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Université Alioune Diop de BAMBEY 2020 / 2021

Ingénierie Juridique

République du Sénégal
Université Alioune Diop de Bambey
UFR : Economie Management et
Ingénierie Juridique (ECOMIJ)
Département : Ingénierie Juridique
Niveau : Licence I

-1-

2020 – 2021

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Chapitres Pages

Introduction
Première partie : les institutions de base
nécessaires à la formation de la société 5
internationale
Titre premier : les institutions étatiques
Chapitre premier : les éléments
sociologiques de l'état.
Section première : le territoire
Paragraphe premier : la composition du
territoire 6
A. Le territoire terrestre
B. Le territoire maritime
C. Le territoire aérien
Paragraphe deuxième : les pertes et
acquisitions de territoire
A. Les pertes de territoire 7
B. Les acquisitions de territoire
Paragraphe troisième : la frontière 8
-3- A. La délimitation
B. La démarcation ou le bornage 9
Section deuxième : la population
Section troisième : le pouvoir
Chapitre deuxième : les éléments
juridiques
Section première : la souveraineté 10
Paragraphe premier : personnalité
juridique et internationale de l'Etat
Paragraphe deuxième : les 11
compétences de l'ETAT
A. Les compétences territoriales
B. Les compétences personnelles

Section deuxième : la reconnaissance


Paragraphe premier : formes et méthodes 12
de reconnaissance
A. Les formes
B. Les modalités de reconnaissance
Paragraphe deuxième : l'exercice de la
reconnaissance

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A. L'instrumentalisation de la
reconnaissance
B. Le refus de la reconnaissance 13
Titre deuxième : les collectivités proches
de l'institution étatique
Chapitre premier : le saint- siège
Section première : la diagnostique des
éléments sociologiques du Saint-Siège 14
Section deuxième : les activités
internationales du saint- siège
Chapitre deuxième : l'autorité 15
palestinienne
Chapitre troisième : les mouvements de
libération
Titre troisième : les relations 16
diplomatiques et consulaires
Chapitre premier : les relations
diplomatiques
Section première : les relations 17
diplomatiques entre les Etats
Paragraphe premier: les conditions
d'établissement et de rupture des
relations diplomatiques 18
-4- A. Les conditions d’établissement
B. Les conditions de rupture
diplomatique
Paragraphe deuxième: l'installation et
l'organisation de la mission diplomatique
A. L'installation 19
B. L'organisation
1. Les missions permanentes
2. Les missions temporaires (ad
hoc)
Paragraphe troisième : les privilèges et les 20
immunités diplomatiques
A. Les privilèges et immunités de la
mission
B. Les privilèges et immunités des
agents diplomatiques
Section deuxième : les relations 21
diplomatiques entre les Etats et les
organisations
Chapitre deuxième : les relations
consulaires
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Paragraphe premier : les conditions


d'établissement et de rupture des relations
consulaires
Paragraphe deuxième : l'installation et 23
l'organisation de la mission consulaire
Paragraphe troisième : les privilèges et
immunités des postes des agents
consulaires 24
Deuxième partie : les institutions de
solidarité internationale
Exemple : la CEDEAO 25
Titre premier : les organes d'action
Chapitre premier : la conférence du chef
de l'état et du gouvernement
Chapitre deuxième : le conseil des
ministres
Chapitre troisième : la commission 26
Titre deuxième : les organes de contrôle
Chapitre premier : le parlement
Chapitre deuxième : la cour de justice

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LES INSTITUTIONS INTERNATIONALES

INTRODUCTION
Le cours d'institution internationale est une introduction aux études internationales dans
lesquelles on trouve Droit International Public, les relations internationales et le droit
communautaire. Son enseignement est centré sur une approche qui n'est pas exclusivement
juridique. Deux raisons expliquent cela : la première est destinée à un public qui ne possède pas
encore des connaissances juridiques poussées, la seconde raison est que la matière elle-même a
des aspects politiques et sociaux qui ne peuvent être occultés.
La dénomination de la matière mérite une explication. L'expression « Institutions
Internationales » fait penser à une chose qui existe. Cela est d'autant plus vrai que le mot
institution est tiré du latin " instituo" qui signifie étymologiquement quelque chose qui est
fondée pour durer longtemps, pour demeurer dans le temps. Dans le domaine du droit,
l'institution est une création des hommes, elle agit au nom et pour le compte d'une collectivité.
Quant à l'adjectif « internationale », il rappelle ses créateurs à savoir les États. Il s'agit d'un
emprunt du monde anglo-saxon qui utilise le mot « nation » pour désigner l'État.
PREMIERE PARTIE : LES INSTITUTIONS DE BASE NECESSAIRES A LA
FORMATION DE LA SOCIETE INTERNATIONALE
- 7 - Dans le monde international, il existe une société, c'est un ensemble d'éléments qui sont en
relation les uns avec les autres. La société internationale est à la base d'une société d'État. Les
États occupent une place centrale mais ils cohabitent avec les organisations internationales
(ONU, CEDEAO,…), les multinationales, les ONG et les individus. Les États constituent une
institution internationale qui présente des caractéristiques communes.
TITRE PREMIER : LES INSTITUTIONS ETATIQUES
L'existence de l'État est due à la réunion de trois éléments sociologiques et la présence
d'éléments juridiques. Et pour devenir acteur international, le nouvel État doit être reconnu par
ses pairs.
CHAPITRE PREMIER : LES ELEMENTS SOCIOLOGIQUES DE L'ÉTAT.
L'existence de l'État est un fait. Ni le droit international ni la société internationale ne crée l'État.
La création de l'État résulte de la vie de la collectivité humaine sur un territoire délimité et
gouverné par un pouvoir politique.

SECTION PREMIERE : LE TERRITOIRE

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Maurice Hauriou avait affirmé avec justesse que l'État est une corporation à base territoriale.
Cette affirmation marque le caractère indispensable du territoire de l'État. Il s'agit de l'assise
spatiale de la souveraineté de l'État. Le territoire stabilise la population et le pouvoir politique
mais il n'est pas lui-même pour autant stable. En effet, il connaît des transformations, soit il
s'élargit, soit il se rétrécit. On parle dans ce cas de perte ou d'acquisition de territoire. Mais à
chaque fois, le territoire est toujours délimité.
PARAGRAPHE PREMIER : LA COMPOSITION DU TERRITOIRE
Le territoire de l'État Comprend : le territoire terrestre, le territoire maritime et le territoire
aérien.
A. LE TERRITOIRE TERRESTRE
Il s'agit du milieu physique, la terre ferme dans laquelle on trouve le sol, le sous-sol mais aussi
les eaux du lac, des rivières et des fleuves qui ne débordent pas les frontières. Ce milieu est
caractérisé par le fait qu'il sert de lieu d'habitation pour la population, d'endroits d'exercice des
activités économiques principales.
B. LE TERRITOIRE MARITIME
Il s'agit de l'espace marin qui baigne les côtes et qui est adjacent au territoire terrestre. On y
trouve les eaux intérieures (les eaux du port), la mer territoriale dont la largeur est de douze
mille marins (22224km). Un mille marin 1852 km.
-8- C. LE TERRITOIRE AERIEN
Comme son nom l'indique, il s'agit de l'espace qui se trouve au-dessus du territoire terrestre et
du territoire maritime. On parle d'espace atmosphérique. Cela exclut l'espace extra-
atmosphérique.
PARAGRAPHE DEUXIEME : LES PERTES ET ACQUISITIONS DE TERRITOIRE
Dans leur vie, les Etats peuvent connaître des pertes ou des acquisitions de territoire. Cela
peut se dérouler dans un cadre volontaire ou dans un cadre forcé. En effet, les espaces terrestres
et maritimes sont convoités et des rivalités s'organisent autour de ces questions. Il arrive même
que des guerres soient menées pour le contrôle de telle ou telle partie du globe. Il existe
beaucoup de conflits de frontière, ce fut le cas entre le Sénégal et la Guinée Bissau. Ce fut
également le cas entre le Mali et le Burkina Faso, entre le Niger et le Burkina Faso, entre le
Nigéria et le Cameroun et, récemment entre le Kenya et le Somalie.
La plupart de ces conflits ont été portés devant la Cour Internationale de Justice pour qu'elle
leur donne une solution judiciaire. Toute perte de territoire pour un État est une acquisition pour
un autre.
A. LES PERTES DE TERRITOIRE
La perte peut être provisoire ou définitive.

