Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Pr Yao DZIWONOU
1
FICHE D’ENSEIGNEMENT
• OBJECTIFS
A la fin de cet enseignement, l’élève doit avoir des notions nécessaires pour connaître aisément les
différentes techniques de mise en œuvre des chaussées. Il doit pouvoir identifier clairement
toutes sortes de dégradations qui apparaissent sur les routes et maîtriser leur entretien.
• CONTENU
2
BIBLIOGRAPHIE
JONEAUX R (1995) : Possibilités comparées des routes revêtues et non revêtues dans les
pays africains
BECOM- CEBTP (1972) : Manuel sur les routes dans les zones tropicales et désertiques,
conception économiques des travaux routiers.
SETRA (2006) : Services d’Etudes sur les Transports, les Routes et leurs aménagements ;
28p
3
SOMMAIRE
5-1 Le trafic
5-2 Les conditions climatiques et l’environnement
5-3 Le dimensionnement du corps de chaussées
5-4 La qualité des matériaux et leur mise en œuvre
4
II- ENTRETIEN DES VOIES BITUMEES
1- Le point à temps
2- Le reprofilage léger
3- Le reprofilage lourd
4- La reconstruction
1- Le point à temps
2- Le reprofilage léger
3- Le reprofilage lourd
4- Le rechargement
5- La reconstruction
5
LES DEGRADATIONS DES VOIES ET LEUR ENTRETIEN
Pour essayer de rattacher les dégradations à tel ou tel type de structure, il apparaît utile de
classer les chaussées bitumées en trois familles, étant entendu que tous les cas
intermédiaires peuvent exister.
Ce sont des chaussées à couche de base non traitée. Elles sont constituées d’une couche de
roulement en enrobé hydrocarboné reposant (quelque fois par l’intermédiaire d’une couche
de liaison également en enrobé hydrocarboné) sur une couche de base et une couche de
fondation en graves stabilisées mécaniquement.
Ce sont des chaussées à couche de base traitée au bitume. L’épaisseur total des couches de
base et de surface en enrobé est supérieure à 20 cm. Ce type de chaussée est encore peu
courant en Afrique.
6
Ces chaussées ont des couches de base (et quelquefois des couches de fondation) traités aux
liants hydrauliques (ciment, laitier granulé). La couche de roulement est en enrobé
hydrocarboné et repose quelquefois par l’intermédiaire d’une couche de liaison également
en enrobé hydrocarboné sur la couche de base traitée dont l’épaisseur strictement minimale
doit être de 15 cm.
Elles sont constituées d’une dalle de béton de ciment, éventuellement armé (correspondant
à la couche de surface et de base d’une chaussée souple), reposant sur une couche de
fondation qui peut être une grave stabilité mécaniquement, un grave traité aux liants
hydrocarbonés ou aux liants hydrauliques. Ces types de chaussées n’existent pas encore chez
nous
Chaque couche de chaussée joue un rôle important dans la répartition des charges exercées
principalement par le trafic lourd.
Normalement les couches supérieures doivent résister au cisaillement et absorber les efforts
horizontaux. La couche de base doit répartir et diffuser les efforts verticaux.
Dans le cas de chausses traditionnelles pour lesquelles l’épaisseur des couches traitées est
faible, voire négligeable (enduits superficiels), les matériaux non liés (sol de fondation,
couches de chaussée) tassent sous l’action répétée des charges. La chaussée arrive à la fin
de sa vie soit lorsque les déformations permanentes deviennent excessives (gêne trop forte à
la circulation, par exemple), soit lorsque se sont produites des ruptures : variation brutale
des caractéristiques à la rupture du sol de fondation (remontées d’argile par exemple).
7
En ce qui concerne les chaussées à couches hydrocarbonées épaisses, les couches ont un
rôle répartiteur des contraintes. Elles sont soumises à des contraintes de flexion d’autant
plus élevées que les charges sont plus fortes et que les couches inférieures sont moins
rigides. Elles périssent essentiellement par déformation, mais fissuration des enrobés, ou
par fissuration lorsque les enrobés sont suffisamment fissurés pour ne plus jouer leur rôle
répartiteur, ou lorsque les deux phénomènes se combinent.
Ces chaussées à couche de base traitée aux liants hydrauliques sont soumises à des
contraintes de flexion (couche de base) d’autant plu élevées que les charges sont plus fortes
et que les couches inférieures sont moins rigides. La chaussée arrive à la fin de sa vie
lorsque les couches traitées aux liants hydrauliques ne jouent plus leur rôle répartiteur et
que commence une évolution très rapide de la surface de la chaussée.
