Vous êtes sur la page 1sur 221

Généralités sur le Droit des

Affaires
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5. Gestion 2021.2022
1
https://sites.google.com/uiz.ac.ma/rcharafeddine

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5. Gestion 2021.2022


2
Plan du cours
Introduction. Définition et portée du droit des
affaires
Axe 1. Le droit cambiaire
Axe 2. L’organisation judiciaire du commerce
Axe 3. Les modes alternatifs de traitement des
litiges commerciaux
Axe 4. Les difficultés des entreprises
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5. Gestion 2021.2022 3
Défdinition et portée du droit
des affaires

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5. Gestion 2021.2022


4
I. Définition du droit des affaires

Le droit des affaires est constitué par


l’ensemble des règles applicables à
l’entreprise commerciale et à son
environnement.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5. Gestion 2021.2022


5
II. Portée du droit des affaires

Le droit des affaires est constitué par


l’ensemble des règles applicables à
l’entreprise commerciale et à son
environnement.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5. Gestion 2021.2022


6
Le droit des affaires couvre dans une large mesure le droit
commercial, en s’intéressant non seulement au
commerçant (personne physique ou morale), mais à
l’entreprise dans sa globalité.

Il régit, non seulement les activités commerciales, mais


toutes les activités économiques (agricoles, artisanales,
libérales…) sous tous leurs aspects de droit privé ou public
(commercial, social, fiscal, pénal…)

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5. Gestion 2021.2022

7
En tant que droit de l’entreprise, le droit des affaires
englobe l’étude:

 du droit commercial général, qui régit le commerçant,


les activités commerciales et le fonds de commerce;
 du droit des sociétés, qui a pour objet les groupements
de personnes;
 du droit des difficultés de l’entreprise commerciale;
 du droit de la propriété industrielle.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5. Gestion 2021.2022

8
En tant que droit de l’environnement de l’entreprise, le droit
des affaires englobe l’étude:

 du droit de la concurrence, qui fixe les normes régissant la


libre concurrence et la rivalité entre agents économiques dans
la recherche et la conservation de la clientèle;
 du droit de marketing, qui édicte les règles juridiques qui
gouvernent les moyens d’actions utilisés pour acquérir ou
développer des parts de marché et le droit du consommateur;
 du droit fiscal des affaires;
 du droit comptable;

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5. Gestion 2021.2022

9
 du droit cambiaire applicable aux effets de commerce;
 du droit bancaire, qui réglemente notamment les relations
entre la banque et l’entreprise, les responsabilités du
banquier et l’organisation des banques;
 du droit des transports, qui traite des entreprises de
transport, des contrats et des responsabilités s’y
rapportant;
 du droit maritime, qui concerne l’ensemble des règles
juridiques relatives à la navigation maritime et au transport
des voyageurs et des marchandises par mer;
 du droit pénal des affaires, qui a pour but de réprimer les
infractions à la législation en vigueur en la matière.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5. Gestion 2021.2022

10
https://sites.google.com/uiz.ac.ma/rcharafeddine

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5. Gestion 2021.2022


11
Chapitre 2.
Le billet à ordre

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 1


I. Spécificités

A. Définition
Le billet à ordre est un titre par lequel une personne, le souscripteur,
s’engage à payer à une certaine date une somme déterminée à une
autre personne, le bénéficiaire, ou à son ordre.

À la différence de la lettre de change, le billet à ordre met en rapport


seulement deux personnes : le souscripteur et le bénéficiaire.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 2
Le souscripteur est en même temps tireur et tiré dans la mesure où il
se donne l’ordre à lui-même de payer le bénéficiaire à l’échéance.

La spécificité du billet à ordre découle des conséquences qui résultent


de cette différence fondamentale.

Le billet à ordre est également un moyen de paiement et de crédit


dont le régime s’apparente à celui de la lettre de change, mais il est
beaucoup moins utilisé dans le commerce.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 3


B. Nature du billet à ordre

L’article 9 du code de commerce dispose que :


« Indépendamment des dispositions des articles 6 et 7, sont réputés
actes de commerce la lettre de change et le billet à ordre signé même
par un non-commerçant, lorsqu’il résulte d’une transaction
commerciale ».

Ainsi:

 le billet à ordre ne sera commercial que si la dette à l’occasion de


laquelle il est souscrit est commerciale ;

 par contre, il sera civil si l’opération est civile.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 4


C. Régime cambiaire

La plupart des règles de la lettre de change sont applicables au billet à


ordre, notamment en ce qui concerne l’endossement, le paiement, le
recours faute de paiement, le protêt, les prescriptions, etc.

C’est pourquoi le billet à ordre, régi par les articles 232 à 238 du code
de commerce (7 articles), ne comporte que peu de dispositions qui lui
sont propres.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 5


II. Conditions de validité

A. Les conditions de forme


Comme pour la lettre de change, pour être valable le billet à ordre doit
comporter un certain nombre de mentions obligatoires :

 les date et lieu de souscription ;


 la clause à ordre ;
 le lieu de paiement ;
 le nom du bénéficiaire ;
 la signature du souscripteur, etc.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 6
Le billet à ordre se distingue cependant par :

a. La dénomination « Billet à ordre »


Alors que la lettre de change doit comporter la dénomination «lettre de
change», qui implique automatiquement la clause à ordre, le billet à
ordre doit contenir, au choix, soit la dénomination «billet à ordre», soit
tout simplement «la clause à ordre» insérée dans le texte du titre (je
paierai à l’ordre de M. X.)

b. La promesse pure et simple de payer

Etant donné que dans le billet à ordre il n’y a pas un mandat de payer
donné à un tiers (le tiré), cette promesse de payer (je paierai...)
remplace le mandat de la lettre de change.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 7


B. Les conditions de fond

C’est à ce niveau que nous rencontrons le plus de différences par


rapport à la lettre de change dues à la nature du billet à ordre et à
l’absence du tiré.

a. La capacité
 La capacité de faire des actes de commerce n’est requise que
lorsque l’acte est commercial.

 Dans le cas contraire, si le mineur contracte une affaire civile (et


c’est là que le billet à ordre n’est pas commercial par sa forme), le
billet sera civil et le mineur devra seulement être émancipé, sans
avoir à être autorisé à faire le commerce.
(Sa signature sur le billet à ordre ne sera pas nulle puisqu’il s’agit d’un
acte civil qui nécessite seulement l’émancipation du mineur).
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 8
b. Absence de la notion de provision

En matière de billet à ordre, il ne peut être question de provision qui


est normalement une créance du tireur sur le tiré ; alors que dans le
billet à ordre le souscripteur cumule ces deux qualités.

c. Absence de la notion d’acceptation

L’acceptation n’a pas de raison d’être en matière de billet à ordre


puisque le souscripteur, par sa signature à l’émission, s’engage
juridiquement à payer à l’échéance entre les mains du bénéficiaire ou à
son ordre ; c’est pourquoi l’article 237 précise que «le souscripteur
d’un billet à ordre s’engage de la même manière que l’accepteur d’une
lettre de change».

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 9


Chapitre 3.
Le chèque

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 1


I. Les aspects techniques

A. Nature et fonctionnement du chèque

Le chèque est un effet par lequel le tireur dispose de ses fonds


déposés chez le tiré (qui est obligatoirement une banque), en
effectuant des retraits à vue, soit à l’ordre de lui-même, soit à l’ordre
du bénéficiaire.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 2


- Le chèque est obligatoirement tiré sur un banquier, il est payable à
vue (dès sa présentation) et à ce titre il ne peut comporter une
mention d’échéance de paiement.

- Par ailleurs, contrairement à la lettre de change, il n’est pas


commercial par la forme ; il est commercial ou civil suivant la nature
de l’opération en exécution de laquelle il a été émis.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 3


B. Les conditions formelles

a. Les mentions obligatoires

Les mentions obligatoires que doit comporter le chèque sont :

 la dénomination «chèque» ;
 l’ordre de paiement pur et simple (payez) ;
 la somme à payer en chiffres et en lettres ;
 le nom du tiré (la banque) ;
 le lieu du paiement (adresse de l’agence bancaire) ;
 le lieu et la date de création ;
 le nom et la signature du tireur.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 4


b. Les mentions facultatives

Ce sont les mentions que les parties demeurent libres de porter sur le
chèque :

 Le nom du bénéficiaire : Contrairement à la lettre de change, il n’est


pas obligatoire de mentionner le nom du bénéficiaire sur le chèque,
car le chèque peut être émis au porteur ou en blanc, sans aucune
indication, il est alors considéré émis au porteur ; il peut aussi être
stipulé payable à personne dénommée ou à son ordre (chèque
nominatif), dans ce cas le bénéficiaire ne peut le transmettre que par
endossement ;

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 5


 La clause non endossable ou non à ordre : Cette clause interdit
l'endossement translatif de propriété du chèque. Mais elle
n'empêche pas l'endossement par procuration.

Elle ne peut toutefois être utile que lorsque le chèque est nominatif ;
puisque le chèque au porteur ou à blanc est transmissible par simple
tradition.

Cette clause peut être utilisée dans deux objectifs : comme sécurité (en
cas de perte ou de vol), et comme preuve du paiement des dettes (au
moyen du relevé bancaire).

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 6


 Le barrement : Il consiste à tracer sur le recto du chèque deux
barres parallèles, il ne sera alors payé qu’à un banquier ou à un
client du banquier.

Ainsi, le porteur d’un tel chèque ne pourra se faire payer qu’en


l’endossant par procuration à son banquier qui approvisionnera son
compte du montant du chèque encaissé par ledit banquier.

Comme il ne peut être payé qu’à une banque, le chèque barré a été
conçu pour éviter les risques de perte ou de vol des chèques ; mais
l’effet de cette technique reste limité puisqu’il est possible d’endosser le
chèque barré au profit d’un bénéficiaire de bonne foi.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 7


 La certification : (le chèque certifié) Elle remplace l’acceptation en
matière de lettre de change.

Comme le chèque est payable à vue, il n’a pas besoin d’être accepté ;
l’article 242 interdit expressément l’acceptation du chèque.

La certification est faite par la banque tirée qui porte au recto du


chèque la mention « certifié » et sa signature.

