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a
Service d’urologie-andrologie, CHR La Source, 14, avenue de l’Hôpital,
45067 Orléans cedex 2, France
b
Clinique urologique, centre fédératif de pelvipérinéologie, CHU de Nantes,
1, place Alexis-Ricordeau, 44093 Nantes cedex 1, Nantes, France
c
Service d’urologie, EA 4308, hôpital Charles-Nicolle, CHU de Rouen,
université de Rouen, 1, rue de Germont, 76000 Rouen, France
MOTS-CLÉS Résumé
Douleur pelvienne ; Objectif. — Décrire les outils permettant l’évaluation des douleurs pelvipérinéales chroniques
Prostatite ; et préciser leurs indications.
Qualité de vie Matériel et méthodes. — Ce travail est une revue de la littérature ayant utilisé la base de don-
nées bibliographique Medline (National Library of Medicine). Les termes de recherche étaient
soit les mots-clés issus du Medical subject heading (MeSH) (pelvic pain, pain measurement,
prostatitis, quality of life) soit des termes issus du titre ou du résumé. Les termes ont été
utilisés seuls ou combinés avec l’opérateur ET. La recherche a porté de 1990 à nos jours.
Résultats. — Les échelles et questionnaires proposés au patient constituent une aide à
l’évaluation clinique de leur douleur chronique. Ils ne se substituent pas à l’interrogatoire et ne
permettent pas de porter un diagnostic. Les principaux outils d’évaluation clinique comportent
des échelles d’intensité, des schémas topographiques, une évaluation descriptive (sensorielle
et affective), une évaluation du retentissement (sur le sommeil, les activités de la vie quoti-
dienne, la qualité de vie et le comportement) et une évaluation de l’humeur et de l’anxiété.
S’ajoutent à ces outils des questionnaires spécifiques développés dans les domaines de la cystite
interstitielle/syndrome douloureux vésical et de la prostatite chronique/syndrome douloureux
pelvien chronique. Ces questionnaires spécifiques ont pour objectifs l’évaluation de la sévé-
rité des symptômes, l’appréciation de la gêne liée aux symptômes et du retentissement sur la
qualité de vie, le suivi de l’évolution et de la réponse thérapeutique.
Conclusion. — La pratique quotidienne nécessite d’utiliser des outils rapides et faciles à utiliser.
Il est recommandé de privilégier les échelles d’intensité type échelle visuelle analogique (EVA)
ou numériques, les schémas corporels et des questionnaires abrégés type version courte du ques-
tionnaire sur la douleur de Saint-Antoine (QDSA) ou questionnaire concis sur les douleurs (QCD).
© 2010 Publié par Elsevier Masson SAS.
∗ Auteur correspondant.
Adresses e-mail : dominique.delavierre@chr-orleans.fr, delav.uro@orange.fr (D. Delavierre).
1166-7087/$ — see front matter © 2010 Publié par Elsevier Masson SAS.
doi:10.1016/j.purol.2010.08.066
866 D. Delavierre et al.
Summary
KEYWORDS
Objective. — To describe the tools allowing evaluation of chronic pelvic and perineal pain and
Pain measurement;
to define their indications.
Pelvic pain;
Material and methods. — A review of the literature was performed by searching the Medline
Prostatitis;
database (National Library of Medicine). Search terms were either Medical subject heading
Quality of life
(MeSH) keywords (pelvic pain, pain measurement, prostatitis, quality of life) or terms derived
from the title or abstract. Search terms were used alone or in combinations by using the ‘‘AND’’
operator. The literature search was conducted from 1990 to the present time.
Results. — Various rating scales and questionnaires constitute useful tools for clinical evaluation
of the patient’s chronic pain. They cannot replace clinical interview and cannot be used to
establish a diagnosis. The main clinical assessment tools include severity scales, body diagrams,
descriptive assessment (sensory and affective), evaluation of the impact on sleep, activities of
daily living, quality of life and behaviour and assessment of mood and anxiety. In addition to
these general tools, specific questionnaire have been developed in the fields of interstitial
cystitis/painful bladder syndrome and chronic prostatitis/chronic pelvic pain syndrome. These
specific questionnaires are designed for evaluation of the severity of symptoms, assessment of
the disability related to the symptoms and the impact on quality of life, and follow-up of the
course of symptoms and the response to treatment.
Conclusion. — Rapid and easy to use tools are essential in routine clinical practice. The recom-
mended assessment tools are VAS (visual analogue scale) or numerical severity scales, body
diagrams and brief questionnaires such as the Questionnaire sur la Douleur de Saint-Antoine
(QDSA) (Saint-Antoine pain questionnaire) or Questionnaire Concis sur les Douleurs (QCD) (vali-
dated French translation of the Brief Pain Inventory).
