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Université Hassan II de Casablanca

Ecole Nationale de Commerce et de Gestion - Casablanca

EVALUATION D’ENTREPRISE
L’objectivité de la valeur d’entreprise estimée par un
évaluateur indépendant

Projet de fin d’études du Diplôme de l’ENCG


Filière : Gestion
Option : Audit et contrôle de gestion

Réalisé au sein de l’entreprise : ROMAY Consulting

Encadrant professionnel : Abdelhadi BAHHA

Présenté en Juin 2021 par : Nouhaila EL HACHAMI

Jury de soutenance :
Hajar MOUATASSIM LAHMINI : Encadrante pédagogique - Professeur de
l’Enseignement Supérieur ENCG- Casablanca

Mohamed BOUDCHICHE : Professeur de l’enseignement supérieur ENCG -


Casablanca

Année universitaire : 2020 / 2021


RESUME

Dans le monde des affaires, la question de l'évaluation d’entreprise se pose de plus en plus
fréquemment aux partenaires de l'entreprise, et notamment aux analystes financiers, banques,
notaires, acquéreurs d'entreprises, Etat, fisc, et surtout aux managers qui y trouvent un intérêt
croissant non seulement pour la gestion du risque (identification, évaluation et mesure de ce risque)
mais aussi dans le cadre de la planification stratégique.

La difficulté dans le domaine de l’évaluation n’est pas celle de l’application d’une méthode, mais
bien celle du choix d’une méthode. L’interprétation des valeurs obtenues par les différentes méthodes
dépend en large mesure de l’appréhension de l’analyse, de la conjoncture économique et des
perspectives futures prises en considération.

Aujourd’hui, plus que jamais, il n’existe pas de formule d’évaluation valable en tout temps, en tout
lieu et pour tout cas d’espèce : la conduite d’une mission d’évaluation ne peut réussir que si l’analyste
dissocie la problématique de l’évaluation économique de l’entreprise (problématique objective) et la
problématique de la négociation ou de la proposition d’un prix de vente pour l’entreprise
(problématique subjective).

ABSTRACT

In the business world, the question of business valuation arises more and more frequently for
business partners, and in particular for financial analysts, banks, notaries, business buyers, the State,
tax authorities, and above all. managers who find it growing interest not only for risk management
(identification, evaluation and measurement of this risk) but also within the framework of strategic
planning.
The difficulty in the field of evaluation is not that of applying a method, but that of choosing a method.
The interpretation of the values obtained by the different methods depends to a large extent on the
apprehension of the analysis, the economic conditions and the future prospects taken into
consideration.
Today, more than ever, there is no valid evaluation formula at all times, in all places and in all cases:
the conduct of an evaluation mission can only be successful if the analyst dissociates the problematic
of the economic evaluation of the company (objective problematic) and the problematic of the
negotiation or the proposition of a sale price for the company (subjective problem).

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REMERCIEMENTS

Tout d’abord, je tiens à exprimer ma profonde reconnaissance à mon Ecole, l’ENCG de


Casablanca, qui, par sa forte image, sa formation solide réussit à être à la hauteur de nos ambitions.

Par la même occasion, mes remerciements les plus humbles vont à mes professeurs, qui à
travers leur enseignement, leur ferme volonté à viser l’excellence, nous permettent de relever les défis
qui nous sont confiés.

Par ailleurs, je tiens à remercier tout particulièrement Mme Hajar MOUATASSIM, mon
professeur, pour m’avoir encadrée durant la période de mon stage et d’avoir contribué
généreusement, par ses conseils avisés et son assistance, à l’élaboration et l’aboutissement de ce
mémoire.

Mes vifs remerciements et gratitudes vont à Monsieur Abdelhadi BAHHA, Chef de mission
dans le cabinet de conseil ROMAY CONSULTING, pour toute l’attention portée à mon travail et à
ses incontestables encouragements.

Je tiens également à exprimer mes sincères remerciements à : Mr Abdellah MEJDOUB et


Madame Houda EL JADI, auditeurs financiers, ainsi qu’à l’ensemble de l’équipe de ROMAY
CONSULTING.

J’ai été réellement touchée par l’amabilité de leur accueil, leur entière disponibilité, et leur
professionnalisme. Leur remarquable contact humain ne m’a sans doute pas laissé indifférente…

Que tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce mémoire trouvent ici
l’expression de ma plus haute reconnaissance.

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DEDICACE

A mon très cher père

Quoi que je fasse ou que je dise, je ne saurai point te remercier comme il se doit. Ton affection me
couvre, ta bienveillance me guide, et ta présence à mes côtés a toujours été ma source de force pour
affronter les différents obstacles

A ma très chère mère

Tu as toujours été à mes côtés pour me soutenir et m’encourager. Que ce travail traduit ma
gratitude et mon affection

A mon cher frère Si Mohamad et mes chères sœurs Fatim-Zohra, Aya et Oumaima
Puisse dieu vous donne santé, bonheur, courage et surtout réussite

A mes amies Aicha, Hind et Oumaima


Qui m’ont prodigué des encouragements et se sont données la peine de me soutenir tout le temps

A tous ceux qui me sont chers

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SOMMAIRE
RESUME..............................................................................................................................................2
ABSTRACT .........................................................................................................................................2
REMERCIEMENTS ............................................................................................................................3
DEDICACE ..........................................................................................................................................4
SOMMAIRE ........................................................................................................................................5
LISTE DES FIGURES .........................................................................................................................6
LISTE DES TABLEAUX ....................................................................................................................7
LISTE DES ABRÉVIATIONS ............................................................................................................9
INTRODUCTION GENERALE........................................................................................................13
CHAPITRE I : Contexte général et définition de l’environnement du stage .....................................16
Section 1 : Définition de l’environnement du stage .......................................................................16
Section 2 : Contexte et cadre de la mission ....................................................................................31
CHAPITRE II : Cadre conceptuel et théorique ..................................................................................34
Section 1 : L’analyse financière : approche fondamentale à l’évaluation financière .....................34
Section 2 : L’évaluation d’entreprise..............................................................................................48
CHAPITRE III : Partie pratique .........................................................................................................70
Section 1 : Analyse et diagnostic financier ....................................................................................70
Section 2 : La valorisation de l’entreprise « BETA » et analyse des résultats ...............................79
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................................96
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................98
ANNEXES .......................................................................................................................................101

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LISTE DES FIGURES

Figure 1: repartition geographique des principales unites agroalimentaires des secteurs exportateurs
.....................................................................................................................................................21

Figure 2: le niveau de risque du secteur d’agroalimentaire en afrique du nord et au moyen orient


selon la compagnie française d'assurance pour le commerce exterieur coface ..........................22

Figure 3 : exportations du secteur agriculture et agroalimentaire ......................................................26

Figure 4 : les 10 plus importantes transactions des fusions acquisitions dans l’histoire ...................38

Figure 5 : le volume (mds de dollars) des transactions des fusions-acquisitions par zones
geographiques en 2013 ...............................................................................................................38

Figure 6 : les differentes etapes d’une evaluation financiere .............................................................54

Figure 7: le taux des bons de tresors sur 10 ans .................................................................................90

Figure 8 : prime de risque ..................................................................................................................91

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1:Exportations par principaux secteurs selon l’office de change en 2019 ...........................24

Tableau 2:l'évaluation réalisée par la méthode DCF ..........................................................................66

Tableau 3: Test de sensibilité .............................................................................................................68

Tableau 4 : Chiffre d’affaire de l’entreprise « BETA » de 2016 à 2020 ............................................70

Tableau 5:La composition des charges d’exploitation .......................................................................71

Tableau 6 : L’évolution du résultat d’exploitation .............................................................................73

Tableau 7:L’évolution du résultat financier .......................................................................................73

Tableau 8:L’évolution du résultat net ................................................................................................73

Tableau 9: L'Actif immobilisé ...........................................................................................................74

Tableau 10 : Actif circulant hors trésorière ........................................................................................75

Tableau 11: les éléments du stock en 2020 ........................................................................................76

Tableau 12 : les créances non encaissées de 2016 à 2020 .................................................................76

Tableau 13 : Les Capitaux propres .....................................................................................................76

Tableau 14 : Bilan financier condensé ...............................................................................................78

Tableau 15 : récapitulatif de l'étude de l'équilibre financier de "BETA" ...........................................78

Tableau 16: Le chiffre d'affaires prévisionnel de l'entreprise "BETA" 2021-2025 ...........................80

Tableau 17 : Evolution des charges d'exploitation 2021-2025 ..........................................................80

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Tableau 18 : La valorisation de l'entreprise "BETA" selon la méthode ANCC ................................83

Tableau 19 : La valorisation de l'entreprise "BETA" selon la méthode du GOODWILL .................84

Tableau 20 : Calcul des flux de trésorerie ..........................................................................................87

Tableau 21: le calcul du taux d'actualisation ......................................................................................92

Tableau 22: La valorisation de l'entreprise "BETA" selon la méthode du DCF ................................93

Tableau 23: Synthèse des méthodes d'évaluations retenues...............................................................93

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LISTE DES ABRÉVIATIONS

A : Actif économique (sauf fonds de commerce)

AMITC : l'Association marocaine des industriels du thé et du café

ANC : L’Actif net comptable

ANCC : l’Actif net comptable corrigé

B : Bénéfice courant net d’impôt ;

B : Bénéfice connu de l’entreprise

β : Coefficient systématique

BDT : Bons de trésors

BFR : Besoin en fonds de roulement

CA : Chiffre d’affaire

CAC 40 : Cotation assistée en continu des 40 actions

CGEM : Confédération générale des entreprises du Maroc

CMPC : Coût moyen pondéré du capital

Coface : Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur

CP : Capitaux Propres

CPC : Compte de Produits et Charges

CPNE : Capitaux nécessaires pour l'Exploitation

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DCF : DISCOUNTED CASH-FLOW

DPLE: Diplômé par l’état

DSO: Days sales outstanding

EBIT : Bénéfice avant intérêts et impôts

EBITDA: Earnings before interest, taxes, depreciation, and amortization

FCFn : Flux de trésorerie disponible pour l’année n

Fn : Flux de trésorerie prévu de l’année n

FTD : Flux de trésoreries disponibles

g : Taux de croissance à l’infini

g : Le taux de croissance perpétuel attendu pour le NOPLAT

GW : Goodwill

HT : Hors taxe

i : taux de rémunération sans risque

IAA : Industries agricoles et alimentaires

IAS : International accounting standards

IFRS : International financial reporting standards

IMMO : Immobilisation

IS : Impôt sur société

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IRS : Internal Revenue Service

K : Taux d’actualisation

M /ses : Marchandises

M&A : Mergers and Acquisition (fusion et acquisition)

MEDAF : Modèle d’Evaluation Des Actifs Financiers

n : Durée d’actualisation

NOPLATT+1 : le niveau normalisé du résultat d’exploitation moins les impôts corrigés de la

première année suivant la période de prévision explicite.

Npc : Non prise en compte

ONTS : Bureau National du Thé et du Sucre

ONSSA : L'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires

PER: Price-earnings ratio

PIB: Produit intérieur brut

PME : Petite et moyennes entreprises

PMI : Petite et moyennes entreprises industrielles

RCE : Résultat courant d’exploitation

Rf : Taux sans risque (Taux des bons de trésors sur 10 ans)

Rm : Taux de rentabilité du secteur

ROA : le rendement des actifs

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ROICI : Le taux de rentabilité attendue sur tout nouvel investissement net.

RP : Rente du goodwill (ou superprofit) prévisionnelle

SWOT : Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats

t : Taux des placements sans risque ;

t : Taux d’actualisation

t: CMPC

TRI : Le taux de rendement interne

TTC : Toute taxe comprise

TVA : Taxe sur la valeur ajoutée

V : Valeur globale de l’entreprise

VAN : Valeur actuelle nette

VP : Valeur patrimoniale

VR : Valeur de rendement

VR : Valeur calculée sur la période dépassant la période des prévisions (valeur terminale).

Vr : Valeur résiduelle

WACC : Cout moyen pondéré du capital.

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INTRODUCTION GENERALE

De nos jours, nombreuses sont les circonstances qui amènent les entrepreneurs et les

investisseurs à évaluer une entreprise. Qu’il s’agisse d’une introduction en bourse, d’une transmission

lors d’une succession, d’une offre publique d’achat ou d’échange, les nombreuses opérations

effectuées sur les entreprises nécessitent de connaître la valeur de cette dernière.

Dans un contexte de crise économique et de risques croissants, l'évaluation des entreprises reste une

activité qui prend de plus en plus d’ampleur. L’évaluation est une opération complexe en raison de la

pluralité des éléments qui entrent en compte. La valorisation d’une société va au-delà des pures

considérations financières que représentent ses bilans et comptes de résultat.

L'analyse financière consiste à déterminer l'équilibre financier, qui est une opposition entre les

ressources de l'entreprise et l'investissement, en distinguant le long terme et le court terme. À long

terme, nous entendons la comparaison entre les ressources fixes (c'est-à-dire les capitaux propres, les

provisions à plus d'un an, les dettes à plus d'un an) et les investissements à long terme soit les

immobilisations. A court terme, il s'agit de la confrontation entre les investissements à moins d'un an

(c'est-à-dire les actifs circulants, les liquidités…) et les ressources circulantes (les dettes à moins d'un

an et les réserves à plus d'un an). Comme pour toutes les activités humaines, la logique nous oblige à

analyser la situation avant d'agir. Le diagnostic financier est une partie importante de l'ensemble des

analyses. Il a une fonction d'information et de communication, permettant de comprendre l'évolution

passée de l'entreprise et juger de son potentiel de développement.

Par conséquent, l'évaluation des entreprises n'est pas une science exacte et il existe de nombreuses

méthodes d'évaluation. Les professionnels utilisent donc un certain nombre de méthodes et modèles

que l’on retrouvera de façon prédominante dans toute évaluation d’entreprise. Par conséquent, la

difficulté du problème de l'évaluation d'entreprise réside dans l'application de la méthode plutôt que

dans le choix de la méthode dans la mesure où chaque méthode est adaptée à un certain profil

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d’entreprises. De ce fait, la valeur d'une entreprise peut varier en fonction de la méthode et des

hypothèses retenues par l'évaluateur.

En effet, on ne peut pas négliger l'impact de la conjoncture économique sur l'évaluation. Cette

dernière peut intervenir à différentes phases du développement de l'entreprise et affecter grandement

la valorisation finale de l'entreprise, que ce soit dans le processus de fusions-acquisitions, dans les

investissements industriels ou financiers, en cas de désinvestissement ou de succession, ou encore

d'évaluation interne de la performance de l’entreprise.

Toute entreprise qui décide de se vendre ou de se développer par des fusions et acquisitions doit

réaliser la meilleure valeur de la transaction afin d'optimiser la rentabilité de ses opérations. C'est le

nœud du problème de la valorisation financière, comment vendre au meilleur prix à un acheteur qui

souhaite acheter au prix le plus bas, ou comment acheter au juste prix lorsque le vendeur surévalue

son entreprise. Ces enjeux ont une place fondamentale sur le marché des fusions-acquisitions

L’objectif de ce mémoire est de présenter les principes de base et les étapes des méthodes d’évaluation

généralement utilisées et de construire des liens entre ces méthodes qui sont souvent présentées

comme interchangeables. Mais dans la réalité, ces méthodes peuvent conduire à des résultats

divergents même lorsque les principales prévisions sont identiques, à partir d’un cas pratique d’une

entreprise que l’on notera « BETA » pour des raisons de confidentialité.

Afin d’atteindre ces objectifs, j’ai effectué mon stage de fin d’études dans le cabinet d’audit et conseil

ROMAY CONSULTING. Ce stage m’a permis de côtoyer des cadres professionnels dans les

domaines de l’Audit et du conseil, d’acquérir des connaissances et des techniques modernes en vue

d’améliorer ma formation en la complétant par l’aspect pratique du domaine des sciences de gestion,

d’apprécier les processus de contrôle de l’information et de suivi comptable et financier, et de

maîtriser les opérations et les méthodes de gestion des organisations.

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Dans le cadre de cette étude, l'analyse financière est présentée comme un soutien et un appui à la

création de valeur. En effet, dans le cadre des opérations de fusions-acquisitions, il faut tout d'abord

rechercher la synergie et la création de la valeur. La précision du diagnostic financier et une meilleure

compréhension des états financiers de l’entreprise concernée vont permettre de prévoir, le mieux que

possible, l’impact des opérations sur la société acquérant la cible.

A travers ces éléments, on peut dire que la valorisation d’une entreprise est un sujet délicat à traiter

aussi bien pour les cédants que pour les acquéreurs. C’est donc finalement autour de ce point que la

problématique prendra forme :

« À quel point la valeur de l’entreprise estimée par l’évaluateur indépendant pourrait être

objective et prudente ? »

Pour répondre à cette problématique, mon travail sera articulé en trois chapitres principaux :

Le premier chapitre nous allons présenter le cabinet de conseil « ROMAY CONSULTING » et où

j’effectue mon stage, le secteur d’agro-alimentaire et l’entreprise « BETA », puis le contexte général

de la mission, soit le cadre, le périmètre et les limitations de la mission.

Dans le deuxième chapitre, consacré à la revue de littérature, nous allons aborder les fondements

conceptuels de l’analyse financière en tant qu’approche fondamentale à l’évaluation financière.

Ensuite, nous allons distinguer entre trois notions de base à savoir le coût, le prix et la valeur

d’entreprise.

Dans la troisième et dernière section de ce chapitre, nous allons démystifier le concept de l’évaluation

d’entreprise en évoquant sa définition, ses enjeux et difficultés pour en finir avec les méthodes

d’évaluation les plus utilisées pour la détermination de la valeur d’entreprise.

Le troisième chapitre correspond à la partie empirique de cette étude. La première section a pour objet

de faire une analyse et un diagnostic financier des états de synthèse. La deuxième section est

consacrée au calcul de la valorisation de l’entreprise à partir d’un panel de méthodes d’évaluation.

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CHAPITRE I : Contexte général et définition de l’environnement du stage

Avant de commencer à traiter l’essence du sujet, nous devons dans un premier lieu aborder le

Contexte général de la mission d’évaluation financière.

Dans la première section de ce chapitre, nous allons présenter l’entreprise concernée par l’évaluation

; notée « BETA » afin de préserver le principe de confidentialité, ensuite une présentation du secteur

de l’agro-alimentaire et enfin une description du cabinet de conseil « ROMAY CONSULTING ».

Dans la deuxième section, nous allons nous focaliser sur le cadre général de la mission, son périmètre

et ses limitations.

Section 1 : Définition de l’environnement du stage

1. Présentation de l’organisme d’accueil : ROMAY CONSULTING

1.1 Moyens Humains, Techniques & D’appui

L’équipe ROMAY CONSULTING est constituée des collaborateurs ayant différentes

formations dont certains ayant celui d’Expert-Comptable DPLE, de formation universitaire ou de

grandes écoles, des professionnels auditeurs, financiers, juristes, fiscalistes et informaticiens

comptent plusieurs années d’expérience au Maroc et à l’étranger.