L’aptitude des différentes couches à remplir les fonctions qui leur sont attribuées dépend en
grande partie des épaisseurs préconisées, des conditions d’exécution et de la qualité des
matériaux en place.
Lorsque les fonctions prévues ne sont pas remplies – ou ne peuvent plus l’être – les
dégradations « visibles » se manifestent tôt ou tard sur la couche de roulement, et pouvant
provenir de l’une quelconque des couches constituantes, qui sont ici répertoriées.
8
Affaissement : Variation du niveau du profil
Remontée de boue verte : Apparition sur la couche de roulement d’une boue verdâtre
Remontée de laitance : Apparition sur la couche de roulement d’une boue blanche au droit
d’une fissure
Usure causée par les : Se traduit par un enlèvement du liant (désenrobage) et dans la très
pneus à clous grande majorité des cas l’arrachement des gravillons du
revêtement (plumage).
9
3 .2 Chaussées rigides
Pompage : Cavité, qui se forme sous les dalles, qui se remplit d’eau et de
boues, éjectées lors du passage de véhicules lourds
des roues
- les déformations,
- les fissures,
- les arrachements,
10
Les déformations et les fissures affectent généralement les couches inférieures pour
atteindre la couche de roulement tandis que les arrachements et les remontées prennent
naissance et évoluent dans la couche de roulement.
DEFORMATION S FISSURES
Affaissement Cassure
c) transversal
(10 à 40 cm de côté)
Flache
b) suivant la rive
Fissure rectiligne
*
LA différenciation de l’orniérage à grand rayon et à petit provient du fait que la première déformation atteint
les couches inférieures tandis que la seconde n’affecte pratiquement que la couche de roulement.
11
ARRACHEMENT REMONTEES
(Mouvements de matériau)
Désenrobage
Ecaillage
Tête de chat
Les causes probables des dégradations sont nombreuses et variables, d’ordre quantitatif (trafic, etc.),
qualitatif (type de matériau constituant le corps de chaussée, par exemple ou aléatoire (pluviosité,
etc.).
Ces facteurs sont simultanément cause et effet, c'est-à-dire que la ou les dégradations deviennent la
cause de nouvelles dégradations, ceci se développant en cascade.
Chaque facteur a une action prépondérante mais temporaire et aléatoire et il convient d’être très
prudent quant à la valeur de cette influence. Faire le bilan de ces facteurs en fonction des différents
types de dégradation ne constitue qu’une approche du problème.
12
Toutefois, compte tenu des éléments fournis par les différents services, il a été possible de classer les
causes de dégradations suivant quatre critères.
- le trafic,
5.1 Le trafic
Le trafic est un paramètre sont l’influence, certaine, est encore mal définie. Les essais qu laboratoire
ont montré que l’évolution des déformations, des fissures, etc., était liée à la charge des essieux, à
leur durée d’application et au nombre de leurs passages, mais que ces résultats n’étaient valables
que pour une chaussée donnée reposant sur un sol donné dans des conditions climatiques précises. Il
est donc nécessaire d’être prudent quant à l’interprétation de ces résultats pour une chaussée
quelconque.
Les dispositifs de classement de poids d’essieux, devraient permettre une meilleure connaissance de
l’influence de la circulation lourde sur les routes.
Les paramètres les plus influents dur le corps de chaussée sont la présence d’eau en quantité
supérieure ç la normale.
- par percolation : il suffit alors de fermer la chaussée par un enrobé suffisamment étanche pour
limiter cette arrivée ;
- par infiltration sur les côtés : l’eau vient des accotements en se déplaçant horizontalement. Ce
phénomène, s’il n’est pas le plus important du point de vue de la quantité d’eau par unité de temps ;
n’en est pas le plus fréquent donc le plus dangereux. Il peut être résolu de manière satisfaisante par
l’imperméabilité des accotements et un drainage efficace par les fossés ;
Dans ce cas le problème de l’évacuation de l’eau est complexe et demande pratiquement toujours
une étude particulière.
13
La teneur en eau d’un sous-sol si elle est trop élevée peut provoquer des désordres importants car
elle vient de modifier la portance du sol de façon non négligeable ou aggraver l’attrition de certains
matériaux tels que les calcaires.
