veulent pas croire ce qui contredit
ensemble quelques matières pour en faire leur penchant, quelquebien prouvé qu'il puisse
un corps qui ait quelque consistance. » L'in- être.
être. = Il faut bien distinguer l'incrédule
corporation de plusieurs drogues. » La cire de celui qui n'est pas crédule. Celui-ci ne
et les gommes s'incorporent facilement. = veut croire que sur de bones raisons ; l'au
2 °. Figurément , Joindre un corps inoral à tre refuise de croire , malgré les raisons les
un aútre . » Incorporer une Collégiale dans plus fortes , qu'il craint d'exaininer. =
le Chapitre de la Cathédrale ; un régiment Afficher l'incrédulité , c'est insulier à cette
dans un autre ; une terre au Domaine. x foule respectable de citoyens qui nous envi
INC INC 451
ronent; c'est faire le procès à cette multi- INCULQUER , v. act. [ Inkulké : dern .
tude de grands hommes , qui nous ont pre- é fer. ] Répéter souvent une chôse àà quel
cédés. MÄRIN : l'Homme Aimable. » Bien qu'un , afin de la graver dans son esprit. » Le
diferent de ceux qui afichent l'incredulité , peuple et les enfans ont besoin qu'on leur
et n'aprènent qu'à nier , je ne puis rien nier , inculque les vérités de la Religion.
rien adopter qu'avec uno pleine conviction . INCULTE , adj . Qui n'est point cultivé.
Le Phil . du Valais. » Terre inculte = Figurement. » Esprit
INCRÉÉ , Ée , adj. [ 15€ lon . 2 et 3° é inculte : maurs incultes : naturel inculte.
fer. ] Qui existe sans avoir été créć. » Dieu = * M. Retif a hasardé inculcûre. » Lisetre
avaiton delesbeaux
seul est l'être increé. On apèle le fils de Dieu où cheveux, malgré
avoic laissés.
l'inculture
Ce mot pour
la Sigesse incréée.
INCROYABLE, adj. [ In-kroa-iable : pé- rait être utile. Nous n'avons que defautde
nult. dour. ] Qui ne peut être cru , qui est cultûre pour le supléer , et c'est une péri
>

dificile à croire. Suivant l'Ab. Girard > il phrase. « L'inculture de l'esprit , du naturel,
difere de paradoxe , en ce que celui- ci re- sont la source de beaucoup d'erreurs et d'é
garde les opinions , et l'autre les évènemeizs. garemens. Il serait à souhaiter que l'usage
Oa raconte des chôses incroyables : on pro- adoptât ce mot.
pôse des paradoxes. On dit avec le
> Rem . Bourialvue aplique inculte aux per
verbe être impersonel : il est incroyable sones. » Le Prince n'étoit pas de ces Héros
combien , ou quel , etc. C'est un lacinisme incules , qui , de la bravoure , se font un
adopté par l'usage. » Il est incroyable con- droit d'ignorance pour tout le reste. On
bien cet homme fait de chôses. Acad. » Il voit aussi dans Trev. jeune homme inculte.
est incroyable quel est l'amour et le respect L'Acad. ne le dit que de l'esprit , des meurs ,
du naturel : on ne le dic point des per
que les chrétiens de cetre bourgade ont pour sones
le P. Bouche r. Let. Édis. .
Incroyable se dit souvent par exagération , INCURABILITÉ, s. f. INCURABLE , adj.
pour excessif, extraordinaire. » Joie ,plaisir , Ils expriment l'état de ce qui ne peut dire
douleur , mal , peine incroyable. guéri . » Mal incurable. Nalade incurable.
INCRUSTATION , s. fém . INCRUSTOR , » L'incurabilité d'une plaie . == Le subst..
V. act. [ Intrus- ta -cion , té'. ] Ils se diseno ne se dic point des persones.= Incurable , in
de l'aplication de quelque pièce de marbre, guérissable ( synon .) Le premier se dit du
etc. contre une murâille pour l'orner, » In- mal qui résiste à tous les remèdes ; le 2d ,
eruster un pilastre : Église incrustée de mar- de celui qui ne laisse aucun cspoir de salut.
bre. La Lande. » Une belle incrustation . » Le mal incurable est celui contre lequel
-
= Le subse. se dit aussi d'une croûte qui les éfores de l'Art ne peuvent rien ; la ma-.
se forme autour de quelques corps qui ont ladie inguérissable , celle contre laquelle la
séjourné dans l'eau . Nature et l'Art ne peuvent pas davantage.
INCULPABILITÉ , s. f. Inocence. État » Il n'y a poine de remède à l’un : il n'y
de celui qui n'est pas coupable , à qui l'on a pas de ressource contre l'autre. Rous.
atribue falassement quelque faûre. ( Mo: nou- Synon. ~ Fontenelle emploie ladj. au fig.
veau ). » Nous avons vu M. de... près de » Quand les Philosophes s'entêtent une fois
>

se voir englouti , au moment où son incul- d'un préjugé , ils sont plus incurables que
pabilitééroit devenue incontestable. Lingilet.. le peuple mêine ; parce qu'ils s'entêtent éga
-INCULPATION , s . fém . INCULPER ,
> lement, et du préjugé, et des fausses rai
v. act. [ Inculpa.cior , pé.
pe ] Ils expriment sons dont ils le soutiennent. L'Acad. dit aussi
l'action d'acribuer une faâce à quelqu'un. caractère , passion incurable . = Incura
On l'a mal-à-propôs inculpé . » 'Il s'est lavé ble n'a point de régime : l'on ne dit point
de cette inculpation. Ils ne se disaient dabord incurable à cous les remèdes , comme l'a dit
qu'au Palais : Ils ont ensuite passé dans le Voirîre. Bouh .
langage comun ; mais ils ne sontpas encôre INCURIE , s . fém . [ 3 € lon. te muer.
du beau style: Ondit mieux et plusélégam- Défaut de soin , négligence.'» Il a dérangé
ment acusacion acuser : mais il seinble ses afaires par son incurie. » , Macrin să
qu'inculper , inculpation sont plus énergi- bandona à la mollesse ; à lla crapule et à
ques. l'incurie , qui en est la suite. Depuis
L112
452 IN D IN D
quelque tems on dit insouciance à peu près avons indécis.. Dans le Dict. Gram. on
dans le même sens. Celui -ci,, est plus fran- condamne mal-à-propôs indécis apliqué aux
çais ; l'autre sent toujours un peu le pays persones. On veut qu'on dise , irrésolu, in
latin . certain . On a tort : l'Acad. admet , homme
INCURSION , s. f. [ Incur sion , en vers indecis , et les bons Auteurs se sont servis de
si on. ] Course de gens de guerre en pays cette locution.
énemi. » Les incursions des Barbâres dans les INDÉCISION , s. f. [ Indéci-zion , en
Gaules. Voy . IRRUPTION . vers zi-on : 2° é fer.] Indétermination i état
INDE , s. f. On dit tantôt l'Inde , tantôt d'un homme indécis. » Rester dans l'indéci-:
les Indes , plus souvent le dernier. Le P. Ta- sion. Son indécision ese caûse qu'on ne peut
chard , Missionaire des Indes , dit toujours finir avec lui.
l'Inde. INDÉCLINABLE , adj. Terme de Gra
* INDÉBROUILLABLE ,adj . Qui ne peut maire. Qui ne saurait être décliné. » Nom
erre débrouillé. Mor nouveau assez heureuse- indéclinable , est celui qui se joint à d'autres
mois en
ment, inventé, » Le cahộs politique le plus mots en toute sorte de
de câs , de genre , ec do
indébrouillable , celui de l'associatioa ger- nombre sansrien changer à sa terminaison.
manique. Linguet. INDÉCROTABLE , adj . Qui ne peut se
INDÉCEMMENT , adv. INDÉCENCE , décroter , se polir. Balzac a employece mot:
s. f. INDÉCENT , ENTE, adj. [ Indé-saman
>
e
il apèle un Pédant , animal indécrolable. Il
er
sance , san , sante : 2 é fer. 3€ br. au i ne se dit que dans le style figuré , comique ou
lon. aux autres. ] Ils se disent de ce qui est satirique.
contraire à la décence. » Agir , se comporter INDÉFECTIBILITÉ , S. f. INDÉFECTI
indécemment ; avec indécence. » Parole BLE , adj. Ils ne se disent que de l'Église ,
action ,postúre indécente. » Il y a del'indé qui nepeutfaillir ,, errer.» L'Église est indé
cence é , ou il est indécent à un hommegrâve fectible ; l'indéfectibilité de l'Église.
de dire , de fuire , etc. M. l'Ab. Trublet, par- INDÉFENDU , ûe , adj . [ Indéfandu ,
>

lant des mauvais


pis encore plaisans
, lorsqu'en , dit :la« natûre
forçant C'est bien dú -e : 2°neé défend
on persone fer. 3 ° ,lon.
ne 4protège.
lop. au » 2d. ] Que
Princesse
viole les bienséances de son état , joignant indéfendue. Tréy. met ce moc: l'Acad . ne le
ainsi l'indécence au ridicule . Ess. de Mor, et met point. Il érait hors d'usage : on reco
de Litt. = Indécences , au plur . choses in mence à s'en servir. L'Ab . Velly l’emploie
décentes. » Les derniers ( ouvrages de V... ) substantivement. » Protèger les veuves , les
sont si remplis d'indécences et de blasphêmes, orphelins, les indefendus. H. de Fr.
qu'en déshonorant ses talens et sa vieillesse , INDÉFINI, IE , adj. INDÉFINIMENT
il ne mérite , malgré sa haute réputation adv. ( Indefini , ni e , nimen : 2" é fer. 4
littéraire, que l'indignation des gens sensés. lon. au 2d. ) Indéfini , est ce dont on ne peut
Le Phil . du Valais . déterminer les bornes. Indefiniment , d'une
INDÉCHIFRABLE , adj. Quine se peut manière indéfinie. » Tems , nombre indéfini,
lire , déchifrer , deviner. » Chifre indéchi- espace indefini. Ligne indéfinie. » Pretérit
>

frable. » Lettre indéchifrable. Fig. Hom- indéfini. Voy. PRETÉRIT. Article indéfini..
me indéchifrable : » Sa conduite est indé hi- Voy. ARTICLE . » Promettre indéfiniment ,
frable , impénétrable. = Obscur , embrouillé.. sans rien marquer de précis.
>>
Passages d'un Auteur indéchifrables à tous INDÉFINISSABLE , adj. [ 2° é fer. pénult.
les Comentateurs . dout . ) Qu'on ne saurait définir. Il ne se dit
e

INDÉCIS , ise , adj. [ Indéci, cize : 2° é que des persones, » Un caracière , un homme
3 lon. au 2d.) En parlant des choses , indéfinissable. * Les Gascons disent indefi
fer. z'
qui n'est pas décidé. » Ce point ese demeuré urbie. e

indécis : question indécise. = = En parlant INDÉLÉBILE , adj . ( 2 ec zº é fer. ] Qui


>

des persones , irrésolu , qui a de la peine à se ne peut ê re éfacé. On dit dans le Dict. Gram .
déterminer. » Il est indécis; ou , qui ne s'est que ce mot est inusité et inutile , et que nous
pas encôre déterminé : il est encore indécis. avons pour le même sens ineffaçable. Le
M. Bastide a dit ind?cidé, pour in lécis. Rih. Pore. le met sans remarque. Trév.Sacetrele
» Qui laisse la question indécidée. Ce mot Dict. de l'Acad. l'admettent pour las
n'est ni usité , ni nécessaire , puisque nous meas ; caractère indélébile. Richelet le dit au
IND I N D 453
figuré du Pédantisme. La Touche le met au Aspirer à l'indépendance, » Tous les hommes
nombre des mots nouveaux , dont on peut se aspirent à l'ir lépendance ; mais cet heureux
servir sans scrupule . Plusieurs Auteurs esti état , qui est le but et la fin de leurs desirs ,
mables l'ont employé . » Leibnitz se dépouil- est celui, dont ils jouissent le moins. D'Agues
loit avec elles ( les femmes) du caractère de seau .
savant et de philosophe , caractèrecependant L'instant , qui fic les Rois , fit leur indépendance.
intélébile . FONTEN. » On ne corrige point P. Marion. Cromvel.
le naturel... Mais quel cil assez fin démêlera » Indépendamment de tout cela , de ce qui
ce naturel indélebile . MARM . peut en arriver ,
C'est de la Nation le vice indélébile. Rem. 1 °. L'Ab . des Fontaines écrivait tou
jours indépendemment contre l'usage et l'ana
Bret .
M. Moreau s'en est aussi servi : on le croûve logie , puisqu'on écrit indépendanı, indépen
dans l’Ann. Lit. et ailleurs. » Ces organes dance , et non pas independence , indépen
n'ont jamais manqué aux besoins des ani- dent. Certe ortographe est dans plusieurs
maux , et ils sont indolébiles comme leurs livres , ou par le goût, ou l'inatention des
instincts . St Pierre. Cet adjectif ne me pa . Auteurs ou par l'inadvertance des Imprimeurs.
rait pas propre avec le mot organes. Dirait- = 2 ° . Indépendamment, ne s'emploie point
on des organes , des instincts ineffables ? absolument
absolument régime, » Lá Posiérité
et sans régime.
- Ce mor n'est usité que chez les Savans : d’Adam jouïtindépendammene ( l'Auteur veut
dans le langage comun , on dit inéfaçable.* dire , duns l'indépendance ), et paisiblement
>

M. Linguet a employé indélébilité. » Depuis de la terre , qui lui avoit été donnée. Anon.
que le mariage a acquis l'indelebilité majes 3º. Dans l'Ann . Lit. on emploie indé
tueúse, atachée au caractère de Sacrement. pendaminent dans le sens de , à pari , excepté. >

Les critiques de cet illustre Écrivain diront » Indépendamment des erreurs, que j'ai re
que le mot est impropre, et que l'Auteur ne marqué ( remarquées ) dans cette traduction ,
sait pas son catéchisme. Comme on ne dit pas elle n'est point sans mérite du côté du style.
éfacer, mais dissoudre un mariage , indissolu- Indépendamment de veut dire outre : que dans
bilité aurait mieux, convenu que Indélébilité. cette phrase on mette outre à la place, et elle >

Celui-ci , ne serait bon que pour les Sacre- n'aura pas de sens. Il falait dire. » A part les
2

mens , qui impriment un caractère ; le Bapt. erreurs que j'ai remarquées , etc.
la Confirm . et l'Ordre. 4 °. Indépendant , n'a pas toute l'étendue du
.

INDÉLIBÉRÉ , ÉE , adj. [ 2° , 4 et s' é sens et de l'emploi du v. dépendre. On dir ,


fer. ] Il se dit d'une action , d'un moûvement cela ne dépend pas de moi , mais on ne dit
sur lequel on n'a pas délibéré ni réfléchi, » pas cela est indépendant de moi . » Des crimes
Acte , moûvementinvolontaire et indélibéré. involontaires et des malheurs indépendans de
INDEMNISER , v. act. INDEMNITÉ , s. f. celui , qui en est acablé. Marm . L'Auteur
Pron. non pas Indânizé, nisé , comme on veut dire , qu'il ne dépend pas de lui d'éviter;
le
Je marque dans le Dict. Gram , mais comme mais il s'exprime mal , à mon avis.
s'ils étaient écrits Inda -me -nizé , nité , l'e INDESTRUCTIBILITÉ s. f. INDES
ajouté à l'm très-bref. ] Dédomager. Dédo- TRUCTIBLE , adj . [ zº è moy. ] Ilsexpriment
magement. » Indemniser un Marchand des la qualité de ce qui ne peut être détruit. »
pertes,qu'il a soufertes. » S'indemniser d'une L'essence des choses esi indestructible. »
perte sur un aûtre article. » Il demande une L'indestructibilité de , etc. » Rien de plus
indemnité. charmant en Physique , dit ironiquement
INDÉPENDAMMENT , adv. INDÉPEN- l’Auteur des Helviennes , que ces petits êtres
DANCE , s . f. INDÉPENDANT , ANTE , adj. ( lesmolécules organiques , toujours vivans ;
>
e
[ Indepandaman , dance , dan e
> dante : 2 é toujours indestructibles et toujours actifs.
fer. 3 et 4 lon . excepté la 4 du i " , se ee INDÉTERMINATION , s. f. INDÉTER :
er

muet au 2d et au dern. ] Indépendant, qui ne MINÉ, ÉE , adj . INDÉTERMINÉMENT , adv, e


dépend de persone. Independance , état de [ Indetermina -cion , ne', née , néman : 2 é fer,
е
>

celui qui est indépendant. Indépendaminent Ž ' ê ouve qe é fer, alix 3 dern. ] Iniéterminé ,
d'une manière indépendante, » Il est indépen- i . En parlant des choses , indetini, qui n'est
dant ; esprit indépendant. » Indépendant des pas déterminé. » Espace , tems , pombre indé
évènemens. » Vivre dans l'indépendance, » . terminé. 2. En parlant des persones
IND IN D
454
Irrésolu. » Il est encôre indéterminé là - dessus.
style familier. Pour le discours soutenu , OR
Indétermination a raport au 2d sens , die inefable ; et quelquefois inenarrable.
irrésolution. » Il est encore dans l'indetermi- Le P. Charlevoix dit , une consolation indi
nation . Indeterminement , est relatif au cible ; et Rollin , des tourmens indicibles .
1'
er sens : d'une manière indéterminée , et sans Peu d’Auteurs ont employé ce mot. On le
rien spécifier. » Il lui a 'promis beaucoup de dit souvent , onNne l'écrit guère.
chôses , mais indéterminément. Indeter- INDICTIO , 's. f. [ Indik -cion . ] Convo
miné suit toujours le substantif. cation d'une grande assemblée pour un tel
INDÉVOT, OTE , adj . et subst. Inde- jour. Il a raport au 2d sens d'indiquer , com
>
VOTEMENT , adv. InDÉVOTION , s. f. [ In- me Indication au r' '. » L'indiction d'ex
dévo , vote , teman , vo-cion : 2° é fer . 4e Concile. » La Bulle de l'indiction.
e

muet au 2d et au zº ] Richelet écrit Indeyoe INDIENNE , ou INDIÈNE , s. f. [ In-did


sans accent, et il y en a plusieurs , en 'éfet, ne : °2 è moy . 3°& e muer. ] Toile peinte , ainsi
qui 'prononcent devot , indevot avec un é nomée de ce qu'elles le sont à l'imnication de
muer : mais c'est une prononciation gascone . celles qui vienent des Indes. » Une belle in
Ces mors expriment un défaut de dévo- diène. Une robe d'Indiene,
tion . » Il est indévoi ; elle est fort indévote : INDIFFÉREMMENT , adv. INDIFFÉ
» C'est un indévot , une indévote : » Prier RENCE , s. f: INDIFFÉRENT , ENTE , adj.
>
indévotement, se tenir indévotement dans le ( Indiféraman , rance , ran , rante : " lon.
>
er
Lieu Saint,» Son indévotion scandalise tout le 3° é fer. 4 br. au ?" , lon. aux autres . ) Indi
e
>

monde. férent , en parlant deschoses, c'est , 1 . Qui .

INDEX , s. m. [ Indekce : 2° èmoy. l’emuec peut se faire également bien de diferentes


surajouté très-braf.] rº. La Table d'un Livre manières. En ce sens, il s'emploie ordinaire
Latin. On dit Table , pour les Lan ment avec le v . être impersonel, et régit la
des Lan..
livresdes
les livres
gues modernes . 2. Le doigt de la main , datif des noms , et de avec l'infinitif, ou que
le plus proche du =pouce , ainsi nomé parce avec le subjonctif pour les verbes . » Ilest
qu'il sert , quand on l'étend tong seul à indi- indiferent qu'on prène ce chemin ou l'aútre.
quer , à montrer ce qu'on veut faire aperce- » Il lui est indiferent de suriir ou de rester ,
voir , etc. On dit adjectivement le doigi index que vous l'aprouviez ou que vous le blâmiez.
>
ou substantivement l'index. Il n'a point Ce deux dernières phrases apartienent au n “,
de pluriel. M. Thouvenel dit indexes. ' » II 2° . Voy . plus bâs. On le
lo dit aussi sans
place la baguette sur les doigts indexes. Je régime. » Tous les chemins sont indiférens ;
crois qu'il faut dire sur les index ou les deux ou avec le seul régime du darif. » Tous les »

partis que vous proposez lui sont indiferens.


index . Actions indiférentes , qui d'elles-mêmes
INDICATIF ,, IVE , adj . INDICATION ,
s : f. [ Indi kuti f , tive , Indi kaci on ] Indi cati f , ne sont ni bones , ni mauvaises . » Nous par
qui indique ; Indication , action par laquelle lions de chôses indiferentes, qui n'intéressent
on indique. » Symptônie indicatif d'une crise. persone , qui ne sont de nulle conséquence.
>

» Sur votre indication , je me suis adressé à ... F2°. Qui touche peu , qui n'intéresse
» C'est une indication d'un abscês , etc , guère . » Tout cela m'est indiférent, )» Cet
Indicarif , s . m . Le 1' mode des verbes , qui homme-là lui est fort indiferent. = 3 °. En
est une manière d'exprimer l'action avec parlant des persones, qui n'a pas plus de pena
l'afirmation simple , j'aime , j'aimais , j'ai chant pour une chose que pour une autre.
» Il est indiferent pour tout, à tout, » Le
aimé , j'ai
INDI , s .i m
CEmeri , etc.
. Signe aparent et proba-
>
Peuple indiférent à la fortune de son vizir ,
ble d'une chose. » Violent , puissant ou fai-, s'irrita au récit des cruautés exercées par
> les
ble , léger indiee. » J'en ai de grands indices. chrétiens. MARIN . Hist. de Saladin. » Ce
» On ne condamne point un homme sur de n'est plus le cas de demeurer indiférent : il
simples indices. » Plusieurs autres indices fuat prendre un parti. Seguud lui fair
font voir que les portes ( de Rome ) écoient à régir à devant l'infinitif. Pour confondre
peu prèsoùelles sont actuellement.La Lande. leur froideur indiferente à écouter et à croire
* INDICIBLE , adj . Qu'on ne saurait expri. à sá parole. Ce régime est peu usité.
mer. » Joie , douleur , plaisir indicible. If 4 °. Qui n'a d'arachement à rien , qui n'est
est peu d'usage hors de ces phrases. Il est du couché de rien. Il est d'une humeur indife
IN D IND 455
rente. » Il regarde tout d'un æail , d'un air, digérer. Indigestion , 'mauvaise digestion.
d'un esprit indiférent = $ . S.S. m. pl. » Il Viande indigèste.» Causer ; avoir , sentirdes
>

n'y a que les indiférens, qui puissent juger indigèstions. » Ce mal provient d'indigès
sainement : les amis et les énemis sont égale- tion . Indigèste ,> se dit >, au figuré , des
ment suspects. ouvrages mal conçus , sans ordre et sans
Indifér a raport
au nº:
encee indiférente. 3,47 4 ° : état nettere. » Cerérer
ouvra ge ( qu'une
le Dict.compil
de Bayle
d'une person » L'indiférence à le bien consid , n'est arion)
poarles biens de ce monde. » Il a une grande indigèste , où l'on troûve dix articles inutiles
indiférence pour l'éclat , la magnificence. » avant d'en rencontrer un intéressant. Sabat .
Vivre dans l indiférence , sans aucun vif ata- Trois siècles.
chement. Indiférence , Insensibilité , INDIGNATION , s. f. INDIGNEB , vv .
(synon.) La première est à l'âme ce que la act. [ Inlig -na - cion , né : mouillez le 8 . ]
tranquillité est au corps ; et la léthargie est L'indignation est une colère que done und
au corps ce que l'insensibilité est à l'âme. chốse indigne , injuste , contraire à la rai
L'indiférence détruisant les passions , ou son , à la verth. Indigner , c'est exciter l'in
plutôt naissant de leur non -existence , fait dignation. » La prospérité des Méchans done
l'indignation . » On ne peut la voir sans
que la raison sans rivales exerce plus libre de l'indignation.
nient son empire : l'insensibilité',' détruisant indignation. » Elle nous indigne , on en est
l'homme lui-même , en fait un étre sauvage indigne'. Cette action a indigné tout le
er isolé , qui a rompu les liens, qui l'ara- monde contre lui
monde contre lui = S'indigner , concevoir .
chaient au reste de l'Univers. » L'indiférence de l'indignation. » L'auditeur s'indigne con
fait des sages e, t l'insensibilité fait des mons- tre le Prédicateur , qui ne fait pas ce qu'il
tres. Encycl. Beauzée , Syn . dit. Le P. Gaichie's. Il régie de ei l'infinitif.
Indiféremment , avec indiférence , avec » Il s'indigne de voir les injustices des hom
froideur. » Il fut reçu fort indiféremment. » mes. Erre indigné a le même regime , et il
Il reçoit tout indiféremment. Sans dis- régit aussi que avec le subjonctif. il est
tinction.» Je mange de tout indiféremment. indigne d'aprendre cette méchanceté. » Je
» La diférence des conditions ne prouve rien suis indigné que vous ayiez manqué à votre
contre lesrègles générales ( de sainteté ) pres- parole. Rem. Que le régime de l'infinitif
crites indiféremment à tous. Segaud . s'emploie quand le verbe régi se raporte au
IŅDIGENCE , s. f. INDIGENT, ENTE , sujet de la phrase , et le régime du subjonctif,
>

adj. [ Indijance , jar , jante : 1" et 3° lon. quand il ne s'y raporte pas. » Les Anciens se
qe muet ) Indigence, grande paûvreté. In- sont indignés de voir cette jeunesse inconsidé
digent , paủvre , nécessiteux. » 'll est tombé rée préten dre leur doner des leçons. Linguet.
royaum
dans l'indigence. » Il faut assister ceux qui » Les vill
es , les es , tout meurt
sont indigens. Voy . BESOIN . tout a son tombeau.... Er l'Homme s'indigne
Le riche , qui tarit les pleurs de l'indigent , d'être mortel ! Jér. Dél.
Au plus haut intérêt a placé son argent. INDIGNE , adj. INDIGNEMENT , ady .
Barthe.. INDIGNITÉ , S. f. ( Indig - ne ,> neman ,2 nité :
e
Rem. Indigent , s'emploie sans régime. mouillez le ş ; 3 ° e muet aux 2 25. [Indigne. ers

Rousseau lui donant le sens , de , qui a besoin ,


1°. En parlant des persones , qui n'est pas
lui done le même régime, la prép. de. Le digne , qui ne mérite pas. » Il est indigne de
vieux Saturne , dit -il : cette faveur , indigne de voir la lumière du
Donna la terre , indigente d'apui , jour. S. m . ( St. famil.) C'est un indigne.
Agouverner à des Dieux comme lui. Allég. 2°. En parlant des choses ; qui ne con
0

INDIGENE , subst. m. er f. Il se dit des vient pas au rang , au caractère. » Cela est
naturels d'un pays. » C'est un indigène , une indigne d'un honêre homme , d'un homme
indigène ; les indigènes. Ce mot n'est usité de qualité. = 3. Condamnable. Il se dit
que parmi les savans.= Adj. Plante indi- alors sans régime. » Traitement indigne ,
gène par oposition à plante exotique. action indigne.
INDIGESTE , adj. INDIGÈSTICN , s. f. REM . Indigne , se prend toujours en mau
[ 3* èé moy. dans le ad le a le son , qui lui vaise part. On est indigne du bien et non pas
est naturel , et non pas celui du c , iion et du mal. Pour signifier donc que quelqu'un
von pas cion. ) Indigèste , qui est dificile à ne meritait pas les malheurs qu'il essuie ‫ر‬, on
456 IN D IND
ne doit pas dire qu'il en était indigne. Ainsitement, niindirectement.
Racine a employé une expression impropre , INDISCIPLINABLE , adj . INDISCIPLI
quand il a dit dans Les Frères Enemis : NÉ , Ée , adj . INDISCIPLINE >, s. f. Indici
Ménécée , en un mor , digne frère d'Hémon , plinable , né, ne -e , ne : 5 dout. au ?". é
>

Et trop indigne aussi d'être fils de Créon. fer. au 2d er ze , e muet au dern. ] Le 1‫ دمع‬se
M. De Wailly fait la même remarque d'après dit de ce qui n'estpas capable d'être disci
l'Auteur des Réflexions. On dit , il est indi- pliné; le 2d de ce qui ne l'est pas. » Enfant
gne de vos bontés , de pardon ;mais on ne
> indisciplinable ; troupe indisciplinée.
dirait pas bien , il est indigne de punition , Indiscipline, manque de discipline. » L'indis
de mort; il faut dire : il ne mérite pas d'être cipliredes troupes. — Ce dernier est fort
puni , de mourir. ** M. l'Ab . Royou , par nouveau : mais il est assez bien érabli.
>

distraction , a employé indigne pour inca- INDISCRET , ÈTE , adj. INDISCRÈTE


pable , ou il a transposé l'aplication de cet MENT , adv. INDISCRÉTION , s. f. [ Indis
>

adjectif, » Je suis indigne de ces lâches ména- kré , brèrere , krèteman , kré - cion , en vers
e

gemens. Journ . de Mons. Il veut dire qu'il ci-on : 15€ lon. 3 ° હેè moy. aux 3 premiers , é.
n'en est pas capable , ou qu'ils sont indignes fer. au dern ,,- L'Acad. écrit' Indiscréte er
de lui. ment avec l'acc. aigu sur le 1e; mais cet e
INDIGNEMENT , a raport au 3e sens d'Indi. est moyen et non pas fermé : l'acc. grâve lui
>

gne.» On l'a traité indignement. » S'acquiser convient donc mieux. ] L'indiscrétion , est un
deson emploi indignement. manque de discrétion , de prudence. Indis
INDIGNITÉ , qualité de ce qui est indigne. crer est celui qui en manque. Indiscrètement,
» Il fut exclus de cette charge à caûse de son imprudemment , d'une manière indiscrère. »
indignité , de l'inligniré de sa persone , de sa Homme fort indiscrèt ; femme in liscrète. »
profession. = Enormité. » L'indignité de Zèle indiscrèt ; action , parole indiscrère ;
cette action à révolté cout le monde. = prière , demande indiscrèie.
Outrage, afront. » C'estune indignité; trai- Un éclat indiscret ne fait qu'aliéner
ter avec indignité. Il n'a de pluriel que - Un caur , que la douceur auroit på ramener.
dans ce dernier sens. » Il a soufert 'mille indi La Chaussie.
gnités de votre part. --Hors de- là , on dit » Il ou elle aa beaucoup d'indiscrétion. » Je
à plusieurs comme à un seul, votre indignité ne le croyais pas capable d'une si grande
et non pas vos indignités. l indiscrétion. » Il parle inliscrètement. » Il en
· INDIQUER , v. act. [ Indiké : 1re on . a usé bien in discrètement. Ils se disent quel
dern . e' fer,] 1°. Montrer à quelqu'un ce qu'il quefois de celui , de celle , quine garde aucun
>

cherche , ou qui peut lui être utile. » Inti- secret ; et les exemples cirés , du moins plu
quez-moi la demeure de , etc.» Je lui ai indi- sieurs
3
peuvent avoir ce sens. Il s'emploie ,
surtout alors substantivement : » C'est un
que un bon Médecin . = 2°. Marquer , en
parlant d'une Assemblée. Indiquer la Session indiscret.
d'un Concile. Indiquer une Assemblée à un
er
Rem. Quand on parle du vice , on le met
tel jour . = Indication a raport au i sens toujours au singulier . On die de plusieurs ou
et Indiction au 2d . à plusieurs , leur indiscrétior , votre indis
INDIRECT , ÉCTE , adj . INDIRECTE- crétion est bien grande ; et non pas leurs
re
MENT , adv. [ Indiret , rekre , rèktemi : 1 indiscrétions , vos in liscrétions sone bien
e
>
e
> >

lon . 3 è inoy. 4° emuer. ) Indirect, qui n'est grindes.On ne l'e met au pluriel , que quand
dis
pas direct. On ne l'emploie point au propre. on parle des éfets de ce vice, des actions,
On dir , au figuré , louanges indirecies , do- paroles indiscrètes. » On n'a vu que trop de
nées adroirement, et sans qu'il paraisse qu'on ces malheureûses entretenir l'audience des
a intention de louer . = Vues indirectes , indiscrétions de leur vie. Parra . Dans cet
desseins intéressés , que l'on cache sous l'apa- emploi , il se dit aussi au singulier. » Co.
rence dequelque autre dessein. Moyens indi- mettre une indiscrétion.
Tects , voies indirectes , mauvais moyens INDISPENSABLE , adj, INDISPENSABLE
employés pour parvenir à ses fins. MENT , adv . [ Indispansable , bleman: ;*lon.
INDIRECTEMENT , d'une manière indi- 4€ dout. au i e
:semuet. ) Indispensable
recte. » Ce qu'il a dit à M.de.... s'adressait dont on ne peut se dispenser. Indispensable..
indirectement à moi.» Ilnel'assistenti direc- ment ,nécessairement,parune loi, un devoir
indiſpenſables.
IND IN D 452
indispensable. » Loi , devoir , engagement , On dit indisposer contre. == Indisposé , lé
afaire indispensable. » Il y est indispensable- gèrement malade. » Il est un peu indisposé..
ment engagé . Indisposition , incomodité légère. » Ce
Rem . Indispensable est très-bon ; mais il n'est pas une maladie, ce n'est qu'une indis
n'en est pas de même de dispensable , dont position. = Disposicion peu favorable à
s'est servi M. Le Maitre . Nous pensons quelqu'un . » Tout le monde est dans une
qu'indispensable ne doit se dire quedeschôn grande indisposition contre lui. Dans le
ses , dont on ne peut être dispensé. Quelques langage de la Religion , on dit , défaut de
>

Auteurs modernes l'ont faic synonyme de ne disposition , en parlant de l'état de la cons


cessaire , et lui ont doné toute l'étendûe de cience : on ne dit pas ( du moins aujourd'hui) .
la signification de cet adjectif. L'Abé Sabatier indisposition , comme a die Bossuet, » S'il
parle des principes les plus indispensables ; arrivoit que quelqu'un doucâtde sa justifica
mais quoique les principes puissent être regar. tion , à caûse de son indisposition , etc. Hist.
>

dés comme des lois, on ne dirait pas , être des Variat.


dispensé , ou se dispenser d'un principe ; on INDISPUTABLE ,adj. qui ne peut êtredign
ne doit donc pas dire qu'un principe soit in- puté. Il est peu usité hors de la conversation,
dispensable. Le même Auteur avait dic > L'Acad. ne le mer point. Rouss. l'a employé
qualités indispensables à un bou ouvrage. dans une de ses Odes.
Outre l'impropriété du mot, il y avait l'ir- De ces Dieux , fantômes charmans ,
régularité du régime. On a ' corrigé du De votre verve poétique
moins cette faute dans l’errata , en mettant Indisputables élémens.
+
pour , au lieu d'à. M. Moreau dit aussi . INDISSOLUBILITÉ, s . f.InDISSOLUBLE ,
» Ces détails nous sont indispensables. adj. IndISSOLUBLEMENT, adv . [ sº eiuct au
Dans l’Ann . Litt. on dit : jamais les conseils 2d et au 4 ° : luble , lublem in. ] Ils expriment
( donés aux Auteurs ) ne furent plus indispen- la qualité de ce qui ne peut se dissoudre, ou
sables. J'avoûe que j'aimerais mieux dire être dissous. Le subst. ec l'adj , se disent au
plus né :essaires. Cependant j'ai dit moi-mê- propre et au figuré. L'adverbene
, se dit qu'au
me , par déférence , 'il est vrai , dans le Pros- figuré. » L'indissolubilité de l'or dans l'eau ,
pectus de ce Dictionaire , qu'il n'est point de forte. » L'indissolubilité du mariage. » L'ar.
Langue , à laquelle le secours de la critique gent est indissoluble dans l'eau régale. » Le
soit plus indispensable que la Langue Fran- mariage est indissoluble parmi les Chrétiens.
çaise. Je persiste à croire que le mot est im- » Atachement , union indissoluble. - » Ils
propre , et qu'il faut dire , plus nécessaire. Il sont unis indissolublement.
me paraîc que ce mot est en faveur depuis INDISTINCT INCTE adj . INDIS, >

plusie l'apliquent TINCTEMENT , adv. [ Indis-reint


quelque temps , mais que plusieurs - e
, teik--te ,
å tori et à travers , er en font une selle à tous teink - teman : 3 € lon. 4° e muer. ] Qui n'est
chevaux. Cet adjectif aime à suivre le pas bien distinct. Il ne se dit que des sons et
nom qu'il modifie. En vers pourtant , et dans des idées. » On n'entendoit que des voix con
laprose poétique ou oratoire, il peut être fuses etindistinctes.»Je n'en ai qu'uneidée
placé régulièrement et élégamment devant : confuse et indistincte . = Indistinctement,
l'indispensable loi du crépås. 1 °. D'une manière indiscincte , » Prononcer
INDISPOSER , v . act. INDISPOSÉ , ÉE , indistinctement. 2°. Confusément. » On ne
adj. INDISPOSITION , s. f. [ Indispoze, zé, zé- peut voir ces objets qu'indistinctement. ==
e

? ,'zi-cion : 4® é fer.
>

:
aux 3 prem .devant le . Sans distinction , sans faire aucuve difé
muet, 10 est long : il indispôse , indispåsera.] rence de l'un à l'allure. » On reçut indistinc
Le verbe se dit de l'âme ; l'adj. du corps ; le tement les parens et les étrangers. » Il médic
substantif , de l'un et de l'adcre. Indisposer , indistinctement des amis et des énemis.
c'est aliéner , fâcher , mettre dans une dispo- INDIVIDU ,s.m.INDIVIDUEL, ELLE,adj.
sition peu favorable. » Vous l'avez indisposé INDIVIDUELLEMENT, adv. I sº è moy:: 61.

contre moi. M. Barthe dit , s'indisposer. muet aux dern . du-el , èle , eleman. ) In
J'ai su m'indisposer Mine. de Nozan. dividu se dit de chaque être organisé , soit
Ainsi l'on dirait : vous vous êtes indispose' vos animal , soit végétal , par raport à l'espèce
protecteurs : il s'est indisposé son meilleur dont il fait partie .» Chaque individu.
ami. Assurément ce régime est contre l'usage. En style plaisant , on dit ,avoir soin de son
Tome II. M mm
458 IND IND
individu ; conserver son individu . In- Le Nég ?igent craint l'aplication : il n'aime
dividuel, qui a raport à l'individu. » Qua- que la dissipation. Le Paresseux craint l'ac
lité , diférence individuelle. = Individuelle- tion : il n'aime rien tant que le repôs. Le
ment , d'une manière individuelle.. »» Pierre Faine'anı craint
Fainéant craintle travail ::
le travailil n'aime que l'oi
est individuell
l'est emententdiférent
pas spécifiquem . — de Paul, et ne siveté .... L'In.lolence
>

L'adj. et l'aly . source dans une semble, dans


sorte d'apathie prendre sa
l'indi
sont des termes didactiques. férence : la Nonchalance , dans la froideur du
e

INDIVIS , ISE , adj. [ Indivis', vi-ze : 2° tempérament; la Negligence , dans la légè


br. ; º lon, an 2d. ] Qui n'est point divisć. » reté de l'esprit ; la Paresse , dans une grande
Les trois Rois >, frères de Charibert , étoient mollesse ; la Fainéantise , dans la lâcheté de
convenus que la ville de Paris resteroit indivise l'âme , etc. Roxb. Synon . * La Rue dit , l'in-.
entre eux . Moreau , Cer adjectif est surtout dolence aux afaires , indolent aux injúres.
On le disait aitrefois pour insensibilité : et
usité au Palais où l'on dir aussi , posséder par Oa
,
in livis , sans partage. l'Acad. dir encổre : l'indolence des Stoïciens
INDIVISIBILITÉ , S. f. INDIVISISLE, adj . est dificile à concevoir. Il me parait vieux en
INDIVISIB LEMENT adv. [ Inlivizibilité. ce sens . Ces mots sont nés au milieu du
zible , ziblein in : ‫ هی‬emuei aux2 dern. ] Ils dernier siècle . Scarron s'enmoquait : ilssont
se disent de ce qui ne peut se diviser. » L'in- aujourd'hui , et , depuis long - tems , très - bien
divisibilité d'un arôme. „ Point , arôme indi- établis.
visible. » Ils sont indivisiblement unis. INDOMPTABLE , adj. INDOMPTÉ , ÉE
L’ady . ne so die qu'au fig. adj . [ Richelet écrit sans p. : aparemment , il
* INDIVISION , s. f. Mot employé , et ne le prononçait pas : mais on le fait sentir
>

peut-être forgé parM. Moreau, d'après in- dans la prononciation soutenue;il faut donc
er
divis. » Plan formé par nos deux premiers l'écrire.') Ler" se dit de celui qui ne peut être
Empereurs , pour assurer à l'Empire Français dompré í; er le 2d , de celui qui ne l'a pas en
l'unité et l'indivision. côre été. Celui-là peut se placer devant le
INDOCILE , adj . INDOCILITÉ , s. f.. Ils substantif : celui-ci doit toujours marcher
expriment un manque de docilité , une difi- après. » Animal indompiable :: courage in
culté à être instruit et gouverné. » Enfant , domptable.»" L'indomptable vainqueur. » Che
hoinme , esprit , peuple in locile. » Des mæurs val'indompte.
indociles. » L'indo.ilité d'un enfant ; l'in to i- INDU , DûE >, adj . [ 2° lon . au 2d . ] Il ne
lité de son esprit : son in docilité. - Ils se dit qu'au fém .» Heure indúe : et au Palais,
régissent la prép. à : » Indocile à toutes les vexation inlứe ; contre l'usage , contre la
řemontrances, «is Son indocilité aux avis qu'il règle et leslois. , voy . INDÛMENT
INDUEMENT .
recevoit , a perdu ce jeune homme. Mascaron , voy.
fait réyir à l'adjectif la prép. à devant l'infi- INDUBITABLE > adj. INDUBITABLE
e
nitif. » Notre Hérôs ( Turenne ) indocile à MENT , adv. [ + dour. au i ' : 5 e muet :
>

soufrir de grandes richesses , n'a jamais pu table , bleman :] Indubitable , certain , assuré ,
consentir à en ' recevoir qu'autant qu'il en dont on ne peut douter . » Droit , succès ,
falloit pour mettre la bonté et la reconnois- afaire , nouvelle , indubitable. = Indubila
sance de son Prince à couvert. --Ce régime blement certainement , assurément , saris
>

n'est pas admis par l'usage. aucun doute . » Il réussira , il se ruinera indu
INDOLENCE , s . f. INDOLENT
>
re
; ENTE bitablement .
adj . ( Indolance , lan , lante : 1 " et į lon 4 INDUCTION , s . t. INDUIRE , v. act.
emuer.] Ils marquent l'état d'un homme, qui [ Induk-cion, duî- re ; 2° lon. au 2d. ) Induire, 0
n'est sensible à rien de ce qui touche les ał
- - c'est i °. Porter à quelque chose , » Qui vous
tres hommes , » Indolence de caractère. » Son a induit à cela ?
in lolence a ruiné ses afaires . » Caractère , air
> Tiens , prens.
> Je n'ai pas cru vous induire en
inlolen ! , mine ; humeur indolente . » C'est dépense. La Chaussée.
l'homme du monde leplus indolent. = Inlo. Induire en erreur ( et non pas à erreur. ) In
jent , Nonchalant ent
, Neglig seux
, Pares , duire à mal faire. Les uns disent , induire
Fainéant , (Synon.) L'indolent craint la peine: en erreur et les autres , iniuire à erreur ,
il n'aime que la tranquillité. Le Nonchlant die M. l'Abé Roubaud. Il ne paraît pas aprou.
craint la fatigue : il n'aime qu'un beau loisir . ver ces derniers. Il croit pourtant qu on peut
IND INÉ 459
dire l'un et l'aître en des sens diférens. Induire INDUSTRIE , s. f. INDUSTRIEUX , EÛSE ,
en erreur , c'est tromper à dessein . Induire adj . INDUSTRIEÛSEMENT , adv. [ crise , eri cr

à erreur , c'est être cause que les aứcres se eủ , eû ze , eh zeman : 3 du 1 et 4° des


9

trompent : ce qui peut se faire sans malice. autres longue, se muer.) Industrie , dexté
2 °. Inférer , conclûre , tirer une consé- rité , adresse à faire quelque chôse. Indus
>

quence.» Qu'induisez- vous de là ? » Induira- trieux , qui a de l'industrie. Industriellse


t'on de là , que Charlemagne ne fût point le ment., avec industrie. » Avoir de l industrie.
maître ? Moreau. Il régit l'indicatif dans la » Mettre , apliquer , employer son industrie
)
phrase afirmative ; et le subjonctif , quand le à... » Combien demaux , où l'industrie des
sens est négatit ou interrogatif. hommes ne peut trouver de remède ? Che
Indaction a les deux sens d'induire. min.'s Homme ouvrier industrieux ; ou .
Instigation. » Il s'est porté à le faire par l'in- vrière industrietise. » L'industrielise abeille.
-
duction de... = Consequence qu'on tire. » „ Travailler industriell sement. » Cela cer faic
Tirer une induction d'une proposition. industrielsement.
Énumération : prouver par induction. On dit vivre , subsister d'industrie , sans
INDULGENCE , s. f. INDULGENT , article ; trouver des moyens de subsister
ENTE , adj. [ Induljunce , jan , jante. zlon. bons ou mauvais. * Regnard , ayant besoin
4 e muet. ] L'indulgence est la bonté, la fa- d'une syllabe de plus pour faire le vers , a
cilité à excuser , à pardoner les faûres. Indul- dic : je vis de l'industrie. C'est une faùte ,
gent , qui a de l'indulgence. » User d'indul- même dans une comédie. On apèle , pro
gence envers. . . Avoir de l'indulgence verbialement , Chevalier d'industrie , celui
pour.» Maître , père indulgent. qui n'ayant pas de bien , vit d'adresse , or
Vous donez toutes deux dans un excès contraire. dinairement aux dépens des sois . On
L'une trop indulgente , et l'autre trop sévère ; dit , dans un sens moins odieux ; que la
Elle lui passe tour : vous ne lui passez rien . nécessité est la mère de l'industrie.
Barihe ‫و‬, la Mere Jalouse. INÉBRANLABLE , adj . INÉBRANLABLE
e e
Étre indulgent à , ou pour ses enfans. MENT , adv . [ 2° é fer. ; lon. 4 ° dout. au
er
Rome , lui sera-t'elle indulgente ou sévère ? 1 se e muet : lable , lableman. ] Qui ne
Racine . peut être ébranlé. Fermement , d'une ma
» Un homme inexorable à soi-même n'est in- nière inébranlable. » Rocher , courage ,, fer
dulgent aux autres que par un excès de raison. meré inébranlable,
s
Inébranlabl
» Dans ement ataché
Dict. Néol. on
La Bruyère . à ses devoir . le
Rem . On ne dit ploos indulgences au pluriel, dit que cet adjectif se dit sans régime , et
qu'en parlant des Inlulgences acordées par le l'on critique un Auteur d'avoir dic d'un
Pape ou par les Évêques. Hors delà , on doit homme, qu'il demeure inébranlable à toutes
toujours se servir du singulier , même en par les secousses de la Fortune. Il y a plusieurs
lant à plusieurs. Un Orateur , par exemple , exemples de ce régime .
doit dire , j'ai besoin de votre indulgence
et non pas , de vos indulgences , comme on Mon cour inébranlable aux plus cruels tourmens :
le disait autrefois. Corn .
INDULT , s. m . INDULTAIRE , s. masc.
> >

([ Indulte , Inſultère : zº3° è moy. et lon . au 2d . Rocher inébranlable à l'impétuosité des vents..
l'e muet ajouté au 1er très-bref. ] L'Indult est Acad. » Courage inébranlable à toutes sor
un mandat par lequel le Roi nomme un Clerc tes d'accidens. Ibid. On die aussi , de
à un Collateur , sur la présentation d'un Ofi- meurer 'inébranlable contre , etc. Acad . Ce
cier du Parlement de Paris , pour qu'il dis- lui - ci n'est pas si bon. » Inébranlable dans
pose en sa faveur du premier bénétice qui ses résolutions vaut mieux ..
vaquera à sa collation ,> ou à sa présentation . INEFFABLE , ou INÉFABLE ,adj. INÉFA
e
= Indultaire , qui a droit à un bénéfice en BILITÉ , s. f. [ 2° é ter . 4° dour. au 1er . ] .
rertu d'un indulc. Ils expriment l'impossibilité d'exprimer quel
INDUMENT , adv. [ Indúman : 2° lon . que chose par des paroles. » La grandeur ,
On écrivait autrefois induement . ] D'une ma- le nom inef.ible de Dieu . Mystère inefable.
nière indûe, » Procéder indûment. Il ne se dit „ L’inéfabilité des mystères. Inéfuble peut quel
qu'au Palais. quefois précéder le subst. RIBUT
OR
Mmm 2
400 I NE IN E
Grace au pécheur qui vous implore ! * INÉLÉGANCE , s. fém INÉLÉGANT,
Grace , ô inon Dieu , j'espère encore ANTE , adj . Qui manque d'élégance .
En vos ineffables bontés. Bossuet a employéle substantit. » L’inele
Le Franc. gance et l'irrégularité du langage. M. L'Ab.
Inéfable , indicible , inenarrable , Inex- de Fontenai s'est servi de l'adjectif; mais il
primable sont synonimes pour le sens ; ils l'a mis en italique pour montrer qu'il le
ne le sont pas pour l'emploi. Le je ne se hazardait : » Une prose trop souvent inélé
dit que dans le haut style ; le 2d , dans le gante. Celui-ci est dans Trév. sans re
style familier ; le 3 ' , dans quelques phrases marque ; et dans le Rich . Port, comme peu
consacrées . » Joie inenarrable. Gémissement usité. L'Acad. ne mer ni l'un ni l'autre.
inénárrable . etc. Le dernier est de tous les INÉLIGIBLE , adject. Qui ne peut être
styles. élu .
e
'INEFFAÇABLE, ou INÉFAÇABLE , adj. [ 2 INÉNÂRRABLE , adj. [ I-nénárable :2
é fer. pénult. dout. ] Qui ne peut être éfacé. é fer. 3" lon. 4° dour. ]Qui ne peut être
» Tache , souvenir inéfaçable: Traits inéfa- raconté. Il ne se dit que dans certaines phra.
çables. Voy, Indélébile. ses de l'Ecriture - Sainte. » St. Paul Crans-,
* INEFFECTIF , adj.C'est un mot de M. porté au troisième Ciel , vit des choses ine
L'Ab. De Rancé. Il l'a dit tout seul , à ce narrables. Voy. INEFFABLE.
que je crois , dit M. l'Ab. Roubaud. INEPTE , adj. INEPTIE , s . f. [ l- nèpte ,
INEFFICACE ou. INÉFICACE , adj. népci-e : 2" è moy. 3 € lon. au 2d . ] inepte,
>

INÉFICACITÉ , s. f. [ 2º é fer. ] Ils marquent qui n'a nulle aptitude à certaines chôses,
un défaut de vertu , d'éficacité. » Secours , Ineprie , absurdité , sotise , impertinence.
remède inéficace. » L'inéficacité d'un remède, Il est inepte à tout. »» C'est l'homme du
d'un secours moyen
, d'un . monde le plus inepte. Il ne dit que des
INEGAL. ', ALE , adj . INÉGALEMENT ,
>
e
inepries. = Suivant le P. Bouhours , l'adjec
e inuet
adv. INÉGALITÉ , s . f. [ 2° é fer . 4 .
tit ne se dit que dans le discours familier ,
au 2d et au 3e i dern . é fer. au 4 ] Ils er l'on se seri plus souvent d’ineprie . Cela
expriment un défaut d'égalité. » Mouvement est encôre vrai aujourd'hui , et le substan
inégal. » Deux chêses de grandeur inegale ; tif est plus usité que l'adjectif ; mais ni
deux persones d'une condition inégale . l'un , ni l'autre ne sont du beau style. L'Acad.
» Homme inégal , esprit inégal , qui est lesmet sansremarque. Les critiques emploient
d'une humeur bisarrę.. --- Style inégal , qui ne volontiers ces deux mots. » Le grand ' nom
se soutient pas. » Uu homme à saillies" er á bre d'inepries , qui se produisent tous les
bons mots est très.inégal , et même journa- mois dans ce Journal, 'étoient un préjugé
lier . L'Ab . Trublet. C
Terrein , chemin contre le mérite de ces Drames . Sabai. Trois
Terrein
inégal , raboreux. » Se conduire inégalement. siècles. = Rousseau dit d'Horace qu'il :
» L'inégalité de deux lignes ; d'un terrein , Des sors Auteurs berue les vers inepres:
d'un plancher.. » Inégalité de Style , d'hu
meur , d'esprit , de caractère. » Avoir de Nous instruisant par gracieux préceptes.
l'inégalité dans l'humeur. – Et au pluriel , L'Ab . des Fontaines fait inepte substantif.» »
avoir
Remde. Inegal inégalités
grandespeutprécé der. élégamment
les Quoide plus capable de décourager etd'é
substant. teindre le vrai mérite , que de voir les ci
Des mois l'inégale courrière. tres, les honeurs, les emplois prodigués aut
Malherbe . ineptes. On voit dans Trév. l'adverbe
Comment de nos soleils l'inégale clarte. Ineptement, d'une manière impertinente. On
S'abrège dans l'hiver , se prolonge en été. y dit qu'il est peu usité. L'Acad. ne le met
De Lille. point.
» L'inégal assemblage , etc., INÉPUISABLE , adj. [ I-né-puł-zable : 2
Inégalité,
Voy. Diférence. Ils'emplois sans régime. é fer.4° dout. ] Qu'on ne peut iarir », épuiser.
Source
Corneille lui fait régir la prép . à Il se dit au propre ei au figuré.
Et l'inégalité de son destin au mien d'eau inépuisable. » Fonds inépuisable de
Ravaleroit son sang , sans élever le mien science . » Sujet , matière inépuisable , extre
mement abondans.
Ce régime n'est point d'usage.
INE IN E 401
Mais, pour les justes , tes faveurs * INEXECUTABLE , adj. Qui ne peut
>

Sont un trésor inépuisable. être exécuté. » On prétendit dabord que sa


Le Franc, musique étoit inexécutable . Dice. Hist. art.
Rameau . » L'ordre étoit inexécutable . Ibid.
INERTIE , s. fém . ( Inêrci- e 2 { ouv.
> Art. Soliman. =
= Ce mot n'est point dans
3 lon. ] Indolence inaction. Ce mot a
>
les Dictionaires .
passé de la physique dans le langage comun . INEXÉCUTION , s. ff. [ l-negzeku- cion :
>

* M. Linguet a hazardé inerte. » L'enfance ze é moyen. 3® é fer. ] Defaut d'exécution.


débile , la vieillesse presque aussi inerte Il ne se dic que des contrats , des traités. »
etc. L'inexécution des traités . = * Un ano
INESPÉRÉ , ÉE , adj . 2° è moy. 3 ° et nyme a dit inexécuté. » Si ce traité demeure
e
# é fer. ] Imprévu ; à quoi on ne s'atendait inexécuté. C'est un neologisme.
pas. Bonheur ine spéré ; succès , évènement INEXORABLE , adj. INEXORABLEMENT ,
inespéré. Il ne se dit que du bie
bienn , et ina-
ina adv. [ I-nègzorable , rableman : 2 è moyen ,
>

teniu du mal . Voyez INATTENDU pemuet. ] Ils signifient, qui ne peut être
Inespéré suit toujours , et inespéré succês Aéchi , apaisé. »» Il est inexorable : » Il
( Test. de Louv. ) forme une inversion into refûse inexorablement ce qu'on lui demande.
lérable . = L'adj. régit à mais non pas des pers. ce me
INESPÉRÉMENT , adv. [ 1-ne'sperėman: semble.'» Aurez-vous le coeur assez dur pour
e
2® è moyen , 3 et 4 é fer.] Lorsqu'on s'y être inexorable à votre Roi. Télém . On dit
atend le moins . » Il lui est survenu inese inexorable aux prières , aux larines , etc.
pérément une succession qui a rétabli ses INEXPERIENCE s. fém . INEXPÉRI
aafaires. - Il ne se dit que des bons évè. MENTÉ , ! e , adj. [ "I-neks- péri-ance , rin
e
nemens.
manté , cé - e ; 2° è moyen , é fer. slon.
INESTIMABLE, adj. [ I-nestimable , 22 6 éfer.aux deux derniers. ] Ils expriment
è moy. pénulc. dour. ] Qu'on ne peut assez un manque d'expérience. L'inexperience
estimer , assez priser. Il ne se dit que des d'un jeune homme. » Ceux qui avaient abusé
chồses. « C'est une chose inestimable ;; d'un de son inexpérience.
prix , d'une valeur inestimable. L'inexpérience indocile
INEVITABLE , adj . INEVITABLEMENT , Du compagnon de Paul Émile ;
adv. ( 2° é fer. sé e muer. ] Ils se disent de
.
Fit tout le succès d'Annibal.
ce qui ne se peut éviter. » Malheur inte Rouss.
vitable » Fatale et inévitable nécessité . Che
min . » Inevitable destinée. Le P. Du River. » Général, Chirurgien , etc. inexpérimenté.
» Vous comberez inévitablement dans ce mal- » Ceux qui sont nouveaux et in’xpérimentés
heur. dans les voies de Dieu . De Saci. Ces
INEXACT , ACTE , adj . INEXACTITude , mors sont de la fin du siècle passé. L'Acad.
s. fém. On condamne ces deux mots dans le pas dabord admis : elle les à
ne les avait
Dict. Gram. mais l'Acad. les aprouve , et placés dans la dernière Édition sans re
ils sont assez bien établis aujourd hui. Ils marque.
expriment un défaut d'exactitude. » Mémoi- INEXPIABLE , adj. Qui ne se peut ex
res suspects et inexacts. Sabat., » Idées trop pier .. » Crime inexpiable.
vagues , trop inexactes. J. J. Rouss. » Il y INEXPLICABLE , INEXPRIMABLE , adj
a bien de l'inex
Acad .
actitude dans cet ouvrage. Le jer se dit de ce qu'on ne peut expliquer ;
Dans le Dici. Hist. on a em- et le zi de ce qu'on ne peut exprimer. »
ployé inexactement, » Il en a parlé inexac- Mystère inexplicable. » Joie , douleur inex
tement. primable. = Inexplicable régic quelque
INEXCUSABLE , adj. [ Inèks-kuzable : 2 fois le datif. » Ils sont une énigme inex
èmoy.pénalt.dour. j Qui ne peut être excusé. plicable à eux mêmes. Masss. — Cet
Il se dîc des choses et des persones : » Faute illustre Orateur aplique cet adjectif aux per
irtexcusable . » Le pécheur est inexcusable de sones. » Le monde , toujours inexplicable ,
ne penser pas à sa conversion dans l'adver- a de tout tems attaché également de la honte,
sité >ec de n'en pas devenir meilleur . et au vice et à la vertu . On dit d'una
Chemin . homme qu'il est indéfinissable ; mais je
N
1
462 IN E IN E
-

doute fort qu'on dise qu'il est inexplica- . 3° lon , au 4. ] L'inf -me est une flétrissûre
ble . notable à l'honeur , à la réputation , soit
INEXPUGNABLE , adj . [ I -neks- pug- par la loi , soit par l'opinion publique.
noble ; 2° è moyen , ne mouillez pas le gğ ; Cela porte inf imie ; encourir note d'infamie.
pénult. dout. ] Qui ne peut être pris d'as Couvrir quelqu'un d'infamie. = Il
Се
saut., » Fort , Ville inexpugnable. > Ce se dit aussi des actions et des paroles
mot avait paru long -tems vieux , et n'être infames ou injurieûses , et alors il peut
>

propre que du burlesque. Mais de bons se mettre au pluriel. » C'est une grandein
Auteurs l'ont rajeuni et ennobli. » Laville famie plaider contre promesse.
de sa » Il a
de Derbent , du coté de la terre > paroît fait mille infimies. » Il lui a dit toute sor:e
inexpugnable. Volt. » Cette ville superbe , d'infimies.
( la Rochelle ) jusqu'alors réputée inexpug- Infamie , ignominie , oprobre ( synon. )
nable. L'Ab . Royou , etc. L'Acad. avertit Suivant la force des termes , l'infamie óré
qu'il ne se dit guère que dans le style sou. Ia réputation ; l'ignominie souille le nom ;
tenu . l'oprobre soumet aux reproches , aux outra
INEXTINGUIBLE , adj.I-nelis -lein -ghi- ges. – Les
e
idées de
Les idées honte et
de honte de blâme sont
ble : 2" è moyen , zº lon. 1 Qui ne peut comunes à ces termes. L'infamie agrave ces
être éteint. » Écu , lampe inextinguible. idées par celles de décri, de flétrissûre ; l'igno
* INEXTIRPABLE ; adj. Qui ne peut minie par celles d'avilissement , de turpitu
être extirpé. Fléau honteux; destructeur inex- de ; l'oprobre par celles de scandale , d'ana
theme. ROUB . Synon .
tirpable. "Linguet. - C'est un néologisme.
ÍNEXTRICABLE , adj . [ 1- neks- trikable: INFÂME , difamé , noté , Aétri par la loi
may' ». Labi
déniè élé.
2° . dour
pénultrinc par l'opinion publique. » Gens infimes.
. ] Qui ne peut être ou Subs
e inextricable . », Chaos t.is C'est un infime , une infame. =
IN

inextricable de dificultés. Acad. » Dans un En parlant des chôses : honteux , sordide. »


dédale inextricable . - L'Acad . le mer Avarice infume . » Action , comerce , trafic ,
sans remarque. Cependant ce mot ne parait infime. == Par exagération , mal-propre,
pas être encore sorti du Palais , des Jour- mal.séant ,. » Logement, habit infiime.
naux et des discussions polémiques. INFAMANT , ANTE , qui porte infamie,
INFÂILLIBILITÉ , s. fém . INFAILLIBLE ,
Arrêt infamant; Serience infim inte. » Pa
adj. INFÂILLIBLEMENT , adv. [ l'ai n'y a roles , injures infantes. > Au Palais,
pas le son de l'é ; mais l'a y a son propre on dit aussi inf.imation pour difamation.
SON , et l'i n'est là que pour faire mouiller
INFANT , ANTE > s. m. et fém . Ils ne
les Il ; Infâ.glibilité', glible, bleman. ] Ils se disene sérieưisement que des Princes et
Hors de- là , on ne
expriment deux sens; en parlant des choses , Princesses d'Espagne.
certitude entière. » L'infaillibilité d'une rè- dit le fém . que pour se moquer. » Me par
gle ; des Mathématiques, Règle , vérité donnez vous d'avoir empêché voire frère d'é
infaillible. » Succès, perte infüillible. » Cela pouser certe Infinte . Sév. C
arrivera infiilliblement, » Un jeune homme INFANTERIE , s. féin. [ 2° et f' lon.
e
qui se livre aux Philosophes , le devient 3; et dern . e muer. ] Gens de guerre qui
infailliblement. L'Ab .Gauchal. = En par... vont et combatient à pied. » Régiment ,
des persones ; qui ne peut errer , ni
lant pe Colonel , compnte nie , Capitaine d'Infinite
agrie
trom r . " L'infüillibilité de l'Eglise . » Dieu rie. » L'Infa euemie fur câillée en
est infaillible dans ses promesses. » Il n'y a
aucun Auteur , aucun critique qui soit 'in-
>
pièces.
INFATIGABLE , adj . INFATIGABLE
faillibie . = L'adverbe ne se dit point dans MENT , adv. [ Quelques Auteurs ou Iinpri
ce second sens. meurs ont écrit et écrivent encôre infuri
INFAISABLE , adj.[ Inférable : 2° é fer. grable ,etc. aparemment à caủîse de fariguir;
>

z dour. Quelques-uns écrivent et pronon- mais l'z ese 'nécessaire à celui- ci , à caûse
cene infesable , 2 ° e muer. ] Qui ne peut être de l’e qui le suit; il est inutile à ceux-là où
fait. » La chose est irifiis.ble. Il n'est que le g est suivi d'un a. J Infuigible , quime
>

du st . fansil . peut être lassé par la fatigue , par le rra


INFAMANT , ANTE , adj . INFÂME , adj. vail . Il est infurigable ; courrier , corps ,
> >

INFAMIE , s , fém . [ 2 lon. au ze sculement; ouvrier , esprit, Ministre infatigable.


INF INF 463
Infatigablement , sans se lasser : » Attaché régime direct. (à l'acusarif.) » De là l’impu
infatigablement à son travail . carion qu'on fit à l'Empereur Alexis d'avoir
Bossuet et d'aůtres Écrivains ont fait ré- infecté les troupes. Dict. Hist. Il falait
à infatigable
girInfati la prép . à et l'infinitif. dire , d'avoir infecté' les puits, pour faire
gable à dispuier et à écrire. Boss. périr les troupes. * » Un matelot , qui en >

» Il étoit inftigable à expélier prompie- avoit mangé fut infecté si subitement , qu'il >

ment les caûses. Hist. d'Angl. Je croûve mourut sans pouvoir être sauvé par aucun
ce régime fort bon . secours . H. des Voy. On ne dit point être in
INFATUATION , s. fém . INFATUER , fecté toutseul , en parlanc des persones.
v. act . [ Infalu - a- cion , tu -é. ] Ils expri- INFECTION , s. f. [ Infèk -cion ; en vers
ment une prévention ridicule et excessive en ci- on : 1" lon. 2 ° è moy. ] Grande puanteur .
faveur de quelqu'un ou de quelque chose.» » Causer , doner de l infection . = Corrup
Son infaruation est extrême . » Qui vous a tion , contagion . L'infection des corps >

infuué de cet homme , de ce livre : » Le moresmit la pistedans cette ville.


monde vous dédaigne ; et cependant vous * INFÉLICITÉ , s. f. Infortune, malheur.
Il est dans St. Évremon !. Le Dict. de Trév , le
en eres toujours plus infutués. Chemin . »
Il s'est infatué , ou il est infutué de cette cire sans le critiquer. Dans le Rich. Port.
on dit qu'il est peu usité. Il n'est pas dans le
femme
INFECON D , opinion
, de cette ONDE ,. adj . INFÉCONDI- Dict. de l'Acad. re е
TÉ, s. fém . [ 2é fer. zé lon. ] Stérile. Sté- INFÉRER , v . act. [ 1'e Jon . 2° et 3e é fer.
>
er
rilité. Ces deux mots meparaissent meilleurs devant l’e muet , le 1e e se change en è moy.
pour la poésie et le haut style, que pour la et long: il införe ,, infèrero , etc.] Conclûré,,
próse ordinaire. » Champ infécont , terre tirer une conséquence de ... » Que voulez
inféconde. Et figurément , esprit , génie in- vous inférer de là : Vous ne pouvez rien en
fécond ; veine inféconde. » L'infécondité des inférer,
terres , des esprits . INFÉRIEUR , EURE , adj . INFÉRIEURE
INFECT , ECTE, adj.. INFECTER , v . a. MENT , adv . INFÉRIORITÉ , S. f. [ ; " lon .
[3“Infèt , fèkie fèkié 1Te" lon
e
° moyen , 2 é fer. 5 e muet au 2d er au 3. ] Inférieur
au ,, 2d , é: fer' au . 3 2. ]è Inféct
>
e
e muet . , qui est au -dessous. » La partie supérteure er la
puant, corrompu . Infecter , gâter,corrom- partie inférieure. Apliqué aux persones ,
pre. » Lieu infect, haleine infecté. Air in. il régie le datif de la persone , et la prép . en
fece; exhalaison infecte. » Cette puanteur de la chôse. » Il lui est fort infrieur en mé
infecte roue le voisinage. »» Cerre quantité
Cerre quantité rite science , en calens, en vertus.
rite ,, enIl est
de cadavres infectèrent l'air. » Il nous 22 Subit. rélatif à supérieur, » Je suis son
é !oient inférienr Il en ûse bien avec ses inférieurs.
infectés de son haleine . » CeuxFiqui
g . » Il in Inférieurement , au- dessous. » Il écrit
infectes de cette maladie.
fecta le pays de sa méchante doctrine. » il prêche, il chante bien inférieurement
Il vous infectera de ses erreurs . un tel. Infériorité , rang de l'inférieur
-

à l'égard de son supérieur. » Šon inferiorité


La doctrine , à son tour , est bientôt infectée. devrait le rendre plus humble. = ' ll se dit
Quand le coeur se corrompt .
Le Franc.
surtout de l'infériorité du génie , des talens.
„ Sentez votre infériorité , et vous ne serez
Rem. 1°. Des Imprimeurs ignorans ou ina- plus si dificiles ,nisi sévères L'Ab, Trubler.
>

tentifs, ont confondu infecter avec infester. INFERNAL , ALE , adj . Qui apartient à
» Les Athénienss'étoient mis en mer pourin- l'enfer. » Monstre infernal. « Les puissances
fecter ( infester ) les côtes de la Béotie.. infernales. =- Dans le style simple , il aime
Rollin. » Cette mer est souvent in ſectée
"
àsuivre. En vers etdans la prósepoétique ,il
(infestée ) deCorsaires. P. Sicar1.Mêine peut précéder.
avec infestée , il faliait dire , par les Cor Ou percer par mes chants les infernales voûtes
saires. » Il convertit unefamille , qui étoit De l'Empire des morts .
infectée (infestée) par le Démon. Ler. Edif. Rouss .
Que le démon infectoit ( infestait ) depuis INFERTILE , adj . Stérile , qui n'est pas
long -temps. Idid . fertile. » Champ inferʻile, terres infertiles.
2 °. Infecter ne régit point les persones en -Fig. Esprit infertile , sujet ' infervite.
464 INF INF
Il ese plos de la poésie que de la prôse , l'action d'un liquide, qui passe dans les püres
aussi bien qu'infertilité. L'Acad. les met sans d'un solide , comme par un filere. » L'eau
remarque. s'infiltre dans le bois. » L'infiltration des
Les parens de l'Athlète étoient Gens inconus; humeurs. » Hydropisie pur infitiration ,
INFINI , re , adj . INFINIMENT , adv . IN
Son père un bon bourgeois , lui saisautre mérite, FINITÉ
Matière infertile et petite . s. f. [ Infini, nie, nimin , nité;
re
>
e
La Font. lon . 2“ br. ; Ion . au 2d .] Infini, est pro
Quoi, dis-je tour chagrin , dans ma verve infertile. prement , qui n'a point de bornes. En ce sens,
Des vertus de mon Roi spectateur inutile, etc.
il ne peut se dire que de Dieu. „» L'être infini.
1 Boil . » Tous les atributs de Dieu sont infinis; sa
Voiture dit aussi que les lauriers sont des gesse , miséricorde infinie , ecc . S Inom
plantes infertiles. » Terres froides et inferti- brable. » Il y avait un monde infini dans cette
les . BUFON. assemblée. « Un nombre infini d Auteurs ra
INFERTILITÉ , s. f. Stérilité. » L'inforti- portent que , etc. = = Å l'infini, adv. »
TILE
lité de ces terres. Voy. INFER Ces Cela irait à l'infini.
.
deux mots ont soufert des contradictions . Ils
INFINIMENT , sans bornes , sans mesûre.
prènent faveur aujourd'hui. » Dieu est infiniment bon. — Extrêine
re e
INFESTER v . act. [ Infèsté': " lon. 2° ment:. » Il est infiniment heureux ; il soufre
è moy : 3® é fer. ] Piller , ravager , vexer par infiniment.
des incursions . » Les Pirates infestoient toutes INFINITÉ, qualité de ce qui est infini.»
ces côtes.. = Incomoder. » Les rats infes- On ne saurait comprendrel'infinité de Dieu.
tent cette maison . Voy. INFECTER . = Dans Grand nombre : » Une infinité de per
quelques-unes des Lettres Édifiantes , il est sones , de choses , de raisons, etc.=Rem . que
parlé de l'infestation des Démons. Ce mot quand infinité régit ainsi des noms ay plu.
n'est pas dans les Dictionaires. riel , le verbe doit se mettre aussi au pluriel.
* INFIDELE , adj . INFIDÈLEMENT , adv . » Une infiniré de gens croieni , et non pas
e
INFIDÉLITÉ S. f. [ 3 è moy. aux 2 pre- croit. VAUG , Par la même raison , il faut
e
>

miers , é fer.au 2d ; 4 e muer. 11°. Déloyal , mettre le pluriel quand infinite'régit le pro
déloyauté , manque de foi, trahison.. Infidèle nom en , parce que ce pronom relatif expri
apliqué aux persones , se dit ou seul : époux , me un pluriel. » Il y en a une infinité, qui
épouse ami infidèle ; ou avec la prép . à souliènent le contraire, c. à, d . il y a unein
( le datif) Femme infidèle à son mari. Apli- finité de persones , etc. Ph . Corn. = Infinisé,
qué aux choses, il se dittoujours sans régime, n'a pas ordinairement de pluriel : mais dans
>
Raport, récit infidèle , où l'on déguise la le style épistolaire on peui loi en doner un.
vérité . Mémoire infidèle , qui manque au » Je vois des Harangues , des infinités de
>

besoin. 2°. Qui n'a pas la vraie . foi, » complimens , de visites. Sev. » Il faut avoir
Les peuples , les Nations infidèles ;; et subs. combiné des infinités
> de raports pour aquérir
convenance , de proportion ,
tantivement les infidèles : être pire qu'un des idées de
infidèle. d'harmonie et d'ordre. J. J. Rouss. Une
INFIDÈLEMENT , d'une manière infidèle. infinité paraissaitsufirepour rendre la pensée
» Agir infidèlement avec.... raporter les châses de l'Auteur : mais des infinités la rend plus
infidèlement. énergiquement.
INFIDÉLITÉ , se dit dans tous les sens d'In- Rem. Il y a long -temsqu'on a agité laques.
fidèle. » Noire , horrible infidélité. » L'infi- tion , s'il ' faut dire : il'a de l'esprit infini
délité d'un domestique , d'un ami, d'une ment, ou , il a infiniment d'esprit , ou enfin,
>
femme. Faire , comettre une infidélisé. il a infiniment de l'esprit. RICHELET trou
Avec tant de mérite , avec tantde beauté , vait la "e
! manière la meilleûre et la plus
Vous n'avez pas dû craindre une infidelizé . sûre et la 2de après. L'Auteur de l’Apothéore
Destouches . du Dictionaire prétendait au contraire que
Infodélité de la mémoire , d'un récit , d'un la dernière vane mieux , parce que infiniment
raport. » Les Juifs sont obstinésहै dans leur me change point le régime. L'Acad. dısait
infidélité. aussi il a infiniment de l'esprit et ne faisait
INFILTRATION , s. f. S'INFILTRER >
pas mention des alltres. Dans la dern. Édit,
v , réc. [ Infiltracion , tré. ] Ils expriment au contraire elle ne met que infinimene
d'esprit.
INF INF 465
d'esprit. Madame de Genlis etbeaucoup d'aů- rirorit ', etc. = La prép. de devant l'infini
eresle disent aussi. Cette illustre Auteut dit tifse met plus régulièreinent à la place du
aussi sapérieurement d'esprit , mediocrement Gérondif. „ Vous êtes bien cruel à vous-même
d'esprit , par analogie. =Infiniment
Infiniment , ne de vous refuser ( en vous refusant ) ces adou
parait pas susceptible de degrés de comparai. cissemens. » Vous avez fait une action géné
son et ne fait pas bien , cemesemble , avec reuse de leur donner ( en leur donant ) un
>

des superlatifs et des comparatifs. » La tra- azyle dans votre nouvel établissement. Télém .
duction de Petra est infiniment la meilleure , 3 °. L'infinitif , précédé de la prép . à ,
dit Boileau. Il devait se contenter de dire , est se met aussi quelquefois à la tête de la phrase ,
la meilleure de beaucoup, » Il y a sans doute , comme les ablatifs absolus des Latins. » A
dit MALLEBRANCHE , infiniment bien plus tout prendre , il en arrive à-peu -près comme
de plaisir et plus d'honeur à se conduire par au jeu , où le plus habile l'emporte à la lon
ses propres yeux , que par ceux des aútres. . A ne regirder que les rencontres parti
gue."
Infiniment plus était déjà trop : mais culières, la fortune semble seule décider de
infiniment
rarion .
bien plus met le comble à l'exagé- l'établissement etde la ruine des Empires.
L'infinitif s'emploie même de la sorte
INFINITIF, s. m. C'est , en Gramaire, sans préposition. » Fairepérir le Roi, ou le >

un mode des verbes , ainsi apelé, parce qu'il rétablir, il n'y avoit poar elle qu'un de ces
exprime d'une manière indefinie , sans aucun deux partis à pren ire. Riyr. » Ayɔir tane
raport de nombres , ni de persones : aimer travaillé ; et tout se termine non à vivre ,
Dieu , lire un livre. = 1. iº On peut dire mais à mourir dans la splendeur. Neuville.
qu'il se décline comme les noms. Nominatif. Ces infinitifs sans préposition s'emploient
» Aimer Dieu est notre premier devoir. Lire sur-tout en exclamation . » Quoi , disois- je ,
est une utile ocupation. Génicif. » J'ai tirer un homme de sa Patrie... er puis l'aban
envie de lire . -- Datif , je passe mon tems doner dans cette isle désere pendant son
à lire . Acusacif. » Je veux lire. sommeil ! Télém . » Traduire Milion en vers !
Ablatif ; je viens de lire. L. De , avec Mais n'est- ce pas une entreprise peut êrre
l'infinirit , se met quelquefois à la tête de la impossible ? l'Ab. de Fontenai. Ou en inter
pbrâșc. » De vous dire que tout cela se passe rogation : ” Quel usage plus doux et plus
sans larmes , il n'est pas possible. Sév. i De Aateur pourriez vous faire de votre élévation
violer des traités écrits et confirmés par ser- et de votre opulence ? Vous atirer des hom :
ment , tout homme... devroiten avoir honte mages. Mais l'orgueil lui - même s'en lassc.
et horreur. Moreau. Dans ce tour , en est né- Coman ler aux hommes et leur dorer des loix ?
cessaire. C'est la inême construction que Mais ce sont-là les soins de l'autorité ce
celle qui est citée au mot ... Rem. I. Elle n'en est pas le plaisir , etc. Massill. =
rompt un peu l'uniformité de la construction 4. L'infinitif sert quelquefois de sujet à la
française. S Dans le seyle plaisant , de et phrase.
>

l'infinitif s'emploient sans être régis par rien Vivre , sans se conaitre , est un trop dur suplice.
et expriment un présent ou un imparfait de L. Rac.
l'indicatif. Mais il n'y a pas beaucoup d'ocasions , où
Grenouilles aussi- tôt de sauter dans les ondes ; l'infinitit puisse être ainsi le nominatif du
Grenouilles de rentrer dans leurs grores profondes. yerbe ,, ei je ne conseillerais pas d'imiter
La Fonta l'exemple suivant . » Soifrir sur le trône un
Souris derevenir , femme d'être en posture , etc. ld . usurpatcur si monstrueux ,> sembloit déshono .
c. à . d . les grenouilles sautent , rentrent , rer la Nation . H. d'Angl. Il faut alors se
etc. Les souris reviènent , etc. La femme se servir de c'est , et dire , par ex. » So:ufrir ,
etc. c'erait déshonorer etc. - L'Acad .
remet en postúre , etc. » On ajoûte qu'il y
,avoit 200 litières ( au siège d'Orange ) et de dans ses sentimºns sur le Cid , reprend ce
. d. on riait. --- Il peut même vers de Corneille.
rire. Sév. c. à.
exprimer un futur. » Alors hurlemens de E: paroitre à la Cour eút hazardé ma tête.
cesser , pantomimes lugubres de disparoirre , Il fallait, dit - elle , dire : c'elle été hazarder ,
larmes comiques de carir : on aura honte etc. Car' on ne peut faire un substantif de
d'avoir aplaudi à des comédies larmovantes. parafure pour régir eut hazarde. – C'est
Sabat. c.à di cesseront , disparaîtront , ti- a même cet emploi , quoique l'infinitif soic
Tome 11. Nnn
406 INF INF
précédé de la prép. de : » Il est évident que de mots avec une seule m, et ce serait le mieux
laisser les crimes impunis , c'est les multi- que tout le monde les écrivît de même. ]
plier. » De vous dire à présent s'il y a plus de inflamable , qui s'enfâme facilement. » Ma
gens à lier dans un pays que dans l'aître tière infiamable. - Fig . » Un zèle infla
c'est ce que mes faibles lumières ne me per- mable , que la contradiction et les obstacles
mettent pas. Volt. font dégénérer en fureur. Marm . » Ce carac
Rem . Plusieurs infinitifs de suite rendent tère opiniâtre, inflamable , et en même tems
ordinairement la phrase dûre. » Je veux aller inflexible , que la Natúre m'a donné. Linguet.
faire sentir , etc. Cependant , quand ces INFLAMATION ,action qui enfâme unema.
infinitifs ne sont pas régis l'unVous
par l'aútre, ils tière combustible . » Le feu prit aux poûdres,
l'avez vu et l'inflamation fut si prompte que, etc. =
ne sont pas désagréables. »
rougir , pâlir , irembler , gémir , menacer , Âcreté et ardeur , qui surviènent aux parties
prier , etc. du corps excessivenient échaufées . » Inflama
INFIRME, adj. [ dern. e muer. Plusieurs tion de poumon , des entrailles , etc.
>

en Provence prononcent Infierme : c'est une INFLAMATOIRE , ne se dit que dans le 2d


faûte grossière. ] Mal sain , ou actuellement sens d'inflamation. » Maladie inflamatoire,
'
indisposé. »" Homme infirme ; corps extrême- qui caưise l'inflamation .
ment infirme. INFLEXIBILITÉ , s . f. INFLÉXIBLE >

Le Fils rend à son Père , infirme et sans défense, adj, INFLÉXIBLEMENT, adv. [ In-flét-cibi
е
Les secours que de lui reçut sa foible enfance. lité , cible , bleman : 2 " é fer. 4° e muet aux
Barthe . dern . ] Ces mots sont bons au figuré , et ne
Subst. » C'est un infirme, les infirmºs. valent rien au propre. On dit un homme
* Autrefois on disait infirme, infirmité inflexible , qui ne se laisse point mouvoir à
au figuré , au lieu de faible , faiblesse. » Les compassion ; une vertu inflexible , qui : se
Evêques doivent prêter leurs voix aux infir- laisse point ébranler par aucune considéra
mes. Boss . » La foi infirme des peuples. Id. tion . On dit , en ce sens , l'inflexibilité d'un
» Il faut aider l'infirmité de nos frères. Id . juge ; l'inflexibilité du cæur de... Son inflexi
Le P. Fabre a dit plus récemment : Le pape bilire'; » Demeurer inflexiblement ataché à
n'avoit envoyé un Légat que pour les soula- son opinion , etc. Mais on ne dic point , un
ger dans les infirmités, dont ils alloient être arbre inflexible , l'inflexibilité de cet arbre,etc..
accablés. Hist. Eccl. L'Acad. le dit en Inflexible , inexorable , impitoyable , im
ce sens : » Le péché a rendu l'homme infir- placable. ( Śynon. ) Le jer se dit de celui
me , la volonté infirme. L'infirmité de la na- qu'on ne fiéchit enaucune manière ; le 2d , de
>

tûre causée par le péché. J'ốse dire , que c'est celui qu'onne fléchit point par les prières; le
e
du vieux langage
. 3 ° de celui , qu'on ne Aéchit point par les
INFIRMÈR , v. act . Au Palais , invali- signes de la douleur ; le 4 , de celuidont on
der . » Infirmer un acte. Dans lele style
style ne Aéchit pas la colère. — Le " parait être
-

didactique et polémique , afaiblir.» Infirmer le genre , et les autres les espèces.Rour.Syn..


une prelve ,un ie'moignage, en montrer le faible. INFLEXION , s . f. [ Infiet-cion : 1h lon.
>

INFIRMERIE , s. t. INFIRMIER , IÈRE


re
> 2 é fer. ] Il se dit proprementdes changemens
s. m. etF. [ite lon. ze muer au 1 , é fer. dela voix , lorsqu'elle passe d'un son àl'aú
au 2d , è moy. et long au 3' , meri-e , mié , tre. » Il a des inflexions de voix charmantes.
miè-re. ] Infirmerie , ne se dir que dans les = On le dit aussi de la facilité plus out
: » Ce
Maisons Religieuses : Lieu destiné pour les moins grande à faire ces changemens.
malades. » Il est àà l'infirmerie. == Infirmier, Orateur n'a point d'inflexion dans la voix. :
qui a soin des malades. Il se dit dans les cou- Inflexion de corps , diposition naturelle à
vcns , et dans quelques Hôpitaux. plier , incliner le corps.
INFIRMITE , s. f. Indisposition ou ma- INFLÉXION , en Gramaire, c'ost la varia.
ladie habituelle. » Il est sujet à de grandes tion des noms et des verbes en des câs , ou
infirmite's. Il se dit ordinairement au pluriel. en des tems , ou en des modes diférens. Dict.
Voy.INFIRME . Gram . » L'inflexion des noms, des verbes,
INFLAMMABLE , adj . INFLAMMATION , lamanière , dont les noms se déclinent, dont
s. f. INFLAMMATOIRE , adj . [ Inflamable , les verbes se conjuguent. Acad.
ma- cion , ma -toa -re : on peut écrire ces INFLICTION , s. f. INFLIGER , V. act.
INF IN F 467
[ Inflik-cion , Aige. ] Ils expriment l'action die au Palais , quand le Juge n'est pas assez
de l'autorité qui impôse une peine. » Infliger instruit , et qu'il ordonne qu'il en sera plus
une peine , un châtiment.» L'infliction d'une amplement informé.
peine. Infliction ne se dit qu'au Palais. INFORMATION , au Palais , action d'infor
Infliger est du langage comun . mer. Faire des informations. == Dans le
INFLUENCE , s. f. INFLUER , V. n. [ In- langage comun : action de s'informer ; pren
flu -ance , influ -é : 1 " lon , ;' lon. au 1° , é dre des informations
> > aller aux informa
fer. au 2d : l’u est long devant le muet : il in- tions.
flúe. Au futur , cet e muet se suprime dans
> INFORME , adj . Imparfait , qui n'a pas
la pronunciation , et les Poères leretranchent la forme qu'il devrait avoir.» Masse , animal
meme dans l'ortographe: il influera , influe- informe; acte , pièce informe, ouvrage ik
roit : pron . inflúra , inflûrè. ] Influence forme.
se disait aûcrefois des vertus prétendûes, qui INFORMER . Voy. INFORMATION.
découlent des astres. » Bone, maligne influen- INFORTUNE , s. f. INFORTUNÉ , ÉE
ce. On ne le dit plus qu'au fig:. -- Il a eu adj . [ 4º e muet au i" , é fer. au 2d . ,j Malá
beaucoup d'influence dans cette aſaire. » Les heur . Malheureux. Ceux-ci sont de tous les
premières démarches influent , ou one beau- styles : les autres courviènent mieux dans le
coup d'influence sær le reste de la vie. style élevé , » Tomber dans l'infortune. »
INFORMATION , s . f. INFORMER , v . Grand dans l'infortune. » L'infortune est bien
act. [ Inform 2-cion , mé. ] Informier , c'est a propre à raprocher les hommes dans tous les
Avertir , instruire. » Informez-moi de ce qui climats. St. Pierre.
se passe. S'informer., s'enquérir .» S'in- Epouse vertueuse autant qu’informinée.
forier de la vériré du fait. * Racine , géné La Chaussée.
par la mesure du vers , lui fait régir l'acusa- Prince infortuné. — Infortune' Prince sonerait
tifde la chose , comme de la persone. mal : mais, infortunés guerriers ; inforlune'.
Ne vous informez point ce que je deviendrai . trésor ne déplaisent pas, comme infortunés
Il falait dire, de ce que je deviendrai . En fran: hôtes. ( Hist.d'Angl . ) Cet infortuné Roi ( An.
çais , aucun verbe ne régie deux acusatifs. Litt. )Cetinfortuné globe. ( Linguet. )
INFRACTION , s. f. INFRACTEUR , s. m.
D'oliv. = Dans le Dict.Gram . on reprend
Molière d'avoir dit : [ Infrak -cion , leur. ] Transgression. Trans
Cer Enrique , dont hier je m'informois à vous. gresseur, » Infracteur des lois. Infraction des
On prétend qu'il faut dire, dont je m'informais Traités . — Avec le verbe faire , on dit , aux
auprès de vous . -- Mais il y a plusieurs Lois, aux Traités ; mais ilsemble que quand
exemples de ce régime du datif de la persone. il est seul , infraction n'a pas ce régime. »
» Je m'en suis in formé à tous ceux que je co- L'infraction aux lois du Royaume. Mém. de
noissais. Acad. etc, Fénélon emploie l'ablatif. M °. Cochu. Une nouvelle infraction aux rè
» Un de ses Oficiers , qui fut chargé de s'in- gles de l'ordre judiciaire . == L'Acad. met
former de ceux qui avoient pris notre vais. infraction au traité , ou contre le traité. J'a
seau, si nous étions éfectivement ou Grecs ou voûe que cer infraction contre , me parait
Phéniciens. Télém . Ce régime indique un all- bisårre. On die , contrevenir aux ordo
tre sens ; je m2 suis informéde vous , de ce qui nances , et enfreinire les ordonances : il est
vous regarde. » Pendant près de 20 ans , il n'a donc naturel de dire , infraction des ordo
pas daignés'inform’r d'un emi,qui lui a sauvé nances , et contravention aux ordonances .
la vie ; d'un fils unique , etc. Ànn. Litt. = C'est une règle assez générale , que quand le
Informer est neutre au Palais. Informer contre verbe régit l'acusatif , le nom qui en est dé
quelqu'un , faire une enquêre , une informa- rivé régisse la prép. de ; et que quand le verbe
tion contre lui. - On le dit aussi au passif , régit le datif , le nom régisse la prép. à :: telle
impersonel. » Il sera informé des vie etmeurs est l'analogie de la langue.
de , etc. Or informera de , etc., » Une union INFRUCTUEUSEMENT , adv. INFRUC
( de bénéfices ) ne peut être valable , si l'on TUEUX , EUSE , adj.. [ Infruktu -ed -zem in ,
n'informe point des causes de l’union , etc. tu-ell , ell - ze : 4 lon. e muer. ] Infruc
Cochin , tueux , qui ne raporte point de fruit ,> ou qui
INFORMÉ , te ,adj.» Bien ou mal infor- en raporte fort peu. Infructueứsement , sans
mé. SS. m. » Un plus ample informe, se profit , sans lucilité. » Champ infructueux :
Nnn 2
168 ING I NG
annće infructuellse. - Et fig. Travail in- nieux à se déguiser,» Elle est ingénieüse à se
iructueux , peine infructueuse. » Travailler tourmenter . » J'admire combien vous êtes
frifructueûsement. On les dit plus sou- ingénieux à augmenter votre infortune. Ma
vent au ſig. qu'au propre , sur-tout l'adjectif. rin , Julie.
INFUS, USE , ' adj. INFUSER , v . act. In- INGÉNU , ûE , adj. INGÉNUITÉ , s. f.
> >

FUSION s. f. [ Infils', fize', fuze , fu -zion : INGÉNŮMENT , adv. [.2® é fer. 4 ' lon. au 2d
e CAS
lon . 2 ° lon . aux 2 1 , 3º e muei au 2d , é et au dern ., muce
nu- e , nüman. On écrivait all
.
fer. au 3 °. ] L'adjectif ne se dit qu'au fig. et trefois ingénuem ?ne. ] lls expriment une fran.
.

il a un emploi très borné : science in fuse chise mélce de naïveté et de simplicité. » Hom
savoir infus, sagesse infilse ; qu il a plu á me ingénu ; discours,air , aveu ingénu.. »» Il
Dieu de répandre dans des homes privilégiés. a dit cela ing 'núment, de la manière la plus
Leverbe ne se dit qu'au propre. Faire ingérte. » Eile montre une grande ingénuité
infuser du séné ; de la rhubarbe dansdu vin : dans son air , dans ses paroles. L'Amante In
lesmettre tremper dans quelque liqueur , afin géntie : Comédie de M.Marin .
qu'elle en cire le suc. Infuser à froid ; infuser INGÉRER ( 8' ) v . réc. [ 2€ et 3º é fer.]Sc
.

àl'action
chaud. d'infuser
- Le subse.
, et se dit au
pour propre , où
la liqueur pour
les méler
régit de quelque
dans, pour chôse sans ,enetêtre
les noms de requis. II
pour lesIl
drogues ont séjourné : une infusion de séné ; verbes. » S'ingérer dans les afaires d'autrui.»
et au fig. Les Apôtres avaient les dons des Il s'ingère decorer des avis.
langues par infusion. Il ne se dit dans ce style INGRAT , ATE , adj . INGRATITUDE: ,,s.
)

que dans cette ocasion . f. 1 ° . Ils marquent un défaut de reconnois


e

INGAMBE , adı . [ Inginbe : 2° lon. ; e sance pour un bienfait reçu. Quand ingrar se
muer. ] Léger , alerte. » Il est ingambe. Style dit absolument, en parlant des persones, on
>

familier . le dit substantivement : » C'est un ingrat. »


INGENIER ( s ) v . réc. { Ingeni-c : 1° et Vous n'obligerez pas un ingrat, » Il devroity
dern. é fer. ] Tàcher de trouver dans son esprit avoir des lois pour punir les ingrais.
quelque moyen de réussir. » Ingénier - vous se dit adjectivement avec la prép: envers. »
pour sortir de cet embarras. = Ce inot dé- Ingrat envers Dieu , envers son Bienfaiteur.
plait à bien des gens . L'Abé Des Fontaines l'a Vaugelas a dit , ingrat à la fortune ; et Ra
mis dans le Dict. Neol. Fréron le critique dans cine, ingrate à vos bontés . Parru a critiqué
M. Cailhava . L'Aead. l'admet pour le style le jer et d'Oliver le 2d . Leur critique est
fam. C'est un mot de conversation , et on s'en très- juste. Voltaire a aussi critiqué dansCor
sert sur sout à l'infinitif. » Il faut s'ingénier. neille : ingrat à ses mérites , et il a ditlui >

INGÉNIEUR , s. m. [ 2° é fer. ) Celui qui même, ingrar à tes bontés, ingratà ton amour.
1

possède l’Architecture militaire, et qui trace M. l'Abé Roubaudpense qu'on dir , ingrat aur
et conduit les travaux pour l'ataque et la dé- chôses , et ingrat envers les persones. Il pré
fense des places. tend qu'on dit ; une terre ingrate à la cultúre;
INGÉNIEUX , EÛSE , adj . INGÉNIEÛSE une pierre ingrate au ciseau , un esprit ingrat
MENT , adv. ( Ingéniel , et -ze , cú-zeman , 2 ° aux leçons ; une persone ingrate à nos soins.
e
é fer. 4 ° lon. j' e muer. ] Ils se disent , et des
> Ingratitude se met , ou absolument, ou
persones qui ont du génie , et des choses qui avec le même régime qu'ingrat. » Les gens de
en anoncent et en marquent , dans celui qui bien détestent l'ingratitude. » Son ingraritade
les fait. » Homme ingénieux : femme ingé envers vous l'a fait abandoner de tout le
nieuse. » Ouvrage fort ingénieux. » Machi- monde.
ne , invention , composition ingénieuse : ré .

Crois-tu qu'il soit une peine plus rude ,


partie tout à fait ingénieûse,. » Ma
N a traité ce Que celle de se voir noirci d'ingratitude ?
point fort ingenieủsement. » Cela est inge- Non : le ceur d'un ingrat est toujoursagité :
niet:sement dit. Er je crois qu'un damné n'est pas plus tourmenté:
REM . Ingenieux aime à suivre le subst. En Destoches.
vers , il peut précéder . Ingénieux Poète ! Fi , morbleu ! les ingrats ne valent pas le diable.
II.
Gresser. » Vaugelas parle d'un des plus beaux
et des plus ingénieux' esprits du siècle. L'in . = E2° . Ingrat se dit des choses , pour , stérile,
version est dûre. - Ing 'nieux régit quelque- infructueilr. » Travail ingrat : terre ingrall.
fois la prép. à et l'infinitif. » Le vice', ingés » Étude , afaire ingrate : » Ces mêmes pro
I N H IN H 469
fessions, selon nous , si ingrates et si stériles [ Inabitable , té , ré- e : 4 € dout. au 1" , é fer.
pour la vertu , furent pour les Saints ,riches aux 2 aûcres. ] Le 2d se dit de ce quin'est
er

et fertiles en mérites. Ségaud. Ou qui fournit point habité , et le r'' de ce qui ne peut l'être.
peu à l'esprit dans les compositions; sujet » Lieux inhabités. » Pays , maison inhabita
matière ingrate.
ingrat , marière ingrate. Le subst . ne ble . = La Bruyère emploie celui- ci dans un
se dit point des chôses. On ne dit point , l'in- sens , qui parait contraire au sens naturel ,
gratitude d'une terre , d'un travail , d'un mais qui est piquant dans la circonstance. »
sujet , etc. Un Bourgeois se fait bâtir un Hôiel si beau
Rem . Quand on parle du vice de l'ingrati- si riche e si ornć , qu'il est inhabit.ble. Le
tude , on met toujours ce mot au singulier. maítre , honteux de s'y loger , se retire au
On dit , même en parlant de plusieurs, leur galeras.
ingratitude , et non pas leurs ingratitudes. * INHABITUDE , s. f. Défaut d'habitude.
Lepluriel signifie non le vice , maisles actes Mot forgé par M. de Condorcet. Il dit , en
qu'il a produits. » Vous servez Dieu , cornme parlant de la déclamation d'un Comédien ,
s'il étoit aveugle à vos infidélités et à vos in- que, par parenthèse , il apèle mal-a-propos,
gratitudes. La Rue. » Les fréquentes ingr.ti- la diciion ; » C'estdel'inhibitude de phraser ;
tudes qu’on éprouve. Moncrif et de moduler que naissent ces transitions
On fait un long récit de mes ingratitudes . brusques, qui étonent sans séduire . » Je
Rac. Brit. passe, dit M. Linguet , l'inhabitude , pour
INGRÉDIENT, s. m. [ Ingredi-an : zº é le défautd'habitude. L'usage ne sera pas peut
>

fer. dern . lon . ] Ce qui entre dans la compo- être aussi complaisant. Inhabitude serait pour.
sition d'un remède ; d'un vernis , etc. » Il tant un mot utile. Il est à souhaiter qu'il
entre bien des ingrédiens dans , etc. » Il y a passe.
frop d'ingrédiens. Par extension on'le INHÉRENCE ,> s. f. INHÉRENT , ENTE . e
dit d'une sauce, d'un ragoût. adj. [ Inérance , ran , ran!e : 2° é fer. 3 ° lon.
INGUÉRISSARLE , INGOUVERNABLE , 4€ e muer.] Termes de Philosophic, quiexpri
adj. Qui ne peut être guéri : qu'on ne peut ment la jonction des chôses. » L'inhérence de
gouverner. » Ce mal est inguérissable. » Cet l'accident à la substance. »» L'accident est inhes
esprit fier et presque ingouvernable. Le La- rent à >, etc.
boureur sur Castelnau . » Alors nos vaisseaux INHIBER v . act. INHIBITION er
, s . f.
étoient ingouvernables. Journ . Polit. =- [.1-ribé , bi-cion : 3º é fer. au 2 ". ] Termes
Ingouvernable n'est point dans les Dictio- de Palais . Défendre , défense. » Nous avons
naires. Inguérissable est dans Trév. Ce sont inhibé et défendu. » L'Ordonance porte dé
des mots de conversation , qui se disent et ne tenses et inhibition à ... de , etc.
s'écrivent point. Voy. INCURABLE . INHOSPITALITÉ , s. f. [ Irospitalité :
INHABILE , adj. INHABILITÉ , s. f. [ l'h dern. é fer. ] Défaut d'hospitalité. » Irez-vous
>

est muette : i -nabile , bilité. ] Il ne faut pas vous exposer à la barbarie et à l'inhospitalité
confondre ces mots avec incapable , incapa- de ces peuples ?
cité. Ceux-ci dénotent un défaut de talens et INHUMAIN , AIŅE , adj . INHUMAINE
de lumières ; les aîtres marquent seulement MENT , adv. INHUMANITÉ , s. f. [ l-nu-mein ,
>
e
le défaut de certaines qualités requises pour mène , mènem.in , manité : } è moy: 4'e
certaines fonctions. » Il est inhabile à possé- muet au 2d et au 3 ". ) Cruel . Cruellement..
der aucun bénéfice : il est incapable d'en rem- Cruauté. Ce qui est contraire à l'humanité. »
plir les obligations. La condamnation aux Tyran , maitre inhumain. Action inhumaine.
galères emporte inhabilité à recueillir aucune loi , coutume inhumaine. » Iraiter quel
succession . » Son incapacité pour remplir ce qu'un inhumainement , avec inhumanité. »
>
poste est reconủe de tout le monde. Exercer de grandes inhumanités.
Boileau done à inhabile le sens d'inutile . INHUMATION , s . f. INHUMER
e er
v . act .
Mais pour moi , de Paris Citoyen inhabile. [ l-numa- cion , mé : zº é fer. au 1.) Encer
Il aurait pu , il aurait du , et peut-être voulu rement. Enterrer. Ceux-ci sont plus vulgai.
>

mettre inutile , mais il avait besoin de ce mot res ; les autres plus nobles et plus recherchés.
pour le vers suivant , ce qui ne le justifie » Inhumer les corps , les moris. On l'inhuma
pourtant pas . dans le cimetière. » Les frais de l'inhuma
INHABITABLE , INHALITÉ , te , adj. tion .
1
INI INJ
470
INJECTER , v . act. INJECTION ; s. f. » Il se fit initier aux Mystères de Cérés , de
[ Injelié ;jèk-ción : 2° è nioy. 3 ° é
fer. au 1 "'.] Bacchus. = Par extension , on le dit de
ils expriment l'action de jeter avec une serin- quelque religion que ce soit. “ Fig.» Être
gue quelque liqueur dans une plaie. » Injec- initié dans une science , dans une société , y
ter une plaie . » Faire des injections. être admis , être reçu au nombre de ceux , qut
INIMAGINABLE , adj. Qui ne se peut la compôsent.
imaginer. Il est dans d'Ablancourt: on le dit Dans ta Justice et ta sagesse ,
souvent : mais on ne l'écrit guère. L'Acad. le Quand tu m'auras initić ;
mer sans remarque. A tes élus aſſocié ,
INIMITABLE , adj . Qui ne peut être Mes hymnes te loûront sans cesse .
Le Franc .
imité . » Homme , action inimitable. Il est
plus usité que son simple imitable. = Quand INJURE , s .. f. INJURIER , v. act. INJU
on veut signifier qu'une chôse ne doit pas RIEUX , EÛSE , adj. INJURIEÛSEMENT , adv.
être imitée , il ne faut pas se servir d'inimita- [ Injaré , jurié , ri- et , eûcze , eů- zeman.
ble. Quelques Auteurs ont fait cette mé- 2º lon . au 1.4 ° lon . se muet. ] Injure,
"prise. Il faut dire siinplement , qu'on ne doit tort , outrage. Injurier , dire des injares.
ofensant.
pasINIMITIÉ
l'imiter. Injurieux
, s. f. [ I -nimi-tió : dern. é sement , d'une manière, injurieûse.Injurielle
, outrageux Faire >>

fer.) Haine , aversion. » Avoir , concevoir injure , ou une injúre à quelqu'un. » Oublier,,
de l'inimitié contre quelqu'un. » Encourir pardoner les injúres.
son inimicie. Je ne veux point , dit-il , me répandre en injures.
Destouches,
ININTELLIGIBLE , adj . [ I-nein -téligi
ble : 2° lon . ;e é ter. ] Qu'on ne peut pas en- » Il m'a injurié. » Il injurie tout le monde.
tendre. » Ce discours est inintelligible .
9 » Discours , écrit injurieux pour la Religion ; .

INJONCTION , s. f. [ Injonk - cion , en injurieux à sa gloire. » Parler injurielises !

vers ci- on : 2° lon . ] Comandement exprès. ment contre quelqu'un : le traiter injuriei
On a fait injonction à tous les habitans de seineni .
prendre les armes, » L’Arrêt porte injonction Injûre , invective , ( synon .) Le nºs con
siste dans les termes ; le 2d , dans les choses
à un tel de , etc.
INIQUE , adj . INIQUEMENT , adv. Ini- et la manière. » Lemépris , l'insolence inju,
QUITÉ , s . f.f [ Inike , keman , kité : 3 ° e muer rient : la colère , le zèle invectivent. Une
aux 2 premiers.] Ils ne se disent qu'en par- injure , dite de sang froid , est plus piquante
lant des Juges , et expriment ce qui est con- qu'une longue invective , parce qu'il vaut
tre l'équité.» Juge , arrêt, conseil inique. » mieux exciter une grande colère que le mies
Juger iniquement. » L'iniquité des Juges, pris , etc. Rous. Synon.
>

des Jugem ens . = Iniqui té sans régime , RÉM. 1 °. Faire injure , ou une injúre , et
signifi e dans le langage de la Religion , cri- dire une injúre, des injúres, sont deux choses
, péché.
» Boire l'iniquité comme l'eau. diférenres. Le ier signifie faire cort , injus
wmeEnfant d'iniquité : c'est le comble de l'ini- tice , ( Voy. TORT.) le 2d veut dire , parler >

quité. » Notre Seigneur s'est chargé de nos à quelqu'un en termes injurieux. Madame de
' Sévigné les réunit tous deux dans la même
iniquite's. phrase. » Je vous avertis , Ma très- chère ,
Fermez les yeux sur mes offenses , que vous n'aimez point à lire , et que votre
Er du livre de vos vengeances fils tient cela de vous. Je vous dis cette in
Effacez mes iniquités. jûre , pour me venger de celle , que vous
Le Franc .
INITIALE , adj. [ Ini-cia -le : dern. e m'avez faite .
>
muer. ] Lettre initiale ; lettre qu'on met à la 2 °. Richelet dit , tirer quelque chôse à
tête des chapitres , des alinéa et des noms injúre : cette expression n'est point de l'usage
propres . Les Imprimeurs disent au misc. Un actuel, On dit , tenir , réputer à injúre.
On dit figurément, les injúres de il'air;
ser l'in,
INITIATIO , s . f. INITIER , v , act . júre du tems, de la fortune . » Dégu le delst'iinn
A , un C , un DN initial, ere.
[ Inici-a - cior , cié. ] Ils se disent propre- jûre de ses vieux ans. Corn . Le sort ,
ment de l'admission dans les Mystères chez injurieux , la fortune injurieuqseu.e des choses ,
les Païens . - Les cérémonies de l'initiation . EUX
3 °. INJURI , ne se dit
>
INL INN 47,1
qui ont raport à la persone. ** Bossuet le dit celui-ci aura de la peine à être admis.
des persones mêmes. » Le St. Esprit nous INN .: Dans les mots >, qui comencent par
ayant montré deux moyens de conoître la cette syllabe on ne prononce qu'une n , excepté
>

vérité ( l'Écritûre et la Tradition ) nous se- dans Inné , innome , irromine , Innovation ,
prononce , in -né, in -nova
innover , qu'on prononce
rions injurieux envers lui , si nous négligions innover
l'un des deux . Cela n'est pas à imiter. tion , etc. Dans les aûires in n'a pas le son
INJUSTE , adj. INJUSTEMENT , adv . d'ein : la 1 " e est muette , la zde se joint
INJUSTICE , s. f. [ Injus-te , teman , rice: 3 % avec la voyèle suivante. Innocent , et ses dé
e muer aux 2 premiers . ] Ils se disent dece qui rivés, innombrable , etc. Pron . I-nosan, i- noz
>

est contre la justice . » Homme , arrêr , sen- brable; et non pas In- rosan , In -nombrable ,
tence , guerre , demande injuste. » Moyens encôre inoins Ein -nosan , Ein - nombrable ,
injustes . » Il a été condamné injustement. » comme on les prononce dans quelque pro
Procédé plein d'injustice. i Comettre des in- vinces , trompé par ces deux n , dont il y en
justices .» Il y a un Dieu , qui permet l'in- a une tour au moins d'inutile . On les con
>

justice des Hommes , et qui ne la fait pas. serve , dit-on , pour l'étymologie. Mais en
L: Comte de Valmont.. Latin on les prononce toutes deux : pourquoi
INJUSTE , suit ou précède, au choix du les transplanterdans une Langue, où l'on n'en
Poète ou de l'Orateur.'» La guerre la plus prononce qu'une ?
heuretise est le plus grand fléau des peuples , INNÉE , adj. f. [ In -né - e : 2° é fer. et
et une guerre injuste est le plus grand crime long. ] Qui est né avec nous. » Espèces , idées,
des Rois. » Une injuste censûre refroidit les qualités, innées. -- Ce mot ne se dic que
talens.» Son injuste manie. Boil. » L'injuste parmiles savans.
fortune. Rouss. INNOCEMMENT , adv. INNOCENCE ,
>

Quel est le prix d'une érude si dure ? ou INOCENCE , s. f. INOCENT , ENTE , adj .
Le plus souvent une injuste censure . id. et subst. [ Inosamin , sance , san
e
, sante :
Rem . Injustice , ne se dit au pluriel que 3 ° br. au 1i "' , lon . aux aîtres, 4 é muer. ]
9

quand on parle des éfers de l'injustice , et Inocent, 1 ° . En parlant des persones , qui
.
>

alors ce mot a un sens passif. » J'aienduré de n'est point coupable , qui est exemt de crime.
sa part de grandes injustices. Quand on veut » Il est inocent du crime dont on l'acuse . » Il
parler du sentiment même oposé à la justice , a été reconu inocent. Suðst.il a ce même
à la droitûre , on doit se servir du singulier ; sens au pluriel . '» Protéger ou persécuter les
et alors ce mot a un sens acrit. La contrainte innocens. Au singulier , quand il est
>

de la rime a fait dire à Voltaire. seul , il signifie ordinairement un benet , un


Le peuple, pour ses Rois , toujours plein d'injuse imbécille, un homme simple et sans malice.
rices , » C'est un inocent, » Vous êtes bien inocent
Hardi dans ses discours , aveugle en ses caprices. de croire ce que l'on vous a dit. Au fem . il a
Le sens demandait plein d'injustice au singu- un sens moins ridicule : » U'ne paurre ino
lier. M. Moreau dit , faire injustice sans cente. --- On ne l’emploie en bone part et
>

article. » Ils comencèrent toujours par supo- coupable.


Souverain leur faisoit injustice.
dans son sens naturelque quand il est oposé à
· Il vaut mieux sauver mille cou
ser que le
. Il
Eudes veut prouver que le Roi lui-mêmelui pables que de faire mourir uninocent.»
a fait injustice. On dit bien , faire , rendre ne sufit pas de renvoyer un inocent absous
justice ; mais je ne crois pas que l'usage il faut encore lui laisser la liberté de deman
admerte faire injustice. C'est-là que l'analo- der vengeance de la calomnie. Cochin. Dans
gie trompe , comme dans beaucoup d'oca- cette phrase , le mot absous détermine le sens
sions. d'Inocent.. = 2° . En parlant des choses,qui
* INLISIBLE , adj . Qu'on ne peut lire. ne nuit point. » Remède inocent. = 30. Pur
On troûye ce mot dans l'Hist. de Russie par et candide : » Esprit innocent , âmne ino
Voltaire. » Sa main ( de Pierre le Grand ) ne cerite .
forma que des caractères inlisibles . - Il INOCENCE , état de celui , qui est inocent.
est contre l'analogie de la Langue. Devant 11 , a conservé son inocence. » Il a prouvé ;
les mots , qui comencent par unel, In de la on a reconu l'inocence de ses vûes. Láge
particule in se change en l : illégèl , illégiti- d inocence ;l'enfance. = Trop grande sim.
me , etc. Il faut donc dire illisible : mais plicité. » Cet homme est d'une grande ino
INN INN
472 # D'innombrables essains. De Lille .
cence. » Admirez son inocence.
Rem. Inocence est souvent personifié , et se Plusieurs n'aiment pas nombre inombrable;
dit pour les hommes inocens . mais l'usage l'a admis ; et cette expression
n'a rien de ridicule . On le dit par exagé.
Dieu vengeur de l'inocence.. ration d'un nombre , qui ne peut pas être
Le Franc. soumis au calcul . On dit tous les jours : le
INOCEMMENT , avec inocence , sansmau- nombre els était si grand , que je n'ai pu les
vais dessein. » Il a vécu inocemment. » Je compter . C'est ce que signifie inomtrable,
l'ai fait inocemment. Sotement , niaise- INNOMÉ , IMNOMINÉ , adj . [ In-nomé,
ment. » Il est venu inacemment raconter la in- nomine. ] Qui n'est point nomé . Le pre
e qu'il t faitepeut mier se dit en droit : contrat innomé'; le
sotis
Rem . 1 °. avoi
Inocent . quelquefois mar- second en Anatomie : 6s innominés .
cher devant le substantif. » Les inocentes INNOVATEUR , s . m. Quoiqu'on dise
Bergères. Télém . innovation et innover , on ne dic point in
novateur : le mot usité est Novateur . L.T.
Elle croit
Dont que l'hymen
son sexe ests un
est toujour l'inocen te victim,e.
engagement On peut dire pourtant qu'innovateur manque
La Chaussee. à la langue ; et que Novateur ne le suplée
pas. Celui - ci ne se dit que des opinions ,
Offrez d'innocentes fères surtout de celles qui soni oposées à la foi;
A l'Auteur de vos destins. et pour d'aîtres objets , il nepeutexprimer le
Le Franc . sens de celui qui innove. Il serait donc à
Je puis lever au Ciel une innocente main . souhaiter que l'usage admit innovateur. L'Au
Thonn. teur de l'Apothéose du Dictionaire aprou
vait ce mot : mais son opinion n'a pas fait
On diraic en prôse : des mains inocen- fortune.
tes : et peut- être faudrait- il aussi le dire en INNOVATION , s . fém . INNOVER ,, V.
vers . act. [ On prononce les deux n : in - rova-cion,
Dans leurs flancs innocens tu conduisois sa main . en vers , ci-on ; in - nové. ] Ils signifient l'in
Gress. troduction des nouveautés . » Saladin appré
henda les troubles qu'une telle innovation
Dans leurs inocens flancs serait insupor- pourroît produire. Marin. » Les innovations
table. sont dangereuses. » Il est dangereux d'inno
2°. Le peuple confond ridiculement les ver en matière de Religion , de gouverne
divers sens d'inocent. Marivaux fait dire ment . == Ils se prenent en inauvaise part,
inocemment à une fille de boutique , au et ne se disent que des lois , usages et cou
sujet de quelqu'un qui avait été mis en prison cumes. On lic dans l'Ann . Lit. que : » Nos
par méprise : » Si jamais quelqu'un a eu Aïeux admirerent Lulli ... ils crurent qu'ayant
la mine d'un innocent, c'étoit vous assuré- atteintle dernier degré de la perfection ,il
ment. Elle voulait dire : a eu l'air d'être n'étoit
n'étoit plus possible de rien innover. Il ne
plus
inocent . semble qu'il aurait été mieux de dire , de
3 °. Inocence n'a point de pluriel. Un Au- rien trouver de nouveau en ce genre. Inno
teur a dit : leurs innocences. On dit , mênie ver n'a pas ce sens là , qui est pourtant ce
>

en parlant de plusieurs , leur inocence. lui de 1'Auteur .


INNOCENTER , v. act . [ I -no -santé : * INNUMÉRABLE , adj. Il s'est die au
3 ° lon. 4 é fer. ] Absoûdre , déclarer ino- trefois pour innombrable. » D'où s'en sont
cent. Il n'est pas du beau style . ensuivis plusieurs grands , et innumerables >

INNOMBRABLE ou INOMBRABLE , adj . maux à nous et à la chose publique. Hist


[ 1-ronbrable : 2° lon. 3 ° dout. ] Qui ne se de Louis XI.
e

peut nonibrer. - Nombre , multitude , inom-


»
INOBSERVATION , si fém . [ 1-nobsłr.
brable. = On a dit ancièncment innumé- va -cion : 3º é ouv. )] Manque d'obéissance. » -
rable. Cet adjectif suit ordinairement: L'inobservation des Règles , des Lois.
il peut quelquefois précéder., » Autour de ce Manque d'obse
" es esprits , etc. Jér. traités. - rver. „ L'inobservation des
trône sont d'innombrabl On a dit aussi inobservance , et
Del. » Ses Innombrables vaisseaitx . Rouss . Tréy . le met ; l'Acad. ne le mec pas : elle
met
INO INQ 473
met observance , mais elle lui done un autre er la fertilise en l'inondant. » Le Tibre étoit
emploi. autrefois beaucoup plus large , et plus sujet
INOCULATEUR , s. m . INOCULATION ,, à inorder la Ville. La Lande. Figurém .
s.-F. INOCULER , v. act. INOCULISTE , s. m. » Les Goths , les Lombards inonderent l'I.
(I nokula -teur , la -cion , lé , liste. ] Inocu-
> Inocu talie. „ Nous sommes inondés d'une multi
lation est une opération par laquelle on co- tude de mauvais livres. » Ils inondent l'Eu
munique artificiellement la petite vérole. Ce rope deleurs écrics artificieux.
mot est synonyme d'insertion , cette opéra- INOPINÉ, ÉE , adj . INOPINÉMENT , adv.
tion ayant beaucoup de raport avec celle de [ 4 ° é fer. né, née , neinan.
ném ] Ils se disent
la grèfe des arbres. On a dabord dit indifé- des évènemens qui sont imprévus , et aux
remment , inoculation , insertion , transplan quels on ne s'atendait pas , et qui surviè
insertion transplan-
tation de la petite vérole. Le premier , a nent tout d'un coup. » Accident inopiné :
prévalu , et l'on dit inoculation, sans ajouter fortune inopinée. = Inatenda ne se dit que
de la perite vérole. Acad. == Inoculer , du mal , inespéré que du bien . Inopiné se
c'est comuniquer la petite vérole par ino- dit de l'un et de l'autre . » Cela est
culation. -
Inoculaieur , celui qui inocule: arrivé inopinément . » Il arriva inopiniin ?nt ,
Inoculiste , partisan de l'inoculation : C'est sans qu'on attendît son arrivée > ou qu'on
la diférence de ces deux mots. la crut si prochaine.
* INODORE , adj. Qui n'a pas d'odeur. INOUI , IE , adj. [I -nou ï , le : 39 lon.
On dit dans le Dici. Gram. que ce mot se au 2d. ] Qui est tel qu'on n'a jamais rien
troûve dans un discours qui a été fort aplau- ou dire de semblable. » C'est une chose
di , mais qu'il ne parait pas dans le goût inouïe , des cruautés inouïes. » Il est inouï
de la langue. On l'a employé aussi dans le que , etc. Ce mot est à la mode : on
Journal de Literatûre : » Cette eau est lim. lui done le sens de singulier , étrange.
pide , inodore , sans goût ; et dans l'Ann . Il est inouï que cette petite fille ait pris
Lit. » Ce Recueil est un parterre où l'on l'alarme sur un mot que je lui ai dit en
trouve quelques Acurs agréables , d'au tres passant . Th . d'Éduc. C'est un Petit-Maître ,
d'autres
inodôres , plusieurs inutiles , et même dan- qui parle.
gereuses. = Inodôre est unmot très- usité , * 'IN - PROCÉDURES , s. fém . pl . Irrégu
et le seul pour exprimer ce qui n'a pas d'o- larités dans les Procédûres. Mor nouveau ,
deur. Marin . J'avoue sans peine que ce mot à ce que je crois , employé par un Magis
est utile , et même nécessaire ; mais il ne trat dans une Lettre imprimée. Si ce mot
me parait pas que l'usage l'air encore adopté. était usité , il faudrait écrire improcédûre ,
Tout ce qu'on peut dire, c'est qu'il mérite avec une m ; car in change l’n en m de
d'être regardé comme un heureux néologisme, vant le b et le p. : imbiber , impatient ,
dont onpeut bien augurer. impérieux , improbable. Il n'y a d'excepté
INOFFICIEUX , adj. masc. Il ne se dit dans mon opinion , que in - promptu , qui est
qu'en terme de Jurisprudence. Testament moins un mot composé que deux mots latins ,
inofi- ieux , est celui où l'héritier légitime est unis par un tirer.
>

déshérité sans caûse . L'Ab. Prévot emploie ce IN PROMPTU , s. m . [ On prononce le


moi dans sa Traduction de l'H . des Stuarts 2d p. ? Ce qui se fait sur le champ; comme
de M. Hume, » Les cabales inofficieủses du une Epigramme et autre pièce de quelques
Roi d'Espagne. C'est un anglicisme : Inof. ' vers , faites sans prémédication. Faire un in .
ficious. promptu , des in-promptu. Il ne prend point
INONDATION s . f. INONDER > y, a. d's au pluriel. On apèlc par plaisanterie un
[ I-ronda -cion , dé : 2€ lon . - le P. Fol- in -promptu fait à loisir , ce qu'on a pré
lard écrit innonder , mauvaise ortographe, médité , et qu'on done comme venu sur le
qui pourrait induire en erreur pour la pro- champ dans l'esprit. Figurément , In
nonciation. ] Ils expriment l'action de sub- promptu se dit de tout ce qui se fait sans
merger d'eaux,
dement , de couvrir un pays
» Grande', par undébor-
fâcheuse inonda- préparation. » Cedîner
in -promptu. = , ce concertétait un
M. l'Ab . Grosier. écrit In
tion. Figurément , une grande inonda- prompiu , comme l'Académie , et l'emploie
>

tion de Barbäres : une inondation d'écrirs , adjectivement, ce que l'Acad.. nefait pas. »
de brochůres. --- » Le Nil inonde l'Égypte, Un voyage aussi impromptu
О
anonce.c-il up
Tom . 11. оо ;
1
İNS
474 INQ
Voy. Im -promptu et In- prépositions exprime la cäûse de l'inquiétude;
projet médité ? la że en exprime l'objet. » Je suis fort in
éduresIÈT
procINQU . , ÈTL , adj. INQUIÉTANT , quiet de ce trište événement , exprime le
ANTE , adj . INQUIÉTER .
>
, v.act. INQUIÉTỬ- chagrin qu'il me caủse ; je suis fort inquies
>
DE , si fém . [ In -kiè , kie-te , kie-tan , tante , sur ce qui en résultera , exprime ma crainte
e er er au żd . é fer , aux sur ses suites . * » Inquiets de l'indépendance
*

té :. 2° è moy . au 1 e
e , et de la liberté de leur pays , ils eurent soin
aut res ion
agitat ° lon . tau
; 3 d'espri , impati 4. causée
3e etence partud
]) Inquié quel- de régler des condicions, ecc . Hist. d'Angl.
que passion. Inquiet , qui est en inquiétude. La prép . sur aurait été plus convena
Inquiéter, rendre inquiet. Inquiétant, qui ble en cet endroit. Car ils ("les Écossais )
inquiète . » Cela le rend inquiet; elle est in- n'étaient pas chagrins de leur indépendance,
quiète sur cette afaire. » Elle est fort in- au contraire ; mais ils craignaient de la
quiétante : elle l'inqu iète extrêmement . » perdre.
De quoi vous inquiétez -vous ? » D'où vie. 3°. Inquiet se dit des choses qui ont ra
nent ces inquiétudes ? » Je l'ai tiré d'in- port à la persone. » Joie inquière ; esprit,;
quiétude. » Cette affaire leur causoit beau- caractère , tempérament inquiet. » Humeur
coup d'inquiétude. P. Fabre, » Embarrassé inquiète . = Pour inquiétude , on le dit
non seulement de l'âme , mais du corps. »
de sa dignité, et rongé d'inquiétude. Le P. Elle à des inquietudes aux jambes. Sév. »
Font
Rem ai
en . 1°. fautgl.pas
, HiIlst.nede l'É l . ndre , être Ce nalade a passé la nuit dans une grande
Galconfo
inquiet , être inquiété et s'inquiéter. Le " inquietude , dans de grandes inquietudes.
ne signifie qu'unecertaine situation de l'âmei , Acad. On dit , en ce sens , malade inquiet;
sans qu'on ait égard à la calîse d'où cette sommeil inquiet.
situation peut venir : le 2d renferme tout 4°. Inquiétant , employé adjectivement ,
à la fois ,' et l'idée de cette situation , et peut être regardé comme un néologisme
l'idée d'une cause étrangère d'où elle vient. heureux . » La situation la plus inquiétante.
Enfin , pár s'inquiéter ,nous entendons que Moreau . » Ce cortège dut paroître inquie
l'âme qui est dans cette situation , agit sur tant aux , etc. Linguet. » Ces incursions qui
elle - même. ( » Vous êtes inquiet sans sa
+
avoient été si inquietantes pour ses prédé
ċesseurs . Hist. d'Angl. » Un voisinage si
vous vous plaignez que vous
uoi : ement
voir pourqnuell
@tes conti té
inquié par tout le inquié- INQtant
UIS.ITE
IbidUR
. , s. m . INQUISITION , S. >

monde ; c'est vous qui vous inquié tez à tout


propôs et sans raison.) D'après ces princi- fém . [ Inkizi-teur, zi- cion. ] L'Inquisition
M. l'Ab . d'Olivet trouve à redire à est un Tribunal établi en certains pays pour
pes ,
ces vers de Racine .
rechercher et pour ponir ceux qui ont des
sentimens contraires à la Foi. Inquisiieur ,
Mon ame inquiétée Juge de l'Inquisition . » Grand Inquisiteur.
D'une trop juste crainte est sans cesse agitées Inquisiteur de la Foi.. » Pays d'inquisition.
Alex . » Il a été mis à l'inquisition . * De bons
Auteurs se sont servis d'inquisition , au lieu
La Grèce en ma faveur est trop inquiétée. de perquisition ; mais l'Acad . dit que dans ce
Andromi
sens il n'a guère d'usage. re
Il prétend avec raison , qu'il falait dans le INSAISISSABLE , adj . Qui ne peut êt
I'm exemple , mon âme inquiète ; et dans le saisi. Mot forgé par M. Linguet. » L'usage
M. Rac.. variant sans cesse dans une langue vivante,
2d , la Grèce s'inquière trop. » NeM.Rac
dit-on c'est une folie de créer à grands frais une
le Fils condamne cettetioncritique . »
pas dans la conversa , dit-il : Ne
vousdit-on
vous Cour pour enchaîner ce prothée insaisissa
inquiétez trop ? Pourquoi ne dirait-on pas ble.. =
= M. Marin pense qu’on dit , des
votre ame est trop inquiétée ? Pourquoi ?: biens insaisissables ; une pension insaisis
Parce qu'on ne dirait pas vous êtes trop in- sable ; et que ce mot n'est, ni forgé, ni
quiété ; parce que s'inquiéter et être inquiété nouveau. Je crois bien que ce mot peut se
dire au Palais , et quelquefois en conver
n'ont
2°. Inqu le même
pas iet a unesens..
signification diférente , sation . Mais , et en conversation , et au Pa
suivant qu'il régit de ou sur ; la ile de ses lais , on ne se fait pas une peine de forger.
re
INS INS 475
des mots. Celui- ci n'est dans aucun Dictio crit en faux , Voy' . plus haut. Le verbe a
naire ; et je ne me souviens pas de l'avoir pâssé dans le discours ordinaire : le subst .
lu dans aucun autre Auteur que M. Linguet. est resté au Palais .
Du reste , il peut être utile , et il est à souhaiter INSCRUTABLE , adj. Impénétrable. Il
que l'usage l'adopte. nc se dit qu'en termes de l'Écritûre. Les dé.
* INSALUBRE , adj . INSALUBRITÉ , s. f. crets , les jugemens de Dieu sont inscruta
Ils se disent de ce qui est mal sain ." » Les bles.
logemens soni humides , et dans des expo- INSÇU, s. m. Puisqu'on écrit aujourd'hui
sitions insalubres. M. Raymond , Méd ." et savoir , j'ai sú , et non pas , coome au
Acad .. de Marseille. » Ceite' mortalité est rrefois , sçavoir , j'ai sçu , il semble qu'on
Cette ' mortalité
ocasionée ( à Ste. Lucie ) par l'insalubrité de devrait aussi écrire insu , et non pas inscu.
l'air. Journ . Polii. » L'insalubrité de ces == Il ne se dit qu’adverbialement avec à et
places de garnison. Ce sont des mors nous les pronoms possessifs : à mon insu , à votre
veaux , dont ont peut bien augurer. insü ,> à son insu , ou avec de , etc. sans que
INSATIABILITÉ s. f. INSATIABLE ,
> j'en eusse conaissance , ou que vous en eus
adj. INSATIABLENENT, adv.[ Insaci-abili-
> siez , ou il en eût , etc. » Il l'a fait à moi
lité, able , ableman : ; é muet aux deux
> insi , à l'insil de tout le monde . » Il s'est
dern . ) Au propre , ils se disent d'une avi- marié à l'insu de ses parens. * Plu
dité de manger , qui ne peut se rassasier ; sieurs disent à l'issue pour à l'insu , trom
au figuré , d'une passio ne peut péspar la ressembla
n que rien que de ces deux mors .
, s. m . nce
>

satisfaire. » Il a uneins rie IN


atiabilité SECTE
n [ 2' è moy 3emuet.]
ne peut assouvir . » Insatiabilité de gloire , Petit animal dont le corps est coupe comm :
de rich esses. » L'i» nsa l'avarice , par anneau
tia faimde insati ; et c'est de la que lui vient
de l'ambition . -
Apériebil, ité able. son nom . » xLes vers , les fournis , les mou . 4

ches , les hannerons sont des Insectes .


» Avarice , ambition insariable . » Il est in-
satiablement avide de gloire , d'honcur . = Les ignorans disent inceste. Un Sacristain se
Suivánt le P. Bouhours ,e. on" Il emploi c inst- plaignait que les in -estes eussent ataqué les
tiable seul et sans régiin condamne in- gredins et les buses d : l'Autel .
satiable de bien , insatiable de voir. L'A- é
INSENSÉ , ÉE , adj . [ Insans ; sé - e : 2°
cadémie done des exemples du réginure des long: 3 ° é fermé. }e Fou , folle , qui a perlu
noins. » Insatiable de gloire , d'hone , de le sens. » Homm insensé , femme insensé.
richesses , de louanges. Ce régime parait Subsc, » Il parle , il agit , il court par
.

usité, x
Celui des verbes est douteu . » e un insensé. = Il se dit a issi
les rûes comin
Cette émulation sainte , non moins insatia- des chôses qui ont raport à la persone . ”
>

ble de vertus et de mérites que l'ambition Discours insensé. » Action , démarche, con
humaine est avide des honeurs du monde. duire , passion insensie. Insensé s'em
'Le P. Le Chapelain . ploie élégamment en exclamation . » Insonsé !
INSCRIPTION , s, f. INSCRIRE , V. act. Qui croit que sa fureur peut balancer les
e

ļ Le pi se prononce dansle premier; z lon. décret s de l'Etre suprême. Jer. Dél.» Une
dans le 2d. ] Inscrire, c'est écrire dans unfemme est volage indiscrète : elle veut ,
>

registre public. » Inscrire dans un registre. elle ne veut plus. Insensé , qui s'endort sur
» Se faire inscrire , s'inscrire . = Au Pa- la foi de ses promesses !
lais , s'inscrire en faux , soutenir en justice * INSENSÉMENT , adv. Comme un in>

'qu’une
verse
pièce , produite par la partie ad- sensé. On dit dans le Dict. Gram . qile ce
-
est fausse: -Cette expression a passé mot , hazardé par un Auteur moderne , est
dans le langage comun , » te m'inscris en encore barbåre 2t qu'il a l'air ' de l'être
>

faux contre ce que vous dites, » Je ne sais long-tems. On s'était contenté jusqu'à pré
pas contre laquelle de ces assertions un Car- sent de le dire en conversation : on com :
tésien peut s'inscrire en faux. mence à l'écrire , » Galere désespéré , et ne
INSCRIPTION, titre
paroles,etgravé sur lerenfermé
cuivre , en peu de, ses
le marbre sachant à quis'en prendre ( de la violence de
maux ) faisoit insensement mourir les
etc. » On trouve encôre en Italie beaucoup Médecins. Berault de Bercastel. Histoire de
d'inscriptions antiques,= Inscription en faux l'Église.
eșt au Palais , un acte par lequel on s'ins. INSENSIBILITÉ , s. fém . INSENSIBLE >

0 0 0 ‫ܐ‬
496 INS İNS
adj . INSENSIBLEMENT adv. ( Insancibi- separables : » ce sont deux amis inséparables.:
>

lité , cible , cibleman : 4 e muet au 2d Inseparable amides mortels qui te craignent , ►

et au 3. ] Le subst. et l'adj . expriment un


.
De leur fidélité je partage l’honeur.
défaut de sensibilité. Ils se disent au propre et Le Franc.
au fig. » Le froid rend souvent certaines par INSÉRER , v. act. INSERTION , s. f. [ In
ties du corps insensibles ; il y caûse l insensi- séré , Insêr - cion : 2° é fer . au 1 " , é ouv. au
s

bilité. » Il est insensible à la honre , aux in- 2d . ) Insérer , faire entrer dans . . . Il ne .

jûres . » Etoit - il permis à . . . d’être insensi- se dit qu'au fig . »” Insérer une pièce dans une
.

ble à des maux si pressans. Cochin. » Elle a Histoire ; une claûse dans un contrat.
l'âme dûre et insensible. = S. . m . » C'est Insertion , action par laquelle on insère. » In
un insensible , iln'est point sensible à l'amour. sertion d'un mot dans un discours , etc. -
INOCULATIon.
» Insensibilité aux reproches.» Vit- on jamais Voyez Inoculati ON
une telle insensibilité * INSIDIATEUR , s. m. C'est un mot de
Tant de tranquillité M " . de Port - Royal : l'usagenel'a point adpté ;
Peut vous faire acuser d'insensibilité. l'on peut dire que c'est domage.
La Chaussée. INSIDIEUX , EÛSE , adj. INSIDIEÛSE
En parlant des choses , l'adjectif a un MENT , adv . [ Insidi-elt , etell -ze , eû_zeman :
aître sens , dont on ne peut s'apercevoir. » Le 4' lon.se muer.- Des Imprimeurs écrivent
moûvement de l'ombre d'un cadran est insen- mal- à-propos incidieur avec un c . } Ils se di
)
sible.» L'insensible transpiration. — Insen . sent dece quitend à surprendrequelqu'un.»
sibilité ne se dic point en ce sens. Présens insidieux : caresses insidieuses. » Faire
Insensiblemeni , n'a point la 1 " significa- une demande insidieusement. = Ces mots
tion du subst. et de l'adj . Il signifie , peu -à- n'ont été long- temps d'usage qu'au Barreau.
peu , d'une manière peu sensible. » L'eau Ils ont passé ensuite dansd'autres écrits;mais
creúse insensiblement les pierres. » Les abus ils ne sont point du siyle simple et famil.
se glissent insensiblement dans les sociétés les INSIGNE , adj ([ Mouillez le & , dern. e&
mieux réglées. Une molle oisiveté détruit in- muer . ] Signalé , remarquable. » Bonheur
sensiblement l'ouvrage qu'un travail opiniâtre malheur insigne. » Grâce , faveur insigne.
avoit à peine élevé. D’Aguess. = Insensibi.
Insensibi. » Un insigne fripon , faussaire, etc. >

lité. Voy. Indifférence.. = On dit : être in :


Toi, par tes seuls vices insigne ,
sensible à , et avoir de l'insensibilité pour. Cominent soutiendras iu léfort
M. l'Abé Royou a repris justement M. l'Abé De cent Rois , qu'arme pour ta more ,
Boulogne d'avoir dit , dans l'Éloge de M.le Un courroux , dont tu n'es pas 'digne.
Lamotre.
Dauphin 1 Il sait qu'une trop grande insen
sibilit : l'opin
éà publi
ion que entraîne * INSIGNIFIANT, ANTE , adj. (Mouillez
toujours les Rois à l'avilisseinent. Il falait dire, leg : 5 € lon. ] Qui ne signifie rien .Moe nou
pour l'opinion , etc. veau , qui atend le sceau de l'usage. » Celle
>

INSEPARABLE adj. INSÉPARABLE- des Danaides est bien au- dessus de ces ouver
MENT , adv. [ 22 é fer.semuer.] . Qui ne tûresinsignifiantes,quinepeignentrien..
peut être séparé. D'une manière à ne Mercúre . » C'est une de ces pièces insigni
pouvoir étre séparé.» L'ombre est insépara- fiantes , si l'on peut se servir de ce terme.
>

ble du corps : elle lui est inséparablement ata- Tourn. Gen. de Fr.
chée. Inséparable régit de : INSINUANT, ANTE , adj. INSINUATION, >
e
Les délices er l'abondance , s . f. IŅSINUER , v . act. [ + ton. aux 2 prem .
Inséparables de la paix. é fer.' au dern. I nu- an ante , nu - a -cion ,
Rousseau . nu- é: l'u , devant l’emuet , est long : il in
» La pensée de la mortest le contrepoids na- sinûe. Au futur , cet e est entièremeni muet
turel de l'orgueuil presque inseparable de la et ne se fait pas sentir : il insinuera , insi
fortune. Le P. Du River. Employé sans régi- nuerait : pron. , insinúra , insintiré. ) Insi
me , il se dit des choses et des persones ; mais nuer , 1. Au propre , c'est introduire douce
apliqué aux choses , il signifie , qui ne peut ment : » Insinuer le doigt, la sondedans une
éire séparé; et il a un sens passif.Apliqué aux plaie. » L'air s'insinue dans les corps. =
persones , sens acsif,
il a un e
et signifi , qui ne żº . Au fig. Faire entrer adroit
ement dans l'es
se sépare point.» La chaleur et le feu sont in . prit. » Insinuer de bons ou mauvais senti
INS INS 477
mens.» Il faut de bone heure insinuer de bons alltres : 4 muet ) Insolence , trop grande
principes aux enfans. » Insinuez-lui que , etc. hardiesse et manque de respect. Insoleni , har
» Un malheureux ( Abailard ) que l'afiction di , qui perd le respect. Insolemment , avec
préparoit à tout ce qu'on continueroit de lui insolence. » On ne peut soufrir son insolence.
insinuer avec amitié. Le P. Fontenai. S'insi. » Y eût il jamais une telle insolence ! » Il a
nuer dans l'esprit , dans les bones grâces, dans fait , il a dit mille insolences. » Il est insolent
la bienveillance de , etc. S'insinuer au dernier point. » Discours insolent , » Ré
3°. ,
s'introduire. » Il s'insinúe par- tout , dans tou- ponse in solente . — Subst. C'est un insolent ,
tes les sociétés. = 4 °. Insinuer , en termes une insolente . Il , ou elle a répondue
>

de Palais , enregistrer dans un certain Grefe insolemment.


qu'on apèle Grèfe des Insinuations. » Fairein- Rem. Insolent de signifie quelquefois que ,
sinuer une donation , un testament , etc.
> orgueilleur » La prospérité rendles hommes
INSINUATION , action d'insinuer , ne se dit
e
insolens, » Insolent dans la victoire. » La for
que dans le 2 et 4 sens. » Il en est venu à bout cune est insolente. = Mde. de B... lui fait
par ses insinuations: -- » L'insinuarion d'un régir la prép. de. » Ils devinrent insolens de
acce. Voyez nº. 4º.
.

leur force, et poussèrent plus loin leurs pré


INSINUANT ne se dit qu'au fig: ( nº. 2°. ) tentions. Hist. des Tud. --Ce régime n'est pas
Homme fort insinuant , femine insinuante. assez autorisé , mais je n'oserais le condam
Rem . L'Abé Girard compare insinuer avec ner . On dit , il est orgueilleux de ses succès.;
persuader , suggérer. Le premier , dit- il , dit pourquoi ne pourrait-on pas dire aussi , inso
quelque chôse de plusdélicat: le2d , quelque lentde ses succès , de sa force , de sa puis
chose de plus pathétique: le 3° , quelque chose sance ?
de frauduleux. On insinue finement et avec INSOLITE , adj. Qui est contre l'usage
adresse : on persuade fortement et avec élo- contre les règles. Malgré les éforts de quel
quence : on suggère par crédit et avec arti- ques Auteurs modernes ce mot n'apoint
>
fice, passé du Barreau dans le beau style. » Clause ,
INSIPIDE , adj. INSIPIDITÉ , s . f. Ils se procédûre insolite.
>

disent au propre , ei au fig. de ce qui n'a nulle INSOLVABILITÉ , s . f. INSOLVABLE


saveur , nul goût. » Mers , viande, liqueur adj . Impuissance de payer. - Qui n'a pas de
insipide. » Poème , discours , conte , conver- quoi payer. » Il est insolvable. » Son insolva
sation , plaisanterie , louange insipidé. » Ora- bilité est démontrée.
teur , râilleur froid et insipide. » L'insipidiré INSOLUBLE , adj. Qui ne peut se résoli .
d'une viande. » L'insipidité d'un discours , dre. » Argument, dificulis , problême insolu
d'une plaisanterie , etc. Voyez Fade.
FADE ble . - En Chimie , qui ne peut se dissolure.
Insipide peut quelquefois précéder le subs- INSOMNIE , s. f.' Pron . Inso -me-nie : l'e
tantif. muet de la j ' très- bref : pénult . lon . ) Indis
Mais de ce style éflanqué , sans vigueur , position qui consiste à ne pouvoir dormir. »
J'aime encor mieux l'insipide langueur , Une longue , une continuelle insomnie , » Il
Que l'emphatique et burlesque assemblage est travaillé d'une cruelle insomnie . = All
D'un faux sublime , etc. trefois on a fait ce mot masc . On disait , un
Rouss.
grand , un cruel insomnie.
INSISTER , v. n. [ Incisté : zº . é fer. ] Per- INSOUCIANCE ,' s . f . INSOUCIANT
sévérer à demander . Il régie sur > devant les ANTE , adj. Sans souci. Mots nouveaux. On
noms ,' et à , devant les verbes. » Il insiste ne les a dabord dits qu'en conversation : on
toujours sur cette demande. » Ils insistèrent à comence à les écrire. » Aficher l'insouciance .
demander des Églises. Hist. d'Allem . Sabat. de Castres . » Une souveraine insou
INSOCIABI.E , adj . INSOCIABILITÉ , S. ciance . L'Abé Grosier . » Le lâche in souciant.
C
f. Ils expriment le caractère de celui qui n'est Rochon de Chabines . — * M. l'Abé Garnier ,
pas sociable. » Homme , femme , humeur in-
)
( Hist. de Fr. ) dit insoucieux.
sociable. » L'insociabilité de son humeur , de INSOUTENABLE ,e adj. [ In - sou -tenable :
e
son caractère. 3 ° et dern. e muer , 4 dout. ] Qui n'est pas
INSOLEMMENT , adv. INSOLENCE , S. soutenable. » Cause , opinion insou renable .
f. INSOLENT ‫ و‬ENTE , adj .. [ Inso - laman , Qui n'est pas suportable. » Vanité in
er
lance , lan , lante : 3" br. au i'r , lon , aux 3 soutenable,. » homme insoutenable.
478 INS INS
INSPECTEUR , s. m . INSPÈCTION , s. f. Même aux.cæurs les plus durs inspireroient l'a
mour.
[ Ins-pek- teur , cion : 2° è moy. ] Inspection.
iº. Action par laquelle on regarde , on exa- H n'est pas aisé de deviner qu'elles peuvent
mine. » L'inspection du ciel , des astres ; des être les raisons qui ont déterminé le Poète.
piècesd'un procès. » A la première inspection, Ce qui nous sufit, c'est qu'on remarque l'ir
on voit que la pièce est fausse. = 2 , Charge régularité du régime , que M. l'Abé d'Olivet
et soin de veiller. » On lui a doné l'inspec- a relevée .
tion sur ...» Il a inspection , ou l'inspection
*
INSTABILITÉ , S. f. Manque de stabi
sur ,etc.* » On saitàquelpointlesbiens lité.Il ne se ditqu'au fig. »” L'instabilitéde
dépérissent, quand le maître n'a aucune ins- la fortune , du monde , des choses humaines,
>

pèction dessus. Cochin . Dans cette phrase , le du cæur humain . = * Quelques-uns ont dit ,
mot me paraic impropre ; car inspèetion se en ce sens , instable : fortune instable ; et La
dit de la vigilance et de l'atencion , dont un Touche les aprouve quoiqu'ilavođe qu'instabi,
alltrenous charge , et non de celle que notre lité est dans le Dict.de l'Acad. et qu'instable
intérêt nous inspire. n'y est pas, Celui -ci n'a pas fait fortune.
INSPÈCTEUR , qui a inspection sur : n'a 'INSTALLATION , S. f. INSTALLER‫وا‬, V.
que ce dernier sens;Inspècteur de Cavalerie , act. [ Instala- cion , Instale : plusieurs pro
d'Infanterię ,du Comerce, des Manufactures , noncent, mal- à -propos les deux l : instal
etc. etc. lacion , etc. ) Insialer , c'est mettre en pos
* INSPÈCTER , exercer le droit d'inspection, session d'un office, d'un bénéfice . Instalation,
veiller , examiner. Mor nouveau . » Les bâti- action d'inscaler. »Instalation d'unChanoine,
mens publics doiventêtre encore plus sévère: d’un Magistrat, » Instalarion dans une char
ment inspèciós aà cet égard ( de la solidité ) que ge , dans un bénéfice, » On s'est oposé à son
ceux des particuliers. Linguet.» La direction instalation.» On l'a instalé danscette char
desÉcolesles inspèctera (ces Mairres d'École.) ge ,certe dignité,
Journ . Polit . INSTAMMENT, adv. Instance , s. f,
INSPIRATION >, Ss.,F. INSPIRER , V. act., Instant
[ Ins-pira -cion , ' ré. ) Inspiration , conseil >
INSTANT , ANTE, adj.[f Instaman
>

tan , tante : 2° br. au i


,tance
lon. auxautres.)
suggestion. » Je n'ai agi que par votre inspi: Instance est une sollicitation pressante. Ins
-ration. » Par l'inspiration du St. Esprit.» L'é- .tamment , avec instance.. Instant , ante , >

loquence évangélique tient de l'inspiration : pressant , pressante. » Faire de grandes , de


elle perce par des traits vifs : elle remûe , elle vives instances. » Je l'en ai sollicité avec
- entraîne. = Chøse inspirée , idée , pensée . toutes les instances possibles. » Ces, secours
» J'ai eu une bonne inspiration. » Ils com- puissans ( de la grâce ) qui ne sont acordés
"mençoient à tourner leurs inspirations sacri. qu'aux plus fortes instances. Le P. Le Cha
--lèges à une révolte manifeste , P. Fabre. = pelain. ». Je l'en ai prié instamment. » Aux
Inspirer, fairenaître; ,suggérer quelque pen- instantes prières , par les instantes sollici
ssée ,quelque moûvement. -- Il régit le datif tarions de, etc. = Instance , est aussi une
( la prép. à ) des noms, et de , devant les demande en-Justice. » Former , faire vider
verbes . » On lui a inspiré cette démarché , une instance, » L'instance est pendante au
de demander cet emploi. » Son livre ( de Lu- Parlement, etc. = Ces locutions ne sont
#
ther ) de la Liberté Chrétienne n'avoit pas guère dignes de l'Histoire , et elles sont en
peu contribuéàleur inspirer la révolte, Père côre moins convenables dans les histoires an ,
Fabre. * Racine lui fair régir la prép, ciènes. » Il n'étoit au plus question que de
dans. savoir , si l'afaire y seroit portée en première
Vos bontés , à leur cour , ou en seconde instance , dit l'Abé Vertot dans
- Dans les cours les plus durs inspireront l'amour. ses Revolutions Romaines.
· M. l'Abé d'Olivet condamne ce régime : M. REM . 1 ° . Instance , dans le ser sens , ne
Racine le Fils ne défend son père , qu'en di- s’emploie point au singulier . L'Auteur du Dict,
sant que la critique est juste , mais que son · Nél. condamne avec raison , ce me semble ,
père a eu ses raisons pour dire , inspirer dans; un Poète qui a dit :
puisqu'il était și aisé de tourner le vers all- Théris , à ses genoux , redouble son instance.
trement, Il a évité une fausse rime aux dépens de l'exac
INS I NS 479
titude. L'Acad. dit , il est vrai, faire instance : Le même Aureur , à l'imitation de, être
je l'ai fait à son intance , et quelques Auteurs sur le point de fuire , dit , étre à l'instant de
Pont dit autrefois aussi : mais le dernier , à faire , ce qui ne se dit point. * Coriolan , qui
son instance ne me parait pas de l'usage venoit détruire sa Patrie , ce qu'il étoit à
actuel ; on dit , à sa prière , à sa sollicita l'instant de faire. Plusieurs Aureurs
tion disent
; et si l'on veut dire quelque chôse de dès dece moment, de cet instant ,, pour,'
cet instant , dès ce moment. » De cet
plus fort, à son instante prière , etc.
2 °. L'adj. Instant , ne s'emploie point au instant , Alexandre put se regarder comme
masc. on ne le dit qu'au tém . avec prière , le possesseur légitime et paisible de l'Empire.
sollicitation >, poursuite , dem.inde , etc. et le Linguet . » De cet instant , on était reconu
plus souvent au pluriel. Dans le Journ . roi , etc. Moreau . — * Un Auteur moderne
Polit . on dir : »' ll est instant que l'Amiral a dit , parinstans , pour dire , par intervat
Rodney en conduise un plus grand nombre , les. OK ! pour celui-ci, il n'y a pas d'apa
etc. C'est un anglicisme. rence qu'il påsse. » Ces Hotes importuns , qui
INSTANT s. m . Moment. Le plus petit ne peuvent que par instans troubler leur
Instant,
espace de tems. » Il ne faut qu'un instant. » repôs. H. Nar.
Il l'a fait dans un instant . = ll régit quel INSTANTANÉE , adj . * INSTANTA
quefois la prép . de:» L'instant de son triom- NÉITÉ , S. F. INSTANTANÉMENT , adv. ( 28
4® é fer. ) Instantanée et spontanée sonr
phe alloit devenir l'instant de sa mort . MA- lon . 4
RIN , Hist. de Saladin . les seuls adjectifs de cette terminaison , qui
Du Monarque du sombre bord , aient un é muet au masc. comme au fem . Le
Tout ce qui vit , sent la puissance , Rich . Port . et quelques Auteurs disent ins
Er l'instant de notre naissance , tantané au masc . ei instantanée , au fém .
Est pour nous, un arrêt de mort. Cerre manière me parait préférable. Qui
La Morre . ne dûre qu'un instant. » Mouvement , qui
A l'instant , adv . Tout à l'heure. » Je re- n'est qu'instantané. * Le gendre dit : l'instan
viens à l'instant. A l'heure même : il tanéité de la lumière. Il aurait du dire , du
partit à l instant . » Il est arrivé à l'instant moins , du mouvement de la lumière.
vous 1êtes
queREM. parti . a dit au figuré , filer les *» Depuis peu on a dit aussi instantanément.
°. Rousseau Le transmettre sans bruic er instantanément.
instans, comme on dit , filer les jours. Journ . de Litt.
Prétendois - tu que les Parques INSTAR , (à l' ) adv. Termede Pratique ,
>

Dussent , filani tes instans ,


> emprunté du latin ,> où l'on dit ad instar.
Signaler des mêmes marques A l'exemple , à la manière de... » A l'instar:
Ton hiver et ton printems . des compagnies supérieures.
Roussi INSTAURATION , s. t. ( Instora -cion .]
On voit bien que la rime a nécessité cette Rétablissement . Il ne se dit que des Édifices
expression inusitée. et des cérémonies publiques , sur-tout de
2 °. A l'instant, se met quelquefois à la têre
celles où la Religion entre pour quelque
de la phrase. » À l'instant on chanta le corn-
chôse. Cemotnese dit que parmi les savans.
bar des Centaures avec des Lapithes. Télém . INSTIGAT ION , s. f.'INSTIGATEUR ,
= En un instant, s'aplique au présent et TRICE, s . m . et f. INSTIGUER , V. act. [ Ins
au passé , et dans un instant au futur. » Il le tiga- cion , ga-teur , trice , instighé : l’u esc
> >

fait , ou il l'a fait en un instant. » Je le nécessaire au verbe , pour doner au g un son


ferai dans un instant, c. a . di bientôt. On fort qu'il n'a pas devant l'e : il est inutile aux
dit aussi dans l'instant. == A tout instant deux substantifs , parce que cette inême con
vaut mieux qu'à tous instans , et d'instant à sone a naturellement ce son fort devant l'a. ]
autre au sing. que d'instans à autres au Instiguer , c'est inciter , presser", pousser à ...
plur » Il y a une expression si admirable dans Instigation , Inciration , sollicitation pres.
les deux têtes ( de St. Pierre et de St. Paul ) sante. Instigateur; trice, celui , celle , qui
qu'on croit à lous instans que les Apôtres incite , qui pousse à faire , etc. Ils ne se
parleront. L'Ab . Richard . Descr. d'Italie, sa disent que du mal. v Il aa fait cela à l'instia
D'instans à alltres les Officiers du nouveau gation de....» C'est lui', qui en a été l'instir
Doge présensoient des rafraichissemens. Id. gareur:-Le verbe est très-peuusité.L'Acad.
480 INS INS
le met sans remarque , et sans en doner Instituteur , trice , celui, celle, qui insti
d'exemple. - Elle ne met point instigatrice; tûe. » L'Instituteurd'un Ordre Religieux.
le Rich. Port . le mer ; et l'ocasion de l'em- La Reine Jeanne est l'institutrice des Annon
ployer ne se présente que trop souvent. » ciades . Instituteur , se dit aussi de celui,
Ceux , que l'instigatrice avoit armés contre qui done les premières instructions à un
la vie de la plaignante. Mercure. e
Prince. Depuis quelque tems on le dic
INSTILLER ”, v. act. [ Instilė: 3 ° é fer. ] pour précepieur , éducateur, en parlant des
Faire couler , verser goutte à goutte. » Instil particuliers. » C'est la veriu ou la folie des
ler quelques gouttes de... dans une plaie. Parens , qui fait les bons ou les mauvais
L’Acad. 'l'admet au figuré : » Instiller une instituteurs. Th . d'Éduc.
faûsse , une pernicieûse doctrine dans l'esprit. INSTRUCTIF , IVE,adj. INSTRUCTION ,
Cette expression figurée me parait être du s. f. INSTRUIRE , V. act. [ Ins- truktif , tive ,
vieux style. truk -cion , truf- re : 3e du 20 et 2 du dern.
INSTINCT, s. m. [ Ins-teink : 2 longues.] lọn. ] Instruire , r°. Enseigner , doner des
Certain mouvement et sentiment qui agit. leçons , des préceptes pour les sciences ou
Au propre , il se dit des animaux. » L'instinct pour les meurs. » Instruire la jeunesse , les
")
leur tient lieu de raison. Fig. il se dit en fans. » Ils sont bien ou mal instruits. » Une
des hommes : » La Narûre done à l’Orateur critique sage m'instruira , et une critique
cet instinst secret... qui sent , comme par injuste ne m'aigrira point. Le P. Longueval.
-
inspiration , ce qui sied et ce qui ne sied pas. On le dit par exiension des bêtes. » On
D'Aguess. » Il y a un goût d'instinct, pour instruit les chiens à danser , à faire le ma
ainsi dire , et un goût de réfexion. L'Ab. nège , etc. = 2°.Informer , doner conais
Trubler. sance de... » Instruisez- le de ce que vous
INSTITUER , v. act.. INSTITUTION , ss. voulez qu'il fasse : il en est mal instruit.
f. [ Institué , institu- cion : dern. é fer .au 1' ' : Mes regards , mes discours ont pu vous en inse
l’u est long devant l'e muet : il institúe : au truire :
futur cet e muet se suprime dans la pronon- Mais au fond de mon coeur vous ne pouviez pas
ciation , et plusieurs Poères le retranchent , lire.
même dans l'ortographe : il instituera , ins Barthe.
tituerait : pron . Institúra , tûré ; en quatre 3° . Au Palais , instruire un procés, le
syllabes. ] Instituer, établir quelque chose de mettre en état d'être jugé. Instruire le
nouveau. Institution , action par laquelle on procés de quelqu'un , lui faire son proces en
institúe. » Instituer une fête ; des jeux so- marière criininelle .
lemnels ; un ordre , un confrérie. - Ins- Rem . 1º. On disait autrefois au prétérie , il
rituer un Officier ,un Vicaire , etc. l’établir instruit , ils instruirent , pour , il'instruisit,
en charge , en fonction. -- Instituer un ils instruisirent. » Les Religieux y allèrent
>

héritier , nomer , faire un héritier par testa- et l'instruirent , et après l'avoir baptisé , il
ment.--» L'institution du Parlement , d'un mourut. Chron. = S'instruire , Voy, APPREN
Ordre , etc.- - Institution d'héritier . - DRE .
Institution , se prend aussi pour la chise ins- Instruire , s'emploic quelquefois neutrale
>

tituée. » C'est une pieûse , une sainte instiru- ment et sans régime. » L'objet des écrits est
tion . Il se dit encore , mais plus rare- de plaire , d'instruire , de convaincre. L'Ab.
ment pour Éducation. » L'institution d'un Gauchat.. » Avant que d'instruire , il faut
Prince. s'être instruit. Le P. Gaichiés.
INSTITUT , s. m . INSTITUTEUR , TRICE , 2° . Instruit , éclaire', ( synon. ) . l'homme
s. m. et f. [ " lon . le e final ne se pron. pas instruit connait les choses ; l'homme éclairé
er
au 1.) Institut est une certaine manière de en sait faire un aplication convenable. » Il y
vivre selon une certaine règle. » Un pieux , a mille hommes instruits pour un homme
>

un saint instique.Conc. de Trente . Pour é.lairé. Encycl . Beauzée, synon. = Instruit


les élémens du Droit Romain , on a dit aútre régit par et à , le 1e devant les noms , qui
fois tantôt l institute , tantôt les institutes , marquent la source de l'instruction ; le 2d ,
tantôt les instituts , tantôt enfin les institu- devant les noms, qui en expriment l'objet.
les
sions de Justinien , On ne dit plus que les » Endurci par les fatigues; instruit par
institutes . ngers. Marm . » Instruite aux crimes , elle
s'est
INS INS 481
s'est couverte d'une éternelle honte. Madame On dit , par extension , instrumens de mathe
Dacier. - L'actif a ce ad régime. matique ; la règle , le compôs de proportion ,
Avant quedem'avoir choiſi pour les conduire le
quart de cercle , etc.- Instrumens de
Les Grands ji la révolte avoient su les instruire. musique ; violons, basses , bassons, haut
Cromvel. bois , Aûres, etc. =
= Au figuré, caûse , moyen.
Il régit aussi de. » Instruit des règles et de » Il a été l'instrument de la vengeance de...
l'usage. Cochin : c . à . d . conaissant les rè- » Il voulait me faire servir d'instrument
gles et l'usage . » Saladin , instruit du dessein sa passion , etc. = En style de Pratique
des ennemis , ne négligea rien pour faire Instrumení, se dit des contrats et des actes
>

échouer leur entreprise. Marin . publics. » Instrument authentique.


INSTRUCTION , est : 1 °. Institution , éduca INSTRUMENTALE , ne se dit qu'avec cause
tion . » L'instructi deon la Jeunesse. = et Musique. » Caüse instrumentale , qui sert
2°. Les préceptes , qu'on done pour instruire. d'instrument . On ne le dit qu'en Philosophie.
» Doner des instructions salutaires. = Musique instrumenta
3º. Conaissance qu'on done. » Faire un mé- instrumcns
les
le , qui est faite pour >

.
moire pour l'instruction de... L'instruction INTRUMENTER , ne se dit que dans le der
>

d'un procés; tout ce qui est nécessaire pour nier sens d'Instrument. Faire des contrats y
mettre un procés en état d'être jugé. = 4°. Au des exploits et alltres actes publics. » Ce No
pluriel , ordres donés à un envoyé, à un taire instrumente fort bien. » Les sergens ne
Ambassadeur. » Il n'a pas suivi 'ses instruc- peuvent point instrumexter hors de leur
tions. » Mes instructions portent que , etc. ressort .
REM . Avoir de l'instruction , pour dire , * INSUBORDINATION , s. f. Défautde
être instruit , est une expressionnouvelle , subordination . Mot nouveau , dont on peut
qui est assez à la mode. » Vous avez de l'es- bien augurer, » L'insubordination règne telle
prit , des talens , de l'instruction . TH . ment parmi eux , que , etc. Let. Édif. »9 Dans
>
D'ÉDUC . » Si j'avois plus d'instruction , j'au- un siècle , ou l'insubordination conjugale est
rois tout quitté avec joie pour me consacrer portée au plus haut degré , préconiséemême.
entièrement à l'éducation de Lucie . Ibid . » Retif.
Elle est un prodige d'instruction . Ibid. » Elle FFISA
INSUFFISAMMENT , adv . INSUFFI
est remplie d'instructions et de talens. Ibid . SANT , ANTE , adj . INSUFFISANCE , s. f.
Instruction s'est dit jusqu'à présent acti- [ Onne pron.qu’une f, et il conviendrait de
>
vement de l'action d'instruire : on l'emploie n'en écrire qu'une. Insufizaman , zan , zante ,
ici passivement, et on le dit de l'état de celui, zance :4€ br. au 1er , lon. aux aütres. ]Insz- ,
e

quiest instruit. Il faut atendre ce qu'en dé- fisant , qui ne sufit pas. Insufisam :nent ,
cidera l'usage. En ce sens , il est encôre plus d'une manière insufisante. Insufisance, man >
hazardé au pluriel qu'au singulier. que de sufisance. » Moyens insuffisans. »

INSTRUCTIF , qui instruit. Il ne se dit que Concourir à... insuffisamment. » L'insufisan


des choses. » Livre , mémoire , etc. fort ins- .
ce de ses raisons , de ses moyens. = D'Avria,,
tructif. » Méthode bien instructive. » La gni, quelques autres Auteurs et l'Acad. elle
conaissance des anciens Canons... est peut- même , disent insufisance des persones , dans 1
être la partie la plus instructive de cet ouvra. le sens d'incapacité. » L'insufisance de ses
ge. Le P. Longueval. Hist. de l'Egl. Gall . généraux. D'Avr. » On ne l'a pas admis à
Le masc. suit toujours le substantif : le cette charge , à cause de son insufisance.
fém ,
peut quelquefois le précéder. ACAD . Sufisance , dans le sens de capa
Je sais que l'Art doit , pour fin générale , cité me parait vieux : insufisance pour inca .
Se proposer l'instructive morale . pacité me semble encôre moins en usage.
Rouss . INSUFISANT , régit-il le datif. (la prép. à ) it
Mais cette construction n'est bone qu'en vers . J'en ai vu peu d'exemples . » Si ces vertus
INSTRUMENT , s. m. INSTRUMENTAL , d'état ne sont soutenue. et animées des ver
ALE , adj . INSTRUMENTER , V. n . [ Ins-tru- tus chrétiennes , ce ne sont plus que des vertus
>
re
man , mantal , tale , manté : 1" et 3° lon. ] morales , insufisantes au salut. Segaud.
Instrument au propre , outil ; qui sert à l'ou- INSULAIRE , s. m. ete f. [ Insulère : 1"re
vrier , à l'artiste. » Instrument de Maçon , lon . 3° èmoy. et long : 4 e muer. ] Habitant
de charpentier. Instrument de chirurgie . d'une île. » ( 'n ou une insulaire. Les insu
Tome II.
Рpp
482 INS INT
laires. - L'Acad. l'emploie aussi adjecti- Deux puissans énemis. .....
vement ; » Les peuples insulaires. Je A mes Sacrés Autels font un profane insulte.
crois qu'on ne l'a guère dit de la sorte. INSULTE , Voy. AFFRONT.
INSULTANT , ANTE , adj. INSULTE , 2°. INSULTER , ne date que du siècle passé.
>

s. f. INSULTER , v. act . et n . ( 3 " lon. aux


> M. Coeffereau l'avait vu naître , un peu avant
2 premiers , e muet au 2d ; é fer. au } ] sa mort , et il n'avait jamais osé s'en servir ,
.

Insulte , mauvais traitement de fait ou de à cause de sa trop grande nouveauté , tant ,


>

parole , avec dessein d'ofenser. Faire insulte , dit Vaugelas , il était religieux à n'user d'au
ou une insulte à . » Recevoir une cruelle in- cun terme , qui ne fût en usage. On peut dire
sulte de ...= = Insulier quelqu'un , et insula qu'il l'était jusqu'au scrupuleet à la supersti
ter à quelqu'un , n'ont pas tout- à-fait lemê- tion . On done aujourd'hui dans l'excés con
me sens. Le re signifie simplement , faire traire.
insulte : il l'a insulté jusque chez- lui. *''INSUPORT , s. m . Mot qu’un mauvais
Nos Énemis , par leurs outrages , usage a adopté , et dont ne se servent pas
Insultent les autels détruits. ceux , qui parlent bien . » On est convenu
Le Franc. d'une pension , en cas d'insaport. = Sui
» Ses soldats étoient souvent insultéspar ceux vant MARIN ,
M.Marin c'est un terme très-reçu.Il
de la garnison. MARIN. Hist. de Saladin,. dit la chôse, et la dit d'une manière précise.. Je
Lezdajoute , à cette idée , celle de la lâcheté , m'en raporte. Le moins qu'on puisse dire,
>

qui fait qu'on prend avantage de la misère c'est qu'il est tout au plus du style familier.
de quelqu'un pour l'insulter.. » Il ne faut pas INŠUPORTABLE , adj. INSUPORTABLE
insulter aux inisérables. » C'est une indignité MENT , adv. ( pénult. dout. au r'' ; dansle
>
.

que d'insulter à la misère , même d'un énemi: 2d , en a le son d'an : table , tableman. ] In
res est sacra miser. » Vous parlez au nom suportable , qui ne peut être soufert , suporé :
d'une classe de citoyens , qui vient d'éprouver intolérable. Insuportablement , d'une manière
un malheur , ct à qui vous semblez me soup- insuportable. » Douleur insaportable .».Hom: .
» Il
çoner de vouloir insulter . LINGUET . me , humeur , manières insuportables
On a dit autrefois insulter contre , et insulter écrit , il danse ,S il chante insuportablement .
sur. Th. Corn . ne conda mnait pas tout- à-
à INSU RGEN , s. m. pl . INSURRECTION ,
>

fait le 1 er
' : mais il aimait mieux dire s'em- s. s f. Le 1 " ne s'est dit dabord que de certains
porter contre . Chapelain trouvait que le corps de troupes hongroises , levées extraor
ad était rude, mais il croyait qu'on pouvait dinairement pour le service de l'État.--- On
C

s'en servir. — L'un et l'a útre sont hors d'usage l'a apliqué dans la suite aux peuples de la
depuis long-tems. = En termes de Guerre
Guerre,, Nouvelle Angleterre , lorsqu'ils se séparèrent
insulter une place , c'estl'ataquer hautement de la Métropole. On les apėle aujourd'hui
et à découvert. Th . Corn . -
En ce sens , il les Etats anis. Insurrection est l'action
régit quelquefois la prép. de. » Il insulta- la de se soulever. On ne le disait au propre que
ville, 'la Aote de quelques coups de canon. de la Pologne. On l'a dit ensuite de la scission
On dit aussi , mettre körs d'insulte
mettre entre les Colonies Anglaises et la Métropole.
une place en état de ne pouvoir être prise » Il y avait dans les Colonies une insurrec
d'emblée. rion, que nous nous efforcions d'apaiser,
INSULTANT , qui insulte : il ne se dit que Journ. Polit. -- M. Linguer la employé au
des chồses : » Discours insutrant. » Paroles , figuré. » L'insurrection d'un Brutus littéraire
>

manières insultantes. contre les Tarquins quiaspirent au despotis


Rem . 1 '. On a dit anciènement insult , er me dans cette République des Lettres. )
on le fesait masc. Bouhours , et Fléchier lui INSURMONTABLE , adj. Qui ne peut
ont doné ce genre , en écrivant pourtant être surmonté. » Dificulté , obstacle insur
insulte . Ménage en reprit le premier , et il montable . » Envie de dormir insurmontable.
avoua son tort. L'Acad. au comencement du INTACTE , adj. fém . Qui est demeurée
siècle le fesait masc. en avertissant que plu- pure et entière ; qui n'a pas été touchée. »
sieurs le fesaient fém . TRÉV. — Boileau a Répuration intacie. = Trév, er le Rich.
encore dit , dans le Lutrin . Port. l'admettent au masc. comme au fém. ep
Evrard seul , en un coin prudemment retiré , au propre , comme au figuré. L'Acad . ne Je
Se croyoit à l'abri de l'insulte sacré, met point. M. MARIN pense aussi qu'on
INT INT 483
l'emploie au masculin . » Cela est encore gence. Le peuple ne manqua pas d'acuser le
intact . Sénat d'Eire d'intelligence avec Coriolan .
INTARISSABLE , adj . ( pénult. dout. Ine' Verror.
tari-sable. ] Qui ne se peut tarir, » Souree , Je sens qu'avec son cæur le mien d'intelligence
mine , carrière intarisable. » Larmes inta- Se refuse aux soupçons qu'on cherche à me donner.
rissables. = Fig. » Eradition , imagination , Destouches .
veine d'un Poète intarissable . » Entretenir intelligence avec... Avoir des
INTÈGRE, adj. INTÉGRITÉ , s. f. [ 2º è intelligences dans une place des partisans
moy. au 1 " , é fer. au 2d. ] Intègre , qui est secrets propres à nous seconder .
d'une probité incorruprible. Intégrité, vertu , - INTELLIGENT , n'a que les 2 premierssens:
qualité d'une persone integre. » Juge , vertu l'homme est un être intelligent. » Cet homme
intégre. » Corrompre l'intégrité de... » Sa est fort intelligent dans ces matières- là. »
prudeace... son intégrité prévenoient en sa C'est un homme intelligent.
faveur. P. Fabre , Hise. Eccl . = Integrité INTELLIGEMMENT , ne s'emploie que dans
a aussi le sens d'entier, sain . » Garder long- la 2 acception : avec conaissance et intelli
tems des fruits dans leur intégrité , etc. gence. » Il parle intelligemment de toutes
Rem . Dans le moral , indgre , intégrité , choses. -- Cet adverbe est peu usité.. L'Acad.
-

ne se disent plus que de l'exact


Juge. Aûrrefois on leur donait eunprobit é d'un le Rem
sens et un
met sans L'Aute
. 1°.
remarque. l'Art
ur de de Penser em
emploi plus étendu.. On les employait dans ploie intelligence , pour signifier le sens , la
l'idée générale de veriu , inocence , probité signification des mots. » Marquer la fausse
universelle. On disait : c'est l'homme le plus intelligence qu'on pourrait doner à ce mor.
intègre, » C'est ainsi , dit Aristore , qu'il faut Intelligence, se dit des persones , et il a un
>

juger du plaisir , sans exposer son intégrité , sens actif : il exprime l'action d'entendre , de
> >

en s'y laissant corrompre: P. Rapin. comprendre. Il se dit aussi des choses dans un
• INTELLECT , s . m. INTELLECTIF , sens passif. » Les comentaires bien faits faci
IVE , adj. INTELLECTUEL , ELLE , adj. litent l'intelligence des textes dificiles. Il se
[ Intélék , lehtif , tive , tu -el , ru -èle : ‫ ܐ‬2 de
> dic alors de ce qui est entendu , compris :
tous é fer, 3 des 3 premiers , et se ç des 2dern, mais on ne le dit point des mots dans le sens
è moy. ] Termes de la vieille Philosophie. Ils de l'Auteur cité. On ne dit point doner une
se disaient de l'Entendement, et de ce qui lui fausse intelligence à un terme, comme on
apartient, » L'intellect;; la faculté , la vision dirait lui donner un sens faux et inusité..
intellectuelle į la faculté , la puissance in . 2. Le P. Rapin fait d'intelligene un subs
tellective. - Ces mots ne sont presque plus tantif. » Les intelligens sentiront bien par
d'usage chez les Philosophes modernes, leurs propres lumières la vérité de ce que je
· INTELLIGEMMENT,, adv. Intelli- dis. - Ce substantif serait utile à employer :
* GENCE , s. t. INTELLIGENT , ENTE , adj . je crois qu'on peut s'en servir sans dificulté.
[ Intélijaman , jan:e , jan , jante : 2° é fer.
er
INTELLIGIBLE , adj . INTELLIGIBLE re
A br. au r , lon. aux 3 aútres. ) Intelli, MENT , adv . [ Intélig ble , bleman : 1" lon.
gence
de a plusieurs
conaitre sens : 1°. Faculté
, de comprendre.
.

, capacité
>
» L'homme est 2° é fer. Se muer. ] Intellig ble , qui peut
être oui facilement , et distinctement. » Sons
>

doué d'intelligence, * Les animaux sont dé- distincts et intelligibles. » Parler à voix haute
pourvas de cette intelligence , vive et agis- et intelligible. = Qui est aisé à comprendre.
sante, qui raproche les objets par la ré- » Cet Auteur n'est pas intelligible. » Ce passa
Hexion , etc. Le P. Du Rivet. » Cet enfant a ge est fort intelligible. Il se dit quelquefois
de l'intelligence , peu d'incebligence. » Il ou des persones. » Il faut prendre plus de soin
elle a l'intelligence vive , promte , ou dûre , de se rendre intelligible , que de parofire
tardive , etc. zº, Conaissance , com- docte. Le P. Gaichies.
prehension. » L'intelligence des langues ; des INTELLIGIBLEMENT ; d'une manière in
textes obscurs ; des Pères ; de l'Ecritûre, etc. telligible, » Cela est écrit fort intelligiblement.
L'intelligence des afaires, zº. Amitié INTEMPÉRAMMENT , adv. ÎNTEMPÉ .
réciproque. » Etre en bone intelligence. » RANCE , s. f. INTEMPÉRANT , ANTE , adj.
Cetie afaire a rompu leur intelligence. INTEMPÉRÉ , ÉE , adj . ( Intanpéraman , ran
44. Acord , correspondance.» Etre d'incelli- re , ran ,rante , ré, rée :ze'lon
2° .; é fer.
Ppp 2
484 IN T I N T
er
* br. au 1 , lon. aux trois suivans , é fer, ANTE, 'S. m. et F. [ Intandance, dan , dante:
e
aux deux dern . ] Intempérance , vice oposé 2° et j ' lon. 4 emuet. ] Intendant est celui
àtempérance.
la tempérance. Intempéramment
Intempérant, qui a de, avec in- qui
l’intem- est préposé pour avoir la direction de
certaines ataires. » Intendant de la maison
pérance. Intempéré , déréglé dans ses pas- d'un grand Seigneur , d'un Prince. Intendant
sions , dans ses apérits. » Son intempérance des Finances , de la Marine. Intendant ou
a ruiné sa santé. » Il boit intempéramment. Comissaire départi dans les Provinces. In
» C'est un homme fort intempérant. Et subs- tendante , la femme d'un Intendant de la
tantivement : l'intempérant ruine sa santé Marine , ou des Provinces. On ne le dit
par ses débauches. C'est un homme intem- point des femmes des aútres Intendans. =
péré en toutes choses. Acad. Intendance , direction , administrarion. » IL
Rem. r°. On ne se sert guère d'intempé a l'intendance sur... » Il lui a doné l’Inten
ramment. L'Acad. le met sans remarque , dance de sa maison , de ses finances. L'In
et sans en doner d'exemple. = Intempéré tendance d'une Province. = Il se dit , dans
est aussi peu usité. Il n'est point dans Trév. ce dernier sens , du logement de l'Intendant,
Il est dans le Dict de l'Acad . et dans le Rich . du temas que dûre son administration et du
Porti district où elle s'étend. e
2 °. Intempérance se dit des hommes , et INTENTER , V. act . [ Intanté , 2 lon .
>

intemperie de l'air , du climar. * » Ce grandeé fer. ] Comencer. Intenter un procès ,


>

Roi ( St. Louis ) étoic mort de l'intempé- une acusation contre quelqu'un
rance du climar . Hist. d'Angl. Dans le Journ. INTENTION , s. f. INTENTIONÉ , !E ,
Polit. er dans la traduction d'un papier an- adj . [ Intan - cion , en vers , ci- on : Intan .
e
glais, on dit aussi l'intempérance du climata cio-né, né- e : 3 € lon . 4 é fer. aux deux dern.)
C'est un anglicisme. * Bossuet dit , au con- Dessein par lequel on tend à quelque fin . »
traire , intempérie dans le moral. Il dit , en Bone , droite ,, ' louable , ou , mauvaise in
>

parlantdes guerres civiles des Anglais. » Quel tention. » Avoir intention , ou l'intention
>

iransport , quelle intempérie a causé ces agi de faire. Dieu est le seul juge des inten
Or Fun. de la Reine tions. » Les hommes jugent souvent témérai
tations et cesviolences ? 01.
d Angl. = Intempérance , employé absola- rement de l'intention. » Je l'ai fait à votre
ment et sans régime, ne se dit que de l'ex. intention , en votre considération, – Dire
cês dans le boire et le manger. Autrefois on des prières, ou faire des aumônes à l'intention
lui donaic un sens plus étendu , et on le disait de quelqu'un , dans le dessein qu'elles lui ati:
de toute passion brutale . » Il se fit alors de rent des grâces de la part du Seigneur.
grandsmouvements par l'intempérance d'Ap- Rem . 1. Intention ne se dit point des chô
pius Claudius , un des Décemvirs , et le ses. * Il est certain , dit Bossuet , que l'in
meurtre de Virginie. Boss. = Au figuré , tention de la confession d'Ausbourg étoit
il régit la prép . de. » Quelques-uns, par une d'établir la présence réelle. - L'esprit au
.

intempérance de savoir ... les embrassent rais été là le mot propre.


toutes ( les sciences ) et n'en possèdent au. 2'. Un Auteur moderne dit toujours en.
cune. La Bruy. » Un certain excès et une cer- intention de , pour dans l'intention , dans
taine intempérance de sagesse. Bourdal. » Il le dessein de... 'll a pour garant le P. Boun
y a une intempérance d'étude. Le P. Gai. hours , qui a dit dans le Recueil des Pens
chie's » L'intempérance des idées porte au sées ingénieuses, » Il monte au Parnasse , & R
pour et au contre sur chaque objet. Sabat. intention de querellerles Múses. — Je pense
arr. Bayle. - L'Acad. dit qu'il y a de pourtant que dans l'intention vaut mieux , $
l'intempérance à trop étudier , à vouloir trop et dans le dessein , mieux encore.
savoir. - On dit aussi intempérance de la Deux aûires Auteurs modernes ont dit plus
tangue , trop de liberté de parler. e
récemment , dans le même sens , erre d'in.
INTEMPÉRIE , s . £. [ Inlanpérie : 2 ° et tention ( c'est un barbarisme d'expression ).
lon. sé fer. dern. e muer. ] Dérègle- Je serais d'intention de doner cet acte en
»»
ment dans l'air et dans les humears du corps tier. Traduct. d'un écrit Holandais. » S. M.
humain. „ L'intempérie de l'air , des saisons, ver.
> Pr. étant sérieusement d intention de conser
Traduct. d'un écrit Allemand. On dit
des humeurs. Voy. INTEMPÉRANCE ,
INTENDANCE , s. fém . INTENDANT , avoir intention de faire , et son intention est
INT INT 485
que vous fassiez : l'un régit de et l'infinitif, la transpiration , les rayons de la lumière
et l'autre que avec le subjoncif. » L'interception des esprits, des rayons. Ils
ne se disent en ce sens qu'en Physique.
Je soutiens , je conclus que son intention Dans le discours ordinaire, intercepter ane
Sera qu'incessamment vous épousiez Cléon. lettre , un paquer ; c'est les surprendre et
Destouches.
les empêcher de parvenir à leur destination ;
TIONÉ ÉE : il ne se dit qu'ave les décacheter et les lire pour On
c décou vrir
bien , mal , ou ,mieux. » Il est bien inten- quelque secret qui intéresse.
INTEN ne dit
tioné ; elle était mal intentionée. » Cet hom- point interception dans ce sens.INTER
s. f. DIRE ,
mieux intentioné que vous ne pensez : INTERDICTION
ilesta de meilleûres intentions que vous ne v. act. INTERDIT , s.m . [ In - têrdik - cion ,
с
croyez . dire : 2° ê ouv . “ lon. aux deux derniers.)
INTENTIONé s'emplois sans régime. Dans Interdire , c'est 1º. défendre à . » On lui a
.

l'Ann. Lit. on lui fait régir la prépos. à interdit l'entrée de cette maison. = 2.
devant l'infinitif. » Gens intencionés à lui Défendre par sentence aux Éclésiasciques
nuire .. C
Ce régime est inusité. Il faut dire , l'exercice de leurs ordres , et la célébration
qui ont intention ‫و‬
ou l'intention de lui des Sacremens et du service divine . » Inter
nuire . dire un Prêtre , une Église , une Ville , etc.
INTERCALAIRE , adj. INTERCALATION , = 3 ° . Détendre à des Oficiers de Justice
ş, fém . INTERCALER , V. act. ( Intêrkalère,
e
d'exercer leurs charges. En termes de Palais ,
la-cion , le : 2 ouv. 4 è moyen et long c est défendre à on particulier de contrac
au c " , é fer. au dern. ) Intercaler c'est ajou. ter , de disposer de son bien , pour cause
fer un jour de quatre en quatre ans dans d'incapacité ou de dissipation. »» On l'a in
le mois de février. Voy . BissexTILE. In- terdit, on l'a falt interdire. = 4º. Éto
>
tercalarion , action d'intercaler. Intercalaire, ner , troubler , déconcerter. En ce sens il >
qui est inséré et ajouté. ·sy Jour intercas ne se dit que dans les tems composés : » La
laire. peur l'avait tellement interdit , que , ecc .
>

INTERCÉDER , V. n. INTERCESSEUR , » Il était si interdit , qu'il ne répondit pas


s. m . INTERCESSION , s. fém . [ In-têrcédé
e
In - têrcédé , un seul mot. » Il demeura tour interdit. =
cè-cear , cè-cion : 2 ê ouv .; é fer, au Interdiction ne se dit proprement que dans
.
er it
, moy . aux deux autres. ] Intercéder , le 3e sens , et interd dans le zd : „ Dé
prier , solliciter pour ... Intercesseur , ce- fendre à peine d'interdiction. » Mettre une
Jui qui intercède. Intercession , action d'in- Église , une Ville en interdit . = On dit
tercéder, » Il a intercédé auprès du Roi aussi , ' interdiction du comerce ; arrêt d'in
pour ce criminel. » Soyez mon intercesseur. terdiction contre un prodigue, ect .
» Des intercessions si respectables furent REM. 1°. Interdire se conjugue comme
parfaitement secondées par la docilité d'A- dire , excepté la 2° persone du pluriel du
bailard . Le P. Fontenai . présent , où il faut dire interdisez , et non
Rem. Plusieurs font cet adverbe actif. pas interdites. = Pour l'aoriste , Andry
Dans les Vendangeurs , on dit : de Bois -Regard , Th . Corneille , La Touche ,
de Wailly , ect . n'admettent que j interdis ,
C'est lui qu'on intercède. il interdit , etc. Ménage est seul de son sen
On reprend ce solécisme dans l'Ann. Lit. timent , pour interdisis, interdisit , etc. Dans
>

Cependant dans le même Journal , on dic le Dict:. Gram . on se contente de dire qu'in
à l'ocasion de l'exposition des Tableaux : » terdis est le meilleur. Ce n'est pas assez
Celui qui représente Saint Roch , intercé dire : il falait avertir que c'est le seul bon .
dant la Vierge pour la guérison des pesti- zº. Bossuet fait régir à interdire l'ablatif
férés , aa fait la plus vive sensation. C'est ( la prép: de ) qui est le régime de bannte.
la même faûte qui est échapée au critique. » Elles devoient erre interdites ( bannies ) de
INTERCEPTER , v. act. INTERCEP- toute la vie Chrétienne. Ce régime est
TION , s. fém . [ Intercepté , cèp.cion : 2° È inusité. S Interdire régit plus régulière
ouv. zo3 è moy . 4° é fer. au ref ] Intercep- ment la =prép :. de devant l'infinitif. » La na
>
e

ter , arrêter , interrompre le cours. Inter- ture n'a pas interdit aux femmes d'aire rai
::ceprion , action d'intercepter. » Intercepter sonables , sensibles , honêtes , vertucůses.
486 1 Ν Τ I NT
Marm . » Pourquoi seroit- il interdit aux jouant plus gros jeu . ** 6 °. Intéresser se dit
autres nations , en s'engageant dans la car- sur-tout au réciproque et au passif. S'inte
rière que les Grecs ont frayée , de pénétrer resser à plusieurs régimes : la prép. à.» S in
au delà des bornes , où ils se sont arrêtés. téresser aux afaires de l'État. ( nº. 1º. )
L'Ab . Laugier
INTÉRESSANT , ANTE , adj. INTÉRES- pour La prép.
vous. pour. » Mon cæur s'intéresse
· Intéressez -vous pour moi. -

Sť , Ée , s. m . et fém , INTÉRESSER , V. a. La prép . dans : « S'intéresser dans une en


re
[ Intéré-san , sante , sé , sée , sé : 11€ lon , treprise. ( nº. 2°.) et ( nº. 1º. ) » Toute l'Eu
2

2 et 3° é fer. º lon . aux deux premiers ; rope s'iniéresse dans cette afaire , dins cette
é fer. aux crois dern. ] Intéressant , qui in guerre .
téresse. Il se dit ordinairement des choses : Je m'intéresserL'infin itif
ai à vous avec la prép. à : »
procur er ce.poste.
ouvrage intéressant. Jeu intéressant. Pièce Être intéressé , avoir intérêt, » Tous
intéressante: - Dans le discours familier , les sujets sont intéressés au salue du Prince,
il se dir des persones : qui plait , qui s'atire à la prospérité de 1 Érar. * Vous Gres in
l'afection. « C'est un homme iniéressant. céréssé à ne le pas souffrir .
En ce sens , c'est un néologismeheureux. Rem . 19. M. l'Ab . De Cambacérès dic
INTÉRESSÉ$ , ÉE : Celui , ou celle qui a étre intéressé de : c'est un faux régime . »
intérêt à ... Il ne se dit guère qu'au plu- On n'a donc cessé de croire que quand on
riel : on ne dit point ; c'est un intéressé , a été intéressé de ne croire pas . Il faut dire ,
une intéressée : on dit , c'est un des inté a été intéressé à ne croire pas. » Vous êtes
resses ; une des intéressées. = Quand il intéressé à empêcher que... dit l'Acad.
est participe , il régic à comine son verbe. 2°. S'intéresser et étre intéressé ont des
» Il chargea de l'entreprise Schirkouh , non sens diférens : l'an signifie prendre intérêt,
moins intéressé que lui- même à la conquête et l'autre avoir intérêt à une chose. » Fuyez
de l'Égypte Marin , Hist. de Saladin. = les procès sur toutes choses. Souvent la cons
Employé adjectivement , il signifie , qui est cience sy intéresse ( y ese incéressée, ) , la
trop ataché'à ses intérets. » 11 est fort inté- santé s’y altère , les biensse dissipent. De w ...
ressé : c'est une femme fort intéressée. L'afectation de la symétrie dans la phrase
INTÉRESSER en parlant des persones , a peut-être produit ce contre - sens.
c'est 1 °, faire prendre part à : » Vos pro-
. INTÉRÊT , s. m . [ 1'e long: 2 e fermé,
re

célés m'ont intéressé à votre bonheur, Marm . °3 louv. ] 1°. C'est , en général , ce qui
e

» Je voudrais interesser votre pitié au suc- importe, ou à l'honeur , ou à l'utilité. »


cès de cette afaire. 2°. Faire extrer Iniérêt public. » L'intérêtde l'État. » Vous
quelqu'un dans une afaire, en sorte qu'il ait n'entendez pas vos intérêts, » C'est l'inté,
part au profit. » On m'a intéressé dans rêt quigouverne tout.» Il n'a que ses in:
cette entreprise , La diférence de ces térêts en vûe , etc., » Croyant qu'il y alloit
deux sens 'vient de la diférence des régimes de son intérêt de ne point abandoner son
à ou dans. = 3 Avec le seul régime entreprise. Le Suge, L'intérêt particu.
simple , doner quelque chose à quelqu'un lier l'emporte presque toujours sur l'intérêt
pour le rendre favorable à une afaire , etc: général.. • L'esprit philosophique concentre
etc. général 90

• Cette afaire ne saurait se faire saps lui : toutes les passionsdans l'inté
la bassessedudemoihu
dansl'abjection
il faut l'intéresser . = 4 º: Émouvoir , cou- rêt particulier ,
cher de quelque passion. » Cette Tragédie main , et sape à petit bruit les fondemens de
intéresse les Spectateurs. Ec , neutra la société. 1. 1. Rouss. = 2°. Il se prend
Et
lement , on sous - entend le régime : » Cet en particulier et absolument , pour ce qui
ouvrage est bien écrit , mais il n'intéresse concerne le lucre , le profit, „ Il'est au dessus
pas, s ! Em parlant des choses : Im- de l'intérêt : il ne se laisse point tenter à
porter, ” En quoi cela vous intéresse-t-il ? l'intérêt, il y a peu de gens à l'épreuve
• Cela intéresse mon honeyr , ma réputa- de l'intérêt. M. Le Franc fait dire aux impies;
tion , ma santé. = Engager.. « Tout vous Le vice et la vertu sont des noms arbitraires;
intéresse à remplir vos devoirs . Atta Le plaisir , l'intérêt , la force fait nos droits.
cher : le gros jeu intéresse ; le petit jeu n'in Laissons aux malheureux Laissons aux cæurs
>
téresse guere. On dit , en ce sens , in. yulgaires.
téresser le jeu ; le rendre plus intéressant en Les autels et les lois,
INT INT . 487
= 3°. Profit que l'on retire de l'argent prété, coinme à et pour , que par le moyen des
» Préter , metire , emprunter de l'argent à verbes auxquels il est joint. On dit , j'ai in
intérêt , à gros intérêi. » Joindre l'intérêt térêt à cela , vousprenezintérêt à ce qui
au principal. Cet argent porte intérêt me regarde;mais on ne dit point , mon in
etc: = 4 °. Ce qui atache et intéresse les Lec- térêt à cette afaire, votre iniéret à ma si
teurs , les Spectateurs >, les Auditeurs , en tuation , etc. * » Il faut que le Ministre les
parlant des ouvrages d'esprit. » Il y a beau- anime ( les subalternes. ) , et par un intérêt
>

coup d'intérêt dans cette pièce. » Ce discours continuel au zèle qu'ils dévelopent , et par
est bien écrit , mais il manque d'intérêt ; il une aprobation éclairée. Necker. Je voudrais
ennuie par le défaut d'intérêt. dire : et par l'intérêt qu'il prend au zèle ,
Rem.'1 . On doit distinguer soigneuse- etc.
ment , avoir intérêt et prendre intérêt. Le 3*. Il est de l'intérêt de... il est de mon
premier signifie qu'on est intéressé à la chô- intérêt , de son intérêt etc. régit la con
>

se; le 2d , qu'on s'y intéresse . » J'ai intérêt jonction que avec le subjonctif, ou la prép.
au gain de ce procès : vous avez intérêt à de avec l'infinitif : la seconde, quand le verbe
le ménager » Je prends intérêt à cette per- se raporte au régime ou au pronom , joint
sone , à sa joie , à sa disgrace , etc. = à intérês : la première , quand il ne s'y ra
Avoir intérér régit à ou de devant l'infinitif. porte pas. » Il est de l'intérêt de votre fa
Fénélon fournit des exemples des deux ma- mille de faire , et qua vous fassiez ; etc.
nières . » Vous n'avez pas moins d'intérêt à » Il est de son intérêt de le dire , et que
empêcher que , etc. Télém . » Chacun de nous vous le disier , etc. Ainsi , la phrâse suivante
avoit un intérêt pressant de desirer la paix. est irrégulière pour le régime. » Il étoit de
Ibid . Remarquez qu'avoir intérêt se dit votre propre intérêt de céder à une autre
des persones , et signiße
' être intéressé à : une place dont nous ne pouvons remplir les
un Auteur moderne le dit des choses , et lui devoirs. C'est un Évêque , se démettant de
done le sens d'être intéressant pour : » Tout son Évêché , qui dit cela à ses Diocésains.
ce qui regarde l'Angleterre et l'Amérique a Il falait donc qu'il dit : » Il étoit de votre
un grand intérêt pour les François. nlerc. intérêt que nous cédasisons , etc. - Le P.
- Un Autre dit , avoir de l'intérêt ; pour
. Charlevoix dit mieux : » Il étoit de votre
4 ° ) » M. Le Beau intérêt que la guerre ne trainât pas en lon
mettre de l'intérêt ( nº. . .

n'a pas... dans son style , autant d'intérêt gueur. Il aurait pu dire aussi : de ne pas
que le célèbre Recteur de l'Université ( Rol- faire trainer la guerre en longueur. Trainer ,
lin ) Sabat. Trois siècles , etc. = * Avoir dans la première manière , ne se raporte pas
l'intérêt de quelqu'un , mériter et obtenir à leur : faire trafner s'y raportedans la 2de.
qu'il s'intéresse à nous , est une expression c'est la raison de la diférence des deux ré
nouvelle , qui a besoin du sceau de l'usage. gimes . Au reste , dans cette expression , 9

Elle me parait sentir un peu le jargon mo- on met toujours intérêt au singulier , lors
derne. „ On fait alors son devoir , et l'on a même qu'il s'agit de plusieurs. * » Ilest de
l'intérêt et l'aprobation de tous les honêres nos intérêts , dit M. l'Ab. Henr ... de varier
gens. Th . d Éduc . - Mde, de G ... dit âil- les actions vertueûses. Du Plaisir . Il devait
-

leurs! : » L'intérêt d'Almanzor pour Boulaski dire, il est de notre interét.


ne s'est manifesté que depuis que ces vers . On a dit anciènement intérêt pour
4º.
ont paru - Cette illustre Auteur done là avarice , cupidité. On le dit encôre absolu
à intérêt le sens et les régimes d'atachement. ment : . » C'est l'intérêt qui divise le frère
C'est encôre une nouveauté que l'emploi de d’avec le frère ; mais on ne le dit plus avec
ce moi , de cette manière.= M. Targe > un pronom ou avec un régime, comme on
toujours servile Traducteur de Smollet , lui le disait aûirefois ; comme l'a dit encore
done le sens de pouvoir ; crélit , influence.il n'y a pas si long-tems , Mde. de B... » La
» Louis XIV résolut d'élever le Prince de preuve de l'intérêt sordide de Henry ( VII )
Conti au trône de Pologne ce qui aurait est ce que Bacon nous en aprend comme
considérablement augmenté les intérêts de la témoin oculaire. H. d'Angl.
France en Europe. C'est encore là un sº . M. Necker dit mettre intérêt à saris
anglicisine. article . » Soit qu'on mit intérêt à leur sa
°2° . Intérbe ne régit des prépositions , tisfaction , soit qu'on voulût accélérer l'ex

1
488 IN T INT
pédition des afaires. Je crois qu'il faut mene bref. ] Il n'est subst. que quand on
dire , en pareil câs , mettre intérêt avec l'art. parle d'un règlement fait par Charles V ,
le ou un , ou quelque. » L'intérêt que je mets ; sur les matières controversées entre les Pro
ou je mets un grand intérêt, ou quelque inté- testans et les Catholiques , en atendant les
ret >etc. Ainsi je voudrais dire , en réfor- décisions du Concile . - On l'emploie or
mant la phrase précédente. * Soit qu'on dinairement d'une manière adverbiale. Dans
l'entre temps: » Il arriva dans l'intérim ,
mít quelqu'intérêt , ou un assez grand in
térêt à ; etc. que , etc. » Il gouverna par intérim , dans
6º. Être dans les intérêts de quelqu'un ; l'intérim . C'est un mot emprunté du la
s'intéresser à ce qui le touche. *» Je suis tin . – Dans le discours familier, on l'em
trop dans vos intérêts pour vous faire faire ploie quelquefois adverbialement , sans prép.
un pas qui puisse vous nuire. Le Sage. i Intérim ( en aten dant ) tout va de travers.
INTERJECTION , s. f. [ Intérjék -cion : INTERLIGNE , s. m . INTERLINÉAIRE , re
2° ĉ ouv. 3 ° è moy. ] On apèle de ce nom , adj . Intêrlig ne , interliné-ére : 7" lon. 2 é
er e
en Gramaire , des mots dont on se sert pour ouv. mouillez le g au 1," ; 4 €° é fer. se è
exprimer quelques mouvemens de l'âme moyen et long au 2d. ] Interligne est l'espace
comme la joie , la douleur , la crainte. Ah! blanc qui reste entre deux lignes d'écritûre.
Hélas! etc. = Au Palais , interjection d'a- » Écrire
>
É :rire dans l'interligne. = Interlinéaire ,
pel , action d'interjeter un apel. qui est écrit dans l'interligne. » Glôse , co
INTERJETER v . aci. On ne le dicmentaire, explication , interprétation inter
que dans cette phråse : interjeter apel , ou linéaire.
un apel : le premier est le meilleur ; apeler Rem. 1°. Ligre étant fém . il semble qu'ir
d'un jugement . serligne doit l'être aussi. Trév. et le Rich.
INTERIEUR , EURE , adject. INTÉRIEU- Pori. lui donent en éfct ce genre. L'Acad.
REMENT , adv. [ Intéri-eur ,ell-re ; eûreman: le marque masc.
re e
I'e lon . 2 é fer. 4 lon . aux deux dern . ] 2 °. Mde de Sévigne l'emploie au figuré fort
Intérieur , qui est au dedans; il est oposé à joliment , à son ordinaire. Mde de Vinsme
extérieur. » Les parties intérieures du corps.
» Les mouvemens intérieurs de l'âine. » Feu
parur hier fort tendre pour vous , c'est-à-dire ,
à sa mode ; mais sa mode est bonne. Il ne
intérieur , paix intérieure. = Subst. m. me parut aucun interligne à ce qu'elle di
La partie de dedans. » L'intérieur du Tem- soit Voilà encore ce mot employé au mase.
ple."» Dieu seul conoit l'intérieur , ect. = mais on peut douter si c'est cette illustre
Intérieurement : dedans. » La grâce de Dieu ou l'Éditeur > ou l'imprimeur qui
Auteur , ou
agit intérieurement. » Il se sentit intérieu- lui a doné ce genre.
rement touché. » Il faut nétoyer ce vâse in INTERLOCUTEUR , .s. m. Il ne se dit
térieurement et extérieurement. que des personages qu’on introduit dans un
Intérieur , interne ,intrinsèque , ( synon .) Dialogue. M. Linguet
>
ditces
aussi interlocutric . e
Le premier , se dit plus particulièrement des » Les deux interlocutri de ce Dialogue
choses spirituelles : dévotion intérieure ; le sont deux femmes frivoles et ridicules..
second , a plusde raport aux parties du corps : INTERLOCUTION , s . fém . INTERLO
maladies internes ; ' le troisièine , s'aplique à CUTOIRE , adj. et subst. INTERLOQUER , V.
la valeur ou à la qualité des chôsesmêmes, neut. et act. ( Interloku -cion, toá-re, loté:
e
indépendamment de l'estimation des Hommes: 2 ê ouv. ç lon. au 2d ] Ce sont termes de
» La valeur intrinsèque des monoies. Gir. Prat . Interloquer, ou doner une Sentence , un
Synon. Andry de Bois-regard done la Arrêt interlocutoire , ou d'interlocution; c'est
même distinction pour intérieur et interne. doner un Jugement qui ordone une instruc.
L'Acad . dit intérieur du corps comme tion préalable. » On a rendu un Arrêt qui
de l'âme ; et elle a raison , dit La Touche. interloqile ; et activement : on a interloqué
>

· La conformacion int'rieure du corps hu- cettu ataire. Un Auteur moderne dit ,


main . - Ce qu'on peut ajouter , c'est qu'in- être interloqué , confus embarrassé. » Il
térieur est du Langage commun , et qu’in- est fort comique que M. Carac... soit
gerne ne se dit grère qu'entre les savans.
re
tout interloqué qu'on l'ait gagné de vitesse.
INTÉRIM , s . m . ( Inserime : :" lo ?.. 2° Tart . Épist. Cette locution parait apar
On
e fer. le muei sur-ajouté à lm , extrême. temir à quelque jargon de société. dit
INT IN T 48 ,
die qu'une Dame à qui l'on anonça qu’on fut interpelle de répondre . » Le Sénat , qui fa
avoit doné une Sentence interlocutoire ", se vorisoit le Lutheranisme, interpella l'Évêque.
fâcha beaucoup, er dit qu'elle ne vouloit pas P. Fabre. » Il ne répondit point à l'interpel
étre interloquée. Elle prit ce mot pour une lation .
injure. INTERPOLATEUR , s. m. INTERPOLA
INTERLOPE , s. in . et adj . Ce mot nous TION , s. f. INTERPOLER , V. act. [ Interpola
)
e

est venu des Anglais . Vaisseau marchand , teur , la -cion , lé : 2€ Ĉ ouy. dern. é ter. au
qui trafique en fraude , pour éviter de payer dern . ) Interpoler , c'est insérer un m » , une
les droits, ou qui fait un comerce prohibe. On phrase dans le texte d'un manuscrit. Interpo
dit : faire un comerce interlope ,ou le comerce lateur , celui qui interpole. » Interpolation ,
interlope. Marin .
parINTERMÈDE action d'interpoler.
, s. m. INTERMÉDIAIRE , INTERPOSER 5, v. act. INTERPOSITION ,
er
adj. [ 2* Couv: 3. & moy.au 1" , é fer.au zdí ś. f. [ Intêrpozé , zi-cion: 2" é ouv. 4e é fer.
dont la 4e è moy, et long. [ Intermede ou en- au 1 “ ; l'o est long devantle muet : il incer.
tr'acte, est ce qu'on doneentre les actes d'une pôze , interpôzera , etc.]Ils ne se disent au pro
>

pièce de théâtre. Voyez ENTR’ACTE. = pre , qu'en Astronomie : Se mettre enıre deux.
Interméliaire , qui est entre deux. » Temps » La Lune venant s'interposer entre le Soleil
espace intermédiaire . -
On disait aussi ; et la Terre ; quand la Terre s'interpôs? entre 1

tems intermédiat ; et l'Acad. le dit encore, la Lune et le Soleil. » L'interposition de la


Intermediat est subst. , en termes de Chan- Lune , de la Terre , etc. = Au figuré , ils
cellerie. Lettres d'intermédiat. Trév. Acad. "signifient faire intervenir et intervention. »
M. Linguer emploie intermédiaire subs- Interposer l'autorité , la faveur , le crédit )

tantivement,
succède sans »intermédiaire
Ujie vieillesseà anticipée
l'enfance. , qai ses
> la médiation
bons ofices.de» ... Interposerson
L'interposition de autorité
l'autorité
Il me semble qu'en cet endroit , intermé du Roi. » Negocier par persones interposées ,
diaire vaut mieux qu’intervalle. Mais l'usage par la médiation , l'entremise de , etc.
ne l'a pas encore adinis. INTERPRÉTATIF ,, ive , adj . " INTER
INTERMINABLE, adj . ( 2 ° êêouv. pénult. PRÉTATION , s. f. INTERPRÈTE ê
, s.in. et f.
C
7

dout. ) Qui ne saurait être terminé. » Ques- INTERPRÉTER , V. a. [ 2* ê ouv. ; é fer. aux
tions, dificultés interminables. deux prem. et au dern. ; è moy . au 3 . In êr
INTERMIS
s
SION , s . f. INTERMITTEN- prétarif , tive , ta-ci-on , prèce , prété. ) In
CE, s. f. INTERMITTENT, ENTE , a tj.[ 11:- terpréter, c'est 1°. Traduire d'une Langue en
>
e
têmi-cion , tance ,, tan , tanie : 2 E buv. 49
4 une aûtre. = 2°. Expliquer ce qui est obs
.

