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Luxembourg officiellement le Grand-Duché de Luxembourg, est un petit pays enclavé

d'Europe occidentale. Il borde la Belgique à l'ouest et au nord, l'Allemagne à l'est et la France


au sud. Sa capitale et ville la plus peuplée. Cet un État à fort héritage de la période du saint
empire et qui de ce fait possède une grosse interculturalité. De ce fait La culture, les habitants
et les langues du Luxembourg sont étroitement liés à ses voisins français et allemands; alors
que le luxembourgeois est légalement la seule langue nationale du peuple luxembourgeois, le
français et l'allemand sont également utilisés en matière administrative et judiciaire et les trois
sont considérés comme des langues administratives du pays.
Au vue de cette brève présentation certains seraient tenter de croire que le
Luxembourg est un État copiste de ses voisins directes en tout point la comparaison envisagée
sous cet aspect présente un caractère simpliste et réducteur au vue de ce que présente le
Luxembourg sur un point de vue organisationnel et fonctionnel. Partant de ce constat, la
question suivante se dégage : le Luxembourg dans son organisation et dans son
fonctionnement est-il différent des autres États Européens ? si oui quelles sont ces
particularités ?
La réponse à cette question repose sur l’analyse synthétique de trois piliers, d’abord le
contexte historico-culturel du Luxembourg(I), ensuite une étude de l’organisation politico-
administrative du Luxembourg(II) et enfin, une comparaison avec le modèle français(III)

I- Le contexte historico-culturel du Luxembourg

L’analyse du contexte historico-politique passera de prime à bord, par une


présentation du fort héritage de la période du moyen âge (A) et dans l’abord, la
présentation d’un État monarchique(B).

A- Le Luxembourg : un État à fort héritage de l’Empire Romano-germanique

Le Luxembourg officiellement le Grand-Duché de Luxembourg, est un petit pays enclavé


d'Europe occidentale. Il borde la Belgique à l'ouest et au nord, l'Allemagne à l'est et la France
au sud. Cette situation géographique particulière tire ses origines de la période du moyen âge
et l’existence du saint empire romano germanique. Le domaine féodal du Luxembourg a
officiellement été crée en 963 et à par la suite pendant plusieurs siècles, il a fait partie de
plusieurs grands États européens : l'Espagne (1506-1684 et 1697-1714), la France (1684-97 et
1794-1815) et l'Autriche (1714-89).
Avant de devenir officiellement un duché en 1815 après le congrès de vienne mais toujours
sous domination du royaume des Pays-Bas mais le duché se sépare de ses puissances tutrices
par la suite de rebellions parties de Belgique en 1839.
C’est donc en conformité avec son passé et à des fins de stabilité que le Luxembourg adopte
un modèle d’État monarchique et se dote de sa seule et unique constitution en 1868 mais qui a
été révisé à plusieurs reprises.
Après un bref rappel historique des origines de l’État luxembourgeois une description
approfondie de l’État monarchique s’impose
B- Le Luxembourg un État monarchique

Le Luxembourg est un Grand-Duché dirigé par le grand-duc qui fait office de roi ou de
souverain comme l’on pourrait le rencontrer dans le système britannique par exemple.
La transmission du pouvoir se fait par hérédité, celui-ci dirige l’État avec un gouvernement de
son choix en créant des ministères en théorie ce dernier dispose d’une liberté d’organisation
mais en pratique force est de constater que le duc choisit sur la base des élections législatives
ayant lieu tous les 5 ans.
En substance le grand-duc est la pierre angulaire de l’État preuve en est qu’il fait l’objet
du chapitre 1er de la constitution du Luxembourg, chapitre intitulé « Du territoire et du Roi
Grand-duc » ledit chapitre définit les pouvoirs du Roi, son accession au trône et sa succession.
À titre illustratif il faut mentionner l’article 4 de la constitution qui dit : « La personne du
grand-duc est sacrée et inviolable »1
Son entrée en fonction est soumise à certaines conditions tels que l’âge qui est de 18 ans
comme il est de coutume dans certaines autres monarchies comme le Royaume-Uni ou la
Belgique et la prestation de serment devant la chambre des députés2
Ces différents aspects du caractère monarchique étant étudié il convient de s’intéresser à
une seconde partie dédiée à l’organisation politico-administrative du grand-duché.

