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U-AUBEN

METHODOLOGIE D’AUDIT
SOMMAIRE

I CONCEPTS DE BASE EN AUDIT


1.0. Déroulement d’une mission d’audit
1.1. Approche par les risques
1.2. Contrôle interne
1.3. Assertions des états financiers
1.4. Documentation d’audit

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SOMMAIRE

II ACCEPTATION ET MAINTIEN DE MISSION


2.1. Les principes
2.2. Les termes de la mission
2.3. Exemples pratiques

III EVALUATION DES RISQUES


3.1. Connaissance de l’entité et de son environnement
3.2. Planification de la mission d’audit des états financiers
3.3. Seuil significatif en audit
3.4. Evaluation du risque d’anomalies significatives
3.5. Prise en considération des risques de fraude

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SOMMAIRE
III EVALUATION DES RISQUES
3.1. Connaissance de l’entité et de son environnement
3.2. Planification de la mission d’audit des états financiers
3.3. Seuil significatif en audit
3.4. Evaluation du risque d’anomalies significatives
3.5. Prise en considération des risques de fraude

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SOMMAIRE
IV REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS PROBANTS
4.1. Procédures à mettre en œuvre en fonction de l’évaluation du risque
4.2. Eléments probants
4.3. Confirmations externes
4.4. Observation physique
4.5. Procédures analytiques
4.6. Sondages
4.7. Audit d’estimations comptables
4.8. Missions initiales – soldes d’ouverture
4.9. Evènements postérieurs à la clôture
4.10. Continuité d’exploitation
4.11 Utilisation des travaux d’autres intervenants
4.12 Déclarations de la Direction

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SOMMAIRE
V BOUCLAGE, CONCLUSIONS ET RAPPORTS
5.1. Synthèse des travaux
5.2. Contrôle des états financiers
5.3. Revue des évènements post-clôture
5.4. Note de synthèse
5.5. Communication
5.6.Rapports

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CONCEPTS DE BASE EN AUDIT

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CONCEPTS DE BASE EN AUDIT

1.0. Déroulement d’une mission d’audit


Mission d’assurance

La mission d’audit est définie comme étant une mission « d’assurance, c’est-à-dire :
- Une mission confiée à un professionnel comptable,
- En vue d’évaluer ou d’apprécier des informations,
- Fournies par une personne responsable,
- Par référence à des critères appropriés,
- Et d’exprimer une conclusion destinée à un utilisateur identifié,
- Quant à la fiabilité de celles-ci.

Le professionnel comptable intervient dans le respect des principes éthiques suivants :


intégrité, objectivité, compétence professionnelle, soin et diligence, confidentialité,
professionnalisme, respect des normes techniques et professionnelles.

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CONCEPTS DE BASE EN AUDIT

Les critères de référence sont les normes ou dispositifs utilisés pour évaluer ou mesurer
l’information objet de l’intervention.

Mise en œuvre de la mission

Dans le cadre d’une mission d’assurance élevée telle que l’audit, la mise en œuvre de la
mission comporte les phases suivantes :

- Acceptation de la mission dans le respect des règles d’éthique rappelées plus


avant (développées dans le référentiel des normes) et dans un contexte
d’identification claire des caractéristiques de la mission, qui s’accompagne d’un
accord sur les termes de la mission

- Mise en œuvre de procédures internes de qualité visant à s’assurer d’une


réalisation de la mission dans le strict respect des normes applicables en la
matière ;

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CONCEPTS DE BASE EN AUDIT

- Planification de la mission définissant : objectifs, critères de référence utilisés,


procédures à suivre, appréciation des risques et du seuil de signification,
composition des équipes chargées d’intervenir.

L’auditeur exprime son opinion par référence aux termes suivants :

- Pertinence de l’information présentée de nature à apporter aux utilisateurs des


éléments de décision,

- Fiabilité des évaluations et mesures sur des bases identiques,

- Objectivité des critères (non affectés par des considérations orientées),

- Compréhension des critères (non sujets à interprétation),

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CONCEPTS DE BASE EN AUDIT

- Exhaustivité des critères qui constituent un corps de référence identifié et


complet, suivi dans son intégralité.

Caractère significatif

Le caractère particulier de la mission (obligation de moyens abordée par une


appréciation des risques et mesurée par la collecte d’éléments probants lors de
sondages) emporte de définir des critères de sélection pour orienter les travaux à
mener.
Ces critères s’apprécient par la qualification des risques (voir plus loin) et par la
définition de seuils de signification.
Une information est significative si son omission ou son inexactitude est de nature à
influencer les décisions prises par les utilisateurs des comptes. La difficulté concrète
pour l’auditeur est d’identifier la part quantitative et qualitative à retenir dans la
détermination d’un seuil de signification. (Voir partie spécifique sur le sujet)

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CONCEPTS DE BASE EN AUDIT

Le caractère significatif se manifeste :


- Lors de l’initiation de la mission : détermination des domaines et cycles
significatifs,

- Lors de la finalisation de la mission : appréciation du caractère significatif des


conclusions des travaux.

Il est déterminé :
- Globalement, un seuil de signification qui aidera à l’orientation de l’opinion,

- Et spécifiquement, des seuils distincts pour les reclassements (correction sans


incidence sur le résultat global) et les ajustements (quelle qu’en soit l’origine :
erreur, inexactitude, omission)

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CONCEPTS DE BASE EN AUDIT
Les normes internationales ont défini la mission d’audit comme comportant les étapes
suivantes :
- Planification des travaux,
- Examen du contrôle interne,
- Obtention des éléments probants,
- Utilisation des travaux d’autres professionnels,
- Conclusions et rapports.

Qui remplacent le schéma précédemment en usage :


- Acceptation du mandat,
- Orientation et planification,
- Appréciation du contrôle interne,
- Contrôle des comptes,
- Travaux de fin de mission,
- Rédaction du rapport.

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CONCEPTS DE BASE EN AUDIT
La mission d’audit légal comportant, en outre, tout au long de son déroulement, des
vérifications spécifiques.

Plus pragmatiquement, on peut schématiser comme suit les différentes étapes de la


démarche :

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CONCEPTS DE BASE EN AUDIT

Demarche d‘audit
1.1 – Prise de connaissance générale
1.2 – Examen analytique
Connaissance et
1 1.3 – Approche du risque inhérent
compréhension de l’entité
1A – Plan de mission
1B – Lettre de mission

2.1 – Prise de connaissance des procédures de


contrôle interne
2.2 – Tests de conformité
Evaluation du contrôle 2.3 – Tests de procédures
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interne 2A – Evaluation du contrôle interne
2B – Adaptation de l’approche d’audit
2C – Etablissement du programme de révision

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CONCEPTS DE BASE EN AUDIT

Demarche d‘audit

3.1 – Procédures analytiques


3 Revision des comptes 3.2 – Contrôles substantifs
3A – Conclusions sur les assertions d’audit
3B – Préparation de l’opinion sur les comptes

4.1 – Contrôle de l’annexe


4.2 – Examen des évènements post clôture
4.3 – Vérifications spécifiques (si la mission le
4 Finalisation prévoit)
4A – Communication avec le gouvernement
d’entreprise
4B - Rapports

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CONCEPTS DE BASE EN AUDIT

1.1. Approche par les Risques 


Mission d’assurance

L’ISA 200.2 énonce que l’objectif d’un audit d’états financiers est de permettre à
l’auditeur d’exprimer une opinion selon laquelle les états financiers ont été établis, dans
tous leurs aspects significatifs, conformément a un référentiel comptable applicable.

L’objectif de l’auditeur dans une approche d’audit par les risques est d’obtenir une
assurance raisonnable que les états financiers ne contiennent pas d’anomalies
significatives. Ceci implique la réalisation de trois étapes fondamentales :

- Une étape d’évaluation des risques d’anomalies significatives dans les états
financiers,

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CONCEPTS DE BASE EN AUDIT

- Une étape de conception et d’exécution de procédures d’audit complémentaires


qui répondent aux risques estimés et réduisent les risques d’anomalies
significatives dans les états financiers, a un faible niveau acceptable, et
- Une étape de rédaction appropriée du rapport d’audit, basée sur les résultats du
travail d’audit mené.

1.1.1. Assurance Raisonnable

L’assurance raisonnable est à considérer pour la totalité du processus d’audit. Elle


signifie un niveau élevé d’assurance, sans qu’elle ne soit une assurance absolue. En
effet, l’auditeur ne peut fournir une assurance absolue, en raison des limitations
inhérentes au travail à accomplir, au jugement professionnel requis et à la nature des
éléments probants à examiner.
L’ISA 200.24 énonce que l’auditeur doit planifier et effectuer l’audit pour réduire le
risque d’audit à un niveau faible acceptable répondant aux objectifs d’un audit.

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CONCEPTS DE BASE EN AUDIT
1.1.2. Composantes du risque d’audit

Le risque d’une mission d’audit est le risque que le professionnel exprime une opinion
inappropriée alors que les états financiers comportent des anomalies significatives. Ce
risque comprend :
a) Le risque que l’information soit affectée par des anomalies significatives. Ce risque
se présente sous deux formes :

- Un « risque inhérent » qui correspond à la possibilité qu’une assertion comporte


une anomalie qui pourrait être significative, soit individuellement, soit de
manière cumulée avec d’autres anomalies, nonobstant les contrôles existants.
- Un « risque lié au contrôle » qui correspond au risque qu’une anomalie
susceptible de survenir dans une assertion et pouvant présenter un caractère
significatif soit individuellement, soit de manière cumulée avec d’autres
anomalies, ne soit ni prévenue, ni détectée et corrigée en temps voulu par le
contrôle interne de l’entité.

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CONCEPTS DE BASE EN AUDIT
b) Le risque de non détection qui est le risque que le professionnel ne détecte pas
une anomalie matérielle qui existe.

1.1.3. Approche d’audit par les risques:

L’approche par les risques requiert de la part de l’auditeur de prendre connaissance


d’abord de l’entité, y compris son contrôle interne et de procéder par la suite, a une
identification et une évaluation des risques d’anomalies significatives dans les états
financiers.
L’auditeur réduit le risque d’audit en définissant et en mettant en œuvre des
procédures d’audit afin de recueillir des éléments probants suffisants et appropriés lui
permettant de tirer des conclusions raisonnables sur lesquelles il peut fonder son
opinion. L’assurance raisonnable est obtenue lorsque l’auditeur a pu réduire le risque
d’audit à un niveau faible acceptable.
L’auditeur doit planifier et effectuer un audit en faisant preuve d’esprit critique et en
étant conscient que certaines situations peuvent exister et conduire à ce que les états
financiers contiennent des anomalies significatives.

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CONCEPTS DE BASE EN AUDIT
1.2. Contrôle Interne

L’ISA 315 énonce que l’auditeur doit acquérir une connaissance de l’entité et de son
environnement, y compris de son contrôle interne, qui soit suffisante pour lui permettre
d’identifier et d’évaluer le risque que les états financiers contiennent des anomalies
significatives, que celles-ci résultent de fraudes ou d’erreurs, et de concevoir et de
mettre en œuvre des procédures d’audit complémentaires.

1.2.1. Définition du Contrôle interne

Le Contrôle interne est un processus conçu et appliqué par ceux chargés de la


gouvernance, la direction et les autres personnes opérant dans l’entité, et destiné à
fournir une assurance raisonnable quant à l’atteinte des objectifs de l’entité au regard
de la fiabilité des rapports financiers, de l’efficacité et de l’efficience des opérations et
de la conformité avec la réglementation en vigueur.

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CONCEPTS DE BASE EN AUDIT
1.2.2. Composantes du contrôle interne

L’environnement de contrôle

Le processus d’évaluation des risques de l’entité

Le système d’information, y compris les processus


Contrôle interne opérationnels afférents, relatif à l’information
financière et à sa communication

les activités de contrôle

le suivi des contrôles

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CONCEPTS DE BASE EN AUDIT

La subdivision du contrôle interne en cinq composantes, fournit à l’auditeur un cadre


utile lui permettant de déterminer la façon dont les différents éléments du contrôle
interne d’une entité peuvent avoir une incidence sur la mission d’audit. Cette
subdivision ne reflète pas nécessairement la manière dont une entité conçoit et met en
application le contrôle interne.

