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OBJET: HARMONISATION DE L’OPERATION DE CONTROLE DES MEDECINS

La présente a pour objet d’exposer une démarche commune pour le contrôle des
médecins programmés pour vérification sur place au titre de l’année 2018, et ce dans le
but d’harmoniser l’approche de leur contrôle au niveau national.
En effet, l’harmonisation préconisée pour cette opération de contrôle des médecins
concerne toutes les phases du contrôle, depuis la programmation, la communication
des recoupements, les travaux préliminaires, l’envoi de l’avis de vérification, le
déroulement de la vérification sur place, le débat oral et contradictoire, les
notifications, l’engagement des discussions en vue d’un accord jusqu’à sa
conclusion.

Il convient de rappeler que la programmation de ces médecins a été motivée par la


présence d’écarts entre les revenus déclarés et les recoupements bancaires en ce qui
concerne la première séquence et la présence d’écart entre les revenus déclarés et les
acquisitions immobilières dont dispose l’administration pour ceux retenus à la deuxième
séquence.
Les principales finalités de cette nouvelle démarche de contrôle sont les suivantes :
 La réalisation d’un des objectifs stratégiques de la DGI, à savoir le renfoncement
du contrôle de l’IR professionnel (Cf. plan stratégique de la DGI 2017-2021);
 L’intégration de la variable secteur d’activité dans le pilotage du contrôle fiscal ;
 La consolidation de la vérification de la comptabilité des personnes physiques par
l’exploitation des recoupements bancaires, l’exercice de l’examen de l’ensemble
de la situation fiscale et des déclarations des honoraires des cliniques ;
 L’harmonisation de la démarche de contrôle dans toutes ses phases pour plus
d’efficience, de célérité et dans un souci d’équité devant les opérations de
contrôle.
I- Démarche proposée pour le contrôle des médecins

1. Type de contrôle et exploitation des recoupements


Le contrôle fiscal des médecins a pris en considération les impératifs liés à l’exercice de
cette profession. En effet, les intéressés ne délivrent pas en général les factures ou les
notes d’honoraire, en plus, les règlements qu’ils perçoivent de leurs clients sont souvent
effectués en espèce.

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Dans de telles conditions, la vérification de comptabilité à elle seule ne peut cerner la
réalité de l’activité exercée. A cet effet, le contrôle des médecins concerne en plus de la
vérification de la comptabilité, l’exploitation des déclarations des honoraires des
cliniques et des recoupements bancaires et l’examen de l’ensemble de la situation
fiscale, notamment sur la base des acquisitions.
La combinaison entre ces formes de contrôle constitue le meilleur gage possible pour
l’administration pour assurer le contrôle le plus efficace pour les médecins et d’une
manière générale pour les personnes physiques.
Afin d’assurer une grande célérité dans le traitement de ces dossiers programmés :

 le détail des recoupements communiqué par la division de la programmation et


de l’analyse risque, doit être exploité prioritairement par les vérificateurs pour
consolider la vérification de la comptabilité ;
 les apports et les retraits du compte de l’exploitant doivent être relevés par les
vérificateurs au moment du contrôle, et ce pour les prendre en considération
comme dépenses et ressources dans l’EESF du médecin ;
 L’optimisation du traitement des dossiers vérifiés, nécessite l’information des
médecins en vérification de leurs disponibilités non justifiées lors du débat oral
et contradictoire et de les inviter à fournir toutes les ressources qui justifient les
dépenses en question ;
 Il en est de même pour la reconstitution du chiffre d’affaires et les autres chefs
de redressements, il convient d’exposer et de débattre de tous les points qui
nécessitent la présentation des justificatifs par le médecin (encaissements dont
l’origine est non lié à l’activité exercée, transfert de compte à compte, jours non
travaillés dument justifiés, etc.)

Ainsi, et conformément à l’obligation légale de la motivation des redressements, la


notification ne doit comporter que les éléments fiables et argumentés constituant une
base consensuelle pour le démarrage des négociations d’accord à l’amiable.

2. Prise en charge des médecins programmés

Afin d’assurer le maximum d’harmonisation et d’efficience dans le contrôle des


médecins programmés, il est proposé de les prendre en charge, dans la mesure de
possible, par les mêmes brigades et les mêmes services en fonction de la structure de
chaque DRI, DPI et DIP et du nombre de médecins programmés.
En effet, en plus du modèle de notification qui sera mis à la disposition des vérificateurs
(Cf. Modèle de notification ci-joint), le fait que ces dossiers soient encadrés par les
mêmes personnes, permettra de réaliser un énorme gain de temps et d’efficacité à tous
les niveaux du processus du contrôle et permettra également de relever le niveau
d’homogénéisation des notifications et des accords.

