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2004-2005

Les diapositives du cours de DEUG


Introduction à la Psychologie Cognitive
sont disponibles (et téléchargeables au format PDF) sur :

http://coursenligne.u-strasbg.fr/psychocognitive/
INTRODUCTION A LA Cliquez sur :

PSYCHOLOGIE COGNITIVE (1)


La Psychologie Cognitive

Pr. Claude Bonnet


Université Louis Pasteur (Strasbourg 1)
Faculté de Psychologie et des
Sciences de l’Education

bonnet@ipb.u-strasbg.fr 1 2

Plan du cours Bibliographie

Andler D. (Ed.) (1992) Introduction aux sciences Cognitives. Paris, Gallimard, Folio Essais.
Introduction : La Psychologie Cognitive Baddeley A. (1992 trad.) La mémoire humaine : théorie et pratique. Grenoble, Presses Universitaires de Grenoble.
I Cognition et Perception
Bonnet C., Hoc J.M., Tiberghien G. (Eds.) (1986) Psychologie, intelligence artificielle et automatique. Bruxelles,
I.1 Problématique du traitement de l’information Mardaga.
I.2 Méthodes d’étude de la Perception : La psychophysique
Bonnet C., Ghiglione R., Richard J.-F. (Eds.) Traité de Psychologie Cognitive,(3volumes). Paris, Dunod.
I.2.1 Les seuils de détection
I.2.2 La discrimination Bonnet C. (1998) L’étude de la Perception. In J.L. Roulin (Ed.) Psychologie Cognitive. Paris, Editions Bréal, collection
Grand Amphi Psychologie. pp.72-136.
I.2.3 Théorie de la Détection du Signal
Bruce V., Green P. (1993) La perception visuelle : physiologie, psychologie et écologie. Grenoble, Presses
I.3 Etapes des traitements perceptifs Universitaires de Grenoble. (trad. de l’original 1990)
I.3.1 Les traitements sensoriels
Cordier F., Gaonac’h D. (2004) Apprentissage et Mémoire. Paris, Nathan Université.
I.3.2 L’étape des groupements
I.3.3 Deux voies de traitement dans le système visuel Delorme A., Fluckiger M. (2003) Perception et réalité. De Boeck

I.3.4 Traitements de la profondeur et du relief. Fodor J. (1983, trad. française 1986) La modularité de l'esprit. Paris, Editions de Minuit.
II Les processus mnésiques
Gaonac’h D., Larigauderie P. (2000) Mémoire et fonctionnement cognitif. Paris, Armand Colin.
II.1 Mémoire à court terme et Mémoire de travail
II.3 La mémoire à long terme MLT Ghiglione R., Richard J.-F. (Eds.) Cours de Psychologie. Paris, Dunod-CNED

III Les représentations Lemaire P. (1999) Psychologie cognitive. Bruxelles, De Boeck.


III.1 Les représentations conceptuelles
Richelle M., Requin J., Robert M. (Eds.) (1993) Traité de Psychologie Expérimentale. (2 vol.) Paris, PUF.
III.2 Les représentations pragmatiques
III.3 Cerveau et représentations Tiberghien G. (1997) La mémoire oubliée. Liège, Mardaga.

Conclusions Vauclair J. (1992) L’intelligence animale. Paris, Editions du Seuil.


3 4

COGNITION

La Psychologie Cognitive Acquisition Traitement Conservation Récupération Utilisation


de connaissances
La psychologie cognitive s’est développée vers la fin de la seconde
guerre mondiale. Elle s’intéresse principalement à l’acquisition, au
Fonctions concernées
traitement, à la conservation, à la récupération et à l’utilisation des
connaissances. Perception Mémoire Raisonnement

Représentations
Les questions qu’elle se pose sont anciennes. Elles concernent les
activités mentales. C’est la manière de les aborder qui est nouvelle. Attention Attentes Affects

C’est une discipline scientifique qui recours principalement à Identification -


l’expérimentation comme méthode d’administration de la preuve Reconnaissance
des Décision - Jugement
Objets - Evénements Résolution de Problèmes