Ces deux critères sont essentiels. En établissant le bilan des dégradations, on constate que les deux
tiers de celles-ci proviennent :
- granularité incorrecte,
- granulats sales,
- malaxage insuffisant ;
14
- compactage insuffisant,
- surcompactage,
L’évolution d’une dégradation seule est la moins fréquente. L’évolution en surface se déroule plus ou
moins rapidement, mais peut être suivie quantitativement : par exemple, sans le cas de faïençage il
est aisé de connaître la dimension moyenne se la maille, et la surface la couche de roulement
atteinte. Il est très rare, à moins de détruire la chaussée de connaître la profondeur à laquelle
s’arrête la dégradation et les conséquences qu’elle a entraînées.
Ce cas, le plus fréquemment rencontré, reste le plus complexe. Les évolutions sont très difficiles à
suivre car elles ne sont pas toujours constantes. Une dégradation qui a rapidement évolué, peut
rester dans un état stationnaire ou évoluer lentement tandis qu’une autre prend naissance.
Il est à remarquer toutefois, que dans de nombreux cas, il existe des « chaînes » de dégradations
types (affaissement fissure faïence nid de poule).
Lorsque les voies bitumées sont dégradées, plusieurs remèdes sont préconisés.
1) Le point à temps
15
Lorsqu’on ne dispose pas d’engins mécaniques pour l’entretien, des réparations manuelles peuvent
être exécutées par point à temps mais elles ne concerneront que des surfaces relativement petites :
fermeture des nids de poule, fermeture des ornières et des rigoles provoquées par l’érosion.
2) Le reprofilage léger
Il consiste à améliorer les surfaces de roulement par la passage des gratte tôles. Ce travail peut être
effectué à la niveleuse pour remédier aux déformations de surface. On peut assister à la mise en
œuvre d’une nouvelle couche de roulement après avoir remis en état la couche de base et quelques
ouvrages d’assainissement.
3) Le reprofilage lourd
Il consiste à redonner à la route son assiette initiale lorsque celle-ci en vient à être dégradée. Les
couches de base et de fondation sont remises en état naturellement avec apport de nouveaux
matériaux. Ce travail mécanisé remédie à toutes les déformations de surface et rétablit le profil en
travers de la route.
Cette opération consiste également à remettre en place le profil normal de la voie avec apport de
matériaux suivi du compactage et réfection des ouvrages de drainage. Il correspond en fait à la
reconstruction des différentes couches de la route.
4) La reconstruction
Lorsque le reprofilage lourd ne peut améliorer durablement la qualité de la route, il vaudrait mieux
reprendre la construction totale de celle-ci.
Sous l’effet de l’usure, du trafic supporté, de l’agressivité du climat (la pluie essentiellement) 6
sortes de dégradations apparaissent sur la surface des chaussées en terre.
16
Quelle est la nature de ces dégradations.
- des déformations par départ de matériau (arrachement) sous l’effet du trafic et du climat. Ils sont
connus sous le nom de Gravel loss ;
1.3 Les tôles ondulées : ce sont des dégradations appelées communément escalier au
remplacement des creux de la tôle ondulée.
La saisie des dégradations se fait par constat visuel. L’examen visuel permet d’acquérir trois groupes
de données concernant :
- la qualité de l’assainissement dont celle des ouvrages d’évacuation des eaux de surface.
17
Pour ce faire, la saisie des dégradations doit être faite au moins deux fois par an : en saison sèche et
en saison de pluie, afin de tenir compte de l’influence des intempéries sur l’état de surface de la voie.
Certaines dégradations appelées désordres sont les conséquences d’un défaut d’assainissement des
eaux de surface.
Les dégradations enregistrées par un défaut du système d’assainissement des eaux de surface sont
au nombre de quatre..
• Ravine. La ravine est un écoulement longitudinal d’eau sur la chaussée. Sa gravité dépend de
sa profondeur dans le profil en travers et non de sa longueur. Un faible niveau peut être
repris par reprofilage alors qu’une profondeur d’une dizaine de centimètres, irréparable vu
l’étroitesse de la zone érodée, conduit systématiquement à un reprofilage lourd sur
l’ensemble de la largeur de la route.