Elle doit alors bloquer la provision correspondant au montant du


chèque au profit du porteur, mais seulement jusqu’au terme du délai
de présentation qui est de 20 jours.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 8


C. La provision du chèque
a. Le contenu de la provision
La provision est une somme d’argent mise à la disposition du tireur chez le
tiré au moment de la création du chèque.
La provision du chèque peut être constituée par :
 le dépôt de fonds chez la banque (c’est-à-dire par le versement de sommes
d’argent) ;
 la remise d’effets de commerce pour escompte ou pour encaissement
(mais la provision dans ce cas ne sera constituée qu'après inscription de
leur montant sur le compte du client) ;
 elle peut aussi résulter d’une ouverture de crédit (à distinguer avec les
facilités de caisse).

b. Le moment de la provision
Contrairement à la lettre de change dont la provision n’est exigible qu’à
l’échéance, le chèque doit avoir provision dès le moment de la présentation
du chèque au paiement (art. 316).
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 9
D. La circulation du chèque

Le chèque au porteur ou à blanc se transmet par tradition.

S’il est nominatif, il est transmissible par endossement, soit par


endossement translatif de propriété, soit par endossement à titre de
procuration (au profit des banques en pratique).

Mais l’endossement du chèque ne peut jamais être fait en garantie (à


titre pignoratif).

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 10


II. Les systèmes de protection du chèque

En tant qu’effet de commerce, le chèque bénéficie naturellement de la


protection du système cambiaire.

Mais il se distingue en plus par une protection traditionnelle et


spéciale d’un système pénal auquel s’est greffé récemment le système
bancaire.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 11


A. Le système cambiaire
a. La présentation au paiement
Elle peut se faire dès le jour de l’émission puisque le chèque est payable à
vue.

Le porteur dispose néanmoins d’un certain délai pendant lequel il doit


présenter le chèque au paiement sous peine de perdre son droit au recours
cambiaire.

Les délais sont actuellement de 20 jours de l’émission pour les chèques émis
au Maroc, et de 60 jours pour les chèques émis à l’étranger.

Après l’expiration du délai de présentation, s’il a provision, le tiré est tenu


quand même de payer (article 271) sous peine d’une amende de 5000 à 50
000 dirhams (article 319).

Or en pratique, le délai de validité du chèque est désormais fixé à 1 an et 20


jours sans savoir
R. Charaf-eddine
sur quelle
Droit des Affaires S5
base juridique.
2021.2022 12
Si la provision est insuffisante, le tiré a l’obligation de proposer au
porteur le paiement jusqu’à concurrence de la provision disponible ;
dans ce cas, ce dernier ne peut pas refuser ce paiement et doit délivrer
une quittance au tiré et mention de ce paiement partiel doit être faite
sur le chèque (art. 273).

Signalons qu’actuellement dans la pratique, les banques refusent tout


paiement, même s’il ne s’agit que d’une insuffisance dérisoire.

Et comme cette obligation, à la différence de la précédente, est


dépourvue de sanction, elle n’a pas beaucoup de chance d’être
appliquée.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 13


b. Le protêt

A défaut de paiement, le porteur doit faire dresser protêt, comme en


matière de lettre de change, pour pouvoir exercer son recours
cambiaire.

Le protêt doit être fait avant l’expiration du délai de présentation ; et si


celle-ci a lieu le dernier jour du délai, il peut être établi le premier jour
ouvrable suivant.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 14


c. Les délais de prescription

L’article 295 a prévu trois délais de prescription en fonction des parties


en présence :

 Pour les actions du porteur contre les endosseurs, le tireur et les


autres obligés la prescription est de 6 mois à partir de l’expiration du
délai de présentation ;

 Pour les actions des divers obligés les uns contre les autres la
prescription est de 6 mois à partir du jour où l’obligé a remboursé
ou du jour où il a lui-même été actionné en justice ;

 Enfin, pour l’action du porteur contre le tiré le délai de prescription


est d’1 un à partir de l’expiration du délai de présentation.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 15
d. Les recours cambiaires

Lorsque le porteur aura accompli ses obligations de vigilance


(diligence), il peut alors exercer ses recours cambiaires contre toutes les
personnes obligées en vertu du chèque.

Celles-ci sont en effet tenues solidairement envers le porteur.

Ce dernier peut agir contre ces signataires individuellement ou


collectivement et sans avoir à respecter l’ordre dans lequel ils se sont
obligés.

Cependant, en cas de déchéance, le porteur négligent ne perd pas tous


ses droits, il conserve :
 une action de droit commun contre les différents obligés ;
 une action cambiaire contre le tiré qui a provision ;
 une action cambiaire contre le tireur qui n’a pas fait provision. 16
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022
Signalons que ces règles ne s’appliquent que pour l’exercice de l’action
cambiaire car, pour l’exercice de l’action pénale, le porteur n’a pas
besoin de faire dresser protêt, et l’action publique ne s’éteint pas par
les délais de prescription de l’action cambiaire.

Étant donné que nous sommes dans le domaine délictuel, l’infraction


ne s’éteindra que par la prescription correctionnelle de 5 ans.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 17


B. Le système bancaire

a. Les obligations des banques

1. Lors de l’ouverture des comptes

Les textes actuels obligent désormais les banques, préalablement à


l’ouverture des comptes, de vérifier l’identité des postulants (personnes
physiques ou morales) par le moyen de documents officiels.

L’établissement bancaire doit ensuite, et préalablement à la délivrance


du premier chéquier, consulter Bank Al-Maghrib sur les antécédents
bancaires du postulant (les incidents de paiement et leurs suites).

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 18


2. Lors des incidents de paiement
En cas d’incident de paiement, c’est-à-dire de refus de paiement d’un
chèque pour défaut ou insuffisance de provision, la banque tirée doit
adresser une lettre d’injonction au tireur par laquelle, elle l’invite :
 à lui restituer, ainsi qu’à toutes les banques dont il est le client, les
formules de chèques en sa possession et en celle de ses
mandataires ;

 et de ne plus émettre pendant 10 ans des chèques autres que les


chèques de retrait et les chèques certifiés.

Le tiré qui a refusé le paiement doit alors déclarer l’incident à B.M.


(SCIP)

L’article 309 al. 1 oblige les banques, lorsqu’elles refusent de payer un


chèque, de délivrer au porteur un certificat de refus de paiement.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 19
b. La réparation de l’incident

La loi permet au titulaire du compte qui reçoit l’injonction de retrouver


la faculté d’émission des chèques à condition de:

 régulariser l’incident

 et de payer une amende forfaitaire.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 20


1. La régularisation

Pour retrouver sa faculté d’émission, le tireur a le choix entre deux


procédés de régularisation :

 soit la régularisation directe : c’est-à-dire le règlement du montant du


chèque impayé entre les mains du porteur, il doit alors présenter le
chèque acquitté au tiré ;

 soit la régularisation indirecte : en constituant une provision


suffisante et disponible pour le règlement du chèque par les soins du
tiré.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 21


2. L’amende forfaitaire

Après la régularisation, le tireur doit s’acquitter d’une amende


forfaitaire dont le taux dépend du nombre de répétition des incidents
de paiement (art. 314).
 A la première injonction, le taux de l’amende est de 5 % du
montant du chèque impayé ;
 à la seconde injonction, ce taux est de 10 % ;
 et, à partir de la troisième injonction, il est de 20% .

Mais, la régularisation n’empêchera pas le tireur d’être poursuivi


pénalement.

Pour assurer le respect de ce système bancaire, le législateur a assujetti


les banques à un véritable système de responsabilité.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 22


c. La responsabilité pénale des banques
Les violations des obligations bancaires sont érigées en infractions
passibles d’une amende de 5000 à 50 000 dirhams, notamment :

 le défaut de déclaration à Bank AlMaghrib des incidents de


paiement et des émissions au mépris de l’interdiction ;
 le refus de délivrer le certificat de refus de paiement ;
 la délivrance de formules de chèques à un interdit bancaire ou
judiciaire ou à son mandataire ;
 le défaut d’adresser une injonction en cas d’incident de paiement
invitant son auteur à restituer les formules de chèques et de ne plus
émettre de chèques pendant 10 ans.

Il appartient alors à Bank AlMaghrib de centraliser les renseignements


concernant ces infractions commises par les banques et de les
communiquer au procureur du Roi.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 23
d. Le rôle de Bank Al-Maghrib

Elle exerce son rôle par une sorte de « casier bancaire » (à l’instar du
casier judiciaire) détenu par le Service Central des Incidents de
Paiement (le S.C.I.P.).

Car, en vertu de l’article 322, les banques sont tenues de déclarer à


B.M. tous les incidents de paiement survenus dans leurs agences.

Ainsi, le S.C.I.P. centralise tous les antécédents des clients ayant fait
l’objet d’une déclaration et se charge de les communiquer aux
banques.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 24


C. Le système pénal
a. Les infractions en matière de chèque

1. L’omission de constituer ou de maintenir la provision

Il s’agit de la fameuse émission de chèque sans provision du dahir de


1939 qui est l’infraction la plus courante en matière de chèque.

Par sa nouvelle formule, le législateur de 1996 a complètement modifié


la physionomie de cette infraction.

L’article 316-1° du nouveau code incrimine le tireur qui a omis de


constituer ou de maintenir la provision du chèque en vue de son
paiement à présentation.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 25


2. L’opposition irrégulière
L’opposition est l’acte par lequel le tireur fait défense au tiré de payer
un chèque qu’il a émis.

L’article 271 ne permet de faire opposition que dans des cas limités, à
savoir :

 la perte et le vol du chèque,

 l’utilisation frauduleuse et la falsification du chèque,

 et le redressement ou la liquidation judiciaire du porteur.

Par conséquent, celui qui fait opposition en dehors des cas prévus par
le législateur encourt les mêmes peines de l’émission sans provision.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 26


3. L’acceptation des chèques de garantie

L’article 316- 6° sanctionne «toute personne qui, en connaissance de


cause accepte de recevoir un chèque à la condition qu’il ne soit pas
encaissé immédiatement et qu’il soit conservé à titre de garantie».

