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Pneumothorax

Le pneumothorax est dû à la présence anormale d’air dans la cavité pleurale.


L’origine est spontanée ou traumatique. Une prise en charge est nécessaire, parfois
en urgence. Le traitement dépend de sa gravité et de sa cause. La récidive est
fréquente et peut être évitée par la pleurodèse.

QU’EST-CE QU’UN PNEUMOTHORAX ?


Le pneumothorax se caractérise par la présence anormale d’air dans la cavité pleurale.

La plèvre enveloppe le poumon, elle est composée de 2 membranes ou « feuillets » :

 le feuillet pariétal, situé contre la cage thoracique, le diaphragme et le médiastin (espace situé
entre les deux poumons et contenant le cœur, les gros vaisseaux, la trachée et l’œsophage) ;
 le feuillet viscéral, appliqué contre les poumons.

Lorsque de l’air pénètre anormalement entre les 2 feuillets de la plèvre (cavité pleurale), un
pneumothorax se constitue. Le poumon, de structure élastique, se désolidarise alors de la
paroi thoracique et du diaphragme, et diminue de volume.

Le pneumothorax ne concerne le plus souvent qu’un poumon (pneumothorax unilatéral). En


fonction de son étendue, le poumon peut être décollé :

 juste à son sommet ;


 légèrement sur toute sa surface ;
 ou totalement (pneumothorax complet).

Le pneumothorax bilatéral (des 2 poumons) est rare, il constitue une urgence médicale.

QUELLES SONT LES CAUSES D’UN


PNEUMOTHORAX ?
Le pneumothorax peut être traumatique ou spontané.

Le pneumothorax traumatique

Il survient après un traumatisme du thorax :

 fracture de côtes, choc thoracique (accident de voiture par exemple) ;


 lésions pulmonaires lors d’une explosion ;
 plaie par arme blanche ou par balle, etc.
Le pneumothorax spontané le plus fréquent

Le pneumothorax spontané primaire

Il est sans cause précise. Il provient de la rupture de petites bulles d’air situées en bordure des
poumons dans la cavité pleurale. Les personnes atteintes de cette forme de pneumothorax sont
généralement :

 des hommes (80 %) ;


 âgés de 15 à 40 ans ;
 de morphotype longiligne (de grande taille avec un thorax étroit) ;
 et le plus souvent fumeur.
Le pneumothorax spontané secondaire

Il est secondaire à une maladie. La rupture d’une bulle d’air (emphysème) ou d’une lésion
pulmonaire kystique (lésion creuse en son centre) en est à l’origine. Il survient, le plus
souvent, chez des personnes âgées de plus de 40 ans, présentant une maladie des poumons :

 bronchopneumopathie obstructive chronique (BPCO) (1ère cause de pneumothorax spontané


secondaire),
 asthme,
 cancer du poumon, 
 mucoviscidose,
 infection pulmonaire telles que la tuberculose,
 certaines pneumonies, 
 lésions d’endométriose au niveau de la plèvre qui seraient responsables du pneumothorax dit
cataménial survenant de manière récurrente au cours des menstruations (règles).
Facteurs favorisant la survenue d'un pneumothorax spontané

Hormis certaines maladies génétiques responsables d’anomalies du tissu conjonctif (tissu qui
a un rôle de soutien et de lien dans les organes), sont considérés comme facteurs favorisants :

 les grandes variations de pression atmosphérique (orages, ouragans) ;


 la plongée subaquatique ;
 le tabagisme.

En revanche, l’activité physique et notamment celle qui demande des efforts à glotte fermée
(en apnée), tels que l’haltérophilie ou certains arts martiaux, n'a pas d'incidence directe dans la
survenue d’un pneumothorax.

Il en va de même pour les voyages aériens. Cependant, en cas de pneumothorax, il est contre-
indiqué de prendre l’avion car le décollage augmente le volume d’air présent dans la cavité
pleurale.
PNEUMOTHORAX : RECONNAÎTRE LES
SYMPTÔMES ET AGIR
Selon l’intensité des symptômes de pneumothorax, il est nécessaire d’appeler les urgences ou
de consulter rapidement son médecin.