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La perte provisoire intervient lorsque par exemple une rébellion contrôle une partie du
territoire d'un État et y exerce une autorité de fait. Dès que la rébellion est vaincue, l'État
récupère ses espaces qu'il avait perdus au paravent. On peut citer le cas de l'occupation
militaire, il s'agit d'une situation dans laquelle une armée d'un État va occuper le territoire d'un
autre Etat et le contrôler militairement. Les USA ont occupé l'Irak de 2003 à 2009. À partir de
2009, le gouvernement irakien a repris le contrôle de son territoire.
La perte de territoire est définitive dans certaines situations, cela peut avoir lieu à la suite
d'une guerre. Par exemple la Syrie a perdu le plateau du Golan au profit d'Israël lors de la
guerre israélo-arabe. La perte de territoire définitive peut exister dans le cadre d'une
rétrocession. Par exemple la Grande Bretagne a rétrocédé Hong Kong à la Chine en 1997. On
peut parler de perte de territoire définitive lorsqu'une partie du territoire d'un État se détache
pour devenir un État indépendant. Exemple : en 1993, l'Érythrée s'est séparée de l'Éthiopie pour
devenir indépendante. Récemment en 2011, le Soudan du Sud s'est séparé du Soudan pour
devenir indépendant.
B. LES ACQUISITIONS DE TERRITOIRE
L'État peut faire une acquisition de territoire à titre originaire ou à titre dérivé.
L'acquisition de territoire à titre originaire existe lorsqu'un État occupe une terre sans maître.
Cela était possible dans le passé. Même dans le passé, l'existence de terre sans maître était
contestée. En effet, pendant la colonisation, les européens avaient l'habitude de qualifier les
-9- territoires africains de terre sans maître alors qu'ils s'y avaient trouvé des royaumes ou des
empires dirigés par les rois. Aujourd'hui, l'acquisition à titre ancestral est impossible puisque
tous les espaces terrestres du globe sont occupés par les Etats.
Quant à l'acquisition de territoire à titre dérivé, elle consiste pour un État à remplacer un
autre État sur le contrôle d'un territoire. Plusieurs formes existent, certaines relèvent du
passé, d'autres sont actuelles. Les formes du passé sont :
- ACHATS de territoire, exemple : la Russie a vendu l'Alaska aux États Unis à 7milliards 200
mille dollars et la Louisiane a été vendue par la France aux États Unis à 60 millions de francs
français.
En dehors de l'achat, il y a
- la CESSION de territoire : il s'agit d'une opération par laquelle un État renonce à ses droits
et titres sur un territoire au profit d'un autre Etat. La cession peut être de courte durée ou
effective. Pour un exemple de cession de courte durée, on peut citer celle effectuée le 10 mai
1871 lorsque la France céda l’Alsace et la Lorraine à l'Allemagne et le 28 juin 1919,
l'Allemagne restituera l'Alsace et la Lorraine. Pour un exemple de cession définitive, on peut
citer le traité de Paris du 10 février 1947 qui prévoyait la cession par l'Italie des villes comme
Tende et Brigue à la France.
Une forme d'acquisition à titre dérivé peut se faire par :

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- la guerre, mais depuis l'interdiction du recours unilatéral à la force (article 2, paragraphe 4 de


la charte des nations unies « les membres de l’organisation s’abstiennent, dans leurs relations
internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force, soit contre l’intégrité
territoriale ou l’indépendance politique de tout Etat, soit de toute autre manière incompatible
avec les buts des nations unies »). Une acquisition est de plus en plus difficile à pratiquer.
Lorsque Saddam Hussein avait occupé le Koweït en août 1990, la coalition des États membres
de l'ONU ont chassé ces militaires du territoire koweïtien pour permettre à l'État du Koweït de
contrôler son territoire.
PARAGRAPHE TROISIEME : LA FRONTIERE
Un territoire n'est viable que s'il est délimité. Selon la Cour Internationale de Justice dans
l'affaire relative au différend territorial entre la Libye et le Tchad jugée le 3 février 1994 “
définir un territoire c'est définir ses frontières”. La frontière a donc pour objet la limite
territoriale de l'État. La frontière peut être définie comme étant une ligne qui suit un tracé
aussi bien sur terre que sur mer en vue de délimiter un territoire étatique et par le même
fait marquer la limite des compétences étatiques. Pour remplir cette fonction, la frontière
doit faire l'objet d'une délimitation précise sur le plan juridique et d'une démarcation ou
bornage sur le plan opérationnel.
A. LA DELIMITATION
Il s'agit d'une opération juridique qui fixe la frontière à des endroits précis. Ainsi on utilise
- 10 - un acte juridique, en général un traité ou dans certaines situations un décret pour déterminer
les limites d'un territoire étatique. S'il s'agit d'un traité, il est signé par les 2 États ou par leurs
anciens États colonisateurs. Les autres États doivent respecter cet accord même s'ils ne l'ont pas
signé. Si 2 États en conflit de frontière n'arrivent pas à trouver un accord, ils peuvent soumettre
des rapports à la Cour Internationale de Justice ou à un arbitre. Le juge et l'arbitre devront baser
leur décision sur un document qui a une valeur juridique et qui a procédé aux tracés de la
frontière. En cas de dépôt de document juridique, le juge et l'arbitre peuvent juger en équité.
Toutefois la délimitation peut se faire de manière unilatérale lorsqu'il s'agit de la séparation
d'un État avec un espace international. Par exemple un État côtier peut fixer tout seul son
territoire maritime mais il doit se conformer à la convention de Montego Bay de 1982 sur le
droit de la mer.

