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Module 1.2.

La connaissance de l'entreprise Première année ECS - 2022/2023

Support de cours
L'entreprise un système social, organisé et ouvert sur son

environnement

Plan de la section
4 Fonctions de l'entreprise 1
4.1 La répartition des tâches par grandes fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
4.2 Le contenu des principales fonctions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
4.2.1 La fonction de direction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
4.2.2 La fonction nancière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
4.2.3 La fonction sociale ou Gestion des ressources humaines . . . . . . . . . . . . . 4
4.2.4 La fonction technique ou de production . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
4.2.5 La fonction commerciale et mercatique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
4.2.6 La fonction comptable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
4.2.7 La fonction recherche et développement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
4.2.8 La fonction achat et logistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

4 Fonctions de l'entreprise

Au sein d'une entreprise, on peut dénombrer l'ensemble des activités de base : acheter, produire, vendre,
transporter, nancer, compter, etc.
An d'atteindre les objectifs xés, d'assurer sa survie et sa croissance, de s'adapter à l'environnement
et aux changements qui peuvent l'aecter, l'entreprise doit agencer, disposer et coordonner l'ensemble de
ses activités dont elle dispose de la manière la plus rationnelle possible.
Il convient tout d'abord de distinguer les notions suivantes :
◦ Une tâche : un travail à réaliser dans un temps déterminé : fraiser, raboter, percer une pièce.
◦ Une activité : un ensemble de tâches ordonnées, homogènes et liées entre elles dans un but donné :
les tâches de fraiser, raboter et percer une pièce constituent l'activité usinage.
◦ Une fonction : un ensemble d'activités centrées sur l'exercice d'une ou plusieurs techniques en vue de
la réalisation d'une partie des objectifs de l'entreprise elle est créée pour regrouper des compétences,
des expertises, des moyens, liés à un domaine spécique.
◦ Un processus : un ensemble d'activités reliées entre elles concourant à un but commun : fournir un
produit ou un service.
◦ Le service : l'entité administrative qui fournit le support ou l'aide technique et humaine pour
participer à la réalisation d'une fonction. Il est donc constitué d'un groupe d'individus dotés de
moyens techniques qui ont une tâche déterminée et précise à exécuter.
Alors, Comment se fait la répartition des d'activités ou de taches par grande fonction ? et quel est le

contenu de ces grandes fonctions ?

4.1 La répartition des tâches par grandes fonctions

L'idée d'entreprendre engendre l'idée d'organiser ; dont son premier aspect est l'identication des dif-
férentes tâches, des diérentes opérations à accomplir. Cette identication des tâches passe par :
◦ Une analyse minutieuse des diérentes étapes nécessaires, à la réalisation de la production,
◦ Un premier regroupement des tâches élémentaires en tâches plus complexes
◦ Un rassemblement des tâches complexes en activités en vue de la réalisation d'un but commun,
donnant naissance à des fonctions.

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On peut songer à dénir la fonction comme un assemblage, de personnes et de moyens de spécialités


similaires eectuant des services ou des opérations complexes (tâches) de même nature et qui visent le
même objectif dont la réalisation est nécessaire à la vie de l'entreprise.
C'est Fayol qui s'est intéressé le premier vers 1910 à un regroupement des activités essentielles en
fonctions.
Il distinguait les six fonctions :
Fonctions essentielles d'après Fayol Tâches correspondantes
Administratives Prévoir, organiser, coordonner, Contrôler
Commerciale Acheter, vendre, échanger
Technique Produire, fabriquer, transformer
Financière Rechercher les capitaux, employer les capitaux
Comptable Inventorier, calculer les prix de revente,
déterminer les prix de vente, calculer le résultat
net comptable
Sécurité Protéger les biens et les actifs

On peut distinguer les fonctions opérationnelles qui contribuent à ajouter de la valeur au produit
en le transformant (approvisionnement, production, commercialisation, pour l'essentiel) et les fonctions
administratives qui ont pour but d'assurer le contrôle et la coordination (fonction "administrative" au
sens large).
On ne retrouve pas forcément toutes ces fonctions dans chaque entreprise.
Par ailleurs, cette typologie s'inscrit dans l'ancien contexte industriel et les entreprises actuelles pré-
sentent des découpages faisant apparaître de nouvelles fonctions telles que :
◦ La fonction recherche et développement qui s'occupe des études et de la recherche. . .,
◦ La fonction qualité s'assure que les produits livrés sont conformes à des règles de fabrication. . .,
◦ La fonction ressources humaines qui s'occupe des rémunérations, du recrutement, de la forma-
tion. . ..

