Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
incertain
________________________________________________________________
1. Coût du capital
La difficulté majeure qui se dégage de l’utilisation de la méthode de la VAN est le choix du
taux d’actualisation. Un projet d’investissement ne pouvant être sélectionné que si sa rentabilité est
supérieure au coût des ressources nécessaires à son financement, le choix du taux d’actualisation sera
une question essentielle.
Généralement, on se réfère au coût du capital qui est considéré comme le << taux plancher>>
ou seuil minimum au-dessous duquel le projet sera rejeté. Le taux d’actualisation est donc le coût de la
structure de financement qui permet à l’entreprise de financer son investissement.
Etant donné que les capitaux propres et l’endettement sont les deux (2) sources possibles de
financement d’un projet d’investissement, le coût des capitaux propres et le coût de l’endettement
servent de référence pour la détermination du taux d’actualisation.
Le coût des capitaux propres est le taux de rentabilité exigé par les actionnaires. Il est mesuré
par deux (2) méthodes :
la formule de Gordon
le Modèle d’équilibre des actifs financiers (MEDAF).
Formule de Gordon :
La formule de Gordon s’appuie sur le principe selon lequel la valeur d’une action est égale
à la valeur actualisée, au taux de rentabilité exigé par les actionnaires, de l’ensemble des dividendes
espérées.
Soit :
−n
C 0 = D 1−(1+t ) + C n (1+ t)−n
t
Lorsque le nombre de périodes n tend vers l’infini, (1+t )−n tend vers 0, d’où :
D
C0 =
t
D
t=
C0
C 0 = D 1 (1+t)−1 + D 1 (1+t )−2 (1+g) +….+ D 1 (1+t )−n (1+ g)n−1 + C n (1+ t)−n ,
soit une progression géométrique de raison (1+g) (1+t)−1 et dont le premier termes est
−1
D1 (1+t ) . Donc :
n −n
(1+ g) (1+t ) −1
C 0 = D1 (1+t )−1 −1 + C n (1+ t )−n
( 1+ g ) ( 1+t ) −1
n −n
(1+ g) (1+t) −1
C 0 = D 1 (1+t)−1 + C n (1+ t)−n
( 1+ g )( 1+t )−1−(1+ t ) (1+t )−1
n −n
(1+ g) (1+ t) −1
C 0 = D 1 (1+t)−1 −1 + C n (1+ t)−n
( 1+ t ) [(1+ g)−(1+t )]
n −n
(1+ g) (1+t ) −1
C 0 = D1 + C n (1+ t )−n
( g−t )
Quand n tend vers l’infini, (1+ g)n (1+t)−n tend vers 0 (à condition que g<t) ; (1+t)−n aussi
tend vers 0.
D’où :
−1 −D1 D1
C 0 = D1
( g−t )
= =
( g−t ) ( t−g )
C 0(t-g) = D 1
C 0 t - C 0g = D 1
C 0t = D1 +C 0g
D1
t =
C0
+ g Formule de Gordon
Exemple : Le cours d’une action est 328 000 FCFA. Calculons le coût des capitaux propres si :
D1 19680
b) t = + g
C0 =
328 000 + 0,04 = 0,06 + 0,04 = 10%.
les investisseurs sont sur un marché de capitaux parfait c’est-à-dire sur lequel il n’y a
ni impôt, ni frais de transaction ;
il existe un taux de rentabilité certain pour les actifs non risqués.
On admet donc que le taux de rentabilité espéré d’un titre est uniquement fonction du taux
d’intérêt (sans risque) et d’une prime de risque, alors que pour l’investisseur la rentabilité espérée d’un
titre est fonction du risque, car plus le risque est important plus la rentabilité exigée sera élevée.
Ainsi, en prenant en compte la volatilité ou la sensibilité de la rentabilité d’un titre par rapport
aux fluctuations de la rentabilité du marché, on aura :
E( R x ¿ = R F + β[ E( R M )−R F ] , avec
E( R x ¿ = R F + β[ E( R M )−R F ]
b) Coût de l’endettement
Le coût de l’endettement est le taux pour lequel il y a équivalence entre le capital mis à la
disposition de l’entreprise et l’ensemble des montants réellement décaissés en contrepartie. Au regard
des différentes catégories d’endettement possibles d’une entreprise, on distingue ;
le coût de l’emprunt,
le coût de l’emprunt obligataire,
le coût du crédit-bail.