En outre, la préoccupation principale de l’auditeur est de comprendre dans quelle


mesure et de quelle manière, un contrôle particulier prévient, ou détecte et corrige, des
anomalies significatives dans les flux d’opérations, dans les soldes de comptes ou dans
les informations fournies dans les états financiers, ainsi que dans les assertions y
afférentes, plutôt que de s’intéresser a sa classification dans l’une des composantes.

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CONCEPTS DE BASE EN AUDIT

Par conséquent, pour décrire les divers aspects du contrôle interne et leur incidence sur
I’audit, l’auditeur peut utiliser une terminologie ou des référentiels différents de ceux
utilises dans la Norme ISA 315, à la condition que l’ensemble des composantes décrites
dans la Norme soient abordées.

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CONCEPTS DE BASE EN AUDIT

a) L‘environnement de contrôle
L’auditeur doit acquérir la connaissance de l’environnement de contrôle. Celui-ci
regroupe les fonctions de gouvernement d’entreprise et de direction ainsi que le
comportement, le degré de sensibilisation et les actions des personnes constituant le
gouvernement d’entreprise et la direction, au regard du système de contrôle interne et
son importance dans l’entité. L’environnement de contrôle donne le ton d’une
organisation, en sensibilisant les employés à l’existence de contrôles. C’est le fondement
d’un contrôle interne efficace, fournissant discipline et structure.

Lors de son évaluation de la conception de l’environnement de contrôle de l’entité,


l’auditeur prend en considération les éléments suivants et la manière dont ils ont été
incorporés dans les procédures de l’entité :

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CONCEPTS DE BASE EN AUDIT
La communication et
la mise en place de
valeurs d’intégrité et
Les méthodes de d’éthique
délégation de pouvoirs et
de responsabilités .
Type your text here
L’exigence de
compétences

Type your text here


La structure La participation des
d’organisation
personnes constituant
le gouvernement
Type your text here d’entreprise
La philosophie et le
style de direction Les politiques et
pratiques en matière
de ressources
humaines
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CONCEPTS DE BASE EN AUDIT

Les petites entités peuvent mettre en place un environnement de contrôle différent des
grandes entités. Par exemple, elles peuvent ne pas disposer d’un code de bonne
conduite écrit mais développer une culture qui souligne l’importance de l’intégrité et du
comportement moral au travers de la communication orale et de l’exemple donné par la
direction. De même, les personnes constituant le gouvernement d’entreprise dans les
petites entités peuvent ne pas avoir de membre indépendant ou externe.

La domination de la direction d’une entité par une seule personne ne signifie pas que le
contrôle interne présente des faiblesses ou qu’il n’existe pas. L’engagement d’un
propriétaire¬ dirigeant compétent, dans les opérations quotidiennes, pourrait, en effet,
constituer une importante force de l’environnement de contrôle. Il est évident,
toutefois, que la possibilité pour la direction d’outrepasser le contrôle interne reste
grande. Ce risque peut, certes, être réduit par la mise en place de simples politiques de
contrôle des fraudes.

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CONCEPTS DE BASE EN AUDIT

b) Le processus d’évaluation des risques de l’entité


L’auditeur doit acquérir la connaissance, d’une part, du processus suivi par l’entité pour
identifier les risques liés à l’activité en rapport avec les objectifs de l’information
financière, afin de décider des mesures adéquates à mettre en œuvre pour gérer ces
risques et, d’autre part, des résultats de ce processus. Le processus est décrit comme le
« processus d’évaluation des risques par l’entité » et constitue la base permettant à la
direction d’identifier les risques à gérer.

L’évaluation de la conception et de la mise en œuvre du processus d’évaluation des


risques par l’entité permet à l’auditeur de comprendre comment la direction identifie
les risques liés à l’activité en rapport avec l’information financière, évalue le caractère
significatif de ces risques et la probabilité de leur survenance et décide des mesures à
mettre en place pour les gérer. Lorsque le processus d’évaluation des risques par
l’entité est approprié en la circonstance, l’auditeur peut s’appuyer dessus pour identifier
le risque d’anomalies significatives.

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CONCEPTS DE BASE EN AUDIT

c) Le Système d’information
Le système d’information relatif aux objectifs d’élaboration de l’information financière,
qui comprend le système comptable, est constitué des procédures et des documents
destinés à initier, enregistrer, traiter et présenter les opérations de l’entité (et autres
événements) et à suivre les actifs, les passifs et les fonds propres correspondants.

L’auditeur doit acquérir la connaissance du système d’information et des processus


opérationnels y afférents qui ont un rapport avec L’élaboration de l’information
financière, y compris en ce qui concerne:
- Les flux d’opérations dans les activités de l’entité ayant un caractère significatif
pour les états financiers,
- Les procédures du système informatique et des systèmes manuels, par lesquelles
ces opérations sont initiées, enregistrées, traitées et présentées dans les états
financiers,

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CONCEPTS DE BASE EN AUDIT

- Les enregistrements comptables y afférents, aussi bien électroniques que


manuels, étayant l’information et les postes spécifiques des états financiers, pour
ce qui concerne le lancement, l’enregistrement, le traitement et la présentation
des opérations,
- La façon dont le système d’information saisit des événements, autres que des flux
d’opérations, ayant un caractère significatif pour les états financiers, et
- Le processus d’élaboration de l’information financière utilisé pour l’établissement
des états financiers de l’entité, y compris les estimations comptables significatives
et les informations fournies.

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CONCEPTS DE BASE EN AUDIT

d) Activités de contrôle
LISA 315.90 énonce que l’auditeur doit acquérir une compréhension suffisante des
activités de contrôle pour évaluer le risque d’anomalies significatives au niveau des
assertions et pour concevoir des procédures d’audit complémentaires répondant aux
risques identifies. Les activités de contrôle correspondent aux politiques et procédures
qui permettent de s’assurer que les instructions de la direction sont mises en œuvre ;
par exemple, que des mesures nécessaires sont prises à l’égard des risques qui
menacent la réalisation des objectifs de l’entité. Les activités de contrôle, qu’elles soient
incluses dans les systèmes informatiques ou dans les systèmes manuels, ont divers
objectifs et sont appliquées à différents niveaux organisationnels et fonctionnels. Les
exemples d’activités de contrôle spécifiques comprennent notamment :
- L’autorisation ;
- L’évaluation des performances ;
- Le traitement de l’information ;
- Les contrôles physiques ;
- La séparation des tâches.

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CONCEPTS DE BASE EN AUDIT

Les concepts fondamentaux de contrôle au sein des petites entités sont globalement
semblables à ceux des plus grandes, mais le formalisme avec lequel ils sont exercés
varie. De plus, certains types de contrôles peuvent ne pas être appropriés dans les
petites entités en raison des contrôles effectués par la direction.

Par exemple, la centralisation par la direction du pouvoir d’autoriser des délais de


règlement, les achats significatifs ainsi que le maintien des lignes de crédit à un niveau
faible, peuvent fournir un contrôle fort de ces activités, diminuant ou supprimant ainsi
le besoin de contrôles plus détaillés.

La mise en place d’une séparation appropriée des fonctions semble souvent présenter
des difficultés dans les petites entités. Néanmoins, même les entités n’employant que
peu de personnes, peuvent répartir les responsabilités pour obtenir une séparation des
tâches ou, si cela n’est pas possible, peuvent faire superviser par la direction des
activités incompatibles afin d’atteindre les objectifs de contrôle.

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CONCEPTS DE BASE EN AUDIT

e) Suivi des contrôles


L’auditeur doit acquérir la connaissance des principaux types de moyens que L’entité
utilise pour assurer le suivi du contrôle interne relatif à l’élaboration de l’information
financière, y compris ceux relatifs aux activités de contrôle pertinentes pour l’audit, ainsi
qu’une compréhension de la manière dont l’entité entreprend des actions correctrices
de ses contrôles.

Le suivi des contrôles est un processus destiné à évaluer l’efficacité de la performance


du contrôle interne au fil du temps. Il implique d’évaluer en temps voulu, la conception
et le fonctionnement des contrôles et de prendre les mesures correctrices nécessaires,
le cas échéant, modifiées pour tenir compte des circonstances.

La direction réalise le suivi des contrôles par des activités continues, des évaluations
ponctuelles ou une combinaison des deux. Les activités de suivi continues sont souvent
intégrées aux activités récurrentes normales d’une entité et comprennent des activités
courantes d’encadrement et de supervision.

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CONCEPTS DE BASE EN AUDIT

Dans beaucoup d’entités, les auditeurs internes ou le personnel exécutant des fonctions
similaires contribuent au suivi des activités d’une entité.

Les activités de suivi continu dans les petites entités sont en général informelles et
habituellement menées dans le cadre de la direction globale des activités de l’entité.
L’implication étroite de la direction dans les opérations sert souvent à identifier les
écarts significatifs par rapport aux attentes et les anomalies dans les données
financières, menant à la modification des contrôles.

Les activités de contrôle dans un environnement informatisé :


L’ISA 315.93 énonce que l’auditeur doit acquérir la
connaissance de la façon dont l’entité a répondu aux risques
résultant du système informatique.
L’utilisation de systèmes informatiques a une incidence sur la
manière dont les activités de contrôle sont mises en
application. L’auditeur .

34
CONCEPTS DE BASE EN AUDIT

détermine si l’entité a répondu de manière adéquate aux risques résultant du système


informatique en mettant en place des contrôles généraux efficaces relatifs à ce Système
et aux applications.

Du point de vue de l’auditeur, les contrôles relatifs aux systèmes informatiques sont
efficaces quand ils assurent l’intégrité du traitement de l’information et la sécurité des
données traitées par de tels systèmes.

35
CONCEPTS DE BASE EN AUDIT

1.3. Assertions des états financiers

L’ISA 500 énonce que l’auditeur doit utiliser les assertions relatives aux flux
d’opérations, aux soldes de comptes, ainsi qu’à la présentation et aux informations
fournies dans les états financiers, de façon suffisamment détaillée pour servir de base à
son évaluation du risque d’anomalies significatives, ainsi qu’à la définition et à
l’exécution de procédures d’audit complémentaires. L’auditeur prend en considération
les assertions dans l’évaluation des risques en tenant compte des différents types
d’anomalies éventuelles qui peuvent survenir et, de cette façon, il définit des
procédures d’audit en réponse aux risques identifies.

Les assertions auxquelles L’auditeur fait appel entrent dans les catégories suivantes :

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CONCEPTS DE BASE EN AUDIT

 Survenance : les opérations et les événements qui ont été enregistrés


se sont produits et se rapportent à l’entité ;

 Exhaustivité : toutes les opérations et tous les événements qui auraient


du être enregistrés, sont comptabilisés ;

les flux  Exactitude : les montants et autres données relatives aux opérations et
d’opérations événements ont été correctement enregistrés ;

 Séparation des périodes : les opérations et les événements ont été


enregistrés dans la bonne période comptable ;

 Imputation comptable : les opérations et les événements ont été


enregistrés dans les comptes appropriés.

37
CONCEPTS DE BASE EN AUDIT

 Existence : les actifs, les passifs et les fonds propres existent ;

 Droits et obligations : l’entité détient ou contrôle les droits sur les


actifs, et les dettes correspondent aux obligations de l’entité ;

les soldes des


 Exhaustivité : tous les actifs, les passifs et les fonds propres qui
comptes auraient du être enregistrés l’ont bien été ;

 Valorisation et affectation : les actifs, les passifs et les fonds propres


sont portés dans les états financiers pour leur bonne valeur et tous les
ajustements résultant de leur valorisation ou de leur affectation sont
enregistrés de façon appropriée.

38
CONCEPTS DE BASE EN AUDIT

 Survenance, droits et obligations : les événements, les transactions


et les autres informations fournies se sont produits et se rapportent à
l’entité ;
la
présentation  Exhaustivité : toutes les informations se rapportant aux états financiers
et les qui doivent être fournies dans ces états l’ont bien été
informations
fournies dans  Classification et compréhension : l’information financière est
les états présentée et décrite de manière pertinente, et les informations fournies
dans les états financiers sont clairement présentées ;
financiers

 Exactitude et valorisation : les informations financières et les autres


informations sont fournies sincèrement et pour des montants corrects.

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CONCEPTS DE BASE EN AUDIT

L’auditeur peut utiliser les assertions telles que décrites précédemment ou peut les
exprimer différemment à condition que tous les aspects décrits précédemment soient
traités. Par exemple, l’auditeur peut choisir de combiner les assertions concernant les
opérations et les événements avec celles concernant les soldes de comptes.

