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Alors, l'idée est que le prix d'une action doit correspondre à la valeur actualisée

des dividendes attendus. Les valeurs actuelles, on n'y reviendra à la fin, mais ici
, ce qu'on voit c'est que le prix est égal à, je crois : les gains sont égaux aux
dividendes Le prix est égal aux gains
divisés par un facteur d'actualisation, qui est le taux d'actualisation moins
le taux de croissance des revenus. Donc le prix est égal aux gains, sur un certain
nombre. C'est ce qu'on appelle le modèle Gordon. Alors il ne s'agit pas
nécessairement
des gains exacts d'aujourd'hui, mais ça fera l'affaire comme approximation. Ce que
ça implique, c'est donc qu'à moins que le
facteur de risque ne diffère dune action à l'autre, entraînant un taux d'escompte
différent,
alors le ratio prix/bénéfices devrait être identique pour toutes les action.
C'est ça, le modèle de Gordon. La théorie des marchés efficient doit
donc expliquer pourquoi certaines entreprises sont cotées à un prix plus élevé
que d'autres, en proportion de leurs revenus. Si l'on en croit le modèle de Gordon,
cela doit avoir un rapport avec le risque ou avec les opportunités de croissance.
Donc si votre entreprise est cotée à un prix élevé
par rapport à ses bénéfices, c'est soit parce qu'elle présente un faible risque,
mesuré par son bêta, et donc qu'on est prêt à payer plus cher
pour bénéficier de ce faible risque, soit parce que les investisseurs ont des
raisons de penser que ses revenus futurs, son taux brut g, est élevé, si bien que
vous divisez
par un nombre plus petit. Ainsi, la théorie des marchés efficients
attribuerait, expliquerait ces différences de ratio entre prix et revenus en termes
soit de taux d'actualisation, soit
de taux de croissance des revenus, de sorte que ces marchés cotent tous
correctement, alors même que dans certains marchés,
le cours est élevé par rapport aux revenus. Et donc ce qui arrive c'est que
certaines actions
sont vendues beaucoup plus cher que d'autres. Certaines se vendent à un ratio
prix/revenu qui peut
atteindre, et même parfois dépasser, mettons, 100 fois les gains. On peut alors se
demander pourquoi qui que ce soit
voudrait payer une action 100 fois ses revenus ? Eh bien, selon la théorie des
marchés efficients,
le marché, dans son infinie sagesse, a décidé ou bien que cette action présentait
un taux de risque t particulièrement bon, ou bien que le taux de croissance des
bénéfices
de l'entreprise s'annonce phénoménal. Ce ratio prix/bénéfices élevé devrait donc
être le signe d'un taux de croissance élevés des revenus. Donc voilà quelques
réponses possibles à la question : qu'est-ce qui
nous amène à croire que les marchés sont censés être efficients ? Il y a
l'investisseur marginal. Les personnes qui font des opérations régulières
en bourse sont des gens intelligents. Ils agissent vite et immédiatement,
donc ils dominent les échanges boursiers. Il y a aussi l'argument de la survie du
plus apte. L'idée que certaines personnes à Wall Street ont l'air
intelligentes, mais que ce n'est qu'une impression. [RIRES]
- Sur le ratio prix/gains cependant, pensez-vous que la moyenne du ratio prix/gains
doit être différent selon le secteur d'activité ? - Bonne question. Historiquement,
il y a des différences
à long terme dans les ratios prix/bénéfices entre les secteurs et entre les pays.
L'exemple type, c'est le Japon. Si vous revenez aux années 80, l'ensemble du marché
japonais avait un ratio
prix/bénéfices de presque 100. À l'époque, tout le monde disait
enfin tout le monde sauf au Japon, on disait que ça n'avait aucun sens,
qu'est-ce qu'ils ont, ces Japonais ? On disait que les prix étaient trop élevés.
Mais au Japon, on voyait cela différemment. Pour tout vous dire, j'ai fait un
sondage pour comparer les États-Unis et le Japon, comparer les points de vue sur le
marché japonais,
et je sais que c'est vrai : les Américains étaient très sceptiques, tandis que les
Japonais étaient très enthousiastes. Mais les ratios prix/bénéfices ont
effectivement
beaucoup baissé au Japon par la suite.. Je pense que ce qui s'est passé c'est que
les Japonais,
ils sont humains comme nous tous et je ne cherche pas à dire du mal des Japonais,
mais ils se sont un peu laissés emporter par le succès
et ils ont fait monter les prix. C'est une cause psychologique possible de
différences, qui peuvent être durables, entre les ratios prix/bénéfices. D'autres
différences sont envisageables, bien sûr, par exemple des différences de normes
comptables.

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