'lon. aux ; dern. ] Ils expriment tous trois', cur ou caché. » Comment interprérez -vous ca
interruption , discontinuation :mais le 1"est passage ? Interpréter les songes. » Vouloir in
du langage 'comun . » Il travaille sans inter. erpréter les pensées , les intentions. = . 3°
mission. » La'fièvre lui a duré crois jours sans Prendre en bone ou en mauvaise part, » In
intermission : les deux alltres ne se disent que terpréter en bien , en mal. » Cela peut être
du pouls,et dela fièvre ; pouls intermittent, diversement interprété. = Interprétarif ,
quiinterp
fièvre intermittente. » L'intermittence du ou rète , qui explique ce qui est obscur
équivoque. If ne se dit que des choses. »
pouls , de la fièvre.
INTERNE, adj. [ 2 ° e ouv. ; e muer. ] Déclaration interprétative. Interpréta
Qui est au dedans. Qualité ,vertu interne ; cion , action d'interpréter; explication , etc. Il
Princi
>

pes , caủses internos. Voyez Inté- a tous les sens de son verbe. „ L'interpretation
RIEUR . de l'Écriture Saince. „ Doner une telle inter
INTERNONCE , s. m. Ministre chargé prétation à un tel texte. » L'interprétation des
»
des afaires de Rome
» L'Internonce , au défaut
de Bruxelles . d'un Nonce. songes. » Cela peut soufrirdiverses interpré
tations; est sujet à inrerprétation. » A force de
INTERPELLATION , s. f. INTERPEL- commentaires , on n'entendit plus ni le texte ,
IER , v. act. [ On pron . les 22 1 : 2° ê ouv. 3° (de
>
l’Alcoran )nil'ingerprétation. Hist. de St.
é fer. Interpél
.
expriment
-la -ción , lé. ] Ils , enladin .
termes de Palais, l'action desommer quelqu'un Interprète , c'est 1. celui qui interprète
de répondre sur la vérité ou la fausseté'd'un une Langue en une aûire, Savant , habile ,
fait, » Je vous interpelle de dire la vérité. » Il fidele Interprète. S2'. Celui qui éclaircit
Tome II. Q99
490 IN T I N T
le sens d'un Auteur , d'un discours. » Cela na Palais : Interrogatif ne s'emploie qu'en Gra
pas besoin d'interprète, » L'Église est l'inter- maire. In :errogation et Interroger', sont du
prète in faillible de la Sainte Ecriture. 3 °. langage comun etde tous les styles.
Celui qui a charge de faire conaitre les inten-, 2 ° . Quelques- uns disent point d'interroga.
tions , les volontés d'un aûcre, » Un tel sera rion ; d'aûtres , l'Acad. entre aûtres , point
mon interprète auprès de vous. » Les Interprèn interrogant (?).
tes des Dieux , chez les Payens ; les Intere 3 °. Les phrases interrogatives se forment
prètes des volontés du Prince = On dit , de deux manières ; ou par les pronoms in
figurément , que » les yeux sont les interprè- terrogatits ; qui , lequel ; quoi , quel ,que; ct
o

tes de l'âme, 4°. Celui qui explique ou les adverbes , oik, quaud , comment , coinbien,
qui présage quelque chose. » interprètes des etc. » Lequel voulez -vous ? » Que souhaitez .
songes , etc. Voyez TRUCHEMENT . vous ? » D'où venez,vous ? etc. Ou par les
REM . Interprète n'est guère d'usage au fém . pronoms personels , je , vous , il , etc. » Ai
> 9

On le dit au masc. pour les femmes comme je bien entendu ? Avez- vous fait ?' Veut-il
pour les hommes ; et j'aimerais mieux dire,' venir ? etc. Que si le nominatif du verbe est
que la tradition est le seul interprète de l'E- un nom , il précède le verbe , et l'on met après
vangile,, que de dire, d'après Bossuet , qu'elle le pronom personel de la 3 persone.»L'homme
en est la seule interpréie. L'Acad. met a -t- il été créé pour imiter les animaux ?
pourtant une phrase toute pareille. L'É. Quand la pbrâse comence par un pronom in
glise seule
est la Je interprète sûre de l'Écritûre terrogatif , employé dans un cas oblique , c.
dis mon sentiment et je n'en à d. dans tout autre cas que le nominatif , le
Sainte .
raporte à de plus habiles. nom se met après tour le verbe. » A quoipense
INTERREGNE, s. m . [ Inter-règne , ? cet homme ? De quoi se mêle cette femme?On
Couv. 3® è moy. Mouillez le gn ; °
4 emuet. ] peut dire aussi : A.quoi cet homme pense-r'il:
Intervale de rems , pendant lcquel il n'y a A quoi a- t'il pensé ? De quoi cetre femme se
pas de Roi . » Pendant l interrègne. On mêle-t'elle ?. de quoi s'est -elle mêlée ?
en étend l'emploi aux Chefs des Républiques ,, Remarquez que ſele pronom personel surajouré
quoiqu'ils ne règnent pas , à proprement par. doit toujours suivre le nom , et qu'il ne peut
ler. » Lorsque les, Romains ne convenoient pas jamais le précéder , même en vers..
pour l'élévation des. Consuls , il y avoir un . Va-t'il sur nous fondre un nouvel orage ?
interrègne. » . Aprèsla mort dư Doge de Ve Gustave de Piron.
nise, l'interrigne est fort court.. Il faut dire , un nouvel orage va - t'il fondre
INTERROGATIF , IVE , adj. INTERRO- sur nous ?
GATION , S. m . INTERROGATOIRE , s. m . In
IN- 4. Ur.e des propriétés du sens interrogatif,
TERROGER ,V. aa. [ Intérogatif , live , ga. employé avec le verbe régissant , ese de chan
>
re
>

cion, gu -toa- re, ge : 1 jon . r forte , 2 é ger les modes , et quelquefois les tems des
fer. M.de Wailly , dans le Rich . Port. met un verbes régis. Ainsi l'on dit.en afirmant , vous
asc. grâve sur l'é; il supôse donc que l'è està pensiez qu'il venait ; vous avez cru qu'il était
moyen ; je le -crois fer., dans le Dict. Gram.. venu , et en interrogeane; pensiez-vous qu'il
on dit qu'il est ouv. : c'est une erreur encâre vint ? Croyez -vous qu'il fue venu mettant le
e
plus grande. s . lon. au 2° et au 4. ] Interro- subjonctif au lieu de l'indicatif. : Quand le
ger , c'estfaire une question , une demande à... verbe régissant est au : présent, on mer avec
>

Interrogatif, qui sert à interroger. Interro- : l'interrogation , le présent du subjonctif qu


gation , question , demande. Interrogatoire le futur de l'indicatif. » Je crois ; qu'il vien
se dit , et des questions que fait le Juge , et i dra ? Puis je croire qu'il viène ou qu'il vien
des réponses de celui qui est interrogé. » Les ; dra. Remarquez pourtant que quand ces .
Examinateurs l'ont interroge' ; le juge l'a in-. verbes sont employés dans un sens tout-à-la
terrogé. Pourquoi m'interrogez vous ? : fois interrogatif et négatif , ce sens équivaut:
» Termes interrogarifs; particules interroga-. au sens afirmațif , et demande l'indicatit , et :
rives , comme , Quand ? ou ? etc. » Répondre : non le subjonctif. Ainsi l'on dit : croyez vous
aux interrogations. » Subir l'interrogaroire. qu'il soit sincère ? : Et , ne , croyez-vous pas
1
» . Prêter l'interregatoire sur,faits es ärçicles. qu'il est sincère ? :* On lit , dans le Jouen.
Interroger. Voyez QUESTIONER . DE Mons. »„ Ne trouvez-sous pas que . le pora
REM. 1. Interrogatoire ne se dit qu'ay, trait d'un paryenu soit une des plus agréables:
INT INT 491
pièces de Mr. de la Loupière ? Je pense doit dire , un grand intervale , et non pas
qu'il falait dire , est une , etc. une grande intervale. ] Distance d'un lieu
so. Quand le sens est interrogarifet négatif ou d'un tems à un aûire : » Il y a un grand
tout-à-la fois , il faut mettreles deux néga- intervale entre cette ville et cette aútre; tant
d'intervale
d'annéeset celui
tions ne et pas. P. Corneille y a souvent Prince entre le règne de ce
de cet aûtre. » En rangeant une
manqué.
Que ne permettra -t'il à son ressentiment ? armée en bataille , il faut laisser des inter
Polieucte. vales entre les bazâillons et les escadrons. -
Et jusques à quel pointne porte sa vengeance , Ce fou a de bons intervales ; des intervales
Une juste colère avec tant de puissance. lucides , etc. = On dit adverbialement
Periharire . sans intervale au sing. er par intervales au
Mais de quoi n'est capable un malheureux Ainant? pluriel . » Il y travaille sans aucun intervale.
Rologune. » Sa maladie le quite et le reprend par inter
Quelles peines depuis grands Dieux ! n'ai-je souf- vales.
ferres ? Ibid . INTERVENIR , V. n . INTERVENTION ,
Que n'ea ai-je souffert , et que n'a- t'elle osé s. f. [ Interveni, yan-cion: 2° { ouv . 3'e е

etc. Cic . er
muet au r " , lon. au 2d. ) 1°. Ils expriment
>

Dans tous ces exemples, il faut ajouter pas : ne l'action d'entrer dans une afaire; de deman
permettra-t'il pas ? Ne porte pas ; n'est pas der d'être reçu dans une instance. » Intervenir
contrat , darts un proces. » Cette
dars un contrac
capable , n'ai je pas soufertes , n'a-t'elle pas dans
Ösé , etc. intervention a été mendiée; n'a pas été admise .
° Les pronoms et lesadverbes interrogatifs =2 °. Ilsmarquent aussil'action dese ren
6'.
régissent quelquefois l'infinitif sans aller ? son
tion. » Que faire ? Qui consulter ? oipréposi dre médiateur , ou d'interposer son autorité ,
crédit, » Le Pape intervint dans le diffé
où en trouver ? etc. On sous-entend , que puis rend de ces deux Princes, pour les acorder.
je , que doit-on , etc. * L'autorité Souvcraine intervint dans cette
INTERROMPRE , .
v . act. INTERRUP- afaire. » L'intervention de l'autorité royale
"

TION , s . f. [ Intéronpre, rupsion: r forte , 2° devint nécessaire. = 3 °°. Intervenir a un 3


é fer. dans le Rich. Port. on le marque comme. sens ,> que n'a pas intervention. Il se dit au
moyen , et Dans le Dict, Gram .' comme Palais des jugemeos , qui se rendent pendant
ouvert : je le crois fermé. ] Interrompre , c'est un proces ; et de toutes ſes choses qui arrivent
empêcher la continuation. Il régit les perso- dans le cours d'une afaire. Il intervine plu
nes et les choses. » On l'a interrompu dans sieurs Arrêts : » Que d'incidens intervinrent
sa harangue , dans son travail : » On a inter. pendant cette afaire ? == On retranche
rompu deux fois le sermon . » J'ai été obligé quelquefois le pronom im leysonel et l'article
d'interrompre cet ouvrage. = Dans le dis- du nom., » La cause portée a l'Audience, inter.
cours familier , on dit , sans vous interroin vint Sentence contradictoire. Causes célèbres..
pre , tout en interrompant : c'est pour faire INTERVERTIR , v . act. INTERVERSION ,
une espèce d'excuse de ce qu’on interrompe le s. f. DÉRANGER,DÉRANGEMENT .» Intervertir
discours de quelqu'un. = Interruption , l'ordre de la succession . » L'interversi on de
action d'interrompre , ou état de ce qui est l'ordre de la succession ; » L'interversion de
interrompu. »„ La moindre interruption peut l'ordre , des rangs. = L'emploi deces mots
troubler un Orateur. » Interruption du tra- n'est pas fort étendu. — M. Linguet , dic
vail , du comerce , etc. intervertion des lois : il me semble qu'il n'est
INTERSTICE , s. m . Intervale de gems. guère usité avec lois : pour tion au lieu de
Il ne se dic qu'en parlant du tems que l'Église sior , il faut le mettre sur le compte de l'Iin.
fait observer entre la réception de deux prinneur,
Ordres Sacrés. » Garder les interstices; et , INTESTAT , adj. et adv. [ Intèsta : 2ė
en Physique , des petits int • rvales que laissent moy, on ne prononce pas le e final.] Terme
entre elles les particules ou les molécules , de Droit. » Mourir intestat ; sans avoir tescé.
dont les corps sont composés : » les interstices » Hériter ab intestat , c'est hériter d'une per.
de l'eau . sone , morte sans avoir fait de testament , ou
INTERVALLE ou INTERVALE , s. m. dont le restament est nul : il se porte pour
[ Quelques-uns le font mal à propos fém. On héritier ab intestat. Voy. AB İNTESTAT,
Qq92
492 INT IN T
sous L'intitulé de l'acte , de l'inventaire ,
la lettre A. = Un Auteur moderne a L'intitulé de l'acte
dir , intestable , qui ne peut tester . » Ilsont Quelques-uns le disent des livres. » Vous
été regardés comme intesiables , e inhabiles voyezpar l'intitulé seul que ce n'est point
à certaines fonctions de la vie civile. - Cela pour les hommes ordinaires que M. de Mayer
sent le facrum . donne ici ses sublimes leçons. Ann . Lit. =
INTESTIN , INE , adj . INTESTINS , S. m . Le verbe se dit des livres , comme des actes .
pl . INTESTINAL , ALE , readj. [ Intès-tein , » Il a intitulé sa pièce , le Devin du Village.
tine , tein , tinat, nale : ," lon . 2° è moy. ] » Intiruler ur acte . Quelques -uns disent
Intestin , qui est au dedans . » Mouvement intitulation en parlant d'un livre. Je le pré
intestin ; douleur , chaleur , fièvre intestine. fèrerais à intitulé, mais chacun a son goût ,
Guerre , discorde intestine. et il ne faut pas en disputer. e
Mais armant tôt ou tard ses haînes intestines , INTOLÉRABLE , adj. [ 3 € é fer. 4° dour.]
L'Écoſſe peut encor sortir de ses ruines. Qui ne se peut tolérer. » Cela est intolérable.
Gress. Édouard. Il se dit ordinairement sans régime.
Intestins , boyaux : Il a les intestins gan- l'acâblement de tous les maux , Job n'en
grenés. Sing. » Le gros intestin . trouvoit point de plus intolérable que la mul
Intestinal , qui apartient aux intestins : » titude de ses acusateurs qui lui disputoient
Canal intestinal . son innocence. Segandi Je crois pourtant
INTIMATION , s. f. INTIMER , v. act. qu'il peut régir la prép. à : » Des rapines in
[ Intima-cion , mé. ] Intimer , c'est i °. En ter- tolérables aux paủvres de la campagne.
mes de Pratique , signifier avec l'autorité du INTOLÉRANCE , s. f. INTOLÉRANT
Magistrat : » Il lui a faitintimer la vente de RANTE , adj. INTOLÉRANTISME, s. m . [3
e
ses meubles. C'est aussi apeler en Justic é fer. 4 € lon.] Ils sont le contraire de tolé.
ce. » Il l'a intimé. = Sxbsi. » L'intime , rance , tolerant , tolére ::tisme. = Ils ne se
l'intimée : » L'apelant et
! l'intimé; celui , disent qu'en matière de Religion. » On ne
qui apèle et celui , qui est apelé . = 2° . In- distingue pas assez l'intolérance théologique
0

timer un Concile , c'est assigner le lieu et le de l'intolérance civile .» Oui , je suis inrole
tems, auquel il doit se tenir. = Intima- rant pour les opinions contraires à la foi,
rion , esten l'acte
mation par.lequel
cas d'apel on intime,
» L’intimation du» Con-
Inci- mais non pour les
tolérantisme, est persones , quipar
l'indiférence errent. » Leहै
raport
cile. toutes les Religions : » L'intolerantisme est le
INTIME, adj. INTIMEMENT , adv. 1 3 € sentiment deceux qui ne croient salutaire
e muet , me , meman. ] Ils se disent de celui que la seule religion véritable.
pour qui l'on a une afection très forte. n INTONATION. , s . f. [ Intona- cion. )
Ami , amíe ini . Subst. » C'est son Manière d'entoner un chant . » Mauvaise in
»
intime. SÉv . ACAD. =On dit aussi , union ,
ronation. » Manquer à l'intonation .
liaison intime, Intiinement , avec une INTRADUISIBLE , adj. Qui ne peut être
afection très- particulière ; avec une liaison traduit. Fréron avair employé ce mot qu'il '
très - étroite. n Ils sont intimoment unis. imprima dabord en italique pour montrer
INTIMIDER , v . act. Doner de la crainte qu'il le hazardait. On s'en est servi ensuite
à... » Il ne faut pas trop intimider les enfans. sans cette précaution dans l'Ann . Litt. et
» On n'a qu'à l'intimider, pourvenirà bout
de lui . » Il est fort aiséintimider. Il était
ailleurs. » Ces facéties ( anglaises ) combant
sur des visages anciens sont par là même it
fort intimide. » Il s'intimide bientôt. traduisibles pour ceux , qui ne sont pas au
Le Dict. de Trév . mer intimidation comme courant de ces usages. Fréron . » S'il yaun
plus énergique que menace . Il n'est d usage Poète intraduisible
intraduisible , c'est assurément Théo
qu'au Palais. L'Acad . ne lemet pas. crite. Ann . Litt . L'Acad. ne met pas ce
INTIMITÉ , s.. f. Liaison intime. » Ils mor. Trev. le mer sans remarque. Dans le
vivent dans la plus grande inrimité. » Je Rich. Pori.on dit qu'il est peu usité.
INTRAITABLE, adj. [ Intrétable : 2'é
doute que leur intimité soit telle que vous le
dires . fer. 3 ° dout. ] Rude , d'un comerce dificile;
INTITULÉ , s. m . INTITULER , v. acc. qui n'est pas crairable. » Il ou elle est intrai
[ dern . é fer . aux deux. ] Titre. Doner un table. » Esprit , humeur intraitable . » Des
titre. Le substantif ne se dit que des actes. » enfans mal nés... des parens iniraitables ou
I N T INT 493
fâcheux à vivre. Chemin . * M. Clément Rem. Ce mot est pris de l'Italien . * Aůtre
le diedes sujets de literatúre , qui ne peuvent fois Plusicurs le fesaient masc. et quelques
être traice's. » Ce qui rend intraitable un Poètes disaient intrigae pour le faire rimer
Poème sur l’Agricultûre , c'est que , etc. Il est avec pratique , et autres mots en ique. * P . .

à souhaiter que l'usage admette l'emploi de ce Corneille fournit des exemples de l'un et de
mot dans cette acception . l'aútre.
INTRÉPIDE adj. INTRÉPIDEMENT Mais enfin ces pratiques ,
adv. INTRÉPIDITÉ ,> s. f. [ 2 é fer . 4 ° e muer Peuvent vous engager en defacheux intriques.
dans les 2 premiers : en au zd a le son d'an : Le Menteur .
intrépideman. ] Ils expriment une fermeté iné- Je connois avant lui la Cour et ses intriques ,
branlable dans le péril. » Homame , courage J'en connois les détours , j'en connois les pratiques,
intrépide. » Il soutint intrépidement l'ata Polieucilo
que de l'énemi.» Il montra une merveilleuse , Il écrit intrique , mêmeen prôse. Voy. L'ÉPI.
une héroïque intrépidité. TRE , RIG
qui ANT
est avant la Comédie du Menteur.
INTRÁPIDE , dans le discours ordinaire , INT qui se mêle debeaucoup
aime à suivre le substa . » Ces guerriers d'intrigu . (nº.? 1. » Homme fort intii
intrépides. En vers er nti es
dansf le discours sou- gant ; femme fort intrigante. Subste
ecnu ,il peut le précéder.» Mille intrépides » C'est an intrigant , une intrigante.
>

INTRIGUER , embarrasser : il ne régit ,que


guerriers. Rouss . * Un des Auteurs des Ler.
Édif. l'emploie substantivement. » Ils laissé- les persones. » Vous l'avez bien inirigué ,
sent ces intrépides se rembarquer avec tout parce que vous lui avez dit. » Elle était fort
leur burin. - Le P. Paulian dit aussi : » Ces intriguée. Il se dit des choses comme sujet :
bruits effroyables , qui jercenr la consterna- » Il (Ellis ) remarqua que la surface de l'eau
tion dans l'âme des plus intrépides. Ler. sor y érair douce , ce qui l'intriga beaucoup.
Électricité. Mais en cet endroit , il est St. Pierre . = Quand il est neutre ou récipro
adjectif ; er l'on sous - entend hommes , com- que , il signifiefaire des intrigues. La Tou
me on le fait pour beaucoup de superlatifs. CHEer croit le 2d meilleur ; j'aimerais mieux
INTRIGANT ,, ANTE , adj.. INTRIGUE , le 1" " , et dire , ils intriguent beaucoup , que
>

s. f. INTRIGUER >, v. a. ( Intrigan , garte > de dire > ils s'intriguent beaucoup.
>

ghe, ghe': 3 ° Ion . aux 2 premiers, e muet au L'Acad. les met tous deux sans remarque. Elle
, é fer. au 4 : — Quelques-uns écrivent dit : » Ils'intrigue par tout : il intrigue con
Intriguant avec un u , par analogie ; mais certinuellement. = 's'intriguer , signifie plu
un'est nécessaire que dans intrigue, intriguer, fôr , se doner beaucoup de peine et soin.
pour doner au g un so : fort , qu'il n'a pas pour faire réussir une afaire. » Il s'est beau
>

devant l'e ; mais comme le g a narurellement coup intrigué pour obtenir ce poste.
ce son devant l'a , l'u y est inutile. ] Intri- INTRINSÈQUE , adj. INTRINSÈQUE
gue , est 1º. Pratique secretre qu'on emploie MENT , adv. [ In - trein- såke , sèkeman : les
e
pour faire réussir une afaire. » Former , coa- 2' premieres lon. ; ' è moy. 4° e muet. ] Ce
duire , mener une intrigue. Déméler , de- sont termes de Philosophie.Intérieur , qui est
brouiller , dénouer uneintrigue. » Les intri- au dedans. » Qualités, propriétés intrinses
pues de la cour , du cabinet ; vivre d'intri- ques. = Eo parlant des monoies ,, valeur
gues. On le personifie quelquefois, et on le intrinsèque , c'est la valeur des espèces , par
» Des biens acoulu- raport poids.
met pour les intrigans. » Des biens acoutu raport au poids . - Voy. INTÉRIEUR . 5
més à être le partage de l'intrigue , quelque- » Cela est bon intrinsèquement.
fois celui du crime , et presque toujours re INTRODUCTEUR ,> TRICE , s. m . er f.
fusés au mérite. Le P. Du Rivet. = 2 . Dans INTRODUCTION , s. f. INTRODUIRE , V. act.
>

le Dramatique , c'est le næud, et les diferens [ Introduk-teur trice , duccion , durre :


incidens qui le forment. » L'intrigue de cette ise lon . ; lon. au dern. ) Introduire , c'est
Comédie est bien démélée , ou , trop compli- faire entrer , douer entrée à ... Introduire
quée. 3 °. En sı.famil.. embarras , inci- quelqu'un à la cour , à l'audience; un per
dent facheux. » Étre hors d'intrigue ; se tirer sonage sur la scène, etc. » Il m'a introduit
d'intrigue. Il se dit quelquefois d'un malade, tout.
dans cette maison. » Il s'introi'uitpar» Intro
pour, hors d'afaire. 4.Comerce secret Figure'ment', doner cours à ...
de galaterie: duire une coutume, un usage,. »» Depuis que
INT IN Ý
V
494
le vice s'est introduit dans son âme , etc. INTUMESCENCE , s. f. Intume-sance:
» Gustave , nouveau Roi de Suède , l'intror 3 é fer. 4° lon , se muet . ] Terme de Phy
duisit ( le lutheranisme) dans ses États. P. sique : l'action par laquelle quelque chốse
Fabre. = Introducteur,trice;celui,celle, s'enfle. » L'astre la Lune)qui produit l'in
qui introduit. Il ne se dit qu'au propre. » Il tumescence des eaux. Bufon .
m'a servi d'introducteur. Vous serez mon INTUS - SUSCEPTION , s. f. [ Intus st
e
introductrice. - Le féin. est dur à prononcer. cèpocion : 4° è inoy. ] Autre terme de Physi
Cependantquelques bons Auteurs s'en sont que. Introduction d'un suc , d'une matière
servi. Le Dict. de Trév. cite Nicole , et Ric dans un corps organisé. » Les plantes se nour.
>

chelet, Godeau .--L'Acad .. ne l'avait pas rissent et croissent par intus- susception.
dabord mis : elle l'a inséré dans la dern. Edit. * INVAINCU , û E , adj . Qui n'a pas éré
= Introduction , action d'introduire , se vaincu. P. Corneille avait fait ce mot , et il
met au propre et au figuré. »» Introductio de l'avait placé si heureusement
Introductionn de aussi bien
la sonde dans la vessie. » Introduction d'une qu'exorable, que de bonnes raisons parlaient
coutume , d'un usage. » Introduction une en leur faveur :mais l'usage n'écoute , ni les
science. --- Au Palais , introduction d'une raisons , ni les étymologies. Rem, de L. Ra.
instance , comencement d'une procédûre. cine. = On lit dans Richelet que Messieurs
INTROMISSION , s. f. [ İntromi cion. ] de l'Acad. remarquaient que ce inot n'a d'usa
Il se dit en Physique , de l'action de s'intro- ge qu'en poésie , et par oposition à invincible,
duire. » L'in'roniission de l'air dans les inters- Son bras est invaincu , mais non pas invincible.
tices de l'eau . Corn,
| INTROJISATION , s. f. INTRONISER ,, Dans le Rich . Port,. on se contente de dire
v. act. [ Introniza-cion , nizé ]Ils ne se disent que Corneille a employé ce mot , et l'on cite
que de l'installation d'un Evêque dans son ce vers. L'Acad. n'a point mis invaincu dans
siège épiscopal. » Après son intronisation ; son Dictionaire..
après qu'il fut intronisé , on chanra le re INVALIDE , adj . INVALIDEMENT, adv.
Deum . INVALIDER , v. act. INVALIDITÉ , s. f.[ 4e
INTROUVABLE , adj. ( st . famil. ; Qui muet aux 2 premiers , é fer. au 3 ° ; de , deman, >
ine
ne peut se trouver. Vous êtes un homine de. ] Invalide , dans le langage comun ,
introuvable . firme, quine saurait travailler , ni gagner sa
>

Mais , mon cher Saiur-Geran, vous êtes introv- vie. » Les mendians tant valides qu'invalidis;
vable . soldat invalide : » Il est invalide. Subst.
Que devenez -vous donc ? L'Hôrel , l'Hopital des
C'est un invalide. »
Rarihe. Invalides. = Fig . Qui n'a pas les condi
INTRUS , ÚSE , adj. INTRUSION , s. f. tions requises par les lois pour produire son
[ Intrûs , trüze ; zion : " lon. 2° lon, aux żéfer. Acie , donation , mariage invalide.=
premiers. ] Intrus, se dit de celui , qui est C'est dans ce sens qu'on dit : qu’un homme
introduit par forcé, ou par ruse et contre le interdit contracte invalidement : » L’invali
droit dans une dignité , ofice ou bénéfice dité d'un contrat , d'unmariage: » ,Invalider
le ren
éclésiastique.- On le dit par extension des un acte ; le rendre nul , le déclarer
indrus dans
charges et des emplois. » Il s'est incrus dre invalide.
cette charge , dans ce bénéfice, » Cette Abesse INVARIABLE , adj. INVARIABLEMENT ,
est intrûse. Subst, „ C'est un intrus. = adv . INVARIABILITÉ , s. f.f. [ Invari-alle,
e { nuet
Intrusion , est l'action par laquelle on s'intro- ableman , abilité : 4€ douet . au 1er
duit , etc. » Intrusion te
violen . » Il n'est dans abl
au 1er au 2d. ] Invari , qui ne change
cc poste que par intrusion . ne varie point. Invariabilité , qualité de ce
ÎNTUITIF , IVE , adj. INTUITION s. f,
.
qui est invariable.Invariablement, d'une ma
INTUITIVEMENT adv. ( Intu - irif ; live
> nière invariable. » Il est invariable dans ses
re
icion, tiveman : i:le lon. 4. lon . au 2d etau résolutions. C'est une régle invariuble. "
4 , 5 e muet. ] Termes de Theologie , qui ne Constanceinvariable dans la pratique du
se disent que de la vision béatifique. » L'in- devoir . Le P. Du Rivet. „ Contestez-vous
tuition : la visionintuitive :voir bieu in!ui- l'invariabilité de cette règle, de certe loi de
tivement.» Etreadmisà la conoissance intuir laNatûre? » Ilestinvariablementataché à
sive de Disu même. Le P, Da River . oir son dev .
IN V IN V 495
INVASION , s. f. [ Inva -zion. ] Action de ce
CE , s. m . et f. [ Invanté , invan-tear , trice :
re

celui, quiveut s'emparer. Rich. Port. Action i


l'et 2 lon. ] Inventer , c'est trouver quel
par laquelle on envahit. Trév . Irruption faite que chôse de nouveau par la force de son
dans un pays dans le dessein de le piller ou génie. » Inverter un art , une science , un
de l'envahir. Acad. La définition du Trev. Systême , une machine, une mode , un jeu ,
n'est pas exacte ; car l'invasion est plutôt une etc , 2 °. Suposer , controuver. » Inven
tentative faite pour envahir , que l'action ter une fausserć , une calomnie : » Cela n'est
même d'envahir. Il me parait aussi que quand pas vrai : il l'a inventé.. = On dit , pro
on ne veut que piller , irruption est plus pro- verbialement , qu'un homine n'a pas inventé
pre qu'invasion . Ainsi des deux membres de la poûdre , pour dire qu'il a peu d'esprit.
la definition de l'Acad . le 1 ' ' n'est pas fore Voy. PoûDRE.
juste. Je préfererais celle du Rich . Port . = INVENTER s'emploie quelquefois neutra
-
Invasion , par lui-même ne régit que la prép . tcment. » Il aimoit à inventer et à innover .
de : » L'invasion de la Grèce par les Turcs. Le P. Fontenai.
Invasion en France , est le titre d'un INVENTEUR , TRICE , celui , celle qui a
.

Article de l'Hist. d'Angl. On dit irruption en inventé. » L'inventeur de l'art d'écrire , de



France , et l'invasion de la France. Ce n'est l'Imprimerie : » Cérès pâsse pour l'inven
qu'avec le v . Faire que ce mot régie en ou -trice du labourage. » Il est l'inventeur de
dans. » Les Tartares firent une invasion dans cette calomnie .
la Pologne. Acad. Encore avec ce verbe , je INVENTIF , IVE , adj. INVENTION , S.
pense qu'irruption vaut mieux . = = Dansfém . [ Invantif , tive , invan-cion ": " et 2 %.
cette même Histoire d'Angleterre, le Tra- lon. 3° lon. au 2d. ] Inventif , qui a le gé
ducteur ( Madame de B.) emploie le génitif., nie , le talent d'inventer. » Homme , esprit
mais assez mal , à mon avis. » En menaçant inventif : femine fore inventive. Inven
la France de l'invasion des forces réunies de tion se prend , 1 °. pour la disposition de
l'Autriche; de l'Angleterre et de l'Espagne. I l'esprit å inventer. » Cet homme est pleia
falait dire , avec les forces.réunies.', etc. Car d invention . » Ila ou il n'a pas : d'inven
on n'envahit pas des forces , mais on envahit , tion . » Ce Poète , ce Peintre à l'invention
on ataque un Royaume avec des forces. belle , heureûse. = 2°. Pour l'action d'ine .
INVECTIVE, s. féin : INVECTIVER , V. venter . » L'invention de l'Imprimerie , de :
>

n. [ Invèkılv?, sivé.; 2 è imoy. 3 e° Ton. 4° e muec la Boussole , etc. =


e
.
3 ° Pour la chose in
au ier , é ter. au 2d ] Invective , parole , ex- ventée. » . Belle , heureứse invention . » Cet
pression injärieûse et véhémente. Discours ouvrage est plein de belles inventions =
plein d'invectives. » S'emporter en investi- Invention , découverte ., ( synon. ) On apèle
ves ; à des: invectives. = Invectiver , faire seulement invenior ce que l'on trouve de
dès invectives contre . » Invectiver contre nouveau ; mais on ne doit apliquer le nom de
quelqu'un , contre le vice ., contre la Reli- découverte qu'à ce qui est non-seulement
>

gion , e ! c. nouveau, mais en même tenis curieux , urile


INVENDU , ûę , adj. [ Invandu , dî -e , et dificile à trouver. Encycl. me semble
? " et 2 ? lon . ze lon. au second. ] Qui n'a aussi , dit Mr. Beauzee , ( et il lui semble
>

pas été encore vendu .. » Ces marchandises bien ) que l'idée de la découverte tient plus
sont encore invendtes. - C'est un mot utile de la science ; et que celle de l'invention
dans la conversation ,, et qui n'est pas du tient plus de l'art. Une découverte étend la
beau style. Richeler te mer comme nouveau , . sphère de nos conaissances : une invention
ét conseille de ne le hazarder que dans le ajoute aux secours dont nous avons besoin ..
satirique et le comique. Je ne vois pas qu'il » Une découverte peut être dủe au hazard ;,
ait aucun raport' , ni à la satire., ni à la mais une invention ne peut être que le ré
comédie. - L'Acad..ne le met point.
C
saltat recherche
d'une expresse. Beauzée. = :
INVENTAIRE, s. m. [ Invanière: 2° lon . Pour les pays nouvellement conus , on dit ,
>

3 è moyen er leng. ) État; dénombrement découverte et non pas invention. » La dé


des biens, etc .. Fairel inventaire des biens, couverte du nouveau monde ; mais l'usage :
des meubles , des marchandises. » On l'a veut qu'on dise l'invention , et non pas la :
apelé à l'inventaire , etc. découverte de la Sainte Croix ; des Relíques ;
INVENTER , V. acc. INVENTEUR , TRI.. longtems inconûes ;; etc..
i
V rne a dit , faire IN V
496Rem. * Un AuteIN
ur mode tissement au 2d : » Doner l'investitire d'un
des inventions , pour , de nouveaux établis- lief. » L'investissement de la place a eu lieu
semens : l'expression est vicieûse. » Il a ajouté un tel jour. * Fontenelle a confondu ces
les inventions utiles qu’on y a faites ( dans deux mots. » Les ennemis ayant été obli.
ces villes ) . Geog.Mod . = Quelques -uns apè gés de faire en même temps l'investirúre
-

lent faire des inventions , répandre des ca { l'investissement). de Dunquerque, de Ber


loinnies. C'est une expression. populaire. gue , etc.
IN VE NT OR IE R , v. act [ In va nt or i -é : INVÉTÉRER , ( s' ) v. réc. [ Inyétéré ,
>

2° et 3 € lon . dern . e muet. ] Mettre dans un trois é fermés : 1it€ lon . ) Devenir vieux , et
Inventaire. » Inventorier des meubles , des dificile à guérir. Il se dit au propre , des
maladies , et au figaré , des mauvaises ha
livres
INVERSAB un procés.
LE ,d adj.
, les pièces Il ne se dit qu'en bitudes. » Cette maladie s'est inverérée. .
parlant d'une voitûre qui ne peut verser. Quand les vices se sont invélérés dans une
Ou cherche depuis long-temps à rendre il est bien dificile de les corriger.
les âme Avec
voitûres inversables . Richelet le done le v . laisser il est neutre : »
comme un mot nouveau. L'Acad. l'a admis Il ne faut pas laisser :zverérer les mala
dans son Dictionaire. dies, les mauvaises habitudes . = Mal in
INVERSION , s. f. [ Invêr- sion , en yers , vetere , haine invétérée etc.
mors le loa
si-on :dans e
, surgemen
2 € ouv. ] Déran
la . construction t des adv.INVINCIBLE
- tout lors-
, adj. INVINCIBLEMENT ,
( In - vein -cible , cibleman : het
€ ‫ܐ‬zºlon.
re

qu’on place avant ceux qui ont acoutumé de 4' e muer. ]Invincible , qu'on ne saurait
vaincre, » Prince, arınée , courage invinci
marcher après. ,Les
dûreset forcées inversions
quelquefois sont souvent
élégantes, quel- ble. Figurement : » Obstacle , opinia.
quefois nécessaires. Exemple de ce dernier treté invincible. » Argument, raison invin
cible . Ignorance invincible , ignorance
càsEnrichir
: de ses dons , et couroner la France, des choses dont il est impossible qu'ua
Thomas Jumonville .
9
hommie ait eu conaissance . Invincible
Il aurait été mieux de dire : ment , d'une manière à laquelle on nepeut
De ses dons enrichir et couroner la France, résister. » Raison qui prouve invinciblement
parce que de ses dons étant le régime des que , etc. Il ne se ditguère que dans cette
deux verbes , doit être devant ou après tous ocasion .
les deux . Pour la même raisompt , l’in- INVINCIBLE suit ordinairement le subst
version n'est pas naturelle dans les vers sui. En vers et dans la prôse poétique , il le pre
yans où Mr. de Saint- Ange parle de la cède élégamment ,
Lune.
Rien n'en pouvoic dompter l'invincible poison.
Qui croit , et tour-a -tour décroit par intervalle . De Lille .
L'ordre naturel demandait qu'on dit : qui , Leur invincible fermere
Tour - à - tour , croit et décroit; ou , qui croit Lasse enfin l'injuste fortune.
et décroit toer.d - tour. Rouss .
INVESTIR , v . act. INVESTISSEMENT , Par toi seul , Prince invincible , etc.
Idem .
TITÚREE , s . fém . [ Investi, ti
InvesTITŪR
s. m . INVES
titúre :
ceman ,‫ و‬litúre : 11" lon . 2° è moyen , 4
° * Invincible Prince sonerait fort mal.
é muet au 2d , lon . au 3. ] Invest a deux ir REM. Rollin fait régir à invincible la prép.
sig nifications : 1°, Doner le titre et la pos- à : Peuples invincibles au fer et aur ar
session d'un ficf. » L'Empéreur la investi mes . » Le Roi seul invincible à tant de maux,
de ce Duché , etc. = 2° . Environer une Ce régime n'est pas fort usité : L'A.
place de guerre , ou enveloper des troupes , cadémie n'en donne point d'exemple. Je n’ðse
en sorte que tous les passages pour le secours pourtant le condamner ;et fût- il de l’inven
et la retraite soient fermés. » Il investit la tion de Rollin , je crois qu'il mérite d'être
place avec trois mille chevaux . » Il tint adopté .
l'armée investie dans ces défilés . INVIOLABLE , adj.blINV IÓLABLEMENT
eman la : "re lor. 4
Ta main guidoit Jacob par l'Egypte investi. adv ( Invi-olable
Le Franc . dour. au 1 " , se é muer aux deux . ) Invio.
er

Investitáre répond au i '' sens ; inves- lable , qu'on ne doit jamais violer , enfredrine.
er
2.
IN V IN U 497
dre. » Serment , veu , druit , asyle inviola-
sen secours une puissance divine: » Invoquer
ble. == Qu'on ne viole point : C'est une le St. Esprit , les Saints. » Invoquer Dieu
ioi , une coutume inviolable parmi ces peu à son aide . ==Les Poères invoquent Apei
ples. » C'est un homine dont la parole est lon , les Múses , etc. = Invoquer régie
inviolable. les persones , et Implorer les choses. » In
INVIOLABLEMENT , d'une manière invio- . voquer un Saint , implorer son intercession.
lable : » Il tiene inviolablement ce qu'il a INVOCATION , action d'invoquer. » L'in
promis. » Cette règle est inviolablement sui- vocation des Saints est établie par toute la
vie . Cochin . Tradition. Dans cette phrâse , il a le sens
INVISIBILITÉ , s . fém . INVISIBLE passif : il se dit des Saints qui sont invo
adj. INVISIBLEMENT , adv. [ Invizibilité, qués. Dans la suivante , il a le sens actif,
e
zible , zibleman : 4 e muet au 2d et au et se dic de celui qui les invoque. » C'est
>

} ] Invisible , qui ne peut être vu . » Les au tombeau mênre où s'ensívelit toute gloire
Anges , les esprits sontinvisibles. » Il a reçu humaine , que comence la gloire des Saints :
un secours invisible. =
= En style famil. c'est- là qu'ils revivent , pour ainsi dire du
devenir invisible , disparaitre subitement. sein de la mort , pour recevoir l'encens et
Invisibilité , état de ce qui est invisi- l'invocation du fidèle. Le P. Le Chapelain.
ble. » L'invisibilité des arômes, des esprits. = Dans un Poème invocation se dit des
Invisiblement , d'une manière invisi- vers par lesquels on s'adresse à quelque Di
ble . » Le Corps de J. C. est réellement , vinité vraie ou fausse , pour lui demander
quoique invisiblement, sous les espèces sa- son secours.
cramentales. » L'Esprit saint descend invi. Múse , redis-moi donc quelle ardeur de vengeance
siblement dans les âmes bien disposées. De ces hommes sacrés rompic l'intelligence.
INVISIBLE , dans le discours ordinaire , Boil. Le Lutrin .
n'aime pas à précéder. En vers , il peutmar Descends du haut des Cieux , auguste vérité ,
cher devant. Répands sur mes écrits ta force et ta clarté.
Volt. Henriade.
Ils tombent enchainés d'invisibles entraves.
Le Franc , INVOLONTAIRE, adj . INVOLONTAIRE
Par d'invisibles feux périssoient consumées. MENT >, adv . [ Involontère ,> tèreman : 1 " et
e

De Lille. 3 € lon . 4° è moy. et long , se muet. ] In


Par un invisible ressort. volontaire est , 1° . ce qui est contre la vo
Gress. lonté, » Action involontaire. = 2°. Qui est
INVITATION , s . fém . INVITER , 'v . a. est indépendant de la volonté. » La digestion
involontaire. » Mouvement indélibéré et
( Invitatrouve
-cion , té. j Inviter , convier , prier involontaire . = » Faire quelque chôse in
de se r d'assister à ... » Inviier à volontairement ; sans le vouloir , contre sa
des noces > à une cérémonie, » Inviter à volonté.
aîner , à se trouver à une assemblée. INVOQUER , Voy. INVOCATION.
C'est aussi cxciter à :
1 Un exemple si beau vous invite à le suivre.
INVRAISEMBLANCE , s. f. INVRAI.
SEMBLABLE , adj . [ Invrèsanblance , blable :
Racine. 1" et zº lon. 2° è moy. ] Ce sont les con
Le. beau temps nous invite à la prome, traires de vraisemblance , vraisemblable.Ces
»nade
mots sont assez nouveaux , sur-tout le subst.
Où le sommeil invite au fond d'un antre sombre. mais ils prènent faveur toujours davantage.
De Lille . » Cette inyraisemblance fait beaucoup de
Dans le premier sens , il se dit des perso- tort à l'ouvrage. Ann . Lit. » L'invraisem
nes , et dans le second , dt: chôses. In- blince de certe Fable ( des Barmécides ) ne
re
vitation est l'action d'inviter , dans la i'e peut produire aucune espèce d'intérêt. L'Ab.
acception . » Invitation à un festin , à une de Fontenai . · Toutes les acusations ( contre
cérémonie.
invitations .
» Faire l’invitation à... Faire des Colomb ) furent reçues , jusqu'aux plus in
INVOCATION , s. fém . INVOQUER , · vraisemblables
bertson,
, et aux plus absurdes. Ro
V. act. [ Inyoka -cion ',, voké : 1" longue , INUSITÉ , ÉE , adj . [ Inuzité , té - e : 4
dern. é fer.au2d. ] Invoquer , c'est apeler à é fer. long au 2d. ] Qui n'est point usité, »
>

Tom . II, Rrr


428 IN U IRA
Cela est inusité. » C'est une chose inusitée : sciences ont leurs inutilite's.
Moc inusité : façon de parler inusitée. INTULNÉRABLE , adj. [ 3º é fer. 4 ° dout.
INUTILE , adj. INUTILEMENT , adv. Inu- dern. e muet ] Qui nepeut être blessé. Vous
TILITÉ , subst. fémm. [ I-nutile , leman , lité, n'êtes pas invulnerable. = Figurément. »» 11Il
e 1

4 e muet aux deux premiers , dern . é fer. est invulnerable à tous les traits de la Mé
au 3º. ) Quelques Auteurs , et le P. Sicard disance. » Vous vous exposez aux tentations,
entre altres , ont écrit inutil au masc. » Ces vous vous jetez au milieu de tous les traits
moyens ont tous été inutils. C'est contre l'un des énemis du salut , comme si vous étiez in
sage , au moins actuel . Inutile est des deux
> vulnérable .
genres. - Qui ne sert à rien , qui n'est pas
-

lo , lon :ils sont ordinairement diphton


utile, » Travail , peine inurile. · Paroles , gues. Fiole , pioche , ambition. Pron . fio-le,
soins , précautions inutiles. » Homnie inu- pio -che , anbi-cion. En vers , ils sont de
tile à tout , par défaut de talens. Homme deux syllabes : fi-ole , pi-oche , anbici -on.
inutile , par défaut d'ocupations cu de bone
> Rem . Ronsard avait déjà dit dans la Pré
volonté. » Il ne fauc pas le laisser inutile : face de la Franciade : » Tu te doneras de
il faut l employer. garde , si ce n'est par grande contrainte , de
Rem . Inuiile' régit la prép . à devant les ie servir des mots terminés en ion , qui pas
noms; mais , par lui-même, il ne la régit sentplus de trois ou quatre syllabes , conime
))
pas devant les verbes.,” Lorsqu'il vir son abomination , testificarion ; car cels mots
abjuration inutile à lui sauver la vie. Boss. sont languissans , et ont une traînance voix ,
= Avec le v. être, et , qui plus est , ocupene lauguidement la
Ce régime est inusité . =
il régit de , quand ce verbe est impersonel, moitié du vers. — Tel est le second hé
et à , quand il ne l'est pas. » Il est inutile mistiche de ce vers de St. Amand..
de dire cela . » Cela est inutile à dire . »
Verse un sacré trésor de bénédictions.
Ce qui est inutile de savoir . Mallebr. Il
faut, ce qui est inutile à ; ou bien , ce qu'il Et celui de Córn . dans le Cid .
>

est inutile de savoir . Qui passe le commun des satisfactions.


INUTILEMENT , envain , sans utilité. »
> Ces mots sont plus tolérables dans le 1 " hé
Travailler , se fatiguer , se tourmenter inz- mistiche qu'à la fin du vers. Malherbe a
>

tilement . » Vous le tenteriez inutilement. 'souvent employé , dans ses vers , des mors
= - Il se met quelquefois à la tête de la de quatre syllabes, terminés en ion, comme >

phrase comıne envain ; et alors le pronom compassion'; mais il n'en a jamais employé
nominatif se met après le verbe , mais cette qui fussent de davantage.Mén .
construction ne vaut rien , quand cet ad- > IOTA , s. m. Lettre de l'alphabet grec. II
verbe n'est pas à cette place. » Inutilement a fourni à quelques expressions familières de
se Hatiera
des
it -on( évènemens
ocasions , que , etc.) est bien. * ent
qu'inutilem Il est la langue
se žota française., » Il n'y manque pas un
: » Il n'y a pas un iota à retrancher,
l . Let. » Il est si exact , qu'il ne manque pas un
flateroit - on de présenter au naturent
Édif. Là il falait dire qu'inutileme on se žota .
T IRASCIBLE , adj. Il ne se dic que dans
INUit
Batera etc. :Voy:
TIL, ITÉ 1 °. Manq ueEMEN
VAIN d'utilis.é. » L'inu- ces phrases surannées. L'apérit ; ou la
s
tilité de ses peines , de ses tentative . » L'i- partie , où la faculté irascible ; la faculté
>

nurilité rts
de ses effo ( de M.de Bufon ) est de l'âme , par laquelle elle se porte à sur
une nouvelle preuve qu'il faut absolument monter les dificultés qu'elle trouve à la pour
recourir à l'action immédiate du Tout -puis- suite du bien , ou à la fuite du mal. = >

sant , pour trouver une cause capable de » On dit encôre d'un homme , qu'il est iras
produire un déluge universal. Les Helv .,= cible, Marin . C, a: d . porté à la colère ,
2 °. Défaut d'emploi ou d'ocasion d’être utile. se fâchant aisément.
» On le laisse mal-a-propos dans l'inuri- IRE : Ccrie pénult, est longue : empire ,
lité. = 3 °. Chose inutile . En ce sens ,, ilécrire , sire , il soupire , etc. mais l'i est
>

se dit au pluriel. » Il ne dit que des inuri- bref devant une syll . maśc. soupirer , dési
lités. Discours, ourrage rempli d'inutilités. rer ; il sapirait , il in.pira , etc. re
Ce mor éiait nouveau du tenis de Bol. IRĘ , S. f. [ 19 lon. 2 ee muer. )] Colère. ‫ܬ‬

hours , mais il defrauyait énergique,» lcs ll est vieux, et ne sedit plus que dans
I RR I RR 499
la haute Poésie > et dans la marotique. simple a l'e muet : Religieux , Religion , et
L'ire des Dicux. que le composé a l'é fer . Rich. ne met point
Sans trop d'effroi , je m'atends à leur ire. d'acc . l'Acad. met un acc. aigu , et Trév. or le
Gress . Rich. Port. ] Ils expriment un manque de Re
Avoir des sous excité l'ire : ligion ; ce qui est contraire à la Religion. »
Sentiment irréligieux . » Action irrélizieûse.
L'ire des sols et des esprits malins.
Rouss . Il ne se dit que des choses. - » Vivre , se
comporter irréligieûsement. » La cor
IRONIE s. fém. IRONIQUE , adj. IRO- ruption des maurs est la vraie source de l'ir
NIQUEMENT , adv.
er
[ Ironí- e , nike , nike- religion .
min : zº
3 lon . au14e
, ' muet dans tous. ] IRREMÉDIABLE , adj. IRREMÉDIABLE
e
L'ironie est une figure du discours, par la- MENT ,
er
adv. [ 2° e muer , 3º é fer. se dout.
2

quelle on dit le contraire de ce qu'on veut au 1 Je ne sais comment il est arrivé


faire entendre. » Il die cela par ironie . » que dans le Dict. Gram , on ait mis un accent
Les esprits forts, savent-ils qu'on les appelle aigu sur la 2° syllabe. C'est apareinment qu'on
ainsi par ironie ? La Bruy. a copié trop servilement le Dict. de Trév. ] A
De grace , épargnez-nous cette froide ironie. quoi on ne peut remédier. » Mal irremedi:
ble . Fig . » Faute irremediable. » Les
La Chiussée.
débauches l'ont ruiné irremediablement.
Ironique , où il yy a de l'ironie. » Dis IRRÉMISSIBLE , adj . IRRÉMISSIBLE
cours , ton ironique.
> Ironiquement , MENT , adv. [ Ir -rémicible , bleman . 2 ° e' fer.
d'une manière ironique : » Il dit cela iro- se muet. ] Qui n'est pas pardonable. » Cri-.
niquement . me , faûte irremissible . Sans rémission ,
e
IRRAISONABLE , adj . [ Ir-rézonable : 2 sans miséricorde, » Il sera condamné , puni
e

é fer. 4° dout. ] Qui n'est pas doué de rai- irrim ss blement.


son. » Animal irraisonable : IRRÉPARABLE , adj . IRRÉPARABLE >

IRRÉCONCILIABLE , adj. IRRÉCONCI >


MENT , adv. [ Ir -réparable , bleman :: 2° é fer .
e er
LIABLEMENT , adv. Qui ne se peut réconci- 4° dout. au i'r I . ] Qui ne se peut réparer.
irréparable.
lier. » Haine., inimitié irréconciliable. Acad. Perte irrépa rable. » Afront ,> injûre irrépa »

» Enemis irréconciliables. » Ils ont roinpu , ils rable . » Il l'a ofensé irreparablement.
sont brouillés irréconciliablement, IRRÉPRÉHENSIBLE , adj . IRRÉPRÉHEN
IRRÉFORMABLE , adj. Qui ne peut être SIBLEMENT , adv. [ Irré- pré-ancible , bleman. 9
réformé. » Jugement irréformable. e
2 et 3 ° é fer. - Rich . ne met point d'accent
e
IRRÉFRAG ABLE , adj.[2° é fer. 4 ° dout.] sur la 2dº . Trév. l'Acad .eter le Rich. Port. y
Qu'on ne peut contredire. » Docteur,autorité mettent un aigu. ] Qu'on ne saurait repren
>

irrefragable. === Qu'on ne peut récuser. "» dre. Il se dit des persones et des chôses. »
Témoin, témoignageirrefragable. = L'Acad. Homine irréprehensible. » Vie , conduite , ac
remarque qu'iln'esten usage que dans l'École. tion irrépréhensible. » Il vit , il se conduit
Il mesemble qu'elle en resserre trop l’emploi . irrépréhensiblement.
IRRÉGULARITÉ , s. f. IRRÉGULIER IRREPROCHABLE , adj . IRRÉPROCHA
IÈRE , adj . IRRÉGULIÈREMENT , adv. [ Irré BLEMENT , adv . [ Ir-réprochable , bleman ;
>
e e

gularité, lié , liè-re , lièreman ‫ܐ ;ܪ‬2° e fer. 4 2° é fer. Trév. n'y met point d'acc. l'Acad. et
é fer.au 2d , è moy et lon . aux deux aútres.] le Rich. Port. y mettent un accent aigu. ] Qui
Ils se disent de ce qui est contre les règles. ne mérite point de reproche. Il se dit des per
L'irregularité de la conduite , d'un procédé. sones et des chôses. » Homme irréprochable.
L'irrégulari
» is
sa ons.
té d'un Poème , du pouls , des » Sa vie , ses mæurs sont irréprochables .
>

- » Procédé irrégulier , conduite ir- Celles , dont la conduite étoit la plus irré
Tégulière. Poème irrégulier. Pièce irréguliè- prochable , ne l'abordoient qu'en tremblant.
Te. » Vivre irrégulièrement. » Maison bâtie Cochin . » Il a toujours vécu irréprochable
fort irrégulièremeni. ment .
IRRÉLIGIEUX , EÛSE , adj.IRRÉLIGIEÛ- IRRÉSISTIBLE, adj. IR RÉSISTIBLEMENT, 0

SEMENT , ady . IRRÉLIGION s. f. [ Irréli- adv. [ 2° é fer. se e muer. ] A quoi on ne peuc


e
° résister. Il ne se dit guère qu'au figuré, et des
piel , giet -ze, giel zeman , gion ; 2° è fer , 4e
e
lon , au 2" , 2 ° e 3. irrésistible .
Charme irrésistible.
3 . Il est à remarquer que le choses. » Charme On a dit
Rrr 2
roo IRR ISR
pourtant , et je ne saurais le blâmer ; que , dangereux ou plus violent. » De tels remèdes
Homère est irrésistible, comme Achille. = ne font qu'irriter le mal. = 4º 4 °. Figur. on
D'une manière irrésistible. » Les gens pas- dit , les flors irrités , la mer irritee, agités,
Irritation ne se
sionés se justifient en disant,
traînés irrésistiblement.
qu'ils ont été'en- agitée par la tempête.
.
dit que dans le sens du nº. 3º . l'irritation des
IRRÉSOLU , LÛE , adj. IRRÉSOLUMENT , humeurs. On ne le dit point de la colère ;et
>

adv. IRRÉSOLUTION , s. f. [ 2º é fer. 4° lon. c'est un barbarisme que de dire qu'un homme
au 2d .; lu , l e , luman , lu- cion . ] Ils ex- est dans une grande irritation , pour dire ,
primeni l'état d'une persone , qui a peine à se qu'il est fort irrité..
>

résolidre , à se déterminer. » Homme toujours Rem . Depuis peu on die , irritable , et irri
irresolu . » Je suis irrésolu sur ce que je dois tabilité. On ne l'a dabord dit que des nerfs ;
faire. » Il a parlé fort irrésolumeni. » Il est ensuite on s'est hazardé à le dire des persones,
dans des irrésolutions perpétuelles. » Son irré- du moins le substantif. M. l'Abé Royou die
solution ou ses irrésiluiions a > ou ont fait de J. J. Rousseau : » Écrivain d'une sensibi
échouer l'ataire. lité vraiment profonde , d'une irritabilité
IRRÉVÉREMMENT , adv. IRRÉVÉREN- peut- être tropgrande.
>

CE , s. f. IRRÉVÉRENT , ENTE , adj. [ Ir-


> IRRUPTION , s. f. [ Ir - rup -cion , en vers
>

reveraman , rance , ran , rante. 2 et 3e é fer. ci- on. ) Entrée soudaine des énemis dans un
e
4 ° br. au 1i , lon . aux aûtres. ] Ils expriment pays.» Lesénemis firent une irruption en relle
un manque de révérence , de respect . » Il se Province. Voy: INVASION . » Cette place met
commet mille irrévérences dans l'Église : on le paysà couvert d'une irruption . Incursion ,
s'y comporte fore irrévéremment. » Posture Irruprion ( synon. ) La première est brusque
irrévérente ; manières irreverentes. =- L'adj . et passagère ; l'aútre est violente et soutenue.
ne se dit point des persones : le subse. ne s'em- L'incursion est faire comme une course , dans
ploie guère qu'à l'égard de Dieu et de la Re- un esprit de retour : l'irruption est un acte de
ligion. L'Acad. le dit du Roi : » C'est une violence dans un esprit de destruction ou de
irrévérence de se couvrir dans la chambre du conquête. » Un peuple barbâre fait des incur
Roi, quoiqu'il n'y soit pas. sions dans un pays pour le piller ; il y fera des
IRRÉVOCABILITÉ,S. f. IRRÉVOCABLE , irruptions pour s'en emparer ... ou pour le
adj . IRRÉVOCABLEMENT, adv. [ 2º é fermé. dévaster , etc. Roub.synon .
Richelet est le seul des Lexicographes qui n'y ISE , pénult. longue : Remise , surprise ,
mette point d'accent . ] Qualité de ce qui est ils lisent , etc.
irrevocable , qui ne peut être révoqué.» L'ir- ISLE , s. f. Voyez ÎLE .
>

Tévocabilité des décrets de Dieu. » Serment , ISOLER , v.a. [ Izolé : dern . é fer. 1Faire 1

loi . » Cela á Pour


, donation , arrêc irrévocable Irrévocable bâtiment
qu’un isoler n'en touche pas un aŭire.
été décidé irrévocablement. son hôtel , il a detruit plusieurs
aime à marcher après le subsr.En yers pour- maisons. » Son palais est isolé. Depuis
tant et dans le haut style , il peut le précéder quelque tems on l’emploie au figuré, ei on
élégamment. » L'irrévocable arrêt de la Justice le dit des persones. » L'amour propre nous
divine . isole , nous concentre en nous-mêmes. Anon.
IRRITATION , s. f. IRRITER , V. a. [ Ir- » C'est la Philosophie, qui l'isole ( l'Homme),
rita.cion , té. ] Irriter , 1°. enparlant des per- c'est par elle qu'il dit en secret, à l'aspect
sones : mettre en colère. » Nos péchés ont d'un homme souffrant: péris , si tu veux, je
irrité' le Seigneur . ». On a voulu l'irriter. suis en sûreté. J. J. Rouss. » Le plus méchant
contre moi . des hommesest celui , qui s'isole le plus. 12.
Enfant de la paix , je l'aime »Chacuns'isole autant, qu'il lepeut. Linguet.
on dit , l'isolement
Mais hélas ! ma douceur même , En Architecture
Les irrite contre moi . des colonnes. Un Auteur moderne a em
Le Franco ployé is olément , adv. » Ceux qui onttraité
2°. En parlant des choses : augmenter , isolement les mêmes matières. Journ. de Litt.
aigrir . » Vous irritez sa colère, au lieu de Ce néologisme n'a pas l'air de faire fortune.
l'apaiser. = 3 °. Exciter, provoquer, » Irri. ISRAELITE , s. m . On dit d'un homme
ter l'apétic , La soif , les desirs. » Irriter la bon , simple et sansmalice', que c'est un ton
fièvre, le mal ; l'augmenter ,‫ و‬le rendre plus Israelite. Cette expression familière est tiree
ITE I VR Soi
de l'Évangile,où Jesus dit de Nathanaël,quon IVOIRE , s. m . [ i - voa - re : 2€ lon . ze e
muer. ]] Dent
crois êtreSt. Barthelemi : » Bonus Israelita , muer. d'éléphant , quand elle est dé
Dent d'éléphant
in quo dolus non est . tachée de la machoire de l'animal. On
Le Curé de l'île susdite ; l'écrivait autrefois avec un y . Vaugelas et Th.
Vieux papa , bon israëlite. Corneille le décident f. Boileau au contraire ,
Gresset. le fait masc. et ce dernier genre a prévalu .
* ISSIR , v.n. Il s'est dit anciènement pour L'ivoire trop hăté deux fois romi sar sa tête.
sortir. Il n'en est resté que le participe , issu , Lutrin .
issue , venu , descendu d'une persone , d'une
race. » Issu des Rois de ..., » Issu d'un père » Cet ivo re est bien blanc. Acad .
malheureux . » Issu de bâs lieu. IVRAIE , voyez IVROIE .
ISSUE , s. f. [ 2° lon . 3 ° e muer. ] Au pro-
e
IVRE , adj. IV RESSE , s. f. [lyre , ivrèce :
ге er e cr

pre , lieu par où l'on peut sortir. » On a fait ire lon . au 1 ° , 2° e muet au 1
> è moyen au >

une nouvelle issie à cette Église : elle étoit 2d. ] Ils expriment l'état d'une persone qui a
du vin ou
nécessaire. » Les lieux publics doivent avoir le cerveau troublé par les vapeurs
évènement des de quelq l'ivresse. ivreivre
.» Il» estÉtre
autre boissonFig. .il
: » de
afaires.rs» issues
plusieu Quelle,fut Au fig.
. =l'issứe du combat ? celle est dans ue
qu'il étoit aisé de prévoir. „ On parla d'une vanité ; d'ambition , d'orgueil. » L'ivresse
aútre affaire , dont l'issúe ne dut pas plaire des passions. » Il sort de l'ivresse et de l'assou
au Légar. P. Fabre , Hist.. Eccl. = 'A l'issứe pissement de plaisir . Jér. Del. = Ivresse
de, adv. A la sortie de. » A l'issüe de Vêpres. n'a point de plur. Rousseau lui en done un ;
Voy., Insu . = Onapèle issúe les extrêmi- et il fait fort bien dans l'endroit où il l'em
tés et les entrâilles de quelques animaux. » ploie
Une issứe d'agneau Le réveil suit de prés vos trompeuses ivresses.
ISTHME , ou Istme , s. m. [ Richelet Et toutes vos richesses ,
mer les deux : Tréy. Ľ Académie et le Rich . S'écoulent de vos mains.
er
Port. ñe mettent que le 1 " , isthme : 2° e muer. ]
Langue de terre qui joint deux terres , sépare IVROGNE, adj . et s. m . IVROGNER V.
deuxmers . L’Isthme deCorinthe .» L'Isthme n . IVROGNERIE >
s. f . IVROGNESSE s. f .
de Panama, * L'Abé Prévor fait ce mot fém . » [ Ivrog -ne , né , 'neri-ee , nèce : mouillez le
Diu , ville faineûse , qui étant située sur une s : 3 ° e muet au i
er
et au ; ' ,> é fer. au 2d . è
.

péninsule triangulaire , joint le continent par moy. au dern. ) Ivrogne , qui est sujet à s'en
une fort petite isthme. Hist. des Voy. Il faut , ivrer. Ivrognesse , femme sujette au vin ,
par un fort petit isthme. Ivrogner , boire avec excès et souvent. Ivro
ITALIQUE , adj . et subst. [ Italike. ] Ca- gnerie , habitude de s'enivrer. » Un laquais
>
ractère d'Imprimerie diférent du romain , er ivrogne, » C'est un grand ivrogne : une vieille
un peu couché. Dans ce Dictionaire , les mots ivrognesse. » Il est tous les jours dans les ca
répétés entre deux crochets , sont en caractère barets à ivrogner.» Il est adoné à l'ivrognerie.
italique.On se sert de l'italique pour marquer REM . Ivrognesse est un mot populaire et du
ce qu'on veut distinguer du reste du discours. bâs comique. On dit plutôt femmeivrogne,
ITE : pénult, Jon. dans bénfte , gîte , vite , Ivrognerie se dit des actes , aussibien que de
et dans les troisièmes persones du pluriel l'habitude ; et alors il peut se mettre au plur.
>
dans le prétérit indéfini de l'indicatif : vous » Cette femme ne peut plus soufrir les ivro
fíres , vous vites ; brève ailleurs. gneries de son mari .
| ITEM , adv . et s . m . [ Pron . itème ; 2° è IVROIE , s. f. { l- yroa. 2º lon. Plusieurs
moy . 3 ° é muet fort bref : et non pas iten et écrivent et prononcent Ivraie. Le Rich . Port.
>
encôre moins itan. ] Mot tout latin , natura- ne met que celui- ci. L'Acad . est pour ivroie .
lisé dans notre langue.. De plus. On s'en sert Je crois, qu'au moins au figuré , ivraie vang
dans les comptes. » Pour tel article, tant. Item mieux. ] Espèce de mauvaise herbe , qui croße
pour tel aûtre, tant. On dir , en st. fam . parmi le froment. , et qui produit une graine
>
* C'estlà l'item : c'est le fait, le point de la noire . » Champ plein d'ivroie ; arraclfer l'i
dificulté. - Autre grand item , il fautvivre ; yroie.
>
Fig. Séparer l'iyraie d'avec le bon
après cour , il faut qu'on trouve son compte grain ; les méchans d'avec les bons ; la mau
vaise doctrine d’avec la bone,
à ce qu'on entreprend .
so2 JAB JAD
rien à se comuniquer , jasent encore long
tems , et ils n'en sont jamais las , comme dit
Molière. Des femmelettes caquettent sans au
cun sujet de conversation . Roab . Synon .
J. JACHÈRE , s. f. JACHÉRER >, v . act. [ 2°
er
è moy . et long au 1 ° , é fer. et br. au 2d :
J , so'm . Un J consone : dans l'apellation dern . e muet au subst. é fer. au verbe. ] Ja
moderne , on le nomme je , en le prononçant chère , terre labourable qu’on laisse reposer
comme la dernière syllabe du mot Ange. un an. » Terre
, qui est en jachère. » C'est
Voy. I , au comencement .
.
une jachère. = Jacherer : labourer des ja
* JA , ady. Il s'est dit aîtrefois pour déjà . chères; doner le premier labour à une terre
On le dit encôre dans le style burlesque ou qu'on avait laissé reposer.
demi- marorique . JACINTHE , ou HIACINTHE , ou HYA
Jà tout est prêt sur la fatale rive. CINTHE , s. f. C'est le nom d'une fleur et
Veryert. d'une pierre précieuse. Selon La Touche , le
er

Il signifiait aussi , point, pas. I ' ' est le plus usisé , et il me semble aussi que
Et quand Ribaud seroit pendu , c'est l'usage le plus universel. - L'Acad.
Ce ne seroit jà grand dommage. préférait dabord le dernier , et se contentaie
Voiture . de dire que quelques -uns prononcent , et écri.
re

JÂBLE, s. m. JABLER , V. CCE. [ " lon. ventmêmejacinthe. Dans la dern . Édit. Elle
au I" , br. au 2d . ] Ils expriment les rainures met sous la lettre H , Hyacinthe, et renvoie à
>

qu'on fait aux douves des toneaux, pour arrê- Jacinthe ; et sous la lettre J , elle met Jacin
ter les pièces du fond. » Faire le jáble des the ou Hiacinth ?.
douves . Les jábler. * JAÇOIT QUE , conjonct. Quoique.
JABOT , ' s. m . JABOTER , v. r. [ Jabo , Il est vieux , et n'est plus employé que dans le
.

boré. ] Jabot, est proprement l'espèce de po- marotique :


che , que les oiseaux ontsous la gorge . » Cet Jaçoit qu'en vous gloire et haute naissance ,
oiseau a le jabot plein. » Il n'a rien dans le Svit ailiée à rires et puissance .
jabot . = On dit , proverbialement , d'un Rouss.
homme, qui a bien mangé; qu'il a bien rem- JACTANCE , s. f. [ Jaktance : 2 ° lon. 3°
pli son j.bor. = Jabor , est aussi la toile , e muet.] Vanterie. Ce moi est tout au plus
mousseline , ou dentelle , qu’on atache par bon pour le style familier , ou critique. » II
ornement à l'ouverture d'une chemise au dit cela par juctance : des discours pleins de
devant de l'estomac. » Jabot de dentelle , de jactance. » Vous rirez de ces jactances comi
point d’Angleterre. ques. Aron . » On y remarque quelques jac
JABOTER , ne se dit qu'au fguré ( st. fa- iances. L'Ab . des Font , » Une pareille jac
mil . ) Caqueter,, dire des bagatelles . » Elle ne tance ne peut qu'anoncer beaucoup de pré
fait que j.borer tout le long du jour. er
somption. --- M. de Wailly traire ce mot de
Jaboter, juiser , cuqueter. (Synon .) Le 1 " , vieux. L'Acad. ne done certe qualification
>

à la lettre, signifie faire remuer le j.. bot ; le qu'au verbe se jactér. * De jeunes Orateurs ,
2d , faire aler le gosier avec une sorte de amateurs du néologisme , et qui au défaut
gazouillement ; le 3 *, c'est imiter le caquet des pensées neuves, ambitionent le mérite
plus facile des mois nouveaux , emploient
ou le cri de la poule. L'idée comune de ces volontiers
termes , est de ' causer familièrement et tout çe verbe: » Il se jacte ( se vante )
bâs. Jaboter , c'est parler de manière que des continuelle ment.
persones étrangères à votre entretien ne vous JACULATOIRE , adj . Il ne se dit que
entendent pas , du moins assez pour distinc dans cetre phrâse ascétique : Oraison jacula
guer ce que vous dites. Jaser , c'est parler toire , prière courte ei fervente , qui pare
frop, et indiscrètement. Caqueier, c'est par- du ceur commeun trait.
ler d'une voix haute et avec une continuité JADIS , adv. Autrefois. Au temps passé.
qui importune , étourdit. » Les jeunes filles , - Ce mot n'est plus usité parmi les prosa
ennuyées d'une conversation , dont elles ne teurs ; mais il est encore employé par les 1

sont pas , s'en vont tout doucement j.borer Poères et dans la prôse poétique. 1

dans un coin , » Des amans , qui n'ont plus Jadise dans leur fureur , non encor raleanie
JAL J AL 503
Ces esclaves , chassés des marais de Scythie JALOUSER , v. act. JALOUSIE , s. f.
Portèrent chez le Parthe et la mort et l'effroi. JALOUX , OÙse , adj . [ Jalouzé , lou> -zice ,
e
Rouss. loû , loû -ze : 2° br. aux 2 premiers , lon. aux
2 dern. ] La jalousie , est i °. Un chagrin de
„ Ivre de mes conaissances , jadis je m'admi-
fai moi-même. Dans le délire de ma vanité , voir possèder par un aûtre un bien qu'on dé
je crus que mon savoir étoit la mesure cer- sirerait pour soi. » Prendre , concevoir de la
iaine et infaillible du pouvoir du Créateur. jalousie . ==- Il se dit sur-tout de ce qui a
Jér. Del . = L'Ab. Regnier des Marais avait raport à l'amour. » Elle lui done de la jalou
comencé ainsi une perite pièce , intitulée : La sie. » La jalousie de sa femmele tourmente
Maison en décadence . beaucoup: = 2 °. Envie qu'excite la gloire
D'une architecture , ou la prospérité d'un concurrent, » Il y a
Dit leins de Jadis ; presque toujours de la jalousie entre les
La sage Nature Poères , les Artistes , les Artisans , etc. =
M'a fait un logis .
3. Ombrage qu’un Prince , un État done à
Cetre expression , du rems de jadis , ne fue d'autres par sa puissance , par ses entreprises.
pointaprouvée. La Monn. » La marche de ces troupes a doné de la ja
JAILLIR , v, n . JAILLISSANT , ANTE , lousie à plusieurs places ; on a craint pour
adj. JAILLISSEMENT , s. m .[ Ja -gli, gli-san, elles. » Son armement rint toure l'Europe en
sante, gli- ceman : mouillez les ill : 3 ° lon. jalous ie . Acad
jalousie. Acad.. = + °. Jalousie , treillis de
au 2d et au 3 , e muet au dern . ] Jaillir bois ou de fer , au travers duquel on voit
c'est , en parlant des Huides , sortir impétuell . sans être vu . » On aa mis des jalousies à toutes
sement. Jaillissant,qui jaillit. Jaillissement, les fenêtres. Regarder par la jalousie , au
action de jaillir. » L'eau quijaillit. » Quand travers de la jalousie.
on lui ouvrit la veine , le sang jaillit , ctc. » Rei . * Rollin die , prendre jalousie sans
Eaux , fontaines,, jaillissántes .» Le jaillisse. article. » Qu'Artaxerce ait été capable de
sment des eaux , du sang . prendre jalousie contre un Seigneur de sa:
Rem. Jaillir , ne se dit que dans le propre. Cour. On dit , prendre ombrage sans
Dans le figuré on dit rejaillir. » L'honeur de article , et prendre de la jalousie avec l'ar
cette action rejaillit sur lui . L. T. cicle .
Jaillir , rejaillir. ( Synon. ) Le 1er fut con- JALOUSER , avoir de la jalousie contre...
damné sans raison par Vaugelas : l'usage la » Celui , dont il jalousoit les succès et peut
maintenu dans son ancienne possession . Mé- être les calens. Níoreau . » Ces deux ordres
nage , qui le protégeoit , observe qu'on dit s'observèrent , se jalou sèrent quelquefois . Id.
jaillir , pour marquer une action simple , » Quelle époque que celle--ci pour notre Na
absolue et directe , et rejaillir , pour signifier tion , toujours noble , toujours brave , tou
le redoublement de cette action . jours jalousée. LINGUET .
J'aime ces jeux , où l'onde en des canaux pressée JALOUX , 1 °. Qui a de la jalousie. » Il est
Part , s'échape et jaillit avec force élancée. jaloux de sa femme : elle est julouse de son
Poème des Jardins.. mari ; ou , sans régime. »» Elle est jalollise ; il
Faites courir , bondir et rejaillir cette onde. Ibid. est jaloux. 2. Envieux. » Ils sont deve
» La veine s'ouvre et le sang jaillit : il re- nus ses énemis , parce qu'ils sont jaloux de
jaillit de toute part sur le lit du malade , etc. sa gloire. Regarder d'un æil jaloux , ou
Roub . Synon.
avec des yeux jaloux les succès d'autrui. Voy.
JAIS ou Jaïet , s . m .[ Jê , long. l'Acad. ENVIES ? '. S. m.. »” C'est un jaloux : il
.

que le ' . Trey . les mei tous deux , et ne dort non plus qu un jaloux ; en dépit des
ne met 1
er

même jayer. ] Substance bitumineuse , solide jaloux . = ' ll se dit absolument , et sans ré
et d'un noir luisant. » Cordon ,,bouton de gime. * »» Les jaloux de Li France n'auront pas
jais . » Cela est noir comme jais. » Huile de cternellement à lui reprocher les libertés de
3)

juis. 1 .
l'Église toujours employées comre elle-mê.
JALON , s. m. JALONER , V. n . Ils se di me. Anon . Quand on veut employer le
sent d'une perche ou grôsbâton , qu'on plante régime, il faut faire jaloux adjectif : » Celix
en terre pour des alignemens.. » Planter des qui sont jaloux de , ou , les hommes jaloux
jalurts de distance en distance. » Jaloner un de , erc . 4. Jaloux', ambitieux , em
chemin , une allée . pressé , désireux de' ; délicat sur , erc: Il régia
104 JAM J AM
de devant les verbes et les noms. » Je suis du second Ordre. Anon. » Vertus jamais de
jaloux de mériter votre estime. » . Jaloux des menties. HENAULT . » Une règle sacrée , er
droits de sa charge , de son honeur. » Jaloux jamais violée , etc. Linguer. Pour la régula
de ses opinions , de ses pensées. * M. Linguetrné de ces phrases, il faut ajouter la néga
>

emploie l'art. indéfini ( ou la prép. de sans rive ne et le v. erre ; qui ne sont jamais
article.) Le Philosophe jaloux à honeur , choisis , etc. Ne se sont jamais démenties ,
de considération , de fortune, et décidé à tout ou ne se démentirent jamais : » qui n'a jamais
sacrifier pour l'obtenir . - - Il me parait que été violée. On ne peut pardoner qu'aux Poè.
ce régime est contre l'usage. Je crois qu'il tes la supression de la négative dans cette
faut dire , jaloux d'acquérir de la gloire , de ocasion . Voy. NULLEMENT. — *°. Quel
la considération , etc.5°. En termes de quetois, avec jamais , les noms apellatifs
Marine, on dit qu'un Bâtiment est jaloux , s’emploient sans article : » Jamais homme n'a
pour dire qu'il roule beaucoup ; et par exten- eu plus de succes avec moins de mérite.
sion , on le dit des voitûres , qui sont sujectes . Alors ce nom apellatif doit s'employer au
à pencher d'un côté . = Poste jaloux , place singulier, parce que jamais avec la négation
jaloû se , fort exposés , et où des troupes peu- est une locution exclusive , qui n'a poine
>

vent être facilement enlevées . besoin du pluriel , Rousseau fournit un exem


JAMAIS , adv. [ Jame : 2° ê ouv. et long.) ple contraire. • » Jamiis mortels n ont jour ,
En aucun tems. rº . Il se place avant ou etc. Je crois qu'il falait jamais mortel n'a
après le verbe , ou entre l'auxil. et le parti- joui , etc. = Un Auteur , qui n'est pas an
cipe ; ou mêmeau comencement de la phrase, cien , mer la prép. de devant un noin em
» Je vois qu : jamais il ne vient, ou , qu'il ne ployé de la sorte. » Jamais de bouche ca
vient jamais', quand on l'apèle. » Il n'est iholique n'a chargé de si noires ‘ imputations
>

jamais venu me voir. » Jamais, au milieu de des Pasteurs avoués de tout le corps. Anon. Il
ses peines , il ne laissa échaper aucune plain- falait , jamais bouche, etc. == sº
>. Jamais,
te. Les Poètes peuvent le placer après le par. dit l'Acad. se dit quelquefois sans être néga
ticipe . tif. » C'est ce qu'on peut jamais dire de
Nous n'eussions vu jamais une Mère tremblante , mieux. Il est vrai que la négation n'est pas
etc. L. Rac? exprimée; mais lesens est pourtant négatif;
Plút aux Dieux que l'Ingrat , {fatal àà mon repos , parce que le superlatif est exclusif , comme
N'eût abordé jamais aux rives de Colchos. la négation. C'est comme si l'on disait ; on
Médée de Clement. ne pourra jamais rien dire de mieux. =
Pour l'infinitif , il vaut mieux que jamais le 6º. On dit , pour toujours et à jamais, Fante
précède. -
Il peutpourtant lesuivre ,ctet c'està nelle, dit pour jamais.» Conservons-lesou
l'oreille et au goûe à lui assigner sa place. anéantissons-les pour jamais. Et dans l'ope
» Je n'espère pas de lejamais voir , ou de le de Cadmus.
voir jamais . -2° Jemais , suit la règle de
.
Les chagrins ont eu leur tems ,
pas ou point , et se fait suivre de l'art . indéf. Pour jamais le Ciel les chasse.
» Il ne boit jamais d'eau , et non pas de Le Rich. Port. met à jamais , pour jamais ,
l'eau, pour toujours. L'Acad. ne met lc 2d qu'avec
Jamais de tours nouveaux ; jamais de traits subli- adieu. » Adieu pour jamais , adieu pour tou
mes .
Du Resnel. jours . = A jamais semble exiger le futur.
Et non pas,des tours, des traits. Mais 'Gressee l'emploie avec le présent , mais, dans
çette prép, de , ne fait pas toujours bien . Ex, cette ocasion , le présent à le sens du futur,
» Il fit conaitre à ses amis qu'il n'acheteroit Ne pense pas que de la Poésie ,
jamais, ni de faveurs , ni de fortuneaux dé J'aille abjurer l'empiretrop charmant,
pens de sa probité. Fléchier. Il falait , ce me J'en fuis les soios , j'en crains la frénésie ,
semble , ai faveurs , ni fortune , etc. comme Mais j'en adore à jamais l'agrément.
on dit , il ne boit jamais ni eau , ni vin , et Suivant M. l'Ab . Roubaud on dit à jamais et
non pas , ni d'eau , ni de vin.. C'est la pour jamais , et le 1e! 1 "' est plus énergiquequç
particule ni , qui est cause de cette diférence, le 2d. » Un homme est perdu à jamais , quand
= ;'. Jamais, comme nullement, exige la il est impossible qu'il se releve de sa digrâce:
négative ne , dans la phrase où il est employé. il est perdu pourjamnis , quand il est àcroire
» Presque jamais choisis entre les Pasteurs qu'il nes'en relevera pas. Noay. Synon.Fr.
7º.
JAM JAR sos
= 7°, Vaugelas et La Touche condamnent bes d'un édifice; de cette chaine de pierre ou
jamais plus. » Je ne m'embarquerai jamais de maçonerie , qui le soutient. Jambage de
plus avec lui . Il vaut mieux , disent- ils , dire cheminee , assises de pierres qui soutiènent le
tout simplement : je ne m'embarquerai ja- manteau. On dit aussi, jambage de porte .
mais avec lui . = N'en déplaise à ces deux JAMBETTE , perit couteau de poche , dono
habiles Gramairiens , jamais plus, est utile la lame se replie dans le manche.
etmême nécessaire en certaines ocasions. Er , JAMBON , cuisse ou épaule d'un cochon ;
pour me servir de l'exemple doné par Vau- d'un sanglier , quandelle a été salée. On ne
=
gel.is, si je ne me suis jamais embarqué avec le ditpoint de l'animal vivant. = J..mboneau ,
quelqu'un , je dois dire simplement; je ne petit jambon .
m'embarquerai jamais avec lui ; mais si j'en JAMBÉ , ÉE , adj. Qui a la jambe bien
>
ai fait l'épreuve , et que je n'en sois pas con- faire. » Des hommes robustes bien facés , bien
tent , je ne puis exprimer ma pensée ec mon jambes . Linguet. L'Acad . ne le met pas.
sentiment , qu'en disant : je ne m'embarque- Rem . Jambé , ne signifie cela qu'avec bien
rai jamais plas avec lui . = 8 °. S'il en full On ne dit. point jumbe tout seul Marin. e
jamais , se joint à des adjectifs , pour expri- JANISSeAIRE , s. m .[( Jonicère : 3º è moy..
mer le plus haut degré de leur signification : et long : 4º e muer. ] Soldat de l'Infanterie
c'est une espèce de superlatif. » La Puissance Turque .
des Normands , Puissance exterminatrice JANTE , s. f. Pièce de bois courbée , qui
s'il en für jamais. Moreau. = 9'. Jamuis fait partie du cercle d'une roûe de voitûre .
est quelquefois subst. mase . " A tout jamais , » Il y a une jante rompûe. » Les jantes d'une
al grand jamais; mais il n'est que du style rolle.
familier.
JANVIER , s.. m . ( Jan - vie : i " lon . 2° é
: JAMBAGE , s. m . JAMBE , s. f. Jameet- fer. ] Le premier mois de l'année.
TE , s. F. JAMBON , s. m . [ Janbaje , janbe ,
e
JAPON , s. m. Porcelaine aportée du Ja
bère , bon : 7 " lon. 2° e inuer au 2d , è moy. pon . » C'est de l'ancien japon .
au ; . ] Jambe ,> est cette partie du corps de * JAPPE ou Jape , s. f. JAPEMENT , s.
e
.

l'animal , qui est depuis le genou jusqu'au m. JAPER , v.n. v. n. [ 2° e muet aux 2 premiers ,
pied. Plusieurs disent le grâs de jambe : é fer. au 3 ° ]Jape , caquer. Il est bâs et popu
l'Acad. dit le grâs de la jambe . = Avoir laire ,. » Cet homme , cette femme n'a que de
de bones jambes , aler bien à pied . = la jape . = Japer , aboyer. Il se dit sur-tout
A lạ
toute jambe , adv. fort vite. „ Un homme, du cri des petits chiens ; et ainsi japement ,
qui était au fond de l'allée , la traversa à toz action de japer. Voy. ABOYER . = Rousseau
ies jambes.* Dans le Journ. de Mons. on dit , fait japer actif , mais c'est dans une épigram
à route jambe , au singulier. » Pasquin pré- me en style marotique ;
fère l'escalier à la fenêtre , et s'enfuit à route Monsieur l'Abbé , vif comme un papillon , >

jambe : l'Acad . mer le pluriel . Jambe Jappe des vers , qu'il prit à la pipée.
deçà , jambe delà , adv. à califourchons. = JAQUEMARD ou JAQUEMART , s. m .
Ce mot entre dans plusieurs expressions fami- [ Jakemar : 2° e muet . Richelet les met tous
lières et proverbiales. - Renouveler de jam- deux. L'Acad. ne met que le 2d. ] Figure qui
bes , reprendr de nouvelles forces. — Erre représente un homme armé ,, et qui frape
haut en jamb e , avoi les jamb
es r esplus haut , avec un mart
es eau les heures sur la cloche d'une
qu'on ne les a ordinairement, même à pro- Horloge . Madame de Sévigné dans ses let
portion de sa taille . On die par mena- , parle du Jaque
tres de Lambe .
mart sc
ces , qu'on rompra bras et jambes à quel- JAQUETTE , s. f. [ Jakète : 2° è moy. 3°e
>

qu'un ; qu'on le maltraitera fort. On e muet. ] 1 °. Habillement de paysans et de


dit, en style proverbial , faire jambe de vin , gens de petite condition , qui vient jusqu'aux
boire copieusement pour faire plus gaiment le genoux, et souventplusbâs.» Jaquette grise,
voyage. - On dit aussi d'une chose , qui brune, etc. = 2°. Robe que portent les
ne doit pas doner du profit. » Cela ne vous petits garçons avant qu'on leur done le haut
rendra
refera pas la jambe mieux faite , ou , ne vous de- chaussé. » Il portait encore la jaquette : il
pas le grâs de la jambe . Voy. Chat , était encore la jaquette.
Chien , Cou , Croc , Écharpe. JARDIN , s. m . [[ Jar
5 . - dein . ] Lieu où l'on
JAM BAGÉ, se dic par siļnilitude , des jam- cultive des légumes, des feurs, des arbres ,
Tome 11. Sss
sno JAR JAR
etc. Jardin potager , jardin Aleuriste; jardin du jargon. =: 3 °. Il se dit abusivement des
fruitier. = En style proverbial , jeter des langues étrangères qu'on n'entend pas. »
pierres dans le jardin de quelqu'un , c’ese lui J'étais avec trois Anglais : je n'entendais pas
faire des reproches indirectement, et par des un mot de leur jargon.Jargoner , parler
maximes générales. — En faire comme des un langage barbâre , corrompu , inintelligi
choux de son jardin , en disposer absolument. ble. » Ils jargonaiene ensemble. =- V.act..
Celui , qui a fait quelque ouvrage dit Que jargone- t'il ? » Ils jargonaient je ne
à celui, à qui il le présente , ce sont les fruits sais quoi.
de mon jardin : » Voilà bien parler de la Bre- Rem . On apèle quelquefois jargon un cer
tagne : vous en serez peut-être ennuyée :: tain langage de société , où l'on emploie les
mais cela est naturel : ce sont des fruits de mots dans des sens qu'ils n'ont pas comuné-.
notre jardin. Sév . ment , et qui sont de convention parmi les
Rem . On dit ordinairement d'un endroit persones , qui compôsent ces coteries. C'est
agréable , jardin de plaisance. L'Ab. Prévot bien le plus mauvais goût du monde ; et
a dir , dans le même sens : » Les Portugais c'est ainsi que le bel-esprit d'une coterie , est
firent de Madère , pays autrefois sauvage , un sot dans une aûtre . Il y a beaucoup de
un jardin de plaisir. H. des Voy. C'est un jargon dans la capitale et les écrits modernes
anglicisme . s'en ressentent. = L'Ab. Fontenai , parlant
JARDINAGE , s. m. JARDINER , V. n . d'une Comédie - Proverbe , s'exprime ainsi :
JARDINET , s. m . JARDINIER , NIÈRE , S. » Le style est dans le jargon des Petits-Mai.
m. et f. [ ; ' é fer. au 2d , è moy . au 3 , é fer. » tres et des Élégantes de nos jours , qui,
e

au 4º , è moy. ec long au dernier , né , ne , si je puis me servir de ce terme, ontenclavé


>

nie , niè-re. j Jardinage est , 1 °. L'art de cul- » dans notre Langue un idiôme, qui leur
tiver les jardins. » Il entend bien le jardinage. » est propre, auprès duquel celui des Pré
2°. État d'un terrein cultivé en jardin. w cieuses Ridicules paraitroit naturel et sans
» Il y a autour de la ville plus de cent arpens » affectation. Ce style est ren :pli de termes ,
en jardinage. » Il y a de beaux jardinages. » devenus communs dans nos conversa rions ,
== Jardinet , pecic jardin . = Jardiner , » où l'on aplique aux idées , le moins rele
travailler au jardin. » Il se plait , il s'amûse » vées , des expressions ridiculement pom
> >

à jardiner. Il ne se dit que de ceux , qui le » peuses. Rien de plus fréquent que d'enten
font par amusement Jardinier , ière , w dre dire, en parlant de choses vulgaires :
celui, celle , dont le métier est de travailler " c'est divin , c'est superbe , miraculeux.
au jardin . » Je vous enverrai mon jardinier, » Ou bien , l'on entasse de longs adverbes
ma jardinière. Jardinier , se dit aussi de » comme énormément , effroyablement, cruel
celui qui entend bien l'ordonance , la culture » lement, etc. On diroit que ces termes sont
et l'embélissement des jardins. » C'est un » des points d'apui, sur lesquels on pôse avec
habile jardinier. = Jardinière , manchette » la même prétention , que si ces mots , vides
brodée, dont la broderie est fort basse , et » de sens , servoient d'envelope à l'idée la
>

d'environ un pouce de haut seulement. » plus heureûse. »


JARGON , s. m . JARGONER , V. n . et JARRE , s. f. [Járe : € lon.- forte , ze
act. [ 3º é fer. au 2d . ] Jargon , est 1º. Un muet . ] Grand vaisseau de terre où l'ou met
langagecorrompu. » Il parle bien mal : je de l'eau pour la conserver. On s'en sere dans
n'entends point son jargon. 2°. Langage les vaisseaux.
.
En Provence , on y met de
particulier d'une certaine sorte de gens. » Le l'huile. » Jarre d'huile. = Fontaine de terre
jargon des Bohèmes , des petits -maitres, des cuite , dont on se sert dans les maisons. Ce
coquettes. sont des járres où l'on a adapté au bâs un
robinet .
Amour , amant , constance , engageme.at , ten . JARRETIÈRE s. f. [ Pron . Jar-riè - re.
dresse ,
Plaintes , soupirs , sermens , feux , flames et 2° è moy . et long. Quelques -uns écrivent jar
Asaitresse ; lière , comme on prononce.Mais on conserve
Je ne suis pas si sot que d'écouter cela , jarretière à cause de Jarret ,dont il est dé
Et me moque , morbleu , de tout ( jargon là. rivé . ) Ruban , courroic , ou tissu , dont on
Destouches. lie ses bas au-dessus ou au -dessous du genou.
On
» Cet homme n'a point d'esprit, il n'a que « Une jarretière , des jarretières.
JA V JA U 507
die familièrement, d'un hommequia moins & moy. » Il javelle ou javèle; il javellera ,
de mérite , de capacité qu'un aútre , que : ou javèlera . ] Javelle se dit de plusieurs
» Il ne lui va pas jusqu'à la jarretière. poignées de blé scié , qui demeurent cou
Doner des jarretières , des coups de sangle chées sur le sillon. Javeler, c'est mettre le
sur les jambes. blé par javelles. Javeleur , celui qui javelle.
JARS, s. m . Grosse oie mâle. Le Amasser les javellés. v Javeler des bleds
peuple dit : il entend le jars ; il est fin , et des avoines. » Il y avoit tant de Javeleurs
il n'est pas aisé de lui en faire acroire .
dans ce champ. = Javelle se dit aussi des
JARTIÈRE. Voy.JARRETIÈRE. petits faisceaux de sarment, » Mettre une
JASER , v. neut. JÁSERIE , s. fém . Ja- javelle au feu.. Javeler se dit aussi neutrale
>

SEUR , EÛSE , s.,m . et f . [ Jazé , jazeri-e , ment. » Le blé javelle. « Il faut laisser ja
e
jazeur , jell - ze : l'a est bref au res et au 3 ° , veler cette avoine.
long au 2d ; dans le verbe , il est long , par JAVELINE , s. fém . JAVELOT , s . masc .
la même raison devant le muet : il jîse ; [ 2° e muer. ] Ils se disent l'un et l'autre
elle jásera , etc. ) Jaser , c'est r°. causer , d'une arme de trait ; d'un dard . Javeline
babiller. » Il ne fait que jaser. = 2 ' . Ré- est un petit javelot. » Lancer , darder un
véler quelque chôse qu’on devait tenir se- javelot , une javeline. Ces armes ne sont plus
>

cret. » Vous avez jasé. » Ce prisonier a d'usage , et l'on ne se sert de ces mots qu'en
>

jasé. Voy. Causer : en style proverbial , parlant des guerres anciènes.


>

on dit causer , ou jaser. Jaserie , ba- JAUGE , subst. fém . JAUGEAGE , s. masc.
bil, caquer. C'est un mor de Pomey. L'A- Jauger , v. acr. JAUGEUR ,resubst. masc.
cadémie' l'a adopté . = Jaseur , causeur , : ite lon . au 1er.
[ Jøge , jojaje , jogé , geur
babillard. » Un grand jaseur , une grande
jaseûse.
douc. aux deux dern . ]j Jauge se dit de la
.
juste mesûre d'un vaisseau destiné à conte
JASMIN , s. m . [ Jas mein. ) Il se dit , nir des liqueurs ou des grains. Jauger , c'est
et d'une Aeur odoriférante , et de l'arbuste> mesurer ces sortes de vaisseaux. Jaugeage
qui la produit. » Cueillir du jasmin. Bou- l'action de jauger ; et aussi le droit queprend
quet de jasmin .. — Jauge
Berceau de jasmin . leques- 10 scier qui jauge.—Qu l'ai
Fleurs de jasmin . uns ur,
disent jauger au figuré. » Je el
JASPE , s. m . JASPER ,V. act. JASPURE ,
e er
jaugé : je sais ce qu'il tient.
s. fém . [ 2 e muet au 1 > é fer. au 2d , JAUNÂTRE , adj. JAÛNE , adj . JAUNIR ,
lon. au 3. ] Jaspe , pierre døre et opaque , v . act . et neut. JAUNISSE s . fém . [ Jona
de la nature de l'agate. Jaspe Aeuri de tre , jóne , ni , nice : l'au ou l'o est long
diférentes couleurs mélées. Jaspe sanguin , dans le2dí dout. dans le 3º ; la 2' est long.
rempli de taches Jarouges. Jaspe blanc.Jaspe au 1.) Jaîne , qui est de couleur d'or , de>

purpurin . sper , bigarrer de di- citron, de safran , ecc . suivant les nuances.
verses couleurs , en forme de jaspe. Il se dit Drap , Aeur , couleur , teint jaune.» Cela
sur- tout au participe. » Marbre bien jaspé ; ese jatine comme du safran. » Jatine comme
colonne jaspée . i, La tranche de ce livre un coing , comme souci , comme safran ;
est bien jaspée . Jasplire , action de en parlant d'une persone , qui a le reine
>

jasper , ou l'éfet de cette action. » La jas- jadne. = S. m . » C'est du jaúne ; ur beau


påre d'un livre. jaûne. Jaîne d'æuf, ou moyen : Cette
JATTE - JATE , s. f. JATTÉE , ou JA- partie de l'auf qui est jaưine.
er
TÉE , s. fém . [ 2° e muet au 1' ' , é fer. et JAUNÂTRE , qui tire sur le jaúne.
long au 2d. ] Jate , espèce de vâse de bois , Jaunir , rendre jaûne; reindre en jaune.
de faïence , deporcelaine , rond , tout d'uné Devenir jaîne, » Jainit une toile , un plana
pièce >
et sans rebords
petite jatte. Jariée. , Acad.
plein »une
Grande, cher. ӈ Les
jarce : jaunit vûé bles.
d'æil jaunissent.»
. = Jaunisse Cer: maladie
homme
-séeUne grande jartée de soupe. » Une jato causée par une bile répandue;
de lair. se
qui. jaanit la
peau . » Elle a la jaunis .
JAVELER , v, acr. JAVELEUR , S.
s . masc.. JAUNISSANT , ANTÉ , adj. Qui jaanic OM
JAVELLE
s. fém . [ 2°; e muer aux deux Les blés jaunissans, la moisson jaunissante
premiers, è moyen dans le jº
3 : dans le v. Il ne se dit que dans la Poésie et la próse
le muec devant la syil. fém. se change en poétique. L'Acad. ne le niet pas.
SSS 2
JET JE U
508
JE , pron . pers . de la première persone , le jet d'une draperie , la manière plus ou
dont nous est le plur. Il fait aux câs obli- moins naturelle , dont les plis d'une drape
ques , de moi , à moi : me s'emploie quelque- rie sont rendus dans un tableau . En ter mes
>

fois pour le datit : il me l'a doné ; et pour de Fonderie , figúre d'un seul jet , qui a été
>

l'acusatif : il me choisira. Me se met toujours fondûe tout à la fois. - Canne d'un seul
avant , et moi après le verbe. » Il me donait : jet , qui n'a point de næuds. Un jet , une
'donez--moi. = Quelquefois je se met après canne ; un beau jet ; un jee bien droit , etc.
le verbe :alors , si le verbe est au présent ,
: JETÉE ; amâs de pierres et d'autresmaté
terminé par un e muet , cet e muet se change riaux , pour servir à rompre l'impécuosité des
>

en é fer. » Aime je > et non pas aime-je . vagues. » Faire une jetée = C'est aussi
Plusieurs ignorent cette règle , et conservent un amâs de pierres , sables , cailloux jetes
l'e muet dans l'ortographe etet la
la prono
prononncia long d'un chemin , pour le réparer .
cia.. le JETER
tion . D'autres , prononçant l'é' feriné, chan- : 1 °. Lancer avec la main , ou avec
gene , en écrivant , cet e muet en ai. Dus- quelque instrument , comme fronde , etc. »
sai-je y perdre la vie. Let. Édif. »» Puissai- Jeter des pierres , des javelots , des grena
je leur fournir , etc. Moreau . Et dans Boil. des , etc. » Jeter de l'eau , des hardes par
édit. de St. Marc , et de Brosseite .
>
la fenêtre , etc. = Se jeter , se lancer. »
Mais , ou cherchai-je ailleurs ce qu'on trouve Se jeter dans le péril ; se jeter au cou de
chez nous . quelqu'un ; se jeter sur l'énemi , etc. = Fig.
Épitre 1 , vers. 16. jeter un coup d'ail , ou les yeux sur... Je
Le P. Griffet fait habituellement cette faúte:. ter des larmes ; pleurer ;; jeier un cri , ouºu >

- Il faut , dussé- je ; puisse -je ; cherché des cris , crier ; jeter un soupir , ou des
je .
JÉRÉMIADE soupirs , soupirer. = 22 ". Jerer, mettre : »
>
, S. f. [ 1re et 2 é fer. ] Cela jette de l'obscurité dans la phrase .» »

Plainte fréquente er importune, styl. famil. Cela vous a jeté dans de grands embarras.
Allusion aux lamentations de Jérémie. » C'est = 3 . Produire en parlant des arbr et es
une jéré'miade continuelle . des plantes : » Certe vigne a jeté bien du
JET , s. m. JETÉE , s. f. Jeter , v . act. bois. » Cet arbre a jete bien des scions.
er
JETON , s. m. [ 11e è moy. au 1 e muet V. neut . » Les arbres commencent à
aux trois aûtres : 2° é fer. au 2d et au 3. jeter. » La vigne ne jette point encore. =
Le plus grand nombre des Auteurs et des 4º . Jaillir. » Certe fontaine jette tant de
Imprimeurs écrivent jerter , jettée ; ce qui pieds d'eau . = Par extension , sa plaie co
est contraire à la prononciation. Devant la mence à jeter : Ces ulcères jeitent beau.
syll. masc . l’e est inuet , jetant , jeté , nous coup. = ; Faire couler du métal fondu
jetons , je jetais , etc. Devant la syll. tém . dans quelque moule , pour en tirer une figúre.
l'e est moyen : je jette , ou je jète'; il jet- » Jerer en sâble , en moule. Jeter une figure
tera , ou jètera, etc. ) Jet a plusieurs sens : en bronze , etc.
Jet de pierre ; autant d'espace que peut par- JETON , pièce ordinairement ronde et pla.
>

courir une pierre qu'un hommejette de toute te , e de métal , dont on se sert pour cal
sa force. » 'Vous n'en
jet de pierre.
êtes éloigné que d'un culer , et plus souvent encóre pourmarquer
Jet , ou coup de filet : et payer au jcu . » Jetons de cuivre , d'ar.
» Acheter le jet du filet , tout le poisson gent , d'or d'ivoire, » Bourse de jetons.
qu'on prendra par le coup de filet qu'on JEU , s. m. [ Monos. dout. au sing. long.
va jeter. = Jet de lumière , rayon de lu- au plur. Jeux . )r °. En général , divertisse
mière qui parait subitement. Jet d'eau , eau ment , récréation . » Jeu inocení. Jeu d'en
qui jaillit hors d'un tuyau. = = Jet d'a- fant. Jouer à de petits jeux , etc.
þeilles , nouvel essaim qui sort de la ruche. Par jeu , adv. en badinant , sans malice. »
Jet., calcul qui se fait par les jetons : Il a fait ; il a dit cela par jeu.. – Prendre
Calculer,au jet et à la plume. = Jet de quelque chôse en jeu, en plaisanterie. Cela
marchandises se dit à la mer , quand on est passé le jeu , est plusfort que jeu , pâsse
forcé , pour alléger le vaisseau , de jeter une la râillerie. == ' Ce n'est qu'un jeu pour
partie des marchandises. = Jets , scions lui : il le fait facilement et sans peine. =
que poussent les arbres. » Cet arbre a fait » Il joúe un jeu à se perdre ; il joie gróis
do beaux jets cette année.= En Peintøre, jeu : ils'expôsc beaucoup , et ce qu'il en
JEU JE U rog
treprend peut avoir des suites fâcheuses: 3 * Il faudra que sur yous, dans tout cet entretien ,
>

2°. Jeu se prend particulièrement pour un Je dise un peu de mal , dont je ne pense rien ,
Pour lui faire un beau jeu.
exercice de récréation , soumis à des règles.
Jeu de cartes, jeu de hazard , que plusieu Faire bone mine à mauvais jeu ; faire sem
apèlent mal-à- propôs, jeu de reste : » Jeu de blant d'être content , quoiqu'on n'en ait pas
> >

comerče, » Aimer le jeu . » Éire âpre , ar- sujet. – Savoir bien couvrir , bien cacher
dent , ataché au jeu . Ce que l'on met son jeu ; c'est- à-dire , ses desseins. – Si on
‘au jeu . » Jouer grôs jeu , petit jer. = 33° le fâche , on verra beau jeu ; il s'en ven
de gera .
Jeu de
Lieu où l'on joưe à certains jeux. »» Jeu
paume , de boule , de mail , etc. = Les Je l'empêcherai bien , et nous verrons beau jeu.
Destouches .
instrumens de certains jeux. » Jeu d'échecs ,
de quilles , de cartes , etc. « Un jeu entier , Doner beau jeu à quelqu'un ; lui pro
ou complet. w Un jeu neuf , ou vieux. = curer une ocasion favorable. Jouer à jeu
Manière dont on touche les instrumens sûr ; être assuré de réussir. - Jouer bien son
-

de។ musique. » Avoir le jeu beau , brillant , jeu , savoir bien dissimuler,-- Un homme
tendre , délicat. 6. Manière dont un ou un Ministre qui joue bien son jeu , c'est
Comédien représente . » Avoir le jeu tou- un Ministre qui va adroitement à ses fins.
chant , pathérique . = 7°. Exercice et fa- Marin. - Se faire
.
fuire un jeu de , avec les noms
-

çon de manier les armes. » Le jeu de la et les verbes. » Il se fait un jeu de ma foi
hallebarde de la pique , de l'espadon. blesse , de m'alarmer -- Meure en jeu ;
8°. En parlant de certaines choses d'arts ; citer , intéresser , compromettre . Etre
aisance , facilité .» Doner du jeu à.. .» Ce piqué au jeu ; érre fortement piqué. » Vous
balancier n'a pas assez de jeu . = 9' . Jeux , êtes piqué'au jeu , mais il faut vous mode
spectacles publics des Anciens. » Jeux solem- rer . P. Daniel . - C'est le droit du jeu ;
-

nels , jeux séculaires , etc. » Le Peuple à c'est avec raison ; c'est bien le câs : » Si
Rome ne demandoit que da pain et des vous eussiez pu venir cet hiver , avec Mr.
jeux , panem et circenses. En Poésie , de Grignan , c'étoit bien le droit du jeu ,
on dit , les jeux et les ris ; les jeux et les que vous eussiez fini entièrement cerce afaire .
plaisirs , etc. Être à deux de jeu , ( et non pas à
JEU -JOUÉ , s. m . Chose faite à dessein , droit de jeu , comıne dissat certains ) être
>

et par un artifice grossier. » Vous voyez bien ,, à égalité. — A beau jeu , beau retour ; ren
C

M. le Marquis , quetout ceci


jeu-joué. Tars. Epist. Jeu de mois : perdu cet homme là , pourquoi il meboude,
, ai
n'est qu'un dre la pareille. — Je ne saisà quel jeu j'ai
allusion fondée sur quelque vraisemblance pourquoi je ne le vois plus. Voy. Argent ,
dans les mots. Il y en a un célèbre exemple Chandelle , Enfant, Epingle.
dans le Misanthrope de Molière. Philinte D'entrée de jeu , adv. Dabord , en co
louant la chire du sonner d'Oronte , leMi- mençant. » Il est indispensable de ne pas ,
santhrope indigné , lui dit : d'entrée de jeu ,> soulever les partisans de...
La peste de la chute , empoisoneur au diable :: Anon . Cet adverbe est mal placé dans cette
En eusses -tu fait une à te casser le nez. phrase. Il falait dire , de ne pas soulever
On dit aujourd'hui Calembour : on a dit au- d’enirée de jeu. L'Auteur a voulu raprocher
trefois quolibet. Mais celui-ci ne se dit guère soulever du régime. » In vitium ducit culpæ
plus en ce sens ; celui - là ne se dira peut- fuga. On évite un défaut : on tombe
être pas long- teins ; et jeu de mots se dira dans un autre.
probablement toujours.. = Jeu d'esprit JEUDI, s. m . L.es jour de la semaine.
production qui a plus de gentillesse que de · Le Je1!. !i grâs , celui qui précède le Di
solidité, comme les anagrammes, les énig- manche grâs – Le Jeudi Saint le Jeudi
mes , les bouts- rimés. de la semaine sainte. Boileau dit dans le
Jeu entre dans beaucoup d'expressions Lutrin : ***
presque toutes du style familier. — Faire Prenez du Saint Jeudi la bruyante cresselle.
beau jeu à quelqu'un ; lui dener de grandes
facilités. Gresset dit , Faire un beau jeu . Sur ce vers , M. de Saint Marc a fait une
>

Dans le Méchant , Lisette dit à Florise , en assez longue remarque. Elle se réduit à dire
parlant de Cleon. que deux mots unis en notre langue ne for
510 JE U JE U
ment qu'un seul mot , dont les parties doi- qu'ils ont acoutumé de vivre. » Un jeune
vent garder entr'elles l'ordre que l'usage chat, un jeune chien , un jeune coq , etc. >

leur a prescrit. Il est certain qu'onne peut 39. On le dic de même des arbres et des
dire, père-beau , pour beau -père, ni grâs. plantes. » Un jeune chêne : un jeune plant:
jeudi , pour jeudi-grás ; mais Saint- Jeudi une jeune vigne .
ne choque pas tant : et quoiqu'en dise Mr. JEUNEMENT , est un terme de chasse.
de St. Marc, il est plus élégant et plus poé- ment
Nouvelleme nt. » Un cerf de dix cors jeune
rique que Jeudi-Saint , qui est un peu tri . Ce mot n'est point usité dans le
»
viál pour la haute poésie. » Je pensecomme langage
M. de St. Marc . Marin :
comun. On ne dit point : il parle,
il se conduit jeunement.
JEUN ( à ) , adv. JEÛNE , s. m. JEÛ- JEUNE
SSE ; cette partie de l'âge de l'hom
NER
re
> v. n. JEÛN EUR ellse > s. m. et f. me , qui est entre l'enfance et l'âge viril. »
[ ; " long. excepté au res où elle est dout. Dans sa première , dans sa verte jeunesse.
Jeunesse
2° e inuet au 2d ; é fer. au 3 , lon . au der- » forte passer dans
est à ; la jeu.
nier. ] Etre à jeun ; c'est n'avoir pas mangé nesse on a bien de la peine à modérer ses
de la journée. = Jeûne , abstinence de passions. "= Jeunesse , les enfans, les jeu
viande' , et retranchement d'une partie de la ' nes gens. » Enseigner , élever , corriger la
nourritûre. » Le jeûne étoit plus rude autre jeunesse : » Il ne faut pas doner tant deli
fois, ou l'on ne mangeait qu'une seule fois berré à la jeunesse - »1 Toute la jeunesse
dans la journée , après le Soleil couché . » de la Ville étoit à cette fête. * Le Peuple
Le jeûne est plus rigoureux dans l'Orient à Paris , et dans plusieurs Provinces , dit,
que dans l'Ocident, » Le Jeune est de pré- une jeunesse , pour , une jeune fille. »; Une
jeunesse , comme vous , vendre comme ça
cepte . éclésiastique. — Jeûner , observer jeunesse
des jeûnes. » Il a jellné tout le carême :: Il toutes ses nipes , et en cachette , ça sonne
jeúne tous les samedis . Faire jeûner , mal. Th. d'Édu
d Éduc.
e. » Mde Dupré n'aime pas
retrancher une partie de la nourritûre ; do- que des jeunesses comme nous, sortent sou
ner peu à manger. » Il est trop replet : vent. Ibid. = Jeunesse se dit quelquefois
il faut le faire jeûner. » Cet avâre fait des folies des jeunes gens. » C'est une jeu
jeûner ses domestiques. — Jeûneur , qui nesse bien pardonable » Il a fait bien des
jeûne beaucoup et souvent. C'est un grand jeunesses.
jeuneur , une grande jeûnelise : Les Orien JEUN ET > extrêmement jeune . st . f.zmil.
taux sont de grands jeûneurs. " » Il est tout jeunet ; elle est bien jeunette ,
JEUNE , adj. JEUNEMENT , adv . JEU- > toute jeuneite.
NESSE , s. f. JEUNET, ETTE , adj. [ Ils di Fille connoy , qui ne sont pas jeunettes ,
fèrent des précédens , en ce que l'eu , n'y est A qui cette eau de jouvence viendroit
pas long , er ne porte pas par conséquent Fort à propos.
d'accent circon texe : 2 e inuet' aux deux Rèm . 1 °. Quand jeune est précédé de l'ar
premiers , è moyen aux trois derniers : ne , ticle , il a des sens diférens , suivant qu'il
neman , nèce , ne , nète. ] Jeune , est 1 ° , en est placé devant ou après le substantif. Le
parlant des persones , qui n'est guère avancé jeune Scipion signifierait que Scipion n'était
gar pas âgé : Scipion le jeune se dic pour le dis
en âge. » Un jeune enfant , un jeune gar-
>

çon , un jeune homme. » Une jeune fille , tinguer de l'ancien . Vertot n'a pas fait cetre
une jeune persone , une jeune femme. = distinction . » Il s'étoit signalé à la guerre
Qui a encổre quelque chôse de la vigueur de Numance , sous les ordres du jeune Sci
>

et de l'agrément de la jeunesse : il ne vieil- pion . Révol . Rom. Il falait là , de Scipion le


lit point : il est toujours jeuné. » Avoir la jeune.
voix , l'esprit , l'humeur jeune ; le goût en- 2 ° . Quand il est seul , il se met toujours
côre jeune. == Étourdi , évaporé . » Il est devant le substantif : jeune Médecin , et non
bien jeune : il sera long- tems jeune . pas un Médecin jeune. Joint à un 'adverbe
Jeune .se dic quelquefois pour cader. » Un de comparaison , comme irès, fort, bien ;,
tel, le jeune. -— Il se dit aussi pour distin-, etc.ilsemeravant ou après. » C'est unfort
guer deuxpersones de la même profession , jeune, untrès-jeune Avocat, ou un Avocat
et qui ontle même nom . = 2°. En parlant très-jeune,
3 °. L'Ab .fori
Prévjeune
ot fa,it etc.
de jeune un subst..
des animaux , it se dit par raport àà l'âge
JOI JOI SII
pour signifier les petits des animaux. . On l'on ressent en soi , et qu'on témoigne souvent
assure que les femelles ( des chameaux ) por. au dehors. Rich. Pori. » Grande joie : joie
tent leurs jeunes une année presque entière. excessive , immodérée , extraordinaire , etc. >
Jeunes, en ce sens , est un barbarisme. On =
>
Joie , gaieté ( synon . ) L'une est dans le
dit , leurs petits. D'autres Auteurs
-
caur ; l'autre dans les manières . Celle- là con
se :
sont servi de jeunes en ce sens.. siste dans un doux sentiment de l'âme ; celle
4º. On dit , jeune homme au singulier , et ci , dans une agréable situation d'esprit. Gir .
jeunes gens au pluriel , plutôt que jednes Synon. On peut ajouter que la joie estun sen
hommes. Voy ..HOMM
Homme E et Gens. Au reste , timent plus profond , qui a une caûse réelle ,
on doic dire , des jeunes gens , et non pas et cient davantage de la réflexion ; et que la
de jeunes gens , comme on dit , des petits, gaſté vient plus du tempérament et des circons
maîtres , et non pas de petits -maîtres. » Je
> tances , qu'elle passe plus vite , ct a plus de
>
ne puis l'empêcher de vivre avec des jeunes vicissitudes.Tela de la gifré , qui n'apas de
gens de son âge. Th. d'Éduc. Jeune la joie. = Voyez CONTENTEMENT. = On
homme , pour ,garçon : » Il est encor jeune dit , avoir de la joie à , et avoir la joie
homme , il n'est pas encor marić. C'est un ou se faire une joie de , avec l'infinitif. » J'ai
vieux jeune homine , un jeune homme de bien de la joie à vous voir. » Je n'ai pas eu la
cinquante ans. » Il y avoit dans certe assem joie de le voir. » Je me fuis une joie de vous
blée", un jeune homme ec trois hommes ma- voir . * Racire a mis pour le dernier la prép.
riés : ce sont autant de gasconismes. à , au lieu de la prép.de.
>

5. Jeunesse et jeunet ne se disent que des Le Ciel s'est fait , sans doute une joie inhuis
>

persones. On dit un jeune chien , un jeune maine ,


arbre ; et on ne dit pas , la jeu d'u
nesse n A ras sem bler sur moi tous les traits de sa haine.
chien , d'un arbre , ni , ce chien , cet arbre Iphigénie.
est jeunet. Le diminutif pourrait plutôt se C'est une faute que ce grand Poère pouvoit
dire des animaux , dans le style badin , dans éviter ,, sans rien changer à la mesure du vers .
une fáble , par exemple : mais on ne le dirait D’Olivet. — Il dic dans sa Bérénice :
pas des plantes. Ne l'entendez-vous pas cette cruelle joie ?
JOAILLERIE , s. f. JOAILLIER , IÈRE , S. On entend les cris de joie ; mais entendre la
m. et f.[Joa-glie-ri-e , çlié, e- re ; mouillez joie est une métaphôre forcée , ou une ellipse
les l: 2em , au per , é fer . au 2d , è moy. un peuforte , même en vers. = Fénélon dit,
et long au dern . - Richelet écrit Joalier , faire la joie , pour faire le bonheur de : i
et renvoie à Joualier. L'ancien Trév. et le C'est ainsi que vous devez régner , et faire
Dict. Gram . écrivent Jouaillerie , Jouaillier.] la joie de vos peuples . = On dit , à notre
Joaillier , ouvrier qui travaille en joyaux , grand contentement à notre grande satis
ou qui les vend. Joaillerie , art , métier ou faction. Le Traduct . du Voyage d'Anson dit ,
comerce de Joaillier. dans le même sens, à notre grande joie, » Nous >

JOCRISSE , JODELET , s. m. [ Jokrice >, nous trouvâmes , à notre grande joie , réunis
jodele. ] Termes de mépris . Le premier , se avec nos compagnons. » Il arriva à la rade de
dit d'un benèr qui se laisse gouverner , ct Spithéad , á la joie inexprimable de tout l'É
qui s'ocupe des plus bâs soins du ménage. quipage . = Cela a tout l'air d'un anglicisme.
Le second , d'un homme qui fait rire par SNe pas se sentir de joie , est du style fa
ses sotises et ses folâtreries. milier,
JOIE , s . f. [ Joâ , nonos. long. C'est A ces mots , le Corbeau ne se sent pas de joie,
ainsi qu'il faut écrire et non pas joye ,
> > La Font.
avec un y , qui ferait prononcer joa-ie. Le * Par joie , adv. Pour se divertir . L'ex
P. Follard écrit joïe , qui est encôre plus pression ese vieille ou barbâre .»» On s'acuse
mauvais. Car , avec cette ortographe , il d'avoir dit , per joie des paroles inutiles. Et Er
faudrait prononcer jo -ie. ) Mouvement vit quelles sont ces paroles ? ' équivoques , raille
et agréable , que :'âme ressent dans la pos- ries immodestes , licencieuses , etc. La Rue.
session d'un bien effectif ou imaginaire. Acad. L'Acuil. ne mer pas par joie , et il ne se dic
Satisfaction , contentement , émotion de l'a-
l'â point. == On dit familièrement, s'en doner
me causée par le plaisir , ou par la posses- à cæur joie , se rassasier. » Il est à la joie , ou
sion de quelque bien. Trév. Satisfaction que dans lajoiede son cæur , il est transporté de
$ 12 JOI JOL
е
joie. Feux de joie , feux qu’on allume lon. 2° é fer. au 2d , 3 et 4° lon. au dern. ]
dans les réjouissances publiques. · On fic des Joine , articulation , endroit où deux ðsse
feux de joie pour la naissance de ce Prince. == joignent. » Le joint de l'épaule Vous ne
. »
Fille de joie , fille prostituée. On dit aussi pouvez couper certe volaille ; vous avez man
>

fille tout seul. Voyez FILLE . qué le joini. === Il se dit aussi des pierres,
JOIGNANT , ANTE , adj. JOINDRE , v . des pièces de menuiserie , etc. » Remplir les
act . [ Joag -nan , mouillez le & , nante ; joein- joinis des pierres.» Ces ouvrages sont si bien
e
>

dre :: " lon . 2 e muet. ] Joindre est tº , apro, .


travailles , qu'on n'en voit point les joints.
cher deux chôses l'une contre l'aûrre , en sorte S Joint que , anciène conjonction. Ajou
qu'elles se ciènent. » Joindre deux ais avec des - tez que , outre que. Bossilei , Boileau es
chevilles. V. n. » Ces ais ne joignent pas Fleury s'en sont servi. » Joint que inépriser
bien , » Cette porte , cette fenêtre ne joint pas, les Puissances , soutenues par la majesté de
etc. = 2° . Ajouter à . . . Joindre une mai- la Religion , étoit encôre un moyen d'affoi
.

son à la siène. » Il a joint ces deux jardins. blir les aûcres. Boss. » Joint que la correction
>

Joignez vos prières aux miềnes. = 3 °. Unir que j'y avois mise
allier , joindre la prudence et la valeur , ou , vert d'une faute , semblot me mettre à cou-.
etc. Boil. » Joint que les
à la valeur , ou , avec la valeur. — Voyez Israélites vivoient simplement. Fleury. =
Union , unir. 4°. Se joindre , s'unir': » On ne s'en sert plus qu'au Palais. Il est
Il se joignit au parti contraire. » Ils se sont vieux. Acad. On dit encôre , dans le style fam .
joints ensemble. Se rencontrer , se trou- Joint à cela que , etc.
ver, » Ils se joignirent en tel endroir. - On JOInté se dit d'un cheval , dans ces phra
dit , dans un sens aprochant , joindre un ses : cheval court jointé , qui a le pâturon
homme , l'aprocher de si près qu'on lui puisse trop court et disproportioné ; long jointé, qui
parler. » Il m'évite avec soin ; mais si je puis a cette partie trop longue. = Jointée ; au.
le joindre , je lui parlerai comme il faut. = tant que les deux mains jointes ensemble peu
Au passif, il régit par , et non pas de. » Ils se vent en contenir. » Une jointée d'orge , d'a .
rendirent au Palais , après avoir été joines de voine. = Jointûre, joint.»» Il a desdou
joindres. » Au dessns de la
( par) quelques persones de confiance. Anon. leurs dans les joinedres.
JOIGNANT , adj . Qui est si proche qu'il jointûre. = 'On ne le dit que du corps hu .
joint. » Une maison joignant à la miéne. » Les main : pour les animaux , on dic joint.
maisons joignantes. –Joignant
= , prépos, Aurait-on imaginé que ce moc piłc être em
Tout proche. Il régit l'acusatif.» Maison ployé au figuré ? Cependant M. de la Rohe.
joignant l'hôtel de .... l'Éylise de ... .
foucaulı l'y a cmployé fort joliment, » Le Ma
Trév. met en exemple : » Il a acheté deux hé- réchal de Bellefonda gâté cette affaire. M.de
ritages qui sont joignans son château . Avec le L. R. F. dit que , c'est qu'il n'a point de juin
régime direct ( l'acusatif) il faut se servir de túres dans l'esprit. Sev.
la prép: joignan ", qui est indéclinable.
> JOLI, I , adj . JOLIET , ETTE , adj . Jo .
>

JOINT, JOINTE , part. et adj. » Des ais LIMENT , adv. JOLIVETÉS, s. f. plur. [ 2* e
bien joints. » A mains jointes ; à pieds joints. lon au 2d er au dern . 3 ° e muet au żd et aue
* Mme, de Sévigné dir , à joints pieds. » Vous dern . è,moy.au 3 ° et au 4 ° ; li , lice , li-è,
>
9)

avez passé à joints pieds sur toutes les misères ète , liman , lîveré'. ] Joli , gentil , agréable.
>
des jeunes persones. Joint ne se dit point - Un joli enfant , une jolie persone. Un
des persones. » Soyez joints , mes enfans, dic joli cheval i; de jolies choses . » Il aa l'esprit
>

La Fontaine , pour dire , soyez unis. On ne joli. » Il a quelque chose de joli dans l'esprit.
le dirait point aujourd'hui , même dans une = Joli , de soi , est oposé à grand ; c'est
Fâble.On lit aussi dans le Dict. de Trév. pourquoi l'on dit de ce qui a un caractèrede
» Les Troupes Allemandes ne sont jamais grandeur : cela passe le joli.Et Boileau fait
jointes que bien avant dans la campagne. dire à son Campagnard , pour le rendre ridis
L'Acad . cule.
Rassemblées était là le vrai mot . - L'Acad.
-

dit bien : deux Armées jointes ; mais c'est dans A mon gré le Corneille est joliquelquefois.
un autre sens : on sous -entend , ensemble, Le Poère Regnier prête à son Pédant le même
JOINT , s. m. et conjoncť. JOINTÉ , ÉE , mauvais goût . Il lui faitdire :
>

adj . JOINTÉE , JointûRE , s. .f. [ Joein Que Pline est inégal , Térence un peu joli.
>
re
monos, long. Jozin -té , té-e , cére , çare; ! On opôse quelquefois joli à beau. » Elle
n'est
JOI JOU 21
n'est pas belle , mais elle est jolie. = Suivant son Père n'a pas eu tort. Il nous sufit que la
le P. Bouhɔurs , elle est jolie , signific , elle Remarque soie juste. re
a un air agréable. » C'est une jolie femme JONQUILLE , s. f. [ Jonki-glie : te lon .
>

C. à d. elle a un vrai mérire , et toute sorte mouillez les 11. ] Sorte de Meur jaline et odori
de bones qualités. Il ajoute qu'on ne dit pas : férante.
c'est un joli homme dans le sens qu'on dic JOUÂILLER , v . n . [ Jou -a glié : 2° lon .
>

c'est une jolie femme ; et que l'un est une 3º é fer. mouillez les ll. ] Jouer à petit jeu , et
raillerie , et l'autre une louange. L'Acad. seulement pour s'amuser, » Il ne fait que
au contraire dit le 1 " , et ne dit pas le 2d. = jouailler. Si. famil. re
Joli se dit quelquefois ironiquement. » Vous JOÛE , s . f. [ 2 " lon . 2° ee très-muet. ) La
voilà joli girçon ; vous vous êtes fuit joli partie du visage de l'homme , qui s'étend de
.

garçon, dit- on à quelqu'un qui s'est ennivré , puis les tempes et le dessous desyeux jusqu'au
qui a été batıl, qui a dissipé son bien , etc. menton. » Joie droite : joủe gauche. » Avoir
REM. Joli, précède ordinairement le subs- les joles enflées, creuses , vermeilles , etc.
tantif; mais joint aux adverbes de quantité , = On dit , proverbialement, s'en doner
il peut marcher devant ou après . » Joli hom- par les joies , manger son bien en débauches.
me, jolie femme ; c'est une fort jolie perso- Voy . COUCHER .
ne , ou une persone furt jolie. JOUER , v . n . et act. JOUET , s. m.
JOLIET , diminutif de Joli. » Elle est jo- JOUEUR , EÙSE , s. m . et f. [ Jou -é, jou-è ;
liette: — 2°
— - Il n'a d'usage qu'au f'm . et dans jou -eur , eu-ze : 3efer. 1 , è moy.au
au r"
le discours familier. = Jolimen! , d'une 2d , lon. au dern. ) Au futur, Jouer n'a que
manière jolie. » Ildanse , il écrit joliment. » deux syllabes : je jouerai , il joueroit. Pron.
Il est joliment véru. Jolivete's : 1°. Petits joûré , jourè :
bijous , babioles . 2° . Gentillesses d'enfans. Quelques arbres épars joueront dans les clarières.
Trév. le met sans remarque. L'Acad. dit qu'il De Lille : Jardins.
est vieux au 2d sens. Savent si bien leur rôle , et joúront si bien
JONC , s. m . [ Jon , et devant une voyel- Qu'à certe Comédie il ne manquera rien .
Destouches .
le , jonk. ] 1 °. Plante , qui croît le long des
caux et dans les endroits marécageux. » Jonc Jouer , 1 °. Se récréer , se divertir. Il se dit ou
de marais. Balais , nattes de jonc . Il , ou sans régime. » Ces enfans joúent ensemble ;
elle est droite comme un jonc . st. famil. ils jodent l'un avec l'aûtre ; ou avec le pron .
2º. Bague, dont le cercle est égal par tout . » pers. » Cet enfant se joủe avec tout ce qu'on
Jonc d argent, de diamans, de rubis , etc. lui done. = 2° . Se jouer a plusieurs sens :
JONCHÉE ,s.. f. JONCHER , v. act. [[ ,"
> 1 jouer de
se jouer
se chôse ,
quelque chôse
de quelque ou , la faire en se
>

lon. 2° é fer. long au 1 " . ] Joncher , suivant jouant , sans peine et avec facilité. Se
l'étymologie , c'est parsemer de joncs, mais jouer de... mépriser. » Se jouer de la Reli-.
on le dit aussi des Heurs , des branchages. gion , des Lois. — Se moquer : Les Dieux se
Jonchée , ce dont on jonche. » Toutes les jouent des desseins des Hommes. Télém , » La
rlles étaient jonchées de Heurs , d'herbes odo- fortune se jolle des ambitieux ;i il se jolie de
riférantes. » Jeter de la jonchée. » Faire une vous. - Se jouer dans , badiner , folâtrer. » La
>)

jonchée d'herbes et de Heurs. = On dit douce haleine des Zéphirs , qui semblaient se
figurément, joncher (couvrir ) la campagne jouer dans les rameaux des arbres. Se
de morts. == M. l'Ab. d'Olivet avait criti- jouer à avec l'infinitit ; s'exposer à... » Vous
qué ce vers de Racire. vous jouez à vous casser le cou . — S'amu
Er desang et de mort, vos campagnes jonchées. ser à... * La Bruyère dit , mais mal , se
M. Racine le Fils convientqu'on ne dit point jouer de : » Celui , qui a fait les arbres , et
des campagnes jonchées de sang. Il ajoute qui se joue de (á )les faire mouvoir.
qu'il n'y aurait rien à critiquer , si le Puére 3. Jouer , actif ; tromper : » On le jolle ( le
eût dit :
>

Prince) à force de le respecter. Missill. ».


Yous les verriez plantés jusque sur vos tranchées; J'aurai l'air d'être joué , et je le serai peut
F.e vousverriez demorts vos campagnes jonchées. être en effer. Marm . Râiller , rendre ri
Mais qu'il a choisi l'autre manière comme dicule. » Molière a joué les Marquis, les
plus poétique. On ne peut que louer les Précieuses ridicules , etc. — Contrefaire ,
efforisqu'a faits M.Racine pour prouver que » Jouer l'homme de bienpour parvenir.
Tome II. Ttt
!
514 JO U JOU
Massill. —Jouer la Comédie ; feindre ce Une bone joueuse de Harpe. = Joueur de go
qu'on ne sent pas. Jouer son jeu , agir belees , escamoteur.
conforméinent à ses intérêts . Voy . JEU , etc.
> JOUFFLU , ou JOUFLU , ûE , adj. Quia
= 4.Jouer , neutre , avec la prép. à ; se de grosses jolles. » Il , ou elle , est trop jouflu ,
divertir à des jeux, qui ont leurs règles. ou jou flue. - Subst, » Grôs jouflu , grosse
-
>

Jouer aux Echecs, au trictrac , au piquet , jouflûe.


JOUG , s. m . [ Monos. Faites soner légè
etc. --- Avec la prép. de : » Jouer du violon , rement
de la basse , du haut-bois. --Et avec le ré- le &g final , même devant une consone.)
gime direct ( l'acusatif ) jouer un menuet : Au propre, pièce de bois, traversant par
jouer un air sur le violon >, etc. Pour la trom- dessus la tête des bæufs , et avec laquelle ils
pette ,, on dit , plus correctement , sonner sont atelés pour tirer ou pour labourer. »
que jouer. = s . En parlant des choses Mettre les bæufs au joug : les ôter du joug.
d'arts , avoir l'aisance et la faculté du moûve
> Fig. Servitude, sujétion. » Mettre , tenir
"

ment. » Ce ressort jolle bien. » Certe serrûre sous le joug. Imposer un joug insuportable.
ne jolie pas bien. -- Faire jouer le' canon , » Porter , subir , secouer le joug. » Le joug
uné mine. --- Faire jouer les eaux. » Les de la Loi , de la servitude , du mariage, etc.
o
eaux jouèrent tout le jour ; on les avait la- Rem . 1° . Brebeuf a dit , faire joug à ,
chées , elles coulaient ou jaillissaient. pour , se soumettre à . Je ne sais si cette
On dit , en style proverbial et familier , expression bizarre est de son invention , ou ,
jouer de malheur , avoir du guignon ; être si elle était usitée de son temps.
malheureux au jeu , et par extension à toute * L'Ausonie a par tout fait joug à ses efforts.
qûtre chose. -- Sentjouer à son maître , ata- 2°. Joug , ne régitles prép . à ou sur , qu'en
quer un plus puissa que soi . - Jouer les vertu des verbes , auxquels il est associé. »
deux ; tromper les deux partis . -- Jouer au Imposer aux peuples ou sur les peuples un
plus sûr , prendre le parti où il y a le moins joug de fer. * M. Moreau lui atribûe ce régi
de risque. -- Jouer du pouce , doner de me lors même qu'il est seul , » Tour fue
l'argent. --Jouer de son resté , faire les joug sur le peuple, etnon secours destiné à sa
derniers efforts. défense. Il sous- entend imposé.
Jouer , au propre , ce que l'on done aux JOVIAL , ALE , adj . [ Jovi-al , ale.]Gai,
> >

en fans pour les amuser , dont ils se joûent. joyeux. Il n'est que du st. famil. » Il est fort
Achete
»sert r des jouets àuns enfant : » Cela lui jovial. Esprit jovial. » Humeur , face jo
de jouet. == Chose , dont les animaux viale.
se joûent. » Tout seri de jouet à un jeune JOUIR , v. n. JouïssanCE , s. £ Jouis
chat , à un jeune chien . = Fig. » Le vais- SANT , ANTE, adj . ( jou -i , sance , san ,
seau devient alors le jouet des vents et des sante : 3° lon . ] Jouir , c'est avoir l'usage, la
flots. » Il est le jouei de la fortune , de ses posssession actuelle de... )» Jouir d'une terre ,
>

passions. » On se moquait de mon inocence : comme


d'un bénéfi ce, d'une pension, etc. Il régie
ma retenûe et ma pudeur servaient de jouet à on voit l'ablatif. Les Gascons disent :
ces peuples effrontés. Télém . » La terre que vous jouïssez ; la maison qu'ils
Misérables jouets de notre vanité. jouissent , etc. Il faut dire , dont vous jouis
Boileau . sen dont ils jouissent. Gasc. corr. Montagne,
Triste jouet d'un sort impitoyable. qui était gascon , a dit aussi , la santé que je
>

Racine. jouïs , pour, dont je jouïs. = On dit aussi;


JOUEUR , EỦse , celui qui joûe à quelque jouir de la gloire , de la victoire , de la paix ; >

jeu . » Joueur de paume, de boule. Bon ou à unebonne santé.


mauvais joueur. » La Salle était reinplie de Jouïssez en repôs de ce lieu fortune.
joueurs et de joueûses. = Qui a la passion Rouss .
du jeu , qui fait métier de jouer. » C'est un Joaïr , s'emploie quelquefois neutralement,
joueur , une jouelise. == Beau joueur , qui et sans régime.
a des procédés honêtes au jeu , soit qu'il gâ- J'ai travaillé long- tems : à présent je jouis. Anon,
gne ou qu'il perde; qui n'est ni insolent dans » L'art de conoître contribúe plus qu'on ne
le gain , ni inquier dans la perte. Mauvais ou pense à l'art de jouïr. Cerutti.. = "On dit,
vilainjoueuresttoutle contraire . = Joueur familièrement, je ne puis jouïr de cet hom
d'instrument. » Unbonjoueur deviolon ,» "me,tantilestocupe;je ne puisle voir à
>
J OU JOU sis
mon aise , et conférer avec lui aussi souvent , Pref: de Mithridate. - Et Rousseau..
et aussi long -tems que je le voudrais. On ne Il lui falloit cette place éclairée ,
doit point se servir de cette expression , en Pour mettre en jour sa misère ignorée.
parlant des femmes ; elle signifie avoir un Certe locution est meilleure en vers qu'en
mauvais comerce avec... = Jouïr de ses prôse.Jela crois un peu vieillc. Boileau l'avait
malheurs , est une expression d'autant plus employée dans son Remerciment à M " de
„»
belle qu'elle parait plus irrégulière. Il ne l'Acad - Sefaire jour au travers de
croit rien avoir , s'il n'a tout. Son âme est tou. Au travers du péril un grand cour se faitjour.
Androm .
jours aride et altérée ; et il ne jouït de rien que
de ses malheurs et de ses inquiétudes . Massill. à travers les. » Il se fit jour à travers
ou >

JouÏSSANCE , usage et possession de... les Énemis . Il se fit passage , etc. Voir
» Avoir la jouissance ; » Il n'a point la pro- jour à faire...» Ils ne virent jour à se tirer
priété de cette terre ; il n'en a que la jouïse d'affaire ou à gagner du tems qu'en deman
sance , l'usufruit. = Jouissant, anté, qui dant un Concile . Berault. H. de l'Égl.
jouït. Comme adjectif déclinable , il ne se dic Passer ses jours , sa vie. » Ilpåsse ses jours
qu'au Palais. „Majeur usant et jouïssant de à la campagne. * Un Auteur moderne a
ses droits. » Fille usante et jouïssante de ses dic , par analogie , prolonger ses jours , pour
droits. — Ailleurs on doit se servir de jouïse prolonger son séjour. » Nous y avons prolor
sant , participe indéclinable. » Toute société gé nos jours à proportion du nombre des
civile , qu’on supôse parfaite et jouïssante peuples, que nous avions à instruire. Miss.
de ses droits. Anon . Cela sent le factum. du "Ley. - Prolonger les jours de a un
L'Acad. le met sans remarque : mais par les aûtre sens : c'est prolonger la vie ; faire vivre
exemples qu'elle done, il est aisé de compren- plus long-tems. —- * Pluche aa dit , dans le
dre qu'elle borne l'usage de ce mot au style même sens , des jours , pour de longs jours ,
du Barreau . une longue vie. » Souhaitons des jours au
JOUR , s. m. JOURNÉE , s. f. JOURNEL- plus grand observateur de notre siècle .--
LEMENT adv. [ Jour , monos. Journée , » Il porta si loin les austérités de la Pénitence
>
nèleman : 2 ° é fer. et long au 2d , è moy . au que l'on crutqu'elles avoient avancé ses jours.
}', dont la 3 ° e muer. ) Jour , est 1°. Clarté, H. des Tud . —- Il falait dire qu'elles avaient
lumière que le soleil répand » Grand jour. avancé sa mort ; ou , abrégé ses jours. --
Jour clair et serein . Au point du jour ; sur le D'autres enfin ont dit , le fier mépris du jour ,
déclin du jour. Il fait grand jour , etc. et sauver le jour à , etc. Cela proâve que
>

Poétiquement on apèle le soleil , le Père, quoique le jour se prène quelquefois pour


l'astre du jour. = 2 ° . Fig. La vie. » Ceux la vie , » Je lui dois le jour ; elle lui dona le
à qui l'on doit le jour , qui nous ont doné le jour ; on ne peut pourtant l'employer indiffé
. » , Perdre
jour jour .
le révolu =3 °. Espace de 24. remme nt , par tout où on emploie le mot vie . '
heures ou de la
>
tion diurne du Soleil = On dit , familièrement : je ne le ferai
Le jour naturel comprend le jour et la nuit. plus , ni de ma vie , ni de mes jours. L'Ab.
>

Le jour artificiel , se prend depuis le lever Du Bos a dir , par analogie , » Un Historien ,
jusqu'au coucher du Soleil. Le jour civil , se qui parlera de l'état où la Peintûre se trouve
prendparmi nous , depuis minuit, jusqu'à de ses jours.. On dit, de sontems. Mais on
minuit suivant. — 4*. Jours , au pluriel , dit , de nos jours , pour de notre tems. L'Usa
la vie , l'âge , le temps où l'on vit. » Le fil , ge admet celui-ci , et réprouve l'aâtre. Voy .
>

la trame de nos jours. A la fin de ses jours. plus bâs. = = Vivre au jour la journée , er
» Les chagrins abrègent les jours. » De nos non pas du jour à la journée , comme disent
jours ,de notre temps, etc. =
>
= s . Jour plusieurs, et comme ont dit MM. Crousaz.es
fournit à un grand nombre d'expressions; Leibnitz, » Je vis au jour la journee, et n'ai
presque toutes du style familier. -- Mertre pas le courage de rien décider. Sev. M. de

au jour , faire paraître. Mettre dans un beau Coulanges, dit, au jour le jour: » Je vivrai
jour , ou , dans le plus grand jour , faire pa- au jour le jour. Dans le propre , c'est
raitre avec éclar , éclaircir. Racine dit , dans dépenser chaque jour cequ'on a gagné : dans
le même sens, mettre en jour. » J'y ai inséré le figuré , c'est jouïr du présent, sans se met
"

tout ce qui peut mettre en jour , faire conaî- tre en peine de l'avenir. Sufficit diei malitia
tre les mours et les sentimens de ce Prince . sua . Faire son bon jour , faire ses dévo
Ttt 2
516 J O U JOU
tions. Recevoir la Sainte Comunion. pluriel . Quoiqu'on disé cette nuit , on
UN JOUR , adv. Une fois , autrefois. » Un ne dit pas , ce jour , pour aujourd'hui.M.
> >

jour , il vint me trouver , et ine dit , etc. l'Ab. d'Olivet critiqué a avec raison ce vers de
Dans la suite : » Un jour les peines et Racine.
les soucis cruels , qui environent les Rois , Ce jour, je l'avouerai , je me suis alarmée.
>

vous feront regretter sur le trône la vie pasto Bérénice .


rale. Telém . —De jour à autre , mieux M. Racine le fils emploie toujours la même
>

que d'un jour à l'autre. * » Lecomandement raison , pour justifier son Père , savoir que
rouloit dejourà aùtre entre les deux Consuls. puisque
Rollin. Cet adverbe est mal apliqué en cet
le Poète pouvait dire simplement.
Aujourd'hui cependant je me suis alarmée.
endroit . Car de jour à allere , signifie de tems Il a eu ses raisons de préférer ce jour. Mais il
en tems , ou peu à peu. Et ce n'est pas ce que faut les dire ces raisons. Autrement ce n'est
pas répondre. M. d'Olivet ne blåme point
veut dire l'Auteur : il devait dire alternative.
ment . Un jour et l'autre non , exprimerait la même expression dans ces vers d'Andro
encore mieux la chôse; mais l'expression n'est maque.
pas noble. Un jour ou l'autre : tôt ou Cette nuit je vous sers , cette nuit je l'ataque ;
tard. » J'ai espéré qu'un jour ou l'autre , on Mais cependant ce jour il épouse Andromaque.
y rendroit justice. Necker. Cette façon de C'est qu'il y a une relation si. marquée entre
parler est douteuse.
douteûse. = Jusqu'à nos jours , cette nuit et ce jour , que l'un amène natu.
jusqu'aujourd'hui , jusqu'à notre tems. C'estrellement l'autre. = Du jour que , de ce jour :
une expression consacrée par l'usage, qu’on depuis le jour que ; depuis ce jour.
ne doit point changer. * Le P. de Neuville Du jour que je le vis jusqu'à ce triste jour.
dit , en imitation , jusqu'à ses jours. » Cal Bérén .
vin avoûe , que dans toute l'étendue des siè- A jour , adv. Qui a des ouvertûres , » Tra
cles , depuis la naissance du christianisme vaillé à jour. » Percé à jour , de part en part.
jusqu'à ses jours , il ne voit rien pour lui ; Homme du jour : Homme à la mode. » La
que tout ce qu'il voit est contre lui. Serm . frisûre finit à la gloire des Artistes : ce fu
pour le Jour des Moris. = M. de saint rent les homines dữ jour. Coyer. Ile frivole.
Ange a dit , jusqu'aux jours des Césars. = Bon jour , bone æuyre , expression pro
Erdès les premiers tems conduisez d'âge en âge , verbiale.» Nous couchons à six lieues d'ici,
Jusqu'aux jours des Césars le cours de mon ou- et le lundi 15 , bon jour , bone euvre , nous
vrage . arrivons à Rennes. Sév. On dit le point
Ces deux exemples ne sont pas à imiter . = du jour , ou la pointe du jour. Mâle ou fe.
Jour par jour', chaque jour. » Le Roi était melle , die Voiture : vous en userez comme il
instruit jour par jour de tout ce qui se faisoit vous plaira , et selon l'humeur
où vous serez.
dans l'Assemblée. Moreau. - Jour pour jour. L'Acad. les met tous deux. » Nous partimes
».Il est mort un an après sa femme, jour à la petite pointe du jour. * La Fon :aine
pour jour.' Acad. c. à. d. le même jour du fait lever le jour : il l'aurait fait coucher , s'il
mois un an après . Jour à jour : » Quand en eût été besoin .
je regarde en gros la longue absence où il nie L'épouse indiscrète et peu fine
paroit que noussommes condamnées, j'avoue Sort du lit, quand lejour fur à peine levé.
que j'en frémis : mais en détail , et jour à C'est le soleil , qui se lève et se couche : on ne
dit point
jour , il faudra la supporter pour le bien de le JOUR du jour .
NÉE , est 1 °. L'espace de tems , qui
nos affaires. Sey. = Doit - on dire dans nos >

jours , ou , de nos jours ? La Bruyère a em- s'écoule depuis l'heure où l'on se lève jusqu'à
er

ployé le 19 : » Térence, qu’on a dans nos celle , où l'on se couche. » Belle journée. 11
jours' si heureusement imité. - De nos a bien employé sa journéee.. =
sa journé 2 . Travail
jours est plus de l'usage actuel. On dit , de d'un ouvrier pendant un jour. » Homme de
notre tems , et non pas , dans notre tems ; journée . » Louer à journée , ou , à la jour
mais on dit dans ce siècle , et non pas , de ce née. » Gâgner , perdre sa journée. = 3.° Sa
'siècle. On dit , quelque jour au sing. et laire qu'on done au journalier. » Il lui doit
non pas quelquesjours au plur. » J'apréhende quinze journées. = 4. Chemin qu'on fait
fort que cet exemple ne se renouvelle quele dans une journée . » Il y a une journée de
ques jours. Ann . Litt. J'ôse désaprouver ce chemin de ce lieu à celui-là.»
- La journée est
JOU JOU
a nde 517
bai gr = 5 °. Jour de bataille , ou la .
. = nº. 2º. = Journalier , adj . Qui se fait cha
baráille même. » La Journée de Bouvines , de que jour. » Travail journalier; ocupation
Fornoues, deRocroi, etc. Remarquez qu'en journalière. En parlant des persones ,
ce sens, il se dit du lieu où s'est donée la ba- Inégal , sujer à changer . » Son esprit est jours .
taille , er von du Général. Scuderi avait criti- nalier ; son humeur estjournalière. » Beauté
>

qué ce vers de Corneille. journalières


journalière. » Les armes sont ;
Er ses nobles journées , Tantôt on bat , tantôt on est baru . On le dic
Porter de la les mers ses hautes destinées. même des animaux. » Ces chiens sont journa
L'Acad. trouva que l'Observateur avait bien liers .: ils ne chassent pas toujours de la même
repris; car , dir-elle , on ne dit point les force. = S. m . Homme travaillant à la
journées d'un homme pour exprimerles com- journée. » Un journalier. » Payer les Jours
bats qu'il a faits ; mais on dit bien , la journée naliers.
d'un iel lieu , pour dire , la bataille , qui s'y Journée , Journellement. Voy. JOUR , au
est donnée . Sent . sur le Cid . Ainsi l'on comencement et à la fin .
pourra dire , la mémorable Journée de Fon- JOÛTE , s. f. JOUTER , V. n. JOUTEUR ,
>
er

tenoi; mais on ne peut dire , la glorieuses, m .[ l'ou est long au 11. D'Oliv.. L'Acad.
1.
e er
journée du Comte de Saxe. = 6 °. En style n'y met point d'accent : 2° e muet au 1'', é
0

familier , journée , signifie travail, éfort. » fer. au 2d : te , té , teur. ] Joûte , combár à >

Nous avons été une demi-heure à vouloir cheval d'homme à homme avec des lances.
ouvrir ce petit Hacon : nous avons tant fait » S'exercer à la jollte. » Le temps des joûtes
par nos journées, que le bouchon a tourné . et tournois est passé depuis longtems .
Sey. Il ne se dit , en ce sens , que de cette ma Jourer , combatre avec des lances l'un contre
nière. Il se prend souvent en mauvaise pare l'aître. = Jouteur, celui qui joûte. - Ils se
pour conſuite, procéde's. » Il a tant fuit par disent au figuré ( st. famil. ) des disputes et
ses journées , qu'il s'est fait chasser de la combats au jeu , dans les Sciences et Belles
Cour. = Comme on dit , prendre jour pour Lettres , etc.» Je n'ai garde de jouter contre
une afaire , Corneille a cru pouvoir dire , lui: c'est un rude jouteur.
>

prendre journée. JOUVENCE , s . f. JOUVENCEAU , CEL


Mais hier, quand elle sutqu'on avoit pris journée , LE -vance , so , cèle : 2“ lon..
Jou-vance
LE ,> s. m. et f.f. [ Jou >

Et qu'enfin la bataille alloit être donnée. 3 dout. au sing. du 1 " , Ion . au plur.. Jou
Horace . venceaux ; è moy. au 3.] Vieux mot encore
L'analogie trompe souvent . On ne dit point en usage dans le style badin , dans des Fables.
prendre journée . = -
Vivre jour Jeunesse. Jeune homme. Jeune fille. » La
Vivre au jour la jour.
née; Voy. Jour , nº. 5°. vers le milieu. Fontaine de Jouvence , qu'on feignait avoir
JOURNELLEMENT , adv. Tous les jours. la vertu de rajeunir. Il n'est resté que dans
» ]ltravaille à cela , il s'y emploie , jour- cette façon de parler . = » Joli jouvenceau.
nellement.
A cet aspect , le sage père
JOURNAL , adj. et s. m . JOURNALIER , Voulant à son cher Jouvenceau
IÈRE, adj.et subst. JOURNALISTE , s . m .
. Donner un avis salutaire.
[ 3* é fer. au 2d , è moy. et long au 3* ; lié L'Ab . Reyre.
liè-re. ] Journal, adj. ne se dit qu'avec livre Jouvencelle au teint délicat.
et papiers : » Livre journal , papiers jour Scar.
naux ; livre et papiers , qui contienent la re- Jouvenceau , dans ce style est plus usité que
cette, la dépense', la vente , l'achat , qui se Jouvencelle. - L'Acad.ne met pointcelui-ci.
fone chaque jour. Journal , subst. 1°. Re- Plus anciènement on disait jouvencel , et
lation , jour par jour de ce qui se passe. » on le dit encôre dans le style marotique.
Journal du Parlement. Journaldu Siège de ... Qu'il fasse mieux ce jeune jouvencel ,
= 2° . Par extension on a doné le nom de A qui le ciel donne tant de martel.
Journal, à des Écrits périodiques , qui s'im Rondeau de Corneille .
priment tous les mois , routes les seinaines, Jeune Jouvencel parait un pleonasme. L'Acad.
>

tous les jours. Journal des Savans , de Leipsic; dit pourtant aussi jeune jouvenceau , et il faut
de litteratúre. Journal général de France , croire que c'est l'usage .
Journal de Paris. Jour 207Politique de , etc. > * JOUXTE, adv. Vieux mot. Latinisine :
= Journaliste , celui qui fait un journal. : juxtà . - Conformément. Les Imprimeurs
518 J U B. JUD
re
mettaient autrefois à la î" page : » Jouxte la JUC , s . m . JUCHER , v . n . JUCHOIR
>

2 é fer. au 2d. Í
copie. = Proche. » Jouxte le chemin , le s. m. [ juk, juché', choar : 2°
-

Palais , etc. Jucher , c'est en parlant des poules , des fai


JOYAU , s. m. [ Joa - io : 2€ dour, au sing. sans , etc. se mettre sur une perche , ou sur
lon. au plur. joyaux. ] Ornement précieux une branche pour dormir . » Lespoules ju
dont se parent les femmes , comme bracelets , chent dans le poulailler ; les faisans sur les
pendans d'oreilles , etc. - Suivant l'Acad. arbres . == Tuc et juchoir , est l'endroit où
on ne le dit guère plus qu'en style de Notaire. juchent les poules. Trév, et le Rich . Port.
» Par le contrat de mariage , elle doit rem- mettent les deux. L'Acad. ne met que le 2d.
porrer bagues ei joyaux . Jucher se dit au figuré , en st . famil.
JOYEUX , EUSE , adj. JOYEÛSEMENT , avec le pron. pers. se jucher., ou au passif ,
adv. JovÉÛSETÉS , s. f. pl . [ Joa-iet , ieüs être juche'.
ze , ieu-zeman , iell -zeté : 2 lon. 3. e muet JUDAÏQUE , adj . JUDAÏSER , V. n. Ju
>

4é fer. au dern .] Joyeux , qui a de la joie. DAÏSME , s. m . [ Juda-ike , ise , isme:dern .


» Il est bien joyeux : tenez -vous joyeux . é fer. au 2d , e muet au r'' et au ; .] Judai
Humeur joyelise. Mener une vie joyeûse. Et que , qui concerne les juifs. » Loi judaique ;
familièrement: mener joyeûse vie , sans arti- les antiquités judaïques. Judaïser , sui
cle, = Qui done de la joie. -» Nouvelle jo
jo-. vre quelques points de la Loi des Juifs. »
= Joyeû- C'est judaïser que d'observer le jour du Sab
yetise. Il est moins usité en ce sens. « -
sement ; avec joie. » Faites-le joyeusement. bath. “= Judaïsme ; la Religion des Juifs.
Passer la journée joyeûsement.= Joyeusetés. » Faire profession du Judaïsme.
Mors pour rire. » Il dit force joyeûsetés. » Ces JUDAS , s. m. [ On ne prononce pas l's. ]
joyeû sertés sont de mauvais goût. - L'Acad. Cenom propre du disciple perfide , qui trahir
dit qu'il est vieux. On l’emploie encore dans J. C. est devenu un nom comun pour
le st. famil, badin . signifier un traître , mais seulement dans le
JUBÉ ,s. m. Lieu élevé dans uneÉglise en
> discours familier, » C'est an Judas , » Traître
forme de galerie. » En plusieurs Eglises le comme Judas. Baiser de Judas , cares.
Diacre va chanter l'Évangile dans le jubé. ses perfides. = Poil de Judas , poil
= On dit , proverbialement, fuire venir rouge .
à jubé ; obliger à se soumettre. » Je le ferai JUDICATURE , s. f. JUDICIAIRE >, adj.
bien venir à jubé. » Il est venu à juvé. JuDICIAIREMENT, adv. ( Judikatúré, ci
e
JUBILATION , s . f. JUBILÉ . S.m. * Ju. ère , èreman : 4 € lon . se muer . ] Judicatú
BILER , v. n . [ Jubila -cion , lé, lé : 3e é fer . re ; État ,. Profession du Juge. » Charge,
aux 2 dern. ] Jubilation; réjouissance , bone office de judicatûre, » Șe mettre dans la judi
chère. Il ne se dit qu'en plaisantant. » Il y catúre.—
= Judiciaire; qui se faic en Jusci
avait grande jubilation dans cette maison. ce. » Acte , bail , fermier judiciaire.
» Ils étaient en jubilation .» Visage de jubila- Astrologie judiciaire ; art chimérique
S.
de
rion . Acad. » Enfans , maison de jubilation. juger de l'avenir par les astres. SS. f. La
Trév.et»sonJe suis fort aise qu'il ait conservé sa faculté de juger. » Il a une bonne judiciaire.
gaité visage de jubilation. Sév. = * Dans les Addit . au Richelet , on met ,
* Jubiler , triompher , chanter victoire. » ence sens facultéjudicative : on ne çitepoint
Après cette grande démonstration , M. de ... d'Auteur. = = Judiciairement , en forme
jubile , se pavane. Journ . deMons. -- Ja- judiciaire. » Bail fait judiciairement.
biler un ancien laquais , lui doner la moitié JUDICIEUX , FUSE , adj . JUDICIEUSE
Judiciel ,, ciell -ze , cieu -ze
de ses gages et l'exempter du service . Trév. MENT , adv. [ judicieu
Rish. Port. l'Acad. ne le met ni dans l'un , man : zº lon. 4° e muer. Dans le discours sou
ni dans l'aûrre sens. Dans le "r ', il parait tenu et surtout en vers , ci-ell ', etc. ) Judi
que c'est un mot de collège. Dans le 2d , c'est cieux ; qui a le jugementbon. » Homme jų
une manière de parler usitée à Rome , et qui dicieux. = Qui est fait avec jugement.
a été adoptée en France. Discours peu judicieux . » Certe action n'est
JUBILE , Indulgence plénière , solemnelle pas fore judicieuse . = = Judicieủsement. »
et générale , acordée par le Pape tous les- 25 Agir., parler, écrire judicieusement.
>
ans, et dans des ocasions extraordinaires, is Scuderi , dans ses Observations sur le Cid ,
Le Pape a acordé un Jubile. Gâgner le jabilé. ..emploie judicieux substantivement . » Cette
J U G JU G sig
1 extravagance donne de l'horreur à tous les ju chôse arriverait. » Le Médecin juge mal de
dicieux .. — Ce substantif n'est point en ce malade. = 6°. Erre d'opinion , de senti
usage. ment que , etc. » Que jugez -vous qae je doive
JUGE , s. m. JUGEMENT , s. m. JUGER , faire ? Il régit l'indicatifdans le sens afirmatif
>
er
V. act . et n . [ 2° e muet au i er au 2d ; é et le subjonctif dans le sens négatif ou inter
fer.au dern. ge, geman , gé. ] Juge , est ce- rngatif. » Je juge que vous devez le faire.. »
>

lui , qui a le droit et l'autorité de juger , ou , Je ne juge pas que vous deviez le faire. » Ju
qui sel'arroge. » Dieu est le souverain Juge. giez vous que je dusse le faire ? = 7º. Se
» Les Rois sont les juges naturels de leurs ħgurer , comprendre. » Jugez quelle fut ma
sujets. » Juge royal, juge de village , etc. joie . » Vļus pouvez bien juger si je fus bien
- » Vous n'êtes pas bon juge de ces matières- aise de le voir.
là ; en cela , etc. » Je vous en fais juge . Et Rem . Dans le sens de croire , il régit quel
fig . » Les sens sont juges de cela. quefois l'infinitif , lorsque le verbe régi se
JUGEMENT,est 1. Décision prononcée en raporte au sujet de la phrase , au nomiiiatif
justice. » Rendre un jugement. » Apeler d'un du verbe régissant. » Le Roi de Portugal
jugement.. = = 22'. Avis , opinion. »» Je me
me jugea devoir réduire sous son obéissance cette
rends ; je m'en raporte ; je m'en tiens à youre Province. Voy. D’ANSON. Si le verbe régi ne
jugement. 38. Aprobation ou condam- s'y raportait pas, on devrait se servir de la
nation , en fait de morale. » Jugement favo- conj. que. » Le Conseil jugea que le Roi deo
rable , charitable , ou téméraire , mauvais , vait , etc. = Juger ,décider : ( syn . ) On dé
sinistre. — 4. Faculté de l'âme , qui juge cide une contestation et une question : on
des chôses. » Avoir du jugement. Manquer juge une persone et un ouvrage. Les particu
de jugement. · Homme de bon , de grand liers et les arbitres décident: les Corps et les
jugement. Il a de l'esprit, mais iln'a pas Magistrats jugent . On décide quelqu'un à
de jugement : il est sans jugement : il a perdu prendre un parti : on juge qu'il 'en prendra
le jugement. » Il n'y a pas de jugemeni dans un. Encycl. - -

Juger , décider régit quel


cet ouvrage ; il n'est pas fait avec jugement. Par
Voy. DISCERNEMENT. quefoisde et par dans la même phrase.
cet échantillon jugez de la pièce . Que
JUGER , 1 ° . Rendre la Justice. » Dieu vien- je suis malheureux d'avoir jugé de votre cæur
dra juger les vivans et les morts. Juger un par le mien. Madame Dacier Trad . de Té
procés. » Quand jugera - t'on cette affaire ? rence . Mr. Marmontel substitue le datif à
--V. n. Juger en dernier ressort ; définitive la prép.par. »-Est-ce à l'air ( par l'air ) qu'on
.

lui
ment
cause .
, précipitamment; en conaissance de doit jager des hommes. M. l'Ab. Massieu
L'actif a quelquefois le sens du avait doné le même régime. » Je jugeai de
passif. » L'afaire est prête à juger , en état leur mérite ( des Philosoples ) à la gravité
de juger; d'être jugée : mais il ne se dit de la de leur extérieur , à la pâleur' de leur visage
sorte qu'à l'infinitif. Il régit quelquefois et à la longueur de leur barbe . Traduct . de
le jugeracommae
les persones : »2.OnDécider
demain .
sera jugé» Lucien . Je crois que l'usage veut par au lieu
, ou , il arbitre.
. d'à. M. Marin pense au contraire que l'usage
Jugez -nous. » Il nous jugera. » Jugez ce coup admet l'un et l'aûre. Madamede B ...
là , disent des joueurs à quelqu'un , qui les met sur au lieu de par. » Si nous pouvons en
regarde jouer. On dir , eu ce sens, au propre,
>
juger sur ( par ) la plậpart des Lois , qui pas
>

et au fig. famil . juger des coups. = 3°: Ju- sèrent sous son règne. M.
H.d'Angl. Juger ,
ger de , décider du défaut ou de la perfection imaginer , se figurer , régit de. » Jugez de ce
de quelque chose. » Il juge fort mal de ces que je dus sentir à cetre triste nouvelle. * Un
sortes de choses ' : il en juge commeun aveugle des Auteurs des Let. É dif.lui fait régir l'acus
des couleurs. - Er en matière de meurs : satif. » Il est aisé de jager ce que nous eûmcs
in
juger mal de son procha ; en juger légère- å essuyer d'insultes , etc. Peut-être l'Iinpri
ment , témérairement ; ou , favorablemene , ineur a-t'il oublié le de. Corneille et Molière
équitablement . » On ne doit point juger d'au- ont fait la même faute , mais on ne peut pas
trui par soi-même , ni en bien , ni en mal. = aporter la même excủse , du moins
pour le
4°. Faire usage de son jugement. » Les pré- dernier.
ventions nous empêchent de juger sainement. Et vous pouvez juger les soins qu'elle en a pris.
= Conjecturer ». Je jugeai bien que celle · Corn .
520 JUI JUR
Et vous pouvez juger ce que je devois faire. l'habillement des femmes , qui descena de la
Mol.
ceinture jusqu'aux pieds. Le 2d est le diminu
Il falait , juger des soins , juger de ce que, ecc. tif du 1 " . Le jupon est la jupe du dessons.
* On disait autrefois faire jugement de , » Voilà encôre des vers de Mademoiselle Ber
pour , juger de; et l'Acad. l'a encôre dit dans nard. Malgré toute cette Poésie , la paûvre
ses sentimens sur Le Cid. » C'est se condam- fille n'a pas dejupe ; inais il n'importe : elle
ner soi-même que d'en faire
fiire jugement ( d'en a du rouge et des mouches. Sey . e
juger ) selon ce qu'elles paroissent et non pas JURANDE , s . f. [ 2° lon. 3 ° e muer.]
selon ce qu'elles sont. 1 °. J.a charge de juré d'un métier. » Pendant
Au jugement de , adv..- La conscience , sa juranle.32 °. Le Corps des jurés. » La 3

au jugement d'un Sage Payen, est pour la jurande s'assembla.


vertu le plus beau théâtre du monde. Millor. e
JURAT , s. m. [ On ne prononce point
JUGULAIRE , adj. et s . f.[ Jugulère : 3 le 1 :] C'est à Bordeaux le nom des Consuls
e
è moy. et long ; 4° e muet. ] Qui apartient à on Echevins.
la gorge. » Les glandes jugulaires.• La veine JURATOIRE , adj. fém . [ Jura -toa-re :
e

jugulaire. s. f. » On l'a saigné à la jugü- 3º lon . 4° e muet. ] L'Acad. dit qu'il est de
laire . tout genre , et cependant qu'il n'est en usage
JUIF , s. m. Ce nom d'un peuple bien qu'en cette phrase , caution juratoire , qui est >

conu fournit à quelques expressions prover- un serment que fait quelqu'un en Justice ,
biales. On apèle juif un homme, qui prête à de représenter sa persone , ou de raporter ce
usûre , ou qui vend exorbiramment cher . » dont il est chargé.
C'est un juif. » Ce marcliand est un vrai juif. JURE , ÉE , adj. [ 2" é fer. longa au 2d. ]
- Il est riche comme un juif. - C'est le Juif tris
.

1 °. eQui a fait les seriens requis pour la mai


errant, se dit d'un homme qui va sans cesse , » Chirurgien juré. Juré Crieur . Jurée
de côié et d'aître. Lingère. -Qui est préposé pour faire obser
JUILLET ,s. n . JUIN , s. m. [ Ju -gliè : ver les Statuts dans les Arts et Métiers.» Mai
2 è moy , mouillez les il : juein , monos. tre juré. S. m . » Il est juré. » La visite
.

er
long. ] Le 2d est le sixième mois , et le 1 "' est des jurés. = 2°. Énemi jure'; irréconci
le septième de l'année. » Le mois de juillet . liable.
Au mois de juin. » Le ierer >
le deux de juin , JÛREMENT , s. m. Jurer
JURER , v.
. act. ec
de juiller. n . JUREUR , s. m . [ Júreman , ré , reur : 2° e
.

JUIVERIE , s. f. [ Jui-veri-e : 11 et zº muer au r" , é fer. au 2d : l’u est long devant


lon, 2° et dern . e muer. ] Quartier d'une ville l’e muer , je jûre , il júrera , ecc. ) Jiirement,
habité par les Juifs. » La juiverie de Mers , 1°. Serment. Il est peu usité en ce sens. Voy.
.

d'Avignon , etc. SERMENT . = 2°. Blasphême,imprécation .


JULEP , s. m. [ Le p se prononce toujours. » Il fic d'horribles jûremens.
Voy . P. ] Potion médicinale faite avec des JURER ; 1°. Afirmer par serment. » Jurer O
eaux distillées et autres ingrédiens . Acad. » son Dieu , sa foi que , etc. = = 2' . Confir .

Doner , prendre un julep ; ier , ratifier par serment. » Jurer la paix >

JUMEAU , ELLE , adj . [ Jumo, mèle : 2° l'alliance. Jurer fidélité. , obéissance


> >
sans

dour. au re , è moy, au 2d : eau est long au article. ) 3 °, Promettre forcement sans jurer.
>
plur . jumeaux; pron . jumô, ] Il se dit de deux » Ils se sont juré une amitié éternelle. „ 'll lui »

ou trois enfans nés d'un mêmeacouchement., avoit juréle secret. 4.Faire une forte
» Deux frèresjumeaux. C'estsa sæur jumelle. résolution . » Vous aviez
S. juré
V. n. saDanmort,
s le 1
er

Sust . Un jumeau , une jumelle. » Elle perie , sa ruine. S


esc acouchée de deux jumeaux , etc. Il sens : jurer sur les Saints Évangiles, » Il a
se dit aussi des fruits , quand il s'en troûve juré devant le juge. = = Faire des sermens
deux joints ensemble. » Abricots jumeaux , sans nécessité. » li jûre à tous propôs. » Il
cerises jumelles. On ne le dit alorsque com- jûre comme un charretier. En parlant
me adjectif. des choses , ne pas s'acorder : » Le vert júre
JUMENT, s. f. [ Juman ; 2 lon. ] Cava- avec le bleu. » Des airs évaporés et des che
le ; la femellé du cheval. » Grande , petite , veux gris júrent ensemble.
> En parlantdes
bonne , belle jument. instrumens et surtout de ceux à cordes , rendre
JUPE , s. F. JUPON. S. m. La partie de un son aigre. » Ce violon júre sous l'archer.
Renr
JUR US $ 11
Remi. Dans le régime des persones , le JUS , s. masc. [ Ju ; et devant une voycle
neutre vaut mieux que l'actif, du moins en juz. ] Suc qu'on cire par pression , coction ,
prôse. On dit plutôt jurer par Jupiter , par etc. » Jus de citron , d'orange d'herbes is >

Apollon , que jurer Apollon , Jupiter. de veau , de réglisse. » Tirer , exprimer le


jus. » Cela est plein de jas. = Proverb
Je jure la valeur , tant de fois couronnée. on apèle le vin , jus de la treille ; jus de
>
Breb . la grape ; jus d'Octobre ; jus du bois tortu .
Ils enjurent la Peur , le Dieu Mars et Bellone: Jusques , prép. [ Juske
JUSQUE ,,ou JUSQUES
Boil. Trad . d'Ésch . dans Longin . et non pas juke ; 2° e muer . ] On dit pres
Jurer , sans régime des noms , régit de et que toujours jusque , sans s : Les Poères
l'infinitif : » Il jura de garder le secret. sont en possession de mettre l's , ou de la
* Jurer par tous les Saints est une ex- retrancher > suivant le besoin : jusqu'à lui ,
pression bâsse , et peu digne de l'Histoire. jusques à "lui. En prôse même , on dit
• C'est en vain que Henri pria , caressa , jasques au Ciel ; cette nouvelle n'était pas
Devan
etc. t
menaça , jura par tous les Saints. Velly , venûe jusques à nous :
H. de Fr. unc consone il est inutile d'écrire l's ,
JUBEUR. , qui jûre beaucoup par mau- puisqu'on ne la prononca pas,
1 °. Jusque est une prép: de tems et de
vaise habitude , ou par passion . » C'est un
jureur , un grand jureur du nom de Dieu. lieu , qui inarque. le terine où l'on s'arrête.
» On devrait châtier les jureurs. Depuis la création du monde , jusqu'au
JURIDICTION , s. f. ( Juridik - cion : déluge. Depuis la terre jusques au Ciel,
Trey. et Poitiers , e le Dict. Gram. écri- Ces deux prépositions marquent aussi l'énu
vent Jurisdiction ;í Richelet , l'Acad. ei le mération , ' l'ordre ‫ڈ‬, la gradation : Depuis
Rich. Port. Juridiction , sans s.
. Plusieurs le premier jusqu'au dernier : depuis le scèp
Ecrivains ont adopté cette dernière ortogra- tre jusqu'à la houlette. Jusque marque
phe. ) 1. Pouvoir de celui qui a droit de aussi restriction , réserve , exception , » Ami
juger. Cela est de sa Juridiciion ; sous sa jusqu'aux autels , jusqu'à la bourse,
Juridiction : Usurper la Juridiction. Confie Elle marque, au contraire , excês dans ces
. » Juridiction éclésiastique , phrasesaux: 'Aimer jusqu'à ses énemis ; ,rire
de Juridiction ire
laïque , ordina , etc. = 2°. Ressort , éten- jusqu' t à
larmes ; ils en vinren jusqu' se
due du lieu où s'exerce ce pouvoir . » La quereller. Dans toutes ces phrases et autres
Juridiction de ce Présidial est d'une grande semblables , jusqu'à peut se rendre parmême,;
étendúc, et il en a toute la signification. = 2 . Or
JURIDIQUE , adj. JURIDIQUEMENT dinairement , jusque régit la prép. à devant
adv. { Juridike , keman : 4 e muet. ) .Juridi- les noms et les verbes. On le voit par les
>

que , qui est selon le droit et les termes exemples, précédens. — Il s'unit pourtant
de la Justice. » Procédure , . acte juridique. avec diférentes acres prépositions : jusput
» Cela n'est pas juridique. Juridiquement , ver's le siècle d'Auguste ; jusque dans l'ave
d'une manière juridique. » Procéder juridi- nir ; jusqu'après minuit ; jusque bien avant
gacinant . dans la nuit ; jusqu'au delà de l'Euphrare ;
JURISCONSULTE , s. im . JURISPRU-
> jasque par delà la ligne . avoir des afaires
dence , s. fém. JURISTE , S. masc. [ On
>
e
jusque par dessus la tête.= 3 °. Doit-nig
pron . I's : 39 du 1er et 4 du 2d lori, er dire jusqu'à aujourd'hui. , ou jusqu'aujour
du 2dala le son d'an : prudance. ] Juriscon- d'hui ? L'un et l'autre ont des partisans. Th.
sulle est celui qui fait profession du Droit Corneille veut jusquas à aujourd'hui ; l'A
ex de doner conseil ; Juriste , Auteur qui a cadé'nie jusqu'à aujourd hui Pour moi
écrit sur les matières de Droir . ': - Juris- il me semble que la raison est pour jus.
prudence , la science du Droit. » Entendre, qu'aujourd'hui ; car ce mot est conposé ed
savoir , enseigner la Jurisprudence. » La au jour d'h !li ; au jour où nous sommes. Il
Jurisprudence Romaine , Française , etc. y a donc déjà un article , au : pourquoi
JURON , s. masc. Certaine façon afectée en ajouter un aûtre , à au -jourd'huiį; et
de jurer : commc , foide Gentilhomme , etc. ajouter par-dessus le marché , la rencontre
» C'est son juron : » It à juré son grand désagréable de à au , qu'on peut éviter. On
juron. Il n'est que du discours familier. objecte qu’on dic jusqu'à hier, jusqu'à de.
Tom . il. V v v .
$ 22 JUS JUS
main ; mais il n'y a là qu'un article. Voy. a lemême sens , mais il n'est que du style
>

AUJOURD'HUI , sous la lettre A. Voy. Ici , familier.


> -

nº. s °: == 4.
4º. Jusque a ccla de particulier , Il vous laisse voguer sa barque à l'aventure ,
qu'il exprime l'acusatifpar la prép. à , signe Jusqu'à cant qu'ilarrive enfin près des arceaux.
du datit. » Aimer jusqu'à ses énemis. * Le L'Ab. Reyre.
P. De Neuville retranche mal à propôs à .
» } l ( Jesus ) se livre aux oprobres avec une L'Auteur de la Science des Médailles , ou
indifférence pour sa réputation , qui semble son Iinprimeur , écrit jusqu'à tems que ;
cacher jusque sa modestie. Peut- être faut- c'est un barbarisme d'ortographe. 7
il mettre cette faûre sur le compte de l'Im- Il n'y a pas jųsqu'à , est un gallicisme, un
primeur. == * Crébillon fait de jusqu'à un tour propre de la langue française. Il est
nominatif : suivi d'un relatif , de la particule ne et du
Et jusqu'à la veriu s'y rendra criminelle. subjonctif.. » Il n'y a pas jusqu'aux igno
Quand on emploie ce tour , on doit ajou rans qui ne s'avisent de critiquer , etc. - -

ter tout ou roils avant ou après jusque ; et * » Il n'y eut pas jusqu'aux Déesses qui lui
c'est avec ce pronom , et non pas avec le firent leurs complinens. Anon . Il y a deux
nom régi par jusque que s'acordent le verbe faûres dans cette phrase , l'indicatif et le
. Tout , jusqu'à la vertu , s'y retranchement de la négative. Il falait dire,
er l'adjectif.« 9

rendra criminel. » Tous , jusqu'à Caton , qui ne lui fissent , etc. Cest comme si l'on
y consentirent. = çº: Jusque ne prend disait , les Déesses mêmes lui firent leurs
point la prép. à , quand il doit être suivi complimens. 8º. Jusques à quand vaut
des mots ici, là , ou d'une expression ad- mieux , dans le haut style , que jusqu'à quand.
verbiale , qui commence par la préposition Jusques à quand soufrirez-vous que les
à. Jusqu'ici , jusque-là , jusqu'à présent, Grecs fassent un si horrible carnage :? Mde
jusqu'auprès de Rouen , etc. D'aprês cette Dacier. Iliade. == * 9º. Jusque même est
règle , que fournit l'usage , on doit dire jus- un pleonasme. » L'espric de parti a pénétré
>

qu'aujourd'hui , et non pas jusqu'à aujoure jusque dans les sciences même”, qui semblent
d'hui. Wailly. Voy. nº. 3 °. * On disait au- en être insusceptibles. Obsery. sur la Litt.
trefois jusques à maintenant ; on dit au- en France.
jourd'hui et depuis longtems, jusqu'à présent. JUSSION , s. fém . ( Ju -cion )] Comande
Jusque- là doit avoir un tirct'ou divi- ment du Roi fait aux Compagnies supériell
sion. Il est non - seulement ady . de lieu res , de faire ce qu'elles avaient refusé
mais de tems ; et , dans ce dernier sens , comme d'enregistrer quelque Édit etc. »
il signifie jusqu'alors. = 6º.° Jusqu'à ce Le Roi envoja au Parlement , des Lettres
.

que régit le subjonctif. Quelques Auteurs y de Jussion .


ont joint la négative : » Le chameau reste JUSTAUCORPS , s. m. Justocôr: 2
constamment couché jusqu'à ce qu'on re dout. 3 ° lon. Il y en a qui écrivent justar
l'ait allégé. Bufon. » Jusqu'à ce que le corps , avec une apostrophe ; d'autres justea
Juge ne se crût en droit d'employer l'au- Qu - corps , avec deux tirers. On a écrit au
torité , etc. Hist. d'Angl. »» Il ne veut pas
> trefois just'àcorps. ] Habit d'homme , qui
même que Pasquin quitte l'Imprimerie , jus descend jusqu'aux genoux , et qui serre le
qu'à ce qu'il n'ait vu l'ouvrage achevé . corps , d'où lui est venu son nom. » Justat
Journ . de Mons.. Il me semble que , ni l'u corps de drap , de velours ,brodé , galonés
>

sage : ni l'analogie ne demandent cette etc.


négative. Au reste
Au reste , jusqu'à ce que JUSTE , adj. JUSTEMENT , adv. JUS
>

nd
éte l'in flue nce ime
de ce rég du subjon cit Tesse , JUSTICE , s. f. [ 2° e muet aux deux
TESSE
à la conjonct. que , régie par le verbe , qui premiers., à& moyen au 3e : juste , teman ,
est lui.même régi . Ainsi , quoique leque ièce , tice. ). I. Juste est 1. en parlantdes
>

après juges , croire , etc. régissent l'indica- châses : qui est conformeau droit , à la Jus
> >

tif , il a le subjonctif pour régime , quand tice.


tice. u» Arrêt, Sentence , juste. Cela est
il est régi par jusqu'à'ce. Ex. » Ils saûrent juste. » Juste punition , juste récompense ,
et dansent dessus ( la fôsse remplie de sâble ) etc. 2°. En parlant des persones , qui
>

jusqu'à ce qu'ils jugent que la femme soit juge ou qui agit selon l'équité. » Dieu
étoufée. Le Gendre. = Jusqu'à tant que est juste, » Juge juste et intègre.
JUS JUS 5523
Qui observe exactement les devoirs de la ne ferait pas bien en toute ocasion. = 3 °.
Religion. » Homme juste et craignant Dieu. * On dit parler juste , parce qu'on peut
= $. in . » A peine le juste sera sauvé,» Le dire parler avec justesse ; mais , comme on
juste pèche sepe fois le jour. Ce sont phrâ. ne dit pas marcher avec justesse, on ne doit
ses consacrées. = Qui est en état de grâce. pas dire comme Mascaron , que : » Le ma
!
» Ceux qui écoutent la loi de Dieu ne sont gnanime marche jæste au milieu de ces ex
pas pour cela justes devant Dieu. Bouh. = trémités.
II. Qui a la justesse convenable. » Juste me- JUSTESSE , précision exacte. » Justesse
sûre , proportion , poids , grosseur. Voix de la voix , de l'oreille. » Chanter avec jus
juste. Réflexion , observation juste. » Des- tesse. La justesse de l'esprit , d'une pensée,
sein d'un discours juste etbien ordoné. Bouh. d'un raisonement. » Penser , parler Ce
, écrire
moc
Certe montre est juste : elle marque avec beaucoup de justesse.
exactement les heures. Cer habit est trop n'a point de pluriel . »» Un discours aura ses
juste , court ou étroic. » Vousm'avez chaussé proportions , ses justesses, ses ornemens ,
trop juste , etc. ses 'beautés , sans être agréable , parce que
JUSTE , adv. avec justeste . JUSTEMENT , les chôses ne seront pas tournées de certain
avec justice. C'est la diférence de ces deux air qui plait et qui charme. P. Rápin.
adverbes. » Parler , chanter , raisoner juste. On dirait aujourd'hui , sa justesse , sans se
• Tout ne peut pas cadrer si juste dans un mettre en peine de garder toute cette sy
systême fait à plaisir. » Juger agir juste- mócrie de pluriels. =
, - Justesse se dit des
ment. » Il a éić puni justement. Tout pensées et du discours ; et justice des meurs.
juste et justemeni signifient aussi précisément. M. Moreau a employé l'un pour l'autre.
» Voilà tout juste , ou justement l'homme » Ce motif suffic pour faire sentir la
...
qu'il nous faut. Ils ne sont que du style justice ( justesse ) de l'aplication qu'on a
familier. » Ces Philosophes séditiçux , qui, faite de cette loi ( salique ) à l'hérédité du
Ec
d'après leurMaître , ( Volcaire ) prétendent trône, - Et Crébillon Fils : » Pendant ces
C

que desporique et monarchique sont tout doulourcuses réflexions , dont la justice me


juste la même chôsc. Anon. » Je voulois désespérait. Il faut encore là justesse ; et
vous demander des nouvelles de M. D'Op- j'ai peine à croire qu'il ne faille pas mettre
pede, et justement vous m'en dites. Sév. = cette méprise sur le compte des Imprimeurs.
Au juste adv. Justement et précisément. Justice est , 1 ° . Vertu morale , qui fait
» Dites m'en le prix au juste , tout au plus qu'on rend à chacun ce qui lui apartient,
juste , » Savoir , au juste , le nombre de , ect. » Gouverner avec justice . » Se conduire avec
» En vérité , on se console de ne pas sa- raison et justice . » Quelle justice y a-t-il
»

voir au juste si on est aimé pour son rang d'ôter le bien à des enfans pour le doner à
oupoursa persone. Fonten. des étrangers ? = 2°. Bon droit , raison :
Rem 1 °. Juste , équitable (synon.) Ce qui » J'ai la justice de mon côté. » Reconoissez
est juste se fait en vertu d'un droit rigou- la justice de mes prétentions. = 3 °. Il se
reux ; ce qui est équitable , ne se fait qu'en prend pour les Magistrats qui rendent la
vertu d'un droit imparfait et non rigoureux. justice , qui jugent. » Un homme ; les gens
Ce sont les lois positives , qui consti- de justice : sous ce nom , sont compris les
>

tûent le droit rigoureux , et qui par con- Officiers inférieurs. » La Justice en conoî
séque no , décident de ce qui est juste , ou tra. » Il ne faut pas se brouiller avec la
injuste : Ce sont les principes de la loi na- Justice. 4°. Dans le langage de la Religion .
turelle , qui constituent le droit moins ri- piété , vertu chrétiène : » Marcher dans les
État de grâce : »
goureux , d'après l'égalité naturelle , et qui voies de la Justice. ==Persévérer
par conséquent , décident de ce qui est équi- La justice originelle. dans la
table ou inique. »» H est juste de justice. Voy. JUSTE
de payer ses justice. 1 = Justice
Juste , nº. 2°.
dettes : il est équitable de secourir les paủ. Justesse. Voy. JUSTESSE.
vres. = 2. Corneille fait régir à juste Rem . 1 °. justice n'a de pluriel que quand
.

la prép. à et l'infinitif. on parle de certaines Juridictions , comme


Le Ciel juste à punir , juste à récompenser. par exemple , les Justices des Seigneurs ; et
dans cette phrase de l'Ecritûre. » Je jugerai
les justices
Ce régime fait bien en cet endroit ; mais il les même ;; c'est - à- dire , les juge .
justices même
V V V 2
524 JUS jos
mens dos Hommes : ego justitias judicibo. ' gistrars particuliers , qui lui rendoient jus:
Hors dėlà , on dit , en parlant à plusienrs : , sice. Révol . Rom . Il faut, qui lui rendoient
» J'imploré votre justice , et non pas , yos la justice ; car , rèndre justice , c'est sim
jastices. * Mascaron parlant des fonctions plement agir à l'égard de quelqu'un , eret
d'un Chancelier , diť : 1, Pour juger des jus- parler de lui , selon ce qu'il mérite. » L'hó
rices des alltres et redresser ... ce que les nête hoinme rend justice , même à ses éne
plus sages tères de l'État n'ont point vu. ' mis. Rendre la justice , c'est juger , faire la
S'il a voulu faire allusion à la phrase con fonction de Juge. » Les Parlemens sont ins
sacrée que nous venons de citer' , il devait titués pour rendre la justice. = s Faire
du moins dire , juger les justices , et non justice sans régime , punir corporellement :
pas
des justices. Mais il valait mieux dire , » On a fait justice aujourd'hui: on a fouet
juger les jugemens des altres , etc. = té , on a pendu deux hommes. . Acad. =
2. On dit , Faire justice , rendre justice , Faire justice de : punir , se venger. » Il
demander justice : on ne peut avoir justice, y en a quelqu'une que je voudrois tenir ,
sans article . Mais cela ne s'étend pas à tous pour en faire la justice qu'elle mérite . Voit.
les verbes. On peut passer à Voltaire d'avoir Se faire justice à trois sens : se con
dit dans Mérope : damper quand on a tort. Se ven
ve ger
» Il ne faut pas se faire justice à soi-même.
J'ai mal connu les Dieux , j'ai mal connu les hom
>
Se payer de ses propres mains.
mes :
J'en attendais justice : ils la refusent tous. JUSTICIABLE , adj. JUSTICIER , s. m .
JUSTICIER , v. n. [ la et ié sont dè deux
Mais , en prôse , il faut dire : j'en attendais syll. au q ' et au dern . ié n'est que d'une
>
er

de la justice , j'espérais qu'ils fussent justes syll . au 2d : ci- able , cié , ci-é. ] Justicia
à mon égard. M. Moreau dit aussi atiendre ble , qui doit répondre devant certains Ju
justice , promettre justice , et devoir jus- ges. » Il est Justiciable du Châtelet. » Je
tice ; mais cet illustre Écrivain retranche ne suis pas voire Justiciable. » Le Roi n'est
souvent l'article au delà de ce que permet justiciable que de Dieu. Moreau. = Jus
l'usage. 3º. Faire justice ne se dit qu'enricier , subst. 1 °. Qui aime à rendre jus
mauvaise part , ou du moins , que de la tice. » Ce Prince était grand justicier
justice rigoureîse. Boileau dit dans l'Aver- 2°. Qui a droit de justice. Seigneur Justi
cier ,, Haut-
en parlant de ceux cier
tissement de sa IV Épitre , en Justicier
Haut- Justicier Justicier , V. n .
qu'il avait oubliés » » J'espère de leur faire Punir d'une peine corporelle , en vertu d'une
etc. » On en a justicié quatre :
justice dans une autre édition. Il falait dire Sentence , justicié.
de leur rendre justice. St. Marc. Et Boss . » Il a été Il est du st. famil.
-

» , la justice qu'il fait ( qu'il rend ) à la JUSTIFIANT , ANTE , adj . JUSTIFICA


vulgate. Et Mde de Sévigné. » Faites -moi TIF , IVE adjectif , JUSTIFICATION ,
donc un peu de justice , et croyez que je subse. fém. JUSTIFIER , verbe act. [ Justifi,
n'aurais pas fait un si grand tort à la verru an , ante , katif , tive , kacion , justifié. ]
>

de M. de la Garde. Puisqu'elle n'avait pas Justifier , 1 ° . en parlant des persones , dé.


tort , elle devait dire , Rendez moi justice , clarer inocent celui qui était acusé. » Le
et croyez , etc. Faire justice est employé
-

Parlement l'a jusưifié parson Arrêt . » Ila été


plus à propos par Fénélon . » Les gens mé- justifié de ce crime. 'n Je me justifierai.”
diocres veulent égaler les Grands ; car , qui Je vous ai justifié'. =5.22°. En parlant des
est-ce qui se fait justice ? Voyez plus bas, chôses , en prouver la bonté , la vérité. »
‫ر‬nº.5
° * = 4°. Rendre la justice he se dit Ce conseil érait bon : l'évènement l'a jus.
absolument que des Magistrats. On nemer tifié . » Justifier un fait : je vousjustifierai
contraire .--- Au Palais , v . n. justifier
Particle que quand on y ajoute un rélatif. le contraire.
» Il m'a rendu la justice qui m'étoit dûe. du contraire , de l'emploi des sommes, etc.
Hors de là on doic dire , rendre justice. » = 3°. Dans le langage de la religion ,
M. le Comte de · Milly a rendu la justice à doner la justice intérieure: » Dieu l'a justi
mes
rice,
lampes.
Périot >
a rendu
Il fallait,, ou
Lange.au contraire just fié par sa miséricorde. » La grâce qui nous
peut- être justifie, » Nous sommes tous justifies par
>

son Imprimeer , met rendre justice , porr, les mérites de J.C.


la justice : » Le Peuple obéissoit à des Ma. Rem . 1 °. Au futur , justifier n'est que de
JU'S K 525
quatre syll. » fe justifierai , il justifierait, nément que les pierres ne croissent que par
etc. Pron. justift- ré , jastiff- ré. Quelques justa -position. - J. J. Rouss . a francisé ce
>

Poètes l'écrivent sans é : “» Justifîra mes mot , qui est presque tout latin : il écrit
>

feux. Corn . er
2°.
2 Justifier , Défendre , juste position .
( synon. ) Le 1e' supôse le bon droit , ou au
moins le succès ; le 2d supôse seulement le
désir de réussir. » Cicéron défendit Milon ;
>)

mais il ne put parvenir à le justifier, » l'in


nocence a rarement besoin de se défendre : K
le temps la justifie presque toujours. Encycl.
= * . M. Moreau fait régir au réciproque K , s. m . On a longtemps prononce ka :
les adjectifs . » Quiconque étoit soupçoné ... à présent on fait dire aux enfans ke.
devenoit coupable , pour n'avoir pu se jus- Cerre lettre servant plus aux mots étrangers
rifier innocent . On dit , en se servant du qu'à ceux de notre ſangue , s'ese vûe en dan.
neutre , dans fe sens de prouver , montrer . ger d'en être absolument bannie. Son utilité
» Pour n'avoir pu justifier qu'il étoit ino- pourtant est sensible , non seulement pour
cént . » Justifiez , en vous proposant ces les mots étrangers , mais pour un petit nom.
grands modèles, que la piété ne déshonore bre de mots français. Coment' écrire sans
point les Rois . Massill. son secours les mors kyrielle , keratoglosse ,
JUSTIFICATION est , 1 °. l'action par la- képhaléonomance , kisie et aûtres mots, peu
>

quelle on justifie. Il a un sens passif, il se conus du vulgaire , mais employés par les
dit de celui qui est justifié , et non de celui Savans , et naturalisés dans la langue Fran
qui jusrifie. » Je veux travailler à ma jus- çaise. S'il en faut croire l’Ab. Girard le
lifica ion , à la justification de mon ami.
>
É pourrait toujours remplacur le lach dans les
= 2° . L'action et l'éfet de la grâce pour ocasions , où celui - ci n'a pas pronon
rendre les hommes justes. » La justification ciation française , mais celle du c'dur. Je
JUSTIFIER, conais des persones , ajoute-t-il , qui ne,
deshommes
nº 3 ° Justificati f , Voy.
,des pécheurs. en termes
er
de Pa- peuvent soufrir l'ortograph e de chiromancie
lais, se dit dans le i sens. » Fairs justio à moins qu'on ne le prononce comme chia
ficarifs ; pièces justificatives;. = On le mère , et quine désaprouvent pas thiroman
>

dit aussi des pièces qui sont la preuve de cie , dans


la prononciation ferme.n'ont
Le veu
la vérité d'une Histoire. » Nous avons inis ou la prédiction de l'Ab. Girard pas
à la fin les pièces justificatives. = Jus-
Jus été acomplis , et on n'a point encore subs
tifiante ne se dit que de la grâce et de la titué le k au ch grec.
Foi qui justifie. » La Grâce , la Foi justi- M. Duclos remarque aussi que le k est
fiante. la lettre dont nous faisons le moins , et dont
* JUSTIFIABLE , adj . JUSTIFICATEUR , nous devrions faire le plus d'usage , atendu
s. m. Le premier est un mot de nouvelle qu'il n'a jamais d'emploi vicieux. Il ajoute
fabrique. Qui peut être justifié. » Il pensoit qu'il serait à désirer qu'on l'employât pré
qu'une telle violence étoit justifiable, lors-, férablement au q , auquel on joint un u ,
>

qu'elle étoit autorisée par un Prince Sou- presque toujours inutile , et quelquefois né.
verain. Hist. des. Tud. » Je suis justifiable cessaire sans que rien indique le câs de
par des raisons qui militent autant pour moi nécessité . On écrit, par exemple , également
que contre lui. Le 2d est un termede quarante et puadrature , sans qu'il yу ait rien
fondeur, de caractères , et se dit de l'ouvrier qui désigne que dans le premier la première
et desensl'instrument. M. Linguer l'emploie dans syllabe est la simple voyelle a ,,ei
ordinaire de justifier. » Avec nos second , la diphrongue oua.
dans le
le On pour
accusations , nous ne ľaurions jamais perdu ; rait donc écrire karante et quadrature et
avec son éclat justificateur >, nous sommes alors ces deux prononciations seraient dis
sûrs de le couler à fond.
tinguées par l'ortographe. Mais on ne peut
JUSTA - POSITION , s. > fém . Terme de espérer que cette ortographe s'établisse jas
Physique. Manière dont les corps augmentent mais. L'habitude er le respect pour l'étymo.
de volume par l'addition de la matière qui logie s'y oposeront toujours.
s'y ajoute extérieurement. » On croit comu- KYRIELLE , s. f. [ Kiri-èle : 3" è moy .
526 L LA
dern. e muet. ) Il est vieux et hors d'usage comme s'il était écrit belaglie. C'est une
dans le style sérieux : on dit Litanies. - prononciation très- vicieuse que celle qu'on
Kyrielle ne se dit plus que dans le style substitue très- comunément à celle de l'l mouil
badin ou critique. Il signifie dénombrement lée. On prononce fie , oré-ie , pa -ie, Ver
ennuyeux . sa -ie , etc. Ce défaut n'est pas moins comun
Tout horsd'haleine , il couroit après elle , à Paris que dans les Provinces. = llre
Eclui contoit pourtant la longue kyrielle doublée après l'i est ordinairement mouillée.
Des rares qualités dont il étoit orné. Il est pourtant des mots où clle ne se pro
Le Font.
nonce que comme une seule 1 simple,comme
ville , subst. , mille , disville , imbécille , syl
labe , tranquille , etc. Il serait à souhaiter
qu'on n'écrivis qu'une seule 1 à tous ces
mots . Dans ceux où l'l est redoublée ,
L sans être précédée d'un i , on ne la mouille
pas , mais ordinairement on n'en prononce
L , s. fém . Suivant l'anciène prononcia- qu'une ; allumer, collège , etc. Pron. alu
re
tion , le : le è moy. 2° e muet ; et s. m. me , colège. Dans un Discours de M. Godeau,
suivant la nouvelle , le e muet. » Une L.: qui est à la tête du Illº vol. .des @uvres de
un L. C'est la 12 lettre de l’Alpha- Malherbe , on croûve toutes les doubles ll
bet et la ge des consones. C'est aussi une suprimées : on y voit écrits cruele , excés
de celles qu'on apèle liquides , parce que leñte, vile , subst. Cette ortographe n'a pu
leur prononciation a beaucoup de douceur. prendre , malgré les tentatives réitérées que
Placée entre une de ces consones qu'on apèle quelques Auteurs ont fait de tems en reis
muettes et une voyelle , elle rend'la syllabe pour la faire passer. Nous ferons toujours
plus douce , comme dans blesser , cloche , de veux pour que l'usage l'adopte . , soit pour
Aame , plante , etc. = Leson de l'l fran- simplifier l'ortographe , soit pour faciliter
çaise se trouvedans le mot Allemand loben , la prononciation aux étrangers et aux fran
dans l’Anglais labour , dans l'Italien lavare , çais illitérés , et pour certains mors même aux
dans l'Espagnol leer. = A la fin des mots , Gens de lettres. On ne conserverait la dou
souvent elle ne se prononce pas , comme ble l que quand elle est mouillée , abeille ,
dans baril , chenil , nombril , persil, gentil , famille, citrouille, etc.
sourcil > oueil , fusil , soul , ( ou plutôt LA , article. fém . et pron . relat. Quand il
soul ) Toul, cul; qu'on prononce bari , che- est article , l'a s'élide devant une voyelle ,
ni , persi , etc. M. Marin est du sentiment ou une h muette , et est remplacé par une
que dans Toul ( Ville ) il faut prononcer 12 a ostrophe. » L'âine, l'habitude, l'espéran
Dans ces quatre mots , föl , col , mol , ce , l'horreur , cc . Quand il est pro
sol ( monaie ) elle prend le son de l'u : on noin relatif , il doit suivre les pronoms pero
dit : fol, cou , mol , 507; on l’écrit méme sonels auxquels il est joint , et non pas les
ainsi aujourd'hui. D'autrefois l'z finaleprécéder. » * Je vous la do : erai , et non pas ,
se prononce , ou simplement , comme dans je la vous donerai . Exceptez le pron . pers.
fil, ou mouillée , comme dans Avril, qu’on de la 3 persone , lui , leur , qui doit sui
prononce à peu près comme s'il était ecrit vre la . Ainsi ce serait mal parler que de
avrigle. Dites en de même d'orgueil , tra- dire , comme font certains ; je lui la donc
vail , soleil , somn.il. Cette mouillée rai : il faut dire , je la lui donerai. Plusieurs,
est toujours précédée d'un i, lequel est tan- dans ces ocasions', retranchent l: et disent
tôt seul , tantôt précédé d'une voyelle ou je lui donerai ; niais c'est une aúcre faure.
d'une diphrougue. " Il est seul dans péril, il Voy. Le .
est précédé d'une voyelle dans travail, d'une LÀ ,adv. [ On le distingue de la ,art. f.
diphtongue dans bouillir , deuil , etc. - L'l par l'accent grave qui est sur l'à : là. ] 2°Il
>
?". ||
mouillée est surtout à remarquer au milieu sert à désigner que la chose dont on parle ese
du mot , coinme dans bataille , vermeille , éloignée, comme ci désigne qu'elle est proche.
famille , recueille , ( ou mieux recueuille ) » En ce temps -ci , en ce temps- là : en ce
>

bredouille , etc. Les lialiens ont un son sem- lieu -ci , en ce lieu -là. == 2°. Quelquefois
)

bļable ; c'est leur gli : et baraille se pron. il se met après l'adverbe cà. » Toutes les
LA B LAB 527
croupes étaient dispersées çà et là. = 3.11 leurs. Il ajoute qu'on le dit encore dans cer
se joint aussi avec quelques aûtres adverbes. taines phrases : Vivre de son labeur; ouvrage
» Là haut , là bâs , là dessus , là auprès , là d'un grand labeur ; uneterre en labeur ; c. à
>

contre.. == 4º . On la met souvent à la tête d. en bon labourage , bien cultivée. — Се Ce


de la phrase , » Là Télémaque aperçut des mor en est toujours au même point , un peu
visayeges
Vo i es
z icpâl , hideux et conrristés.' Fénel. vieux , peu usité , employé par quelques Au
>

: er remarquez que dans cette teurs , n'érant ni proscrit , ni adopté par l'u
construction , le verbe peut quelquefois pré sage. » Il pensoit que c'étoit un labeur au
céder le nominatif. » Là avoieat droit d'être dessus de mes forces. Mme. Dacier , Odyss.
jugés les Magistrats immédiats. Moreau. = » Un domestique , dont Dieu a béni le labeur.
Là et ici servent encôre dans les parallèles. Ibid. » Le travail de limer et de polir ses
» Ici , les biens ne nous sont donés que goutte propres vers est encore ennuyeux : : . J'er
à goutte : là, les Élus seront inondés d'un apelle à témoins les Poètes , ' à qui la persé
torrent de délices , etc. Pensée du Ciel, vérance dans ce labeur a manque.L'Abé Du
6. Là , comin ; ci , se joint à des noins subs Bos , » Dieu a dit à l'homme . . Transmets
taatits : cet homins-ci , cette femine -là . Il à tes enfans le fruit de con labeur. Moreau.
doit alors en être séparé , et y être cependant Plusieurs condamnent terres en labeur ;
uni par un cire ou division. Il sert à mieux et veulent qu'on dise , en labour. Ils se trom
marquerce qu'on veut dire. = 7°. Quels pent : ces deux locutions ont des sens difé
quefois là n'est employé que par une espèce rens. Une terre en labeur, est une terre culti
de redondance , et pour doner plus de force vée , qui n'est pas en friche. Une pièce de
>

et d'énergie au discours. » C'est là une belle serré en labour , est celle qui est préparée
action . Que dites - vous là ? Qu'avez- vous fait pour recevoir la semence .
là : Sont-ce là nos gens , etc. ? 8 °. Là LABIALE , adj . fém . On apèle de ce nom ,
se met toujours après le verbe , même dans en Gramaire , les lettres qui se prononcent
les tems composés. »» Il s'assit là ; il est venu des lèvres , en latin labia ; conimele b , le p,
là , et non pas , il est là venu . Dans des I'f , l'm .
tours oratoires ou poétiques, il précède élé- LABILE , adj. fém . Il ne se dit que d'une
gamment le verbe. » Là', il s'assit ; là , il se mémoire peu fidèle, et qui manque au besoin .
plaignit , etc. là , je le vis expirer , etc. = » Il a la mémoire fort lábile .
9. Il est des phrâses où là' ne saurait être LABIRINTE Voyez LABYRINTE .
admis , sans une construction dure et sauva- LABORATOIRE , s. m. [ Labora -rod - re :
ge , ni avant , ni après le verbe. Exemple : 3 ° lon. 4° e muet. ] Lieu où l'on travaille. II
» L’Abrégé dont il est là fait mention. Trad. se dit proprement des Chimistes,
d'une Lett. de Newton . Dont là il est fait LABORIEUX , EÛSE , adj . LABORIEÛSE
mencion , ou , dont il est fait mention là , MENT , adv. [ Laborieit, eû - ze , et - zeman ; 4°
>

seraient encore plus mauvais. Il faut dire lon. Se muer. ] Laborieux , qui est degrand
alors : dont il est fait mencion en cet en- travail. Il se dic des persones et des choses. »
droit. » Certe méthode n'a pas besoin d'une Homme laborieux, femme laborieuse. » Vie ,
explication plus ample que celle que j'en entreprise laborieûse. = = Laborieusement
done , et qui est là raporrée. Ibid . Qui est avec beaucoup de peine et de cravail. » it
raportée là, ou , qui là estraporrée , seraient passe sa vie fore laborieûsement .
aussi durs. 10 ° . * Autrefois on disait là Rem . Quoique laborieux se disc des choses,
ou , pour , au lieu que : on le dit encôre en il ne se dit pas de toutes les choses , même de
certaines Provinces . » Je suis content avec toutes celles qui concernent la persone. On
peu ; là où vous n'êtes pas satisfait en pos- dit , des recherches laborieuses ; et l'Acad.
sédant beaucoup : dir , une entreprise laborietise ; mais je ne
LA LA , interj. et adv. Façon
milièrs . » La la '; cout beau !
de parler fa- voudrais pas dire avec le Dict. de Tréy . que:
La la rassu » un Dictionaire est un ouvrage bien labo
rez - vous ! = Adv . Médiocrement.» Avez- rieux ; j'aimerais mieux dire , bien pénible.
vous bien diné ? la la . LABOUR , s . m. LABOURABLE , adj. LA
>

LABEUR , s . m . Travail. La Touche le BOURAGE , s . m. LABOURER , V. act. LA


trouvait très-beau en Poésie et dans le style BOUREUR , s. m . [ La -bour,, rable , rage , ré ,
>
e
relevé : il ne conseillait pas de s'en servir ail- reur ; 3º dout. au 2d , é fer. au 4 : devantle
.
128 L AB LAC :
muer , l'on est lon. Il laboure,laboùrèră , etc.) Aichelet écritlasser , lasset , contre l'usage.
Labour est la façon qu'on done à la terre en Lacet , 1°. Cordon de fil ou de soie , dont les
la labourant. » Terre en labour : voyez Las femmes se servent pour serrer leur corps de
BEUR . » Doner deux ou plusieurs labours à jupe. » Passer , serrer , lâcher un tacet , te '
une terre . » Chevaux de labour. » Payer les lacet. = 2.. Lacs avec lequel on prend les
labours. » Doner tant à un fermier pour ses perdrix , les lièvres , etc. Lacer , serrer
labours . Labourable > propre à être la- un lacet. » Lacer un corps de jupe ; lacer une
bouré. » Terres labourables . = Labourage femme, » Elle se lace elle-mênie.
est 1. l'art de labourer la terre . » Les ins- LACÉRATION s.s F. LACÉRER , V. act.
trumens du labourage. » Il entend bien le ( Lacéra cion , lacéré': 2 des deux ét zº da
labourage. - 2 °. L'ouvrage du laboureur . 2d é fer . ) Lacérer , déchirer. Lacération
.