3. Remise des avis de vérification et des notifications


Conformément aux dispositions de la loi fiscale, la remise de l’avis de vérification et des
notifications peut être faite par un agent notificateur assermenté de l’administration, ce
dernier n’est pas forcément le vérificateur chargé du contrôle du dossier.
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A cet effet, et afin de laisser les vérificateurs se concentrer sur les activités à forte
valeur ajoutée, il est proposé de désigner au niveau de chaque DRI, des agents
notificateurs assermentés et de les charger de la remise des avis de vérification et des
notifications selon un programme et un calendrier prédéfinis et encadrés par le
responsable de l’entité chargée du contrôle (DRI, DP ou DIP ou chef de service selon le
cas).

En ce qui concerne les avis de vérification, ces agents notificateurs doivent effectuer
plusieurs remises par jour, tout en veillant à permettre pour chaque vérificateur
d’assurer une voire deux à trois prises de contact par jour après l’écoulement de la
durée prévue par la loi pour entamer la vérification.

4. Contenu de la notification

Pour accélérer le contrôle des médecins et harmoniser la base de leurs notifications, il


sera mis à la disposition des vérificateurs, un modèle de notification préparé par le
service du suivi des vérifications des personnes physiques. Ce modèle capitalise sur les
notifications précédemment adressées aux médecins et il se présente comme suit :
 Il recense et hiérarchise les anomalies constatées habituellement lors du contrôle
des médecins. Cependant, les anomalies citées dans le modèle de notification,
ne sont pas exhaustives et ne peuvent être notifiées pour tous les dossiers. A ce
titre, chaque vérificateur aura l’obligation de les adapter à la situation de chaque
médecin vérifié et de les compléter, le cas échéant, par d’autres anomalies
éventuelles propres à la comptabilité vérifiée. Les anomalies relevées sont liées
aux sept irrégularités graves citées limitativement par les dispositions de l’article
213 ;
 La partie redressement de la notification est compartimentée comme suit :
 le redressement relatif à la reconstitution du chiffre d’affaires sur la base
des recoupements bancaires : Ce redressement devra être amorcé par le
vérificateur dés la phase des travaux préliminaires à la vérification. Une fois
sur place le vérificateur n’aura qu’à confronter ces encaissements avec les
éventuelles justifications que pourra apporter le médecin pour expliquer la
non déclaration dans son chiffre d’affaires de certains encaissements ;
 Le redressement relatif à la reconstitution du chiffre d’affaires sur la base
des recoupements des honoraires perçues par les médecins auprès des
cliniques : c’est une information directement exploitable par le vérificateur
après une simple vérification avec le médecin afin d’éviter l’éventualité d’une
erreur matérielle. La partie des honoraires non déclarée ou non justifiée par
le médecin devra être redressée;
 Le redressement relatif à la reconstitution du chiffre d’affaires généré par
les consultations médicales. Monsieur le Directeur Général trouvera en
annexe la méthode proposée pour la reconstitution de ce chiffre d’affaires;
 Le redressement relatif à la reconstitution du chiffre d’affaires des autres
actes médicaux (CF. Annexe citée ci-avant) ;
 Les redressements liés aux charges non déductibles ;
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 Le redressement relatif à l’examen de l’ensemble de la situation fiscale.

 Afin de préserver les droits du trésor, aucune élimination d’éventuel double


emploi entre redressement sur la base de la trésorerie, sur la base des
consultations et d’actes médicaux pratiqués et sur la base de l’EESF, ne devra
être opérée au niveau des notifications. Par contre, il faut procéder à toutes les
éliminations qui s’imposent lors des négociations d’accords à l’amiable.

5. Optimisation de cette opération de contrôle

Cette opération de contrôle se veut être rapide et efficace. En effet, elle constitue une
mise en application d’une volonté tant recherchée par la Direction Générale des Impôts,
à savoir l’orientation du contrôle sur place vers un contrôle de confirmation ou
infirmation, de l’existence d’une anomalie, ou d’une dissimulation du chiffres d’affaires
ou de bénéfice déjà détectés ou recoupés par le système d’analyse risque.