Comme autre exemple, il peut ne pas y avoir d’assertion distincte relative à la césure
des opérations et des événements en fin de période lorsque les assertions relatives à la
survenance et à l’exhaustivité englobent une prise en compte correcte de
l’enregistrement des opérations au cours de la période comptable adéquate.

40
CONCEPTS DE BASE EN AUDIT

1.4. Documentation des travaux

La mission de l’auditeur se traduit par l’élaboration d’un dossier de travail qui constitue:
- tant une trame pour la réalisation de la mission
- qu’un outil favorisant la revue et la supervision des travaux d’audit
- et un support justifiant les diligences effectuées et regroupant les éléments
probants étayant l’opinion de l’auditeur

Il peut être matérialisé par un support papier ou un support informatisé. Il regroupe :


- Les outils de la démarche (modèles, questionnaires, outils, etc.)
- Les notes de travail de l’équipe d’audit
- Les documents collectés au cours de la mission

41
CONCEPTS DE BASE EN AUDIT

Il est maintenant usuel de construire le dossier de travail sur la base d’une structure
bicéphale avec d’une part un dossier permanent, d’autre part un dossier annuel.

Par ailleurs, l’approche retenue est souvent le découpage et le classement par cycles
homogènes de transactions selon une démarche cohérente et qui permet par ailleurs
d’intégrer les éléments relatifs au compte de résultat.

42
PROCEDURES RELATIVES A L’ACCEPTATION ET LA CONTINUATION DE LA MISSION

43
PROCEDURES RELATIVES A L’ACCEPTATION ET LA
CONTINUATION DE LA MISSION

Acceptation et maintien de la mission


La
démarche
Schéma général de déroulement de la mission
Organisation des dossiers
Les
techniques
et outils Questionnaire d’acceptation de mission
Questionnaire de maintien de mission
Trame de lettre de mission
Les Exemple de structure du dossier d’audit (permanent et annuel)
documents Exemple de référencement des documents dans un dossier

Aux normes IFAC


Mission d’assurance ISA 100
Les
Caractéristiques générales ISA 200
références
Obligation de moyens
Termes des missions ISA 210
Acceptation et maintien des missions SQC 1
Documentation des travaux ISA 230
PROCEDURES RELATIVES A L’ACCEPTATION ET LA
CONTINUATION DE LA MISSION

2.1. Les principes

La norme ISQC 1 énonce dans ses paragraphes 28 et 34, que :

- Le cabinet doit établir des politiques et des procédures pour l’acceptation et le


maintien de la relation client et des missions ponctuelles spécifiques, destinées à
lui fournir l’assurance raisonnable qu’il ne pourra poursuivre cette relation et
conserver la mission, que si :
(a) Il a pris en considération l’intégrité du client et n’a pas eu connaissance
d’informations qui le conduiraient à considérer que le client manque
d’intégrité ;
(b) Il considère être compétent pour accomplir la mission et en a les capacités,
les disponibilités en temps et les ressources ; et
(c ) Il peut se conformer aux règles d’éthique. (telles que prévu par le code
d’éthique)

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PROCEDURES RELATIVES A L’ACCEPTATION ET LA
CONTINUATION DE LA MISSION

Le cabinet doit obtenir les informations qu’il considère nécessaires en la circonstance


avant d’accepter une mission pour un nouveau client, quand il décide de conserver la
mission, ou quand il décide d’accepter une nouvelle mission pour un client continu.
Lorsque des problèmes ont été identifiés, et que le cabinet décide d’accepter ou de
conserver une relation client, ou une mission ponctuelle, il doit documenter la façon
dont les problèmes ont été résolus.

- Lorsque le cabinet a connaissance d’une information qui l’aurait conduit à


décliner la mission si cette information avait été connue plus tôt, les politiques
et les procédures mises en place relatives au maintien de la mission et de la
relation client doivent tenir compte :
(a) Des obligations professionnelles et légales qui s’appliquent à la situation, y
compris l’obligation éventuelle pour le cabinet d’informer la ou les
personne(s) qui l’a (l’ont) nommé ou, dans certains cas, l’autorité de
contrôle ; et
(b) De la possibilité qui existe de démissionner de la mission, ou de démissionner
de la mission et de mettre fin à la relation client.

46
PROCEDURES RELATIVES A L’ACCEPTATION ET LA
CONTINUATION DE LA MISSION
Ainsi, avant d’accepter ou de continuer une mission, l’auditeur doit appliquer des
procédures d’estimation du risque. Il s’agit particulièrement d’apprécier les situations
suivantes :
 Capacité du cabinet pour réaliser la mission :
 La compétence du cabinet pour réaliser la mission d’audit,
 Le temps et les ressources dont dispose le cabinet,
 La conformité de l’auditeur aux règles d’éthique,
 Pour un nouvel engagement, l’auditeur doit contacter son prédécesseur
pour déterminer les raisons de la non continuation de la mission.
 Nature de l’activité de l’entité :
 Attitude de l’entité envers le contrôle interne (structure organisationnelle,
complexité des transactions....)
 Aptitude de l’entité à aider l’auditeur pour obtenir les informations qui lui
sont nécessaires pour exécuter la mission.

47
PROCEDURES RELATIVES A L’ACCEPTATION ET LA
CONTINUATION DE LA MISSION
2.2. Les termes de la mission

La forme et le contenu des lettres de mission d’audit peuvent varier d’un client a I'autre,
mais elles comprennent, toutes, en général :
- L’objectif de l’audit des états financiers ;
- La responsabilité de la direction concernant l’établissement et la présentation
des états financiers ;
- Le référentiel comptable adopté par la direction pour l’établissement des états
financiers, c’est-à-dire le référentiel comptable applicable ;
- L’étendue des travaux d’audit, en faisant référence à la législation applicable,
aux textes réglementaires ou aux directives ou prises de positions des
organismes professionnels dont l’auditeur est membre ;
- La forme de tous rapports ou autres communications des résultats de la mission
;

48
PROCEDURES RELATIVES A L’ACCEPTATION ET LA
CONTINUATION DE LA MISSION
- Le risque inévitable de non détection d’une anomalie significative du fait même
du recours aux sondages et des autres limites inhérentes à l’audit, ainsi qu’aux
limites inhérentes à tout système comptable et de contrôle interne ;
- L’accès sans restriction à tous documents, pièces comptables et autres
informations demandées dans le cadre de l’audit.

49
PROCEDURES RELATIVES A L’ACCEPTATION ET LA
CONTINUATION DE LA MISSION
2.3. Exemples pratiques

Le présent paragraphe donne quelques situations et la conduite à tenir lorsque l’on y


est confronté.

- Succession d'un confrère: Quelle que soit la cause de succession, la courtoisie


et la prudence voudrait de prendre contact avec le confrère sortant pour
s’enquérir du dossier

- Confrère démissionnaire: La prise de contact avec un confrère démissionnaire


s’impose encore plus. Il s’agit de comprendre les raisons de la démission et
s’assurer qu’il ne s’agit pas de motifs suffisants pour à son tour ne pas accepter
la mission.

50
PROCEDURES RELATIVES A L’ACCEPTATION ET LA
CONTINUATION DE LA MISSION
- Honoraires non payes: Lorsque des honoraires de l’auditeur précédent ou du
Commissaire aux comptes précédent ou encore nos honoraires de l’exercice
précédent ne sont pas payés, il ne s’agit pas en soit d’un motif suffisant pour
refuser le renouvellement ou l’acceptation de la mission. Par contre il faut s’en
référer à l’ONECCA pour arbitrer la situation.

- Incapacité technique due a la spécificité du dossier: Lorsque le dossier est


d’une très forte complexité technique qui dépasse les compétences de l’expert
comptable, ce dernier peut faire appel à une expertise externe
complémentaire. Toutefois, il émet son rapport sous sa responsabilité. Par
contre si le sujet technique concerné constitue l’essentiel de la mission,
l’auditeur devrait renoncer à accepter le mandat.

- Situation d’incompatibilité découverte à la proximité de la date limite


d’émission de notre rapport: l’auditeur se trouve dans une situation ou sa
démission risque de mettre en situation difficile l’entreprise. Par mesure de
sauvegarde il doit demander une revue du dossier par un autre associé ou
autre confrère.
51
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT

52
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT
Prise de connaissance générale
Approche par les risques (dont risques de fraudes et erreurs)
La Examen du contrôle interne
démarche
Questionnaires, entretiens,
Examen analytique, Collecte d’informations
Les
techniques
Guide de prise de connaissance générale
et outils
Questionnaire environnement informatique
Programme d’évaluation du contrôle interne
Les Approche de calcul du seuil de signification
documents Evaluation des risques liés au contrôle interne
Evaluation des risques inhérents
Prise en considération du risque de fraude
Les Réponse par assertion au risque d’anomalies significatives
références Tableau de synthèse des risques par cycle
Plan de mission
Aux normes IFAC
Prise de connaissance ISA 310
Fraudes et erreurs ISA 240
Evaluation du risque ISA 400
Evaluation du contrôle interne

53
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT

3.1. Connaissance de l’entité et de son environnement

L’ISA 315.2, énonce que l’auditeur doit acquérir une connaissance de l’entité et de son
environnement, y compris de son contrôle interne, qui soit suffisante pour lui permettre
:

- D’identifier et d’évaluer le risque que les états financiers contiennent des


anomalies significatives, que celles-ci résultent de fraudes ou d’erreurs, et
- De concevoir et de mettre en œuvre des procédures d’audit complémentaires.

La connaissance de l’entité est un processus itératif qui continue durant toute la durée
de l’audit.

54
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT

L’ISA 315 énonce dans ses paragraphes 22, 25, 28, 30 et 35 que :

- L’auditeur doit acquérir la connaissance du secteur d’activité concerné, de


l’environnement réglementaire et des autres facteurs externes, y compris le
référentiel comptable applicable.
- L’auditeur doit acquérir la connaissance de la nature de l’entité. La nature d’une
entité se réfère aux opérations menées par cette dernière, à la détention de son
capital et à son gouvernement d’entreprise, aux investissements réalisés et
prévus, à son organisation interne et à son mode de financement. La
connaissance de la nature d’une entité permet à l’auditeur de comprendre les
flux d’opérations, les soldes de comptes et les informations que l’on s’attend à
trouver dans les états financiers.
- L’auditeur doit acquérir la connaissance du choix et de l’application des
méthodes comptables retenues par l’entité et apprécier si elles sont appropriées
au regard de son activité et sont conformes au référentiel comptable applicable
et aux méthodes comptables utilisées dans le secteur d’activité concerné.

55
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT

- auditeur doit acquérir la connaissance des objectifs et des stratégies de l’entité,


ainsi que des risques relatifs, liés à l’activité qui peuvent engendrer des
anomalies significatives dans les états financiers.
- L’auditeur doit acquérir la connaissance des outils de mesure et d’analyse de la
performance financière de l’entité. Les mesures de la performance et leur
analyse donnent à l’auditeur une indication sur les aspects de la performance de
l’entité que la direction et d’autres personnes considèrent comme importants.
L’analyse de la performance, tant externe qu’interne, crée des pressions sur
l’entité qui, en retour, peuvent inciter la direction à prendre des mesures pour
améliorer la performance opérationnelle ou l’inciter à présenter des états
financiers mensongers. L’obtention de la connaissance des mesures de la
performance de l’entité aide l’auditeur à évaluer si de telles pressions
aboutissent à des actions de la direction qui peuvent augmenter le risque
d’anomalies significatives.

56
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT

Les ISAs requièrent de l’auditeur de consacrer le temps nécessaire pour comprendre le


processus de prise de décision de l’entité. Ceci inclut la stratégie d’affaire, les facteurs
de risque d’affaire et de fraude, la culture des intervenants, les liens hiérarchiques et le
contrôle interne établi pour traiter les risques.
Documents : 1, 2 et 3
1 2
3

Guide de prise de Questionnaire Programme


connaissance d’environnement d’évaluation du
informatique contrôle interne

57
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT

3.2. Planification de la mission

L’ISA 300.2 spécifie que l’auditeur doit planifier l’audit afin que la mission soit réalisée
de manière efficace.

La planification de l’audit n’est pas une étape isolée de la mission. Elle constitue un
processus continue et itératif, qui commence immédiatement après la clôture du
précédent audit et qui continue jusqu’à l’achèvement de l’audit en cours.

Par ailleurs, L’ISA 300 énonce, dans ses paragraphes 8, 9 et 16 que :


- L’auditeur doit établir un plan de mission décrivant la stratégie globale adoptée
pour la mission.