• Traverse. La traverse est un écoulement transversal qui coupe la chaussée. Elle peut être due
à un pont bas non busé, à une buse détruite ou à un fossé obstrué qui oblige l’eau à
emprunter un autre chemin en suivant la ligne de plus grande pente. Elle conduit à des
réparations ponctuelles non programmables parce que non prévisibles. Sa gravité pourrait
être exprimée par une largeur ou une profondeur ; en fait, la nature et l’ampleur des
réparations ne sont pas toujours directement liées à cette gravité et il n’est donc pas
indispensable de la quantifier.
• Bourbier. Le bourbier est une destruction localisée de la chaussée sous l’effet de l’eau et du
trafic. Sa gravité pourrait être exprimée par la difficulté de franchissement qu’il provoque
mais, comme pour la traverse, cette gravité est de moindre importance par rapport à son
existence et par rapport à son étendue. Un bourbier de quelques mètres de longueur (cas le
plus fréquent) se réparera par une purge ou la pose d’une buse dans le cadre du programme
d’entretien alors qu’un bourbier d’une dizaine de kilomètres nécessitera probablement une
modification du niveau de la route par rapport au terrain naturel ou un changement de
nature de matériaux.
• Erosion. L’érosion des fossés ou celle des talus est provoquée par un écoulement d’eau trop
rapide, une absence de protection ou un matériau inadéquat.
Les traverses et les bourbiers sont illustrés sur les planches photographiques.
18
Les figures de diverses déformations
19
II- ENTRETIEN DES VOIES EN TERRE
Travaux types pour l’entretien. On peut définir un indice de qualité de la route à partir de l’examen
visuel des dégradations ; cet indice, appelé indice de viabilité, est relié à l’une des tâches d’entretien
définies dans une liste de travaux types. Ces tâches sont les suivantes.
Entretien de routine ou Point à Temps. Entretien manuel ou peu mécanisé de la route et des
dépendances : point à temps par apport de matériau faiblement compacté (à la dame ou au pneu du
véhicule) ; remise en état des exutoires (débouché de fossés, nettoyage de dalots, etc.) ;
débroussaillage des accotements, etc.
Reprofilage léger. Opération mécanisée qui consiste à niveler la surface de la chaussée existante
avec une niveleuse ou un gratte-tôle, sans apport de matériau et sans compactage. Cette opération
peut être précédée de point à temps ; elle est accompagnée d’une amélioration des fossés et se fait
au détriment de la structure (grattage de l’épaisseur) et de la largeur circulable (pente transversale
accentuée).
Reprofilage lourd. Opération mécanisée qui consiste à rendre sa forme et son gabarit à la chaussée,
par scarification, humidification et compactage du matériau. Cette opération est accompagnée d’une
reprise des fossés et des exutoires ; elle peut être précédée de point à temps.
- ENGINS UTILISES
- le bulldozer
20
- le scraper
- le motoscraper
- la pelle mécanique
- le compacteur
- etc.
Les voies pavées subissent des dégradations locales ou généralisées sous l’effet du trafic, du
défaut du système d’assainissement ou de la rupture des lits de pose. Des déformations
(arrachement, affaissement ou cassure des pavés) peuvent être observés. Ces dégradations sont
remédiées ou traitées par la technique du soufflage qui constitue à remettre en place les pavés en
procédant au garnissage des joints.
On peut procéder aussi au repiquage qui est la réfection d’une petite surface de pavage. On enlève
les pavés déformés à la pince, on remplace le sable et on repose les pavés en bon état. Si la
déformation est généralisée, il faut procéder à un relevé à bout c’est-à-dire la réfection totale du
pavage avec réemploi si possible des pavés qui sont généralement réutilisables. Ce procédé
n’occasionne pas des nids de poule. A part les déformations dues au trafic, au sol de pose et à la
nature des matériaux, certains aménagements ultérieurs sont la cause de la rupture de la chaussée
en pavé.
Exemple : les tranchées de conduites d’alimentation en eau potable, les conduites pour câbles
électriques ou téléphoniques. Ils peuvent cependant être prévus avant la pose des pavés.
21
BIBLIOGRAPHIE
JONEAUX R (1995) : Possibilités comparées des routes revêtues et non revêtues dans les pays
africains
BECOM- CEBTP (1972) : Manuel sur les routes dans les zones tropicales et désertiques, conception
économiques des travaux routiers.
SETRA (2006) : Services d’Etudes sur les Transports, les Routes et leurs aménagements ; 28p
SETRA (2006) : Comprendre les principaux paramètres de conception géométriques des routes
22
23