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STAGE N°6

ANALYSE DE PRATIQUE 1

Date : 29/05/18
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Thématiques abordées et mots clés : ​la barrière de la langue dans la relation


soignant-soignée
Communication difficile, langue étrangère, relation soignant-soigné, qualité de soin

Etape 1 :​ Description précise de la situation

Lors d’un poste du matin en service de chirurgie, j’ai réalisé un soin chez une patiente
d’origine étrangère et ne parlant pas le Français. Le soin consistait en l’ablation du drain ainsi
que la réfection du pansement.
Une fois la préparation du matériel nécessaire à ce soin terminée, l’infirmière et moi-même
sommes allées dans la chambre du patient. A notre entrée dans la chambre et malgré la
barrière de la langue je ressenti tout de suite sur le visage du patient qu’il était angoissé par le
soin.
J’étais stressé non seulement car je n’avais jamais effectué ce soin, mais également car je ne
pouvais pas dialoguer avec le patient. Je ne pouvais pas savoir si je lui faisais mal, ni son
ressentis sur mon soin. Pour moi, ce fut une difficulté car en tant qu’étudiant en soin infirmier
j’apprécie beaucoup l’expression du ressenti du patient sur mes soins afin de les adapter pour
qu’ils soient le moins douloureux possible. Je ressenti particulièrement cette gène lorsque j’ai
du enlever le drain. A ce moment, j’ai remarqué que le visage du patient changeait. Il avait
l’air d’avoir très peur. Ceci me stressait vraiment, et le fait de ne pas pouvoir le rassurer, de ne
pas pouvoir lui expliquer ni mon soin, ni du moment où il pourrait avoir mal m’angoissait
également. Au moment du retrait, je ne me sentais pas à l’aise. Mais il n’était pas question
que je montre mes sentiments au patient. J’aurais pu l’angoisser encore plus. A la fin du soin,
le patient m’adressa un sourire qui me rassurait sur le soin mais la relation soignant soignée
n’était pas optimal pour moi dans ce soin-là.

Etape 2 :​ Questionnement sur ma pratique

- ​ omment se faire comprendre et comprendre l’autre lorsque la barrière de la langue ne le


C
permet pas ?
- L’obstacle de la langue et de la culture peut-il avoir des répercussions sur la relation
soignant-soigné ?

Etape 3 :​ ​Exploration et recherches conceptuelles et contextuelles

• Dans toute structure hospitalière, il existe une liste d’interprètes ou traducteurs. Leur recours
peut permettre de favoriser la relation soignant-soigné

• ​UE 1.1.S2 : Relation soignant soigné​ : Savoir écouter → L’obstacle à l’écoute


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STAGE N°6
ANALYSE DE PRATIQUE 1

Date : 29/05/18
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- Obstacles linguistiques​ (Cf. cours de communication 1.1.S1)


Deux interlocuteurs ne peuvent se comprendre que si :
- Les cadres de référence sont + ou – séquents
- Qu’en faisant attention à la connotation, dénotation, signifiant, etc.
- Les attitudes de l’émetteur sont adaptées
- Ils utilisent un code commun
- Il y a eu choix du bon canal
- Il y a une bonne exploitation du feedback
De +, si le langage verbal ne peut être utilisé dans la relation soignant/soigné, on utilisera
d’autres moyens (des médiateurs : images, écriture, dessin, jeu).
- Les obstacles culturels et cultuels (= lié à la religion)​ (Cf. cours de sociologie)
Nous (le soignant et le soigné) sommes complètement façonnés par la culture qui est la nôtre,
ceci à un tel point que nous ne pouvons comprendre les éléments culturels autres que par
référence à ce que nous connaissons chez nous.
Ces éléments culturels sont parfois à l’origine de jugements de valeurs erronés concernant des
pratiques qui nous choquent et nous dérangent.
Un soignant ne peut pas oublier cela et la relation avec une personne d’une autre culture n’est
possible que si un effort est fait pour comprendre de quelle façon les comportements ou
discours font référence à des valeurs qui ne sont pas les nôtres.
« Une pratique, une coutume, une croyance, n’a de sens que dans le système social dans
lequel elle s’insère. »
Actions à mener : s’informer sur les autres cultures, aller vers les autres pour les comprendre,
idem pour ce qui est des religions.

