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De nombreuses personnes souffrent de mal de dos (encore appelé dorsalgie ou lombalgie). La prise
en charge du mal de dos vise à calmer la douleur et éviter les récidives.
Le mal de dos, encore appelé lombalgie ou lombalgie commune, est l'une des principales causes de
consultation médicale. De nombreuses personnes en souffrent occasionnellement, en particulier
avant 65 ans. Un travail physique éprouvant est susceptible d'entraîner des troubles, mais la
sédentarité et le stress constituent également deux causes fréquentes des problèmes de dos. Les
tensions musculaires, aggravées par des contrariétés, peuvent les favoriser, ainsi que les hernies
discales, l’arthrose, la grossesse ou l’ostéoporose, par exemple.
Les douleurs du dos apparaissent plus fréquemment au niveau du cou et du bas du dos. Il s'agit en
général de douleurs sourdes et pénétrantes qui augmentent lors d'un mouvement de la colonne
vertébrale, et même en toussant ou en riant. Elles irradient parfois dans les bras ou les jambes dans
le cas de douleurs sciatiques. Les muscles du dos sont contractés. Dans la plupart des cas, la
position couchée soulage, car elle décharge la colonne vertébrale du poids du corps.
Souvent, les douleurs du dos sont bénignes et disparaissent spontanément en quelques jours ou
quelques semaines (dans 90 % des cas, la guérison spontanée est observée en six semaines).
Néanmoins, plus d'un patient sur 2 connaît une récidive dans l'année. Le mal de dos chronique est
défini comme une lombalgie qui dure plus de trois mois malgré les traitements. On estime qu'elle
représente 10 % des cas de lombalgie. Elle affecte toutes les activités de la vie et peut, à la longue,
provoquer une dépression.
Certaines douleurs du dos peuvent elles-mêmes être provoquées par des complications, par exemple
un tassement d'une vertèbre en cas d'ostéoporose.
Qu’appelle-t-on lumbago ?
Le lumbago (ou lombalgie aiguë) se manifeste par des douleurs subites et violentes dans la région
du bas du dos (tour de reins). Celles-ci surviennent à la suite d’un geste un peu brusque ou lorsqu’on
a soulevé une charge lourde. Elles sont parfois tellement fortes que tout mouvement du dos devient
impossible. Lorsque la personne est assise, elle peut avoir du mal à se relever et doit parcourir
plusieurs mètres avant de recouvrer la station debout. Les muscles dorsaux du bas du dos se
contractent, accentuant les souffrances. Le rire et la toux peuvent eux aussi déclencher des crises
douloureuses. Le lumbago nécessite toujours une consultation médicale.
Les douleurs de dos peuvent avoir de très nombreuses origines, que l’on peut classer en cinq
familles.
Légende
Si 15 ou 112 est indiqué, appelez immédiatement le service d’aide médicale d’urgence (SAMU) en
composant le 15 ou le 112.
Si 15 ou 112 n'est pas indiqué, appelez votre médecin traitant immédiatement, ou rendez-vous au
service d’urgence le plus proche.
Dans le doute, n’hésitez JAMAIS à appeler le 15 ou le 112.
Consultez un médecin dans la journée.
Consultez un médecin dans les jours qui viennent.
Il est possible de s’automédiquer.
Il vérifie d’abord s’il n’y a pas de cause urgente ou grave – un mal de dos soudain pouvant être l’un
des signes révélateurs d’une maladie sérieuse. Si ce n’est pas le cas, il cherche à trouver la cause des
douleurs dorsales, parfois en prescrivant une analyse de sang, des radiographies ou un scanner. Lors
d’un premier épisode de lombalgie aiguë, ces examens restent exceptionnels.
Le traitement varie selon l’origine du mal de dos. Ce peut être, par exemple, de la kinésithérapie pour
renforcer la musculature dorsale. L’emploi de médicaments contre les douleurs ou pour détendre les
muscles fait souvent partie du traitement. Dans certains cas, un séjour hospitalier est nécessaire
pour permettre de détecter et traiter l’origine du mal de dos.
Si une absence d’amélioration est observée après quatre semaines de traitement, le médecin
recherche des facteurs prédisposant au passage vers la chronicité : conflits familiaux ou
socioprofessionnels, terrain anxieux ou dépressif sous-jacent, etc.
Le traitement des lombalgies aiguës vise à soulager la douleur et à permettre de retrouver une vie
normale. L'implication de la personne souffrant de lombalgie est importante dans la prise en charge
de cette maladie. Elle reçoit des conseils portant sur les règles de protection des vertèbres, les
exercices d'étirement, de renforcement de la musculature dorsale et abdominale, et de correction des
troubles de la posture.
Les médicaments contre la douleur utilisés en premier lieu sont ceux contenant du paracétamol, à la
posologie de 1 g, 3 fois par jour. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent également
être utilisés chez les personnes sans risque digestif connu. L’indication concernant la lombalgie n’est
présente que dans certains AINS qui sont listés ci-dessous. En cas soulagement insuffisant, les
antalgiques contenant un opiacé (codéine, tramadol) peuvent être prescrits par le médecin.