Les équipes de travail sont composées généralement d’au moins trois niveaux de contrôle et de

responsabilité :

➢ Premier niveau : Les Associés - Gérants (Experts comptables DPLE inscrits à l’Ordre des

Experts Comptables au Maroc) qui définissent la démarche et le plan général des missions en

associant les chefs de la mission et valident les conclusions et les livrables avec ces derniers ;

➢ Deuxième niveau : Les chefs de mission (Experts comptables DPLE ou Experts comptables

Mémorialistes) qui outre leur participation à l’élaboration du plan général des missions,

établissent tous les programmes de travail, partagent les travaux entre les collaborateurs,

contrôlent et valident leurs travaux, rédigent les livrables intermédiaires et finaux ;


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➢ Troisième niveau : Les collaborateurs chargés de réaliser les travaux sur place à partir des

programmes de travail établis par les chefs de mission.

Des séminaires de formation, pour mettre à jour les connaissances des collaborateurs, sont organisés

au début de chaque année.

1.2 Expériences & Domaines de Compétence :

L’équipe ROMAY CONSULTING intervient dans les domaines suivants

Audit &
Commissariat
Aux Comptes,

Organisation- Expertise
si comptable

Corporate-
Conseil
finances

➢ Audit & Commissariat Aux Comptes :

Le cabinet applique les normes internationales et locales. Leur approche met à contribution d’une
manière intensive pendant la phase de planification des personnes hautement qualifiées et
expérimentées, un associé et un superviseur d’audit, afin d’identifier les risques pour chaque activité
significative de l’entreprise et d’élaborer le plan d’audit.

L’évaluation des risques intrinsèques et des risques de contrôle interne permet, d’une part, la
détermination de l’étendue des travaux et d’autre part, une contribution immédiate à l’amélioration
du contrôle de ces risques.

L’audit donne lieu à l’émission, d’une part d’un avis formel sur les états financiers apportant
l’assurance que ceux-ci ne contiennent pas d’erreur ou omission qui pourrait affecter de manière
significative la situation financière ou le résultat des opérations de l’entreprise auditée.

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Dans le cadre d’une mission d’audit, les auditeurs sont également appelés à formuler des observations
sur le respect des règles spécifiques régissant le secteur d’activité ainsi que des avis en conseils
formulés sous forme de recommandations en vue d’améliorer les systèmes de contrôle interne et
comptable visant ainsi la sauvegarde du patrimoine.

Les équipes d’audit comprennent, outre des auditeurs comptables et financiers, des spécialistes en
fiscalité et en informatique qui étudient, alors les aspects fiscaux et informatiques liés à l’examen des
états financiers.

Les techniques d’audit font intervenir des progiciels élaborés par le cabinet et qui permettent
d’analyser, avec efficacité et rapidité, les processus informatiques, de classer, de sélectionner les
données nécessaires aux examens effectués par sondages sélectifs et aléatoires et déterminer des ratios
qui seront confrontés aux normes admises par le secteur ou la direction.

➢ Expertise Comptable :

Le cabinet couvre les domaines suivants :

▪ Conception et mise en place de l'organisation comptable et des procédures ;


▪ Tenue et supervision de la comptabilité ;
▪ Assistance aux travaux d'inventaire et de fin d'exercice ;
▪ Assistance aux travaux de consolidation des comptes de groupes ;
▪ Mise en place des projets de conversion des comptes aux normes IAS/IFRS ;
▪ Paramétrage des applications comptables ;
▪ Conception, mise en place et suivi du « reporting ».

➢ Conseil :

Les consultants accompagnent les clients durant les phases d’évolution de leurs entreprises et leur
apporteront les solutions optimales en matière fiscale, juridique et sociale :
Sur le plan fiscal :

▪ Conseil en vue de rationaliser et de planifier la gestion fiscale ;


▪ Assistance à l'occasion d'un contrôle ou d'un contentieux fiscal ;
▪ Assistance à la préparation des déclarations ;
▪ Elaboration d'études sur la portée, l'interprétation et l'application des textes fiscaux
spécifiques ou sur le régime applicable à une opération ou activité déterminée qu'elle soit
à caractère local ou international ;

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▪ Optimisation fiscale ;
▪ Audit fiscal dans le but de vérifier que l’établissement remplit bien ses obligations fiscales
d'une part et qu'il profite de tous les avantages offerts par la législation fiscale en vigueur
d'autre part ;
▪ Due diligence.

Sur le plan juridique :

▪ Optimisation juridique ;
▪ Etudes juridiques sur la portée de textes spécifiques ou sur le régime juridique applicable
à des secteurs particuliers ;
▪ Audit juridique qui consiste à vérifier et à apprécier la conformité des actes de la société
à la législation en vigueur (Droit commun et textes spécifiques) ;
▪ Assistance à la négociation et à la rédaction des actes juridiques ;
▪ Accomplissement de formalités légales.

Sur le plan Sociale :

▪ Assistance en matière d’élaboration des contrats de travail ;


▪ Assistance à l’occasion d’un contrôle de la part des organismes sociaux.

Corporate - Finances :

▪ Analyse de la situation financière, diagnostic et conseil en matière de structure financière ;


▪ Evaluation des entreprises ;
▪ Assistance à la préparation des études prévisionnelles ;
▪ Assistance à la préparation des dossiers de financement et à la négociation des conditions
de financement ;
▪ Appréciation financière des divers scénarios envisageables dans le cadre d'une opération
donnée et la préparation des plans financiers en vue de l'optimisation de la gestion
financière ;
▪ Assistance aux travaux de restructuration des entreprises (transmission, fusion,
absorption) ;
▪ Optimisation de la trésorerie ;
▪ Préparation de Business Plan.

Organisation-Si :

▪ Evaluation de l'organisation et des procédures mises en place.


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▪ Réalisation du diagnostic stratégique de l’entreprise ;
▪ Assistance dans les travaux d'implantation de nouveaux systèmes d'information et de
gestion ;
▪ Audit des systèmes informatiques et assistance à la mise en place de l'organisation et des
procédures informatiques ;
▪ Préparation de manuels de procédure bordant les applications informatiques.

2. Présentation du secteur d’activité

2.1 Le secteur agro-alimentaire :

Le secteur des industries agroalimentaires (IAA) constitue un facteur de valorisation et de

régulation de la production agricole et halieutique. Il détient une place importante dans le secteur

industriel à travers sa participation à l’amélioration de la balance commerciale et à la création

d’emplois. Il bénéficie des subventions gouvernementales, puisqu’il contribue à près de 16% du PIB

et emploie 40% de la population1.

➢ Zones géographiques d’implantation

Les unités agro-alimentaires sont localisées dans les zones réputées agricoles, d’élevage ou de

pêche. La carte indicative (figure 1) montre les principales concentrations des unités agro-

alimentaires et celles transformant les produits de la pêche.

La répartition géographique se particularise par le fait que les unités qui se trouvent dans le centre du

territoire sont principalement orientées vers la transformation des produits végétaux, alors que celles

se trouvant sur le littoral transforment également les produits de la pêche. La ville de Casablanca

présente l’exception à cette règle, elle regroupe des entreprises de différentes natures et différentes

activités. La région Casablanca-Settat constitue un moteur de l’économie marocaine avec notamment

32% du PIB national, son rôle dans l’agriculture et dans l’agroalimentaire demeure tout aussi

1
Fatim-Zahra TOHRY (l’économiste) | Edition N°:4857, 2016
20 sur 103
important, si on s’en tient aux chiffres présentés par Abderrahmane Naili 2, directeur régional de

l’agriculture. Les unités industrielles se regroupent, néanmoins dans l’axe Tanger-Fès-Agadir, ceci

en cas de regroupement pour des renforcements de capacités : formation, coaching, etc.

Figure 1: Répartition géographique des principales unités agroalimentaires des secteurs exportateurs

Le renforcement de l’appui public en faveur du secteur a concerné aussi bien l’investissement public

que le soutien à l’investissement privé sous-forme de subventions. Ainsi, l’investissement public

global au niveau du secteur agricole a plus que triplé sur la période 2008-2018, passant de près de 3,1

à 9,9 milliards de dirhams, soit un taux de croissance annuel moyen de près de 14,4%. La même

évolution est observée au niveau de la composante « soutien à l’investissement privé » qui est passée

de 1 à 3,3 milliards de dirhams sur la même période3.

2
Abderrahmane Naili, directeur régional de l’agriculture, (visioconférence organisée le 13 juin)
3 Office des changes, Département Études & Statistiques, 2018

21 sur 103
Le Maroc est le pays d’Afrique du Nord qui présente le plus faible niveau de risque, selon Coface

(Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur) qui a dédié toute une étude à ce

secteur stratégique.

Source : L’ECONOMISTE « Edition N°:4857 Le 16/09/2016»

Figure 2: Le niveau de risque du secteur d’agroalimentaire en Afrique du nord et au moyen orient

selon la Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur COFACE

➢ Le secteur avant la crise du Coronavirus :

Le secteur de l’agroalimentaire, au Maroc est caractérisé par une forte domination des PME/PMI

avec quelques coopératives spécialisées dans des produits de terroir. Le secteur exporte fortement

vers l’Union européenne et les pays de l’Afrique, l’Union européenne exige le respect des normes

environnementales les plus strictes.

Malgré le dynamisme des exportations de ses principaux secteurs, le Maroc reste en situation de

déficit commercial qui s’élève à 192 milliards de dirhams à fin novembre 2019, à savoir une hausse

de 4.4 milliards, selon les chiffres publiés par l’Office des changes en 2019.

22 sur 103
En effet, les exportations se sont établies, au titre des 11 premiers mois de 2019, à 258,44 milliards

de dirhams contre 251,17 MMDH pour la même période de 2018, souligne l’Office. Cependant, les

importations de biens ont crû plus vite que les exportations4.

Par ailleurs, les importations ont augmenté de +11,6 milliards de dirhams, à 450,2 milliards.

Nonobstant le déficit, plusieurs secteurs ont permis de sauver la mise.

Dès lors, il précise que cette hausse fait suite à l’accroissement de celles-ci notamment dans les

secteurs de l’aéronautique, de l’automobile. Pareillement, l’agriculture et agro-alimentaire a

augmenté de +3,8%. En effet, elles sont passées de 34.413MDH contre 32.261MDH, soit +6,7% ou

+2.152MDH en 20195.

Pour rappel, les exportations du secteur de l’agriculture et agroalimentaire se sont améliorées de 5,4%

pour se situer à 45,1 milliards de dirhams à fin septembre 2019, soit 21,3% des exportations totales

et contribuant à hauteur de 32% à leur accroissement.

4 Office des changes, Département Études & Statistiques novembre 2019


5 Office des Changes, Département Études & Statistiques, Juin 2019, p 1,2.

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Tableau 1:Exportations par principaux secteurs selon l’office de change en 2019

➢ L’agroalimentaire à l’ère du coronavirus :

Le secteur agroalimentaire est un secteur défensif à l’échelle nationale et qui est considéré par

l'opinion publique et même les décideurs politiques comme un secteur sorti de la crise. Certains disent

même qu'il est l'un des gagnants de cette pandémie. « L’agro-alimentaire ne fait pas exception »6

Dans sa proposition de relance au gouvernement début juin, la CGEM a souligné dans une étude

détaillée que depuis le début du confinement, les entreprises du secteur ont perdu plus de 30% de leur

chiffre d'affaires. Selon l’enquête menée par les employeurs, l’impact sur l’emploi est tout aussi grave

et la main-d’œuvre est réduite de 30,27% par rapport à avant le confinement.

6 Medias24, le président la fédération de l’industrie agro-alimentaire (FENAGRI), Abdelmounim El Eulj, Le 31 octobre 2020

24 sur 103
Le président de la fédération de l’industrie agro-alimentaire (FENAGRI), Abdelmounim El Eulj,

réfute cette hypothèse. « La pandémie que nous vivons actuellement a engendré une conjoncture

particulièrement difficile ayant impacté l’économie nationale dans sa globalité, et notre secteur de

l'agroalimentaire ne fait absolument pas l’exception » Le président Fenagri a déclaré que l'impact de

la levée des restrictions ne peut être limité. "Sept mois après l'entrée en vigueur des mesures de

quarantaine sanitaire (20 mars), la demande du marché a été difficile à reprendre pour les raisons

suivantes, principalement en raison de l'impact négatif sur le pouvoir d'achat et de la lenteur dans la

reprise de la plupart des clients de nos entreprises." Outre la baisse générale de la demande causée

par la baisse du pouvoir d'achat des ménages, des mesures restrictives pour ces activités même après

la levée des restrictions ont empêché la relance de l'industrie agroalimentaire.

Le Maroc a considérablement augmenté ses importations de produits agricoles en provenance de

l’Union européenne, au cours des six premiers mois de 2020.

Comme le précise Financial Food7, « entre janvier et juin, la valeur des exportations agroalimentaires

se sont élevées à 90,2 milliards d’euros, 3% de plus par rapport à la même période en 2019), tandis

que la valeur des importations a augmenté à 62,7 milliards d’euros, soit une augmentation de près de

2,5% ».

➢ Le secteur d’agroalimentaire en 2021 :

Les échanges commerciaux de marchandises au titre du premier mois de 2021 se caractérisent en

glissement annuel (comparaison entre janvier 2021 et janvier 2020) par une baisse des exportations

de 1,3Md DH ou -5,2% moins importante que celle des importations (-6,7Mds DH ou -16%). Ainsi,

le déficit commercial s’allège de 32,7% ou de 5.4Mds DH. Le taux de couverture s’établit, quant à

lui, à 68,4%, enregistrant une amélioration de 7,8 points.

7 Agrimaroc, Financial Food, le 20/10/2020

25 sur 103
La baisse des importations de biens fait suite au recul des importations de la totalité des groupes de

produits en l’occurrence, des demi produits (-1.117MDH), des produits finis de consommation (-

1.104MDH), des produits alimentaires (-460MDH) et des produits bruts (-202MDH).

D’un autre côté, les exportations du secteur agriculture et agro-alimentaire enregistrent une quasi

stabilité à fin janvier 2021. En effet, les ventes du secteur agriculture et agroalimentaire se situent à

6.990MDH contre 7.031MDH à fin janvier 20208. Cette évolution est due à la baisse des ventes de

l’agriculture, sylviculture, chasse de 77MDH compensée, toutefois, par la hausse des ventes de

l’industrie alimentaire (+70MDH).

Source : office de change janvier 2021

Figure 3 : Exportations du secteur agriculture et agroalimentaire

2.2 La production du thé

➢ La culture du thé

Historiquement, le thé est apparu pour la première fois en Chine il y a environ 5000 ans. Il était à

l'origine réservé aux familles royales et nobles, il était considéré comme une boisson sacrée. Mais au

8 Office des Changes, Département Études & Statistiques, janvier 2021, p 2,3.

26 sur 103
cours des derniers siècles, la consommation de thé est devenue très courante, jusqu'à ce qu'il devienne

une boisson populaire dans le monde entier et sans pareille au Maroc.

Le Maroc n'est pas un pays producteur de thé9. Sa consommation est intégralement importée ; dans

les années 1970, le Maroc a tenté de cultiver du thé dans la région de Larache, mais il s'est avéré que

le coût de plantation était plus élevé que celui importé et l'expérience a été abandonnée 10. En 2020,

en raison de la pandémie de Covid-19 au Maroc et en Chine affectant les importations et la demande

de thé, l'Association marocaine des industriels du thé et du café (AMITC) a demandé à ses ministères

d'encourager la restauration de l'expérience puisque le Maroc dispose de tous les atouts nécessaires

pour développer une culture de thé locale, avec l'objectif de couvrir 20% de la demande du pays11.

Ainsi, le Maroc était le premier importateur mondial de thé vert chinois de 2008 à 2018, devant

l'Ouzbékistan, le Togo, le Japon et les États-Unis, et représentait 17% des exportations chinoises de

thé vert en 2016, et 30% d'entre eux en 2019. Le marché chinois représente 85% à 95% du thé vert

importé du pays, le reste provenant de l'Inde et du Sri Lanka. Au premier trimestre 2020, en raison

de la pandémie de Covid-19 au Maroc et en Chine, les importations chinoises de thé ont chuté de

46%12, le gouvernement a importé six mois de réserves de thé en raison de perturbations et de rupture

d'approvisionnement et a établi des relations commerciales avec Sri Lanka.

➢ Le marché du thé au Maroc

Aujourd’hui la concurrence sur le marché du thé est intense et le jeu est de taille. Les intervenants

se livrent une véritable bataille. On compte environ 400 marques de thé au Maroc, commercialisées

par une centaine de groupes. De nombreuses marques sont régionales et rurales

9 Tony Gebely, « Where in the World does Tea Grow? » [archive], sur American Specialty Tea Alliance, 23 mai 2017 (consulté le 12 septembre
2020)
10 A. Channaje, « Importation du thé chinois : Quand le Maroc diversifiera-t-il ses sources d’approvisionnement ? » [archive], sur L'Opinion Maroc -
Actualité et Infos au Maroc et dans le monde., 9 mai 2020
11 « Le Maroc se préparerait-il à cultiver son propre thé ? »sur AgriMaroc.ma, 27 avril 2020
12 « Covid-19 au Maroc : baisse record des importations de thé chinois » sur Bladi.net, 8 mai 2020

27 sur 103
Le marché d'importation du thé est dominé par Somathes (anciennement ONTS, bureau National du

Thé et du Sucre) et Mido Foods (anciennement Haj Hassan Raji), qui représentent ensemble 55% des

importations. En 2018, Mido Foods (redevenue Haj Hassan Raji) est devenue le premier groupe

alimentaire du pays. Suivi par les propriétaires de la marque Lion Bellakhdar Group et de l’Astaib

Group. Le groupe Zine, Somathes (10% de part de marché) et Salman Group ont suivi le podium, ces

six marques occupant 80% du marché. Dans les années 2010, de nouveaux groupes voient le jour : le

groupe Novatis de la famille Badaa (dont la principale marque est Taj Bladi), le groupe Astaïb,

propriétaire des marques Bellar et Loubane, rachète la marque Kamanja au groupe Belafqih. En 2017,

Moncef Belkhayat et son groupe Salman Tea lancent la marque Miaz. Un an plus tard, l'entreprise

détenait une part de marché de 4%13.

Somathes possède les marques Souiri, Kafila et Ménara, qui représentent 70 % de son chiffre

d'affaires en 2005. Elle possède aussi de nombreuses marques régionales, dont Oudaya, vendue dans

le Nord, et Tour Hassan dans les régions de Khouribga et Béni Mellal, ainsi qu'une marque de luxe,

Chaâra. La Mido Food Company possède la marque Sultan, la marque la plus populaire du pays.