A cet effet, il appartient aux vérificateurs d’optimiser au maximum la durée de la


vérification et de la notification pour passer le plus tôt possible à la négociation de
l’accord à l’amiable. A cet égard, le vérificateur est invité à :

 S’assurer lors du contrôle sur place des recoupements en possession de


l’administration, et le cas échéant les compléter et les affiner, et ce dans le but
d’engager les discussions pour la conclusion de l’accord à l’amiable sur une base
fiabilisée et réelle ;
 Capitaliser sur les anomalies et les irrégularités recensées dans le modèle de la
notification pour se prononcer avec sa hiérarchie, le plus tôt possible, sur la
valeur probante de la comptabilité tenue par le médecin ;
 Allouer le temps juste nécessaire pour appréhender les éléments essentiels pour
finaliser la notification (valeur probante de la comptabilité, validation des
recoupements, demander le cas échéant un complément de recoupements,
déterminer le nombre de consultations ou d’actes médicaux par jour et bien
évidement prendre en considération les justificatifs présentés par le médecin
vérifié) ;
 La clôture de la vérification doit intervenir une fois le vérificateur aura disposé
des éléments cités ci-avant ;
 La notification devra intervenir dans les dix jours ouvrables après clôture de la
vérification ;
 La préparation du terrain pour la négociation de l’accord à l’amiable devra
intervenir dès le début de la vérification, au moment du débat oral et
contradictoire et de la confirmation des recoupements en possession de
l’administration;

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 La hiérarchie du vérificateur, notamment le chef de brigade, devra intervenir
intensément dans le débat oral et contradictoire avec le médecin vérifié ;
 Le médecin doit être invité au moment de la clôture de la vérification et de la
remise de la première notification à prendre rendrez vous avec le chef du service
de vérification pour débuter les négociations d’accord à l’amiable.

Annexe

Méthode de reconstitution du CA relatif aux consultations et autres


actes médicaux

La démarche du redressement du Chiffe d’affaires relatif aux consultations et aux autres


actes médicaux pratiqués par le médecin se base sur le nombre de jour travaillés
par année, le nombre de consultation ou d’actes pratiqués par jour et le prix
d’une consultation ou d’un acte médical. Cette démarche se présente comme suit :

o Le nombre moyen de jours travaillés dans l’année. Ce nombre de jour est


déterminé de la manière suivante :

Nombre de semaine dans l'année (1) 52 semaines

Nombre de jours travaillé dans la semaine (2) 5,5 jours

Congé annuel (3) 30 jours

jours fériés (4) 14 jours

Nombre de jours ouvrables dans l’année (5) = (1)* (2) -


242 jours
(3) - (4)

Jours justifiés de formation, séminaires, congrès, foires, etc. (6)


X
(*)

Nombre de jours travaillé dans l’année (7) = (5) - (6) (242-X) jours

(*) En contre partie des jours non travaillés dans leurs cabinets, il convient de prendre
en compte la rémunération attribuée aux professeurs qui animent les séminaires et
les congrès médicaux.

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o Le nombre moyen de consultations par jour travaillé :

 Pour la détermination du nombre de consultation d’un médecin, il convient


de prendre en compte sa notoriété, son emplacement, sa spécialité, son
ancienneté, son âge et sa capacité physique à exercer son métier, la
consistance de son cabinet : nombre d’assistants (es), nombre de
secrétaires ;
 Il convient d’approcher le nombre de consultations, selon le cas et selon
les informations disponibles, à partir du registres des rendez vous, celui des
consultations. Par ailleurs, l’importance des encaissements bancaires non
déclarés et des disponibilités non justifiées sont des éléments essentiels pour
la détermination du nombre de patients, afin que toutes les méthodes de
reconstitution se consolident et convergent ;
 Il convient de retenir un nombre de patients progressif par année pour les
médecins en début de leur activité et le même nombre pour les médecins
plus anciens ;
 Pour les médecins qui procèdent, en plus de la consultation médicale, à
d’autres actes médicaux dans leurs cabinets ou auprès des cliniques, il
convient de définir le nombre de patients pour chaque activité médicale, de
telle sorte que le nombre cumulé de patients par jour soit logique et réaliste
compte tenu du nombre d’heures travaillées par jour et de la durée moyenne
d’une consultation ou d’un acte médical et du fait que les médecins
effectuent également des contrôles gratuitement pour les patients consultés
précédemment ;

o Le prix moyen d’une consultation. Ce prix sera fixé en fonction du statut et de la


spécialité du médecin, et en fonction de la notoriété de son cabinet. A cet égard,
la connaissance des services de vérification et ceux de l’assiette est nécessaire
pour la détermination des prix réellement pratiqués au niveau de chaque ville.

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