4.2 Le contenu des principales fonctions

4.2.1 La fonction de direction


La direction est un organe de l'entreprise constitué par un groupe d'individus distinct, c'est l'élément
dynamique de l'entreprise et celui qui lui garantit la coordination entre les divers services.
Fayol a précisé les tâches incombant à une direction : prévoir, organiser, commander, coordonner,
contrôler.
 Prévoir, c'est à dire prendre en compte l'évolution probable de l'environnement an de s'y adapter et
xer les objectifs à atteindre en fonction des caractéristiques externes des marchés et des contraintes
internes à la rme.
 Organiser, c'est mettre en place les moyens an d'atteindre les objectifs. Il faut notamment déter-
miner la structure interne de la rme c'est à dire ses divers systèmes et les relations entre eux.
 Commander : c'est à dire donner des ordres ou des directives, établir des règlements de façon à
susciter des actions orientées vers la réalisation des objectifs.
 Coordonner : consiste à harmoniser les actes des divers employés pour les faire converger vers le
même but.
 Contrôler de façon à ne pas dévier de l'objectif xé.

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4.2.2 La fonction nancière


Toute mise en route d'une activité nécessite l'apport de nancement externe. Cette quête du  nerf de
la guerre  a été historiquement la première tâche dévolue au directeur nancier, surtout à partir de la
révolution industrielle au milieu du XIXe siècle. Mais, pour convaincre les apporteurs de capitaux, il est
nécessaire de démontrer que l'entreprise est capable de créer des richesses supérieures aux investissements
initiaux. Dans ce cadre, la fonction nancière est inséparable de la création de valeur (Caby et Hirigoyen,
2001). D'où l'importance du concept de rentabilité, premier véritable enjeu nancier pour un gestionnaire.
La recherche de la rentabilité nécessite une observation minutieuse de tous les ux économiques qui
transitent par l'entreprise. C'est pourquoi le nancier d'entreprise travaille en étroite collaboration avec le
comptable, qui peut lui fournir une information détaillée pour le calcul d'indicateurs de rentabilité. Ainsi,
a-t-on coutume de positionner la fonction nancière en aval des systèmes d'information comptable, même
si dans le cas de la PME, comme le fait remarquer Hirigoyen (Boyer et al., 1997, p. 144),  on utilise
souvent une structure souple sans aucune dissociation des fonctions comptable, nancière et informatique
. Les principales missions attribuées à la fonction nancière sont :
 Assurer que l'organisation dispose, en temps voulu, des capitaux nécessaires à la croissance de son
activité ;
 Vérier que les investissements réalisés soient rentables ;
 Gérer la trésorerie de manière eciente.
Les objectifs de la fonction nancière sont :
 La rentabilité : c'est le rapport entre un revenu obtenu ou prévu et les sommes mobilisées par
l'organisation pour l'obtenir ;
 La solvabilité : elle traduit l'aptitude d'une organisation à rembourser ses dettes en cas d'arrêt de
l'exploitation et de mise en vente des actifs ;
 La liquidité : elle mesure l'aptitude d'une organisation à respecter ses échéances nancières dans
le cadre de son activité courante, à constituer de nouvelles sources de nancement, et à maintenir
l'équilibre entre ses ressources et ses dépenses ;
 La minimisation des risques : l'organisation fait face à de nombreux risques (risque de change, risque
de taux d'intérêt, risque de contrepartie. . .) qu'il faut minimiser.
Les outils utilisés par la gestion nancière sont la documentation comptable (bilan, compte de produits
et charges), les budgets (prévisionnels à un mois, trois mois, six mois. . .), le contrôle de gestion (analyse
des écarts, benchmarking. . .). La mise en place au sein de l'organisation d'un ERP (Enterprise Resource
planning), facilite grandement le travail des services nanciers. Les données nancières sont plus ables
(homogénéité des informations) et disponibles quasiment en temps réel.
4.2.3 La fonction sociale ou Gestion des ressources humaines
On a longtemps employé l'expression de gestion du personnel pour qualier la politique de relations
entre l'entreprise et ses salariés. L'emploi, depuis une décennie, de la dénomination de gestion des ressources
humaines (GRH) est signicatif d'un changement de perspective et de pratiques. Dans l'ancienne acception,
le personnel était plutôt perçu comme une source de coûts qu'il fallait s'eorcer de minimiser, alors qu'à
présent il est plutôt considéré comme une ressource, c'est-à-dire une donnée capable d'être optimisée. Ce
glissement sémantique récent d'une gestion du personnel à une GRH traduit le passage d'une connotation
négative à une connotation positive. Une direction des ressources humaines (DRH) considère les salariés de
l'entreprise comme des ressources qu'il faut mobiliser, développer et sur lesquelles il faut investir. Mettre
en ÷uvre une politique de GRH revient à recruter cette ressource, l'impliquer, la stimuler et la développer
dans le sens d'un enrichissement réciproque.
La GRH doit répondre à de nouveaux dés. Face aux mutations technologiques, elle doit s'eorcer
de maintenir les eectifs en qualité et en quantité par une gestion prévisionnelle et une politique de
formation. Le ralentissement de la croissance économique depuis plus de vingt ans a imposé une GRH