Guidage - Contrôle
des
Actions Langage
Compréhension - Production
5 6

1
Un bon conducteur sait faire fonctionner optimalement son automobile, Types de connaissances
démarrer sans caler et sans à-coups, régler sa vitesse en fonction de la
circulation, de l’état de la route et des règlements, savoir s’il a ou non le
temps d’effectuer un dépassement sans danger, effectuer un créneau
pour se garer etc. Un bon conducteur a des savoir-faire • Il existe donc plusieurs types de
Pour qualifier quelqu’un de « bon conducteur », on ne se
contentera pas de ses propres évaluations sur ses capacités, mais on connaissances :
définira des critères précis et observables à partir de ses actes, de son
comportement, qui permettront d’évaluer objectivement ses
compétences, ses savoir-faire.
• Pragmatiques ou Conceptuelles (savoir-
Par son comportement, le bon conducteur manifeste qu’il a au faire – savoir conceptuels)
moins des savoirs implicites, des connaissances sur le fonctionnement
de son automobile et sur la manière de l’utiliser.
Ces savoirs conceptuels sont explicites si la personne est
• Implicites ou Explicites
capable d’expliquer dans le détail ses connaissances sur :
le fonctionnement de son véhicule
• Naturelles ou Expertes
les mécanismes physiologiques-et-mentaux par lesquels il domine la
situation de conduite

7 8

Distinguer ce qui est observable et ce qui est inféré.


• La cognition est l'ensemble des processus mis en
oeuvre dans l'acquisition, le traitement et l'utilisation
des connaissances par un système naturel ou
relation observée artificiel. Son étude a "pour objet de décrire,
Stimuli Réponses
d'expliquer et le cas échéant de simuler les
Contexte Comportement
principales dispositions et capacités de l'esprit
humain - langage, raisonnement, perception,
coordination motrice, planification ..." (Andler, 1992,
p.9).
• Son étude peut concerner l’homme, les animaux
Activités
mentales
non-humains ou encore des systèmes artéfactuels
(ordinateurs).
Variables indépendantes Variables dépendantes

Facteurs

9 10

La notion de traitement de l’information:


Psychologie et Sciences Cognitives
exemple pour la perception
Toute discipline se définit par son domaine d’étude et par les méthodes qu’elle
Dans une situation expérimentale, on distingue schématiquement les
met en œuvre.
niveaux de traitement suivants :
S’intéressant aux mécanismes mentaux, par définition non observables
directement de l’extérieur, la psychologie scientifique s’est dans une première Traitements Traitements Traitements Production de la
période centrée sur ce que les sujets en rapportaient (introspection). Dans un sensoriels perceptifs décisionnels réponse
(discrimination) (choix réponse) (étape motrice)
second temps, elle s’est centrée sur l’étude des comportements manifestes
(béhaviourisme) en tentant de faire l’économie de concepts mentalistes. Ces
derniers ont été réintroduits par la psychologie cognitive, sans pour autant
rejeter la méthodologie comportementale qui sera largement illustrée dans ce
cours.
Cependant, les avancées des neurosciences ont rendu de plus en plus évident
que l’on ne pouvait pas comprendre ces mécanismes mentaux sans prendre en
STIMULUS RÉPONSE
compte l’ « organe » qui les génère : le cerveau.
L’enseignement de la BIOLOGIE et des NEUROSCIENCES est donc indispensable à la
compréhension des mécanismes « psychologiques ».
11 12

2
I Cognition et Perception I.1 Problématique du Traitement de
l’Information
• La perception est l’ensemble des mécanismes de traitement des Une perception est ressentie comme immédiate
informations sensorielles extéroceptives et proprioceptives qui
permet à un organisme vivant d’agir de manière adaptée dans son Physiologiquement, entre le moment d’apparition d’un stimulus et le
environnement en contrôlant ses actions de manière à assurer sa moment où l’information nerveuse atteint les centres responsables de la
survie et son adaptation à cet environnement et d’acquérir des perception, il s’écoule un temps mesurable (quelques dizaines de
connaissances sur son environnement et sur son activité (ses millisecondes)
mouvements). Si le sujet doit donner une réponse comportementale, ce temps sera
encore augmenté jusqu’à plus d’une centaine de millisecondes
• Les deux fonctions perceptions-pour- l’action et perceptions-pour-la Les traitements de l’information perceptive prennent du temps. Au niveau
connaissance (consciente) sont relativement séparées. des mécanismes, la perception n’est pas immédiate.
Le système nerveux effectue des opérations plus ou moins complexes
dont la nature et la complexité vont déterminer le temps de réaction (TR)
• La problématique de ces études est celle du Traitement de
Le temps de réaction est une mesure comportementale relative de la
l’Information. Le système cognitif prend en compte des données
complexité des traitements.
sensorielles, les sélectionne selon ses attentes et ses buts, les code sous
La perception est une reconstruction.
différentes formes, les intègre, les organise…