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 27


b. Les sanctions pénales

L’article 316 prévoit des sanctions communes à toutes les infractions


en matière de chèque à savoir:

 l’emprisonnement de 1 à 5 ans;

 et une amende de 2.000 à 10.000 dhs sans qu’elle puisse être


inférieure à 25% du montant du chèque ou de l’insuffisance de la
provision.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 28


Il est à noter que pour faire respecter les interdictions bancaire et
judiciaire par les titulaires de comptes interdits, le code de 1996 a
incriminé l’émission de chèque au mépris d’une interdiction:

 d’un emprisonnement d’un mois à 2 ans et d’une amende de 1.000 à


10.000 dirhams malgré l’existence de la provision;

 et si la provision fait défaut, ces peines sont portées au double.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 29


Axe 1.
Le droit cambiaire
-Les effets de commerce-

(Livre III du Code de Commerce)

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 1


Moyens de paiement

- Tout instrument qui, quel que soit le support ou le procédé


technique utilisé, permet à toute personne de transférer des fonds.

- Exemples : les espèces, les chèques, les lettres de change, les billets à
ordre, etc.

- A ces moyens de paiement sont effectuées, très souvent, des garanties


qui constituent pour le créancier un moyen de recouvrer sa créance
en cas de non-paiement du débiteur.

- Ces garanties peuvent être : un gage, un nantissement, un


cautionnement, une hypothèque, etc.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 2
- Le gage est un contrat par lequel une personne remet à son créancier
un objet mobilier ou une valeur pour assurer l’exécution de ses
engagements.

- Le nantissement est une sûreté conventionnelle. Le nantissement


d’une chose mobilière s’appelle un gage. Le mot nantissement est
plus communément utilisé par les praticiens pour désigner les sûretés
portant sur les fonds de commerce.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 3


- Le cautionnement est une sûreté personnelle par laquelle une
personne nommée « la caution » s’engage à l’égard d’une troisième
dite « le bénéficiaire du cautionnement » à payer la dette du débiteur
principal dit « la personne cautionnée » pour le cas où cette dernière
faillirait à ses engagements.

- L'hypothèque est une sûreté constituée sur un bien immeuble qui est
affectée au paiement d'une dette.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 4


Les moyens de paiement
cambiaires:

La lettre de change

Le billet à ordre

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022


Le chèque 5
L’effet de commerce:

- un titre négociable

- à ordre ou au porteur

- représentant une créance de somme d’argent non encore échue,

- exigible à vue ou à court terme

- et constatant l’engagement d’une personne de payer ou de faire payer


cette somme d’argent à une échéance déterminée.

L’effet de commerce est un moyen de paiement.


R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 6
Chapitre 1.
LA LETTRE DE
CHANGE
(Livre III, titre Premier du code de commerce)

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 7


I. Généralités sur la lettre de change

1. Définition

La lettre de change (ou traite) est un écrit par lequel une


personne (tireur) donne l’ordre à l’un de ses débiteurs (tiré) de
payer une certaine somme à une date donnée à une troisième
personne (bénéficiaire) ou à son ordre (c’est-à-dire à une
personne qu’elle désignera ultérieurement).

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 8


La lettre de change:

donne l’ordre au
Emetteur de la lettre de
Débiteur du tireur
change
= Tireur = Tiré

de payer

Créancier du tireur

= Bénéficiaire
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 9
2. Fonctions
- A l’origine, la lettre de change était un moyen de change, c’est-à-dire
un instrument de transport d’argent dans le commerce international.

- Elle devient ensuite un instrument de paiement par lequel les


débiteurs payaient leurs créanciers.

Mais elle n’est pas une monnaie car elle n’est libératoire que si elle est
effectivement payée.

Libératoire est l'adjectif qui qualifie la prestation qui éteint une dette.
On dit que le paiement est libératoire.

- Actuellement, la lettre de change est devenue un instrument de crédit


car le tireur peut l’escompter, c’est-à-dire la céder à un banquier sous
déduction d’une commission et des intérêts.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 10
R. Charaf-eddine
Droit des Affaires S5
2021.2022

- La lettre de change est un acte de commerce par la forme.

C’est-à-dire qu’elle est commerciale

quelles que soient les


personnes qui l’utilisent
(commerçants ou non) et quel que soit l’objet
de la créance pour
laquelle elle a été émise
(civil ou commercial).
11
II. L’émission de la lettre de change

1. La capacité
- En vertu de l’article 9 du code de commerce, la lettre de change est
toujours un acte de commerce.

- De ce fait, tout signataire de la lettre de change doit avoir la capacité de


faire le commerce.

- L’article 164 du code de commerce prévoit que «la lettre de change


souscrite par un mineur non commerçant est nulle à son égard, sauf les
droits des parties conformément au droit commun», c’est-à-dire le droit de
le poursuivre civilement.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 12
Mais la signature du mineur sur une lettre de change ne porte pas
atteinte à la validité des autres signatures en raison du principe de
l’indépendance des signatures.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 13


2. Les mentions obligatoires

La lettre de change n’est valable que si elle contient un certain nombre


de mentions obligatoires :

 La dénomination «lettre de change» insérée dans le texte ;


 Le mandat pur et simple de payer une somme d’argent : « Payez » ;
 L’indication de la date et du lieu où la lettre est créée ;
 La signature du tireur ;
 Le montant à payer ;
 L'échéance ;
 Le nom du tiré ;
 Le lieu de paiement ;
 et le nom du bénéficiaire.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 14
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 15
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 16
- A défaut de contenir les mentions obligatoires, le titre est nul. Le
porteur de bonne foi perd donc toutes ses garanties cambiaires de
paiement.

- Il est à noter que la domiciliation n’est qu’une mention facultative


qui rend la traite payable au domicile d’un tiers et qui permet de
faire effectuer le paiement par la banque. Mais elle est devenue
obligatoire dans la pratique.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 17


III. L’acceptation

A. Formes et modalités

L’acceptation est l’engagement du tiré donné sur la lettre par signature


de payer son montant à l’échéance à la personne qui en sera le porteur
légitime.

L’acceptation est exprimée par le mot « acceptée » et la signature du


tiré au recto.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 18


- En principe, la présentation de la lettre de change à l’acceptation
n’est pas obligatoire.

- Cependant, une lettre sans acceptation est difficilement négociable


car le tiré pourrait refuser de payer.

- Le plus souvent, elle est présentée à l’acceptation par le tireur lui-


même pour pouvoir la négocier facilement puisque, à l’égard du
porteur, elle constitue une garantie d’être payé à l’échéance.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 19


B. Conséquences de l’acceptation
a. Provision et valeur fournie

1. La provision

Emetteur de la lettre de donne l’ordre au


Débiteur du tireur
change
= Tireur = Tiré

de payer

Créancier du tireur

= Bénéficiaire 20
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022
1. La provision

La créance du tireur sur le tiré s’appelle la provision.

La provision est une créance en somme d’argent ou en marchandises


que le tireur détient sur le tiré.

« Il y a provision si, à l’échéance de la lettre de change, celui sur qui


elle est fournie est redevable au tireur, ou à celui pour le compte de qui
elle est tirée, d’une somme au moins égale au montant de la lettre de
change. » (Article 166, Code de commerce)

Le tiré est débiteur de la provision dès son acceptation (sa signature).

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 21


2. La valeur fournie

Emetteur de la lettre de donne l’ordre au


Débiteur du tireur
change
= Tireur = Tiré

de payer

Créancier du tireur

= Bénéficiaire
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 22
2. La valeur fournie

Si le tireur a émis la traite au profit du bénéficiaire, c’est que ce dernier


a une créance chez le premier (le bénéficiaire est créancier du tireur).

Autrement dit, le tireur est débiteur du bénéficiaire, celui-ci a dû lui


fournir une valeur en échange de laquelle le tireur lui a remis la traite.

Cette créance s’appelle «la valeur fournie».

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 23


Rapport fondamental
Rapport cambiaire
Provision
Tireur Tiré

Valeur fournie
Acceptation

Bénéficiaire

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 24


Provision et valeur fournie – Lettre de change
b. Inopposabilité des exceptions du tiré au porteur

Le tiré accepteur ne peut pas opposer au porteur les


exceptions que lui-même aurait pu opposer au tireur ou aux
porteurs précédents.
Emetteur de la lettre de donne l’ordre au
Débiteur du tireur
change
= Tireur = Tiré
de payer
Créancier du tireur

= Bénéficiaire 25

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022


Opposer des exceptions: Lorsque, par exemple, au motif qu'il n'a pas
reçu l'acompte promis, le vendeur refuse de livrer à l'acheteur la
marchandise qu'il lui a vendue, on dit qu'il "excipe" du non-
accomplissement d'une des obligations mises à la charge de son co-
contractant.

"Exciper", "soulever une exception" ou "opposer une exception" sont des


expressions équivalentes.

L'exception est donc un moyen de défense par lequel une des parties
paralyse la prétention de son adversaire.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 26


Exemples d’exceptions:

- l’exception de compensation à l’égard du tireur ou d’un porteur


antérieur;
La compensation: est une opération par laquelle une créance et une dette
s'annulent mutuellement à concurrence de la somme la plus faible, de sorte que
si elles ne sont pas d'un montant égal, seul le solde en devient exigible.

- ou l’exception basée sur l’absence de cause (inexécution de


l’obligation du tireur);

- etc.

Dans tous les cas, le porteur ne peut se prévaloir de l’inopposabilité des


exceptions que si le tiré a accepté la traite.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 27
c. Les exceptions opposables au porteur

Cette règle de l’inopposabilité des exceptions n’est cependant pas


absolue.

Il existe des exceptions que le tiré peut opposer au porteur.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 28


Emetteur de la lettre de donne l’ordre au
Débiteur du tireur
change
= Tireur = Tiré

de payer

Créancier du tireur

= Bénéficiaire

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 29


Cas où le tiré peut opposer des exceptions au porteur:

 Lorsque le tiré a une exception personnelle contre le porteur


(compensation par exemple) ;

 Lorsque le tiré prouve que le porteur « a agi sciemment » à son


détriment ; par exemple, sachant que le tiré lui opposerait une
exception de compensation, le tireur, en connivence avec un tiers,
endosse la traite au profit de ce dernier, ce nouveau porteur serait
de mauvaise foi, car il aurait agi sciemment au détriment du tiré ;

 Lorsque le tiré découvre des exceptions résultant du droit cambiaire


(défaut d’une mention obligatoire, une incapacité, etc.).