Consulter immédiatement son médecin en cas de pneumothorax


unilatéral bien supporté

En cas de pneumothorax spontané unilatéral, les symptômes surviennent le plus souvent en


dehors de tout contexte d’effort.

Ces signes se caractérisent ainsi :

 L’apparition d’une douleur brutale située au niveau d’un seul côté du thorax. Cette douleur est
présente sur le côté ou à l’arrière des côtes, tel un point de côté parfois intense. Elle augmente à
l’inspiration ou lors de toux puis diminue souvent rapidement d’intensité.
 Une toux sèche irritative qui augmente la douleur.
 L’essoufflement (dyspnée) n’est pas toujours présent ; il est en général très modéré.

Si vous ressentez une douleur violente d’un côté du thorax, consultez immédiatement un
médecin.

L’examen du médecin est accompagné d’une radiographie thoracique qui permet de :

 poser le diagnostic de pneumothorax et d’éliminer une autre cause de douleur thoracique ;


 localiser le pneumothorax ;
 montrer l’importance de l’étendue du pneumothorax et de la rétraction du poumon.
La plèvre peut être décollée sur une petite partie de sa surface ou sur sa totalité.

Il importe d’appeler rapidement le SAMU ou la protection civile(pompiers) lorsque le


pneumothorax est suffocant et grave (1 à 2 % des cas), et ce parce que :

 le patient a une insuffisance respiratoire préalable, due à une maladie comme le BPCO, par
exemple ;
 le pneumothorax est bilatéral. Cette situation est exceptionnelle ;
 il est compressif. Par phénomène de clapet, de l’air pénètre dans la cavité pleurale à l’inspiration
et ne peut en sortir à l’expiration. Il s’ensuit une compression de l’autre poumon et du cœur ;
 il survient dans un contexte de traumatisme du thorax.

Le pneumothorax suffocant se traduit par les symptômes suivants chez la personne


concernée :
 sa respiration est très rapide (au moins 30 respirations par mn) même en position assise ;
 ses extrémités (doigts) et ses lèvres présentent une coloration bleutée (cyanose) ;
 elle présente un malaise ;
 ses battements de cœur sont très rapides (au moins 120 battements par mn) ou, au contraire,
faibles et ralentis ;
 sa tension artérielle chute (pression systolique égale ou inférieure à 90 mmHg).

LE TRAITEMENT DU PNEUMOTHORAX
Le traitement du pneumothorax consiste en une évacuation de l’air de la cavité pleurale.
Il est adapté en fonction de sa gravité et de sa cause.

Petit pneumothorax : abstention thérapeutique et surveillance

Évacuation de l’air présent dans la cavité pleurale : exsufflation du


pneumothorax

Le plus souvent, en cas de pneumothorax, une hospitalisation de quelques heures est


nécessaire pour évacuer l’air présent dans la cavité pleurale.

L’exsufflation, ou évacuation rapide de l’air, est pratiquée :

 en urgence si le pneumothorax est responsable de suffocation. Une simple aiguille creuse


introduite à travers la peau dans la cavité pleurale (à l’avant du thorax) soulage le patient. Elle
est suivie de la mise en place d’un drain (tube creux permettant l’évacuation de l’air).
 hors urgence. Un petit cathéter (tube fin et creux) est posé dans la cavité pleurale par voie
transcutanée, sous anesthésie locale. L’air présent dans la cavité pleurale est aspiré grâce à une
seringue ou grâce à un système de raccord au vide. Un contrôle radiologique permet de vérifier
que le poumon a repris sa position normale.

Drainage pleural d'un pneumothorax

Un drainage pleural est proposé d’emblée :

 lorsque le pneumothorax est secondaire à une maladie pulmonaire ;


 si le pneumothorax est bilatéral ;
 s’il est mal supporté par la personne ;
 en cas de récidive de pneumothorax après exsufflation.