D'autres marques du groupe incluent Al Arche et Raïs. La marque algérienne Khayma enregistre de

fortes ventes à l'Est du pays en raison de ses prix beaucoup plus bas que ceux des marques marocaines

Après la nationalisation des importations de thé en 1958, le marché s'est ouvert en 1993. Auparavant,

Somathes détenait une part de marché de 95%, qui est tombée à 35% au début des années 1990. À la

fin des années 2000, certains économistes marocains s'inquiétaient également de l'absence de

réglementation spécifique aux importations de thé.

L'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires ONSSA14 (National Food Safety

Office) a affirmé en 2018 contrôler systématiquement le thé importé. L'année suivante, il a introduit

13 Wiam Markhouss, « Le marché du thé en pleine reconfiguration », sur La Vie éco, 16 fév, 2018

14 Agrimaroc Agrimaroc, « Thé: Les nouvelles normes de l’ONSSA jugées sévères par les importateurs »

28 sur 103
de nouvelles normes sanitaires pour le thé importé de Chine. Ces normes font suite à une mesure de

contrôle qui montre que le thé vendu au Maroc contient souvent une forte proportion de pesticides et

a fixé les mesures maximales. Certains groupes d'entreprises estiment que ces thés ne répondent pas

aux exigences.

Par ailleurs, selon l’économiste ils tiennent à préciser que le prix du thé reste fluctuant puisqu’il

dépend des aléas climatiques et donc du niveau de la production en Chine.

Les importateurs du thé avancent, ainsi que le gain financier de la baisse des droits de douane a été

rogné par la variation du dollar et l’augmentation de la TVA qui est passé de 14% à 20%.

Le kilo est actuellement commercialisé entre 50 DH pour un produit d’entrée de gamme et 200 DH

pour un thé haut de gamme. La consommation nationale de cette boisson est estimée à deux

kilogrammes par habitant et par an. De l’ordre de 3 milliards de DH et en croissance de 3 à 5% par

an.

3. Présentation de l’entreprise « BETA »

« BETA » est une entreprise de distribution de thé, avec un effectif de plus de 500 employés

et l’un des plus grands parcs automobiles marocain.

« BETA » est une société qui appartient au groupe « ALPHA » créée en 2012, imposée rapidement

comme un leader sur le marché national tout en opérant sur le marché mondial, à savoir la distribution

moderne impliquant les grands et moyens magasins et la distribution traditionnelle pour les détaillants

et les grossistes. Elle a aussi l’un des systèmes de traitements de haute qualité sur le marché.

3.1. Fiche signalétique

RAISON SOCIAL Entreprise BETA

29 sur 103
SIEGE SOCIAL Parc Industriel XXX Lot 490 (M)

STATUT JURIDIQUE Société à Responsabilité Limitée

DATE DE CREATION 2012

CAPITAL SOCIAL 20 000 000 DHS

EFFECTIFS Plus de 500 employés

Négoce, distribution, commercialisation de

OBJET produits et denrées alimentaires ; marchand

effectuant import-export

3.2. Les principaux concurrents

La concurrence sur le marché du thé au Maroc est devenue rude avec 26 entreprises de

distribution et plus de 400 marques de thé. Nous en citons quelques-unes à titre d’exemple :

 FOODS & GOODS. Bouskoura

 ETS BENLAFKIH ET FILS. Casablanca

 CAFÉS CARRION. Tétouan

 CAFÉS MEXICANO. Tétouan

 CAFÉS SAHARA. Casablanca

 CANAL FOOD. Had Soualem

 CHINA TALENTO (china talento development maroc) Casablanca

30 sur 103
Section 2 : Contexte et cadre de la mission

1. Contexte de la mission

La présente mission a été réalisée selon une démarche générale de l’évaluation d’entreprise. En

effet, les procédures convenues ont été menées en conformité avec les termes de la lettre de mission

projetée sur la Société « BETA » et ne sauraient être appréciées dans un tout autre contexte.

Cette mission de l’évaluation financière s’inscrit dans une optique de détermination de la valeur

intrinsèque de la société BETA. Ainsi, elle est motivée par des raisons internes et externes liées à la

mesure de la performance et le surplus générés par l’exploitation des capitaux investis par les

apporteurs des fonds.

Elle a pour vocation d’apporter une appréciation objective sur la valeur réelle du titre de la société.

Autrement dit, il s’agit de s’assurer si les parts sociales de la société BETA génèrent une plus-value

ou une moins-value par rapport à leur valeur nominale (Valeur comptable)

2. Périmètre et champ d’intervention

Etant donné que cette mission ne constitue ni un audit ni un examen limité effectué conformément

aux normes généralement admises, l’étude serait objective et l’expression des opinions ou d’avis sur

les comptes de la société « BETA » seront absents.

Les travaux se sont basés sur les états financiers des cinq derniers exercices qui nous sont

communiqués par les organes de la société. Les projections ont été préparées sur la base d’un

ensemble d’éléments comprenant des hypothèses sur des événements futurs et des actions sous-

jacents qui relèvent de la responsabilité de la direction de « BETA » et ses conseillers. L’intervention

a porté sur des travaux de revue de cohérence et de vraisemblance de ces informations prévisionnelles

et réelles.

Cette mission d’expertise indépendante a porté sur les volets suivants :

31 sur 103
• La compréhension de l’activité de BETA notamment par l’analyse des
1 documents de référence et par le revue des états financiers

• L’appréciation des projections de la société et des flux de trésorerie par


2 examen des hypothèses retenues

• La détermination des méthodes d’évaluation appropriées et le contrôle de


3 leur pertinence, leur cohérence et leur correcte mise en œuvre

• L’appréciation du prix retenu pour la présente opération


4

• L’établissement d’un rapport d’évaluation


5

3. Limitations

Conformément à la définition de la mission, nous avons considéré que toutes les informations

communiquées dans le cadre de notre mission étaient fiables et transmises en bonne foi. En

conséquence, les travaux sur les informations comptables se sont limités à des contrôles de cohérence.

La construction des projections financières futures résulte pour une large part d’hypothèses retenues

par le management de « BETA » dans une logique de continuité et de permanence et n’intègrent pas

tout événement ou décision de nature politique ou autre pouvant impacter de manière significative

l’activité de la société. Les travaux ont porté sur des contrôles de cohérence sur les données

financières prévisionnelles, sur la base des hypothèses retenues par le management.

La réalisation de cette étude implique une bonne compréhension du contexte général de la

mission et de l’environnement du stage. Cette compréhension nous a conduit à conclure que

l’entreprise « BETA » est un leader sur le marché de la distribution et la commercialisation de

produits et denrées alimentaires. Ainsi, savoir que le secteur de l’agro-alimentaire est un secteur de

renforcement de la production nationale, il occupe une place importante dans le secteur industriel en

participant à l'amélioration de la balance commerciale et à la création d'emplois. Bien que la définition

32 sur 103
du contexte général de la mission permette de bien comprendre la démarche obtenue lors de la

valorisation de l’entreprise « BETA ».

33 sur 103
CHAPITRE II : Cadre conceptuel et théorique

Après avoir cerné le cadre général et l'environnement de la mission ; nous allons mettre

l'accent sur le cœur de notre thématique, à savoir l’évaluation d’entreprise. Nous allons dans un

premier lieu essayer de définir historiquement le concept « marché des fusions-acquisitions », ensuite

déterminer les fondements de l’analyse financière, puis préciser les enjeux du diagnostic financier.

Dans un deuxième lieu, nous allons nous concentrer plus particulièrement sur la définition de

l’évaluation d’entreprise, ses enjeux, ses difficultés et les différentes méthodes adoptées pour la

réalisation d'une évaluation financière.

Section 1 : L’analyse financière : approche fondamentale à l’évaluation financière

1. Le Marché des fusions-acquisitions

L'entreprise favorise la croissance par le biais de fusions et d'acquisitions pour développer ses

activités et accroître sa puissance financière et sa part de marché. C'est ce qu'on appelle la croissance

externe, par opposition à la croissance organique (ou croissance interne) obtenue en augmentant le

chiffre d'affaires au sein d'une même entreprise.

Dans les transactions fusion et acquisition M&A, le processus d'évaluation est mené par l'acquéreur

et la cible. L'acquéreur achètera la cible au prix le plus bas et la cible achètera au prix le plus élevé.

Par conséquent, la valorisation est un élément important des fusions et acquisitions (M&A) car elle

guide les acheteurs et les vendeurs pour atteindre le prix final de la transaction.

Après la crise mondiale de 200715, de nombreux analystes financiers ont considéré 2014 comme une

année de reprise sur le marché mondial des fusions et acquisitions. En effet, on parle de reprise, car

15
Romain MURCIA, (2014) « Analyse financière et évaluation d’entreprise : recherche d’éléments créateurs de valeur non pris en compte par les
méthodes d’évaluation traditionnelles »
34 sur 103
depuis la crise de 2007, le nombre de transactions a bondi et l'activité a fortement ralenti. Cette

période de 6 ans est en fait le bas de la vague. De nombreuses analyses de marché reflètent les activités

cycliques de ce secteur.

De la fin du XIXe siècle aux années 1990, la plupart des transactions ont eu lieu aux États-Unis. Ce

n'est qu'au début de la mondialisation en 1993 que des pays développés comme la France, le Japon,

le Royaume-Uni, l'Italie et l'Allemagne ont développé un véritable marché des fusions-acquisitions.

À cette époque, il affectait principalement les grandes entreprises.

1.1 L’histoire du marché des fusions-acquisitions

Sur l’ensemble des opérations depuis 1882, on peut distinguer les aspects et les périodes que le

marché des M&A a connu16.

➢ De 1882 à 1903 : l’intégration horizontale

Cette période sera marquée par la plupart des intégrations horizontales. C'est une période de

développement de taille d'entreprise américaine et de croissance économique américaine. A ces

moments, la décision d'acquisition est souvent liée à la peur de la concurrence, et l'achat d'un

concurrent permet d'occuper le marché avec moins de risques17.

La plupart d'entre eux sont des fusions, généralement sont 5 ou 10 entreprises en même temps. Nous

avons également constaté que, comme le cas pour J.P. Morgan, il comprend la fusion de centaines

d'entreprises, J.P. Morgan en compte plus de 700. Jusqu'en 1903, avant l'effondrement du marché des

capitaux, l'économie américaine a donné naissance à des géants tels que Kodak, American Tobacco

et General Electric.

16
COUTINET N., SAGOT-DUVAUROUX D. (2003), « Economie des fusions et acquisitions », La Découverte, Paris.
17
SCHERER F.M., ROSS D. (1990), Industrial Market Structure and Economic Performance, 3ème édition, Houghton Mifflin Company.
35 sur 103
➢ De 1916 à 1929 : la vague des transformations.

Après la Première Guerre mondiale, le boom économique est revenu aux États-Unis et de

nombreux changements sont intervenus dans les activités économiques du pays. L'industrie

automobile et l'industrie électrique se développent. Cette période aura tendance à dominer le marché,

marquée par une forte concentration, qui conduira à l'émergence d'un « oligopole » composé de

quelques géants du marché jusqu'à l'effondrement du marché ; le Marché et la crise de 1929.

➢ De 1965 à 1970 : l’époque des conglomérats.

La troisième vague verra l'émergence de groupes d'entreprises nommées des conglomérats. Il

s'agit d'une vague courte avec une histoire de 4 à 5 ans. Les réglementations antitrust et le cadre

réglementaire américain encourageront l'émergence de tels types de groupes. L'objectif restant sera

de se développer par l'acquisition d'autres domaines professionnels, de manière à obtenir des affaires

dans d'autres domaines en plus de rechercher le développement. Ces décisions ont parfois été très

mauvaises dans les années 80 et de nombreuses entreprises ont rencontré de graves difficultés

financières.

➢ De 1981 à 1990 : les politiques anti-trust.

Ce n'est qu'en 1981 qu'une nouvelle vague de transactions s'est formée. C'est la fin des

conglomérats (le dernier est General Electric), dont beaucoup seront détruits et disparaîtront. Nous

reviendrons vers une nouvelle ère de fusions et un marché plus dynamique et entreprenant

qu'auparavant. La politique d’anti-monopole antitrust américaine a également fourni un soutien pour

cette période. Cette période a duré jusqu'en 1990.

➢ De 1992 à 2001 : dynamisation du marché et boom de la bulle internet.

À partir de 1992, ce fut une période de transactions relativement riches. Avec la fin du

développement en plein essor de l'économie numérique et d'Internet, cette période a duré jusqu'en

2000-2001. Cette période sera marquée par la plus grande fusion ou acquisition de l'histoire. Au cours

36 sur 103
de cette période, nous avons trouvé certaines des transactions les plus importantes, qui ne

correspondent toujours pas en termes de montants de transaction.

Contrairement aux quatre périodes précédentes, cette période ne sera pas uniquement concentrée aux

États-Unis. C'est la marque des années 90, et le nombre et la valeur des transactions en Europe vont

augmenter. Des hostilités se produiront également en Europe, en particulier l'accord Vodafone-

Mannesmann, qui reste la plus grosse transaction de l'histoire (183 milliards de dollars). Entre 1998

et 2000, avec l'éclatement de la bulle Internet et un grand nombre de transactions, les choses se sont

accélérées. En 1998, le volume des transactions a dépassé 26 000, et en 1999 le volume des

transactions a dépassé 40 000.

Le volume des transactions a atteint 340 milliards de dollars américains, ce qui était sans précédent à

l'époque. Le volume des échanges en 2000 atteindra 400 milliards de dollars américains, ce qui sera

le plus haut niveau jamais atteint.

Voici une liste des 10 transactions les plus importantes de l'histoire, dont 5 ont été signées entre 1999

et 2001.

37 sur 103
Source: Thomson Reuters, Interactive Graphiby Steven Bernard, FT writers

Figure 4 : Les 10 plus importantes transactions des fusions acquisitions dans l’histoire

➢ De 2002 à 2014 : la crise mondiale

Après 2001, le marché a ralenti et a atteint un nouveau creux en 2002/2003.

Certains analystes estiment que depuis le déclenchement de la crise, 2007 a été le pic de la nouvelle

vague, qui a semblé rebondir à nouveau fin 2013, avec des changements positifs en 2014. Ce sont

deux graphiques, représentant les activités après la crise financière. Dans les années 2000, on peut

voir le volume des transactions (en milliards de dollars) par région géographique. Ces chiffres varient

selon les sources, en 2007 la différence entre Thomas Reuters et Merger Market était de près de 450

millions.

Source: Thomas Reuters Full Year 2013 M&A review.

Figure 5 : le volume (Mds de Dollars) des transactions des fusions-acquisitions par zones

géographiques en 2013

Aujourd'hui, malgré la reprise attendue et les analyses prévisibles, de nouveaux sujets et

problématique se renforcent. La valeur réelle des entreprises, ou que l’on appelle la valeur

38 sur 103
économique ou la valeur fondamentale diffère souvent de la valeur de marché payée par l’acquéreur.

Comme le stipulent Jean Florent Rederole et Christian Walter18, la valeur économique des entreprises

au cours des 30 dernières années a approché de la valeur comptable de cette dernière, mais elle est

souvent très différente de la valeur de marché. De plus en plus d'investisseurs et d'acheteurs cherchent

le prix le plus juste possible. Toutefois, ce prix n'est plus déterminé par des méthodes d'évaluation

financière classiques, qui montrent des exemples d'acquisition de Tumblr ou d'Instagram par

Facebook que le prix payé aujourd'hui n'est plus défini tel que défini ci-dessus.

Avec une reprise des fusions et des acquisitions, en particulier dans les secteurs technologique,

pharmaceutique ou de biotechnologie, les enjeux seront plus grands et plus importants. Les analystes

conviennent que la crise affaibli le marché et modifie les comportements et les courants de pensées.

La gestion des risques, la recherche de rentabilité, a de plus en plus influencé la décision du prix de

l'acquisition

Enfin, comme l’explique la journaliste et l’analyste financier d'ECHO Marina Alcaraz19, au cours de

la crise, entre 2007 et 2013, de nombreuses entreprises ont effectué des réserves cash pour faire face

aux coups durs. La situation qui s'améliore, la croissance indiquant son retour et le marché boursier

ayant repris de la dynamique haussière, les dirigeants des entreprises commencent à se diriger vers

une croissance externe, en particulier pour accélérer leur développement et réclamer des marchés

perdus ou difficile à y accéder. Les PME dans de grands groupes, les réserves de trésorerie sont

énormes.

Elle dit sur les groupes de CAC 40 « Les groupes ont tenté d’assainir leur bilan et à se désendetter

ces dernières années. La dette nette des entreprises de la CAC 40 excluant le secteur financier, est

passé de presque 273 milliards au 30 juin 2012 à 234 milliards de dollars à la fin du premier

semestre, selon Ricol Lastyrie Data. Six sociétés (Capgemini, EADS, Gemalto, Renault,

18
REROLE J.-F. et WALTER C. (2008), « pour une réhabilitation de l’évaluation financière », Revue Banque de septembre 2008, n° 705 p. 79/80.
19
ALCARAZ M. (2013), Les Echos « Les fusions-acquisition profitent de la solidité financière des entreprises » 30/08/2013.
39 sur 103
STMICROLELETTRONICA, TECHNIP) ont une trésorerie plus élevée. Les taux de la dette et les

ratios d’endettement ont significativement amélioré. Le « GEARING » sur fonds propres est passée

de 54% à 46%. L'indice de la dette nette sur la capitalisation passe de 45% à la fin du dernier

semestre de l'an dernier à 32% ». Cette situation a été présentée le 30 août 2013 et s'est améliorée

encore plus. Le concept de création de valeur est fondamental dans ces décisions.

L'objectif des fusions d'acquisition est cette création de valeur et de synergie, et l'évaluation financière

sera l'un des principaux enjeux de ces transactions.

➢ De 2015 à 2019 : record absolu de fusions-acquisitions

En 2015, le secteur des fusions et acquisitions a enregistré son record mondial en franchissant le

seuil de 5 000 milliards de dollars de transactions.

En 201920, la valeur totale des fusions et acquisitions dans le secteur des sciences de la vie a atteint

un montant sans précédent de 357 milliards de dollars, dépassant le record établi en 2014. L'énorme

écart de croissance (la différence entre la croissance des revenus de l'entreprise et la croissance des

revenus de l'industrie dans son ensemble) et un marché volatil ont créé de nombreuses opportunités

en 2019, dont 4 « mégafusions », d'une valeur totale de 232 milliards de dollars américains. Les

activités de fusions-acquisitions se poursuivront et les entreprises espèrent optimiser leurs

portefeuilles d'investissement pour se concentrer davantage sur certains domaines thérapeutiques, et

augmenter leurs revenus à court terme et établir des partenariats pour mieux accéder à l'innovation.

De plus, les capacités d'acquisition des entreprises de ce secteur sont toujours très importantes, en

particulier pour les technologies médicales (medtechs) et les grandes entreprises de biotechnologie

(biotechs).

20
VIRGINIE LEFEBVRE-DUTILLEUL, associée de EY,2019
40 sur 103
Une « puissance de feu » exploitée de manière inégale et un volume de stratégie et transactions qui

diminue.