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 30


IV. Les garanties de paiement de la lettre de change

Pour une efficacité nécessaire au paiement du titre, le législateur prévoit, en


plus de l'inopposabilité des exceptions, des mesures de garantie qui font tout
l’intérêt de la lettre de change.

Il s’agit:
 du principe du transfert de la propriété de la provision;

 de la solidarité

 et de l’aval.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 31
A. Le transfert de la propriété de la provision

Le principe de «la propriété de la provision» constitue une garantie


solide de paiement.

Selon ce principe, «La propriété de la provision est transmise de droit


aux porteurs successifs de la lettre de change», selon l’article 166 alinéa
4.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 32


Il résulte de ce principe que:

 une fois la lettre émise, le tiré (qui en a connaissance par


l’acceptation) ne peut plus valablement payer le tireur (son
créancier) ; sinon, il sera tenu à l’échéance de payer, une seconde
fois, le porteur.

 En outre, par exemple, le décès ou l’incapacité du tireur après


l’émission sont sans influence sur le droit du porteur sur la propriété
de la provision.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 33


B. La solidarité

C’est un principe général du droit commercial qui s’applique à la


garantie de paiement de la lettre de change.

Tous ceux qui ont tiré, accepté, endossé ou avalisé une lettre de change,
c’est-à-dire tous les signataires, sont solidairement tenus de son
paiement envers le dernier porteur qui, suivant ce principe légal, peut
réclamer à l’un ou plusieurs d’entre eux son montant total.

Le signataire poursuivi ne peut opposer au porteur les exceptions


fondées sur ses rapports avec le tireur ou avec les porteurs antérieurs.

Ce même droit (la solidarité) appartiendra à celui qui a remboursé la


lettre de change.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 34


c. L’aval

Le donneur d’aval (avaliseur ou avaliste) est celui qui se porte caution


de la créance.

Il garantit personnellement le paiement de tout ou partie de la lettre de


change.

L’aval est donné sur la lettre avec la mention «bon pour aval» et la
signature.

L’avaliseur est la caution solidaire du signataire en faveur duquel il s’est


engagé (l’avalisé).

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 35


 L’avaliseur doit préciser pour quel signataire il s’engage. A défaut il
est réputé donné au tireur.

 S’il a payé pour l’avalisé défaillant, il a un droit de recours non


seulement contre lui, mais contre tout autre signataire de la lettre en
vertu du principe cambiaire de la solidarité.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 36


V. La circulation de la lettre de change

En tant que titre à ordre, la lettre de change est un effet destiné à circuler en
permettant la circulation de capitaux sans risque.

Cette circulation s’opère par la technique de l’endossement, c’est-à-dire par


une mention écrite portée au dos du titre et la signature.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 37


Il existe trois types d'endossements :

L’endossement translatif de
propriété

L’endossement par
procuration

L’endossement pignoratif
38
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022
A. L’endossement translatif de propriété

Ce type d’endossement a pour effet de transférer la propriété de la


lettre de change de l’endosseur à l’endossataire.

L’endossataire étant un créancier de l’endosseur.

L’endossement translatif de propriété se fait par simple signature au


dos.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 39


L’endossement peut être :

 nominatif : il porte la mention « payez à l’ordre de X », le nom du


bénéficiaire est alors précisé ;

 en blanc : il résulte de la simple signature au dos du titre, sans


indication du bénéficiaire et permet le transfert par tradition
manuelle, c’est-à-dire par simple remise matérielle du titre;

 au porteur : il vaut comme un endossement en blanc.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 40


 S’il est possible d’endosser une lettre de change au porteur, il est
interdit de l’émettre au porteur!!!!!!

 Le tireur a la possibilité d’exprimer sa volonté de ne pas


transmettre la lettre ; il lui suffit d’insérer dans la traite les mots
« non à ordre » ou « non endossable ».

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 41


B. L’endossement par procuration

C’est l’endossement par lequel le porteur de la lettre de change remet


son titre à un tiers en lui donnant mandat d’en recevoir paiement
pour son compte.

Il résulte de l’endossement accompagné de l’une des mentions


suivantes : «valeur en recouvrement» ou «pour encaissement» ou «par
procuration».

La formule de l’endossement doit préciser clairement, de manière


non équivoque, qu’il s’agit d’un simple mandat.

Il donne mandat à l’endossataire, qui est le plus souvent un banquier,


de recouvrer le montant de l’effet.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 42
Conséquences de l’endossement par procuration

- L’endosseur ne devient pas débiteur cambiaire: l’endosseur qui émet


un endossement de procuration ne devient pas un débiteur cambiaire,
il ne prend pas d’engagement à l’égard d’un tiers.

- La capacité commerciale n’est pas exigée: la capacité commerciale n’est


pas nécessaire pour émettre un endossement de procuration, puisque
l’endosseur n’est pas débiteur cambiaire. Un mineur émancipé, par
exemple, peut faire un endossement de procuration.

- L’endossement de procuration laisse subsister les exceptions


opposables à l’endosseur.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 43
2021.2022
C. L’endossement pignoratif

L'adjectif "pignoratif" vient du latin "pignut" mot par lequel on désignait un


« gage » .

Il qualifie la remise faite au créancier par le débiteur principal ou par la


caution, d'un objet mobilier à titre de gage.

On reconnaît l’endossement pignoratif à la mention «valeur en garantie» ou


«en gage» suivie de la signature.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 44


L’endossement pignoratif de la lettre de change permet de la donner au
porteur, à titre de gage, c’est-à-dire en garantie de la créance.

Selon l’article 172, l’endossataire peut exercer tous les droits dérivant de
la lettre de change.

Cela veut dire que si son débiteur (l’endosseur) ne lui règle pas la dette à
son terme, il peut présenter la lettre au tiré à l’échéance pour se faire
payer de sa créance.

Le tiré ne peut lui opposer les exceptions de l’endosseur.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 45


VI. Le paiement de la lettre de change

La présentation au paiement doit être effectuée au jour de l’échéance


ou l’un des 5 jours ouvrables qui suivent, au lieu désigné (domicile du
tiré ou domiciliation).

La mention de domiciliation, devenue obligatoire en pratique, permet


de fixer le lieu de paiement à un endroit convenu, autre que celui du
tiré.

Dans la pratique, il s'agit du domicile de la banque, celle-ci


n’acceptant la remise pour encaissement ou pour escompte que
lorsque le titre est domicilié. 46
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022
VII. Les obstacles au paiement de la lettre de change

A. L’opposition au paiement

La loi interdit l’opposition au paiement de la lettre de change, sauf


dans trois cas :
 perte de la traite;
 vol de la traite
 et la situation de règlement judiciaire du porteur.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 47


En cas de perte ou de vol de la lettre de change:

 Il appartient au porteur ayant perdu le titre de faire opposition


auprès du tiré afin d’empêcher le paiement du titre à tout porteur
illégitime : celui qui aura trouvé le titre.

 Le paiement à qui de droit ne pourra alors se faire que sur


autorisation du président du tribunal, après avoir:

• fait opposition aux mains du tiré,


• donné caution,
• et justifié de sa propriété de la lettre de change.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 48
En cas de règlement judiciaire du porteur:

 Le syndic du porteur en règlement judiciaire pourra faire


opposition au tiré et se faire payer à lui-même pour intégrer la
créance dans l’actif de la procédure collective.

En droit des affaires, le syndic est un mandataire de justice chargé de la


gestion des intérêts communs des créanciers.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 49


B. Le refus de paiement

En cas de refus de paiement du tiré, le porteur doit faire dresser un


protêt «faute de paiement».

Protêt faute de paiement: C’est un acte authentique dressé par un agent


du greffe du tribunal qui constate officiellement le refus de paiement et
les motifs du refus.

Cependant, si la lettre porte la mention «retour sans frais» ou «sans


protêt», le porteur est dispensé de la procédure du protêt.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 50


VIII. Les recours

En matière de recours, le législateur distingue le porteur diligent du


porteur négligent.

 Le porteur diligent est celui qui:


• présente la lettre de change dans les délais légaux;
• et fait dresser à temps un protêt en cas de non-paiement.

 Le porteur négligent est celui qui n’a pas observé ces prescriptions.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 51
A. Les recours du porteur diligent

À l’échéance, le porteur diligent, qui a présenté la traite et fait dresser


protêt, peut obtenir remboursement:

 du montant de la lettre,
 des intérêts,
 des frais de protêt etc.

en actionnant les signataires ou l’un d’eux devant le tribunal.

Le même droit de recours appartient à tout signataire qui a remboursé


le porteur.

R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 52


B. Les déchéances du porteur négligent

La déchéance d'un droit est le fait de ne plus pouvoir en obtenir la


reconnaissance en justice.

Le porteur négligent perd tous les recours cambiaires contre tous les
signataires de la traite, sauf :

 contre le tireur qui n’a pas fourni provision : la déchéance à son égard
n’aura lieu que s’il justifie avoir constitué provision ;

 contre le tiré accepteur car, ayant reçu provision, il ne peut se dérober


de son engagement sous prétexte de la négligence du porteur ;

 et contre l’avaliste qui a donné aval pour le compte du tiré.


Signalons que sans cette précision, il est censé avoir donné son aval pour
le compte du tireur.
53
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022
C. Les prescriptions des recours

Ce sont des délais très brefs fixés par le législateur en dehors desquels
aucune action cambiaire ne peut plus être exercée ; on dit qu’elle est
prescrite.

En matière de lettre de change :

 l’action cambiaire contre le tiré accepteur se prescrit par 3 ans à


compter de l’échéance ;

 celle du porteur contre les endosseurs et contre le tireur par 1 an à


dater du protêt ;

 enfin les actions des endosseurs entre eux et contre le tireur se


prescrivent par 6 mois à dater du jour du paiement de la lettre.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5 2021.2022 54
AXE 2.
ORGANISATION DES
JURIDICTIONS DE
COMMERCE

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
L’organisation judiciaire

L’organisation judiciaire désigne l’ensemble des tribunaux et des


cours du Royaume.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
Les acteurs juridiques

Les acteurs juridiques sont ceux qui contribuent directement ou


indirectement au bon fonctionnement de la justice.