SURGAM
AINS : diclofénac
DICLOFÉNAC ARROW
DICLOFÉNAC EG
DICLOFÉNAC SANDOZ
DICLOFÉNAC TEVA
AINS : étodolac
LODINE
AINS : flurbiprofène
ANTADYS
CEBUTID
AINS : ibuprofène
ANTARÈNE 400 mg
IBUPROFÈNE CRISTERS 400 mg
BI-PROFÉNID 100 mg
KÉTOPROFÈNE ARROW
KÉTOPROFÈNE EG comprimé
KÉTOPROFÈNE PHARMY II
KÉTOPROFÈNE SUN
KÉTOPROFÈNE VIATRIS
KÉTOPROFÈNE ZENTIVA
KÉTUM comprimé
PROFÉNID injectable
AINS : naproxène
ANTALNOX
APRANAX
NAPROSYNE
NAPROXÈNE SODIQUE EG
AINS : ténoxicam
TILCOTIL
Légende
Médicament référent
Médicament générique
Des injections locales de corticoïdes peuvent être proposées lorsque les traitements habituels de la
douleur n’ont pas apporté un soulagement suffisant. C’est le plus souvent en cas de douleurs
dorsales rebelles dont les causes habituelles sont la hernie discale et l’arthrose intervertébrale.
HYDROCORTANCYL
Les relaxants musculaires ou myorelaxants sont utilisés pour diminuer les contractures musculaires
douloureuses associées à la lombalgie aiguë. En raison d’une efficacité modeste et parfois d’une
mauvaise tolérance, ils ne sont plus pris en charge par l’Assurance maladie.
MIOREL
THIOCOLCHICOSIDE ALMUS
THIOCOLCHICOSIDE ALTER
THIOCOLCHICOSIDE ARROW
THIOCOLCHICOSIDE BIOGARAN
THIOCOLCHICOSIDE CRISTERS
THIOCOLCHICOSIDE EG
THIOCOLCHICOSIDE MYLAN
THIOCOLCHICOSIDE VIATRIS
THIOCOLCHICOSIDE ZENTIVA
Légende
Médicament générique
Le méthocarbamol (LUMIRELAX) est un autre relaxant musculaire encore commercialisé. Ses effets
indésirables sont une somnolence à forte dose, plus rarement des éruptions cutanées, des
démangeaisons, de la fièvre et des conjonctivites, et exceptionnellement des vertiges, des maux de
tête et des troubles de la vision.
LUMIRELAX comprimé
Un gel contenant un AINS, le kétoprofène, a également une indication dans les lombalgies aiguës. Il
agit superficiellement et son efficacité est modérée. Il peut être responsable de réactions de
photosensibilisation. Les zones traitées avec le gel doivent être recouvertes par un vêtement pour ne
pas être exposées au soleil, même voilé, pendant toute la durée du traitement et pendant les 15 jours
qui suivent son arrêt.
KÉTUM gel
Légende
Médicament référent
Après un épisode de lombalgie, le port d'une ceinture lombaire peut être utilisé dans certains cas,
notamment lors d'activités considérées comme pénibles. Il en existe de nombreux modèles. C'est à
votre médecin de choisir celle qui vous convient.
Le traitement des lombalgies chroniques nécessite la mise en place d’un dispositif de prise en
charge global où peuvent collaborer un kinésithérapeute, un ergothérapeute, un psychothérapeute,
voire le médecin du travail ou une assistante sociale pour favoriser la réinsertion
socioprofessionnelle du patient.
De nombreuses activités sportives peuvent être adaptées pour pouvoir être pratiquées par les
personnes souffrant de lombalgies : par exemple, aviron, natation, taï chi chuan et qi gong.
Dans le cadre des lombalgies, le médecin traitant peut désormais prescrire de l’APA en précisant les
objectifs recherchés (renforcement musculaire, amélioration des postures, contrôle du poids, etc.) et
les contre-indications propres au patient. Dans les clubs qui proposent ces disciplines, des
éducateurs formés à la pratique du sport santé sont chargés de définir des protocoles de remise en
forme et d’entraînement adaptés à chaque cas particulier. Les frais engagés, souvent modestes, sont
parfois pris en charge par les assurances complémentaires (« mutuelles ») ou les mairies /
départements.
Les patients qui ont recours à ces activités adaptées témoignent de bénéfices physiques (par
exemple sur l’autonomie et l’endurance), mais également de bénéfices psychosociaux (lutte contre
l’isolement, meilleure image de soi).
Le traitement des lombalgies chroniques utilise les mêmes médicaments que pour les crises de
lombalgie aiguë.
Parfois, certains antidépresseurs sont utilisés pour leur capacité à soulager les douleurs d’origine
nerveuse.
Depuis une vingtaine d’années, l’ostéopathie ne cesse de conquérir de nouveaux adeptes en France.
Cette forme de manipulation douce du corps a été reconnue par la loi du 4 mars 2002 et quitte son
statut de médecine non officielle pour rejoindre l’ensemble des thérapies corporelles, comme la
kinésithérapie.
L’ostéopathie considère que les différentes structures du corps (organes, tendons, os, etc.) sont
reliées entre elles et ont la capacité de se mouvoir les unes par rapport aux autres. Toute
perturbation ou restriction de ces mouvements a des répercussions sur le fonctionnement global du
corps et peut entraîner certains symptômes (douleurs, migraines, problèmes digestifs par exemple).
Le travail de l’ostéopathe consiste à identifier les blocages articulaires et les tensions musculaires
anormales, et à rétablir la mobilité globale des organes pour favoriser l’équilibre du corps. Pour cela,
il fait appel à des manipulations et à des mobilisations de toutes les parties du corps, et plus
spécifiquement de la colonne vertébrale et des os du crâne. Les gestes des ostéopathes ne
provoquent pas de douleur et ne sont pas dangereux lorsqu’ils sont effectués par des praticiens
expérimentés.
Plusieurs études ont montré l’efficacité de l’ostéopathie dans la prise en charge du mal de dos, des
douleurs articulaires et des tensions musculaires. Au-delà des ces troubles de la mobilité, les
ostéopathes interviennent sur toutes sortes de maladies, mais sans que l’efficacité de leur méthode
ait été formellement évaluée dans ces indications.
© Vidal 2023