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Droit de l’Union
européenne TE64AEC
Stéphane BOLLE
Maître de conférences HDR en droit public
stephane.bolle@univ-montp3.fr
Repères
DROIT DE L’UNION EUROPÉENNE est, au second semestre de la licence 3 AES Commerce et
affaires internationales, un enseignement de DROIT PUBLIC1 qui suit celui de Droit des
relations internationales.
DROIT DE L’UNION EUROPÉENNE a un volume de 39 heures ; il représente 11,66% de vos
crédits ECTS (3,5/30) de ce semestre ; il fait partie, avec Droit des affaires de l’Union
européenne et Droit des sociétés – deux enseignements de droit privé, d’un bloc
d’enseignements juridiques représentant 35% de vos crédits ECTS (10,5/30) de ce semestre
► Réussir
DROIT DE L’UNION EUROPÉENNE est une matière importante. Votre réussite dépendra de
votre assiduité, de votre implication et, bien entendu, du temps d’apprentissage que vous
2
consacrerez à la matière.
Un cours/TD s’assimile, se « digère », tout au long du semestre, et non pas « à la dernière
minute », juste avant un test. Un temps de travail personnel d’au moins 1 heure 30 par
semaine est un prérequis pour réussir en DROIT DE L’UNION EUROPÉENNE.
Ce dualisme est un héritage de la pensée des juristes de l’antiquité romaine ; c’est le marqueur
de la famille du droit romano-germanique. Au III° siècle, ULPIEN, juriste romain, résumait le
dualisme juridique comme suit : « Le droit public est relatif à l’organisation de la chose
publique, le droit privé à l’intérêt des particuliers ».
- Mener un raisonnement juridique élémentaire qui se démarque d’un exposé
politique, moral ou journalistique ;
pour traiter le sujet, tout le sujet, rien que le sujet.
Il est vivement conseillé de vous mettre au travail tout de suite pour vous mettre en pole
position et réussir brillamment la première évaluation.
- Vous passerez la seconde évaluation – peu après le rendu des notes de première
évaluation… - uniquement pour vous offrir une « seconde chance », un rattrapage, ou
l’opportunité d’améliorer votre notre semestrielle. Lors d’une ÉPREUVE UNIQUE d’une
durée de deux heures, vous aurez à composer sur un sujet de connaissances et de
réflexion, à partir d’un texte ou sans texte ainsi qu’à répondre à quelques questions à 3
choix multiples (QCM) et/ou à réponses courtes (QRC).
En vertu de la « règle du maximum », votre note semestrielle définitive sera la meilleure
des deux notes que vous aurez obtenues, à la première ou à la seconde évaluation.
Introduction
Quelle Europe ? Quelle Europe !
L’Union européenne est une union d’Etats singulière dans l’ordre international : elle est
« Plus qu’une organisation internationale sans être un Etat », d’après FRANCESCO
MARTUCCI.
La Cour de justice précise, dans son avis 2/13 du 18 décembre 2014 relatif au projet
d’accord d’adhésion de l’Union européenne à la Convention de sauvegarde des droits de
l’homme et des libertés fondamentales :
« comme la Cour l’a itérativement constaté, les traités fondateurs de l’Union
ont, à la différence des traités internationaux ordinaires, instauré un nouvel
ordre juridique, doté d’institutions propres, au profit duquel les États qui en sont
membres ont limité, dans des domaines de plus en plus étendus, leurs droits
souverains et dont les sujets sont non seulement ces États, mais également
leurs ressortissants (voir, notamment, arrêts van Gend & Loos, 26/62,
EU:C:1963:1, p. 23, et Costa, 6/64, EU:C:1964:66, p. 1158, ainsi que avis 1/09,
EU:C:2011:123, point 65).
[…] l’Union est dotée d’un ordre juridique d’un genre nouveau, ayant une nature
qui lui est spécifique, un cadre constitutionnel et des principes fondateurs qui lui
sont propres, une structure institutionnelle particulièrement élaborée ainsi qu’un
ensemble complet de règles juridiques qui en assurent le fonctionnement ».