Coût de l’emprunt :
Exemple :
Soit un emprunt de 500 000 FCFA contracté pour une durée de 5 ans au taux de 10%.
i 0,1
a = K0 −n = 500 000 # 132 000 (arrondi au millier de franc supérieur)
1−( 1+i ) 1−( 1,1 )−5
Quel que soit le mode de remboursement de l’emprunt, pour calculer le coût des capitaux
empruntés, il faut prendre en compte :
le taux d’intérêt de la dette, et
les économies d’impôts réalisées sur ces charges d’intérêt.
Avec :
i = 1,….n,
T= taux d’imposition
Exemple n° 1 :
Soit un emprunt d’un montant 1 000 000 000 FCFA sur 10 ans, avec un taux d’intérêt de 6%
et remboursable in fine. Le taux d’imposition est de 33,33%.
FF i (1−T ) Rbi
K0 = Σ i + i , i = 1,…n
(1+t ) (1+t)
t = 4%
Exemple n° 2 :
Soit un emprunt d’un montant 1 000 000 FCFA au taux d’intérêt de 12% et remboursable sur
4 ans (amortissements constants). Impôt sur les bénéfices : 33 1/3 %.
Economie
Décaisse-
Amortisse- d’impôts
Années Capital dû Intérêts Annuités ments réels
ments sur
intérêts
1 1 000 000 120 000 250 000 370 000 40 000 330 000
2 750 000 90 000 250 000 340 000 30 000 310 000
3 500 000 60 000 250 000 310 000 20 000 290 000
4 250 000 30 000 250 000 280 000 10 000 270 000
2
t = 8% = soit le taux d’intérêt nominal corrigé de l’imposition c’est-à-dire 12% x = 8%.
3
Coût de l’emprunt obligataire :
Désignons par :
C : le cours coté de l’obligation sur le marché,
c : le coupon,
Si l’obligation est remboursable in fine, comme c’est généralement le cas, le taux actuariel
est le taux pour lequel :
1−(1+t )
−n
VR
C=c +
t ( 1+ t )n
Exemple :
t = 5,5%
Coût du crédit-bail :
Li ( 1−T ) + Ai .T
M0 = Σ , i = 1,…n.
(1+t)i
Exemple:
Une machine, amortissable sur le plan comptable en linéaire sur 5 ans, est financée par un
crédit-bail de 270 000 000 FCFA avec les modalités suivantes :
t = 9,2%
Le coût moyen pondéré du capital s’obtient en pondérant le coût des différentes sources de
financement par leur contribution respective à la structure de financement. Ainsi, le coût moyen
pondéré du capital (CMP) est égal à :
CP D
CMP = Rc + Rd (1-T)
CP+ D CP+ D
Où
CP et D sont respectivement les valeurs du marché des capitaux propres et des dettes ;
Rc est le coût des fonds propres qui dépend du risque d’exploitation que court
l’entreprise et sa structure financière ;
Rd est le coût de la dette avant impôts.
Il convient de préciser que le recours au CMP n’est pertinent que si le projet d’investissement
en question présente le même risque économique moyen que l’ensemble des projets de l’entreprise. A
l’opposé, si la structure de financement d’un projet diffère sensiblement de celle de l’entreprise, il faut
déterminer un taux d’actualisation spécifique au projet (coût d’opportunité du capital du capital).
Egalement, on ne peut en aucun cas utiliser les coûts historiques pour estimer les différentes
sources de financement mais plutôt le coût normal des dettes sur le marché financier au moment de la
décision d’investissement. De même, le coût des fonds propres doit être estimé en fonction des
attentes actuelles du marché financier.
Enfin, la formule du CMP peut laisser supposer que l’on peut fortement minorer le coût du
capital en s’endettant, alors que tout endettement est accompagné d’un risque financier et d’un risque
de faillite. Le recours à l’endettement doit être sous-tendu par une estimation de son incidence sur le
coût des fonds propres.