Bien que les grandes sociétés pharmaceutiques aient utilisé 35% de la « puissance de feu » dans leurs

acquisitions en 2019, les sociétés de biotechnologie n'ont utilisé que 10%. La "puissance de feu"

disponible est de 1,4 billion, et on s'attend à ce qu'il y ait de nombreuses opportunités pour 2020. Le

rapport souligne que le nombre de fusions et acquisitions entre 2014-2015 et 2018-2019 augmentera

de 880%21.

➢ Entre 2020 et 2021 : une nouvelle relance

La décision de fermer les frontières et plusieurs agences gouvernementales au début de la

pandémie, ainsi que le manque de visibilité dû à la crise sanitaire et économique, couplé à la paralysie

de certains secteurs d'activité, ont ébranlé certaines opérations stratégiques des entreprises.

Entre report et annulation, en raison de la pandémie et de son impact économique, les fusions et

acquisitions, scissions, cessions et autres types de projets ont ralenti. Après le déconfinement, la levée

des restrictions et la reprise des activités économiques et commerciales, la question qui se pose

maintenant est de savoir comment la situation a évolué depuis22.

Selon l'avocate du barreau de Casablanca, Maitre Rim Tazi23, il s'agit d’une rentrée plus active

: depuis juillet, le redémarrage des opérations stratégiques (incluant fusions et acquisitions, cessions,

acquisitions d'actions ou de titres ou des parts sociales et développement de projets…) a été observé.

En d'autres termes, les principales mesures prises par la suite ont été initiées avant la pandémie et ont

été suspendues pendant le confinement. Elle a déclaré : « Depuis août, le retour a été plus actif. »

21
www.ey.com 2019
22
Sara IBRIZ, medias24, Le 30 septembre 2020
23
Maître Rim Tazi, avocate au barreau de Casablanca, interview avec Sara IBRIZ sur « fusions-acquisitions : le marché redémarre après une période
d’essoufflement »
41 sur 103
Depuis la reprise de cette activité, Maître Bakouchi24 a précisé qu'elle était tenue de fournir des

conseils juridiques et des accompagnements juridiques, ce qui implique principalement une

réorganisation corporative par augmentation du capital ou la création des holdings, mais aussi des

cessions ou même un retrait de participation.

« Il y a eu un essoufflement pendant un moment et certaines opérations ont été mises en stand-by.

Mais ce n’est pas général car certaines entreprises n’ont jamais arrêté leurs projets, puisque de grands

groupes ont effectué d’importantes opérations pendant la pandémie. Ces derniers établissent des

stratégies sur le long terme et sont conscients que la pandémie est passagère », explique Maître Salima

Bakouchi, avocate d’affaire associée au cabinet HB Law Firm.

Concernant les investissements internationaux, Maître Bakouchi a souligné que les investisseurs

étrangers renforcent leurs projets au Maroc. "Certains investisseurs étrangers nous ont contactés pour

développer leur activité. Les plans des entreprises étrangères réalisant des projets au Maroc n'ont pas

changé, au contraire", insiste l'avocat.

Pour Maitre Jaafar Laidi25, avocat d’affaires au barreau de Casablanca, la situation est

différente. Selon lui, depuis le début de la crise Covid, ces actions ont été considérablement réduites

et cette tendance s'est poursuivie. Il a déclaré que seules les actions qui avaient commencé avant la

crise Covid se poursuivent.

« Désormais, les problèmes liés à la fermeture des frontières ont été dépassés, les opérations sont

menées à distance, via appels vidéo, avec des investisseurs partout dans le monde. La seule chose qui

freine encore c’est la signature de documents lorsque les originaux sont nécessaires et que la signature

électronique n’est pas suffisante. C’est uniquement dans ces cas-là que nous sommes confrontés à un

retard », précise la même source

24
Maître Salima Bakouchi, avocate d’affaire associée au cabinet HB Law Firm, 30/09/2020
25
Maitre Jaafar Laidi avocat d’affaires au barreau de Casablanca, media24, 30 septembre 2020
42 sur 103
Une fois de plus, la position de Maître Jafar Laidi est divergente. Il a déclaré : « Les investissements

étrangers au Maroc sont toujours sur une tendance à la baisse, et cette tendance se poursuivra

certainement pendant quelques mois, car la crise économique internationale pourrait s'intensifier à

court terme ».

Quant à Maître Tazi, il estime que la pandémie a créé de nouvelles opportunités et déclenché

des changements directement liés à la pandémie, affectant ainsi la nature de l'activité

d'investissement.

Les entreprises financièrement solides ont survécu à la crise et ont saisi les opportunités d'acquisition

offertes par les entreprises moins résilientes. Le marché est principalement pro-vendeurs et qui est

actuellement en cours de rééquilibrage pour attirer les acheteurs. Les clauses de « locked box »

(tarification en amont) sont en baisse pour soutenir divers ajustements de prix et mécanismes

« d’earn-out » qui prennent en compte les besoins en fonds de roulement et les fluctuations de la

trésorerie.

Maître Tazi indique qu’au Maroc, les fusions et acquisitions d'entreprises performantes sont

susceptibles de se développer pour créer des « champions nationaux » en réponse à la concurrence

internationale.

Dans le cadre de la loi de finances 2021, la CGEM a également proposé des mesures visant à

promouvoir et à encourager les restructurations d'entreprises. Certaines personnes ont suggéré de

réduire les frais d'enregistrement des fusions, scissions et transferts partiels d'actifs à 0,5% au lieu de

1% actuellement.

43 sur 103
2. Les fondements de l’analyse financière

« Obtenir de ses investissements des résultats satisfaisants est plus facile qu’on ne le pense ; parvenir

à des résultats supérieurs est plus difficile qu’il n’y parait26 » BENJAMIN GRAHAM

Benjamin Graham est considéré comme le fondateur de l'analyse financière. Doyen et

Virtuose de Wall Street, il a enseigné et théorisé plusieurs phénomènes et principes d'investissement.

Il a surtout passé toute sa vie à investir, à essayer de limiter les risques et de comprendre l'irrationalité

du marché. En créant l’allégorie du marché boursier, il a souligné l'importance de ce dernier et des

partenariats qu'il faut entretenir pour réussir.

Pour GRAHAM, la valeur de marché et les prix sont souvent surévalués ou sous-évalués par rapport

à la valeur réelle ou à la juste valeur des actifs. Warren BUFFET prendra le relais après avoir étudié

avec GRAHAM et va développer l'analyse financière et les théories d'investissement qui sont toujours

utilisées aujourd'hui. Warren BUFFET27 a réintroduit sa lettre à ses actionnaires et investisseurs en

février 2014, citant GRAHAM comme référence. Il a aussi développé et contribué au développement

de la théorie économique des prix ou de la valeur. L'analyse financière est désormais plus adaptée

que ja mais aux investisseurs pour assurer leur sécurité. L'une des théories de GRAHAM est la «

marge de sécurité » que les investisseurs devraient toujours prévoir. Le risque d'acheter des actifs aux

prix réels est trop grand.

L'analyse financière est le processus d'évaluation des entreprises28, des projets, des budgets et d'autres

transactions financières afin de déterminer leur performance et leur pertinence. Généralement,

l'analyse financière est utilisée pour analyser si la stabilité, la solvabilité, la liquidité et la rentabilité

de l’entité est suffisamment pour prouver la rationalité de l'investissement monétaire.

26
BENJAMIN GRAHAM, Version originale «The Intelligent Investor » , 1949 Version française « L’investisseur intelligent », 2018

27
« EXCLUSIVE: Warren Buffett's money managers, Todd Combs and Ted Weschler, speak » sur finance.yahoo.com
28
By ALICIA TUOVILA, Reviewed by DAVID KINDNESS, « investopedia.com » financial-analysis, 12/04/2021
44 sur 103
L'analyse financière est utilisée pour évaluer les tendances économiques, définir les politiques

financières, élaborer des plans à long terme pour les activités commerciales et déterminer les projets

ou les entreprises dans lesquels investir. Cela se fait en combinant des chiffres et des données

financières. Les analystes financiers étudieront en profondeur les états financiers, les comptes des

résultats, le bilan et l'état des flux de trésorerie de la société.

L'analyse financière peut être menée à la fois dans le domaine du financement des entreprises et du

financement des investissements29. L'un des moyens les plus courants d'analyser les données

financières consiste à calculer des ratios à partir des données des états financiers pour les comparer à

ceux d'autres sociétés ou à leurs propres performances historiques. Par exemple, le rendement des

actifs (ROA) est un ratio couramment utilisé pour déterminer l'efficacité d'une entreprise dans

l'utilisation de ses actifs et comme mesure de la rentabilité. Ce ratio pourrait être calculé pour

plusieurs entreprises du même secteur et comparé les unes aux autres dans le cadre d'une analyse plus

large.

En finance d'entreprise, l'analyse est menée en interne par le service comptable et partagée avec la

direction afin d'améliorer la prise de décision commerciale. Ce type d'analyse interne peut inclure des

ratios tels que la valeur actuelle nette (VAN) et le taux de rendement interne (TRI) pour trouver des

projets qui valent la peine d'être exécutés.

De nombreuses entreprises accordent des crédits à leurs clients. En conséquence, l'encaissement des

ventes peut être retardé pendant un certain temps. Pour les entreprises dont les soldes de créances

sont importants, il est utile de suivre les jours de ventes impayées (DSO), ce qui aide l'entreprise à

identifier le temps nécessaire pour transformer une vente à crédit en espèces.

29
By MARSHALL HARGRAVE, Reviewed by MARGARET JAMES, « investopedia.com » CORPORATE FINANCE & ACCOUNTING
: FINANCIAL RATIOS, 8/04/2021
45 sur 103
La période moyenne de recouvrement est un aspect important du cycle global de conversion de

trésorerie d'une entreprise. Un domaine clé de l'analyse financière des entreprises consiste à extrapoler

les performances passées d'une entreprise, telles que le bénéfice net ou la marge bénéficiaire, en une

estimation des performances futures de l'entreprise. Ce type d'analyse des tendances historiques est

utile pour identifier les tendances saisonnières. Cela permet à l'entreprise de prévoir les budgets et de

prendre des décisions, telles que les niveaux d'inventaire minimum nécessaires, en fonction des

tendances passées.

3. Les enjeux du diagnostic financier

Dans son livre « Analyse financière et évaluation d'entreprise », Simon PARIENTE30 s'intéresse aux

enjeux du diagnostic financier et de l'analyse financière en tant que partie intégrante de la valorisation

des entreprises. Selon lui, il est nécessaire d'avoir des références intrinsèques et des éléments interne

à la limite de la discipline. Il y a autant de techniques et de perceptions externes que d’images et de

perceptions internes. Cette stratégie complétera l'analyse ou le diagnostic financier (en particulier le

modèle SWOT). Son livre se concentre principalement sur la lecture des états financiers et sur la

perception de l'entreprise sur le marché boursier. D'autres auteurs utiliseront plus largement la

perception boursière comme vue externe de l'entreprise ou image de l'entreprise, ce qui affectera la

valorisation de l'entreprise (comme les cas Tumblr et Instagram).

Selon PARIENTE, la structure financière de l'entreprise joue un rôle fondamental dans sa

valorisation.

Outre le marché, la santé de l'entreprise est également soumise à des cadres réglementaires et

à des obligations spécifiques. Des auteurs comme ELLIOT & ELLIOT31 ou NOBES32 soulignent

30
PARIENTE S. (2013), Analyse financière et évaluation d’entreprise, édition Pearson.
31
ELLIOTT, B. & ELLIOTT, J. (2011), Financial accounting and reporting. 14th ed. Essex, England: Pearson Education Limited.
32
NOBES, C. (2006), The survival of international differences under IFRS: towards a research agenda. Accounting & Business Research, 36,
pp.233-245.
46 sur 103
l'importance de l'analyse financière, les enjeux liées à la transparence financière et la compréhension

des états financiers. L'observation du bilan, des flux de trésorerie ou du compte de résultat fournira

les éléments qui serviront de base à l'évaluation financière, mais qui sont généralement

complémentaires lors de l'estimation de la juste valeur de l'entreprise. L'évaluation de la juste valeur

par la norme IFRS 13 a été publiée en mai 2011 et est entrée en vigueur pour les exercices ouverts à

compter du 1er janvier 2013. La juste valeur est définie comme « le prix qui serait reçu pour la vente

d’un actif ou payé pour le transfert d’un passif lors d’une transaction normale entre des intervenants

du marché à la date d’évaluation ».

La recherche de la performance par le diagnostic et l'analyse financière est aussi une

prédiction de l'avenir. Outre la santé actuelle de l'entreprise, l'objectif est de toujours pouvoir

déterminer s'il est possible de créer de la valeur à l'avenir sur la base des états financiers. Selon Arnaud

THAUVRON33 « Le diagnostic financier portera sur les deux principaux moteurs de valeur, à savoir

la rentabilité économique de l’entreprise et le taux de croissance des bénéfices. Il visera également à

assurer la cohérence des prévisions faites dans le cadre du business plan de l'entreprise, qu'il soit lié

aux données passées de l'entreprise ou aux données des concurrents. En ce sens, l'analyse financière

est plus qu'une analyse qualitative en termes d'évaluation d’entreprise et plus intéressée par les

informations contenues dans l'annexe à les états financiers ».

33
THAUVRON A. (2013), Evaluation d’entreprise, edition ECONOMICA.
47 sur 103
Section 2 : L’évaluation d’entreprise

1. La valeur d’entreprise

Avant de commencer à traiter le thème de mon mémoire à savoir l’évaluation, il serait utile de mettre
le point sur certaines notions qui posent problème aux évaluateurs et aux parties concernées par
l’évaluation.

Il faut distinguer trois notions différentes :


✓ Le coût
✓ Le prix
✓ La valeur

Le coût : il résulte d’une accumulation de charges à un instant et sur une période donnée. Il n’est
pas représentatif d’une valeur si l’actif correspondant ne peut être cédé (aucun acheteur potentiel) ou
ne génère aucun revenu pour l’entreprise.

Le prix : Il résulte d’un marché ou d’une transaction. Il n’est pas nécessairement en apport avec
le coût ni avec la valeur. Il dépend de l’offre, de la demande et de l’efficience des marchés.

La valeur : Elle résulte d’un calcul sur la base de paramètres théoriques. Son estimation est
nécessaire pour les biens pour lesquels il n’existe pas de marché de biens exactement comparables.
Sa détermination prend en compte les aspects spécifiques du bien.
La valeur dépend d’éléments objectifs, d’éléments subjectifs avec autant de valeurs que
d’intervenants (la valeur pour l’acheteur, le vendeur, l’actionnaire, l’administration).

➢ La valeur pour l’acheteur :

Elle peut être influencée par :


o Des coûts de mise à niveau
o Des économies d’échelle
o Sa capacité financière

En théorie, l’acheteur ne doit pas faire bénéficier le vendeur des effets de synergie qui ne sont pas
inclus dans la valeur ; en pratique ces éléments interviennent dans le prix…

➢ La valeur pour le vendeur :


o Fonction d’éléments affectifs (vend son « bébé »)
o Souvent influencée par les « rumeurs » sur les prix de vente des concurrents
48 sur 103
La valeur d’entreprise est une notion correspondant à la mesure populaire ainsi que l’évaluation de la
valeur totale de l’entreprise34, ayant pour objectif une éventuelle prise de contrôle. Il s’agit du prix
théorique à payer afin d’acquérir entièrement une entreprise dans le cadre d’une transaction de
fermeture. La valeur d’entreprise a pour but de comparer les performances de groupes n’ayant pas la
même structure financière à savoir ceux qui ont un niveau d’endettement très différent.

Cette valeur est utilisée comme une alternative à la capitalisation boursière. Plusieurs études ont
démontré que la capitalisation boursière peut être considérée comme une représentation plus définie
de la valeur d’entreprise, ayant comme différence la précision. Puisqu’on constate que la valeur
d’entreprise apporte une évaluation plus détaillée et développée par rapport à la prise de contrôle,
étant donné qu’elle comporte la dette dans son calcul de valeur, contrairement à la valeur de la dette
d’une entreprise, qui devrait être remboursée par l’acquéreur lors de la reprise de l’entreprise, puisque
celle-ci ne reflète que la valeur des capitaux propres de l’entreprise.

Plusieurs facteurs nous laissent croire que la capitalisation boursière ainsi que la valeur d’une
entreprise sont deux concepts différents, à savoir la dette d’une entreprise, comme déjà cité
auparavant, mais également les réserves de trésorerie. On peut déduire alors, que la valeur
d’entreprise est une modification de la capitalisation boursière, puisqu’elle inclut la dette ainsi que
les liquidités afin de déterminer et d’analyser l’évaluation de l’entreprise. Elle est donc considérée
comme un aspect populaire au sein des investisseurs et des analystes, comme on l’utilise souvent dans
les ratios financiers.

2. L’évaluation d’entreprise

2.1 Définition

Une évaluation d'entreprise est un processus général de détermination de la valeur économique


d'une entreprise ou d'une unité d'entreprise dans son ensemble35. L'évaluation d'entreprise peut être
utilisée pour déterminer la juste valeur d'une entreprise pour diverses raisons, notamment la valeur
de vente, l'établissement de la propriété du partenaire, la fiscalité et même les procédures de scission.
Les propriétaires se tournent souvent vers des évaluateurs professionnels pour une estimation
objective de la valeur de l'entreprise. L'évaluation d'entreprise détermine la valeur économique d'une
entreprise ou d'une unité commerciale.

34
By JASON FERNANDO, Reviewed by DAVID KINDNESS, , « investopedia.com » How to Value a Company 20/02/2021

35
D’après P. de La Chapelle, op. cit. DSCG 2 FINANCE - manuel et application Pascal BARNETO et Georges GREGORIO 2ème édition
49 sur 103
Il existe plusieurs méthodes d'évaluation d'une entreprise, telles que la capitalisation boursière, les
multiplicateurs de bénéfices ou la valeur comptable, entre autres.

Le sujet de l'évaluation d'entreprise est fréquemment abordé dans le domaine de la finance


d'entreprise. L'évaluation des entreprises est généralement effectuée lorsqu'une entreprise cherche à
vendre la totalité ou une partie de ses activités ou à fusionner ou acquérir une autre entreprise. Elle
consiste à déterminer la valeur actuelle d'une entreprise, à utiliser des mesures objectives et à évaluer
tous les aspects de l'entreprise. L’évaluation d'entreprise peut comprendre une analyse de la direction
de l'entreprise, de sa structure du capital, de ses perspectives de bénéfices futurs ou de la valeur
marchande de ses actifs.

Les outils utilisés pour l'évaluation peuvent varier selon les évaluateurs, les entreprises et les
industries. Les approches courantes de l'évaluation des entreprises comprennent un examen des états
financiers, l'actualisation des modèles de flux de trésorerie et des comparaisons similaires
d'entreprises. L'évaluation est également importante pour la déclaration fiscale. L'Internal Revenue
Service (IRS) exige qu'une entreprise soit évaluée en fonction de sa juste valeur marchande. Certains
événements liés à la fiscalité tels que la vente, l'achat ou le don d'actions d'une société seront imposés
en fonction de l'évaluation. L'estimation de la juste valeur d'une entreprise est un art et une science ;
il existe plusieurs modèles formels qui peuvent être utilisés, mais choisir le bon et ensuite les intrants
appropriés peut être quelque peu subjectif.