13 14

Traitement de l’information Schéma d’une situation de


Temps de Réaction
INFORMATION : signaux qui sont le support des messages. Dans la
Théorie de l’Information (Shannon), c’est une quantité qui réduit
Signal
l’incertitude. préparatoire
Distinguer information (signe) et message (signification)

Exemple : information STIMULUS temps

S O S Temps de Réaction
message « au secours ! »

Une information doit être interprétée RÉPONSE


Le Temps de Réaction est le temps
TRAITEMENT : toute opération réalisée sur des qui s’écoule entre le début de la
informations (codage, transformation, regroupement présentation du stimulus et le
etc.) moment de la réponse
15 16

Expérimentation Histogramme des TRC


regroupés en classes
• Le but de l’expérimentation en psychologie est de provoquer un
comportement dans des conditions spécifiées selon une consigne 80
données pour tester la validité d’une hypothèse.
• Facteurs : ce sont les variables indépendantes choisies par
l’expérimentateur pour provoquer un comportement
60
• Variable dépendante : le comportement sollicité du sujet par une
consigne.
• Exemple simple :
40
Temps de Réaction de
effectif

• Hypothèse : Le temps de réaction est plus court si le stimulus visuel Choix : de quel côté est
est plus lumineux ?
apparu le stimulus ?
• Facteurs : 2 intensités lumineuses apparaissant soit à gauche soit à 20
droite d’un point de fixation. La variabilité est une
• Consigne (définissant la tâche) : presser le plus rapidement possible caractéristique
sur le bouton situé du même côté que le flash lumineux
fondamentale des 0
• Variables dépendantes :
activités biologiques et
côté de la réponse correct ou non
mentales. Les mesures
mesure du temps de réaction (en millisecondes)
sont donc
essentiellement des 100 200 300 400 500 600 700
17 moyennes TR (i=32 ms) 18

3
Temps de réaction et
traitement de l’information Étapes de Traitement
Temps de Réaction Simple : 160 ms

traitements décision action


Stimulus Réponse
Temps de réaction simple : 175 ms sensoriels de répondre motrice
(incertitude spatiale)

TRS : une seule réponse, si plusieurs stimuli = incertitude = augmente le


Temps de réaction de Choix G-D : 200 ms TRS.

Stimulus traitements discrimination choix de la action Réponse


sensoriels de la position réponse motrice
Temps de réaction de choix orientation : 280 ms TRC : G-D la règle de correspondance stimulus réponse est « naturelle »
correspondance stimulus réponse arbitraire (même côté)
Orientation la règle de correspondance stimulus réponse doit
être apprise et automatisée
Catégorisation nécessite le recours à des représentations
Temps de réaction catégorisation : 320 ms
19
structurales et sémantiques 20

Étapes de traitement dans le cerveau


Traitements sensoriels
I.2 Méthodes d’étude de la perception
Traitements perceptifs

Traitements décisionnels
5) cortex moteur
Méthode comportementale : la psychophysique
Commande motrice 190 ms

Méthode comparative : la neuropsychologie

2) cortex Méthodes des neurosciences :


4) cortex frontal occipital
160 ms 80 ms - Imagerie cérébrale
- Méthode lésionnelle
3) cortex inféro- - Neurophysiologie cellulaire
temporal 100 ms
1) rétine 40 ms

Inspiré de Modélisation
6) réponse motrice Fabre-Thorpe & Thorpe
main 280 ms (2001, 291, 260-263.)
21 22

Variabilité des réponses La Psychophysique


Quelque soit la méthode utilisée, pour une stimulation constante, la réponse
varie d’un essai à l’autre dans certaines limites.
• Classiquement, la psychophysique est la discipline
La variabilité est une caractéristique fondamentale des activités biologiques
et mentales. Les mesures sont donc essentiellement des moyennes. qui étudie quantitativement les relations entre
Il peut s’agir d’une variabilité inter-individuelle des performances et/ou de stimulation et sensations
variabilités intra-individuelles. Ces variabilités sont sources d’information.