B. LA DEMARCATION OU LE BORNAGE
Il s'agit d'une opération qui consiste à poser des bornes ou des signes matérialisant le tracé
de la frontière. La démarcation doit se conformer à la délimitation puisqu'elle en dépend mais
dans la pratique, il arrive que la démarcation rencontre des difficultés sur le terme. En Afrique
par exemple, les frontières ont été tracées par des européens lors de la conférence de Berlin.
Certains obstacles physiques ont été ignorés par les colons. Dans les affaires soumises au
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contentieux, il arrive que les parties produisent des cartes contradictoires. Certes les cartes ne
sont pas des preuves de titre sur un territoire du fait de leur exposition à la manipulation mais
elles révèlent l'état de la tension qui existe entre les parties. Les populations vivant sur les
territoires revendiqués sont confrontés à certains nombres de problèmes. Si le lieu est livré à un
État différent de celui auquel elles étaient attachées, elles seraient obligées de partir ou de rester
pour changer de nationalité.
SECTION DEUXIEME : LA POPULATION
Elle regroupe l'ensemble des êtres humains qui vivent sur le territoire d'un État, elle est
composée de nationaux et d'étrangers. Les nationaux ont des liens juridiques et politiques
avec l'État. Ce lien est la nationalité, elle est acquise par la naissance ou par le sang.
L'acquisition de la nationalité par le sang c'est le fait pour un individu de prendre la nationalité
de ses ascendants (parents). Quant à l'acquisition par la naissance il s'agit pour l'individu de
prendre la nationalité d'un État parce qu'il est né sur son territoire. Dans le 1er cas, on parle de
Jus sanguinis (droit du sang) et dans le 2eme cas on parle de Jus Soli (droit du sol). La
nationalité peut être acquise par le biais de la naturalisation. Mais la naturalisation suppose
que l'individu est sur le territoire d'un autre État dont il a la nationalité et veut par la suite
accueillir une autre nationalité. De ce fait, pour naturaliser une personne, le droit de l'État offre
toujours la possibilité d'acquérir la double nationalité ou pas.
La nationalité est différente de la citoyenneté. Cette dernière est le fait de pouvoir jouir de ses
droits civils et politiques. L'expression nationale est plus vaste que celle des citoyens. Tous
- 11 - les citoyens sont des nationaux mais tous les nationaux ne sont pas des citoyens.
Exemple : les personnes condamnées à certaines peines de prison perdent leurs droits de
citoyenneté, les enfants mineurs ne peuvent pas encore jouir de leurs droits civiques. S'agissant
des étrangers ce sont des personnes vivant sur le territoire d'un État dont elles n'ont pas la
nationalité. Dans ce groupe, on distingue les nationaux des autres États et des apatrides.
Pour les nationaux des autres États, on distingue ceux qui sont en situation régulière et ceux qui
sont en situation irrégulière appelés souvent clandestins. Quant aux apatrides, ce sont des
personnes qui n'ont pas ou n'ont plus de nationalité. Dans un État, le nombre de la
population importe peu. Un État peut avoir une population nombreuse s'élevant à des millions
de personnes voire milliards ou plus. Il y a des États qui ont quelques milliers de personnes. La
perte d'une partie de la population n'est pas grave pour l'existence de l'État.
SECTION TROISIEME : LE POUVOIR
Le pouvoir est indispensable à l'existence d'un État, son organisation dépend du droit
constitutionnel, il appartient donc à chaque Etat de décider souverainement de la manière dont
sa population est gouvernée. Le pouvoir s'exerce sur toute la population partout où elle se
trouve sur le territoire de l'État.
Un gouvernement en exile n'est pas reconnu comme étant un véritable pouvoir et il ne permet
donc pas à l'État d'exister, c'est ce qui est arrivé à la communauté tibétaine en Chine dont le
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gouvernement dirigé par Dalaï-lama est en exile en Inde. La nature démocratique ou dictatoriale
du pouvoir n'est pas importante, ce qui importe c'est l'existence effective du pouvoir.
CHAPITRE DEUXIEME : LES ELEMENTS JURIDIQUES
Après la réunion des trois éléments sociologiques, la collectivité humaine ne peut pas se
constituer en État que si elle est dans la capacité d'exercer ses compétences au niveau
international. Il lui faut donc une souveraineté et une reconnaissance par les autres États.
SECTION PREMIERE : LA SOUVERAINETE
Littéralement, souveraineté veut dire ne pas avoir au-dessus de soi une autorité qui vous donne
des ordres. En droit, il s'agit d'un pouvoir de droit absolu, suprême et inconditionnel. Cela
veut dire que l'État souverain ne dépend d'aucune autre souveraineté, il est donc indépendant.
L'indépendance est la condition et le critère de la souveraineté. Quand une entité dépend d'une
autorité quelconque, elle est dépourvue de souveraineté, c'est la raison pour laquelle les Etats
fédérés et les collectivités territoriales ne sont pas souverains. Dans l'histoire, les colonies
n'étaient pas considérées comme des États, c'est pourquoi lorsqu'elles ont voulu devenir des
États, elles ont aspiré à l'indépendance.
PARAGRAPHE PREMIER : PERSONNALITE JURIDIQUE ET INTERNATIONALE
DE L'ÉTAT
Concrètement, on comprend par personnalité juridique l'idée de constitution d'un corps qui
- 12 - a ses biens propres et qu'on peut traduire en justice. L’État souverain détient immédiatement
la personnalité juridique et il peut être destinataire direct et immédiatement des normes du droit
international. Il détient ainsi une capacité d'agir et de faire agir dans le long terme.
L'augmentation ou la diminution de la superficie de son territoire ou celle du nombre de sa
population ne porte pas atteinte en son existence ni à sa personnalité juridique.
PARAGRAPHE DEUXIEME : LES COMPETENCES DE L'ÉTAT
L’État a des compétences territoriales et des compétences personnelles. L’État est protégé
dans l'exercice de ses compétences mais il ne doit pas empiéter sur celles des autres
compétences.
A. LES COMPETENCES TERRITORIALES
Par compétence territoriale on entend l'aptitude de l'État à exercer son autorité à
l'intérieur de son territoire. La compétence territoriale est générale et exclusive. Elle est
générale dans la mesure où elle permet d'exercer toutes les activités qui s'attachent à la qualité
de l'État. Ainsi l'État peut élaborer des règles comme les lois et les décrets et mener des
opérations comme les activités de police. Toutefois, la généralité des compétences n'est pas
absolue. En effet, l'État doit gérer ses compétences territoriales dans l'intérêt de la population
et partant dans celui de la communauté internationale.
Un protocole très reconnu dans le milieu international est le Protocole de Kyoto (en CHINE,
dans la ville de Kansai), un accord international signé en 1997 visant à réduire les émissions de
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gaz à effet de serre. Aujourd'hui, par exemple, les Etats fournissent un effort pour limiter les
émissions de gaz à effet de serre à partir de leurs territoires.
La raison est que les pollutions nuisent à sa population et à celle des autres États. Par ailleurs la
Cour Internationale de Justice a affirmé en 1949 dans l'affaire du Détroit de Corfou qu'il existe
une" obligation pour chaque Etat de ne laisser son territoire aux fins d'acte contraire au droit
des autres États.
Les compétences territoriales sont aussi exclusives. En effet, l'État est le seul maître sur son
territoire tout comme les autres États sont maîtres sur leurs propres territoires. Aucun État n'a
le droit d'exercer ses compétences sur les territoires des autres États. Chaque Etat a un domaine
réservé aussi bien au niveau international qu'au niveau national. L'exclusivité des compétences
signifie que les organes de l'État n'ont pas le droit de poursuivre un délinquant jusqu'à
l'intérieur du territoire d'un autre État.
Sur ce point, on note beaucoup de violations de l'exclusivité du territoire par des faits
internationaux qui ont tendance à se multiplier. On peut donner l'exemple de l'arrestation d'une
personne sur le territoire d'un État par des forces étrangères en vue de l'embarquer vers un autre
État. La violation de l'exclusivité des compétences est notoire en matière de lutte contre le
terrorisme. En général, les responsables des groupes terroristes sont tués par le biais
d'opération secrète menée par des étrangers sur le territoire d'un autre Etat ou par l'utilisation
de drone.

- 13 - B. LES COMPETENCES PERSONNELLES


Les compétences personnelles sont liées à la nationalité pour les personnes physiques et
morales et au rattachement pour les biens (véhicules et engins) se déplaçant hors du territoire.
L’État peut exercer ses compétences personnelles au-delà de ses frontières indépendamment du
lieu où se trouve la personne ou le bien avec lequel il est lié.
Une personne qui a un conflit avec un État étranger peut demander à son État d'origine de la
protéger. On appelle cela la protection diplomatique. Le demandeur peut être une personne
physique ou personne morale. La protection diplomatique est un droit de l'État et non son
devoir. Il peut l'exercer ou le refuser. Elle n'est pas un droit de l'individu ni de la société
(entreprise). Si elle est acceptée, la protection repose sur l'effectivité de la nationalité et la fin
des droits de recours internes dans l'État où le conflit a lieu. Quant aux liens de rattachement
d'un bien à un État on peut donner l'exemple des pavillons qui sont accordés aux navires ou aux
aéronefs.

SECTION DEUXIEME : LA RECONNAISSANCE


Il s'agit d'une décision par laquelle un État constate l'apparition d'un nouvel État sur la scène
internationale. Cette décision n'accorde pas au nouvel État sa souveraineté. Il ne permet pas
non plus sa création mais constate seulement son existence. La reconnaissance est sans effet si
les éléments sociologiques de l'État ne sont pas réunis. Le refus de reconnaissance n'empêche
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pas à un État d'exister mais il est un moyen d'éviter la permanence d'un État fantoche. Sur ce
point il convient de noter que la reconnaissance a une importance capitale car elle permet à
l'État de pouvoir nouer des relations avec les autres États. C'est pourquoi les nouveaux États
déploient une stratégie pour recueillir le maximum de reconnaissance.