- Le plan de mission fixe l’étendue, le calendrier et la démarche d’audit, et donne


des lignes directrices pour la préparation d’un programme de travail plus
détaillé.

58
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT

- Le plan de mission et le programme de travail doivent être mis à jour et modifies


autant de fois qu’il est nécessaire durant le déroulement de l’audit.

Il existe deux niveaux de planification d’une mission d’audit :


- La stratégie globale d’audit
- Le plan d’audit détaillé

La stratégie globale d’audit commence à être tracée durant la phase d’évaluation des
risques. Le plan d’audit détaillé est mis en place des que les informations collectées sur
les risques identifiés, sont jugées suffisantes pour préparer une réponse appropriée à
ces risques.

59
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT

La nature et l’étendue des plannings varient en fonction de plusieurs facteurs:


- La taille et la complexité de l’entité,
- La composition et la taille de l’équipe d’audit,
- L’expérience passée de l’auditeur dans l’entité, et
- Les changements de circonstances qui pourraient surgir au cours de la
mission.

Pour développer une stratégie globale d’audit, il serait nécessaire de collecter des
informations concernant l’entité à auditer (la nature de l’activité, le secteur sous lequel
elle opère, etc.) pour déterminer la nature et l’étendue des procédures d’audit à
adopter.

Pour développer une stratégie globale d’audit, il serait nécessaire de collecter des
informations concernant l’entité à auditer (la nature de l’activité, le secteur sous lequel
elle opère, etc.) pour déterminer la nature et l’étendue des procédures d’audit à
adopter.

60
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT

L’ISA 300.12 énonce que, dans de petites entités, l’audit peut être mené dans son
ensemble par une très petite équipe. Beaucoup de ces audits sont menés par un associé
responsable de la mission (qui peut être un professionnel exerçant à titre individuel)
travaillant avec une seule personne (ou sans personne). Dans une équipe restreinte, la
coordination et la communication entre les membres sont facilitées.

Pour ces entités, l’établissement d’un plan de mission n’est pas un exercice complexe
prenant beaucoup de temps ; le temps à y consacrer varie donc la taille de l’entité et la
complexité de l’audit. Par exemple, un bref mémorandum préparé à la fin de l’audit
précédent sur la base d’une revue des dossiers de travail et identifiant les points
importants mis en évidence lors de l’achèvement de l’audit, mis à jour et modifié lors de
l’audit de la période en cours sur la base des entretiens avec le propriétaire dirigeant,
peut servir de base pour la planification de la mission d’audit.

61
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT
La tâche de planification passe généralement par les étapes suivantes
 Collecte des informations ;
 Première estimation des risques d’anomalies significatives ;
 Développement d’une stratégie globale d’audit ;
 Prévoir les ressources nécessaires pour réaliser la mission
Préparer un plan d’audit détaillé et discuter de son contenu avec les personnes
chargées de la gouvernance de l’entité.

Communication aux personnes constituant le gouvernement d’entreprise


L’ISA 300.27 énonce que l’auditeur peut s’entretenir des questions relatives à la
planification avec les personnes constituant le gouvernement d’entreprise et avec la
direction de l’entité. Ces entretiens peuvent faire partie de la communication
d’ensemble prévue à ces personnes ou peuvent avoir lieu pour améliorer l’efficacité et
l’efficience de l’audit. Les entretiens avec les personnes constituant le gouvernement
d’entreprise portent sur le plan de mission et le calendrier du déroulement de l’audit,
sur les limitations de son étendue, ou sur toute autre question additionnelle.

62
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT

L’auditeur doit documenter dans ses dossiers de travail, la stratégie globale d’audit et le
plan d’audit détaillé, y compris les modifications importantes apportées au cours du
déroulement de la mission. La forme et l’étendue de la documentation vont dépendre
de la taille de l’entité, de la complexité des transactions et du seuil de signification.

63
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT

3.3. Seuil de signification

L’ISA 320 énonce dans ses paragraphes 4 et 8 que :


- L’objectif d’un audit d’états financiers est de permettre à l’auditeur d’exprimer
une opinion selon laquelle les états financiers ont été établis, dans tous leurs
aspects significatifs, conformément a un référentiel comptable applicable.
L’évaluation de ce qui est significatif relève du jugement professionnel.
- Le caractère significatif doit être pris en compte lorsque l’auditeur :
(a) Détermine la nature, le calendrier et l’étendue des procédures d’audit ;
(b) Evalue I’effet des anomalies.

Le seuil de signification est étroitement lié au principe comptable de l’importance


relative.

64
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT

L’ISA 320 considère que les informations sont significatives si leurs omissions ou leurs
anomalies sont susceptibles d’influencer les décisions économiques prises par les
utilisateurs et basées sur les états financiers. Ces décisions peuvent inclure celles
d’investissement, d’achat, d’octroi de fonds pour l’entité, ou autres.

Une anomalie est considérée comme significative dans les états financiers, quand elle
influence ou change les décisions économiques des utilisateurs de ces états.

Par exemple, s’il a été fixé que la décision des utilisateurs des états financiers changerait
à partir d’anomalies de 10 000 KFCFA, l’auditeur planifie sa mission afin de détecter les
éventuelles anomalies qui excèderaient ce montant.

65
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT

Le seuil de signification est fixé par l’auditeur sur la base de sa perception des besoins
économiques des utilisateurs. Cette fixation est un fait de jugement professionnel, et il
est raisonnable que l’auditeur présume, dans ce cadre, que les utilisateurs :
- Ont une connaissance du monde des affaires, de l’économie, de la comptabilité
et peuvent étudier l’information financière avec diligence ;
- Sachent que les états financiers sont préparés et audités tout en tenant compte
d’un seuil de signification ;
- Connaissent les incertitudes inhérentes à la base de mesure des estimations
comptables, au jugement et aux évènements postérieurs ;
- Tirent une raisonnable décision en se basant sur l’information financière
contenue dans les états financiers.

Les anomalies peuvent prendre la forme d’une erreur ou d’une fraude dans la
préparation des états financiers, ou d’une estimation comptable incorrecte ou
inappropriée.

66
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT

3.3.1. Seuils de signification requis

Au début de la mission d’audit, l’auditeur doit porter un jugement sur la taille et la


nature des anomalies qui pourraient être considérées comme significatives. Ceci
implique la fixation d’un seuil de signification pour :
- Les états financiers dans leur globalité, on parlerait d’un seuil de signification
global.
- Les classes de transactions, les soldes de comptes ou les informations
particulières, quand cela est jugé approprié. Ceci s’applique particulièrement,
pour tout élément d’information où on estime que des montants inférieurs au
seuil de signification global, influenceraient les décisions économiques des
utilisateurs, basées sur les états financiers. Les facteurs à prendre en compte
dans ce cas, peuvent être, par exemple :
 L’attente des utilisateurs concernant les transactions avec les parties
liées, la conformité avec une loi ou une réglementation particulière ;

67
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT

 La divulgation spécifique à certaines activités (coût d’exploration dans


les activités minières, frais de Recherches et Développement dans les
activités de hautes technologies ou dans les activités pharmaceutiques,
etc.) ;
 La divulgation concernant certains évènements importants comme une
acquisition, un désinvestissement ou une restructuration.

Par ailleurs, et pour permettre la détection des anomalies non significatives prises
individuellement, mais dont le cumul serait significatif, l’auditeur doit fixer des
montants inférieurs au seuil global ou aux seuils de signification. Il s’agirait de seuils
spécifiques par rubrique pour procéder à l’évaluation des risques et la mise en place de
procédures d’audit complémentaires. On parlerait de niveaux d’erreurs tolérables.

68
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT

Le seuil de signification global est utilisé par l’auditeur pour :


- Déterminer la nature, le timing et l’étendue des procédures d’évaluation des
risques,
- Identifier et évaluer les risques d’erreurs significatives, et
- Déterminer la nature, le timing et l’étendue des procédures d’audit
complémentaires.

Au fur et à mesure de l’avancement des travaux et en fonction des informations


recueillies, l’auditeur peut être amené à réviser son évaluation initiale du seuil de
signification.

A la conclusion des travaux d’audit, aussi bien le seuil de signification global que, s’ils
sont appliqués, les montants inférieurs arrêtés pour les classes de transactions, les
soldes de comptes ou les informations particulières, seront utilisés pour évaluer l’effet
des anomalies identifiées sur les états financiers et le rapport d’audit à émettre.

69
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT
3.3.2. Détermination du seuil de signification

Pour déterminer le seuil de signification, l’auditeur s’appuie sur deux types de critères
quantitatifs et qualitatifs.
a) Les critères quantitatifs : résultat, total bilan, capitaux propres, chiffre d’affaires,
etc.
Le choix du critère s’effectue par référence aux utilisateurs de l’information et de
leurs besoins
b) Les critères qualitatifs : ces critères sont liés à l’environnement de l’entreprise. En
effet l’impact de certaines omissions ou erreurs sur les jugements des utilisateurs
est souvent plus important que l’impact d’autres omissions ou erreurs bien que
leurs montants soit le même. Il peut s’agir d’un montant dû à une fraude
(détournement) qui est considéré comme plus important (pouvant influencer la
décision des utilisateurs) que la même somme résultant d’une erreur non
intentionnelle. Par exemple : une erreur dans la charge d’amortissement de 1000
et une erreur dans la caisse de 1000 due à un vol ou à un détournement n’ont pas
le même impact sur le jugement des utilisateurs.

70
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT
3.3.3. Relation entre caractère significatif et risque d’audit

Le seuil de signification est déterminé par rapport aux décisions économiques prises par
les utilisateurs des états financiers, alors que le risque d’audit est relatif au travail
d’audit lui-¬même. C’est le risque que l’auditeur exprime une opinion inappropriée sur
des états financiers contenant des anomalies significatives.

L’ISA 320.10 précise que le caractère significatif est inversement proportionnel au


niveau du risque d’audit : plus le seuil de signification est élevé, plus le risque d’audit est
faible et inversement. L’auditeur en tient compte pour déterminer la nature, le
calendrier et l’étendue des procédures d’audit. Si par exemple, à l’issue de la
planification de procédures d’audit spécifiques, l’auditeur conclut que le seuil de
signification acceptable est plus faible, le risque d’audit se trouve augmenté. L’auditeur
pourra compenser ceci en décidant :

71
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT

(a) Soit de réduire, lorsque ceci est possible, le risque d’anomalies significatives
identifié en réalisant des tests de procédures plus étendus ou supplémentaires ;
ou
(b) De réduire le risque de non détection, en modifiant la nature, le calendrier et
l’étendue des contrôles de substance prévus.

72
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT

3.3.4. Points de référence pour la détermination du seuil de signification

L’ISA 320 n’a pas fourni de référence a des pourcentages de résultats ou de revenus,
pouvant être utilisés dans la détermination du seuil de signification global, du fait que
cette norme considère que l’évaluation de ce qui est significatif est toujours, une
question de jugement professionnel qui reste lie aux circonstances.

De manière générale, on pourrait constater que les niveaux du seuil de signification


global sont souvent pris dans l’une des fourchettes suivantes, en fonction de la nature
et des particularités de l’entité concernée :
- Résultat des activités poursuivies : 3 à 7%
- Actifs : 1 à 3%
- Capitaux propres : 3 à 5%
- Revenus : 1 à 3%

73
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT

Dans la planification de ses travaux d’audit, l’auditeur peut, intentionnellement, situer le


seuil de signification acceptable à un niveau plus faible que celui qu’il devrait utiliser
pour évaluer les résultats de l’audit. Ceci peut réduire la probabilité de non détection
d’anomalies et offre à l’auditeur une marge de sécurité dans son évaluation des effets
des anomalies détectées durant l’audit.

Approche de calcul du seuil de signification

74
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT
3.4. Evaluation du risque d’anomalies significatives

3.4.1. Procédures d’évaluation des risques

L’ISA 315 énonce dans ses paragraphes 7 et 12, que :

- L’auditeur doit mettre en œuvre les procédures suivantes, d’évaluation des


risques dans le but d’acquérir la connaissance de l’entité et de son
environnement, y compris de son contrôle interne :
(a) Demandes d’informations auprès de la direction et d’autres personnes au
sein de l’entité
(b) Procédures analytiques ; et
(c ) Observation physique et inspection ;

75
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT
- Lorsque l’auditeur décide d’utiliser les informations recueillies au cours
des exercices précédents sur l’entité et son environnement, il doit vérifier
si des changements sont survenus depuis l’exercice précédent et si
ceux-ci peuvent avoir un impact sur la pertinence des informations
utilisées pour l’audit de la période en cours.