C’est le droit général de ce sujet de droit international public unique en son genre qu’il s’agit
de décrire et de décrypter en DROIT DE L’UNION EUROPÉENNE. L’étude portera sur la nature
juridique de l’Union européenne, sur sa « constitution », sur ses institutions et sur les
procédures décisionnelles, notamment pour la production d’un droit commun à ses Etats
membres ou la conduite d’une politique étrangère et de sécurité commune. Elle ne s’étendra
pas au droit matériel de l’Union européenne, au contenu des normes juridiques produites par
les institutions de l’Union européenne, telles que celles du droit des affaires de l’Union
européenne.
L’Union européenne incarne la « petite Europe » (I) ; elle se situe entre la confédération et la
fédération (II) ; elle s’est construite par le droit et constitue une Union de droit (III).
L’Union européenne n’est pas toute l’Europe : elle est l’une des deux grandes organisations
européennes à vocation continentale (A). L’Union européenne, héritière des Communautés
européennes, est une organisation en formation continue qui s’adapte aux évolutions du
dessein européen et de son périmètre géopolitique (B).
https://www.strasbourg-europe.eu/les-pays-membres-de-l-union-europeenne/
L’Union européenne est d’abord une organisation d’intégration sans équivalent dans le
monde. MICHEL VIRALLY, en 1977, a classé les organisations internationales :
- « les organisations de coopération laissent intacte la structure fondamentale de la
société internationale contemporaine, composée d'États souverains. Loin de mettre en
cause l'existence et le rôle de ces États, elles leur permettent de mieux s'acquitter de
leurs fonctions sociales dans les domaines où la dimension des problèmes dépasse leur
capacité d'action individuelle. Elles constituent un instrument des États avant de
pouvoir se comporter en acteurs autonomes.
- Les organisations d'intégration, au contraire, ont pour mission de rapprocher les
États qui les composent, en reprenant à leur compte certaines de leurs fonctions,
jusqu'à les fondre en une unité englobante dans le secteur où se développe leur
activité, c'est-à-dire dans le domaine de leur compétence. Cette fusion ira jusqu'à
la substitution de la personnalité de l'organisation à celle de ses membres vis-à-
vis des tiers, pour les négociations commerciales par exemple. Parallèlement,
certaines fonctions étatiques essentielles (législation, règlement judiciaire) seront
exercées par les organes de l'organisation au lieu et place des organes étatiques.
En raison de leurs caractères spécifiques, les organisations d'intégration présentent
certains traits communs avec les États, puisqu'on peut dire d'elles qu'elles ont une
population et un territoire, même si c'est d'un point de vue strictement fonctionnel.
Aucune affirmation de cet ordre ne pourrait être avancée pour les organisations de
coopération ».
https://www.coe.int/fr/web/about-us/do-not-get-confused
Pour éviter toute confusion, consultez également https://lessurligneurs.eu/une-bonne-fois-
pour-toutes-comment-distinguer-conseil-de-leurope-conseil-europeen-et-conseil/
B) En formation continue
Les évolutions de son périmètre géopolitique mettent l’Union européenne face à ses
défis existentiels et donc institutionnels
« En redéfinition constante, en élargissement permanent, en rétrécissement inédit aussi depuis
le Brexit, les frontières de l’Union européenne restent insaisissables »3. Les évolutions,
passées et à venir, des frontières extérieures de la « petite Europe »
- mettent à l’épreuve son identité : l’Union européenne sait-elle qui elle est, jusqu’où
elle va ?
- impactent l’intégration européenne : une vague d’élargissement peut freiner de
nouvelles avancées ;
- et ont des répercussions institutionnelles profondes : plus les Etats membres sont
nombreux, plus il leur est difficile de prendre une décision commune et, notamment,
de réviser les traités constitutifs.
2
https://futureu.europa.eu/?locale=fr
3
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/geographie-a-la-carte/sans-frontieres-claires-l-europe-
sait-elle-qui-elle-est-3756338
6 Etats, à savoir l'Allemagne, la Belgique, la France, l'Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas,
ont été les fondateurs des communautés européennes : de la Communauté européenne du
charbon et de l’acier (CECA) instituée par le traité de Paris du 18 avril 1951, de la
Communauté économique européenne (CEE) et de la Communauté européenne de l’énergie
atomique (CEEA) instituées par les deux traités de Rome du 25 mars 1957.