PARAGRAPHE PREMIER : FORMES ET METHODES DE RECONNAISSANCE


A. LES FORMES

La reconnaissance peut être individuelle ou collective. Elle peut être effectuée par un ou
plusieurs États. Le caractère individuel de la reconnaissance réside dans le choix solitaire.
Toutefois, il y a des choix solitaires qui peuvent avoir des poids, c'est le cas de la reconnaissance
faite par un État colonisateur à l'endroit d'une colonie devenue indépendante. Quant à la
reconnaissance collective, elle est faite par plusieurs États quand ils décident ensemble de
reconnaître un nouvel État.
B. LES MODALITES DE RECONNAISSANCE
La reconnaissance peut être préventive ou tardive. Elle est préventive lorsqu'elle intervient
avant la réunion des trois éléments sociologiques constitutifs de l'État. C'est un acte qui engage
l'État qui le fait quand l'entité qu'il reconnaît n'est pas encore devenue un État. Dans le passé,
- 14 - les USA avaient reconnu le PANAMA en 1903 quelques jours à peine après le début de
l'insurrection des panaméens contre le gouvernement colombien. Cette reconnaissance faite par
les Américains est intervenue avant l'indépendance du PANAMA. Elle a été suivie par un
accord sur le futur canal. Au niveau de l'Afrique, le Sahara occidental a été reconnu par certains
États alors que le front Polisario ne contrôlait pas le territoire qui est celui de cet État qui n'existe
pas encore.
La reconnaissance peut être tardive pour diverses raisons.
On peut citer parmi celles-ci :
Le démembrement d'un État à la suite d'une sécession. Il est évident que la reconnaissance du
KOSOVO par la SERBIE n'était pas facile. En effet, le KOSOVO était une province de la
SERBIE qui est devenue indépendante à la suite d'un long conflit armé. C'est sur les pressions
de l'Union Européenne que la SERBIE a accepté avec beaucoup de peines l'indépendance du
KOSOVO. L'ESPAGNE a attendu entre 10 et 60 années pour reconnaître les Etats de
l'Amérique latine qui étaient ses anciennes colonies. Le PAKISTAN a reconnu le
BENGALADESH en 1974 soit trois ans après l'indépendance de ce dernier qui était sa
province.
PARAGRAPHE DEUXIEME : L'EXERCICE DE LA RECONNAISSANCE

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La reconnaissance est une compétence discrétionnaire de l'État, c'est-à-dire qu'il l'effectue de


manière libre. Il n’y a donc pas d'obligation de reconnaissance pour les États.
A. L'INSTRUMENTALISATION DE LA RECONNAISSANCE
L'exemple des USA a montré qu'ils ont effectué une reconnaissance pour protéger leurs intérêts
sur le futur canal de Panama. Ainsi la reconnaissance peut être un instrument de politique
étrangère d'un État.
B. LE REFUS DE LA RECONNAISSANCE
La reconnaissance est un droit pour l'État, donc il peut l'exercer ou refuser de l'exercer. Mais il
arrive que dans certaines conditions, l'État est obligé de refuser la reconnaissance. Dans un avis
rendu en 1971, la Cour Internationale de Justice a admis l'obligation de non-reconnaissance
d'une entité étatique créée en violation des résolutions de l'Assemblée générale et du Conseil
de Sécurité.
TITRE DEUXIEME : LES COLLECTIVITES PROCHES DE L'INSTITUTION
ETATIQUE
On peut citer le Saint-Siège (Vatican), l'autorité palestinienne et les mouvements de
libération nationale.

- 15 -
CHAPITRE PREMIER : LE SAINT- SIEGE
Le Saint Siège est la cité du Vatican à Rome, il est à la tête de l'église catholique pour assurer
son action en direction des fidèles. Il bénéficie de moyens comparables à ceux d'un micro-Etat,
mais sa qualité d'État est aujourd'hui discutable.

SECTION PREMIERE : LA DIAGNOSTIQUE DES ELEMENTS SOCIOLOGIQUES


DU SAINT-SIEGE
En théorie, le Vatican a un territoire, une population et un pouvoir politique.
Le territoire est d'une superficie de 44 hectares (0,44 km²), la population tourne autour d'un
millier d'habitants, le pouvoir temporel est assuré par le souverain pontife (le Pape).
En considérant le territoire et la population si minimes soient-ils, il est difficile de refuser le
statut d'État à cette entité, seulement dans la pratique, la qualification devient compliquée si
l'on tient compte de certaines réalités. Premièrement, la population est dotée d'une étrange
nationalité, il s'agit d'une nationalité de fonction, elle est acquise dès que la personne entre en
fonction, elle est perdue par celle-ci quand elle quitte son poste sans jamais renoncer à sa
nationalité d'origine.

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Le pouvoir politique a deux facettes : spirituelle et temporelle.


Le pouvoir spirituel du Pape dépasse les frontières du Vatican, il s'étend à tous les fidèles
catholiques dispersés dans le monde. Le pouvoir temporel est exercé par le Pape sur le territoire
du Vatican avec la participation de l'État d'Italie. En effet, c'est l'Italie qui assure le service
public en partie (électricité, eau, poste,...), la sécurité est assurée par les gardes suisses.
Si le Vatican se trouve dans cette situation, c'est que le Pape a perdu son vaste territoire composé
de plusieurs États à la suite de la guerre franco-allemande de 1870, le royaume d'Italie avait
besoin de parfaire son unité et il avait décidé d'annexer Rome et d'évincer le souverain pontife.
Une loi italienne du 31 décembre 1870 consacre l'annexion. La France qui était défaite n'était
pas en mesure de s'y opposer mais le Pape refusa la décision unilatérale de l'Italie. Le 11 février
1929, le gouvernement de Mussolini parvint à signer les accords de Latran qui devraient
normaliser les relations entre le Saint Siège et l'État d'Italie.
Les accords signés par le Vatican avec les Etats s'appellent le CONCORDAT.
En 1984, l'Italie a signé un concordat avec le Vatican. Dans le cadre de son statut, les fonctions
internationales sont assurées sans l'intervention de l'État italien.
SECTION DEUXIEME : LES ACTIVITES INTERNATIONALES DU SAINT- SIEGE
La loi italienne de 1871 reconnaît la souveraineté du Saint Siège dans l'ordre international. Cette
souveraineté est fonctionnelle. Les accords de Latran prévoient expressément l'existence de
- 16 - l'État de la cité du Vatican, à ce titre, le Saint-Siège négocie et conclue des accords. Ce sont les
accords bilatéraux qu'on appelle concordat. Le Saint-Siège peut signer des accords de droit
commun mais ce ne sont pas tous les accords qui l’intéressent. En général, il adhère à des
organisations ayant des buts humanitaires, comme le Haut-Commissariat des Réfugiés (H.C.R),
il peut signer des accords dans le domaine technique comme l'Agence Internationale de
l'Énergie Atomique (A.I.E.A) dont le siège se trouve à Vienne en Autriche.
Le Saint-Siège a des représentants diplomatiques dans beaucoup de pays surtout dans ceux qui
ont à leur sein des populations pratiquant le catholicisme. Les ambassadeurs sont appelés
NONCES.
CHAPITRE DEUXIEME : L'AUTORITE PALESTINIENNE
Le territoire palestinien (grande Palestine) fut placé sous mandat britannique par la Société Des
Nations (SDN) après la défaite de l'Empire ottoman. La population est majoritairement arabe,
de confessions musulmane et chrétienne. Toutefois, il y avait des familles de confession juive
qui y vivaient.
La multiplication des persécutions contre les juifs en Europe avait poussé à l'idée de la création
de l'État juif en Palestine. Après la Seconde Guerre mondiale, la création de l'État juif est
devenue une revendication plus forte. Le plan de partage proposé par la Grande Bretagne aux
Arabes a été refusé. Ce fut par le biais des nations unies que le partage se fera en deux États :
l'un juif et l'autre arabe.
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C'est la résolution 181 de l'Assemblée générale des nations unies adoptée le 29 novembre 1947
qui a effectué ce partage. Il y a la résolution 242 du Conseil de Sécurité des nations unies. Par
ailleurs, en vertu de ces 2 résolutions, Jérusalem a été déclaré ville internationale partagée en
deux parties :
L'Est pour les arabes, l'Ouest pour les juifs. Le 14 mai 1948, Israël est officiellement créé.
L'éclatement d'un conflit armé et la victoire d'Israël empêchent la création officielle de l'État de
Palestine. En 1964, l'organisation pour la Libération de Palestine (OLP) a été créée, elle est
reconnue comme représentant le peuple palestinien par la résolution 32-10 de l'AG adoptée le
14 octobre 1974. Le 15 novembre 1988, l'État de Palestine a été officiellement proclamé à
Alger, mais depuis lors, les difficultés subsistent sur le plan juridique pour que l'État de
Palestine soit un État viable en droit international. Le territoire palestinien est morcelé par la
colonisation israélienne, la population palestinienne rencontre plusieurs difficultés pour se
rattacher à leur État, le pouvoir politique dirigé par le FATAH n'arrive pas à contrôler tout le
territoire. Maintenant, l’O.L.P est membre de beaucoup d'organisations internationales.
Beaucoup de pays reconnaissent la Palestine mais il y a une partie qui n'accepte pas de la
reconnaître. Au finish, l'État de Palestine n'existe pas encore en droit.