L’ISA 520.2 énonce que l’auditeur doit mettre en œuvre des procédures analytiques en
tant que procédures d’évaluation des risques pour acquérir la connaissance de l’entité
et de son environnement, ainsi que pour la revue de la cohérence d’ensemble des états
financiers à la fin de l’audit.

76
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT
Demandes d’informations

La demande d’informations consiste à se procurer des informations aussi bien


financières que non financières, auprès de personnes bien informées, à l’intérieur
comme à l’extérieur de l’entité. La demande d’informations est une procédure d’audit
utilisée de façon extensive au cours d’un audit ; elle est souvent complémentaire à la
mise en œuvre d’autres procédures d’audit. Les demandes d’informations englobent les
demandes écrites formelles et les demandes orales informelles. L’évaluation des
réponses aux demandes d’informations fait partie intégrante du processus de
demandes d’informations.

Observation physique

L’observation physique consiste à examiner un processus ou la façon dont une


procédure est exécutée par d’autres personnes (par exemple, l’observation de la prise
d’inventaire physique des stocks).

77
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT
Procédures analytiques

Les procédures analytiques consistent en des appréciations de l’information financière à


partir de l’étude de corrélations plausibles entre des données aussi bien financières que
non financières. Les procédures analytiques comprennent aussi l’examen des variations
et des corrélations constatées qui sont incohérentes avec d’autres informations
pertinentes ou qui présentent un écart significatif par rapport aux montants attendus.

78
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT
3.4.2. Concertation avec les membres de l’équipe affectée à la mission

L’IAS 315.14 énonce que les membres de l’équipe affectée à la mission doivent discuter
entre eux de la possibilité que les états financiers de l’entité contiennent des anomalies
significatives.
L’ISA 240.27 rappelle que les membres de l’équipe affectée à la mission doivent discuter
de la possibilité que les états financiers de l’entité contiennent des anomalies
significatives provenant de fraudes.

Les membres de l’équipe ont une responsabilité tout au long de la mission, de discuter :
- Leur compréhension de l’entité à auditer ;
- Les risques d’affaires auxquels l’entité est exposée ;
- L’application du référentiel comptable ; et
- La susceptibilité des états financiers de comporter des anomalies significatives y
compris des fraudes.

79
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT
L’objectif des discussions entre les membres de l’équipe d’audit est de :
- Partager le travail en se basant sur leur connaissance de l’entité ;
- Echanger des informations concernant les risques d’affaires ;
- Gagner davantage une compréhension des risques d’anomalies significatives ;
- Considérer l’application du référentiel comptable pour les faits et circonstances
vécus par l’entité ; et
- Se rendre compte de la manière dont les résultats des procédures d’audit
peuvent affecter d’autres aspects d’audit y compris les décisions qui concernent
la nature, le timing et l’étendue des procédures d’audit.

80
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT
3.4.3. Prise en compte du risque d’affaires

L’ISA 315 énonce dans ses paragraphes 100 et 108, que :

Le risque d’affaires est celui d’anomalies significatives dans les états financiers, résultant
du secteur d’activité, des objectifs des affaires menées, du type d’activité exercée et de
la nature de l’entité.

Une connaissance des risques d’affaires augmente la probabilité d’identification


d’anomalies significatives. Il est toutefois, à préciser que l’auditeur n’a pas la
responsabilité d’identifier ou d’évaluer la totalité des risques d’affaires.

Les risques d’affaires résultent des conditions, évènements, circonstances, actions ou


inactions qui peuvent affecter négativement la capacité de l’entreprise à exécuter ses
stratégies et à atteindre ses objectifs.

81
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT
L’auditeur doit être attentif aux facteurs qui favorisent l’existence de risques d’affaires :
Ces facteurs peuvent se situer :
- Au niveau de l’environnement de l’entreprise : par exemple la situation
économique, la complexité de la réglementation en vigueur, les changements
dans le secteur d’activité, les changements dans la chaîne d’approvisionnement
ou de distribution, etc.,
- Au niveau de la stratégie des affaires menées : par exemple mener des
opérations dans des régions à risque, développer et produire un nouveau
produit, procéder à des acquisitions d’entreprises, accomplir des transactions
significatives avec des parties liées, etc.,
- Au niveau de l’organisation de l’entité : par exemple l’existence d’un personnel
non qualifié, changement fréquent du personnel de direction, complexité des
opérations, défaillances dans le contrôle interne, etc.,
- A d’autres niveaux : produits ou services fournis risquant d’enclencher la
responsabilité ou d’entacher la notoriété de l’entité, situation de pertes pouvant
impacter la continuité d’exploitation, l’installation d’un nouveau système de
traitement des informations en NTI, etc.

82
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT
Lorsque les facteurs de risque ont été documentés et estimés par l’auditeur, il est
important de discuter des résultats dégagés avec les membres chargés de la
gouvernance de l’entité. Ceci va permettre à l’auditeur de s’assurer que le facteur de
risque n’a pas été négligé et que l’évaluation des risques est raisonnable.

83
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT
3.4.4. Identification des risques significatifs

L’ISA 315 énonce, dans ses paragraphes 108 et 113, que :


- Dans le cadre de l’évaluation du risque d’audit, l’auditeur doit déterminer quels
sont les risques identifiés qui, sur la base de son jugement professionnel,
requièrent une démarche d’audit particulière (de tels risques sont qualifiés de «
risques significatifs »).
- Pour les risques significatifs, et dans la mesure où l’auditeur ne l’aurait pas déjà
fait, il doit évaluer la conception des contrôles de l’entité, y compris les activités
de contrôle, et déterminer si ces contrôles ont été mis en œuvre.

Pour la détermination de ce qui constitue des risques significatifs, on se base sur


- La nature du risque ;
- La taille des anomalies ;
- La probabilité de survenance du risque.

84
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT
Cette qualification de risque significatif ne doit pas tenir compte de l’existence
éventuelle des contrôles internes identifiés relatifs à ce risque, de manière à ne juger
que le risque inhérent. On juge, par exemple, le risque lié au fait que les stocks soient
importants en valeur et susceptible d’être dérobés, comme risque significatif,
indépendamment du fait qu’il puisse ou non exister un contrôle interne correspondant.

L’ISA 315.109 prévoit qu’en considérant la nature des risques, l’auditeur prend en
considération un certain nombre de facteurs, et notamment celui de vérifier :
- Si le risque est un risque de fraude ;
- Si le risque est lié à des faits nouveaux significatifs de nature économique,
comptable ou autre, et requiert, en conséquence, une attention particulière ;
- La complexité des opérations ;
- Si le risque résulte de transactions significatives avec des parties liées ;

85
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT
- Le degré de subjectivité attaché à l’évaluation des informations financières
concernant ce risque, plus particulièrement pour celles qui comportent de
différents degrés d’incertitudes ; et
- Si le risque résulte d’opérations significatives sortant du cadre normal de celles
couramment traitées par l’entité ou paraissent, par ailleurs, inhabituelles.

Conséquences de classer un risque comme significatif

L’ISA 330 énonce, dans ses paragraphes 44 et 51, que :


- Lorsque, conformément au paragraphe 108 de la Norme ISA 315, l’auditeur a
estimé qu’un risque identifié d’anomalies significatives au niveau d’une
assertion est significatif et qu’il prévoit de s’appuyer sur l’efficacité du
fonctionnement des contrôles destinés à réduire ce risque significatif, il doit
recueillir des éléments probants portant sur l’efficacité du fonctionnement de
ces contrôles à partir de tests de procédures mis en œuvre durant la période en
cours.

86
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT
- Lorsque, conformément au paragraphe 108 de la Norme ISA 315, l’auditeur a
considéré que le risque d’anomalies significatives au niveau d’une assertion est
significatif, il doit mettre en œuvre des contrôles de substance qui répondent
spécifiquement à ce risque.

Ainsi, les conséquences sont à deux niveaux :

 Au niveau de l’évaluation de la conception et de l’application du contrôle interne :

L’auditeur doit évaluer la conception du système de contrôle interne, incluant les


activités de contrôle et déterminer comment ils ont été mis en place. Cette évaluation
est nécessaire pour définir la nature, le calendrier et l’étendue des procédures d’audit
complémentaires.
Selon le §41 de l’ISA 330, l’auditeur peut s’appuyer sur des contrôles qui n’ont pas
changé depuis la dernière fois qu’ils ont été testés, et ce en testant l’efficacité de leur
fonctionnement au moins une fois tous les trois ans.

87
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT
Mais, l’auditeur ne peut pas s’appuyer sur des éléments probants portant sur l’efficacité
du fonctionnement des contrôles recueillis lors d’audits précédents pour des contrôles
qui réduisent un risque significatif. La décision de l’auditeur de s’appuyer ou non sur des
éléments probants recueillis lors d’audits précédents pour d’autres contrôles est une
question de jugement professionnel. De plus, la durée de la période pouvant s’écouler
avant de re-tester ces contrôles est aussi une question de jugement professionnel, mais
ne peut pas excéder deux ans.

 Au niveau des procédures substantives :

L’auditeur planifie et met en œuvre des contrôles de substance appropriés pour


répondre au risque d’anomalies significatives identifié.
Il est à préciser, à ce niveau, que l’utilisation des procédures substantives analytiques
seules, n’est pas considérée comme une réponse appropriée pour répondre aux risques
significatifs identifiés. Quand l’approche utilisée pour les risques significatifs consiste
seulement en des contrôles substantifs, les procédures d’audit peuvent comprendre :

88
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT
- Des tests de détail seulement, ou
- Une combinaison de tests de détails des procédures substantives analytiques.

89
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT
3.4.5. Compréhension du contrôle interne

L’ISA 315.41 énonce que l’auditeur doit acquérir la connaissance du contrôle interne qui
intéresse l’audit. L’auditeur prend connaissance du contrôle interne pour identifier des
types d’anomalies potentielles, pour évaluer les facteurs pouvant engendrer des risques
d’anomalies significatives et pour définir la nature, le calendrier et l’étendue des
procédures d’audit complémentaires.

La prise de connaissance du contrôle interne implique donc, l’évaluation de la


conception du contrôle et la vérification de sa mise en application. Cette évaluation
consiste en le fait, de considérer si le contrôle est capable de prévenir efficacement, ou
de détecter puis de corriger les éventuelles anomalies significatives.

90
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT
Contrôle interne dans les entités de taille réduite

Dans les entités de taille réduite, il existe souvent peu d’employés, ce qui pourrait
limiter les possibilités pratiques d’une séparation des tâches et de la mise en place de
circuits de transmission des documents. Mais, le contrôle interne peut, tout de même,
continuer à exister. En effet, dans ce type d’entités, l’environnement de contrôle
(engagement des dirigeants dans les valeurs éthiques, compétence, attitude envers le
contrôle et leurs actions au jour le jour) peut être très important à évaluer. Ceci
entraînera, nécessairement, une évaluation du comportement, des attitudes et des
actions du management.

La présence d’un propriétaire dirigeant peut être à la fois une force de contrôle interne
et une faiblesse de celui-ci. La force est le fait que cette personne (en présumant sa
compétence) sera en connaissance de tous les aspects des opérations et qu’il y ait peu
de probabilité que des erreurs matérielles ne soient pas détectées. La faiblesse est que
cette personne se trouve en bonne position pour outrepasser le contrôle interne.

91
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT
Limites du contrôle interne

Le contrôle interne, indépendamment de son niveau de conception et de sa mise en


œuvre, ne donne à une entité qu’une assurance raisonnable que les objectifs en matière
d’information financière sont atteints, et ce, en raison de l’existence de limites
inhérentes au contrôle interne lui-même. Ces limites incluent le fait que le jugement
humain, dans la prise de décision, peut être erroné et que des défaillances dans le
contrôle interne peuvent se produire en raison d’erreurs humaines, telles que de
simples erreurs ou fautes.

92
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT
3.4.6. Evaluation de la conception et de la mise en place du contrôle interne

Les procédures d’évaluation des risques peuvent comprendre :


- Les entretiens avec le personnel de l’entité ;
- L’observation de la mise en œuvre des contrôles spécifiques ;
- L’inspection des documents et des rapports ; et
- Le suivi des opérations à travers le système d’information relatif à l’élaboration
de l’information financière.