Ces acteurs sont:

 d’une part les juridictions,

 et d’autre part les personnes constituant le corps judiciaire.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
L’organisation judiciaire est soumise aux dispositions de la loi n°1-
74-388 du 15 juillet 1974 modifié.

Elle désigne l’ensemble des tribunaux et des cours du royaume.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
Le terme Tribunal est réservé à des
Tribunal juridictions inférieures telles que le tribunal de
première instance.

Le terme Cour s’applique uniquement aux


Cour juridictions supérieures (cours d’appel, cour de
cassation).

Le terme Juridiction est plus large, il désigne


Juridiction aussi bien un tribunal, une cour d’appel qu’une
cour de cassation.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
L’organisation judiciaire se caractérise par l’existence d’un certain
nombre de juridictions :

Les juridictions de droit


commun

Les juridictions spécialisées

Les juridictions d’exception

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
Les juridictions du droit commun sont:

Les juridictions de proximité (qui remplacent les juridictions


communales et d’arrondissements depuis août 2011) ;

les tribunaux de première instance ;

les cours d’appel ;

la cour suprême ou cour de cassation.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
Les juridictions spécialisées sont:

 Les tribunaux administratifs ;

les tribunaux de commerce et les cours d’appel de commerce.

Les juridictions d’exception sont :

Les tribunaux militaires ;

la Haute Cour de Justice.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
Jusqu’en 1965, le français était la langue de travail des juridictions.

Depuis cette date, la langue arabe a été substituée à la langue


française, à l’exception des actes enregistrés auprès des registres du
commerce qui demeurent acceptés en langue française.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
I. LES TRIBUNAUX DE COMMERCE

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
Les tribunaux de commerce sont:

 des juridictions spécialisées,

 compétentes pour connaître, en première instance, les


affaires commerciales et même celles qui comportent un
objet civil.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
Ces tribunaux ont été créés par le Dahir n° 1-97-65 du 4 Chaoual
1417 (12 février 1997).

Le dahir n° 1-11-14 du rabii I 1432 du 18 février 2011 portant


promulgation de la loi n° 16-10 a complété la loi n° 53-95 instituant
des juridictions de commerce.

Notons que les dispositions de la loi n° 16-10 sont entrées en


vigueur depuis le 07 mars 2011.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
Ces juridictions fonctionnent depuis mai 1998.

Actuellement, le Maroc compte huit tribunaux de commerce,


respectivement dans les villes suivantes : Rabat, Casablanca, Fès,
Marrakech, Tanger, Agadir, Meknès et Oujda.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
A. Organisation

Un tribunal de commerce comprend :

• un président, des vice-présidents et des magistrats ;

• un ministère public composé du procureur du Roi et d’un ou


plusieurs substituts ;

• un greffe et un secrétariat du ministère public.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
Le président

A la tête du tribunal de commerce est placé un président investi de


nombreuses attributions. On note:

 Les attributions dévolues au président du tribunal de première


instance par le code de procédure civile.

 En outre, la loi confie au président du tribunal de commerce une


compétence générale en matière de référé.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
Le référé, ou la procédure de référé, est une
procédure orale et simplifiée attribuée, en
Le référé
principe, à la compétence du président de la
juridiction saisie, qui statue à juge unique.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
 Le président du tribunal de commerce est compétent pour
connaître des requêtes aux fins d'injonction de payer dont la
valeur excède 20.000 dirhams, fondées sur des effets de
commerce et des titres authentiques en application des
dispositions du chapitre III du titre IV du code de procédure
civile .

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
Le mot injonction pris dans son sens général est
un ordre du juge adressé à une partie au procès,
L’injonction faire ou de s'abstenir de faire quelque chose.

Le mot est également utilisé pour désigner les


procédures dites d'injonction de faire et
d'injonction de payer.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
Les magistrats du siège

Chargés de trancher sur les procès qui leur sont soumis, les
magistrats du tribunal de commerce peuvent être chargés de
fonctions qui revêtent une très grande importance dans le domaine
commercial.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
Les magistrats du parquet (ministère public)

Il s’agit du procureur du Roi et de son ou ses substituts.

Le parquet auprès du tribunal de commerce n’ayant pas le droit


d’exercer l’action publique, certains ont estimé que son rôle était
sans importance.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
cependant, certains soutiennent que le parquet a un rôle qu’il ne
faut pas sous-estimer:

 Le code de commerce et la loi instituant les juridictions de


commerce, en partant de la nécessité de promouvoir le
développement par l’encouragement des investissements
nationaux et étrangers, ont reconnu au ministère public
d’importantes attributions en matière de prévention et de
traitement des difficultés de l’entreprise, où il a le droit de
demander l’ouverture de cette procédure.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
 Il peut aussi, selon l’Article 620 du code de commerce, lorsque
l’intérêt général ou l’intérêt des créanciers l’exige, demander au
tribunal la continuation de l’activité de l’entreprise soumise
à la liquidation judiciaire.

 Etant partie dans les procédures relatives aux difficultés de


l’entreprise, le parquet peut exercer les voies de recours contre
les jugements et arrêts rendus en cette matière.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
Comme dans toutes les juridictions où existe un parquet dans les
tribunaux de commerce, il y a un greffe et un secrétariat du parquet :

Le greffe

En sus de ses attributions traditionnelles, le greffe dans ces


juridictions a des attributions spécifiques, notamment en matière
du registre du commerce et des difficultés de l’entreprise.

Le secrétariat du parquet

Il assiste celui-ci dans l’accomplissement de ses fonctions.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
B. Fonctionnement du tribunal de commerce

Le tribunal de commerce fonctionne selon le principe de la


collégialité.

En effet, aux termes de l’Article 4 de la Loi 53-95 : « Sauf


dispositions contraires de la loi, les audiences des tribunaux
de commerce et des cours d’appel de commerce sont tenues et
leurs jugements rendus par 3 (trois) magistrats, dont un
président, assisté d’un greffier ».

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
C. La compétence du tribunal de commerce

Compétence en raison de
Compétence territoriale
la matière

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
Compétence en raison de la matière
Le tribunal de commerce est une juridiction judiciaire du premier
degré, compétente pour connaître :
• Des actions relatives aux contrats commerciaux ;

• Des actions entre commerçants à l’occasion de leurs activités


commerciales ;

• Des actions relatives aux effets de commerce ;

• Des différends entre associés d’une société commerciale ;

• Des différends à raison de fonds de commerce.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
Le tribunal de commerce est compétent pour connaître en premier
et dernier ressort, des demandes dont le principal n’excède pas la
valeur de vingt mille dirhams (20 000 Dh).

Il connait également toutes demandes reconventionnelles ou en


compensation quelle qu’en soit la valeur.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
Demande
reconventionnelle
C’est une demande en justice formulée après l'ouverture de
l'instance par le défendeur au procès.

Elle permet au défendeur d'attaquer le demandeur.

Cette technique permet d'inverser la tendance du procès, en


donnant la possibilité à celui qui la forme (le défendeur) de prendre
l'offensive ou de contre-attaquer.

La demande reconventionnelle fait partie des demandes incidentes,


c'est-à-dire des demandes intervenant en cours de procès.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
Le tribunal de commerce est également compétent pour connaître
de l’ensemble des litiges commerciaux et même ceux qui comportent
un objet civil.

C’est ainsi que le commerçant et le non commerçant peuvent


toujours, par voie de compromis, attribuer compétence aux
tribunaux de commerce pour connaître des litiges pouvant les
opposer à l’occasion de l’exercice de l’une des activités du
commerçant.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
Remarques

 Les parties pourront convenir de soumettre leurs différends à la


procédure d’arbitrage ou de médiation, conformément aux
dispositions des Articles 306 et 327 du code de procédure civile.

 Le tribunal de commerce n’est pas compétent pour connaître des


affaires relatives aux accidents de la circulation, même si ces litiges se
rapportent aux activités commerciales et intéressent les commerçants.

 Un commerçant peut convenir avec un non commerçant d’attribuer la


compétence au tribunal de commerce pour connaître des litiges
pouvant les opposer à l’occasion de l’exercice de l’une des activités du
commerçant.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
La compétence territoriale

La compétence territoriale appartient au tribunal du domicile réel


ou élu du défendeur .

Lorsque ce dernier n’a pas de domicile au Maroc, mais y dispose d’une


résidence, la compétence appartient au tribunal de cette résidence.

Lorsque le défendeur n’a ni domicile, ni résidence au Maroc, il pourra


être traduit devant le tribunal du domicile ou de la résidence du
demandeur ou de l’un d’eux s’ils sont plusieurs.

S’il y a plusieurs défendeurs, le demandeur peut saisir, à son choix, le


tribunal du domicile ou de la résidence de l’un d’eux.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
Par dérogation aux dispositions de l’Article 28 du code de procédure
civile, les actions sont portées :

• En matière de sociétés, devant le tribunal de commerce du lieu


du siège social de la société ou de la succursale ;

• En matière de difficultés de l’entreprise, devant le tribunal de


commerce du lieu du principal établissement du commerçant
ou du siège social de la société ;

• En matière de mesures conservatoires, devant le tribunal de


commerce dans le ressort territorial duquel se trouve l’objet
desdites mesures.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
Les parties peuvent dans tous les cas convenir par écrit de désigner le
tribunal de commerce compétent.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
D. La procédure devant les tribunaux de commerce
La procédure applicable devant les tribunaux de commerce est
conforme au schéma classique de quatre phases :

1. La saisine

2. Les convocations aux instances

3. Les jugements ou ordonnances

4. L’exécution

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
1. La saisine

Pour ce qui concerne la saisine, le tribunal de commerce est saisi


par requête écrite et signée par un avocat inscrit au tableau de
l’un des barreaux au Maroc.

Les requêtes sont enregistrées sur un registre destiné à cet effet.