» Tant pour le labour.ge de ma terre. » Le action de lacérer . Termes de Palais , » Lace.


labo
celuiurag
des terre légères est
des eterres grâssses.
plus aisé querer une promesse. » Le Juge ordona la lace
Labourer , c'est ration de cet écrit : il fut lacéré' ét fülé .par
proprement , remuer la terre avec la charrûe , Sentençe du Jage.
ou la bêche , ou la hoûe , etc. » Labourer la LACET. Voyez LACER .
terre , un champ , des vignes , etc. = Par LÂCHE , adj . LÂCHEMENT , adv. LÀ
. ( 1 " lon. 2° e muet : en , dans
s. ffol.1
extension et fig . on dit que des taupes ant la- CHETÉ , 8.
bouré un jardin ; que le canon alabouré un le 2d , a leson d'an. ; é' fer. au dern. ] Lache ,
champ ; qu'une ancre laboure , quand le fond au propre , en parlant des choses , qui n'est
n'est pas son , et qu'elle netient pasi qu'un pas sendu : corde crop léche. Qui n'est
vaisseau laboure , quand il touche le fonct.= pas serré . » Ceintâre , corps de jupe trop
En style fig. fam . labourer c'est avoir beau- la he. Dont la trame n'est pas bien bacủe et
coup de peine , avoir beaucoup à souffrir. » serrée . » Toile , étofe, drap lache . Avoir le
Il aura bien d'labourer avant que de parve- ventre lá he trop libre. = 2°. Au fig. en parlane
nir à son but. Laboureur, qui fait métier des persones ; mou ,. sans vigueur. » Ouvrier
de labourer la terre, » Bon , paủvre , riche lá heau travail. Style lâche , languissant,
laboureur , qui n'a rien de nerveux . - Poltron, „ Un
LABYRINTHE , ou LABYRINTE , s. m.
. là hº Soldat : une ame bien lâche, » Action
( Labi-rein -le ; 'lon. Richeletécrii labi- lá he, indigne d'unhomme d'honneur, =
rinte. ] . Lieu où il y a beaucoup de décours S. m . C'est un lå he. » Il n'y a que des láches
qui rentrent l'un dansl'aútre, en sorte qu'il quipuissenttenir un telpropôs,etc. >

ese dificile d'en trouver l'issûe , » Le fameux La hement et Lâcheté ne se disent qu'au
labyrinte de Crère. » On a fait dans ce jardin fig. On ne dit poine, cette ceinture tienr like
un beau labyrinthe. Ce mot est beau, au chement ; la l'acheté d'une corde : mais on
fig. » La vivacité , le caprice , l'envie de dit , travailler lâchement : s'entuir lâchement.
plaire et de s'amuser l'ont engagée dans le » La trahison est une lâcheté , une action la .
labyrinthe d'une société bruyante et frivole, che. » Il s'est déshonoré par sa lacheté:
Marma » Il est plongé dans un labyrinthe La he , Poltron ( synon. ) Le lache recule:
d'afaires, de négociations.'= Labyrinthe, Dé- le poltron nôse. Le 1er ne se défend pas : il
dale ( synon . ) Suivant M. l'Abé Roubaud , le manque de valeur. Le second n'ataque point:
že n'est que du style noble ; le r' ' est de tous il peche par le courage, » Il ne faut pas
les styles. On dira égaleinent le labyrinthe et compter sur la résistance d'un lâche , ni sur
le dedate des lois : on dira plutôt le labyrin- le secours d'un poltron. Gir. Synon .
re
the que le dé.lale de la chicane, » Le palais de LÂCHER , v. act. [ 1'e lon. 2° é fer.] 1.si
· la Justice est
sentquelqu un vaste
efois dédale , etlabyrinthes
de tortueux ses avenûes, Faire . qu'une
serrée "
chose
» La her corde ,plus
une nesoit
si tendûe ,
un corps de
etc. etc, une ceinture. » Lasher la main , ' la bride à
LAC , s . m . [ Lak. ] Grand zmâs d'eaux un cheval. - Fig. » Lâcher la bride aux pas
.

dorinar.tes. » Le lac de Genève , de Cons- sions. - Fam . Lácher la main , la bride , la


- tance . gourmerte à quelqu'un , lui doner plus de
I.ACER , V. act. LACET , s. m . [ Lacé , liberté que de coutume .. = V. 11. » La corde
lacé : 2" é fer. au er è moy. au 2d ; devant a lâché » Son pistolet , son fusil vint à td.
le muet , l'a est dong ; elle láce, lâvera, etc. ] cher.,.à se debander.- V. réc. » Les cordes
se

į
LA.C LAI 529
se sont lâchées. » Leressort s'est lâché. Voyez la ladreriede cet homme. Ladre
2°. Laisser aler. » Ils l'avoient pris , mais ils est aussi subst. et il a au fém . ladresse . » C'est
l'ont lâché. » Láher prise : '» Lâcher sa un ladre , une tadresse, » Notre maître est un
proie. - Lâcher les chiens , les laisser courir ladre vere. D'Aubigné. Expression prover
après la bête. — Lâcher des sergens après biale., = Bayle a dir ladre d'esprit, pour
quelqu'un , etc. - La her une parole, un hébété. Cette métaphore est ridicule .
mot, dire inconsidérément ce qui peut nuire . LAGUNE , s. f. Petit lac ; Alaque d'eau
Lâcher le mot , la parole : dire le der. marécageûse. » Les lagunes de Venise sont des
nier prix , ou doner enfin son consentement. canauxtormés par la mer..
>

Voyez Pied . * Lâcher , doner un coup , LAID , Laide , adj . LAIDERON , s. f. >

est populaire. » Il lui la h.i un souflet.. LAIDEUR , s. f. [ Lé , lède , lèdron , lè - deur.


re
LACHETÉ. Voyez Lâche . " è moy. ] Laid se dit de ce qui a quelque
LACONIQUE , adj. LACONIQUEMENT , défaut remarquable dans les proportions, ou
adv. LACONISME , s. m . [ Lakonike nike- les couleurs requises pour la beauté.. » Il est
man , nis me : 4° e muer. ] Ils se disentd'une fort laid .» Elle est horriblement laide. » Elle
façon de parler concise , à la manière des La- est laide à faire peur. On le dit des ani
cédémoniens. » Style Auteur laconique. „ Par- maux , et même des choses inanimées. » Un
ler, répondre laconiquement. » Les Lacédé- chien bien laid , une laide bête , un laid
roniens ne répondirent que ce monosyllabe , animal. » Étofe , tapisserie bien laide. =
si , à une longue lettre pleinede menaces , En morale , déshonére , contraire à la bien
de Philipe Roi de Macédoine . C'est un laco- séance. » C'est une laide chose que . de men
nisme mémorable. tir. » Il est bien laid à une femme de boire ,
· LACS , s. m. [ Lås : on ne prononce pres- de jurer . ( style fam . )
que point le c Acad. On écrivait aîtrefois LAIDERON : jeune fille ou jeune femme,
lacs ou lacqs. L'Acad. mettait les deux : dans qui est laide. L'Acad. ajoute , mais , qui n'est
er

la dern. edit. elle n'a mis que le " . ] Cordon pas sans agrément.» C'est une laideron ; une
délié, » On l'étrangla avec un lacs de soie. = laideron , qui ne déplait pas. Elle dic
Neud coulant propre pour prendre du gi- même , une jolie laideron.
bier. Fig. Pièges. » Il est tombé dans les LAIDEUR , qualité de ce qui est laid. »
lacs." On lui a tendu des lacs . » Elle le tient Horrible laideur. » La laideur de cette femme
dans ses lacs. » Lacs d'amour , cordons pas. est peu comune. On ne le dit , au pro
sés l'un dans l'aûtre d'une certaine manière . pre , que des persones. On ne dic point la
LACTÉE , adj. fém . Il ne se dit qu'avec. »Zaideur
voie et veines. La Voie Lactée est une blan-
d'un animal, d'une étofe. =
La laideur du vice : la laideur
Fig.
d'une
cheur qui parait dans le ciel , formée par un action, » La méchanceté des Hommes se pré
assemblage prodigieux de petites étoiles. sentait à son esprit. avec toute sa laideur.
Veines láctées , qui contienent le chyle. Volt. Voy. DIFFORMITÉ .
LACUNE , s. F. * LACUNÉ , ÉE , adj. [ 2°
er
On dit', proverbialement, laid comme le
e muetau 15 ,é fer.au 2d . ] L'usage de la péché ,comme le diable, comme un démon.
cune est borné à ce qui manque à des livres , » On me mande que cette H... est à la cour ,
donton a égaré ou soustrait une partie , ce laide com :ne un demon. Sev.
qui forme un vide , une interruption . » Il y LÁINAGE s. m . LAINE , s. f. LAINEUX ,
>

a des lacunes , de grandes lacunes dans ce EOSE , adj. LAINIER , s. m . [ Lènage.; lène ;
re
livre, * Lacuné , neologisme , dont on ne ne, nell, neû
neli, zes nic j'e è moy: 2 ° ¢ muet au
neů ze e

peut guère bien augurer. » Ne seroit -il pas 2 derniers,lon. au 3* et au 4 ;é fer. au


mou
dern. ]
intéressant qu'aprèssix ou sepe éditions lacu- Laine , est ce qui coûvre la peau des tons ,
nees de ces Mémoires (du Cardinal de Rers ) brebis, agneaux , etc. = Lainage ; mar
la nouvelle fut entière. Anon. chandise de laine . = Laineux , qui a beau
LADRE , adj. et subst. LADRERIE ,s . f . coup de laině . » Il y a des pays où les mou
e

[2"brève
propre , lépreux lépre,3
, 2 é ,muet .
lon.au2d.']Au tons sont plus laineux quedans d'aútres.»
Au fig . 1°. La. Un drap bien laineux , une étofa bien lais
.
dre ,insensible.»
>
Il est la dre ; il ne sent rien.
Excessivement ayâre. » Il est bien ladre : neûOn se,dit Linier, Marchand de laines.
, en st. prov.: d'un homme qui souf
c'est uneactio
Tome IIn.
bien ladre: quelleladrerie ! fre tout, qu'il »,se laisse m ing'rla laine sur
Xxx
130 LÀN LAI
ledos; et de celuietc.
ne se laisse
qui sait se défendre , qu'il empire dema raison sur la sienne ne laissoie.
pas ; pas que d'être fateur à mon âge. » H ne lais
LAÏQUE , s. m . [ La -i- ke : dern . e muet. ) , soit pas que de défendre le parti des bonnes
Qui n'est ni éclésiastique ni religieux .
> mæurs avec une noble franchise. Er M.
Officier, patron laïque. » Patronage laique. Sabatier
laissé
de Castres. » Ce Drame n'a des pas
S. m . » Un laïque : les laïques. que d'avoir du succès. - Et l'Ab.
LAISSE , s . f. Quelques-uns
fo écrivent Fontaines : » Un opéra bien écrit...ne laisse
lesse. Pron .' lèce , it 2 e muer. ] pas que d'échouer. Plus bâs il dir , ne laisser
I ' è moy. 2°
.

Corde , dont on se sert pour mener des lé- pas de plaire sans que : il n'avait donc point
vriers atachés. » Mener , tenir , en laisse. de règle là -dessus. M. Desgrouais met ce que
-

Fig. On le dit des hommes : » Il le mène en au nombre des gasconismes ; mais il n'est pas
laisse : il lui fait faire tout ce qu'il veut. particulier aux Provinces méridionales. On le
LAISSER , v. act. [ Lèce: i" è moy. 2' é voir bien par les exemples cités d'Auteurs
fer. ] 1 °. Quiter. » Il alaissé son équipage ec nésdans des Provinces diferentes. Mais quoi
ses gens en un tel endroit . = 2°. Ne pas qu'il y en ait parmi eux dont l'autorité est
emporter . » Laissez ici votre montre , de peur imposante , je crois avec Th . Corneille qu'il
qu'on ne vous la vole. = 3 ". Mettre en vaut beaucoup mieux retrancher le que . C'est
dépôr. » Il a laissé ses papiers , son argent l'usage le plus comun et le plus autorisé.
entre les mains d'un tel. = 4°. Céder : » Je
.
Se laisser , régie l'infinitif sans prépo
lui en laisse tour l'honncur. sº. Léguer. sition. » Se laisser conduire , entraîner, etc.
» Je laisse à un tel Hôpital mille écus. – Se laisser aller , régit de plus à devant les
-

6. Passer sous silence. » Je laisse une infinité noms et les verbes. » Il s'est laissé aller à des
d'autres preuves. 7º. Laisser faire , dire ; démarches , quiluiont fait beaucoup de tort
soufrir qu'on fasse , qu'on dise , ne pas se » Ils se sont laissé aller à faire des suposi
soucier , ni se mettre en peine que , etc. " tions assez hardies . Fonten . Hors de là
Laissez- le aller. » Il le laisse comander. » Il le pron. pers. ne fait pas bien avec laisser.
laisse faire. = 89. Ne pas laisser de faire ; » Le nom , qu'on prend alors , se laisse aussi
continuer, ne pas cesser ; ou s'abstenir de... dans la vieillesse. Charles. H. du Japon . Il
)

» Il ne laissa pas de faire ce qu'il s'était pro-, falait , on le laisse , ou plutôt , on le quite.
>

posé. » Il ne laisse pas de se plaindre. Voy. une Rem. au mot RÉCIPROQUE. = Se


Rem . 1'. Ancièrement on disait , au futur taisser à une Église , c . à. d. y faire élection
et au conditionel , je lairrai , je lairrais , de sépulture est encore plus mauvais. C'est
pour, je laisserai , je laisserais. Il est des unesºexpression
Provinces où l'on continue de le prononcer
provinciale et barbâre.
. Il y a beaucoup de gens , qui disent,
demême,quoiqu'onnel'écrive
une faute grossière. Resiaut. pas. C'est m'a
je meditsuis laissés
; j'ai dire,poursignifier,
ouï dire. Cette expression on
est
. - 2.. Laisser , quand il a le datif pour régime
»
tout-à- fait mauvaise , dic Th. Corneille ; et
>

des noms , régit à devant les verbes. » Ii lui La Touche étaic surpris que l'Acąd. ne la con Lu
laisse tout à faire. » Je laisse aux témoins de damnât pas dans les nouvelles Éditions , co
ma conduite à me justifier . Quelques qu'elle se contentât de dire que cette expres
Auteurs mettent de, pour , à : » Ils laissent sion est du style familier. -» Il est plus du
à la Providence de veiller sur leurs besoins. vrai style familier de dire d'un livre ; qu'on
Anon. » Jelalaisse
de justifier à mesde actions
noblesse d'anoncer et
mon origine. fir sans ennui , qu'il se laisse lire. » J'ai lu
)

toute la vie deMadamede Montmorenci : elle


3 °. Dans le sens marqué nº. 8º. plusieurs se laisse lire. Sev.
ajoutent que, » Il ne laissepas que de faire . 6º. Laisser , est subst. dans cette phrase du
Je ne parle pas de Leibnitz étranger : » La st. famil. avoir le prendre ou le laisser , avoir
doctrine contraire ne laisse pas que d'être le choix entre deux partis , de faire ou de ne
considérable aussi. Mais M. de Bufon, » Ces pas faire , d'accepter ou de refuser. » L'hom
grands. affaissemens ne laissent pas que de me sauvage a par tout le prendre ou le laisser
tenir une des premières places, etc. - Et dans la rencontre et le choix de la fuite ou du
1
Fréron. » . Nos Philosophes savent que cette combat. J. J. Rouss.
petite supercherie ne laisse pas,que d'enim- " LAIT, s. m .LAITAGE, S. m. LAITERIE,
poser aux, sotsi E M. Maimoncel. » Ceis. F. LAITEUX , EÛSE , adj. LAITIÈRE , s . f.
2
LAM L A M 531
[ Lè, làrage , terise', teit , reli-te
e
tetze , rie re : » On n'a retenu que quelques lambeaux (mor ,
i “ è moy. 2° e muet au ; è moy. et long ceaux ) de son discours. Acad. » Le I.e temps
au dern. Leit , est 1 °. La liqueur blanche détruit toutes choses et les réduit en pièces
qui se forme dans les mamelles de la femme et en lambeaux. Trév. Cette expression figu-:
et des femelles des animaux. » Lait de fem- rée est peu usitée hors de ce qui regarde les
me , de chèvre, debrebis', de vache ,d'ânes- ouvrages d'esprit. == Lambeau , se prend .
> >
en
se , etc.= 2°. Certaine liqueur blanche , ' mauvaise part. On ne dit point un précieux,
>

qui est dans les aufs frais , quand ils sont lambeau, un lambeau éloquent.
cuits à propos, = 3 °. Suc blanc, qui sort de LAMBIN , INE , subst. LAMBINER , V.n .,
re

quelques plantes. = 4°. Il se dit de certaines [ Lambein , bine , biné : 15 lon. 3 e muet au
liqueurs artificielles ; par la ressemblance 2d ; é fer. au 3 °. Í Lambiner , agir lentement.
qu'elles ont avec le lait, » Lait d'amande; Lambin ine ,, celui ou celle qui lambine. »
Lambin ,, ine
lait de chaux ; lait virginal . = Le Proverbe Il ou elle ne fait que lambiner. » C'est un
dit que : » Le vin est le lait des vieillards . !ambin , une lambine. st. famil.
Voy. Dent , Frère , Vache. LAMBRIS , s. m. LAMBRISSAGE , S. m.
LAMBRISSERR , v. act . ([ Lanbri , bri- sage ,,
LAITAGE , ce qui se fait de lait , come LAMBRISSE
beørre , crème, froinage, etc. - L'Acad . bri-se':: 1 " lon. dern . e muet au 2d , é fer. au
-

ne met pas ce mot : c'est un oubli . Lai- 3º. ) Lambris est un revêtement de menuiserie
.

terie , lieu où l'on serre le lait des animaux , sur le plancher d'en haut, ou autour des mu
ou l'on fait la crème ', le beûrre , les froma- râilles d'une chambre , etc: = = C'est aussi
ges. Laiteux , eúse , se dit de certaines , un revêtement fait avec de la latte er du plà
plantes, qui ont un suc semblable à du lait. tre au dedans de la couvertûre d'un galeras.
Laitière ; femme, qui fait métier de = Lambrissage est l'ouvrage du maçon ,
vendre du lait. Vache , qui done beau- ou, du menuisier , qui a lambrissé. = Lam
coup de lait; ou Nourrice , qui a beaucoup brisser , revétir de lambris.
de lait . » Cette vache est une bone laitière. LAME , s, f. 1 °. Table de métal , fort
» Cette nourrice est bone laitière . mince : » Lame de cuivre , d'étain .
LAITE , ou LAITANCE , s . f. LAITÉ, re
ÉE,, ' 2'.
° Clinquant d'or ou d'argent : » Habic
adj. [ Lère , lètance ; lèté , té -e : 1'è moy. cout couvert de'lames. » Passement à deux , ă
o
2 lon. au 2d , è fer. aux 2 dern . ] Laite , ou trois lames. = 3 °. Fer d'une épée , d'un cou
>

laitance , est cette partie des entrailles des eau , d'un canif. = 4°. En termes deMarine ,
poissons mâles, qui est de substance blanche les vagues d'une mer agitée. = On dit , pro
etmolle , et qui ressemble à du lait câille verbialement , d'un homme, qui a l'esprit
d'o lui vie son no .» Laite ne
d'uùn harengnt, d'un bromchet , d'u
, ou lai vif,, qu réf ou étu ,belaauco
carpe. tance par là nuiit àlécsahitsanté , qudie laup
, et qui
e me use le
Laité, se dir des poisso , qui ont de la laite. Fourre ; et populair
ns au ement! la fine lame ! , d'une femme
» Hareng laité , carpe laitee. fine et rusée , la bonne lame
LAITERIE , LAITEUX , LAITIÈRE , Voy. LAMENTABLE , adj. LAMENTABLE
LAIT . MENT ,'adv. LAMENTATION , s. f. LAMEN
LAITON , s . m. [ Trév. et Richelet écri- TER , V. act. [ Lamantable, tableman , ta
er

yent léton ou laiton . * Quelques -uns disent cion , té. ) 2° lon. 3° dout. aur" , é ter. au >

laron ou loron : ce sont deux barbarismes. ] dern. ] Lamenter, plaindre , déplorer , re


9

Cuivre
lamine.
ca gretter. Il est vieux commeverbe actif. » La
rendu jaûne par le moyen de la ca-
re
menter la mort de ses parens. — Il s'emploie
LAITŮE, s. f.[ Lèeti-e : 1'e èmoy .2 ° lon. neutralement : » Vous avez beau pleurer et
se muet. ] Herbe potagère du genre des lamenter. Son usage le plus ordinaire est
plantes laiteúses.
romaine .
» Laitủe pommée. Laithe avec le pron . pers . Se lamenter, » Des fem
re mes , qui se lamentaient. » Vous vous lamen
LAMBEAU , s. m . [ Lanbo : le lon . 2° ter envain .
dout au sing. lon. au plur. Lambeaux . ) Au LAMENTATION , plainte , acompagnée de
>

propre, pièce d'une étofe déchirée. » Son géinissemens. » On n'entendit que lamenta
habit est tout en lambeaux ; s'en va par lam, iations.
iacions. = Il ajoute à l'idée de plainte : la
beaux . » Il y a laissé un lambeau de son habit .' lamentation est une plainte forte et conti
Il se dit au figuré des ouvrages d'esprit: nuée . - La plainte s'exprime par le disa
Š xx 2
332 LAM LAN
cours ; les lamentations sont acompagnées de : M. Godeau a apelé la Lunc. N

gémissemens. » L'homme, qui se plain ', de.


> Lampe d'argent au ciel pendue.
mande justice : celui', qui selamente implore Cela rapèle le Poème de la Magdelène.
la pitié. Encycl. = Lamentation n'est que La lune i, par un trou , tout à fait obligeant ;,
>
du st. famil.moqueur ou critique. » Que pré by
tendez vous avec vos lamentations ?
L'éclairoir tous les jours de sa lampe d'argent.
Les
lamentarions de Jérémie ont passé en pro- C'est du burlesque tout pur. C
verbe. » Me revoilà dans mes lumentations LAMPÉE , s. ref. LAMPER , V. act. et n .
de Jérémie : je n'ai reçu qu’un paquet cette , ['Lanpé-é, pé : lon. 2 é fer.-long au 1" }
semaine et je dois croire l'aûtre perdu. Sév. Lampée , grand verre de vin . Lamper , boire
LAMENTABLE , déplorable , qui mérite des fampées.» Il avala cing ou six lampées.
d'être pleuré, et comme on disait' alltrefois , „ Il lampa cing oú six verres de vin .
d'être lumenié. „ Mort , accident lamentable. Von. Il aimne à lamper. Ces deux mots sont
= Douloureux , qui excite à la pitié : » populaires et le verbe encôre plus que le
>

voix limentuble : cris lam’ntables. Dans substantif.


le style simple , il aime à suivre leşubstantif: · LAMPROIE , s. f. [ Pron . lan-proa : Ch
En vers et dans le haut style , il peut le pré- quelques Provinces on dit lampraie ; mais
céder élégamment. mal. ] Poisson de mer , qui ressemble à l'an
>

Des troupeaux expirans les lamentables voix. guille , qui a des trous des deux côtés et qui
De Lille . entre au printemps dans les rivières. On apele
» Ce texte devient propre à mon lamentable lamproyon une petite lamproie.
sujet. LANCE , s . F. LANCER ,> v. act. LANCET
LAMENTABLEMENT , d'un ton lamentable. TE , sre. f.lonLANCIER , S. m. lance , cé, cete,
. 2° e muet au 1 er
» Il conta . ce funeste accident si lamentable- cie 1 > é fer. au zd er
' , è moy. .
ment, qu'il atendrit tous ceux qui l'écouraient. au 4 au 3". ] Lance', arme à long
LAMIE , ' s. F. [2lon . 3° e muer ] Monstre bois , qui aun fer pointu. » Tenir la lance
marin d'une grandeur extraordinaire. en arrêt. Baisser la lansa , » Un beau coup de
LAMINAGE , s. in . LAMINER , v . act . lance. =
= On apelait aûtrefois lance un
Laminoir . S. m. Le " estl'action de lami- gendarme armé de lances. » Une compagnie
ner ,, cc.à.
. à. d. de doner à une laine de métal de cent lances. > On dit proverbialement,
une épaisseur uniforme par une compression venir, retourner à beau pied sans tance , c à
toujours égale . Laminoir est la machine, qui d. à pied. » Madame de Chaulne arriva Di
sert à laininer. manche. Mais savez - vous comment ? à beau
LAMPAS , s. m . [ Lampâce , l’e sur ajouté pied sans lance ; entre onze heures er minuit.
très-muer.] En termes de Manège , tumeur Rompre des lances pour quelqu'un ; le
au palais du cheval . == La Fontaine et M. défendre contre ceux qui l'ataquent. M

l’A6. Le Monnier ont doné ce nom au palais Baisser la lance >, Aéchir , mollir , se rela
de l'homme . cher.
Vous humectiez volontiers le lampas. LANCER , Darder , jeter avec roideur ;
La Font: lincer un trait , un dard , un javelor. -

Va leur écorcher le lampás. Puériquein'nt , on dit que Dieu lance la fou


L'Ab . Le Mon. dre : et du Soleil , qu'il lance ses rayons sur
LAMPE , s. f. LAMPERON , s. m . LAM re
la terre . Figurément , lancer des æittades,
PION , s. m . [ Lanpe , perin, pion :: 1 " lon . des reg ris, des traits de raillerie. * M. l'Abé
2° e inuet aux 2 premiers.) Lampe, vâse ou Le Mornier dit , lancer dans l'avenir des es
>

l'on met de l'huile avec de la mêche , pour pérances sans nombre. Traduca. d'Horace.
éclairer. » Lampe de verre , de cuivre, d'ar. C'est outrer la métaphôre. Lancer se dit
gent. » A la clarté de la lampe. = On dit , aussi , des anciènes machines de guerre. »
figurément ( st. famil .) d'un homme , qui Elles lançaient de grosses pierres. — Se
meurt par défaillance de nature , qu'il n'y a lancer , se jeter avce impétuosité.» Il se lan
plus d'huile dans la lampe. = mp'ron cerait par une fenetre plutôt que , etc. La
Impron
est le petic tuyau ou languerre , qui neno la Bruy . » ' l se lança à travers les énemis.
-
mêche dans la lampe. Lamp.cn , petite Aujourd'hui on dit plutôt , dans toutes ces
lampe, dont on se sere dans les illuminations. phrâscs, s'élancer : 'il s'élancerait par une
1
LAN LAN 533
fenêtre : s'élancer à travers les énemis. Lui jette , par défi , son assière au vis age. Boil
Marin . En termes de chasse , lancer , Sans plus de langage ne serait pas aprouvé
c'est faire aujourd'hui. = Quand on veut marquer
partir la bêtedu lieu ,, où elle seulement
se retire ordinairement : lancer un cert , la manière de s'exprimer d'un pays ,
loup , un sanglier. on se sert de langue plutôt que de langage.
LANCETTE n'est pas un diminutif de lance. » La langue maternelle , la langue fran
C'est un instrumeni de Chirurgie servant çaise , anglaise , etc. et non pas le langage
à ouvrir la veine , à percer un abscês , etc. maternel , le langage français , etc. Ainsi
Doner un coup de lancette. » Enfoncer la l'on dir , bien parler sa langue , et non pas
lancette bien avant . bien parler son langage , comme dit Racine
LANCIER , Cavalier dunt l'arme était une le fils. » A ce maître en succèderait UR
lance . » Une compagnie de Lanciers autre , qui for nerait cette jeunesse dans l'arc
LANDE , s. f. [ 1** lon . 2 e muer. ] Grande de bien parler leur langige . == Malle
étendues de terre où il ne vient que des br n he exprime parfait mentla diférence de
,
bruyère . Un pays plein de Landes. langue et de lang ge : » Les hommes sont
On apèle figurément landes dans un ouvrage , faits pour vivre en société : mais , pour l'en
des endroits peu agréables : » Il est obligé tretenir , ce n'est point assez de parler une
même langue ; il faut tenir un même lan
de , quiparsoitdessus
droitpâsser , pourCela
agréable. trouve r un en
s'apelle des gige : il faut penser les uns co nme les au
landes... Il y en a beaucoup dans mes let- tres. = Il sait la langue latine et la
tres avant que de trouver la prairie . Sév. la ngue grecque pour s'exprimer en quarre ma
nières ; celle là dabord ; ou bien , il sait la
ôre est( synon
La méta;phfrich souten.)ûeLe. premier anonce langue latine , et la grecque ; ou , il saic
>
-Lande
une plus, grande écendue que le 2d : il y a la langue latine et grecque ; ou enfin , il
des friches dans des cantons : il y a des lan- sait les langues latine et grecque. Les deux
des dans des Provinces. Les landes sont de premières expressions sont à peu près éga
lement bonnes. ( J'aimerais mieux la 2d ).
mauvaises terres : les friches sont des terres Les deux dernières ne valept rien du tout.
auxquelles
culture. ,Extr.
incultes manque
il neSynon
des Nouv. . Fr. que la On dit plus comunément , ( et mieux ) il
de M.
l'Ab . Roubiud . &
sait le Larin et le grec. VAUG . TH. CORN.
LANGAGE , s. m . LANGUE , s . f. [ L'u L. T.
dans le 2d est muet : il n'est là que pour Langue de terre , espace plus long que
doner au g un son fort qu'il n'a pas devant large , qui ne tient que par un bous aux
le : langhe. ] Langue ese 1° . cette partie aûtres terres , et qui est environé d'eau de
qui est dans la bouche de l'animal , et qui tous les atîtres côtés. » Il y a une langue
>

est le principal organe du goût pour tous de Langue


terre qui s'avance dans la mer .
fournit à plusieurs expressions du
les animaux , et de la parole pour les hom .
: style familier. = Tirer la langue. Se mo
mes. = 2. Langue et langige , idiôme , quer de... Avoir beaucoup de lungue. Mol .
manière de parler d'une nation . - Le lan écre
êçre grand causeur . = = Avoir la langue
gage des turcs . La langue grecque. » Lan-
sage barbare , inconu . Lingue abondante > grasse , grasséyer. = Avoir la langue liée ,
riche, féconde , ou pauvre ,stérile. Langue n'oser parler de quelque chose.
. Avoir
un chose sur le bout de la langue se dit >
mère,qulang
e ue mort e ou viva nte , etc.
de nt
Quoi ces deux mots se confon sou- d'une chôse qu'on sait , mais dont on ne
se souvient pas au moment . Prendre
yent , cependant on ne s'en sert pas toujours
indiférem.nent .Quelquefois langige signifie langue , s'informerde ce qui se passeavant
,
disou rs là
» Vous me tenez que d'agir. » Si après avoir bien pris lan
un
siyle., c. à d . un discoursétrange. gue ; ce généreux guerrier revient à nous ,
étrange binguge
sa gloire sera célébrée par tous les homa
Son langage
"Languee ne vaudra dans) ces
( itsonrienstyle fort pur.
est exempl es. mes. Mde. Dacie r. Iliade.AvoiL'expression n11 ese
s ez bl e r la ue bien lang
-C :lui de langage ne convient pas même pa ass no .
-

toujours, au lieu de discours. penlde ou bien afilée ; parler beaucoup


Vous en avez menti , aimer à parler , parler facilement. » Voilà
Reprend le campagnard: et , sansplusde langage, un gueux qui a la langue bien pendue. Mde.
1
LAN LAN
134
Dacier , Odyssée. Il arrive tant d'accideris Leur guitarre , trop langoureuse
aux feinmes en couche , et vous avez la Endormir les oiseaux des bois.
langue si bien pendue , à ce que dic Mr. Gress.
de Grigaan , qu'il me faut du moins neuf Les langoureux accens de ta múse plaintive.
jours de bonne santé pour me faire partir Il est substantif dans cette phrase ; faire
chiens
ement
joyeưs ; renoncer
. Sév. =à chercher
Jetes sa àlangu euux
deviner, »
le langsureux ( le passioné ) auprès des Da
mes .
Devinez- le : je vous le donne en trois. Je- LANGOUSTE , s. fém . [ L's s'écric et se
tez- vous votre langue aux chiens ? Hé bien ! prononce: ] Sorte de grosse écrevisse de
il faut donc vous le dire. Sév . mer .
Rem . A force de vouloir polir notre lan- LANGUE , voy. LANGAGE.
gue , il est aisé de s'apercevoir qu'on l'a apau- " LANGUETTE , s , fém . [ Langhèle : ["
€ e
vrie et énervée. Nous avons perda une in- lon. 2° è moy. ; é muet. ] Petite langue.
finité de tours et d'expressions qui n'ont pas Il ne se dit qu'en termes d'arts, de diféren
été remplacés. Ils ne le sont pas fort avan- tes chôses , qui ont à peu près cette figûre ;
tageûseinent par les néologismes modernes. et qui servent à divers usages.
On fut trop délicat dans le dernier siècle. LANGUEUR. Voy, LANGOUREUX .
On ne l'est pas assez aujourd'hui . Il est des LANGUIR , v. n . LANGUISSANT, ANTE , >

points sur lesquels on respecte trop un usage adj. LANGUISSAMMENT , adv. [ Langhi ;
ancien , mais déraisonable. Il en est d'autress.in , sinte , saman : yre lon . 3 ° lon . au 2d.
e
sur lesquels on secoue mal - à propos son et au 3 , br. au 4.] Languir c'est , 1° Etre
joug , et er c'est souvent lorsqu'il est plus consuiné peu àà peu par une maladie qui
conforme au génie de la langue. abat les forces. » Depuis longiems il lan
-
LANGE , s. m . [ Dans le Dict. Gram. guit : il devrait déjà étre mort, -2°.Sou
on le marque mal-à- propôs fém . ] Morceau frir un suplice lent. » Languir dans les tour
d'étofe , dont on envelope les enfans au mens , dans une prison , dans un long exil.
>

maillos, Le Pape envoie des langes beniss Languir de misère. 3.Soupirer après,
au Roi , à la naissance du Dauphin, » I: C, atendre avec impatience. Languir d'amour,
paît dans un étable : il est envelope de lan- » Nous ne faisons plus que languir après
ges paûvres et grossiers . P. Grifei, notre départ. Sév, » Il languissoit de revoir
L'ANGOUREUX , EÛSE , adj . LANGOU- sa femme et ses enfans, Prevôt , Hist, des
REÛSEMENT , adv . LANGUEUR , s . f. [ Lan- re
Voy. 4°. Languir pour s'ennuyer ne
gou red, red-te , rell-zeman , lan- gheur : 1' vaut rien dic Vaugelas. Quand j'ai été
>
9

Ion, 3 lon.person
état d'une aux etrois languirs
quipremie ] Langu
t..Lango eur ,
ureux , trois mois
d'envi à Paris
e de me , jener.langui
retour s , et je meurs
— Avec ennui , il
qui est en langueur ou quimarque de la lan- . peut se dire : mais c'est dans le sens inar
gueur. Langoureusement , d'unemanière lan- qué au nº. ;3 '. Languir d'ennui . = * En
goureûse, » Etre
Être , tomber en langueur, » I Provence , on dit se languir , pour dire ,
est encore tout langoureur. » Il parle d'un s'ennuyer. Il est plus mauvais encore que
ton langoureux. Regards langoureux . » le neutre languir . '. Languir se dit ,
Regarder langoureusement. figurémort , des chôses, » Les afaires lana
Rem, 1°. Langueur se dit aussi de l'ennui puissent , traînent en longueur . La convera
qui procède d'un désir violent. Ainsi, tenir sation languit , n'est pas animée. Ce discours,
quelqu'un en langueur , c'est lui faire aten- cet ouvrage languit ; il intéresse peu . Les
dre longtems ce qu'il désire. Il n'a guère ce nouvelles , les plaisirs languissent ; il y en
sens que dans cette locution , et dans le a peu ,
langage des amoureux , = Il ne se dit point
=
LANGUISSANT , qui languit . » Il est lan
de toute sorte de maladies corporelles. C'est guissant dans un lit , dans une prison . Voix
donc mal traduire les passages de l'Évangile , languissante. Discours , style lanilguiaim
> ssaen à!,.
que de dire : ») guérissant toute sorte de lan- — Dans la prôse or ſinaire
gueurs : il a pris lui-même nos langueurs. suivre le subst . En vers et dans la próse
2... Langoureux suit ou précède le subs-
tantif, au choix du Poète , guidé par t'o
poétique, Lailpeut suivre ou précéder,
Nature languissante
içille et le goût . Se ranine et se nourrit.
1

( LAN LAP 535


Cette triste brebis , l'espoir de mon troupeau , et la mauvaise volonté me mettent en co
Dans sa fuite , a perdu son languissant agneau. lère. Séy . Tous ces mots sont du style
Gress . familier.
A peine il jette encor de languissantes flammes. LANTIPONAGE , s. m. LANTIPONER ,
L. Rac.
v. n. et act. Le premier se dit de l'action
LANGUISSAMMENT , d'une manière lan
lan- de lantiponer >, c. à d. de tenir des discours
guissance. » Parler ,, regarder languissam- frivoles, inutiles , importuns. » Point tant
ment. de lantiponage,. » M. le Médecin ,,que de
e
LANIÈRE , s. f. [ 2° è moy . et long : lantip Mol. » Il ne fait que lantipo
onage !!Mol.
lantiponage
la-nie-re.]Sorte de courroie longue et étroite. ner. Que me vient- il lantiponer ? Ils sont
» La lanière d'un touet. popula ires.
LANSQUENET >
s . m . [ Lanskenè : ire "LAPER , v. n . Boire en tirant- l'eau avec
lon. 2° e muer , zº é moy. On écrivait au- la langue. Il ne se dit proprement que
e du
trefois landsquenet. ] 1°. Autrefois fan- chien .
tassin Allemand . >> Il avoit quatre cens LAPEREAU , s. m. [ Lapero . „ On ne
lances et dix mille lansqueneis . = 2°. Au- fait presque pas sentir l'e : on prononce
e

jourd'hui, sorte de jeu de hazard , où l'on lapro . Marin . 2° e mut, 3 dout, au sing.
joue avec des cartes. » Jouer au lansque- lon. au plur. lapereaux. ) Jeune lapin .
net. LAPIDAIRE , s . m. [ Lapidère : 3 è moy.
e
LANTERNE , s. fém . LANTERNER , V. et lon . : 4 e muer . ] Ouvrier qui tâille les
neur. LANTERNERIE , s. f. LANTERNIER , pierres précieûses. = Adj. style lapidaire ,
NIÈRE , S. m. et fém . [ 2° ê ouv. ; ' e muet style des inscriptions sur la pierre , le mar
e
au r '' et au 3 ° é fermé au 2d et au 4°
е
>
bre , le cuivre.
è moyen et long au 5.] Lanterne , 1 °. use LAPIDATION S. f. LAPIDER V. act.
tensile ou vâse où l'on mec de l'huile , de [ Lapida -cion , dé. ] Lapidation est l'action
la chandelle ou de la bougie pour éclairer , de lapider , d'assommer à coups de pierres,
et qu'on suspend , ou qu'on porte à la main. Ce subst . est peu usité . L'Acad . le met sans
» Lanterne de corne , de verre , de toile , remarque , et nedone pour exemple que »
etc. Allumer les lanternes . = 2°. En Ar- lapidation de St. Étienne . = Lapider , dans
chitecrûre , tuurelle ouverte , mise sur un le propre ,, n'a lieu que dans deux ocasions;
dôme ou sur le comble d'une maison. = savoir , quand il s'agit du suplice dont les
3°. Tribune grillée , d'où , sans être vu , Juifs punissaient de certains crimes , suivant
>
l'on peut voir et écouter. » Au Parlement la loi de Moïse ; et quand il s'agit de la
il y a des lanternes. 4. Lanterne ma . mort des Martyrs. » Les Juifs lapidoient les
gique , lanterne qui , par des verres dis- adultères, etc. » Ils
Ils lapidè rent Śt. Étienne.
lapidèrent
posés de certaine façon , fait voir diférens On ne dirait pas d'un homme qu'on au
objets sur une toile ou sur une muraille raic poursuivi à coups de pierre , et qu'on
blanche. - Sº. Laaternes ou lanterneries , aurait tué , il a été lapidé. Mais dans le
fadaises discours frivoles , contes imper- figuré , nous nous servons élégamment de
>

tinens. » Ce sont des lanternes. Dire des ce mot , en conversation. » Si je faisois cela ,
Lanterneries. » Le moyen qu'ils vous laissent on me lapideroit. » Je me ferois lapides
lire de telles lanterneries. Sév . = Lanter pour vous . Bouh . » Voilà mon ancienne
ner , être irrésolu perdre le tems en des thèse , qui me fera lapider un jour ; c'est
chôses de rien . » Il ne fait que lanterner', que le public n'est ni fou , ni injuste. Sér.
et n'avance rien . -- V. act. Fatiguer par 11n l'est par intervales.
des discours impertinens et hors de propôs. LAPIN , INE , s. m. et fém . Petit animal
» Je ne sais ce qu'il me vient lanterner tous sauvage , qui creûse sous terre. » Lapin de
les jours. Lanternier ne se dit point au garenne, lapin de clapier. = Lapine , fe >

propre , pour faiseur de lanternes . On ne melle du lapin . » . Une lapine prêre à merite
le dit qu'au figuré : diseur de fadaises. » bås. = On die , populairement , d'un homme
C'est un langernier — Homme irrésolu , qui habillé de neuf : brave comme un lapin ; et
lanterne , avec qui l'on ne peut rien con- d'une femme qui fait beaucoup d'enfans :
clûre. » Ce n'est qu'un lanternier. » C'est c'est une lapine , une vraie lapine.
un lanternier que son père , dont le style LAPS , s. m . [ On pron. le p et l '$. ]
536 LAR LAR
Terme de Droit. Laps de tems , écoule- leux . On dit proverbialement , ac omo
ment , espace de tems . Après un grand dez -vous-, le pays est, large , pour dire ,
>

laps de tems. » Cette coutume s'est abolie qu'on est en lieu où l'on peut prendre tou
par laps de tems . tes ses comodités. 3º. S. m . » Cetre étofe
LAOUAIS > s. m . [ Lake ; 2° ê ouv. et a tant de large. « Prendre ou gagn er le
long. ) Valet de livrée ; valec de pied . Voy. large, s'enfuir. 4. Au large adv.
VALET , » Se mettre au large . Etre logé fort at
; IARCIN , s. m. [ Lar-cein. 11°
] . Action large. — Éir
Erree au largº , c'est aussi être
de celui qui dérobe , quiprend furtivement. dans l'opulence ; et mettre au large , mertre
.

» Faire , cometre un larcin . 2°. La dans un état plus aisé. 7. * Large s'est
chose dérobée. » Receler un larcin . dir autrefois pour libér.il : il est resté dans
Figurément, in Leurs disputes ne rouloient ce Proverbe : aut int dépend ( dépense ) chi
que sur des larcins d'idées. Marm . » Les che que large : l'avarice mal entendúe ne
plus beaux endroits de son livre sont des fait point de profit . ** Largesse s est main-.
larcins. tenu honorablement : large , en ce sens , a
- LARD ,> s. m . LARDER v. acc. LAR- péri .
DOIRE , s. f. LARDON ,‫ و‬s. m . [ Lar , led LARGEMENT >
abondamment , » Il a été
ne se prononce jamais ; Pardé , dod -re , don : payé largement. — Il n'a que l'anciensens
2e é fer. au 2d , lon. au 3° ]Lard , partie de large, marqué nº. 5. = * Leibnitz
grâsse qui est entre la couenne et la chair l'einploie dans le sens du latè sumpra de
du pore . On le dit aussi des baleines , l'École ; et en ce sens, il est oposé à seric
marsouins et alltres grôs poissons de même tement. » Les livres Canoniques pris large
natûre . Lardon ,petitmorceau de lard ,
> ment . » Il en fait le dénombrement d'une
coupé Larder , dontdes
en longm, ettre pique les
on lardons viandes. manière large. Ce sont des latinismes.
à... = Lara
> LARGEUR , étendue d'une chôse conside
doire , brochette servant à larder. rée comme large. Il ne se dit que dans la
re
On dit , proverbialement , d'un avâre , ? e acception. » La largeur d'un fòssé, ďune
vilain comme lard jaline ; d'un bon ména- rivière. » Cette coile a tant de largeur.
ger , qu'il ne jère pas le lard aux chiens ; LARGESSE , s. f . [ Largèce ? 2 è moy.
d'une persone for: grâsse, grasse à lard ; 3º e muet. ) Libéralité. » Faire largesse at
de celle qui dore la grasse matinée , qu'elle peuple. = ' Il se dit ordinairement au plu
fait du lard. —= Larder ( percer ) decoups riel. » Faire de grandes largesses.
d'épée. Lardon , brocard , mot piquant. LARIGOT , s.'m . Autrefois, petit flagem.
is Chacun lui dona sonlardon. » tirer des let. Aujourd'hui, un des jeux de l'orgue.
exces .
lardons. Rousseau dir , jeter. En style prov. boire à tire larigot >

Celui qui mord ses amis en cachette , siveme nt.


Qui rit tout bås des lardons qu'on leur jelle. LARME , s. fém . LARMOYANT , ANTE ,
La métaphôre est plus naturelle avec tirer , adj . LARMOYER , v . n . i 3. lor. au 2d et
qu'avec jeter ; mais celui- là n'aurait pas au z , é fermé au dern. moa -ian , iante ,
acomodé le Poére. ié. ] Larme , 1° . goutte d'eau qui sort de
LÂRES , s. m. fl. Les Païens apelaient l'vuil , 'et dont la cause la plus ordinaire est
ainsi les Dieux domestiques. On met ce mot la douleur. Il уy a pourtant des larmes de joie.
ordinairement au pluriel. Les Antiquaires » Il ne jeta qu’une larme ou deux. Verser des
Pemploient quelquefois au sing . » Cette figurę larmes , un torrent de larmes. '» Se fondre
represente un Dieu läre. en lärmes. » Essuyez vos larmes : mettez
LARGE ',adj.
' >
LARGEMENT , adv. Lar- LAR- fin à vos larmes. = Ce mot: fournit à quel
GEUR , s. f. [ 2 lon . aux 2 1çis . en au 2d a
>
.
ques expressions du style famili er. = Plez
de son d'an. ] Large est', 1° une des dimen- rer à chaudes larmes . » Il se pit à pleur er
sions du corps. Il exprimedans la surface , > à chaudes larmes sur cet arc ; dont Ulysse ,
le côpé le moins long. » Plus long que large s'étoit servi. Mde Dacier , Odyssée.
Aussi large que long , c. à d. quarré. Rire aux larmes. » . J'ai ri aux larmes de
Chemin large. » Chapeau trop large d'en- cette peinture que vous nous faires , etc.
trée,rVoy. Long ,ce à la fin .. = 2°. Fig. Sév. Les grosses larmes expriment une
Avoi la cons cien Jarge; être peu scrupu- grande douleur. » Les grosses larmes me
sont
L A R L AS
sont tombées des yeux , quand je me suis pendant son sommeil.
représenté le spectacle de ce pauvre Doyen , * LÂS ! Interj. S'est dit autrefois pour
pénétré de douleur. La même. — Avoir Hélas ! » Lås ! que j'ai souffert de peine!
le don des larmes , pleurer facilement. » Ne LÂS , LÂSSE , adj . LASSANT , ANTE , adj.
soyez jamais en peine de ceux qui ont le Lasser , V. acc. LASSITUDE , s. fém . [ Lås,
don des larmes ! Je prie Dieu de ne jamais lace , san , sante , sé , citude : "" lon . aux
>
sentir de ces douleurs , où les yeux ne sou . deux prerniers : zé lon. au 3 et 4 ,> é .
fer.
lagene point le cæur. La Mêmé. Voy . Cro- aus:) Lasser , fatiguer. Las , qui est fa
codile, 2°. Goutte ou
o perite quantité cigué. Lassant , fatigant. Lassitude, état de
de quelque liqueur. » Une larme de vin, » celui qui est lầs , qui a essayé de grandes
Je n'en veux qu'une larme. = 3 °. Suc > fatigues. » Le chemin l'a fort lassé . » Uno
' plantes ,
qui coule de plusieurs arbres , ou
>
trop grande contention lasse l'esprit. » Il
quand on les taille , comme le sapin , la est lassé du chemin , du travail. » Les Pro
vigne , etc. vinces , lassées de la tyrannie des Gouver
LARMOYER pleurer ; jeter des larines.
> neurs , étoient sur le point de se soulever.
Larmoyant , qui fond en larmes. » On la"
» Je suis bien las : elle est fort låsse . »
trouva toute larmoyante. = Ces mots étaient Travail lassant ; besogne lassante. » Lasa
déjà vieux du tems de La Bruyère , et il pa- situde causée par un travail violent.
raît les regretter. L'Acad. les met sans re-I. Lasser , faciguer , ( synon . ) La conti
> >

marque. On les emploie encôre dans le st.nuacion d'une même chôse lasse : la peine
familier . fatigue. » On se lasse à se tenir debout :
LÂRRON , ESSE , s. m. et fém , LÅRRON- on se fatigue à travailler. » Etre las , c'est
NEAU ou LÄRONEAU , s. m . [ Lâror
> ne pouvoir plus agir : être fatigué ; c'est
ronèce , rono : 1" lon. pron. I'r fortement: avoir trop agi . Dans le sens figuré
ş è moyen au 2d ; dout. au sing. du 1er un supliant lasse par sa persévérance ; etet il
lon. au plur. lárroneaur. ] Celui, ou celle fatigue par ses importunités . On se lasse
qui dérobe, qui prend furtivement. » C'est d'atendre , on se fatigue à poursuivre. GIR .
un lárron , "
une lårronesse. LASSITUDE - Se
» Il est lårron Synon. Voy. plus bas Lassitude.
comme une chouette , comme une pie. ( st. Lasser régit à quand il signifie se futiguer;
prov . ) Larron , fripon , filou , voleur et de , quand il veut dire , e tre lås ou ennuyé
synon. ) Le lårron prend en cachette il de faire , etc. » Se lasser à répéter , et se
>

dérobe : le fripon prend par finesse , il trom- lasser de répéter les mêmes chôses. » On
pe : le filou prend avec adresse , il escamote : se lasse plus à demeurer debout qu'à mar
le voleur prend de toute manière, et même cher. » Il se lasse d'entendre toujours les mês
de force , et avec violence. » Le lårron craint mes choses. » Être lassé. Voy: plus bas une
)

d'être découvert ; le fripon d'être reconu ; Rem . aprês Lás.


le filou d'être surpris ; et le voleur d'être II . LÀs , ennuyé régit de devant les noms
pris. GIR . Synon. Le Proverbe dit : l'o- et les verbes : » Je suis là, de tout cela. »
Qasion fait le Larron ; l'on est tenté par la Il est lås de toujours demander , sans jamais
présence de l'objet. Au plus lårron la rien obtenir.
bourse ; se confier à celui dant on se devrait D'autant plus alarmé , que déjà lås defeindre ,
défier davantage. * Il ne faut pas crier au Mon coeur n'est point nourri dans l'art de se con ,
larron , dit - on , quand on a acheté une traindre .
marchandise ce qu'elle vaut. Voy, FOIRE. Crébillon , Sémiramis.
LÄRONEAU, petit larron qui ne dérobe que Le Proverbe dit : on va bien loin quand
des choses de peu de valeur. Il n'est guère on est lås. Mde. de Sévigné le raporte au
en usage. Acad. sujet des dépenses qui excèdent le revenu ;
LARVES , s . f. pl. Les Poètes donaient et elle continue joliment la métaphôse . "
ce nom aux âmes des méchans qu'on croyait On va bien loin , dit-on , quand on est lås ;
errer sous des figûres hideûses. + Quelques mais quand on a les jambes rompues , on ne
Auteurs l'ont employé au figuré. Je ne cite- va pas du tout. On apèle populairement ,
rai que Mr. Ceruri. » Ces courbillons , ces las d'aller , un homme mou , paresseux et
lâche. » C'est un lås d'aller.
monades et tout cet amâs de larves systé- lâche.
matiques , qui ont séduit la Philosophie - Rem . On dic plutóc être lås d'aller , ou
Tom .II. Y yy.
538 LAT LAU
se lasser de, qu'être lassé de. Les Dieux ... tine. Arnaud , Arnaldus. = Larinisme ,
n'étaient pas encôre lassés de me
ine persécuter. construction , tour de phrâse propre de la
Télém . langue latine . M. Formey est plein de latinis
Mais , lassés d'être en buite aux traits des satiri mes et de germanismes. = Latiniste , qui
ques ,
L'es voir de se venger les transforme en critiques. »entend
Bon
et parle bien ou mal la langue latine.
ou mauvais latiniste . = Larinité;
L' Ab . du Resnel.
Dires , n'étaient pas encore las de me
>
langage latin. » Sa latinité n'est pas pire.
On apèle la basse latinité, le langage
persécuter , ou 'ne sé lassaient pas encore des Auteurs
de , etc. Läs , ou se lassant d'être but en latins depuis l'irruption des Bar
bâres en Occident.
te , etc.
Ill . Lissitude , fatigue ( synon . ) La las . LATITUDE , s. f. Terme de Géographie.
situde se fait quelquefois sentir , sans qu’on La distance d'un lieulaà dis
l'égar d deparl'Equat
tance eur,à
raport
ait rien fait. Elle vient alors d'une dispo- En Astronomie
sition du corps , et d'une lenteur dans la l'Écliptique. Autrefois on donait à ce
circulation du sang. ( lesMédecinsl'apèlent mot un emploi plus étendu . Bossuet a encore
tassitude spontanée ). La fatigue est toujours dit. » Il faut prendre ces façons de parler
la suite de l'action. Elle supôse un travail avec une certaine latitude , c. à. d. dans un
rude , ou par la dificulté , ou par la lon-, sens moins rigoureux. e
gueur. Voyez plus haut , Lasser , Fati- LATRIE , s. f . [ 2º lon . 3'e
° muet. ] Culte
3e
GUER . de latrie , qui n'est dû qu'à Dieu seul. De là
On dit , adverbialement, de pure lassi- Idolatrie. C'est tout l’eniploi dece mot.
tude , plutôt que per lassitude . » L'autre LATTE , ou LATE , s . f. LATTER , ou
se taisant de pure lassitude , ne parle plus Later , v . act. Lattis ou Latis , s. m.
er
de moi , ni en bien , ni en mal. Voit. [-2° e muet au 1 , é fer . au 2d. ) Lare est
LATIN , INE , 'adj. ct subst. Nom de une pièce de bois , longue, étroite et plate,
peuple. Discours latin ; harangue latine ; que l'on cloûe sur des chevrons , pour porter
l'Eglise látine. = S. m . Le latin ,la langue la tuile ou l'ardoise , ou pour servir à des
larine, » LesLatins et les Grecs , ceux qui cloisonages ou à des la mbris. Later, garnir
sont de l'Église latine ou de la grecque. = de lattes. Laris , arrangement des lates sur
un comble.
On dit , ,proverbialement,
son latin être au bout de
ne savoir plus que LAVAGE , s. m. 1 °. Action de laver. » Le
dire , ni que
faire pour venir à bout de quelque chose. lavage des vitres. = = 2°. Trop grandequan
Y per.'re son latin , faire des éforts , tité d'eau 'répandue pour laver. » Voilà un »

inutiles. » Elle est à l'agonie d'untravail, grand lavage pour bien peu de chôse. =
qui ne finit point , ei où Bouchet perd son 3°. Breuvages où l'on a mélé trop d'eau, » Ce
.

larin Sev . - * Leibnitz le dit des Puis- du lavage. =


vin , cette soupe n'est que de
sances , ce qui est ridicule : « Les Puis- 4º. Trop d'eau ou d'autres breuvages prispar
sances maritimes 'et rant d'autresy ont perdų remède. » . Vous vous troûverez inal de tour
kur lulin. – Du latin de cuisine ; du mau ce luvage.
LAVANDE , s. f. Plante aromatique.
vaiscollèges.
les latin; ,l'Université,
est bun latin
latin. == IlLepays il sait bien Eau de lavande.
le larin . LAVANDIÈRE , s. f. [ zº è moy. et long.)
Rem . Latin a fort mauvaise grâce , quand Femme, quilâve la lessive.
il précède le substantif, ainsi que les autres ge LAVÁNGE , s . f. Grande quantité de nei.
>

noms de peuple, , qui tombe tout à coup des montagnes,


Nous soinmes délaissés , et les latines Miises LAVASSE , s. f. [ Lavace ] Pluie, quitombe
Sans espoir de secours sont tristes et confuses. tout- à -coup , avec impétuosité.
Desmareis. * LAUDATIF ,> IVE , adj. Moc nouveau.
Les françaises Måses serait aussi ridicule. Qui loûe. » Exagération oratoire et landali
LATINISER , v . act. LATINISME. s. m . ye. L'Ab . Grosier. M. Grosson apèle M.
LATINISTE, s. m . LATINITÉ
LatinITÉ, s. f.[ Laris Thomas le créateur, en quelque façon,de
nizé , nisme , nisté , nite': dern. é fer. au i 'er l'eloquence laudative. = Ce mot n'a pas
et au dern . e muet au zd et au 3 * . ] Latiniser l'air de faire fortune.
un nom , c'est lui doner une terminaison las LAUDES , s. f. pl. [ Lóde. ] Cette partie
LA V LE 139
de l'Office divin , qui se dit immédiatement LAURIER , s. m . [ Lo- rié : 1" .dout. 2 é
après Marines. fer. ) Arbre toujours verd. Il est le symbole de
LAVE , s. f. [ 1" lon. 2° e muer. ] Matière la victoire; cueuillir des lauriers ; moissoner
fondûe, qui sort des volcans , dans le tems des lauriers. Flétrir ses lauriers , déshonorer
de l'éruption . sa victoire .
LÂVEMENT , s. m . LAVER > v. act . LAVŮRE , s. f. [ 2° lon. 3° e muer. ] L'eau
LAVETTE , s. f. LAVEUR , EÛSE , s. m. e f. qui a servi à laver les écuelles. Hors de là on
>

[ Laveman , lave , vère , veur , vell- ze : 1å dit lavage.


est long devant l'e muet : il lave , lâvera , etc.
e er
LAXÅTIF , ive , adj . ( Laksatif , tive :
2° e muet au 1 é fer. au 2d , è moy, au z 3 ° lon. au 2d.] Qui a la propriété de lacher
)
lon. au dern . ) Låveinºnt , est i°. l'action de le ventre . » Remede laxatif. · Tisare laxi
laver. Il ne se dit , en ce sens , que du lave- tive.
>

ment des piés et des autels ; cérémonies reli- LAYETIER , s. m . LAYETTE , s . f. ( Lé


.
gieûses = 2 °. Et ordinairement clystère , ie-tié , lé-iè-te : 1" é fer. 2° e muet au 1er
remède. Voy. CLYSTÈRE . dont la dern . é fer., è moy.au zd , dont la
LAVER , nettoyer avec de l'eau ou avec dern. e muet. ] Layette , est 1 °. Un tiroir
quelque aûcre chose de liquide. » Laver la d'armoire , où l'on serre des papiers .
lessive; se laver les mains , les pieds , la 2°. Perit cofre de bois. = ; °. Le linge , les
bouche ; et non pas laver ses mains , etc. langes, le maillot et tout ce qui est destiné
» Laver une plaic avec du vin. » La pluie a pour un enfant nouveau né. · Doner une
bien lavé les rûes. = V.n. Se laver les mains layette . -
Layetier qui fait des layettes ;
avant que de se mettre à table, » Doner à nº. 2 °.
laver. = On dit , dans le style familier , LAZARET , s. m . [ Lizarè : 3 " è moy : ] .

s'en laver les mains , déclarer qu'on n'est pas Licu destiné pour y faire faire quarantaine á
responsable de ce qui peut arriver. Allusion à ceux quiviènent des lieux infectés , ou soup
ce que fit Pilate. çonés de peste.
Je m'en lave les mains , Seigneur , c'est votre LE , article masc . et pronom. { e muet :
affaire . Ducerc. les gascons le prononcent comme s'il ' était
Laver la tête , ou la coife , ou le beguin , sui- fermné : lé roi : c'est une faûre grossière et
vant les persones , à qui ou de qui l'on parle ; fort comune dans les Provinces inéridiona
faire une vive réprimande. ».Ce qu'il avoit à les. ] La déclinaison de le article est:le, du,
"

faire n'étoit autre chôse d'avoir


que le plaisir au , le, du . Plur. les, des
de lui laver sa cornette. Sev. Benserade , dans Devant une voyèle ou une, aur , les , des.
h muette l'é >

sesMétamorphoses
Dé luge , dit que : en Rondeaux , parlant du s’élide , et il se déclinealors l ' , de l ' , à l ' ;
l' , de l ' : l'amour ; de l'amour , l'homme , à
Dieu lava bien la tée à son image . l'homme , etc.
die Boile
Peut- on , dit Boileaau
u , à propos d'une si gran- 1. Quand il est pronom , il doit coujours
de chose , que le Déluga , dire rien de plus suivre les pronoms personels et non pas les
petit, ni de plus ridicule que ce quolibera précéder. La Poésie même n'autorise pas à
LeProverbe dit , qu'à laver la rête d'un transposer ces pronoms. On doit dire , p.ex.
åne , ou d'an môre , on y perd se lessive. vous vous le figurez ; je vous le donerai , ec
Laver ses peche's avec se's larmes , leś non pas je le vous donerai ; vous le vo: s figu
pleurer . Se' laver d'un crime , prouver rez. Malherbe avait coutume de les transposer
son inocence .
On dit , en parlant d'un de la sorce : » Nous le vous amenons ; je le
fleủve qu'il lave les murailles d'une ville , vous dis en prôse , pour ; nous vous l'ame
pour dire qu'il y passe tout auprès. On nons, je vous le dis. Balzac le fait encore
On
dit plutôt et plus noblement qu'il les baigne. plus souvent, qui le vousconfirme , etc. de
LAVETTE; petit bout de torchon , dont le vous dire , etc. Vaug las improuvait certe
on se sert pour laver la vaisselle. construction , La Moche le Bayer la trou
Laveur , velse ; celui , celle qui låve. » vait fort bonne ; mais dès le tems de Ménage
Laveur de vaisselle ; Laveứse d'écuelles . elle avait vieilli ; et il assûre que ceux , qui
LAVOIR, s. m .[La-voar.] Lieu destinéà la- écrivaient avec délicatesse , ne s'en servaient
co plus . Le P. de Neuville a pourtant dit enco
ver ,ou le linge, ou la vaisselle; ou dans les .
munautés et les sacristies ,à se laver lesmains. re , représentez -le vous, etc. Il aa voulu éviter
>

Y y ý 2
LE LE
de0dire
54 , représentez-vous le , qui est dur : Dit -il , le temps est cher ; portons le dans le
.

mais l'un ne vaut pas mieux que l'alltre . Il temple.


Lui- ntême se courbant, s'aprête à le rouler...
devait prendre un autre tour , ou substituer
le nom aupronom : » Représentez-vous cet Ces deux le se raportent à Lutrin , qui est
enfant chéri entre les bras d'une mère ver- quatre vers plus haut. Cela n'est pas régu
tueûse , etc. Serm. sur l'Éducation. = Excep- lier. = Racine a fait la même faute dans
tez le pron. pers. de la 3 : pers. lui, leur , Britannicus.
.

qui doit suivre le. Ce serait mal parler que Vos jours , toujours sereins , coulent dans les
de dire , je lui le donerai : il faut dire , je le plaisirs.
lui donerai. Plusieurs , dit Vaugelas , re- L'Empire en est pour vous l'inépuisable source ,
tranchent ce pron . relatif le dans ces oca- Ou , si quelquechagrin en interrompt la course i
Tout l'Univers soigneux de les entretenir ,
sions ; et disent , il faut que je lui fasse voir , S'empresse à l'effacer de votre souvenir.
au lieulededit: toujou
Amiot il fautrsque je le lui
de même fasse éviter
, pour voir. Les est beaucoup trop
éloigné de plaisirs et
la cacophonie de le lui , le leur, ce qui n'est le de chagrin .= Et dans Bajazei.
n
pas une raiso suffisa nte pour laisser un mot Hélas , je cherche envain , rien ne s'offre à ma vûe :
si nécessaire . Que si l'on veut éviter la rudesse Malheureûse , comment puis-je l'avoir perdúe.
de ces deux mots mis ensemble , il faut, die Trois vers après , on voit qu'il est question
>
Th. Corneille , prendre un aûtre tour, ce qui d'une lettre , qui avoit été perdûc. L'éloigne
est quelquefois assez difficile pour écrire na- ment du pronom relatif estd'autant plus irré.
turellement. Malherbe a dit aussi : gulier dans cette ocasion , qu'il ocasione une
equivoque, et qu'on peut raporter à vie, qui
>
Que ce qu'elle est à cette heure , précéde' immédiatement l'expression , l'avoir
Elle soit jusqu'à la mort.
Il faut , pour parler correctement , dire , elle perdúe.
le soit. Nos anciens , dit Ménagé , auroient 3º. Le pronom , supléant pour le nom , ne
dit , elle soit = Madame deSévigné'adit devrait point paraître dans une phrase où le
encôre. Demandez-lui , pour, demandez-le nom même est employé. Il yparait pourtant
lui. -
Depuis quelque tems cet ancien régulièrement , et il done la facilité au régi
usage a repris faveur , mais seulement dans me de précéder le verbe. » Ce cæur , que
le style familier. » Cela est cruel sans doute , toute la France auroit aujourd'hui droit de
et je lui ai dit cent fois . Marm . Je le lui ai nous envier'; ce cæur , si digne de Dieu , il
dit , etc. » Vous croyez ? - Oui je le crois. a voulu que nous le possédassions , et que
id. Vous le croyez ? nous en fussions les dépositaires. Bourdal.
Or. Fun . de Louis de Condé. » Les remon.
Les belles tous les jours vous trompent :Gresse
on leur
t. trances les plus justes et les plus respectuell
end. ses , l'adulation les travestit en une rémérité
suis rend.
OnJeleneleur je lui rendrai bien. Id. punissable. Massill. » L'apareil des éloges est
point ingrate et
Je le lui rendrai. » Sa santé ne lui ayant pas doné à l'usage et à la vanité : l'admiration
permis. Henaue. Ne le lui ayant pas permis. secrette et les louages réelles , on ne les done
- Cela peut être bon dans le discours fami- qu'à la vertu et à la vérité. Id. Ce tour est
lict : encore l'afectation de le dire toujours très-familier au P. de Neuville , et il est plus
de la sorte peut paraître avoir quelque chôse du haut style que de la conversation. Cepen
de précieux. Mais dans le haut style cela n'est dant on peut quelquefois l'employer dans le
pas pardonable. Racine avait dit dans les discours familier. » Ce qu'elle me disait , je
Frères Ennemis , Tragédie par où il débuta , crus l'aprendre encôre en l'entendant racon
ter par elle-même . Mariy . » Le cachot qu'on
et qu'i l ne revit
Il veutque plus.
je vous voie , et vous ne voulez pas. me promet , empêchez qu'on ne me le tien
Pour , vous ne le voulez vous pas. La viva ne. Id .
cité de la Poésie , dit avec raison son fils , 4. On ne doit point mettre le, le , la
rend cette faute excusable. après des mots , qui sont employés indéfini
2° . Il ne faut pas trop éloigner le pronom ment . Les phrâses suivantes sont condamna
2
le du substantit, auquel il se raporte. Boileau ble s pour cette raison . » Vous avez droit de
chasse, et je le trouve bien fondé. » Le Roi lui
e re
a fait cett fai dan sons Lut rin .
Ce spectacle n'est pas , pour amuser nos yeux , afait grâce , et il l'a reçue , allant au suplice.
LE LE 541
» J'ai raison de me plaindre , et vous ne 8º. Le pron . le est indéclinable, quand il
l'avez pas de m'accuser. Pour réformer ces se raporte à des adjectifs. Ainsi une femme
phrases, il faut joindre au nom ainsi employé dira : 1'écais malade, et je le suis encore , et
indéfiniment un article , ou répérer ce nom au non pas la suis. On dira au pluriel : nous
2d membre de la phrase , ou prendre un autre étions contens , et nous le sommes encore, et
tour. Ainsi , on dira : vous avez un ancien non pas les sommes. Madame de Sévigné n'é
droit de classe , et je le trouve bien fondé. » tait pas de cette opinion , et elle répondit à
Le Roi luia acordésegrâce, et il l'a reçue , Ménage, quiluicitait la Règle ; » Je croi
ete. ou bien , vous avez droit de chasse , et je rois avoir de la barbe au menton ,si je disois ,
trouve ce droit bien fondé. Le Roi lui a fait je le suis. Cependant elle l'observait , sans
grâce , etei il a reçu sa grâce allant au suplice. s'en douter , du moins pour le pluriel.» Les
Pour la j ' phrase , on peur la réformer en gazettes en sont pleines ; mais comine nous le
mettant en au lieu de la : j'ai raison de me sommes aussi.... cela se trouve naturellement
plaindre , et vous n'en avez pas de m’accuser. au bout de la plume . C'est tout le con-'
= Le P. Bouhours excepte de la loi géné- traire , quand le se raporte à un substant ; if
rale la phrase suivante ; si vous ne me faites car alors il se décline, 'et change de genre et
pas justice , je me la ferai moi -inêine. Par là de nombre. » Etes-vous Madaine une telle ?
il sáâve ce vers de Racine . .
Oui je la suis. Sont- ce là vos enfans ? -C

Quand je me faisjustice , il faut qu'on se la fasse. Oui , ce les sont , ct non pas le sont. Restaut.
Mithridate . Que si le substantif est employé adjecti
Je consens dit l'Ab. d'Olivet , que cette vement , il •suit la règle des adjectifs . » Je
phrase , à force de revenir souvent dans la veux être mère , parce que je le suis. Mol. Si
conversation , ait acquis le droit de ne pa- l'Auteur avait dit en parlant de ses enfans, je
raitre pas irrégulière. Mais elle ne laisse pas veux être leur mère , il falait dire , parce que
de l'être , surtout dans le style soutenu . Faire je la suis .
gráce, dit Bouhours ne saurait être suivi d'un 9 °. Regnier des Marais dit , que la parti
pronom. Faire justice est dans le même câs. cule ( le pronom ) le a comme les autresparti
Tenons nous- en à ce principe , qui est ce cules relatives , la force de changer les temps
qu'il y a de plus sûr. des verbes , et les verbes mêmes , auxquels
5.Le , est relatif ou d'un seul mot , ou elle se raporte , et à la place desquels on la
>

d'une phrase entière , et c'est ce qui peut occa- substitúe. Il cite en exemples ces phrases qu'il
sioner de l'einbarras , de l'équivoque ou du aprouve. » Je le traiteräi comme il mérite de
contre-sens dans le discours. Fontenelle fait l'être. » Il ne faut pas condamner après leur
direàl'Astrologue Anselm ?.» Le grand leurre mort , ceux qui ne l'ont pas été pendant leur
des hommes , c'est l'avenir ; et nous alltres vie ; dans lesquelles phrases , le , qui se ra
Astrologues, nous le savons mieux que per- porte à un futur , ou à un infinitif, suplée
sone. Ce le peut signifier deux choses : nous pour un participe passif , comme il mérite
alteres Astrologues , nous savons l'avenir , d'être traite'; qui n'ont pas été condamnés,
mieux que persone; ou bien , nous savons , etc. J'ai vu bien des persones , qui ne pou
mieux que persone, que le grand leurre des vaient soufrir ces phrases , et qui soutenaiene
hommes c'estl'avenir . En lisant ce morceau , qu'il falait dire : je le traiterai, comme il mé.
il n'est
pas aisé de deviner
lequel de ces deux rite d'être traité. Cela est plus régulier sans
sens l’Auteur a eu en vûe. doute , surtout dans le discours sourenu : mais
6º. Le pronom le ne se met après le verbe en conversation on se sert sans dificulté des
qu'à l'impératif : Traitez-le bien . Dans tous phrases citées et alltres semblables..
les autres modes , et quand le verbe à l'impé- 10°. LE , devant plus , moins, mieux , ne
ratif est acompagné de la particule négative, prend ni genre , ni nombre : I. Quand avec
legr doit précéder. „ Vous l'aimez : „ Ne le ces adverbes , il forme un superlatif adverbe.
ondez pas » C'est la chôse que j'aime le plus , et non
>

7°. Quand deux verbes consécutifs régissent pas , la plus . » Ce sontles biens , que je dé
le pron. le , il faut lerépéter .Ainsi ce serait sire lemoins, et non pas lesmoins.Nons de
>

pécher contre les règles que de dire : je veux vons parler le plus sugement, et nous énoncer
leil revoir le revoir et( en
et :augmenter
faut dire l'augmenter . livre ) le plus clairement qu'il est possible. Gir.
parlant d'un
Wailly. II. Le',est indéclinable, mêmequand
542 LEC LE C
ces adverbes de quantité sont suivis d'un adjec- Done Monmaur alltrefois fit leçon dans Paris.
tif, lorsqu'ils n'emportent pas proprement L'Acad. dit aussi , faire publiquement leçox
>
+

de comparaison. » Nous ne pleurons pas tou- de quelque chôse . Il est permis de douter que L

jours, lorsque nous sommes le plus atligés. cette façon de parler soit réellement admise
Dans cet exemple, on ne veut point compa- par l'usage. = L'Abé du Resnel dit , dans
le même
rer son afiction à celle de quelques autres le sens , doner leçon .
mêmesens
persones : mais on dira : » la Dame , qui Chacun , content de soi , suit sa foible raison ,
pleure moins que les aûcres, n'est pas la moins Er des arts qu'il ignore , ôse doner leçon.
alligée. Dans cette dernière phrase , le super- : 2°. Ce qu’un Régent ou Précepleur done
larit emporte comparaison : le doit donc à l'Écolier à aprendre par crur. » Aprendre
prendre le genre et le nombre du substantif. étudier , réciter , savoir sa leçon. – On dit ,
>

Wailly. en ce sens , prendre des leçons d'un maitre de


11°. Dans le jargon précieux moderne , on danse, demusique , etc. Prendre sa leçon de
dit le pour cela. » Savez -vous pourquoi elle danse , etc. = 3 °. Fig. Avis , instruction ,
s'est décidée à vous voir ? Pour vous écudier donés à quelqu'un pour sa conduite , ou pour
>

ettrouve connoître.T.--
vous charmant. Ah ! m'étudier !! Je le
d Éduc.
direction
laleçon d'une afaire. ”» Je lui ai fait sa
. Il a recu chez lui de bones ou de mau
LÉ , s. m . [ é fer. ] La largeur d'une toile , vaises leçons. = Faire la leçon à , : .. se
d'une écote entre ses deux lisières. » Un lé de dit , ou , pour instruire de ce qu'on doit 4°.
faire,
damas , de velours. » Il y a deux lés à ces ou , pour faire une réprimande. En
draps ; quatre ou cinq lés à ce jupon , à cette style d'érudition , c'est la manière dont le
tapisserie . texte d'un Auteur est écrit. Voltaire l'emploie
LECHEfort, mince
Tranche s. f. [de!" quelque
è moy. chose
2° e muer.
. ] au lieu de troduction . Après avoir traduit, ..
à man- sa manière , le 1 " chapitre de la Genese , il
ger. » Une lèche de jambon , de pain . dit : cette leçon est dailleurs conforme à l'an
LÈCHEFRITE , 's.f . [ 1 " è moy.2° et 4e ciène idéedes Phéniciens, etc.» Leçon ! s'é
nuet. ] Ustensile decuisine, quisertàrecevoir crie l’Abé Guérée;: dites , s'il vous plaît, trid
>

le jus , quitombe d'une viande à la broche. duction : une leçon est une façon de lire uns
LÉCHER , v . act. ( léché : 2 é fer. Devano texte ; et ces mots , les Dieux firent , ou le
l'e muet , le r'' e devient moyen : il lèche,
er

Dieux fit , ne sont pas le texte , ils n'en sont


>

lèchera , etc. ] Passer la langue sur...


: » Lé- qu'une traduction infidèle et barbare. Traduc
cher un plat , des confirûres. » Les chiens tion n'est pas leçon : vous vous expliquez mal.
guérissent leurs plaies en les léchant. = On apèle variantes , les diverses leçons d'un
Le'ché, adj . ( ursmalléché , homme mal fait texte . re

et grossier. = En Peinture , tableau léché , LÈCTEUR , s. m. LÈCTURE , s. ff. ſi [ 1tes]


trop léche', fore soigné, mais avec peu d'art moy: 2€ lon. au 2d. ) Lecteur : celui qui lic. "
e de goûc.- En literature , ouvrage léché, Un bon , un méchant lecteur. = 'Chez le
travaillé avec trop de soin . Roi et lesestPrinces , titre de charge, dont la
-- Dans ses portraits léchés substituant toujours de lire devant le Roi , le Prince
fonction
Le flègine des Rhéteurs aux élans des Apôtres. ou la Princesse. = Chez quelques Reli
Poème sur l Éloquence. gieux , Professeur. » Lecteur en Philosophie,
On dit , proverbialement, des bons mor- en Théologie. ==On disait autrefois, avis
ceaux , qu'on s'en lèche les doiges; et quand au Lecteur , pour avertissement, petite pré
on n'en done que peu , qu'on n'en a qu'à lèche face. On ne le dit plus qu'en plaisaniant. Avis
doigt. au Lecteur , ou c'est un avis au Lecteur ; cela
>
re
LEÇON , s. f.[ 1 " e muct. Léçon est un vous regarde , prenez cela pour vous. = Au
>
gasconisme.) 1°. Instruction qu'on done. » trefois on tutoyait le Lecteur dans les préfa
Leçon de Droit , de Théologie , de Médeci- 'ces. » Si je voulois faire ici ce que j'aifait en
ne. On dit , prendre leçon de , sans arti- mes derniers ouvrages , et te doner le rexre ou
cle. » Quand on voudra nienager des surprises l'abrégé des Auteurs , dont cette histoire est
>

devous
agréables, c'est
leçon. Boileau a diequ'ilfaudraprendre tirćecontenterai
, faire leçon pour , me
2
, afin quetupussesremarquer, etc. Je
de l'avertir , etc. Avant pro
doner des leçons. pos de la Tragédie de la mort de Pompéepar
Savant en ce métier , si cher aux beaux esprits , Corneille .
LEG LEG 543
Rem. Dans le Rich . Port . on met Lectrice ; [ " é fer. 3 ° e muet ; en dans le 3 , a le son
chez les Religieûses , celle qui lit au réfec- d'an . ) Legal, qui concerne la Loi » Céré
toire. L'Abé des Fontaines , Fréron et M. monies , observations légales. Impureté lé
Linguet , l'ont employé dans le sens propre gile . En ce sens , il ne se dit que de la loi
et naturel de Lectear.» ll mérite quelque in- de Moïse. = = Qui est selon la Loi : „ Dé
dulgence de la part des Lec! rices. » Il doit marche , procédure légale. = Légalement,
produire les plus fortes impressions sur le d'une manière légale. Procéder légalement.
cæur et l'esprit des jeunes Lectrices. » Je de Légal , legitime , licite ( synon . ) C'est la
>

mande bien pardon á mes Lectrices de la com- forme qui rend la clôse ligule c'est le droit
paraison. - L'Abé des Fontaines l'avait fait qui la rend légitime , c'est le pouvoir qui la
imprimer en italique. Les deux autres Écri- rend licite. » Une élection est illégale , quand
vains cités n'ont pas pris cette précaution. on n'y observe pas les conditions requises par
LECTÛRE : 1.Accion de lire. » Assister à la loi. Une puissance est illégitime, si elle
la leccare d'une pièce : entendre la lecture exerce la force sans droit . Un comerce est illi.
d'un contrar.. = 2°. Érude. Il aime la lec- cite , quoique bon dans l'ordre naturel , si la
záre; il est fort adoné à la lectûre .» Il a beau- lui le défend , etc. Extr. des Synon. de M.
cou de lec
p ture ; bien de la lecture , » la lec- l'Abé Roubaud .
tûre forme l'esprit . LÉGALISATION , s . f. LÉGALISER , V. a .
REM 1 °. Avoir une grande lecture , se dit [ Legaliza -cion , lizé. ] Ils se disent de la cer,
sans régime. » Leibnitz avoit une lecture pro- tification du Juge , ou autre ayant l'autorité
digieûse. Anon . Le Duc de Vivone eroit ur des publique , qui ateste que celui qui a dressé un
homines de la Cour , quiavoit le plus de goût acre ou extrait , est tel qu il se qualifie.»» La
et de lectûre. Vole. » Il avoit une vaste lecture légalisatior est nécessaire à un grand nombre
et une mémoire , qui la mettoit toute à profit. d'actes , pour qu ils puissent faire foi hors du
pâssés . » Faire légaliser
Fontenelle . = Je crois qu'on ne doit pas imi- ressort où ils ont été passés.
· ter Fleuri , quand il dit que : » Ammonius un extrait baptistaire, mortuaire, etc.
avoit une grande lecelire d'Origène, de Didy- LÉGAT , s . m . [ !" é fer. Gouve
le i final ne se
me , etc. = On ne le dit aussi qu'au sin- prononce pas . ] Cardinal rneur de
gulier. » Beaucoup de lectures et de reflexions quelque Province de l'Etat Éclésiastique; ou
)
caractérisent les premiers . Du Plaisir. » Il fa- envoyé extraordinairement par le Fape auprès
lait beaucoup de lecture ou une grande lecrúre de quelque Prince Chrétien. = Ce moi, es
-

et beaucoup de réflexions , etc. = 2°. Avoir celui de' Nonce , ne se disent plus en français
une grande leceûre se dit des Lecteurs ; et être, que des Amb.iss.id urs du Pape. Leibnitz done
d'une lecture des livres . » Ce petit morceau donc mal - a - propos ce nom à ceux des Empe
d'histoire est d'une lecture intéressante . Trois reurs d'Allemagne. = * Quoiqu'on diselés
Siècles , etc. = 3°. Lectiire a un sens act. guaire , on ne dic point kaget , mais legs,
Mes lecíúr's signifie, les lectûres que je fuis. Voyez ce mot . Légre , en ce sens est un gasco
Ainsi , quoiqu'on dise , la lectûre de ces lois , nisine . re
on ne doit pas dire , leur lectûre , en parlant LÉGATAIRE , s. m . et f [ Légalère : "e 1
des lois ; car les lois ne lisent pas : elles sont é fer. 3° è moy. er long ; dern. e muet. ] Celui ,
lúes. » L'on voit par leur lecture ( des lois celle qui a reçu un legs . » Légataire particu
Gombettes ) l'esprit qui dominoit parmi ces lier. » Elle est l'gataire universelle.
peuples. Anon. ' Il falait : on voit , en les LÉGATION , s . f. [ L*gi cion ; 1 " é fer. ]
lisane , etc. == 4°. Dit-on , entendre lec- La charge du Légar ; l'étendue et le district
zûre ou le lectûre de M. de la Condamine de sa Jégation ; et le rems que důrent ses
emploie le premier : j'aimerais mieux le 2d : fonctious. » Le Pape lui a doné la légation
» Ceux qui ont entendu lectûre des deux ra- de Bologne, » Cette ville est le sa Légation.
poris. Lett. sur l'Inoculation. — L’rcade dit, » Cela se passa p -ndant sa Léguion.
faire la lectûre d'un contrat , ce qui est un LÉGENDAIRE, s m. LÉGENDE , S. f. [ Lé.
e
préjugé pour , entendre la lectûre .'— Enten- jandère , jande; i " é fer , 2€ lon. 3 è moy.. et
er
ditde la vie des Saints.
suffit pas qu'ils lon.au "'.] Legende seanciènes
dre lire est plus sûr. » Il nedeux
entendent lire les notes des Comissaires. On ne le dir que des vies , ou , par
Id . ibid .
mépris , des nouvelles. Légendaire , Auteur
LÉGAL , ALE , adj . LÉGALEMENT , adv . des légendes. == Legende , en style plaisans
>
044 LEG LEG
er

ou critique,' liste ennuyeuse. Il se dit : tégère. I.. T. L'Acad. dit du 1e qu'il vieillir..
mais sérieusement , de' l'inscription gravée C'est un italianisme : di leggiero, = = ;'.On'
autour d'une médaille , ou d une pièce de a dit , armé à la légère , ei legèrement arme
monaie .
Vaugelas dit que , quoique le 1" soit plus
LÉGER , ÈRE adj . LÉGÈREMENT , adv. en usage, il faut seservir des deux , pour di
>
re
LÉGÈRETÉ , s. erf. ] "e
1 é fer. l'r finale se pro- versifier. L'Acad. dic l'un et l'aûtre. = 4.
2 è moy. 3° emuet.. ]Au Leger régit quelquefois la prép. ,
nonce dans le zºr ;izº de. Léger
propre , 1:
°. qui ne pèse guère. » L'air est plus de cerveau,d'argent , etc. » Femine très légère
o

léger que l'eau. » Habit léger , étofe légère. de scrupules . Mariv. = .


5 ° * S en doner de
Ś2.° Aiséà suporter. » Joug léger ;pénie léger, ne pas s'eninquiéter,est un gasconiside
tence légère. Peine, douleur légère. » Viande barbare,
légère. =.4º. Dispôs et agile. » Marcher LÉGÈREMENT , 1 °. D'unemanière légère.
"
d'un pied , d'un pas leger. » Etre léger à la Véru , armé légèrement. » Marcher , courir
course. Je me sens aujourd'hui plus léger qu'à légèrement. = 2°. A la légère : » croire les
l'ordinaire. = sº Volage. » Esprit , ceur gèrement. » Prendre son parti légèrement.
léger. = Légère , Inconstante , volage , Toucher une matière légèrement.
Changeante , ( synon. ) Une légère ne s'atache LÉGÈRETÉ , qualité de ce qui est léger. If
pas fortement ; une inconstanle ne s'arache a presque tous les sens de leger. » La légèreté
pas pour long -tems; une volage ne s'acache de l'air , des vapeurs. » La légèreté d'un cerf ,
pas à un seul ; une changeance ne s'atache des oiseaux. » Marcher , courir avec légèreté.
pas au même. er
La légère se done à un » La légèreté des peuples , de son esprit, de
autre , parce que le r" ne la retient pas ; l'in- son humeur., » La légèreté d'une faûre. » Cette
constante , parce que son amour estfini ; la faûre a été commise par légèreté , sans ma >

volage ,parce qu'elle veut goûter de plusieurs; lice.


et la changeante , parce qu'elle en veut goûter LÉGION , s. f. LÉGIONAIRE, S. 12.[L re
de diférens. - Les hommes sont ordinaire- gion ; en vers , gi-on , gio-nere ; I é fer. ;
de gens de guerra
femmesplus
ment : mais et plussont
légerscelles-ci inconstans que les
plus volages et chez lon ,au 2d.» LaCorps
èmoyles. etRomains. 116,2 , etc. Légion.»
>

plus changeantes que les hommes. Ainsi les La Légion Thébaine, Légionaire , soldatd'une
premiers péchent par un fond d'indiférence Légion. » Les Légionaires combatirent vail
>

qui fait cesser leur atachement; et les secon- lamment. En st. fig, fam . Legion se dic d'un
des , par un fond d'amour , qui leur fait grand nombre. » Des Légions de menteurs. La
souhaiter de nouveaux aracheinens. Girard , Fone. = En style de l'Ecritûre : des legions
Synon . d'Anges , de Déinons.
6º, Peu considérable, » Un sujer bien LEGISLATEUR , TRICE , s. m . et f. Lee
léger ; une injûre légère. Légère , faute , GISLATIF , TIVE , adj . LÉGISLATION , s. E.
dispute , ocasion . Une légère idée : un léger ( Légis -la - reur , trice , latif , tive , la -cion ;
repas . » Il a le sommeil léger ;‫ ز‬la moindre it'le fer. 4 ton au 4.) Législateur , celui qui
chôse l'éveille. = . 7°. Agréable et façile , établit des lois pour cout un peuple.Moïse fue
Style léger , conversation légère. le Legislateur du Peuple de Dien. » Lycurgue
Rem. 1°, La prononciation de léger n'est et Solon , célèbres Législateurs.. Pou
pas bien décidée. L'Acad. avertit depronon- voir législatif, puissance legislative. Le pou
cer l'r ; dans le Rich , Port, on se contente voir de faire des lois, = Législation , la
de dire que les uns prononcent fortement l'r droic de faire des lois. » En France , la légis
finale , et les alltres non . Gresset fait rimer tation n'apartient qu'au Roi .
légers avec airs , er Rousseau , au contraire , Rem, Législatrice , est peu usité , parce
fait rimer léger avec déroger. = Plus comuné- qu'on a peu d'ocasions del'employer. L'Acał.
ment on ne fait pas trop sentir l'r : léger se le met sans en doner d'exemple," L'opinion, )

prononce comme berger. Tous les Poètes ceite première législatrice des États. L'Abé de
font rimer ces deux mots ensemble. Marin , Boismont,
re
2 ° De léger , à la légère , adverbes ; LEGISTE , s. m . [ ite é fer. dern. emuet.}
signifie
premier ment.
leinconsidéré trop facilement ; le 2d, Celui qui fait profession de la science deslois.
» Il croit de léger. » Il ne L'Acad. dit aussi Jurisconsulte : mais il serait
faut pas catreprendre un grand dessein à la plutôt synon., de Juriste, - Dans quelques
Univerſités
L É Ġ LEP $ 45 :
Universités, on apèle Légistes les Écudians en constamment,masc . ec l'on doit dire , de bons
Droit. légumes, des légumes nourrissans, Lé
LÉGITIMATION , s. f. LÉGITIME , adj. gumineué , ne se dit guère qu'au fém . » Fleurs
>

et subst . Légitimer , v . act . LÉGITIMITÉ légumineuses, telles que celles des pois , fèves,
sif. [ Legitima -cion , me ,
re
mé,é mité ; 1* etc.et d'un grandnombredeplantes ,qui
fèr. 4e muet au 2d, é fer.au 3 " ] Legitime , n'ont pourtant aucun raport avec les légumes
adj. 1 °. Qui a les qualités requises par la loi, proprement dirs. re
m Mariage légitime; enfanı légitimº L'ENDEMAIN , s .m . [ Lande-mein ; !!!
Juste , équitable . » Droit , prétention légi, lon. 2° e muer. ] Le jour d'après.» Ils partirent
time. » Avoir un sujet légitime de se plaindre. le len lemain. » Ils arrivèrent le lendemain des
= Løgitime , s. f. La portion que la Loi fèces. = Nos anciens écrivaient l'an demain
atribúe aux enfans sur les biens de leurs pères en deuxmots et avec une apostrophe ,
er de leurs mères. » Il n'a eu que si légitime: LENDÔRE , subst. et adj. [ Landôre : 1 "
ila été réduit à selégitimº. – On apele lég !-., eczlon 3% e muet. ] Lent danssesopérations.
rimaire , celui qui n'a eu que sa légitime', par' » C'est un lendôre , une grandelendore. Il est
oposition à héritier er à légitaire. » Il y, a populaire. Acad. Mde. de Sévigné l'a employé ,
procès entre les héritiers , les légataires et les adjectivement. » Il est vrai qu'il a a été un
légitimaires. peu lendôre sur son départ de ceçte garnison .
Legitimer , c'est rendre un enfant naturel LENT , ENTE , adj. LENTEMENT , adv.
capable des droits des enfans légitimes. Légi- LENTEUR s. f. [ Lan , lante , lanteman
timation est l'acte par lequel unbâtard est le- lan-teur:q' lon. °2 e muerau 2d et au 3*.1
n
gitimé.» Lettres de légitimation . » Il a étélé- Lent, qui est tardif et n'agit pas avec prom
gitimé par le miriage subsequent de ses père titude. Lenteur , manque d'activité ec de célé
etmère'; ou par lettres du Prince. —= Fig. rité . Lentement , avec lenteur, » Esprit lent
» Cette incertitude autorise leurs représenta- : hameur lente : elle est lente à couc ce qu'elle
tions , mais elle ne peut pas légitimer leur déi fait. » Lent à parler, à écrire.
sobéissance. Anon , La rendre légitime. Il est lent à punir , promo à récompenser.
· Légitimité, état , qualité d'un enfant légi- Quoique lents à punir , ils punissent enfin.
time. » On lui dispute sa légitimité, Poison lent" , fièvre lente. » Marchez , agir.
Équité. » . La légitimité de ses droits , de ses lentement , aler lentement en besogne ; agir
prétencions , ecc. re
avec lenteur. » Sa lenteur à punir est-elle un
LEGS , s. m. I. GUER , V. act. [ 1" è moy. cicre pour continuer à l'ofenser? — Figur.
an1" , é ter.au 2d. mais devant l'e muer ceió Avoir une grande lenteur d'esprit , d'imagi
>

fer. se change'en è moy . jelègze , il lègleri , nation : imaginer et concevoir dificilement er


etc. ) Legs , esi une libéralité laissée par un avec peine. 3

testament. On apèle Logataire , celuià qui le LENTICULAIRE , adj. LENTILLE , s. f.re e


Testareur à fait cette libéralité. Voyez LEGAT. ( Lantikulère , lanti- glie ‫ "? ;ر‬Ion . 4° è moy.
» Doner laisser un legs de dix , de cent er long aur": mouillez lesIldu 2d.] Lentille,
er

mille francs. » Logs pieux. Acad. Au Palais est , 1. une espèce de légum .Ménage disaic,
on - dit ;, tegs pies. SLéguer ; doner par aussi neniille , erle préférait. Il a été seulde
>

testament. » Il lui a légué, il leur lègue telle son sentiment. Si les Parisiens disent encôre
somme , telle pension . » Je done et légue àà un nentille , coinme Ménage assure qu'ils le di
cel , etc. saient de son tems , ce ne peut être que les,
LÉGUME , s. m . LÉGUMINEUX , EÛSE ,
> badauds de Paris. = Taches rousses , qui
adj. [ 1 " é fer .'*' lon . au 2d ; neû , nell
--ze. )] , viehent auxmains er au visage, et qui ressem.
On ne devrait régulièrement apèlerlégumes, blent à das lentilles. Trév. eiet le Rich. Port. ,
que les grains qu'on recueille dans descosses, disent , en ce sens , lentilleux , qui est senie
commepiis, feves , lentilles , haricois , lu- ' de taches ou lentilles, » Visage lentilleux.
pins , etc. mais l'usage étend ce nom aux ra- L'Acad. ne le met point. 3 . Verre con
cines mêmes er à la plupartdes plantes pota vexe des deux côtés : verre lenticulaire , ou
gères. Pluche, sQuelquesAuteurs ont fait lentille.
légume fém . Le P. Tarterón , M. l'Abé Bullet, LÉOPARD , s. m. Espèce de bête féroce ,
»
Fleury , Maurs des Israélites. » De bones lé- qui a la peau tachetée.
gumes , des légumes trop nourrissantes. Il est LEPRE ' , 5. f. LÉPREUX , EÜSE adj.
Tome II. Z z z
146 LED LEO
re
( in è moy. au 1 !, . fer. aux deux aůtres , 2
er
jeter d'alltres rivières ; » Les moutons à la
e muet au subst. lon. à l'adj . ] Ils se disent dépouille desquels les hommes doivent leurs
d'une certaine maladie , autrefois fort co. , véremens. Remarquez sur cette Règle ,
mune , qui parait sur la peau , et y fait une que si le nom substantif , auquel se raportele
wilaine croûte,. » Frapé de la lèpre : » couvert
génitif du pronom relatif est au datif ou à
de lepre, » Homine lépreux , femme lépreuse. Pablatif, on doit se servir de duquel ou de
Sm. Hôpital pour les lépreux. On qui , en parlan: des persones , jamais de dont;
l'apelait leproserie. On-dit , fig. la lèpre et pour ce qui regarde les choses ou les bêtes,
du péché. ; mais il serait ridicule d'apeler les le génitif duquel, ou de laquelle est le seul
pécheurs deslépreuxspirituels. Il faut tou qu’on doive employer.» Femmeà
a
la conduie
jours se venir en garde contre les préjugés de
l'analogie .
ie dequi ou de laquelle il n'y a rien à redirc.
» Homme , de la bonne foi de qui ou duquel
LEQUEL , LAQUELLE , pronom relatif. on ne peut douter. » Cheval , de la bonté
Voici sa déclinaison. » Lequel, laquelle' ;du- duquel j'ai fait l'épreuve. Regn. 3°. Le
.

quel, de laquelle, ou dont, auquel , à laquelle; datif auquel et à laquelle sont d'un usage très.
.

lequel , laquelle , ou que ;daquel, de laquelle, ordinaire : on n'en peut pas dire autant de
> >

ou dont. Plur. Lesquels , lesquelles;‫ و‬desquels, l'acusatif lequel , laquelle sur lequel on ne
desquelles, ou dont ; auxquels, auxquelles ; peut guère doner de" règles générales , et il
lesquels , lesquelles , ou gue ;desquels , des fautrenvoyerà l'usage; ainsi que pour l'abla
>

quélles , ou dont. = D. Lequel et laquelle, tif duquel, de laquelle, qui suit les mêmes
dans tous leurs câs tant au singulier qu'au règles que
que le génitif.= Ce qu'on peut
pluriel, peuvent se dire des persones et des dire seulement , c'est que lequel n'est guère
chôses. Cependant: 10. On ne s'en sertpres- , régi par des verbes, excepte en style
que jamais au nominatif ; et les oreilles sc que, nt
de Prati.
et qu'on se sert ordinaireme de l'acu
raient blessées dans ces phrases, » Dieu , lequel : satif que. Mais , quand il est régi par des
1

a créé le ciel er la terre. » La grâce , laquelle prépositions , on peut s'en servir en route
nous est nécessaire. Il faut se servir de qui : sorte de style. On le doit même quand on
Dieu , qui a créé ; la grâce , qui nous est né-
> > -parle des bêtes ou des choses inanimées;
cessaire , etc. == Vaugelas faitune exception excepté dans les phrases où le pronom quoi
À cette règle ; et c'est que , quand on emploie peutêtre employć. » Le cheval surlequel il
dans une phrasedeux noms substantifs de dif- étoit monité .» Le sujetpour lequel ils se que
férent genre, alors , si le pronom relatif qui relloient. Regn . = -
Voiture dir lesquels, au
ne se raporte pas au plus proche des deux , il lieu de que ; mais de la manière dont il l'em
faut se servir du pron. relatif lequel. Ex. » ploie , ce pronom fait fort bien. » J'en vis
C'est un effet de la Providenee , qui , etc. Le sept (royaumes ) roue d'une vûe... Lesquels
qui se raporte à effet, et non à Providence. c'est dommage que vous laissiez entre les
Pour éviter l'équivoque , il faut mettre lequel. mains des Môres. Si , à la place de lesquels,
On peut se lequ au no ... il avai mis
servir aussi de el t de
que , il у. aurait cu deux que
ce
minatif , pour éviter deux qui de suite. C'est suite , l'un pronom , l'aûtre conjonction; Ce
ce qu'ont fait Bouhours et le Maftre. » Cer- qui aurait produit un mauvais éfer. —
taines plantes, lesquelles n'ont rien , qui les lequel acusatif n'est pas si bien dans d'aútres
distingue. » Il imite ces peuples, qui habitent phrases d'anciens Auteurs, qui l'employaient
>

la Zone torride , lesquels jercent des fèches volontiers en régime simple. » Dieu donnoit
contre le soleil. = 2°. Quand le génitif du à Adain des satisfactions intérieures , les
pronom relatif est avant le nom substanti quelles , depụis le péché ., les hommes ne
dont il dépend , l'usage ne souffre pas qu'on ressentent plus, sans une grace particulière.
emploie duquel ou de laquelle ; et qu'on dise, Müllebr. On dirait aujourd'hui , que depuis
par exemple ; le livre duquel vous m'avez fait le péché , les hommes ne ressentent plus,
présent‫ ;ܪ‬la religion de laquelle on méprise etc: — sº. Tout ce qu'on vient de remar
les maximes : il faut alorsseservir du génitif quer ne regarde lequel , que lorsqu'il est
done. Mais si le génitif du pronom relatif est relatif; mais lequel, pronom absolu er in
après le nom substantif , dont il dépend , on terrogatif , peut être sujet ( nominatif ),
peur employer duquel ou de laquelle ; p. ex. régime simple ( acusatif ). » Dites-moi la
» La Seine dansle lit de laquelle viennent se quelle deces deux personnes vous pluie das
L ÉS LET $ 47
vantage. » Laquelle préférez-vous ? Súr la . et à ne pas s'engager dans un marché qu'il
quelle ferez - vous tomber votre choix ? A pouvoit croire lesif.
laquelle donnez -vous la préférence ? Dela- LÉSINE, s. fF.LÉSINER , v :. n . [ Léžine,
quelle feriez - vous choix , si vous aviez à ziné : 1" é fer. dern. e muet au 1 > è fer.
choisir ? == On voit par le premier exem au 2d. ) Lésine , épargne sordide et rafinée
ple ,, que quand on n'a pas encôre établi la juſque dans les moindres chôses. Lésiner
comparaison , lequel régit les objets de l'al- user de lésine. » Il lésine sur toutes choses.
ternative au génitif. — Avec ce régime, il LÉSION , voy. LĖSE.
peut se placer à la tête de la phrase. » Le- · LESSIVE , s.se f. LESSIVER v. act. [ Le
quel de ces deux bijous , que vous choisis- cive , civé : 1e e muet , 2° lon . au ier. ] 0

siez ,vous rencontrerez toujours bien . » Au. Lessive , cau chaude que l'on verse sur du
quel de ces deux Auteurs que vous donniez linge à blanchir , qui est entassé dans un
la préférence , vous aurez de quoi la justi- cuvier , et sur lequel on a mis un lit de
,

fier. cendre de bois neuf , ou de soude , etc. =


Rem. Malherbe ne s'est servi que deux Lessiver ; blanchir le linge ; faire la lessive.
fois de lequel dans toutes ses Poésies. = Figurément, on apèle lessive , une grande
Et trois ou quatre seulement perte au jeu. Mde de Sévigné done ce nom
Au nombre desquels on me range. à l'éfet d'une purgation. » Les eaux ( de
Vichi ) m'ontpurgée autant que j'ai pu l'être ;
Lequel ne se dit plus en poésie , et cette phrase car il s'en faut bien que j'aie le même besoin
dailleurs, au nombre desquels on me range que j'avois de cette lessive , il y a dix ans.
n'est pas agréable. Il pouvait éviter ce des Voy. Laver .
quels , et dire , au nombre de qui l'on me
> LEST , s. m . [ d moy. le e se prononce.]
range, mais son vers' n'eut pas été si har. Pierres , sâble ou autre'macière pesante donc
monieux .Men... Le mêmePoète a employé on charge le fond d'un vaissean. = * L'Ab .
laquelle dans l'Ode à M. de Belle -Garde. Prépôt écrit leste contre l'usage .
LES, plur. des arr. le et la. [ Pron . lè , LESTAGE , s . masc . LESTER
re
V. act .

è moy. er devant une voyèle lêz. ) Les fem- est


mes , les hommes. LESTEUR , s.m . [ . " è moy. ) Lestage
>
.

l'action de lèster , de mettre du lest dans


LESE , adj. fém . LÉSER , V. act. Lésion , un vaisseau. Lesteur, bateau qui sert à trans
>

š. fém .. [ Autrefois on écrivait avec un 2 , et porter le lese. =


> On dit fisurément ( se.
comme on prononce lèze , lézer , lézion ; et famil. ) bien lesté , qui a bien mangé ec
quelques Auteurs ou Imprimeurs l'écrivent bien bu.
cncore de même aujourd'hui : 1" è moy, et LESTE , adj. LESTEMENT , adv . ( Leste
long au premier , é fermé au 2d , la 2e ese teman : 1"reaamoy . 2em . 3'° 1.]) Leste, propre
un e muer à l'adj. un é fer: au verbe. ] On ment vétu . » Vous voilà bien leste . » Son
dit , crime, criminel de lèze-Majesté divine, équipage écoit fort leste. Bien en ordre .
humaine. C'est un terme consacré. Un Au- Troupes fort lestes. Adroit ; c'est
teur a dit , en imitation , crime de lèse- pés , un homme fort leste . = Lestemene ,, pro
publique ; et pourquoi , dit , ironiquement , prement. » Lestemene vécu . - Avec adresse :
l'Auteur du Dict. Néol. ne pourrait- on pas » Il s'est tiré lestement de cet embarras.
dire aussi , crime de lèse-Dieu , de lèse- Depuis quelque tems on le dit du ton et
Père , de lèse -État, etc. Leser. Ofen- des propôs. Hardi, sans façon , sans égard.
ser , faire cort. Il a le second sens plus sou- C'est un moi à la mode. » Le propôs est
yent que le r ". » Il n'y a que lui de lésé leste. Jugem. de Midas. » Ces lettres renfer
dans cette afaire. » Elle est beaucoup lésée; ment... un ton des plus lestes sur les ma
on l'a lésée considérablement dans cette ven- cières les plus sèrieuses. » Ses procédés étoient
te , dans cette transaction . = Lºsion , tort , lestes , parce que ses desirs étoient vits.
>

domage qu'on souffre en quelque marché , Mercure .


en quelque contrat , » Lézion énorme , d'ou-> LÉTHARGIE , s. f. LťTHARGIQUE , adj.
tre moitié du juste prix. » Il y aa ou
ou ilil n'y [ 1 " é fer. I'h est muette , et n'est là que pour,
a pas lesion . » Où est donc la lésion ? l'étymologie. ] Au propre , assoupissement
, Au
A Bårreau , quelques-uns disent lésif , profond et contre natūre , qui die l'usage
krive : » C'étoit à lui à veiller à son intérée, des seas. » Il est tombé en leth irgie ; » Soins
Z z za
Baha
SASS
549 L E T LET
meil léthargique .= e Figurément, Insensir, din , ou critique . J'ai reçu votre longuc
lanc
bilité et noncha en toutes chốses. » Il Épiire . » Il m'accable de ses fades Ép fires.
.
est dans une léthargie honteuse . Paresse le- Il faut dire , lettre de change , et non
thargique. pas d'échange comme on dit en quelques
LÉTON , Voy . Laiton . Provinces. = 2!. On a dit long-tems , au

.
LETTRE , s. fém . Littré , te ÉE , adj. singulier , un Litérateur , plutôt qu'un homme
re e
[ Lèrre , lètré , tré- e : 1 " è moy. 2° e muet de lettres ; celui-ci est pourtant fort bon , »
er
>

au 1" ré fer . au 2d . ) Letire ést , L. - qu'un bel- esprit , un homme de ler.


1° cha- Qu'est-ce
o

que caractère de l'alphabet. = 2° Épitre . tres , en comparaison d'un hommevertueuxa


missive , dépêche. „ J'ai reçu votre lettre , Marin. L'Homme Aimab. Mais au pluriel ,
» Lettre de crédit , de change , etc. = gens de lettres se dit plus souvent , et a une
3°.
3 Au pluriel , actes,qui s'expédient au nom signification plus étendûe que Litérateur.
.

du Prince . Lettres closes , ou patentes. » Depuis quelque tems , on ne voit paroître


Lettres de grâce > d'abolition , etc. que des compilations , par une Société de
Er dans certaines compagnies , actes qui s'ex- Gens de Lerires. SM
Et .. Fréron ; en imi ich
pédient sous le sceau de quelque puissance. tation d'Homme de Lettres , a dit , Femme
53. Lettres de tonsûre , de Prêtrise , etc. Ler- de Lettres. Je ne sais si quelqu'un l'a répété
ires de Maître.ès- arts, etc. = .
4°. Science d'après lui . » Parmi les femmes de Lettres
et doctrine. Les lettres humaines , Les Belo vivantes , qui sont célèbres . — Plus récem
les - Lettres. La République des Lettres . » ment on dit dans l'Ann . Litt . » Je ne con
François I fut le père des Lettres . » Ce çois pas les Hommes de Lettres. Je crois qu'on
homme a beaucoup d'esprit , mais il n'a point doit toujours dire les gens de terres.
de lettres, .
i À la letre ., au pied
>
3 °. On dit , avoir des lettres , pour , de la
de la lettre , dans le sens literal . » Cela est literatúre . L'Ab . des Fontaines , dit,, en ce
vrai à la lettre. » Il ne faut pas le pren- sens , n'avoir aucunes lettres , expression qui
dre au pied de la leure, » Rien n'empêche me parait tout au moins douteớse. On se fai
qu'on ne puisse prendre au pied de la lele soit gloire autrefois de n'avoir aucunes leto
ire la parole de notre Sauveur. Boss, » La tres. L'Acad. dit : » Il n'a point de les tresi
XIaréchale n'aura point de pain au pied de mais on ne peut conclûre d'une expression à
la lerare. Mde de Coul. „ Je vous aime de l'autre. = 4. Ajouter à la leuire , exagé
tout mon coxur , mais c'est au pied de la rer , en dire plus qu'il n'y en a . = Avoire
ou 0
lettre et, saps en rien rabattre. Sév. » Je leitres de , avoir des nouvelles sûres ,
; l'assurance de. > On dit d'un ouvrage
plaisantois... vous prenez tout au pied de
la lettre, ce n'est pas ma faute. Th . d'Éluc. achevé , qu'il n'y manque pas une lettre.
-6°. Aider à la lettre , au propre , su- Ce sont lesires clôses : c'est un secres.. 7

pléer à ce qui manque à quelque passage i On dit d'une date ou d'une somme:
obscuret défectueux;au figuré, entrer dans. qu'elle est en touteslettres, pour dire qu'elles
l'intention de celui qui parle .ou, qui écrit; ne sont pas en chiffres. On aplique figuré .
et expliquer ce qu'il a dit ou écrit obscu- William
rément.
ment cetteBurck
expression à Anglais,
( quoique d'autres objets. » M.
Prorestane
LETTRÉ , qui a des lettres de l'érudi. ei Philosophe ) ose écrire en routes l-11res,
>

rion . »» Homme lettré. = Én st. prov. ( ouvertement') que ses malheureux habitans
» Gens ignârcs et non letirés . (de l’Ainérique) n'eurent d'autre réfuge que
Rem. 19. Il ne faut pas confondre Lettre l'humanité des Prêtres. Ann . Litt. * Échana
avec Épitre.Lettre, se die généralen . de routes gir des lettres, avoir un commerce épisto
J'en
les lettres qu’on écrit d 'ordinaire, à quoi il laire , est un larinisme germaniques >>

faut ajouter , lettre de cachet , de change, écrivis, sur ce con là à M. Oldenbourg , avec
de créance. Epftrene se dit qu'en deux ou qui auparavant je ne m'étois entretenu de
trois câs :Epfer délicatoire; Épí're de St. telles choses ,quoique nous eussions déja
Paul , de Śt. Jean , etc. L.Epitre de la changé plusieurs lettres. Leibnitz ;c. à d.
Messe'i les Épftr:s de Cicéron , de Sénèque, quoique..
nous nous,fussions déja écrit plu
Plusieurs terminent leurs
sieurs fois
de Pline , et d'autres Anciens. Les Lettres en
vers s'apèlent aussi Épfires .. Bour. On dit lettres , en disans , qu'ils ontl'honneur d'être
aușsi Epfire pour lestre , dans le style ba- avec respect , etc. cette manière de les ser :
LEV : VL EV 549
miner déplait à beaucoup de gens de goûr. tat , une orientate. Finor! " !
Ils prétendent qu'on doit mettre ; j'ai lho- : LEVÉE , s. fém . LEVER , V. act. et s.m.
e
neur d'être , simplement ' ; ou je suis avec [ Levée, pe 11 e muet , ... & fer. long.
respect , etc. au pe Devant l'e must la' " se ehange
LEVÁIN, s. m . [ Le -vein : 1 " e muet. ] en è moyen et long ; il leve, lèvera , etc.? >

1. Au propre , et en general , tout corps Levécest, 1 °.l'action de lever, de recueuillir,


capable d'exciter un gonflement , une fer- en parlant des fruits , et principalement des
mentalion interne dans celui auquel on l'in- grains ; et aussi des deniers , des impôts.»
corpore. En particulier , morceaui de la levée des fruits. 12. La levée des deniers
pâte aigre , qui , nèlé avec la pâte dont oir des droits du Roi ise 2º Enrôlement. is
veue' taire le pain , sert à la faire lever et Levée de soldats , de troupes Figurém .
fermenter. » Faire un levain , ou du levaink Levée de boucliers. Voy. BOUCLIER < : 3
Mertre trop de levain. » L'Église latine ne Digue. , chaussée. = 4°. L'heure à laquelle
consacre qu'avec dupain sansievain , qu’on une compagnie se lève pour finir la séance..
apele azyme. ' » A la tevée du Consei , de la Grand
2. Par extension , maus l 'cham
vaise disposition des humeurs. » Il .y a quels bte , etc. Levée d'un Siège , retraite des
que mauvais Levain dans l'estomac. 3 ! troupes qui assiégeaient'une place. Lep
Figuremene, mauvaise impression que le pé yée au scelle', action par laquelle on-le lève ,
ché laisse dans l'âme. » Le levain du péché on l'ôte: = Levée du corps , action de
originel. » Épanche dans moi la rosée de le faire porter en terre , et de comencer le
ta grâce : détruis le levain impur , qui in- convoi des funérâiles.
> S. Au jeu des
fecte mon âme, etc. Jér. Déle =
= Reste de cartes , main qu'on a levée. » Nous n'avons
>

quelque passion violente . » Levain de dis- pas fait une levéer »» Ils ont déja cing les
corde de haine de division . in Il reste vesi .' , ; ? .
encore parmi ce peuple un levain de sédia, LEVER c'est , 1 ° Hausset . '17 Liever de
tion , de révolte. terre. » Lever les mains , les yeux au Ciet;
LEVANT , adj. et s. m . LEVANTIN , quelques- uns disent , vers le Ciet, mais"Vau
INE , adj . ee subst. [ Levan, van-tein , tine : gelas les condamne de barbarisme. Lever les
.
>

ilemuet ; 2° lon. | Adj. ilnese dit qu'avec yeux sur quelqu'un , erc. Voici la di
soleil. Qui se lève. » Le Soleil levant. Enference , que fAb. Girard trouve entre le
st. prov , adorer le Soleil levant , faire sa ver , élever , soulever , kausser , exhausser.
çour au nouveau favori. S. m . La On lève en dressant ou mettant debout ; 'te
partie du monde où le Soleil - se lève. » La ver uve échelle : on élève', en plaçant dans
Francc a l'Allemagne au levant. » Depuis le un lieu ou dans utr ordre éminent ; éleven
levant jusqu'au couchant. = Levant a le , une starúe : on soulève en fesant perdre terre
même sens qu'Orient , mais le per est plus et portant en l'air ; soulever un coffre : on
du style simple, et le 2d du style poétique. hausse , en ajoutant un degré supérieur
Il y a eixçôre un autre." diférence , c'est que soit de situation , soit de force, soit déten
Levant sc die des contrées qui sont sous la dife ; hausser les épaules y la voix ', etc On
Demination des Turcs s et Orienç des In- exhrüsse en donant plus de hauteur pour la
.

des. L'Ab. Prévoe dit , en parlant des der .. continuation de la mê ne chose , exhausset
nières. « Tout ces peuples du ' Levani ne un bâtiment .. 2°. Dresser une chose qui
cherchent qu'à tromper. Il fallait dire , de était couchée ou penchée . » Lever te ponto
l'Orient. Levanı ne convient pas non levis , la bascule. » Levez votre robe , vorre
plus en parlant des anciens peuples. Corn . rrantcau qui craîne.
dit de Neron .
Y
Se tever , se mer
tre debouesur ses pieds. Se lever de rable.
Les troupes du Levant d'un tel monstre lassées. „ Tout le monde s'est levé pour lui faire
honeur. » Levez vous de la Sortir du litr
je voudrais là d'Orient. » Il se lève de bon matin , ou bien tard. Oni
LEVANTIN : Natif du pays du Levant. » le dit des astres.. » Le soleil se lève à pré
Les peuples levantins. » C'est un levantin , sent à cinq heures. L.a.tempête , l'o
La
ane, Levantine . Voy . l'article précédent. En sage , le vent se lève ; comence. » Il se leva
parlant des anciens peuples , on dit les orien . une tempête , etc.; 3° . Ôter une chôse
gux , mais ou pe dit pas au sing uni orien qui était dans une autress Lever le scelte
659 LEV LEV
i apareil d'une plaie. Lever! en plat. Lever. quelque fardeau. » La forcé du levier; le
lanape, ercois Lever Lancres Lever le siège point d'apuid'un levier. I. ге
d. une place , ou de devant une place ; re- LEVIS, adj.m. [ " emuet. ] . Pont-levis,
tirer les troupes qui la renaient assiégée. On pont , qui se lève et qui se baissepour ouvrir
dit qu'une armée a levé le piquet , pour ou pour fermer le passage d'un fòssé. C'est
dire qu'elle a décampé ; et que des troupes tout l'emploide cet adjectif.
ont levé le piquet , qu'elles se sont retirées LÉVITE , LÉVITIQUE , s. m . [ ." éfer.
avec
lir ,
quelque précipitation.= 4° . Recueuil- dern. e muet.) Leifs se dit d'un Israélitede
• Leverles fruits , les impors , la taille. la Tribu de Lévi, destiné au service du Tem.
F.S.V. n. pousser , sortir deterre, en par- ple ; le ad du 3° Livre du Pentateuque,
ļant des plantes. » Les blés commencent à .

+ LEUR spron. possessif et personel , 35


et
lever, ».Les orges lèvent plus vite que les Leur maison , je leur donerai. Dans le 1"
fromens , etc. = 6 °. Lever entre dans plu-
.
exemple, il est possessif ; c'est le pluriel de
sieurs expressions du style figuré. Les plus son , 'sa , ses ; et il fait au pluriel leurs. Dans
>

nobles sont, lever le masque ; agir ouver-, le 2d exemple , il est personel ; c'est le plu
çement , après s'être contraint pendant quel riel delui : il se rend par , à eux ou à elles.
9

que tems; et lever l'étendard , faire profes- Il est indéclinable. » Ils leur ontdit , et non
sion de... » Lever l'étendard de la révolte, pas leurs ont dit , comme dit le peuple en
de la dévotion , de l'irréligion , etc. Lever certaines Provinces.
>
Leur possessif est
l'étendard corire quelqu'un , se déclarer ou- quelquefois subst. » Les genssagesconservent
verrement contre lui. Les aútres sont leurs amis ; les fous perdent les leurs. Voy.
du style familier. Lever la crète , ou le ner , Lur. Voy. PRONOM ..
montrer de l'orgueuil , ou seulement de la · LEVRAUT , Voy. LIÈVRE .
re
satisfaction , quand les afaires sont en bon LÈVRE , s. fém . (
> è moy. er long ; 2 !
état. Lever de lièvre ; ouvrir le premier un muer. ) Partie extérieure de la bouche, qui
avis , ou doner lieu à une discussion . Au couvre les dents , et qui aide à former la pa
propre , faire lever un lièvre, une perdrix ; role. » La lèvre supérieure , ou , de dessus:;
>

faire partir
les . - Lever les épaules , mon- la lèvre inférieure , ou , de dessous. » Avoir
trer par ce signe son improbation. Preno mal aux lèvres , ou , à la lèvre . Il for
dre quelqu'un au pied levé' ; lui vouloir faire ' me , avec d'aûtres mors , des expressions figu.
faire quelque chose , sans lui doner le tems rées, du st. famil. = Rire du bout des lèvres;
de se reconaicre, Marcher , ou aller par-tout rire forcément.» Je n'ai pu la faire rire que
têre levée , sans rien craindre. Il fau- du bout des lèvres. Th. d'Educ .. Avoir le
dra-se lever marin pour atraper cet homme , cæur sur les lèvres; être ouvert , franc, sincè
il est fin et rusé . Lever un habit , une re. » On le trouvait toujours libre , nacurel ,
étofe ; acheter le drap ou l'écofe chez le Mar- ouvert , comme un homme , qui a son cæar
chand. » Nous allons tantôt lever un habit sur ses lèvres. Anon . Avoir la mort sur les
pour ce Monsieur-là. Mariv. = * Dans lèvres ; être à l'agonie. - Avoir un mot
Certaines Provinces , on dit lever pour ôter. sur les lèvres, ( ou sur le bout de la langue )
>

» Pourriez-vour lever cette tache ? » Lever le savoir, mais ne pouvoir pas le dire. -
votre chapeau. Lever n'a ce sens que dans le Se mordre les lèvres, pour ne pas rire. Mada
figuré ; lever le masque , ( au propre , on > me Dacier lui done un aûrre sens. » Il dit , et
dit , orez votre masque ) lever un empêche- tous les Princes étonés se mordent les lèvres,
ment , un obstacle , des doutes , un scrupule ; ( de rage ) et admirenela hardiesse de Téléma.
>

lever les défenses , l'interdir , l'excomunica- que, Odyssée. L'Ab , Coyer dit , ne pas
tion. = Lever le plan d'une place , etc. le desserrer les lèvres >, se taire : on dit , ordi
tracer , en prendre des mesúres. nairement , ne pas desserer les dents. =
LEVER , s. m. L'heure , le tems ou l'on se Le même Auteur apèle amitié des lèvres les
lève,» Le lever du Roi. » Lelever du soleil, fausses amitiés,qui ne sont qu'en paroles
des étoiles ; le tems où ils comencent à paraî- et en démonstrations.
tre sur l'horison , LEVRETTE , s. f. LÉVRIER , s. m . Le
LEVIER , S. m. ( le - vie : 1re e muet , 2 ° ¢ VRON , s, m . [ Levrère ; lé-yrie , levron. Il
.

fer. ) Barre de ter ,oude quelque autre ma- n'y a pas deraison , ce me semble, d'écrirele
qière solide , propre à soulever , à remuer * et le 3° de ces mots sans accene éc le ad
LI A LIB SSI
avec' un accent aigy. Maison : ' pas de liaison avec la pré
dit que c'est cettepérioden'a
l'usage , et l'Acad. La mis de lasorte. ) Les cédenté. » La liaison des scènes est bien obser
vrier ,sonte de chien haur-monté sur ses jam- vée dans cette pièce. » Cette afaire a une
bes ,qui a la tête afilée et le corps délié. ' Il a grande liaison avec la vôtre. w Liaison d'in
tiré son nom de ce qu'on s'en sere ordinaire- térêt ;; liaison d'amitić: il y a une étroite liai
ment pour courre le ſièvre. Levrette , femelle son entre eux. Former , rompre une liaison.
du lévrier. Leyror , lévrier au dessous de » Prendre des liaisons avec les mécontens.
six ans. 11 Fénél. Liaisons du Discours. Cesont des
LEURRE , s. m . LEURRER , V. act. [ Let- particules, qui servent à lier les phrases entre
ré,lez
ré -re : I'r ses prononce forcement: 11 " elles; comme,car, vu que , afin que ,; mais ,
er
lon .au 1 " , 2 ° e muer au res , é fer , au 2d. ] etc. Elles rendent le discours doux et coulant,
Leürre, apát ;ce dont on se sert pour attirer mais il est bon de les suprimer , quand on doit
quelqu'un. » On vous ofre telle chose ; mais s'énoncer avec moûvement et chaleur. Andry.
c'est an leûrre pour vous attraper. » Le grand » Je regrette fort, disait Vaugelas, les mots,
leürrt: des Hommes c'est l'avenir. Fonten .» qui serventaux liaisons des périodes, parce
Nevous laissez pas prendre à ce learre . que nous en avons grand besoin et qu'il faut
,
Learren.,.atirer par quelque chose , quidonc lesRemvariér .
envie de , etc. » On l'a leurré de certe récom.
> . Un Auteur moderne voyant que lier
pense ; de cette espérance , il s'est laissé leur régit la prép. à , a doné ce régime à liaison.
rer par de belles espérances ; ou , absolument ; » Sentir la liaison des divertissemens ( de
il s'est laissé leurrer ,
re l'opéra ) à l'intrigue. Mallebranche avaitdie
LEVÓRE ; s. f. [ 2€ lon. ile et dern . e avant lui : » Nous ne conoitrons jamais leurs
muer.} Écume , que fait la bière , quand elle ? diverses liaisons ( des parties du cerveau ) d'un IS

bout. Les Boulangers s'en servent au détaue côté aux organes , qui'reçoivent l'impression
d'aútre levain. C'est aussi ce qu'on lève des objets , et de l'aître àtoutes les parties de
de dessus ou de dessous le lard à larder. » Une notre corps. On dit avec et non pas a. 2
Icvre , des leydres de lard . Les substandfs n'ont pas toujours les mêmes
LEXICOGRAPHE , s. m . LEXIQUE , s. régimes que les verbes du même sens
er
m. [ Lekcikografe , lèkcike': 1 è moy. dern. On person
personif ie quel
ifie quef
quelqu ois le mor liaisons
efois
e muer. ]Lexiqu Dictio
e, naire. Il se dic prin- comme celui de conaissances. » Je n'ai d'au
cipalement des Dictionaires grecs. Lexico- , tre intime
intiine que la Vicomtesse : les aůtres, ne
graphe Auteur d'un Dictionaire. Ces'mots ne sont que des liaisons. Th. d'Éduc.
se disent que parmi les savans. LIAISON , en termes de cuisine , jaunes
LEZ , adv. Vieux mor. A côté ; proche d'eufs délayés , ou autre matière propre à
de... Tout contre ; vis-à-vis. On le dit encore épaissir une saûçe.
de certains lieux. Le Plessis lez- Tours , Ville. " LIAISONER ; Terme de Maçonerie .Arrana
neuve lez-Avignon . ger des pierres de façon que les joints des unes
LÉZARD , 's.m. LÉZARDE ,, s . f . ['Lézar ,
re
portent sur le milieu des aútres. On le dit
zarde : 7" é fer. ] Le Lézard est un animal aussi des pavés.
ovípare , à quatre pieds et àà longue quelle. LIANT , s. m . Douceur , souplesse dans
Lézarde , crevasse , qui se fait dans un mur. le caractère, » Il a du liant dans l'esprit ,
LIÀIS , s. m. ( lil , monos. &ê ouv. et long.) dans le caractère. » Leon X mettoit plus de
Sorte de pierre dûre , dont le grain est modération , de liant , de dextérité ( que Ju
très- fin . ... in les II) dans l'emploides moyens de réussir.
LIAISON , s. f. LIAISONER , V.v act. ( lie- Hist, d’Angl. » Je suis toujours révoltée
zon , zoné , 1 " èmoy. } Liaison est de 3 syll . quand j'entends honorer cette criminelle .
en ' vers. Corneille dit de l'Amitié. in
dulgence , de douceur de caractère , de liang
L'égalité...en est le ferme apui , dans l'esprit , et de condescendance indispen
C'en est le fondement , la liaison , le gage. sable dans la société. Mil. Catesby,
Rodogune. L'Acad. ne met point ce mor. Trév. le met
LIAISON , union de plusieurs corps ; des comme adjectif; doux , complaisant, affable.
parties du discours; des a faires , des persones. 1 LIBAGÉ , S. m . Gros moellon mal taille
» La liaison des pierres , des pièces de bois. qu'on n'emploie que dans les fondemens d'un
» Il n'y a point de liaison dans ce discours. édifice. MH 1L
LIB LIB
LIBATION, s.4.[ Liba-cion ien vers ciə On nesautait tropadmirerleur libéralisé;
on. ) Efusion de vin. ou d'autre liqueur, quo et itin pasisleurs libéralités.!!
les Anciens fáisaient en l'honeur de la Divin -LIBERATEUR , -TRICE , s. m . et f.Celui,
nité. — Il ne s'emploie guère qu'au pluriel. celle, qui a délivré , etc. » Le libérateur de
» Les libations étaient prariquées par lesJuifs" la Patrie. » Elle est sa libératrice...
et par les Païens dans leurs sacrifices, LIBÉRATION , s. f. LIBÉRER ; V. act.
>

LIBELLE , s . in. LIBELLEK , V. act. (ilia ( Libéra -cioni; libéré : 2 é fer .) Termes de
belle , libellé : on pron , les ? !! : 2 è inoy. au . Jurisprudence et de Pratique. On s'en sert
sé fer., au 2d : Richelet écrit libelle ou pour exprimer la décharge d'une decee , d'une
libéle , libeller , ou libeler. Il n.y a que les servirudo, La libérarion d'un débiteur. » IL:
deux preinièresmanières qui soientbones. ] faut vous libérer de cetre decte. iz Il veut tibé
Libelle , écrit injurieux. » Libelle difamatoia rer sa inaison de cette servitude. Ersans régiai
ré, » Faiseur de libelles Libeller , esț un me. »? Il est toujours permis à un débiteur de
termede Pratique, Libeller un exploitsune se libérer, M.:Moreau dir libération des
demande , les dresser ,, co y expliquer sa deas, persones , et done à ce moc un' sens et un
mande, » Exploitlibelle; demande libellée. emploi plus étendu. Les corporacions com ?"
***Libelle ,'ne se dit plusque d'un livre sati, mencèrent la tiberarion des peuples. En ce
rique et clandestin. On le disait autrefois sens, c'est un néologisme. .
d'un petit livre. Boileau dit à ses vers. LIBERTÉ , S. ( 2* & ouv. 3® é fer. 14
Et déjà chez Barbin , ambitieux libelles <
1% Engénéral, le pouvoir qu'a l'âme dese
Vous brûlez d'étalervos feuilles criminelles, déterminer à faire ou à ne pas faire. » Dieu a.
1
Un Poère ,mêine satirique, ne qualifierait pas dané la liberté à l'Homims.» La grace eficace
aujourd'hui de ce nom ses Poésies, non seulement né contraint pas, mais elle ne
** LIBELLISTE ,s, in Faiseur de libelles., nécessite pas la liberté. » Les passions afai- {
Motnouveau , et peur-être nécessaire dans un , blissent la liberté. == 2 . L'indépendance *)

siècle où les libelles sont si comuns. » Le Cal- des comandemens d'autrui, » Il aime sa li
vinisme lui échauffa la tête , ( à Henri Étien- berté. » Il ne veut point assujétir , captiver 14 .
ne ) et d'Auteur estimable en fit un libelliste libertés
". L'état d'une persone libre.
et un calompiaceur. Sabar. Trois siècles , etc. ; » L'exemption de la:servitude. » Vendre, en
M. Linguèt s'est aussi servide ce mato, segager; recouvrer i sa liberté : ,, Donner la 5

LIBERAL , ALE, adj. LIBÉRALEMENT , liberté à un esclave. 5 4.° En parlant d'un


adv, LIBÉRALITÉ , s., f. { .2z é fer. de
4 e mues , État, d'un -pays.; forme de gouvernement dé
au 2det au 3%;
° en a le son d'an. J'Ils
] expri- mocratique. »» Ce tyran a opriméla libertéde
ment la vertu par laquelle on aime à doner," son pays » Rome juſt long -tems de la li.
libéral
» Il est érale
, elle est fort lib . » La na- , berté , mais d'une liberie orageûse. 1
tùre lui, a été libérale de ses dons. » Doner est oposé à captivité: " Ce prisonier a recou
libéralement : » Exercer si
S liberalité envers vré sa liberté . » On l'a mis ou remis en li
quelqu'un Fig . Da dicmain libérale, bercé,pa? On l'a laissé en -iiberté sur sa parole.
2

Les dons infinis que nous avons reçu de la » Doner la liberté'à un ojseau , qui était en
main libérale du Tour- Puissant; de ses mains cage. 6°. Pouvoir d'agir , conformément
libérales. * Vaugelas et Ménagé aimaient aux Lois. » Liberté d'agir ; liberté du comer
»

mieux libéral arbitre , que libre arbitre : ce.. - Liberté de conscience , permission de
mais celui-ci a prévalú , et l'autre ne se dio professer une religion autre quela domina .
3

plus . I Aris l!bér 1ux , se dit par oposition te. = = 7 °. Manière d'agir , libre, familièren, ;
à Aris méch iniques. Là il signiše , arts exer, hardię. II-se dit en bien ou en mal. » Hónêre
cés par des gens libres. » La Peinture, la Mų- liberté. J'ai pris la liberté de vous écrire. »
sique, la Médecine sontdes ares libérium. C'est trop de liberté. Au pluriel , il se
Libéralisé , se dit aussi du don que fait une prend en mauvaise part. » Se doner , prendre
persone libérale.. » Voilà une giande libéra- des libertés. 8°. Il est oposé à contrainte.
lite.Ce n'est qu'en ce sensqu'on peut le met- » Laisser en liberté. » Parler en liberté , avec
tre au pluriel, * Leslibdralitésde César libere.' 9. Facilicé , disposition naru
étaient des corruptions pour acheter les suts relle, » Faire toutes chôses avec grâce et, liu ;!

fragesdu Peuple. Sc.Eyrr, Máis aus en par : berte. 4. Liberté,de pinceau, de burin ,
tant de la vertu , on ne le ditqu'ausingulier. Liberté d'espriei,idegagement de soue objet
étranger,
' LIB 1. IB 053
étranger , qui pourraie distraire, inquiéter. » Il , ou elle vit dans le libertinage. » Il faic
- Liberté de ventre , facilité qu'il a de profession de libertinage, » Le libertinage
bien faire ses fonctions. des meurs conduit au libertinage de l'esprit
Rem. 1 °. Liberté , ne se dit au pluriel que et à l'irréligion=Ainsi , en parlant des per
dans le sens deprivilèges , franchises. » Les sones , il se prend toujours en mauvaise parti
liberies de l'Eglise Gallicane. » Par la capitu- mais apliqué aux choses , il ne signifie quel
lation , par le traité on laisse à cette ville , à quefois que liberté , inconstance.» Voyez un
ce peuple ses liberiés , immunités et franchie peu où me porte le libertinage de ma plume,
ses. == On le dit aussi dans ce nombre , au Sev. » Il y a trop de libertinage dans vos
sens marqué. nº. 7º. Hors de là on ne études ; vous ac saurez jamais rien à fond .
l'emploie qu'au singulier. Correille dit dans Acad.
Cinna : LIBERTINER , être dissipé , libertin . » Cet
La perte de nos biens et de nos libertés. enfant ne fait que libertiner. Il n'est que du
11 ne parait pas que le Poère ait cu en vue st. famil. - * Les Gascons disent se liberii
d'exprimer la perte des privilèges du Peuple ner., » Cet enfantse libertine. Desgr..
Romain , mais l'exemption de la servitude , * LIBIDINEUX , EUSE , adj. Dissolu ,
l'état d'un peuple libre. Il falais donc dire , lascif, Apetits libidineux. Je le crois vieux.
pour parler exactement , et de notre liberté. L'Acad. le met sans remarque.
Mais la rime demandait un pluriel, = 2 °. On LIBRAIRE , s. m . LIBRAIRIE , s. f.[ Li
dit bien , prendre , se donner des libertés ; brère , brérie : 2° è moy . et long au 1" é ter.
>

mais je ne pense pas qu'on puisse dire , vos au 2d .) Libraire , marchand de livres. =
libertés, ses libertés, pour dire , les liber- Librairie, art , profession du Libraire. 11
» Il
iés que vous prenez , qu'il se done , etc. Dans s'est enrichi dans la Librairie. * Autres
les Frères Énemis Jocaste dit à Créon : fois , bibliothèque. » La librairie du Roi.
Craignez mon courroux , LIBRE , adj. LIBREMENT , adv. [ 2° ¢
Vos libertés enfin retomberont sur vous. muet ; en a le son d’ar .] Libre , est 1°. Qui a
= ;°. Liberté ne régit pas à mais de.» L'on le pouvoir de se déterminer. » Nous sommes
comença à doner aux Evêques plus de liberté libres sous l'empire de la grâce. »» Vous êtes
àuser d'indulgence. Hist. d'Angl.-- On dic., libre de fairetout ce qu'il vousplaira .,
avoir, doner
=
-
la liberté, d'user , de faire ,d'aler, 2°. Indépendant, » Il est libre , il' ne dépend
de venir. = A votre liberté,'
expression adverbiale . » Ils ne fontsa pas
liberté', de persone. = 3°. Qui n'est pas esclave. »
difi- Il est né libre,
de condition libre. - Qui
culté de risque
liberté', ANON .
r leur vie , pour vivre à leur n'est plus captif » Il est libre , il est sorti de
.
prison. = 4 °. Qui n'est point contraint.
LIBERTIN , ine , adj . et subst. Liberti- » Libre dans sa râille, » Ajr libre et dégagé ;
NAGE , s. m. LIBERTINER , V. n . ( Libêre taille , contenance libre et aisée. Avoir la
>

lein , tine, nage , ne': 2 € ouv. ) Liberiin , voix , la parole libre , n'avoir point d'empê
> .

1°. Qui aime sa liberté , qui hait toute sorte chement dans la voix , dans la parole.
de sujétion , de contraince . On ne le Jit guère Dans une assemblée , les suffrages ne sont pas
des femmes dans ce sens , ni mêne des hom- libres , quand on n'ose ydire son avis. --
mes, le ventre
on ne l'emploie guère qu'en parlant des AvoirÊtre
enfans : cet écolier est devenu bien libertin ; libre avec ,'n'être pas, n'être
libre quelqu'un constipe,
pas
ou quand on l'aplique aux chôses , qui ont gêné ; vivre avec lui sans cérémonie. S
raport aux persones. » Elle est d'une humeur . En parlant des mers , des chemins , les
ou
bien libertine. » Il mène une vie libertine. l'on peut aller en strecé. » Les mers
Mais quoiqu'en disent Bouhours et La Toz- chemins, les passages sont libres. = 6°.Libre
che; on ne dic point , il est fort libertin ; de ; délivré ; libre de soins , de soucis , de
c'est la femme la plus libertine que je conais- coute sorte d'engagement. = 7º . Licencieux .
se , pour dire , qui aime le plus sa liberté , hardi , téméraire. » Discours, paroles libres.
>

et qui sait le moins se gêner. = -2°. 2°. Subs t. » Il est trop libre en ses discours. » Il a des
Subst.
Qui mène une vie déréglée. » C'est un liberrin, sentimens trop libressur la religion. 8º. En
.

une libertine. = 3°. Esprit fori , incrédule. en


parlant des vers ; de mesure inégale. » Pièce
vers libres.
» Les impies et les libertins.
LIBURTINAGE , n'a que le 2d ei le;.sens REM. Libre régit la prép. de. » Vous êtes
Tome 11. Аааа
LIC LIC
554
libre de le faire : il vous est libre d'aler où il on aplique cette expression à d'autres objets.
vous plaira. * Bossuet lui done pour régime » Gardez -vous bien de faire conoître au bon
la prép. à.» Celui , qui pèche, 'a été libre à d’Hacqueville que je vous ai envoyé sa lettre.
ne pas pécher. Il faut, de ne pas pécher. La rigueur de son exactitude ne comprendroit
-

Montesquieu lui fait régir la prép . de devant pas certe licence poétique.. Sév. = Licence
les noms, dans le sens de peu ataché à , peu est , dans les Universités , le tems qu’on est
scrupuleux sur. » Les Étoliens étoient hardis, sur les bancs pour obtenir le degré de licen
téméraires. . . toujours libres de leur parole. cié.
.

» Faire sa licence, comencer , achever


sa licence , entrer en licence ; sortir de li
- D'autres donent le même régime à être
libre , dans le sens de , être le maitre. » Il est cence . = Licencié , s. m .qui a fait sa licen.
libre du choix ( de choisir :) Ann . Lit. Je crois ce , qui a pris ses degrés de licence. * Plusieurs
ce régimetout au moins douteux. Libre , et Richelet entre aîtres , écrivent licentit
délivré, exempe a ce regime selon l'usage. avec un t , contre l'analogie.
Libre d'ambition , de soins débarrassé.
>
LICENCIER , act. Congédier. » Licencier
L. Rac . des troupes. = .Se Licencier , s'émanciper,
Anx humains inconu , libre d'inquiétude , » Il s'esi licencié jusqu'à dire , etc. » Il s'était
licencie à des paroles un peu dôres. M. Marin
C'est-là que de lui-même il faisait son étude.
Henriade. pense que ces phrases ne sont guère d'usage,
LIBREMENT , 1. Sans contrainte. » Agir , et qu'il n'y a que le peuple qui parle ainsi.
vivre , parler , écrire librement. » Vous pou- L'Acad. les met sans remarque. * Bossuet
vez en user librement.. = 2°. Sans circons- l'emploie sans régime. » Il étoit temps de
pection , sans égard. » Parler , en user trop
libreinent.
ramener les catholiques, qui se licencioient.
On ne le dit point de la sorte. S'émanciper,
* LIBRE - PENSEUR , s . m .. C'est le nom ménie sens
le même
qui ;a le sens , s'emploie
que l'Ab. Gućnée done aux Philosophisces. Il me mais se licenc ier doit bien
être sans régi
toujours
sent l'anglicisme : free -thinker. acompagné de la préposition à , ou de quel
LICE, s. f. Ce mot a trois significations , que adverbe : » Il se licencie beaucoup.
qui n'ont aucun raport l’une avec l'aûrre. ' Licenciement , congé qu'on done à des trou
>

I. Lieu préparé pour les tournois , les combats pes , dont on n'a plus besoin . » Licenciement
à la barriere , etc. » Entrer dans la lice , ou troupes
des .
en lice. Ils se disent tous deux dans le propre ; LICENCIEUX , EỚSE , adj: LICENCIEÛ
le 2d seul se dit au figuré. » Le beau sexe y SEMÉNT , adv. [ Li-san - ciel , ciell-ze , cielo
e
enore en lice avec les savans. Hist. du Japon .. teman ; 2 et 3° lon. 4 ° e muer , en vers et
= II. Sorte de fabrique de tapisserie. On dans le discourssoutenu , ci ed , etc. L'Ab.de
l'apèle de haute lice, quand le fond sur lequel Houteville et d'autres Auteurs , ou leurs im
kes tapissiers travaillent est terídu de haut en primeurs ont écrit et écrivent licentieux avec.
bâs , er de basse-lice; quand il est couché un e , contre l'analogie et l'usage. ) Ils se die
tout plat. » Tapisserie de haute -lice , de sent de ce qui est déréglé, désordoné. » Vie
basse -lice , et absolument, une haute-lice , licencieltse ; discours licencieux , paroles li
une basse - lice. —III. Femelle d'un chien cencieuses : il est fort licencieux en paroles.
de chasse. » Vivre , parler licencieú sement. = Ils se
LICENCE, .s. f. LICENCIEMENT , s..m . prènent en mauvaise part , et ne se disentque
)

LICENCIER , v. act. ( Li-sance, cimin , ci- é : de ce qui concerneles moeurs. * Autrefois on


2. lon . Richelet écrit licenciment comme on le disait de la literature. » Ces explications
*
prononce. ] Licence. * Alltrefois permission. licencielises ( libres , peu exactes ) font trou
» Doner licence à tout le mionde de nous dire ver tout ce qu'on veut dans l'Écritüre: Boss
des injúres. D'Abl. = Aujourd'hui , Lia - Racan dansla Vie de Malherbe ,> parle de
berté trop grande.» .Il prend des licences ; il sonnets licencieux , pleins de licences et con
se done de grandes licences. = Dérègle- traires, aux Règles. Ménage emploie aussi
ment. .» Licence effrénéc. » . C'est ouvrir la ceye expression ; et M. Coste, dans une note:>

porte à la licence. » Ce n'est pas liberré, c'est sur un endroit de La Bruyère. » -Un Anglois »
licence. === Licence Poétique , liberté que qui a mis au jour :en sa langue une traduc:
>

les Poères. se donere contre les règles du lan tion ou plutôt une paraphrase- très-licenciel
gage , ou comtre l'usage. Dans le st. famil . Sea (libre et peu litérale ) des caractères de
LIE LIE 257
Théophraste , etc. Tout cela est vieux et hors sacré , indissoluble. » Liens d'intérêt , da
‫ور‬

d'usage. mitié . » Les liens du sang , de la natûre , etc.


LIČITE , adj . LICITEMENT , adv. [ 3 e Rem . Quoiqu'on dise le lien du mariuge ,
muel ; en a le son d'an . ] Licite , qui est per- et célébrer un mariage , on ne dit pas , célé
mis par la loi . Licitement, sans aler contre la brer ce lien , comme le dit Molière , dans
loi. » C'est une chose licite. » On le peut l'École des Femmes.
licitement.. Ils ne sont que du style di LIENTERIE , s. fém . [ Li-anterie; 2° ec
dactique. On dit dans le discours comun,cela 4 lon . 3 ° et se muer.) Dévoinent, dans
est permis. lequel on rend les alimens tels qu'on les a
• LICOL , ou Licou , s. m. Le re ne se dit pris.
qu'en vers , devant unevoyèle, pour éviter LIER , v. act. [ Li-é : 2° é fer. l'i est long
>

l'hiatus. Hors de là on dit toujours licou. devant l'e muer ; il lie , ils liens. Au fatur
Lien , que l'on met autour de la tête des che-
> et au conditionel , cet e muet ne se tait pas
vaux , mulets , ânes , pour les atacher . sentir : il liera lierait : pron. líra , lirë ,
>

LICORNE , s. f. Animal sauvage , qui a en deux syll . l’i est long ; au lieu que dans
une corne au milieu du front , et qui ressem- le futur et le conditionel du v . Lire , l'i est
ble à un petit cheval . bref : il lira , il lirait . ] Serrer avec un lien .
LICTEUR , s. m. [ Lik teur.] Officier , qui » Lier un fagot, une bote de foin , les mains,
servait chez les Romains auprès du Consul et les pieds , ecc. Lier un homme à un arbra
des autres Magistrats .» Les Licteurs portaient » Fou à lier. = 2. Joindre ensemble.. »
des haches , envelopéesde faisceaux .
> La chaux et le ciment lient les pierres. =
LIE , s . f . [ li-e : 1 Ion. 2' e muer.] Ce 3. Fig. unir ensemble. » L'amitié qui nous
qu'il уy a de plus grossier dans une liqueur , et lie . Ils sont liés d'amitié , d'intérêc. 49.
qui va au fond. » Lie de vin , de bière , etc. On dit , en 'st. famil. lier une partie de
Boire jusqu'à la, lie. = Fig.. La lie du plaisir , de promenade. = Lier amitié avec
peuple', la plus vilepopulace. - Un Auteur quelqu'un , ( sans article ) et lier conversa
géinissant sur la depravation horrible des tion , lier commerce ou société avec. ==
mæurs du siècle où nous vivons, l'apèle la lie. Se lier les mains , s'obliger , s’ôrer le pou
des siècles. Et Madame de Sevigne", parlant voir de faire autrement . » Je ne veux pas
de l'extrême vieillesse , dit éloquemment . me lier , ou qu'on me lie les mains.
>
re
Que la tie de l'esprit et du corps est humi- LIERRE , s. m. [.liè-re : r forte : 1 ¿
liante à soutenir ! moy. 2° e muet . ] Plante qui rampe , ou à
LIÈGE , s . m . LIÉGER , V. act. [.1" è moy.. terre , ou contre les murailles et autour des
>

au epp , é fér, au 2d.]Liège , espèce de chêne arbres.


>
Certains Poètes l'ont fait de
verd , dontl'écorce est spongieitse et légère . trois syllabes , li-er- re .
On le dit şur-tout de l'écorce de cet Et permets que la main des timides Pasteurs
arbre >, dont on fait des bouchons , des semel Unisse à tes lauriers in lierre et des fleurs ,
les, etc. == Lieger , garnir de morceaux de Gresset.
liège. » Liéger un filer. C'est un terme de D'autres ne l'ont fait que de deux syn.
Pêcheurs.
9
syll
LIEN s. m. [ Monos. Fa prôse lien ; de
o Cer immortel Vida , qui joignit à la fois
Le lierre du critique au laurier du Poète,
deux syll. en vers, li- en . L'Ab . du Resnel.
Vous trioniphez, dit -il , je ne resiste plus ,
Cependant les liens sont ici superflus. Et la vigne fexible , et le lierre aux cent mains

Marin , 6. Éclo de Virg. ] L'Ab . de l'Isle.
1°. Ce qui sert à lier .» Lien d'une gerbe , * LIESSE , s. fém . Joie , gaité. Viegx
d'un fagor . = 2°.Cordeouchaînedont mor. 11 est resté dans cette phrase proverb..
unprisonnier est ataché. » Forger des liens. » Vivre.en joie et en liessé. Il peut encore
Briser, rompre ses liens . = Figurément. » être employé dansle st. marotiq.
C'est toi qui a brisé les liens dont la pudeur
enchainoit' mon sexe. Dér. Dél. Il se diç en
Aux noces d'un tyran ,tout le peupleen liessai
Noyoit son souci dans les pors.
ce sens , au pluriel. + 3 °. Tout ce qui La Font
atache et unit les persones ensemble. » Le LIEU , s.
s. m . [ Monos. dout. au singul.
lien conjugal, ou le lien du mariage'; lien ]
long. au pl.lieux.11°. L'espace qu'un corps
Аааа 2
"

56 LIE LIE
ocupe, » Tout corps est dans un lieu : il ne se plaindre. Au reste > avoir er doer
peut être naturellement en plusieurs lieur. lieu se disent sans article. » Ces plaisirs n'y
= 2°. Endroit : » Lieu agréable, ou afreux , avoient point de lieu . Boss . Lç de estde
>

z >'. Endroit indiqué trop . » Cette obligation n'a plus de liews


désere , solitaire. ==
>

» Nous irons sur les lieux. » Descente du pour les simples fidèles. Griffeia » La ven
Juge sur les lieux. S. 4°. Place , rang.: » geance de Dieu n'a pas de lieu , quand on
Le premier lieu , le troisième lieu d'une li- à soin de la prévenir . Id. Ce qui a induit
cence. » Chaque créancier' viendra en son en erreur ces illustres Ecrivains, ce sont les
1
lieu . » Etro au lieu et place di. En pre- adverbes point , plus et pas , qui sont or
mier lieu , en troisième lieu , otc. Adv. Pre- dinairement suivis de la prép . de': mais dans
>

mièrement , troisièinement etc. =


> s . ces expressions , ils s'emploient sans régime.
Maison , famille. » Venir de bon lieu , ou Y avoir lieu régie le darif des noms,
-

de bis lieu ; s'allier en bon lieu. = 6º. L'en- & la prép. à ) et non pas le génitif (la prép.
j
droit , le tems convenable de dire , de fair:. de ) ., Leur animosité réciproque étoit montez
» Ce n'est pas ici le lieu de disputer.» Nous à un tel degré, qu'il ne pouvoit pas y avoir
en parterons en tems et lieu . = 7°. L'en- lieu de réconciliation Targe. Dites., à la
droit , le passage d'un livre.
livre. ». Aristore dit réconciliation , Se Eure en lieu régit de
en plus d'un lieu , ctca devant les verbes. 13. Vous êtes en lieu de
Re.6. Lieu ., endroit , place (synon. ) Lieu prenuire vos résolutions sur le lait.
marque un total d'espace ; endroit n'indique Au lieu , prép. régit aussi de devant les
proprement que la partie d'un espace plus noms et les verbes. » Au tieu de lui , ar
érendu ; pluce insinúe une idée d'ordre er lieu de faire etc. Quelques Auteurs
d'arrangement. Ainsi l'on dit : le lien de ont dit en lieu de , mais il ne se die plus.
l'habitation , l'endroit d'un livre cité ; la Idu lieu que régie l'indicatifa » Il per >

place d un convive , ou de quelqu'un qui a sécute ses bien faireurs , au lieu qu'il devroit
séance dans une assemblée . » . Paris est de les défendre . » Il s'est montré , au lieu qu'il
>

lieu du nionde le plus agréable . » Les espions auroit dû se cacher. Au lieu de ei au


vont dans tous les endrvits de la Ville. » Les lieu que peuvent se placer , ou au comen
premières places ne sont pas touDejourscolesn cement de la phrase , ou au second mem
plus commodes. GIR . Syror . là bre. ». Au lieu de venir , il s'est enfui , ou
cluons qu'on ne peut dire comme a dit II s'est ea fui au lieu de venir. » Au lieu
Boileaų i qu'il auroit dû me remercier , il me buude;
Ec faissoit en leur lieu , ou bien , il me bpusle , au lieu qu'il auroit
A des Chantres gagés, le soin de louer Diell. dů me reinercirr. — Aie lieu et place de
est une expression usitée au Palais, » Le
En leur place aurait été beaucoup plus pro- créancier est subrogé au lieu et place d'une
pre , selon moi , die L.2 Touch ; ni lieu pour autre , dont il a fa cession.
introit , çn , parlant d'un livre , comme a dic LIEÛE sS , fém. [ Lied - e :-1"re lon, l'e
Bossuet, « Il faudroit conclure de ce lieu , muet de la secon de ne se fait presque pas
( de cet endroit ) que, etc. » Voici dons le sentir. ] Espace d'une certaine étendue, qui
même lieu i dans le même endroit ): des pa- sere à mesurer la distance d'un lieu à un
roles qui ne sont pas moins étranges. » Dans allire. Les livůes ordinaires sone de trois mille
ce lieu ( cet endroit ) de St. Agustin ; ni pas , les plus grandes de quatre mille , les
lieu , pour place comme å dis Voiture : moindres de
> mille. is Grande , petite
de deux mille,
» Tenant le lieu ( la place ) où vous êtes , lieủe : liede comune. Faire une , deux , trois
:

il n'y a rien que vous trouviez plus mal aia ljelles , etc. par heure , par jour. = On dit ,
sément que, des affections aussi půrcs que la proverbiatement , d'un homme qui n'écoute
mienne. pas, qu'il est à cent tieứes de ce qu'on dir ;
Avoir ou y avoir lieu., régit de ce l'ins de celui qui ne saisit pas une dificulté, qu'il
finitif. » Į'ai lieu de me faire plaindre . » .
"
en est à mille lieues . » Je suis à mille
Il n'y a pas lieu de tant crier. ŞTenir lieues de l'hydropisie : il n'en a jamais été
lieu la prép. de : » Il m'a lenu lieu de père question . Şeva
Doner lieu le datif des noms, et de dea. LIÈVRE , s. m. LEVRAUT', s. m . [ Lièa
re
vant les verbes. m Ne lui donnez pas lieu de vie , levro ; 1 " è moy, et long au er
LIG - II G 197
er
muet au 2d , 2° e muet au 1'' , lon . au 2d .) ligger, action par laquelle on retira, Sur
Le lidyre est un animal fort vite ec fort ti- un étranger , un héritage qui a été vendu par
mide , assez conu. Levruut , lièvre qui n'a un parent.
pas encore toute sa grandeur. » Chasser au LIGNE , s. fém . ( mouillez le P :: ‫ܐ‬2e °
muer . ] 1 °. Trait simple , considéré comme
lièvre , ou le liévre ; courre le lièvre , » Pe. n'ayant
tit levralt. Leyraut de trois quarts. que la longueur sans largeur ni
Prendre le lièrre au coller , ou au corps , profondeur. Ligne droite ou courbe . =
c'est , figurément, en se. prov, alléguer la 2° . Cordeau ou ficelle dont plusieurs ouvriers
.

vraie raison. Je vous aime par bien des se servent pour dresser leurs ouvrages.
raisons ; mais sur tout parce que vous m'ai- 3º. Ficelle , perite corde qui a un hameçon
mez : celle-là est bien pressante
le lièvre au corps: Sév .
, et prent araché au boue , et dont les Pêcheurs se ser
Courir ou ch's vent pour prendre du poisson. » Pêcher à la
ser deux lièvres à la fois , mener deux afai- ligne. 54°. En termes de guerre , rang., .
res , ou prendre deux moyens diférens pour rangée . » L'armée était campée sur trois li
la même ", ou prétendre à deux postes dis- gres , » La première ligne plia , etc.
parates , etc. » "M. Gui corre deux lièvres à s '; La ligne ou l équateur > cercle de la
laau fois. Le jourqu'il présenta une requêre sphère, également distaqui
>

Grand Conseil , il en présenca une autre monde. » Les peup


nt, des deux pôles du
les sont sur la ligne.
à la Quatrième des Enquêtes. Sêv . = Mon- Ligne horisontale ”, parallèle à 1 hori
trer le lièvre , l'afaire > le but , etc. » 11 son . —Ligne méridienne , qui marque le
me sufit de leur avoir montré lé ' lièvre : je méridien dans le lieu où elle est tracéc . =
.

laisse à leur industrie le soin de l'atraper. 6 °. La 12€ partie d'un pouce. » Deux pieds
Coyer. Peureux comme un lièvre , exees- six pouces quatre lignes. = 7°. En termes
sivement peureux . = C'est- là où oi git le de généalogie , la suite des descen :lans d'une
lièvre , c'est le nœud de l'afaire. Voyez race. » Ligne directe ou collatérale. » Le
LEVER . Roi descend de Saint Louis , en droite lia
LIEUTENANT , ANTE s. m . et fém . gne .
e
LIEUTENANCE , s. f . [2º é muet , 3 lon .] On dit proverbialement , droit comme
9 -

Lieutenant , qui cient lieu de ; qui est sous une ligne ( nº: 1° . ) Mde de Sévigné se sert
un Oficier en chef , comande expression plufigyré: » Je trouve
absence. Lieutenante
ce fei
.
quinme enute
d'un Lie son- des âmes de paysans au
de cette s droites que des li
nant de robe , ou de Roi. Lieutenance
> gres , aimant la verra , comme naturelle
ofice de Lieutenant. » Lieutenant Général ment les chevaux trótent. Hors de ligne , à
pour le Roi dans la Province de... » Lieu. la marge . On dit aussi hors ligne. L'Acad .
tenant de Roi de... Lieutenant dans un ré- ne met que celui- ci . = A la ligne >, alinéa.
giment. » Lieutenant Général , Civil ou Cri. Mettre un mot à la ligne.* M. l'Ab. Garnier .
minel , etc. » Madaine la Lieutenante de dit en droite ligne , pour , en droitúre. » Ils
Roi. » La, Lieutenine Généralca li Lieue s'étoient transportés en droite ligne à Cahors
kenante Civile ou Criminelle. » On lui a Hist . de Fr. = Mettre, ou cirer en ligne d.
doné la,Lieutenance Générale ou de Roi de, compte , employer dans un compte. On le
etc ,
LIGATURE s. fem . [ 3... Ion . dern.e pas
quelquefois figurément
dit en ligne de compte tant . d'autres
» Je ne mele
services
>

muer. ] Bande de drap dont les Chirurgiens que je vous ai rendus. = , Donner la lignes
serrent le bras , le pied , pour l'opération c'est, dans une lettre , après lemot de Mon-,
de la saignée. = C'est aussi la manière de sieur , qui est mis au haut de la lettre , ne
lier avec cette bande. rien mettre dans le reste de la ligne , et lais
LIGNAGE , s . m. LIGNAGER , S. etadj. ser un espace plus ou moins grand entre:
masc . ( mouillez le g : dern. e muet au 1'' , ce mor et le comencement de la lettre.
é fer. au second ..] Lignage , race , famille EIGNÉE , s. f. [ mouillez leg ; 2€ é fer
» Homme de, haut ligzage. p . Ils sont de et long ; }3 ° e muer. ] Race. » Ce Prince mou
même lignage. - Il vieillit Lignager , rut sans laisser de lignée.
qni est de même lignage. » Les lignagers , EIGNEUL , s. m . [ Li- gneul : mouillez.
dans la coutume de Paris ont les quatre le 8: ) Sorte de fil ciré, dont les Cordoniers
quints des propres, Adj. masc, Retrait se servent dans leur ouvrage..
LIM L I M
558
LIGUE , s. fém . LIGUER , V. act. Li- fer creusé par diverses lignes , qui sert ?
GUEUR , EUSE s. m. er fém . [ Li- ghe , polir et à couper le fer. = Lime sourde
>
ghé', gheur, ghelise : l'r ese muei, il n'est est , au propre , une limegarnie de plomb ,
>

là que pour doner ay & un son fort qu'il et qui ne fait point de bruit quand on l'em
e
1 , é fer. ploie ; au figuré , sournois , hypocrite :et
n'a pasdevant le : 2° e muet au ?"
au 2d > lon . au dern . ] Confédération de aussi caûse qui mine , qui détruit insensi
plusieurs États pour se défendre ou pour blement. = On dir, figurément , dans un
ataquer. » La ligue de Cambrai , d'Aus- style plus noble passer la lime sur un
>

bour g , etc.La Ligue , absol..•pent , ouvrage d'esLimer


criminelle confédération qui se fit en France polir.
prit, le limer, le corriger , le
, c'est polir , ou couper ,
pour exclûre Henri IV du trône. Ligue ou amenuiser avec la lime.
se dit quelquefois des complots entre par- LIMIER , s. m . Gros chien de chasse ;
ticuliers. Liguer, unir dans une même avec leqnel le Véneur quête et détourne la
ligue . » Le Prince d'Orange ligue presque bête quand on veut la courir.
tous les États d'Europe contre Louis xiv. * LIMINAIRE , adj . On disait autrefois
Il se dir sur-tout avec le pronom per- Épiere liminaire , pour dire Préface , ou
sonel. » Tous les peuples se liguèrent pour Épitre délicatoire. ·» L'Épiire liminaire de
Épture délicatoire.
la défense de leur liberté, » . Ses propres en Tite Live , adressée à M.de Luines. Vie de
fans se liguèrent contre lui.== Ligueurne Malherbe. - Boileau parle aussi des Épftres
tems dedeceux
segue ditdu que IIIétaient
Henriqui de la IVli-. Liminaires , en se moquant.
et de Henri De- là vint cet amas d'ouvrages mercenaires ,
5 C'était un grand ligueur ; une liguellise Stances , Odes , sonnets , Epitres liminaires.
fanatique.
Rem . Dit- on , entrer en ligne avec ? J'en Liminaire ne se dit plus : on ne dir que
doute,. „ Cromvel souhaita avec passion d'en- 'préliminaire avec Discours. - L'Acad.se
trer en ligue avec la Suède . Histoire des contente de dire qu'il vieillit. C'est proba
Stuaris . blement une remarque de la 1 " édit. , con
LIMAÇON , Voy, LIMAS . servée dans les suivantes.
LIMÂILLE , s. É. [ Lima- glie. : 2 ° lon . LIMITATIF , IVE , adj. LIMITATIONS e
e
mouillez les ll : 3º e muer. ] Petites parties subst. fém . LIMITER , v. act. [ 4 lon. au
du métal que la lime fait tomber . » Limâille second , tatif , live , la-cion > té. ) Limiter
de fer , d'acier , d'or , d'argent . c'est borner , doner des limites. » On lui a )
LIMAS , LIMACON , s.. m . LIMACE , s. f. ' limitè le prix ; le tems de son voyage.'»
Limila .
Insecte rampant , de substance molle er vis- "Limiter le pouvoir de , etc.
queûse . L'Acad. avait mis aussi colimaçon.tif, qui limite , qui renferme dans des bor
nes
Elle l'a retranché des dernières éditions.certai
Des cer nes.. = Limitațion ; fixation , res
taines >

Elle dit qu'on apèle plus ordinairement li- triction. » On lui a doné des pouvoirs sans
mas ou limace ceux qui n'ont point de co- limitations.
quille , et limaçon ceux qui en ont. La Fou- LIMITES , s. f. plur. LIMITROPHE , adj.
che dit qu'il ne voudrait se servir que de [ Limite trofe : dern . e muet . ) Limites ,
>

limaçon.C'est celui , en éfet , dont on se au propre , bornes qui séparent un territoire,


sert le plus comunément. On apèle , une Province , un Erat avec un aûcre. » Les
limitess de laFrance
escalier à limaçon , un escalier qui tourne limite la France et de l'Espagne. Fig.
autour d'un noyau. = On dit aussi,st. » Ne point doner de limites àson ambition.Il
prov. limaçon qui sort de la coquille , d'un est moins asīté
estmoins asité que bornes , au figuré.
homme de néane , qui sort de son état. re
REM . Rollin er le Géographe d'Anville one
LIMBES , s. m. pl. [ Lein -be "
r'i long. fait limites masc. » Pourvu que les limites en
2 e muet. ) Le lieu où étaient les âmes de fussentmarqués et fixés bien clairement.Hist.
un terrein vague el indécis cou:
ceux qui étaient morts en la grâce de Dieu · Anc.nt-il» Sur abli
avant la vente de J. C. et celui où sont les vie d'ét r des limites aussi marques ?
enfans morts sans baptême,suivant l'opinion D'Anville. Ce moc est constamment té
ologiens minin .
de plu MEurs
LIsie f. LIMER ,. V. act:[ 2 ° e muer
, s.Thé
ci
e
LÍMITROPHE, qui est sur les limites.».Ces
au 7" , fer. au second.] Lime ,outilde deux pays sont limitrophes. » Certe Proviarác
er
LIN LIO 589
est limitrophe de l'Espagne. 2d , è moy. et long au 3. ) Linge , toile de
LIMON , s. m. LIMONADE , s. f. LIMO- tin ou de chanvre, miseen æuvre. » Ouvrière
NADIER , IÈRE , s. m , et f. LIMONEUX en linge. » Faire , coudre du linge. » Chan
> 1
e = On dit, proverbialement,
FÛSE , adj. LIMONIER ,s. m. [ ;' lon. au pé- ger de linge,etc. =
nult., neú , net- ze ; é fer. au dern . nié : 4
e e
d'un homme faible, qu'il n'a non plus de force
é fer. au 3" , è moy. ec lon. au 4 ; nadié, dies qu’un linge mouillé ; ce qui se dit au figuré ,
>

te. ) Liinon a trois significations, qui n'ont comme au propre. — Linger , Lingère , ce
point de rapore l'une avec l'aûtre : 1°. Boûe lui , celle qui vend , ou fait du linge. » Mar
» Dieu forma Adam du limɔn de la terre : 2°. chand linger. » Boutique de lingere . n Li
Citron , qui a beaucoup de jus.» Sirop de gerie. 1°. Métier de linger, de lingère. » Il,
limon . 3. L'une des deux grosses pièces de de- elle entend bien la lingerie. 2 °. Lieu ou
.

lesquelles on atèle sont les bou


vant d'une charreMettte , entunre che tiques de lingers , de lingères .
z '. Dans les Monastère , lieu où l'on
les chevaux . » tre dan les li-
val s s
er
mons. —Limoneux a raport au 1 sens : serre le linge de la Communauté.
bourbeux , plein de limon. · Terre limonelise. LINGOT , s . m . [ Lein -go : 7 re" lon . ] Or
Limonade et Limonadier se disent dans ou argent en masse. » Lingot d'or , d'argent :
le 2d : Boisson faite avec du jus de limon , ou » Or , argent en lingot.
de citron , de l'eau et du sucre. Celui qui LINGUAL , ALE , adj . [ Lein.goual , gotte
fait et qui vend de la limonade, de l'orgeat , ale. ] Qui apartient , qui a raport à la langue.
etc. — Limonier a le 2 et le z sens. Arbre » En Anatomie, nerf lingual, artère linguale:
qui porte les limons. Cheval qu'on met En termes de Gramaire , il se dic des
aux limons . consones qui sont produites par les diférens
LIMPIDE , adj. LIMPIDITÉ , s. f. [ Lein- mouvemens de la langue. » DD , L , N , R , T
er
pide , dité : dern. e muet au I'' . é fer. au 2d. ] sont des consones linguales.
Limpide, clair , net. Limpidité , qualité de ce LINON , s. m. Toile de lin très- claire et
qui est limpide . Ils ne se disent que des trèsdéliée.
liqueurs. Ces mots-ont eu bien de la peine LINOTTE ou LINOTE , s. f. Petit oiseau
à s'établir. M. Andry ne les regardait pas qui chante très agréablement.» Sifler une li-.
comme assez autorisés par l'usage . L'Acad. note. On apele ( st . prov . ) têtede linote ,
ne les avait pas dabord mis dans son Dict. Elle un homme de peu de sens. » Des linotes mi
les аa insérés dans les dern . édit. trées. Anon ..
4
Sifler la linote , ( fig. fam ..
LIMÚRE ,s. f. Action de limer. » Cette li- burlesque ) boire.
mûre sera longue, Étar de ce qui est limé. J'ai le gosier brillant pour siſter la linote.
» Lalimûre de ce pistoletest achevée. Rem . Trév. dit linot , pour le mâle. » Ce
LIN , s.m. [ Lein. ) Plantedont on file l'é- linot est joli.
corce . » Filer du lin . » Toile de lin .
LINCEUL , s. m. [ Lein -ceul: 2 syll. 15 Un linot depuis peu , charmé de votre note ,
> .
re
A fait divorce avec que sa lönote.
lon. ] Drap de toile qu'on met dans un lit. M. Pellissoni
Desgrouais traite ce mot de gasconisme . L'A- L'Acad. n'a point mis linot.
cadémie se contente de dire qu'on se sert plus 1 LINTEAU , s. m. [ Leinto ; au plur. Lin
>
ordinairement du mot de draps. Linceul teaux : eau est dout . au sing. long au plur. ]
s'est conservé dans cette phrase proverbiale. Pièce de bois qui se met en travers au -dessus
Il n'a pas un lincea l pour se faire enseve lir. Il de l'ouvertûre d'une porte , ou d'une fenêtre ,
est extrêmement pauvre.
LINÉAMENT, s.m.[ Linéa -man : 2º é fer.] pour souten la maçonerie.
e
LION ; ir LIONNÉ ou LIONE , s. m . et f.
I ne se dit que des traits du visage . Académie . [ Li-on Li-one.
, ] Anima
Lion le Roi des anima
» Il étudie tous ses traits. : il examine tous ses Lion le Roi des anima
ux. ux.l féroce.On apèle le
On dit , d'un
linéamens. MASCARON . Ce mot est vieux , et homm e brave et courageux : =
c'est un lion ; il
l'on ne s'en sert plus guère. M. Marin pense a un caur , un courage de lion. = Partage:
qu'on dit encôre, les linéamens du front , de de lion , si inégal , que tout est d'un côté
la main , d'un dessin , etc. >
rien de l'attre .La Fáble du lion de la Fono
LINGE , 5. m . LINGER , ÉRE, s. m. et f . caine a doné lieu à ce proverbe.
LINGERIE ,s.f. [ Lein -ge , gé , gère , geri-e: lâche qui menac est un âne couver de lapeau
er
e t = Un
z " lon. 2 é muce. au 1 *et au dern..e fer. audulion. Voyez CoûDRE. On apèle lienza
" రరి LIQ LIS
ceau , le petit d'une lione . parlant de biens , nec et clair, qui n'estpoint
LIPPE., ou LIPE , LIPPkE , ou LIPBE , s. sujet à contestation . » Il a dix mille écus de
>

-f. On apèle , par dérision , grosse lipe , vi- bien clair et liquide.
laine lipe , la lèvre d'en bas , quand elle est LIQUIDITÉ. Qualité de ce qui est clair et
trop grösse , crop avarée. S Lipee , bou- liquide.
chée. ( st. fam .) » Il en a pris une bone lipe'e , LIQUIDATION , s. f. LIQUIDER , V. act.
deux ou trois grosses lipees. = Franche li- [{ Likida- cion , dé. ] Termes de Pratique. Ils
pée , ( même style ) bon repas. » Il a cu une expriment l'action de rendre clair et certain ,
-franche- lipe'e , un bon repås , qui ne lui a ce qui était incertain et embarrassé. » Liqui
rien coûté.» Chercheur defranches-lipées, qui dépens
aime à faire bone chère aux dépens d'autrui.
dation de dépens, d'intérêts. » Liquider les»

, ses dettes , son bien ; les intérêts à


Rien d'assuré, point de francke-lipée , tant , erc .
Tout à la pointe de l'épée. LIQUOREUX , EÛSE , adj. * LIQUORISTE,
La Fontaine ou LIQUEURISTE , S. m. [ Liko- rell ,reli-ze,
D'Ablancourt dit lippée franche , contre l'u- Likoriste , Li keu-riste : z'lon. aux 2 prem.]
sage. Liquoreux ne se dit que des vins qui ont une
LIPPU , ou LIPU, ûE, adj . [ 2º lon . au 2d , douceur qu ils ne devraient pas avoir., » Vin
.

-3 e muer. Celui , celle qui a uneS.grosse


» Il est lipu , elle est lipue.
lipe. crop liquoreux : » Boisson trop liquoreise,.
m. » C'est Liquoriste , celui qui fait et qui vend
ungrôs lipu . des liqueurs. Plusieurs disent liqueuriste.
LIQUATION , s. f. LIQÙÉFACTION , s. Ni l'un ni l'allire ne sont dans les Dictio
£. LIQUÉFIER , v.ace . [ Li-koua-cion.,Rich . naires.
Port. Likue -fikcion . Acad. Likefié , Acad.
e
LIRE , v. act. [ 1 " Jon. 2° e muer. ) Jelis,
Rich. Port. 2® é fer. aux deux dern. ] Liqué- nous lisons; je lisais, je lus , j'ai lu ; je lirai,
fier , rendre liquide. Liquéfaction , change. je lirais; lis ,que je lise, je lusse ; lisant;la.
ment qui survient à un corps , qui de solide Lire, parcourir des yeux ce qui est écrir.
devient Huide. Liquation , opération de mé- » Lire tout bas , lire à haute voix. · Ne savoir
tallurgie , qui consiste à séparer la portion ni lire , ni écrire , etc. = Figurement ,,
d'argent quiest contenûe dans le cuivre. pénétrer , conaitre , deviner, augurer. » Lire
LIQUEUR , s. f. LIQUIDE
>LIQUIDE , adj. LIQUI. dans la pensée , dans les yeux, dans l'avenir.
>

,DITÉ , s . f. [ Li- keur , kide , tidité. ] Liqueur » Soit qu'elle cherchât à lire dans leurs yeux
se dit en général , de route substance Huide et ce qu'ils vouloient qu'elle fic. Marm . » On lit
liquide.. L'eau est la plus simple des liqueurs. sur son front la certitude d'un succès, etc. Jér.
>

» Le vin de Chipre est une agréable liqueur. Déliv. = ll se dit souvent neutralementet
» Liqueur bachique , ( st. plais. ) le vin . sans régime. » Les persones les plus maigres
En particulier , boisson dont la base est l'eau- sont ordinairement celles qui mangent le plus.
de-vie , ou l'esprit devin . » L'usage immodéré Les cervelles les plus vides sontsouvent celles
des liqueurs est très nuisible à la santé . = qui lisent davantage. Marin . = On dit ,
Vins de liqueur , vinsmuscats , vins d'Espa- d'un livre qu'on lii sansennui , qu'il se laisse
.

gue , et alltres. = Vin qui a de la liqueur, lire. Voyez LAISSER. On dit aussi qu'ilsefait
irop de liqueur , trop de douceur, » Ce vin de lire . » Ces vers ( de M. de Vixouze sur Rome
Bourgogne a de la liqueur. Liqueurs d'aujourd'hui ) se font lire , mêmeaprèsceur
li- de M. de Voltaire. Ann, Liu . -
fraiches , rafraichissantes , relics que la li Se laisser
3
monade , les eaux de groseille , etc. lire et se faire lire , étaient des expressions
LIQUIDE , qui a ses parties Huides çt cou- favorites de l'Abé des Fontaines.
lantes. » Ce breuvage est trop épais; il n'est LIS , s . m . Fleur blanche, qui a beaucoup
liquides , par oposition aux solides. » d'odeur.
pas assez liquide. = Subsi. Les liquides , d'odeur.
alimens = Plantequiproduit cette Heur.
Teint de lis et de rose , blanc et vermeil.
Il a la fièvre : on l'a réduit aux liquides. Fleur de lis , en armoiries , figüre de
Confilares liquides , qui sont ians du sirop. trois Aeurs de lis liées ensemble. » Fleur de lis
En Gramaire, on apèle consone's liqui- d'or , d'argent. Autrefois, dans l'écu de Fran
des l’L , IM , I'N , IR , parce que jointes ce , il y avait des fleurs de lissans nombre.
à d'alltres consones , dans la même syllabe , Charles VI les réduisit à trois. Sieger ou
elles sone fore coulantes. = Liquide, en érre assis sur les fleurs de lis , pourer' dire,
ex cer
LIS LIS 561
exercer une charge de judicatûre , est une ex• aútre , dont il est limitrophe.
> » Les lisières
pression triviale. Elle ne l'était pas aparem- d'une forêt , d'une Province.
ment du tems de Fléchier , puisqu'il l'a em- Rem . Quelques Auteurs , ou Imprimeurs
ployée dans une Oraison Funèbre. » Comme écrivent lizière avec un { : ce n'est pas le bon
s'ils n'étoient juges que pour être assis de tems usage. = Mener par la lisière , 'se dit dans
en temssur lesfleurs de lis ,, où ils vont rêver le propre , des enfans qu'on mène par des
à leurs divertissemens passés ..... ou réparer cordons arachés par derrière à leurs robes ; et
par un mortel assoupissement les veilles qu'ils au figuré , des persones plus âgées , qu'on
ont donées à leurs plaisirs. veille de fort près , et dont on éclaire et l'on
LISET , s. m. ou LISETTE , s. f. [ Lize , règle toutes les démarches. » Il se trompe, s'il
Lizère : 2 ° è moy. Le Rich. Port, les mer tous. a prétendu me mener à la lisière : je luiferai
deux indiféremment. Trév . préfère le 2d . l'A- voir que je ne suis plus un enfant. Murm . »
cadémie
trement
ne met que le r " . ] 'Insecte , apelé au- M. de St. Ang: peut aller tout seul et sans li
bourgeon
Coupe - . sière , s'il m'esi permis de me servir de ce
LISEUR , EÛSE , S.Celui
in . et f.celle
[ Li- zeur , zei- terme. Qu'il cravaille donc d'après lui , etc.
ze ; 2° lon. au 2d . ] , qui lit , dit L'Abé de Fontenai.
l'Acad. Je ne crois pas cette détinition juste. LISSE , adj . LISSER , V. act. LISSOIR , S.
.

c'est plutôt celui , celle qui aime à lire. C'est m . [ Li-ce , cé , sour ; zó e muet au ; ' ' , é fer.
l'un et l'aútre , au sentiment de M. Mirin. au 2d. ] Lisse, uni et poli . Lisser, rendre lisse .
Liseur, Liseûsé ne sont pas synonimes de Lec- Lissoir , instrument avec lequel on lisse la
leur , Lectrice. Ceux -ci s'emploient toujours toile , le papier . » Écofe lisse. » » Lisser du
Passer le
relativement à quelque ouvrage donton par- ling , de la dentelle ,du papier.
le : » Ce livre plaira à ses lecieurs ; il ne sera lissoir sur , etc. = Trév. et le Rich. Pore.
pas du goût des lectrices. Ceux- là se disent mettent lissoir , s. m . ou lissoire , s. f. le Dice.
2d ; l'Acad. que le
absolument, et dans un sens indéfini , d'un d'Ortog. ne met que le ad
er

homme, d'une femme qui aiment la leciûre ,


qui lisent beaucoup. » C'est une liseủse : elle LISTE , s. f. Catalogue de plusieursnoms.
sait un peu de coue : j'en ai aussi une petite Il se dic ordinairement des persones. » La liste
teintøre; de sorte que nos superficies s'acor- de's Conseillers , des Juges , etc. Quelquefois ,
dent fort bien ensemble . Sév. » Je ne suis pas des choses. » La liste des bénéfices vaquans.
étonné qu'il y ait des liseurs assez ignorans Acad .On dit comunément , la Feuille. » Etre
»
pour croire de pareils mensonges ; mais j'ad- sur la liste. » Ce livre n'est pas dansma liste.
mire qu'il se trouve un Écrivain ( Volt.) assez LISTEL , S. m . [ 2º è moy: ] Trév.metaussi
peu jaloux de sa réputation pour les impri- Listeau : mais celui-ci ne se dit quepar les ou
mer: aurait
L’Abé du Volsin. Naturellement, lec- vriers. Les Architectes ne disent que listel.
propre dans cette Pecite moulure cârrée. = Espace plein entre
teur été un mot plus
dernière phrase ; mais comme c'est une criti- les canelûres d'une colonne.
que , liseur yу fait très bien. = Remarquer LIT , s. m. [ L:. ] 1° Meuble fait pour y
qu'on ne doit jamais l'associer aux pronoms coucher , s'y reposer, y dorinir. » Dresser ,
>

personels. On ne doit poine dire , vos liseurs', tendre un lit. Se mettre au lit ; être , se tenir
ses liseûses ; mais , vos lecteurs, ses lec- au lit. » Garder le lit. Voy . GARDER. S
trices. Il régit pourtant fort bien la prép . de. 2 °. Il se prend pour le bois et le fond du lit
» Grand liseur de romans. Boileau . eculement. » Un lit de bois de noyer : un lit
LISIBLE, adj. LISIBLEMENT, adv . [ Li- de sangle. -Quelquefois pour le tour du lic
.

zible , bleman ; 3° e muer . ] Lisible , qui est seulement ; lit damas serge
de , de , etc.
aisé à lire. Lisiblement, d'une manière lisible. Quelquetois pour les matelas ; lit de plume ;
»Ecriture lisible. » Caractèresmalformés , bonlit,méchant lit ; lit mollet; lit extrê
ou à demiéfacés , qui ne sont pas lisibles . » mement dur. » Faire , défaire un lit
Écrire lisiblement. , le lir .
LISIÈRE , s. f. [ Li ziè- re ; 2 è moy. et où l'on3 °.seIlcouche.
e
se prend souvent pour tout lieu
» La terre nûe était son lit.
lon. 3 e muer. ] L'extrémité de la largeur -4 °. Mariage. » Enfans du premier , du
d'une toile , d'une étofe. » La lisière de cette second , du troisième lit. » Il aa des enfans de
toile est trop lâche. — Fig. Lesextrémités deux ,detroislits.= w
sº.Liede Justice ,
d'un champ ,d'un pays , relativementàun Trônedu Roi, quand il siège au Parlement.
>

Tome II . B bbb
562 LIT LIV
» Le Rot tint ce jour-là son lit de Justice. = etc. avec un seul 1t : 2 é fer. 3° è moy . et
e Et
Lit d'honeur ; circonstance honorable où l'on long au rel ; 4 lon . au dern. Litérère , ra
meurt, » Il est mort au lit d'honeur. reur , ratûre . ] Literaire , qui apartient aux
6 °. Canal , par où coule une rivière . » Le lit Belles-Lettres. » Journal , Société literaire.
de la Seine est profond : » La Durance change Literateur , celui , qui est versé dans
souvent de lit. » La Loire sort quelquefois de la literatúre ; c.à.
c. à.d . dans l'érudition ,» Grand
son lit.-7
7. Couche de quelque chose,, Litérateur. » Profonde literatúre .
qui est étendue sur une autre. » En fouillant Rem . Litéraire , ne se dit que des.chô ses,
on trouva sous la terre franche un lit de sâble , et n'est qu'adjectif. Un Auteur moderne le die
sur un lit d'argile.» Un lit de pierre ; un litde des persones , et l'emploie comme subcantil
moellon . » Un litéraire de profession . On dir , un lité
e e
LITANIES , s. f. pl . [[ 39 lon. 4 ° e muet.]
. rateur.
Prière qu'on fait à Dieu en invoquant la Ste LITTÉRAL , ALE , adj . LITTÉRALE
Vierge et les Saints les uns après les aûtres. MENT , adv. ( ou Litéral, etc. avec un seult :
e
»» Dire , chanter les Litanies. = Litanie 2° é fer. 4 °° еemuer , en a le son d'an à la s].)
au singulier ( st. famil.) Longue et ennuyeûse Litéral, qui est à la lettre , selon la lettre.
énumération. » Il nous a fait une longue litu- » Sens literal , explication literale. En
nie de ses exploits , de ses chagrins. Voy. conversation , cet homme est trop literal; il
KIRIELLE . = Mettre dans ses litanies, prend trop les choses au pied de la lettre. =
l'arabe literal
( même style ) se souvenir de quelqu'un , On distingue le grec , l'arabe litéral , tel qu'il
soit en bien , soit en mal . » Je l'ai mis dans est dans les anciens Auteurs ,
du de
grec ,
mes litanies . l'arabe vulgaire , tel qu'on le parle aujour
LITIERE , s . f. [ 2º è moy. 3e
3 ° e muer . ] d'hui dans le Levant. = Litéralement ; à la
1°.Paille ou aücre chose semblable , qu'on lettre. » Expliquer , prendre un passage lité
épand dans les écuries ou les écables , sous ralement .
des chevaux , bæufs , moutons , etc. afin Littéralement, à la lettre. ( Synon . ) Le
er

qu'ils se couchent dessus. » Litière fraiche. Il désigne plus proprement le sens naturel et
» Vieille litière. » Faites hone litière à ces propre du discours ; le 2d en désigne le sens
chevaux. = On dit qu'un cheval est sur la stricte et rigoureux. » Il ne faut pas prendre
litière , quand il est malade à ne pouvoir litéralemeni ce qui se dit par métaphore. Il
sortir de l'écurie; ce qui se dit figurément des ne faut pas prendre à la lettre ce qui ne se
hommes. = Faire litière de ( st . prov. ) dit qu'en plaisantant. Rous
ROUB . Synon .
prodiguer , ne point ménager.. » Il fait li- Rem . 1 °. Literal n'a point de pluriel mas
tière de son corps , de son bien. culin . Le P. Berruyer ſui en done un : des
. 2° . LITIÈRE , chaise couverte , portée sur commentaires littéraux. M. de Wailly .
deux brancards par deux mulers ou deux che- 2º. Un Auteur moderne a confondu licéral
vaux , l'un devant , l'autre derrière . avec litéraire. » Ce n'est pas par une curiosité
LITIGE , s. m. LITIGIEUX , EÛSE , adj.. littérale que nous avons fait ces recherches,
er
e¢ nuet au 1 " , lon, aux 2 dern. gied', ecc. Il est évident qu'ilfalait dire au moins
[ 3°
gieů- ze ; dans le discours soutenu et sur- tout par une curiosité litéraire; encore cette ex
en vers , gi-ed , gi- et -ze. ] Litige, contes- pression n'est-elle pas trop bone. Litéralest
>

tation en Justice. » Bénéfice , terre en litige. ce qui est selon la lettre : litéraire , ce qui a
= Litigieux , qui peut être en litige. » raport aux lettres.
e
Bénéfice ,droit litigieux. » Chôse litigieûse. LITURGIE , s. f. ( 3 € lon. 4 c muer. ]
LITRE , s . f. [ 1 ' lon . 2° emuer. ]Bande L'ordre du service divin et lescérémonies
ou ceinture noire autour d'une église ou qu'on y observe. » L'anciène liturgie. La li
iurgie. grecque. La liturgie de l'Église Ro
d'unechapelle , cu endedans ou en dehors , maine
sur laquelle sont peintes des armoiries.
LITRON , s. m . Mesure contenant la 16 LIVIDE , adj. LiviDITÉ, s. f. Ils se disent
partie d'un
cubes. » Unboisseau
litron de
de Paris
farineou
, de36pois
pouces de cele noir,
, de sur qui est de couleur plombée, et tirant
» Teint livide lèvres livides. »
>
s une
fèves ; de sel , etc. a des marques livides sur la peau ; éfer d'
LITTÉRAIRE , adj . LITTÉRATEUR >, S. contusion. » La lividité de la peau.
m . LITTÉRATURE , s. f. ( ou LITÉRAIRE , LIVRAISON ,s.f.[livrezon ;z' è moy. ]
LIV LOB 563
Action par laquelle on livre la marchandise , et non pas francs de rente. On dir, au con
qu’on areçue.
parmiles marchands.
Ce mot n'est en usage que traire sa maison luia coûté vingemille francs,
et non pas vingt mille livres. = On ne dit
LIVRE , s. m. [ 1 " lon. 2'e muer . ] 1 °. Plu. jamais un franc , vingt et un francs , ni 2 , 3
sieurs teuilles de papier , reliées ensemble. s , francs, quoiqu'on dise , 4 , 6 , 7 , 8 , 8
» Livre manuscrit ou imprimé. = Livre en 9 , francs. On ne dit pas non plus , !I , 2 , 3
blanc , les feuilles d'un livre imprimé, qui livres , quoiqu'on l'écrive en faisant des comp
n'est pas encôre ni broché , ni "relié. tes : il faut dire , 20 sols , quarante sols , un
2° . Registre , papier , journal. » Livre de écu , cent sous. = Quand après 5,6,7 ,
.

compre, de raison. » Le livre d'un marchand 8 , il suic un autre nombre , on se sert de


fait foi en justice. » Livre journal . » Teneur livres et non pas de francs : l'on dit , 4 li
de livres.= 3 °. Ouvrage d'esprit , soit en vres , 10 sols , 77 livres 12 sols , etc. et non pas
prôse , soit en vers, d'assez grande étendue 4 francs , 10 , etc. > = On dit : il me doit
pour faire un volume. » Faire, composer un 100 francs ; et ce serait mal dit : il me doit
livre. » Mettre un livre au jour . = * °. Par- cent livres : mais quand la soinme passe cent ,
-

tie d'un volume . » Poème en 12 Livres. » il semble qu'on ûse indiféremment de l'un et
Histoire divisée en six livres . » Livre pre de l'aûtre. = On dit enfin un sac de mille
mier , chapitre second. -5 °.. AA livre ouvert , francs, et non pas de mille livres. Bour.
adv. » Chanter à livre ouvert , sans avoir Tout le monde n'est pas d'acord sur cette re
besoin d'étudier la note . » Traduire un auteur marque, nisur l'usage qu'elle supôse . e

à livre ouvert, entendre partaitement la lan- LIVRÉE , s . f. ( 29 é fer, ci long : 3 ,


gue dans laquelle il est écrit. muer. ] Habits de couleur, dont on habille
Rem. Quand on dit de mauvais livres , on les pages, les laquais , cochers , etc , » Belle ,
entend des livres contre les mæurs ou la Relin riche , livrée. » Prendre , port.er , quiter la
gion. Madame de Sévigné le diç de livres mal livrée. Ell se dit collectivement de tous
faits, mal écrits. Voy. DÉVOREUR. L'expres- les gens portant une même livrée. » Toute la
sionditestd'un
on ignorant , quiEnn'astyle
impropre. proverbial;
jamais lu , qu'il livrée
plus étendu , deSeigneur
d un tel - Erdans
tous les. laquais. un sens
» La livres
n'a jamais mis le nez dans un livre ; de celui n'est point admise au spectacle.
qui n'aime pas àà lire
lire,, qu'il
qu'il est brouillé avec Rousseau a employé livrée au figuré.
les livres ; de celui qui ſit avec une extrême Vertumne a changé, ses livrées ,
rapidité; qu'il dévoré les livres. Parler Et nos campagnes labourées
comme un livre , très bien. Voy. BRÛLER . Me flattent d'un prochain retour.
= Livre est beau au figuré, » Le livre du LIVRER , v. aci. [ Livré : 2° é fer. l’i est
Monde , de la Nature. » Coinmentpourrions- long devant l'e muet il livre livrera
nous lire dans le grand livre des secrets du ecc.) 1°. Mettre au pouvoir , en la possession
Ciel , puisque nousnelisons presque rien dans de ... Livrer de la marchandise à ... » Livrer
le livre de la Natüre , qui semble ouvert à une place à l'énemi, etc. Voy . BATAILLE ,
nos pieds. L. Racine. = -
* Il est des hom COMBAT. E2 '. Abandoner . » Livrer une
mes , qui ont le talent de gåter les meilleures ville au pillage , à la fureur du soldat. » Se
choses.Parce qu'on dit le livre de la Natúre, livrer à la joie. = 3º. Se livrer à , se con >

un Auteur moderne a cru pouvoir dire que : fier. » Il s'est entière.nent livré à un homme
» Notre vie est un livre , dont la prefice est qui le trahit.
l'enfance , et dont chaque feuillet quz nous LIVRET , s. m. [ Livrè : 2° è moy.) Petit
tournons est un jour qui passe, Car... quelle livre. » Un livret ; un petit livrer. En -

maussade allégorie ! Arithmétique , table , qui contient les pro


LIVRE , s. f. 1 °. Poids contenant un cer- duits des neuf premiers chifres. Au Pha
tain nombre d'onces. Il y a des livres de douze , raon et à la Bassette , les 13 cartes diférentes ,
de quatorze , de seize , de dix-huit onces. qu'on done à chacun des Pontes. re
2°. Monaie de compte valant vingt sous. LOBE , s. m. [ r " lon. 2° e muer. ) Pièce
SLivres et francs sont synonymes pour la molle et un peu place de certaines parties du
signification , mais non pas pour l'emploi. corps des animaux,spécialement du poumon et
Franc ne se met point avec mille et rente , du foie. C'est aussi un termede Botanique,qui
on dis ; il a vingi , frente mille livresde rente, se dit des deux parties de certaines semen
B bbb 2
564 L OG LO 1
ces, comme celle des fèves , etc. gicien, qui possède bien la logique. » Bon;
LOCAL , ALE , adj. Qui a raport au lieu . » grand, excellent, ou mauvais logicien.
Mouvement local. Coutume locale : usages LOGIS , s. m. [ Logi er devant une voyele ,
Locaux . S. in . Conaitre le local. login. ] 1 °. Habitation , maison . » Garder le 3

L'Acad. ne done point d'exemple de ce subs. logis : demeurer au logis. » Ne bouger de


tantif . logis. al' 2 maison de celui
» On m’atend ,auLalogis.»
=
LOCATAIRE
e
s. m. , et t. [ Lokatere : 3 € Il y a longqui parle.
-temsque
è moy. et long, 4 e muer. ] Celui , celle , qui vous n'êtes venu au logis. 3. Hôrelle
tient une maison ou une partie de maison à rie. » Bon logis à pied et à cheval. Inscription
louage. » Principal locataire. » Les locatai. de plusieurs Hôtelleries. » Le brâs d'or est une
res ne sont tenus que des menûes réparations. bon logis.
* M . Linglet met locatrice au fém . » La lo- Rem. Il y a quelque diférence entre maison
catrice de la Dame de Solar. Locataire et logis. On dit l'un et l'autre d'une maison
est des deux genres : il falait dire , la loca- de la ville ; mais on ne peut se servir de logis
taire. en parlant d'une maison de campagne. Les
LOCATI , s. m. ( st. famil. ) Cheval de honêtes gens disent : il est venu au logis : il a
louage. diné au logis. Il n'y a que le peuple , quidise:
LOCATIVE , s. f. Qui regarde le locatai. il est venu à la maison. Bovh . L'usage a donc
re. » Réparations locatives. C'est toue l'emploi changé.
de ce mot .
C'est tout le contraire aujourd'hui.
Les gens du monde ne disent jamais le logis,
·· LOCATION , s . f. [ lokacion. ) Action de mais la maison . La petite bourgeoisie et le
celui qui done à ferme, à loyer. Conduction , peuple disent le logis. Marin . = On dit ,
est l'action de celui qui prend. Ces deux mots faire maison neuve , mais on ne dit pas faire
ne se disentqu'au Palais. logis neuf, et encôre moins faire son logis
LOCHER , v . n. Branler. Il ne se dicplus neuf; puisqu'on ne diraie pas même ,, faire
que d'un ter à cheval. De là cette phrase pro- sa maison neuve. BOILEAU avait dit dabord :
verbiale. » Il y a toujours en son fait quelque * Et, que dans son logis fait neuf, en son absence.
>

fer qui lo he , quelque chose qui va mal dans Maisil changea ce vers dans la suite.St. Marc.
sa santé ou dans sa fortune . LOGOGRI PHE , s .
. . m . Sorte d'énigme,
LOCUTION , s. t. [ loku -cion , en vers qui consiste à prendre en diférens sens les die
ci-on. ) Expression, façon de parler. » Mau- férentes parties d'un mot.
vaise locution : locution bâsse , impropre. LOGOMACHIE , S. f. ( st. polémique.)
Il ne se dit que dans le didactique. Dispure de mots. » Il y a beaucoup dediscusa
LOGE , s. f. LOGETTE , s. Ê. LOGEABLE , sions , qui ne sont que des logomachies.
>
adj . LOGEMENT ,'s. m . LOGER , V. act. et n . LOI, s. f. [ Loa : monos. " Plur, autrefois
[ 2° e muet au 1er et au 4 ,> è moy. au 2d , é loix , aujourd'hui, lois. ] Loi , au propre ,
e

fer. au dern. log? , gère , jable , geman , est une règle établie pax autorité divine ou
gé. 1 Loge ; petite hutte , petic réduit. Lo- humaine , qui oblige à certaines chôses et en
genre , pecite loge. Lageable , ou l'on peut détend d'alleres. » Loi naturelle,, ou divine ,
loger comodément. Logement, le lieu où ou humaine. »» La loideMoïse.» .La loi de
l'on loge comunément. Loger , neutre,habi. Grâce. » Établir , ou abroger une loi. » Se
ter : actif , doner la retraite à .... »" Le loge soumettre à la loi ,> ou , enfreindre la loi , etc,
d'un portier , les loges de la comédie . » Mai- Par extension , il se dit de certaines
son logeable. » Où est son logement? » Il obligations de la vie civile . » Les lois de la
loge chez soi ; en chainbre garnie. » Où bienséance , de l'honêteté , de la société , etc.
logerez - vous tant de monde ? » Il s'est' togé Faire la loi , régit te datif : » Il leur a fait
magnifiquement. La loi . Mais , quand il est sans régime, on
LOGICIEN , s. m . LOGIQUE , s. f. [Logi- dit,faire loi , sans article. A»uVotre opinion
reste ces deux
1 * fera pris loi. Marm .
cien , gike : ien au 1er n'a pas le son d’ian. ) ne
La Logique est l'artde raisoner juste. LiLogic cxpressions ont unsens diférent ;et l'on s'en
que naturelle est unedisposition à bien rar- aperçoit bien dans la phrase suivante.».Au
soner sansavoir étudié les règles de logique. lieu de vous dire le mien (mon goût) qui ne
» Iln'y a pasde logique dans cet ouvrage : frit la loi à persons,etc.Pluche.Ii falair,
ilestsans méthode, sans principes -— Lo qui ne fait loi pour.persone, etc. — Faire
LOI LOL . 565
la loi, c'est prescrire des lois : Faire loi ; méh et c'est toujours le rer. Il est loin de nous.
»
c'est être une loi à suivre. Le 1er se dit des » Loin du monde , loin du bruit. » Loin des
9
persones , le 2d des choses. = On dit aussi yeux , loin du cæur , dit le Proverbe,
doner des lois à , et recevoir la loi de ; gou- Prép. de tems. » Il y a loin d ici à Noël . »
verner et être gouverné. » L'Être suprême... Nous sommes encore loin de Pâques.
donne des loir à l'Univers . Jer. Dél. » Son Au loin , loin à loin , de loin à loin , adver
corps reçoit la loi de l'âmequi l'anime. Ibid. bes. » Aler , chasser au loin. » Planter des
Se faire une loi , régit de devant les arbres loin à loin .» Il ne me vient plus voir
verbes ; et prendre la loi , devant les noms. que de loin à loin. Plusieurs de nos Auteurs les
» Je me suis fait une loi de ne pas répondre plus estimés disent de loin en loin , comme
aux injures. Je prendrai toujours la loi de l'Ab . des Fontaines, J.J. Rousseau , M. Lin >

vous. * Corneille dit , prendre loi sans arti- guet , M. l'Ab. Grosier , M.de la Creielle , etc. >

cle , ce qui est contre l'usage actuel , même On peut croire que cette manière est aussi
en vers .
bone que l'aútre .
Ses desirs prendrontloi de mes propres desirs. Il est à remarquer que loin est tantôt pré
Agésilas . cédé , tantôt suivi de la prép. de. » Ce qui
Que le foible parti prenne loi du plus fort . est beau de loin ne l'est pas toujours de près.
»
Aquérir force de loi , se dit sans article. » Loin de vous je m'ennuie. » Loin d'eux s'en
> Si le bill pouvait acquérir la force de loi. fuyoit le doux soinmeil. Téļém . = Loin de,
TARGE, Traduct. de Smollet. Retranchez la. se met quelquefois à la tête de la phrase par
-Ce mêine Auteur dit ailleurs . » Ce bill manière d'interjection. » Loin de nous les
2

Qcquie depuis force de loi , mais habituelle- Héros sans humanité ! Bossuet. = Rousseau
ment , il dit , la force. dit loin tout seul , mais c'est dans le style de
On dit , proverbialement , d'un méchant mi-marotique. .
homme , qu'il n'a ni foi , ni loi. Et de ce qui
>
Loin tout rimeir , enflé de beaux passages , j
est incontestable , que c'est la loi et les Pro- Qui , sur lui seul moulant ses personages ,
phères , » Il vous loue fort... du soin que vous Veut qu'ilsaient tous aurans d'esprit que lui ;
avez de payer vos arrérages. C'est tout : c'est - Et ne nous peint que soi -même en autrui!
la loi et les Prophères.Sav. == Le proverbe M. De Lille dansses Jardins fournit une mul
dit : nécessité n'a point de loi : on ne peut titude d'exemples de ce tour , qui l'asse et de >

faire l'impossible. 'Ou plutôt la nécessité , le vient monorone pour être trop souvent em
besoin absolu force à faire ce qu'on ne ferait ployé. - -Loin donc ces froids jardins ...
pas sans cela . MARIN . Loin le luxe bourgeois... Mais loin l'architec
Rem. Loi , dans le sens de foi , religion ne ſûre de ces tristes gradins...Loin ce cercueil
doit pas s'unir avec les pronoms possessifs , factice... Loin ces vains monumens , etc. etc.
quand on parle des hommes. On dit , ma foi , De loin , se met ordinairement après le
na
mareligion ; mais on ne doit pas dire avec verbe , même dans les tems composés. Quel .
Boileau .
quefois pourrant il est mieux deyant, parce
raison
LaLe fidèle atentifc'est
de celaaux
, règles de sa
que loi. est l'acte du
la foi scpâre
quil ne sonpas le verbe de régime, ,
» Charles , qui de loin a prévu les projets de
fidèle qui croit , et loi l'acte du Législateur son frère , etc. Moreau. - Qui a. prévu de
qui ordone . Foi, se dit activement des fidèles , loin lesprojets , ne serait pas si bien .
et Loi passivement. On dit , en parlant de Non loin de , adv . Près de, » Dans les mons
Dieu , qu'il nous ordone d'observer sa loi. Le tagnes de Savoie, non loin de la route de
pronom possessif est là à sa place. Briançon , etc. Márm .
LOIAL , LOIAUTÉ , LOIER , Voy.LOYAL , Non loin de ce rivage , un bois sombre et trane
LOYAUTÉ, LOYER . quille ,
LOIN , adv. et prép . [ Loein , monos. On Sous des ombrages frais présente un doux asile.
écrivait autrefois loing. ) A grande distance . Henriade.
Adv . de lieu . » Aller loin , revenir de loin. Non loin de est plus élégant que près de : mais
Adv . de tems : » Parler de loin , d'un il est plus du haut style que de la conversa
temps éloigné . - Prép . Elle régit de et à. tion . * Être loin de faire fut critiqué :
» Il y a loin de Marseille à Paris. » Quelque- autrefois dans la Princesse de Clèves. On
fois il n'y a qu'un seul de ces régimes d'expri disait qu'il falait dire , erre éloigné de faire..
566 L'OÍ LOI
Malgré cetre Critique , qui me parait juste et loin, ou de bien loin , réchaper d'uin extrême
qui n'est guère conûe , on a continué de le danger , se rétablir après quelque disgrâce.
dire. » Les Allemands sont encôre loin de Renvoyer , rejeter une chose bien loin ,
pouvoir prétendre à la célébrité dans les la rebuter . --- En matière de science , aler
Beaux - Arts. Journ . de Mons. D'aussi loin , bien loin , faire de grands progrès.
*loin que , régit l'indicatif . On a dit alleretuis. En matière d'afaire , aler loin , trop loin ,
de tant loin que .» De tant loin qu ils purent s'engager beaucoup , trop . — Cette afaire va
>

découvrir la croix
1
, ils l'adorèrent. Vie de S. ou ira plus loin qu'on ne pense , est de plus
P. d ' Alc .
grande conséquence qu'on ne croir. — * lller
Bien loin ,conjonction , est suivi ou de la sait de loin , pour de long , barbarisme gas
prép. de , et del'infinitif, ou de que avec le con . Desgr.
subjonctif. » Bien loin de le faire ; bien loin LOINTAIN , AINE , adj . [ loein tein ,
qu'il le fasse. = On dit assez indiférem têne :: 1"
tène 1 løn . 2° è moy. au 2d . ] Qui est fort
ment , prôse et en vers , loin de , et bien loin du lieu où l'on est , ou dont on parle. »
loin de ; et on avait décidé mal- à - propôs dans Pays, climat lointain. Régions lointaines. =
te Dicr. Grum . que loin sans bien était une La Touche croyait ce mot peu usité , comme
faûte. On s'était fié uniquement à Vaugelis , adjectif et plus de la poésie que de la próse.
qui a été reformé sur cec article par Th. Cor. Havoûe cependant que l'Acad. l'aproûve
neille , et encôre inieux par les exemples mul. comme adjeciif; un pays lointain , des cam
cipliés des meilleurs Auteurs. pagnes lointaines . S. m . En termes de
Les Dieux ont prononcé : loin de leur contredire, Peinrûre. » -Le lointain d'un tableau . » On
:

C'est à vous de passer du côté de l'Einpire. voit dans le lointain des Bergers , qui , etc.
Rac. Brit. Dans ce sens , il vaut mieux qu'eloignement.
» Loin que le chef ait un intérêt naturel au = Cet adjectif suit ordinairement le subs
bonheur des particuliers , etc. J. J. Rouss. tantif qu'il modifie. » Les bords lointains, les
Loin que ce nom si doux eúr fléchi le cruel, campagnes lointaines, et non pas leslointains
Il n'eut faię que le rendre encor plus criminel. bords , les lo'ntaines campagnes. — En vers
C

Crebillon , Rhadamiste. pourtant , il peut quelquefois précéder,


Rem . Bien loin , rend la phrase négative ,
> Et le Berger connoit par d'assurés présages
et doit produire le même éfér pour la cons-. Quand il doit éviter les lointains påturages.
truction que les particules qui expriment le De Lille.
.
śens négatif. Ainsi, comme on dir , jene crois * LOISIBLE , adj . [ loazible. ] Qui est per
pas que vous l'ayiez fait; on doit dire: bien mis. » Cela n'est pas loisible. 11 est vieux,
loin de croire que vous l'ayiez fait , je crois il l’érait mêine déji du tems de Vaug las et de
tout le contraire ; et non pas , que vous l'avez Th . Corneille. L'Acad. se concente de dire
fait. J'estimedonc peu exacte la phrase sui- qu'ilvieillit, mais il y a déjà du tems qu'elle
vante de Boileau . , Bien loin de convenir le dir . Ce mor dans la conversation a un tout
qu'il y a du sublime dans ces paroles , vous autre sens que , il est permis. Il signifie sou
prétendez , etc. Je pense qu'il falait dire , vent , s'il vous fait plaisir , ou si vous en
)

qu'il y ait , etc. parce qu'on dirait avec la avez le loisir. L'on dit ; et il est fort d'usa
négative ; vous ne convenez pas qu'il y ait du ge : » Vous y viendrez , s'il vous est loisible.
>

sublime dans ces paroles , mais vous préten- MARIN.