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de plus en plus rigoureuse, car la croissance  apportait du grain à moudre au moulin contractuel [...] et
gommait les eets des erreurs de gestion  (Peretti, 2004, p. 14). De plus, l'augmentation de l'intensité
concurrentielle favorisée par la mondialisation des marchés oblige à mettre en place, pour le maintien
de la compétitivité, une GRH source de gains de productivité. Aussi doit-elle en permanence réagir à
l'environnement juridique, technologique (l'informatique impose des plans de formation...), économique
(mobiliser l'ensemble du personnel sur l'impérieuse nécessité de la qualité du produit...), sociologique
(demande de temps partiel dans le personnel féminin...) et psychologique (tenir compte de la volonté
d'épanouissement des individus hors du monde du travail...).
La gestion des ressources humaines se dénit comme l'ensemble des choix et actions eectués au sein
d'une organisation an de disposer des compétences humaines adaptées à ses activités actuelles et futures.
Diérents domaines sont concernés par cette fonction : le recrutement, la rémunération, la formation, la
gestion des carrières et la mobilité, les conditions de travail, le dialogue social.
Le recrutement
Le recrutement est un processus indissociable du développement de toute organisation. Il s'agit d'une
activité centrale dans la mesure où elle permet de disposer des compétences nécessaires à un endroit donné
pour une période donnée.
La rémunération
Tout comme le recrutement, la rémunération constitue l'une des composantes essentielles de la gestion
des ressources humaines. Elle représente à la fois un facteur de motivation (déterminant aux yeux des
salariés) et un coût (généralement le plus important du compte d'exploitation) qu'il faut maîtriser pour
assurer la compétitivité et la pérennité de l'organisation. D'après l'Insee 1 , la rémunération se dénie
comme l'ensemble  des rémunérations en espèces et en nature que les employeurs versent à leurs salariés
en paiement du travail accompli par ces derniers : salaires et traitements bruts en espèces et en nature,
cotisations sociales eectives et imputées à la charge des employeurs .
La formation
La formation permet aux membres de l'organisation de développer des compétences indispensables à
la bonne conduite de leurs missions. Elle constitue un excellent moyen d'adaptation aux évolutions de
l'environnement (évolutions technologiques, nouveaux procès de travail. . .), en même temps qu'un facteur
d'enrichissement personnel et de satisfaction.
La gestion des carrières
Soumise à une pression concurrentielle élevée se traduisant par une course aux talents (avec en toile
de fond le risque de débauche par un concurrent) et composée d'individus aux attentes professionnelles
évolutives, l'organisation peut avoir du mal à conserver son personnel. Ses dirigeants peuvent alors opter
pour une gestion des carrières an de maintenir un certain niveau de stabilité dans l'eectif.
Comme le soulignent Cadin et al. (2012), la notion de carrière est généralement bien perçue au sein des
organisations puisqu'elle évoque chez les individus une trajectoire ascendante, contrairement à la mobilité
qui, elle, peut également signier un changement sur un axe descendant.
La gestion des carrières est un processus qui permet via la formation, la mobilité, la promotion, le
coaching, de préparer les ressources humaines aux activités actuelles et futures de l'organisation tout en
prenant en considération les attentes, les intérêts et les capacités des individus.
Les conditions de travail
D'une manière générale, les conditions de travail désignent l'environnement de travail dans lequel les
individus évoluent. Améliorer ces conditions limite les risques d'accidents du travail ainsi que les maladies
professionnelles. Les conditions de travail concernent :
 L'hygiène et la sécurité : les locaux doivent être continuellement gardés dans un état de propreté.
L'organisation est tenue de mettre à disposition des salariés tous les moyens nécessaires pour assurer
1. Institut national de la statistique et des études économiques