93
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT
3.4.7. Evaluation du risque d’anomalies significatives

L’auditeur doit identifier et évaluer le risque d’anomalies significatives :


- Au niveau des états financiers
- Au niveau des assertions pour les flux d’opérations, les soldes de comptes et les
informations fournies dans les états financiers. Cette évaluation va constituer la
base de détermination de la nature, du calendrier et de l’étendue des
procédures d’audit.

Documentation

La documentation des risques évalués peut prendre plusieurs formes. Elle doit inclure :
- Les résultats des discussions entre les membres de l’équipe chargée de la
mission et les importantes décisions prises ;
- Les éléments clés recueillis lors de la prise de connaissance des activités de
l’entité ;
-
94
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT
- Les sources d’information obtenues lors de la prise de connaissance ;
- La nature et les résultats des procédures d’estimation du risque ;
- L’identification et l’évaluation des risques d’anomalies significatives au niveau
des états financiers et au niveau des assertions ;
- Le détail des risques significatifs qui requièrent une démarche d’audit
particulière ;
- Les risques pour lesquels des contrôles de substance seuls ne peuvent fournir
des éléments probants suffisants et appropriés.

Communication des défaillances du contrôle interne

Les défaillances du contrôle interne peuvent être résumées comme suit :


 Déficience de l’environnement de contrôle : par exemple, des faiblesses telle que le
manque de compétence de la direction peuvent avoir un effet diffus sur les états
financiers
 Risque d’affaires significatif pour lequel il n’existe pas de procédures de contrôle
spécifique

95
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT
 Procédures inadéquates mises en place pour :
- Appliquer les principes comptables ;
- Déterminer les estimations comptables et évaluer leur caractère raisonnable ;
- Préparer les états financiers.

L’ISA 315.120 énonce que l’auditeur doit informer, dès que possible, les personnes
constituant le gouvernement d’entreprise ou la direction au niveau approprié de
responsabilité, des faiblesses majeures qu’il a relevées dans la conception ou la mise en
œuvre du contrôle interne. Ensuite, il est de la responsabilité de la direction de mettre
en place le contrôle interne approprié ou de donner les raisons de ne pas le faire.
Il en est de même pour l’auditeur des petites entités, quant à l’obligation de
communiquer les défaillances du contrôle interne aux personnes chargées de la
gouvernance de l’entité.

96
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT
Mise à jour de l’évaluation des risques

Dans les situations où l’auditeur obtient, après avoir effectué des procédures d’audit
complémentaires, l’évidence qui tend à infirmer les éléments probants sur lesquels il
avait fondé son évaluation initiale du risque, il révise cette évaluation et modifie en
conséquence la suite de ses procédures d’audit complémentaires.

97
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT
3.5. Prise en considération des risques de fraude

L’ISA 240 énonce :

§ 3 : Lors de la planification et de la réalisation de l’audit, et afin de réduire le risque


d’audit à un faible niveau acceptable, l’auditeur doit prendre en compte le risque que
les états financiers contiennent des anomalies significatives provenant de fraudes.

§ 24 : L’auditeur doit faire preuve d’esprit critique tout au long de l’audit, en étant
conscient de la possibilité qu’une anomalie significative provenant d’une fraude
puisse exister, et ce malgré son expérience passée avec l’entité et sa conviction quant
à l’honnêteté et l’intégrité de la direction et des personnes constituant le
gouvernement d’entreprise.

98
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT
§ 27 : Les membres de l’équipe affectée à la mission doivent discuter de la possibilité
que les états financiers de l’entité contiennent des anomalies significatives provenant
de fraudes.

§ 34 : Lors de sa prise de connaissance de l’entité et de son environnement, y compris


de son contrôle interne, l’auditeur doit obtenir de la direction des informations
portant sur :
(a) L’évaluation faite par la direction du risque que les états financiers
contiennent de anomalies significatives ;
(b) Le processus défini par la direction pour identifier et répondre aux risques de
fraudes dans l’entité, y compris les risques spécifiques de fraudes que la
direction a identifié, ou les soldes de comptes, les flux d’opérations ou les
informations a fournir dans les états financiers susceptibles de présenter un
risque certain de fraude ;
(c ) Le cas échéant, la communication faite par la direction aux personnes
constituant le gouvernement d’entreprise quant aux processus définis par
eux pour identifier et répondre aux risques de fraudes dans l’entité

99
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT
(d) Le cas échéant, la communication aux employés par la direction de ses vues
sur les pratiques opérationnelles et le comportement éthique.

§ 38 : L’auditeur doit obtenir de la direction, de l’audit interne, et, le cas échéant,


d’autres personnes au sein de l’entité, des informations lui permettant de déterminer
s’ils ont connaissance de fraudes avérées, suspectées ou alléguées ayant une incidence
sur l’entité.

§ 43 : L’auditeur doit acquérir la connaissance de la façon dont les personnes


constituant le gouvernement d’entreprise exercent leur supervision sur les processus
mis en œuvre par la direction pour identifier et répondre aux risques de fraudes dans
l’entité ainsi que sur le contrôle interne mis en place par la direction pour réduire ces
risques.

§ 46 : L’auditeur doit obtenir des personnes constituant le gouvernement d’entreprise


des informations lui permettant de déterminer s’ils ont connaissance de fraudes
avérées, suspectées ou alléguées concernant l’entité.

100
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT
§ 48 : Lors de sa prise de connaissance de l’entité et de son environnement, ainsi que de
son contrôle interne, l’auditeur doit apprécier si les informations obtenues indiquent la
présence d’un ou de plusieurs facteurs de risque de fraudes.

§ 53 : Lors de la mise en œuvre de procédures analytiques afin d’acquérir la


connaissance de l’entité et de son environnement, ainsi que de son contrôle interne,
l’auditeur doit prendre en compte les relations inhabituelles ou inattendues
susceptibles d’indiquer un risque d’anomalies significatives provenant de fraudes.

§ 55 : Lors de sa prise de connaissance de l’entité et de son environnement, ainsi que de


son contrôle interne, l’auditeur doit s’interroger sur le fait de savoir si d’autres
informations recueillies indiquent l’existence d’un risque d’anomalies significatives
provenant de fraudes.

101
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT
Le terme fraude désigne un acte intentionnel commis par un ou plusieurs dirigeants, par
des personnes constituant le gouvernement d’entreprise, par des employés ou par des
tiers impliquant des manœuvres dolosives dans le but d’obtenir un avantage illégal (au
profit de la personne ou de l’entité).

La fraude peut être commise à différents niveaux de l’organigramme de l’entité, mais


elle tend à être significative quand c’est un niveau élevé de la hiérarchie qui en est
l’auteur. Certaines conditions peuvent créer un environnement de fraude et dont on
peut citer :
- Inefficacité du gouvernement d’entreprise ;
- Importants bonus liés à des performances financières ;
- Complexité du système ;
- Budget irréaliste à atteindre ;
- Inefficacité du contrôle interne.

102
EVALUATION DES RISQUES D’AUDIT

Evaluation du risque
Evaluation des
liée au Contrôle
risques inhérents
interne (ISA 315)

Prise en considération
du risque de fraude
(ISA 240)

Plan de mission (ISA


300)
Tableau de
synthèse des
risques par cycle

103
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS PROBANTS

104
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS Prise de connaissance générale, Approche par les risques (dont risques de
fraudes et erreurs), Examen du contrôle interne, Obtention d’éléments
probants, Appréciation des données comptables, Revue des évènements
postérieurs, Continuité d’exploitation

La Questionnaires, entretiens, Examen analytique, Sondages,


démarche Inspection et observation physique; Collecte d’informations
(dont confirmation, lettre d’affirmation), Calculs et analyses
Réponse par assertion au risque d’anomalies significatives
Les
techniques Modèle de revue analytique global, Programme contrôle des
comptes, Modèles lettres de circularisation, Utilisation des
et outils
travaux d’autres intervenants, Contrôle du bilan d’ouverture,
Contrôle des notes aux états financiers, Contrôle des
évènements postérieurs, Note de synthèse standard, Contrôle
Les de la continuité d’exploitation, Communication avec le
documents gouvernement d’entreprise, Lettre d’affirmation,
Questionnaires
Aux normes IFAC
Prise de connaissance ISA 310
Les Fraudes et erreurs ISA 240
références Evaluation du risque ISA 400 Evaluation du
contrôle interne
Eléments probants ISA 500
Procédures analytiques ISA 520 Sondages en audit
ISA 530 Evénements
postérieurs ISA 560 Continuité d’exploitation
ISA 570 Déclarations de la direction ISA 105
580
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
4.1. Procédures à mettre en œuvre en fonction de l’évaluation du risque

Le point de départ des procédures à mettre en œuvre dans ce chapitre est le plan de
mission et les réponses par assertion aux risques d’anomalies significatives.

Réponse par assertion au Plan de mission (ISA 300)


risques d’anomalies
significatives
106
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
4.2. Eléments probants

Les éléments probants désignent les informations obtenues par l’auditeur pour aboutir
aux conclusions qui fondent son opinion. On distingue usuellement deux catégories
parmi ceux-ci :
- Les tests de procédures visant à apprécier l’efficacité de la conception et du
fonctionnement des systèmes comptable et de contrôle interne,
- les contrôles substantifs portant sur le détail des opérations et des soldes, et les
procédures analytiques.

Elles ont une force probante différente selon leur nature ; ainsi, une information
obtenue par inspection ou auprès de tiers aura plus de valeur qu’une information
émanant de l’entreprise contrôlée.

L’auditeur utilisera les techniques d’audit à sa disposition pour obtenir les éléments
probants et notamment : les sondages, les confirmations externes, les observations
physiques, etc., ...

107
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
Les éléments probants de natures diverses se corroborant apportent à l’auditeur une
assurance plus forte.

Les doutes résiduels sur le caractère probant doivent conduire à rechercher d’autres
techniques de confort (ou à défaut à en tirer les conclusions au regard de la capacité à
exprimer l’opinion).

Programme de contrôle
des comptes

108
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
4.3. Confirmations externes

Définition et objectifs de la confirmation directe

Cet outil permet d’obtenir directement auprès des tiers en relation avec l’entité
contrôlée des informations sur les opérations effectuées avec elle.

Le niveau de preuve ainsi traité peut être considéré comme fiable, l’information
obtenue permettant de vérifier réalité et exhaustivité des opérations.

Portée de la confirmation directe

Compte tenu du caractère probant de cette technique, l’utilisation doit en être


systématisée ; aussi, l’auditeur sera conduit à justifier pourquoi il n’a pas fait usage de
cet outil et il justifiera alors du recours à d’autres techniques de remplacement.

109
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
Clients, fournisseurs, banques, avocats sont des tiers habituellement concernés par ces
demandes.

Elles peuvent également viser les sociétés de crédit bail, les tiers ayant des stocks en
dépôt.

Limites de la confirmation directe

Les limites majeures rencontrées lors de la mise en œuvre de cette technique sont liées
au taux de réponse et à la qualité des réponses.

Une grande attention doit être portée à la préparation des demandes tant en cible
qu’en rédaction, selon l’objectif recherché.

110
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
Démarche de confirmation directe
- La circularisation s’effectue en général à la date de clôture des comptes annuels
de l’entreprise ; elle peut cependant être opérée à tout moment ; dans tous les
cas, la période de référence choisie doit être indiquée clairement sur la
demande.
- La sélection des tiers circularisés doit permettre d’avoir un niveau de réponses
suffisant pour donner un caractère probant à la démarche ainsi engagée donc
un nombre de tiers et des valeurs concernées représentatives (en mouvement
ou en solde).

Ceci ne doit cependant pas conduire à privilégier une sélection sur la base uniquement
de soldes importants par exemple ; ainsi, des soldes inverses ou des soldes à zéro
peuvent valablement être incorporés à l’échantillon retenu.

111
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
-L’auditeur doit soumettre la liste des demandes qu’il envisage d’envoyer à
l’entité afin d’obtenir son accord ; en cas de désaccord, il mettra en
œuvre des moyens compensatoires d’investigation (mais qui n’auront en
aucun cas la même force probante) et appréciera s’il y a lieu l’incidence
sur sa mission en terme de limitation.
- Les demandes peuvent être « ouvertes » (seule la nature des
informations sollicitées est indiquée au tiers) ou « fermées » (la nature et
le montant de la confirmation sont communiquées au tiers) ; ces
dernières permettent en général d’obtenir un taux de réponse plus
satisfaisant mais ne conviennent pas à tous les tiers et surtout ne
permettent pas d’obtenir certaines indications qui pourraient enrichir la
qualité du contrôle.
- Les lettres sont établies sur le papier entête de l’entreprise, signées par
un responsable habilité de l’entité et sont expédiées par l’auditeur (une
enveloppe timbrée destinée à la réponse à l’auditeur étant incluse à
l’envoi). La forme électronique peut être utilisée pour les confirmations de
solde.