* Bien loin qu ou
dez au contraire , etc. e,
LOISIR , s. m . ([ loa -zir. ] 1 °. Tems,
etc. qu'au contraire , etc. est un tour suran , l'on n'a rien à faire, » Jouir d'un doux , d'un
né , dont les bons Écrivains ne se servent honêre loisir. = =-2°.Espace de tems sufisant
plus, » Bien loin qu'il s'en repente , qu'au pour faire quelque chose comodément. » Je
contraire il conținue toujours d'en faire de n'ai pas le loisir d'y penser. » Vous ne me
plus belles . donez pas le loisir'd'y répondre, = A loi
On dit, fig. st. famil. Voir venir de sir , adv. à son aise , à sa comodité. » Vous
loin , se douter de ce qu'on nous vadire. sir
ferez cela à loisir , vous y penserez à loi .
Il ira loin , il fera fortune. Ell'ira pas Bossuet dit , à grand loisir, » Mandez moi
loin : il mourra bientôt. -- On dit d'un à grand loisir ce que cette lectûre aura
jeune homme fort malade , la jeunesse. re- produir.
>

vient de bien loin ; et , en général , revenir de Loisir , oisiveté ( synon. ) Le loisir est us
LO
ι N LON 867
remis de liberté : l'oisiveté est un tems d'inac sans régime. A la longue , ady. Avec le
tion ; c'est l'abus du loisir..» Le loisir d'un tems. » . A la longue tout s'use. '» A la lon
homme de bien ocasione beaucoup de bonnes rue on en viendra à bour. De longue
actions : 1 oisiveté ne peut ocasioner que des main adv. Depuis long - tems . » Il est mon
maux . Beauzee , synon . = Loisir , s'emploie ami de longue main . S De son long
quelquefois au pluriel en poésie. D'heu- tour de son long , tout étendu .
" Au long ,
reux, d'agréables loisirs . = Quand lowwir tout au long ; amplement d'une manière
est sans régime, on dit assez indiféremment , difûse.
avoir du loisir , et être de loisir . » J'ai du On dit , en style proverbial , long comme
lo:sir , êtes-vous de loisir ? Mais quand il carême , comme un jour sans pain. Ne
régit l'infinitif, il faut se servir d'avoir. » pas la faire longue , ne pas vivre long- tems.
>

Aurez vous le loisir de faire cette course ? » S'il demeure à Commerci , il ne la fera
On dit , doner le loisir de faire. * Voi- pas longue.
longue. Sév.
Sév . = Tirer de longue ,
cure die , doner loisir sans article . » Vous me s'en aller bien loin . On dit aussi tirer de
deviez doner loisir d'aprendre notre langue , long .
devant que dem'obliger àà vous écrire. Lettre La colombe l'entend , part tire de'long
à M.Godeau . En st, famil. avoir bien du et .
La Font .
loisir , avoir du loisir de reste , se dic d'un
homme qui s'amûse à des bagatelles, ou qui * Un Auteur moderne dit , adverbiale
s'ocupe l'esprit de chôses , qui ne le regar- ment, plus long pour davantage. » Il étoit
dent
pas . Il aura tout le loisir de se re- impossible d'en dire plus long . Anon. Il faut
pentir , il s'en repentira à loisir , se dit de dire , d'en parler plus au long , ou d'en dire
celui , qui fait quelque chose , dont on croit duvantagé. = Prendre le plus long , on
qu'il sentira long-tems les suites . sous - entend chemin. » Je veux vous remer.
LONG , LONGUE ,> adj . [ lon >, lon - ghe , cier d'ayoir pris le plus long , pour éviter
et non pas longüe. ] Qui a de la longueur , ces ruisseaux , qui étoient devenus rivières.
1. Relativement l'éten
à due. » Champ long Sey. = En savoir long , être habile et
Barque fort longue. » Une longue
er étroit : » rusé. » Avec son air tout uni , il en sait
alée ; une longue course . S. m. » Dix long . En avoir tout du long et du large ,
aúnes de long. » Étendu tout de son long..» En être bien batu . Au long et au large >
o
long et en large , etc. = 2°. Relativement dans toute l'étendûe : » S'étendre au long er
:

à la durée. » En éré les jours sont longs .» Cela au large. * Quelques -uns disent en long et
"

ne sera pas de longue durée. » Le tems est en large , mais mal.


long à qui atend.3 ° En parlant des per- On dit , par allusion à la quantité des
sones , lent , tardif. » Il est long dans tout ce syllabes , observer les brèves et les longues,
qu'il fait.- » Les arbres sont longs à venir. éire exact aux bienséances . » Nous partons
Le long , du long , au long. L'Acad. les lundi , après avoir observé toutes les lon
met tous trois comme prépositions. » Le long gues et les brèves du cérémonial de Bour
de la rivière ; au long du bois ; tout le long bon. Sév .
du carême ; cout du long de l'année. - Vau- C
Rem. Il y a dans la languefrançaise des
gelas et Ménage précendent au contraire qu'il syllabes longues , sur lesquelles on apuye
n'y a que le long quisoit préposition ; etqu'au davantage. Outre les règles générales que
long ei du long sont adverbes sans régime. » nous avons insérées dans ce Dictionaire
On voit des arbres le long de cette rivière : on selon l'ordre alphabétique , d'après le Traité
y voit tout du long de beaux arbres. ( tout le de la Prosodie de M. l'Ab . d'Olivet , nous
long , adverbe ne vaudrait rien. ) » Il a traité avertissons à chaque mot des syllabes qui
a

ce sujet fort au long : je vous écrirai plus au sont longues, iº. On peut établir , d'a.
-

long. — Le sentiment des deux Gramairiens près le P. Buffier , comme une règle géné
me parait préférable à la pratique de l'Acadé- rale , que toute syllabe qui précède une
mie, et il me semble que l'usage le plus auto- muet est longue . La raison en est , qu'on ne
risé le justifie . Si quelques Auteurs , comme saurait apuyer sur un e muet : on est donc
Bossuet , l’Ab. Prévoi er un petit nombre obligé d'apuyer sur la pénultième. Ainsi
d'aûtres ont doné un régime à du long et au toute la diférence qu'il y a entre chasse et
long , le plus grand nombre les a employés chasse , race et grâce , c'est que l'â du ?"
583 LON LON
et du dern . est plus long que l'a du second ce Prince. - Les Ascétiques, le disent aussi
et du. 3f . Il y a donc des longues plus lon- de la patience dans les maux. - Il vieillit ,
gues les unes que les autres. On n'apèle pour. et n'est guère plus d'usage. L'Acad . le met
tant de ce nom , et nous ne marquons de sans remarque. o's
l'accent que celles qui le sont sensiblement. LONGER , v. act. Terme de guerre et
= 2°. Toute voyèle qui porte l'accent cir- de chasse. Marcher le long de... » L'armée
.conflexe ; et l'on ne doir plus employer cet longea la rivière ; le cerf a longé cette
accent que pour marquer la quantité de la route.
syllabe. Autretois,on l'employait indiférem- * LONGÉVITÉ , s. f. Grand âge , longue
7

ment, et à cet usage , et à marquer la su- vie. Mot nouveau. » Cet exemple de lon.
.pression de quelque lectre , et sur- tout de gévité est assez remarquable. L'Ab.de Fon
I's. On écrivair , et le grand nombre l’écric tenai . » Exemple fort singulier et fort re
encore aujourd'hui, chrétien , mêler , quoi- marquable de longevi:é. Journ. Polit.
que l'e ne soit ni ouvert , ni long. On doit M. Voulonne s'est aussi servi de ce mot dans
écrire chrétien , méler , etc. 3. I.es son excellent Mémoire sur la Médecine agis
voyèles nazales , an ,. am , em, en ,, im , in
> ir , tante , et sur la Médecine expectante ; mais
on , om , un , um >suivies d'une consone > il a mis longévité en italique.
sont longues , soit au milieu , soit à la fin LONGITUDE , s. f. En 'Géographie, l'é.
des mots. Saint , crainte , chambre , champ, loignement d'un licu à l'égard du premier
jambe , lampe , blanche , danse , ' chante , méridien , en alant vers l'orient. En astro
etc. ateindre , feinte , temple , gendre , évi- nomie , la distance de deux étoiles, prises
dence , dentes, etc. țimbre , simple , pinie, sur l'écliptique , en allant du couchant au
etc. sombre , pompe , compte , Comte , conte, levant,
nonde, songe , etc. humble , j'emprunte , etc,> LONG -TEMPS , ou LONG - TEMS , adv.
4°. Les pluriels de tous les inots dont la ter [ Lontan : deux longues. ) Pendant un tems
minaison ese masculine , sont longs , quoi considérable. » Cela dûre long tems. » Ila
que le singulier soit souvent bref ou dou- long.teins étudié. = 1.Il peut se mettre
ieux : Almanachs , détails , airs , atraits , àà la tête de la phrase. » Quand les homnies
remparts , chefs , autels , inomens , déserts , veulent quitter le mal , le mal semble en
dangers , sujeis, feux , etc. = jº. Je re- côre les poursuivre . Long-tem's il leur reste
marque aussi que l'r , l's er le v placés entre de mauvaises habitudes etc. Télém .
un e muet et une autre voyèle ou diphton- Quand il n'est pas à la tête , il se met tou
gue'rendent cette voyèle ou diphtongue lon, jours après le verbe dans les teins simples,
gues : éclaire , fournaise ;barbåre , emphase, devant ou après le participe dans les tems
esclave ; chimère , thèse , trêve ; empire , composés ; ci comunément après l'infinitif.
>
se e
surpri ,, captiv ; aurore , chóse , augare , » Il y demeura long -tems ; il y a long-tems
müse ontla pénult. longue. Il est vrai que demeuré , ou il ya demeuré {ong-tems. » !!
si l'e muet se change en une syllabe masc. faut étudier long-tems pour aprendre. On
alors la voyèle , qui était longue, devient pourrait dire aussi, il faut long temnsétudier:
brève. Ainsi , dans je m'égáre , l'a pénult mais la première manière est préférable.
est long ; dans j'ég arais , égaré, il estbref. =: 2° . ' Assez et trop long-tems exige le
.

Dites-en de même de j'espère , j'espérais ; je prétérit.


pèse , je pesais ; il désire , désirer ; ils lisent,
> Assez et trop long-tems son exemple vous flate.
Cinna.
il lisait ; il devore , dévorer ; il propóse ,
proposer ; augire, augurer ; il amüse , amu- En prôse on dirait , vous a flaté.En vers il
ser', etc. = 6 ". L'r redoublée, précédée d'un faudrait dire :
a ou d'un o rend ces voyèles longues, soit Ah ! depuis trop long-tems son exemple vous flate.
devant l'e muer, soit devant les syllabes masc.
Bizarre , lårron , éclôrre , il éclòrra , etc. 3º. De long-tems se dit toujours avec la
LONGANIMÍTE , s. F. Patience., clé- négative ne. » Je ne le ferai de long lems.
On
mence ; qui carde, qui difère de punir. Il se » Je ne m'y acoutumerai de long-tems.
dit sur-tout de Dieu et des Princes. » Les Pé. retranche pas plus élégammene qu'on ne
cheurs abûsent de la longanimité de Dieu. » l'emploie. - La Fontaine l’emploic sans
On ne saurait trop louer la longanimité de négative , pour , depuis long-tems. Je
LON LOO 560
Je vous connois de long- lens mes amis. qu'il n'a pas devant le ) Durant un long
Bossuet dit , dès long -tems , qui ne vaut tems. Acad .. » Vivre longuement, » Il a parlé
påsmieux. » Des-long - tems le Cardinal de longuement.
Lorraine avait inédité de leur proposer , erc. LONGUET , ÉTTE ,adj.[ Longhè , ghete :
re
Ni de long-tems , ni dès long -rems ne doi- ' " lon. 2° è moy . ] Diminutif de long. Qui
vent se dire pour depuis long-tems. * On di- est un peu long. » Son discours a été lon
sait autrefois , dès il y a long -tems, pour guet , un peu longuet , st. famil.
>

il y a déjà long-tems . 4°. On ditêtre long- LONGUEUR >, s. f. [ Lon-gheur : 1" lon.
tems à ou sans avec l'infinitif. » Leur poii- l'u est muet : il n'est-là que pour doner au
dre ne futpas long tems à s'épuiser. Je crois ģe un son fort qu'il n'a pas devant le. ] Il
que sans sépuises aurait été mieux . La prép. se dit de l'étendue de l'un des bours à
å ne s'emploie qu'avec les verbes qui ont un l'autre : longueur d'un chemin , d'un bâton
sens actił. » Il est long- tems àà faire l'ou d'un manteau ; etc. et de la durée : la lons
vrage. » Vousavez été long -eens à revenir .. gueur du tems des jours , des nuits , erć.
Mariy. Or , s'épuiser est un réciproque pas- Il signifie aussi lenteur i retarderněnr.
sif qui équivaut à dire épuisé. Il falait
9 C'est une longueur áfectée. » Tirer les chô
donc dire sans s'épuiser , ei non pas à s'ë- ses en longueur . — Il se dit sur-tout au plu-.
puiser. » On ne fut pas long.tems à s'apera riel :
cevoir dans le Village que la Néophyte avoit On nous mine par des longueurs..
disparu. Let. Étif.La prép. à estiniéux dans La Fontaine.
cette pirâse , parce que ' s'apercevoir a lë » Épargnez -moi des longueurs qui me font
sens actif. » Je ne fis pas 1978-1ems à m'a- mourir mille fois pour une. Mariv. » Je
percevoir que cet Aureur ( Schooten , co- suis ennuyé de ses logueurs . Acad .
mentateur de la Géométrie de Descartes )
avoit plutôt aspiré à la gloire de se fairé longue
cominenter
, Quand
Rem.urs1°. au
l , parle
plurieon discours
d'un difére
a un sens nt de
qu'à celle de commenter son celui qu'il présente au singulier. On én voit
Maitre. P. Paulian , Traité de Paix , etc. la preuve dans cette réflexion judicieûse de
= ;°. Plusieurs Auteurs ont fait long - tems M. L'Ab . Grosier, » Les discours d’Agrippå
substantif. » Un long-téms, un si long-tems .
> er de Mócènė ( dans Dion Cassius) ont toute
Boss . » M. de Turenne n'oublia rien durant la profondeur , la netreté , la précision de
un long tems pour reconnoître le fort et le ceux de Cinna et de Maxime ( dans la Tra.
foible de sa première réligion. Muscir. -
gédie de Corneille ) ; je dis , la même pré
Je voudrais dire durant long-tems , ou forė cision , quoique les premiers soient plus dé
long - tems. Ce substantif fait mieux dans la velopés , parce que ce sont les longueurs
phrase suivante, » Quand les biens du monde et non pas la longilenr , qui détruisent cette
pourraient vous satisfaire , vous n'en jouiriez qualité essentielle du style . Journ . de Litér.
pas toujours. En jouirez -vous long.tems ?? Et Åinsi , un discours peut être long sans avoir
qu'est -ce encore que ce lovg.tems ? etc. L'Ab . des longueurs , et il peu : avoir des longueurs
Boulle. Précédé de le et suivi de que , long. sans être long. 2.° Faire
longueur est
tems fait aussi très-bien. » Les usages na- une expression nouvelle : elle a besoin du
fionaux s'étoient fortifiés par le long -tems sceau de l'usage. Quand ce morceau se
qu'ils avoient duré . » Malgré lé long -tems roit bien pensé , il seroit défectueux , parce
écoulé depuis mon mariage , ma mère ne peut qu'il fait longueur. Ann . Lit. =
pas sbufrir encôre le nom de mon mari. dii tirer ou traîner en sorgireur , le 3 1° . On er

Fielding: est
Avec aprês , long-tems cessé le meilleur. * Richelét dit aler, en longueur :
d'être adverbe. Ainsi l'on doit dire : après » L'afaire va en longueur. Je doute que cette
un si long tems , et séparer long de iems , expression soit de l'usage actuel.
et non pas aprês si long temus. » Lui repro- LOPIN , s. m. [ Lo pein . ] Morceau. Il
cher ce te
Ann . Lit.
injusti ce après un si long - temps. est populaire ei n'est bon que pour le st.
LONGUE. Voy. LONG . plaisant.
LONGUEMENT , adv . [ Longheran : Point de couroux , Messieurs La ,morlopin mesuffit.
font.
"it lon. 2 ° e maer :l’u ne se prononce point: „ Il en a eu ; il en a emporté un bon lopin.
i
n'est-là que pour doner au g un son fort * LOQUACITÉ ; s . féin . ( Ló- kou.2 -cité.]
Tom . 11.
Сccc
1
170 LOR LOS
Babil , multitude de paroles. Il se prend en tir I's de lors : mais dans dès lors et pour
mauvaise part , et n'esi bon que pour le st. lors , on ne la fait point entendre :lorske:
critique ou polémique. » A cetcet égard
égard , la Dèior , pour lor. ) * 1 * . Lors s'est dit ancic.
loquacite bretone ( anglaise , au.Parlement ) nement pour alors.
n'est pas plus fructucûse que la taciturnité
française ( des Ministres ) Linguet, » A mille Il devoit être sourd aux aveugles souhaits :
Il ne le fut pas lors.
bonnes qualités , il joignoit une loquacité qui La Font.
le rendoir incomode et souvent ridicule dans
le commerce de la vie . L'Ab . Garnier Fleury a encore dit : » Telle étoit lors (alors)
Hist. deFrance. — Ce mot n'est point dans la loi de la guerre. » La soic lors ( alors)
les Dictionaires. encộre si râre .
LOQUE , s. fém . [ Loke ‫܀‬: ‫ܐ‬2° e muer. ] 2 °. Lors de son élection de son avène
Petire pièce. » Son habit s'en va en loques. ment à la couronne , de son mariage. Acad.
st. fam . Vaugelas et Corneille le condamnent:
* LOQUENCE , s. fém . Vieux mot . Élo- mais on le conserve dans le discours fami
quence. Le peuple le dit encôre dans certai- lier , parce qu'il abrège un grand tour qu'il
nes Provinces : » Cet homme a de la lo- faudrait prendre sans cela. — 3. Lors
quence , ce qui , à le bien prendre dans son n'est adverbe qu'avec des et pour. » Desa
idée , ne signifie autre chose , si non qu'il lors , dès ce tems là : pour lors , en ce tems
a du caquei. — Oudin , Nicot et d'autres là. » Dès lors il résolut de ne plus se fier
vieux Lexicographes ont mis loquence pour à des homms qui l'avoient trompé. » Pour »

éloquence. L.A Monn.


LOQUET , s. m . LOQUETEAU , s. m . [Lo- lors
>
comença à changer de conduite. *
On ,neil doit point dire , 'depuis lors, mais
>
e er
kè , keto : 2 è moy. au i'' , e muet au 2d . ] simplement depuis. 4º. Joint à que ,
Sorte de fermetûre, qui s'ouvre ordinaire- est conjonction : » Lors qu'il fut arrivé. Il
ment en haussant. Loqueteau , petit lo- peut être séparé de que par quelques adver
quer qu'on met aux volets d'en haut, et qu’on leþes.fourreau
» Lors .enfin qué l'épée est remise dans
Moreau. » . Lors même que le
hausse avec un cordon qui y est ataché.
LORD , s . m . Titre d'honeur usité chez Prince étoit à la tête de son armée , cic.Id.
les Anglais. Il signifie Seigneur , er Milord , Lors du moins que , etc. Lors après cela qile,
mon Seigneur. On ne done ce titre qu'aux etc. Lors après tout que , etc. Cetre cons
Ducs , Marquis , Comtes , Vicomtes et aux truction est pourtant plus dûre et plussau
vage que la construction naturelle et ordi.
Archevêques et Evêques .
LORGNER , v. act. LORGNERIE , s. f. naire ; enfin , lorsque ; aprês tout lorsque,
>

LORGNETTE , s. f. LORGNEUR , EÛSE > S. etc. Même est le seul adverbe qui âille mieux
m. et fém. [ Lorg -né , neri- e , nère , neur entre lors et que , que s'il était devant lorr
nelt-ze : mouillez leg, 2 é fer.. au r " , eé que. C'est le seul que M. de Wailly aproûve
e
muet au second , è moyen au ; >, lon . au dans cette construction , » Je ne dirois pes ,
dern . ] Lorgner , regarder comme à la dé- dit - il , il faut, nous défier de la fortune ,
robée. Lorgneri , action de lorgner . Lor- lors sur-tout qu'elle nous Hatte le plus. Je
e
gneur , eûse, celui , celle qui lorgne. » Lor- dirois sur- toutlorsqu'elle, etc. = = jº. Lors
gner quelqu'un . » Les lorgneries d'un petit que régit ordinairement l'indicatif. „ Lors
maître sont fort incomodes . ; C'est un lor- qu'il veue; lorsqu'il vouloit ; lorsqu'il april, 1)
gneur , une lorgnetise. = Lorgner se dit etc. = 6º. Dès lors que ne se dic poin.
souvent neutralement et sans régime. » On Dès lors qu'il est arrivé. Dires. Dès qu'il
parla peu , mais on lorgna beaucoup.
> fut arrivé . On peut fort bien dire , il est
Lorgner une femme , la regarder comme un vrai , je vis bien dès lors que j'étais perdu:
amoureux . Figurémeni ( st. familier . ) mais là, que se raporte à je vis , et nonpas
Lorgner une charge, une maison ; la con- à dès lors ; ( et celui- ci n'est là qu’adverbe ;
voiter , avoir des vûes sur...
> il n'y est point conjonction ). Vaugelas,
LORGNETTE , petite lunette dont on se Corneille.
sert pour regarder les objets peu éloignés . * LOS , s. m . [ On fait sentir l's | Vieux
» Lorgnette d'opéra. mor. Louange. Il n'est plus bon que pourle
J.ORS , adv.' ( Dans lorsque, on fait sen- marotique.
LO U LOU 17 !
Tous renonçoient au lôs des belles actions. ANGEUR
La Font. au 1 " , é ,fer.
>
EÛSE, s. m, .lon.
au 2d et f.au
] -2°lon. 3 ° émuet,
4 ". ] Louange
e

Peuple maudit et malheureuse race , éloge , discours par lequel on relève le mérité
Que votre los fait dessécher d'ennui.
de quelqu'un. Louanger, doner des louanges.
Rousseau .
Louangeur
e
, qui done des louanges. » Mériter
LOSANGE , s. f. [ Lozange : 2° lon. 3 ° e des louanges. » Célébrer
muet. ] Figure à quatre côtés égaux , ayant de ... » Chanter , publier
les louanges louanges
les Celui-
de ... ci
deux angles aigus et deux aûtres oblus » Dans
D'est que du st. fam. » Quand les uns batoient,
les jeux de cartes , ce qu'on apèle cæur est une les autres étoient batus .: il n'étoit pas possible
losange. » Les filles portent l'écu de leurs ar de leur chanter à tous leurs louanges . Fonte
woiries en losange.
LOT, s. m . LOTERIE
Loterie, s.. f. [ Loe , Lore- nelle. » Il veut qu'on le louange sans cesse :
rle : 2" é muet , 3 lon . ] Lot est i°. Portion il aime à être louangé. » Il n'est entouré que
e

et le verbe
d'un tout , quise partage entre plusieurs per: dedisent
>
louangeurs.part
fadesen mauvaise par .moquerie
Ceetsubst , se
sones. » Les lois ont été cirés au sort . » Ce lot
Rem. On a dit autrefois , tourner à louar
là est plus fort que les aûtres.. S2º
= 2 °. Ce que ge. » Ils leur tournent à louange cette irrévé
gågne à une Joterie celui à qui il écher un rence. Boss. On dit aujourd'hui ; ils leur font
bon billet . » Le gros lot. » Un loc de mille un sujet d'éloge de, etc. On dit encore,
écus.au=
tirés= sort.Loterie les lots
tirer uneoùloterie.
» Faire,, Banque sont mais neutralement : » Cela tourne à sa louan
Mettre
à une loterie , à la loterie . g . Brébeuf a dit : être la louange de >

LOTIR , v. act. LOTISSEMENT , s. m .. pour la gloire de. Cette expression esc


Lori , riceman :3e muer. ] Ils exprimene surannée.
Dans cet abaissement , dans ce malheur étrange
T'action defaire des lots. Voyez Lot , nº. 1 °.
>
Mieux que dans magrandeur, je suis votre louange.
» Lolir les éfets d'une succession , » Les Fri On lit aussi dans les Lett. Edif. et dans une
piers ont acheté tous les meubles ; puis ils les
ont lotis entre eux. Ils en ont fait le lotisse des plus modernes : » Lilouange de cet excel
:

ment, » En st. fam. » Le voilà bien lori , mal lent missionaire , ( le P. Benoit ) c'est d'avoir
partagé, malheureux en femine , en mari, en toujours craint et fui celle des hommes. Dans
associe. cette phrase , on done dabord à louange le
sens passif (être loué ), et ensuite le sensactit
LOTON , Voyez LAITON. adv. louer.) Il falait dire: la gloire de ce Mission
LOUABLE , adj. LOUABLEMENT er naire est d'avoir craint les louanges , ou bien ,>
[.Low -able , bleman : 2° dour. au 1" , 39 e un grand sujet de louange , etc. est d'avoir
muer. ] Qui mérite d'être loué. D'une
craint celle , etc. Die on , en la louange ,
mani ère louable. » Il , ou elle est bien louable le zd . Voy:
de s'être conduite de la sorte. Il s'est conduit ou à la lozange de ? On ne dit que
frès-lonablement dans cette afaire. » Action En , prép . L'Acad . dit : on peut dire à
louable . » GE sa louange que , etc.mais je ne crois pas qu'on
LOUA Cel, as.estm.bie n lourabl
Love , ev. . act. Ils ex- puisse dire avec M.Moreau : " A là louange
priment l'action de transporter ou de recevoir de son Abé , il composa la vie de Robert.
l'usage de quelque chôse pendant un certain Ce sont des vers à salouange, se dit ironi >

temset à un certain prix, » Doner ou prendre quement et par antiphrase . Mais on dit sé
à louage. Louer a ces deux sens : il se dit rieusement: » Il composa des vers à sa louan
du bailleur etdu preneur. Louer desmeubles, ge: » LaReine exigea aussi de Robert des poć
1)

des carosses , des chevaux. » Il m'a loué sá sies à sa louange. '


HE , adj. LOUCHER , v. n. [( Lou
maison.qui
== estOn
sans prov
ditempl oierbi
. alenacat
qu'il est à d'un cheLOUC
,louer, , che' : 2° e muet au r" , e fer. au 2d. ] Ils
homme
On mer sur les écriteaux , maison à se disent au propre , de celui qui a la vûe de
>
louer. = Mde. de Sévigne jolle le mot sur travers . - Il ou elle est louche .» un cil louche .
» Il ou elle louche. » Il s'acoutume à loucher .
les deux sens de louer , doner des louanges , er >
Au fig. l'adjectif se dit de ce quin'est pas
monderevient
prend à loua ge. tout
, que monde; que
» Cele logis admire le clair , qui est trouble . » Du vin lou he. » Des
tout, et
perles qui ont un æuillouche. — Phrase , ex
que person e ne
E veut louerANG
, ER
LOU ANG , s.f. LOU , V. a. Lou , pression louche , qui n'est pasbien nette .
.
CCCC 2
LOU LOU
172
S. m . » Cette expression jère du louche dans la aussi d'un homme enrhumé , et aussi l'on dit
phrase. Comme l'assemblée ( le Colloque -
qu'il a crié au loup, - Quand on parle de
de Poissy ) y remarquait du louche ) dans cette loup , on en voit la queue , se dit de quel
formule) elle crut devoir en renvoyer l'exa- qu'un qui entre , qui parait au moment qu'on
men à la Faculté de Théologie. L'Abé Gar- parle de lui . - Marcher à pås de loup, dou
nier , Hist . de Fr. M. Linguel dit un louche >
cement et à dessein de surprendre. — Érre
ce qui n'estpas autant selon l'usage. » C'est un conu comme le loup blanc ; fort conu . Voyez
piège que l'on vous tend , pour jeter sur les CHIEN, FAIM , ÉNTRE , GUEULE , Húr
démarches du Comte un louchequ'elles n'au- LER , BERGERIE , GAROU .
ront certainement pas à un cil impartial. '
LOUPE , s. f. 1°.Tumeur
.
enkistée , qui
Afin de ne laisser aucun louche sur sa con- devient souvent prodigieûsement grosse
duite , il renditL'Aca
>

etc. Anon . .
publiqd.uesnelesledeux
met lettres de, servir
pas subst. 2°. Verreconve xe,pour
d'une loupe grossidet lestrès-petits
qui lire objets.»casSe
LOUER , v . act. LOUEUR , EÛSE, s. m . et
e er
ractères.
f. { Lou-é , Lou-eur , eúse ; 2° é fer. au i LOURD , LOURDE , adj . LOURDAUDD ,
lon. au dern. )] Louer aa deux sens,qui n'ont DAUDE,s. m. et f. LOURDEMENT,adv. Lour
aucun raport l'un avec l'aâtre. 1.Doner, ou DERIE ou LOURDISE , s. f. [ Lour ; le dne
prendre à louage. Voyez LOUAGE. 2°. .
se prononce jamais. Lourde , dó , dóde , de
Doner deslouanges. Voy. LOUANGE. » Louer min , deri- e , df-ze : 2° e muet au 2d et au
с e
les belles actions. » On l'a fore loué de ce sº ; lon . au 3 , 4 et dern . ) Lourd , i ° . Pe
.

procédé. » J'aimerois mieux voir les Philoso- sant, dificile à remuer , à porter. » Un lourd
phes loué's par d'autres que par eux-mêmes. fardeau.» Charge trop lourde pour un cheval.
LePhil. Val. = louer quelqu
du Se de 'un , = 2° . En parlant des persones ; qui se remûe
ou de quelque chose , témoigner qu'on est pesamment. » Il est devenu bien lourd. Les
fort content du service qu'on en a reçu . » J'ai chevaux de Flandres sontlourds. = -3;°. Sru
sujet de me louer de lui , de ce remè le , du pide, grossier . » C'est un esprit lourd : il a
cheval que vous m'avez prêté = Ondit , en l'esprit lourd .=4°. Dificile et rude àfaire.
st. prov. de celui qui parait fort content de » Lourde besogne, lourde tâche . == 5°. Gros .

ce qu'il a fait, qu'il se loûe et se remercie. sier ; lourde faŭ tc . — Lourde chûte; quand on
faùte
LOUEUR , EUSE , c'est 1°. Celui , celle qui est tombé de toute sa hauteur. = 6 °. Lourd ,
>

fait métier de doner à louage. » Loueur de pesant ( synon. ) . Le r' ' regardeplus propre
chevaux , de chambres garnies. » Loueusede ment ce qui charge le corps, et le 2d a un ra.
chaises dansune Église. = 2'. Celui , celle port plusparticulier a ce qui charge l'esprit. Il
qui loûe : il ne se dit qu'en mauvaise part. » Faut de la force pour porier l'un , et de la su
Un loueur impertinent, une loueuse à gages. périorité de génie , pour soutenir l'aûrre. »
Sur- cout craignez le poison des loucurs. L'homme foible trouve lourd ce que le ro
buste trouve léger. » L'administration de tou
Rousseau .
LOUIS , s. m. Monoie d'or de 24 livres. On tes les afaires d'un État est un fardeau bien pe
dit , un louis, un demi louis , un double louis. sant pour un seul . Gir. Synon.
> M. Beauté
Ondit quelquefois un louis d'or, et on le disait y troûve une aûrre diférence , qui parait plus
sur-tout, quand il y avaie des louis d'argent. juste. Pesant expri.ne une pesanteur absolûe ;
Aujourd'hui , on dit le plus souvent un louis ' lourd , une pesanteur relative. » Un homme
tout simplement, foible troûvera trop lourd un fardeau qui ne
LOUP , s. m : [ On neprononce jamais le sera que pesant pour un aûrre , et quisera
p :Low, monos. | Animal sauvagee carnas- même léger pour un troisièine. — Au figuré, -

sier , qui ressemble à un grand chien .» Ce mot Lourd enchérit sur pesant. » L'esprit pesant
entre dans plusieurs expressions proverbiales. conçoit avec peine, avance lentement ,ci fait
>

Manger comme un loup , beaucoup : peu de progrès. L'esprit lourd ne conçoit


Doner les brebis àgarder au loup; confier des rien et me fait aucun progrès.» Lamédiocrité
choses précieûses à un administrateur infidèle. est l'apanage des esprits pesans : la stupidité
- Tenir le loup per les oreilles ; être embar- est le caractère des esprits lourds. Extr. de M.
rassé dans une afaire douteûse. - Avoir vu le Beauzée .
loap ; être expérimenté et aguerri. On le dit LOURDAUD, grossier et mal -adroit. » C'est
LOU LUB 573
an lourdaud , un grôs lourdaud , une grôsse de louvre à toutes les maisons royales.
lourdaude, - Lourdement , pesamment , LOYAL, ALE , adj . LOYALEMENT , adv.e
rudement. » '
Marcher, tomberlourdement. Loyauté,s.f.[Loa-ial,iale,leman,
- iore'; 3
Fig. Grossièreme nt : errer , se tromper e muet au 2d et au 3 “ . ] L'adjectif est encore
lourdement. — Lourderie , lourdise
lourdise , taûte
taùte en usage : il se dit des persones et des chosesa
grossière contre leben sens , la bienséance. » » C'est un homme fore loyal , plein d'honeur
a fait une étrange lourderie ou lourdise. - et de probité. » Un procédé loyal. » Des mar
Le 2d vieillit . chandises loyales ; vin loyal et marchand , qui
LOURDEUR , s. f. Pesanteur. (Néol.).» Le n'est point fraudé, frelaté. = Le substantif
>

Frélon seroit fort dangereux pour les Abeilles, est vieux et ne se dio plus que dans le st. badin,
sans sa lourdeur et le bruit de son vol. De Fidélité, probité. » Homme plein de 'loyauté,
Lille , » Quelle diférence entre la lourdeur de
= L'adve assez usité rbe est dans le st. fam ,
notre vers alexandrin, et la précision , l'har- » Vendre loyalement ; se comporter loyale
monie , la cadence du vers hexaınètre. L'Abe ment. L'Acad. dit que le subst . vieillit. Le
de Fontenai. Rich. Pori , met ces trois mois sans remarque.
e
Le tems est un éclair pour le mortel actif. LOYER , s. m . [ Loa-ie ; 2° é fer. ] 1º. Prix
Le tems avec lourdeur pèse sur l'homme oisif. du louage d'une maison . » Bailler , doner ,
M. Royod , Avocar. prendre une maison , une ferme à loyer. Payer
LOUVE , s. f. LoûVETEAU , s. m . Loll- re
un grôs loyer de maison . » Il doit les loyers
VETER , V. n . [ Lou -ve , veto , veté ; I " lon. de six ans . 2°. Salaire . » Celui qui re
2' e muer . ] Loive est la femelle d'un loup. tient le loyer du serviteur et du mercenaire est
Lolvereau est le petit d'une loûve. Loûveler se maudit de Dieu. Acad. On dit plus ordinaire
dit de la loave , quand elle met bâs. ment gages pour le serviteur , et salaire pour
LOUVETERIE , s. f. LoûVETIER , s. m . l'ouvrier . = :3;°. Récompense. En ce sens, il
e er

[ " lon . 2° e muet ; 3º e muetau i , é fer. est plus usité en vers qu'en prôse , et ne s'em >

au zdi ceri-e , tié. ] Le 1er se dit de l'équipa- ploie qu'au singulier.


ge pour la chasse du loup , et du lieu destiné Qui , pour digne loyer de la Bible éclaircie ,
dans quelques maisons royales pour loger Te paye , en l'acceptant, d'un je vous remercie.
cet équipage.Le 2d est le titre d'un Orice de Boil .
laLeMaison du Roi qui comande cet équipage. Mais seroit - ce raison qu'une même folie ,
Grand Louvelier . N'eut pas même loyer.
LOUVOYER , v. a. [ Lou- voa- ié ; 3º é ter.
>
Malherbe,
l'oi est long devant le muet ‫ ;ر‬il louvoie ; pron . On voit par le dernier exemple que les Poè
lou - voa. Au futur cet e muet ne se fait pas tes ne le prènent pas seulement pour récom-.
sentir ; il louvoiera , il louvoierait : pron. lou- pense, mais encore pour châtiment. Les Latins
voa -ra , lou- voa- rè , en 3 syll . La Touche ont usé de même du mot pretium en ces deux
dit aussi louvier , et les regarde tous deux significations. Ménage ajoute que le mot de
>

comme bons , en avouant pourtant que lou- loyer esę beau , et que ceux qui font dificulté
voyer est plusen usage, et que l'Acad. n'a pas de s'en servir sont trop délicats. Rousseau l'a
mis loavier dans son Dictionaire. Je le crois employé dans le 2d sens.
en effer inusité. Le Rich. Port, les met tous Trisre loyer , chatiment lamentable
deux sans remarque. ] Terme de Marine. Faire D'un amour propre , il est vrai plus traitable ,
plusieurs routes , en portant le cap , tantôt Et de vapeurs , moins qu'un autre enivré ,
d'un côté , tantôt d'un aître.» Nous fûmes Mais dans soi- même encor trop concentré.
contraints de louvoyer. Les Poètes feront bien de ne pas laisser
A
LOUVRE so ni. [ 1 re lon . 2° e muer. ] perdre ce mot.
Palais du Roi à Paris , qu'il habitait autrefois. * LOYER pour louage , est un Gasconisme.
Malherbe dit de la mort : Dites , le louage , et non pas , le loyer d'un
Erla garde qui veille aux barrières du Louvre , cheval . Loyer ne se dic que d'une maison ,
N'en défend pi • 10s Rois . d'une terre. Desgrouais.
Figurément, st. fam . on apèle Loûyre une LOZ . Voy. Lôs.
maison
lais
superbe et magnifique. » C'est un pa- LUBIE , s. f. LUBIEUX , EŃSE , adj . Ca.
que cette maison ; c'est un loûvre . price,fantaisie. - Capricieux , fantasque :ils
C

C'est par abus que quelques-uns donent le now sont du st. f. » Il lui pris une lubie. Scar. Il a
574 LUC LUI
il lui prend souvent des lubies. Acad. » Elle lui que dans le commerce il n'y a pas de
demanda
ainsi pardon
qu'elle de son
qualifioit cetteextravagance
lubie . Anon.; c'est petit lúcre. Id . – Il11 n est pas si bien place
» Il dans l'Hist . des Révol. Rom . » C'étoit le
est fort lubieux, elle est extrêmement lubieûse. lucre qui l'y attiroit ; mais la proie étoit
– L'Acad, ne met point l'adjectif. renfermée dans un château, situé sur la croupe
LUBRICITÉ , s. f. LUBRIQUE , adj. Lu- d'une montagne. Vertoi. Ce mot n'est pas
BRIQUEMENT , adv. [ 3º emuet aux 2 dern. digne , ce me semble , du style et de la
>

er , au ;' , a le son d'an ; Lubrike , keman . ]


> gravité de l'histoire .
Lubrique , lascif , impudique. Lubricité, las- LUETTE , s. fém . [ On pourrait écrire
civeté. Lubriquement, d'une manière lubri
lubri- comme l'on prononce , luère : 2 è moy: 39 :

que . » Homine , femme lubrique. » Actions , e muer. ] Morceau de chair molasse , qui est
>

postures , regards , paroles lubriques. » Lu- à l'eutrée du gosier.


>
») » Avoir la luère enflée ,
bricité insatiable. » Contenter sa lubricite,. » relâchée , abatûe , tombée. Remettre la luère .
Danser lubriquement . LUEUR , s . f . [ Lu -eur. ] Clarté faible. »
>

Rem . La Touche trouvait ce mot peu ho- La lueur de la lune , des étoiles , du feu.
nête , et ne le croyait bon que pour le style » Lire à la lueur du feu , Figurément,
comique. Il le serait plutôt pour le satirique. légère aparence. » Il y a en cela quelque
L'Acad. n'en distingue poini l'usage, non plus lueur d'esprit , de raison. » Il n'y a pas la
>

que de lubrique , lubriquement. Boileau a em- moindre lueur de bon senis en tout ce qu'il
ployé l'adjectif. dic . » Avoir quelque lueur d'espérance.
Et tous ces lieux comuns de mcrale lubrique , LUGUBRE , adj . LUGUBLEMENT , adv,
Que Lulli réchauffa des sons de sa musique. [ 3 ° e muet ; en au second a le son d'an. ]
LUCARNE , s. fém . Fenêtre pratiquée Lugubre, qui marque de la douleur : voix ,
au toit d'une maison pour doner du jour cris , ton , plaintes lugubres. Qui est
au galetas. » Il passa par la lucarne. propre à inspirer de la douleur. Spectacle luo
LUCIDE , adj. Il ne se dit qu'avec inter- gubre. Apareil lugabre ; pensées lugubres. =
vale . » Ce fou à des intervales lucides ; il Dans le haut style , en vers , cet adjecuit >

raisone bien en certains momens. Ce mot précède élégamment le substantif. » Un lugu.


est reçu dans le langage , et souvent em- bre silence , Gresset. » Un lugubre nuage.
ployé pour clair. „ Raisonemene lucide ; L. Rac. - Les lugubres eaux du Srix. De
terme, expression lucide ; cela est lucide : Lille.
clair et net. Marin. Dans cet emploi c'est LUGUBREMENT , d'une manière lugubre.
un néologisme qui a besoin du sçeau de l'u- , » Chanter , être vécu lugubrement.
sage . LUI , pron. de la 3 pers . ( Lui , monos.
: LUCRATIF , IVE , adj. On pronon.I'f du et non pas lui, en deux syllab, même en
e
4 eemuer. ] Qui aporte vers . ] Il a aux câs obliques , de lui , à
1 " , " lon . au 2d , 4
du lucre , du profit. Métier , emploi 14- lui, lui , de lui; et au pluriel , eux ,d'eux ,
> >

cratif ; charge , comınission lucrative. à eux , eux , d'eux, = 1° Lui n'est guère
>

LUCRE ś. m.
>
[ 1" lon . 2° e muer. ] usité au nominatif et à l'acusatif. On met
re

Gain > profie qui se retire d'un négoce ; à la place ordinairement il pour le nomi
d'un travail mercenaire , d'un emploi , d'une natif , et le pour l'acusatif. Dans les inter
charge. » Travailler pour le lucre. » Etre rogations , on met en reponse lui. » Qui
ataché au lứcre. » Il ne considère pas le a fait cela ? Lui. » Qui choisira -t - on : Lui.
lúcre , niais l'honeur dans cette afaire. St. Quelquefois aussi on joint lui à le. » Nous
famil. le choisirons lui. Dites- en de même d'eux ,
Rem . Ce mot n'est pas du beau style.On par raport à ils et à les. == 2°. Il est pour .
dit plutôt gain , profit. Le mot de lucre ianc des ocasions où l'on se sert de lui au
anonce quelque chose de bâs dans les sen , noninatif et à l'acusarif , dans les phrases
timens de celui qui le recherche . On ne afirmatives. On dit, p . ex . » Ils sont venus ,
doit guère s'en servir que dans le co- lui et son frère. » On les a punis , lai et
mique ou le critique. » Ces Héros , sans son complice. Voy. Nous, » Il est impossi
être tout- à -fait désintéressés , ne semibienç ble qu'un hominé de mauvais naturel aime
pourtant pas avoir précisément le lúcre pour le bien public; car , comment pourroit - ¡l
objet. Linguet, » Persone ne saiç mieux que aimer un million d'hommes , lui , qui n'a
LUI LUI
jamais aimé personne. Fréron , cité par M. souvent d'en et d'y pronoms. Voyez En
de Vailly. » L'une et l'autre puissance re- pron. et Y. Voyez aussi plus bas ", nº. 4°
cherchoit son amitié , et lui , par intérêt On met aussi quelquefois le datif lui ,
ne se lioit irrévocablement à pas une. Mo- leur à la place du pronom possessif son , sa,
reau . = Remarquez que , précédé de et , ses , leur. Au lieu de dire : on a jeté des
lui n'a pas besoin d'être acompagné de il , doutes dans son esprit , on dit : on lui a
-
comme dans les premiers exemples ; mais , jeté des doutes dans l'esprit.
> 4º. Lui ,
sans ce secours , il ne peut se passer de la comme elle , eux , elles ne se dic que des
compagnie de cet autre pronom . * » Quoi- pers
persones
ones , et de ce qui est regardé comme
que lui-même ( le Schérif ) fût inférieur au persone. En parlant d'un livre , si je de
Comte en dignité ,, il étoit regardé comme inande, est-ce le vôtre ? il ne faut pas ré
>

très- supérieur en autorité. Hist. d'Ang !: Il pondre , c'est lui , mais se servir du pron.
falait , quoiqu'il fût lui-même , etc. Il en supleant le , et dire : ce l'est. De même
est de même d'eux. Quand on veut l'em- parlant d'une afaire , on ne dit pas , que
ployer en régime simple (à l'acusatit. ) il faut dit- on d'elle ? ni faites atention à 'elle ;
lui associer les , comme on associe le à lui. mais qu'en dit- on ? Faites y atention. Buf.
* La phrase suivante pèche contre cette rè- M. de Wailly croit pourtant qu'après
gle.» Ils chasseroient lui et eux du Royaume . avoir parlé d'une chôse inanimée , d'un li
Hist. d'Angl. Dites ils les chasseroicnt lui vre , d'une tabatière , d'un couteau , ctc. on
et eux.. On dit de même pour le datif ; peut dire , est- ce là lui, est- ce là elle ;; et
on lui a donc à lui et à son frère ; on leur qu'on peut répondre : c'est lui , c'est lui
a doné à eux et à leurs partisans , etc. D'a- même. ' Il ajoute , il est vrai , que dans ce
prês cette règle , consacrée par l'usage , il câs on dit aussi : » Est--ce lá votre livre ?
faut réformer
lope ne voyant les phrases, ni
revenir suivantes.
lui ni„ moi
Péné- oui, ce l'est. Sont-ce
ce les sont .
là vos livres ? oui ,
Je pense que cette dernière
> >

n'aura pu résister à tant de prétendants. façon est la meilleure ; l'autre est tout au
Télem . Il falait , ne nour voyant revenir , moins douteûse , et on ne doit l'employer
ai
ni lui , ni moi. Voy . Nous. » Il semble qu'en plaisantant. --Pour lui- même , il est >

que Valdo ait eu d'abord un bon dessein , encore plus sûr qu'il ne se dit point des
et que la gloire de la pauvreté ( évangéli- choses. » Le choix lui-même qu'en faisoit
G
que) ait séduit lui et ses partisans. Boss . Il G... quisans doute le conoissoit à l'épreuve ,
falait ,> les ait séduit lui , ecc. » Melanchton ne devoit- il pas les convaincre de la du
console le micux qu'il peut son ami et lui- plicité du personage. Anon.sº.Ilfallait
Lui est dire;
quel
même. Id . Ici il faut répéter le verbe con le choix même , etc.
soler. » Il console son ami , et se console quefois joint à le , la, ou les. Alors il ne
lui-même le mieux qu'il peut . En vers , doit jamais les précéder , mais il doit les
lui , dans les énumérations peut être régime , suivre toujours dans la construction . C'est
sans être précédé de le. une faûte grossiêre de dire : * je lui le
done , au lieu de dire : je le lui done. Pour
J'immolerois plutôt lui , Judith et moi-même. les règles des câs obliques de lui , voyez
Duché.
Mor . 6º . On ne doit pas se servir in
On pardone cette irrégularité aux Poètes : diféremment de lui et de soi : — I. Quand
mais en prôse , il faudrait dire : je l'immo- on parle en général , sans marquer une per
>

lerois lui , etc.


>
Lui se mer quelquefois sone qui soit le sujet de la phrase , il faut
aprês il par pure élégance , er sans nécessité; se servir de soi : , On fait mille faîtes ?
mais cela n'est bon que dans le style fami- quand on ne fait nulle réHexion sur soi.
lier. » On troúvera peut-être les représen- Mais quand il s'agit de quelqu'un en par
tations que me faisoit l'honeur un peu lon- ticulier , on mee lui au lieu de soi. » C'ese
gues : mais il a besoin de parler long-tems unr homme qui ne fait point de réflexion
lui, pour faire impression. Miriv . – Ainsi su lui. li . On met soi plutôt que lui ,
l'on dit fort bien , ei lui s'en ala de son côté , quand on parle de l'extérieur. » Cet homme
mais , et lui il s'en ala est souve nt plus est propre sur soi ; et quand on parle d'une
énergique . = 3". 3 Au lieu du génitif de chôse comme d'une persone : » Le corps qui
lui , d'elle et de lui >, datif , on se serc a plusde force , atire à soi la vertu de l'au
576 LIT LUM
tre. Sur quoi il faut remarquer quela chose parle Racine. Il pouvait dire : » Er que
érant du genre féminin , on peut plus aisé- même deux jours avant la mort de ce grand
ment substituer elle à soi ; mais si elle est génie , ( ou , pour ne pas répéter ce mot
du masculin , rârement on pourrait mettre lui de grand , eine pas faire mourir les génies ,
>

au lieu de soi. On ne dirait pas : le vice avant la mort de cet illustre Poète ) à qui
a dans lui tout ce qui peut le rendre odieux ; il ne restait plus qu'un rayon de connois
comme on dirait ; la vertu a daus elle tout sance , il lui envoya , ecc. etc. Wailly. =
ce qui peut la rendre aimable. - Avec l'ar-
l'ar La faîte est encore plus grossière dans la
ticle de', elle ne pourrait se mettre à la place phrase suivante. » Jean -Baptiste Tiepolo,
de soi , comme par exemple : » Aucune de qui travaille à présent pour le Roi d'Espa
ces espèces n'est parfaite de soi , et non pas gne , lui est infiniment supérieur. - S'il
d'elle . III. Soi-mêine et lui même se disent était possible de s'y méprendre , on croirait
presque également aux câs obliques , quand que Tiepolo était supérieur au Roi d'Espa.
il s'agit d'une persone particulière. Il sem- gne , à qui lui semble sé raporter. Dans le
ble pourtant que lui-mêmesoit plus ordinaire sens de l'Auteur ( L'Ab. Richard ) ce lui se
et plus élégant, en prôse , que soi- même ; raporte à Piazetia , autre Peintre , qui est
et qu'au contraire soi- mêine ait plus de nomé au comenceinent d'un article assez
grâce et plus de force , en poésie , que luie long , qui précède celui de Tiepolo. Et voilà
2

même.. — Pour le nominatiť , soit en prôse , ce que c'est que de trop éloigner les relatifs
soit en vers , on met toujours lui- même. de leurs antécédens.
Quand il est question d'une chose , et non LUIRE , v , neut. LUISANT
re
, ANTE, adj .
>

pas d'une persone 1


, il est plus sûr de dire ( Lul-re , lui-zan , zante: 1" lon.au “;
soi-même ; car soi-même và toujours bien , że muer au zer lon . aux deux alltres. í
>

er il est meilleur que lui-même , dans les oca- Luire, je luis , nous luisons , je luisais ; je
>

sio ns même où celui - ci peut avoir lieu . luirai , luirais ; que je luise , luisant.
Bouh . Ce verbe n'est en' usage , ni au prétérit de
Rem. Les pronoms mal placés ocasionent l'indicatif, ni à l'impératif , ni à l impar.
souvent des équivoques. En voici un exemp. fait du subjonctif. = Éclairer , répandre >

dans Racine , au sujet du pronom "lui. An- de la lumière. » Le jour nous luit. » Quand
DROMAQUE , Acte II . Sc . I. le Soleil luit, » Du feu qui ne luit point.
Il l'aime. Mais enfin cette veuve inhumaine Figurément. » Un rayon d'espérance
N'a payé jusqu'ici son amour que de haine , nous lait au milieu de tant de sujets de dé
Et chaque jour encôre on lui voit tout tenter couragement. = Il régit quelquefois le
Pour fléchir sa caprive , etc.
darif , comme dans cette phrase et la pre
Selon l'ordre du discours , ce lui se ra- mière ; mais pas toujours. Rousseau dii de
porte à celle veuve inhumaine ; et selon le Minerve, descendûe parıni les hommes pour
sens , il se raporte à il , à Pyrrus. Rien , les éclairer :
ajoute M. D'Olivet, ne coûte tant que d'é Elle s'avance , et cherchant à leur luire ,
virer toujours les équivoques de certe sorte. Je viens , dit-elle , ici bas vous instruire.
Mais , où la nécessité se troûve , la dificulté
nexcuse pas . I.e même défaut se ren-. Il ne faut pas être si sévère avec les Poères
concre dans la phrâse suivante du discours gênés par la riie et la mesûre ; mais en
que ce grand Poèie prononça à l'Académie prose , on ne pourrait dire luire aux hom
>

Française. » On croira même ajouter quel mes pour éclairer les homnies.
que chose à la gloire de notre Auguste LUISANT , qui luit. » Ver luisant , étoi
Monarque , lorsqu'on dira qu'il a estimé les luisantes. Qui à quelque éclat. »
qu'il a honoreré que
Corneille >
ses bienfai
de meine ts le Grand
deux jours Couleturde, fard
avant luisan étofe; cheve
>

ux luisan
, encre te..de» pomade.
luisants Visage
samort, lorsqu'il neluirestoit plus qu'un S. m. » Le luisant d'une étofe,
rayon de conuoissance , il lui envoya en- LUMIÈRE , s. f. [ 2°
zº è moyen er long ,
core des marques de sa libéralité. - Les 3º e muet. ] 1° Clarté ,> ce qui éclaire et
premiers sa ei lui sont équivoques : suivant qui rend les objers visibles. » L'éclar de la
‫ܐ ܓ‬2:
les règles de la langue, ils doivent se rapor- lumière. » . Un rayon de lumière. =
ter au Roi ; cependant c'est de Corteille que petit trou qui est à la culasse d'une atmest
feu
1
LUM L UN 573
feu. » La lumière de ce canon est bouchée. signe du lion n'est jamais plus brillant.
» La lumière de ce fusil est trop large . que lorsqu'ils est joint au Soleil et qu'il
3º. Figurément , intelligence. » Lumière na- reçoit un redoublement d'ardeur de la con
turelle. » Cet homme n'a aucune lumière jonction de ce grand luminaire. Cela
pour les sciences , pour les afaires. paraîtrait aujourd'hui burlesque et de 'mau
Conaissance et talens . » Il a de grandes lu- vais goût.
mières.. = Tout ce qui éclaire l'esprit : LUMINEUX , EÛSE , adj. [ Lumi-ned
e

la lumière de la Foi , de l'Évangile. » Dieu nell ze ; 3 lon. ] Qui a , qui jète , envoie ,
est le Père des lumières. Cette dernière phrase répand de la lumière. »» Corps lumineux; tra
est consacrée. AC
4º. Éclaircissemeni , in- ces lumineủses. Fig. » Esprit lumineux.
Il
» Ily a des traits lumineux dans ce discours.
diec sur quelque sujet. » Je n'ai aucune
lumière sur cette afaire . » Je vous donerai Principo fécond et lumineux , d'où l'on tire
des lumières. une foule de conséquences , qui répandent la
Rem. * Faites -mei lumière , pour , éclai- clarté sur tout. Anon .
rez-moi est un gasconisme , un provençalisme LUNAIRE , adj. LUNAISON , s. F. LUNA
>

grossier. Mettre en lumière s'est dit TIQUE,adj. et subst. ( Lunère , nèzon , natite ;
autrefois pour imprimer , doner au public . 2® è moy. aux deux prein. ] Lunaire , qui apar
» Traité du Nivellement de M. Picard , tient , qui a raport à la lune. » Mois , année
>

mis en lumière par M. de la Hire ; c. à d. cadran lunaire. = Lunaison est le tems qui
imprimé par les soins de , etc. L'Acad. le s'écoule depuis le comencement de la nouvelle
mer sans remarque. Je le crois vieux et hors lune jusqu'à la fin du premier quartier. I
d'usage. = On dir encore aujourd'hui d'un Lunatique ne se dit au propre substantive
ouvrage non encôre imprimé, qu'il n'a pas ment qu'en cette phrase. is Le lunatique de
encore vu la lumière. < En style poéti- l'Evangile que le Seigneur guérit. - Fig . st.
que , comencer à voir la lunière , ou la lu- fam . Fantasque , capricieux. „ Il ou elle est
mière du jour , naître : jouir de la lumière , lunatique. - Sutst. » C'est un lunatique ,
vivre. Perdre la lumière , ou être privéde une lunarique.
la lumière, mourir , ou être aveugle . On LUNDI , s. m . Le second jour de la semai
dit des Saints Docteurs , qu'ils sont les lu- ne.» C'estaujourd'hui lundi. » Je le ferai lundi
mières de l'Eglise ; et d'un homme d'un prochain . » On s'assemble tous les lundis.
grand savoir , qu'il est ou a été la lumière LUNE , s. £. Planère qui est plus proche
de son siècle : mais on ne dit pas absolu- de la Terre que toutes les autres , etqui nous
ment , qu'ils ont été ou qu'ils sont des lu-
> éclaire souvent pendant la nuit. » La lune em .
mières , comme l'a dic M.Sabatier de Cas- prunte sa lumière du soleil. » Clair de lune .
tres , en parlant des Philosophes. » Les es- » Lire , danser au clair de la lune , etc.
prits qui ne jugent que par des impulsions En style proverb. Avoir des lunesi être sujet
étrangères, les ont régardés comme des lu- à des lunes ; avoir la lune ou un quartier de
mières , des géoies , des bienfaiteurs. la lure dans la tête : c'est ĉere fantasque
LUMIGNON , s. m. ( mouillez le g. ) inégal , un peu fou . Faire un trou à la lune ,
.

1°. Le bout de la mêche d'une bougie ou s'en aler sans rien dire et sans payer ses créan
d'une chandelle alumée. = 2° . Ce qui reste ciers. Voyez ABOYER , DENT. e
d'un bout de bougie ou de chandelle , qui LUNETTE , s .. .F [( Lunère ;; 2° è moy. 3°
achève de brûler. muet. ] Verre taillé de telle sorte qu'il soulage
LUMINAIRE ,& s. masc . [ Luminère : 3'è la vue , et rend la vision plus nette er plus
moy . et long, 4° e muet. ]Il ne se dit plus distincte. » Lunette convexe; lunette concâve.
que dans le langage de l'Écritûre. Dieu fit » Une paire de lunettes. » De bones , demau
deux grands luminaires , etc. et des cierges vaises lunettes.» Prendre. porter des lunettes,
dont ont se sert pour le service divin. » Tant > On dit, en st. prov. d'un homme qui n'a
pour le luminaire de l'Église. » Le lumi- pas bien vu clair dans une ataire , qu'il n'a pas
naire d'un enterrement. = En style pro- bien mis ou bien chausse' se's lunettes ; qu'il a4
verbial ec plaisant, on dit le luminaire pour mis ses lunettes de travers. = Lunette d'apro
la vûe. » Il a usé son luminaire à foræe de che ou de longue vûe , ou à longue vue : tuyau à
lire , de travailler. = * Mascaron a dit chaque extrémité duquel il y a ordinairement
autrefois dans une Oraison Funèbre, » Le un verre , qui grossit les objets éloignés.
Tom , II. D d d d
578 LUT LUX
LUNETTIER , s. m : [Lunétić ; 2 et 3' é contre la tempête, contre les flors, etc. Depuis
>

fer . 1 Faiseur ou marchand de lunettes. quelque tems, lurre est à la mode dans le sens
LUSTRAL
eaa E , adj.
. » Eau lusırale f.Ilne
, dont se dit qu'avec
les Prêtres des Pa inétaphorique. » Les querelles de littérature
ont ouvert dans tous les tems un champ de
ïens se servaient pour purifier le Peuple. discorde aux lurres de l'amour propre . L'Abé
LUSTRE , s. m . 1 *. Eclat que l'on doneà Royou . M. l'Abé de Boismont parle aussi
une chose. » Le lustre d'une ciofe. » Le ver- dela lutte pénible contre l'adversité.
nis de la Chine est d'un grand lustre . 2 °. De haute lutte , adv . Par autorité , sans
Fig . Eclat que done la beauté , le mérite , la ménagement. » Emporter ou faire quelque
dignité. Voyez ÉCLAT.» Il ou elle done à
charge, à certe parure plusde lustre qu'ilcette
.
chose de haute lute. = De' bonne lucie ,
ou sans fraude. L'Acad. ne met point ce.
elle n en reçoit. « La laideur de cette femme lui- ci .
servoit de lustre à sa voisine. » Ce tableau I.UXE , s. m . ( Lukce ; 2° e muer. ] Somp
sert de lustre à celui qu'on a placé aupres. = tuosité excessive , soit dans les habits, soit
>

3 °. Chandelier à plusieurs branches, qu'on dans les meubles , soit dans la table , etc. » Le
suspend au plancher
lancher pour éclairer. = 4 °. luxe des babirs ; il aime le luxe. » Le lure est
Espace de cinq ans. Il ne s'emploie que dans plus grand que jamais.» Le luxe fut toujours
le style poétique.» Il étoit à peine parvenu à res
la .première cause de la décadence des Empi
son íroisièmelustre ; à l'âge de quinze ans . » Il y a des gens qui confondent luxe
Il veut que son exeniple done à la Religion de avec faste. - Le luxe est une sonptuosité
nouveaux vengeurs ; et qu'après plusieurs excessive dans les habits , etc. Le fasie signi
il enfàme" encore les Héros fie propreinent une grande vanité acompagnée
lustres écoulés ,
futurs , Jir. Dél. d'aparences éclatantes. • Les Pharisiens do
LUSTRER , v. act. [ Lustré ;.2° é fer . ) noiene l'aumône avec fasie. » Les Espagnols
> .

Doner lustre
du à une étofe , à un chapeau , ont beaucoup de fisté ; les Français beaucoup
etc. » Lustrer un chapeau , uneétofe. de luxe . » Le faste est tout en ostentation ;
LUTH , s. m. LUTHIER , s. m . [ L'h est
>
e
le luxe recherche encôre le rafinement desaise's
muette : Lut , Lu.lié ; 2° é fer. ] Luth ' est un et des comodités . -
* On a dit autrefois
instrument de musique du nombre de ceux luxure pour luxe. Un Auteur assez moderne
dont on joủe en pinçant les cordes. » Jouer l'a encore employé dans ce sens. » L'homme
Joueur de luth. Luthier , Ouvrier qui engraisse l'oison. Sa luxure , ( son luxe ) son
fait des luths et d autres instrumens à cordes. plaisir , sa vanité l'engagent à prendre soin
LUTIN , s . m . Lutiner , v. a.et n . ( lu- d'un grand nombre d'animaux. Préface d'une
ne ; dern. é fer.au 2d. ] Au propre , Trad. de l'Essai sur l'Homme de Pope.
tein , ti- '
populairement, Espritfoller. = Fig. Style * LUXUEUX , EÛSE , adj . Qui a , qui
famil. Enfant qui fait continuellement du montre du luxe. Comme de fiste on a fait
bruit ; c'est un lutin ; il fait le lutin . = Cet fustueux , M. Fréron de luxe a fait luxueux.
homine ne dore non plus qu'un lutin ; il est » Les , Athéniens et les Carthaginois étoient
sans cesse en mouvement , et dort fort peu. aussi luxueux ( passez -moi ce terme ) dans le
Lütiner, acrif ; tourmenter quelqu'un, tems de leurs prospérités , que dans celui de
comme ferait un lutin. Neutre ; Faire le leur chûte , Ann , Liit, » L'Auteur s’lforce de
lutin . » Il ne fait que luriner toute la nuit. dé nontrer que les mæurs ne sont pas meilleu-.
LUTRIN , s. m. chez un
(Lu-rrein .] Pupitre élevé res chez un Peuple peu luxueux queDire
dans le chąur d'une Eglise , sur lequel on met Peuple qui a beaucoup de luxe. » que
les livres de chant , » Chanter au lutrin , les meurs ne sont pas meilleures chez une
LUTTE ou LUTE , s . f. LUTTER OU LU- Nation peu luxueuse , que chez une Nation
>

TER , V. n . LUTTEUR DU LUTEUR , s. m. ( 2° quia beaucoup de luxe, c'est dire que la fièvre
e muer au 1er , é fer. au 2d. ] Lutte , sorted'e- ne fera pas plus de ravage dans un corps plein
xercice gymnastique ou de combat où l'on se de bile et d'humeurs , que dansun corps libre
prend corps à corps pour se terrasser l'un l'ali- et sain ,. — Le mot est imprimé en italique,
fre. Lutter,combattre à la lutte. Lutteur,celui commede raison . Iln'a pas fait fortune. II
qui lutte.Celui-ci ne se dit qu'au propre ,du serait à souhaiterque l'usage l'adoptât.
LUXÚRE , s . F. LUXURIEUX , EUSE , adj.
moins dans le sérieux. Luter est beau au fig .»
Luter contre les passions , contre les dificultés, - [ tuk súre, su -ričů , riet -ze ; en vers, ri-ch ,
LYS M 579 ,
etc. 2°du zer et 3 ° des deux autres long. ) lu
xûre , incontinence , lubricicé. On ne le dit ;
aussi bien que luxurieux , qu'en parlant du
péché contre le 6 Comandement. „ La luxure
>

est un des péchés capitaux. Luxurieux point


ne seras. Hors delà ces deux mots ne sont pas
M.
d'usage. = La Touche dit qu'on ne se sert plus M , s . f. On prononce ème , suivant l'apel
de ces deux mots que dans le comique, etqu'on lation anciènece et me suivant la nouvelle.
diten leur place, impudicité , impudique. L'A... C'est la 13° lettre de l’Alphabet et la
cadémie dit que luxure n'a guère d'usage dans neuvième des consones. Quand elle est
le discours ordinaire . On pourrait ajouter au comencement de la syllabe, c'est une des
qu'il n'en a pas davantage dans le discours re- consones apelées liquides , parce que le son
levé. Je ne vois pas non plus de quelle res- en ' est doux et coulant , et une des labiales ,
source il peur être dans le comique , où la parce qu'elle se prononce des lèvres : ma
Touche le rélègue .Je pense qu'il n'y a que le me ,mi , mo , mu . Quand elle termine la
satirique qui puisse s'en acomoder . = M. M . syllabe , elle forme avec la voyèle ou la
Arnaud avait déjà dit , dans sa lettre à M. Per. diphtongue qui la précède , une voyèle na
rault , que : » ce que l'on peut dire de ces zale. Ainsi , am , em , im , om , um , sont
>

mots luxurieux et lubrique , c'est qu'ils sont de vraies voyèles , des sons simples ; quoi
un peu vieux , ce qui n'einpêche pas qu'ils ne qu'ils soient exprimés avec deux caractères.
puissent bien crouver place dans une satire. Voy. la lettre N. — Dans ces ocasions , ils
--M. Beauzée met en regard luxure avec lu- one le son d'an , en , in , on , un ; excepté
er
bricité et lasciveté. Le 17 , dit - il , exprime le à la tête des mots començant par imm , ou
penchant criminel qui porte un sexe vers l'aû- les deux m ont leur son 'naturel. -- Remar
tre avec empressement et sans retenue ; le 2d ,>
quez , r° . que ces syllabes,
syllabes , am , em , im ,
l'influence sensible de ce penchant sur la con- om , um peuvent se trouver devant une voyèle
tenance , le geste , les regards, etc. : le 3º , la ou devant une consone. Si elles se troûvent
manifestation de ce penchant par des actes devant une voyèle , la voyèle precedente fait
étudiés . » Les célibataires luxurieux sont les toute seule une syllabe , et l'm apartient à
Aléaux de la société. » Fuyez la compagnie des la voyèle suivante : elle n'est point alors
persones qui ont le maintien et le regard lu- nazale ; mais labiale. Ainsi dans Image >

briques , et qui aiment à tenir des propos las- Amitié , etc. I et A ont leur son propre ,
cifs. et m se joint à l'a ou à l'i suivant : i-ma
LYCÉE , Š. m . Chez les Grecs , lieu pu- ge , A mitié. Devant un b ou un p ,
blic destiné aux exercices du corps. - L'École elles sont nazales et ont le son d'an : Am
-

d'Aristote , comme le Portique signifie l'École bition , empêcher , etc. prononcez an -bi-cion ,
>

de Zen on . - Aujourd'hui et figurément , licu an- pêche, etc. = 2.° și I’m est redoublée
où s'assemblent les Gens de Lettres. après l'a , on n'en prononce ordinairement
LYNX, s. m. [ Leinks , monos.long . ]Ani qu’une , Grammaire , Épigramme, abondam
mal sauvage renomé pour l'excellence de sa ment ,, etc. pron . gramère , épigrame, abone
vớe. —-Delà : avoir des yeux de lynx , au daman , etc. — Aprês l'e, elle est nazale , et
fropre , avoir la vûe très -bone : au figuré a le son d'an : emmanché. Pron . Anmanche.
être pénétrant dans les afaires. re
; *. Devant l'n , elle se prononce dans
lire , 1'e lon . amnistie , hymne, indemnisé , s9. ses dérivés ,
LYRE, s. f. LYRIQUE , adj. ( Líre
Lirike. ] Lyre , instrument à cordes , en usage automnal , calomnie , somnimbule , et quel
Anciens
>
chez les . Poésie , Poète Lyri ques mots grecs , comme Memnon , Aga
que , se dit tantôt des Odes , tantôt des memnon. Prononcez comine s'ils étaient écrits -
Opéra. a -me- nistie , hi mè-ne , inda-me - nité etc.
LYS , voyez LIS . l’e muet surajouté extrêmement bref. 'Il ne
se, prononce point dans damner et ses déri
vés , condamnrer , condamnation . Prononcez
condaré , condánation . Et ainsi de solemnel
si on l'écrit avec une m. Aujourd'hui on
écrit solennel avec deux n. 4°. Les
Dd d d 2
st
580 MAC MAC
voyèles nazales prènent l'm au lieu de l'n dents de derrière , autrement apelées molai
devant b , p , ph , et m : chambre , ample ; res , parce que , comme de petites metiles,
>

amphithéâtre ; puissamment; embarras , em- elles servent à mâcher , à broyer les alimens.
pire, emmener ; imbu , importun , Nymphe, On dit , adjectivement, les dents mackelid.
immortel ; tomber , trompeur , triomphe , res : ou substantivernent , les máchelières da
nominer , humble , etc. =50.
= L'm finale dessus , du dessous.
se prononce toujours , mais elle prend le MACHER , v. act. MÂCHEUR , s. masc.
son de l’n . » Nom , renom , faim , etc. Pron , MÂCHICATOIRE , s. m. [ Mâché, chear
re e
non , renon , fein , etc. Exceptez Jéru- chika -toa-re : 11€ lon. 2 é feriné au zer
sąlem , Éphrem , qu'on prononce Jérusalème, Mâcher, c'est broyer , moûdre avec les denis
Éphrème, l'e final très- inuet.. = 5 °. L'm se » Mâcher du pain , de la viande ; avaler sans
>

,
redouble ordinairement après les syllabes , mâcher.SOn dit d'un cheval , qu'il ma
im , com , gom , pom , som , hum ; immense ; che son frein , lorsqu'il se joûe de son
> >

commerce ; pomme , gomme , somme , homme ,


> mors et qu'il le ronge . — Macher à
hommage , etc. mais comine , exceptez après quelqu'un les morceaux ( st. prov. ) , c'est
im , la 2 m ne se prononce pas , M. Du- > faire pour lui presque tout l'ouvrage , ou
clos écrit come a gome , home , some , et le lui préparer , et l'ébaucher de manière
nous écrivons nous-mêmes comerce , como- qu'il taille peu de travail pour le finir . On
de , homage. – Dans l'anciène ortographe , dit mâcher à vide : voir manger et ne pou
>
.

qui prévaut encore , il n'y a daurre excep- voir manger ; attendre un bien qui n'ar.
tion que comère , comedie et ses dérivés, rive pas; être trompé dans ses espérances.»
comité , concomitance . Dans toute autre Il m'a fait macher à vide , il n'a pas tenu
circonstance l’m n'est point redoublée , à six sa promesse. Marin , .
mots près , quisont dommage, femme, lem- MÂCHEUR ne se dic , dans le bon style ,
me , dilemine nommément où l'on n'en que dans cette phrâse > macheur de tabac.
prononce qu'une, M. Duclos écrit fume : -- Le peuple dit , c'est un grand mâcheur,
nous écrivons domage , nomément : on pour- une grande mâcheuse : il ou elle mange
rait aussi écrire lème, dileme. beaucoup. Cette façon de parler est basse,
Le son de l'm consone est le même en et les honêres gens ne s'en servent pas.
français que celui de morgen en allemand , MÂCHICATOIRE accion de mâcher du >

de mind en anglais , demeno en italien tabac, ou quelque aútre drogue , sans l'ava
S

de mamar en Espagnol. ler. On ne l'emploie qu'adverbialement : *


MA , pron . possess. fém . On ne le met Prendre du tabac en machicatoire , en le
que devant les noms, qui comencene par mâchank.
une consone ou une h aspirée : ma femme, MACHINAL , ALE , adj . MACHINALE e
ma haine ; et non pas mon femme , mon MENT , adv. [ 4 e muer , 'nale , leman. )
haine >comme disent les étrangers qui ne Machinal se dit des moûvemens naturels >

savent pas bien le français. où la volonté n'a point de part. » Mouve


MACERATION , s. fém. MACÉRER , V. ment machinal. Action machinale, - Agir
>

act. { Macéra - cion , en vers , ci on : cere ; machinalement , d'une manière purementmesta


.

2® é fer. ] Ils expriment l'action de mortifier chinale.


son corps par diverses austérités,». Ses gran .. MACHINATEUR , s.m. MACHINATION,
II
des macérations oot abrégé ses jours.
jours, » Il s. fém . MACHINER , V. .
act.Į na-reur , na
macéroit sa chair par les jeûnes. = En cion , né : dern . é fer. au 3; ] Machiner ,
>

Chimie ,‫ ر‬c'est fairetremper un mixte dans c'ese former quelque mauvais dessein ; faire
une liqueur , pour le préparer à la distilla- des menées secretres. Machinarion , action
tion , à la dissolution. • par laquelle on machine . Machinateur , ce
MÂCHEFER , s. mm . MÂCHEMOURRE lui qui machine , » . Machiner une trahison .
s. re lon . 2
f. [ 1'e ] e muer. ]Le 1" se diede Ilmachine votre perte.» Il estle machi na
la scorie , qui sort du fer à la forge , lors. teur de cette intrigue . Il a fait manquer
»
qu'on le bac rouge surl'enclume ; le 2d du cette afaire par ses intrigues , par ses maar
débris
MÂCH IÈREqu'on
duELbiscuit , adj. fém. [ 1 .
chinations
done aux matelots. dessein forniel Ainsiexpri
Cesmots
. = de* nuire. ment un
in
, le termede
.

e& muet,zemo
3. è y., et long.1On le dit des -
M A C MAC 581
phrase suivante » Les vrais machinateurs est un homme lourd , sans grâce , sans mé
de sa perte ( du Chev. de L. " B. ) sont ces rite ... ce qu'on apèle , en termes familiers ,
prédicateurs indiscrets ( les Philosophes ) qui une vraie mâchoire. Ling. – L'Acad. ne le
avoient commencé par ébranler son cerveau . met point.
Lingier. Les Auteurs deces livres pernicieux MẠCHONER , mâcher avec dificulté , ou
pouvaient bien avoir été les auteurs , les cau- avec négligence. » Il ne fait que mâchoner.
ses de la perte de ce malheureux jeune » Il ne nange pas, il mâchone .
homme ; mais pour en être les machinateurs, MÂCHURER , v . act. [ máchure' : " lon. : 1

fer . devant
3º éé fer.
il faudrait qu'ils eussent eu le dessein de le 3 l'e muer
devant l'e muer , l'u est lopg :
conduire sur l'échafaud , en le poussant aux il mâchüre , máchûrera , etc. ) Barbouiller ,
impiétés qui le firent condamner. noircir. » Mâchurer du papier , des habits
MACHİNE , s . fem . MACHINISTE , s. m. ` le visage.
> Il est familier . L'Acad. le
| Dern. e muer. ] Machine est un instrument traite de populaire .
propre à faire mouvoir > et à traîner ou à ni Maço
MAÇON , s.m . Maçonage, s. m.
lancer quelque chose. Machine pour tirer NER, v . act . MAÇONERIE , s . f. [3° é fer. au 3*,
e

de l'eau , élever des fardeaux. Machine de e muet au 49.- Plusieurs Auteurs et lin
guerre. » Belle , grande machine. = Fig . primeurs écrivent Masson et ses dérivés avec
invention , rúse , adresse d'esprit , dont on deux ss. Boileau suivair cette ortographe ,
>

se sert dans quelque afaire. » Les machines , et l'Ab. du Bos et M. Coste , l'Ab. Prévot ,
qu'ils ont fait jouer , n'ont pu nous nuire. Crousar , etc. Richelet met l'un et l'autre >

Surtout refusez les présens , Maçon et Masson , etc. Trey . L'Acad . le


er

Des machines d'amour c'est la plus redoutable. Rich . Port . ne mettent que le 1 " . ] Maçon ,
.

La Font . ouvrier qui fait tous les ouvrages des bâ


timens. » Un bon Maçon . Fig. ( st.
On dit ( st. prov. ) d'un homme dificile à famil. ).On dit d'un ouvrier qui travaille
émouvoir ;, qu'on ne le remue que par mi- grossièrement sur des ouvrages délicats , que
chine , qu'il faut des machines pour le re- c'est un maçon, un vrai micon .
>

muer.' = L'Acad . dit que les Poètes apèlent traite les compilateurs demaçons. Aide
l'Univers , la machine ron.le. C'est de la poé. à maçon , mancuvre qui sert au Maçon à
>

șic familière qu'elle entend parler. On ne corroyer le mortier , å gâcher le plâtre , et


le dirait pas aujourd'hui dans le haut style. à porter les matériaux.
MACHINISTE , celui qui invente , ou qui MAÇONAGE , travail du maçon. » Ce ma
conduit des machines . C'est un grand 7.2 conage est bon . » Tant pour le maçonagen
chiniste. il ne se dit qu'au propre. On ne etc. = Maçoner ,> bâtir . » Il y a bien à
le diraitpopas au figuré d'un intrigant, d'un maçoner en cette maison . Boucher une
babile litique. ouvertüre, » Maçoner une porte , une fenê
* MACHINISME , S. m. Mot nouveau , tre . — Figurément ( style familier ) tra
qui a besoin du sceau de l'usage. » Ces tra- vailler grossièrement. » Il n'a pas travaillé
gédies , où le sentiment a beaucoup plus d'a- eet ouvrage , il l'a maçoné. = Maçonerie :
pareil er de machinisme , que de naturel et
de réalité. Sabat . Trois Siècles , etc.
l'ouvrage d'unMaçon. »Une bone maçonerie.
» Cloison de maçonerie. » La maçonerie
MÂCHOIRE , s. f. MÂCHONER v. act. seule de cette maison coûte quarante mille
e
( Ma choa-re , choné : pe lon . 2 ' lon. au francs.
" .) Mâchoire est l'ós dans lequel les dents
. ]
MACQUE , s. f. MACQUER ,er verbe act.
e
de l'animal sont plantées , sont emboît écs. |É Make , maké : 2° e muet au 1 " , é ter. au
emboîtées.
' s La mâchoire inférieure , ou du dessous , 2d. ] Macque , instrument propre à briser
ešt mobile. = On dit , proverbialement le chanvre. » Macquer du chanvre , le brises
jouer de la mâchoire , branter la machoire , avec la macque .
remuer les mâchoires , faire aller les ma- MACULATÚRE > §s. fém . MACULER:
choires , manger . v . aet. [ 3º é fer. au 2d , 4 € lon. au rer . )
Avoir la mâchoire
* pesante , ou une grosse ma hoire , être stu- Maculer , en parlant des feuilles imprimées
pide et grossier. On dit aussi d'un homme et des estampes ; c'est tacher , barbouiller.
qui parles'une
mâchoire pesamment et mal , que
vraie mâchoire. » Cetc'est une » Il neimprimées
Avocatment faut pas , batre des feuilles fraiche
ment imprimées , de peur de les mannlega
582 MAD M A D
n. » Des feuilles nouvellement im- st. famil.
V. .
primées maculent . = Maculatûre , en termes MADRIER , s. m . [ ma -drié : 2° é fer. I
d'Imprimerie , est une feuille si mal tirée , Ais fort épais . » Il faut des madriers pour
qu'on ne s'en sert ordinairement qu à faire faire la plate forme d'une baterie de canon.
des envelopes. » Il faut enveloper cela avec MADRIGAL , s. m. Petite pièce de poésie,
des macularúres. qui renferme , dans un petit nombre de vers,
MADAME , MADEMOISELLE , s. fém . une pensée ingénieûse. = = M. de Balzac
>
e
a dit Madrigals au pluriel ; mais l'usage est
[ Madame , made -moa -zèle 2 du 2d er dern .
de tous les deux e muet , 4 du 2d è moy . pour Madrigaux.
>

Piusieurs disent en conversation , ma- MAEFLÉ , ou MAFLÉ , Ée , adj. ( style


1)
me, mamezèle. Richelet dit qu'il n'y a que familier) qui a de grosses, jolles. Visage
le Parisien , qui est badave , ou les Provin- maflé.
> Subst. » C'est une grosse maflee.
ciaux , qui disene mamezelle . Mde de = La Fontaine dit mafluë.
Genlis , 'faisant parler une villageoise , lui La voilà , pour conclusion ,
fait dire : » Oh' ! mamzelle , je ne suis pas Grasse , mafluë et rebondie.
la plus méritante , tant s'en faut. Th .d Él.] Les Dictionaires ne mettent que inafić.
MAGASINIER
Madame , titre d'honeur qu'on ne donait , MAGASIN > S. m. , S. m.
autrefois , qu'aux femmes de qualité, et que [ Magu -zein, zinié : 4® é fer. ) Magasin est
l'on done aujourd'hui comunéinent aux fein- un lieu où l'on garde un amâs de marchan
mes mariées, aux Religieûses. Madame dises , de denrées , de provisions. » Mugasin
tout court , c'est , ou la fille ainée du Roi , d'étofes , de livres , d'armes , de poudres,de
ou la femme de Monsieur, premier frère du blé , de farine, etc. = On die , en style
Roi . Pour des domestiques ", c'est la maî- prov . , d'un homme qui a acheté plusieurs
tresse de la maison . » Madame vous demande : chôses de même nature , qu'on croit qu'il >
Madame est sortie. Ils disent même en tierce veut faire magasin . Magasin se dii au
personnevous
dire
, Monsieur , Madame , au lieu de fig. mais seulement dans le style badin ou sa
. » . Madame est si pénétrante , tirique . » lly a plus d'esprit, de science , d'é
pour , vous êtes și pénétrante , Madame. » ‘rudition dans la génération où il y a plus de
Madame a un fond de morale qui me charme librairies , plus d Académies , plus de cercles
toujours. Th. d' Éduc . de savantes. Or , tous ces magasins d'esprit
>

MADEMOISELLE , titre qui se done or- ont doublé , triplé , etc. Coyer:
dinairement aux filles. On apelait Mademoi- MAGE , s. m . Nom qu'on done , chezles
selle , tout court > la fille aînée de Mon- Perses et autres Peuples Orientaux , à des
sieur , frère de Louis XIV. hommes savans dans l'Astrologie et la Phi
Rem . On die , par mépris , des Madames, losophie , telle qu'elleexistait alors. » Zo
une Madame , certe Madame ; et ainsi de roastre était le Chef et fut le Législateur des
Mademoiselle. » Quelle
me dit Mr. A... est cette
Mr. c'est Madame,
ma sœur Mages. » . Les Meges vinrent adorer N.S. à
, lui Bethléem
répondis- je : il fut honteux . Anon . » Quand MAGICIEN , ENNE , s. m. et F. MAGIE,
il me vient des Madames , je prends vite s . f. MAGIQUE , adj. [ Magi-cien ; il n'apas е
mon ouvrage . Sey. Quand on veut parler le son d’ian , ciè-ne ; 3 è moyen , 4 ! e
avec politesse , on doit dire : qui est cette muet. Magi-e , 2° lon . 3° e muet ; Magi
ke. ] Magie , are chimérique ,, par lequel
Dame ? Quand il me vient des Dames , etc.
MADRAGUE , s. f. [ Madraghe : dern. e on prétend produire , conire l'ordre de la
muet ; l'u ne se pron. point : il n'est là que nature , des éfers merveilleux et surprenans.
pour doner au gr un son fort qu'il n'a pas Magicien , qui fait profession de magie. Mu
devant l'e ] Pecherie faite avec des câbles gique , qui a raport à la magie . » Magie na.
et des filets, pour prendre des chons et au- turelle ou magie blinche . Celle-là se prend
tres poissons. en bonne part, e ne consiste que dans des
MÂDRÉ , Ée , adj. [ " lon. 2boisé fer.
Tacheté : » Porcelaine mádrée
] secrets inconus au vulgaire . Magie noire,qui
2

má semble faire ses opérations par le moyen des


>

dré , léopard mådré. = En parlant des démons. » Cela ne peut se faire sansmagie.
>

persones , rusé , matois. » Il est mádré ,elle - * Grand Magicien ; faineûse Magiciène. =
cst mádrée, Subst. » C'est une madrée. Art, caractère magique : paroles magiques,
MAG MA J : 583
Rem. 1 °. Magie , au fig . est l'illusion qui magnanime. = Magnanimité ;‫ و‬vertu de
nait des arts d'imitation. » La magie du style , celui qui est magnanime. Caur magnanime
d'un tableau , du clair- obscur.
> On dit , Prince magnanime.» Il s'est comporié 'magna
en style fam . d'une chose facile à faire , qu'il nimement dans cette ocasion. » Il a montré
= 2° Magique , suit beaucoup de magnanimité .
nefaut pas là de magie. =3". L'adv . est
ou précède , au choix de l'Ecrivain . » Opé- peuMAGNusité.ÉTIQUE
rations magiques. » L'art des magiques acords. , adj.MAGNÉTISME , S.
Gresset. Il aimeà précéder en vers , et à sui- m . [ ;" é fer. dern. é muet. - On dit mal-à
vre dans le discours ordinaire . propos , dans le Dict . Gram . qu'on mouille
MAGISTER, s. m . 1.3" é ouv. C'est un mot le gdans ces deux mots. On s'est trompé ; on
tout latin . ) Maître d'Ecole de village. Il ne ne le mouille point : on prononce magne. né
se dit que par râillerie. Quand on ne veut pas . tike , cisme : le muer surajouté , extrême
se moquer , on dit Maître d École . meni bref. ] Magnérique , qui a raport à l'ai
MAGISTERE, s . m . [[ 3° è moy,. et long , mant. » Vertu mig nétique .= Magnétisme,
>

de muer. ] Il se dic et de la dignité du Grand- propriétés de l'aimant considérées collective


Maitre de Malte :» Il prétend au Magistere ; ment. » Les éfers du magnetisme.» Le magne
et du tems du Gouvernement d'un Grand - tisme animal.
Maître. » Pendant son magistère.
) MAGNIFICENCE , s. f. MAGNIFIQUE >

MAGISTRAL , ALE , adj . MAGISTRALE- adj. MAGNIFIQUEMENT , adv. [Mouillez le e


MENT , adv . [ 4' e muet : en , au 2 , a le son & Mag nifi sanse fike , fikem.in : 4€ lon. au
e
d'an. ] Magistral, qui convient à un maître. i' ' ; ; du re' et 4€ des autres e muer. ] Mag.
» Parler d'un air , d'un ton magistral ; d'une nifique , splendide , somptueux en dons et en
>

voix magistrale . - On ne le dit guère que dépense. Magnificence >, qualité du magnifi
pour critiquer ou pour se moquer. = M2- que ; et en parlant des choses, somptuosité
gistralement , d'une façon magistrale. » Par- dépense éclatante. Magnifiquement, avec mag
ler magistralement. nificence. » Il est fort magnifique . » Il les
MAGISTRAT ; s. m . MAGISTRATŪRE traita magnifiquement , » Il est fort porté à la
cr
>

s. .f.[
Le t ne se pron once poin t dans le zºr magnificenc e.» On ne vit jamais telle magni
4°lon au 2d , dern.e muet. Magistrat
] est un ficence. =- Il est rârement employé au plur.
Oficier établi pour rendre la justice ou pour » Les magnificences p’y furent guère inoins
maintenir la police. Il ne se dit que des Juges grandesqu'à Alexandrie. Rollin.
MAGOT , s . in . [ On ne prononce point
Royaux , et l'on ne done point ce nom aux >

Ofíciers de certaines Juridictions particuliè. let : l'ancien Trév. écrivait in igo ; le nouveau
.

res , et encore moins aux Juges des Seigneurs. écrit mágo! avec un accent circon 4 sur l'a.]
Magistratûre est , ou la dignité du Ma- 1 °. Au propre , gros singe Figûre de la
gistrat , ou le teins pendant lequel il exerce sa Chine. = Au fiz . style famil. Homme forc
charge. » Exercer la Magistrature. » Durant laid . » C'est un magoi, un vrai magyt ;; laid
sa Magistrature. = On emploie quelquefois comme un magot. = 2°. Dans lemêmest.
Magistrat au singulier , pour signifier le
llIl n'étoit
amas d'argent caché.» On a trouvé son ma- '
corps des
pas déci déMagistrats Municipaux . » g9t.
qu'un maître qu'on se donerait y MAI, s. m . [ Mé ; é fer. ] Le se mois de
.

femédiâe mieux ( aux vices du Gouvernement) l'année . » Les arbres reverdissent au mois de
е

que le Magistrat. Rayn. » Le Magistrat de Mai. » Le 15e Mai . = Mai est aussi un ar
Groningue entendoit trop bien ses intérêts. bre qu'on a coupé et qu’on place , le jer jour
Formey : - L'Acad .dit seulement qu'en quelc de Mui, devant la porte de quelqu'un , pour
ques endroits on dit simplement le magisirat , lui faire honeur. - On dic : planter le mai ;
pour le Corps des Magistrats. — Mais on ne un grand , un beau mai.
Ic dit , même en ces endroits , que des Magis- MAJESTE , s. f. MAJESTUEUX , EOSE
e
trars Municipaux . adj. MAJESTU EÛSEMENT , adv. [ °2° ėè moy.
e e
MAGNANIME, adj . MAGNANIMEMENT; lon ' see muet ; en , dans le 3 so a le n
adv. MAGNANIMITÉ € 4-geman. )Majesté ,
, s. t:. [ Mouillez le g ; d'an ; t'il-eú , ell-ze , cd
4 e muet aux deux prem . en , dans le 2° a le grandeur auguste et souveraine. Il se dit par
son d'an. ] Magnanime , qui a l'âme grande et excellence de Dieu ; et par extension , des
élevée. — Magnanimement ‫ ;د‬d'unemanière Rois , des Expires , des Lois. » La Majesté
184 MAI MAI
· Divine . » La Majesté des Rois . » Crime de bouchers. On dit , prov.: aler du pied .

lèse -majesté divinc et humaine. » La majesté comme un chit mzigre , fort vite.
"
du Sénat , du Peuple Romain . » Ce n'est pas Apliqué aux choses , il a diféren s sens. »
>

de la majesté de la Loi dont ils sont jaloux ; Terre fort maigre , aride , qui raporie peu.
>

c'est la gloire et la faveur de Daniel qu'ils Maigre sujet ; léger et qui fournit peu.
haïssent. Mass. = Dans le st. oratoire , on dit Style maigre et décharné , sans agrémens ,
aussi la majesté d'un temple , d'un édifice sans ornemens . Maigre divertissement, peu
-

magnifique , etc. agréable. —· Maigre chère , mauvaise chere.


Rem . En parlant aux Rois , quand ce mot
, Jours maigres , auxquels l'Église défend
est jointà un pur adjectif, ou à un participe, de manger de la viande. S. m. La partic
fémin . » Votre
on mer; levotre Majesté est victo- de la chair où il n'y a pas de la graisse. ».Jene
rieuse Majesté est fort élevée au-des
veux point du grâs ; je veux du maigre.
sus des autres Souverains . Mais quand il est Adv . Faire ou manger maigre , s'abstenir de
joint à des substantifs employés adjectivement, manger de la chair. - Traiter en mzigre ,
les sentimens sont partagés sur le genre. Les faire servir du puisson et autres mets, sans
uns disent : Depuis que votre Majesté est aucune viande .
maître d'alltres disent , maîtresse de la Maigrelet et Maigret , diminutifs. Un peu
Corse.
raison Cependant
et l'usage. maître est plusRem
Voyez Bour. suivantla
. nouv. maigre. » Il est mzigrelet , un.Selon
elle estmuigrelence,maigrette peu maigrer:
er
l'&c. le
On dit : Sa Majesté est le Père et le Protec 1 ne se dic que des entans et des jeunes per
sones .
teur de son Peuple ( et non pas , la Mère , la
Protectrice ).on doit donc dire de mêine : » Sa Maigremont n'est pas en usage au propre.
a
11ajeste'est mivître , ( et non pas mafiresse ) de
la Franche - Comté lbid.
Dans
vivre
le fig . fum . Petitement.» »Il Ila dequoi
, mais fort maigrement, nous a
MAJĖSTUEUX , qui a de la majesté. Ma- traités fort maigrement.
jestueûsement , avec majesté , avec grandeur. MAIGREUR, s . f. MAIGRIR , V. n. [Mè
» Air majestueux, taille , déınarche majes- greur , gri : 1" è moy. ) Maigreur est l'état du
sueûse. » Temple majestueux ; style majes- corps des hommes et des animaux maigres,
tueux. » Marcher majestueusemeni. Pronon- Maigrir , devenir maigre. » Il est dans une
cer majestueúsement un arrêr . grande maigreur, » Il ou elle maigrit à vue
MAJEUR , EURE , adj. [ Ma-jeur, jell-re , d'ail , de jour en jour. Voyez Amaigrir.–
е
2° lon , au 2d 3 e muer. J Qui a atteint l'âge , Je le troûve bien maigri : elle est bien
porté par les lois du pays , pour user de ses maigrie.
droits.» En Normandie on est majeur à vingt MAIL , s. m . MÂILLE , s. f. Mâiller,
ans. A Paris et daus les Pays de droit écrit, v. act . MAILLET
Maillet , s . m. [ Dansces mots l'a
il faut en avoir vingt- cinq pour être majeur. se fait sentir , et ai n'a pas le son d'e: mouil
* Anciènement on disait , nos majeurs , lez l’l final du zer et les deux II des autres :
>

à
pour dire
laquelle, nos ancêtres,
- -- Force ses m.i- · maii,
on ne peut résister. Caûmajeure, monos. Må-glie , ma glie , ma-glid;
1re lon . aux deux prem. 2° e muet au 2d,é
>

e
jeures , d'une grande importance.
re
fer. au ; ; è moy . au 4. ] Mail , masse de bois
MAJEURE, S. t. i'e proposition d'un
d'un syllo-
syllo garnie de fer par les deux bouts , qui a un
gisme . » J'acorde la majeure , et je nie la mi- jong manche un peu
en poussant une boulpliant , dont
e de buis . » Ceonmail
sesert
est
neure.
MAIGRE , adj . MAIGRELET , ETTE , adj . un peu trop pesant : » Le jeu de mail est un
MAIGREMENT , adv . MAIGRET , ETTE , beau jeu. Jouer au mail. = Mail se dit aussi
adj. [ Megre , grele, lère , greman , grè de l'alée où l'on joûe au mail . » Ce mailtroiests
grète ; 1" è moy. 2° e muet aux 4 prem. è moy.. long de douze cens pâs. » Faire deux ,
aux 2 dero . 3 è moy. au 2d et au 3. ]) Mai tours de mail .
gre , apliqué aux persones , qui a très peu de MÂILLE , 1 °. Petit anneau , dont plusieurs
>
graisse , qui est sec et décharné. » Il ou elle réunis font un tissu , » Lesmailles d'unfilet.
>

est fort maigre. --- On le dit aussi des ani-. Dans un sens aprochant ;lesmâillesdes
maux , sur- tout de ceux qu'on mange, » Cha- bâs d'estame de soie, w Il y a une maille
pon maigre. » Ces bæufs sont maigres. Il faut rompûe à votre bås.=
= = 2.Anci
° ènement ,
les engraisser avant que de les vendre aux annelets de fer dont on faisait des armûres.»
hemise C
MAI MAI 595
Chemise de mâilles. » Jaque , corte de mâilles. sones en régime. On dit : je done volontiers
= 3 °. Taches qui se font sur les plumes du les mains à cette proposition ; mais on ae die
perdreau , quand il deviene grand. 4. pas , je vous done les mains , pour dire , je
>

Tache ronde qui vient surla prunelle de consens à ce que vous me proposez . * Triom .
l'cil. = s . Anciène petite monoie. Cemot phez , o Sociniens , s'écrie M. Bossuet , M.
est resté dans ces locutions proverbiales. Jurieu vous done les mains. Doner la
Faire la maille bore , garantir que le.coinpre main , épouser. Quelques Poètes ont usé de
est juste . -
N'avoir ni sou ni maille , être ex-
> cette expression .
trêmement paûvre. Ils ont toujours maille O cæur vraiment romain ,
à partir ( partager ) ensemble ; ils ont toujours Et digne du héros , qui vous dona la main .
quelque diférend. Corn .
MÂILLER , armer de mâilles. Il ne se dit Hélas ! suis-je en érat de vous donner la main ?
aujourd'hui que des chiens, qu'on mène à la Doner la main ,en ce sens n'est pas une expres
chasse du sanglier » Il a faitmâiller ses chiens. sion bien française Ces Poètes disent aussi
( nº. 2º. ) Se mâiller , se dit des per- prêter li main , en parlant d'un mariage apa
dreaux , àà qui les mâilles viènent . ( n . 3 ° . ) rent. Prêtez-moi votre main , je vous done
>

» Les per dreaux comencent à se mailler. = l’E :npire. Mais , prêtez-moi votre main , prê
Fer maillé, treillis de fer , qui se met à une tez- moi votre bras , signifieraient plutôt ec
>

fenêtre . plus proprement , aidez-moi à me venger.


MAILLET , espèce de marceau de bois à Bouh. Bouh. Doner la main à une Dame , c'est
deux têtes. lui aider à marcher , à monter en carrosse,etc.
MAILLOT , s . m. [ Ma-glio : mouillez les Avoir la main rompûe à une chose , l'avoir
11. ] Langes et bandes , dont on envelope un faire et dressée à cela. » Il a la main rompûe
enfant en nourrice. „ Un enfant en maillot, à l'écritûre . Écre en main ou à mzin
Il étoit encôre au maillot. pour.... c. à d. comodément , en situation
e
MAILLÛRE , s. f. [ Ma- gliú -re ; 2° lon . de le faire facilement. » Je ne suis point en
3 e muet. ] Moucherůre ou mâille sur les plu- main ou à main pour faire cela. — - Avoir
mes d'un oiseau de proie . Les armes bien en main, être adroit aux armes .
MAIN , s . f. [ Nein , monos. ) Partie Ju Mettre aux mains , se dit dans le propre et
corps humain qui est au bout du brâs , et qui dans le figuré. » Sans vouloir ici la mettre
sert àà toucher, à prendre , etc. » Les doiges de aur mains ( la milice romaine) avec la milice
la main. Le creux , le dedans , la palline de française. Bossuet. » Je la suivis dans la cui
>

la main . » Tendre la main ; tenir ; avoir à sine , où elle me mit aux mains avec un reite
>

volailles froides.
la main ou dans la main . ” Se laver les mains, de ragoût de la veilleeetladesderniè
et non pas laver ses mains. = Il se prend Mariv. Meltr - re inzin à un
au fig . en plusieurs sens. — Doner la in -zin , ouvrage , le retoucher , le polir. C'est
a deux significations , outre celle , dont nous une expression consacrée , qui n'est pas suso
parlons ci-dessous. Il veut dire , assister ceptible de changement dans les mots qui la
quelqu'un : » Doncz -moi , ou prêtez -moi la compôsent. On peut pardoner à la Fontaine
main en cetre afaire. » les jours passent , et je qui avait besoin d'une syllabe de plus , d'avoir
leur done la main , pour aller plus vite. Sév. dic :
» Il est nécessaire pour la perfection de cette J'ai du moins ouvert le chemin :
science , ( l’Astronomie ) que les Astronomes D'autres pourront y mettre une dernière main .
de tous les siècles se transmettent leurs con- Mais je n'excuserais pas si volontiers M. Ra
noissances et se donent la main . Fontenelle . » cine le fils , qui écrivait en prôse , d'avoir ré
Grenier public , où l'abondance et l'archi- pété plusieurs fois dans les Remarques sur les
rectûre se donent la main . Coyer ; ou doner *Tragédies de son Père , que : » cet illustre
la main droite et le lieu d'honeur. » Un Prin . Poète n'a point mis une dernière main à ses
ce ne done jamais la main à un simple Gen- Tragédies profanes. Pourquoi ne pas
tilhomme , en quelque lieu que ce soit. dire , la dernière main , puisque c'est l'usage.
Doner , ou prêter les mains à une chôse , y -M.Moreau dit , dans le même sens , doner
-
>

consentir. » Il a doné les mains à ce mariage. la dernière main : » Plan auquel Charle
- Cette expression ne s'emploie que relati- magne dans la suite , comptoit doner la dire
vement aux choses ; elle ne se dit pas des per. nière main . Cet illustre AuteЕur dit ailleurs ,
Tome II. е ее
86 MAI МАЈ
mettre , etc. L'Acad. dir les deux : mais il dit toujours , mettre la main à la plume , op
me semble que mettre est beaucoup plus jamais mettre la plume à la main.
usité. — Il y a des Auteurs qui ont dit,mettre
Se payer par ses mains , se dit au fig.
la premièremain ,pour dire comencer .” J'eus Je conclus donc que notre vrai salaire
le bonheur d'être choisi , pour mettre la pre- Doit se borner au plaisir de bien faire ;
mière main à cette bone cuvre. Lettr. Edif. E.t qu'à l'écart laissant là les humains ,
Cette façon de parler est douteûse. L'A- Le Sage doit se payer de ses mains.
cadémie ne la met pas. Rousse
Porter les mains sur , atenter à , etc. » Je
> Faire sa main ‫ ;و‬faire des profits illicites
ne puis consentir qu'on porte les mains sur Tout fait sa main , le plus habile -

l'Oint du Seigneur. Rayn. = Lier les mains Done aux autres l'exemple , etc.
>

à .. : . empêcher d'éxécuter ce qu'on vou La Fort .


drait faire. » Ce discours n'éleva pas l'ame de Rem . On lit dans la Bérénice de Racine .
Jean , mais il lui lia les mains. Id. » Il a une Et lors qu'avec mon coeur ma main peut s'épancher ,
puissance absolûe pour faire le bien , et les Vous fuyez mes bienfaits tout prêts à vous cher .
mains liées , dès qu'il veut faire le mal. Té cher.
le'maque. = Pässer par les mains : » Tout On ne dit point , de la main , comme on le 41

lui pâssoit , pour ainsi dire , par les mains : dit du caur , qu'elle s'épanche : la métaphore
il vouloit tout conoitre par lui- même.Vertot . n'est pas juste.Mais l'épanchement du caur a
Révol . Rom . L'expression ne me paraît pas produit celui de la main .N'en faisons pas un
assez conforme à la dignité de l'Histoire. = crime au Poète. Tenons-lui plutôt compte de
Prêter main forte , soutenir , apuyer de son la beauté de la pensée .
autorité . On dit , en style proverbial : avoir les
>

Préter main forte à mon foible courroux . mains dans les poche's ; ne rien faire.
Rouss. Avoir les mains nettes ; ne pas s'être laissé
Faire main bâsse sur ; tuer , massacrer . »
corrompre par argent. - N'y
N’y pas aler de main
Ils se mirent ... à faire main bâsse sur toutmorte ; traper de toute sa force. Fig. » Ce
ce qui s'oposoit à leur furie. Mde. Dacier. Critique n'y va pas de main morte. -- Mettre - 1

Odyss. On l'emploie aussi au fig. » Vous à quelqu'un le pain à la main : être la pre
avez agi en homme de goût , lorsque vous miere cause de sa fortune. Tenir la main
vous êtes déterminé à faire main basse surles haute à une persone , la tenirde court ; lui
questions plutôt métaphysiques que physiques, lâcher la main ; ne plus уy veiller , la laisser
que Descartes a cru devoir faire entrer dans faire. Voyez Doigt, LÂCHER , LAVER: =
la 2° partie de son livre des Principes. Pau- On dit encôre de quelqu'un qui a envie de se
lian.. = Batre des mains , aplaudir. batre , que les mains luidémangent. Je
Faire tomber les armes des mains , fléchir > vous baise les mains ; c . à d . je ne crois rien
apaiser. de ce que vous dites ; ou bien : adieu jy
renonge .
On die figurément, mettre la main à l'æu.
>

a
vre. Bossuei a dic simplement , mettre la main S'il est ainsi , je vous baise les mains.
à , pour dire , se meler , prendre conaissance Une main láve l'autre il faut s'aider
de :» Déjà certe opinion partageoit les esprits , les uns les autres. Entre gens de la
lorsque le Magistrat y mit la main .— Cette même profession , il n'y aque la main;
expression est bone dans le propre', mais elle ils ont les mêmes principes, ilsdoivent être
unevau
ne t rien, dan
opinion n'estlepas
ré.Met
s figuune tre la mai
métaphôre

natu-
unis.—Coup de main , coup bardi. A la
guerre , ataque qui se fait sans artiHerie.
relle . Il y a de la diférence entre , mettre Homme de main , homme d'exécution . Hom
l'ép'e à la main , et mettre lamiin àl'épée. ms de la main , homine propre à bien exé
Voyez Épte,. — On peut dire aussi que , cuter ce qu'on lui ordonera. = En un cour
mettre le chapeau à la mzin , et mettre la de main , en aussi peu de tems qu'il en faut
main au chapeau , sont diterens. Le premier pour tourner la main. — Sous-main , se
crètement.
marque qu'on se cient quelque tems la téce crèrement. = Sous la main , près, à portée.
découv erte ; au lieu que le 2d montre qu'on Il signifie quelquefois sousla dépendance.
fait une simple révérence, en ôtant le chapeau » Ce jeune homme est sous sa main . » Il
çilerem- ccant incontincat aprês. Aniry. On se remet tour entier sous la main de la dous
M A I M AL 5 87
leur: Tér. Del. » Sa plaie saigne et s'aigrit morte , les habitans de certains lleux y qui
encore sous les mains qui tententde le gué- sont dans quelque sorte de servitude.
rir. Ibid . Dans la main de a le même * MAINT , MAINTE , adj.MAINTE-FOIS ,
sens. » Arbitre de mes pensées , il me co- adv. Plusieurs. — Plusieurs fois.= Du tems
mande , il m'instruit >, ec' mon âme est dans de M. Coeffeteau on se servait de l'adjectif
sa main. — Ces trois dernières phrases sont en vers et en próse. Il dit lui-même , qu'un >

d'un style plus noble que les précédentes , législateur avoir fait maintes belles lois.
ér les suivantes . = De main en main , d'une Vaugelas ne l'aprouvait que dans un poème
persone à l'aître, - -
On le disait autrefois héroïque , et voulait encêre qu'on ne l'em
pour successivement. « Plusieurs évènemens ployât que rârement. Menage disait que ,
qui arrivèrent de main en mair. = = De la quoiquevieux et presque décrépit , ce mot
main à la main , secrètement > en parlant étoit encore en usage dans la hsute poésie et
d'argent doné. » Quelques louisdonés de la dans le style burlesque ; mais qu'ailleurs on
main à la main. De longue main , de- ne s'en servait plus. Th. Corneille pensait
puis long- tems. » Il étoit venu au Concile qu'il n'a de grâce que dans le burlesque et
avec une acusation méditée , et des récits le comique. La Monnoie lui en trouvait en
5

préparés de longue main. Moreau . » Il (Pierre côre dans ce qu'il apèle le sublime enjoue',
de Cugnières ) prononca un discours qu'il et citait ces vers de l'a Sat. VI de Boil .
avoit préparé de longue main Hist.
main. Villaret ,propre Où maint grec afamé, maint avide argien ,
de France . A la se dit au
Au travers des charbons va piller le troyen.
avec tenir , et en main , au figuré avec avoir.
* Pluche dit , en mains au pluriel. » On a Rousseau,a dit aussi dans une ode de ce se.
en mains la facilité la plus grande , etc. On enjoué.
dir , avoir en main au singulier , et entre Bannis l'erreur générale ,
les mains au plur. = A pleines mains , lar Qui jadis en maine écrit ,
gement. Plaça la saine morale.
Ec cet amas de fécondes largesses Aujourd'hui maint n'est usité que dans le
Que jour et nuit , la mère des humains ; marotique .
Sur ses enfans, répand à pleines mains.
Rouss. Certain ivrogne , après maint long repas ,
Tours de main , tours de subtilité et d'a Tomba malade.
dresse ; tels que ceux des Escamoteurs. Rouss .
Mainde papier , vingt- quatre ou vingt. DeLacevigne
> se coupoitmaint
qu'il lui et maini
plaignoit un jour rejeton.
au vigneron
cinq feuilles de papier pliées ensemble. » L'Ab . Reyre.
Il y a vingt mains à la rame.
Main entre dans la composition de plu- Voy. Fortune des mots , au terme Mot.
sieurs mots. = Main-d'æuvre ; le travail de Pour maintefois , dès le tems de Vaugelas
l'ouvrier . Il n'a point de pluriel. » La main on ne le disait à la Cour qu'en râillant , et
d'æuvre de cet ouvrage a beaucoup coûté. de la même façon qu'on disait ains au con
Main -levée , permission qu'on obtient traire : on ne l'écrivait plus. Aujourd'hui il
en justice, de disposer des biens qui ont été ne s'écrit pas non plus , excepté dans de pe
saisis . » Il a eu il a obtenu main - levée. rites poésies badines ou comiques.
Il se dit sans article. - Doner main - levée Moi-même maintes fois je m'y suis brûlė l'aile...
faire un acte par lequel on se désiste de la Moi- mêine maintes fois j'ai manqué d'y rester. } ,
saisie. = Main -mise ; saisie. Il se dit sur -
L'Ab. Reyre.
tout de la féodale . - User de main-mise Cet aimable Auteur écrit comme l'Acad . Il
fraper quelqu'un . Il est bâs et populaire,à me semble qu'on doit écrire maintefois ,
mon avis. L'A cad. ne dit pas à quel style sans s en un seul mot ; comme on écrit
il aparrud
tient . Il ne va pas de main - morie , toutefois , et non pas toutes fois , d'autant
il va ement. = Main -morte ; état de ceux mieux que maint s'est toujours die plus sou.
dont lesbiensne sont pas sujets à mutation , vent au singulier qu'au pluriel .= M . Marir
comme les gens d'Église , 'Hopitaux , etc. est d'un avis contraire , et pense qu'on le
qu’on
'on apèle gens de inain-morie , ou main- met indiféremment au singulier ou aupluriel.
mortableso ) .
- On apèle aussi gens de inain- MAINTENANT, adv. [ Mein-tenan : 1' re

Eeee 2
38 MAI MAI
ion . " 2 e muer. ) A présent , à ceire heure. Le maintien est pour montrer deségards aux
» Aůtrefois on respecioic la religion : main- aîtres hommes ; la contenance est pour im
tenant plusieurs l'insultent et l'outragent. poser. Le maintien est pour la société , il
Rem . i°. On dit que maintenant vieillit, ese de tous les tems ; la contenance est pour
disait La Monnoie ; mais peut-être ne dira- la représentation : hors de là c'est pédan
i'on de long - tems , il est vieux. En éfet , tisme : » Il ne faut avoir de la contenance,
on ne peut pas le dire encôre , et il est tou- que quand on est en exercice ; mais il faut
jours en usage. Il ne s emploie pourtant toujours avoir un maintien honête et décent.
pas aussi souvent que ,, à présent. - "Il s'unit
-
Encycl. Beauzée ; ( Synon. )
à dès et non à jusque , avec lequel à pré- Rem . Dans le sens d'air , mine , il ne se
sent s'assoc ie fort bien . On dit indifé remment dit que dans le burlesque , die La Touche.
dès maintenant , dès à présent ; mais quoi. Il ciie en preuve ce vers de Boileau .
qu'on dise jusqu'à présent , on ne dit pas Il est vrai que Quinaut est un esprit profond,
jusqu'à maintenant. Bossuet l'a dit , et c'é- A repris certainfat, qu'à sa minediscrère ,
tait l'usage aůtrefois. - * » Depuis ces pre A son maintien jaloux j'ai reconnu Poère.
mières années jusqu'à maintenant. Let. Édif. On ne voit pas aisément ce qu'il y a de
2°. Maintenant se dit du tems présení, burlesque dans cette expressioni. Ce Gra
par rapore à celui qui parle , qui raconte. mairien entendait sans doute par ce mot,
Ainsi un Historien ne doit pas s'en servir le style critique ou satirique ; et voulait
pour signifier un tems , qui n'est présent que doner à entendre que maintien ne se disait
par raport à ceux , dont il parle. L'Ab. Pré qu'en dénigremene- - D'abord l'Acad. ne
yột ( H. -les Stuarts ) dit , des Comunes : » le désaprouvait pas : dans les éditions pos
Elles renouvelèrent leurséternelles complain- térieures , elle dit qu'il vieillit. Dans la der
tes sur les progrès du Papisme; toujours le nière , elle l'a mis sansremarque. Il est au
premier et maintenant l'unique sujet de leurs jourd'hui , plus que jamais , employé sans
chagrins. Il devait dire , et alors l'unique dificulté , et dans tous les styles , et se dit
>

sujet , etc. C

Mde de B.a dit aussi ( Hist . +


et bien comme en mal , suivant l'épithèle
. » Jean , assuré maintenant de la qui le modifie.
d'Angl.) MAJOR
France... se livra tout entier à sa passion . , subst. et adj. Oficier deguerre,
Il falait , alors assuré , etc.
>
ordinairement chargé du détail du Régiment,
MAINTENIR , v. act. MAINTENŮE , S. et qui fait exécuter lesordres qu'il reçoit du
fém . MAINTIEN s. m . [ Mein - teni , te- Comandant.
re
>
e
Adj. L'État Major , com
nu-e., tien : 11€ lon . 22 muer aux deux posé du Colonel, Lieutenant-Colonel, M2
ers
iz lon. au 2d. ] Maintenir , c'est 1. jor , Aide-Major , Aumonier , Chirurgien
tenir au même état : » Cette bârrer de fer Major , etc.
maintient la charpente. » Maintenir les lois. MAJORDÔME ,s. m. [ 3 ° lon. temuer.)
» Il a été maintenu en possession par l'Arrêr. Maître d'Hôtel. Il ne se dit que de ceux qui
= Se maintenir. »Toute cette charpente servent en cette qualité à la Cour de Rome ,
se maintient bien. » Cette femme se main- et dans celes d'Espagne et d'Italie.
tient bien pour son âge. » Se maintenir dans MAJORITÉ, s. E." dern. é fer.] 1 ° Etat
les bones grâces de... » Les lois se maintiè. de celui qui est majeur. » L'âge» demajoritá
Le Roi l'a
nent en vigueur,. » La discipline s'est tou 2 °. Charge de Major.
jours maintenue dans ce corps. nomé à la majorité de cette place. re
2º. Afirmer. Je vous maintiens que cela MAIRE , s. m . [ Mère : 1" è moyen et
est vrai. Il a les mêmes régimes qu’Affirmer. Ion .; 2° e muer. ] Le premier
Maison de Ville,
Oficier d'une
Maire du Palais ,
Voyez ce mot.
MAINTENŮe ne se dit qu'au Palais. » Ar- sous la première race de nos Rois , était le
rêt de maintenlle, qui confirme la possession premier er le principal Oficier qui , sous
provisoire. le nom du Roi , avait la disposición de tous
MAINTIEN est l '. conservation : „ Le les afaires de 1 Érar.
maintien des lois de l'autorité de la Merl-e : "7 è¿ moy. 2°‫ܐ‬
s. f. ( Mèri
MAIRIE
discipline, zo? Contenance; l'airdadu lon.3' e muet.)il se dit,et de la charge
du corps . » Grâve , noble et dignité de Maire . » Il a été élevé à la
visage , le port a

maintien., = Maintien , contenance (Synon.) Mairie ;et du temsqu’ouexerce cette charge:


MAI MAI 389
» Pendant sa mairie . On a dit aussi bien qu'ils n'étoient pas seulement pall
mairerie. vres , mais qu'ils étaient encôre prédicateurs.
MAIRRAIN , voy . MERRAIN . » Le premier témoin qui s'offre à M. Bailly
MAIS , conjonct. [ m& ; ê ouv. et long. ) c’ese Diodore de Sicile , qui ne lui aprend
Cette conjonction sert à marquer , 1°. Con- rien de la position de Atlantes , mais seule
trariété , exception , diférence.. » Il est fort ment de leur antiquité. Ann. Litt. Le pre
honêre homme > mais il a un tel défaur. mier membre de cette phrase est négatif ,
» Elle n'est pas aussi belle , mais elle a plus le 2d , qui n'est déterminé que par mais ,
2 ° Augmentation ou diminu doit l'être aussi. On peut donc croire , d'a
d'esprit. = .
tion. » Non seulement il est bon , mais près cette construction , que Diodore n'a
encore il est brâve. » Elle est assez bien prend rien de l'antiquité des Atlantes, corame
>

faite , mais elle n'est pas grande. = 3°.


. Elle il n'aprend rien de leur position . Il y a donc
sert quelquefois de transition. » Mais c'est dans cette phrâse , non seulement de l'em
assez parler de cela , passons à un autre ar- barras , mais un contre sens. Il fallait :
ticle non moins important . Diodore , qui n'aprend rien de la position
Rem. I. Mais est une particule ou con- des Atlantes mais qui parle seulement de
jonction adversative. On ne doit donc point leur antiquité. III. Vaugelas justifie
l’employer quand il n'y a pas d'oposition mais méme , contre l'opinion de ceux qui
entre les deux membres de la phrase. » Les le trouvent trop dur. » Non seulement il
desirs de Rachel se sont élevés vers le ciel ... pardonné , mais même il lui a fait
lui a pardonné >

mais on en a vu descendre des Josephs. Les du bien. Dans le Dict. Gram . On préfère
desirs de la femme d'Helcana se sont éle- mais encore. L'Acad. ne met que celui-ci.
vés vers le ciel ... mais on en a vu descen IV . Plusieurs mais de suite dans une
dre des Samuels , etc. etc. Mascar . Il y a phrase , font un mauvais éfer. » Mais il
>

dans cette phrâse une suite de mais , qui se- me répondit : Je suis fâché de le faire ;
>

raient mieux remplacés par Ei ; car il y mais ce n'est pas une action volontaire , mais
a liaison , et non oposition entre les prières forcée.
et leurs éfets.. = Mais est aussi déplacé N'en pouvoir muis ne peut plus trouver
dans la phrase suivante. » Elle étoit encore sa place que dans le burk: que. Vaug. Corn.
très jeune, mais d'une beauté extraordinaire. Andry. L. T. Ces Gramairiens entendent
d'o par ce mot de burlesque , le style familier.
Rollin. Pourquoi ce mais ? Il n'y a pas
position entre la jeunesse et la beauté. Âgée, On les distingue aujourd'hui. » Je n'en puis
mais encôre belle ; laide , mais jeune : voilà mais : en puis- je mais ? Ce n'est pas ma
donc, faûte : est-- ce ma faute ?
où le mais est bien placé. Il falait Mais
jeune et d'une beauté , etc. — II.
íiant deux membres de phrase , exige le ment Mais , comme si , s'emploie substantive
même ordre dans la construction de ces deux
dans le style familier. » Ennuyé de
vos mais , il vous avoir plantée là. Marm.
>

membres . Les phrases suivantes pèchent con


tre cette règle , prescrite par l'amour de la c. à d. ennuyé des dificultés que vous for
miez sans cesse .
netteté et de la clarté . » On peut mettre
Mais que , pour lorsque , ou pourvu que,
hardiment ce système au nombre de ceux est*vieux et hors d'usage. » Venez -moi qué
mais qui , une
qu'enfante imagination
dénué vive ervraissem-
de la moindre féconde, rir , mais qu'il soit venu ; lorsqu'il sera
blance , se troûve absolument démenti , etc. venu ; mais qu'il viène , pourvu qu'il viène .
Orig. des Lois. En vertu de la conjonction , MAISON , s. f. [ mè- zon : 1" è moy . ]
qui devrait se raporter au même antécédent Logis , bâtiment poury loger.» Belle , grande
que le relatif que , c . à d.ceux : et l'Au- maison. Une maison comode logeable. .

teur le fait raporter aà systeme. Ce tour de Maison à louer , à vendre. » Il ne bouge de


phrase est sauvage et irrégulier. » Les Vau la maison : il ne sort pas.
dois s'avisèrent que les Apôtres n'étoient pas Rem. 1 °. Maison , est synonyme de Logis
seulement pauvres , mais encôre prédicateurs . pour le sens , mais il ne l'est pas pour l'em
Boss a.he transport dela: éroient
de l'embarras. 'Iltalaic
négativenon
ocasseule- ploi.Voy.Lo
ione neuve , chassergis.
> Ondit fairàe lamaifois,
tous ses domestiques son
ment paûvres , mais encôre prédicateurs ; ou pour en prendre d'allcres. Boileau avait cru
590 MAI MAI
pouvoir dire en conséquence , fuire logis Grignan. Cela a été vendu par dessus
neuf. les maisons excessivement . C'est la
Et que dans son logis faitneuf en son absence , maison de Dieu , on n'y boit , ni n'y mange,
Il cherche vainement quelqu'un de connoissance. se dit d'une maison , ou l'on ne done à manger
Mais on lui fit remarquer , que quoiqu'on à persone.
dise faire maison neuve , ou ménage nouveau , Maison - de- Ville : Hôtel où s'assemblent les
on ne disait pas , faire logis neuf , au même Oficiers de la Municipalité .
sens . Brossette. Il changea donc le vers et Petites-maisons , Hôpital des fous. =
mit en place . On doit dire , des petites -maisons , et non
Et que parini ses gens chassés en son absence. pas de perites -maisons , parce que petites
L '. Maison de campagne et maison des maisons , quoique composé de deux mots no
>

champs , c'est la même chose ; mais le est forme qu'un seul nom substantif , comme
er

plus noble . = 3 °. Quand on parle des Prin .' Petit maître , Grand -homme , etc. — Heu
ces et des gens de qualité, on dir, la maison reux
et non la famille. » Il est de bone maison.
!dit Boileau, en parlant d'Alexandre.
Si la Grèce avoit eu des petites-maisons.
» Cette maison est éteinte . » Il a relevé sa e
MAISONÉE
e
, s . f. ( Mezonée : 1" è moy..
maison. Au contraire , quand on parle de zº é fer. 4° e muer. ) Tous les gens de la fa
bourgeois , marchands', gens d'afaire , on mille , qui logent dans une même maison. »
dic famille , au lieu de maison. Ce qui se dit, J'ai mis dans ma hotte toute la maisonée
en d'autres ocasions , même des gens de qua- d’Armagnac , qui m'ocupe beaucoup. M. de
lité , comme en matière de médailles ; quand 'Coulanges. Trév. dit , que c'est un cerme
-

il s'agit des anciens Romains; et quand on populaire. Le Rich Port. Ic met sans remar
prend le mot de famille dans un sens plus que. L'Acad. l'admet pour le style familier.
éiroit pour signifier le Père , la Mère , les » Toute la maisonee est venûe diner chez moi.
re
Enfans et les parens les plus proches. II
Il e
MAISONETTE , s . f. ( Mezonète : 1 " et
y a de la diférence entre établir sa maison et ; ' è moy. dern. e muer. ] Pecite maison. » Il
établir sa famille. On dir , d'un homme, qui est logé dans une maisonette.
a amassé de grandes richesses , qu'il a bien MÅITRE , MAITRESSE ,s. m. et f.Mai >

établi ou avan.. sa maison . Qui diroit , TRISE , s. f. MAÎTRISER , v. ace. [Mêtre , re


>

avancé sa famille , ne parlerait pas correcte- trèce


ment. Bouh . er
On dit aussi , au même sens ,
, trize , tri- zé: 1" lon,. mais plus au
qu'aux deux aûires; 2° e muet au 1 " , – I

faire une bone maison , amasser beaucoup de moy. au 2d , lon. au 3 ° ] Maître , Maîtresse,
biens. » Cet homme a fiit une bone maison. 1°. Celui, celle , qui a des domestiques , des
4. Maison entredans plusieurs expres- esclaves. » Bon mairre ; bone maitresse.=
sions du style familier. -- Tenir maison , 2° . Qui enseigne. » Maitre à danser. Malere
5)

tenir ménage. Lever maison , comencer à de Musique. Mairre , ou maîtresse d'école.


tenir ménage. Faire sa m . ison , prendre des 3 °. Celui , celle quiest reçu dans quel
ren que corps de métier. · Maître cordonier.
domestiques. Faire maison netie , les ren-
voyer cous. Faire miison neuve , en prendre Maîtresse lingère. = 49. Maftre , savant ,
d'aûres. — Faire bien les honcurs de sa mai- expert en quelque art. » Homère, Virgile
sor, recevoir bien le monde chez soi . sont deux grands maîtres en Poésie. » Les
Garder la maison , ne pas sortir pour caûse Maîtres de l'art. » Il prêche en maître. » Coup
d'incomodité. Je garde ma maison , dit Ma- de maître . On ne dit point maîtresse en
sens.
ce sens.
dame de Sévigné. Il me semble qu'il faut dire , ce Sº Titre doné aux Avocats ,
je garde la maison . Voy. Garder le lit , au Gréfiers , etc. Maître tel. = 6°. En termes
mor GARDER . de Marine, le premier Oficier marinier,qui
On dit , proverbialement, que , les maisons
>
comande toute la manæuvre. Sur la mermé
empêchent de voir la ville , et que la trop diterranée on l'apèle Nocher. = 7°. Malo
grande atention aux petits détails fait perdre tres , au pluriel , cavaliers. » . Une Com
de vûe le fond , le principal d'une afaire.”» pagnie de cinquante maîtres. = 8 °°. En par
Vous avez mille afaires ici. Prenez garde de fant de certaines choses , il est adj. Premier
voir vos afaires domestiques de trop près , ou principal., » Le maîere autel. »» Le maltre
et que lesmaisons ne vous empêchent de voir brin d'une plante , etc.
la ville. Madame de la Fayette à Madame de Rem. On dit , se rendremaitre d'un Royau:
MAI MAI 591
me , le conquérir ; et se rendre le maître dans » C'est un maitre gonin ; un homme fin ,
un royaume, y devenir le plus fort. Plusieurs rusé ; un maître coquin , un grand coquin .
>

Auteurs ont confondu ces deux expressions. MAITRESSE , Amante , n'est plus depuis
» Maxime se rend Maître à Rome. Boss. Il long -tems du beau style. Racine le bannii du
falait dire , suivant le sens qu'avait en vue style noble , et s'il se croûve deux fois dans -

l'Auteur; se rend maître de Rome, ou se rend ses pièces , c'est dans un sens de mépris. -
le maître à Rome. » Non - seulement, il se Phénix dit à Pirrhus , qui renvoie Oreste à
rendit le maître de cecie Province, mais il y Hermione.
joignit la Cilicie. Let. Édif. »» Avant que les Ainsi vous l'envoyez aux pieds de sa maitresse.
Maures s'en fussent rendus les maîtres. Ibid . Et Mithridate dit en colère.
Je crois qu'il falait ; il se rendit maître J'ai besoin d'un
vengeur er non d'une maîtresse.
de etc. Avant qu'ils s'en fussent renlus Cependant les Tragiques modernes et Vol
maitres. Erre maître , et être le maître , taire lui- même ont employé maftresse pour
ont aussi des sens et des emplois diférens. la comodité de la mesure ou de la rime.
Le re" se dit dans le figuré et signifie , domi- Petit -Maîrre , jeune homme , qui se
ner , assujétir , se rendre maftre de. Il régit distingue par un air avantageux , par des
le gén itif. manières libres et étourdies. — L'origine de
Cette haine atachée aux restes de mon être ce mot est le tems de la Fronde. » On avait
A pris un ascendant , dont je ne suis plus maitre. , apelé la cabale du Duc de Beaufort , celle des
> >

Gresset , Sidney. Importans , on apelait celle du Prince de


» Il parait être maltre de tous les autres hom . Condé , le parti des Petits-Maîtres ,, parce
mes, mais il n'est pas maître de lui-même. qu'ils voulaient être les maîtres de l'État. Il
Télém . - Être le maître , se dit dans le pro n'est resté de tous ces troubles d'autres traces
pre et sans régime des noms. Il signifie co- que ce nom de Petit- Maître , qu'on aplique
minder, » Ici , je suis maître et vous êtes aujourd'hui à la jeunesse avantageuse et mal
esclave. Marm . L'oposition de maître et d'es- élevée. Siècle de Louis XIV . » Un Petite
clave fait passer l'irrégularité de l'expression . Maître , avec ses grimaces , est aussi loin du
H aurait éié mieux de dire : ici je suis le maî. caractère d'un galant homme , qu'un faux
tre et vous êtes l'escl.ve , le serviteur : je dévot , avec son air sanctifié , est éloigné du
suis fait pour comander et vous pour obéir. caractère d'unhommevéritablement religieux.
Être le maîrre régit de devant les verbes. » MARIN . , l'Homme Aimable . = = Petite
Vous êtes le maîcre de faire ce que vous vou- maîtresse , femme , qui afecte les manières
drez . Passer miftre se dir , dans le pro- d'un petit -maitre . - Celui - ci est plus nou-.
pre , des artisans, qui sont reçus à la mai- veau , parce que le ridicule qu'il représente
9

trise. Être maître passé se dir , au figuré, d'un est devenu depuis quelques années plus outré
homme habile et rusé. » Retournant à la char- er plus comun. On doit dire , au plu
>

ge , commemaître passé en l’art oratoire.


6 riel, des petits maîtres , des petites.meftres
La Fontaine dit , dans la Fable du Renard et ses, et non pas de petits-muferes , etc. Voy.
du Bouc . MAISON , à la fin .
>

Celui- ci ne voyoit pas plusloin que son'nez , Maîtrise , qualité de maître , en parlant
L'autre étoit passé maltre en fait de tromperie. des Arts et Métiers. Il a acheté la maîtrise,
La contrainte de la mestre lui a fait placer Grande -maîtrise se dit de certaines
pássé devantmaître. == De main demaître , dignités , ou charges . La grande-maîtrise de
adv. Parfaitement, » Vous serez satisfait de la Malte. » La grande maîtrise des Eaux et
description d'un orage ( dans le Poème des Forêcs.
saisons ) elle est de main de maître. ANN . MAÎTRISER , gouverner en maître. » C'esp
LITT . » Ce portrait- ( des Philosophes , dans une injustice de vouloir maitriser ses égaux.
l'Homme Dangereux ) est tracé de main de » Ne vous laissez pas maîtriser. = il est
maître . beau au figuré avec le régime des choses. »
l’æil du maftre engraisse Le pécheur est l'esclave des passions qu'il
Le proverbe dit : l'ail
le cheval : il faut tout voir par soi- même , et croit maîtriser. P. Berthier, » Maitrise enfin
ne pas s'en raporter aux alltres. — Tel maiire, une douleur, qui te conduit à une double
.

tel valet ; les valers imitent les maîtres. mort. Jer. Del. » Cetre fière Princesse , qui
Trouver son maftre, un plus habile que soi. savoir si bien juger et maitriser le danger,
192 M AL MAL
Hist. des Tudors. * L'Ab . Prévot ( Hist. des Mettre une femme à mal ; la séduire.
0

Stuarts ) a employé maîtrisant adjective- Faire beaucoup de mal , ( nº. °. ) se dit tou.

ment.» Son naturel ( de Cromwel ) lui dictoit jours au singulier. Madame Dacier emploie
une impérieuse et maîtrisante politique. le pluriel. » C'étoit quelque bête , qui étant >

L'esprit maftrisantdes Presbytériens . - C'est devenûe enragée avoit f.lit beaucoup de muur.
un anglicisme. Iliade. Dites, beaucoup de mal.
MAJUSCULE , adj. et subst. Capital , en Mal , adv. Aútrement qu'il ne se doit.»
parlant des lettres. » Caractère majuscule, Çevre afaire va mal. » Il a mal réussi. » Il
lettre majuscule. = S.. f. » Il faut mettre chante mal ; j'ai mil entendu , etc. === Il se
une majuscule devant les noms propres . place après le verbe dans les temps simples ;
* MAL , MALE , adj . Méchant , mauvais .
> mais il vaut mieux le placer devant l'infinitif
Ils ne se disent pas tout seuls , mais ils entrent et le participe , dans les tems composés. » Il
dans quelques mots composés. Matheur en úse mal ; il en a mal usé ; je ne croyais pas
mal-aise , mal-encontre ; male -rage , mali-
> mal faire , etc.
> etc. Quelquefois pourtant le
peste , male-mort
- , à la male heure , etc. = goût de la cominstruction et l'harmonie du dis
L'e de male est ordinairement muer , mais cours permettent et exigent même qu'il
dans malédiction et maléfice , il est fermé. marche après l'infinitif. » Un élève , quia
Mal , s. m. et adv . [ Le pluriel du substan- du génie , aprend à bien faire , en voyant
>

tif est maux ; pron, mô , long. ) Mal , est son maître fire mal. Du Bos. = Quelque
1°. En général , ce qui est contraire au bien . fois aussi , il done à l'expression des sens dife
» Il n'y» Ilan'y
mal. pas adepasbien
de sans
mal àquelque
cela. mélange de rens , suivant qu'il est devant ou aprês, com
2 °. Dé- me par exemple , se mal trouver , et , se trou
faut , imperfection. » Il ne faut pas dire du ver mal. Le jer
i ne se dit qu'au figuré , et seu
mal de son prochain . = 3 °. Vice , mauvai- leme à l'infinif et dans les tems composés:
nt
se action . » Il faut éviter le mal et faire le il signifie , tirer un mauvais fruit d'unedé
bien ., » Enclin , endurci au mal. = = 4°. Dou. marche, et ce qu'on apelle , en style pro
-

leur , maladie. Mal dangereux , contagieux , verbial , en être mauvaismarchand . Il pour


invéséré, incurable. » Ce remède guérit bien rait s'en mal trouver : » Il s'est mal trouvé de
des maux . Quoiqu'on dise , avoir mal n'avoir pas suivi vos conseils. -· Le 2d se dit
aux dents , aux reins, à la rate , à l'esto- dans le propre. Il n'a point de régime, et
mac ; on doit dire : mal de dents , d'oreilles , signific , ressentir une incomodité, tomber
de tête , de ventre , etc. Dans les premières en faiblesse. » Je me troûye mal aujourd'hui.
se troûye
locutions , c'est avoir , et non pas mal , qui Il Mettr e mal avec
fois qu'on» leJesaigne.
mal toutes lesbrouil vous
régissent la prép . d. Voy. DouLEUR . ler.
5º. Domage , perte , calamité. » La gelée a mettrai mil avec les Poètes. Scar. --Etre
tout perdu : il ġ a encore plus de mal que l'on mal avec quelqu'un ; être brouillé avec lui.
ne croir. » Cela ne fait ni bien , ni mål.
> Étre mal dans ses afaires ; comencer à de
Vouloir mal, haïr. » Vous ne lui ferez pas venir paûvre. ** Un Auteur moderne a dir ,
grand mal , en lui voulant du mal : vous vous tombermal , pour dire , tomber malade, ou
en ferez bien plus à vous-même. ° In se trouver mal. Voy. MÁLADE . Rem. 2°.
6º.
convénient, malheur : » C'est un grand mal MALADE , adj. Qui soutre quelque alté
qu'il soit absent. = = 7 '. Incomodité, peine , ration dans la santé. » Il , ou elle est bienmi
>

travail. » Il a bien du mal à gagner sa vie. lade; légèrement ou grièvement malade,".


Acad. st. famil. Il s'est chagriné ; ilen est malade. = Il sedit
Le Proverbe dit : de deux maux , il faut ausside l'esprit. » Il est plus malade del'es
éviter le pire. = Mal sur mal n'est pas prit que du corps . » Elle est malade d'imagi
santé : on est bien à plaindre, quandTomber
aflictions arrivent à la fois.
plusieurs nation. S.m. » C'est un bon ou un tà.
de cheux malade. » Visiter , garder les malades.
fièvre en chaud mal , d'un petit accident en Il fait le malade .
un plus grand . Rem . 1°. M.l'Ab. Richard ( Mém. d'Ital.)
.

Tourner une chose en mal , ou l'expliquer fait régir à malade la prép.de.» François I.
en mal , lui doner un mauvais sens. La faisant la céréinonie de toucher les malades
prendre en mal , ou fort mal , s'en ofenser. d'écrouelles , etc. Ainsi l'on pourrait dire:
5 Il prend tout en mal, il a pris cela fort mal. c'est un malade de fiscale ; j'ai visité les mala.
des
MAĽ MAL
des de pleurésie , etc. Mais non : Malade pas d'un mal- adroit., » Cela n'est pas mal
593
subst. se dit toujours absolument et sans ré- adroit. = Mal-adresse , régit à ou de , sui
gime. Malade , adj, régirait plutôt l'article vant que l'article qui le précède est indéfini
>

défini. » Il est malade de la poitrine. Encôre ou défini. » Il y a de la mal- adresse à sejas


"

n'est -il pas beaucoup d'ocasions, où ce régi- tifier par des raisons si pitoyables.
me pûr faire un bon éfer. = 2°. Tomber la mal-adresse de faire des aveux» , Ilquai eu le
malade est du style familier. » Je trouve que chargent. » Ils ont souvent la mal-adresse de
>
dès qu'on tombe malade à Paris , on combe laisser croire que la vérité leur déplait . Mo
mort. Séy . M. Fréron dit , tomber mal : reau. Voy.MAL -HABILE.
je ne crois pas cette expression française . MAL-AÎSE , m . [ Malèze ; 2° è moy. et
On dit, proverbialement, de celui , qui se lon . 3 ° e muet.] s.Éta
e
t fâcheux , incomode . »
plaint d'une petite peine : le voilà bien ma- Il n'est pas acoutumé à soufrir le mal- aise .
lade. Et pour se moquer d'un danger , d'un - Mal -aise , mal inal- aisance , mésaise . De ces
mal, qu'on exagère : 'il n'en mourra que les trois mois , dit-on
>
, dans le Dictionaire de
plus malades . Trév. le dernier est le meilleur et le plus
MALADIE , s. f. MALADIF , IVE , adj. usité : encôre ne l'est- il guêre. Mil - aise est
er

4 e muet. ) Malé . aujourd'hui assez en usage , et ce me semble ,


е
[ 3'lon . au 1° et au 3. , 4 e

die , altération dans la santé . Maladif , va- encôre plus que mésaise. On ne dic plus
létudinaire, sujet à être souvent malade . » Il mal-aisance. L'Acad. mer les deux premiers
court de fåcheuses maladies cette année . » Il chacun à leur place , sans les comparer et sans
relève de maladie . Fig. » Les passions doner la préférence à l'un sur l'autre .
sont les maladies de l'âme . » Homme mala- MAL- AISÉ , ÉE , adj. MAL - AISÉMENT
dif ; femme maladive .
adv. Malezé,zé -e, zeman ; 2° è moy . 3° é fer.]
[ difi e

MALADIE , au figuré ; passion déréglée Dificile; cilement.» Il est malaiséde le fai


>

qu'on a pour quelque chose. » Il a la maladie re.» Elle est mal-aisée à gouverner. - On met
des médailles: 1 Il aime à bâtir ; c'est sa mala- de , quand le verbe être est impersonel , et à ,
die. = Maladie du pays , désir violent de quand il a son emploi ordinaire. » Vous réus
rctourner en son pays jusqu'à en être malade. sirez mal-aisémentà ce que vous entreprenez.
» Il a la maladie du pays. = En style pro
En style pro- = Mal-aisé signifi aussi incomode
e ,en par
verbial , avoir des maladies ennépoché , c'est lant des chôses . . Instrument, escalier mal.
savoir les feindre quand il est cessaire. aisisa et en
é ; nce parlant des persones , qui n'a p.is
Un écolier , toujours , a maladie en poche. d'a - en ses afaires. » Riche mal- aisé .
L'Ab . Reyre. MAL- AVISÉ , ÉE , adj. ( Malavize ,zé-e :
* Fai re une mal adi e , est un gasconismce... »4 Ilé est
On dit avoir une maladie. Desgr. Gas
e
fer . fort au -2d.
lon.mal Imp Elleent
ayis]é. » rud
indi mat l.
est , bienscre
>

Corr .» Il a eu une grande maladie , et non ayi


avisée.
sée. Subst. » C'est un mal-avise', une
pas , il a fait , etc. mal- avisée. » Vous êtes un mal - avisé de par
MALADRERIE , s. f. Nom doné aux Ho- ler de la sorte.
pitaux des Lépreux , qu'on apelait aussi Lé- MAL - BÂTI IE , adj . Mal- fait, mal
proserie. tour
né. » C'es
t un
>
homme bien mal bati. =
MAL - ADRESSE , s.f.MAL -ADROIT, DROI- Subst.» C'est un grand mal-bâti. - On ne le
TE, adj. MĄL - ADROITEMENT , adv. (Mala- dit gaère des femmes, = Se sentir tout mal
drèce
au 1 °
, droa , droa - te , dróa- teman : 3 mo
e
y , båti, c. à d. indisposé . = Dans les deux sens ,
moy.
, 4emuet au r" , au 3° et au 4. ] e
Mál-
il n'est
que du style fam . » Quel est ce mal
adresse , défautd'adresse. Mal- adroit, quiman- bâti de Romain, qui vient après ce chaud
que d'adresse. Mal- adroitement , sans adresse . Amoureux ? Boil. Dial. des Romans.
» La mal - adresse d'un ouvrier , d'un domesti- MAL- CONTENT , ENTE , adj, * MAL
que. » Il est mal-adroic en tout ce qu'il fait. CONT
- ENTEMENT , s. m . [ Mal -kontan , tante ,
Š. m. C'est unmal-adroit.» Il fait toutes choses tanteman ; 2° et 3°e lon . 4° e muet. ] Mal
e
>

mal-adroitement. = L'adj. et le subst. s'em- ' content' , mal- satisfait , mécontent. » Vousne
ploient au figuré , en parlant du défaut serez pas mal-content de moi. - Selon l'Acad.
d'adresse dans la conduite. Ils sont mêine à la Il se dit sur - tout du Supérieur à l'égard de
mode . - Il у a bien de la mal-adresse dans l'inférieur. » Le Roi est mal- content de lui. *
ce discours , dans cette apologie. » Cela n'est Mal- contentement est vieux. » Le prétexte de
Tome II.
Ffff
194 MAL MÄ
la conjuration d'Amboise écoit la Religion , les .Astrologies atribuent de malignesinfluen.
combien que le bruit fûr qu'il y avoit plus de ces. = * Un pieux Auteur apèle esprit ma
mal-contentement que d'huguenoterie. Journ. léfique le démon , qu’on apèle quelquetois
de Brulart. - Ce moi eut été bon à conser- esprit malin .
ver ; et comme nous avons mal-content et TRE
MALENCONTRE , s. f. MALENCON .
mécontent , nous aurions eu mal- contentement TREUX , EUSE , adj. MALENCONTREÚSE
et mécontentement. Voyez MÉCONTENT .
MÂLE, adj . et subst. [ 1" lon . 2° e muet . ] MENT , adv . { Malankontr muet,trelle,
treûzeman : 2 et 3 € lon . 4e° ,ée tret
re

e
au i
Qui est du sexe le plus noble et le plus fort. » lon. aux 3 autres. ç e muer . ] Malencontre ,
Enfant mâle perdrix mâle . = Subst. malheur , mauvaise fortune. Malencontreux';
» Le mâle et la temelle . =
)
= En style plai- en parlant des persones , malheureux ; en
sant et mordant . » Un laid måle ; un vilain parlant dessem
chôses
ent
, qui porte malheur.
ontre
Mal
mále , un homme fort laid. Fig . » Un Encontreu , par malenc . » Fu
courage mâle : » Vertu mâle. » Résolution yons ; que ce fou nenouscause quelque mal
mâle et vigoureûse. » Voix , discours mâle. - encontre. Lucien de d'Abl . » Je suis quelque
» Un style mâle , une poésie mâle . = Er en fois assez malencontreûse pour dire quelque
>

Peintûre ; contoursmâles,figure måle .» Con- chose qui lui plaise. Sev.


position mâle. = Il ne se dit point adjec- Et pour surcroit de maux , un sort falenconireux.
tivement des persones dans ce sens figuré. » Boil.
Les femines y sont ( à Socotra) simâles ,qu'el- » Le scribe , tout intrépide qu'il étoit , a dû
les vont à la guerre. Hist. des Voy . — On s'arrêter sur ce paragraphe , placé si maler
-

dirait , elles ont un courage si måle , que , contreusement sur sa route. Ann . Litt. M.
etc. Fréron l'a mis en italique. Je le crois encôre
MALE , s. f. Voy. Malle. bon pour le style badin ou critique. - L'Aca
MALEBETE , s. f. [ 2° et dern.. e muet. 39 démie dit , du subst. et de l'adv. , qu'ils sont
> >

& ouv . et lon. ] Persone dangereậse et dont on vieux ; et de l'adj. qu'il est du style fam .
doit se défier. C'est une malebête. » Ce sont * MAL -ENGIN , s. m .[Malangein. ) Vieux
des malebêres . mot : dol , tromperie. » Il a fait cela par dol,
MALÉDICTION , s. f. [ Malédik - cion astuce et mal- engin .
en vers , ci- on. 2° é fer. ) Imprécation. » Do-
> MAL- ENTENDU , s. m. Malıntandu;
e

ner sa malédiccion , ou mille inalédictions à.... 2° et 3 ° lon. ] 1 °. Paroles prises dans un autre
Eu style fam . La malédiction est sur cette sens qu'elles n'ont été dites. » C'estunmal-.
maison, surIl ycette
>
afaire ; lemalheur y parait entendu . » Il yaplus de mal-entendu que de
ataché. y a de la malédiction sur ce tra- véritable dificulté dans cette dispute. Bossuet,
vail , sur cet ouvrage : on y trouve des dif- = 2°. Et plus ordinairement", erreur, mé
cultés insurmontables. prise . » Il y a eu du mal-entendu dans cetre
MALEFAÇON . Trév. Rich . Voyez Mal- afaire.
FAÇON . MALEPESTE. ( On prononce mal pèsse.)
MALÉFICE , s. m. MALÉFICIÉ , ÉE , adj. Interjection , qui exprime unesorted'étone
e er
>

[ 2° é fer. 4° e muet au r'' , se é fer. aux deux


>
ment. Malepeste ! que ce potage est chaud !
dern . ] Maléfice est l'action de faire du mal , st . famil.
soit aux hommes, soit aux animaux , et aux MALEVOLE. Moe nouveau , ou renoue
fruits, par de prétendues opérations magiques. velé , formé d'après bénévole , et qui est son
» Il a été acusé de malefice. L'Acad. mer le contraire. M. l'Abé Grosier s'en est servi.
poison au nombre des maléfices. = Suivant L'Acad . l'admet pour le burlesque.
La Touche , ce mot est peu usité , si ce n'est MALFAÇON , s.f. [ Trév.et le Rich.Port.
dans lestyle bâs. Il veut dire dans le style écrivent målefaçon.] Cequ'ily a demalfait
simple, dans un ouvrage. » Il y a de la mal-façon
dans
MALÉFICIÉ , malade , incomodé. L'Acad. ce mur , cette charpente , cet habií, etc.
die langoureux : elle a voulu dire languise MAL-FAIRE
e
, v. n . [ Malfère ; 2°è noy.
sant.» Cet homme est tout maléficie'. style et lon . 3° e muer. ) Faire de méchantes ac
familier, tions. Il ne se dit qu'à l'infinitif , et dans ces
MALÉFIQU ,, adj. Term d'Astr
E e ologie phrases : il est enclin à mal-faire : il nese
Judiciaire . Il se dit des Planètes , auxquelles plait qu'à mal-faire. * 'On ne dis pas,
MAL MAL 595
nous mal-faisons , die M.de Wailly ; il faut grémoi , malgré tout le monde ; on ne pour
dire , nous faisons mal. Il me semble que cerait pas se servirdans ces phrases de nonobstant.
Gramairien , presque toujours si judicieux, = Malgré , se dit des persones et des chô
fair ici erreur , et qu'il confond mal-faire , ses ; nonobstant
nonobstant,, ne régit que les choses . =
faire du mal , qui est un composé de faire , Malgré que , et nonobstant que , peuvent en
et faire mal , qui est une expression composée côre moins s'employer l'un pour l'aître; car
de deux mots séparés. La raison pour laquelle celui- ci n'a que le sens de quoique : l'autre a
on ne dit pas , nous mal-faisons , c'est que un sens plus dur : malgré que vous en ayiez ,,
mal, comme bien , se mer après les temssim-
> c. à. d . malgré tous vos éforts. Dailleurs , il
ples des verbes. —Dailleurs , nous faisons ne peut supléer pour quoique ,? et l'on ne doit
mal , n'a pas le même sens que , nous mal- pas dire , malgré que vous m'en ayien prié ,
faisons , que l'usage n'admet pas. Pour su- pour , quoique vous m'en ayiez prié.
pléer à celui -ci , il faut dire , nous faisons L'Acad. nemet point malgré que.
du mal . MAL -HABILE , adj. MAL- HABILETÉ
MALFAISANT , ANTE , adj. MALFAI-> s. f. [Malabile ,leté :4 emuet ,se é fer.)
е

TEUR , s. m. [ Malfezan , zante , malſèreur, Ils expriment un manque d'habileté , de ca


e
2 é fer. aux 2 zers , è moy . au 3 .
° Quel- pacité , d'adresse. = Malhabileté , mala
-

er
ques Auteurs et M. Linguet, entre aîtres , dresse (Syn. ) Dans le sens propre , le : se
écrivent malfesant , bienfesant , nous fesoris, dit du manque d'apritude aux fonctions de
je fesois , etc. L'Acad. écric malfaicteur , l'esprit, er le 2d du peu d'aptitude aux exer
comme aussi bienfaicteur. Le Rich . Port. l'a cices du corps. » Un négociateur est mal
suivie. Voy. BIENFAITEUR . ] Malfaisant , habile ; un joueur de billard est mal-adroit.
apliqué aux persones : malin , qui se plait à = Mais au figuré , on nommequelquefois
mal faire ; apliqué aux chôses , nuisible, qui mal-adresse, le manque d'intelligence et de
fait du mal » Homme , esprit-milfaisant ; capacité pour les opérations, qui dépendent
d'une humeur malfaisante. » Les ragoûts sont des vûes de l'esprit : mais il n'y a pas récipro
"

malfaisans.
santes .
» Les liqueurs sont malfai- cité , et l'on ne nommera jamais mal- habi
leté le défaut d'aptitude aux exercices corpo
— On peutdonc direque :» Un né
MALFAITEUR , qui fait des crimes , de rels. — >

mauvaises actions . » C'est un malfaitear. » Ilgociateur est 'mal-adroit ; mais on ne dira


faut punir les malfaiteurs. pas qu'un joueur de billard soit mal- habile.
MAL -FAMÉ , ÉE , adj. Qui a mauvaise ré. ( Beauzée. ) Il faut ajouter , ce me semble
> >

putation. » Cette femme estmal-famée.» Cet età moins qu'on ne parle de la conduite
du choix entre les divers mo
du jeu
homme est mal. fam . St. famil. de yens parve.
MAL -GRACIEUX , EÛSE , adj. Mac- nir au but qu'on se propôse . Car en ce der
GRACIEOSEMENT adv. Į Nal-gra-ciell nier câs , mal-habile serait le terme propre.
ciell-ze , cieu-zeman : 3+ ion.4 °emuer. Í MALHEUR , s. m . MALHEUREUSEMENT ,
Mal-gracieux , rude , incivil . » Il est mala adv. MALHEUREUX , EÛSE , [ Ma- leur, leu
gracieux : elle est mal-gracielse. = Mal- rell , rell e rell
reû ze,, red-zeman , et non pas malu
gracieûsement, d'une manière Mal-gracielle rell , etc. ° lon . 4° e muet. ] Du temsdeMal.
se. » Parler , répondre mal gracieusem2nt, herbe , on écrivait malheureux , et l'on pro
-
>

L'Acad. die de l'adj. qu'il est du sıyle nonçait malur . A caûse de cela , ce Poète
familier et de l'adv. qu'il vieillit. avait pour maxime de ne point le faire rimer
MALGRÉ , prép. Contre le gré de... Il ré- avec douleur : il n'y a manqué que deux fois,.
git l'acusacif. » . Nlalgré vous ,malgrélui; Ménage dit qu'on ne doit point faire dificulté
malgré le Princc. Nonobstant. » Il est d'employer cette rime , ce qui prouve que la
parti malgré la rigueur du tems. Malgré, prononciation de ce mot avait changé. Au
et nonobstant s'emploient quelquefois indifé- jourd'hui cet avis paraitrait inutile et même
remment devant les noms. On dit également ridicule. Il n'est plus que le peuple de certai
bien , nonobstant tout ce que je lui ai dit , nes Provinces , qui prononce malur. Voy ,
0ų , malgré tout , etc. Mais il n'en est
même dans beaucoup d'autres phrases.pasde On
HEUREUX,
Malheur , accident, désastre (Synon . Ces
dit , p. ex. nonobstant l'apel , et l'on ne trois mots anoncent et désignent un fâcheux
pourrait pas dire , malgré l'apel. On dit mal. évènement : mais malheur s'aplique particu
Ffff 2
596 MAL MAL
lièrement aux évènemens de fortune et de siqnomic malheureûse. =
= On dit au jeg
chôses étrangères à la persone ; accident , qu'un hommea la main malheureuse , quand
regardeproprementce qui arrivedanslaper. celui, quile dit , ne gâgne point lorsquecet
sonemême ; désastre, dit quelque chose de homme done ; et hors du jeu , quand cet
plus général. » C'est un malheur de perdre homme ne réussit pointà ce qu'ilentreprend.
son argent; c'est un accident de tomber , „» Il a la main malheureuse ; dès qu'il touche
d'être blessé , etc. C'est un désastre de se voir à quelque chose , il le câsse. = °. En par
tout d'un coup rainé et déshonoré dans le lant des persones , mauvais en son genre.»
inonde. On dit , un grand malheur , un Mulheureux Auteur , malheureux Ecrivain.
cruel accident; ec un désastre afreux. Gir. En ce sens, il doit toujours précéder le subs
Syn . tantif. Apliqué aux choses ; fortmédio
On dit , en st. famil. erre en malheur , cre , insufisant. Il n'a qu'une milkeEzreise
jouer demalheur ; et en parlant des chðses , chambre , un malheureur valet.
porter malheur. » Vous soutiendrez votre tran . Rem. I. On ne doit pas employer indifée
saction contre Aiguebonne : il esten malheur. remment malheureux etmiserable , quoi qu'ils
Sév. » Je trouvai hier Choiseul avec son paraissent avoir le même sens. Misérible,
cordon : il est bien . Ce serait jouer de inal- semble.marquer un état fåcheux , soit que
heur que de n'en pas rencontrer cinq ou six l'on y soit né, soit qu'on y soit tombé Mal
( cordons bleux ) tous les jours. La même. = heureux semble marquer un accident , qui 3

Par malheur, adv, » Il est arrivé par malheur arrive tout- à coup et qui ruine une fortune
que , etc. = Malheur , interj. Il régic la naissante ou établie. » On plaint les malher
prép. a. » M :lheur aux impies ! ou la prép: reux ; on assisce les misérables. -Ondit,
ment bien
sur : » Malheur sur eux et sur leurs enfans! également bien , une vie malheureuse , une
On dit , proverbialement , à quelque chose vie misérable ; et de même , c'est un malazu
malheur est bon : quelquefois une infortune reux , c'est un misérable , en parlant d'un
nous procûre des avan'ages, que nous n'au- méchant hoinme. Mais on dit , qu'on ese
rions pas sans elle . Malheur est là sans arti- malheureux au jeu , on ne dit pas qu'on y est
cle. - On dit,aussi , il arrive malheur , sans
.
misérable. Leier anonce plutôt un accident
le faire précéder de l'article : » L'ouvrage ( les passager , et le ad un état plus permanent
Fastes ) à été trop lu en société et trop annon- d'infortune : mais on peut devenir misérable,
cé d'avance. Or , il arrive presque toujours à force d'être malheureux. = Racine distin-.
>

malheur à ces lectûres et à ces anonces préco- gue fort bien le sens de ces deux mots. Il fait
ces . Anon. dire à Aman.
Rem . * M. Fallet ( dans sa Tragédie de Ti. Haï , craint , envié , souvent plus misérable
bère ) dit , le malheur , pour , les malheu Que tous les malheureux que mon pouvoir accable.
reux.
Est- il rien , en effet , rien de plus glorieux Dans le sens de mauvais , on dit d'un Auteur,
Que de tendre au malheur une main secourable , d'un ouvrage , c'est un Auteur misérables
Que de le soutenir , quand le destin l'accâble. cela est misérable . Suivant le P. Bouhours
Peut- on dire que le destin accable le mal- on n'emploie point malheureux en cette oca
hour , demande M. Geoffroi ( Ann . Lite. ) sion . Suivant l'Acad. on peut sen servir.
0
Soutenir le malheur, pour secourir les Voy. nº. 5 °. .

malheureus ? II. MALHEUREUX , dans son sens le plus


MALHEUREUX, 1 °. Qui n'est pas heureux ,' comun , peut précéder on suivre le nom qu'il
>

tranquile , content , satisfait. » Les méchans modifie. Racine, dans Andromaque , dit: un
sont milheureux. » Les damnés seront mal- enfant m lheureux ; dans Athalie >, il dit ; un
heureux à jamais. = 2°. Qui.Inanque de inheur ux enfant. Celui- ci est plus doux.
ce qui peutrendre l'homme content. » Mener L. Ra '. Mais malh ureux astre , comme
une vie milheureûse . » Etre dans un état dir Rousseau , forme une inversion døre.
milheureux. » Il est fort malheureux. MALHEUREUX , s'emploie souventen excla.
>

3 °. Qui a du malheur , qui est infortuné. » *mation . » Mulheureûge ! Je craignois lamort


>
Malh'ureux à la guerre , au jeu , dans le co- et je n'osois la fuir. Jér. Dél. On sous-entend,
merce. = 4°. En parlant des choses ; qui que j suis , que vous êtes, qu'il est , etc.
semble anoncer le malheur. » Avoir la phy- Il précède le verbe :
MAL M'AL 597
Perfides courtisans , malheureux est'un Roi ; tion même qui est l’éfet de cette inclination.
Qui jamais a sur vous fondé son espérance : » Il m'a fait une grande malice. Unema
Vous êtes moins à lui qu'à sa toure -puissance. lice noire ; une action de méchanceté hor.
P. Marion, Cromvel . rible et réfléchie .
III. MALHEUREUX , régit de et l'infinitif. » Malice , malignité , méchanceté ( Synon.)
Ne suis- je pas malheureux d'avoir voulu me Il y a dans la malice de la facilité et de
croire moi-même dans un âge , où l'on n'a la rûse , mais peu d'audace, peu d'atrocité.
ni prévoyance de l'avenir , ni expérience du Dans la malignité , il y a plus de suite ,
passé.. Télém . — Mais ce régime n'est bon plus de profondeur, plus d'atrocité que dans
que quand le verbe régi se raporte au sujet de la malice , mais elle n'est pas aussi atroce
la phrase ( au nominatif du verbe régissant) que la méchanceté : elle fait verser des lar
s'y fraporte pas s, il fai
ne cti
s'iljon t mettre que et le meya driroit peut -être en les
s ;ntmais elle s'atencl
sub . » Je sui bie ma n lheureux
que vo cou . En . ler cy
vous ne vouliez pas croire ceque je vous dis. Malice se prend quelquefois en bonne
MALHEUREUX , subst. Scélérat. » Ce înal- part , sur-tout au pluriel , pour signifier des
heureux , cette malheureûse. » Télémaque tours de gaîté qu'on fait pour se divertir..
reçut avec amitié ce inalheureux , qui avoit » Inocente malice , agréables malices. =
vu Ulysse en Sicile . Fénelon . Y entendre malice , c'est dire ou faire les
MALHEUREUSEMENT, par malheur.» Il chôses à mauvais dessein . = Lepeuple dic
est arrivé malheureusement que , etc. d'un homme malin , qui fait le simple , que
>

MALHONNÈTE , ou MALHONÊTE , adj . c'est un inocent fourré de malice..


MALHONÈTEMENT , adv . MalhoNÊTeté ,
> .
MALICIEUX , qui a de la malice. »> Il est
>

s. f. Malonére , teman , tesé ; 3 ?. ê ouv. et malicieux ; et , proverbialement , malicieuse


e
long, t e muet. ]. Ils expriment ce qui est comme un vieux singe. » Il l'a fait , il l'a
contraire à la civilité et à la bienséance. L'adj. dit malicieûsement.. » Il interprète tout ma.
se dit des persones et des choses. » C'est un licieusement. Malicieux , mauvais , mé
hoinme très-mihonéte., » Procedé malhorête ; chant , malin. Voy . MALIN.
acrion malh .ête. » Il y a de la malhonêteté MALIN , INE , adj . MALIGNEMENT ,
dans son procédé. » Il en a usé malhonnête- adv. MaLIGNITÉ , s. f. [ ma -- lein e
line
ment . ligneman ,lignité !: ;3 e muet au28
2d er aú
au
Malhonête homme, c'est l'oposé d'honéte ze ; mouillez le g aux deux derniers. )Ma
homme , dans ce qui touche la probité eret les lin , qui prend plaisir à faire ou à dire du
sentimens d'honneur. En ce sens , malhonêre mal. Il se dit des persones et des chôses
doit toujours précéder. Ainsi un malhonnête qui one raport à la persone. » Il est malin ;
homme et un homme malhonêre sont deux chô- c'est un esprit malin. Discours malin , in
ses bien diferentes. terprétation maligne. » Il-a le regard malin,
Milhonêre déshonéte. ( Syn . ) Le 1" est erc -= En parlant des choses inanimées
con tre la civilité , et quelquefois contre la nuisible., » Un suc malin . » Vertu , qualité
bonne , contre la droitûre ; le 2d est con- maligne . -- Fièvre-maligne , acompagnée
foi
tre la pureté. Un procédé de'shonéte serait mal de venin et d'accidens plus fâcheux que le
dit , s'il ne s'agissait pas de pureté. Il faudrait pouls
pouls ne semble l'indiquer, On dit aussi
dire un procédé malhonêre. Ce ne serait pas un ulcère malin. , une plaie maligne.
non plusbien parler que de dire une parole Malin , mauvais , méchant , malicieux
>

malh nêre , pour dire une parole sale. ( Synon . ) Le malin l'est de sang froid : iſ
Deshonêre , ne se dit que des chôses; mal- est' rusé ; le mauvais l'est par emportement ,
hoaête , se dit également des choses et des per il es : violent ; le néchant l'est par tempé
sones. Exir. de Bouh . Rem . Nouv. rament , il est dangereux ; le malicieux l'est
MALICE , s. fém . MALICIEUX , EÛSE , par caprice , il est obstiné. L'Amour est un
e

adj. MALICIE ÛSEMENT., , adv . [ ; Ion,, aux Dieu malin ; le poltron fait le mauvais ,
e

trois derniers , 49 e muet , ciel , ciel-?, quand ilne voit point d'énemis ; les hommes
>

ciel - zeman . ] Mulice est , 1 °. Inclination á sont quelquefois plus méchans que les femmes,
mal faire , et à faire du mal . » Il a un mais les femmes sont toujours plusmalicieủses
fonds de malice. » Il y a en cela une noire que les hommes . Gir . Synon .
malice ‫و‬. une malice noire. 2° . L'ac- On dit , le malin esprit , l'esprit malin ,
1

193 M A Ľ M'AL
pour dire le démon. = * Bossuet dit ' ; le f. [ On pron . les deux Il sans les mouiller. ]
malin. » Șt. Bernard répondoit que par un Ils expriment la qualité de ce qui se peut
jusce jugement de Dieu , le malin pouvoie batre, forger et étendre à coups de marteaux.
avoir puissance , non seulement sur les corps » Ce seroit une belle invention que de ren
des hommes , mais encore sur leurs cours. dre le verre malléable ; de lui procurer la
L'Acad. dit qu'il est familier ; je le malléabilisé.
crois populaire ; mais qu'il soit l'un ou l'au- MALLETTE s. f. MALLIER , S. .
е
m.
er
tre , il n'est pas du bon style : il se dit , [ Malère , ma -lié : 2 è moy. au 1 è fer. 9

mais il ne s'écrit pas , si ce n'est en plaie au 2d . ] Petite malle. Cheval sur lequel
santant . on charge la malle, » Il avoit
MALIGNEMENT , avec malignité. »„ In- le dôs. » Il étoit monté sur lesamallier mallerte sur
.=
terpréter les chôses malignement. On apelle aussi mallier le cheval qu'on met
MALIGNITÉ >, 1 °. Inclination à faire ou à entre les brancards d'une chaise de poste.
dire du mal. » La malignité de cet homme: MAL -MENER v. act. [ malmené : 2° C
nuet. 3 ° é fer. - Devant l'e muet , la 2de
la malignité du siècle du creur humain . muet.
Voy. MALICE. = 2 ° . Qualité nuisible. se change en è moy, il mal-mène , mal-inè
» La malignité de l'air , d'une fièvre. » La nera , etc. ] Batre, maltraiter de coups ou
malignité du sort . de paroles, » Les troupes des énemis furent
MALINGRE , adj. [ Ma- lein -gre : 2 lon. mal menees. » Il l'a mal-mené dans cette
3° e muer. ] Qui à peine à recouvrer ses disputc .
forces après une longue maladie ; ou , done MALOTRU , adj. m . Terme de mépris.
les forces diminûent sans aucune maladie Misérable , méprisable. » C'est unlomme
aparente. Il est encôre bien malingre. - des plus malotrus. = S. m . » C'est un
Je ne sais ce qu'a cet enfant ; il est totul ma- malotru .
lingre. - Il n'est que du style familier. » MAL - PLAISANT , ANTE , adj. [ Malple
e
Mais ce malingre (fele Pape ) mourir au bout zan ,,zante ‫ ܐ‬° è moyen , zº
, zante : 2° 3 lon. ] Désa
de l'an ! Sev .. — Trév., dit que c'est un terme gréable , fâcheux . Il se dit ordinairement
-
>

populaire. des persones ; et quelquefois des chôses. »


MAL-INTENTIONÉ, Ée , adj. [ ma-
e e
Évènement mal- plaisant » Aventure mal.
lein - tan -cioné , né- e , 3 lon . sé fer. ] Qui plaisante. » Cet homme est bien mal-plai
a de mauvaises intentions. » Homme mal . =
intentioné. » Persone mal-intentionée
sant. L'Acad.
MAL -PROPRE ditqu'il vieillit.
, adj . MAL -PROPREMENT,
$. m . » Les mal-intentiones ont répandu ces adv. Mal:PROPRETÉ , s. t. [3 ° e muet : en,
nouvelles. - Il ne se dit point substanti- dans le 2d , a le son d'an. ] Sale , salement ,
femine
vement au singulier. saleté . » Homme , mal-propre : »
MALITORNE , adj . et subst. ( st. fam .) Habits , meubles , mains , chambresmal-pro,
>

pres. » Manger mal-proprement ; avec une


Mal -adroit , inèpte, » Ce valec est bien ma- inal-propreté
licorne, » C'est un malicorne. dégoricante. » Sa chambre est
MAL -JUGÉ , s , m , Faûre du Juge. » Prou. d'une grande mal-propreté.
ver le mal juge . re
Rem. 1°. Mal-propre ne signifie plus que
MALLE , s. f. ( male , 1'e br. 2° e muer. ] sale. On l'a dit autrefois pour signifier ,
I

Coffre couvert de peau , qui est propre pour qui n'est pas propre à ... « Des filles mal.
porter des hardes en voyage. On å fouillé propres, et sur-tout sans vocation. St. Fr.
dans sa malle.= Faire sa malle , y ranger ce de Salles. = On le met dans le Richi
qu'on veut porter dans le voyage. =s I'rous Port, en ce sens . Qui n'a pas les disposi
ser en malle , enlever par surprise, » On a tions requises pour réussir à une chôse,
malle . » Il avoir L'Acad.
troussé cet homme en d'argent ne le met pas. On die , qui n'est 2

trouvé de la vaisselle et l'avait pas propre, etc.


troussée en malle. = On dit proverbiale, e
MAL-SAIN , AINE , adj.(mal-sein , sène
ment , et bâssement, chier dans la malle de 3® è moy. au 2d, že muer. ] En parlanti
quel que ntrai
quelqu'u , lui déplairevive resschoq
sansment e ,, »par11 des
ourcué onesmal
jer àpersêtre , qui
ade.n'est pas me ui estsu
sain ,qmal-sain
>
t qui"la » Hom
à bien chié dars ina malle . femmemal-saine.=
MALLÉABLE , adj. MALLÉABILITÉ , S.. ses En parlant deschô,
,
, qui est contraire à la santé. » Airmal
MAL MAM 199
sain , viande mal- saine. e
dans les éditions suivantes , Il vaut mieux
MAL -SÉANT, ANTE , adj . [ 2° 'e fer. 3 ° dire , on est traité fort mal.
lon . ] Messéant , qui est contraire à la bien- MALTRAITER signifie aussi faire tort ,
séance. » Cela est m.ii-séanı. V. MESSÉANT. ne pas traiter favorablement. » Il a été' mal
MAL - TALENT S. m. Visux inor. traité dans le testament de son père. » Il a
Ressentiment, » Je n'ai aucun mal- talent été malıraité dans cet Arrêr. » Cet Auteur
contre M. de Bonne-Corse , du beau poème a été malt
m raité dans cet ouvrage.
qu'il a comrosé contre moi. Boil. Let à MALVEILLANCE , s . f. MALVEILLANT ,
Ñ . Brossette . Ce mot vient de ce que ANTE , adj. [ Mil-ve - gliun -ce , glian ; glian
talent signifiait autrefois volonté er désir. Il le : 2° è moy: z lon. inouillez les 11. ] Maine.
le signifie encôre en Espagnol : Ste . Thé- Qui hait . » Ce sont des effets de sa mil
veillance . » Il ne faut pas ajouter foi aux
rèse vouloit que ses religieuses tussent de malv
buen talento , de bonne volonté. Troy. cond
eillans . = L'Acad. ne amnait
MALTOTE , s . fém . MALTÔTIER pas dabord ces mots . Dans les éditions sui
Ils se disent d'une exaction in dûe et de vantes , elle dit que le subst. vieillissait ,
celui qui la fair. On le dic abusivement de et que l'adj. començait â vieillir. Elle le ré
ceux qui lèvent les impositions. = Ou père dans la dern . 'édit. = J.J. Rouss.
écrivait autrefois maletôie ,malerôtier. D'au- à employé malveuillant ; c'est ainsi qu'il l'é
tres disent même inaltoute , maltoutier.
e
crit ( c'est l'ortographe de Richelet) , et il
MALTRAITER , v . ace. ( maltreté , 2 è en fait un substanrif.' » J'ai eu des amis sûrs ,
moy. 3 ° é fer. ] Il dit quelque chôse de et d'autres qui ne l'étoient pas. J'ai été en
pis que traiter inil; il marque des traite- vironné d'espions , de milveuillans , et le
mens viclens , qui vont jusqu'à fraper ( ex- monde est plein de gens qui me haïssent à
cepté qu'on n'ajoute , de paroles ) ." Traiter cause du mal qu'ils m'ont fait.
mil marque seulement des paroles injuriell- MALVERSATION , s. f . MALVERSER
ses. Quand on explique la nature du trai- V. n. [ Malversa -cian , sé : 2" ê ouvert.
tement , on dit toujours miltraiter ( en un
> Malverser >
c'est se conduire mal dans un
seul mot ) . » Il m'a malıraité de paroles .
>
emploi , y comettre des malversations ; c'est
Andry. L. T. Suivant Mr. BEAUZÉE , à- dire , des exactions , des concussions , des
maltraiter signifie faire outrage à quelqu'un, larcins. » Il est acusé d'avoir malversé dans
soit de paroles , soit de coups de main :
> sa charge ; d'avoir commis des malversa
traiter mal signifie faire mauvaise chere à tions.
quelqu'un , ou n'en pas user à son gré. -
MALVOISIE s. fém . ( Mal-voa -zt-e ]
n observe judicieûsement que dans les tems 1 °. Espèce de vin grec. 2 ° . Vin , muscat
composés du verbe traiter mal , le génie
> cuit .
de notre langue exige que l'adverbe mal- MAMAN , s. f. M'AMIE , M'AMOUR , S. >
pass: avant le participe traité ( il m'a mal . f. Lejer signifie ma mère . Dabord c'était un
traité ) ce qui semble le raprocher du verbe mot de mignardise qu'on avait suggéré aux
maltraiter ; mais alors la diférence des sens enfans. Ensuite ç'a éié un moi de tendresse ,
que l'on vient d'indiquer , doit toujours employé par des persones plus âgées. Mde.
avoir lieu ; et elle se remarque jusque dans de Sévigné s'en sert en écrivant à Mde.de
l'ortographe : maltraité , en un seul mot , Grignin. » Vous êtes trop aimable des soins
>

vient de maltraiter ; mal traité , en deux et des attentions que vous avez , pour yotre
mots , vient de traiter mal . Nous ajoute- maman . On ne le dir que dans le st. famil,
rons ,, que cette diférence n'étant pas sen- et avec les pronoms possessifs. Votre maman ,
sible dans la prononciation , il est bon pour sa maman. On ne pourrait dire qu'en plai-.
prévenir l'équivoque d'ajouter bien ou fort santant la miman de celle deinoiselle , de
à mal ; car alors il pourra marcher après ce jeune homme. Pour un'amie et m'a
mour il n'y a guère que les petits bour
le participe. » Il m'a malıraité ; il m'a craité >

fort mil. = Suivant Andry et La Touche, geois , qui se servent de ces termes de ca
dans le sens de fiire mauvaise chère , le v. resse. — On se sert seulement quelquefois de
C

maltraiter ne se dit qu'au passif. » On est m'amie , en parlanc à une femme de basse
fort maltraité dans cette Auberge. L'Acad . condition , et fort au dessous
> de soi . L. T.
le disait ainsi dabord . Elle ne l'a plus mis MAMELON
MAMELLE , s. f. , s. m. MA
600 M A M Μ Α Ν
MELU , UE , adj . [ Mamele , melon , melu , la main droite. Son mari étoit manchorOn:
e
lile : 2 ° è moyen au r '' , e muet aux au- elle acoucha d'une fille manchote .
tres . Trév , écric ces mots avec deux in ; dit figurément ( st. famil ) qu'un homme
mammelle etc. Cela est plus conforme à n'est pas min-hot , pour dire qu'ila de l'a.
l’éıymologie mamma;; maiscette étymolo- dresse , dela finesse d'esprit..
,
MANDAT , s. m. MANDATẢIRE, s. m .
gie trompe souvent pour la prononciation . >

On doit 'savoir gré à l'Acad. de n'avoir mis [ Mandı , darère : 3° è moyen et long au
qu'une seule m . Richelet écrit miméle : 2d , 4° e muet. ) Minlat, rescric du Pape,
il devait du moins écrire mamėle. ) Partie du par lequel il mande à un Collateur ordinaire
sein des femmes , où se forme le lait Onle de pourvoir celui qu'il lui nomme, du pre
dic aussi , dans les hommes , de la partie mier bénéfice qui vaquera à sa collation. »
>

charnûe , qui est placée au même endroit » Los Man lats n'ont pas lieu en France.
que la mamelle des femmes. Il a été blessé Voy: Mindement . = Mandataire , celui
deux doigts au dessous de la mamelle. S en faveur de qui le Pape a fait expédier
>

Mamelon , le petit bout des mamelles , tant un Mandat. Au Palais , celui qui est >

Ma chargé d'une procuration pour agir au nom


So M2-
de 1homme que de la femme. =
melu , qui a de grosses mamelles. » Homme d'un aútre .
mamelu ; femme mamelûe . Subst. ( st. MANDEMENT ,> s . m. MANDER , V. a.
re

famil. ) c'est un grôs mamelu ; une grösse et n . [ Mandeman , mindé : 71 lon . 2e


er
mamelúe
. muet au 1 ' ' , é fermé au second. ) Mander
MAMMAIRE , adj.[ Manmère : 2º è moy. c'est , 1 °. faire savoir par lettres ou par
et long. ] Qui porte le sang aux mamelles. messages. » Je lui ai mandé cette nouvelle.
» Les deux artères et les deux veines mam- » Tout ce que vous me mandez est très-plai
maires . sant. Sév .
— Il a quelquefois untroisième
MANANT , s. m . En style de Pratique , régime , comme le verbe dire. » Je ne sais
Habitant. » Les manans et habitans de cette rien de Philisbourg , quece que je vous en ai
Paroisse. Hors de là c'est un vieux mot , mandé.. = Neut, il régit le dat. des noms,
en ce sens. En st. famil.rustre. » C'est et la prép. à et l'infionit, ou que et le sub
un inanant un vrai , un grôs manant. jonctif des verbes. » Je lui ai mandé de
MANCHE s. m. er f . MANCHETTE , venir , ou qu'il vint. 2. Mander ,
re
s. f. [ i " lon. 2° e muer au res , è moy ,au avec le seul régime direct ( l'acusatif ) c'est
2d , chète . ) Manche , s. m. La partie d'un doner avis ou ordre de venir . » On a mante
>
instrument par où on le prend pour tous les parents. » Le Roi a mandé le Par
s'en servir . 15 Le manche d'une coignée , lement. « Il a été mandé à la Cour. =
d'un couteau , etc. Voy. BRANLER , Cor. On dit aussi mander son cârosse , ses équi
>

GNÉE . SS. f. Partie du vêtement où pages , etc. doner ordre qu'on les envoie.
l'on met le brâs. » La manche ou les man- Mander
S* , envoyer, est un gasconisme.
ches d'un habit , d'une robe , d'une soutane , » Il ne me mande point d'argent. Desgr.
qu'un ou En st. prov . Avoir ou tenir quel- Gasc. corr.
etc. '
quelque chose dans sa manche ; MANDEMENT , ordre de la part d'une
>

l'avoir en sa disposition . ” . Faites agir M. persone qui a autorité et juridiction. » Le


de Chaulnes
Capucins , il tient
) dans les bons
sa manche Pères vous
, comme ( les du
Mandement d'un Évêque , de l'Intcaldant
Recteur de l'Université.
,
On dit ,
tenez M. de Chaulnes dans la vôtre. Sév. en
Voy. PAIRE.
stylement
mande de, Chancellerie
etc. = C'est: » aussi
Si donons,en
un billet
MANCHETT E morceau de toile ou de qu’on done à quelqu'un , portant ordre à
un Receveurdans
dentelle , etc. plissée, qui s'atache au poignet mentionée ou Fermi er de payer
le billet.
une somme
' Il a doné un
de la chemise.
MANCHON , s. m. Fourrûre , en façon mandement de telle somme sur son Fermier.
de manche , dans laquelle on met les deux = Les Négocians disent en certaines pla
mains , pour les garantir du froid. ces de Comerce , mandat au lieu de man
>

MANCHOT , OTE , adj . ( Le t'final ne deinent.


se dans le er ] MANDILLE , s. f. [ Mandi-glie : mouil
e

la mainou dubrâs.» Il est manchor de lezles llII :: }"ce .muer.). Casaqueque lesla
quais
MAN MAN 601

quais portaient autrefois. On dit encore par la mangeoire ; pour dire , qu'il fait tout le
mépris. » Je l'ai vu laquais , il portoit la contraire de ce qu'il devrait faire pour ar
manlille . river à son but.
MANDUCATION ,s. f. E mandukz-cion .] » MANGEOTER est un mot de Province.
Action de manger. Il ne se dit que de l'ac- Manger un peu . » Le malade comença à
rion par laquelle on mange le Corps de N. mang-orer.
S. J.-C. dans l’Eucharistie. » 1.e SeigneurMANGER , v. act. et nout. et .s. masc .
n'a pas borné sa présence réelle dans son MANGERIE , s. féin . MANGEUR , EỦSE , S. re
Sacrement au teins du sacrifice , et de l'ac- m. et F. [ M1:nje ,irie
j , jour, jeú ze :
tuelle manducárion de la divine victime. lon . 2 ° é fermé au i e muet au 2d , lon .
C
MANEGE , s. m . [ 2° è moy . 3° e muet.] au dern . Devant l'a et l'o on met uu
L'Acad. écrit manége , avec l'acc. aigu : e après le g : il mangea , nous mangeons ,
mais l'e n'est point fermé , et l'acc. grâve il mingeoil, mais cet e ne se prononce pas :
est plus convenable. = Au propre , exercice manji, jon , jé. ] Mangr c’est , 1° mâcher
>

qu'on fait faire à un cheval pour le dres- et avaler quelque aliment pour se nourrir.
ser . C'est aussi le lieu > où on cxerce les » Manger du pain , de la viande , du fruit.
chevaux. = Au figuré , manière d'agir SV. neur. » Il n'a ni ming' , ni bu . »
adroite et artificiellse .Je ne suis pas en Il minge bien : il minge conume un chancre .
»

core faire à ce minèze. „ Ne conoissez - vous ( st. prov . ) 2 °. Prendre ses repas. » !!
=

pas le manège de ces gens là. » Le manège mange à l'auberge. 3°. En parlant de
des afaires : il entend le manège. On certaines chôses , ronger , décruire. » La ri.
écrivait all : refois maneige.re vière a mangé tous ses bords , » Un ulcère
MÂNES, s. m. pl. [ "e fon. 2° e muet.] lui mange la jambe ; et non pas, minge sa
Noin que les Anciens donaient aux âmes jambe.
jambe. » La rouille minge le fer. etc. =
des mores. On le dit toujours au pluriel , 4º. Subst. Ce qu'on mange. » C'est un bon ,
même quand il s'agit d'un seul. » Polixène un friand mingør : c'est un mangor de roi.
fur sacrifiée aux månes d'Achille. » Il est tellement ocupé de cette afaire , qu'il
MANGEABLE , adj . MANG EÂILLE , S. en perd le boire et le mang r. = sº. On
f.MANGEANT , ANTE , adj. [ Manjable , dit , proverbialemºn! , de quelqu'un qui nous
e er
> >

já.glie , jan , jante : 2 dout. au 1 lon. plait beaucoup, qu'on voudrait le manger:
aux trois autres : l'e devant l'a est entière- » Cette bonne petite Princesse est si ten
mene muet : il n'est là que pour doner au dre et si jolie , qu'on voudrait lu in inger.
gun son doux qu'il n'a pas devant l'a. ) Sév . — Minger quelqu'un de caresses ;
Ils se sine
Mangeable , qui est bon à manger. » Il
>
lui faire de grandes caresses.
mange de tout ce qui est mingeable. Il se mingé le blins des yeux : ils se sont que
dit plus ordinairement avec la négative. relles fortement. — Il sait son pain manger :
» Cela n'est pis mangeable . = Mangeâille ' il entend bien ses intérêts . Si vous vous
àà
est proprement ce que l'on doane manger familiarisez avec lui , il viendra vous man
à quelques animaux domestiques sur- tout ger dans la main : il abusera de la fami
>

à la volaille. On le dit , en style plai- liarité que vous lui permettrez. Je le


sant des hommes. = Marg: ant , qui mange. mangeriis avec un grain de sel , dit on par
Il n'estemployé que dans cette phrase du jactance ; je suis bien plus fort que lui .
r
st. famil. „ Il est bien bavant et bien min- Il est à mang.? , il est juli à manger , ex
geant. Je l'ai laissée bien buvante et bien trêmement joli. Manger les mois , ne
mangeante , se portant fort bien. » Il a six pas bien prononcer. » On ne l'entend pas
enfans qui se portent bien tous biens bue bien : il mange la moitié des mois.
vins et bien mang’ons . MANGERIE ne se dit qu'au figuré ; exac
MANGEOIRE , s. f. * MANGEOTER , rions par lesquelles on ruine les pauvres gens.
V.Y. n . ( man jod - re , joré : " lon . 2° lon. » On invente sous les jours de nouvelles m ?n
au 1" , br. au 2d . le devant l'o est muer. geries. » Les frais de chicane sont d'odieûses
Voy; les mots précédens. ] Mangeoire , auge mangeries ,stile famil.
où les chevaux mangent. » Mettre l'avoine MANGEUR, EÛSE , celui , celle qui a cou
dans la mangeoire. > On dit , figurém . cume de manger beaucoup, ou peu.Un grand,
( st. famil. ) qu'un homme tourne le cul à un petit mangeur. » Une grande , une pe ::c
Tome II. G888
002 MAN MAN
mangelse. Il se dit toujours avec un de ces tion . » Manier les deniers du Roi. Manier
deux adjectifs . On dit absolument et ad- les afaires , les administrer.. – Manier les
>

jectivement ; il n'est pas mangeur ; elle n'est esprits, les gouverner avec adresse. » Ainsi
pas mangeuse . En style prov. Mangeur Antiope . . maniera le cæur de son époux >

de charrettes ferrées ou de petits enfans; fan- comme elle couche maintenant sa lyre , quand
faron. Mangeur de viandes aprêtées ; fainéant elle en veut tirer les plus tendres accords. Té
qui aime à faire bone chère , sans se doner lémaque. – Manier un sujet, le traiter. - Je
aucune peine, ou qui veut tirer du profic d'une crois cette situation , dans une pièce de Théâ
,
afaire où il n'a pas eu de part. Mangeur de tre' , bien dificile à manier. Créb. fils. » Ce
crucifix , ou d'images , ou de saints . Bigot , Poere Dramatique manie bien les passions.
faux dévot. Manier bien le pinceau , le diseau, la plu
MANGEURE , s. f. [ On prononce min. mem
le crayon , etc.
júre. I et 2 lon. 3 ° e muet: l'e n'est après le Rem . Vig'ieul.Marville avait critiquécette
8, que pour lui doner un son plus doux , qu'il phrase de la Bruyère : .» La véritable Gran
n'a pas devantl'u : sans cet é , on prononce- deur se laisse toucher et manier. Il prétendait
rait mangøre. ] Endroit mangé d'une étofe ; que cela ne pouvait se dire quedes choses cor. 1

d'un pain , ecc.» Mangeure de vers , de souris, porelles. Mais ,outre que la critique était péə
> .

Cic .
e
dantesque , le Censeur était combé lui-même
MANIABLE , adj. [ 3 * dout. 4 ° e muet . ] dans cette faûre
faûte , si c'en est une , en disant
à
Au propre , aiséàmettre en æuvre. » Ce fer, d’un Orateur , qu'il avaitmanié , agencé ,
ce cuivre est doux et maniable. = Au fig. tourné les pensées de son discours.
#style fam. ) Traicable. » Esprit qui n'est pas Au Manier , adv. Voyez. MANIEMENT.
e
maniable. MANIÈRE , s. f. Ez é moy . er lon 1.3; >

MANIAQUE , adj. et subst. [ Mani.ake . ) e muer. ] 1 °. Façon , sorte. En ce sens, il


.

Possédé de quelque manie . » Il ou elle estma- s'emploie adverbialement. En toute manière ;


* Le de cette manière , » Je lui écrirai de la bone
»
niaque, » C'est un ou une maniaque.
peuple , en certaines Provinces, dit maniacle ..
е
manière. De quelque manière que ce soit. =

MANIE , s. t. [ 2lon. ze
; é muer . ] Alié- 2°. Avec les pronoms possessifs ', usage , coa 1

mation d'esprit , qui va jusqu'à la fureur. » Sa tume. » C'est su manière d'agir , de parler ,
folie se change en manie . = Dans un sens ou absolument ; C'est sa manière. » À la na.
moins odieux : passion portée à l'excès. » Sa Rière acoutumée. » C'estce qu'Horace insine A
fis

manie pour les coquilles, pour les éditions aussi à sa manière. P. Rupin . = 33 °.° Il se dic
.