0.6
• Ses principales mesures sont :
– Seuils de détection
0.5
L’enseignement des STATISTIQUES – Seuils de discrimination
répond à ce besoin de tenir compte
fréquences

0.4
– Théorie de la Détection du Signal
des variabilités.
0.3 – Méthodes d’échelonnage
0.2
– Temps de Réaction

0.1

0.0 23 24
-2 0 2 4 6 8 10

i X

4
I.2.1 Seuil de détection Mesure de seuil :
méthode Oui-Non
Seuil de détection = limite, Un certain nombre de niveaux d’intensité du stimulus sont présentés dans un
définie statistiquement, de la ordre au hasard un grand nombre de fois. A chaque essai, le sujet indique si Oui
perception de la présence d’une ou Non il a perçu quelque chose.
stimulation.
Exemple : en haut la présence
1.0
d’un petit disque plus clair est L’histogramme des
repérable (supraliminaire) réponses représente la
fréquence des réponses 0.8

En bas, il est à peine Oui en fonction des


discernable (liminaire)

fréquence "OUI"
niveaux d’intensité. Ces 0.6
bien que physiquement fréquences varient de 0 à
présent. 1. 0.4

Ne pas confondre Le seuil de détection est


psychophysique
l’intensité du stimulus qui 0.2

correspond à la moyenne
Identification de la distribution des 0.0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
psychophysique réponses. Ici à 50% de
intensités
Détection 25 réponses « OUI » 26

Calcul du seuil de détection : Seuil de détection


ajustement d’une fonction continue
1.0 Méthode de Choix Forcé
S e u il d e dé tec tio n
m é th o d e d e C h o ix F o rc é

0.8 1 .0

fré q u en c es d e ré p o ns e s co rre ctes


0 .9
fréquences "OUI"

0.6 0 .8

0 .7

0.4
Exemple : le stimulus apparaît 0 .6

au hasard à droite ou à gauche 0 .5

du point de fixation. Le sujet 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

0.2
Seuil de détection doit indiquer le côté
in te n s ité s

S e uil de dé tec tion c ho ix forc é

d’apparition. Il est forcé de 1 .0

choisir.
p ro b a b ilité ré p o n se co rre cte

0.0 0 .9

0 5 10 15 20 25 30 35
Le pourcentage de réponses 0 .8

intensités correctes varie de 50% à 100%. 0 .7

L’ajustement d’une fonction continue est fait pour tenir compte de la part de la variabilité attribuée au hasard : on Le seuil est la valeur du
parle de fluctuations aléatoires).
stimulus qui correspond à 75% 0 .6

27 de détections correctes. 0 .5
0 .0 0 3 0 0 .0 0 3 8 0 .0 0 4 6 0 .0 0 5 4 0 .0 0 6 0 28
in te n s ité

I.2.2 La discrimination :Seuil Différentiel Méthode d’égalisation


Intensité 1 Intensité 2 Dans une méthode de mesure des
Seuil différentiel seuils différentiels, le PES n’est pas
I1 > < I2 1.0 toujours égal à la valeur de l’étalon.
Exemple : mesure de l’illusion de
A chaque essai deux intensités 0.8 Müller-Lyer. Le segment de droite (D)
sont présentées. L’une est est-il plus grand ou plus petit que le
toujours la même (étalon), l’autre segment de gauche (G) ?
probabilité (><)

varie au hasard d’essai en essai 0.6


(comparaison) Pour que les deux segments soient
perçus égaux, G doit être plus grand
Le seuil différentiel est la 0.4 que D.
différence de deux intensités du Réponses D>G

stimulus perçue dans 75% des 6

cas. 0.2 G D F(D>G)


5

47 51 0.99 4

Le Point d’Egalisation Subjective 49 49 0.95 3

(PES) est la valeur du stimulus 51 48 0.83


0.0 53 46 0.65
2

aussi souvent jugée plus grande 55 44 0.48


12 14 16 18 20 22 24 26 28
1

que plus petite que l’étalon.


