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Le plurilinguisme en Suisse

Schäfer Dániel Décembre 2012


Introduction : Qu’est-ce que c’est que le plurilinguisme ?

Le plurilinguisme, c’est que l’on parle au moins deux langues dans une
communauté et même l’individu parle plusieurs langues. Il y le multilinguisme par
exemple en Roumanie où l’on parle roumain et hongrois mais il n’est pas répandu
d’apprendre la langue de l’autre communauté. Il est très difficile de faire une
différence entre les termes multilinguisme et plurilinguisme. Le plurilinguisme,
comme j’ai déjà mentionné, c’est quand l’individu parle plusieurs langues, dans le
cas de la Suisse par exemple, allemand à son lieu de travail et romanche à la
maison. Ce n’est pas donc la situation où une partie de la population parle une seule
langue et une autre partie, une autre langue.

Un peu d’histoire

La Suisse est un pays en Europe Centrale, ayant 8 millions d’habitants


environ, limité par la France, l’Allemagne, le Liechtenstein, l’Autriche et l’Italie, pays
dont les langues sont parlées en Suisse. La Suisse est plurilingue dès le XVe siècle
mais Napoléon a fait de la Suisse un État qui est plurilingue avec la reconnaissance
formelle de l’égalité des langues. Ces langues sont seulement l’allemand, le français
et l’italien à cette époque-là. Pour que l’on défende la diversité et la richesse de la
Suisse, le romanche obtient le statut de langue nationale en 1938, c’est la quatrième
langue nationale mais il ne devient pas toutefois une langue officielle. Dans la
Constitution du 18 avril 1999 sont fixés les principes de la politique des langues. La
Constitution énonce le droit à la liberté de la langue et le romanche devient une
langue officielle partielle. Les principes le l’article 70 de la Constitution fédérale,
concernant les langues, sont les suivants : « 1er Les langues officielles de la
Confédération sont l’allemand, le français et l’italien. Le romanche est aussi langue
officielle pour les rapports que la Confédération entretient les personnes de langue
romanche. ; 2e Les cantons déterminent leurs langues officielles. Afin de préserver
l’harmonie entre les communautés linguistiques, ils veillent à la répartition territoriale
traditionnelle des langues et prennent en considération les minorités linguistiques
autochtones. ; 3e La confédération et les cantons encouragent la compréhension et
les échanges entre les communautés linguistiques. ; 4e La confédération soutient les
cantons plurilingues dans l’exécution de leurs tâches particulières. ; 5e La

1
Confédération soutient les mesures prises par les cantons des Grisons et du Tessin
pour sauvegarder et promouvoir le romanche et l’italien. »1

La situation actuelle en Suisse : trilinguisme, quadrilinguisme ou


plurilinguisme ?

Comment considérer la Suisse ? Trilingue, quadrilingue ou plurilingue ? Il y a


beaucoup de personnes qui considèrent la Suisse comme un pays trilingue parce
que c’est surtout trois langues qui dominent, l’allemand, le français et l’italien, et ce
sont les langues des pays voisins. La Suisse est cependant quadrilingue si on ajoute
aux trois langues déjà mentionnées le romanche qui est une langue nationale
officielle. La Suisse a donc quatre langues officielles : allemand, français, italien et
romanche. On peut constater que la Suisse est plurilingue non seulement parce
qu’elle est trilingue ou quadrilingue, si bien que le mot « plurilingue » comprenne ces
deux derniers termes, mais aussi parce qu’il y a beaucoup d’immigrants qui font part
de la population du pays. 63,7% des habitants sont germanophones, 20,4% sont
francophones, 6,5% sont italianophones, seulement 0,5% sont romanchophones et
9,0% sont allophones2, donc ceux dont la langue maternelle n’est pas une langue
nationale. À cela s’ajoute encore que l’anglais est en train de gagner de plus en plus
grande importance.

La langue dans la vie quotidienne

Chaque canton a sa propre langue, ils sont généralement unilingues (par


exemple Genève) mais il y en a également des bilingues (Berne) et trilingue
(Grisons). En ce qui concerne les territoires germanophones, il faut remarquer que
des dialectes de l’allemand, en nom commun Schwytzerdütsch, sont parlés3 dans les

1
ELMIGER, Daniel, FORSTER Simone. La Suisse face à ses langues : Histoire et politique du plurilinguisme,
situation actuelle de l’enseignement des langues. [Version électronique], Neuchâtel : Institut de recherche et de
documentation pédagogique, 2005. – 74 p. [http://www.irdp.ch/publicat/textes/055.pdf]. Accès le 2 décembre
2012, p. 11
2
RTS.CH. Paysage linguistique suisse : du quadrilinguisme au multilinguisme. [Vidéo]. 2005.
[http://www.rts.ch/video/info/journal-19h30/123877-paysage-linguistique-suisse-du-quadrilinguisme-au-
multilinguisme.html]. Accès le 2 décembre 2012
3
ELMIGER, Daniel, FORSTER Simone. La Suisse face à ses langues : Histoire et politique du plurilinguisme,
situation actuelle de l’enseignement des langues. [Version électronique], Neuchâtel : Institut de recherche et de
documentation pédagogique, 2005. – 74 p. [http://www.irdp.ch/publicat/textes/055.pdf]. Accès le 2 décembre
2012, p. 12