Fåres l'a ruiné. Depuis quelque tems , il il comme espèce , de ce qui a l'aparence de la
est entré dans la composition de plusieurs chose dont
dont on parle. » If vint une manière de
mois : Anglomanie , bibliovanie , etc. Quel- demoiselle , une manière de valet de chambre.
qu’un-a même dit , Voltairomanié. D'où l'on. Mais, en cet emploi , il n'est que du style fa
à fait ensuite anglomane ; bibliomane. Tous milier , et quelquefois plaisant et moqueur.Le
ces mots et ceux qu'on peut forger , en imi- P.la Rue, traduisant ces paroles du chapitre
tation , apartiènent au style plaisant , ou sa- II de St. Jean : cùm fecissetquasi Aagellum
cirique. de funiculis , dit : Jesus ayant fait une ma
MANIEMENT s. m . MANIER , V. act . niere de fouet avec des cordes. Je crois que
e
[ Maniman , manié' ;2 ° lon. au 1" , br. au dans le discours soutenu cette expression est
2d ; devantlemuer elle estlongue : il manie , trop, familière. -– De plus, manière , ainsi
ils maníent. Au futur , cet e muet ne se pro- employé , n'est bien qu'avec le pronom une.
ponce pas : il maniera, manierait : prononc. Je ne voudrais pas dire avec Voiture : » Je
manfra , maníré. ] 1. A # propre , l'action ne pouvois croire qu'ilfût possible qu'elle
de manier. » On conaît la bonté de cette érofe eût rencontré à si bien écrire de cette sorte ,
ou maniement.
eu - IlII cst mieux dedire, il
aith n'ayant jamais lu decette manière de livres,
inanier. Au fig.il
. estplususité. »„ Le Je dirais ,,de cette espèce4delivres,
°. Manièresou( de
o
au
maniement des deniers , desafaires. livres de cette espèce.
MANIER , dans le sens propre , c’est pren- plur. ),;Façons. ( synon. ) Les manières sont
>

dre et toucher avec la main . » Manier une t'expression des meurs de la Nation ; les fix =
école , des papiers , etc. Figurément , cons sontune charge des manières , oudes
Avoiren sa disposition ,. en son administra manières plus recherchées dansquelques indi.
MAN MAN 603
vidus .» Les manières deviènent façons,quand MANIFESTATION , s. f. MANIFESTE
elles sont afectées, Encycl. Beauzće. Synon. adj . et subst. MANIFESTEMENT , adv. MA
Voyez Façon. NIFESTER , V. act. [ Manifesta - cion , te , te
e
REM . 1 °. Avoir une manière , ou avoir de man , té : 39 è moy. 4 ° e muet au 2d et au 3 °
la manière , sont des chôses bien diférentes é fer. au dern. ( Manifeste , notoire , conu de
en termes de Peinture. Quoique la nature n'ait tout le monde. Manifestement , clairement ,
point de manière ... on apele une belle , une évidemment. Manifester , rendremanifeste .
grande manière , le faire de ceux qui l'imitent Manifestation , action par laquelle on mani
>

dansun style savant. C'est un éloge que la feste.» Erreur , crime manifèsie., » Ilest ma
manière prise dans ce sens : elle n'est qu'une nifestement coupable. » Dieu a manifesté son
élégante exagération de la vérité. Mais lors- pouvoir, » Notre-Seigneur se manifesta aux
qu'on dit qu'un Dessinateur met de la manière Apôtres. » Après une manifestation si évidente
dans tout ce qu'il fait , qu'il est maniere dans de la puissance de Dieu. L'Acad.. remar
son trait , dans sa manoeuvre , dans ses éfers ; que que le subst. et le verbe ont plus d'usage
c'est un reproche: onfaitentendre qu'ilsort danslesmatiè
en tour du ton de la nature ; que ses contours
res de Religion que dans les au
= * Un Auteur moderne done à ma
tres .

ne sont point justes . . . que son clair-obscur nifester l'emploi et le régime du verbe prou
est altéré , etc. Dandré - Bardon . ver, » On ne disconvient pas que le plaisir des
2. Le style et la manière ne sont que la seus puisse coopérer au bonheur : le spectacle
même chôse sous des noms diférens. L'usage a enchanteur des merveilles de la natûre le ma
assigné leterme de manière à la Peintûre,etle nifèste à chaque instant. — A quoi se raporte
terme de style à l'art de bien dire. Ainsi l'on ce le ? A cere demi-phrase , que le plaisir des
dit : ce tableau est dans la manière de Ra- sens peut coopérer au bonheur. On dirait donc
phaël ;-commeon dir , ce plaidoyer est dans manifester que , comme on dir , prouver que,
>

le style de Cicéron . - Depuis quelque tems , ce qui n'est pas. Voyez DÉCLARER , Rem . I1'°.
come les changemens plaisent dans les ex- Manifeste , Noroire , Public , ( synon . ) Le
1
pressions, come dans les modes , on parle ?" est oposé à caché ; le 2d å incertain ; le ;
de style en peintûre , et de manière dans les à secrei. Il n'y a point à dissimuler sur ce qui
Belles-Lettres. est manifeste ; à contester sur ce qui est no
De manière est suivi , ou de que , ou de la toire ; à se faire sur ce qui est public, » Re
prép. à. » Faites les chôses de manière que coru par les parties , un fait est manifeste :
cout le monde soit content ; de manière à vu par une foule de témoins , il est notoire ;
contenter tout le monde. » Mde. de Main- su de tout le monde , il est public , etc. Exer.
tenon sera placée d'une manière à surprendre. des Synon. de M. l'Abé Roubuud.
Sév. * Bossuet dit , à la manière que , en quoi MANIFESTE , s. m . Écrit public , par le
il s'écarte de l'usage.» A la manière qu'il nous quel un Souverain rend raison de sa conduite
>

les propose. De manière peut se mettre en quelque afaire importante. On le dit


quelquefois à la tête de la phrase, avec raport par extension , d'une persone de grande con
la phrase précédente. » De manière , Mes- sidération , d'un parti , etc. et alors il signific
sieurs, que pour former un caur à la vertu , apologie. » Le manifeste du Roi de. . des
il n'est pas nécessaire , etc. Mascaron. Voyez États de Hollande. » Vous en verrez les raisons
De façon gue , au mot Façon. dans son manifeste .
MANIÉRÉ , Ée , adj . [ 2 et 3e é fer. lon. MANIGANCE , s . f. MANIGANC
er
ER , V.
e

à la z du 2d. ] Qui'a
Qui a des afectations for act. [ 3* lon. 4° e muet au r"
forc 1 ' , é fer. au 2d.])
marquées. » Cet homme est fort maniere.”
maniéré. » intrigre, intriguer.. Ceux-ci sont plus nobles:
Style , Auteur maniéré. En Peintûre , fi- les aŭtres sont du style fam . » Il yy a de la ma,
gúres, draperies maniérées. Voyez MANIÉRE. nigance dans cette afaire. » C'est lui qui a
Rem . n . 1 °.SM . Conrari avait ' fait ma- manigancé cette afaire- là .
niéreux , mais l'usage ne l'a pointadopté. Manigince, machinuion , manègel synon. )
er
* MÁNIEUR , s.s m. Mot forgé par la Ler est un mot bås ; le 2d est un mot noble ;
Bruyère. Il peut être bon dansle style burles- le 3 est de tous les styles. Manigınce estun
que ou satirique. » Le manieur d'argent , einploi de petites maneuvres cachées et artific
l'homme d'affaires est un ours qu'on ne sauroit cieuses pour parvenir à quelque fin : machi
aprivoiser. Trév, le met; l'Académie , non. nation est l'action de concerter et de conduire
G888 8 2
604 MAN Μ Α Ν
sourdement des artifices odieux , qui tendent sere le manequ'n , pour dire : qu'elle n'a pas
à une mauvaise fin : manège est une conduite été étudiée sur la natûre. - On dit aussi ,
adroite , avec laquelle onmanie si bien les draperie manequinée , disposée avec afecta
esprits , qu'on les amène insensiblement à ses tion .
MANEUVRE , s. m. et f. MANEUVRER,
fins. Estr. des Synon . de M. l'Abé Roubaud.
MANIMENT. Voyez MANIEMENT. On v . n. MANEUVRIER , S. m. [ Il serait à sou
pourrait et l'on devrait peut- être écrire ce mot haiter qu'on écrivit comme on prononce ,ma
sans e , puisqu'il y est inutile et qu'il peut in. reøvre , maneuvrer ,maneuvrier ‫ ;و‬z lon. au
>
er
>

Écrivains pourlaprononciationQuel
duireenerreur
ques
. 3. muetau ;¢ fer.aux deuxsuir.]
21.
" , i
ontemployé cette ortographe. Maneuvre , s. m. Aide à maçon. » Il faue
MANIPULE , s. m . Chez les anciens Ro- chaque maçon deux maneůvres pour le servir.
= s.f. Terme collectif, qui se dit des cor.
mains , c'était le nom des compagnies, dont la
Cohorte était composée. Chez nous , dages destinés à manier les voiles et à faire las
bande d'étofe que le Prêtre , le Diacre et le autres services du vaisseau .. = C'est aussi
Soudiacre portent au brâsgauche, dans la cé- tout ce qui se fait pour le gouvernementd'un
lébration de la Messe . vaisseau. » Il entend bien la maneire. » Il
e
MANIVELLE , s.f. [ Man :vèle ; ; è moy. changea de -
maneuvre. — En ce sens , il se dit
de maneúyre.
4 e muer. ]Pièce de fer ou de bois , placée à par extension , des mouvemens qu'on fait à
l'extrémité d'un arbre ou essieu , et qui sert à la guerre. » Ce Général fit une maneøyre qui
le faire tourner . » La manivelle d'un gouver- déconcerra les énemis. » Cette savante manel.
nail , d in moulin à café. vre fut admirée. Fig. Conduite dans les
MANNE , s. f. [ On prononce máne , dit afaires du monde. » Il a fuit une maneůvre
l'Acad. Il faudrait donc l'écrire de même, qui a gâté l'afaire.
puisque l'a est long ; et l'on ne devraic pas R
MANEUVRE ERer MANEUVRI ne se di
craindre de le confondre avec mãnes , âmes sent que dans le sens de maneůvre , subst. f.,
ou ombres des morts , chez les Paiens, parce L'équipage a bien maneuvré ; et activement ,
que celui- ci se dit toujours au pluriel. On di- mineuvrir les voiles. » Ces troupes ont bien
rait de la mâne et les inânes. )] 1 °. Espèce de maneuvré. » Il a maneurré sourdement
suc congelé , qui se recueuille en quelques pour chasser son rival de ce poste. L'Aced..
pays sur les feuilles de certains arbres et de dit qu'on l'emploie le plus souvent en mau
certaines plantes. » Mâne de Calabre. » On vaise part. On dir pouriant très- souvent : Il a
inâne = 2 °. Nom doné à bien maneuvré dans cette afaire. C'est le sens
purge avec de la mane.
la nourriture que le Seigneur fit tomber du général de la phrase , qui en détermine donc
ciel , pour nourrir kes Israélites dans le désert . Ia signification et l'emploi. » Un bon , unexa .

Fig. La mâne céleste , la grâce , la pa- cellent maneuvrier , qui entend bien la ma
role de Dieu. = Style fam . Une bone nelivre des vaisseaux. On ne le dic point des
mâne , une vraie mâne, se dit de quelque pro- troupes
duction de la terre , fort abondante dans un
de terre.
REM . 1. Munelli re ne se dit sérieusement
pays , et qui sert à nourrir un grand nombre que des aides des maçons et des couvreurs. On
de persones . ne peut le dire des ouvriers que par mépris.»
NANNE, s. f. MANNEQUIN , S. m. [ M2- llitait avantageux pour l Éiat de mettre en
>

ne , ne-kein ; ils diferent du moi précédent mouvement ces travailleurs et ces maneuvres,
IC
par la 1 qui est brève ; 2° s mucr. } Panier Rollin , Hist. Ane. Il s'agit là de charrons,
>

d'osier . Le it se dit de celui où l'on net or- cordiers , charretiers , paveurs , fouilleurs de
dinairemeni le linge , la vaisselle qu'on porte mines , etc. Leterme de manæuvres y est im
sur la table , et d'un berceau d'osier où l'on propre . Il falait dire , ouvriers. >

met coucher les enfans au maillot. = - Le 2. Maneurrier ne se dit que de l'art de la


2d se dit d'un panier long etétroit dans lequel maneůvie dans la navigation. Dans les autres
on aporte des fruits ou de la marée au marché ; arts , on dit maneůvre ou ouvrier ; et pour la
et d'une figure d'homme faite de bois ou d'o- culiûre des terres , on dit manonvrier. * L'Abé
sier , qui se plie dans toutes les jointires des du Bos die des Peinires et des Poères sans gé.
>

membres, et que les Peintres et les Sculpteurs nie , qu'ils » restent toute leur vie de vils ou
acomodent comme il leur plait , pour disposer vriers et des manouvriers , dont il faut payer
leur draperie , etc. -- On dit qu'unc figûre les journées . Il devait dixe, des manelyres ou
MAN MAN 605
des manouvriers . * » Elles manquent de l'équité et de la modé
MANOIR , S. m. ( Ala-noar. ) Demeure ration. Leibnicz. Il falait, d'équité etdemo
>

maison. Iln'est plus en usage qu'au Palais et dération. = 3. Manquer à : ne pas faire ce
dans la Poésie badine. » Le principalmanoir. qu’on doir.Manquer à son devoir ,à ses amis,
» Le manoir abbatial. à ce qu'on a promis ; à son boneur , à sa pa
C'étoit l'image prophérique role. * » Celui , qui manque à aimer Dieu
Des manoirs que j'ofre à vos yeux. manque à la principale obligation de la Loi.
MANOUVRIER , s. m. Ouvrier qui trao - L'Acad. ne done point d'exemple de ce
vaille de ses mains et à la journéć. Acad. régime des verbes. =Quand la phraseest
quelques-uns donentce nom aux paysans qui négative , on mer la prép. de. »
> Il ne man
travaillent à la journée , que d'aûrres apèlene 'quera pas de se plaindre. Dans le sens
journaliers. Le Dict. de Trév. le dit des com- de faillir , penser, étre sur le point de ; on
pagnons artisans , qu'on apèle plus propre met aussi la prép. de , quoique le sens soic
ment ouvriers . Voyez MANEUVRIER , après afirmatif.» Il a manque de comber ; d'être tuć.
MANEUVIE , Rem . 2 . 4 °. Tomber , périr . » Cette maison man
MANQUE , s . m. et adv . MINQUEMENT , que par les fondemens ; ce cheval manque par
>
+

Íes jambes . - Et sans régime. » Si cet homme


s. m. MANQUER , V. act. et n. (Manke , ke- les
re
man , ké ; ie lon. 2° e muet aux deux prem. vient àmanquer , sa famille est ruinée .
e fer . au ; '. ] Manque , subst. Défaut , en par- 5 °. Défaillir. » Les jambes lui manquent : le
Jant des choses. Il régit l'art. indéfini de. » Le cæur lui manque . » La parole , les forces me
manque de foi , d'argent , de parole , etc. * manquent. » Les vivres manquent aux assiégés.
» Le bon serssuplée au manque de l éducation . La poudre leur, manque. » Cet homme est par
ANON . -
Il falait, au manque d'éducation. fait : il ne lui manque rien . 6º. Laisser
= De manque , de moins. » Il aa trouvé dans échaper ; ne pas trouver
trouver.. » Manquer son coup ;
ce sac de mille francs , dix écus demanque. = manquer un homme, une ocasion . Man
Díanque de , adv . Faûte de. » Il n'a pu le faire quer une perdrix ou autre gibier; les tirer et
manque d'argent, d'amis. » Il a fait cette er- ne pas les cuer. —-Manquer des voleurs qu'on
reur mangue de mémoire , d'atention . cherche, ne les pas prendre. = > On dir ,
On dit , plus ordinairement : » Faûre de , que proverbialement , la manquer belle , échaper
à un grand danger. On dit d'un portrait
manque de. Ils régissent l'un et l'aứcre l'infini- resseirblant, bien
tif. » L'éternité nous touche peu , manque ( ou qu'il n'y manque que la parole.
faúte) d'y faire rédexion . REM. Se manquer , pour manquer , faire
MANQUEMENT , se dic des persones , com- une faûte , est un gasconisme,. » Je me suis
me minque des choses. Faûre d'omission , par manqué. Voy. nº. 1 °. Mais se manquer à soi
laquelle on manque de faire ce qu'on doit. même, manquer àà ce qu'on se doit , se faire
» Iln'y a persone, qui ne soit sujet à quelque tore , est une expression élégante. » Il s'ese
manquement. — On dit pourtant , manque- manqué à lui-même , encore plus qu'aux
>

ment de parole , de foi , de respect. Mais on aîtres . » La partie est arrangée , et certaine
ne dit pas manquement , mais manque d'ar- ment je n'y manguerai pas. — Pardonez-moi,
gent , d'amis , etc. vous y manquerez , pour ne pas vous manguer
MANQUER a divers sens suivant qu'il est à vous même. Marm . On dit assez indi
neutreou aceif , sans régime , ou avec régi- féremment ; il manque d argent , de poldre ,
mer Manguer , fàillir , tomber en de municions; ou , l argent, la poudre , les
faüte. „ Tous les homines sont sujets à man- munitions lui manquent. Dans la 1 " manière
quer . * Les
gascons disent ; se manquer. » Il la persone est sujet , et la chôse régime ; dans
s'est manqué dans cette ocasion . » Ce Prédica- la 2de la personne est régime et la chôse sujet.
teur se manque souvent. = » Ses deux pis- MANSARDE , s. f. Toit de maison , dont
tolets mirquèrent; son fusil manqua , ils ne ,le comble est presque plat , et lescôtés pres
prirent pas teu ; ils nanquèrent de tirer.
= que à plomb. Il tire son nom de l'Architecte
à
2.9. Munquer de : avoir faûte de . » Manquer Mansard , qui en a été l'inventeur. On apèle
d'argent , de munitions ; de cæur, derésolu- aussi mansarde un logementau comble d'une
tion , d ocasion , etc. Manquer deparole , maison qui prend du jour sur le toit.
>

manquer de foi, ne pas tenir sa parole, n'avoir MANTE , s . f. MANTEAU , s. m. Man


pas de bonne foi. L'arricle doit être indéfini. TELET , s. m. [ 1 " lon. 2° e muer au : " es
606 MAN MAR
au 3º; dout. au sing.du 2d , manto , lon. aus MANUSCRIT , UTE , adj . er subst. Ecrig
>

plur. Manteaux, pron . Wiantô : 3º è moy.au à la nain, » Ouvrage manuscrit , Pièce , his
z mantelè. ) mante , grand voile de deuil toire manuserite .ZS.ni , » Il y a dans cette:
que portent les dames de haute qualité dans bibliothèqu
les cérémonies. » Toutes les Dames étaient en MANUTEN ebeaucoup
TION de manuscrits.
, s. f. [ Manutan -cion :
mante . On done aussi ce noma dans quel. 3 ° lon ] Action de maintenir . » La manuten
lesreligieuses. a lois , des privilèges , de la disci
ques monastères à certains habits , queportent tion des
ine ppEMON
plMAPP em DE ,
MANTEAU , vêrement fort ample , qu'on s . f. [ ;; lon, 2 et
porte par dessus l'habit, eu la robe : il y en dern. e muer. ) Carte géogiaphique, qui re
a de plus ou moins longs. Manteau lorg , présen te les deuxhémisphère s, IGNONAGE
manteau court , que portent les éclésiasti- MAQUIGNON , s. m.>
MAQU ,
ques. Manteau de nuit ou de lit , donc se s. m. MAQUIGNONER , V. act. [ Makig - non ,
servent les femmes et les malades. === Vendre nonage ,, none': mouillez leg. ) Maquignon ,
sous le manteau , en cachetre. Fig . pré- marc
de hand
de chevaux . Maquignonage, métier
rexte , dont on se coûvre . » Sous le manieau maquignon . Maquignoner , user d'artifice
de la dévorion , il cachaic ce noir dessein, pour faire paraître leschevaux meilleurs qu'ils
Voile est plus noble , ire sont , » C'est un bon maquignon, » llen
Se couvrir du manteau d'une austère vertu . rend bien le maquignorage. » Ce cheval a été
On dit , proverbialement , girder les mar naquignone, Ces trois mots se disent au
teaux ; ne point participer aux divertissemens figuré , en siyle plaisant ou satirique. Ma
de Manteau
ceux qu'onde acheminée
acompagnés . Voy. GARDER . quignon de charges , de mariages . » Je n'en
, la partie de la che tends rien à ce maquignonage. » Il maqui
minée , qui sert de chapeau et de manteau au spone , il s'intrigue pour fairç vendre des
foyer. charges , etc.
MANTELET , espèce de petit manteau ; MARAICHER , s. m. MARAIS , s. e
m ,
comme le camail des Évêques. » Les femmes [
[ Maréché, marê : 2° ê ouv. et long.
portent des mantelets de diverses couleurs. Quelques Auteurs ont écrit marets , et dans
SEn termes de guerre , machine compo- les noms propres de plusieurs familles , les
>

sée de plusieursmadriers , que l'on pousse de:. uns écrivent Desmarais , les alltres Desmarets,
vant soi dans l'ataque des places , pour se M. l'Ab. Regnier. Desmarais ; le Poète Des
mettre à Couvert des coups de mousquet. marets. ] Marais , terres abreuvées de beau
MANUEL , ELLE ,adj, MANUELLEMENT, coup d'eaux , qui n'ont point d'écoulement,
e
>

adv. [Manu-el, ele , èleman ; 3º èè moy. 4° e » Pays de marais., Forteresse située au milieu
>

muet.) Manuel,
Manuelleme nt, dequi se fait avecla Ou- desmarais.
la main à la main. »main Marais pour faire
venir de l'eau de la mer ,saluns, où l'on fait
du sel,
vrage , travail manuel. Distribution manuelle , = En st, prov. Se sauver par le marais ,
s. n. Livre abrégé et portatif. Le ma- c'est , se tirer d'embarras par de mauvaises
nuel d'Épicthère , de St. Augustin : manuel raisons,
kexique titresde livres. Doner , reçe. MARAÎCHER. , Jardinier , qui cultive un
voir manuellement. marais .
MANUFACTURE , s. f. MANUFACTU . MARASME, s.m . Maigreur excreme , con.
RER , Y. act. MANUFACTURIER , s. m . [ l'u somption . » Tomber dans le marasme.
est long devant l'e muer , bref devant
er
la syl, MARÂTRE ,'s. f. [ 2€ lon . ze e muer. ]
labe masculine : dern , e inuec aų i é fer. Belle-mère. Il ne se dit que dans un sens
aux deux autres, ] Manufacture , fabrication odieux de celle qui maltraite les enfans d'un
de certains ouvrages, qui se font à la main ; premier lit , et d'une mère qui traite cruelle
et lieu où on les fabrique. » Manufactûre de ment ses propres enfans. » Cruelle maraire ,
draps , d'étofes , etc. » Aler à la manufactu » Ce n'estpas une mère : c'est une maråtre .
re,, Manufacturer , Fabriquer . Celui- ci M. Desgrouais, dit qu'à Toulouse, on le
est plus usité.=Manufact
= urier ,fabriquant, dit pour Belle-mère. C'est un des gasconişmes
L'Acad. le dit des ouvriers. Il se dit plus pro- les plus remarquables.
prement de celui qui fait fabriques et qui est • MARAÚD , AÚDE , subsc. MARAUDER ,
le maitre de la manufacture, y, n. MARAUDEUR , $. m . [Maro , rôde
MAR MAR
sodé, rodeur : 2 lon, aux deux premiers ; MARBRER , v . act . MARBREUR , s. 607
ni .
dout. aux deux autres. ] Maraud , estun termé -MARBRÛRE, s. f. Ils expriment l'action d'imi
de mépris. Coquin , tripon.. »» C'est un ma ter par la peintûre la disposition des difére
raúd ; un franc maraúd; une coquine , une tes couleurs , qui se troûvent en certainsmarn
maraide. = Maraúde , terme de guerre. bres , et l’éfet qui en résulte. » Faire marbrer
Action de butiner ( en parlant des soldars ) un chambranle, Marbrer du papier , la cou
sans la permission du Comandant.Marauder, vertûre d'un livre ; marbrer ( un livre ) sur
aler en maraúde. Maraudeur , celui qui va tranche . » Papier marbré , etc. Mar.
en marah de. Ces mots sont peu dignes du breur , artisan , qui marbre du papier. Il ne
style de l'Histoire. » Plusieurs s'écartant pour se dit que de cetteespèce de marbritre.
la maraude ... sont surpris et tués par la Cava MARC , s. m. [ le c ne se pron. point.
lerie. Rollin , Hise. Anc. Il me semble que Acad. ] 1 °. Poids, qui contient huit onces.
pillage aurait été plus convenable . » Les ouvrages d'or ei d'argent se vendent au
MARAUDÂILLE , s. f. [ Maro.la - glie : mar
marc. = On apèle poids de mare , celui
mouillez les 11. ] C'est un mot de Madame où lac. livre a deux marcs ou 16 onces, à la
de Sévigné. Canaille.. » Ces maraudâilles de diférence du poids de cable , où la livre n'a
Paris disent que Morphorio demande à Pas- que douze onces, et d'autres poids où elle en
quin pourquoi on prend en une même année a quatorze , etc. » Trois livres poids de marc:
Philisbourg et Mastrich ; et que Pasquin ré- = 2 . Ce qui reste de plus grossier , de quel
pond que c'est parce que M. de Turenne est quefruit ou herbe qu’on a pressée. » Marc de
à Sr. Denis , et M. 1 : Prince à Chantilli . pommes d'olives etc. Le
raisins , de , , »
MARBRE , s. m . MARERIER , S.s. m. MAR marc des herbes qui ont été pressées dans une
e er
m .MAR. ,
BRIÈRE , s . f. [ 2' emuet au 1 é fer, au serviette .
2d , èmoy.et long au 3º , bre , brié , brie-re.] MARCASSIN , s. m . MARCASSITE , s. f .
Autrefois on prononçait abre , mabre , trou- [ Marka -cein , cite. ] Le 'ter se dic du pecit
vant trop dure la prononciation de marbre ; d'un sanglier ; le 2d d'une pierre minérale
arbre. On est revenu depuis longtems de cette composée de fer ou de cuivre et de soufre
prononciation radoucie. Th. Corn. Vofture. d'une figure anguleåse .
Marbre pierre calcaire extrêmement MARCHAND , ANDE , subsc. MARCHAN
‫و‬
dure et solide , qui reçoit le poli. » Dur ', DER , V.act. MARCHANDISE , s. f. [ 2€ lon .
froid , comme mirbre. Ścier , polir le marbre.
> 3 ° e muet au zd , é fer. au 3º , loni au 4 , de,
Fig. Ilest de marbre , c'est un homme dize. ) Marchand , qui fait métier d'acheter ec
dur et froid . » Son cæur , tout marbre qu'il de vendre. » Gros , petit marchand . » Mar
est , s’amollit à cette vue. Jér. Dél. Dans cette chand en gros ,, en détail , en magasin . " Mar
.
phrase , il est employé adjectivement. On chand drapier , de soie. » Marchande lingèr e
dirait , dans la prôse ordinaire , tout de mare etc. Adj. Il se dit des choses. Qui a les
bre qu'il est. » "Je restai comme un marbre à qualités prescrites par les Ordonances pour
ce discours. Mariv. co à di interdit, immobile. erre vendů. Vin , blé , merchand , qui n'est
MARBRIER , ouvrier , qui travaille à scier pas marchand. - Rivière marchande, qui
et à polir le marbre. Acad . Qui travaille en à assez d'eau , pour le transport des mar'chan
marbre ou en façon de marbre. Rich . Port. Cette Ville est fort marchande : il
Ouvrier , qui taille , qui polit le marbre , s'y fait un grand trafic. - Place marchana
qui le tire des carr ières. Trév . Il se dit aussi de , comode pour vendre. — Vaisseau mar
du Maître , qui conduit et entreprend les ou- chand , qui n'est destiné qu'à porter des mara
vrages. Ibid. La définition de l'Acad. est la chandises. On dit quelquefois le mat
moins bone de toutes. On ne dit pas marbrier chand , pour , les marchands. Voy . SINGUR
absolument de celui qui ne fait que scier et LIER , à la fin .
>
En st. prov . n'erre
polir le marbre . Il ne se dit guère que de bon marchand d'une chiôse ; n'y pas trouver рах
celui , qui le tire de la carrière , de l'ouvrier son compte. » Vous n'en serez pas bon mar
qui le façone et qui en fait divers ouvrages , chand. „» Il n'a pas voulu suivre mon conseil :
et du Mat:re , qui fait travailler , et qui vend il s'en troúvera mauvais marchand.
des ouvrages façonés. Tromper marchand
and,, achete
- MARBRIÈRE , carrière d'où l'on cire le N'est pasle march r à basrsprix.
gtai toujou gagné= ..
marbre ..
Marchand qui perd ne pear tire. Ce
608 MAR MAR
Proverbe s'aplique à toute sorte de chagrins. encore, Marche d'Ancône de Limousin
Rem . On dit , nirchandise mélée , d'une de Brandebourg. » La province de La Marche.
>

compagnie fort mélangée. La Font. et Corn , II. Moûvement de celui , qui marche. Il
ont dit , march.in i mélé. se dit sur- tout des troupes. » L'armée était en
Le Monde est un marchan .) mélé, inir he. » Il prit sa marche le long du lac.
On y voit de l'un et de l'autre, D abl. Le Général eut l'adresse de couvrir ,
59
La Font . de cacher sa march :; de dérober une marche
Paris est un grand lieu plein de marchands mélés. à l'énerni. Au figuré, cacher sa march , ses
Le llen!eur. desseins , les mesures qu'on prend. - On die
NIARCHANDER , au propre , demander le aussi ; la procession se mé en marche. »
prix d'une chôse , essayer d'en convenir avec
L'ordre de la marche était tel . Nous
Le marchand et d'en taire rabatre. » 11 a mar- avons été huit jours en march2. = 2° . Traite ,
ch.indé ce drap, ce cheval. Et neutralement: chemin qu'on fait d'un lieu à un autre. » Ily
» Il a marchande' sou à sou.
>
Au figuré , a sepe jours de inarch: de Lyon à Marseille .
ne pas hésiter , balancer. Il se dit toujours ; '. Au jeu des échecs , le mouvement
avec la négative. „ Il te faut pas tant mar- que peuvent faire les pièces. » Des échecs il
chander : il faut se résoádre . » Il l'a fait sans ne sait que la marche : il ne sait pas
poucr.
m.archander.»
, Il ne marchande pas : il parle, = : 4° . Airde musique , qui caractérise la
il agit ouverremeni. = Avec le régimedes marche des Troupes. » La mar ho des Mous
persones , ne pas épargner. » Je ne le mar- quetaires , des Suisses, etc. = III.Degré ,
>

chanderai p.is , si je le trouve. » Il ne le qui sert à monter er à descendre. Suivant


marchanda point: il'le tua d'abord. - Il n'est un Encyclopédiste , degré s’employait dans le
que du style familier : l'Acad. n'en distin- dernier siècle pour signifier chaque marche
gue point l'usage. * Mascaron l’emploie sans d'un escalier ; 'ec marche était uniquement
négative , et dans une oraison funèbre, » On consacré pour lesautels. Suivant l'Acud. dea
le råte , on le marchande de tous les côtés : il gré est encore synonyine de marche ; mais le
parait par tout également intrépide. Or. Fun. 1 " , dic M. Beanzée est plus propre à indi
du Duc de Beaufort. — Cette expression quer la hauteur de ces divisions égales de
déplairait aujourd'hui. Madame de Sé- l'escalier ; etle 2d à marquer le giron de cha
vigné s'en sere dans un sens , qui tient du cune de ces divisions. » Los digres sont égaux
propre eş du figuré. » C'est un homme, qui ou inégaux , selon que les hauceurs sont éga
ne sait pas faire les chôses de mauvaise grâce, les ou inégales ; ec les inırches sont égales
et qui ne marchande point avec son Maître. ou inégales selon que les girons en sont éga
MARCHANDISE , se dit des choses dont les lementou inégalement étendus.
marchands font trafic. » Belle , bonne mar. MARCHÉ, s. m . 1 ° . Lieu public où l'on
chandise. » Marchandises de contrebande , vend toute sorte de denrées. 2º. La vente
etc. = Il s'emploie quelquefois au figuré, de ce qui se débite dans le marché. » Le cours
mais seulement en style badin ou critique. du marché.» Le marché a été bon aujourd'hui.
)

== 3 °. L'assemblée de ceux qui vendent et


L'âne , c'est quelquefois une pauvre Province , .

Les voleurs , c'est cel et tel Prince , achètent dans ce lieu. » Il y a marché en cette
Commele Transylvain , le Turc et le Hongrois, ville deux fois la semaine.. 4. Le prix de
Au lieu de deux , j'en ai rencontré trois : la chôse qu’on achete. » Cela ne vous coûte
Il est assez de cette marchandise. La Font.
que tant : c'est bon , ou grand merché. Rom
» On reçut la mauvaise marchandise d'un pre , ou tenir le marché. »" Ce marché cien
Isidorus Mercator ( les Fausses Décrétales .) march pasrenu.
n'a autre
dra : ilé d'un Aller ou courir sur le
, etc.
Anon .
On dit, proverbialement , flire valoir sa Rem. On dit au propre et au figuré , faire
marchandise , son mérite. - Fairemétier bon marché de... » Il fautapelerles polici
etmarchandise d'unechose ; la faire habi- ques , ditBossuet , qui aparemment feront
ment
tuelle .» Il en faitmétier etmørchandise . meilleur marché de la Religion. Autrefoisles
Voy . GUERRE . expressions familières ,entraient plus souvent
MARCHE ,s. f. Ce mot atrois sens , qui dans tous lesstyles. Bossuet me surprend
oup
n'ont pas beauc de raport l'un avec l'autre. donc moins que M. Moreau , qui a dittout
- I. Alltrefois , frontière d'un État. Ondit récemment,» Parmi lesvérités historiques,il
MAR MAR ‫ون‬
il y en a un grand r.ombre , dont je suis tou- Rem. Ce verbe précède quelquefois le
jours tenté de faire bon marché à ceux , qui nominatif. » A une certaine distance mar
me les disputent. = On dit aussi avoir choit une inultitude innombrable , tant de
bon marché de...'» Mon cæur me fait bien chrétiens que d’infidèles. Let. Édif. Em- ..
souffrir : j'ai bien meilleur 'marché de mon ployé au figuré, il régit la prép . à » Mar
cher à la victoire. » La nature re fit un
esprit et de mon humeur . Sév . » Que les six
premiers cirent sculs sur Ulysse .. nous aurons front élevé : obéis à sa voix : marche aux
bon marché des aútres. (Odyss.) Nous nous en grandeurs où le Ciel s'appelle. Jér. Dé!. =
déferons plus facilement. = Aller sur le Quelquefois aussi il régit le nominatif de
marché de ( st. fig. famil. ) » M. Daillé... certains noms , comme être , devenir. » Je .
fait une remarque assez vraie ; c'est que ja- sais que , jeune encore , il ( M. de Condora
>

mais il n'y a eu de nouvelle religion anoncée cet ) a marché le rival , et presque l'égal>

qu'aussi-tôt il ne se soit trouvé plusieurs Pro- des Fontaine ; des Bernoulli , des Euler ,
phères, qui aient été sur le marché les uns Ann . "Lit. Voyez des vers,, au mot ÉGAL .
des alltres , (qui aient enchéri l'un sur l’alltre) * On dit travailler d'après un mo .
c'est être de bien bonne foi que de faire un dèle ; mais on doit dire au figuré , comme
pareil aveu , quand on est Protestant . Henzue. au propre, marcher aprês , er non pas
= Mettre le marché en main , ou à la main d'aprês. » Il vaut beaucoup mieux marcher
à ... le prendre au mot. = Faire bien vite d'après les bons modèles , que de s'obstiner
son marché , prendre vite sa résolution . = à créer des monstres bisârres . Sabar. Dites
On dit , à celui , qui se plaint d'une clause marcher aprés , ou , mieux encôre , suivre ,
onéreuse dans un contrat : il n'y a au marché imiter .
que ce qu'on y met , et d'une chose , qu’on a MARCHER se combine avec plusieurs noms
elle à fort bon inarché : c'est un marché donné; dans le st. figuré famil. Marcher droit ,
d'un achat avantageux , c'est un marché d'or. faire bien son devoir. Marcher entre
Vov. Amender , Bourse , Corp s , Quit te. des préc ipic es , se trou ver dans des conjonc
1
adv.. Out ( st.
celaveut tûres dific
iles et périlleûse . Uue a faire
Par dess
famil.) us le marc
» Mangez
» me,dit-elle
, hé , re
Dieu s point.
ne marche point , n'avance Elle
qu'on vive. Voilà de quoi faire sa volonté , marche toute seule , quand' on n'a pas be
>

lui dis-je , et par dessas le marché j'ai grande soin de sofns , de sollicitations pour la faire
faim . Mariv . réussir . Ce Poèine , ce discours in ir
Bossuet apelle le style du marché ce qu'on che bien ils sont bien suivis : l'ordre en
>

pomme plus comunément langage des Halles. est bon : la disposition est juste. - Mar
Il dit de l’Ab. Dupin qu'il préfère à des termes cher sur les pas de ... imiter. - Marcher à
plus respectueux , la licence et le style du grands pas aux dignités , doner à croire
marche. qu'on y parviendra bientôt . On dic
MARCHE-PIED, s. m. [ Marche-pié': 2° d'une fille , qu'elle marche sur les talons
e muer , 3º é fer. ) Marche ou banquette , sur de sa mère , qu'elle est déja à un âge où .
>

laquelle on pôse les pieds. » Marche - pied du sa mère doit songer à l'établir ; et qu'elle
trône , de l'autel, etc. e
marche sur les calons de sa suur ainće ' , '
MARCHER , v. n . et s. m . [ Marché : 2° qu'elle la suit de fort prês.
é fer.] . 1º. Aler , s'avancer d'un lieu à un MARCHEUR , EÛSE , s. masc. et fém . :
aûrre
par le mouvement des pieds. » March er Celui, celle qui marche peu ou beaucoup.
doucement , pesam
ment , fièrement , à
pas » C'est un grand , ou un méchant in archeur ,
comptés , à pas de loup , etc. » Cet enfant Adj . Il n'est pas marcheur. » Les fem
. - 2
ne marche pas encore.- ° . Marcher , mes ne sont pas marcheuses.
signifie quelquefois s'avancer , de quelque ma- MARCOTE , s . f. MARCOTER , V. act..
e tr
nière que ce soit. Ainsi l'on dit que l'armée [ Marko!e , té : 3º e muet au 1" , é fer.
marche', que des troupes marcheni ,quoiqu'il au 2d, 1 Marcoté se dit proprement d'une
y ait un grand nombre decavaliers. = 3 °. Åler branche de vigne , de figuier ou de quel
suivant un certain ordre. » Les Princes du ques aîtres plantes qu’on met en terre
Sang marchent avant lesDucs.= 4°. S. m . La afin qu'elle y prène racine ,. » Planter de's
manière , dont on marche. » Je l'ai reconu à marcores . Par extension , on le dit des
Son mar her. rejetens des æuillets , et autres plantes que
Tome II. H h hºh
810 MAR MAR
l'on couche en terre , pour leur faire pren- adv. » Mettre des citations, des notes , des
dre racine ; ec c'est ce qu'on apèle marco- titres en marge , à la marge. Marger ,
ter . compasser les marges d'une feuille à impris
MARDI , s. m . Le 3e jour de la semaine . mer .Marginal , qui est à la marge .
» Cela arriva un ' mirdi. » Il vient dîner. Notesmarginales..
chez moi tous les mardis . MARSE , au figuré, ce qui est au delà
MÂRE , s. f. [ 1" lon.2° e muer. ] Amâs . du nécessaire. » Nous avons de la marge,
d'eau dormante. » Une mare ; abreuver les , du tems , des moyens de reste pour faire ce
bestiaux à la mare . que nous nous proposons.
MARÉCAGE s, m . MARÉCAGEUX MARGELLE , s. f. [ Margèle : 2" è moy.
EÛSE, adj. [Marékage, Felt, geúcze au-¢ d'un
deux: , 2° muet ,) etLesquipierres
3e puits qui bordentle tour
.
e
fer: 4° e muei au i lon . aux en recouvrent la maço
Marécage , terre dont le fond est nerie. =
tres. ] Marécage On a dit autrefois, margzole et :
humide er bourbeux. Marécageux , plein de mardelle.
marécages. » Ce gibier -sent le marécage: " MARGER ", MARGINAL , voy. MARGE.
Ce ne sont pas de bons prés .;. ce sont des : MARGOUILLI , s. masc. [ mar-gou-gli :
marécages. » Prés marécageux , terres ma- mouillez les 11. ! Gâchis. plein d'ordures. -
récageûses. = Air marécageur ,, tel que Mettre le pied dans le margouilli. Il se dit
celui qui s'élève ordinairement des maré.. au propre et au figuré.
cages. Oiseau marécageux , qui sent le : MARGUILLERIE , s. f. MÁRGUILLIER ,,
inarécoge. so m . ( marghi- gleri-e , ghi-glié
e cs
: mouillez
MARÉCHAL', s. m . MARÉCHAUSSÉE les il , 3º e muet au 1° é fer. au 2d. ]
s. f. [ maréchal , chocé- e : : 29 é fer. 4 é Murguillier , celui qui a le soin de la Fa.
fer. et long au second. ) Maréchal est , 1° brique , ou @uvre d'une Paroisse. Voyez
un artisan dont le métier est de ferrer les FABRIQUE et FABRICIEN . Marguille
chevaux et de les traiter quand ils sont , rie , charge de Marguillier. Celui-ciest peu.
malades. On dit quelquefois Maréchal fira , usité.
rant. = 2 °: C'est le nom de plusieurs MARI, s. m . MARIABLE , adj . MÁRIA
>

Oficiers militaires. Maré hal de logis , Ma- GE , S. m : -MARIER , verbe n . [ 3 dour. au


sé hol de camp , Maré hal de France. Et · 2d ,, é fermé au dern . ia est de deux
en Allemagne, en Pologne , Grand Maréa syllabes .au .ad , d'une seule au ; ? : mari.
chal , etc. able , ma - ria ge ; en vers ri-age. ) Mari ,
MARÉCHAUSSÉE : , compagnie de gens à celui qui est joint à une femme par le lien
à
cheval , établie pour veiller à la sûreté pu . conjugal, » Bon ou mauvais , méchant mari.
blique . » Ces compagnies ciſent leur nom . Marifâcheux , jaloux. Mari comode
de ce qu'elles sontimmédiatement,soumises qui
aux Maréchaux de France .
laisse vivre sa femme peu régulière
ment.
MARÉE , S. , f. 1° Flux et reflux de la MARIABLE , qui est en âge d'être ma
mer. „ Hoûte-marée ; bâsse marée :: = On rié , ou mariée. » Elle n'est pas encore ma
dir, figurément , coure vent et marée ; en ; riable .
dépit de tous les obstacles. » Elle a établi MARIAGE ; . i union d'un homme et .

son fils à la Cour contre vent et inarée. Şév. : d'une femme par le lien conjugal. » Pro
o

= 2°. Poisson de mer : ” Maree fraiche; , messe de mariage. F:ire, célébrer un mariage..
vendeur de murée: En st. prov. Cela » Demander , rechercher , prendre en ma
arrive comme marée en carême ; fort à pro- riage. 2°. Solennité des noces. » Assis
pôs. .
ter à un mariage. 3 ° La dot qu'on
MARELLE , yoy : MÉREĻLE.Lecer est.; donne à la mariée. » Elle a eu un bon , an
on gasconisme. grôs mariage. » Elle a eu , ou on lui a
MARGE , s. f. MARGER , V. act, MAR
C cr
donné centmille francs de mariage. Acad.
GINAL , ALE , adj. [ 2° e muet au rer é : M. Marin pense qu'on doit dire en mariage,
fer. au 2d. ] Marge , au propre , le blanc. , et non pas de mariage. Selon l'Acad.
qui est autour d'une page imprimée ou na- . on le dit aussi du bien qu'un père done à
nuscrite,. » Grande , belle marge,; ». Trop son fils en le mariant .
petites marges... A la marge , en marge , MARIER , au propre , unir un liommeet
M A R M A R 61
une femme par le lien conjugal. C'est RINIER > 3. m . ( 3 ° e muet au 2d et au 3 € ,
un tel Prêtre qui les a mariés .Voy. ÉPOU- é fer. au 4. ) Marin , adj. Qui est de mer.
SER. » Son Père la marie avantageûsement. » Monstre , veau, loup , cheval marin . Con
Elleest bone àà marier , dans l'âge d'être que marine. — Avoir lepied marin , être
.
>

mariée. Se marier , épouser. » Il s'est acoutumé à être sur mer , et avoir le pied
marié à Mlle. une telle. « Il s'est marié ferme en marchant sur les ponts , sur le til
richement. = Au figuré , il se dit des lac. = = Marin , Marinier , dont la pro
chôses en régime , ou commesujet, » Il ma- fession est d'aler sur mer. Le 2d est plus
rie les doux accens de sa voix avec les sons du style noble et poétique. » Les Mariniers
harmonieux de sa guitarre . Mde. Dacier. "” poussoient des cris de joie. Télém . — Sui
er
Nous avons Abbadie et l'Histoire de l'É- vant l'Acad. le le 11°"' ne se dit que d'un Oficier
glise : c'est marier le luth à la voix. Sé- de marine. » C'est un marin qui lui a dic
vigné. cetre nouvelle. Il me semble pourtant que
La vigne, si je veux , s'y marie aux ormeaux. l'usage est de le dire de tous les gens de
De Lille . emploii plus restreint :
mer . Marinier a un emplo
Les Bergers, anis aux Bergères, on ne l'emploie substantivement , qu'en par
Formeront des danses légères , lant de celui qui sere à la conduite de quel
Er marieront leurs voix au son des chalumeaux. que petit bâtiment sur les grandes rivières.
Gresser. » C'est un marinier , unebande de Mariniers.
>

On voit par ce dernier exemple ,qu'au fu- Acad. Ec adjectivement des bâs Oficiers ,
eur , il n'est que de 3 syllabes. qui servent à la manouvre d'un vaisseau :
Oui , nous te marirons, malgré ta répugnance. Oficiers mariniers ; excepté en Poésie, comme
Le Persifleur. nous
MA
l'avons dit plus haut.
RINE est , 1 ° la science de la Navi.
Voy. plus bâs. III. gation sur mer. » Il entend parfaitement la
Rem. ºl. Mari n'est pas un terme noble ; marine. 2°. Cequi concerne cette sorte
et on ne peut guère l'employer dans le haut de navigation. Oficier , Intendant de Mè
>

style , où Époux convient mieux. Au con- rine . 3zº.


° Le Corps des Oficiers, crou
traire, dans la conversation, celui-ci con- pes , marelots , vaisseaux mêmes , etc. » La
o

vient moins que l'aútre . Les femmes du marine de France , etc. = 4 °. Le goût ,
peuple disentmon époux , en parlant de leur l'odeur de la mer : » Cela sent la marine..
mari; et les Dames qui ne sont pas escla- į : Plage côte de mer : se promener sur
>

ves du préjugé à la mode , disent mon mari la marine. Acad. = 6º. Tableau , qui re >

Il est encôre plus convenable de préférer présente un port de mer ou quelque vûe
mari à époux , quand on parle en tierce de la mer. » Les marines de Vernet. Pein
persone . Il serait mal de dire : M. est l'é tre de marine.
pour de Madame... Il faut dire , le mari. V. MARINADE , s. f. MARINER , vv . act. Le
EPOUX . verbe cxprime , r °. L'action de faire cuire
I. On ,dit,
Marieuse en style familier, Marieur, du poisson ,et de l'assaisoner de manière
pour dire faiseur , faiscüse de qu'il puisse se conserver longtems. » Ma
mariages. Rich. Ce sont de ces mots qu’on riner du thon , des anguilles. == = 2!. L'as
fabrique dans la liberté de la conversation . saisonement qu'on fait à de certaines vian
III. Dans le propre, on dit marier à ; des , pour les rendre mangeablessurlechamp.
>

dans le figuré , on dit à ou avec. » Il a » Mariner des poulets , une poitrine de veau.
marié sa fille à un Avocat. » Elle s'est = Marinade n'a que le second sens , fri-.
mariée à un Négociant . » Marier sa voix tûre de viande marinée. » Poulets à la ma.
àtravail
uninstrument. :
à la gloire », Les Dieuxla onemariele
ou avec gloire. rinade , poitrine de veau , en marinade.»
Une bone marinade.
IV. MARIš s’emploie quelquefois substan. MARINE ÉE adj. a dabord les deux
tivement, » Le marié , la inariee
mariée , le nou sens de son verbe : thon mariné , huitres
veau marié , la nouvelle mariée ; les nou- marinées. Poulets marines. - Mais il se
veaux mariés. Il ne se dit de la sorte que dit aussi de certaines marchandis es qui ont
les premiers jours du mariage . éré altérées pour avoir été trop long- tems ‫لی‬
MARIN , INE , adj. MARINE , 5. £ MA- sur mer , et qui ont contracté une odeur et
H hh h 2
612 M , AR MAR
un goût de marine. » Café , cacao , thé est tout marmiteux. —- Subse .. » Il fait le mar.
mariné. Cochenille marinée , etc. > miteux : c'est un paûvre marmiteux.
• MARINGOUIN , s . m . [Ma-rein -gouein , MARMITON , s. m. Le plus bâs valer de
"
en trois syllabes : 2" lon . ) Moucheron , qui cuisine. » Sale commeun marmiton.
2

ressemble au cousin , et qui est fort co . MARMONER , v. act. Terme populaire.


mun en Amérique. Murinurer d'une manière sourde. » Quest - ce
MARJOLAINE , s . f. [ Marjolène , 3º è que marmonez?? = = V.n. Sans régime.
vous marmonez
que vous
dit
moy . 4° e muet. ] Sorte d'herbe aromatique. » Marmoner entre ses dents on mar
MARJOLET s . in . Perir fat qui fait moter .
l'enrendu. Il est populaire . » Voilà un plai- MARMOT , s. m . MARMOTE , s. f. Mar
sant marjoler ! e
MOTER , V. act . Ces trois mors n'ont pas de
MARIONETTE , S.s. f. [ Mari-onète : 4€ raport entre eux pour la signification . =
er
è moy. je muer. ) Petite figúre en plein Le 1'' se dit d'une espèce de singe ; d'une pe
reliet', qu'on fait renuer gesticuler partite figúre grotesque ; d'un petit garçon. En
artifice , par ressort. » Doner faire jouer ce dernier sens on dic , au féminin une mar
les marionettes . » Aler aux marionettes, =
> Le 2d est un gros rat de montagne,
mote .

Fig. st. famil. » C'est une marionette , une qui dort durant l'hiver. = Le 33 exprime
fort petite femme , on une persone qui ges- l'action de parler entre ses dents . » Que mar »

riculė beaucoup , et fait des singeries . motez -vous là ? » Marmoter ses prières, etc.
Mde de Sévigné emploie joliment ce mot En st . prov . Croquer le marmot , c'est
au fogjuré. » Nous avons gagné notre petit atendre et s'ennuyer en atendant . —- Dormir
procès : nous en avons fait les marionetes comme une marmote , long-tems.
d'un grand ; car nous l'avons sollicité . MARMOUSET , s. m . [ Mar-mou -ze : 3ė
MARITAL , ALE , adj.MARITALEMENT , moy . ) Petire figure grocèsque. En termes
ady . Ternes de Pratique . Qui apartient de mépris , petit garçon , ou petit homnie
au mari . » Pouvoir marital . Puissance ma- mal fait.
ritale . MARNE , s. f . MARNER , v . aci. Maf
En mari , comme doit faire un e er
.

mari. » Traiter maritalement une femme, NIÈRE , s. f. [ 2 e.muet au i é ter. au 2d , >

vivre maritaleinent avec elle, e moy: et long au 3 : ne , ne , nière . ] La


MARITIME, adj . Qui est proche de la : m.ar né est une espèce de terre grâsse et cal
>

mer . » Lespays , les provinces , les peuples , caire , done on se sert au lieu de fumier,
les Puissances maritimes . pour engraisser les terres légères et sablo
MARMÂILLE , s . f. [ mouillez les Il : neses.
e
Marner une terre', y répandre de
-

2° lon . 3 ° e muet. ] Nombre de petits en- la marne. = Marnière , lieu d'où l'on cire de
fans. » Voilà bien de la marmaille. » Fai- la marne .
tes taire certe marinâille. st . famil. MAROTIQUE , adj. [ Narotike. ] Imité
MARMELADE, s . f. [ 2 ° et 4° e muet. ] de Murut , fameux Poère , qui vivait du tems
Confiture de fruits , presque réduits en de François I. » Style , épitre marotique ;vers
bouillie. » Marmelade d abricots , de pru- marotiques.
nes , de pêches , etc. = Fig. Famil. une MAROTTE ou MAROTE , s. f. Au pro
viande est en marmelade > quand elle est pre , espèce de scèptre , au boue duquel est une
trop cuite , et presque réduite en bouillie. tête coiféed'un capuchon bigârré de diféren
MARMITE ,'s. f. Por de métal où l'on tes couleurs , et que portaient atirrefois ceux:
fait bouillir les viandes. » Couvercle de qui faisaient le personage de foux .- C'estle
marmite , pied de marmite. » Ecumer la symbole de la folie. 2- C'estun homme
marmite. On dit , proverbialement , que extravagant, il porre , ou, il devrait porter
la marmite est renversée dans une inaison , la marote. -= Fig. L'objet de quelque pas
quand on n'y mange plus. Écumeur de sion déréglée. » C'est sa marote , son tic ; sa
marmites , Parasite . Nez fait en pied de manie. » Cemot ( dévorionettes ) est telle
marmite , large par en bâs et retroussć. V. ment la marotte de M. C... que je croisois
BOUILLIR que c'est lui , qui est le vrai G ... de ces let
» M. Pal... veur à toutes
* MARMITEUX , EÛSE , adj . Vieux mot. tres. Tart . Épist.
Pativre; qui est à plaindre , soit du côté de forces passer pour plaisant: c'est-là sa ma
la fortune , soit du côté de la santé . » Il rose : chacun à la sienne. Ann. Lit.
MAR MAR 613
MAROUFLE , s. m. Terme de mépris. Mais aprenez , et rerenez- le bien ,
Fripon , malbonêre homme. Il est bâs et po Que , qui sait mal ( vous en êtes la marque )
pulaire . L'Acad. le mer sans remarque. Il Est ig sorant plus que qui ne sait rien.
n'est bon que pour le style satirique. = On dit , des gens de marque , de distinc
Ce sont trop bien maroufles que Dieu fit. tion ; mais je ne crois pas qu'on dise , de la
Maroufies soit ! Je ne veux vous dédire. Rouss. première marque , comme on dit , de la pre
MARQUANT, ANTE , adj . Il se dit au mière distinction, » Fameux par un talent ,
propre et au fém . dans certains jeux , des car- qui sembloit tenir du prestige, pour gagner
tes , qui produisent des points à celui , qui les persones du plus grand génie, commede
les a.a Ȏtendu
on Cartel'emploi
marquante.
de ceDepuis
mot. quelque tems de
Voy. Mar- la première
l'Égl. -marque. Berault-Bercastel. Hist.
On est souvent trompé par
QUER. » Il lui déclare qu'il n'est pas éloigné l'analogie.
de lui doner sa fille en mariage , si à sa nais -MARQUER a plusieurs des significations de
sance déjà illustrée , il peut joindre quelque marque. = r° . Mettre une empreinte : »
dignité marquante pour sa postérité , comme Marquer des moutons , des chevaux , de la
un Duché-Pairie. Ånon . vaisselle , etc. = 2°. Faire impression par
MARQUE , s. f. MARQUER , V. act. Mar- quelque coup. » En se batant avec lui , il l'a
QUEUR , S.s mm . [ Marke , k , keur : 2° e muet marqué au visage . = = 3 '. Laisser des traces ,
au 1" , é fer. au 2d . ] Álurque, en général, des vestiges . » Les armées marquent leur pas
est ce qui sert à désigner , à distinguer. 1*.Em- sage par degrands désordres. = 4º.Mettre
preinte. » La marque de l'orfèvre. La marque une marque pour faire souvenir, » Marquer
des chevaux , des moutons, du papier, des éro- dans un livre l'endroit où l'on en est deineu
fes , etc.== 2°. Instrument avec lequel on ré. » Marquer les points qu'on gâgne dans
fait cette empreinte. == 33 °.°. Impression
-
Impression ,, certains jeux. sº. Indiquer. » Sa bone
trace , » Il a été blessé au front : la marque y mine marque
mine marque bien ce
bien ce qu'il
qu'il est .
est.. = ᏤV ,: n.
est encore. 4° . Tache , signe , quel'anic » Cette alée comence à marquer : les arbres
mal porre en naissant.» Ce chien a de belles
a
comencent à bien pousser. == 6 . Spécifier ,
marques. » Ce cheval a une marque au front. désigner ce qu'on veut, ce qu'il faut faire.»
- On le dit aussi des hommes. Sº . Orne. Je lui ai marqué ce que je veux , ce qu'il
ment qui distingue. » Marques d'honeur , doit faire. Et nºutralemeni. » Je lui marquai.
comme le cordon bleu , la croix de St. Louis. expressément qu'il eut à faire partir incessam .
» .Le inorrier est liz marque, qui distingue les ment les marchandises , que j'avais deman
Présidens du Parlement des Conseillers. dées.== 7º. Témoigner , doner des mar
Homme de marque , de distinction . Mar- ques. » Marguer sa reconaissance , son ami
ques.
que d'irfimie , ce qui fait conaître l'infamie tié , etc. S 8 ° . Prouver. » Ces critiques
de quelqu'un. = 6º. Ce qu’on emploie marquent une grande ignorance ou une exces
pour se ressouvenir de quelque chose . » Quand sive prévention. = 9°. On dit qu'un cheval
je trouve quelque châse de beau dansun livre , marque encôre , pour dire , qu'on conait en
jy fois une marque. = 7º. Chifre ou figüre côre aux*marques des dents l'âge qu'il a ; et
que les ouvriers et les marchands mettent à qu'il ne marque plus , quand ces marques
>

leurs ouvrages , à leurs marchandises. cessent de paraitre. Ce cadran marque,


Cecadran
8º. Jerons, tches , ecc. qui servent dans cer- ou ne marque pas , le soleil y done encôre ,
tains jeux à marquer les points. e '. Inti on n'y done plus. = 10 °. Au passif. » Il est
ce , signe. » C'est une marque de predestina- merjúé. Il a une marque au visage, ou au
tion , de malheur. = 10. Présuge. » Le corps , qui le rend diforme. Ilargué au B.
ciei roage au soir est une marque de beau Voy. B. - Cer enfant est né marque : il a
tems. = n °. Prcủve , témoignage. » Dis aporté en naissant quelquemarque, quelque
m.irques de haine , de courage , de grandeur signe. -- Cheval marqué en lêie , qui a
d'àme , d ignorance , etc. > On dit ( st. letoile ou la pelote au front. = Fig . Hom .
famil . ) unemarque ou ( sans article ) marque me mcrqué, noté , qui a fait quelque facie
que j'ai fait cela , c'est que , etc. quia éclaté. Noréestplus noble et plus usité.
REM . Marque , preủve, (nº. 11°. ) ne se Papier, parchemin marqué , qui a l’em
dit que des chôses. Rousseau le dit des per- preinte du timbre, pour servir aux actes , qui
>

sones . font foi en Justice.


614 MAR M A R
Rem. On dit qu’une alée marque. Voy. n '. dans cette phrase : être marri d'avoir ofensé
s '. Depuis quelque tems on le dit figurément Dieu . On le disait comunément aútre
en Literatûre. » Ne vous atendez pas àà . trou- tois : » Je suis extrêmement marri que vous
ver ici le catalogue des Livres , quimarquent ne mne puissiez doner de ineilleurs signes de
le plus ( quisont les plus remarquables ) dans paix. Voir. Il régissait le subjonctit , comme
>
cette collection historique. Ann .Litt.» Cette fâché, son synonime. = Rousseau dit de
arme étoit émoussée : il fallait quelque chôse Catulle , en style marotique.
de neuf. et qui marquát ( qui fit sensation ) Et suis märri que'le poivre assaisone
Mém . = : .Un Auteur moderne fait régir á Un peu trop fort ses petits madrigaux.
marquer , témoigner , l'infinitif sans prépo- MÂRRON , s. m. [ Maron : r forte : 18
sition. » Il n'y en eut aucun , qui ne marquât lon . ) Espèce de grosse chataigne , bone à
vouloiſ embrasser la Religion Chrétienne. manger. » Faire rôtir des mirrons. = Már.
Let. Édif. — Il régie plus régulièrement la Tond Inde , fruit du mårronier . = Marrons .
conjonction que, » Il eutla bonté de me mar- grosses boucles . » Cheveux frisés en marrons,
quer, qu'il feroit dans la suite quelque chose Nègre Marron , fugitif , qui s'est retiré
de plus pour moi. Ibid . dans les bois , pour y vivre en liberté. C'est
MARQUEUR , celui qui marque. » Mar- un mot de nos Colonies. On le dit aussi des
gueur de cuirs , de draps , etc. Au jeu animaux devenussauvages .
de paûme , il se dit sans régime de celui qui a · MARRONER , v. act. [ 1 " lon . Mároné,
soin de marquer les passes et qui compte les force. ) Friser des cheveux en mårtons, en
jeu. „ Demandez au marqueur : grosses boucles.
MARQUETER , v . act. MARQUETERIE ,
e e
MARRONIER , s.m . [ Máro-nić : ," lon.
s. f. [ Marketé , terle: 2° e muet ; ; é fer. is forte , dern. é fer. ) Arbre qui porte les mår
au 1 " ' , e muet au 2d , dont la 4 lon: ) Mar- rons. = Mårronier d'Inde , grand et bel
queter : c'est marquer de plusieurs tâches. » arbre , dont le fruit , qui ressemble à la cha
La natúre a marquéré la peau des tigres. taigne , est d'un gotîc très- âcre et très- amer.
Marqueterie , ouvrage de pièces de raportde MARROQUIN , s. m . MÂRROQUINER , V.
diverses couleurs. Table, cabinet , plan- act. MARROQUINERIE , s. f. MÀRROCUI
cher , ouvrage de marqueterie, » Travailler NIER , s. m. [ Maro -tein , kiné , nerf-e , nié :et
>
e
en marqueterie. Ire lon . forte : 4 ° éfer. au ré1 et au 49
4 ,e
MARQUEUR , Voy . MARQUE , au comen- muet au 3 €. ] Marroquin , cuir de bouc ou de
>
cenient et à la fin . chèvre aprêté avec de la noix de galle. Il y en
MARQUIS , ISE , subst. MARQUISAT , s . a de diferentes couleurs. Marroquiner , aprêtes
>

m . [ Marki , kíze , kira : 2° lon . au 2d . ) des peaux de veau en façon de mârroquin.


Marquis , alltrefois oficier préposé à la garde Marroquinerie , art de faire le marroquin
des marches , des frontières. =·Aujourd'hui Marroquinier ,ouvrier
' qui façone des peaux
titre de dignité , de distinction. » Bien des en marroquin.
nobles prènent sans droit , le titre , la qualité MARS , s. m. [ On prononce l's. ] 1°. Le
de Marquis. Marquise ; 1°. Femme d'un Dieu de la Guerre . - Poétiquement : le mé
Marquis , ou Dame , qui possède en fief un rier de Mars ,les travaux de Mars. = 2°. Une
marquisat. = 2°. Tente de toile qu’un officier des sept Planètes. = 3 °. Le croisième mois
.

fait tendre par dessus une aûtre tente , pour y de l'année . » Le mois de Mars ; planter en
être d'autant plus à l'abri des injûres de l'air. Mars
Mars. - En style proverbial : » Cela vient
= Marquisat , titre de dignité , ataché à comme Mars en Carême: it nemanque jamais
une terre , composée d'un certain nombre de d'arriver en certains tems. = 4°. Les mars ,
fiefs. les menus grains qu’on sème au mois de
MÂRRAINE , ou MARREINE , s. f. [ Le Mars.
Dict . de Trey. les met tous deux sans remar-
er
MARSEILLOIS , OISE , adj. et subst. Plu
que : l'Acad. ne met que le ict : Mârène : sieurs prononcent Marseillais , d'autres Mar.
re e
it lon . r forte : 2 è moy. 3 ° 2 muet. ] Celle, seillois. Voltaire le fait rimer avec lois. Dans
qui ticutun enfant sur les corts de Baptême . lafable du Lion et du Marseillois , celui- là
» Elle porte le nom de sa rarraine . dit à celui -ci ;:
ri- e : 1 " lon
MARRI, IE , adj . [ Miri ,, si 5
Je veux te faire grâce ,
forte. ) Fâché. Il est vieux , et ne se dic que Si tu peux me prouver qu'ilest contre los lois 1
MAR M AS 615
Qui a beaucoup soufert pour une caûse pro
Que le soir un Lion soupe d'un Marseillois.
MARSOUIN , s. m . Mar - souein . ] Pour- fane. » Cet homme est le martyr de son am
5
ceau de mer. » La pêche des marsouins. bition , de la faveur , de la vanité , etc. '
Terme de mépris. »» Grôs ou vilain marsouin ; Trop insensé , qui séduit par la gloire , '
homme laid et mal -bâti .. Martyr constant d'un talent suborneur ,
MARTE . Voyez MARTRE . L'Acad . avait Se fait d'écrire un ennuyeux bonheur.
dabord dit : » Plusieurs écrivent martre , ce Gresset.
qui est une preuve qu'elle préférait marte. Marryr se dit aussi de quelqu'un qui soufre
Dans les dernières éditions , elle n'a mis que mo
beaucoup: » Le mal et les remèdes le feront
urir martyr .
marire.. Le proverbe dit : que
MARTEAU , MARTEL , s.m . MARTELER ,, le diable a ses martyrs, qui soufrent plus
e
V. acr. [ Mario , , tèl , telé ; 2° è moy.au 2d, pour se damner , qu'il ne faut soufrir pour se :
emiet au 3 * . ] Marteau , est. 1 °. un outil de
sauver . Écre du comun des martyrs , fort
médiocre
fer avec un manche , qui sert à batre , à for- mediocre en genree.. Cette expression fait ,
en son genr
ger , à cogaer. = On a dit autrefois mar-- allusion à ce terme , tiré du bréviaire."
iel , et il est resté dans cette expression pro Rem . On a dit' autrefois martyre au masc .
verbiale , mettre martel en tête , doner de la pour “martyr, » St. François n'alloir- làque
.
jalousie ou de l'inquiétude. - * 'On dit à pour mourir martyre. Chron. » Je prie Dieu
.
Toulouse , » Ce procès lui met des marteaux qu'il ne pous soit pas imputé que je suis le :
en tête. C'est un gasc . Desgr.. marryre du peuple. Disc . de Charles I.
MARTYRE , la mort , ou les tourmens en :
2 °. Marteau , heurtoir. » Le in irteau d'une
En style proverb. durés pour la Foi. » Soufrir, endurer le mar . '
porte , d'une horloge . SEn
Graisser le marteau , doner de l'argent au tyre. » La courone du mariyre . Figur.
portier d'unemaison , pour s'en faciliter l'en- Peines du corps et de l'esprit. » Il a soufert le
trée. = N'écre pas sujet à un coup de mir- martyre toute lanuit par une violente colique.
teau , n'être pas assujéti à des heures fixes pour » C'est un mariyre que d'a voir à vivre aveco
certaines choses comme les sens de commu- . de telles gens. » L'amour est un vrai martyse.
-
nauré . Rem: Ce mot n'a pas ordinairement de plu-
MARTELER , batre à coups de marteau . » riel ; et quoiqu'on parle de plusieurs Saints ,
Marteler de la vaisselle. V. n . » Marteler on dir ; leur martyre , et non pas leurs mar-'
3 sur l'enclume. -

tyres. — Le pluriel va pourtanttort bien dans


MARTIAL , ALE , adj. [ Marcial, ale. ] la phrase suivante de Bussuet.'» Ils ( les héré....
Guerrier. » Courage marrial. » Humeur mar- tiques) trouvèrent bientôt les moyens de se
?

tiale . mettre à couvert des martyres ; c. à d. des :


e
MARTINET , s . m. [ Martinè' ; ; è moy. ] ocasions de souffrir le martyre.
Espèce d'hirondelle. Sorte de petit chan MARTYRISER ; ( on a dit anciènementmar.
delier plat , qui aa un manche. Marteau tyrer. ) Faire soufrir le martyre.Dans le pro
qui est mu par la force d'un moulin , comme pre , il ne se dit qu'au passik. » St. Pierre et
>

les marteaux des papeteries , des moulins à St. Paul furent mariyrise's sous l'Empire de
foulon ; etc. Néron. Il ne se dit activement qu'au figuré ...
MARTRE ; s . f. Espèce de fouine, qui a le · Les soldats le martyrisèrent pour avoir son
poil roux , et qui se trouve dans les pays sep-' argent. On dit , au propre , faire mar
ientrionaux . » Peau , queứe de marire. = tyriser. » Dioclérien fit mariyriser un grand.
On dons le même nom à la peau de cet ani- nombre de Chrétiens.
mal , quand elle est employée en fourrûre. » - MARTYROLOGE , s. m . Catalogue des
Manchon de martre. En style ' proverb . - Martyrs , et par extension , de tous les Saints
prendre marire pour renard ; se tromper , conus. » On a mis ce Saint dans le Martyrolo
prendre une chôse pour l'aître.. ge: » Lire le martyrologe:
MARTYR , YRE , s. m. et f. MARTYRE , MASCARADE, s. f. | Maskarade. ] Troupe
s.-m. MIRTYRISER , y. " act. [ Martir et non de gens masqués. » Faire une mascarade. .»
pas inarrier : martire , tirize ; 2° . lon . au 2d » C'étoit une plaisante mascarade. = Quel
е

et au 3º , dont la 3* e muet.:) Martyri, mare ques - un écrivent masquerade , entre aûtres ,


>

tyre se dit de celui ou de celle qui a soufert la M. Lingret , ou son Imprimeur.


mort pour la véritable Religion . = Fig: MASCULIN , INE , adj . [ Masku -lein
-
616 MAS MAS
line. ] Qui concerne le mâle. » Le sexe masa comme verbe neutre. Marin. Au figuré,
culin:. » Succession , ligne masculine. En couvrir le mal de l'aparence du bien. »Mas »

Gramaire ,> le genre masculin ou le masculin ; quer ses mauvais desseins. » Le vice se masque
le premier et le plus noble des deux genres , souvent sous l'aparence de la vertu. » L'a
ainsi apelé , parce qu'il est spécialement atri- mour , dans un caur vertueux se masque
bué à l'homine , comme le genre féminin est long.tems.
atribué à la femme. = 1 °. Le masculin et le
. Mais vous ! un Philosophe ? Epargne- moi ce
féminin se distinguent en français , non par nom . ...
la terminaison , mais par l'article. Celui du Ce noun masque aujourd'hui des gens très-dan
masculin est le ou un . Voyez Le , Un . Voyez gereux ...
GENRE. = 2 °. On apele syllabes musculi-. Je hais les charlatans ; j'honore les vrais sages.
nes , celles qui ne sont pas terminées par l'e Palissot.
muet , qui est la syllabe féminine. Or , il ar- Masquer , cacher , dérober à lavue. »
3)
rive très-souvent que des voyèles , qui précé- Ce mur masque sa inaison . » Masquer une ba
dane la syllabe féminine sone longues , de- terie , une porte , etc.
viènent brèves , quand cette syllabe se change MASQUÉ , ÉE , adj.» Des voleurs masqués..
en masculine. Ainsi grave , il espère , ildésire, » Une femme masquée. Fig . Cer homme
ont la pénultième longue ; dans graver , espéa est tou
rer , disirer , elle devient brève. .
jours masqué ; il est couvert et dissi
mulé. — Masqué , Déguisé , Truvesti (sy
MASQUE, s. m. MASQUER, v . act. [ Mas. nonimes. ) Il faut , pour être masqué , se cou
tr
.
ke , ke ; zº e muer au 1 , é'fer. au 2d .) Mas. vrir d'un faux visage : il sufit , pour êtrede
que , est au propre , un faux visage decarton guise , de changer ses parûres ordinaires : on
> >

ou de cire , dont on se couvre le visage pour ne se sert du mot travesti, qu'en cas d'ataires
se déguiser. = Au figuré , prétexte, voile. sérieuses , lorsqu'il s'agit de passer en inconu ;
» C'est le masque dont il se coûvre. » Sous le et c'est alors prendre un habit ordinaire et co
masque du zèle , de la piété. —- Voile est plus mun dans la société, mais très -diférent de celui
-

noble . de son état.. - On se masjue pour aler au


.

Rem. On dit figurément , lever le masque , bal : on se déguise , pour venir à bout d'une
cesser de feindre et agir ouvertement , sans intrigue : on, se travestit , pour n'être pas re
plus garder de mesures ; mais au propre , on conu de ses énemis. Gir. Synon .
dit , ôter le masque. » Il a levé le masque ; il MASSACRE , 6. m . MASSACRER , V. act.
óta son masque . Masque , je vous co- [ Dern. e muet au i1er é fer. au 2d . ] Tụcrie,
>

nais , se dis ,non -seulementdans le propre , carnage. Tuer , assomer des hommes qui
>
-

( style fam . ) des persones qu’on reconait sous ne se défendent point. » Le massacre de la
le masque : mais encore dans le figuré , de Saint-Barthelemi. „ On massacra huit mille
tout ce qui est mal déguisé. » Ah ! masque, je Français aux Vêpres Siciliennes , en 1 28 .. lo
vous coniis , en voyant entrer de certaines = Massacre se dit aussi d'une grande tuerie
gens , anoncés sous de grands noms. Sév. -- de bêtes . » Ils firent un grand massicre de
On dit d'un
Masques , je vous coniis , dit quelqu'un , en chevreuils , de sangliers.
voyant resservir des plats , auxquels on n'avait mauvais ouvrier , qu'il est un messaere , qu'il
pas touché la veille . Le pe ple dit , la massacre tout ce qu'il fait. » Ce Tailleur a
m.isque , la laide , la vilaine masque , en par- massacré cet habit .
lant d'une femme : » C'est une masque , une REM . Massacrer se dit ordinairement de
vilaine masque . Ainsi ce mot est f. quand c'est plusieurs en régime . » Il fut vaincu , die un
une injûre dite à une femme , ou d'une femme. Historien , et menécaptif à Constantinople,
Masquer ,dans le sens propre , mettre un où il fue massacré. Il me semble que cruelle
masque . » On le masqua . Et plus ordinaire- mene mis à mort aurait étéuneexpression plus
i,
so padégu
men iser quelqu'un , soit par le masque , propre .
it r les habits . » On le masqua en scara- Par la main de César mon père massacre ,
mouche. » Elle se m.is:jua en bergère. · V. Du Trône où je le vois, fait le premier degré.
R. » Tout le monde masque cette année. » Cora.
Avec qui masquerez- vous ce soir ? - Fig. » Il Le P. Barre le dit aussi d'un seul , et de plus ,
masque toute l'année , quoiqu'à visage décou. lui fait régir l'ablarif. » Il fut reconu et maso
vert. La Bruy, ilIl 'n'est guère d'usage , sacréde plusieurs coups .Et l'emploirég, ime
et le
MAS M AT 617
régime de ce mot sont également irréguliers. MASSŮE , s. f. [ 2lon . 3° e muet.] Bâcon
peut pourtant se dire d'un seul,> pour noueuxet beaucoup plus gros parunbout que
exprimer la inanière dont il a été tué. » Les par l'allire. » La fameuse mässûe d'Hercule.
voleurs ne l'ont pas seulement tué , mais mase » Il le tua d'un coap de massue.= Fig.style
sacré : ils lui ont coupé le nez , le bras , etc. » fam . Corp de massûe , accident fâcheux'ec
>

Le bourreau a doné plusieurs coups à ce Gen. imprévu .» Ç'a été pour moi un coup demas
tilhomme , et en lui coupant la iète , il l'a súe.
>

tout massacre . MASTIC , s . m . MASTIQUER , v . act.


ni .
MASSE , s. f. MÀSSER , v. act. MASSIER , [ Mustik , tike. ) Mastic est une gomme qui
s. m . Massif , AVZ ; 7 ). [ inice , mâcé ,cie', vient d'un arbrisseau apelé lentisque. =' H
e er
cif , cîve : 1 " lon . au 2d, 2 ° e muet au 1i °
.

e
se dit aussi de certaines composicions , dont on
é fer. au 2d et au 3º} , lon. au dern.. ] Misse se pour coller
sert pour
se sert enduire , boucher.
coller , enduire
est 1º. Amas de plusieurs parties , qui foat Mastiquer , joindre , coller avec du mastic. »
corps ensemble . » Ce bâtiment n'est qu'une Mastiquer des morceaux de marbre.
grosse m 1sse de pierres. 2º . Il se dit d'un
. MASÛRE , s. f. [ Mazúre ; 2° lon . 3 ° e e

seul corps , mais très-solide et compacte. " muet. ] Ce qui reste d'un bâtiment tombé en
Une masse de plomb. 3 ° . Corps informe. ruine. » Vieille masûre.» Il n'y a plus que des
naissant n'est qu'une masse in- masûres. = Fig . Méchante habitation , qui
» L'ours en hoinne
forme. » Cet n'est qu'une misse de menace ruine . » II habire une méchante ma
chair. = 4°. Totalité. » La masse de l'air ; sûre.
la masse du sang
: Fonds d'argent
s°. MAT , MATTE ou MATE , adj. [ Le e se
>
d'une succession , d'une société . » La masse est prononce au masc . ] Mit se dit des métaux
de cent inille écus. » Tirer de la misse., » Ra- qu'on met en æuvre sans les polir.Or , argent
porter à la misse, 56°. Espèce de massûe. mat : vaisselle marre. En Peinture , coloris
.

» Il l'assomna d'un coup de masse . - 7 ° . 11 in it , couleur matte


qui ont perdu leur
sedit encore et d'un gros marteau de fer , et éclat.
du gros boue du billard. MAT , s. m. MÂT , s. m. Le premier est un
8º. Bâton sur- > >
monté d'une grosse pomme d'argent ou de ver- terme du jeu des échecs. [ La esi bref. ] Le 2d
meil deré , qu'on porte dans les cérémonies , est l'arbre d'un navire , auquel sɔnt atachés les
devant le Roi >, le Chancelier , le Recteur de vergues ou les antennes , qui portent les voi
l'Université, etc. = 9°. Måsse ( l'a estlong.) les : ( lá ese long ) le e se prononce dans le
Somine d'argent qu'onmet aux jeux de hazard. iiº'' ; il n'a point de plurie
pluriell : il ne se fait pas
» La première misseétoit de vingt louis. sentir dans le ad , qui se dit au pluriel : les
REM . Masse , dans son sens le plusnaturel , mâts. = = Faire mat ; doner échec et m.1t. »
est un terme à la mode. » Le vulgaire ne voic
oic Voilà un beau mat. = Le grand måt ; le måt
que des misses : les détails de la nature sont d'avant oil d'arrière , de misaine , d'artimon ,
un spectacle réservé-pour nous , ( dit le soi eic.
disant Philosophe. ) Marm . MATAMÔRE , s. m . ( style fam . ) Paur
Masser ne se dit que dans la dernière ac Brave.
ception de inisse. Faire une mâsse au jeu . » Il MATELAS , s. m. MATELASSER , V. act. 9
a mássé dix louis . MATELASSIER , S. in. ( Mareli , lacé, la.cie.
Massier , Oficier qui porte une masse . >
e
2° e muet , 3 ° lon au i i té
er e
fer. au 2d ct au
( nº. 8°.) en certaines cérémonies. 3. ] Matelas, sac rempli de laines , de bourre .
Massif , Épais et pesant . » Bâtiment mis- ou de crin , sur lequel on se couche. » Grand
sifo » Tour massive. Fig. Grossier ou pecit matelas. » Faire , piquer , rebatre un
lourd. » Cet homme est bien massif. » Il a maielas. = On done aussi ce nom aux petits
l'esprit massif. == En parlant des figures de coussins piqués , qu'on met aux deux côtés
métal; qui n'est point creux en dedans , ni d'un carrosse. ~ Matelasser , garnir de quel
>
formé d'une aû:re matière. Figure d'or massif. que chose de piqué en façon de matelâs.» Ma
» Croix d'argent massif. = = S. m. . Chose ielasser des chaises, le fond d'un carrosse ,
pleine et solide. » Un massif de maçonerie. etc. — Matelassier, ouvrier qui fait et qui
= Absolument , plein bois , qui ne laisse rebat des matelas.
point de passage à la vûe. » Cette allée est Rem. Maynard a dit materas dans ses
terminée par unmassif.
Poésies , au licu de matelas ; mais l'usage
Tom . II. liii
618 MAT MAT
est tout à fait pour ce dernier. MATERNEL , ELLE , adi MATERNAL
MATELOT , s. m . [ 2° e muer. ) Celui LEMENT , adv: [ 28 é ouv, 3. é moy. 48
qui sert à la manæuvre d'un vaisseau. » muer : nél, nèle , nèleman. ) lls se diseny de
Bon , vieux Mazelor. » Il avoit cent Male- ce qui est propre à la mère. » Amour cmas
>
Lots sur son vaisseau . = Vaisseau qui en ternel. Afection maternelle. = ô Le té
acompagne un plus grand , et qui est des- qnaternel , la ligne de parenté du côté de
riné à le secourir . » L'Amiral a deux ma- la mère. Parensmaternels. Biens malernels.
telors. A la matelor , la manière des Langue maternelle , celle du pays ou
Marelors. » Bonet, chaûsses à la marelore. l'on est né. » Il est honteux de mal parler
Matelo :e , s.f. Mets composé de plusieurs sa langue maternelle. = lernellement,
poissons , bouillis avec de fines herbes , er d'une manière maternelle. » Cette femme
qu'on sert avec des tranches de pain , qu'on corrige ses enfans maternellement , sans ex
a humectées avec les sucs de ces diferens cés , sans humeur. Il est peu usité.
poissons . MATERNITÉ , §. fém . 2 € { ouv, dern.
MATER , MÂTER , v . act. I.e '' a la é fermé. ] L'écat , la qualité de mére.Il ne
ise brève. C'est 1 °. Faire mar. Voy. Mat. se dit qu'enn'a parlant de la Ste. Vierge. » Sa
» Il l'a maté avec un pion. 2°. Mor- materniié point détruit dans elle la vir
maternité divine a été la source
rifier. » Marer son corps, sa chair , par des ginité. » La privilèges.
jeûnes , des austérités. = 3 °. Figurement, de tous ses Hors de là , il
Huinilier. « Je le materai si forti, qu'il re- faut dire sa qualité de père , de mère ; et non
viendra à la raison. » Il a été bien maté pas sa paternité , så maternité. Je crois
par le mauvais succès de cette a faire.
re
pouvoir reprendre les phrases suivantes de
Le second a la 1" longue. Garnir un na- M. Moreau. » Sa paternité ( de Gontran )
vire de mâts. » Märer un vaisseau . lui donnant la tutelle des Princes , etc. »
MATÉRIALISME , s. m. MATÉRIALIS- Brunebaut ... y jouit de toute l'autorité que
TE ', s. m . MATÉRIALITÉ, s. fém ..([ matéria- lui donnent , et sa maternité , et ses talens
lisme , liste , liré : 29 é fer , dern . e muet - Mde de Sévigné dit : » Je vous quitte
aux deux premiers , é termé au 3 €. ) Maté- d'honorer ma grande maternité ; mais c'est
rialisme ese l'absurde opinion de ceux qui dans le stylebadin .
j'admettent point d'autre substance que la MATHEMATICIEN , s. m . MATHÉMA.
>

matière. Dans un sens plus resserré , on TIQUE , adj. et subst. MATHÉMATIQUE,


le dit de ceux qui tieneni que lâme est MENT > adv. [ Matémui-cien , tike , tike,
matérielle. = Matérialiste , partisan du ma- man : 2e é fer. se muet aux deux dern.)
térialisme. = Matérialite , qualité de ce qui Mathématique , science qui a pour objet la
csự matière. » La matérialité de l'âme est grandeur en général , et quico considére les
une opinion aussi absurde que pernicieûse. propriétés. Avec les prép. 'de et en on le dis
MATÉRIAUX , s.m . pl . [ Matéri-6 : 2 au singulier. » Erudica en mathématique.
é fer. dern . lon. ] Les ditérentes matières Axiôme , théorème de mathemarique ; instru
qui entrent dans une construction , » Assein- ment de mathématique. Mais avec l'article ,
bler les matériaux. » Les matériaux sont tout il se dit au pluriel. » Étudier , savoir , en
prêts. = Figurément, mémoires , recueuils
> scigner les mathématiques ; et non pas , la>

tairs pour composer un ouvrage d'esprit. Mathematique. » La Géométrie , l'Astrono


» Les mucériaux d'une Histoire > d'un mie , sont des parties des Math 'matiques ,
>

Poème. » Assembler , disposer les mare- et non pas de la Marhématique. Adj.


riaux . Qui apartient aux Mathématiques . » Démons
MATÉRIEL ELLÈ , adj. MATÉRIEL- tration , opération Maih 'matique. S Ma
LEMENT,adv . ( matérial","cle , deman: chématiquement ,"selon les règles des Mathé
2 dl fer 4 c moy. semuer. i Qui est mariques. » Cela est vrai mathématiquement.
composé de matière. » Les substances ma- = Mathéinaticien , qui sait les Mathéma
térielles. » L'âme de l'Homme u'est point tiques » C'est un giand Math'm uticien.
matérielle . Fig. Çer homme est fort MATIÈRE, s. fém .[2* èmoy.3° emuer.]
matériel: c'est un espritMatériellement
bien matériel,gros. 1°. Ce dont une chose est faite. » Le bois
sier et pesant, - est un et la pierre sont la matière dont on tait les
terme de l'École. Il est oposé à formellement. bâtimens. » Cet ouvrage est beau et riche,
MAT MAT 619
mais l'art y surpasse la matière. e 2° . En de Religion , de guerre , de procès. » En
Philosophie , la substance étendûe et impé- matière civile , ou criminelle .
1 nétrable ', susceptible de toute sorte de for- MÂTIN , s. m. Matin adv. et s . in .
mes. » Marière première . »La mutière et [ Cesdeux mots difèrent par l'ortogr. la pro er
la forme. = • En Médecine , excrémens . nonciation et la signification . Dans le its
» La muière fécale.» Matière louable , crue , l'â est long et doit porter un accent cir
cuite . » Les matières ne sont pas liées . * conflexe. Dans le 2d , 'l'a est bref , et ne doit
4. Sujet sur lequel on écrit où
ou l'on parle. point avoir d'accent : ma- tein , m 2- tein . )
* La marière d'un discours . » Muriere sè . Márin espèce de chien de garde . » Gros
che , stérile , ingrate ; ou , riche , abondante . ou pet matin . = Le Proverbe dit qui a
it
» Lá Table d's matièresest fort utile quand bon voisin a bon mârin , parce qu'il est bien
elle est bien faire . =
= sº. Cause , sujet , gardé . Plusieurs disent en ce sens , bon ma
motif , ocasion. » Il n'y a pas là matière iin , mais mal . — - Furetière , Richelet éc
àIl sen'yfach er. » Donerdemati ère de parler. » l'Academie étaient tombés dans cette inéprise.
a pas matière proces. C'est ma- L'Auteur de l'Apotheose du Dict. de l'A
tière de confession . = On dit aussi servir cademie la relève. Elle s'est corrigée dans les
de matière ( sans article ) et fournir de la éditions subsequentes. Márin est aussi un mot
matière, ou muière ( avec l'article ou sans injurieux et populaire. » Tais- toi mårin ;;
article). Boileau dit fournir de matière , en gros marin , vilain matin. ·
quoi il n'est pas à imiter. MATIN , les premières heures du jour.
Je veux que la valeur de ses aïeux antiques » Il faut prier Dieu le mutin et le soir. »
Ait fournide matière aux plas vieilles chroniques. Se est
Il lever de adverbede
aussi bon matin , tems
de grand initin . =
et suscepti
Il aurait falu dire , ait fourni mutière , ou ble de degrés de comparaison . » Plus marin ,
er
de la matière ; mais avec le 1 '' , il y aurait très-matin , le plus marin que vous pour.
>
eu une syllabe de moins , et avec le second rez , etc. -- Il s'unic aussi à quelques ad
une syllabe de trop. = Joint au Verbe verbes, comme erop , aussi , fori , ecc. trop
avoir ,la impersonel
dans , il régie
phrase négative à ou de, le " matin , aussimarin qu'hier" , fore matin ,
, le 2d dans l'afir
>

etc. = 1 °. Marin se place toujours après


native. iis Il n'y a pas mucière à se fâcher,, le verbe , même dans les tems composés. "
» Il y a matière de rire. Fontenelle a employé Il est venu fort matin et non pas , il est
la prép. de, quoique le sens fût négatit. » fort mutin venu. 2°. Lematin et le soir
Je ne vois pas qu'il y ait matière sur tout sont aussi des espèces d'adverbes. Je travaille
cela d'exercer beaucoup l'esprit. Il est vrai le matin , je sors le ssir. Boileau dic :
que la négative n'afecte pas l'expression , il Il condamne au matin les sentiinens du soir.
ya mutière , et que dâilleurs , sur tout cela
à exercer aurait produit quelque cacophonie C'est sans doute la contrainte de la mesûre
par lapasrencontre
cuse de l'Écrivain
beaucoup deux a ; mais
: et cela n'ex. expression.
il aurait qui aa forcé En
le prôse
Poère, àil sefautservir
dire ,deil cette
con
été mieux de dire , sur tous ces objets à damne le matin', etc. = 3 °. Avec demain
>
exorcer etc. =
Pour les noms à esc plus on dis mitin , ou au matin : tous deux sont
sûr et plus régulier , que le sens soit néga- bons, mais lepremierest plus usité.Demain
tif ou 'afirmatif. » Il y a matière à pro- au matin , dic l'Acad. et plus ordinairement
cês : il n'y a pas matière à discussion . L'4 . demain matin. » Je viendrai demain au maa
cadémie met un exemple contraire. » Il n'y iin , ou mieux , demain inutin. Mais avec
)

ą pas muière de querelle , de procès. Mais jusque on doit toujours dire matin. » Jus
je pense que à querelle. , à proce's seraient qu'à demain marin , et non pas jusqu'à
davantage suivant l'usage et le génie de la demain au marin. Vaug. 4 Il faut
langue. = 6°. Matière d'or , d'argent , les dire de grand marin , et non pas de grand
fondûes
espèces fondues po fabric
ur la ation des mo . matin , comine on le lit dans les Remar
naics. » On doit porter ces matières à la ques de Racine le fils , sur les Tragédies de
monaie . = 7 , Matière se dit par oposi- son père . Dans un pieux Biographe ,
tion à l'Esprit . Au dessus de la mirière ; on voit , se lever du matin , pour se lever
dégagé de la muière . = 8°. En matière matin. Cependant avecleplus l'art. indéf.
I.iii ‫ܐ‬
629 MAT Μ Α Τ'
du va fort bien. » Je suis venu du plus L'Acad. ne le met pas . Vaugelas remarque
grand marin , ou le plus grand matin que que matinal et marineux ne se disent que
j'ai pu . — Avec très il faut dire de. »» Je des persones , et qu'il serait ridicule de dire
suis venu de très grand matin . - * Un Au- l'étoile matinale ; ou matineuse , il faut
-

teur moderne dit : au p!us matin , pour dit dire , l'étoile marinière. - Le Rich.. Port.
>

plus grand matin. C'est un barbarisme. dit simplement de matinal , comme de ma


s . On dit : le jour étant ven! , la nuit tineux , qui se lève inatin . Dans la dern.
étant venúe ;mais on ne le dit pas du matin , édit. l'Acad. les distingue ; elle définit le
er
ni du soir. La raison qu'en done Bouhours 1 qui se lève matin . » Vous êtes bien
c'est qu'on regarde cette première clarté qui marinal aujourd'hui ; et le 2d , qui est dans
fait le jour , et cette première obscurité qui l'habitude de se lever matin. » Les Dames
fait la nuit , comme quelque chôse d'indi- ne sont guère marineûses. Les Gascons di
visible ; mais il n'en est pas de même du sent marinières : mais mal ; et c'est un des
matin et du soir. Aussi - tôt que le matin gasconismes que relève M. Desgrouais. –
fur venu , la barque écoir au milieu de la Marinière ne se dit que de l'étoile du matin .
mer. Norly . Test . Il fallait ; qussiroc que On ne dit point marinier au masculin .
le jour fut yenu . Bouh . 6º . Du mitin MATINÉE , le tems qui est depuis le point
au soir se dic quelquefois pour depuis le du jour jusqu'à midi. » Une belle matinée.
marin jusqu'au soir , et il est même plus » Les matinées sont fraîches en Automne. »
usité et plus élégant. = 7º. On dit au J'ai travaillé toute la matinée . Il ne fait rien :
-

figuré, le matin de la vie , la jeunesse. il n'a rien fait de toute la matinee .


Persuadé que l'harmonie Dormir la grasse matinée ( st. fainil. ) bica
Ne verse ses heureux présens avant dans le jour.
Que sur le matin de la vie MATINES , s. f. pl . Il n'a point de sin.
Gressot . gulier. La première partie de l'Ofice divin .
8º. Se lever marin c'est ; dans le st. » Assister à Marines. » Il ne va point à Ma .
fig. famil. être diligent. » Malheureủsement tines. Il est dispensé de Marines.. » Chanter
pour moi , Mde. de Nevers s'étoit levée Niacines. » Les Matines sont plus longues
aussi matin qu'elles ; elle arriva un moment en certains tems que dans d'autres. Il se dir
après ces Dames , qui s'en allerent quand plus souventsans article, qu'avec l'article.
elle entra. Mde de Coulanges, » Il faudroit En style proverbial , ' étourdi comme
vous lever bien matin pour égaler cet homme , le premier coup de Marine's ; fort étourdi . =
ou pour le surprendre. = > On dit aussi Le Peuple , on certaines Provinces , apèle
figurément , crop matin , pour ,trop 18t. » marines des Heures , un livre de prières.
Vous avez fort envie d'aller à Grignan. Je MATINEUX , MATINIER . Voy. MATI•
sais vos raisons : sans cela je vous dirois NAL .
qu'il est bien ma:in ( c'était au moisde Mars )
MATIR , v. . act. rendre mat de l'or ou de
l'argent, sans le polir ou le brunir.
vous trouverez encôre la bise en furie. Sey.
MATINAL , ALE , adj. MATINÉE , s. f. MATOIS , OISE Oise , adj. et subst. Mator.
MATINEUX , EÛSE , adj. MATINIER , IÈRE , SERIE , S. f. ( Ma-loâ , 10a-ze , toa zerie :
adj. [ Marinal , nale , né-e , nell , neû ze , 2° lon . ze muer. ] Rûsé. » Il est bien ma
e
nie , nière : 2 € lon . au 3,4,5e et 7°
e
e
> tois. » Elle parait imbécille , mais elle est
é fer., au zº
3 et au 6° , ' è moy. au dern. j »plus
Plusieurs disent indiféremment matinal , ina-
maroise que vous ne pensez. = IlSubst.
. C'est un ne se
fin, un rûsé matois.
tineux et marinier . La, Touche dit que le 2d
ed dit guère comme substantit , au féminin . =
est plus usité que le 1 " ; il avoue pourrant Maioiserie : qualité du matois. » Vous ne
que l'avad. les dic tous deux égaleinens. Il connoissez pas bien sa matoiserie.
ajoute que marinale , se dit de l'Aube > Mais d'où yient qu'au renard Esope acorde un
qu'on ne dit point mutineuse : on ne dit ni point :
l'un ni l'autre : on dit l'aube du jour. > C'est d'exceller en tours pleins de matoiserie.
La Font.
Rousseau a pourtant dit dans une Ode :
Comme un époux glorieux , Troniperie , fourberic. Voilà vraiment
Qui , dès l'aube matinale , une fine maroiserie. = Ces mots viènent de
Sort brillant et radieux . mare , qu'on a dit autrefois pour tromperie.
MAT MAU 621
- MATOU , s. m Chat qui n'a pas été coupé, ils sone mûrs. » Venir ou ne pasFigvenir
turité , en sa maturité.
en ma
. " La malu ..
» Grôs mitou .... 19

- MATRICE , s. f. 1° La partie de la femme rité de l'âge; maturité d'esprit. Avec .


adv, avec circonspection et juge
où se fait la conception , et où l'enfant se maturité',Délibérer.
nourrit. On le dit aussi des animaux. ment. » , procéder, agir avec ma
» La murice d une cavale , d'une chiène. turité , avec grande , ou une grande matu
= 2°. En Imprimerie , moule dans lequel rité .
on fond les caractères. = Adj. » Église * MAU , adj. On le disait autrefois pour
murice , qui est comme la mère des autres mauvais : témoin ce Pierre deDreux, 'Duc
Églises. - Langue matrice , celle qui n'est de Bretagne , que son peu d'habileté fic sur
-

dérivée d'aucune aûtre , et dont quelques- nomer Mauclerc. Témoin encôre cette mala
unes sont dérivées. » L'hébreu est une lan- die , apelée dans le Roman de la Rose , Mau
>

que matrice. - Couleurs matrices, les cou- feu.


-
A l'égard de mau , pris adverbiale
--

leurs simples , qui servent à en composer ment, maudire ,mzugreer,


d'autres .
maupireux ,maus
sade sont autant de pređives de cet usage.
MATRICIDE , s. m. Ni Vaugelas , ni : MAUDIRE, v . act. Aloire : 1re dout. 2°
Th. Corneille n'aproûvent ce mor. Selon eux, lon . 3 ° e muet. ! Il se conjugue comme dire
on apelle parricide le meurtre et le meur- excepté qu'il redouble I's au milieu du mot ,
trier de la mère comme du père comme dans les tems où dire n'en a qu'une seule. Je
on apelle patrimoine non seulement les biens maudis ; nous maudissons; je maudissais , je
qu'on tient de son père , inais encore ceux maudis , je maudirai , je maudirais; maudis ;
qu'on possède du côté de sa mère. - Trév. que je maudisse , ( pour le présent et pour
a mis marricidi. l'acad. ne l'a pas inis . l'imparfait du subjonctif) maudissant ; mu
MATRICULE , s. f. Registre , danslequel dit. Faire des imprécations contre quel.
on écrit les noms des persones , qui entrent qu'un. » Il maudit tous les jours ceux , qui
dans quelque société. Il se dit sur-tout dans les lui ont doné ce funeste conseil. » Il maudit sa
universités. On apèle liſatricule de l'Em- destinée. » Elle maudit le jour et l'heure
pire le dénombrement des Princes et des États, qu'elle a conu ce perfide suborneur, = En
qui ont séance dans les Dières. parlant de Dieu , réprouver , abandoner. »
MATRIMONIAL , ALE , adj. Terme de Dieu maulit cette impie génération. » Ceo
Druit. Qui apartient au mariage. » Cause , homme a été maudit de Dieu , et non pas par
question , conventions matrimoniales. Il ne Dieu...
>
>

se dit guère au masculin . MAUDISSON , 's.m. [ Modi-son .) Malé


- MATRÔNE, s.f. { 2° lon. zemuer. ] Il diction ( st. famil. ) » il fait mille mai .
ne se dit , dans le sérieux , que des Dames dissons. re
Grecques et Romaines , et parmi nous des MAUDIT , ITE , adj . ( Modi, dire : 15€
sages-femmes. Encôre vieillit- il dans le der- dout.] Il ne s'emploie adjectivement qu'en
nier sens, du moins dans le discours ordinai- parlant des cliôses ; et il signifie , très-inau
re. Il n'estencore usité que dans la Pratique. vais. » Maudit chemin , jeu , livre, inétier
>

MATTER , Voy.MATER. " ; etc. Il aime à précéder le substantif.


RATIC ,
MATURATIF , IVE , adj . MATURATION e
• Quitter Londre et la Cour pour sa maudise terre.
s. f. [Maturatif, tîve, marura -rion ; 4 lon . Gresset Sidney :
au 2d . ] Qui mirit . Action de mûrir. Ils ne Ah: les afreux chemins , er le maudit pays.
se diseni , le 1 " qu'en Médecine , des médica Méchane.
mens , qui hâtent la formation de la matière On dit , tems maudit , et maudit rems ferait
purulente d'un abscês; le 2d qu'en Alchimie , úne inversión dûre. Ondi: aussi avec ra
de l'opération par laquelle un inétal acquiert port aux 'persones , maudite race , maudite
une plus grande perfection . engeance: mais on ne dit point maudit homo
MATÚRE , s. f. [ 1" et 2 lon. emuer. ] me, et l'on ne 'dir guère maudit Auteur
1°. L'assemblage de tous les mâts d'un vais- maudit Poète , etc. On pourrait poorrano le
seau . » Bonne mazure. = 2°. Le bois propre dire dans le style de la colère et de l'indi
àCafaire
nadades mâts. » Matúre. de Norvège, de gnation :
. MALGRÉER , V, n.{ Mogré -é: 2 et36
MATURITÉ , a. f. L'étárdes fruits, quand fer. Devant le muer', la 2 est longue : il
G22 M AU MAX
maugrée. Au futur cet e muer 'rre se prononce neat ni genre , ni nombre , quand ils signi
pas : il maugréera , margréerait ; pron .mo- fient l'un , aprouver , consrniir ; l'aůtre de
gréra , mogrérè; en 3 syllabes. ] Il estbâs et saprouver , ne pas consentir, » Elle trouve
populaire. Jurer. » Il jure et maugrée. mauvais que vous sorriez si souvent. Il régit,
Bien vite il sur jurer et Maugreer. comme on le voit la conjonct. que et le sub
Ververt. joncit. - Dans un aútre sens, miuvais
MAUPITEUX , Else , adj. [ Mūpi-cell ,' avec trouver est adjectif et déclinable. » H
rell -ze : 3 € lon : ] Allirefois , dut, cruel , sans faudroit qu'ils combatissent les règles du
pisie. Aujourd'hui , fuire le mzupiteux , se christianisine , pour trouver mauvaise une
>

lamenter , sans grande raison . Il est bâs action aussi juste et aussi chrétienne. Le Mai.
e populaire. Trév. Il vieillir. Acad. tre. Bosh. Acad. L'Auteur des Reflexions
MAURE , Voy. MORE . ( Andry) n'a pas eu raison de critiquer le P.
MAURICAUÓ , Voy . MORICAUD.
>
с
Bouhours sur cette expression. L. T. Pour
MAUSOLEE , s. m. ( Mozolé e : 3 é fer. mieux éclaircir cette remarque , il faut dire
et long. ] Tombeau magnifique. » On lui a que , quand crozver miuviis régit la con
dressé un beau , un superbe mausolee. = jonction que et le sabjonctif , miuvais est
L'Acad. semble bornec l'usage de ce mot au adverbe et par conséquent indéclinable ;
Discours soutenu. Il est pourtant aussi du et quand il regir les nomi , il est adjectif
syle simple et du discours ordinaire. = On et se décline. — On dit adverbialement,
apele aussi mausolée un catafalque , dressé sentir mauvais , exhaler une mauvaise odeur.
dans les Églises pour le service des persones * Ilfail mauvais , il est dangereux de...
considérables. Mausolée est un terme plus no. » Il fait mauvais marcher dans un tems de
ble que catafalque. glace. Il régic l'infinitif sans préposition.
re
MAUSSADE , adj. MAUSSADEMENT , adv, MAUVE , s. f. [ móve : 1' ton . 2 e muer.)
MAUSSADERIE s. f. [ Mo-sade , deman , Plante crès-comune , donc il y a un grand
derie : 3 ° e muet , 4 lon. au dern. ) Maus- nombre d'espèces.
sade , qui a mauvaise grâce,» Homme, fem- MAUVIETTE si f . Mauris , S. m .
memaussade. = = Mal fait , inal construit. [ mo- vid-te , movi : ** dout. 2° è moyca
» Habit, bâtiment maussade. = Maussa- au rer. ] Le per
I
les est le nom d'une espèce d'a
dement , d'une manière maussade.
tout maussademerit.
» Il fait louette
Maussaderie , est
; le 2d d'une
MAXILLAIRE petite
, adj. (mikespèce de grive,
-cil-lère : *
un mot de ce siècle. Mauvaise grâce. » Elle esć moy. et long : on prononce les deux ll sans
d'une maussaderie insaportable. les mouiller . ] Terine d'Anatomie. Qui a 1

MAUVAIS , AISE , adj. [ Move , vēze : raport aux mâchoires. » Glandes maxillai.
>

2 € ouv. et long. 11°. Qui n'est pas bon. Ilse res.


MAXIME , s. f. [ matcime : zemuet.)
dic des choses ; mauvais pain , mauvaise
cau ; et des persones; mauvais peintre, poète , Suivant l'Acad. Proposition générale , qui
orateur , etc. 2°. Avec à ou pour , nui- sert de principe et de fondement, de règle
şible. » L'excès d'aplication est mauvais à la en quelques Arts ou sciences. Mais il me sem
santé ; le fruit est mauvais pour certains esto- ble que maxime se dit par raport aux mæurs,
machs. 3°. Sinistre ; funeste, » Mauvais et principe par raporr aux sciences et au rai
augûre : mauvaise physionomie. 4°. En sonement. Dideroe dit sur cette pensée de
parlant des persones seulement , fâcheux Seneque , devenue proverbe : „ La route
dangereux. » Mauvais voisin ; mauvais esprit, du précepte est longue, celle de l'exemple
mauvais garnement. S. m. » Le bon et est courte; que » de cette maxime il résulte,
le mauvais. — Faire le mauvais , ( st. famil.) etc. Sur quoi M. l'Ab. Grosier remarque fort
menacer de batre , de faire du désordre. bien , inon avis , qu'il falait dire princi
Rem.rº. L'Acad.observe que quoique mau- pe,que c'étaitlemoepropre ; et que maxi
vais et Méchant soient ordinairement synony. mese ditd'une règle de morale, de condnite
mes, néanmoins Méchani est plus odieux que personelle. » Les maximes de la morale ,
Mauvais. Voy, MÉCHANT et Malin. de la Politique, » C'est une maxime d'Lcat,
2 °. Mauvais' s’emploie quelquefois comme de gouvernement. » Il veut établir de nou.
in eximes. = Il régit quelquefois de
adverbe ; trouver bon , trouver mauvais. velles maximes.
Dans ces expressions , bon et mauvais ne pre et l'infimcif. » Ceae maxime constante de
MÉC MÉC 623
fraper sur tous les pouvoirs pour les réunir sf. Méchant ,, ANTE, adj. e[méchaman , re
sursa tête... menaçoit | Écas d'une révolution chancere , chan ', chante : 1 é ferme ,
er e
prochaine. Anon . .2" br. au i'r , lon , aux autres ; 3 ° e muet
MAZETTE ou MĄZÈTE , s. f. [ mazére,
е
au 2d et au 4. ) Méchant , 1 °. En parlant
.

2 è moyen . zee muer. Richelei mei les des chôses ; mauvais , qui n'est pas bon. » Me
deux. L'Acad. 'ne met que le premier . ) Au chant pays , chemin , cheval , etc. Méchante
propre, méchant, petit cheval. = Au fig . terre , moncûre , toile , etc.'llIl se dit quel
homme qui ne sait pas bien jouer. »C'est quefois des persones en ce sens;mechin e
unemozetle. Poère , Orateur , etc. =
Écrivain , Pocie = 2°. En
MÉCANICIEN s . m. MÉCANIQUE , parlant de persones et des choses contraire
subst. f.MÉCANIQUEMENT , adv. MÉCANIS- à la justice. » Méchant homme , méchante
ME, s. m. [ Mlékani-cien , nike , nikeman ,
> femme , de méchantes gens .
> Mé hant
0
re
nisme : 1 é ter. 4 e muet aux trois dern , esprit , méchante action . 3 ° Combiné
Dans le " ien n'a pas le son d’ian . ) avec certains noms , il a d'autres significa
Trer, er le Dict. Gram . écrivent ces mots tions. Mech.inte mine ou fhisionomie ; qui
avec une h , Mechanicien , etc. et c'est aussi
> anonce de la méchanceté. Méchante
la pratique du plus grand nombre des Au- mine > méchant air ; air ignoble et bâs.
reurs. Richelet ; l'Acad. le Rich . Porr. les Mé hante humeur ; humeur chagrine. -
écrivent sans h .; et c'est mieux , pour évi-. Méchante rête , homme opiniâtre dans le mal.
ter de faire prononcer cha avec le ch fran- On dit plus ordinairement , mauvaise tête.
çais , au lieu de ki . ] = Mécanique est la - Méchante langue , persone médisante .
.

partie des Mathématiques , qui a pour ob- Remarq. 1 °. Quoique méchant et mauvais
et les lois du mouvement , celles de l'équi- soient presque synonymes pour le sens , ils
libre , des forces mouvantes etc. ne le sont pas pour l'emploi, et ne se mettent
Mécanicien , qui saic la Mécanique. pas indiféremment. Méchant est plus fort et
Mécanisme, la structûre d'un corps organisé. plus odieux que mauvais. On dit , trouver
» Le mécanisme du corps humain , de l'uni- mauvais , sentir mauvais ; On ne dit point
vers , d'une montre , etc. Mécanique là méchant. On dit , prendre en mauvaise
est aussi adjectif. » Les arts mécaniques; par part , et non pas en méchante part. D'un
oposition aux Aris libéraux . - » C'est un alltre côté , méchant s'emploie quelquefois
métier bien mécanique , ignoble et bâs. = comme substantif : les méchans ; c'est un
Mécaniquement , d'une manière mécanique. méchant. Au contraire , mauvais est toujours
Il est ordinairement oposé à géométrique- adjectif : on ne dit pas les mauvais , c'est un >

ment., » Il a tracé cette figûre , cette ligne mauvais ; on dit seulement un mauvais
méridienne mécaniquement. Il compte trou- garçon. L.T. = 2 °. En parlant des ouvra .
2

ver la quadratûre du cercle , le mouvement ges d'esprit, mauvais et méchant ont difé
perpéçue mécaniquement, rens sens ; l'un a rapport au défaut de ta
MÉCÈNE , s.
s m . [ 1 " éé fer. 2'2 è moy .. lent , l'autre à la malignité.. » C'est trop
3'e muer. ] Nom propre du Favori d’Au- pour une épigramme d'être mauvaise et mne
guste , qui est devenu un nom comun. Pro- chante tout à la fois. = 3º. Cependant ,
tecteur des lettres et des savans . » Méc ène méc hant a quelquefois le sens de m.zuvais
généreux des Gens de Lettres . Pour le chante
quand ilépigramme
précède le substantif. » Une mé
nom propre , on disait autrefois Mécénas. » , est une épigramme sans
Ce ne fut que par là que Mécénas devine sel et sans esprit. Une épigrainme méchante
le favori du plusgrand Empereur du monde. est une épigramme pleine de trajes nalios
P. Rapin. = Richelet dit qu'en prôse on et piquans. Ainsi , et dans d'autres oca
dit Mecenas
се ,
, er en vers , mecenas ouonme- sions , méchant a divers sens, suivant qu'il
Cere. - L'usage a donc changé ne suit ou qu'il précède le substantif. Méchant
dit plus que Alecène , excepté dansla Poé- aux
homme a raport aux actions ; homme méchant
sie marotique . pensées et aux discours. L'un fait des
Étre à la fois Horace er Mecenas, tméchancetés ; l'autre en pense et en dit. =
Conseil des Dieux. °. Remarquez pourtant que méchant, même
dans le premier sens , n'est obligé de se pla
MÉCHAMMENT , adv. MÉCHANCETÍ , cer devant que quand il est seul. Mais joint
624 MÉ C MÉC
aux adverbes de quantité, il peut se mettre met dans les lampes avee de l'huile , ou
devant ou après : c'est le plus méchanthom- dont on fait des chandelles , des bougies ;
me , ou l'homme le plus méchant que je etc. en les couvrant de suif ou de cire.
conaisse. Fort méchant homme , ou homme = 2°. Corde préparée , dont les Cano
fort méshant. Avec le moins , extrêmement , niers se servent pour mettre le feu au ca C
infiniment et autres adverbes semblables , il non
non , et les Mineurs à une mine. On
se met toujours après. C'est bien l'homme dit , figurément ( st. famil. ) découvrir ou
le moins mé hant , et non pas le moins mé- éventer la mèche ; c. à di un complot, une
chant homine, » C'est un homme extrême. intrigue. = 3; ': On apele aussi mè.ke,
men !! méchant ,> etc. == 5.° Méchant au vo- la flèche spirale d'acier , qui est à un, tire 1

catif ne se dit que dans le st. badin et par un bouchon ; et la partie d'une vrille d'un
reproche plaisaur. villebrequin , qui perce , etc.
Va , Méchant
>
, tu joueras tout le temps de ta
> * MÉCHEF , s. m. Vieux mot. Malheur,
vie. fâcheuse aventure.
De Cailly G
Je n'ai fait aucune chose
Il n'est plus du beau style dans l'usage ac Qui doive actirer sur mon chef
tuel . Racine fait dire par Jocaste å Un si deplorable méchef.
Créon . Bens.
N'en doute pas , méchant ils vont venir tous
MÉCOMPTER ,
deux. MÉCOMPTE , s. m. SE
re
Tous deux ils préviendront tes desseins malheu, v. réc. [ meconte et ré :; ' é fer. 2 long.
relix 3º e muer au 1 é fer. au 2d . ) Ceur
mais il ne l'employa plus que dans Athalie , qui écrive nt conte , conter , au lieu decomple,
compteerr ,, écrivent aussi mé :onte , méconter :
où Josabet dit à Maihan . » Méchant , c'est compt
bien à vous , etc. M. Racine le fils justific ils font une lourde faûte . = Mecompte,. 1

son père , en disant que ce mor se retrouve au propre , erreur de calcul dans un compte.
dans cette pièce , comme étant du style de Se mécompter , se tromper dans un compte ,
l'Écriture , qui nomme méchans les énemis dans un calcul. » Il y a du mécomptedans
de Dieu ; mais il convient que ce mot n'est votre calcul . » Vous vous êtes mécompté. =
plus d'usage dans le style noble. Au figuré, ils se disenc de ceux quisont trom
MÉCHANCETÉ se dit que dans le pés dans leurs espérances . » Il a trouvé bien
ne
' s'est fort mécompté dans
2d sens de méchant. Iniquirć , malignité , ma- du mécompte. » Il
lice . » La méchanceté d'une action. » Action cette afaire. Il croyoit y faire un grand pro
pleine de méchanceté. – On ne dit point fit ; et il a eu de la perte. = On ditaussi
-

la méchanceté d'un Poète , ou d'un poème , se mécompter ( se tromper ) dans un raisone


d'un discours ou d'an Orateur . Rem . inent .
Quand on parle du vice , on le met toujours Rem . Fénélon dit tomber dans un mécompte.
au singulier. On dit de plusieurs , leur mé » Il rombe toujours dans quelque mécomple,
chanceté ,et non pas leurs méchancetés. tantôtpar ses passions ,tantôtpar cellesdeses
Maisquand on parle des actions , éfets de Ministres. Télém . -Cette expression ne parai
ce , emploiequelquefoisle pluriel: pasadoptéepar l'usage ; mais jen'oserais la
vice on
on lui a fait mille méchancetés ; mais cette blâmer .
expression n'est que du style familier. Bouh. MÉCONNOISSABLE . oz MÉCONAISSA
re
L. T. * Méchantise pour méchanceté est BLE , adj. [ m :tone-sable" :1.é fer. ;"!
sur-tout
Un vrai gasc enfame
desonis ns.. En
» Voy ezence
Prov la mé le ise
, onhanc dit my. 4. dout, s e muer. ] Qu'on ne peut
reconaître qu'avec peine, » Depuis sa mala.
de cet enfant , son opiniâtreté , son indoci die il est inécon :rissable . 'Il régit quels
même en ce sens , méchan-
lité. On dit , même
, avec méchanceté. » Il a
quefois la prép. à.
Vieilli parles malheurs plus queparles années,
MÉCHAMMENT
cere.
de mes propres sujets.
Méconnoissable aux yeux
dit , il a fait cela méchimment. Tous ces de Rochefort , Ulysse.
faits ont été méchamment inventés.
ME CHE , s. F. (1 èmoy. 2° e muer. ] » Elles y paroissent ces idoles de chair,mi.
re

2°.Cordon , ordinairemeè nt de coton , qu'on connoissablesaux ycux mêmes deleurs cria


MÉĆ MÉ C 6250
minels adorateurs. Du Rivet, Serm. sur le sujeis de mécontentement à tous ses parcus,
Jugem . dern . à tous ses amis .
MÉCONNOISSANCE , ou Méconats Rem. 1 °. Mécontent s'emploie substantive
SANCE, s . fém . MÉCONNOISSANT , ou Mé- ment au pluriel , pour signifier ceux qui ne
CONAISSANT, ANTE , adj. [ Mékond-sance, sont pas satisfaits du gouvernement , des
e
san , sante : 1" é fer. 3°
1 3 èè moy . 4°
4 lon. Ministres , etc. » Les mécontens s'assemblè
se muet. ) Ingratitude. Ingrat. Ceux - ci rent. — Mais quand il est substantif, il se
disent quelque chose de plus odieux. Ceux- dit absolument et sans régime. » Il se trouva
là marquent plus de légèreté et moins de quelques mécontens de cette élection. Hist,
vice. On dit , dans le Dict. Gram . que mé- d’Angl. Il falait dire , quelques Seigneurs
conaissance est un mot heureûsement inven- mécontens de , etc. Au dire du Père
-

sé, et qu'il serait à souhaiter qu'il fûtmieux Bouhours , mécontent est meilleur pour si
écabli. Gresset l'a employé dans son Ode sur gnifier les facrieux ( er en ce sens , il ne
l'Ingratitude. Il parait 'nouveau , mais , au se dit qu'au pluriel et substantivement ) , et
contraire , il est vieux. Patru et quelques mal.conient ; pour signifier qui n'est pas
autres Auteurs du siècle passé l'avaient em conteni .
ployé , mais la mode n'en a pas duré long- Mal- content se dit plus ordinairement du
iems. Bossuer l'emploie , mais non pas dans supérieur à l'égard de l'inférieur, Acad.co
le sens d'ingratitude ; il s'en sert pour ex- mécontent de l'inférieur à l'égard du supé
primer l'action de méconaſtre , de ne pas rieur. Ainsi un Prince peut être mal-content
conaître. » La ruine des Juifs sera la suite des services de quelqu'un de ses sujets ; un
de la mort du Christ , et de leur méconnois- père de l'aplication de son fils; un mattre
sance. = Méconaissant est vieux aussi, des progrès de son éleve . Un sujet , au con
mais on comence à le rajeunir. Un fils traire , peut être mécon !ent des passe- droits
méconnoissant fic à son ceur ( de David ) que lui fait le Prince ; un fils de la prédi
une plaie profonde , que les années ne pu • lection trop marquée de son père pour un
rent fermer. Neuville . » Il n'est pas éton- aûtre de ses entans ; un élève de la négli
nant que le sieur de ... paroisse aujourd'hui gence de son maître , etc. - Pour les ver
>

si méconnoissant. Ling. Ce
Ce mot est dans bes analogues , on dira , au contraire , mé
.

Richelet , sans citation d'Auceurs . contenter des supérieurs , et contenter mal


MÉCONNOÎTRE re ou MÉCONAÎTRE , des inférieurs . Ce père contente mal son
. Metonétre :: 1" &
v. act.{ é fer.;'é
. ouver
. fils : ce fils mécontente son père. Mé
long , 4 e muer. ] Il se conjugue comme content se prend substantivement : mal- con
connoître , ou conaître ., = Au propre , ne tent est toujours adjectif. On a repris le
pas conaitre. » Vous avez changé d'habit ; P. Bouhours d'avoir dit : c'est la coucumc
je vous méconaissais. = Au figaré , et des mal-contens de se plaindre. ( Il avait
plus ordinairement , désavouer. » Il s'est donc manqué lui-même à sa remarque ).
élevé , il s'est enrichi : il méconait ses pa. Il faut dire, des mécontens. Il s'emploie tou
rens et ses anciens amis. = Se méconafire jours au pluriel : on ne die point un mé
a deux sens : 1°. Oublier ce qu'on a été content. Extr. des Syn. de M. Beauz.
autrefois. » Il a fait fortune : il se inéco- 3º. * On ne dit point , se mécontenter de ,
nait.- = - 2°. Oublier ce qu'on doie à quel pour dire , être mécontent de.
qu'un qui est au dessus de nous. » Comment
Et coloren ces injustices ,
parlez -vous?Vous vous méconaissez, Dont vous avez raison de vous mécontenter,
MÉCONTENT , ENTE , adj . Mécon Corn . Agesilas.
TENTEMENT ,‫ و‬s. in . MÉCONTENTER , v .
act. [ Mékontan , tante , tanteiar , tanté : Dices en vers comme en prôse , de n'être pas
z re" è fer. 2° ec 3€ lon. 4°e e muer au 2d et content , ou d'Etre mécontent .
e
4. Més
au 3 > é fermé au dern. ] Mécontent , qui contentement ne régic pas la prép: de , du
n'est pas satisfait de... Mécontenter, rendre moins des choses. On ne dit point , le mécon
mécontent. Mécontentement ; déplaisir. Il est tentement de ce voyage, de cette entreprise ,
fort mécontent de l'acueuil qu'on lui a fair. pour dire , un voyage , une entreprise dont
» Cer homme mécontente iout le monde ; on ese mécontent. Hi ne se dic avec ce réal
H done du mécontentement ou de grands gime que de la persons qui est mésonterrer
Tome II, K k kk
626 MÉD ? MÉD
» Le Roi de Maroc , malgré lesméconten- pire que le contraire. Sév. Chaque med
temens de la campagne précédente , amena daille'a son revers ; chaque chose a deux faces.
l'été suivant un nouveau secours, D'Orl. Vieille médaille , vieille persone , dont
Quand on veut doner un régime aux chốses , les traits sont grands er fort marqués.
il faut ajouter un'verbe à mécontentement ; MEDECIN , s. m . MÉDECINE , s . f. Mé.
comme , avoir dų mécontentement de , DECINER , V.act. [ Méde-cein , cine , ciné ;
те e е
» Malgré les me'éontentemens que la campa ire é fer. 2 e muet ;4emuet au zd , é fer , au
gne précédente, lui avait dones , etc.
re
3 *. ] Medecin , est celui qui fait profession de
MECREANT , s. m . [ 15 et 2. é fer. zº guérir les maladies et de conserver la santé.
jon . ] Il se disait autrefois de tous les peu- Médecine est l'art qui en enseigne les moyens.
ples , infidèles, et particulièrement des Mas Médeciner , c'est doner des breuvages et au--
tres remèdes qu'on prend par la bouche. » Bon,
homótans. On ne le dit aujourd'hui que des
impies' , des incrédules ; mais ces derniers savant Médecin . „ Etre entre les mains des
mots sont plus nobles et plus propres pour Medecins ; abandoné des Médecins , etc. » La
le style élevé. Mécréant ne se dit que dans Médecine est un art conjectural. » Etudier en
le discours familier et dans le style critique. Médecine. Docteuren Médecine .» Ils l'ont trop
* M. Lenglet du Frenoy dit mécroyant , médeciné.
contre l'usage. * On a dit anciène- Rem . Quand on parle de l'art de guérir ,
ment mécroire , pour ne pas croire. Richelet on l'emploie toujours au singulier. Il n'a dé
dit qu'il est peu usité. Il est aujourd'hui en pluriel que quand il signifie purgation. » Ila
tièrement hors d'usage. On disait aussi pris plusieurs médecines.
médecines, = * En Province,
mécréance , qui ne se dit plus. plusieurs disent , médecine , pour signifier la
e
- MÉCREDI, ou MERCREDI , s. m. Le 4 femmed'un Médecin:»Mde. la Médecine. C'est
>

jour de la semaine. = La plus saine opi- disent


un termeridicule
mediciner .
en ce Se
sens. = Plusieurs
médeciner est bas,
Dion , dit Vaugelas , et le meilleur usage est
de prononcer et d'écrire ce mot sans r ( Me- et ne s'écrit point. En sa place , on dit ' , pren
kredi ; 1" é fer. 2° e muer. ) C'est aussi le sen- dre médecine. Vaug. Se médeciner ne se
timent de Th . Corn . Richelet, assûre de peut dire qu'en plaisantant.
même qu'on disait aútrefois,mercredi , mais On dit des choses, qui ont un certain goût ,
que de son tems il n'y avait que mécredi, qui ou une certaine odeur désagréable ; cela sent
für en usage. L'Acad. au contraire , et d'après la médecine, Médecine decheval; méde
elle , le Dict d'Ort, et le Rich. Port. écrivent cine trop forte. Le proverbe dit : argent
mercredi , et font On
cer la premièrer. croire
dit,qu'on doitDici.
dansle y pronon-
Gram comptant
recevoir deporte médecine
l'argent : il est agréablede
comptant. Les mar
-

qu'il semble que dans la conyersation on peut chands citent souvent ce proverbe pour si
dire mécredi , mais que dans le discours sou- gnifier qu'ils n'aiment pas à faire crédit .
tenu,, on doit prononcer mercredi. MÉDECINAL. Voy. MéDICINAL.
MÉDAILLE, S. f. MÉDAILLER , Acad.oui MÉDIANOCHE , s. m. Terme espagnol ,
MEDAILLIER , Trévo's.m ,MÉDAILLISTE , naturalisé en France. Repas en grâs , qui se
s m . MidAILLON , S. m. { Meda -glie, du fait après minuit :sonné , le lendemain d'uu
glie, ;1 " deéfer.2°
glion; pièce .
tes It. gliste,
Médaille métal, br.Mouillez
fabriquée en jour maigre. Onne faitplus guère demedias
noche , depuis qu'on ese si peu délicat sur l'ob
forme de monaie et où est gravíe la figure de servation de l'abstinence .
quelque Prince , de quelque Saint ou de qucl- MÉDIAT , ATE , adj. MÉDIATEMENT e

que monument, etc. * Médaillon se dit des


adv. { Médi-a , are, aieman :?1"*&
> é fer . té
re

4° e
plus grandes médailles. = Médailler , ca- mues. ] Ils sont oposés à immediar,immédiate
binetrempli de tiroirs, dans lequel les médaili ment.Ceux- ci se disentde ce qui a raport,et qui
les sont rangées Médailliste , celui qui toucheà une chôsesans milieu et sans intervale.
se conaît en médailles : On dit en style. Ceux-là se disent de ce qui ne touche et n'ara
proverb .: lourner la medaille , examiner' la port que moyénant quelque chose, qui est en
autorisé ‫و‬
>
chose d'un aútre côté , sous un aûtre poine tre deux.» Pouvoir médiat ; cause ,
de xúc, » Tousles biens possibles pourroient- juridiction médiate. » Cause , qui n'agit que
ils me,doner avrant de joie que votre amitié... médiatement.
Comme aussi ; tournez la médaille , rien n'est MÉDIATEUR , TRICE, S maet f. MË
112
MÉD MEDY 627
DATION ,S. f . [ Medi-a - teter , trice , cion , n'est ni richo , ni pauvre »» La vertu est le
re
en vers , ci-on , i " é ter. ] Méliateur , celui compagne de la médiocrice. » Il faut garder
qui moyène un acomodement entre deux ou en tout la médiocrité ; c . à. do un juste mir
plusieurs persones. » Il a été inédiateurdecette lieu .
afaire,entre tels et tels.» LaRépubliquede - Atédiocremenerégit-il laprép. de , coming
Venise fut choisie pour médiatrice. = Mé- , infiniment, extrêinement ? Nde. de Genlis en
diation , entremise. » L'acomodement tut fait fournit un exemple, » Il a mediocrement d'es
par la mediation du Pape. in Il offrit s.2 média- pril. Th . d'Éduc.
iion . » Om accepta , on refusa,sa medinion. MEDIRE , v . n . MÉDISANCE , s. f. MD .
MÉDICALE adj . t. Qui apartient à la SANT , ANTE, adj. et subst. [ 14 é fer. 2". Jon.
сг
Médecine . » La matière mélicale. Il ne se
-
an ! i lon , aux trois dern . zance , zan ,
dit que dans cette phrase. zante. [ Medire se conjugue coinme dire , ex
NEDICAMENT , s . m. m MédicamEN- cepté à la 2° pers. du plur: du prés . de l'indi
TEUX , Euse , adj. [ Medikaman , man-tell , catif , où l'on dit , vous mélisez , et non pas ,
re
>

tců.ze ; 1 " é' ter. 4 lon.se lon. aussi aux deux vous meilites. Fo Dire du mal de quelqu'un
dern, ] Médicam ni est un terme générique , sans nécessité , par malignité , ou par légè >

qui se dit et des remèdes qui se prenent par la reté. U régit de. » Medire de son prochain .»
bouche , et de ceux qui s'apliquent extérieu- Il médie detout le monde.. Mélisance est
rement. » Il a rane payé pour les alimens , et un discours au désavantage de quelqu'un ,tent >

tant pour les médicam ?ns: S Médicamen- sans nécessité, » Dire une mélis.ince, » Faire
leux. qui a la vertu d'un médicament. » Le des médisances. = Medisan ! , qui médit.
.

lait est un aliment mélicamenteux. = Lddj. » Persone médisante ; langue médisante. His
estmoins usité que le subst. re toire médisante , pleine de médisances.
MÉDICINAL , ALE ,adj. [ 1'e é fer. dern. S. m . » C'est un médisano. Il ne faut pas croiré
e muet au 2d. ) Quoiqu'on dise , médecin les médisans.
>
médecine , on doit dire mélicinal. - Le Gen
-
Rem . A proprement parler , la mélisance
dre , dans le T. VI du Traité del'Opinion, met est la révélation d'un faic désavantageux au
médecinal dans le texte , et medicinal dans le prochain , qui est encôre secrer, mais qui est
titre marginal. On voit aussi mélecinal dans veritable; et calomnie est la fausse imputation
les Lettr. Elif.= qui n'existe pas. On dit pourtane
D'autres , au contraire , d'un fait qui
disent mediciner, au lieu de médeciner. On dir, quelquefois d'une calomnie , c'est une pure
dans le Dict . Grain que l'usage est pour celui- medisance.
là. On s'est trompé . MÉDITATIF , îVE , adj . MÉDITATION ,
MEDICINAL qui sert de remède.» Cela s. f. MÉDITER , V. act.[ >
e
re
é fer. 44 ° lon, au
est médicinal. » Eaux médicinales. » Herbe , 2d ; tion, dans le 3 ° , a le son de cion en prôse,
potion médicinale .. et de ci-on en vers. ) Méditer ; c'est - 1 °. penser
MÉDIOCRE , adj. MéDIOCREMENT, adv. atentivement à quelque chose , et examiner les
MEDIOCRITÉ , S. f . [ ire é fer. 4° e muet aux moyens d'y réussir. · Métirer une entreprise
deux prem .] Ils se disent de ce qui est entre le la ruine de quelqu'un . » Il méditoit ce projet
grand et le petit , entre le bon et le mauvais. depuis long -tems. = Méditer ( aprofondir ) ;
» Somme , tâille, chère , vin , esprit , beauté une vérité, une matière. Vin. Il régie
médiocre. » Il estmediocrement riche, savant, de et l'infinitif. »» Il médite de se retirer du
+

etc. » La médiocrité de sa fortune , de son es- monde . = = 2°. Délibérer , consulter en soi
>

prit , etc. même. » Il médite comment il s'y prendra , s'il


Rem. Médiocre ne fait guère bien devant le acceptera ou non . = 3. Méditer sur : pen.
subsc, » Les médiocres Écrivains , Vaug. De ser atentivement à. » Méditer sur un ouvrage,
médiocres vers , la Bruy. Obscur et de ma- sur les mystères , etc. - et sans régime: » il
>

diocre condition , Fénél. Les méliocres gens , passe sa vie à méditer. Faire l'oraison. »
La Font. -- L'Acad. dit aussi : cheval de Les Religieux ont des heures réglées pourmé
médiocre taille : faire mediocre chère. Tout direr.
cela me paraic dur : mais sur- tout les medio- Meditation , 1º. Opération de l'esprit , qui
Cres vers et les médiocres gens. s'aplique à aprofondir quelque sujet. » Après
On dit , absolument et sansrégim , la mé- une profonde méditation sur ce sujet , etc.,
diocrité : aimer la médiocrité , un état où l'on ., A quoi ont abouti les méditations de tant de
К ккк ?
628 MÉF MEG
Philosophes ?? = 2°. Écrit composé surquel- trop loin. C'estun esprit méfiane.» Ilest
que sujet de Philosophie ou de dévotion . » méfiant ; elle est méfianie . = . Il se méfie de
Les meditations de Descartes :: livre de mé- moi , de vous >, de tout le monde.
ditations. = 3º. Oraison mentale. » Faire Méfiance , Défi.ince ( synon . ) La méfiance
la méditation : c'est l'heure de la inéditation . est une crainte habituelle d'être trompé . La
Voyez CONTENTION . difi:ince est un doute que les qualices > qui
Méditarif, qui s'aplique à méditer, » C'est nous seraient utiles ou agréables , soient dans
un homme forimeditatif. = S. m . Les mé- les hoinmes ou dans les chồses , ou dans nous. >

ditarifs en matière de dévotion , en méraphy- ' mêmes - La méfience est l'instinct d'un ca
sique. Acad. Locke , un des plus protonds ractère timide er pervers;; la defiance est
meditatifs que l'Angleterre ait produits. Dict. l'éter de l'expérience et de la réflexion .
-

Hist . = Racine le fils dic de Malte branche: Leméfiant juge des hommes par lui-mêinc,
Eprise du plus grand de nos Méditatifs , et les craint. Le défiant en peise mal , et en
Londres aplaudissoit à ces Spécularifs , atend peu . - On naît mifi ini. Pour être dé
Qui , etc. fiani, il sufit de penser , d'observer er d'avoir
MÉDITERRANÉE , adj. et subst. [ 1" et vécu. = On semofie du caractère et des in
qe fer, four. ] Quiest au milieu des ter- tentions des aûires. On se défie de son esprit
.

res . » Les Villes , les Provinces meliterranées.


et de ses talens ( Encycl . Beausée , Syn . >

La Mer Méditerranée , ou la Mediter-


>
MÉGARDE ( par ) adv. Par man que de
ranée , cette iner qui comunique à l'Océan par soin , d'aplication , d'atention. » Il a fait cela
le détroit de Gibraltar. par mégirde.
MEDULLAIRE , adj. [ On prononce les 2
2
e
>
re
MÉGÈRE , s. f. [ ite é ter. 2 ° &moy . et
1 , sans les
e
moui ller. : jlél ul- lère : 1" é fer. long , 3º emuer.] Femme méchante et em
3º è moy, et lon. ) Qui apartient à la moelie , portée. » C'esUR
t une vraie Mégère.
ou qui en a la natûre. » La substance médula MEILLE
re
, EURE , adj. ( Me-elieur ,
laire . glieu -re ; she è moy . mouillez les ll . } C'est
MEFA'RE , V. n . MÉFAIT , s. m. [ mife- le comparatif de bor. Qui est au -dessus du
i
re,
er mefe ?," é fer. 2° è moy. long au r . ] Le bon. » Celui-ci est bon ; mais celui - là est
1
" ne se dit plusqu'au Palais. Faire tort d. » meilleur. » Cette étofe est meilleure que l'ał
On lui a fait défense de méfaire à ... et de fre. Le superlatif est le meilleur , et non pas
médire de , etc. = Mefiit , action crimi- le plus bon. - It se met toujours devant le
nelle , ne se dit plus que dans cette phrase. >>
substantif. » C'est le meilleur fruit , et non
Il a été puni pour ses méfaits. style fam . pas le fruit le meilleur . ;n Je veux de mạille
ur
Rem . Laucien Trévoux écrit ces deux mots pain , et non pas du pain meilleur. * » . Il fie
avecMulherbe
deux : c'étaitexemple
l'anciène ortographe : celle àl'Ościer la réception la meilleure qu'il lu
de par , : fut possible. Anon. Dites , la meilleure récep
Le lien qui fut témoin d'un si lâche mefiit. tion. S. m. » Le meilleur est l'énemi du
Mléfaire et Méfail ne se sontconservés que bon : ce qui paraissait bonne le paraît plus
à force
dans les sentences, où l'on garde le vieux st. en présence du meilleur ; ou bien
= Ils ne sont plus bons que pour le style de chercher le meilleur ', on manque fe bon.. »
>

comique ou critique. Ayant un caur bon , qui le portoit au bien ;


L'homme étrangel on ne sait de quel biais s'y un esprit éclairé, qui luimontroit le meilleur .
prendre , Montesq. parlant de Nerva.
Pour lui tirer l'aveu de ses méfaits. MÉLANCOLIE , s . f. MÉLANCOLIQUE ,
re
Poinsinet de Sivry.. adj . MÉLANCOLIQUEMENT , adv. ([ : " e fer .
e
MÉFIANCE., s. f. MÉFIANT , ANTE , adj. 2 € 'lon. 4 lon , au res
i , se é muer dans tous
SE MÉFIER , V.réc. [ On écrivait autrefois les trois ; en ,dansle dernier , a leson d'an.. ]
meffiance , etc. avec deux f , e l'on trouve Mélancolie , au propre , bile noire. Il est peu
. >

cett grapéhefer.dans3° leslonanci


e orto. Ire'
Trévoux èncs éditions de usité en ce sens. = Au fig. Chagrin» ,Tom
. aux 3 prem. é fer. tesse : » grande, profonde melan olie.
tris
>

au 4 :) lls expriment le soupçon , la crainte , ber dans une grande melun'olie . = : On dit
qui fait qu'on se défie. Le Proverbe dir , que d'un homme , d'une humeur sérieuse , mais
méfiance est mère de sureté. Cependant la agréable : qu'il a une douce m ·lancolie.; et
méfiance est nuisible ,quand elle estportée decelui quiestfort gai: qu'iln'engendre
MÉL er
M ÉL 629 1

pas mélancolie ou de melancolie. Le 1e est le Ce froment est mele de seigle , d'orgea; au


fig. la prép. dans : on l'a mélé',
MÉLANCOLIQUE , adj . En qui domine mélé mål å-propos dans cette afaire.ou il a été
meilleur . -
Se
lamélancolie,» Hommemélancolique.» Tem- meler , dans ses diférentes aceptions, régit de
pérament, humeur , affection mélancolique. devantles noms et les verbes , ou dans devant
les noms .
= Qui inspire la mélancolie. » Tenas S'ocuper de ... Il se méle de
lieu , entretien ,air,physionomie mélancoli- chimie , de peindre , de tourner. – Prendre
que. = Mancoliquement , d'une manière soin. » Se måler d'un acomodement ; je ne me
triste et mélancolique. » Nous avons passé melerai plus de vos afaires. — S'entremettre
-

quelques jours fort nºlancoliquement. = Dans mal- à-propos. » De quoi vous mélez vous ?
des éditions de Trév: et dans le Dict. Gram. melez -vous de vos afaires. » Il se mêle de juger
on trouve ces mois écrits avec une h : mélan . ce qu'il ne conait.pas. = S'engager : » Se
cholie , etc. meler dans la foule , dans la bagårre , etc.
** MÉLANCOLISER , v. n . Sabandoner On die proverbialeinent d'une chose qu'il
à la mélancolie. Ce mur est dans l'anc. Trév. n'est pas possible de faire : elle se fera , si le
L'usage ne l'a pas adopté. Il semble qu'il serait diable s'en mêle. Voyez MARCHANDISE.
re e
utile. MÉLODIE , s. f. [ ite é fer. 3 € lon . 46
MÉLANGE , 6. m . MÉLANGER , v. act. muet . ) L'agrément qui se trouve dans le
MÉLÉE , s. f. MELER , V. act. ( Ces mots s'é- chant , qui résulte d'une heureuse suite de
>

crivaient autrefois avec une s : meslange , sons. » Douce , agréable mélolie. = Il difère
mesler , etc. Quand on suprima l's , on la de l'harmonie , en ce qu'il ne signifie que
remplaça par l'acc. circon . sur l'é , et l'on l'heureux arrangement des sons , qu'on en
écrivit mélang , mêler, Cet usage s'est con- tend successivement dansun air chanté par une
servé sans raison et sans nécessité L. 'acc. circ. même persone, ou joué par un ne ne instru .
ne convient que sur l'& ouv. , et l’e dans ces ment ; au lieu qu'hırmonie signifie l'accord
mots est fer. Il n'est ouv. que devane l’e muet: de plusieurs parties qu'on entend en même
il mêle mêlera , etc. It ne convient que là. ] tems. Acad. - D'après cette distinction , qui
S

Méler , c'est brouiller ensemble plusieurs chô- est très - juste , on doit dire la melodie et
ses.Mélange est ce quirésulte de plusieurs chô- non pas l'harmonie du discours , du langage.
I
ses mélées ensemble. Mélanger , c'est faire un Quand elle n'est pas trop afectée ,elle
mélange. » Méler des drogues , des couleurs. en fait tout l'agrément , er done un nouveau
»mélange
Melange des fiqueurs , des couleurs ; un
de toute sorte de gens . » Mélanger
lustre aux pensées et aux expressions, Elle
consiste : 19. å éviter les dissonances. Ex. »
avec art les couleurs . » Vi mél.inge , cou- S'il se le für fuit aporter. Forten . Trop
teurs mélangées avec ari. = Mélée ne sedit dr raprochées. Les mêm :s consones proche
point au propre , pour l'action de méler. If ne l'une de l'autre., » L'on lui lançait la lampe.
se dit qu'au fig: pour signifier un combat où = °2°. Lesmêmes consonances également
deux troupes se mêlent enseinble l'épée à la trop raprochées. » C'est assez d'avoir fait
main les uns contre les autres . » Rude , san. voir.. Font. — Les rimes dans la prôse.
glante melee. Se jeter dans la inelée , = On » De légers mouvemens excités sourdement.
fe dit par extension d'une baterie deplusieurs Rayn. »1 Souffrez que je vous demande si
particuliers , et d'une contestario :z aigre entre vous vous souvenez de m'avoir vu autrefois ,
plusieurs persones. comme il me souvient de vous avoir vu .
Rem. Méler , au propre , a& pour uď régi- Votre visage ne m'est point inconu : il in'a
2
me avec : méler de l'eau avec du vin . Les dabordfrapé mais je ne sais où je vous
Poètes préfèrent avec raison la prép . do ai vu. Télém . = Quelquefois pourrant ces.
Melant à leur blancheur l'incarnate peintûre. rimes font beauté , quand elles sont afectées,
Malherbe . » Il nous semble que Mr. de Grignan cst
Viens méler le myrshe d'amour venu au devant de vous au st. Esprit : il
A la palme de la victoire. nous semble qu'il a été ravi de vous revoir
Sarrasin . er de vous f'avoir. Sév. » ! l ne me trouve
Au fig. certe prép. à est préférable , même en guère avancée de ne pouvoir pas encore re
prôse,» lfeler l'agréable à l'utile ; la douceur cevoir de vos lettres sans pleurer. Je ne le
à la sévérité. = Etre mélé régit de au propre . » puis , ma fille ; mais ne souhaitez pas que
630 M ÉM MEM .
je le puisse. Aimez mes tendresses , aimez MEMBRE , s. m. MEMBRU ûE ; adj., >
mes foiblesses : pour moi , je m'en acomode [ Manbre , bru , br.e : " lon. 2° e muet , e

fort bien . La même. Mais ordinairement au i


-
lon. au 39. ] Membre est , I
cr
> au
ces consonances sont les fruits de la négli- propre , partie extérieure du corps de l'ani
gence. 3º. A éviter les vers alexandrins, mal , distinguée des aûires par quelque fonc
même quand ils ne riment pas. Ceux de huit tion particulière. Il ne se dit pourtant pas
syllabes font fort bien , quand il n'y en a de la tête . On le dit principalement des brås,
pas plusieurs de suite , et qu'ils ne sont pas des jambes , des pieds , des inains . » Le bras
-
marqués par la rime . = 4. A éviter sur est un membre bien nécessaire. » Membre
tout les répétitions des mêmes mots , placés pourri , gangrené, etc. » Il sent de grandes
dans le meine ordre. » Pardone-moi , mon douleurs dans tous les membres. = 29.
2º Au
fils , si je trouble ton récit par les larmes figuré , partie d'un corps politique. » On
que je dois à ton père . Neoptolème me ré- vouloit réunir tous les membres de ce vaste
pondit... qu'il n'est doux devoir Philəctète corps. » Les fidèles sont les membres du corps
pleurer inon père. Télém . » Télémaque étoit mystique de l'Eglise. » On se proposoit de
bien plus prudent pour garder un secret... réformer l'Église dans le chef et dans les
il savoit taire un secret saus dire aucun Les pauvres sont les membres de
membres .
mensonge. Il n'avoit pas même certain air J. C. = Partie
Partie d'une terre , d'un Béné
réservé qu'ont d'ordinaire les gens secrets : fice. » Ce fief est un membre de ce Mar
il ne paroissoit point chargé du secret qu'il quisat , de cette Abbaye . Partie d'une
devoit garder. Ibid. Voy. CACOPHONIE et période. » Une période de quatre membres,
RÉPÉTITION .
MÉLODIEUX , Else , adj. MÉLODIEÛ- QuiMEMB RU , ne se dit qu'au propre ( st . f.)
a les membr es grôs et puissans. » Un
SEMENT , adv . [ Miélodi.eû , ea -ze, zemin : homm , fort membru .
re
Is fer. 4 ° lon. se muer. ] Rempli de MEMBRÛRE , s. f. [ Manbrûre : 1 " et 29
e

mélodie. » Chant mé!o lieux . Voix mélodieuse. lon. 3 ° e muer . ] Terme de menuiserie. Pièce
D'une manière mélodieûse. » Chanter de bois , épaisse, dans laquelle on enchâsse.
mélodieasement .
MELON , s. m. [ 1" e muer. ] Sorte de les
>
paneaux , qui sont des pièces moins
épaisses. re
fruit dont la tige rampe sur la terre. MÊME , pron . relat. [ 11e é ouv, et long,
MELONGENE s. f. [ 15€ et dern. é 2° e muet. Qui n'est point alltre , qui n'est
e

muet ; 3 ° è moy :] On lapèle aussi Mayenne point diférent. » C'est le même homme , la .
ęt Aubergine. Plante qui porte un fruit du même persone, le même pain, la même vian.
>
même nom , plus gros , et presque de la même de , etc. Ady. Aussi , encôre. Je vous
figúre qu’une très-grosse poire , de couleur dirai même que , etc. » Quand même cela
rougeâtre , ou violette ;; d'un goût fade serait , etc.
mais qui n'est pas désagréable quand il est Rein. 1 °. Quand même est pronom et adj.
assaisoné. Il y en a plusieurs espèces. re
il se décline et prend une s au pluriel. » Les
MELONIÉRE , s. f. [ 1" é muet zº è mêmes raisons. · Moi-même , toimême , luie
moy. etlong. ] L'endroitoù l'on fait croître même; nous-mêmes, vous-mêmes ; eux,imêmes,
des melons . elles-mêmes
Il précède toujours le nom
MÉMARCHÛRE , s. f. Entorse , que se qu'il modifie, etc.
2 , et il est précédé par l'article,
done un cheval en faisant un faux pas. » Ce „ Le même homme, la même nouvelle , les
cheval est boiteux d'une mem archre.
mêmes accidens, etc. * Autrefois on supri
MEMBRANE , s. fém . MEMBRANEUX
>
re
mait souvent l'article . » Il chasse par même,
EÚSE , adj . ( Manbrane , nett, neú -ze moyen des peuples abominables. Boss. On
lon , sur -tout aux deux derniers , 3º e muet dirait aujourd'hui, p.ir le même moyen .
au jer , lon. aux deux autres . ) Membrane On ne retranche l'article , dans l'usageac
se dit d'une partie mince et nerveise du corps quel que dans le style familier , ou en
>

de l'animal, qui sert d'envelope à d'autres poésie.


parties .
Mem braneux , qui part icipe
de la
membrane. » Les membranes du cerveau , Le riche et l'indigent , l'imprudent et le sage,
des muscles . » Piquer la membrane. » Liga Sujets à méme loi , subissent même sort.
ment membraneux. Partic membraneúse . Rousseau ,
MEM MEM 631
Quand inême est adverbe , il s'écrit6°. Même , placé devant un substantif , a un
toujours sans s. On peut pourtant , et l'on sens tout autre , que lorsqu'il est placé aprês.
doit pardoner aux Poètes , qui ont quelque- » Le même homme est l'idem vir des latins :
fois besoin d'une syllabe de plus , d'écrire l'homme dont on a déja parlé , dont il a été
mêmes . déja question . L'homme niême, c'est homo ipse:
n

Que si mêmes un jour le lecteur gracieux l'homme lui même. * Autrefois on ne mar
Amorcé par mon nom , sur vousfourneles yeux. quäit pas ceite diférence , et on disait , en >

Boil. Ep. X. vers surtout , la mémne veriu , au lieu de la


= 2° . L'Acad. dans les Sentimens sur le vertu même.
Cid , fait précéder même de l'art. indéf . de. De vos soupçons l'injuste violence ,
? Ce n'est point stérilité , si l'on n'en veut A la même vereu vient de faire une offence.
Mol. D. Garcie
accuser Homère et Virgile , qui répètent plu
>

sieurs fois de mêmes vers. Elle dirait aujour Sais.tu que ce vieillard fut la méme veriu ,
d'hui , les mêmes yers.
> 33º°. Générale Corn. dans le Cid .
ment parlant même , pronom , modifiant Crébillon a dit aussi : la mêine innocence ,
ůn substantif , ne soufre pas volontiers un pour l'innocence même.
dutre adjectif , sur-tout , s'il précède le subs. Non , la miéme innocence
tantif, » Le Lord Bonville eut la têre tran
chée... Thomas Kiriel eut le même izdigne N'auroit pas un maintien plus rempli d'assurancé.
sort. Hist . d'Angl. Il semble que mêine -7 °. On peut dire , d'après l'Ab. Regnier ,
dans sasignification,désignantun raport & * que même,dansla même phrase , peut être
ce qui précède , il est inutile de le répéter regardé comme proņom , où comme adverbe,
par l'addition d'un adjectif, qui exprime ce suivant qu'il est devant ou après le subst.
qui a été déja dit. Après avoir dit que le Ainsi , quand on dit : et Platon inéme croyait ,
Lord Bonville avait eu la tête tranchée , il mêine semble être dit pour lui-même. Au con
sufisait de dire que Kiriel eut le même sort. traire , si l'on dit , et même Platon croyait
>

Le même indigne sort est un anglicisme. etc , même


-
ainsi placé , est indubitable
Cependant , dans les vifs mouvemens de l'é- ment adverbe. Cependant , silenom est >

Toquence >
pleonasme com-
, cette espèce4°.deDans au pluriel,
peut mettre il me parait qu'on ne doit poins
faire un bon éfec. le sens d's à même, quand il est seul , et
paratif , même demande la conjonction que , qu'il n'est pas,acompagné de quelque autre
et non pas la prép . de . $t. Évremont dit, pronom. On doit dire , ce me semble , et
parlant des Romains : » Les esclaves s'ani- les, soldars , même , et non pas mêmes , quoi
>

moient du mfme esprit de leur maître. II. qu’on dise fort bien , les soldats eux inémes
>

faut, du mêine esprit que leur maître, » Les avec une s. Cette remarque me fait croire
Jurisconsultes , qui étaient du même ordre que même est toujours adverbe dans ces oca.
des (que les ) Patriciens. Le. Gendre. » Ca-' sions, soit qu'il soit après ou devantle subs=
" >

tualda eu lemême sort de ( que ) Marobode. tantif, 8 °. Même s'einploie fréquemmene


P. Barre. Hist. d'Allem . = > On a dit
5. àà la suite , non seulement des pronoms per
autrefois, le même , pour la même chơse ; et sonels, mais aussi des pronoms démonstra
le.P. Bouhours lui - mêine a employé cette tifs : ceci , cela mème ; celui-ciſi celui-là
-

expression .. » On doit dire le même de cet même. Les pronoms personels quipreneng
endroit de Ciceron , etc. P. Rapin. ». On même, à leur suite ,sontmoi, toi , lui, elle
>

pourroit conclûre le même touchant les de- vous, nous , eux , elles,,? ;,Moi-même , 1917
cisions de la Foi. Boss, » Un Auteur mo- neine., etc. il suit alors le nombre dans les
derne
Bauha pense On
le même d'uneaujourd'hui
dit encôre autre manièré.
, re- quel ceş prononis
eux-mêmes , etc. sontemployés . Vous-maútrea
Les Pocies prenaient êmeso
xenir. au même, pour,à la même chise. * fois la licence , tantôt,demettre une sau
L’Ah. Des Fontaines le joint au V. venir, singulier pour gagner,une syllabę ,tantôtde
contre l'usage... Si cet Auteur ( La Motte ) ne la retrancher au pluriel , parce qu'il y avaid
se vengeoit pas ( des critiques ) , on sait que une syllabe de trop, Alenage aporte des exems
quelques- uns de ses partisans savoient y ples de l’une et l'autre licence, tirés deMar
suplier , ainsi cela venoit au même. Toi, Malherbe , Le Moine , etc. On ne le
632 - MEM MEM
pardoneroit pas aujourd'hui. Th. Corn. un ton d'interrogation qu'elle n'a pas dans
Voltaire a dit encore , dans ce siècle , nous
> le sens de l'Auteur. De même doit être
même , pour le faire rimer avec suprême. placé après le premier membre de la com
= 9 Quand le pronoin , joint àmême, paraison. La construction de la phrâ sesui
est aprês le verbe , il faut répérer devant vante est très mauvaise. » Cetre loi portoit
Lou ce pronom , ou son correspondant. » de même sur les Puritains que sur les Ca
Je l'ai fait moi même ; vous l'avez fait vous tholiques. H. des Tudors. Il falait dire :
même ; et ainsi des aîtres câs. Les phrases portait sur les Puricains , de même que ser
Vous les Cathol
suivantes ne sont donc pas exactes. » Vous iques.
Catholiques. On ajoute quelquefois
ères chargés de rendre la justice aux peu- tout à de mêine. Je suis tout de même.
ples ; commencez par la rendre à vous-mê. Il m'a ofensé tout de même que vous.
mes. Anon . Il falair, vous la rendre à vous- A Même, adv. * On l'a dit autrefois pour
mêmes. Les compilareurs qui ont travaillé en même tems. ». A même que la prière,
sous le nom de Harris ; car on n'est rede- fut faite , l'orage fut apaisé. Vaugelas trou
vable à lui--même que de l'Epitre Dédicatoire vait cette façon de parler trèsmauvaise, et
et de l'introduction de son Recueuil . Préf. elle ese inusitée aujourd'hui. Quelquefois,
d : l'Hist. Gér. des Voy. Il falait , on ne dit Th. Coril. , on l'emploie à un autre usage,
lui est redevable à lui-même que de etc. = qui n'est pas reçu par ceux qui parlent cor
10°. Soi même , lui-même ont diférens sens. rectement , c'est quand on dit , boire à
Se sauver , se perdre soi - même , c'est sauver même la bouteille . Pluche s'est servi de
ou perdre sa propre persone : » Il s'est sauvé cette locution . » Voilà le miel days toute sa
lui-meme ; c 8 d. sans le secours d'autrui : pûreté... mordez sans façon de même : jerez
il s'est perdu lui-même ; c. å d. par sa faute. seulement la cire de côté . Spect. de la Nat.
- Et ainsi des autres verbes , avec lesquels Mettre à même et être à même de faire
on peut mêrre soi-même sans préposition. quelque chose; c . à d . mettre ou être à por
Il se loue lui-même , c . à d. lui se loue , et tée de Ic faire , doner ou avoir des facilités
les aurres peut-êrre ne -le louent pas. » Il se pour le faire , sont des façons de parler qut
loue soi - nirme , c . à d . il loue sa propre m'ont toujours para bien bizarres , et qui
persone , et non pas celle d'un aître. On certainement ne sont pas du beau style. De
voit que lui-même est sujet de la phrase , bons Auteurs s'en sont pourtant servi ; mais
ou en tient lieu ; et que soi-même est em- je ne voudrais pas les inicer. M. l'Ab . Gué
ployé comme régime. Extr. du P, Bouhours née ée M. l'Ab. Grosier sone du nombre.
et de M. Beauze Étre soi-mêine , agir On les trouve aussi dans l’Ann. Lit. » M.
suivant son gánie >son caractère. » C'est Linguet est certainement bien à mêmede se
alors que Thérèse est plus elle -même , plus venger. Et dans le Mercúre. » Cette époque
séraphique que jamais. L'Abé Du Serre- brillante met l'Auteur à même de rassem
.

Figon. bler , . une multitude de faits et de dé


De même adv . On dont l'écrire sans s. couvertes , etc. -- Le Traducteur du Voyage
Th.Corneille. De la même manière, » Elle d'Anson l'emploie même avecle régimedes
est inconstante : toutes sont de même. » Je noms. » Ce n’ese pas un effort comniun à
l'ai pensé de mêine. S Quand il est com- des Matelors que de savoir se modérer sur
paratif, il régie que devant les nonis et les l'usage des liqueurs fortes aux
, lors qu'ils s'en
verbis. » Il est venu de mime que moi. De trouvent à même. * Mariv dit mettre en
même que le soleil est l'âme de l'Univers, même, qui ese encore plus mauvais ; mais
ainsi an Roi l'est de son Royaume . On peut c'est un valet qu'il fait parler. L'Acad. dit
repéter de mime à la place d'ainsi'; de même bien êrre , metire, laisser à même , mais elle
on Roi, etc. * La Bruyère , en l’employant , les dit sans régime. » Il vouloit lire , je l'ai
fait suivre le verbe du pronom nomina . mené dans un cabinet , l'ai mis à même ,
tif
» Demande-t-on à des Beliers qu'ils n'aient l'ai laissé àME meme etc.
pas de cornes ? De même n'espère -t-on pas de * MÊME NT , adv. Même . Demême.
réformer par cette peinture des naturels si Ila rout-à- fait vieilli . Vaug.Corn .Men .L. T.
aires
durs. ll falaie , de même l'on n'espère Il n'est plus usité que chez les Nor et
pas. Le pron . on est d'autant plus mal placé lesMÉ curIR
ProMO s de province.
eurE
dans cette ocasion , qu'il done à la phrase , S. f. et m . [ Mé-mod- re .:
premiere
MEM MEN 633
e
y" é fermé , 2° longue , 3º e muet. ] Il est Thémis n'avoit point travaillé ,
fém . quand il signifie la faculté de se sou De mémoire de singe, à fait plus embrouillé.
venir , ou le souvenir même. » Bone, grande,
J'en garderai
belle , heureûse mémoire . » J'en garderai = D'heureuse mémoire est une expression
toujours la mémoire. — Il est masc . quand qui n'est plus guère à la mode. » Le feu
il veut dire un écrit faic , ou pour se res Roi d'heureuse memoire. On disait aussi
souvenir de quelque chose , ou pour en ins: d'illustre , d'éternelle , de triomphante mé
truire un alltre. Faites- en , dressez -en un moire. » . Le feu Roi , de triomphante més
mémoire ,. » Donnez- m'en un mémoire. – Се Ce moire. Mascaron. Boileau dit en plaisan
tant : 1 Depuis Midas , d'impertinente me
. » dans
n'est que
pluriet Il a donc qu'on peut le dire au
ce sensplusieurs Mémoires. = moire
- , s'est-il-crouvé persone qui ait rendu
Relations de faits ou d'évèneinens particu- un jugement aussi absurde .
liers , ou En me'moire de , adv. » Faites ceci en
moires depour servir Ȉ l'Histoire.
Comines. Memoires »chronolo-
>
Les Mé mémoire de moi. » On a dressé une colone
giques , par le P. d'Avrigni , etc. = Dans avec une inscription en mémoire de cet évèl
le premier sens on dit toujours la mémoire , nement. * Bossuet dit , à sa mémoire. » Sa
au singulier , même quand il s'agit de plu- crement institué à sa mémoire ( de J. C. );
sieurs. » On est bien éloigné de vouloir on dir, en sa mémoire , comme on dit en
noircir les mémoires de , etc. Anon. Dires , son honeur > plutôt qu'à son honeur.
noircir là mémoire , etc. * Autrefois On apèls poétiquennent les Muses , Filles de
-

on faisait toujours mémoire téminin , mêine Me'möire.


dans le second sens. » Elle tiendra de b02 -** Non , non , sans le secours des Filles de Mémoire,
nes mémoires pour rendre compte de tout. Vous vous flatez en vain , partisans de la gloire",
St. Fr. de sal, On dirait aujourd'hui de D'assurer à vos noms un heureux souvenir.
bons mémoires. Rousseau :
Rem . Les pronoms possessifs , joints à mi- Le Temple de Memoire , où l'on sus
noire , donent souvent à ce mot un sens pas- pôse que les noms des Grands Hommessont
sif. Vorre mémoire n'est pas le souvenir que conservés.
yous avez des aîtres ; c'est le souvenir que MÉMORABLE re
, adj . MÉMORATIF , IVE,
les autres ont de vous. » 1.e tems effacera adj . [ 1" è fermé , je dout. au :"" :, 4 long.
jusqu'à votre mémoire : on ne se souvien- au ; *. 1 Le premier se dit des choses qui
0

dra plus de vous : on vous aura oublié. sont dignes de mémoire ; Le 2d des persones
On dit ,' en ce sens , perdre la mémoire , le qui ont la mémoire de quelque chose. » Ać
tion , journée , chôse , fait mémorable. » Je
souvenir de quelqu'un . Racine a dit : lais- n'en
ser la memoire . suis pas bien mémoratif. » Elle n'en
étoit pas mémorative.. Le 1" est de tous les
Ee sans plus mecharger du soin de votre gloire, styles : le 2d n'est que du style familier
:
Je veux laisser de vous jusqu'à votre mémoire.
Mitridate. et se die ordinairement avec la négative.
MENAÇANT , ANTE , adj . MENACE, S.
Laisser de vous est plus coulant que perdre F. MENACER , V. act. [ 1" e muet ; 3 ° lon.
de vous ; mais il n'est pas aussi conforme à aux deux premiers , e inuet au 3 € , é ter.
l'usage. Il vaut mieux en vers :: il ne se- au 4. ] Menace est une parole ou un geste ,
rait pas aussi bien en prôse. Rafrai- dont on se sert pour faire craindre à quel.
chir la mémoire de est du style familier.
>
qu’un le mal qu'on lui prépare. Menacer ,
» comme il seroit très-possible que vous les faire des menaces. Menaçant , qui menace. )

eussiez oubliées , il n'y a pas beaucoup de » User de inenaces . » Discours plein de


risque
Lit.
à vous en rafraichir la mémoire. Ann. menaces. » Menacer de la main , avec la
canne . » Gestes menaçans , regards mena.
De mémoire d'homme , adv. » Le Diable fans , paroles menaçantes. » Ton rude et
est déchaîné en cette ville ( Marseille ) de menaçant : lettre menaçanle .
mémoire d'homme on n'a point vu de reins Rein. r . On écrivait autrefois menassant ,
si afreux, Sév . La Fontaine a dir , en menasse > merasser. Quelques Auteurs ,
imitation , de mémoire de singe , et cela ese ou Imprimeurs écrivent à l'imparfait et au
: très joli dans une Fable . prétérií , je menaceois , il menicea , etc.
Tom , 11. LI11
634 MEN Μ Ε Ν
Mettez la cédille sous le f qui précède l'a et ment , épargne ( synon. ) On se sert de ména:
l'o. 2°. Menace est plus en usage ay ge en fait de dépense ordinaire ; de celui de
pluriel qu'au singulier. On dit pourtant : il ménagement dans la conduite des afaires; et
iméprisa certe menace. » L'effet suivit de près de celui d'épargne à l'égard des revenus. =
la menace. Mais pour cinq ou six phrases 4°. Menage se prend collectivement, pour
.

semblables , il y en a sans ' nombre où l'on toutes les persones, dont une famille est com
dit les menaces. = 3°. Menacer a sou- posće. « Il y a trois ou quatre ménages , logés
vent pour second régime l'ablatif , qui est> dans cette maison.
le seul régime du passif. Dieu nousmenace Rem . On dit , entrer en ménage ,> se marier.
>

de la damnation éternelle. » Nous sommes Le besoin d'une syllabe de plus a fait dire à un
menacés d'un grand malheur. Il régit aussi Fabuliste , entrer dans son ménage.
de et l'infinitit. » Il le menaça de le punir Vous le savez , jeune fille à Paris
sévèrement. = 4'. Menacer se dit figuré- Grille d'entrer dans son ménage.
ment des choses, et signifie alors pronosti La Linolte. Merc .
guer. » L'air nous menace d'un orage. MÉNAGEMENT , égards , çirconspection.
Le bâtiment menace ruine , est près de tom- Voy. CIRCONSPECTION et ÉGARDS. Voy. o
ber. Poétiquement : ces cours, ces arbres aussi MÉNAGE, nº. 3 °. » Il est d'une humeur
> .

menacent les Cieux , ils sont fort élevés. ** fâcheuse : il faut avoir de grands ménagemens
)
5. Avec le seuł régime direct ( l'acusatif.) pour lui. » Sa santé exige beaucoup deména
inenacer signifie anoncer des punitions. Avec gement, - ' Il s'est conduit dans cette afaite
les deux régimes , il veut dire , anoncer des avec beaucoup de ménagement , ou sans me
malheurs. Le P.C. Griffet,, parlant despersé- ' nagement. = Le ménagement des esprits,l'art
'cutions que J. anonça à ses Apôtres de les manier, = Le menagement des Afaires;
dit : il est vrai qu'en les menaçant il les l'art de les conduire.
console . le terme est impropre en cette Rem. Le Traducteur de l'Hist. de M. Hume ,
ocasion. Menacer ., anoncer des malheurs , done souvent à ce mot un sens qu'il n'a pas
ne se dit que des choses , et toujours avec en français.'Ex » Cette dignité fut mise en
les deux régimes. Au passif, il se dit des commission , etBellasis en eut le ménagement ,
persones, » Il est menacé d'apoplexie ; nous c. à. d. qu'il l'exerça. C'est un anglicisme.
sommes inenacés de guerre. 1. En st. Un Auteur cité par Bouhours a dit aussi.»
plaisant et par contre vérité , il aa le sens de La Sainte Vierge rous aprend le sage ména
faire espérer. w Il nous menace d'un grand gemene que nous devons faire de toutes les
repas , de nous donner à dîner. paroles de Dieu. On ne dit point , faire un
MÉNAGE , s. m . MÉNAGEMENT , s. m. menagement de paroles.' Dites, avec quel soin
e
>

MÉNAGER , V. act. [ 1" é fer . 3 ° e muet aux nous devons conserver toutes les paroles de
ers
2,418 ; é fer au 3 °e : en , dans le ad a le son
> Dieu .
d'an. ] Ménage a divers sens : 1 ° . Gouverne- MÉNAGER , c'est 1 !. User d'économie. »
ment domestique. » Tenir ménage. » Etre Menager son bien , son revenu , sa bourse ,
>

dans son inénage. » Régler , bien conduire ou le bien , la bourse d'autrui. Fig.
son ménage. -

Mettre une fille en ménage Ménager ses forces , 'sa santé , ses amis , son
( st. famil.) la marier . — Faire bor ou crédic . Ménager des troupes; ne pas les
mauvais ménage , se disent d'un homme et exposer mal-à -propos. Menager les in
d'une femme , quivivent en bonne , ou en térêts de quelqu'un , avoir soin de les conser«
mauvaise intelligence. 2. Il se prend pour ver . Ménager quelqu'un , prendre garde
lesmeubleset utensiles du ménage. Il est po- de rien faire , qui le choque, qui le rebure.
pulaire. » Certe servante tient son ménage = Se ménager, se choyer,, avoir soin de sa
bien propre. 3 °. Épargne , économie... persone. » Ménagez-vous ! » Je me ménage.
Entendre le ménage; vivre avec un grand = 2°. Conduire , manier avec adresse.na"
menage, ou de ménage. » Nos anciens Rois Ménager les esprits; les afaires. — Se mé
mėnes
vivaient de ménage , comme les particuliers. ger bien avec tout le monde ; entre deux par
= En style plaisant, on dit d'un homme, tis. — N'avoir rien àménager avec quel
qui vend ses meubles pour vivre , qu'il vit qu'un ; n'avoir plusde mesûres à garder avec
de ménage. C'est un jeu de mots sur le 2d et lui. Ménager ses paroles, parler peu ;
lc z ' scns 'de ménage. = Ménage , ménage- les termes , parler avec une grande circonse
MEN MEN 635
pection ; le tems , en faire un bon emploi ; Mendier sa vie. = V. n. Il est réduiçà mere
ou, prendre son tems fort à propos ,pour dier. » C'est un mendiant, une mendiante,
quelque chose; sa voix , la bien conduire ; La troupe innombrable des mendians. » 11
une étofe , un terrein , l'employer si bien , est réduit à la mendicité. = Les deux substan
qu'il n'y ait rien de perdu. - Ménages un tifs ne se disent qu'au propre , mais le verbe
-

escalier', un cabinet , dans un bâtiment ; les y s'emploic au figuré, et même élégamment.


faire , sans gâter le dessein principal. Me- Mendier des sufrages , des louanges , des sea .
Tiager ses chevaux , être atentif à ne pas leur cours ; les rechercher avec empressement , et
faire faire de trop longues courses, - On, avec une sorte de bassesse.
-

dit , proverbialement : qui veut aller loin mé- l'ai mendié la mort chez des peuples cruels.
nage sa mortûre , ce qui s'aplique figurément Rac. Andr
à la santé et à coute autre chose. Mais , mendier le cæur de tout le monde , est
MÉNAGER ,ÈRE , adj. et subst.( Ménagé', une expression, qui ne parait pasfore noble,
gère : " è fer.. ;*fer.
é au 1" , è moy, et long » Comme il n'avoit point une froideur et une
au 2d , dont la 4 e muer. ] Qui entend le fierté capables de rebuter il n'avait point
ménage , l'économie, » Homme fort ménager; aussi cet air caressant , qui semble mendier le
femme fort ménagère,. - Subst. » C'est un cæur de tout le monde. MASCAR. Or. Fun. de
grand , 04 , un mauvais ménager; une bonne M. de Turenne.
ménagère. == Servante , qui a soin du me
> MENÉE , s. f. Mener , V. act. MENEUR
nage , » Il a chez lui une bonne , une habile. S. m . [ ." e muet ; 2 é fer . aux 2 premiers.
ménagère. = Parmi le peuple,en certaines Pro. Devant l’e muer la premiere se change end
vinces, un mariapelle sa femme noire ménagère moy, il mene , mènera , etc. ) Menée , est une
L'adjectit est beau au figure : secrète et mauvaise praçique pour faire réussir
Le sage est ménager du tems et des parelese. un dessein . » Faire des menées : » J'ai décou
-
La Font. vert ses menées. — Il se dit le plus souvent au
Un Roi , dic Corneille , pluriel .
Est meilleur ménager du sang de ses sujets. MENER , 1.Conduire , guider . » Je vous
Mais il n'en esę pas de même du substantif , y mènerai. » Menez-moi. » Mener, une fem
( du moins dans le haut style. ) » L'injustice est me par la main , un enfant par la lisière. =
une mauvaise menagere', dit Montesquieu : Mener , emmener , amener , ramener , reme .
elle ne tient pas tout ce qu'elle promet. ner ont beaucoup de raport : l'Usage pourtant
-

Cela me parait un peu trop familier pour un les distingue. On doit se servir de l'un de ces..
ouvrage, sérieux. verbes plutôt que de l'autre, suivant l'endroit
MÉNAGERIE , s. f. [ 1" é fer. 3° e muet , dont on parle. » Je suis logé avec un, de
>

lon. ] Lieu båti auprès d'une maison de mes amis, ou dans son quartier. S'il sort en
campagne , pour y engraisser des bestiaux , carrosse et qu'il'me demande , si je veux aler
des volailles , etc. = Chez les Princes , lieu à la promenade, je dois dire , qui me rame.
tiènent desURanimaux étrangers et råres. nera ? Mais si nous sommes logés en diférens,
où*ilsMÉNAGE
, s. m. C'est un mot de quartiers , il faut dire , qui me mènere , Qu. ,
Madame de Sévigné. » Si , en tournant le me remènera à mon logis : Quesi je lui parle ,
>
>

feuillet , ils veulent dire le contraire et méc étant à la promenade., je dois lui dire', 'me,
nager la chèvre et les choux , je les traiterai pouvez -vous remener , et non pas ramener ,
comme cesménageurs politiques , etc. suposé que je fusse logé dans son quartier
MENDIANT, ANTE , s, m , et F. MENDI• car, si nous logions en diférens quartiers, il
CITÉ , s. E. MENDIER , v . act, [ Mandian ,
o
faudrait lui dire : me,
. pouvez -vous mener à
diante , dicité , di-é : 1re lon . Z lon. awși mon logis 7. et non pas remener. Enfin , si
dans les deux premiers , dern. du 3° er du 4 é c'était son chemin de passer chez moi , ou qu'il
fer. - On voitdans des livres mandiant, ne se détournår pas beaucoup en y, passant,; il
etc. avec un a à la première syllabe. L'Acad. faudrait dire , me voulez - vous remener? 54
nç met point mendiante ; il est dans Trév. On dit , emmener , sans régime relatif, de
et dansle Rich . Pórt. ) Mendier , c'est de quelqu'un , dont on veut se défaire : emm
mander l'aumone. Mendiant. , ante , celui , ner.moi cet homme là . Quand le régime res :
celle quimendie. Mendicité , écar où l'on est latif est nécessaire , il faut se servir de mener.
>

réduis à mendiete » If mendie son pain. - » Voilà un homme qu'on mène en prison , et
LITI 2
336 MEN MEN
non pas, qu'on emmène en prison. Ainsi , qui » Mener une vie sainte, ou scandaleûse , etc.
dirait à quelqu'un , prêt à faire un voyage , Vivre saintement , scandaleúsenient , etc. =
emmenez.inoi", parlecait très bien ; mais qui 11 °. Mener une dame, c'est ou lui donei la
lui dirait , emmenez-moi avec vous , parle- main er eire son écuyer ; ou , la prendre pour
rait très mal : il faut dire alors , mºnez-moi danser avec elle. — Mener le branle , c'est au
avec vous . = Pour ce qui est d'amener , propre , être à la têre de ceux qui dansenı;
on dit , je vous amène cet homme : vous au figure , ( st . famil. ) doner l'exemple
m’emenez route sorte de gens ; si celui que » C'est à vous à mener le branle. Dans le
vous m'amenez me déplait, je vous dirai , je même style , mener beau bruil , grand fruit:
vous prie de le remener où vous l'avez pris. faire grand fracàs .
Și au contraire , il me plait , je dirai : je Rem. On dit , ce meseinble , assez indife
vous prie de le ramener. Men. Mener , remment mener mal et mal mener ; le 2d
conduire , guider. (Synon. ) Voy. CONDUI- pourtant vaut mieux, ou pour rieux dire,
RE . = 2 . Conduire une troupe , la taire il dit quelque chose de plus violenr. L'Acad.
>

marcher et agir." Mener des gens au combat, les mettait dabord tousdeuxégalement : il le
à l'assaut „ Cet officier mene bien sa troupe. mena mal : il t'a fort mal-mine. Dans la
== ;'. Conduire par force en quelque en- Nouv. Edit . il n'y a que mal-mener. =
droit. » Inlener en prison . » Lorsqu'on ' le me- Dans les tems simples on peut pourtant dire
dait au suplice. » 'On lemenai pendre. -
menermil , sur- tout quand il est joint à d'ađ.
4º. Se faire acompagner. » Il mena tout son tres adverbes, qui en renforcent le sens : » if .

monde avec lui. = ;°. Introduire. » Menez le mena fort mal , extrêmement mal. – De C

insi ch ile Ministre. 6º. Il s'emploie élégan-, plus meneſ mal , ditmoins que mal merer,et
ment au figuré . » Il y a une noble émulation , peut être utile dans des ocasions oů mal mener.
qui m.ine à la gloirepur le devoir . Mussilli» serait trop fort.
L'ambition , l'intérêt le mène, » On le mène
. - MENEUR , EÛSE , celui , celle qui mène.
kon le gouverne) comme on veut. = En
Er On ne les dit que dans ces phrases. Meneur
3. famil.mener quelqu'un à buguerte, le trai- d’une Dame, qui la conduit par lamain. -
ter avec hauteur et avec empire. - On Meneur d ours, qui les fait voir au peuple , +

le mène , ou , il se laisse miener par le nez. pour gagner quelque argent. - Meniur,ine
( on ajoute quelquefois.comme un buffle.).On n ise, celui ou celle , qui amène des nourri
le gouverne comme on veut > il se laisse du- ces à Paris aux bureaux des Recomanderesses.
per. On dit , dans le mêine sens mener tout Rem. Suivant l'Acad: dans les premieres
seul. éditions , meneur d'ours au figuri', sedir d'un
Ah ! vousêtes bien fort ,mais c'est loin de Florise. homme mal bâti , er mal vécu . L'Auteur de
Au fond, elle vous mène en vous semblant soumise. l'Apothéose du Dictionaire croit qu'elle s est
Gresser , Le Me hant. trompée et que ce mot signifie , un homme,
7º.Mener , se dic des chôses en diferens qui porte toujours un habit de l'a même cou
sens: » Cela ne mène à rien ; on n'en saurait leur", comme foue les meneurs, d'ours pour
espérer aucun avantage.» Le jeu , la débau- n'en être pas méconus.: — Dans la dern.'édi.
chie , les femmes mènent bien loin , jettent l'Acad. ne l'e dit qu'au propre..
dans de grandes extrémités. » Cet argent nous MÉNÉTRIER , s.m . [ é fermis. ] Autre
mènera , ou ne nous mènera pas bien loin , . fois , joueur d'instrumens.
> Aujourd'hui ,
-

nous fournira; ou pe nous fournira pas un terme de mépris, mauvais joueur de violon .
Jongsecours. - On dit qu'une médecine a
-
MENEUR , Voy . MENER ', à la fin.
stene doucement ou rudement quelqu'un ; - MENINS, s. m.pl. [ Me-nein:
- 1" e muer.]
qu'elle l'a peu ou beaucoup tourmente. Ce mot nous vient d'Espagne. C'est le nom
*Amuser , entretenir de fausses espérances. qu'on doneà un certain nombre d'hommes
.

» Il y a six mois que vous ine menez avec de de qualité , àrachés particulièrementà la péro
belles paroles, et je n'en vois pas l'èfet. = sone de M. le Dauphin.
gº. En parlant des animaux, les conduire ; MENOTTE , ou Menota, s. f. [ l" ilet >

mener les bêtes aux champs ; mener.pairre dern. e muer . ] En style badin et caressant ,
les vaches;desmarehandises , les voiturer : se dit des mains despetits enfans."19Lajolie
» Mener du blé au marché , des! marchandises petite menotte ! C'est un diminucif. - Au
la foire. I 10° Mener se dit 'avec vie,. pluriel, anncaux de fer, qu'on met aux mains
MEN Μ Ε Ν 637
d'un criminel.. » On lui mii
niii les menorres. me mensongère. Son usage ordinaire est
MENSE , s. f. [ Quelques uns écrivent avec les choses , qui ont raport aux persones.
comme on prononce , manse , le dérivant de » Les plaisirs mensongers. » Grandeurs mon
mansus , qui signifiait autrefois une mesûre soilgères . == La Bruyère met mensonger air
de terre , exemte d'iinpositions. Par la loi nombre des mots, qu'il regrette : c'est une
des Francs, chaque Église avait une manse , preûve que de son tenis il était déji vieux. 11
exemte de touie charge , mais non du service à repris faveur depuis quelque ceins et l'on
éclésiastique. - Le grand nombre écritmense s'en sert sans dificulté non-sculement dans la
et le dérive de mensa , table. ] On apèle mense haute poésie , mais dans le Discours soutenu .
abbuiale , le revenu , qui est dans le partage
> MENTAL , ALE , adj. MENTALEMENT ,
9

de l'Abbé ; mense conventuille , celui , qui adv . [Mantal , tale , taleman : " lon . j ' e
est dans le partage des Religieux ; et mºn se muer. ) Mental n’a d'usage qu'au féminin et
comune, celui, dom les religieux et l'Abbé dans ces deux phrases. Oraison mentale , qui
jouïssent en comun . se fait sans proférer aucune parole. Restric
MENSONGE, s.m.MENSONGER , ÉRE , tion mentale qu'on fait au dedans de soi ,
re
ad;.[ 11. niorig ” , gé , gre : 1 et 2 lon . ze pour doner à ce qu'on dir un autre sens que
er
>

muer au 1 ! , é& fer. au 2d , & moy . et long celui , qui est porté par le sens litéral des pa
au ; . ] Minsonge , est ° . Un discours con
.
roles qu'on profère . » Je ne le sais pas , on
traire à la vérité, avec dessein de tromper. sous-entend intérieurement, de manière que
Quand op n'a pas ce dessein ce n'est qu'erreur je puisse le dire . Exemple d'une restriction
ou frusselé. » Dire, faire un mensonge. » Ce mentule.
livre est plein de mensonges. On a fait un MENTALEMENT, d'unemanière mentale ;
livre, intitulé : les Erreurs de Voltaire. Quel- intérieurement dans son esprit. » Les lois ne
qu’un voulait qu'on l'intitulât : les Mensongesi. punissent pas les crimes cominis mentale
de , etc Voy . MENTEKE. === 2°. Erreur inent.

illusion. » Le monde n'est qu'illusion, vagić MENTERIE , s. ff. [ Manteri- e. ) Men


et mensonge. = Dans le style de l'Ecritùre, songe. Celui- ci est plus du style noble , et
l'esprit de mensonge , le Père du mensonge , Menterie du st. familier . Suivant M. l'Abbé
le démon . — Le proverbe dit : tous songes Roubaud , la menterie est une simple faussere:
sont mensonges ; on doit mépriser les augû- avancée dans l'intention de tromper ; le mºn
res , qu’on tire des songes. songe est une fausseté combinée de manière à
Rem. 1º. Minsorigeest toujours masculin , séduire', à abuser. » Les enfans préludent aux
dit Vaugʻlas quoique quelques-uns de nos mensonges par des menteries. Le fourbe faie
meilleurs Auteurs l'aient fait f m. — Ces des mensonges : le bavard dit des menteries :
Auteurs ne sont pas des plus modernes. celui -ci ne trompe persone ; l'autre troinpe
Le peuple lui done encôre ce genre dans plu- les plus fins, etc. eic. Voy. Les Nouv. Synio
sieurs de nos Provinces. It dit une mensonge , Fr.de,M.l'Ab .-. Roubuud.
au lieu de , un mensonge , qu'il faut dire. = MENTEUR, EÛSE , adj.et subt. MENTIR
re
2°. L'Éditeur des ouvri'sdeBossuet emploie v . n. [ Man-teur , tell -ze , ti : 15€ et 2°lon.au
ce mor d'une manière , quime parait bisårre , 2d.] Mentir, c’esc afirmer commevrai ce qu'on
et c'est d'après Bossuet qu'il s'in sert. » . * Le sait être faux. Menteur , qui ment.is, La loi
Siège de Pierre n'a pas besoin de notre men- de Dieu défend de mentir . » Il ou elle menu
songe c. à. de n'a pas besoin que nous lui à tout propôs. » Il ment impunément , éfton
atribuions de fausses prérogatives. L'expres- rément: Acad. - Impunément se dit par cor
sion n'est pas exacte ni pour la propriété du ruption d'impudemment. J'avoue que je suis
mot, ni pour le nombre : le plurielaurait étoné que l'Acad: ait cité cette façon de
mieux convenu . parler , sans la blâmer. - Il est menteur
MENSONGER , ÈRE, faux , faûsse ,, from elle est mentetise ». C'est un menteur , une
e

peur , trompeûse. C'est un mot poétique. Il mentelise. = IlI se dit quelquefois des chôm
ne se dit guère que des choses. On dit bien ses: silence monteur" , physionomie menreuse:
beauté's mensongères. Langue mºnsorgere , » Toutes les passions sont mentetises. LA
la Grèce mens ungere, et danscette phrase", Baue.» L'almanach est menirur; le Proverbe
beautés et längre sont personifiés : mais on né est menteur. TRÉV. – Mensonger serait plus
dit poius,unhommemensonger ,une fem- convenable aves les choses; mais l'usageI'm
638 M EN MEN
borné au style poétique et relevé. Ce qui a été mentioné. » Les clauses,mena
Rem . Mentir se dit', figuréinent, deschô- tionées ci-dessus. = Boileau dit : il ese
ses. » J'avois ... l'ail vif , qui anonçoit mention de. » Il ne fut plusmention de notre
un peu d'esprit , et qui ne mentoit pas to- opéra. On dit aujourd'hui : il ne fut plus
taleinent. Se mentir à soi-même est une question. » Barcoqueba se disoit le fils de
expression d'un beau sens. On se meni si cele
cerce étoile de Jacob , dont il est mention
souvent à soi-même. La Beaumelle. Sans dans la prophétie de Balaam . Beraud -Ber
mentir , à ne point mentir , espèce d'adver- castel. Hist. de l'Église, » Pierre Séguier,
be. Il est du style familier , » Ne voulant dont il sera souvent mention dans la suite
me doner que des paroles , vous les avez de cette Histoire. L'Ab. Garnier , Hist. de
choisies si riches et si belles , que sansmen- Fr. Dont il est fait mention. Dont il sera
bir , je suis en doute si les effets valont beau. souvent fait mention serair , ce me semble,
coup mieux . Voit. plus conforme à l'usage. D’Avrigui a dit
Sans mentir , si votre -ramage aussi , » L'Université cita ceux de ses mem :
Se raporte à votre plumage , bres dont il étoit mention. Là , question était
Vous êtes le phénix des Hôtes de ces bois. le vraic mot .
La Font . MENTIR , voy. MENTEUR.
Le renard ment , en disant sans menetr . MENTON , s. m. MENTONIÈRE , s. f.
On dit , proverbialement , faire mentir le [ Menton , 10-nière : " long. 3 ° moyen
Proverbe 2d. ).Mentan est la partie du vi
faire quelque chôse à laquelle et longaú .
on ne devait pas s'atendre , comme , par ex. sage qui est au -dessous de la bouche. » Meno
de réussir dans son pays , malgré le Prov. ton pointu , fourchu , plat , long , court.
qui dit que : nul n'est Prophère dans son » Avoir de la barbe au menton ( st.proy.)
pays. Il n'enrage pas pour mentir , il, erre dans l'âge où l'on doit avoir du bon
ment habituellement. - Mentir per la gorge. sens. Branler le menton , manger ; lever.
Voy.. GORGE et Goule.. - A A beau mentir , le menton , faire le brâve , le résolu.
qui vicat de loin ; celui qui vient d'un pays, Avoir deux mentons , ou double meillon
éloigné en peut facilement imposer , parce être fort grâs. -Etre assis à table jusqu'au
qu'il parle à des gens qui ne peuvent point menton , c. à d. fore bâs, =
= Parmi les ani
le démentir ., Bon , sang ; ne peut mentir ;, maux menton ne se dit que des boucs et
.

des persones bien nécs né dégénèrent. point. des chèvres ; et de cette élévasion de figure
Tourhomme est menteur , c . à d. sujet, ronde qui est sous la lèvre postérieure du
à se tromper.. Omnis homo mendax , Dans cheval,
ce proverbe sacré , manteur n'a pas son sens MENTONIÈRE , est cette partie du mas
ordinaire, Il ne se dic pasde celui qui trompe, que que portaient autrefois les Dames , ceet qui)

mais de celui qui peue se tromper.Cela vient couvrait'le menton. Il y a encôre des mas
de ce qu'on a mal traduit ce passage du ques à mentonière , mais on ne les parte qu'au
bal.
Pseaume re
On ajoute quelquefois à mentir le pron . MENTOR , s. m. [ 1 " lon, en , n'a pasle
en: » Vous en avez menti : Il faut éviter son d'an : pron. ménior. ) Nom propre.,
de s'exprimer de la sorte : c'est le plus grand qui est devenu comun . Celui qui sera de cada
afront qu'on puisse faire à un hoinme d'ho- seil , de guide et comme de gouverneur...»
son mentor ; il lui a été doné pour
neur , e il àa toujours des suites terribles. C'est son
mentor. Le Ment. des
Remarquez qu'on ne le dit que dans les mentor.Le des Enf.
Enf.par M. l'Ab.Reyre.
tems composés. On ne dit point ' : vous en MENU , NUE, adj. ( * e.muet, 2 Tone
menler ; je lui dis qu'il en mentait. au 2ch) Délié , qui a peu de volume.» Home
MENTION , St. MENTIONER , V. W. act. me menu , femme menúe. » Bâtop trop menu,
Man-cion , en vers cizow -,. cio- nd , en vers corde crop mene. Menu, délik, meince,
Ci-oné. ) Mention , commémoration ,mémoire ( synon. ») Le menu n'a quelquefois raport,
de qu'à la grosseur, dont il manque, eter d'au.
.. Faire mention de quelqu'un de quels que
que chose . » Il n'a point eit
été fait-mention trefois iſ en a à la grandeur en tous sens:
de lui dans cette afaire. = Mentioner , faire le delle n'est oposé qu'à la grosseur ,.54
: le
mention.Il ne se dit qu'auPalais ; etil posant toujoursune sortede longueur
n'est guère d'usage qu'au participe passif. » , mince n'ataque que l'épaisseur , poovapt. >
MEN MEP 639
beaucoup avoir des autres dimensions. nuiserie est l'art du Menuisier : » Il entend
.
1 Ainsi l'on dit : une jambe et une écritûre bien la menuiserie ; ou les ouvrages que fait
menie ; un fils délié ; une planche et une un Menuisier. » Lambris de menuiserie. »
IN
'étofe mince. Gir . Synon. = Menu a di- Menuiserie bien travaillée .
vers sens , suivant le nom qu'il modifie. MEOTIDES , adj. masc.plur. Il se dit avec
Menúe monaie , les sous , les liards , etc. palus , qui signifie > en lacin marais .
Menües sommes menus frais , menúes Leibnitz dit , les palusméoliques ; et ailleurs ,
dépenses. Le menu peuple; le bâs peuple. les palus mé'acideset la mer méorique ; Le
Menus plaisirs , chez le Roi , dépenses qui Gendre , marais meotides. C'est palas inco
n'entrent pas dans la dépense ordinaire de tides qu'il faut. Pourquoi franciser .palus , et.
la Maison du Roi. On le dit par extension pourquoi sous -ligner méorides ? Ce mot'esc
des particuliers. - Menus grains , l'orge , ancien dans la langue : il ne faut donc pas
l'avoine, etc. - Menües dixmes, celles qui le changer , du moins en prose , ni l'im re
se prenent sur d'allcres fruits que le blé , les primeren italique. Boileau dit dans sa 1".
raisins, etc. - Menus droits , les extrémi- Epitre.
>

tés d'un animal dont on fait certains ragoûts. On a vu mille fois des fanges méorides ,
Menu rôt , les câilles , bécassines , ortolans Sortir des Conquérans , Goths, Vandales , Gé
perdreaux , etc. - Menu plomb , celui dont pides.
on se sert pour tirer aux petits oiseaux . Fanges meotides est plus poétique et plus
Menu , š. m. Compter par le menu , ou noble que palus ou marais méorides .
par'les menus , ( le premier est le meilleur) MÉPRÉNDRE , ( SE ) v . réc. MÉPRISE,,, e

avec un grand détail . — Le menu d'un repas, s.s f. [ Méprandre , méprise : 1 " é fer. 2
e

le mémoire de ce qui doit yentrer.» Il y long. 3*3º. emuet.] Il se conjugecomme pren
a 20 ans que je n'ai lu que la liste des mes vins dre. Se tromper ;. se mécompter ; pren
et le menu de mon soupé. Marm . = Ady . dre une chose pour une aûcre. » Vous vous
En fort petits morceaux. » De la pâille , de méprenez. » Je ine suis mépris. Prenez garde
Ja chair hachée menu. Dru et menu . " de vous méprendre . - Il régit le datit dans
Il pleuvait dru et menu. » Les balles demous- cette phrase : » Se méprendre au jugement
quet tombaient autour de lui dru et menu. qu'on fait , qu'on porte, Méprise ; er
>

Marcher , troter dru et menu , marcher reur de celui qui se méprend. » Cela a été
vite et à petits pas. Sc . famil. Sedoner fait par méprise. » C'est une meprise groso
.

du menu , se divertir . sière.