Les Communautés européennes puis l’Union européenne instituée par le traité de Maastricht
du 7 février 1992 ont connu 7 vagues d’élargissement de 1973 (avec les adhésions du
Royaume-Uni, de l’Irlande et du Danemark) à 2013 (avec l’adhésion de la Croatie), passant
de 6 à 28 Etats membres. En 2004, a eu lieu le plus grand élargissement avec l’entrée
simultanée de 10 Etats (la Pologne, la République tchèque, la Hongrie, la Slovaquie, la
Slovénie, la Lettonie, la Lituanie, l'Estonie, Malte et Chypre).
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CHAHIRA BOUTAYEB relève que « L’Union européenne est une entité singulière dans
l’ordre international […] l’Union européenne se caractérise par sa nature médiane : elle est
plus qu’une organisation internationale4, sans constituer un Etat au sens traditionnel. C’est
cette nature hybride qui se traduit par la coexistence au sein des institutions de deux logiques :
une logique fédérale, avec la place centrale accordée à la Commission et au Parlement
européen, et une logique intergouvernementale, avec une prééminence des instances
interétatiques » que sont le Conseil européen et le Conseil.
L’Union européenne ressemble à une confédération (A) mais elle est davantage qu’une
confédération, exclusivement intergouvernementale. L’Union européenne se rapproche d’une
fédération à laquelle elle emprunte certaines techniques mais elle ne constitue pas une
fédération, une entité souveraine (B).
4
Qu’est-ce qu’une organisation internationale ? D’après la Convention de Vienne sur le droit des
traités du 23 mai 1969, en son article 2 § 1
Cette définition a le mérite de distinguer une organisation internationale, sujet du droit international
public, d’une organisation internationale non-gouvernementale (OING), qui est un sujet de droit
interne privé. Mais elle est très incomplète. C’est pourquoi la doctrine lui préfère souvent la définition
proposée par Gérald Fitzmaurice, le rapporteur de la Commission du droit international des Nations
Unies lors de l’élaboration de la Convention de Vienne sur le droit des traités : « l’expression
organisation internationale désigne une association d’Etats constituée par traité, dotée d’une
constitution et d’organes communs, et possédant une personnalité juridique distincte de celle des
Etats membres ».
Une confédération est une association d’Etats souverains, créée par voie de traité -
révisable à l’unanimité – pour exercer en commun certaines compétences ; elle ne
constitue pas un Etat composé et ne détient donc pas une partie de la souveraineté ; le ou
les organes de la Confédération sont exclusivement composés de représentants des Etats
confédérés – et non de représentants de leurs peuples – et décident à l’unanimité ou à la
majorité qualifiée (par exemple, 9 sur 13 pour la Confédération des Etats-Unis de 1777) ; un
Etat confédéré peut toujours s’affranchir d’une décision de la confédération qu’il jugerait
contraire à un intérêt vital5.
Les liens de solidarité interétatique sont davantage intenses dans une confédération que dans
une organisation internationale.
Comme l’écrit MARIE-ANNE COHENDET, l’Union européenne « demeure une confédération
10
en ce que, d’une part, elle est fondée non pas sur une Constitution mais sur des traités
internationaux et en ce que, d’autre part, les Etats [membres] restent de véritables Etats, des
sujets de droit international, considérés comme souverains. L’UE n’est pas souveraine,
n’ayant pas la compétence de déterminer sa propre compétence, pas plus qu’elle ne peut fixer
celle des Etats. Elle ne peut exercer que les pouvoirs qui lui ont été transférés par les Etats et
eux-seuls peuvent réviser les traités qui sont les fondements de ses compétences ». Les traités
constitutifs donnent aussi à l’Union européenne les allures d’une confédération, avec des
institutions intergouvernementales investies d’attributions majeures et avec le maintien
d’une dose de méthode intergouvernementale dans le processus décisionnel. A titre
d’exemples,
- en règle générale, le Conseil, statuant à la majorité qualifiée, est, avec le Parlement
européen, le colégislateur de l’Union européenne ;
- dans le domaine de la politique étrangère et de sécurité commune (PESC), le Conseil
européen et le Conseil décident à l’unanimité ;
- le Conseil, statuant à l’unanimité après avis du Parlement européen, est le seul et
unique législateur fiscal de l’Union européenne.
Cependant, l’Union européenne, qui fonctionne selon certaines techniques propres à une
fédération, peut être considérée comme « une confédération proche d’un Etat fédéral »,
suivant la formule de MARIE-ANNE COHENDET.