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villages et même dans les villes mais dans l’administration, dans les médias et dans
la presse, l’allemand standard, le Hochdeutsch est présent. Le français et l’italien
aussi ont leurs caractéristiques dialectales mais ce ne sont pas tellement
remarquables. Dans les cantons bilingues, par exemple en Berne où les langues
officielles sont le français et l’allemand, l’administration a deux langues, les
programmes de radio, de télévision sont émis dans deux langues ainsi que les
journaux. Il est intéressant que, quand il s’agit du pays dans des situations officielles,
dans les atlas, etc., le nom complet du pays, Confédération suisse, est indiqué
également en latin en dehors des quatre langues nationales. Sous le signe de
l’intégration, le nom du pays figure en latin sur les timbres ainsi que sur le Palais du
Parlement fédéral on peut lire Curia Confederationis Helveticae.

Il y a officiellement 14 cantons unilingues allemands, 4 cantons unilingues


francophones et un seul canton unilingue italophone. Les cantons de la
Confédération officiellement bilingues sont les cantons de Fribourg, du Valais et de
Berne. Les langues officielles de ces trois cantons sont l’allemand et le français. Les
langues ne se mélangent pas cependant dans un canton, aucun canton ne reconnaît
pas l’allemand et le français partout sur son territoire. Il existe un seul canton qui est
le représentant du trilinguisme, c’est le canton des Grisons où l’allemand, l’italien et
le romanche sont les langues officielles. Le canton des Grisons est le plus étendu
des cantons mais c’est aussi celui dont la densité démographique est la plus faible.
Quant à la politique linguistique des Grisons, la Constitution de 1982 déclare que les
trois langues du canton sont officielles mais comme le romanche a plusieurs
dialectes assez différents les uns des autres, c’est un problème à part. Jusqu’en
1996, les cinq idiomes régionaux romanches étaient des langues officielles
cantonales. Pour des raisons pratiques, en 1996 le gouvernement cantonal des
Grisons a donné le statut officiel à deux dialectes, puis a pris la décision d’utiliser le
Rumantsch Grischun comme unique langue romanche officielle. Les points de
l’article 3 d’une constitution des Grisons de 2003 sur les langues sont les suivants :
« 1er L’allemand, le romanche et italien sont les langues officielles équivalentes du
canton. ; 2e Le canton et les communes soutiennent et prennent des mesures
nécessaires concernant le maintien et la promotion des langues romanche et
italienne. Ils encouragent la compréhension et les échanges entre les communautés
linguistiques. ; 3e Les communes et les cercles [«arrondissements»] déterminent

3
leurs langues officielles et les langues d’enseignement dans le cadre de leurs
compétences et en collaboration avec le canton. Ils tiennent compte de la
composition linguistique traditionnelle et tiennent en compte des minorités
linguistiques implantées. »4

La composition linguistique actuelle

Nous pouvons observer des changements très remarquables en ce qui


concerne le paysage linguistique d’aujourd’hui. Le concept général sur la
composition linguistique de la Suisse est qu’il y a beaucoup de germanophones,
beaucoup de francophones mais moins que les germanophones, peu d’italophones
et encore moins de romanchophones. Il n’est pas cependant toujours évident que
l’allemand et le français sont en train de gagner de plus en plus de terrain, que
l’italien est en recul et que le romanche est en voie de disparition.

Le principe de l’immersion réciproque dans la langue de l’autre a apparu au


Canada bilingue dans les années 1960. La Suisse était très inspirée par ce modèle
et a calqué sur ce modèle. Le principe fondamental de l’enseignement des langues a
été jusqu’ici que l’on apprend toujours les deux autres langues en dehors de la
langue maternelles, ainsi les germanophones ont appris le français et l’italien, les
francophones ont appris l’allemand et l’italien et les italianophones ont appris
l’allemand et le français. Ce système est complètement bouleversé depuis des
années, ce dont les raisons sont les suivantes : l’italien est en retrait en Tessin, car
les populations d’origine italienne s’intègrent en Suisse romande comme en Suisse
alémanique, délaissent leurs langues d’origine et on ne pratique plus l’italien dans les
écoles secondaires obligatoires, ils prennent l’allemand et le français. Nous pouvons
observer qu’en Suisse alémanique il y a également un recul de l’enseignement du
français qui est remplacé par l’anglais. Nous pouvons voir la même situation en
Suisse romande, sur le territoire francophone, qu’il y a une forte résistance des

4
UNIVERSITÉ LAVAL. Canton des Grisons. Trésor de la langue française au Québec (TLFQ), 2012.
[http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/EtatsNsouverains/Grisons.htm]. Accès le 2 décembre 2012