CHAPITRE TROISIEME : LES MOUVEMENTS DE LIBERATION

- 17 - Ilpour
s'agit d'un mouvement mis en place dans le cadre de la décolonisation, le but est de lutter
sortir de la domination coloniale en vue d'accéder à un statut d'État. L’Assemblée
générale des nations unies a voté 2 résolutions pour reconnaître à ces mouvements
respectivement le droit de l'autodétermination et le droit d'employer la force pour sortir de
la domination.
Les textes en question sont : la résolution nº15-14 du 14 décembre 1960 et la résolution nº 26-
21 du 12 octobre 1970.
Certains mouvements ont connu des notoriétés, c'est le cas de l'A.N.C et des mouvements dans
les colonies portugaises (P.A.I.G.C et le R.E.N.A.M.O), l'A.N.C a pu conquérir le pouvoir en
Afrique du Sud sans créer son propre État mais en laissant la minorité blanche dans le pays.
L’A.N.C a créé une nation arc-en-ciel. Dans les colonies portugaises, les mouvements ont
employé des armes pour accéder à l'indépendance au bout d'âpres combat. Le FRELIMO, le
RENAMO au Mozambique, le P.A.I.G.C c'est en Guinée Bissau et au CAP vert, ainsi que
MPLA en Angola sont les principaux mouvements dans les colonies portugaises. En NAMIBIE,
la SWAPO a lutté pour l'indépendance mais elle a subi une répression féroce de la part des
forces Sud-africaines.
Pendant ce temps, l'Afrique du Sud avait un mandat de la SDN pour administrer l'ancienne
colonie allemande qu'on appelait le sud-ouest africain qui deviendra NAMIBIE à son
indépendance le 21 mars 1990. Maintenant, deux mouvements de libération ont des difficultés
pour libérer leurs pays : OLP et le Front Polisario. Pour ce dernier, le Maroc qui n'était pas
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l'État colonisateur empêche l'autodétermination car il soutient que le Sahara occidental doit
rester attacher à son territoire en se basant sur des fondements historiques.
Un référendum d'autodétermination doit être organisé par l'ONU mais les modalités
d'organisation n'ont pas encore été acceptées dans leurs propositions par les autorités
marocaines.

TITRE TROISIEME : LES RELATIONS DIPLOMATIQUES ET CONSULAIRES


L’État souverain doit pouvoir nouer des relations avec les autres États par l'intermédiaire de ses
agents diplomatiques. Ainsi, il est représenté auprès de ces États et ces derniers sont
représentés chez lui. Il s'agit d'une relation de paix. Ces relations sont désignées sous
l'appellation Relations diplomatiques et consulaires.
Cette institution internationale est apparue en Europe au XVe siècle, elle a d'abord passé en
Italie entre les villes États avant de se généraliser dans le reste du monde. Maintenant, avec la
montée des organisations internationales, les relations diplomatiques et consulaires ont pris un
autre aspect. Les États se font représentés auprès de ces organisations et ces dernières
établissent des sièges dans les territoires des États. C'est dans leurs sièges qu'elles accueillent
les représentants diplomatiques des États.
Les relations diplomatiques et consulaires ne réduisent pas la souveraineté des États. En effet,
- 18 - chaque État laisse une partie de son territoire pour l'installation de la mission diplomatique d'un
autre État et bénéficie de la même faveur dans les autres États.
CHAPITRE PREMIER : LES RELATIONS DIPLOMATIQUES
Les relations diplomatiques sont basées sur un droit de légation. Avant de définir ce droit, on
s'intéresse d'abord au sens du mot légation. Le mot est tiré de " légat" qui était l'ambassadeur
envoyé par la république romaine auprès des gouvernements étrangers. Le Droit de légation est
celui qui permet à l'État d'envoyer des ambassadeurs auprès des gouvernements étrangers et de
recevoir les ambassadeurs des autres États sur son territoire.
Le droit de légation a deux formes :
- le droit de légation active
- le droit de légation passive
Le droit de légation active est celui qui permet d'envoyer des ambassadeurs vers les autres
États. Le droit de légation passive est celui qui permet à l'État de recevoir des ambassadeurs
envoyés par d'autres États. Dans les relations diplomatiques, on distingue les rapports entre
États et les rapports entre États et organisations.
SECTION PREMIERE : LES RELATIONS DIPLOMATIQUES ENTRE LES ÉTATS

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Au départ, ces relations étaient basées sur la coutume. En droit International, le mot coutume
désigne une pratique répétée et acceptée comme étant le droit. Elle est prévue à l'article 38 du
statut de la Cour Internationale de Justice comme source du droit. Cependant, le 19 mars 1815
lors du congrès de Vienne en Autriche, les monarchies européennes avaient décidé de mettre
en place des règles écrites pour réguler leurs relations diplomatiques. Le document produit
à cet effet était appelé « Règlements de Vienne».
Le 21 novembre 1818, le règlement de Vienne a été complété par le protocole
D’Aix-la-Chapelle.
Maintenant, si la convention de Vienne du 18 avril 1961 qui régit les relations diplomatiques,
les règles qu'elle contient déterminent les conditions d'établissement et de ruptures
diplomatiques, l'installation et l'organisation de la mission ainsi que les privilèges et immunités
reconnus au personnel diplomatique.
PARAGRAPHE PREMIER : LES CONDITIONS D'ETABLISSEMENT ET DE
RUPTURE DES RELATIONS DIPLOMATIQUES
Il convient de commencer par les conditions d'établissement avant de s'intéresser aux ruptures
des relations diplomatiques.
A. LES CONDITIONS D'ETABLISSEMENT