29 0
30
pression acoustique (dB)
0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0

Fé d é G D

5
Loi de Weber Départager les facteurs en jeu
• Dans des expériences de soupèsement de poids, Weber a • Dans toute expérience, ce qui est mesuré est une performance. Elle
observé que le seuil différentiel était proportionnel à la valeur reste à interpréter.
de l’étalon.
• Question 1 : Est-ce que la performance reflète la tâche prescrite par la
• Exemple : pour un étalon de 100gr, Sd = 10 gr consigne ? Tâche prescrite et tâche effective peuvent être différentes.
pour un étalon de 1000 gr, Sd = 100 gr La tâche effective se déduit de l’analyse des résultats. Elle ne
correspond pas toujours à ce que le sujet dit avoir fait.

Le rapport de Weber (w) est le rapport entre le seuil différentiel • Question 2 : Quels sont les déterminants de la performance ?
(Sd) et la valeur de l’étalon (I). Exemple : facteurs sensoriels et facteurs plus cognitifs dont les
facteurs décisionnels dans la détection.

Pour la loi de Weber : w = Sd / I = cste


soit : Sd = W . I

31 32

I.3 Étapes des traitements perceptifs


I.2.3 Théorie de la détection du signal
Bases physiologiques des traitements
• Chaque région du Système Nerveux Central effectue
Le modèle de la TDS permet des traitements spécialisés
de décomposer la
performance en un
paramètre de sensibilité et
un paramètre de décision.
• Au niveau du cortex, on distingue différentes aires :
bruit(seul) signal+bruit
Les deux paramètres sont en arrière les aires sensorielles impliquées dans la
Ici le signal à détecter est un disque plus
indépendants perception, en avant les aires motrices impliquées
sombre.
dans les décisions et la production des mouvements
Signal+Bruit Bruit Groupe Signal Groupe Bruit
détections fausses-
s correctes alarmes
S+B B S+B B
• Tous les processus mentaux résultent d’activités
s 0,65 0,15 0,80 0,15 0,05 0,20 nerveuses dans le cerveau
omissions rejets b 0,05 0,15 0,20 0,15 0,65 0,80
b corrects
1 1
33 34

I.3.1 Les traitements sensoriels


Quelques aires corticales Modalités sensorielles

Les différentes modalités sensorielles résultent de la spécificité des


Cortex Cortex somesthésique organes sensoriels qui captent les stimuli.
moteur primaire
Cortex auditif Modalités extéroceptives
primaire Vue pression
Audition vibration
Aire de Olfaction froid
Wernicke
Goût chaud
Toucher(s) douleur
Cortex
préfrontal
Cortex visuel Modalités kinesthésiques
primaire Proprioception récepteurs fusoriaux (vitesse, direction)
Cortex récepteurs tendineux (force)
prémoteur Cervelet récepteurs articulaires (position membres)
En blanc (et en rouge) les aires dites associatives où s’effectuent
des traitements plus complexes. Système vestibulaire canaux semi-circulaires (accel. circulaires)
35 otolithes (accel. linéaires) 36

6
Schéma fonctionnel des étapes de
Reconnaissance visuelle d’un carré
traitement perceptif
Traitements sensoriels précoces :

Analyse Groupements codage des orientations


STIMULUS Sensorielle Représentations
Structurales Chaque neurone du système visuel n’est activé
que par la stimulation d’une toute petite de la
Représentations rétine : son champ récepteur (quelques uns
lexicales sont figurés ici en bleu).
Il ne répond que si, dans ce champ récepteur,
Représentations le stimulus présente des caractéristiques
sémantiques précises, par exemple l’orientation des
Traitements
décisionnels contours. Différentes parties de la figure sont
Représentations
pragmatiques
donc codées par différentes populations de
neurones.

REPONSE La première étape des traitements est une étape de codages locaux de certaines caractéristiques
physiques du stimulus : orientations des contours, contrastes, taille, direction de mouvement,
stéréopsie etc. Ces traitements sont automatique et ne sont pas accessibles à la conscience.