Cette technique consiste à introduire un drain ou un petit cathéter dans la cavité pleurale au
niveau du thorax (à l’avant du thorax ou sous l’aisselle), à travers la peau.

L’évacuation de l’air s’effectue :

 soit spontanément par le drain muni d’une valve anti-retour, ou par un drain relié à un bocal ;
 soit activement par un système d’aspiration. Celle-ci doit être très douce pour éviter une
expansion rapide du poumon pouvant être responsable d’un œdème pulmonaire (présence de
liquide dans le poumon) et d’une détresse respiratoire.

Le drain est enlevé lorsque le poumon est accolé à la paroi thoracique.

Une fois le pneumothorax guéri, un bilan médical peut être fait pour en rechercher la
cause : scanner thoracique, endoscopie bronchique, etc.
Pneumothorax et endométriose

L’endométriose peut être responsable d’un pneumothorax cataménial (lors des règles). Cette
maladie gynécologique fréquente chez les femmes, est prise en charge médicalement, et
éventuellement chirurgicalement afin de prévenir la récidive d’un pneumothorax.

PNEUMOTHORAX : PRÉVENIR LES RÉCIDIVES PAR


LA PLEURODÈSE
Après un pneumothorax spontané, le taux de récidive est élevé. Il est de :

 30 % à la suite d’un pneumothorax spontané primaire, et ce sur le côté identique à celui du
premier épisode ;
 62 % après un deuxième épisode de pneumothorax ;
 40 à 80 % en cas de pneumothorax spontané secondaire.

La pleurodèse est un acte chirurgical permettant de prévenir les récidives de pneumothorax.


Même si elle n’est pas systématique, elle est proposée dans les cas suivants :

 après une récidive de pneumothorax du même côté ;


 suite à un deuxième pneumothorax affectant le côté opposé au premier ;
 lors d’un pneumothorax grave (suffocant ou bilatéral) ;
 en cas de persistance d’un pneumothorax après un traitement par drainage.

La pleurodèse consiste à accoler définitivement les 2 feuillets de la plèvre. Elle est effectuée
sous anesthésie générale, par thoracoscopie. Cette technique endoscopique consiste à
introduire une caméra et des instruments chirurgicaux dans la cavité pleurale, à travers la
paroi du thorax.

Cet accolement peut être obtenu de diverses façons :


 par abrasion de la plèvre. Cet acte peut être mécanique, à l’aide d’un tampon rugueux, ou
chimique : du talc de nitrate d’argent, ou de la tétracycline sont introduits entre les feuillets de la
plèvre. L’irritation ainsi obtenue, permet aux 2 feuillets de s’accoler.
 par ablation partielle de la plèvre pariétale. Une partie du feuillet pariétal de plèvre est alors
enlevée.

La pleurodèse peut être associée à l’ablation des bulles d’air présentes dans le poumon, de
façon à éviter les récidives de pneumothorax.

LES RECOMMANDATIONS APRÈS LE TRAITEMENT


D’UN PNEUMOTHORAX
Suite au traitement d’un pneumothorax, la reprise d’une activité physique est possible à
l’exception de la plongée sous-marine avec bouteilles, même si la personne a bénéficié
d’une pleurodèse préventive après le premier épisode.

Concernant les voyages aériens, la personne guérie d’un pneumothorax peut prendre un avion
pressurisé dans un délai de 2 à 3 semaines. Pour le personnel naviguant, une pleurodèse
préventive est nécessaire dès le premier épisode de pneumothorax.

La grossesse augmente le risque de récidive de pneumothorax ; les femmes ayant eu un


pneumothorax et qui souhaite avoir un enfant doivent consulter leur médecin pour prendre
conseils.

Arrêter de fumer pour limiter les risques de pneumothorax

Le tabagisme est un facteur de risque de survenue d’un pneumothorax spontané. Si vous


êtes fumeur, il existe plusieurs façons d’arrêter le tabac.

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