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leur propreté (installations sanitaires : toilettes, vestiaires, lavabos. . .). Elle doit également prendre
toutes les dispositions nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale
de ses salariés (prévention des risques professionnels, formation à la sécurité. . .) ;
 L'ergonomie : les postes de travail doivent être aménagés pour s'adapter le mieux possible aux
individus (confort, sécurité et ecacité) ;
 L'ambiance physique : les locaux de travail et les installations doivent intégrer des normes concer-
nant l'exposition aux bruits, à la température, à la pollution, à la luminosité. . . ;
 Les risques psychosociaux, ils font référence à des situations de stress, de violences internes
(harcèlement moral, conits. . .), ou de violences externes (insultes, agressions. . .). Les risques psy-
chosociaux peuvent  être induits par l'activité elle-même ou générés par l'organisation et les relations
de travail .
Gérer ces risques apparaît comme une activité fondamentale dans la mesure où l'exposition à ce type de
situation peut impacter directement la santé physique et mentale des individus (troubles cardiovasculaires,
troubles musculo-squelettiques, anxiété, dépression. . .).
Le dialogue social
Il n'existe pas de dénition communément admise du dialogue social. Si l'on s'en tient à la dénition
donnée par l'Organisation Internationale du Travail (OIT) le dialogue social  englobe toutes formes
de négociation, de consultation ou d'échange d'informations entre représentants des gouvernements, des
employeurs et des travailleurs sur des questions d'intérêt commun liées à la politique économique et sociale
.
Le dialogue social constitue aussi bien  un moyen de réaliser des objectifs sociaux et économiques,
qu'un objectif en soi, dans la mesure où il permet aux personnes de faire entendre leurs voix et leurs intérêts
dans la société et sur les lieux de travail. Il peut être bipartite, entre les travailleurs et les employeurs (les
 partenaires sociaux ) ou tripartite, en incluant le gouvernement .
Au niveau de l'organisation, le dialogue social désigne l'ensemble des relations et interactions entre la
direction, les salariés et les représentants des salariés.
4.2.4 La fonction technique ou de production
La fonction production est essentielle à la bonne marche de l'entreprise.
Elle inclut l'ensemble des activités qui transforment une combinaison de ressources (moyens matériels,
moyens humains, matières premières. . .) en biens et services vendus à la clientèle. Plusieurs objectifs sont
alloués à cette fonction :
 Des objectifs en termes de coûts : les coûts de production doivent être maîtrisés, ils doivent être
les plus bas possible an d'assurer la compétitivité de l'entreprise sur son marché ;
 Des objectifs en termes de qualité de satisfaire le client, la production doit être qualitative-
ment irréprochable. Ceci impacte directement les ventes de l'entreprise et l'image qu'elle projette au
consommateur ;
 Des objectifs en termes de délais et de quantité : la production doit honorer les délais ré-
pondant aux besoins de la clientèle, et ce, quelle que soit l'importance de la demande adressée à
l'entreprise ;
 Des objectifs en termes d'adaptation : la production doit être susamment exible pour pro-
poser des modèles diérents à partir d'un modèle générique et ainsi  coller  aux attentes d'un
échantillonnage plus large de clients. Par ailleurs, l'outil de production doit pouvoir intégrer les
nouveaux modes de fabrication apparaissant au l du temps.
La fonction production s'organise autour de diérents services :
 Le service de fabrication : il est chargé de la production de l'entreprise à partir du plan établit
par le service d'ordonnancement ;