37 38

Interprétation = représentations
I.3.2 L’étape des groupements Le cerveau reconnaît dans la forme qu’il s’agit d’un
carré, car il dispose de connaissances préalables
Groupements (représentations) sur ce qu’est un carré :
Soit des représentations structurales
Des interactions entre ces neurones et la Soit des représentations sémantiques
convergence des informations sur des ainsi que le nom de cet objet
neurones ayant de plus grands champs
récepteurs permettent les groupements et
l’extraction de la forme. Une surface qui comporte 4
côtés d’égale longueur et 4
Pour une grande part, les groupements angles droits est un carré
sont automatiques. Cependant les
représentations peuvent influer sur ces
groupements de manière descendante triangle
(top-down). carré cercle
parallélogramme

39 40

Contrastes Contours d’une forme


Les neurones du système visuel répondent non à des intensités
Pour le système visuel, un contour est toute limite continue entre deux
lumineuses, mais à des contrastes spatiaux : contrastes de luminance ou
régions.
contraste de couleur.
La continuité peut être « créée » par le système visuel comme dans le
Exemples : les disques et les carrés centraux sont tous du même gris.
phénomène de la figure de Kanizsa.
Entouré d’une surface sombre le
Ce phénomène est double :
disque paraît plus clair qu’entouré
d’une surface claire. un effet de surface (luminosité)
Entouré d’une surface colorée, le un effet de contours virtuels
carré gris tend à paraître de la
couleur complémentaire

41 42

7
Indépendance des deux effets (1) Indépendance des deux effets (2)
Les seuils de détection d’un point lumineux présenté en différents endroits
de la figure de Kanizsa mesure l’effet de la présence d’un pacman sur la
L’effet de luminosité est Les contours virtuels ne sont sensibilité locale, en comparaison de la mesure de ce seuil sur une surface
supprimé lorsque les pacmen plus perçus si des segments les uniforme. Une augmentation du seuil reflète un mécanisme d’inhibition. Une
sont de luminance différente barrent diminution du seuil, un mécanisme de facilitation.

Seuil mesuré dans une


direction orthogonale au
contour sombre :
inhibition

Seuil relatif
Seuil mesuré dans une
direction colinéaire au
contour sombre :
facilitation

43 44

I.3.2 Deux voies de traitement


Figure de Kanizsa
dans le cortex visuel
Deux phénomènes = deux mécanismes

1) Inhibition latérale ⇒ surface paraît plus claire


que fond ⇒ seuils de détection d’un point
lumineux plus élevés

2) Facilitation ⇒ perception d’un contour virtuel


⇒ abaissement des seuils de détection d’un point
lumineux

Conclusion : dans le prolongement d’un contour


‘réel’, il existe une information de contour jusqu’à
une certaine distance.
Au delà de cette distance, le phénomène n’est
plus perçu.

Un dernier facteur important est la fermeture des


contours de la forme
45 Boussaoud D. (1998) Un immense chantier neuronal. La Recherche, 309, 58-61 46

Succession des traitements


dans les deux voies
Deux systèmes visuels

Voie ventrale Voie dorsale


Codages sensoriels Codages sensoriels
traitements sensoriels locaux
(orientation, couleur, taille) (position, mouvement, profondeur)
contrastes spatiaux changements temporels
longueur d’onde direction des mouvements Groupements Groupements
orientation des contours stéréopsie contours, formes, surface mouvements cohérents, espace
groupements
formes mouvements complexes Représentations Représentations Représentations
structurales dynamiques spatiales
surfaces profondeur
couleur relief Programmation Programmation
bras main
représentations Représentations
structurales pragmatiques sémantiques
Reconnaître et
sémantiques décision Saisir un objet
lexicales Représentations activent des
sorties lexicales régions cérébrales
différentes
perceptions-reconnaissances perceptions-actions 47 48

8
Évaluation de la taille d’un objet Double dissociation
deux voies visuelles
• Goodale, Milner, Jakobson and Carey (1991) : le patient DF
Egalisation psychophysique Ouverture de la pincette présente une lésion occipito-temporale bilatérale.
(matching) digitale activité sensorimotrice normale
estimation de la taille des objets défaillante

• Jeannerod, Decety et Michel (1994) : le patient AT présente une


lésion bilatérale occipito-pariétale
estimation de la taille des objets normale
activité sensorimotrice défaillante