Le greffier délivre au demandeur un récépissé portant le nom du


demandeur, la date du dépôt de la requête, son numéro au registre
et le nombre et la nature des pièces jointes.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
Une copie dudit récépissé est déposée par le greffier dans le dossier.

Le président du tribunal désigne dès l’enregistrement de la requête


un juge rapporteur auquel il transmet le dossier dans un délai de 24
heures et ce dernier convoque les parties à l’audience la plus proche
dont il aura fixé la date.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
2. La convocation aux instances

La convocation à l’audience est transmise soit par un huissier de


justice, soit par décision du tribunal de transmettre la convocation
par les voies prévues aux articles 37, 38 et 39 du code de procédure
civile ; à savoir : par des agents du greffe, par la poste, par lettre
recommandée avec accusé de réception, par voie administrative ou
par voie diplomatique si le destinataire réside dans un pays
étranger.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
Lorsque l'affaire n'est pas en état, le tribunal de commerce peut la
reporter à une prochaine audience ou la renvoyer au juge rapporteur.
Dans tous les cas, le juge rapporteur est tenu de porter l'affaire de
nouveau en audience dans un délai n'excédant pas trois mois.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
3. Les jugements et ordonnances du tribunal

A l’issue de l’audience, le juge rapporteur fixe la date du jugement


lors de la mise en délibéré de l’affaire.

La loi précise que le jugement ne peut être prononcé avant qu’il ne


soit dressé in extenso pour éviter le prononcé avant la rédaction de
ses attendus.

Le délai d’appel des jugements rendus par le tribunal de commerce


est de 15 jours à dater de la notification au lieu des 30 jours pour les
jugements rendus par le tribunal de première instance.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
4. L’exécution des jugements
Pour ce qui est de l’exécution de ces jugements, la loi prévoit que le
président du tribunal désigne, sur proposition de l’assemblée
générale, un magistrat chargé du suivi des procédures d’exécution.

Celui-ci doit obtenir dans un délai de 10 jours, à dater de la demande


d’exécution, soit l’exécution de la décision, soit l’intention de la
partie condamnée.

Le magistrat chargé de l’exécution est tenu de dresser un procès-


verbal de saisie-exécution ou un exposé des motifs l’en ayant
empêchée et ce, dans un délai de 20 jours à compter de l’expiration
du délai de mise en demeure.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
II. LES COURS D’APPEL DE
COMMERCE

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
Les cours d’appel de commerce comportent :

• un premier président, des présidents de chambre et des


conseillers ;

• un ministère public composé d’un procureur général du roi et de


substituts ;

• un greffe et un secrétariat du ministère public.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
Les audiences des cours d’appel de commerce sont tenues et les
arrêts rendus par trois magistrats.

R. CHARAF-EDDINE DROIT DES AFFAIRES


S5 2021.2022
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022
1

AXE 3.

LES MODES ALTERNATIFS DE TRAITEMENT DES


LITIGES COMMERCIAUX
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022
2

• Pour le traitement des litiges commerciaux, les commerçants


peuvent recourir au système judiciaire.

• Cependant, une procédure judiciaire est souvent longue et


coûteuse.

• Il peut, donc, être préférable de tenter de régler les litiges à


l’amiable.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022
3

• Ainsi, une autre voie s'ouvre aux entreprises pour le règlement de


leurs litiges commerciaux, à travers les modes alternatifs de
règlement des litiges, dont:

l'arbitrage, comme un mode alternatif juridictionnel de


traitement des conflits;

les modes alternatifs amiables de règlement des conflits: la


conciliation et la médiation.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022
4

CHAPITRE 1.

L’ARBITRAGE:
MODE ALTERNATIF JURIDICTIONNEL DE
RÈGLEMENT DES CONFLITS
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022
5

I. Définition

• L’arbitrage est un procédé par lequel les parties décident de ne


pas recourir aux juridictions et choisissent de faire trancher un
litige par une (ou plusieurs) personne(s) privée(s): un (des)
arbitre(s).

• La caractéristique fondamentale de l’arbitrage réside dans la


soustraction aux tribunaux étatiques des litiges qui relèvent
normalement de leur compétence.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022
6

• C’est dans ce cadre que la loi n°08-05 abrogeant et remplaçant le


chapitre VIII du Code de procédure Civile (CPC) a été
promulguée par le dahir n° 1-07-169 du 30 novembre 2007 et
publiée au bulletin Officiel n° 5584 du Jeudi 6 Décembre 2007.

• Cette loi a introduit de nouvelles dispositions relatives à


l’organisation de l’arbitrage interne notamment en ce qui
concerne la clause d’arbitrage, le tribunal arbitral et la sentence
arbitrale.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022
7

II. La procédure d’arbitrage


1. Généralités

La loi distingue entre:

la clause d’arbitrage

et le compromis d’arbitrage.


R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022
8

La clause d’arbitrage Le compromis d’arbitrage


• est l’engagement des
parties de soumettre à la • est la convention par
résolution par l’arbitrage laquelle les parties d’un
des litiges qui pourraient litige déjà né s’accordent
naître ultérieurement. à soumettre celui-ci à
l’arbitrage.
• La clause d’arbitrage n’est
valable qu’entre
commerçants.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022
9

• L’article 313 de la loi précise que la convention d’arbitrage doit


toujours être établie par écrit, soit par acte authentique ou
sous seing-privé, soit par procès-verbal dressé devant le tribunal
arbitral choisi.

• Comme tout contrat, la convention d’arbitrage doit répondre


également aux conditions prévues par le Dahir des Obligations et
des Contrats (DOC), à savoir:

la capacité pour s’obliger,


la déclaration valable de volonté portant sur les éléments
essentiels de l’obligation,
un objet certain pouvant former objet d’obligation
et une cause licite de s’obliger.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022
10

2. Le champ d’application de l’arbitrage

• La loi a élargi le champ d’application de l’arbitrage à toutes les


personnes qui ont la capacité civile de souscrire un compromis
d’arbitrage sur les droits dont elles ont la libre disposition.

• Toutefois, les droits personnels qui ne font pas l’objet de


commerce sont exclus de l’arbitrage.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022
11

3. Le tribunal arbitral

• La loi distingue entre:

 l’arbitrage ad hoc

 et l’arbitrage institutionnel.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022
12

Arbitrage ad hoc Arbitrage institutionnel


• Dans le cas de l’arbitrage ad
hoc, les parties au litige
appliquent elles-mêmes la • Dans le cas de l’arbitrage
clause, choisissent l'arbitre institutionnel, une
et gèrent le processus institution arbitrale se
d'arbitrage. chargera de choisir
l'arbitre, d’organiser
• L’article 319 de la loi précise l’arbitrage et d'en assurer le
que le tribunal arbitral se bon déroulement
chargera de l'organiser en conformément à son
fixant la procédure à suivre,
règlement.
sauf si les parties en
conviennent autrement ou
choisissent un règlement
d'arbitrage déterminé.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022
13

Conditions requises pour exercer la profession d’arbitre:

L’article 320 de la loi atteste que :

« La mission d'arbitre ne peut être confiée qu'à une personne


physique en pleine capacité et n'ayant pas fait l'objet d'une
condamnation devenue définitive pour des faits contraires à
l'honneur, à la probité ou aux bonnes mœurs ou le privant de la
capacité d'exercer le commerce ou de l'un de ses droits civils ».
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022
14

4. La procédure d’exécution des sentences arbitrales

• L’ordonnance d’exequatur (décision par laquelle un tribunal


étatique donne force exécutoire à une décision arbitrale) est
prononcée par le tribunal de commerce dans le ressort duquel la
sentence a été rendue, ou s’il a été compromis sur l’appel d’un
jugement par la cour d’appel.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022
15

• Pour encourager le recours à l’arbitrage, la loi a ouvert aux parties


la possibilité de compromettre sur un litige déjà soumis à une
juridiction de l’Etat.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022
16

CHAPITRE 2.

LA MÉDIATION CONVENTIONNELLE
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022
17

• Le législateur marocain n’a pas donné une définition précise à la


médiation.

• Il s’est limité à mentionner quand est-ce qu’on peut recourir à la


médiation ainsi que la mission du médiateur qui consiste en la
facilitation de processus.

• Cependant, nous pouvons citer quelques définitions pour


éclaircir le terme.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022
18

I. Définition

• La médiation est une pratique ou une discipline qui vise à définir


l’intervention d’un tiers pour faciliter la circulation
d’information. Le tiers est appelé médiateur.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022
19

• La médiation peut être définie selon deux approches: selon sa


finalité et selon sa fonctionnalité.

• Quant à sa finalité, la médiation est un mode amiable de


règlement des conflits par l’entremise d’un tiers (médiateur),
consistant à restaurer la relation entre deux ou plusieurs parties
et à faciliter la recherche d’une solution négociée.

• Quant à sa fonctionnalité, la médiation exercée par un tiers


indépendant, neutre et impartial a pour fonction de coordonner
les échanges conflictuels entre les parties, d’aider à ce qu’elles
s’écoutent, de vérifier qu’elles se comprennent mutuellement, de
déceler et hiérarchiser avec elles leurs biens respectifs, de leur
faire imaginer le plus grand nombre de solutions possible, de les
inviter enfin à déterminer la solution la plus acceptable qui
permettra à chacun de sortir satisfait de l’équilibre trouvé en
médiation.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022
20

• La médiation est différente de l’arbitrage, où non seulement le


médiateur n’a pas le pouvoir de trancher dans le litige, mais où la
décision émane des parties elles-mêmes.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022
21

II. Les formes de la convention de médiation

• La convention de médiation peut prendre deux formes :

 le compromis de médiation;

et la clause de médiation.


R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022
22

a. Le compromis de médiation

• L’article 327-57 du CPC (code de la procédure civile) donne la


possibilité aux parties de conclure la convention de médiation
même après la naissance du litige.

• Dans ce cas, nous parlons d’un compromis de médiation.

• Il s’agit d’un recours conventionnel à la médiation sans clause


contractuelle préalable.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022
23

• En prévoyant la possibilité d’établir le compromis de médiation,


le législateur a voulu promouvoir le recours à la médiation
conventionnelle comme un mode alternatif de règlement des
conflits.

• En plus, il a prévu le recours à la médiation même en cours


d’instance.