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 Le service des méthodes : il xe les méthodes de production permettant d'optimiser l'utilisation
des ressources ;
 Le service des études : il est chargé de la conception des produits et élabore des prototypes
pouvant être reproduit à grande échelle par le service de fabrication. Il établit une nomenclature
dans laquelle est précisée la liste des composants ;
 Le service d'ordonnancement : il planie les activités de manière optimale et répartit les res-
sources entre les diérentes unités de production.
Diérents outils sont utilisés pour cela : le diagramme de GANTT, la méthode PERT (Program Evalua-
tion and Review Technique), la méthode des potentiels Métra, la méthode FMS (Flexible Manufacturing
System).
4.2.5 La fonction commerciale et mercatique
La fonction commerciale s'est développée de manière progressive au sein des entreprises. Elle était à
l'origine répartie entre d'autres fonctions dominantes telles la  production  ou la  nance . Avec la
croissance des rmes et celle des marchés, le regroupement de diérentes tâches commerciales a permis à
la fonction commerciale de s'armer au sein des structures d'entreprise. On peut distinguer deux périodes
qui ont précédé et préparé l'avènement d'une fonction commerciale moderne indissociable de la mercatique.
La première se situe entre le milieu du XIXe siècle et la grande crise de 1929. L'activité principale des
responsables consiste alors, au sein des grandes entreprises, à rechercher la meilleure articulation des tâches
de production dans un souci d'ecacité. L'objectif est à la fois de développer une production de masse,
grâce à de nouvelles machines ou de nouveaux procédés de fabrication, et de réunir un volume important
de capitaux pour nancer de tels investissements.
Dès lors, les responsables de production et les nanciers apparaissent comme les premiers décideurs
puisque les tâches commerciales, jugées secondaires, sont disséminées au sein de ces deux grandes fonctions.
C'est seulement à partir des années 1930 que les entreprises développent des directions des ventes destinées
à dynamiser le secteur commercial.
Toutes les tâches commerciales ne sont cependant pas rassemblées au sein du service des ventes, la
 production  et la  nance  continuent de conserver de nombreuses prérogatives. Aussi la démarche
mercatique n'apparaît-elle vraiment qu'à partir des années 1950, aux États-Unis.
La mercatique naît de la prise en compte des besoins et attentes des consommateurs. Elle procède à
partir d'études de marchés qui lui permettent de segmenter les populations de manière à circonscrire au
mieux les acheteurs potentiels. Elle a le souci constant d'utiliser les quatre principaux leviers d'action du
marketing mix, à savoir le produit, le prix, la distribution et la communication. Plus précisément, c'est
dans le concept du cycle de vie du produit qu'elle met en ÷uvre une déclinaison diérenciée de ces quatre
variables du marketing mix. Elle révèle enn une étonnante capacité à s'adapter aux mutations de la société
et aux aspirations des consommateurs grâce à une évolution permanente de ses méthodes et pratiques.
Le marketing peut être déni comme  l'ensemble des actions qui ont pour objet de connaître, de
prévoir et, éventuellement, de stimuler les besoins des consommateurs à l'égard des biens et des services
et d'adapter la production et la commercialisation aux besoins ainsi précisés  (Larousse).
Au sein de l'entreprise, le service marketing est chargé de scruter les évolutions du marché et de
Connaître (voire anticiper) les besoins des consommateurs. Compte tenu d'une concurrence de plus en
plus exacerbée, d'attentes de plus en plus variées émanant de consommateurs devenus plus exigeants,
cette fonction voit son importance croître dans l'entreprise.
Deux missions essentielles sont allouées à ce service : la connaissance du marché, la connaissance du
consommateur et de son comportement.