- 19 - L'établissement des relations diplomatiques est conditionné par le consentement mutuel entre
l'État qui envoie et celui qui reçoit. L'État qui envoie est appelé "État accréditant" et l'État qui
reçoit est désigné sous l'appellation "État accréditaire".
Cette règle de consentement mutuel est conforme au principe selon lequel toute limitation de
souveraineté d'un État dépend de son acceptation. L’État noue des relations diplomatiques avec
des États qu'il reconnaît. Aucune règle de droit international n'oblige les États à entretenir des
relations diplomatiques.
Cependant, l'aptitude des États membres d'une fédération à nouer des relations diplomatiques
ne dépend pas de la volonté des États fédérés mais d'une faculté offerte par le droit interne de
l'État fédéral. Le droit international applique le principe de l'indifférence c'est-à-dire qu'il
n'impose rien et laisse tout entre les mains de l'État fédéral. C'est dans ces conditions que le
Québec qui est une entité fédérée du Canada a un droit de légation en vertu de l'article 7 de la
constitution canadienne. La multiplication des chefs de mission peut être une lourde charge
pour certains États en voie de développement. La convention de Vienne de 1961 prévoit la
possibilité pour un État d'accréditer un chef de mission auprès de plusieurs États avec l'accord
de ces derniers. Il peut accepter aussi que plusieurs États lui envoient un seul chef de mission
pour les représenter chez lui.
B. LES CONDITIONS DE RUPTURE DIPLOMATIQUE
La rupture des relations diplomatiques peut provenir de la volonté de l'un des États de mettre
fin à la représentation. L'État accréditant peut rappeler son ambassadeur s'il décide de rompre
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les relations diplomatiques avec l'État où son ambassadeur se trouve. L’État accréditaire peut
déclarer l'ambassadeur d'un État étranger installé sur son territoire " persona non grata". Cette
décision oblige l'ambassadeur concerné à retourner dans son pays d'origine. Une telle rupture
des relations diplomatiques est grave et n'intervient qu'en dernier ressort.
Toutefois, la rupture de la relation diplomatique est automatique en cas de guerre entre deux
États. Cette rupture peut intervenir aussi lorsque plusieurs États décident de sanctionner l'un
d'eux qui ne respecte pas ses obligations internationales.
PARAGRAPHE DEUXIEME: L'INSTALLATION ET L'ORGANISATION DE LA
MISSION DIPLOMATIQUE
La mission diplomatique peut se définir comme l'ensemble des personnes nommées par un
État dit accréditant pour exercer sous l'autorité d'un chef de mission des fonctions de caractère
diplomatique sur le territoire d'un État étranger dit accréditaire.
A. L'INSTALLATION
Elle passe par une procédure appelée "accréditation", le chef de mission ne peut entrer en
fonction qu'avec l'accord de l'étranger qui l'accueille sur son territoire. L'accord de l'État
d'accueil est appelé "agrément". Après, le chef de mission doit prendre ses fonctions de
manière effective. A cet effet, il doit remettre ses "lettres de créance" par lesquelles son propre
État l'a crédité auprès d'un État étranger qui l'accueille.
- 20 - B. L'ORGANISATION
Certaines missions sont permanentes, tandis que d'autres sont temporaires.
1. LES MISSIONS PERMANENTES
Ce sont des missions dont la durée n'est pas déterminée à l'avance. Elle est composée du chef
que le langage diplomatique courant désigne sous l'appellation "chef de poste". En dehors, il
y a d'autres membres de la mission. Ces membres sont divisés en deux catégories : les membres
du personnel diplomatique et les membres du personnel administratif et technique. Il
existe quand même une troisième catégorie qui est souvent d'une existence négligeable appelée
"personnel de service".
Les membres du personnel diplomatique ont la qualité de diplomate. Les membres du
personnel administratif et technique gèrent les activités purement administratives et techniques
de la mission.
Les membres du personnel du service sont employés au service domestique de la mission.
Dans le langage diplomatique, on emploie l'expression "agent diplomatique" pour désigner le
chef de la mission et tout autre membre du personnel diplomatique. La mission a pour tâche de
représenter l'État accréditant auprès de l'État accréditaire. Dans ce cadre, elle est un
représentant. La mission protège également les intérêts de l'État accréditant et ceux de ses
ressortissants. Elle négocie avec le gouvernement de l'État accréditaire. Dans ce cadre, elle est
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intermédiaire. Elle s'informe par tous les moyens licites des conditions et de l'évolution des
évènements dans l'État accréditaire et de faire rapport à ce sujet pour son État d'origine. Dans
ce cadre, elle est observatoire. Sur ce point, on rappelle au XV siècle, le chef de la mission était
souvent qualifié d'espion privilégié.

2. LES MISSIONS TEMPORAIRES (AD HOC)


Elles visent les employés itinérants, les personnes envoyées dans les conférences
diplomatiques et les missions spéciales envoyées par l'État à des fins limitées. Une convention
spéciale est dédiée à ces missions temporaires, il s'agit de la convention du 8/12/1969 adoptée
par l'organisation des nations unies. Selon cette convention, l'expression mission spéciale
s'entend d'une mission temporaire ayant un caractère représentatif de l'État envoyé par un État
auprès d'un autre État avec le consentement de ce dernier pour traiter avec lui des questions
déterminées ou pour accomplir auprès de lui une tâche déterminée. L'État qui envoie est appelé
" État d'envoi" et celui qui reçoit est appelé " État de résidence". Les agents de toutes les
missions sont couverts par des privilèges et immunités diplomatiques.
PARAGRAPHE TROISIEME : LES PRIVILEGES ET LES IMMUNITES
DIPLOMATIQUES
En menant une mission de service public pour les États accréditant ou les États d'envoi, les
agents diplomatiques ont besoin de garantie exceptionnelle leur facilitant l'accomplissement de
- 21 - leurs tâches. Ces garanties sont désignées sous l'appellation
" Privilèges et immunités".
La convention de Vienne de 1961 a fait la distinction entre privilèges et immunités. Pour ce
texte, les immunités relèvent entièrement du droit international. Tandis que pour les
privilèges, une partie seulement relève du droit international et une autre partie dépend des
textes internes. Le préambule de la convention de Vienne de 1961 précise que les privilèges et
immunités ne sont pas là pour avantager les individus mais ils sont mis en place pour leur
permettre d'assurer l'accomplissement efficace des fonctions de mission diplomatique en tant
que représentant des États. La convention a séparé les privilèges et les immunités reconnus à la
mission et les privilèges et immunités reconnus aux agents diplomatiques.
A. LES PRIVILEGES ET IMMUNITES DE LA MISSION
Tout d'abord, les communications de la mission sont protégées. Pour cette raison, la valise
diplomatique ne doit pas être ouverte ni retenue. Il s'agit d'un principe qui garantit le secret et
l'inviolabilité de la correspondance officielle de la mission. Pour que la valise diplomatique soit
protégée, il faut que les colis qu'elle contient portent la marque extérieure de leurs caractères et
ne peuvent contenir que des documents diplomatiques ou des objets à usage officiel. Pour les
autres types de communication, la convention a laissé à l'État accréditaire le soin de donner son
consentement pour leurs utilisations. Ensuite, les locaux de la mission sont protégés par
l'inviolabilité. Les agents de l'État accréditaire ne peuvent y entrer qu'avec l'accord de l'État
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accréditant. Ils ne peuvent y avoir de contrôle ou de percussion. L'inviolabilité des locaux a