L'évaluation pour une entreprise est un exercice important car elle peut aider à améliorer l'entreprise.
Voici quelques-unes des raisons de procéder à une évaluation d'entreprise 36:

• Contentieux : Lors d'une affaire judiciaire telle qu'une affaire de scission ou lorsqu'il y a un
problème avec la valeur de l'entreprise, vous devrez peut-être fournir une preuve de la valeur
de votre entreprise afin qu'en cas de dommages, ils soient basés sur la valeur réelle de vos
entreprises et des chiffres non gonflés estimés par un avocat.
• Planification de la stratégie de sortie : Dans les cas où il y a un plan de vente d'une entreprise,
il est sage de proposer une valeur de base pour l'entreprise, puis de proposer une stratégie pour
améliorer la rentabilité de l'entreprise afin d'augmenter sa valeur en tant que stratégie de sortie.
Votre stratégie de sortie d'entreprise doit commencer suffisamment tôt avant la sortie, en
traitant à la fois les transferts involontaires et volontaires. Une évaluation avec des mises à
jour annuelles maintiendra l'entreprise prête pour une vente inattendue et attendue. Cela

36
« www.corporatefinanceinstitute.com » Reasons for Performing a Business Valuation

50 sur 103
garantira également que vous disposiez d'informations correctes sur la juste valeur marchande
de l'entreprise et préviendra les pertes en capital dues à un manque de clarté ou à des
inexactitudes.
• Acheter une entreprise Même si les vendeurs et les acheteurs ont généralement des opinions
divergentes sur la valeur de l'entreprise, la vraie valeur commerciale est ce que les acheteurs
sont prêts à payer. Une bonne évaluation d'entreprise examinera les conditions du marché, le
revenu potentiel et d'autres préoccupations similaires pour s'assurer que l'investissement que
vous faites est viable. Il peut être prudent d'embaucher un courtier commercial qui peut vous
aider dans le processus.
• Vendre une entreprise Lorsque vous souhaitez vendre votre entreprise ou entreprise à un tiers,
vous devez vous assurer que vous obtenez ce que cela vaut. Le prix demandé doit être attrayant
pour les acheteurs potentiels, mais vous ne devez pas laisser d'argent sur la table.
• Planification stratégique La valeur réelle des actifs peut ne pas être indiquée avec un plan
d'amortissement, et s'il n'y a pas eu d'ajustement du bilan pour divers changements possibles,
cela peut être risqué. Avoir une évaluation actuelle de l'entreprise vous donnera de bonnes
informations qui vous aideront à prendre de meilleures décisions d'affaires.
• Financement Une évaluation objective est généralement nécessaire lorsque vous devez
négocier avec des banques ou tout autre investisseur potentiel pour un financement. Une
documentation professionnelle de la valeur de votre entreprise est généralement requise car
elle renforce votre crédibilité auprès des prêteurs.
• Vendre une action dans une entreprise Pour les propriétaires d'entreprise, une évaluation
appropriée de l'entreprise vous permet de connaître la valeur de vos actions et d'être prêt
lorsque vous souhaitez les vendre. Tout comme lors de la vente de l'entreprise, vous devez
vous assurer qu'il ne reste plus d'argent sur la table et que vous obtenez une bonne valeur de
votre part.

2.2 Enjeux et difficultés

La nécessité de suivre et de maitriser l'évaluation financière de l'entreprise est affectée par


l'augmentation de la demande du marché (acheteurs et vendeurs). Dans le passé, les évaluations
étaient effectuées de manière concentrique par des « évaluateurs de capitaux ». Bien que la taille de
l'évaluation ait changé, ces types de valorisations de sociétés existent toujours. Par exemple, avec le
développement d'Internet, les particuliers peuvent facilement acheter et vendre des actions de sociétés
cotées. Il est important de pouvoir mener des évaluations financières afin de prendre les décisions
appropriées avec un minimum de temps et de dépenses. Il est impossible de séparer le processus
51 sur 103
d'évaluation financière des rapports financiers et autres informations (par exemple, l'image des
sociétés cotées sur le marché boursier). La divulgation d'informations a des significations
contradictoires dans l'évaluation des entreprises37.
D'une part, sur la base des informations disponibles de l'entreprise, une méthode d'évaluation
financière spécifique peut être choisie. Souvent, le sujet n'a pas encore évalué toutes les informations
sur l'entreprise, ce qui limite la possibilité de choisir une méthode d'évaluation. En revanche, les
méthodes d'évaluation financière affichent généralement des valeurs différentes car la base de calcul
comprend des données différentes. Les gouvernements de certains pays, comme la France, dans le
rapport de la Direction Générale des Finances Publiques38 sur «la valorisation des entreprises et des
titres de sociétés », ont suggéré que plusieurs formes de valorisation et plusieurs méthodes devraient
être adoptées, car la recherche sur le patrimoine des entreprises est généralement indispensable,
également comparer une entreprise avec une entreprise dont l'activité, la taille, le secteur et le marché
sont similaires.

Simon PARIENTE39 était d'accord avec ces déclarations dans son livre de 2013 « Analyse
financière et évaluation financière ». Selon lui, « fondamentalement, l'évaluateur doit prendre en
compte la double réalité, celle de l’entreprise et celle qui l’entoure, dans laquelle le ou les métiers
sont exercés ».

2.3 Les différentes étapes de l’évaluation


La démarche commune peut suivre, par exemple, les étapes suivantes40 :

Étape 1 : Accéder à une bonne connaissance de l’entreprise, sous ses principaux aspects, et
notamment à travers l’analyse de ses comptes.

Étape 2 : Mettre en place des prévisions qui serviront de base au travail d’évaluation.

Étape 3 : Se forger une opinion sur l’investissement étudié en intégrant la valeur estimée, le
prix observé (si l’entreprise est cotée) et certaines autres données du marché.

Analyse stratégique + Analyse financière + Évaluation + Conseil en investissement

37
ARZAC E.R., (2005) Valuation: Mergers, Buyouts & Restructuring, édition Wiley Finance.
38
Rapport de la Direction Générale des Finances Publiques de 2006 sur « l'évaluation des entreprises et des titres de sociétés ».
39
PARIENTE S. (2013), Analyse financière et évaluation d’entreprise, édition Pearson.
40
D’après P. de La Chapelle, op. cit. DSCG 2 FINANCE - manuel et application Pascal BARNETO et Georges GREGORIO 2ème édition

52 sur 103
2.4 Les méthodes de l’évaluation d’entreprise

Selon la mise à jour 2013 d'Arnaud THAUVRON41 de « Evaluation d’entreprise », « Il existe


plusieurs méthodes pour évaluer les entreprises, principalement des modèles actuariels, des méthodes
de comparaison (méthodes multiples) et des méthodes patrimoniales. Récemment, certaines théories
des options ont été ajustée pour valoriser et évaluer les entreprises. En fonction des activités de
l'entreprise et les objectifs recherchés par les acheteurs potentiels, la ou les méthodes à mettre en
œuvre et les axes de recherche varieront d'une entreprise à l'autre.

Par exemple, les théories et les chercheurs ont un réel intérêt pour la valorisation financière des
marques et même certains brevets, qui ne sont pas toujours conceptuellement identiques à la
valorisation de l'entreprise elle-même. Pour citer à nouveau Arnaud THAUVRON, il a exprimé le
processus de valorisation comme « une estimation de la valeur de marché des capitaux propres de la
société, car l'acquéreur de cette dernière devient propriétaire de ses actifs, mais sera également
responsable de ses dettes ». En d'autres termes, il propose une logique récurrente commune à toutes
les méthodes : soit estimer la valeur de marché de l'actif puis déduire la valeur de la dette, soit calculer
directement la valeur de marché. Cela résume toutes les méthodes d'évaluation d'une manière simple
à travers deux processus.

41
Arnaud THAUVRON (2013), Evaluation d’entreprise, édition ECONOMICA.
53 sur 103
Source : Arnaud THAUVRON, Evaluation Financière (2013), p. 18.
Figure 6 : Les différentes étapes d’une évaluation financière
Il existe trois grandes démarches pour mener une évaluation42 :
• Approche financière : La valeur de l’entreprise repose sur les revenus futurs qu’elle génère.
Approche prospective : recherche d’informations prévisionnelles
« L'entreprise vaut ce qu'elle va rapporter »
• Approche patrimoniale : La valeur d’une entreprise est celle du patrimoine qu’elle détient.
L’entreprise est alors un ensemble d’éléments d’actifs corporels et incorporels (survaleur ou
goodwill), évalués séparément. Cette approche repose sur un inventaire précis et une
valorisation de chaque bien.
« L'entreprise vaut ce qu'elle possède »
• Approche comparative : La valeur de l’entreprise repose sur une comparaison avec des
opérations ou transactions comparables.

42
D’après P. de La Chapelle, op. cit. DSCG 2 FINANCE - manuel et application Pascal BARNETO et Georges GREGORIO 2ème édition

54 sur 103
« L'entreprise vaut ce que des actifs comparables sont effectivement payés par des
opérateurs sur des marchés organisés »

Autre présentation possible : méthodes directes et indirectes


D’après P. Vernimmen43, on peut distinguer l’approche directe de l’approche indirecte :
• Les méthodes directes évaluent « directement » la valeur des capitaux propres (PER,
actualisation des dividendes…) ;
• Les méthodes indirectes évaluent l’entreprise comme un « tout » auquel il faut ôter la valeur
de l’endettement (actualisation des flux de trésorerie…).

Au sein de ces méthodes, on peut encore distinguer deux approches fondamentales qui sont
respectivement :

➢ Le modèle de l’actualisation des dividendes ;


➢ Le modèle de l’actualisation des flux de trésorerie.

3. Méthodes d’évaluation

3.1 Méthodes d’évaluation patrimonial

Au sens strict, les méthodes patrimoniales sont souvent réservées à une utilisation restreinte telle que
la valeur mathématique qui permet de formaliser des opérations comme les fusions par exemple. Elles
permettent également de donner à l’évaluateur une valeur de l’entreprise qui est généralement
considérée comme une base de discussion.
Ces méthodes sont en fait basées sur la vision « statique » de l'entreprise, plutôt que sur la vision «
dynamique » de l'entreprise à résoudre par d'autres méthodes.
Philippe DE LA CHAPELLE44 a expliqué dans son manuel « L’évaluation des entreprises » que la
méthode d'évaluation patrimoniale est d'abord basée sur les comptes de l’entreprise, le bilan et la
détermination de l’Actif Net Comptable de cette dernière. Il a expliqué que les analystes financiers
se concentreront sur l'évaluation des éléments corporels et incorporels qui constituent les actifs et
passifs de la société."

43
P. Vernimmen, DSCG 2 FINANCE - manuel et application Pascal BARNETO et Georges GREGORIO 2ème édition
44
DE LA CHAPELLE P. (2004), « L’évaluation des entreprises », édition ECONOMICA.
55 sur 103
L’actif net comptable (ANC)

ANC correspond à la valeur théorique de l’entreprise. C’est à partir du bilan que cette valeur sera
déterminée en faisant la différence entre le total de l’actif diminué des non-valeurs et du passif
exigible total.

Donc : ANC=Actif net total- l’actif fictif-le passif exigible total.

L’actif fictif correspond à des non-valeurs qui comprennent les frais préliminaires, les charges à
repartir sur plusieurs exercices et les primes de remboursement des obligations.

L’ANC peut se déterminer autrement à travers la relation suivante :

ANC = capitaux propres – actif fictif

A un moment donné du cycle de vie de l'entreprise, le bilan donne une idée de l'état de l'entreprise, et
donc aussi le concept de la valeur comptable des éléments d'actif et de passif. Ce n'est que la
conception historique de l'entreprise, pas la conception économique, c'est pourquoi, du premier au
second, il faut faire des retraitements. Celles-ci permettent l'utilisation de la valeur de marché des
immobilisations et tiennent compte des impôts latents.
On parle alors de l’actif net comptable corrigé (ANCC) lors du retraitement du bilan.

Méthode basée sur l’Actif Net Comptable Corrigé (ANCC)

• Principe

L’application du principe des coûts historiques conduit à la présentation d’un bilan qui ne permet pas
d’apprécier une entreprise à sa juste valeur. Il faut alors procéder à des retraitements qui auront par
contre un impact fiscal45.

• Définition

L’actif net comptable corrigé (ANCC) correspond à un actif net comptable (ANC), mais corrigé des
éléments des données économiques et financières venant modifier les valeurs de certains postes du

45
DSCG 2 FINANCE - manuel et application Pascal BARNETO et Georges GREGORIO 2ème édition

56 sur 103
bilan : les éventuelles conséquences fiscales, une sous-évaluation d’actifs immobilisés ou des impôts
latents.
Les corrections apportées à l’actif net concernent essentiellement des réévaluations d’immeubles,
revalorisations de stocks, prise en compte de plus-values latentes sur immobilisations financières,
ainsi que l’élimination des « non-valeurs », par exemple les frais d’établissement. Certaines méthodes
plus élaborées prennent en compte différents éléments incorporels que sont la marque, la clientèle ou
encore les frais de recherche et de développement. Des éléments qui jouent un rôle de plus en plus
important dans la valeur de l’entreprise.

• Démarche

Cette méthode reprend la même démarche que celle de l’actif net comptable. On corrige cependant
la valeur des biens en fonction de 3 approches différentes :

• Leur valeur probable de négociation


• Leur valeur d’usage ou intrinsèque
• Leur valeur de liquidation

1 / Valeur probable de négociation : Cette méthode consiste à évaluer la position en fonction de la


valeur de marché. Elle estime que la société n'est pas en liquidation.
2 / Valeur d’usage ou valeur intrinsèque : Elle exprime le montant du capital à investir pour remettre
les actifs de l'entreprise dans leur état actuel.
3 / Valeur de liquidation : Il est supposé qu'une liquidation forcée ou volontaire puisse être effectuée.
Dans ce cas, la valeur de réalisation de l'actif peut être obtenue à un prix inférieur à la valeur de
remplacement, et le passif peut augmenter en raison d'éventuelles indemnités de licenciement.

Les retraitements à apporter sur l’ANCC se décomposent comme suit :

✓ Élimination de l'actif fictif :

Tous les postes sans valeur de l'actif sont éliminés de l'actif net comptable.
Il s'agit des Comptes : « Frais préliminaire », « frais de recherche et de développement » (s'ils sont
sans valeur), « Charges à répartir » et « Primes de remboursement ».

✓ Traitement des écarts de conversion :

57 sur 103
Les écarts de conversion - actif sont en principe compensés par une provision pour perte de change
(sinon, ils font partie de l'actif fictif).

Les écarts de conversion - passif (gains de change latents) sont ajoutés à l'actif net.

✓ Rectification de la valeur des autres postes de l'actif :

Quand la valeur comptable d'un bien est différente de la valeur vénale, on retient cette dernière.
Différentes méthodes permettent de déterminer la valeur vénale (expertise, cotation, comparaisons,
calculs).

✓ Prise en compte de la fiscalité différée

La reprise ou l'amortissement de certains postes va se traduire par des impôts supplémentaires (dettes
fiscales latentes) ou par des économies d'impôt (créances fiscales latentes) pour les prochains
exercices.

Postes (principalement) concernés :

Au passif :
Il s’agit des dettes d’impôt potentielles pouvant provenir des postes des capitaux propres. Ce sont :
• Les subventions d’investissement (Quote-part de subvention virée au résultat) ;
• Les amortissements dérogatoires (reprise des amortissements).
L'impôt différé correspondant constitue une dette d'IS qui diminue l'actif net. (Diminution des
capitaux propres).

À l'actif :
Ce sont les créances d’impôt pouvant provenir de certains postes d’actif fictifs par le moyen de
l’étalement de charges sur plusieurs exercices (postes de l'actif fictif amortissables). Ce sont :
• Les frais d’établissement;
• Les frais d’émission des emprunts ;
• Les primes de remboursement des obligations.
L'économie d'impôt se traduit par une créance d'impôt qui augmente l'actif et l'actif net.

L’actif net comptable corrigé est donc le résultat des retraitements effectués sur les postes
d’actif et de passif du bilan de l’entreprise qui peut être définie de la façon suivante :

ANCC = Actif net corrigé – Passif


exigible corrigé
58 sur 103
La Valeur mathématique de l'action peut être obtenue en calculant le rapport :

Actif net comptable corrigé


Nombre d'actions

3.2 Méthodes d’évaluation mixtes

Elles consistent en une combinaison entre les éléments de valorisation intrinsèque et de valorisation
dynamique. Elles sont très couramment utilisées par les experts-comptables, car elles sont
relativement faciles à mettre en œuvre et à expliquer aux clients.

GOODWILL
• Principe

Les éléments incorporels constitutifs du GW n’ont de valeur que s’ils permettent à l’entreprise de
réaliser un bénéfice dont le montant excède la rémunération des actifs matériels, au minimum, au taux
des placements sans risque46.
Le principe est simple :
Valeur entreprise = actifs matériels + actifs immatériels
Valeur entreprise = ANCC (hors fonds de commerce) + goodwill
• Définition

L’entreprise peut avoir une valeur supérieure à celle de l’ensemble de ses éléments actifs et passifs
corrigés (ANCC). Le fait que l’entreprise valle plus que la somme des éléments qui la composent est
due à différents facteurs tels que le savoir-faire, l’expérience, la clientèle de l’entreprise, l’image de
marque, l’avancée technologique, le droit au bail, l’implantation commerciale, etc.…
Chacun de ces facteurs est difficile à évaluer en soit. Par contre, chacun amène à une valeur
supplémentaire à l’entreprise, ce supplément constitue généralement le Goodwill. Il s’agit de
« L’excédent de la valeur globale de l’entreprise sur la somme des valeurs des différents élément
corporels et incorporels qui la composent ».

46
DSCG 2 FINANCE - manuel et application Pascal BARNETO et Georges GREGORIO 2ème édition

59 sur 103
Le goodwill représente donc une potentialité de bénéfices qui vient majorer la valeur patrimoniale à
l’occasion d’une évaluation, assimilée à un élément incorporel non comptabilisé au bilan.
De manière générale, le GW peut être défini comme l’excédent, lié à la rentabilité, de la valeur globale
de l’entreprise (V) sur sa valeur patrimoniale (VP).

V= Valeur de base+ survaleur= VP+GW

• Démarche

La valeur de base peut être l’ANCC, la valeur substantielle, Les CPNE.