Rem. Par le menu , en détail est tout au MÉPRIS , s . m. MÉPRISABLE , MÉPRI
plus du style familier. L'Acad. le met sans SANT , ANTE , adj. MÉPRISER , vV. act. ([ Mé.
>
re

l'usage.Autrefois
en distinguer sty on l’employait
in.
pri,br.zable
2° Dev
, zan,
le
zante
niu et
;
elle

est
: 1
"
lön
>
...é fermé,
. il meprise,
dans tous les les. » La discussion seroit ant e

finie , dit Bossuet , s'il talloit examimes par méprisera , ; dou. au 2d , lon.au 3 et 4,6 f.
le menu la foi de tous les siècles précédens . au dern . ) Mépris , sentiment par lequel on
L'expression parait bâsse en cet endroit, juge une persone ou une chôse indigne d'ém
MENUÂILLE , s. f. [1" emuet , 3 lon. gard ,, d’estime, d'atention. Mepriser , avoir
mouillez les Il ] Il se die , et d'une quan. du mépris. Méprisant , qui marque du més
. » Avoir , témoigner du mépris:» Pren
tité de petites monaies , et d'une quantité de pris
perits poissons; et par extension ,de toute sorte
dre quelqu'un en mépris. Acad. - » Homme,
de petites choses qu'on met au rebut. femme méprisable. » Se rendre mépřísable.
MENUET , s. m . [ Menu -e :re e muer , » Air , ton méprisant; manières méprisantes.
>

3. è moy . ) Il se dit d un air à danser , et de » Il ne faut mépriser persone , surtout les


. "

la danse même. » Chancer , jouer , danser un paûvres et les malheureux. » Il réprise tous
menuel . Les conseils qu'on lui done:
MENUISERIE , s. f. MENUISIER , S.$. m.
re
Rem. 1 °. Quand on parle du sentiment
- au
[ Me-nui-zerf-e
er , zié: 1e émuet
1 ; 3 e muet au 1
er, 2 long; on mec toujours mépris au singulier. On
fer. au 2d . ] dit à plusieurs comme à un seul : je ne
Menuisier est un artisan qui travaille en bois mérite pas votre mépris , et non pas vos
sur des ouvrages qui servent au dedans des mépris. Le pluriel ne semploie que. » pour
Je
maisons , comme portes , fenêtres , tables
armeires , lambris , parquets , etc.
, signifier les témoignages du mépris
Me ne suis ne sais pas fait pour souffrir vos mépris: *
640 MER MER
2°. Tomber dans le mépris , dans un écat_mandai â Narbal comment les Tyriens s'é
: où l'on est méprisé. Dans cette expression , toient rendus puissans sur la mer. Télém .
mépris a le sens passif. Au mépris » Il veut aller servir sur la mer : je ne sais
de , adv. ». Au mepris des conseils qu'on lui ce que lui a fait la terre. Séy. L'Acad .
a donnés. Par mépris , autre adverbe. dit : aler sur mer , monter sur mer , Prince
Il se dit, ou sans régime : » il l'a fait par puissant sur mer .32.'
Mer bâsse et bâsse
mépris; ou avec la prép . pour : " il l'a dit mer n'ont pas tout à fait le même sens. » Le
par mépris pour nous. =3 °:Mepris etmépri- mer est bâsse en cet endroit, c. à' d. il n'y
avec les choses
ser ont un beau sens pour a
a pas beaucoup d'eau . La basse mer , la
régime . » Le mépris de la vie , de la mort, mer vers la fin de son refus. -= La pleine
de's honeurs , des richesses . » Mépriser les ou la haute mer , la mer éloignée des ri
o

grandeurs , les dangers , la mori. = 4°. vages. 3. On dit : l'eau de la mer ,


On die : avoir du mépris pour, et non pas avec l'article , et le poisson de mer saas
de : » Le souverain mépris qu'Elisabeth avoit article.
de leurs procédés. Hist . des Tud. Dites , On dit , proverbialement, c'est la mer à
pour leurs procédés. = 5. sº Avoir à mépris boire ; c. à d. la chose impossible , ou qui
est une expression surannée. » Si le prison- emporterait un tems infini. » Ma lettre es
nier se portoit insolemment... à l'égard de entre les mains des Facteurs c'est- à- dire,
la Cour , ou témoignoit de l'avoir à mépris. la mer à boire. Sév.
Procès de Charles 1. = = 6°. Méprisant ne
se dit point des persones , mais seulement des Si je pouvois remplir mes cofres de ducars !
Si j'aprenois l'hébreur , les sciences , l'histoire !
.
chôses , qui ont raport aux persones . On ne Tout cela c'est la mer à boire.
dit point, un homme méprisant , une femme La Fons.
méprisante , quoiqu'on dise un geste , un con
méprisant , des manières méprisantes. S Voguer en pleine mer , avoir une for
7° . Méprisant ne peut guère précéder le subs- tune bien établie.. = Être en pleine mer ;
tantif ,même au féminin ; mais méprisable fort avancé dans une entreprise.' = Porter
le précède élégamment. de l'eau à la mer; porrer quelque chôse en
Er , vil client de la fierté , un lieu où il y en a déja en abondance.
A de méprisables idoles Et quand on ne done que de petits
Prostituer la vérité. secours à de gran is besoins , on dit que ,
Gresser. c'est une goutte d'eau jetée dans la mer.
Leurs méprisables yeux , leurs peines dévorantes. - Voy.Avaler, eau , éponge , goutte.
Idem . MERCANTILE , adj. MERCANTILLE,
MER , s. féin .[ L’e est ouvert , l'r se pro- s. f. [ ." € ê ouvert , 2 long. mouillez les !!ll
nonce. ] L'amås des eaux qui environcnt la du second. ) Style mercantile, de marchand.
terre , et qui remplissent les abîmes que le no : se dit qu'en cette phrase. = La mer
Créateur y a creusés. » La grande mer, la cantille , négoce de peu de valeur .
mer océane , méditerranée ; etc. » Aler sur Trév. mer pour ladjectif , mercantil , ille.
mer , voyager par mer , etc. Il se dit » La profession mercantille. Il met aussi
au figurë , inais seulement dans le style sim- mercantillement , d'une manière mercantille.
ple, ou médiocre ce de dissertation , ou cri- Il pe met point le substantif. L'Acad . ne mer
tique et mordant, L'Ab . Des Fontaines , par- que celui- ci. Le Rich . Port, ne met point
i'adverbe et écrit mercantille , et pour le
lant de l'Hist . de l'Imprimerie ; dit que ; »
Letexte se trouve souvent noyé dans une substantif , et pourles deux genresde l'ad
mer de nutes , quelquefois inutiles , ou du jectif.
moins trop prolixes. » Mer d'amertume , mer MERCENAIRE , adj. ec subse. Merce
de chagrins , est une expression consacrée , NAIREMENT , adv . [ Mercenère , nèreman
re
>
e
et lon .
:
qui peut entrer dans un sermon . Ite é ouv. 2° et 4° e muet ; 3º è moy:
Rem . 1 °. On dit plutôt sur terre , sur mer , Un grand nombre d'Auteurs ou d'Impri
sans article , que sur la terre , sur la mer , meurs niettent un accent aigu sur le dé,
avec l'article. "Je n'oserais condamner celui- mercenaire , etc. On a suivi cette orrographe
ci ; mais l'autre vaut mieux . Fénélon et da ns le Dice. Gram . Tous les autres Dic
Mde de Sévigné ont préféré le 7"'. » Je de- cionaires les mettent sans acceac..) Merce
naire
MER MER 640
çen.nire ne se dic au propre que du travail,, chandises. - On apèle' aussi de ce nom les
qui se fait pour en recevoir un salaire. » La- porte balles , qui vont vendre dans les villa
beur , travail mersensire. On dit , au g :s età la campagne de inenûes merceries. =
figuré , esprit , âme in 'r enaire ; Eloge mer. Le Proverbe dit : à petitmercier , perit pa
cenaire , cic. S. m . Ouvrier , homme de nier : quand on a peu de bien , il ne faut pas
.

journée , qui travaille pour de l'argent. » ilIl beaucoup dépeiser.


ne faut pas retenir le salaire du mercenaire. MERCREDI , s. m .. Voy. Micredr.
e
M Le
= Fig. » C'est un mercenaire ; un homme + jour de la semaine. » C'esi aujourd'hui mer
intéressé , qui ne fait rien que pour le gain credi. » Le mercredi des Cendres : le mercredi
er l'argent. En ceriaines Provinces , on Sainr .
apele mercenaires , les religieux de N. D. de MERCŮRE , s. m .( 1"? E ouv. 2° lon . 3°
là Merci : dans d'aûtres on les nomme mer- muet. ] 1°. La planète la plus proche du soleil.
faires. Ni l'un , ni l'autre de ces mots n'est .. Le vif argent. 3 °. Dieu de la
français. Fable , le Messager des Dieux, le Dieu de
>

MERCENAIREMENT , d'une façon merce- l'éloquence er aussi des volcurs. = On apèle


naire. )» Agir mer en zirement. rurement , ( st. famil. ) Merclire , un entre
re
MERCERIE, s. f. [158€ ouv. 2 et 4 e metteur d'un mauvaiscomerce.
muet , 3º lon. ) Marchandises donc les mar- MERCURIALE >, s. f. Assemblée du Parle.
chands merciers font trafic. -LeCorps des ment qui se tient le premier inerorediaprès la
Merciers s’apelle, le Corps de la Mercerie. St. Martin et le premier Mercredi après la
MERCI , s. t. [ Il n'a point de pluriel. ] semaine de Pâques. C'est de là qu'elle a tiré
Miséricorde. - Ce mot ne se dit que dans son nom . Le premier Président , ou le Pro
certaines phrases , donc plusieurs ont vieilli. cureur Général, ou l'un des Avocats Géné. '
» Crier merci ; recevoir à inirsi. C'est un raux y parlent contre les abus et les désordres ,
homme sansmerci ( on dic aujourd'hui sans qui se sontglissés , ou qui peuvent se glisser
pitié. ) Le P. Ducerceau a encore employé dans l'administration de la Justice. On
recevoir à merci , dans son Hist. de Perse. apèle aussi de ce nom le 'Discours qui se faic
» Ayant reçu à mérci ce qui resta après la ce jour là sur ce sujet . = Figurément , et
défaite, cici = On die encore, dans le st . par extension , réprimante qu'on fait à quel
famil. je vous crie merci , pour dire , je vous qu'un . On lui a fait une bone , une rude
demande pardon. Les Provinciaux , qui ne inor uriale. Il ne se dit que du supérieur à
sont pas au fait du bon ton de Paris , trou. l'égard del'inférieur.
vent de l'afectation dans cette manière de MERDE , s. f. MERDEUX , EÛSE , adj.
faire excuse. Elle n'est du moins que du st. Excrément. = Souillé gâté par la matière fé
famil. L'Ab. Velly dit que le Comte deBrera- cale. Ces mots sont très-bàs, et sone bannis du
gine envoya crier merci. Hist.. deFr. Il dit langage
ailleurs qu'il envoya demander grâce ; et ce-
des honêtes gens..
MERE , s. f. [[ !1** èè moy. et long ; że
lui- ci est plus convenable dans une Histoire . muet. ] 1°. Femine , qui a mis un entant au
= Les expressions où entre ce mot , qui inonde. » Boneou mauvaise mère . » Sa mère ,
se sont soutenlles sont : être à la m ?rci'de votre mère ; la mère d'un tel . = Il se dit
quelqu'un ; à sa discrétion . » Etre à la merci aussi des animaux. » LaMarrice
mère de ce poulain ,
du vainqueur . » à la murci des Aots. Elle est de ces chiens. : 2°. . » Mal , va
de tous les styles. - Grand merci , je vous peur de mère. Acad . On ne le dit , en ce sens
rends grâce. - S. m. » Un grand merci , un qu'avec ces deux mots.
-
3 ; Fig.. Caûse.
°
remercînent. – Dieu merci , grâce à Dieu . » L'oisiveté est la inère de tous les vices , » La
Je me porte bien , Dieu merci. - Celles- ci défiance est la mère de la sûreté. » La Grèce
>

sont familières. = Merci de ma vie ! cxcla- est la mère des beaux Arts : ils y ont pris nais
mation populaire. » Hé! merci de ma vie ! je sance.
sance. = 4 °. Adj. Mère gaire , le vin ,qui
vous l'aurois dit , avant de parler , sout ainsi coule de la cûve , sans qu'on air eņcôre foulé
que je l'ai fait ne vous déplaise." Nuriy. le raisin, Mère-laine, la laine la plus fine,
MERCIER , IÈRE , s. m , ci f. [Mêr-cié , qui se tond sur une brebis. - Mère-perle ,
cière : 1" é ouv., 2° é fer.au ?" , è moy. ct grösse coquiile de perle , qui en contient
long au 2d.) Marc'hand ou marchande , qui quelquefois un grand nombre. - Dure-mère
vend enTome
gros ou11.en détail toute sorte de már- ét pie-mère , les deuxMmembranes
m m m
, qui en
642 MER MER
velopene le cerveau. = Langue mère , qui vince. » C'est un homme très-méricant ; une
= Lingue
méritante. =
n'est dérivée d'aucune aître , et dont quel- femme fort méritante. = Ce mot n'est point
ques -unes sont dérivées. dans les Dictionaires. Il serait utile ; méri
MÈF.E , entre dans quelques expressions toire , ne se disant que des chôses. - Un
proverbiales. - Il n'était fils de bonne mère Auteur anonymne a mis l'un pour l'aútre. Il
qui , etc. Il n'est persone qui, etc. - Renvoyer dit , parlant des anciens Gaulois ; » L'humi-.
quelqu'un à sa mère -grand; le relancer vi- cide étoit sanctifié par la religion , er devenait
vement . - Vouloir aprendre à sa mère à faire l'action la plus méritante ( méritoire ) par
des enf: ns ; vouloir aprendre à quelqu'un ce raporç à leurs Dieux.
qu'il sait mieux que nous. C'est la fille de MERITE , s. m. Mériter , v. aci. Mé >

sa mère , elle lui ressemble par le caractère et RITOIRE , adj . MÉRITOIREMENT , adv.(ı",
e
la conduite. C'est le ventre de ma mère , é fer . 33 e muet au 1 " , é fer. au 2d ; lon. au
>
e
je n'y retourne plus , dit quelqu'un , qui ne 3* et au 4 , dont la 4 e muet ; le , té,tok
veut plus retourner dans un lieu ,ou se méler re , toa - reman. ] Mérite , est 1 °. Ce qui rend
.

d'une afaire dont il n'a pas étésatisfait. Certe digne d'estime, en parlant des përsones. ".
façon de parler est vile et indécente. e
Homme de mérite , qui a son merite, qui
MÉREAU , s. in . [ Méro : 1 " é fer. 2° dout. n'est pas sansmérite ; qui a peu ou beaucoup
au sing. lon ,. au pluriel, mereaux. ] Petite de mérite , etc. = Ilse dit quelquefois abso
.
pièce de métal ou de carton , qu'on done dans lument. » Reconaitre , considérer le mérite.
certaines Églises, pour marque de l'assistance » Il faut doner cela au mérite , non à la fa
à l'oífice ou aux autres fonctions . veu . = 2 °: En parlant des choses, ce qu'elles
MERELLE , s . f. Mérèle : 1" é fer. 2° ont de bon et d'estimable . » Le mérite d'une
е
moy :, ze muer . ] Espèce de jeu , fort conu action , d'un ouvrage , etc. = 3°. Ce qui
et où il n'y a plus que les enfans qui joîent. rend digne de récompense ou de punitivn ,de
Quelques-uns disetit marelle : mais me- la part de Dieu .» Dieu nous jugera selon le
nos mérites.
relle est le vrai mot . merite de nos Euvres , suivant
MÉRIDIEN , s. m . MÉRIDIENNE , ou On dit , par extension , en st. famil.»
)

MÉRIDIÈNE , adj. et subse. fem . [ Méri-dien , Cet homme sera traité selon ses mérites : ce
e

diène
le
: 1" é fer. 3° é fer.au ."' ; 'en n'y a pas qui se prend en mauvaise part. Bouh. Il n'est
:

son d'an;è moy. au 2d ; dont la 4 emuer.] employé au pluriel que dans le sens marqué
e

Méridien , grand cercle de la sphère , qui dans ce zºnº. Hors de là on dit à plusieurs,
passe par le pôle du monde et par le zénith commeà un seul ,Les
du lieu. » Le meridien de Paris , de Marseille . vos mérites.
votre mérite, ei non pas
anciens Auteurs , et sur
La méridiene , ou la ligne méridiene tout les Poètes , aimaient les pluriels plus
>

ligne droite, tirée du nord au sud dans le qu'on ne les aime aujourd'hui.
plan du méridien . La ligne d'ombre ou le Et ses justes faveurs aux mérites données.
point de lumière qui passe dessus , marque Malherbe ,
l'heure de midi . On dois dire , j'ai mis ,
j'ai réglé ma montreensur la méreidiène , et non Ménage a remarqué que Malherbe dir plus
>

pas , sur le méridi , comm on le dic sur souvent mérites que mérite. Il en cite plu
e
les bords de la Garonn . Desgr. sieurs exemples , mais il avertit qu'on ne dit
MÉRIDIONAL , ALE,adj. [ Méri -dio, plusvosmérites, mais votremérite. On
nal, nale , en vers ,di-o-nal, etc. i " é fer.] dit, un hommedemérite , une femme de més
Qui est du côté du midi, par raport au lieu , rile ; mais ce n'est pas une conséquence pour
dont on parle . » Pays méridional. » Région d'attres mots , comme Seigneur de mérite,
meridionale . Prince , Princesse de merire , cte. „ C'éroit
ri- zieSE,
meMERI f.Meri, ster
: S.e muer
re , s. au
2 lon jes 3 e, d'Alle
m. [Meriz un Princ edemérite,
m .- On dit alors P. Burrez
dit, lePrince Histe
, Princess
er
muet au 1 " , é fer. au zd . ] Le L. se dit d'un d'un grand mérite . Se faire un mérite ,
fruit rouge à noyau , plus petit que la cerise , régit la prép . de devant les noms et lesver
età peu près demême natúre ; feaddel'ar- bes. » Il se fait unmérited'une complaisance
bre , quile porte .
>

forcée , de la nécessité où il se troûve. » Il se


* MÉRITANT , ANTE , adj. Qui a beau- trouva de ces pestes de cour dont les n ;24;
coup de mérite. ,
- C'est un motde Pro- vais princes sone ordinaitement obsédés,qui
MER M R
se firent un mérite de soufler le feu . Charley . toire .» Pour faire l'auE
mône méritoirement, il
Hist. du Japon.
faut la faire pour Dieu , pour l'amour de
Worth , en anglais signifie prix , valeur , ,, Dieu .
Il ne se dit que des mérites sur
He is worth ten ihousand pounds : il a 100 , naturels .
000 liv. ster ). vaillants Dict. de Boyer. * Un MERLAN , s. m. [ 1" ĉ Juv. et bref. ]
re
Traducteur de Pope dié du fameux Hopkins , Poisson de mer , dont la chair est extrême
que son mérite bien calculé montoit à sa mene légère , et qui serait plus estimé, s'il
mort à près de sept millions. Traduction ri- était moins comun. Onapèle populairement
dicule , comme on voit. Merlans , les
MÉRITER , c'est être , ou se rendre digne MERLE , s. garm . s[ per
çon is ruqouv.
uiers.
?eº e muet. ]
de ...» Méritér louange , récompense , puni- Oiseau de moyène grosseur ,quia le plumage
tion , châtiment , grâce, pardon ; ou avec l'ar- noir et le bec jaûne, » Sifler unmerle; apren
>

ticle. » Il mérite les louanges , les récompen- dre à parler à un merle. » Dénicher desmer
ses qu'on lui acords Ei avec de er l'infini- les . On dit proverbialement , fin , rusé
tif. » I! mérite d'être aimé , récoinpensé , ou comme un merle ; ou bien , c'est un fin merle.
puni , châtié , etc. ou que et le subjonctif : il Va , je te garantis que c'est un fin merle.
mérite que vous le récompensiez .» Il est sans Avec son air sout uni" , il en sait long. Th.
doute moins difficile de mourir pour un arni , d’Educ. - Er pour marquer qu'on ne croit,
-

que de rencontrer un ami , qui mérite qu'on pas qu'une chôse se puisse faire, on dit , si
meure pour lui. MARIN . = Il se dit quel vous faites cela , je vous donerai un merle
quefois des choses. » Cette action mérité ré- blanc. — Cela n'aurait point de sens dans
compense . » Ce crime mérite la corde. certains pays du Nord , où en hivet il s'en
» Cela mérite réflexion, mérite qu'on y pense. trouve decette couleur.
* Mais il ne régic pas alors le datif de la
r
MERLUCHE , s. f. [ * { ouv . dern. e
sone. En Provence , au lieu de dire vouspe
> més muer. ] Sorte de morûe sèche. é
ritez cela , c.à d. cette peine , on dit : cela MERRAIN , s. m. [ Mè- rein ; 1" è moyen .
- écrits de plus de
vous mérité. Cela lui mérite , dit- onde quel r for:e. ] Peu de mots ontété
qu'un , qui est tombé ; pourquoi alait- il si manières diferentes : Marrin , mairin , mai
vite ?
rin , merrein , mairrain ,
rai ; mairein , meider
En parlant d'une nouvelle , on dit, qu'elle mernrai
> n . Les deux niers sont les meilleurs
mérite confirmation, pour dire, qu'elle a be- de tous. L'Acad. avaitmis marrin , malgré la
soin d'êt confir
re mée.
décisi de Mén Dansdisa indirrin,
Bien mériter de , c'est avoir rendu de grands seul ont du
étai bel age , qui
usage. la itderque
n. édition
services à... » Il a bien mérité de l'État , de la elle ne met que merrain. = Bois de chêne
Patrie, de la Religion . -- En cet emploi,, il
est neutre. - Nous devons cette expression
u en , men
fendanx
panc douvplan
des es es , ches,
des tone autrdes
dontauxonetfait es
aux Romains, bene mereri. Elle s'écrit plus ouvrages,
souvent qu'on ne l'emploie dans la conversa- MĚRVEILLE ., s . f. MERVEILLEUX ,
tion. Les Romains en faisaient un grand usa- EÛSE , adj . MERVEILLEÛSEMENT adv . >

ge.- La Touche dit que quelques persones [ Merve glie , glien , glie - ze , zeman ; 1 " E >

n'aprouvaient pas cette façon de parler , mais ouv. 2° èmoy. Mouillez les ll ; } e muet au e
qu'elle est très-bone, et qu'on peut s'en servir I ' , lon , aux tro
. is autres . ] Mervei3 lle , chose ,
sans scrupule . >

qui eill l'admiration


causee deC'es » Gran de gran >
MÉRITOIRE , qui mérite les récompenses merv .» t une merv.eill e, une râre
de
éternelles. - Iln'a donc d'usage qu'en par- merveille. En style famil. et sans article ;
lant des bones æûvres. » Cela est méritoire =veille , ou grand merveille.
ce n'est pas mer
envers Dieu , devant Dieu . Acad. » Le jeûne, Une jeune merveille , une jeune persone extrê.
l'aumône sont des cuyres méritoires , De- mement belle ,
puis quelque tems on a étendu l'usage de ce Rem . 1 °. Il y a eu autrefois des Auteurs
.

mor. « Cela est ou n'est pas fort méritoire , qui ont fait merveille mer
masc. et qui ont dit , un
mer
très -méritoire : il y a du mérite à l'avoir fait. merveille , an grand veille , ce veille.
Cela sent ' le jargon de société et le néolo- 2 , Merveille , miracle ( synon . 1 On
gisme. merveill phén
MÉRITOIREMENT , d'une manière méri- peut ,apel
jûre donter nous un isso
ne econo nsomèn la na
pas eladecaus e:
M m mm 2
644 MER MES
mais il est des prodiges que l'on ne peut atri- à merveille des leçons du Peintre. Marm. »
buer à une caủse naturelle : ils se noment Votre fils se porte à merveilles , et j'en ai unc
miracles.. L'Abé Bergier. = 3. C'est une joie qui n'est pastout-à- fait sur votrecompte.
-

merveille , régie de devant les verbes. » C'est Mde. de Coulanges à Mde. de Grignan .
une merveille de vous voir , ou que de vous Pluche dit par merveille. Celui- ci est un mot
voir : reproche amical qu'on fait à quelqu'un de Province. » l'æuillet réussit parmerveilles
»

qu'on n'a pas vu depuis long -teins. On dit en Flandres, où la terre est limoneúse, grasse
aussi , c'esi merveille de . = 4.
4º On ne doit et humide.
pas confondre feire merveille , où ce mot est Pas tant que de merveille, pas beaucoup.
employé indéfiniment et sans article, et faire A-t'il beaucoup d'esprit? Pas canı que de mer
des merveilles , où il s'emploie avec l'article veille. = On disait autrefois , en sens >

défini. L'un signifie faire irès-bien; etfaire y contraire , que merveilles ;c. à d .au-delàde
est neutre , et il ne se dit que des choses ; l'aûtre tout ce qu'on peut dire. » Cer Ordre que tu
>

signifie , faire des choses merveilleuses ; lev. vois si sublime , viendra si bâs , eter sera simć.
faire y est actif , et il ne se dir que des perso- prisé des hommes que merveilles. Chron
>

nes. « Cette apostrophefaie merveille dansce MERVEILLEUX , surprenant , étonant,


discours. » Cei Orateur a fait aujourd'hui des qui est digne d'admiration. » Homme , esprit.
merveilles. Dans le discours familier , merveilleux ; ouvrage merveilleus; pièce mer
on dit quelquetois ,faire merveilles , dans ce veillelise. » Éfet, succes merveilleur ser
dernier' sens , en parlant des persones , et en cellent
suprimant l'article et mettani merveilles au muscatsen son espèce.» Vin merveilleux. » Les
ont été inerveilleux cette année. Acad.
plur. L'Acad. mer sans remarque : » Ce Pré- Il y a de l'afècerie à employer à tout
dicateur a fait des merveilles , a fait merveil. propos ce mot, comme on le fait aujourd'hui.
les aujourd'hui. - Mais fuire des merveilles C'est un ton de faux enthousiasme pour des
ne se dit jamais des choses. = Y.Ce n'est riens, qui caractérise ce siècle : tout y est
pas merveille est suivide que ou de si , et du merveilleux ou afreux.S. m . Ce qu'il y
subjonctif avec le " , comme de l'indicatif a de merveilleux dans in Poème ; comme
avec le 2d. » Ce n'est pas merveille que Ci- l'intervention des Dieux , des Anges, des
céron ... ait acquis une capacité bien plus Démons. » Le merveilleux doit être joint au
grande que Démosthène. P. Rapin, » Lors- vraisemblable. » Siècle ami du faux merveil.
qu'onne voit pas un ouvrage entier,lorsqu'on leur .»Le merveilleux est l'ame du poème
n'envisage que des lambeaux et des fragmens, épique. Aujourd'hui on le dit substan
ce n'est .pas merveille si l'ordre n'y paroit tivement des persones , dans le sens de perit
pas. Leib, - Quelques- uns pensent que cette mafire et petite-maftresse.
expression a vieilli . Je la crois encore en usa Nos merveilleux , nos petits-maîtres ,
ge, et elle est bone à conserver . = 6 °. Pro- Exhalent l'ambre le plus doux .
Merc.
mettre monts et merveilles, faire de très-gran
est du
des promesses , est stylee prov.
du styl prov. = Les On le dit aussi adjectivement. » Les voilà
Anciens comptaient sept merveilles dans le donc , ces femmes merveilleuses , qui font
monde : ou dii , dans ce style , passer les sept tourner la tête à tout Paris ! Ec je retourne
merveilles , ou être une des sept merveilles > rois dans cette ville , où les ridicules ont pris
ou être la huitième merveillé ; ce qui se dit la place des mæurs ! Mamen
rin , l'Amante Ingén.
quelquefois sérieusement d'une chose excel- On dir, familière t et ironiquement :
lente en son genre , et le plus souvent par vous êtes un merveilleux homme , étrange , er >

dérision . traordinaire dans vos sentimens , dans vos


A merveille ou à merveilles , adv. Parfai- manières.
tement. » Il prêche , il peint à merveilles. » MERVEILLEUSEMENT , extrêmement ;
Il chante , il jolle , il danse à merveilles. Acad. d'une manière merveillense. » Cela est mer
Elle mer les deux , comme Rich . ei Trev. et ne veilleusement bon . » Elle est meryeillefisement
done d'exemple que du 2d. Le Rich. Pori. ne belle. » Il s'aquice de son devoir merveillelse
met que le r " , et c'est celui queje préférerais; ment bien .
car pourquoi ce pluriel ? Ilne peut être utileMÉS : Particule , qui entre dans la compo
qu'aux Poètes , quand ils ont besoin d'unc sition de quelques mots. Elle signifie, mal,
syllabe de plus, »Le jeune homme proficoic mauvais. Mésaise , mésalliance ,mesarriver
MÉS MES 645
més.ayenture mésintelligence , messéant I ' est plus usité que le 2d . Suivant le
etc. = Mes : on écrivait autrefois , mes- Touc he ces mots se trouvent dans de bons
compte , mesconnoitre , mescontenter , mese Auteurs : mais ce ne sont pas les plus moder
dire , mesgirde , meslange , mesler , mesme , nes. Il remarque que l'Acad, disait dabord
mesnager, mesprendre,mespriser , mestayer; que le 2d ne se dit que dans le style familier ,
mestier , et leurs dérivés avec unes , et on a ei que le 1" est plus d'usage ; et qu'au con
continué long-tems de l'écrire de la sorte , traire dans les éditions suivantes , elle ne dis
quoique cette s ne s'y prononçât plus. Voyez tingue point l'usage de mésarriver. Dans la
Mécompre , Médire , Mgarde , etc. sans s. dernière, elle les met tous deux sans remarque.
MES , pronom pluriel de mon , ma. Il est MÉSAVENTURE , s. f. [ Mésavantüre :
er
long i d ouv. me , et devant une voyèle mèz. Il 1 é fer, 3 et 4 lon.se muer. ] Accident
?"
sert pour les deux genres. » Mes devoirs , mes malheureux. - Ce mut est vieux. Il se dit
obligations , mes inalheurs , mes disgraces , pourtant encôre dans le style frinilier , mais
etc.
re
surtout dans le style plaisant ou critique. »
MESAISE , s. m. [ Me-zèzes " é fer.2° ė° C'est
e
une triste , une cruelle mésaventúre.
MÉSÉDIFI emplo
moy. et long , 3º e muer. ) Il signifie la même ER , v . act. Mot yé par
chose que mal-aise. Voyez ce moi. = Suivant un Avocat provençal.On dir, mal-édifier. re
le Dict. de Trév . ( en 1704 ) ces deux mots MÉSESTIMER ", v. acc. [ Mézéstimé: 1
vieillissaient déjà ; cependant ils se sont sou- et dern. é fer. 2° è moy. ] Avoir mauvaise opi.
tenus , et on les emploie encore. Mésaise est nion de quelqu'un , n'avoir point d'estime
et moins odieux
plus propre pour ce qui regarde l'état de la pour lui . - Il est moins rude er
santé"; et mal-aise , pour ce qui concerne que mépriser. » Les adeptes ne suportent pas
>

l'état de la fortune. patiemment qu'on paraisse les mésestimer:


MÉSALLIANCE , ou MÉSALIANCE S. Anon.. Mésestimer , en parlant des chô
f. SE MÉSALIER ,> Vv , réc. ([ Mézali-ance , li- é , ses , se prend toujours en mauvaise part ; ec
, " é fer. 4€ lon. au 1r ' , è fer .au 2d. ) ils ex- signifie , aprécier les choses au dessous de leur
priment une aliance , un mariage avec une juste valeur. Mal estimer , se dit soit en bien ,
persone d'une condition inférieure. » Les mém seit en mal , et c'est estimer ou au dessus , ou
saliances sont rares en Allemagne et fort co- au dessous de la juste valeur. Acad .
munes en France. » Là on craint de se mésa- MÉSINTELLIGENCE , s . f. [ Me-zein
re
lier p
, our ne pas former à ses enfans l'entrée telijance : 1"€ é fer. 2° et s' lon ." 3°3 éter.
des Chapitres nobles , ou les priver même dern, e muer. ] Mauvaise intelligence , défaut
des biens de sa maison. : ici on se mé'salie d'union , de concert. Il régit la
là prép. entre.
sans peine , parce que les mésaliances n'ont » La mésintelligence entre les diferens Géné
pas des suites si fâcheuses , et que le luxe les raux a souvent causé la perte des batailles.
rend nécessaires. L'Acad . met mésallier » Entretenir , fomenter , causer la mésintelli
actif , et done cet exemple. » Ce tuteur refuse gence , etc.
un parti fort riche pour ne pas mésallier sa * MÉSHUI , adv .. Vaugelas le trouvais
» Il est
pupille : mais elle ajoute que son plus grand très-doux et très-agréable à l'oreille. Ce
usage est avec le pronom personel , se mé- méshui rems , il est tantôt tems. mot
sallier . est depuis long-tems banni de notre langue ,
MÉSANGE, s. f. [ Mézange: 1" é fer. dit Th. Corneille.
MESOFFRIR ou MÉSOFRIR , v. act.
2' lon .3 ° e muer. ) Petit oiseau de plumage ie
gris ,rayé denoir ,de blanc et de jaune. ( Mézofri : , é fer .] Ofrir un prix , qui est
MESARRIVER , MÉSAVENIR , V. n . im- au dessous de la valeur. » Vous mesofrez trop
personel.[ Mézárivé, mézaveni : 1" & fer. 2° de cerre érofe : je ne puis la doner à ce prix .
>
lon . au 1 r forte ; 3' e muer au 2d. ) Ils se - La Touche dit qu'il est peu usité. Il
de
disent d'un accident fâcheux qui arrive à la avoûe pourtant que l'Acad. ne le dic pas
suite de quelque chose. Ils ne s'emploient qu'à même.
l'infinitif et avec le pronom de la 3 persone .' MESQUIN , INE , adj. MESQUINEMENT ,
» Il a prévu tout ce qu'il peut en mésarriver , adv. MESQUINERIE , s. f. [ Mès- kein , kine ;
te
en mésavenir. » Que voulez-vous qu'il en mé- neman , neri- e 1 e moy. 3 ° e muer. ] En
sarrive , qu'il enmésaviène . » S'il vous mé- parlant des persones , ils expriment une dés
sarrive , ne vous en prenez qu'à vous. Le pense faite avec une épargne sordide. » Cep

1
646 MES MES
homme est fort mesquin . » Cette femme est Rem. Le peuple dit , la saintemesse , etci il
bien mesquine. ». Il nous a doné à diner for a plus que raison pour lefond;il n'y a rien
mesquinement. On n'avait jamais vu une telle de plus saint ; mais l'usage est de dire simple.
mesquinerie. » Il fait tout avecmesquinerie. messe
ment la messe entendre
: dire la ; iz
= Air mesquin , mine mesquire, air paû- messe. » Je me rendrai si savant, en le voy ane
vre , mine básse. = En parlant des choses -, étudier que je vous promers de savoir que el
mesquin a ordinairement le même sens qu'en que jour vous dire la sainte messe . Maxiv.
parlant des persones. » Ordinaire bien mes. c'est un paysan qui parle.
quin ; dépense mesquine. Habits , meubles On deinandait à Ménage s'il falait dire ,
mesquins ; mener une vie mesquine . = En ouïr la messe , ou bien ouïr messe. Il ré
ет
Peintûre , maigre , pauvre , de mauvais goût. pond dans ses Observations, que le per tui >

» Ce contour est mesquin ; cette figúre est semblait le mieux dit , mais qu'il ne voudrair
mesquine. Fig. En parlant des cuvrages pourtant pas blâmer ceux qui disent le 2d.
d'esprit. » Toursmesquins, pensées mesqui. OnMESS
ne le dit plus aujourd'hui
.
MESSÉANT ANTE
nes , etc. Et généralement dans tous les Arts ÉANCE , s. f. , ,
où le goût entre pour quelque chôse . adj MESSEOIR , v. n . ( Md-sé - ance ; sé - an,
re
MESSAGE , s. m . MESSAGER , È RE , s. m . ante soar : 1" è moy . 2° é fer. 3 e€ lon . aux
et fF.MESSAGERIEre
. M € suge , gé , 31
, s. f.Į
>
1/" . } Ils se disent de ce qui est contre la
.

gère , geri- e : " è moy. 3 ° e muet au 1° et bienséance , qui n'est pas sé'ant et convena
au dern . é fer. au 2d , émoy. et long au 3 €. ] ble. » Il y a de la messéance à faire telle
Message, est 1 °, ordinairement la charge ou chốse. » Cela est messéano. » La chose est
comission de porter quelque chôse. » Faire un messeante. » Cela lui inessied . Voy . Seoir
message : s'aquirer , se charger d'un message pour la conjugaison. Comme ce verbe , done
= 2 °. La chồse même qu'on a comission dè il est le coniposé ; il ne se dio point à l'infini
.

porter. » I) avait dans sa chaise tous les mes- tif,etn'a d'usage que dans les troisiemes persó
sages,, = Messager , qui fait un message . » nes des tems simples.
Je luiai envoyé Messager surinessager. » La MESSIE , s. m. [ Méci-e : 2 " é fer . 2 € lon.
messagère est arrivée. = Les Poètes apèlent ze mućt. ] Le Christ promis dans l'Ancien
Mercure, le messager des Dieux ; Iris , la Testament. » La venûe du -Messie . On
messagère de Janon ; l'Aurôre , la messagère der ; proverbialement ; ' atendrequelqu'un
du jour , du soleil ; les hirondelles , les mess comme le Messie , comme les Juifs atendent
jagères du printems. Ils le disent même le Messie , avec la plusvive impacience, re
des chôses‫ ;ܪ‬les prodiges , les monstres sont MESSIER , ' s. ni. [ Me-cié : 75€ è moy . 29
9

les messagers de la colère du ciel . é fer. ].Paysan comis pour garder les fruits de
Cés globes messagers de la mort , qui les suit. la terre , quand ils comencent à rir .
MESSIRE , s. m .[11e-cîre: 11 èmoy.2°
Thom .
Le Proverbe dit, qu'il n'y a pas demeilleur lon. 3° e muet ) Titre, ou qualité , que prè:
messager que soi-niême. ,: nent les nobles et les Prêtres dans les Actes.
: Messager , est aussi celui , qui est établi Sll se dit quelquefois en plaisantant, et
pour porter ordinairement les paquets d'une signifie la même chose que , Monsieur ou
Ville à l'autre . » Le messager de Poniers , du Maître.
>

Mans ; de Bordeaux , etc. On dit au fem ,


> Messire Ambroise ne croit rien ,
la messagere, Et sa femme croit tourel chôse .
MESSAGERIE , la charge , la qualité , le MESTRE- DE-CAMP , s. m , et f. Mestres
re e
privilège d'un messager, établi par autorité. de-kan :. ? & moy . 2°et 3° emuet. ] On die
» Les Messageries Royales. » La messagerie le Mestre- de-Camp , d'un Colonel de Cava
de telle ville. = Le bureau d'adresse du mes- lerie, et la Mestre-de-Camp, de la première
sager , ” Aler à la messagçrie, Compagnie d'un pareil régiment. = Autre
à tous les Colonels soit
MESSE , s. f. [ Mèce: 1" è moy . 2 e muer.] fois on donais ce nom Cavalerie
e

Lesacrificede nos Autels, » Grandmesse , ou d'infanteric ,soit de ;il n'est resté


messe haate ; petite --messe , ou messe bâsse: qu'à ceux-ci et à ceux de Dragons.
» Dire , célébrer la messe, » Entendre , ouïr MESVENDRE , ou MéVENDRE , V. act, er

la messe. » Après la messe ; au sotcir de la MESVENTE , OU MÉVENTE , s. f. [ Le ! " est


messe , etc. de l'Acad. le 2d est plus conforme a l'apa
MES MES 647
logie : on n'a conservé l's dans les composés fier non seulement les moyens pourparveni r
de mésque devant les voyèles , més-estimer, aux fins qu'on se propôse , ce qui est son vrai
més.ofrir , mes - arriver , etc. Devant une con- sens , mais encôre les Traités , les négocia >
sonc on dit mé ; me'compte , mégarde , mépri- tions , les opérations militaires , etc. C'est
ser , crc . ] Vendre au dessous de sa valeur. » à quoi doivent faire atention ceux qui cradui
Ce marchand a mévendu sa marcha
ndise . = sent des livres anglai
s.
Mévente ; vente à vil prix . Rem . 1 °. On dit , pren.ire mal ses mesäres ,
MESURABLE , adj. MESURAGE , s . m. mais on ne dit pas , avoir ses mestres mat
>
10

[ Mezurable , rage : 1 e muet ; ; douc. au prises. » Tarquin le superbe avait beaucoup


i " ; 4 e muer dans lesdeux. ] Mesurable , qui d'injustice , de violence , des desseins inal
se peut mesurer. » L'infini n'est pas mesura- formés , des mesures mal prises. Cela n'est
ble. —-- Il se dit ordinairement avec la né-
-
pas trop français. On peut même dire que le
gative, et il est peu usité. = Mesurage, verbe avoir ne convient avec aucun des noms,
19. Action par laquelle onmesûre. -- 2°. Droit 2
qui sont dans cette phrase. - On pouvaic
seigneurial, pris sur chaque mesûre. = 3º. Le dire : Tarquin le superbe était injuste , vio
proces-verbal de l'Arpenteur. lent , formait mal ses desseins et prenait mal
MESÛRE , s. f. MESURER , V. act. MESU- ses mesûres. Vailly. 2°. Rompre les me
REUR , S. in. [ Mezúre , zure ', zu- reur : 1"
e
sares se dit , ou tout seul : il a rompu routes
>

muer ; 22 erlon. au 1° , br. aux 2 aŭtres ; 3º e mes mesûres ; il a rendu inutiles tous mes
>

muer au i > é fer. au 2d ,- Dans le verbe , l’u projets ; ou , joint à la prép. avec. » Les Vau.
>

devient long devant l'emuet : il mesûre , me- dois n'avoient pas rompu toutes les mesures
súrera , etc.] Mesûre , est 1°. en général, ce avec l'Eglise Romaine. Boss. c. à d. gardaient
qui seride règle pour déterminer une quanti- encore des mesûres, des ménagemens avec.
té. Il se dit des choses liquides et des solides. » J'ai des mesures à garder, » Il ne garda
» Mesûre du vin , du blé , des noix , des point de mesure avec lui. 3 ° . Êire jeté
amandes , etc. = 2°. Pour certainsarticles, hors de ses mesures est une expression de La
il se dit de la chôse même comenue dans la Bruyère, dont je crois qu'on peut se servir.
mesure, » Une mesûre de sel , d'avcine. » L'on est né quelquefois’avec des mæurs fa
3 °. En termes de Musique , le mouvement,qui ciles , de la complaisance et tout le desir de
règle les tems er les intervalles , qu'il faut plaire : mais par les traite:nens que l'on reçoit
garder dans le chant. » Observer la mesure. de ceux avec quil'on vit , ou de qui l'on '
» Danser , chancer , jouer de mesûre ( plu- pend , on est jeté hors de ses mesures etmême
sieurs disent , en mesure ) hâter , presser, ra- de son naturel. L'Acad . dic : mettre
lentir la mesére. = 4 ° Dimension.» Pren- quelqu'un hors de mesûre ( sans article ) le
-

dre les mesures d'une colonne . On dit , déconcerter , déranger ses projets. * 4 '. On
On
dans le même sens prendre la mesûre d'un dit ordinairement , lever le plan ou la carte
homme, pour lui faire un habit ; du pied pour d'une ville , d'une place , d'un pays. M. For
lui faire des souliers. — Plusieurs disent
-
mey dit , lever la mesûre , expression ,, quine
prendre mesûre à . » On lui a pris mesûre. parait pas française. » Il fut envoyédans le
Celui - ci n'est guère bon , mais prendre sa Milanois , pour lever la mestre de ce Duché.
meslire est encore plus mauvais . = sº. En On dit, figurément , d'un pécheur endurci :
poésie, l'arrangement d'un certain nombre de il a comblé la mesûre. Faire tout avec
syllabes , qui compôsen un vers. » La gêne poids et mesüre ; être sage et circonspect.
t
de la rime ec de la mesure ont fait comertre Eure sans règle er suns mesûre , déréglé er
beaucoup de solécisines aux Poètes. = 6°, Fi- excessif en tout ce qu'on fait. - Outre mesú
gurement , moyens qu'on prend pour parve- re , ou sans mesûre , adv , avec excês .
>

venir au but qu'on se propose.» Il avait pris A mesûre que , conjonction . Elle régit l'in
ses mesires pour cela ; il avait mal pris ses dicatif. » A mesûre qu'ils paraissaient , its
mesures ; il prit de fausses mesures . * En étaient acables d'une grêle de Aèches . * Le
anglais , measures a , dans cet emploi , une Traduct. de l’Hist. d'Angl. la redouble mal â
signification plus érendűe que mesures en propós. » A mesure que les Barons abusoient
"

français , sur -tout dans les matières politiques . de leur pouvoir , à mestire its perdoientinl'afeca
Lc Trad ucteur de Hi
l d'Hu trad
st. tou-
me uic tion du public . zd à mesure est
Le ud utile
jours ce mot litéralement , et l’emploie à signi- et contraire à l'usage.
648 MES M ET
A mesllre de , adv . ou prép. A proportion lui . =
> Mesuré, ee, adj. » Termes peu me
de... Quelques Auteurs oniemployécei adver- surés. ( nº. 4º.) Paroles, expressions, dé
be , dont l'usage me parait au moins dou- marches mesurées. -. Il se dit quelquefois des
ceux. » L'Allemagne est la seule puissance , persones : » C'est un honore fort mesuré (cir
qui se fortific à mesire de ses pertes. Montesq .. conspect) dans ses discours , etc.
» Ils ( les Romains) augmentoient tous les MESUREUR , Officier , qui est établi pour
jours leurs prétentions, à mesûre de leurs dé mesurer certaines marchandises. » Mesureur
faites. àId.m »süre
Les lois ont été obligées de chan- de grains , de sel , de charbon. Pour les draps
du changeinent des moeurs et on lit Aureur.
ger ,
des usages. Henaut. » La Noblesse mvatra MÉSUS a MésUSAGE , S. m .Mors for
0

plus de termeté , à mesûre de la détection des gésMÉSUSER


pzu heureusement. Action de mésuser.
deux aútres ordres. Anon.- L'Acad. ne met Alézuzé dern
, v. n. [ : 1 " et .6
qu'à mesûre , adv. sans régime. ”» Travaillez fer. l'u cst long devant l'e muer;' il mésúse
et l'on vouspayera àmesure. » Pour les arti- mésüzera ,etc. ])Abuser. Faire un mauvais
cles , que j'ai puisés dans diférens écrits , j'ai usage. » Il mésúsıra de votre complaisance.
indique les sources à m'sire. Beauzée. = Suivant Andry de Bois-regird; il se dit
Au fur et à mesûre. Voy : FUR. quelquefois avec plus de grâce qu'abuser.
* En même m ?sire ; 'adverbe employé par » Altam mésus.int de sa liberté , tomba dans
Rousseau le Philosophe. » Vineus , devenant l'abîine de la prévarication .
9)
L2 Touche dic
de jour en jour plus puissant , devenoit plus qu'abuser est beaucoup plus d'usage et il a
odieux en même mesure. Traduce. de Tacite, raison : mais comme més user est moins dur et
Je ne me souviens pas d'avoir vu cerie expres. moins odieux qu'abuser , il peut servir dans
sion nulle autre part ; mais je suis bien éloi- des ocasions, où celui-ci serait estimé trop
gné de la condamner. = En mestire de , fore et peut-être moins propre. » Un Souve:.
pour , en état de , estune aûcre locution par- rain obéré est plus exposé qu'un particulierà
ticulière et nouvelle. » Nous ne sommes
sommes pas
pas mésuser de son crédit. Anon.. » Il n'y a que
en mesure de pouvoir comparer notre logique lui , à qui elle paraisse capable de mesuser de
à la leur (des Anglaisun)Th. droits .M.Linguer.
d'Éluc: – Il est à sesSuivant Ab. Roubiud , on mesuse de
ren arquer que c'est Fat qui parle.
- Mesure , c'est 1°. Chercher à conaître la chôse qu'on emploie mal ; on abuse de la
une quantité, par une mesure. » Mesurer un chose qu'on emploie à faire du mal , » Je
champ. Mesurer à la pinte , au boisseau , à més use dema liberté, si je fais une sorise ,
la toise , etc. .
2° Figurément >, propor- qui me nuit : si je m'eu sers pour nuire à au
.

tioner. Ií a pour 2d réginie la prép.à. » Me- trui, j'en abuse alors, etc. 1
> Urie mauvaise
surer sa dépense à son revenu , ses entrepri- tête mésuse de vos bienfaits : un mauvais
ses à ses forces. 3º. On dit , en st . fainil. ceur en abuse , etc. Extr . des Syron . de M.
in urer des yeur , l'Ab. Roabuud.
mesurer quelqu'un , ou le mes
le regarder avec atention . » L'autre Dainese- MÉTAIRIE , s. f. [Méréri-e :
e
re
et il
contentoit par intervale de lever sourdement fer. 3' lon. 4° e muer. ] Ferme, où le fermier,
les yeux sur moi : je la voyois qui me mesu- apelé , en certaines Provinces , m'rayer, par
>

vii depuis les pieds jusqu'à la tête. Mariv. tåge les fruits avec le propriétaire. On le dit
» Il ine meseroit des yeux , ou avec les yeux. aussi des bâtimens nécessaires pour la faire
Acad. » Mesurer des yeux une tour , 1.1 pro. valoir.
fondeur d'un précipice. Ibid. = MÉTAL , s . m. MÉTALLIQUE , adj. [ 1"*
+". Mesu-
ter ses discours , ses actions , ses démarc hes , é fer. on pron . les 2 l dans le 2d : meral- like.
agir , parler avec circonspection . I '. Se Quelques Auteurs et Imprimeurs écrivent
mesurer régit avec des persones et à des chó- métail. Nénage pensait qu'on dit l'un etl'aủ.
er

ses. Dans le c' emploi c'est un réciproque tre , mais quemeral est beaucoup meilleur.
>

f s
n'est , dan le ed un réc
acti iproque passit. » Ce Richelet dit, au contraire, que métail est
pas à vous à vous m ?surer avec lui , à plus usité. L'Acad. Trév. le Rich. Pori. ne
vous comparer à lui, ou à luter contre lui. mettent que métal. ] L'Acad. a varié sur ce
» Ma colère samesüre ( se proportione ) à sa mor.Daborà elle n'avait mis que métal dans
perfidie. = lrlesurer son épée avec quelqu'un , son Dictionaire. Dansla seconde Édition , elle
ou ay : c celle de quelqu'un , se baire contre ajouta qu'on prononce plus ordinairement
>

métail;
MÉT MÉT 643
metail; d'ou La Touche concluair, avec raison, chose. = Métaphoriquement, d'une manière
qu'il faut donc nécessairement l'écrire ainsi. mécaphoriqus: Meraphoriquement parlant.
Cependant, ajoute e'il , à cause de ses dérivés , » Cela ese dit metaphoriquemeni.
il semble qu'il vaut mieux écrire métal; car Rem. Rien n'embellic tant le discours que
on dit métallique , metallurgique , metallur . le bon usage des métaphôres ; mais il faut
siste , et non pasmétaillique, etc. – Dans pour cela qu'elles soient justes et naturelles >
la dern. Édit. ' l'Acad. a mis metal sans re- qu'elles soient sensibles au comun des lecteurs;
marque.. = Corps minéral , qui se forme et que , dans le discours relevé, elles soient
dans les entrailles de la terre, et qui est fusi- nobles et décentes. Leurs défauts sont de man
ble et malléable. * L'or est le premier et le quer de justesse , d’être tirées d'Arcs et de
plus précieux des métaux. Sciences peu conus ; d'être forcées et recher
MÉTALLIQUE , 1°. Qui concerne lesmé- chées , d'être trop multipliées et entassées ;
taux. Corps , substance , partie métallique d'être basses et rampantes dans le style élevé.
= S.f. » La métallique, ou métallurgie , 1 °. Métaphores , qui manquent de justesse ,
partie de la chimie , qui s'ocupe de la manière par le défaue de raport entre les images
de tirer les métaux de leurs mines. — On qu'elles présentent. L'Acad . critiqua autrefois
apèlemetallurgiste, celui qui s'ocupe de la ce vers du Cid .
métallurgie , ou qui a écrit sur cec art, Malgré des feux si beaux , qui rompent ma colère.
2°. Qui concerne les médailles. » Science ; L'Aurcur, dit-elle, passe mal d'une métaphore
histoire métallique. à une aûtre , et ce verbe rompre ne s'acomode
* MÉTALENT, s . m. Défaut de talent, pas avec feux. - » La mort sourde à mes
larmes , me
Ce mot est de nouvelle et mauvaise fabrique. prières , et mon père sourd à mesleur
On a dit autrefois mal-talent , mais dans un deman
refusèrent également ce que je
alltre sens . dois. —-On dit , sourd aux plaintes', aux
MÉTAMORPHOSE , s. f. MÉTAMOR- prières , aux vaux ; mais on ne dit pas, sourd
PHOSER , V. act. [Métamorfôse , fozé : 7 " é aux larmes : on voit les larmes, on ne les
er
fer . 4 lon . au is muet au 11; é fer. entend pas. Wailly. — On critiqua aútre
au 2d. ] Ils expriment le changement d'une fois dans la Princesse de Clèves la phrase
forme en une aůtre. Au propre , ils ne se - suivante. » Quelle passion endormie se ralle
disent que des changemens de cette nacůre,
nature , ma ? Cela n'est pas exacţ. Il fallait dire ,
racontés par la Fable. » La métamorphose de quelle passion endormie se réveilla ? ou quelle
Daphnéen laurier. » Les Métamorphôses d'Ovi- passion éteinte se ralluma ? Ces changemens
de. » Diane métamorphosa Actéon en cerf. »
)
de métaphores passaient pour faûres , dans le
Narcisse ful métamorphosé en la Aeur , qui discours , dès le temsdu Cardinal du Perron ,
>

porte son nom .= Au figuré , ils expriment et il le remarque lui-même en quelque endroit.
un changement extraordinaire dans la for- Let. sur la Princesse de Clèves.
'tune ou dans les meurs. » Il était pauvre , et 2º. Métaphøres tirées de Sciences et Ares
il est devenu ríche : il était emporté , et il est peu conus da comun des Lecteurs. C'est le
devenu doux et civil : quelle métamorphise ! défaut d'un grand nombre d'Aureurs de ce
L'heurelse métamorphose ! » Il se métamor- siècle , en particulier de Messieurs Thomas et
phise en toute sorte de figures ; il jolle toute Cerutti . Qu'on parcoure les Discours du pre
sorte de rôles . mier , on y rencontrera à chaque page des
MÉTAPHÔRE , s . f. MÉTAPHORIQUE , masses, des calculs , des chocs,des résultats,
.
.

adj. MÉTAPHORIQUEMENT , adv. [ !1 " ?é fer. des points , des sentres , des réactions , des
ер
3 lon . au res , se muer aux deux derniers; plans , des ressorts , etc. A tout propos
mécafôre , forike, rikeman. ) La métaphore c'est la chafne des évènemens la chaîne des
est une figûre du Discours , par laquelle on devoirs , la chafre des idées ; la chaine des
transporte un mor de son sens propre et na- corps , le Gafne des tems la chaîne des
)

turel dans un autre sens. » Les flors courou- êtres , etc.- » N'empruntez -vous , dic M.
cés , les verts déchainés , les feux de l'amour, Cerulei, le compas de la Philosophie que
etc. sont des exemples de métaphore. = pour tracer un cercle de conjectures , un la ,
Métaphorique, qui vient de la métaphore. byrinte de séduction , etc. » Que sont deve
31
Expression , discours métaphorique. Le sens nus ces morceaux arides de merveilles , d'en ,
figuré etle sensmétaphorique sont la même chantemens exchaussés sur le vuide stérile de
Tome II, Nnnn
610 MET MET
la Féerie. Ibid. » Dans une région supérieure, et des receveurs d'ennui.» Il n'est poine de
'où l'on respire un air dégagé desexhalaisons douceur plus solide que de s’instruire des vé .
902

071
grossières d'un vil intérêt, d'où l'on foule à rités utiles, et de tirer ses idées du cahos ou
> UW

ses pieds les brouillards de l'erreur et les oura . elles végètent infructueûsement. Des
gans de la passion . Ibid. idées , qui végèrent , et qui végèrent dans un li
3 ° , Metaphorès inultipliées et entassées. »
cahôs ! » Mes idées se digerent, s'aprofen
cahôs! $un

Parcourir un sujet avec une réserve d'imagi. dissent, s'incrusteni, pour ainsi dire , dans ma
nation ; le manier avec une finesse de tact , mémoire. » Un Ami vrai... en adoucissant la
quisaisissent les points les plus subtils ,, qui coupe arnère de nos peines , il nous aide à
déméleneles nuances les plus imperceptibles... l'avaler , et en partageant le volume de notre
>

creuser une profondeur là où le vulgaire ne joie , il en augniente les délices. » Ils ne crai
voit qu'une surface ... toucher à la racine gnent point le sarcasmeque les Grandsdôrent
d'une vérité , dont on se contente de goûter d'un clinquant de politesse. - L'Auteur , par.
les fruits ou de mesurer les branches , etc. lant du funeste éfet d'une joie excessive : 5» Si
Cerutti. Tout est écrit dansce goût là >, dans des larmes , dit- il , avoieni dilaté son áme
le Discours sur l'Intérêt d'un ouvrage , plein resserrée , elle auroit conservé la volaptuell
d'esprit d'ailleurs et d'excellentes vûes >, mais se harmonie de ses accords , etc. 3
dont la lecture est rendûe fatigante par ce iº . Métaphôres basses et rampantes. » Un
jargon métaphorique. = La définition d'une autre , afaissé sous le poids d'une table déli
Armée est curieuse dans M. Thomas. » Cent>
cieûse fait de son ventre un égoût incomode
mille hommes , oposés à cent mille hommes , d'alimens et de breuvages. Du Plaisir, „ Sou NE

forment des masses redoutables , qui s'étu- vent tant d'aprêts somptueux n'ont été affichés NA

dieni , s'observent., combinent avec une sage que pour de sensuels automates , qui remplis 92

lenteur tous leurs moûvemens , et balancent sent gloutonement le fourreau de leur indivi.
avec un art terrible et profond la destinée du. Ibid. » L'esprit est un champ , qui lan
des États. — Des masses, qui s'étudient , guit , s'il n'est fumé. Ibid . » Quelle sorte de
qui s'observent , qui combinent , qui balan- plaisir à secourir un malheureux par ostenta.
sans 140
cent! quel langage ! Le portrait d'un Minis- iion ou par humeur ; sinon un plaisir
tre est encôre plus extraordinaire . » Régir les délicatesse , qui n'en est que le son ou la parº
Etats comme Dieu régit le monde ; bien tie grossière. Ibid. Quand on le fait par huma
organiser l'ensemble pour que les détails rou- nité , c'est donc la fleur de farine du plaisir.
lent d'eux- inêmes... Calculer l influence de » Si le plaisir se vendoit , les riches en tire
toutes les parties les unes sur les autres et de ſoient la quintessence : le marc resteroit pour
chacune sur le tout... lier les intérêts parti- le peuple. Ibid .
culiers à l'intérêt général ,... en comprimant METAPHYSICIEN , s. m. MÉTAPHYSI
chacun d'eux par les poids environans ; faire QUE, subst. et adj . MÉTAPHYSIQUEMENT ,
concourir les divisions même à l harmonie du adv. ( Metafizi-cien , zike
t
Richelet
e fer.
:!"mera
, kemünécrit
tout ; connoître à quel point du cercle est se muet aux 2 dern .
parvenu l'État qu'on gouverne; le fixer, s'il phisique , etc. ) La Metaphysique est une
est heureux , le faire remonter en arrière , s'il science , qui traite des premiersprincipes de Ver
plus qu'il est possible =
est déchu... Reculer leretrancher de métaphysique.
nos conaissances. » Traitéà la
les limites du bien et sans cesse la Adj. Qui apartient métaphysique.
sonme inevitable des maux , qu'entraînent- le » Science , conaissance métaphyſique. Prin »
tourment des ataires.. le chocet le contraste cipes métaphysiques. Qui est abstrait..!
éternel du possible
ble moral.
physique etdel'impossi- Cela est bien métaphysiq . —= Métaphysi.
ue
Après avoir lû ce morceau , cien , qui fait son étude de la métaphysique.
>

que j'ai beaucoup abrégé , on ne peut man- » Bon métaphysicien ; ysiquement


Métaph
quer de devenir un grand Homme d'État. d'une maniére métaphysique. » Cela esttraité
4º. Métaphores trop recherchées. L'Auteur metaphysiquement.
d'un Traité du Plaisir en fournit lui seul des MÉTAYER , ÉRE , s. m. et f.[Mété- ić ,
re e e
milliers , aussi bien que des métaphores basses . ière : 1"*et 2 ° é fer. 3 é fer. au 1e?, è moy:
ei rampantes. » On ne tarde pas de meitre à et long au 2d. ] Celui , celle , qui a soin de а

leur esprit un taux déshonorant. » Ceux , qui faire valoir une métairie. Ce inot n'est en
se visitent de loin en loin , sont des porteurs usage qu'en certaines Provinces.
MET ME T 691
re
MÉTEIL , s. m. [ 1" é fer. mouillez l'ż bles; et ce mot , qui est bâsdans le propre ,,
finale. ] Froment et seigle mélés ensemble, » est élégane dans le figuré. Selon Balzac , les
Semer du méteil. „ Pain de mereil. Peintres s'en ofensent , et les Généraux d'ar
MÉTEMPSICÓSE , s. f. [ Métanpsikóze : mée s'en font honeur ; et les 1116 et les au
1 " é fer. 2° et 4 lon. ] Passage de l'âmede tres ont raison : telle est la bisâtrerie de l'u
:

son corps dans un autre corps . » Pyragøre sage . On dit : » Le métier des armes ; le mé
passe pour l'Auteurdela métempsicose. Elle tier de la guerre. » Cet Oficier aimeAvo
sore
est anciène dans les Indes.
re
métier ; il a le caur au métier, » Cet
MÉTÉORE. s. m . [11 et 2 é fer. 3 lon . 4 cat , ce Médecin sait son métier . » Le métier
.
muer,)Phéno '
mène,quiseforme et quiapa- de ceux qui comandent est leplus dificile
rait dans l'air. » Le tonerre , les éclairs , la de tous. On dit aussi en parlant des ou
pluie, l'arc --en -ciel, l'aurôre boréale sont vrages
des météores . qui en :soient bonsa juges
» Il n'y que les gens du métier
, Bouh Quel
re
MÉTÉOROLOGIQUE , adj . [ 110 et 2° ¢ quefois pourtant merier , au figuré , se prend
fer. dern . e muet : mété-orologike. ] Qui con- en mauvaise part. » Le devoir des Juges ,
cerne les mécéôres. » Observationsmétéorolo- dic la Bruyère , est de rendre la justice ; et
giques . leur métier est de la diférer : quelques
MÉTHODE , s.. f. MÉTHODIQUE , adj. uns savent leur devoir , etfont leur inerier..
>

MéTHODIQUEMENT , adv. [Mérode , dike


re e
On fais ordinairement mal ce qu'on ne
dikeman : 11 é fer. 3 ° du ser et 4 des 2 aûn fait que par merier . Garer le métier ;
eres , e muer. ] Manière de dire ou de faire c'est , figuréinent, faire au delà de son de
une chôse avec un certain ordre. » Bone ou voir. Mde de Sévigné écrit à sa fille. » Vo
mauvaise méthode. » Rien n'est aussi utile à tre frère a fort bien fait : on l'admireroit ,
l'enseignement que la méthode. = En par- sisi vous ne gîtiez p.is.le métier : mais vos
lant des persones, coutume, habitude. » C'ese sentimens sont d'une perfection qui efface
sa méthode ; chacun a sa méthode. tout. Servir 'un plat , ou jouer itu
MÉTHODIQUE , apliqué aux persones , qui tour de son métier ; faire quelque tour d'a
á de la règle, de la méthode. » Esprit méthodi- dresse ou de fourberie ; ou , en bonne part ,
que ; homme methodique et compassé. présenter quelque chôse de relatif à sa pro
Apliqué aux chốses , qui est fait avec mé- fession > comme un Poète , des vers.
chode. » Discours , traité méthodique. Avoir le caur au métier ; s'afectioner à ce
Méthodiquement, avec méthode. » Trairer qu'on a entrepris. » La lettre de votre en .
une matière méthodiquement : en parler mé- lefantcæur
chodiquement
... estau d'un homme
métier. Sév . satisfait
= , et qui
Faire a
d'une
.
* MÉTHODISTE , s. m. C'est le nom que chose métier etmarchandise ; la faire habi
M. De Buffon done aux Auteurs , qui ont cuellement.
suivi diverses méthodes en Botanique . Qu’un honnête homme ; une fois en sa vie ,
On le dit aussi des Médecins qui suivent la Fasse un Sonnet , une O &te , une.Elégie
méthode et les règles prescrites en médecine , Je le crois bien :
par oposition aux Empiriques , qui ne sui- Mais que l'on ait la tête bien rassise ,
vent qu'une aveugle pratique. L'Acad. dit Qand on en fait inétier et marchandise ,
Je n'en crois rien .
methodique substantivement dans ce sens. Elle
ne mer mérhodiste dans aucun sens. Jalousie de métier. » Sa Lettre ( de
MÉTIER , s . m . [ Mérié , 2 é fermés. Pline le Jeune sur Silius Italicus ) anonce, de
On écrivait autrefois mestier , on a écrit en- l'humeur, et un peu de ce qu'on appelle ja
suite métier avec l'acc . circon Hexe , pour lousie de métier. Ann . Lit. E * On disait
marquer la supression de l's ; mais cet accent autrefois merier pour besoin . » Si'métier est ;
n'est convenable que pour marquer l'ê qu pour , si besoin est.
vert. ] 1 °. C'est propreinent la profession d'un 3 °. MÉTIER , machine qui sert à certains
Art mécanique. » Bon ou mauvais métier . » Artisans . » Métier de Tisserand , de Passe
ier de Cordłonier e, de Serrurier , de mentier , etc. -- Sa toile est sur le métier.
métand
Le ser
Tis , etc. » Ho mm s ier
, gen de mét . » Monier un métier . » Des bàs faits au més
» Les Corps des Arts et Métiers . == 2. Il rier . Figurément ( st. famil. ) qucl ou
se die figurément des professions les plus no- vrage avez -vous surle métier ?
Nnnn 2
052 M E T MET
MÉTIS, ISSE , adj. [ Meris , tice , ? " é sorte que les Missionaires ne pouvoient suf
fer. ) On apèle de ce nom , celui , celle qui fire au travail. d'Ayrigni.
est né ou née d'un Européen et d'une In- Rem. Depuis quelque cems on apèle Me
diène ou d'un Indien et d'une Européenne ropole les Erars d'Europe , relativementà
dans les Indes Occidentales. » Un Espagnol leurs Colonies du nouveau Monde. » On
métis , une Indiène métisse. = On le dit aussi
> sacrifie les Colonies aux intérêts de la Mé.
des chiens engendrés de deux espèces. » Chien tropole.. » Les Colonies des Grecs étoient
méris , chiène mérisse . e toujours dans une espèce de dépendance de
MÉTONYMIE , s. f. [ 1' é fer. 4 long leur Métropole. Note sur Télim = Dans
se muet. ) Figûre du discours par laquelle le sens de ville capitale , on le dit encore
on mer la caủse pour l'éfet , le sujet pour dans le style élevé, et en parlant des anciens
l'atribut , le contenant pour le contenu ; peuples. » Antioche était la metropole de la
comme par exemple : Il vie de son travail , Syrie. Dans le discours ordinaire , on dirait ,
c. à d . du fruit de son travail. » L'armée était la capitale , etc.
navale étoit de cent voiles ; c. à d. de cent METTABLE adj . METTEUR , s. m. .
yaisseaux, „ Toute la ville est allée au de- METTRE re
., v. act. ( Mèrable , mèreur , Me
vant de lui ; c . à d. tous les habitans , etc. tre : lá
re
1 è moy : Richelet écrit mer able ;
C

MÈTRE , s. m . [ ile è moy. 2° e muer. ) mais de son tems on ne conaissait que l'é
Autrefois , vers , poésie. On l'emploie encore fermé et le fore ouvert , on n'avait pas en
dans le marotique. core apris à distinguer par le caracière l'a
Maiire Vincent , le grand faiseur de leteres , moyen qui tient le milieu entre ces deux e .
Si bien que vous n'eût su prosaiser. Dans le Dict. Gram . on dit que le
Maitre Clement , le grand forgeur de mètres , n'est moyen que devantla syllabe féminine ,
Si doucement n'eut su poétiser. et qu'il est muer devant la syllabe masculine ;
Rousseau .
de sorte qu’on conseille d'écrire metable ,
MÉTROMANE , s . m . MÉTROMANIE , mºteur , je merois , metrai , metant, ecc.
s. f . Ils expriment la manic de faire des vers. L'ortographe et la prononciation seraient éga
Nous devons ces deux mots à la famcûse Co- lement mauvaises ; l'è' est moyen dans tous
médie de Piron . Il mit en vogue le second , ces mots : il faut donc les écrire avec deux
qu'il dona pour titre à sa Piece, et celui- t. [ Je meis , nous mettons ; je mettais; je
ci est né le premier. » Un jeune Auteur , mis ; j'ai mis ; je mettrai , m ?lırais, meis ;
homme d'esprit, mais un peu singulier , et que je mette ; je misse ; mettani. ] = Pla
qui plus est , métromane. Journ. Hist . de cer quelqu'un ou quelque chose en certain
Gen. L'Acad. nemet que métromanie, lieu . » Mettre une chemise un habit. ;
MÉTROPOLE , s. f. MÉTROPOL TAIN , mettre son chapeau. » Mettre le pot au feu ;9)

AINE , adj. "MÉTROPOLITE , s. m. [ié les viandes sur la cable. » Merire l'épée à
fer. moy . au 3*, li-tein , rène. ] Métro- la main. » Mettre le pied à l'étrier , etc.
è >

pole "s'est dit anciènement de la Ville capitale ecc. etc. = Ce verbe se combine avec un
d'une Province : aujyurd'hui ville avec 'Siège grand nombre de noms. On trouvera l'expli
archiépiscopal .» Rouen est la métropole de la cation de ces expressions composées , en cher
Normandie. Paris , Toulouse , Aix , Aries, chant les noms avec lesquels il s'associe. =
etc. sont des métropoles. = adj. Église Il s'unit à toute sorte de prépositions ; dans
métropole , ou métropolitaine. Quelques sur , avec , auprès , dedan s , dehors , etc.
dedans",
uos le disent substantivement; la métropole , Avec certains noms il régit à et l'infinitif.”
.comme ils disent la cathétrale pour les Évê- Mettre sa gloire à obéir ; son plaisir à faire
chés. = Merropolitain , archiepiscopal. » du bien , etc. = Se mltre a plusieurs sens;
Siège
= S. M. olitai
métrop re » Églisemétropo
Archevêque litain
, relativement
e 1°. Lesenspropre:
à sa.. côté seplacer
de moi : il s'est mis ;à mettez-vous
la premièreà
Province . » Apeler de la Sentence de l'Évê- place.
place. = 2°. Comencer . « Il se mit à
queau Métropolitain. = Métropolite. On pleurer: » Il s'est mis à r.yaller, » Ils
le dit dans le Rit grec pour Métropolitain. se mirent tous à crier . - Cerre expression
-

» Le Metropolite de Rezan. Volt,. 1 On vit n'est pas fort noble , et n'est bone que pour
yer chez eux une aduence extraordinaire le st. Familier. » Les Athéniens pensèrent qu'il
de Prêtres ,d'Évêques, de Metropolites ,de y avoit peut-être quelque Dieu plus puis-.
MEU M E U 623
sant que ceux qu'ils croyoient conoître , qui meuble
les délivreroit de ce Aéau terrible , s'ils se
d'un homme aimable et jovial , c'est'un bon
de société ;, d'un savant , qu'il a la
merroient à l invoquer. P. Griffet. An . Chrét. t &te meublée de beaucoup de conaissances.
L'expression parait un peu bâsse pour une » Il avoit la tére meublée de toutes les co
Histoire sérieuse. = 3 ° . Se metire , s'ha- naissances que peut réunir un mortel dans
biller. » Il se met bien ; elle se met mal. son cerveau. Anon . On dit aussi d'une per
» Il est mal mis ; elle est bien mise, >» Elles sone qui a les dents belles , qu'elle a la
(les dévotes ) ont presque par -tout la même bouche bien meublée . 3º . Meuble se
façon
rivaux
de se mettre : c'est leur uniforme. Ma- laprend quelquefois collectivement pour toute
garnitûre d'un apartement , tapisseries ,
Rem . * Le Peuple , en certaines Provinces , lits, sièges , etc. » il a fait faire un meuble
fait mettre neutre et lui done le sens de magnifique.
>

tarder. » Allez chez un rel . , et ne metter ÑÉVENDRE , v. acc. MÉVENTE , s. f. re


guère. » Vous avezmis beaucoup à revenir. [ Mévandre, mevante : 11€ é fer. 2° lon. 3
Cela est bâs et populaire. Vaug. Corn. L.T. e muer. ] L'Acad. met aussi MESVENDRE À
.

METTABLE , qu on peut mettre . Il nese sa place. Voy . ce mot . Elle ne met point
dit guère qu'avec la négative , et son emploi Mesvente. = Ils expriment une vente à
esc fort borné. » Cet habii , ce linge , ce trop bas prix. » Mévenire des marchandises.
manteau , cette robe n'est pas meliable , » Il se plaint de la mévente de ses meubles .
n'est plus meliable ; il est mal fait , ou il MEUGLEMENT , MEUGLER . V. Beu
est trop vieux et hors de mode. Il est du GLEMENT , BEUGLER .
st . famil. MEULE , s. f. MEULIÈRE , s. f. [ Meu-le ,
e er
L'esprit n'y sera point pédant , liè- re : 2 ° e muet au 1 ° 9 èè moyen et long
Le savoir n'y sera meitable au 2d . ) Meule est , i'. un corps solide ,
Que sous les traits de l'agrément. rond et plat , qui sert à broyer . » Meule de
Gress.
moulin . » Batre , piquer la meule . =
METTEUR ne se dit que dans cette phrase : 2°. Roûe de grès , doni on se sert pour .
ai.
metteur en æuvre , ouvrier qui monte des guiser. » Pâsser , aiguiser sur la mºule. =
>

pierreries. °. Meule , ou mile de foin , monceau


MEUBLE , s. m. MEUBLER , V. acc. ( meu pile de foin qu'on fait dans les prés . er

ble , blé : 2° e muet au 1 " , é fer. au 2d . ) L'Acad. nė met que le ""; cependant, au
: )

Meuble est proprement ce qui sert à garnir dire de La Touche , plusieurs préfèrent le
20. = Meulière ne se dit qu'avec pierre.
2d.
lileubler », On
une maiso a de partie.
n sans enIl faire $

garnir de meubles. beaux meubles. apèle pierre de meulière ; 1°: la pierre


On a saisi ses meubles. » Il a richement dont on fait les meules de moulin ; 2°. une .

meublé sa maison . » Il est bien en meubles ; sorte de moilon de roche , plein de trous et
il est bien moublé = Meuble s'emploie fort dur ; 3º. La carrière , d'où l'on cire ces
aussi adjectivement. » Terre meuble , légère, sortes depierres.
aisée à labourer. — Au Palais , biens inºu- MEUNIER , S. m . [ Meu -nie' : 2° & fer. ]
bles, qui ne tiènent point lieu de fonds , Celui qui gouverne un moulin à blé.
qui se peuvent transporter, » Obliger tous On apele Meunière , la femme d'un Meu
ses biens meubles et immeubles. Voy. ÉVÊQUE.
nier.
Rem : 1 °. Il ne faut pas confondre meuble MEURTRE , s. m . MEURTRIER , IÈRE
el ustensile : or les distingue bien dans une adj . et subst. [ Meur-tre , trie , triè-re : 29
er
cuisine, » Les tables , chaises , etc. sont des e muet au i é fer. au second , è moy.
meubles ( en termes dePratique , on les apèle au 3€. ] Meurire et meurtrier signifient tous
.

meubles meublans ) les casseroles , poilons , deux homicide , l'un en parlant du crime ,
1 etc. sont des ustensiles . Un Auteur moderne l'autre du criminel, » Faire conietre un 3

a confondu ces deux mots. > Pourquoi , meurtre . » On a pris le meurtrier .. = Ce..
dit-il , ne pas substituer le fer au cuivre dans lui-ci est adjectif dans les phrases suivantes.
les meubles servant à la préparation des ali- » Ce siège a été meurtrier ; ily a péri bien
mens et des remèdes. Le inot est très impro- du monde. » Les armes à feu sont meur
pre. 2°. Meuble et m’ubler, au figuré , tridres ; elles cuent bien du monde. On dit
sont tout au plus du style médiocre. On dis poétiquement , l'épée mouririère ; la dent
>

1
ost MEU MIC
meurtrière du sanglier. -
= Meurtrière , s.
Allez , sacrés vengeurs de nos Princes meurtris.
f. Ouvertûre pratiquée dans les murs d'une
» par laquelle on peut tirer à
fortification Voy . OCCULTEMENT .
souvert sur les assiégeans. MÉUTE , s. f. [Meu'te : 2° emuet.Terme
Rem. 1°. Meurtre s'emploie quelquefois collectif. Nombre de chiens courans , dressés
au figuré : » Le meurtre des réputations . pour la grande chasse. On apèle clefs
Sabat. de Castres.. On dit aussi , fig. de meute, les meilleurs chiens et les mieux
( st . famil. ) crier au meurtre , se plaindre dressés d'une meute. - Figurément , Homme)
hautementde quelque injustice,
domage qu'on a reçu.
de quelque qui a beaucoup de crédit dans le parti done
C'est un meur . il est. » C'est une clef de meute . - Dans
tre , c'est grand domage : » Vos lettres sont l’Ann . Lit, on dit chef de meute . C'est peut
admirables , etc'est un meurtre de n'en pou- être une faûte d'impression. » Cen'estpoint
voir faire aucune part au Public. Mde. de un ouvrage composé par un chef de meute ,
Coulanges à Mde. de Grignan. » C'est un revu et corrigé dans lesbureaux d'esprit.
meurtre de cueillir des fruits si verts. Acal. MEXIQUE , s. m. On l'a fait autrefois
» .C'est un meurtre d'enterrer une si jolie des deux genres. On disait le Mexique, ou
persone dans la Province : elle feroit les la Mexique ; et Ménage se contente de dire
délices de Paris. MARIN , l'Amante Ingé- que le premier est le plus usité. On peut
nie. dire aujourd'hui qu'il est le seul qui soit en
-2°.Meurtrier ese de trois syllabes en vers. usage
J'apelerai verru guerrière XII. Particule indéclinable , qui entre dans
Une vaillance meurtrière. la composition de plusieurs mots , et qui
Rouss. signifie demi. » Mi-côte, minuit , mi-che
Concevez Socrate à la place min , mi- jumbe , mi-sucre , ere. Il est fimi
Du fier meurtrier de Clitus. Id. nin quand il est joint å un nom de mois ; la
mi aout . Hors de là il est du
mi-mai 2, la ini
E.vitez du belier la coruje me!lrtrière.
Gress. même genre que le mot auquel il est joint,
excepté minuit , qui est masculin , quoique
Brébeufaa fait meurtrière de trois syllabes seu nuit soit féminin , et mi-carême , qui est >

lement, au lieu de quatre qu'il doit avoir en féminin , quoique carême soit masculin. La id

vers , y compris l'e muet. 1

Sa main , en même tems officieuse et fière , mi-carêine. — 'N s'emploie quelquetois ada
Arrache l'oeil sanglant, et la flèche meurtriere. verbialement ; à mi- côre , à mi-chemin,di *
mi-jambe , etc.
Il n'est pas étonant que ce Poère l'ait prati- MIAULEMENT , s. m . MIAULER , V. Do
[ Miê-leman
qué de la sorte , puisque l'Acad. avait dit sur au
ce vers de Corn .
, mio-lé : 1" lon. au 1e",, douri
2d , 2° e muer au ier é fer. au 2d.) >

Qu'un meurtrier périsse.; Ils expriment le cri du chat. » Le miaule


„ Cemot de meurtrier , qu'il répète souvent, : ment d'un chat. » J'entends un char qui
le faisant de trois syllabes, n'est que de deux. miaule.
Certainement elle nele dirait pas aujourd'hui. MICHE , s . f. [ 2° e muer. ] Pain d'one
Meurtrier se plait à suivre. » Ses
. meur- grössear médiocre. = = On dit proverbia
triers Systêines (de Voltaire) comme dit M. Pement : c'est lui qui done les michis; qui
Moreai , forme une inversion un peu dûre. distribúe les grâces.
MEURTRIR , v . act, MEURTRISSÛRE , MICHEL -ANGE ,> s. m .Nom d'un fameux
et
s. .f.[ Maur-tri , iri- siire : 3° lon . au 2d. ] Peintre. Il faut prononcer mikel-ange ,
Meurtrissüre , contusion. Meurtrir , faire non pas avec le ch. français, michºlange.
une contusion . in La balle ne fit que le meur- MİCMAC , s. m. ( mitmak. ) Pratique
irir. » Il est tout meurtri de coups. » En secrette , faite à mauvais dessein . » Il y a
combant , il s'est meuriri le visage , et non bien du 'mici rc dans cette afaire. Sr.famil.
pas il a mºuriri son visage. » Lesmeurtris- MICROMETRE , MICROSCOPE , >

süres en paroissent encore. Le premier , sedit d'un instrumentqu'on apli:


Rem . On donait autrefois à meurtrir le que auxlunettes d'aproche , et qui sertà
sens de tuer , égorger. Raçine a encore dit mesurer le instru
diamètre des astres , etc. Le seu
dans Athalie , cond , d'un ment qui grossit extraordi
MIE MI E 659
nairement les objets . Le dernier se dit On dit figurément ( Sc. famil .) il est touc
au figuré.
L'un d'eux étoit de ces conteurs
sucre et tout miel : il a une douceur afectée.
MIELLEUSEMENT adv . D'une ma
Qui n'ont
Tout
jamais rien vu qu'avec un microscope.. nière mielleuse. » C'est , dit- il , mielleûse
est géant chez eux , etc.
Font.La ment ; c'est avec un regret bien sincère que ,
MIDI , s. m. Le milieu du jour. Il se dit etc.
adverbe . Royouêtre
L'ab. Ilpeut Aca.d. ne met pas cet
. 1.utile
presque toujours sans article. On dit sur le
midi; mais plus souvent à midi ;à l'heure [ Miền , , MIE
MIEN mon
os.NNE pron . poss
miền,e';en et rela
dansess.le re n'at,
muet au
de midi. Aidi est soné , » Avant après , d'an 11 moy.
pas le son : è 2° e "
midi. == En plein jour , publiquement. "
Il s'emploie au figuré. » Le midi de nos jours , żd . ] Il est toujours relatif à un nom qui
l'âge viril. a précédé. » Ce n'est pas votre avis , c'est
Au midi de mes années le mnien , c. à d. mon avis. » Voilà votre
Je touchois à mon couchant . canne , voici la mienne. Mien , tien
Rouss . sien , ne doivent jamais se mettre devant le
à
ze
stile ;prover
dit , enheures
Onquator bial , chercher midi substantif. On disait autrefois , et l'on die
faire des dificultés ridicu- encôre en certaines Provinces un mien
>

les; ou alonger inutilement ce qu'on pour frère, une siène sąur. Il faut dire : un de
rait dire d'une manière plus courte . mes frères , une de mes sæurs ; ou , s'il n'y
M ! E, s. f. MIETTE , s. f. [ Mi- e , Mière : en a qu'un , mon frère , m'a sæur.
dans le premier , ie est de deux syllabes ; dans Mien est aussi substantif ; et au singulier :
le second , il n'en fait qu'une : i' è moy . » Je ne demande que le mien , c. à d . mon
re
>

au 2d. ] Il y a de la diférence entre ces deux bien , » Le tien et le mien ( et non pas le
mors , qui ont tous deux raport au pain. La mien et le tien , comme dit un Auteur ) est
mie du pain , c'est tout ce qui n'est pas la la source de tous les procês , et de toutes
croûte. "Miette est une petite partie de la les
les gue
guerre
rres ; et au plur
pluriel
iel : les miens , mes
croûte. L.T. = Mie , amie. Autrefois les proches , mes aliés. » Il est plein d'égards
enfans apelaient leur gouvernante ma mie , pour moi et pour les miers .
sa mie : aujourd'hui ils disent ma borne , MIETTE , Voy .MiE.
sa bonne. Mamie pour mon amie , se dit MIÈVRE , adj. MIÈVRERIE , ou MI
re
souvent
par dérision . » Doucement , manie ; VRETÉ , s . f. [ 1" è moy . 2° e muer. J lls ne
j'ai vingt - quatre heures devant moi pour évseeidisent renudesanenfans
llés , que s etmali
vifsns.et Trev. »ns.CeAcad.
remuat en
vous répondre , et je ne dirai ma pensée fant est bien mievre : il est d'une mièvrerie
qu'à la dernière minute . Mariv .
* Mie s'est dit autrefois aulieu de point , ersingulière
adverbe , avec la particule ne.
. Trev. traite l'adjectif de populaire ,
le subrantif de familier . Pourquoi cette dis
Beaux sires loups n'écoutez mie tinction ? L'Acad . done certe dernière
Mere cançant son fils qui crie. qua
lification à tous les deux . » Si c'est une mie
On le dit encore en Picardie .
La Font. yreté des Ministres ( anglais ) pour mettre la
nation en joie ... c'est une petite ressource .
Miette se dit par extension , d'un petit Linguet,
morceau d'une chose à manger. » Vous ne MIEUX , adv . [ Miel , monos. long. )
lui en avez donné qu'une mielle, » On a C'est le comparatif de bien , adverbe : le
bien servi des plats sur cette table ; mais il mieux en est le superlatif. » Celui-là est bien
n'en est pas resté une miette. fait , celui ci l'est encore mieux. » Il est le
MIEI. , s . m. MIELLEUX , EÛSE , adj ,. mieux du monde. = Micur , 1. Dans les
Mlièl , nonos. mieleu , lei-ze : 1 " èè moy. tems simples , se met après le verbe : il est
2 lon. ] Miel est ce suc doux que les abeil- mieux ; ilse porte mieux : mais , dans les tems
les tirent des fleurs ou des plantes. >

composés >, ilvaut mieux le mettre entre l'auxi


Mielleux , qui vient du miel Goức miel-
. '- mielle participe. » Il a mieux chanté
liaire et le qu'hie chanté
leux . figuré ment : » Ton ux. La aujourd'hui r ; et non pas , il a
> a
Font, dit miellé , pour la rime. mieux. » J'ai mieux aimé et non pas j'ai aimé
Tircis eut beau prêcher , ces paroles miellées mieux. Il est mieux placé aussi devant qu'après
S'en étant aux vents envolées, l'infinitit. » Il faut mieux faire à l'avenir .
MIE MIG
656
Pour mieux dire,et non paspour dire-mieux, Dites, il a plus de , etc. elle ca a devantage
comme dit l'Ab. Da Bos. — On peut pas. Desgr. pâs
ser aux Poètes de le mettre après. * °MIEUX -ÊTRE , s.s. m. Forgé d'après
Leur fourbe conducteur , pour les séduire mieux , bien-être et mal-être. » A cet état déplorable
Prenoit à chaque instant cent formes à leurs yeux: succédoit un mieux - être , qui faisoii es pérer
P. Marion , Cromyel . que le mal ne seroit pas sans ressource. M ...
Médecin provençal. » Je suis enchantée de
On dit aussi , en prôse. » Il est plus aisé de cette occasion de pourvoir au mieux -être de
trouver à redire que de faire mieux. Mais ce mes chères petites filles. Richardson . » Le
n'est pas une conséquence pour les aûtres Gouvernement porté à l'agrandissement du
phrases. 2º . Le mieux se décline comme commerce et au mieux-être de l'État. Anon .
les noms. Le mieux , de mon mieux. » Je le Dans l'Ann. Litt.où l'on cite cette phrase on
ferai de mon mieux . A mieux. » Je ne met le mot en italique ; critique indirecte.
m'atendois pas à mieux..Mariv. – Du mieux .

MIGNARD , ARDE , adj . MIGNAR DE


>

qu'il m'esë possible. » Je fais tout du mieux MENT , adv. MIGNARDER , V. act. MIGN A ke
. f [Mig. nard , narde ,, deman , di,
que je puis. Sev. On , die , dans le mêmesens, DISE, 's.F. >
e
le mieux que j'ai pu , le mieux que jesaurai. dize : mouillez4 le 6,3
6 , ; e muer au 2d et au
e
Mais avec les pronoms possessifs , il faut tou- 3 * , é fer. au , lon. au dern. ) Mignard ,
jours se servir du génitif. De mon mieux , de délicar , gracieux. Mignardement , délicate
son mieux , de votre mieux. » Il a fait cout ment. Mignarder , délicater , dorloter . Mi
de son mieux.. * Etnon pas de coue son mieux, gnardise , délicatesse. »Visage mignard , traits
commedieun Auteur. Onne dit guère de mignards. — Cetouvrageastmigrard . Ce
tor mieux , ni de leur mieux. Cependant ils jeune hommefaitle migrard, fait le beau.
>
peuvent se diré. On dit , aler au mieux , » Cet enfant est traité trop mignardement;
c. à d . aussi bien qu'il est possible. Cette cetouvrage est mignarlement travaillé. » Il
expression n'est pourtant que du style fami- nefaut pas tantmignarder les enfans,”» Cette
lier. = 3º. Avec mieux , comme avec au-
.
femme se mignarde crop. » Qu'admire la
tant, on met de devant le 2d infinitif, quoi- mignardise de ses traits. Il ne se dit au singu.
que le 1"r' soit
' sans de. », Il vaut mieux s'ex- lier que dans cette phrase. Au pluriel ,
poser à faire des ingrats , que de manquer petits moyens employés pour plaire. Il ne se
alix misérables. » Il aimeautant souffrir que ditguère que des femmes.» ' Il s'est laissé
de se plaindrentivem enty.dans
. Waill = 4', Mieux .
s'em- prendre aux mignar dises de cette femme.
· ploie substa quelques phrases. ctif
Remn . L'adje ec l'adve rbe t
étaien plus
Le mieux seroit de n'en rien dire, »
C'est usités aûrrefois qu'aujourd'hui. On dit pour
un mieux , qui ne vaut pas grand chose.» tant encore , un parler mignard ,, un air mi?
Hieril étoit sans fièvre... es
C sortes demieux gnard ,unvisage mignard. — Lesubstantie
,
5 ° . En est le plus usité des trois . Bouh. - La Touche
sont presque toujours trafrres. Sév. = 5.
remaretquequ'elle
mieux, adv.» Įl' n'est point arrivé dans moi mois que l'Acad.nedésa prouve point ces
les dit même des ouvrages de
de changement , qui ne soit en mieux.
De bien en mieux . Voy. Pire et Pis . peintûre et d'Architectûre . Dans la dernière
De mieux en mieux. = * Des mieux.» Il edition elle ne parleque
-
des petits ouvrages
extrême délicatesse..
chante , il danse des mieux : expression basse travaillés avec une
et nullement correcte. Vaugelas ne pouvait Tous cesARDI
MIGN ne,sont
motsSE queaussi
se dit famil.
dust.d'uneespèce de
la soufrir. A qui mieux mieux ne lui plaisait
pas davantage : il voulait qu'on dit , à l'envi. petits æillets de couleur gris de lin.
L'Acad. l'avait d'abord condamnée et assurait MIGNATURE . Voy.MINIATURE ,
qu'ell e était básse , et ne se disait plus. Elle MIGNON , ONE , adj. et subst.MIGNO
NO
f. MIG .
s'est rayisée , et dans la dern. édit. elle l'admet NEMENT , adv. MIGNONETTE , S, noneman ,
pour le style familier. » Ce sera un trésor à TER , V. 'act. ( Mig-non , none & e muet au
nous deux (que cet enfant ) nous l'aimerons nonèie , note : mouillez le 8é fer. ; 3°au dernier. ]
e

à qui mieux mieux..MARM. Voy. A L'ENVI , 2d et au 3* , è moy. au 4 ,


Il *a*mieux
Mieux de
, pour plus livres
40 , ooo est unde gasconisme . Mig
rente. » Vous non ,, gentil.
délicat adjectif,» et
Visage qué aux;cho
aplimignon ses :
souliers
Sabse
lle
dites qu'e a 70 ans : elle a mieu . x mign ons ; bou che, beau ré mign one, et
!

MIL MIL 657


eťet apliqué aux persones ; bien -aimé.n.» C'est millet dansla gueule d'un âne.
le mignon de la mère ; c'est son migno En MILAN , s. m . Espèce d'oiseau de proie.
parlant aux enfans , ou des enfans; terme de Ville capitale du Milanes , que plusieurs
Haterie. » Mon mignon , mon petit mignon ; écrivent Milunois et d'autres Milanais.
mam grone , ma petite mignone. » Voilà un MILIAIRE , adj . (Mil - e -re : 3º è moy. ec
jolimignon , une jolie migno . > On dit long, 4º emuet .] Qui ressemble à des grains
ne -

aussi les mignons d Henri III , ses favoris. = de mil. » Glande miliaire: fièvre miliaire. Il
En st. famil. avoir l'argent mign ) n , c'est en ne se dit que dans cesdeux phrases .
avoir beaucoup . Argent mignon est aussi un MILICE , s .: F. MILICIEN , s. m . [ 39 €
argent mis en réserve pour quelque dépense muer au rer
1 ; dans le 2d, ien n'a pas le son
superfûe. --- Péchémignon , auquel on est d'ian . ] Milice , est i °. L'art et l'exercice de
le plus ataché. -
On die,par dérision à laguerre. Il ne sedit guère en ce sens qu'en
quelqu'un ; vous êtes un joli mignon, quand il a parlant des Anciens. » La milice des Grecs
dit quelque impertinence , ou qu'il a faitquel- étoit bien diférente de celle des Perses. =
que sotise . Fig . La vie de l'homme est une milice con
MIGNONE , s. f. est un caractère d'impri- tinuelle ; c. à.d.un état de guerre continuel ::
merie , qui est entre la nomparcille et le c'est une phrase de l'Ecriture Sainte.
petit texte. 2°. Troupe de gens de guerre. » Toute la
MIGNONEMENT , avec délicatesse. » Cela milice de la ville se souleva. = 3 ° . Trou
estmignonement fait. pes composées de bourgeois et de paysans à
MIGNONETTE , est i °. Sorte de dentelle qui l'on fait prendre les armes en certaines
légère; 2°. Petits æuillers , dont on garnit les ocasions. Il se dit alors par oposition à trou
plates bandes d'un parterre ; ; º. Poivre con- pes réglées. » Lever des milices ; tirer au sort
cassé en morceaux plus perits qu’à l'ordi- pour la milice , etc. Milicien , ne se dit
naire. quedans ce 3 sens. Soldat de milice.
MIGNOTER , est populaire. C'est la même MILIEU , s. m . [ Mi- lieu .] 1 °. Le centre ,
chose que mignarder. Délicater , dorloter , le lieu , qui est également discant des extré
caresser. „ Vous mignotez trop cet enfant. mités. » Le milieu de la place. » Couper quel
MIGRAINE, s. Ě. [ Migrène : 2° è moy: 3" que chose par le milieu . === Adj. » Le point
e muer. ] Douleur , qui ocupe une moitié de milieu , du milieu. » Les points milieux sont
la tête qui souvent périodique.
et est » Il ou ceux auxquels nous raportons le cours ordi
elle a la migraine. » Il est tourmenté d'une maire de la Natúre. Buffon . = 2°. Dans une
violente migraine. signification moins exacte , il se dit de ce
MIGRATION , s. f. [ Migra -cior, en vers qui est éloigné des excrémités, quoiqu'il ne
ci-on .) Action de passer d'un pays dans un soit pas égaleinent éloigné de toutes. » Le
autre pour s'y établir. Il ne se dic que d'une tonerre tomba au milieu de l'Eglise , de la
quantité considérable de peuple . Cour. » Cerre Ville est sicuée au milieu , ou
MIJAURÉE , s. f. [mijorée.) En st. plai. dans le milieu de la France. — Au milieu
sant et moqueur , fille ou femine dont les de la mer , au milieu des terres. » Au milieu
manières sont ridicules et pleines d'afèrerie. d'un livre , des énemis. » Vers le milieu de
>

» Voilà une belle mijaurée. Mol . Bourg , la nuit , sur le milieu du jour . » Il demeura
Ge nt . court au milieu de sa harangue , etc. - Fig .
>
-

MII. , nom de nombre. Voy. MILLE. » Dans; parini : au milieu dºs grandeurs , des
MIL , ou Miller , s. m. (Mouillez l'l afaires , des plaisirs. En st. famil .» Au milieu
>

finale du 1 er et les 2 Il du 2d ; la 2' est un é de tout cela , parmi tout cela. == ; °. Dans
moyen ; suivant Richelet , il faut prononcer les choses morales, ce qui est également éloi
milet; mais assurément il se trompe , dit La gné des deux extrémités. » La vertu consiste
Touche; et quoiqu'habile homme il se res- dans un juste milieu . » La libéralité tient le
sentait de la prononciation du peuple de Pa- milieu entre la prodigalité et l'avarice.
ris. Les 2 sontmouillées en ce moc comme en Tempérament qu'on prend dans les afaires
celui de fille. L.T.) Sorte de grain fort petit, pour les acomoder. C'est ce que les Italiens
» Semer du mil . » Un grain de millet. apèlene un mezzo termine. » Il faut que les
En st. prov: on ditde ce qui est de beaucoup Arbitres cherchent un milieu , pourporter les
>

insufisant pour les-besoins , c'est -un -grain de parties à un acoinodement. — On dit , en ce >

: Tom . II, оооо .


658 MI L MIN
sens là , il n'y a point de milieu , il en faut MILLE , chemin , contenant mille pas
>

pâsser par-là , il n'y a pas d'autre parti à géométriques. La troisième partie d'unegran
prendre . de lieûe. En Angleterre er en Italie on compte
MILITAIRE , adj . et subst. MILITAIRE- par milles. » Le mille est plus long ou plus
e
MENT , adv . [ Militère , reman : ; ' è moy. court suivant les divers pays.
e
et long , 4 e muet.
> muer. ] Militaire , adj . Qui MILLIAIRE , adj. ( Mi- li- ère : 3º è moy.
concerne la guerre ; l'art , la discipline mi- et long , 4º e muer. ] Colonne milliaire , ou
litaire ; exploits militaires. -- Exécution pierre milliaire , que les Romains plaçaient
militaire, dégâr qu'on faitdans un pays pour de distance en distance sur les grands chemins,
contraindre les habitans à faire ce qu'on exi- pour marquer la distance des lieux , en comp.
ge d'eux . C'est aussi une exécution faite sans tant par milles.
les formalités requises . = Architectûre mili- m , MILLIASSE , s. f. MIL
MILLIAR , s. .
iaire ; l'art de fortifier les places . S. in . LIER , S. m . MILLION, S. m. [ Mi-liar , lia .
Un homme de guerre. » Un bon militaire ; ce , lie , lion.] Quelques- uns écrivent mil
les vieux militaires. M. Moreau l'emploie liard , Trév . met milliart. L'Acad. l'écrit.
coinne terme collectif. » Il ne suffit pas pour sans d et sans e final, Millier , nom col
re le premier Prince de l'Europe d'étre à la lectif
tête d'un militaire iminense , commandé par
qui contient mille. Million , dix fois
cent mille . Milliar , mille millions. » Un
les plus habiles généraux. = Militairement millier d'épingles. » Un million d'hommes .
d'une manière militaire. » Agir , juger mili- » L'Angleterre est enderrée de plusieurs mil
tairement. liars. = Milliasse , se dit par mépris pour
>

MILITANTE , adj . MILITER , v. n . exprimer un fort grand nombre. » Dans cette


. - L'adj. ne se dit maison il yy aunemilliasse de rats , de fourmis.
Combatante. Combatre.– >

qu'avec Église : l'assemblée des fidèles sur la Sur le bord de cet étang , il y a des milliasses
terre. Militer , n'est que du style polé- de moucherons.
mique ou de dissertation . » Certe raison mi- 2° . MILLIER , mille livres pesant dix
lite pour moi, ne milite point contre inoi .. quintaux. » Un millier de fer , de café. » Cette
» Des rais charrette porte deux milliers. — Un millierde
ons , qui militent autant pour moi foin
que contre lui . Anon. , de paille , un millier de bottes de foin ,
MILLE , adj . numér. MILLÉNAIRE , adj. de pâille , etc.
MILLÉSIME , s . m . [ les 2 Il se prono:cent MIL-LIÈME , MILLIONIÈME , adj . MIL
dans le ad et le 3 e° , mais sans être mouillées : LIONAIRE , S. m . [ Mi-lie-me , lio niè-me ;
е e e
mile , millénère , millezime : 2 ° e muet au lio- nère : 2 du 1er , et zº du 2d et du zº è
>

1 er e e
é fer. au zd et au 3 ° ; la zº est un è moy . moy. dern . e muet. ] Les deux premiers sont
et long dans le 2d.] Mille , dix fois cent. des nombres ordinaux, qui achèvent l'un le
Millénaire , qui contient mille. » Nombre nombre de mille , l'aútre le nombre d'un
milli'naire. S. m . Dix siècles . » Le er
" million . » Il est le millième, le millionième.
e
= Millésime , l'an. — Millième , est aussi une des parties
le 2d , le 3; millénaire. — -
d'un
e erais
née , qui est marquée sur une médaille, sur tout , composé de mille parties J s
une pièce de monaie.» Le millésime est éfacć. De
richetouavec
t ce la
qu'millième partie de son bien :
il dit , il n'y en a pas la m Ilie
Rem . 1 °. Dans le millésime, on dic mil , et
non pas mille ; et cent , au lieu de cens, » L'an me partie devrai.Onle dit par exagération .
- Millionaire , c'est proprement , qui est
mit scpet cen
signih qua
quetlqu tre
efo -vingtco
is beau -six.
up. = 2°.ins
-
Les lac Mildi-
le riche d'un million . On le die des persones
saient sexcenii. extrêmement riches. „C'est un millionaire . "
Mille et mille lauriers , dont sa tête est couverte. Il y a dans cette ville plusieurs inillionaireso
s. f.
MINAUDER , v . 'n . MINAÛDERIE
Millea l'ont déjà fait , mille pourroient le faire.T.
environ mille ans que je n'ai reçu Id
MINAUDIER , TÉRE, adj.etsubst.( Minode;,
de noderí- e , no die , dière : 2€ lon . au[ 2d, dout.
» ]] у il
vos lettres . Sév . » J'ai été mille fois chez vous . aux alltres. Devant l'e muet , l'au est longi et
= 3 °. Quoique millésime ne dût se dire minaúde , elle minaúdera : 3º é fer. au 1
qu néesmédail
e desntandes
pourta qui pales t millse ;avant
ssenfrapée dit au
on le l'an €
Minau e mu, et
3“ ,der c'estauafecter
2d , è des y. et lo
momines , ng
desaau 4.ns]
u 4
faço
mille . pour plaire. Minauderie , mines et façons de
.
M'IN MIN 699
faire afectées: Minaudier , qui minaúde , qui à nous faire la mine. -- On die , sans article ,
est dans l'habitude de minauder. » Cette fem- faire bɔne mine à quelqu'un , lui faire bon
me ne fait que minauder. » Elle est trop mi- acueuil;; lui faire iriste ou grise mine, lui
naudière ; c'est une minaudière , .un minal- faire mauvais visage , mauvais acueuil. Le
>

dier. » Je n'aime point toutes ces minaude- 2d signific faire desgrimaces. » Cetre femine
ries. Ces mots ne sont que du siyle familier. fait bien descesmines, ou , des frçons; » A quoi
Minauderie est le plus usité de tous : il se bon toutes mines ? Faut- il faire iani de
dic ordinairement au pluriel . — Ils ne se mines et de façons; ou des minuuderies , des
disent guère que des femmes sur tout le verbe. agaceries ; » Avez vous vu les mines qu'elle
· MINCE , adj . [Mein - ce : [ "€ lon. 2° e inuer.] lui a faites ?? — Avoir ! mine ( l'air ) de :
1 °. Au propre , qui n'a pas beaucoup d'épais » J'ai bien la mine d'en érre pour mon argent.
Ponto
seur . » Etote , doublûre , lame de métal min- = II. Éventer la mine. I nº. 5 °:) Décou
ce , trop mincé , fort mince. – Proverbiale - vrir un dessein et empêcher par là qu'il ne
ment, mince comme la langue d'un chat.
> réussisse . » Soit que les Ministres de Charles
2 °. Fig. revenu bien mince , fort modique. eussent éventé la mine , etc. Moreau.=
Raison mince , faible, Mérite , esprit ; Cette expression figurée est tout au plus du
savoir bien mince , au dessous du médiocre. style médiocre; et ne parait pas digne de la
Noblesse mince , qui n'est pas considérable. gravité et de la noblesse de l'Histoire.
Niine bien mince , qui a l'air de peu de chôse. MINER , v. act. 1 ° . Faire une mine ( nº.
0
- Tout cela n'est que du style familier. = 5 °. ) Miner un bastion . · Tous les dehors
.

Voy. Menu. sont minés. 2º . Crenser >caver ; »


MINE , s. f. Cemota plusieurs sens , qui l'eau mine la pierre. » Cette rivière mine
n'ont aucun raport l'un avec l'autre : 1 °. L'air peu à peu ses bords. 3 °. Consuiner
le mine.
du visage. » Bone ou mauvaise , méchante détruire peu -à- peu. Cette maladieent.
mine.» Grande ou petite mine. » Mine fière , » Ses deites le minint insensiblem
haute , noble , ou basse .» La mine d'un honêre MINÉRAL , ALE , adj . MINÉRAL , s. m !
homme ou d'an vaurien . Il se dit aussi , [ 2 ° é fer. ] Mineral , subst.Corps solide ,
dans un sens aprochant, de la contenance que qu'on tire des mines , (nº. 2° . ) L'or , l'are 2

Le vitriol gemme
sel-des
, le tire , etc. »
l'on
mine.
quelque
pourJeu
tientVoy. où se bone
Licu ., Faire
. = 2 °:dessein il y a, des
for- gent etc. remèdes qu’on minéraux.
ment les métaux. » Mino d'or , d'argent , de = !l se dit plus"proprement des corps qui
cuivre , de plomb, etc — En ce sens, il se die se tirent des mines , et qui ne sont ni pier:
des métaux encôre mélés avec la pierre de la res , ni méraux, comme levitriol, le soufre ,
mine = . 3 ° . Vaisseau qui sert à mesurer , l’aniimoine. = Mineral , adj . Qui tient
et ce qui y est contenu . 4. Monaie des minéraux. » Sel minéral. » Eaux miné
anciène , valant cent drachmes. = = jº. Cavité rales.
souterraine , pratiquée sous un bastion , sous +
MINET , ETTE , subst. [ Mine , nète !
un rempart , sousun roc , pour le faire sau 2". è moy. ] Petit chat; pecite chate. » Le
ter en l'air par le moyen de la poudre à minet est fort éveillé. » Une jolie pecite mi
canon. nette , st. famil.
Rem . Au premier et au dernier sens , mine MINEUR , s. m . 1 °. Celui qui fouille la
>

entre dans quelques expressions figurées . = mine ( nº. 2°. ) pour en tirer la matière mi
I. Faire mine , seinblant de : » Voilà les beaux néralc. = 2°. Celui qui travaille à une
jours , qui font mine de revenir. Sév. » Il fit mine ( nº. 5 °. ) pour faire sauter quelque
mine d'en être content . — Il sc dit aussi sans fortification . = Remarquez que' , dans
régime. Quelques mines qu'ils fissent, ils ce dernier sens >, quoiqu'on comande plusieurs
étaient honteux de ne pouvoir convenir. Mineurs pour cette opération , l'usage veut
Anon . » Quelque mine qu'il fasse , il ne le
faut pas tant craindre. Voir. * Molière l'em-
qu'on dise , atacher le Mineur à un bastion ,
et non pas les Mineurs .
ploie au pluriel et avec l'article. MINEUR,EÛRE, adj . Il se dit de celui , celle
Pour peu que d'y songer vous nous fassiez les mines. qui n'a pas ateine l'âge , prescrit par les Lois ,
2

Faire la mine et faire des mines ont


er
pour disposer de sa persone es de ses biens.
diferentes significations. Le je signifie , té- 1 Enfant mineur ‫ ;ܪ‬fille mineure. = S. in . Un
moigner qu'on est mécontent. » Qu'a-t'il donc mineur ; faire le profie d'un mineur , du mi
0 0 0 0 2

.
660 MIN M IN
neur = Mineur , plus petit. Les quatre des afaires principales du gouvernement ,
Ordresmineurs ; ou , absolument et substan- er qui ont entrée dans les Conseils. » Pre
liveinent , les quatre Alineurs ; les quatre mier Ministre i principal Ministre. » Minis 9)

petits Ordres. Les Frères mineurs , les Cor- rre et Secrétaire d'État.. = Les Prédicans,
deliers . » L'Asie mireure . » Excomunication chez les Calvinisces > et les Luthériens ,
mineuri . S. f. En Logique , la mineure s'apèleur Ministrese »· Mr. le Ministre . La
est la 2dº proposition d'un syllogisme . feinine , la fille du Ministre. » Grand nom
MINIATURE , s.f. [On pron. inigna -túre: bre de Ministres se convertirent dans cette
e
mouillez le gn, 3* lon. 46 e muel. Suivant occasion.
l'Acad. sorte de peintøre , dans, laquelle le MINISTÈRE , 1°. emploi, charge, fonc
.

Peintre emploie des couleurs délayées avec tion . » Se bien aquiter de son ministère . »
de l'eau : mais cette définition confond la Cela n'est pas de mor ministère. = 2º . Le
miniatúre avec la détrempe. Suivant le Divt. Gouvernement d'un Ministre d'État. » Le mi-.
de Trév.
faic Sorte
à petits de peinture
points. délicate
On ajoute que, la
quimi-
se , nistère du Cardinal de Richelieu a été illus
tre. » Sous le ministère du Cardinal de Fleuri.
niature se fait de simples couleurs très -fines , °. Terme collectif : les Ministres . »
Ministère ,, ou tout le Ministère étoit
Le Ministère
détrempées avec de l'eau et de la gomme Le
sans huile. Suivant le Rich. Port. peintêre oposé à ce projet. = 4. Le Ministère
dont les couleurs se détrempent avec de l'eau public se dit , et des fonctions des Gens du
gommée ; qu'on fait en perit , qui veut être Roi, » Cette afaire demande l'intervention
regardée de près , et qui est plus que du Ministère Public ; et des Gens da
délicate que
plus délicate do Roi
les autres peintûres. Cette définition vaut eux -inêmes. » La vengence des crimes est
mieux que celle de l'Acad , mais celle de Trév. réservée au Ministère Public.
est encore meilleure . MINISTÉRIEL >, se dit avec chef , en par.
MINIÉRE , s. f. [ Mi-nie-re : 2° è moy . ,3° lant du Pape. Il est qualifié de chefminis
>

y muer . ] Mine (nº. 2 °. ) lieu d'où se tirent les tériel de l'Église , dont J. C. est le chif
.

métaux et les minéraux. » Sur - Intendant des essentiel. = On dit dans d'autres occasions ,
mines et minières de France, » Cela sort de et dogmatiquement pouvoir ministériel ,
la minière . C
On dit plus ordinairement puissance ministérielle .
mine. Rem. 1 °. Ministre est toujours masculin ,
MINIME , adj . Qui est de couleur tan- même quand il modifie un nom du genre
née , fort obscure , telle que la couleur dont feminin.
était autrefois l'habit des religieux Minim ' s. Dois -je prendre pour juge ure troupe insolente ,
Drap , serge minima. Très-petit , D'un fier usurpateur ministre vielenie.
( st. famil. ) c'est un superlatif : il ne doit Rac . Fr. Én.
donc pas être employé avec des adverbes de J'aime à croire que Racine aurait changé
coinparaison . » Ce droit est en général
âge plus
si minime que , ecc.Necker. C'est comme si cemûrvers
, cettepièce dansunsa jeunesse
, composéedans
, s'il eût retouché
l'on disait , si meilleur , si pire , etc. Quoiqu'il ensoit , je pensequ'on doit dire.
Les Dictionaires ne mettent pas minime en ministre violent quoiqu'il se raporte à
ce sens , et l'usage de ce mot est douteux . troupe. = 2°. Ministre est beau au figuré ,
MINISTERE , s. masc . MINISTÉRIEL , et apliqué aux choses inanimées.
ELLE , adj. MINISTRE , s. m . [ 3 ° è moy.
> Ministre cependant de nos derniers suplices ,
et long. aur" , é fermé aux deux suivans ,
е
Lamore,sous un cielpur,sembloitnousrespecteri
e muet au dernier , se è moy. au 2d er au L. Rac .
3C èl , èle. ] Ministre est celui dont on se MINOIS , s . m . [ Mi- noa : zº lon. 1 Au .
seredans l'exécutionde quelque chose trefois visage. Aujourd'hui il ne se dir que
se dit que dans les choses morales. » Il s'est des femmes , et du visage d'une jeune per .
fait le ministre des passions de ce Grand . sone plus jolie que belle. » Elle a un jo li
» Les démous sont les ministres des ven minois .
gences divines. » La guerre , Ia peste , la
famine , ministres du courroux du Ciel. C'est un de ces mirois que l'on trouve par FODE
Gresser.
Ministres d Érat , ou simplement Ministres ,
ceux quisont chargés par le choix du Prince MINORITÉ ; s. fórn . État d'une persoRE
MIN N MIR 661

mineure , ou le teins pendant lequel elle est ce que vous relevez n'est qu'une minucie.
mineure. » Pendant sa minorite Durant la Minucieux , qui s'arache à des minucies , qui
mincrité de Louis XIV . On le dit quel s'en ocupe , s'en afecte. » Cer homme est
quefois absolument et sans régime , en par fort minucieux. » Les femmes sont minucieu
lant de la minorité des Souverains. » Du ses .
rant la dernière minorité. » Les minorite's Minurie , babiole bagatelle vérille
sont ordinairement des tems de troubles . misère. ( synon . ) Le premier , désigne pro
MINOT , s. m . [ On ne prononce point prement le peu de conséquence d'une chose;
>

le e final . ] Vaisseau qui contient la inoi- le 2d , le peu d'intérêt ; le ;° ,, le peu de va,


e
tié d'une mine. (nº. 3 ° . ) » Le minoe de Pa- leur ;; le 4 ,la futilité ; le dernier , la nullité
ris contient un pied cube. Ce qui est d'une chose qu'on doit compter pour rien.
contenu dans le minoi. » Un minot de sel , » Les petits esprirs s'ocupent de ininucies
de blé , d'avoine , de charbon , de chaux , les meilleurs esprits s'amusent quelquefois á
etc. des babioles ; la frivolité de l'esprit done
MINUIT , s. m . [ On ne pron, point le un grand prix aux bugatelles. Un esprit
e final . ] Le milieu de la nuit. » Il est mi- borné est fort en vérilles : un cæur trop
nuit. » Minait est soné . » Sur le minuit ; sensible s'afecte des plus perites misères. Ext.
en plein minuit. » La Messe de minuit. des Synon . de M. l'Ab. Roubaud.
MINUTE , s. f. MINUTER , V. act et n .
er
MI.PARTI , IE , adj. [ C'est le participe
(ie muet au 1 é fermé au second. ] du V. mi.partir , qui n'est pas en usage. ]
>

Minute est 1 ° . la 60° partie d'une heure , Composé de deux parties égales, ou à peu
comme la seconde est la 60% partie d'une prês mais diferentes . » Robe mi-parlie
minute. » Il est trois heures et vinge mi- d'écarlate et de velours noir. Partagé
nutes. — Petit espace de teins. » Il n'y a par moitić. » Les avis sont mi - puriis.
qu'une minute qu'il est sorti. = Comme MIQUELETS , s. m . Bandits qui vivent
on dic à tout instant > un Auteur moderne dans les Pyrences.
a cru pouvoir dire , à toute minute. » Leur
> MIQUEMAC . Voyez MICMAC. Suivant
nombre croissoit à route minute. Hist . d'Ang. Richelet, le 2d est plus de la prôse , et le
er
C'est aparemment une traduction trop lite- ?" de la poésie. On ne dit plus que le 2d.
rale de 1 Anglais. On voit aussi dans le Th . MIRABELLE , s . f . ( miratèle : 3° è moy.
d Éduc. » Les envieux se trahissent eux- dern. e muer. ] Espèce de petite prune.
inêmes à toilte minute . Cette locution MIRACLE , s. in. MIRACULEUX , EÛSE ,
3

a l'air encore précieux. 2. Brouillon adj . MIRACULEỦSEMENT , adv . [ in rukle e


d'un écrir, » Faire la minute d'une lettre. ku - leû , lell -ze , leứ zeman : 4 lon. po e
5)

= 3 °. L'original des actes , qui demeure muet . ) Miracle est un évènement surnatus
chez les Notaires. Délivrer une grosse en rel , éfec de la puissance divine. Par
le minute. = C'est aussi exagération
parcheinin sur la , chose râre et extraordina ire.
l'original des Sentences , des Arrérs,des comp- » C'est un miracle qu'il en ait réchapé,
tes qui deineurent au Greffe. Ce qui est digne d'admiration : » l'est un
MINUTER
d'un écrit ( n > . au
20 propre , faire la minute miracle de l'art. Er st. famil, » C'est urt
» Minuter une lettre , miracle de vous voir . Htaur crier au
un mémoire , une dépêche. = Au figuré , miracle dit-on , quand quelqu'un a faic
5 S

projecer. » Il minute son départ , sa re- quelque chose de fort oposé à con caráce
traite. - V. n . » Depuis long - tems il lère. - Il a fait des miraclis ou des pro- ,
O

minutait de partir , de se retirer. diges dans cetre a faire , il s'y est signale.
MINUTIÉ , ou MINUCIE , s . f. Minu- > A miracle , adv . ( sr. famit. Ja» à mera
TIeUX , ou MINUCIEUX, EUSE , adj . [ l'Anc. veille. » Cela est fait à miracle. » Il sait
Trév . mettais les deux. L'Acad. ne met que notre langue à miracle La Font. On
le premier : il est plus conforme à l'usage dit d'une chose três aisée . » Cela se peut
comme fc second l'est davantage àà la pro- sans miracle ..
nonciation : minuci-- e , ciei , cicû ze , en MIRACULEUX , qui s'est fait par miracle's
vers , ciec etc. ] Alinucié , bagaielle ,
> , bagaielle , qui tient du miracle. » Efer miracuicuit. 1
chô.e frivole et de peu de conséquence . Chose miraculeuse. e l'ar exagération
>

11 ne faut pas s'arrêter à des minucies. » surprenant , merveillcuár » Ouvrage mirao


662 MIR MIS
culeux; action miraculeuse. = Cet adj. sorte qu'il brûle presqu'en un moment се
est à la mode ; mais il est souvent ridicule. quilui est présenté.
MIROIR se dit au figuré. „ Les yeux
* ment placé à propos de rien. » D'une chose
qui est comune vous dites simplement , sont le miroir de l'àme ; ses diverses afeccions
elle est bɔnne ;: une Importante diroit : c'est se manifestent dans les yeux.
miraculeux. Cover, „ Des bijous de toute Un discours trop sinc :au aisément nousoutrage ;
espèce , des cabinets élégans , des équipa- Chacun , dans ce miroir , pense voir son visage.
ges miraculeux. Ip. Le même Auteur, imi Boil.
tant par dérision le langage précieux des On disait autrefois, c'est un miroir ( un exem
petites-maîtresses , emploiemiraculeûse subs- ple) de veril , de patience. Cette expression
tantivement. » L'une des deux ( femmes de est hors demode.
chambre ) vous la tenez de la main de votre MIROITERIE , s.c. f. MIROI
MIROITIER TIER , s. m.
mari , après avoir renvoyé cette miraculeus [ Mi-r0.3-1eri-e , mi r.2- tié ; 3 * e muet au 1
se , qui fut formé à
e la Cour. é fer, au 2° . ] Miroiterie est le comercedes mi
MIRACULEÛSEMENT, d'une manière mi- roirs ; Miroitier , le Marchand qui lesacomo
raculeøse , ou surprenante. " St. Pierre fut de , les vene er en fait comerce.
délivré miraculeusement de ses liens. » Cet A1IS , NISE , adj. Voyez METTRE. » Elle
homme échapa miracaleûsement du nau- étoit mise (habillée ) simplement, mais avec
frage. noblesse. Créb. s Bien mis , mal mis . »
MIRAUDER , v. act. [ Mirodé. ? Regar- Cette femmeest toujours bien mise. Ces deux
der avec atention . Elle ( la Brinvilliers ) adverbes se mettent devant ; les aútres doivent
monta seule et nus pieds sur l'échafaur , et marcher après » Mfis proprement .
fut un quart d'heure miraudée , dressée et MISANTHROPE , s . m . MISANTHROPIE ,
-
redressée par le bourreau . Sév. -- L'Acad. s. f. [ Mizan-trope ; tropi e ; 2° 100. ] Ils ex
ne met pas ce mot. Il est dans Trev. et dans priment, le 2d la haine des hoinmes ; le i
le Rich. Port . celui qui les hait ; et dans un sens moins
MIRE , subst. fém . MIRER , verb . act . odieux , ils se disent d'un hon: bourru
er
[ re lon. au i'r > et au 2d . devant le chagrin et peu sociable. » C'est un mis:212
>

muet : il mire : il mirere , etc. ) Mirer , thrope . » Oi n'a guere vu de misanthropie


viser. Mire , l'endroit du fusil ou du canon pareille àà la sienne.
qui sert à mirer. » Mirer le but, le gibier. Rem. M. Corbinelli disait misanthropisme ;
- V. n. » Il mire long tems , etmanque Mde . de Sévigné , tantòt misanthropie. rantit
-
toujours. == Se mirer , se regarder dans misanthroperie. » J'oubliois de vous dira , que
quelque chose qui rend l'image . » Se mirer le titre de mon livre est le misanıhropisine ;
dans l'eau. » On se miroit dans l'émail des mais Mde. votre mère soutient qu'il faut , la
misanthropiee. Corbin
vâses de terre destinés au lairage . Merm . misanthropi Corbin .. » Dites- inoi s'il ( M.
» On se mire dans cette vaissellc. = En de Vardos) est bien désolé de la longueur de
st. prov . se mirer dans ses plumes , faire son exil , ou si la philosophie et un peu de
paraître une grande complaisance pour sa misanthroperie soutiènent son cour contre les ;
parúre ou pour sa beauté. coups de l'amour et de la fortune. Sév . =
MIRMIDON , s. m. ( st. famil. et plais . Misanthropie a prévalu .
ou critique ) . Jeune homme de petite taille MISCELLANÉE , s. m . Latinisine , qui
et de peu de considération; ou, 'homme qui vieillit. On dit plutôt mélanges. Recueuilde
s'oublie , et qui veut le disputer à des per- diférens ouvrages de science éraulr2
>
de lat .
sones t sus
qui son au - des là
de lui, » Voi un d scellanée
L dea niet ini sans remarque :
plaisant mirindor. MISCIBLE , adj. Terme de Physique.Qui
MIROIR , s . m .. (Mi- roar. ]Glace de verre a la propriété de se méler avec... „L'huile
où l'on se mire, » Se regarder dans un mi- n'est pasmiscible avec l'eau .» Plus les Guides
roir. S'ajuster all miroir. Il y a aussi sont miscibles par analogie , moins ils mon
des miroirs de niéral , concâves , convexes , trent d'irritation et de fracás, en s'unissant .
etc. Miroir ardent miroir de verre L'Abé Noller .
) rde
re

ou de métal, d'une ou de plusieurs pièces, MISE , s. f. [ Mize; 1 " Jon . 2° e muet. Į


>

qui , étant exposé au soleil , en rassemble Ce qu'on met au jeu ou dans une société
les rayons dans un point apelé foyer , de comerce , » Sa mise est de cinquante louis ,
ISM MIS 663
de cent mille francs. 2º . Enchère , » La MISÉRICORDE , s. f. MISÉRICORDIEUX
. ,
dernière mise est à tant. » Ma mise a couvert EÚSE , adj . MISÉRICORDIEÛSEMENT , adv .
la siène. = 3° . Au Palais , mise en posses. [ Mizéricordee , di- ell , eúze ,, eüzeman : 2°2º é
. e

sion , formalités pour mettre en possession.. fer . ĞO lon . 7° e muet. ] Miséricorde , est iº.
en possession .

= 4'. Etre ou n'être pas de mise ; avoir , en parlant des hommes ,> vertu qui porte à
ou n'avoir pas cours. » Argent de mise ;; ces avoir compassion des misères d'autrui et à les
espèces ne sont plus de mise. = Fig. » Cet soulager. „ Pratiquer les æuvres de miséri
homme est de mise , il est présentable, rece. corde. » Exercer la miséricorde envers les
vable. » Cette raison , cette preûve cette paûvres. » Homme sans miséricorde. = 2 °.
excuse n'est pas de mise , n'est pas admissible En parlant de Dieu , bon:é par laquelle Dieu
02 valable et recevable. pardonne aux pécheurs repentans. » La divine
misé
MISÉRABL MiséraEL
E , adj. MISÉRABLEMENT > ricorde divine. » Les entrailles dela
Mizérable , rableman >, miséricorde ; expression consacrée , et sirće
adv . Misère , s. f. [[ Mizérubie
mizere ; 2 é fer. aux deux prem . è moy . et du Cantique de Zacharie. Per viscera nise
e

long au 3*. ] Misère, exprime un état mal- ricordiæ Dei nostri. » Il faut espérer que Dieu
>

heureux , une indigence extrême. Misérable , nous fera misericorde. 3 ° Grâce , par
qui est dans la misere , dans le malheur. Mi- don, » Crier , demander , faire miséricorde ,
>

sérablement , d'une manière misérable . » Il ou ( sans article . ) Implorer la miséricorde du


elle est au coinble la misère, dans de la dernière Prince. » Il ne leur a fait aucune miséricorde.
misère. » Il est mort de faim er de misère ; de = 4° . En style tamil . » Étre à la miséri
püre misère. » Cette fainille est bien misér.2- corde de quelqu'un , dépendre entiérement de
>
ble. = S. m. Un pauvre miserable . » Assister , lui. — Se remettre ', 's'abandonner à ste mi
secourir , les misérables. » Il vit ; il est mort séricorde , à sa merci , 2à sa discrétion .
misérablement . Miséricorde ! Interjeccion qui marque une
I. Misère , outre son sens propre , a d'autres extrême surprise.
>

significations . 1 °. Peine, dificulté. « C'est une Miséricorde ! où fuir , où vous sauver ?


misère d'avoir a faire à cet Avocat , il est trop Rousse
employé.». C'est une grande misère que les criermiséricorde , se ditd'un homme qui >

procês . = Faible
2 °. sse et imperfection de souffre et qui crie les hauts cris. * En
l'homme. emport
» C'est une étrange misère que de Provence on dir , crier Seigneur Dieu mise
se laisser er à ses passions. » La misère ricorde. - On crie à l'aide , miséricorde ,
-

de l homme est bien grande. » Seigneur, ayez quand on est batu et outragé et qu’on de
pitié de notremisère . » Dans le monde , tout inande du secours.
n'est que misère et vanité . — ; °. En style Le Proverbe dit ; à tout péché in - séricorde ;
proverb. Collier de misère , travail assidu . » et c'est ce qu'on dit sur- tout à ceux qu'on veut
Cette charge est pour lui le collier de misère. porter à pardoner.
Après un repôs de quelques jours , je vais sº . Miséricorde , petite saillie de bois ata
réprendre le collier de misère . chée sous le siège d'une stale , sur laquelle on
II. Misérable signifie quelquefois , 1 °. Fu- est à de.ni assis , lorsque le siège est levé.
neste , » Il a fait une fin misérable il est Misericordieux ‫و‬, qui est enclin à faire mi
>

mort en impie , en libertin endurci. = 2. séricorde, » Dieu est tout miséricordieux , ,


Néchant, » Il faut être bien misérable
faire une action si hontellse. —
pour Heureux sont les misericordieux , car ils ob.
,Mau
33 °.
°. Mau- tiendront miséricorde. Dans cette dernière
vais en son genre . » Discours, pièce , livre , phrase , tirée de l'Évangile , il est employé
4º . Misérable suit ou substantivement. Hors de là , il est toujours
Auteur misérable , = 4°
précède le substantif ,au choix de l'Orateur ou adjecuf, er ne s'emploie absolument et sans
>

du Poète. » Miserables jouets de l'erreur régime, qu'en parlant de Dieu , de J. C.


nous nous livrons en aveugles au moindre On ne dit pas d'un homme , il est miséricor
espoir , qui nous abûse et nous Hate. Jérus. dieux, et d'une femme , elle est miséricor .
Délivrée . dieûse ; c'est un homme fort miséricordieux ,
C'est moi qui brise ses faux Dieux , une femme très - miséricordieise : c . à d . cha
Misérables jouers des vents et des années. Rouss . ritable . Il faut dire , miséricordieux envers
ŚMisérable. Voyez Malheureux. les paûvres , misericordieise envers les mal .
MIT MIT
664 ux
heure . - Bossuet dit de J. C. secourable MITIGATION , s. E. MITIGER , V. act.
aux malades . . . miséricordieux envers les [ Mitiga - cion , ge ; ; é fer, au zd.] lls se
pécheurs. Hist. Univ. disent des adoucissemens aportés à une règle
Miséricordieusement , avec miséricorde. » op sterc » Cet Ordre auroit besoin de
tr au .
Dieu reçoit misericordieasemene le pécheur mitigation , » Cela a besoin d Eire miligt,
qui revient sincèrement à lui . étan : d'une pratique trop dificile .
MISSEL , 6. m . [ zº è moy . ] Livre , qui MITON : voyez MITAINE ,
contient les prières, le canon et les cérémo- MITONER , 'v . neutre et act . Au propre ,
.

nies de la Messe . Quelques-uns écrivent v . neutre . Il se dit du pain qu'on fait tremper
et prononcent messel : l'éryinologie est pour dans du bouillon. » Le potage milane .. » Faire
cux ,mais
‫و‬ l'usage leur est contraire. ou laisser mitoner la soupe. Virée. » La
MISSION , s. f. [ Mi-cion ; en vers ci- on .] soupe se mitone.<V , act . Au fig.Dor
Envoi et pouvoir qu'on done à quelqu'un de loter. » Il aime à se miloner et qu'on le mia
faire quelque chose. » Il a reçu sa mission : tone. Cajoler , ménager, » Elle mirone >

» Il parle sans mission. 2º . Il se dit sur son oncle , pour qu'il la fasse son héritière.
tout des choses qui regardent la Religion. Mitoner une afaire , en préparer do:
La mission des Apôtres vient de J. C. même. çement le succes . » Je cache cette pensée , je
» Ils ont prouvé leur mission par de grands et la mitone. Sév. --Tout cela est du style'fa
o
nombreux miracles. = 3 ° : Mission se dir milier .
d'un nombre de Prêtres , employés pour la MITOYEN , ENNE OU ÉNE , adj. [ Mia
conversion des infidèles, ou l'instruction des toa ien , iène ;; è moyen au 2d : ien n'a pas
er
fidèles. » On envoya une mission dans les le son d'ian au rs. - Richelet écrit mitoien ,
Indes. » On fait desmissions en France , en mais cette ortographe est contraire à la pro
Italie erç. » La mission a faic de grands nonciation. ) Au propre , il ne se dit qu'avec
>
fruits dans cette ville. » Il a fait la mission ; mur. Un milo mitoyen est celui qui séparedeur
on l'a envoyé en missioz, == Mission , héritages , deux maisons. Au figur. avis
Envoi . Voyez Envoi , mitoyen , qui s'éloigne des extrémités de deur
MISSIONAIRE , s . m. [ Mi-cio -nere ; 3;° avis oposés", et qui tient un peu de l'un et de
e
>

è moy . et long , 4° e muer. ) Celui qui est ein l'allure . - Parti mitoyen àa à peu près le
ployé aux missions.( nº. 2 ". ctet 3º.), Les Mis- même sens, — Denes mitoyenes d'un che
sionaires ont fait de grands fruitsdansles Indes. val , celles qui sɔnt entre les pinces et les
MISSIVE , adj . etsubst f. [ Micive ; 2° lon . coins.
3 ' e muet, ] Lettre missive ., qui est écrite
> MITRAILLE , s, f. [ Mirra glie ,et non
pour être envoyée à quelqu'un. Subst. » pas mitréglie : ai n'y a pas le son de l'é , maise

Il m'a écrit une longue nissive . On ne l'a y conserve son propre sons2 lon , mouillez
l'emploie que dans le styleplaisant ou râilleur, les il ; 3 ° e muer. ] 1° Toute sorte de perite
e

MITAINE , s. f. MITON , s. m. [ Mirène , marchandise de clincaillerie . : 2.Toute


Miton ; 2° è moy . aur 'er , 3º e muer. ] Mi- sorte de vieux morceaux de cuivre , de ferraille,
e

taine , au singulier , grôs gant , où la main dont on charge quelquefois le canon ,sur-touc
.

entre toute entière , sans qu'il yу ait de sépa- sar les vaisseaux. » Canon chargé de mi
ration pour les doigts , excepté pour le pouce. tráille ou à suitrdille : le 2d est le plus usité.
On dit d'un homme dificile à manier , qu'il MITRE , s. f. MITRÉ , Ée , adj . [24
er
faut le prendre avec des mitaines, mi muet au 1 é fer. au 2d et 3. ] En termes
Mi >
taines au plur. petits gants de femmes , qui d Antiquaire ,mitre est une espèce de coifure
ne coâvrent que le dessus des doigts. = des Daines Romaines , qui l'avaient emprun
Miron , gant qui ne couvre que l'avant-brastée des Grecques. = Parminous, ornement
jusqu'au poigner. = On dit , proverbiale- de tête , que les Évêques , les Abés Réguliers,
u s efs
mene : on ne prendpas des chais comme nous et dans quelques Chapitres o le Ch
sans
ment.
mitaine Ongue
; on nent nous ataque pas impuné. ou tous les Chanoines rportentà l'Église quand
initon mitaine , remède ils oficient . » Oficie avec la mitre et la
qui n'a ni forçe ni verțu ; moyen qui ne re- crôsse
Mitré ;se ou
ditsimpl ement
des Abés et ,desAbayes.
avec la mitre.
Abé crosse
médie à rien .
MITE , s. f. Pęciş insecte qui est presque ei mitré.Abaye crossée et mitrée, de
MITRON ,‫ ܕ‬s , m . Ţerine populairenéetpris
imperceptible , i
мов MOD 665
mépris. Garçon Boulanger. mode majeur , le mode mineur , etc. ; en
MIXTE , adj. MixTiON , s. f. Mixtio- Gramaire , mæuf ou manière de conjuguer
NER , V. act. [ Mikste , miks-rion , et non pas les verbes : le mode indicatif , subjonctif ou
cion , miks-tio-né. ] Mixte , qui est mélangé et conjonctif , etc. = Il est fém . quand il
composé de chôses dediférente natúre ; corps signifie usage : à l'égard deschôses sur-tout qui
mixie. S. m. » Les parties d'un mixte.» dependent du goût et du caprice des homnies.
Réduire les mixtes à leurs principes . = En » Tout est soumis à l'empire de la mole. »
Droit ; causes mixtes , qui sont en même tems Mode ridicule , extravagante. » Inventeur des
de la compétence du Juge Royal et du Juge modes. » Se mettre à la mode , fort à la mode.
Éclésiastique, ou qui sont en partie personelles » L2 mode cn est passée ; cela cst hors de
et en partie réelles. = Mixtion , mélange de mode , est passé de mode. » Insensiblement
plusieurs drogues dans un liquide , pour la ces exercices, devenus moins nécessaires , pas
composition d'un remède . Mixtioner , méler , sèrent de mode. Hénaut.
faire une mixtion . » Mixtioner du vin , le REM . Mode régit de devant les noms et les
frelater. Mixtioner un breuvage. Il se
verbes. » Les persones raisonnables ne se trou
prend ordinairement en mauvaise part. vent nulle part en assez grande quantité, pour
MOBILE , adj. et subst. MOBILITÉ , s. f. y faire unemode de vertu et de droitúre. Font.
>

[ Dern . e muer au 1er , é fer. au dern . )] Mo · Les péchés mêmes des Grands , deviènent
bile , adj. Au propre , qui se meut , ou qui les modes des peuples. Fléchier. » On esc
>

peut être mu. » Il y a des corps plus mobiles ignorant dans un siècle, mais la mode d'être
les uns que les aîtres. Mobilité , facilité à être savant peut venir . On est intéressé ,> mais la
mu : » La mobilité des corps sphériques. Fig . mode d'être désintéressé ne viendra point .
» L'inconstance , ou pour parler plus exacte- Fonten . » C'est domage que la mode ne soit
»

ment , l'extrême mobilité de son caractère em- ' pas encore venue d'être en deux endroits :
pêchoit qu'on ne fût tenté de s'atacher à lui, vous seriez
Être à labien
modeutile
, en ici à votre
crédit , enfamille.
vogue. Sév.
et gâroit seule les excellentes qualités qu'il >

avoit reçues de la natûre . L'Abé Garnier , Un Poère à la cour fut jadis à la mode ,
( Hist. de Fr. ) parlant du Roi de Navarre Mais des foux d'aujourd'hui c'est le plus inco.
mode.
père d'Henri IV . = Mobile , s . m . En mé-. Boileau.
chanique , le corps qui est mu . » Quand un
.

mobile est en moûvement. - En Astrono- * Le Traducteur du Voy. d'Anson dit mal- à


mie , dans les vieux systèmes , ce quimeut ; propos en mode. » Rien n'est plus en mode
le premier mobile. = Fig. Hommequi doné dans ce pays ( la Chine ) que des prohibi.
Je branle à une afaire. » Il étoit le premier mo tions de toute espèce. SĂma mode , à sa
bile de cette conjuration ., » L'inté rêc est le mode , adv. A ma manière , suivant son goût.
L'intérêt
mobile de la plupart des hommes. „ Vous êres né comme les enfans des Rois , qui
;" Fêtes Mobiles sont celles qui , fixées à un veulent que tout se fasse à leur mode. Télém .
même jour de la semaine , ne le sont pas à un
> Je sais vivre à ma mode, et rien ne m'importune.
même jour du mois , coinme Pâques, l'As Boileau .
cension , la Pentecôte , etc. * On a dit anciènement , de inode , pour
>

Rem. Mobilité se dit fig. de la physiono- de sorte que.


mie , en parlant sur-tout des Acteurs. » Sa : MODÈLE , s. m. MODELER , V. act. [( 2°
er
physionomie a de la mobilité , de l'expression. èmoy.au : " , é fer. au 2d . ) Modèle est , au
.

Mercure. C'est un neologisme heureux. propre , l'exemplaire ou patron , d'après le


MOBILIER , adj . et subst. masc. [ Mohi- quel les Sculpteurs et autres Ouvriers exécu
;
lie'; 3º
} éé fer. ) En termes de Pratique, ce qui tent leurs ouvrages. = Dans un sens plus
"
tient de la. natûre des meubles, » Biens , éfers général , il se dit de tous les objets d'imita
>

mobiliers; = S. m .Terme collectif, qui tion. » La Natûre est le modèle des Arts. =
comprendtous les meubles. » Il a hérité d'un En particulier , un hommed'après lequel les
grôsmobilier. Artistes dessinent ou peignent. Poser lemo
MODE , s. m . et f. Il est masc. en Philoso- dèle , c'est le inettre dans l'atitude qu'on veuc
phie ; manièred'être.» Lesmodes d'un corps , représenter. =
: Au figuré , exemplaire qu'il
ce qui le modifie ; et en Musique , le ton dans faut suivre. » Les Anciens sont nos modèles.»
lequel une pièce de musique estcomposée:le . » Formez-vous surces modèles..» Ilsdoivenc
Tome II. P PPP
666 MOD MOD
vous servir de modèles. » La vie de cet Se modérer , s'adoucir : » Le tems s'est ro
homme est un modèle de vertu . » Cette femine déré ; le chaud comence à se modérer.
est un modèle de chasteté , etc. Voyez En parlant des persones , se posséder , se
Copie et RÈGLE . contenir. » Peu de gens savent se moderer
MODÉLER ne se dit qu'en sculptûre : c'est dans la bone fortune.
imiter quelque objet en terre molle , en MODÉRÉ , ÉE , adj. Sage , retenu . ”· Esprit
>

plâtre ou en cire ; ou , faire la représenta- modéré ; humeur modérée. » Jeune homine


tion d'un grand ouvrage qu'on projète : bien modéré. --- Et en parlant des chồses ,
Se modeler sur est une expression nouvelle. éloigné de tout excês. » Feu modéré , cha
Elle n'a dabord été employée que par les leur modérée ;exercice modéré.
enfans perdus de la literature. Mais depuis MODERNE , adj. [ 2° ê ouv. 3° e muer ]
peu , de grands écrivains s'en sont servi. » Nouveau récent. Il est oposé à Ancien er
La matière qui sert à son acroissement , se Antique. Voy. ANCIEN . » Auteurs , Philoso
modèle et s'assimile au total . Bufon, » En phes , Peintres Architectes modernes .
Ouvrages , médailles modernes. =
se modèlent sur la moderne SA A la
France , toutes les classes
» adv, » Bâtir à la moderne.
première. Linguer. » Ce fut sur cette erreur
de fait , que la législation se modéla. Id. S. m. » Les Anciens et les modernes : les Au
>

» Le gouvernement d'un seul modélé sur reurs anciens et les modernes.


celui du père de famille , fut le premier * MODERNER , v . act. Mot hazardé par
dont les hommes se formerent une idée . Mor. l'Auteur des Trois siècles de la Literature . »
» On a vu les plus grands Maîtres avouer , L’Andrienne de Baron , l’Esprit follet d'Au
avec ingénuité , qu'ils n'aprochaient de la teroche , le Menteur de' Corneille , doivent à
perfection qu'autant qu'ils se modéloienesur sa plume ( de M.Collee) une couche qui les
les ouvrages des Grecs. Ling. L'Acad . a réparés et modernés , si l'on peut se ser
>

ne l'a pas encôre admis dans son Diction .. vir de ce terme. Le correciif était néces
Elle ne dit , en ce sens , que , se mouler.
saire ; et il ne sufira peut- être pas dans l'o
MODÉRATEUR , TRICE , s. m. et fém . pinion de plusieurs. J'aimerais assez ce mot ;
ModéraTION , s. f. MODÉRÉMENT adv., mais
MODÉRER , v . act. [ Modéra - teur , ,trice dera .
il faut atendre ce que l'usage en déci
e

e
MODÈSTE , adj . MODÈSTEMENT , adv.
ration , réman , ré : 2° é fer . 3 ° é fer , aussi >

au 4° cos . ] = Modérateur
Modérateur , trice ; qui
qui a ModÈSTIE , s. fem . [ 2 è moy. j ' e muet
>

la direction de. » Modérateur de la jeunesse. aux 2 premiers. ] Ils expriinent une certaine
Acad. » Dieu est le modérateur de l'Uni- rerenủe dans la manière de se conduire et
vers. = Il ne se dit que dans le discours de parler de soi. » Homme , femme,
soutenu ; et il y aurait de la pédanterie à desie.» Parler , marcher , s'habiller modes
s'en servir habituellement dans la conversa . tement , avec modestie . » Se tenir dans la
tion . molestie. » Se comporter avec molestie. "
MODÉRATION 1º . vertu qui porte à On n'ose le louer en face , pour ne pas bles
garder une sage mestre en toutes choses. » ser .
sa molestie.= Il se prend quelquefois
Se conduire avec modération , » User de mo pour pudeur. » La inodestie , dans les fem
dération envers... » User des alimens avec mes , est l'anonce de toutes les vertus: lim
modération
nution du prix =rabais,
, etc.fixé; ?". C'est
» laaussi , dimi- modestie
modération sembleest
» La inodestie suposer touslesetvices.
l'ornement Marina
la plus
belle
parûre d'une
d'une taxe.« On n'a voulu lui acorder aucune parûre persone.
jeune persone.
d'une jeune » Paroles qui
modération . blessent, qui choquent la molestie. - Voy
-

( nºRÉME
MODÉ
cion
NT s'estexcês
. 1º . ) » ,Il sans compo modéréa.-
rté modér
, avec Rem e. .1 º. Modestie n'a pas ordinairementde
Hont
.

Boire,manger pluriel ; et quoiqu'on parle à plusieurs per


modérément . » Le vin peut être salutaire ; sones , on dit , voire modestie , et non
p o u r t nts
apa
mais il faut en user modérément. Vos moderties .I.e pluriel fait 'étoit
MODÉRER , adoucir , tempérer . » Molé- fort bien dans la phrase suivante. » C
7
9

ter sa colère , ses passions , ses desir» s Cette


SON > de ces
làBoss. modestie
Il n'est
s bonladans
pas sique crainte
cetteins
pire
accre.
ambition son ardeur etc.
taxe est trop forte , il la faut modérer . = phrase du même Auteur. » Au milieu de
MOE MO E 667
les modesties de Luther , c. à d. de ces dis. moëlleux avec deux points sur l'e , comme
cours modestes. -- Modestie ,, dans ce dernier si c'étaient des mots de crois syllabes .
C C

sens , et dans ce nombre ,n'est pas autorisé. Quelques - uns écrivent et d'autres pronon
par l'usage = 2° . Modeste suit ou précède cent mouelle , mouelleux , ce qui ne vaut
ſe substantif . » Air , visagemodeste . Main- rien non plus. Moelle se dit, et de cette
rien , habit moleste . Manières molestes substance molle et grâsse , qui est contenle
>

On pour dans la concavité des ôs : „ sucer la moelle


etc. » Ses modestes desirs. Rouss..
-

rait aussi dire , modeste maintien , modeste d’un ôs. » Le froid m'a pénétré jusqu'à la
contenance ; mais modeste air , modeste ha- moelle des ôs ; ec du dedans de certains ar
bit ne seraient pas suportables. bres , comme le figuier , le sureau ; et d'un
MODICITÉ ; s. t. Modique , adj. Mo- bâton de câsse. » Moelle de sureau , de câsse.
DIQUEMENT , adv. [ 3º e muet au 2d et au = Moelleux ; rempli de moelle. » Un Ös
39;m.dike , keman . ] Modicité , petite quan- moelleux ; de la câsse bien moelleûse.
>

tiré. Blo :tique , qui est de peu de valeur. Rem. On dit , figurément , la moelle des
Moliquement, avec modicité. » Modicité du ôs , pour , le fond de l'âme. » Les hommes ,
>

prix , du revenu , de la dépense. » Somme à un certain âge , ne peuvent presque plus


taxe, pension modique. » Payer modiquemeni. se plier eux --mêmes contre certaines habitu
L'usage de ces mots est borné à de pa- des qui ont vieilli avec eux , et qui sont
reils objets . entrées jusque dans la moelle de leurs ôs .
Rem.'iſodiciténe doit pas être ancien dans Télém . Cerre expression ne parait pas
la langue , puisque La Touche observe , fore noble , et elle semble peu digne d'un
>

comme une chose digne de remarque , que poème , même en prôse. La moelle d'un
ce mot se trouve dans le Dict. de l'Acade livre ; ce qu'il y a de meilleur. = Moel
» La mo.dicité du revenu . leur se dit aussi au figuré. Discours moelleux ,
MODIFICATION , s. f. MODIFIER , V. plein de sens et de choses. É rofe moelleûse ,
act. [ Modifika- cion , fié : dern . é fer. au zd. ] qui a du corps , et qui est douce quand ou
Ils expriment , 1 °. l'action d'adoucir , de la manie. Vin moelleux , qui Hate agréable
ment le goût , et qui a pourtant du corps.
modérer , de restreindre , en parlant des dis-
positions d'un Édit , des clauses d'un con- Voix moelleûse , pleine er douce. =
> En
trat, » Modifier des articles : y aporter quel- Peintûre , s. m . n le moelleux dans le des
que modification. = = 2°. En En termes didac sin , c'est la douceur dans les contours : le
termes didac- >
tiques , l'action de doner un mode , une moelleux dans la couleur ; coloris agréable :
manière d'être à une substance. » Les corps le moelleux dans la touche ; rouche fondue.
sont susceptibles de diverses modifications ; I.'Ab. Coyer dir , en imitation : » L’A
d'être modifiés de bien des inanières . miral mit du moelleux dans son ton . ile
On apèle en Gramaire , mo.lificatifs ; Frivole. Cela ne peut être bon que dans le
des noms qui ne servent ordinairemerie qu'à style badin ou critique. Il y aurait du pré
modifier le nom et le verbe : » Les adver- cieux à le dire sérieûsement,
bes sont des modificatifs. MOELLON , ou MOELON , ou MOLLON ,
MODIQUE , voy. MODICITÉ. s. m . [ Moa - lon Le troisième serait celui
MODULATION , s. f. [ Tion a le son de qui me plairait le plus. On écritaujourd'hui
cion , en vers ci- on. ] Suite de tons , qui
>
coife , boîte , au lieu de coeffe , boete. Pour
forment dans
Mode
un chant
lequel, cesuivant
chant les
est règles
composédu. quoi ne )pas
moellon. écrire
Sorte aussi noilon
de pierre dont onau bâtit
lieu les
de
» La modalarion de cet air est agréable , murs de clôtûre , et dont on fait un rem
ou bizarre. M. Linguet a employé moduler. plage aux murs de pierre de râille.
» Ce n'est pas un Rhéreur qui module des MOURS , .s. f. pl. [ Meirs ;monos, long ?
phrases et des mensonges ; . c'est , etc. C'est l'o n'est dans ce mot que pour l'étymologie ,,
un néologisme. = Moduler est une expres- mores . ] Il se prend , 1° pour les habitudes
.

sion reçủe en Musique. du bien ou du mal . » Bonnes ou mauvaises


MOELLE , s. f.MOELLEUX , EÛSE , adj .
>
meurs. » La science , la doctrine des mrurs.
[ Moa -lé , lell , lell -ze : 2 e muet au » Former'les mxurs des jeunes gens. » Regler
fon . aux 'aîtres. ] La líonnoie a fort bien ses meurs. » Rien ne corromt plus les
remarqué qu'on avait coſt d'écrire moëlle , mæurs que la mauvaise compagnie: Il $$
Pppp ?
' 668 MOI MOI
prend pour lesinclinations, les coutumes pour le premier ; l'usage et Th. Corn, pa
les lois particulières d'une Nation. » Chaque raissaient êtrepour le second. Il semble", àa
Peuple a ses mæurs. » Cette Natio a des la vérité
n , qu'avec moi le verbe doit être :
mæurs bien diférentes des nótres. = 3 °. En la première persone ; mais l'usage ayant pré
Poésie et en Puintûre , on apèle les mæurs, valu pour faire ce solécisine , il doit l'em
ce qui regarde les coutumes des Peuples , porter sur la règle. On est acoutumé d'en.
et les caractères des personages . Ainsi l'on tendre dire , si c'était moi , qui l'elle fait ;
dit , que les mæurs sont ou ne sont pas bien si c'étoit moi qui préchất , et non pas qui
>

gardée s, ou observées dans un Poème , dans


un tablea
l'eusse fait , qui pré hasse. Cette dernière
u. manière choque par défaut d'habitude. - Cet
MOGOL , s. m . On dit , le Grand Mogol usage n'est pas si général , et beaucoup de
pour l’Emper. da Mogol . Du tems de Voit.. persones qui se piquent de bien parler disent :
on disait Mogor, » La vigne du Grand Mogor qui eusse fait , qui eusse dit. Marin. =
>

seroit payée de la moindre de vos paroles. 3° . Le génitif de moi n'est guère usité qu'a
MOI , pron ., [ Moa , monos. 1. Il n'est compagné d'un autre génitif : » C'est le
d'usage qu'au génitif et au datif ; de moi, à sentiment de inon frère et de moi ; d'elle
moi. Au norninatif, on dit je ; à l'acusat. comme de moi. L'avis de Mr. et de moi , est,
me , et au datif aussi , quand il précède le etc.
verbe. » Il m'a doné ; il m'est resté ; il me Il peut , avec raison , implacable , irrité ,
fit présent. = 1°. Moi sere quelquefois pour De l'Empire et de moi combler l'adversité.
le nominatif et pour l'acusatif, comme dans Tibère par M. Fallet.
ces phrases : nous sommes venus moi et mon L'adversité de moi ne vaudrait rien en prôse ;
frère : on nous a renvoyés moi et mon amni. mais en vers , par l'inversion et l'association
( Voy . Nous ) Mais , lors de là , ce serait du substantif , de l'Empire , on y fait moins
>

une faute de se servir de moi ; plus grande d'atencion. = Hors de là , on se sertdu


encore de le joindre à je , et de dire, moi pron . possessif, mon , ma , mes. On dit,ma
je ne veux pas ; comme disent les enfans , à maison , et non pas la maison de moi. Le
> >

qui l'on répond , moi et je sont deux bêtes. logis d'un tel et le mien , et non pas demoi.
>

Cependant , quand moi ese après le Dans les phrases mêmes , citées plus haut, > >

verbe , ou qu'il est joint à même , il peut le mien vaut mieux que de moi. » C'est le
>

acompagner je : » Je vous dis moi:» Moi- sentiment de mon frère et le mien , etc. =
même je l'ai vu : » j'y veux aller moi-même. Les exceptions de cette règle sont lesphrases
Après la conjonction et , il peut aussi suivantes : pour l'amour de moi ; à cause
être le sujet ( nominatit ) d'un membre de de moi , en dépit de moż , au dedans de moi,
phrase. » Votre pauvre frère m'écrit, et moi au devant de moi , etc. Ce serait mal par
à lui . Séy . On sous - entend , je lui écris . ler que de dire , pour mon amour , pour mi
Certe conjonction et fait que inoi je n'est callse ; à mon dedans, à mon devant , etc.
pas ridicule , comme il l'est ordinairement. 4º . Outre ine ec à moi , il a un trei
» Ils sont partis ; et moi je n'ai pu le faire. sième datif , qui est invi;
mi mais celui- ci suic
= Moi se mec quelquefois même dans le toujours le verbe , au lieu que me le précède
,
discours familier , à la fin de la phrase , toujours. » Donez - moi ; il me dona. De
.

quand on se détend de quelque chôse qu’on plus , ce mời n’a d'usage qu'à l'impératif :
nous reproche , ou qu'on nous atribúe : » dites-moi , répondez-moi , etc. == A mi
Vous prétendez donc que, etc. je ne prétends se met toujours aussi aprês le verbe: pensez
pas cela moi. J'aime à rire moi; et toutes adressez-vous à moi ; ce livre est à
à moi,
ces mines alongées m’aligent,. MARIN , Jul. moi. Il se mer avec tous les modes et dans
Dans ces ocasions, il peut aussi marcher tous les tems. = Quand un verbe , quiré
à la tête. » Qui résistera à ce penchant , si git le darif, est acompagné de la négative
l'on nous ête le frein des meurs ? Moi , je> ne , et suivi d'un que ; on se sere d'à moi,
.

a'ôte rien , die Verglan ; mais je veux que et non de me. Ainsi , quoiqu'on dise, cela
>

chacun puisse vivre à sa guise. Marm = me convient >, il faut pourtant dire, cela ne
2.; On a depuis long-tems agitéla question , convient qu'à moi. = Après les verbes
s'il faut dire : si c'était noi quieussefait, réciproques, on met aussià moi. » Il m'a
ou qui elle fait. La règle et Vaugi' étaient adressé un paquet : il s'est adressé à moi,
MOI MOI 669
= 1.!. Outre l'acusatif me , ce pronoma
pronom a douleur en sera moindre . — 2. Le moindre
aussi moi ; mais me se met toujours devant le en est le superlatif. » C'est la moindre satis
verbe , et il s'étend à tous les modes et à
> faction qu'on lui doive. » Au moindre bruit il
tous les tems , excepté l'impératif : il m'ai- s'éveille.-
3 ° . Avec la négative, il signi
me , ilm'a aimé , il m'aimera. Au contraire
moi suit toujours le verbe , ou immédiate-, fie aucun, » Je n'en ai pas la moindre apré
hension.
ment , quand ce verbe est à l'impératif : ins- MOINE , s. m. [ Moa - ne. ] C'est , propre
. >

truisez-moi ; ou à la suite d'un aùtre substan- ment un Religieux qui vit entièrement séparé
tif , lorsque le verbe est à un aûtre mode : » du monde , comme les Chartreux , les anciens
Il est venu me voir , mon frère et moi. - 11
-
Bénédictins et Bernardins. On l'a dit ensuite
y a des ocasions où me se met après le verbe par mépris , des Religieux mendians et même
et se joint à l'impératif, comme quand on dit : des Clercs et des Chanoines Réguliers. Car
acusez m'en , si vous l'osez ; délivrez m'en , ce nom respectable , et autrefoissi respecté
etc. 5° . L'ablatif de ce pronon est entiè- est devenu , peu s'en faut , une injúre ; et
sement semblable au génitif'; mais au lieu que c'est insulter les Religieux que de le leur
de moi est très- peu d'usage au second câs ; il doner. — Moine bourru, prétendu fantôme,
en a , au contraire , un très-grand au dernier. dont les nourrices et les bones gens font peur
» Il tient cela de moi ; il est éloigné de moi; il aux petits enfans . De- là on apèle moine bourru
a eu soin de moi , etc. etc. Regn . = Ces ( style fam .) un hommede mauvaise humeur.
règles sont comunes à tous les pronoms perso- Voyez ÁBBÉ er Habit .
nels 1a , il , elle , nous , vous ; ils , elles . MOINE est aussi le nom qu’on a doné à
De moi, pour inoi , quant à moi , adv . Le une petite caisse,doublée de fer blanc, ouverte
er
>

2et était fort usité aútrefois : Malherbe s'en excepté par dessus et par-dessous , où l'on met
>

sert souvent, et Ménage le croyait plus propre un réchaud pour chauffer le lit. Ce nom lui
à la Poésie ; et pour moi à la prôse. Aujour- viene dé ce que les Moines , qui n'ont pas de
d'hui , e depuis long- tems , de moi ne se dit domestiques, ou ont inventé ce meuble , ou
>

plus et l'on se sert toujours de pour moi , ont été les premiers à s'en servir.
aussi bien dans les vers comme dans la próse. MOINERIE , esprit et humeur des Moines.
Corneilie l'a employé dans Cinna . Moinillon , petit Noine ; et Moinesse , Reli
Pour moi , soit que le ciel me soit dur ou pro- gieuse , sont également des termes de mépris.
pice. MOINEAU , s. in. [ Moa -no : pluriel, Moi
Voyez De , Rem . *> Quant à moi a es- neaux . ] Perit oiseau fort comun et à la ville
suyé bien des condainuacionsde Vaugelas, du c à la campagne, où il étourdit par ses cris
P. Bouhours, de Ménage , de Th . Corneille. continuels ; et qui multiplie prodigieûsement,
Il n'avaitpour lui que le Poète Chapelain ,, Il y en a quelquefois des milliers sur un seul
imeilleur Gramairien que Poète. Cependant' arbre.» Il n'y a pas de perie enfant , qui n'ait
il s'est maintenu dans le discours familier. un moineau pour s'amuser .=
= Adj.» Che .

Pour moi est de tous les styles . = Se mettre val moineau , auquel on a coupé les oreilles.
sur son quant à moi , prendre un air fier , est On dit , proverbialement , jeter sa poúdre
du style critique etmoqueur. == A moi ! aux moineaux , faire de la dépense pour une
exclamation pour faire venir promptement chose qui n'en vaut pas la peine.
quelqu'un auprès de soi. A moi , soldats ! = MOINILLON , s. m . Terme de mépris.
De vous à moi , façon de parler, qui équi vaut Petit Moine . Quelques-unsdisentMoinichon .
à celle-ci , je vous le dis en confiance.» De MOINS , adv. [ Moein , et devant une vo
vous
sisse .
à moi , je ne crois pas que la chốse réus- yèle , moeinz , monos. long. ] C'est le compa
>

ratif de peu.. Le superlatif est le moins. » Parlez


MOIGNON , s. m. [ Mozg -non : mouillez moins ec moins haut. » 11 a en cela moins
14,5;] Petite partie qui restegl'un brâs ,d'u
jambe , de la cuisse , quand elle aa été cou
ne
pée . d'in
térêt que vous.» C'est bien le moins que
re
vous puissiez faire pour lui. — r ' . Moins
MOINDRE , adj.[Moein-dre: 1" lon .2e régie le génitif, avec l'article indéfini de »
>

muer.)
il 1 °. C'est le comparatif de petit , et Moins d'argent , de soldats , de viande de
signifie plus petit. » Cette sommeest moin- pain, etc. etnon pasmoins du bien,de l'ar
dre quementsans
absolu l'aútre. la conjon
= Il s'emploiequelquefois gent , des soldats , de laviande,du
ction que. » Votre
> , pain
Votre comm
comme e disent , en certaines Provinces , des
670 MOI MOI
gens mal instruits . = lla ce même régime, A moins que vous ayez l'aven de Lysander.
lorsqu'il est employé substantivement. On dit Ibid.
absolument et sans régime : » Il y a du plus ou A moins que la suivante en fasse autant pour
VOUS .
dumoins dans ce qu'il dit ; mais on dit aussi : Molière.
» Suivant le plus ou le moins de munitions ;
faites le moins de dépenses que vous pourrez. Je ne dois pas dissimuler que l'Acad. met
S'il est suivi de la prép. de dans ces oca en exemples deux phrases ,> dont l'une a cette
sions , il y en a d'aîtres où il faut que cette particule négative, eret l'aûcre nel'a pas ; mais
préposition le précède. » Persće , âgé de trenie j'avoûe que je ne devine pas la raison de cette
ans , et Démétrius , qui avoit cinq années diférence. = A moins que de , avec l'ing .,
>

moins. ROLLIN . Il falait de mins. = 2º.


2°. nitif , rebuie au contraire cette particole né
Moins se place aprês les tems simples des gative. ” A moins ou de l'avoir vu , je ne *
verbes ;et quand il est seul , et qu'il n'est pas pourrois le croire. * Un Avocar Provençal re
suivi de que , il se met dans les temis compo- tranche le que etmer la négative ne. » A moins
>

sés entre l'auxiliaire et le participe. On peut de ne fermer volontairement les yeux à la lu


pâsser aux Poères de le mettre après, » Si je inière, etc. C'est un provençalisme , comme ,
l'eusse aimé moins , die Voltaire dans son je crains de ne faire,‫ و‬j'ai peur de ne dire. =
Edipe. En prôse , on dirait, si je l’eusse moins Le retranchementdela conjonction que serait
aimé. Que si moins est suivi de que , on moins irrégulier. Plusieurs , en dépit des Gra
le met indiféremment devant ou après le par- mairiens, disent , avant de faire , à moins de
ticipe dans les tems composés. » Si je l’eusse dire . ---- Molière , au contraire , conservait
)

moins aiméque vous ; si je l'eusse aimé moins leque , et retranchait de : » à moins qu'être
que vous . Enfin , si moins est suivi d'un autre un vrai sor ; à moins que l'avoir vu ; comme
adverbe, il doit être misaprês le participe . plusieurs disaicat , avant qu'être , plutôt que
"

Ils ont combaru moins coile.geusement. = avant dêrre ou avant que d'être,Voy. AVANT,
Il suit les mêmes règles avec l'infinitif. » Vous n°, 3 °: = A moins s'emploie quelquefois
ne pouvez moins faire ou faire moins pour l'un adverbialement et sans régime, » On se fâche
que pour l'aître . » On l'a vu combatre moins roit à moins , c . à d , pour un moindre sujet,
courageusement, 3 ° , A moins régit le
. — Au moirs , du invins , tout au moins ,
>

génitit. » A moins d'un promt secours , ilil est


est pour
pour le moins , tout du moins, à tout le moins,
perdu . Autrefois on disait à moins que, devant adverbes sans régime. Ils signifient tous la
es noms comme devant les verbes. Malherbe même chose. Les deux premiers sont les plus
'a dit souvent de même, usités ; les deux suivans sont plus du st. fam .
Certes , ces miracles visibles, Je ne sais si le cinquièine à jamais éie en
Excidant le penser humain , usage : du moins je le crois vieux , quoique
l'Acad . l'ait conservé dans la dern . edit. *
Ne sont point ouvrages possibles ; Tout du moins , pour le vroins. Le dernier ne
A molis qu'une immortelle main .
On dirait aujourd'hui , à moins d'une immor- se dit une
moins que dans
plus fois l'an , cette phrasedansles
consacrée , à routle
>

Cor
telle main . * D'aîtres disaient , à moins que mandemens de l'Eglise. Marsolier s'en est
de.» Le Tage, qu'ilétoitimpossible , àmjins encore servi. » Il s'attendoit qu'il luidema1
)
"

que d'un miracle,de traverser sans barque, deroitquelque grâce pour lui-même,ou elde
Vie de St. P. d'Alc . Dites , à moins d'un
O le moins ( tout au moins ) d'être ren:boursé de
miracle. == 4° . A moins que régi le sub ce qu'il avoit avancé . - Richeler met, à
jonctif, et il exige toujours la particuleiez
nega tout le moins sans remarque ;; l'Académie ne
tive ne.» A moins que vous ne chang de lemer pas.
baterie . Les Poères ont peut -être droit de re Rom. I. Au moins et du moins , à la tête de
trancher la négative, quar.d elle les embar- latifphra
tasse .
se , font marcher le pronom nomina:
après le verbe . » En cela au moins êtes
A moins que pour régner le destin les separe, vous bien juste. Voir, » Les troubles sortirenç
Corn ,, @dipe. de Ronie avec Novatien . Au moins, le plus
n'obtiendrez rien , à moins qu'il soit Hist.
Et vouscontent. granddescanda le y cessz-t'il bientôt.Berault?
l'Égl. „ Du moins ce Prince fur-il lo
Agrésilas. maître des conditions. Moreau,.» On le soups
MOI MOI 671
çonoit d'être le chef de la conspiration. Du MOIS , s. m . [ Moå , et devant une voye'e ,
moins est-il certain qu'ilIIétoit instruic du de
moazl'an
, née. . long. ] Une des douze parties
monosLes
complot. Lett. Étif.. = moins doit
II.. Au moins mois d'Avril , de Juin de
être placé le plus près possible du nom qu'il Septembre, de Novembre sont de trente jours.
modifie. w Quinze cents soldats , ou gens de Février en a vingt-huit , les années ordinai
nouvelle levée prisoniers , au moins . Anon .res , et vingt-neuf , les années bissextiles : les
Il falait , ce me semble , au moins quinze · sept aûrres sont de trente-un jours. » Le mois
cens soldats , etc. Au moins et du moins se de Janvier est le er
, et le mois de Décembre
>

disent assez indiféremment pour le sens : mais le douzième et le dernier de l'année.


le 2d vaut mieux , quand le mot précédent Rein . 1 ° . Les noms de mois , précédés des
le
finit par une voyè : ou au moin s form e une non s de nombre cardinaux , s'emploient sans
ble. Il vaut mieux dire , prépositzeion : lel trois Janvier
consonance désagréaIll , le six Mai ,
ou du moins. . Nor muins a le sens le quin Ayri ; mais avec les noms de nom
d'aussi.Il est à remarquer que de deux choses bre ordinaux , la prép: de doit les précéder ;
que du moins et aussi comparent , il taut le troisième jour de Janvier ; le sixième de
placer la première celle qui est la moins . Mai , ou du mois de Mai , etc. La , " e manière
conûe . Ainsi, suposé que celui dont on parl e est plus du style familier ; la 2d", du style re
>

fûtplusconu par ses vertus , que par sesa ma- levé. Doit- on dire , aprês six mois de
= 2'. >

bilités, il faudrait dire , non invins aimable tems écoulés , en faisant raporter le participe
qu'estimable. Il est peu d'Auteurs qui aient à mois ; ou écoulé , en le raportant à tems?
senti la justesse de cette observation . On a dit Vaugelas était pour la dernière manière ; et
de M. Thom is : » Non moins estimable par Th. Corneille pour la première. Je crois que
ses talens que par ses vertus. Il falait dire , > l'opinion de celui - ci est préférable.
au contraire non moins estimable par ses MOISIR , V. ace. MoisissÛR E , s . f. [ Mva.
veri us , que par ses tale ns ; parc e que ses zi , zi- süre ; 3 lon. au 2d . ] Möisir c'esc
vertus étaientmoins
ses talens .
ralesment
génémoin
IV. Pas négaesque
sanscont chancir
tive, che verte rir
ou ,couv , quid'un certainemousse
mareque entn
un comencembla
dans le sens de cependant , est une locution de corruption . » L'humidité a moisi ce pâré ,
populaire . „ Elle cravailloit en linge pour les ce pain . = Il se dit ordinairement , ou comine
gens du comun , mais pasmoins elle gågnoit neutre , ou comme réciproque. » Ce pâté co
vous mence à invisir ; à se moisir. „ Tout se moisit
sa vie ,etc. Th . d'Éduc .» Je vois bien que
faites une bonne action ; mais pas moins le dans les lieux humides. == Alj. » Pain
secrer de ça me tarabuste . Ibid. = V . Doit- fromage msisi. » Confitûres moisies.== S.
on dire : il ne fiut rien moins que , ou rien m . » len taut ôter le moisi. = = Moisissure ,
de moins que? Jecrois que le premier est plus est i°. l'altération d'une chose moisie. » Si la
autorisé. Le P. Berruyer et M. Berault , et moisissüre s'y met ; ou , ce qui en est l’éfer. »
autres Auteurs emploient le 2d . L'Acad. met Otez la moisissüre , lemoisi.
plusieurs cxemples sansde.=
= VI . En moins Chanc
Rem. Moisir difère de ir , en ce que
de rien , adv . Très promptement , en peu de celui- ci se dit des premiers signes de cette
tems. » Il a mangé son bien en moins de rien . espèce de corruption , et que celui - là se dit de
- Il est tout au plus du style médiocre. sa consommation .» Un påré , un jambon qui
VII. Sur et tunt moins ; en déduction de , est se chincissent , doivent être mangés prompte
un terme de Pratique, » Il lui a doné cinq ment : quand ils sont moisis , ils ne sont plus
cenes
devoitfrancs
.
, sur ei cant moins de ce qu'il lui mangeables. Exır. de M. Beauzee.
Rem . Un pieux Biographe , qui écrivair en
MOIRE , s. f. MOIRÉ , RÉE
er
,eadj. [ Moả-
> 1670 , écrit moisif. » Un morceau de pain
те >
ger
ré , rée ; re lon . au 1 2° e muer au dur , noir et très souvent moisif . Je ne crois
1
é fer. aux deux aûtres . ] Moire , écofe 步 pas qu'en aucun tems cette ortographie ait été
ordinairement de soie , et qui a le grain fort d'usage.
• serré. A : 22. == La morre rabisce est passée MOISSINE , s. f. Moicine. ) Faisceau de
à la calandre , ce qui y fait paraitre des ondes branches de vigne, avec les grapes qui y pen
>

comme au tabis Soiré, qui a l'æuil de dent. » Les paysans pendent des mois sines au
-

moireindire
laRuban , qui étofe
est onić comine la moire, » plancher.
moirée.
, MOISSON, s. f.MOISSONER, v. a. Mois- ,
672 MOI MOI
SONEUR , EÛSE , adj . [ Moa - son , sone , neur ,
e
e moite empire ; la mer .
nell ze ; 3º é fer. au 2d, lon . au dern .] Moisson Quelque autre Curé plus savant...
est la récolte des blés et allcres grains. „ Fairela Bravant les fougues de la bise ,
Se seroit livré sans remise
moisson . - C'est aussi le tems où l'on mois Aux fureurs du moire élément.
sone » La moisson aproche : pendant la mois Gresser.
son . Poétiquement, année. » Il a vu cinquante Rouss
moissons. == Fig. » Moisson de lauriers , de eau dit, le moite empir e.
gloire , beaucoup de gloire ,d'heureux succês. MOITIÉ ,'s. f [ Moa -tié , 2° é fer.) Partie
Moissoner c'est faire la moisson . » d'un cout , divisé en deux parties égales. » La
Moissoner les fromens , les avoines. moitié de cette succession lui appartient.
Moissoner un champ. – V. n. » On a déja Dans un sens moins strice , il seprend pour
1
moissoné : on ne moissone point encôre. une des deux portions, quoique l'égalité entre
>

elles ne soit pas pai faite , comme quand on


Moissoneur , eûse , celui , celle quimoisso- >

ne. » Il a vingt moissoneurs et autant de dit : la moitié d'un pain , d'un poulet ; une
; moissoneủses. moitié d agneau. ,,
= Mettre de moitié. »
REM. Moissoneur ne se dit qu'au propre ; L’air satisfait et l'attention , avec laquelle il
mais moisson etmoissoner sedisentélégament vous écoute , vous disene , en quelque sorte
au figuré. » Moisson de laurier , de gloire. que vous avez plus de lumières que lui . S'il
Que deviendront ces biens , où votre esprit se dic lui-mêine quelque chôse d'ingénieux , il
fonde , vous y met adroitement de moitié. MARIN ,
Et dont vous étalez l'orgueilleûse moisson. L'homme Aimable. » Il a mangé la moitié de
Rousseau . son bien . C'est dans ce sens qu'on dit, la
Moissoner des palmes et des lauriers. » Ainsi grösse, la grande moitié, la petite moitié.
la cruelle guerre moissone les bons et épargne Rem. Moitié , s'emploie souvent sans arti.
.

les méchans. Télém . Er neutralement : « Nous cle : » Il a moitié dans cette succession : elle a
semons aujourd'hui dans les larmes ; nous moitié dans tous les meubles. Acad. „ Un âne
moissonerons un jour dans la joie. = Être mangemoitié autant qu’un beuf L'Ab. Gué
moissone , mourir. » Ainsi le fils d'Idoménée , née. » Ce second brâs n'est pas moitié aussi
comme une jeune et tendre Heur , est cruelle- long que l'aûcre. Pluche. » Quelques villes
>

ment moissoné dès son premier âge. Télém . perdirent moitié , d'autres les trois quaris de
- Tout cela n'est que de la Poésie , ou de la leurs habitans. Hist. d'Angl. „ De tous ceux,
Prôse poétique ou oratoirc. qui liront , il y en aura inoirie encôre , à qui
Quelques- uns disent , proverbialement : tout ceci paroîtra crop vif. Linguet. De -

Porter la fuulx dans la moisson d'autrui ; tous ces exemples , le plus inusité est ce der
entreprendre sur ses droits , sur ses fonctions. nier , où moitié, sans article est nominatif ,
m
i
Ce proverbe vient du latin.Richelet et l'Aca- ( sujet de la phrase ) il y aura moitié à qu
démie disent , mettre la faucille , etc. et cela etc. Cela surprend un peu . Comme chacun a
vaut mieux ; car on se sert pour la moisson , son goût , j'aimerais mieux dire : Il y en aura
de faucille et non pas de fuu !x . la moitié à qui , etc. = Moitié , adverbs
MOITE , adj . MOITEUR , s. f. [ Moa - te , est plus autorisé par l'usage . » Moitié seigle ,
>

reur . ] Moite , qui a quelque humidité , qui moitié froment . · Moitie eau , moitié vin . ”
est un peu mouillé. Moiteur, qualité de ce qui Moisié de gré , moitié de force. == De moitié
est moice . » Avoir le front mvite , les mains à moitié ,adv., » Il aété de moitié trop long ?,
moites.» Etre moite de sueur.» Il aunepetite outrop long demoitié dans sondiscours.» Ce
moiteur aux mains.» Ellene síle plus; il ne plan simplediminuera la dépense deprèsde
lui reste qu'une légere moiteur. -On dit moitié. Neck . » Écre de moitié avec quel
On le dit
ordinairement du corps humain. Quelquefois qu'un ; partager les profits et les pertes avec -

cependant on s'en seri , en parlant de certai . lui, soit dans le coinerce , soit au jeu.
>
d'i
nes chôses . On dit que des draps ne sont pas » Il est à moitié ivre. Avec plus, on dit
bien séchés, qu'ils sontencoremoites; qu il moitié, le d étantrégiparpļus. » De l'ar;
ysécher
a encôre
3 deenlaôter
pour moiteur
la ; qu'ilfaut
moiteur; que les
, faire gentplus
durant moitié d'aCes
bu.» moitié dépensé
Évêques ; d'à
plus du moitié
vin pluslai.
le dégel, les murailles sont moites , etc. = ques . Moreau. * Le p. Sicard dit , plus de
On dit, en style poètique , le moite élément, moitié.» Lesdeux autres colonnes sont plus
de
MOL MOL 673
de moitié détruites. Let. Élif. Il falait plus qui est faito en forme d'étoile , avec plusieurs
d'à moitié. Quelques uns disent, plus pointes , pour piquer le cheval. ‫ ܐ‬°.
gu'à moitié ; mais celui-ci n'est pas si bon. Morceau de marbre , qui sert à broyer des
= Par moitié , aurre adverbs . » Partager couleurs.
par moitié ou moitié par moitié. En MOLLASSE , adj . MOLLEMENT >
adv .
parlant de diférend , on dit , par la moitié. Mollesse s. t. MOLLET ETTE , adj .
>

Partageons ce diférend par la moitié. [ Molace , leman , lève , lè , lèle : 2° e


MOL , ou Mou ,, MOLLE ,adj. Peu de muet au 2d ,,è moy, aux trois derniers. ]
gens écrivent aujourd'hui mol au singulier , La diférence de mollasse et de mollel , c'est
et presque persone n'écrit mols au pluriel. que le premier se dit de ce qui est dés.igrés
Ici l'anciène ortographe est trop oposée à la blement mou au toucher ; et l'autre de ce
prononciation pour s'y opiniâtrer. Un de nos qui est mou au coucher agréablem nt, » Chair,
plus grands Ecrivains , M. de Bufon a peau , étofe mollasse. » Lit mollet, „ Érofe
encore dit. » Les Chinois sont des peuples douce et molletre. Avoir les pieds mol
mels : etM.de Bougainvill
Antilucrèce . Ec
e , les corps mols.
M. Clément.
.
leis , se dit d'un homme qui marche encore
avec peine , après avoir été incomalé des
Sur le mol édredon dormez-vous plus tranquille ! pieds. S. m. Le mollet de la jambe ; le
grâs de la jambe, » Leurs habits descendent
Voy. Mou . jusqu'au dessous du mollet. Hist . des Voy.
MÓLAIRE , adj . fém. ( Molère : 2° è moy. = Mollet , petite frange qu'on met aux
et long , 3º e muer. ] Il se dic des grosses lits , aux sièges.
> » Mollet de laine et de
dents qui servent à broyer les alimens. » soie , d'or et d'argent.
Les dents molaires . Mollesse , au propre , qualité de ce qui
MÔLE , s. m, et fém . [ 1 " lon. 2° e must.) est mou. » Le mollesse , ou la dûreçć der
Il y a une transposition ridicule dans le Dict. corps. » La mollesse des chairs est une
Gram . sur le genre de ce mot. On le dic fém . marque d'une mauvaise constitution , ou d'une
quand il signifie une jetée de pierre , ec mass. mauvaise disposition. En termes de Peinzure,
en termes d'Anatomie : c'est tout le contraire. il se prend en bone part , pour signifier
er

Il est masc. dans le " sens , et fém . dans le l'imitation vraie et gracieûse de la Hexibi
2d : un môle est une jetée de pierres à l'en- lité des chairs. = Au figuré, manque de
trée d'un port : une môle est une masse de vigueur et de fermeté d'âme. » Il. a de bones
chair informe et inanimée , dont les femmes intencions ; mais il a trop de mollesse. fie
acouchent quelquefois au lieu d'enfant. mollesse a ruiné ses afaires. Vie oisive
MOLÉCULE , s. fém . Petite partie d'un et voluprueûse. » Vivre dans la millesse.
corps. » Les molécules de l'air , du sang. = - L'Acad .ne marque pas ce dernier sens:
-

Ce mot n'est usité que parmi les Savans , c'est un oubli.


et il yу aurait de la pédanterie à s'en servir MOLL EMENT se dit au propre. dans ces
Mollement,
dans le discours ordinaire . » On nomme phrases ; être couché,mollement,s'asseoir mol
molécules ou petites masses , les corpuscules lement, dans un bon lit , sur un siège bien
>

dont les corps sont composés. Paulian , Dict. mou.


de Phys.
Ąù figuré , faiblement , lache
Au
ment.. » Agir , travailler , se conduire dans
MOLESTER , v. act. [ Molesté : 2° ¢ moy. une afaire mallement. — D'une manière
z é fer . ] Suivant La Touche , on se sert molle et efféminée. » Vivre mollement.
>>

rârement de ce mot aujourd'hui : on dit et


MOLLE , adj. fém . Voy. Mou.
plutôt chagriner ,‫ و‬tourmenter : mais le e MOLLETON , s . m . [ Moleron :24
>

ne dit pas assez, et l'autre dit trop : moles- muer. ] Petite écofe de lainedouce et mollette.
ter tient le milieu entre les deux. - L'Ac » Du molleton. » Camisole de molleton . so
cadémie dit qu'on ne s'en sert guère qu'au Veste doublée de molleton .
Palais. Il me semble pourtant qu'il est assez MOLLIFIER , v . act . MOLLIR , v . neut.
. ] Rendremou. - Devenir
d'usage dans le style familier. » Molester (Molifié ,moli
Leier
quelqu'un par ses chicanes , en lui suscitant
des proces eic .
moli . ne se dit qu'en Médes
cine.. » Mullifier les humeurs. Cataplasme
MOLETTE , s . f. [ Molète : 2° è moy . pour mollifier une tu neur. - * L'Ab. Prévot
j' e muer. ] 10° . Cette partie de l'éperon , traduisant trop litéralement M. Hume , l'a
Tom . 11. 2 | | |
мом - M O M
674
employé au figuré : » Le génie de religion tout moment . Voy . d'une heure à l'autre ,
qui prévaloit à la Cour et dans la préla- au moc HEU HeureRE. S Racine a dir , dans
ture , tendoit à mollifier ces préventions. H. Bérénice , de momens à momens ..
des Śruarts. Cest un anglicisme : mollify. Prêts à quitter le port de momens à momens.
* = Mollir se dit au propre. » Les pom Je crois qu'il n'est pas à iiniter en cela.
mes mollissent cette année ; les nèfles mol- Du moment que régit l'indicatif. » Du mo
lissent sur la pâille. Manquer de force. ment que vous avez trouvé un mouvement
-

» Ce cheval comence à mollir ; il aura peine intérieur tdans la lune , voilà ses habita ns qui
à fournir sa course. » Le vent mollissait Dans le
renaissen . Fonten . Mondes .
contre les voiles. = Er au figure ; . céder moment que , ou dans le moment où : le "
lâchement , lorsqu'il faudrait tenir ferme. est le meilleur, » Je l'alige dans le moment
Vous mollissen. » 'Il ne faut pas mollir dans mêine qu il vient d'avoir l'attention la plus
cette a faire. délicate. Marm . » Dans le moment où le ciel
MOLÛE. Voy. cummençoit à s'éclaircir ... Mentor remar
MOMENT , s. MorûE .
m . MOMENTAN É , ÉE que un de leurs vaisseaux. Télém . = On
e
adj . [ Momin , momantané , née : 2° lon . 4
> dit , un bon moment, pour dire , un instant
lon. aussi au dern. é fer.] Instant , petite par- propre et favorable à faire ce qu'on desire.
tie du tems. » Attendez un moment; je re Ce fou a de bons momens , des inter
viens dans un moment. » L'éternité dépend vales lucides, où il parle avec sens.
d'un moment . Moment régit quelquefois de er l'infinitif.
Qui n'a plus qu'un moment à vivre , w Lothaire juge alors que le moment est
venu d'acroitre ses États . Moreau .
N'a plus rien å dissimuler. MOMENTANÉ , qui ne dure qu'un instant.
>lesTous les momenssont
heures et les inomensprécieux.»Il compte Cemot
. = F Au moment langue ; n'est
mais ilpasestdes plusanciensdansla
aujourd'hui bien établi.
régie de devant les noms et les verbes : » Il ne s'est dabord dit que parmi les savams.
Au moment du départ ; au moment de partir. . A présent il est reçu dans le discours ordi
De ce moment , adv. Dès lors. » De ce naire. » Le triomphe momentané de Mari
moment le soleil commença à luire. Pluche. gnan ( sous François I ) fut bientôt flétri par
»De cemoineneGontran
souveraine. -
exerçal'autorité Poprobre ineffaçable de Pavie. Trév
D'autres disent dès le ino- Action momentanée. Acad.
Linguer.»
. et le
le
' ment. » Le Poète ( Volçaire ) ne pardona pas Rich . Port . écrivent momentanée pour
cette chûte honteuse ( d'Ériphile ) au critique ; masc. comme pour le fém . et le premier le
( l'Ab. Des Fontaines ) ei , dès le moment , done pour un terme de Philosophie. On
ent une guerre scandaleuse . Le hazarde son salut pour un plaisir momenta
ils se déclârèrons
Chev. des Sabl . De ce moment aurait née .
.
L'Acad. qui met cetic phrase en
éré mieux . Dans le moment , sur le mo. exemple , écrit momentané , et le dir şans
ment, adv. ( le 2d est peu usité ) sur le champ . remarque. » Dansles intervales d'un calme
» Dans
lisse
le moment er , ils bandent la plaie momentané. Rayn . » La jalousie édivisa bien
d'U e ci
. Md . Da >
r an
, Odys . Jupite tôt ceux qu’un intérêt moment avoit unis .
s
exauca sa prière sur le moment. Ibid . Idem .
Pour le moment : » Voilà tout ce que j'avais * MOMENTANÉMENT , adv. Celui-ci n'est
à dire pour le moment. » Il se contenta pour pas, à beaucoup près , aussi usité que l'ad
le moment,de faireA fortifi er ses places..Velly , ecrit momentané."Il 'n 'est point dans les
tout moment , ou à tous Dictionaires : c'est un de ces adverbes qu'on
Hist. de Fr.
momens , adv. L'Acad. met les deux; et dans crée journellement dans la liberté de la con
le seul exemple qu'elle done , elle emploie le versation , et qu'on dit long-temsavantque
2d : » Un criminel croit voir à tous mo- de lesécrire Mde. deB...
chefs de ces. factions l'à employé.»
oposées Les
s'acomodèrent
mens les Archers à ses trousses. It me
semble qu'à tout moment serait plus confor- mementanément.
MOMERIE , s H.d’Angl.
. f. [ 2¢ et dern. e muet";
TOUT = D'un moment
mie à l'analogie. Voy. Tout.
à l'autre , ou de mom - n ! en mom ent : » Il zº lon. ]
e
Autr efoi s mascarade. Aujour
nt re de
peut venir d'unntmome tousà l'autmoni; ens mo- d'hu i, 1. dégu isem ent de sent imen s , qui
ment en mome à à fait faire au dehors un personage tout dil'ó .
les
> >
MON MON 675
rent de ce qu'on a dans le cour. » Elle på- Rem . 1 °. Monarchie se prend souvent pour
roit fort aHigée ; mais c'est une mome- Empire , Royaume . La Monarchie dus
rie , ou pare momerie ( sans article ). = Assyriens. » La Monarchie Française , etc.
2. Jeu joué pour tromper quelqu'un agréa- 2°. Roi se dic des petits Princes comine
blement . »
plaisante momerie. == L'Auteur des grands , pårmi ceux qui ont ce titre :
des Grands hommes Vengés lui done le sens Monarque ne se dit que du Chef d'un grand
de pièce boufone , burlesque. » On rappelle Royau
. me .
dans cette momerie ( le chef d'æuvre d'un * MONARCHISTE ; mot nouveau , employé
un outrage fait à M. de Volt. -- Le par M.Raynal , pour signifier un partisan
Inconu )impropre
mot est . de la Monarchie. » Un peuple monarchiste
MOMIE , s. f. 1 ° . Corps embaumé d'une veut étendre au delà des mers , la gloire et
manière particulière par les Egyptiens, l'empire de son Maître. Un autre Ettivain
2 °. Corps enterré sous les sâbles dans les dé- die Monarchisme. » Monarchisme universel,
serts d'Arabie , et qu'on trouve ensuite dessé- dont le projet , atribué à Louis XIV , fuc
ché par les ardeurs du soleil . is On a des un fantôme ou un épouventail politique .
"

momies dans les cabinets par curiosité. = Anon .


Quelqi:-s-uns disené mumie , mais mal . MONASTÈRE , s. m . MONASTIQUE ,
e

MOMON , s. m. 1° . Défi au jeu des dès , adj. [ Mo--nastère , monastike : 3 ° àè moy.


er
porté par des masques . » Recevoir , jouer , et long au rº ' . ] Monasıère , lieu où vivent
.

perdre un momon . 2°. C'est aussi unles Moines ou les Religieuses. On dit vul
ierm e du jeu
semblables.
de lans quen et , et autr es jeux gair ement Colvent ; mais Monastère est plus
noble. » Se retirer , s'enfermer dans un Mo
MON , pron. possessif. De moi. Il sere nastère. Sortir du Monastère . = Monas
pour le masculin , et aussi pour les noms tique , qui concerne les Moines. » Les Or
>

féminins , commençané par une voyelle . dres Monastiques.


"
Vie , discipline monas.
Mon frère , mon oncle. » Mon amicić , mon cique.
Mon amitié
estime , mon habileté , etc. Le pluriel est
> Rem . Monacal et Nonastique ont le même
mes.
sens , mais ils n'ont pas le même emploi :
· MONACAL , ALE , adj. MONACALE- Le premier se prend en mauvaise part , et
MENT , adv. MONACHISME , s. m . [ Mona- se dic par mépris : le second se prend en
kal , kale kaleman , kisme ; et non pas bone pare , et se dit sérieusement ec par eso
e
>
chisme , à la Française : 4€ e muer. ) Mona- time.
cal , qui apartient, qui a raport à l'état de MONAUT , adj. [ Monô , 2° lon . ] Qui
Moine . „ Habit , chant monacal,, » Vie > n'a qu'une oreille. » Chien , chat moraur.
règle minacale. == Monacalement, d'une MONCEAU , s. m . [ Mon - s0 : 1" lon.. 2°°
façon monacale, » Vivre monacalement. = dout. au sing. lon . au plur. monceaux. ] Tás ,
Monachisme > l'état des Moines » Le. Mo- amâs fait en forme de petit mont. »» Mon
nachisme est bien étendu . Celui - ci ceau de blé , de pierres , d'argent > etc.
>

toujours, et souvent les autres , ne se disent Voy. Tâs ,


>

que par mépris. Voy. Moine. MONDAIN , AINE , adj. MONDAINE


MONADE, s. f. Erre simple et sans par- MENT , adv .MONDANITÉ, s. f. [ Mon -dein , e

ties, dont
>

alltres êtreslessont
Leibnitiens
composéscroient
.
que tous les dène, dènemın, danité : 2.® è moy. 3° e muer
au 2d et au 3. ] Ils se disent , en style de
MONARCHIE s. f. MONARCHIQUE , dévotion >, de l'atachement aux choses vai
adj.MONARQUE , s . m. [ Mo-narchi-e , chi- nes et passagères du Monde. » C'est une
ier, dern . ee muet dans
ke, mo-narke : 39.lon . au 1" femme extrêmement mondaine . » Ses habits
tous les trois .) Monarchie est le gouverne- sont trop mondains ; elle a un air bien mor
ment d'un État par un seul chef. Monarque , dain . = S.in. » Les mondains ne veulent
celui , qui a seulle pouvoir souverain dans pas entendre parler de pénitence, » Un
un grand État . Mynirchique , qui apartient sage mondain', qui n'a que les vertus mo
à la monarchie., » La monarchie estla forme rales. = Vivre mondainement, d'une nia
de
.gouvernement la plus parfaite. » Grand , nière mondaine . = » Pâsser sa vie dans
puissant
est un Étaiglorieux Monarque.
mɔnarchique , » La France des plaisirsetla, des
les mondanités mondanité. . - » Le inépris
choses vaines du monds,
09992
676 MON
re e
MON
MONDE , s. m. [ 1 € lon. 2° e muel . ) vations sur les Remarques l'aprodvent , et
Ce mot a divers sens : 1 °. En général , l'Académie le met encore dans la dernière
l'univers; le ciel et la terre , et tout ce édit. = 33 °. Tout le monde , c'est toute sorte
qu'ils renferment » Dieu a tiré le Monde de persones. » Il craignoit tout le monde ,
du néant. » Depuis la création du Monde. parce qu'il faisoit du mal à tous. D'Avr.
St. 'famil. » Depuis que le Monde ese Quand on veut parler de la terre physique ,
Monde. — L'an du Monde 2750 ; l'an de il faut dire , le monde entier , ou tout l'a
o
= 2°. Plus particulière- nivers.. = 4 °. L'cuire monde ne se dic que
la création , etc. =
ment , la terre > le globe terrestre. » Les de la vie à venir. En parlant de l'Amérique,
quatre parties du Monde. » Faire le tour il vaut mieux dire le nouveau monde , dit
du Monde : courir le Monde : aux deux Bouhours.
bouts du Monde. » L'ancien Monde , l’Eu-
Aujourd'hui
On ne le dit plus que ceden'est
cettepasmanière
assez dire.
, et
rope , l'Asie , l'Atrique. Le nouveau Monde, l'autre monde serait ridicule dans cette oca
l’Ainérique. 3. La totalité des Hom- sion . sº. Mettre au monde . Voy. En
mes . » . J. C. ese le Sauveur du Monde. GENDRER . Il est venu au monde ( il
4º . Le commun des Hommes. » . Le Monde est nć ) un tel jour. 6º. Monde se dic
ne pardone point l'ingrationde. ſ °. Dans aussi pour les usages du monde : savoir son
un sens indéfini , les gens , les persones. » monde. » De peur que Timante , qui ne sa
11. ne faut pas condamner le monde si lé- voit pas son monde , ne trouvât mauvais que
gèrement. » Vous vous moquez du monde , son fils s'amusar. Marm . On dit aussi , avoir
des gens . = 6°. Certain nombre de per- du monde , n'avoir pas de monde. Mais,
sones. » Il y avoit bien du monde au Sermon , dit- on également bien avoir beaucoup de
å la promenade. 7 ' . La société dans
. monde , éire sans monde ? J'en doute. » Avec
laquelle on a à vivre. » Le grand , ou le un peu d'esprit et beaucoup de monde , vous
beau monde. » Le comerce dumonde. » Ai brillez plus qu'un lomme de beaucoup d'es
mer le monde. » Il ne voit qu'un certain prit sans mönde. Mercier. - Je crois qu’on
monde. » Loin du monde et du bruit , ecc . doit dire là , avoir ou n'avoir pas l'usage
89. Les hommes , ou corrompus , ou qui ont
> du monde. » Avec un peu d'esprit , eta l'i
des maximes , ou qui mènent une vie opo- sage du monde , etc. 4. On dit , sur-tout
sée à l'Évangile, à la Religion , à la piére. depuis quelq
depuis quelque tems , le monde absolument
ue tems
» Renoncer au monde. » L'esprit du inon- pour le grand monde. » On ne s'amuse que
de » Le Seigneur a anathématisé le monde. dans le monde : être dans le monde , aller
» Le monde est l'énemi de Jesus Christ , etc. dans le monde. - re
8º. Conaît le monde
= ... Les domestiques et les enfans, la et conafire son monde ont des sens diférens.
famille , prise collectivement. » Tout son Dans le premier ,monde signifie les usages
>

monde est venu : il a amené tout son petit du monde : dans le second", il signifie les
monde etc. = Le monde savant; les Sa- persones. » Je cono's mon monde ; je vois
vans. » Les langues des Grecs et des Romains ce qui s'y passe. Marm . Je crois qu'en cet
sont devenûes celles du monde savant, Ri- endroit , 11falait dire , je conais le monde.
>

goley de Juvigny . Je conais mon monde est autre chose :


Rem. 1 °. Th . Corneille dit que ce mot , c. à d. je conais les gens à qui j'ai affaire.
pour dire une infinité , n'est plus du tout = Il sait bien le monde , 91 la manière de
en usage. ” Un monde de prodiges , un monde vivre dans le monde. Là on pourrait dire
de faussetés. Je crois pourtant que cette lo- son monde , sans craindre l'équivoque. =
cution est encôre en usage dansle discours 2°. Monde' est quelquefois un terme aug;
familier . » Tout ce monde d'ajusteinens mentarif , qui sert å doner plus de force à
qui donne le prix à nos femmes. Coyer. m'ét re nplusdit.agré
ce qu'o Rien. »auIl mond
» able e au sauroi
fit lour ne monde
t
C'est le mundus muliebris de Térence .
La Touche pense qu'on peut dire , par ( tous ses éforts ) pour les séduire. Let. Edif.
ex . Se voyant entouré d'un monde d'éni mis. Le mieux du monde : ils sont le mieux
- L'Acad. dit qu'il vieillit. = 2. Monde du monde ensemble ; três liés , três amis.
pour troupes , n'est pas aprouvé par d'ha- On dit , proverbialement , à un homme ,
bilesgens , dit Vaugelas. ». 11fitavancer qui ne s'est pas montré depuis long-tems,
HOUE SOR monde en bataillé. Les obser ou qui ignêre une nouvelle qui est sûe de
MON MON 077
tout le monde, de quel monde venez-vous ? mort de M. de Turenne , il y eut une promo.
Er de celui , dont les façons de vivre tion de huit Maréchaux de France ...Madame
sont bizarres et extraordinaires
me de l'autre monde .
: c'est un hom. Cornuel ( fameuse par ses bons mors ) dit que
Il doit à Dieu et c'étoit la monnoie de M. de Turenne . » Cette
au monde : il est extrêmement endetté. nombreuse génération de Poètes nouveaux est
MONDER , v. act. Nettoyer. » Monder la monnoie de ceux , que la mort nous a
de l’orge ; ôter la petite pean , qui le coûvre ; ravis. Ann. Litt. Là monnoie , se dit des
monder de la casse ; la tirer de son bâcon et petites espèces. Ainsi dix pièces, de douze sous
la préparer , après en avoir óré les noyaux. sont la monnoie d'un écu de six francs, » Des
Il ne se dit que dans ces deux phrases. complimens ! je n'en fais point: c'est la fausse
Les Médecins disent mondifier un ulcèn monnoie du monde . Marm . » Il ferait de la
re ; la dérerger ; et mon dicatif , détersif. fausse monnoie pour lui ,, il n'y, a -rien qu'il
MONÉTAIRE , s. m . [ Monétère : 2 é fer. ne fit pour lui faire plaisir. » La Poésie est
e
3 è moy. ec long ; 4 e muet. ] Celui , qui devenue une coquette : elle a changé son in
fabrique la monnaie. Il ne se dit qu'en parlant génuité contre des minauderies. Elle n'a plus
des anciènes nionaies et des médailles. que de l'esprit ; et l'esprit tout seul n'est que
* MONITEUR , s. m. MONITION , s. f. la fausse monnoie du talent . L'Ab. de Voise
Celui , qui avertir. — Avertissement. = Le non. » Avec beaucoup de cette faûsse mon
2d ne se dic qu'en Droit Canon : Le 1' est noie on peut paroître fort riche dans un cer
peu usité : il meriterait de l'être davantage : tain monde , où l'on n'y regarde pas de si
Quelle reconoissance ne doit-on pas au près. Journ. de Mons. » Quoique Mr de V.. ,
moniteur utile , qui a prodyit la découverte ait été le premier dans ce sièclc a employer la
d'un forfait et la punition d'un coupables . fausse monnoie des injures ; ce n'est pas une
Linguer. Trév. et le Rich . Porr. oncinis ce raison de la faire courir. ( contre lui . ) Gr.
mot : l'Acad. le passe soussilence .. Hom . Vengés. » Il est decrié comme la
MONITOIRE , s. MONITORIAL ,
s . m. MONITORIAL fausse monuie : il a une fort mauvaise répu
nt er ni
lolon. auau 1.). MaMonitoire
ALE , adj. [Moni- toaree
toár , setorditi-al,
, tori-al ale:'3
, ale : zé tarion . Payer en même mon..ie , se ven
)

des lettres ger d'une injúre par une autre injûre , rendre
qu'on obtient du Juge d'Église , pour obli- GAMADE..
la pareille . Voy . GambadE 22°. Lieu ou
ger par censures éclésiastiques à venir à révé- l'on bat
bar la monaie,
monaie. » Porter des lingots à la
fation sur certains faits , qui sont mentionés Munaie .
dans ces L.ettres . » Fulminer , ou jeter un mo- MONAYAGE , fabrication de la monaie.
nitoire , c'est publier des Lettres en torme de On a dit autrefois Monne'age. == Monayer ,
monitoire. On divadjectivement, Lettres faire de la monaie . » Monayer des louis , des
monitoires , ou monitoriales. écus , des sous , etc. » Argent monaye..
On dit , en plaisancant, વેà quelqu'un , qui Mondy: ur, qui traille à la menaie par l'au
avait disparu , qu'on voulait faire jeter un torité du Priace. Faux monayeur est celui ,
monitoire pour le trouver. » On disait l'autre qui fait de la monaie sans la permission du
jour , qu'on avait jeté un monitoire pour sa- Prince ou de 1 État souverain , à qui ce droic
voir
Soy.
où était l'armée de M. de Luxemboug. apartient. Dans les Ordonnances on dic
montioyer , pour monnoyeur.
MONNOIE , ou Monali ,, s. f. Mon
> * MONOGAME , S. m . MONOGAMIE ,
NOYAGE ,> s. m. MONNOYER , v. act. MON- s. f. Mors nouveaux , qui expriment l'étac
ne- ieur. , s Plusieurs
NOYEUR m . [ Moné, né-ia-ge,
prononcent ne' ié', d'un homme, qui n'a eu qu’une femme. Ce
minoa- ié , sont les oposés de Bigime , Bigamie.
R02- ieur. Il serait à souhaiter qu'on les écrivit MONOGRAMME , s. m . ( Mo nograme:
comme on les prononce , morayer , mo : dern ., e muet. ] Caractère factice composé
nayeur. )Moraie, ' 1 °. Pièce de métal marquée des principales lettresd'un nom , et quelque
au coin d'un Érar Souverain , Sürvant au com- fois de routes. » Les signatures de la plupart
merce aux achats et aux ventes . » Avoir de nos Rois étoient en monograme .
droit de barire ou faire batre inonaie.» Fausse MONOLOGUE , s. m . [ Monologhe ; et:
monaie. = Il s'empioie au figuré ( st. famil. ) non pas gûe : I u n'est dans ce mot que pour
On dit à quelqu'un , qui a bien riposté : vous doner au & devant l’e le son qu'il a devant
kui avez done la monaie de sapièce.»Aprèsla
: la ,l'o et l’u.] Scène d'une piècede théâtre
678 MON MON ON
où un Acteur parle seul. » On trouve presque où l'on ne peut être tentéde la mettre sure
toujours les monologues trop longs. » Les mo-
mo compre des Auteurs. Des persones , qui igno
nologues ne sont pas dans la natûre. rent Porigine de ce mot , prononcent aussi
* MONOPERSONEL , adj. masc.. C'est le monotomie..
. Ces deux mots expriment au
nom , que M. De Wailly done aux verbes; propre ,.l'uniformité ear uyeuse du ton dans
que les aútres Gramairiens apèlent imperso- la conversation , ou dans un Discours pro
nels leurqu'à
. ''Il done ce nom , parce qu'ils ne noncé en public. » Chantmonotone; décla.
s'emploient une seule persone , qui est marion nonotone. » Ce Prédicateur endort
la troisième du singulier , il faut , il im- par une désagréable monotonie.
+
Figuré
porte , etc. ment ils se disent d'une grande uniformité
MONOPOLE, s. m . 1 °. Privilège exclusif dans le style , ou dans les tours , les figûres
.

de vendre seul des marchandises ou des den-. d'un discours. » Son style est monotone. » Il
rées , dont la vente devrait être libre. = faut éviter la monotonie dans les ouvrages
° Convention
2°. inique entre des marchands d'éloquence. » Presque toutes les phrases de
pour enchérir de concert quelque marchan- M. D. L. H.commencent par Il ; ce qui pro C

dise. = i . Abusivement , imposition oné- duit le mondlonie la plus désagréable . Ann.


reuse établie par l'autorité sur les marchan Litt, » Est-il donc enchaîné dans le cercle
dises. » On invente sans cesse des monopoles, monotone qu'il parcoure depuis son aparition
» On vient d'établir un nouveau monopole. .
.
sur la scène françoise. Saliun. — Cercle mo
Dans tous les sens c'est un terme odieux , et notone , ne me parait pas une métaphore fort
qui apartient au style chagrin er satirique . juste,
Quand on ne veut pas blâmer , on dic au 1
er
MONSEIGNEUR, s. mm.[ . Moncég near
sens , privilège et au dernier , droit , octroi. 2 ° è moy. mouillez le 3. ] On dit au pluriel
Dans le 2d sens , il n'y a pas d'autre Messeigneurs , etdans les Requêtes Nosseig,
>

terme quemonopole , et il se prend toujours neurs. » Au Roi et à Nosseigneurs de son


en mauvaise part . conseil. » A Nosseigneurs du Parlement, su
MONOPOLEUR , s, m . Celui, qui cher- plie humblement, etc.= = Tirrę d’honeur
che à vendre seul quelque denrée , ou quel- qu'on done en parlant ou en écrivant aux
que marchandise nécessaire à la vie , Le persones distinguées par leur naissance, ou
peuple apėle ainsi abusivement et odieủse, par leur dignité. » Monseigneur le Prince , le
ment les traitans , et ceux qui sont commis à Maréchal , l'Evêque, etc. » Doner à quel
la levée des droits . = * Monopoler , s'est qu’un du monseigneur ; le traiter de Montsei
dit autrefois , pour dire ,faire des cabiles. gneur . L'Acad. dit qu'on apelait simple.
RICH . PORT . Quelques-uns le disent en, ment Monseigneur le Dauphin fils de Louis
côre , pour dire , faire le monopole . XIV. C'est trop restreindre l'usage de ce mot,
MONOSYLLABE , s; m . et adj. [ Mono- On a apelé de même les altres Dauphins, qui
cilabe ; dern. e muer .] Qui n est que d'une sont venus après . » Officier de Monseigneur,
syllabe. » C'est un monosyllabe ; ce mot là est page de Monseigneur, Avant Louis XIV , 09
monosyllabe. » An , bois , champ , eau , feu , disaic Monsieur le Dauphin .
etc. sont des monosyllabes, des mots mono, Rem. Quand on adresse ces paroles à Dieu ,
ou à J. C. il faut les séparer et écrire mon
syllabes,
Rem. Les vers composés uniquement de seigneur , et non pas Monseigneur, >

monosyllabes ont beaucoup de douceur . V au- ietire majuscule doit être à Seigneur er non
gelas et Ménage citent ces deux -ci de Mule pas à mon. ** ». Brûlez -moi , Monseigneur
Vie
,
consumez - moi du feu de votre amour,
herb , je ne vois rien, quand je ne la vois pas...
Eremoi de S. P. d'Alc . Il convient même , dans ces
Ettoutce que je vois n'est qu'un point à mes yeux. ocasions , de ne pas dire mon Seigneur touf
MONOTONE , adj . MONOTONIE , s. f. seul , pour éviter l'allusion de ce titre aux
M. Targe dit mon2010n ; baranguer avec un Grands de la Terre ; et de dire p. ex.moms
flux monoton , prolixe et ennuyeux. Hist. Seigneur et mo:r Dieu , etc. ou de dire ,
d'Angl. de Smoller. C'est peut- être une faûte Seigneur , tout seul , sans mon, » Consumez
d'impression. = Des imprimeurs ignorans moi , Seigneur , du feu du votre amour.
eu inarcntifs écrivent monotomie , On trouve VAUGELA: done quelques règles pourpla
"fertę inauvaise ortographe dans des livres ,c'er convenablemeni dans unelettre, dans HA
MON
Ν MON 679
compliment , ou , dans un discours adressé à mot Monseigneur : il n'est pas dans le Dict.
>

une persone qu'on respecte , ces mors , Mon- de l'Acad.