II- L'Organisation Politico-Administrative du Luxembourg

L’étude de cet axe nécessite de voir dans un premier temps les caractéristiques de la
démocratie parlementaire sous forme de monarchie constitutionnelle institué par le
Luxembourg (A), dans un second temps aborder la question de la division administrative
du grand-duché(B) et en troisième position la politique internationale du Luxembourg (C)

A- Une démocratie parlementaire sous forme de monarchie constitutionnelle

Le Luxembourg arbore une organisation politique de monarchie constitutionnelle


c’est-à-dire un régime dans lequel le pouvoir est partagé par le roi et les représentants du
peuple.
L’organe législatif du Grand-duché est la chambre des députés il est monocaméral et
conserve une philosophie classique de la représentation législative contrairement à ce qui se
fait rn France ou au Royaume-Uni par exemple avec un organe législatif bicaméral. Cet
organe monocaméral est composé de 60 députés. Chacun d'entre eux est élu lors des élections
générales de l'État. La durée du mandat de chaque député est de cinq ans. On perçoit donc

1
Constitution du 17 octobre 1868
2
Article 5 de la constitution du Luxembourg ; serment du roi : « Je jure d'observer la Constitution et les lois du
Grand-Duché de Luxembourg, de maintenir l'indépendance nationale et l'intégrité du territoire ainsi que la
liberté publique et individuelle, comme aussi les droits de tous et de chacun de mes sujets, et d'employer à la
conservation et à l'accroissement de la prospérité générale et particulière, ainsi que le doit un bon Souverain,
tous les moyens que les lois mettent à ma disposition.
Ainsi Dieu me soit en aide ! »
dans l’organisation du grand-duché un bicéphalisme au niveau de l’exécutif car le premier
ministre est nommé par le grand-duc indépendamment des élections législatives et
généralement c’est le chef de l’État qui ayant une liberté totale en la matière qui décide
discrétionnairement de nommer à cette fonction.
Il convient aussi de noter que celui-ci est responsable devant le parlement ainsi que
toutes les autres branches de son gouvernement qui l’est aussi devant la chambre des
représentants. Il existe un principe de séparation entre les fonctions législatives et exécutive
qui interdit le cumul de membre de gouvernement et de mandat parlementaire.
Relativement à la séparation des pouvoirs elle est présentée comme étant souple car il
existe les trois domaines indépendants les uns des autres. Le pouvoir exécutif au sen strict de
la constitution est géré par le grand-duc tel qu’il en ressort de l’article 33 3 mais dans la
pratique celui-ci se fait aider par le premier ministre, ensuite le pouvoir législatif qui est
confié à la chambre des députés et enfin le pouvoir judiciaire qui s’exerce par le biais des
tribunaux et par l’action de la cour supérieure de justice.
À cela il faut aussi rajouter que le grand-duc dispose d’un pouvoir d’initiative quant
aux projets de loi qui sont soumis à la chambre des députes.
L’étude de l’organisation politico-administrative exige de porter une attention
particulière à la division administrative du Luxembourg

B- La division administrative du Duché de Luxembourg

Jusqu'en 2015, le Luxembourg était composé de 3 Districts4, 12 Cantons et 105


Communes5. Les districts (Luxembourg, Diekirch et Grevenmacher) et les cantons
n'existaient qu'à des fins territoriales et administratives plutôt que d'être des niveaux de
gouvernement distincts. Alors que les districts étaient des niveaux déconcentrés de
l'administration de l'État, les 12 cantons représentent des unités territoriales et n'ont aucune
compétence administrative. , Actuellement, les 105 municipalités qui existent depuis la
Révolution française de 1789, sont en liaison directe avec le gouvernement central dans les
aspects administratifs de la mise en œuvre de la politique nationale.
Le droit à l'autonomie locale est inscrit dans la Constitution (Art. 107), où les
municipalités sont considérées comme des entités juridiques gérant leurs propres organes,
patrimoine et intérêts. Les municipalités ont une compétence générale pour toutes les
questions concernant les intérêts municipaux, mais n'ont que des compétences
administratives[4]. Les compétences municipales sont divisées en obligatoires et facultatives.
Les maires représentent à la fois l'État et leurs municipalités.
Le Grand-Duc a nommé un Commissaire de District dans chaque District. Auparavant,
ils agissaient en tant que fonctionnaires de l'État responsables auprès du ministre de l'Intérieur