4
jeunes contre l’allemand et ils montrent un enthousiasme vers l’anglais et c’est le
même phénomène également de la part des italianophones.5

Ce qui est un facteur important du point de vue de la composition linguistique,


c’est le cas des immigrants et leurs langues. J’ai déjà mentionné que 9% de la
population parlent une langue autre que les langues nationales, c’est la proportion
des immigrants. Ils parlent surtout serbe et croate, albanais, portugais, espagnol,
anglais et turc. Mais il y a beaucoup d’allophones, c’est-à-dire des personnes qui ont
comme langue maternelle une autre langue que les langues nationales mais qui
parlent bien au moins une langue nationale et qui l’utilisent dans leur vie de tous les
jours, sauf dans leur famille par exemple où elles utilisent leur langue maternelle. Il y
a certains allophones parmi les immigrants, qui annoncent qu’ils abandonnent leur
langue au profit de l’allemand ou du français.6 ; 7

Conclusion

Il est inévitable que des changements ne se produisent pas concernant les


langues de la Suisse parce que le monde ne cesse pas de changer et d’évoluer, je
pense pourtant que les Suisses devraient faire tout pour sauvegarder leur diversité
culturelle. Même si l’italien et le romanche sont de moins en mois parlés, il faudrait
diffuser les langues italienne, romanche et les cultures relatives, pour que la diversité
très caractéristique que la Suisse possède ne disparaisse pas mais continue à vivre.
Même si l’anglais gagne de plus en plus de terrain dans l’éducation, car c’est la
langue la plus important au niveau mondial par exemple dans les secteurs de
l’économie ou de la banque, il faudrait assurer la continuité de l’apprentissage des
autres langues nationales, y compris le romanche et l’italien sans lesquels la Suisse
aurait une image vraiment différente de l’actuelle.

5
RADIO-CANADA.CA. Plurilinguisme et immersion : l'expérience suisse. [Document audio]. 2012.
[http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia=http://www.radio-
canada.ca/Medianet/2012/CBUF/BoulevardduPacifique201211211632.asx]. Accès le 2 décembre 2012
6
RTS.CH. Paysage linguistique suisse : du quadrilinguisme au multilinguisme. [Vidéo]. 2005.
[http://www.rts.ch/video/info/journal-19h30/123877-paysage-linguistique-suisse-du-quadrilinguisme-au-
multilinguisme.html]. Accès le 2 décembre 2012
7
RADIO-CANADA.CA. Plurilinguisme et immersion : l'expérience suisse. [Document audio]. 2012.
[http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia=http://www.radio-
canada.ca/Medianet/2012/CBUF/BoulevardduPacifique201211211632.asx]. Accès le 2 décembre 2012

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Sources

ELMIGER, Daniel, FORSTER Simone. La Suisse face à ses langues : Histoire et politique du
plurilinguisme, situation actuelle de l’enseignement des langues. [Version électronique],
Neuchâtel : Institut de recherche et de documentation pédagogique, 2005. – 74 p.
[http://www.irdp.ch/publicat/textes/055.pdf]. Accès le 2 décembre 2012

LÜDI, Georges, WERLEN, Iwar. Le paysage linguistique en Suisse – Recensement fédéral


de la population 2000. [Version électronique], Neuchâtel : Office fédéral de la statistique
(OFS), 2005. – 116 p. [http://www.inter-
pret.ch/uploads/media/Sprachenlandschaft_BFS_fr.pdf]. Accès le 2 décembre 2012

RADIO-CANADA.CA. Plurilinguisme et immersion : l'expérience suisse. [Document audio].


2012. [http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia=http://www.radio-
canada.ca/Medianet/2012/CBUF/BoulevardduPacifique201211211632.asx]. Accès le 2
décembre 2012

RTS.CH. La Suisse reste championne du multilinguisme. 2012.


[http://www.rts.ch/info/suisse/4013244-la-suisse-reste-championne-du-multilinguisme.html].
Accès le 2 décembre 2012

RTS.CH. Paysage linguistique suisse : du quadrilinguisme au multilinguisme. [Vidéo]. 2005.


[http://www.rts.ch/video/info/journal-19h30/123877-paysage-linguistique-suisse-du-
quadrilinguisme-au-multilinguisme.html]. Accès le 2 décembre 2012

UNIVERSITÉ LAVAL. Canton des Grisons. Trésor de la langue française au Québec


(TLFQ), 2012. [http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/EtatsNsouverains/Grisons.htm]. Accès le 2
décembre 2012

UNIVERSITÉ LAVAL. Les cantons suisses bilingues. Trésor de la langue française au


Québec (TLFQ), 2012. [http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/europe/suissebilingue.htm]. Accès le 2
décembre 2012

UNIVERSITÉ LAVAL. Les cantons suisses unilingues. Trésor de la langue française au


Québec (TLFQ), 2012. [http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/europe/suisseunilingue.htm]. Accès le 2
décembre 2012

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