Pour déterminer la valeur de l’entreprise en se basant sur la détermination du goodwill par
l’actualisation du superprofit il y a deux méthodes à envisager :

 La méthode des Praticiens (Méthode indirecte ou méthode allemande) :

Selon cette méthode, La valeur d’une entreprise est obtenue en faisant la moyenne arithmétique de
son actif net comptable corrigé (Valeur Patrimoniale : La valeur d’une entreprise est obtenue en
faisant la moyenne arithmétique) et de sa capacité bénéficiaire (Valeur de Rendement), à savoir le
dernier bénéfice connu divisé par le taux de rémunération sans risque

𝐀𝐍𝐂𝐂+𝐕𝐫
V= 𝟐

Avec :
V = valeur de l’entreprise
ANCC = actif net comptable corrigé
Vr = valeur de rendement
B = dernier bénéfice connu de l’entreprise
i = taux de rémunération sans risque

On peut ensuite déterminer le goodwill (GW) de façon indirecte :

𝐀𝐍𝐂𝐂+𝐕𝐫 𝐀𝐍𝐂𝐂 𝐕𝐫 𝐀𝐍𝐂𝐂 𝐕𝐫


V= = + = ANCC – +
𝟐 𝟐 𝟐 𝟐 𝟐
𝐀𝐍𝐂𝐂+𝐕𝐫 𝐀𝐍𝐂𝐂+𝐕𝐫
Comme V − ANCC = GW, on a alors GW = – +
𝟐 𝟐

60 sur 103
𝐕𝐫−𝐀𝐍𝐂𝐂
Soit GW = 𝟐

 La méthode des Anglo-Saxons (Méthode directe ou méthode de la rente du goodwill) :

b) La notion de « superprofit » (ou de superbénéfice)

Le supplément de rentabilité indiqué supra constitue un superprofit qui est :

Superprofit = B − t × A avec

 B : bénéfice courant net d’impôt ;


 t : taux des placements sans risque ;
 A : actif économique (sauf fonds de commerce).

c) Le calcul de la rente du goodwill

La valeur de l’entreprise est constituée de la somme de son actif net comptable corrigé et d’un
Goodwill.
La rente du goodwill est définie comme étant la différence entre, d’une part, le bénéfice net de
l’entreprise et, d’autre part, l’actif net réévalué multiplié par le taux sans risque.
Le goodwill est égal à la capitalisation de la différence entre le résultat bénéfice de l’entreprise et la
rémunération au taux sans risque de l’ANCC.

La rente du goodwill est définie comme suit :

r = B – ANCC x i

Avec :
r = rente du goodwill ou superprofit
ANCC = actif net comptable corrigé
B = bénéfice prévisionnel
i = taux de rémunération sans risque

Le Goodwill est généralement déterminé par la formule suivante :

GW=∑ rp (1+K)^-p

61 sur 103
Avec :
GW = goodwill
rp = rente du goodwill (ou superprofit) prévisionnelle
K = taux d’actualisation
n = durée d’actualisation

En cas, où la rente est constante, le goodwill se présente comme suit :

𝟏−(𝟏+𝐊)^−𝐧
GW = 𝐫
𝐊

Et en cas où la rente est perpétuelle (c'est-à-dire n tend vers l’infini) :

GW= r/K

Ainsi présenter, La valeur de l’entreprise se détermine comme suit :

V=ANCC+GW

Avec :
V = valeur de l’entreprise
GW = goodwill

Il est important de signaler que pour retraiter le bénéfice, il faut impérativement :


• Eliminer les éléments exceptionnels ;
• Calculer la dotation aux amortissements sur la base de la valeur d’utilité ;
• Eliminer les dotations aux amortissements des postes de l’actif fictif.

62 sur 103
3.3 Méthodes d’évaluation basée sur l’actualisation

DISCOUNTED CASH-FLOW (DCF)

• Principe

Cette méthode consiste à valoriser l'entreprise sur la base des flux de trésorerie futurs générés par
l'investissement. La capacité d'une entreprise à générer des bénéfices et des flux de trésorerie est une
connaissance essentielle pour tout investisseur.

• Définition

A la différence de la méthode patrimoniale, nous supposons que la valeur de l'entreprise n'est


essentiellement fonction que du retour des bénéfices sur investissement, c'est-à-dire du retour sur
capital engagé. Le cash-flow représente le résultat d’exploitation après impôts (hors résultat
exceptionnel), augmenté par les charges impayées non décaissées (amortissements et provisions), et
diminué par l'augmentation du besoin en fonds de roulement BFR (et inversement).

Le flux de trésorerie sera corrigé et actualisés. Nous calculerons leur valeur capitalisée théoriquement
correspondante, et leur taux de valorisation qui est composé des taux d'intérêt du marché, de la prime
de risque d'investissement et de la prime de non liquidité.

L'analyse DCF tente de déterminer la valeur d'un investissement aujourd'hui, sur la base de
projections de la quantité d'argent qu'il générera à l'avenir. Cela s'applique aux décisions
d'investissement des investisseurs47 dans des entreprises ou des valeurs mobilières, telles que
l'acquisition d'une entreprise, l'investissement dans une start-up technologique ou l'achat d'actions,
ainsi que pour les propriétaires et gestionnaires d'entreprise qui souhaitent prendre des décisions en
matière de budgétisation en capital ou de dépenses d'exploitation, comme l'ouverture d'une nouvelle
usine l'achat ou la location de nouveaux équipements.

• Démarche

La méthode DCF s’appuie sur le principe selon lequel la valeur d’une entreprise est égale à la somme
de ses flux de trésoreries disponibles (FTD) « Free cash flows » futurs, actualisés à un taux reflétant
l’exigence de rémunération des pourvoyeurs de fond de l’entreprise.

47
John BURR WILLIAMS, théorie sur la valeur de la société, DSCG 2 FINANCE - manuel et application Pascal BARNETO et Georges
GREGORIO 2ème édition
63 sur 103
Ce taux correspond au coût moyen pondéré du capital (CMPC)

La formule suppose que les flux de trésorerie disponibles futurs de chaque année à l'infini sont
calculés, ce qui n'est pas applicable en pratique.

Pour appliquer cette méthode, nous décomposons le délai en deux parties : Premièrement, faire une
prévision de flux de trésorerie et l’on actualise pendant un certain nombre d'années. Cette période est
appelée horizon explicite et correspond à la durée du business plan.

Cela dépend de la visibilité de l'entreprise et de l'évolution de l'industrie. En fait, il est généralement


de 5 à 7 ans. Après cette période, une valeur finale de l'horizon limité sera estimée.

➢ Notion de flux de trésorerie48 :

Le but de la comptabilité d'entreprise est d'enregistrer le flux économique entre une entreprise et son
environnement. Ces flux sont liés aux échanges de biens et de services d'une part, et de fonds (dettes,
créances, mouvement d’entreprise et change de devises) d'autre part.

Celles-ci correspondent à la somme des flux de trésorerie (caisse ou banque) de l'entreprise, y compris
la trésorerie générée par les activités d’exploitation de l'entreprise, après le financement des
investissements et les besoins en fonds de roulements BFR, ainsi que la croissance du chiffre
d'affaires pour continuer à développer l'activité.

Le cash-flow disponible est le résultat de l'activité (positif ou négatif). La méthode des flux de
trésorerie enregistre ce résultat année par année.

➢ Le calcul des flux de trésorerie49 :

Les flux de trésorerie disponibles (Free cash flows) se calcule de la façon suivante :

Flux de trésorerie disponible = Résultat d’exploitation – impôt sur les sociétés – Variation du
besoin en fond de roulement + Dotation aux amortissements et provisions – Investissements

L'évaluateur s'intéresse à la trésorerie générée par les activités de l'entreprise et non à celle générée
par des activités financières (emprunts, crédit) ou des activités exceptionnelles (cession d’équipement
etc.).

48
DSCG 2 FINANCE - manuel et application Pascal BARNETO et Georges GREGORIO 2ème édition
49
www.tifawt.com

64 sur 103
C'est pour cette raison que les résultats financiers et les résultats exceptionnels sont exclus de
l'analyse. De plus, l’impôt théorique est déduit du résultat d’exploitation que l'entreprise va payer,
sans avoir à considérer les deux autres résultats.

Certaines dépenses (amortissements, réserves) qui ne font pas l'objet de décaissements ont été
ajoutées pour compenser leur impact. L'investissement à réaliser génère des décaissements, c'est
pourquoi qu’ils sont déduits du résultat.

Enfin, il est nécessaire de considérer l'évolution du besoin en fonds de roulement. Réduire le besoin
de fonds de roulement (conduisant à une augmentation de la liquidité) ou soustraire l'augmentation
du besoin de fonds de roulement (diminution de la liquidité).

➢ La valeur de l’entreprise par la méthode Discounted cash flows (DCF) :

L'évaluation d'une entreprise selon la méthode d'actualisation des flux de trésorerie (DCF) est réalisée
selon les étapes suivantes :

• Dans une certaine période (la durée du plan d'affaires), la prévision est incluse dans le plan
d'affaires.
• Calculer le flux de trésorerie disponible pour chaque année au cours de la période de prévision.
• Calculer le taux d'actualisation.
• Actualiser le flux de trésorerie pendant la période dans laquelle on dispose des prévisions.

• Estimer la valeur terminale ou résiduelle de l’entreprise.

• Valoriser l’entreprise : La valeur de l’entreprise est la somme de la valeur actuelle des flux de
trésorerie disponible sur l’horizon explicite et de la valeur terminale (finale) retenue à la fin
de cette période.

Formule d’évaluation d’une entreprise par la méthode DCF :

Avec :

n : année de la prévision de l’année 1 à n.


Fn : Flux de trésorerie prévu de l’année n .
t : taux d’actualisation
Vr : valeur calculée sur la période dépassant la période des prévisions (valeur terminale).
65 sur 103
Afin d'obtenir la valeur des capitaux propres de la société, nous soustrayons les endettements
financiers nets de la société de la valeur des flux de trésorerie actualisés, comme indiqué dans le
précédent bilan connu.

Valeur des capitaux propres = Valeur de l'entreprise-Dette financière nette

Le tableau suivant résume l'évaluation réalisée par la méthode (actualisation des flux de trésorerie-
DCF) : Valorisation de l'entreprise par DCF.

Tableau 2:l'évaluation réalisée par la méthode DCF

Faire des tests de sensibilité

✓ Le calcul de la valeur terminale :

Au-delà de l’horizon de prévision explicite (la durée du plan d'affaires), on estime que l'entreprise
continuera à fonctionner, mais il est impossible d’avoir des projections ; de cette manière, l'entreprise
a une valeur résiduelle. Il existe plusieurs méthodes d'estimation de la valeur résiduelle.

▪ La méthode explicite :

La méthode consiste à sélectionner un multiple du solde de gestion et à l'appliquer au solde de


l'entreprise pour l’année choisie n.

Valeur terminale = Solde × multiple

Il s'agit généralement d'un multiple de l'EBIT, EBITDA ou du chiffre d'affaires. Comme décrit dans
la méthode analogique, le calcul de ce multiple se fait avec un échantillon d’entreprise comparable.

66 sur 103
▪ La formule de Gordon-Shapiro50 :

Les tests de sensibilité étant plus faciles à réaliser, cette méthode est la plus couramment utilisée pour
l'estimation de la valeur terminale. Cette dernière est basée sur l’actualisation du coût moyen pondéré
du capital pour convertir le cash-flow libre de l'année de prévision précédente, qui prend en compte
le taux de croissance de l’infini (g).

Vr : Valeur résiduelle
FCFn : Flux de trésorerie disponible pour l’année n
t: CMPC
g : taux de croissance à l’infini

Le taux de croissance permanent (g) doit refléter la capacité moyenne de l’entreprise à générer de la
trésorerie tout en gardant un certain niveau d’investissement. En général, nous utilisons le taux de
croissance de l'économie nationale où se trouve l'entreprise, car on estime qu'à la fin de la période du
business plan (qui peut être prolongée de plusieurs années), l'entreprise atteindra sa maturité et donc
arrivera à maturité et sa croissance sera comme les autres économies.

▪ La méthode de McKinsey51 :

La valorisation des entreprises selon le modèle McKinsey via la méthode DCF, la formule suivante
est recommandée pour calculer la valeur finale (également appelée valeur continue):

NOPLATT+1 : le niveau normalisé du résultat d’exploitation moins les impôts corrigés de la


première année suivant la période de prévision explicite.
g : le taux de croissance perpétuel attendu pour le NOPLAT

50
DSCG 2 FINANCE - manuel et application Pascal BARNETO et Georges GREGORIO 2ème édition P274
51
McKinsey, Valuation, 2010. « www. campus.hec.fr » VALORISATION D’INVESTISSEMENTS ET D’ACTIONS PAR OPTIONS REELLES
2013

67 sur 103
ROICI : le taux de rentabilité attendue sur tout nouvel investissement net.
WACC : le cout moyen pondéré du capital.

Cette formule est appelée formule des facteurs de création de valeur, car les éléments qu’elle intègre
(croissance, rendement des capitaux investis et WACC) sont les facteurs principaux générant la
valeur.

✓ Les tests de sensibilité :

La méthode DCF utilise de nombreux paramètres dont chacun peut avoir un impact significatif sur la
valorisation globale de l'entreprise. En fait, cette valeur est sensible au taux d'actualisation et à la
valeur terminale.

Le poids de ce dernier est plus important car la période prévisionnelle est courte. Par conséquent, la
valeur d'une entreprise n'est pas seulement sensible au taux d'actualisation, mais aussi au taux de
croissance permanant g. Par conséquent, la sensibilité de ces paramètres doit être analysée.

Afin d'étudier l'influence de petits changements de ces paramètres, il est généralement nécessaire de
créer une matrice de sensibilité (ou un tableau) comme indiqué ci-dessous :

Tableau 3: Test de sensibilité

La possibilité de procédée a une analyse de sensibilité constitue l’un des atouts de cette méthode.

Le contexte principal de cette étude est l’évaluation d’une entreprise lors d’un projet de fusion-

acquisition. Par conséquent, comme présenté dans la première partie du chapitre ; l’histoire du marché

des fusions et acquisitions, son évolution et ses événements cycliques du XXe siècle, les fondements

de l’analyse financière, aussi l'importance du diagnostic financier dans la compréhension des états

financiers.

68 sur 103
La deuxième partie présentera l’évaluation d’entreprise dans toutes ses manifestations, sa définition

étant un processus général de détermination de la juste valeur économique d'une entreprise, ses enjeux

et difficultés, ses étapes et bien évidement ses différentes méthodes que ce soit patrimoniale, mixte

ou basé sur l’actualisation.

69 sur 103
CHAPITRE III : Partie pratique

Au niveau de la première section de ce chapitre, nous allons vérifier la santé financière de

l’entreprise en effectuant une analyse et un diagnostic financier à travers l’analyse du Compte de

Produits et Charges (CPC) et du Bilan, ensuite, les traitements effectués pour le passage du bilan

comptable au bilan financier et enfin une étude de l’équilibre financier.

Nous allons consacrer la deuxième section à la valorisation de l’entreprise « BETA » par un ensemble

de méthodes, à savoir la méthode ANCC, le GOODWILL et la méthode des flux de trésorerie

actualisés (DCF), après avoir établi un business plan pour l’entreprise « BETA » pour faire une

estimation des chiffres d’affaires futures, puis une synthèse des méthodes retenues et résultats de

l’évaluation.

Section 1 : Analyse et diagnostic financier

1. Analyse du Compte de Produits et Charges

Cette analyse portera sur les états financiers de la société « BETA » pour la période allant de 2016
jusqu’au 2020.

1.1. Chiffre d’affaires

Tableau 4 : Chiffre d’affaire de l’entreprise « BETA » de 2016 à 2020

ELEMENT 2016 2017 2018 2019 2020

Ventes de M/ses 411 111 902,18 842 597 078,63 894 473 804,22 678 109 639,23 571 031 453,14

Ventes de biens et
services 0,00 0,00 0,00 0,00 83 699 666,71

Chiffre d’affaires
en MAD 411 111 902,18 842 597 078,63 894 473 804,22 678 109 639,23 654 731 119,85

% d'évolution - 105% 6% -24% -3%

70 sur 103
Le chiffre d’affaires de la société BETA est en évolution continue pendant les trois premiers exercices
d’activité en passant de 411 111 902 MAD en 2016 à 842 597 079 et 894 473 804 MAD
respectivement en 2017 et 2018.

En revanche, l’activité de la société a subi à une diminution qui est estimé à 24% du chiffre d’affaires
par rapport à l’exercice 2019.

Afin d’améliorer son chiffre d’affaires, la société vise à couvrir toutes les régions nationales par voie
des différents centres de distribution existant sur tout le royaume (Agadir, Marrakech, Oujda, Tanger,
Beni Mellal, Casablanca, Fès, Errachidia et Salé).

En outre, la tendance à l’export du thé en Afrique et en Europe constitue un objectif à moyen terme
de la société BETA lui permettant d’améliorer son chiffre d’affaires et par conséquent, augmenter sa
part du marché.

1.2.Charges d’exploitation

Les charges d’exploitation de la société « BETA » sont corrélées avec l’évolution du chiffre
d’affaires. Elles ne cessent d’évoluer pendant la période de 2016 à 2018 avant de subir à une
diminution 24% en 2019 par rapport à 2018.

Achats revendus de marchandise constitue la principale dépense de la société BETA avec une
moyenne de 86% sur la période 2016-2020. Ceci s’explique par l’activité de la société durant cette
période qui s’est limité à l’achat et revente en état.

En revanche, l’amélioration du taux de contribution des achats consommés de matières et fournitures


dans les charges d’exploitation en 2020 se réfère à la tendance de la société à l’importation du thé en
vrac qui sera conditionné par les moyens propres de la société.

Le tableau ci-dessous récapitule le détail de la composition des charges d’exploitation :

Tableau 5:La composition des charges d’exploitation

% de composition 2016 2017 2018 2019 2020 Moyenne

Achats revendus de
348 281 896 772 080 454 817 425 277 584 851 896 492 103 659,97
marchandises

% CA 85,64% 92,65% 91,75% 85,56% 74,48% 86%

71 sur 103
Achats consommés de
31 434 666 10 394 460 11 754 319 33 431 241 88 351 090,83
matières et fournitures

% CA 7,73% 1,25% 1,32% 4,89% 13,37% 6%

Autres charges externes 12 605 389 28 821 385,84 36 755 531 39 891 290 42 356 611,05

% CA 3,10% 3,46% 4,13% 5,84% 6,41% 5%

Impôts et taxes 392 266 174 088 336 811 3 246 858 1 578 050,59

% CA 0,10% 0,02% 0,04% 0,47% 0,24% 0%

Charges de personnel 13 171 861 20 251 411 21 471 247 19 077 498 18 366 788,22

% CA 3,24% 2,43% 2,41% 2,79% 2,78% 3%

Autres charges
00.00 00.00 00.00 00.00 00.00
d'exploitation

% CA 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0,00% 0%

Dotations d'exploitation 772 479 1 568 698 3 161 756 3 052 938 17 955 605,09

% CA 0,19% 0,19% 0,35% 0,45% 2,72% 1%

Total des Charges


406 658 558 833 290 497 890 904 942 683 551 721 660 711 806
d'exploitation

✓ Le poste « Achats revendus de M /ses » représente en moyenne 86% du CA sur la période


analysée (2016-2020)
✓ Le poste « Achats consommés de matières et fournitures » représente en moyenne 6% du total
CA sur la période analysée.
✓ Le poste « Autres charges externes » représente en moyenne 5% du CA sur la période
analysée.
✓ Le poste « Charge du personnel » représente en moyenne 3% du CA.
✓ L’augmentation du taux de contribution des dotations aux amortissements en 2020 d’environ
2% par rapport à 2019 est expliquée par les investissements considérables réalisés par BETA
au cours de cet exercice qui s’élèvent à 10 940 215,46 MAD.