>

seigneur , Alonsieur , Madame, Mademoi- MONSIEUR , s. m. [ Mon - cieu , sans faire


II °. Il n'en faut pas mettre sentir l'r dans la conversation . Plusieurs , en
selle , etc.
deux de suite , dans la même phrase. certaines Provinces prononcent mocieu : c'est
2°. Après vous, quand ce pronom personel un gasconisine. =Le pluriel est Messieurs;
termine le membre de la période, il faut pron, mè-cieu , ile èmoy. 2° lon. Le petit
placer un de ces mots : » Ilºn’apartient qu'à peuple de Paris , et les villageois des envie
vous , Monseigneur , etc. » J'ai reçu de vous, rons , disent des Monsieu , pour des Mes
Madame, etc. = ="3°.Il est fort bien placé sieurs. La Monn. ) Titre qu'on done par ci.
après car , mais , au reste , après tout , cer- vilité à ceux à qui l'on parle , à qui l'on
ies , certainement , c'est pourquoi et autres écrit, ou de qui l'on parle", et qu'on nomme
o
semblables. == 4 °. Il faut prendre garde à en écrivant. 'Oui , Monsieur. » Monsieur
ne le point mettre après un verbe actif, à l’Abé , le Président de... Monsieur un tel.
» Messieurs du Parlement etc. ,
caûse
ter de l'équivoque
, Madame, Jechôse
si peu. » de ; etc.pasil ache
ne veux faut Rem . 1 '. Le nom de Monsieur ne doit se
alors dire : » Je ne veux pas , Madame , ache- mettre que devant le nom des Auteurs, qui
ter si peu de chôse , etc. Dires -en de même sont encore vivans , ou dont la mémoire est
de tous les endroits où ce mot ferait une équi- encôre traîche. Ainsi, dit Vaugelas , je dis
voque. Car , quoique ces équivoques soient Amyot et M. Coeffereau , quoique Amyot eitt
déraisonables , etne puissent mêine se dire été Évêque aussi bien que M. Coeffeteau.
équivoques > qu'en faisant violence à la Vaugelas avait vu celui-ci ; et je ne saurais ,
phrase, d'une manière grossière er
et imperti- dit-il le nommer alltrement; soit en parlant ,
nente ; comme dans ces phrases triviales : soit en écrivant, que comme nous avions
voulez-vous du veau , Monsieur , » C'est une acoutumé de le nommer pendant sa vie.
>

truye , Madame,etc.
> , etc. il ne faut pas laisser Nous disons aujourd'hui Corneille , Racine ,
de les éviter avec soin , parce qu'il y a plus de Boileau , Bourdaloue , Mussillon, etc. On
persones déraisonables et impertinentes, qu'il commence déja à dire Crébillon , Montes
n'y en a d'aâcre sorte .=; °. Il ne' faut pas quieu , Voltaire. On dit encore M. de Bufon ,
le mettre entre le substantié et l'adjectif , si M. Linguet , et il est à souhaiter qu'on le dise
celui-ci est du même genre que Monseigneur longtems. On dit' encôre le P. de Neuville :
ou Madame , etc. Comme : c'est un procédé , on dira bientôt Neuville tout court.
Monseigneur, très-insolent : » C'est une pro- 2º. Le noin de Monsieur , comme celui de
cédure , Madame , desaprouvée de tout le Madame , Mademoiselle et autres titres d'ho
monde , etc. = 6°. Il est bien placé devant neur ne sont en usage qu'en Europe. Il ne
que ou de. - Je ne crois pas , Madame , que faut donc pas les employer dans les discours
vous me fassiez l’injûre decroire , etc... C'est qu'on fait tenir ou adresser à des particuliers.
un éfet , Monseigneur , de votre bonté , etc. des aâtres parties du Monde , » Allez , Mon
‫و‬

7º. On ne doit jamais aussi mettre ni sieur , fait dire Charlevoix à un Japonais ,
Sire , ni Monseigneur , ni Madame , aprês vos væux sont acomplis. Cela m'a paru ridi
votre Majesté , voire Altesse , etc. mais on cule : je ne sais si je me trompe. 3º . Le
.

80. Il est à propos


-8.
peut les mettre devant. = nom de Monsieur et de Madame , doné aux
d'ajouter ici , qu'il y a bien des gens, qui , pères et aux mères ; c'est le bon ton , qui
en écrivant , aussi-bien qu'en parlant, répè- n'est pas celui de la natúre. » Je remarquai
tent trop souvent, Monseigneur , Monsieur , leur fatuité à la dernière visite qu'ils rendi
Madame , jusqu'à se rendre insuportables. Ils rentconversatio
veulent honorer et ils iniportunent.
à leur pèren.. Ils l'apelèrentMonsieur dans:
Le bon homme à ce terme
la
* MONSEIGNEURISER , v . act. Mot du se retourna , s'imaginant qu'ils parlaient à
style plaisant , ou critique. Traiter de Mon- quelqu'un qui venoit , et qu'il ne voyoit pas.
seigneur. Doner du Monseigneur. Mariy. = 4 °.: On ne doit pas ajouter aux
Amuser un Crésus stupide , noms de Monsieur , Madame , Madeinoiselle
Et monseigneuriser un fat. le nom propre de la persone , quand on lui
Gresser . adresse la parole ;; excepté que le grand nom.
Ce mot est dans le Dict. de Trév. (1704 ) au bre des persones , qui sont dans l'Assemblée
680 MON MON
n'oblige de le faire, pour qu'on sache à qui mouks, qni sont des monstres de natare;
l'on s'adresse. Hors de là c'est un air desupé. Ler. Édif.L'Acad. dit , monstre delaideur et
riorité , ou un ton de trop grande familiari, monstre de nature sansremarque.
té, ou une grande ignorance du monde et MONSTRUEUX , ( on a écrit autrefois mors.
des bienséances . - Pour les noms de digni- treux ) 1 °. Qui tient du monstre. » Enfant ,
té , ou les titres d'honeur , on les joint quel- animal, monstrueux ; conformation mons
quefois et assez ordinairement aux noms de trueuse. = 2°. Prodigieux , excessit en son
Monsieur et de Madame. » Monsieur le Duc , genre. » Laideur monstrueuse.» Homed'une
Madame la Marquise , etc. Encôre est-il mal grandeur monstruehise. » Da servit des pois
de le répéter trop souvent.SS
sº.. Monsieur sons monstrueux. Excepté dans cette dernière
tout court et sans addition c est pour toute phrase , il se prend toujours en mauvaise
la Nation le Frère aîné du Roi ; ei pour des part. En choses morales , on ne le dit que
domestiques le Maître de la maison.» Quand des vices. » Avarice, prodigalité , ingratitu.
Monsieur vint à Marseille , il parut vive- de, monstrueûse. = Cei adjectif aimne à
ment couché de la joie générale et naïve du suivre le substancif : il peut pourtant quelo
Peuple. » Le Journal de MONSIEUR . quefois le précéder.
» Monsieur ( c'est le maître de la maison dont Après l'affreux hymen , qui cause mon trépas.
je parle. ) ne se rebuta point du premier refus
3)
Ces monstrueux accords ne me surprendrons pas.
qu'elle avait fait de ses ofres.Mariv, » Mon Gresser.
sieur, surpris de ce que je ne luidisois rien , MONSTRUEOSEMENT ne se dit qu'au
medemanda à quoi je pensois. Id . figuré. Prodigicûsement , excessivement. »
>

On dit, populairement, et en se moquant, Monstrueusement gros ou grâs. C'est tout


un monsieur, et familièrement faire le mon- l'emploi de ce mot , qui se borne à des phra
>

sieur ; voilà un beau monsieur. » Est-cequ'un ses pareilles.


monsieur a besoin de femme de chambre ? MONSTRUOSITÉ : chose monstruedse. Ce
>
Mariv . C'est un paysan qui parle. » S'il n'est mot n'est pas ancien dans la langue ; mais il
pas encore un monsieur , peut- être qu'il le y est bien établi. Il se dit au propre et au
sera un jour. Id. ll est devenu gros mon- figuré. C'est une monstruosité. is Certe légè
sieur ; il a fait fortune. On dit d'un reić à disposer de l'existence des citoyeas est
mari et d'une femme qu'on compare ensem- une monsiruosité commune à tous les tribu
ble , Monsieur vaut bien Madame. Voy, naux de l'Europe. Linguer. » Les monstruosi.
MONSEIGNEUR . tés de notre procédure. Id. » La pédanterie
MONSTRE, s. m .MONSTRUEUX , EÛSE, dans la jeunessemeparoit une espèce de mons.
adj. MoNsTRUEÛSEMENT , adv. Mons- truosité. Th . d'Éduc.
>

TRUOSITÉ , s. f. [ Mons-tre , tru- ell , ell ze ,


er
MONT , s. m , MONTAGNE , s. f. Mon. >
e
ell - zeman , oziré : 2° e muet au 1
e e
3 ° lon, TAGNARD , ARDE , adj . MONTAGNEUX ,
au 2d , 3 et 4 , dont la 4ee muer. ] Monstre EÛSE , adj. [ Mon , montag- ne , nar , narde,
re
se dit au propre , d'un animal, qui a une con- neu , nell ze :1 " Íən
lan . mouillez le g; ; é
formation contraire à l'ordre de la natûre. » muer au 2d , lon . aux deux derniers.) Mont
Monstre afreux, hideux , etc. = Au figlio
figh ou Montagne , grande masse de roche et de
ré , il se dit de ce qui est extrêmement laid et terre , fore élévée au dessus de la terre. Le
er
diforme. » Certe femme est horriblement lai- ' ' ne se dit jamais seul : on ne die pas , un
de : c'est un monstre. Plus figurément mont fort élevé , un mine fort rude er escar
encôre , on le dit d'une persone cruelle et pé ; il ne se dit qu'acompagné d'un nom pro
dénaturée. » Néron étoit un mɔnstre. On pre ; le mont Olympe, les mones Pyrénées;
dit , par exagération , qu’on
qu'on a servi des le mont Liban , etc. Le 2d seditou seul,
monstres sur la table , pour dire , des pois- grande , haute montagne ; le sommer , le
>

sons d'une grandeur extraordinaire. haut , la cime de la montagne ; ou avec la


Ainsi
Rem. Mönstre,au figure,régit quelquefois prép.de. Lamontagne de Tarare. =
la prép.de. » Monstre d'impičté,'d'ingrati- l'on dir, le mor! Sinaï et la montagne de
tude ,' de cruauté. -- Dans le propre on dit , Sinal, le mine Thabor et la montagne de
monstre de nature ; mais l'expression est bås- Thabor ; le mont Parnasse ce la montagne du
se. » Les Circasses , qui sont' un si beau peu- Parnasse ; le mont Apennin et les moulagnes
Mont , se dit tout seul
pie , ont assez prés d'eux les Tartares Kal de l'Apennin, dans
MON MON 681
dans les phrases suivantes. » Le double mont, se trouvoit , à la mort d'Henri II , des dettes
le Parnasse , phrase poétique. » Delà les montantes à 41 millions 183,000 livres.
monts , en deçà des monts , des montagnes , Adj. Qui monte. » Bateau montant. » Il y a
qui séparent la France de l'Italie. » Un Bel- dans ce puits un seau montant et un descen
esprit dede - là les monts. Boun . — Et en dant. Substanrif , Celui à qui il apar
st. proverbial promettre des monts d'or , pro- tient de monter à quelque place , en cas de
>

vacance. » Ce Chanoine , ce Lieutenant , се


mettre de grands avantages ; promettre monts ce
eimerveilles; plus Par
ne veut tenir . qu'onne
montspeut ou qu’on
et par vaux , Conseillerest
MONTÉE le , s.premier
f. [ 2º é montant.
fer. 3;'°e muet. ) Il
de ça , de là , de tous côtés. » Aller , cher- n'est pasdu bel usage pour signifier un perit
cherpar monts et par vaax. escalier. I.. T. L'Académie ne le désaprou
Nos gaillards pélerins vait point dabord ; dans les dern . éditions, elle
Per mones, par vaux et par chemins dit : petit escalier d'une petite maison . Elle
Au gué d'une rivière à la fin arrivèrent. ajoute : il n'est en usage que parmi le peuple.
La Font. Boileau l'a employé :
Moni , Montagne ( Synon . ) Le 2d désigne Deux servantes déjà largement souflerées ,
une masse plus considérable que le 1" . Le Avoient à coups de pié descendu les montées.
mont est oposé au vallon : la montagne est Elle dit encôre : montée se dit aussi pour una
proprement oposée à la plaine. La montagne des marches d'un escalier , mais il est popu
a toujours quelque chose de grand et d'ex- laire. Voyez DEGRÉ. = Escalier est au
terme d'usage. Degré
traordinaire : le mont varie et s'abaisse même jourd'hui devenu le seul
par degrés jusqu'à devenir un monticule. Extr. ne se dit plus que par les bourgeois , et montée
des Synon . Fr. de M. l'Ab. Roubaud. par le peuple . Encycl. = Faire sauter les
Montagne , au figuré, pour signifier amâs , montées à quelqu'un . ( style fam . et prov . )
monceau, est une expression exagérée. Boi- le chasser honteúsement de chezsoi. » S'ií
leau la critique dans Brebeuf. s'avise de venir encôre chez moi, je lui ferai
Mais n'allez point aussi , sur les pas de Brebeuf, sauter
Même en une Pharsale , enrasser sur les rives
les montées.
l'on monte à un côteau Endroit
—, à2°.une par cù»
éminence.
De morts et de mourans centmontagnes plaintives. La montée est roide , dure', pénible , ou douce,
Voy. ENFANTER . = Ckaine de montagnes , aisée. = 3 °. Action de monter, » Les chevaux
suite de montagnes , qui se touchent l'une ont plus de peine à la descente qu'à la montée.
>

l'aûtre. On dit , proverbialement, deux MONTER , V. n. et act. ( 149 lon. 2 é fer.


montagnes ne se rencontrent pas ; mais deux Monté. ] 1°. Se transporter en un lieu plus
hommes se rencontrent, ce qui se dit ou par haue que celui où l'onest. » Monterà un
menace , ou par ainitié. arbre , à une échelle , å un escabeau . » Monter
MONTAGNARD , se dit des persones , qui dans une chambre dans un carrosse ou en
- habitent lesmontagnes ;montagneuxdespays carrosse.Monterà cheval , etc. Etac
où il y a beaucoupdemontagnes.Montueux, tivement:monter les degrés, l'escalier.. »de
d'un pays extrêmement inégal, et méléd'espa Monter du foin au grenier, desmeublesdans
ce en espace de plaines et de collines. Quel. une chambre , etc. = Il prend l'auxil. avoir
ques-unsconfondent ces deux derniers mots.. quand il est actif etqu'il a le régimedirect ;
MONTAGE , s. m . Action de monter. j'ai monté lesdegrés; et il prend l'auxil. être
Payer travail
vPeine, le monlage des grains.chồses. quand
bois , certaines
pourdumonter il est
chambre. neutre. » Je suis monte dans ma
= Monter à cheval , et monter un
MONTANT , s. m. [ 22 longues : on ne cheval , sont deux choses. Le premier se dit ,
. 1°. Pièce de bois quand on n'a aucun égard à la qualité du
prononce point le e final.]
ou de fer ; qui est posée de haut en bâs , dans cheval : Je montai à chevalavant le jour ; le
certains ouvrages de menuiserie , serrurerie , second a un raport direct à la qualité du che
ete . ” Les monians d'une croisée, d'une grille val.»Je n'ai jamaismonté de cheval plus rude.
de fer etc. = 2'. Le total d'un compte , Rem. Il est surprenant que V'augelas prés
d'une recette : » Le montant est de tant. tende qu'il faut toujours conjuguer ce verbe
En ce sens, il est participe indéclinable. „Tou. avec l'auxil. Être ; je suis monté , etc. Mais
-
tes les sommes ci-dessus montant ( et non pas quand il est actif etqu'il a un régime simple
montantes) à rant. Le Gendre le décline : » 11 ou direct , t qu'il régit l'acusatit )il est évi
Tome II. Rrrr
682 Μ Ο Ν MON
dent qu'il doit prendre l'auxil avoir. » Il a vaux . - En style proverb. Il est monté comme
C

monté les degrés sans peine. = M. de S. A. un saint Georg“ , irès-avantageûsement.


lui done mal à -proposcet auxiliaire , quoique Cheval montekaur ou haut monté , qui a les
monter soit neutre . jambes trop longues. = Vaisseau morz ce de
H voudroit aujourd'hui irente , de cent cinquante hommes Fig.
Navoir ( n'être , jamais monté sur le char de son ( style famil. ) Il est monté sur un con plai.
pére. sant, sur un ton singulier .
» Nefaut- il pas, n'érre jamais monté , dit M. MONTICULE ,s. m. dimin. de mont. Petite
Geoffroi , en se servant d'une expression col montagne .
légiale , qui signifie n'avoir pas été jugé digne MONTOIR , s. m . [ Mɔn -toar, ." Jon. )
de pâsser à une classe supérieure. C'est en Grösse pierre ou gros billot de bois , dont on
le mot sur les deux sens de monter ,
jouant se sert pour monter plus aisément à cheval.
qu'un couvreur disait à son fils , étudiant au - Le côté du montoir est le côté gauche du
Collège : si tu montes , tu ne monteras pas , cheval , parce que c'est de ce côté là qu'on
( sur les coirs ) et si cu ne montes pas , tu mor- monte. Le côté droic s'apèle le côté hors du
teras.. L'Acad. met en exemple : « La rivière monroir. -- On die d'un cheval , qu'il est
:

a monté cette année à une telle hauteur. difi :ile , rude , ou , aisé , doux , facile au
Peut- être est- ce une phrase consacrée par l'u- monroir , suivant qu'il est inquier ou paisible
sage. Peut-être en parlant des choses qui s'élè- quand on veut monter dessus.
MONTRE ,s.f. [ ;" lon: 2° e mueror ] 1 °.
vent, avoir vaut mieux que être. »» La chaleur
lui a monté au .
visage Voyez plus bas , nº; échantillon , morceau que l'on montre , pour
":. = Quandondit, Monsieur estmonté, faire voir de quellenature est le reste.» Mon
Monsieur est descendu , est sorti , on entend tre de blé , d'avoine. » Cela n'est que pour la
qu'il est monté , descendu , sorri dans le tems montre . == On dit proverbialement, belle
qu'on parle. L. T. montre, peu de rapori ; beaucoup d'aparence ,
2'.° Au figuré , parvenir. » Monter au faite peu de solidité. = 2. Revûe d'une armée ,
des honeurs » Mouer au Trône; Acad ..ou , d'un Régiment. En ce sens , il est vieux ; on
( mieux , ce me semble ). sur le Trône. dit reyde. = Montre ne s'est congervé que
3°. En parlant de certains corps naturels , danscetteexpression :» On a faitpasser les
comme l'air , l'eau , le feu, etc. s'éliver : » valets à la montre ; ce
>
qui se dit familière
Au déluge , l'eau monta quinze coudées Ello ment dans toutes les ocasions , où quelqu'un
dessus des plus hautes montagnes. » La cha est admis parmi les aútres , quoique inférieur
leur , le sang , la rougeur lui monte au vi- en mérite: » Cet Académicien à påssé à la
sage . » M lui monte deschaleurs à la tête.. = montre . » Cetre chose peut passer à la montre ,
4.Passer à un grade supérieur , à une place elle peut être reçue parmi les autres , quoique
plus élevée. » Il est monié à la Lieutenance .:» . d une qualité inférieure. = 3º. La paye qui
C'est à lui à monter à la Grand'Chambre ( du se donneaux soldats tous les mois , lorsqu'on
>

Parlement. ) ; 1.° Hausser de prix , croître les fait passer en revûe , lorsqu'on leur fait
sº.
en valeur.» Le bléest monté' ou a monté jus faire montre. = 4 '. Petite horloge de poche.
qu'à vinge francs le setier. Acad. = 6 °.S'a- » Montre à réveil monire à répétition . "
croître. » Sa puissance, ou sa cruauté , son or- Monier uns montre , en bander le ressort. =
gueil montèrent à un tel point que, etc. = sº. Monere , en parlant des orgues , se dit des
2. Monter ou se montir , se dit d'un total ſuyaux qui paraissent au -dehors.
composé de plusieurs sommes , ou de plusieurs REM. Montre n'est pas du beau style. * Moe
nombres. » Toutes ces summes montent ou se Lière , dans son Poème, intitulé : la gloire du
>

montent à cant. = 8 ° . Monter , se combine Val de Grace , s'exprime ainsi :


avec plusieurs mois, eter l'on trouvera l'expli Conserve à nos neveux une montre fidèle
cation de ces expressions composées, en cher Des exquises beautés ,que tu tiens de son zèle:
chant les mots , avec lesquelsce verbe s’asso- L'expressionn'est pasfort noble. = Ondis
cie. Monter la garde , la tranchée ; uncla- fairemonere de , faire
bon style. » Pour articles de
sans montre est du
celuison-cicrédit..
vecin , etc. etc ..
MONTÉ , ÉE, adj. » Il est bien , ou mal Du Cerceau . » Le dessein de la plupart des
monté ; ilest montésur un bon ouun mauvais Comentateursn'est pas d'éclaircit leurs Au
cheval ;oubien ,ilest bien ou mal. enche- teursporr . c'est de fairemontredeleur érik
MON MOQ 631
dition . Mallebr. - On dit aussi , en ce sens , montueủse. Voyez MONTAGNARD, à la fin.
3

faire parade de... MONTŪRE , s. f.[ 2€ lon . 3 ' e muet. )


Se mettre en montre
est une expression de J. J. Rolsseau : » Chez 1 °. Bête sur laquelle on monte , pour aler
.

tous les anciens peuples policés , elles ( les d'un lieu à un aître. » Bonne ou méchante
femmes ) se montroient rarement en public.... moniúre. » Il étoit monté sur un âne ; humble
elles n'avoient point la nieilleure place au miniûre ,, » Le cheval est la meilleure de tou
spectacle : elles ne s'y mettoient point en tes lesmoncûres, 2°. L'éfet de l'action
montre. - Ailleurs , parlant des inconvéniens de monter un ouvrage , et le prix du travail
de la Comédie à établir à Genève , il dit , de l'ouvrier qui l'a monté. » La monture d'un
s'offrir en mentre . » L'exposicion des Daines fusil. » Cette montúre est fort belle . » Tant
et Demoiselles , parées routes de leur mieux , pour la montûre.
.

et mises en étalage dans des loges , comme MONUMENT , s. m . [ Monuman. ) Mar


sur le devant d'une boutique , en atendant les que qui transmet à la Postérité le souvenir de
acheteurs ; l'afluence de la belle jeunesse , qui quelque chose de mémorable. » Monument
viendra , de son côté , s'offrir en montre, etc. d'une victoire. » Monumens de la grandeur
-Ces locutions sont nouvelles ; elles peu- Romaine. » Dresser , ériger un monument à
vent trouver place dans le style comique ou la gloire d'un Prince. = Il se dit quelque
critique. = * Suivant M. Desgrouais , montre foispour tombeau ; mais ce n'est que dans la
solaire , pour cadran , est un gasconisme. poésie ou la belle prôse, dit La Touche. Le
L'Acad . ne dit que cadran solaire .re Rich. Port. l'admet pour le style soutenu.
MONTRER ', v . a. [ Montré ; ; " lon . 2° ¢ L'Académie l'avait d'abord traité de vieux :
o

fer. ] Il a divers sens : r°. Indiquer ; » Montrer Dans la dern, édition , elle dit qu'il n'a *guère
.

M.
le chemin à quelqu'un, » Je lui ai montré ce d'usage dans le discours ordinaire. =
"
qu'il cherchoir. » Un cadran , qui montre de Belloi l'a employé dans le sens de témoin .
l'heure, = 2' . Faire voir : » Il m'a monitré Voilà de notre amour les premiers monumens.
son cabinet , son ouvrage , ses tableaux. = dit Couci , à l'aspect de ces lieux , témoins de
Se montrer se faire voir. » Il se montre par ses püres tendresses. » S'est- on jamais exprimé
tout. » crainte.
Il n'oseroitSese montrer
montrer hɔinme
, ou pardehonte, de la sorte , pour
cou- où l'on aimadie Fréron, en parlant
la première fois ?des lieux
ou par
rage. = 3 °. Faire paraître. » Montrer de l'ar
.
MOQUER ( SE ) v. réc. [ Moké. 2° é fer. ]
deur , du zèle. » Montrer un visage gai ; 01 1°. Se railler de • • en plaisanter. » On
. .

= 4° Enseigner. ” Monirer le Latin , s'estmoqué de lui, de ses propôs , de ses vers,


• triste ,
o

9
>

la Philosophie , les ,Mathématiq ues,.» Mon- de sa danse. =


trer à lire , à écrire etc. Er neutralemont. » de père et de mère.2.
= Mépriser.» Il se moque
Braver , » Se moquer
Ce maître montre fort bien. Et
Ec passivement . des périls . » Jeme moque de lui et de ses me
» Ce jeune homme a été bien ou mal montré . naces. = 3;. Ne dire , ne faire pas sérieuse
= Il n'est pasdu style noble. Corneille dit ment. » C'est se moquer que de faire une telle
de Louis XIV : démarche. == 4°. Faire hors de propôs.
Il montre à voir la mort , à la braver de près. C'est se moquer que de soutenir une si mau .
vaise
Enseigner , aprendre valent mieux dans le ce caûse. » Vous vousmuquez de sortir par
mauvais tems.
haut style. = Le niême Poère fait régir à
montrer des noms sans article . Rem . Quelques Auteurs l'ont employé au
A t'elle montre joie ? En paroit-elle émue ? passif. » I.a crainte d'être moqué. On dit plu
Perthari he. iot , la crainte qu'on ne se moque de moi, de
On doit dire , même en vers : a-i'elle montré nous , de vous , etc. » Est- ce la crainte d'être
>

de la joie ? moqué, qui vous retient ? Et par qui le serez


On dit figuréinent , montrer le chemin aux vous ? Mariv. » Ils furent moques et chassés
alltres ; faire quelque chôse à dessein que les ignominieûsement. Rollin.» Les esprits forts ,
alltres le fassent. Voyez , CORDE , Cut , qui s'eroient moqués de la Fée furent miqués à
Doigt , Talon. leur tour. J. J. Rousseau, Reine Fantasque.
MONTUEUX , EÙSE , adj.[ Montu- ellt, Ici l'oposition fait passer le passif , qui n'est
ellaze. 3 ° lon , 4 é muet. ] Extrêmement iné pas fort usité.. On lit aussi , dans l'Année
gal, et mélé d'espace en espace de plaines et Litt. » A présent qu'il est non -seulementre
collines. » Pays montueux ; terre , région fusé , mais joué , moqué. On yy emploie même
Rrrr 2
: 684 MOR MOR
le participe adjectivement, ce qui est encore ceptes moraux . Réflexions morales. = Ver
plus extraordinaire. » Le Soldat cut honte de ſus morales, qui n'ont pour principe que les
son action , et moqué de ses camarades , il se lumières de la raison. • Dieu a récompensé
remit à pied . = Le proverbe dit que : les quelquefois les vertus morales des Paiens,
moqueurs sont souvent moqués; mais le style par des prospérités temporelles. = 2°. Cer
proverbial a de grands droits, et ne doit point titude , assurancemorale , qui a le plusgrand
>

tirer à conséquence. —Je ne dois pas dissi,. degré de vraisemblance. » La certitude mo


muler qu'on voit dans Trév. cet exemple. » Il rale est quelquefois à un tel degré qu'elle
fue moqué de tous ceux qui le virent ; et que équivaut à la certitude métaphysique , et
l'Académie remarque que moquer s'emploie qu'elle exclut tout doute.
avec le verbe faire : vous vous ferez moquer MORALE , s. f.La science , la doctrine
de tout le monde ; er au participe , avec le des mæurs. » La morale de l'Evangile. » On
verbe écre. » Il fut moqué de tout le monde. se fait aujourd'hui d'écranges systèmes de
-Enfin Boileau a dit dans sa Xe Satire :
C
morale . Traité de Morale. » La Morale
Que sous ce joug moque tout le monde s'engage. d'Aristote , ect.
Je doute que cela puisse se dire , même en
> Rem. On dit , depuis peu , faire de la
vers . morale , comme on dir , faire de l'esprit.»
On dit proverbialement: se moquer de la Miladi feroit de la morale inutile. Ann. Lit.
barbouillée", ne rien craindre. » On veut lui Je crois que cette expression s'emploie tou
faire peur ; mais il se moque de la barbouillée. jours indéfiniment, qu'elle ne comporte pas
Voyez CHIEN , FOURGON. d'épithère , et qu'il faut dire : ferait de la
MOQUERIÉ , s. f. MOQUEUR , EÛSE
> > morale inutilement.
adj.. er subst. [Mokeri € , keur , kell -ze ‫ ;ز‬2° e
e
MORALEMENT a les deux sens de moral,
muet au 1" , Ion . au 3 ] Moquerie se dit des mais , l'emploi en ese fore borné. » Vivre
paroles ou actions, par lesquelles on se moque. moralement bien , suivant les seules lumiè
» Il ese l'objet des moqueries de la société où res de la raison ; lumières très - fautives. *
il vit. = Chộse absurde , impertinente. » Moralement parlant , vraisemblablement. »
C'esi une moquerie de vouloir soutenir une On peut dire , moralement parlant , que ,
>

nº. etc. » Cela est moralement impossible. Dans


telle proposition. Le 1 '' sens répond au .
° de moquer. Voy. PLAI cette dernière phrase , il est oposé à meia
1 ° . ec le id. au nº. 4º.
SANTERIE. = = Moquear, eûse : c'est, 1 °. physiquement , et à physiquement.
celui , celle qui se râille , qui se moque faci- MORALISÉR , v . n . MORALISEUR >, s.
leinent et habituelleinent . « Il est naturelle- m. MORALISTE , s. m. [ Morali- zé, li-zeur,
te devant le muei , l'i est long : il
ment moqueur : elle aa l’air moqueur , l'humeur lis-se:
moqueuse . » Un ris moqueur. = 2°. Subst. moralfse , il moralisera. ] Moraliser , faire
Celui, celle quine parle pas sérieủsement, » des réflexions morales. » Il y a bien de quei
Ne le ou la croyez pas : c'est un moqueur , moraliser sur ce triste accident. » Cet homme
une moqueûse. moralise sans cesse. = Moraliseur est ce.
MORÂILLES , s. f. pl . MorÂILLON , lui qui afecte de moraliscr. = Moraliste,
8. m . [ Moráglie , ráglion ; 2° lon. Quelques- Ecrivain qui traite des mæurs. Le premier
uns écrivent Mourailles , mouraillon. Riche . ne se dit qu'eu plaisaniant et en critiquant.
Het préfère le 1 " , sans condamner le 2d . L'A- » C'est un grand , ur ennuyeux moraliseur:
cadémie ne met que celui -là. = Morá:lles le second se dit en louant ou en critiquant,
est un instrument composé de deux branches mais sérieusement : » C'est un bon moraliste.
de fer dont les maréchaux se servent pour » Un moraliste lourd et sans grâces.
serrer le nez d'un cheval.= Morâillon est MORALITÉ , s. f. 1° . Réhexion morale,
une pièce de fer , atachée au couvercle d'un » Il y a de belles moralités à tirer de cette
cofre , d'une cassette , et qui porte un aneau , Histoire . Acad. 2. Sens moral d'une
quipêpasse dans la serrûre , et dans lequel entre Fable. » Il faut , dans une Fable , que la
le ne . moralité soit juste et sensible , et qu'on n'aic
MORAL , ALE , adj. MORALEMENT
е
3 pas besoin de l'indiquer au Lecteur. =
adv . [ 3 ° e muer ; en , dans le 3 , a le son 3 ° . En Philosophie , qualité morale. » La
d'an. ] Moral , 1 °. qui concerneles mæurs. moralité de nos actions. » La liberté si né.
“ Discours moral. Théologie morale. Pré- cessaire à la moralité de nos actions.Leite
MOR
MORCEAU , s . m. MORCELER , V. act. termes de PhysiqMOR
>
ue , qualité corrosive , par
685
[ Morso ; 2 dout. au sing. long. au pluriel, laquelle un acide agit sur un corps solide
Morceaux . - Morcelé , 2° e mue t ,
0
3e é ec 'le dissout . » La mordacité de l'eau forte.
fer. ] Morceau est 1 ° . au propre , partie d'une = Au figure, médisance aigre et piquante .
!

chôse bone àà manger , et séparée de son tout.. » Dans les Épigrammes de... il y a une mor .
» Gros , petit , bon morceau . » Faire les dacité révoliante .
morceaux trop gros ; aimer les bons mor- MORDANT , ANTE , adj . MORDICANT ,
ceaur . Fig . » Il a eu un bon morceau ANTE , adj. [ Mordan , dante , dikan , tante :
)
de certe succession . - 2°. Portion d'un 2° des deux premiers , et 3 ° des deux aủires
corps səlide et continu. Morceau de terre , longues. ]Mordant ne se dít adjectivement ,
d'héritage . » Tout son bien est en morceaux , au propre , qu'en termes de chasse et dans >

er petits morceaux. = ;°. Partie séparée cette phrase , bêtes mordantes , tellesque
>
d'un corps continu . » Morceau de bois le sanglier , le loup , l'ours , le bléreau
>
d'étofe . Et en parlant des ouvrages d'es- le renard , etc. = S. m . Chez les Doreurs ,
pric : » Il y a de beaux morceaux dans ce le mordant est un vernis qui sert à retenir
Poèina , dans ce discours , et cependant l'on l'or en feuilles , que l'on aplique sur du
ne peut dire que ce soit un beau Poème, cuiv
un bo disc
re , du bron
cuivre ze . =- Ce mot de mor
bronze
n ours. = +". Il se dit au figuré , dant s'emploie dans d'autres Arts.
dans les Arts d'agrément , pour une pièce M. Marmoniel l'emploie au figuré : - L'âme
entière , qui ne fait pas partie d'un cout. »prend , à la longue une teinture des« affec
Ce tableau est un beaä morceau . » Le fron . tions vertueuses dont elle se pénètre : l'in
tispice du Louvre est un beau morceau d'Ar- térêt qu'elles lui inspirent , leur sert comme
chitecture. » Le sermou de Neuville sur l'é- de inordunt. Cetre métaphôre ne plaira
tablissement de la Rel .. Chrét. est un des peut-être pas à tout le monde. Je n'ose , ni
plus beaux morceaux d'éloquence qu'il y la condamner , ni l'aprouver. Mordi
ait jamais eus. en ,Physi en ,Médec âcre ,;
On die en st. prov , doubler les mor-
cart , ant
piquot que
corros if. et„ Sel suc ine , cant
mordi
ceaux , ou ses morceaux , se hâter de man- humeurs mordicantes .» Les deux adjec
ger ; aimer les bon morceaux la bone tifs se disent au ' figuré.= » Esprit mordant ,
chère. Le morceau honteux , le dernier qui style inordant. » Ila l'humeur mordante , ou
reste au plac . Les premiers morceaux mor
morddic tee.. » Il est mordicant.
ant
ican
nuisent aux derniers :: l'on ne peut plus man dans cet ouvrage des trai inordican » sIl. y as
ts
ger à la fin du repàs , quand on a beau- Mordant est plus usité dans le discours or
coup mangé au coinmencement. = S'en- dinaire. Mordicant est plus en usage parmi
he , les Néo
bouche
dormir le morceau au bec , ou à la bouc Néollog ei plus propre au style cri
uess , et
ogue
s'endormir ou se coucher d'abord après le re- rique .
pås. -
Manger un morceau , faire un repàs MORDANT , aime à suivre le substantif
fort léger. » Nous ne mingerɔns qu'un mor- sur- tout au masc. » Traits mordants , Epic
ceau , et nous partirons tout de suite. = grame inordante : le féminin peut quelquefois
:
Tailler les morceaux à quelqu'un , régler sa précéder , sur- tout en vers.
dépense , sa nourriture ; lui tailler les mor- La dédaigneuse et mordante Satire.
ceaux bien couris ; lui faire sa part bien
tite. = Morceau avalé n'a plus de goûtpe.: » Ses mordantes censuresRous s.
, Journ . de Mons.
un service est bientôt oublié .
MORDRE , v. act . Je mords , tu mords ya
MƏRCELER , diviser par morceaux. Il ne il mor d ; nous mordons', etc. Je mordois
, mordu , je mor
se dit qu'au figuré et dans ces phrases ; ou mordais , je mordis , j'ai 9

morceler une terre , un héritage . » Ce sys- drai , je mordrois ou mordrais. Mords; que
tème insensé ( de la Féodalite ) avoit mor- je morde , je inordisje ; mordan ! , mordu,
celé le Royaume en autant de parties qu'il 1 : Au propre , serrer avec les dents.
» Cet enfant
y avoit de châteaux en état de défense. Journ . » Ce chien nord les passans . exte
Hist . et Polir. de Gen. On ne dit point a mordu sa nourrice Par nsion , on
morceler du pain , une écofe : on dit scou- le dit des oiseaux , et même des insectes
per en morceaux . 9
MORDACITÉ , s. fém . Au propre et en figu quoire
qu'i, lsmédi
n'aire
ent,poin
crittique dentEn
de r. s. == 2 °. ,Auil
ce sens
MO
R
est nettire. » Il mord , il pince tout en riant. moresque. » La moM reO ue ressemble_à la
sqR
» Il ch er mo
che à rdre sur iout. » Il n'y a pas sa ra bande es pa gnole. = En termes de Pain
à mordre sur sa conduite,
Espr dern r ordre , túre , moresjue est une peintûre faite de ca.
Qui , n'étant bon ità du
rien , chieer chez sur tout à fe
prui e ag, esre,prquésienn'taonntt ri
icll > deen branch
s de agel.s Acad.
nature
mordre. > des
La Font. On dit aussi, .ec plus soavent, Arabesque,
On dit assez élégamment, même en prôse , cierMO, RquFiILrest, ens. mau. tr1°.anchPeantited'u
s part da
coieuts ea
f.rire mordre la poussière à , terrasser , tuer. d'un rasoir , etc.t quand on let s a npasses suu,r
» Ils firent mordre la poussière à leurs éne.- la meule. » ôter le mirfil d'un rasoir , etc.
mis. L. T. En parlant de sciences , n'y
pasmordre , n'y rien comprendre. = On soient 2. travDe
aint s sde. l'
llée » ÉlOnéphant beau
tire, ava quup
ntco 'ellde
es
dit , en manière de proverbe : un aveugle morfil des côtes de Guinée.
y mordrail ; cela est si clair , qu’un aveu
gle même l: pourrait voir . = Il vaut autant s. f.MO{ RF ON
2€ lo n. DR E n.
3 ° lo MO2d
actsi. au
, v .aus RF. ON
] MoDÛ
rfRE
on,
être mordu d'un chien que d'une chienne ; dre , causer un froid incomode. » Ce vent
de quelque côté que viene le mal , on y est Vols morfondra. » Il ne faut pas desseller
sensible, Au chien qui mord , il faut sirôt les chevaux de peur de les morfoz
vjeter des pierres ; tout le monde devrait dre. Se morfon
‫ و‬dre , au
propre , se re
se réunir contre les médisans. — Tome froidir. Au figuré , s'ennuyer , perdre du
chien qui abọie ne mord, pas , tous ceux qui temsà atendre , à poursuivre une, entreprise.
menacent ne font pas toujours grand mal. » Ce Général s'est morfondu devant cette
= Illl s'en mordra les doigis , ou les pou- place. » Il se morfond à la Cour : il n'ob.
Mordre à l'ha- tiendra rien, » Je me suis morfonlu à vous
ces ; il s'en repentira .
meçon , ou à la grape=, écouter avec plai- atendre . ,
sir une proposition ; la recevoir voloniiers, Laisser les créanciers se morfondre à la porte .
MORDS , Voy. MoRs .
MÔRE , s. m . MoreSQUE, adj. [ Môre , = Lapâte se morfond, elleBoiperlea
d lau. chaleu
moreske ; ; " long. au premier ; żemuce qu'elle doit avoir pour fairede bon painr.
au premier , è moyen au second .
Quelques-uns écrivent encôre Maure , Mau , quiMOont
RFONDÚ
is de mal
été saisRE froadi desèsche
id ,e apr avovau
. irxeu,
resque : ceux-ci sont plus conformes à l'éty- chaud.
mologi mai
e ; moi
s ils le sont MORG
ns à l'usa- UE , s. fém , MORGUER
ge présent. ) More , habitant de la Mau. [ Morghe , ghé : 2° e muet au 1 act .
ritanie . Par extension on le dit des Peu- au 2d : 1'u n'est dans ces mots queé pou
ferr. er
>
ples d'Afrique qui son du côté delaMé. doner au gun son fort qu'il n'a pasdevant
diterranée.On, apèleNègrt es ceuxqui proenonséri
sonmt
du côté de l'Océan. On a aussi doné ce no l'e:sanscet
Mor gue est u1º.on min cereûse , oùje,ilMopar
ait mor rjait
e]
aux Conquérans Arabes et Turcs qui domi- de l'orgueuil et de la fierté. » Avoir de la
.

nent dans les Indes, Les Indiens apèlent morgue, - Tenir sa morgue , avoir une
Mau res de la que ou sMec de détroi
ts ,les é
Arabes qui comercent dans l'Inde par la Mer d'une charge.
gravit afecté dan les fonctions publiques
e s
rouge. - Un Missionaire desMaure Indes dit, etce vice commun dansles
Morguefaux Philosophes
se dit du style ,:
au féminin , une Mauresse , des sses. a mis ce mot à la mode .
unea mo ,
Le Rich . Part . met Moresque. L'Acad ne le ces écrits que de grands mots
» ,Il etn'y dan?:s
dit pasdes
couleu
person
es. —
= Gris demøre,
r grise , tirant sur le noir. =
que insuportable.Anon.» Cette philosophie
En de M. Dorat , est douce , facile , riante ,
st,prov, ' traiter quelqu 'un de curc à môre, sans fil, sans morgue et sans prétention .
avec dûreté aucun égard comme
et sans ,
prisn on. Li, t.où l'on 2ri' enEndrait
les Turcs traitent les Môres. Voy.TURC An t quelqueà l'entrée prie
tems lesd'une
à la fin ; voy . aussi LAVER . soniers
MORESQUE , qui a raport aux coutumes fixeinen·i , pour
afin de
queles re naitre ensu
lecoGeolier ,
lesiteregarde
des Môres. » Danse , fête , galanterie mo- 3 °. Endroit où l'on expose les corps morts ,
reajue. S. f. » La moresque , la danse dont la Justiçe se saisit » On a porté ce
MOR MDR 685
Gorps à la morgae. de sorte que le cavalier ne peut plus le gau
MORGUER , braver avec insolence. » H verner , ni le retenir. » Les chevaux prirent
le morgue par tout où il le rencontre . » Est- le mors aux dens et se précipitèrent avec
ce pour me morguer que vous me regardez tout le carrosse. - Au figuré ( st. famil. )
de la sorte ? On le dit d'un homme qui se met à travaila
MORIBOND , ONDE , adj. Qui va mou- ler avec une ardeur extrême , après avoir
>

fir. » Il est moribond ; elle est moribonde.resté quelque tems dans l'indolence et dans
Par exagération , qui est malade de l'inaction. Il se dit en mal comme en bien.e
langueur. » Il est tout moribond. MOKSÛRE , s. f. [ 2° lon . 3° e muer. ]
MORICAUD AUDE >, adj . [ Moriti, Plaie , meurtrissøre ou marque faite en
kôle : 3 ° lon. Ceux qui écrivent Mure , mordant. » La morsûre d'un chien , d'un
écrivent Mauricaud. ] Qui a le teint de cou- cheval Morsûre de puces. Suivant Trév.
leur brune. » Il est moricaud ; elle est un il se dit , figurémeni , de la médisancé . » Les
peu moricaúde . — Subsio » C'est un grôs morsures de la calomnie font des plaies tou
moricaud ; une petite moricaúde. Il n'est que jours incurables. —d'hu
Cette métaphore n'est
du st. famil. et il est plus d'usage comme pas du goût d'aujour i ' ; et quoiqu'on dise
subst. que comme adject . e
en côre mordre pour médire , et mordant pour
MORIGÉNER , v . act. ( 3 et 4 é fer. ] médisant , on ne dit plus morsûre pourmé
Ceux qui disent moriginer parlent mal . Trév disance.
= Instruire aux bones meurs et corriger MORT , s. f. ( On ne prononce point le
les mauvaises. » Ce père n'a pas soin de final. ] Mort , au propre, c'est la fin , la
morigéner ses enfans. Quand ifs manquent cessation de la vie. More naturelle, ou vio
à leur devoir , il doit les morigérer. lente , tragique , subite , soudaine , précia
MORILLE , s. f. [ Moriglie : mouillez les picée , prématurée , avancée. » Le jour de
H. ) Sorte de petit champignon qu'on met sa mori ; à l'heure de la mort. Voy.
dans les ragoûts. TRÉPAS . = Il se dit souvent , dans le st.
MORION , s . m . ( Mori-on. ] Armûre de médiocre , de l'état où l'on meurt relative.
têre plus legère quele casque . ment à la conscience : » Elles y ont mené
MORNE , adj.Triste , mélancolique. Il une vie fortexemplaire,et y ont fait une
se dit des persones et des chises. »' ll est très-sainte morr. Marsolier. » Ce sont ces
morne et pensif. » Il a le visage morne. morts qui sont grandes devant Dieu . Mascare
» Un morne silence : couleur morne, „ Tems < On apèle vulgairement , une belle mort,
triste et morne . une mort édifiante , et qui a routes: les apao
MORNIFLE , s. f. Terme populaire. rences d'une mort chrétiene, » La seule con
Coup de la main sur le visage. solation dont elle fut capable , étoit la con
MORÓSE , adj. Morne , triste. » Pensées fiance religieuse que lui inspiroit une si
moróses. Il ne se dit que par les Savans. »
belle mort, Marm. On a dit souvent qu'une
Depuis deux ans , l'Académie de Peinture a belle mori n'était pas toujours une sainte
ou des idées morốses , bien lugubres. Ann. mort. = Etre à l'article de la mort; à
Lil. » Ces pères , fait dire l'Auteur des Nu- l'agonie : entre la vie et la mort ; dans le
méros à un jeune fat , sont toujours un peu plus grand danger ; avoir la mori ' sur les
moroses ; cependant il faut être juste ,le mien lévres"; l'air d'un mourant. Etre malade à la
>

est bon homme. mort , fort malade. * Quelques-uns ontdit ,


MORPION , S. m. Vermine qui s'atache en ce sens , lire à la mort. » Ce sont des
aux en troits du corps où l'on a du poil . agitations incroyables... il en est presque de
MORS , s. m . Autrefois on écrivait mords la mort , Boss. '» On nous fit cerce horri
avec un d , parce qu'il vient de mordre. Plue ble opération ... Nous en étions toutes à la
sieurs l'écrivent encore dela sorte. = Pièce mori. Volt. Cette expression est tout av
de la bride qui se place dans la bouche du plus du st. famil. Mort de l'ante , l'érat
cheval. » Mors rude ou doux. » Cheval , où l'âine tombe par le péché, qu'on apele
qui mâche son morsi : = Prendre le mors" à cause de cela , mortelor Mort civile
aux dents se dit
tellement échaufé
, au propre , d'un cheval la privation des droits et des avantages de
société. » Le Bannissement à perpéraité ?
qu'il est insensible au la société...
morsys et devient en quelque sorte furieux , emporte lamortcivile z est une more civile .
M'OR MOR
688Depuis quelque tems on emploie volona Laisser pour mort. » On bar le crimi
ciers le mot de more dans le sens figuré, et nel ; jusqu'à le laisser souvent pour mori.
apliqué aux chôses : » 11 ( Charles IV) fuyoit Ler. Edif. = Tomber mort ( fig
. famil ) être
sur- tout l'étiquette , qu'il regardoit comme surpris et embarrassé, » Comme nous. étions
la mort du plaisir. D'Arnaud. = On a le plus en train , nous avons vu aparoitreM.
toujours dit , par exagération , mort , pour Le Premier avec son grand deuil. Nous
grande douleur : je soufre mille moris ; pour sommes tous tombé's morts : pour moi c'é
violent chagrin : « Ce fils dénaturé lui donne toit de la honte que j'étoismorte : je n'avois
la mort. — Il soufre mort et passion. » Ce rien fait dire à ce Caron sur la mort de sa
-

Prédicateur nous a fait soufrir mort et pas- feinme. Sév. Je crois qu'il falait dire, de
sion. Celui -ci est familier . horte et non pas de la honte . Mde. de
Le Pro ver be dit : apr ès la mor t le Méd e- Sév ign é , joint ici deux expressions familiè
ein , en parlant d'un remède , d'un secours res , tomber mort et mourir de honte.
tardif. ily a remède à rout fors ( hors , Ailleurs elle emploie tomber mort dans son
excepté ) à la mort. = Il est mort de sa sensbenatureadel .' » Je trouve que dès qu'on
de sa more naturelle. -
La tom mal à Paris on tombe mori .
mor n'atpas
bellte mor , faim , dit- on de quelqu'un qui Cela n'est joli que par l'oposition des deux
est indign de vivre . Et , populairement , d'un expressions raprochées , et dans une lettre,
e
valeaqui tarde à revenir : il serait bon à aler et sous la plume de Mde . de Sévigné. Du
quérir la mort . C'est une mort ; c'est reste , quoiqu'on dise comber malade , on
une grande peing : " C'est une mort que ne dit pas , tomber mort en ce sens.
d'avoir afaire à un tel homme , de faire ju- faire quelqu'un port , parait d'abord une
1
expression ridicule. Mde de Sévigné la rend
gerA un
Mor tcés
pro , etc.
, adv. Il fut blessé, frapé à mort. pourtant très- jolie. » J'ai oui dire à Brayer
= A la mort , grandement. » Hair à mort , et à Bourdelor , qu'en voulant faire les en•
ou à la mort : le ad est le plus usité . » Vous fans robustes , on les fait morts . - On les
.

vous ennuyerez à la mort. Th. d'Éduc. , thie , on les fait mourir auraient été plus
C'est ce qui me contrarie à la mort. Ibid. suivant l'usage ; mais ils n'auraient pas été
w Cela me déplait à la mort. aussi agréables . L'esprit et le goût peuvent
MORT AUX RATS , drogue dont on se sert s'élever avec succes au -dessus des règles ;
pour faire mourir des rars . mais souvent les bons originaux forment de
MORT , MORTE , adj , et partic. du v . mauvaises copies.
MOURIR . » Il est mort : elle est morte au On dit , proverbialement , fraper sur quel.
monde : ilest mort civilement . = Il s'emploie qu'un comme sur une bêre inorte ; le fraper
quelquefois substantivement. '» . Il y eut du outrageûsement. = Morte la bête,mori le
côté des Français deux mille morts et trois venin ; quand un énemi est mort , il ne peut
mille blessés . En Poésie , on le dit au lieu de plus nuire . On dit dans le même sens , que
les morts ne mordent plus. Un chien
cadavres . vivant , vaat mieux qu'un lion mort ; ce qui
Tanc de morts , dont l'Hydaspe a vu couvrir ses se dit figurément des hommes. Lesmorts
d. Tant d'hommes morts
C. à rives. dont les ont toujours lort ; on excûse toujours les
corp s ont couvert les rives de l'Hydaspe
On dit , en ce sens , dans le discours ordi- viva
ns aux dépens des morts .
Mort , morie se disent des chôses inani
naire enterrer , ensevelir les morts. » Il mées. Mort bois , et bois mort. Voy. Bois.
est pâle comıne un mort , etc. Fontenelle a Eau morte , eau qui ne coule point
aussi employé le fém . substantivement. » comme celle des étangs ; inorte sau , les mas
Comme elle en parloit l'autre jour à de rées , quand elles sont les plus basses.
certaines mortes françoises , etc. A mon avis, Argentmort :de l'argent dont on ne tire au
cela n'est bon que dans un Dialogue des cun profit. Voy. Main , saison , paye.
in Orts. Le peuple dit : le paûvre mort , MORTADELLE ,, subst. fém . Morta,
e
la pauvre morie, pour dire , le défunt , la dèle : 3º è moy. 4° e muer. ] Grôs saucisson ,
défunte .
: qui vient d'Italie .
On dit d'un malade , de la guérison de MORTAISE : Voy.MORTOISE.
1

qui en désespère :.C'est un homme mori, MORTALITE , s. f. MORTEL , ELLE ;


adj.
R MO
adj. MORTELLEMENT , adv. [ 2° è moy . aux done à mortel le sens
MO et leRrégime de faneste
689.
3 dern . Tèl , tèle , tèleman . ] Mortalité , est
1 °. Condition , de ce qui est sujet à la mort. Si Plus
> celaqu'à êtreénem
peutmes is laenguerr
ben verse in’est morievaud
, il ne lle. rait
Il ne se dit en ce sens que dans le dog rien en prôse.
matique. » Les libertins s'éforcent de croire à. MORTELLEMENT : à mort , » Blessé more
la mortalité de l'âme, pour vivre tranquilles tellement , Grievennent : » Pécher mor
dans leurs désordres . » Le Fils de Dicú s'est tellement; ofenser quelqu'un portellement.
revetu de notre mortalité. == 2°. Quantité Excessivement : batr mortellement.
d'hommes ou d'animaux , qui meurent d'une MORTIER , s. in [ iror -tie : 2 é fer,
meme maladie . » Il y cueine grande morta- a plusieurs sens, qui n'ont qu'un raport
* éloi
.] IL11.
licé . On ne le dit point d'une bataille . ghé l'un avec l'au.re . = 1° . Mélange de
AlorTEL , estun de ces a..jectifs , qui ont g
sâble , de terre , ou de ciment , avec de l'eau ,
.

des sons diférens suivant qu'ils sont placés ou avec de la chaux : » Faire di mortier . ”
devani ou après le substantif , qu'ils modi. Du mortier de corre . Irlortier duà chaux et »à
fient. Quand il précède le subsiantif, il signi-sâble ; à chaux et à ciment. 2°. Sorte de
fie , grand , excessif. Desprézax étoit le vâse de métal , de pierre , ou de bois , etc.
>

mortel énemi du faux. » Il y a trois mortelles dans lequel on pile certaines choses.
lielles de là ici . Quand il signifie , qui est
3... Bonet rond de velours noir , orné d'un ou
sujet à la mort , il nepeut se mettre qu'aprés de deux galons d'or , que portent le Chance.
le substantit. Razine n'a pas fait atention à lier , et les Présidens au Parlement, pour
cette règle , quand il a die dans Esther. marque de leur dignité. » Présidentà mortier.
Le succès est certain ,
Si ce succès dépend d'une mortelle main . = 4°. Pièce de fonte , done la bouche est fort
Au lieu d'une main mortelle. == Ainsi l'on larg , et dont on se sert pour jeter des
bombe es.
dir ; un coup , un poison mortel ; une plaie , MORT - IVRE , adj . Je crois que les deux
une maladie morielle , et par exagération , mots doivent se d cliner. , et qu'on doit dire
pour dire extrême ; une haine , une douleur d'une femme : elle est morte - ivre ; ct au plu
>

Tortelle ; un déplaisir mortel . Avec riel , ils sont miris - ivres , et non pas , com
éfroi ,il semble que l'usage metre une excep- me dit l'Ab . Prévot : ils en buvoient jusqu'à
tion On dit , un mortel éfroi, plutôt qu'un
.
éfroi mortel .
tombar mori - ivrés. H. des Vov,
MOR
MORTEL ; sujet à la mort. » Tous les FIER , V.TIF
act.IAN , ANT
MORTTIF , s.MOR
, Nadj.
ICAETIO TIe
f. [ Mor
hommes sont mɔrtels ; le corps est mortel ; tifi-an , ante , fi-é, fikacion : 4° lon. aux 2 >
e
l'âme n'est pas mortelle. = Il a quité sa dé- premiers , é fcr. au 3 ] Morrifier , est 1 °. Au
poui
n'est
lle inor iell e : il est mort : cette expression propre , faire que la vian
: de deviène plus ten
que du haut style. S. nm . » C'est un · dre. » Le
, grand air mortifie la viande : elle
.
heureux mortel. » Les paủvres , les miséra- a pein e à se mortifier par le froid .» Ces per
bles moriels. Et par cxagération : elle n'a pas drix ne sont pas assez inortifiées. = 2° Au
l'air d'une mortelle. = }'armi les jeunes gens , figuré , aniger son corps par desmacéra = tio
. ns.
qui aiment les mots poétiques , plusieurs di- » Morrifier sa chair ; se m'rtifier. Par.
sent toujours mortel pour honne. » Il est peu extension , mortifier ses sens , ses passions
de mortels , dit un Auteur , qui doivent leurs les répriner. =- ; ° . Causer du chagrin par >
crimes à leur seule iniquité. Il aurait été des réprimandes , ou des procédés durs er fà
mieux de dire : il est peu d'hones. Pour- cheux . » On lui a dit des choses , qui l'ont
quoi einboucher -la trompeire sans le discours morrifié. » On l'a extrêmement mortifié en >
simple et ordina ire ? = Ce merveilleur lui refusant cette charge. == Être mortifié
moriel. Hist. des Stuaris. J'aimerais mieux être fâché. » Je suis mortifié de ne pouvoir,
dire , cet honne merveilleux . On dit , faire ce que vous me de:nandez.
élre mortel , être urhin ? mortel , et non MORTIFIANT , n'a que le 3 sens : » Cela
e
pas , être un mortels, conve dit le P. Grifo est bien mortifiant, °
fét, » Tout ce que je puis dire ; c'est que je
"
MOR
TIF
suis un moriel , et queChrtô: ou tard ir 25 jours chirurgie ; ICA TIONifi, cat
Le mur : n'aionle des propre qu'en
sens cha irs , qui
auront une fin .Ann . ét.
Rem . Racin ?, dans les Frères Éneris , fi ns lede 2°se etgang
g . daprés
sont ; seréne
ns. r.» La moIlrtif
seicdiat au
t io n
Tome 11.
Ssss
690 MOR MOT
de la chair , des sens , des passions. — Au laquelle les chevaux sont sujets. = Morvent',
pluriel , austérités : pratiquer de grandes inor- morve plus épaisse et plus recuite. L'Acad.
tifications. -- Dans la 3 acception , il se remarque fort bien que ce mor est désagréa
dit dans les deux nombres. » Il a reçu une ble à entendre et qu'on doit éviter de s'en ser
grande mortification : on lui a doné de gran- vir. = Morveux , qui a de la morve. » Enfant
des mortifications. Cette expression date norveux : nez moiyeux. = Cheval morveur .
du milieu du siècle passé. » Il y a déjà quelque == Subst. Terine de mépris , en parlant des
tems , dic le P. Bouhours, qu'on se sert de enfans.
>
» Petit morveux , pecite morveûse.
» Voilà un beau morveux , un plaisant mor
ces mots dans le sens de chagrin , chagriner.
» Ce Courtisan a été mortifié. » Il a reçu une
>
veux pour faire l'entendu. = Voy. Galeux.
grande mortification., » Il y a bien des mor On dit , proverbialement , qu'il vautmieux
rifications à essuyer àà la Cour. laisser son enfant morveux >, que
de lui arra
MORTOISE , s. f. Plusieurs disent mor- cher le neq ; pour dire , qu'il vaut mieux
taise. L'Acad. les disait d'abord tous deux. tolérer un petit mal , un léger défaut que de
Ensuite elle suprima mortoise. Enfin , elle l'a se servir d'un remède , d'un moyen violent,
remis dans la dern . Édit. et elle ne fait plus qui aurait de plus grands inconvéniens.
mention de mortaise. Le Rich . Port. renvoie MOSAÏQUE , s. f. [ Moza-ike. ] Ouvrage
de mortoise à mortaise. J'estime que celui - ci de raport , ou par le moyen de petites pier
est le meilleur. ] Entâillûre , faite dans une res , ou de petits morceaux de verres , difé
pièce de bois de menuiserie ou de charpente- reminent colorés , on représente des figûres,
rie , pour y recevoir le tenón d'une autre on copie même des tableaux . On dit: une
pièce , quand on les veut assembler. » Ou- mosaique ; uir
un ouvrage , une peintûre de
vrage assemblé , ou bâsi à tenons et à more mosaïque , ou en mosaïque .. — On apele
toises . encore mosaique des ouvrages faits par petits
e
MORTUAIRE , adj. [ Moriu-ère : 3°
e
compartimens. » Ouvrageà la mosaïque (le
moy. et long ; 4 é muer.] Il ne se Drap
drap , regisire et extrait.
dit qu'avec Dictionaire de Bayle ) qui, dans son bisårre
mor assortiment de citations et de réflexions cu
ruaire , grande pièce de drap ou de velours , rieuses et comiques , fournie de quoi former
>

poire avec la croix blanche , ou blanche avec le plusmonstrueux assemblage d'obscénité,


la croix noire , qui sertdans les funérailles , d'hérésies et d'athéisme. Abus de la Critique.
e
dans les services funèbres , etc. Voy. PoELE . MOSQUÉE , s. f. [ Moské- e : 2°é fer. et
Registre mortuaire , qui se tient dans long , se muer. ] Lieu où les Mahométans.
>

chaque Paroisse , et où l'on inscrit ceux qui s'assemblent pour faire leurs prières .
meurent. On apele extrait mortuaire , les MOT , s . m . [ Le c final ne se prononce
extraits qu’on cérémonies sortes de registres
tire de ces mortuaires . que devant une voyèle ou quelquefois à la
* Pluche dir , assem-
; fin de la phrase. ] 1 ° . Terme, expressioz
błée mortuaire , et M. Linguet , panegyriste (Synon .) Le moi est de la langue; le terme
mortuaire ; mais l'usagen'a pas admis ceux- ci, est du sujet ; l'expression est de la pensée.
ou ne les admet que dans le style plaisant ou bonté
L'usage décide du'1" , la convenance fait la
>

2d ; le tour fait le mérite du dernier.


critique. du
MORÛE , s. f. [2lon . 3° e muet. ] Quel- „ La pureté du langage dépend des mots , sa
précision dépend des termes ; et son brillant
ques- uns disent moluë , mais mal . - Poisson
de mer , dont la plus grande pêche se fait dépend des expressions, Tout discours
au banc de Terre-Neuve, dans l'Amérique travaillé demande que les mots soient fran
Méridionale. Morûe fraiche, ou Morûe verte. çais , que les termes soient propres; et que
» Morfie salée : aler à la péche des morđesi les expressions soient nobles. - Un mot
= Une poignée de moruesi deux morûes join- hazardé choque moins qu'un mot , quia
tes ensemble. vieilli. Les termes d'Arts sont aujourd'hui
MORVE , s. f. MORVEAU , s. m. Mor- moins ignorés dans le grand monde: ilen est
>
e
VEUX ; EÛSE , adj . et subst. [ 2° e muet au pourtant , qui n'ont de grâce que dans la
2

I ' ' , dout. au 2d , lon , aux 2 dern . Morve , bouche de ceux . , qui fone profession de ces
2

PO ,
veủ , veit-ze..] Morve , est 1°.Excrément arts. Les expressions guindes ettrop recher
le
visqueux, qui sort des narines. » La morve chées font à l'égard du discours ce que
Lui sort du nicz, = 2°. Maladie contagieûse à fard fait à l'égard de la beauté du sexe : enne
MOT MOT 691
ployées pour embellir , elles enlaidissent. Gir . A demi mot , adv. Un Auteur moderne a
Synon. dic au pluriel , à demi-mots : ce n'est pas
2° . Mor, se prend pour ce qu'on dir , ou l'usage. » Il est des chôses , qu'il faut enten
qu'on écrit à quelqu'un en peu de paroles. V
dre à demi-mots . On dit toujours à demi
Il lui dit un mot à l’oreille . » Dites-lui en un mot , au singulier . = A ces mots , adv.
mot . » Je lui en écrirai un mot. » . Je vous Quand il eut dircela. » A ces mois , Idomé
expliquerai cela en un mor , en deux , ou née embrassa Télémaque. Fenél. — Il se
trois , ou quatre mits . L'Acad. remarque que met à la tête de la phrase. Sans dire niot ,
l'usage ne va pas plus loin , et qu'on ne dit adv. Sans
Sans parler
parler , sans rien dire. » Il se re
pas en cinq mois. En un mot , adv. se tira sans diremot. On peut passer aux Poètes
place àla tête de la phrâse. Bossuet dit; il n'y qui ont besoin d'une syllabe de plus de dire
a qu'à demander en un mot à ces Messieurs, sans dire le mot.
etc. Là il falait dire : en un mot , il n'y a qu'à Monsieur part sans dire lemot.
demander , etc. - Cependant quand en un L'Ab . Reyre.
moi n'ese précédé que de peu de paroles , il L'Acad. met , sans dire mot , sans inɔt dire .
>

peut leur céder la première place . » Je vous N'avoir pas le plus petit mot à dire à
dis en un mot , eic. Je soutiens en un mot une chose ; n'avoir rie à répliquer : » Cela
que, etc. = Cet adverbe expriine une ré est vrai , je n'ai pas le plus petit mot à dire à
capitulation abrégée de ce qu'on a dir. Quand cela. Th. d'Éduc.
.

Prendre quelqu'un au
on veu aporter une dernière raison , line mor , accepter sur le champ les ofres qu'il
dernière preứve, on doit se servir d'enfin. fait. = Doner le mot à quelqu'un ; convenir
J'aivu des Orateurs etdes Écrivains nepas de ce qu'on doit dire ou faire en présence
distinguer le sens et l'emploi de ces deux d'autres persones. » Cetre demoiselle se tour
adverbes : je n'en citerai qu'un seul exemple. noit souvent de mon côté d'un air amical et
» La Langue, qui se forma dans les Gaules , familier; ec nioi je m'y conformois, comme
ne conserva que des mots , dérivés du latin . si elle m'avoit diné le mot. MARIV. Avoir
La syntaxe de cerce langue se forma diférente le mot , être averti, être d'intelligence avec
de la syntaxe latine. Èn un mot , la langue quelqu'un. » Cet homme , qui avoit le mot ,
>

naissante se vit asservie à rimer ses vers. L'Ab. ne fit semblant de rien . Les deux derniers ont
Du Bos. Voilà trois chôses diférentes expri- raport au nº. 4º. Voy. à la fin. = Avoir le
.

mées dans ces trois phrases. En un mot est mot pour rire , être plaisant . » Je ne vois
donc déplacé dans la ; : il falait dire , enfin. pas où est le mot pour rire à tout cela .
On dit , sans article : ne dire mot , ne Trancher le mot , dire nettement sa pensée,
répondre mot ; ne pas parler, ne pas répon- Traîner ses mots , parler crès-lentement.
dre. Et le proverbe dit : qui ne dil mol con- Compter ses mots , parler avec lenteur
.
sent . Ne soner inot , ne rien dire ; est plus . et avec afectation .
>
familier. On dit d'un homme qui parle Créarion des mois. VOLTAIRE a dit :
peu , s'il ne dit mot , il ne pense pas moins ; Si vous ne pensez pas , créez de nouveaux mots.
ce qui se dit quelquefois par dérision. On pourrait dire peut-être encore mieux , en
On dit , traduire moi à mot. Plusieurs disent renversant le sens du vers :
mot pourmot , comme Boileau , Fontenelle ,
> Si vous pensez beaucoup , créez de nou veauxmots
Fréron , M. l'Ab. de Lille , etc. Bossuet di- Horace en seroit le garant :
sait de mot à mot . Le P. Paulian , dit inotpar Dixeris egregiè rotuin si callida verbum ,
mot. Celui-ci doit probablement être mis sur Reddiderit jancrira novum.
le compre de l’Imprimeur. - Le Rich. Port, Mais il faut que ce soit , licentia sumpta pu
ne mei que mot à moi , et mot pour mot : denter. FRÉRON.
l'Acad. done plusieurs exemples du 1er et un A ce compte , on pourrait dire qu'il y a
seul du 2d . Bossuet dit de Luther : il peu de pudeur parmi le plus grand nombre
faut que tout påsse à son mot , c. à d . que tout des Auteurs modernes. Jaunais les licences
se fasse suivant son goût et par ses ordres. Je poétiques n'ont été aussi loin que celles que
ne crois pas que cette expression soit usitée ' se donent aujourd'hui les prosateurs. Il
aujourd'hui, du moins hors du discours fa- n'est si petit Auteur , qui ne se croie en droit
mílier. L'Acad . dit : il veut être payé à son de créer des mots , et jamais le neologisine
mot . n'a fait de si grands ravages. Si de créer des
SSSS 2
96‫ܐ‬ MOT vi u
nouveaux mois était une preuve qu'on pense ployés. = Quand le sujet l'exige , on doit
beaucoup , janais la France n'aurait eu un si employer ces mots consacre's, et non pas leurs
grand nombre de penseurs profonds et vigou- synonymes. Celui , qui , auliea de la Nati
reux. Mais tous ces Néologues ne sont pas vité de N. S. la Visitation de la S. V. vou
des Rousseau de Genève er des Linguet. Il en drait dire , la Fête de la Naissance deN.S.
est beaucoup , dont tout le mérite consiste la Fère de la Visite de la S. V. ne dirait rien
dans l'afecration de ces locutions éphémères ; quivaille. --Cependant on dira bien : la
je dis mérite aux yeux des sors . Dans le droit , Naissance de N. S. est bien diferente decelle
Fréron , qui a corrigé le vers de Voltaire des Princes : » La visite que rendit la Ste
avait raison. Dans le fait , c'est Voltaire , Vierge a sa Cousine n'avait rien des visites
qui a le mieux dic : profanes du monde. C'est ainsi qu'il faut s'ex
Si vous ne pensez pas , créez de nouveaux mots. primer dans ces phrâses , à cause de celle et
J. J. Rousseau exprime , dans la phrase sui- de Visites, qui sont dans le second membre.
vante , les conditions que doit avoir la créie Bour . Nativité et Visitarion ne vaudroient
tion des moes nouveaux :» Quand j'ai hazardé rien là. Mais ceux , qui ont dir une chambre
le mot investigation ,j'ai voulu rendre un ser- haute pour le cénacle , devaient dire aussi le
>

vice à la Langue, en yy introduisant un terme souper pour la scène. L'un n'est pas plus ri
doux et harmonieux , dont le sens est dejà dicule que l'aître , et tous deux sont contre
connu , et qui n'a point de synonyme en l'usage.
français. C'est , je crois , toutes les condi- Jeux de mots , pointes , quolibets. On dit >

tions qu'on exige , pour autoriser cette liberté aujourd'hui calembourg. Ils ont toujours été
salutaire. une preuve de mauvais goût ; er les bons
Fortune des Mots.» Qui pourroit rendre rai- esprits leur ont toujours fait la guerre. Mo
son , dit La Bruyère , de la fortune de certains lière et Boileau surtout les ont combatus
mots, et de la proscription de quelques aîtres ? avec succes . Nous aurions besoin aujourd'hui
Ainsa péri: la voyèle quilecomence et quiest de plusieurs Boileau et de plusieurs Molière.
si propre à l'élision ,n'a pu le sauver : il аa cédé Bons mots : ils ne le sont pas pour tout le
à un autre monosyllabe ( mais ) qui n'est au monde : il en est même peu , qui soient uni
plus que son anagramme.Maint est un mot , versellement goûrés. Il est impossible de les
qu'on ne devoit jamais abandoner , et par la traduire d'une langue à l'autre. » Il expli
facilité qu'il y avait à le couler dans le style , quait les bons mors du Roi à son Maitre , et
et par son origine, qui est toute française. quoique traduits , ils paraissaient toujours
Mouli , quoique laun, était dans son tems des bons 2015. De tout ce qui étonait Can
d'un mêmemérite , et je ne vois pas par où dide , ce n'était pas ce qui l'étona le moins.
>

beauconp
l'a dit :
l'emporte sur lui , etc. etc. Horace Polt. = Remarquez qu'on dit des bonsmors,
et non pas de bors inois ; comme on dit des
Multa renascentur quæ jam cecidere, calentque. perits-maîtris , des petitesmaisons ; et non 1

Que nunc sunt in honore vocabula , si voletusus, pas de petits -muftres, de petites maisons.
Quem penes arbitrium est et jus et norma loquendi. -
On dit aussi des grôs mois , et non pas de
> 1

L'usage est le souverain arbitre des langues. gros mois , des paroles obscènes.
Mais on peut lui faire quelquefois de très- Ce n'étoit plus ces pieux entretiens , 1
humbles remontrances , ou apeler même de Qu'il entendoit chez nos douces vestales,
ses Arrêrs . Mais des gros mois , et non des plus cluériens.
Mors consacrés. On apèle ainsi des mots Ververt.
particuliers , qui ne s'emploient que dans cer- Des grosmots sont aussi des injures grossières.
taines ocasions : tels sont Trinité , Incarni- M. Moreau dit mauvais moi , pour dire ,
tion Nativité , Anonciation > Cénacle un bon mot , qui n'est qu'une mauvaise plai
Cène, etc. Les mots propres des Sciences et santerie . On dit toujours des bons 2015 ,
dire
des Ares sont dans le même cas , tels que même quand ils sont mauvais . On peut
groupe , attitude , clair - obscur , et dans la en plaisantant , un mauvais ou un méchant
>

Peinture , raréfaction , condensation dans la bor mot .


Physique , etc. Mais ceux- ci ne sont mots con- 3º.Mot, se dic pour sentence , apophrég:
sacrésque dans, le
dans le figuré propre
quand ; ils ne le sontpas dit remarquable. Ce Philosophe a alt
mé,
me
ils peuvent y être em- un bzau , un excellent »mot. = 4. Parmi
M U 1 MOU
les gens de 693
guerre , le mot que le Comandant pu rendre leurs demeures plus susceptibles de >

done à ceux qui sont sous ses ordres ,, pour recéler ce venin ? Quelle cause , était là , ce
que ceux du même parti se puissent reconai me semble , le terme propre .
tre. » Lemot du guet , le mot de ralliement. MOTTE , ou More , s. f. SE MOTER >
» Doner le mot : aler prendre le mot. 5 °. v. réc. [ 2° e2 muet au r ' ' , é fer ,. au 20. )] Moté
Le mot d'une énigme , d'un logogriphe , est est , 1 °, un petit morceau de terre dét 2d ach
é du i
le mot quiexprime le nom de la chose décrite. reste du champ par la charrûe , ou la bêche. >
Dans une devise , ce sont les paroles de Rompre , casser les motes . 2º. La
la devise. Voyez Deyise . terre qui est arachée aux racines des arbres ,
MOTET, .s, m . ( More ;2"è moyen.] quandonleslèvepourles transplanter.”
Pseaume ou paroles dedévotion mises en mu- Lever , replanter un arbre en moie ou avec
sique pour être chantées dans l'Église. sa mote .
3 ° More :( et non pas moute )
MOTEUR , TRICE , subst . et adj.Celui , can , que les Taneurs acoinodent en petit pain
>

celle qui done le moûvement , » Dieu est le rond, et qu'on brûle en certains endroits. =
premier , le souverain moreur de l'univers..so On le dit aussi du marc d'olives', acomodé
>

Cet homme fut le principal moteur de cette de cette manière: 49. Bute , éminence
entreprise. Suivant l'Acad . le féminin ne faite par la natûre , ou de main d'homme. »
s'emploie qu'adjectivement : vertu , faculić , Raser', aplanir unemote. » Maison bâtie sur
puissance motrice. J'ajoute ,, qu'en par Une enote .
lant d'une femme qui aurait doné le branle SE MOTER , en parlant des perdrix , c'est se
à une afaire , on pourrait et l'on devrait dire , cacher derrière des motes de terre. Nº. 1 °.
qu'elle a été le moteur , et non pas la motrice MOTUS ! Interjection . Ne dites mot. »
de cette a faire. Motus ! Il ne faut pas dire que vous m'avez
MOTIF. Voy. plus Sås. Vu sortir de- là. Moi. n'est bon que
MOTION , s. f. [ Mo - cion , en vers ci-on .) dans le style famil. » Motus 11sur cette afaire :
1 °. Terme didactique. Action de mouvoir. n'en parlez pas.
= 2 °. Proposition faire avec zèle dans une MOU , s. m . [ Monosyllabe. ] Poumon de
>
assemblée pour y faire décider quelque chose. veau , d'agneau etc. » Bouillon , fricassée
>
» Faire une motion. — Cette 2dºacception de mou de veau , d'agneau , etc.
nous vient des Anglais, qui en font un grand MOU , Molle , adj.[ Mou , monosyll.
usage dans leur Parlement. -- L'Academie ne Mole ;‫ زو‬2 e muet. Voyez Mol. ] ı °. Qui reçoic .

le met pas dans ce sens : mais il s'établit parmi facilement l'impression des autres corps.» Lit
nous ;- öt c'est'un néologisme dont on peut bien INOU > ou qui n'est pas mou. Cire mölle. On
augurer. apèle corps mous , ceux que
le choc et la
MOTIproF s. m. MOTIVER , V. act. [L’f compression font changer de figûre , et qui, i
,non
>
er
finale se ce.au ! j dans le 2d , l'ż est après le choc et la compression , ne tendent
>

long devant l'e muet : il morîve , motivera , pas à reprendre la figûre qu'ils viennent de
etc. ) Motif est ce qui meut , qui porte à faire perdre. Paulian Dict. de Ph = 9,
quelque chose. » Bon ou mauvais motif. Figureinent , qui a peu de vigueuysr.. » Chev‫ܐ‬al
Agir par le motif de la gloire de Dieu. » L'in : mou : ' homme mou au travail. ; Les hommes
térêt est presque le seul motif , qui fait agir
> mols et abandonés aux plaisirs , manquent de
les hommes. Mo de cré
tifs de
Motifs dibili
crédibi té ,, ra
lité rai-i courage dans les dangers. Télém . = Mou ,
sons qui font croire les mystères į telles que indolent ( synon . ) Un homme mou ne sou
sont celles , qui démontrent la divinité de la rient pas ses entreprises : un indolent ne veur
Religion et de son Auteur : = Motiver , rien entreprendre . Le premier manque de
c’est raporter les rais onss , les mərifs d'un courage et de ferineté : le second manque de :
raison
avis , d'un arrêt Tou
.» Conseill
s les ers moria d'ém
volonté et ulation. » L'homme mou ne
vèrent learavis. L'usage de ce vérbe est borné. vaut rien à la tête d'un parti : l'homme indo
1
Rem. Morif se dit de la causefinale , qui lent n'est pas propre à le former. Gır. Syn.
engage , qui détermine. M. Linguel , par disa 3 °. Efféminé et gâté par les délices . L'Ac.
traction', ' lui done le sens de cause eficiente , le dit des
le dit persones.
des person es. » Un hommemou et effée.
qui produit. Après avoir parlé de la manière miné ; une âme molle. Il me semble qu'on ne
de
la
vivre des Turcs , qui devrait éloigner d'eux : le dit guère que des chôses qui ont quelque
pesre : » Quel motif, demander-il, a donc raport aux persones: vie molle :viyre, languir
694 MOU M OU
dans une molle oisiveté. = 4'. On dit du
-4 3 °. Perit morceau de tafetas noir , préparé ,
tems , qu'il est mou , pour dire , qu'il est re- que les Dames se mettent sur le visage. 1 La
lâché ; et du vent , qu'il est mou , pour dire , mode des mouches est un peu pâ.sée. Voyez
qu'il est chaud et humide. un exemple au mot JUPE .
Rem. 1°. Mou fait au plur. mous , et non MOUCHERON , sorte de petite moeche.
>

pas moux , comme écrit Rollin , ou son Im- MOUCHER , v. act. [ Nouche'; 2º é fer. )
primeur .. =substantif Il n'est actif,
ne doit jamais parlant
2°. Le masc. cheval
.
et n'a le régime simple , qu'en
précéder le : mou
le ; lemou des enfans et des persones , qui ne
Général , formeraient une inversion gauloise peuvent se moucher elles-mêmes. Presser les
et barbâre. Le fém. peut quelquefois , ct quel. narines pour en faire sortir les excrémens qui
quefois même il doit marcher devant. » Molle tombent dans le nez. » Mouchez cei enfanc . »
oisiveté , et non pas oisiveté molle.» Sa molle Je ne puis agir: il faut qu'on me'molche.
langueur se dissipe : il sort de l'ivresse ei de Il s'emploie presque toujours comme récipro
l'assoupissement du plaisir. Jer. Delivr. == que , avec le pronom personel'; se mbusher :
3º. M. Necker fait régir à mou la prép . à et Mouchez- vous ? » Dites- lui qu'il se mnouche.
l'infinitif, » Les vérités utiles échapent à la — * Plusieurs le font neurre, et l'emploient
pensée , qui est molle à les chercher et à les au lieu du réciproque. » J'ai beaucoup mou
saisir. - Ce régime est dans l'analogie de ché aujourd'hui , disent -ils; au lieu de dire :
la langue : mais il y en a peu d'exemples dans je me suis mouché souvent. L'Abé Grosier le
les Auteurs. dit de même. » Ils commencent et continuent
MOUCHARD , s. m. [ Le d final ne se de concert à tousser , cracher , moucher avec
.

1
prononce pas. ] Espion de Police. On des éclats , qui couvrent sans peine la voix
dit aussi mouche ; et celui-ci est moins mé- foible et timide du modeste Directeur .
prisant. Voyez MOUCHE , nº . 2º . Tousser et cracher sont neurres ; moucher ne
MOUCHE , s . E. MOUCHERON , s. m . ( 2° e l'est pas. M. Desgrouais le met au nombre
muet. ) Mouche est , au propre , le noin d'un des gasconismes ; mais je l'ai oui dire à d'all
petit insecte ailé. » Le Taon , le Frélon sont tres qu'à des Gascons; ainsi que purger , pour
des espèces de mouches. Ce mot fournit se purger. Voyez PURGER .
à plusieurs expressions du style familier . == On die proverbialement : ne pas se mora
Prendre la mouche ; se fâcher pour des riens. cher du pied ( d'autres disent , du coude. ) C'est
» Pourquoi prendre la moucho ? Je vous con- un homme qui ne se moiché p.is du pied ; il
seille , dans votre première édition , de vous est habile , et il n'est pas aisé de lui en faire
rapatrier avec les règles de la Gra !naire. Anon. acroire . Suivant l'Académie , il est po
Disputer sur des piés
des choses de néant.
de mouche , sur pulaire.
Quellemouche vous Certes , monsieur Tartufe , à bien prendre la
pique ? Quel sujet avez-vous de vous mettre chose ,
en - colère ? N'est pas un homme , non , qui se mouche du pied .
Mol.
Je voudrois bien savoir ...
Quelle mouche a piqué ce colère vieillard ... Du tems qu'on se mouchait sur la man
On ne sait bien souvent quelle mouche le pique. che ; au bon vieux tems. Voyez GALEUX.
Boileau . MOUCHETER , v. act. MOUCHETURE ,
е
» C'est ainsi que Coulanges vous nomme dans s. f. [[ 2°€ e muet , 3e éÉ fer. au 1e"" , lon .au 2d. ]
ses lettres , tout sérieusement , sans hésiter , ni Moucheter , c'est faire de petites marques
>

sans dire quelle mouche l'a piqué. Søv . Dans rondes sur une étofe de soie..
de soie En parlant
cet endroit , cela se dit en riant , et se prend de l'hermine , c’est y méler de petits brins de
en bone part ; car il y est question d'un titre fourrure noire .
très-Aateur pour Mde . de Grignan. > Fine Moucheté , adj. Se dit de certains ani
TA
mouche , femme adroite et rusée. On le dit maux ; et signifie la même chose que
aussi d'un homme . = Pieds de mouches CHETÉ .
écriture dont lecaractère estfortpetitetmal Mouchetûre , ornement qu'on done à
formé. une étofe ou à une hermine , en les mou
2 ', MOUCHE , celui ou celle que des Ofi- chetant.
ciers de Justice détachent , pour suivre la MOUCHETTES , s. f. pl.[ Mou-chète ; 2°
marche de ceux qu'ils ont ordre d'arrêter. = è moy. Il n'a point de singulier. ) Instrument
MOU M O U 695
avec lequel on mouche les chandelles , les d'un grðs visage rebondi. C'est dans ce
bougies. Plusieurs , parmi les Gascons et les dernier sens qu'on dit : voyez ce grôs mou
Provençaux , disent mouchettes pour pin- flard , cette mouflarde. MOUILLER
MOUILLA GE , s. m . , v . act .
MOUCHEUR , s. m. Il ne se die que de
> et neur. MOUILLÛRE , s. f. [[ Mou-glia-je ,
celui qui mouche les chandelles au Théâtre. glié , gliú -re ; mouillez les Il. 2° é fer. au 2d,
>

MOUCHOIR , s . m . [ Mou chour. )] Linge lon. au 3 € . ) Mouiller , c'ese 11°. tremper ,hu
1

dont on se sert pour se moucher . C'est sa si- mecter , rendre moite et humide, » Mouiller )

gnitication , quand on le dit tout seul.--- un linge. » La pluie a mouillé les prés.
)

Mouchoir de cou ; linge dont les femmes se Et neutralement : » Ce brouillard mouille


couvrent le cou et la gorge. re
comme de la pluie, » Il craine de se mouiller
MOŮDRE , v.act. {z- lon .2° e muet. ] Je lespieds, et nonpas, demouiller ses pieds.
mouds , tu mouds, il moud ; nous moulons ; SI 2º. Mouiller l'ancre , ou mieux encore
je moulois ou moulais ; j'ai moulu ; je mou- et plus ordinairement , mouiller , toui seul;
Ius ; je moudrai ; je mnoudrois ou moudrais ; jeter lancre , pour arrêter le vaisseau. » Nous
mouds ; que je moule , je moulusse ; moulant, mouillâmes l'ancre , ou absolument , nous
moulu . -
Broyer , mettre en poûdre par mouillámes dans la baie. = 3 °. En termes
le moyen de la meule. » Moûdre du blé , du de Gramaire , il se dit d'une prononciation
riz , etc. Par extension : moudre du café.
>

particulière de l’L et du G. Voyez G et L.


Il se dit , neutralement , du moulin : » ce MOUILLAGE ne se dit que dans le 2d sens :
moulin ne peut moudre que six mois de l'an- Fond propre
née , faûte d'eau. Il ne moud pas assez menu . vais mouillagepour jeter l'ancre. » Bon ou mau
. » On dit que ce mouillage
» Les moulins à vent ne moulent ni quand le n'est pas sûr.
vent est foible , ni quand il est trop fort. Rem. Comme on dit , il fait froid , il fait
MOULU , part. et adj . » Il a le corps
corps tout chaud , Mde. de Sévigné a dit : il fait mouillé,
moulu , il est tout moulu ; il sent des douleurs il fait brouillard. » Quand il fait beau , je me
par tout le corps ; on l'a tout moulu de coups ; promène , quand il fait mouille , quand il
on l'a baru outrageûsement. = Orinoulu , fait brouillard , je ne sors point. = Se
>

réduit en petitesparties , pourdorer les mć- mouiller


taux . » Cuivre doré en or moulu . , pourOnse baigner
çalisme. = ,estun
apele poule proven
mouillée une
re
MOÙE , s. f. [ it lon. 2° e muet. ] Gri- persone timide et poltrone , .qui craine tour .
mace faite par dérision ou par mécontente- » Je me serois bien promenée , si je n'écois .
ment. Dans le re'sens, il régit le datif. » Faire point encore une sote poule mouillée : c'est
la moûe à quelqu'un . Dans le 2d sens , il se mouillée , au pied de la lettre ; car je sûe tour
dit sans régime. » Il est fâché ou chagrin‫ ;زا‬il
>
le jour. Sév. Cette aimable Auteur joint le
fait la mode. == On dir , populairement , propre au figuré; ce qui est très -joli . = Se
d'un pendu : qu'il fait une vilaine moủe aux couvrir d'un drap, mouillé , c'est , dans ce
passans . même style proverbial , alléguer une mauvaise
MQUELLE, MOUELLEUX . Voy.MOELLE, excûse
MOELLEUX .
, quiagrâvela faúte , au lieu de la di
minuer .
> >

MOUFETTE ou MOFETTE , s. f.( Mofère, MOUILLETTE s . f. MOUILLOIR , S.


e
2° è moy. 3° e muet ) Le 2d est le plus usité m, MOUILLÛRE , s. f. [ Mou -gliè te , glioar, Ć

aujourd'hui. Exhalaison pernicieûse, qui s'é- ( une seule syllabe )gliú -re : 2° è moy. au 2" >
er

lève des souterrains des mines , de certains lon , au 2d.] Le 1 €", se dit des aprêtes ou tran
pujts , des fósses d'aisance et larrines, ches de pain fort minces' , qu'on fait pour
MOUFLARD , ARDE , subst. MOUFLE , manger les ceufs à la coque ; le 20 , d'un petit
o

s. f. Le 2d se dic , 1 ° d'un gros gaut de cuir vâse ou les femmes mouillent les doigts en
e

ou de laine , où il n'y a que le pouce de sé- filant ; le 3º , de l'action de mouiller , ou de


paré , et où tout le reste de lamain esttout l'état de cequi est inouillé.» La mouillûre du
d'une pièce, li ese vieux en ce sens : on dir au- papier avant l'impression
jourd'hui mitaine , au-singulier. = 2°. De * MOUÎSE , s.1.Le peuple de Paris le dit,,
plusieurs poulies liées l'unc a ec l'autre , par au lieu de Moise ; et le sentiment de Ménoge
le moyeii desquelles on multiplie la force est qu'il faudrait ainsi parler dans le discours
mouvante , 3° « Dâssement et par mépris , familier. Le Monis Miénuge ne dis 233
696 MOU M O U
pourquoi; etson sentiment n'a pas prévalu . exp ression , sur leur maître. L'Ab. Grosier.
MOULE , subst . masc. et fém . Il est masc. MOULIN , s. m . MOULINAGE ,> s. masc.
quand il signifie une matière creusée de ma- MOULINET , adj . [ Moulein , linaje , line:
>

nière à doner une forme précise à la cire , au 3 è moy , au ; . ) Moulin est , 1.Unema
plomb , au bronze , etc. Il est fém . quand chine à moûdre du grain . Il y en a de plus
il se die d'une espèce de coquillage de forine șieurs espèces : moulin à vent , à cau, à
oblongue . Le Traducteur du Poy.ige à la brâi . = 2° . On done ce nom à plusieurs
Mer du Sud , dit , de bons moules , des ino- autres machines , qui servent à divers usages,
les excellens. Il faut dire , de bones , d'ex- » Moulin à foulon à papier , à can, à
>

cellences moulcs . polidre. Moulin à café , pecic inoulin à


.
Moule , dans le premier sens , s’emploie mondre du café.
>

au figuré, mais non pas dans le haut style. MOULINET , aâtrefois petit moulin. —
» Si votre raisonnement est bon , le mien Aujourd'hui , tourniquet dont on se sert
l'est aussi ; car il 'est jeté dans le mêze pour enlever ou pour tirer des fardeaur,
moule . Anon . Il règne dans 20s meurs une Machine dont on se sert pour travail
ennuyeuse uniformité , et tous les espries. ler à la monnoie. == Faire le moulinet,
semblent avoir été jetes dans un même moule. c'est se servir d'une épée ou d'un bâton , eis.
J.J. Rouss. »» La raison humaine prend plus en les maniant autour de soi avec tant de
facilement le moule de nos opinions , que vitesse , qu'on påre les coups qui sont por
celui de la vérité . Id . cés en même tems par plusieurs persones.
.: On dit , proverbial:men!, des chôses qui MOUI INAGE ne se dit que de la soie Ć

demandent du tems , qu'elles ne se jèrent qu'on fait passer au moulin .


pas au moule ; ( l'Acad. dit , en morale ) er Rem . Moulin , nº. 1° fournit à quelques
de celles qui sont râres et précieûses , que expressions proverbiales: := On apéle un
le moule en ese rompu . » ' ll n'y a plus grand parleur , ou une grande parleûse ,
d'esprits ni de cæurs sur ce moulé. Sév. un moulin à paroles. = Envoyer er moz
Se former sur le moule de quelqu'un ; l'i- lin , traiter d'ânz, d'ignorant. Sebatre
miter. - Dans le style relevé , on dit , sur contre des moulins à vent , ( allusion à
le molèle . Conserver le moule du pour- Dom Quichotte ) se furger des chimères pour
point , se conserver , se ménager dans les pé- les combatre. = Fa re venir l'eau au inoi.
rils. Celui -ci est populaire , e
lin ; atirer les présens. Il se prend en mau.
MOULER , v. act. [Mou -lé : 2° é ter.] vaise part, et se dit par mépris. = On
2

Jeter en moule. » Niouler une figîre , des dit aussi d'un homme dont on n'est pas
médailles , des chandelles , etc.
>
Figare , content : il vien /ra moidre à notre moulin :
médaille , chandelle moulée . Letsremou- il aura afaire à moi à son tour.
lée , imprimée. » Sa lettre est aussi lisible MOULINÉ, ÉE , adj . Gâté par los vers ,
>

que si elle étoit moulée. C'est aussi une écri- en parlant du bois.
tåre à la main , où l'on imite les caractè- * MOULT. Vieux mot. Beaucoup. Il n'est
rès des livres imprimés. On dir , en plus en usage que dans le stylemarotique.
plaisantant ; il faut bien que cela soit s L. Bruyère regrettait ce mot , et ne
yrai , puisqu'il est moule ; et d'un hoinms yoyait
lui .
pas par où beaucoup l'emportaitsur
qui l'autorité
; il àcroit
défère de quelque livre que
ce soit tout ce qui est moul:. 5 MOULU , ûE : Voy. MoûDRE. Tout -

Le bâs peuple dit , lire le moulé , dans le frais moulu , pour émoulu , est un gasca
> >

moule. nis.ne. V. EMOULU .


Rem. Suivane La Touche , se mouler sur MOULURE , s. f. Ornement d'architec
n'est pas une expression fort noble. Le Dicr. tûre , comine astragale , quare de rond,etc.
de Trév. dit qu'elle n'est pas du beau style. » Les corniches sont compaséesdeplusicurs
l'Acad. la met sans remarque , et sans lire mouli's. » Architrave orné de moulures.
à quel style elle apartient. Depuis quelque MOURANT , ANTE , adj. MOURIR , Y.
tenis , certains Auteurs on dit , se mléler, neur. [ 2* lon . aux deux premiers.) Mou
Les bons Auteurs n'emploient pas se ran au propre , qui se meuir. » Il est -S. m. pl.
mouler sur , saris correceif. » Les courtisans
> mpuriint , elle est mourantę .
se mouloient , si j'ose me servir de cette >> Les morts et les mourans,
Au figuré ,
des
MOU MOU 697
des yeux mourans , languissans . doit dire : on le fit mourir. Th. Corn . Cette
Ren . L'adj . masc. doit toujours suivre le expression est fort commune à Paris. Marin.
substantit . Le fém . peut quelquefois le pré- -
Pour , se faire mourir , il est tout au
céder. moins douteux. » Il se fit mourir ayant re
Enfin , son oeuil mourant fixé sur ces guerriers. fusé de prendre aucune nourriture. LeGendre.
Thom . Il dic plus bâs : ils se laissent mourir de
faim . Celui- ci est plus sûr. = Racine a dic
Ne lançoient qu'un feu pâle et des rayons mou mourir d'un poignard.
rans .
Gresser. Et du même poignard dont est morte la Reine ,
Cette fère Princesse a percé son beau sein.
Depuis ce tems je traine une mourante vie. Fr. Én.
MARIN , Federic.
On ne dit point mourir d'un poignard , ni 1
MOURIR : Je meurs , tu meurs , il meurt , d'une épée , ni d'un boulet de canon , etc.
>
nous mourons vous mouren ils meurent :
, mais d'un coup de poignard , d'épée , etc. =
je mourois ou mourais ; je mourus ; je suis A mourir , espèce d'adverbe. » Je suis lâsse
mort ; je mourrai ; je mourrois , ou mourrais ; à mourir de la fadeur des nouvelles. Sév .
meurs ; quç je meure ; nous mourions , vous Cet adverbe est fort à la mode parmi les
mouriez ; ils meurent ; je mourusse ; mou- Petites -Maitresses.
rant , mort , morte . = l '. Cesser de vi Ce manteau de verru dont il se sait couvrir ,
vre. » Mourir de maladie ; de vieillesse , de Nerecèle qu'un fat , odieux à mourir.
mort violente . » Mourir en bon Chrétien , Palissor.
en Philosophe. = 2°. par cxagération : Remarquez qu'à mourir doit se raporter à
soufrir une grande incomodité : ” Mourir l'adjectif qu'il modifie. Ici c'est le fai qui est
de chaud , de froid , de faim , de soif , d'im- odieux , et c'est la petite-maîtresse qui en
patience , etc. » Morrir d'amour pour ... est escédée à mourir. Ces irrégularités arri
Mourir d'envie de , avec l'infinitif : je mours vent toujours , quand on adopre de certains
>

d'envie de vous voir. = 3 °. Fig. mourir au mors , qu'on répère à tout instant. = Faire
monde , au péché , au vice , à ses passions. mourir à petit feu ( fig. famil. ) faire lan
4°.Avec la négative , durer long-tems. guir quelqu'un dans l'espérance, dans l'in
» Son nom , sa mémoire , ses ouvrages ne quiétude. » Il n'y a point encôre des nou
mourront jamais. ro. Il se dit des velles d'Allemagne : c'est mourir à petitfeu .
arbres et des plantes , qui ont une espèce Sév . Il est mori , il a été tué ne se di
>

de vie. » Ces arbres sont tous morts. » Le sent pas indiféremment: le premier, se dit
froid les a fait mourir. =
= 6º. On le dit quand on n'a pas été tué sur le champ ;
même des chôses inanimées , dont le moule . le second , quand on est resté sur le coup » Il
>
vement finit peu à peu : la lampe , le Aam- est mort de ses blessûres ; il a été tué dans
beau se meuri. » Le bouler de canon vint le combat. - On peut pourtant quelquefois
mourir à ses piés. = 7º. Se mourir ; être se servir de mourir , en parlant
sur le point de mourir. » Je me meurs , il tué sur la place : » Il mourut d'un brave
, ce jeune >
se mourair. L'Académie remarque qu'il ne Prince , si digne de vivre et de régner : il
se dit qu'au présent et à l'imparfait de l'in- mourut malheureûsement, après avoir passé
dicatif. le Rhin , etc. Bouh. On dit aussi , en parlant
Rem . Mourir se dit élégamment au figure': de ceux qui ont été rues dans une afaire :
► Les dissolutions des grands ne meurent la liste des morts ; on la trouvé parıni les
poine : leurs exemples prêcheront encôre le morts. Idem. = Se mourir se dit absolu
vice ou la vertu à nos plus reculés neveux. ment et sans régime , excepté avec le pron.
Massill. » Les Villes , les Royaumes , tout en : » Une glace lui coupe son corps de
meurt : tout a son tombeau... Er l'homme jupe ; et entre dans son corps si avant qu'elle
s'indigne d'être mortel ! Jér. D £l. = Faire s'en meurt. Sév. * Mais , se mourir de faim ,
>

mourir ne se dit point au passif. Il fut fait de soif , d’inanition ; il se meurt d'envie de
mourir , pour , il fut exécuté à mort , est jouer ; je me mourrols d'ennui , sont autant
une expression condamnée par Vaugelas. de gasconismes. Desg .. Je veux mourir
Elle est commune le long de la rivière de si est du style très-Familier. » Celle- ci vous
Loire , et dans les Provinces voisines. On sera rendůc par M. de... Je veux mourir si
Tom . II. Tttt
698 мос MOU
je sais son nom. Sév. = Mourir de rire mousse. Le vin de champagne mousse beau: :
se dit à l'actif et non au passif. Dites , nous coup : il est bien mousseux :la bière est fort
mourions de rire ; et non pas : nous mousseuse .
érions moris de rire , comme on dit en cer- MOUSSERON 9 s. m . ( Mou - ceron : 22
taine Province. Quelques- uns ont dit muer. ] Espèce de petit champignon qui
au mourir pour à mourir. » Il a eu el vient sous la mousse d'où il tire son nom .
déplaisir de sa faute , qu'il en est au mou- MOUSSON s . f. [ Mou - son. ) Saison
rir. Le Diction . de Trev. raportant cette pendant laquelle souflent certains vents dans
phrase , ajoute que l'Acad. ne conait pas les Indes . » Il calut atendre la mousson . » Il
ce sub tantif. On dit malade à mou- falloit arriver à Canton avant le changement
rir . de mousson. Ler. Édif. » En ce pays là , le
Mort , Morte , participe de Mourir. vent soufle pendant six mois de l'ouest à
Voyez - le à sa place. l'est , et pendant six autres mois de l'est à
MOUSQUET , s. m. MOUSQUETAIRE , l'ouest , et c'est ce qu'on appelle la mousson.
s. m. MOUSQUETERIE , s. f. MOUSQUETON, Ibid.
e
> MOUSSU , ûE, adj . ( 2° lon . au 2d . ] Qui
s. m. [ Mors -kè , ketère , ketert.e , keton : .

2º è moyen au i'r e muet aux trois all- est couvert de mousse . » Arbre moussu ,
e

tres; ? & moyen et long au zd , e muet au pierremoussüe. - Quelques-uns le disent du


3. ) Mousquet est une anciène arme à feu , vin , de la bière , mais mal ; c'est mousseux
O
>

qui n'est plus ena moyen


On le cirait par lle
usage depuis long - tems.
d'une mèche.
qu'il faut dire. , s. f. Barbe qu’on laisse
MOUSTACHE
On
Ce mot ne s'est conservé que dans ces lo- au-dessus de la lèvre d'en haut.
cutions du st. famil. ». Porter le mousquel, dit adverbialement ( style familier ) sur ma
ou il aa mozstache , en ma présence , à ma barbe.
èire simple soldat. » Il crèvera , qu'il
crevé comme un vieux mousquet ; les dé- Du Cerceau dit , sous .
bauches le fueront > ou l'ont tué. Il l'a fait enlever , Monsieur , sous ma moustache.
Mousquetaire; autrefois Soldat à pied , qui
portait le mousquet. Aujourd'hui , il se dit Et , populairement , doner sur la moustache
de ceux qui sont dans les compagnies à à quelqu'un , le fraper au visage.
cheval des Mousquetaires du Roi . » Les MOUSTIQUE , s. m . Pecit insecte d’A
Mousquetaires gris , les Mousquetaires noirs, frique et d'Amérique, du genre de ceux que
ainsi només de la couleur de leurs chevaux. s
nous apelou cousin en France. Dans les îles
»» Entrer dans lesMousquetaires.= Mous- Françaises,onapèle moustiquière ce que nous
queterie , décharge de plusieurs fusils. apelons cousiniere .
Alousqueion , fusil dont le canon est plus MOUT , s . m. [ Monos. le e ne se pron
. ordinaires .
court que celui des fusils pas. ) Vin nouvellement fait , et qui est en
MOUSSE , s. m . et fém . [ Mou -ce : 2° c côre doux .. de
muer. ] Il est masc. quand il signifie un MOUTARDE s. fém. Composition >

jeune Matelot ; fém . quand il se dit d'une graine de Senevé , broyée avec du mout ,
herbe fort épaisse er fort courte , qui s'en- avec du vinaigre , etc. » La moutarde de
gendre sur les terres sabloneûses , sur les Dijon est fameûse.' = On apèle aussi mi 247u.
s e e de ine
pierre , etc. ou d'une écum qui se form tar la gra de Sen , par evé ceq u'e lle se te
le
sur quelques liqueurs . » En versant de haut , à faire de la moutarde . = On dit, en sty sein
le vin fit de la mousse . * Mousse proverbial , s'amuser à la moutarde
es es >
ger n
s'est dit aútrefois adjectivement , pour émous gner les petit afair et négli les gra la.
e
sé : » Ce fer , cette coigné est mousse. des. — Sucrer la moutarde , dorer >

MOUSSELINE, s. F. (Mou -celine : 2° ctet pilule; adoucir les refus, les remontrances,
dern . e muer. ] Toile de coton fore claire. par des paroles douces et Alateûses. à
L'Acad. ajoute, fort fine ; mais il y en a moutarde lui monte au nez ; il comence
de grossières. s'impatienter , à se facher. Tout le monde
les enfans même en vont
MOUSSER , v. neur.. MOUSSEUX , EOSE, va à la moutarde
adj. (Mou- cé ,, cell , cew.ze : 2. é fermé au à la moutarde : la chose est devenue publi
,
des ] Mousserse
, lon.aux deux aútres.silse
1 'liqucurssurlesquelle fait de la Quelques-unsdisent,
que. *le monde
dit tout en bat la moutarde. V. DINÉ.!
par corruprion
MOU MOU 699 .
MOUTARDIER , s. m. ( Mou -tar-dié : bleat mouvant ; où il y a des figúres qui se
z é fer. ] 1°. Petit vâse à mettre la mou- meuvent par une mécanique cachée.
tarde . = 2'. Celui qui fait et vend la MoŮVEMENT : 1. En général, transport
moutarde . d'un corps d'un lieu à un autre . » Mouvement
MOUTIER , ou MONSTIER . Vieux mot. lent ou rapide; violent , convulsif; droit ,
Monastère , Église. On dit encôre le premier ” circulaire , etc. » Etre en modyement ; doner
dans ces deux phrâses proverbiales. Mener le mouvement à , etc. Se doner du moú
une fille au montier , la mener à l'Église vement ; agir , intriguer, » Il s'est bien doné
>

pour la marier. Il faut laisser le moutier du moûvement pour cette afaire. = II. Chan
où il est ; ne rien changer aux usages reçus . gemens de postes , marches et contre- marches
MOUTON , s. m . MOUTONER , v . act. d'une armée. » Il fil faire divers mouvemens à
MOUTONIER , IÈRE adj . [ >
é ferméau l'armée. = III. Passion ou afection de 1 âne.
Mouvement volontaireou involontaire. » L'ex
2d , et 3 ' , è moyen et long au dernier : ne',
nić , nie-re. )Moúron , belier châtré , qu'on cuse de beaucoup de gens est de dire qu'on
engraisse. » Tête , langue , pieds , gigor de n'est pas maître des premiers mollvemens. =
mout02. Quand on die troupeau de IV. En Musique , la manière de batre la me
moutons , on y comprend les beliers et les sûre. » Presser ou ralentir le mouvement.
agneaux. » Garder les moutons. Mou- Air de mouvement , dont la mesure est bien
tonier, qui est du caractère des moutons. , marquée. V. Dans l’Art Oratoire , ou
Le peuple est mouronier , il fait comme les poétique , figúres pathétiques. » Il y a de
moutons , qui passent tous où ils voient qu'un grands mouvemens dans ce Discours , dans
autre mouton à pâssé. » Toute cette race cette Pièce. = : VI . Ressort d'une horloge ,
moutonière marche pêle -mêle sans savoir ou d'une montre. » Le moûyement de cette mon
on la mène. = = Moultoner , rendre frisé et tre est bon , ou , ne vaut rien . — On le dit
annelé comme la laine d'un mouton. On même aupluriel.
au pluriel. » Les molvemens ne valent
ne le dit guère qu'au participe. » Cheveux
rien .
moutone's ; tête , péruque , coifure mouronee. REM. Mouvement a un sens tantôt actit
On dit , figurément , ( st. famil. ) d'un tantôt passif. Il signifie caniêt la cause , tan-,
5

homme fort doux ; C'est un mouton , doux tôt l’éfet , l'action de ce qui meat et l'état de
comme un mouton. » C'est la plus douce pe- ce qui est mu . » Ce corps a comuniqué de
tite moutone de son sexe. Retif ; et prover- son moivement à un aútre . » Ce corps est
bialeinent, revenons à nos moutons , repre- dans un grand moûvement; en mouvement.
nons le discours qui a été interrompu. Mouvoir ; Je meus , tu meus , il meut ;
Cette expression proverbiale doit son ori- nous mouvons , vous mouver , ils metivene; je
gine à la Farce de l’Ayocar Parelin. e
mouvois ou mouvais , je mus ; j'ai mu ; je
MOUTURE , s. f. [2lon . 3° 2e muer. ] induvrai, je mouvrois ou mouvrais, que je
1 °. L'action de moûdre le bled er le salaire melye , nous mouvions , vous mouviez,, ils
meAyent ; je musse ; mouvani, mu . – Plusieurs
mourøle
que prend
deux res , ( ster
sac
Meuni . .famil. ) seTirerfaired'unpayer des tems de ce verbe ne sont en usage que
deux fois d'une mêine chose. 2 ° mé
20. mé- dans le style didactique . » Ces deux corps
lange de froment , de seigle et d'orge par après le choc se mouvront ensemble avec iz
tiers. » Du blé mourire. » La bone mou • degrés de force . Paulian. Dicr. de Phys.
türe vaut seigle. Hors de l'infinitif , on est si peu acoutumé
MOUVANCE , s. £. Dépendance d'un ficf aux modes et aux tems de ce verbe , que
qui - relève d'un aútre. trouve
quand on les rencontre On у un air
MOUVANT , ANTE , adj . MoŮVEMENT , sauvage, comme dans cette phrase de Bos
s. m. MOUVOIR re v . act ( Mozvan , vante , » es premières afaires, qui se mürent
suet. L
veinin , voir : 1" lon , au 2d , 2° lon . aux dans l'Église .
-
Avec le pronom personel ,
deux premiers , e muet au 3 * . ] Mouvant est le présent de l'indicatif fait assez bien . „ Un
o

1° , qui a la puissance de mouvoir . Il ne se corps , qui se meut en pousse un aûcre .


dit qu'au féminin : force mouvante. Comment les aromes së meuvent - ils dans le
2' . Qui se déplace et od l'on s'enfonce. Sâble vide ? Voy. ÉMOUVOIR . = Mouvoir , c'est
)
mouvan ',terremouvante. = ; . Qui relève de... faire changer de place.» Ils ne peuvent mou
Fief mouvant d'un autre fief. = 4' . Ta- voir cette pierre. » Un ressort, qui meut ,
T ttt 2
700 MOY M U E
qui fait monz'oir une machine. » Il est si ma . adv. MOYENNEUR , ou. MOYÉNEUR , s. m .
lade qu'il ne peut se mouvoir . = Dans les Médiocrement. = Celui , gui moyène; Mé
-

choses morales , exciter , faire agir . » La diateur. = L'Acad . avait d'abord ' inséré le
er
gråce meut la volonté , sans la nécesssiter. I tout simplement dans son Dictionaire.
» C'est la colère, qui l'a mu à en user de la Dans les Éditions suivantes , elle dit qu'il est
.
sorte. Acad . de peu d'usage dansla dernière, elle remarque
MOYEN , ENNE , ou ÈNE , adj.MOYEN ,s. qu'il est vieux. Le 2d començait à vieillir
m . MOYENNER , ou MOYÉNEP ,v.ace. [Moa- au comencement du siècle. Aujourd'hui il est
e
ien , iê- ne , ien , ié - ne : 2 èmoy. au 2d , é vieux et entièrement hors d'usage. L'Acad. ne
>

fer. au dern. ] Moyen , adj . MÉDIOCRE ; » Il le met point.


est de moyène grandeur , grêsseur , tâille ,
> MOYEU , s. m. [ Moa- ieu ; au pluriel
etc. De moyen âge ; nijeune , vieux moyeur. ] Ce mot a trois significations , qui
ni .
La moyène région de l'air , qui est entre n'ont aucun raport l'une avec l'autre :
>
la plus haûte et la plus bâsse, Moyen , 1 °. Le jaîne d'un auf: » Il y a des æufs, qui
subst. Ce qui sere pour parvenir à quelque ont deux moyeut. Il vieillit, en ce sens; on
fin . » . Chercher , irouver un moyen , des die plus comunément jaîne d'æuf. = 2°. Espe -

myens. Il régit souvent de et l'infinitif. ce de prune : des moyeux confis. --- 3º. Et
-3°
» Je cherche les moyens de vous plaire ; ct c'est son usage le plus ordinaire ; cette partie
je n'y réussis. pas. = Voy. Vore. = Quel- du milieu de la roûe , où l'on emboite les
quefois moyen s'emploie sans article : » Je rais, et dans le creux de laquelle entre l'essieu.
troúverai bien moyen de le ranger ; il n'y a MOZAMBIQUE . Plusieurs disent , le Mo
pas. moyen de le soufrir , et non pas, il n'y a zambique , aller au Mozambique. L'Ab. Pré
pas de moyen , etc. * Mais tâcher moyen est vot. ( Hist. des Voy .) ne mer point d'article.
un Provençalisme : » Tác kez moyen de le voir. Il dit toujours à Mozambique. Les cartes de
- Le
Le moyen est une espèce d'interjection , M. Belin confirmentcet usage; maison y lit
qui régit de er l'infinitif , ou que avec le sub- Mosambique avec une s : canal de Mosambia
jonctif. » . Le moyen de réussir , ou , qu'on que; baie deMosambique.
Télssisse , quand on est traversé de tout côté !
. MUABLE , adj . Inconstant, sujet au chan
» Le moyen que le Tribunal supérieur le for- gement. » Tout est muable dans ce monde
çar de punir celui , qu'il avoit intérêt desau- La volonté de l'Homme est muable . = Il est
ver ! Moreau. » Le moyen que cerre erreur bien moins usité que son oposé immuable. »
n'allér pas toujours en croissant ! = Au Dicu seul est immuable.
moyen de , adverbe. Il n'est que, de la Pra- MUCILAGE ; s.. na. MUCILAGINEUX,
tique et du style familier. ». Au moyen de ces EÛSE , adj. [ sº lon. au 2d et au 3 , nell ,,
mesures on en viendra à bout. Moyens , nel-ze . ] Mucilage , est une marièrecrasse et
Moyens
au pluriel , richesses , facultés. » Je ne co- visqueûse , qui sore de certaines plantes ou
nais pas ses: moyens. Son usage est fort borné herbes. —Mucilagineux, qui contientda
mucilage.
dans cetemploi .
Moyenner , ou Moyéner ( devant l'e muet , MUCOSITÉ , s. f. Humeur épaisse de la
Ja 2° devient un è moy. il moyène ,moyènera.), natûre de la morve.
Procurer par son entremise . » Moyener ane MŮE, s. f. MUER , V.R.Afl-e, { - muev - :
entreviie , un acomodement. L'Acad . dit qu'il 1" lon. au 1 '', br. au 2d ; 2 e muet au 1
°
vieillit . Ilparait pourtant -encôre usité dansle é fer. au 2d. Dans leverbel’u eselong . de
style simple. vant le muer : il mûe , ils múent. Au futur et
MOYENNANT , ou MOYÉNANT , prépau conditionel, cet e muer ne se fait pas sen
[ Moa- ienan : 2° é fer. Quelques-uns pronon- tir; ilmuera; il mueroit ; pron. mára ,mare.]
cent moa -nan ,, mais mal. ] Au moyen de... Måe est le changement , qui arrive aux
»Dieu
J'en. »viendrai à bout moyenantla grâce de oiseaux , quand ils mteni, c. à d..quand le >

Vous aurez ce que vous désirez moyé- plumage leur tombe. ' Le Subst. ne se die que
nant la somme de tant. Moyérant que , des oiseaux , des vers à soie , et des serpens..
pourvu que , est vieux ; l'Acad. ne le met Le verbe se dit de certains animaux , à qui le
pas. » . Je le lui acorderai , moyenant qu'il poil tombe . = Muer se dit aussi des jeunes
viène le demander . garçons , quand la voix leur change.
MOYENNEMENT, ou MOVÈNEMENT,, Müe est encore un lieu obscur et serré , où
MUG MUL 701
l'on tient la volaille pour l'engraisser . flors. » La'mer mugissante , les flors magissans.
MUET , ETTE , OU ÈTE , adj. [ 2° èmoy. MUGUET , s. m. MUGUETER , v . act.
CI
3º emuer. j] Quine peutparler. » La plupart [ Mughè , gheté : 2 ° èmoy.: au i1 > e muet
des miers ne le sont que parce qu'ils sont au 20 : l'u est muet : il n'est là que pour do
sourds . » Il est sourd ci muet : » Elle est ner au g un son fori , qu'il n'a pas devant l’e.]
muette de naissance . » Muer comine un poise Muguet , est i °. Une sorte de Planie , dont
6on , st . prov . Fig. Qui ne parle point par la fleur sent fort bon .= 22 °. En style famil.
.

malice , ou par honte , ou par crainte.» On et plaisant , galant auprès des Dames ; re
fait le proces aux inuels volontaires. » Il de- cherché dans sa parûre. » Un muguet , il fait
meura inuet d'éronnement. » Cette réponse le le muguet. = Mugueter., faire le muguet ,
rendit miet Elle n est pas muette ; elle parle le galant.. » Il muguette toutes les Dames. =
hardiment , ou beaucoup. st . fumil. Fig . ( style famil .) Épier l'ocasion d'obtenir
Rem . Il se dit des choses , et se place ordi- ce qu'on souhaite. » Mugueter une charge.
gaireinent après le substantif. » Jeu muet , En ce sens il vieillit . Acad .
scène muerie. En vers et dans la prôse poéti MUID , s. m. [ Le d ne se prononce pas. ]
que , le fern . peut précéder. 1°. Mesûre des liquides et dessolides , qui est
Une muerte horreur semble les glacer cous. de diférente grandeur , selon les diférens pays.
Thomas . » Muid de blé , d avoine , d'orge , de vin ,
Er sur ces sombres lieux , muettes régions de sel de plâtre .
de charbon , de chaux , de
Où le trépas conduit ses påles Légions . S = 2 :°. Plus particulièrement , furâille , qui
Gresser. contient un muid de vin , ou de quelque autre
Racine fait régir à muer la prép . à : liqueur. » Percer , défoncer un muid.
Muet à mes soupirs , tranquille à mes alarmes. MULAT , ou MULÂTRE , adj . et subst.
Ce régime n'est bon que dans le haut style. Le ed est le plus usité : on peut même dire
Muet, se dit en Gramaire. Voy. E et H. que c'est le seul en usage. Le Rich. Port. les
MUFLE , s. m. L'extrémité du museau de met tous deux ; l'Acad . ne met que le 2d . ]
certains animaux. » Mufle de taureau , de Qui est né ou née d'un nègre et d'une blanche
lion , de tigre , de léopard .== In sculptū- ( ce qui est assez râre ) ou d'un blanc et d'une
re , ornement, qui représente tin mufle. == négresse ; ce qui est très -comun. » Il ou elle:
Les ignorans confondent mufle avec moufle : est mulaire ; un valet mulaire , une fille mu
lâtre , » C'est un mulâtre
ils disent mufle d'un assemblage de poulies , et sieurs
moufie d'un animal.
, une mulâtre. Plu«
au fiin. disent mulatresse.
MUFTI, s . m . Le chef de la Religion MULCTER , V. act. [( Mulkıé.] Punir.
mahométane. Quelques-uns écriventMuphii , C'est un mot du Palais. » On l'a mulcié , il a
mais pourquoi ce ph dans un mot , qui n'est été mulcté. — Quelques Auteurs ont em
pas d'origine grecque ? D'autres écrivent et ployé ce mot ; et ceux, qui aimnent à ne pas:
prononcent Morphii , mais mal. Selon M. parler comme tout le monde , le disent en
Marin , l'un et l'autre se dit . conversation. Il peut être utile dans le style:
MUGE , s. m . Poisson de mer , dont une plaisant ou critique, par ceux , qui se plai >

des espèces est le m :ilet. On apèle celui-ci sent à employer des mois particuliers.. » C'esti
un latinisme : mulctare.
muge en Provence.
MUGIR , v . n . MUGISSEMENT , s. m . Mu- MULE , s. f. MULET , S. in . MULETIER ,
GISSANT , ANTE , adj . [ Mug , giưeman , s. m . [ 2 ° e muet au zer er au 3 ° , ernioy. au
с
>

gi- san , sante : 3 ° e muei au 2d , lon . aux 2 2d ; 3. &é fer. au dern . ] Mule :. 1. Pantoufle .
dern . ] Ils expriment le cri des taureaux. , des On ne le dit plus de celles des hommes
bæufs et des vaches. » On entendait mugir. excepté en parlant du Pape. On le dit encore:
les taureaux. » Des bæufs mugissans , les des pantoufles des femmes. == 2 ° . Femelle:
yaches mugissantes ; le mugissement des non pas du mulet , qui n'en a point, mais de:
taureaux. Ils se disent, figurément , des la même natûre que le mulei, animal engen
vents et des Aots.» Les vents déchaînés mugis. dré d'un âne et d'une jumene, ou d'un plur..
z.Mules
che-
soient avec fureur dans les voiles . Télém . val d'une ânesse.
et ° , au
La chicane, en fureur mugit dans la Grand'Salle. sorte d'engeiūres , qui viènent aux talons.
Bo'leau . On dit ', proverbialement , d'une ferme
» Le mugissement de. la mer , des vagues , des qui aime à se parer ; à vieille mule. jer doré..
702 MUL MUN
= Fantasque comme unemule.Voy . Fer-. dans le Sénat ce goût d'épargne , etc. Doe
RER et PANTOUFLE. = D'un homme, qui teville , Trad. de Tacire. = M.De Bérault
est chargé d'un grand fardeau , on dit , qu'il de Beruustel mer le plurich même avec
est charge comme un miler. Voy . GA.DER ‫ا‬,‫ و‬à m leitude , employé tout seul et sans régime.
la fin . * Si une multitude indocile font ( fait ) bande
Mulet , sorte de poisson de mer. Voy. à part. Cela me parait encore plus ir
MUGE . régulier. =
= 2. Il me semble que multia
MULETIEş, celui , qui fait métier de cons tude , comme frule , nombre se dit toujours
duire des mulets .
>

de plusieurs , et exige le pluriel. Cependant


MULOT , s. m . Souris , qui fair son trou l'Acadmie dit : une multitude de peuple.
sous terre. > > Enormir le mulst , ( style Malgré le respect que j ? fui dois , je ne puis
familier ) ainuser pou " tronper. ère de son sentiment. Voy . Fouls . =
* MULTIFORME , a . j. Qui a plusieurs 3 °. Quand multitude est acompagné del'ar
forines ( Neol . ) » Quel est le moyen de cons
) ticle indéfini > il faut mettre le même are
tater ce caractère national, espèce deprothée ticle devant le régime ; inais , au contraire,
multiforne . De S'grais. quand multi ule est sans article , ou avec
MULTIPLICATION , s. f. MULTIPLIER , l'article ind - fine > on doit merere devant
v. act. et n. MULTIPLICITÉ , s. f.Multi- le rug'me la prép. de , qui est l'article in
TUDE , s . f. ] Dans le res , rion a le son de difini : on doit dire , liinilirude des lois,
cion , en vers ci on . ) Multiplier , augmenter et celle miltitule le lois. Vɔy . Ai TICLE,
en quantité , en nombre , » Il ne faut pas mul- vers la fin de n ° . II et r °. Rég ! 1785?78e
tiplier les êtres sans nécessité. » Miroirs , qui nerale. » Certe multitude prodigieûse des
multiplient les objers . Erneutralement, lois , etc. Il falait , de lois , etc. +.
» Les enfans d'Israelmultiplièrent prodigieu. Multitale et popela 'e ont tant de raport ,
sement en Égypte. » Les lapins multiplient que , les joindre ense nble , c'est doner dans
extrêmement. = Multiplier un nombre par le pléonasme. » Cerre muliitude de pop !
l'autre , en termes d'Arithmétique , c'est le lace se dissipa. Hist. d'Angl. Il sufisait de
répéter autant de fois qu'il y a d'unités dans dire : certe populace etc.
l'autre nombre ; trois fois quatre font douze . MUMIE , Voy. MOMIE .
Le 1" s'apèle multiplicateur , qui multiplie, MUNICIPAL , ALE , adj. MUNICIPE ,
l'aûtremiltiplicande , qui doit être multiplié. s. in . On Jonais chez les Romains le nom
>

Dans l'exemple cité , trois est le multiplica- de municipe aux villes du Latium et de
teur , et quatre le multiplicande. = Multi- l'Italie , qui participaient aux droits de
plication , est 1°. Augmentation en nombre : bourgeoisie romaine . = Muni-ipal, qui
» La multiplication des espèces , des êtres , apartient à la coucu ne . au droit coulu
des hommes. » La multiplication des pains mier d'un pays particulier . » Le droit ma
faite par J.C.-2
= °. Régle d'Arithmérique nicipal; les lois m :uniipales. —Ville mi
par laquelle on multiplie un nombre par l'aû- nicipale , ou mini ipe. = Jagos ou Ofisiers .
>

ire. = Multiplicité , grand nombre de chôses municipiux : les Oficiers d'un Corps de ville.
diverses. Multitude , grand nombre de per- e
MUNIFICENCE , s. f. [ Muniſi-sance :
sones ou de chôscs. » Multiplicité d'objets, 4 loa . ] Vertu qui porre à faire de grano
d'acces, d'opinions. » Multitude inombrable des libéralités. » Il le récompensa avec une
d'hommes ,' d'animaux , de livres. = Mul munificence vraiment royale. Ce mot n'est
titude employé absolument et sans régime, pas du discours ordinaire ; il ne s'emploie
le peuple , le vulgaire. » Les opinions , les que dans le discours soutenu.
caprices de la muliitude. MUNIR , v . act. MUNITION , s. fém .
- cior ,
Rem. 1°. Quand même multitude régit le MUNITIONAIRE , ss. m. [ Muni , ni
>

génitif pluriel , on doit faire acorder le verbe cio-nère : 4€ lon. au dern. è moy.] Munir,
avec multitude et non pas avec ce génitif. » c'est.garnir , pourvoir des choses nécessai
)

Une mulrieude de dangers nous environe , et res pour la défense, ou pour la nourritûre.
non pas nous enyirènent. Voy. COLLECTIF . On l'emploie ordinairement avec deux ré
Il est des Auteurs , qui n'ont pas goûté gimes , l'acusarif er l'ablarif. » On a muni
cette règle ou cette opinion. » Une muliitude cette ville de toute sort de provisions.
d'hommes , çirés des colonies., .aportoiene Quelquefois on ne met que le seul régime
M ON MUR 703
direct. » Gand rombe avant qu'on pense à pourraient
le munir. Boss. = Se munir régic de. » Se
rien tirer.
MÛR , MÛRE adj. [ ;" lon. Il faut re
>

munir d'argent , de chevaux pour un voyage ; mettre à ces mots l'acc. circ. On écrivait
d'un bon manteau contre le froid , etc. = autrefois , meur , meure. ] Qui est en saison
>

Fig . se munir de patience , de courage , de d'être cueuilli ou mangé. » Blés , épis


résolution , etc. fruits, raisins mûrs ; poires, pêches, mûres.
MUNITION , provision de chôses néces- » Ce melon n'est pas mûr , est trop mar.
saires dans une armée , ou dans une place = Fig. » Cet apostème est mir , prês
de guerre . Il ne se dit , en ce sens , qu'au de crever . Age mûr , celui qui suit la
pluriel . » Munitions de guerre , de bouche. jeunesse. Homme, jugement > espric
On dit , au sing pain de munition mir , sage . Mûre délibération , ou tout
que le peuple apèle pain d'amunition ; pain a été examiné avec beaucoup d'arention. =
qu'on distribuie tous les jours aux soldats. Fille qui est mûre , ( st. plais.) en âge d'être
MUNITIONAIRE , celui qui a soin des mu- mariée S et déja depuis quelque tems. -
nitions. A faire qui est mûre, qui n'est pas encôre
MUSATI , Voy. MUFTI . mire; à laquelle il est tems , ou il n'est pas
MUQUEUX , EÛSE , adj . [ Mu -kell , ked- encore tems detravailler.
ze : 2' lon . ] Qui a de la mucosité . » Liga- MURÀILLE , s. f. [ Murá - glie : 2 lon.
e
mensmuqueux , glandes muqueuses. mouillez les Il ; ; e muet.. }] C'est la mêine
MUR , s . m . [Les Gascons prononcent chose que mur ; mais l'emploi en est plus
meur et rumur , ils doivent restituer au 2d étendu. » Pan de muraille. » Les murailles
l'e qu'ils mettent mal- à-propôs au premier. ] d'une ville. » Fermer un jardin de murailles.
Ouvrage de maçonerie. ' » Mur de pierre , Érayer , saper , abatre , renverser une mé
> >

de moellon , de brique etc. On dit râ:lle, etc.


al solument , hors des murs , hors de la ville. On dit > ( st. prov. ) d'une maison où il
= Mur de clor les ,jard
fermer les cours , üre
quiinsne, lessertparc
>
qus à, etc.
en- quai
n'y arepoin de meub
murat ille les ,qu'i n'yrıné
Eire lenfe a queentrlese
s =
= Mur d'apui, qui n'est élevé que de trois quatre murailles , en prison. >
Lesmu
pieds , ou environ. räilles parlent , ont des oreilles. Voy . MUR.
Mur muraille , ( synon . ) Le mur est MURALE , adj . fém. La Courone murale
un ouvrage de maçonerie : la muraille est était , chez les Romains , celle qu'on donait
une sorte d'édifice . Le mur est susceptible à celui qui, dans un assaut, était monté le
de diférentes dimensions: la muraille est un premier sur les murs d'une Ville assiégée.
mur étendu dans ses diferentes dimensions . MÛRE , s. fém . MÛRIER , s. m . [ , " lon.
Le propre du mur est d'arrêter , de retenir , 2° e muet au premier , é fermé au second.
de séparer , de fermer. L'idée particulière - On a écrit long- tems , meure , meurier. )]
C

de muraille est de couvrir , de défendre , de Mûre est une sorte de fruit , foriné de pe
servir de boulevarr. On dit les murs d'un tits grains réunis. » Múres noires , mûres
jardin , et lesmurailles d'une ville . Extr.des blanches. » Un panier de mires ; du sirop
Syn. Fr. de M. l'Ab. Roubaud. de mûres. > On dit , proverbialement
Le Proverbe dic : les murs ont des oreilles : il fait comme le rendrá des mfires , il mé
:
>

les murailles parlent ; on a beau tenir les prise cela , parce qu'il ne peut pas l'avoir.
chôses secreties , elles se décoûvrent tôt ou Il ne faut pas aler aux mares sans
tard . = Mettre quelqu'un au pied du mur ; crocher ; s'engager dans une afaire sans se
l'obliger
toire .
à se décider ; lui ôter toure échapa- pourvoir de ce qui es: nécessaire.
MÛRIER , arbre qui porte des mûres. »
Madame, je prétends lemettre au pied du mur : Murier blanc ; Marier noir. = On nour
Il faut le contenter sur l'objet qu'il demande. rit les vers à soie de feuilles de Marier.
re
Le Persifleur. MÛREMENT , adv . [Mûreman : ," lon.
» Vouloir le persuader , c est sé úoner de la 2° e muer. ] Il ne se dit qu'au figuré. Avec
tête contre un mur ; prendre une peine inu- beaucoup d'atention , de réflexion . » Con
tile. On circrait aussitôl de l'huile sidérer , délibérer mûrement.
d'un mur , que de l'argent d'un avâre. = MURI NE , s . f. [ 2' è moy. 3 ° e muet.)
Il tirerait de l'huile d'un mur ; il tirerait Poisson de mer , qui ressemble beaucoup á
de l'argent , des secours d'où les autres ne l'anguille.
704
MURER , v. act M U S
. Boucher avec de la ma- MUSC: , s.m. MU k : Richelet écritmasa
[ MusS
çonerie . » Murer une porte , une fenêtre. que ou musc ei préfère le premier : on
Ville murée , entourée de murs . ne dit plus que le second. ] 1. Sorte d'ani
MÚRIER , voy. MÛRE .
malliq
MÚRIR , v . act . et neut. [ 1" lon . On La
rc lar grquani de
deueu de ncetcheani
sorurt d'u vremal
uil, » Grain
écrivait autrefois meurir . ] Rendre mûr. »de musc . Cela sent le musc . » Le. = musc 2°.
est 2

Le Soleil mûrit les fruits . = Devenir mal sain et incomode. - Couleur de musc ,
mûr . » Chaque chose mûrit en sa saison . espèce de couleur brune.
» Le Soleil fait tout mûrir. » Les néles MUSCADIN , s . m . [ Musca -dein. ] Pe
mürissent sur la pâille.» Laissez mûrir ces tite dragée ou pastille , où il entre du musc.
fruits avant de les cueuillir. Il est élé- = On a dit alltrefois muscardin , et on
gant au figuré. » Cela lui a fort mûri le le dit encore en quelques Provinces. Voit.
jugement. » C'est un esprit qui mûrira avec dit , en plaisantant.
le tems . » Y eut- il jamais homme qui lais
sát mûrir ses entreprises avec tant de pa
tience ? Fléchier , Or . Fun . de M. de Turenne. Au temps des vieux Paladins ,
pru
= On dit , figurément ( st. famil.) avec MUSCAT , Mu toujours scardins.
On disoit
scade , adj. [ On ne pro
le tems et la paille , les nèfles mûrissent : nonce point le i au premier. ] Qui a une
il ne faut pas précipiter les afaires : il faut sorte de parfum » Raisin , vin muscat ;
aten
MU e qu'
drRM elles soient mûres.
URAT EUR , s. m . MURMÛRE du emu, scnoi
rôs aex, boi
muscreaddue. mu==scat . S. m . Manger>

s. m . MURMURER , v . n. [ 2º lon. au 2d. La muscade .


е
>
S. fém .
3 e muet au 2d , é fermé au 3.] Le 2d
et le dernier se disent , 1 °. d'un bruit sourd Aimez - vous la muscade , on en a mis par -tout.
de plusieurs persones qui parlent en même Impertinence que Boileau fait dire au do.
tems. » Il s'éleva dans l' Auditoire un mar- neur du ridicule repas , qu'il décrit si bien.
mare fateur . » Certe nouvelle n'est pas MUSCLE , s . m . MuscLÉ , ÉE
bien assurée ; mais on en murmûre . MUSCULAIRE , adj . MUSCULEUX , EUSE ,
>

2°. Des plaintes que font des persones mé- adj . [ Mus -kle , klé , klee , kulère , kulelladj.
-

contentes . » Les murmûres du peuple. » Il lell -ze : 2° e muet au 1 ° é fermé au 2d


murmure contre ses supérieurs . Tout le et au 3 or

monde murmire contre sa conduire. = : 3 °. dern. ) Mu


‫ و‬sc ‫ ل‬,mopar
‫ع‬3º‫بي‬le et fibreûse3
tie char4 nie lon >

D'un bruit sourd et léger des eaux et des qui est l'organe de s auuvem
yen mo ens de. aux
l'ani
vents . » Le doux murniire des ruisseaux , mal .
des zéphirs . » Ruisseau qui murmûre sur les ma l . » mus
» Les ten
Lecle s don less ,fibdes
des ,brâ janmbmu
res d'u essc,le.
câilloux. » Vent qui murmure dans les feuil- visage . = Les trois adjectifs , quoique dé
>

du
lages. = Murmurateur ne se dit que dans vi , muscle , ont des sens et des emplois
rivsaésgede
le second sens ; celui qui murmûre contre diférens. Le premier , se dit des persones. et
ses supérieurs, C'est un mot deMM . des animaux. » Ils nesont ni trop grands,
de Port-Royal. Bouhours dit qu'il n'y a que ni trop petits, mais bien muscle
ces Écrivains qui s'en soient servi. Il n'est Les Dictionaires ne mettent points
point dans le Dict. de l'Acad. Le Rich . Le second , se dic des artères quBu
. Ce fo
is'in n.
mosèr..
Port, le met sans remarque. Jecrois qu'on rent dans diférensmuscles , et des veines qui
peut s'en ser
vir sans scr upu
le , et dans
des Exhortations à des Religieûsesq,ueon, peut en troisièm
Leent.
- sort » e , res
Arcè des parti
se dit vein
es musc du corp
es ulai res.s
dire murmuratrice . * On a dit autre- où il y a beaucoup de muscles.
>

fois
, murmurarion. » Qu'elles servent de musculeuse.
bon cæur sans marmuration à leurs swurs . MÚSE , s. f. [ ite lon. ze mu» »er.Pa]rt1ie°.
S. Fr. de S.
re е
1
MUSARD ARDE , adj. [ Muzar , zarde.] Au présiel
quiplur suivaux
idai, ent libée ,raux
la Fabl
ane Arts f Déesses
neu Etreinso
les .»
Qui s'arrête , qui s'amuse par tout ( disc. piré par les Mises
famil . ) » Il >est musard : elle est muzarde » Les nourrissons, les favoris des Mises ,
favorisé des Mises.
Subst. » C'est unmusard è une mu- Lettres
les Poètes. = 2° Les Belles : cul.
Karde.
tiver les Müses. = ;°.Au singulier , il ne
.

se
M U S MUT 70s
se dit que de la poésie , et sealement avec en musique. = 2° . Le chant. » Musique
les pronoms possessifs, ou la prép. de pour agréable. Musique vocale ou instrumentale.
régime. » Sa mise est enjouée , triste , „ Exécuter de la musique. = 3º. Compa
tragique ; la mâise de l'Histoire. gnie de Musiciens atachés au service d'un
Jehais ces vairs Auteurs , dont la mise forcée Prince , d'une Compagnie , d'une Église. "
M'entrcient de ses feux , toujours froide et glacée. Li Musique du Roi du Concert , de la
>

Boileau.
Cathédrale . On dit , proverbialement,
d'un homme qui est extrêmement réglé ,
La gêne de la mesûre a fait mettre à Boil. qu'il est réglé comme un papier de musique.
tantôt le pluriel pour le singulier . Pays de musique ; od il y a du haut
A quoi bon réveiller mes máses endormies ? et du bås. - Faire de la musique ce
n'est pas en composer , c'est l'exécuter par
Tantôt le singulier pour le pluriel. amase nent. L'espression n'est pas anciène.
Du Roi , la bont secourable ; » Nous avons fait de la rausique tout le
Jette enfin sur la mise us regard favorable. jour. Je portai l'autre jour des fraises à
MUSEAU , s. m. [ M470 , 2° dout. au sing. une Dame de qualité , on luifiissit do la
lon. au plur,museaux. ) Cette partie dela masique. doute
Ah !'Lubin ! quel bruit terrible !
qu'une jeune païsane comme
Marin . Je
tête du chien , elet de quelques aútres ani Annette conût cette locution de Petite -Mai.
maux , qui comprend la gueule et le nez. tresse. Le costume n'est
» Le museau d'un chien . Par inépris ou pas gardé,
par plaisanterie , on le dit des persones . » MUSICAL , qui apartient à la musique.
Science musicale. Musicalem.nl , d'une
» Elle est venùe inontrer son miseau . » On
lui a donc sur le muszal , sur son museau . manière musicale . » Ce morceau est traité
bien musicalement.
J'ai reçu deux coups de ciseau
Dans ua lieu bien loin du museau MUSICIEN , ÈNE , celui ou celle qui sait
.
la musique . » C'est un excellent musicien ;
Cela est burlesque et polisson . On dit , dans une savante musiciène. = Plus ordinaire
un style moins bås , d'une jeune et jolie per- ment , celui qui fait profession de compo
sone ; qu'elle a un joli museau , que c'est ser ou d'exécuter de la musique. » Les M12
un joli m'iseau : il ne se dit qu'en badinant. siciens du Roi , du Concert ; les Musiciens
MÚSELER , voy . EMMÛSELER . et les Musicières. Pour les femmes de cette
MÛSELIÈRE , MÚSEROLE , s. f. [ ;" lon. profession , on ne se sere guère de ce mot.
с
re

2 ° e muer , 3 ° moyen et long au premier: On die plutôt , les Chanteuses.


>
enizelière , milzerole . ] Ils dérivent tous deux
MUSQUER , v . act. [ Miské : 2° é fer.]
de museau. Le premier , se dit de ce qu'on Parfumer avec du musc . » Masquer des gants;
met à qelques atlimaux , pour les empêcher peau musquée. = - = Par extension fruits
de mordre ou de paître ; le second , de la inusqués ; poire musquée . Fig . paroles
partie de la bride , qui se place au dessus musquées, obligeantes et flateûses. = Fan
du nez du cheval.
musqués, les caprices des gens ri
MUSETTE , s. f. [ Afuzète : 2'è moyon , taisies
e
ches.
3° e muer. ] Instrument de Musique cham- MUTABILITÉ , s. fém. Qualité de ce
pêtre ,auquel on done levent avec un sou. qui est muable. On ne dit pas mutable , mais
estmuable.
Hec qu’on tientsous l'aisselle , et qui se haûsse milable , et l'on dit iltabilité , et non pas
ou se baisse par le mouvement du brâs . » muabilité : celle est la bizarrerie de l'usage .
Jouer de la musetze. » Dancer au son de la » La mitabilité des choses de ce monde.
musette .
MUTATION , s. f. [ Muta -cion , en vers
>
MUSICAL , ALE , adj. MUSICALEMENT , ci- on. ] Changement. Terme de Jurispruder
MUSICIEN
adv . , ENNE , ou ÈNE , s. m , et ce. » Cette terre doit des droits de lods à
fém . MUSIQUE , S. fem. [ Muzik il , kule , bao chaque mutation par vente... Il se die
leman , cien , ciè - ne , muzike . ) Musiquè ese au pluriel, dans le sens de révolutions , et
1 °. La science du raport et de l'acord des avec plus de grâce que changemens. Andry .
sons . » Savoir la musique : montrer , ensei- » Chercher dans l'Histoire les causes des
gner la musique. » Composer en musique. » grandes mutations. Boss. » Les grandes mn2
>

Mettre des vers , un Pseaume , de paroles , etc. tations des États ont été causées , ou par la
Tome Ii. V vvv V
700 MUT MYS
foiblesse nu par la violence des Princes. M. l'Abé Roiband .
Fléchier. Ilme semble qu'il vieillit , mais il MYOPE , s.masc . et fém . MYOPIE
er
, s. f.
serait bon à conserver. L'Acad. l'admet pour [ Mi-ope , pie ; 3 e muet au 1" , lon. au 2d.]
· le style soutenu . Myope , est celui, ou celle qui a la vûe fort
MUTILATION , s.f. MUTILER , V. act. courie. Myopie , est l'état du myope.
[ Mitila- cion , inutile. ] Retranchement , re- MYRRHE , s. f. [ Mire ; r forte ; are lon . '
trancher , en parlant de quelque membre du 2° e inuer. ] Gomme odorante , qui distille
corps humain , ou de quelque partie d une d'un arbre qui croît dans l'Arabie Heureûse.
statue. » Mucilation d une jambe : mutiler un MYRTE , s . m. Arbrisseau toujours verd ,
brås. » Qui l'a ainsi mutilé ?» Que de belles qui porte des fleurs blanches , d'une odeur
statûes les barbâres ont indignement mutilées! agréable. Le myrte était consacré à Vénus :
MUTIN , INE , adj. et subst. SE MUTI- aussi est-ilcélébré par les Poères Éroniques.
NER , v. réc. MUTINERIE , s. f. [ Mil-tein ,
> MYSTÈRE , s. m. MYSTÉRIEUX , EÛSE ,
tine , tine , sin rie ; 3 ° e muet audeau ' , adj . MYSTÉRIEÛSEMENT , adv . [ Mis-tère ,
é.fer. au ;.
* ] En parlant des enfans, ils expri- te-rieû , cil-ze , eí -zemin ;; 2°
ment un eniêtement , une obstin
2 dialoy.
e
è et lon.
.

ation opi. au 1 " , é ter. aus alleres ; 4° lon.se e muet aux


niâtre. » Cet enfant est mutin , il se mutine 3 dern . ) lystère, dans son sens propre, chôse
aisément. » Il se rend ins : portable par s.1 mu- secrère. Il se dit particulièrement des choses
tinerie. = En parlant des peuples , ils .
dé de la Religion , tant des faûsses , que dela
notent un penchant à la révolte , ou la révolte véritable.» Lesinystèresde Cérés ;i de la Bonne
mêine. » Ce peuple est murin.. » Il se m2 Décsss , d'Isis er l'Osiris. –- Les principaux
tine d'abord. » Lamutinerie des troupes , du mystèrs de la Foi : le mystère de la Trinité ,
peuple: elc . = Par extension , il se dis des afaires
>

MUTINÉ, ÉE , adj. des troupes muinées : importantes suivant l'opinion des hommes. »
un peuple matiné. = Fig. il se dit , en Poésic, Les mystères de la politique. » C'est un mys
des vents et des fois, tère qu'on ne sauroit pénétrer. = Afysière
* Corneille , dans Héraclius , apèle l’Amour, d'iniquité , expression qu'on a souvent ocasion
ce dangereux mu’in . C'est le style de Scuderi d'employer.
et de luz Calprënède. On dit , dans le disco:irs ordinaire , fuire
· MUTUEL., ELLE, adj . MUTUELLEMENT, mys! de d'une chose , la tenir secrète. » je
.

Jelui
adv. [ Muru - el , ele , elem 1n : 3º è moy : 4 e demaniai l'explication de ce mot,mais il m'en
muct] Réciproque. Réciproquement. » Amour fit un mystère. Pasc.. - Et quand une chose
Niacuel ; haine mutuelle ; donation mutuelle . est aisce à faire , à trouver : » Il n'y a pas , . .

» Ils s'aiment, ils sé haïssent mutuellem.’n !. dit- on , granił mystère à cela.


» Ils se sont assuré leur bien muruellement. MYSTÉRIEUX , apliqué aux choses qui
= Suivant Vauglis , o. die réciproque de contient quelque myszére. » Le sens 12 ysié- con
.
deux , et mutuel de plusieurs. » Le mari et rieur de la Bible. = Cet homine a une é
la femme doivent s'aimer d'un amour réci- duice toure mystérieltse . Apliqu aux
proque : les Chrétiens doivent s'aimer d'un valent
persones; qai faje
fait mystère de
t
choses , qa
qu i n'en
ine fort
amour muluel. Suivant Th . Corneille on ne pas la peine. » C'es un hom
mer que peu ou point de diférence entre ces mystérieux , tout mystérieux ; il est mysté
es.
deux mois. L'Acad . die muruel , de deux rieux en routes chosENT
comme de plusieurs , et elle donc'réciproque , MYSTÉRIEUSZM , d'une façon sigsté
comémesynonim
l'Ab
e le mot
Roubaud , de
el. el
mutumiru S:lon
== signi fie Nz.
l'ć- rieủ
sc .» LesPro
sement.
phètes ontparlé myse erich-.
» Cet homme se conduis fort
charige; le mot réciproque , le retour . On mysterieû sement.
donne en échange , et cetre acrion est mutuelle : MISTICITÉ , s. f. MYSTIQUE , adj - Mys
on paye de retour , et cette action est réci- TIQUEMENT, adv. ( Misticisé, rike , k einan ,
projue. » Des amis se renient l'un à l'aître 3€ lemuet alix 2 dern . 46“ éfer, au 1 " . ] Mysti
des servicesmutuels : les maîtres et les domes ciré , rechercheprofonde dans laspiritualité.
tiques s'aquirent les uns envers lesaîtres par » La vraie mysticité conduit à la perfection ;
des services réciproques. Nous nousdonnons la faussemysticitéconduità l'erreur età l'ile
des secours mutuels. : nous nousdevonsdes lusion . = Mysique , figor figereé , allegasique :
secours réciproques. Extr.des Synon . Fr. de en parlantdes choses de la Religio.." Le seus
N' N
mystique de l'Écriture Sainte. » L'Église est les Espagnols comme nonas. 707
Pour les
le corps mystique de J. C. Mystique , voyèles nazales , an , er , in , on , u les
apliqué aux persones ; qui rafine sur la spiri- Anglais et les Espagnols ne les conaissentn ,pas;
tualité. » Auteur , Livre mystique. S. m . les Allemands ont la " dans begangen ; et
» C'est ungrand mystique. » Les vrais mys- les altres dans les syllabes . eng , ing , ong ,
riques ; les taux mystiques. Mystique- ung ; les Italiens ne conaissent les
ment , selon les sens mystiques. » Ce texte premières , andare , tentare que ; ingratoquatre
, ris
doit s'entendre , s'expliquer mystiquement, pondere etc. ,
* MYSTIFICATION , s . f. MYSTIFIER , Rem . 1 ° . Quand ('n comence le mot , il n'y
v. act . Mots inventés et mis à la mode , à l'o- a point de dificulté , et il est bien clair qu'elle
casion des tours joués à Poinsinet . » On doitest consone ; mais quand elle est au milieu du
entendre par mystifications , les pièges dans mot ,, ou qu'étant à la fin , elle est devant un
lesquels on fait tomber un homme ignorant , aütre mor , qui comence par une voyèle , il est
vain , peureux et crédule Fréron. == Ona important de savoir quand l'n est consone ,
doné depuis plus d'étendue à cette locution quand elle est voyèle. 2 ° . Au milieu du
bizarre . » Quoi , Sigrior Murchese , parce mor elle est consone , quand elle est suivie
que je vous ai mystijlé sur ce qu'en Italien d'une vovèle ou d'une h muette : elle est yo
vous parliez françois , voulez-vous donc ne yèle , quand elle est suivie d'une consone ou
nous plus parler qu'allemand ? Tart . Epist. d'une k aspirée. Ainsi , anathème , enigine ,
= Ces mots n'ont garde d'être dans le Dict.. honorer , 'unir > doivent se prononcer , Q
de l'Acad . narèmo ,> é nigme , ho- noré , u-ni ; er l'n doit
MYTHOLOGIE , s . f. MYTHOLOGIQUE , se lier avec la voyèle suivante , et non pas
adj. MYTHOLOGISTE OU MYTHOLOGUE , S. avec la précédente. Au contraire , ancêtre's
mm . [ Mirolog -e , gikeer , g'se, mitologhe ; entendre , indigne , honteux , se prononcent
>

dern . e muer. ] Le i se dit de la science ou on cêtre , an - landre , in -dişne , hoz - teú . *,


explication de la Fable ; le 2d de ce qui apar. Dans le Languedoc plusieurs insèrent une
muet après l'n , et prononcent , ane -cê :re
tient à cette science ; les deux aîtres , de celui
qui traire de la Fable ei en explique les allé- ane - tan -'re , hone -cell , ci rendent ainsi l'ne
gories. » Il sait très- bien la Myrhologie : » consone , de voyèle nazale qu'elle est dans ces
Discours , livre mythologique. » Les Myths- mots e: dans les aîtres semblables. L'n
logistes ne s'acordent point entre eux . » Ce est aussi consone >, quand elle est redoublée ,
mythologie est savant , mais peu judicieux . annoncer , ennoblir , honneur , innocent , etc.
C'est qu'alors on n'en prononce qu'une : a
noncé , a - riobli , ho - neur >, i-no- san ; exceptez
>

annex? annal , annuel , annotation , 'an


nuler , inné , innover et leurs dérivés , cù l'on
N doit prononcer les deux n : la pre
I comme une
re voyèie nazale ; la 2d , comme une consone :
N, s. F.[ Ène , " èmoy. 2° e muet , suivant an-nekce an -nal , an - nuel an- nota -cion
l'anciène apellation ; ou s.m. Prononc. ne > an -nulé , in -né , in -noye. = D'après ces .

e muet, suivantla nouvelle :uneene , un ne j.) principes,, c'est un


un fortmauvai s
fort mauvais usage d'écrire
La quatorziè ne lettre de l'Alphabet et la on- ennemi avec 2 n et enivrer , enorgueillir
zième des consones . Les Gramairiens l'apèlent avec une seule n : il est raisonable d'écrire
nazale. Elle a deux sons diférens , qu'il escénemi, comme énigme ; et ennivrer , ennor
três- important de remarquer . -Au comen- gueillir , commeon écrit ennoblir , puisque
cement de la syllabe , elle est consone : à la la 1" syllabe a la même prononciation dans
re

fon elle forme une voyèle nazale avec la ces diférens mots .
voyèle qui la précède. Dans na , ne , ni , no ,
> 3º. A la fin du mo: , I'n est ordinairement
nu l'n est consore ; mais dans an , en , in voyèle , même quand le mot suivant comence
on , en , c'est une voyèle , un son simple, quoi- par une voyèle ou une h muetre. C'est une
qu'il soit exprimé par deux caractères. S prononciation normande , de la lier avec la
Les Allemands doivent prononcer l'n consone, voyèle suivante , et de prononcer ambition
comme celles de nen nen ; les Anglais, comme insuportable, coinme ambition ninsuportable.
la première de name ;ies Italiens , comme 120 ; 4.A la fin des pronoms mon , 10n , son , >

V v v V 2

1
708 N N
un, et des adjectifs finissant par une n et suivis nombre des entraves poétiques , et guérir cette
de leurs substantifs , començans par une vo- délicatesse , peut-être excessive , qui nous fait
yèle , elle est consone. » Mon ame', ton épée , voir des hialus , où Malherbe , où Racine , od
son honeur ; un arbre : bon homine ; un cer- Despreauzet Quinaut n'en ont point vu. » Je
tain aventurier , etc. se prononcent ,mo-nå. » reconnois , dit cet illustre Académicien , les
>

me ; to -nepée , so- no- neur ; u -nar-bre , bo- voyèles nazales pour des sons vraiment
nome ; un cer -té-na -vanturié , etc. S. simples et indivisibles : mais de là s'ensuite
Dans les particules on et en , l'n est consone :'» » il que ce soient de pures et de franches
On asstire ; il en a pris dia : pron
pris dix pron... 0-112 -sûre ; voyèles ? Pas plus , ce me semble , que si
>
ila-na-pris dix , etc. Cependant dans les in- » l'on atribuoit certe dénomination aux vo.
terrogations plusieurs esciment que ce serait »
yèles aspirées. Toute la diférence que j'y
une faûte de lier ainsi l'n d'on avec l'a voyèle » vois , c'est que dans les aspirées , la consone
suivante, » a i'on appris ? - Pron. a - 'l'on apri ; » H les précède, au lieu que dans les nazales,
et non pas, a -to na-pri. = 6'. Bien , quand » la consone N les suit. Or , si l'aspi
il n'est pas dans la composition ,> a l'n voyèle : » ration empêche l ' hiatus , pourquoi la ne
il est bien ; mais dans les composés , elle est >
zalité , si l'on peut parler ainsi ,> ne l'em
fonsone .. » . Bićnheureux : pron . biénuoret, pêcheroit- clle pas ? Quand je récite à haute
>>

et non pas bien -ned -reu ,commeon prononce » voix :


en Normandie . Peut . être , dit l'Abé Souvent de tous nos maux la raison est le pire,
Rrgnier , devroit -on toujours faire soner de Ou
même devant unevoyèlel’n de bien , quand il Jeune et vaillant Héros ....
no finis pasle sens . Cependant , en plusieurs je ne trouve pas plus de rudesse entre zonés
phrâses commecelles- ci ; » -Savoir bien écrire ;
) >>
qu’entre an- hé ; d'où je conchis que l'aspi
être bien avancé ; avoir bien envie , bien à> » ration er la : nazalité opèrent le meineeffet.
soufrir , etc. L'usage de laprononciation fa
ta . » Et je nie persuade que les voyèles aspirées
milière ne done souvent qu'un sou obrus à l'n » et les nazales , érant les unes comme les
finale( c . à d. la fait prononcer comme voyèle » atres, non des voyèles sures et franches ,
nazale ) , bien écrire , en détachant bien des » mais des voyelles mojihées, elles peuvent,
crire , ei non, pas bie né rire . 7º. Rien » les unes coin ne les autres , empêcher l'his
se prononce indiféremment dans la conversa » Gus. - Tel es : le raisonement deM. l'Ab..
tion d'une ou d'atitre manière. Je n'ai rien d’Olivet, auquel je ne vois pas qu'on puisse
apris : pro' , je n'ai rien apri : ou rië- nopri ;, trouver de bune réponse. Car si l'on dit que
rrais dans le discours soutenu , I'n est consone, les bâillemens devait les aspirées sont auturi.
et la 2da manière de prononcer est la seule sés par un usage constant , on peut dire aussi
bone . 8º. Dans ces crois inois , hymen , que la pratique des plus grands Poèesa aufc
ex::men ,amen , l'n est consone , même quand risé le baillemen: ocasiené par la recontre
ces mors terminent la plurâse ; et elle se dé- des voyeles nazales avec les voveles simples ;
tache del'e, qui précède : 017 prononci ( @ :nme et que , malgré l autorité des Gramairiens et
A
s'il y avait à la fin un e muei : kime.ne , exa- de l’scademie , le monde vi, et les Liić
mi-ne , amè ne : mais cet e muet ne doit pres. rateurs eux mêmes n'y trorivent un hiatus que
que pas se faire sentir. par réfexion . Dans le conflit de ces observa
90? faut conclure de tout ceci' , que la tions oposées , il est à croire que les Poères
rencontre de ces voyèles nazales , an , en , in , choisiront celle qui les gênera le moins , 4
on ,ur,avec d'altres voyèles , fait des bâille que le Public ne leur en tera pas un crime.
mens, des hiatus , que doivent éviter les Poè . 10°. L'n aprês le « fait mouiller ce z dans
tes , sur -tout ceux qui travaillent pour l'es les mots purement français . Voyez G. = ?
Musiciens. = = C'esi M. F'Abé Dangoau qui On ne redouble point i'r entre deux o : ainsi
a fait le premier cette remarque ; et il l'acoin on écrit par une seule n , honorable , sonore, >

pigne de si bones raisons , qu'on ne peuts'y quoiqu'on écrive par deux nn , honneur, son
>

refuser. L'Abé Regnier est du même senti ner . C'est une pratique assez constante,
timent, l'Acad. cntière s'est expliquée plus de la redoubler dans les dérivés , lorsque le
dant primit if finit par cette consone , précédée des
d'une foisđOliv
M. l'Abé de maniè re une
er fait à l'adop terion
réflex . Cepen
qui pour- voyèle s a , ec, o : ban , bannir í an , année ;;
primitiffini
rait bien ramener les esprits , diminuer le mien , inienne ; ocasion ; ocasionner ; Leita
NA G NAG 700
lionne , ecc. Il n'en est pas ainsi quand cette geant. » Påsser la rivière à la nage ; se jeter
consone finale est précédée d'i ou d'u , ou de à l nage , se sauver à la nage. Le P.
quelque diphrongue : car alors on ne la re. Bouhours remarque que l'on dit aussi à nage ,
double pas dans les dérivés : badin , badiner ; mais qu'à la nage est plus usité ; et La Touche
brun , bru -ne; sain , saine ; plein , plei- ne; observe que l'Acad. les dit tous deux égale
soin ,soigner , etc. Quand on auraretranché ment. Ils sont tous deux français sans doute ,
ces réduplications inutiles , ces règles ne ser mais ils ont aujourd'hui des sens diférens. »
viront plus de rien . On écrira inditéremment Il traverse la rivière à la nage , c. à d. en
anoncer , kɔneur , soner , ocasioner , miềne , nageant . » Je suis tout à nage , ou plutôc en
lione , banir , ; comme badine , brunette , nage , c. à d. tout trempé de sueur. L'Acad. er
etc. 12°. L'n finale ne se prononce point ne dit plus à nage dans le 1" sons , et elle dit
dans les tems des verbes terminés en eni : ils en nage , pour le 2d . * Fontenelle a en
aiment , ils aimérent : pron , ème , èmère . côre dit à nage , pour à la nage . » Il passa
SPlusieursne la prononcent pas dans non , une rivière à nage sous le feu des énemis pen
ce qui doit s'entendre de la conversation : non, dane l'assaut. Él. de M. de Vauban. Corneille
monsieur : pron. no monsieu. Mais dans le avait dit auparavant , en parlant du fameux
discours soutenu , ou quand non termine la passage du Rhin .
phrase , ou quand il est redoublé , on doir François, ce n'est qu'un fleuve,il faut passer à nage.
prononcer l'n finale. » Je dis que non. » Non, La Fontaine die Nagée ; espace d'eau qu'on
non , vous ne me tromperez pis. = 13 °. De parcourt en nageant.
vant le b , I'm ou le p , l'n se change en m , Car , au bout de quelques nagées
et il n'est point de mot où elle soit suivie Tout son sel se fondit si bien
d'une de ces trois lettres. Ainsi la prép . in se Que le bander ne sentit rien
change en im , dans les mots où elle est suivie Sur ses épaules soulagées .
de ces consones; imbiber, immofer, impossible. L'Acad. ne mer pas ce mot. Le Rich . Port.
NABOT , OTE , subst. Termede mépris. cite Trévoux .
Qui est de petite taille. » C'est un nabot , une NAGEOIRE , partie du poisson , faite-. en
perite naboie . Style familier. forme d'aileron , qui lai sert à nager. » Les
NACARAT , ATE , adj . Qui estd'un rouge mangeoires d'un poisson. * Un Auteur moderne
clair , tirant sur l'orange. » Sarin nacarat : a dit nageoir ei le fait masc. * Pomey apèle
panne ricerare . = S. m . Le itacarar . nageoir le lieu où l'on nage . Ce mot a
NACELLE , s. f. IWacèle : 2° è moy. z'e l'air d'être de sa fabrique. Le Rich . Porr. le
muer. ) Perie bateau . Il est vieux en prose : il çite comme étant dans Trév, preứve qu'il ne
est encore bon en vers. le garantit pas. = On apèle aussi nageoires
Fais donc si bien la guerre à l'ouil ; ce qu'on se met sous les bras pour se soute
Et conduis si bien ta nac: lle , nir sur l'eau , quand on veut s'aprendre à
Que tu re m'ailles pas faire prendre le denil. nager .
L'Ab . Røyre. NSGER , 1 °. Se soutenir sur l'eau par un
L'Acad. le mee sans remarque. » Nacelle de cerrain mouvement du corps. » HI nage bien ,
pêcheur. li passa l'eau dans une nacelle. = il mige comme un poisson . == Par exten
Elle ajoure qu’on dit figurément la nacelle sion , ilse dit des corps qui n'enfoncent point
>

de Saint Pierre , pour l'Église Romaine. Il dans l'eau , qui уy forent. » Bois , qui nege
me parait encore plus surađé au figuré qu'au sur l'eau. = Fig. nager dans la joie , dans
propre. les plaisirs. = La Bruyère l'emploie singu
NACRE , s. f. Coquille argenrée , qui ren- lièreinent dans ce style figuré. » L'on voit
ferme les perles. » Un couteau de nacre. peu d'esprits entièrement lourds et stupides :
l'on
NAFFÉ OH NAFE , Suf. Eau de nafe ; cer .
taine eau de senteur à laquelle on a doné ce cendans. Le commun nage dans ces deux
nom . C'est tout l'emploi de ce miot. extrémités. No get en grande eau , étre
NAGE , s. f. NAGEOIRE , s.f. NAGER , dans une grande fortune ; ou du moins , en
v.n. NAGEUR , GEÛSE , S. m. ei f. [ Naje',
> passe de la faire. Nager entre deux eaux ,
joa -re , jé , jeur , jeû -ze : 2° e muer au 1 se ménager entre deux partis. On dic ,
é fer. au 3 € , lon . au 2d eter au dern . ] Nag , ne
> par exagération , dans un sens ‫و‬, qui tient du
sc dit qu'adverbialenieni, s la nuge , en na. propre , ...ger dans son sang . = 2 . Nem
710 NAT , NAI
ger, se dit par les Bateliers pour rimer . ne contient point de jaûne , et qui est par cons
NAGEUR ,qui nage , qui sait nager. » Don , séquen t stérile.
grand nageur. On pourrait dire , d'une fein NAISSANCE , s. f. NAISSANT , ANTE ,
me quisait nager , bonne nigúse . == B3- adj. Nirk e , v.n. ( Nè sane, san , sante ;
telier , qui rame. » Nous avions quaire na- nêtre : 1 " è noy. aux ; preniers, é ouv.es
'
grurs. Sur mer on dit plutôt rameurs. long au dern ] N fire ; jenuis, cu nais , il
NAGUERE , ou NAGUÉRES >, adv. ( Na- nait, nous n.issors , etc. je naissois ou niis
ghère ; 2* è moy. et long ; 3 ° e muet; l'u n'est siis ; je naquis ; je suisna; je nuitrai , etc.
làque pour doner au g un son fort qu'il n'a
ưn Né, naissant. L '. Venir au monde, sor
pas devant l'e. ] Il n'y a pas long teins.” Certir du sein de la mère. » Enfant, agneau,
homme , qui étoit naguères les délices de la poulain qui vient de naitre. » Ce Prince na
cour.. Acal.. = On dit nigère ou nageres quit un tel jour. » J C. est né d'une Vierge.
suivant qu'on écrit grère ou gières.lly » Il lui est ne' un fils. = 2°. En parlant des
a déjà du temsque l'Acad. a remarqué qu'il végéraux , comencer à pousser . » Les4eurs
vieillit , et qu'il n'a d'usaga q'e dans la Poésie naissent au printe :05 ; l'herb : comence à
et dans le style soutenu \1.\Marmin !ell'ein . nu tre .. = Poétiquement ; le jour coinence
naître -

ploie dans un conte. » Eile ne laissoit pas que à naître, à paraître. = Fig . on a vu nalere
d'avoir de la douleur dans l'à ne. en voyani ... la fortuna de ce : həm ne . » Je l'ai vui nature;
qu'on la chercherait vainement des yeux dans j'ai vu le cominencement de sa fortune. Il ne
ces fêtes où naguère elle s'était vů: adorée. frie encôreque de naître ; sa fortune ne fait
Ce mot est bon à conserver et on fera encore que da començer . Figurenent 3 °.
bien de ne pas le laisser perdre. S * De aussi , prendre
nagudas, ne se dit plus dans aucun style. origins de... » Ce ruisseau
nait à deux lieues d'ici, » Les afaires naissent
NAÏADE , s. f.°[ On a écrit nayile , et les unes des altres.
quelques-uns l'écrivent encore de meine; nais, L'ennui naquit un jour de l'uniformité.
avec cette ortographe, il faudrait prononcer La Mocre.
nézz-de ,contre l'usage. Voy . A au coinenca » Cela m'en ' a fiit nai!re la pensée .
naftre de
faire naître
ment. ) Nymphe des Eaux. » Les Naïades : Cela peut faire degrands soupçons, -
une Naïade . 54.
de grands scrupules. = + ". Ècre né pour ...
NAÏF , Naive , adj.[ Il faut employer lï Avoir un grand talent , une grande disposi
trema , pour ne pas prononcer nèf ,nève,mais tion naturelle pour... » Il est né pour la guer.
n2 - if, na - ïve, : 2 lon . au 2d ; 3 ° e muer. ] re , pour les armes.» Il est né pour régoir.»
1 °. Naturel , sans fard , sans artifice.» B :auté , Il étoit fils d'Achille et n'étoit pas né pour
>

naïve , grâces naïves. En ce sens , il ne tromper ... Il n'eroit point né poir la fraude.
se dit qu'en poésie. 2 °. Qui représente Télém . Il régitfs
des substantifs sans articlemu
, et.
bien la vérité ; qui imite bien la narûre . » e
des adjecti . » Il est ns Poère , peintr
Description , relation , peintûre naïve. sicien , etc. Il est né courageux , timide , etc.
>

- 3 °. Qui n'est pas afecté , étudié . » Air , esprit


> REM . Nafere , régit souvent , sur-tout au
nuif; humeur , manières naïves. = +º. En fizure', l'ablatif ( la prép. de. ) » L'afabilité
parlant des persones , ingénu , naturel ; c'est est un sentiment , qui nait de la tendresse et
l'homme du monde le plus nuif. Il signifie de la bonté du cæuf. M.zsill. » Les tro ables,
quelquefois , simple et trop ingénu ; et alors les dissensions , les atentats , l'impunité Ilnaisa
>

est
ce n'est plus un éloge, Cet adjectif peut sent bientôr de l'indépendance. Id. =
suivre ou précèder le substantif,. » Íraic naif, à nafire que ; c. à d . il n'est point encore arri
réponse naïve . vé que , etc. expression , qui est cout a u plus
: De mille traits badins le naif assemblage. Anon . du style familier ; je doute même qu'elle soie
eDict.
Par sa naïve ardeur elle auroit su me plaire. bien française. L'Acad.ne la met pas : 1
Vov . NATUREL . de Trév. la mer sans citer d'Auteur. Le Rich.
NAIN , NAINE , subst. et adj . ([ Nein , Port. la borne au discours familier. -
Elle
nère , et non pas na-ine. ] Qui est d'une tảillé est déplacée dans le haut style. „ Ilese encore
beaucoup au dessous de la médiocre. » Un à nafire que la Loi de Dieu ait fait un scul
nain , un vilain nain : une nuine , une jolie malheureux. L'Ab . de Carbacérès .
naine. = Ad . Arbres nuirs , qu'on élève NAISSANCE, 1 ° . Au propre , sortie de l'en >

en buisson . - Euf nzin , auf de poule , qui fanc du sciu de sa mère. » La naissanced'un
NAT NAT 711
Prince: » A sa naissance; au jour de sa nais- Quoi ! dans les lieux où j'ai reçu naissance..."
sance, » L'an de la naissance de Notre- Sci- Une étrangère , au mépris de mes droits,
gnear 1787. 2°. Extraction . » Eure de Viendra régner et m'imposer des lois.
grande , d illustre naissance. Mis abso- Avec ce verbe , je crois qu'il faut mettre
fument , noblesse. » Homme de naissance , l'article : j'ai reçu la naissance. == Pren
qui a de la niissance ; ou , sans naissance dre naissance régit les prép, dans oui de , do
qui n'a poin: de naissance. = 3 ° . Eu par- ner naissance la prépi à (le darit ). » Cetre
lant des végéraux , le tems où ils comencentà hérésie prit naissance dans la Flandre. Anon.
pousser: » La naissance des Heurs. La » C'est de là que les troubles prirent nais
naissance du jour ; lorsqu'il comence d'éclô- sance . Acad . » Chaque secte porte jusque
re . = 4' . Fig . Comencement, » La niis- dans ses opinions , le caractère de l'humeur
sance du monde, d'une Ville , d'un État , qui lui aanonc
l'hérésie done'ent
etc. » Prévenir la naissance des passions . »
naislesanc
génie et les
e : de dogsiarqu
l'héré mes dee.
Erouter un désordre dès ou dans sa naissance . Neuville .
0
5°. * On l'a dit autrefois pour talent. NAISSANT , ANTE , qui nait , qui co >

» Outre la naissance heureuse pour la parole , mence à venir', à paraître. Il ne se dit qu'au
figuré . » Jour naissant. »» Fleur noissance,
l'assemblage des seules qualités naturelles , figuré.
requises pour réussir , est extrêmement râre. » Amour naissant : passion naissante. » Érat
P. Rapin. — Andry de Bois regard l'aproûn naissant ; république
Ordina , compagnie naissante.
irement , il
ve . » Une si heureuse naissance le rendit d'a se place après le subs.
bord la passion de tout ce qu'il y avoir de tantif : en poésie , on peut le placer devant.
Vertueux à la cour. Dans l'Ann . Liit. on » Le naissant ouvrage. Rouss. » Vetre naisu
critique cette expression dans M.de Reginhac. sante gloire. Corn . Sur ce n:rissunt herbage,
» Une heureuse naissance , ne signifie pas un De Lillc. Sur ce naissant gazon . Gresser,
heureux naturel. --L'Acad. l'admei dans A ses naissantes pièces. Boileau. Dans ce
cette phrase. » La plus heureise naissance a dernier , l'inversion est dûre. On dit
-1
besoin encore d'une bonne éducation. Mais ( st. famil . ) d'un hoinme qui cesse de porieć
+
on peut croire que c'est une vieille phrase con- la perruque , et qui n'a encôre que des che
.
scrvée des ancienes éditions. veux très - courts qu'il est en réte nais
>

Rem . On dit bien , hommede naissance ; sante. Remarquez qu'il n'est adjectif et
mais je ne crois pas qu'on puisse dire ; être déclinable que quand il est employé sans ré
de na : sance. » Ceux , qui y sont de naissan- gime; mais qu'avec le régiine , il est par
>

ce , y étudient la langue latine. Ler. Édif. – ticipe , et l'on ne doit point le décliner. »
L'Acad. ne met pas cette expression . La Tou- Des idées naissantes : les unes des attires.
» Quand . Dites , naissant : etc.
Regnault.
on l'aproûve
cheest de naissance doitexemple.
, on un
er en done éviter toutes les NAIVEME NT , adv. NAÏVETĚ , s . fém .
bassesses avec soin. = Prindre et doner [ Lï trema est nécessaire à ces deux mors ,
naissance se disent sans article . M. de L. H. pour ne pas prononcer neveman ', neveléſ
nèveid )

ayani besoin d'une syllabe de pluspour faire mais , na -iveman , na-ivcié : 2° long. j'é
}
un virs , dit , prendre la nuissance : muet : on écrivait autrefois , naivement
Quel chemin ,de la fange, où je pris lanaissance. naifvete. ) Naïveié est , 1 °. Ingénuité,de siin

Menzicoff. plicité d'une persone qui n'use point
Cette fatte a été justement relevée dans le guisement.» 1.2
La naïveréd'un jeune enfant;
Journ. de Mons . » Je pris naissance , aurait d'une jeune paisane. Voyez SINCÉRIT ==
suffi ', y dit -on , si la mesûre l'avait permis.
2°. Cetre grâce , certe simplicité naturelle
avec laquelle une chôse est exprimée ou re
Le Gendre dir , doner la naissance. » La
gloire d'avoir donné la nrissance à la Philo- présertée avec vérité , ou vraisemblance ; Iz
sophie. Retranch z l... = Pour la même naiveté du style, » Cela est dépeint avec une
raison de l'usage, naissance ne doit point. naïveté et une vérité admirables. --===
s'associer aux pronoirs possessits , qui font Simplicité riaise.'» Voilà une grande naïveté.
fonction d'article. » L'Eglise y avoit pris sa En ce sens , il se dit quelquefois au pl.
naissance , dit Bossiler. Je crois qu'il faut » Il die de grandes naïvetés.
dire : y avoit pris n lissance. == * Rousseau NAÏVETENT , avec naïveté. » Parler ,
par analoji üdit , recevoir naiss.bice. avouer naïvement. » Exprimer , représenter
712 N A R NAR
naïvement , raillerie et de mépris , pour marquer el
NANTIR , v. act. NANTISSEMENT , s. e
peu de cas que l'on fait d'une persone ou
m. ( Nanti ticeman : " 1 lon . 3° e muet d'une cliôse. » Nargue de lui , 'nargue de
au 2d . ] Ils expriment l'action de doner l'amour.
des gages pour l'assurance d'une decce, » Il Nargile du Parnasse et des Muses.
ne prêre point qu'on ne le nantisse , qu'il Dire nargue de , » Il dit nargue des céréa
ne soit nanti. Se nanir ( st. famil. )
se pourvoir. » Je me suis narsi d'un bon monies . = Faire nargue à ; l'emporter de
manteau contre la pluie ; d'un bon déjeu-
manteau contre la pluie d'un bon déjeû- beaucoup
vins de sur ; ou le croire
champagnefo nt demême.
nargue à » Les
tous les
ner avant de partir.
; » Il a un bon atres vins.
nantissemene. · On lui a doné des bijous
pour son nantissement , ou en nantissement, Et faire nargue au cigne de Mantone.
Rouss.
NAPHTE , s. f. [ Nafte. ] Espèce de bi.
tume très subtil et très -ardent, L'Acad. dir qu'il est familier. = ll est
NAPÉE , .s. f. Nymphe , qui présidait sur- tout bon pour le marotique , le burlos
aux bois et aux montagnes. que et le bâs comique. e
NAPPE , ou Nape , s. f. Au propre , NARGUER , v . acc. ( Narghé : 2° é fer.]
linge dont on couvre la table pour prendre Faire nargue à ; braver avec mépris, » Nar
sesrepâs. » Mettre la nape ; lever , ôter la guer ses énemis. St. famil.
riape .. On dit , par extension ?, nape NARINE , s. f. L'une des deux ouver
d'autel , de comunión. En st. famil. tdres du nez., » Narine droite ou gauche.
mettre la nape recevoir compagnie chez
> La colère lui enfle les narines, et non pas
soi à diner , ou à souper, » La nape est enfle ses narines . = Par extension ersia
Houjours mise dans cette maison : on y trouve militude > on le dit des taureaux et des
à boire et à manger à quelque heure qu'on chevaux.
viène. Il a trouvé la näpe mise : il a fait Rem. M. Clément , critiquant ce vers de
>

un bon mariage , qui le rend maitre d'une Mr. De Lille ,


> où , parlant du cheval , il
maison riche et meublée. = Au figuré , dit ;
on dit , nape d'eau ; chute d'eau qui tombe Superbe , l'oeil en feu , les riarines fumantes.
>

en manière de nape .
e
NAQUETER v. neut. [ Naketé : 2 e trouve que c'est une expression ignoble ; que
e
>

muer , fer. ) Atendre servilement à la les narines ne s'emploient que dans le style
porte de quelqu'un . » Il a naqueté long- bâs ou burlesque, et que les naseaux sont
tems. 'Il est bas : l'Acad. le met sans du style noble. On parait aprouver cette cri.
remarque. tique dans le Journ . de Mons. M. Marin
NARCISSE , s . m. [ Narcice, ) ? ", Plante n'est pas de cet avis : narines lui parait plus
2

dont ily a plusieursespèces , et beaucoup noble que naseaux , qui n'estpoint poćti
de varićiés. i Narcisse blanc , jaûne, sim- que . Voy. NASEAV .
ple, double. S. m . Homme amoureux NARQUOIS , Oise , s. ( Nar.kod ,koå
de sa figûre, Allusion à la Fable de Nar- ze , 2 lon .] Fin , rusé , qui se plait à trom .
cisse,qui étant devenu amoureux de lui. per. » C'est un narquois ;un fin narquois i
même, en se regardant dans l'eau , fut changé une narquoise,
en la fleur quiporte son nom . Maint vieux chat , fin subtil et narquoise
NARCOTIQUE , adj . ( Narkotikė. ] Qui
assoupit. - Remède parcorique, SS.m , » 11 Il parait bas et populaire. Suivant l'Acad.
Un narcotique, » L'éfetdes narcotiques peut il est du discours familier. =S » Ces Nar
être dangereux. Au figuré , discours, poésie, quois s'étoient fait un langage particulier
Villon
style narcotique. qu'on apeloit l'argot , ou le narquois,
NARD s. m. [ On ne pron . point le d. nous a laissé six Ballades en ce langage.
final. ] 1°. Plante odoriférante. -La
vande est une espèce de nard.
» La La-
La
2 , Le
La Monn .—Parlernurquois.Acad.
.
NARRATEUR , s. m . NãRRATIF, IVE , .
parfum que les Anciens tiraint du nard, adj . NARRATION , s. fem . NÅRRÉ , S.s in .
NARGUE , s .f. [ Narghe : 2 c muer.] NÄRrer , v. act. ' [ Nára-teur , if Ilve , re

I s'emploic 'sans article et en terines de cion : ndré pour les deux dern , 7"for
lon.
te :!
N AS N AT 713
e e
forte : 3 € lon . au 3 , 2 é fer. aux deux NASAL , ALE , adj. [ Nazal, nazale. ]
dern. ) Nårrer , raconter. Narrateur , celui Terme de Gramaire. Il se dit d'un 'son ,
qui närre , qui raconte . Nárré , discours modifié par le nez . Son n.isal , prononcia.
par lequel on narre , on raconte. Narration, tion nasale. === Voyèles nasales : ce sont
narré récit. Narratif , qui apartient à la an , en , in , on , in. Voy . Me N.
>

narration . » Nárrer bien un fait ; et , neu NASARD , s. in . Jeu dans les orgues , qui
>

imite la voix d'un homme , qui chante du


tralement, nårrer agréablement,. » Cette his- nez
toire est bien närrée. » Narrateur ennuyeux. .
» Nárré fastidieux , » Faire le nárré d'une NASARDE , s. f. [ Nazarde. ] Chique
>

chốse. » Narration historique poétique , nalide sur le nez . » Doner une nazarde ;
oratoire. » Cicéron et Déinosthène excel- des nasrd es. =
nasardes.. On dir , en st . plaisant,
lent dans la narration . » Style , discours när- nasarder. = Homme à nasardes , quimé
ratif. Et avec la prép. de : proces verbal, rite des nasardes , et qui les soufre sans s'en
narratif du fait. » Mémoire narratif de ce ressentir : homme vil et méprisable.
qui s'est passé , etc. NASEAU , s . m . Il est dans les animaux
Rem . 1 °. Nárrer, raconter , conter (synon .) ce que narine est dans les hommes. Voy .
Le premier est le moins usité des trois ; le NARINE . = On dit d'un fanfaron , d'un
2d est le plus propre à tous les styles : le bravache ( st. comique.) , que c'est un fen
>

3 ' est plus convenable pour les petites his- deur de naseaux..
toriettes. Selon Mr. l'Ab. Roubaud , NASILLARD , ARDE , adj . NASILLER ,
y . neur. ( Nazi-gliar ,gliarde, glie' : mouil
( Syn . Fr. ) narrer est de la Rhétorique et ,
d'aparat : on ne regarde proprement qu'à lez les li. ] Qui nasille C. å d. qui parle
la manière ; raconter est de l'instruction , du nez. » Parler d'un ton nasillerd . » C'est
et en tout genre de choses : on regarde sur- un nasillard .. » Il ne fait que nasiller.
NASSE , s . f. [ Nace. ] Instrument d'osier ,
tout à la vérité et à la fidélité ; conter est
de la conversation : on regarde au fond et servant à prendre du poisson . Figur .
à la forme. On narre avec étude et avec art : être dans la nasse > dans une afaire fâ
on raconte avec exactrude : on conte avec cheuse , dont on ne peut plus se tirer.
agrément , ctc. == 2 °. Narratiun , narré , NATAL , ALE , adj. [ Le masc. n'a point
( synon. ) Le second se dir d'un conte court de pluriel : on ne dit ni nitals , ni na
et peu important , renfermant un seul fair, taux. ] Il se dit du pays , du lieu où l'on
» Pour cette partie de son närré , ( du ra- a . pris naissance. » Son pays, son lieu na
pore qu'il nous faisoit ) nous n'avions qu'à tal. Respirer l'air natal. = Quoiqu'en dise
nous en raporter à nos propres yeux. Voy. l’Auteur des Réflexions ( Andry ) , ce mot
d' Anson. - Le premier se dit d'un narré est usité au fim . » Sa terre natale. L. T. ,
plus long et plus considérable. » Pour ce Sa ville nutole. Acad . Desmareis dit : votre
qui est des erreurs qui me sont échapées , natale terre : l'inversion est dûre.
jose me fater qu'elles ne porteront aucune NATATION , s. f. L'exercice ou l'art
areinte à mon riarré. Préf. dud. Ouvrage. de nager. Mot nouveau , qui s'établit tou
Là il falait Narration , puisque c'est jours mieux. » . L'Auteur s'étend sur l'uti
la relation
RELATION .
entière de tout le voyage. Voy . lité
Lite.
de la natation pour tous les étars. Ann .
3 ° . Dans la Narration historique , on met NATIF , IVE , adj.[ 2° . lon . au 2d. ] Il
souvent le prés. pour le prét. » Le Soldat , se dit des persones , par raport à la ville
aprenti dans les fortunes de la mer , trouble où l'on est né . » Natif de Paris , de Lyon ,
l'art des matelots par un service inutile ; les de Marseille , etc. Voy. Né , Née .
>

vaisseaux , abandonés du Pilote , florent à Natif ne se dit pas tout seul et sans régi
la merci de l'orage ; tout cèle enfin à la me . »
Quelques natifs en sortent ( de Paris )
violence du vent , etc. — Trouble , flo- die Voltaire. Siècle de Louis XIV. Cela n'esc
teni , cède , valent mieux là que troubla pas à imiter. == Suivant Bouhours ; ce '
florèrent , ceda , etc. Mais il ne faut pas mot n'est pas fort noble : cependant il ya
>

pourtant employer toujours , en racontant , des endroits où il est nécessaire , à moins


cette figure vive et animée : il faut la mé- qu'on ne prenne un aître tour , comme :
nager . » Demarare... quitta Corinthe , dont il étnie.
Tom , 1 l. Xxxx
714 N AT N A T
narif. - Dont il était , tout seul , ne se- Cela peut être bon dans une Fable. Hors
rait pas assez soutenu ni assez clair ; et de là , on dit , le jour de sa naissance. -
natif après , fait un bon éfet . On pourrait L'Auteur de Rome Moderne die , de St. Fran
dire ( et ce serait mieux ) ., Corinthe, qui çois de Paule. » Sa nativité , son baptême,
étoit le lieu de sa naissance , etc. Dires , sa naissance.
NATION ,s.f.
F. [ Na.cion , en vers , ci-on.] NATTE , ou NATE , s. fém . NATER,
to
e
Terme colectif. Tous les habitans d'un même v. acr. NATIER , s. m . [ 2° e muet au 1 >

Etat. » Chaque Nation a ses lois , ses cou- é fermé au 2d et au 3 ] Nate est un tissu
tumes , ses meurs. » I.a Nation française , de pâille ou de jonc , servant , ou à revétir
> >

etc. » Il est Espagnol de Nation , etc. les murâilles , ou à couvrir les planchers.
Dans le langage de l'Écriture, les nations , -On dir , par imitation , nate d'or , d'ar
signifie les peuples infidèles et idolâtres. gent ; et des cheveux tressés en nate , qui
Rem . Les noms de peuple et de nation , imitent le tissu de la nate. Nater , cou
joints à un nom propre de Royaume ou d'É- vrir de nare les murâillus ou le plancher.
tat , ne prenent pas la même espèce d'ar- = Natier , celui qui fait et qui vend de
ticle . On dit , indiféremment , les Peuples la nare .
de l'Asie , ou d'Asie , de la France , ou de NATURALISATION , s. f. NATURALI
France. Mais on dit toujours les Nations de SER , V. ací. NATURALITÉ , s. f. [ Naru
l'Asie , de l'Europe. raliza - cion , lize , lité. ] Naturaliser ,
NATIONAL , ALE , adj . [Na- cional, ale. c'est doner à un étranger les mêmes droits
privilèges dont jouissent les
Plur . masc. Nationaux ; pron. na -cio-nô. ] et les mêmespays.
naturels du
Qui est de toute une nation . » Concile na- Droit de naturalité se dit
tional. »L'Eglise nationale des Français de ceux - ci ; et lettres de naturalité de ceux
à Rome. == Troupes nationales se dit par là .» Je suis né Français , j'ai droit de nati
oposition aux troupes étrangères , qui sont ralité en France. » Vous êtes étranger , vous
au service d'une nation. avez besoin de lettres de naturalité.
Rem . Dans le Dict. Gram. on critique un Naturalisation est l'action de naturaliser , ou
Auteur moderne , qui emploie national subs- l’éfet des lettres de naturalité . » Depuis sa
tantivement : un National , les Nationaux. naturalisation , il a fait des aquisitions ,
Il est vrai que le singulier ne se dic point ; parce qu'il pourra en disposer.
mais depuis quelque tems on emploie le Naturaliser se dit figurément des mots et
pluriel. »· Cet établissemene n'est peut-être des phrases que l'on transporte d'une langue
pas assez connu des Étrangers , et même des en une aître.Costume , mot Italien ; bill, mot
>

Nationaux. L'Ab. Grosier. » Elle rappelle Anglais, etc. ont été naturalisés en France.
Jean de Hainaut , et quelque Cavalerie Raynal dit , se naturaliser avec . » Enga
dont la discipline et les armes étoiene pré- ger les Princes à envoyer leurs enfans à Goa ,
férablesL'Acad.
à cellesnedesmet
Nationaux. Hist. d'Angl. pour s'y naturaliser , en quelque manière ,,
ce subst. ni au sing. avec ses meurs et ses principes ( de la Cour
ni au plur. * Le P. d'Orléans dit na- de Lisbone ) cette expression est hazardée , et
tional pour partial. » Il proteste qu'on ne elle a besoin du sceau de l'usage.
Je trouvera point national dans son Histoire . NATURALI
er
SME , s. m. NATURALISTE ,
( des Révol. d'Angl.) Il veut dire, point pré- s.nature
venu en faveur de sa Nation >, et contre
m . Le 1', se die du caractère de ce qui est
>
l . „ Plusieurs défendent le naturalisme
»

l'Angleterre , si long -tems rivale de la Fran- du magnétisme : d’aîtres , en plusgrand nom


ce . Ce mot n'est pas d'usage en ce sens. bre , n'y voient que du charlatanisme.
. NATIVITÉ , s. f .' NaissANCE . Il ne se Le second, se dit d'un Savant,qui s'aplique à
dit que de celle de Notre- Seigneur , de la l'étude de l'Histoire Naturelle.. » Il a paru
Ste. Vierge et de St. Jean-Baptiste
un terme consacré.
, et c'est dans
= La Fontaine l'em-
ce siècle, des. grands
NATŪRE naturalistes.. ELLE ,
fém . NATUREL
>

ploie pour naissance; parce que ce motlui 1adj., èNATURELLEMENT, adv. [2" lon aut
moy. aux trois dern . 4. ée muet ;rel,
était pour la rime..
L'ingrate , pour le jour de sa nativité , rèle rèleman
sens :, on entend. ) par
Natúre se prend en divers
ce mot, 1 °. toutes les
Les Joignoit,
trésors des aux fleurs
jardins et de
dessavertes
beauté campagnes.
, choses créées. » Dieu est l'Auteur etle maître
1
N A T N AT 715
de la natûre : l'ordre , qui règne dans la na- dans quelques expressions ; comme , crime
tîre. » Toute la natúre nous enseigne qu'il y contre nature., » Peindre , représenter d'après
a un Dieu . = 2°. L'ordre , qui est répandu natûre :
dans les choses créées. » L.2 natûre est admi
rable, jusque dans les moindres choses. » La L'un , simple , franc, plein de droitúre.
nacare ne fait rien en vain . » Ce sont des S'aplique à copier tous les traits du vieillard ,
Er met en cuivre cout son art ,
jeux de la natûre. = On abuse beaucoup de Pour le peindre d'après nature.
ce mor , pris dans ce sens , et dans beaucoup L'Ab . Reyre .
de phrases , où l'on emploie ce mot , si l'on Le Traducteur de l'Hist. d'Angl . d'Hume ,
n'cntend
pas l'Auteur de la Natûre , on ne dit , hörs natire . » Une relle sagesse pa
sait ce qu'on dit , ou l'on ne dit que des absur- roitroit hors n.ltúre. Il faut dire , hors de la
dités. = 3 °. Propriété de chaque être particu- natûre.
.

lier. » La narire du feu esi de , etc. NATUREL , est. 1' . Qui apartient à la Na
4. Complexion , tempérament . » Il est bi- tire , qui est conforme à l'ordre , au cours
lieux de sa natûré , ou , de nattire. Acad. = ordinaire de la Natûre . » Le cours , l'ordre
sº. Disposition et inclination de l'âme. » Il naturel des chôses. La loi nuurelle , les lu
est enclin de sa nacûre à un tel vice. = Gº. Cemières naturelles. == 2 °. Qui n'est point
qui distingue les principales espèces desêtres. diguisé , altéré, vinfardé, mais tel que la na
» La natûre divine, la , la »tûre
angéliquepour
naturecelui- l'a fait. » Ce
Beauté naturelle.
, ce baứmeest naturel.
natúre hunaine . On dit aussi ci , Prendre une chose
-

le genre humain 7. L'état naturel de dans son sens naturel , selon son véritable
THomune oposé à l'érar où il est élevé par la sens. 3º . Facile , sans contrainte. » Air
grâce. » La natûre corrompûe; la nature est naturel. » Espric , style naturel; qui n'estpas
fragile; l'état de nature et l'état de grâce. niturel, „ Pensée niturelle. = 4°. Ev par
8º."Il se dit des productions de la nature opo-. la it des persones , aisé er franc.. ; C'est un
sées à celles de l'art. » L'art perfectione' la hoin.ne naturel : elle est naturelle. » Soyons
nuûre .. E 9º . Sorre , espèce. » Je n'ai point nllurels , ( sincères) avouons que nous ne
vu de plantes , de Aeurs de cette nielire. » co :nprenons rien à cet ouvrage. Pluche.
J'aimerois mieux une autre nacare de biens. Quoi donc ! parce qu'il sait saisir le ridicule ,
» A - c'on jamais vu d'afaires , de procé-
>
Er qu'il dit tout le mal , qu’un flareur dissimule ;
.

dés , eic . de cerre nature ? Des nieu On le prétend méchant : c'est qu'il est naturel.
bles, des marchandises en natüre , qui n'ont Gresset.
pas été aliénés , vendus , etc. I 10 °. Dansle Naïf , naturel , ( synon . ) Ce qui est
moral, il se dit et de la conscience ; la nutáre naïf naît du sujet , et en sort sans efforts; c'est
nous enseigne à honorer père et mère , etc. et l'oposé du réfléchi; et c'est le sentiment seul ,
du mouvement par lequel l'homme est porté qui l'inspire aux bons esprits. Ce qui est na
à ce qui peu : contribuer à sa conservation. » tilrel apartient aussi au sujet , mais il n'éclot
La nature demande du relâche, du repòs , ctc. que par la réflexion : il n'est-oposé qu'au re
Le Proverbe dit : nourriture passe narire ; cherche ; et c'est à la finesse de l'esprit qu'il
l'éducation a plus de force sur nous que la est donc d'en reconnoître les bornes . » Toute
natûre même. L'habitude est une allere , pensée naïve est naturelle ; mais toute pensée
ou , une seconde natüre ; elle a autant ( er sous naturelle n'est pas naïve. BEAUZ. synon . A jou.
vent plus ) de pouvoir sur nous que les inclina- tons que le naif n'est propre que des petits
tions de la natúre. sujets, es que le naturel s'étend jusqu'aux
Rem . Autrefois , on employait natûre sans Grands .
article. REM. 1 °. Naturel , aime à suivre le subs
C'est un cuvre , où Nature a fait tous sesefforts. tantif. Plusieurs Auteurs l'ont fait précéder
a

Malherbe. mal-à -propôs , à mon avis. » Sa naturelle


Henri , ce grand Henri , que les soins de Nature. curiosité. Boss . » Sa naturelle paresse à sou
Avoient fait un miracle aux yeux de l'Univers. Id. tenir la conversation . Mol. » Sa naturelle
Aujourd'hui , on dit , en vers , commeen prô- éloquence. Se'v. On dirait aujourd'hui , sa
se , la Nature les soins de la Nature ; excepté curiosité naturelle ,, etc. = 2 °. Naturel,
dans le marctique , qui imite le vieux lan- régie le datif des noms ; ct , quand ilest joine
sige. On ne dit natüre sans arricle que au v.être impersonel, la prép. de devait les .
X XXX 2
716 N A T NA V
verbes . » L'inconstance est naturelle à l'Hom : dur ou afecté , et recherché dans son style.
me. » La curiosité naturelle à l'Homme lui = -77 ° . En termes de Dessin , Peinture ,
inspire l'envie d aprendre. » Il est naturel de Sculptûre, etc. il est synonyme de natûre , »
se plaindre quand on soufre. == ; .' . Naru- Dessiner d'après le naturel. L'Acad. remar
rel, adjectit est employé substantivement dans que, qu'il est d'usage sur-tout dans les atreliers.
cerie phrase , les naturels du pays. » Par-rout REM . Ménage fait régir à naturel ( nº. 5 °)
où les Européens ont porté leurs armes , ils la prép. à , au lieu de pour. Il dic de lui- mê.
ont subjugué les naturels du pays. L'Ab. Du me, dans ses Observations sur Malherbe,
Bos. Mais cela n'a lieu que pour le pluriel que: » Il n'avoit point de naturel à la Poésie,
masculin : il serait ridicule de dire : c'est un et qu'il ne faisoit des vers qu'en dépit des
naturel , ou , une naturelle du pays. = On Múses. Le P. Rapin , qui emploie souvent
>

ne le dit pastoutseul, même au pluriel . » On ce mot , dit toujours pour. » Jamais peut
>

écrit de Gorée... que le navire a été brûlé parêtre persone n'a eu un plus grand naturel pour
les naturels. Journ . de Gen. On neparle
parle pas
pas la parole. » Le premier fonds de l'Eloquence
de la sorte. = Enfin , on ne le die point est un naturel heureux pour la parole. Sell -
avec les noms des nations particulières. On ne me senible qu'aujourd'hui on dit plus volon
dit point , les naturels de France, d'Espa- tiers , en se servantde l'adjectif ,talent na
>

gne ;, etc. = L'Acad. dit bien , les naturels turel, disposition naturelle.
françois ; les espagnols naturels : mais là il
re
Au naturel , adv. » Peint , représenté au
est adjectif; et dans la 1" phrase , ilprécède naturel. ='De mon naturel , adv.naturel
mal le substantif , à mon avis . == 4. Bos- lement. » De mon naturel , j'aimois à parler.
suet done à cet adjectif un sens , qui n'étoit » Je ne suis pas plaisant de mon naturel. Th.
pas comun de son tems , et qui est certaine- d'Educ.
men : inusité aujourd'hui . » Les Juifs , gens NATURELLEMENT , adv . 1 °. Par une im
simples et naturels. Il veut dire , en cet en- pulsion naturelle : » Tout retourne naturelle
droit , qui n'étoient point recherchés dans ment à son principe. » Tous les animaux
leurs air usemens. aiment naturellement la conservation de leur
NATUREL , s. m . 1 °. Propriété naturelle. être. = 22°.° Par les seules forces de la na
Le naturel de l'Homme est d'être sociable, tûre. » Cela ne peut se faire naturellement.
= 2. Tempérament. » Narurel robuste Cela se dit quelquefois, ou pour signifier
vigoureux . Naturel, tempérament, consti- qu'une chôse n'arrive pas ordinairement, ou
tution , complexion . ( syn . ) Le naturel est pour faire entendre qu'on soupçonequelque
formé de l'assemblage des qualités naturelles ; supercherie. = 3 °. D'une manière naïve et
le tempérament , du mélange des humeurs; la naturelle. » Contrefaire, dépeindre fore natu.
constitution , du système entier des parties rellement. » Écrirenaturellement , d'un style
>

constitutives du corps ; la complexion des aisé.. = = 4°. Aisément, » Cela s'expliquena


habitudes dominantes, que le corps a contrac- turellement. =
t
. Avec franchise: parlez
jº.
tées. - Le naturel , fait le caractère ; le moi naturellemen .
tempérament, l'humeur ; la constitution, la Rem . Souvent il s'associe avec tout adver
santé ; la complexion , la disposition habis be.
be. » L'ambition les porte cou : naturelle
tuelle du corps. Extr. des Syn. Fr. de M. l'Ab. ment à , etc.
Roubaud. = ; Inclination , humeur. » Bon , NAVAL , ALE , adj.[ Il n'a point de plu
. Il estjaloux , riel masc . On ne dit ni navals , ni encore
ou mauvais, méchantnaturel.» o
colère de son naturel. = 4°, Amour natu- moins , navaux. ] Qui concerne les vaisseaux
.

rel ; » mère ou enfant qui a beaucoup , ou de guerre . »: Combat naval. Armée , bataille
qui n'a point de naturel; qui est sans natu- navale. L'Acad. dit aussi troupes n.zva.
rel. On le dit , 'en ce sens, de l'huma- les , victoire navale . Ceux-ci sedisent moins
nitéfacilité compassion. = °. Disposition souvens,.
etde lanaturelle.
er » Il a beaucoup de natu- NAVÉE , s. f. Charge d'un bateau. » Il est
rel pour la musique, pour la peintûre. » Il y arrivé deux navees de tuile.
a beaucoup d'art et d'étude dans ses ouvrages ;. NAVET , s. m ,[Navè': << è moy.) Esper
.
mais point denaturel.
de naturel, = persone
se ditd'une 6°.N'avoirpoint ce de racine bone à manger. = L Acade
gênéedans avait dit d'abord navel ou naveau.Dansles
ses manières, et d'un Écrivain contraint et éditions suivantes ,elle se contente de dire ,
N AV N AU
7 !?
quelques -uns disent naveau . Dans la dernière, vigable dès sa source.
elle ne fait plus mention de celui- ci . Rem. 1 ° . Suivant Vaugelas , les Marins
NAVETTE ou NAVÈTE , s. f. [ 2º èmoy . 'disentnaviguer , mais les bons Auteurs et les
e muer. ) 1 °. Espèce de navet sauvage; de gens de la cour,naviger. L'Acad. n'avait d'a
i
la semence duquel on tire une huile à brûler. bord adopté que celui-ci, et se contentait
» Huile de navette. - On done aussi ce de dire , quelques-uns disent naviguer.
nom à la semence. - 2° . Petit vâse d'ar. On lit dans Rousseau.
gent , de cuivre , ou de fer -blanc , fait en Qui navigeoient sur cette mer profane.
forme de pecit navire, où l'on met de l'en- Et dans Boileau , Sat. X.
cens , pour en garnir les encensoirs , quand il Puis bientôt, en grande eau , sur le fleuve de
est nécessaire. 3 °. Instrument de cisse Tendre ,
rand, avec lequel on fait courir le fil , la soie , Naviger à souhait , tout voir et tout entendre.
Ja lainesurle inétier. = C'est dans cette accep Presque tous les Auteurs des Let. Élif. disent
tion , qu'on dic ( st . fig . famil. ) faire la na
vetle , faire beaucoup d'allées et de venûes ; aussi naviger. Dans la dern. Edit. I Acad. ne
et faire faire la navette , en faire faire å dit plus que naviguer ,et celui-ci a prévalu.
>

d'alltres. 2 °. Navigation , se prend quelquefois


* NAUFRAGANT , s, m . Ce mot a été pour l'art de naviguer. » Les peuples , qui
employé par le P. La Rue : » Les væux em s'adonent à la navigation. == 3 °.Naviguer,
-

se dit aussi et de la manæuvre que fait faire


pressés des naufragans, que le vent emporte le Pilote à un vaisseau . » Mer , où il est mal
avec l'orage. Ce mot n'a pas passé . aisé de bien naviguer ; et de la manière , dont
NAUFRAGE , s . m . NAUFRAGÉ ,erÉE , adj.
> >
{ Nofrage , gé, gé-e : ; * e niuet au i
с un vaisseau va sur mer. » Ce vaisseaunavigue
é fer,
= 4°. * Plusieurs , dans les Ports de
aux aîtres. ] Naufragé, perte d'un vaisseau mer , disent
bien.
sur mer : faire naufrage. » On ne put rien est votre état navigant , pour marin . » Quel
? Celui de navigant. » Un chi
de
sauver du naufrage. == Fig. il se= ditFaire
toute sorte de revers , de disgrâces. rurgiennavigant, qui sert sur les vaisseaux
marchands. Ce mot n'est pas du bon usage.
naufrage au port , voir ses dessins ruinés au e
NAVIRE , s. m . [ 2º lon. 3 ° e muer. ] Vais
moment où il y Son
heureux succès. le plus
avoithoneur d'espoir
a fait d'un
naufrage. seau , bâtiment, qui va sur mer. » Navire
marchand. » Capitaine , Patron de navire. »
» Voilà tout ce que j'ai pu sauver du narl Bâtir , construire, armer , måter , charger ,
frage.
deséfets= , quiNaufragé, ne seunditnaufrage,
ont péri dans qu'au propre
soit décharger un navire.= . En parlant desvais
seaux de guerre ; on
qu'on les en retire , soit qu'on ne puisse les navire , et en parlant dit vaisseau plutôt que
de vaisseaux marchands,
en retirer.
= On ne le disent
* Quelques-uns dit point des persones.
n.zufrager , faire navireest plususitédansles ports de l'Océan ,
S*
naufrage. Ce mor n'est point dans les Dictio et Rein. vaisseau dans ceux de la Méditerranée.
Autrefois on faisait navire féminin :
naires ; et je ne me souviens point de l'avoir la navire .
vu dans aucun Auteur. Il serait utile , et il est
>
Car aux flors de la peur sa navire , qui tremble.
à souhaiter que l'usage l'admette. Il est d'usage Ne trouve point de port.
au participe , vaisseau naufragé. Malherbe .
NAVIGABLE , adj. NAVIGATEUR , S. m.
NAVIGATION , s. f. NAVIGUER , v. n. [ l’u Ménagepensait qu'en haute poésie la navire
est nécessaire dans le dernier ,, po ur doner au
pour valaitmieux que le navire. Aujourd'hui
g un son fort qu'il n'a pas devant l'e : il est on ne dit que celui-ci , en vers comme en
inutile aux alltres , parce que le 8g a naturelle- prôse. Le féminin ne s'est conservé qu'en par
ment ce son devant l'a .] Naviguer, aler sur lant du vaisseau des Argonautes. » La navire
mer , ou sur les grandes rivières.Navigation , argo. Madame Dacier. M. Goguer. Richa
voyage sur mer , etc. Navigateur , qui a fait Port. Acad. etc.
de grands voyages sur mer. Navigable , où NAULAGE , s. m . [ Nolage. ] Prix que les
l'on peut naviguer, en parlant des mers ou Passagers payent au maître du vaisseau pour
des rivières.» Naviguer en pleine mer. » Lon- leur passage. —Ce qu'on done aux bate
)

et
gue navigation. » Grand , 'hardi navigateur. liers pour passer la rivière.=: Trév. er le
» Mer , qui n'est pas navigable, Rivière na- Rich . Porr. metrent naulage ou naulis ; mais
.
713 NE NE
ces deux niots ont des sens diférens. Voy. » Je n'en veux point. Dans les tems conpo
NOLIS . sés , pas ou point doit se mettre entre l'ausi
e

NAUMACHIE , s. f.[Nomachi-e,
> e 3'lon. liaire et leil participe. Il n'est pas venu , er
4° e muer . ] On lie Naumachine dans la Desar. non pas , n est venu pas. Il se met assez
e

de l'Italie par M. l'Ab . Richard. C'est sans indiféremment devant ou après l'infinitif. Je
doute une faute d'impression . Il signifie , crains de ne pas pouvoir , ou de ne pouvoir
combat de vaisseaux. C'est le nom d'un spec- pas aler , etc. ordinaireinent pourtant la i
tâcle qu'on donait souvent au Peuple de l'an- manière est meilleûre. == Quand elle est
ciène Rome. jointe à rien ou à ni , on retranche pas. »
NAVRANT , ANTE , adj . Qui nâvre. Cela ne vaut rien ; cela n'est ni beau , ni
C'est un mot nouveau et qui a bien besoin du honête : je ne l'aime, ni ne l’escime. = Il est
>
sceau de l'Usage. » Une multitude incroyable d'autres négatives, qui tiènent lieu de pas
de familles affamées , couverte de lambeaux ou point, comme , goutte , mot , plus, ja
hideux , présente le spectacle le plus navrant. mais , auc! n , nul , personne , etc. » On n'y
> >

BRIATTE . roit goutte ; il ne dit mor ; il ne se plaint


NAVRER , v. act. [ Navré : devant le jamiis; je ne conais nul d'entr'eux ; je n'en
muet , l'â est long : il râvre , návrera, etc. ] vois aucun i; il n'aime persone , etc. Remara
Autrefois blesser: » Nyrer mortellement. » et
quer que grutte ne se joint qu'avec voir ,
Il a été navré pour les péchés des hommes. moi qu'avec dire : les autres se joignent avec
Abadie. Qui a le cæur narré, amoureux. Jou.
> toute sorte de verbes. = 2 °. Ne sepasse sou
bert. = -
Aujourd'hui , il rie se dit qu'au vent de la compagnie de pas : mais pas ne
figuré. » Cela me návre le cæur. L'Acad. ne va jamais sans 112 :
le dit qu'au participe : j'en ai le cæur nayré. Sais je pas que Taxile est une âme incertaine?
= On ne le dis qu'avec cæar : Aler,
O barbarie ! ĉ douleur , qui me návre. De C... Sais-je pas que mon sang , par ses mains répandu?
Dans le Journ. de Paris , on marque ce mot Mithrid.
du caractère italique ;critique indirecte. Les yeux peuvent- il pas aisément se méprendre.
Ibid.
* NAUSEABONDE , adj. Mot employé
dans le Journ. de Lic . les Auteurs de ce jour. Quelque cxact qu’ait été ce grand Poète ( Rz
)
pal étaient de grands Néologues. » Pourquoi cine) je ne crois pas qu'en cela son - exemple
Molière
le cuivre frotéun peu fortement ,rend- il une puisse autoriser ses imitateurs.
odeur nauséabonde ? Ce mot est reçu en mé- fait souvent la même faûre :
decine. MARIN . Pour dresser un contrat in’a-t'on pas fait venir ?
e
NAUSÉE , s. f. [ Nozé.e : 2° é fer. et long ,
>
Éc. des Fem .
3º e muer . ] Envie de vomir . » Exciter des » Pouvez - vous pas y supléer . Inprompiu de
naasées : il a de grandes nausées . Vers.
NAUTILE , S. m. [ Norile : Dans le Dict . Je ne daigne a présent répondre .
Gr.n. On le marque fém . On l'écrit avec 2 Dans ce dernier exemple pas est retranché
Il, et qui pis est on avertit de les mouiller . contre l'usag
l'usagee. = Vaugelas avait dit ,, que
L'Acad. le marque masc. et n'y met qu'une ces manières de parler étaient bonnes;mais
seule l. ] Coquillage de mer univalve ainsi
, l'Académie,dans ses Observations, traite de
apelé parce que l'animal , qui y est renfermé négligence et niême de faûte , la supression
conduit sa coquille comme une barque, à d'une des négatives pour la prôse : cela est
l'aide d'unemembrane , qui lui sert de voile. incontestable. Pour les vers, c'est une licen- , .