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4.2.6 La fonction comptable


La comptabilité est une activité visant à répertorier tous les ux nanciers d'une organisation. Au
Maroc, les entreprises ont une obligation légale de présenter un certain nombre d'informations sur leurs
comptes. Le travail comptable aboutit à la rédaction de états de synthèses (ou comptes annuels) à la n
de chaque exercice. Ces documents sont destinés aux parties prenantes de l'entreprise.
On distingue la comptabilité générale de la comptabilité de gestion.
La comptabilité générale
La comptabilité généraleest un système d 'organisation de l'information nancière permettant de sai-
sir, classer, enregistrer des données de base chirées et présenter des états reétant une image dèle du
patrimoine, de la situation nancière et du résultat de l'entité à la date de clôture.
Toute organisation doit donc produire des documents nanciers (CPC, bilan) dont la complexité varie
selon le type d'entité (entreprise, association, administration) et selon la taille.
La comptabilité de gestion
Bien qu'elle ne soit pas obligatoire en elle-même et ne soit donc pas l'objet d'une normalisation, la
comptabilité de gestion est essentielle pour une entreprise. Prenant appui sur les informations fournies par
la comptabilité générale, elle produit des informations qui sont utilisées en interne dans une optique de
pilotage de l'entreprise.
Cette branche de la comptabilité consiste en eet à déterminer et à calculer des coûts pour analyser la
gestion de l'entreprise et eectuer des comparaisons entre les prévisions et les réalisations. Elle permet ainsi
d'évaluer les diérents éléments de la performance et d'eectuer des prévisions, même si l'environnement
de l'entreprise est aujourd'hui instable.
4.2.7 La fonction recherche et développement
Dans une économie hautement concurrentielle, la fonction recherche et développement joue un rôle
essentiel. Elle permet de mettre au point des innovations se traduisant par la constitution de nouveaux
procédés de fabrication ou encore par le lancement de nouveaux produits sur le marché. L'innovation est
source d'avantage concurrentiel (gains de productivité, apports d'éléments nouveaux sur le produit. . .) et
peut permettre à l'entreprise de bénécier d'un monopole temporaire sur son activité.
L'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), à travers la publication du
manuel de Frascati (2002), distingue trois types de recherche :
 La recherche fondamentale : elle consiste  en des travaux expérimentaux ou théoriques entrepris
principalement en vue d'acquérir de nouvelles connaissances sur les fondements des phénomènes et
des faits observables, sans envisager une application ou une utilisation particulière . Elle dépend
en grande partie de laboratoires de recherche publics (universités, CNRS. . .) et minoritairement
d'entreprises privées ;
 La recherche appliquée : elle vise à discerner les applications possibles des résultats d'une recherche
fondamentale et/ou à mettre au point des solutions ou objets nouveaux dans un but ou un objectif
pratique déterminé ;
 Le développement expérimental : il consiste à se servir des connaissances issues de la recherche
et/ou de l'expérience pratique pour lancer la fabrication de nouveaux matériaux, produits ou dispo-
sitifs, d'établir de nouveaux procédés, systèmes et services ou d'améliorer substantiellement ceux qui
existent déjà.
Pour la théorie économique, l'innovation joue un rôle majeur. Elle est à l'origine du prot. Selon Joseph
Alois Schumpeter (Capitalisme, socialisme et démocratie, 1942), l'innovation apportée par l'entrepreneur,
constitue le moteur de la croissance économique sur le long terme. L'auteur distingue cinq formes d'inno-
vations :
 l'innovation de produits ;