72 sur 103
1.3.Résultats

Tableau 6 : L’évolution du résultat d’exploitation

ELEMENT 2016 2017 2018 2019 2020

Résultat
d'exploitation 4 453 344 9 455 035 3 758 723 -5 178 585 15 126 161

Evolution en % 112% -60% -238% 392%

Chiffre d'affaires 411 111 902,18 842 597 078,63 894 473 804,22 678 109 639,23 654 731 119,85

% du Résultat net 1,08% 1,12% 0,42% -0,76% 2,31%

Le résultat d’exploitation durant la période en question a atteint son maximum en 2020. Il représente
d’environ de 2,31% du chiffre d’affaires réalisé.

La performance du résultat d’exploitation de 2020 par rapport aux autres exercices peut s’expliquer
par l’optimisation du cycle d’exploitation grâce à l’importation d’une partie de thé en vrac.

Tableau 7:L’évolution du résultat financier

ELEMENT 2016 2017 2018 2019 2020

Résultat Financier 236 986 -3 483 303 -4 155 990 -2 409 324 -3 317 290

Evolution en % -1570% 19% -42% 38%

Au-delà de 2017, Le résultat financier de la société « BETA » est déficitaire. Ils correspondent
principalement aux intérêts liés à la ligne de crédits, ainsi que les agios sur l’escompte.

Tableau 8:L’évolution du résultat net


ELEMENT 2016 2017 2018 2019 2020

Résultat Net 3 277 022 4 922 966 -4 860 585 -10 946 383 4 974 244

73 sur 103
Evolution en % 50% -199% -125% 145%

Chiffre d'affaires 411 111 902,18 842 597 078,63 894 473 804,22 678 109 639,23 654 731 119,85

Capitaux Propres 13 277 021,67 15 199 987,85 5 639 402,46 4 693 019,21 9 667 263,18

Indice de
profitabilité 0,80% 0,58% -0,54% -1,61% 0,76%

Indice de rentabilité 25% 32% -86% -233% 51%

Au cours de la période 2016-2020, l’indice de profitabilité est performant en 2016 et 2020. Il s’établit
respectivement à 0,80% et 0,76%.

En revanche, les capitaux propres engagés permettent la réalisation d’un taux de rentabilité financière
performant en 2020 de 51% par rapport aux autres exercices.

2. Analyse Du Bilan

2.1.Actif immobilisé

Tableau 9: L'Actif immobilisé

ELEMENT 2016 2017 2018 2019 2020

Immobilisation en non
84 320,0 74 468,0 50 982,0 122 114,3 512 572,1
valeurs

Immobilisations
6 620 011,3 14 347 589,8 30 823 082,9 29 723 908,0 36 441 225,6
corporelles

Immobilisations
235 718,8 339 746,3 439 553,8 362 171,9 675 166,9
incorporelles

Immobilisations
200 000,0 249 089,9 123 864,6 98 299,3 88 099,3
financières

Ecarts de conversion
12 834,0
actifs

Total 7 140 050 15 010 894 31 437 483 30 306 493 37 729 898

74 sur 103
% Immobilisation en
1,18% 0,50% 0,16% 0,40% 1,36%
non valeurs

% Immobilisations
92,72% 95,58% 98,05% 98,08% 96,58%
corporelles

% Immobilisations
3,30% 2,26% 1,40% 1,20% 1,79%
incorporelles

% Immobilisation
2,80% 1,66% 0,39% 0,32% 0,23%
financières

% Ecarts de
0,03%
conversion actif

Total 100% 100% 100% 100% 100%

La structure des immobilisations de la société BETA est composée principalement des


immobilisations corporelles. Elles représentent plus de 90% de l’actif immobilisé net tout au
long de la période étudiée.

L’augmentation des immobilisations corporelles au fur et à mesure s’explique par les


investissements extensifs menés par la société afin d’élargir sa capacité de production ainsi
que sa part du marché.

2.2.Actif circulant hors trésorière

Tableau 10 : Actif circulant hors trésorière

ELEMENT 2016 2017 2018 2019 2020

Stocks 232 808 188 106 112 788 9 513 958 95 918 641 248 498 991

% d'évolution -54% -91% 908% 159%

Créances 69 529 430 190 279 196 201 911 878 63 962 682 72 994 826

% d'évolution 174% 6% -68% 14%

Le stock de la société BETA au cours de la période 2016-2019 est composé principalement


par le stock de marchandise du fait que la société se limite uniquement à l’activité de négoce.

75 sur 103
En revanche, le stock en 2020 est composé comme suit :

Tableau 11: les éléments du stock en 2020


% du Délai de
Elément Montant stock rotation

Marchandises 49 741 284,61 20% 36,39

Matières et fournitures consommables 178 470 531,07 72% 727

Produits finis 20 287 175,09 8% 87,26

Total 248 498 990,77 100%

Le poste des créances est composé des montants des créances non encore encaissées, sur la
période de 2016 à 2020, les créances sont estimées à une moyenne de 52 jours du chiffre
d’affaires (TTC). Le tableau ci-dessous récapitule le détail :

Tableau 12 : les créances non encaissées de 2016 à 2020

ELEMENT 2016 2017 2018 2019 2020

Créances 69 529 430 190 279 196 201 911 878 63 962 682 72 994 826

CA TTC 468 667 568,49 960 560 669,64 1 019 700 136,81 773 044 988,72 785 677 343,82

Temps
d'écoulement 53,41 71,31 71,28 29,79 33,45

2.3.Passif

Tableau 13 : Les Capitaux propres

Elément 2016 2017 2018 2019 2020

Capitaux propres 13 277 022 15 199 988 5 639 402 4 693 019 9 667 263

Evolution en % - 14% -63% -17% 106%

Les capitaux propres de la société en 2017 s’élèvent à 15199 988 MAD enregistrant une
hausse de (14%) par rapport à ceux afférents à l’exercice 2016.

76 sur 103
La baisse des capitaux propres d’environ de 63% en 2018 est due à la réalisation d’une perte
nette de 4 860 585 MAD.

La réalisation d’un résultat net négatif significatif de 10 946 383 MAD avait impacté la
structure des capitaux propres de la société BETA. Toutefois, la société avait procédé à une
opération d’augmentation du capital de 10 000 000 MAD.

3. Établissement du bilan financier


Pour élaborer ce Bilan, nous avons effectué l’ensemble des retraitements suivants sur le bilan
comptable de la société.

3.1.Au niveau de l’actif :


• L’ensemble des éléments de l’actif figurent au niveau de ce bilan à leurs valeurs nettes ;
• Elimination des immobilisations en non-valeurs ;
• Elimination de l’écart de conversion Actif et de la provision pour risque et charges (au niveau
du passif) constituée pour constater cette perte probable ;
• Prise en compte des biens financés par voie du crédit-bail au niveau de l’actif immobilisé.

3.2.Au niveau de passif :

• Nous avons retranché le montant des immobilisations en non valeurs des Capitaux propres ;
• La provision pour risque et charges est scindée entre les CP et les dettes à moins d’un an (dette
fiscale) ;
• Annulation du crédit d’escompte.

En l’absence d’un rapport d’expertise pour l’évaluation des immobilisations permettant de déterminer
les plus-values ou les moins-values, nous nous sommes basés sur les coefficients de réévaluation en
matière d’impôt sur les revenus au titre des profits fonciers
Les engagements hors bilan ne sont pas pris en considération vu que l’on ne dispose pas des données
nécessaires à propos de ces engagements.
Ainsi, le Bilan financier se présente comme suit :

77 sur 103
Tableau 14 : Bilan financier condensé

Actif 2020 Passif 2020

Capitaux Propres 29 011 879,52


101 583 060,37
Immobilisations Dettes à long et Moyen Terme 54 048 087,38

Stock 248 498 990,77


Dettes à court Terme (HT) 263 555 345,24
Créances 77 039 563,82

Disponibilité 5 281 832,28 Trésorerie-Passif 85 788 135,10

Total 432 403 447,24 Total 432 403 447.24

4. Etude de l’équilibre financier

Tableau 15 : récapitulatif de l'étude de l'équilibre financier de "BETA"

ELEMENT 2016 2017 2018 2019 2020

Fonds de roulement 6 136 971,53 189 093,85 -25 798 080,79 -25 613 474,27 -28 062 634,70

Variation% -96,92% -13743,00% -0,72% -9,56%

Besoin en fonds de
287 293 237 262 781 302 23 873 857 -2 053 290 48 441 972
roulement

Variation% -8,53% -90,91% -108,60% 2459,24%

Trésorerie nette -281 156 265 -262 592 208 -49 671 938 -23 560 185 -76 504 606

Variation% -6,60% -81,08% -52,57% -224,72%

Durant les exercices 2016 et 2017, après avoir financé les emplois stables, les ressources stables de
la société BETA dégage un excédent de financement destiné à couvrir le besoin de financement
généré par le cycle d’exploitation. Or, ce fond de roulement ne couvre pas totalement le BFR de la
société. Cette dernière fait recours à des crédits à court terme pour financer son cycle d’exploitation.

78 sur 103
A partir de 2018, nous constatons un déséquilibre financier justifié par un fond de roulement négatif
face un besoin de financement considérable. Par conséquent, la société a toujours recours aux crédits
bancaires à court terme pour le maintien assurer son financement.

Section 2 : La valorisation de l’entreprise « BETA » et analyse des résultats

1. Business plan de l’entreprise « BETA »

Le travail de prévision en matière financière est un exercice délicat, qui nécessite une méthodologie
concise et la prise en compte d’un maximum de variables pouvant influencer les résultats. C’est dans
ce contexte que la prévision trouve son bien-fondé et sa crédibilité.

Pour l’établissement d’un business plan pour l’entreprise « BETA », il est nécessaire de commencer
par une estimation des chiffres d’affaires futures

1.1. L’intérêt du Business Plan


Le business plan est à la fois un outil de structuration et de présentation.

✓ Outil de structuration d'abord, car il fixe la stratégie d'entreprise. Il oblige à poser un


diagnostic des projets, à identifier les potentialités et les obstacles qui pourraient survenir ainsi
que les solutions envisagées. Il structure la démarche et balise le chemin à suivre.
✓ Outil de présentation ensuite, car il est le premier élément de communication qui permet de
solliciter, tant les partenaires internes qu'externes.

1.2.Business Plan de l’entreprise « BETA » 2021-2025

Pour la présentation de ce Business plan, une hypothèse a été retenue :

Avec une capacité actuelle de 30 Tonnes par jour soit une capacité annuelle de 9 360 Tonnes par an,

la part du marché actuel de la société BETA peut être estimé à 16%. En revanche, l’un des objectifs

stratégiques de la société sur le moyen terme est l’extension de sa capacité de production, en passant

de 10 000 Tonnes à 19 000 Tonnes sur un horizon de 4 à 5 ans. Cette stratégie permettra à la société

d’augmenter sa part du marché d’environ de 16% pour atteindre un taux de 32% à l’horizon de 2021-

2025.

79 sur 103
Tableau 16: Le chiffre d'affaires prévisionnel de l'entreprise "BETA" 2021-2025

2021 2022 2023 2024 2025

Capacité
9360 10324 10806 15 144 19000
prévisionnelle

Prix de vente
71,35 74,38 74,38 74,38 74,38
unitaire

Chiffre

d'affaires 667 880 258 767 907 843,36 803 759 410,63 1 126 423 516,07 1 413 236 054,23

annuelle

Ventes de

marchandises 419 836 245,56 482 714 591,28 505 251 246,94 708 081 147,85 888 374 393,10

(en l'état)

Ventes Biens et

services 248 044 012,71 285 193 252,08 298 508 163,70 418 342 368,22 524 861 661,14

produits

Les charges de l’entreprise « BETA » durant les années précédentes sont fructifiées avec le chiffre
d’affaires, sur cette base, les charges du CA prévisionnel se sont établies.

Les charges étant calculées par rapport aux variations estimées, poste par poste au niveau du Compte
de Produits et Charges. A noter que la plus-part des charges d’exploitation sont :

Quasi- variables par rapport à un niveau donné de production, bien qu’il s’agisse des ; Achats
revendus de marchandises, charges du personnel… ;

En croissance continue même en cas de baisse d’activité.

Tableau 17 : Evolution des charges d'exploitation 2021-2025

80 sur 103
Charges 2021 2022 2023 2024 2025
d’exploitation

Achats revendus 361 059 171,18 415 134 548,50 434 516 072,37 608 949 787,15 764 001 978,06

de marchandises

Achats 243 317 850,93 245 266 196,79 256 717 020,78 359 774 436,67 451 381 028,58

consommés de

matières et

fournitures

Autres charges 40 072 815,50 53 753 549,04 48 225 564,64 101 378 116,45 127 191 244,88

externes

Impôts et taxes 2 482 714,86 2 507 542,01 2 532 617,43 2 557 943,60 2 583 523,04

Charges de 18 011 186,65 21 501 419,61 22 505 263,50 31 539 858,45 39 570 609,52

personnel

Autres charges

d'exploitation

Dotations 16 067 726,48 3 623 656,58 3 421 503,07 3 380 557,18 3 074 671,62

d'exploitation

Total charges 681 011 465,60 741 786 912,53 767 918 041,78 1 107 580 699,50 1 387 803 055,69

d'exploitation

2. Valorisation proposée

La valorisation de « BETA » a été réalisée suivant trois méthodes d’évaluation :

➢ Méthodes ANCC ;
➢ Méthodes du GOODWILL ;
➢ Méthode DCF (actualisation des flux de trésorerie futurs) ;

81 sur 103
2.1. La méthode de l’ANCC

Selon cette méthode, la valeur d’une entreprise est égale à la somme des valeurs corrigées (avec des
plus ou moins-values) de ses éléments d’actifs après soustraction de ses dettes réelles :

EV = ANCC

= 𝑇𝑜𝑡𝑎𝑙 𝐴𝑐𝑡𝑖𝑓
+ 𝑝𝑙𝑢𝑠 𝑣𝑎𝑙𝑢𝑒 /é𝑙é𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑑’𝐴𝑐𝑡𝑖𝑓 – 𝑚𝑜𝑖𝑛𝑠 𝑣𝑎𝑙𝑢𝑒
/é𝑙é𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 𝑑’𝐴𝑐𝑡𝑖𝑓 – 𝐴𝑐𝑡𝑖𝑓 𝑓𝑖𝑐𝑡𝑖𝑓 – 𝑃𝑎𝑠𝑠𝑖𝑓 𝑅é𝑒𝑙 + 𝑃𝑎𝑠𝑠𝑖𝑓 𝐹𝑖𝑐𝑡𝑖𝑓

L’ANCC, également appelé la Valeur Mathématique est utilisé comme une valeur de liquidation quand
l’avenir de l’entreprise est compromis. Cette valeur consiste à calculer la valeur vénale des différents
éléments qui composent l’entreprise en supposant un arrêt total de l’activité de l’entreprise.

 Les avantages

La simplicité de la méthode, elle fait appel aux seules données comptables ;


Elle fournit une valeur « minimale » ou « plancher » fondée sur la notion d’actifs tangibles.

Cette méthode est importante dans la conduite d’une expertise pour appréhender une valeur minimale.

 Les limites

Cette méthode est essentiellement tournée vers le passé, elle ne tient pas compte de la stratégie de la
société ni des synergies obtenues sur le futur.

 Résultat de la méthode

En s’appuyant sur le bilan financier présenté ci-dessus et après avoir retraité les données du bilan de
la société BETA pour l’exercice 2020, le résultat de la méthode de la valeur mathématique (ANCC)
se résume ainsi :

82 sur 103
Tableau 18 : La valorisation de l'entreprise "BETA" selon la méthode ANCC

2020
La valeur Mathématique
Total Actif 432 403 447,24

Dettes à CT 349 343 480,34


Total Dettes
Dettes à MT & LT 54 048 087,38

La valeur Mathématique de la société 29 011 879,52

Sur la base de cette méthode, la valeur des fonds propres de la société « BETA » s’établit à

29 011 879,52 MAD en 2020

2.2.La méthode de GOODWILL

Le calcul de goodwill sert à corriger les valeurs patrimoniales pour tenir compte de la rentabilité

économique anticipée de l’entreprise et d’évaluer d’un coup l’ensemble du capital immatériel de

l’entreprise. L’écart correspond à une rente de goodwill que l’acquéreur est prêt à acheter. Cette rente

est actualisée sur une certaine durée.

 L’avantage de la méthode

Elle prend en considération les actifs incorporels de l’entreprise, elle est donc la méthode patrimoniale

qui s’approche le plus d’une valeur finale fondée sur une démarche assez complète intégrant à la fois

les notions de résultats, de coût du capital, de rémunération du capital investi, cette méthode est

retenue comme la méthode la plus représentative de la valeur d’une entreprise en situation

« normale » d’activité et de résultat.

 Résultat de la méthode

Sur la base des paramètres de cette méthode, la valeur globale de la société BETA en 2020 s’établit

à 116 081 731,44 MAD. Le détail de calcul selon cette méthode se résume dans le tableau ci-dessous :
83 sur 103
Tableau 19 : La valorisation de l'entreprise "BETA" selon la méthode du GOODWILL

84 sur 103
Méthode de Goodwill (CPNE) 2020 2021 2022 2023 2024 2025

Immo corporelles (Net) 36 441 225,56 41 046 711,48 37 697 253,07 34 517 363,00 31 348 152,09 28 331 839,51

Immo Incorporelles 675 166,92 585 879,70 442 576,48 330 254,43 239 597,46 181 238,42
Capitaux nécessaires pour
Immo en non valeurs Npc Npc Npc Npc Npc Npc
l'Exploitation
Immo Financières Npc Npc Npc Npc Npc Npc

BFR Net 48 411 764,78 133 550 379,07 130 538 396,00 126 778 394,00 90 082 057,07 59 250 626,87

Taux sans Risque


2.38% 2.38% 2.38% 2.38% 2.38% 2.38%

Rentabilité attendue sur CPNE (le minimum) 2 036 289,07 4 169 354,69 4 014 541,77 3 846 699,07 2 895 741,40 2 088 776,17

Résultat Courant de l'entreprise 11 808 871 29 812 154 31 008 744 35 183 496 42 569 596 46 026 618

Taux d'IS normatif 31% 31% 31% 31% 31% 31%

RCE après impôt normatif


8 148 121,09 20 570 386,06 21 396 033,27 24 276 612,45 29 373 021,47 31 758 366,23

Surprofit (Rente de GW)


6 111 832,02 16 401 031,37 17 381 491,50 20 429 913,38 26 477 280,07 29 669 590,05
Horizon 5 ans
Taux d'actualisation de la
rente/Coefficient Taux 1,000 1,076 1,159 1,247 1,343 1,445
d'actualisation d'actualisation 7.65%

Sur profit actualisé 6 111 832,02 14 899 869,52 14 345 300,56 15 317 942,78 18 035 101,58 18 359 805,46

Goodwill après actualisation 87 069 851,92

ANCC (2020) 29 011 879,52

Valeur de l'entreprise 116 081 731,44

Npc : Non prise en compte

86 sur 103
2.3.La Méthode DCF

Cette méthode consiste à estimer la valeur intrinsèque de l’entreprise par actualisation des flux de

trésorerie futurs.