• ​Etre soignant​ : Le soignant nécessite certaines qualités : être bienveillant (écoute, être
attentif, attitude corporelle, regard, présence), avoir de l’empathie (capacité de comprendre ce
qui se passe dans l’autre, se projeter dans l’autre ). Etre soignant c’est donc être humain avant
tout.
• ​La communication​ : Définition de Andrews et Boyle (2003) : « La communication est un
système organisé et motif de comportements qui règlementent et rendent possible toutes les
interactions entre le client et l’infirmière. Il est l’échange de messages et la création de sens »
(cité par Whitman M.V. & Davis J.A., p.5).
• ​Rôle IDE​ : L’infirmier doit donc être capable de gérer et récolter des informations, d’être en
relation et de transmettre les informations.
• ​La personne étrangère​ : L’infirmier, lorsqu’il soigne des patients d’origines diverses, doit
être conscient de l’importance de l’identité pour le patient et que le fait de ne pas parler la
même langue peut indiquer, pour lui comme pour elle, qu’ils ne font pas partie du même
groupe d’appartenance. Cela peut avoir des répercussions sur la relation thérapeutique
(manque de confiance de la part du patient envers l’infirmier) et ainsi sur la communication.
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STAGE N°6
ANALYSE DE PRATIQUE 1

Date : 29/05/18
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De plus, comme décrit plus haut, pour favoriser l’intégration, l’infirmière devra laisser la
place au patient et l’encourager à conserver ses caractéristiques culturelles, mais également à
maintenir les relations avec les autres groupes.
• ​Conséquences sur la qualité des soins​ : En s’inspirant de certaines études,
Elderkin-Tjompsona, Silver et Waitzkinc (2001) appuient cela en mettant en évidence que 1/3
des cas simples et 2/3 des cas compliqués de patients de langue étrangère ont rencontré des
problèmes de communication qui ont abouti à des erreurs médicales des omissions
importantes.
• ​Charte de la personne âgée dépendante​ :
- Article III - Une vie sociale malgré les handicaps : « Toute personne âgée dépendante doit
conserver la liberté de communiquer, de se déplacer et de participer à la vie de la société ».
- Article IV - Présence et Rôle des proches : « Le maintien des relations familiales et des
réseaux amicaux est indispensable aux personnes âgées dépendantes. »

Etape 4 ​: ​Analyse de ma pratique au regard des recherches réalisées (normes, valeurs,


échanges…)

Dans un premier nous pouvons mettre en lien cette situation avec les compétences infirmiers
qui sont:
- Compétence 2 : Concevoir et conduire un projet de soins infirmiers
- Compétence 6 : Communiquer et construire une relation dans un contexte de soins

Dans un second temps nous pouvons constater que, ce patient avait des personnes
« ressource » qui lui rendait quotidiennement visite. Il était donc possible d’utiliser sa famille
pour se faire comprendre et même de la faire participer aux soins afin de connaître les
ressentis du patient. De plus, l’aide soignante, la seule qui parlait sa langue, n’était pas
toujours là (en raison de ses postes de travail).
Il existe pourtant d’autres moyens : les gestes, le dessin, un interprète... Nous n’avons
pas mis en place d’ardoise à dessin ou de feuilles avec un feutre ou un crayon à la disposition
de Monsieur O ou des soignants. D’autre part, nous n’avons pas fait appel à un interprète car
nous ni avons pas pensés.
Je pense que le manque de compréhension peut entraîner sur le long terme de l’angoisse pour
le patient voire de l’agressivité, pour les soignants comme pour le patient

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