2. Evaluation en avenir risqué
Généralement dans l’appréciation d’un projet, les évaluations de cash flows sont effectuées
sous trois hypothèses à savoir :
Si un projet est rentable sous une hypothèse pessimiste, le risque y associé devient faible. Il
sera accepté sans difficulté majeure. Dans le cas contraire, la décision finale dépend du degré
d’aversion du promoteur vis-à-vis du risque.
En tout état de cause, on peut affiner l’évaluation d’un projet en recourant aux probabilités.
Ainsi chaque hypothèse peut être probabilisée en calculant l’espérance mathématique et la variance
(ou l’écart-type de la VAN du projet). Si l’espérance mathématique représente une mesure de la
rentabilité, la variance (ou l’écart-type) permet d’apprécier le risque.
Nous savons que dans l’hypothèse où les variables sont indépendantes, l’espérance
mathématique de la VAN est égale à la VAN des espérances mathématiques des cash flows.
et
VAR (VAN) = VAR ( - I) + VAR (CF 1)(1+t )−2+……..+ E(CF n )(1+t )−2n
Donc:
σ (VAN) = √ VAR(VAN )
Plus la variance (ou écart-type de la VAN) est élevée, plus le risque du projet pris isolément
est grand.
Exemple :
Année 1 Année 2
Espérance Cash flows Espérance Cash flows
mathématique mathématique
0,2 16 0,3 13
0,6 20 0,4 15
0,2 24 0,3 17
D’où :
Ce projet sera retenu car l’espérance mathématique de la VAN est positive. Entre plusieurs
projets, sera retenu celui qui l’espérance mathématique la plus élevée.
Finalement, entre plusieurs projets, on est amené à comparer les différentes espérances
mathématiques en tenant compte du risque lié à ces projets
2 2 2 2
σ (CF1) = 0,2 (16−20) + 0,6 (20−20) + 0,2 (24−20) = 6,4
2 2 2 2
σ (CF2) = 0,3 (13−15) + 0,4 (15−15) + 0,2 (17−15) = 2,4
D’où :
VAR(VAN) = 6,928
Donc :
σ (VAN) =
√ 6,4 2,4
+
1,12 1,14
= 2,6
3. Evaluation en avenir incertain
Il est parfois impossible pour un investisseur d’attribuer des probabilités objectives aux
différentes issues d’un projet. Dans ce cas de figure, il ne peut recourir qu’à des critères subjectifs.
A cet égard, il pourra s’appuyer sur son expérience et sur son intuition pour attribuer une
probabilité subjective aux différentes situations et à leurs conséquences notamment la réaction des
entreprises concurrentes. Ainsi, sa décision finale dépendra ensuite de son attitude face au risque.
Un tel contexte de décision, qui prend en compte le risque et les réactions des autres acteurs,
est particulièrement développé par la Théorie des jeux.
Exemple :
Soit une entreprise qui assure à elle seule 20% de la production du marché, le reste étant
fourni par des concurrents de taille équivalente.
En fonction de la réaction de la concurrence, qui peut être forte, moyenne ou faible, les
dirigeants établissent la matrice suivante de résultats éventuels (R) pour la VAN :
Suivant l’attitude des dirigeants de cette entreprise face au risque, plusieurs critères d’aide à
la décision sont développés par la Théorie des jeux.
Critère du MAXIMAX
Critère du MINIMAX
Critère de Laplace
Selon ce critère, la meilleure décision est celle dont la moyenne arithmétique des résultats
découlant des 3 stratégies est la plus élevée.
−800+700+1 500
S1 : = 466,66
3
−200+500+1 300
S2 : = 533,33
3
−100+500+1 100
S3 : = 5000.
3
Critère de Savage
En conclusion, il convient de souligner que ces critères, étant basés sur des appréciations
subjectives, conduisent forcément à des choix différents.
PRODUITS FINANCIERS 9 0 0 81
TOTAL PRODUITS 546 050 622 791 706 600 971 805
Bilan financier