NAUTIQUE , adj. ( Norike : 3 ° e muet. ] ce , dont aujourd'hui les oreilles délicatessont


Qui apartient à la navigation . » Astronomie faisoit des vers ,
blessées. Thomas Corneille
nautiale » Cartes nautiques. dit M. l'Ab. D'OLIVET ; nous avons sesnotes
NAZARD , etc. NAZEAU, NAZILLARD, sur Vaugelas ; écoutons-le dans sa propre
être
etc. Voy. NASARD , NASEAU , NASILLER , cause. » D'ôrer ici la négative, ce peut
etc. » une commodité pour les Poères : mais ils
» doivent doner un tour aisé à leurs vers ,
NE, parent
ordinairem négat.[[à eune
tic. jointe mueraútre °. Elle est, » sans que ce soit aux dépens de la construc
. )1 négation
comme pas ou point : alors elle est devant » tion.Si '. Après craindre , avoir peur
Je verbe', et pasaprês. » N ne veut pas venir. que , de pour que', etc. Io ne åá fort bonne
>
NE NE
719
gråce. » Je crains qu'il ne viene nous troue pas , etc. = 6 °. Au que , qui est joint à
.

bler : j'ai bien peur qu'il n'en meure : doutez- un comparatif , doit coujours être jointe la .
n

vous qu'il ne réussisse : de peur que vous ne particule ne , plus grand que vous ne le disiez;
l'oubliez , ecc. M. Andry remarque que notre mieux qu'il ne pensoit , etc. Il y a des Auteurs ,
Langue aime cette négative , et qu'on la met qui ont manque à cette règle , et beaucoup de
souvent avec élégance dans des endroits où persones y manquent journellement en con
on ne la metfroit pas en latin ; comme il s'en versation. * Ils disent , plus grand que vous
faut beaucoup qu'il ne soit si ( aussi) grand disiez; mieux qu'ilpensait , etc. >
que vous , et non pas , qu'il soit, » Je ne nie propri
7 °. Une des étés de la négative , c'est
pas que je ne l'aie dit , ce qui est mieux que que , jointe au verbe
de dire , que je l'aie die. » Il est tout aücre quelquefois les tems et régiss ant, elle change
les modes des verbes
qu'il n'étoit , plutôt que , qu'il étoit. régis. Ainsi l'on dira , en afirmant , je crois
Aujourd'hui, non-seul.nent c'est une élégan- qu'il vienlra ; et en niane , je ne crois pas
ce , mais une nécessité d'employer la nega- qu'il viène., » J'étais convaincu qu'il devait
>

tive dans de pareilles ocasions. Mais apres , venir ; et je n'étais pas co !lvain - u qu'il dứt
avant certe négative, est superlùe. Avani qu'il venir. Dans le 1 " exemple , leprés. dusub >

ne viène , est un solécisme. Il fautdire avant jonctif viène est à la place da futur de l'indi
qu'il viène. Voy. CRAINDRE , DOUTER , carit , viendra . Dans le 2d exemple , l'im
NIER , etc. Avant . = 4°. Aprèssiet excepié parfait de l'indic. devait , est changé en im
que , on se contente souvent de la particule parf. du subj. důc. Ces changemensarri
ne, » Je m'en serais alé sur le champ , si je vent avec les négatives ne et pas pour tous
n'avais craint qu'il ne s'en formalisât, » Je le les verbes exprimant l'opinion , la persuasion ,
>
ferai ex epté que vous n'aimiez mieux le 8º . La place que la négative ocupe dans la
faire . = * Bossuet retranche pas avec non phrase n'est indiférente , ni selon l'usage er la
plus , et c'était l'usage aûtrefois. » Bucer
Bucer ne Gramaire , ni suivant la raison et le sens du
se servit non plus >, au comencement, du inot mot
discours. Par exemple , il y a bien de la dife
de substance , etc. Il dit ailleurs . » Il n'y en rence entre ces deux propositions : ne pas
avoit non plus aucán autre . Mais ici pas est paroître être conformeà la raison , et paroi
retranché à caûse d'aucun , et non pas à caûse tre n'être pas conforme à la raison . Aussi
de non plus. == On dit encôre , n'en tenir Bayle raisone-t'il fort mal , quand il dit : »
comple ,, sans y joindre p.is ni point. On le Les plus orthodoxes avouent que nous ne
dit de même avec les verbes pouvoir et savoir : connoissons pas la conformité des mystères
je ne puis le faire , je ne saurais le dire , etc. aux maximes de la Philosophie . Il nous sem
Avec pouvoir on pourrait absolument mettre ble donc qu'ils ne sont pas conformes à la
pas ou point ; je nepuis pas , ou je ne puis raison . Il conclut mal . Illi devait dire : il ne
point le faire : mais avec je ne saurais ; pas nous semble donc pas qu'ils soient conformes
ou point font un sensdifférent. » Je ne sau- à la raison . Anon .
rais le faire , signifie je ne puis pas ; je ne 9 °. Ne plus ne moins était du vieux style
saurais pas le faire , veut dire , je n'aurais dès le tems de Ménage. Il croyait pourtant
pas le talent , l'adresse de le faire. = Quand qu'on pouvoit s'en servir. Il est aujourd'hui
ne est suivi de que dans le sens de seulement , entiérement hors d'usage. Molière avait ache
il se dit aussi tout seul , sans être acompagné vé de rendre cette locution ridicule, en la
de pas ou de point : je n'ai que cent francs ; mettant dans la bouche de Thomas Diafoirus ,
il ne doit que dix louis ; et non pas , je n'ai » Ne plus ne moins que la Statue deMem
*
pas que , etc. Que les seurs ne sortent pas non etc.

que accompagnées.Retranchezpas.- 5°.Dans .


NÉ , NÉE , adj . et participe du V. NAî
le style marotique on emploie ne tout seul. TRE . Il régit la prép . pour : » Il est né pour la
A sa vertu je n'ai plus graode foi. guerre , pour les armes , pour la joie.
Qu'à son esprit . Rouss. Esprit , né pour servir d'exemple
Ce mérier -ci n'est ce que vous pensez . 1d. Aux cours de la versu frapés.
Minerve à tous ne départ ses largesses. Id . , Rouss .
Et croyez-moi je n'enparle à travers. Voiture Boileau et le P. Rapin lui font régie
Dans le discours ordinaire ,on dirait , je n'ai la prép. à : » Arrêter les âmes les moins nees
pas plus grande foi , etc. Ce merier-ci n'est à la vertu, Voit. » Un Orateur , véritable
720 N É A N É A
inent né au sublime. Boil. » Les Espagnols , néanmoins le Cardinal Tolet l'a fir rebâtir.
ne's aux réflexions. P. Rapin . Ne natif , Rome moderne.
est une locution populaire . Il faut dire : ií NÉANT , s. m . [ Néin : le : final ne se
.

est né à Paris; ou , il est natif de Paris ; ou , prononce pas : 11" é fer. ?' lon . ] Rien :ce qui
encore mieux , il est de Paris . - L'Acad . n'existe pas. » Dieu a tiré toutes choses du
avait d'abord dir , né narif. Elle ne l'a plus néine : il peut les faire rentrer dans le néint.
mis , ni sous natif , ni sous Naí: re . Bien » Le néani n'a point de propriété, = llese-

ne', d'un bon naturel. » C'est bien domage beau au figure , dans le moral. biens
» Le néını da
qu’on gâte ce jeune homme. Il étoit bien né":
monde. Nicole . » Le néant des faux et
inévitable de
il pouvoir réussir. Marm . Dans le Rich . Port. trompeurs. Mallebr. » Le néant Boss.
on dit , filie mal née , qui a de mauvaises in- toutes les grandeurs humaines Ataires
clinations,, et dans le Dict. Acad. » Enfant de neant , méprisables. “ Dans un st. plus
mal né , fille mal née. Mais il s'en faute simple : chose de néanı ; homme de neant. »
beaucoup que mal ne soit aussi usité que bien On l'a fait rentrer dans sou néine. On
né. S Ne , exprime quelquefois quelque dit au Palais : mettre néant sur la requête
chose , qui est à demeure , ou qui est ataché sitr un article de compie , refuser de l'ad
à une charge. » M. l'Arch. de Paris et M. mettre. En st . famil. Néant à la requére : Je
l'Ab. de Cluni sont Conseillers d'honeur ne's n'en ferai rien . Mettre une apellation
au Parlement de Paris. » L'Archevêque de au ne'ant, débouter de l'apel . Néant est -

Narbone ese Président né des états de Lan-, aussi une espèce d'interjection. » S'il y avoit
guedoc . - Ordinairement ne se met après ( chez nous)une fille, qui eût été femme-de.
leil est
mot qu'il modifie.
né prié, il n'a pas L'Acad
besoin .d'être
dic pourtant, chambre
invité. Le se d'und'avoir
contentâc Monsieur , il faudroit
un amant qu'elle
; mais pour de
plus grand nombre dit : Il est prie' né ; et cela mari , néant . Mariv . C. à d. elle n'en aurait
est plus régulier , à mon avis. - Nédevant point,
le substantif a un autre sens ; il est né Poète , NÉBULEUX , EÛSE , adj. Obscurci par
Peintre , etc. Il a porté en naissant de gran- lęs nuages. » Tems, ciel nébuleux. =
des dispositionsà la Poésie , à la Peintûre. * Étoiles nébuleuses, moins brillantes que les
Il faut être coloriste né , die un Auteur. Il alltres , et dont la lumière est faible et terne.
devait dire : il faut être né coloriste, » Un faux ami ressemble à l'ombre d'un ca.
Mort -né: mort avant que de naître. = Nou- dran : elle se montre lorsque le temsest se en:
veau -né , qui vient de naître. E Premier- elle disparoir; dès qu'il est nebuleux.Marin.
né' , s. m. Terme de l'Écriture. » Sous la Loi
> Quelques Auteurs l'ont employé au fiş:
de Moïse on ofrait à Dieu les premiers nés. Métaphysique nebuleúse , qui nesert qu'à
L'Acad. le met aussi comme adjectif : les en- brouiller l'esprit. Ann. Litt. M. l'Abé Sibiza
fans premiers nés. Il me semble qu'on ne l'em- tier ( Trois siècles ) le dit des Écrivains ; ce
ploie guère que substantivement. qui ne paraît pas aussi juste. „ Prosateurs de
NÉANMOINS, adv. [ Néan -moein ; devant cousus et nebuleur. Ces deux épithètes se di
unevoyèle moeinz : alltrefoison écrivait néant- sent plutôtdes écrits que des Écrivains.
moins avec un é , et plusieurs l'écrivent encôre NÉCESSAIRE , adj. NÉCESSAIREMENT : re
de même. ] Toutefois , pourtant , cependant . adv. [ Nécècère , cèreman : 1 " é fer. 2*etj'è
e
Ill s'emploie , soit au comencement de la moy . long à la ; , 4 e muer. ] Dont on ne
période , soit après la conjonction et , ou aû- peut se passer. » La respiration est nécessaire
>

tres conjonctions , soit même au milieu d'un à la vie. Lá foi est absolument nécessaire
membr e de phrase. ” Néanmoins je le verrai : pour le salur . L'Acad . dit aussi à salue ; mais
1

et néanmoins , je le ferai : Si néanmoins on celle-ci est une vieille locution . Elle s'est con
peut le croire ; je ne laisserai pas néanmoins servée dans cette phrase. » Cela n'est pas né
deledire :il convient néanmoins quevousle cessaire àsalut, n'est pas de précepte ,d'obli
lui ofriez, ete. = Avec quoique , bien que , gation : ce qui se dit aussi , proverb ialement
Il est néces
parce que , NÉANMOINS ne se met jamais d'une chose peu inportante.
qu'après
. Voyez ToutEFOIS .= = Cetad saire régit deet l'infinitif , ou queetle subj.
verbe marque oposition à ce qui précède : il Il est nécessaire de le lui dire: Il est nécessaire
est doncmal apliqué dans la phrasesuivante. que vous y soyiez.Ferrière lui fait régir le
» Le CardinalPolet fie bâtir cetteChapelle ... datif d'un nom et l'infinitit d'unverbe. » Ilng
lui
NÉC NEC 721
lui est pas nécessaire de se faire restituer que je parte àl'heure même. » La nécessité de
contre. Ce régime est inusité. Il faut se mes afaires m'y oblige. = = 4. Indigence. »
servir , dans des ocasions pareilles de que et Erre réduit à la dernière necessité , à une
du subj. Il n'est pas nécessaire qu'il se fasse grande, une extrême nécessité. - L'Académie
restituer contre . dit aussi > tomber dans la nécessité , ou en
Dans le discours famil. on dit qu'un homme nécessité. Je crois qu'on peut douter que le
s'est rendu nécessaire dans une maison , pour 2d soit
soit du bel usage. Sjº. Au pluriel : les
dire, qu'ils'y est rendu si utile , qu'on nepeut choses nécessaires à la vie. » Il n'a pas toutes
ses nécessités.
que dificilement se passer de ses conseils et de ses nécessités. Necessites de la nature ;
son ministère ; et qu'il y fait le nécessaire , les besoins auxquels la Natûre nous assujćuit ,
qu'il se mêle de tout, comme si l'on ns pou- comme boire , manger , dormir. Aler
wait se passer de lui . ses nécessités , aler se décharger le ventre . -
>

NÉCESSAIRE , s, m. Tout ce dont on a be- 6º. De nécessité , adv . Nécessairement, » De


soin
pour la subsistance er l'entretien . » Avoir nécessité , il faut, ou 3 faut de nécessité que
ou n'avoir pas le nécessaire. C'est aussi cela soit. On dit , pour apuyer plus forte
le nom qu'on done à une boîte ou à un grand ment : De toute nécessité ; dé nécessité ab
étui , ou l'on renferme diverses chôses néces- solüe. Avec le verbe élre , on ne le dic
saires ou comodes en voyage. point sans article. » L'étude est de nécessité
NÉCESSAIRENENT , 1°. par un besoin ab- absolúe à ceux dont la main n'est jamais ten
solu . » Il faut n'cessairement manger pour due au salaire. Du Plaisir. Je voudrais dire
vivre . 2. Infailliblement. » Il faut ne- est d'une nécessité absolue. On dit aussi
cessairement qu'un tel éfet arrive. ordinairement : c'est une nécessité que avec
NÉCESSITANTE, adj . fém . NÉCESSITER , te subj.et l'on en a vu plus haut des exemples:
re
v . act. [ Nécecitante , cité : 1 " é fer.2° è moy. * M. l'Abé de Cambacérès dit , en ce sens :;
er

4° lon . au 14 , é fer. au 2d . ] Nécessiter , ré- c'est nécessité que , sans article. » C'est donc
duire à la nécessité de faire. Vous l'avez néces- nécessité pour l'homme , et sagesse à Dieu
sité à sedéfendre. Ondie, dans leDict. qu'il y ait plus dans la Religion à adorer qu'à
er

Gram. qu'il régit à ou de , mais que le s'est comprendre. Quand le verbe régi se ra
le plus usité. » Il m'a nécessité à faire cette porte au nom , on met de et l'infinitif. » C'est
démarche . » Je suis nécessité à lui intenter un une nécessité pour une Dame d'avoir un car
procès. SOn die , en Théologie , et c'est
> rosse.» C'est une nécessité de mourir, d'aimer
-
une vérité qu'il faut croire , que ; » la grâce Dieu ; on sous-entend,
.
pour tous les homines.
ne nécessite point la volonté: Nécess:- » Excités au carnage par l'habitnde d'ataquer ,
tante se dit de la grâce. » Le système de la et la nécessité de se défendre. S On dit :
grâce nécessitante estune hérésie. Dans les denréesde première nécessité;les plus né
le discours familier , on dit adverbialement , cessaires à la vie. M. Raymond , Académicien ,
de nécessité nécessitante , de nécessité absolue de Marseille , dit, en imitation , les arts de
et indispensable. première nécessité. Cecte expression , qui n'est
NÉCESSITÉ, ÉE , participe passif , régit la pas anciène, exprime bien ce qu'on veut dire,
prép . par.» de courts succès et de longs désas. er épargne une périphrase.
tres, toujours nécessités par des fautes. Ling. Par necessité , adv. Finélon dit pour la
* NÉCESSITATION , s. f. Mot forgé par nécessité , ce qui est moius conforme à l'usa
Leibnitz. » La détermination dont il s'agir ici, ge. » Elle ne parle que pour la nécessité. Tć
n'est pas une necessitation . lémaque.
NÉCESSITÉ , s. f. NÉCESSITEUX , EUSE ,
re
Quelle nécessité,(On sous entend,y c - t-il ?),
»
adj. ( Nécsecité' , ci-rel
e
- , yeu-ge ; i é fer. régit que et le subjonctif. » Quelle nécessité.
2 è moy : 4 é fer. au ?" , lon . aux 2 aûntres.] que tu vinsses ici montrer ton peu de
Nécessité se dit de ce qui est nécessaire et in- courage ?
dispensable. » C'est une nécessité de mourir. On dit , en style familier : faire de néces.
» Si vous voulez que Dieu vous pardone , sité vertu , se faire un mérite de ce qu'on ne
c'est une nécessité que vous pardoniez. peut éviter. Verio ! , en changeant quelques
2º. Contrainte. » Ne me réduisez pas à la né- inots , a adapté au style noble cette expression
cessité de vous dire des choses désagréables. proverbiale.» On fir ensuite , une verta d'un
3 °. Besoin pressant. » C'est une nécessité pur eller de la nécessité. Révol. Rom . ...
Tome 11. Y yyy
722 N ÉG N ÉG
NÉCESSITEUX , qui est dans la nécessité, 3° . Particule négative. Voy . Ne et Pas.
( nº. 40. ) dans l'indigence.» Il étoit fort riche :
. NÉGLIGEMMENT , adv. NÉGLIGENCE,
>

il est à présent nécessiteux. == Il s'emploie s . f. NÉGLIGENT , ENTE , adj . NÉGLIGER


Négliger,
sur-tout substantivement. » Les pauvres , les v. act. ( Neglijaman , jance , jan , jante , jd;
re
nécessiteux . = L'Acad. ne le mer pas coiame "e
1 é fer. 33.° br. au per , lon , aux trois suiv.
fer. au dern. ) Negliger , c'estn'avoir pas sollt
substantif. Je pense que c'est un oubli ..
NÉCROLOGE ,'s,m . Livre où l'on mar- de . . . Négligence fawce de soin et d'apli.
.

que la date de la mort des persones illustres. cation. Negligemment , avec négligence. No
NÉCROMANCE , s. f. NÉCROMANCIEN , gligent , qui n'a pas le soin qu'il devrait
>

CIENNE OU CIÈNE , s. m. et f .Lej" se dit avoir. » Negliger son salut , ses afaires , sa
du prétendu art d'évoquer les morts ; le 2d , santé. » Il a négligéde me faire avertir. » lly
de celui ou de celle qui se mêle de cet art a en cela de la néglig :nce de votre part; e
chimérique. Quelques-uns disent ne- une négligence punissable. » Agir , s'habiller
cronancie . Voiture diezégionanı. Dansl’An- négligeminent. » Faut- il être si negligeni, si
mée Lice. ( 1755 , nº. 35 pag . 332 ) on lic né négligente ?
cromancier : C'est sans doute une faute d'im Rem . 1 °. Négliger l'ocasion , c'est la laisser
pression. = li y en a qui prononcent ne- échaper sans en proficer. = Negliger quel
gromince : ce n'esr pas l'usage. qu'un , c'est n'avoir pas soin de lui rendre
NECTAR , s . m. [ Nektar : 1" è moy. Le fréqueinment les devoirs de la vie civile. =
breuvage des Dieux . Figuréin. Vün excellent. Se néztiger a deux sens ; n'avoir pas soin de
» C'est du necier. se tenir propre ; cr avoir moins de soin de son
NEF , š. m . [ è moy. l'f se prunonce. ) En devoir,, de son travail,, etc. qu'à sonPeintre
ordinaire.
, cec
Poesie >, navire : encôre est - il vieux , et ne se » Cet Auteur , ce
Journalisis , ce >

dir -il plus que dans le marotique . Ouvrier se neglige.


Cependant la nef vagabonde ... , = 2° . Seyle négligé, qui n'est pas châtié.
Vogue d'un cours précipité. Rouleau. On dit aussi négligents de style. On les dis
* Les plus forts galions et les nefs les plus belles. ungue des faîtes contre la pûreté et la netteté
Brébeuf. du langage. Celles- ci sontdes solécismes ou
La même nef légère et vagabonde , des barbarismes . Les autres sont pluiôt contre:
Qui voituroit ie saior Oiseau sur l'onde. Vervent les agrémens que contre les règlés. Eiles con
Nef , la partie de l'Église qui est depuis le sistent entre autres , à répéter sans nécessité
portail jusqu'au chour . = Nef , vase de une même phrase dans la mêne page ; à ré
vermcil en forme de navire. = Moulin à péter dans la même phrase les mêmes conjonc.
wcf , construit sur un bateau. tions et les mêmes adverbes . » Ne traitez point
>

NÈFLE , s. £. NéFLIER , s. m . [ ite è moy . avec moi , avec ces soumissions et avec ces
e

au 1 " , é fer. av zd ; la 2 est un e mrt


vi au prières. » Quelles mestres prendrez-vous a

ry , un é aussi fer. au 2d ] Le res se dit d'une ires que ceiles que celui queje siéfends à prises?
>

sorre de fruit quie’est bon àmanger que quand » J'ai été ravi de ka délicatesse des pensées de
il estamolli par le tems,après avoir été cueuilli. l'Aurèur du discuurs que j'ai entender , ele'.
le 2d est le nom de l'arbre qui porte ce fruit. etc. Ces trois avec de la 1" pirâse , les trois
NÉGATIF , IVE , adj. NÉGATION ,, s. fo que de la 2de , e les quatre génricifs de la
> >

NÉGATIVEMENT , adv. [ 1 " & fer. 3 ° lon. au des , de , dil , de la troisième sontdes négli
e
ad er au 4º , dont la 4e
4 mruct : live , live gences.
e
C'en est une aussi et bien désa
man ; cion , dans le 3} , a le son de cion ; gréable , de répéter trop souvent le même mot
en vers ci-on. ] Ils se disent de l'action de nier. saos user de synonimres. = Tout ce qui est
» Argument négatif ; terme négatif , propo- contre t harmonis et la mélodie du discouss
sition négativ?. » Répondre négarivement. » dans le cours et dans la chûre des phrases , est
Toute proposition contient akruation ou né- eacôre une négligence de style. — Enfin ,
gation . c'en est une très grande , de'se servir , dans le
NÉGATIVE , S. f. Proposition qui nic. » Et genre noble et élevé, d'expressions bâsses et fa
soutenoit l'afirmative , eret je persistois dans milièresou proverbiales. — En général ,
la négative. 2°. Refus : (si. famil. ). Cet tout ce qui choque l'oreille , sans choquer les
homme est fortsur lanégrive , ilestacou- règlesdela gramaire , peut être apeli'neglia,
tumé à refuser ce qu'on lui demande. gence de style
NÉG NET 723
3°. Neglige's'emploie substantivement , en gocier des billets , des lettres de change. Il
> >

parlant de l'état où est une femme , quand elle n'est actif , en ce sens , que pour ces sortes
a'est point parće. » Elle étoit dans son négligé d'éfers de comerce , de banque. = 2 .

traiter une
· Elle afecroit un négligé plus recherché que traiter une afaire avec, »» Négocier un Traité,
afaire avec.
la parûre la plus étudiée. = M. Moreau une ligue , la paix entre deux Princes.
l'emploie au figuré.» L'apareil de la dignité, Et par extension , n? gocier un mariage , une
l'éclat de la publicité , avertissent l'âme de se réconciliation , un acoinodement. » Il se ne's
roidir , et l'aident à se posséder : le negligé de grcie quelque chose de considérable .
la tamiliarité , l'oinbre de la domesticité , l'in- NÉGOCIATEUR est celui qui négocie quel
vitent à se détendre , et l'acouiument à s'ou- que afaire.considérable auprès d'un Prince ,
bl: er.

d'un État. » Sage , habile Negociateur. =
4. Le Dict . de Trév. inet , à la négli- Par extension , il se dit des persones qui né
since, pour nºgligemment. » les femmessont gocicnt une afaire entre des particuliers.
verues à la nezligence , quand elles sont à C'est lui que a été le négociuteur de cette
l'Eglise : elles se parens pouraller au bal. - afaire , de ce mariage: Négocian ' , n'a
Cetre locution est un barbarisine. raport qu'au 1e ' sens de négorier: et Négicia-.
NÉGOCE , s . m . NGOCLABLE
TC
, adject. reur , au 2d sens ; l'un ne se dit que dų co
NÉGOCIANT, s m . [ LC éter. ia dansle 2d , merce; l'aître, proprement desafaires d'État ,
est de deux syll . ciable dans le ; ' il n'en forme et par imitation , des afaires particulières
> >

qu'une seule , cian . Rich ? !!! met N ?giant allores que celles du comerce.
en ligne, e : Néze_inne dans l'exemple. ] Né- NEGOCIATION a les deux emplois de nos
gree , comerce , trafic demarchandise.Il ne gocier. Il se dit, etde l'action de négocier les
se dit guère que du comerce en grô ;. Le né- afaires : il a été employé dans la négociation
Buce , dit l'Abé Girard, regarde les ataires de la paix : il aa été chargé de la negociacion
de banque et de marchandis ;lecom -r-e et le de ce mariage, et de la chose même, qu'on
trafi neregardentque celles des marchandises; traire , qu'on négocie . » C'est une négociation
avec cette diférence que le coner e se fait plus délicate, dificile.==En termes de comerce,
par vente et par achat >, et le trufi .' par échan en ne le dit que des billets , des lettres de
ges. On ne dit pas le nég c? , mais le co- change , et autres pareils éfets de comerce , de
merce d'un Érar , d'un peuple. On doit donc banque.
dire , le comer.e , et non pas le négoce de NEGRE , ESSE , s . m . et f. NÈGRERIE
France. Acad. = Figurément , (st, famil .) s. f. NÁGRILLON , ONE , S. m. et f. [ 1 "
Intrigue, afaire. » Il fait un vilain nézure. Il mɔy. aux trois prem . é fer. aux deux dern.
se mêle d'un dangereux négoce ; de plusieurs Mouillez
negres , de bien des négoces.
les ll dans ceux -ci. ]On apèle Mores
les aples de l'Afrique du côté de la Médi.
NÉGOCIABLE se dic des éfets de comerce , terranée; et Nègres , ceux qui sont du côté de
de banque, d'agiotage , qui peuvent être né- l'Océan , etsur-tout, ceux qu'on transporte
gociés. » Ce billet n'est pas négociable. On ne dans les colonies Européennes , et qui y ser
le dit point des marchandises. vent comme esclaves. » Il aa dans son habisa
NĄGOCIANT , celui qui fait négoce , qui tion deux cens nègres et cinquante nègresses.
négocie : gros , riche, habile Négociane. = = Nègrerie , licu où l'on enferme les Ne.
Négociani se die de celui qui achère et vend gres , dont on fait cornerce. - = Négrillon ,
en gros : Morchand , de celui qui vend en dé-ore , petit nègre : petite nègresse.
tail. I Quelques Auteurs ont employé ad- On dic ( se. fam . ) Traiter quelqu'un comme
jectivement ce substantif.» Peuplenégociant, un nègre: ;le traiterfort mal , le traiter comm:
- >

Nation négociante. » La partie negociante de un esclave.


la Narion jugeoit que son comerce seroit NEIGE , s . f. NEIGER , V. n. NEIGEUX ,
cha rgé delourds impors. Targe , Traduct. de EÚse , adj. [( Nego é, nèg
Smoller. On dit comerçant .
é , ne-gall, geilze ;
)

fer . aux autres , 2° e muet


" è moy. au 1 .

NÉGOCIATEUR ,s.m .NégocIATION , S. aure é fer . au 2d , lon . aux 2 dern .


f. NézOCIER , V. n. et acr . ( Negoci a - teur , Pluche écrit coinme on prononce , nège : le
ci-a --cion , ci-é. ) Négocier , c'est r°. Faire Dict . de Trév. met neige ou nège : l'Acad ne
négoce. » Négocier au Levant , en Espagne ; met que le re".. Cet i est bien inutile dans tous
.

cudraperie , ciz soie , etc. Ec activement, né- ces mots : on devrait le suprimer. ] Pluie qui
Yyyy 2
724 NEO NEP
s'erant gelée en l'air , tombe en flocons blancs vicieuseet fréquente en ce genre. Néologie est
sur la terre.» Il rombe de la neige .» Ily avoit l'invention des mors nouveaux. Néologisme se
deux pieds de neige dans le chemin . Boire à la dic des mots nouveaux eux -mêmes , et aussi
neige: Blanc comme neige , plusblanc que la de l'habitude d'en inventer ; Néologique, de
> >

neige. Il se dit au figuré : la neige et les ce qui regarde lenéologisme ; Néologue , de


glaces de la vieillesse. La neige de ses cheveux celui qui fait un fréquentusage des mots nou
blancs, » Les antres ténébreux , les solitudes veaux . » Un Traité de Neologie bien fait ,
>

les plus profondes , la cendre , le cilice , la seroit un ouvrage excellent , et ' qui nous
neige et les glaces de la vieillesse n'ont pas tou- manque. Acad. » Les ouvrages modernes sont
jours pu garantir les Anges du désert. Neuville, presque tous remplis de neologismes. » Le
» I.e feu infernal, que vous cachez sous la neologisme est une des manies du siècle. » Les
neige de vos cheveux blancs , vous brûle en- Néologues se multiplient tous les jours. » le
>

côre et vous consume avec autant d'ardeur langage neologique , soit dans les mors , soit
que jamais. Il. On dit proverbialement, dans les expressions , soit dans les cours de
.

péniblesà
des châses , quiaugmententpar succession de phrase , rend plusieurs ouvragesSuivant
tems , comine des intérêts , qui s'acumulent , lire et difíciles à entendre .
> >
M. -

des bruits qui courent et grossissent d'un mo- Linguet , l'on ne doit traiter deneologie que
ment à l'autre, quec'est la pelote , le peloton, ce qui est absolument inutile. C'est une ma.
>

ou la boule de neige , que c'est une pelote de sinie intéressée dans sa bouche , ou sous sa
neige qui grossit ; que cela grossit comme une plume ; car ilest grand et hardi neologue.
pelore , comine une boule de neige. On Le père de Julie , dit-il ailleurs ( J. J. Rous
dit aussi : homme de neige, de quelqu'un qu'on seau ) est certainement au nonbre des génies
vekt mépriser. qui ont le droit de creer des mots. Il ajoute ,
Voyez le beau Héros de neige , moi je n'en suis pas : il a tort. Pour créer
Pour avoir un tel privilège. desmots , il faut être deux , celui qui les crée ,
>

Scarron . et l'usage , qui les adopte. Or , l'usage adop


» Un bel homme de neige ; un beau Docteur tera quelquefois le mot inventé ou hazardé par
de neige. Cette locution est populaire. un sot , et proscrira les créations de 1 homme
Er pour témoigner le peu de cas qu'on fait de génie . Qu'on ne parle donc pas de droit
d'une chose : je m'en soucie aussi peu , dit-
. sur cet article ! les plus grands génies n'en
on , que des neiges d'antan : c. à d . de l'an sauraient avoir. Voy. Mot : Création des
passé. mors . = Mde. de Genlis peint fort bien le
Neiger est neurre impersonel. Il se dit de Néologisme. » Monsieur esi beaucoup trop
NEIGER
la neige qui tombe, » Il neige bien forc. » Il a » merveilleux pour moi. Son esprit est si fort
neige hier : Il y a aparence qu'il neigena de- » au dessus du mien , que je ne comprends
main.. = Fig. ( st. fam . ) On dit d'un homme » pas plus ses longs discours , que s'il parloit
qui a les cheveux blancs , qu'il a neigé sur sa » allemand . Son langage est composé d'une
dere , quantité de mots , quime sont absolument
NEIGEUX , chargé de neiges. Il ne se dit » inconnus , et il place ceux que je conois
qu'en ces phrases . » Tems neigeux , saison déja de manière à me dérouter totalement
freigeise. sur leur signification. » re
>

NENNI, adv. {nani ] Non. Il n'estque du NÉOMÉNIE , s. f. [ 11€er zº é fer.4° lon.]


>

si, fam » Voulez-vous venir ? Nenni.» C'est un En termes d'Astronomie , Anúvelle Lune. =
homme complaisant : avec lui il n'y a point Chez lesRomains, Fête qui se célébrait å
de nenni. On le dit aussi d'un marchand, chez chaque renouvellement de Lune.
qui on trouvetoue ce qu'on demande. NÉOPHYTE , s.m .et f.[ Ne-ofile: 1" .
>

NÉOLOGIE , s. t. NÉOLOGIQUE , adj. fer.dern.e muet. Celui , celle quia quité


NEOLOGISME NÉOLOGUE
, s. m . , s . m . Iis une fausse Religion , pour embrasser la Reli
se disent de l'invention et de l'emploi de ter gion Chrétiene , et qui est nouvellement
mes nouveaux. Ces motssont asseznouveaux . C'est un Neophyre, uneNéophyle.
baptisé.»
eux-mêmes, parce que la chose qu'ils expri- Les Néophytes.Voy.CATÉCHUMÈNELi PRO
meni est nouvelle , du moins dans l'exces et SÉLITE .
dans l'abus qu'on en fair. Ils sedisentordinai- NÉPHRÉTIQUE , adj,[ Nefrérite ; ! " CC
asmens, en mauvaisepart, d'uneafectatiok zéfer .derb. e muec. ]Colique néphrétique
NER NER 725
est celle qui est causée par le gravier qui se = En Médecine genre nerveux ,los nerfs
Le
détache des reins , et qui fait de grandes du corps humain , pris collectivement . » ,
douleurs en påssant par les urétères. — genre nerveux est ataqué chez lui .
S. f. » Il est tourmenté de la nephrétique. NERVŮREs , nerfs.(n .4.) Cette partie d'un
>> .

Il a eu une ataque de néphrétique.


M. C'est un néphrétique ; il est néphrétiqueS.;
-
livre qui est formée parles cordes qui servent
à relier . =En Architecture, moulures des con
il est afligé de la colique néphrétique. soles,desarcs doubleaux etdescroisées d'ogives,
On le dit aussi des remèdes propres aux ma- NET , NETTE , adj . NETTEMENT , adv.
ladies des reins. User de remèdes néphréri- NETTETÉ , s. f.' [ Nèt , nère , nèteman ,
re
ques , ou , substantivement , de néphréti- nèreté : 1 " è moy. 2° e muer. ] Net , 1 ". Au .

ques. propre , qui est sans ordüre. » Habit net ;


NÉPOTISME , s. masc. Autorité que les place , vaisselle , nelle. » Ce blé n'est pas
>

Neveux des Papes ont eu quelquefois dans net ; cette eau n'est pas nette. Net , propre
l'administration des afaires , pendant le Pon- ( synon. ) La propreié ajoute à la netteri ,
sificat de leur Oncle. » C'est un grand éloge l'idée d'un arrangement convenable à la des
pour un Pape d'avoir été exempt de Nepy- tination. Ainsi , la netteré n'est que le pre
mier élément de la propreté. » Des souliers
tisme.
NÉRÉIDES , s. f. pl. Nymphes qui , selon sont neis , quand on les a bien décrotés ;
la Fable , habitaient dans la mer . mais , quoique nets , ils ne sont pas propres ,
NERF , s. m . NERVER , v. act. Ner- s'ils se trouvent déformés , etc. » Quoique
VEUX , EÛSE , adj . NERVÔRE , 10s. f. [ Nérf, nette et vérûe d'habits neis , une persone
nerve , vea , vea-xe , va-re : ê ouv. 2 n'est pas propre , si elle a sa chevelure en
I

é fermé au res >, lon : aux trois aútres . ) Nerf , désordre , ecc. Extr. des Syn. Fr. deM.
i se dit proprement de cordons blauchà- l’Ab. Roubaud. 2. Vide. » On alait
tres du corps humain , de diférente grösseur , pour saisir les meubles , on trouva maison
qui tirent leur origine du cerveau . » Les nette , ou la place nerte . Faire maison
nerfs sont regardés comme les organes des nette , chasser tous les doinestiques.
sensations. = 2. Moins proprement , on 3. Uni , poli , sans tache. » Cerce femme
le dit des tendons des muscles. » Il s'est foulé a le reine net ; diamant qui n'est pas net ;
le nerf. = 3º. On die , figurément, que glace de miroir bien neiie ; perle qui est
l'argent est le nerf de la guerre ; ec plus d'une eau bien rette . = 4º. Distinct. »
clégamment , d'un discours faible, d'un style Écritûre , impression bien nette ; caracière
languissant , qu'il est sans nerf , qu'il n'y fort net. sº . Fig Clair , pur , aisé. » Dis.
. .

e point de nerf; et dans le sens contraire, cours net et poli ; style net et facile ; ex
qu'il est plein de nerf. On le dit aussi du pression nette. z . Qui est sans em
gouvernement, mais on dit du nerf, etnon bârrâs , sans ambiguité . » Cela est clair et
pas un nerf. * » Tant de coups d'autorité , net :
qu'on auroit jugé anoncer un ( du ) nerfdans En termes clairs et pets cette lettre s'explique.
le Ministère. Anon. = 4'. Les Rclieurs apè Regn.
lent nerfs les cordelettes qui sont au dôs
du livre et sur lesquelles les carers sont Réponse nette ; rendre un compte net . =
cousus. 7 ° . Liquide , quitte de dertes. » Son revenu
Rem. On ne prononce point If dans le est clair et nei. » Il a dix mille livres de
pluriel. Souvent même, au singulier , on le rente bien neries. » Il lui reste de quite er
suprime dans la conversation. » Un nerf de de net cent mille écus. = = 8 °. Franc
beuf loyal. » Son procédé est net : il n'y a rien
NERVER c'est garnir du bois avec des à reprendre. 9 '.° Figure'sent , stsr. famil.
nerfs que l'on colle dessus. » Nerver un ba- Avoir le cæur net d'une chose ; l'éclaircir ,
coir , les arçons d'une selle. » Baroir bien l'aprofondir. » J'en veux avoir le cæur net.
servé. Avoir les mains nefies , n'avoir pas
NERVEUX , qui a de bons nerfs , fort de rapine , d'injustice à se reprocher. 11
vigoureux. » Le pied est la partie du corps me semble que j'entends les voix confûses
la plus nerveûse . Figuréinent , plein de de tous les François qui crient
> grâces ,
force et de solidité; style, discours nerveux misçricorde au Protecteur des Pauvres, dont
726 NET N E T
les mains sont si nertes de tous les présens. semble qu'Araiide dit à Bajaqet : pouvez
Or. Fun. de M1 . Séguier. - Certe expression vouscroire que ma gloire me con. h . moins
-

n'est pas du style noble. - Eure net d'un qu'elle ne vous souche. Mais ce n'est paslà
crime' ; en être inocent. St. famil. » Quel- ce qu’Aralide entend. » Pouvez-vous croire.
ques persones le soupçonoient de n'être pas . veut-elle dire , que je sois moins j ilousede
bien net de toutes les liaisons avec les in- ma gloire que vous n'êtes jaloux de la
venteurs du système. Targe Trad. de Smollet. vôtre. Les vices contre la nelleté du
I.'expression n'est pas assez noble ce me style sont , 1 °. les b.irbarismes , ou les mots
semble , pour une Histoire. inusités , et par là souvent inintelligibles.
NET , adv . Tout d'un coup. » Cela s'ese 2'. Le Galimuthias. 3 ° Les équivoques.
cassé net ; net comme un verre. == Toli 4°. Les parentheses. sº. Les mauvaises cons
net , franchement , librement. » Je l'ai refusé
!ructions , ou arrangemeus des mots . 6'. Les .

coult net . longues pério les. Voy. ces mots.


On dit aussi net sans torli . »
Je lui ai parlé ner. Acad. » Le Visir refuse Lapreté et la netteté du style sont deux
Bossuet dit crancher
net. Ann . Litt. = Bossuet tranchar net , chốses diférentes. L'une regarde le choix des
actuel.. » Il n'y a mors , l'autre leur arrangement. On peut
qui n'est pas de l'usage actuel
rien de tel quede iran her neu ( d'être tran- écrire pûreinant , sans écrire nettement ; et
chant ) , cela donne un air de savant. on peut faire l'un et l'autre sans écrire agréa
Au net , adv. 111'lere al net , copier , trans- blemeit. Aujour- l'hui , on sacrific tout à
crire. Marivaux dit avoir au nei , location , l'agrément , vrai ou préiendu : on se met
qui me parait au moins doureisa . » J'ai pu en peine de la pareté et d : la netreté
envie de vous doner à copier quelque chose du discours. Le néologisme, les métaphores
que je souhaiterois avoir au net. hardias ou forcées, ou même inintelligibles,
NETTEMENT , au propre , avec nertsté . une chaleur factice , un enthousiasme de
» Il faut se tenir blanchement et nettement. coinande , un style précieux ou boursouflé ,
= Au figuré , d'une manière claire , in- er toujours plein de prévention : voilà le
telligible. Écrire , s'expliquer nettement. goût du siècle : mauvais goût, sans contre
:

= Franchement et sans rien déguiser. dit , et dernière preûve de la décadence des


Je lui ai parlé nettement . lettres et de la corruption du vrai goût.
NETTETÉ , qualité de ce qui est net. » NETTOIEMENT , s.n. NETTOYER , V.
Il aine la netteie. » La netteié d'une glace act. ( Nd-toc -man toa -ié : " ¿ moyen ::
er
de iniroir , etc. Fig. netteté de voix , dans le 1 '' le muet ne se prononce pas , et
d'esprit , de style. Voy . Net , nº. 1º . etsº l'on prononce comme si l'on écrivait né: oi
>
.

Rem . La netteté du sens dans le discours ment ; 3º é fer. au second . L'Ab . Regnier
est une des qualités qu'il faut le plus recher. et Ménag; voulaient qu'on prononçâr , né >

cher. Souvent elle décide de l'arrangement téié. Queques persones l'admettent pour la
de la phrase ; et entre deux constructions conversation. C'était l'opinion de Richelet,
également,bones selon les règles ;‫ و‬il faut qui dir que nettoyer n'était employé que par
choisir celle où le sens est le plus net , et les Poèies. ]Le
L'action de nettoyer , de ren
éviter sur-tout celle qui pourraie former quel. dre net. nelloiement des rûes d'un
D) ,
que équivoque. Il est indiférent de dire : port. Nettoyer un habit , des bortcs. » Se
j'ai envoyé son livre à un tel, ou j'ai envoyé netroger les dents ; et non pas nestroyer ses
à un tel son livre ; mais il ne serait pas dents. = Figurément , nettoyer la tranchée ,
indiférent de dire : j'ai envoyé à la poste les en chasser les assiégeans. Nerroyer la mer,
lectres que j'ai écrires, ou , j'ai envoyé les de corsaires ; les exterminer. Nettoyer le
lettres , que j'ai écrires, à la poste. La se- bien , les afaires d'une maison , en aquitter
conde manière forme une équivoque ridicule, les dertes. En Peintûre , nelloyer les
Il faut l'éviter ; et préférer la première cons- contours , les rendre plus purs et plus cor
truction . = Il y a aussi de l'équivoque dans rects. Hors de là , il ne se dit guère
>

ces vers de Racine. Bajazer , Acte 1 , Sc. au figuré. Bossuet die que : » Le péché ese
Cruel , pouvez - vous croire netroyé par la foi et par l'aumône. Ailleurs,
Que je sois , moins que vous , jalouse de magloire. il dit que : » L'aumône délivre de la mort
er lave les péchés. Laver est là plus propre
Suivant le sens que présentent les mots , il que nettoyer. On disait plus régulièrement,
>
NEV NEU 729
autrefois , que Dieu nettoie une âme par sa Il est quelquefois relacit à des choses de
grâce ; mais on se sert aujourd hui plus vo- la même espèce , qui- sont plus anciènes.
fonciers de purifier. = = ' M . Moreau aa diç Ainsi l'on dit à Paris le Poni-neuf, quoi
plus récemment et plus d'une fois : » Il faut, qu'il ait été construie depuis plus d'un siè
une fois pour toutes , simplifier et nettoyer cle et demi .
> Neuf , nouveau , récent .

nos idées. Je doute que cetie expression figu- ( synon. ) Ce qui n'a point seryi , ( ou a peu
rée soit du goût de tout le monde.
re
servi ) est neuf : ce qui n'avait pas encôre
deRem. A lar"
l'imparfait et à la °2et pers.
de l'indicatif
du plur., paruest nouveau : ce qui vientd'arriver est
du présentdu récene. — On dit, d'un habit, qu'ilest
subjonctif , il convient d'ajouter un idly: neuf; d'une inode , qu'elle est nouvelle ; d'un
nous nettoyions , vous nettoyiez , pour les fait qu'il est récent. » Une pensée est nelve
distinguer du présent de l'indicatif nous par le cour qu'on lui done ; nouvelle , par le
nelloyons , vous nelloyer : Au futur sim- sens qu'elle exprime ; récente par le tems de
ple et au conditionel , le muet ne se pro- , sa production. » Celui qui n'a pas encôre
nonce pas : il nettoiera , il nettoieroit : l'expérience et l'usage du monde est un hom .
e roa ra ,, nè -toa -ré,
pron . nnè-lcã me neuf; celui qui ne coinence que d'y en
1

NEVEU , s.-m.[ ; " e muet 2 dout. aui crer , ou qui est le premier de, sa race, est
sing. Ion. au pluriel. Neveux. ] Fils du frère un hommenouveau : l'on est moins couché
ou de la seur. » C'est mon neveu . = des
d anciènes histoires que des récentes. Gix..
Neveu à la mole de Bretagne.
Fils du cousia germain
( st. famil. ) Syner.
ou de la cousine
= Gresset dit du Perroquer.
A chaque instant de nouvelles finesses ,
germaine. = Pecit neveu , le fils du neveu. Des charmss neufs varioient son debit.
Poétiquement , nos neveux , la postée . En prôse on dirait de nouveaux chirmes: mais
rité , ceux qui viendront après nous : jusqu'à il ne faut pas chicaner les Poères , si gênés
>

nos dernièr's neveux . ==* Cornille apèle par la mesure et par la rime. = M.l'Ab .
Cinna un neveil de Pompée. Il était son pe: Grosier , parlant des Tragédies de Voltaire,
tic- kils. On ne si servirait pas aujourd'hui qui a ameně surla scène rane de Nations dife
de cette locurion , qui est un larinisme. rentes , dit : » Tous ces personages diverse
NEUF : Noin de nombre , qui suit im- menx habillés , ne finissent-ils pas par se res
médiatement le nombre huir. En chifre arabe, sembler tous ? C'est cetre uniformité , qu'il a
9.; en chifre romain , IX. L'f finale tâché en vain de déguiser par la diversiié des
ne se prononce que quand neuf se trouve coifures et des just'au corps, qui a fait dire
+

devant unnon qui con mence par une voyèle ingénieuse:nentde Mr. de Vokaire, qu'il étoit
ou une h muette;; neuf amnis , neuf hommes : toujours nouveau , sans êcre jamais neuf. Voy.
alors I'f se change en v : neu-yami, neu- NOUVEAU .
vome. Devant un nem , consençant par une Neur , apliqué aux persones , signifie ,
>

consonc , cette f est muerte ; neuf jours , neuf entrepris ; embarrassé , étoné par défaut
coups ; pron . neu jour neu cou . Après le d'usage : neuf ; populairement , neuf coin2710
>

nom , ou à la fin de la phrase , If a son un jifre. » Il est neuf, il důrcra long.tems;


propre son . Charles neuf , il y en a neuf. jeu de mots ou calembourg.
Neuf est quelquefois employé comme La femme neuve sur ce cas,
nonabre d'ordre ( ordinal ). Louis neuf, pour Ainsi que sur mainte autre afaire ,
Louis neuvième. S. m . » Uır neuf de Crut la clôse et promit ses grands Dieux de se
taire . La Fontaine,
chifre ; un neuf de ceur , de carrcau . Alors
aussi 1 f se prononce ; tout comme quand . » Vous a-t'elle dit au moins quelque chose
on dit d'une femme grösse qu'elle entre dans d'obligeant ? Cela est si neuf. MARIN , l'AMA
le neuf , dans son neuf , c . à d. dans le te Ingénui.
neuvième mois de sa grossesse. NEUF , s . m. » Il s'est dérachéde cette idée ,
NEUF , NEUVE , adj. ( L'f se pron . au pour de doner que du neuf. Cover. Le neuf
с
masc . 1 Te Jon. au fim . 2° e muel. ) . Qui est est si râre : tout a été dir, Aineaf, adv. ,
fait depuis peu : maison neuve. Qui n'a pas » Refaire un bâtiment à neuf. De neuf ,
encoreservi, ou qui ne sert depuis que peu de adv. » Ila faic habiller tous ses gens de neuf.
tems. » Habit neif , souliers neufs , robe On dit , proverbialement , faire un corps
nellye.. Le peuple dit køutt batant neuf. neuf , rétablir sa santé , après avoir écć bien
728 NEU . NEU
médicamenté..Voy . BALAI. NEUTRALEMENT , re se dit qu'en Gree
NEUTRALEMENT , adv. NeurRALI- maire , dans le 2d sensde Neütre.» Employer
TÉ , s. f. NEUTRE , adj. ( Neutráleman , lité,
> un verbe neutralement. » Le verbe actits'em
neütre : 11€ lon. au dern. ; " e muer au 1er. ] ploie quelquefois neutralement, comme verbe
Nelire , est 1 °: Qui ne prend point de parti neørre etsans régime. Voy . Actif.
entre des persones , qui ont des intérêts opo- NEUTRALITĚ , au contraire , ne se dit quc
er

sés. » Etre , demeurer neurre. == . 2°. En dans le 4 * sens de neûtre. Écar de celui , qui
Gramaire, dans plusicurs langues,' il se dit se tient , quideineure neître entre deux par
des noms , qui ne sont ni du genre masculin , tis . » Garder , observer la neutralité. » De
ni du genre féminin, comme Templum , Tem- meurer dans la neutralité .
pus en latin . — - Dans la langue Française NEUVAINE , s. f. [ Neuvère : 2 &moy.
on ne le dit que des verbes , qui n'expriment 3 ' e muet.] L'espace de neuf jours consecu
>

point d'action , comine exceller , linguir , rifs , pendant lesquels on fait quelque dévo
croître, ou , dont l'action ne , passe pas hors tion , quelque prière en l'honeur d'un saint
du sujet , comme aler , venir , etc.SOn Faire une neuvaine à un tel saint. Ce
conait qu'un verbe est neútre , quand on ne mot ne s'emploie point comme nom de nom
peut pas y joindre quelqu'un ou quelque bre collectif : on ne dit point une neuvain,
chose . Ainsi:l'on ne peut pas dire , dormir d'æufs, comme on dit , une dixiine , une
>

quelqu'un , aler , venir quelquechøse : ces douzaine ďaufs : -il ne se dic que pour signi
verbes sont donc neútres. Ce qui revient à fier un acte de dévotion , qui dire neuf jours.
>

dire que les verbes nelliressont ceux , quine = M. de Wailly dir qu'en poésie , la docte
peuvent avoir un régime direct, ou autre-, 12cv.zine
? signifie les neufMuses.Jecroisque
ment régir l'acusatif. = M. de Wailly n'a, c'est de la vieille poésie; et qu'aujourd'hui
voulu doner ce nom qu'à ceux , qui expri-' cela ne serait bon que dans le burlesque ou le
>

ment seulement l'état de la persone , comme marotique .


dormir , languir , reposer , etc. Et il regarde NEUVIEME , adj . NeuvièMEMENT,
comme actifs tous ceux, qui expriment une adv. [ Neu -vie-me , meman : zº è muy: je
action , soit qu'ils aient le régione direct , ou muer . )] Neuvième, est un nombre d'ordre ou
Je régiine relatif , ou qu'ils n'aient point de ordin il'; et c'est celui qui suit immédiatement
régime. Ainsi , selon lui , aller , soriir, ve- lehuiciène.» Lenouvièin ? jour du mois.Dans
nir , comber, descendre sont des verbes actifs. le neuvièine
Cette dénomination est trop oposée aux idées me . - Subst. chapitre , ou le chapitre neuviè
» Vous êtes le neuvièm : ou
comunes , pour être adoptée. Il n'est pas la neuvième : il arrivera le neuvième de ce
question de ce qu'exprimeni les noms des ver. mois. » Il est intéressé pour un neuvièin dans
bes physiquement , maisde ce qu'ils énoncent cette afaire ; il a un neuvièine dans cette
gramaticalement. Nous nous en sommestenus entreprise.
aux idées reçûes et à l'anciène dénomination . NEUVIÈMEMENT , en neuvième lieu .
Rem. Ménige observe que les Poères chan- Neuvièmement, je disque , etc.
geaient volontiers le neutre en actif. NÉYER , Voy . NoYER .
Devoit sous ta merci les rebelles ployer. NEZ , s. m . [-Nė, é fer. Iez ne se prononce
Malherbe. pas. ] 1 °. Certe partie éminente du visage ,
pour faire ployer. qui est entre le tront et la bouche , et qui sert
De son beläil , dont la force me pâme.' à l'odorat. » Grand ou petic nez.. " Nez aqui,
Ronsar . lin , ou , retroussé ; écrasé , épaté , ere.
d Il
pour , me fait pâmer.'— L'Observateur s'est cassé le nez. » Ilsaigne du nez. = 2º. Il
9

ajoute que par ces exemples, et par plusieurs se prend quelquefois pour tout le visage.
alltres qu'il pourrait alléguer , on pourrait . Doner sur le nezà ... Mertré le nez à la fenê
SOUS
excuser Corneille de ce qu'il a dit >, dans Le tre. » Regarder quelqu'un au nez , ou , sous
Cid : de son côté me panche , pour, me fusse , le nez. » Il m'a ri au nog ; il l'a fait àmor
pancher , dont il a été repris par Messieurs nez. Toutesexpressions familières. = ;°.Odo
de l'Académie . Quels qu'aient été aître rat . » Il a bon nez :elle a le nez fin .
fois les droits des Poètes sur cet article , ils On dit, proverbialement , avoir le nez
n'existent plus, et l'on n’excuserait pas, aujour. tourné vers un endroit ; avoir envie ou êire
d'hui , l'actif employé pour le neutre. sur le point d'y aller, » l'ai le nez tourné
yers
NI NI 7 :9
vers Paris. Sév.. = Saigner du nez , se dé- Il faut,Il me
ni ne sorte,.
>

fait à présent la grâce


courager.
guer.
-
TirerRegar der sous
les vers du nen c. ,à mor
le ,ner d. le De ne m'en dire bien ni mal .
secret de quelqu'un * Cette expression se En prôse il faudrait dire, ni bien ni mal . En
troûve dans la Préface de l'Histoire d'un vers on peut passer le retranchement du pre
Concile : à peine serait-elle suportable dans mier ni: = Les prosateurs sont encore plus
une pièce comique. Wailly. = Tordre le répréhensibles que les Poères , quand ils em
nez à , est aussi une expressi. on bâsse : » Tore ploient ni sans l'acompagner de la négative
te . Ids;.. —
Description géographique de la Grèce
n . 9
dre ler nez
Avoi bor nez Poétoir
àà la, prév istoemen
iquelesd'Arévèn ou , assez ample , mais ni assez méthodique , ni
avoir une bone pensée de faire une chose. = assez lumineûse. L'Ab. de F... Ilfalait, mais
=

Mener quelqu'un par ‫ܬ‬le nez , lui faire faire qui n'est ni assez , etc. =: 2 °. Ceserait une
tout ce qu'on veut. === Avoir un pied de neri autre faûre d'y ajouter la deuxièm : négative
être éconé.= Doner sur le nez, soufleter: pas , et de dire : je ne veux pas ni l'un , ni
>
l'autre . = ; '. Ni demande au 2d membre
DonerFaire
= terrde
du nezunenpied casser le =
e ,n2zou; ,sese moquer, nez ; le même ordre , le même tour , les mêmes
sucomber , échouer . Brider le nez ; trom- conjonctions que dans le premier: ”» De ne
per, » Vouloir me brider le nez , venir me point se fier , ni s'enorgueillir. D'Abl. Il
bercer avec des contes à dormir debout ! falair répéter le de , et dire , ni de s'ennor
Mariv. = Mettre, ou foart :r son nez dans gueuillir. = Ni ne doit être employé .

une afaire ; s'en méler, » Je suis à une belle que quand le sens est négatif. J'avais remar
distance pour mettre mon nez dans tout cela. qué que Voiture et Bossuet l'avaient em
Sév.» Loin les gens , qui veulent mettre le ployé , sans raison dans des phrases
nez , ou , leur néz par tout. = Avois 10h- afirmatives, ou interrogatives . » Vous ne
Avoir 192- >

jours le nez sur une chóse ; y être fort apli- vous serviez de l'un ni de l'aâtre que pour ,
etc. Voit. Malgré la particule nela phrase
qué. = Nevoir p.is plus,
être borné par la vûe, ou par loin que son
l'inte net
lligen ce
.; est afirmative : vous ne ? vous serviez que pour t,
etc. signifie ; vous vous seiviez seulemen
Capitaine
Avec Boucalloit
Renard
son ami pluscompagnie
des de hauts encornés. pour , etc. Il falait donc dire : vous ne vous
i e
Celu -ci ne voyci pas plus loin que son nez. La Fo. serv iez de l'un et de l'autre que pour , etc.
M. de Mably dit de Voltaire : » C'est un Qu'y a -t'il de plus beau , ni de plus saint
hmme , pardonez moi cette expression , qui que , etc. Il falait et de plus saint. 0. disait
>

ne voyoit p.?s au bout de son nez; et ce qu'il avec la négation : iln'y a rien d: plus beau ,
y a de singulier , c'est qu'il le prouve. Voy, ni de plus saint. Bossürt , dans la chaleur de
Manière d'écrire l'histoire , et Ann . Litt. la composition , a vu ce sens négatif, dans le
1733 , nº . 2 , p . 110. On dit encôre : cela que interrogatif . Depuis, jadi va que M.
parait comme le nez au visage , c. à d . est D'Açarq. avait repris la
là mêne faute dans
clair et évident . = Ce n'est p.is par potre Boileau , qui dit , en parlant du sonnet ,
ner , ou , cela vous passera luin du nez : vous
> qu'Apollon
n'en aurez pas. Lever le nez : Voy . Le- Défendit qu'un vers foible y pût jamais entrer ,
YER . nº.6 ° Niqu'un mot déjà mis osât s'y remontrer.
NI : particule négative. On écriyait aûtre- Il fallait , et qu'un mot, etc. > Sº. On a .

fois ny. = 1°. Cette particule doir tou- agité la question , si l'on doit toujours mettre
jours être accompagnée de la négative ne. ni , quand la phrase est négative . Doit -on
L'Acad, critiqua autrefois ce vers du Cid . dire , par exemple ; » Il n'est point de mé
Elle n'ôre à pas un , ni donne d'espérance
à . moire d'un plus rude et d'un plus furieux
Il falloit , dit- elle , ni ne donne , et l'omis- combat, ou bien , ni d'un plus furieux com
sion de ce ne , avec la transposition de pas bat. Vaugelas est pour la première manière ,
un , qui devrait être à la fin , font que la sous prétexte que le second adiectif est syno
phrase n'est pas française. - Cornei lle aa nyme du premier . Mais les Observations de
fait cette faúte dans plusieurs deCorneille
ses Tra- l'Acad . sur cet article préfèrent la seconde;
gédies. et la raison qu'en done M.de Wailly , c'est
Qu'avant que je l'ordone , aucun n'entre ni sorte. que nous n'avons point dans notre langue de
Pertharite . synonymes parfaits. Pour moi je serais de
Zzzz
Tome II.
730 NI NIC
l'opinion de Vaugelas; non pas pour la rai- à leur usage , etc. —- 10 °. Ni se met quelques
-

son qu'il done , qui ne me parait point de fois à la tête de la phrase. » Ni ilsne l'ont
recette '; mais parce que je pense que ni Aaté , ni ils nel'ont enrichi.-Plus comu
n'afecte que les substantifs et les verbes, et nément, il se place après le verbe ( je ne
non pas les adjectifs servant d'épithètes , soit veux ni l'un , ni l'autre ) quand il afecte un
que ceux-ci soient syuonymes ou non. » Je nom qu un infinitif : (voy. nº. 7°. ) et quand
n'ai point entendu de plus solide et de plus il afecte les verbes mêmes, il marche devant
brillant discours ; et en mettant les adjectifs le 2d : il ne l'aime, ni ne l'estime. - On
après : je n'ai point entendu de discours plus le met enfin entre l'auxiliaire et le participe :
solide et plus brillant tout-à-la fois. Quand » Ils ne l'ont ni reçu , ni aprouvé. * Vertot
les adjectifs précèdent, ni peut être employé ; le place fort mal dans la phrase suivante : »
mais après il ne feraitpas bien , à mon avis . Il ne faut jamais se trop fier , ni à ses amis,
6º. Ni redoublé , modifiant deux subs- ni mépriser le moindre de ses énemis. Il fala
tantifs , exige queleverbesoitau pluriel. lait ;, ni se tropfierà, ,
à etc. ni mépriser,etc.
» Ce n'est ni le inérite , ni la fidélité de Mde NIABLE , adj . ( Nia- ble : 2dout. ze
de Valentinois , qui a fait naître la passion muer. ] Qui peut être nié : cette proposition
du Roi , ni qui l'a conservée . Il fallait, qui estniable , três-niable.
ont fait naître ; qui l ont conservée. Let. sur NIAIS AISE , adj . NIAISEMENT , adv.
,
la Princesse de Clèves. = 7°. Quand ri NAISER , V. n. 'NIAISERIE , s. f. ( Nie , re
modifie les verbes , on ne le met qu'une nie-ze , zeman ; zerice : nié- zé : 1" è moy.
fois; il ne mange ni,ne dort : mais , quand a long , excepté dans le verbe , où il est >

il afecte les noms, on doit le redoubler , il fermé devant la syll . masculine , ií niaisait,
n'est ni beau, ni laid. Les Poètes retranchent naisant. Devant le muet , il se change en
Le premier ni, quand il les incomode. è moy . il niaise , niaisera ', etc. ]) Niais, au
Tu ne garde pourmoirespect ni
vivre.
: Il ne faudra cesser de régner ni decomplaisance. propr e , se dit des oiseaux Au
encôre sortis du nid .
nesontpas
qui figuré , sim
mais le 1"'
Dans les infinitifs
>
infinitif , isple,
afecte undoiventêtre
, niemployés
exempleainsi qui n'a encore aucun usage du monde.
Il est encôre tout niais . » Elle est toute
regardés comme des noms. On dirait donc en niaise . - Il se dit sur- tout de l'air , du
prôse ; ni de régner , ni de vivre ; ni respect, ton , de la mine , de la contenance .
ni complaisance. = Voltaire a aussi dit, Subst . » Un franc niais ; une grande niaise.
dans Ciceron : je ne veux l'un ni l aûcre ; il Faire ou contrefaire le niais. Niaise .
faut ni l'un , ni l'aûire ; et Rousseau : ment , d'une manière niaise . Niaiser ,
N'épargnons contre lui mensonge ni parjure. s'amuser à des chốses de rien. Le peuple le
Aussi notre Uranie dic pour biguenauder , béer aux corneilles.
N " est , grâce au ciel , triste , ni rembrunie. » J'écois daus la salle- basse à niaiser ; voilà
Il faudrait dire, du moins en prôse , ni inen- qu’un cabriolet s'arrête à la porte , et puis
songe8., niAvec
parjûre ; ni triste , ni rembrunie. je voisNiaiserie
ni , il est bon de retrancher la
entrer le caractère
beau Monsieur. . d'Ed.
de celuiTh qui est.
prép. de, régie ordinairement par la parri- niais.. » Il est d'une grande niaiserie. =
cule négative. » Quels seront nos transports à Bagatelle , chose frivole. „ Ce que vous dites
la vûe de cet immense océan , qui ne conait la est une niaiserie. » Ne nous arrêtons pas
ni de fonds , ni de termes , ni de rivages.. à des niaiseries.
P. Du River. Il serait mieux de dire ; qui ne NICHE , s. f. NICHÉE s. f. NICHER S ,
conais ni fond , ni terine, ni rivage , sans de v. neut.. et act. Nicher ,'s. m. [ 2€ e muči
er
>
e
et au singulier. 9'. Ni liant deux régi- au's , é fer. au . 2$ et au 3 ° , è moyen I.
e
au
mes diferens , l'un des verbes , l'aútre des 4' , che , chée , ché , chè. 1 Niche est ,
noi rs , offre une construction sauvageet cho . enfoncement pratique dans l'épaisseur d'un
quante. » L'âme , émûe de quelque passion , mur , pour y placer une scarứe.
ne pense seulement pas qu il y ait dans son extension , réduit pratiqué dans un aparte
corps des esprits animaux , des muscles et des ment pour y mettre un lit , ou dans un
>

nerfs ,,ni à leur usage. Millebr . Il fallait , jardin , pour s'y retirer en particulier.
ou ne pense pas qu'il уy ait , ni quel est leur 2°. Tour de mali»ce ou d'espièglerie qu'on
Faire une niche à ....
usage ; ou bien , niaux esprits animaux , ni fait à quelqu'un .
> .
NIE NIE 731 -
Est-il permis defaire de pareilles, niches? qu'une chose n'est pasvraie. » Nier un faire
St. famil. = Nicher , actif vient deniche ; il nie le fait. = V . n. Il régit que et le sub
placer en quelque endroit. » Où s'est-il allé jonctif : il nie. que cela soit.
nicher ? Neutre , il dérive de nid , et Rem. 1 °. Dans la phrase négative , il est
.

ne se dit que des oiseaux. Faire son nid. » mieux de mettre la particule ne devant le
Les petits oiseaux nichent dans les arbres , verbe régi. Vaug. » Je ne nie pas que je
dans les buissons. Figuréinent , se placer : » ne l'aie dit , est mieux que je ne nie pis que je
Il s'est niché dans une bonne maison. st. l'ai dit. Celui- ci est français , mais l'autre .
famil, Nichée est un terme collectif. est bien meilleur. * Mallebranche dans la
Tous les oiseaux d'une même couvée. même phrase , retranche la négative à un
Nichée se dit des oiseaux , et couvée de la
> membre et la met à l'autre . » Ils ne nient
volaille. = Figurément : » Il a chassé coure pas que la douleur soit un mal , et qu'iln'y
5

ba nichée; toutes les personesde mauvaise vie, ait de la peine dans la désunion des choses
rassemblées en ce lieu. St. famil. = Ni- auxquelles nous sommes unis par la Natúre.
chet , cuf qu'on met dans le nid , qu'on Le P. Bouchel a fait la même fallce .
prépare pour que les poules àillene pon- Démon
dre.
» Il n'estn'ait
doncunpasvéritable
possible pouvoir
de nier sur
que les
le
NID , s. m. [ On ne prononce point le d.] gentils, et que ce pouvoir resse aussitôt qu'ils
Petit logement que se font les oiseaux , pour ont fait quelque démarche pour renoncer à
y pondre et y faire éclôre leurs perits", et l'Idolâtrie . Il falait , dans le 2d membre
.

ег

pour les y élever. = Le Proverbe dit : ne cesse , comme il y a n’ait dans le ser
à chaque oiseau son nid est beau cha -
J. J. Rousseau retranche aussi la né
cun trouve sa maison >
gative. » Je ne nie pas qu'il ait rajson. »
sa demeure belle.
Petit à petit l'oiseau fit son Je ne nie pas qu'il y ait de Grands Hommes
nid ; on fait sa fortune peu à peu : Il qui, etc, Qu'il n'ait raison , et qu'il
a trouvé un bon nid ; un bon établissement. n'y ait de Grands Hommes , etc. irait mieux.
Il croit avoir trouvé la pie au nid = Il faut apliquer cette règle au sens in
>

avoir fait quelque découverte considérable. (errogatif, qui a souvent le même éfet que
= On était alé chez cet homme pour l'ar- , le négatif. » Peut- on nier que cette partie
rêter : on n'a plus trouvé que le nid. = du mande doive suffire à M. Simon . Boss .
Nid à rats , méchante petite chambre. Ne duive sufire serait plus régulier.
NIDOREUX , EÛSE , adj . Terme de Mé. Au contraire , quand nier est employé dans
>

decine. Qui a une odeur et un goût comme le sens afirmatif , il ne faut pointde négation
d'eufs couvis .
re
au verbe qu'il régit. Nier que la puissance
NIECE , s. f. [ 1" èė moy. 2° e muet. Au- divine ne s'étende pas à une telle produc
trefois on écrivait niepce. ) Fille du frère ou tion ... me parait une des plus hardies té
de la sæur. » La nièce d'un tel. » Ma nièce , mérités. Crouzas , Réflex, sur Pope. Il falait,
votre nièce. Nièce à la mode de Bré. nier qu'elle s'étende ; ou bien , assurer qu'elle
tagne ; la fille du cousin germain , ou de la ne s'étend pas. C'est comme ceux qui
cousine germaine. = = Perite nièce , fille du disent : je vous défends de ne pas faire ; au
neveu ou de la nièce . lieu de dire : je vous défends de faire .
re
NIELLE , s. f. [ Niè le : 1" èè moy:moy. 2° 2 2 °. Nier régit que et le subjonctif , quand le
e muet. ) 1°. C'est le nom de plusieurs plan- verbe qui est régi ne se raporte pase au sujet
tes. 2 °. Maladie des grains , dont l'é- de la phrase ( au nominatif) de nier : je ne
fer est que l'épi se convertit en une poussière nie pas que vous ne soyiez fondé, etc. * ». Ils
noire. Lorsqu'il conserve encôre sa forme et ont nié que Dieu veui ( veuille ) le péché en
sa pellicule , on l'apelle charbon ou carie. tant que péché. Leibnitz. Quand il s'y ra
NIELLER , v. act. [ Nié -lé :deux é ferm .] porte , on met de et l'infinitif. » . Il a nie
Gâter par la nielle. » La pluie et le soleil d'avoir prétendu deux voix dans le consis
s
oné niellé le blé. » Les blés sont niellés. toire . J. J. Rouss . 3. Nier n'a pa le
NIER , v. act. et neut. [ Ni- é : 2 é fer. sens de refuser ; et Molière n'est pas à imir
t , l'i est long :; il nte. Au ter , quand ildir :
futur , lecetmuet
devan
e muet ne se prononce pas : il. Et je n'ai pu nier au tourment qui le tue ,
niera , il nieroit į pror, nfra , nfrè. ) .Dirę Quelques momens secrets d'une si chère vue.
Zz z 2 2
732 NI V NI V
On dit , dans le Dict. de Trév. que dans ce muet , il nivelle ou nivele , il riivellera ,
>

ou nivèlera : ] Nivear, est un instrument qui


sens , il n'est ni dans le Dict." de l'Acad.
ni dans aucun Auteur qu'on ait pu consul- sert à faire reconaître si un plan est ho
ter , ( ces vers de Molière avaient échapé risontal . » Les Maçons se servent du niveau
>

aux recherches ) qu'il parait venir du pays pour dresser leurs ouvrages , les Jardiniers
latin , et qu'il n'est pas du bel usage.
> pour dresser et aplanir les allées , etc. » .

NIGAUD , AÚDE a.s. et subst. NIGA- Prendre le niveau. Dresser au niveau ,


93

DER , V. neut. NIGADERIE , S. f. [ Nigi, ou avec le niveau .


> > De niveau, dunia,
e
gôde , gode, góleri-e : 2 ° lon . aux deux ques VC 1U , alv . Mettre de niveau ; @rre de nie
e e e
et au 4 , dour. au zº ; la jº e muet au 2d veait avec ; ou au niveau de , erc.
et au dern. é fer. au 3. } Nigaud , sot et NIVELER , mesurer avec le niveau : ni
niais. Nigauderie , action de nigaud , niai . veler une allée.
>
allée. = Niveleur , celui qui fait
serie. Nig.iuder , faire des rigauderies. » Il profession de niveler . = Nizèlement , ac -

est bien nigiud , elle est bien nigiúde. » C'est tiun de niveler, » . Ce nivelement a été faic
un nigaud , un franc ; un grand nigaut; une avec soin , avec exactitude.
vraien g.züle. » Il ne fait que niguder. » Rem. Depuis quelque reis on emploie
C'est une grande nigeudrie . beaucoup niveau au figuré. » Les niistères
Rem . Nigruder se dit quelquefois dans le sont au dessus de la raison : ils passent sa
sens de s'amuser à des choses de rien , pour portée , et elle ne saurait , ni les abaisser
> >

éviter la contention d'esprit. » Après le re- au niveau du sos regards, ni éiever ses re
pâs , il ne fait que nigruder.
. gards au niveart de leur la tur . » Il se
NIPPE, ou Nipe , s.t.NPPER , OU NIPER , met ail niveau de tout le 10.1de. MARIN ,
v . act. [ 2* e muer au , é fer. au 2d . ] Homme Aimable.» Je ne puis , dit l'envieux ,
Nipes se dir, tant des habies que des meu- atreindre à la gloir : 4 inen rival : je vais,
bles ; et s'emploie ordinairement au pluriel . en le dépriirani , lem ”ıtre à mon niveau.
Niper , fournir de nipes. » De belles nipes. Id. ibid. » Laine des ss jis sé ève in ensi
» On l'a bica nipe ou nirée en le ou en la blement au niveau de celle des Rois. Thent.
mariant. » Il s'est bien in . » Les vastes projets sont au niveau de son
NIQUE , s. t. [ Nike : 2° e muet. ] Il ne génie. L'Ab. Dil Serre-Figun. Panég. de Sie.
se dit qu'en cette locution du style familier , Thérèse. » Il étoit simple, afable , toujours
faire la nique à .. : Mépriser ; se moquer, de niveau avec tout le monde. Fonten.
>

ne pas se soucier de... Il croit que j'ai be- l'Acad. aprouve cette expression , qui, au
soin de lui ; mais j lui fais la nique. » dire de Bouhours étoit nouvelle de son tems
Philosophe , fu fais l. nique à la Fortune; et suspecte aux habiles gens. » Il est aus
mais autant en faisoit le renard aux mûres. ‫ن‬ niveau des , ‫و ا‬ de niveau avec les plus
NITOUCHE , s. féin . Hypocrite ; qui ne grands Seigneurs. Acad. e

parait pas y toucher. » C'est une sainie ni- NOBILIAIRE , S. m . [ Mobil -ère : 4 d
touche : it ou elle fait la sainie nitouche . moy. et long. ) Ca alogue des raisons no
.

Il est familier . L'Acad . ne le met pas. bles. » Nobliaire de Province , etc.


NITRE , s. m . NITREUX , EÛSE , adj. NOBLE , adj. et subst. NOBLIMENT
>
er e
( 2° e muet au r'' , lon. aux deux autres; adv . NOBLESSE , s . 6. [ 2 ° e muet aux deux e
irelt, trei -ze. ] Nitre est la même chộse que premiers , è moyen au 3® : rible , blemun,
le salpere. : celui-ci est un mot plus vul- blèce. ] Noble , en parlant des persones , se
gaire : l'autre est plus savant. Nitreux , qui dic de celui qai , par le droit de sa naissance
tient du nicre . Terre , eau nitreuse . Acide ou les lettres du Prince , est d'un rang au
nitreur dessus du tiers-érar. „ Noble de naissance ,
NIVEAU , s. m. Niyeler
NIVELER , v. act. No- d'extraction. » Il est devenu noble pár let
VELEUR , s. m. NIVELLEMENT , ou Ni- tres du Prince. Subst. „ Nouveau noble .
On
VÈLEMENT , s. m. [ Nivo , 2º dout au sing. » Les nobles et le peuple , etc. =
> >

lon. au plur. niveaux : nivelé, ve - leur,, ni- restreint quelquefois le nom


e
de noble à ceux
et non e
de rac , »
gèleman; ze muet au 2d et au m , è moy. qui le sont par lettres ,
au4. ns . nousbeniv
syllabe Damasclever l’ees t mu
elons er devant LengPrseu
; il nivelaio la sa
ince petutdesfaiGerentdes
l fai omles
ilshnob mes..; maisEnle
à la per :
nivela , nivelant ; il est moyen devant l'é parlant des choses qui ont raport
NOB NO.C
733
sone, illustre., distingué , relevé au -dessus tre article , selon le sens qu'il a. Quand on
des autres chôses de ce genre : » Air noble : entend par ce mot le Corps des Nobles , il
style noble. » Sentinens nobles ; une âme prend l'article indéfini de :; La Noblesse de
noble. » Un noble orgueuil . = Dans le corps
corps France , d'Italie , etc. Mais quand on en
humain , on apèle parties nobles , le cæur , tend par là les avantages , les prérogatives
le cerveau , le foie , comme absolument né du pays , on mer l'arri déf. de la : La no
cessaires à la vie . blesse de la France , de i Italie. REGN .
Rom . Noble peut et doit même quelquefois 3º. Un Auteur anonyme traite noblesse comme
un de ces termes collectifs qui exigert le
précéder le substantif. » Nobles délassemens.
Rouss. » Un n ble lo ir. Gress. Délasse- pluriel dans le verbe qui les acompagne ,
mens nobles et loisir koble ne vaudraient quoiqu'ils soient eux-mêines au singulier.
rien du tout : mais, d'aútre part , noble air , L'indépendance que la Noblesse s'eforçoic
noble âme, noble style choqueraiene l'oreille. d'usurper à la faveur de leurs privilèges. Il
>

Nobles parties la choquerait encore davan- falait , de ses privilèges. L'usage n'ad
tage , parce que purties nobles est un terme mer point ce pluriel. = = 4°. Entretenir
consacré , ei que ces sortes de termes et noblesse est du style familier , et se dit au
d'expressions ne veulent point être dérangés figuré , de toute autre chôse que la noblesse.
dans leur construction . » Er l'Italien , l'oublierez-vous ? J'en lis tous
NOBLEMENT , d'une manière noble ; avec jours un peu pour entretenir noblesse. Sév .
noblesse. » Fair: les choses noblement, NOCE , s. fém . [ On écrivait aưrrefois .
En Gentilhomme.» Ses Ancêtres ont toujours nopce , à caûse de l'étymologie latine , nup
vécu noblement., Tenir noblement une terre ; ria : ] Mariage. Il se dit tantôt au sing.
la tenir en fief. tantôt au plur . Aller à la noce , ou aux
Noblesse , 1 °. Qualité par laquelle on noces . Ils ont fait de belles no.es : le jour
est noble. » Bone , anciène noblesse . » No- de ses noces. Toute la noce y alla , c.'à d.
blesse d épée ou de robe. Faire preữve de toute la compagnie qui s'étoit trouvée à la
noblesse , etc. S Soutenir noblesse ( fig. noce. = = Ce mot fournit à quelques ex
famil . ) vivre noblement . 2°. Tout le pressions proverbiales.Com
. Tant qu à des noces,
Corps des Nobles. » Le Corps de la No- abondamment. à me , la noce
gai..
blessi . » Assemblée de la Noblesse , et ment. » Il va à l'assaut comme à la noce.
non pis de Noblesse , à moins qu'on ne Arriver come tambourin à noces , fort
parle d'uncassemblée particulière . àpropos. — Il n'a jamais été , ou il ne
bon mes. 3 °. Figur ément. »de Nobles
Gentilsse s'est jamais trouvé à telies no.es , ou à de
dame ? de ceur , de sentiniens. » La no- pareilles noces à telle aventure . Cela se
blesse des pensées. » Noblesse de s'yle , d'ex- dit ordinairem ent en inauvaise pare.
pression . » Il y a beaucoup de niblesse dans NOCH ER , s. m. ( Noché ; 2e é fer.]
sa conduite : il a montré beaucoup de no-
:
110 Celui qui conduit le vaisseau. « On ne le
blesse dansses procédés. dit qu'en Poésie , pour Pilote. Sur la mer
Rem . 1 °. Quand on veut parler de la inéditerranée , c'est le nom qu’on done , sur
qualité ou de la veriu , exprimée par ce les vaisseaux marchands, au Maître du na
>

mor , il n'a pont de pluriel. On dit à plu- vire.


sieurs , comme à un seul , la noblesse de NOCTAMBULE s . m. [ Noktarbule. )
>

vos Ancêties; la noblesse de vos sentimens , Celui qui marche la nuit en dormant. On
et non pas les noblesses. - Quand Fonte- dit plus ordinairement soinnambule.
nelle a 'dit , les grandes Noblesses , il vou- NOCTURNE , adj. Qui arrive durant
lait parler des grandes Maisons ; encore est- laturne
nuit. is Visionaime
noeturno; assemblée nic
cm une locution de son invention , qui fait . = Il à suivre le substantif .
bien dans sa phrase , et qui demande du En vers , il peut absolument le précéder.
goût , pour être bien placée. » S'il y a du
, Quand chaque soir , le jeune anachorete ,
fabuleux dans l'origine des grandes Noblesses, Aroit fixé sa nocturne retraite.
du moins il y a une sorre de tabuleux , qui Ververt .
s'apartiene qu'à elles et qui devient lui
même un ciere. zº. Noblesse , joint à un Mais en prose , cette construction est peu
acm proprie de Royaume , régit l'un ou l'au . agréable. « Ces nocturnes expéditions prou,
734 NOI NOI .
re
veraient tout au plus qu'il fut dans sa jeunesse Noa -re; noa-ráere, noa-rô , rôde : 7 € lon,
un libertin téméraire et intrépide . Anon . au 2d ; 2 lon. aux 3 dern . ) Noir , est i °. Ce
NOCTURNE, est s. m . En parlant d'une qui est de la couleur la plus obscûre et la
partie de l'Ofice de Matines , composée d'un plus oposée au blane. » Drap , sarin noir.no
certain nombre de Psaumes et de Leçons. On Robe noire ;Parencre noire, qui n'est pas assez
exagération ; qui aproche de
lui done ce nom , parce qu'on le chantoit au noire.
trefois la nuit , en latin nox .
. la couleur noire, » Du pain noir. « Un teint
NOEL , s. m . [ No -èl : 2 è moy . noir. » Elle a la peau noire. =
3)
= 2°. Livide ,
Ménage dit que Nouel est plus usité que Noël,. meurtri : » Il est noir des coups qu'il a reçus.
On ne dit plus que celui-ci aujourd'hui. ] 30. obscur . » Noir cachot.
1 °.Fête de la Nativité de Notre -Seigneur. ” Jamais la nuit ne fut si noire.
LesfêtesdeNoël.Les
.
» Noël est une des quatre grandes
Letemsestnoir:une
trois Messes de Noël.. »crasseux nućenoire.= 4". Sale,
, en parlant du linge etdes mains. =
fêtes de
l'année. AN
Dans cet emploi , ce mot ne » Fig . triste, mélancolique chagriup
: Noir beauco n,
humeur noire . = 6 °. Qui supôse
prend pas d'article , et c'est un gasconisme de méchanceté, » Crime bien noir : une noire
que de dire : à la Noël, les fêtes de la Noël.
trahison un noir attentat : une malice noire.
DESGR . = 2°. Cantique Spirituel sur la
.

Naissance du Sauveur, Il est ainsi apelé Avoir


»noire .» l'âme noire
Un beau noir. . Teint m . Couleu
7. enS. noir : chamr
.
parce que dans la plupart des cantiques sur
ce sujetDanlesmordeNoëlest souvent employé. breztendûede
habillé noir. »Porter lenoir:étre
Noir à noircir : noir de
ce sens , il prend l'article. » Le fumée . Nègre. » Il a vingt noirs et trois
Noël que vous venez de chanter est fore beau :
un Noël; ce Noël. On die fig . ( st. famil.) blancs dans son Habitation .
On a tantchanté , ou tant crié Noël , qu'à Remire
ordina . Noir
, semet propreleetsubsta
, au après le discour
dans ntif : habits
la fin il est venu : enfin ce qu'on désirait de- inet
noir , robe noire ; et non pas noir habit ,
puis si long-temsest arrivé . noiree ,robe . Enle vers au figur
N@UD, s. m. [ Neu , monos . Le d final ne prôs dans et sout
disc;ours enué ,, ilmêm e enà
aime
se prononce jamais : l’o ne se prononce pas marcher devant: » Le noir limoni De Lille :
non plus : il n'est mis là que pour l'étymolo- les noirs soucis. Fénél .» Lesnoirs artifices.
gie latine , nodus. Quelque jour , on le supri- Rousseau .
mera.] 1°. C'est l'enlacement de quelque chồse,
qui se plie , comme ruban , corde , ficelle , etc. * N'importe , qu'englouti sous ses abîmes noirs
» Næud simple , ou , double. » Faire , ou , dé Je ne reçoive pas les suprêmes devoirs .
faire un næud , Næud
Næu d coulant
coulant ,, qui se Noirs abfmes aurait mieux valu : maisBrébeuf.
qui se la rime
serre ou se desserre , sans se dénouer. = Par exigeait abſmes noirs , ce qui n'est pourtant
extension on apele næud un ouvrage, en relief, pas une excûse. = Noir, se dit quelquefois
qui représente un næud : næud de perles, de des persones , pour méchant.» Je sais que j'ai
diamans, de rubis. = 29. Fig. Dificulté , des énemis : mais je ne les crois , ni aussi
du , point essentiel d'une afaire. » Voila le noirs , ni aussi dangereux que vous meles
næud de cette afaire. ” Trancher le næud de dépeignez. Th. d'Éduc. Voir les châses
la question , de la dificulté. == 3 °. Lien . »» =
Les næuds de l'amitié , de l'himen:. =, en noir : sous un aspect rriste et funeste. » Je
se dit et de l'excr oissan tº. Il tremb
ce , quivient aux par- Rendrle, et je, difame
e noir vois tout en noir.
r . On Ibid.3
l'a rendu bien
ties extérieuresdesarbres; et d'une partieplus noir danscette afaire . On dit proverbia
dåre qui s'y troûve dans le cæur ; et des join- . lement , il n'est pas si=
diablequ'il est noir .,
aussi méchant qu'il le paraît.
tures , qui sont aux vignes , aux cannes >, au
fenouil , aux tuyaux de blé, et au gosier de
>
l'Homme. » Le næud dela gorge. Voy.GORGE. le NOIR
noir .ÂTRE , se, dit
» Teint des choses
couleur qui tire. sur
,cau ;noirâtre =
Rem . Anciènement , on écrivaitnæusansd. Noiraud , se dit des persones ; quiale teint
C'est l'ortographe de Malherbe et del'Acad. brun : l'Acad .ajoute et les cheveux poirs ,
dans ses Sentimens sur le Cid .
NOIR , Noire, adj. Noirâtre , adj. cequequiprésen
n'entre
te cepasmot
nécessairement dansnoira
.» Il est un peu l'idée
ud ;,
NOIRAUD , RAUDE , adj. [ Noar, monos. elle est fort noiraude. Subst. w C'estun
NO1 N OM 735
noiraud , une noiraude. = L'Acad. ne le ter des noisettes à quin'a pas de dents , c'est
marque qu'adjectif Élle
du substantif.
, et ne done d'exemple que ofrir à quelqu'un des chôses, dont il n'est pas
avoit mis noiraut dans en état de se servir.
la première Édition : mais l'analogie ne s'y NOIX , s. f.[ No- å , monos. long. ] Espèce
trouvait pas ; car on dit au fém . noiraude et de fruit, qui a une coque dûre et ligneuse ,
non pasnoiraute. Dans les Éditions suivantes couverte d'uneécale verte. » Écale; coquille ;
>
elle a mis 'Noiraud.= On dit , au pluriel , . zeste ;cuisse de noix. » Huile de noi , etc.
noirauds et non pas noiraux , comme écrit = On le dit par extension de quelques
Le Gendre. allcres fruits, qui ont quelque ressemblance
NOIRCEUR, s.f.NOIRCIR , V. act. Noire e
avec la noix, » Noix de gale, d'Inde; mus
CISSÛRE , s . f. [ Noar-ceur, ci, ci-süre : 3°
> cade ; vomique ; etc. —C'est aussi le nom
lon. au dern .] Noirceur , qualité , par laquelle qu'on a done à l'os, qui fait l'emboitûre de
les choses sont noires. Noircir , rendre noir. la cuisse avec la jambe ; et à cette petite
SV.n. ou réc. Devenir noir. Noircissûre, glande , qui se troûve dans une épaule de
>

tache de noir. » La noirceur des cheveex , des veau , proche la jointưre des deux ôs.
>

sourcils. » Noircir une muraille : se noircir la NOLIS , NOLISSEMENT , s. m .Noliser ,


barbe , les sourcils ; et non pas , noircir sa v. act. [ Noli , liceman , lizé. } C'est la même
barbe ses sourcils . » Le teint noircit au so- chôse que Fret, Fréter. C'est le louage d'un
>

leil. » Cela s'est noirci à la fumée. » Je ne sais vaisseau , d'une barque , etc. Les preiniers de
d'où vient cette noircissaire. ces mots sont plus usités sur la méditerranée ec
Rem . Noircisslire , ne se dit qu'au propre : les áůtres sur l'océan.
noirceur
er
et noircir se disent aussi au figuré ; NOM , so m . ( Non . ] 1 °. Le terme , dont
le " ,> de l'atrocité d'une méchante action ; le on est convenu , pour désigner une persone
2d , dans le sens de difamner , » La noirceur de ou une chôse. » Le saint nom de Dieu . Louis
3

ce crine, de cet atentar. » C'est un grand XVI , est le nom du Prince bienfaisant qui
péché , que de noircir la réputation , I ho- gouverne la France. » Doner , imposer le
neur du prochain . = quelque
Noircir,,
choseDenigrer.
de plus nom
ger deounom
un ,nom.
etc. » etc.
Déguiser son gramaire
nom, chan,
(synon.) Le is dit = 2°. En , il
fort et de plus odieux. Ils ont les mêmes se dit , dans une acception plus resserrée , des
raports que difier et dé :rier. - Déais termes , qui sont susceptibles de genre et de
grer , c'est décrier indignement : noircir , câs . Nom substantif , ou , adjectif. Nom pro
c'est difamer odieusement. Celui
Celui ,, qui vous pre; nom comun ou apellatif. = 3 °. Repr
qui vous
dénigre , ne veut que vous nuire : celui , iarion. » Il s'est acquis , il s'est fait , il a un
qui vous noircit, veut vous perdre. L'action grand nom dans les Lettres , à la Guerre. » ][
de noircir ne tombe que sur l'inocence et la a déjà quelquc nom. » Il a éternisé , immorta
vertu : l'action de denigrer roule sur tous les lisé son nom .
genres de réputation et de mérite. » Les sa- Au noin de , adv. De la part de . » Au nom
vans, non-seulement se dénigrent,mais quel. de son maitre. En son nom, en mon nom. *
quefois ils se noircissent. Extr. des Syn. Fr. Il s'emploie aussi dans les Prières. » Au nom
de M. l'Ab . Roi baud. re
de Dieu , je vous en suplie.» Au nom de notre
>

NOISE , s.f. [ Noa-ze : 7 " lon. 2° emuer.] anciène amitié , etc.


Querelle , dispute. Il n'est que du style fami- Rem . 1°. Quoique Nom , sigrifie renoméé .
lier ., » Chercher , éviter noise , sans article. ( nº. 3º. ) .Il n'en est pas tellement le synonyme
»

» Émouvoir , exciter une noise. Acad. » Il est qu'il puisse s'employer à sa place , et il ý ai
Pauteur , la calise de la noise. = Autrefois , beaucoup de phråses où il ne fait pas bien '
on l’employait dans le beau style. dans cetie acception .
Iinpudens boute-feux de noise et de querelle. * Vous avez tant de nom, que tous les Rois voisins
Malherbe . Vous veulent , comme Orode , unir à leurs destins.
» Pour empêcher de nouvelles noises et de CORN. Surena .
nouvelles chicanes , Bossuet . Dès le rems * Nuit et jour un Auteur médite , écrit , corrige ,
de Ménage , il n'était plus du bel usage. Et dans l'espoir d'un nom travaille incassammento
NOISETTE , s. t. [ Noa-zère : 2 èmoy: Du Resnel.
ze e muer. ] Espèce de petite noix , que porte Avoir beaucoup de nom et l'espoir d'an
Le coudrier. En style proverbial présen- nom ne sont pas des expressions reçues , quoi,
736 Ν Ο Μ NOM
qu'on dise , avoir un grand nom , et même bré pair , ou impair , etc. = On divise les
avoir quelque nom . = * GRESSET dit noms
, le denombre , en absolus, ou cardiniux ;
lien du nom , et M. LE SUIRRE , gagner un un , deux, trois , 9 atre , etc en ordinaux
nom . ou d or se ; premier , second , troisième ,
Je fuis du nom le dangereux lien . etc. en colectifs ; dixaine , douza ne , cen
Dois- je enfin pour gagner un nom taine , etc. en disiribu ifs , le tiers , l. qart,
Risquer d'empoisoner ma vie. etc. en augmentatifs; le double , le iiple,
Le Suirre. etc. Voy. Absolu , Cardinal, Oinal. =
On critique cette dernière expression dans De ces cinq sortes de noms de nibre , les
l'Ann. Liit. celle de Gresset ne mérite pas trois derniers sont toujours substan :ifs. Les
moins de blâme. Nom , Reron , Renomée . deux alltres sont d'eux-inêmes adjectifs : mais
( Synon . ) Ils vont par gradation et enchéris- il y a diverses ocasions, où ils sont employés
sene l’un sur l’alltre. Ce que le nom comence , substantivement : on dit : un deux , un irsis,
le renom , l'avance , la renonée le consomme. un quatre , eic. Le preinicr , le second , etc.
» Le nom vous cire de l'obscurité ; le renom La première' , la seconde , pou: la première
vous done de l'éclat ; la renomée vous cou- ou la seconde classe , ou , Charbre , du Par
rone de coute sa gloire. Extr. 2°des. On
de M. l'Ab . Roubaud.
Syn disaie
. Fr. dixièine
lement. dans
On dituneaussi avoir un cintuième, un
afaire , etc. -Les nom
aîtretois , avoir nom , pour dire , se nom ?r.
> bres absolis ou cardiaux se mettent quela
» J'ai nom Eliacin . Racine. » Il avoit un aîné, quefois à la place des ordinaux. Ainsi l'on
qui avoit nom Eustache. Henaut. On le dit die , Charles six , Louis seize , pour Charles
encôre en plusieurs Provinces et à Paris mêm sixième , Louis srizième ; le dix , le vinge du
me . Les bons Auteurs ne s'en servent plus , et mois pour , le dixièin . , le vingtième.
il n'est plus bon que dans le style plaisant. = Rein . En addicionant les noms de nombre
On dit encore , familièrement , décliner son absolus ; faut il se servir du verbe faire ou
)

nom , déclarreer. soi-mê


>

faire conaît
, qui l'o est pou se du
ver être?Fa
DÉCLINER .n Nomer rles cinq ctbequatre
Voy. me ut ildire , par exempl
font neuf ou sont neu
,
f. eM.
chines par leur nom ; leur doner , sans mé- Brossette
Brossette déc ide que ‫ܐ‬la p :emière manière est
décide
nagement , les noms odieux qu'elles mériçent. la seule bone : Mr. de Saint Merc dit , au
J'apelle un chat un chat , et Rolet un fripon. contraire , que la seconde est aussi bien selon
Boileau, l'usage , et peut- êire mieux selon la règle. Le
>

Er Proverbialement; je ne lui ai jamais premier loủe Boileau d'avoir chanzé sont en


dii pis que son nom , je ne lui ai rien dit fort : l'aûtre asûre que rien n'était moinsné
d'ofensant. cessaire que ce changement. L'usage est par
NOMADE , adj. et subst. Errant , qui n'a tagé là dessus comme l'opinion ,
point d'habitation fixe. » Peuple , Nation no- II. NOMBRE, signifie apssi, quantité, mul
mades.» Un peuple de Nomad . s.» Les Tartares titude. En ce sens, il régit d'autres noms ay
sont des peuples nomades. génitif avec l'article indélini, de: » Un grand
* NOMBRABLE , adj. [ Nonbrable. ] Mor nombre de soldats. Sur quoi, il est à remar
1
forgé par M. Linguel. Il dit, non nombrable quer. 1º. Que les noms collectifs ne peuvent
pour inombrable. » Ce fameux dépôt des con- érre ainsi régis, qu’autant qu'ils peuvent se
noissances humaines , où les Hommes les plus diviser par un , deux , trois , etc. On dit un
>

distingués dans les Letires consignent leurs grand nombre de royaumes ; parce qu'on peut
illustres , et non nombrables découvertes. - dire , un royaume , deux , trois royaumes :
>

L'Auteur , prenant le ton de l'ironie , a cru mais on ne doit pas dire , un grand nombre de
que noin nombrable serait plus plaisant qu'i- . troupes ; un grand nombre de cavalerie ; parce
nombrable , qu'on ne dit pas , dans cette acception , un:?
NOMBRE , s. m. NOMBRER , v. act. troupe, doux troupes ; une cavalerie , deus
NOMBREUX , EÛSE , . adj. [ Nonbre, bré , cavaleries , etc. Il faut se servir alors de l'ad
2
1

brei , brell -ze : 71 " lon. 2 e muet au 1C é jectit nombreux. » Des troupes nombreûses ;
er

fer. au 2d , Ton aux deux derniers. ) I. Nom- une nombreúse cavalerie , - De bons Auteurs !
bre , se dit de plusieurs unités considérées en- fournissent des exemples contraires à certe
semble. » Un ne fait pas nombre: deux fone observation .Je ne crois pas pourtantqu'ils
nombre. » Le nombre de dix , de ving, Non , doiventêtre imités en cela. » Unnombre infini
de
NOM NOM 737
de peuple. Vertot. Je voudrais dire , de aurait falu dire : il y en a un grand nombre de
Plébéiens, :: Ce fut en présence des Princes , curieuses , etc. mais il y en a aussi plusieurs
des Prélats et d'un nombre infini de peuple d'inutiles, etc. = 4.Au ' nombre , ou , du
qu'il fit cet excellent discours. Marsolier. Je nombre de , expressions adverbiales. » Il fue
dirais , et d'un nombre infini de persones de mis au nombre , ou , il était du nombre des
tout rang , ou de toute condition. » Il n'y a Avocats , qu'on avait choisis. Mais les pro
point de secte , qui par son nombre, par sa noms relatifs ou possessifs ne font pas bien
durée , etc. méritât mieux d'être prédire. Boss. dans cette expression. » * Il en était du nom
On ne dit pas plus le nombre d'une secre , que bre ; on choisit des Avocats , dont il fut du
le nombre d'une armée , d'une ville. On doit nombre. » Non seulement par l'espérance de
dire , le nombre des sectareurs , des comba- revivre dans ses enfans, mais encôre par celle
tans , des habitans. » C'est le nombre du peu- d'avoir en leur nombre le Désiré des Nations.
ple et l'abondance des alimens , qui fait la Bossuet. Le pronom lear ne fait pas mieux
>

vraie force et la vraie richesse du Royaume. dans cette phrase que dont et en dans les pré
Télém . Je crois qu'il faut aussi , en cet endroit, cédentes ; et c'est une nouvelle preñve qu'ils
le nombre des sujets.. = 2°. Nombre , quoi ne peuvent pas toujours remplacer la prép.
qu'au singulier , exige le pluriel du verbe : de. De qui, desquels peuvent êtreadmis
expression , parce que cette prép.
» Un pecitnombre s'é'hipèrent et se sauvèrent dans cetteexprimée.
dans les marais. J. J. Rosseau. Tacite. » Le de y est Le pronom ce n'y fait pas
pre intérêt. Rollin nvisagoien
grandnombren'e e que leur
. = ;iº.° Nombre pro- malnon
s'emploie plus.»
au nombre ouchoisitquelques
de quiOn
Avocats,»
desquels il se trouva.
quelquefois sans article. » Il est , 0 , il y a Il fue de ce noinbre. = 'sº. Faire nombre , se
>

nombre de persones . » Nombre de parens et dit aussi sans article. » Il n'est pas d'une
Instituteurs. A 202. Il falait et d'Instituteurs. grande utilicé 9 mais il fait nombre.
» Il a nombre d'ainis : nous étions noinbre de Bossuet met devant nombre l'article indéfini
gens. Mais je ne crois pas qu'on dise : ( la prép. de.) Les Sociniens ne font point de
il en est nombre , comme dit l'Ab. Coyer. nombre dans le monde L'article de est de trop.
S'il en est nombre , qui marchent encore. En ,
>
On pourraię peut-être dire que l'Auteur l'a
pronom , suplée pour de ; mais pas toujours. mis à cause de la négative point. Mais on die
On dit aussi , avoir nombre ou grand fort bien : ne lui doncz point place parmi les
nombre (sans article) di, pour , avoirun grand bons Auteurs ; vous ne lui rendez pas justice ;
nombre de. » Le propriétaire , qui a nom- vous n'avez pas raison , etc. et non pas , ne
bre de vignes. Pluche.. Là , nonbre peut lui donez pas de place ; vous ne lui rendez
être regardé comme un adverbe de quantité, pis de juscice; vous n'avez pas de raison , etc.
comme beaucoup , par exeinple ; ei il a lè Il faut donc dire aussi : ils ne font point non
mê.ne régime. » J'ai vu nombre de sots,qui bre , et non pas de nombre. == 6'. Le même
ne connoissoicae point d'autre mérite dans le Auteur ( Bossuet ) dit ailleurs : » Benjamin
monde que celui d'être né noble , ou dans un petit en nonbre, y demeure mélé avec eux.
)

rang distingué. Hariv. On pourrait donc dire , ce peuple est grand


Il n'est ma foi rien tel que la richesse , en nombre , médiocre en nombre , moindre
Pour avoir grand nombre d'amis. • en nombre que l'aûcre . Tout cela est contre
L'Ab. Reyre. l'usage ; on dit peu nombreux , fort nombreux,
= ; °. Un grand nombre ne modifie pas les moins nombreux , etc. =7'. Sans nombre ,
adjectifs. * » La Traduction d'Horace de M. adv. » Il y a des fautes sans nombre : il y a
Dacier n'est guères estimable que par les Re- une grande quantité de fautes.
marques, qui l'acompagnent : parmi un grand III. NOMBRE , en parlant du style .Arran.
nombre de curieuses et d'instructives , on en gement mélodieux des paroles dans les vers ,
trouve plusieurs d'inutiles et de difuses. ou dans la prôse. » Il y a du nombre dans ces
Dans cette phrase, plusieurs est régulièrement vers , dans cette période.
placé , parce qu'il est régi par en , le supléant NOMBRER , compter ;- suputer combien il
er le représentant de remarques ; mais les y a d'unités dans un nombre: „ On nesaurait
adjectifs curiellses et instructives ne sont pas nombrer les désordres et les malheurs que
régis par en , et sont mal régis par un grand caûsent les guerres civiles. Il est plus usité
aɔmbre . Pour rendre la phrâse régulière, il dans le moral que dans le physique. Pour les
Tome II. Ааааа
738 • NOM NOM
sommes, on dit plutôt compter ou suputer. peu les restes de la première institution . Boss.
NOMBREUX , qui est en grand nombre. » » Ainsi parla ce sage Prince , etc. Certe transe
Peuple nombreux ; assemblée nombreûse. = position ne ferait pourtant pas bien avec
=

Harmonieux. ( nº. III . ) » Vers nombreux , pé- toute sorte de verbes. — Un Auteur mo
riode nombreise . derne fait aussi cette transposition aprês plus
NOMBRIL S. m . [ Nonbri : on ne pron . redoublé. » Plus les houpes sont déliées et
pointl'z finale. Cette partie,qui estaumilieu serrées, plus augmente la délicatessedu tact.
>

du ventre. » Lier le nombril aux enfans nou- Du Plaisir. L'Usage n’admet pas cetre cons
veaux- nés . truction. = Elle est mieux placée aprês là,
NOMENCLATEUR , s. m . NOMENCLA- adverbe : » Là avoient droit d'être jugés tous
TÛRE , s. f. [ Nomankla - leur , türe : 2 lon. les Magistrats immédiars. Moreau ; aprês
4° lon. au 2d. ) Nomenclateur, chez les Ro- alors : » Alors commençoit donc cette lucre
mains, était celui , quinomait les citoyens terrible de la puissance armée contre la li
à ceux , qui avaient intérêtde les conaitre. berté , qui ne l'étoit pas. Id .; aprês rel, co
» Les nomenclateurs étaient des esclaves , qui mençant la phrase . » Tel étoit son avis.
>

faisaient leur étude des noms des citoyens. = 5 ° Les pronoms personels nominatifs sui
Parmi nous, celui, qui s'aplique à la nomen- vent le verbe, quand la phrase comence par
clarúre , c. à d. proprement à la conaissance ainsi , au moins, àà peine,en vain , peut-être:
des noms des plantes. C'est un terme de bota- » Il est apliqué aux devoirs de son état : aussi
nique , qu'on dit , par extension d'autres est-il estimé de tout le monde : » Au moins
sciences et surtout de la Gramaire . devez -vozs en doner la moitié : " A peine
NOMIE , s. f. Règle, Loi . Il nese dit pas daigna-t'il nous honorer d'un regard. » En
tout seul ; inais il sert à former d'autres noms; vain me priez vous de ce que l'honeur me
Astronomie , Physionomie, Économie , etc. défend de faire : « Peut -être vous écrirai-je
NOMINALES, adj. f. pl . » Les Patrons de Paris.. » Peut --être sera - se demain .=
ei Hauts-Justiciers one le droit des prières 6º . Après un subjonctif , qui marque un sou.
.

noininales , c. à d. d’être només aux prières hair, ou , qui estmis pour quand même , le
du Prône. verbe précède le nominatif:
NOMINATAIRE , s. m . NOMINATEUR ,
m ,
e Puissent vos jours sereins ignorer la tristesse !
$. m . [ Nominatère , nomina- teur : 4 è moy.
et long au 1 ''.. ] Le 2d , se dit de celui qui Est mieux que de dire : que vos jours sereins
с
>

nome, ou , qui a droit de nomer à un béné puissent , etc.


er
fice; Le " r , de celui qui a été nomé. J'ai pour la vanité des mépris furieux ;
NOMINATIF , s. m. Le sujet dela phrase; Fue-elle dans l'esprit des Dieux.
le nom ou le pronom auquel se raporte l'ac . Fut-elle ; c. å d. quand même elle seroit. =
tion ou l'état exprimé par le verbe. Sujet a 7°. Dans les phrases interrogatives, le verbe
raport à la phrase et nominatif au verbe. On précède le pronom nominatif.
dit , le sujet de la phrâse et le nominatif du Peut- on des cieux voir la magnificence,
verbe . Quand je dis : Nous devons aimer Et s'endurcir à nepas croire en Dieu ?
Dieu de tout notre cæur . Nous est le sujet de Pouvez -vous soutenir si hardiment une pa
cette phrase et le nominatif du verbe devons. reille fausseté ? - Mais ,quand ce pronomi
1. Le nominatif doit comunémentpré est précédéd'un substantif , quidésigne la
céder le verbe : mais ons'en dispense,1°.Dans mêmechôse ; ce substantifnominatif se place.
le discours narratif. "„ Sur cela parut le Prin- ordinairement devant le verbe : „ L'homme
ce , pour le Prince parut. 2°. Après le pro- aura - r'il toujours plus de soin d'orner son
nom que suivi d'un verbe : les lettres que corps que de former son esprit et son coeur ?
m'aporta inon frère est aussi bien que s'il y Depuis quelque tems , on mer le pronom
avait & que mon frère m'aporta. Voy. plus devant et le substantif nominatif aprês : ”
bâs, nº. 8º. 3º. Dans les phrases interrogatives Aura -t'il toujours tant de soin d'orner un
.

les pronomsnominatifs se mettent aussi aprês corps mortel,l'Homme, dontl'âme ese immor
le verbe.. » Quedis-je
- ? que fais-tu ?que telle:? == 9". Le nominatif se met élégam .
> mentaprès
veut-il? Voy.plus bas ,nº.7 .4.Aprèsainsi, deplu endépildoitêtre
s ,qu, iquand
sieurslemorverbe suivi
endent.» No us
le verbe précède élégamment le rominatif. »
Ainsi dezoient disparoître et s'éfacer peu à écoutons avec docílité les conseils que nous ,
NOM N OM 730
donent ceux qui savent flater nos passions. ment cette transposition dans l'examen qu'elle.
La R. F. Cette remarqueest de M.deWailli , fic des Stances de Mulherbe , qui commen
et l'exemple qu'il cite la justifie. Mais il me cent par les deux vers qu'on vient de citer .
semble que c'est moins à cause des mots qui D'Olivet.
dépendent du nominatif qu'à cause du pro- III. On répère quelquefois le nominatif ,
noin relatif que , qui le précède , que ce pour doner plus de nombre à la phrase ,
nominatif se met aprês le verbe. Car on ou pour la rendre plus claire . » Les how
dit fort bien , par exemple : » Nous devons neurs du triomphe lui furent 'acordés ; hos
écouter . avec docilité , les conseils que nous neurs dont persone n'avait encôre joui avans
donent nos amis , quoiqu'il n'y ait aucun lui. » Le moment de son trépas arrivé ; ino
mot après le nominatif amis. Il en est de ment heureux pour lui et fupeste pour nous .
même des autres relatifs , comme dont, où Wailiy,. == On peut dire en ces ocasions ,
etc. » Les égards dont nous préviènent nos que ce noininatif est employé la seconde fois
parens : le lieu où se vend cette denrée , etc.
en quelque adjectiveme
sorte nt.

IN
= L'exemple suivant est mieux choisi, IV . Plusieurs nominatifs d'un même verbe
pour justifier la remarque de M. de Wailli. demandent que le verbe soit au pluriel :
» La coulent des ruisseaux qui distribueno » Lui et nous sommes d'acord . Au reste , le
par- tout une eau claire. Ceite phrase , et verbe , qui a ainsi deux ou plusieurs noini.
aîtres semblables , seraient insuportables , si narifsdoit s'acorder avec la pers, la plus no.
le nominatif yу étaicplacé devant leverbe. conde r celle-ci
ble.Or,laet1" est censée
plusplusnoble quela se,
que la troisième
Voy . VERDE , nº. 259'. Dans un dis
cours animé, pour doner de la vivacité alı Ainsi l'on dir : vous et moi sommes d'acord ,
style, on met aussi le nominatif aprês le et non pas êtes d'acord : vous et lui savez
verbe. » Déja , pour l'honeur de la France la chôse , et non pas savent , etc.
> De
étoit entré dans l'administration des afaires, plus , la persone qui parle se nomme tou .
un homme plus grand par son esprit ... jours la dernière en Français , et on nome >

que, par ses dignités . F !! hier . L'oreille toujours la première celle à qui l'on parle.
et le goût doivene guider l'Écrivain dans » Vous et moi , et non pas moi et vous ;
cette construction . vous et lui, et non pas lui et voils etc.
II. Autrefois les Poètes , dans les verbes = 1 ° . Si plusieurs nominatifs d'un même
passifs, plaçaient
auxiliaire le nominatif entre le
êire et le participe .
verbe verbe sont liés par une autre conjonction
que et , le verbe doit être mis plutôt au
Sur qui sera d'abord sa vengeance exercée? singulier qu'au pluriel. » Gassendi , aussi
Esther . bien que Descartes , a réformé la Philoso
Quand sera le voile arraché ? etc. phic ; a reformé est mieux que ont réforine.
S2 ° S'il y a plusieurs nominatifs au
Aujourd'hui nos Poètes n'ósent plus em- singulier , de même persone , liés par 04 ,
ployer ces transpositions , qui cependantne on met l'adjectif , le pronom er le verbe
peuvent que faire un bon éfer... Il serait à au singulier. » La crainte ;ou l'impuissance
souhaiter que , du moins en ce qui regarde les empêcha de remuer. Borch, On met le
l'arrangement des mots , notre Poésie fût pluriel, quand les nominatifs sont de dife
rentes persones » Ou vous ou moi nous
atentive à maintenir ses privilèges . Elle en
a perdu quelques-uns depuis moins d'un siè. irons. Acad. Wailli . 2. Quand ni ré
cle , puisqu'autrefois on se permettait l'in- péré lie deux nominatifs , pou il n'y a qu'un
version du participe , non- seulement avec des deux qui reçoive l'action , ct alors oli
>

l'auxiliaire être , mais encôre avec l'auxiliaire mer le verbe au singulier : ce ne sera mi
avoir. M. le Duc , ni M. le Comte , qui sera nomé
O Dieu ! dont les bontés, de nos larmes touchées, Ambassadeur , et non pasi , qui seront no
Oni , aux vaines fureurs , les armes arrachées. me's ; oa les deux substantifs nomina: ifs: font
en même tems. lacrion , et alors
Pour dire , ont arraché les armes. Cette in- ou reçoiventpluriel.
version était d'une grande comodité pour il faut le » Ni la douceur ni ta
la rime, parce qu'elle rend le participe dé- force n'y peuvent rien . Acad . Wailli.
clinable. L'Historien de l'Académie ( Pellis- 49. Si les nominatifs, liés par une conjonc
son ) nous aprend qu'elle ne censura nulle- tion , sont aprês le verbe , il peut. être se
A a a a a 2
40 NOM NOM
semble mis indiféremment au singulier oùnous sombons nous-mêmes. L'Auteur (M.
ou au plur. » Le Prince , que demandoit de Bellegarde ) ayant employé on dans le
également le Sénat et le Peuple, ou que de- premier membre , devait" l'employer aussi
mandoient. .
sº. Si un des nominatifs dans le second , et dire : où l'on tombe soi
est au pluriel, le verbe doit toujours y être. même ; ou bien , mettre nous dans les deux
» Le Prince, autant que les Peuples aspi- membres défauts
: la licencenous
que tombons
nous nous donons,
rent à la paix. = 6. Après l'un et l'ad-. etc. Les où , etc.
ire , et ni l'un ni l'autre , Th . Corneille VI . Une faîce qu'on fait quelquefois sans
pensait que le singulier étoit préférable : s'en apercevoir , c'est d'enaployer le verbe
l'un ni l'autre sans nominatif, comme : » En quoi Ignace
l'un et l'ulltre, le veut, ni
ne prétend. L'Ab. Girari er · M. de Wailli
.
réussir le plus , fut de réformer les ineurs
aiment mieux le pluriel , veulent , préten- des Éclésiastiques. Fut est ici sans nominatif:
,

dent . VAUGELAS était du sentiment qu'on En quoi ne peut pas l'être. Il faut : la chose
mettait indiféremment le singul . ou le plur. en quoi fui', etc. ou bien , en quoi il réus
On peut apliquer à ni l'un ni läûire sit , ce fut , ect. Wailly . = °. Mais plus
la distinction établie ci-dessus ( nº. 3 °. ) sicurs nominatifs sans verbe , font quelque
Pour l'un et l'autre , ou il précède, et fois une b :auté , quoique contraires en apa
alors le singulier peut aller. » L'un et l'au- rence aux règles de la Granaire. Dans Àna
tre me l'a promis ; ou il est aprês le verbe , dromique , Hermione dit à sa Confidente ,
et alors le pluriel est indispensable : » Ils en parlant de Pyrrhus.
ont pu l un et l'autre se tromper ; mais ils Ma famille vengée , et les Grecs dans la joie ,
ne se sont trompés ni l'un ni l'autre . Cet Nus vaisseanx tout chargés des dépouilles de Troie.
usage est fondé en raison ; car l'un et l'aú Les exploits de son père effacés par les siens ;
ire , et ni l'un ni l'aútre ne peuvent être Ses feux , que je croyois plus ardens que les
mieas ;
après le verbe sans être précédés de ils , elles,
>

yous, nous , etc. qui sont au pluriel. Mon cæur , toi-même enfin de ma gloire éblouie ,
q°. Si le dernier noininatif est précédé de . Avant qu'il me trahit , vous m'avez tous tralie.
mais ou de tout > le verbe sera du même Une construction exacte n'aurait pas cette
nombre que ce nominatif . » Non seulement beauté . Ce style est celui de la passion ,
ses richesses , mais aussi son repos fut sa- et la passion ne consulte pas la syntaxe.
crifié . » Mes biens , mes avantages et tout L. Racine. = Mde. de Sévigné , écrivant
à sa fille , aprè ; le départ de celle-ci , lui
mon repôj fut sacrifié , et non pas furent.
Buf. M. de Wailly pense que si au lieu de dit : » Ne blåmez poiit , mon enfant, ce
mais on mettait et on devrait mettre le que je sentis en rentrant chez moi. Quelle
pluriel . » Toutes ses richesses et tout son diférence ! Quelle solitude ! Quelle tristesse !
repos furent sacrifiés. Le P. Bufier est d'un Votre chambre , votre cabinet , votre pro
aútre sentiment , comme on le voit par le trait ; ne plus trouver certe aimalle persone !
2d exemple. — Quand tout est employé M. de Grignan comprend bien ce que je
substantivement aprês une énuinération , il veux dire , et ce que je senris. -- Voilà
>

est encore plus nécessaire de mettre le verbe encore des nominatifs sans verbes : mais la
au singulier . M. de Vailli reprend le Père vive éloquence se met au-dessus des règles et
Berruyer d'avoir dit : les reptiles , les oi- de l'usage . == Le P. De Neuville fournit
>

seaux , les bêtes de la campagne , les ani- un aûire: exemple de plusieurs phrases de
maux domestiques , tout ce qui respiroir sur suite où le sujet principal n'a point de verbe
la terre et dans les airs périrent sans ex- qui s'y raporce. » Vous vous autorisez de cere
ception . Il fallait , perit. - Rien a le faines situations délicates , où l'on se trouve
même usage.'» Jeux , conversations , spec- quelquefois dans le monde , partagé entre
tacles
chier .
, rien ne la țira de sa solitude. Flé- Dieu et César , entre la conscience et la
>

fortune , entre ce qu'on doit et ce qu'on


V. On ne doit point changer de perso- aime. Maisla mère des Machabées, conduite
ines( servant de nominatif ) dans uue même à l'autel, pour y renoncer à son Dieu , ou
hrase. » Unedes choses que je comprends sacrifier ses enfans ; mais Joseph , qui ne
le moins, c'est la licencequ'on se done de peut se refuser au crime, sans passer pour
censurer dans les autres les mêmes défauts criminel; mais Moise , placé entre les déli.
NOM NOM 241
res de l'Egipte et les oprobres d'Israël ; etc.
Aprês combien : » Combien d'hom
mais Susanne , dans la nécessité de vivre cou- mes adroits à contrefaire la probité... Com
pable ou de périr inocente : vous trouvez- bien de pécheurs, fameux par l'excès de leurs
vous dans des conjonctures plus critiques ? égaremens... Combien de vertus simulées
Pour parler régulièrement , il aurait etc. Id . Avec point : » Point d'homme
talu dire : Joseph , Moïse , Susanne etc. > assez instruit pour savcir tout :point d'hon
ne se trouvèrent- ils pas dans des conjonctûres me assez naïf , pour ne dissimuler rien : point
:

aussi critiques ?: Mais le tour qu'à employé d'esprit , si pénétrant , qu'il n'y ait encore
>

Neuville , quoique irrégulier, estpréférable, des mystèresqu'ilne percepoint :poinede


parce qu'il est plus vif et plus éloquent. cæur si ouvert qu'il ne recèle encore dans
Ce grand Oreteur dit encôre dans son ses profondeursdes détours où le jour n'en
sermon pour la Fête de Tous les Sains : tre point. Id. On sous- entend , il n'y a. –
» Je dis des Saints , qui sontSaints pour avoir Avec nul , le nominatif s'emploie aussi salis
rempli les devoirs de leur condition dans le verbe : » Nul homme , quelque entêré qu'il
monde. Des amis perfides ; des sujets re- soit de son mérite , qui n'aimât mieux être
belles ; des maîtres durs et hautains ; des entièrement ignoré , que d'être parfaitement
>

pères indolens et dissipateurs ; des enfans ca- conu. Id. On sous- entend aussi , il n'y a.
pricieux et indociles ; des Magistrats foibles » On sait en quel état étoit alors cette ville ...
er inapliqués ; des génies inquiers et curbu- Nul repôs , nulle espérance de paix et de
lens , des âmes molles et énemies du travail. tranquillité : la république renversée et pres
Ah ! vous le voyez , ce n'est point pour des que anéantie ; les Nations barbåres déchaî
noms, si justement Alétris dans le monde >, nées contre elle : l'empire Romain en proie
>

pour des noms funestes à la paix et au à ses énemis . Saci. == 3 °°. Les substantifs ,
bonheur du monde que l'encens fume dans employés adjectivement , s'emploient aussi
nos sanctuaires. = Citons encôre une fois sans verbe. M. Saci dit de Pline le Jeune :
Mde de Sévigné. „ En un moment , j'ai changé » De retour à Rome , il reprit ses afaires >,
d'avis. . Ainsi, ma Fille , coffres qu’on ra. ses emplois ; Juge , quand les lois l'y en
porte ; mulets qu'on dételle ;; filles et la-, gageoient , Avocat , quand l'intérêt public ,
quais qui se sèchent , pour avoir seulement le besoin de ses amis ou l'honeur le de
traversé la cour , et messager , qu'on vous mandoient . 4. Í y a encôre des no
-

envoie. I2 ° . Dans les constructions or- minatifs , qui paraissent sans verbe :: ce sont
dinaires même > on emploie des nominatifs des mots de la phrase précédente , qu'on
sans verbe . Avec tout : » Capitaines , répète dans la phrase suivante ; mais ils tie
Pilotes , tout le monde conclut que cet air nent au régime de la phrâse qui précède :
pernicieux régnoit continuellement dans ces » Les distinctions de gloi:e et d'honeur vous
mers . Hist . des Voy . ' » Alention , prompris quitent : elles passent à mes saints : d'au
tude, sécurité , tout a été le fruic de cette tres distinctions vous sont réservées. Dis
institution . Necker. Devant chacun : » Cen- tinctions , préćminences de gloire et d'ho
turions et soldats , chacun murmuroit , etc. neur pour les vertus les plus humiliées ;
Révol . Rom . Devant voilà : » Liaisons distinctions, préćminences d'oprobre et d'i
mondaines ; amitiés trop naturelles ; com- gnominie pour cet orgueil , qui fut l'au
plaisances molles et faciles , etc. » Voilà ce teur de leurs humiliations. Neuville , Ju
qui , dans tous les tems a perdu les âmes , gement Univ . = °. Enfin , c'est encore un
d'ailleurs les plus droites , etc. Neuville. tour d'éloquence d'employer plusieurs nomia
Devant cela : » Humeur trop délicate et natifs avec un seul verbe , placé au pie
trop sensible. Une inatention , une fallrelé. mier membredela période.» Tout s'er spoi
gère, une parole peumesurée, une baga- soneentre lesmains decette funeste passion
felle , un rien : Cela sufit pour faire une ( la jalousie ) la piété la plus avérée rest plus
blessúre profonde , qui ne se fermera point. qu'une hypocrisie mieux conduire ;; la - va;
Id . - Aprês de là : » De là les clameurs leur la plus éclatante , une pure ostentat
>
ion
dont retentit le Bârreau ; les invectives ; les la répuiation la mieux établie , une erreur
plaintes; le bruit , le tumulte qui trou- publique ; le zèle pour la Patrie , un art de
blent le repôs , l'union des fainilles. Id. - se faire valoir et de se rendre nécessaire ,
On sous-entend le verbe : de là naissent , etc. Massillon . - Le verbe est , scit pour
NOM N O M
742
tous ces nominatifs. Si on le répétait à cha- gissent rien , et n'ont raport à rien . =
>

que membre de la phrase , le style en de- Voltaire.. , ' dans Brutus , fournit un autre
exemple , mais sous un tour diférent, d'un
vlendrait lourd et languissant,
VII . Quand un nominatif de la zº per- nominatif en l'air et que rien ne sou
sone est à la tête de la phrase , et que le tient .
verbe en est fort éloigné, plusieurs mettent C'est agir en tyrans, nous qui les punissons.
le prorom personel il ou elle devant ce verbe,
qui se trouve alors avoir deux nominatifs. Pour parler exactement il faudrait dire :-
C'est unefaute qu'on ne pardone pas même nous agirions en tyrans , nous qui les punis
aux Poères. On l'a reprise dans Boileau. sons; mais le tour employé par le Poète ,
Qui sait bien ce que c'est qu'un prodigue , un quoique irrégulier ; est plus fort et plus
énergique , et je me garderais bien de le
Un honêre
avare ,homme, un fat , un jaloux , un bi- blâmer. Ces nominatifs isolés sontse
,
zarre , lon l'usage dans les exclamations. Malheur
Sur une scène heureuse il peut les étaler. imprévu ! Sort déplorable ! etc.
Art Poit. NOMINATION s. f. [ Nomina-vion ,
Er Satire X. en vers , ci-on ] 1°. Action par laquelle
>

on nomeà quelque charge , à quelque bá


Encore , est -ce beaucoup , si ce guide imposteur , néfice. » Avoir la nomination de ... Pourvoir
1

Par les chemins


Tout-à- fleuris d'un
coup l'amenant charmant
au vrai quiérisme
molinosisme , , ou être pourvu sur le nomination de etc.
= 2° . Droit de nomer, » . Le Roi a la
Il ne lui fait bientor , ecc .
1 nomination de tous les bénéfices consistoriaux.
Molière a fait la même taûre : » Ce bénéfice est à la nomination d'un tel
Iris charme mon âme ; Patron . = . 3° Avec les pronoms posses
Et qui pour elle aura le moindre brin de flâme , sifs , il a le sens passif, et se dit de celui
Il s'en repentira. qui est nomé. » Depuis sa nomination à
ce béuéfice il est tout changé à mon
La fallcc'est plus grossière , quand le verbe >

n'est pas éloigné de son nominatif.»» Votre égard .


frère le cadet , il m'a dit. Certé faûre est! NOMMÉMENT , ou NOMÉMENT ,adv.
comune dans les Provinces méridionales. Le [ Noméman : 2° é fer. ) Spécialement, i On
peuple y fair pis ; car il met il après un accuse de ce crime plusieurs persones , et ,
nominaiif féminin : votre sæur lainée il m'a nomément, tels et tels
envoyé ici , etc. NOMMER , ou NOMER , V. act. 11 °. Do >

VIII. Il y a dans nos Poètes Français , des ner , imposer un nom . = L'Ab. Giraid
exemples de phras:s isolées, composées de trouve entre apeler et nomer cette diférence;
noininatifs, qui ne se raportent à rien . Boil. qu'on nome pour distinguer dans le discours,
dans le Lutrin , dic de Girot :
et qu'on apelle pour faire venir dans le be.
soin . » Le Seigneur apela tous les ani
La porte dans le Chœur à e
sa garde commis , maux et les, noma devant Adam pour
Valei souple au logis , fier huissier à l'Eglise. l'instruire de leurs noms : » Il ne faut pas !

Pour que la phrase fût construite réguliè- toujours nomer les chôses par leur nom ;
rement, il faudrait dire : » Valet souple au ni apeler toute sorie, de gens à son secours.
logis , fier huissier à l'Église ; il gardoit la Synon. - Cette distinction est très-jaste , etfi 1

!
porte du Cheur. Alors on peut mettre il il est bon de l'observer. Cependant avec le
après un substantif , qui est au nominatif , pronom personel , on dit plutôt s'apeler que 1

parce que le véritable sujet de la phrase est se nomer , quoiqu'on puisse dire aussi celui
il, a que valet et huissier, quoique subs. ci . » Comment s'apelle-t-il ? Quel est son
tantifs , sont employés en cet endroit ad. nom ? Comment vous apelez-vous ? Jem'd
jectivement. = 'Crébillon emploie le même pelle comme je m'apelle.. » Des deux cé
Tour . lèbres Rousseaux le Poète s'apelait ou
se nomait Jean -Baptiste , et le Philosophe
Fils de Deucalion , petit-fils de Minos, Jean - Jaques . = Nomer et apeler régis
Vos vertus ont passé celles de ce Héros . sent les noms sans article . Rousseau die dans
Fils et petit-fils , dans cette phrase , ne ré, son Ode à la Fortune :
1

N ON NON 743
Le peuple , dans ton moindre ouvrage , peut rendre heureux l'homme , qui s'y livre,
Admirâne la prospérité , » Ne croyez pas , 6 Crétois , que je méprise
Te romme grandeur de courage , les Hommes. Non , non , je sais combien il est
Valeur , prudence , fermeté.
Le Poère aurait pu dire aussi t’apelle ; mais grand de travaillerà lesMassrendre bons souv
reux . Télem .
et heu:
3. illon met ent
re nomme était plus propre , plus coolant et non à la tête des phrases afirmatives. » Non ,
plus poétique.-Louis aété nomé le Père du Sire , le trône , où vous êtes assis, aautour >

Peuple. Là l'article est nécessaire , parce qu'il de lui autantde remparts, qui le défendent >

faitpartie dunom . contre la volupé, que d'atraits , qui l'y en


2. Nomer , choisir quelqu'un pour une gagent. » Non, Sire , la piété véritable'élève
charge , un emploi. Il a pour second régime l'esprit, ennoblit le cæur, raffermit le cou
le daiit. » Nomer à un bénéfice un indigne. rage, etc.
A point nommé , adv. Au tems qu'il faut. mieux Il me semble que oui irait
avec le sens afirmatif. 4°. Dans le
». Vous venez à point nomé.. =
= AA jour nom :: ,, siylefamilier , on emploie quelquefois non
au jour , dont on était convenu . » Il se trouva sans nécessité.
au rendez- vous à jour nomé. Certes , Monsieur Tartufe , à bien prendre la chose
NOMPAREIL , EILLE , adj . [ Nonpa -rèil, N'est pas un ho:nme , non , qui se mouche du pié.
mouillez l'l finale : nonparè glie : 2 è moy. Molière.
mouillez les 2 ll. - Il semble qu'on devrait °. Dans le cours de la phrase , 'non "
écrire nonpareil, mais suivant le génic de la s’emploie quelquefois tout seul , quelquefois
Langue française ,I'n devant le p sechange avec pas, jamais avec point.» Ils ope soutenu
en m . ] Sans pareil , sans égal . Du tems de cette doctrine, non par de doctes écrits , mais
Malherbe, on disait plus souvent nompareille par de sanglantes batâilles . Bossuet. On pour
que sans pareille. Du tems de Ménage , on
rait dire aussi non pas par de doutes écrits
disait plus souventsans pareille, que nompa- etc. Mais non cout seul vaut inieux dans des
reille . Aujourd'hui on ne dit guère ni l'un ni ocasions pareilles. » Elle croyoit a -ssi que je
l'autre ; etils sont tous deux du vieux style. l'aimois beaucoup, non saasse plaindre pour
>

» Le nompareil St. Augustin , dit S. Fri de tant de je ne sais quelle indolence. Mlariv, »
Şales. L'Acad . met nompareil sans re- Je le tiens non d'elle -même , mais de sa con
marque . » Un mérite nompareil : une vertu fidente, » Je le lui dirai , non comme parent,
nompareille : sa grâce nompareille. S. f.
-

mais comme Avec les adverbes er


Ilse ditd'un petitruban , d'une petite dragée , les adjectifs , ami .
on met non pas quand il y a
d'une petite lettre , qui est entre le petit texte quelque comparaison. » Ilécrit non pas supé
er la Sedanoise ou la Parisienne. rieurement mais agréablement. » Il a un
NON , particule négative. » Le voulez : style non pas brillant, mais pur. et correct.
vous ? Non. » Il ne dit jamais non : dites , oui Pour les purs adjectifs, on met quel
ou non. Je gage que non. S. m . » Dites quefois non tout seut. » Tous les gens non
un oui , ou , un non , » Il n'a répondu un non intéressés ; non préocupés ; des acheteurs non
bie sec.
n solvables ; des téinoins non - recevables.
1 °. En répondant, on dit ordinairement Le Père , vieux rourier, non des plus complaisans .
non tout seul, en y ajoutant pourtant le titre L'Ab. Reyre.
d'honeur dû à la persone, à qui l'on répond. 6°. * Anciènement ", on disait non , pour
.

Non , Monsieur , non Madame. Mais dans le ne pas : » Le Roi Jean défendit de non dor
discours familier et quand on veut nier plus ner pour Dieu à gens puissans de ( qui peu
fortement , on peut dire , non pas.» Non pasy. vent' ) gagner leur vie';; et de non les hé-
>

Madame, non pas , le rivageest changé aussi.. berger.


Fonten. On dit aussi, oh ! non . » Il dona en pré. Non que , et non pas que régissent le sub
er
sence des Magistrats (de Genève) le désaveu le jonctif : le 1" est le plususité. » Non que , ou
plus formel de sa Pucelle : il promitde ne rien non pasque je veuille , que je prétende , ,etc.
écrire contre la Religion , ni contre l'État. » Ils consacrent leurs talens et leur philoso
A-t'il tenu parole ? oh ! non . Gr. Hom . Ven- phie à détruire et à avilir tout ce qu'il y a de:
gés. = 2' . Non se met quelquefoi; à la tête sacré parmiles Hommes. Non qu'au fond ils :
de la phrase et dans les grands mouvemens de haïssent ni la vertu , ni nos dogmes ; c'est de
l'éloquence il se redouble. » Non , le vice ne' l'opinion publique qu'ils sons énemis, et pour
744 Ν ο Ν NON
les ramener aux piés des autels , il suffiroir de nante , ne se dic plus que dans cette expres.
les réléguer parmi les Athées. J. J. Rouss. = sion , quart de nonante , quart de cercle de
Remarquez qu'après non que on ne doit point 90 degrés. Il est étonant qu'il y ait ençôre des
mettre unesecondenégative,, quandlPatriar.
est d'ailleurs afirmatif. » La Religion
esens Auteurs ( comme
disentnonante p . ex. M. l'Ab.Bullet ) qui
et septante.
cale , qu'on apelle aussi la Loi deNatüre , NONCE , s, m. Il ne se dit que des Am.
non qu'elle n'ajourát rien à la Loi Naturelle , bassadeurs du Pape , et des Députés des Pro
pour ladistinguer de la Loi Écrite. L'Ab. vincesauxDièresde
mais NONCHALAMMENT Pologne.
Du Voisin. Il falait, non qu'elle ajourât rien , NONCHA, adv.
etc. Peut- être l'Auteur a mis cette seconde LANCE 28. f. NONCHALANT , ANTE , adj . >
négative à caûse de rien , mais elle n'était pas Richelet écrit Nonchalanment , mais mal >

nécessaire , même à ce titre , et non que sufi- puisqu'on prononce nonchalamin. ) Négli
sait . Là rien signifie quoi que ce soit. Non gemment. Négligence . Négligent , » Agirnon
qu'elle ajoutât quoi que ce soit à la Loi Nacu- chalamment. » Il manque toutes les bones
relle , etc. Mais , quand le sens est né- afaires par sa nonchaluine. » Il est bien non
gatit, la particule ne est nécessaire. » La chalani : c'est une femme nonchalunte : elle
Poésie Latine peint les objets bien aûtrement est d'une humeur nonchalantë.
que ne peut faire notre Langue vulgaire. Non REM. Vaugal.us dit que Nunchal.mment est
que la versification française n'ait ses grâces vieux , mais depuis qu'il a fait cette observa
er ses charines ; mais il faut avouer qu'elle tion , on l'a rajeuni e il est fort usiré.
n'aproche pas . de la versification des anciens Suivant Bouhours, il se dit en quelques en
Romains , 'non plus que de celle des Grecs ,
> droits avec plus de grâce que négligemmene.
qui lui a servi de modèle. L'Ab. des Fontaines. » Il étoit couché nonch ilamment . Il faut
Non plus, adv . Il se dit ou tout seul : » que ces trois mots ne fussent pas anciens dans
vous ne l'aimez pas, ni moi no.2 plus; ou la Langue , puisque M ' Andry observe com
a 'erbe de comparaison . » Il ne lui me une chose digne de remarque qu'on peut
comme ai
plait pas non plus qu'à moi. * Mais il ne régie s'en servir sans scrupule , et que La Touche
pas les verbes. » Il n'en fut non plus averti avertiç que l'Acad. les aproûve . L'Observa
que s'il n'y avait pas été intéressé . » Ses sens rion de M. An.lry parait contradictoire avec.
n'agissoient non plus que s'il en eût été entiè celle de Vaugelas, du moins quant à l'adverbe
rement privé. Vie de S. P.d Alc. Il est vieux , que celui-ci traite de vieux .
en ce sens , du moins pour le beau style . On NONCIATURE, s.t..L'emploi, la charge
devrait le rajeunir. L'Acad. en done un exem , de Nonce . Il fut nomé à la Nonciarûre de
ple , sans dire à quel style il apartient . » On France.
n'en parle non plus que s'il n'avoit jamais été, NONE , s. f. Nones , s. f. pl . Le 1 se
Non seulement. Voy. SEULEMENT. dit de la 4 des petites heures de l'Ofice Divin ;
Non , entre dans la composition de quel le zd était chez lesRomainsle cinquième jour
ques mots , et suit le genre des noms auxquels de certains mois et le septièmne de certains
il est joint. Non- jouïssance , Non - valeur sont aîtres .
du genre féminin . Non -prix , et Non -usage , NON - JOUISSANCE , s. f. Terme de Pra
>

du genremasculin. tique. Privation de jouissance.


NONAGÉNAIRE , adj . [ Nonagenère , NONNAIN , Nonne. Voy. NonAIN .
3º é fer, & è moy. et long. ] Il se dic d'une NONOBSTANT , prép. Malgré ; sans
persone, qui a quatre-vingt-dix ans : » Il est avoir égard à .. , Il se place toujours aprês le
nonogéraire : femmenonagénaire. le nom , qu'ilrégit.Autrefois, onle mercait
>

NÖNAIN , NONE, s.É. [ L'Acad. les met quelquefois aprés. » Cela nonobstant , pour
avec 2 n. ) Religieuse . On n'emploie ces mots nonobstant cela. * M. Du Pan dit , ce non oso
qu'en plaisantant. tant , les Marchands et les Praticiens disent
Tel fur l'adieu d'une Nonain poupine. nonobstant ce. = * en Bourgogne et dans
Ververt . d'autres Provinces on prononce nonostan ,
Desir de fille est un feu , qui dévore : doit prononcer le b.
Desir de None est cent fois pis encore. Ibid. NON PLUS-ULTRA,s. m. Letermequ'on
* NONANTE , NONANTIÈME , adj . Qua-' ne saurait passer. » C'est le non-plus-ultra de
tre-vingt-dix. Quatre-vingt-dixième. No- sa science. Ce sont termes larins , qui
ont
NOT NOT 725
ontpassé , en français , dansle st. familier, moyet long au 1€ ) Notaire , est un canice
* NON SENS ,š. m . Déraison ( Anglicis- public , qui reçoit et qui påsse les contrats er
me. ) » Opéra-comiques Italiens , dont les pa- autrc3 acres volontaires, Notariat , charge
roles sont à- peu -près le comble du non-sens fonction de Notaire. —--- Acic notorie ', passé
el du ridicule. L'Ab . de Fon ! enai. L'Auteur a devane Notaire. == On die , en style pro
imprimé ce mot en italique. » QuelQuel debor e- verbial , de la parole d'ua Homme d'honeur ,
débordde
mene de nar-sens dans tout ce long détail sur que cela est aussi súr
sûr que si tous les Notaires
la Henriade . Linguet . y avaient passé.
NON- VALEUR , s..f. Manque de valeur. NOTAMMENT, adv. [Notaman. ) Spé
>
Il se die d'une terre, qui ne raporte pas ce cialement , nomément. » Il a cité plusieurs
qu'elle devrait raporter ; et des impositions Pères de l'Église, notamment S. Augustin.
qu'on ne peut lever . Vaugelas voulait qu'on dit plutôt nommément
NON USAGE , s. m . Cessation d'usage. » mais Chapeliain a fort bien remarquéque ces
Les lois s'abolissent souvent par le non- usage . deux mois ne sont pas synonymes , l'un cor
On dit plus volontiers aujourd'hui désuétude. respondant au nomination et l'atre au præser.
>

NOPCE , Voy. Noce. tim des Latins. Il me parait à nioi que només
NORD , s. m. Septentrion. » Les Pays, les mene vaut mieux en parlant des persones, ce
"

peuples du Nord . » Le vent du Nord , et non notamment en parlant des choses. - Th .


pas de Nord . » Maison exposée au Nord. Corneille dit queni l'un ni l'aûrre n'est du
SNord -est , la partie du monde ,, qui cst beau style , et qu'il taut dire plutôt principe
partic
entre le septentrion et le levant. Nord ouest , lement , ulièrement , sur tout ; mais
( les Marins prononcent et écrivent Nor-ouec ) quand on parle de citations , d'acusation
celle , qui est entre le Nord er le couchant, ces derniers adverbes ne sont pas fort propres, 9

NORMAND , ANDE , adj . et subst . Qui Notamment , est rélégué au Palais. Le


est de la Province de Normandie .. On Rich . Port. le met sans reinarque. L'Acad.
.
dit , proverbialement , répondre en Normand , cite des phrases de Pratique , et dit que ce
avec plus de finesse que de vérité. Certe ex- mot n'a guère d'usage que dans ces sortes de
pression proverbiale est le fruit d'une préven- phrases.
tion populaire. NOTE , s. f. NOTER , V. v act . Noteur ;
Ne soyez à la Cour , si vous voulez y plaire , s. 112. [ 2° e muet au 1 , é fer.
er
au 2d .] Nore
Ni fade adulateur , ni parleur trop sincère , est 1 °. Remarque , Observation , Réilexion .
Ei tachez quelquefois de répondre en Normand. ( Synon. ) Les notes disent quelque chose de
La Fontaine . cours et de précis ; les remarques anoncent un
NOTA. Terme emprunté du latin , qui choix et une distinction. Les Observations
signifie , remarquez désignent quelque chôse de critique et de re
NOTABLE , adj . et subst. NOTABLE- cherché. Les Réflexions expriment quelque
er
MENT , adv . [ 2º dour. au 1 ° , 3 ° e muet : chôse d'ajouté aux pensées de l'Auteur , » . Le
en , dans le 2d , a le son d'an . ) Norable , changement des mceurs et des ages nt
us de fo
rcmarquable , considérable . » Parole , Arrêt , la plupart des Auteurs ont besoin notesque
. Il
somme notable . En parlant des persones , y aurait peut-être d'aussi bones remarques à
il ne
sc dit adjectivement que dans cette faire sur les Modernes que sur les Anciens.
phrase . » Un notable bourgeois. Hors de là il Les Observarion's historiques qu'on a faites,
est s . m,. pl. » Les Notables d'une Province , rendent l'Antiquité plus connuë. Les Réfle
d'une ville, etc. Les principaux et les plus sions ne servent souventqu'à faire perdre de
considérables de etc. “ Assemblée de Nora- vte la première pensée. Gir . Synon: Suivant
bles. M. le Comte de M... dit quelque part : M. l'Ab. Roubaud , les notes servent propre
il y va de la perpétuité de deux familles nota- ment à éclaircir ou expliquer un texte ; les
bles. - Là cet adjectif est aussi impropre que remarques à relever , ou dans un ouvrage , ou
>
le subst . perpetuité. dans un sujer , ce qui mérite particulièrement
NOTABLEMENT, grandement', extrême de l'atention ; les observations à découvrir des
ment. » Il est notablement lésé ou avantagé chôses nouvelles ; les considérations à déve
dans cette afaire. » li a perdu notablement. loper les diférens raports d'un objet ; les ré
NOTAIRE , s. m. NOTARIAT , s. in . No- flexions à creuser les idées , et à tirer ; de nou
TARIÉ , adj. m . ([ Notère , taria , rice : 2. velles pensées du fond des choses. » Les Rotes
Tom . II.
B bbbb
746 NOT NOT
doivent être claires , courtes , précises; les on peut trouver qu'ils enchérissent l'un sur
remarques doivent être nouyelles, utiles, cri- l'autre. Une insolvabilité publique, par exem
tiques; les observations doivent être lumi- ple , est plus que notoire : une insolvabilité
nieuscs curieuses , savantes etc. Exer. des juridique est plus que notoire , plus que pua
>

Nouv.. ſyn. François.= 2. 2 Marque. Note blique. Une insolvabilité constante est plus
d'infamie ;, ou infamante , ou , absolument certaine que celle qui est notoire , que celle
>
note. = 3º. Caractère de Musique. » Il conaic qui est publique , que celle qui est juridique ,
toutes les notes : il chante sur la nore . parce que celles- ci peuvent être faussement
En style proverbial changer de note , de façon constatées : tel homme est juridiquement, pu
de parler ou d'agir. On dit aussi chanter sur bliquement, notoirement insolvable , qui a mis
une autre note . ses biens à l'abri de la poursuite de ses créan
Noter , a les trois significations de Note. ciers. On peut douter d'un fait notoire :
- Remarquer : » J'ai noré ce passage dans il est permis de ne pas ajouter foi à une chose ,
mon livre. ==Marquer en mal. Noter d'in- qui court dans le public : on ne peut ordinai
famie. » Il est déjà nolé : c'est un homme noré , rement se refuser à la certitude d'un fait juri
>

qui a mauvaise réputation . Livre note , censu- dique :mais ce qui est vérirablement constant
ré. = Noter un air , un chant: l'exprimer tientà la certitude morale. Ex !r. d'un Mem .
sur le papier par des notes de Musique. de M. Jaubert , Avocat au Parlement de Pro
Noveur, n'a que ce dernier sens. Copiste de vence . re
Musique. » Le Noteur de l'Opéra,. NOTRE , pron. possessif plur. de la 1 "
NOTICE , s, f. Extrait raisoné d'un Livre. persone. [ l'o est douteux; car il est bref, si
On le dit sur- tout des Manuscrits. C'est notre précède le substantif : voilà notre mai
aussi le titre de quelques livres , et en ce sens , son , ( alors il est possessif absolu ) et il est
il signifie description geographique. » La No- long, quand notre suit l'article : c'est le nôtre,
rice de l'Empire ; La Norice desGaules. voilà la nôtre : donez -nous les noires ! alors
NOTIFICATION , s . f. NOTIFIER , V. il est possessif relatif , et l'on doit metire un
ace. [ Notifika -cion , notifié. ] Notifier , c'est acc. cire . Sur l'ô. ) Il fait au pluriel nos , dans
er
faire savoir dans les formes reçues. Norifica- le 1e' emploi ; nos biens, nos maisons, nos
I

tion , est l'acte par lequel on notifie . « On frères , nos sæurs ; et dans le 2d nôeres : ce
leur a notifié cei acte : on leur en a fait la no- sont les nitres . ] Th . Corneille аa fort bien re.
lificacion. marqué qu'on prononce noire , votre , sans
NOTION , s. .f. NoTOIRE , adj.Notor- 'presque faire sentir l'r , quand ils sɔnt de
>

REMENT , adv. NOTORIÉTÉ , s. f. (No-cion , vant les substantifs ; note dessein , note réso
>
e
toá -re ‫ ܂‬,
et au }
10â -reman
,
, dori-été : 2 lon. au 2d lution . Etle P. Bufier observe que c'est sur:
>
e с e
dont la z e muet : 39 et 4 é fer. tout devant les substantifs , qui comencene
au dern . ] No: ion , est l'idée , la conaissance par une consone , qu'on prononce ainsi . La
qu’on a d'une chose. » Notion claire et dis- monn. Mais quand nôtre et votre prènent l'ar
tincte , ou faible, confûse , imparfaite. : tic ! c : c'est le nôtre, le vôtre , on prononceir.
Notoire , qui est manifeste. Notoirement , ma- > Rem . 1 °. Notre et voire , ainsi que les
nifesteinent. Notoriété , évidence d'une chose aúcres pronoms possessifs , signifient quelques
de fait généralement reconûe . » Le fait est fois non ce quinous apartient , mais ce qui
notoire . » Il est notoireirlent vrai ou faux : il
nous intéresse. » Que dites -vous de notre nou
»

est de toute notoriété. » Cela est de notoriété vel Académicien ? » Asrarbé vous défend de
publique. » Il est de notoriété que nos jeunes découvrir au Roi quel est votre étranger.
gens ne sont que des pendules , où les femmes Tel em . » Laisse Calypso inconsolable , cou
Télém
marquent les heures ; ceite du jeu ,du specta- verre de honte , désespérée avec ton orgueil
de la promenade, des grands et des pe-
cle , de lcuse Eucharis.Ibid. „» Norre France, Norre
tits soupés. grande Reine. Masc. =
= Les Panegyristes
Rem . Il y a une notoriété de droit et une disaient autrefois cent fois dans un discours ,
notoriété' de' frie. Ordinairement la première nôtre Saint, nôire Hérôs ; mun Hérôs ; mor
est plus certaine que la seconde : mais ccile ci Saint . A force d'avoir été répété , cela est
perit quelquefois l'être plus que celle là. En passé de inode , et l'on regarde aujourd'hui
examinant les gradations de ces quatre adjec-' cette expression comme pédantesque.
uifs .., notoire ,, public , juridiqué , constant , Chez les Religieux et. Rcligieúses , chez.
2
NOU NOU 747
lesquels les airs et le ton du monde n'ont point dans les jointûres.. Pièce de Théâtre .
pénérré, on dir , notre chambre , notre ha- bien ou mal noiiée ; dont ic neud est bien
bit , etc. Les Bourgeois disent , notre quartier , ou mal fait.
les gens du bon ton , mın quartier. Les domes NOUEMENT action de nouer . Il n'est
tiques disent notre maire , et les gens du d'usage qu'en cette phrase populaire , nole
peuple , notre père , notre mère. moni d'aiguillette , 'prétendu maléhce.
Vous êres factorum de Monsieur notre Miitre. Nouet a aussi un usage borné. Il ne se
Dessouches . dit que d'un næui fait avec un linge , dans
» Telle é: oit notre maîtresse , etc. Mariv , » lequel on a mis quelque drogue , pour la
Afin que je l'écrive à notre père . ID . faire tremper ou bowilir. » U2 nouet de
Serez-vous des nôtres ; de notre partie,. » Les fines herbes dans une sausse. » Un nouel de
nôtres ont bien combatu ,, c. à d . ceux de rhubarbe , de séné.
notre nation , de notre parti . 2. Les NOUEUX , qui a des neuds. Il ne se dit
Italiens associent le pronom démonstratif que du bois. » Bacon nopeux : » Une puis
avec les pronoms possessiés ; ils disent questo sante et noueuse massue. Vaug.
mio fratello . ( ce mien frère.) Anciènemene. NOUGAT , s. m . [ En Provence on dit
on le disait en français de même. » Ofrir à Nogat en français , et nougat en provençal ]
N. S. certe conversation nôtre . S. F. de Sales . Gareau fait d'amandes au carainel .
Dans les Provinces méridionales on dit NOVICE , s. m . NOVICIAT , s. m . Ils
encore :: » Que dites- vous de ce nôtre oncle , se disent proprement d'une persone qui a
qui ,, etc. Ah ! voyez certe ma Tante , ce qu'elle pris nouvellement l’habit de Religion pour
a die là , etc. s'éprouver pendant un certain tems, avant
NOVATEUR , s. m . Celui , qui innove. que de faire profession.
. Il ou elle esc
long -tems on ne l'a dit qu'en matière de Reli- encôre novice , il ou elle est encôre au no
gion. » Les Novateurssont dangereux. Depuis viciat . » Elle n'a que six moisde noviciat.
le comencement du siècle on a comencé à = Au figuré , aprenti ; encôre nouveau
l'employer pour les matières profanes. » Dé- et peu exercé. » Il est encôre fore novice
rang?, signifie désorienté suivant les Nova- dans son métier. » Une main , une plume
teurs. L.®T.» Qui peut douter ( quoiqu'en novice. » Il faut être bien novice au métier
disent quelques modernes Novateurs ) qu'il de la guerre , pour doner dans une embus
n'existe un art pour toutes les formes du lan- cade si grossière . » Il a fait un rude novia
gage . Querlon . ciat dans sa première campagne. = Fer
re
NOÙE , s. f. [ 1" lon . 2° emuer.] 1 °. Tuile veur de novice , c'est , figariinent , ( style
faire en canal pour l'égoût des eaux : » Les famil.) l'ardeur qu'inspire la nouveauté. »
nolles d'une lucarne. = = 2°.
2'. Terre grâsse et Il a une ferveur de novice pour toutes les
humide, qui est une espèce de pré , servant perites pratiques de cour. La Bruy.
à la pâtûre des bestiaux. NOVISSIMÉ , adv . Mor Italien , natu
e

NOVEMBRE, s. m. [ Novanbre : 2° lon . ralisé en France , pour le style famil . Tout


3 ° e muer. ] L'onzième mois de l'année. réceminent. » Cela est arrivé novissimé.
NOUEMENT, s. m . NOUER , y. act.
> NOURRAIN , subst. masc . [ Nou -rein :
Nouet , s.m .NOUEUX , EÛSE , adj.[Nol- ?" long. r forte. Petit poisson qu'on met
I

main , no2-é, nou-è; 102-eu , eû ze : 1'e lon. dans un étang pour le peuples. Il' est syno
au I
er
.
e
; 2 é fer. au 2d , è moy. au ; ; lon . nyme d'alevin .
aux deux dern .] Noiler , c'est lier en faisant NOURRICE , s . f. NOURRICIER , S. m .
un neud.» Nouer un ruban , des jarretières. et adj. Nourriçon ou NOURRISSON, s. m.
= Fig .Lier : nouer ainitié. Nouer une par. [ Lesecond est le plus usité. Pluche écric
tie. Se nouer , en parlant des arbres ; Nourice , nourir , avec une seuler , eter Nou
pâsser de Aeur en fruit . » Les poires , les rissier avec deux s , au lieu du c. M. de
>

pommes comencent à se nouer , » Les abricots Bougainville , dans l’Anti - Lucrèce , met 2
ne sont pas encore norés. Il se dit aussir et 2 s : Nourrissier. Cette ortographe n’esc
neutralement : » Les fruits comencene dejà à pas comune .) Nourrice , femme quialaite .
nouer. = Noué , ée, adj . » Cet enfant est un enfant qui n'est pas le sien. Nourricier,
-

noué'; rachitique . » Cet homme est tout noué le mari de la Nourrice . Nourrisson , enfant
de goutte , l'humeur de la goutte s'est fixée qui est en nourrice . » C'est sa nourrice ;
B b b b b 2
748 NOU NOU
sa mère nourriee ; son nourricier ; son père leurs mères dans le besoin. = :50
s . En par
nourricier . » C'est une bone nourrice : elle lant des femmes , doner à teter à un enfant.
ne manquera pas de nourrissons. » Elle a nourri tous ses enfans.
Nourrice est beau au figuré. Figurément , élever , instruire . Il ne se dit
Cette auguste cité , souveraine du Monde , pas seul et sans régime, » Il faut avoir soia
Mère des conquérans , nourrice des héros. de nourrir les enfans dans des sentimens de
Bréb . piété et d'honeur. = On disait alltrefois ,
On dit qn'un enfant a été changé en nour il a été bien nourri , mal nourri , pour ,
Tice , pour dire que chez la Nourrice 2 il bien ou . mal élevé.. = 6 °. En parlant des
a été mis à la place du véritable enfant chốses , former , façoner l'esprit : » Les
qu'on lui avait confié. De là l'expression bønes lectûres nourrissent l'esprit. » Se nour-.
proverbiale : il a été changé en nourrice; rir de la parole de Dieu ; de la lectûre des
Ses mæurs ne répondent pas à sa naissance: bons livres .
il n'a pas été changé en nourrice ; il res- NOURRI , IE , adj. Homme bien nourri ,
et grâs.
semble à son père pour la figûre et pour le gros rempli Bić , grain bien nourri .
caractère . On dic >d'une Province , Bien . Sıylenourri , plein , riche ,
qu'elle est la nourrice d'une Ville , d'un abondant
abondant.. = Lettre bien nourrie , dont
Royaume , lorsqu'elle lui fournit des dea- les traits sont bien formés ; qui n'est pas
rées pour sa subsistance, L'Égypte, la bien neurrie , qui est plus déliée qu'il ne
»

Sicile étoient les nourrices de Rome. faut.


Barre sa nourrice ; être ingrat envers son Rem. Nourrir s’emploie élégamment au
» »
bienfaiteur. ( St. fig. famil. ) . Voilà les obli- figuré. 11.( d’Aguesseau) cherche par tour
gations que nous avons à Descartes. Re- de quoi nourrir ce feu inconu ( du génie )
conoissons-les , de peur qu'on ne nous acuse qui le dévore. Thom.is, » Il nourrit ce peu-.
de bitire norré nourrice.' Gr. Hom . Veng:. ple farouche dans l'esprit de tout' entre
No:urricier , su figuré, se dit de celui qui prendre par la force. Boss. = Être nourri,
fait d'abondantes aumônes. » C'est le père au figuré , mène souvent à sa suite la prép.
nourricier des Pauvres. Il s'emploie ad- dans : » Il a été nourri dans la chicane.
jectivement, apliqué aux chôses. Le suc nour . -Les Poères substicueat , quand cela les
sicier , dont les plantes se nourrissent . On acomode ,, la prép." à .
Je die aussi de la partie des alimens qui Moi , nourri dans la guerre aux horreurs du cara
pourrissent les animaux. Voy. Nourrissant nage .
Athalie .
Nourrisson , en stylc poétique , élève. Les
Poères sont apelés les nourrissons des Mûses. Se noarrir s'emploie aussi au figuré :
Er Fénelon nome Telemaque , le jeune nour- so Ils ne se nourrissent que d'idées iristes.
risson de Minerve. Volt. » On ne s'étonne pas que s'étant
NOURRIR , verb . act. NOURRISSANT nourri de Romans dans son enfance , il ait
ANTE , adj. NOURRITÛRE , s. f. [ Nour -ri, soutenu dans l'âge mûr cant de paradoxes
forte , ri-s.in , sante , 704-ricire : 3. lon, et de systèmes romanesques. Anr. Lille
aux trois dern .') Nourrir , 1 °. en parlant Il se dit au propre aussi avec la prép. de;
des chôses , servir d'aliment. » Quels sont » Il ne se nourrissoit que d'herbes et de
les alimens les plus propres à nourrir l'hom- racines. Mais il ne s: dic point sans régime.
me == V.n. » Le pain nourrir braucoup. » La belle Niobé , dans une situation pa
-
>

Il y a des alimens qui nourrissent trop : reille à la vôtre , consentit enfin å senouta
2 °. En parlant des plantes , leur four- rir . Mde. Dacier , Iliade. Il falait , à mon
Air des sucs pour la végération. » La bone avis, consentitNT à prendre de la nourritûre.
terre nourrit les plantes. = * ;° Se noir- NOURRISSA , qui nourrit beaucoup
tir , prendre de la nourriture. Il régit la qui sustente . » Cela n'est pas assez noura
aprép . de : » L'homme se nourric de pain , rissani . N Cetre viande esi fort nourris
de viandes , de fruits , de légumes ; ou seil sinie,
Nourrissant , Nuritif, Nourricier ( syn. )
s'emploie sans régime : » Cet homme
Fourrit
nagrrir.
bien ;4°.cetarbren'a pas de quoi se Nourrissant se die de ce qui nourrit beau
Entretenir d'alimens. » Les coup ; il marque l'éfet : nuirif , qui a la
Antans sontobligés de courrir leurs pèreset faculté de nourrir , il margre la puissance

1
-
NOU NOU
la vestu : Nourricier , qui opere la nutri- je veux : vous dites , je veux , et le Roi 749
dit,
tion ; il marque l'action. » Les mets nour- nous voulons. C'est en éfet le style des Or- ,
rissans abondent en parties nutritives , dont donnances : » Nous voulons , Nous ordonons.
l'estomac extrait une grande quantité de suc Les Auteurs emploient aussi quelque
nourricier. Extr. des Šyn. Fr. de Mr. l'Abé fois ce style dans les Préfaces et les Avertis
Roubaud. semens, par une raison toute contraire , pour
NOURRITÛRE , aliment; ce qui nourrit. éviter l'égologie.
s, Bone , ou mauvaise nourritüre : „ Prendre NOUVEAŬ , ou NOUVEL , ILLE , adj.
de la nourritûre. » Mourir faûte de nour- NOUVEAUTÉ , S. f. NOUVELLE , S. f. Nou
sirûre. Figurément ; » L'esprit a besoin VELLEMENT adv . NOUVELLISTE , ou
.de nourriture . NouvéLISTE , s. m . [ Nou - vo-, voté , vél,
>
Rem . Il s'est dit anciènement pour édu- vèle , velem.in , veliste : 2° è moy. au ; ' ,
e
e
e e 3
cation. » Ce fut , die Brantome, le Maré- 4 et s , é fer . au dern . ) Nouveau .se met
chal de Retz qui le pervertit ( Charles IX ) devant les nomsquicomencent par une cone
er lui fit oublier et laisser toute la belle sone , ec nouvel devant ceux qui comencenc
nourriture que lui avoit donée le brave de par une
par voyellee,. » Un nouveau chef , un
une voyell
Cipierre . Rickelet le met encôre en ce nouveau malheur , etc. Le nouvel an
UR
sens . » Il n'a point de nourritûre , d'édu nouvel Ambassadeur.
cation . Corneille > parlant d'Altale qui NOUVEAU , qui comence d'être ou de
avait été élevé à Rome , dit : paraitre. » Vin , 'fruit nouveau , » Nouveaut
Si vous faites état de cette nourriture . dessein. „ Ne savez-vous rien de nouveau ,
Donez ordre qu'il régae , elle vous en conjure. Nouvelle invention , découverte , édition ,
Nicomède. etc.
Il ne s'est conservé que dans le Pro- Rem . Nouveau et neuf ne sont pas syna
verbe ; nourritúre passe natûre : la bone nymes. Nouveau , c'est ce qui parait depuis
éducation peut corriger un mauvais naturel. peu il est oposé à ancien : Neuf est ce qui
:

--Ec en parlant d'un enfant mal élevé est frais , ou qui n'a pas encôre paru . Un
on dit , en plaisanterie , à celui qui en a . livre nouveau peut n'être pas neuf , ou par
pris soin : vous avez fait là une belle nour- la reliûre , qui peut être gâtée , ou par ce
Firúre.
qu'il contient , qui n'est qu'unerépétition de
NOURRISSON. Voy. NOURRICE. те ce qui a ére plusieurs fois écrit , et qui se
- NOUS , pron . pers. plur. de la r'e
i pers. trouve par tout, Ainsi M. Fréron a dit fort
Il sert pour le nominatif : nous voulons ; sensément d'un plan d'education publique ;
» Je dis nouveau
pour l'acusatif : il nous aime ; pour le da- et non pas neuf ; .car
iif : elle nous doné etc. Il a un aûtre toutes les idées qu'il renferme se trouvent
>

datif , qui est , à nous, mais celui-ci ne se dans une infinité de livres. On met
met qu'à la suite de l'aâtre : il nous a dit toujours nouvel devant le substantif , excepté
à nous et à vous des injúres. : On le ré- peut- être dans le style marotique. Nouveau
pète aussi au noininatif et à l'acusatif , quand peut se placer devant ou après.
il est suivi de la conjonction et d'un autre
nom au même câs : nous avons acheté nous De ces nouveaux bienfaits sont nés des sojos nome
veaux.
er nos associés : on nous a volé nous et nos
De Lille .
compagnons. Nous suit les règles de
son singulier moi. Voy . Mor. Il aime pourtant à précéder .
: Dans le style familier , on emploie quel- A chaque instant de nouvelles finesses,
quefois nous pour il , elle ,, le. Mde de se
‫و‬ St Ververt .
vigné., parlant de son fils , qui était revenu
malade de l'armée sans congé, dit : » Il Nouvelle langue et nouvelles leçons. i

.clopine , il fait des remèdes; et quoiqu'on Ibid.


nous ( le ) menace de toutes les sévérités de Quelquefois placé devant, il a un sens di
l'ancienne discipline , nous vivons ( il vie ) en férent de celai qu'il présente , quand il est
paix dans l'espérance que nous ne serons point placé aprês. De norveu x livres , ce sons
penlus : nouis causons > FLOUS lisons . d'allcres livres : des livres mollyeai'x , ce song
On dir , proverbialement, à celui qui dit, des livres imprimés depuis peu, Ondis
790 N 0 0 NOY
d'un homme , qu'il est nouveau dans son Ann . Litt . On dir , par menace , vous
métier , dans sa charge'; qu'il n'yle est guère aurez , ou vous entendrez de mes rouvelles ;
espérimenté. Ilomme nouveau premier vous recevrez bientôt de ma part quelque
de sa race. C'est le novus homo des Latins. déplaisir. - Je sais de vos nouvelles ; ce
Nouveau se dit aussi comme adverbe , que vous avez tait et dir. Point de noua
pour nouvellement, » Nouveau né , nouveau velles ,adv.Cela est inutile : n'y comptez pas.
venu ; de la crèine nouvelle faire. * Le
Je vous rends , leur dit- il , mille graces , mes
P. Rapin emploie le masculin substantive belles ,
ment . »» , Il y a donc du tempérament à gar Qui m'avez si bien tondu :
der entre les :Anciens et les Nouveaux : on - J'ai plus gagné que perdu ;
doit avoir du respect pour les uns ,sans avoir Car , d'himen , point de nouvelles.
du mépris pour les autres. On die , en ce> La Font,
sens , les Alodernes. = Bossuet lui fait Le Proverbe dit : point de nouvelles ,
chose sisi bones nouvelles ; c'est une prelve qu'il n'est
régir la prép. à ( le datif). » Une chôse
nouvelle 'aux Chrétiens . "On emploie au- point arrivé de malheur , puisqu'on ne le
jourd'hui la prép: pour : » Cela est noz- : sait point.
veau pour moi. Aútretois on était prodigue Nouvelle sé dit quelquefois pour Conte.
d'ablauts et de datifs et les prépositions » Nouvelle historique ; nouvelle espagnole.
de et à reparaissaient à tout instant. » Les nouvelles de Cervantes , de Scarron ,
NOUVEAUTÉ , 1 °. Qualité de ce qui est etc.
pouveau . » La nouveauté d'une opinion , NOUVELLEMENT ; depuis peu , » Maison
nouvellement bâtie. » Livre nouvellement ,
d'une découverte. » Les atraits , les charmes nouvellement
de la nouveauté , etc. 2° . Chồse nou- imprimé , etc.
velle : 4 Ce Marchand , ce Libraire a tou-
> NOUVELLISTE ; qui est curieux de sa
jours quelque nouveauté. » Des pois au co voir des nouvelles , et qui aime à en dé.
mencement du printems, c'est de la nou biter. » C'est un nouvelliste .
yeauté. = ' se dit sur- tout au plur. NOYAU , s. m . [ Noa -io. Plur. noyaux .]
»

Les nouveautés sont dangereûses en matiè 1 °. Cette partie dûre et lignetise , qui est
res de religion . » Le peuple est amateur renfermée au milieu de certains fruits . »
de nouveautés , il court après les nouveautés. Noyau de pêche , d'abricor , de prune , etc.
NOUVELLE , le premier avis qu'on re- » Fruits à noyau . - Le Proverbe dit :
çoit d'une chôse arrivée récemment. » Bone il faut casser le noy.il pour en avoir l'a.
ou mauvaise , fâcheuse nouvelle . »» Faire inande ; il faut prendre de la peine pour une .
courir , semer ,> répandre une nouvelle >, etc. chốse , quand on veut en avoir le profir.
11 ne faut pas confondre ayoir non 2 °. La vis où s'assemblent toutes les mar
yelles ,, ct avoir des nouvelles : le premier, ches d'un escalier en limaçon.
signifie simplement qu'on aprend un évène- NOYER , s . m. [ Noa - ié : 2° é fer. ] Ar
ment ;, l'autre dic de plus , qu’on en sait bre qui porte des noix.
des particularités. » J'ai nouvellesdu siège , : NOYER , V. act . [ Noa- ié.] Devant l'e
c'est - à - dire , j'aprends que le siège a été muet on ne met pas l'y grec , inais l'i : il
mis. » J'ai des nouvelles du siège , c'est- noie , et non pas il noye : pron . noâ , et
à-dire , on me mande ce qui s'est passé au non pas non- ie. Au futur , cet muet ne
siège depuis une telle date. De plus , avoir. se fait nullement sentir. Il rioiera , noieroit ;
nouvelles régit quelquefois le que : » Álexan- pron . noâra noare
> etc. Nous pro
die , dit Vaugelas , avoit nouvelles que Da- nonçons nayé , dit Ménage : ce n'est pas
rius devoit arriver dans cing jours. Mais , aujourd hui le bel usage . Richelet écrit néier;
avoir des nouveiles , ne régit que les noms
> et soutient que c'est le mot d'usage , et qu'il
Poètes qui se servent de noyer ,
au génitif . Bouh .. — Cet , dansr la,; quisa-
vait si bien sa langue , dit Auteu Vie de
n'y a que les
les Poètesqui
y étant contraints par la rime.
Saint Ignace , recevoir et avoir nouvelle que Pour peu qu'on s'en écarte , aussitôt on se noie :
sans article et au singulier. Je puis en La raison , pour marcher , n'a souvent qu'une
dire des nouvelles ; je le sais très-bien : Mes voie.
Boileau .
demoiselles S..i qui étoient dans notre
loge, pourroient yous en dire des nouvelles. Cet exemple parait apuyer l'assertion de
N U NU A ISI
Richelet. Mais quand La Fontaine dit : ornement . Au figuré, sans déguisement .
» C'est la vérité toute núe. » Je vous mon
1
Aux noces d'un Tyran , tout le peuple en liesse tre mon âme toute nie. On ne s'en sert
Noyoit son souci dans les pois. qu'au féminin , avec toute et dans des
Ce n'est ni la rime , ni la mesûre qui lui phrases pareilles. — S. m . En Peintûre,,
>

fait écrire noyoit , puisque néyoit ou néioit le nu , ce sont les parties d'une figûre, qui
aurait produit le même éfet. L'opinion de ne sont pas drapées. - En Architectûre ,
Richelet est donc fausse , ainsi que la raison le nu du mur , l'endroit où il n'y a point
dont il l'apuye. Plusieurs pensent que noyer d'ornement en saillie. = Å nu e ady . à
est de la conversation , et noyer du style découvert .
soutenu . Voy: plus bas Noxon. Rem . On a écrit long- tems nud , aparem
NOYER , 'faire mourir dans l'eau ou dans ment à cause de Nudité. = * On l’employait
quelque aître liqueur. Noyer un chien , . beaucoup, anciènement dans le sens et avec
un homme. Se noyer : Il s'est noyédans le régime de dénué.
la rivière, » Beaucoup de soldats se noyèrent Dieu , notre Dieu . , n'est pas un Dieu nud de
en passant le fleuve. - Inonder ; » Les
puissance .
pluies ont noyé la campagne. On dit Du Bartas.
figurément, ( st . famil.) d'un homme dont Un homine qui, toutnud de glaive et de courage ,
les afaires sont en mauvais état , que c'est Voit de ses énemis la menace et la rage .
un homme noyé. » Sans cet éfort de courage, Malherbe .
j'étois une femme noyée. Mes ouvrages sont trop vulgaires
Pour couronner l'afaire , El. trop nuds de science et d'arr .. '
Achevons de brouiller et de noyer Valere.
Le Méchant.
Meynard.
On ne le dit plus , même en vers , dans
Noyer sa raison dans le vin : Se noyer ce sens, , et avec ce régime.. = Nz est in
dans la débauche , dans les plaisirs . déclinable locutions
dans les suivantes : nu
On dir , en st. prov . d'un homme , oumal- pieds', nu -jambes , nu - tête. Il ne prend ,ni
heureux , ou mal habile : qu'il se noierait le genre , ni le nombre des mots qu'on luri ,
dans un verre d'eau , ou dans un crachat ; associe. Ces locutions ne sont pas du beau
d'un méchant homme , qu'il n'est bon qu'à
noyer. Et pour dire qu'on ne manque pas de
style.Les bons Auteurs disent , les piés nus',
la tête nûe , etc. Nu -pieds , nu - rêre n'est >

prétexte pour perdre les gens , ou pour se que du style familier , dit Vaugelas. L'A
brouiller avec eux : quand on veut noyer son cademie met les deux manières indiférem
chien , dit-on , 02 l'acuse d'avoir la rage. ment et sans remarque. L'Ab. Velly die de:
Nové, Ée , adj. Noyé de dentes , qui doit St. Louis , qu'il porra la courone d'épines:
plus qu il n'a de bien. » Des yeux noye's nuds pieds , nuë iête
iete , au lieu de nu-iêse.
de larmes , pleins de larmes. Dans ce Cet ë doit peut- être passer sur le compte de
discours le sensest noyé dans les paroles. » l'Imprimeur. = A'nud a été employé au
Examinons de plus près les raisonnemens de figuré , par des bons Auteurs. La nouvelle:
M. de V ... quoiqu'ils soient noyés dans un dů combat découvrit à nud la disposition
déluge d'injures. L'Ab. Nonotte. des esprits. Rollin. » Le Gouverneinent an.
NOYON , s . m. [ On prononce populai.
> glais est forcé de montrer à nud routes ses :
rement néyon , dit l'Acadi c'est une preûve ressources. Linguet . On dit plus comu
qu'on doit prononcer noa- ion , comme noa- nément , montrer à découvert ; mais , à nud !
> >

ié. ) Ligne quiborde le jeu , et au delà de est plus énergique et plus pitoresque : il
fait imag
laquelle la boule est noyée. e.
NU , ou Nud , NÙE , adj. Qui n'est point
2 NUAGE, s. m . Amâs de vapeurs élevées
véru. » Il étoit tout nu .. » Il avoit la tête en l'air , et qui , réunies , se rendent visi
nie . » Il alait les pieds nus etc. Par bles . » Le Ciel est couvert de nuages. Le
extension , on le dit des chôses. Épée nûe , soleil et le vent dissipent les nuages.
qui est hors du fourreau!. Murâille nûe, Figurement, ce qui ofusque la vile. » Un
qui n'est point couverte des tapisserie ni de nuage de poussière. » J'ai les yeux converts
zableaux, » Cec habis est trop nu , il est sans d'un nuage, Plus figurément encore , los
NUE NUT
doutes , les incertitudes , les ignorances de romber des núes , sauter aix relles, etc. (Voy,
l'capric. » La vérité dissipe les nuages de l'er- plus bâs. ) » Une nude se forme , die -on , en
keur . » Les passions assemblent sur notre âme jarlant d'une conspiration : elle ne tardera
d'épais nuages . Des Écrivains distingués ont pas d'éclater. » Nuage de poussière ; avoir un
1)

cherché à dissiper les nuages , dont son His- nuage devant l.s yeux : les doutes , les incerti .
toire de
( Zoroastre ) est couverte . PASTOPET. tudes s'apellent des nuages.
NUANCE , s. f. NUANCER , V. act. [ 29
er
NÚ E , fournit à quelques expressions figu
e

Tom . ; e muet au 1 ° , é fer. au 2d .) Nuance , rées du style familier.


O
Saurer aux nies;
est 1 Les divers degrés d'une mêne couleur.
.
montrer de l'impatience e de l'indignation
» Les nuances du verd sont variées à l'infini . de ce qu'on nous dit. - Etre au dessus des
Fig . Les nuances des caractères , des passions, nủes , bien dans ses afaires , ou , dans une
.

des styles: 2°. Assortiment de plusieurs grande faveur. — Tomber destres, être dans
couleurs, qui vont bien ou mal ensemble,» l'étonement,. dans l'afiction.» Ce quis'apelle
» Les nuances de cette garnitúre ne sont pas tomber des nles , c'est ce qui arriva hier au
bien entendúes . soir aux Thuileries. Sév. » Madame de la
NUANCER , assortir des couleurs. » Nuan- Fayette est tombée des nues : elle s'aperçoitá
€er les couleurs. — Fig. Nuancer les carac- tous momens de la perte qu'elle a faite. Ibida
tères dans un ouvrage d'esprit. On dit aussi qu'une chose nous toin'e des
NUBILE , adj . tém . Qui a ateint l'âge de nies , quand on ne sait d’où elle nous vient.
se marier , en parlant des filles. » Elle est nu- » Il n'est tombé des nues le plus beau
bite . = Age nubile , auquel les filles co- chapelet du monde. Sér, » Les déax Muses
mencent d'être en état de se marier. sont éronées de trouver là Mo'ière, qui combe
NUD , Voy. Nu . en éfet comme dus nües. Ann . Lici: - Se
NUDITÉ , ' s. f. État d'une persone , qui perure dans les nites , perdre de vûe le sujet,
est sans vêtement. » Couvrir la nudité du que l'on traite.
pauvre . Les parties du corps humain que Nute , se dit figurément pour multitude .
la pudeur oblige de cacher. » Couvrir sa nu- » Une nuée de corbeaux , de sauterelles. » Une
dité. » Éraler avec impudence des nudités nuée de Barbâres.
dangereuses. Anon . NUEMENT , adv. [ nüman : 2 longues. }
c

NUE , NUÉE , s. f. [crte lon . au 1 " , 2° e Sans déguisement. » Direninent la vérité .


2

Muer au 1" , éfer. et long au 2d : Nie, nu -é -e.] ==Immédiatement : » Fiet, qui relève nue
Nuage. == Suivant le Dict. de Trév. Núe est meni de la Courone , etc.
plus vague que Nuée, een diffère à peu près NUER , v. act . Nuancer , en parlant des
comme le genre de l'espèce. Dailleurs núe se ouvrages de laine et de soie. » Nuer les cou.
dit plus souvent dans le propre que dans le leurs. Er neutralement , savoir bien nuor . re
figuré, et nuée plus souvent dans le figuré NUIRE , V. n. [ 1'e 109. 2° e muer . ] Je
que dans le propre : mais on ne peut distin- nuis , nous nuisons; je nuisvis ou nuisais ; je
guer cela que par un lorg usage. Núe est plus nuisis, j'ai nui ; je nuirai , je nuirois ou nui
>

poétique que nuage. rais ; nuis ; que je nuise ; je nuisisse ;i nui


La núe en se formant s'abreuve dans les mers; sant , nui.. Faire tort, porter de rage ,
Et sur l'aile des vens s'élève dans les airs.. empêcher , incomoder. Il régie le datif , la
MARIN , 6° Ecl.de Virgile. SSuivant M. prép. à . » Cette demarche nuirait à votre
Beauzée , l'idée de Nile fait penser à l'éléva- dessein . » Cer homme peut vous nuire : il
tion , celle de nuée à l'orage , celle de nuage cherche à mne nuire. » Le froid nuit à la santé.
à l'obscurité . On dit donc , d'un oiseau , Il est aussi réciproque , se nuire , mais
qui s'élève fort haut dans la région de l'air , il ne se dit que des persones. » Le nombre des
qu'il se perd dans les nứes; qu'une nuée s'étend chefs se nuisie par le défaut de subordination .
vers la droite , pour marquer ce qui est exposé Dict . Hise. C'était le cas de dire , nuisie à
aux accidens , dont elle menace ; et qu'un l'entreprise. Ne pas nuire , se dit quel
nuage ne tardera pas à crever ,, pour indiquer quefois pour , servir , être utile. » Je ne lui
>
qu'il est extrêmement condensé et noir . nuirai pas à obtenir ceite grâce . » Il ne nuit
Ces idées accessoires , ajoute- t'il , deviènent pas d'avoir voyag.. Il n'est que du style fa
presque les principales dans le sens figuré. milier.
Elever jusqu'aux nües , louer excessivement , s.
* NUISANCE , s. f. Vieux mot , qu'il est , fâcheux
NUI NUL 75 ;
fâcheux qu'on ait laissé perdre. » Er en câs aútre mauvaise action . » Vol, assasinat coin .
que la fatite... pour le scandale ,conséquence mis nuitamment. — L'Acad. ne ledoneque
et nuisance , qu'elle tire après soi, semblât comme un terme de Palais. Il est aussi du 'st.
devoir être promptemene manifestée , etc. S. famil.
Fr. de Sales . * NUITÉE , s. f. [ Nui- té - e ; 2° é fer. ;'' e
NUISIBLE , adj . [ Nui-zible. ] Qui nuit. muer. ] 1°. L'espace d'une nuit. » On fait tane
Il régit le dacif : » Les grands forfaits , tou- payer dans cette hô:ellerie pour la nzier . =
jours rares, sont peut-être moins nuisibles à 2° . L'ouvrage , le travail d'une nuit. » On a
la Société , que cette habitude invétérée de tant payé aux ouvriers pour leur nuirée.
tous les vices" , qui trop souvent la trouble et Dans les deux sens il est populaire. Acail.
la déshonore. Pastoret ; Zoroastre , etc. NUL , NULLE , adj. NULLEMENT , adv .
NUIT , s. f. [ Nui, monos.. ] L'espace du NULLITÉ , s . f. [ Nul , nule , limin , lité.]
tems , que le soleil est sous notre horison. » Nul, aucun , pas un . » Nul homme ; mulle
Nuit obscure ou claire. » Belle nuit, » Jamais femme n'en sera excepté , ou . exceptée »
la nuit ne fut si noire. » Au comencement , Nul de rous ceux , qui y est allé n'en est reve
à l'entrée de la nuit,. » Travailler nuit et jour. nu . » Il n'a nulle exactitude.
» Bonet , chemise de nuit. Bon soir et bone Rem. 1 ' . Nul est une espèce de pronom ,
.

nuit, » Je vous souhaite une bone nuit. qui ne se dit que des persones. Il n'a point
Yoy. TÉNÈBRES. de pluriel : il prend l'article indéfini ; de nul ,
Řem. On dit indiféremment nuit et jour , à nul : il signifie nulle personne, er demande
ou jour et nuit. » Ces hautes tours q, ui étaient toujours une négation : nul n'est inocent do
nuit et jour entourées de Gardes. Télé'm . » Le vant Dieu . = 22 ' . On se sert assez indif'
Roi , que sa défiance tourmente jour et nuit. remment de nul et d'aucun : mais quand la
Ibid . - L'Acad. ne met d'exemple que du phrase comence par une négation, 'nul est
er
1'' , mais ce n'est pas une preuve qu'elle con- un peu dur à l'oreille . » Il n ya nul qui sache .
damne l'aûtre. = On dit aussi ni nuit ,> ni J'aimerais mieux dire; il n'y en a aucun , qui
jour , et celui-ci vaut mieux que ni jour ni sache. = = 3º.3 Nu! et aucun pris absolument
nuit.» Il ne dort , ni nuit ni jour. TeLÉM. ne s'emploient guère qu'au nominatif. Dans
Doit- on dire , il est nuit , ou ilfuit nuit ? Je les aûtres câs on se sert des pronoms négatifs
crois que le 1" est le seul bon.. M. de Florian persone , qui que ce soit. On ne dit point,
a préféré le 2d . „ Viane avoit bien observé les sentiment
ce n'est le de nul ou d'aucun ; je
lieux : il les reconnue', quoiqu'il fic nuit. Vie ne l'ai dit à nul , ou à aucun ; maison doit
de Cervantes. En cet endroit je ne dirais pas dire , ce n'est le sentiment de person ' , ou de
même , quoiqu'il file nuit : je voudrais dire , qui que ce soit ; je ne l'ai dit à personne, ou
quoique la nuit fit fort obscûre. On à qui ce soit. Cette règle n'est pas aussi rigou
apèle poétiquementla luna , l'astre des nuits. reisepouraucun que pour nul. Voy. pins bâs ,
La nuit du rombeau , l'éternelle nuit ,nº: 5°. Quand nulou aucun s’emploie avec le
la mort. La nuit des tems , expression figurée ·
régime de la prép. de ; il peut êire employé
fort à la mode. = Nuit , ombrage , aurre
. dans les câs obliques. » Ce n'est l'opinion de
expression du style figuré, mais plus anciène.
nul d'entre eux ; je ne l'ai comuniqué à nul de
» Ce bois sembloit couroner ces belles prai- ceux , qui pouvaient en abuser , etc. = 4 °. IL
ries , et formoit une nuit que les rayons du semble à M. de Wailli, que nul, même quand
Soleil ne pouvoient percer. Télém se de pas bien en
il est joint au substantif ,, ne sc
De nuit , adv. Pendant la nuit. » Aler , régime simple ( à l'acusatif: ) Au lieu de dire :
marcher , partir de nuit. === A nuit ferın in les injures ne firent sur lui nulle impression ,
re , à l'entrée de la nuit. Rich . Port. L'Acad. je dirais , dit-il , ne firent sur lui aucune ima
dit à jour ferın ınt, ce qui ese plus naturel ; pression . Il avođe powtant que plusieurs bons
* ROLLIN , à nuit fermée , pour exprimer apa. Auteurs emploicnt nul de cette manière ; et
reminent que le jour avait fini depuis long, l'Acad. done plusieurs exemples de phrases
tems. in Ils se déterminent à retourner vers le pareilles. Pour moi sans condamner Nulem
camp , où ils arrivent à nuit fermée. Voy. ployé dans ce régime , j'aimerais mieux une
FERMANTE servir d'aucun , comme plus doux. Nul me
NUITAMMENT , adv. [ Nuitaman. ) De parait un peu lur à l'oreille dans cet ein loi,
nuit , en parlant d'un vol ou de quelque :5 '. Au féminin , Nille et Aurine ne se
Tome II. C CCCC
18+ NUL. ' NUL
disent jamais absolument , mais toujoursavec laat des actes , des contraeo, etc. » Ce testa
le régime ei avec rclation à quelque cerne , tament est nul : on l'a décaé nul , de nu!
qui désigne une femme. On ne dit point : éfet. » Le mariage a été déclaré nul, » Ces
nuile ne l'a fair , aucune ne l'a dir : on doit procédîres ont été déclaréesualles. Dans
dire , nulle de vous , aucune d'elles , etc. le jargon des petits-maîtres, on le dit des
Ft il est à remarquer que Nulle ne se dit persones , pour, anéanti: je suis nul , je de
jamais sans cette addicion. Aucun au contraire viens nul. -- On le dit mêine substantivement
s'emplace sans ce régime , lorsque les noms, pour dire , un homme nul,inutile , sans mé
auxquels il se raporte , le précèdent dans la rite. » Il a obtenu des courones... Voilà plus
construction. » Je conais plusieurs de vos de titres qu'il ne faut pour eciter la fureur
ju39s ; mais je ne suis ami particulier d'au- des Nuls et des médiocres. Mere.- Mediccre,
cun ; on ne dirait pas de mul. » Voir des n'est point substantif , selon l'Usage et Nut
ferimes et le s'acachera aucune. Il serait ridi . encore moins .
cule de dire , cc nulle. C 6. Nul ne doit NULLEMENT on nulle manière : je ne le
point s’employer au pluriel : sans nulegard , soufrirai nullement : voulez-vous telle chose ?
et non pas , sans nuls égards . * M. Moreau Nullement. Dans la réponse à une inter
emploie leplurielet le singulier dans la même rogation , il se passe de la négative; mais par
phrase. » Nulles propriétés n'avoientdonc pu tout ailleurs , il ne peut s'en passer. Quelques
être garanties: Nulle concession n'avoit paru Auteurs l'ont employé sans cet acompagne
irrévocable! » Ils ne gardèrent nulles me- ment : ils ne sont pas à imiter. » Des travaux
)

süres . Let. Édir . Dies , nulle propriété , grossiers , nulliment aidés par la science. Le
O
nulle mesûre.Voy. AUCUN , n': ; °: F7'.Nul Gendre. Il faut , qui n'étaient nullement
>

ne fait pas bien à la fin de la phrase. » On ne aidés , etc. » L'n


Un savant, nullement versé dans
se détermine point aux grands crimes , sans tes Huinanirés latines et françoises , n'est qu'un
de grandes espérances ; et ici il n'y en a nulle. pesaus érudit. L'Ab. Des Fone.» J'ai à louer
D'AVR. » Il comença par rétablir la discipline des vertus nullement fastueases. L'Ab. Du
parmi les troupes , qui n'ın gardoient nulle. Serre- Figon . Paneg. de Sie Thérèse.
. falait dire, aucune. == 8º. Nul , apli. Je pense que nu !lement ne peut modifier les
qué. Ilaux
Id châses ne s'emploie point comme participes et les adjectifs que par le moyen de
pronom ; il ne peut être qu'adjectif, modi. la ségative ne er duv.@ire.
fiant un nom . » Vous n'avez nul droit sur sa NULLITÉ , est un terme de Pratique. Il ne
vie , ni sur ses biens : vous n'en avez donc se dit que dans le 2d sens de Nul , n°. II',
:

nul sur ses mæurs , ni sur ses pensées . La Rüe . Défaut , qui rend un acte nul, de nulle va
>

Dires , aucun . -9°. Nul doit être toujours leur, » Nullité d'un acre. » Il y a plusieurs
acompagné de la négative ne. » Ne voulant nullités dans ce Testament, dans ce Mariage,
du bien qu'à lui seul, il veut persuader qu'il , dans cet Arrêt. = * Nullité, apliqué aux
cn veur à tous , afin que tous lui ea fassent , persones, est devenu , comme Nil ,un mor à la
ou que nal du moins lui soit contraire. L. inode. « Je suis dans une grande nallité, dans
Bruy. Il faut dire , ne lui soit contraire . » un grand anéantissement. Je ne suis bon å
On sait qu'étant de nallı raissance, il ( Vir- rien . Un Auteur moderne , parlant des perso
gile ) s'atira l'estime d'Auguste. P. Rapin. Ici nies d'un esprit aussi solide quebrillant,qui
la négative ne peut avoir lieu, et n'étant de ne prétendere poiue à la qualité d'Auteur : -
7:: lle naissance ne vaudrait guère mieux. Il Pourquoi , dit-il , ne pas atribuer à la modes
faut donc dire , n'ayant point de naissance , tie... la nullité de leurs prétentions. Jusqu'à
ou , étane de básse extraction. = 10.° * ÀA présent, pour exprimer qu'on n'avait nulle
nulle aurre pareille , à nulle aútre seconde , prétention , ce ne s'était pointavisé de dire ,
éraient des expressions usées dès le tems de qu'on avait une nullité de prétention. Cette
Méne ge : elles pâssaient dès lors pour chevil- expression signifierait autre chêne : elle vou
les dans les vers. Il conseille de re s'en servir draic dire qu'on a des prétentions,mais qu'elles
que rârement. On peut conseiller aujourd'hui sont inutiles , et n'aboutiront à rien . =
M.de Chamfore
servir jamais qu'en seyle burlesque , talens
s'ens'en
de nepour lui fait signifier, le défautde
ou moquer : , la stérilité des Auteurs. » La comé.
II . Nul : qui n'est de nulle valeur ; en par- die , changée en simple pantomime, dont il
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he restera rien à la Postérité que le nom des On n'a pas nametvic ces pièces. IlII esesur-tout
Acteurs , qui par leurs talens aurontcaché la en usage chez les Praticiens et les Marchands.
niisère eclå nullité des Poètes , M , Lin- NUMISMATIQUE, adj . Qui apartient aux
dans
guer dit nullité des persones , dans le sens médailles antiques Science numismatique.
d'inaction ou d'impuissance. » L'indécision NUNCUPATIF , adj . m . It se dit d'on
de l'Espagne , la nullité de la Hollande , l'in- testament fait verbalement et de vive voix .
différence de la Suède... doivent se placer au Ferrière .
rang des singularités , qui distingueront à ja- NUPTIAŁ , ALE, adj . [ Nupci- at, ci ate . ]
mais ce siècle de tous les aîtres. Nullités Qui apartientaux noces, au mariage, » Habit
en ce sens , est une nouveauté. nuprial, » Robe , bénédictior nuptiale. » Lit
NUMÉRAIRE , adj . Se dit de la valeur nuptial, couchenuptiale.
ficrive das espéces. Il est oposé à valeur intrin NUQUE , s. f. ( Nuke : 2° ee muer. ] Lc
sèple . —'s. m . Argeni comptant. Depuis creux , qui est entre la tête et le chignon . » La
quelque tems , on fait un grand usage de ce nuque du Cou , ou simplement la nuque.
moc dans les écrits politiques. » Les avanta- NUTRITIF , IVE , adj. NUTRITION , s.f.
ges , qui résultent d'un numéraire abendant. ( Nurrisif, tive, tri-cion .] Il se disent de la
Linguer. » Une circulation aussi rapide , un fonction naturelle par laquelle le suc nourri
numéraire aussi noinbreux. Id. » Le prix des cier est converti en notre propre, substance.
objets de luxe est une espèce de thermomè- Ces termes ne sont en usage que parmi les
tre , sinon de la prospérité réelle d'un Étar , savans. » Remède nutritif ; faculté nutritive .
au moins de l'abondance du numéraire. » » Cela sert à la nutricion.
Tout cela avoit considérablement grossi la NYCTALOPE , s. m. et F. NYCTALOPIE ,
er

masse du numéraire dans le royaume. L'Ab . s . f. Ils se disent ,, le r " , de celui , ou de celle
Garnier . Hist . de Fr. qui y voit mieux la nuit que le jour; le 20 de
NUMERAL., ALE , adj. NUMÉRIQUE , certe espèce demaladie.
adj. Le res se dir de ce qui désigne un nombre ; NYMPHE , s. f. [ Nein -fe :: 1" lon. 2° e
adjectifnuméral, lettre numérale ; le 2d de ce muer . ] Divinité fabuleuse , habitante des 1

qui apartient aux nombres ; opération numé fleuves, des ruisseaux , des fontaines. = En
rigue. Poésie , jeune
NUMÉRO , s. m. NUMÉROTER , v. act. bien faité. = fille, ou jeune femme belle et
Il se prend quelquefois en
[ Le subst. ne prend point d's au pluriel. Les mauvaise part , ou se dit par dérision .
Numéros est le titre d'un ouvrage assez ré- La mème nef légère et vagabonde
cent: l's ese de trop. ) Numéro , est le nombre Portoit aussi deux nymphes , trois dragons.
du chifre . On l'exprime en abrégé par ce ca Pervert.
ractere , Nº . 1 °. 2. etc. Le numéro d'une » Pour avoir dit à Madame , qu'elle se soute
page , d'un ballot. = En st. prov. entendre noit bien à l'âge qu'a ma sæur,, voilà que j'ai
le numéro , c'est avoir de l'intelligence , de la perdu ses bonnes grâces . Qui est- ce qui devi.
finesse. neroic qu'on est encôre une nymphe , à cin 3
NUMÉROTER , mettre le numéro ; coter . quante ans. Marivaux .

Fin du Second Volume.


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