112
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
- Les réponses font l’objet d’un rapprochement avec les données de
l’entité; en cas d’insuffisance de celles-ci, et après relance, des contrôles
de substitution doivent nécessairement être engages

Dans le cas particulier des avocats, la demande de confirmation se caractérise de la


façon suivante :
- Identification des tiers concernés par entretien avec la direction, par examen des
comptes d’honoraires, par identification des situations conflictuelles au sein de
l’entité,
- Nature de la demande : liste des procès et contentieux, appréciation raisonnable
des évaluations attribuées aux situations.

Modèle de lettre de
113
circularisation
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
4.4. Observation physique

Définition et objectifs de l’inspection et de l’observation physique

L’inspection consiste en l’examen des livres comptables, de documents (créés par les
tiers ou par l’entité), ou d’actifs physiques.
L’observation physique consiste en l’examen des procédures et de leur mise en œuvre.
C’est notamment l’un des moyens utilisés pour s’assurer de l’existence d’un actif.

Portée de l’inspection et de l’observation physique


- En matière de contrôle interne : l’auditeur peut ainsi apprécier la qualité et la
mise en œuvre d’une procédure interne (le plus courant étant l’assistance à
l’inventaire physique)
- En matière de contrôle des comptes : l’auditeur peut ainsi s’assurer de
l’existence, voire de l’état d’un actif physique (immobilisations)

114
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
Limites de l’inspection et de l’observation physique

L’inspection ou l’observation physique ne sont pas nécessairement suffisantes a elles


seules.

Il peut s’avérer utile de confronter ou de rapprocher ces techniques d’autres sources


d’information (en particulier le rapprochement avec les documents justificatifs de la
propriété d’un bien par exemple).

Démarche d’inspection et d’observation physique

Les normes ont retenu diverses situations pour illustrer la mise en œuvre de ces
techniques et en particulier la présence à l’inventaire physique ; la démarche se
caractérise par les phases suivantes :

115
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
-Examen des procédures :
 De prise d’inventaire (pour mémoire, au moins une fois par an), de
détermination de l’avancement des travaux en cours,
 De traitement des mouvements au cours de la période d’inventaire,
 De traitement des données relevées (en quantité, qualité et valeur).

-Identification :
 Des lieux de stockage,
 Du calendrier d’inventaire,
 Des modes de comptage (il peut être utile dans certains cas de recourir aux
services d’un expert),
 De l’existence de stocks en dépôt chez des tiers

116
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
-Intervention de l’auditeur :
 Soit lors de l’inventaire physique,
 Soit par relevés à d’autres dates,
 Soit par vérification de mouvements intercalaires,
 Soit par analyse (et rapprochement avec les états d’inventaire) des documents
d’achats et ventes en date proche de l’inventaire.

Observation physique hors période de clôture

Dans le cas où l’observation physique est réalisée à une date différente de la date de
clôture, et s’il le juge nécessaire, l’auditeur met en œuvre des procédures alternatives
sur base documentaire (par exemple : reconstitution des entrées et sortie de la période)
pour valider les stocks à la période d’arrêté.

117
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
4.5. Procédures analytiques

Cet outil a été isolé car il constitue aussi bien un outil de contrôle substantif qu’un outil
contribuant :
- A l’orientation de la mission et à l’approche par les risques,
- Ou en phase finale de la mission comme mode de revue globale.

Définition et objectifs de l’examen analytique

Il est défini comme un ensemble de techniques visant à :


- Faire des comparaisons entre les données figurant dans les états de synthèse et
des données antérieures et prévisionnelles de l’entreprise,
- Faire des comparaisons entre les états de synthèse de l’entité et des données
d’entreprises similaires,
- Analyser les fluctuations et tendances,
- Etudier et analyser les éléments ressortant de ces comparaisons.

118
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
Portée de l’examen analytique

L’examen analytique reste l’outil déterminant pour :


- Identifier les éléments significatifs de l’entreprise en raison de leur poids relatif
ou de leur nature, en raison de leur apparition ou évolution ;
 Cet examen permet de détecter des modifications de structure, des
événements ponctuels ou exceptionnels,
 Il permet de comparer l’entreprise à d’autres entreprises du même secteur
d’activité (en particulier par le calcul de ratios spécifiques)
 Il intervient sous cette forme lors de l’initiation de la mission.
- Vérifier la régularité et la sincérité de certains éléments constitutifs des
comptes;
 Il permet de vérifier certains comptes présentant un caractère théorique de
stabilité,
 Il intervient sous cette forme lors de la collecte d’éléments probants en
qualité d’outil substantif.

119
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
- Vérifier la cohérence de l’ensemble des états de synthèse ;
 Il intervient en particulier lorsque des redressements ou reclassements ont
été sollicités sur les comptes contrôlés (afin de s’assurer qu’après ces
corrections, d’autres anomalies n’apparaissent pas)
 Il intervient sous cette forme lors de la revue de cohérence d’ensemble des
états financiers en phase finale de l’audit.

Limites de l’examen analytique

L’examen analytique n’en demeure pas moins un outil insuffisant en lui-même,


notamment dans les situations suivantes :

- Capacité à déceler les variations inhabituelles : la fiabilité de cet outil repose sur
la comparabilité et l’homogénéité des données analysées ;
 Il convient d’y être attentif en cas de changement de méthode, en cas de
changement de gamme de production,

120
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
 Il convient d’y veiller également lors de la comparaison avec des données
d’autres entreprises du même secteur d’activité,
 L’interprétation dépend du degré de détail des données de synthèse
examinées.
-Degré de fiabilité du contrôle interne ; la mise en œuvre de cet outil dans un
environnement dont le contrôle interne n’est pas sécurisé ne permet pas d’apporter un
taux de crédibilité satisfaisant à l’analyse ;
- Objectif de la procédure : cet outil est plus utilisé pour la recherche des termes
significatifs que pour démontrer la fiabilité d’une information à lui seul ;
-Nature des éléments analysés : cet outil peut s’avérer insuffisant lorsqu’il porte sur des
postes sujets par nature à des variations intrinsèques importantes amenées à se
compenser (ainsi par exemple dans les rubriques de stocks) ;
-L’interprétation qui en est faite requiert d’être étayée par d’autres outils de contrôle ou
d’autres informations ; ainsi par exemple de la cohérence d’un coefficient de marge
brute rapproché d’usages commerciaux, de sources d’approvisionnement ; dans tous les
cas, les observations sont à valider auprès des interlocuteurs compétents au sein de
l’entité.

121
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
Démarche d’examen analytique

- Dans le cas de l’examen analytique portant sur les états financiers


 Mise en parallèle de 2 ou 3 exercices de données financières
 Identification des valeurs significatives des données de l’exercice
 Identification des variations significatives de données
 Identification des données atypiques et / ou exceptionnelles
 Détermination des ratios significatifs (comparés aux années précédentes et
aux normes professionnelles s’il en existe)

- Dans le cas de l’examen analytique portant sur des données partielles (comptes
d’un cycle, comptes au sein d’une rubrique des états financiers)
 Mise en parallèle des données concernées sur 2 ou 3 exercices
 Identification de leur poids relatif dans les états financiers
 Identification des variations significatives

122
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
 Identification des principales composantes
 Identification des postes incohérents (par rapport à la connaissance acquise
sur leur fonctionnement).

En tout état de cause, toute observation inhabituelle doit faire l’objet


d’approfondissement par l’auditeur :
- Par entretien avec les responsables et dirigeants de l’entreprise,
- Par recours à des outils complémentaires de contrôle.

Modèle de revue analytique

123
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
4.6. Sondages

Technique de sondage

Il est admis que l’auditeur utilise les techniques de sondages pour réaliser ses travaux ;
ainsi, il peut procéder soit à :
- Une sélection de tous les éléments (examen exhaustif) ; il peut être estimé utile
de recourir à une sélection de tous les éléments correspondants à un compte ou
un type de transaction (ce pourra être le cas sur une population comportant un
faible nombre d’opérations mais de montant significatif),
- Une sélection d’éléments spécifiques ; ces éléments seront par exemple : les
données de valeur importante, les données présentant une caractéristique
particulière,
- Une sélection dans le cadre de sondages : statistiques ou non.

124
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
Cette technique sera utilisée autant dans :
- L’appréciation du contrôle interne : notamment lors des tests de procédures,
- La révision des comptes : notamment pour la sélection des tiers à circulariser ou
pour la sélection de valeurs à vérifier.

Organisation du sondage

Le sondage se définit en terme de :


- Nature du sondage,
- Attributs et valeurs,
- Méthodes (statistique ou empirique).

125
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
Ainsi, la population examinée doit être :
- Cohérente au regard de l’objectif recherché,
- Représentative en terme de taux d’erreur attendu.

La taille de l’échantillon résulte du risque d’échantillonnage (c’est-à-dire de non


représentativité de la sélection) et du taux de confiance au plan de la représentativité
qu’on lui accorde.

Réalisation du sondage

Le principe de base à respecter, quelque soit la méthode retenue, est de garantir à


chaque élément de la base de sélection, la même chance d’être sélectionné.

126
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
L’auditeur dispose de trois techniques générales de sélection
- Sélection empirique : qui présente le défaut majeur de ne pas être objective,
- Sélection sur table de hasard : qui s’établit sur la base des références des
éléments (pas toujours aisée à mettre en œuvre en audit comptable),
- Sélection par tirage systématique : sur la base d’un intervalle de sélection.

Les outils informatiques accessibles à l’auditeur, tant au service de son art que dans
l’entité contrôlée permettent de rationaliser la mise en œuvre de ses techniques. Ainsi,
il est possible de procéder à des extractions de fichiers (tri, filtre) permettant de
systématiser la mise en œuvre du ou des critères retenus et de faciliter le comptage
(quantification de la base et des anomalies).

127
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
Interprétation du sondage

Il importe de s’assurer que le sondage a été réalisé selon les critères initialement définis
et d’analyser ensuite les observations relevées, en particulier :
- Nombre d’anomalies relevées (comparé avec le seuil d’erreurs fixé comme
admissible),
- Caractère représentatif de l’échantillon et des erreurs répertoriées, qui pourront
conduire éventuellement à élargir l’échantillonnage pour vérifier le résultat
obtenu.

Dans tous les cas, les anomalies détectées (et confirmées) doivent être examinées avec
la direction en vue d’apprécier leur incidence sur les comptes et de prendre des
mesures correctrices.

128
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
4.7. Audit d’estimations comptables

L’estimation comptable est une évaluation approximative du montant d’un élément en


l’absence de méthode de mesure précise ; sont ainsi visés:
- les provisions pour dépréciation de créances ou des stocks,
- les produits ou charges constatés d’avance,
- les provisions pour risques ou charges (exemple : procès en cours),
- les provisions pour garantie,
- les pertes sur contrats a long terme,
- les impôts différés.

II s’agit d’estimations dont le fait générateur peut être ponctuel ou récurrent.

129
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
Les techniques mises en œuvre sont alors les suivantes
- examen et test de la procédure suivie par la direction pour effectuer l’estimation
(et du respect de la permanence des méthodes pour les termes récurrents),
- utilisation d’une méthode indépendante pour effectuer une comparaison,
- examen des événements postérieurs pour conforter l’estimation.

130
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
4.8. Missions initiales – soldes d’ouverture

La présentation des états financiers faisant référence à deux exercices, si les comptes de
l’exercice précédent n’ont pas été examines par l’auditeur, celui-ci doit intégrer dans sa
mission des diligences visant à s’assurer:
- que les soldes d’ouverture ne contiennent pas d’anomalie ayant une incidence
significative sur les états financiers de l’exercice en cours ;
- qu’ils ont été correctement repris,
- que les modes d’arrêté et d’évaluation des comptes ont été appliqués de
manière constante ; a défaut, toute modification doit être mentionnée et
quantifiée dans I 'Annexe.