Selon cette méthode, la valeur de la Société BETA correspond au cumul :

➢ Des flux de trésorerie actualisés sur la période de référence à savoir 2020-2025, déterminés à

partir des projections financières établies : Ces cash-flows ont été déterminés en partant du

résultat d’exploitation après déduction des impôts calculés ;

➢ D’une valeur terminale actualisée retenue dans le modèle comme égale au cash-flow de

référence, capitalisé à l’infini selon la formule de Gordon-Shapiro.

Il est précisé que le taux de croissance retenu dans la formule de capitalisation est de 2%. Ce taux de

croissance correspond au taux que la société serait en mesure de maintenir à long terme.

➢ Détermination des flux de trésorerie

Le processus budgétaire, les projections financières et prévisions de trésorerie, ont été préparés sur la

base des données historiques de la société BETA sur la période allant de 2021-2025 en tenant compte

des enjeux et des perspectives tracés par le management de la société BETA.

Avec une capacité actuelle de 30 Tonnes par jour soit une capacité annuelle de 9 360 Tonnes par an,

la part du marché actuel de la société BETA peut être estimé à 16%. En revanche, l’un des objectifs

stratégiques de la société sur le moyen terme est l’extension de sa capacité de production, en passant

de 10 000 Tonnes à 19 000 Tonnes sur un horizon de 4 à 5 ans. Cette stratégie permettra à la société

d’augmenter sa part du marché d’environ de 16% pour atteindre un taux de 32% à l’horizon de 2021-

2025.

Tableau 20 : Calcul des flux de trésorerie


Exercice

clôturant le 31 2 020 2 021 2 022 2 023 2 024 2 025

décembre

Chiffre - 667 880 258 767 907 843 803 759 411 1 126 423 516 1 413 236 054

d'affaires total

Variation du 36 668 684 8 530 207 3 057 370 27 516 327 24 458 957

stock

Chiffre - 704 548 943 776 438 051 806 816 780 1 153 939 843 1 437 695 011

d'affaires total

Achats 361 059 171 415 134 549 434 516 072 608 949 787 764 001 978

revendus de

marchandise

Achats 243 317 851 245 266 197 256 717 021 359 774 437 451 381 029

consommés de

matières

Autres 40 072 815 53 753 549 48 225 565 101 378 116 127 191 245

charges

externes

Impôt et taxes 2 482 715 2 507 542 2 532 617 2 557 944 2 583 523

Charges de 18 011 187 21 501 420 22 505 263 31 539 858 39 570 610

personnel

88 sur 103
Autres 9 845 651 - - - -

produits et

charges

Dotation 16 067 726 3 623 657 3 421 503 3 380 557 3 074 672

d'exploitation

Résultat 33 383 129 34 651 138 38 898 738 46 359 143 49 891 956

d'exploitation

hors charges

financière

(EBITA)

IS - 10 348 770 10 741 853 12 058 609 14 371 334 15 466 506

Résultat - 23 034 359 23 909 285 26 840 130 31 987 809 34 425 449

fiscalisé

(EBITA

fiscalisé)

Dotation - 16 067 726 3 623 657 3 421 503 3 380 557 3 074 672

d'exploitation

Cash-flow - 39 102 085 27 532 942 30 261 633 35 368 366 37 500 121

Moins 37 116 392 8 068 103

investissement

89 sur 103
Moins

Variation

BFR

Free cash-flow -37 116 392 31 033 983 27 532 942 30 261 633 35 368 366 37 500 121

➢ Détermination du taux d'actualisation et du taux de croissance à l’infini

 Détermination du taux d’actualisation (MEDAF)

Le taux d’actualisation a été appréhendé par le MEDAF. Ce taux qui traduit le taux exigé par les
actionnaires.

Le non recours au coût moyen pondéré du capital (WACC) est dû à la structure financière de la société
BETA qui est composée à 100% des fonds propres.

MEDAF= Rf+(Rm-Rf)*β
Avec :

MEDAF : Taux exigé par les actionnaires (Modèle d’Evaluation Des Actifs Financiers) ;

Rf : Taux sans risque (Taux des bons de trésors sur 10 ans) ;

Rm : Taux de rentabilité sur le secteur agro-alimentaire ;

β : le coefficient systématique (COVARIANCE (Rt :Rm)/VARIANCE (Rm)) .

Coefficient Bêta : nous avons déterminé le coefficient systématique en se basant sur la moyenne du

β désendetté d’un échantillon des comparables des entreprises du secteur agro-alimentaire qui ont à

peu près la même activité, le même niveau de revenu et se trouve dans la mêmes fourchette EBIDTA

margin.
90 sur 103
Figure 7: le taux des bons de trésors sur 10 ans

Source : Attijari Global Research

Taux de rendement sans risque : Selon la banque centrale les bons de trésors sur 10 ans ont baissé dès

le début de la pandémie. Cette baisse est due à la baisse de la courbe des taux en 2020, passant de

2.69% en 2019 à 2.38% en 2020

Figure 8 : Prime de risque

Source : BMCE Capital Research

Prime de risque (Rm-Rf) : la prime de risque a augmenté lors du premier semestre de l’année 2021

pour atteindre la valeur de 8.1%. Cette augmentation peut s'expliquer par l'augmentation de l'aversion

au risque des investisseurs. Nous conservons la méthode de sondage comme mesure fiable de la prime

91 sur 103
de risque en cas de crise, car elle représente l'excédent de rendement annuel requis par les

investisseurs pour un investissement à long terme.

En effet, pour le cas de la société BETA, le MEDAF peut se calculer comme suit :

Tableau 21: le calcul du taux d'actualisation

MEDAF

Taux des bons de trésors (10 ans) * 2.38%

Prime de risque ** 8.1%

Le coefficient systématique (Beta)*** 0.65

Taux d'actualisation (MEDAF) 7.65%

(*) La source : Attijari Global Research


(**) La source : Source : BMCE Capital Research
(***) infront analytics

Le MEDAF retenu est de l’ordre de 7.65%

 Détermination du taux de croissance perpétuel :

Le taux de croissance perpétuel servira pour le calcul de la valeur terminale. Cette dernière repose

sur un cash-flow de référence déterminé sur la base du business plan de la société.

La croissance de la société est en phase avec l'évolution positive du secteur d’agro-alimentaire. Alors,

le taux de croissance à long terme est retenu pour 2% déterminé selon une approche qualitative.

 Résultats de la méthode DCF :

92 sur 103
Sur la base des paramètres précédemment décrits ; les cash-flows, le taux d’actualisation

(MEDAF=7.65%) et le taux de croissance perpétuel (G=2%), la valeur des fonds propres de BETA

s’établit à 265 905 396 MAD en 2020.

Tableau 22: La valorisation de l'entreprise "BETA" selon la méthode du DCF

Taux d'actualisation 7.65%

Valeur de l'entreprise 242 410 002,4

Valeur des fonds propres 165 905 396,03

Nombre d'action 200 000

Valeur de l'action 829,52

3. Résultats et recommandations

3.1.Synthèse des résultats

La synthèse des méthodes retenues pour la valorisation des parts sociales de BETA en 2020 se

récapitule comme suit :

Tableau 23: Synthèse des méthodes d'évaluations retenues

Méthode retenue Valeur part social Nombre de parts Valeur Entreprise

DCF 829,52 200 000,00 165 905 396,03

(ANCC+GOODWILL) 580,41 200 000,00 116 081 731,44

La valeur Mathématique 145,06 200 000,00 29 011 879,52

Valeur Moyenne de l'entreprise 518,33 200 000,00 103 666 335,66

93 sur 103
Les différentes méthodes d’évaluation financières réalisées par nos soins, nous ont permis

l’estimation d’une valeur intrinsèque moyenne de la part sociale de la société BETA de 518.33 MAD,

soit une valeur globale de l’entreprise de 103 666 335,66MAD.

La valeur de l’entreprise est incluse dans la fourchette suivante :

• Une valeur planchée : 145.06 MAD

• Une valeur centrée : 580.41 MAD

• Une valeur maximale : 829.52 MAD

3.2. Recommandations

Toute la difficulté de l’étude et de l’évaluation financière elle-même est de faire apparaître des

méthodes objectives. Le choix de la méthode d’évaluation reste toujours un risque pour l'évaluateur.

On ne peut pas trancher entre les méthodes et dire que la méthode X sera plus appropriée pour la

société BETA que la méthode Y. Le choix des méthodes est basé sur des facteurs objectifs et des

tendances subjectives qui se développent en fonction des changements des paramètres d'évaluation

de sorte que la valeur obtenue est également différente. La meilleure preuve en est les hypothèses sur

lesquelles repose la méthodes DCF, qui diffèrent d’un évaluateur à un autre.

Aujourd'hui, on ne peut pas envisager une évaluation financière si on ne prend pas en considération

la crise majeure que le monde, en particulier la finance, vient de traverser. La finance, bien que

toujours imparfaite et controversée, doit encore faire face à des enjeux, des problèmes et des virages,

qu'il faut prévoir ou interpréter de manière restrictive. Par conséquent, la valeur de l'entreprise doit

être cohérente avec les nouvelles informations disponibles sur le marché.

Le défi de l'évaluation réside dans l'objectivité de l'évaluation et la subjectivité des méthodes

actuelles. Une éventuelle manipulation des paramètres indique un manque de transparence, qui a

longtemps été critiqué dans le secteur financier. Les évaluateurs doivent être plus précis, plus objectifs

94 sur 103
et apprendre à gérer les risques. Le risque est un élément que nous devons compiler, on ne peut pas

l'éviter, mais on peut l’encadrer, l'anticiper et le minimiser.

Le processus de détermination du choix de la méthode d'évaluation reste vague et très flou. Grâce à

notre analyse, on a réalisé qu'il existe plusieurs écoles d'une majeure à l'autre. Plusieurs méthodes

d'appréhender une évaluation, un résultat. Car oui, le résultat est généralement attendu de la part

l'évaluateur, il doit donc savoir trouver des méthodes et des normes qui conduiront à une évaluation

adéquate afin d'obtenir la meilleure valeur : la plus élevée pour le vendeur ou la plus faible pour

l’acheteur.

Nous savons que les résultats obtenus dans le cadre de ce mémoire ne peuvent pas refléter

efficacement la complexité de la réalité. Bien entendu, en temps de crise, la valeur intrinsèque

déterminée peut être affectée par des variables telles que la baisse du taux de rendements des bons de

trésor 10 ans et la prime de risque qui a enregistré un taux élevé sans précédent. En effet, les

hypothèses que nous avons adoptées lors de la méthodes DCF ont eu un impact énorme sur la valeur

de l'entreprise. Il faut également ajouter qu'en raison d’atteindre l’objectif du management de

l’entreprise auquel nous nous sommes basés pour la réalisation du business plan, nous ne pouvons

pas faire d'hypothèses sur l'évolution de ses activités de manière objective et optimale.

Au final, il semble que l'acheteur soit le seul évaluateur, car par n'importe quelle méthode, la

personne qui est prête à payer le prix peut déterminer la valeur de l'entreprise à ses yeux, ou la valeur

qu’est prêt à payer pour que ses concurrents ne puissent pas l'utiliser ou n’y aient pas accès.

95 sur 103
CONCLUSION GENERALE

Derrière l'achat d'une entreprise, il y a toujours un pari. Avant de vendre ou d'acheter

une entreprise, et pour bien négocier avec son interlocuteur, il faut connaître la valeur du bien

convoité. Cela passe d'abord par une collecte d'informations sur le marché, la concurrence, la

législation en vigueur, et surtout, sur l'entreprise. Ensuite, différentes méthodes d'évaluation

existent et peuvent se recouper afin d'estimer au mieux le prix d'une entreprise et minimiser

les risques d'erreur.

Mais il faut être conscient du fait qu'il n'existe pas une valeur unique de l'entreprise car il

n’existe pas une méthode universelle d’évaluation, tout est en fonction de la nature de

l’entreprise.

De par l’importance de certains facteurs externes, les montants ainsi définis ne sauraient être

des prix d’acquisition ou de cession, mais plutôt un ordre de grandeur servant de base à

d’éventuelles négociations. Ces dernières se basent non seulement sur une valeur

d’acquisition / cession, mais également sur des clauses juridiques, des conditions de

règlement, de garantie de passif, et sur l’intérêt stratégique que représente une telle opération.

Selon mon expérience, je peux dire que l’évaluation d’une entreprise est une étape délicate, et

il est vraiment important d’avoir une vue globale de l’entité afin de faire des évaluations

réalistes.

Le rapport que nous avons établi va servir de base pour établir un prix de transaction pour un

instant donné car les données changent ; d’où l’obligation d’utiliser des informations

pertinentes et des méthodes adéquates selon la réalité de la société BETA.

Lors de mon stage, j’ai appris qu’une bonne évaluation aide à convaincre et à réussir

l’opération. Il ne faut pas considérer l’évaluation comme un exercice d’école mais plutôt
comme un exercice de la vie. Il comporte tant d’expériences professionnelles et personnelles

puisqu’on s’investit totalement.

Enfin, et à la fin de la mission, on est ravi quand le vendeur et l’acheteur trouvent un terrain

d’entente sur la base de nos calculs et qu’ils trouvent plaisir à négocier.


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ANNEXES
ANNEXE:1
COMPTE DE PRODUITS ET DE CHARGES
(Unité KDH) 2016 2017 2018 2019 2020

Ventes de marchandises (en l'état)


411 111 902 842 597 079 894 473 804 678 109 639 571 031 453,14
Ventes de biens et services produits 83 699 666,71

Chiffre d'affaires global 411 111 902 842 597 079 894 473 804 678 109 639 654 731 120

Variation de stocks de produits 20 287 175,09

Reprise d'exploitation, transfert de change


148 454 189 860 263 497 819 672,14
Autres produits d'exploitation

Total produits d'exploitation 411 111 902 842 745 533 894 663 665 678 373 136 675 837 967

Achats revendus de marchandises 348 281 896 772 080 454 817 425 277 584 851 896 492 103 659,97
Achats consommés de matières et fournitures 31 434 666 10 394 460 11 754 319 33 431 241 88 351 090,83
Autres charges externes 12 605 389 28 821 385,84 36 755 531 39 891 290 42 356 611,05

Impôts et taxes
392 266 174 088 336 811 3 246 858 1 578 050,59
Charges de personnel 13 171 861 20 251 411 21 471 247 19 077 498 18 366 788,22
Autres charges d'exploitation
Dotations d'exploitation 772 479 1 568 698 3 161 756 3 052 938 17 955 605,09

Total charges d'exploitation 406 658 558 833 290 497 890 904 942 683 551 721 660 711 806

RESULTAT D'EXPLOITATION 4 453 344 9 455 035 3 758 723 - 5 178 585 15 126 161

Produits financiers -294 110,70


361 415 253 964 125 106 129 590
Charges financières 124 430 3 737 267 4 281 096 2 538 914 3 023 179

Résultat financier 236 986 - 3 483 303 - 4 155 990 - 2 409 324 - 3 317 290

RESULTAT COURANT 4 690 330 5 971 732 - 397 267 - 7 587 909 11 808 871

Produits non courants 66 723 1 602 123 1 347 049 223 400 36 702 415,26

Charges non courantes 36 801 929,43


9 279 229 761 1 336 856 189 769

Total non courant 57 444 1 372 362 10 192 33 631 - 99 514

RESULTAT AVANT IMPOTS 4 747 774 7 344 094 - 387 075 - 7 554 278 11 709 357

Impôts sur les résultats 1 470 752 2 421 128 4 473 510 3 392 105 6 735 113,00

RESULTAT NET 3 277 022 4 922 966 - 4 860 585 - 10 946 383 4 974 244
TABLES DES MATIERES

RESUME .................................................................................................................................... 2

ABSTRACT ............................................................................................................................... 2

REMERCIEMENTS .................................................................................................................. 3

DEDICACE ................................................................................................................................ 4

SOMMAIRE .............................................................................................................................. 5

LISTE DES FIGURES ............................................................................................................... 6

LISTE DES TABLEAUX .......................................................................................................... 7

LISTE DES ABRÉVIATIONS .................................................................................................. 9

INTRODUCTION GENERALE.............................................................................................. 13

CHAPITRE I : Contexte général et définition de l’environnement du stage ........................... 16

Section 1 : Définition de l’environnement du stage ............................................................. 16

1. Présentation de l’organisme d’accueil : ROMAY CONSULTING ......................... 16

2. Présentation du secteur d’activité ............................................................................. 20

3. Présentation de l’entreprise « BETA » ..................................................................... 29

Section 2 : Contexte et cadre de la mission .......................................................................... 31

1. Contexte de la mission ............................................................................................. 31

2. Périmètre et champ d’intervention ........................................................................... 31

3. Limitations ............................................................................................................... 32

CHAPITRE II : Cadre conceptuel et théorique ........................................................................ 34

Section 1 : L’analyse financière : approche fondamentale à l’évaluation financière ........... 34

1. Le Marché des fusions-acquisitions ......................................................................... 34

2. Les fondements de l’analyse financière ................................................................... 44

3. Les enjeux du diagnostic financier ........................................................................... 46

Section 2 : L’évaluation d’entreprise.................................................................................... 48

1. La valeur d’entreprise ............................................................................................... 48

2. L’évaluation d’entreprise ......................................................................................... 49


3. Méthodes d’évaluation ............................................................................................. 55

CHAPITRE III : Partie pratique ............................................................................................... 70

Section 1 : Analyse et diagnostic financier .......................................................................... 70

1. Analyse du Compte de Produits et Charges ............................................................. 70

2. Analyse Du Bilan ..................................................................................................... 74

3. Établissement du bilan financier .............................................................................. 77

4. Etude de l’équilibre financier ................................................................................... 78

Section 2 : La valorisation de l’entreprise « BETA » et analyse des résultats ..................... 79

1. Business plan de l’entreprise « BETA » .................................................................. 79

2. Valorisation proposée ............................................................................................... 81

3. Résultats et recommandations .................................................................................. 93

CONCLUSION GENERALE .................................................................................................. 96

BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 98

ANNEXES ............................................................................................................................. 101

TABLES DES MATIERES ................................................................................................... 102

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