donné lieu à l'asile politique accordée à des personnes poursuivies pour certaines infractions.
Les biens, meubles, archives ainsi que les moyens de transport de la mission sont protégés par
l'inviolabilité.
B. LES PRIVILEGES ET IMMUNITES DES AGENTS DIPLOMATIQUES
Il s'agit de l'inviolabilité personnelle, de l'immunité de juridiction et des exemptions
fiscales.
S'agissant de l'inviolabilité de la personne de l'agent diplomatique, la convention de Vienne de
1961 demande à l'État accréditaire de lui assurer la sécurité, la liberté de déplacement et de
circulation sur son territoire. Sur ce point, la crainte des agents diplomatiques est plus que
orientée vers les groupes terroristes vers l'État accréditaire. Il est difficile de compter le
nombre d'attaques terroristes qui ont visé des ambassades. On peut en donner quelques
exemples : le 7 août 1998, les ambassades américaines à Nairobi et à Dar es Salam ont été
visées par des attentats. Al Qaeda avait revendiqué ces attentats.
En mars 2018, un double attentat a visé l'ambassade de France à Waqabi. L’Assemblée générale
des nations unies avait adopté une convention le 14 décembre 1973 portant sur la prévention et
la répression des infractions contre les personnes jouissant d'une protection internationale y
compris les agents diplomatiques. En vertu de cette convention, si un État constate la présence
d'un terroriste sur son territoire, il doit le juger ou l'extrader vers d'autres États pour y être jugé.
- 22 - Quant à l'immunité juridictionnelle, elle protège l'agent diplomatique contre toute poursuite
et jugement devant un tribunal de l'État d'accueil. Cette protection est élargie à la famille de
l'agent, à ses subordonnés et à la famille de ces derniers.
Cette immunité concerne tous les actes accomplis par l'agent dans le cadre de l'exercice de ses
fonctions.
L'agent ne jouit pas de l'immunité pour les affaires concernant des immeubles lui appartenant
personnellement qui se situent sur le territoire de l'État accréditaire. Il en est de même pour les
questions de succession de profession libérale ou commerciale qu'il exerce en dehors de ses
fonctions officielles.
L'immunité commence à couvrir l'agent dès sa nomination et sa présence sur le territoire de
l'État accréditaire. Elle cesse automatiquement lorsque les missions diplomatiques prennent fin.
La convention de Vienne de 1961 a prévu la possibilité pour l'agent diplomatique de renoncer
volontairement à l'immunité au profit de l'État accréditaire.
SECTION DEUXIEME : LES RELATIONS DIPLOMATIQUES ENTRE LES ÉTATS
ET LES ORGANISATIONS
Les États envoient des représentants permanents auprès des organisations internationales. Ces
dernières envoient à leur tour des représentants auprès des États. Un droit de légation est ainsi
connu aux organisations internationales mais pour elles, c'est le droit de légation passive qui
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pose beaucoup de problèmes. La raison est que l'organisation n'a pas de territoire propre. Elle
doit donc recevoir les représentants des États accréditant auprès d'elle dans le territoire de l'État
où elle a son siège. L’État de siège qui accueille l'organisation est souverain sur son territoire.
Il a son accord à donner lorsque l'organisation accueille des missions diplomatiques venant des
États partis ou des États observateurs. En général, entre l'organisation et l'État de siège, il y a
un accord dans lequel sont prévus les droits et les devoirs de l'organisation sur le territoire où
elle établit son siège. S'il est prévu dans cet accord que l'État d'accueil ne doit pas entraver le
travail de l'organisation, il doit quand même faciliter l'installation des représentants accrédités
auprès de celle-ci.
Pour ce qui est du droit de légation active, il est moins compliqué dans la mesure où les
représentants de l'organisation auprès des États sont des fonctionnaires internationaux. Ces
derniers bénéficient de privilèges et immunités attachés à leurs fonctions. Cette protection
fonctionnelle a été consacrée par la convention sur les privilèges et immunités des nations unies
adoptée le 13 février 1946.
CHAPITRE DEUXIEME : LES RELATIONS CONSULAIRES
L'institution des relations consulaires est apparue depuis longtemps dans le cadre des échanges
commerciaux entre États mais également au niveau des déplacements de population pour les
besoins d'un négoce au-delà des frontières nationales. L'ambition des consules est de protéger
les intérêts économiques, commerciaux, culturels ou scientifiques de l'État d'envoi et des
citoyens de cet État dans le pays de résidence. Dans l'article 13 de la charte des nations unies,
- 23 - il y est prévu que l'organisation a pour tâche d'encourager le développement progressif, la
codification du droit international. C'est dans ce sens que la convention de Vienne de 1963 a
été adoptée, elle concerne les relations consulaires. La convention règlemente principalement
le mode d'établissement et d'entretien des relations consulaires, l'organisation des offices
consulaires, la nomination et l'admission des chefs et autres membres de ces offices ainsi que
les fonctions consulaires des privilèges et immunités.
PARAGRAPHE PREMIER : LES CONDITIONS D'ETABLISSEMENT ET DE
RUPTURE DES RELATIONS CONSULAIRES
L'établissement s'effectue sur la base du consentement entre deux États : celui qui envoie (État
d'envoi) et celui qui reçoit (État de résidence). En général, l'existence des relations
diplomatiques entre deux États entraînent la mise en place de relations consulaires sauf
exception.
Les fonctions consulaires sont exercées dans le poste appelé souvent consulat. Le poste ne peut
être établi que sur le territoire de l'État de résidence qui a manifesté son consentement dans ce
cadre, ce même consentement était requis pour la modification du lieu d'établissement du poste
consulaire ou pour la création d'un consulat secondaire dans un autre lieu du territoire d'accueil.
Le siège, la classe et la circonscription consulaire sont fixés par l'État d'envoi avec le
consentement de l'État de résidence.

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Pour ce qui est des ruptures de relations consulaires, l'État de résidence peut déclarer à tout
moment un fonctionnaire consulaire " persona non grata". Dans ce cas, l'État de résidence
informe l'État d'envoi et celui-ci rappelle son fonctionnaire consulaire prié de partir. Si l'État
d'envoi refuse d'exécuter le rappel de son fonctionnaire ou ne le fait pas, l'État de résidence peut
retirer l'exequatur et le fonctionnaire consulaire ne sera plus considéré comme interlocuteur
pour les autorités de l'État de résidence.

PARAGRAPHE DEUXIEME : L'INSTALLATION ET L'ORGANISATION DE LA


MISSION CONSULAIRE
Le Chef de la mission, une fois nommé, doit être accepté par l'État de résidence. Celui-ci a le
droit d'accepter ou de refuser une personne pour être nommée fonctionnaire consulaire. Avant
d'entrer en fonction, le chef de mission a besoin d'une autorisation accordée par l'État de
résidence appelée Exequatur. L'État de résidence qui refuse de délivrer un Exequatur n'est pas
tenu de donner les raisons de son refus. Cependant, il est prévu une admission provisoire de la
part de l'État de résidence en faveur du nouveau chef de poste.
Cette admission provisoire est autorisée en attendant la délivrance de l'exequatur. Dans un autre
cas, si le chef de mission a un empêchement pour exercer sa mission ou bien son poste vacant,
il est possible qu'un gérant intérimaire soit désigné soit par la mission diplomatique de l'État
d'envoi présent sur place, soit par une autorité compétente de l'État d'envoi.
- 24 - Les fonctions du consulat sont énumérées dans la convention de Vienne de 1963, la première
est de protéger les intérêts de l'État d'envoi, ensuite il s'agira pour le consulat de protéger
les intérêts des ressortissants de l'État d'envoi établis sur le territoire de l'État de résidence.
La deuxième fonction est de favoriser le développement des relations commerciales entre
l'État d'envoi et l'État de résidence. La troisième fonction est de délivrer des documents
de voyage aux ressortissants de l'État d'envoi et des visas aux personnes n'ayant pas la
nationalité de l'État d'envoi mais voulant se rendre sur le territoire de ce dernier. En quatrième
lieu, on peut citer la fonction de notaire et d'officier d'État civil pour les ressortissants de
l'État d'envoi. Le consulat peut avoir d'autres fonctions, il peut exercer des missions sur le
compte d'un État tiers, si l'État de résidence ne s'y oppose pas. Un État tiers dans ce cadre est
un État qui n'est ni l'État d'envoi ni l'État de résidence.
Les chefs de poste consulaires sont répartis en 4 classes :
- les consuls généraux ;
- les vice-consuls ;
- les agents consulaires ;
- les consuls
PARAGRAPHE TROISIEME : LES PRIVILEGES ET IMMUNITES DES POSTES
DES AGENTS CONSULAIRES
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L'État de résidence doit aider l'État d'envoi à trouver les locaux nécessaires pour installer la
mission consulaire. Une fois trouvés et occupés, les locaux de la mission consulaire deviennent
inviolables. Les agents de l'État de résidence ne peuvent y entrer sans autorisation délivrée
par le chef de poste. Cependant, l'autorisation est présumée en cas d'incendie ou de sinistre
demandant des mesures immédiatement. L'État de résidence doit préserver les locaux de la
mission consulaire de tout acte troublant la paix interne de cet endroit. Les biens, les meubles
et les moyens de transport ne peuvent faire l'objet de réquisition à des fins de dépenses
nationales ou d'utilité publique. Les archives et documents consulaires sont inviolables.
L'État de résidence doit accorder à tous les membres de la mission la liberté de circulation et de
déplacement sous réserve de mesure de sécurité nationale pouvant limiter les mouvements sur
des lieux ou à des moments.
La liberté de communication est garantie aux fonctionnaires consulaires. Ainsi, ils peuvent
utiliser la valise consulaire. Cette valise ne doit être ni ouverte ni retenue, mais si les autorités
de l'État de résidence soupçonnent que la valise contient d'autres choses que des documents
officiels, elles peuvent demander l'ouverture de celle-ci en présence des autorités de l'État
d'envoi. Si ces dernières refusent l'ouverture, la valise est renvoyée dans son lieu d'origine.
En règle générale, la valise consulaire doit porter la marque extérieure visible des colis ou objets
qu'elle contient.
- 25 - Les fonctionnaires consulaires ont le droit de se rendre dans un lieu où un de leurs ressortissants
est incarcéré. Ils peuvent pourvoir à sa représentation en justice. Ils ne peuvent exercer ces
privilèges si la personne incarcérée s'y oppose. Les autorités de l'État de résidence doivent
informer le consulat sur tout décès d'un ou de plusieurs ressortissants de l'État d'envoi ou sur
tout naufrage ou accident ayant lieu sur la mer territoriale de l'État de résidence.
Les fonctionnaires consulaires ne peuvent être justiciables devant les juridictions de l'État de
résidence pour des actes accomplis dans le cadre de leurs fonctions.