Une fédération (dérivé du verbe latin foederare, unir par alliance) est un Etat composé
d’Etats, régi par une Constitution : l’Etat fédéral, seul sujet de droit international, absorbe
une part substantielle de la souveraineté – la souveraineté externe et une partie de la
souveraineté interne – tandis que les Etats fédérés ont le reste de la souveraineté interne ;
le droit fédéral, produit avec la participation des Etats fédérés pour la législation fédérale,
prime sur les droits fédérés.
Les Etats-Unis d’Amérique, la République fédérative du Brésil, l’Union
indienne, la Confédération suisse, la République fédérale d’Allemagne ou encore
la Belgique sont aujourd’hui des fédérations.
L’Union européenne ne saurait être considérée comme une fédération puisqu’elle n’est pas un
Etat, puisqu’elle est d’abord une confédération fondée sur des traités et non sur une
Constitution. Comme l’a fait observer FRANÇOIS LUCHAIRE, « Il manque … à l’Union
5
Exemples de confédérations :
- La Confédération des États-Unis d’Amérique de 1777 à 1789
- La Confédération Suisse avant 1848
- La Confédération Germanique de 1815 à 1866.
européenne un élément incontournable de la souveraineté : c’est la compétence de sa propre
compétence. L’Union n’a que des attributions limitativement énumérées. La compétence de
principe, c’est-à-dire la souveraineté, reste à l’Etat ». Les Etats membres de l’Union
européenne ont dès lors conservé des attributs et des compétences que n’ont pas des Etats
fédérés : souverains, ils demeurent des sujets de droit international ; ils ont, chacun, un droit
de veto sur la révision des traités constitutifs et sur l’admission d’un nouvel Etat membre ; ils
participent directement à la gouvernance commune au travers des institutions
intergouvernementales. Et, à la différence d’une fédération, l’Union européenne n’a ni armée
ni diplomatie ni police6.
Cependant, selon CHAHIRA BOUTAYEB, « La collectivité que constitue l’Union se rapproche
de l’entité étatique en raison de l’utilisation de plusieurs techniques fédérales ». En 11
particulier, « le champ de compétence et d’intervention […] par exemple la citoyenneté
européenne même si elle n’est pas comparable à celle de la citoyenneté étatique, la culture ou
l’éducation souligne l’analogie avec les Etats fédéraux car aucun groupement d’Etats (sauf
précisément les Etats fédéraux) ne présente une telle caractéristique.
La primauté du droit commun, c’est-à-dire du droit de l’Union, sur le droit interne peut
conduire à une comparaison au droit fédéral qui brise le droit local et s’impose aux Etats de la
fédération. Le droit fédéral s’applique directement sur le territoire de chacun des membres de
la fédération. – Il en va également pour la faculté d’invoquer le droit commun directement
devant les autorités nationales […]
Le système juridictionnel mis en place confère un rôle moteur à la Cour, particulièrement en
raison de techniques de contrôle originales telles que le renvoi préjudiciel. Celui-ci lui a
permis de se placer au rang d’organe de régulation, comme dans un Etat fédéral ».
L’ABC du droit de l’Union européenne 7 relève que l’Union européenne « n’utilise pas la
violence ou la soumission pour unifier l’Europe, mais la force du droit. Seule une unification
reposant sur un libre consentement a, en effet, des chances de durer, pour autant qu’elle soit
bâtie sur des valeurs fondamentales, comme la liberté et l’égalité, et préservée et réalisée par
le droit. C’est sur cette base qu’ont été établis les traités instituant l’Union européenne. […]
l’UE n’est pas seulement une création du droit, mais elle poursuit ses objectifs en utilisant
exclusivement le droit. En d’autres termes, c’est une union par le droit » (A), et donc, comme
le souligne la Cour de justice, dans son arrêt du 29 juin 2010 E et F, « l’Union est une
Union de droit », c’est-à-dire une puissance interétatique où, comme dans un Etat de droit, le
droit est la base et la limite de toute intervention publique (B).