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 l'innovation de procédés ;
 l'innovation de modes de production ;
 l'innovation de débouchés ;
 l'innovation de matières premières.
La fonction recherche et développement nécessite l'emploi de ressources nancières, matérielles et hu-
maines importantes. De nombreuses entreprises (notamment les PME) se tournent vers les aides de l'État
et/ou font appel à des capitaux extérieurs pour participer au nancement de leurs travaux de recherche
(banques, sociétés de capital-risque, business angels. . .).
4.2.8 La fonction achat et logistique
L'achat
Au sein d'une entreprise, le rôle de la fonction achat est de procurer les matières premières, fournitures
et composants nécessaires à sa production. L'achat est un processus dont l'objectif consiste à déterminer
ce qu'il est nécessaire d'acheter, et à qui l'acheter. Compte tenu de son impact sur les délais, la qualité et
les coûts de fabrication, il s'agit d'une fonction clé de l'entreprise.
Diérentes missions sont conées aux acheteurs, parmi lesquelles :
 la sélection des fournisseurs répondant au mieux aux besoins de l'entreprise ;
 la négociation des conditions d'achats (délais de livraison, qualité, quantité, conditions de paie-
ment. . .) ;
 l'évaluation des prestations et la renégociation des contrats.
Dans l'entreprise, la fonction achat se situe en amont de la fonction approvisionnement. L'approvi-
sionnement consiste à mettre à la disposition des utilisateurs internes de l'entreprise les biens et services
nécessaires à la poursuite de leur activité. Ces derniers doivent être fournis en quantité et en qualité, dans
un temps déterminé, et à un coût le plus faible possible.
Si la fonction achat s'intéresse à ce qu'il convient d'acheter et à qui, l'approvisionnement prend quant
à lui en charge la logistique matérielle et administrative de l'achat. La fonction approvisionnement gère
alors :
 les quantités à commander ainsi que les dates de livraison ;
 la passation des commandes ;
 le suivi des livraisons et la gestion du transport ;
 la gestion des stocks ;
 la prise en charge des litiges.
La fonction achats/approvisionnement est étroitement liée à la fonction logistique. Il n'est pas rare
d'observer dans certaines entreprises, le rattachement de ces deux fonctions à une seule et unique direction.
La logistique
La logistique se dénit comme l'ensemble des méthodes et moyens mis en ÷uvre an d'optimiser les
ux de marchandises et d'informations de l'entreprise. L'utilisation du terme  logistique  provient du
domaine militaire. Il s'agissait de prendre en charge le ravitaillement des diérentes unités de manière à
ce qu'elles conservent (sur une longue période) leur capacité d'intervention.
Cette fonction concerne l'organisation à diérents niveaux :
 En amont de l'entreprise : il s'agit d'assurer la continuité des ux, des fournisseurs jusqu'aux
sites de production ;
 En interne : elle concerne les activités de planication, de contrôle des opérations, de gestion des
stocks et des ux informationnels. . . ;
 En aval de l'entreprise : elle se rapporte aux activités de stockage des produits nis, de composition
de lots, de contrôle et de préparation des commandes, de transport vers les clients.

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L'utilisation d'outils informatiques permet d'optimiser la gestion de la logistique :


 En amont de l'entreprise : les logiciels APS (Advanced Planning Scheduling) permettent, en fonction
de la demande exprimée en amont de l'entreprise et des ressources disponibles (machines, matières
premières, composants, main d'oeuvre, zone de stockage. . .), de mettre en ÷uvre une production
optimisée ;
 En interne : les ERP (Enterprise Ressource Planning) gèrent l'ensemble des processus de l'entreprise
y compris la fonction logistique. Ils permettent par exemple d'analyser les stocks, de planier les
approvisionnements. . . ;
 En aval de l'entreprise : les logiciels SCE (Supply Chain Execution) regroupent les applications pour
la gestion des entrepôts, des transports.
La logistique se révèle comme une fonction transversale puisqu'elle concerne l'ensemble des activités
de l'entreprise. Elle permet la coopération et la coordination entre les diérents services dans la poursuite
d'objectifs communs (réduction des coûts de revient, qualité des produits, satisfaction des clients. . .).
Compte tenu de ces incidences sur le prix de revient des produits, sur les délais de livraison aux clients,
sur la qualité des produits livrés, elle constitue un élément clé de la compétitivité d'une entreprise.

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