3
Article 33 : « le Roi grand-duc exerce seul le pouvoir législatif
4
« Dénomination donnée à une catégorie d’établissement public groupant plusieurs communes et exerçant de
plein droit un certain nombre d’attributions en leur lieu et place » ; vocabulaire juridique Gerard cornu
5
Subdivision administrative gérée par un maire des adjoints et des conseillers municipaux
et du gouvernement en général, et servaient de points de contact entre le gouvernement central
et les administrations locales.
Cependant, comme les commissaires de district agissaient auparavant en tant que
points de coordination entre le gouvernement central et les
municipalités, ces dernières sont désormais en liaison directe avec le gouvernement central.
La plupart des décisions prises par les Communes sont soumises à l'approbation du Grand-
Duc ou du Gouvernement.
En conclusion il convient de retenir que le Luxembourg est un État caractérisée par
une politique de décentralisation assez efficace
Enfin l’étude cet axe nécessite de s’intéresser à la politique européenne de l’État
Luxembourgeois.

C- Un État impliqué dans la politique de coopération Européenne

Après la seconde guerre mondiale, la nécessité de stabilité dans le monde se présentait


comme de plus en plus impérieuse partout dans le monde mais surtout en Europe continent
fortement touché par la crise. C’est donc au sortir de cette crise que va germer l’idée d’une
coopération interétatique sur fond de communauté économique entre la France, le
Luxembourg, l’Allemagne, l’Italie, la Belgique et le Pays-Bas.
Cette coopération portera le nom de CECA( communauté européenne du charbon et de
l’acier) qui est considérée aujourd’hui comme l’un des points de départ de l’union européenne
telle que nous la connaissons aujourd’hui. Dès le départ le Luxembourg joue un rôle très
important dans le bon fonctionnement de la CECA en accueillant l’un des trois sièges de la
communauté. En outre il faut noter que réduire la politique Européenne du Luxembourg à la
simple CECA serait préjudiciable car il faut aussi noter que le Luxembourg a été aussi l’un
des États à la base de cet espace de libre circulation des biens et des personnes que nous
connaissons sous le nom d’espace Schengen. En effet la signature le 14 juin 1985 des accords
Schengen dans la ville luxembourgeoise démontre du rôle et de l’implication du Luxembourg
dans la politique européenne de coopération. Encore aujourd’hui il est indéniable de constater
que le Luxembourg est très impliqué dans le bon déroulement et le bon fonctionnement de
l’union européenne car il abrite l’un des quatre sièges institutionnelles de l’union européenne
à savoir la cour de justice de l’union européenne.
L’analyse complète du modèle luxembourgeois exige sa comparaison à un autre modèle de
référence.

III- La comparaison du régime luxembourgeois au modèle français

La comparaison entre les deux modèles repose essentiellement sur leurs modèles politique(A),
ensuite sur la séparation des pouvoirs exercée au sein des deux pays(B) et enfin la capacité
des deux États à garantir et défendre les droits de l’homme(C)

A- Des modèles politiques différents en théorie


La France et le Luxembourg présente de manière théorique des régimes politiques
différents. En effet le modèle politique présente des caractéristiques de régime mixte
c’est-à-dire à cheval entre le régime présidentiel et le régime parlementaire ce qui a
l’avantage de rendre la vie politique plus vivante et mouvante. De manière toujours
théorique le Luxembourg présente un régime monarchique et qui en fonction des
attributions du grand-duc est assimilable au régime présidentiel. Mais force est de
constater que le modèle luxembourgeois présente des similitudes pratique au modèle
français car le 1er ministre dispose par le biais de la délégation de pouvoir que lui confère
le Grand-duc dirige la vie politique luxembourgeoise en accord avec la vision du grand-
duc. En définitive il convient de retenir que la différence de régime consacré par les textes
et notamment par les constitutions n’est que théorique mais se révèle similaire en pratique.