L’Europe des communautés européennes puis de l’Union européenne s’est bâtie à coup de
traités ; elle s’est affirmée au travers de règlements et de directives – des actes dits
« législatifs » - ainsi que d’arrêts de la Cour de justice. Cette construction européenne par le
droit a été célébrée : le Prix Nobel de la paix 2012 a été décerné à l'Union européenne pour
avoir « fait passer l'Europe d'un continent en guerre à un continent en paix » ; « l'Union et ses
précurseurs ont contribué pendant soixante ans aux progrès de la paix et de la réconciliation,
6
Europol https://european-union.europa.eu/institutions-law-budget/institutions-and-bodies/institutions-
and-bodies-profiles/europol_fr est une agence de l’Union européenne qui n’est pas comparable, par
exemple, au FBI des Etats-Unis d’Amérique.
7
https://op.europa.eu/fr/publication-detail/-/publication/5d4f8cde-de25-11e7-a506-01aa75ed71a1
de la démocratie et des droits de l'homme en Europe ». Comme le souligne SYLVAINE
POILLOT PERUZZETTO, « seul le droit a pu imposer une unité après des siècles de guerres
entre les Etats du Vieux continent. Le droit est ainsi vecteur de paix, alors que la guerre avait
été le ressort premier des relations entre les Etats de cette partie du monde ».
Autre exemple : la Cour de justice, dans son arrêt du 19 janvier 2023 sur une demande
de décision préjudicielle introduite par le Conseil d’Etat belge, a jugé que l’article 53,
paragraphe 1, du règlement n°1107/2009 concernant la mise sur le marché des produits
phytopharmaceutiques doit être interprété en ce sens qu’il ne permet pas à un État membre
d’autoriser la mise sur le marché de produits phytopharmaceutiques en vue du traitement
de semences, ainsi que la mise sur le marché et l’utilisation de semences traitées à l’aide de
ces produits, dès lors que la mise sur le marché et l’utilisation de semences traitées à l’aide
de ces mêmes produits ont été expressément interdites par un règlement d’exécution 9 ; au
vu de cet arrêt, Marc Fesneau, Ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire, a
annoncé, le 23 janvier 2023, que le Gouvernement français renonçait à décider une
« troisième année de dérogation sur l'enrobage des semences de betteraves ».
B) L’Union de droit
La COMMISSION EUROPÉENNE, dans son Rapport 2020 sur l'état de droit, indique que
« L’état de droit est consacré à l’article 2 du traité sur l’Union européenne comme l’une des
valeurs communes à tous les États membres. Il garantit que toutes les autorités publiques
agissent toujours dans les limites fixées par la loi, conformément aux valeurs de la démocratie
et aux droits fondamentaux, et sous le contrôle de juridictions indépendantes et impartiales.
L’état de droit est une notion qui recouvre des principes tels que la légalité, qui suppose
l’existence d’une procédure d’adoption des textes de loi transparente, responsable,
démocratique et pluraliste; la sécurité juridique; l’interdiction de l’arbitraire du pouvoir
exécutif; une protection juridictionnelle effective assurée par des juridictions indépendantes et
impartiales, un contrôle juridictionnel effectif y compris le respect des droits fondamentaux;
8
https://www.conseil-etat.fr/actualites/pollution-de-l-air-le-conseil-d-etat-condamne-l-etat-a-
payer-deux-astreintes-de-10-millions-d-euros
9
https://agriculture.gouv.fr/decision-de-la-cour-de-justice-de-lunion-europeenne-relatif-lutilisation-des-
neonicotinoides-pour
la séparation des pouvoirs et l’égalité devant la loi. Ces principes ont été confirmés par la
Cour de justice de l’Union européenne et par la Cour européenne des droits de l’homme »10.
Association d’Etats de droit, l’Union européenne constitue, selon une jurisprudence constante
une Union de droit. La Cour de justice des communautés européennes a affirmé, dans son
arrêt du 23 avril 1986 Les Verts c/ Parlement européen, que « la Communauté
économique européenne est une communauté de droit en ce que ni ses États
membres ni ses institutions n'échappent au contrôle de la conformité de leurs actes à
la charte constitutionnelle de base qu'est le traité ». La Cour de justice, dans son arrêt
du 29 juin 2010 E et F, a actualisé cette qualification : elle a souligné que « l’Union est une
Union de droit dans laquelle ses institutions sont soumises au contrôle de la 13
conformité de leurs actes, notamment, avec le traité FUE et les principes généraux
du droit. Ledit traité a établi un système complet de voies de recours et de
procédures destiné à confier à la Cour le contrôle de la légalité des actes des
institutions de l’Union ».
10
https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX%3A52020DC0580