L’ouverture de la pincette digitale est Agnosie visuelle Echec Ataxie optique


proportionnelle à la taille physique de Temporale Lésion Pariétale
l’objet
49 50

I.3.2 Percevoir la profondeur,


Convergence binoculaire
le relief, le volume

La profondeur, le relief, le volume ne sont pas présents La convergence est l’angle que
dans l’image rétinienne. Le système visuel les reconstruit. forme les axes visuels lorsque l’on
fixe un objet. Cet angles est
1° Convergence et accommodation d’autant plus petit que l’objet est
éloigné. Ce mouvement des yeux
2° Deux yeux séparés → disparité rétinienne → stéréopsie est commandé par les muscles
extra-oculaires. Il y a ainsi des
3° Indices dynamiques ou cinétiques signaux proprioceptifs de ces
parallaxe monoculaire de mouvement mouvements.
expansion – contraction

4° Indices picturaux
perspective linéaire
perspective aérienne
gradients de texture
variation taille – distance
51 52
interposition

Binocularité et disparité rétinienne La vision stéréoscopique


B Les cellules binoculaires du cortex combinent les informations de disparité
Lorsque les deux yeux fixent l’objet A, rétinienne pour générer des impressions de profondeur relative (stéréopsie).
son image de forme dans la fovéa de
Principe d’un stéréoscope :
chaque œil.
envoyer des images de
L’image de B n’est pas à la même disparité différente
A séparément à chaque œil. Ici
distance de celle de A dans les deux version anaglyphe.
yeux. Le filtre rouge absorbe les
longueurs d’onde Vert Rouge
Cette différence de distance est la
correspondant au rouge de la
disparité rétinienne. figure, mais laisse passer le
vert. Réciproquement, le filtre
Dans le cortex visuel, certains neurones vert absorbe les longueurs
reçoivent des afférences binoculaires. La d’onde du vert de la figure,
vision stéréoscopique ou stéréopsie est mais laisse passe le rouge.
Les cellules binoculaires vont
le mécanisme qui permet au système « fusionner » les informations
visuel de transformer les disparités en de disparité rétinienne et
profondeur perçue. créer l’impression d’un carré Rouge Vert
unique en avant du fond.

53 54
BA B A

9
Différenciation interespèces de la
Parallaxe de mouvement
stéréopsie
Dans la nature, les prédateurs ont les yeux en position frontale et donc un large
champ binoculaire, avec en conséquence une importante vision stéréoscopique. Au cours d’un déplacement
Les proies ont un champ visuel plus étendu que les prédateurs, mais un champ vers la gauche, l’observateur
binoculaire plus restreint. Leur vision stéréoscopique est limitée à ce champ maintient son regard sur le
binoculaire. sapin. Son image reste fixe
Exemple : comparaison des champs visuels d’un prosimien et d’un primate
sur la rétine.
Les éléments du paysage qui
sont en avant se déplacent
en sens inverse du
Champ visuel
binoculaire mouvement de l’observateur.
Les éléments du paysage qui
sont en arrière se déplacent
dans le même sens

55 56
http://www.its.caltech.edu/~sciwrite/journal03/A-L/codd.html

Expansion – Contraction
Taille angulaire et parallaxe
flux visuel
A B
α° =arctg(a/D)

a α

a est la taille de l’objet observé, D la distance à l’observateur. La taille


angulaire de l’objet correspond à la valeur de l’angle α . Elle diminue quand la
distance augmente.

Si les objets A et B se déplacent à la même vitesse physique : V(A) = V(B)


mais sur la rétine, V(A) est plus grande que V(B). La différence des vitesses
est l’indice de parallaxe monoculaire signalant la différence des distances
(des profondeurs) entre A et B par rapport à l’observateur.
57 58

Indices « picturaux » de profondeur Taille angulaire

• Taille relative Perspective linéaire


– Taille relative
– Perspective linéaire
– Perspective aérienne
– Gradients de texture
– Réflexions
Gradients de texture
– Interpositions

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Perspective aérienne
Les « constances »
ombres et luminosité
• Constance de taille = « invariant taille-
distance »
• Dans certaines limites, la taille
apparente des objets est indépendante
de leur distance à l’observateur et donc
de leur taille rétinienne.
• La présence d’indices de distance est
indispensable à l’apparition de la
constance.

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