• Dans ce cas, elle est portée à la connaissance de la juridiction


dans les plus brefs délais, ce qui interrompt la procédure
judiciaire.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022
24

b. La clause de médiation

• Il s’agit d’une stipulation inscrite et contenue dans le contrat


principal, par laquelle chacune des parties s’engage, lors de la
survenue d’un conflit entrant dans le champ d’application de
celle-ci, à mettre en œuvre un processus de médiation afin de
négocier, sous l’égide d’un médiateur, les termes d’une solution à
leur conflit.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022
25

III. Les conditions de validité de la convention de médiation

• Outre les conditions prévues par le Dahir des Obligations et des


Contrats (DOC), à savoir:
la capacité pour s’obliger,
la déclaration valable de volonté portant sur les éléments
essentiels de l’obligation,
un objet certain pouvant former objet d’obligation
et une cause licite de s’obliger;

l’article 327-58 ajoute la condition de l’établissement par écrit qui


revêt trois formes: soit par acte sous-seing privé, soit par acte
authentique, soit par procès-verbal dressé devant le tribunal.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022
26

• Concernant le contenu de la convention de médiation, outre


l’exigence de l’écrit, d’autres conditions doivent être réunies sous
peine de nullité.

• Ces conditions sont différentes selon qu’il s’agisse de compromis


de médiation ou de clause de médiation, et aussi selon que les
parties aient prévu une médiation institutionnelle ou ad hoc.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022
27

Pour le compromis de médiation: Les parties ayant convenu


de recourir à la médiation pour régler le litige doivent
impérativement déterminer, dans le compromis de médiation,
sous peine de nullité, l’objet du litige né, comme ils doivent
désigner un médiateur ou fixer les modalités de sa désignation.

• Pour la clause de médiation: Par application de l’article 327-62,


la clause de médiation doit être stipulée dans le contrat principal
ou dans un document auquel celle-ci se réfère. Elle doit aussi soit
désigner le ou les médiateurs, soit prévoir les modalités de leur
désignation en se référant à un centre de médiation ou à une
institution pour désigner le médiateur.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022
28

IV. Les formes de la médiation


L’article 327-62 alinéa 1 du CPC stipule que la médiation
conventionnelle peut être organisée :
Soit par les parties elles-mêmes: on parle ainsi de la médiation
ad hoc. Dans cette frome de médiation, la convention de
médiation est une convention de procédure qui prévoit les cas de
mise en œuvre, le dispositif de désignation du ou des médiateurs,
le processus de médiation, la répartition des honoraires et toutes
les modalités qui sont souhaitées.

• Soit par un centre de médiation au règlement duquel les parties


conviennent de se soumettre: Il s’agit alors d’une médiation
institutionnelle. Le centre choisi désigne le médiateur et
organise la procédure en appliquant son règlement.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022
29

V. Les obligations des médiateurs

• Contrairement aux dispositions relatives aux arbitres, le


législateur n’a pas édicté, en détail, de dispositions concernant
les conditions requises dans la médiation.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022
30

• Le médiateur choisi est tenu à l’obligation du secret


professionnel à l’égard des tiers dans les termes, et sous peine
de sanctions relatives au secret professionnel prévues par le Code
Pénal.

• Le médiateur ou le centre de médiation doit s’assurer que la


politique relative à la confidentialité est communiquée aux
parties et aux tiers appelés à intervenir dans le processus de
médiation.

• Il est fortement conseillé de faire signer par les parties un


engagement de confidentialité.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022
31

• L’autre condition qui découle de la loi est la non possibilité


pour le médiateur de renoncer à sa mission sauf accord des
parties.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022
32

VI. Les garanties légales de la médiation

• Pour encourager le recours à la médiation, le législateur dispose,


dans l’article 327-66 du CPC, que les constatations du médiateur
et les déclarations qu’il recueille, ne peuvent être révoquées
devant le juge saisi du litige qu’avec l’accord des parties.

• Il ajoute dans le même article qu’elles ne peuvent être utilisées


dans une autre instance en cas d’échec de la procédure de
médiation.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

AXE 4.
LES DIFFICULTÉS DES
ENTREPRISES
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

Le droit des difficultés de l’entreprise est régi par le livre V du code


de commerce sous l’appellation des difficultés de l’entreprise.

Il peut être défini comme étant:

« L’ensemble des règles ayant pour objet:

 de prévenir les difficultés de l’entreprise avant que sa


situation ne soit sérieusement compromise ;

 d’organiser judiciairement son redressement lorsqu’elle est


en situation de cessation de paiement;

 et enfin de procéder à sa liquidation judiciaire lorsque sa


situation est irrémédiablement compromise ».
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

Ce droit s’applique à toute entreprise de droit privé.

Toutefois, le livre V du code de commerce ne s’intéresse pas à


toute entreprise, mais seulement à celles précisées à l’article
560 du code de commerce ; à savoir tout commerçant, toute
organisation ou toute société commerciale.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

Ainsi:

 Lorsqu'une entreprise n'est pas en cessation de paiement, mais


qu’elle se trouve en difficulté, la loi prévoit un dispositif d'alerte
tendant à appeler l'attention des dirigeants sociaux sur la
nécessité pour eux de prendre des mesures en vue de redresser
cette situation. Ces mesures ont pour but de prévenir les
difficultés de l'entreprise.

 Lorsque l'entreprise est reconnue en cessation de paiement, la loi


prévoit une procédure de traitement de ces difficultés. Elle
entend la maintenir en vie si possible en organisant son
redressement judiciaire.

 Lorsqu'aucune de ces deux solutions n'apparaît possible, il est


procédé à la liquidation judiciaire de l'entreprise.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

Une entreprise est en cessation de paiement


lorsqu’elle est « dans l'impossibilité de faire face au
passif exigible avec son actif disponible ».
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

I. LA GESTION DE L’ENTREPRISE
EN DIFFICULTÉ
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

SECTION 1.

LA PRÉVENTION ET LE RÈGLEMENT AMIABLE


DE L’ENTREPRISE EN DIFFICULTÉ
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

Le législateur marocain a prévu des mesures relatives à la


prévention et au règlement amiable des difficultés de l'entreprise.

En vue d’assurer leur efficacité, les mesures de prévention doivent


respecter deux impératifs :

La rapidité. Car la situation financière d'une entreprise qui


présente des signes révélateurs de difficulté risque de se dégrader
très vite. La loi doit instaurer des mécanismes susceptibles d'être
mises en œuvre par toute personne y ayant intérêt.

La discrétion. La révélation d'une difficulté temporaire ou


mineure risque de porter atteinte au crédit de l'entreprise et
d'entraîner sa cessation de paiement que l'on cherche à éviter. Les
mesures de prévention se doivent donc d'être confidentielles,
surtout au début.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

1. Prévention interne ou procédure d’alerte

Les entreprises sont tenues d’établir annuellement, ou parfois


trimestriellement, certains documents d’information
financière et prévisionnelle déterminés par la loi.

Ces documents peuvent révéler, dans certains cas, certains faits


de nature à compromettre la continuité de l’exploitation.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

Parmi les faits susceptibles de compromettre la continuité de


l’exploitation, on cite:

 des capitaux propres insuffisants et un endettement important;


 un déficit important ;
 un retard de paiement des tiers (salariés, charges sociales, impôts,
fournisseurs) ;
 la déconfiture (l’insolvabilité) d’un débiteur important;
 le non dépôt des états de synthèse au greffe en vue d’éviter la
connaissance de la situation de la société par les associés et les tiers;
 les conflits sociaux graves et répétés;
 une succession de pertes cumulées devenues significatives ;
 une mauvaise dynamique d’exploitation ;
 la dégradation importante des résultats ;
 départ d’Hommes indispensables;
 Etc.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

Selon l’article 546 du code de commerce:

« Le commissaire aux comptes, s’il en existe, ou tout associé


dans la société informe le chef de l’entreprise des faits de
nature à compromettre la continuité de l’exploitation, et ce,
dans un délai de 8 jours à compter de la découverte des faits et
par lettre recommandée avec accusé de réception, l’invitant à
redresser la situation de l’entreprise. »
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

Si, après un délai de 15 jours de la réception de l’alerte, le chef


d’entreprise n’entreprend pas de mesures de correction, ou s’il
n’arrive pas personnellement ou après délibération du conseil
d’administration ou d du conseil de surveillance, selon le cas, à
un résultat positif, la tenue d’une assemblée générale devient
obligatoire.

L’assemblée générale statuera sur le rapport du commissaire


aux comptes, à ce sujet.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

Si l’assemblée générale ne délibère pas à ce sujet, ou s’il a été


constaté que malgré les décisions prises par cette assemblée, la
continuité de l’activité demeure compromise, le président du
tribunal dans ce cas, en est informé par le commissaire aux
comptes ou par le chef d’entreprise.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

2. Prévention externe

Lorsqu’une entreprise éprouve des difficultés pour régler ses


créanciers, elle peut tenter de négocier avec eux des accords
pour obtenir des facilités de paiement, ou encore elle peut
s’adresser au juge pour lui accorder le bénéfice du règlement
amiable.

L’objectif du règlement amiable est de favoriser, par la voie de la


négociation, la conclusion d’un accord amiable.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

Condition pour bénéficier du règlement amiable:

Le règlement amiable est ouvert à toute entreprise:

 éprouvent « une difficulté juridique, économique ou financière ou


des besoins ne pouvant être couverts par un financement adapté
aux possibilités de l’entreprise»;

 à condition qu’elle ne soit pas en cessation de paiement.


R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

3. Ouverture du règlement amiable (la conciliation)

S’il apparaît que les propositions du chef de l’entreprise sont de


nature à favoriser le redressement de l’entreprise, le président
du tribunal ouvre le règlement amiable.

Il désigne un conciliateur pour une période n’excédant pas trois


mois mais qui peut être prorogée d’un mois à la demande de ce
dernier.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

• La conciliation consiste pour les parties à un litige à se réunir


devant un tiers (le conciliateur) qu'elles ont choisi
(conciliation conventionnelle) ou qui est pré désigné
(conciliation judiciaire) afin de tenter de résoudre le
contentieux.