© 2010 Published by Elsevier Masson SAS.
Figure 1. Échelle EVA (échelle visuelle analogique). A. Face patient. B. Face médecin.
leur. En pratique courante, les consignes sont les suivantes: La version française du MPQ, le « questionnaire douleur
« Hachurez la ou les zones douloureuses sur les schémas de Saint-Antoine (QDSA) » est un questionnaire de 58 mots
suivants ». Certains évaluateurs demandent à leur patient qualificatifs répartis en 16 sous-classes: neuf sensorielles
d’indiquer le caractère superficiel ou profond de leur dou- et sept affectives (Annexe 1). Le patient sélectionne les
leur par l’intermédiaire des lettres S ou P, et de mettre adjectifs puis les note de 0 (pas du tout) à 4 (extrême-
un I à l’endroit où la douleur est la plus intense. Des cou- ment) [11]. Ses limites sont l’inaptitude à la compréhension
leurs peuvent être employées pour symboliser des sensations des mots (niveau socioculturel bas), le temps nécessaire au
douloureuses [1]. remplissage et l’inadaptation à la répétition à intervalles
Les schémas corporels sont inclus dans la plupart des rapprochés. Il existe toutefois une version abrégée du QDSA
échelles multidimensionnelles, notamment dans le ques- comportant 16 mots, non validée mais plus simple et rapide
tionnaire Brief Pain Inventory (BPI) [7] mais il s’agit de à utiliser [1,2,12] (Annexe 2).
schémas du corps humain et non de schémas ciblés sur la
région pelvipérinéale.
La topographie est une composante très importante pour Évaluation de l’impact de la douleur
le diagnostic d’une douleur mais les pièges sont nombreux
car la topographie de la douleur n’est pas toujours un indi- Les douleurs chroniques ont souvent un impact significatif
cateur fiable de l’organe qui souffre. Des erreurs sont liées sur le sommeil, les activités de la vie quotidienne, la qualité
à l’imprécision de la description du patient ou aux carac- de vie, l’humeur et le comportement.
téristiques de la douleur (douleurs projetées, hyperalgésie)
[8]. Évaluation du sommeil
Le sommeil est évalué au moyen d’une échelle catégorielle
(sommeil bon, moyen, mauvais) ou d’une échelle numérique
Questionnaire de description sensorielle en 11 points (de 0: aucune interférence sur le sommeil à 10:
et affective de la douleur interférence extrême) [2].
Recommandations [12] Boureau F, Luu M, Doubrère JF. Comparative study of the vali-
dity of four French McGill Pain Questionnaire (MPQ) versions.
La pratique quotidienne nécessite d’utiliser des outils Pain 1992;50:59—65.
[13] Kerns RD, Turk DC, Rudy TE. The West Haven-Yale Multidimen-
rapides et faciles à utiliser. Il est recommandé de privilé-
sional Pain Inventory (WHYMPI). Pain 1985;23:345—56.
gier les échelles d’intensité, les questionnaires abrégés type
[14] Brasseur L. Traitement de la douleur. Paris: Doin Éditeurs; 1997.
QDSA court ou QCD [1,2,33,34] et les questionnaires spéci- [15] Ware Jr. JE, Sherbourne CD. The MOS 36-item short-form health
fiques. Les échelles et questionnaires sont surtout utilisés survey (SF-36) I. Conceptual framework and item selection.
pour la recherche et les essais thérapeutiques et dans ce Med Care 1992;30:473—83.
cadre une des meilleures méthodes pour évaluer la douleur [16] Ware Jr. JE, Kosinski M, Keller SD. A 12-Item short-form health
chronique est l’échelle numérique, les chiffres supérieurs ou survey: construction of scales and preliminary tests of reliabi-
égaux à 4 sur l’échelle de 0 à 10 étant les plus fiables et perti- lity and validity. Med Care 1996;34:220—33.
nents (douleurs d’intensité moyenne ou forte). La meilleure [17] Brooks R. EuroQol: the current state of play. Health Policy
façon d’évaluer l’efficacité d’un traitement semble le pour- 1996;37:53—72.
[18] Leplège A, Ecosse E, Verdier A, Perneger TV. The French
centage d’amélioration des chiffres de l’échelle numérique.
SF-36 Health Survey: translation, cultural adaptation and pre-
Un taux d’amélioration de 30 à 34 % est considéré comme
liminary. J Clin Epidemiol 1998;51:1013—23.
significatif si la douleur initiale est cotée supérieure ou égale [19] Beck AT, Steer RA, Garbin MG. Psychometric properties of the
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