En cas d’impossibilité ou de difficulté a obtenir des éléments probants sur les soldes
d’ouverture, si ceux-ci présentent des anomalies susceptibles d’avoir une incidence
signification sur les états financiers de l’exercice en cours ou s’il est intervenu des
changements de méthodes, l’auditeur est amené a en tirer des conclusions pour I
'expression de son opinion.

131
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
4.9. Evènements postérieurs à la clôture

L’auditeur doit prendre en considération l’incidence des événements postérieurs à la


clôture, sur les états financiers et son rapport:
- qui corroborent des faits existant à la clôture de l’exercice,
- qui fournissent des indications sur des faits survenus après la fin de l’exercice.

Pour cela, il met en œuvre des procédures visant à obtenir des éléments probants
suffisants et adéquats sur les événements justifiant des ajustement ou des informations
dans l’Annexe.

132
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
Faits découverts jusqu’à la date du rapport de l’auditeur

Ces démarches doivent être mises en œuvre jusqu’à une date la plus proche du
rapport; elles peuvent consister en:
- examen des procédures de la direction pour répertorier ces situations,
- examen des procès verbaux des organes délibérants ou consultatifs de l’entité,
- examen des données prévisionnelles et rapports internes de la direction,
- examen des données comptables intermédiaires,
- chaque fait identifié faisant l’objet d’un entretien avec les interlocuteurs
compétents pour apprécier la bonne prise en compte des impacts éventuels.

Ces démarches requièrent d’être élargies dans des entreprises appartenant à un


groupe.

133
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
Faits découverts après la date du rapport de l’auditeur mais avant la publication des
états financiers

L’auditeur n’est pas tenu d’appliquer ces mêmes démarches après émission de son
rapport ; en revanche, s’il est informé d’un événement significatif remettant en cause
l’information d’ensemble donnée par les états financiers, il sera fondé à demander la
correction de ceux-ci (l’auditeur rédigeant alors un nouveau rapport).

Au cas où I'entité refuse de modifier ses comptes, l’auditeur en tire les conséquences
pour les termes de son rapport.

134
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
Faits découverts après la publication des états financiers

Après publication des comptes, l’auditeur n’est pas tenu a des démarches particulières ;
si des faits de nature a modifier notablement les états financiers sont portés a sa
connaissance, l’auditeur doit examiner avec la direction le bien fondé d’une correction
de ceux-ci et le processus a mener pour I ’information des tiers (la direction devant
prendre des mesures pour transmettre les états financiers modifies aux tiers auprès de
qui la diffusion avait été assurée).

Le rapport établi par l’auditeur a la suite d’une correction intervenant dans ces
circonstances doit comporter un paragraphe d’observation expliquant les raisons des
modifications.

Contrôle des évènements


postérieurs (ISA 560)
135
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
4.10. Continuité d’exploitation

La continuité d’exploitation est une convention comptable de base ; il importe donc


pour l’auditeur de s’assurer que l’entité est toujours en situation de maintenir ce
principe.
En général, les référentiels comptables créent une obligation explicite au regard de ce
principe ; l’auditeur examine ce qu’il en est dans le cas particulier de l’entité contrôlée.

Appréciation de la situation

Certains indicateurs peuvent aider à s’interroger sur cette position


- niveau des capitaux propres et fonds de roulement négatif,
- retrait du soutien financier par les prêteurs ou créanciers,
- marge brute d’autofinancement négative,
- perte d’exploitation importante,

136
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
- insuffisance de trésorerie pour payer les créanciers aux échéances,
- incapacité a respecter les conditions des contrats de prêts,
- refus de crédit par les fournisseurs,
- incapacité à obtenir des financements pour des investissements fondamentaux
ou le développement de nouveaux produits,
- départ de cadres dirigeants sans remplacement,
- troubles sociaux,
- pénurie de matières premières indispensables,
- perte d’un marché important, dune licence,
- non respect ou changement d’obligations légales,
- procédures judiciaires à l’encontre de l’entité dont les enjeux financiers ne
pourront être assures.
Ces données s’apprécient lors de La planification de la mission mais peuvent également
être perçues au cours de son déroulement, voire lors de l’examen de la période
postérieure a la clôture.

137
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
Mesure et conséquences
La révélation de circonstances pouvant conduire à remettre en cause la continuité
d’exploitation doit amener l’auditeur à:
- chercher à réduire les éléments d’incertitude relatifs à cette situation,
- apprécier avec la direction les plans d’actions envisages pour faire face aux
problèmes et poursuivre l’exploitation,
- obtenir une lettre d’affirmation concernant ceux-ci,
- examiner les données prévisionnelles établies et apprécier le caractère probable
des hypothèses retenues.

L’appréciation de la position de l’entité conduit alors I’auditeur a revoir la qualité de


information fournie dans les états financiers au regard de l’incertitude mise en évidence
quant a la faculté de l’entreprise de poursuivre l’exploitation.

138
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
Dans tous les cas, il exprimera dans son rapport:
- une opinion motivée sur l’absence ou l’insuffisance d’information,
- une réserve pour limitation si les moyens d’apprécier la situation ne lui sont pas
fournis,
- mentionnera des observations avec renvoi explicite aux chapitres concernés de
I’annexe,
- voire, exprimera un refus de certifier pour non applicabilité de la convention
comptable de continuité d’exploitation.

Dans le cas particulier de La mission d’audit légal, l’auditeur doit intégrer dans son plan
de mission des diligences relatives à la procédure d’alerte.

Continuité d’exploitation

139
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
4.11. Utilisation des travaux d’autres intervenants

Utilisation des travaux de


l’expert comptable (ISA 600)

Utilisation des travaux de Utilisation des travaux de


l’auditeur interne (ISA 610) l’expert (ISA 620)

140
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
4.12. Déclarations de la Direction

Définition et objectifs de la lettre d’affirmation

La lettre d’affirmation est un moyen pour l’auditeur d’obtenir de la direction les


déclarations qu’il juge nécessaires en qualité d’élément probant.

Portée de la lettre d’affirmation

La première des déclarations sollicitée consiste en la reconnaissance par la direction de


sa responsabilité en matière d’établissement des états financiers, notamment au regard
du référentiel adopté.
Les autres déclarations sollicitées le sont à défaut ou en complément d’autres éléments
probants relatifs à tout élément significatif touchant aux états financiers. Elles doivent
être plausibles et cohérentes avec les autres informations collectées lors de la mission.

141
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
La lettre d’affirmation peut être :
- Une lettre établie par la direction,
- Une lettre de l’auditeur précisant la compréhension qu’il a des déclarations qui
lui ont été faites par la direction,
- L’obtention d’un document formel signé par la direction pour en authentifier la
teneur.

Limites de la lettre d’affirmation

Les affirmations contenues dans la lettre de la direction ne sont pas suffisantes en soi et
doivent de préférence faire l’objet de recherche de corroboration par d’autres moyens.
Elles doivent être effectuées par des personnes qui ont la capacité à le faire dans
l’entité.
Ne doivent pas être traités uniquement par voie de lettre d’affirmation des informations
qui, du fait de leur importance, auraient leur place dans l’Annexe ou le rapport de
gestion du conseil d’administration.

142
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
Démarche d’obtention de la lettre d’affirmation

Lorsque l’auditeur a identifié des éléments dont il souhaiterait confirmation, il sollicite la


direction à ce titre :
- La lettre doit lui être adressée directement,
- Elle doit contenir les informations requises,
- Elle doit être datée et signée (au plus tard de la date du rapport de l’auditeur),
- Elle peut être émise par la direction opérationnelle mais également par des
responsables fonctionnels.

En cas de refus de la part de la direction de fournir les déclarations demandées par


l’auditeur, il conviendra d’en tirer les conséquences en terme de limitation à la mission.

143
REPONSE AUX RISQUES IDENTIFIES ET ELEMENTS
PROBANTS
Modèles

NB : dans le cas particulier de la lettre d’affirmation, il convient d’éviter la


standardisation des formules (hors les généralités traitant de la responsabilité de la
direction, des mesures prises face aux risques de fraudes et erreurs), il importe que les
courriers ainsi rédigés comportent un caractère probant important ; par conséquent, la
teneur et la qualité des informations recherchées doivent être soigneusement élaborées.

Continuité d’exploitation

144
BOUCLAGE, CONCLUSIONS ET RAPPORTS

145
BOUCLAGE, CONCLUSIONS ET RAPPORTS
Synthèse des travaux
Contrôle des états financiers
Prise en compte et Revue des évènements postérieurs
Continuité d’exploitation

La Questionnaires, entretiens,
démarche Collecte d’informations (dont confirmation, lettre d’affirmation)
Calculs et analyses
Outil de Contrôle des notes aux états financiers
Les
techniques Questionnaire de Contrôle des évènements postérieurs
et outils Note de synthèse standard
Contrôle de la continuité d’exploitation
Communication avec le gouvernement d’entreprise
Les Lettre d’affirmation
documents Questionnaires

Aux normes IFAC


Les Conclusions de l’audit ISA 710 et 720
références Evénements postérieurs ISA 560
Continuité d’exploitationISA 570
Déclarations de la direction ISA 580

146
BOUCLAGE, CONCLUSIONS ET RAPPORTS
5.1. Synthèse des travaux

La synthèse des travaux menés par l’auditeur est une phase majeure de la fin de mission
; elle vise a s’assurer que le plan de mission (et ses adaptations) a été mené a terme ;
elle est, à ce titre, de la seule compétence du signataire.

II est d’usage de matérialiser ainsi la conduite de finalisation de la mission


- revue et visa par le chef de mission des travaux effectués et des conclusions
intermédiaires émises,
- examen des points soulevés et des solutions apportées,
- synthèse des redressements et reclassements suggérés (acceptés ou non),
- examen des points en suspens s’il en reste et de leur impact sur I’opinion,
- éventuellement, formalisation sur la base d’un questionnaire d’aide a la revue
des remarques suggérées par le déroulement de la mission.

147
BOUCLAGE, CONCLUSIONS ET RAPPORTS
5.2. Contrôle des états financiers

La revue ainsi effectuée permet a l’auditeur d’apprécier l’ensemble de l’information


fournie par les états financiers : bilan, compte de résultat et ETIC, par un nouvel examen
analytique final (après prise en compte des corrections suggérées) et lecture attentive
de 1’annexe.

L’ETIC est en particulier, un document important en ce qu’il doit éclairer le lecteur des
comptes sur les principes et méthodes appliqués et apporter des informations sur les
faits majeurs de la période et le contenu de certains postes, voire communiquer des
informations sur des termes non comptabilisés (ainsi des engagements hors bilan).

5.3. Revue des évènements post-clôture

Voir point traité précédemment

148
BOUCLAGE, CONCLUSIONS ET RAPPORTS
5.4. Note de synthèse

La note de synthèse est le pendant de la note d’orientation et de planification de la


mission d’audit.
Elle récapitule la démarche d’audit et les termes justifiant l’opinion émise ; on retrouve
généralement dans ce document, les paragraphes suivants
- rappel des données caractéristiques de l’entité, de son activité,
- rappel des données caractéristiques de l’exercice et notamment les faits et
chiffrés marquants,
- rappel de la stratégie d’audit (dont les risques identifiés) et des seuils de
signification retenus,
- rappel des contrôles menés,
- résumé des reclassements et redressements sollicités (acceptés ou non par
l’entité),
- mention des incertitudes éventuelles, des changements de méthodes, des
événements postérieurs significatifs à la clôture,

149
BOUCLAGE, CONCLUSIONS ET RAPPORTS
- état des communications faites ou à faire,
- teneur de l’opinion.

Modèles

Cf. - QUESTIONNAIRE DE FIN DE MISSION

Cf.- TRAME DE NOTE DE SYNTHESE

150
BOUCLAGE, CONCLUSIONS ET RAPPORTS
5.5. Communications

L’auditeur peut être conduit en fin de mission a procéder a des communications (orale
ou écrite) a l’attention des différents interlocuteurs identifies dans l’entité (ce peut être
: la direction, le gouvernement d’entreprise, le comité d’audit).

Ces communications prennent la forme de:


- lettre de mission, a l’origine de la mission,
- lettre de recommandations (portant sur les procédures de collecte et de
traitement de l’information, la présentation des comptes, le contrôle interne, les
conditions d’audit)
- lettre sur les conclusions de la mission d’audit, les irrégularités et inexactitudes
découvertes ;

La forme de communication finale associée a la mission restant le rapport d’audit en lui-


même.

151

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