• Le conciliateur s'efforce de suggérer à chacune d'elles des


orientations qui lui paraissent susceptibles de transformer la
situation litigieuse en conciliation.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

a. Saisine du tribunal de commerce

Le Président du tribunal est saisi par une requête du chef de


l'entreprise, qui expose sa situation financière, économique et
sociale, les besoins de financement ainsi que les moyens d'y faire
face.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

• Le Président du tribunal peut même désigner un expert pour qu'il


établisse un rapport plus complet sur la situation de l'entreprise.

• Il peut obtenir des renseignements auprès des tiers qui ne


peuvent opposer le secret professionnel.

• Le président peut refuser le bénéfice du règlement amiable


notamment lorsque l'entreprise est en cessation de paiement.

• En outre, s'il considère que ce moyen permettra de faire face aux


difficultés, le président du tribunal nomme un conciliateur
chargé de chercher l'accord entre le débiteur et ses créanciers.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

• Peuvent être désignés comme conciliateur toute personne


compétente dans le redressement d'entreprise comme des
administrateurs judiciaires, les experts en diagnostic d'entreprise,
des experts comptables ou des juges consulaires.

• Toutefois, le conciliateur n'aura pas le statut de mandataire de


justice.
1. R. Charaf-eddine Droit des Affaires
2021.2022
S5

b. Missions du conciliateur

• Cette mission est fixée par le Président du tribunal pour une


période de 3 mois renouvelable pour 1 mois.

• Son but est de favoriser le fonctionnement de l'entreprise et non


pas son redressement et de chercher la conclusion d'un accord
avec les créanciers.

• Cependant, le règlement amiable n'est pas opposable à tous les


créanciers. Il s'agit d'une mesure collective.

• Par conséquent ceux qui acceptent d'y participer se voient


opposer les mesures décidées.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

• Le conciliateur a la possibilité de demander au président


d'ordonner la suspension provisoire des poursuites, s'il estime
cette mesure de nature à faciliter l'accord.

• S'il accepte de la prononcer, les initiatives individuelles, qu'il


s'agisse d'actions en paiement ou de mesures d'exécution sont
paralysées.

• De son côté, le débiteur ne peut plus payer ses créanciers sauf


autorisation du président.

• Toutefois, cette mesure fait l'objet d'une publicité au registre du


commerce et met donc fin à la confidentialité de la procédure.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

c. Les effets de la conciliation

• Les effets du règlement amiable sont liés à la nature de l'accord


conclu entre le débiteur et ses créanciers.

• L'accord, selon article 557 du code de commerce marocain doit


être signé et daté par les parties et le conciliateur.

• Ce document est déposé au greffe du tribunal.


R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

• A l'égard des parties qui ont participé à l'accord, la force


obligatoire du contrat s'impose.

• Chacun doit respecter ses engagements.

• Toutes les poursuites individuelles, portant aussi bien sur les


meubles que sur les immeubles du débiteur et ayant pour but
d'obtenir le paiement des créances, sont suspendues pendant la
durée de l'exécution de l'accord.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

• A l'égard des tiers, le principe de l'effet relatif des contrats


s'impose.

• Les créanciers qui n'ont pas participé à l'accord ne peuvent se voir


opposer le règlement amiable.

• Leur droit de poursuite n'est pas suspendu, ce qui explique


souvent l'échec de la procédure.

• Toutefois, le Président peut accorder au débiteur des délais de


paiement pour les créances non incluses dans l'accord.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

• En principe le caractère confidentiel de ces négociations oblige


tout créancier contacté, même s'il refuse de traiter avec le chef
d'entreprise, à être lié par le secret professionnel sous peine de
sanction pénale.

• En cas de non-respect de l'accord, une procédure de


redressement judiciaire peut être ouverte, même si l'entreprise
n'est pas véritablement en cessation de paiement.

• Les créanciers signataires retrouvent alors leurs droits existants


antérieurement à l'accord.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

• Une procédure de redressement judiciaire peut être ouverte, ce


qui entraine la résolution du règlement amiable.

• Cependant, dans les faits, lorsque l'entreprise débitrice est dans


l'impossibilité d'exécuter ses engagements découlant de l'accord,
il faut en conclure qu'elle se trouve en état de cessation de
paiement et dans ce cas une véritable procédure collective est
inévitable.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

SECTION 2.

L’OUVERTURE ET L’OBSERVATION DE
L’ENTREPRISE EN VUE DU CHOIX DE LA
PROCÉDURE
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

La cessation de paiement marque le passage entre les techniques


amiables et les procédures plus lourdes de redressement ou de
liquidation judiciaire.

Le terme de faillite a laissé progressivement place à celui de


liquidation.

Ainsi le législateur marocain donne la priorité à la survie de


l'entreprise.

Il a institué trois procédures : Le redressement judiciaire, la cession


de l’entreprise et la liquidation judiciaire.

Parallèlement, il institue des mécanismes destinés à sauvegarder


l'emploi et à assurer l'apurement du passif.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

L'ouverture de toute procédure collective suppose le respect de


conditions de fond et de forme.

Une fois la procédure ouverte, le sort de l'entreprise n'intervient qu'à


l'issue d'une période d'observation qui entraine des changements
tant à l'égard de l'entreprise qu'à l'égard de ses partenaires.

L'issue de la procédure dépend de la situation de l'entreprise.

Le tribunal saisi peut soit prononcer sa continuation, soit sa


liquidation.

Parallèlement, des sanctions peuvent être prononcées à l'encontre


de ses dirigeants.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

La période d’observation est la période qui s’étend du jugement


d’ouverture au jugement statuant sur l’issue à donner à la procédure.

C’est cette période qui détermine si l’entreprise en difficultés est apte


à être redressée ou si elle doit être liquidée.

La période d’observation permet au débiteur, avec l’aide des organes


désignés par le tribunal, d’avoir une marge de temps pour pouvoir
restructurer son entreprise, tout en arrêtant toute poursuite des
créanciers de celui-ci.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

II. LE SORT DES ENTREPRISES EN


DIFFICULTÉ
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

Après la période d’observation, le tribunal peut décider soit la


continuation de l’activité de l’entreprise, soit sa liquidation.

La continuation de l’activité se fera à travers son redressement


judiciaire ou sa cession.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

1. Le redressement judiciaire

Le redressement judiciaire est une procédure de prévention des


difficultés de l’entreprise.

Il s’agit d’une procédure ouverte à toute entreprise en état de


cessation de paiement ayant pour objectif de permettre :

 la sauvegarde de l’entreprise;

 le maintien de l’emploi;

 l’apurement du passif.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

Le redressement judiciaire est fait à l’initiative soit :

 de l’entreprise qui est tenue de procéder par elle-même à travers


la prévention interne des difficultés, au redressement permettant
la continuité de l’exploitation.

 du président du tribunal de commerce si l’entreprise ne le fait


pas à travers la prévention externe.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

La procédure de redressement judiciaire comporte deux étapes :

 La gestion de l’entreprise : au cours de cette étape, l’entreprise


est gérée par le syndic désigné par le juge en collaboration avec le
chef d’entreprise.

 Le choix de la solution : au cours de la gestion de l’entreprise, le


syndic s’informe de la situation effective de l’entreprise. Le juge
écoute le syndic et le chef d’entreprise et c’est ce rapport qui
décidera du sort final de l’entreprise.

Le traitement de l’entreprise intervient à travers le redressement


judiciaire par la mise en place d’un plan de la continuation ou d’un
plan de cession.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

Si le redressement judiciaire ne parvient pas à sauvegarder


l’entreprise, maintenir les emplois et apurer le passif, la liquidation
judiciaire est inévitable.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

2. La liquidation judiciaire

La liquidation judiciaire est l’issue de l’échec du redressement


judiciaire.

Elle est ouverte lorsque la situation de l'entreprise est


irrémédiablement compromise.

C’est la solution que retient le tribunal lorsqu’il n’existe plus pour


l’entreprise de chance sérieuse de survie.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

Le tribunal prononce à ce moment la liquidation et le juge


commissaire s’occupe de la liquidation des biens du débiteur de
concert avec le syndic qui agit au nom et dans l’intérêt des
créanciers.

La liquidation judiciaire dessaisit de plein droit le débiteur de


l'administration et de la disposition de ses biens tant que la
liquidation judiciaire n'est pas clôturée.

Le juge nomme le syndic qui s’occupe de la procédure de liquidation


judiciaire sous la surveillance du juge commissaire.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

La liquidation judiciaire se fait en deux étapes :

 La réalisation de l’actif : il s’agit de la vente du patrimoine du


débiteur.
Le juge commissaire fixe les prix pour la vente aux enchères.

 L’apurement du passif: il comporte le règlement des créanciers


et la clôture des opérations de liquidation.
Le syndic désintéresse les créanciers avec l’argent obtenu des
ventes aux enchères.
Les créances contractées par l’entreprise pendant la période de
redressement judiciaire sont prioritaires.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

Le juge-commissaire

C’est un magistrat du Tribunal de Commerce nommé dans le


jugement d´ouverture d’une procédure collective.

Il est désigné par le tribunal lors du jugement d'ouverture de la


procédure.

Il est chargé de veiller au déroulement rapide de la procédure et à


la protection des intérêts en présence (article 638 du Code de
commerce).

Il statue par ordonnance sur les demandes, contestations et


revendications formulées contre les actes du syndic.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

Le syndic
Il est désigné par le président du tribunal lors de l'ouverture de
la procédure.
La fonction du syndic est exercée par le greffier.
Le syndic est chargé de mener les opérations de redressement et
de liquidation judiciaire à compter du jugement d'ouverture jusqu'à
la clôture de la procédure.
- Il surveille l'exécution du plan de continuation ou de cession ;
- Il vérifie les créances sous le contrôle du juge commissaire.
R. Charaf-eddine Droit des Affaires S5
2021.2022

Les contrôleurs
Le juge-commissaire désigne un à trois contrôleurs parmi les
créanciers qui lui en font la demande.
Les contrôleurs peuvent être des personnes physiques ou
morales.
Ils assistent le syndic dans ses fonctions et le juge-commissaire
dans sa mission de surveillance de l'administration de l'entreprise.

Vous aimerez peut-être aussi