B- Un croisement de l’application pratique de la séparation des pouvoirs à travers les


deux États

La séparation des pouvoirs envisagée dans une conception idéelle se présente comme une
division entre les trois compétences régaliennes de l’État, mais force est de constater que ces
conceptions inspiré de Montesquieu ou encore de Locke sont difficilement respectable du
moins difficile à mettre en œuvre car une simple affirmation textuelle ne signifie pas il faut
des preuves d’une indépendance des domaines. À ce niveau il est important de noter que dans
un cas comme dans l’autre l’on note toujours une prééminence d’un pouvoir sur les deux
autres. Le pouvoir exécutif sera soit dans son action conforté par une majorité au sein du
parlement soit le parlement fort et opposé renversera le gouvernement.
À titre illustratif les pouvoirs d’intervention des chefs d’États français et
Luxembourgeois(Grand-duc) dans le domaine législatif à travers leur pouvoir d’initiative. Ces
deux situations de séparations de pouvoirs admises en théorie et différentes en réalité rappel
un concept soft de dégénérescence de la séparation des pouvoirs en alignement6 des pouvoirs
tel que développé par le professeur Abdoulaye Soma.

C- Deux États fervents défenseurs des Droits de l’homme

Relativement aux droits de l’homme il est intéressant de noter qu’aussi bien la France
que le Luxembourg s’emploie à un respect et à une promotion du respect des droits de
l’homme.
La cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg en est un bon exemple pour la
France mais pas que, les deux États se rejoignent sur une certaine politique d’accueil des
réfugiés et des demandeurs d’asile.
Le Luxembourg étant un peu plus en avance que la France dans ce domaine à tel point
que plus de 50% des habitants du pays n’en ont pas la nationalité . le Luxembourg défend
âprement les libertés reconnus à ces résidents et leur accorde plusieurs voies de contestation
par le biais de la cour supérieur de justice qui d’après des estimations du journal
luxembourgeois « l’essentiel » 45% des affaire défendus par les requérants contre des

6
Situation dans laquelle le pouvoir dominant dispose de soutien efficace dans les autres domaines sans
toutefois conduire à la gestion par un seul homme.
violations faites par l’État se solde en indemnisation pour ces derniers donnant ainsi l’État
perdant une fois sur deux.
La question des droits de l’homme étant préoccupante et d’actualité dans le monde mais aussi
et surtout en Europe il convient de citer ces deux États comme exemple ou modèle à imiter.

BIBLIOGRAPHIE

I- OUVRAGES GENERAUX

KELSEN (H.), Théorie Pure du droit, Paris, LGDJ- BRUYLANT, 1999, 367 p.

MONTESQUIEU, De l’Esprit des Lois, Paris, Gallimard, 1995, Livre XI, Chapitre VI.

GIUMMARRA (S.), OLIVA (E.), Droit constitutionnel, Paris, 9è Ed., 2017, 411 p.

DOLLAT(P.), Droit Européen et droit de l’union européenne, Sirey, Manuel intégral de


cours, 3e éd, 2010.

II- OUVRAGES SPECIALISES

PIERRE-CAPS (S.), Droits constitutionnels étrangers, PUF, 2015.

CHEVALLIER (J.), État de droit, Paris, Montchrestien, 6è Ed., 2017, 160 p.

III- ARTICLES

KUHN(N.), ROUSSEAUX(E.), la cour constitutionnelle luxembourgeoise : dernière pierre à


l’édifice des cours constitutionnelles en Europe occidentale, Revue internationale de droit
comparé, 2001.

SOMA(A.), la vérité constitutionnelle, Éditions l’harmatan, 2017

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