DEUXIEME PARTIE : LES INSTITUTIONS DE SOLIDARITE INTERNATIONALE


EXEMPLE : LA CEDEAO
Les institutions de solidarité consacrent l'idée d'association entre des membres de la société
internationale qui sont des États. Ces derniers les créent en vue de réaliser des objectifs qu'ils
se sont fixés. N'ayant pas la possibilité de voir toutes ces organisations, nous nous limiterons à
l'institution qui s'appelle Communauté Économique Des États de l'Afrique de l'Ouest
(CEDEAO).Il s'agit d'une institution internationale de caractère intergouvernemental. Elle a
été créée le 28 mai 1975 par les États se situant géographiquement sur la partie occidentale de
l'Afrique. Au départ, 16 États avaient signé le traité, mettant en place cette institution.

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Aujourd'hui, le nombre d'États est au nombre de 15 causé par le retrait de l'État Mauritanien en
2000.
La CEDEAO compte un peu plus de 356 millions de personnes en 2016 réparties sur une
superficie de 5,1 millions de km². Son PIB s'élevait à plus de 500 milliards de dollars en 2010.
Ce qui en fait la 25é puissance économique mondiale si elle était un État. Elle projette la création
d'une monnaie (ÉCO) en 2020. Les nationaux des États membres sont des citoyens de la
communauté. Au départ, l'organisation a été créée pour promouvoir le développement
économique dans l'espace Ouest africain. Par la suite, elle a eu pour mission de garantir la
paix et la sécurité dans la sous-région. En 1999, elle a mis en place une forme militaire
appelée (ECOMOG).
Son cadre institutionnel lui permet de fonctionner.
On distingue 2 types d’organes : les organes d'action et les organes de contrôle
TITRE PREMIER : LES ORGANES D'ACTION
Il s'agit de la conférence du chef de l'État et de gouvernement, du conseil des ministres et
enfin la commission.
CHAPITRE PREMIER : LA CONFERENCE DU CHEF DE L'ÉTAT ET DU
GOUVERNEMENT
Elle est composée comme son nom l'indique des chefs d'État et ou des chefs de gouvernement
- 26 - des États membres. Elle est qualifiée d'organe suprême. Elle se réunit en session ordinaire au
moins une fois par an, sa présidence est assurée chaque année par un chef d'État élu par ses
pairs.
La conférence détermine la politique générale et donne les grandes orientations des activités
de l'organisation. Elle nomme le président de la commission, ses actes prennent le nom de
décision.

CHAPITRE DEUXIEME : LE CONSEIL DES MINISTRES


Il se réunit au niveau ministériel. Ses réunions se tiennent au moins deux fois par an, il nomme
les fonctionnaires de l'organisation sauf le président de la commission. Il assure le bon
fonctionnement et le développement de la communauté.
CHAPITRE TROISIEME : LA COMMISSION
Elle est formée de personnes nommées suivant leurs compétences et leur intégrité. Ces membres
sont appelés commissaires et doivent être des ressortissants des États membres. Toutefois, ils
ne représentent pas les États. En tant que fonctionnaires, ils doivent remplir leurs tâches au nom
et pour le compte de l'organisation. Leur mandat est de 4 ans non renouvelable. Ils sont au
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nombre de 15 (un président, un vice-président et 13 commissaires). Ainsi, on a un commissaire


par État membre. Le président de la commission est nommé par la conférence des chefs d'État
et de gouvernement. Au départ, cette commission s'appelait secrétariat exécutif. Son chef
portait le titre de secrétaire exécutif. C'est en juin 2006 que le secrétariat exécutif a pris le nom
de commission.
À côté de ces institutions d'action, existent des institutions de contrôle à la CEDEAO, les
organes sont appelés institutions.
TITRE DEUXIEME : LES ORGANES DE CONTROLE
Il s'agit du parlement et de la cour de justice.
CHAPITRE PREMIER : LE PARLEMENT
Il s'agit d'une institution dont l'installation suit une progression lente. Créé tardivement en 2006,
ces membres sont des parlementaires nationaux choisis par leurs collègues en vue de siéger
comme parlementaires de la CEDEAO pour un mandat de 4ans. Au bout de la 12é législature,
les parlementaires communautaires devraient être élus au suffrage universel direct comme cela
se fait actuellement dans l'Union européenne. Cette élection n'a pas encore lieu.
CHAPITRE DEUXIEME : LA COUR DE JUSTICE
Sa création remonte au 24 juillet 1993, son siège s'établit à Abuja au Nigeria, mais la cour a
commencé à fonctionner réellement le 30 janvier 2001 dix ans après le protocole adopté par
- 27 - les chefs d'État et de gouvernement en vue de son existence juridique.
Les membres de la cour sont choisis selon leurs compétences en matière judiciaire. Ils sont au
nombre de 7 juges à partir de 2018, seulement au paravent, ils étaient 5. Plus d'un juge ne
peuvent être de même nationalité.
La cour a des compétences pour entendre les causes dirigées contre les États membres qui
manquent à leurs obligations. Elle a des compétences pour interpréter et appliquer les
dispositions de la charte africaine des droits de l'homme et des peuples afin d'assurer la
protection des victimes de violations des droits de l'homme. Le 27 octobre 2008, la cour a
condamné l'État du Niger à la suite de la requête de la dame Hadijatou Mani Koraou qui était
victime d'esclavage.
Le 8 novembre 2010, la cour a condamné de nouveau l'État du Niger pour arrestation et
détention arbitraire contre la personne de Mamadou Tandjan, ancien président de la république
à la suite du coup d'État du 18 février 2010.
Tout récemment, la cour a condamné l'État du Sénégal à verser 30 millions de francs CFA en
réparation des violations des droits de l'homme de M. Assane Diouf et M. Cheikh Mbacké
Gadiaga. 20 millions pour M. Diouf et 10 millions pour Gadiaga. La cour reproche au Sénégal
l'arrestation et la détention arbitraire de ces messieurs expulsés des États Unis pour terrorisme
et menace publique allégués par les autorités sénégalaises. Seulement, l'enquête du
gouvernement américain n'a pas permis de prouver les accusations du gouvernement sénégalais.
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